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L'Humanité

Une bonne viande, un bon fromage et un bon vin 

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Neufs jours durant, les Français ont déambulé dans les allées du Salon international de l’Agriculture Porte de Versailles à Paris. Du secteur des bovins à celui des lapins, en passant tous les autres, les allées étaient presque toujours pleines de monde. Aux heures de repas, les restaurants des régions de France et les mets des terroirs avaient le vent en poupe. Ils ne sont pas prêts d’être détrônés par le nouveau business des grillons grillés et des purées de vers de farine.

Gérard Le Puill

A en juger par l’encombrement des allées et par le taux de remplissage des restaurants sur le Salon international de l’Agriculture entre le 25 février et le 5 mars, les Français accordent une grande importance à cette agriculture nourricière trop souvent oubliée le reste de l’année. A en juger par le nombre élevé de jeunes enfants présents au Palais des Expositions durant une semaine, il apparaît aussi que parents et grands parents aiment faire découvrir les animaux de la ferme à leurs enfants et petits enfants. Ces mêmes parents et grands apprécient également « une bonne viande et un bon fromage accompagnés d’un bon vin », pour reprendre une expression de Fabien Roussel a prononcée sur France 3 au début de l’année 2022 dans le cadre de la campagne pour l’élection présidentielle.Sur ce salon à la foi culturel et commercial, les franciliens ont été nombreux à venir passer un bon moment. Au point que les entrées ont été stoppées à 16H30 le samedi 4 mars, car il devenait difficile de circuler dans les allées du salon. Ajoutons que de nombreux provinciaux avaient également fait le déplacement. Hier on faisait état de 618.000 entrées en 9 jours. Concernant les échanges sur le stand de Humanité, l’Humanité magazine et la revue trimestrielle La Terre, beaucoup ont porté sur les raisons de la forte augmentation des prix alimentaires depuis un an , mais aussi sur les risques de pénuries d’eau imputables à un manque de pluie des mois durant alors qu’arrive le printemps dans deux semaines .

Un patrimoine génétique à conserver chez les bovins et les ovins

Dans la Hall 1, les bovins des races laitières comme des principales races à viande ont donné une fois de plus un bel aperçu du patrimoine génétique lié aux régions, tandis que les stands et les restaurants de ces mêmes régions dans les Hall 3 et 7 faisaient le plein aux heures de repas et au-delà. Malgré une chute des effectifs de près de 10% en cinq ans, les races bovines élevées dans nos régions sont encore d’une grande diversité. Egalement très diverses, certaines races ovines voient leurs effectifs décroître dangereusement alors que nous importons plus de 50% de la viande ovine consommée en France, malgré une consommation inférieure à deux kilos par an et par habitant. Ainsi la race à viande Lacaune ne compte plus que 7.200 brebis et 17 élevages pouvait-on lire sur le Salon de l’agriculture. Les effectifs de la rustique Bizet du Cantal sont tombés à 8.500. La Rouge de l’Ouest résiste mieux avec 95.000 mères, la Limousine avec compte 40.000 brebis. Ainsi, faute de permettre aux éleveurs de gagner leur vie en élevant de moutons, des races emblématiques de l’élevage ovin risquent de disparaître dans les prochaines années.Durant le week-end, les médias audiovisuel ont beaucoup évoqué le recul du pouvoir d’achat des ménages et la promesse du gouvernement visant à obtenir des enseignes de la grandes distribution un panier « anti-inflation » d’une cinquantaine de produits dit de « premier prix » qui sont souvent des Marques de distributeurs (MDD). Mais ces produits MDD sont fabriqués par des fournisseurs auxquels les enseignes imposent des prix bas. Du coup, ils importent la viande, les végétaux et d’autres produits à transformer des pays à bas coûts de main d’œuvre. C’est ainsi que les importations de volailles en provenance de Pologne ont augmenté de 26,3% en 2022 par rapport à 2021. On sait aussi que les importations de volailles ont augmenté de plus de 100% en provenance du Brésil et d’Ukraine en 2022 pour fournir à bas prix la restauration collective des entreprises, des administrations, des écoles et des maisons de retraite.

Les importions abusives menacent notre souveraineté alimentaire  

2022 fut l’an 1 de la « Souveraineté Alimentaire » inscrite dans la fonction officielle du ministre de l’Agriculture. Durant cette même année, les importations de viande de poulet ont atteint 50% de la consommation, contre 45% en 2021, ,40% en 2010 et 25% en l’an 2000. Cela se passe dans une France qui est aussi le premier exportateur de céréales de l’Union européenne. Outre le blé panifiable, notre pays exporte aussi des quantités importantes de maïs et d’orge, deux céréales qui entrent dans l’alimentation des volailles. Pour reconquérir notre souveraineté alimentaire en viande de volailles, il faudra donc construire de nouveaux poulaillers. Mais il serait pertinent d’en construire dans les fermes céréalières, ce qui est rarement le cas. Cela permettrait de transformer et de consommer sur place une partie des céréales produites. Comme des fermes céréalières produisent aussi des graines à huile comme le colza et le tournesol, voire du soja, on pourrait recycler les drèches riches en protéines dans l’alimentation des volailles. Puisque ces fermes récoltent aussi beaucoup de paille, elles pourraient produire du fumier. Les terres ont besoin de cet excellent fertilisant qui a totalement disparu des fermes céréalières depuis qu’elles ont abandonné l’élevage.Théorie des avantages comparatifs et bilan carbone de la mondialisation 

La conjoncture mondiale est de plus en plus incertaine et de plus en plus spéculative concernant l’alimentation. Les aléas climatiques imputables au réchauffement global sont de plus en plus fréquents et dévastateurs sous toutes les latitudes. Prônée par David Ricardo, voilà deux siècles sur une planète comptant un milliard d’habitants, la théorie des avantages comparatifs est toujours reprise par les économistes libéraux et la majorité des décideurs politiques dans le seul but de faire croître les profits des grandes firmes multinationales. Mais cette politique conduite au XXIème n’en finit pas de faire reculer les superficies de forêts qui captent du carbone tandis que les monocultures de rente en blé, en soja ou en maïs réduisent la fertilité des terres agricoles. S’y ajoutent les longs transports en camion, puis en bateau d’un continent à l’autre, voire en avion pour les fleurs. Ensuite on recharge à nouveau les camions dans les pays importateurs avec, là encore, un bilan carbone désastreux.Ce n’est pas ainsi que nous retrouverons notre Souveraineté Alimentaire avec des majuscules !

Salon de l'agricultureSouveraineté alimentairealimentation
BBC

SAG Awards: Zendaya, Paul Mescal and Christina Applegate among stars on red carpet

The Screen Actors Guild (SAG) Awards took place in Los Angeles on Sunday, honouring some of the year's best performances in television and film.

A whole host of stars walked the red carpet. Here are a few of the winners, nominees and presenters who posed for photographs.

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Valeurs Actuelles

Turreau, criminel oublié

Il avait promis une « promenade militaire » ; ce fut une campagne d’infamie. En prenant, à 37 ans, le commandement en chef de l’armée de l’Ouest, le 30 décembre 1793, le général Louis-Marie Turreau écrira l’une des pages les plus sombres de l’histoire de France. À la tête de ses “colonnes infernales”, ce Normand va détruire le pays vendéen.

Signe de l’embarras que suscite ce héros de la jeune République, aucune biographie ne lui avait été consacrée jusqu’à ce qu’une maison d’édition basée à Cholet édite, l’automne dernier, un ouvrage rédigé par un avocat, Tanneguy Lehideux, le Procès du général Turreau. Grâce à un travail de recherche dans les archives, l’auteur retrace avec des informations inédites l’itinéraire et la responsabilité d’un des criminels de guerre de la période révolutionnaire.

La nomination de Turreau, fin octobre 1793, est d’abord politique. En guerre contre l’Europe des rois, la Convention veut mater, une fois pour toutes, les révoltes dans l’ouest de la France : « détruire l’armée des brigands » , disent deux décrets pris le 1er août et le 1er octobre 1793. Car la Vendée, déjà choquée par l’exécution de Louis XVI, le 21 janvier 1793, horrifiée par ces prêtres nommés par le pouvoir qu’on veut lui imposer, surchargée d’impôts nouveaux, refuse le décret de levée en masse adopté par Paris.

« La Vendée sera dépeuplée mais la République sera vengée et tranquille. »

Pour écraser la rébellion, le pouvoir choisit un homme de confiance. Quoique issu d’un père procureur du roi anobli à la veille de la Révolution et bien qu’il ait servi comme lieutenant dans la garde du comte d’Artois, Louis-Marie Turreau a rallié les révolutionnaires. Garde national en 1789, il s’enrôle comme volontaire en août 1792. En quelques mois, le voici général de division, puis commandant en chef de l’armée des Pyrénées orientales avant de recevoir son affectation dans l’ouest du pays.

Ses appuis politiques (il soutient la tendance hébertiste à l’extrême gauche) sont aussi familiaux : son cousin Louis Turreau siège comme député à la Convention. Dans l’Ouest, le premier fait d’armes auquel assiste Turreau est la prise de l’île de Noirmoutier, le 3 janvier 1794. À Barbâtre, tous les hommes, vieillards compris, sont massacrés : le bourg est pillé et incendié. La ville de Noirmoutier se rend : elle a obtenu du général Haxo une promesse de vie sauve pour ses combattants. Pourtant, les trois conventionnels présents (dont le cousin Turreau) font fusiller 1 500 hommes !

Dans le mois qui suit, les massacres s’amplifient. À Angers, où s’est établi le député Francastel, par groupes de 200 à 300, 2 000 hommes et femmes prisonniers sont abattus devant des fosses communes tout juste creusées. Dans une lettre à ses amis jacobins, le 28 décembre, Francastel avait prévenu : « La Vendée sera dépeuplée mais la République sera vengée et tranquille. »

Alors même que la grande armée catholique et royale est déjà largement défaite, la pression de Paris s’accentue. Le 13 janvier 1794, le Comité de salut public écrit au général Turreau : « Hâte-toi du moins d’exterminer le dernier des brigands ! » Plus tard, Turreau tentera de se justifier en rejetant la responsabilité des atrocités sur ce pouvoir politique radicalisé : « L’échafaud t’attend, me disait-on, si la Vendée se prolonge encore. »

« Tous les brigands qui seront trouvés les armes à la main seront passés au fil de la baïonnette »

L’homme semble hésiter à endosser de nouvelles horreurs. Le 16 janvier, il écrit aux députés Turreau et Bourbotte et leur demande des instructions détaillées, ne serait-ce que pour se couvrir : « J’ai voulu que vous déterminiez d’une manière précise la conduite que je devais tenir dans la Vendée à l’égard des personnes et des propriétés. Mon intention est bien de tout incendier […] mais cette grande mesure doit être prescrite par vous ; je ne suis que l’agent passif des volontés du corps législatif que vous pouvez représenter dans cette partie. »

Il poursuit : « Vous devez également prononcer d’avance sur le sort des femmes et enfants que je rencontrerai dans ce pays révolté. S’il faut les passer tous au fil de l’épée, je ne puis exécuter une pareille mesure sans un arrêté qui mette à couvert ma responsabilité. »

Des mots effroyables où transparaît davantage la lâcheté d’un fonctionnaire craintif pour sa carrière que le sincère effroi d’une morale légitimement révulsée.

Turreau lance son expédition le 21 janvier. Son plan de campagne a été exposé par de nombreux témoins. Douze colonnes de soldats ont pour ordre de « tout incendier sur le territoire de la Vendée » et de « casser la tête » de ses habitants, à coups de crosse, « par motif d’économie à ne plus user notre poudre à de pareils moineaux ».

Sans pitié, ces “colonnes infernales” massacrent toute âme sur leur passage, comme l’illustrent de nombreux vitraux de Vendée ( la Mémoire du vitrail, de Jean-Louis Sarrazin et Nicolas Delahaye, Éditions Pays et Terroirs). Dans une lettre au général Haxo, Turreau confirme ses ordres : « Tous les brigands qui seront trouvés les armes à la main ou convaincus de les avoir prises pour se révolter contre leur patrie seront passés au fil de la baïonnette. On en agira de même avec les filles, femmes et enfants qui seront dans ce cas. »

“Ennemis de la patrie”

Parmi les principaux subordonnés de Turreau, seul le général Bard tente d’épargner son secteur. Turreau le relève aussitôt de ses fonctions. Car la Convention a adopté un décret disposant que « les généraux qui ne mettraient pas dans cette expédition [de Vendée] toute l’activité possible seront dénoncés comme ennemis de la patrie ».

Dans cette guerre atroce, faire preuve d’humanité devient un crime. Le 24 janvier, Turreau réclame à nouveau un blanc-seing aux députés du Comité de salut public : « Si mes intentions sont bien secondées, écrit-il, il n’existera plus dans la Vendée, sous quinze jours, ni maisons, ni subsistances, ni armes, ni habitants que ceux qui, cachés dans le fond des forêts, auront échappé aux plus scrupuleuses perquisitions. »

Le 6 février, Lazare Carnot entérine formellement cette politique de destruction systématique : « Tu te plains, citoyen général, de n’avoir pas reçu du Comité une approbation formelle de tes mesures. Elles lui paraissent bonnes et tes intentions pures. Extermine les brigands jusqu’au dernier, voilà ton devoir. »

Dans les semaines qui suivent, les conventionnels s’irritent que l’affaire ne soit pas déjà achevée. Le 13 mai, le Comité de salut public destitue Turreau de son commandement. En disgrâce, il est nommé gouverneur de Belle-Île. Mais ses ennuis ne font que commencer.

Le 29 septembre 1794, un obscur député, Louis-Prosper Lofficial, exige des comptes de la part de ces généraux qui « ne songeaient qu’à perpétuer la guerre » en Vendée : « Le temps de tout dire est venu. » C’est qu’entre-temps, fin juillet, Robespierre a été arrêté et guillotiné. Les modérés reprennent le pouvoir et veulent tourner la page. Mais il faut des boucs émissaires pour les crimes perpétrés dans l’Ouest. À la tribune, Carnot ose prétendre qu’en Vendée, il a toujours voulu « employer l’arme de la persuasion et ramener les esprits par la douceur » ! Même le cousin Turreau se défausse sur le général. Dénoncé comme criminel, le militaire est arrêté avec les généraux Grignon et Huché.

Son nom est inscrit avec ceux d’autres tortionnaires de la Vendée sur l’Arc de triomphe à Paris.

En prison, le général Turreau rédige des Mémoires pour servir à l’histoire de la guerre de la Vendée. Inquiets de voir leur responsabilité mise au jour, les élus font traîner l’instruction du procès. Lorsque celui-ci s’ouvre, à l’été 1795, Turreau plaide « qu’il n’a agi que d’après les ordres supérieurs, et qu’il y allait de sa tête, s’il ne les avait pas exécutés ». Cent cinquante ans plus tard, à Nuremberg, les accusés se défendront de la même manière.

Prudente, le 26 octobre 1795, la Convention vote une loi d’autoamnistie. Turreau, lui, passe devant un conseil de guerre qui l’acquitte en décembre. Les pièces de son procès vont disparaître : trop compromettantes pour trop de monde ! Réintégré, le général sera nommé par Napoléon ambassadeur aux États-Unis en 1803 et fait baron d’Empire en 1812. Son nom est inscrit avec ceux d’autres tortionnaires de la Vendée sur l’Arc de triomphe à Paris.

“Le Procès du général Turreau”, de Tanneguy Lehideux, Éditions Pays et Terroirs, 416 pages, 30 €.

“Mémoires pour servir à l’histoire de la guerre de la Vendée”, de Louis-Marie Turreau, Éditions Pays et Terroirs, 192 pages, 22,50 €.

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Valeurs Actuelles

[La touche de bon sens] Michelin : un guide, des étoiles, du débat, et un goût de la France

Dans quel autre endroit que chez nous la publication d’un guide gastronomique peut-elle provoquer des discussions passionnelles ? Voilà qu’à la veille de la nouvelle mouture du guide rouge craint des chefs et chéri des gastronomes, l’on apprend que l’un des plus grands chefs français, Guy Savoy, se voit rétrogradé.

Titulaire de trois macarons depuis 2002, celui qui règne à la Monnaie de Paris sur ce majestueux restaurant en bord de Seine, ne pourra cette année en afficher que deux. Un crime pour ceux qui fréquentent son établissement — nous n’avons pas eu cette chance —, qui vous racontent, les pupilles dilatées et les papilles encore choquées, sa soupe d’artichaut, son utilisation du beurre double-crème, et l’excellence d’une cuisine ponctuée d’un chariot de gourmandises à se défenestrer Quai Conti. Qui plus est, Guy Savoy fait partie des rares chefs présents, préférant donner physiquement de sa personne pour que son luxueux restaurant garde l’âme d’une auberge plutôt que de céder à la tentation du chef conférencier et/ou globe-trotter.

Christopher Coutanceau : consécration, confinement, humiliation

Un plus jeune chef rochelais très prometteur, Christopher Coutanceau, ayant développé une relation sacrée au poisson (respect des saisons, respect du produit de la chair à l’arête), a perdu lui aussi sa troisième étoile. Cette fois glanée en 2020. On imagine en trois ans l’ascenseur émotionnel vécu, aussi cruel qu’un mauvais repas de mariage: consécration, confinement, humiliation.

Même le médiatique et truculent Michel Sarran, juré de Top Chef, a été puni par Bibendum à Toulouse, où il perd une étoile sur deux. Il a depuis raconté la manière assez lâche, ou à tout le moins faussement courtoise, dont il avait appris par téléphone l’information : « Michel, je voulais vous dire que le guide Michelin continuera la promotion de votre restaurant dans le guide, avec l’étoile que vous avez. » Au chef de déduire qu’il en avait perdu une en route. On a connu plus élégant.

Notre spécialiste ès gastronomie Véronique André l’a rappelé dans un article paru sur le site de Valeurs actuelles, la bonne foi du guide interpelle: « On peut s’interroger sur la stratégie développée par Gwendal Poullenec (le directeur du guide, NDLR), et ses équipes qui, à quelques jours du verdict, ont laissé fuiter ces informations bien avant l’heure attendue. Et se demander pour quelles raisons un chef comme Guy Savoy, au summum de son talent, reconnu dans le monde entier comme un cuisinier hors pair, qui dans son hôtel de la Monnaie, fait le plein de réservations, soit ainsi mis en cause ? »

Le suicide de Bernard Loiseau, traumatisme fondateur de la critique gastronomique

De même qu’il existe en droit la notion de jurisprudence, la critique gastronomique vit avec un traumatisme fondateur : le suicide de Bernard Loiseau. A Saulieu, le 24 février 2003, le grand chef propriétaire de la Côte-d’Or se suicide avec son fusil de chasse. Michelin vient de nouveau de lui accorder trois étoiles, mais le Gault et Millau a rétrogradé sa note de 19 à 17 sur 20. Peut-on pour autant accuser ce guide de l’avoir tué ? Quelles étaient les blessures intimes et immuables de Bernard Loiseau ? Quoi qu’il en soit, la France découvre à partir de cette date que la très, très, très grande gastronomie est un monde de sacrifices insensés. Où règne une pression absolument hors norme. Comme si l’intensité absolue de l’exigence y trouvait son paroxysme. Le guide Michelin sortira essoré de ce drame: aujourd’hui encore, nombreuses sont les personnes qui pensent que Loiseau s’est suicidé après avoir perdu une troisième étoile.

Un guide qui marche sur des oeufs, même s’il le fait parfois avec une démarche d’éléphant. Au sujet des rétrogradés 2023, Gwendal Poullenec, le patron du Rouge depuis 2018, a timidement rappelé ceci auprès de l’Agence France Presse: « Ce sont des restaurants exceptionnels, donc vous vous doutez bien que ce sont des décisions qui sont mûrement réfléchies, étayées par de nombreuses visites de nos inspectrices et inspecteurs tout au long de l’année. »

Dans une société d’“influenceurs food” et autres juges de la cuisine shootés aux réseaux sociaux, le Michelin tente de ne pas tenir compte du côté “instagramable” d’un plat.

Les méthodes du Michelin sont peut-être opaques et ringardes, mais personne ne peut nier que ses inspecteurs connaissent quelque chose à la cuisine. Mieux : dans une société des “foodistas”, “influenceurs food”, et autres juges de la cuisine shootés aux réseaux sociaux, Michelin tente lui de ne pas tenir compte du côté “instagramable” d’un plat. Ce ne sont pas les tatouages détonnants d’un chef, ou sa barbe de hipster, qui intéressent les inspecteurs, mais l’expérience gastronomique vécue par le client. Que la sanction touchant Guy Savoy soit injuste, tous les spécialistes semblent s’en accorder. Mais cela ne doit pas obérer le formidable rôle d’aménageur du territoire que joue le Guide depuis un siècle, réveillant des bouts entiers mais perdus du Périgord ou du Berry grâce à la consécration d’une table. Il suffit pour s’en convaincre de lire l’excellent livre paru chez Grasset de Gautier Battistella. Intitulé Chef, il raconte la vie d’un génie de la cuisine installé au bord du lac d’Annecy, au destin similaire à celui de Loiseau; et, à travers lui, la grande fresque de la haute cuisine française. Le Michelin est un personnage à part entière du livre. Avec ses facettes sombres, mais aussi sa grandeur.

Aussi injuste, voire arbitraire, que soit une rétrogradation, le guide Michelin vient nous rappeler chaque année une vieille tautologie: sans critique possible, il n’y a pas de critique véritable. A titre personnel, nous avions été ainsi quelque peu sonné par un article de Stéphane Durand-Souffland paru dans Le Figaro en septembre 2022. Consacré à l’Arpège, un trois étoiles situé rue de Varenne, à deux pas de Matignon, le texte déshabillait son chef dès le titre: « Où est passé le génie d’Alain Passard ? » Il se trouve que l’Arpège est le seul restaurant trois étoiles où j’ai déjà eu la chance de manger — avec l’Astrance. Et que l’on se souvient toute sa vie de la soupe de tomate qu’on y déguste, de tous les légumes qui sont ici magnifiés. On imagine Alain Passard, après une vie de labeur, lisant ces lignes: « Ce soir-là, Passard était poussif. Zéro énergie. Routine sans âme. Était-il seulement présent? »

Sans critique possible, il n’y a pas de critique véritable.

Un ami oenologue racontait récemment le panurgisme de ceux qui ont le privilège d’être reçus dans les grands domaines bourguignons pour une dégustation: les places y sont, au sens propre comme figuré, tellement chères, que personne n’ose rien dire. Tout serait bon et formidable. Lui s’est risqué à faire remarquer à un vigneron star que l’une de ses cuvées présentait un défaut. Stupéfaction dans l’assemblée de visiteurs. Silence bruyant. Quelques jours plus tard, pourtant, le vigneron écrivait au critique pour le remercier de sa remarque.

Si nous voulons une élite, il faut des professeurs intraitables. La citation de Beaumarchais ne vaut pas que pour la littérature ou la politique: sans la liberté de blâmer un chef, il n’est pas d’éloge flatteur pour sa cuisine.

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Известия (RUS)

Эксперт оценил шансы вице-президента США Харрис стать главой государства

Вице-президент США Камала Харрис имеет небольшие шансы занять пост главы американского государства. Таким мнением 6 марта с «Известиями» поделился программный координатор Российского совета по международным делам (РСМД) Константин Суховерхов.

По его мнению, если на выборы в 2024 году будет выдвигаться действующий американский лидер Джо Байден, то Харрис, скорее всего, останется вице-президентом на следующий срок, «такова традиция».

«А так я бы сказал, что Камала Харрис могла бы выдвинуться, если бы Джо Байден не выдвигался, просто потому что у президентов и вице-президентов стартовые позиции сами по себе сильнее. Но с другой стороны, она не самый выигрышный кандидат, особенно если ей придется бороться с [экс-президентом США Дональдом] Трампом или [губернатором Флориды Роном] Десантисом», — сказал Суховерхов.

Не в слона корм: как поддержка Киева расколола республиканцев И какую роль украинский кризис сыграет на праймериз

Накануне 70-летняя американская писательница Марианна Уильямсон решила второй раз в жизни баллотироваться в президенты США от Демократической партии. Она стала первым демократом, который официально бросил вызов Байдену для выдвижения в 2024 году.

4 марта агентство Reuters сообщило, что Байден намерен сообщить о своем повторном выдвижении на выборы главы государства в апреле. Предполагается, что кампания Байдена будет следовать тем же принципам, что и в 2020 году, когда ему удалось победить Трампа. Главой предвыборной кампании может снова стать Джен Диллон.

Телеканал Fox News 26 февраля сообщил, что Трамп лидирует в опросе среди кандидатов от Республиканской партии на следующих выборах главы государства. Его готовы поддержать 43% респондентов. В опросе среди сторонников Демократической партии 37% поддержали выдвижение действующего президента.

Очередные президентские выборы в США запланированы на 5 ноября 2024 года.

New York Times - World

Más de 100.000 personas protestan en México contra las modificaciones al INE

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Se registraron manifestaciones en más de un centenar de ciudades del país contra una serie de medidas que van a limitar a la autoridad electoral y que, según sus funcionarios, dificultará garantizar elecciones libres y justas.

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Por Natalie Kitroeff

Natalie Kitroeff reportó este artículo desde Ciudad de México.

CIUDAD DE MÉXICO — Más de 100.000 personas salieron a las calles de México el domingo para protestar las leyes recién aprobadas que restringen al instituto electoral del país, en lo que los manifestantes dijeron era un repudio a los esfuerzos del presidente de debilitar a un pilar de la democracia.

Vestidos en varios tonos de rosa, el color oficial del órgano de supervisión electoral que ayudó a terminar con el régimen de partido único hace dos décadas, los manifestantes llenaron el Zócalo de la capital y gritaron: “¡El voto no se toca!”.

Los asistentes dijeron que buscaban enviar un mensaje al presidente de México, Andrés Manuel López Obrador, quien respaldó las medidas y reside en el Palacio Nacional, frente a la principal plaza de la capital.

Pero también se dirigían directamente a la Suprema Corte de Justicia de la Nación, que se espera que atienda las impugnaciones a las modificaciones al instituto electoral en los próximos meses. Muchos consideran que se trata de un momento que plantea un desafío crucial a la corte, que ha sido objeto de críticas por parte del presidente.

La mañana del domingo, los manifestantes también gritaron: “¡Yo confío en la corte!”.

Horas antes del inicio oficial de la protesta, los asistentes, algunos vistiendo camisas de botones bien planchadas y sombreros de paja, se reunían en cafeterías y tomaban desayuno en una terraza con vista a la sede de gobierno.

Pero en la calle, el ambiente era de ansiedad.

“Yo pagué mis propios gastos y mi estancia, pero no me pesa: haría eso y más por mi país”, dijo Marta Ofelia González, de 75 años, quien voló de Mazatlán, en el estado costero de Sinaloa, y llevaba una visera de paja para cubrirse de un sol intenso.

Acudió, dijo, porque teme “perder la democracia y que nos convirtamos en una dictadura”.

El presidente argumenta que los cambios van a ahorrar millones de dólares y mejorarán el sistema de votación. Pero los funcionarios electorales comentan que la modificación va a dificultar que se garanticen elecciones libres y justas, incluida la contienda presidencial del próximo año.

“Es la última esperanza”, dijo Guadalupe Acosta Naranjo, un exdiputado de izquierda y uno de los organizadores de la protesta. “Queremos generar un respaldo”, dijo, “para fortalecer la idea de que la Suprema Corte debe declarar inconstitucionales estas leyes”. De otro modo, agregó Acosta Naranjo, “tendríamos que ir a la elección con un árbitro parcial y un árbitro disminuido”.

No se sabía con certeza de inmediato cuántas personas protestaron en todo el país —se organizaron manifestaciones en más de 100 ciudades— a pesar de que las cifras solo en Ciudad de México superaron los 100.000 asistentes, según organizadores y autoridades locales.

Sobre las protestas se cernía la condena reciente en un tribunal de Brooklyn de Genaro García Luna, un exalto funcionario de seguridad mexicano, quien fue declarado culpable de recibir sobornos de los cárteles del narcotráfico: en México, el veredicto se percibe ampliamente como dañino a uno de los partidos de la oposición que ayudaron a organizar la protesta del domingo.

García Luna fungió como un funcionario de seguridad de alto rango durante más de una década con dos presidentes del Partido Acción Nacional —Vicente Fox y Felipe Calderón— que hicieron llamados públicos para que los ciudadanos se unieran a la protesta.

En las calles que recorrieron los manifestantes el domingo había afiches con el rostro de García Luna y la palabra “culpable”.

El presidente ha insinuado que a los manifestantes los motiva el deseo de devolver el país a manos de los líderes corruptos del pasado.

“Van a venir porque hay un grupo de intereses creados, de corruptos, que quiere regresar al poder para seguir robando”, dijo López Obrador en una conferencia de prensa reciente refiriéndose a los manifestantes del domingo. “No vengan aquí a decir: ‘Es que nos importa la democracia, es que se afecta la democracia’”.

Era la segunda vez en alrededor de cuatro meses que los mexicanos se habían manifestado en apoyo del instituto de vigilancia electoral, que el presidente y sus seguidores aseguran que se ha convertido en una burocracia inflada cooptada por intereses políticos.

“Tiene un poder desmesurado y desviado”, dijo Pedro Miguel, un periodista de La Jornada, un diario de izquierda, quien se describió como “militante” del proyecto político del presidente. Miguel criticó al INE por pagarle demasiado a sus integrantes, incluido un bono al retirarse.

“Esa marcha parece más bien en defensa de ese bono y de esos sueldos miserables”, dijo de la protesta del domingo.

Las medidas, aprobadas la semana pasada por la legislatura, van a recortar el personal del instituto, socavar su autonomía y limitar su capacidad para sancionar a los políticos que quebranten la ley electoral. Los funcionarios electorales indican que la modificación también eliminará a la mayoría de trabajadores que supervisan directamente el voto e instalan las casillas de votación en todo el país.

“Pone en riesgo incluso la validez de las propias elecciones”, dijo en una entrevista Lorenzo Córdova, el presidente saliente del INE.

Las manifestaciones suceden cuando el país se prepara para el inicio de la campaña presidencial de 2024, en medio de serias dudas sobre si una oposición maltrecha e incipiente cuenta con los medios para ganarse a los votantes desencantados.

“Es una prueba muy importante de qué tanto van a poder movilizar a su base social”, dijo Blanca Heredia, profesora en el Centro de Investigación y Docencia Económicas, refiriéndose a los partidos que se oponen al presidente, conocido por sus iniciales, AMLO.

La multitud del domingo, según algunos analistas, era suficientemente grande para señalar que muchos mexicanos están ansiosos de apoyar a sus instituciones y también de expresar su descontento con el presidente.

González, la manifestante de Mazatlán, dijo que no había votado por López Obrador, “porque todavía me sube el agua al tinaco”.

Está por verse si la oposición puede sacar provecho electoral de ese desencanto.

“Nada más tienen el sentimiento anti-AMLO”, dijo Heredia de los partidos que se enfrentan a López Obrador. “Si quieren captar a más votantes, distintos a los que son anti-AMLO, necesitan un proyecto en positivo, algún plan que proponer al país”.

Elda Cantú colaboró con este reportaje.

Natalie Kitroeff es la jefa de la corresponsalía del Times para México, Centroamérica y el Caribe. @Nataliekitro

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France24 - Monde

Présidentielle au Nigeria : les espoirs de changement après l’élection

Publié le : 28/02/2023 - 13:05Modifié le : 28/02/2023 - 14:32

Après le scrutin présidentiel du 25 février, au cours duquel les craintes d'une violence généralisée ne se sont pas concrétisées, de nombreux Nigérians espèrent que celui qui sera déclaré vainqueur aidera à résoudre certains des problèmes de longue date comme la corruption, l'insécurité et une économie vacillante.

New York Times - World

Earthquake in Turkey and Syria

Turkey Dispatch

‘A Strange Dream’: A Cruise Ship Is a Floating Shelter for Displaced Turks

More than 1,000 Turkish residents displaced by the recent earthquakes are staying on a luxury boat in the Mediterranean Sea.

People who lost their homes in an earthquake in Turkey watched news reports about the disaster onboard the Gemini, a cruise ship in the port of Iskenederun.Credit...

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By Cora Engelbrecht and Nimet Kirac

Photographs by Sergey Ponomarev

Cora Engelbrecht, Nimet Kirac and Sergey Ponomarev traveled to the southern port city of Iskenderun, in the Turkish quake zone, to report this article.

The dinner theater is now a day care center, where children rifle through boxes of donated toys. The beauty salon has turned into a one-man barbershop.

On a recent afternoon, young boys raced across the wide decks that run the length of the Gemini, a cruise ship floating off the coast of southern Turkey. Families drank tea and peered at an amphitheater of mountains encompassing the lives they had lost beneath the rubble of two earthquakes that decimated a wide section of Turkey and western Syria.

“We’re in a strange dream — it is haunting,” said Basak Atay, a 30-year-old nurse. She has spent the past several days living with her family on the 538-foot luxury ship, which has become a shelter for some of the estimated 1.7 million Turks displaced by the quakes and their aftershocks.

“I would never have guessed that I would be on a cruise to nowhere at a moment like this,” said Ms. Atay, who lost family and friends in the quakes.

The ship, which used to ferry vacationers from Turkey to the Greek islands, is housing more than 1,000 survivors in the port of Iskenderun, in the hard-hit province of Hatay. At least 650,000 residents have fled the region since the first quake on Feb. 6, according to the province’s mayor. The residents of the Gemini are a fortunate fraction of those who remain.

The government in Turkey, which was saddled with a housing crisis before the earthquake, has resorted to a patchwork of impromptu fixes to help the displaced.

The Gemini is one of at least five floating solutions that dot the coastline of Hatay, providing aid to thousands of people. A military ship at a nearby port has been converted into a hospital, where doctors have performed dozens of surgeries, including a baby delivery, since the first temblor. Local ferries offer housing and transport families across the Mediterranean Sea to northern cities like Istanbul and Mersin, where the population has increased by almost 21 percent over the past three weeks.

In December, Turkey’s Ministry of Energy leased the Gemini, with its 400 cabins, to temporarily house its staff off the coast of Filiyos, in the Black Sea. When the earthquake struck, the ship was sent to Iskenderun’s port so that it could be repurposed for survivors. Local officials handled requests to board it, allocating cabins to people who were disabled, elderly or pregnant or who had young children.

Deadly Quake in Turkey and Syria

A 7.8-magnitude earthquake on Feb. 6, with its epicenter in Gaziantep, Turkey, has become one of the deadliest natural disasters of the century.

Like many passengers, Ms. Atay said it was her first time on a luxury liner.

“We talk about how happy people probably made fun memories on this ship,” Ms. Atay said, adding that she could imagine people dancing on the deck below, where strings of lights swayed above a wooden floor. “But we are broken.”

Before landing on the Gemini, she said, her family of eight had sprinted through an obstacle course of temporary shelters — a car, a tent, a hotel — while she continued to work as a nurse in the emergency ward of a private hospital about 20 minutes from the port.

“I feel I have been walking on my tiptoes,” she said, recalling her relief when she arrived on the boat and had her first night of uninterrupted sleep, one day after a magnitude-6.6 earthquake struck near Iskenderun, causing more buildings to collapse.

On Deck 6, Ayse Acikgoz, 72, sat on a white leather bench, knitting warm clothing for her 15 grandchildren, who she said were still living in tents. One floor above, in the Eclipse lounge, a dozen people watched news of the quake zone on television. At the front of the ship, a group of men thumbed prayer beads as they surrounded a match of backgammon.

At lunchtime diners in the Aegean Restaurant scooped lentils, lamb liver and rice into plastic dishes at the buffet line. Children ogled an array of desserts, including orange slices and syrupy balls of fried dough.

“The food is warm, and the options change every day,” said Ayse Simsek, 33, who said she and her two daughters had survived in her car for nine days on cups of soup provided by relief groups before they boarded the Gemini.

Gul Seker, 34, was preparing to give birth while living in an encampment of shipping containers in Iskenderun when a neighbor called and urged her to apply for a spot on the ship. Within hours, she was on the Gemini with her husband and son. Days later, she went into labor.

“I thought I was going to die,” said Ms. Seker, who has hypertension. “I called my husband to say goodbye,” she said, recounting the story in her seventh-floor cabin overlooking an expanse of blue. A ship receptionist arranged to move her to a hospital on the military ship nearby, she said. She ended up giving birth in a public hospital in Iskenderun.

“We call her our miracle,” Ms. Seker said, reaching into a stroller to arrange the lace on her daughter’s bonnet. Baby bottles and diapers were stacked on a shelf with clothes and stuffed animals — gifts from the passengers and crew.

The baby is named after the cruise company, Miray, which is spelled in soft blue lettering on the walls of the Gemini.

On Deck 8, a local barber, Yunus Kutuku, 34, presides over what was once a beauty salon. The second quake destroyed the barbershop where he had worked for 20 years in Iskenderun, but on the ship, he has given dozens of cuts to survivors free of charge.

“I’ve become a local celebrity here,” he said as he maneuvered expertly around an enthusiastic boy wearing a bright green Batman shirt. “It keeps me busy. As long as I have scissors, I can go on.”

He has cut the hair of at least five passengers who were regulars at his shop before the quake. “It relaxes them,” he said. “It gives them the semblance of things going back to normal,” he added, before shouting “next” to the long line of boys waiting for their turn.

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Известия (RUS)

В США заявили о разногласиях по поводу происхождения COVID-19

На то, чтобы однозначно установить причину возникновения COVID-19, потребуется еще много времени. К такому выводу пришли американские политики.

ВОЗ отныне там: почему остановлено расследование происхождения COVID-19 Кому выгодно прекращение поисков источника коронавируса и могли ли его создать люди

«У нас очень мало фактов <...> Может пройти целая вечность, прежде чем мы действительно узнаем точно, что произошло», — заявил 5 марта член комитета палаты представителей по разведке, демократ Джим Хаймс в интервью телеканалу NBC.

Его коллега, республиканец Майк Тернер, согласился, отметив, что китайские власти, как и работники лаборатории Уханя, не спешат сотрудничать по данному вопросу.

Также позицию КНР раскритиковал сенатор Марк Уорнер. Он обвинил Пекин в отказе предоставить прозрачную и достоверную информацию и добавил, что практически любая другая страна поддержала бы совместную работу ученых на международном уровне.

Между тем бывший комиссар здравоохранения города Балтимор и профессор Университета Джорджа Вашингтона Лиана Вен упомянула, что разведывательное сообщество сошлось на версии о непреднамеренном распространении коронавируса в мире.

Ранее, 2 марта, госсекретарь США Энтони Блинкен сказал, что версия о лабораторной утечке COVID-19 реальна, но не окончательна. Он также признал, что Штаты не нашли свидетельств того, что появление коронавируса связано с намерением какой-либо страны создать биологическое оружие.

Накануне директор ФБР США Кристофер Рей заявил в интервью телеканалу Fox News, что ведомство считает наиболее вероятной версию о лабораторном происхождении коронавируса. Он также отметил, что правительство Китая пытается мешать работе по установлению причин пандемии.

26 февраля газета The Wall Street Journal написала, что в министерстве энергетики США убеждены в том, что причиной пандемии коронавируса стала утечка в китайской лаборатории. Секретный отчет на эту тему якобы был передан Белому дому и ключевым членам американского конгресса.

В октябре 2022 года группа немецких ученых заявила, что нашла доказательства лабораторного происхождения коронавируса. Согласно их исследованию, он на 99,9% является искусственной копией естественного вируса.

Valeurs Actuelles

Guide Michelin, la course au buzz

Pour la première fois dans l’histoire du guide rouge, deux chefs trois étoiles se sont découverts dégradés une semaine avant l’annonce officielle du palmarès 2023. Guy Savoy et son restaurant de l’hôtel de la Monnaie et Christopher Coutanceau, à La Rochelle, passent donc de trois à deux étoiles.

« Ce sont pourtant deux restaurants exceptionnels, donc vous vous doutez bien que ce sont des décisions qui sont mûrement réfléchie, étayées par de nombreuses visites de nos inspecteurs tout au long de l’année », a justifié lundi à l’AFP Gwendal Poullenec, le patron du guide Michelin. Les chefs le savaient-ils ? Serait-ce une histoire de buzz pour essayer d’intéresser une clientèle qui n’achète plus le guide rouge ?

Pourtant, Guy Savoy fut élu meilleur chef du monde pour la 6e fois encore en novembre dernier, et ces trois étoiles qui lui furent décernées par le même guide depuis 2002 étaient totalement justifiées. Christopher Coutanceau quant à lui, avait obtenu sa troisième étoile avant le Covid. L’un a de la bouteille et le second est jeune, et précisons que tous les deux sont dans leur cuisine du matin au soir, ce qui n’est pas toujours le cas.

Le guide rouge, qui aimerait encore faire chaque année la pluie et le beau temps dans le milieu de la gastronomie, n’avait pas annoncé de perte de 3e étoile depuis 2020 (sauf pour les fermetures). Cependant, on peut s’interroger sur la stratégie développée par Gwendal Poullenec, et ses équipes qui, à quelques jours du verdict, ont laissé fuiter ces informations bien avant l’heure attendue. Et se demander pour quelles raisons un chef comme Guy Savoy, au summum de son talent, reconnu dans le monde entier comme un cuisinier hors pair, qui dans son hôtel de la Monnaie, fait le plein de réservations, soit ainsi mis en cause ?

Il est à souligner que malgré la déception, la réaction de Guy Savoy comme celle de Christopher Coutanceau est extrêmement digne, à la hauteur de leur talent et ce n’est pas donné à tout le monde. Les connaissant bien tous les deux, je suis certaine qu’ils ne vont pas se laisser miner par une telle décision, mais qu’ils vont vite rebondir. Aux vues de tous les téléphones de sympathie et d’incompréhension d’une clientèle très fidèle j’en suis certaine.

Le Michelin ne fait plus recette

C’est d’ailleurs ce qu’a déclaré aussi une amie du chef, Roselyne Bachelot, hier sur RTL : « Guy Savoy est un maître, il retrouvera son étoile, ça va lui mettre un peu l’épée dans les reins, c’est excellent car il s’est peut-être habitué à sa gloire – et je dis cela très gentiment car je le connais. » En moins nuancé, Marc Veyrat, rétrogradé lui aussi en 2019, s’est exclamé devant nos confrères du Dauphiné libéré : « C’est complètement stupéfiant. C’est n’importe quoi. Guy Savoy, c’est mon ami, c’est un très grand, il ne mérite pas ça. »   

Au-delà de ces décisions qui paraîtront injustes, disons-le tout net aux habitués des tables étoilées : faites votre opinion vous-mêmes.

N’oubliez jamais que contrairement aux critères du Michelin qui codifie tout, l’assiette reste une histoire d’émotions, de perception, de sensation personnelle, un instant T subjectif et propre à chacun. Que la générosité ne s’achète pas avec des notes, que l’émotion va bien au-delà des étoiles.

Il est loin le temps des récompenses discrètes apportées par le guide dans les cuisines de chaque chef. Aujourd’hui, le guide rouge a changé, il s’expatrie, et les réceptions opulentes de remise des prix sont sponsorisées par les régions, les villes et les produits luxueux.

Revient une fois de plus la question cruciale : est-ce que les guides gastronomiques font encore la loi à l’heure d’internet et des réseaux sociaux ? En tout cas, on peut dire que le Michelin, réputé et envié dans le monde entier, ne fait plus recette. Seule l’image compte. Et cette annonce médiatique en est la preuve, reprise par tous les médias comme une actualité chaude dans un climat relativement dépressif, en France et dans le monde.

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

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France24 - Monde

Yémen : un chef de tribu pardonne au meurtrier de son fils, moment de grâce dans un pays en guerre

Publié le : 03/03/2023 - 12:17

Djamel Belayachi Suivre

Alors qu’il était sur le point d’être exécuté, l’auteur d’un meurtre a été gracié au dernier moment par le père de la victime. Cela s’est passé le 20 février, dans la région Marib, dans le centre du Yémen. Et c’est une histoire de pardon qui soulève l'enthousiasme de nombreux Yéménites sur les réseaux sociaux, dans ce pays déjà meurtri par neuf ans de guerre. Pour notre Observatrice, cette grâce accordée au meurtrier n’aurait probablement pas été possible sans l’intervention d’une femme. Explications.

En 2016, Rabae Al-Demasi, un jeune homme issu de la tribu Bani Jabr, à l'ouest de Marib, a tué Sadam, un ami, au cours d’une dispute. Ce dernier était le fils d'Abdullah Al-Quhati, chef de la tribu Murad, dans la région de Marib. Rabae a été arrêté depuis, et condamné à mort. Son exécution était prévue le 20 février. 

Mais à l’approche de l’exécution, la mère de Rabae s’est rendue devant la tombe de la victime, Sadam, et a campé sur place, implorant le pardon de son père, Abdullah. Le 20 février, jour prévu de l’exécution, ce dernier décide d'accéder à la requête de la mère et accorde son pardon à Rabae. 

Bien que l’auteur du meurtre ait été jugé par un tribunal étatique, le système juridique yéménite accorde au père de la victime le droit de grâce. 

Le geste du père de la victime a été documenté en images, et largement relayé sur les réseaux sociaux.  

Sur cette photo, par exemple, on voit la mère du meurtrier assise devant la tombe de la victime, sous une tente bricolée, et un enfant dans ses bras.

In 2016 Rabae Al-Demasi, from Bani Jabr tribe western #Marib, killed Sadam, a comrade & son of Abdullah Al-Quhati, a tribal leader from Marib's Murad tribe.Rabae had bn arrested since then & sentenced to death. The date of his execution was set for today. His mother..1/ pic.twitter.com/5LS6EVZHIW

February 20, 2023

#مارباثناء وصول الشيخ عبدالله القحاطي #المرادي والد المقتول لرفع أم القاتل #ربيع_الدماسي الذي عفاه اليوم من فوق قبر ولده الذي اقامت عندهأسأل الله أن يرزقه الستر والعافية في الدنيا والفردوس الاعلى من الجنة في الآخرة.#زلزال_سوريا_تركيا #عثمان_الخميس#المنتدى_السعودي_للإعلام pic.twitter.com/BS7HDZEJPW

February 20, 2023

"Selon la coutume, il est honteux de refuser la requête d’une femme"

Notre Observatrice, Nadwa Dawsari, est une chercheuse yéménite qui vit entre les États-Unis et son pays d’origine. Ses travaux portent sur le rôle des coutumes tribales dans la résolution des conflits au Yémen. Pour elle, cette histoire illustre le rôle prépondérant de la femme dans la résolution des conflits au sein des communauté tribales du Yémen. 

Les femmes jouissent d’une certaine influence auprès des chefs de tribus au Yémen, elles sont écoutées et respectées. Mais leur rôle reste méconnu et peu médiatisé. 

Dans le système tribal, la femme est sanctuarisée, il est strictement interdit de s’en prendre à elle, même quand elle est issue d’un camp adverse lorsqu’il y a un conflit. 

موقف عظيم من مأرب .. لحظة إعلان الشيخ عبدالله القحاطي المرادي عن قاتل ابنه ربيع الدماسي ومسامحته لوجه الله. pic.twitter.com/GnsF3vHfdn

February 20, 2023

D’ailleurs quand il y a conflit, en général les femmes interviennent en tant que médiatrice. Par exemple, elles sont autorisées à récupérer les corps des personnes mortes pour les rendre à leur famille. 

Si cette femme a campé plusieurs jours devant la tombe de la victime pour implorer le pardon de son père, c’était une façon de le mettre sous pression, de le mettre dans l’embarras. Car selon la coutume, il est honteux de refuser la requête d’une femme dans ce genre de situation. Au contraire, quand la personne lésée accepte de pardonner, elle en sort grandie, et elle est davantage respectée au sein de la communauté. Le père ici montre qu’il est un homme d’honneur, une personne digne. 

Plus généralement, les tribus, à travers la loi coutumière qui régit leur quotidien,  jouent un rôle très important dans le maintien de la paix.

La loi coutumière des tribus interdit notamment à une personne de tirer sur son rival s’il se trouve dans un marché public, s’il est accompagné d’une femme ou s’il est en train de conduire. Nadwa Dawsari poursuit : 

Si ce système n’existait pas, on aurait beaucoup plus chaos dans le pays, car l’État s’est considérablement affaibli depuis le début de la guerre [un conflit armé qui oppose depuis 2014 les forces progouvernementales aux rebelles houthis, NDLR].

De nombreuses trêves localisées ont été conclues grâce à des médiations tribales depuis le début de la guerre. En août dernier par exemple, des chefs de tribus ont réussi à faire rouvrir une route importante reliant la ville de Mukayras à celle de Lawdar, dans le sud du pays. Cette route était fermée depuis 2015, à cause des combats entre les forces progouvernementales et les Houthis. 

Au Yémen, deux systèmes juridiques cohabitent : les tribunaux étatiques et l’arbitrage tribal, appelé le tahkim. Selon notre Observatrice, de nombreux Yéménites ont recours à ce dernier, selon eux plus équitable et plus efficace.

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France24 - Monde

Le gouvernement britannique durcit un peu plus le ton face à l'immigration illégale

Publié le : 06/03/2023 - 05:07

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Le gouvernement conservateur de Rishi Sunak va présenter, mardi, un nouveau projet de loi contre l'immigration. Ce projet a pour but d'interdire la possibilité d'introduire une demande d'asile aux personnes arrivant sur de petites embarcations par la Manche.

Malgré les promesses du Brexit de "reprendre le contrôle" des frontières, le Royaume-Uni fait face à une hausse considérable de ces arrivées, avec un record de plus de 45 000 personnes ayant atteint les côtes du pays par ce biais l'an dernier, et la pression monte sur le Premier ministre pour enrayer le phénomène.

Attendu depuis des semaines, ce texte prévoit des mesures pour faciliter la détention et l'expulsion "dès que raisonnablement possible" des demandeurs d'asiles arrivés au Royaume-Uni de manière illégale, indiquent notamment le Times et le Daily Mail dans leurs éditions datées de lundi.

Le gouvernement compte les renvoyer vers le Rwanda, en vertu d'une loi déjà votée mais qui n'a jamais pu être appliquée du fait de recours en justice, ou vers un autre pays considéré comme sûr. Et les personnes arrivées illégalement seront interdites à vie de revenir au Royaume-Uni.

"Le seul chemin pour le Royaume-Uni sera un chemin sûr et légal"

Selon le Times, Londres envisage en parallèle de développer de nouvelles voies "légales et sûres" pour les demandeurs d'asile, sans donner plus de précision.

"Nos mesures seront simples dans leur principe et leur application : le seul chemin pour le Royaume-Uni sera un chemin sûr et légal", a défendu dimanche dans le journal The Sun la ministre de l'Intérieur, Suella Braverman, tenante d'une ligne ferme sur le sujet, comme le Premier ministre.

Interrogé dimanche sur Sky News, le ministre en charge de l'Irlande du Nord, Chris Heaton-Harris, a aussi indiqué que le Royaume-Uni entendait avoir "des échanges appropriés" avec la France et d'autres pays européens pour faire en sorte que les demandeurs d'asile "restent dans le premier pays sûr où ils arrivent".

Rishi Sunak est notamment attendu à Paris, vendredi, pour un sommet bilatéral avec le président, français Emmanuel Macron.

"Arrêter les bateaux" de migrants illégaux est l'une des cinq priorités que s'est fixé le Premier ministre britannique d'ici aux prochaines élections générales dans moins de deux ans, pour lesquelles l'opposition travailliste est donnée gagnante dans les sondages.

L'arrivée de ces migrants, hébergés dans des hôtels durant l'examen de leur demande d'asile, a créé des tensions dans certaines villes du pays avec des manifestations anti-réfugiés, comme samedi à Douvres.

avec AFP

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Au Royaume-Uni, expulser des délinquants étrangers sera désormais plus facile

Au Royaume-Uni, 200 migrants mineurs non accompagnés portés disparus

Royaume-Uni : la justice juge légal le projet d'expulser des demandeurs d'asile au Rwanda

Известия (RUS)

В МИД России отреагировали на неудавшееся покушение на предпринимателя Малофеева

Неудавшееся покушение на российского предпринимателя, председателя совета директоров группы компаний «Царьград» Константина Малофеева стало еще одним примером террористических методов Киева. Об этом говорится комментарии официального представителя МИД России Марии Захаровой, опубликованном на сайте внешнеполитического ведомства 6 марта.

«Неудавшееся посягательство на жизнь <...> Малофеева — еще один пример глубоко преступной природы киевского режима <...> пополнивший длинный перечень его гнусных злодеяний против гражданских представителей медиасферы», — сказала Захарова.

Поддельный интерес: начался суд над соучастниками убийства Дарьи Дугиной В тот же день предотвращено похожее покушение на главу «Царьграда» Константина Малофеева

О предотвращении покушения на Малофеева стало известно ранее утром 6 марта. По информации ФСБ, организатором выступил проживающий на территории Украины и действующий под контролем Службы безопасности Украины гражданин России Денис Капустин.

Позднее ФСБ обнародовала видео с моментом закладки самодельного взрывного устройства агентом СБУ под автомобиль Малофеева. На кадрах видно, как мужчина в темной одежде и медицинской маске подходит к машине, а затем производит манипуляции рядом с задним левым колесом, после чего быстро уходит. Далее к машине подъезжает робот и извлекает из-под автомобиля сверток.

В ФСБ добавили, что покушение на Малофеева планировали осуществить по схеме, аналогичной с убийством журналистки «Царьград Медиа» Дарьи Дугиной, которая погибла в результате теракта вечером 20 августа.

Малофеев поблагодарил оперативников ФСБ, охрану и Росгвардию за раскрытие покушения на него и рассказал о деталях произошедшего «Известиям». По его словам, «Царьград» находится на линии фронта, а он выступает его учредителем и представляет цель для врагов России.

Член Ассоциации ветеранов группы антитеррора «Альфа», подполковник ФСБ в запасе Андрей Попов заявил «Известиям», что целью Службы безопасности Украины было не напугать Малофеева, а именно ликвидировать.

New York Times - World

Kung Fu Nuns of Nepal Smash Convention

Nepal Dispatch

In Himalayan Buddhism, the religious roles of nuns have long been restricted by rules and customs. But one sect is changing that, mixing meditation with martial arts and environmental activism.

Nuns practicing Kung Fu in Nepal.Credit...

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By Sameer Yasir

Photographs and Video by Saumya Khandelwal

For this article, Sameer Yasir spent two days in a nunnery in Nagarjun, Nepal, on the outskirts of Kathmandu.

As the first rays of sun pierced through the clouds covering snowcapped Himalayan peaks, Jigme Rabsal Lhamo, a Buddhist nun, drew a sword from behind her back and thrust it toward her opponent, toppling her to the ground.

“Eyes on the target! Concentrate!” Ms. Lhamo yelled at the knocked-down nun, looking straight into her eyes outside a whitewashed temple in the Druk Amitabha nunnery on a hill overlooking Kathmandu, the capital of Nepal.

Ms. Lhamo and the other members of her religious order are known as the Kung Fu nuns, part of an 800-year-old Buddhist sect called Drukpa, the Tibetan word for dragon. Across the Himalayan region, and the wider world, its followers now mix meditation with martial arts.

Every day, the nuns swap their maroon robes for an umber brown uniform to practice Kung Fu, the ancient Chinese martial art. It’s part of their spiritual mission to achieve gender equality and physical fitness; their Buddhist beliefs also call on them to lead an environmentally friendly life.

Mornings inside the nunnery are filled with the thuds of heavy footsteps and the clanking of swords as the nuns train under Ms. Lhamo’s tutelage. Amid a soft rustle of their loose uniforms, they cartwheel, punch and kick one another.

“Kung Fu helps us to break gender barriers and develop inner confidence,” said Ms. Lhamo, 34, who arrived at the nunnery a dozen years ago from Ladakh, in northern India. “It also helps to take care of others during crises.”

For as long as scholars of Buddhism remember, women in the Himalayas who sought to practice as spiritual equals with male monks were stigmatized, both by religious leaders and broader social customs.

Barred from engaging in the intense philosophic debates encouraged among monks, women were confined to chores like cooking and cleaning inside monasteries and temples. They were forbidden from activities involving physical exertion or from leading prayers or even from singing.

In recent decades, those restrictions have become the heart of a raging battle waged by thousands of nuns across many sects of Himalayan Buddhism.

Leading the charge for change are the Kung Fu nuns, whose Drukpa sect began a reformist movement 30 years ago under the leadership of Jigme Pema Wangchen, who is also known as the 12th Gyalwang Drukpa. He was willing to disrupt centuries of tradition and wanted nuns who would carry the sect’s religious message outside monastery walls.

“We are changing rules of the game,” said Konchok Lhamo, 29, a Kung Fu nun. “It is not enough to meditate on a cushion inside a monastery.”

Today, Drukpa nuns not only practice Kung Fu but also lead prayers and walk for months on pilgrimages to pick up plastic litter and make people aware of climate change.

Every year for the past 20, except for a hiatus during the pandemic, the nuns have cycled about 1,250 miles from Kathmandu to Ladakh, high in the Himalayas, to promote green transportation.

Along the way, they stop to educate people in rural parts of both Nepal and India about gender equality and the importance of girls.

The sect’s nuns were first introduced to martial arts in 2008 by followers from Vietnam, who had come to the nunnery to learn scriptures and how to play the instruments used during prayers.

Since then, about 800 nuns have been trained in martial arts basics, with around 90 going through intense lessons to become trainers.

The 12th Gyalwang Drukpa has also been training the nuns to become chant masters, a position once reserved only for men. He has also given them the highest level of teaching, called Mahamudra, a Sanskrit word for “great seal,” an advanced system of meditation.

The nuns have become well known both in Hindu-majority Nepal, which is about 9 percent Buddhist, and beyond the country’s borders.

But the changes for the sect have not come without intense backlash, and conservative Buddhists have threatened to burn Drukpa temples.

During their trips down the steep slopes from the nunnery to the local market, the nuns have been verbally abused by monks from other sects. But that doesn’t deter them, they say. When they travel, heads shaved, on trips in their open vans, they can look like soldiers ready to be deployed on the front line and capable of confronting any bias.

The sect’s vast campus is home to 350 nuns, who live with ducks, turkeys, swans, goats, 20 dogs, a horse and a cow, all rescued either from the knife of butchers or from the streets. The women work as painters, artists, plumbers, gardeners, electricians and masons, and also manage a library and medical clinic for laypeople.

“When people come to the monastery and see us working, they start thinking being a nun is not being ‘useless,’” said Zekit Lhamo, 28, referring to an insult sometimes hurled at the nuns. “We are not only taking care of our religion but the society, too.”

Their work has inspired other women in Nepal’s capital.

“When I look at them, I want to become a nun,” said Ajali Shahi, a graduate student at Tribhuvan University in Kathmandu. “They look so cool, and you want to leave everything behind.”

Every day, the nunnery receives at least a dozen inquiries about joining the order from places as far as Mexico, Ireland, Germany and the United States.

“But everyone can’t do this,” said Jigme Yangchen Ghamo, a nun. “It looks attractive from outside, but inside it is a hard life.”

“Our lives,” she added, “are bound by so many rules that even having a pocket in your robes comes with restrictions.”

On a recent day, the nuns woke up at 3 a.m. and began meditating in their dormitories. Before dawn broke, they walked toward the main temple, where a nun chant master, Tsondus Chuskit, led prayers. Sitting cross-legged on benches, the nuns scrolled through the prayer text on their iPads, introduced to minimize use of paper.

Then in unison they began to chant, and the bright-colored temple filled with the sound of drums, horns and ring bells.

After the prayers, the nuns gathered outside.

Jigmet Namdak Dolker was about 12 when she noticed a stream of Drukpa nuns walking past her uncle’s house in Ladakh in India. An adopted child, she ran out and started walking with them.

She wanted to become a nun and begged her uncle to let her join Drukpa nunnery, but he refused.

One day, four years later, she left the house and joined thousands of people celebrating the birthday of Jigme Pema Wangchen, the sect’s head. She eventually made her way to the nunnery and never returned.

And how does she feel after seven years, six of which she has spent practicing Kung Fu?

“Proud. Freedom to do whatever I like,” she said, “And so strong from inside that I can do anything.”

Bhadra Sharma contributing reporting.

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France24 - Monde

Droits des femmes : la journée du 8 mars, un coup de projecteur sur la lutte pour l'égalité

Publié le : 06/03/2023 - 13:54

Aziza NAIT SIBAHA Suivre

Le 8 mars est célébrée la Journée internationale des droits des femmes. En France, un appel à mobilisation a été lancé pour le 8 mars pour la défense des droits des femmes dans le cadre du projet de réforme des retraites. Pour l'édition de cette année, l'ONU a choisi comme thème le "monde digital inclusif" en mettant en avant les projet et les technologies permettant d'améliorer l’égalité des sexes. 

Émission préparée par Aziza Nait Sibaha, Agnès Le Cossec, Valentin Berg et Jessica Fahed

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Quels progrès pour les droits des femmes en France ?

ActuElles

Retraites en France : des efforts pour tous... et surtout pour toutes

Les femmes, "grandes perdantes" de la réforme des retraites ?

Valeurs Actuelles

Réjouissante Opel Astra

Philosophie

L’Astra transfigurée ! En entrant dans la galaxie Stellantis, cette Opel a touché le jackpot. Arrivée à sa sixième génération, cette remplaçante de la Kadett hérite d’une plate-forme commune à l’excellente Peugeot 308 et à la DS 4. Elle a également pu puiser dans la banque d’organes du groupe. Ajoutez-y un design plein de peps, qui la place parmi les berlines compactes les plus dynamiques de son segment. Quel bonheur de s’installer au volant d’un véhicule au style si affirmé ! Notre modèle d’essai avait droit à un coloris biton : noir pour le toit et jaune or un brin provoquant pour le reste de la carrosserie. À l’avant, l’option des feux matriciels adaptatifs est rare dans cette catégorie pour un constructeur généraliste. L’auto vous accueille par un jeu de lumière au niveau des phares quand vous l’ouvrez à distance.

Esthétique

On prend le temps d’apprécier ce long capot à arête centrale, ce graphisme anguleux, cette fine calandre Vizor intégrant optiques et grille d’aération. L’arrière se distingue par une custode très inclinée. Vous voulez ouvrir le hayon ? C’est le logo Opel affleurant au centre de la porte du coffre (de bon volume) qui bascule astucieusement sous la pression de la main pour servir de poignée. À bord, modernité réjouissante et finition en progrès. On aime cette double dalle numérique formant un panneau incurvé (Pure Panel) regroupant les informations de conduite. Tout est lisible et clair. Connexion au smartphone facile. On peut le placer dans la console centrale à casiers multiples pour une recharge à induction bien pratique. Côté équipements, rien ne manque : sièges et volant chauffants et affichage “tête haute” pour les hauts de gamme, batterie d’aides à la conduite diablement efficaces. Sono puissante et facile à piloter avec l’écran tactile ou via le pavé sur le volant. Toit ouvrant en verre recommandé dans cet habitacle un peu sombre.

Technique

Les passagers avant voyageront à l’aise. La place est plus comptée à l’arrière. Excellente position de conduite. L’amortissement ferme ne nuit pas au confort. Nous avions en main la version essence 1,2 litre qui tire 130 chevaux d’un trois-cylindres plein d’allant, avec ce ronron caractéristique des “3-pattes”. Le comportement routier fait un bond en avant : la voiture colle à la route. Poids maîtrisé, direction saine et incisive. Consommation raisonnable de moins de 6 litres aux 100 kilomètres, sans se réfréner. La “boîte 8” auto (à modes de conduite éco, normal ou sport) apporte un agrément évident. Joli coup !

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

New York Times - World

Despised Dictator’s ‘Scary’ Shrine Becomes a Bet on Albania’s Future

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Albania Dispatch

An enormous pyramid was long a reminder of a brutal regime and decades of disappointments. Now, it’s a symbol of a city aspiring to be the high-tech “Tel Aviv of the Balkans.”

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By Andrew Higgins

TIRANA, Albania — Built in the 1980s to commemorate a dead tyrant in Pharaonic style, the concrete and glass pyramid in the center of Albania’s capital, Tirana, was falling apart by the time engineers and construction workers arrived to rescue it.

The windows were broken. Homeless people were sleeping in its cavernous hall, which was daubed with graffiti and stinking of urine. Empty bottles and syringes littered the floor, which was covered in polished marble when the pyramid — a shrine to Albania’s late Communist dictator, Enver Hoxha — first opened in 1988, but had since been stripped bare by vandals and thieves.

“The place was a wreck,” Genci Golemi, the site engineer, recalled of his first visit. “Everything had been stolen.”

Now, after two years of reconstruction work, the building is a glistening temple to Albania’s ambitious hopes for the future.

For Tirana’s mayor, Erion Veliaj, the $22 million makeover of the pyramid points to how he imagines the capital: as “the Tel Aviv of the Balkans,” a high-tech hub offering jobs and promise to a country that was so impoverished and cut off from the modern world under Mr. Hoxha, who died in 1985, that typewriters and color TVs were banned.

“Instead of being a blast from the past, it will be blast off into the future,” the mayor said of the pyramid, brushing aside the fact that Albania is still one of Europe’s poorest countries and better known as a source of economic migrants than software engineers.

Still, after decades of failed grand plans for the pyramid, hope is running high. It is being repurposed as a space for classrooms, cafes and tech company offices, and is scheduled to open to the public later this year.

“Hoxha will be rolling in his grave to see his memorial turned into a celebration of capitalism, jobs and the future,” Mr. Veliaj said, standing atop the pyramid, which is about 70 feet tall, near a hole in the roof that used to be filled with a giant red star made of glass. The outline of the star is still visible in the concrete that housed it, a ghostly reminder of Albania’s four decades under brutal Communist rule.

Many countries on Europe’s formerly Communist eastern fringe have wrestled with the question of what to do with massive structures left over from a past most people would like to forget.

Winy Maas, the principal architect of MVRDV, a Dutch firm that led the redesign of the Tirana pyramid, said that dealing with structures erected to celebrate tyranny has always involved “difficult decisions” but added that no matter how baleful a building’s beginnings, demolition is “rarely a good option.”

He said he had been inspired by the reconstruction of the Reichstag in Berlin by the British architect Norman Foster, who added a glass dome to a building long associated with Germany’s Nazi past and turned it into a light-filled symbol of the country’s modern democracy.

Albania was the last nation in Europe to ditch Communism, doing so in 1991 with a frenzy of attacks on statues of Mr. Hoxha, his memorial hall and everything he stood for.

But hopes of a new era of democratic prosperity quickly turned into yet more upheaval when a network of financial Ponzi schemes collapsed in 1997, setting off violent nationwide protests that pushed the country toward civil war.

Tempers eventually calmed, opening the way for Albania to apply to join the European Union in 2009 and win candidate status in 2014 for future entry to the bloc, which it has yet to join.

Throughout this turbulent journey, the Hoxha pyramid loomed over Tirana, slowly decaying and seemingly taunting each new Albanian government with its memories of a Stalinist system that few wanted to bring back but whose replacement had fed so much disappointment.

“The ghost of Hoxha was everywhere and terrifying for everyone,” recalled Frrok Cupi, a journalist who was appointed in 1991 to manage the pyramid, which was supposed to become a cultural center.

One of his first and most daunting tasks, Mr. Cupi said, was to somehow get rid of a 22-ton marble statue of the dictator in the main hall. Its removal, he believed, offered the only hope of saving the pyramid from angry anti-Communist mobs that wanted to destroy the whole building.

The statue was so big and heavy that moving it risked breaking the floor and bringing down the pyramid. The Italian Embassy proposed hoisting the statue out through the roof by helicopter. Others suggested cutting it to pieces with a special saw. In the end, Llesh Biba, a young theater director working as a carpenter at the pyramid, set upon Hoxha with a sledgehammer, bashing away with gusto at his head and body.

“It felt great to hit Hoxha,” Mr. Biba, now a sculptor, recalled in an interview in his Tirana studio. “Nobody else dared. They were all worried about saving their own skins.” After finishing his work, however, Mr. Biba checked into a hospital suffering serious lung problems from breathing in shards of marble and dust.

Mr. Biba’s health crisis established what became a long pattern of misfortune associated with a building that “seemed cursed,” according to Martin Mata, the co-head of the Albanian-American Investment Fund, which helped finance the reconstruction work.

With no money to keep the pyramid operating as a cultural center, the authorities turned it into a rental property.

Albania’s first nightclub took space there in the early 1990s. The United States aid agency USAID, a television station and Pepsi moved into office space in the basement, followed by NATO, which set up an office there during the 1999 war in neighboring Kosovo.

Over the years, the pyramid started falling apart, taken over by squatters and swarming with young people who used its sloping concrete outer walls as slides. Bold plans to give the structure a new purpose came and went, including a failed project promoted by an Albanian former prime minister, Sali Berisha, to turn the pyramid into a new national theater.

By 2010, the pyramid had become such an embarrassing symbol of failure that legislators demanded it be torn down and asked Austrian architects to come up with a plan to build a new Parliament building on its land. That effort, too, fizzled.

The current renovation finally broke the streak of failure.

Driving the current effort is Tirana’s mayor, Mr. Veliaj, a close political ally of Albania’s prime minister for the past decade, Edi Rama, a former artist who has won plaudits, even from some political rivals, for shaking off the country’s reputation for chaos.

The mayor, 43, recalled visiting the pyramid as a schoolboy soon after it opened in 1988 as a lugubrious memorial to Mr. Hoxha. “It was like going to a scary funeral,” he said, describing how a floodlit red star in the roof “looked down on us all, like the eye of Big Brother.”

Mr. Maas, the architect, said that in the renovation, he tried to “overcome the past, not destroy it” by preserving the pyramid’s basic structure while opening it up more to sunlight and modernizing the interior to purge it of associations with Albania’s grim past.

In a concession to the happy memories many Tirana residents have of sliding down the pyramid’s slopes, the new design includes a small area for sliding. Most of the outer walls, however, are now covered with steps so that visitors can walk to the top. There is also an elevator.

Not everyone likes the new design. Mr. Biba, who demolished Mr. Hoxha’s marble statue more than 30 years ago, scorned the reconstructed pyramid as a flashy public relations stunt by the prime minister.

But that is a minority view. Mr. Cupi, who, after his cultural center flopped, supported demands that the building be torn down, now praises the redesign as a sign that Albania can overcome its Communist ghosts and post-Communist demons.

“We all wanted to be part of the West but did not really know what this meant,” he said. “The pyramid has now been totally transformed, and that gives me hope for this country.”

Fatjona Mejdini contributed reporting.

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Opex 360

Rheinmetall veut produire en Ukraine jusqu’à 400 chars KF-51 « Panther » par an… avant la fin de la guerre

par Laurent Lagneau · 4 mars 2023

En février, et alors que le chancelier allemand, Olaf Scholz, venait d’autoriser le transfert de chars Leopard 2 et Leopard 1 en Ukraine après des semaines d’atermoiements, Armin Papperger, le président du directoire de Rheinmetall affirma que l’armée ukrainienne était intéressée par le « nouveau » char KF-51 « Panther », dévoilé lors de la dernière édition du salon EuroSatory, ainsi que par le véhicule de combat d’infanterie [VCI] KF-41 « Lynx ».

S’agissant plus précisément du KF-51 « Panther », qui, par la force des choses, est encore loin d’être pleinement opérationnel, M. Papperger avait dit être en mesure d’en livrer à Kiev dans les « quinze à dix-huit mois ». Et d’ajouter que Rheinmetall pourrait le produire en Ukraine… mais seulement après la fin de la guerre et sous réserve d’obtenir l’autorisation du gouvernement allemand.

Si certains y ont vu un « coup » tenté par M. Papperger pour viser indirectement Krauss-Maffei Wegmann [à un moment où il se dit que la Bundeswehr pourrait commander des Leopard 2A7+ supplémentaire], cette offre semble être des plus sérieuses… puisque, moins d’un mois plus tard, le Pdg de Rheinmetall est revenu à la charge, en proposant même d’accélérer ce dossier.

D’abord, s’exprimant dans les pages du Rheinische Post, M. Papperger a estimé que l’armée ukrainienne a besoin de « 600 à 800 » chars pour l’emporter face à son adversaire russe. Or, a-t-il ajouté, « même si l’Allemagne renonçait à ses 300 Leopard 2, ce serait encore insuffisant ». Même en comptant les 250 chars dont dispose Rheinmetall.

« Nous travaillons à plein régime. Nous avons déjà rendu opérationnels plus de 40 véhicules de combat d’infanterie Marder, et d’ici la fin de l’année, il y en aura environ 100. Environ 30 chars sont prêts, sur 50 Leopard 2A4. Sur environ 100 anciens Leopard 1, nous pouvons en rendre 88 à nouveau utilisables », a rappelé Armin Papperger.

Mais pour donner à l’armée ukranienne les moyens de l’emporter, celui-ci a donc défendu l’idée d’installer une usine en Ukraine, avec une capacité de production de 400 KF-51 « Panther » par an. Ce qui, selon lui, nécessiterait un investissement de 200 millions d’euros. « Les pourparlers avec le gouvernement ukrainien sont prometteurs », a-t-il assuré. Une décision pourrait être prise « dans les deux prochains mois », a-t-il dit.

Quant à la protection de cette usine contre les raids russes, M. Papperger a estimé que ce n’était pas un problème, celle-ci pouvant être assurée « sans problème par des systèmes de défense aérienne ».

« Les Alliés occidentaux envoient suffisamment d’armes pour que l’Ukraine puisse se défendre, mais les Ukrainiens n’ont pas assez d’équipements aujourd’hui pour reprendre complètement leur territoire », a par ailleurs insisté le Pdg de Rheinmetall.

Pour rappel, le KF-51 est encore à l’état de prototype. Reposant sur une châssis modifié de Leopard 2A4 et affichant une masse d’une cinquantaine de tonnes, il est doté d’un canon de 130 mm L/51 [de quoi encore compliquer davantage la logistique ukrainienne…], d’un chargeur totalement automatisé, d’une architecture numérisée ou encore du capteur optique panoramique SEOSS. Il peut être associé à des munitions rôdeuses [de type HERO 120] et aux robots terrestres de la gamme MISSION MASTER, commercialisée par le groupe allemand.

Vu comme étant une tentative de « torpiller » le programme franco-allemand de Système principal de combat terrestre [MGCS, char du futur], le KF-51 a été très sévèrement critiqué par Ralf Ketzel, le Pdg de Krauss-Maffei Wegmann [et administrateur de Nexter]. C’est « essentiellement un concept de char conventionnel construit autour d’un canon de 130 mm, avec une coque de Leopard 2. Il n’a rien de nouveau. […] C’est davantage un projet PowerPoint 3D », avait-il déclaré au quotidien Münchner Merkur, en décembre.

Известия (RUS)

Экс-советник Пентагона призвал Запад не допустить эскалации в отношениях с РФ

Страны Запада не должны допустить дальнейшей эскалации отношений с Россией, заявил бывший советник главы Пентагона полковник Дуглас Макгрегор 6 марта.

На своем YouTube-канале он выразил мнение, что резкая риторика европейских государств, как и Вашингтона, вызвана отсутствием памяти о страхе военных конфликтов.

Макгрегор также подчеркнул, что на данный момент Европа и США ошибочно считают, что военный конфликт — это всегда то, что происходит в другой стране.

«<Военный конфликт> — это всегда то, что происходит в чужой стране. Мы никогда не несем тяжелых потерь <...> можно сложить всё это вместе — и тогда вы заблуждаетесь на олимпийском уровне. Поэтому мы понятия не имеем, с чем столкнулись на Украине», — заявил экс-советник Пентагона.

По его мнению, подобные представления о военных конфликтах очень опасны, поскольку ведут к эскалации.

Военная реакция: чем Россия может ответить на дальнобойное оружие из США Украина активно ведет террористическую работу по РФ при полной поддержке и спонсорстве Вашингтона

Российская сторона в то же время не раз заявляла об эскалации конфликта из-за передачи вооружений Украине странами Запада. Так, 1 февраля, официальный представитель МИД России Мария Захарова раскритиковала слова президента Франции Эммануэля Макрона о том, что поставка военных самолетов Киеву не вызовет эскалацию конфликта. Она назвала высказывание французского лидера «абсурдом», а также выразила уверенность, что подобные заявления только повысят «неуемный аппетит режима Зеленского».

До этого, в конце января, в газете American Spectator выразили мнение, что игнорирование президентом США Джо Байденом позиции президента России Владимира Путина по вопросу поставок вооружений Украине может привести к эскалации конфликта и спровоцировать третью мировую войну.

Страны Запада усилили военную поддержку Украины на фоне спецоперации по защите Донбасса, жители которого отказались признавать итоги государственного переворота 2014 года на Украине. Решение о ее проведении принято 24 февраля в связи с обострением ситуации в регионе из-за обстрелов украинских войск.

France24 - Monde

Le Liban n’a jamais autant eu besoin de sa diaspora

Publié le : 01/03/2023 - 16:23

Sophie GUIGNON

Dans un pays qui s’enfonce dans la crise, les Libanais sont de plus en plus nombreux à dépendre de l’argent envoyé par leurs proches depuis l'étranger pour survivre. Les fonds envoyés par la diaspora libanaise, l’une des plus importantes au monde, expliquent en partie pourquoi le Liban n’a pas encore sombré dans le chaos ou la révolte sociale, alors que le pays souffre d’une des pires crises financières du monde moderne, selon la Banque Mondiale. Un reportage de Chloé Domat et Sophie Guignon.

Bâtie sur plus d’un siècle, la diaspora libanaise compte environ 14 millions de Libanais qui vivent sur les cinq continents, contre quatre millions à l’intérieur des frontières du Liban. Ces expatriés ont toujours envoyé de l’argent à leurs familles pour boucler les fins de mois, mais depuis la crise, ces transferts sont les seules sources de revenus pour de nombreux foyers.

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Manger à sa faim, un luxe au Liban : la malnutrition en conséquence de la crise économique

Crise sanitaire

Trente ans après la dernière épidémie, le retour du choléra inquiète au Liban

EXPRESS ORIENT

Crise politique et financière au Liban : des milliers d'habitants poussés à l'exil

Opex 360

Un rapport parlementaire prône des mesures pour anticiper l’échec éventuel des programmes d’armement européens

par Laurent Lagneau · 4 mars 2023

En matière d’armement, les coopérations lancées par la France et l’Allemagne depuis 2017 ne connaissent pas les mêmes fortunes… Le Maritime Airborne Warfare System [MAWS] a pris un sérieux coup dans l’aile avec la décision allemande de se procurer des avions de patrouille maritime P-8A Poseidon américains… tandis que le standard Mk3 de l’hélicoptère de combat Tigre ne concernera que la France et l’Espagne [si jamais il doit aller jusqu’au bout…].

Et si le Système de combat aérien du futur [SCAF] a connu une évolution favorable, avec le lancement de la phase 1B après des mois de désaccords entre les industriels impliqués, le Système de principal de combat terrestre [MGCS] n’est toujours pas sorti de l’ornière, les allemands Rheinmetall et Krauss-Maffei Wegman [associé au français Nexter au sein de KNDS] étant à couteux tirés. Évidemment, et au-delà des considérations politiques [en particulier pour ce qui concerne l’Allemagne], ces tensions, alimentées par les questions de propriété intellectuelle et de partage industriel, ne font que faire prendre que du retard à ces programmes d’armement…

En novembre, alors que le lancement de la phase 1B du SCAF n’était toujours pas acquise, le rôle de maître d’oeuvre de Dassault Aviation étant contestée par Airbus au sujet de l’avion de combat de nouvelle génération [NGF], le sénateur Dominique de Legge avait profité du débat sur la Loi de finances 2023 pour déposer un amendement afin de financer, à hauteur de 10 millions d’euros, une étude de faisabilité d’un « plan B national » afin « d’anticiper une éventuelle impasse des négocations », mais sans pour autant remettre en cause le « plan A » dans l’immédiat. En clair, l’idée du parlementaire était de faire en sorte de ne pas se retrouver le bec dans l’eau…  »

« Chaque jour de retard supplémentaire dans les négociations est un jour perdu pour la préparation des armées françaises à la guerre aérienne du futur », avait plaidé M. de Legge.

L’initiative de ce dernier a sans doute été vue d’un bon oeil… par l’État-major des Armées [EMA]. C’est, du moins, ce que suggère le rapport sur le bilan de la Loi de Programmation Militaire [LPM] 2019-2025 établi par les députés Laurent Jacobelli [RN] et Yannick Chenevard [Renaissance] et dont le contenu vient d’être rendu public [après avoir été longuement évoqué en commission, à la mi-février, nldr].

Ayant des sensibilités politiques opposées [notamment pour ce qui a trait aux affaires européennes], les deux rapporteurs sont cependant tombés d’accord « pour mettre en exergue qu’une coopération réussie doit nécessairement reposer sur une répartition industrielle fondée sur le principe du meilleur athlète ».

Aussi, ont-il écrit dans leur rapport, « au regard des retards pris par certains programmes européens, il semblerait utile d’introduire dans la prochaine Loi de programmation militaire des jalons décisionnels pour faire le point sur les avancées du programme et pour décider si ces coopérations doivent être poursuivies ou non, ainsi que l’a suggéré le général Vincent Pons de l’État-major des Armées ».

Que l’on appelle cela « Plan B » ou « Jalon décisionnel », l’idée est la même : il s’agit d’éviter aux forces françaises de tomber dans une impasse… voire d’arrêter les frais d’une coopération qui n’irait pas dans le bon sens.

« Cela semble d’autant nécessaire que les besoins opérationnels sous-jacents à ces coopérations sont majeurs pour nos armées : il faudra en tout état de cause un successeur au char Leclerc et au Rafale, que cela se fasse dans un cadre européen ou national », ont insisté MM. Chenevard et Jacobelli.

« Le char du futur et l’avion de combat du futur rencontrent de graves difficultés, je propose de mettre en place des jalons décisionnels permettant de régulièrement faire le point sur les programmes européens et de décider si oui ou non il faut les poursuivre. La coopération européenne ne doit pas se faire au détriment de nos armées et de notre souveraineté », a, de son côté, résumé le député du RN.

Par ailleurs, les deux députés se sont fait aussi l’écho des « inquiétudes » des représentants de la Base industrielle et technologie de défense française [BITD] au sujet du contrôle des exportations des équipements produits dans le cadre d’une coopération européenne, l’Allemagne ayant sur ce point, – du moins officiellement – une politique très restrictive.

« Il est essentiel que la France maintienne un contrôle souverain sur le cadre juridique de ses exportations d’armement, y compris pour des équipements développés dans le cadre de coopérations européennes », ont en effet estimé les rapporteurs.

Ceux-ci ont aussi plaidé pour que les mécanismes européens de financement soient « centrés sur les seuls besoins capacitaires des armées européennes et non sur une logique de politique concurrentielle », comme cela a « certainement » été le cas par la mise à l’écard de MBDA par la Commission européenne pour le projet d’intercepteur endo-atmosphérique de missiles hypersonique [EU HYDEF], lequel a été confié à l’espagnol SENER Aeroespacial, dont l’expérience en la matière reste encore à démontrer.

« Enfin, le mécanisme d’acquisition conjointe EDIRPA [instrument visant à renforcer l’industrie européenne de la défense via des acquisitions conjointes, ndlr] doit être au service de l’acquisition de capacités de l’Union européenne et non de pays tiers, comme semble le réclamer, à tort, certains pays », ont conclu les deux députés.

Известия (RUS)

США вновь не выдали визы ряду делегатов РФ на сессию в штаб-квартире ООН

Соединенные Штаты Америки отказали в выдаче виз ряду делегатов из России, планировавших принять участие в работе группы по информационным технологиям в штаб-квартире ООН в Нью-Йорке. Об этом в понедельник, 6 марта, сообщили в МИД РФ.

Ранее, 23 февраля, членов делегации России на сессии Парламентской Ассамблеи ПА Организации по безопасности и сотрудничеству в Европе (ОБСЕ) в Вене не допустили к возложению цветов к памятнику советским воинам-освободителям. Посол РФ в Австрии Дмитрий Любинский сообщил, что делегатов РФ при выдаче виз потребовали подписать «своего рода декларацию» о том, что они обязуются не участвовать ни в каких мероприятиях, которые не значатся в программе парламентской ассамблеи.

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La Marine nationale va aider les pays du golfe de Guinée à lutter contre la pêche illégale

par Laurent Lagneau · 4 mars 2023

L’une des plus anciennes opérations militaires françaises en Afrique n’est pas terrestre… mais navale. En effet, depuis 1990, dans le cadre de l’opération Corymbe, la France déploie régulièrement un ou deux navires dans le golfe de Guinée afin de contribuer à la sécurisation de cette zone, en lien avec la plupart des marines des dix-neuf pays riverains.

« La France s’appuie sur les liens qu’elle a su tisser et entretenir depuis plus de 30 ans avec les partenaires de la région, notamment grâce aux différents mandats de l’opération Corymbe, ainsi que sur son expertise et son modèle national en matière d’Action de l’État en mer [AEM]. Elle accompagne ainsi la montée en puissance des marines riveraines et, dans le même temps, partage ses savoir-faire afin de permettre aux États riverains d’assurer eux-mêmes la sécurisation de leurs espaces maritimes », explique en effet le ministère des Armées.

En 2013, et notamment afin de faire face à une piraterie maritime alors en plein essor, les pays riverains ont adopté une stratégie régionale commune de sécurité maritime qui, appelée « architecture de Yaoundé », vise à renforcer la coopération entre leurs forces navales respectives. Et, depuis, l’une des tâches « prioritaires » de l’opération Corymbe est justement de soutenir cette architecture de sécurité maritime.

Traversé par de nombreux flux maritimes, le golfe de Guinée ne manque pas d’enjeux sécuritaires… Mais c’est surtout de piraterie maritime qu’il a été question au cours de ces dernières années, dans la mesure où ce phénomème a eu tendance à prendre de plus en plus d’ampleur, selon les rapports régulièrement établis par le Bureau maritime international [BMI] et, plus récemment, par le Centre d’analyse et d’évaluation de la situation de sûreté maritime mondiale [MICA Center] de la Marine nationale, installé à Brest.

Face à cette situation, les armateurs mirent la pression sur les États européens en appelant à une « coalition » contre la piraterie. Le plus important d’entre eux étant le danois Maersk, le Danemark y répondit favorablement, en mai 2021. « Si nous voulons vraiment maîtriser la sécurité dans le golfe de Guinée, une présence militaire internationale est nécessaire. Du côté danois, nous essayons de faire en sorte que davantage de pays prennent leurs responsabilités », avait ainsi expliqué Copenhague.

Cela étant, le phénomène de la piraterie maritime a masqué d’autres enjeux sécuritaires sans doute encore plus importants [et qui en étaient probablement la cause…], comme la pêche illégale, notamment pratiquée à grande échelle par la Chine.

Quoi qu’il en soit, et d’une façon assez étonnante, les actes de piraterie et de brigandage maritimes ont chuté significativement, passée de 115 incidents en 2020 à seulement 16 entre entre javier et juin 2022. Si les actions de sécurisation maritime ont sans doute eu un rôle dans cette évolution, elles n’expliquent pas tout, comme l’ont relevé les sénateurs Bernard Fournier et François Bonneau, dans un rapport sur le golfe de Guinée qu’ils viennent de remettre.

Ainsi, selon les spécialistes de la région, le « facteur déterminant » de cette diminution sensible des actes de piraterie serait « plutôt à rechercher à l’intérieur du Nigeria », les « les troubles politiques et sociaux majeurs dans le delta du Niger [ayant] sans doute joué un rôle essentiel dans le développement de la piraterie dans les années 2010 », a expliqué M. Fournier, lors de l’examen du rapport en commission. « Inversement, l’approche des élections présidentielles au Nigeria a probablement un lien avec la diminution des attaques, tout comme, à l’inverse, l’augmentation massive du pillage des oléoducs à terre, 80% de la production étant volée! », a-t-il ajouté.

S’ils ne préconisent pas de baisser la garde en matière de lutte contre la piraterie, les deux rapporteurs estiment en revanche que davantage d’efforts sont à faire pour contre « deux autres menaces peut-être encore plus grave », dont la pêche illégale et les trafics illicites, en particulier de drogues, à destination de l’Europe.

S’agissant de la pêche illégale, elle est le fait de « bateaux souvent chinois ou russes, qui prélèvent des quantités dépassant les capacités de reconstitution des stocks ». Et cela alors que plus de sept millions de personnes dans la région vivent des ressources de la mer, qui plus est à un moment où « le nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest et dans le golfe de Guinée a doublé en deux ans ».

Selon le MICA Center, la pêche illégale, non déclarée et non réglementée [INN], qui s’accompagne par ailleurs de « multiples trafics », en particulier de pétrole, « demeure le facteur prédominant d’instabilité économique dans le golfe de Guinée car elle maintient une forte pression sur les stocks halieutiques au détriment des populations locales. Le développement des usines de farine et d’huile de poisson accentue encore le phénomène » dans la mesure où celle-ci « ne cible plus les espèces lucratives démersales mais au contraire les petits pélagiques migrateurs […] qui représentent pourtant la pêche privilégiée des pêcheurs artisanaux et les espèces les plus consommées par les populations ouest africaines ».

Cette question a d’ailleurs été au menu d’une réunion organisée cette semaine à Brest, dans le cadre de l’architecture de Yaoundé. Ainsi, les représentants de la Marine nationale et des forces navales des pays riverains sont convenues de faire désormais porter les efforts sur la lutte contre la pêche illégale et le trafic de drogues.

« Depuis un certain temps, l’accent a été mis sur la piraterie. Il est temps que nous concentrions notre action sur la lutte contre la pêche illégale », a en effet déclaré le contre-amiral nigérian Istifanus Albara, le directeur du centre régional de sécurité maritime de l’Afrique de l’Ouest. « S’attaquer à la pêche illégale est une de nos principales priorités actuellement à cause des bénéfices que cela peut avoir pour nos économies et pour la sécurité alimentaire », a-t-il insisté.

Ce qu’a confirmé l’amiral Olivier Lebas, le commandant de la zone maritime Atlantique, dont relève l’opération Corymbe. « On ne va pas se focaliser sur la lutte contre la piraterie qui est très à la mode chez nous », a-t-il dit. « Notre coopération s’attache à traiter de manière égale toutes les difficultés de la sécurité maritime dans la zone, vu du prisme africain et non pas européen seulement », a-t-il précisé, citant la lutte contre la pêche illégale, les trafics et les pollutions.

Selon l’amiral Lebas, « entre 40 et 50% des captures de pêches seraient faites illégalement » dans le golfe de Guinée, ce qui représente un à deux milliards de dollars de « ressources perdues » chaque année. « Les pêcheurs locaux ont de plus en plus de mal à vivre de leur pêche. Ils prennent de plus en plus de risques, sont obligés d’aller plus loin car la ressource se tarit, avec des bateaux pas forcément adaptés », ce qui provoque ds « morts en mer », a-t-il expliqué.

Photo : Opération Corymbe – Marine nationale

France24 - Monde

Flambée des prix : le gouvernement annonce un "trimestre anti-inflation" et un chèque alimentaire

Publié le : 06/03/2023 - 17:00Modifié le : 06/03/2023 - 17:02

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Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a annoncé lundi le lancement d'un "trimestre anti-inflation", issu d'un accord avec les distributeurs qui se sont engagés à proposer les prix "les plus bas possibles" jusqu'en juin sur une sélection de produits. En plus de ce dispositif, le gouvernement compte déployer dans les prochains mois un "chèque alimentaire" pour les ménages les plus modestes.

Pour tenter d'éteindre l'incendie de l'inflation sur les produits alimentaires à la veille de la mobilisation sur les retraites, le gouvernement a annoncé un "trimestre anti-inflation", opération commerciale qui laisse une grande liberté aux grandes surfaces, ainsi qu'un chèque alimentaire qui devrait voir le jour en 2023.

L'opération commerciale qui vise à offrir, dixit le ministre de l'Économie Bruno Le Maire, "le prix le plus bas possible" sur une sélection de "centaines" de produits laissée au choix des distributeurs, doit se prolonger jusqu'en juin.

Il en coûtera "plusieurs centaines de millions d'euros" à la grande distribution, selon le ministre qui a scellé l'accord lundi à Bercy en présence des principaux représentants du secteur (Carrefour, Intermarché, Système U, Casino, Aldi...), à l'exception notable du leader en termes de parts de marché, E.Leclerc.

Présent au même moment sur CNews, le médiatique président du comité stratégique de l'enseigne, Michel-Edouard Leclerc a critiqué une sélection de produits qui "donne l'impression qu'on se rattrape sur le reste".

Pour protéger les Français face à l’inflation alimentaire, nous avons trouvé ce matin un accord avec la grande distribution : elle s’engage à mettre en place un « trimestre anti-inflation », à partir de ce mois de mars.Qu’est-ce que cela signifie ? ↓

March 6, 2023

Bruno Le Maire a annoncé par ailleurs "un chèque alimentaire pour les plus modestes". Il "se fera sur une base territoriale, sans doute le département, de façon à être au plus près des consommateurs et au plus près des producteurs agricoles également", a-t-il précisé, assurant qu'une "expérimentation sera lancée dans les tout prochains mois".

Pour financer le "trimestre anti-inflation", les enseignes puiseront dans leurs marges. Mais certaines n'ont pas attendu cette annonce pour lancer leurs propres opérations commerciales, destinées à attirer ou fidéliser leurs clients dans un contexte où les consommateurs sont à la recherche de petits prix ou de promotions.    

 Logo tricolore

L'enjeu politique est majeur pour le gouvernement qui planche depuis des mois avec le secteur pour tenter de maîtriser la flambée des prix alimentaires, évaluée à 14,5% en un an en février par l'Insee. Initialement, le projet promu par la ministre déléguée notamment au Commerce Olivia Grégoire portait sur un "panier anti-inflation" qui aurait permis aux consommateurs de comparer les prix entre enseignes, mais la grande distribution avait freiné des quatre fers.

Il est désormais question de proposer aux consommateurs le "prix le plus bas possible", une formulation peu engageante, critiquée par l'association de consommateurs UFC-Que Choisir.

"En l'absence de définition règlementaire sur ces prix, un prix prétendument +cassé+ pourrait n'être que le prix habituel", avait expliqué début février à l'AFP Olivier Andrault, chargé de mission agriculture/alimentation de cette association.

Bruno Le Maire a assuré lundi que les services de son ministère, notamment la Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGCCRF), effectueraient des contrôles en magasins pour s'assurer que les distributeurs ne feront pas peser l'opération commerciale sur leurs fournisseurs agro-industriels ou agricoles.

Les produits concernés seront par ailleurs identifiables grâce à un logo tricolore "trimestre anti-inflation". Et l'essentiel des opérations commerciales portera principalement sur les produits de marque distributeur, c'est-à-dire ceux qui comme Reflets de France, Marque Repère, Marque U, sont propriétés des enseignes et n'entrent pas dans le cadre des négociations annuelles avec les industriels.

Réouverture des négociations

En échange de cet accord, les distributeurs ont obtenu de Bercy qu'à l'issue de ce "trimestre anti-inflation", les négociations commerciales avec les fournisseurs de l'agro-industrie, qui se sont achevées le 1er mars, soient relancées.

"Nous rouvrirons les négociations commerciales avec les grands industriels de façon à ce que la baisse des prix de gros, que nous observons sur les marchés", puisse "se traduire" aussi en rayons, a expliqué le ministre de l'Économie.

Les négociations qui se sont achevées le 1er mars ont abouti à une hausse moyenne de quelque 10 % des prix payés par les supermarchés aux industriels, selon les deux camps. Une réouverture des discussions risque cependant d'être mal accueillie par les industriels qui réclament depuis des mois de vendre plus cher leurs produits aux supermarchés afin de compenser la hausse de leurs coûts de production, énergie, transport, emballage ou matières premières diverses.

Avec AFP

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Les forces russes auraient utilisé une nouvelle munition de 1500 kg en Ukraine

par Laurent Lagneau · 6 mars 2023

Comme l’a en encore souligné le général Thierry Burkhard, le chef d’état-major des armées [CEMA] lors d’une récente audition parlementaire, le missile aérobalistique hypersonique russe Kinjal, porté par le MiG-31K, n’a pas démontré son efficacité opérationnelle en Ukraine, alors qu’un tel engin a été utilisé pour la première fois environ trois semaines après le début de la guerre.

Or, pour le CEMA, l’intérêt d’une arme hypersonique comme le Kinjal [décrite comme « invicible » par Vladimir Poutine, le chef du Kremlin, en mars 2018] réside dans sa capacité de pénétration des systèmes de défense, et donc par la menace qu’il fait peser sur les « centres de pouvoir et de décision » de l’adversaire. Or, le Kinjal n’a pas été utilisé à cette fin par les forces russes. « Ce n’est pas ce que l’on a vu pour l’instant, mais c’est une menace en développement », a résumé le général Burkhard.

Cela étant, d’autres armes ont été plus efficaces, comme le missile de croisière mer-sol Kalibr. Et peut-être que la bombe guidée KAB-1500B-E [ou UPAB-1500B] risque de poser des problèmes aux Ukrainiens. Dévoilée en 2019 par la Société des missiles tactiques [KTRV ou JSC Tactical Missiles Corporation], cette munition n’avait été pas encore été utilisée par les forces aérospatiales russes [VKS], alors que celles-ci ont tiré des missiles de conception ancienne [quand ils n’avaient pas été officiellement retirés du services, comme le Tochka-U] ou destinés à un autre usage [comme les missiles de défense aérienne S-300].

Quoi qu’il en soit, et selon des informations du site spécialisé ukrainien Defense Express, une première utilisation par les VKS d’une bombes UPAB-1500B aurait été documentée dans la région de Tchernihiv [nord de Kiev], il y a « quelques semaines ».

D’une masse de 1500 kg [dont 1000 kg de charge militaire], l’UPAB-1500B est une bombe « planante » conçue pour détruire les cibles militaires hautement protégées. Ayant un système de guidage par satellite [la constellation « Glonass », en l’occurrence], elle doit larguée par un avion porteur – Su-34 Fullback ou Su-24 Fencer – à une altitude d’environ 45’000 pieds, à 40/50 km de distance de l’objectif. Sa trajectoire peut être modifiée quelques instants avant d’atteindre sa cible.

D’après Defense Express, l’utilisation de cette bombe UPAB-1500B dans la région de Tchernihiv serait un « cas isolé ». Mais ce n’est pas ce que disent les Russes, qui affirment que plusieurs exemplaires ont récemment été largués sur des positions fortifiées tenues par les forces armées ukrainiennes dans le secteur d’Avdiivka [oblast de Donetsk, Donbass].

Известия (RUS)

Япония выразила обеспокоенность повышением оборонного бюджета Китая

Генеральный секретарь кабинета министров Японии Хирокадзу Мацуно 6 марта заявил, что планы Китая по увеличению оборонного бюджета и в целом расширение военной активности страны в регионе вызывают серьезную обеспокоенность Токио и международного сообщества.

Ни мира, ни войны: из-за чего может обостриться тайваньский кризис Насколько США и КНР близки к военному столкновению

«Китай последовательно и большими темпами повышает оборонные расходы, активно усиливает свою военную мощь без должной прозрачности этих действий. Такие действия Китая являются предметом огромной обеспокоенности нашей страны и всего международного сообщества», — отметил он на регулярной пресс-конференции.

Кроме того, Мацуно раскритиковал действия КНР в Южно-Китайском и Восточно-Китайском морях. По его словам, военная активность Пекина в регионе является вызовом невиданного до сих пор уровня, на который Японии необходимо отвечать совместно с союзными странами.

Накануне стало известно, что военный бюджет Китая в 2023 году будет увеличен на 7,2%, до 1553,7 млрд юаней (около $224,8 млрд). Соответствующая информация следует из проекта бюджета, представленного на открытии ежегодной сессии Всекитайского собрания народных представителей (ВСНП).

Официальный представитель 1-й сессии ВСНП 14-го созыва Ван Чао 4 марта сообщил, что увеличение оборонного бюджета Китая объясняется необходимостью отвечать на сложные вызовы в сфере безопасности. По его словам, доля военных расходов в течение многих лет остается «в основном стабильной».

В 2022 году КНР увеличила расходы на оборону на 7,1%, до 1,451 трлн юаней (около $229,07 млрд). Годом ранее расходы на оборону выросли на 6,8%, до 1,356 трлн юаней (около $209 млрд).

17 ноября директор Центра комплексных европейских и международных исследований ВШЭ, китаист Василий Кашин рассказал «Известиям» о гонке вооружений между США и Китаем. По его словам, при сохранении нынешних тенденций Китай в обозримом будущем сравняется с США по технологическому уровню и при этом будет очень далеко превосходить по возможностям наращивания масштабов производства.

До этого, 8 ноября, председатель КНР Си Цзиньпин поручил Народно-освободительной армии Китая (НОАК) повышать свою боеспособность на случай военных действий.

Opex 360

La British Army pourrait donner 14 chars Challenger 2 de plus à l’armée ukrainienne

par Laurent Lagneau · 6 mars 2023

Jusqu’en janvier, l’Ukraine n’avait reçu que des chars de conception soviétique [T-72 et M55, dérivé du T-55], cédés par quelques pays de l’Otan qui en disposaient encore dans leur inventaire. Puis, l’annonce du président français, Emmanuel Macron, de livrer des AMX-10RC à l’armée ukrainienne fit bouger les lignes puisque, dans la foulée, Londres fit part de son intention de céder 14 chars Challenger 2 à Kiev.

Évidemment, cette ponction allait se traduire par une perte capacitaire pour la British Army, même si celle-ci ne devait conserver que 148 chars pour les porter au standard « Challenger 3 » sur les 225 qu’elle possédait jusqu’alors.

« L’armée ukrainienne a besoin de plus d’armes et d’équipements si elle veut maintenir son élan [contre les forces russes]. L’Ukraine a besoin de nos chars et de nos canons maintenant. Je sais qu’elle en fera bon usage. Et il ne peut y avoir de meilleure cause. Mais il est aussi vital de restaurer notre capacité de combat » et l’aide fournie à Kiev « offre également l’opportunité d’accélérer sa modernisation et sa transformation », avait commenté le général Patrick Sanders, le chef d’état-major de la British Army.

Cela étant, cette aide militaire a fait l’objet de débats, outre-Manche, sur les conséquences qu’elle pouvait avoir sur les capacités de la British Army, certains parlementaires ayant avancé qu’elle priverait celle-ci de 25 à 30% de ses « actifs opérationnels ». Si une ponction de 14 Challenger2 devait representer un tiers des chars opérationnels, alors cela voulait dire que seulement 42 exemplaires étaient alors considérés en état de marche… Soit moins de 20% de l’inventaire.

Cependant, l’état-major de la défense britannique, le général Robert McGowan, a réfuté ces chiffres, lors d’une audition parlementaire, le 23 février dernier. Mais il s’est gardé d’apporter des précisions, notamment au sujet de la disponibilité des Challenger 2. En tout cas, la British Army a été en mesure d’engager 30 chars dans l’exercice de l’Otan « Winter Camp », en Estonie, au cours de cet hiver.

Quoi qu’il en soit, il est possible que 14 autres Challenger 2 soient prochainement livrés à l’armée ukrainienne. C’est en effet ce qu’a affirmé Vadym Prystayk, l’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire d’Ukraine en Grande-Bretagne, dans un entretien donné à Radio Liberty.

« En ce qui concerne les chars [Challenger 2], on nous en avait promis 14. Mais à la suite de la visite du président Zelensky [à Londres], il a été convenu que ce nombre serait doublé », a en effet déclaré le diplomate ukrainien.

Si le gouvernement britannique n’a pas fait d’annonce à ce sujet [pour le moment, du moins], il n’a pas non plus infirmé les propos de M. Prystayk.

A priori, et selon les déductions de Forbes, les Challengers 2 seront affectés aux compagnies de chars relevant des 25e et 80e brigades d’assaut aérien de l’armée ukrainienne, celles-ci étant actuellement dotés de T-80BV de conception russe.

Photo : British Army

L'Humanité

À Strasbourg, un tour de chauffe avant le 7 mars

Reportage

Le meeting de la Nupes a fait le plein, mercredi soir, dans la capitale régionale, avec des députés PCF, FI, EELV, PS et un public gonflés à bloc dans la perspective de la grève contre la réforme des retraites.

Jean-Jacques Régibier

Strasbourg (Bas-Rhin), correspondance particulière.

La salle est pleine à craquer, les 400 places assises ont été prises d’assaut. Sont venus, bien sûr, les militants des formations politiques qui composent la Nupes à l’origine de ce meeting à Strasbourg, mercredi soir, mais pas seulement. « Moi, je n’ai pas de carte, assure Nordine, avant que les prises de parole ne s’enchaînent. Je sais déjà dans les grandes lignes pourquoi je suis contre cette réforme, mais c’est important d’avoir un maximum d’arguments pour les proches, pour la famille ou les amis qui hésitent et qui ne sont pas encore assez motivés pour nous rejoindre dans les rues », poursuit ce travailleur social. À la tribune, les arguments ne manquent pas, justement. Le député de Strasbourg Emmanuel Fernandes (FI) démonte minutieusement les discours mensongers du ministre du Travail, « le pire de ce que l’on peut faire en politique ». Exemple : la retraite à 1 200 euros, dont Olivier Dussopt a fini par reconnaître qu’elle concernerait 10 000 à 20 000 retraités, très loin des 2 millions évoqués un temps par les macronistes. De quoi provoquer la colère, et pas seulement dans l’opposition. « J’ai rencontré des personnes qui y ont réellement cru et qui ont été abasourdies quand elles ont compris que c’était un mensonge, rapporte Emmanuel Fernandes. Un gouvernement qui agit comme cela décrédibilise la politique. On aura encore plus d’abstention aux prochaines élections. »

Dans le public, les jeunes sont nombreux, comme ils le sont au cours des manifestations strasbourgeoises où ils occupent la tête du cortège depuis la première mobilisation du 19 janvier. « Cela fait du bien de voir qu’on n’est pas tout seuls à se battre contre cette réforme. Il y a un besoin d’avoir un pied dans la rue pour manifester et un pied dans les réunions de sensibilisation comme celle-ci », explique Anaïs, étudiante en seconde année de Sciences-Po à Strasbourg. « La jeunesse aujourd’hui est obligée de se mobiliser énormément parce qu’elle se rend compte que le gouvernement ne répond pas à nos besoins, pas plus qu’à ceux des autres générations. On se bat pour les aînés, mais c’est aussi une question d’avenir pour nous puisque nous sommes les futurs travailleurs », ajoute Chloé, elle aussi étudiante à Sciences-Po.

« Nous ne voulons pas faire le chemin à l’envers ! »

Le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, rappelle que la retraite, « la plus grande conquête du XXe  siècle », a été portée par le ministre communiste du Travail Ambroise Croizat, dans un gouvernement issu de la Résistance à la fin de la Seconde Guerre mondiale : « Les Français passaient du rêve à la réalité. Enfin les hommes et les femmes pouvaient vivre leur vieillesse. » Le député de Seine-et-Marne pointe également la réduction du temps de travail de 65 à 60 ans décidée en 1981. « Nous ne voulons pas faire le chemin à l’envers ! », lance-t-il sous les applaudissements. « Ce que veut le gouvernement, c’est sauver le système capitaliste. Le 47.1 est une illustration du passage en force. Nous avons un autre projet de société à proposer », enchaîne, à la tribune, la députée communiste Elsa Faucillon. « Ce que j’entends autour de moi, c’est que les gens se préparent. Les associations, les syndicats sont prêts. Ils veulent arrêter le pays et je pense que c’est l’essentiel. J’ai vraiment l’impression qu’on est tous en rang pour bloquer le pays », témoigne Salem, un élu municipal.

Constatant de fortes mobilisations de la jeunesse contre la politique du gouvernement, ainsi que des blocus, Anaïs voit la grève du 7 mars avec optimisme. « Je pense que ce peut être une des rares fois où la jeunesse se mobilise autant depuis Mai 68, si on veut être un peu idéaliste », dit-elle. La députée écologiste du Bas-Rhin Sandra Régol ajoute sa pierre à l’argumentaire en rappelant que le projet de réforme des retraites se fait « quasi exclusivement sur le dos des femmes ». « Emmanuel Macron veut que vous soyez résignés, poursuit-elle. Il veut empêcher qu’un enfant ait un grand-parent ! » Dans la salle, Noé écoute attentivement et en est convaincu : « Les politiques néolibérales menées par ce gouvernement ont des effets qui poussent des gens à la mort. Quand on voit que chez les hommes, les plus pauvres ont 25 % de risque de mourir avant la retraite, oui, on parle bien de vie ou de mort », constate l’étudiant. En écho, la députée européenne Manon Aubry (FI) dénonce le système de retraite par capitalisation que veut mettre en place le gouvernement, rappelant qu’une augmentation de 2 % de la part des salaires dans la valeur ajoutée suffirait à équilibrer les retraites. Elle constate que partout en Europe où l’on a repoussé l’âge de départ à la retraite, le taux de pauvreté a augmenté. « Si on gagne sur les retraites, on gagnera demain sur les salaires », assure-t-elle.

Mobilisations retraitesMeetingNupesRéforme des retraites
L'Humanité

Forum. Construction, rénovation,... Comment le logement doit se transformer

Forum de l'Humanité

Nicolas Bertrand

Enjeu incontournable de nos sociétés, le logement reste l’une des préoccupations principales des Français. Il demeure le premier poste de dépenses des ménages et, selon la Fondation Abbé-Pierre, plus de quatre millions de personnes sont actuellement mal-logées dans notre pays. Le secteur représente également près de la moitié de l’énergie consommée en France et presque un quart des émissions de gaz à effet de serre. On le voit, que ce soit sur le plan économique, environnemental ou social, le logement est aujourd’hui le carrefour de multiples enjeux. Et les choix politiques concernant la nature des futures constructions, comme la gestion de l’existant, sont cruciaux pour l’avenir.

Pour nourrir le débat, l’Humanité a organisé un Forum public au Pavillon de l’Arsenal, afin de faire dialoguer les acteurs du secteur : constructeurs, bailleurs, locataires, associations et élus. 

Comment relancer la construction de logements pour tous ?

Le secteur du logement entre dans la tourmente, voire en crise. Depuis un an, les prix ont augmenté de 4,6 % dans l’ancien et de 4,7 % dans le neuf, alors que le volume des transactions a baissé de 10,5 % sur la même période. Sur fond de renchérissement des taux bancaires, le nombre de prêts immobiliers signés s’est effondré : -35 %. Les promoteurs voient leurs programmes vaciller face à des coûts de construction qui ont pris 30% en deux ans. L’accession sociale ne se porte guère mieux. Alors que près de 2,2 millions de personnes sont en attente d'une place en HLM, la production stagne, voire chute. 94 000 agréments ont été comptabilisés en 2021, loin de l'objectif gouvernemental fixé à 120 000. Réticences de certains élus locaux, hausse des coûts de la construction, crainte de certains organismes HLM à investir alors que leurs finances ont été mises à mal... Les raisons de ce bilan sont multiples.

Le défi brûlant de la rénovation

À l’heure du défi climatique, l’enjeu de la rénovation des bâtiments est devenu crucial. Le secteur représente 40 % de l’énergie consommée en France et 20 % des émissions de gaz à effet de serre, mais compte également 5,2 millions de passoires thermiques et 12 millions de personnes en précarité énergétique. En quoi la rénovation est-elle une réponse pertinente au défi climatique et social ? Quelles sont ses limites aujourd’hui ? Quels moyens efficaces pour la développer ?  

Comment construire un habitat de qualité ? 

Face aux évolutions de nos sociétés, le logement change de nature. Que ce soit par le développement du télétravail au cours de notre vie active, par volonté de cohabiter pour briser les solitudes ou pour échapper à l’Ehpad, nos manières d’habiter ne cessent d’évoluer. Vers quel modèle d’habitat allons-nous aujourd’hui ? Comment trouver encore du foncier et jusqu’où ? Comment construire en favorisant la mixité sociale ?

Logement
L'Humanité

En Tunisie, injures et agressions racistes : les migrants désignés à la vindicte témoignent

Reportage

À Tunis, les ressortissants de pays africains se pressent aux portes des ambassades pour demander leur rapatriement. Le discours xénophobe du président Kaïs Saïed a déchaîné une vague de violence raciste sans précédent. Dans la société civile, la solidarité avec les migrants s’organise. Reportage.

Rosa Moussaoui

Tunis, envoyée spéciale.

Le crachin froid, à vous glacer les os, s’est brutalement mué en averse ; le jour tombe ; la fatigue et la pluie ont fini par chasser la foule qui s’était massée, toute la journée, dans l’étroite rue El Mansoura, aux portes de l’ambassade de Côte d’Ivoire, dans le quartier d’El Menzah IV.

Seuls les plus opiniâtres sont encore là, ou plutôt ceux que la peur et le désespoir étreignent le plus : quelques dizaines d’hommes, de femmes, d’enfants, qui attendent leurs cartes consulaires, leurs passeports, et surtout leur inscription sur la liste des candidats au rapatriement.

Seul aux commandes

Adossé contre un mur, à l’abri d’un auvent, Yao*, capuche bleue rabattue sur le front, n’arrive même plus à mettre de mots sur son amertume. « Ce que je veux, c’est partir. Le reste, on verra après », souffle-t-il. Il est arrivé à Tunis voilà six mois, pour travailler dans les cuisines d’un restaurant.

Il n’a plus qu’une idée en tête : fuir le pays et le climat de violence envers les personnes de peau noire qui s’est installé depuis le 21 février. Ce jour-là, le président tunisien Kaïs Saied, seul aux commandes depuis qu’il s’est arrogé les pleins pouvoirs à l’été 2021, annonçait des « mesures urgentes » contre le séjour irrégulier de migrants originaires du sud du Sahara, accusés de « violence, de crimes et d’actes inacceptables ».

Tunisie. Kaïs Saïed se déchaîne contre les migrants

Il insistait, dans ce même discours, sur « la nécessité de mettre rapidement fin » à cette immigration relevant selon lui d’une « entreprise criminelle ourdie à l’orée de ce siècle pour changer la composition démographique de la Tunisie », en vue d’en faire un pays « africain seulement » en effaçant son identité « arabo-musulmane ». Version maghrébine de la théorie complotiste du « grand remplacement » chère à l’extrême droite européenne.

Kwame va s’en aller le cœur lourd

Depuis ces propos, les agressions racistes se multiplient, les injures pleuvent, des familles sont jetées à la rue par les propriétaires de leurs logements, des travailleurs sont congédiés sans préavis, sans même que leurs salaires ne leurs soient versés.

« Le racisme est un élément du discours populiste de Kaïs Saïed »

Kwame va s’en aller le cœur lourd. Voilà cinq ans que cet ouvrier du bâtiment s’était établi là avec son épouse, employée dans un restaurant où elle s’occupait de la vaisselle, du ménage.

Leur petite fille, blottie dans les bras de l’homme, est née en Tunisie. Un prénom, ça se ramasse autour de soi, ça se prend dans l’air qu’on respire : ils l’ont baptisée Jasmine. Elle n’a jamais vu la Côte d’Ivoire. Les récits d’agressions, dans l’entourage du couple, ont planté chez eux l’effroi : ils ne se sentent plus en sécurité.

«  Ils nous appellent Africains : nous en sommes fiers. Mais les Tunisiens, on ne sait pas de quel continent ils sont au juste, grince Kwame. Quand tu leur dis qu’ils sont Africains, ça les énerve. Européens ? Non. Alors Américains ? Asiatiques ? »

Son épouse en rit, dans sa consternation. « Des Africains qui rejettent leurs frères africains, on ne comprend pas, murmure-t-elle. On ne sait pas. Ça nous fait tellement mal. »

« C’est comme si Kaïs Saied avait donné le feu vert à sa population pour en finir avec les migrants noirs »

Elisée Wanezi, un travailleur de l’hôtellerie, a été attaqué bien avant que toute cette fureur ne se libère. C’était à Nahj Matar, dans la banlieue nord de la capitale, au mois de novembre. Un soir, alors qu’il rentrait chez lui, des agresseurs l’ont dépouillé de tout ce qu’il avait sur lui, en le couvrant d’insultes racistes.

On te violente, tu ne peux même pas aller te plaindre à la police. Tu travailles dur, tu fais les boulots de seconde zone, tu es payé deux fois moins qu’un Tunisien, tu n’as pas de droits. Et maintenant, j’ai peur pour ma vie. »Elisée Wanezi, travailleur de l’hôtellerie

« On te violente, tu ne peux même pas aller te plaindre à la police. Tu travailles dur, tu fais les boulots de seconde zone, tu es payé deux fois moins qu’un Tunisien, tu n’as pas de droits. Mais jusque-là malgré les difficultés, on arrivait quand même à vivre. Maintenant j’ai peur pour ma vie, confie-t-il. Le discours de Kaïs Saied, c’est comme s’il avait donné le feu vert à sa population pour en finir avec les migrants noirs. Ils pensent sincèrement que nous sommes la cause de tous leurs malheurs, de la crise économique, de l’inflation. »

A l'ambassade de Côte d'Ivoire à Tunis, Junior Gnahoré Dhassé aide ses compatriotes à accomplir les démarches pour un rapatriement volontaire à Abidjan. © Chedly Ben Ibrahim

Cet ancien responsable de la communauté ivoirienne témoigne lui aussi d’un lourd climat de peur. « Chaque jour de nouveaux témoignages d’agressions nous parviennent, de Tunis, de Sfax, de Nabeul. Pris pour cibles ou terrorisés, des travailleurs, des commerçants, des étudiants qui n’ont pas fini leurs cursus attendent d’être rapatriés. Cela représente peut-être 2000 Ivoiriens », résume-t-il.

 Ce que nous vivons aujourd’hui, on en voit les prémisses depuis plusieurs années. On alerte depuis cinq ans sur ce fléau, mais on n’a jamais été pris au sérieux. » Junior Gnahoré Dassé, ancien responsable de la communauté ivoirienne

De précédents basculements annonçaient à ses yeux cette crise. Parmi eux, le meurtre, en 2018, de Falikou Coulibaly, président de l’Association des Ivoiriens de Tunisie, poignardé par deux hommes qui tentaient de lui voler son téléphone. Un crime raciste, avaient alors dénoncé ses compatriotes. 

« Ce que nous vivons aujourd’hui, on en voit les prémisses depuis plusieurs années. On alerte depuis cinq ans sur ce fléau, mais on n’a jamais été pris au sérieux, regrette Junior Gnahoré Dassé.  Aujourd’hui le président tunisien dit tout haut ce que le peuple pensait tout bas. Il a ouvert les vannes. Ce n’est pas juste une erreur politique. C’est parfaitement pensé. »  

L’oubli de l’élan panafricain né des indépendances

Le discours de Kaïs Saied n’a, en effet, rien d’un coup de tonnerre dans un ciel clair. S’il a trouvé tant d’écho dans une jeunesse désœuvrée, sans repères, orpheline des espoirs soulevés par la révolution de 2011, c’est qu’il s’ancre dans une longue tradition, au Maghreb, de stigmatisation, de mépris, de rejet des personnes noires, qu’elles soient d’ailleurs originaires du nord du continent ou venues du sud du Sahara.

Un racisme qui fait retour avec l’oubli de l’élan panafricain né des indépendances, et qui plonge loin ses racines, dans le legs de la traite esclavagiste arabo-berbère et, plus près de nous, dans la partition entre Afrique noire et Afrique blanche héritée de la colonisation.

C’est, après les scènes de chasse aux migrants, en 2011, dans la Libye voisine, sur ce terreau que s’affirment, aujourd’hui, les postures chauvines, haineuses, encouragées, en Tunisie, par un obscur Parti nationaliste à la rhétorique fascisante. Cette formation politique, agréée depuis 2018, fut l’un des relais électoraux de l’actuel président tunisien.

Ouvertement xénophobes, ses membres militent depuis longtemps pour l’expulsion de ceux qu’ils ont affublé de l’acronyme Ajasiyin (de l’arabe Afriquia janoub Al-Sahra, Afrique subsaharienne), accusés d’entretenir un climat d’insécurité et de vouloir « coloniser » la Tunisie.

Ceux-là mêmes qui soutenaient hier les islamistes sont aujourd’hui avec Kaïs Saied. C’est le discours de la peur, la recherche de boucs émissaires. »  Cherif Ferjani, politologue

Ils prêchent la préférence nationale, désignent les migrants comme des délinquants et des criminels, sont en guerre contre la loi de 2018 relative à la lutte contre le racisme, dont ils exigent l’abrogation. Leur propagande sur les réseaux sociaux n’est pas étrangère à l’ampleur prise par la présente vague de violence raciste.   

Le politologue Cherif Ferjani y voit une nouvelle expression de la « révolution conservatrice », après la séquence islamiste. « Nous vivons, à l’échelle planétaire, le mariage entre le néolibéralisme et cette révolution conservatrice. Cela nous a donné Modi en Inde, Bolsonaro au Brésil, Erdogan en Turquie, analyse-t-il. En Tunisie, cette tendance s’était d’abord exprimée sur le terrain politico religieux avec Ennahdha, dont le discours moralisateur, fondamentaliste n’a pas tenu ses promesses. Kais Saied et ses alliés jouent, eux, sur les frustrations : la cherté de la vie, le chômage, l’échec des gouvernements successifs à réaliser les objectifs de la révolution. Ceux-là mêmes qui soutenaient hier les islamistes sont aujourd’hui avec Kaïs Saied. C’est le discours de la peur, la recherche de boucs émissaires. »  

Une politique coordonnée avec Rome pour faire peur aux migrants

Attiser les peurs... par le mensonge et la manipulation des chiffres. Ceux que le pouvoir tunisien et ses soutiens font circuler sont extravagants. Ils parlent de 700 000 à un million de migrants. « C’est totalement faux, ils sont 30 000 tout au plus, et la plupart d’entre eux, des personnes vulnérables, travaillent dans l’idée de passer en Europe. Le discours les désignant comme des cibles est honteux. Qui n’est pas un migrant sur cette terre ? Les répercussions sont graves, la Tunisie s’isole sur le continent », s’insurge Mounir Hassine, vice-président du Forum tunisien des droits économiques et sociaux, en dénonçant une politique coordonnée avec Rome, pour faire peur aux migrants et décourager, avant le printemps, les traversées en Méditerranée vers les îles italiennes.

Qui n’est pas un migrant sur cette terre ? Les répercussions sont graves, la Tunisie s’isole sur le continent. »Mounir Hassine, vice-président du Forum tunisien des droits économiques et sociaux

La responsabilité de l’Europe, ici, est accablante. L’UE tient depuis longtemps les pays d’Afrique du nord pour des Cerbères chargés de veiller sur ses frontières extérieures. Dans le cas de la Tunisie, qui était sous la dictature policière de Ben Ali la meilleure élève de cette politique, la collaboration reste étroite ; les patrouilles avec les gardes côtes italiens, quotidiennes.

Aujourd’hui, la cheffe du gouvernement italien, Giorgia Meloni, applaudit Kaïs Saïd et sa  « stratégie d’urgence », promet son « soutien économique » à la Tunisie, exalte la « vieille amitié » entre les deux pays.  

La nuit enveloppe les Berges du Lac. Sous les fenêtres fermées de l’Office internationale pour les migrations, des bâches ont été tendues pour abriter de la pluie les exilés rassemblés là après avoir été attaqués ou expulsés de leurs logements.

Des hommes allument un feu de palettes et de poutres trouvées sur un terrain vague voisin. On s’y réchauffe les mains, les pieds. Ousmane, un mineur parti seul de Sierra Leone voilà trois mois, montre à tous les visiteurs sa jambe blessée, enflée. Il a été passé à tabac, ses agresseurs lui ont tout pris. Il n’a plus rien, pas le moindre papier.

Toute personne venant en aide à des sans-papiers encourt des poursuites pour « traite »

Les membres de l’Association des jeunes médecins tunisiens qui se relaient ici chaque soir l’ausculteront tout à l’heure. « On ne peut même pas l’emmener à l’hôpital, de peur qu’il ne soit arrêté. Une centaine de migrants ont encore été jugés cette semaine », soupire Amel, qui a formé, avec une quarantaine d’autres bénévoles tunisiens, une « cellule de crise » pour venir en aide aux migrants.

La solidarité s’organise difficilement : toute personne venant en aide à des sans-papiers encourt désormais des poursuites pour « traite ». « Nous sommes sous le choc. Nous nous sentons isolés. Les organisations internationales, à commencer par l’OIM, restent passives, alors que la situation est horrible, se désespère Amel. Je savais que certains Tunisiens pouvaient être très racistes, mais je n’aurais jamais pu imaginer un tel racisme étatique. J’ai honte. »

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À ses côtés, Monia, une jeune femme à la patience imperturbable, console un adolescent de seize ans, ramasse les téléphones portables pour aller les charger, essaye de comprendre une supplication en anglais.

Même s’ils partent, ceux dont le visa est arrivé à échéance ou qui sont illégalement entrés en Tunisie devront s’acquitter de lourdes « pénalités de dépassement de séjour ». Une cinquantaine de Guinéens viennent d’être rapatriés. Mohamed, lui, ne veut pas rentrer à Conakry. Après un long et coûteux périple à travers le désert, il n’entend pas rebrousser chemin : « Avec tous les sacrifices de mes parents, je ne peux pas retourner en Guinée comme ça, sans rien. Je veux aller en Europe. » 

« Nous sommes tous des Africains »

Samedi 4 mars, à l’orée de la médina, des milliers de personnes convergent vers la manifestation organisé par l’UGTT pour la défense des libertés. La centrale syndicale, prix Nobel de la Paix, dénonce « un discours haineux, discriminatoire, intolérant et incitant à la xénophobie et au racisme contre les migrants », qui « crée une atmosphère de terreur nuisant à la paix sociale déjà fragilisée par les tensions qui ne cessent de s’accroître à cause de mauvais choix politique. »

L’UGTT se dresse contre le pouvoir absolu d’un président raciste

Dans la foule qui remonte l’avenue Bourguiba, Saadia Mosbah, présidente de Mnemty, une association de lutte contre le racisme, brandit ses papiers tunisiens. « Maintenant, on a intérêt à se balader avec la carte d’identité sur le front. Des Tunisiens noirs sont eux aussi agressés, embarqués par la police, s’indigne-t-elle. Il y avait des signes avant-coureurs : les premières agressions remontent à 2016. Désormais les discours de haine flambent sur les réseaux sociaux. La Tunisie se coupe de l’Afrique. C’est désastreux. »

Pendant la manifestation de l'UGTT,  Saadia Mosbah, présidente d'une association de lutte contre le racisme, brandit ses papiers tunisiens. « Maintenant, on a intérêt à se balader avec la carte d’identité sur le front. Des Tunisiens noirs sont eux aussi agressés, embarqués par la police» , s’indigne-t-elle.© Chedly Ben Ibrahim

Autour d’elle, les pancartes brandies dessinent un autre visage du pays : « Nous sommes tous des Africains. » Pour les marcheurs, la persécution des migrants est l’une des manifestations de la dérive autoritaire amorcée avec le coup de force de 2021.

Crise politique en Tunisie. « Kaïs Saïed a une vision messianique de lui-même »

Chaque jour, des opposants sont arrêtés ; les interdictions de quitter le territoire tombent comme des couperets. Dans un grand déballage destiné à semer la confusion, le pouvoir désigne à la vindicte les suspects de corruption, les complices présumés de « terrorisme », les voix discordantes.

Les syndicalistes ne sont plus épargnés : pour avoir organisé une grève des personnels des péages, Anis Kaaba, secrétaire général du syndicat UGTT de Tunisie Autoroutes a été arrêté, jeté en prison.

Politique. Le printemps tunisien peut-il refleurir ?

Invités à prendre part à cette marche, des représentants de syndicats étrangers, dont la CGT et la CFDT, ont été déclarés personæ non gratæ par les autorités. Un responsable syndical espagnol a même été refoulé à son arrivée à l’aéroport de Tunis-Carthage.

« Le président essaye de détourner l’opinion vers des questions qui n’en sont pas, en désignant des ennemis imaginaires, intérieurs ou extérieurs, pour faire oublier son incapacité à résoudre la crise politique, les problèmes économiques, sociaux, environnementaux », tranche un syndicaliste dans la manifestation.

La paranoïa identitaire, pour noyer les espoirs de démocratie, de justice sociale et de dignité humaine qui irriguaient, en 2011, la révolution tunisienne.

* Le prénom a été changé

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MigrantsAccueil des migrantsTunisieKaïs Saied
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Préhistoire. Homo sapiens tirait déjà à l’arc il y a 54 000 ans !

Actu

Une équipe franco-américaine d’anthropologues a fait de nouvelles découvertes dans la grotte Mandrin (Drôme). Celles-ci montrent que les premiers Homo sapiens d’Europe maîtrisaient l’archerie beaucoup plus tôt qu’on ne le pensait.

Anna Musso

Les découvertes s’enchaînent dans la grotte Mandrin, perchée sur les hauteurs de Malataverne (Drôme). Une équipe franco-américaine d’anthropologues y avait déjà identifié que les premiers Homo sapiens étaient arrivés en Europe occidentale il y a 54 000 ans. Comme ils l’expliquent dans une récente étude publiée dans Science Advances, les chercheurs ont également trouvé dans ce niveau archéologique appelé « Néronien » quelque 1 500 petites pointes en silex utilisées pour des arcs ou des propulseurs mécaniques.

Une technique exceptionnelle

Ces premiers hommes modernes maîtrisaient donc l’archerie, repoussant l’âge de cette technique en Europe de plus de 40 000 ans. En effet, jusqu’ici, les plus anciens arcs et flèches européens connus étaient vieux de 11 000 à 12 000 ans. C’est d’autant plus exceptionnel que l’archerie emploie des matériaux difficilement préservés dans les sites paléolithiques, comme le bois, les fibres, les tendons ou le cuir.

Homo sapiens et Néandertal auraient cohabité dans la Drome

Les fractures observées sur ces pointes légères, caractéristiques d’un impact très violent, prouvent qu’elles étaient emmanchées dans le bois de la flèche et étaient propulsées à l’aide d’un arc. Ainsi la flèche pouvait transpercer la peau des animaux et même traverser l’animal de part en part. Toutefois les chercheurs ne savent pas dire si ces flèches ont pu servir lors de combats ou si elles étaient réservées à la chasse.

SciencesPréhistoireArchéologie
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Le Refettorio, restaurant 3 étoiles de celles et ceux qui n'ont plus rien

Histoire de la semaine

Sous les ors de la Madeleine à Paris, les brigades étoilées du Refettorio, secondées par des bénévoles, se relaient pour offrir chaque soir un repas gastronomique aux démunis. Migrants, exclus, chômeurs et sans-abri sont ici reçus comme des princes. On vous ouvre les portes.

Élisabeth Fleury

L’après-midi touche à sa fin, un air frais et humide se pose sur Paris. Autour de la Madeleine, les enseignes semblent briller plus fort. Une dame et son loulou de Poméranie longent, lentement, l’enceinte grillagée de l’imposante église. Sous leurs pieds, le métro gronde. C’est l’heure de pointe. Il doit être bondé.

Devant les portes du Refettorio, Sébastien échange trois mots avec Ava Jaouen, sortie fumer une clope. La jeune femme, 22 ans, est chargée du développement de ce lieu unique en France : un restaurant gastronomique solidaire où différents chefs se relaient.

Une idée collective. L’artiste plasticien JR, mondialement connu, est allé chercher le triple-étoilé Massimo Bottura dont l’association, Food for Soul, avait déjà fait ses preuves en Italie.

La crypte de l’église s’est refait une beauté. On a posé de la moquette au sol, des nuages métalliques au plafond, équipé la cuisine. Depuis cinq ans, du lundi au vendredi, près de cent dîners haute couture sont offerts là, à ceux qui n’ont rien.

« Ici, il n’y a pas d’alcool et ce n’est pas plus mal »

« Seb », comme l’appelle Ava, est un habitué de cette drôle de cantine. « Un délice », assure-t-il. Ancien peintre tombé dans la dèche, le quinquagénaire vient des Ardennes, vit sous une tente et se nourrit de ce qu’on lui donne. Un sandwich par-ci, une soupe par-là, « les Parisiens sont généreux ».

Son regard se trouble. Il a le menton qui tremble. Il y a une semaine, sa sœur est morte. Pour tenir le coup, Sébastien picole un peu plus. « Ici, il n’y a pas d’alcool et ce n’est pas plus mal. » Tout à l’heure, un ami viendra le rejoindre. À l’abri des voûtes épaisses, dans l’une des quatre salles de réception, ils choisiront une table tranquille.

Le plus dur, dans la rue, dit Sébastien, c’est de n’avoir personne avec qui parler. « On dit “merci” et puis c’est tout. Des jours entiers, sans un mot, ça m’arrive souvent. » Il s’excuse et repart, bonnet vissé sur les oreilles, direction sa tente. Les portes du restaurant n’ouvrent que dans une heure.

Elle a prévenu, elle est vegan

Sur un des bancs en bois de la place, un groupe de touristes, encombrés d’emplettes, fait une courte pause. Des joggeurs les frôlent. Des cyclistes râlent. Deux jeunes, vêtus d’un tee-shirt orange fluo, se postent devant l’entrée.

Louis et Joseph ont 20 ans. Bénévoles à l’Entourage, une association de quartier, ils attendent ce soir une dizaine d’adhérents. Lydia en fait partie. La petite trentaine, emmitouflée dans un épais manteau, les ongles et la bouche peinte, des cils interminables, cette maquilleuse à domicile ne trouve plus de boulot depuis le Covid. « Je suis venue pour voir comment aider les autres. »

Ni « clients » ni « bénéficiaires », ici on sert des « invités ».

Elle voudrait devenir ambassadrice de l’association. Elle doit passer un entretien. Elle espère que ça va marcher. C’est la première fois qu’elle vient au Refettorio. Elle a prévenu, elle est vegan. « Ils m’ont promis un menu spécial. » Fethi la rassure. « Ils le feront. Ici, on se sent comme une star. »

Lui, ça fait quatre ans qu’il est logé par le 115, dans une chambre qu’il partage avec un autre galérien. Il est sans papiers. Sans revenus. Il rêve d’avoir un boulot, un studio à lui. Il saute tous les déjeuners. Sarah, une amie, veille sur lui. À Noël, elle l’avait déjà emmené avec elle. Il y avait du caviar. « Je m’en rappellerai toute ma vie », dit Fethi.

« On improvise, on s’adapte »

« Déclencher du souvenir ». C’est exactement ça, l’ambition de Boris Campanella. Ce jour-là, c’est lui, le chef du Crillon, qui assure le repas. Poireaux vinaigrette, pièce de bœuf braisée et sa purée maison. Les galettes des rois au praliné proviennent des surplus du palace.

« Le Refettorio, dit-il, c’est ma récréation. » Trois ans qu’il y apporte son concours, à raison d’une soirée tous les deux mois. Quand il aura fini, il traversera la place de la Concorde, coiffera sa toque, et retrouvera ses équipes de haute voltige, son étoile, ses menus à près de 800 euros.

« Au Crillon, dit-il, certains clients sont blasés. Ici, manger chaud, manger tout court, c’est déjà énorme. » Alors il les soigne, ces drôles de gourmets. Amuse-bouche, entrée, plat, dessert, mignardises et café… « On fait avec ce qu’on a, mais les codes de la gastronomie sont respectés, explique Julien Beauhaire, le directeur du restaurant. Pour le menu, on utilise les surplus, les invendus, les dons. On improvise. On s’adapte. » « Quand je sors d’ici, je me sens bien, explique Campanella. Quel que soit l’endroit, quelle que soit la clientèle, ce qui compte, quand on fait ce métier, c’est donner du plaisir. »

Des apprenties formées à la maison d’arrêt

Une philosophie du partage qu’ils sont de plus en plus nombreux à mettre en pratique. Partout en France, et particulièrement depuis le confinement, on ne compte plus les initiatives des chefs en faveur des démunis.

Avec les Bouffons de la cuisine, association fondée il y a dix ans par l’ancien trois-étoiles Michel Trama et présidée par Patrick Jeffroy, ils sont des dizaines à concocter des repas gratuits dans des lieux improbables, prison, hôpitaux, Ehpad. « On travaille pour les oubliés, dit Trama. Tomber par terre, ça peut arriver à tout le monde. »

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À Paris, depuis 2019, la cheffe Vanessa Krycève initie des réfugiés aux métiers de la restauration avec son association le Recho. À Grenoble, le deux-étoiles Christophe Aribert a cuisiné pour le personnel soignant du CHU.

Thierry Marx, deux étoiles au « Michelin », forme des apprenties à la maison d’arrêt pour femmes de Fleury-Mérogis. À la prison des Baumettes, à Marseille, la cheffe Sandrine Sollier dirige une brigade de treize détenus en fin de peine. « Les étoiles, on veut les voir dans les yeux des gens », résume Michel Trama.

Sept bénévoles et un réseau hyperréactif

Retour au Refettorio. Pierre Gagnaire, Nina Métayer, Yannick Alléno, Maria Rosa… deux soirs par semaine, des grands noms de la gastronomie se succèdent aux fourneaux. Le reste du temps, c’est Blandine et Marine, sa seconde, qui s’y collent. « Et c’est tout aussi délicieux », glisse un membre de l’équipe.

Blandine, aussi blonde que Marine est brune, cherchait à donner du sens à sa passion. Solidarité. Transmission. Écologie. « J’ai tout trouvé ici », dit cette ancienne de Yam’Tcha. Fervente adepte de la cuisine antigaspi, la cheffe de 28 ans élabore des fermentations avec les épluchures, fabrique elle-même son pain.

Elle peut compter sur une équipe de sept bénévoles et sur un réseau hyperréactif. « L’été dernier, alors qu’on avait un monde fou, un de nos fournisseurs nous a plantés. On s’est retrouvé à court de légumes et de fruits, en chômage technique. Nos producteurs se sont mobilisés, ils nous ont livrés juste à temps, on a pu faire nos cent repas. » Ce genre d’imprévu aurait tendance à l’amuser. « C’est le système D en permanence. On trouve toujours une solution. »

On dépose les sacs, la fatigue, les soucis

18 h 30. Damien, le costaud chargé de l’accueil, déverrouille les grilles de la crypte. Le Refettorio ouvre ses portes. En groupe ou en solo, on dépose les sacs, la fatigue, les soucis. On glisse les pieds sous les tables en bois clair. On souffle.

Ni « clients » ni « bénéficiaires », ici on sert des « invités ». Un dîner hebdomadaire pendant six mois puis, passé cette période, l’intéressé a le droit de revenir vingt fois. À l’occasion, il peut se faire accompagner d’un convive de son choix. « À part les touristes qui s’égarent, on ne refuse personne », assure Ava. « Sauf quand quelqu’un arrive drogué ou bourré, mais c’est rare », rectifie Damien.

En salle, une petite armée de bénévoles se charge du service. On explique le menu. On s’enquiert des allergies, des éventuels régimes. « La première fois, j’étais tout intimidée, raconte Wissal, en sociologie à Paris. En apportant les plats, j’ai failli faire la révérence. »

Pour sa première année de fac, avec sa copine Cyrine, elle a choisi « la nourriture » comme thème et le Refettorio pour terrain d’étude. Abonnée aux pâtes et au riz, Wissal n’avait jamais mis les pieds dans un restaurant. « T’as vu les plats, ici ? Des trucs de ouf ! »

Ce soir, c’est la course. Avec les manifs, on n’attendait pas plus de 35 convives. Ils sont près de 70. « C’est chaud ! » glisse-t-elle, les bras encombrés d’un plateau rond en cuivre.

« De plus en plus de femmes avec enfants »

Après le coup de feu, retour progressif au calme. Le chef Campanella est parti. Les salles, l’une après l’autre, se vident. Trois enfants chahutent devant les toilettes pendant que leur mère rhabille les deux derniers. La famille s’apprête à regagner le foyer d’hébergement d’urgence, en Seine-Saint-Denis, qui les a envoyés ici.

Un couple d’Indiens, accompagné d’un garçonnet au visage triste, joue les prolongations. Le petit a trouvé une fève dans sa part de galette. On a posé sur sa tête une couronne dorée. Wissal le prend en photo. L’enfant ne sourit pas. « À l’ouverture, on ne voyait que des hommes, se souvient Ava Jaouen. Depuis le Covid, le nombre des femmes avec enfants a grimpé en flèche. » Les albums de coloriage et les hautes chaises pour bébé ont fait leur apparition. « On s’est même mis à fabriquer des petits pots, soupire la jeune femme. La situation est alarmante. »

Les cadeaux des convives

En relation étroite avec 350 associations partenaires, elle organise, trois fois par mois, des sorties thématiques dans des musées parisiens. La dernière en date, autour du Japon, a permis à 75 invités de visiter les collections du quai Branly. Un moment magique. « Pendant les visites, il n’y a pas d’invités, pas de service, on est tous pareils, on apprend à mieux se connaître. »

Elle montre le roman « 1Q84 » de Haruki Murakami et son marque-page personnalisé, cadeau du jour d’un des convives. « Sans le savoir, on côtoie ici des gens très cultivés, qui ont voyagé, qui ont eu la belle vie. Un divorce, un licenciement, et puis boum, tout s’arrête. »

Un jour, alors qu’il faisait la manche, un habitué a reçu 360 euros de la part d’une riveraine. « Son premier réflexe, ça a été de courir chez le fleuriste. Il nous a offert un magnifique bouquet. »

Le repas des bénévoles

21 heures. Le service est fini. On range, on lave, on essuie les tables, la vaisselle, on dénoue les tabliers. Cyrine, la copine de fac de Wissal, serait bien restée mais elle a un devoir à terminer. D’autres aussi, attendus ailleurs, doivent repartir. Pour Wissal et les autres, c’est la pause clope. On pousse les portes, l’air frais de la nuit vient fouetter les visages. On se raconte la soirée.

Damien distribue des sourires. « Bravo à tous, vous avez carrément assuré. » En partant, un invité lui a glissé vingt euros de pourboire. « On ne peut pas refuser un cadeau pareil. Ça veut dire tellement de choses. » De retour dans la crypte, Damien rapproche trois tables, pose dessus des verres, des carafes, des serviettes, des assiettes. Onze nouveaux couverts sont prêts à être servis. Le repas des bénévoles.

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L’Agence française anticorruption : un « gendarme » désarmé

Enquête

Avec la création de cette instance, la France devait enfin rattraper son retard. Mais six ans après sa création, le bras armé de la lutte contre la corruption, qui manquait déjà de moyens et de considération, ne dispose même plus, depuis neuf mois, de son pouvoir de sanction. L’étiolement de l’AFA, symptôme d’un mal plus profond ?

Élisabeth Fleury

Ce devait être le bras armé de la lutte contre la corruption. Son symbole. Son moteur. Inaugurée en mars 2017 par le chef de l’État en personne, François Hollande, l’Agence française anticorruption (AFA) serait le cœur de la loi Sapin 2 « pour la transparence, l’action contre la corruption et la modernisation de la vie économique ».

Paris ne serait plus pointé du doigt pour ses piteux résultats en la matière – dans un rapport de 2014, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) fustigeait « la faible réactivité des autorités françaises » et « la faiblesse des moyens affectés aux enquêtes » dans la lutte contre la corruption. La France, enfin, allait rattraper son retard.

La « success story » marque le pas

Des bureaux flambant neufs, ultrasécurisés, en plein cœur de Paris. Soixante-dix hauts fonctionnaires, venus de tous horizons (douanes, Trésor, gendarmerie, préfectorale, fonction publique hospitalière…), sous le double patronage de Bercy et de la Place Vendôme. À sa tête, un magistrat à poigne, Charles Duchaine, ancien juge d’instruction marseillais, figure – surcotée, selon certains – de la traque aux pourris en tous genres.

Un champ de détection large : corruption, trafic d’influence, concussion, prise illégale d’intérêts, détournement de fonds publics et favoritisme. Un contrôle étendu : à la fois sur les entreprises de plus de 500 salariés au chiffre d’affaires d’au moins 100 millions d’euros, et sur les collectivités territoriales (au total, 159 contrôles entre 2017 et 2021). Une approche subtile, mêlant carotte et bâton. Pour la carotte, une commission de contrôle. Pour le bâton, une commission des sanctions.

Au début, tous les indicateurs sont au vert. L’agence française est « un acteur central de la lutte contre la corruption dans les secteurs public et privé », salue l’OCDE dans son rapport de 2021. Sa création constitue « une avancée remarquable qui a permis à la France de regagner crédibilité et visibilité dans la lutte contre la corruption d’agents publics étrangers ».

Las. Deux ans après la délivrance de ces satisfecit, la « success story » marque le pas. Depuis neuf mois, dans l’indifférence générale, l’AFA a perdu l’usage de son bras armé, sa commission des sanctions.

Un filet aux mailles trop larges

Cette instance – dont le champ d’action est limité aux entreprises – a une fonction essentielle : c’est elle qui prononce les sanctions pécuniaires, 200 000 euros maximum pour les personnes physiques, jusqu’à 1 million d’euros pour les personnes morales. Le directeur de l’AFA, dont c’est la prérogative, l’a saisie deux fois en six ans. « Sans elle, l’agence n’est plus qu’un canard boiteux et ça n’a pas l’air de déranger grand monde », s’étonne un magistrat.

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Les six personnalités qui doivent composer cette structure – issus à parité de la Cour des comptes, du Conseil d’État et de la Cour de cassation – auraient dû être renouvelées, au plus tard, au mois de juillet 2022. La Cour de cassation (en juin) puis la Cour des comptes (en septembre) ont fait leurs choix. Le Conseil d’État a attendu janvier pour se décider. La liste, dûment présentée au garde des Sceaux, attend toujours d’être signée. « Le décret est en cours de préparation et sera publié prochainement », assure-t-on au cabinet d’Éric Dupond-Moretti.

Il serait temps. Dans quinze jours, Charles Duchaine rend son tablier. L’ancien juge est amer. « Quand l’OCDE s’en mêle, tout le monde se réveille, lâche-t-il. Mais sinon, la lutte contre la corruption n’intéresse personne. »

Entre l’ambition affichée de 2016 et la réalité de 2023, l’état dégradé de l’agence semble lui donner raison. Manque de moyens humains : une petite soixantaine de fonctionnaires au lieu des soixante-dix initialement promis, « soit un cinquième de contrôles en moins », calcule un magistrat financier.

Insuffisance des outils de détection : les textes ne prévoyant pas de partage d’information entre l’AFA et des administrations comme Tracfin ou le fisc, « pour la détection, on avance à l’aveugle », déplore Charles Duchaine. Un filet aux mailles trop larges : les groupements d’intérêt public, les associations et fondations non reconnues d’utilité publique et les établissements de santé privée d’intérêt collectif, notamment, échappent à son contrôle.

Les enquêtes financières patinent

« On n’a jamais bénéficié du soutien qu’on était en droit d’attendre », regrette Charles Duchaine. En mars 2021, il a même cru sa dernière heure venue. Devant une commission parlementaire chargée d’évaluer la loi Sapin 2, le président de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) a, purement et simplement, proposé l’annexion de l’AFA.

« Avec un seul acteur, le dispositif anticorruption de la France gagnerait en lisibilité et en efficacité », estimait Didier Migaud. Sa proposition est, pour l’instant, restée lettre morte. « Dans la lutte contre la corruption, il y a de la place pour tout le monde », estime un magistrat chargé, au quotidien, de traquer les fraudeurs fiscaux.

Privée de facto de son pouvoir de sanction, l’AFA joue pleinement son rôle de contrôle. Principale réussite, dans ce domaine : la convention judiciaire d’intérêt public. Décidée par le procureur, cette mesure permet à l’entreprise fautive d’échapper à une condamnation en échange d’une amende et, sous la supervision de l’AFA, d’un programme de mise en conformité d’une durée maximale de trois ans. « Les douze conventions conclues ont conduit au versement de sommes importantes au Trésor public, plus de 3 milliards d’euros », évalue, dans un rapport de juillet 2021, une mission d’information parlementaire.

L’étiolement de l’AFA, symptôme d’un mal plus profond ? La France, puissance économique de premier plan, se donne-t-elle les moyens de lutter contre la corruption ? Au Parquet national financier (PNF) comme à l’Office central de lutte contre les infractions financières et fiscales, partout c’est le même constat. Les spécialistes sont débordés. Les enquêtes financières patinent. « Il faut attendre dix-huit mois pour obtenir une perquisition », témoigne un magistrat du PNF. « La question des moyens est désormais critique », constate l’OCDE, dans son dernier rapport. 

CorruptionDélinquance financièrepôle financier
L'Humanité

Agriculture et sexisme : l’exception du bio

Reportage

Solène CahonAlexia Avril

Alors qu’Oxfam révèle que les inégalités de genre touchent particulièrement le milieu agricole, l’Humanité est partie à la rencontre d’Yseult Delgeon, agricultrice en Ile-de-France. 

Ses mains protégées du froid glacial par ses gants, Yseult Delgeon découpe les feuilles abimées de ses poireaux. Elle l’admet : « Je viens d’un milieu privilégié de l’agriculture ». Sa production est Bio, domaine du milieu agricole dans lequel les femmes sont surreprésentées. Pourtant, selon un rapport Oxfam paru ce mercredi 1er mars, et intitulé « Les inégalités sont dans le pré », les femmes sont sous représentées et désavantagées dans l’agriculture. Parmi les agriculteurs actifs de France métropolitaine, on retrouve 29% d’agricultrices seulement, qui gagnent en moyenne 29% de moins que leurs homologues masculins. Un écart de salaire d’un quart supérieur à la moyenne française des inégalités salariales liées au genre. 

Mais sur l’exploitation que co-gère Yseult Delgeon avec Boris Canal à Saint-Augustin (Seine-et-Marne), pas question de discrimination liée au genre. Ici, on embauche ceux qui veulent travailler pour une agriculture responsable et respectueuse de la terre. La taille et la carrure ne comptent pas, seuls sont requis sur le CV : les compétences, l’envie de travailler et la capacité à « prendre soin des légumes ».

Agriculture
L'Humanité

7 mars contre la réforme des retraites : la com' de Macron en sueur

La tête dans le flux

Cyprien Caddeo

Dans cette chronique, notre journaliste Cyprien Caddeo rappelle qu'après avoir diabolisé l'opposition parlementaire, le gouvernement s'apprête à taper à nouveau sur les manifestants et les grévistes, alors qu'il a perdu la bataille de l'opinion sur sa réforme. Preuve que le 7 mars et les jours suivants seront déterminants : la grève est essentielle pour faire plier la Macronie.

La tête dans le flux, c'est la chronique du service politique de l'Humanité.

Notre journaliste Cyprien Caddeo décortique les ressorts du pourrissement du débat afin de mieux comprendre les stratégies médias des politiques.

Rendez-vous tous les 15 jours, le jeudi à 18 heures.

Nos autres chroniques vidéo

POPulaire, la chronique culture pop de Bolchegeek

Avec POPulaire, Benjamin Patinaud, alias Bolchegeek, revient tous les mois pour l'Humanité vous proposer une analyse de tout ce que la culture populaire révèle de notre monde. Ciné, BD, séries, bouquins ou jeux vidéo : sous des angles tant artistiques que sociaux et politiques, il décrypte depuis 7 ans sur sa chaîne Youtube la culture pop en convoquant Graeber, Lordon, Pif et Naruto. Il fait de cette culture son « point d’observation du monde et des époques, des imaginaires communs. Pour une analyse matérialiste, c’est foisonnant. » Et de fait, dans ses vidéos, ça foisonne, ça geeke, ça marxise, et ça disperse façon puzzle !

Rendez-vous le 2e dimanche du mois à midi.

La chronique vidéo d'Osons Causer

Pour mettre tous les mois un peu d’intelligence et de recul sur l’actualité et les grands débats de société. Plus une bonne dose d’humour.

Osons Causer, c'est Ludo Torbey accompagné de ses potes et collocs Stéphane et Xavier : de vrais militants de la pédagogie !

Leur grand plaisir : aider à faire comprendre les problèmes qui nous menacent, pour mieux éviter les pièges et trouver individuellement et collectivement les solutions pour y faire face.

Leurs thèmes de prédilection : les dérives de la finance, les enjeux environnementaux, l'énergie, la protection sociale, etc. Un peu tout ce qui fait l'actu politique et sociale en fait !

Rendez-vous le dernier dimanche du mois à midi.

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Réforme des retraites
L'Humanité

Une agriculture « garantie sans paysans » : Terre de liens dénonce l'agrobusiness

Reportage

Alexia AvrilSolène Cahon

À deux pas du Salon International de l’Agriculture, le mouvement Terre de liens s’est mobilisé pour dénoncer l’accaparement de terres agricoles par des sociétés financiarisées.

14%. Ce chiffre, révélé par le mouvement Terre de liens, c’est la part de la Surface Agricole Utile contrôlée par des sociétés à capital ouvert qui permettent à des investisseurs non agricoles de prendre le contrôle des fermes. À qui profite la terre ? Terre de liens a souhaité en offrir un aperçu lors d’un happening ce 27 février en marge du Salon International de l’Agriculture.

Auchan, Chanel, L'Oréal... Ils font main basse sur les terres agricolesSalon de l'agricultureAgriculturePaysansAgroalimentaire
L'Humanité

Retraites. Et vous, quelle pancarte choisiriez-vous ?

Reportage

Nicolas Bertrand

L'imagination (de la rue) prend le pouvoir... Petit florilège des plus beaux panneaux aperçus mardi 7 février sur le cortège parisien. Pour être honnête, il en manque beaucoup, puisqu'il y avait deux parcours entre Opéra et Bastille, et nous avons raté par exemple l'énorme cortège de la CGT. Mais ce n'est qu'un début... et comme on dit, à charge de revanche ! Et vous, quel panneau vous a bien plu? N'hésitez pas à nous laisser votre avis en commentaire, ainsi que vos photos ou vidéos.

Mobilisations retraites
L'Humanité

Retraites. 65% des Français pour la grève reconductible

Actu

L’intersyndicale unie contre le projet de réforme du gouvernement n’a pas seulement gagné la bataille de l’opinion. Ses revendications et modes d’action sont majoritairement approuvés par les Français, selon une étude d’opinion Ifop pour l’Humanité.

Stéphane Guérard

On savait le projet de réforme des retraites impopulaire dès avant sa présentation par Élisabeth Borne le 10 janvier. L’étude d’opinion que nous dévoilons aujourd’hui marque un cran de plus dans le rejet citoyen de cette double régression voulue par l’exécutif : recul de 62 ans à 64 ans de l’âge légal de départ et accélération de l’augmentation des années à cotiser pour percevoir une pension à taux plein.

Car, dans le sondage Ifop pour ­ l’Humanité, il ne s’agit plus de l’expression de l’opposition au dessein ­d’Emmanuel Macron et de son gouvernement, mais de l’adhésion à la démarche portée par l’intersyndicale unie et des organisations de jeunesse, en vue d’obtenir le retrait du texte de loi en discussion au Sénat, quitte à « mettre la France à l’arrêt ».

Non seulement 65 % des Français adhèrent à la ­revendication du retrait de la réforme. Mais aussi et surtout 65 % jugent légitime un mouvement reconductible à partir de mardi 7 mars.

« Le rejet de la réforme atteint deux tiers des Français. Chez les personnes actives, c’est même trois quarts d’entre elles, décrypte Frédéric Dabi, directeur général du département opinion de l’Ifop . Notons qu’il ne s’agit même plus d’une question de pour ou contre la réforme, mais d’adhésion à la démarche des syndicats. Deux tiers des personnes interrogées sont favorables à leur demande de retrait du projet de loi. Et, à l’inverse, si l’on regarde le cœur des gens favorables à la réforme, ils ne sont que 16 % à juger “pas du tout justifié” ce retrait. C’est un chiffre notable, car il n’a rien à voir avec ce que l’on avait pu constater lors de la réforme des retraites de 2010. À cette époque, 45 % des Français trouvaient que passer d’un âge légal de 60 à 62 ans représentait un effort raisonnable dans un contexte de finances dégradées. Cette fois, la situation rappelle plus la mobilisation de 2006, avec une forte adhésion en faveur du retrait du contrat première embauche. » Jacques Chirac avait alors reculé face à la pression de la rue en n’appliquant pas la loi pourtant votée.

Le retrait voulu que l'on soit ouvrier, artisan, diplômé du supérieur ou d'un niveau CEP, pauvre ou de classe moyenne supérieure

Selon l’étude d’opinion, cette demande de retrait du texte est largement partagée, que l’on soit ouvrier (84 %) ou artisan (60 %) ; diplômé du supérieur (63 %) ou d’un niveau CEP, BEPC (61 %) ; que l’on soit parisien (62 %) ou habitant d’une commune rurale (77 %) ; pauvre (76 %) ou de classe moyenne supérieure (52 %). Même les catégories jusque-là favorables à la réforme ne sont plus trop sûres d’elles : les 65 ans et plus, non touchés par le projet gouvernemental, se disent défavorables au retrait, mais de peu (53 %) et voient parmi eux les retraités basculer pour le retrait (52 %).

Les plus aisés (plus de 2 500 euros par mois) sont très hésitants (51 % pas favorables, 49 % favorables). Encore plus surprenant : 30 % des proches de la majorité présidentielle et même 38 % de ceux de la droite se déclarent en faveur de la demande des syndicats. Côté « Les Républicains », ils sont même 20 % à trouver légitime la grève reconductible à partir du 7 mars, comme 36 % des électeurs macronistes !

« La légitimité accordée à une grève reconductible est une autre façon de mesurer le rejet de la réforme. Là encore, 65 % des Français trouvent ces actions justifiées. Nous ne sommes peut-être pas loin du scénario du plan Juppé de 1995, quand les Français soutenaient les mouvements reconductibles par procuration », envisage Frédéric Dabi, de l’Ifop. Comme en 2006, le gouvernement avait retiré son projet.

« Il faut toucher aux richesses créées pour que le gouvernement recule »

Pour Catherine Perret (CGT), cette étude d’opinion confirme que « la majorité des citoyens est convaincue qu’il faut faire grève plusieurs jours s’il le faut, pour obtenir le retrait de la réforme. Le patronat soutenant cette réforme de droite, il faut arrêter la production économique et toucher aux richesses créées pour que le gouvernement recule. C’est ce que nous allons faire cette semaine ».

Pour tenter d’inverser la pression populaire, les ministres comme les sénateurs LR se sont succédé ce week-end, essayant de décrédibiliser des grèves qui vont bloquer ceux « qui triment », dixit Gabriel Attal, à propos desquelles le sénateur de droite Bruno Retailleau juge « absolument inacceptable de vouloir mettre la France à genoux ».

Le front syndical demeure serein, rétorque Dominique Corona (Unsa) : « Nous sommes stratèges en intersyndicale. Eux ne le sont pas en matière gouvernementale. Nous sommes calmes. Eux moins au vu de leurs outrances des derniers jours. Nous sommes responsables, car nous faisons des propositions pour conforter le système des retraites. Eux avancent des mesures qu’ils ont du mal à étayer. La dynamique est clairement de notre côté. »

À consulter : l'intégralité du sondage IFOP pour L'Humanité

Mobilisations retraitesRéforme des retraitessondage ifopSondage de l'humanité
L'Humanité

Sébastien Menesplier : « On va passer un cap dans la mobilisation »

Entretien

La CGT mines-énergie a entamé vendredi une « semaine noire », en coordination avec d’autres secteurs, pour obtenir le retrait de la réforme. Un objectif atteignable, selon Sébastien Menesplier. Entretien.

Clotilde Mathieu

La fédération mines-énergie­ CGT a lancé dès vendredi­ la grève reconductible, au moment où le Sénat ­commençait la discussion sur les régimes spéciaux. Dimanche 5 mars, plus de 5 800 MW étaient « retirés au réseau ». Un « début » avant une « semaine noire ».

Comment réagissez-vous à la décision du Sénat d’entériner la fin des régimes spéciaux pour les nouveaux embauchés, samedi ?

C’est lamentable et démagogique. L’exécutif et les 233 sénateurs qui ont voté cet article tentent de faire croire à la population que nos métiers ont changé, que les jeunes entrant dans les industries énergétiques et gazières n’auront pas les mêmes pénibilités.­

Régimes spéciaux : haro sur les premiers de corvée

Ce sont les mensonges de ceux qui ne connaissent rien au monde du travail, et rien à nos métiers. Sauf qu’ils oublient que la filière nucléaire, avec la construction de six EPR, va avoir besoin d’embaucher au minimum 4 000 agents par an pendant cinq ans. Or, cet article met à mal l’attractivité de nos métiers et en péril la relance du nucléaire.

La production électrique a baissé d’un équivalent à cinq réacteurs nucléaires. Comment va se passer la « semaine noire » ?

Cette semaine a commencé vendredi 3 mars par la baisse de production d’électricité dans le nucléaire, et aussi dans le thermique. Des usines ont été mises à l’arrêt dans l’hydraulique. Cela s’est poursuivi tout le week-end et va se poursuivre ce lundi.

Le 7 mars sera l’occasion de franchir un nouveau cap. Sa réussite est déjà acquise. Les grèves vont être extrêmement massives, avec pléthore d’actions. Des blocages et des occupations de sites stratégiques sont prévus. Il y aura des baisses de production d’électricité, et de gaz avec le non-déversement­ des terminaux méthaniers. Nous aurons aussi des camions et des véhicules immobilisés, ainsi que des coupures ciblées. On ne manque pas d’imagination…

L’après-7 mars est déjà en construction avec plusieurs fédérations CGT de secteurs dits « stratégiques ». L’objectif proclamé est de mettre « à genoux l’économie française » sans attendre l’intersyndicale confédérale. Pourquoi ?

Nous avons essayé de nous coordonner pour donner une impulsion nouvelle dans les territoires, avec les autres professions : cheminots, ports et docks, chimie, services publics… Là aussi, notre volonté­ est de passer un cap.

Nous avons senti cette nécessité d’avoir une CGT qui part ensemble et qui s’arrête ensemble, pour gagner, plutôt qu’une CGT dispersée, avec des dates un peu différentes, comme nous l’avons connu en 2018 ou 2019. Cette union était attendue par nos militants car, en agissant ainsi, nous sommes plus forts dans l’action.

Depuis, d’autres professions nous ont rejoints : la fédération de la construction et celle du commerce. C’est aussi un moyen de cadencer la grève reconductible, en complément des initiatives prises par l’intersyndicale nationale. Nous nous inscrivons aussi dans l’appel du secrétaire général de la CGT qui, à plusieurs reprises dans les médias, a appelé à des grèves ­reconductibles dans les entreprises.

Fabrice Coudour, le porte-parole de votre fédération, a déclaré être « capable de tout » pour « aller encore plus loin », qu’entendez-vous par là ?

Le vote qui a eu lieu sur l’article 1 ne laisse guère d’illusion pour l’article 7. Jusqu’ici, nous nous sommes mobilisés de la plus belle des manières, en respectant nos outils de travail, en aidant ceux qui sont touchés par la précarité énergétique.

Si le gouvernement reste arc-bouté,­ nos agents iront plus loin dans les actions. Ce nouveau cap va mettre l’économie en difficulté. Avec des problèmes d’approvisionnement dans les stations-service, et dans les magasins sur des produits de première nécessité. Le gouvernement ne pourra pas nous ignorer et ne pas entendre ce qui se passe.

Le blocage de l’économie est plébiscité par les Français. Cela n’a pas toujours été le cas. Est-ce un point d’appui ?

Nous allons entrer dans une nouvelle ère, avec l’appui des citoyens. La population est aujourd’hui à nos côtés, aux côtés de celles et ceux en grève. Elle a ouvert les yeux.

Retraites. 65% des Français pour la grève reconductible

Ce soutien indéniable, on espère qu’il dure et même s’intensifie. Il est extrêmement encourageant pour les nombreux grévistes qui perdent de l’argent depuis janvier. Cela va permettre d’amplifier la mobilisation.

Pour le moment, le gouvernement reste aveugle. Cette attitude est d’autant plus grave qu’elle fait le jeu de l’extrême droite, en incitant les Français à bouder les urnes. Nous savons que les jours qui viennent vont être déterminants. Tous les signaux sont au vert. Le retrait du projet de réforme des retraites est atteignable.

Réforme des retraitesMobilisations retraitessébastien menesplierManifestation du 7 mars
L'Humanité

En Loire-Atlantique, on s’attend à une journée « historique »

Reportage

La mobilisation du 7 mars s’annonce « énorme » dans le département de l’Ouest. La réussite du mouvement social tient au rejet massif du projet gouvernemental, mais aussi à l’unité syndicale en béton armé.

Clotilde Mathieu

Nantes (Loire-Atlantique), envoyée spéciale.

«Monter en pression », « construire un rapport de forces nouveau, amplifié », « déstabiliser le pays sous diverses formes »… Les expressions utilisées sont différentes. Mais le mot d’ordre demeure le même parmi les représentants CGT, CFDT, FO, FSU, Unsa, CFE-CGC, CFTC et Solidaires de la Loire-Atlantique, réunis le jeudi 2 mars dans les locaux de la FSU, à Nantes, pour faire le point sur la journée de mobilisation du 7. L’émulation est palpable, l’unité syndicale « sans flottement » et l’événement national s’annonce « puissant », « énorme », « déterminant », « historique ».

Retraites. Après trois années de sinistrose, un grand bol d’air frais

Dans les entreprises, « ça s’organise », se félicite Pascal Priou (Unsa). « Les discussions ont lieu partout, pas seulement dans les secteurs dits stratégiques », confirme Fabrice David. Si une liste exhaustive des initiatives est impossible à dresser, car « nous-mêmes sommes dépassés », avoue le secrétaire général de la CGT 44, le pari d’une « France à l’arrêt » semble en passe d’être réussi.

« Ce n’est pas tous les jours qu’on développe de nouveaux lieux de manifestation »

À Ancenis, citée du nord du département où le nombre de manifestants des précédentes journées frôle le nombre d’habitants, l’intersyndicale a déjà élargi­ la grève au 8 mars. «  De bon augure », glisse Michel Le Roc’h (FO). Dans le vignoble nantais, Clisson aura son rassemblement le 7 mars. « Ce n’est pas tous les jours qu’on développe de nouveaux lieux de manifestation », sourit le porte-parole de la CGT.

7 mars et après : le plan de la CGT pour « mettre la France à l’arrêt »

Ce retour à la lutte, à la rue résulte de « notre capacité à travailler ensemble et d’avoir réussi, malgré nos différences, à trouver un équilibre », analyse le responsable de la CFDT, Éric Malo. « Il nous a fallu cultiver tout cela pour maintenir le front commun, avec parfois des discussions animées », relève son homologue de l’Unsa, Pascal Priou.

« Et ce front commun dure », se félicite Bernard Valin (FSU). « Nous avons été méthodiques, en construisant un calendrier qui a permis cette gradation du rapport de forces », analyse Fabrice David. Ainsi, assure Michel Le Roc’h, « les salariés perçoivent notre sérieux, ils nous font confiance pour trouver le chemin ».

Tous les syndicats connaissent une vague d’adhésions

Tous les syndicats connaissent une vague d’adhésions. « Nous recevons chaque jour des demandes par Internet », confie le cégétiste. Entre les prix qui s’affolent et les profits qui s’accumulent dans les grands groupes, le contexte social dynamise les mobilisations sur les salaires. « Et la réforme des retraites donne aussi l’occasion de parler du travail, de son utilité, de ses conditions. Nous avons une écoute particulière sur ces sujets », souligne Céline Pella, de la FSU.

La suite se décidera « entreprise par ­entreprise, administration par administration ». Mais les récents propos du porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, selon lequel faire grève consis­terait à « prendre le risque d’une catastrophe écologique, agricole, sanitaire », offrent du carburant aux mobilisations. « Quand on est rendu à ce type de déclaration, c’est qu’on n’a plus d’argument », résume Fabrice David.

Réforme des retraitesManifestation du 7 marsMobilisations retraitesSyndicats et réforme des retraites
L'Humanité

7 mars et après : le plan de la CGT pour « mettre la France à l’arrêt »

Actu

  • Les représentants de cinq fédérations considérées comme stratégiques, à l’image des cheminots ou des énergéticiens, étaient réunis jeudi 2 mars à Montreuil pour organiser les actions reconductibles contre la réforme.
  • D’autres secteurs pourraient leur emboîter le pas, comme la métallurgie ou le contrôle aérien, à partir de la journée du 7 mars.
  • Les agents d’EDF des centrales nucléaires se sont mis à baisser dès cet après-midi la production d’électricité.
  • Le point sur les stratégies.
Samuel Ravier-Regnat

Main dans la main contre la réforme des retraites. Face à une foule « gonflée à bloc », forte de quelque 600 délégués syndicaux selon les organisateurs, les secrétaires généraux de cinq fédérations CGT représentant des secteurs dits stratégiques (cheminots, industrie chimique, mines et énergie, ports et docks, verre et céramique) affichent leur unité.

Et leur détermination à obtenir le retrait du projet gouvernemental, qui prévoit notamment le report de l’âge légal de 62 à 64 ans. « Cette bataille est gagnable et on va la gagner », martèlent-ils de concert, depuis l’estrade installée ce jeudi dans le hall du siège de la CGT à Montreuil, en Seine-Saint-Denis, où ils sont réunis toute la journée pour organiser la « grève reconductible » qu’ils espèrent lancer à partir du 7 mars.

D'autres n'ont pas attendu, "compte tenu du débat qui s’ouvre au sénat cet après-midi sur l’article 1 concernant la suppression des régimes spéciaux, les agents d’EDF des centrales nucléaires se mettent en grève et baissent dès cet après-midi la production d’électricité", a déclaré Sébastien Menesplier (CGT Mines-énergie).

Sébastien Menesplier : « On va passer un cap dans la mobilisation »

« Monter d’un cran »

« Malgré le nombre de personnes dans la rue, malgré la pétition lancée par l’intersyndicale qui a accumulé plus d’un million de signatures et malgré les sondages (qui témoignent d’une opinion publique massivement hostile à la réforme des retraites – NDLR), le gouvernement déroule son projet, tranquillement », explique devant la presse Laurent Brun, secrétaire général de la CGT cheminots.

Retraites. 65% des Français pour la grève reconductible

D’où la nécessité de « monter d’un cran » en termes de mobilisation. Dans le ferroviaire, la fédération a annoncé, depuis début février, sa volonté d’aller vers une grève reconductible à partir du 7 mars (et même du 6 au soir, pour couvrir aussi les personnes travaillant dans la nuit du 6 au 7).

Dans l'énergie, le pays doit s’attendre à une « semaine noire »

En ce qui concerne l’énergie, le pays doit s’attendre à une « semaine noire », prévient Sébastien Menesplier, secrétaire général de la Fédération nationale des mines et de l’énergie (FNME), qui représente notamment les entreprises des industries électriques et gazières (IEG), comme EDF, Enedis ou RTE.

Sans entrer dans le détail des actions, qui devait encore faire l’objet de discussions dans l’après-midi, celui-ci promet des « coupures ciblées », des « blocages » et des « occupations » de sites et la reprise des opérations Robin des bois « pour l’intérêt général ». « Nous ne serons pas la génération qui laissera Macron décider seul de l’avenir du régime spécial » des salariés des IEG, dont la réforme des retraites prévoit la suppression, poursuit-il.

Régimes spéciaux : haro sur les premiers de corvée

La grève reconductible devrait également être « effective » dans l’ensemble des raffineries du pays, qui s’étaient déjà mobilisées longuement, à l’automne, pour des augmentations salariales.

Dans les ports et les docks, où la CGT, ultramajoritaire, appelle depuis le 19 janvier à l’arrêt des heures supplémentaires et autres services exceptionnels, la grève reconductible a pour le moment été décidée pour les 7 et 8 mars, et pourrait être prolongée au-delà. Le 8 mars sera une journée « port mort », avec « aucun accès possible » aux ports.

Les enseignants, les éboueurs ou encore les salariés du tertiaire  attendus massivement en grève et dans la rue

« Nous avons conscience d’être dans des champs structurants de l’économie et nous voulons la désorganiser. Notre but, c’est de mettre à bas l’économie », insiste Emmanuel Lépine, secrétaire général de la Fédération nationale des industries chimiques. « Attendez-vous à ce qu’il n’y ait pas de trains, et à ce qu’il n’y ait pas beaucoup de choses à partir du 7 mars », abonde Laurent Brun, côté CGT cheminots.

D’autant que la mobilisation ne se limitera pas aux raffineurs, énergéticiens, dockers, verriers et autres cheminots. Dès le 11 février, l’intersyndicale au complet a appelé à « mettre le pays à l’arrêt » contre le projet « injuste et brutal » défendu par le gouvernement. Les enseignants, les éboueurs ou encore les salariés du secteur tertiaire sont donc attendus massivement en grève et dans la rue, comme lors des cinq premières journées de mobilisation nationale organisées depuis le 19 janvier.

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Selon la CGT, la coalition des secteurs stratégiques pour la grève reconductible, réunie jeudi à Montreuil, devrait enregistrer en début de semaine prochaine le ralliement de deux nouvelles fédérations : la Fédération nationale des salariés de la construction, bois et ameublement et la Fédé­ration des personnels du commerce, de la distribution et des services.

D’autres pourraient suivre, tels la métallurgie ou le contrôle aérien. « À partir du moment où on n’est pas les seuls à lutter, on a les moyens d’élever le rapport de forces », salue Philippe Thibaudet, secrétaire général de la Fédération nationale des travailleurs du verre et de la céramique. Côte à côte, les responsables cégétistes jurent de ne pas abandonner la lutte tant que le gouvernement n’aura pas renoncé à sa réforme. « Une grève reconductible, on sait quand ça commence, mais on ne sait jamais quand ça se termine », glisse Emmanuel Lépine. Comme un défi lancé à l’adresse de l’exécutif.

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Réforme des retraitesCGTMobilisations retraitescgt cheminots
L'Humanité

Boîte de Pandore

Éditorial

Sébastien Crépel

À chaque réforme des retraites, c’est la même histoire. Celle de la der des ders, qui va accomplir ce que les précédentes réformes n’ont prétendument pas fait, alors qu’elles nous avaient pourtant été vendues pour cela : redresser les comptes pour « sauver » le système par répartition, et mettre pour longtemps nos retraites à l’abri des vents mauvais. On peut ouvrir les paris : cette réforme, comme celles d’hier, ne sera sûrement pas la dernière. Après elle en viendra une autre, plus antisociale encore. Elle est déjà en discussion : il suffit de prêter l’oreille à ce qui se murmure sur les bancs de la droite au Sénat, et de lire entre les lignes de ses amendements. De quoi est-il question ? De tout ce que, cette fois, le gouvernement n’aura pas accepté d’inclure dans son projet.

Prenons les régimes dits spéciaux. Leur suppression a bien été ratifiée une première fois par les députés – c’est même le seul article qu’ils ont voté – mais les sénateurs LR en demandent plus : ils veulent abroger la « clause du grand-père » , cette disposition selon laquelle les salariés déjà embauchés gardent le bénéfice des régimes auxquels ils ont cotisé. En réalité, cette « clause » a tout du trompe-l’œil pour acheter la paix sociale – sans y parvenir, les salariés desdits régimes n’étant pas dupes du tout. L’argument des jusqu’au-boutistes libéraux coule de source : comment, s’étranglent les sénateurs LR, les salariés d’une même profession cotiseront à deux systèmes différents pendant 43 ans, le temps que les derniers affiliés à ces régimes aient achevé leur carrière ? Quelle usine à gaz !

Voilà pourquoi il ne faut pas toucher à l’écheveau du gouvernement : en tirant, c’est la pelote entière qui se dévide. Que la droite n’obtienne pas gain de cause sur tout lui importe peu, ses élus prennent date. Ils n’oublient pas qu’ils ont fait campagne pour la retraite à 65 ans. Cette réforme est pour eux la boîte de Pandore. Si elle passe, la voie sera ouverte pour la suivante. Si elle est stoppée, c’est non seulement Emmanuel Macron, mais aussi tous ceux qui préparent le mauvais coup d’après qui seront en échec. 

Réforme des retraitessénatdroiteLes Républicains
L'Humanité

Monique Pinçon-Charlot : « Si les travailleurs s’arrêtent de travailler, le roi est nu »

Entretien

Face aux déclarations alarmistes de l’exécutif sur les conséquences de la grève et la dénonciation de la violence des opposants, la sociologue Monique Pinçon-Charlot décrypte une « stratégie immature », classique d’une oligarchie « aux abois ».

Diego Chauvet

Le gouvernement dénonce la violence et la radicalité des opposants à la réforme des retraites, jusqu’à estimer, comme son porte-parole, que « mettre la France à l’arrêt » à partir du 7 mars, serait « prendre le risque d’une catastrophe écologique, agricole ou sanitaire ». Qu’en pensez-vous ?

La meilleure défense, c’est l’attaque. Une stratégie immature dès lors qu’on est en difficulté. Les représentants de l’oligarchie au gouvernement savent très bien que la violence est du côté de ceux qui accaparent les richesses et les pouvoirs.

Quand les membres des classes moyennes et populaires se révoltent contre le recul de l’âge de la retraite de 62 ans à 64 ans, les oligarques pressentent que c’est le coup de trop. L’hôpital se fout alors de la charité, la meilleure façon de cacher que l’espérance de vie des travailleurs est en moyenne de treize ans inférieure à celle des cadres et des grands bourgeois. Ce qui explique le slogan phare des manifestants, qui disent refuser de passer du boulot au caveau.

Leur réaction serait donc guidée par la peur de la mobilisation sociale ?

Les membres des dynasties familiales fortunées de l’aristocratie et de la grande bourgeoisie sont construits dans un sentiment de supériorité, grâce à des modes de vie basés sur l’entre-soi des beaux quartiers, des cercles ou des conseils d’administration.

Ils sont aux abois dès qu’un de leurs projets d’exploiter un peu plus ceux qui font fonctionner l’économie réelle suscite une rébellion, de surcroît unitaire. Ce sont des géants aux pieds d’argile qui savent que leur pouvoir est basé sur le capitalisme permettant au titre de la propriété lucrative d’exploiter toutes les formes du vivant. Ils l’ont prouvé récemment lors du mouvement des gilets jaunes.

Si la réforme des retraites est retirée, en quoi se sentiraient-ils menacés ?

Dans la phase néolibérale actuelle du capitalisme, nous sommes passés de la lutte à la guerre de classe, comme l’a déclaré Warren Buffett en 2005 : « Il y a une guerre de classe, c’est un fait, mais c’est ma classe, la classe des riches, qui la mène, et nous sommes en train de la gagner. »

Or le gouvernement compte 19 ministres millionnaires, dont la première ministre, Élisabeth Borne. Emmanuel Macron ne fait donc que continuer, en tant que fondé de pouvoir de l’oligarchie à l’Élysée, à faire des cadeaux aux plus riches, auxquels il a pourtant déjà donné beaucoup de gages avec la suppression de l’ISF, la création d’un impôt forfaitaire à seulement 12,8 % sur les revenus du capital, les baisses de cotisations sociales pour les entreprises et la pérennisation du Cice.

Fiscalité. Macron est bien le président des riches

Sans oublier évidemment les 6 milliards d’euros annuels du crédit d’impôt-recherche. De plus, le chaos climatique menace l’avenir des plus modestes, car les inégalités climatiques se conjuguent avec les inégalités sociales et économiques. Les capitalistes instrumentalisent le dérèglement du climat pour réaliser de nouveaux champs de profits au détriment de ceux qui n’y contribuent que de manière faible.

Réchauffement climatique et inégalités : les riches polluent, les pauvres en paient le prix fort

Pour les pauvres, c’est la sobriété et, pour les riches, les jets privés ultrapolluants. Trop c’est trop ! La goutte d’eau de la réforme des retraites fait déborder le vase. L’attaque est frontale, car la retraite touche à quelque chose de profondément existentiel : le temps de vivre enfin dans la joie et le partage.

Une victoire de ce mouvement inédit serait-elle en mesure de rebattre les cartes ?

Je ne suis pas prophète, mais nos recherches confirment une violence de classe inhérente à cette caste hautement prédatrice. Aujourd’hui, avec la planète qui brûle, nous devons avoir la boussole de l’après-capitalisme comme objectif. Certes nous n’avons pas les armes, mais nous avons le pouvoir de faire fonctionner l’économie réelle sans le parasitisme des actionnaires.

Si les travailleurs s’arrêtent de travailler, le roi est nu. Je conclurai volontiers par cette maxime de Sénèque : « Ce n’est pas parce que les choses sont difficiles que nous n’osons pas, c’est parce que nous n’osons pas qu’elles sont difficiles. »

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L'Humanité

Une grève féministe pour s’opposer à la réforme des retraites

Actu

À l’occasion du 8 mars, journée internationale des droits des femmes, syndicats et associations féministes affichent leur opposition au projet de loi et appellent à de nombreuses actions de mobilisation

Samuel Eyene

Le mot d’ordre, c’est la lutte. À quelques jours du 8 mars, journée internationale des droits de la femme, les représentants d’une vingtaine de syndicats et associations se sont retrouvés à Paris pour présenter « la grève féministe » à laquelle ces organisations appellent.

«  Le 8 mars ce n’est pas la journée des femmes où on leur offre des fleurs mais celle de leurs droits, amorce Youlie Yamamoto, porte-parole d’Attac France et animatrice de la conférence. Cette année encore le mot d’ordre c’est la grève féministe. C’est l’occasion d’appeler les femmes à investir massivement les rues pour obtenir le retrait de la réforme des retraites ».

Youlie Yamamoto, la riposte féministe en bleu de travail

Natalisme ou égalité salariale

Le mouvement lie plus que jamais luttes syndicales et féministes contre ce projet de loi « injuste ». « Il faut bien comprendre que les inégalités salariales professionnelles et les discriminations que nous subissons durant toute notre carrière ne sont pas seulement reproduites avec cette réforme des retraites, mais elles sont renforcées », affirme Sigrid Gerardin, secrétaire nationale de la FSU en charge de l’égalité femme et homme.

Et ce n’est pas le récent amendement voté au Sénat portant sur une surcote en faveur des pensions des mères de famille qui va la faire changer d’avis. Selon cet ajout au projet de loi,  « les femmes possédant l’intégralité de leurs annuités pourraient partir dès l’âge de 63 ans avec leur pension complète ou aller jusqu’à 64 ans et bénéficier d’une surcote de 5 % », décode Sigrid Gerardin.

Or cette mesure n’améliore en rien la situation des femmes si l’on regarde les conditions actuelles de départ à la retraite. « Celles qui ont commencé à travailler à l’âge de 20 ans, bénéficiant d’une carrière complète, sans enfants, peuvent déjà partir à 62 ans avec une carrière complète », rappelle-t-elle. 

Réforme des retraites : Ils légifèrent, elles s’usent au travail

Les organisations syndicales et associations féministes sont aussi revenues sur l’une des thématiques développées par l’extrême droite et la droite lors des débats parlementaires sur le projet de réforme des retraites : la relance de la natalité comme remède à la diminution du nombre de travailleurs cotisant au régime général.

Le groupe LR a ainsi proposé à l’Assemblée nationale un abaissement de l’âge de départ à la retraite sans décote, de 67 ans actuellement à 66 ans, en faveur des mères de deux enfants et plus. Des propositions balayées par Julie Ferrua, secrétaire nationale de l’Union syndicale Solidaires. Pour assurer le financement du régime des retraites,  « les syndicats mènent le combat de l’égalité salariale. Il n’y a pas besoin de politique nataliste si on accède à cette égalité ». Encore moins de cette réforme. 

Réforme des retraitesMobilisations retraitesÉgalité hommes femmesJournée du 8 mars
L'Humanité

Les dix plaies d’Égypte

Éditorial

Cédric Clérin

Le gouvernement serait-il pris de panique ? Il est vrai qu’avec l’arrivée de la réforme des retraites au Sénat, l’exécutif est coincé entre plusieurs marteaux et plusieurs enclumes. La droite, qui domine la Chambre haute, veut faire adopter des amendements pour alléger la régression pour les « mères » (pas les femmes, donc). Mais les députés de droite, dont il s’agira ensuite de s’assurer les voix pour faire voter la loi à l’Assemblée, préfèrent axer leurs revendications sur les carrières longues. Si le gouvernement cède aux deux, les économies que permettrait la réforme, dont ses promoteurs peinent déjà à convaincre de l’utilité, deviendraient faméliques au regard des efforts demandés aux salariés. Casse-tête en vue.

La droite sénatoriale a également fait, depuis longtemps, de la fin des régimes dits « spéciaux » un cheval de bataille. Elle voudrait donc accélérer leur suppression. Si le gouvernement accepte ce recul supplémentaire, cela reviendrait à rompre le contrat passé avec les salariés concernés au beau milieu de leur carrière. De quoi alimenter légitimement la colère dans des secteurs stratégiques en vue du blocage du pays prévu à partir du 7 mars. Nouveau casse-tête.

Voilà donc l’exécutif otage des droites et sous la pression de salariés massivement opposés à la réforme. De quoi faire perdre les pédales au porte-parole du gouvernement, Olivier Véran. Celui-ci n’a pas hésité à déclarer que, dans un contexte de sécheresse, bloquer le pays serait « prendre le risque d’une catastrophe écologique, agricole ou sanitaire ». Que, face au papillomavirus, ce serait « négliger la santé de nos enfants » ou qu’avec l’inflation, on risquerait d’ « alourdir une facture déjà salée ». Rien que ça. « Faites grève et les dix plaies d’Égypte s’abattront sur la France », nous dit-il en substance. On se souvient qu’en 2005, lors du débat sur le traité constitutionnel européen, certains n’hésitaient pas à promettre une sorte d’apocalypse en cas de victoire du non. Cette panique est un signe que la victoire du mouvement social est possible.

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Sur les scènes postcoloniales

Chronique

Jean-Pierre Léonardini

La livraison de Théâtre/Public de janvier-mars (n° 246) a pour titre et pour thème « Face à l’histoire coloniale », cela quant à l’essentiel, car la revue s’ouvre sur un long entretien qui n’a rien à y voir, mené par Olivier Neveux avec le Raoul collectif, formé par cinq acteurs belges (1). Jason Allen-Paisant et Clare Finburgh Delijani ouvrent ainsi le dossier : « Une approche postcoloniale du savoir et de la culture est pertinente pour tout ancien centre métropolitain d’empire, ainsi que pour les anciennes colonies. » Ils s’emploient en effet à fournir les clés historiques de ce mouvement, qui prend tant d’ampleur, aussi bien en Martinique, en Guadeloupe, en Haïti qu’en Afrique sub­saharienne, en Afrique du Nord, en France même. De nombreux exemples artistiques, à l’appui des thèses en vigueur, sont alors évoqués, au fil de pages nourries de réflexions stimulantes sur l’apparition d’esthétiques neuves, toutes en rapport avec une remise en cause farouchement résolue, ici et là, des clichés coloniaux, issus de la sujétion de peuples, jusque, y compris et surtout, dans l’esclavage.

Aimé Césaire et Frantz Fanon, entre autres, apparaissent au titre d’ancêtres indispensables, tandis qu’est fièrement revendiquée l’expérience des esclaves dits marrons, enfuis dans bois et montagnes pour gagner leur liberté. L’ensemble ne peut certes embrasser la totalité du phénomène à l’échelle universelle, du moins donne-t-il à penser, en accord avec les sensibilités à vif que suscite la réflexion sans fard sur un passé maudit, aux séquelles toujours vives. Dans cette suite de contributions passionnantes et passionnées, je privilégie volontiers, de Jason Allen-Paisant, le texte « Joie et insécurité à Port-au-Prince ». Il marche dans les rues de misère, minées par des trous gigantesques où tomber à jamais. Il raconte la peur, les gangs, la moisissure infinie de la corruption. Pourtant, son texte est comme une ode en prose au peuple haïtien, en même temps qu’un geste aux gens de théâtre de là-bas, qui disent : « Nous résistons pour ne pas prendre la fuite. »

Dans les traditionnelles « miscellanées » de Théâtre/Public, on lira l’hommage que rend Jean-Louis Besson au grand théâtrologue allemand Hans-Thies Lhemann, mort en juillet 2022. Servane Ducorps, la si bien nommée, a souvent joué les héroïnes de Dostoïevski. Elle en parle très bien. En prime, deux textes, « la File indienne », d’Ascanio Celestini, et « Trigger Warning (lingua ignota) », de Marcos Caramés-Blanco, qui fait du smartphone l’espace théâtral lui-même !

gisabo3@gis-routage.frLa chronique théâtrale de Jean-Pierre Léonardinianticolonialisme
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Les brocantes de l’histoire

Chronique

Nicolas Offenstadt

On se représente souvent l’historien au travail en bibliothèque, lisant des sources anciennes, ou dans les archives, avec des cartons et des séries bien identifiées que l’on « dépouille », selon le jargon, avec régularité. C’est assurément une part importante du métier. Mais aujourd’hui les historiens aiment aussi tenter des exercices plus périlleux, faire jouer leurs émotions et le hasard dans la construction de « leurs sources », de leur matière première. Ainsi, les historiens chineurs, amateurs de brocantes – dont je suis –, écrivent l’histoire avec des documents trouvés au hasard de leurs déambulations. Certains en recherchent d’un type particulier, d’autres se fixent un cadre méthodologique pour leur quête parmi les vide-greniers. D’autres encore se laissent happer par les découvertes. Le dossier d’un banquier du XIXe siècle acheté dans un marché de livres anciens à Paris, des photographies familiales glanées dans une brocante de Tel-Aviv, une correspondance amoureuse pendant la guerre d’Algérie trouvée dans une autre à Paris ont servi de matériaux à des chercheur·es.

On voit bien que le « protocole » de travail n’est plus exactement le même qu’assis sur sa chaise en attendant l’arrivée du carton ou du document d’archive. Il y a la déambulation et l’attente de la découverte, l’excitation à parcourir le dossier de bric et de broc sur l’étal. Et parfois l’incertitude : je prends, je ne prends pas, je négocie le prix ? Cet été à Naumbourg, une ville de Saxe-Anhalt connue pour sa cathédrale et sa statuaire médiévale exceptionnelle, je m’attarde à la brocante autour de petits objets quand je suis attiré par un dossier au vert passé, rempli de documents depuis l’entre-deux-guerres jusqu’aux années 1960 : ceux d’Hermann F. (né en 1905), membre du Parti communiste (SED) à Gera (en Thuringe) du temps de la RDA. J’hésite et, comme j’achète d’autres objets, le vendeur me le met dans le lot pour quelques euros de plus. Je me réjouis. Ce qui est fascinant dans un tel dossier de quelques centimètres d’épaisseur, c’est la cohabitation de papiers de nature et d’époque très variées : des carnets de comptes des années 1930, des lettres, des papiers politiques, des notes et factures diverses, des actes administratifs, des plans de construction… On aimerait répondre à tout : pourquoi ceux-là, pourquoi seulement ceux-là, qui a classé, sélectionné ? Quelles vies ont vécu les documents avant de se retrouver tous ensemble ici, comme des convives de hasard ?

Comme tous les candidats puis membres du Parti communiste, Hermann F. a rédigé son autobiographie. Son dossier en contient plusieurs versions. Je découvre toute une histoire militante allemande laissée ici à l’abandon des brocantes. Fils de tisserand – dans un centre de l’industrie textile – devenu maçon, le jeune Hermann s’engage dans les Jeunesses socialistes puis adhère au SPD et milite dans les syndicats. Inquiété par les Nazis, il passe entre les gouttes, mais sert dans la Wehrmacht. Fait prisonnier, il appartient au comité antifasciste de son camp, à Sébastopol, et travaille en tant que maçon en Crimée, avant de connaître une ascension sociale en RDA comme beaucoup de fils d’ouvriers. Il finit ingénieur et membre du conseil de district. Dans les formations du Parti, on apprend qu’il n’est pas bien doué en philosophie…

Il serait bien sûr possible de prolonger les recherches et de donner un cadre plus large à ce dossier, à la vie d’Hermann F., avec les archives du Parti de Gera, avec celles de la sécurité d’État et bien d’autres pistes. L’historien reviendrait alors à des chemins mieux assurés. Je le ferai peut-être. Allez, je viens d’écrire aux archives de Gera.

Nicolas Offenstadt
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Palestine. « Les colons et les soldats sont arrivés et ont commencé à tirer »

Reportage

Le 26 février, des centaines d’israéliens ont déferlé sur les villages autour de Naplouse, protégés par l’armée israélienne, brûlant voitures et habitations. Un Palestinien a été tué. Reportage.

Pierre Barbancey

Huwara (Cisjordanie occupée), envoyé spécial.

Ziad Dameedy n’en revient toujours pas, encore sous le coup de l’émotion. Dimanche 26 février au soir, ce Palestinien de 48 ans et sa famille ont failli périr brûlés vifs, lorsque leur maison a été encerclée par une centaine de colons israéliens, épaulés par l’armée. « Ils ont d’abord tenté de pénétrer chez nous puis ont brisé les fenêtres, raconte-t-il à l’Humanité. Je ne voyais pas ce qui se passait à l’extérieur, mais un voisin m’a appelé en me disant que les colons avaient enflammé des pneus contre la porte. Soudain, les rideaux se sont enflammés. Mais nous ne pouvions pas sortir. »

« C’est la quatrième fois que les colons nous attaquent depuis octobre » Ziad Dameedy, Habitant de Huwara

À l’intérieur, Ziad, sa femme et trois de leurs quatre enfants suffoquent du fait de la fumée. Ils pensent leur dernière heure arrivée. « On avait tous très peur. Les enfants tremblaient et pleuraient. » Il tente alors d’éteindre l’incendie avec les bassines d’eau et les extincteurs qu’ils possèdent, car « c’est la quatrième fois qu’ils nous attaquent depuis octobre », précise-­ t-il.

Finalement ils arrivent à se réfugier sur une des terrasses, à l’air libre. Ils seront évacués quelques heures plus tard par des ambulances une fois les colons partis. Ce lundi matin, la façade était noircie. Des pneus en partie consumés se trouvaient encore contre les murs.

La petite ville agricole a tout d'un champ de bataille

Une nuit terrible pour les 7 000 habitants de Huwara, une localité située au sud de Naplouse (où, le 22 février, une opération israélienne a fait onze morts) assiégée par des centaines de colons après que deux d’entre eux ont été tués par un combattant palestinien. La petite ville agricole a tout d’un champ de bataille. Des dizaines de carcasses de voitures incendiées semblent un cimetière. Selon la municipalité, 300 véhicules ont ainsi été détruits, 28 maisons partiellement démolies et six totalement.

Les colons étaient d’une violence terrible. On a l’habitude de leurs attaques, mais on n’a jamais vécu ça » Awwad Nijem, habitant de Huwara

« Les colons étaient d’une violence terrible. On a l’habitude de leurs attaques, mais on n’a jamais vécu ça, raconte Awwad Nijem, de Huwara. Ils essayaient de rentrer dans les maisons. L’armée s’est déployée et nous interdisait de sortir. Il y avait des snipers qui s’étaient positionnés tout autour. Ils ont empêché les secours d’arriver, un pompier a été tabassé par les colons et les ambulanciers n’arrivaient pas à passer alors que de nombreux habitants étaient blessés. »

 Mon frère a été touché à l’abdomen. Comme l’armée bloquait l’accès au village voisin de Beita, nous avons dû faire un long détour avant de trouver une ambulance. Les secouristes ont essayé de le réanimer, mais il est mort en chemin. » Wasel Al Aqtash, habitant de ZATARA

Huwara n’a pas été la seule ville dévastée. Le village de Zatara, où vivent moins de 200 personnes, a été particulièrement visé. Sameh Al Aqtash a été tué par balles. « Les colons et les soldats sont arrivés et ont commencé à tirer, dénonce Wasel Al Aqtash. Mon frère a été touché à l’abdomen. Comme l’armée bloquait l’accès au village voisin de Beita, nous avons dû faire un long détour avant de trouver une ambulance. Les secouristes ont essayé de le réanimer, mais il est mort en chemin. » Sameh, un forgeron de 37 ans, « qui aimait aider les gens », venait juste de revenir de Turquie où il était parti pour secourir la ­population après le tremblement de terre. Il avait trois enfants dont un bébé.

Des « milices terroristes »

« Les colons ont encore plus de pouvoir qu’avant, explique Ziv Stehl, qui dirige l’organisation israélienne Yesh Din (Volontaires pour les droits humains), active aussi bien en Israël qu’en Cisjordanie. Leur violence s’exerce tous les jours contre les Palestiniens, ce n’est pas nouveau. C’est leur manière de contrôler les terres. Mais depuis la mise en place du nouveau gouvernement, ils se sentent pousser des ailes. »

Cisjordanie. Yehuda Shaul : « L’occupation est la principale cause de violence »

Pour B’Tselem, autre organisation israélienne de défense des droits humains, « le régime suprémaciste juif a perpétré un pogrom dans les villages autour de Naplouse. Ce n’est pas une “perte de contrôle”. C’est exactement à cela que ressemble le contrôle israélien. Les colons mènent l’attaque, l’armée la sécurise, les politiciens la soutiennent. C’est une synergie ». Pour le député communiste Ofer Cassif (Hadash), l’organisation des colons est désormais assimilable à celle de « milices terroristes » chargées par le « régime d’occupation » de perpétrer des « crimes de guerre ».

Proche-Orient. L’occupation israélienne, moteur de la violence sans fin

Dans ce contexte, la réunion conviant, dimanche, en Jordanie, les responsables de la sécurité et des renseignements israéliens et palestiniens sous l’égide des États-Unis apparaît pour ce qu’elle est : un leurre. Alors que le commu­niqué final faisait état d’un accord pour l’arrêt temporaire de quatre mois de la construction de nouvelles colonies, Benyamin Netanyahou a immédiatement tweeté qu’« il n’y a pas et il n’y aura pas de gel » de la colonisation.

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Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Ce 27 février, à Huwara, Awwad Nijem nous disait regretter « la faible réaction de l’Europe et de la France. Ils s’en foutent de nous. Pourtant, ils doivent faire pression sur Israël. Ils en ont les moyens. Notre problème ce ne sont pas les juifs, mais l’occupation qui détruit nos villes et nos vies chaque jour un peu plus. »

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Une feuille de route pour l’annexion de la Cisjordanie

Actu

Le ministre d’extrême droite Bezalel Smotrich a été investi des affaires civiles de ce territoire occupé. Une nouvelle étape dans l’accaparement des terres palestiniennes.

Pierre Barbancey

Naplouse (Cisjordanie occupée), envoyé spécial.

La grande ville de Naplouse, au centre de la Cisjordanie, panse ses plaies. Mercredi 22 février, en plein milieu de la journée, un raid de l’armée israélienne a fait onze morts – dont un adolescent de 16 ans et un homme de 72 ans – et plus de cent blessés, dont un journaliste de Palestine TV, Mohammed Al Khatib.

Alors que les rues étaient pleines de monde, les véhicules israéliens ont encerclé un pâté de maisons et commencé à assiéger une habitation dans laquelle se trouvaient deux résistants palestiniens. Les soldats n’ont pas hésité à tirer des roquettes et à utiliser des drones. Un déploiement de forces qui vise officiellement à éradiquer toute forme de résistance.

Le ministre israélien de la Défense, toute honte bue, a salué le « courage » des forces israéliennes à Naplouse. Ces opérations se multiplient, du nord au sud de la Cisjordanie. Le 26 janvier, neuf personnes étaient tuées dans le camp de réfugiés de Jénine (au nord). Le 23 février, un jeune Palestinien de 22 ans mourait après avoir reçu une balle en pleine tête dans le camp d’Al Arroub, près d’Hébron. Depuis le début de l’année, 62 Palestiniens ont ainsi été abattus.

Proche-Orient. L’occupation israélienne, moteur de la violence sans fin

Mais, en réalité, les deux piliers fascistes de la coalition de Benyamin Netanyahou, ses ministres Itamar Ben Gvir, en charge de la sécurité nationale, et Bezalel Smotrich, aux finances, cherchent, tout en les assassinant, à provoquer les Palestiniens, les désignant comme « terroristes ».

Ben Gvir a ainsi intensifié les démolitions de maisons et les expulsions à Jérusalem, ce qui pourrait enflammer la ville en même temps que la Cisjordanie occupée. C’est le deuxième volet de la stratégie du gouvernement israélien. En s’affranchissant de tout contrôle juridique, il met en place de nouvelles structures visant à rendre concrète l’annexion des territoires palestiniens sans avoir à rendre de comptes.

Les Palestiniens sans recours

Si, jusqu’à présent, les territoires palestiniens se trouvaient sous la tutelle du ministre israélien de la Défense, les changements opérés ne laissent plus aucun doute. Les pouvoirs de Smotrich s’étendent désormais aux affaires civiles en Cisjordanie, car il devient « ministre au sein du ministère de la Défense ».

Il a maintenant autorité sur la planification et la construction des colonies (qu’il entend étendre rapidement), gère le statut de ce qu’on appelle les avant-postes illégaux (c’est-à-dire des colonies érigées sans accord gouvernemental puis légalisées par la suite) et règle les questions d’attribution des terres.

Ce dernier point est essentiel. En cas de dépossession de leurs terres, les Palestiniens saisissaient, jusque-là, la Cour suprême pour faire respecter leurs droits. Ils avaient parfois gain de cause. Si cette Cour suprême perd ses prérogatives, ils n’auront plus aucun recours. Le fait que le ministre des Finances possède également les compétences de l’administration des territoires palestiniens occupés signe l’annexion de facto. Le Conseil de Yesha, représentant les colonies, ne s’y est pas trompé, y voyant « une nouvelle importante pour le mouvement d’implantation ».

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Cisjordanie. Yehuda Shaul : « L’occupation est la principale cause de violence »

Entretien

Alors que la flambée de violences se poursuit en Cisjordanie, où les autorités israéliennes laissent les colons mener des expéditions punitives, Yehuda Shaul, le fondateur de Breaking the Silence, nous explique les objectifs du gouvernement de Netanyahou. Il déplore par ailleurs le lourd silence de la communauté internationale, qui lui laisse carte blanche. Entretien.

Pierre Barbancey

Yehuda Shaul a fondé Breaking the Silence, qui rassemble des vétérans de l’armée israélienne engagés contre l’occupation de la Palestine. Il en a été le codirecteur jusqu’en 2019.

Depuis, il a créé Ofek, le Centre israélien pour les affaires publiques, un groupe de réflexion qui se consacre à la promotion d’une résolution pacifique du conflit israélo-palestinien. Il était récemment à Paris, à l’invitation de la Plateforme des ONG françaises pour la Palestine.

Qu’est-ce qui a changé depuis que Netanyahou est revenu au pouvoir ?

Ce gouvernement a annoncé de façon très claire qu’il poursuivrait l’annexion des territoires palestiniens. Maintenant, il n’y a plus aucun doute sur ses intentions. La recherche de l’annexion est claire. À partir de là, la seule question qui vaille est : comment la communauté internationale va-t-elle réagir ? Mais c’est le silence, il n’y a aucune réaction.

Pourtant, de nos jours, la question de l’annexion est un problème très actuel en Europe. Nous voyons ce qui se passe entre l’Ukraine et la Russie. Je ne dis pas qu’il s’agit de la même chose. Mais ce qui est commun, ce sont les questions de respect des principes internationaux ou le refus de la prise de territoires par la force et donc de l’annexion. Malheureusement, la communauté internationale ne réagit pas de la même façon lorsqu’il s’agit de l’annexion par Israël.

De nombreux éléments au sein de ce gouvernement veulent une escalade. Ils pensent que cela amènera de nouvelles violences. Parce que c’est une bonne couverture pour mettre en œuvre une politique encore plus extrémiste à l’encontre des Palestiniens. On voit comment le ministre d’extrême droite de la Sécurité nationale, Ben Gvir, pousse pour accélérer les démolitions de maisons palestiniennes à Jérusalem-Est. Ce qui provoque plus de violence sur le terrain.

Une feuille de route pour l’annexion de la Cisjordanie

Il y a néanmoins des réactions internationales. Comment les considérez-vous ?

Je crois qu’il y a un problème sur la façon dont on en parle. Qu’il y ait une déclaration européenne contre la violence, c’est très bien. Mais, en fait, ce n’est pas sérieux. Cela fait partie du problème.

Si on veut vraiment la fin de la violence, il faut s’occuper des causes. Et les causes principales sont l’occupation et l’annexion. La violence ne vient pas de nulle part. Si vous faites comme si la violence palestinienne n’avait pas de raisons, vous n’aidez pas à résoudre le problème. C’est à cela qu’il faut s’attaquer si l’on veut arriver à une situation apaisée.

Qu’est-ce qui réunit tous ces partis autour de Netanyahou ?

Les trois piliers de la coalition de Netanyahou ont des intérêts totalement alignés. Les raisons de ce mariage reposent sur la destruction complète du système judiciaire israélien et de son indépendance.

Netanyahou est susceptible d’aller en prison pour des accusations de corruption, le Parti sioniste religieux veut en finir avec la Cour suprême parce qu’il souhaite aller vers l’annexion, et les ultraorthodoxes veulent être sûrs que la Cour suprême ne va pas statuer sur le fait que leur exemption du service militaire est inconstitutionnelle. C’est pour cela qu’ils feront tout ce qui est possible pour faire progresser ces politiques.

Israël. Les ressorts de la percée de l’extrême droite

Jusque-là, si un parti n’était pas autorisé à se présenter aux élections, il faisait appel devant la Cour suprême. C’est ce qui est arrivé au parti arabe Balad, exclu par le Parlement, mais qui a finalement pu se présenter grâce à la Cour suprême. Mais, demain, si les prérogatives constitutionnelles de la Cour suprême disparaissent, ce ne sera plus possible.

Et d’autres partis pourraient suivre comme Hadash (communiste) ou Raam (islamiste). Que feront-ils ? Ils boycotteront. Mais cela signifiera qu’il y aura des élections sans partis représentant les Palestiniens d’Israël. De même, plus rien ne s’opposerait à la saisie des terres palestiniennes par les colons. Beaucoup ne réalisent pas à quel point c’est dramatique.

Israël est un pays sans Constitution. Ce qui est en train de se passer pourrait-il changer la nature du régime ?

C’est non seulement un pays sans Constitution, mais également un pays où vous avez des gouvernements de coalition. Ce qui signifie que l’exécutif, le gouvernement, détient la majorité au sein du législatif puisque la coalition détient 61 sièges sur les 120 de la Knesset.

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Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Aujourd’hui, le judiciaire est le seul capable de faire la balance vis-à-vis de l’exécutif. Si le judiciaire disparaît, il n’y a plus de contrepoids. Bien sûr, cela changerait la nature du régime. La fuite, survenue après la visite de Netanyahou à Paris, des propos du président Macron par lesquels il avertit que, si cette révolution réussissait, Israël s’éloignerait de la communauté des démocraties le montre. Il est important que la communauté internationale appelle les choses par leur nom.

Il reste que cette coalition est issue du vote des Israéliens. Qu’est-ce que cela dit de la société israélienne ?

Il faut se souvenir que Bezalel Smotrich, ministre des Finances, et Itamar Ben Gvir, de la Sécurité nationale, regroupés au sein du Sionisme religieux, ont gagné 14 sièges. Le transfert de la population palestinienne fait partie de leur plateforme. Par ailleurs, 20 % des militaires ont voté pour eux. C’est un sacré changement de tendance dans la société juive israélienne.

Lire aussi notre débat Comment stopper la colonisation israélienne ?

On assiste à de grandes manifestations contre ces projets, mais la question palestinienne semble oubliée…

C’est triste mais, lorsqu’il s’agit de la politique d’Israël contre les Palestiniens, il y a presque un consensus parmi les politiciens juifs. Il y a quelques jours, le Parlement a voté pour que soit retirée la citoyenneté aux Palestiniens d’Israël convaincus de terrorisme. Pas pour les juifs. Les membres du Parti travailliste ont voté pour.

S’agissant des Palestiniens, le précédent gouvernement n’est pas allé aussi loin que ce que veut faire Netanyahou. Mais l’expansion des colonies s’est poursuivie, six ONG palestiniennes de la société civile ont été déclarées terroristes. Il serait pourtant dangereux de dire qu’il n’y a pas de différence. Ce gouvernement est pire.

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Proche-Orient.  ​​​​​​​Avec ces Israéliens opposés à la tentation autocratique

Premier plan

Des centaines de milliers de manifestants sont descendus dans la rue pour la huitième semaine consécutive. Ils dénoncent le projet de réforme qui affaiblirait considérablement la justice au profit de la coalition de droite et d’extrême droite au pouvoir. Reportage

Pierre Barbancey

Tel-Aviv (Israël), envoyé spécial.

Yariv, la petite cinquantaine, n’est pas un révolutionnaire. Il serait même plutôt un monsieur Tout-le-Monde, lui qui dit travailler à Tel-Aviv « dans l’investissement », sans plus de précision. Un membre de la majorité silencieuse, en quelque sorte.

La dernière fois qu’il a manifesté, c’était il y a… douze ans. Il s’agissait alors de protester contre la perte de son pouvoir d’achat. Depuis, plus rien. Jusqu’à ce qu’il apprenne que les trois principaux partis de la coalition au pouvoir – le Likoud de Netanyahou, Sionisme religieux de Bezalel Smotrich et Itamar Ben Gvir, ainsi que le Shass, la formation ultraorthodoxe d’Aryé Dery – entendaient réformer le système judiciaire.

Pour Yariv, cela s’apparenterait à la disparition de ce qui, selon lui, constitue Israël : les valeurs humaines et l’importance des lois. « Dans une certaine mesure, l’élection a été volée parce que ces partis ont caché ce qu’ils voulaient faire, dénonce-t-il. Ils ont gagné les élections, mais qu’ils ne changent pas les règles du jeu. »

Israël. Netanyahou à pas cadencés vers les pleins pouvoirs

Voilà pourquoi, dès la première manifestation organisée contre les projets gouvernementaux, il est sorti de chez lui « pour la démocratie ». Et c’est ainsi que nous l’avons trouvé samedi soir, au centre de Tel-Aviv, au milieu de plus de 100 000 personnes, un drapeau israélien à la main. Il n’en revient pas lui-même : huitième manifestation en quelques mois, et toujours autant de monde, principalement des citoyens comme lui, habituellement discrets. Le type qu’on croise et qu’on ne regarde pas, dirait Gainsbourg.

Yariv est à l’image de l’émotion qu’ont suscitée, en Israël, les annonces de Benyamin Netanyahou. « Si on ne se bat pas maintenant, ça peut partir dans une mauvaise direction », prophétise-t-il. À l’instar des autres manifestants, il se dit prêt à aller jusqu’au bout malgré l’adoption, mardi 21 février, en première lecture, de deux dispositions phares de la réforme. La première modifie le processus de nomination des juges et la deuxième entend empêcher la Cour suprême d’invalider toute nouvelle loi fondamentale votée par le Parlement. L’introduction d’une clause « dérogatoire » permettant au Parlement d’annuler à la majorité simple certaines décisions de la Cour suprême constitue une autre disposition contestée du projet.

« Cette loi nous amène vers la dictature »

Manifestant dans une ambiance joyeuse, des familles entières sont là. Les portraits à l’effigie de « Bibi Escobar » ou de « Bibius Caesar » (jouant sur le surnom de Netanyahou, « Bibi »), pour dénoncer la mainmise du premier ministre sur le pouvoir, émergent de la foule en même temps que les caricatures de ses deux ministres d’extrême droite, Itamar Ben Gvir (Sécurité nationale) et Bezalel Smotrich (Finances). « Diktator », peut-on même lire sur un panneau brandi par un homme portant un masque de diable.

Si la défense de la démocratie semble fédérer tous les manifestants, l’expression se fait aussi par corps de métier. Les professions de santé portent des brancards sur lesquels sont allongés justement la « démocratie » ou encore les « droits de l’homme et la dignité ». Ce qui provoque chez le professeur Moshe Hadani, neurochirurgien, en blouse blanche, un sourire creusant un peu plus ses rides : « Cette loi veut détruire le système judiciaire et nous amène vers la dictature. » C’est aussi l’occasion pour lui de dénoncer « le système de santé qui est corrompu et n’est pas efficace. Nous allons poursuivre la mobilisation et nous mettre en grève ».

Les Israéliens dans la rue contre l’extrême droite

Ce n’est pas la moindre des surprises de ce rassemblement : les salariés du Mossad (le service du renseignement extérieur israélien) ont demandé à pouvoir manifester. Des soldats en civil sont également présents, repérables à l’écusson qu’ils arborent et aux fanions déployés de leurs unités. Il y a une semaine, d’ailleurs, près de 2 000 officiers à la retraite ont organisé une marche près de la ville de Neve Shalom, entre Tel-Aviv et Jérusalem.

Il est aussi étonnant de voir qu’à partir de la revendication première concernant les questions judiciaires, différents groupes viennent ajouter ou partager leurs propres revendications. C’est le cas du mouvement LGBTQI+, qui subit l’homophobie de l’extrême droite et dont les représentants, non sans humour, sont venus défiler déguisés avec un panneau : « Nous pouvons être des rois ou des reines mais nous ne voulons pas de monarchie ». Si l’on ne voit que quelques drapeaux palestiniens, en revanche ils sont nombreux à porter un autocollant sur lequel est écrit : « La démocratie et l’occupation ne peuvent pas coexister ». Des jeunes, dont beaucoup de communistes, tiennent un stand improvisé après avoir tendu un drap indiquant qu’ici se trouve le « bloc antioccupation ».

Une mobilisation qui transcende les clivages

Deux Israël qui, souvent, s’ignorent ou s’affrontent, se retrouvent là, ensemble. C’est le cas de ces deux sœurs, Merav et Or Haklais, la trentaine, l’une blonde, l’autre brune. La première, historienne, insiste sur le fait que cette manifestation n’est « ni de droite ni de gauche, c’est une question de démocratie ». Quand on lui fait remarquer que le gouvernement est tout de même de droite, elle acquiesce, mais dénonce le fait que « avant les élections, ils n’ont pas vraiment dit ce qu’ils voulaient faire, ils ont juste promis plus de démocratie ».

En regardant Or, qui porte l’autocollant antioccupation, Merav insiste bien : « Ce rassemblement ne concerne pas les territoires occupés. » Ce qui n’est pas l’avis de sa sœur, architecte. « Nous sommes à un moment critique pour l’indépendance de la Cour suprême, assure-t-elle. Pour moi, cela a à voir avec l’occupation. Tout ce qui se fait là, c’est surtout pour l’annexion des territoires palestiniens ».

 Tout ce qui se fait là, c’est surtout pour l’annexion des territoires palestiniens. » Or Haklais, architecte

Tout le monde sent bien qu’Israël se trouve à la croisée des chemins, comme si son « âme » était en train de disparaître. Ce qui expliquerait aussi la force des manifestations et une mobilisation qui transcende les clivages, à Tel-Aviv, à Haïfa, à Jérusalem et ailleurs dans le pays. « Les gens de droite et religieux comme moi refusent d’être esclaves du lavage de cerveau », a indiqué l’ex-chef de la police Roni Alsheich, en s’adressant à la foule. L’ancien premier ministre Ehoud Barak est venu « pour défendre la déclaration d’indépendance contre une tentative de transformer Israël en dictature ».

La veille, il avait même prôné « la désobéissance civile si ces lois dictatoriales se concrétisaient ». Longtemps chef du Mossad, Danny Yatom a lui aussi évoqué l’idée, pour les soldats du renseignement, de ne pas obéir « à un ordre illégitime ». Elyakim Rubinstein, ancien juge de la Cour suprême, a prévenu que la Cour ne serait plus en mesure de protéger les soldats israéliens des tribunaux internationaux. Éditorialiste au journal Haaretz, Zvi Bar’el a même écrit à l’attention de Netanyahou : « Ouvrez un dialogue. Il est temps. Sinon, l’entreprise sioniste tombera dans l’abîme. »

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Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

La communauté du high-tech, particulièrement importante en Israël, l’autoproclamée « start-up nation », est aussi très mobilisée, pour des raisons plus mercantiles. Des sociétés approvisionnent ainsi les manifestations en drapeaux israéliens et financent les dépenses d’organisation. La réforme judiciaire « peut nuire à l’activité économique et en particulier aux investissements privés », a mis en garde Shira Greenberg, l’économiste en chef du ministère des Finances. Selon un rapport publié, jeudi 23 février, par la société israélienne de données et de crédit BDI, une grande entreprise sur cinq basées en Israël envisage de transférer de l’argent hors du pays ou l’a déjà fait. Le shekel, la monnaie nationale, est en chute libre.

Comment stopper la colonisation israélienne ? (1/2)

Peu importe pour Netanyahou, semble-t-il. Les manifestants essayent de « créer l’anarchie » et de forcer à l’organisation de nouvelles élections, selon lui. Son ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, veut que la police fasse preuve de « tolérance zéro ».

Par ailleurs, il a annoncé ce mois-ci le lancement d’une campagne à Jérusalem-Est dont l’appellation est sans ambiguïté : « Ramener l’ordre ». Il entend cibler les maisons construites sans permis – presque impossibles à obtenir pour les Palestiniens – alors que les colons, qui sont maintenant 200 000 dans la partie orientale de la ville, sont autorisés à bâtir librement. Pourquoi des juges viendraient-ils lui gâcher son plaisir en rétablissant – parfois – les Palestiniens dans leurs droits ?

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Proche-Orient. L’occupation israélienne, moteur de la violence sans fin

Actu

Après le massacre de Palestiniens à Jénine par l’armée, le 26 janvier, des colons israéliens ont été tués le lendemain. Si des condamnations se sont exprimées, rares sont ceux qui accusent la politique de Tel Aviv. Le secrétaire d’État américain Antony Blinken arrive sur place, mais renvoie déjà dos à dos occupants et occupés.

Pierre Barbancey

Comment mettre un terme à l’occupation israélienne des territoires palestiniens, Cisjordanie et Jérusalem-Est, débutée il y a plus de cinquante-cinq ans et en finir avec le blocus inhumain de la bande de Gaza, qui dure depuis bientôt seize ans ? Au lendemain des dramatiques événements qui se sont déroulés ces derniers jours au Proche-Orient, il semble urgent de répondre à cette question. Car c’est bien cette occupation qui porte en elle cette violence.

Contre la colonisation, l’Initiative Citoyenne Européenne #StopColonies ! 

Tous les ingrédients d’un engrenage terrible réunis

Jeudi, des raids de l’armée israélienne ont fait neuf morts palestiniens à Jénine et un à Ramallah. Vendredi, sept colons juifs trouvaient la mort dans une colonie de Jérusalem-Est, Neve Yaakov, alors que deux autres étaient blessés dans le quartier de Silwan, également à Jérusalem-Est, là où l’occupant israélien a édicté de nombreux ordres d’expulsion pour y installer des colons. Dimanche, un autre Palestinien était abattu près de la colonie de Kdumim. Alors, quand le député israélien Mike Levy, du parti de l’ex-premier ministre Yaïr Lapid, explique doctement à l’AFP : « Nous devons réfléchir à la façon dont nous pouvons agir pour mettre un terme à la situation», on ne peut qu’être circonspect.

Cisjordanie. Nouveau massacre de l’armée israélienne à Jénine

Les ingrédients d’un engrenage terrible sont réunis. Certains parlent d’une possible nouvelle Intifada. La génération de Palestiniens nés en 2000 cherche en effet son chemin vers la liberté après l’échec des accords d’Oslo. De nouveaux groupes armés voient le jour, en dehors de toute organisation existante, subissant la double répression israélienne et palestinienne (dans le cadre d’accords de coopération sécuritaire que le président Mahmoud Abbas a annoncé suspendre, jeudi soir), recevant le soutien toujours plus important de la population palestinienne.

Si le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, se dit «  profondément inquiet de l’escalade de la violence », il y a plutôt du désarroi devant l’impuissance des Nations unies, incapables de faire respecter leurs propres résolutions et encore moins le droit international. Car la situation parle d’elle-même. Israël est un pays qui en occupe un autre et, à ce titre, devrait être condamné. D’autant que, comme tout occupant, il se donne pour tâche de tuer dans l’œuf toute velléité de résistance, pourtant un droit pour tous les peuples y compris, s’il le faut, par les armes. Les chiffres sont là : en 2022, plus de 220 Palestiniens ont été tués et au moins 32 depuis le début de l’année, soit en moyenne plus d’un par jour.

L’obtention de permis de port d’armes facilitée

À l’époque, le gouvernement n’était pas d’extrême droite. Aujourd’hui, le pire est à craindre. D’ailleurs, les premières mesures prises par l’équipe dirigée par Netanyahou sont dictées par une volonté de renforcer l’occupation et la colonisation, voire d’en finir avec les Palestiniens. À l’issue d’une réunion, le cabinet de sécurité israélien a annoncé la révocation des droits à la Sécurité sociale des « familles de terroristes qui soutiennent le terrorisme ». Un projet de loi visant à révoquer « les cartes d’identité israéliennes » de cette même catégorie de familles devrait également être discuté ce lundi en Conseil des ministres. Le cabinet a également décidé de faciliter l’obtention de permis de port d’armes. « Quand les civils ont des armes, ils peuvent se défendre », a déclaré le ministre de la Sécurité intérieure, Itamar Ben Gvir, figure de l’extrême droite qui multiplie les provocations, notamment en se rendant sur l’esplanade des Mosquées.

Jérusalem. Provocation fasciste du ministre israélien Itamar Ben Gvir

C’est dans ce contexte qu’arrive Antony Blinken, le secrétaire d’État américain. Il doit se rendre, lundi et mardi, à Jérusalem et Ramallah. Visiblement, il n’y a pas grand-chose à attendre si ce n’est un nouveau gain politique et diplomatique pour le gouvernement israélien. L’entourage de Blinken a fait savoir que ce dernier allait enjoindre à Benyamin Netanyahou et Mahmoud Abbas de « prendre urgemment des mesures en vue d’une désescalade ».

En 2023, déjà un Palestinien tué par jour ...

C’est donc bien que l’occupation israélienne n’est pas considérée comme la source de toutes les tensions. Washington a d’autant moins besoin des Palestiniens que les gouvernements arabes ont déjà cédé en normalisant leurs relations avec Israël, un pays qui reste essentiel dans le dispositif régional des États-Unis et notamment l’endiguement de l’Iran. D’ailleurs, cette visite intervient après celle du conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche, Jake Sullivan, qui avait assuré le premier ministre israélien du soutien de son pays.

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En 2023, déjà un Palestinien tué par jour ...

Actu

Dix personnes sont mortes suite à une opération militaire israélienne à Jénine. L’Autorité palestinienne dénonce un « massacre » et suspend sa coopération sécuritaire avec Tel Aviv. Les chancelleries occidentales réagissent du bout des lèvres.

Gaël De Santis

Pour le gouvernement israélien, la vie des civils palestiniens ne compte pas. Benjamin Netanyahou, le premier ministre a dit son « appréciation pour la bravoure et le dynamisme des soldats ». Ces soldats venaient d’attaquer le camp de réfugié de Jénine, en Cisjordanie. Bilan : neuf morts. Parmi les victimes, une femme de 61 ans, morte chez elle. Cette intervention a entraîné, dans les heures qui ont suivi des manifestations à Naplouse, Ramallah et Al-Ram, où un Palestinien de 22 ans a été tué.

Des gaz lacrymogènes dans un service pédiatrique

Les autorités israéliennes justifient leur massacre sous le vocable d’ « opération de contre-terrorisme », selon les mots employés par le ministre de la Défense Yoav Gallant, membre du Likoud. Les forces répressives devaient éliminer les frères Mohammad et Nureddin Ghneim, ainsi qu’un troisième membre du Jihad islamique, organisation accusée de fomenter un attentat en Israël. Ces derniers ont résisté et l’armée a fait tirer sur le bâtiment dans lequel ils se trouvaient, en plein camp de réfugié, à la roquette antichar.

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Dans l’opération, des gaz lacrymogènes, une arme interdite par la Convention de Genève sur la guerre, ont été employés, atteignant le service pédiatrique d’un hôpital voisin. Les enfants ont dû être évacués. « Personne n’a tiré du gaz lacrymogène volontairement dans un hôpital (…) mais l’opération se déroulait non loin de l’hôpital et il est possible que du gaz lacrymogène soit entré par une fenêtre ouverte », a justifié à l’AFP un porte-parole militaire israélien. 

La ministre de la Santé Mai al Kaileh a dénoncé le fait que les ambulances du Croissant rouge n’aient pu accéder aux lieux des heurts.

30 morts en 26 jours

Ce massacre intervient alors que le gouvernement d’extrême droite et de droite israélien est entré en fonction le 29 décembre dernier. Alors que l’on dénombre 200 Palestiniens tués - la plupart des civils – sur l’année 2022, on compte déjà 30 morts depuis le 1er janvier. Soit plus d’un par jour.

La situation promet d’être tendue. Itamar Ben-Gvir, dirigeant d’extrême droite qui a mis le feu aux poudres en décembre en visitant l’Esplanade des Mosquées, a récemment demandé que les règles d’emploi des armes à feu par les policiers et militaires soient assouplies.

Les Israéliens dans la rue contre l’extrême droite

Gaza bombardée

Si Benjamin Netanyahou a prétendu ne pas vouloir d’escalade de violences, il a enjoint son armée à se préparer à tous les scenarii. Dès la nuit de jeudi à vendredi, il a fait bombarder la bande de Gaza où le Hamas, parti islamiste qui contrôle le territoire avait promis, par la voix de Saleh al-Arouri, que « l’occupation paiera le prix pour le massacre de Jénine ». Le gouvernement a dit que ces deux séries de frappes répondaient à des tirs de projectiles en provenance de la bande de Gaza.

Des faits traduits devant la Cour pénale internationale

Du côté de l’Autorité palestinienne (AP), la réponse a été forte. Suite à ce qu’elle qualifie de « massacre », une plainte sera déposée devant l’ONU, et les événements de ce jeudi 26 janvier seront versés au dossier, déjà lourd, déposé par Ramallah devant la Cour pénale internationale (CPI). « À la lumière des agression répétées contre notre peuple et des violations d’accord signés, notamment sécuritaires, nous considérons que la coordination sécuritaire avec le gouvernement d’occupation israélien cesse d’exister à partir de maintenant », a indiqué le président de l’AP Mahmoud Abbas par communiqué. Une mesure de rétorsion rare : une telle coopération avait été suspendue de mai à novembre 2020, suite à l’annexion de territoires occupés par Israël.

Les réactions internationales se sont montrées très faibles. Ainsi, la France a, par communiqué de son Ministère des Affaires étrangères, exprimé « sa vive préoccupation face au risque d’escalade » et souligné, alors que 30 personnes palestiniennes ont perdu la vie depuis le début de l’année, « son attachement au respect du droit international humanitaire et à l’impératif de protection des civils ». Elle souligne le besoin de travailler à une solution à deux États.

Les Émirats arabes unis réclament une réunion du Conseil de sécurité

Washington, principal allié d’Israël, a déploré la décision de Mahmoud Abbas de suspendre la coopération sécuritaire. Anthony Blinken, secrétaire d’État des États-Unis, sera lundi et mardi en Israël et Cisjordanie. Il s’est limité à dire « la nécessité urgente de prendre des mesures de désescalade ». Les Émirats arabes unis, qui entretiennent des relations diplomatiques avec Israël depuis trois ans ont « condamné l’assaut des forces israéliennes » et demandé une réunion « urgente du Conseil de sécurité ». 

À l’heure où nous écrivions ces lignes, celui-ci n’était pas convoqué. L’une des condamnations les plus dures est venue de la rapportrice des Nations unies pour la Palestine, Francesca Albanese. 

Salah Hamouri. Francesca Albanese dénonce « un abus sadique » d'Israël

 

« Je suis extrêmement alarmée par les informations d’un renouveau de la violence létale à Jénine. Alors que les faits et circonstances doivent être établis, je rappelle l’obligation de la puissance occupante de s’assurer que les personnes civiles soient protégées de toute formes de violence à tout moment », a-t-elle réagi sur Twitter, ajoutant « également que la punition collective d’une population civile est absolument prohibée, constitue un crime de guerre, tout comme le fait de tuer délibérément. » 

Jénine. Dans les décombres du camp de réfugiés palestiniens, une horreur inimaginable.

 

Jénine, camp de réfugiés palestinien fondé en 1953, résume les affres de la colonisation. Y vivent 23 000 personnes. C’est là qu’en mars 2022, Shireen Abu Akleh, journaliste d’Al-Jazeera avait été tuée, au moment où elle couvrait un raid israélien. C’est encore là, qu’en 2002, Israël avait commis un massacre, faisant plus de 52 morts. 

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Les Israéliens dans la rue contre l’extrême droite

Actu

Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté, samedi, contre la réforme de la justice promue par Benyamin Netanyahou.

Gaël De Santis

La place Habima de Tel-Aviv était noire de monde, ce samedi. Plus de 50 000 personnes s’y sont rassemblées quand d’autres manifestations, plus modestes, se sont également tenues à Haïfa et à Jérusalem. En Israël, c’est la mobilisation la plus importante depuis le 29 décembre 2022, date de la prestation de serment du gouvernement qui allie le Likoud à des formations ultraorthodoxes juives ou d’extrême droite. Jamais l’État né en 1948 n’avait connu un gouvernement aussi à droite. On y trouve ainsi le ministre de la Sécurité nationale, Ben Gvir, condamné pour appui à une organisation terroriste en 2007, et qui a mis le feu aux poudres en se rendant, début janvier, sur l’esplanade des Mosquées.

Netanyahou joue la carte du racisme et de la fureur colonialiste

Une association anticorruption est à l’origine de l’appel à manifester. Il faut dire que le premier ministre Benyamin Netanyahou a maille à partir avec la justice dans trois affaires. L’ONG n’était pas seule dans la rue. Les organisations de gauche, notamment le Hadash (qui compte notamment le Parti communiste israélien) et le Parti travailliste, mais aussi du centre, ont participé au rassemblement de Tel-Aviv.

« Un impact fatal sur la démocratie »

Tous rejettent la réforme de la justice voulue par le pouvoir. Jeudi, la présidente de la Cour suprême, Esther Hayut, avait prévenu que l’évolution programmée « mettra fin à l’indépendance du pouvoir judiciaire et aura un impact fatal sur la démocratie israélienne ». Benyamin Netanyahou semble marcher dans les pas des dirigeants d’extrême droite polonais et hongrois, eux aussi auteurs de réformes qui mettent en pièces l’indépendance de la justice. « La démocratie n’est pas seulement la règle de la majorité. Sans un système de freins et de contrepoids, les droits des civils et des minorités ne seront pas protégés », avait ajouté la magistrate. La réforme prévoit notamment, comme en Pologne, une nouvelle procédure de nomination des juges et, pour le Parlement, la possibilité de revenir sur les décisions de la Haute Cour. Le ministre de la Justice, Yariv Levin, voit dans les propos d’Esther Hayut l’expression de «la position du camp politique de la gauche».

Jérusalem. Provocation fasciste du ministre israélien Itamar Ben Gvir

Les participants aux rassemblements sont inquiets pour la santé de la «démocratie» israélienne. « Il n’y a pas de démocratie avec l’occupation », « le temps est venu de faire tomber le dictateur », ou encore « Bibi ne veut pas de démocratie, nous n’avons pas besoin de fascistes à la Knesset », a pu lire l’AFP sur les pancartes des manifestants. Une inquiétude compréhensible. Un député de la majorité, Zvika Fogel, a demandé mardi 10 janvier rien moins que l’arrestation de quatre leaders de l’opposition, dont deux ex-premiers ministres, au motif qu’ils avaient parlé de climat de « guerre civile ».

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Jérusalem. Provocation fasciste du ministre israélien Itamar Ben Gvir

Actu

Le dirigeant d’extrême droite, membre du gouvernement de Benyamin Netanyahou, s’est rendu sur l’esplanade des Mosquées, ce mardi. Un geste qui rappelle celui d’Ariel Sharon en 2000, prélude à la seconde Intifada.

Pierre Barbancey

Adam Issam Chaker Ayyad n’avait que 15 ans. Mardi, alors que le jour venait de se lever et que le camp de Dheisheh près de Bethléem, où il vivait, s’éveillait à peine, un escadron de l’armée israélienne a fait irruption. L’adolescent a reçu une balle dans la poitrine. Il est décédé quelques instants plus tard. Lundi, deux autres Palestiniens ont été tués. L’année 2023 n’a que trois jours et les forces d’occupation ont déjà abattu trois Palestiniens.

Efraim Davidi : « L’extrême droite a publié des listes maccarthystes »

Mardi matin, au même moment, à Jérusalem, Itamar Ben Gvir, figure de l’extrême droite israélienne et nouveau ministre de la Sécurité nationale, s’est rendu sur l’esplanade des Mosquées, protégé par la police et des hommes en civil alors qu’un drone survolait les lieux. Une image qui n’est pas sans rappeler celle d’Ariel Sharon, le 28 septembre 2000. Celui qui allait redevenir premier ministre quelques mois plus tard, mais alors simple député, avait décidé d’une démonstration de force contre les Palestiniens, déclenchant ainsi ce qu’on allait appeler l’Intifada al-Aqsa, du nom de la mosquée qui s’y trouve, près du dôme du Rocher à la coupole dorée.

Un site est un lieu de tensions régulières

L’esplanade des Mosquées est située dans la partie orientale, palestinienne, de Jérusalem, occupée depuis 1967 et annexée. Ce lieu saint musulman est placé sous l’administration du Waqf (organisme chargé de la gestion des biens religieux), relevant de la Jordanie, mais son accès est contrôlé par Israël. En vertu d’un statu quo historique et voulu par Moshe Dayan, les non-musulmans peuvent s’y rendre à des heures précises mais ne peuvent pas y prier. Troisième lieu saint de l’Islam, il est aussi le site le plus sacré du judaïsme sous le nom de « mont du Temple ». Or, ces dernières années, un nombre croissant de juifs, souvent nationalistes, y prient subrepticement après y être montés en simples visiteurs.

Des maroquins pour l’extrême droite israélienne

Le site est un lieu de tensions régulières. En 1996, une décision israélienne d’ouvrir une nouvelle entrée à l’ouest de l’esplanade a provoqué des heurts qui ont fait plus de 80 morts en trois jours. En juillet 2017, deux Palestiniens sont tués dans des affrontements avec la police israélienne. En août 2019, la police isaélienne charge les fidèles sur l’esplanade des Mosquées, faisant des dizaines de blessés palestiniens lors d’importantes commémorations juive et mulsulmane. En 2021, lors du ramadan, des manifestations nocturnes à Jérusalem et des affrontements jusque sur l’esplanade se sont mués en onze jours de guerre entre le mouvement islamiste palestinien Hamas et Israël. Et au printemps 2022, la présence sur l’esplanade des Mosquées, pendant le ramadan, de nombreux juifs et le déploiement sur place de forces policières se sont soldés par des centaines de blessés palestiniens sur et autour de l’esplanade. Ce qui a été largement perçu par les Palestiniens et plusieurs pays de la région comme une « provocation ».

Israël. Le gouvernement Bennett joue la provocation

Immunité totale promise aux soldats

Itamar Ben Gvir, qui y est allé à plusieurs reprises alors qu’il était député, avait annoncé son intention de s’y rendre en tant que ministre. C’est son premier geste depuis son entrée au gouvernement. Cela ne doit évidemment rien au hasard. Il s’agit pour lui de montrer ses muscles et de mettre en garde les Palestiniens. « Qu’ils comprennent que les temps ont changé », comme il l’affirme. Ben Gvir souhaite que les forces israéliennes puissent être plus répressives face aux « terroristes ». Pour cela, le gouvernement israélien envisage d’accorder une immunité totale aux soldats, notamment pour des faits pouvant être considérés comme des crimes de guerre. Ce qui revient à rejeter les décisions du tribunal de Nuremberg contre les nazis, en particulier le principe fondamental selon lequel « suivre les ordres » n’est pas une défense contre les crimes de guerre. Ben Gvir défend aussi l’annexion par Israël de la Cisjordanie, où vivent environ 2,9 millions de Palestiniens et 475 000 Israéliens dans des colonies jugées illégales par le droit international. Il prône également le transfert d’une partie de la population arabe d’Israël vers les pays voisins.

À peine le nouveau gouvernement investi, l’extrême droite israélienne passe donc à l’offensive pour atteindre ses objectifs. Ben Gvir sait que deux soldats sur dix partagent ses vues, « pensent qu’ils appartiennent à une nation supérieure et que les Palestiniens n’ont aucun droit ici », comme l’écrit le journaliste de Haaretz Gideon Levy. Pour le reste du monde, l’équation est simple. Soit Israël continue sa politique en violation du droit international et des résolutions de l’ONU sans aucune conséquence, soit il est enfin sanctionné politiquement et économiquement. Vendredi, l’Assemblée générale des Nations unies a adopté une résolution demandant à la Cour internationale de justice de se pencher sur la question de l’occupation israélienne de territoires palestiniens. Au lieu de voter pour, la France s’est abstenue. De quoi réjouir Ben Gvir.

DES VOIX POUR LA PAIX Des personnalités s’élèvent contre la colonisation et affirment leur solidarité avec le peuple palestinien. L’Humanité les accueille dans ses colonnes :

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Efraim Davidi : « L’extrême droite a publié des listes maccarthystes »

Entretien

Professeur d’histoire à l’université de Tel-Aviv, Efraim Davidi dénonce l’attitude d’un exécutif israélien toujours plus discriminant. Alors qu’une part de la population tente de riposter, la question du boycott s’impose, selon lui, plus que jamais. Entretien

Pierre Barbancey

Le nouveau ministre d’extrême droite s’est rendu, ce mardi, sur l’esplanade des Mosquées. Quelle est votre interprétation de ce geste ?

C’est une provocation de Ben Gvir, mais la responsabilité revient à Netanyahou. Il a parlé avec Ben Gvir la veille, lui a interdit de se rendre sur l’esplanade des Mosquées. Mais Ben Gvir fait ce qu’il veut. Ce qui veut dire aussi qu’il y a en Israël aujourd’hui deux premiers ministres. L’un qui a été élu à ce poste, Netanyahou. Et un deuxième en la personne de Ben Gvir, qui décide de ce qu’il veut mettre en œuvre.

Des maroquins pour l’extrême droite israélienne

Jusqu’à présent, la politique israélienne vis-à-vis des Palestiniens se caractérisait par l’occupation et la colonisation. Qu’est-ce qui peut changer en réalité dans ce domaine ?

L’annexion pure et simple des territoires palestiniens occupés. C’est ce qui lie tous ces partis d’extrême droite et religieux. Vendredi, alors que l’Assemblée générale de l’ONU étudiait la résolution visant à demander à la Cour internationale de justice de se pencher sur l’occupation et la colonisation, Netanyahou lui-même a demandé : « Mais qu’est-ce qu’on nous reproche ? » C’est-à-dire qu’il considère que ces territoires appartiennent aux juifs. Lui-même cautionne l’annexion. Il ne s’y oppose pas. D’un côté, il a peur pour son avenir judiciaire ; de l’autre, il laisse faire l’extrême droite et les partis orthodoxes.

Jérusalem. Provocation fasciste du ministre israélien Itamar Ben Gvir

Comment jugez- vous l’attitude de la communauté internationale ?

C’est bien qu’il y ait des protestations mais ça ne change strictement rien. Ce ne sont que des paroles. Nous avons dénoncé l’attitude de Ben Gvir, un ministre terroriste qui cherche à provoquer sinon une guerre, en tout cas une étincelle pour faire exploser la situation. Il cherche la bagarre en ayant des postes à responsabilités. Il n’est pas simplement ministre de la Police. Il a aussi la main sur les gardes-frontières, qui est une police spéciale dans les territoires occupés.

Israël. Les ressorts de la percée de l’extrême droite

Quelle est la riposte des Israéliens, effrayés de ce qui se passe ?

D’abord, il y a la protestation. Le premier jour du gouvernement, 3 000 personnes ont manifesté devant la Knesset (le Parlement israélien – NDLR). Le soir même, les associations LGBTQ + ont bloqué l’autoroute qui relie Tel-Aviv à Jérusalem. La discrimination atteint les Arabes, les gens de gauche… Un parti, Noam, membre de la coalition d’extrême droite, a déjà publié des listes maccarthystes à propos des homosexuels, des lesbiennes, des gens de gauche dans la fonction publique, la presse, la télévision… Ils disent qu’ils sont prêts à les mettre en dehors. Même la bourgeoisie a peur. Pas du fascisme et de l’occupation, mais du boycott des produits israéliens, en particulier de ceux de haute technologie. Une fraction de ces patrons de la high-tech ont publié une lettre très dure vis-à-vis du gouvernement en lui disant de ne pas dépasser les limites au nom de la démocratie, des droits humains mais en réalité ils ont peur de payer le prix politique, économique et commercial d’un boycott, devenu plus justifié que jamais. C’est le prochain pas.

israëlIsraël-PalestineExtrême droiteBenjamin Netanyahou
L'Humanité

Des maroquins pour l’extrême droite israélienne

Actu

Benyamin Netanyahou se dit prêt à former un gouvernement. Les sionistes religieux vont contrôler les territoires palestiniens qu’ils veulent annexer.

Pierre Barbancey

«Je l’ai. » Dans un tweet, mercredi soir, Benyamin Netanyahou a ainsi annoncé qu’il était en état de former un gouvernement. Si, au lendemain du scrutin législatif du 1er novembre, il avait déjà mis en lumière l’existence d’une majorité de 64 députés sur 120, prêts à s’allier à lui, il fallait néanmoins passer le barrage des négociations internes, avec le 11 décembre comme date butoir. Le président israélien, Isaac Herzog, lui avait octroyé dix jours supplémentaires. Cette coalition gouvernementale est soutenue par les partis juifs ultraorthodoxes (Shas et Judaïsme unifié de la Torah) et un bloc d’extrême droite appelé Sionisme religieux, incluant trois formations : Bezalel Smotrich, Force juive, d’Itamar Ben-Gvir, et Noam, d’Avi Maoz. Pour être juive, cette extrême droite n’en est pas moins fasciste.

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En entrant au gouvernement, Bezalel Smotrich et Itamar Ben-Gvir poursuivent plusieurs buts. Ils trouvent dans cette configuration avant tout l’opportunité d’une réhabilitation du kahanisme. Cette idéologie extrémiste juive issue du sionisme religieux avait été développée par le rabbin Meir Kahane (assassiné en 1990, à New York), fondateur de la Ligue de défense juive (LDJ), organisation interdite depuis 1994 en Israël et aux États-Unis mais pas en France, où elle se déchaîne régulièrement.

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Les deux compères d’extrême droite ne cachent pas non plus leurs intentions et se partagent le travail. Ainsi, ils veulent tous deux étendre les colonies illégales en Cisjordanie occupée et l’annexion de terres palestiniennes. Or, il est fort probable que Smotrich devienne ministre en charge de la construction de colonies en Cisjordanie occupée par l’intermédiaire de l’autorité la plus influente – le ministère de la Défense –, qui comprend l’armée israélienne. Un ministère qui n’existait pas jusque-là, et qui lui donnerait le pouvoir d’empêcher la construction palestinienne dans la « zone C » – les 60 % de la Cisjordanie sous le contrôle direct de l’armée israélienne – tout en y développant la construction illégale de colonies israéliennes.

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D’ailleurs, le même Smotrich a publiquement appelé à l’annexion de la Cisjordanie occupée, tandis que Ben-Gvir se dit opposé à un État palestinien. Ce dernier s’apprête, lui aussi, à investir le gouvernement. Il devrait assumer le rôle clé de ministre de la Sécurité intérieure aux pouvoirs étendus, comme devrait le décider la Knesset, qui supervisera non seulement les opérations de police, mais aussi la police des frontières. Celle-ci est gardienne de l’occupation à Jérusalem-Est et supervise les postes de contrôle militaires en Cisjordanie. Ce qui tombe bien. Il n’y a pas si longtemps, Ben-Gvir a mené des raids de colons dans l’enceinte de la mosquée Al-Aksa et dans le quartier de Sheikh Jarrah à Jérusalem-Est occupée, où il a même sorti un revolver.

La crainte d'une remise en cause du statu quo de l'esplanade des Mosquées

Régionalement, l’installation d’un gouvernement israélien dont des membres refusent officiellement la création d’un État palestinien est perçue avec crainte. D’autant qu’un pays comme la Jordanie (signataire, comme l’Égypte, d’un accord de paix avec Israël) est aujourd’hui déstabilisée par des mouvements sociaux dus à la hausse du carburant dans un contexte de montée du chômage et de l’inflation. Une agitation sociale qu’utilisent les groupes islamistes. Amman craint par ailleurs qu’Israël ne remette en cause le statu quo sur l’esplanade des Mosquées relevant de la Jordanie. Et les autres capitales arabes signataires des accords d’Abraham (la normalisation des relations diplomatiques d’Israël avec les Émirats arabes unis, Bahreïn, le Soudan et le Maroc) vont avoir du mal à affronter leurs propres opinions publiques.

En Israël même, certains s’inquiètent de la dérive attendue de ce nouveau gouvernement. La procureure générale d’Israël, Gali Baharav-Miara, a mis en garde, le 15 décembre, contre une « politisation des forces de l’ordre » qui risquerait de mener « à une sévère violation des principes fondamentaux de l’État de droit ». Mais, comme le fait remarquer le député communiste Ayman Odeh, « le monde ne nous respectera pas si nous restons assis et nous plaignons du gouvernement Netanyahou-Ben-Gvir. (…) Je pense qu’il est pathétique de se plaindre auprès du monde sans agir nous-mêmes ». Contre toute attente, il espère que le nouveau gouvernement éveillera un nouvel esprit d’opposition et que « nous pourrions voir un demi-million de citoyens arabes et juifs se tenir ensemble pour protester sur la place Rabin à Tel-Aviv ».

israëlIsraël-PalestineBenjamin NetanyahouExtrême droite
L'Humanité

Un accord très chiche sur le partage de la valeur

Actu

Rémunérations Les organisations patronales et syndicales (sauf la CGT) annoncent signer un accord national interprofessionnel pour augmenter le pouvoir d’achat.

Stéphane Guérard

Le nouvel accord sur le partage de la valeur créée en entreprise répond-il à des raisons que la raison aurait dû ignorer en temps normal ? Mis en chantier depuis plus d’un an et signé ces derniers jours par les trois organisations patronales et quatre confédérations syndicales sur cinq (la CGT a annoncé ne pas le signer, mardi), cet accord national interprofessionnel (ANI) se fait fort d’ouvrir de nouvelles pistes pour flécher une part plus conséquente des bénéfices en faveur des salariés. Une bonne intention, alors que les conflits sur les rémunérations demeurent très nombreux en cette période d’ouverture des négociations annuelles. Mais les termes de cet accord ne suscitent pas la joie parmi les « partenaires sociaux » signataires.

En ces temps de forte inflation (+ 6,2 % sur un an), tirée par l’envolée des prix dans l’alimentaire (+ 14,5 % sur un an), tout coup de pouce en faveur des travailleurs est bon à prendre. « FO, consciente que toute mesure en faveur du pouvoir d’achat constitue un plus pour les salariés, a fait le choix de signer cet ANI, considérant qu’il comporte quelques avancées, notamment au bénéfice des salariés des petites et moyennes entreprises », note ainsi la confédération dirigée par Frédéric Souillot. Même paraphe du bout du stylo de la part de la CFTC, « même si (l’accord) n’est pas aussi ambitieux que la situation du pays ne l’exige ».

Des mécanismes exonérés de cotisations

Le problème, pour la CGT non signataire, réside dans le fait que « le patronat (a) persisté à refuser de discuter des augmentations de salaires, notamment des minima de branches. (…) Conséquence : l’accord se limite à un rappel des dispositions légales en vigueur tant pour les négociations salariales annuelles que pour d’autres sujets majeurs comme les classifications ou l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes ».

Le cœur de l’ANI a donc trait à tout ce qui est périphérique au salaire. Soit la participation, l’inté­ressement, la prime pouvoir d’achat… Principale nouveauté : l’accès des entreprises de 11 à 49 salariés à ces dispositifs à partir du 1er janvier 2025. Mais à condition que la société génère au moins 1 % de bénéfice sur trois années. Le reste prévoit tout un tas d’incitations pour étendre la participation, accroître l’actionnariat salarié et même développer l’épargne salariale ou retraite, avec la possibilité d’y verser des primes Macron. Soit autant de mécanismes exonérés de cotisations qui fragiliseront un peu plus le financement de la Sécurité sociale et de son régime général des retraites.

À défaut de large contentement, cet accord suscite un double soulagement. D’une part, il devrait permettre d’échapper au « dividende salarié » que préparait le gouvernement, sorte d’usine à gaz inventée par la communication élyséenne, paraissant conditionner le versement de dividendes aux actionnaires à un mécanisme non identifié censé distribuer du pouvoir d’achat aux salariés. L’autre soulagement a trait au paritarisme nié depuis cinq ans par le pouvoir macronien. « Cet accord normatif démontre l’utilité du dialogue social et l’efficacité du paritarisme », souligne, par exemple, la CFDT.

Salaires et pouvoir d'achatparticipationprime d'intéressementépargne salariale
L'Humanité

Salaires : quand Danone jette des miettes au personnel

Actu

Agroalimentaire. Un groupe de salariés s’est rendu au siège de la multinationale pour protester contre des hausses de salaires dérisoires et un projet de restructuration inquiétant.

Cécile Rousseau

Le numéro 17 du chic boulevard Haussmann à Paris s’est paré de rouge. Hier, une dizaine d’employés de Danone et élus de la CGT, venus du Massif central ou encore de Normandie, ont manifesté devant le siège de la multinationale. Alors qu’un conseil d’administration se tenait l’après-midi, les administrateurs salariés devaient présenter les signatures d’une pétition dénonçant des augmentations de salaires faméliques et un nouveau plan de restructuration.

Des mesures d’austérité

Si les 4,9 % de hausse générale pour 2023 passent mal, c’est qu’avant même la publication des résultats du groupe en 2022 ce mercredi, tout le monde sait déjà qu’ils seront supérieurs aux attentes. Mais, lors de son entrevue avec la direction, hier, Denis Denfert, coordonnateur du groupe pour la CGT, s’est vu rétorquer que « tout le monde devait faire des efforts. On leur a dit qu’on attendait une réponse plus convaincante dans les prochains jours… Nous exigeons 5 % d’augmentation supplémentaire pour rattraper le retard de ces dernières années. Nous sommes un des rares groupes purement agroalimentaires à avoir une rentabilité comprise entre 12 et 15 % ».

Alors que l’envolée des prix des denrées alimentaires fait gonfler les profits de la société, les revenus des salariés, eux, restent scotchés au plancher. Comme le rappelle Maryse Treton, secrétaire de la Fédération nationale agroalimentaire et forestière de la CGT, « les rémunérations du secteur sont de 20 % inférieures à celles des autres industries, Danone ne déroge pas à la règle ».

À la tête du groupe depuis 2021, Antoine de Saint-Affrique avait, lui, bénéficié d’entrée de jeu d’un salaire de 40 % supérieur à celui de son prédécesseur (1,4 million) avant de placer comme objectif numéro 1 l’accélération de la croissance organique. Des mesures d’austérité ont vite été mises sur la table avec le plan « Local First » permettant de réaliser 700 millions d’euros d’économie.

Une mise en sous-traitance des usines Danone

Dans la même lignée, c’est le projet NEO prévu pour 2025 qui inquiète aujourd’hui les syndicats. Une nouvelle entité, baptisée provisoirement NewCo, serait sur les rails pour regrouper les activités commerciales, financières et de recherche et développement des différentes filiales. L’activité logistique et la production resteraient, elles, sur les sites.

Pour la CGT, il s’agirait d’une mise en sous-traitance des usines Danone, qui, une fois siphonnées, pourraient être, à terme, menacées. « Notre site de production de yaourts basé dans le Calvados fait partie de Danone Produits Frais dont 1 000 salariés devraient basculer dans cette nouvelle société. Dans ces conditions, on craint, comme d’autres, que notre usine soit vendue car elle ne serait plus assez rentable », dénonce Samuel Delauney, élu CGT au CSE central de Danone Produits Frais, ajoutant que, « même si on n’était pas d’accord avec les anciens dirigeants Emmanuel Faber et Franck Riboud, ils avaient gardé une philosophie assez sociale du groupe ».

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

La direction a ainsi simulé les résultats d’exploitation qui seraient générés par les différentes filiales après la mise en place de NEO : ils sont partout en baisse. Chez Blédina, ce résultat passerait de 55 millions en 2021 à 16 millions ensuite. Pour la Société anonyme des eaux minérales d’Évian (Saeme), il chuterait de 33 à 22 millions. Présenté dans les instances représentatives du personnel, ce projet a pour l’instant été rejeté en bloc par la CGT et la CFE-CGC, qui ont refusé de signer un accord de méthode.

Les employés, tels les Auvergnats des Eaux de Volvic, refusent aussi de voir leurs droits réduits à peau de chagrin : « Le plan NEO prévoit de nous laisser nos acquis, primes d’ancienneté, d’intéressement et de participation, trois ans après son entrée en application, mais ensuite ? On redoute que tout disparaisse », s’alarme Didier Château, secrétaire adjoint CGT du CSE chez Volvic, qui s’est levé à 5 heures du matin pour venir manifester devant le siège.

Avec cette pression du chiffre, les conditions de travail se sont dégradées. Confiturier chargé de mettre les fruits dans les yaourts chez Danone Pays de Bray (Seine-Maritime) et élu CGT, Amaury Meunier déplore que « les emplois diminuent depuis des années avec la mécanisation. J’ai vu des collègues péter les plombs sur les lignes de production. L’atmosphère transpire le mépris de la part de la direction ». La logique de productivité semble déboucher dans une impasse : « De plus en plus de salariés finissent leur carrière en invalidité. Mais le groupe devrait se méfier : entre tout ça et la réforme des retraites, la Cocotte-Minute est en train de bouillir », assène Denis Denfert.

DanoneSalaires et pouvoir d'achat
L'Humanité

Grèves pour les salaires, du jamais-vu en Allemagne

Actu

Étranglés par l’inflation et la modération salariale, les fonctionnaires comme leurs collègues postiers, sous-payés au sein du géant privé Deutsche Post DHL, débrayent pour des hausses de rémunérations de 10,5 % et 15 %.

Bruno Odent

Des millions de paquets et de lettres non distribués qui s’accumulent depuis plusieurs semaines, des infrastructures de services publics paralysées, jusqu’à la fermeture totale de certains aéroports comme celui de la capitale, Berlin, le 25 janvier, les grèves dites d’avertissement s’intensifient à la Poste et se multiplient dans tout le secteur public en Allemagne. Au cœur de ces conflits, des revendications pour des hausses de salaires très conséquentes – 15 % pour les postiers et 10,5 % pour l’ensemble des personnels de la fonction publique.

Partout, un mécontentement intense se répand, nourri par un niveau d’inflation parmi les plus élevés d’Europe, proche des 10 %. Au point que le président de l’Alliance des fonctionnaires (Beamten Bund, DBB), Ulrich Silberbach, évoque un durcissement jamais vu dans ce type de conflit, compte tenu que les autorités des communes, des Länder et de la fédération jugent « irrecevables » les revendications des salariés dans les négociations tarifaires entamées fin janvier. Si on en reste là, a précisé Silberbach, « les tramways, les jardins d’enfants ou encore le ramassage des ordures ­ménagères : bientôt plus rien ne fonctionnera ».

Des conditions précaires, souvent de nuit et tributaires de contrats à temps partiel

Venant des fonctionnaires du DBB, la déclaration a suscité beaucoup d’émoi. Car, outre-Rhin, les fonctionnaires ne représentent que la partie généralement la plus qualifiée des personnels des services publics. Ils peuvent se syndiquer et formuler des revendications, mais le droit de grève leur est interdit. Et le DBB, qui revendique également 10,5 % de hausses de salaires, fait part de toute sa solidarité avec les employés du secteur regroupés au sein du grand syndicat des services, VerDi. Chez les postiers, dont le mouvement pour 15 % d’augmentation a démarré avant celui de la fonction publique, les grèves d’avertissement ne cessent de s’étendre. Depuis la privatisation complète de la Poste, achevée au début des années 2000 par le gouvernement Schröder/ Fischer (SPD/Verts), salaires et conditions de travail n’ont cessé de se dégrader au sein de l’ex-entreprise publique devenue un géant privé, Deutsche Post DHL Group. Selon une étude de l’Office des statistiques fédérales sur l’évolution des rémunérations, les postiers sont les plus mal lotis de la République fédérale. Près d’un tiers d’entre eux évolue dans des conditions précaires, souvent de nuit et tributaires de contrats à temps partiel. Les ponctions enregistrées à cause de l’inflation en 2022 et 2023 y sont encore plus douloureuses à la Poste.

Un consensus bien-pensant de médias et d’économistes autour du gouvernement

La direction du groupe, qui refuse de discuter la revendication de 15 % en la disqualifiant comme « infinançable », s’appuie sur une sorte de consensus bien-pensant autour du gouvernement, de certains médias et d’économistes qui fustigent un « effet de second tour », comme quoi de trop fortes hausses de salaires aggraveraient encore l’inflation. Ce qui n’a fait qu’exaspérer la colère des postiers. « Une provocation », s’indigne la secrétaire de leur syndicat, Andrea Kocsis. Elle relève que les profits du groupe ont augmenté en 2022 de plus de 2 milliards d’euros. La prochaine réunion syndicat-patronat programmée les 8 et 9 février s’annonce explosive. En cas d’échec, les dirigeants syndicaux envisagent d’appeler à un mouvement de grève national.

AllemagnegrèvesSalaires et pouvoir d'achatSalaires rémunérations
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Jeu vidéo. Chez Ubisoft, les salariés en grève pour la première fois

Actu

Numérique Jamais depuis 1986, les salariés d'Ubisoft n'avaient fait grève. Pour la première fois, chez le géant du jeu vidéo français, une intersyndicale appelle à se mobiliser, le 27 janvier, pour exprimer le ras-le-bol général ressenti par les salariés français, alors que la direction vient de demander de nouveaux efforts à l’ensemble des effectifs.

Pierric Marissal

La magie n’opère plus chez Ubisoft. Le patron patriarche, Yves Guillemot, a écrit à ses salariés début janvier, expliquant pourquoi il devait revoir à la baisse ses objectifs financiers. « Aujourd’hui, plus que jamais, j’ai besoin que vous vous mobilisiez encore plus pour que nous puissions renouer avec le succès », leur a-t-il enjoint, insistant : « La balle est dans votre camp. » Plutôt que de souder les troupes, cette requête patronale a poussé les salariés à la grève, à l’appel des deux syndicats présents dans l’entreprise, Solidaires Informatique et le STJV (Syndicat des travailleurs du jeu vidéo).

« Ce vendredi, c’est en fait la première grève chez Ubisoft. On appelle à un rassemblement, notre but premier est de créer un collectif », explique Marc Rutschlé, de Solidaires Informatique. Son collègue du studio parisien, représentant du STJV, Pierre-Étienne Marx, renchérit : « Lors des distributions de tracts, les retours sont vraiment bons, les discussions sont plus ouvertes, les syndicats ne font plus peur et la grève n’est plus taboue. D’autant que, avec la réforme des retraites, les travailleurs du jeu vidéo se sentent aussi rattrapés par l’actualité sociale. » Plus de 200 travailleurs du secteur ont défilé sous les couleurs du jeune syndicat, lors de la première journée nationale de mobilisations, le 19 janvier.

Face à la fronde, le PDG d’Ubisoft a tenté la carte du « vous m’avez mal compris », avant de ressortir son argumentaire économique. La direction avait en effet projeté de meilleures ventes pour les derniers opus de Mario + les Lapins crétins et de Just Dance. « Nous prenons la décision difficile de mettre un terme au développement de trois projets non encore annoncés, en plus des quatre déjà annulés en juillet », a expliqué aux salariés Yves Guillemot, annonçant une « réduction des coûts de plus de 200 millions d’euros au cours des deux prochaines années, en nous appuyant principalement sur des ajustements organisationnels ciblés, ainsi que sur l’attrition naturelle ».

Des développeurs ont atteint 400 heures supplémentaires en un an

Le terme, synonyme d’usure, n’a pas plu aux salariés épuisés. « Dans l’esprit de la direction, c’est positif, elle dit par là qu’elle ne prévoit pas de licenciements de masse, alors que presque chaque jour, dans la tech, un plan social est annoncé, traduit Pierre-Étienne Marx. En un sens, elle nous dit : réjouissez-vous, on va juste pousser les gens dehors. » Les syndicats vont en tout cas être attentifs à ce que des équipes ne soient pas, d’une manière ou d’une autre, poussées à la démission. Car, vu la moyenne d’âge dans les studios de jeu vidéo, la baisse des effectifs promise ne se fera pas avec des départs à la retraite non remplacés… Les représentants du personnel sont aussi inquiets de cet effort supplémentaire demandé aux salariés, car l’épuisement professionnel guette et plusieurs souffrent de tendinite aiguë au poignet. Chez Ubisoft Paris, certains développeurs ont atteint 400 heures supplémentaires en un an, soit l’équivalent de deux mois et demi de travail ! « La direction ne force pas, mais insiste beaucoup et quand il y a un tiers des salariés en contrats précaires, ça marche souvent », pointe Marc Rutschlé.

La dernière fois qu’Yves Guillemot avait appelé ses salariés à se dresser ainsi à ses côtés, c’était lorsque Vincent Bolloré avait failli racheter le groupe, en 2017. La fibre entreprise familiale, de passionnés, avait fonctionné à pleins tubes : le patron était accueilli comme une star dans les studios, les salariés se prenaient en photo avec lui… Aujourd’hui, ce même appel à l’union les mène à la grève. « On ne s’est jamais remis des scandales de harcèlement sexuel en 2020, d’autant plus que la direction n’a jamais reconnu la moindre part de responsabilité, résume Marc Rutschlé. Cela a profondément abîmé la confiance. » Puis la direction s’est entêtée à vouloir vendre des NFT (accessoires numériques que les joueurs peuvent acquérir) dans ses jeux, contre l’avis des équipes, avant de faire marche arrière face à la bronca de ses joueurs. « Ce qui ne passe vraiment pas, c’est qu’on nous dise : la balle est dans votre camp, alors qu’on subit les mauvais choix d’une direction qui ne nous consulte pas ! » s’emporte Pierre-Étienne Marx.

Harcèlement sexuel. Du très lourd chez Ubisoft

À cette coupe déjà pleine, il faut ajouter le problème des salaires. À échelle française, Ubisoft ne paie pas mal ses salariés, mais la concurrence est très faible. Face aux autres géants de l’industrie, la comparaison fait mal. « Près d’un tiers des développeurs qui avaient un peu d’expérience sont partis des studios d’Ubisoft Montréal et ont trouvé de meilleurs salaires et un environnement de travail plus sain chez la concurrence, explique Marc Rutschlé. Certains collègues français partent aussi chez de gros studios européens qui acceptent le télétravail à temps plein. » Ne faire aucun effort sur les salaires, voilà peut-être la stratégie d’ « attrition » de la direction. 

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Grand écart salarial chez Schneider Electric

Actu

GRÈVE Les employés du géant des équipements électriques et automatismes industriels sont mobilisés un peu partout en France à l’appel de l’intersyndicale CFDT, CFE-CGC, CFTC et FO. Ils exigent une juste répartition des richesses.

Cécile Rousseau

Branle-bas de combat. Mardi, une partie des 15 000 salariés français de Schneider Electric (ils sont 10 000 dans la maison mère et 5 000 dans les filiales) sont en grève un peu partout en France à l’appel de l’intersyndicale CFDT, CFE-CGC, CFTC et FO pour une durée minimum de trois jours. La plupart des sites sont bloqués pour exiger des augmentations de rémunérations « décentes ». C’est le cas à Guichainville (Eure), à côté d’Évreux. Sur la plateforme logistique, plus aucun camion transportant des interrupteurs ou des transformateurs ne sort ni ne rentre depuis 4 heures du matin.

Présent aux aurores, le coordinateur adjoint FO du groupe et des filiales, Michel Chiret, est satisfait : « On s’est bien installé, on a mis le barnum à l’entrée et allumé le barbecue. Certains sont déjà prêts à y passer la nuit. 120 personnes sur les 300 de l’entreprise sont en grève à l’heure où je vous parle. D’autres s’y mettront demain. Compte tenu des niveaux de salaire, c’est bien qu’il y ait un roulement pour limiter les pertes financières. » Presque surpris par l’ampleur de la mobilisation, il énumère avec plaisir tous les entrepôts et usines, de la Normandie en passant par l’est de la France, la région dijonnaise, lyonnaise, montpelliéraine ou encore angoumoisine qui ont également cessé leur activité.

Il faut dire que les propositions faméliques de 3,7 % d’augmentation de la part de la direction (2 % de hausse générale et des mesures individuelles équivalentes à environ 1,6 % de la masse salariale) lors des négociations annuelles obligatoires (NAO) ont mis le feu aux poudres. Impossible de joindre les deux bouts avec une inflation de plus de 5 %, et des salaires oscillant autour de 1 700 euros, primes de panier et d’équipes incluses. Les mesures de la direction ont « braqué toutes les organisations syndicales », constate Emmanuel Da Cruz, coordinateur national FO pour le groupe.

Le grand écart des rémunérations entre les ouvriers et les différents niveaux d’encadrement a achevé de faire monter la colère. « On nous propose des miettes et on devrait attendre trois ans pour avoir des hausses individuelles au bon vouloir des chefs, alors que les cadres sont bien rémunérés et touchent des bonus en fonction de leurs objectifs qui représentent trois à quatre mois de salaire. Ces primes ont même flambé de 35 % l’année passée. On a un énorme problème de répartition des richesses », précise Michel Chiret.

3,2 milliards d’euros de bénéfices pour 2021

Selon FO, la rémunération du PDG, Jean-Pascal Tricoire, a également bondi de 30 %. Les syndicats n’ont donc pas hésité à exiger 6 % d’augmentation globale, avec un talon de 100 euros pour ceux gagnant le moins, qui devient dégressif en fonction du salaire. « On a un peu changé notre manière de revendiquer, c’est plus concret pour les salariés. On leur parle d’argent et pas de pourcentages », précise Michel Chiret. D’autant que Schneider Electric a enregistré des résultats record pour 2021, porté par la reprise post-Covid et par l’expansion des marchés de l’électrification et de l’efficacité énergétique. Son bénéfice net annuel s’est élevé à 3,2 milliards d’euros, en hausse de 51 % par rapport à 2020 et de 33 % par rapport à 2019.

La dernière période a aussi été faste pour la société du CAC 40. « Quand on décode les annonces de notre PDG, on voit qu’on va faire la même année que l’année dernière, une année extraordinaire pour le groupe », assène Emmanuel Da Cruz. Alors qu’une ultime réunion de négociation salariale était prévue, mardi, au siège francilien de la multinationale, la mobilisation est maintenue jusqu’à la journée d’actions contre la réforme des retraites de jeudi. « Cela devrait encore amplifier le mouvement, analyse Michel Chiret. Je fais partie des carrières longues. Avec la réforme, je devrais travailler 44 ans au lieu de 42 comme avant. Dans les faits, je les ai déjà. Mais je pense à ceux qui devront faire ces deux ans de plus, ça me semble inconcevable vu comment on se fait exploiter. » Le groupe semble, lui, plus que jamais en bonne santé. Les dirigeants de Schneider Electric ont été conviés avec d’autres patrons du CAC 40 à l’Élysée avant le Forum économique mondial de Davos pour évoquer la défense des intérêts français face à la crise.

Côté syndical, si aucune réponse positive n’est apportée aux revendications, il est déjà prévu de rendre une petite visite aux 1 000 cadres et commerciaux de la société qui se retrouveront sur la riviera normande, à Deauville (Calvados), les 24 et 25 janvier, pour leur grande réunion annuelle en présence du PDG.

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Chez Decathlon, les salariés réclament leur part du gâteau

Actu

Pour la CFDT de l’enseigne, les dividendes pleuvent mais les augmentations de salaires ne suivent pas. Le syndicat appelle l’ensemble des magasins Décathlon à débrayer ce samedi, premier week-end des soldes.

Cyprien Boganda

«A fond la forme!» Decathlon n’a jamais aussi bien mérité son slogan, du moins en ce qui concerne sa bonne santé financière, qui ne se dément pas depuis le début de la pandémie. En 2021 (derniers résultats connus), l’enseigne a engrangé 913 millions d’euros de bénéfices, pour le plus grand bonheur de ses actionnaires. Ces derniers auraient perçu un peu plus de 400 millions d’euros de dividendes pour l’année 2022. Néanmoins, la CFDT estime que ces bons résultats ne profitent pas à tout le monde: ce samedi, premier week-end des soldes d’hiver, les salariés des quelques 300 magasins du groupe sont appelés à débrayer pour réclamer des augmentations de salaires.

«Lors des dernières NAO (négociations annuelles obligatoires), nous avons demandé une répercussion de la hausse du SMIC pour l’ensemble des salariés, plus 3% de hausse, précise Sébastien Chauvin, délégué syndical central CFDT. La direction a dit» non «, pour nous proposer une augmentation correspondant en fait à la hausse du smic, c’est-à-dire 28 euros brut par mois…Et le tout sans clause de revoyure, ce qui signifie que si l’inflation augmente, il y aura une perte de pouvoir d’achat.» Le syndicat réclame une politique d’augmentation salariale correspondant «aux résultats stratosphériques» de l’enseigne, qui appartient notamment à la famille Mulliez.

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L'Humanité

Les conducteurs de bus de Tice débrayent pour leurs salaires

Reportage

Transports Depuis le 3 janvier, une partie des salariés de la société d’économie mixte se relaient jour et nuit sur le piquet de grève installé en face du dépôt de bus de l’entreprise, dont le réseau est en voie de privatisation.

Eva Leray

Bondoufle (Essonne), envoyée spéciale.

«Ce n’est pas un plaisir d’être ici, mais on n’a pas le choix. » Comme une vingtaine de ses collègues, Moussire Sissoko brave le froid et la pluie de ce mois de janvier pour tenir le piquet de grève monté en face de la société de transport Tice, qui les emploie. Ils sont conducteurs de bus, contrôleurs, médiateurs ou pompistes et ont suivi l’appel à la grève lancé par les syndicats (SUD solidaires, FO, CGT, Usapie et CFE-CGC) pour revendiquer une augmentation de leurs salaires. Ce mouvement social pour les rémunérations signe un malaise des salariés bien plus large, concernant leur avenir. Transports intercommunaux Centre Essonne (Tice) est une société d’économie mixte détenue majoritairement par l’agglomération Grand Paris Sud, opérant sur 19 lignes de bus et couvrant une vingtaine de communes du département. Mais ce réseau fait l’objet d’un appel d’offres en vue de sa privatisation. Coactionnaires minoritaires de Tice, Transdev et Keolis sont sur les rangs. « On va être rachetés », souffle à l’abri de la pluie Errol Ashby, conducteur de bus chez Tice depuis onze ans et délégué syndical à Usapie. « Ce n’est pas un rachat », conteste le directeur général de la société contacté par l’Humanité. « Il s’agit d’une réponse à un appel d’offres lancé entre nos deux partenaires, Transdev et Keolis. » Selon Mohamed Khoutoul, les salariés de Tice seront transférés au 1er janvier 2024 dans la nouvelle entité créée qui leur assurera une « sécurité d’emploi et de rémunération ».

Cette éventualité inquiète les salariés. « Quand ce sera fait, le nouveau propriétaire pourra négocier tous les accords, pointe Errol Ashby. La seule chose qu’il ne pourra pas toucher, ce sont les salaires. Donc, c’est pour ça qu’on se bat aujourd’hui. » Depuis le début du mouvement, mardi 3 janvier, les représentants des salariés, dont Moussire Sissoko, délégué syndical SUD solidaires, et la direction ne trouvent pas d’accord. Lors de la dernière discussion, qui a eu lieu vendredi 6 janvier, les syndicats réclamaient 8,75 % d’augmentation ; l’entreprise, elle, proposait seulement 3,75 %. « C’est un manque de respect ! » s’énerve une salariée en poste depuis 2015. D’autant plus que les syndicats estiment avoir fait des efforts sur les négociations.

« Ce qu’on réclame, ce n’est pas une augmentation, mais un ajustement des salaires sur l’inflation »

Au début du conflit, la revendication était d’augmenter les salaires de 12 %. « Un montant justifié », selon Zakaria Berri, travailleur et secrétaire du comité social d’entreprise (CSE), mais « déraisonnable » pour le directeur de la société. « Ce qu’on réclame, ce n’est pas une augmentation, mais un ajustement des salaires sur l’inflation », renchérit Bella, qui travaille chez Tice depuis 2015. « Depuis trois ans, nous n’avons pas touché la prime d’intéressement », souligne Zakaria Berri, élu du personnel SUD solidaires.

La direction de Tice contre-argumente. Pour la prime d’intéressement, complément de revenu annexe au salaire et calculé en fonction des résultats générés par l’entreprise, « la société est en déficit depuis trois ans » et ne l’a donc pas versée aux employés, répond le directeur général, Mohamed Khoutoul. Qui assure plus globalement que « le pouvoir d’achat de nos salariés est l’un des plus élevés de notre branche en Île-de-France ». Il ajoute que les salaires des employés de Tice sont 20 à 25 % plus élevés que dans les autres entreprises du secteur du transport terrestre urbain de voyageurs. « On a proposé une hausse des salaires de 3 %, accompagnée d’une prime de partage de la valeur d’un montant de 1 000 euros qui s’adresse à 90 % des salariés. Ça correspond à une augmentation de leur pouvoir d’achat de 7,73 %. »

« Si c’était vraiment le cas, on aurait tous signé. Moi, je dis oui tout de suite à une augmentation de 7 % ! » réagit Zakaria Berri. « Pour le moment, ce ne sont que des paroles, nous n’avons encore rien signé avec la direction », pointe à ses côtés Moussire Sissoko, qui reste confiant face à la semaine décisive qui arrive. Une réunion entre les syndicats et la direction devrait avoir lieu d’ici à la fin de semaine ou en début de semaine prochaine, nous assure la société Tice. En attendant, les travailleurs déplorent une rupture du dialogue social depuis l’arrivée de Mohamed Khoutoul. Information que le principal concerné dément au téléphone. Certains salariés présents sur le piquet de grève dénoncent un climat de « tension et de pression » au sein de l’entreprise. « On veut que le directeur s’en aille, il ne discute avec personne », souffle une travailleuse. Comme un murmure, chacun y va de sa remarque. Sur le piquet de grève, si cette sourde exigence n’apparaît pas parmi les revendications axées sur les rémunérations, elle est cependant bien inscrite sur une pancarte et visible par tous : « Khoutoul démission ».

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Sylvain Crépon : « Le discours du RN évolue en fonction de ses cibles électorales »

Entretien

Sylvain Crépon, sociologue, détaille une stratégie d’abord ouvertement ultralibérale, puis visant à convaincre à la fois les classes populaires et les autres catégories sociales.

Antoine Portoles

Depuis la création du Front national en 1972, comment le discours social du parti a-t-il évolué?

Des années 1970 jusqu’au milieu des années 1990, le Front national (FN) défend un ultra­libéralisme économique, avec Thatcher et Reagan pour modèles, dans les années 1980. Pour Jean-Marie Le Pen, l’État doit s’en tenir à ses fonctions régaliennes et ne pas intervenir dans l’économie. Mais une autre phase s’ouvre dans les années 1990, alors que l’électorat du FN est de plus en plus populaire.

RN. L’institutionnalisation de l’extrême droite est-elle en marche ?

Le Pen se rend compte que, pour garder cet électorat, il faut intégrer des idées à la fois sociales et nationalistes. Ce discours social a toujours évolué en fonction de ses cibles. Déjà, le parti essaie de contenter autant les milieux patronaux que populaires, en gardant le nationalisme comme pierre angulaire.

Enfin, avec l’arrivée à la tête du FN de Marine Le Pen, implantée électoralement dans le Nord-Pas-de-Calais, un territoire désindustrialisé, le parti adopte une certaine forme d’anticapitalisme nationaliste qui critique la mondialisation, l’Europe fédérale. En parallèle, le Rassemblement national (RN) s’efforce de se donner une légitimité gestionnaire, pour ne pas s’aliéner le patronat et les professions libérales.

Ce numéro d’équilibriste tient-il uniquement de la stratégie électorale?

Au RN, il faut toujours distinguer le discours du programme, car les intentions ne se traduisent pas par des mesures concrètes, mais par un grand flou sur les questions économiques et sociales.

Une position qui rappelle la stratégie initiale de François Duprat, numéro 2 du FN jusqu’à sa mort en 1978 : obliger la droite de gouvernement à se positionner sur ses thématiques d’immigration et de sécurité – selon le concept de l’original à la copie –, et concurrencer le PCF dans sa capacité à mobiliser les classes populaires.

Ces deux axes continuent de constituer la stratégie du RN aujourd’hui. Celui-ci va donc tenir un discours social, mais sans aller trop loin, pour ne pas créer de mécontentement. C’est ainsi que Marine Le Pen a réussi à conquérir une partie du petit patronat, qui a le sentiment qu’on en fait que pour les grands groupes, que pour la nouvelle économie mondialisée. La thématique du souverainisme, même identitaire, peut parler à cet électorat.

Pourtant le RN est régulièrement présenté comme le premier parti des classes populaires, est-ce le cas?

On oublie souvent que, dans les catégories ­populaires, une part ­significative des ouvriers a toujours voté à droite. Ce n’est donc pas tant un transfert des voix de la gauche au RN qui s’est opéré, mais bien de la droite au RN.

Jean-Yves Camus : « Ces surenchères ne profitent qu’à l’extrême droite »

Les ouvriers ou précaires de gauche se sont davantage abstenus. Par ­ailleurs, ces électeurs du Rassemblement national ne sont pas forcément les plus précaires mais ceux qui sont juste au-dessus. Ils ont juste la tête hors de l’eau, mais n’arrivent pas pour autant à respirer. C’est aussi la défiance politique qui a motivé le vote RN.

Marine Le Pen est parvenue à afficher une proximité avec ces classes populaires, simplement sur la forme. Il leur suffit donc d’avoir des discours forts comme l’opposition à la retraite à 65 ans, même si ce n’est assorti d’aucune mesure concrète, pour légitimer cet ancrage politique auprès de ces catégories.

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Retraites. L’escroquerie sociale du Rassemblement national

Actu

Avant d’aborder la réforme des retraites, sur laquelle ils tenteront de se présenter comme des opposants au libéralisme, les députés RN porteront, ce jeudi, une proposition de loi pour « augmenter les salaires », basée sur les exonérations de cotisations. Tour d’horizon des tromperies sociales du parti de Marine Le Pen. 

Florent LE DU

Le masque social de Marine Le Pen reste bien accroché. Après avoir axé ses dernières campagnes sur le pouvoir d’achat, la cheffe de file des députés RN cherche à surfer sur sa prétendue

Nouvelle étape, jeudi, à l’occasion de sa niche parlementaire. Le groupe d’extrême droite a choisi de mettre d’abord en discussion sa proposition phare de la présidentielle en la matière: la hausse des salaires. Ou plutôt, son illusion.

Baisser les cotisations patronales et réduire encore la protection sociale

Le RN propose en réalité d’inciter les entreprises à augmenter de 10 % les paies allant jusqu’à trois fois le Smic en les exonérant des cotisations patronales sur cette majoration.

Une vieille recette libérale qui « représente bien la vision qu’a le RN du monde du travail: protéger le capital, les entreprises, et faire peser ces fausses augmentations, pourtant nécessaires, sur la protection sociale », dénonce Pierre Dharréville. Le député communiste y voit un « numéro d’illusionniste pour faire croire qu’ils défendent les travailleurs ».

Ce que soutient le RN Jean-Philippe Tanguy, évoquant une revalorisation du « salaire réel » (sous-entendu le salaire net) qui serait bénéfique pour l’État car elle permettrait « une hausse des consommations ».

SS, collabos, miliciens, gros colons... bienvenue au FN !

Une arnaque dans l’arnaque, sémantique cette fois. « C’est une démagogie qui consiste à faire croire que le salaire n’est que celui versé directement aux salariés, en occultant le salaire indirect (la différence entre le net et le brut – NDLR), qui correspond aux cotisations, donc à l’espace collectif », explique l’économiste Jean-Marie Harribey, ancien président d’Attac.

« Cette proposition, c’est privilégier la consommation marchande à la consommation publique, miser sur le productivisme. » Donc, en définitive, affaiblir la « protection des travailleurs français » chère à Marine Le Pen.

L’esbroufe de l’augmentation des prix du tabac

Le projet du RN constitue un manque à gagner pour la Sécurité sociale, les retraites ou encore les allocations familiales. Il serait compensé par l’augmentation du prix du tabac. Une mesure qui fiscaliserait encore un peu plus le financement de la protection sociale.

En outre, elle serait certes efficace en matière de santé publique, mais pèserait principalement sur les plus modestes.

50 ans du Front national. Quels liens entre le FN d'hier et le RN d'aujourd'hui ? Réponse de l’historien Nicolas Lebourg

En 2019, 30 % du tiers des revenus les plus bas et 43 % des privés d’emploi seraient fumeurs, selon l’Observatoire des inégalités, contre 18,2 % du tiers des revenus les plus élevés. « Par ailleurs, ce n’est pas tenable, la hausse serait plus que spectaculaire pour qu’il y ait une véritable compensation », estime Jean-Marie Harribay.

« Avec Marine Le Pen, les pauvres restent pauvres et les riches restent riches. »  Fabrice Flipo, professeur de philosophie politique

Une incohérence qui représente bien le projet faussement social du parti de Marine Le Pen. Avant le second tour de la présidentielle, la candidate revendiquait « l’importance à accorder aux plus vulnérables ».

Pour Fabrice Flipo, professeur de philosophie sociale et politique, qui a disséqué le programme du RN, l’esbroufe est totale: « Le “social”, en clair les mesures qui viendraient améliorer la condition des populations les plus démunies, est peu présent dans le programme de Marine Le Pen. Les salaires n’augmentent pas, la redistribution est inexistante », explique-t-il.

Par ailleurs, ses propositions pour améliorer le pouvoir d’achat (baisse de la TVA, fin de la redevance audiovisuelle) provoqueraient des « conséquences dangereuses », selon Fabrice Flipo, qui conclut: « Avec Marine Le Pen, les pauvres restent pauvres et les riches restent riches. »

Sur les retraites, la démagogie plutôt que la cohérence

Cela se confirme depuis juin: ses troupes ont systématiquement voté contre l’augmentation du Smic, l’indexation des salaires sur l’inflation, le blocage des prix, la revalorisation des petites retraites…

Des retraites dont les caisses seraient affaiblies par les exonérations de cotisations patronales que le RN propose. « Si vous êtes favorables à la retraite à 65 ans, dites-le directement », a ainsi ironisé l’insoumis Hadrien Clouet en commission.

La vitrine du RN vend pourtant l’inverse. « C’est une folie de faire cette réforme », a même jugé sur France Inter le président du RN Jordan Bardella, quand le député Julien Odoul parle de « réforme antisociale ».

Pourtant, en bons libéraux, les frontistes ont abandonné, il y a un an, le totem de la retraite à 60 ans.

Cherchant davantage à gagner des électeurs qu’à être cohérent, le parti d’extrême droite propose désormais un âge de départ progressif: 60 ans pour ceux ayant commencé à travailler entre 17 et 20 ans, et jusqu’à 67 ans pour ceux qui ont débuté leur carrière à 25 ans ou plus, pour une retraite à taux plein.

Retraites. La gauche avance unie pour mettre Macron en échec

« Marine Le Pen a changé de pied plusieurs fois en fonction des électorats à conquérir », confirme le politologue Jean-Yves Camus, spécialiste de l’extrême droite. « Cette fois, contrairement à 2019 quand elle était assez discrète, elle a affiné son projet et espère représenter une opposition importante et crédible à Emmanuel Macron. »

Une escroquerie de plus qui pourrait fonctionner, selon plusieurs observateurs. « Dans la mesure où le RN est arrivé à se positionner sur le pouvoir d’achat, les petites retraites, c’est plutôt bien pour lui d’aller sur le thème d’un pouvoir déconnecté qui méprise les Français, estime Bruno Cautrès, politologue au Cevipof. Un débat centré sur les questions d’injustice, avec en toile de fond des artisans, des boulangers qui ferment boutique, est un contexte qui lui est favorable. »

Un parti profondément anti-social

Néanmoins, l’extrême droite n’a ni la crédibilité, ni les propositions alternatives, ni la culture sociale pour se présenter comme un réel opposant à la Macronie.

Son opposition historique aux mouvements sociaux et aux syndicats pourrait la sortir du débat public, surtout si l’affrontement entre forces de gauche et droite libérale s’intensifie. « La culture antisyndicale reste assez forte au RN, qui ne peut donc pas avoir un rôle central dans le mouvement et devra trouver un autre moyen d’exprimer son rejet de la réforme », résume Bruno Cautrès.

En débat : la retraite à 60 ans est-elle possible ?

La lutte contre les retraites pourrait faire office de révélateur, alors que 74 % des sympathisants RN sont favorables à un mouvement sur les retraites, selon un sondage Ifop pour Politis. « Localement, des élus pourraient se montrer, mais seraient-ils acceptés, visibles dans les cortèges? C’est loin d’être gagné, abonde Jean-Yves Camus. Si la mobilisation est massive, si les syndicats sont à la pointe du mouvement, le RN sera naturellement hors-jeu. »

Et le masque social pourrait commencer à tomber.

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Les salaires en rade des chercheurs du Cirad

Actu

L’établissement public de coopération avec les pays du Sud pour l’alimentation est secoué par la mobilisation de scientifiques et techniciens qui estiment avoir perdu 20 % de leur pouvoir d’achat en vingt ans.

Stéphane Guérard

Le carambolage des images a fait désordre. Alors que les représentants des États posaient à la COP15 sur la biodiversité, la semaine dernière, pour immortaliser le premier accord international ambitionnant un « pacte de paix avec la nature », des salariés de l’organisme français justement chargé de mettre en pratique cet accord manifestaient sur le marché de Noël de Montpellier.

Enquête : Même la BCE n’échappe pas à la lutte salariale

Une semaine après s’être mobilisés devant le siège parisien du Cirad, ces chercheurs, techniciens ou agents de maîtrise, dont le gros des bataillons est installé dans l’Hérault, y distribuaient leur lettre au père Noël, listant leurs revendications salariales.

1700 chercheurs au service du développement durable

Avant-garde du service public de la coopération, les 1 700 « Ciradiens » ont pour mission officielle de « contribuer à un monde plus durable et à la réalisation des objectifs de développement durable (de l’ONU) grâce à des systèmes agricoles et alimentaires qui nourrissent sainement les populations, qui rémunèrent décemment les productrices et les producteurs résilients face aux changements globaux dont climatiques, tout en préservant la biodiversité et les ressources naturelles ».

À la Sécurité sociale, un coup de chaud pour dégeler les salaires

Cette noble tâche s’accomplit à partir du centre de recherche de Montpellier (1 000 salariés), mais aussi sur le terrain dans une centaine de pays d’Amérique latine, Asie du Sud-Est et Afrique (180 expatriés), ainsi que dans les outre-mer (350 permanents), où quarante disciplines scientifiques se déploient. « On agit contre le réchauffement climatique, pour la biodiversité, pour que les petits producteurs puissent trouver le moyen de vivre de leurs productions et nourrir leurs concitoyens sans altérer la planète », énumère Pierre Defaut, élu CFDT au CSE de cet établissement public industriel et commercial (Epic). « Tout cela se fait avec un engagement des salariés qui vont sur place, y compris dans des endroits où ça chauffe. On nous dit qu’on est merveilleux, que l’on réalise un travail extraordinaire. Mais, dans les faits, le Cirad a de plus en plus de mal à attirer de nouveaux chercheurs. »

Salaires, conditions de travail : l'envers du système Leclerc

Les maux de l’établissement de recherche se résument en un mot : paupérisation. Les cinq organisations de salariés réunies pour la première fois en intersyndicale ont fait les comptes. « Un·e jeune cadre scientifique recruté·e à la sortie de sa thèse d’université (bac + 8) touche environ 1 900 euros net mensuels. Un·e technicien·ne recruté·e sans expérience (bac + 2) : 1 397 euros net mensuels. Un quart des rémunérations conventionnelles sont en dessous du Smic dans la grille » salariale maison.

Démissionner ou cumuler deux emplois

Résultat : les recrutements ne sont pas toujours pourvus – « c’est devenu mission impossible à Paris », à cause du niveau de vie, note l’intersyndicale – et le nombre de démissions aurait été multiplié par 5 entre 2016 et 2021, certains personnels étant contraints de se mettre à mi-temps pour cumuler un deuxième emploi plus rémunérateur à côté. « Depuis vingt ans, on a pris l’habitude de voir les subventions de nos autorités de tutelle (ministères de la Recherche et de l’Enseignement supérieur et Affaires étrangères – NDLR) se resserrer, avec à la clé un gel du point d’indice, raconte Nathalie Cialdella, élue CGT au CSE. Les financements par projet se sont eux développés (40 % du budget du Cirad) et ont accru la charge de travail. Depuis vingt ans, on a perdu plus de 20 % de pouvoir d’achat. Avec l’inflation, c’est devenu intenable. On demande donc 380 euros net de rattrapage immédiat. Ça représenterait 8 millions sur un budget de 220 millions d’euros. Ce n’est pas grand-chose par rapport aux 7 milliards d’euros que verse l’État en crédit d’impôt recherche au privé. »

Grève pour les salaires chez RTE : des salariés traités comme des terroristes

La manifestation des salariés en grève le 12 décembre dernier, devant le siège parisien du Cirad où se tenait le conseil d’administration de l’établissement, semble avoir fait bouger les choses. Une rallonge budgétaire de 5,7 millions d’euros, dont 3 millions non pérennes, permettrait une augmentation collective moyenne de 3,7 %, rétroactive au 1er janvier 2022. « Nous sommes très concernés par le sujet d’attractivité. Nos tutelles s’en préoccupent aussi car nous ne sommes pas les seuls établissements dans ce cas, nous explique Anthony Farisano, directeur général délégué aux ressources et aux dispositifs. On voudrait acter une augmentation sans doute du même ordre sur les années à venir. On veut des gens au bon niveau de salaire car nous sommes aussi dans une phase de recrutement, avec une trentaine de créations nettes d’emploi. »

En attendant que les promesses se précisent, les salariés du Cirad promettent de nouveaux coups d’éclat.

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Penser et agir. Réflexions pour une révolution sociale du travail

Nos recommandations culturelles

Alain Garnier

La revue « Cause commune » crée l’événement en proposant un dossier conséquent sur le travail. Après un entretien avec Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, suivent des contributions portant sur les définitions marxistes du travail par Taylan Coskun, Jean-Michel Galano et Franck Fischbach. Michel Dreyfus, Gilles Candar et Jean-Numa Ducange s’interrogent, quant à eux, sur l’histoire sociale et politique du travail. Les mutations contemporaines du travail sont l’objet des articles d’Alain Obadia, Barbara Gomes et Bernard Thibault. La question centrale du chômage est analysée par Marc Leleux, dans un entretien avec Benoît Collombat, par l’extrait d’un ouvrage de Valère Staraselski, et par un article de Catherine Mills. Pierre Dharréville, Evelyne Ternant, Nasser Mansouri-Guilani et Rachel Silvera questionnent un enjeu central : « Travailler moins, travailler mieux ». La position du PCF à l’égard du travail est présentée par Aymeric Seassau. En outre, Aglawen Vega et Christophe Janvier sont interrogés sur leur quotidien chez Renault et dans les hôpitaux. Sans oublier les rendez-vous habituels comme les critiques de livres ou encore un grand entretien à ne pas rater avec Philippe Rio, le président de la Coopérative des élus !

Essais
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On ne paie pas, on ne paie pas ! Hier comme aujourd’hui, l’appel à la révolte

Nos recommandations culturelles

Théâtre On ne paie pas, on ne paie pas !, la pièce culte de Dario Fo et Franca Rame, ne perd rien de sa puissance subversive. On en découvre la version de Bernard Levy au Théâtre de la Tempête.

Marina Da Silva

Quelle joie de revoir On ne paie pas, on ne paie pas !, la comédie jubilatoire que Dario Fo écrivit avec sa compagne Franca Rame en 1973 et réactualisa en 2007, la retitrant Sous-payés ! On ne paie pas ! Bernard Levy la met en scène au Théâtre de la Tempête dans la traduction et l’adaptation de Toni Cecchinato et Nicole Colchat (l’Arche éditeur), avec six formidables comédiens qui s’en partagent tous les rôles. Nous voici donc dans l’Italie des « années de plomb », marquée par des conflits sociaux, des luttes légales et illégales qui embrasent le pays. Depuis des mois, Antonia (Anne-Élodie Sorlin) et Margherita (Flore Babled) ne peuvent plus payer le loyer, le gaz et l’électricité. Leurs époux, Giovanni (Eddie Chignara) et Luigi (Grégoire Lagrange), vont perdre leur travail, leur usine étant délocalisée à l’Est. Dans le quartier, tous les habitants sont logés à la même enseigne et une manifestation de femmes contre la hausse des prix va conduire à des « auto-réductions » dans le supermarché voisin. Puis à l’intervention de la police pour ratisser les logements. Antonia a participé à la récupération, fauchant sans le savoir du pâté pour chien, des têtes de lapin congelées et du millet pour canari qui fourniront du carburant à la dérision de cette farce sociale drôle-amère… Elle convainc Margherita de participer à la dissimulation du butin, lui glissant pâtes, sucre et riz sous le manteau, et fait croire à une grossesse avec risque d’accouchement prématuré, autant pour échapper à la police qu’à la colère de Giovanni, qui prône le respect de la loi et la tuerait s’il apprenait ses méfaits. Luigi, lui, milite pour l’action directe et apporte à Giovanni la contradiction dialectique à leurs échanges sur l’action révolutionnaire. Les policiers sont à la fois aux ordres d’un État prédateur et en même temps conscients de leur propre exploitation.

Tout ce petit monde est joué et surjoué par des acteurs virtuoses auxquels la scénographie de Damien Caille-Perret offre un véritable terrain d’expérimentation. La réalité politique et économique de ces années est au cœur du théâtre de Dario Fo et Franca Rame et n’a rien perdu de sa résonance. Leur propre engagement leur valut nombre de poursuites et procès avec l’État, la police, la télévision, le Vatican… Dario Fo fut interdit d’entrer aux États-Unis en 1980. Artiste et militant, il se sert de la scène comme d’une tribune et donne la parole à ceux que l’on n’entend jamais. Il interroge ce qui conduit les mouvements sociaux à basculer dans la radicalité. Nourri et inspiré par le théâtre populaire de la commedia dell’arte, le cinéma italien ou les films de Chaplin, il fait passer la parole par le corps des protagonistes, ne reculant devant aucun excès, renvoyant le réel à son grotesque. C’est toute la subtilité d’ On ne paie pas ! On ne paie pas !, qui n’est pas qu’une comédie mais un véritable appel à la transgression de l’ordre social.

Jusqu’au 18 mars, Théâtre de la Tempête, la Cartoucherie, Paris (12 e), rens. : 01 43 28 36 36. Puis au Havre les 21 et 22 mars, à Versailles les 30 et 31 mars, à Sénart du 4 au 6 avril.

Dario FoThéâtre
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Chanson. Au cœur de la création avec Clara Luciani

Nos recommandations culturelles

Yann Mougeot

On peut regretter le manque d’aspérités dans ce portrait de Clara Luciani. Il faut aussi garder à l’esprit que ce genre de documentaire, dans la lignée de l’excellent « Ne montre jamais ça à personne » sur Orelsan, est avant tout un objet de promotion. Cela étant dit, « Clara Luciani. Ça commence comme ça » est plutôt un bon film. Déjà parce que la chanteuse éclabousse tout ce qu’elle touche de son talent. Alors, on apprécie l’aperçu qui nous est donné des coulisses de la création de son second album, « Cœur ». Puis l’interprète de « la Grenade » prône des valeurs féministes et solidaires. Alors pourquoi pas ?

Musiquedocumentairestreamingprime
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Affaire glacée. Le flic et la tueuse enquêtent

Nos recommandations culturelles

Dans les Alpes, le capitaine de police Thomas Delhaye (Frédéric Diefenthal) est chargé d’enquêter sur des meurtres présentant des similarités avec une ancienne affaire : il y a sept ans, Juliette Hémon et Hugo Czarlewski ont volé puis tué des hommes riches. Thomas décide de collaborer avec Juliette (Murielle Huet des Aunay) pour découvrir si le meurtrier est son ancien amant ou bien un imitateur. Juliette accepte, mais a-t-elle d’autres motivations que celle d’aider la police ? Une relation étrange se noue entre les deux protagonistes qui se sentent pris au piège, Thomas de la maladie dont il souffre et Juliette de la prison. 

Télévisiontéléfilmfrance 2
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Démocratie. Le réveil chilien

Nos recommandations culturelles

Cathy Dos Santos

Dans un essai rigoureux, le philosophe Pierre Dardot explore la rupture politique qu’a constitué le soulèvement populaire au Chili en 2019. Il dissèque les causes conjoncturelles et structurelles de cette révolte vent-debout contre les tares systémiques du libéralisme imposé dans le sang par la dictature. « Ce n’est pas le passé qui refait surface en contraignant les acteurs à puiser en lui les réserves d’un sens qui ferait cruellement défaut au présent, mais c’est, à l’inverse l’irruption du nouveau qui donne rétrospectivement sens au passé en mettant au jour la continuité politique », affirme Pierre Dardot. Dans le viseur : la Concertation qui, dans une interminable transition, a perpétué le modèle économique du dictateur. Le réveil de la société et l’arrivée d’une nouvelle génération d’acteurs a bousculé l’échiquier politique et imposé un processus constituant. L’auteur relève, à juste titre, l’effervescence politico-citoyenne qui a provoqué une régénérescence démocratique remarquable, salutaire.

EssaisChili
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Élevages en crise. Vache de destin pour les paysans

Nos recommandations culturelles

Grégory Marin

Entendez-vous, dans nos campagnes, mourir nos fidèles paysans ? C’est la question que pose ce documentaire à forte teneur émotionnelle d’Édouard Bergeon. Pour qui s’intéresse aux souffrances du monde rural, ce nom n’est pas inconnu. Ancien journaliste pour les JT de France 2, il a déjà réalisé « les Fils de la terre », un documentaire sur le suicide des agriculteurs, et une fiction sur le même thème avec Guillaume Canet, Anthony Bajon et Rufus, « Au nom de la terre ».

C’est avec le même souci que le réa­lisateur débarque caméra au poing chez les Dahetze, une famille d’éleveurs d’Ozenx-Montestrucq, dans le Béarn. À l’invitation de Sylvie, il vient soutenir son mari Bernard, qui vient d’apprendre que, pour la deuxième fois de sa vie, il va devoir se séparer de son troupeau. Une seule vache positive à la tuberculose et toutes s’en vont à l’abattoir… à l’appel de leur nom ! Il faut avoir le cœur bien accroché pour voir pleurer ce grand gaillard. Et sa femme. Et sa mère. Et son fils. Toute la famille avoue « un lien très fort avec (leurs) bêtes ». Dans un milieu où l’on ne montre pas souvent ses émotions, une telle perte se mesure au poids des larmes.

Bien sûr, il en va de la santé publique, explique la direction départementale de la protection des populations, qui veille à contenir les épidémies – surtout quand la maladie est transmissible à l’homme. Si aujourd’hui la France est « indemne » de la tuberculose bovine, c’est grâce à cette politique drastique, explique le ministère de l’Agriculture. Pourtant, la viande suspectée d’abriter la bactérie incriminée est consommable. Et vendue à bas prix. Va comprendre, Bernard…

En suivant cette « famille de paysans français » si représentative de l’état de la profession, Édouard Bergeon ne déroule ni une thèse ni un manifeste politique, juste une situation qui mérite d’être montrée, pour combattre « l’indifférence générale » dans laquelle « ces drames se jouent ».

Télévisionfrance 5documentairecrise agricole
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Sous les ors du Sénat, les amitiés marocaines de Christian Cambon

Enquête

À la tête du groupe d’amitié France-Maroc, le sénateur « Les Républicains » du Val-de-Marne s’aligne systématiquement sur les positions de Rabat. Quitte à dénoncer une résolution européenne contre les violations de la liberté de la presse. Enquête.

Rosa Moussaoui

Le 13 février, le groupe interparlementaire d’amitié France-Maroc, présidé par le ­sénateur « Les Républicains » du Val-de-Marne Christian Cambon, adressait à la presse un bien étrange communiqué. Ce groupe y affirme avoir « pris connaissance avec étonnement du vote par le Parlement européen d’une ­résolution condamnant la détérioration de la liberté de la presse au Maroc » et « s’inquiète de l’impact sur la relation franco-marocaine » pouvant ­résulter de l’initiative prise par les eurodéputés en plein Marocgate, ce scandale de corruption qui impliquerait à Bruxelles les services de renseignements de la monarchie marocaine.

Marocgate. À Bruxelles, les amis français du roi du Maroc

« Alors que le président de la République, le gouvernement et notre ambassadeur de France au Maroc s’efforcent de donner un nouvel élan à la relation franco-marocaine, certains eurodéputés français pourtant proches de la majorité présidentielle préfèrent joindre leurs voix aux ­adversaires habituels du Maroc, s’indignent les auteurs de ce communiqué. Prompts à donner des leçons, ils semblent apprécier la situation des droits de l’homme et de la presse au Maghreb avec beaucoup de parti pris, loin des réalités. »

Est-ce qu’il y a un député européen qui peut citer un pays où la liberté de la presse est réellement respectée ? En France, les journalistes sont soumis à toutes les pressions possibles et imaginaires. En Tunisie et en Algérie n’en parlons pas »  Christian Cambon 

Le groupe d’amitié France-Maroc du Sénat, promettent enfin ses membres, « continuera à œuvrer pour le renforcement des relations avec le Maroc qui, dans tous les domaines, reste notre plus fidèle partenaire et allié (…) dans cette région du monde ». Quelques jours plus tard, dans un entretien accordé à Maroc Hebdo, Christian Cambon s’en remettait aux propos de l’ambassadeur de France à Rabat – « La résolution du Parlement européen n’engage aucunement la France », avait assené Christophe Lecourtier dans une interview montée à la une de l’hebdo­madaire marocain francophone Tel Quel.

Surtout, le sénateur reprochait vivement aux eurodéputés du groupe Renew, auxquels appartiennent les élus français affiliés à Renaissance, d’avoir voté cette résolution, les accusant de « mêler le président de la République française à cette histoire ».

« Est-ce qu’il y a un député européen qui peut citer un pays où la liberté de la presse est réellement respectée ? En France, les journalistes sont soumis à toutes les pressions possibles et imaginaires. En Tunisie et en Algérie n’en parlons pas », argumentait Christian Cambon dans cet entretien, en soupçonnant les eurodéputés ayant voté cette résolution de faire « une fixation sur le Maroc ».

Comme une atmosphère de Mamounia à Paris

Des parlementaires français s’élevant contre une prise de position européenne sur les violations des droits humains et de la liberté de la presse dans un pays tiers (la première, s’agissant du Maroc, depuis plus de vingt ans) : la démarche est pour le moins singulière. Elle est peu surprenante, si l’on connaît les liens étroits que le royaume chérifien entretient avec le sénateur Cambon, par ailleurs président de la commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées, et premier vice-­président de la délégation parlementaire au renseignement.

En témoigne une scène qui se jouait sous les ors du Sénat, le 12 novembre 2019. Tout sourires, Christian Cambon, dans son costume d’indéboulonnable président du groupe d’amitié France-Maroc, remettait ce jour-là la médaille d’or du Sénat à Rachid Agouray, le chef cuisinier de la Mamounia, célèbre palace de Marrakech où, longtemps, la monarchie marocaine a réservé à ses hôtes de marque un accueil fastueux.

Tout un aréopage d’officiels, marocains et français, était convié pour cette cérémonie ; pour l’occasion, un grand portrait du roi Mohammed VI avait été disposé sur un chevalet voisinant le pupitre. L’allocution de Christian Cambon, tissée de considérations laudatrices sur la cuisine marocaine et les relations économiques et diplomatiques entre Paris et Rabat, donnait le coup d’envoi d’une « semaine de la gastronomie marocaine » au Palais du Luxembourg. Comme une atmosphère de Mamounia à Paris : folklore, bombance, déjeuners avec des ministres marocains, cérémonies du thé, décorations artisanales.

Quelques mois plus tôt, une autre remise de médaille avait soulevé l’indignation. Le même Christian Cambon avait décoré le Marocain Mahmoud Archane, un tortionnaire des années de plomb devenu sénateur au Maroc.

Dans une lettre ouverte au président du Sénat, Gérard Larcher, d’anciens prisonniers politiques marocains, appuyés par des associations de défense des droits humains et par le PCF, s’élevaient contre cette remise de la médaille d’or du Sénat « à l’un des grands chefs tortionnaires du régime marocain qui a sévi, en tant que commissaire de police, durant presque trois décennies sous le règne de Hassan II ». Trois décennies de chasse aux opposants, de tortures, de bagnes dans le désert, de disparitions forcées.

Un ancien tortionnaire honoré

Réponse de Christian Cambon, interrogé, à l’époque, par nos confrères du Parisien : « Mais c’est une médaille commémorative qui coûte 23 euros et non une médaille d’or ou une décoration ! (…) Je l’ai remise (…) à ce dénommé monsieur Archane qui est sénateur du Maroc depuis plus de quinze ans. »

Rien dans le passé de cet élu marocain ne semblait devoir ébranler le sénateur français : « De quel droit on se permet de juger ? Si monsieur Archane a des problèmes avec l’histoire de son pays, que ce soit son pays qui les règle. Dans le cadre du groupe d’amitié France-Maroc dont il est vice-président, il fait un travail extraordinaire. » Conclusion : « Le Maroc a connu des heures sombres, comme la France. Ce qui m’intéresse aujourd’hui est plutôt d’aider ce pays à progresser sur la voie de la démocratie et du respect des libertés. » En honorant un ancien tortionnaire, donc.

Quand éclate le scandale d'espionnage Pegasus, sur le site Le360, la voix du Palais, Christian Cambon n'hésite pas à manifester la « solidarité » sans faille du groupe d’amitié France-Maroc, alors que le royaume fait, assure-t-il, « l’objet manifestement de campagnes de presse et de dénigrement »

Le régime marocain sait pouvoir compter sur Christian Cambon en toutes circonstances. À l’été 2021, alors qu’éclate le scandale d’espionnage Pegasus, du nom de ce logiciel espion israélien utilisé comme une cyberarme contre des défenseurs des droits humains, des journalistes, des responsables politiques, Christian Cambon affirme à la chaîne Public Sénat : « Si ces faits sont avérés, ils sont d’une extrême gravité. »

Maroc. Omar Radi, une vie brisée par Pegasus et le Palais

Dans ses propos rapportés, le même jour, par le site Le360, voix du Palais, il tient un tout autre langage. Il n’hésite pas, alors, à manifester la « solidarité » sans faille du groupe d’amitié France-Maroc, alors que le royaume fait, assure-t-il, « l’objet manifestement de campagnes de presse et de dénigrement », relevant selon lui de « montages », de manœuvres « agitées par une main qui, comme d’habitude et depuis longtemps, rassemble les adversaires du Maroc » pour « ternir l’image du Maroc », car « la réussite du royaume crée des jalousies ». « Par chance, le Maroc a des amis », conclut-il.

Comme « ami » et par ses fonctions, Christian Cambon effectue de fréquentes visites au Maroc. Il ne refuse jamais une escale à Dakhla, à Laayoune, dans les territoires occupés du Sahara occidental, qu’il appelle, au diapason de la propagande de Rabat, « provinces du Sud ».

« Les provocations et les gesticulations du Polisario (le mouvement de libération revendiquant l’indépendance du Sahara occidental – NDLR) ne changeront rien au statut des provinces du Sud marocain, affirmait-il en 2018 dans la presse marocaine. Il faut persévérer dans les plans de développement structurants au Sahara. »

« Notre allié le plus sûr au Maghreb »

Dans les débats de la commission des Affaires étrangères du Sénat, nous confie un parlementaire de gauche, Christian Cambon s’aligne au cordeau sur l’Élysée et le Quai d’Orsay, prend soin de ne jamais discuter les positions diplomatiques de Paris dans ce dossier. Au Maroc, en revanche, il se fait fervent défenseur du « plan d’autonomie » que le Palais oppose au référendum d’auto­détermination prévu par les résolutions onusiennes dans l’ex-colonie espagnole occupée par Rabat depuis 1975.

Au printemps 2022, quelques jours avant le premier tour de l’élection présidentielle en France, il espérait ainsi, dans la presse marocaine, trouver dans le futur président « un ami du Maroc », artisan d’une relation « sans nuage » entre les deux pays, alignée sur « ce magnifique plan d’autonomie que Sa Majesté a proposé ».

Cinq ans auparavant, Christian Cambon participait en coulisses au torpillage, dans la 9e circonscription des Français de l’étranger, de la candidature de la sénatrice (Modem) Leïla Aïchi, d’abord investie par le camp macroniste, avant d’être écartée sous la pression de Rabat, en campagne pour l’ex-socialiste passé à En marche, M’jid El Guerrab. Leïla Aïchi, qui s’était finalement maintenue sans étiquette, avait eu l’outrecuidance de regretter « l’alignement systématique de la France sur la politique marocaine au Sahara occidental, et ce malgré les graves violations des droits de l’homme constatées par les ONG ».

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Dans un SMS adressé à Jean-Paul Delevoye, alors président de la commission d’investiture d’En marche (devenu Renaissance), le président du groupe d’amitié France-Maroc rapportait « les nombreux remous » suscités par la candidature de Leïla Aïchi. « Tout le monde au Maroc connaît son engagement pour la cause du Polisario et ceci provoque bien évidemment de multiples protestations dont je me dois de te faire l’écho, écrivait-il. Nous avons mis de longs mois pour retisser des liens avec notre allié le plus sûr au Maghreb, il serait dommage pour le président Macron de compromettre cette relation essentielle. »

De scandales en scandales, alors que c’est la politique d’influence et d’ingérence du pouvoir marocain qui suscite désormais, pour le moins, des remous, « l’ami » Christian Cambon ne sait plus où donner de la tête. Quand les enquêteurs belges ont mis au jour, au Parlement européen, un réseau de corruption impliquant le Qatar et le Maroc, il se disait, en ne citant que Doha, « surpris » par « l’ampleur » et la « réalité » de ce scandale portant atteinte « à l’ensemble des institutions parlementaires ». « J’ai vu dans la hiérarchie des cadeaux que ça commençait par beaucoup d’argent, plaisantait-il. Moi, j’ai reçu une boîte de dattes. Je ne dois pas être très important dans le dispositif. » Contacté par l’Humanité, Christian Cambon n’a donné suite à aucune de nos sollicitations.

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Sahara occidental. Un camouflet pour le roi du Maroc

Actu

L’Union africaine a rejeté la « Déclaration de Tanger » proposée par le Maroc pour geler l’adhésion du Sahara occidental au sein de l’organisation.

Jérôme Skalski

Le Maroc avait tenté de faire amender le rapport annuel du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine avec la « déclaration de Tanger », proposée pour geler l’adhésion du Sahara occidental à l’institution. Avis de non-recevoir, lors de la 36e session ordinaire de l’organisation.

L’expulsion de la délégation israélienne

Pour la délégation sahraouie, cette déclaration « n’est en réalité qu’un événement de propagande et de politique que le royaume du Maroc utilise au service de ses agendas visant à légitimer son occupation de parties du territoire de la République sahraouie ». Selon l’Agence de presse sahraouie, la demande marocaine a été renvoyée aux instances de l’Union africaine pour réexamen. Un camouflet pour le régime du roi Mohammed VI.

Le Maroc au cœur des soupçons d’ingérence étrangère à BFMTV

Le sommet de l’Union africaine, qui s’est tenu à Addis-Abeba, a également été marqué par l’expulsion de la délégation israélienne de la salle de réunion et le refus d’accorder à l’État d’Israël, « soutien à la souveraineté du Maroc sur le Sahara », un statut d’observateur au sein de l’organisation.

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Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

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Le Maroc au cœur des soupçons d’ingérence étrangère à BFMTV

Enquête

[Mise à jour le 23 février]

BFM-TV a licencié son journaliste Rachid M’Barki, selon un courriel interne envoyé jeudi 23 février, à l’issue de l’audit lancé en raison de soupçons quant à une ingérence dans son travail. La chaîne a aussi porté plainte contre X. Lors d’une réunion avec des journalistes vendredi 3 février, Marc-Olivier Fogiel, directeur général de la chaîne, était longuement revenu sur les raisons de la mise à l’écart de Rachid M’Barki. Le présentateur est soupçonné par la chaîne d’avoir perçu des « rémunérations en liquide » pour diffuser des contenus échappant aux circuits de validation. Nos explications.

Rosa Moussaoui

Dans un élogieux portrait que brossait de lui, en 2018, Le Courrier de l’Atlas, Rachid M’Barki était présenté comme l’incarnation « d’un journalisme consciencieux et honnête », revendiquant la volonté « d’assumer une responsabilité, celle de la fiabilité ». Il « met un point d’honneur à livrer une information sérieuse, mesurée et fiable. Rigueur, vérification des sources (…) sont le lot quotidien de ce passionné d’actualité », assurait ce mensuel édité à Paris, appartenant à l’homme d’affaires et premier ministre marocain Aziz Akhannouch.

Figure emblématique de BFMTV, Rachid M’Barki, présentateur du Journal de la nuit, n’était plus apparu à l’antenne de l’antenne depuis la mi-janvier. Jeudi matin, le site Politico révélait la raison de cette disparition : une « enquête interne » le vise « pour comprendre l’origine de contenus » diffusés par la chaîne d’information en continu dans des circonstances troubles, avec des images et des propos soustraits aux « circuits de validation habituels ».

« Ingérence étrangère »

Parmi les contenus incriminés, sur lesquels plane le soupçon d’une « ingérence étrangère », un bref publireportage diffusé en juin 2022 est aussitôt remonté à la surface. Sur fond d’images promotionnelles, il rapportait la tenue, à Dakhla, au Sahara occidental occupé, d’un forum économique rassemblant des investisseurs espagnols.

Le journal espagnol El Confidential faisait surtout état, au même moment, de l’échec de cette initiative boudée par tous les patrons de grandes entreprises espagnoles invités, tandis qu’une obscure femme d’affaires, seule participante espagnole, était élevée par les organisateurs au rang de « cheffe de délégation ».

Le présentateur concluait son propos sur le « réchauffement des relations diplomatiques » entre l’Espagne et le Maroc, facilité, affirmait-il, par la « reconnaissance espagnole du Sahara marocain ». « Sahara marocain » : l’expression est au cœur de la propagande de Rabat pour imposer le fait accompli de la colonisation, au mépris du droit international, des résolutions de l’ONU qui reconnaissent le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui. Son usage équivaudrait, dans le contexte du conflit israélo-palestinien, à celui de Judée-Samarie, le nom dont les colons baptisent les territoires occupés de Cisjordanie.

Reportage dans les camps de réfugiés : sous le calme apparent de la jeunesse sahraouie…

Par ailleurs, Madrid, n’a pas à proprement parler reconnu la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental : les autorités espagnoles, sous la pression du chantage aux flux migratoires exercé par le Maroc, tiennent désormais le plan d’autonomie défendu par Rabat pour une base « sérieuse, réaliste et crédible » de résolution de ce conflit.

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

D’ailleurs aucun pays ne reconnaît la souveraineté de Rabat sur l’ex-colonie espagnole dont le Maroc s’est emparé en 1975. Il y a bien eu le marchandage de Donald Trump, qui a obtenu du Maroc une normalisation de ses relations diplomatiques avec Israël en contrepartie d’une reconnaissance par la Maison Blanche de la souveraineté de Rabat sur le Sahara occidental. Mais l’administration Biden a pris ses distances avec ce « deal » sans valeur juridique : elle s’en remet au « processus politique » sous l’égide des Nations unies pour la résolution de ce conflit, et refuse pour l’heure d’honorer la promesse de l’administration Trump d’ouvrir un consulat à Dakhla.

« Porosité de la chaîne aux publireportages et intérêts croisés »

Le 3 février, lors d’une réunion avec des journalistes de la rédaction, le directeur général de BFMTV, Marc-Olivier Fogiel, a expliqué que la direction de la chaîne avait été informée voilà un mois de la diffusion, sur cette tranche d’information, de contenus téléguidés depuis l’extérieur.

Cette alerte a donné lieu à un méticuleux revisionnage. « Nous avons été massivement trompés, ça fait du mal à la chaîne », a-t-il affirmé. « Nous avons été trompés, ça ne peut pas nous retomber dessus », insistait à ses côtés Céline Pigalle, directrice de la rédaction. Posture contestée en interne par certains salariés, qui pointent « la porosité de la chaîne aux publireportages et les intérêts croisés avec des entreprises qui sont aussi des annonceurs publicitaires. »

Interrogé par Politico, M’Barki avait reconnu avoir « utilisé des infos qui [lui] venaient d’informateurs » et qui n’ont « pas forcément suivi le cursus habituel de la rédaction » mais qui étaient selon lui « toutes réelles et vérifiées ». « Je n’écarte rien, peut-être que je me suis fait avoir, je n’avais pas l’impression que c’était le cas ou que je participais à une opération de je ne sais quoi sinon je ne l’aurais pas fait », s’était-il défendu.

Un autre média concerné ?

La direction de la chaîne affirmait vendredi « ne rien comprendre aux arguments éditoriaux » avancés par le journaliste pour s’expliquer. Elle confirmait par ailleurs la provenance extérieure de certaines images diffusées dans cette tranche, et faisait part de ses soupçons sur « des rémunérations en liquide » que le journaliste aurait perçues.

Seul mis en cause et sanctionné, ce dernier est aujourd’hui dispensé d’antenne, mais perçoit toujours son salaire. Marc-Olivier Fogiel a fait part de son intention de rencontrer l’ambassadeur du Maroc en France. Quant à la chaîne, elle devrait porter plainte contre X.

« Si les faits rapportés sont exacts, ils sont graves et condamnables », a réagi la Société des journalistes de BFMTV, en espérant « que l’enquête permettra de savoir comment de tels agissements ont pu se produire ». Elle insiste enfin sur le caractère « exceptionnel » de cette affaire, « qui ne remet pas en cause le travail du reste de la rédaction, laquelle remplit au quotidien sa mission d’information de manière intègre et sincère ».

Un CSE extraordinaire devait se pencher, ce lundi 6 février, sur cette affaire, qui, si l’on en croit les informations livrées vendredi par Marc-Olivier Fogiel à ses journalistes, pourrait éclabousser un autre média, de presse écrite cette fois.

Le pouvoir marocain et l’élite politico-médiatique française

Cela n’aurait rien de surprenant : le pouvoir marocain cultive depuis bien longtemps, pour s’assurer des complaisances au cœur de l’élite politico-médiatique française, de solides et tentaculaires réseaux. Patrons de presse, dirigeants d’écoles de journalisme, éditorialistes sont pris dans les rets d’intérêts enchevêtrés qui font d’eux les relais de la propagande d’une dictature ayant au silence tous les journalistes marocains indépendants.

Marocgate. À Bruxelles, les amis français du roi du Maroc

Dans son livre Maroc, les enquêtes interdites (Nouveau monde, 2021), Omar Brouksy, ancien correspondant de l’AFP à Rabat, explore ces liaisons dangereuses entre élites françaises et pouvoir marocain et remonte le fil de recrutements destinés à « protéger » l’image de la monarchie et à s’assurer la fidélité de porte-parole toujours prêts à défendre les parti-pris politiques et diplomatiques de Sa Majesté.

Il y explique longuement, entre autres, les termes du marché qui a conduit Vincent Hervouët, alors chef du service étranger de LCI, à diffuser « en exclusivité » des images de terroristes d’Al Qaïda au Maghreb islamique, avec un commentaire expliquant que « des liens seraient avérés entre une cinquantaine de membres du Polisario et Aqmi ».

La fable de la collusion entre djihadistes et indépendantistes sahraouis était ainsi lancée. À la manœuvre : des intermédiaires de presse de la Direction générale des études et de la documentation (DGED), le service de contre-espionnage marocain - au cœur du scandale de corruption qui ébranle aujourd’hui le Parlement européen.

Enquête. Marocgate : des eurodéputés sous influence du royaume chérifien

Omar Brouksy rappelle encore, dans cet ouvrage, les milliers de câbles diplomatiques et documents confidentiels piratés et diffusés en 2015 sous le pseudonyme de Chris Coleman. Ces Marocleaks, écrit-il, ont révélé « que des journalistes français collaborent régulièrement avec Ahmed Charaï, un patron de presse marocain connu pour sa grande proximité avec la DGED, en écrivant des articles favorables à la thèse du "Sahara marocain" . »

Une « chasse aux sorcières », selon le royaume chérifien

Au Maroc, la presse de diffamation liée au pouvoir, toujours prête à traîner dans la boue les journalistes refusant de s’aligner sur le Palais, s’indigne de l’enquête en cours à BFMTV. Le site Le360, très lié à Mohamed Majidi, le secrétaire particulier du roi, voit ainsi dans la mise à l’écart de Rachid M’Barki le signe d’une « chasse aux sorcières ».

Ce site avait diffusé voilà trois ans une interview vidéo du journaliste, à l’occasion des célébrations du vingtième anniversaire de l’accession de Mohamed VI au trône. Il résumait ainsi sa profession de foi : « Sérieux, crédibilité, neutralité ». Sans se départir d’un engagement : « J’essaie d’agir, à ma manière, à mon petit niveau, pour faire briller le Maroc. »

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Avec le festival L’Boulevard, la contre-culture marocaine a pignon sur rue

Histoire de la semaine

En vingt ans, cet événement casablancais est devenu une institution musicale grâce à l’engagement sans faille des bénévoles. Dans un pays où le pouvoir royal promeut la création à sa guise, l’événement constitue une bouffée d’air pour la jeunesse.

Clément Garcia

L’histoire du Boulevard débute lorsque le règne d’Hassan II touche à sa fin. Des pans de la société comptent sur la bouffée d’air promise par le futur monarque, Mohammed VI, intronisé en 1999. Ils sont quelques-uns à s’engouffrer dans la brèche pour fonder, à Casablanca, l’association d’éducation artistique et culturelle L’Boulevard. Issu de la Fédération des œuvres laïques, le projet est d’abord conçu comme un tremplin. Avec pour idée d’offrir une visibilité aux musiques actuelles et aux sous-genres du rock: hard, metal et fusion. Sans oublier le hip-hop qui, au fil des ans, a vu croître sa légitimité populaire. L’association est devenue, grâce à son festival annuel, un repaire de la contre-culture marocaine.

À chaque édition, les fondateurs et toujours directeurs de l’association, Hicham Bahou et Mohamed Merhari, tiennent à offrir à leur public une programmation en or. Une volonté décuplée à l’occasion du 20e anniversaire du festival, en 2022, où des stars locales du hip-hop ont été conviées: Dollypran, Mobydick et le rappeur ElGrandeToto, un phénomène natif de Casablanca qui s’est érigé à la première place des plateformes de streaming dans l’ensemble du monde arabe, de l’Irak à l’Atlantique. Des idoles de la jeunesse marocaine qui jouent chez eux, gratuitement de surcroît. Immanquable.

Maroc. « Roi des pauvres », avec 5,2 milliards de fortune

Pionniers et historiques du festival connus pour avoir posé des paroles subversives sur des rythmes rock, reggae et gnaoua au début des années 2000, les musiciens d’Hoba Hoba Spirit ont répondu présent. Le groupe de metal marocain Betweenatna et Vader, des stars polonaises du death metal, sont également de la partie. Un mélange des genres qui fait toute la singularité du Boulevard mais qui, en cette date anniversaire, s’est avéré périlleux. Des fans de rap déboulent par milliers pour assister aux concerts des vedettes dans l’enceinte du Racing universitaire de Casablanca, enclos censé protéger les publics, et de graves incidents sont rapportés: tabassages, attouchements, voire viols. Avant que les rumeurs les plus graves soient infirmées, le festival a failli fermer ses portes.

L’HISTOIRE DU BOULEVARD A TOUJOURS ÉTÉ FAITE AU COUP PAR COUP. ON A TOUJOURS CRAINT QUE CE NE SOIT LA FIN. » MOHAMED MERHARI, COFONDATEUR DU FESTIVAL

Tenir une telle manifestation au Maroc nécessite d’affronter quelques contradictions et réclame un engagement sans faille. C’est que les organisateurs s’inscrivent dans une longue histoire qu’il a fallu écrire contre vents et marées, face à la réaction et dans une monarchie qui souffle le chaud et le froid, alternant, au gré des opportunités, ouverture et fermeture. Quand on lui demande si le festival est menacé par ces incidents, la réponse d’Hicham Bahou fuse: «Mais le Boulevard a toujours été menacé dans son existence!» Mohamed Merhari abonde: «L’histoire du Boulevard a toujours été faite au coup par coup. On a toujours craint que ce ne soit la fin. Il y avait énormément de paramètres qu’on ne maîtrisait pas. Mais à chaque fois, les publics suivent et s’élargissent. Tu ne peux pas lâcher ça.»

Des  métalleux en prison

Une date reste dans toutes les têtes, comme un traumatisme: en mars 2003, quatorze musiciens sont incarcérés pour satanisme. L’affaire fait grand bruit et mobilise ONG et partis de gauche qui sortent d’une longue nuit répressive. Meriem fait partie des inculpés. «On s’est dit: “la prison, c’est fait. Qu’est-ce qui peut nous arriver d’autre?”» Présente aux premières heures du festival, elle devient bénévole de l’association et anime aujourd’hui ses relations de presse avec une ardeur toute militante. «L’Boulevard, c’est devenu une histoire familiale, une aventure humaine par le prisme de la musique contestataire. Dans ce genre de pays, on ne peut pas faire autre chose que de la politique», expose-t-elle sans fard. «Face au côté arbitraire qui existe dans la société, ici, c’est un espace de liberté. Moi, je venais avec mes piercings, sans me soucier du regard des autres. Mais la place qu’on a acquise n’est pas garantie.» Une crainte manifestement partagée.

Les directeurs Hicham Bahou (à gauche) et Mohamed Merhari regrettent le manque de petites structures culturelles. © Chadi Ilias

Deux mois après ce procès retentissant, les attentats de Casablanca ébranlent la société marocaine. Trente-trois personnes sont tuées dans des attaques menées par des terroristes liés à al-Qaida. La donne change et le palais rompt, pour un temps, avec les islamistes. «Le mot d’ordre, c’était: de la musique, pas des bombes!» se souvient Amine Hamma, lui aussi inculpé en mars 2003. Les années qui suivent restent dans les mémoires comme celles de la Nayda, une effervescence éphémère qui a permis aux nouvelles scènes, et avec elles au Boulevard, de gagner en légitimité, contraignant la monarchie à composer avec cette jeunesse dont le nouveau roi cherche à s’attirer les faveurs. «On peut raconter l’histoire du Boulevard à travers celle du Maroc», assure Meriem, qui décrit un pays «sur le fil du rasoir, avec un système policier rodé».

L’Boulevard, c’est devenu une histoire familiale, une aventure humaine par le prisme de la musique contestataire. Dans ce genre de pays, on ne peut pas faire autre chose que de la politique. MERIEM, EMPRISONNÉE EN 2003 POUR SATANISME

Elle a fait la rencontre d’Amine avant leur arrestation commune. Les cheveux longs, veste en cuir couverte de badges et témoignant de l’affabilité légendaire des amateurs de metal, Amine est devenu un pilier du festival, une conscience pour les adeptes de cette scène marocaine qui n’a cessé de croître. Il ne décolère pas face à l’instrumentalisation des incidents qui ont émaillé leur 20e anniversaire:«Les anti-Boulevard se déchaînent. Il y a une campagne de presse contre le festival. Personne ne parle de ce qu’on y réalise!» tempête-t-il. L’ombre des islamistes du Parti de la justice et du développement (PJD) plane. À la tête de la mairie de Casablanca jusqu’en 2021, ils sont réputés savoir manier les réseaux sociaux. Et des questions se posent sur la présence policière, très discrète en ce jour d’ouverture, massive les suivants.

Subventions et répression

Cette expérience iconoclaste ne compte pas que des amis au Maroc, loin s’en faut. Mais comment la faire vivre sans le feu vert du palais? Une autre contradiction qu’assument solidairement les historiques de l’association. «Oui, on a reçu deux chèques du roi. Je sais que, chez vous, des gens disent que c’est inacceptable. Mais comment faire un festival de musique alternative sans ça?» avance Amine Hamma. «En 2008, on a été soutenus politiquement», endosse Mohamed Merhari. «La structure menaçait de s’effondrer, les sponsors se barraient et on était surendettés. Le roi a mis 200 000 euros de sa poche.» Une poche que l’on sait sans fond et alimentée par des prébendes, mais qui permet à la monarchie de s’attirer quelques bonnes grâces ou de neutraliser les oppositions. «À partir de là, les entreprises nous ont vus autrement», assure Mohamed Merhari. Un coup de pouce qui correspond également à un changement générationnel. «Aujourd’hui, il y a beaucoup de jeunes dans les autorités, pas comme il y a vingt ans, où tu parlais à un mec qui ne comprennait rien, partait au bout de cinq minutes pour aller faire sa prière.»

Si les mœurs ont changé, le pouvoir a considérablement intensifié la répression ces dernières années, qui ont vu journalistes et militants des droits humains emprisonnés ou poussés à l’exil. Une évolution qui, pour Réda Allali, le leader d’Hoba Hoba Spirit, n’a pas touché les cultures alternatives: «Le Maroc est une société tribale. Le danger, c’était l’excommunication. Aujourd’hui, c’est impossible. L’acceptation de ce que c’est qu’être marocain en 2022 n’a rien à voir avec celle de 2002.» Cet amateur de bons mots, qui se définit comme un «patriote musical», est devenu une figure intellectuelle qui disserte à l’envi sur l’histoire de son pays. «Hoba, c’est la joie de faire de la musique, et le Boulevard a donné un tampon à ça», salue-t-il. «En fait, les non-conformes, on était beaucoup.» Pour lui, c’est clair: «On parle de combats d’il y a vingt ans qui ont été gagnés.»

Pas si évident pour Meriem, qui «sent ici un truc de lutte des classes. Les riches sont insupportables, avec une morgue incroyable, des castes institutionalisées». Un système peu enclin à soutenir les structures culturelles. Le royaume préfère miser sur de gros festivals internationaux coûteux, pour redorer son blason en mobilisant le gratin musical. Ils ont pullulé ces deniers temps, avec des prix prohibitifs scindant les publics selon leur porte-monnaie. «Tant que la culture sera utilisée comme arme par les hautes sphères du pouvoir, ça n’ira pas», affirme la jeune femme, qui ne sent «aucune volonté politique que la culture touche tous les Marocains».

C’est pourtant la mission première de l’association, qui s’est dotée d’un centre de musiques actuelles, le Boultek, au cœur de la capitale, et développe des actions d’éducation populaire dans les quartiers. «Les festivals, c’est bien, mais il manque le faisceau de petits lieux», soulève Hicham Bahou, soucieux de développer un écosystème culturel qui fait cruellement défaut: «On est le dernier recours pour les jeunes qui veulent jouer. On éduque d’abord et c’est du temps. Mais le Maroc n’échappe pas au basculement mondial vers la privatisation, regrette-t-il. Or le seul garant, c’est le service public, l’école publique. Le marché ne peut pas tout.»

Une programmation cloisonnée

Cette éthique est-elle partagée par la scène rap plébiscitée par la jeunesse et à laquelle le Boulevard a toujours consacré une place de choix? «Les rappeurs sont moins contestataires. Avec ce rap trap (forme contemporaine de rap, au rythme plus lent et très produit – NDLR), ils portent une nonchalance. Il y a une absence de politique, un nihilisme qui représente la génération actuelle», note Meriem. Hélène, une Stéphanoise embarquée dans l’aventure, tempère: «Il y a quand même une vraie esthétique et c’est aussi une génération fatiguée par la politique.» Les violences du concert anniversaire apparaissent toutefois révélatrices. «Il ne faut pas oublier que la société est d’une grande violence, économique et sociale.

TANT QUE LA CULTURE SERA UTILISÉE COMME ARME PAR LES HAUTES SPHÈRES DU POUVOIR, ÇA N’IRA PAS. » MERIEM, EMPRISONNÉE EN 2003 POUR SATANISME

La jeunesse désenchantée vit dans un quotidien sinistre. Moi, j’ai plus peur d’un mec désenchanté que d’un mec énervé», déplore Réda Allali. C’est après le printemps arabe qu’une nouvelle génération de rappeurs maghrébins a émergé, faisant monter le niveau des productions et engrangeant beaucoup d’argent sans contrarier les vues politiques du régime. «Aujourd’hui, ils vont plus vite que les institutions», note Amine, qui reconnaît au rap une grande victoire, celle «d’avoir imposé l’arabe populaire». Face au succès rencontré par les rappeurs, le festival se voit contraint de cloisonner la programmation, de peur que les publics ne se toisent, voire ne s’affrontent. «Les fans de metal viennent de tout le Maroc pour participer, se soutenir, se retrouver ici» rappelle Mohamed Merhari, qui tient à cette segmentation.

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Pour lui, ça ne fait aucun doute: «Les rappeurs avec les métalleux, ça se taperait.» L’inquiétude que le rap ne prenne définitivement le dessus est palpable, au risque d’assécher la diversité musicale. Réda Allali n’est pas optimiste: «Ce sont les rappeurs qui vont gagner, les capitalistes… Nous, la musique alternative, on est des romantiques, on ne peut pas gagner.» À moins que l’association ne continue à déployer des trésors d’imagination pour concilier les publics et les genres. Comme le résume Mohamed Merhari, «l’enjeu, c’est l’endurance».

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L'Humanité

Fatiha et Driss Radi, au nom du fils

Un jour avec

Les parents d’Omar Radi, condamné à six ans de prison, plaident inlassablement la cause de ce journaliste marocain injustement incacéré. Au Parlement européen, dans la tourmente du Marocgate, une résolution condamnant les violations de la liberté de la presse par le royaume a été adoptée, jeudi, à une large majorité.

Rosa Moussaoui

Dans l’épreuve, ils n’ont jamais flanché. À ce stade, ils sont même certains d’avoir, d’une certaine façon, « gagné la bataille ». Fatiha et Driss Radi étaient à Paris, dans les frimas du mois de décembre, pour recevoir le prix décerné par Reporters sans frontières, pour son indépendance, à leur fils, le journaliste marocain Omar Radi, 36 ans, incarcéré en 2020, condamné à six ans de prison ferme. En présence du Russe Dmitri Mouratov, rédacteur en chef de  Novaïa Gazeta et prix Nobel de la paix 2021, l’ONG distinguait aussi l’Iranienne Narges Mohammadi et les Ukrainiens Mstyslav Chernov et Yevhen Maloletka pour avoir « contribué de manière notable à la défense ou à la promotion de la liberté de la presse dans le monde ».

mis à l’épreuve d’un cruel isolement

Cible de harcèlement policier et judiciaire depuis 2019, piraté par les services de sécurité de l’État marocain avec le logiciel espion israélien Pegasus, avant d’être lui-même poursuivi pour « espionnage », finalement incarcéré sous une accusation infamante de viol montée de toutes pièces (voir l’enquête coréalisée par l’Humanité et Mediapart, le 21 septembre 2020), Omar Radi représentait l’une des dernières voix critiques au Maroc. La monarchie a employé les grands moyens pour le réduire au silence.

Prenant la parole lors de la cérémonie de remise des prix de RSF, Fatiha Radi, aussi frêle qu’opiniâtre, a choisi de citer une lettre de prison de Martin Luther King : « La liberté n’est jamais donnée volontairement par l’oppresseur, elle doit être exigée par les opprimés, vous devez l’exiger, car elle ne sera pas donnée gratuitement. » Omar, assure-t-elle, « va bien ». Depuis son transfert à la prison de Tiflet 2, à 150 kilomètres de Casablanca, ses conditions de détention se sont un peu améliorées, en dépit de la réputation de sévérité de cette maison d’arrêt. Ses carnets de notes, ses lettres ont été confisqués, mais il peut recevoir deux visites par mois, et téléphoner à ses proches trois fois par semaine. Atteint de la maladie de Crohn, il reçoit son traitement mais reste à la merci d’un régime alimentaire inadapté. Il aimerait reprendre des études, mais ce projet se heurte à d’insurmontables entraves : les universités acceptant son inscription en sont finalement dissuadées les unes après les autres. Il refuse par principe la promenade quotidienne dans la cour à peine plus grande que sa cellule – « une vraie geôle en plein air ».

Un codétenu qui l’a côtoyé dans la prison de Tiflet 2 a récemment raconté que les prisonniers avaient reçu de l’administration pénitentiaire, avant l’arrivée du journaliste, la consigne de lui rendre la vie impossible. L’un d’entre eux, docile, lui a d’abord fait subir des violences. Mais devant la douceur désarmante de ce jeune homme plongé dans ses livres, certains de ses compagnons d’infortune ont finalement renoncé à tout acte de malveillance. Cet esprit libre peine, souvent, à trouver le sommeil derrière les barreaux ; son moral s’use à l’épreuve d’un long et cruel isolement.

guets-apens et violences policières

Chez Driss Radi, certains traits esquissent une ressemblance frappante avec Omar. Cet homme à la parole sûre, au débit pressé, partage avec son fils les mêmes idéaux de justice sociale. « Je suis de gauche, lui est plus radical, libertaire », sourit-il, en évoquant son travail sur la spoliation des terres collectives et les mouvements de contestation sociale que le journaliste a contribué à mettre en lumière : la guerre de l’eau des villageois autour de la mine d’argent d’Imider, le soulèvement de Sidi Ifni, le hirak du Rif. Fatiha Radi se remémore toutes les intimidations, les guets-apens, les violences policières. « Il était pisté depuis très longtemps. Alors qu’il enquêtait sur le trafic de sable à Larache, des individus l’ont menacé de viol, en lui promettant de le tuer et de l’enterrer dans les dunes. Ils se sont finalement contentés de lui extorquer de l’argent pour le laisser repartir », se souvient-elle. « Avant même sa première arrestation pour un tweet critiquant les lourdes peines de prison infligées aux révoltés du Rif, il a été attaqué dans une ruelle de notre quartier alors qu’il rentrait en voiture. Une pluie de briques a fait voler les vitres en éclats. Il a échappé de peu à une blessure à la tête. La plainte qu’il a déposée ensuite n’a jamais été enregistrée, on n’en retrouve plus la trace », rapporte encore Driss Radi.

Salir, calomnier, bâillonner...

Ces deux enseignants décrivent, à propos du Maroc d’aujourd’hui, une atmosphère lourde, un climat social éruptif. « Il faut une solution, sinon ça va exploser, résume Driss Radi. Un pays ne peut pas être dirigé indéfiniment par la police politique. » Dans le royaume, la justice, ravalée au rang d’instrument de répression, n’est plus seulement instrumentalisée contre les opposants. Au moindre pas de côté, elle peut broyer dans ses engrenages jusqu’aux serviteurs les plus zélés. À la fin du mois de novembre, c’est Mohammed Ziane, bâtonnier de Rabat et ministre des Droits de l’homme entre 1995 et 1996, qui a été jeté en prison au terme d’un procès expéditif. Trois ans de prison ferme pour « injure contre un corps constitué », « diffamation », « adultère » ou encore « harcèlement sexuel ». Quelque temps auparavant, cet avocat de 80 ans avait été traîné dans la boue par la presse de diffamation, avec la diffusion d’images privées vraisemblablement truquées.

Salir, calomnier, bâillonner… la mécanique est implacable. « Notre fils n’a pas bénéficié d’un procès équitable, soupire Fatiha Radi. Nous demandons simplement que ses droits soient respectés. » Et que se retire enfin l’ombre de l’arbitraire.

MarocMarocgateOmar Radi
L'Humanité

Ignacio Cembrero

Homme du jour

Rosa Moussaoui

C’est une belle plume du journalisme espagnol, un esprit libre et, en Europe, l’un des meilleurs spécialistes du Maghreb, du Maroc en particulier. Notre confrère Ignacio Cembrero, ancien rédacteur en chef d’ El País, aujourd’hui à la tête de la rédaction d’ El Confidencial, est traîné en justice pour la quatrième fois par Rabat. Un État étranger ne pouvant invoquer la diffamation contre un journaliste, les avocats du royaume chérifien ont exhumé, cette fois, une survivance médiévale du droit espagnol, héritée des Partidas, un corpus législatif élaboré au XIIIe siècle en Castille sous le règne d’Alphonse X le Sage : « l’action de vantardise », dont l’objectif est de contraindre au silence une personne revendiquant un droit auquel elle ne peut prétendre.

Ignacio Cembrero, donc, se serait « vanté » d’avoir été piraté par le logiciel espion israélien Pegasus, selon la monarchie marocaine, qui espère par cette procédure judiciaire s’exonérer de tout soupçon sur l’usage présumé de ce programme par ses services – ce qu’elle n’a pu jusqu’à présent obtenir de la justice française. En fait, le gouvernement marocain ne nie pas en soi le piratage, mais il exige du journaliste qu’il prouve que ses services sont bien à l’origine de l’infection de son téléphone et, s’il ne peut le faire, qu’il se rétracte « en faisant amende honorable et en reconnaissant son erreur ». Les précédentes procédures-bâillons contre Ignacio Cembrero ont toutes été classées sans suite. Cette fois, pour défendre sa cause, Rabat a enrôlé un ténor du barreau : Ernesto Diaz-Bastien, connu pour avoir défendu l’ancien dictateur chilien Augusto Pinochet lorsqu’il a été arrêté à Londres sur ordre du juge Garzon.

pegasusMarocEspagneliberté de la presse
L'Humanité

Enquête. Marocgate : des eurodéputés sous influence du royaume chérifien

Révélation

Des accords de pêche entre l’UE et le régime de Mohammed VI au refus de faire figurer la Sahraouie Sultana Khaya parmi les finalistes du prix Sakharov, le gouvernement du pays nord-africain fait l’objet d’une grande indulgence des eurodéputés. 

Gaël De Santis

À 2 019 kilomètres de Rabat, il est un bar qui intéresse particulièrement les autorités marocaines. Dans l’enceinte du Parlement européen, situé près de l’hémicycle, il s’agit de la buvette des députés à Strasbourg. À proximité, nous signalent de nombreux interlocuteurs qui travaillent dans les institutions européennes, on croise souvent les émissaires du royaume chérifien.

À plusieurs reprises, ils ont influencé les votes par leur lobbying. Lobbying, mot qui vient de l’anglais lobby, une « pièce qui offre un espace vers lequel mènent plusieurs pièces ou couloirs ».

Le Qatargate, l’enquête de la justice belge qui a mis au jour les réseaux de corruption présumée du Qatar dans l’institution européenne, a montré que ce pays ne serait pas le seul concerné. Les réseaux en question serviraient également les intérêts du Maroc, point de départ des investigations des enquêteurs.

Ce pays est cité dans le mandat d’arrêt de celui qui apparaît au centre de l’opération d’influence, Pier Antonio Panzeri, consulté par nos confrères de Politico. L’ancien eurodéputé italien a siégé à la tête du comité parlementaire UE-Maroc avant 2019. Contacté, son avocat a indiqué ne vouloir faire « aucun commentaire dans cette affaire ». Avant toute décision de justice, les personnes citées dans l’enquête sont présumées innocentes.

« Qatargate » : les socialistes européens dans la tourmente

Une idylle de longue date

Entre les trois grands groupes du Parlement européen et le pouvoir marocain, il existe une idylle de longue date. Rabat semble intouchable. Alors que le Parlement européen vote, à chaque session, d’utiles résolutions pour les militants concernés s’inquiétant de la situation des droits humains ou d’arrestations arbitraires dans divers pays, « jamais, en vingt ans, une telle résolution n’a été votée concernant le Maroc », confie à l’Humanité une fonctionnaire du Parlement.

Même après l’affaire du Marocgate, une grande partie des députés rechignent à mettre en cause Rabat. Ainsi, vendredi 15 décembre, deux députés communistes espagnols du groupe La Gauche (ex-groupe de la GUE, la Gauche unitaire européenne), Manu Pineda et Sira Rego, déposent un amendement à la résolution qui condamne les agissements du Qatar.

Il suggère que le Parlement se dise « vivement préoccupé par les allégations selon lesquelles le Maroc aurait également tenté d’influencer des députés (…) au moyen d’actes de corruption », et « demande l’application de mesures conformes à celles appliquées aux représentants d’intérêts qatariens pendant la durée des enquêtes ».

Sahara occidental. Madrid bascule dans le camp du Maroc

En d’autres termes, l’amendement demande, le temps des investigations, d’empêcher les lobbyistes au profit du Maroc d’avoir accès au Parlement. En plénière, « la majorité du Parti populaire européen » (la droite), « la majorité de Renew » (le centre libéral) et « la majorité des socialistes » ont voté contre, souligne Miguel Urban, député espagnol du groupe La Gauche.

« On n’a pas trouvé de majorité pour inclure le Maroc dans les problèmes d’ingérence », déplore sa collègue écologiste belge, Saskia Bricmont. À noter toutefois que, lors de ce vote, les socialistes français ont voté avec les députés de La Gauche contre leurs collègues de groupe. Les élus refusant cet amendement ont fait valoir qu’on ne pouvait, pour l’heure, mettre en cause le Maroc. Pourtant, l’origine de l’enquête belge portait sur les réseaux d’influence du Maroc.

Comment l’ONG Fight Impunity amuse la galerie depuis 2019

Cette question de l’influence des lobbyistes marocains au Parlement européen n’est pas nouvelle. Déjà, le 27 novembre 2018, le président du groupe Verts Philippe Lamberts adresse une lettre au président du Parlement d’alors, Antonio Tajani, aujourd’hui ministre berlusconien des Affaires étrangères en Italie.

Il s’interroge sur le fait que trois parlementaires libéraux, la Française Patricia Lalonde (UDI), la Roumaine Ramona Manescu (qui fut pendant quatre mois ministre des Affaires étrangères en 2019) et la Belge Frédérique Ries (qui fut quelque mois secrétaire d’État aux Affaires européennes en 2004) figuraient au bureau de la Fondation EuroMedA, une association de droit belge en lien avec le gouvernement marocain.

Cet engagement n’a pas été mentionné « dans leur déclaration d’intérêts », relève dans sa missive Philippe Lamberts. Pourtant, signale le député belge, Patricia Lalonde a participé à des réunions du comité du commerce international et de celui des affaires étrangères.

De plus, la fondation EuroMedA, créée par l’eurodéputé socialiste français de 2009 à 2019 Gilles Pargneaux, ne figurait pas dans le registre des lobbies. « Nous n’avons jamais eu de réponse à ce courrier, et nos inquiétudes restent d’actualité puisque certains (ex-)député·e·s en question siègent toujours au CA », nous a informés par courriel le bureau de Philippe Lamberts.

Contactées, les personnes dont il est question dans le courrier ne nous ont pas répondu. Le secrétariat d’ Antonio Tajani nous a indiqué que « la participation de parlementaires à des associations politiques et des ONG ne peut a priori donner matière à vérifications de la part de la présidence du Parlement ».

On n’a pas trouvé de majorité pour inclure le Maroc dans les problèmes d’ingérence. SASKIA BRICMONT, DÉPUTÉE ÉCOLOGISTE

Les réseaux d’influence marocains au Parlement demeurent flous. EuroMedA n’est pas la seule structure à ne pas être inscrite au registre des groupes d’intérêts. L’ONG Fight Impunity, présidée par le principal mis en cause du Qatargate, Pier Antonio Panzeri, n’y est pas davantage inscrite.

Cette influence met sous protection le Maroc. En avril 2021, Brahim Ghali, dirigeant du Front Polisario, l’organisation indépendantiste qui conteste l’occupation du Sahara occidental par Rabat, va se faire soigner en Espagne. On enregistre, à partir du 17 mai, une hausse vertigineuse du nombre de migrants qui traversent la frontière depuis le territoire du Maroc, vers l’enclave espagnole de Ceuta.

Parmi eux, des enfants auxquels il a été dit qu’ils étaient en sortie scolaire et assisteraient à un match de football avec des célébrités… En réaction, le Parlement prépare une résolution dans laquelle se trouvent ces éléments pour condamner les agissements du Maroc et soutenir Madrid.

Pedro Sanchez mis en minorité sur la question sahraouie

Au mépris du droit international

Le vote des amendements sur ce sujet s’avère intéressant. Ainsi, l’élu Podemos Miguel Urban en dépose un dénonçant le fait que les Européens « ont historiquement ignoré les violations des droits de l’homme commises par le régime marocain » et condamnant la répression.

Seules 65 personnes, essentiellement les élus du groupe La Gauche et les socialistes français, votent en faveur de l’amendement. 523 députés votent contre. « Notre groupe politique a présenté une proposition de déclaration qui ouvrait la focale sur les droits humains, les prisonniers politiques, etc. Elle parlait de la liberté de la presse, des détenus… Tout cela a été repoussé par les principaux groupes, les socialistes, les libéraux et la droite », déplore Miguel Urban.

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

La très grande majorité du Parlement voulait que le texte se limite à la condamnation de l’instrumentalisation de l’immigration. « Certains coordinateurs ne voulaient pas d’une résolution à charge contre le royaume du Maroc », souligne Nora Mebarek, députée socialiste française. Sollicités sur cet épisode et les autres contenus dans cet article par l’Humanité, les présidents des groupes socialiste, libéral (Renew) et de droite (Parti populaire européen) n’ont pas répondu.

L’extrême droite, elle, s’illustre par un appui aux positions du Maroc. Le Français Thierry Mariani (RN) et l’Autrichien Harald Vilimsky (FPÖ) déposent un amendement, rejeté par le Parlement, contre « les actions opaques du Front Polisario au cours des derniers mois, notamment l’entrée illégale de Brahim Ghali, son chef, dans l’espace Schengen », et qui avance, au mépris du droit international et des résolutions de l’ONU, que « 43 pays soutiennent la position du Maroc » concernant la résolution du conflit au Sahara occidental.

Une mansuétude incompréhensible

Un mois plus tard, une autre affaire éclabousse le Makhzen. Le pouvoir marocain est mis en cause par Amnesty et 17 journaux dans l’affaire du logiciel Pegasus : ses services auraient utilisé le software développé par l’entreprise israélienne NSO pour espionner des dirigeants européens.

« Des allégations mensongères et infondées », dénonce alors Rabat. En mars 2022, la plainte en diffamation contre ces médias et d’autres, dont l’Humanité, avait été jugée irrecevable par le tribunal de Paris. Rabat n’est pas le seul éclaboussé par ce scandale.

En dehors de l’UE, Israël et le Rwanda sont concernés. Parmi les Vingt-Sept, la Hongrie, la Pologne et la Grèce se sont portés acquéreurs de Pegasus. « Mon groupe (les Verts – NDLR) et les libéraux ont demandé une commission d’enquête », raconte Saskia Bricmont, députée écologiste belge membre de celle-ci.« On a dû négocier ferme pour que le mandat couvre les pays tiers, les ingérences » de pays hors de l’UE, souligne-t-elle.

Pour l’heure, si une mission parlementaire s’est bien rendue en Israël, « nos auditions ne portent pas sur des ingérences étrangères de type Rwanda ou Maroc ». Il s’est avéré jusqu’à présent impossible de trouver une majorité au sein de la commission pour mettre le sujet sur la table, insiste l’élue.

Une mansuétude incompréhensible, d’autant plus que le rapport préliminaire de la commission d’enquête stipule qu’ « il est largement admis que les autorités marocaines ont ciblé le premier ministre (espagnol – NDLR) Pedro Sanchez, la ministre de la Défense Margarita Robles et le ministre de l’Intérieur Fernando Grande-Marlaska, à l’instar du président français et des ministres du gouvernement français », et que Romano Prodi, ex-président de la Commission européenne, a lui aussi été mis sur écoute. Tout se passe comme si rien ne devait heurter le Maroc. Une situation qui tranche avec les prises de position du Parlement contre la Chine et la Russie.

Sahara occidental. Sultana Khaya, le souffle de liberté du peuple sahraoui

Il est un autre épisode où, en commission parlementaire, le Maroc n’a pu être mis en cause. En 2021, avec le groupe La Gauche, « nous avions proposé que le prix Sakharov soit attribué à Sultana Khaya », militante sahraouie assignée à résidence, se souvient Miguel Urban.

La femme avait été agressée et violée par des sbires du régime, sa mère de 84 ans passée à tabac. Si elle était retenue parmi les trois finalistes du prix des droits de l’homme remis par le Parlement européen, « elle aurait reçu une invitation formelle au Parlement, il y aurait pu y avoir une conférence de presse, avance le député . Cela aurait été un scandale aux répercussions internationales ».

Ce qui est en jeu, c’est l’interconnexion entre le monde des affaires et celui de la politique. GEORGIOS KATROUGALOS, ANCIEN MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES GREC

La Gauche n’avait pas le nombre d’élus nécessaires en commission des droits de l’homme pour la qualifier parmi le trio de finalistes, parmi lesquels devait être choisi le lauréat du prix. Avec 16 voix, elle était à égalité avec la proposition, présentée par l’extrême droite, de la putschiste Jeanine Añez qui avait renversé le président socialiste bolivien Evo Morales. « Avec les voix des libéraux qui avaient dit nous soutenir, des Verts et des socialistes, nous devions gagner », relate Miguel Urban. Après interruption de séance, l’essentiel des élus socialistes se rallient à la proposition de l’extrême droite…

Sahara occidental. La justice retoque le Maroc et l’UE

L’Union européenne partage des intérêts en matière migratoire et commerciale avec le Maroc. Et les grands groupes du Parlement y sont attentifs. Le 12 décembre 2019, l’Assemblée vote par 415 voix pour et 189 contre un accord de pêche.

Dans les négociations, le Maroc a fait valoir qu’il souhaitait que soient inclus les territoires du Sahara occidental. Revendication acceptée par la partie européenne. Le groupe La Gauche demande à l’époque que l’accord soit soumis à un contrôle de légalité avant le vote, puisque la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) avait, en février 2018, stipulé qu’un précédent accord de pêche ne pouvait s’appliquer aux territoires sahraouis, qu’aucun pays au monde ne considère comme marocains.

« Les socialistes, les libéraux et la droite ont voté contre », se souvient Miguel Urban. Ces groupes prétextèrent d’une « consultation des populations », alors même que le représentant de celles-ci, le Front Polisario, n’y avait pas participé.

« Est-ce que ce fut un vote conscient, libre pour préserver les intérêts géostratégiques de l’Union avec un partenaire commercial ou avec un partenaire pour le contrôle des frontières, ou bien un vote négocié sous influence étrangère ? » interroge Miguel Urban. « On ne peut pas savoir », estime l’eurodéputé espagnol. « Lors des travaux, les autorités marocaines étaient bien présentes. Cela met une forme de pression à laquelle on peut refuser de céder. Un élu doit pouvoir ne pas céder », prévient Saskia Bricmont.

L’entêtement à inclure les territoires du Sahara occidental dans le cadre de l’accord a conduit à une nouvelle décision de justice en septembre 2021 : pas plus que le précédent accord, celui voté en décembre 2019 ne peut s’appliquer aux territoires sahraouis, a tranché la CJUE.

Union européenne. À Melilla, la frontière vire au bain de sang

Le Maroc semble être l’un des pays les plus en pointe pour faire valoir ses intérêts auprès de l’UE. « Du côté du Maroc, ce groupe d’amis est très articulé, soulignait, après le dévoilement de l’affaire, l’ancien envoyé spécial de l’ONU pour le Sahara occidental, Francesco Bastagli, au media Democracy Now ! Ils n’orientent pas seulement l’argent ou les ressources, ils facilitent aussi l’identification des parlementaires qui pourraient être corrompus en fonction de leurs responsabilités au sein du Parlement. (…) Ils créent des occasions où les parlementaires peuvent être approchés lors d’événements ou de missions en visite. »

Pour l’ancien ministre des Affaires étrangères grec, député avant 2014, Georgios Katrougalos, la question posée par les enquêtes en cours est plus large : « Ces pratiques de lobbying, d’influence de l’argent en politique étaient connues, mais je pensais les sommes en jeu beaucoup plus modestes », confie l’ancien élu de Syriza. « Il y a des propositions pour un comité d’éthique plus efficace. Mais le problème est beaucoup plus grave : ce qui est en jeu, c’est l’interconnexion entre le monde des affaires et celui de la politique. Et c’est très difficile à contrôler car c’est l’essence même du capitalisme », ajoute-t-il. Les institutions européennes sont ainsi perméables à toutes sortes d’influences.

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Comment l’ONG Fight Impunity amuse la galerie depuis 2019

Révélation

Jamais inscrite au registre de transparence, la petite association fondée par l’ex-eurodéputé Pier Antonio Panzeri, a pu compter sur un soutien providentiel au Parlement, mais aussi à la Commission. D’après les enquêteurs belges, elle aurait servi de paravent pour les pratiques de corruption à grande échelle pour le compte du Qatar et du Maroc.

Thomas Lemahieu

Quand une des cinq employés de Fight Impunity l’a appelé pour lui envoyer son exemplaire du rapport 2020 sur les « droits globaux », Anthony Bellanger en est resté pantois.

Quelques mois plus tôt, le secrétaire général de la Fédération internationale des journalistes (FIJ) avait donné son accord pour rédiger une tribune pour le compte de cette petite association, assez méconnue à l’époque et soupçonnée par la justice belge, depuis un spectaculaire coup de filet début décembre, d’avoir servi de paravent à des activités de corruption à grande échelle pour le compte du Qatar et du Maroc.

Derrière l’ONG, une organisation  « présumée criminelle »

Ayant réclamé un délai, Anthony Bellanger n’avait pas pu rendre sa copie, le rapport de plus de 400 pages était paru, avec sa signature sous un texte, parmi une vingtaine d’autres.

« Ils étaient pressés, m’ont-ils dit, ils ont pioché çà et là pour composer un truc, raconte Anthony Bellanger. Bon, il n’y avait rien de scandaleux dans ce qu’ils me faisaient dire, mais c’est quand même plus que douteux comme procédé. »

Réalisé chaque année depuis 2002, sous la direction d’une autre association, Società Informazione, liée au mouvement syndical italien, et publié par un petit éditeur milanais, le rapport en question - nommé Le Milieu, en référence à l’histoire de la pègre - ne sert, en réalité, qu’à faire connaître le logo de Fight Impunity : sur la couverture, l’organisation apparaît comme « promotrice » de l’ouvrage, alors qu’à l’évidence, c’est bien elle le produit à vendre…

Dans le vaste scandale qui, entre valises de billets et magots cachés - pour un montant recensé jusqu’ici de 1,5 million d’euros -, agite le Parlement européen désormais, l’épisode est, sans aucun doute, anecdotique.

Il permet néanmoins de lever un coin du voile sur la manière dont l’organisation, décrite comme « présumée criminelle » dans les chefs d’inculpation utilisés par la justice belge, a pu tisser sa toile au cœur des institutions européennes.

Une ONG jamais inscrite au registre de la transparence

Dirigeant syndical de la CGIL à Milan, puis eurodéputé dans le groupe socialiste pendant 15 ans - il a été tour à tour président de la délégation pour les relations avec les pays du Maghreb et de la sous-commission Droits de l’homme -, Pier Antonio Panzeri a créé l’association contre l’impunité et pour la justice transitionnelle - le nom statutaire de Fight Impunity -, en 2019.

Sans même être inscrite au registre de transparence à Bruxelles, elle a obtenu, comme l’a révélé le quotidien belge Le Soir, en un temps record des financements publics de la Commission et du Parlement pour un projet pilote visant à la création d’un « Observatoire européen pour la lutte contre l’impunité ».

Corruption. Le Qatar a le bras long au Parlement européen

Dans le détail, l’activité officielle de Fight Impunity relève pourtant plus des mondanités que de la lutte réelle contre l’impunité, comme en témoigne le récit interne de son premier événement, dans une petite salle de réunion du Parlement européen, en décembre 2019, autour de Hatice Cengiz, la fiancée du Jamal Khashoggi, le journaliste saoudien assassiné par les services secrets de la pétromonarchie dans son ambassade d’Istanbul.

L’association se vante de compter sur la présence de Federica Mogherini « pour sa première apparition publique après la fin de son mandat comme haute représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères » - elle intégrera ensuite le comité « honoraire » de Fight Impunity.

En parallèle, l’association met en avant l’europarlementaire socialiste belge Maria Arena, présidente de la sous-commission Droits de l’homme qui, en trois ans, n’a manqué quasiment aucune de ses initiatives.

« Qatargate » : les socialistes européens dans la tourmente

Fight Impunity salue aussi la présence de trois autres députés européens du même bord qui sont tous au cœur de l’affaire actuelle : la vice-présidente grecque du parlement Eva Kaili dont le père a été arrêté dans la capitale belge avec 750 000 euros dans ses bagages - en fin de semaine dernière, la justice belge a décidé de la maintenir en détention provisoire pour un mois de plus - ; l’italien Andrea Cozzolino dont l’assistant parlementaire, Francesco Giorgi, par ailleurs compagnon de Kaili et ex-collaborateur de Panzeri, est passé partiellement aux aveux devant les enquêteurs belges ; et le belge Marc Tarabella qui récuse les mises en cause faites par ses amis selon lesquelles il serait l’un des bénéficiaires de ses fonds secrets…

Une ONG bien introduite dans les hautes sphères européennes

Organisé, cette fois, en décembre dernier, quelques jours avant les interpellations des principaux protagonistes du scandale, un autre rendez-vous éclaire sur l’enracinement de ce réseau au sein de l’institution : programmée sur deux jours à Paris, à l’Unesco, puis à la Maison Jean-Monnet, une dépendance du Parlement européen à Bazoches-sur-Guyonne, au fin fond des Yvelines, une « conférence sur la liberté des médias et la lutte contre l’impunité des crimes commis contre les journalistes » devait, elle aussi, servir à dorer le blason de Fight Impunity.

Sans en faire la publicité dans son propre agenda de rencontres, le Service de recherche du Parlement européen (EPRS) les coorganise selon les courriers d’invitations que l’Humanité a pu consulter.

Ce qui revient, dans les faits, à financer tous les voyages des participants. « Je ne suis restée que le premier jour, parce qu’en une heure et demie, tout avait été plié, nous rapporte une invitée qui n’avait jamais mis les pieds jusque là dans de tels événements. Cela n’a servi strictement à rien, c’était merdique de bout en bout et, au mieux, c’est pour amuser la galerie… »

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Du pur affichage pour masquer le véritable business en coulisses ? La question se pose quand on voit, par exemple, le rapprochement avec Luca Visentini qui a participé à de nombreuses initiatives aux côtés de Panzeri, jusqu’à cosigner en 2022 la préface du rapport sur les « droits globaux » avec lui, déjà mentionné… et qui, à peine passé du poste de secrétaire général de la Confédération européenne des syndicats (CES) à la tête de la Confédération syndicale internationale (CSI), vient d’admettre benoîtement avoir reçu 50 000 euros pour les besoins, selon lui, de sa campagne électorale interne.

Mêmes interrogations avec l’homme politique de droite grec et ex-commissaire européen à la Migration, Dimitris Avramopoulos, qui a dû admettre avoir touché 60 000 euros en tant que membre du comité honoraire de Fight Impunity.

« J’examine la possibilité de déposer plainte contre ces escrocs pour abus de confiance. » Bernard Cazeneuve

Également présent dans ce même cénacle, l’ex-Premier ministre français Bernard Cazeneuve, sollicité par l’Humanité, s’offusque, non sans admettre en creux une certaine légèreté : « Je ne connaissais aucun des protagonistes de cette ONG et je ne me souviens d’ailleurs pas d’avoir un jour rencontré l’un d’eux, nous explique-t-il. Lorsqu’il y a quelques années, ils m’ont présenté leurs initiatives par téléphone, dont les objectifs relevaient notamment de la défense des droits humains, en m’indiquant qu’elle bénéficiait du soutien bienveillant des institutions de l’Union européenne et du parrainage de personnalités comme le prix Nobel de la paix que je connaissais (le gynécologue Denis Mukwege, grande figure de la lutte contre les violences sexuelles en République démocratique du Congo, NDLR), j’ai accepté que mon nom figure parmi le board honoraire qui n’avait aucune fonction exécutive. Je n’ai participé à aucune réunion ni événement organisé par cette ONG. Je n’ai perçu aucune rémunération de cette ONG et n’ai accompli pour son compte aucune mission. » Dans la foulée, Bernard Cazeneuve ajoute : « J’examine la possibilité de déposer plainte contre ces escrocs pour abus de confiance. »

Influence. Ces accès privilégiés des Gafam au pouvoir français

Sollicité par l’Humanité sur le fonctionnement de Fight Impunity et les relations avec les membres du board honoraire de l’association, Me Laurent Kennes, avocat de Pier Antonio Panzeri en Belgique, décline pour le compte de son client qui, comme les autres protagonistes du scandale, demeure présumé innocent : «Aucun commentaire dans cette affaire. C’est impossible dans le contexte actue de détention de mon client.»

Au 41, rue Ducale, au coeur de cette «bulle bruxelloise», la plaque de Fight Impunity a déjà été retirée de la façade. Mais pas celles de la dizaine d’associations et groupuscules fédérées autour de No Peace without Justice (Pas de Paix sans Justice), une ONG liée au parti radical italien, dont Niccolo Figa-Talamanca, le secrétaire actuel, est, lui aussi, en détention provisoire dans le cadre de l’enquête en Belgique.

C’est d’ailleurs un autre pilier de ce groupe, Gianfranco Dell’Alba, un ancien eurodéputé radical proche d’Emma Bonino, qui a prêté son nom pour figurer sur les statuts parmi les quatre fondateurs de Fight Impunity… Comme le relève un bon connaisseur des institutions européennes, «cette affaire, avec ces valises d’espèces, a un furieux air d’amateurisme, mais ça ne fait sans doute que commencer.»

Parlement européenQatargateCorruptionMaroc
L'Humanité

Mondial. Le Maroc termine au pied du podium

Actu

Les Lions de l’Atlas se sont inclinés face à la Croatie (2-1), ce samedi à Doha, dans le match pour la 3e place. Diminués par leurs nombreux blessés et la fatigue accumulée, les joueurs de Walid Regragui n’ont pas été en mesure de réaliser un nouvel exploit.

Nicolas Guillermin

Première équipe africaine à atteindre les demi-finales d’une Coupe du monde, le Maroc n’est pas parvenu à devenir la première sélection du continent à finir sur le podium. Les Lions de l’Atlas ont tout tenté face à la Croatie, mais ils se sont finalement inclinés 2-1, ce samedi 17 décembre à Doha, dans le match pour la troisième place du Mondial 2022 au Qatar. Les Croates, finalistes en 2018, prennent place, cette fois, sur la troisième marche, en attendant la finale entre l’Argentine et la France, dimanche (TF1, 16 heures).

La mine triste, mais moins que lors de la défaite en demi-finale face aux Bleus, les Marocains terminent sur une deuxième défaite consécutive alors qu’ils avaient la meilleure défense du tournoi. Un revers qui ne doit pas occulter le magnifique parcours accompli avec des victoires sur la Belgique (3e du Mondial 2018), l’Espagne (championne du monde 2010) ou le Portugal (champion d’Europe 2016) dont ils peuvent être fiers. « C’est une défaite amère mais elle est méritée, je crois, a expliqué Walid Regragui, sélectionneur du Maroc, au micro de BeIN Sport. On a vu une équipe qui n’a pas lâché. On va se rappeler de beaucoup de matchs, on va revenir plus fort. On a uni notre pays pendant un mois, tout le monde était heureux. »

Rythme enlevé en début de rencontre

Devant un public largement acquis aux Marocains, les deux équipes, qui s’étaient déjà affrontées dans le tournoi en phase de poules pour un triste 0-0, ont produit cette fois un spectacle bien plus attractif malgré les blessés. Comme prévu, côté Lions de l’Atlas, les deux défenseurs centraux Romain Saïss et Nayef Aguerd, cruciaux dans le parcours historique de leur sélection, étaient absents, remplacés par Jawad El Yamiq et Achraf Dari, le joueur du Stade Brestois. Sur le côté gauche, l’équipe de Walid Regragui a dû également composer sans un des cadres de son équipe, le latéral du Bayern Noussair Mazraoui tandis que le milieu de terrain Azzedine Ounahi, figurait également sur le banc. Côté croate, la défense a aussi connu quelques changements, le plus notable étant la titularisation de Josip Sutalo, préféré au vétéran Dejan Lovren, avec l’une des grandes révélations du tournoi Josko Gvardiol. Une charnière sans doute amenée à devenir la future défense centrale des Rouges et Blancs.

C’est sur un rythme enlevé que la rencontre débute et, dès la 7 e minute, Gvardiol ouvre le score de la tête sur une superbe combinaison (1-0). A peine la remise en jeu effectué, Dari lui répond en égalisant également de la tête suite à une hésitation du gardien croate, Livakovic (1-1, 9 e). Malgré leur bonne volonté, les Marocains, fragilisés par leurs absences en défense et les nombreux efforts réalisés depuis le début du Mondial, cherchent systématiquement à repartir proprement de derrière, mais de nombreuses pertes de balle les mettent régulièrement en danger. Et c’est sur un nouveau ballon perdu, dans leurs trente derniers mètres, que les Marocains concèdent un second but par Orsic, d’une très belle frappe enroulée (2-1, 42 e).

Les Marocains se créent quelques occasions

Au retour des vestiaires, les Lions de l’Atlas tentent de revenir au score mais s’exposent à des contre-attaques et les Croates dominent globalement la rencontre. Dans les dernières minutes, les Marocains se créent quelques occasions, mais la fraîcheur et la lucidité leur manquent pour faire la différence. Les sorties sur blessure du Croate Kramaric (61 e) et des Marocains Dari (64 e) et El-Yamiq (67 e) montrent alors qu’il est temps que le tournoi se termine pour les deux équipes.

Paradoxalement, le plus dur reste, peut-être, à réaliser pour les Lions de l’Atlas. A savoir, confirmer leur belle Coupe du monde lors des prochaines échéances. Pour la Croatie, tout un pays reste suspendu à la décision de son maître à jouer, Modric. A trente-sept ans, en dépit d’une activité toujours impressionnante sur le terrain, le ballon d’Or 2018 n’a toujours pas dévoilé ses intentions. Si l’Euro 2024, dans dix-huit mois, semble proche, il paraît très improbable de le revoir disputer un jour un autre Mondial.

FootballMondial 2022 au Qatarcoupe du monde de footballMaroc
France24 - Monde

Grèce : la catastrophe ferroviaire, enquête "prioritaire" pour la Cour suprême

Publié le : 06/03/2023 - 16:26

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Le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis a demandé lundi dans une lettre adressée au procureur de la Cour suprême de donner "une priorité" aux investigations relatives à la catastrophe ferroviaire en Grèce. Dimanche, plus de 12 000 manifestants ont crié leur colère à Athènes contre "les défaillances chroniques" du réseau ferroviaire en accusant les gouvernements successifs de ne rien faire pour l'améliorer.

Au lendemain d'une manifestation massive à Athènes, le gouvernement grec a appelé, lundi 6 mars, la Cour suprême à lancer "en priorité" une enquête en lien avec la catastrophe ferroviaire de Tempé (centre) qui continue de soulever une puissante vague de colère dans le pays.

"Les défaillances du réseau (ferroviaire) sont profondes et aucun gouvernement n'a réussi à les réparer, pas même le nôtre", a reconnu le porte-parole du gouvernement Yiannis Oikonomou lors d'un point presse.

Sous le feu des critiques depuis la collision entre deux trains qui a fait 57 morts le 28 février, le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis a demandé au parquet de la plus haute juridiction grecque de lancer des investigations sur ces défaillances "systémiques".

"Je vous demande de donner une priorité à ces affaires et les attribuer, si vous le jugez opportun, au niveau d'enquête le plus élevé possible", a écrit dans un courrier le chef du gouvernement conservateur, dont le mea culpa dimanche n'a pas suffi à faire retomber l'indignation dans le pays.

Pour la sixième journée consécutive, une grève a paralysé lundi le trafic ferroviaire interurbain et quelque 12 000 personnes sont descendues dans la rue de la capitale, dimanche, pour crier leur "rage immense" et pointer du doigt la responsabilité des "gouvernements assassins" dans la plus grande catastrophe ferroviaire du pays.

Ce rassemblement athénien, le quatrième depuis l'accident, a dégénéré en violents affrontements. Aux cocktails Molotov des manifestants, les forces de l'ordre ont répliqué par l'usage de gaz lacrymogènes et de grenades assourdissantes.

La colère populaire cible également la compagnie ferroviaire Hellenic Train, née en 2017 de la privatisation partielle du groupe public OSE qui avait été menée dans le cadre du plan d'aide exigé par les créanciers internationaux pendant la crise économique (2009-2018).

Cette entreprise est mise en cause pour de nombreuses négligences et lacunes ayant entraîné cette catastrophe qualifiée de "tragédie nationale" par les autorités et qui a conduit à la démission du ministre des Transports.

Sur Twitter, la présidente de la Commission Ursula von der Leyen a indiqué avoir évoqué avec le Premier ministre un possible "soutien technique" de l'Union européenne à Athènes "pour moderniser son réseau ferroviaire et améliorer sa sécurité".

This morning I discussed with PM @kmitsotakis further technical support that the EU can provide to Greece to modernise its railways and improve their safety. Commission and @ERA_railways experts will travel this week to Athens.Rail safety is paramount.

March 6, 2023

L'accident s'est produit mardi peu avant minuit quand un train de passagers et un convoi de fret se sont heurtés de plein fouet alors qu'ils circulaient sur la même voie reliant reliant Athènes à la grande ville universitaire de Thessalonique (nord). La plupart des victimes étaient des jeunes et des étudiants rentrant à Thessalonique après un weekend prolongé.      

Élections à venir

Âgé de 59 ans, le chef de gare qui était de service à Larissa, la ville la plus proche des lieux du drame, a été inculpé et écroué dimanche pour sa responsabilité présumée dans "la mort d'un grand nombre de personnes", un crime passible de la perpétuité.

En Grèce, de nombreuses voix se sont toutefois élevées pour refuser de faire de cet employé, qui n'avait suivi que quarante jours de formation avant de prendre son poste, l'unique responsable du drame.

C'est ce qu'avait semblé faire le Premier ministre au lendemain de l'accident avant de se raviser. "Nous ne pouvons pas, ne voulons pas et ne devons pas nous cacher derrière l'erreur humaine" imputée au chef de gare, a-t-il déclaré dimanche en demandant "pardon" aux familles des victimes.

L'enquête de la Cour suprême qu'il a appelée de ses vœux lundi est distincte de celle qu'il a confiée vendredi à un comité de trois experts, chargés de "mettre en évidence les problèmes et dysfonctionnements systémiques" du système ferroviaire en Grèce.

L'opposition de gauche a critiqué cette décision assurant que le gouvernement cherchait, avec ce groupe d'experts, à se dédouaner de toute responsabilité dans l'accident à l'approche des élections législatives.

En janvier, le Premier ministre grec avait fixé la date de ce scrutin au "printemps" alors que l'opposition réclamait la démission de son gouvernement en raison du scandale provoqué par la mise sur écoutes du chef du parti socialiste grec (Pasok-Kinal) Nikos Androulakis par les services de renseignement.

Avec AFP

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Catastrophe ferroviaire en Grèce : la colère dégénère en violences, le chef de gare en détention

En images : "Le pire accident de train de l'histoire en Grèce"

Tragédie ferroviaire en Grèce : près de 60 morts, le chef de gare avoue "une erreur"

Opex 360

Le Centre d’expertise aérienne militaire cherche des algorithmes de « prédiction de survie en combat aérien »

par Laurent Lagneau · 2 mars 2023

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L’an passé, le général Bertrand Jardin, alors commandant de la Brigade de l’Aviation de Chasse [BAAC], avait confié au magazine Air Fan qu’il était envisagé d’organiser un exercice « Volfa » numérique [par conséquent appelé e-Volfa] en ayant recours à la Simulation massive en réseau [SMR], un concept reposant sur les principes du « serious gaming » [jeu sérieux] et des jeux vidéos.

Expérimentée d’abord par l’Escadron de chasse 2/5 « Île-de-France », la SMR cumule plusieurs avantages : peu coûteuse, elle permet de passer outre les problèmes de disponibilités des avions et de s’affranchir des règles de temps de paix… et donc d’envisager des situations qu’il serait triop risqué de tester dans des conditions « normales » ou encore d’imaginer de nouvelles tactques de combat.

Le développement de la SMR au sein de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] a ainsi été confié au Centre d’expertise aérienne militaire [CEAM] de Mont-de-Marsan et à l’Agence de l’Innnovation de Défense [AID].

Cela étant, pour en tirer tous les avantages, encore faut-il que cette SMR soit la plus proche possible de la réalité. D’où l’appel à manifestation d’intérêt « AlphaWingman » [*] que vient de lancer le CEAM, par l’intermédiaire du Pôle d’innovation technique de défense Alienor. Et cela afin de disposer d’algorithmes de prédiction de survie en combat aérien [probabilité pour un avion considéré d’être encore en vie à un horizon temporel défini] en s’appuyant sur des jeux de données issus de compétitions eSport » [jeux vidéos, nldr].

Alors que, actuellement, il n’est question que « ChatGPT » [pour le meilleur et le pire], soulignant d’abord que la France « identifie l’intelligence artificielle comme une technologie stratégique indispensable pour garantir sa supériorité opérationnelle », le CEAM explique vouloir « optimiser l’emploi des moyens modernes de simulation, notamment en réseau ».

Ces algorithmes de prédiction de survie « devront présenter un intérêt pour la prise de décision par une IA en combat aérien simulé », précise le CEAM, qui dit vouloir s’en servir comme « indicateur de niveau de risque en temps réel pour pilotes en contexte eSport sur des scénarios équivalents » ou encore comme « élément de prise de décisions pour un équipier IA sur le même contexte ».

Au delà des caractéritiques techniques que ces algorithmes devront avoir [fonctionner avec Tacview et DCS World, ne pas exiger une puissance de calcul trop importante, etc], le CEAM laisse entrevoir la suite de ce projet, en citant une possible extension à « d’autres cas d’usages/besoins associés au même contexte [eSport et combat aérien] comme la prédiction de trajectoires, la recommandation de manœuvres ».

[*] Un clin d’oeil à la compétition « AlphaDogfight« , qui, aux États-Unis, avait opposé un pilote de chasse à un algorithme d’intelligence artificielle?

Le Centre d’expertise aérienne militaire cherche des algorithmes de « prédiction de survie en combat aérien »

par Laurent Lagneau · 2 mars 2023

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L’an passé, le général Bertrand Jardin, alors commandant de la Brigade de l’Aviation de Chasse [BAAC], avait confié au magazine Air Fan qu’il était envisagé d’organiser un exercice « Volfa » numérique [par conséquent appelé e-Volfa] en ayant recours à la Simulation massive en réseau [SMR], un concept reposant sur les principes du « serious gaming » [jeu sérieux] et des jeux vidéos.

Expérimentée d’abord par l’Escadron de chasse 2/5 « Île-de-France », la SMR cumule plusieurs avantages : peu coûteuse, elle permet de passer outre les problèmes de disponibilités des avions et de s’affranchir des règles de temps de paix… et donc d’envisager des situations qu’il serait triop risqué de tester dans des conditions « normales » ou encore d’imaginer de nouvelles tactques de combat.

Le développement de la SMR au sein de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] a ainsi été confié au Centre d’expertise aérienne militaire [CEAM] de Mont-de-Marsan et à l’Agence de l’Innnovation de Défense [AID].

Cela étant, pour en tirer tous les avantages, encore faut-il que cette SMR soit la plus proche possible de la réalité. D’où l’appel à manifestation d’intérêt « AlphaWingman » [*] que vient de lancer le CEAM, par l’intermédiaire du Pôle d’innovation technique de défense Alienor. Et cela afin de disposer d’algorithmes de prédiction de survie en combat aérien [probabilité pour un avion considéré d’être encore en vie à un horizon temporel défini] en s’appuyant sur des jeux de données issus de compétitions eSport » [jeux vidéos, nldr].

Alors que, actuellement, il n’est question que « ChatGPT » [pour le meilleur et le pire], soulignant d’abord que la France « identifie l’intelligence artificielle comme une technologie stratégique indispensable pour garantir sa supériorité opérationnelle », le CEAM explique vouloir « optimiser l’emploi des moyens modernes de simulation, notamment en réseau ».

Ces algorithmes de prédiction de survie « devront présenter un intérêt pour la prise de décision par une IA en combat aérien simulé », précise le CEAM, qui dit vouloir s’en servir comme « indicateur de niveau de risque en temps réel pour pilotes en contexte eSport sur des scénarios équivalents » ou encore comme « élément de prise de décisions pour un équipier IA sur le même contexte ».

Au delà des caractéritiques techniques que ces algorithmes devront avoir [fonctionner avec Tacview et DCS World, ne pas exiger une puissance de calcul trop importante, etc], le CEAM laisse entrevoir la suite de ce projet, en citant une possible extension à « d’autres cas d’usages/besoins associés au même contexte [eSport et combat aérien] comme la prédiction de trajectoires, la recommandation de manœuvres ».

[*] Un clin d’oeil à la compétition « AlphaDogfight« , qui, aux États-Unis, avait opposé un pilote de chasse à un algorithme d’intelligence artificielle?

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L’an passé, le général Bertrand Jardin, alors commandant de la Brigade de l’Aviation de Chasse [BAAC], avait confié au magazine Air Fan qu’il était envisagé d’organiser un exercice « Volfa » numérique [par conséquent appelé e-Volfa] en ayant recours à la Simulation massive en réseau [SMR], un concept reposant sur les principes du « serious gaming » [jeu sérieux] et des jeux vidéos.

Expérimentée d’abord par l’Escadron de chasse 2/5 « Île-de-France », la SMR cumule plusieurs avantages : peu coûteuse, elle permet de passer outre les problèmes de disponibilités des avions et de s’affranchir des règles de temps de paix… et donc d’envisager des situations qu’il serait triop risqué de tester dans des conditions « normales » ou encore d’imaginer de nouvelles tactques de combat.

Le développement de la SMR au sein de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] a ainsi été confié au Centre d’expertise aérienne militaire [CEAM] de Mont-de-Marsan et à l’Agence de l’Innnovation de Défense [AID].

Cela étant, pour en tirer tous les avantages, encore faut-il que cette SMR soit la plus proche possible de la réalité. D’où l’appel à manifestation d’intérêt « AlphaWingman » [*] que vient de lancer le CEAM, par l’intermédiaire du Pôle d’innovation technique de défense Alienor. Et cela afin de disposer d’algorithmes de prédiction de survie en combat aérien [probabilité pour un avion considéré d’être encore en vie à un horizon temporel défini] en s’appuyant sur des jeux de données issus de compétitions eSport » [jeux vidéos, nldr].

Alors que, actuellement, il n’est question que « ChatGPT » [pour le meilleur et le pire], soulignant d’abord que la France « identifie l’intelligence artificielle comme une technologie stratégique indispensable pour garantir sa supériorité opérationnelle », le CEAM explique vouloir « optimiser l’emploi des moyens modernes de simulation, notamment en réseau ».

Ces algorithmes de prédiction de survie « devront présenter un intérêt pour la prise de décision par une IA en combat aérien simulé », précise le CEAM, qui dit vouloir s’en servir comme « indicateur de niveau de risque en temps réel pour pilotes en contexte eSport sur des scénarios équivalents » ou encore comme « élément de prise de décisions pour un équipier IA sur le même contexte ».

Au delà des caractéritiques techniques que ces algorithmes devront avoir [fonctionner avec Tacview et DCS World, ne pas exiger une puissance de calcul trop importante, etc], le CEAM laisse entrevoir la suite de ce projet, en citant une possible extension à « d’autres cas d’usages/besoins associés au même contexte [eSport et combat aérien] comme la prédiction de trajectoires, la recommandation de manœuvres ».

[*] Un clin d’oeil à la compétition « AlphaDogfight« , qui, aux États-Unis, avait opposé un pilote de chasse à un algorithme d’intelligence artificielle?

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L’an passé, le général Bertrand Jardin, alors commandant de la Brigade de l’Aviation de Chasse [BAAC], avait confié au magazine Air Fan qu’il était envisagé d’organiser un exercice « Volfa » numérique [par conséquent appelé e-Volfa] en ayant recours à la Simulation massive en réseau [SMR], un concept reposant sur les principes du « serious gaming » [jeu sérieux] et des jeux vidéos.

Expérimentée d’abord par l’Escadron de chasse 2/5 « Île-de-France », la SMR cumule plusieurs avantages : peu coûteuse, elle permet de passer outre les problèmes de disponibilités des avions et de s’affranchir des règles de temps de paix… et donc d’envisager des situations qu’il serait triop risqué de tester dans des conditions « normales » ou encore d’imaginer de nouvelles tactques de combat.

Le développement de la SMR au sein de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] a ainsi été confié au Centre d’expertise aérienne militaire [CEAM] de Mont-de-Marsan et à l’Agence de l’Innnovation de Défense [AID].

Cela étant, pour en tirer tous les avantages, encore faut-il que cette SMR soit la plus proche possible de la réalité. D’où l’appel à manifestation d’intérêt « AlphaWingman » [*] que vient de lancer le CEAM, par l’intermédiaire du Pôle d’innovation technique de défense Alienor. Et cela afin de disposer d’algorithmes de prédiction de survie en combat aérien [probabilité pour un avion considéré d’être encore en vie à un horizon temporel défini] en s’appuyant sur des jeux de données issus de compétitions eSport » [jeux vidéos, nldr].

l’appel à manifestation d’intérêt

Alors que, actuellement, il n’est question que « ChatGPT » [pour le meilleur et le pire], soulignant d’abord que la France « identifie l’intelligence artificielle comme une technologie stratégique indispensable pour garantir sa supériorité opérationnelle », le CEAM explique vouloir « optimiser l’emploi des moyens modernes de simulation, notamment en réseau ».

Ces algorithmes de prédiction de survie « devront présenter un intérêt pour la prise de décision par une IA en combat aérien simulé », précise le CEAM, qui dit vouloir s’en servir comme « indicateur de niveau de risque en temps réel pour pilotes en contexte eSport sur des scénarios équivalents » ou encore comme « élément de prise de décisions pour un équipier IA sur le même contexte ».

Au delà des caractéritiques techniques que ces algorithmes devront avoir [fonctionner avec Tacview et DCS World, ne pas exiger une puissance de calcul trop importante, etc], le CEAM laisse entrevoir la suite de ce projet, en citant une possible extension à « d’autres cas d’usages/besoins associés au même contexte [eSport et combat aérien] comme la prédiction de trajectoires, la recommandation de manœuvres ».

[*] Un clin d’oeil à la compétition « AlphaDogfight« , qui, aux États-Unis, avait opposé un pilote de chasse à un algorithme d’intelligence artificielle?

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L’Argentine lorgne sur les avions de patrouille maritime P-3C/N Orion norvégiens

par Laurent Lagneau · 2 mars 2023

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La modernisation de l’aviation de combat argentine est un dossier qui n’a jusqu’à présent pas manqué de rebondissements… pour finalement ne pas avancer d’un pouce. Depuis que la Fuerza Aérea Argentina a fait voler ses Mirage IIIEA/DA et 5P Mara pour la dernière fois, en 2015, on ne compte plus les avions pour lesquels Buenos Aires aurait marqué son intérêt, du Mirage F1 au Kfir israélien, en passant même par le Su-24 « Fencer » russe. Ces dernières années, le F/A-50 Golden Eagle sud-coréen, le JF-17 Thunder sino-pakistanais et le Tejas indien sont même venus compléter la liste des prétendants.

Aussi, la Fuerza Aérea Argentina n’est pas près d’obtenir de nouveaux avions de combat, le président argentin, Alberto Ángel Fernández, ayant décidé que, finalement, cette affaire n’était pas si urgente…

Cela étant, on pouvait penser que la marine argentine [Armada de la República Argentina] avait mieux joué le coup… en se procurant cinq Super Étendard Modernisés [SEM] auprès de la France. Seulement, faute de pouvoir s’approvisionner en composants de facture britannique [comme le siège éjectable], ces appareils ne sont pas opérationnels actuellement. Sans doute en ira-t-il autrement avec les avions de patrouille maritime qu’elle envisage d’acquérir, afin de récupérer une capacité essentiel qu’elle a perdu l’an passé

En effet, sur les quatre P-3B Orion que l’aviation navale argentine exploitait jusqu’alors, plus aucun d’entre-eux n’est actuellement en état de voler… alors que le littoral argentin s’étend sur plus de 3000 km et que la pêche illégale dans ses eaux – notamment celle du calamar – lui cause environ 800 millions de dollars de manque à gagner par an.

Cependant, ses moyens budgétaires étant comptés, récupérer une capacité de patrouille maritime n’est pas évident pour la marine argentine… Sauf à trouver des appareils d’occasion, avec suffisamment de potentiel pour durer quelques années. Or, il se trouve que la force aérienne norvégienne va retirer du service, probablement d’ici l’été prochain, ses six P-3 Orion [quatre P-3C pour la lutte anti-sous-marine et deux P-3N, pour la recherche et le sauvetage, ndlr] étant qu’elle a fait l’acquisition de cinq P-8A Poseidon auprès de l’américain Boeing.

Aussi, pour le chef d’état-major de l’Armada, l’amiral Julio Guardia, il s’agit ne de ne pas rater cette occasion. « Nous sommes en négociation avec la Norvège pour l’aquisition d’avions de patrouille maritime P-3 Orion. À ce titre, il est prévu qu’une délégation norvégienne vienne en Argentine en mars pour faire une offre », a-t-il confié à la presse, le 1er mars, selon les médias locaux.

Par ailleurs, l’amiral Guardia souhaiterait étoffer la flotte d’hélicoptères Sea King de son aviation navale avec l’achat de deux unités supplémentaires. Sur les sept que celle-ci possédait au départ, seulement deux étaient opérationnels en 2020. Puis deux autres ont été achetés sur le marché de l’occasion en 2021 auprès de la société américain Carson Helicopters pour 12,8 millions de dollars.

L’Argentine lorgne sur les avions de patrouille maritime P-3C/N Orion norvégiens

par Laurent Lagneau · 2 mars 2023

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

La modernisation de l’aviation de combat argentine est un dossier qui n’a jusqu’à présent pas manqué de rebondissements… pour finalement ne pas avancer d’un pouce. Depuis que la Fuerza Aérea Argentina a fait voler ses Mirage IIIEA/DA et 5P Mara pour la dernière fois, en 2015, on ne compte plus les avions pour lesquels Buenos Aires aurait marqué son intérêt, du Mirage F1 au Kfir israélien, en passant même par le Su-24 « Fencer » russe. Ces dernières années, le F/A-50 Golden Eagle sud-coréen, le JF-17 Thunder sino-pakistanais et le Tejas indien sont même venus compléter la liste des prétendants.

Aussi, la Fuerza Aérea Argentina n’est pas près d’obtenir de nouveaux avions de combat, le président argentin, Alberto Ángel Fernández, ayant décidé que, finalement, cette affaire n’était pas si urgente…

Cela étant, on pouvait penser que la marine argentine [Armada de la República Argentina] avait mieux joué le coup… en se procurant cinq Super Étendard Modernisés [SEM] auprès de la France. Seulement, faute de pouvoir s’approvisionner en composants de facture britannique [comme le siège éjectable], ces appareils ne sont pas opérationnels actuellement. Sans doute en ira-t-il autrement avec les avions de patrouille maritime qu’elle envisage d’acquérir, afin de récupérer une capacité essentiel qu’elle a perdu l’an passé

En effet, sur les quatre P-3B Orion que l’aviation navale argentine exploitait jusqu’alors, plus aucun d’entre-eux n’est actuellement en état de voler… alors que le littoral argentin s’étend sur plus de 3000 km et que la pêche illégale dans ses eaux – notamment celle du calamar – lui cause environ 800 millions de dollars de manque à gagner par an.

Cependant, ses moyens budgétaires étant comptés, récupérer une capacité de patrouille maritime n’est pas évident pour la marine argentine… Sauf à trouver des appareils d’occasion, avec suffisamment de potentiel pour durer quelques années. Or, il se trouve que la force aérienne norvégienne va retirer du service, probablement d’ici l’été prochain, ses six P-3 Orion [quatre P-3C pour la lutte anti-sous-marine et deux P-3N, pour la recherche et le sauvetage, ndlr] étant qu’elle a fait l’acquisition de cinq P-8A Poseidon auprès de l’américain Boeing.

Aussi, pour le chef d’état-major de l’Armada, l’amiral Julio Guardia, il s’agit ne de ne pas rater cette occasion. « Nous sommes en négociation avec la Norvège pour l’aquisition d’avions de patrouille maritime P-3 Orion. À ce titre, il est prévu qu’une délégation norvégienne vienne en Argentine en mars pour faire une offre », a-t-il confié à la presse, le 1er mars, selon les médias locaux.

Par ailleurs, l’amiral Guardia souhaiterait étoffer la flotte d’hélicoptères Sea King de son aviation navale avec l’achat de deux unités supplémentaires. Sur les sept que celle-ci possédait au départ, seulement deux étaient opérationnels en 2020. Puis deux autres ont été achetés sur le marché de l’occasion en 2021 auprès de la société américain Carson Helicopters pour 12,8 millions de dollars.

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La modernisation de l’aviation de combat argentine est un dossier qui n’a jusqu’à présent pas manqué de rebondissements… pour finalement ne pas avancer d’un pouce. Depuis que la Fuerza Aérea Argentina a fait voler ses Mirage IIIEA/DA et 5P Mara pour la dernière fois, en 2015, on ne compte plus les avions pour lesquels Buenos Aires aurait marqué son intérêt, du Mirage F1 au Kfir israélien, en passant même par le Su-24 « Fencer » russe. Ces dernières années, le F/A-50 Golden Eagle sud-coréen, le JF-17 Thunder sino-pakistanais et le Tejas indien sont même venus compléter la liste des prétendants.

Aussi, la Fuerza Aérea Argentina n’est pas près d’obtenir de nouveaux avions de combat, le président argentin, Alberto Ángel Fernández, ayant décidé que, finalement, cette affaire n’était pas si urgente…

Cela étant, on pouvait penser que la marine argentine [Armada de la República Argentina] avait mieux joué le coup… en se procurant cinq Super Étendard Modernisés [SEM] auprès de la France. Seulement, faute de pouvoir s’approvisionner en composants de facture britannique [comme le siège éjectable], ces appareils ne sont pas opérationnels actuellement. Sans doute en ira-t-il autrement avec les avions de patrouille maritime qu’elle envisage d’acquérir, afin de récupérer une capacité essentiel qu’elle a perdu l’an passé

En effet, sur les quatre P-3B Orion que l’aviation navale argentine exploitait jusqu’alors, plus aucun d’entre-eux n’est actuellement en état de voler… alors que le littoral argentin s’étend sur plus de 3000 km et que la pêche illégale dans ses eaux – notamment celle du calamar – lui cause environ 800 millions de dollars de manque à gagner par an.

Cependant, ses moyens budgétaires étant comptés, récupérer une capacité de patrouille maritime n’est pas évident pour la marine argentine… Sauf à trouver des appareils d’occasion, avec suffisamment de potentiel pour durer quelques années. Or, il se trouve que la force aérienne norvégienne va retirer du service, probablement d’ici l’été prochain, ses six P-3 Orion [quatre P-3C pour la lutte anti-sous-marine et deux P-3N, pour la recherche et le sauvetage, ndlr] étant qu’elle a fait l’acquisition de cinq P-8A Poseidon auprès de l’américain Boeing.

Aussi, pour le chef d’état-major de l’Armada, l’amiral Julio Guardia, il s’agit ne de ne pas rater cette occasion. « Nous sommes en négociation avec la Norvège pour l’aquisition d’avions de patrouille maritime P-3 Orion. À ce titre, il est prévu qu’une délégation norvégienne vienne en Argentine en mars pour faire une offre », a-t-il confié à la presse, le 1er mars, selon les médias locaux.

Par ailleurs, l’amiral Guardia souhaiterait étoffer la flotte d’hélicoptères Sea King de son aviation navale avec l’achat de deux unités supplémentaires. Sur les sept que celle-ci possédait au départ, seulement deux étaient opérationnels en 2020. Puis deux autres ont été achetés sur le marché de l’occasion en 2021 auprès de la société américain Carson Helicopters pour 12,8 millions de dollars.

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La modernisation de l’aviation de combat argentine est un dossier qui n’a jusqu’à présent pas manqué de rebondissements… pour finalement ne pas avancer d’un pouce. Depuis que la Fuerza Aérea Argentina a fait voler ses Mirage IIIEA/DA et 5P Mara pour la dernière fois, en 2015, on ne compte plus les avions pour lesquels Buenos Aires aurait marqué son intérêt, du Mirage F1 au Kfir israélien, en passant même par le Su-24 « Fencer » russe. Ces dernières années, le F/A-50 Golden Eagle sud-coréen, le JF-17 Thunder sino-pakistanais et le Tejas indien sont même venus compléter la liste des prétendants.

Aussi, la Fuerza Aérea Argentina n’est pas près d’obtenir de nouveaux avions de combat, le président argentin, Alberto Ángel Fernández, ayant décidé que, finalement, cette affaire n’était pas si urgente…

Cela étant, on pouvait penser que la marine argentine [Armada de la República Argentina] avait mieux joué le coup… en se procurant cinq Super Étendard Modernisés [SEM] auprès de la France. Seulement, faute de pouvoir s’approvisionner en composants de facture britannique [comme le siège éjectable], ces appareils ne sont pas opérationnels actuellement. Sans doute en ira-t-il autrement avec les avions de patrouille maritime qu’elle envisage d’acquérir, afin de récupérer une capacité essentiel qu’elle a perdu l’an passé

En effet, sur les quatre P-3B Orion que l’aviation navale argentine exploitait jusqu’alors, plus aucun d’entre-eux n’est actuellement en état de voler… alors que le littoral argentin s’étend sur plus de 3000 km et que la pêche illégale dans ses eaux – notamment celle du calamar – lui cause environ 800 millions de dollars de manque à gagner par an.

Cependant, ses moyens budgétaires étant comptés, récupérer une capacité de patrouille maritime n’est pas évident pour la marine argentine… Sauf à trouver des appareils d’occasion, avec suffisamment de potentiel pour durer quelques années. Or, il se trouve que la force aérienne norvégienne va retirer du service, probablement d’ici l’été prochain, ses six P-3 Orion [quatre P-3C pour la lutte anti-sous-marine et deux P-3N, pour la recherche et le sauvetage, ndlr] étant qu’elle a fait l’acquisition de cinq P-8A Poseidon auprès de l’américain Boeing.

Aussi, pour le chef d’état-major de l’Armada, l’amiral Julio Guardia, il s’agit ne de ne pas rater cette occasion. « Nous sommes en négociation avec la Norvège pour l’aquisition d’avions de patrouille maritime P-3 Orion. À ce titre, il est prévu qu’une délégation norvégienne vienne en Argentine en mars pour faire une offre », a-t-il confié à la presse, le 1er mars, selon les médias locaux.

Par ailleurs, l’amiral Guardia souhaiterait étoffer la flotte d’hélicoptères Sea King de son aviation navale avec l’achat de deux unités supplémentaires. Sur les sept que celle-ci possédait au départ, seulement deux étaient opérationnels en 2020. Puis deux autres ont été achetés sur le marché de l’occasion en 2021 auprès de la société américain Carson Helicopters pour 12,8 millions de dollars.

France24 - Monde

Turquie : un mois après le séisme, des soignants français aident les habitants de zones reculées

Publié le : 06/03/2023 - 16:07Modifié le : 06/03/2023 - 16:10

Brice AGIER-GRÉGOIRE Julien CHEHIDA Suivre

Plus de 200 000 bâtiments détruits, au moins 45 000 morts côté turc, et plus d’un million de sinistrés : un mois après les séismes qui ont frappé la Turquie, le bilan de cette catastrophe naturelle continue s’alourdir. Les opérations de secours sont terminées et la vie tente difficilement de reprendre son cours. Dans la ville d'Adiyaman, le système de santé est très fortement touché. Des soignants bénévoles français ont été envoyés pour venir en aide aux populations des villages alentours.

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L'Humanité

L’extrême droite échoue à gâcher la fête

Actu

Le camp xénophobe avait agité des « craintes de débordements » des supporters marocains. Mais la soirée a été belle. Des militants de l’ultradroite ont même été arrêtés.

Nada Abou El Amaim

Joie et effervescence. Dans un bar du 12e arrondissement de Paris, ils sont près de 200 à se réunir, ce mercredi 14 décembre, pour regarder le match entre la France et le Maroc. Coup d’envoi. La tension monte d’un cran. Les yeux sont rivés sur les écrans installés exclusivement pour le Mondial. Cigarette à la main, pinte sur la table, debout ou assis, les supporters s’agitent… Au coup de sifflet final, les cœurs bleus explosent de joie. « Je suis content parce qu’on a réussi à déjouer la malédiction des tenants du titre qui se font sortir pendant les poules », affirme un supporter français. Au milieu des célébrations, un air de déception se dessine sur le visage des supporters marocains. « Ce n’est pas grave, on est quand même fiers de nous », dit l’un d’entre eux avant d’applaudir, fair-play, l’équipe adverse. « Maintenant, on espère que la France gagnera la finale », ajoutent ses voisins, qui s’en vont en chantant vers les Champs-Élysées.

Sur la célèbre avenue parisienne, mis à part quelques tensions aux alentours de minuit, aucun incident majeur n’a eu lieu. Entre les drapeaux accrochés aux vitres des voitures, les danses et les chants, les pétards, les coups de Klaxon et une foule en liesse, la fête était partagée et fraternelle. Dans le reste du pays, les rassemblements se sont déroulés dans une ambiance bon enfant, mis à part à Montpellier, dans l’Hérault, où un adolescent de 14 ans est mort, fauché par un chauffard.

L’extrême droite, depuis l’annonce de l’affiche France-Maroc, promettait affrontements et violences de la part des supporters marocains, jusqu’à les décrire comme des « agents d’un État étranger en France ». Au contraire, ce sont plutôt des militants de l’ultradroite qui ont fini au poste. Quarante identitaires ont été interpellés pour « groupement en vue de commettre des violences » et port d’armes prohibées, dans le 17e arrondissement parisien, alors qu’ils tentaient de rejoindre l’Arc de triomphe pour en « découdre », selon la police. « Bleu blanc rouge, la France aux Français », ont-ils notamment scandé. «  Je ne comprends pas, les supporters n’ont fait qu’exprimer leur joie après leurs victoires. Nous aussi, quand on gagne, on fait la fête, il n’y a pas de différence. Je pense que ce genre de commentaires n’auraient jamais été tenus à propos d’une autre équipe », s’indigne Laura, supportrice française.

Des membres de groupuscules d’extrême droite sont aussi descendus dans les rues à Montpellier, Lyon ou encore Nice… Encagoulés et drapeaux français à la main, ils ont tenté de mener des « ratonnades » sur les supporters marocains. « Comme Daech, ils souhaitent une guerre civile », résume Raphaël Arnault, porte-­parole de la Jeune Garde antifasciste.

La gauche n’a pas manqué de pointer du doigt la violence de l’extrême droite. « Dites, Éric Zemmour et Jordan Bardella qui, depuis trois jours, ont annoncé que ça allait dégénérer pour France-Maroc… Vous ne nous aviez pas dit que vous parliez de vos alliés identitaires de l’ultradroite qui préparaient des ratonnades à l’ancienne… » a notamment réagi Marine Tondelier, secrétaire nationale d’EELV, sur Twitter. L’extrême droite jubilait à l’idée de voir la soirée déraper et s’est rendue responsable des violences. C’est ce qui s’appelle un but contre son camp.

FootballExtrême droiteMaroc
France24 - Monde

La réforme des retraites entame une semaine décisive au Sénat et face à la rue

Publié le : 06/03/2023 - 07:20Modifié le : 06/03/2023 - 07:25

FRANCE 24 Suivre

Alors que les débats sur le texte de la réforme des retraites doivent se poursuivre lundi au Sénat, c'est la veillée d'armes pour les opposants au projet-phare d'Emmanuel Macron. Ces derniers veulent mettre la "France à l'arrêt" mardi, voire au-delà pour une partie d'entre eux.

"France à l'arrêt" promise par les syndicats, vote sur l'âge de départ en retraite attendu au Sénat, qui poursuit les débats lundi 6 mars : une semaine cruciale s'ouvre pour Emmanuel Macron et son gouvernement, résolus à tenir sur la réforme controversée des retraites et impatients de pouvoir passer à la suite du quinquennat.

À la veille d'une sixième journée d'actions qui s'annonce massive, les Français – toujours majoritairement hostiles au projet de l'exécutif, selon les sondages – doivent se préparer à vivre 24 heures d'une mobilisation massive, selon les syndicats dont le moral est gonflé par le succès des précédentes mobilisations.

Ces derniers veulent faire mieux que le 31 janvier, où la police avait recensé 1,27 million de participants et l'intersyndicale plus de 2,5 millions dans les rues de France. La CGT a recensé 265 rassemblements. Un record. "Début janvier, les gens se mobilisaient de façon résignée. Mais aujourd’hui, vu l'ampleur du mouvement, ils sont de plus en plus nombreux à croire possible un recul du gouvernement", a analysé dans le JDD le leader de la CGT, Philippe Martinez.

Si l'exécutif regarde ce qui se prépare dans la rue en exhortant les opposants à la "responsabilité", il a aussi un œil sur le Sénat à majorité de droite. Au palais du Luxembourg, les débats ont progressé à pas comptés pendant tout le week-end avec la suppression des régimes spéciaux pour les nouveaux entrants et la création d'un "index seniors" dans les entreprises, mais uniquement pour celles comptant plus de 300 salariés.

>> À lire aussi : le rapport au travail au cœur des cortèges contre la réforme des retraites

"Nous ferons tout pour que la réforme puisse être adoptée", a dit dimanche le patron des sénateurs LR, Bruno Retailleau, dont le soutien à la réforme est capital pour la Macronie. L'examen du texte doit se terminer le 12 mars.

La promesse d'une "semaine noire"

Bruno Retailleau a aussi vertement critiqué ceux qui veulent "mettre la France à genoux" en visant les opposants les plus durs de la réforme qui ont annoncé des grèves reconductibles dans l'énergie, les raffineries ou les transports au grand dam également du camp présidentiel.

De très fortes perturbations sont prévues dans les transports urbains et ferroviaires, l'ensemble des syndicats ayant appelé à la grève reconductible à la RATP et à la SNCF, à partir de mardi. Pour le ministre des Transports, Clément Beaune, il s'agira d'"une des journées les plus difficiles qu'on ait connues". 

À la SNCF, le préavis de grève commence lundi à 19 h avec un train sur cinq en moyenne pour les TGV Inoui et Ouigo ainsi que pour les TER. Le trafic des trains Intercités sera quasi-inexistant. Du côté du métro parisien, la plupart des lignes verront leur circulation restreinte principalement aux heures de pointe, à l'exception des lignes 1, 4 et 14.  

Le gouvernement encourage ceux qui le peuvent au télétravail même si cette recommandation vaudra davantage pour les cadres urbains que pour les ouvriers et  employés.

>> "Eat the Rich" : climat et justice sociale s’unissent dans les cortèges

Dans l'énergie, les syndicats ont ouvert le bal des mobilisations dès vendredi avec des baisses de production dans plusieurs centrales nucléaires. La CGT a promis "une semaine noire". Côté carburant, la CGT a également appelé à la grève reconductible dans les raffineries, avec pour objectif de "bloquer l'ensemble de l'économie".

Sur les routes, la mobilisation des routiers sera scrutée.

Les enseignants seront aussi à nouveau en grève, avec des syndicats qui ont appelé à "fermer totalement les écoles, collèges, lycées". Des blocages lycéens sont également attendus même si la mobilisation peine à prendre dans la jeunesse. Organisations étudiantes et lycéennes ont donné rendez-vous le 9 mars pour "durcir le mouvement".

Chantiers à l'arrêt, rideaux de magasins fermés, péages ouverts et routes bloquées font également partie de la panoplie d'actions des opposants qui trouveront, le 8 mars, l'occasion de continuer à se faire entendre pour la Journée internationale des droits des femmes.

Avec AFP

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Retraites : fortes perturbations attendues mardi, la grève reconductible en ligne de mire

Retraites : le Sénat vote l'extinction de plusieurs régimes spéciaux

Retraites : l'intersyndicale appelle à une mobilisation "inoubliable" le 7 mars

L'Humanité

Des achats pour ces pachas de chats

Actu

Avoir un matou à la maison apporte certes un peu de beauté et de douceur dans le quotidien. Mais c’est aussi une source de contraintes, voire de nuisances. Petite sélection féline pour se simplifier la vie.

André Goulven

Bien avant d’envahir Internet avec un nombre incalculable de vidéos adorables, les chats ont su se tailler la part du lion dans nos foyers. Et malgré tout l’amour que l’on porte à ces félins, ils peuvent s’avérer pénibles. Quel propriétaire de chat n’a pas miaulé de rage en constatant que son matou avait fait ses griffes sur le canapé ? Que faire quand on veut partir en week-end sans l’affamer ? Comment taquiner son instinct de prédateur sans se faire lacérer la peau ? Cette semaine « l’Humanité magazine » propose trois accessoires pratiques aux amoureux des minets, pour que ces derniers profitent de leurs neufs vies sans pourrir la nôtre.

À volonté

Simple et efficace, ce distributeur de croquettes allège un peu la tâche des propriétaires de chats, souvent rappelés par des miaulements à leur condition de serviteurs dès que la gamelle est vide. Capable de contenir jusqu’à 3 litres de nourriture, ce distributeur s’avère aussi pratique pour laisser son animal de compagnie l’esprit tranquille lors des week-ends loin de la maison.

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Perché

Peu volumineux, stable et solide, cet arbre à chat doté d’une corbeille en jacinthe d’eau ne jurera pas avec la décoration de votre salon. Son poteau recouvert de corde de sisal offrira de quoi s’user les griffes à votre félin pendant ses séances de pole dance.

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Avant même d’être des virtuoses de la sieste, les chats sont des chasseurs et des joueurs invétérés. Pour leur rappeler toute leur félinité et leur donner de quoi s’amuser, rien de mieux que cet oiseau confectionné en chanvre 100 % biologique.

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France24 - Monde

🔴 En direct : l'Ukraine compte "renforcer" ses positions à Bakhmout

Publié le : 06/03/2023 - 08:25Modifié le : 06/03/2023 - 15:35

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L'armée ukrainienne compte "renforcer" ses positions à Bakhmout, épicentre de combats avec les troupes russes dans l'est du pays, a indiqué la présidence ukrainienne sur fond de spéculations sur un éventuel retrait des forces de Kiev de cette ville. Suivez en direct les derniers développements de la guerre en Ukraine.

  • 15 h 11 : la Russie affirme avoir déjoué un assassinat piloté par l'Ukraine

Les services de sécurité russes (FSB) ont affirmé lundi avoir déjoué une tentative d'assassinat visant un célèbre oligarque, Konstantin Malofeïev, et préparée selon eux par un groupe nationaliste piloté par les services secrets ukrainiens.

"Le Service fédéral russe de sécurité a déjoué un attentat organisé par les services spéciaux ukrainiens contre Konstantin Malofeïev, président du conseil d'administration du groupe Tsargrad", a déclaré le FSB dans un communiqué.

 

  • 13 h 56 : Kiev dit avoir rempli les conditions pour l'ouverture de négociations d'adhésion à l'UE

Le Premier ministre ukrainien Denys Chmygal a annoncé lundi la nomination d'un nouveau directeur à la tête du bureau national anti-corruption (NABU), affirmant que Kiev avait ainsi mis en œuvre les sept réformes réclamées par l'Union européenne en vue de négociations d'adhésion.

 "L'Ukraine a maintenant rempli les sept recommandations de l'UE (...) Cela démontre notre détermination à passer au début des négociations d'adhésion dès cette année", a-t-il déclaré dans un communiqué.

Bruxelles a accordé à Kiev le statut de candidat officiel à l'Union européenne en juin 2022, quatre mois après que le début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

  • 13 h 44 : l'Ukraine indique que son armée compte "renforcer" ses positions à Bakhmout

L'armée ukrainienne compte "renforcer" ses positions à Bakhmout, épicentre de combats avec les troupes russes dans l'est du pays, a indiqué la présidence ukrainienne sur fond de spéculations sur un éventuel retrait des forces de Kiev de cette ville.

Les commandants en chef de forces armées ukrainiennes "se sont prononcés en faveur de la poursuite de l'opération défensive et d'un renforcement de nos positions à Bakhmout" lors d'une réunion lundi avec le chef de l'État Volodymyr Zelensky, a indiqué la présidence dans un communiqué.

La Russie cherche depuis l'été 2022 à conquérir Bakhmout, une ville de l'est de l'Ukraine qui comptait environ 70 000 habitants avant l'invasion russe lancée il y a un an. Les forces de Moscou et de Kiev y ont subi de lourdes pertes.

Les forces russes ont progressé ces derniers jours autour de la ville, qu'elles menacent d'encercler mais que les Ukrainiens continuent de défendre avec acharnement.

Dimanche, l'Institut pour l'étude de la guerre (ISW), un groupe d'experts américains, a estimé que les forces ukrainiennes étaient "vraisemblablement en train d'effectuer une retraite tactique d'ampleur limitée" à Bakhmout.

Alors que certains analystes s'interrogent sur l'intérêt pour les Ukrainiens de s'accrocher à cette ville aujourd'hui dévastée, l'ISW a estimé que la défense de Bakhmout restait "stratégiquement sensée", car elle "continue d'épuiser les effectifs et les équipements russes".

  • 10 h 34 : treize drones russes ont été abattus dans la nuit de dimanche à lundi, selon l'armée de l'air ukrainienne

L'armée de l'air ukrainienne a déclaré avoir abattu 13 drones explosifs lancés depuis le sud de la Russie pendant la nuit de dimanche à lundi, après que les sirènes de raid aérien ont retenti pendant des heures à Kiev.

L'armée de l'air a déclaré sur Telegram que les forces russes avaient lancé 15 drones Shahed de fabrication iranienne depuis la région de Briansk, au nord-est de Kiev, dont 13 ont été abattus par les forces ukrainiennes. 

Depuis octobre, la Russie a lancé des attaques de missiles et de drones contre les infrastructures critiques de l'Ukraine, incitant Kiev à renforcer ses systèmes de défense aérienne avec l'aide de l'Occident.

>> À lire aussi :  Ukraine : que reste-t-il de la guerre des geeks ?

À Kiev, les signaux de raid aérien ont retenti pendant plusieurs heures tôt lundi et les autorités ont déclaré que les défenses aériennes avaient été déclenchées par une "cible aérienne".

Le chef de l'administration militaire de la ville, Sergiy Popko, a déclaré que des drones s'étaient dirigés vers Kiev mais que les forces de défense aérienne ukrainiennes les avaient abattus et qu'ils n'avaient pas fait de blessés ni touché d'infrastructures.

  • 10 h 01 : la Norvège a encaissé des revenus pétro-gaziers record en 2022

L'État norvégien a encaissé des revenus pétro-gaziers record l'an dernier, du fait notamment de la guerre en Ukraine qui a contribué à propulser le prix du gaz à des sommets historiques en Europe.

D'après des estimations de l'Institut norvégien de statistique (SSB), l'État a engrangé 131 milliards d'euros (1 457 milliards de couronnes) de revenus liés aux hydrocarbures, "de loin le chiffre le plus élevé jamais enregistré". À titre de comparaison, c'est près de trois fois plus qu'en 2021 (498 milliards de couronnes).

Du fait d'une nette réduction des livraisons russes et d'une augmentation de ses propres exportations, la Norvège est devenue en 2022 le plus gros fournisseur de gaz naturel de l'Europe, tirant au passage parti de l'envolée des cours qui ont atteint un record durant l'été. Ces recettes exceptionnelles ont parfois valu au pays scandinave d'être taxé de "profiteur de guerre", une étiquette qu'Oslo rejette.

Après 1 milliard d'euros l'an dernier, le gouvernement norvégien a décidé d'accorder 75 milliards de couronnes (6,8 milliards d'euros) d'aide civile et militaire à l'Ukraine sur les cinq années à venir (2023-2027) – soit 15 milliards de couronnes par an.

L'État norvégien engrange des revenus pétro-gaziers via les taxes imposées aux compagnies pétrolières, ses participations directes dans les gisements pétroliers et gaziers et dans les infrastructures (pipelines, etc.) et les dividendes versés par le géant de l'énergie Equinor, dont il détient 67 %.

  • 7 h 08 : le ministre russe de la Défense s'est rendu à Marioupol

Le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, s'est rendu à Marioupol, en Ukraine, pour inspecter les travaux de reconstruction dans le Donbass. Cette annonce intervient alors que l'armée russe a déjà fait état samedi d'une inspection menée par le même ministre dans un "poste de commandement" sur le front dans l'est de l'Ukraine.

"Dans le cadre d'un déplacement dans la zone de l'opération militaire spéciale", le ministre russe de la Défense a mené des inspections sur les sites d'infrastructures déjà reconstruits ainsi que sur de nouveaux chantiers à Marioupol, selon le communiqué de l'armée russe qui ne précise pas la date de cette visite.

>> Journal de Marioupol : la guerre en Ukraine vue par un enfant de 8 ans

À Marioupol, le ministre a notamment visité un centre médical, celui de secours et un nouveau quartier résidentiel comprenant douze immeubles, poursuit le communiqué, en ajoutant qu'il s'est également vu présenter un rapport sur la construction des écoles dans cette ville portuaire, qui avait subi un siège de plusieurs mois avant de tomber en mai dernier.

Un rapport sur la construction d'un important aqueduc censé relier la République populaire de Donetsk, dans l'est ukrainien, à la région russe de Rostov a également été présenté à Sergueï Choïgou, selon la même source.

  • 5 h 49 : la défense aérienne russe a abattu trois missiles dans la région de Belgorod, selon son gouverneur

Au moins une personne a été blessée dans la région de Belgorod, dans le sud de la Russie, après que les forces russes ont abattu trois missiles, a déclaré le gouverneur de cette région frontalière de l'Ukraine.

La chute de débris a également fait tomber des lignes électriques près de la ville de Novy Oskol, mais l'ampleur des dégâts n'était pas immédiatement connue, a déclaré le gouverneur, Viatcheslav Gladkov, sur l'application de messagerie Telegram.

"On sait qu'il y a un blessé, un homme blessé à la main par des éclats d'obus", a-t-il déclaré. Il n'a pas dit qui, selon lui, avait tiré les missiles, mais il a accusé les forces ukrainiennes d'attaques similaires par le passé.

Belgorod, qui jouxte la région ukrainienne de Kharkiv, a été la cible de tirs répétés depuis le début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie en février 2022.

  • 2 h 16 : le chef du groupe Wagner met en garde contre l'effondrement de la ligne de front s'il doit se retirer de Bakhmout

Le patron du groupe Wagner a déclaré que ses troupes, qui resserrent actuellement leur emprise sur la ville ukrainienne de Bakhmout, étaient privées de munitions et que le front s'effondrerait si elles étaient forcées de se retirer.

"Si Wagner se retire de Bakhmout maintenant, tout le front s'effondrera", a déclaré Evguéni Prigojine dans une vidéo publiée ce week-end. "La situation ne sera pas douce pour toutes les formations militaires protégeant les intérêts russes".

Reuters n'a pas pu vérifier de manière indépendante quand et où la vidéo a été enregistrée. La vidéo n'a pas été publiée sur la chaîne habituelle du service de presse d'Evguéni Prigojine.

>> À lire aussi : à Bakhmout, l'étau se resserre autour des troupes ukrainiennes

Vendredi, le chef de Wagner avait déclaré que ses unités avaient "pratiquement encerclé Bakhmout". Mais dimanche, il s'est plaint que la plupart des munitions promises à ses forces par Moscou en février n'avaient pas encore été expédiées.

Le chef des mercenaires critique régulièrement les chefs de la défense et les généraux de haut rang de la Russie. Le mois dernier, il a accusé le ministre de la défense Sergueï Choïgu et d'autres personnes de "trahison" pour avoir refusé de fournir des munitions à sa milice.

Avec AFP et Reuters

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Gastronomie : le chef français Alexandre Couillon, nouveau 3 étoiles du guide Michelin

Publié le : 06/03/2023 - 17:25

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Alexandre Couillon, chef du restaurant "La Marine" à Noirmoutier, a été distingué de trois étoiles Michelin dans la nouvelle sélection France, ont annoncé lundi les organisateurs lors d'une cérémonie à Strasbourg. Ce chef, né à Dakar, est le seul à être promu à cette plus haute distinction gastronomique dans l'édition 2023 du Guide.

Trois étoiles pour une "histoire qui s'est écrite à deux" : Alexandre Couillon, chef du restaurant "La Marine" à Noirmoutier (Vendée), a été distingué, lundi 6 mars, par le guide Michelin dans une sélection qui voit émerger une nouvelle carte de France de la gastronomie.

Ce chef de 47 ans, né à Dakar, au Sénégal, est le seul à être promu à la plus haute distinction gastronomique dans l'édition 2023 du Guide, portant le nombre de triple-étoilés à 29 (contre 31 l'année dernière), après les rétrogradations de Guy Savoy et Christopher Coutanceau ainsi que la fermeture fin 2022 du restaurant de Christophe Bacquié.

"C'est notre étoile", a déclaré Alexandre Couillon en désignant son épouse Céline, qui officie en salle et l'accompagnait sur la scène du palais des Congrès de Strasbourg, où étaient présents 500 chefs français et 20 chefs européens. Une première.

"C'est une grande surprise pour nous. C'est une histoire a deux", a-t-il déclaré à l'AFP dans la foulée de l'annonce de son 3e macaron.

Alexandre Couillon succède chez les promus aux chefs Arnaud Donckele à Paris et Dimitri Droisneau à Cassis (Bouches-du-Rhône).

Sacré en 2016 "cuisinier de l'année" par le Gault et Millau, il avait reçu sa première étoile au Michelin en 2007, puis une deuxième six ans plus tard.

37 tables en région          

Niché sur la pointe de l'île de Noirmoutier, "La Marine", initialement restaurant familial saisonnier, a été repris en 1999 par Alexandre Couillon et son épouse.

En quelques années, ils en ont fait une table gastronomique servant des produits locaux : le poisson arrive directement du port situé en face du restaurant et les légumes proviennent du potager du chef.

La Marine est "l'illustration parfaite de ce qu'est une table qui vaut le voyage parce que non seulement il faut aller sur une île mais, une fois sur l'île, il faut aller sur la pointe de l'île", a déclaré à l'AFP le patron du Guide Gwendal Poullennec.

Au total, le millésime 2023 compte 44 promotions. Sur ce chiffre, 39 nouvelles adresses se voient attribuer leur première étoile (contre 41 l'année dernière) et quatre nouveaux restaurants se voient distingués de deux étoiles.

Le sel de cette édition tient en un chiffre : 37 des promus sont des tables en région, par opposition à l'Île-de-France.

"La France gastronomique, ce n'est plus la diagonale de l'Est, remarque Gwendal Poullennec. On voit qu'il y a des établissements partout et que même les Hauts-de-France voient éclore de plus en plus de projets. Ça n'a jamais été aussi clair que dans cette sélection."

Deux régions sont particulièrement primées : les Pays de la Loire, avec cinq promotions une étoile, et les Hauts-de-France, avec quatre restaurants promus, dont un à deux étoiles. Parmi eux, Christophe Dufossé au Château de Beaulieu, dans le Pas-de-Calais, qui récupère en plus une étoile verte.

Toujours peu de femmes

Une édition qui fait également la part belle aux jeunes chefs, dont le Belge Mallory Gabsi, révélé par l'émission Top Chef, qui décroche, à 26 ans, sa première étoile pour son restaurant parisien, ainsi que le prix du jeune chef.

Comme l'année dernière, où quatre femmes figuraient parmi les 49 promotions, peu sont présentes dans le palmarès.

Georgiana Viou, de la table "Rouge" (Nîmes), rafle sa première étoile. Très émue, la cheffe d'origine béninoise a souligné sur scène qu'elle n'était "pas du sérail".

D'autres femmes ont été récompensées avec leur compagnon, comme Camille Pailleau avec son conjoint Diego Delbecq (Rozo) à Marcq-en-Barœul (Nord). Ou encore le couple David Degoursy et Jeanne Satori, 25 ans tous deux, qui décrochent leur première étoile et une étoile verte avec leur restaurant strasbourgeois De:ja.

Interrogé par l'AFP, le patron du guide rappelle que l'étoile ne va pas seulement aux chefs mais au restaurant et que les femmes sont présentes, notamment en salle.

À noter que huit nouvelles tables sont promues étoiles vertes, contre six l'année dernière pour leur démarche écoresponsable.

Plus tôt dans la cérémonie, le chef de l'État Emmanuel Macron a promis, dans une allocution vidéo, de "tout faire pour que celles et ceux qui travaillent, nourrissent la France, qui se lèvent tôt, qui s'engagent  (...) soient accompagnés quand il y a des temps difficiles".

Avec AFP

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Paris-Nice: quel impact pour un chrono new look ?

Publié le : 06/03/2023 - 17:08

Fontainebleau (France) (AFP) – Pas de révolution attendue mais une inconnue pour tous : le format inédit du contre-la-montre par équipes mardi sur Paris-Nice éveille la curiosité même si les coureurs estiment pour la plupart qu'il ne va pas bouleverser la donne au niveau du chronomètre.

Après trente ans d'absence, cet exercice si particulier et quelque peu délaissé du cyclisme est de retour sur la "course au soleil" avec un chrono de 32,2 kilomètres à Dampierre-en-Burly, dans le Loiret. Et pour fêter ça, les organisateurs sont allés débusquer une petite nouveauté après avoir épluché le règlement de l'Union cycliste internationale (UCI) et constaté que la chose était possible.

"Habituellement sur un contre-la-montre par équipes ont prend le temps sur le quatrième ou le cinquième coureur à passer la ligne. Là ça sera sur le premier, un peu comme en vitesse olympique sur piste. Ca ne s'est encore jamais fait. Donc on va voir ce que les équipes vont adopter comme tactique", explique le directeur de la course François Lemarchand à l'AFP.

L'affaire change de fait pas mal la donne. Alors que le règlement traditionnel oblige les équipes à arriver groupées, il devient envisageable de laisser les plus forts voire même un seul homme franchir seul la ligne pour figer le temps de l'équipe.

"Parcours tout plat"

Sachant tout de même que le temps réel prévaudra pour tous les coureurs attardés, y compris les leaders. Hors de question donc par exemple que la Jumbo-Visma laisse Tobias Foss, champion du monde en titre du chrono, mettre le turbo sans avoir son leader Jonas Vingegaard, qui joue le classement général, sur le porte-bagage.

Mais, explique François Lemarchand, "on peut très bien imaginer qu'à un kilomètre de l'arrivée, il ne soient plus que deux et qu'un équipier lance son leader qui finit au sprint".

Voilà pour la théorie. En pratique, les coureurs estiment qu'au final cela ne devrait changer tant de choses que ça.

"Je ne pense pas que ça fera une grande différence, sur ce type de parcours, tout plat, il vaut mieux être à plusieurs" assure le Danois Tobias Foss à l'AFP.

Autre grand spécialiste du chrono, le Suisse Stefan Kung (Groupama-FDJ) est d'accord. "S'il y avait une bosse à la fin, on aurait certainement préservé David (Gaudu, son leader) pour qu'il puisse finir très fort. Mais vu le parcours ça ne va pas changer grand-chose", dit-il.

"Je pense qu'on verra des équipes très groupées jusqu'à 2/3 km de l'arrivée et après tout le monde va faire un dernier relais costaud", ajoute le Suisse, vice-champion du monde de la spécialité.

"Plus spectaculaire"

"Tu vas toujours beaucoup plus vite à trois ou quatre. De toute manière, avec le niveau qu'ont les équipiers aujourd'hui, à part un Kung ou un Ganna qui pourrait peut-être finir seul sur 500 mètres, je ne vois pas", analyse Pascal Lino, ancien porteur du maillot jaune et champion de France du contre-la-montre par équipes en 1988.

Selon Benjamin Thomas (Cofidis), champion de France du chrono en 2019 et 2021, "il faudra rester sur un schéma classique jusque dans les trois, quatre derniers kilomètres".

Et même dans le final "il ne faudra pas s'esseuler trop vite avec cette arrivée en faux-plat descendant en cuvette puis le faux-plat montant à la fin". Il en est persuadé: "le classement général ne va pas être remodelé. Ce sera plus spectaculaire en revanche."

Et à qui profitera ce chrono new look ? La surpuissante Jumbo-Visma qui, outre Vingegaard et Foss, compte également Rohan Dennis, double champion du monde du contre-la-montre, dans ses rangs, partira favori face notamment au Team UAE de Tadej Pogacar qui a, pour ne rien arranger, enregistré un retard de livraison de son matériel à l'intersaison.

Le Belge Tim Wellens, lieutenant du "Pogi" ne se dit pas inquiet pour autant. "Tadej est fort et c'est le plus important. Dans le pire des cas, il va perdre quelques secondes et il est suffisamment costaud pour les récupérer plus tard dans la semaine. On espère ne pas perdre de temps. En fait on veut même en gagner", insiste-t-il.

© 2023 AFP

Opex 360

Un nombre « record » d’A400M « Atlas » ont été mobilisés pour la seconde phase de l’exercice Orion

par Laurent Lagneau · 2 mars 2023

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En janvier, l’US Air Force a organisé une manoeuvre de type « Elephant Walk » sur la base aérienne de Charleston [Caroline du Sud] avec pas moins de 24 avions de transport C-17 Globemaster III. Très prisé outre-Atlantique [et sous d’autres cieux], ce genre d’exercice, qui consiste à faire rouler un grand nombre d’aéronefs en formation rapprochée sur une piste, puis de les faire décoller à intervalle minimum, présente deux intérêts : il permet de vérifier l’état de préparation d’une unité et… de faire une démonstration de force à moindre coût.

Si un tel exercice est donc courant pour l’US Air Force, il est beaucoup plus rare pour l’armée de l’Air & de l’Espace. Cependant, celle-ci s’y est essayé en mai 2021, avec une quinzaine de Mirage 2000D de la 3e Escadre de chasse au roulage sur l’un des pistes de la base aérienne 133 de Nancy-Ochey. Mais Elephant Walk sera-t-il bientôt possible avec les A400M « Atlas », dont 21 exemplaires sont désormais basés à Orléans?

Jusqu’à présent, les problèmes de disponibilité avec cet avion de transport ont longtemps alimenté la chronique. Ainsi, en 2017, seulement trois appareils sur les 13 alors livrés étaient disponibles « en moyenne » [soit un taux de disponibilité de 23%]. Après la réforme du Maintien en condition opérationnelle aéronautique [MCO Aéro], ce taux était monté à 35% [soit 6 avions prêts à voler sur 17 livrés] en 2020. « Nous avons également constaté des pics journaliers de disponibilité à 11 avions prêts pour voler, ce qui était absolument inédit », s’était félicité Florence Parly, alors ministre des Armées.

Quoi qu’il en soit, et alors que les taux de disponibilité technique des équipements sont désormais confidentiels, l’exercice interarmées Orion, dont la seconde phase a été lancée le 26 février, peut être l’occasion de mesurer les progrès en matière de MCO aéro… En effet, nous apprend le quotidien « La République du Centre« , six A400M Atlas ont été simultanément sollicités pour une opération aéroportée [OAP] de grande ampleur, réalisée par la 11e Brigade Parachustiste au profit du pays [fictif] Arnland, déstabilisé par son puissant voisin Mercure.

« Pour simuler le scénario d’un déploiement d’urgence au-delà des frontières françaises, une phase de vol tactique de plus d’une heure à bord de plusieurs A400M et C130J de l’armée de l’Air et l’Espace a été réalisée. […] L’envergure de cette opération est de taille. En moins d’une dizaine de minutes, les aéronefs ont largué plusieurs centaines de parachutistes et du matériel », a résumé l’armée de Terre.

Or, selon La République du Centre, six A400M de la base d’Orléans et un C-130J Hercules de celle d’Évreux, ont pris part à cette OAP.

« La base aérienne 123 a mis en vol six A400M dans un exercice. C’est du jamais vu. On ne l’avait jamais fait », d’autant plus que « pendant ce temps-là, les opérations ne s’arrêtent pas », a en effet commenté le colonel Guillaume Vernet, le commandant de base.

Pour rappel, l’A400M peut larguer, en un seul passage, jusqu’à 116 parachutistes équipés. Soit presque deux fois plus qu’un Transall C-160. Mais d’après un co-pilote d’Atlas, cité par le journal, il y avait « entre 60 et 80 paras » dans chaque appareil. « Des opérations à plusieurs avions, on en a fait quelques-unes. Mais, pas avec autant d’envergure », a-t-il par ailleurs souligné.

Quoi qu’il en soit, le Projet annuel de performances [PAP] relatif au programme 178 « Préparation et emploi des forces » a donné quelques indications sur l’évolution de la disponibilité des A400M.

« Les conséquences du retrait de service des C160 Transall ne sont que partiellement compensées en 2023 par la montée en puissance des A400M », a-t-il prévenu, avant de prévoir « une hausse significative » de la disponibilité des avions de transport [80% en 2025] grâce à la « poursuite de la montée en puissance de la flotte A400M et la finalisation de son soutien ».

Photo : armée de Terre

Un nombre « record » d’A400M « Atlas » ont été mobilisés pour la seconde phase de l’exercice Orion

par Laurent Lagneau · 2 mars 2023

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

En janvier, l’US Air Force a organisé une manoeuvre de type « Elephant Walk » sur la base aérienne de Charleston [Caroline du Sud] avec pas moins de 24 avions de transport C-17 Globemaster III. Très prisé outre-Atlantique [et sous d’autres cieux], ce genre d’exercice, qui consiste à faire rouler un grand nombre d’aéronefs en formation rapprochée sur une piste, puis de les faire décoller à intervalle minimum, présente deux intérêts : il permet de vérifier l’état de préparation d’une unité et… de faire une démonstration de force à moindre coût.

Si un tel exercice est donc courant pour l’US Air Force, il est beaucoup plus rare pour l’armée de l’Air & de l’Espace. Cependant, celle-ci s’y est essayé en mai 2021, avec une quinzaine de Mirage 2000D de la 3e Escadre de chasse au roulage sur l’un des pistes de la base aérienne 133 de Nancy-Ochey. Mais Elephant Walk sera-t-il bientôt possible avec les A400M « Atlas », dont 21 exemplaires sont désormais basés à Orléans?

Jusqu’à présent, les problèmes de disponibilité avec cet avion de transport ont longtemps alimenté la chronique. Ainsi, en 2017, seulement trois appareils sur les 13 alors livrés étaient disponibles « en moyenne » [soit un taux de disponibilité de 23%]. Après la réforme du Maintien en condition opérationnelle aéronautique [MCO Aéro], ce taux était monté à 35% [soit 6 avions prêts à voler sur 17 livrés] en 2020. « Nous avons également constaté des pics journaliers de disponibilité à 11 avions prêts pour voler, ce qui était absolument inédit », s’était félicité Florence Parly, alors ministre des Armées.

Quoi qu’il en soit, et alors que les taux de disponibilité technique des équipements sont désormais confidentiels, l’exercice interarmées Orion, dont la seconde phase a été lancée le 26 février, peut être l’occasion de mesurer les progrès en matière de MCO aéro… En effet, nous apprend le quotidien « La République du Centre« , six A400M Atlas ont été simultanément sollicités pour une opération aéroportée [OAP] de grande ampleur, réalisée par la 11e Brigade Parachustiste au profit du pays [fictif] Arnland, déstabilisé par son puissant voisin Mercure.

« Pour simuler le scénario d’un déploiement d’urgence au-delà des frontières françaises, une phase de vol tactique de plus d’une heure à bord de plusieurs A400M et C130J de l’armée de l’Air et l’Espace a été réalisée. […] L’envergure de cette opération est de taille. En moins d’une dizaine de minutes, les aéronefs ont largué plusieurs centaines de parachutistes et du matériel », a résumé l’armée de Terre.

Or, selon La République du Centre, six A400M de la base d’Orléans et un C-130J Hercules de celle d’Évreux, ont pris part à cette OAP.

« La base aérienne 123 a mis en vol six A400M dans un exercice. C’est du jamais vu. On ne l’avait jamais fait », d’autant plus que « pendant ce temps-là, les opérations ne s’arrêtent pas », a en effet commenté le colonel Guillaume Vernet, le commandant de base.

Pour rappel, l’A400M peut larguer, en un seul passage, jusqu’à 116 parachutistes équipés. Soit presque deux fois plus qu’un Transall C-160. Mais d’après un co-pilote d’Atlas, cité par le journal, il y avait « entre 60 et 80 paras » dans chaque appareil. « Des opérations à plusieurs avions, on en a fait quelques-unes. Mais, pas avec autant d’envergure », a-t-il par ailleurs souligné.

Quoi qu’il en soit, le Projet annuel de performances [PAP] relatif au programme 178 « Préparation et emploi des forces » a donné quelques indications sur l’évolution de la disponibilité des A400M.

« Les conséquences du retrait de service des C160 Transall ne sont que partiellement compensées en 2023 par la montée en puissance des A400M », a-t-il prévenu, avant de prévoir « une hausse significative » de la disponibilité des avions de transport [80% en 2025] grâce à la « poursuite de la montée en puissance de la flotte A400M et la finalisation de son soutien ».

Photo : armée de Terre

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En janvier, l’US Air Force a organisé une manoeuvre de type « Elephant Walk » sur la base aérienne de Charleston [Caroline du Sud] avec pas moins de 24 avions de transport C-17 Globemaster III. Très prisé outre-Atlantique [et sous d’autres cieux], ce genre d’exercice, qui consiste à faire rouler un grand nombre d’aéronefs en formation rapprochée sur une piste, puis de les faire décoller à intervalle minimum, présente deux intérêts : il permet de vérifier l’état de préparation d’une unité et… de faire une démonstration de force à moindre coût.

Si un tel exercice est donc courant pour l’US Air Force, il est beaucoup plus rare pour l’armée de l’Air & de l’Espace. Cependant, celle-ci s’y est essayé en mai 2021, avec une quinzaine de Mirage 2000D de la 3e Escadre de chasse au roulage sur l’un des pistes de la base aérienne 133 de Nancy-Ochey. Mais Elephant Walk sera-t-il bientôt possible avec les A400M « Atlas », dont 21 exemplaires sont désormais basés à Orléans?

Jusqu’à présent, les problèmes de disponibilité avec cet avion de transport ont longtemps alimenté la chronique. Ainsi, en 2017, seulement trois appareils sur les 13 alors livrés étaient disponibles « en moyenne » [soit un taux de disponibilité de 23%]. Après la réforme du Maintien en condition opérationnelle aéronautique [MCO Aéro], ce taux était monté à 35% [soit 6 avions prêts à voler sur 17 livrés] en 2020. « Nous avons également constaté des pics journaliers de disponibilité à 11 avions prêts pour voler, ce qui était absolument inédit », s’était félicité Florence Parly, alors ministre des Armées.

Quoi qu’il en soit, et alors que les taux de disponibilité technique des équipements sont désormais confidentiels, l’exercice interarmées Orion, dont la seconde phase a été lancée le 26 février, peut être l’occasion de mesurer les progrès en matière de MCO aéro… En effet, nous apprend le quotidien « La République du Centre« , six A400M Atlas ont été simultanément sollicités pour une opération aéroportée [OAP] de grande ampleur, réalisée par la 11e Brigade Parachustiste au profit du pays [fictif] Arnland, déstabilisé par son puissant voisin Mercure.

« Pour simuler le scénario d’un déploiement d’urgence au-delà des frontières françaises, une phase de vol tactique de plus d’une heure à bord de plusieurs A400M et C130J de l’armée de l’Air et l’Espace a été réalisée. […] L’envergure de cette opération est de taille. En moins d’une dizaine de minutes, les aéronefs ont largué plusieurs centaines de parachutistes et du matériel », a résumé l’armée de Terre.

Or, selon La République du Centre, six A400M de la base d’Orléans et un C-130J Hercules de celle d’Évreux, ont pris part à cette OAP.

« La base aérienne 123 a mis en vol six A400M dans un exercice. C’est du jamais vu. On ne l’avait jamais fait », d’autant plus que « pendant ce temps-là, les opérations ne s’arrêtent pas », a en effet commenté le colonel Guillaume Vernet, le commandant de base.

Pour rappel, l’A400M peut larguer, en un seul passage, jusqu’à 116 parachutistes équipés. Soit presque deux fois plus qu’un Transall C-160. Mais d’après un co-pilote d’Atlas, cité par le journal, il y avait « entre 60 et 80 paras » dans chaque appareil. « Des opérations à plusieurs avions, on en a fait quelques-unes. Mais, pas avec autant d’envergure », a-t-il par ailleurs souligné.

Quoi qu’il en soit, le Projet annuel de performances [PAP] relatif au programme 178 « Préparation et emploi des forces » a donné quelques indications sur l’évolution de la disponibilité des A400M.

« Les conséquences du retrait de service des C160 Transall ne sont que partiellement compensées en 2023 par la montée en puissance des A400M », a-t-il prévenu, avant de prévoir « une hausse significative » de la disponibilité des avions de transport [80% en 2025] grâce à la « poursuite de la montée en puissance de la flotte A400M et la finalisation de son soutien ».

Photo : armée de Terre

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En janvier, l’US Air Force a organisé une manoeuvre de type « Elephant Walk » sur la base aérienne de Charleston [Caroline du Sud] avec pas moins de 24 avions de transport C-17 Globemaster III. Très prisé outre-Atlantique [et sous d’autres cieux], ce genre d’exercice, qui consiste à faire rouler un grand nombre d’aéronefs en formation rapprochée sur une piste, puis de les faire décoller à intervalle minimum, présente deux intérêts : il permet de vérifier l’état de préparation d’une unité et… de faire une démonstration de force à moindre coût.

Si un tel exercice est donc courant pour l’US Air Force, il est beaucoup plus rare pour l’armée de l’Air & de l’Espace. Cependant, celle-ci s’y est essayé en mai 2021, avec une quinzaine de Mirage 2000D de la 3e Escadre de chasse au roulage sur l’un des pistes de la base aérienne 133 de Nancy-Ochey. Mais Elephant Walk sera-t-il bientôt possible avec les A400M « Atlas », dont 21 exemplaires sont désormais basés à Orléans?

Jusqu’à présent, les problèmes de disponibilité avec cet avion de transport ont longtemps alimenté la chronique. Ainsi, en 2017, seulement trois appareils sur les 13 alors livrés étaient disponibles « en moyenne » [soit un taux de disponibilité de 23%]. Après la réforme du Maintien en condition opérationnelle aéronautique [MCO Aéro], ce taux était monté à 35% [soit 6 avions prêts à voler sur 17 livrés] en 2020. « Nous avons également constaté des pics journaliers de disponibilité à 11 avions prêts pour voler, ce qui était absolument inédit », s’était félicité Florence Parly, alors ministre des Armées.

Quoi qu’il en soit, et alors que les taux de disponibilité technique des équipements sont désormais confidentiels, l’exercice interarmées Orion, dont la seconde phase a été lancée le 26 février, peut être l’occasion de mesurer les progrès en matière de MCO aéro… En effet, nous apprend le quotidien « La République du Centre« , six A400M Atlas ont été simultanément sollicités pour une opération aéroportée [OAP] de grande ampleur, réalisée par la 11e Brigade Parachustiste au profit du pays [fictif] Arnland, déstabilisé par son puissant voisin Mercure.

La République du Centre

« Pour simuler le scénario d’un déploiement d’urgence au-delà des frontières françaises, une phase de vol tactique de plus d’une heure à bord de plusieurs A400M et C130J de l’armée de l’Air et l’Espace a été réalisée. […] L’envergure de cette opération est de taille. En moins d’une dizaine de minutes, les aéronefs ont largué plusieurs centaines de parachutistes et du matériel », a résumé l’armée de Terre.

Or, selon La République du Centre, six A400M de la base d’Orléans et un C-130J Hercules de celle d’Évreux, ont pris part à cette OAP.

« La base aérienne 123 a mis en vol six A400M dans un exercice. C’est du jamais vu. On ne l’avait jamais fait », d’autant plus que « pendant ce temps-là, les opérations ne s’arrêtent pas », a en effet commenté le colonel Guillaume Vernet, le commandant de base.

Pour rappel, l’A400M peut larguer, en un seul passage, jusqu’à 116 parachutistes équipés. Soit presque deux fois plus qu’un Transall C-160. Mais d’après un co-pilote d’Atlas, cité par le journal, il y avait « entre 60 et 80 paras » dans chaque appareil. « Des opérations à plusieurs avions, on en a fait quelques-unes. Mais, pas avec autant d’envergure », a-t-il par ailleurs souligné.

Quoi qu’il en soit, le Projet annuel de performances [PAP] relatif au programme 178 « Préparation et emploi des forces » a donné quelques indications sur l’évolution de la disponibilité des A400M.

« Les conséquences du retrait de service des C160 Transall ne sont que partiellement compensées en 2023 par la montée en puissance des A400M », a-t-il prévenu, avant de prévoir « une hausse significative » de la disponibilité des avions de transport [80% en 2025] grâce à la « poursuite de la montée en puissance de la flotte A400M et la finalisation de son soutien ».

Photo : armée de Terre

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Le Danemark a confirmé l’achat d’obusiers ATMOS auprès d’Elbit Systems pour remplacer ses CAESAr

par Laurent Lagneau · 2 mars 2023

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En janvier, et après plusieurs semaines de discussions avec Paris, Copenhague fit part de son intention de donner à l’Ukraine les dix-neuf Camions équipés d’un système d’artillerie [CAESAr] qui, acquis auprès de Nexter, étaient alors sur le point d’entrer en service au sein de l’armée danoise. Aussi, l’industriel français pouvait-il s’attendre à être rapidement notifié d’une nouvelle commande pour remplacer ces pièces d’artillerie. Peine perdue!

En effet, à peine une semaine après cette annoncé, le ministère danois de la Défense annonça que les 19 CAESAr 8×8 cédés à l’Ukraine seraient remplacés par autant d’obusieurs automoteurs ATMOS 2000 produits par le groupe israélien Elbit Systems. Et qu’il y aurait également des discussions avec le même industriel pour l’achat de systèmes de lance-roquettes PULS.

« L’Agence danoise du matériel militaire a entamé des négociations avec le fabricant Elbit Systems pour la livraison d’obusiers ATMOS et de systèmes de lance-roquettes PULS dans les meilleurs délais », avait ainsi indiqué le ministère danois. Ces équipements « pourraient être livrés dans le courant de cette année, voire au début de la prochaine, afin de permettre à l’armée danoise de tenir ses engagements envers l’Otan », avait-il estimé.

Évidemment, Nexter monta au créneau pour contester cette décision. « Le CAESAr a fait ses preuves sur le champ de bataille. Les soldats danois peuvent les utiliser et les pièces sont compatibles avec les systèmes informatiques de défense danois. Pour ces trois raisons, il serait inapproprié pour le ministère d’acheter à la place un système israélien qui ne répond à aucun des critères », soutint l’industriel français… dont les arguments firent mouche auprès des parlementaires danois.

Seulement, ces derniers n’eurent pas vraiment voix au chapitre, dans la mesure où il ne leur fut donné que très peu de temps – à peine deux heures – pour approuver ou non les deux achats envisagés auprès d’Elbit Systems.

Quoi qu’il en soit, la messe est dite. Ce 2 mars, le groupe israélien a annoncé la signature de deux contrats d’une valeur total de 252 millions de dollars pour founir à un « pays européen membre de l’Otan » des systèmes d’artillerie. Et le pays en question ne peut qu’être le Danemark.

Comme attendu, le premier contrat, d’un montant de 119 millions de dollars, prévoit la livraison d’un « bataillon d’obusiers ATMOS de calibre 155mm/52 » durant les deux prochaines années. Et le second, d’une valeur de 133 millions de dollars, porte sur la fourniture de deux batteries de systmes de lance-roquettes PULS, « comprenant un ensemble de roquettes et de missiles ». Il devra être exécuté « sur une période de trois ans ».

Pouvant avoir une portée de 300 km, le « lanceur PULS est entièrement adaptable aux plates-formes à roues et à chenilles existantes, permettant une réduction significative des coûts de maintenance et de formation », souligne Elbit Systems.

Le Danemark a confirmé l’achat d’obusiers ATMOS auprès d’Elbit Systems pour remplacer ses CAESAr

par Laurent Lagneau · 2 mars 2023

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En janvier, et après plusieurs semaines de discussions avec Paris, Copenhague fit part de son intention de donner à l’Ukraine les dix-neuf Camions équipés d’un système d’artillerie [CAESAr] qui, acquis auprès de Nexter, étaient alors sur le point d’entrer en service au sein de l’armée danoise. Aussi, l’industriel français pouvait-il s’attendre à être rapidement notifié d’une nouvelle commande pour remplacer ces pièces d’artillerie. Peine perdue!

En effet, à peine une semaine après cette annoncé, le ministère danois de la Défense annonça que les 19 CAESAr 8×8 cédés à l’Ukraine seraient remplacés par autant d’obusieurs automoteurs ATMOS 2000 produits par le groupe israélien Elbit Systems. Et qu’il y aurait également des discussions avec le même industriel pour l’achat de systèmes de lance-roquettes PULS.

« L’Agence danoise du matériel militaire a entamé des négociations avec le fabricant Elbit Systems pour la livraison d’obusiers ATMOS et de systèmes de lance-roquettes PULS dans les meilleurs délais », avait ainsi indiqué le ministère danois. Ces équipements « pourraient être livrés dans le courant de cette année, voire au début de la prochaine, afin de permettre à l’armée danoise de tenir ses engagements envers l’Otan », avait-il estimé.

Évidemment, Nexter monta au créneau pour contester cette décision. « Le CAESAr a fait ses preuves sur le champ de bataille. Les soldats danois peuvent les utiliser et les pièces sont compatibles avec les systèmes informatiques de défense danois. Pour ces trois raisons, il serait inapproprié pour le ministère d’acheter à la place un système israélien qui ne répond à aucun des critères », soutint l’industriel français… dont les arguments firent mouche auprès des parlementaires danois.

Seulement, ces derniers n’eurent pas vraiment voix au chapitre, dans la mesure où il ne leur fut donné que très peu de temps – à peine deux heures – pour approuver ou non les deux achats envisagés auprès d’Elbit Systems.

Quoi qu’il en soit, la messe est dite. Ce 2 mars, le groupe israélien a annoncé la signature de deux contrats d’une valeur total de 252 millions de dollars pour founir à un « pays européen membre de l’Otan » des systèmes d’artillerie. Et le pays en question ne peut qu’être le Danemark.

Comme attendu, le premier contrat, d’un montant de 119 millions de dollars, prévoit la livraison d’un « bataillon d’obusiers ATMOS de calibre 155mm/52 » durant les deux prochaines années. Et le second, d’une valeur de 133 millions de dollars, porte sur la fourniture de deux batteries de systmes de lance-roquettes PULS, « comprenant un ensemble de roquettes et de missiles ». Il devra être exécuté « sur une période de trois ans ».

Pouvant avoir une portée de 300 km, le « lanceur PULS est entièrement adaptable aux plates-formes à roues et à chenilles existantes, permettant une réduction significative des coûts de maintenance et de formation », souligne Elbit Systems.

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En janvier, et après plusieurs semaines de discussions avec Paris, Copenhague fit part de son intention de donner à l’Ukraine les dix-neuf Camions équipés d’un système d’artillerie [CAESAr] qui, acquis auprès de Nexter, étaient alors sur le point d’entrer en service au sein de l’armée danoise. Aussi, l’industriel français pouvait-il s’attendre à être rapidement notifié d’une nouvelle commande pour remplacer ces pièces d’artillerie. Peine perdue!

En effet, à peine une semaine après cette annoncé, le ministère danois de la Défense annonça que les 19 CAESAr 8×8 cédés à l’Ukraine seraient remplacés par autant d’obusieurs automoteurs ATMOS 2000 produits par le groupe israélien Elbit Systems. Et qu’il y aurait également des discussions avec le même industriel pour l’achat de systèmes de lance-roquettes PULS.

« L’Agence danoise du matériel militaire a entamé des négociations avec le fabricant Elbit Systems pour la livraison d’obusiers ATMOS et de systèmes de lance-roquettes PULS dans les meilleurs délais », avait ainsi indiqué le ministère danois. Ces équipements « pourraient être livrés dans le courant de cette année, voire au début de la prochaine, afin de permettre à l’armée danoise de tenir ses engagements envers l’Otan », avait-il estimé.

Évidemment, Nexter monta au créneau pour contester cette décision. « Le CAESAr a fait ses preuves sur le champ de bataille. Les soldats danois peuvent les utiliser et les pièces sont compatibles avec les systèmes informatiques de défense danois. Pour ces trois raisons, il serait inapproprié pour le ministère d’acheter à la place un système israélien qui ne répond à aucun des critères », soutint l’industriel français… dont les arguments firent mouche auprès des parlementaires danois.

Seulement, ces derniers n’eurent pas vraiment voix au chapitre, dans la mesure où il ne leur fut donné que très peu de temps – à peine deux heures – pour approuver ou non les deux achats envisagés auprès d’Elbit Systems.

Quoi qu’il en soit, la messe est dite. Ce 2 mars, le groupe israélien a annoncé la signature de deux contrats d’une valeur total de 252 millions de dollars pour founir à un « pays européen membre de l’Otan » des systèmes d’artillerie. Et le pays en question ne peut qu’être le Danemark.

Comme attendu, le premier contrat, d’un montant de 119 millions de dollars, prévoit la livraison d’un « bataillon d’obusiers ATMOS de calibre 155mm/52 » durant les deux prochaines années. Et le second, d’une valeur de 133 millions de dollars, porte sur la fourniture de deux batteries de systmes de lance-roquettes PULS, « comprenant un ensemble de roquettes et de missiles ». Il devra être exécuté « sur une période de trois ans ».

Pouvant avoir une portée de 300 km, le « lanceur PULS est entièrement adaptable aux plates-formes à roues et à chenilles existantes, permettant une réduction significative des coûts de maintenance et de formation », souligne Elbit Systems.

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En janvier, et après plusieurs semaines de discussions avec Paris, Copenhague fit part de son intention de donner à l’Ukraine les dix-neuf Camions équipés d’un système d’artillerie [CAESAr] qui, acquis auprès de Nexter, étaient alors sur le point d’entrer en service au sein de l’armée danoise. Aussi, l’industriel français pouvait-il s’attendre à être rapidement notifié d’une nouvelle commande pour remplacer ces pièces d’artillerie. Peine perdue!

En effet, à peine une semaine après cette annoncé, le ministère danois de la Défense annonça que les 19 CAESAr 8×8 cédés à l’Ukraine seraient remplacés par autant d’obusieurs automoteurs ATMOS 2000 produits par le groupe israélien Elbit Systems. Et qu’il y aurait également des discussions avec le même industriel pour l’achat de systèmes de lance-roquettes PULS.

« L’Agence danoise du matériel militaire a entamé des négociations avec le fabricant Elbit Systems pour la livraison d’obusiers ATMOS et de systèmes de lance-roquettes PULS dans les meilleurs délais », avait ainsi indiqué le ministère danois. Ces équipements « pourraient être livrés dans le courant de cette année, voire au début de la prochaine, afin de permettre à l’armée danoise de tenir ses engagements envers l’Otan », avait-il estimé.

Évidemment, Nexter monta au créneau pour contester cette décision. « Le CAESAr a fait ses preuves sur le champ de bataille. Les soldats danois peuvent les utiliser et les pièces sont compatibles avec les systèmes informatiques de défense danois. Pour ces trois raisons, il serait inapproprié pour le ministère d’acheter à la place un système israélien qui ne répond à aucun des critères », soutint l’industriel français… dont les arguments firent mouche auprès des parlementaires danois.

Seulement, ces derniers n’eurent pas vraiment voix au chapitre, dans la mesure où il ne leur fut donné que très peu de temps – à peine deux heures – pour approuver ou non les deux achats envisagés auprès d’Elbit Systems.

Quoi qu’il en soit, la messe est dite. Ce 2 mars, le groupe israélien a annoncé la signature de deux contrats d’une valeur total de 252 millions de dollars pour founir à un « pays européen membre de l’Otan » des systèmes d’artillerie. Et le pays en question ne peut qu’être le Danemark.

Comme attendu, le premier contrat, d’un montant de 119 millions de dollars, prévoit la livraison d’un « bataillon d’obusiers ATMOS de calibre 155mm/52 » durant les deux prochaines années. Et le second, d’une valeur de 133 millions de dollars, porte sur la fourniture de deux batteries de systmes de lance-roquettes PULS, « comprenant un ensemble de roquettes et de missiles ». Il devra être exécuté « sur une période de trois ans ».

Pouvant avoir une portée de 300 km, le « lanceur PULS est entièrement adaptable aux plates-formes à roues et à chenilles existantes, permettant une réduction significative des coûts de maintenance et de formation », souligne Elbit Systems.

Opex 360

L’Union européenne veut fournir 250000 obus de 155 mm à l’Ukraine pour un milliard d’euros

par Laurent Lagneau · 1 mars 2023

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Dotée initialement de 5,7 milliards d’euros pour la période 2021-27, la Facilité européenne pour la paix [FEP] est un « instrument extrabudgétaire qui a pour objectifs d’améliorer la capacité de l’Union à prévenir les conflits, à consolider la paix et à renforcer la sécurité internationale, en permettant le financement d’actions opérationnelles relevant de la politique étrangère et de sécurité commune [PESC] et ayant des implications militaires ou dans le domaine de la défense ».

Seulement, les circonstances ont fait que cette FEP a surtout servi à financer l’aide militaire accordé à l’Ukraine, à hauteur de 3,5 milliards d’euros. Et ce n’est sans doute pas terminé.

En effet, selon un document évoqué par l’AFP, Josep Borrell, le Haut représentant de l’Union pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, préconise de prélever un milliard de la dotation de la FEP afin de livrer 250’000 obus de 155 mm à l’armée ukrainienne.

À noter que cette recommandation est beaucoup moins ambitieuse que celle faite par l’Estonie… qui, la semaine passée, a demandé de solliciter la FEP à hauteur de 4 milliards d’euros pour livrer un million d’obus à l’Ukraine.

D’après l’AFP, les ministres de la Défense des 27 États membres discuteront de la proposition de M. Borrell lors d’une réunion informelle, prévue le 7 mars, à Stockholm.

Reste que passer une commande est une chose… Et produire en est une autre. Or, comme M. Borrell l’a dit le 21 février, « il y a urgence » et « nous devons mobiliser rapidement les moyens dont nous disposons et agir avec ce que nous avons ». Aussi appelle-t-il les États membres à puiser dans leur « stocks stratégiques ». Et, dans le document en question, il propose d’accorder « un taux de remboursement favorable, jusqu’à 90%, si les munitions sont livrées avant une certaine date ».

Pour rappel, la FEP est abondée par les États membres en fonction de leur PIB, ce qui fait que l’Allemagne, la France et l’Italien sont les trois plus importants contributeurs. À noter que trois pays – Autriche, Malte et Irlande – ne participent pas au financement des livraisons d’armes.

L’Union européenne veut fournir 250000 obus de 155 mm à l’Ukraine pour un milliard d’euros

par Laurent Lagneau · 1 mars 2023

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Dotée initialement de 5,7 milliards d’euros pour la période 2021-27, la Facilité européenne pour la paix [FEP] est un « instrument extrabudgétaire qui a pour objectifs d’améliorer la capacité de l’Union à prévenir les conflits, à consolider la paix et à renforcer la sécurité internationale, en permettant le financement d’actions opérationnelles relevant de la politique étrangère et de sécurité commune [PESC] et ayant des implications militaires ou dans le domaine de la défense ».

Seulement, les circonstances ont fait que cette FEP a surtout servi à financer l’aide militaire accordé à l’Ukraine, à hauteur de 3,5 milliards d’euros. Et ce n’est sans doute pas terminé.

En effet, selon un document évoqué par l’AFP, Josep Borrell, le Haut représentant de l’Union pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, préconise de prélever un milliard de la dotation de la FEP afin de livrer 250’000 obus de 155 mm à l’armée ukrainienne.

À noter que cette recommandation est beaucoup moins ambitieuse que celle faite par l’Estonie… qui, la semaine passée, a demandé de solliciter la FEP à hauteur de 4 milliards d’euros pour livrer un million d’obus à l’Ukraine.

D’après l’AFP, les ministres de la Défense des 27 États membres discuteront de la proposition de M. Borrell lors d’une réunion informelle, prévue le 7 mars, à Stockholm.

Reste que passer une commande est une chose… Et produire en est une autre. Or, comme M. Borrell l’a dit le 21 février, « il y a urgence » et « nous devons mobiliser rapidement les moyens dont nous disposons et agir avec ce que nous avons ». Aussi appelle-t-il les États membres à puiser dans leur « stocks stratégiques ». Et, dans le document en question, il propose d’accorder « un taux de remboursement favorable, jusqu’à 90%, si les munitions sont livrées avant une certaine date ».

Pour rappel, la FEP est abondée par les États membres en fonction de leur PIB, ce qui fait que l’Allemagne, la France et l’Italien sont les trois plus importants contributeurs. À noter que trois pays – Autriche, Malte et Irlande – ne participent pas au financement des livraisons d’armes.

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Dotée initialement de 5,7 milliards d’euros pour la période 2021-27, la Facilité européenne pour la paix [FEP] est un « instrument extrabudgétaire qui a pour objectifs d’améliorer la capacité de l’Union à prévenir les conflits, à consolider la paix et à renforcer la sécurité internationale, en permettant le financement d’actions opérationnelles relevant de la politique étrangère et de sécurité commune [PESC] et ayant des implications militaires ou dans le domaine de la défense ».

Seulement, les circonstances ont fait que cette FEP a surtout servi à financer l’aide militaire accordé à l’Ukraine, à hauteur de 3,5 milliards d’euros. Et ce n’est sans doute pas terminé.

En effet, selon un document évoqué par l’AFP, Josep Borrell, le Haut représentant de l’Union pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, préconise de prélever un milliard de la dotation de la FEP afin de livrer 250’000 obus de 155 mm à l’armée ukrainienne.

À noter que cette recommandation est beaucoup moins ambitieuse que celle faite par l’Estonie… qui, la semaine passée, a demandé de solliciter la FEP à hauteur de 4 milliards d’euros pour livrer un million d’obus à l’Ukraine.

D’après l’AFP, les ministres de la Défense des 27 États membres discuteront de la proposition de M. Borrell lors d’une réunion informelle, prévue le 7 mars, à Stockholm.

Reste que passer une commande est une chose… Et produire en est une autre. Or, comme M. Borrell l’a dit le 21 février, « il y a urgence » et « nous devons mobiliser rapidement les moyens dont nous disposons et agir avec ce que nous avons ». Aussi appelle-t-il les États membres à puiser dans leur « stocks stratégiques ». Et, dans le document en question, il propose d’accorder « un taux de remboursement favorable, jusqu’à 90%, si les munitions sont livrées avant une certaine date ».

Pour rappel, la FEP est abondée par les États membres en fonction de leur PIB, ce qui fait que l’Allemagne, la France et l’Italien sont les trois plus importants contributeurs. À noter que trois pays – Autriche, Malte et Irlande – ne participent pas au financement des livraisons d’armes.

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Dotée initialement de 5,7 milliards d’euros pour la période 2021-27, la Facilité européenne pour la paix [FEP] est un « instrument extrabudgétaire qui a pour objectifs d’améliorer la capacité de l’Union à prévenir les conflits, à consolider la paix et à renforcer la sécurité internationale, en permettant le financement d’actions opérationnelles relevant de la politique étrangère et de sécurité commune [PESC] et ayant des implications militaires ou dans le domaine de la défense ».

Seulement, les circonstances ont fait que cette FEP a surtout servi à financer l’aide militaire accordé à l’Ukraine, à hauteur de 3,5 milliards d’euros. Et ce n’est sans doute pas terminé.

En effet, selon un document évoqué par l’AFP, Josep Borrell, le Haut représentant de l’Union pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, préconise de prélever un milliard de la dotation de la FEP afin de livrer 250’000 obus de 155 mm à l’armée ukrainienne.

À noter que cette recommandation est beaucoup moins ambitieuse que celle faite par l’Estonie… qui, la semaine passée, a demandé de solliciter la FEP à hauteur de 4 milliards d’euros pour livrer un million d’obus à l’Ukraine.

D’après l’AFP, les ministres de la Défense des 27 États membres discuteront de la proposition de M. Borrell lors d’une réunion informelle, prévue le 7 mars, à Stockholm.

Reste que passer une commande est une chose… Et produire en est une autre. Or, comme M. Borrell l’a dit le 21 février, « il y a urgence » et « nous devons mobiliser rapidement les moyens dont nous disposons et agir avec ce que nous avons ». Aussi appelle-t-il les États membres à puiser dans leur « stocks stratégiques ». Et, dans le document en question, il propose d’accorder « un taux de remboursement favorable, jusqu’à 90%, si les munitions sont livrées avant une certaine date ».

Pour rappel, la FEP est abondée par les États membres en fonction de leur PIB, ce qui fait que l’Allemagne, la France et l’Italien sont les trois plus importants contributeurs. À noter que trois pays – Autriche, Malte et Irlande – ne participent pas au financement des livraisons d’armes.

Opex 360

L’artillerie longue portée fera-t-elle partie des priorités de la prochaine Loi de programmation militaire?

par Laurent Lagneau · 1 mars 2023

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La guerre en Ukraine souligne l’importance de l’artillerie, et notamment la capacité à frapper l’ennemi dans la profondeur. D’où, d’ailleurs, des rapports plaidant pour renforcer les capacités françaises dans ce domaine, comme celui publié en octobre dernier par le député François Cormier-Bouligeon, rapporteur pour avis sur les crédits de l’armée de Terre.

« Les personnes auditionnées […] se sont, par ailleurs, accordées sur la nécessité de prioriser les équipements qui devront faire l’objet d’un effort rapide dans la prochaine Loi de programmation militaire. Il ressort ainsi des échanges menés, qu’un effort financier à court terme devrait porter sur les feux dans la profondeur », avait ainsi écrit le parlementaire. Et d’ajouter : « En Ukraine, on constate un emploi systématique et massif de feux de tous types. [Aussi], l’armée de Terre doit pouvoir être en mesure de conserver sa supériorité opérationnelle dans un conflit marqué par la centralité de la puissance de feu et de conserver l’initiative ».

En outre, le chef d’état-major de l’armée de Terre [CEMAT], le général Pierre Schill, avait plaidé pour le remplacement des Lance-roquettes unitaires [LRU] d’ici 2027. « La guerre en Ukraine nous enseigne que les feux très longue portée sont décisifs : il nous faut réfléchir sur la solution à retenir », avait-il souligné. Et, en janvier dernier, devant les députés, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, évoqua l’achat possible du M142 HIMARS américain…

Cela étant, la prochaine LPM va-t-elle effectivement faire du renforcement de l’artillerie française une priorité? La question se pose… En effet, lors d’une audition au Sénat, le 28 février, M. Lecornu ne l’a pas cité parmi les dix points clés de la future programmation…

Sans surprise, la dissuasion reste la priorité numéro un, avec notamment les programmes SNLE3G [sous-marin nucléaire lanceur d’engins de 3e génération] et ASN4G. Vient ensuite le renseignement, avec une dotation budgéraire devant augmenter de 60% pour les trois services relevant du ministères des Armées [DRSD, DRM et DGSE]. Selon le ministre, cet effort se justifie en partie par la nécessité de « faire du renseignement dans un contexte international plus tendu ».

Troisième priorité : les drones, avec un investissement de 5 milliards d’euros. « Un retard inacceptable a été pris et, désormais, il ne s’agit pas tant de rattraper le retard, c’est plutôt de faire un saut de génération technologique », a dit M. Lecornu.

Comme annoncé, le renforcement des capacités de défense sol-air fait partie des priorités, comme la défense des territoires et collectivités d’outre-Mer [le ministre n’en a pas dit beaucoup à ce sujet, les annonces devant être faites prochainement par le président Macron]. Le cyber reste évidemment incontournable, de même que la maîtrise des fonds marins et le spatial [qui fera l’objet d’une « copie ambitieuse », a promis M. Lecornu]. Les forces spéciales seront également prioritaires, comme les services de soutien [santé, énergie, commissariat, etc]. Enfin, les munitions seront un autre point d’attention.

L’artillerie longue portée fera-t-elle partie des priorités de la prochaine Loi de programmation militaire?

par Laurent Lagneau · 1 mars 2023

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

La guerre en Ukraine souligne l’importance de l’artillerie, et notamment la capacité à frapper l’ennemi dans la profondeur. D’où, d’ailleurs, des rapports plaidant pour renforcer les capacités françaises dans ce domaine, comme celui publié en octobre dernier par le député François Cormier-Bouligeon, rapporteur pour avis sur les crédits de l’armée de Terre.

« Les personnes auditionnées […] se sont, par ailleurs, accordées sur la nécessité de prioriser les équipements qui devront faire l’objet d’un effort rapide dans la prochaine Loi de programmation militaire. Il ressort ainsi des échanges menés, qu’un effort financier à court terme devrait porter sur les feux dans la profondeur », avait ainsi écrit le parlementaire. Et d’ajouter : « En Ukraine, on constate un emploi systématique et massif de feux de tous types. [Aussi], l’armée de Terre doit pouvoir être en mesure de conserver sa supériorité opérationnelle dans un conflit marqué par la centralité de la puissance de feu et de conserver l’initiative ».

En outre, le chef d’état-major de l’armée de Terre [CEMAT], le général Pierre Schill, avait plaidé pour le remplacement des Lance-roquettes unitaires [LRU] d’ici 2027. « La guerre en Ukraine nous enseigne que les feux très longue portée sont décisifs : il nous faut réfléchir sur la solution à retenir », avait-il souligné. Et, en janvier dernier, devant les députés, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, évoqua l’achat possible du M142 HIMARS américain…

Cela étant, la prochaine LPM va-t-elle effectivement faire du renforcement de l’artillerie française une priorité? La question se pose… En effet, lors d’une audition au Sénat, le 28 février, M. Lecornu ne l’a pas cité parmi les dix points clés de la future programmation…

Sans surprise, la dissuasion reste la priorité numéro un, avec notamment les programmes SNLE3G [sous-marin nucléaire lanceur d’engins de 3e génération] et ASN4G. Vient ensuite le renseignement, avec une dotation budgéraire devant augmenter de 60% pour les trois services relevant du ministères des Armées [DRSD, DRM et DGSE]. Selon le ministre, cet effort se justifie en partie par la nécessité de « faire du renseignement dans un contexte international plus tendu ».

Troisième priorité : les drones, avec un investissement de 5 milliards d’euros. « Un retard inacceptable a été pris et, désormais, il ne s’agit pas tant de rattraper le retard, c’est plutôt de faire un saut de génération technologique », a dit M. Lecornu.

Comme annoncé, le renforcement des capacités de défense sol-air fait partie des priorités, comme la défense des territoires et collectivités d’outre-Mer [le ministre n’en a pas dit beaucoup à ce sujet, les annonces devant être faites prochainement par le président Macron]. Le cyber reste évidemment incontournable, de même que la maîtrise des fonds marins et le spatial [qui fera l’objet d’une « copie ambitieuse », a promis M. Lecornu]. Les forces spéciales seront également prioritaires, comme les services de soutien [santé, énergie, commissariat, etc]. Enfin, les munitions seront un autre point d’attention.

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La guerre en Ukraine souligne l’importance de l’artillerie, et notamment la capacité à frapper l’ennemi dans la profondeur. D’où, d’ailleurs, des rapports plaidant pour renforcer les capacités françaises dans ce domaine, comme celui publié en octobre dernier par le député François Cormier-Bouligeon, rapporteur pour avis sur les crédits de l’armée de Terre.

« Les personnes auditionnées […] se sont, par ailleurs, accordées sur la nécessité de prioriser les équipements qui devront faire l’objet d’un effort rapide dans la prochaine Loi de programmation militaire. Il ressort ainsi des échanges menés, qu’un effort financier à court terme devrait porter sur les feux dans la profondeur », avait ainsi écrit le parlementaire. Et d’ajouter : « En Ukraine, on constate un emploi systématique et massif de feux de tous types. [Aussi], l’armée de Terre doit pouvoir être en mesure de conserver sa supériorité opérationnelle dans un conflit marqué par la centralité de la puissance de feu et de conserver l’initiative ».

En outre, le chef d’état-major de l’armée de Terre [CEMAT], le général Pierre Schill, avait plaidé pour le remplacement des Lance-roquettes unitaires [LRU] d’ici 2027. « La guerre en Ukraine nous enseigne que les feux très longue portée sont décisifs : il nous faut réfléchir sur la solution à retenir », avait-il souligné. Et, en janvier dernier, devant les députés, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, évoqua l’achat possible du M142 HIMARS américain…

Cela étant, la prochaine LPM va-t-elle effectivement faire du renforcement de l’artillerie française une priorité? La question se pose… En effet, lors d’une audition au Sénat, le 28 février, M. Lecornu ne l’a pas cité parmi les dix points clés de la future programmation…

Sans surprise, la dissuasion reste la priorité numéro un, avec notamment les programmes SNLE3G [sous-marin nucléaire lanceur d’engins de 3e génération] et ASN4G. Vient ensuite le renseignement, avec une dotation budgéraire devant augmenter de 60% pour les trois services relevant du ministères des Armées [DRSD, DRM et DGSE]. Selon le ministre, cet effort se justifie en partie par la nécessité de « faire du renseignement dans un contexte international plus tendu ».

Troisième priorité : les drones, avec un investissement de 5 milliards d’euros. « Un retard inacceptable a été pris et, désormais, il ne s’agit pas tant de rattraper le retard, c’est plutôt de faire un saut de génération technologique », a dit M. Lecornu.

Comme annoncé, le renforcement des capacités de défense sol-air fait partie des priorités, comme la défense des territoires et collectivités d’outre-Mer [le ministre n’en a pas dit beaucoup à ce sujet, les annonces devant être faites prochainement par le président Macron]. Le cyber reste évidemment incontournable, de même que la maîtrise des fonds marins et le spatial [qui fera l’objet d’une « copie ambitieuse », a promis M. Lecornu]. Les forces spéciales seront également prioritaires, comme les services de soutien [santé, énergie, commissariat, etc]. Enfin, les munitions seront un autre point d’attention.

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La guerre en Ukraine souligne l’importance de l’artillerie, et notamment la capacité à frapper l’ennemi dans la profondeur. D’où, d’ailleurs, des rapports plaidant pour renforcer les capacités françaises dans ce domaine, comme celui publié en octobre dernier par le député François Cormier-Bouligeon, rapporteur pour avis sur les crédits de l’armée de Terre.

« Les personnes auditionnées […] se sont, par ailleurs, accordées sur la nécessité de prioriser les équipements qui devront faire l’objet d’un effort rapide dans la prochaine Loi de programmation militaire. Il ressort ainsi des échanges menés, qu’un effort financier à court terme devrait porter sur les feux dans la profondeur », avait ainsi écrit le parlementaire. Et d’ajouter : « En Ukraine, on constate un emploi systématique et massif de feux de tous types. [Aussi], l’armée de Terre doit pouvoir être en mesure de conserver sa supériorité opérationnelle dans un conflit marqué par la centralité de la puissance de feu et de conserver l’initiative ».

En outre, le chef d’état-major de l’armée de Terre [CEMAT], le général Pierre Schill, avait plaidé pour le remplacement des Lance-roquettes unitaires [LRU] d’ici 2027. « La guerre en Ukraine nous enseigne que les feux très longue portée sont décisifs : il nous faut réfléchir sur la solution à retenir », avait-il souligné. Et, en janvier dernier, devant les députés, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, évoqua l’achat possible du M142 HIMARS américain…

Cela étant, la prochaine LPM va-t-elle effectivement faire du renforcement de l’artillerie française une priorité? La question se pose… En effet, lors d’une audition au Sénat, le 28 février, M. Lecornu ne l’a pas cité parmi les dix points clés de la future programmation…

Sans surprise, la dissuasion reste la priorité numéro un, avec notamment les programmes SNLE3G [sous-marin nucléaire lanceur d’engins de 3e génération] et ASN4G. Vient ensuite le renseignement, avec une dotation budgéraire devant augmenter de 60% pour les trois services relevant du ministères des Armées [DRSD, DRM et DGSE]. Selon le ministre, cet effort se justifie en partie par la nécessité de « faire du renseignement dans un contexte international plus tendu ».

Troisième priorité : les drones, avec un investissement de 5 milliards d’euros. « Un retard inacceptable a été pris et, désormais, il ne s’agit pas tant de rattraper le retard, c’est plutôt de faire un saut de génération technologique », a dit M. Lecornu.

Comme annoncé, le renforcement des capacités de défense sol-air fait partie des priorités, comme la défense des territoires et collectivités d’outre-Mer [le ministre n’en a pas dit beaucoup à ce sujet, les annonces devant être faites prochainement par le président Macron]. Le cyber reste évidemment incontournable, de même que la maîtrise des fonds marins et le spatial [qui fera l’objet d’une « copie ambitieuse », a promis M. Lecornu]. Les forces spéciales seront également prioritaires, comme les services de soutien [santé, énergie, commissariat, etc]. Enfin, les munitions seront un autre point d’attention.

L'Humanité

Que vaut le jeûne intermittent pour maigrir ?

Actu

Nombre de sites Internet n’hésitent pas à en faire des kilos pour vanter le jeûne intermittent à qui désire perdre du poids. Cette technique de diète en apparence alléchante – car moins restrictive – peine cependant à démontrer scientifiquement son efficacité.

Noé Blouin

Dans la perspective des beaux jours, nombreux sont ceux qui souhaitent perdre les kilos superflus accumulés durant l’hiver. En quête d’une méthode miracle pour retrouver un équilibre physique et alimentaire, des personnes se penchent sur le jeûne intermittent, qui consiste à absorber de la nourriture durant une durée déterminée. La démarche est aujourd’hui mise en avant par de nombreux influenceurs et pseudo-nutritionnistes non professionnels sur les réseaux sociaux, mais qu’en est-il vraiment ?

Risques sur le métabolisme

La première chose à savoir, c’est qu’il existe plusieurs types de jeûne intermittent. Parmi les plus pratiqués, on relève notamment le « 16/8 », consistant à ne s’alimenter normalement que pendant huit heures par jour, et le « 5/2 », où l’on mange normalement durant cinq jours puis on enchaîne avec deux jours où l’on restreint ses apports avec un maximum de 600 calories autorisées. « Dans toutes les études menées sérieusement et dont les résultats méritent du crédit, le seul mode sur lequel on peut observer un peu de bénéfices sur la perte de poids et les paramètres cardio-vasculaires est le jeûne intermittent à l’échelle d’une journée, comme le 16/8, mais cela reste très limité », nuance Johana Le Lorrec, diététicienne nutritionniste diplômée d’État à Rennes. Ce constat rejoint celui de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale, qui peine à voir un intérêt significatif à ce type d’alimentation, notamment au vu du manque de documentation scientifique de qualité sur le sujet.

« Ce que l’on constate, en revanche, pendant nos consultations, et qui a été récemment appuyé par une étude canadienne, c’est que, lorsque cette pratique concerne des jeunes, on trouve une forte prévalence des troubles de conduite alimentaire. Le fait de se restreindre et de lutter contre son rythme naturel a tendance à créer des moments de compulsion, pendant lesquels vont être consommées beaucoup plus de calories », poursuit Johana Le Lorrec. Pour elle, ce type de méthode restrictive, à l’instar du régime, peut fonctionner à court terme pour perdre du poids, mais elle a aussi des conséquences sur le métabolisme. Parmi les arguments vérifiés et souvent mis en avant par les adeptes du jeûne intermittent, on trouve le fait que le corps en pénurie d’énergie va puiser dans ses réserves. Mais pour prévenir d’un prochain manque, il va aussi s’adapter et tenter de stocker davantage de nutriments dès lors que l’occasion se présente. Cette stratégie de perte de poids semble donc contre-productive.

Pour tenter de retrouver son poids d’équilibre, la meilleure solution se trouve peut-être du côté des programmes préétablis. La diététicienne préconise de s’appuyer sur l’aide d’un professionnel certifié, qui saura proposer un accompagnement comprenant un maximum de facteurs individuels. « La façon dont on va pouvoir le faire, c’est en faisant évoluer les habitudes au long cours, rappelle Johana Le Lorrec. Ainsi, on peut avoir un effet durable sur le poids. »

Bien-être
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Otan : Selon M. Lecornu, la France est le deuxième contributeur pour les moyens militaires

par Laurent Lagneau · 1 mars 2023

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L’Otan donne régulièrement lieu à de vifs débats au sein de la classe politique française, avec parfois des « retournements de veste » qui ne manquent pas de piquants. Ainsi, en 2008, quand le Parti socialiste déposa une motion de censure à l’Assemblée nationale pour s’opposer au retour de la France au sein du commandement militaire intégré qu’elle avait quitté en 1966, François Hollande, qui ne savait pas encore qu’il entrerait à l’Élysée quatre ans plus tard, n’y avait pas été avec le dos de la cuillère.

« Revenir dans le commandement intégré de l’Otan n’est pas un choix qui peut être pris par un seul. Il s’agit de rien de moins que de l’indépendance de la France. Et le Président de la République ne peut, seul, s’arroger le droit de décider de l’indépendance de la France! », avait lancé M. Hollande. Et de demander pourquoi il faudrait « mettre fin à un choix stratégique décidé en 1966 par le général de Gaulle »… Choix qui, en son temps, avait été contesté par un certain… François Mitterrand.

Cela étant, élu président en 2012, M. Hollande se garda bien de revenir sur la décision de son prédécesseur… laquelle avait été également contestée par plusieurs formations politiques, de gauche comme de droite. Et elle l’est encore aujourd’hui, à en croire les programmes de certains candidats de premier plan à la dernière élection présidentielle.

Au-delà de la question du retour de la France dans le commandement militaire intégré, la nature même de l’Otan a prêté le flanc à la polémique, comme en novembre 2019, quand le président Macron estima qu’elle était « en état de mort cérébrale » en raison des dissensions avec la Turquie et les États-Unis.

Quoi qu’il en soit, et depuis le début de la guerre en Ukraine, ce débat est désormais dépassé… Et, d’ailleurs, la France tient toute sa place au sein de l’Otan, comme l’a souligné Sébastien Lecornu, le ministre des Armées, lors d’une audition au Sénat, le 28 février.

« Sur le rapport à l’Otan […], je pense qu’il faut aussi que l’on montre ce qu’on fait », a-t-il dit. Ainsi, la France est le « quatrième pays contributeur sur le volet financier – et ce n’est pas rien – pour le fonctionnement » [de l’Alliance] et elle est le « deuxième contributeur » pour les moyens militaires, un « chiffre qui n’est pas connu », a-t-il affirmé.

Tous les ans, « chaque pays fait une promesse de mise à disposition de moyens militaires à l’Otan. Il y a la promesse et il y a le réalisé. Sur ce qui est véritablement mis à disposition et sur ce qui est réalisé, la France est le deuxième contributeur après les États-Unis », a fait valoir M. Lecornu. Et « ça, personne ne le sait. Faut dire aussi que le chiffre n’est pas évident à trouver », a-t-il ajouté.

Le fait que la France soit la nation-cadre du bataillon multinational déployé en Roumanie – l’un des plus grands pays du flanc oriental de l’Otan – est une illustration de ce statut de « deuxième contributeur », selon M. Lecornu. « Qui est nation-cadre en Pologne? Les États-Unis. Qui est nation-cadre en Roumanie? La France, avec la capacité [à se déployer] vite et sans accro », a-t-il souligné.

Pour rappel, la France participe au bataillon multinational de l’Otan déployé en Estonie [mission Lynx]. Outre la mission Baltic Air Policing [quatre Rafale sont actuellement en Lituanie] , elle engage régulièrement des moyens aériens au-dessus de la Pologne… ainsi que des navires dans les groupes maritimes de l’Otan [Standing NATO Maritime Group et Standing Nato Mine Countermeasures Group].

Otan : Selon M. Lecornu, la France est le deuxième contributeur pour les moyens militaires

par Laurent Lagneau · 1 mars 2023

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

L’Otan donne régulièrement lieu à de vifs débats au sein de la classe politique française, avec parfois des « retournements de veste » qui ne manquent pas de piquants. Ainsi, en 2008, quand le Parti socialiste déposa une motion de censure à l’Assemblée nationale pour s’opposer au retour de la France au sein du commandement militaire intégré qu’elle avait quitté en 1966, François Hollande, qui ne savait pas encore qu’il entrerait à l’Élysée quatre ans plus tard, n’y avait pas été avec le dos de la cuillère.

« Revenir dans le commandement intégré de l’Otan n’est pas un choix qui peut être pris par un seul. Il s’agit de rien de moins que de l’indépendance de la France. Et le Président de la République ne peut, seul, s’arroger le droit de décider de l’indépendance de la France! », avait lancé M. Hollande. Et de demander pourquoi il faudrait « mettre fin à un choix stratégique décidé en 1966 par le général de Gaulle »… Choix qui, en son temps, avait été contesté par un certain… François Mitterrand.

Cela étant, élu président en 2012, M. Hollande se garda bien de revenir sur la décision de son prédécesseur… laquelle avait été également contestée par plusieurs formations politiques, de gauche comme de droite. Et elle l’est encore aujourd’hui, à en croire les programmes de certains candidats de premier plan à la dernière élection présidentielle.

Au-delà de la question du retour de la France dans le commandement militaire intégré, la nature même de l’Otan a prêté le flanc à la polémique, comme en novembre 2019, quand le président Macron estima qu’elle était « en état de mort cérébrale » en raison des dissensions avec la Turquie et les États-Unis.

Quoi qu’il en soit, et depuis le début de la guerre en Ukraine, ce débat est désormais dépassé… Et, d’ailleurs, la France tient toute sa place au sein de l’Otan, comme l’a souligné Sébastien Lecornu, le ministre des Armées, lors d’une audition au Sénat, le 28 février.

« Sur le rapport à l’Otan […], je pense qu’il faut aussi que l’on montre ce qu’on fait », a-t-il dit. Ainsi, la France est le « quatrième pays contributeur sur le volet financier – et ce n’est pas rien – pour le fonctionnement » [de l’Alliance] et elle est le « deuxième contributeur » pour les moyens militaires, un « chiffre qui n’est pas connu », a-t-il affirmé.

Tous les ans, « chaque pays fait une promesse de mise à disposition de moyens militaires à l’Otan. Il y a la promesse et il y a le réalisé. Sur ce qui est véritablement mis à disposition et sur ce qui est réalisé, la France est le deuxième contributeur après les États-Unis », a fait valoir M. Lecornu. Et « ça, personne ne le sait. Faut dire aussi que le chiffre n’est pas évident à trouver », a-t-il ajouté.

Le fait que la France soit la nation-cadre du bataillon multinational déployé en Roumanie – l’un des plus grands pays du flanc oriental de l’Otan – est une illustration de ce statut de « deuxième contributeur », selon M. Lecornu. « Qui est nation-cadre en Pologne? Les États-Unis. Qui est nation-cadre en Roumanie? La France, avec la capacité [à se déployer] vite et sans accro », a-t-il souligné.

Pour rappel, la France participe au bataillon multinational de l’Otan déployé en Estonie [mission Lynx]. Outre la mission Baltic Air Policing [quatre Rafale sont actuellement en Lituanie] , elle engage régulièrement des moyens aériens au-dessus de la Pologne… ainsi que des navires dans les groupes maritimes de l’Otan [Standing NATO Maritime Group et Standing Nato Mine Countermeasures Group].

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L’Otan donne régulièrement lieu à de vifs débats au sein de la classe politique française, avec parfois des « retournements de veste » qui ne manquent pas de piquants. Ainsi, en 2008, quand le Parti socialiste déposa une motion de censure à l’Assemblée nationale pour s’opposer au retour de la France au sein du commandement militaire intégré qu’elle avait quitté en 1966, François Hollande, qui ne savait pas encore qu’il entrerait à l’Élysée quatre ans plus tard, n’y avait pas été avec le dos de la cuillère.

« Revenir dans le commandement intégré de l’Otan n’est pas un choix qui peut être pris par un seul. Il s’agit de rien de moins que de l’indépendance de la France. Et le Président de la République ne peut, seul, s’arroger le droit de décider de l’indépendance de la France! », avait lancé M. Hollande. Et de demander pourquoi il faudrait « mettre fin à un choix stratégique décidé en 1966 par le général de Gaulle »… Choix qui, en son temps, avait été contesté par un certain… François Mitterrand.

Cela étant, élu président en 2012, M. Hollande se garda bien de revenir sur la décision de son prédécesseur… laquelle avait été également contestée par plusieurs formations politiques, de gauche comme de droite. Et elle l’est encore aujourd’hui, à en croire les programmes de certains candidats de premier plan à la dernière élection présidentielle.

Au-delà de la question du retour de la France dans le commandement militaire intégré, la nature même de l’Otan a prêté le flanc à la polémique, comme en novembre 2019, quand le président Macron estima qu’elle était « en état de mort cérébrale » en raison des dissensions avec la Turquie et les États-Unis.

Quoi qu’il en soit, et depuis le début de la guerre en Ukraine, ce débat est désormais dépassé… Et, d’ailleurs, la France tient toute sa place au sein de l’Otan, comme l’a souligné Sébastien Lecornu, le ministre des Armées, lors d’une audition au Sénat, le 28 février.

« Sur le rapport à l’Otan […], je pense qu’il faut aussi que l’on montre ce qu’on fait », a-t-il dit. Ainsi, la France est le « quatrième pays contributeur sur le volet financier – et ce n’est pas rien – pour le fonctionnement » [de l’Alliance] et elle est le « deuxième contributeur » pour les moyens militaires, un « chiffre qui n’est pas connu », a-t-il affirmé.

Tous les ans, « chaque pays fait une promesse de mise à disposition de moyens militaires à l’Otan. Il y a la promesse et il y a le réalisé. Sur ce qui est véritablement mis à disposition et sur ce qui est réalisé, la France est le deuxième contributeur après les États-Unis », a fait valoir M. Lecornu. Et « ça, personne ne le sait. Faut dire aussi que le chiffre n’est pas évident à trouver », a-t-il ajouté.

Le fait que la France soit la nation-cadre du bataillon multinational déployé en Roumanie – l’un des plus grands pays du flanc oriental de l’Otan – est une illustration de ce statut de « deuxième contributeur », selon M. Lecornu. « Qui est nation-cadre en Pologne? Les États-Unis. Qui est nation-cadre en Roumanie? La France, avec la capacité [à se déployer] vite et sans accro », a-t-il souligné.

Pour rappel, la France participe au bataillon multinational de l’Otan déployé en Estonie [mission Lynx]. Outre la mission Baltic Air Policing [quatre Rafale sont actuellement en Lituanie] , elle engage régulièrement des moyens aériens au-dessus de la Pologne… ainsi que des navires dans les groupes maritimes de l’Otan [Standing NATO Maritime Group et Standing Nato Mine Countermeasures Group].

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L’Otan donne régulièrement lieu à de vifs débats au sein de la classe politique française, avec parfois des « retournements de veste » qui ne manquent pas de piquants. Ainsi, en 2008, quand le Parti socialiste déposa une motion de censure à l’Assemblée nationale pour s’opposer au retour de la France au sein du commandement militaire intégré qu’elle avait quitté en 1966, François Hollande, qui ne savait pas encore qu’il entrerait à l’Élysée quatre ans plus tard, n’y avait pas été avec le dos de la cuillère.

« Revenir dans le commandement intégré de l’Otan n’est pas un choix qui peut être pris par un seul. Il s’agit de rien de moins que de l’indépendance de la France. Et le Président de la République ne peut, seul, s’arroger le droit de décider de l’indépendance de la France! », avait lancé M. Hollande. Et de demander pourquoi il faudrait « mettre fin à un choix stratégique décidé en 1966 par le général de Gaulle »… Choix qui, en son temps, avait été contesté par un certain… François Mitterrand.

Cela étant, élu président en 2012, M. Hollande se garda bien de revenir sur la décision de son prédécesseur… laquelle avait été également contestée par plusieurs formations politiques, de gauche comme de droite. Et elle l’est encore aujourd’hui, à en croire les programmes de certains candidats de premier plan à la dernière élection présidentielle.

Au-delà de la question du retour de la France dans le commandement militaire intégré, la nature même de l’Otan a prêté le flanc à la polémique, comme en novembre 2019, quand le président Macron estima qu’elle était « en état de mort cérébrale » en raison des dissensions avec la Turquie et les États-Unis.

Quoi qu’il en soit, et depuis le début de la guerre en Ukraine, ce débat est désormais dépassé… Et, d’ailleurs, la France tient toute sa place au sein de l’Otan, comme l’a souligné Sébastien Lecornu, le ministre des Armées, lors d’une audition au Sénat, le 28 février.

« Sur le rapport à l’Otan […], je pense qu’il faut aussi que l’on montre ce qu’on fait », a-t-il dit. Ainsi, la France est le « quatrième pays contributeur sur le volet financier – et ce n’est pas rien – pour le fonctionnement » [de l’Alliance] et elle est le « deuxième contributeur » pour les moyens militaires, un « chiffre qui n’est pas connu », a-t-il affirmé.

Tous les ans, « chaque pays fait une promesse de mise à disposition de moyens militaires à l’Otan. Il y a la promesse et il y a le réalisé. Sur ce qui est véritablement mis à disposition et sur ce qui est réalisé, la France est le deuxième contributeur après les États-Unis », a fait valoir M. Lecornu. Et « ça, personne ne le sait. Faut dire aussi que le chiffre n’est pas évident à trouver », a-t-il ajouté.

Le fait que la France soit la nation-cadre du bataillon multinational déployé en Roumanie – l’un des plus grands pays du flanc oriental de l’Otan – est une illustration de ce statut de « deuxième contributeur », selon M. Lecornu. « Qui est nation-cadre en Pologne? Les États-Unis. Qui est nation-cadre en Roumanie? La France, avec la capacité [à se déployer] vite et sans accro », a-t-il souligné.

Pour rappel, la France participe au bataillon multinational de l’Otan déployé en Estonie [mission Lynx]. Outre la mission Baltic Air Policing [quatre Rafale sont actuellement en Lituanie] , elle engage régulièrement des moyens aériens au-dessus de la Pologne… ainsi que des navires dans les groupes maritimes de l’Otan [Standing NATO Maritime Group et Standing Nato Mine Countermeasures Group].

L'Humanité

Absence de larmes : ne restez pas à sec

Actu

Mis à rude épreuve, nos yeux subissent des perturbations qui peuvent provoquer des sécheresses oculaires. Ce déficit de larmes produit des lésions sur la cornée, qui devient alors vulnérable aux infections.

Hannah Tordjman

Pollution, air climatisé, usage prolongé des écrans… notre mode de vie met notre confort visuel à rude épreuve, jusqu’à provoquer parfois des épisodes de sécheresse oculaire à l’origine de troubles de la vision. Ce dessèchement survient en cas d’insuffisance des larmes ou d’une mauvaise qualité de leur production. En temps normal, les glandes lacrymales sécrètent des larmes qui sont réparties sur toute la surface de l’œil dès lors que nous clignons des paupières. Elles permettent d’hydrater et de protéger la cornée contre les éléments externes comme les poussières, par exemple. Cette lubrification protège de nombre d’infections. Mais, parfois, la machine s’enraie et l’humidification ne se fait plus correctement, au point d’engendrer des picotements, voire des démangeaisons.

Un tiers des adultes sont touchés par la sécheresse oculaire, selon l’assurance-maladie. Si le temps passé sur écran ou dans un environnement intérieur ou extérieur agressif provoque cette perte d’humidification, il existe d’autres raisons, au premier rang desquelles l’âge. Plus on vieillit et moins on produit de larmes en raison de l’atrophie des glandes lacrymales. Par ailleurs, les bouleversements hormonaux liés à la ménopause chez la femme ou à l’andropause chez l’homme ont également des incidences. La sécheresse oculaire peut aussi résulter de la prise de certains médicaments : antidépresseurs, antalgiques, somnifères, antidiarrhéiques, antihistaminiques, traitements hormonaux, entre autres. Il existe également des causes liées au port régulier et prolongé de lentilles de contact ou encore à la suite des chirurgies au laser pour traiter une myopie. À noter : les effets secondaires du tabac et du cannabis peuvent aussi assécher les yeux.

Sensation de vision troublée et démangeaisons

La sensation de vision troublée se traduit par un besoin accru de cligner des paupières, par des démangeaisons, par la sensation de gêne face au vent ou à la fumée de cigarette. On assiste parfois à des problèmes de collement de paupières au petit matin ou encore à des larmoiements intempestifs. Autre cas de figure : l’impression de brûlure ou de picotement comme si une particule s’était incrustée dans l’œil. Toutefois, la sensation d’avoir les yeux secs n’implique pas toujours une sécheresse oculaire. Il se peut même que, malgré des sensations désagréables, la sécrétion de larmes soit normale. C’est vrai lorsqu’on passe beaucoup de temps devant des écrans ou dans un lieu enfumé.

Pour remédier à cette sécheresse, rien de très compliqué. Les larmes artificielles vendues en pharmacie soulagent dans la majorité des cas. Attention à les choisir en dose unique pour éviter tout risque d’infection oculaire. On peut les utiliser plusieurs fois par jour en cas d’inconfort et elles viennent généralement à bout du problème de manière assez rapide. En revanche, si la sécheresse persiste ou s’aggrave, seul un ophtalmologiste pourra mesurer la qualité de votre production de larmes et vous conseiller le traitement idoine.

Santé
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L’US Air Force va commander 26 avions E-7A Wedgetail pour remplacer ses E-3 AWACS

par Laurent Lagneau · 1 mars 2023

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Basé sur une cellule de B-737, l’avion radar E-7 Wedgetail avait d’abord été mis au point par Boeing pour répondre aux besoins de la Royal Australian Air Force [RAAF]. Puis il fut choisi par la Corée du Sud, la Turquie et, plus récemment, par le Royaume-Uni, où il remplacera l’E-3 Sentry de la Royal Air Force [RAF] à partir de cette année. Et l’US Air Force [USAF] entend en faire de même… mais avec une version plus évoluée de cet appareil.

En effet, l’an passé, celle-ci avait annoncé qu’un premier prototype serait commandé à Boeing en 2023, dans le cadre d’un contrat de recherche et de développement. Puis qu’un second allait être financé en 2024. Une « décision de production sera prise au cours de l’exercice 2025 », avait précisé l’USAF.

Cela étant, les plans ont depuis évolué. En effet, le 28 février, Boeing a indiqué que le Pentagone venait de lui notifier un contrat d’une valeur maximale de 1,2 milliard de dollars pour le « développement de deux nouvelles variantes américaines de l’avion E-7 AEW&C [Airborne Early Warning & Control] ».

« Le E-7 est une plate-forme éprouvée. C’est le seul avion avancé capable de répondre aux exigences à court terme d’alerte et de contrôle aéroportés de l’US Air Force tout en permettant l’intégration au sein de la force interarmées », a fait valoir Stu Voboril, le directeur général du programme E-7 chez Boeing.

De son côté, l’USAF prévoit de mettre en service son premier E-7A « d’ici l’exercice 2027 ». Et de préciser qu’elle entend se procurer 24 exemplaires supplémentaire d’ici 2032, ce qui portera la flotte à 26 appareils [en comptant les deux prototypes, ndlr].

Dans le même temps, les 31 E-3B/G encore en service continueront d’être modernisés « pour répondre aux obligations » de l’USAF « dans le cadre de la stratégie de défense nationale de 2022 ». Affichant une moyenne d’âge d’environ 42 ans, ces appareils ont des problèmes de disponibilité…

L’US Air Force va commander 26 avions E-7A Wedgetail pour remplacer ses E-3 AWACS

par Laurent Lagneau · 1 mars 2023

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Basé sur une cellule de B-737, l’avion radar E-7 Wedgetail avait d’abord été mis au point par Boeing pour répondre aux besoins de la Royal Australian Air Force [RAAF]. Puis il fut choisi par la Corée du Sud, la Turquie et, plus récemment, par le Royaume-Uni, où il remplacera l’E-3 Sentry de la Royal Air Force [RAF] à partir de cette année. Et l’US Air Force [USAF] entend en faire de même… mais avec une version plus évoluée de cet appareil.

En effet, l’an passé, celle-ci avait annoncé qu’un premier prototype serait commandé à Boeing en 2023, dans le cadre d’un contrat de recherche et de développement. Puis qu’un second allait être financé en 2024. Une « décision de production sera prise au cours de l’exercice 2025 », avait précisé l’USAF.

Cela étant, les plans ont depuis évolué. En effet, le 28 février, Boeing a indiqué que le Pentagone venait de lui notifier un contrat d’une valeur maximale de 1,2 milliard de dollars pour le « développement de deux nouvelles variantes américaines de l’avion E-7 AEW&C [Airborne Early Warning & Control] ».

« Le E-7 est une plate-forme éprouvée. C’est le seul avion avancé capable de répondre aux exigences à court terme d’alerte et de contrôle aéroportés de l’US Air Force tout en permettant l’intégration au sein de la force interarmées », a fait valoir Stu Voboril, le directeur général du programme E-7 chez Boeing.

De son côté, l’USAF prévoit de mettre en service son premier E-7A « d’ici l’exercice 2027 ». Et de préciser qu’elle entend se procurer 24 exemplaires supplémentaire d’ici 2032, ce qui portera la flotte à 26 appareils [en comptant les deux prototypes, ndlr].

Dans le même temps, les 31 E-3B/G encore en service continueront d’être modernisés « pour répondre aux obligations » de l’USAF « dans le cadre de la stratégie de défense nationale de 2022 ». Affichant une moyenne d’âge d’environ 42 ans, ces appareils ont des problèmes de disponibilité…

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Basé sur une cellule de B-737, l’avion radar E-7 Wedgetail avait d’abord été mis au point par Boeing pour répondre aux besoins de la Royal Australian Air Force [RAAF]. Puis il fut choisi par la Corée du Sud, la Turquie et, plus récemment, par le Royaume-Uni, où il remplacera l’E-3 Sentry de la Royal Air Force [RAF] à partir de cette année. Et l’US Air Force [USAF] entend en faire de même… mais avec une version plus évoluée de cet appareil.

En effet, l’an passé, celle-ci avait annoncé qu’un premier prototype serait commandé à Boeing en 2023, dans le cadre d’un contrat de recherche et de développement. Puis qu’un second allait être financé en 2024. Une « décision de production sera prise au cours de l’exercice 2025 », avait précisé l’USAF.

Cela étant, les plans ont depuis évolué. En effet, le 28 février, Boeing a indiqué que le Pentagone venait de lui notifier un contrat d’une valeur maximale de 1,2 milliard de dollars pour le « développement de deux nouvelles variantes américaines de l’avion E-7 AEW&C [Airborne Early Warning & Control] ».

« Le E-7 est une plate-forme éprouvée. C’est le seul avion avancé capable de répondre aux exigences à court terme d’alerte et de contrôle aéroportés de l’US Air Force tout en permettant l’intégration au sein de la force interarmées », a fait valoir Stu Voboril, le directeur général du programme E-7 chez Boeing.

De son côté, l’USAF prévoit de mettre en service son premier E-7A « d’ici l’exercice 2027 ». Et de préciser qu’elle entend se procurer 24 exemplaires supplémentaire d’ici 2032, ce qui portera la flotte à 26 appareils [en comptant les deux prototypes, ndlr].

Dans le même temps, les 31 E-3B/G encore en service continueront d’être modernisés « pour répondre aux obligations » de l’USAF « dans le cadre de la stratégie de défense nationale de 2022 ». Affichant une moyenne d’âge d’environ 42 ans, ces appareils ont des problèmes de disponibilité…

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Basé sur une cellule de B-737, l’avion radar E-7 Wedgetail avait d’abord été mis au point par Boeing pour répondre aux besoins de la Royal Australian Air Force [RAAF]. Puis il fut choisi par la Corée du Sud, la Turquie et, plus récemment, par le Royaume-Uni, où il remplacera l’E-3 Sentry de la Royal Air Force [RAF] à partir de cette année. Et l’US Air Force [USAF] entend en faire de même… mais avec une version plus évoluée de cet appareil.

En effet, l’an passé, celle-ci avait annoncé qu’un premier prototype serait commandé à Boeing en 2023, dans le cadre d’un contrat de recherche et de développement. Puis qu’un second allait être financé en 2024. Une « décision de production sera prise au cours de l’exercice 2025 », avait précisé l’USAF.

Cela étant, les plans ont depuis évolué. En effet, le 28 février, Boeing a indiqué que le Pentagone venait de lui notifier un contrat d’une valeur maximale de 1,2 milliard de dollars pour le « développement de deux nouvelles variantes américaines de l’avion E-7 AEW&C [Airborne Early Warning & Control] ».

« Le E-7 est une plate-forme éprouvée. C’est le seul avion avancé capable de répondre aux exigences à court terme d’alerte et de contrôle aéroportés de l’US Air Force tout en permettant l’intégration au sein de la force interarmées », a fait valoir Stu Voboril, le directeur général du programme E-7 chez Boeing.

De son côté, l’USAF prévoit de mettre en service son premier E-7A « d’ici l’exercice 2027 ». Et de préciser qu’elle entend se procurer 24 exemplaires supplémentaire d’ici 2032, ce qui portera la flotte à 26 appareils [en comptant les deux prototypes, ndlr].

Dans le même temps, les 31 E-3B/G encore en service continueront d’être modernisés « pour répondre aux obligations » de l’USAF « dans le cadre de la stratégie de défense nationale de 2022 ». Affichant une moyenne d’âge d’environ 42 ans, ces appareils ont des problèmes de disponibilité…

France24 - Monde

En Ukraine, des hommes aussi victimes de crimes sexuels

Publié le : 24/02/2023 - 14:53

Mélina HUET Luke SHRAGO Adel GASTEL

Dès février 2022, après l'attaque russe de l'Ukraine, le bureau du procureur général ukrainien a lancé une section spéciale consacrée aux "crimes de violence sexuelle liés à un conflit". Lorsque l'on pense aux crimes sexuels, on a souvent en tête des exactions commises contre les femmes. Mais des hommes, soldats comme civils, en sont également victimes. Nos reporters Mélina Huet et Luke Shrago, aidés d'Olga Ivashchenko, Daryna Viter et Adel Gastel, ont suivi le travail des procureurs qui enquêtent et recueillent leurs témoignages en vue d'un éventuel procès international.

Attention. Certains témoignages peuvent heurter la sensibilité des spectateurs.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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Une culture numérique commune contre la pression du digital 

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Pour éviter aux salariés d’être trop sollicités par les notifications intempestives, et de terminer épuisés en fin de journée, il est indispensable d’organiser ses outils numériques. Un processus qui doit se faire à l’échelle collective !

Mélanie Mermoz

Entre votre ordinateur et votre smartphone, vous ne savez plus où donner de la tête. En plus de vos mails, vous recevez des messages sur différents groupes Whatsapp, complétez des documents partagés sur Slack. « C’est particulièrement compliqué dans les entreprises qui n’ont pas investi dans une digital workplace », souligne Arnaud Rayrole, directeur général de Lecko.fr. Un espace numérique de travail permet, en effet, de rassembler les outils nécessaires au travail partagé des salariés (ou prestataires). Suivant l’ergonomie de ces espaces, les notifications peuvent être plus ou moins visibles, il est aussi possible de choisir quelles notifications apparaissent et ainsi de prioriser celles qui sont importantes.

Si les outils numériques ont pour but de faciliter le travail, leur surabondance peut, au contraire, provoquer d’importants désagréments. Il est en effet difficile de ne pas aller voir immédiatement quelle est cette nouvelle information qui vient de tomber ! Le problème est alors qu’il faut ensuite retrouver le fil de la tâche abandonnée. « Le numérique est basé sur une idéologie de la fragilité humaine. Les notifications permettent d’éviter de louper quelque chose, mais elles empêchent de se concentrer. Peu à peu cette petite canne numérique prend le pas », alerte Marie-Anne Cloarec, formatrice en culture numérique d’entreprise. Censée protéger, elle a, en fait, un lourd impact sur la santé. « Cette mutiplication des outils conduit à un émiettement des tâches et à un épuisement cognitif. Le comble est qu’à la fin la personne a le sentiment d’avoir mal fait son travail. Cela peut provoquer des troubles du sommeil, de l’irritabilité », dénonce Gérald Demortière, médecin du travail.

« Faire un grand ménage »

Pour prévenir ces phénomènes, il faut déjà éviter de multiplier les outils. Pour Marie-Anne Cloarec, c’est d’abord au niveau de l’entreprise qu’une réflexion doit être menée et celle-ci doit s’effectuer en associant les équipes. Pas question de tout décider d’en haut, à l’échelle d’une entreprise ou même d’un service ! « Cela nécessite une vraie analyse du travail pour déterminer quel est l’outil le plus efficace. Il faut faire un grand ménage ! En quelques années, les outils numériques se sont multipliés très rapidement, il faut déterminer lesquels sont les plus importants », explique-t-elle. Une fois ceux-ci déterminés, c’est le moment de passer au nettoyage. « Dans une entreprise que j’ai accompagnée, la décision a été prise de supprimer Skype (un logiciel d’appel notamment en visio) quand ils ont décidé d’installer Teams, la plateforme collaborative de Microsoft », raconte-t-elle. « Si tout le monde n’a pas le même outil, cela génère de l’exclusion », avertit la formatrice. Une fois les outils choisis et hiérarchisés, il faut aussi mettre en place une culture numérique commune, particulièrement à l’échelle d’une équipe. « Il faut que soit clairement décidé où sont mis les documents importants, dans quel dossier partagé il faut aller les chercher, sinon on double le travail ! »

numérique
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Le ministre des Armées veut « réinterroger » le modèle de l’hélicoptère d’attaque Tigre Mk3

par Laurent Lagneau · 28 février 2023

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En mars 2022, et au nom de la Direction générale de l’armement [DGA] française et de la Dirección General de Armamento y Material [DGAM] espagnole, l’Organisation Conjointe de Coopération en matière d’Armement [OCCAr] notifia à Airbus Helicopters le contrat visant à porter l’hélicoptère d’attaque Tigre au standard Mk3 [ce qui correspond à sa modernisation à mi-vie].

Seulement, étant donné le faux-bond de l’Allemagne, ce programme est moins ambitieux que prévu… En effet, l’Aviation légère de l’armée de Terre [ALAT] de pourra moderniser que 42 appareils sur les 67 qu’elle possède, pour une factue de 2,8 milliards d’euros. De son côté, les Fuerzas aeromobiles del Ejercito de tierra [FAMET] ont prévu une enveloppe de 1,18 milliard d’euros pour 18 hélicoptères.

Avec le standard Mk3, le Tigre sera connecté « au sein des systèmes de numérisation du champ de bataille », avec la capacité de prendre le contrôle de drones et de partager des informations tactiques en temps réel. Il est aussi question de le doter d’une nouvelle avionique [la suite FlytX de Thales], de la radion Contact pour l’intégrer à la bulle SCORPION, un système d’autoprotection de dernière génération.

Cela étant, depuis quelques mois, des bruits suggèrent que cette modernisation du Tigre se ferait finalement a minima… les retours d’expérience [RETEX] d’Ukraine, le recours massifs aux drones ayant donné matière à réfléchir dans les états-majors… Ainsi, le Japon a décidé de retirer du service l’ensemble de ses hélicoptères d’attaque et de reconnaissance pour les remplacer par des engins pilotés à distance. En revanche, outre-Manche la British Army estime que ses AH64E Apache restent pertinents, à la condition d’adapter leur emploi.

Quoi qu’il en soit, et s’agissant du Tigre Mk3, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu ne s’est pas montré rassurant sur son avenir, lors d’une audition au Sénat, ce 28 février.

« Beaucoup de choses circulent, qui sont parfois inexactes. L’hélicoptère Tigre continuera de voler jusqu’en 2040/45. Après, le vrai sujet, c’est le saut technologique. J’ai demandé […] aux armées de regarder si ce qui est imaginé pour le standard 3 correspond bien à ce qu’on veut technologiquement », a expliqué M. Lecornu. « Est-ce qu’on n’aura pas un super hélicoptère déjà démodé [avec les drones]? J’assume poser la question publiquement », a-t-il ajouté.

Au point que le ministre a soulevé : la soutenabilité économique du Tigre MK3. » Si l’hélicoptère est génial mais qu’on ne peut qu’en acheter seulement quelques uns, ce sera une difficulté », a poursuivi le ministre.

« Je ne réinterroge pas le principe du Standard 3, je réinterroge le modèle tel qu’il existe aujourd’hui », a enchaîné M. Lecornu. « Et j’ai donné mandat aux armées et à la DGA, en lien avec les industriels, afin de le mettre à jour le cas échéant, ou de le faire si besoin en est », a-t-il dit. « Ce n’est pas une mauvaise nouvelle, c’est juste une bonne nouvelle qu’il faut adapter », a-t-il conclu.

Le ministre des Armées veut « réinterroger » le modèle de l’hélicoptère d’attaque Tigre Mk3

par Laurent Lagneau · 28 février 2023

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

En mars 2022, et au nom de la Direction générale de l’armement [DGA] française et de la Dirección General de Armamento y Material [DGAM] espagnole, l’Organisation Conjointe de Coopération en matière d’Armement [OCCAr] notifia à Airbus Helicopters le contrat visant à porter l’hélicoptère d’attaque Tigre au standard Mk3 [ce qui correspond à sa modernisation à mi-vie].

Seulement, étant donné le faux-bond de l’Allemagne, ce programme est moins ambitieux que prévu… En effet, l’Aviation légère de l’armée de Terre [ALAT] de pourra moderniser que 42 appareils sur les 67 qu’elle possède, pour une factue de 2,8 milliards d’euros. De son côté, les Fuerzas aeromobiles del Ejercito de tierra [FAMET] ont prévu une enveloppe de 1,18 milliard d’euros pour 18 hélicoptères.

Avec le standard Mk3, le Tigre sera connecté « au sein des systèmes de numérisation du champ de bataille », avec la capacité de prendre le contrôle de drones et de partager des informations tactiques en temps réel. Il est aussi question de le doter d’une nouvelle avionique [la suite FlytX de Thales], de la radion Contact pour l’intégrer à la bulle SCORPION, un système d’autoprotection de dernière génération.

Cela étant, depuis quelques mois, des bruits suggèrent que cette modernisation du Tigre se ferait finalement a minima… les retours d’expérience [RETEX] d’Ukraine, le recours massifs aux drones ayant donné matière à réfléchir dans les états-majors… Ainsi, le Japon a décidé de retirer du service l’ensemble de ses hélicoptères d’attaque et de reconnaissance pour les remplacer par des engins pilotés à distance. En revanche, outre-Manche la British Army estime que ses AH64E Apache restent pertinents, à la condition d’adapter leur emploi.

Quoi qu’il en soit, et s’agissant du Tigre Mk3, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu ne s’est pas montré rassurant sur son avenir, lors d’une audition au Sénat, ce 28 février.

« Beaucoup de choses circulent, qui sont parfois inexactes. L’hélicoptère Tigre continuera de voler jusqu’en 2040/45. Après, le vrai sujet, c’est le saut technologique. J’ai demandé […] aux armées de regarder si ce qui est imaginé pour le standard 3 correspond bien à ce qu’on veut technologiquement », a expliqué M. Lecornu. « Est-ce qu’on n’aura pas un super hélicoptère déjà démodé [avec les drones]? J’assume poser la question publiquement », a-t-il ajouté.

Au point que le ministre a soulevé : la soutenabilité économique du Tigre MK3. » Si l’hélicoptère est génial mais qu’on ne peut qu’en acheter seulement quelques uns, ce sera une difficulté », a poursuivi le ministre.

« Je ne réinterroge pas le principe du Standard 3, je réinterroge le modèle tel qu’il existe aujourd’hui », a enchaîné M. Lecornu. « Et j’ai donné mandat aux armées et à la DGA, en lien avec les industriels, afin de le mettre à jour le cas échéant, ou de le faire si besoin en est », a-t-il dit. « Ce n’est pas une mauvaise nouvelle, c’est juste une bonne nouvelle qu’il faut adapter », a-t-il conclu.

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En mars 2022, et au nom de la Direction générale de l’armement [DGA] française et de la Dirección General de Armamento y Material [DGAM] espagnole, l’Organisation Conjointe de Coopération en matière d’Armement [OCCAr] notifia à Airbus Helicopters le contrat visant à porter l’hélicoptère d’attaque Tigre au standard Mk3 [ce qui correspond à sa modernisation à mi-vie].

Seulement, étant donné le faux-bond de l’Allemagne, ce programme est moins ambitieux que prévu… En effet, l’Aviation légère de l’armée de Terre [ALAT] de pourra moderniser que 42 appareils sur les 67 qu’elle possède, pour une factue de 2,8 milliards d’euros. De son côté, les Fuerzas aeromobiles del Ejercito de tierra [FAMET] ont prévu une enveloppe de 1,18 milliard d’euros pour 18 hélicoptères.

Avec le standard Mk3, le Tigre sera connecté « au sein des systèmes de numérisation du champ de bataille », avec la capacité de prendre le contrôle de drones et de partager des informations tactiques en temps réel. Il est aussi question de le doter d’une nouvelle avionique [la suite FlytX de Thales], de la radion Contact pour l’intégrer à la bulle SCORPION, un système d’autoprotection de dernière génération.

Cela étant, depuis quelques mois, des bruits suggèrent que cette modernisation du Tigre se ferait finalement a minima… les retours d’expérience [RETEX] d’Ukraine, le recours massifs aux drones ayant donné matière à réfléchir dans les états-majors… Ainsi, le Japon a décidé de retirer du service l’ensemble de ses hélicoptères d’attaque et de reconnaissance pour les remplacer par des engins pilotés à distance. En revanche, outre-Manche la British Army estime que ses AH64E Apache restent pertinents, à la condition d’adapter leur emploi.

Quoi qu’il en soit, et s’agissant du Tigre Mk3, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu ne s’est pas montré rassurant sur son avenir, lors d’une audition au Sénat, ce 28 février.

« Beaucoup de choses circulent, qui sont parfois inexactes. L’hélicoptère Tigre continuera de voler jusqu’en 2040/45. Après, le vrai sujet, c’est le saut technologique. J’ai demandé […] aux armées de regarder si ce qui est imaginé pour le standard 3 correspond bien à ce qu’on veut technologiquement », a expliqué M. Lecornu. « Est-ce qu’on n’aura pas un super hélicoptère déjà démodé [avec les drones]? J’assume poser la question publiquement », a-t-il ajouté.

Au point que le ministre a soulevé : la soutenabilité économique du Tigre MK3. » Si l’hélicoptère est génial mais qu’on ne peut qu’en acheter seulement quelques uns, ce sera une difficulté », a poursuivi le ministre.

« Je ne réinterroge pas le principe du Standard 3, je réinterroge le modèle tel qu’il existe aujourd’hui », a enchaîné M. Lecornu. « Et j’ai donné mandat aux armées et à la DGA, en lien avec les industriels, afin de le mettre à jour le cas échéant, ou de le faire si besoin en est », a-t-il dit. « Ce n’est pas une mauvaise nouvelle, c’est juste une bonne nouvelle qu’il faut adapter », a-t-il conclu.

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En mars 2022, et au nom de la Direction générale de l’armement [DGA] française et de la Dirección General de Armamento y Material [DGAM] espagnole, l’Organisation Conjointe de Coopération en matière d’Armement [OCCAr] notifia à Airbus Helicopters le contrat visant à porter l’hélicoptère d’attaque Tigre au standard Mk3 [ce qui correspond à sa modernisation à mi-vie].

Seulement, étant donné le faux-bond de l’Allemagne, ce programme est moins ambitieux que prévu… En effet, l’Aviation légère de l’armée de Terre [ALAT] de pourra moderniser que 42 appareils sur les 67 qu’elle possède, pour une factue de 2,8 milliards d’euros. De son côté, les Fuerzas aeromobiles del Ejercito de tierra [FAMET] ont prévu une enveloppe de 1,18 milliard d’euros pour 18 hélicoptères.

Avec le standard Mk3, le Tigre sera connecté « au sein des systèmes de numérisation du champ de bataille », avec la capacité de prendre le contrôle de drones et de partager des informations tactiques en temps réel. Il est aussi question de le doter d’une nouvelle avionique [la suite FlytX de Thales], de la radion Contact pour l’intégrer à la bulle SCORPION, un système d’autoprotection de dernière génération.

Cela étant, depuis quelques mois, des bruits suggèrent que cette modernisation du Tigre se ferait finalement a minima… les retours d’expérience [RETEX] d’Ukraine, le recours massifs aux drones ayant donné matière à réfléchir dans les états-majors… Ainsi, le Japon a décidé de retirer du service l’ensemble de ses hélicoptères d’attaque et de reconnaissance pour les remplacer par des engins pilotés à distance. En revanche, outre-Manche la British Army estime que ses AH64E Apache restent pertinents, à la condition d’adapter leur emploi.

Quoi qu’il en soit, et s’agissant du Tigre Mk3, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu ne s’est pas montré rassurant sur son avenir, lors d’une audition au Sénat, ce 28 février.

« Beaucoup de choses circulent, qui sont parfois inexactes. L’hélicoptère Tigre continuera de voler jusqu’en 2040/45. Après, le vrai sujet, c’est le saut technologique. J’ai demandé […] aux armées de regarder si ce qui est imaginé pour le standard 3 correspond bien à ce qu’on veut technologiquement », a expliqué M. Lecornu. « Est-ce qu’on n’aura pas un super hélicoptère déjà démodé [avec les drones]? J’assume poser la question publiquement », a-t-il ajouté.

Au point que le ministre a soulevé : la soutenabilité économique du Tigre MK3. » Si l’hélicoptère est génial mais qu’on ne peut qu’en acheter seulement quelques uns, ce sera une difficulté », a poursuivi le ministre.

« Je ne réinterroge pas le principe du Standard 3, je réinterroge le modèle tel qu’il existe aujourd’hui », a enchaîné M. Lecornu. « Et j’ai donné mandat aux armées et à la DGA, en lien avec les industriels, afin de le mettre à jour le cas échéant, ou de le faire si besoin en est », a-t-il dit. « Ce n’est pas une mauvaise nouvelle, c’est juste une bonne nouvelle qu’il faut adapter », a-t-il conclu.

L'Humanité

Des plantes sauvages comestibles dans le jardin

Actu

Très répandues et faciles à reconnaître, plusieurs plantes sauvages, que l’on croise aussi au jardin, sont non seulement mangeables mais excellentes.

Marcel Guedj

De nombreuses plantes sauvages sont consommables – feuilles, fleurs et même racines parfois –, et très appréciées des gourmets ! Il y a plusieurs manières de les déguster en soupes ou salades, cuites ou crues. C’est le cas de l’ortie, du pissenlit, du plantain, de la pâquerette, de la primevère, du trèfle, de la violette, etc., parmi les plus communes, qui visitent spontanément nos jardins à l’approche du printemps. Certaines sont bien connues, d’autres moins, mais des guides et même des applications sur smartphone permettent de les identifier sans erreur. Alors, ne ratez pas l’occasion de découvrir la soupe aux orties, la salade de plantain, celle de pissenlit…

Une assiette de friche

Une question se pose cependant : peut-on consommer ces plantes sauvages cueillies au milieu de la pelouse ou au bord de l’allée ? Oui, si le jardin n’est pas situé dans une zone urbaine où il faut craindre la pollution atmosphérique et celle du sol. Oui encore, si le sol ne reçoit ni engrais ni pesticides, si la terre est entretenue par des méthodes naturelles respectueuses des micro-organismes qui nous rendent tant de services. Parmi ces méthodes, rappelons : ameublissement, apport de compost, paillage organique (feuilles mortes, cosses de sarrasin, paillettes de lin ou de chanvre…), épandage de bois raméal fragmenté (BRF) ; toutes améliorent la fertilité du sol par des apports naturels d’azote et en encourageant l’action des acariens, cloportes, vers de terre…, dont les déjections forment un engrais qui reconstitue l’humus.

Pour ces diverses raisons, les meilleurs endroits de cueillette sont les friches. Dans ce cas, il suffit de cueillir les plantes que vous voulez savourer avec un bon couteau, de les laver soigneusement, de les cuisiner. À l’opposé, et pour des raisons faciles à comprendre, on s’interdira la cueillette dans les parcs ou en bordure de chemins, de routes ou de champs cultivés pour éviter les zones polluées.

Conserver un carré d’orties

 

L’ortie (très riche en vitamine C) est une plante vivace envahissante, qui plus est urticante, dont les rhizomes ont tendance à s’étendre rapidement pour coloniser les terres voisines. Plutôt que de la détruire, encadrez sa croissance en limitant son espace, par exemple, avec de vieilles tuiles. Vous aurez ainsi votre « carré d’orties » prêt à servir pour la cuisine.

Les bons gestes pour les récolter

  1. Enfiler des gants en caoutchouc pour cueillir l’ortie et se prémunir des piqûres.
  2. Procéder à la cueillette plutôt le matin, le jour même de son utilisation.
  3. Conserver uniquement les feuilles et les laver (toujours avec des gants de préférence) dans une eau légèrement vinaigrée. Rincer et égoutter avant utilisation.
Jardinage
France24 - Monde

L'Ukraine a "vaincu la terreur hivernale", la bataille de Bakhmout s'intensifie

Publié le : 01/03/2023 - 07:14Modifié le : 01/03/2023 - 22:54

FRANCE 24 Suivre

L'issue de la bataille de Bakhmout pourrait se jouer dans les prochains jours. Kiev reconnaît une situation de plus en plus difficile pour ses troupes, alors que les forces russes multiplient les assauts contre les positions ukrainiennes et menacent d'encercler la ville forteresse du Donbass. Sur le front énergétique, le chef de la diplomatie ukrainienne a assuré que son pays avait survécu "à l'hiver le plus difficile de son histoire". Retrouvez le fil du 1er mars 2023. 

Cette page n’est plus mise à jour. Retrouvez plus d’informations sur la guerre en Ukraine en cliquant ici.

  • 22 h 06 : les forces ukrainiennes pourraient se retirer de Bakhmout 

L'armée ukrainienne pourrait se retirer de Bakhmout, a expliqué un conseillé du président ukrainien mercredi 1er mars, interrogé par CNN. "Nos militaires vont bien sûr évaluer toutes les options. Jusqu'à maintenant, ils tiennent bon. Mais si besoin, ils pourraient se retirer stratégiquement. a précisé Alexander Rodnyansky. Nous n'allons pas sacrifier tous nos hommes pour rien."

  • 21 h 41 : l'Ukraine a "vaincu la terreur hivernale"

L'Ukraine s'est félicitée mercredi d'avoir "vaincu la terreur hivernale", marquée par d'intenses bombardements russes qui ont plongé des millions de personnes dans le froid. "L'hiver est terminé. Il a été très difficile, chaque Ukrainien l'a ressenti" a déclaré dans la soirée le président Volodymyr Zelensky. "Mais nous sommes parvenus à fournir à l'Ukraine de l'énergie et du chauffage". 

  • 16 h 23 : l'Allemagne propose ses installations pour la préparation des sportifs ukrainiens aux JO de Paris-2024

Les "Olympiastützpunkten", centres régionaux de préparation olympiques en Allemagne vont être mis à la disposition des Ukrainiens pour leur préparation des Jeux olympiques et paralympiques de Paris l'an prochain, a annoncé la ministre allemande des Sports, Nancy Faeser. 

Quelque 220 athlètes et entraîneurs ukrainiens ont été tués et 320 installations sportives ont été partiellement ou totalement détruites depuis le début de la guerre déclenchée le 24 février 2022 par la Russie en Ukraine, d'après un décompte effectué en janvier par les autorités ukrainiennes.

  • 15 h 40 : à Bakhmout, l'état-major ukrainien face à une situation de plus en plus compliquée

Le piège se referme sur le soldats ukrainiens de la ville de Bakhmout (Donbass) que les Russes encerclent désormais pratiquement dans sa totalité. La bataille dure depuis le mois d'août et les mauvaises nouvelles s'accumulent pour l'état-major ukrainien.

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky lui-même affirme que la situation est de plus en plus compliquée, rapporte notre correspondant à Kiev, Gulliver Cragg. Selon ce dernier, il n'y a plus que deux routes pour que les soldats ukrainiens puissent entrer et sortir de la ville, mais celles-ci sont à portée du feu russe.

Une information confirmée, dit-il, par l'un des commandant des forces ukrainiennes, lequel a ajouté que le plus grand problème rencontré par les soldats ukrainiens est le manque de munitions.

 

  • 13 h 41 : le président biélorusse "soutient totalement" le plan chinois pour régler le conflit en Ukraine

Actuellement en visite d'État en Chine, le président biélorusse Alexandre Loukachenko, allié de Moscou, a affirmé que son pays "soutenait totalement" les récentes propositions chinoises visant à régler le conflit en Ukraine.

Il s'exprimait durant une rencontre avec son homologue chinois Xi Jinping à Pékin, lors d'un séjour de trois jours dans le pays asiatique qui est un proche partenaire économique et diplomatique de la Russie.

  • 13 h 15 : en Finlande, le Parlement approuve par avance l'entrée dans l'Otan

À une écrasante majorité, le parlement finlandais a approuvé par avance l'entrée du pays nordique dans l'Otan, pour laquelle les ratifications par la Hongrie et la Turquie sont encore indispensables.

Les députés finlandais ont approuvé par vote une loi autorisant l'entrée de la Finlande dans l'alliance militaire occidentale, par 184 voix pour et 7 contre.

Conséquence directe de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, l'entrée finlandaise sous le parapluie de l'Otan mettra fin à un demi-siècle de neutralité forcée par Moscou puis trois décennies de non alignement militaire.

Avec des élections en vue le 2 avril pour le gouvernement de la Première ministre sortante Sanna Marin, Helsinki voulait éviter tout vide politique pour pouvoir prendre le train de l'Otan en marche, une fois l'accord d'Ankara et de Budapest obtenu.

Y compris, si nécessaire, sans attendre la Suède voisine, candidate elle aussi depuis 2022, mais confrontée pour l'instant à un blocage turc.

  • 12 h 58 : Blinken ne "prévoit pas" de rencontrer les ministres russe et chinois des Affaires étrangères au G20

Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a dit "ne pas prévoir" de rencontrer ses homologues russe Sergueï Lavrov et chinois Qin Gang lors du G20 cette semaine en Inde, sur fond de divisions sur la guerre en Ukraine.

"Je ne prévois pas de les rencontrer au G20", a affirmé lors d'une visite en Ouzbékistan Antony Blinken, tout en précisant qu'il s'attendait à participer à des sessions communes avec eux.

  • 12 h 45 :  l'armée russe dit avoir repoussé une attaque "massive" de drones en Crimée

L'armée russe a affirmé avoir abattu dix drones ukrainiens lors d'une tentative d'attaque "massive" contre ses installations en Crimée annexée, au lendemain d'une incursion similaire de plusieurs appareils sur le territoire russe.

"Une tentative d'attaque massive de drones par le régime de Kiev sur les installations de la péninsule de Crimée a été déjouée", a indiqué le ministère russe de la Défense dans un communiqué.

Selon le ministère, six drones d'attaque ukrainiens ont été abattus par la défense antiaérienne russe et quatre autres ont été désactivés par des moyens électroniques.

Mardi, c'était le territoire russe qui était visé par une attaque de drones, sans faire de dégâts. Pour la première, l'un de ces appareils s'est écrasé dans la région de la capitale, Moscou.

Trois autres drones ont été abattus dans la nuit de lundi à mardi dans d'autres régions.

  • 11 h 27 : le président biélorusse Loukachenko soutient "totalement" le plan de paix chinois pour l'Ukraine

Le président biélorusse Alexandre Loukachenko, allié de Moscou actuellement en visite en Chine, a affirmé soutenir pleinement les propositions chinoises en vue d'un règlement du conflit en Ukraine, dévoilées la semaine dernière.

"La Biélorussie milite activement avec des propositions pour la paix et soutient totalement votre initiative pour la sécurité internationale", a indiqué Alexandre Loukachenko, cité par le service de presse de la présidence biélorusse, lors de discussions à Pékin avec le dirigeant chinois Xi Jinping.

Critiquée par les Occidentaux pour ne pas avoir condamné publiquement Moscou depuis le début de l'invasion, la Chine appelle notamment dans ce texte au respect de la souveraineté des États et à des négociations de paix.

Le géant asiatique cherche à jouer un rôle de médiateur dans ce conflit et dément fermement les allégations des États-Unis et de l'Otan qui affirment qu'elle envisage de fournir des armes à la Russie.

  • 10 h 26 : l'Ukraine a "survécu à l'hiver le plus difficile de son histoire"

Le chef de la diplomatie ukrainienne, Dmytro Kouleba, s'est félicité que l'Ukraine ait "survécu à l'hiver le plus difficile de son histoire", marqué par des bombardements massifs russes qui avaient plongé des millions de personnes dans le noir.

"Il faisait froid et sombre, mais nous étions incassables", a lancé Dmytro Kouleba sur Facebook. "L'Ukraine a vaincu la terreur hivernale", a-t-il ajouté.

"Nos partenaires se sont tenus à nos côtés en nous apportant leur aide. L'UE a également gagné, et contrairement aux moqueries de Moscou, elle n'a pas gelé sans le gaz russe", visé par des sanctions, a encore souligné le ministre.

"Le chemin est encore long jusqu'à la victoire finale. Mais nous savons déjà comment gagner", a-t-il dit.

L'hiver en Ukraine a été marqué par une longue série de frappes russes aux missiles et aux drones explosifs, qui ont visé des sites énergétiques, provoquant régulièrement des coupures massives d'électricité et d'eau courante.

Les alliés occidentaux de Kiev lui ont progressivement fourni des systèmes de défense anti-aérienne et la Russie a diminué la fréquence et l'ampleur de ses attaques.

  • 8 h 30 : divisé par la guerre en Ukraine, le G20 se réunit en Inde

Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, est attendu en Inde pour une réunion du G20 à laquelle prendra part son homologue russe, Sergueï Lavrov, dans un contexte de division du Groupe des Vingt à propos de l'Ukraine.

Cette réunion de deux jours à New Delhi entre ministres des Affaires étrangères du G20 intervient après celle des ministres des Finances, qui n'ont pu s'entendre samedi sur un communiqué commun en raison de divergences concernant le conflit en Ukraine.

La Chine et la Russie sont les seuls pays du G20 à ne pas avoir validé les paragraphes du document faisant référence à "la guerre en Ukraine".

Aucune rencontre entre chefs de la diplomatie russe et américaine n'est à l'ordre du jour. 

Antony Blinken ne s'est pas retrouvé dans la même pièce que Sergueï Lavrov depuis une précédente réunion du G20 à Bali (en Indonésie) en juillet 2022.

Leur dernière rencontre en tête-à-tête remonte elle à janvier 2022, quelques semaines avant l'offensive russe sur l'Ukraine, le 24 février 2022. 

Antony Blinken et Sergueï Lavrov se sont néanmoins entretenus depuis par téléphone, mais pas pour évoquer ce sujet.

Le ministre russe des Affaires étrangères est arrivé mardi soir en Inde, pays qui entretient une amitié de longue date avec la Russie et n'a pas condamné l'invasion en Ukraine. 

  • 7 h : pour l'ONU, "la Moldavie a été exemplaire" dans l'accueil des réfugiés ukrainiens

Frontalière de l'Ukraine, "la Moldavie a été exemplaire pour la solidarité qu'elle a montrée [envers les réfugiés]", estime la représentante du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), Francesca Bonelli.

Dans un entretien avec l'AFP, la diplomate rappelle que "depuis le 24 février 2022, plus de 750 000 personnes sont entrées en Moldavie. La majorité est déjà repartie, mais quelque 100 000 réfugiés ont choisi de rester. Cela a un poids sur les services sociaux, sur la capacité du pays. La Moldavie a été exemplaire pour la solidarité qu'elle a montrée".

"C'est un bon exemple d'intégration, d'inclusion, de réponse humanitaire aussi. Maintenant la priorité est de permettre à cette solidarité de tenir sur le long terme […], en faisant en sorte qu'elle bénéficie aussi à la communauté locale", a également assuré Francesca Bonelli.

  • 6 h :  l'étau russe se resserre autour de Bakhmout dans l'est de l'Ukraine

 

La bataille fait rage pour le contrôle de Bakhmout, dans l'est de l'Ukraine, le président ukrainien Volodymyr Zelensky accusant la Russie d'envoyer massivement ses hommes à une mort certaine dans le seul but de s'emparer de cette localité symbolique.

Dans la soirée de mardi, le président ukrainien Volodymyr Zelensky, lors de son allocution quotidienne, a déclaré que "les plus grandes difficultés, comme auparavant, sont à Bakhmout […]. La Russie ne compte pas du tout ses hommes, les envoyant constamment à l'assaut de nos positions. L'intensité des combats ne fait qu'augmenter."

Malgré une importance stratégique contestée par les experts, Bakhmout est devenue un symbole de la lutte pour le contrôle de la région industrielle du Donbass. Volodymyr Zelensky, qui s'était rendu sur place en décembre, avait juré de défendre cette ville forteresse "aussi longtemps que possible".

Avec AFP et Reuters

 

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par Laurent Lagneau · 28 février 2023

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Mettant déjà en oeuvre des missiles antiradar AGM-88E depuis le début des années 2010, l’Australie avait été autorisée, l’an passé, à se procurer 15 AGM-88E2 AARGM [Advanced Anti-Radiation Guided Missile] par la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], chargée de l’exportation d’équipements militaires américains. Il était question d’un contrat potentiel d’une valeur estimée à 94 millions de dollars.

Mais visiblement, la Royal Australian Air Force [RAAF] a l’intention de renforcer significativement ses capacités de suppression des défenses aériennes ennemies [SEAD pour Suppression of Enemy Air Defenses], lesquelles reposent actuellement sur le couple E/A-18G Growler [11 en service] et l’AGM-88E.

En effet, le 27 février, la DSCA a publié un nouvel avis autorisant l’Australie à acquérir 63 missiles antiradar AARGM-ER [Advanced Anti-Radiation Guided Missiles-Extended Range] pour un montant estimé à 506 millions de dollars. Ces engins peuvent être tirés par un EA-18G, un F/A-18 Super Hornet ou bien encore par un F-35A.

« La vente proposée améliorera la capacité de l’Australie à faire face aux menaces actuelles et futures en lui permettant de détruire kes émetteurs radar terrestres ou maritimes associés aux défenses aériennes ennemies. Cette capacité empêchera l’adversaire d’utiliser ses systèmes de défense aérienne, améliorant ainsi la capacité de survie des avions tactiques australiens », fait valoir la DSCA.

Et d’ajouter que cet éventuel contrat « soutiendra les objectifs de politique étrangère et de sécurité nationale des États-Unis » étant donné que l’Australie est l’un de leurs alliés les plus importants dans le Pacifique occidental.

La force aérienne australienne va doper ses capacités de suppression des défenses aériennes ennemies

par Laurent Lagneau · 28 février 2023

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Mettant déjà en oeuvre des missiles antiradar AGM-88E depuis le début des années 2010, l’Australie avait été autorisée, l’an passé, à se procurer 15 AGM-88E2 AARGM [Advanced Anti-Radiation Guided Missile] par la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], chargée de l’exportation d’équipements militaires américains. Il était question d’un contrat potentiel d’une valeur estimée à 94 millions de dollars.

Mais visiblement, la Royal Australian Air Force [RAAF] a l’intention de renforcer significativement ses capacités de suppression des défenses aériennes ennemies [SEAD pour Suppression of Enemy Air Defenses], lesquelles reposent actuellement sur le couple E/A-18G Growler [11 en service] et l’AGM-88E.

En effet, le 27 février, la DSCA a publié un nouvel avis autorisant l’Australie à acquérir 63 missiles antiradar AARGM-ER [Advanced Anti-Radiation Guided Missiles-Extended Range] pour un montant estimé à 506 millions de dollars. Ces engins peuvent être tirés par un EA-18G, un F/A-18 Super Hornet ou bien encore par un F-35A.

« La vente proposée améliorera la capacité de l’Australie à faire face aux menaces actuelles et futures en lui permettant de détruire kes émetteurs radar terrestres ou maritimes associés aux défenses aériennes ennemies. Cette capacité empêchera l’adversaire d’utiliser ses systèmes de défense aérienne, améliorant ainsi la capacité de survie des avions tactiques australiens », fait valoir la DSCA.

Et d’ajouter que cet éventuel contrat « soutiendra les objectifs de politique étrangère et de sécurité nationale des États-Unis » étant donné que l’Australie est l’un de leurs alliés les plus importants dans le Pacifique occidental.

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Mettant déjà en oeuvre des missiles antiradar AGM-88E depuis le début des années 2010, l’Australie avait été autorisée, l’an passé, à se procurer 15 AGM-88E2 AARGM [Advanced Anti-Radiation Guided Missile] par la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], chargée de l’exportation d’équipements militaires américains. Il était question d’un contrat potentiel d’une valeur estimée à 94 millions de dollars.

Mais visiblement, la Royal Australian Air Force [RAAF] a l’intention de renforcer significativement ses capacités de suppression des défenses aériennes ennemies [SEAD pour Suppression of Enemy Air Defenses], lesquelles reposent actuellement sur le couple E/A-18G Growler [11 en service] et l’AGM-88E.

En effet, le 27 février, la DSCA a publié un nouvel avis autorisant l’Australie à acquérir 63 missiles antiradar AARGM-ER [Advanced Anti-Radiation Guided Missiles-Extended Range] pour un montant estimé à 506 millions de dollars. Ces engins peuvent être tirés par un EA-18G, un F/A-18 Super Hornet ou bien encore par un F-35A.

« La vente proposée améliorera la capacité de l’Australie à faire face aux menaces actuelles et futures en lui permettant de détruire kes émetteurs radar terrestres ou maritimes associés aux défenses aériennes ennemies. Cette capacité empêchera l’adversaire d’utiliser ses systèmes de défense aérienne, améliorant ainsi la capacité de survie des avions tactiques australiens », fait valoir la DSCA.

Et d’ajouter que cet éventuel contrat « soutiendra les objectifs de politique étrangère et de sécurité nationale des États-Unis » étant donné que l’Australie est l’un de leurs alliés les plus importants dans le Pacifique occidental.

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Mettant déjà en oeuvre des missiles antiradar AGM-88E depuis le début des années 2010, l’Australie avait été autorisée, l’an passé, à se procurer 15 AGM-88E2 AARGM [Advanced Anti-Radiation Guided Missile] par la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], chargée de l’exportation d’équipements militaires américains. Il était question d’un contrat potentiel d’une valeur estimée à 94 millions de dollars.

Mais visiblement, la Royal Australian Air Force [RAAF] a l’intention de renforcer significativement ses capacités de suppression des défenses aériennes ennemies [SEAD pour Suppression of Enemy Air Defenses], lesquelles reposent actuellement sur le couple E/A-18G Growler [11 en service] et l’AGM-88E.

En effet, le 27 février, la DSCA a publié un nouvel avis autorisant l’Australie à acquérir 63 missiles antiradar AARGM-ER [Advanced Anti-Radiation Guided Missiles-Extended Range] pour un montant estimé à 506 millions de dollars. Ces engins peuvent être tirés par un EA-18G, un F/A-18 Super Hornet ou bien encore par un F-35A.

« La vente proposée améliorera la capacité de l’Australie à faire face aux menaces actuelles et futures en lui permettant de détruire kes émetteurs radar terrestres ou maritimes associés aux défenses aériennes ennemies. Cette capacité empêchera l’adversaire d’utiliser ses systèmes de défense aérienne, améliorant ainsi la capacité de survie des avions tactiques australiens », fait valoir la DSCA.

Et d’ajouter que cet éventuel contrat « soutiendra les objectifs de politique étrangère et de sécurité nationale des États-Unis » étant donné que l’Australie est l’un de leurs alliés les plus importants dans le Pacifique occidental.

L'Humanité

La montbéliarde, une délicate saucisse au Doubs fumet

Actu

Ancrée dans son terroir, fruit d’un savoir-faire ancestral, la spécialité franc-comtoise fête cette année les dix ans de son indication géographique protégée (IGP), et le succès ne se dément pas.

Lea Desportes

En dix ans, son poids et ses mensurations n’ont pas changé : entre 150 et 200 g pour 15 cm de long et 25 à 40 mm de diamètre. Légèrement courbée, elle va souvent par paire. Et si la saucisse de Montbéliard a obtenu voilà une décennie une indication géographique protégée (IGP), son existence est bien plus ancienne. En témoignent les nombreux fumoirs à viande mis au jour sur le site d’Epomanduodurum, cité gallo-romaine sur l’actuelle commune de Mandeure, à quelques kilomètres de la sous-préfecture du Doubs. Les textes attestent que la saucisse prend son essor au XIVe siècle. Elle se différencie déjà par son mélange, du maigre et du gras de porc assaisonnés avec beaucoup d’ail et de cumin, et un long séchage dans les tuyés, de vastes pièces caractéristiques des fermes du haut Doubs qui servaient autant à fumer la viande qu’à chauffer leurs habitants. L’arrivée du chauffage central dans les années 1970 met fin à leur fonctionnement.

« Le Tuyé du Papy Gaby »

À Gilley, tout près de Morteau – d’où vient la seule autre saucisse française à bénéficier d’une IGP –, il est encore possible d’admirer une de ces hautes cheminées pyramidales en activité. Construit en 1973 par le boucher Émile Marguet, « le Tuyé du Papy Gaby » fabrique et vend sur place des spécialités charcutières régionales, dont 6 tonnes de montbéliards tous les ans. Une petite tranche des 5 800 tonnes produites en 2022. Si un groupe s’est taillé la part du lion, l’ensemble des 22 fabricants peut se réjouir d’une consommation en hausse, qui a atteint 32,2 millions de saucisses en 2022. Un succès pourvoyeur d’emplois, 18 rien que pour le tuyé cinquantenaire.

Fumage traditionnel au bois et à la sciure de résineux

Contrairement à l’appellation d’origine protégée qui nécessite que toutes les étapes de fabrication soient réalisées dans une même zone géographique, une seule est suffisante pour l’IGP. La préparation de « la mêlée », la viande hachée et relevée par des épices ou des aromates, doit avoir lieu en Franche-Comté, tout comme le fumage traditionnel au bois et à la sciure de résineux provenant des forêts qui recouvrent près de la moitié des terres comtoises.

Une teneur en gras inférieure à 30 %

L’opération, qui dure entre 12 et 48 heures, donne aux saucisses leur couleur légèrement ambrée, entre le brun et le doré, et leur saveur caractéristique. Leur teneur en gras doit être inférieure à 30 % et la lecture des étiquettes se révèle instructive en la matière, les versions artisanales étant largement en dessous. Si le cahier des charges autorise l’utilisation de viandes de l’Union européenne, la filière a fait le choix du mieux-disant : les trois quarts des 163 élevages auprès desquels elle s’approvisionne se trouvent en Franche-Comté et dans les régions limitrophes. Ils donnent aux cochons la confiture locale, le lactosérum (petit-lait) produit par la montbéliarde, vache reine des AOP fromagères, à l’origine notamment du comté ou du mont-d’or. Conclusion ? Des porcs qui font une bonne chair… à saucisse.

Saucisse de Montbéliard grillée à la mousseline de fenouil

Préparation : 10 minCuisson : 15 minDifficulté : facileIngrédients pour 4 personnes 4 saucisses de Montbéliard, 400 g de fenouil, 80 g de beurre, 10 cl de crème crue, Gros sel, poivre du moulin.

Traditionnellement pochée et accompagnée de pommes de terre ou de lentilles, la saucisse de Montbéliard se décline aussi grillée, en brochette, cuite au four ou en papillotes, pour varier les plaisirs. Cette recette équilibrée et très simple d’exécution ne nécessite de suivre qu’une seule règle : ne jamais piquer la saucisse de Montbéliard avant cuisson, pour conserver tout son parfum.

  1. Préparation de la mousselineLaver les fenouils, retirer les cœurs et les tiges.Tailler en fines lamelles, les mettre dans une casserole, recouvrir d’eau froide, ajouter le gros sel.Porter à ébullition puis laisser cuire à gros bouillons.Égoutter les fenouils, les passer au mixeur. Ajouter le beurre et la crème, le sel et poivre puis bien mélanger. 
  2. Dans une poêle chaude, faire cuire les saucisses sans matière grasse, les colorer de tous les côtés. 
  3. Dans chaque assiette, lisser de mousseline et déposer la saucisse grillée.

Pour accompagner la montbéliarde

 

 Rouge. On reste dans le Grand-Est mais direction l’Alsace. Installées à Wettolsheim, aux portes de Colmar, les sœurs Amélie et Cécile Buecher représentent la septième génération du domaine familial qu’elles ont rebaptisé en 2009 Vignoble des 2 lunes, clin d’œil à leur démarche biodynamique. La touche de fumé qui complète l’explosion de fruits rouges frais de leur pinot noir créera un pont aromatique bienvenu avec la note caractéristique de la saucisse de Montbéliard. Peu tannique et acidulée, la cuvée contrebalancera agréablement le gras du plat.

Vignoble des 2 lunes 2018, Lune noire pinot noir, AOP Alsace, 22 euros

 

 Blanc. Fin et vertical, ce grand chardonnay de terroir exprime son sous-sol calcaire, sans pour autant manquer de matière. Comme toute la gamme, qui s’attelle à toutes les spécialités jurassiennes, il est élaboré par Pauline et Géraud Fromont, deux œnologues franc-comtois. Installés dans le Sud-Revermont depuis 2006, ils ont fait le choix de l’agriculture biologique, certifiée en 2013, et d’interventions minimales en vinification. Aussi éclatante qu’enveloppante, cette cuvée saura, dans l’assiette, tenir tête à la saucisse enrobée de mousseline.

Chardonnay Les Normins 2020, Domaine des Marnes blanches, AOP côtes-du-jura, 26,80 eurosBon et sain
Valeurs Actuelles

[Exclu VA +] De transgenre à lanceur d’alerte, le cri du cœur d’Oli London

“La culture woke est devenue incontrôlable et dangereuse”. Oli London a toujours critiqué les contradictions de la culture woke. L’influenceur britannique est connu pour avoir subi des dizaines d’opérations chirurgicales afin de ressembler à un coréen. A cette époque, il ne comprenait déjà pas que les militants woke l’accusent d’”appropriation culturelle”, alors qu’une femme pouvait se dire homme.

Mais depuis qu’il a annoncé sa détransition en octobre 2022, et donc, sa volonté de redevenir un homme britannique, conformément à son identité biologique, il est devenu un pourfendeur de ces militants trans. Et pour cause, les mêmes qui avaient applaudi son choix de devenir Coréen, puis femme, se sont empressés de le traiter de transphobe lorsqu’il a annoncé s’être trompé, et avoir commis “la plus grosse erreur de sa vie”.

Aujourd’hui Oli London regrette ce qu’il a infligé à son corps. Il portera ses cicatrices à vie.

Après un premier entretien paru sur notre site internet au mois de janvier, Oli London est venu à Paris pour accorder un entretien exclusif à VA +. Nous l’avons interrogé sur son parcours aux multiples rebondissements, ainsi que sur ses engagements actuels auprès des hommes politiques conservateurs pour protéger les enfants de la propagande woke et trans qu’ils subissent sur les réseaux sociaux ou à l’école.

Il nous raconte comment il en est arrivé à questionner son identité raciale et de genre, le harcèlement qu’il a subi, ainsi que l’influence des médias et des activistes dans sa transition, jusqu’à sa conversion au catholicisme.

Aujourd’hui, Oli London vit entre le Royaume-Uni et les Etats-Unis, où il se rend régulièrement pour alerter sur les dangers de l’idéologie transgenre et pour collaborer avec des hommes politiques américains conservateurs. Il s’apprête à publier un livre pour raconter son parcours et pour, il l’espère, épargner à d’autres ce qu’il s’est infligé.

L’entretien complet, d’une durée de 50 minutes est à retrouver sur notre offre Rejoindre.

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

Valeurs Actuelles

[Exclu VA +] « Je suis soutenu par ma famille » – Pierre de Gaulle s’explique sur son voyage en Russie

« Pierre de Gaulle, vous êtes la personne qu’il faut pour faire mémoire du général de Gaulle », ces mots, prononcés par Darius Rochebin sur le plateau de LCI le 7 novembre 2021, le petit-fils du général ne risque pas de les entendre de sitôt.

Si Pierre de Gaulle n’a jamais caché ses positions pro-russes comme l’attestent son intervention sur LCI ou encore son interview au Figaro donnée peu après, l’invasion russe de l’Ukraine a quelque peu changé la donne.

Dorénavant, il est ouvertement qualifié de « gland » sur les plateaux de télévision, ne provoquant d’autres réactions que les rires. Il faut dire que le 24 février 2022 ne l’a pas fait changer d’avis au sujet de la Russie, bien au contraire.

En juin 2022, Pierre de Gaulle est invité à se rendre à l’ambassade de Russie à Paris pour participer aux célébrations de la fête nationale russe. Il propose alors d’écrire un discours où il ne cache pas son soutien à « l’opération spéciale », tout en attribuant la genèse du conflit à l’Ukraine et à l’OTAN.

« Chacun reconnaît aujourd’hui la responsabilité des États-Unis dans le conflit actuel, le rôle funeste de l’Otan qui s’élargit sans cesse et la politique inconsidérée du gouvernement ukrainien », a-t-il notamment déclaré lors de son allocution.

Si ce discours a eu peu d’impact en France, les autorités russes ont vu là l’opportunité d’obtenir le soutien précieux d’un « de Gaulle ». Invité par la ville de Volgograd pour le 80ème anniversaire de la bataille de Stalingrad, Pierre de Gaulle rencontrera alors plusieurs officiels russes dont le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avec qui il parlera « de la paix ».

Quelques jours après son retour en Europe, Pierre de Gaulle a rencontré l’équipe de VA + en exclusivité pour revenir sur le but de son voyage en Russie, ses opinions controversées sur la guerre en Ukraine, et sur ses relations avec sa famille.

L’entretien complet, d’une durée totale de 26 minutes, est à retrouver sur notre offre Rejoindre.

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France24 - Monde

L'opposante biélorusse Svetlana Tikhanovskaïa condamnée à 15 ans de prison

Publié le : 06/03/2023 - 14:48

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L'opposante biélorusse Svetlana Tikhanovskaïa, en exil, a juré, lundi, de continuer sa lutte et ses activités politiques après avoir été condamnée par contumace à 15 ans de prison lors d'un procès qu'elle a qualifié de "farce" et de "vengeance personnelle" d'Alexandre Loukachenko, dont elle avait fait trembler le régime en 2020.

Condamnée en son absence. Un tribunal biélorusse a condamné à 15 ans de prison, lundi 6 mars, la principale opposante, Svetlana Tikhanovskaïa, qui vit en exil dans un contexte de répression acharnée orchestrée par le régime d'Alexandre Loukachenko.

Selon l'agence de presse étatique Belta et l'organisation de défense des droits humains Viasna, un autre opposant, Pavel Latouchko, a été condamné à 18 ans de prison. Lors de ce procès qualifié de "farce" par Svetlana Tikhanovskaïa, les deux opposants étaient notamment accusés de "conspiration pour prendre le pouvoir de manière inconstitutionnelle".

L'opposante a réagi à la sentence en jurant de continuer sa lutte et ses activités politiques.

15 years of prison.This is how the regime “rewarded” my work for democratic changes in Belarus. But today I don't think about my own sentence. I think about thousands of innocents, detained & sentenced to real prison terms.I won't stop until each of them is released. pic.twitter.com/9kQREV0sgl

March 6, 2023

"Aujourd'hui, je ne pense pas à ma propre peine. Je pense à des milliers d'innocents, de détenus et de condamnés à de véritables peines de prison", a-t-elle réagi sur Twitter. "Je ne m'arrêterai pas tant que chacun d'eux ne sera pas libéré", a-t-elle promis.

>> Svetlana Tikhanovskaïa : "Les Biélorusses ont le droit de décider de l'avenir de leur pays"

Lors de ce procès qui s'est déroulé de façon opaque, Svetlana Tikhanovskaïa était visée par une dizaine d'accusations, notamment celle de "conspiration pour prendre le pouvoir de manière inconstitutionnelle".

La semaine dernière, le parquet avait requis 19 ans de prison contre l'opposante âgée de 40 ans et réfugiée en Lituanie.

La condamnation de Svetlana Tikhanovskaïa et des quatre autres opposants s'inscrit dans un contexte de répression accélérée en Biélorussie, une ex-république soviétique dirigée d'une main de fer depuis trois décennies par Alexandre Loukachenko.

Vendredi, le militant Ales Bialiatski, colauréat du prix Nobel de la paix 2022 et figure du mouvement démocratique en Biélorussie, a été condamné à 10 ans de prison. Contrairement à Svetlana Tikhanovskaïa, il se trouve toujours en Biélorussie, où il est emprisonné depuis 2021.

"Farce"

Dans un entretien avec l'AFP en janvier, Svetlana Tikhanovskaïa avait qualifié son procès de "farce" et de "vengeance personnelle" d'Alexandre Loukachenko contre celle qui a fait trembler son pouvoir en 2020.

Cette répression fait en effet suite à un mouvement de contestation historique en 2020 qui a éclaté après la réélection controversée d'Alexandre Loukachenko lors d'un scrutin entaché de fraudes massives, selon les observateurs.

Ces actions de protestation ont été matées avec des milliers d'arrestations, de cas de tortures, la mort de plusieurs manifestants, de lourdes peines et des exils forcés.

Svetlana Tikhanovskaïa, qui s'était présentée à la présidentielle de 2020 à la place de son époux emprisonné Sergueï Tikhanovski, avait, pendant la campagne, réuni des foules à travers son pays, suscitant l'espoir d'un changement.

Contrainte à l'exil, celle qui se présentait autrefois comme une simple mère au foyer est désormais le visage des forces démocratiques en Biélorussie et l'ennemie d'un régime dont elle dénonce inlassablement les brutales exactions.

Le mari de Svetlana Tikhanovskaïa, un blogueur populaire qui critiquait férocement Alexandre Loukachenko, avait été condamné en décembre 2021 à 18 ans de prison, notamment pour "organisation de troubles massifs" et "incitation à la haine dans la société".

Selon l'ONG Viasna, la Biélorussie comptait 1 461 prisonniers politiques au 1er mars. Les Occidentaux ont pris plusieurs trains de sanctions contre Minsk pour la répression des manifestations de 2020, mais le régime jouit toujours du soutien indéfectible de Moscou.

La Biélorussie a accepté en retour de servir de base arrière aux troupes russes pour attaquer l'Ukraine en février 2022. Mais l'armée biélorusse n'a pas pris part directement, jusqu'à présent, aux combats.

Avec AFP

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Biélorussie : le prix Nobel de la paix Ales Bialiatski condamné à 10 ans de prison

Biélorussie : le procès de l'opposante Svetlana Tikhanovskaïa s'ouvre à Minsk

Guerre en Ukraine

"En Biélorussie, le régime se renforce au prix de la souveraineté du pays"

L'Humanité

Gilbert Achcar : « Pékin aurait pu avoir une position plus équilibrée »

Entretien

GUERRE EN UKRAINE Le spécialiste des relations internationales Gilbert Achcar déplore que le plan chinois reste en deçà des exigences pour un retour à la stabilité dans un contexte de « nouvelle guerre froide ». Il souligne aussi la responsabilité des États-Unis dans cette polarisation des blocs antagonistes.

Youness Machichi

Dans son plan, la Chine réaffirme sa défense de la souveraineté et l’intégrité de tous les pays tout en appelant de ses vœux un retour à la paix. Mais, vendredi 24 février, aux côtés d’une trentaine de pays du Sud global, elle s’est abstenue lors du vote de la résolution de l’ONU exigeant de la Russie le retrait immédiat du territoire ukrainien.

Alors que sa diplomatie affiche un scrupuleux respect du droit international, pourquoi la Chine refuse-t-elle de demander le retrait des troupes russes ?

Je crois que les motivations de la Chine sont assez transparentes. Elle a un rapport de coopération stratégique avec la Russie, qu’on pourrait même appeler, dans une certaine mesure, un rapport d’alliance, même s’il ne s’agit pas d’une alliance formalisée sur le plan militaire, comme l’est l’Otan. Pékin ne veut donc pas perturber ce rapport avec Moscou par une prise de position clairement opposée. Et en ce sens, cela s’inscrit dans la nouvelle guerre froide qui s’est mise en place depuis le tournant du siècle.

Cela dit, je crois qu’il est regrettable que la Chine ne voie pas plus loin, d’autant plus que la Russie va sortir considérablement affaiblie de cette aventure meurtrière qu’est l’invasion de l’Ukraine. La Chine aurait pu, je crois, gagner beaucoup plus d’espace et de respect dans l’opinion publique mondiale en adoptant une position plus équilibrée et principielle, avec d’une part la critique des États-Unis et de l’Otan, d’autre part, une critique claire de la Russie. Elle aurait dû souligner l’inadmissibilité de l’acquisition de territoires par la force, qui est aussi un principe clé du droit international et de la charte des Nations unies. La Chine aurait pu prendre les devants à l’ONU pour une résolution équilibrée de la façon que je viens d’expliquer, au lieu de se cantonner dans une attitude abstentionniste qui n’est pas digne d’une grande puissance. Malheureusement, les dirigeants chinois se limitent au cadre étroit de la nouvelle guerre froide.

Quels leviers politiques et économiques la puissance chinoise est-elle susceptible d’actionner pour l’exécution concrète et réaliste de son plan de paix ?

Pékin a aujourd’hui, plus que jamais, une énorme influence sur Moscou. L’enlisement militaire de la Russie l’a considérablement affaiblie et augmenté sa dépendance économique et politique, donc stratégique, vis-à-vis de la Chine. En plus, cela dessine à terme une dépendance militaire aux rapports inversés. Depuis la fin de la guerre froide et la mise en place de la coopération entre la Russie post-soviétique et la Chine, cette dernière est devenue un importateur majeur d’armement russe, en concurrence avec l’Inde pour la première place parmi les clients de Moscou. Aujourd’hui, sur le plan technologique, la Chine est en train de se hisser au premier rang. On parle déjà d’une possibilité de livraisons d’armes chinoises à la Russie, ce qui constituerait une grave erreur à mon sens. Cela dit, la Chine avait au départ réagi de manière plus prometteuse. Son ambassadeur aux États-Unis avait publié, au début de la guerre, une tribune dans la grande presse américaine proclamant une position qui était plus équilibrée que celle qui est actuellement la sienne. Mais les États-Unis n’ont pas saisi cette main tendue. Au lieu d’essayer de faire leur possible pour pousser la Chine à tout au moins rester neutre ou à intervenir dans la médiation entre l’Ukraine et la Russie, les États-Unis ont tout fait en sens contraire. Ils ont tout fait pour ostraciser la Chine avec une politique de provocation et de soupçon. La position chinoise actuelle est donc aussi le résultat de cette attitude des États-Unis. Je regrette néanmoins que Pékin ne réagisse pas de manière plus subtile et plus intelligente dans le jeu politique mondial.

Une réunion du G20 s’est tenue le 2 mars à New Delhi. Certains observateurs ont suggéré que le gouvernement indien a mis en place une sorte de « multi-alignement ». Tantôt il s’affiche du côté des Occidentaux, tantôt du côté de la Russie. L’Inde dispose-t-elle de la puissance nécessaire pour jouer un rôle d’influence vers la paix dans ce conflit ?

L’Inde est certainement un très grand pays, mais elle reste une puissance économique et militaire de deuxième rang à l’échelle mondiale, alors que la Chine s’est déjà hissée au premier rang. Le gouvernement de Narendra Modi a une politique foncièrement opportuniste à l’égard du conflit Russie-Otan. Il essaye de tirer avantage de la situation de guerre et joue sur les deux registres en même temps. Dans tout cela rentre également en ligne de compte l’hostilité que l’Inde porte à la Chine. Les rapports hostiles entre les deux pays font que l’Inde a aussi le souci de maintenir ses rapports avec la Russie pour que celle-ci ne se range pas du côté de la Chine dans son conflit avec l’Inde. C’est donc une situation compliquée. Sur le fond des choses, j’ai trouvé particulièrement ridicule le prétendu « sommet de la démocratie » que le président américain Joe Biden avait réuni l’an dernier et auquel il avait invité le premier ministre indien. Narendra Modi est ce qu’on peut appeler un néofasciste. Son parti est un parti d’extrême droite, un parti islamophobe, qui mène une politique de plus en plus autoritaire et oppressive en Inde. Il y a certainement une grande affinité entre Narendra Modi et Vladimir Poutine en tant que type de régime politique.

Guerre en UkraineChine
France24 - Monde

La guerre en Ukraine, miroir des divisions entre l’Occident et les pays du Sud

Publié le : 02/03/2023 - 13:19

Leela JACINTO

Depuis le début de la guerre en Ukraine, une ligne de crête est apparue au sein de la communauté internationale. Si le "Nord global" fait front contre la Russie, la plupart des pays du "Sud global" ont adopté une neutralité calculée, articulée à la défense de leurs propres intérêts. Mais, selon la militante indienne Kavita Krishnan, ce discours sert davantage Moscou et les régimes autoritaires que les populations. 

Quand la militante féministe Kavita Krishnan a quitté ses fonctions au sein du Parti communiste indien (Marxiste-Léniniste) en septembre 2022, en raison de ses différences de vue sur la guerre en Ukraine, sa démission fracassante a fait la une de la presse indienne. 

Un état de fait peu surprenant, cette femme de 50 ans est une figure politique et médiatique reconnue dans son pays - elle a même été citée en 2014 dans la liste des 100 femmes les plus influentes de la BBC.

Kavita Krishnan nage en effet à contre-courant. En Inde, la politique de "neutralité calculée" adoptée par le Premier ministre, Narendra Modi, sur la guerre en Ukraine fait consensus. L’adhésion dépasse largement le cercle des partisans du gouvernement suprémaciste hindou : opposants de gauche et médias lui ont emboîté le pas. Tous soutiennent que le conflit en Ukraine est une problématique européenne et que l’Inde doit privilégier ses propres intérêts. Dans les médias, les éditorialistes adhèrent au discours russe selon lequel Moscou aurait été "lésé", par l’Otan, en Ukraine. 

Ce discours anti-occidental est ainsi partagé par l’ensemble du champ politique indien, à l’exception notable de Kavita Krishnan qui, elle, appelle à se tenir aux côtés de l'Ukraine. Ces dernières années, la militante s’est d'ailleurs renseignée sur l’histoire du pays et sur son passé soviétique, notamment sur la grande famine - ou Holodomor, le génocide par la faim opéré dans le pays par Joseph Staline en 1932-1933. 

C’est pour cela qu’elle est, explique-t-elle, "moins disposée à accepter le discours habituel de la gauche et des progressistes" sur la question. "Je pensais naïvement que mon parti manquait de connaissances, et j’ai pendant longtemps essayé de combler leurs lacunes, déplore-t-elle. L’Ukraine a autant souffert sous Staline que sous Hitler, et il faut savoir cela pour comprendre pourquoi l’Ukraine se bat en ce moment. Mais je me suis heurtée à de multiples résistances. Ils refusent d’accepter l’idée que c’est l’Ukraine qui résiste actuellement à la Russie, et que le conflit ne se résume pas à ‘l’Occident contre le reste du monde’".

Un gouffre entre le Nord et le Sud 

Son départ du Parti communiste a été mûrement réfléchi, mais il n’en a pas été moins douloureux. "Je me suis retrouvée complètement isolée alors que j’étais dans le parti depuis presque 30 ans, confie-t-elle. Je ne voulais vraiment pas le quitter. Mais j’étais en train de souligner l’erreur d’interprétation opérée par le Sud global, et ils ne voulaient pas que je le fasse."

À l’instar du fossé qui s’est creusé entre Kavita Krishnan et son parti, la guerre en Ukraine a mis en lumière des lignes de faille à l’intérieur de la communauté internationale. Un an après le début du conflit, un gouffre est apparu entre pays du "Sud global", cet ensemble hétérogène de pays autrefois dits "sous-développés" au rôle croissant sur la scène internationale, et ceux du "Nord global", autre nom de l’Occident. 

D’un côté, les pays occidentaux ont resserré les rangs autour de l’Ukraine, dépassant leurs rivalités internes pour s’unir face à une agression en contradiction avec l’ordre mis en place depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. 

De l’autre, des pays du "Sud global", en Asie, en Afrique, au Moyen-Orient et en Amérique du Sud, ont opté pour un positionnement plus ambigu.

Les divisions sont devenues évidentes dès le 2 mars 2022, lors du premier vote de l’ONU pour condamner la guerre en Ukraine. 

Si une résolution appelant le Kremlin à cesser son offensive y a été votée par 141 pays, 35 États du "Sud global", historiquement liés à Moscou, dont la Chine, l’Inde, l’Afrique du Sud et le Sénégal se sont abstenus. Un mois plus tard, le nombre d’États abstentionnistes a encore grimpé, malgré la découverte du massacre de Boutcha. Cinquante-huit pays, dont le Brésil, ont refusé le 7 avril de participer au vote organisé pour exclure la Russie du Conseil des droits de l’Homme des Nations unies. 

Une "neutralité" qui profite à la Russie 

Un an plus tard, rien n’a changé : tandis que le monde vient de marquer le premier anniversaire de la guerre en Ukraine, l’Afrique du Sud a organisé des exercices militaires sur son sol aux côtés de la Russie et de la Chine. 

L’opération, qui s'est déroulée du 17 au 27 février, illustre les limites de la "neutralité" et de la défense de son propre intérêt, que Pretoria ne cesse d’afficher. Car les experts montrent bien que cette position, partagée par de nombreux pays du "Sud global", est en réalité bénéfique à la Russie. 

"La Russie profite économiquement de la politique de New Delhi et de Riyad", affirme ainsi l’ancien ambassadeur français en Syrie Michel Duclos, conseiller spécial à l’Institut Montaigne.

Le 5 octobre dernier, peu de temps après une visite de Joe Biden à Ryiad pour tenter de convaincre l’Arabie saoudite d’augmenter sa production de pétrole afin d’aider l’Europe à passer l’hiver, les membres de l’Opep ont décidé au contraire de la réduire. 

"Cette décision a permis à certains des plus gros importateurs du Sud global d’acheter du pétrole russe à prix bradés, souligne Michel Duclos. Et cela a aidé la Russie à financer la guerre en Ukraine". 

Les plus grandes puissances du Sud ont ainsi bénéficié des prix très bas pratiqués par la Russie pour écouler son pétrole et son gaz. La Chine en a importé des niveaux records, tandis que l’Inde a multiplié par 33 ses importations.

Monde "multipolaire" contre hégémonie occidentale 

"Quand nous parlons de ‘Sud global’, nous utilisons une catégorie contestée, mais qui est utilisée par ces pays pour parler d’eux-mêmes, ce qu’il faut à mon avis respecter, remarque Michel Duclos. On voit néanmoins que dans le 'Sud global', des pays sont plus importants que d’autres. Certains ont atteint un tel niveau économique que l’Occident n’est plus en mesure d’exercer une quelconque pression à leur égard". 

Ce "Sud global" hétérogène trouve néanmoins son unité dans la revendication d’un ordre mondial "multipolaire", face à "l’hégémonie unipolaire" de l’Occident. Un discours en écho à celui avancé par la Russie pour justifier l’invasion de l’Ukraine, malgré sa complète contradiction avec le droit international. 

Quelques semaines avant d’ordonner l’invasion de l’Ukraine, Vladimir Poutine, en déplacement en Chine, signait ainsi avec Xi Jinping une déclaration sur la nécessité de faire "avancer la multipolarité". Pourtant, au sein du Conseil de sécurité des Nations unies, ce sont la France, les États-Unis et le Royaume-Uni, des pays du "Nord global", qui soutiennent l’inclusion de l’Inde et une représentation africaine permanente, et non Pékin ou Moscou. 

De son côté, Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères, mène depuis le début de la guerre une frénétique opération de charme. 

De Pretoria à Khartoum, en passant par l’Égypte, le Mali et l’Éthiopie, il ne cesse d’invoquer la "création d’un ordre mondial multipolaire contre "l’hégémonie de l’Occident". 

Une "multipolarité" de despotes

Militante de gauche aguerrie, Kavita Krishnan est loin d’ignorer les multiples exactions dont se sont rendu coupables les pays occidentaux. Mais pour elle, le discours sur la multipolarité s’est transformé en "cri de ralliement des despotes, qui s’en servent pour présenter leur guerre contre la démocratie comme une guerre contre l’impérialisme".

Dans l’ordre multipolaire, dénonce-t-elle, "l’Ukraine n’est pas un 'pôle'. En Asie du Sud, l’Inde est le pôle émergent, pas le Népal ou le Bangladesh. La multipolarité a toujours voulu dire multi-impérialismes, maintenant, cela renvoie à un 'multidespotisme'. Dans le monde multipolaire, chaque despote est libre de l’être."

Rien à voir, donc, selon elle, entre la neutralité affichée par le "Sud global" et le mouvement des non-alignés pendant la guerre froide, ces pays nouvellement indépendants qui, durant cette période, ont refusé de s'inscrire dans la logique de blocs. "La multipolarité est très différente du non-alignement, martèle Kavita Krishnan. Il s’agissait d’une théorie basée sur des idées nobles, pas sur des intérêts égoïstes, pragmatiques et amoraux."

Face à ces divergences venues de loin, et apparues crûment depuis le début de la guerre, il est temps que le Nord réagisse, affirme de son côté Michel Duclos. "Le Nord et le Sud ne conçoivent plus le monde de la même façon, explique le spécialiste. Il y a actuellement une guerre d’influence, menée par la Chine et la Russie, et beaucoup de gouvernements illibéraux du Sud font souffrir leurs populations. Mais l’Occident a une fenêtre d’opportunité pour reconstruire, avec certains pays du 'Sud global', un ordre mondial qui respecte les principes de base du système international et des droits de l’Homme."

Depuis New Delhi, Kavita Krishnan s’est ainsi donné pour mission de transmettre le message, et commence à rencontrer un certain succès. Son essai, intitulé "Multipolarité, le mantra de l’Autoritarisme", a été traduit dans un grand nombre de langues et réimprimé plusieurs fois. La militante a même reçu récemment un appel d’une femme vivant à Kharkiv, qui s’applique à traduire son texte en ukrainien. 

"Je me sens pleine d’humilité et de joie à l’idée qu’une femme de Kharkiv traduise ce que j’ai écrit, confie Kavita Krishnan. Je suis heureuse de construire des liens, à travers la planète, avec des gens qui veulent un monde meilleur et plus égalitaire. En Inde, je dis à mes amis que, si notre colonisateur a traversé la mer, Moscou a été tout aussi colonial en Ukraine, en volant les céréales et en affamant la population. Les Ukrainiens luttent pour ne pas être colonisés à nouveau, et il faut les soutenir."

Cet article a été traduit de sa version originale en anglais par Lou Roméo. 

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En Mauritanie, quatre jihadistes s'évadent d'une prison de Nouakchott

Publié le : 06/03/2023 - 11:59

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Quatre jihadistes se sont échappés, dimanche soir, d'une prison de la capitale mauritanienne en tuant deux policiers. Le pays fait exception dans le Sahel puisqu'il est épargné par les attentats depuis 2011.

Évasion dans une prison de la Mauritanie. Quatre jihadistes se sont échappés, dimanche 5 mars au soir, d'une prison de Nouakchott en tuant deux policiers.

"À 21 h, ce 5 mars 2023, quatre terroristes ont réussi à s'évader de la prison centrale de Nouakchott après avoir agressé les gardiens, ce qui a entraîné un échange de tirs au cours duquel deux membres de la Garde nationale" sont morts et deux autres ont été légèrement blessés, a indiqué le ministère de l'Intérieur dans un communiqué.

L'identité des fugitifs n'a pas été divulguée. Deux d'entre eux avaient été condamnés à mort, et les deux autres sont en attente de jugement pour appartenance à une organisation terroriste, selon un responsable militaire ayant requis l'anonymat.

La même source a précisé que leur véhicule avait été retrouvé dans le nord-est de Nouakchott.

Appel aux citoyens pour retrouver les fugitifs

"La Garde nationale a renforcé son contrôle sur la prison et a immédiatement commencé à traquer les fugitifs afin de les arrêter au plus vite", a aussi assuré le ministère, qui a appelé les citoyens à fournir toute information pouvant contribuer à leur capture.

La coopération des populations pour lutter contre le jihadisme fait partie du maillon du dispositif sécuritaire qui préserve le pays, alors que ce dernier ne cesse de s'étendre chez ses voisins sahéliens.

Tandis que le Mali frontalier compte ses morts depuis qu'une insurrection jihadiste a débuté en 2012, les quatre millions d'habitants de la Mauritanie n'ont pas connu d'attaque sur leur sol depuis 2011. Le pays était pourtant régulièrement ciblé par ces mouvements dans les années 2000, notamment des attentats et des enlèvements ciblés.

>> Sahel : les pays de la région face à la menace jihadiste

La Mauritanie fait partie, avec le Burkina Faso, le Niger et le Tchad, du G5 Sahel, que le Mali a quitté en 2022, et de sa force conjointe antijihadiste soutenue par la France, les États-Unis et l'ONU. Paris revendique avec Nouakchott une importante coopération de sécurité et de défense, en plus du développement.

Les autorités mauritaniennes investissent sur la formation et travaillent à fidéliser les soldats : budgets gonflés, nouveaux équipements, salaires versés à la banque, accompagnement social des militaires.

Lutte contre l'extrémisme dans le "dialogue"

La Mauritanie prône aussi le dialogue pour gagner la bataille des esprits. Dès 2010, un dialogue est organisé entre les principaux oulémas et environ 70 jihadistes en prison. Les leaders religieux en convainquent une cinquantaine de se repentir. Parmi eux, certains sont envoyés à la télévision, dans les mosquées, pour prêcher auprès des jeunes que le jihad n'est pas la bonne voie.

Plus de 500 imams sont recrutés, et les jeunes sortis des mahadras (écoles traditionnelles islamiques) se voient offrir une formation professionnelle.

Plus récemment, en 2022, le président mauritanien, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, a gracié huit prisonniers condamnés pour "terrorisme" dans une logique de "lutte" contre l'extrémisme par le "dialogue", selon l'agence officielle d'information.

La Mauritanie a, à plusieurs reprises, organisé des séances de dialogue avec ses prisonniers jihadistes, depuis l'ex-président Mohamed Ould Abdel Aziz (2008 à 2019), pour obtenir leur repentir et les réinsérer dans la vie sociale. Une trentaine d'entre eux en avaient déjà bénéficié.

Avec AFP

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Sergueï Lavrov propose à la Mauritanie le soutien de la Russie dans la lutte antijihadiste

L'ancien président mauritanien Aziz devant la justice à Nouakchott

Le Débat de France 24

Sahel : les pays de la région face à la menace jihadiste

L'Humanité

Les destins croisés de Maksym et Nina sur les bords de la mer Noire

Reportage

Ukraine En l’espace d’un an, la troisième ville du pays est passée de cité touristique à centre d’accueil pour des milliers de déplacés internes qui rapportent, chacun, les récits glaçants de la vie qu’ils ont fuie.

Emmanuelle Chaze

Odessa (Ukraine), correspondance particulière.

Au bord de la mer Noire, dans la ville autrefois hautement touristique d’Odessa, n’étaient les obstacles antichars (ou « hérissons tchèques ») disséminés sur les trottoirs du centre-ville et les coupures de courant inopinées, la vie semble presque normale. Mais rien n’est comme avant : au bout de la rue Katherinskaya, la statue de Catherine II de Russie a été déboulonnée en décembre 2022, symbole du rejet de la population de toute référence à la culture russe dans la ville. Personne ne peut s’approcher de l’escalier du Potemkine, les 192 marches monumentales qui marquent l’accès au port de la ville, qui, depuis le film de 1925 (le Cuirassé Potemkine), sont devenues le symbole le plus connu d’Odessa.

Il est également interdit de marcher sur les plages, minées, et de photographier la côte, tout partage sur les réseaux sociaux étant susceptible de livrer, même involontairement, des informations à l’ennemi. Ce voisin devenu agresseur, il y a neuf ans, s’est encore rapproché : la ligne de front de Mykolayiv est située à seulement une centaine de kilomètres d’Odessa et, même à cette distance, il n’est pas rare d’entendre les tirs d’artillerie. Des alertes aériennes annoncent presque quotidiennement la menace d’une frappe de missile ou de drone.

les déplacés sont pris en charge par les ong et les œuvres charitables ou religieuses

La ville est aussi devenue un lieu d’accueil pour toute une population meurtrie : Odessa accueille près de 60 000 déplacés internes depuis février 2022. Certains déplacés sont pris en charge par des particuliers, d’autres par des ONG et autres œuvres charitables ou religieuses. Maksym Lapiuk travaille depuis plusieurs mois avec l’International Rescue Committee (IRC), une ONG qui a déjà porté assistance à un demi-million de personnes à travers l’Ukraine depuis le début de l’invasion. Lui-même originaire de Kherson, il a fui en avril 2022, avec sa femme et son enfant. Il n’entrevoit pas de retour possible pour le moment, mais est heureux de participer à l’effort humanitaire de l’association dans la région. « L’IRC a rapidement compris l’importance d’être présent dans les régions les plus vulnérables, comme Mykolayiv et Kherson. Plusieurs fois par mois, nous envoyons un groupe d’humanitaires dans le seul district de la région de Kherson qui n’est pas atteignable par les frappes russes, pour y amener des couvertures, des radiateurs ou de la nourriture.».

Pour ceux qui ont réussi à évacuer, plusieurs foyers d'accueil ont ouvert à Odessa. Dans l'un d'eux, mis en place par la fondations Road Home avec le soutien de la fondation Ursula Zindel-Hilti, neuf mères accompagnées de leurs enfants ont trouvé refuge. Grâce à une garderie pour les plus jeunes et une salle informatique où les enfants peuvent continuer leur scolarité à distance, ces femmes peuvent tenter de se reconstruire.

Pour ceux qui ont réussi à évacuer, plusieurs foyers d'accueil ont ouvert à Odessa. Dans l'un d'eux, mis en place par la fondations Road Home avec le soutien de la fondation Ursula Zindel-Hilti, neuf mères accompagnées de leurs enfants ont trouvé refuge. Grâce à une garderie pour les plus jeunes et une salle informatique où les enfants peuvent continuer leur scolarité à distance, ces femmes peuvent tenter de se reconstruire. Certaines ont fui, en plus de la guerre, un mari violent, d’autres ont divorcé, d’autres encore ont perdu leur conjoint. Toutes ont de la famille restée derrière la ligne d’occupation. Les récits qu’elles font de ce qui s’y passe sont glaçants. Nina, une jeune femme d’une trentaine d’années, a fui la région de Kherson avec ses deux enfants, un garçon et une fille, en août 2022. Elle est submergée par l’émotion : « Ma mère et ma sœur n’ont pas voulu partir. Il y a trois mois, je n’arrivais plus à les joindre au téléphone. Puis j’ai appris que le pire s’était produit : ma sœur avait été violée et torturée, avant d’être assassinée par des soldats russes. Pendant des jours, nous ne savions pas où elle était. C’est une morgue de la région qui a téléphoné pour que ma mère vienne identifier son corps, en nous suppliant de ne pas révéler qu’ils avaient appelé. On l’a reconnue à ses bracelets, ses mains. Son visage était tellement abîmé qu’il en était méconnaissable. » Pendant des semaines, la famille de Nina ne peut récupérer le corps de sa sœur. Dans la région occupée, l’identité de celui qui l’a tuée est connue, mais il ne semble pas avoir été inquiété. Nina a peu d’espoir qu’une enquête sera menée, et s’inquiète pour sa mère, restée seule : « Des pro-Russes lui ont intimé l’ordre de quitter le village, mais elle refuse de s’éloigner de la tombe de ma sœur. Les soldats russes terrorisent tous les habitants. »

Après la mort de sa sœur, et sachant sa propre mère en danger permanent, Nina peine à se reconstruire, mais elle est soulagée de voir ses enfants en sûreté à Odessa. À l’échelle du pays, comme elle, près de 6 millions d’Ukrainiens ont fui leur maison et trouvé refuge loin de la ligne de front. De son côté, l’IRC estime que plus de 17 millions d’Ukrainiens ont besoin d’assistance humanitaire. 

Guerre en Ukraineodessa
France24 - Monde

Au Burkina Faso, une dizaine de civils tués par des groupes terroristes

Publié le : 06/03/2023 - 13:38Modifié le : 06/03/2023 - 15:36

FRANCE 24 Suivre

Au moins douze civils ont été tués, jeudi, lors d'une attaque de groupes terroristes dans le nord du Burkina Faso, a appris l'AFP lundi de sources locales.

Nouvelle attaque au Burkina Faso. Au moins douze civils ont été tués, jeudi 2 mars, lors d'une attaque de groupes terroristes dans le nord du Burkina Faso, a-t-on appris lundi 6 mars de sources locales.

Jeudi, un "groupe de terroristes" a attaqué le village de Aorema, situé à une dizaine de kilomètres de Ouahigouya, chef-lieu de la région du Nord, ont expliqué des habitants de la zone. 

"Les assaillants ont ouvert le feu sur un groupe de jeunes assis dans un kiosque (un restaurant informel). Sept jeunes sont morts sur le champ et trois personnes sont mortes dans leurs domiciles, touchées par des balles perdues. Deux autres personnes, blessées par balles, ont ensuite succombé à leurs blessures", a expliqué l'un d'eux. 

Selon un autre habitant, le bilan s'élève à "quatorze morts", avec plusieurs blessés qui ont succombé à leurs blessures dans les jours qui ont suivi l'attaque. 

"C'est le kiosque où les jeunes étaient rassemblés qui a été directement visé par les terroristes qui avaient déjà fait des incursions dans le village, intimant l'ordre aux jeunes du village de ne plus s'y regrouper", a t-il précisé.

Couvre-feu dans le nord du Burkina Faso

L'attaque a été confirmée par une source sécuritaire, assurant que "des opérations sont en cours" dans la zone, sans donner de bilan.

Au lendemain de cette attaque, un couvre-feu a été instauré dans toute la région du Nord du Burkina Faso, frontalière du Mali et régulièrement visée par les jihadistes. 

Ce couvre-feu interdit la circulation des véhicules et des personnes entre 22 h et 5 h du matin jusqu'au 31 mars.  

Outre la région du Nord, un couvre-feu a été instauré dans plusieurs provinces dans le centre-est, le centre-nord et l'est pour une durée allant d'un à trois mois. 

Le Burkina Faso connaît une intensification de violences terroristes depuis le début de l'année, avec plusieurs dizaines de morts – civils ou militaires – quasiment chaque semaine. 

Les violences attribuées aux groupes liés à Al-Qaïda et à l'organisation État islamique ont fait depuis 2015 plus de 10 000 morts (civils et militaires) selon des ONG, et quelque 2 millions de déplacés. 

Avec AFP

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Burkina Faso : plusieurs dizaines de soldats tués en quatre jours dans deux attaques

LE JOURNAL DE L’AFRIQUE

Au Tchad, les pays du G5 Sahel veulent relancer la machine

Le Burkina Faso officialise la fin des opérations de la force française Sabre

Valeurs Actuelles

[Vidéo VA +] Finir à la rue, et en sortir ? Rencontre avec Emmanuel, SDF depuis 18 mois

Son rêve ? Trouver un logement pour repartir de zéro.

Pour aider Emmanuel vous pouvez le soutenir via sa cagnotte : https://www.leetchi.com/c/aider-emmanuel-a-sortir-de-la-rue

Si vous voulez aider Emmanuel autrement vous pouvez utiliser ce courriel : yanlambrette[@]yahoo.fr

Mise à jour du 13 février. Emmanuel vous adresse ses remerciements.

« Un million de mercis, au minimum, à toutes celles et tous ceux qui me tendent la main depuis la diffusion de la vidéo, vendredi. J’aimerais vous prendre chacun dans mes bras et vous embrasser. Je n’arrive toujours pas à y croire. En quelques 48 heures, un nombre impressionnant d’entre vous a plus fait pour moi sans me connaître, que l’Etat dont la mission est d’aider la population dans les situations d’urgence. Chacun d’entre vous a accompli en quelques heures ce que des élus grassement payés par l’Etat ne font pas en une carrière. Prenez soin de vous, que Dieu vous garde ».

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Opex 360

Le Rafale F5 sera un « avion très différent », selon le chef d’état-major de l’armée de l’Air et de l’Espace

par Laurent Lagneau · 5 mars 2023

Étant donné le retard pris dans le programme SCAF [Système de combat aérien du futur] et les aléas qu’il est susceptible de connaître d’ici sa mise en service [à l’horizon 2040, si l’on est très optimiste], la France devra developper un nouveau standard du Rafale afin de garantir la continuité de la composante aéroportée de sa dissuasion nucléaire, laquelle reposera sur le missile à superstatoréacteur hypersonique ASN4G au cours de la prochaine décennie.

L’ASN4G sera « intégré sur le NGF [avion de combat de nouvelle génération du SCAF, nldr] dix à quinze ans après sa mise en service opérationnel sous le standard F5 du Rafale, ce qui nous oblige à faire preuve pour cet appareil d’une certaine exigence en matière d’ambition, pour que sa capacité de pénétration reste crédible, au moins jusqu’en 2060 », a ainsi récemment expliqué Emmanuel Chiva, le Délégué général pour l’armement [DGA].

En effet, l’horizon 2035, et comme l’avait expliqué le général Laurent Rataud, sous-chef d’état-major plans-programmes [SCPP] de l’état-major de l’Armée de l’Air & de l’Espace, cité dans un rapport parlementaire publié en 2021, le Rafale « devra alors faire face à des systèmes de défense sol-air des plus performants […] et évoluer dans des environnements extrêmement brouillés, ce qui supposera de le doter de moyens de guerre électronique et de guerre de navigation, ainsi qu’éventuellement de moyens de suppressions des défenses aériennes adverses performants ».

À court terme, l’AAE et l’Aéronautique navale disposeront de Rafale F4, ce standard constituant la « première génération de connectivité ». Et le Rafale F5 incarnera la seconde.

« Concernant l’évolution des standards du Rafale, […] elle permet de développer la connectivité, c’est-à-dire l’échange de données entre les appareils – chasseurs, mais aussi avions d’accompagnement. Le standard F4 constituera la première génération de connectivité et le F5 donnera naissance à la deuxième génération, qui assurera une connectivité plus sécurisée », a en effet expliqué le général Stéphane Mille, le chef d’état-major de l’AAE, lors d’une récente audition parlementaire dédiée à la dissuasion nucléaire.

Or, cela supposera d’apporter des modifications importantes au Rafale. « Quand le standard F5 sortira, l’avion sera très différent », a confié le CEMAAE. « Le radar, les contre-mesures électroniques et le calculateur nécessaire à la connectivité auront été modifiés. Or les capacités de calcul permettant de traiter des centaines de milliers d’informations nécessitent un câblage que le Rafale tel que nous le connaissons aujourd’hui n’est pas capable de supporter », a-t-il ajouté.

Aussi, a-t-il continué, « plusieurs standards coexisteront donc, et cela ne sera pas gênant » car « la complémentarité des moyens fait notre force, chaque appareil ayant ses avantages ».

Par ailleurs, l’ASN4G devrait être beaucoup plus imposant que l’actuel ASMP-A [Air-Sol Moyenne Portée / Amélioré] mis en oeuvre par les Rafale B des Forces aériennes stratégiques [FAS] et les Rafale M de la Force aéronavale nucléaire [FANu]. C’est « un gros missile », a en effet souligné le général Mille. Reste à voir les conséquences que cela aura sur le standard F5 du Rafale… lequel sera, avait expliqué le général Frédéric Parisot, le n°2 de l’AAE, « doté d’un nombre impressionnant de capacités, dont certaines que nous n’imaginons pas encore ».

France24 - Monde

"C'est comme si c'était hier" : la Turquie pleure toujours ses morts, un mois après le séisme

Publié le : 06/03/2023 - 03:12

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Il y a un mois, le 6 février, la Turquie et la Syrie étaient frappées en pleine nuit par un puissant séisme. Surpris dans leur sommeil, des milliers d'habitants se retrouvent piégés par des immeubles mal construits qui s'effondrent l'un après l'autre. Plus de 52 000 personnes ont perdu la vie.

Depuis le pont, Adem Serin observe en contrebas les sept pelleteuses qui brassent les décombres de sa résidence et le ballet des camions bennes qui se relaient pour les évacuer.

"Pour moi, c'est comme si c'était hier. J'entends encore les appels à l'aide à chaque étage. Cette douleur ne s'effacera jamais", lâche le jeune trentenaire, hanté par ce cauchemar qui les a cueillis en plein sommeil, au 11è étage de leur tour, avec son épouse enceinte de cinq mois.

Le 6 février, le séisme de magnitude 7,8 a dévasté le sud de la Turquie sur 20 000 km² et une partie de la Syrie. Un mois plus tard, sa ville de Kahramanmaras, à deux heures de l'épicentre, tente un grand nettoyage, soulevant des colonnes de poussières portées par le vent. Visible à plus de 40 km de distance, cet énorme nuage gris qui flotte au-dessus de l'agglomération de plus d'un million d'habitants enveloppe tout, s'immisce partout, noie l'horizon.

Chaque jour, 250 tonnes de gravats sont évacuées vers une décharge à l'extérieur des faubourgs : fers tordus, matelas éventrés, rideaux déchiquetés émergent entre les plaques de ciments et les miettes de béton.

"On n'a pas repéré de corps... mais hier, on a senti une forte odeur", lâche Eren Genç, garde-forestier de 26 ans en braquant sa lance à incendie sur les tas informes.

Plus de 11 000 répliques

Selon les autorités, 46 000 personnes ont trouvé la mort dans la catastrophe en Turquie (et 6 000 côté syrien). 

Le sinistre chantier attire les badauds, parfois d'anciens habitants en quête d'un souvenir, comme ce couturier qui espérait retrouver sa machine à coudre, ou une famille, sa literie. La catastrophe qui laisse des centaines de milliers de familles sans toit a affecté le quotidien de 14 millions de personnes. 

L'immeuble de Veli Akgoz est toujours debout mais profondément lézardé. Malgré le danger, alors que plus de 11 000 répliques ont été enregistrées, il a gravi avec son fils les escaliers jusqu'à son appartement au 7e étage pour récupérer l'électro-ménager, quelques ustensiles et une porte, qu'il achève d'arrimer au toit de sa voiture. "Nous avons pris de gros risques", reconnait le commerçant de 54 ans dont la famille s'entasse désormais à treize dans une maison de village.

Quand il faut recommencer sa vie dans un hébergement de fortune, un matelas ou quelques couvertures récupérés de la vie d'avant font la différence.

Selon le gouvernement, 2 millions de rescapés ont trouvé asile sous des tentes ou dans des conteneurs installés dans les stades ou les parcs urbains. Mais l'offre est loin de répondre aux besoins.

Solmaz Tugacar et ses proches se sont résolus à regagner leur domicile endommagé: "On a peur mais on n'a pas le choix". Avec ses voisines, la quinquagénaire qui prend un thé brûlant sur l'esplanade de la mosquée de Karhamanmaras, transformée en centre de distribution d'aide, notamment de repas chauds, cherche toujours une tente.

"Maras l'Héroïque"

Elle accuse le responsable de son quartier de "garder l'aide pour ses amis". Sur les hauteurs de la ville, onze tentes ont été dressées dans les jardins du mukhtar (le maire de quartier).

Ibrahim Yayla soulève l'entrée de l'une d'elles : au sol, quelques tapis récupérés dans la mosquée voisine et rien d'autre pour héberger sa femme, leur fils de 5 ans et leur bébé de deux mois. "Pour le moment ça va, il fait beau, mais quand il va pleuvoir ?". Le jeune père de 31 ans ne se plaint pas : il est en vie et il a réussi à sortir tous ses proches des décombres, dont ses vieux parents.

Les toilettes au-dessus de la mairie offrent un unique point d'eau au quartier. Mais depuis la dernière secousse, samedi, le petit Velihan refuse d'y remettre les pieds: "Il est traumatisé", dit Ibrahim qui espère qu'il pourra voir un psychologue. "On en aura tous besoin". L'électricien entend toujours les appels à l'aide des voisins alors qu'il portait sa mère sur son dos dans les escaliers.

Le mukhtar ayant pris la pris la fuite après le séisme, c'est Ali Guckiran, coiffeur pour dames, qui assure l'intérim. Il a stocké en lieu sûr les cartons de couches pour bébé et de nourriture et tient rigoureusement à jour les registres de distribution.  "Chacun vaut pour quinze jours", justifie-t-il. Mais ces rations contiennent surtout des produits secs - pâtes, riz, lentilles... : "comment les faire cuire sans réchaud ?"

Avec l'eau, qui fait encore plus cruellement défaut dans la province d'Hatay, plus au sud et déjà exposée à la chaleur, l'absence de combustible pour cuisiner est un grave problème. "L'autre jour, un camion de charbon a descendu la colline, mais les gens se sont servis avant même que je puisse les ranger", regrette Ali.

"Mais on est des braves ici", sourit Ibrahim, qui rappelle que le préfixe "Kahraman", ajouté au nom de Maras signifie "l'Héroïque". En souvenir de la victoire sur les forces d'occupation françaises après la Première Guerre mondiale. "On veut être un exemple".

avec AFP

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Séisme en Turquie et en Syrie : le bilan humain et économique de la catastrophe, un mois après

Séismes en Turquie : arrêt de la majorité des recherches, aide américaine de 100 millions

REPORTAGE

Séismes en Turquie : le travail des bénévoles là où "le système de santé ne répond plus"

Opex 360

L’armée de l’Air et de l’Espace a reçu son premier Rafale au standard F4.1

par Laurent Lagneau · 5 mars 2023

En janvier 2019, le ministère des Armées notifia à Dassault Aviation un contrat de développement et d’intégration du standard F4 du Rafale, d’une valeur de 2 milliards d’euros. Cette nouvelle version devait reposer sur quatre piliers : la connectivité, l’engagement, la diponibilité ainsi que la détection et la lutte contre les menaces, avait-il été expliqué à l’époque.

« Ce standard F4 est un saut technologique, un saut industriel, un saut stratégique. Il constituera une première étape pour le combat collaboratif connecté multiplateformes et donc vers le système de combat aérien du futur [SCAF] », avait résumé Florence Parly, alors ministre des Armées.

Quatre ans plus tard, le premier Rafale porté au standard F4.1 – un Rafale B – a été livré à l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE], plus précisément au Centre d’expertise aérienne militaire, installé sur la base aérienne [BA] 118 de Mont-de-Marsan. Il reviendra ainsi à l’Escadron de chasse et d’expérimentation 1/30 Côte d’Argent de prononcer la première capacité opérationnelle [PCO] puis la mise en service opérationnelle de cette nouvelle version, attendue en octobre prochain.

Ce premier Rafale F4.1 « fait partie des F3R que l’on a envoyé au Centre d’essais en vol de la Direction générale de l’armement, à Istres, pour leur transformation logicielle », a expliqué le lieutenant-colonel Guillaume, le commandant en second de l’ECE 1/30 Côte d’Argent, sur le site de l’AAE. « D’autres avions tous neufs sortiront directement des chaînes de production Dassault, et viendront compléter le parc de chasseurs envoyés progressivement à Istres pour leur passage du standard F3R au F4.1 », a-t-il précisé.

Un second Rafale F4.1 sera livré très prochainement au CEAM, ce qui permettra d’enchaîner les vols en vue de « l’adoption » de ce nouveau standard. « L’objectif est de prononcer cette dernière afin que les aéronefs puissent être utilisés par les pilotes de la 30ème Escadre de chasse, dans le délai le plus court possible », a soutenu le lieutenant-colonel Guillaume.

Pour rappel, les apports du standard F4 du Rafale sont nombreux. Doté d’une passerelle multiniveaux [E-SNA pour Extension du Système de Navigation et d’Armement] de nouvelle génération, de la radio CONTACT et d’une solution de transmission par satellites [SATCOM] via Syracuse IV, il permettra d’utiliser le viseur de casque SCORPION.

En outre, son Système de Protection et d’Évitement des Conduites de Tir du RAfale [SPECTRA] sera amélioré, de même que son radar à antenne active AESA] RBE-2, lequel disposera de nouvelles fonctionnalités, comme le mode GMTI [Ground Moving Target Indicator] pour la détection et la poursuite de cibles au sol. Enfin, il pourra emporter l’Armement Air-Sol Modulaire [AASM] adapté à un corps de bombe de 1000 kg [AASM 1000].

L'Humanité

À Rostov-sur-le-Don, la guerre à quelques kilomètres

Reportage

Russie La ville de l’écrivain Soljenitsyne vit au rythme du conflit dans le Donbass depuis neuf ans. L’année écoulée l’a laissée sous le choc d’une guerre sans retour et à sa porte.

Vadim Kamenka

Rostov-sur-le-Don (Russie), envoyé spécial.

Sur les grandes artères de la ville, d’imposants camions et convois militaires circulent régulièrement. Comme depuis un an, les sigles « Z » ou « V » ornent ces véhicules qui rappellent la proximité du conflit à moins de 200 kilomètres. Véritable base arrière, Rostov-sur-le-Don s’affirme comme un centre militaire important pour le district fédéral du sud de la Russie, qui englobe plusieurs régions : Volgograd, Krasnodar, Astrakan, Sébastopol ou… la Crimée. Cette porte du Caucase apparaît en première ligne depuis 2014. Il y a neuf ans, elle avait accueilli les premiers réfugiés. « La guerre est une vieille voisine… Si on avait su, à l’époque, qu’une décennie plus tard le conflit aurait atteint de telles proportions, au risque de devenir mondial... ça m’attriste. En plus, personne ne sait quand il s’arrêtera. Si au moins l’année 2023 pouvait être meilleure que 2022 », soupire l’écrivain Sergueï Tioutiounnik.

des millions de réfugiés du donbass passent par rostov

Sur les berges du Don, les navires de croisière attendent la période estivale. Une fois restaurés et le dégel terminé, ils vont remonter vers Saint-Pétersbourg et Moscou. Dans la ville, les mêmes messages de soutien s’affichent, comme dans le reste de la Russie. « Nous n’avons rien de commun avec la capitale ou Saint-Pétersbourg. Depuis 2014, on a des amis, de la famille qui sont plongés dans l’horreur. Et le 24 février a été malgré tout un choc. Je n’ai pas bougé de chez moi durant trois jours. Je ne faisais que regarder les informations », explique le communiste Sergey Lakisov.

Dans les rues, des perce-neige sont apparus. Ces plantes apparaissent immédiatement après la fonte des neiges et annoncent le printemps. « C’est la deuxième fois que nous assistons à son arrivée. Je ne pensais pas devoir fuir aussi longtemps. Mais il nous est impossible de rentrer, vu les bombardements ukrainiens qui se poursuivent », explique Sveta, qui est arrivée quelques jours avant l’invasion russe. Depuis février 2022, des millions de réfugiés du Donbass sont passés par ici avant de partir vers d’autres régions. « Des dizaines de milliers sont restés dans la région, estime Sergey Lakisov. Une partie de ma famille est ukrainienne et les mêmes liens existent chez la plupart des habitants ici. On n’a jamais fait de différence entre les deux nationalités. Il s’agit d’une véritable guerre civile et le pouvoir russe est responsable de cette situation. Nous, on fait au mieux, on apporte de l’aide aux camarades de Lougansk : vêtements, matériels, protections, médicaments… »

Ce soutien au Donbass se traduit aussi par une autre forme de solidarité. Plus de 2 500 sauveteurs de la région et 500 unités d’équipement sont prêts à venir en aide aux citoyens de Donetsk à tout moment, affirme la direction principale du ministère des Situations d’urgence de la région de Rostov. « Ils travaillent en état d’alerte maximale », assurent les autorités. Face à l’ampleur de cette guerre et au survol des drones ukrainiens, une liste des abris municipaux pouvant être utilisés en cas d’urgence est apparue sur le site Internet de l’administration de la ville. Deux types ont été recensés : les sous-sols des maisons et les passages souterrains. Au total, la municipalité promet 1,8 million de caves dénombrées qui pourraient cacher 2,76 millions d’habitants.

Aux abords de la cathédrale de la Nativité, l’imposant marché central à l’architecture typiquement soviétique apparaît bien rempli. « On profite du beau temps et des nouveaux arrivages de légumes et de poisson. C’est moins cher que dans les supermarchés », sourit Igor. Rostov-sur-le-Don reste l’un des ports les plus importants en Russie car il permet de relier le Don à la mer d’Azov, ainsi qu’à la mer Noire, avec un système de canaux. Pour le pacifiste Oleg Bodrov, membre du conseil du Bureau international de la paix, le constat est sans détour : « Malheureusement, la militarisation est la principale tendance de la société russe contemporaine. Cela signifie que la guerre s’est installée pour longtemps ! Et cela ne dépend pas de la durée de la guerre en Ukraine. » Alors que Bakhmout pourrait tomber aux mains de la Russie, au prix de milliers de morts, la diplomatie doit reprendre. 

RussieGuerre en UkraineRostov sur le Don
France24 - Monde

Nouveaux empoisonnements de jeunes écolières en Iran, un "crime impardonnable" pour Khamenei

Publié le : 06/03/2023 - 10:50

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Le guide suprême de l'Iran a qualifié lundi l'empoisonnement d'écolières iraniennes au cours des derniers mois de crime "impardonnable" alors que des centaines de jeunes filles ont été hospitalisées dans le pays. De nouveaux cas ont été répertoriés dans plusieurs régions durant le week-end, tandis que l'origine de ces empoisonnements reste mystérieuse. Plusieurs centaines de cas ont été signalés ces trois derniers mois, selon le décompte officiel.

De nouveaux cas d'intoxication d'écolières ont été répertoriés dans plusieurs régions d'Iran, samedi et dimanche, alors que le mystère plane depuis des mois sur l'origine de ces empoisonnements. Lundi 6 mars, l'ayatollah Ali Khamenei a déclaré que "l'empoisonnement d'écolières en Iran est un "crime impardonnable".

Jour après jour, le phénomène se répète : des élèves d'écoles de filles respirent des odeurs "désagréables" ou "inconnues" puis présentent des symptômes comme la nausée, l'essoufflement et le vertige. Certaines d'entre elles sont brièvement hospitalisées mais aucune n'a jusqu'à présent été gravement affectée.

Une attaque au gaz toxique a eu lieu ce matin à l’université « Mohaghegh Ardabili » à Ardabil. L’intervention des secours est en cours. pic.twitter.com/CJDdsCujX6

March 6, 2023

Dimanche, de nouveaux empoisonnements ont été rapportés dans deux lycées de filles des villes d'Abhar et d'Ahvaz, mais aussi dans une école primaire de Zanjan, selon l'agence de presse Isna, citant des responsables sanitaires locaux. Des écolières ont également été intoxiquées dans des écoles de la ville sainte de Machhad, de Chiraz et d'Ispahan, selon les agences Mehr et Ilna.

Au total, plusieurs centaines de cas d'intoxication au gaz ont été signalés dans plus de 52 établissements ces trois derniers mois, selon le décompte officiel.

Le guide suprême de l'Iran a qualifié lundi l'empoisonnement d'écolières iraniennes au cours des derniers mois de crime "impardonnable". "Les autorités devraient se pencher sérieusement sur la question de l'empoisonnement des élèves. C'est un crime impardonnable (...) les auteurs de ce crime doivent être sévèrement punis", a déclaré l'ayatollah Ali Khamenei, cité par les médias d'État.

"Une très mauvaise odeur s'est répandue tout d'un coup, je me suis sentie mal et suis tombée sur le sol", a raconté une écolière à la télévision.

Parastou, une lycéenne de Boroujerd, a indiqué au journal Ham Mihan avoir été hospitalisée après avoir "ressenti la nausée et une douleur intense" dans la poitrine. Un médecin urgentiste de l'hôpital de cette ville a expliqué que "la plupart des élèves" présentaient des "symptômes de maux de tête, de problèmes respiratoires, de léthargie, de nausées et d'hypotension artérielle".

>> À lire sur Les Observateurs - Iran : au moins 26 écoles de filles touchées par des attaques au poison en une journée

Découverte "d'échantillons suspects"

Alarmée, la mère d'une élève a exhorté les autorités à installer des caméras devant les établissements et à garder la porte pour "savoir qui entre et qui sort" afin de protéger les enfants. Dans plusieurs villes, des parents d'élèves se sont ainsi mobilisés en demandant aux autorités d'agir sans délai.

Lors d'une rencontre avec le ministre de l'Éducation à Qom, le grand ayatollah Abdollah Javadi Amoli a appelé les responsables à "régler au plus vite le problème" afin de "rassurer la Nation". "C'est effrayant de constater que l'origine de l'empoisonnement des élèves n'ait pas été encore déterminée", a-t-il déploré.

La semaine dernière, un responsable du ministère de la Santé avait expliqué que "certains individus" cherchaient, en menant de telles actions, à "fermer toutes les écoles, en particulier les écoles de filles".

Le ministre de l'Intérieur, Ahmad Vahidi, a fait état samedi soir de la découverte "d'échantillons suspects" lors des "recherches sur le terrain". Mais il n'a pas donné plus de précisions permettant d'identifier les substances utilisées.

Pour sa part, le président Ebrahim Raïssi a demandé vendredi aux ministères de l'Intérieur et du Renseignement de "faire échouer le complot de l'ennemi" qui "veut semer la peur, l'insécurité et le désespoir".

Le chef de la Défense civile, le général Gholamréza Jalali, a affirmé dimanche que les écoles du pays étaient "plongées dans une panique sociale". "Je ne veux pas dire que les empoisonnements ne sont pas réels, mais instiller une peur générale pourrait augmenter considérablement le nombre des victimes", a-t-il expliqué.

Le vice-ministre de l'Intérieur, Majid Mirahmadi, a accusé les "auteurs de l'empoisonnement des filles" de vouloir "fermer les écoles", mais aussi de "faire porter le blâme sur le système" afin de "raviver la flamme éteinte des émeutes". Il faisait ainsi allusion au mouvement de contestation déclenché en Iran par la mort de Mahsa Amini, le 16 septembre..

Avec AFP

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Nucléaire : Téhéran donne des gages aux inspecteurs de l'AIEA

Le chef de l'AIEA salue des "discussions constructives" avec l'Iran

Nucléaire : le chef de l'AIEA en Iran après la découverte d'uranium enrichi à un taux record

Valeurs Actuelles

[Benedetti] Le Salon de l’agriculture, symbole d’un monde en voie de disparition et… en résistance

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L'Humanité

Russie. À Volgograd, le patriotisme l’emporte sur le pacifisme

Reportage

L’ancienne Stalingrad a vu sa notoriété et le prix payé dans la grande guerre patriotique récupérés par Vladimir Poutine pour expliquer son invasion militaire, il y a un an. Les habitants y adhèrent sans être dupes.

Vadim Kamenka

Volgograd (Russie), envoyé spécial.

Le dégel a débuté dans la ville de la Volga. Quelques traces de neige demeurent le long des berges du fleuve. Avec des températures positives qui atteignent les 10 °C, le million d’habitants de Volgograd déplore des rues saturées d’eau et de boue. Sur le kourgane Mamaïev, la statue de la Mère Patrie haute de 85 mètres continue de protéger la ville. Elle rappelle surtout le lourd tribut payé par les habitants et les soldats au cours de la bataille de Stalingrad, la plus sanglante de l’histoire militaire. Au total, plus d’un million de personnes ont trouvé la mort en l’espace de six mois (23 août 1942-2 février 1943). À l’occasion du 80e anniversaire de la victoire, le 2 février, le président russe a maintenu son discours contre les autorités ukrainiennes pour légitimer l’invasion de l’Ukraine comme une opération de « dénazi­fication », un an plus tôt. « Nous voyons que l’idéologie du nazisme, dans sa forme moderne, crée à nouveau des menaces directes pour la sécurité de notre pays », a déclaré Vladimir Poutine, et de commenter : « C’est incroyable mais c’est un fait, des chars allemands nous menacent à nouveau. »

Forcément, ce narratif officiel résonne chez un certain nombre des habitants. « Plus de 40 000 personnes sont mortes en l’espace de quelques heures sous les bombardements allemands. Elles ont littéralement brûlé. Forcément, cela nous marque, à l’image de notre ville qui a été complètement détruite. Ils ne se rendent pas compte du signal que les Occidentaux nous envoient ? » interroge Volodia, la cinquantaine, qui travaille dans une banque.

À côté de la maison Pavlov et devant le musée-panorama de la bataille de Stalingrad, trois bustes – de Joseph Staline, Gueorgui Joukov et Alexandre Vassilievski – ont été installés et inaugurés, en février, par Vladimir Poutine. À quelques mètres de là se trouve le Mémorial des victimes de la ­répression politique…Un mélange historique particulier. « Nous ne voulons pas retourner à l’époque de l’Union soviétique. On connaît les drames. Il s’agit de mettre en avant les défenseurs de la nation », estime une habitante qui profite des températures printanières pour se promener.

L’histoire est au cœur de cette guerre. Pour de nombreux historiens russes, l’Ukraine en a modifié l’enseignement lors de l’arrivée au pouvoir de Viktor Iouchtchenko, en 2004. « L’Holodomor (la famine qui a sévi en Ukraine et dans d’autres régions soviétiques en 1933 – NDLR) est devenu leur principal sujet de recherche. Tout devait amener à la culpabilité de l’État russe et d’un génocide », juge le professeur d’histoire, qui se rend dans les « nouveaux territoires » pour échanger sur cette thématique et l’enseignement dispensé jusqu’alors. Une analyse partagée par Arkadiy Korolev, professeur d’archéologie à l’Académie nationale des sciences sociales de Samara, qui dénonce « la transformation de criminels de guerre ukrainiens, ­reconnus comme tels par le Memorial de la Shoah, en héros nationaux. Une partie de ma famille les a combattus. Je ne peux accepter une telle réécriture ».

« Pourquoi interdire la culture de l’autre ? »

La Russie ne fait plus partie désormais du processus de Bologne, un espace européen commun de l’enseignement supérieur qu’elle avait rejoint en 2003. Cela permet-il d’envahir un pays ou de bombarder des innocents ? « Il s’agit d’une opération spéciale, pas d’une guerre. Nous évitons les civils », se défend un militaire en route pour Rostov, puis le Donbass. Pour Svetlana, qui a repris son métier d’infirmière à Volgograd, aucun doute, c’est bien « une guerre totalement absurde qui se déroule là-bas ». Encore marquée, elle raconte avoir eu la plus grande peur de sa vie « car (s)on fils, ingénieur dans l’armée, aurait pu être mobilisé. Une de (s)es tantes habitait dans la ­région de Lougansk. Elle a tenu depuis 2014. Mais l’année écoulée a eu raison de sa détermination. Elle n’a plus de contact avec son fils, parti vivre à Kiev puis en Allemagne. Pourquoi rompre des liens aussi forts ou interdire la culture de l’autre ? »

Dans la rue Gagarine, sur le toit du planétarium trône la sculpture Mir (« paix »), la dernière œuvre de l’artiste Vera Moukhina. « C’est un beau symbole », juge Evgueni Chamanaev, député communiste de la ville, qui déplore « un trop grand alignement de (son) parti sur les positions de Vladimir Poutine, lequel récupère les symboles soviétiques qui l’intéressent. Il n’a rien d’un communiste. En attendant, notre parti s’isole au niveau international » des autres partis communistes. Les habitants de Volgograd attendent les beaux jours et surtout la fin des combats.

UkraineGuerre en UkraineZaporijjiaVolodymyr Zelensky
Opex 360

Le premier vol du planeur hypersonique français V-MAX est (enfin) pour bientôt, promet M. Chiva

par Laurent Lagneau · 3 mars 2023

En janvier 2019, à l’occasion de ses voeux pour la nouvelle année, Florence Parly, alors ministre des Armées, avait créé la surprise avec l’annoncé d’un programme consistant à mettre au point le démonstrateur d’un planeur hypersonique, appelé V-MAX [Véhicule Manoeuvrant Expérimental].

« Beaucoup de nations s’en dotent, nous disposons de toutes les compétences pour le réaliser : nous ne pouvons plus attendre », fit-elle alors valoir, dans une allusion à la Russie, à la Chine et aux États-Unis. Et il s’agissait d’aller vite puisqu’elle avait dit attendre un premier vol d’ici la fin 2021. D’autant plus que, avait-elle insisté, ce V-MAX allait permettre « saut technologique pour bon nombre de nombre de nos capacités ».

Quelques jours plus tard, la Direction générale de l’armement fit savoir qu’elle avait notifié le projet V-MAX à ArianeGroup, qui devait alors s’appuyer sur les recherches de l’ONERA « pour réaliser un prototype de planeur hypersonique à l’horizon de 2021 ».

Cela étant, la DGA ne partait pas d’une feuille blanche étant donné qu’un projet de même nature avait été mené dans les années 1960 par son « ancêtre », savoir la Délégation ministérielle pour l’armement. Appelé VERAS [Véhicule expérimental de recherches aérothermodynamiques et structurales] et confié à Nord-Aviation, il avait mobilisé notamment Carbonne Lorraine, Pechiney, l’Institut national de sciences appliquées [INSA], l’Université de Poitiers ou encore le Centre d’essai aérospatial de Toulouse [CEAT].

Présenté au Salon de l’aéronautique du Bourget en 1969, le VERAS fut finalement annulé deux ans plus tard… alors qu’il devait effectuer son premier vol à bord d’une fusée Diamant A lancée depuis le Centre d’essais des Landes. Si la contrainte budgétaire a motivé en partie cette décision, celle aurait surtout été prise par le manque de matériaux nécessaires à sa construction [un alliage de niobium, contenant des additions de titane, vanadium et zirconium, ndlr].

Quoi qu’il en soit, en mai 2021, Mme Parly confirmé que le premier vol du V-MAX aurait « lieu dans les prochains mois ». Puis rien n’est venu. Et rien ne s’est passé non plus en 2022. Aussi pouvait-on s’interroger sur la suite donnée à ce projet…

Lors d’une audition dédiée à la dissuasion nucléaire, à l’Assemblée nationale, le Délégué général pour l’armement [DGA], Emmanuel Chiva, a dit quelques mots au sujet du V-MAX.

« Nous nous intéressons à l’évolution des menaces et avons lancé des programmes pour explorer de potentielles évolutions de nos propres systèmes. Ainsi, les démonstrations de briques technologiques pour planeurs hypersoniques – Véhicules Manœuvrant eXpérimentaux [VMaX] – seront bientôt entreprises. Il a fallu, pour ce faire, construire une base de lancement de fusées-sondes dans notre centre d’essais de Biscarosse », a en effet affirmé le DGA.

Par ailleurs, celui-ci a également évoqué l’ASN4G, le futur missile nucléaire « hypervéloce » qui remplacera l’ASMP-A Rénové [air-sol moyenne portée amélioré] de la composante aéroportée de la dissuasion.

« En ce qui concerne l’ASN4G, la phase actuelle de préparation et de dérisquage doit permettre une mise en service opérationnel, sous Rafale au standard F5, dans le courant de la décennie 2030-2040 », a rappelé M. Chiva.

« Le missile a été conçu en natif, pour qu’il puisse disposer d’une capacité d’évolution des performances au fil de sa vie opérationnelle, notamment pour tirer parti des capacités d’emport accrues du NGF [avion de combat de nouvelle génération], dans le cadre du système de combat aérien du futur [SCAF] », a-t-il continué. Et de préciser : « Ce missile à superstatoréacteur est hypersonique, seule voie technologique permettant un niveau d’ambition suffisant compte tenu de la densification des menaces et de l’évolution de la situation géostratégique ».

En outre, cet ASN4G ne pourra être emporté par le NGF que « dix à quinze ans après sa mise en service opérationnel sous le standard F5 du Rafale », ce qui « nous oblige à faire preuve pour cet appareil d’une certaine exigence en matière d’ambition, pour que sa capacité de pénétration reste crédible, au moins jusqu’en 2060 », a conclu M. Chiva.

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Pour le Délégué général de l’armement, les câbles posés au fond des mers ne permettent pas la détection des sous-marins

par Laurent Lagneau · 3 mars 2023

L’histoire des sous-marins se confond avec celle des moyens imaginés pour les détecter… Ainsi, durant la Première Guerre Mondiale, la Royal Navy avait imaginé une « boucle de détection » [c’est à dire un câble posé en boucle au fond de la mer] dont le principe reposait sur l’induction électromagnétique. Ce procédé fut ensuite constamment amélioré lors de la Seconde Guerre Mondiale.

Dans les années 1950, l’US Navy déploya un réseau d’hydrophones, appelé SOSUS [SOund SUrveillance System] afin de repérer les sous-marins soviétiques s’approchant du territoire américain. Au moins quatre lignes « SOSUS » furent mises en service : CAESAR [côte occidentale des États-Unis], COLOSSUS [côte orientale], BARRIER [pour la zone dite GIUK – Groenland, Islande, Royaume-Uni – fréquentée par les navires soviétiques pour rejoindre l’Atlantique] et BRONCO [vers la Sibérie et l’Asie orientale].

Pour autant, si les moyens de détections ont progressé, les sous-marins ont aussi évolué sur le plan technologique, ceux-ci étant toujours plus discrets. Notamment ceux à propulsion nucléaire. D’ailleurs, l’existence du système SOSUS n’a jamais remis en cause les patrouilles de sous-marins soviétiques… Et elle n’a pas non plus été un frein au développement de la composante océanique française, qui assura sa première patrouille avec le sous-marin nucléaire lanceur d’engins [SNLE] Le Redoutable en 1971.

Cela étant, la question qui peut se poser est de savoir si le progrès technologique assurera toujours à un SNLE [ou à un sous-marin nucléaire d’attaque] d’échapper à de nouveaux moyens de surveillance plus élaborés. Durant la dernière élection présidentielle, le candidat de la La France insoumise [LFI], Jean-Luc Mélenchon, avait évoqué la « fin de l’indétectabilité des sous-marins », estimant que la « crédibilité à vingt ou trente ans » de la dissuasion française était « incertaine ».

« Selon certains, l’immense réseau des câbles sous-marins qui traversent le monde pourrait constituer un excellent support à des moyens clandestins de détection des objets sous-marins. L’utilisation massive de drones pourrait aussi atteindre cet objectif », avait-il expliqué dans son programme dédié aux affaires de défense.

Sauf que cette « menace » évoquée par l’ex-candidat à l’Élysée n’est pas fondée. Un an plus tard, lors d’une audition à l’Assemblée nationale, le Délégué général pour l’armement [DGA], Emmanuel Chiva, lui a en effet tordu le cou.

« Nous cherchons à améliorer notre connaissance des technologies de surveillance utilisées par les autres nations. Cette démarche, pilotée par le secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale [SGDSN], concerne tous les dispositifs – fixes ou non – qui permettraient de détecter nos sous-marins », a d’abord précisé le DGA.

« Je sais que certaines tribunes ont évoqué le fait que nos sous-marins pourraient être détectés par des câbles ou d’autres dispositifs. Ce n’est pas le cas. D’un point de vue technologique, de telles détections ne sont pas crédibles au plan pratique. Ce serait comme de chercher ses lunettes sous un lampadaire parce qu’il y a de la lumière », a ensuite affirmé M. Chiva. Et d’ajouter : « Il faudrait peupler massivement l’ensemble des fonds marins de systèmes d’écoute passive pour parvenir à trouver des sous-marins aujourd’hui dilués dans la profondeur des océans ».

Qui plus est, il faudrait que les sons puissent parvenir à ces câbles de télécommunications, qui reposent parfois à plusieurs milliers de mètres sous la mer. Et c’est sans compter sur le « bruit de fond » et autres sons « parasites »…

Cela étant, M. Chiva n’a pas répondu sur « l’utilisation massive de drones ». Mais ceux-ci seraient dotés des mêmes capacités de détection dont disposent les navires de lutte anti-sous-marine… Et les SNLE et les SNA sont justement conçus pour échapper à leur vigilance.

Cependant, a assuré le DGA, les évolutions technologiques font l’objet d’un veille rigoureuse. Et une vulnérabilité potentielle de la composante océanique de la dissuasion concerne les… transmissions.

« Nous veillons à ce que nos systèmes de transmissions ne soient pas vulnérables à un déchiffrement par un ordinateur quantique. De la même manière, nous prenons en compte ce que l’intelligence artificielle pourrait permettre, notamment en matière de précision des systèmes d’armes », a expliqué M. Chiva.

« En ce qui concerne la capacité à mieux traiter l’information pour obtenir une meilleure précision en matière d’alerte avancée, nos compétiteurs comme nos adversaires utilisent déjà ce type de techniques, sans que cela ne remette en cause les fondements de notre dissuasion. Nous devons néanmoins poursuivre cette veille active en matière d’innovation, en gardant à l’esprit l’horizon 2050 ou 2060 », a conclu le DGA.

France24 - Monde

La "chaleur fatale", une énergie antigaspi bénéfique pour l'environnement

Publié le : 01/03/2023 - 17:53Modifié le : 01/03/2023 - 17:54

Jean-Luc MOUNIER Suivre

À l’heure de la transition écologique, les énergies renouvelables sont vouées à se substituer progressivement aux énergies fossiles pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Il en va ainsi de la chaleur fatale, une énergie décarbonée qui peut servir au chauffage collectif mais qui est encore insuffisamment exploitée par les industries françaises. Explications.

Encore méconnue du grand public parmi les énergies renouvelables, elle pourrait occuper une place de choix à l'avenir dans le mix énergétique français. La chaleur fatale, aussi appelée chaleur de récupération est issue en grande partie des activités industrielles et représente un gisement d'énergie peu exploité aujourd'hui au regard de son potentiel. De plus, elle est une énergie décarbonée pouvant servir à chauffer des logements, des entreprises ou encore des équipements publics.

  • En quoi consiste la chaleur fatale ?

La chaleur fatale est une "production de chaleur dérivée d’un site de production, qui n’en constitue pas l’objet premier, et qui, de ce fait, n’est pas nécessairement récupérée", selon le Cerema, un établissement public qui dépend du ministère de la Transition écologique. 

Les sources de production de cette chaleur fatale sont diverses : les industries, les data centers, les incinérateurs de déchets, les stations d’épuration d’eaux usées... Autant de sites dont la consommation d’énergie produit de fait de la chaleur, dont une partie est rejetée et perdue.

Valoriser la chaleur fatale permet donc de la réutiliser de différentes manières. "Deux axes de valorisation thermique complémentaires" existent, selon l’Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) : la réutilisation de cette chaleur pour répondre à des besoins propres à l’entreprise émettrice, et la valorisation vers l’extérieur pour chauffer d’autres entreprises, des logements via un réseau de chauffage urbain ou encore pour produire de l’électricité.

  • Quelques exemples de dispositifs existants et à venir en France

La ville de Dunkerque dans le nord est pionnière en la matière (depuis 1986) : elle possède le plus grand réseau en France de récupération de chaleur industrielle fatale, qui a nécessité 32 millions d’euros d’investissements pour relier les hauts fourneaux d’ArcelorMittal au réseau de chauffage urbain. La chaleur fatale récupérée permet aujourd’hui de chauffer près de 16 000 équipements et logements. Ce dispositif – qui devrait être bientôt élargi à 12 000 logements supplémentaires – permet d’éviter chaque année l’émission de 20 000 tonnes de CO2, selon le Cerema.

Dans le même sens, l'agglomération de Mulhouse (Haut-Rhin) va se doter d'ici fin 2025-2026 d'un nouveau réseau de chaleur long de 50 km et alimenté par plusieurs industriels. L’investissement – entre 140 et 150 millions d’euros – doit permettre d’acheminer de la chaleur fatale à hauteur de 200 GWh / an, soit les besoins en chauffage de 20 000 équivalents logements.

Dans un autre genre, un centre aquatique – par ailleurs site d’entraînement pour les JO de Paris-2024 – et un quartier situé à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) vont bientôt être chauffés par la chaleur d’un data center. L’investissement de quelques millions d’euros permettra à la chaleur fatale de l’entreprise Equinix d’alimenter ces équipements et logements en chauffage et eau chaude collective grâce à des pompes à chaleur.

  • Un potentiel de chaleur fatale sous-exploité en France

La chaleur fatale représente aujourd’hui un réservoir énergétique d’ampleur encore largement inexploité en France. "Aujourd’hui, les gros potentiels sont dans l’industrie. Les unités d’incinération d’ordures ménagères (UIOM) sont, quant à elles, de plus en plus optimisées et les data centers représentent un potentiel en croissance puisqu’il y en a de plus en plus aussi sur le territoire", explique Marina Boucher, ingénieure énergie et coordinatrice du pôle industrie 2030 à l’Ademe.

Les gisements théoriques de chaleur fatale représentent 109,5 TWh dans l’industrie, 4,4 TWh dans les UIOM et 3,6 TWh dans les data centers, selon un rapport de l’Ademe publié en 2017. Selon Marina Boucher, "on a capté environ 10 TWh depuis 2015 en industrie. Ce n’est pas rien, mais ça reste faible au regard du gisement national de chaleur fatale industrielle par exemple".

L’agence environnementale a estimé auprès des Échos, en 2020, que le gisement de chaleur fatale facilement valorisable serait de 12 TWh/an, de quoi chauffer un million de logements.

Le savoir-faire en matière de réutilisation de chaleur fatale existe en France : quelque 178 projets qui vont dans ce sens ont d’ailleurs été financés entre 2015 et 2020, selon une note de l’Ademe publiée en mars 2022. "La technologie existante est mûre" confirme Nicolas Goldberg, senior manager énergie pour le cabinet de conseil Colombus Consulting, avant de préciser que le potentiel de chaleur fatale est "probablement sous-exploité".

Selon l’expert en énergie, plusieurs freins expliquent actuellement que cette énergie renouvelable et de récupération (EnR&R) ne soit pas pleinement exploitée : "Où est-ce qu’on va chercher cette énergie ? Cela suppose de revoir des processus industriels de sites de production déjà installés, cela suppose aussi de gros aménagements avec l’acheminement de grands tuyaux, le creusement de grandes tranchée. Il y a vraiment du progrès à faire sur l’exploitation de la chaleur fatale."

À cela s'ajoutent des disparités géographiques en France : dans un pays qui se chauffe encore très majoritairement au gaz et à l’électricité, le réseau de chauffage urbain (par lequel transite cette chaleur fatale récupérée) varie d’une région à l’autre. La région Ile-de-France possède, par exemple, la plus grosse proportion de logements chauffés au réseau de chaleur urbain (environ 15 %) quand la région Occitanie se chauffe seulement à 1 % de cette manière, comme l’a montré une étude de Butagaz et du Synasav publiée en juillet 2022.

  • La chaleur fatale, un "gain direct" pour réduire les émissions de carbone

Au même titre que la biomasse – énergie issue de la combustion de matières comme le bois, les végétaux, les déchets agricoles et les ordures ménagères organiques –, la récupération de la chaleur fatale est une énergie renouvelable d’avenir dans le mix énergétique utilisé pour chauffer les ménages en France.

"Capter de la chaleur fatale, cela veut dire valoriser de l’énergie qui était jusqu’alors perdue et effacer des consommations qui pouvaient être couvertes à l’origine par du gaz ou d’autres énergies fossiles. Donc le gain va être direct en matière de réduction des émissions de carbone", explique Marina Boucher.

"La production de chaleur est assez carbonée en temps normal : la plupart des logements collectifs et individuels sont actuellement chauffés soit avec des réseaux de chauffage urbains qui ont une part de fossiles, soit avec des énergies fossiles", renchérit Nicolas Goldberg. "Donc en matière de réduction des émissions, le potentiel de décarbonation de la chaleur fatale est énorme."

Difficile, cependant, de quantifier combien de tonnes de CO2 seront économisées en ayant recours à cette énergie car "chaque installation pour récupérer de la chaleur fatale sera unique", précise le spécialiste en énergie.

Dans le cadre de la transition écologique, l’exécutif français entend encourager ce développement dans les années à venir. Dans ses programmations pluriannuelles de l’énergie – une feuille de route sur la stratégie énergétique de la France – pour la période 2019-2028, l’État fixe entre autres objectifs d’ici 2028 "la multiplication par cinq ou six" de la quantité de chaleur fatale industrielle récupérée par rapport à 2016. Autrement dit, il s’agit de passer de 0,4 TWh exploités en 2016 à 0,84 TWh en 2023, puis entre 2,3 TWh et 3 TWh en 2028.

"Le développement des réseaux de chaleur urbains est un axe majeur, et la chaleur fatale fait partie des leviers de verdissement des réseaux", conclut Marina Boucher.

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L’hydroélectricité, une "énergie clé" à l’épreuve du réchauffement climatique

entretien

Énergies renouvelables : "La guerre en Ukraine a accéléré la transition verte en Europe"

ELEMENT TERRE

La seconde vie des éoliennes

L'Humanité

La vie après l'occupation à Hostomel, ville-héros d’Ukraine

Reportage

Dans la région de Kiev, les villes occupées plusieurs semaines par l’agresseur russe restent marquées par les violences commises en mars 2022. Alors que la reconstruction a déjà commencé, ceux qui n’ont pas réussi à partir vivent avec de douloureux souvenirs. Reportage.

Emmanuelle Chaze

Hostomel (Ukraine), correspondance particulière.

Il est des noms qui resteront gravés dans les esprits bien après la fin de la guerre. Comme Oradour-sur-Glane, Srebrenica ou encore la Ghouta orientale, et tant d’autres lieux de massacres qui ont ému, outré et choqué, Boutcha entrait dans la mémoire collective en avril 2022, alors que le monde découvrait avec horreur la rue Jablonska jonchée de cadavres, les voitures de civils carbonisées et la destruction de plus de 3000 maisons de cette ville de banlieue autrefois paisible. Les villes toutes proches d’Hostomel, d’Irpin et de Borodyanka ont subi le même sort.

Pour ceux qui restent, même si l’heure est à la reconstruction, rien n’est oublié des heures terribles des trente-cinq jours de l’occupation russe du début de la guerre dans la région de Kiev. Si beaucoup d’habitants ne souhaitent plus évoquer cette période, et ne veulent plus que leur ville soit associée à tant d’atrocités, d’autres en revanche ne veulent pas que leur expérience tombe dans l’oubli, et se racontent.

Des familles captives

C’est le cas de Vira Zelenska et de Viktoriia Nazarova, deux mères de famille d’Hostomel qui ont survécu à l’occupation et à la captivité avec une centaine d’autres civils, dont 30 enfants, enfermés dans le gymnase souterrain de l’école municipale. Celle-ci avait été utilisée comme base par une soixantaine de soldats russes qui faisaient régner la terreur sur Hostomel.

En face de l’école, jusqu’à la fin de l’occupation un jardin a servi de fosse commune pour les cadavres de civils. Dont le corps du maire de la ville, Youri Prylykpo, assassiné le 7 mars 2022, alors qu’il distribuait de la nourriture et des médicaments à la population.

Au plus fort des bombardements, le souterrain servait d’abri aux habitants. C’est ainsi que Vira et Viktoriia, avec leurs enfants et leurs maris, se sont retrouvées captives. Viktoriia habite tout près, et Vira est l’une des cuisinières de l’école.

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Elle raconte : « Systématiquement, (les soldats russes) ont saccagé l’école, brisé les portes, abîmé le matériel. En ce qui nous concerne, les hommes ont été déshabillés, les soldats cherchaient s’ils avaient des tatouages ukrainiens. Ils ont été humiliés. On a été autorisés à préparer la nourriture sous la menace d’une arme automatique, les enfants étaient aussi poussés à droite, à gauche avec des armes. On était même braqués lorsqu’on allait aux toilettes ! »

Viktoriia précise : « La façon dont nous étions traitées dépendait des rotations de soldats. Tous n’étaient pas aussi violents, mais nous avions toujours peur. Le pire a été un régiment de Bouriates. Ils voulaient toujours des femmes, de l’alcool, des cigarettes. Heureusement pour nous, leur chef s’est interposé pour empêcher les viols. » Vira Zelenska a même été inquiétée lorsque les soldats se sont aperçu qu’elle portait le même nom de famille que le président Volodymyr Zelensky.

Pendant plusieurs semaines, des familles survivent dans des conditions difficiles : il fait – 19 °C dehors, et le gymnase affiche un taux d’humidité élevé. Les murs suintent. Les toilettes ne fonctionnent plus, tout le monde est malade, des cas de dysenterie apparaissent. Viktoriia se souvient : « Notre maire, Youri Prylypko, nous a apporté beaucoup de choses, deux fois, de la nourriture et de l’eau. Et un jour, ils (les soldats) l’ont emmené alors qu’il venait nous distribuer des vivres, et ils l’ont abattu. »

Les enfants ont repris les cours

Au même moment, l’occupant russe saccage des maisons, se sert des matelas et couvertures des civils pour tenter de camoufler ses chars. Mais, fin mars, c’est la débandade : aussi vite qu’ils sont apparus, les soldats russes se retirent d’Hostomel, comme l’explique Vira : « En quinze minutes, ils étaient partis, sans même compter leurs hommes. Ils en avaient même oublié, qui étaient partis voler de l’alcool au supermarché et qui ont été bien surpris de ne trouver aucun de leurs camarades en revenant ici ! » Lors de la libération, Vira et Viktoriia découvrent l’étendue de la violence qui a eu lieu à Hostomel, à Irpin et Boutcha.

Depuis la libération d’Hostomel, le 2 avril 2022, l’école a été réparée. Les enfants de Vira et de Viktoriia ont repris les cours. Mais à chaque alerte aérienne, au moment de se réfugier au sous-sol, ils ont peur de retourner dans ce gymnase où ils ont vécu des heures si sombres.

Après la libération, Hostomel a obtenu, comme Kharkiv, Kherson ou Marioupol, le titre de ville-héros d’Ukraine, pour la résistance affichée par ses habitants à l’occupant. À ce jour, plus de 71 500 crimes de guerre ont été recensés par le procureur général d’Ukraine.

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Guerre en UkraineUkraine
Opex 360

Le ministère des Armées met en place un « comité pour le spatial de défense »

par Laurent Lagneau · 3 mars 2023

L’espace aura été l’une des priorités de la Loi de pogrammation militaire [LPM] actuellement en vigueur. Ce qui s’est concrétisé par l’élaboration d’une stratégie spatiale de défense, la création du « commandement de l’espace » pour les aspects opérationnels, le changement d’appellation de l’armée de l’Air [devenue armée de l’Air & de l’Espace], le renouvellement de plusieurs capacités [Syracuse 4, CERES, CSO, etc], le lancement de nouveaux projets [YODA pour des « patrouilles » en orbite, communication optique par laser, Iris, Celeste], le financement de jeunes entreprises pleines de promesses, via Definvest ou encore par l’organisation de l’exercice AsterX.

Si beaucoup a été fait lors de ces cinq dernières années, il reste cependant encore beaucoup à faire. Et, lors d’une audition au Sénat, le 28 février, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a assuré qu’il remettrait une « copie ambitieuse » pour le domaine spatial à la faveur de la LPM 2024-30, laquelle devrait bientôt être dévoilée.

Invité à livrer son analyse de la guerre en Ukraine par les députés de la commission de la Défense, le général Philippe Adam, le Commandement de l’Espace [CdE] avait donné un aperçu de ses attentes. D’abord, avait-il dit, il s’agira de poursuivre les efforts devant permettre de doter la France d’une capacité de « défense active » en orbite à l’horizon 2030.

Et cela suppose de développer des « moyens de surveillance bien conçus et performants » associés à des « satellites patrouilleurs », afin d’obtenir une « bonne connaissance de ce qui se passe », une « meilleure efficacité opérationnelle dans les domaines de la reconnaissance, de la communication et de la connectivité » et une capacité d’action « pour défendre nos moyens mais aussi pour s’opposer aux moyens des autres ».

L’alerte avancée – c’est à dire la capacité de détecter les tirs de missiles balistiques – est une autre priorité du CdE. De même que la mise au point d’un « avion spatial »… Une capacité qui pourrait être déterminante pour placer des charges utiles en orbite à moindres coûts… alors que, à l’heure actuelle, les moyens autonomes dont les Européens disposent pour accéder à l’espace sont très limités, notamment en raison des retards d’Ariane 6 et de la dernière mésaventure du lanceur Vega C [avec deux satellites d’Airbus Defence & Space à bord, ndlr], causée par une pièce de mauvaise qualité acquise en Ukraine.

Par ailleurs, le paysage de l’industrie spatiale évolue rapidement. Et l’apparition de nouveaux acteurs privés – le « New Space » – remet en cause les modèles économiques qui avaient cours jusqu’à présent… ainsi que les façons de faire.

« La crise des lanceurs que l’Europe traverse aujourd’hui, menace l’autonomie d’accès aux moyens spatiaux, nécessaires aux opérations de nos forces armées. Le New Space et l’évolution des offres de services pour le domaine civil, via l’essor des constellations et la multiplication des acteurs, interrogent l’organisation et les pratiques de la politique spatiale militaire fondée par le Général de Gaulle », résume ainsi le ministère des Armées. D’où la nécessité, selon lui, de créer un « comité pour le spatial de défense ».

Placée sous l’autorité directe du ministre des Armées, cette nouvelle structure sera chargée de « de définir, décliner et mettre en œuvre la politique militaire nationale dans le domaine de l’espace sur les plans programmatique, industriel, capacitaires et internationaux en prenant en compte les enjeux opérationnels ».

Les activités de ce « comité pour le spatial de défense » seront coordonnées par l’ingénieure générale de l’armement Eva Portier, qui en sera la secrétaire générale, en plus d’être l’adjointe « Espace » d’Emmanuel Chiva, le Délégué général pour l’armement [DGA]. À noter qu’elle n’aura pas à s’occuper des aspects opérationnels, ceux-ci relevant du domaine exclusif du Commandement de l’Espace.

Passée par l’École polytechnique [X 95] et l’École nationale supérieure des mines de Paris, Eva Portier connaît bien les affaires spatiales pour avoir notamment été responsable des programmes spatiaux militaire de renseignement [dont MUSIS-CSO].

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L'Humanité

Russie. À Samara, plongée dans la solidarité et l’effort de guerre

Reportage

La ville du prix Nobel de la paix Dmitri Mouratov vit au rythme du conflit. L’aide pour le Donbass, et pour les nombreux soldats qui y combattent, ne cesse de s’amplifier. Reportage.

Vadim Kamenka

Samara, Moscou (Russie), envoyé spécial.

À quelques mètres de la gare centrale de Samara, l’immense centre commercial Goudok est devenu le point de ralliement pour Anastasia Andreïtchenko et son association Goumanitarniï dvij (Mouvement humanitaire).

Ce matin, de nombreuses familles sont venues donner des denrées alimentaires (pâtes, céréales, conserves), des vêtements chauds, du linge, des pansements et des médicaments. « Nous planifions à l’avance la logistique, où et vers qui nous allons. Nous élaborons la liste des choses nécessaires avec les habitants et les hôpitaux de Donetsk. Sur place, nous sommes accueillis, accompagnés et aidés par les forces militaires », explique-t-elle.

Dans le centre commercial, une boutique s’est transformée en box de stockage et accueille l’ensemble du chargement. À l’intérieur, une vingtaine de palettes chargées de cartons et d’autres objets remplissent la majeure partie du local. « On a séparé ce qui allait aux habitants, aux soldats et à l’hôpital de Makeïevka (périphérie de Donetsk – NDLR) . On a de tout : de l’huile, des ragoûts, des habits tricotés, du sel, du sucre, du thé, du café, des sucreries pour les enfants, des lingettes, du papier toilette. On a même des poêles pour se réchauffer et faire à manger que nous ont construits des ingénieurs », détaille Anastasia Andreïtchenko, entre deux appels téléphoniques.

Le temps complique l’arrivée sur place du poids lourd chargé du transport du fret. Chaque trajet est planifié dans les moindres minutes : trois jours de route dans les deux sens, un jour de déchargement. En fonction des possibilités, ils font le voyage une à deux fois par mois, car « il faut trouver un conducteur motivé et une remorque, ce qui n’est pas facile. Mais, vu l’état des habitants qui sont sans eau, sans nourriture, parfois blessés, on ne peut que poursuivre nos missions et espérer que la paix vienne rapidement », déplore-t-elle.

Alors que l’heure du chargement se profile, les gens leur souhaitent « bon courage pour la route » et les « remercient ». À 36 ans, Anastasia Andreïtchenko, qui travaille comme administratrice dans une société de gestion de service, a lancé dès 2014 cette collecte de fonds pour venir en aide aux familles déjà plongées dans la guerre.

« Le premier rassemblement a été une véritable aventure. En l’espace de quinze jours, on a réussi à collecter une remorque de 20 tonnes. Et j’ai commencé à accompagner les convois en 2015 quand l’un de nos chauffeurs a disparu avec tout le chargement », raconte-t-elle. Malgré les tirs d’obus, elle prend la route en cette fin février avec son mari, Alexey, et un autre bénévole. Ils rejoindront la remorque qui part la veille, à Donetsk.

Près de 100 000 morts depuis le 24 février 2022

Dans le centre de Samara, sur la place Kouïbychev, où s’impose l’immense opéra de la ville, des enfants profitent d’un toboggan enneigé pour faire de la luge. Juste à côté, la Maison des officiers, à l’architecture soviétique, organise dans une de ses nombreuses salles une collecte de fonds pour les soldats. Une écharpe trône au-dessus des centaines de paquets : « On n’oublie pas les nôtres. »

De jeunes militaires et des bénévoles trient et accueillent la foule. « Si je dois y aller, j’irai », affirme l’un d’eux, qui n’a pas été mobilisé après l’appel lancé le 21 septembre par le président russe. « Je viens ici apporter mon aide. Mon mari se trouve actuellement dans le Donbass, dans la région de Donetsk. J’attends chaque jour de ses nouvelles », glisse Nadia.

La mort d’une centaine de militaires, le 1er janvier, à Makeïevka, a marqué le 1,1 million d’habitants. Au total, certaines sources évoquent près de 100 000 morts de part et d’autre depuis le 24 février 2022.

« Des sorties nécessaires pour oublier les moments difficiles »

Au confluent de la Volga et la rivière Samara se trouve le centre historique, considérablement rénové à l’occasion de la Coupe du monde de football de 2018. Les boutiques, restaurants et magasins fonctionnent normalement. L’industrie, chimique, aérospatiale et automobile, a été marginalement impactée par les sanctions. « Les fermetures de magasins comme Decathlon ont un impact, même limité, sur les emplois. Pour l’instant, cela a été bien anticipé. Pour Togliatti, c’est plus difficile. Mais cela date d’une forme de désindustrialisation, que le partenariat avec Renault et l’usine automobile AvtoVAZ a mise en évidence », analyse l’universitaire Grigori Tsidenkov.

Le long des quais de nombreux résidents font du ski ou de la marche nordique sur une Volga totalement gelée. « Ces sorties en famille sont nécessaires pour oublier les moments difficiles. Avec la fin de la Maslenitsa (équivalent du mardi gras), cela permet d’éliminer toutes les crêpes mangées et se préparer au carême », s’amuse Slavia qui aura le droit de déguster une Jigouliovskoïé. Il s’agit de la célèbre bière russe, fabriquée à Samara depuis le XIXe siècle, qui dispose d’une brasserie et d’un bar attenant.

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France24 - Monde

Business, Françafrique... Que faut-il retenir de la tournée africaine d'Emmanuel Macron ?

Publié le : 05/03/2023 - 18:53Modifié le : 05/03/2023 - 18:54

Pauline ROUQUETTE Suivre

Le président français est rentré à Paris après une tournée de quatre jours en Afrique centrale, qui s'est clôturée samedi en République démocratique du Congo. Auparavant, Emmanuel Macron s'est rendu au Gabon, en Angola et au Congo-Brazzaville. Objectifs : confirmer la rupture avec la Françafrique et renforcer les liens économiques après la montée en puissance de la Turquie et de la Russie. Pari réussi ? 

L'objectif affiché était d'illustrer le "partenariat renouvelé" entre la France et le continent africain et mettre en place une nouvelle politique africaine que le président français a résumée, la veille de son départ, en deux mots : coconstruction et humilité.

Son périple, débuté au Gabon, l'aura successivement mené en Angola, au Congo-Brazzaville et en République démocratique du Congo. Un voyage au cours duquel le chef de l'État a œuvré à redorer le blason d'une France en perte de vitesse au profit de puissances comme la Chine, l'Inde, la Turquie et la Russie.

"L'Afrique est un théâtre de compétition. Il faut qu'elle se fasse dans un cadre loyal", a-t-il rappelé samedi à Kinshasa, capitale de la RD Congo où il se rendait pour la toute première fois en tant que président. "Nous avons notre place à jouer, ni plus ni moins."

Mais quelle place la France est-elle parvenue à se faire lors de ces quatre jours ? France 24 fait le point sur la tournée d'Emmanuel Macron en Afrique centrale.

>> À lire - Pour Emmanuel Macron, un retour à la realpolitik vis-à-vis de l’Afrique

Passer d'une séquence "France, gendarme" à "France, business"

Alors que le malaise antifrançais gagne du terrain en Afrique, Emmanuel Macron a martelé des messages en réponse aux incompréhensions.

Lors d'un aparté avec la presse à l'institut français de Kinshasa, dernière étape de son voyage, Emmanuel Macron a estimé que la lutte contre ce sentiment hostile à la France ne se ferait "pas en un coup".

Lundi à l'Élysée, le président avait jeté les bases de sa nouvelle stratégie africaine, annonçant que les bases militaires françaises seraient désormais co-gérées avec les pays où elles se situent.

Au Gabon, ancienne colonie francophone nouvellement entrée dans le Commonwealth, Emmanuel Macron a parlé climat, défense des forêts tropicales et proclamé la fin de la "Françafrique", un mot qu'il évitait jusqu'ici de prononcer.

"Au Gabon comme ailleurs, la France est un interlocuteur neutre qui parle à tout le monde", a-t-il dit à la résidence de France en réponse aux attaques de l'opposition le soupçonnant de venir encourager la réélection du président Ali Bongo.

Le terme de neutralité peut être une réponse aux accusations faites à Emmanuel Macron, par une partie de l'opposition politique et de la société civile gabonaises, de venir "adouber" Ali Bongo alors qu'une nouvelle présidentielle est prévue cette année. Mais pour le reste, rien de vraiment neutre, selon Antoine Glaser, journaliste et écrivain. "Le One Forrest Summit n'a pas du tout été un sommet lancé à l’initiative d’un grande ONG internationale sur l’environnement", rappelle le co-auteur de "Le piège africain de Macron" (Éditions Fayard, Pluriel). "C'est une affaire franco-gabonaise lancée lors de la COP 27 entre Ali Bongo et Emmanuel Macron, c'est donc bien une affaire unilatérale".

>> À lire aussi : Dans le bassin du Congo, la protection de la forêt face au jeu diplomatique

Pour autant, ce sommet a-t-il pu servir de prétexte ? Il a en tout cas pu permettre d'asseoir la volonté d'Emmanuel Macron de "sortir d'une séquence 'France, gendarme de l'Afrique'", analyse Antoine Glaser, évoquant un président français "qui s’est fait piéger au cours de son premier mandat dans le domaine de la présence militaire française dans le Sahel qui sert de cache-misère à une présence française globalement en déshérence".

Alors que la France a vu ses parts de marché réduites à 4 % sur l'ensemble du continent africain, tandis que la Chine, elle, est à 18 %, la tournée africaine d'Emmanuel Macron aura été l'occasion de "passer dans une séquence 'business, environnement, partenariat', poursuit Antoine Glaser.

C'est aussi pour ne plus laisser la propagande russe (mais aussi les intérêts chinois et turcs) prospérer que la France entendait renouer ses liens politiques, économiques et sécuritaires avec ses partenaires africains. Se rendre en Afrique était pour Emmanuel Macron une sorte de réengagement auprès de ceux qui se sont jusqu'ici sentis abandonnés par la France, qui a permis à l'ours russe et au dragon chinois (entre autres) de s'implanter solidement.

La France "a passé 30 ans en se croyant chez elle en Afrique pendant la période post-coloniale, puis s'est endormie dans les années 1990 au point de ne pas voir l'Afrique se mondialiser", explique Antoine Glaser. "Même les propres partenaires européens de la France l'ont laissée faire le gendarme, pendant qu’eux faisaient le business".

C'est sur ce volet business qu'Emmanuel Macron a axé sa visite en Angola, pays lusophone de 34 millions d'habitants. L'agenda était principalement économique avec, notamment, le lancement d'un partenariat franco-angolais en matière d'agriculture et d'agro-alimentaire.

Rien d'anodin à ce que le président français soit passé par Luanda, selon Antoine Glaser, qui rappelle que l'Angola est avant tout "le jardin extraordinaire de Total".

"Dans le sillage de cette importante présence pétrolière de Total, l'idée de Macron était de pouvoir engager les entreprises françaises", poursuit le spécialiste, qui ajoute que la France est le premier partenaire de l'Angola en matière d'aide au développement.

La fin de la Françafrique, ça "ne se décrète pas"

À Kinshasa, Félix Tshisekedi encourageait le président français sur la voie d'une nouvelle ère. "J'estime que la Françafrique est dépassée", a dit le dirigeant dont le pays fut autrefois sous administration belge.

La fin de la Françafrique, ça "ne se décrète pas, ça se matérialise dans des actes probants", estime Jean-Claude Felix-Tchicaya, chercheur à l'IPSE (Institut Prospective et Sécurité de L'Europe), qui rappelle qu'avant Emmanuel Macron, la fin de la Françafrique avait déjà été annoncée par François Hollande, Nicolas Sarkozy, ou encore Jacques Chirac.

"L'Afrique est habituée depuis des décennies à entendre la fin de la Françafrique, mais par des actes contraires aux intérêts de l’Afrique, tout va pour l’intérêt de la France et percute les droits fondamentaux de tous ceux qui habitent en Afrique, d’Alger jusqu’au Cap."

 

Par ailleurs, selon Jean-Claude Felix-Tchicaya, le discours d'Emmanuel Macron se heurte au lieu géographique où il est prononcé : un pays d'Afrique centrale, "où la majorité des présidents additionnent les mandats et les décennies" au pouvoir, précise-t-il, les qualifiant de régimes à succession dynastique.

Mais comment faire pour montrer que la politique française a changé si les dirigeants eux-mêmes ne changent pas ? "En arrêtant de les soutenir", répond le spécialiste, évoquant notamment le lien entre la France et le Tchad. "C'est le point d'orgue qui montre que la Françafrique n'est pas terminée", estime-t-il.

Pour Antoine Glaser, dans tous les cas, "la Françafrique, qui a perduré des années 1960 jusqu'à la chute du mur de Berlin, n’existe plus. Le spécialiste relate alors un système ancien, politique, militaire et financier avec des présidents francophones et francophiles, tels Félix Houphouët-Boigny (Côte-d'Ivoire), Léopold Sédar-Senghor (Sénégal), ou encore Jean-Bedel Bokassa (Centrafrique).

L’enjeu principal de cette tournée présidentielle visait au final à "répondre à la vague de sentiment antifrançais au Sahel", selon Pauline Bax, spécialiste de l'Afrique à l'International Crisis Group. La chercheuse a noté un certain "changement de ton" des autorités françaises à cet égard. "Que cela plaise ou non, l'Afrique va rester importante pour la France", ajoute t-elle dans un entretien à Reuters. "Elle ne va pas se retirer de ce continent".

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Réseaux sociaux : une "majorité numérique" fixée à 15 ans, pourquoi et comment ?

Publié le : 03/03/2023 - 21:14Modifié le : 03/03/2023 - 21:22

Pauline ROUQUETTE Suivre

En France, l'Assemblée nationale a voté, jeudi, l'obligation pour les réseaux sociaux de vérifier l'accord des parents pour l'inscription des jeunes de moins de 15 ans. Adoptée à la quasi-unanimité, cette proposition de loi est l'un des maillons d'une série d'initiatives visant à encadrer les usages numériques des enfants. Mais dans quel objectif et, surtout, cela peut-il vraiment être appliqué ?

Éloigner les plus jeunes des réseaux sociaux en responsabilisant davantage leurs parents. C'est ce que souhaite l'Assemblée nationale française qui a voté, jeudi 2 mars, l'obligation pour les plateformes sociales comme TikTok ou Snapchat de vérifier systématiquement l'accord des parents pour l'inscription des moins de 15 ans.

Le texte, adopté à la quasi-unanimité des députés (82 voix contre 2) en première lecture, doit encore être examiné au Sénat. Il affiche une réelle ambition et compte parmi les premiers maillons d'une série d'initiatives visant à encadrer les usages numériques des enfants et adolescents.

Un amendement a notamment ajouté une contrainte en prévoyant que les parents ne pourraient pas donner leur accord pour les moins de 13 ans, sauf pour des "plateformes labellisées" par l'État. Ce qui signifie que les enfants en dessous de cet âge n'auraient tout bonnement pas accès aux réseaux sociaux.

Rejetant tout "discours moralisateur", le rapporteur de la proposition de loi, Laurent Marcangeli (député Horizons de Corse du Sud), a défendu des "garde-fous indispensables" à poser face à "la précocité croissante de la puberté numérique et de la puissance des outils mis à disposition de nos jeunes".

En effet, selon les données de la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil), la première inscription sur les réseaux sociaux intervient "en moyenne vers huit ans et demi, et plus de la moitié des 10-14 ans y sont présents".

"On ne laisserait jamais un enfant de huit ans en plein Paris, la nuit. Jamais un parent ne ferait ça", assure à France 24 Caroline Rouen-Mallet, maîtresse de conférences en marketing social à l’université de Rouen Normandie. "Pourtant, on leur laisse le téléphone dans la chambre la nuit. Or, avoir cet accès au téléphone, c'est comme Paris la nuit : on peut faire de mauvaises rencontres, voir des images ultra choquantes, être agressé verbalement...", énumère-t-elle, insistant sur la nécessité d’attirer l’attention des parents sur l'importance de protéger leurs enfants sur le terrain numérique.

La proposition de loi portée par le député corse est donc, ainsi qu'il l'explique dans une tribune publiée par le JDD fin février, "l’occasion de réaffirmer un principe simple : les règles du monde réel ont vocation à s’appliquer dans le monde numérique, qui ne saurait être une zone de non-droit".

✅ Proposition de loi adoptée !Merci aux députés de tous bords pour ces échanges constructifs, qui ont permis d’enrichir le texte. #MajoritéNumérique #DirectAN https://t.co/lTPAFAvTNp

March 2, 2023

La France à l'avant-garde ?

Pour remédier à un tel fléau, le texte vise à instaurer l'obligation pour les réseaux sociaux "de mettre en place une solution technique de vérification de l'âge des utilisateurs finaux et du consentement des titulaires de l'autorité parentale" pour les moins de 15 ans, qui devra être certifiée par les autorités. Une notion introduite en France dès 2018 en application d'une législation européenne mais jamais réellement appliquée.

En cas de manquement, une sanction est prévue, avec une amende allant jusqu'à 1 % du chiffre d'affaires mondial de l'entreprise. Pour bien se rendre compte des montants dont il est question : le chiffre d'affaires de Snapchat s'élevait en 2022 à 4,6 milliards de dollars.

Mais qu'on se le dise : du point de vue des plateformes visées, il n'est pas garanti que le jeu soit, à tous les coups, joué. "C'est aux plateformes de faire des propositions, elles sont en responsabilité", explique Philippe Coen, juriste et fondateur de l'ONG Respect Zone, qui rappelle les difficultés qu'une telle mesure peut poser dans le domaine technique.

Quoi qu'il en soit, le plus important pour le législateur français est avant tout de créer le dialogue au sein des familles. "Il va y avoir l'obligation familiale d'avoir un débat", ajoute l'avocat.

Le gouvernement, qui soutient toutes ces initiatives, se veut actif sur ces sujets. Il a récemment lancé une campagne "pour sensibiliser les parents et pour populariser le site jeprotegemonenfant.gouv.fr", a rappelé la secrétaire d'État à la protection de l'Enfance, Charlotte Caubel. Et "la France sera bientôt le premier pays du monde à généraliser le contrôle parental par défaut sur tous les appareils vendus sur son territoire", a souligné, de son côté, le ministre délégué à la Transition numérique, Jean-Noël Barrot.

Pour ce qui est de la proposition du député Marcangeli, "c'est la première fois dans le droit mondial que les parents sont invités à peser sur une inscription sur un réseau social", se félicite Philippe Coen.

Pourtant, ailleurs aussi la question de l'âge minimum d'activité sur les réseaux sociaux est débattue. Aux États-Unis, un nombre croissant de décideurs politiques et de responsables fédéraux cherchent à éloigner les enfants et jeunes adolescents des plateformes sociales, invoquant des inquiétudes croissantes quant au fait qu'elles pourraient nuire à leur bien-être et à leur santé mentale.

Cette position a récemment gagné du terrain après que l'administrateur de la santé publique des États-Unis, Vivek Murthy, a déclaré à CNN qu'il pensait que 13 ans était "trop ​​​​tôt" pour que les enfants rejoignent des applications comme Instagram et TikTok, qui, selon lui, peuvent créer un "environnement déformé" qui "rend souvent un mauvais service" aux enfants.

Contrôler le temps d'écran, mais aussi l'accès aux contenus

Dans un article publié dans The Conversation, fin février, Caroline Rouen-Mallet évoque des statistiques récentes selon lesquelles les collégiens passent chaque jour plus de temps sur les écrans que sur les bancs du collège.

La question du temps d'écran est incontournable, certes. Mais si TikTok vient d'annoncer la mise en place d'un métreur pour limiter son accès à une heure par jour pour les moins de 18 ans, cela ne les protège en rien des contenus auxquels ils sont quotidiennement confrontés.

Sur Twitter, les plus jeunes peuvent avoir accès à des contenus à caractère pornographique sans que ne soit contrôlé leur âge, sur TikTok des défis dangereux circulent régulièrement, poussant les enfants à adopter des comportements imprudents, sur Instagram fleurissent les publications diffusant des standards de beauté inatteignables...

Conséquences psychologiques

"Cette consommation qui, au départ, est faite à des fins de divertissement, finit par laisser des traces d'un point de vue neurologique et psychologique", déplore Caroline Rouen-Mallet, évoquant plus particulièrement les nouvelles normes diffusées à travers les contenus de ces plateformes. 

La chercheuse, qui travaille notamment sur l'impact de la consommation numérique sur le comportement des enfants et adolescents, relate par exemple une évolution inquiétante des pratiques alimentaires des adolescentes.

"L'exposition quotidienne à des images de corps très stéréotypés finit par imposer des normes très difficiles à atteindre dans leur esprit (car il s'agit la plupart du temps de photos retouchées)". En voulant à tout prix atteindre ces normes, les jeunes peuvent parfois adopter des pratiques déviantes, dangereuses, notamment au niveau alimentaire, poursuit la spécialiste. "Ce phénomène est d'autant plus fort que l’enfant est jeune, car d’un point de vue cognitif, il est en plein développement et a besoin de modèles auxquels s’identifier" et ces modèles, il va les rechercher principalement sur Internet".

Or, c'est ici que se situe le danger : s'il n'y a pas de regard critique porté par un adulte sur ce que l'enfant voit, ce dernier considère alors ce qu'il voit comme la vérité.

Assortir le Smartphone de son mode d'emploi

C'est bien sur ce point que les députés veulent manœuvrer. "On va pouvoir remettre les parents au milieu de l'échiquier", affirme Philippe Coen.

Bien que les applications de cette loi soient encore floues pour beaucoup, son principe n'est pas sans récolter l'assentiment des Français. Selon un sondage Ifop dont les résultats ont été publiés le 1er mars, 77 % d'entre eux soutiennent la proposition de loi de Laurent Marcangeli sur la régulation de l'accès des jeunes aux réseaux sociaux. "Y compris les parents ayant des enfants de 13 à 15 ans actuellement inscrits sur un réseau social (75 %)", précise le rapport.

Pour Caroline Rouen-Mallet, cette proposition de loi doit en effet être le point de départ d’un véritable accompagnement du parent sur le territoire numérique. "Les parents offrent le Smartphone, mais ne délivrent pas le mode d’emploi qui va avec", regrette-t-elle. Le téléphone de l'enfant devient alors "un objet sacré, un territoire privé" que le parent ne s’autorise pas à explorer.

Le 6 mars, le palais Bourbon ira plus loin encore. Les députés examineront un texte de la députée macroniste Caroline Janvier visant à prévenir les risques pour les plus jeunes enfants d'une exposition excessive aux écrans.

Une proposition de loi du député Renaissance Bruno Studer sera également au menu, visant à "garantir le respect du droit à l'image des enfants", y compris face à certains parents diffusant sans limite des images de leurs enfants sur Internet.

En effet, selon une étude de Microsoft, publiée en 2019, quatre adolescents sur dix trouvent que leurs parents les ont trop exposés sur les réseaux. 

"Peut-être que la génération actuelle de jeunes parents - plus experts dans ces sujets car ayant grandi avec ces réseaux - va mieux savoir mettre en place les mécanismes de protection pour ses propres enfants", pose Caroline Rouen-Mallet. 

Toutefois, la question de l’exemplarité demeure, elle aussi, au cœur du sujet. "Quand un parent passe son temps sur son écran, à table ou dans d'autres moments de vie de famille, comment peut-il inciter son enfant à consommer moins d'écran ?", questionne encore la chercheuse.

Tout comme le verre de vin auquel le parent a droit et dont l'enfant se voit privé, le parent a des droits que l'enfant n’a pas, rappelle-t-elle. "Il faut évidemment marquer la différence entre le monde adulte et le monde de l’enfance, et que chaque consommation soit adaptée à chaque tranche d’âge", dit-elle. "Mais pour cela, il faut des discussions, de la communication, et la mise en place - à la maison mais aussi à l'école - d'une véritable éducation numérique".

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Les États-Unis envisagent une interdiction totale de l'application TikTok

Aux États-Unis, les employés des agences fédérales priés de bannir TikTok de leurs appareils

La Commission européenne bannit TikTok des appareils professionnels de ses employés

France24 - Monde

Séoul expose un plan pour indemniser les victimes du travail forcé au Japon

Publié le : 06/03/2023 - 07:58Modifié le : 06/03/2023 - 08:20

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La Corée du Sud a annoncé, lundi, un plan pour indemniser ses ressortissants victimes du travail forcé au Japon pendant la guerre. Cette mesure vise à consolider le rapprochement entre Tokyo et Séoul mais promet d'être controversée en raison de l'absence de participation japonaise directe.

Bientôt des liens diplomatiques renforcés entre Séoul et Tokyo ? La Corée du Sud a annoncé, lundi 6 mars, un plan pour indemniser ses ressortissants victimes du travail forcé au Japon pendant la première moitié du XXe siècle.

Le ministre sud-coréen des Affaires étrangères, Park Jin, a dit "espérer que le Japon répondrait positivement à notre décision majeure d'aujourd'hui, par des contributions volontaires d'entreprises japonaises et des excuses complètes".

Le gouvernement nippon s'est immédiatement félicité lundi, estimant que le plan de Séoul aiderait à "rétablir des relations saines" entre les deux pays. Tokyo n'a pas pour autant réitéré ses excuses pour les mauvais traitements subis par les Coréens sous son occupation.

Par ailleurs, la Corée du Sud a annoncé lundi qu'elle mettait fin à sa plainte auprès de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) concernant les restrictions d'exportations de certains produits japonais, dans l'attente de discussions bilatérales pour résoudre de vieux contentieux.

"Les deux gouvernements ont décidé de mener rapidement des consultations bilatérales liées aux questions actuelles sur la réglementation des exportations pour revenir à la situation d'avant juillet 2019", a indiqué le ministère du Commerce sud-coréen dans un communiqué.

Corée du Sud et Japon sont des alliés importants des États-Unis dans la région, mais leurs liens bilatéraux sont depuis longtemps tendus à cause de la brutale loi coloniale japonaise imposée en Corée entre 1910 et 1945.

Selon les données de Séoul, environ 780 000 Coréens ont été soumis au travail forcé durant les 35 ans d'occupation japonaise, sans compter les femmes réduites à l'esclavage sexuel par les troupes nippones.

Tokyo insiste sur le fait qu'un traité, signé en 1965, a réglé toutes les revendications entre les deux pays concernant la période coloniale. Cela a permis aux deux pays d'établir des relations diplomatiques et d'obtenir des réparations d'un montant d'environ 800 millions de dollars sous forme de subventions et de prêts bon marché. Mais les liens entre les deux voisins s'étaient dégradés depuis 2018 en raison du retour au premier plan de ce contentieux historique.

Dans un arrêt de 2018, la Cour suprême de Corée du Sud avait ordonné à certaines entreprises nippones de verser des compensations à une poignée de victimes.

"Le cercle vicieux doit être brisé"

Le nouveau plan du gouvernement de Séoul prévoit de confier à une fondation locale le soin d'accepter les dons des grandes entreprises sud-coréennes – qui ont bénéficié de réparations accordées par le Japon en 1965 – pour indemniser les victimes.

Le ministre sud-coréen des Affaires étrangères a jugé cet accord historique essentiel pour améliorer les liens entre Tokyo et Séoul. 

"La coopération entre la Corée et le Japon est très importante dans tous les domaines de la diplomatie, de l'économie et de la sécurité, dans le contexte actuel de grave situation internationale et de difficile crise mondiale", a-t-il déclaré. "Je crois que le cercle vicieux doit être brisé pour le bien (des) peuples au niveau de l'intérêt national, plutôt que de laisser (nos) relations (ainsi) distendues pendant longtemps".

Pour sa part, "le gouvernement japonais apprécie les mesures annoncées par le gouvernement sud-coréen aujourd'hui comme un effort pour rétablir des relations saines entre le Japon et la Corée du Sud", s'est félicité le ministre nippon des Affaires étrangères, Yoshimasa Hayashi, devant des journalistes.

Il a, cependant, réaffirmé que son gouvernement s'en tiendrait à la déclaration de 1998 qui inclut déjà des excuses.

Au Japon, des médias avaient précédemment rapporté que les entreprises pourraient faire des dons volontaires, alors que Tokyo devrait exprimer de nouveaux remords sur la question du travail forcé.

"Le verre est plus qu'à moitié plein"

Ce différend historique et les tensions qui en découlent se sont longtemps cristallisés autour de la question de l'esclavage sexuel pendant la Seconde Guerre mondiale.

Selon la majorité des historiens, jusqu'à 200 000 femmes – principalement originaires de Corée mais également d'autres pays asiatiques y compris la Chine – ont été forcées à se prostituer dans des maisons closes militaires japonaises.

En 2015, Séoul et Tokyo avaient conclu un accord visant à régler "définitivement et irréversiblement" cette question : le Japon s'était formellement excusé et un fonds d'un milliard de yens avait été créé pour les survivants. Mais la Corée du Sud avait fait marche arrière, faute de consentement de la part des victimes et de leurs familles. Cette décision a accru les tensions diplomatiques, affectant les liens commerciaux et sécuritaires entre les deux pays.

Pour Park Jin, ce nouveau plan d'indemnisation offre l'occasion de créer "une nouvelle histoire pour la Corée et le Japon, dépassant les antagonismes et les conflits, pour aller de l'avant vers l'avenir".

"Si nous comparons cela à un verre d'eau, je pense que le verre est plus qu'à moitié plein. Et je pense que le verre se remplira davantage en fonction de la réponse sincère du Japon qui suivra", a-t-il affirmé.

Cette démarche bénéficie du soutien de nombreuses familles de victimes, selon le ministre qui a promis que celles-ci seraient consultées "une par une" afin d'obtenir "sincèrement leur compréhension".

La mesure a, néanmoins, déjà suscité de vives protestations de la part de groupes de victimes, qui souhaitent une compensation financière et des excuses directement de la part des entreprises japonaises concernées. "C'est comme si les liens des victimes du travail forcé étaient dissous dans l'argent des entreprises sud-coréennes", a écrit dimanche, sur Facebook, Lim Jae-sung, avocat de plusieurs victimes.

Avec AFP

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La justice sud-coréenne condamne le Japon à dédommager d'anciennes esclaves sexuelles

DIPLOMATIE

Washington s'inquiète après la rupture de l'accord de partage militaire entre Séoul et Tokyo

DIPLOMATIE

Le Japon raye la Corée du Sud de ses "partenaires de confiance"

L'Humanité

En Ukraine, Olexandr Kamyshin, le soldat du rail

Reportage

Depuis le début de la guerre, la compagnie de chemins de fer Ukrzaliznytsia fournit un effort gigantesque pour évacuer les millions de personnes fuyant combats et bombardements. À Kiev, un homme est aux commandes : Olexandr Kamyshin.

Emmanuelle Chaze

Kiev (Ukraine), correspondance.

Olexandr Kamyshin est marathonien. Avec la guerre, il est aussi devenu un visage familier pour des milliers d’Ukrainiens, admiré pour l’effort gigantesque et de longue haleine qu’il fournit en tant que patron d’Ukrzaliznytsia, la compagnie des chemins de fer ukrainienne.

Depuis février 2022, c’est une course contre la montre qu’il mène, au quotidien, en supervisant les opérations d’évacuations de millions de personnes et l’accueil de milliers d’entre elles dans les gares du pays, en plein milieu des bombardements qui s’abattent sur le pays depuis l’invasion russe.

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La tâche est immense et difficile, mais rien ne semble impossible lorsqu’il s’agit de défendre son pays. Revenant sur le début de l’agression, Kamyshin explique : « Nous sommes toujours prêts à tout, mais en février dernier nos plans n’étaient pas adaptés à l’ampleur de ce qui s’est passé : les chars, les bombardements, tout cela à l’échelle de la Seconde Guerre mondiale et même davantage. Rien ne pouvait nous y préparer, mais notre force a été de le comprendre dès les premières minutes et de nous adapter tout aussi rapidement. »

Cette deuxième armée du pays qui a évacué 4 millions de personnes, dont 1 million d’enfants

Effectivement, en l’espace de quelques minutes, le 24 février, alors que la vie de 44 millions d’Ukrainiens a basculé, beaucoup de destins se jouent dans la gare centrale de Kiev, elle aussi visée par des bombardements, mais point de ralliement pour des milliers de personnes cherchant à fuir.

Olexandr Kamyshin le sait : « Tant de vies dépendent de chacune des décisions que j’ai eu à prendre à ce moment-là, c’est dévastateur. Mais nous sommes comme des soldats, certains disent même que nous sommes la deuxième armée du pays, et dans ce sens nous avons réussi à mener à bien toutes les tâches qui nous incombaient. »

Ces soldats du rail, ce sont les 231 000 employés d’Ukrzaliznytsia, le plus gros employeur du pays, dont l’immense majorité a refusé l’évacuation pour faciliter celle de 4 millions de personnes, dont 1 million d’enfants, et de 120 000 animaux domestiques. Kamyshin revient sur ces vastes opérations : « Dès le départ, nous avons décidé de ne plus contrôler les billets, de laisser monter un maximum de personnes et de ralentir les trains sur les voies afin de pouvoir anticiper les actes de sabotage. »

Continuer d’assurer la circulation de ces trains coûte que coûte a permis de sauver des milliers de vies, comme dans les zones à l’époque encerclées puis occupées par l’agresseur russe : « Nous avons continué les évacuations à Irpin, Boutcha et Borodyanka jusqu’au dernier moment, lorsque les Russes ont détruit les rails. Nous prenions toutes les précautions nécessaires, en envoyant d’abord une locomotive, pour s’assurer que la voie était praticable, puis le train. Même chose pour Marioupol, jusqu’au dernier moment nous avons évacué, jusqu’à ce que les voies soient détruites. »

Des « centres d’invincibilité » où les Ukrainiens peuvent se réchauffer, recharger leurs appareils, accéder au Wi-Fi et boire un thé chaud

En novembre dernier, quelques jours après la libération de Kherson, Ukrzaliznytsia a mis en place le premier train reliant la capitale à la ville exsangue, après neuf mois d’occupation. En décembre, pour la Saint-Nicolas, un train spécialement affrété a permis à l’Unicef d’envoyer 33 000 cartables de fournitures scolaires et de jouets aux enfants vivant près de la ligne de front.

Un train médicalisé a également été mis en place en partenariat avec Médecins sans frontières, « une initiative qui a commencé comme un partenariat, s’est développée en amitié, et maintenant nous sommes frères », précise Kamyshin. Ce train a déjà effectué près de 100 voyages près de la ligne de front et permis l’évacuation de milliers de civils blessés et incapables de se déplacer seuls.

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

L’effort d’Ukrzaliznytsia ne se limite pas aux voyages : aujourd’hui encore, chaque gare est aussi un lieu de ralliement et d’accueil. À travers le pays, 92 d’entre elles sont devenues des « centres d’invincibilité » où, chaque jour, entre 5 000 et 10 000 personnes viennent se réchauffer, recharger leurs appareils électroniques, accéder au Wi-Fi et boire un thé chaud.

Les dommages sur les infrastructures ferroviaires sont immenses, des milliers de kilomètres de rails ont été endommagés par les bombardements, mais Kamyshin pense à l’après : à Kiev, c’est lui qui a pris l’initiative de repenser et de moderniser le système équivalent aux RER, et même en temps de guerre il se targue de la ponctualité incroyable des trains, un taux de 98 % au départ, 96 % à l’arrivée. Après un an de guerre, il reste déterminé : « Pour durer, il faut savoir doser son effort, son énergie, et nous tous l’avons compris, nous tiendrons aussi longtemps que nécessaire.»  

«  Guerre en Ukraine. Un an de trop ». Tous nos reportages, entretiens et décryptages

UkraineGuerre en Ukrainecheminots
Valeurs Actuelles

La mairie de Paris sommée par la justice d’annuler une subvention à SOS Méditerranée

C’est une décision qui pourrait avoir un effet boule de neige et mettre à mal le système de SOS Méditerranée. Saisie par un contribuable parisien, soutenu par l’association identitaire ASLA, la cour administrative d’appel de Paris a décidé d’annuler une délibération du Conseil de Paris, en date du 11 juillet 2019, qui attribuait à SOS Méditerranée France, une subvention de 100.000 euros. Un excès de pouvoir, selon l’arrêt, rendu le vendredi 3 mars 2023, dont nous nous sommes procuré une copie.

La délibération était attaquée par le requérant aux motifs qu’elle n’est « n’est pas justifiée par un intérêt public local », et qu’elle est « dépourvue de base légale et entachée d’erreur de droit ». Si l’article L. 1115-1 du code général des collectivités territoriales permet aux collectivités de soutenir des actions internationales de coopération, d’aide au développement ou humanitaire, la loi ne permet pas d’accorder une subvention à une ONG française qui ne serait pas directement destinée à aider une collectivité locale étrangère ou a minima à une population d’une nation étrangère clairement identifiée.

Une violation du principe de neutralité

Une délibération prise pour des motifs idéologiques. L’arrêt de la cour administrative de Paris dénonce une immixtion de la majorité d’Anne Hidalgo dans les politiques migratoires d’accueil des migrants, qui relèvent exclusivement de la compétence des Etats. « La ville de Paris doit être regardé comme ayant entendu prendre parti et interférer dans des matières relevant de la politique étrangère de la France », ajoute-t-il.

La juridiction souligne également « les prises de position contre les politiques de l’Union européenne et des Etats membres en matière de sauvetage en mer Méditerranée, d’immigration, d’asile et d’accueil ». Au-delà de l’action humanitaire promue sur leurs canaux de communication, « les responsables de l’association ont publiquement critiqué, et déclaré vouloir contrecarrer par leur action, les politiques définies et mises en œuvre par l’Union européenne », constate l’arrêt de la cour. Des prises de position qui suscitent « régulièrement » des conflits politiques et diplomatiques, de la part de membres de l’association bénéficiaire de la subvention.

« Il ressort des pièces du dossier que le conseil de Paris a entendu s’approprier les critiques de cette association à l’encontre de ces politiques migratoires », ajoute l’arrêt. Lors du conseil de Paris du 11 juillet 2019, à l’heure où l’Aquarius tente de trouver un nouveau port pour accueillir le navire de l’ONG, faute de pouvoir accoster en Italie, les diatribes des conseillers municipaux sont clairement politiques. « Pour nous, il n’y a pas de crise migratoire, mais une crise de l’accueil en Europe. On pense d’abord au gouvernement italien, à son ministre de l’Intérieur [Matteo Salvini, Nldr] », entamait Raphaëlle Primet. « Le discours haineux et xénophobe de certains dirigeants européens est non seulement scandaleux, mais meurtrier », avait-elle poursuivi.

SOS Méditerranée obligée de rembourser la subvention ?

Si l’arrêt ne précise pas l’avenir de ces 100.000 euros versés par la Ville de Paris à l’association humanitaire, SOS Méditerranée devrait toutefois être dans l’obligation de rembourser la subvention rejetée. « Elle est annulée pour une raison de fond et non de forme, donc il n’y a aucune possibilité de régularisation », estime un juriste.

Un coup dur pour l’ONG qui aide les migrants à rejoindre les côtes européennes. Les subventions des collectivités représentent une part non négligeable du fonctionnement de SOS Méditerranée. En 2020, le département de Loire-Atlantique avait cédé 200.000 euros, la Haute-Garonne 100.000 euros. De nombreuses municipalités versent chaque années des subventions pouvant aller de 90 à 30.000 euros. Sur le site de l’association, une plateforme permet de faciliter les opérations financières. SOS Méditerranée revendique près d’une centaine de collectivités solidaires de leurs actions. Reste à savoir si cette décision ferait l’objet d’une jurisprudence.

La Ville de Paris est par ailleurs condamnée à verser 1.500 euros au lanceur d’alerte parisien. Son conseil, Me Pierre-Vincent Lambert se dit « très satisfait ». « La cour rappelle à toutes les collectivités locales qu’ils doivent respecter le principe de neutralité des services publics. Pour la première fois, nous avons la confirmation par la justice que SOS Méditerranée est une association politisée et immigrationniste », réagit l’avocat du barreau de Dax. La Ville de Paris, défendue par Me Gérard Falala, dispose désormais de deux mois pour se pourvoir devant le Conseil d’Etat.

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France24 - Monde

En Estonie, le parti de la cheffe du gouvernement remporte les législatives

Publié le : 06/03/2023 - 00:49Modifié le : 06/03/2023 - 02:09

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Le parti de la réforme d'Estonie (centre-droit), dont est issue la Première ministre, Kaja Kallas, a remporté les élections législatives de dimanche. Il devra former une coalition avec un ou plusieurs autres partis afin de récolter une majorité au Parlement.

En Estonie, le parti au pouvoir a récolté, dimanche 5 mars, 31,2 % des voix, devant la formation d'extrême droite EKRE (16,1 %), selon le décompte quasi-définitif des résultats des élections législatives. La formation de la Première ministre, Kaja Kallas, améliore son score par rapport aux précédents scrutins. Mais elle devra, tout comme lors de la législature qui s'achève, former une coalition au Parlement.

"C'est beaucoup mieux que ce que nous attendions", a déclaré Kallas à la presse, tout en excluant de s'allier avec le parti d'extrême droite EKRE, arrivé deuxième avec 16,1 % des voix alors que certains sondages lui donnaient jusqu'à 25 % d'intentions de vote. "Nous avons exclu toute coalition avec EKRE et je maintiens mes propos comme je l'ai fait en 2019", a-t-elle souligné.

Un des leaders d'EKRE, Mart Helme, a accusé, lors de la soirée électorale, le Parti de la Réforme d'avoir "volé" la victoire électorale. "Nous n'avons rien fait de mal. Nous avons tout fait correctement et avec honnêteté, contrairement à ceux qui ont volé notre victoire bien méritée", a-t-il dit, en faisant remarquer qu'EKRE menait la course lors du décompte des bulletins sur papier mais que la situation s'était inversée lors du décompte des voix électroniques.

Lors de la campagne électorale, EKRE a plaidé contre les livraisons supplémentaires d'armes à Kiev, affirmant que l'Estonie ne devait pas nuire à ses relations avec Moscou. Il a aussi milité pour "la protection" des travailleurs estoniens contre l'afflux des réfugiés ukrainiens et d'autres migrants. 

À l'issue du scrutin de dimanche, quatre autres partis seront présents dans le nouveau Parlement estonien. Le Parti du centre (centre-gauche) a remporté 15,3 % des voix, Eesti 200 (libéral) 13,3 %, le Parti social-démocrate 9,3 % et Isamaa (conservateur) 8,2 %, après un décompte provisoire de 100 % des voix. Le taux de participation a été de 63,5 %, selon la Commission électorale.

La commission doit encore procéder à un nouveau décompte dans la nuit, puis à un troisième mardi. Si les résultats se confirment, le Parti de la réforme dépassera son résultat d'il y a quatre ans (28,9 %) et obtiendra 37 sièges, soit trois de plus que lors de la précédente législature.

Augmenter les dépenses militaires

Populaire parmi les entrepreneurs et les jeunes professionnels, le Parti de la réforme a promis de porter les dépenses militaires à au moins 3 % du PIB et d'alléger la fiscalité des entreprises. Il veut aussi faire adopter une loi approuvant les partenariats civils entre personnes de même sexe.

"Les réformistes peuvent former un gouvernement avec tous ces partis à l'exception d'EKRE, car la position d'EKRE est maintenant devenue si faible qu'elle peut être facilement ignorée", a déclaré à l'AFP Rein Toomla, de l'Institut d'études politiques Johan Skytte.

L'Estonie, pays de 1,3 million d'habitants limitrophe de la Russie, dispose d'un parlement monocaméral de 101 sièges. Membre de l'Union européenne et de l'Otan, ce pays balte a pris la tête des appels internationaux lancés l'année dernière en faveur d'une aide militaire accrue à l'Ukraine face à l'invasion de la Russie.

L'aide militaire estonienne à l'Ukraine représente actuellement plus de 1 % de son PIB, soit la contribution la plus importante de tous les pays par rapport à la taille de leur économie.

"Je pense qu'avec un mandat aussi fort, cela ne changera pas", a déclaré Kaja Kallas dimanche. "Les autres partis - à l'exception d'EKRE et peut-être du Centre - sont sur la même ligne. Je pense donc que nous pouvons trouver un terrain d'entente ici", a-t-elle ajouté.

Ces élections ont eu lieu alors que l'économie estonienne traverse une situation difficile, avec un des taux d'inflation les plus élevés de l'UE (+18,6 % sur un an en 2022).

"Nous devons faire des réformes majeures concernant la transition écologique par exemple, mais nous devons aussi investir dans notre sécurité", a déclaré Kaja Kallas dimanche. "Notre voisin agressif n'a pas disparu et ne disparaîtra pas. Nous devons donc travailler avec cela", a-t-elle ajouté en faisant allusion à la Russie.

Le président estonien dispose de 14 jours pour désigner un candidat au poste de Premier ministre, lequel aura également 14 jours pour présenter son nouveau gouvernement au Parlement pour approbation.

avec AFP

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Estonie : quel impact la guerre en Ukraine aura-t-elle sur les législatives ?

Valeurs Actuelles

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Une lecture « drag queen » sème le trouble à Toulouse

France24 - Monde

Catastrophe ferroviaire en Grèce : la colère dégénère en violences, le chef de gare en détention

Publié le : 05/03/2023 - 19:30Modifié le : 05/03/2023 - 22:00

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Des violences ont éclaté, dimanche, à Athènes en marge d'un rassemblement après la catastrophe ferroviaire survenue quelques jours plutôt entre la capitale grecque et la ville de Thessalonique.

Des heurts violents ont opposé, dimanche 5 mars, policiers et manifestants à Athènes, en marge d'un rassemblement après la catastrophe ferroviaire qui a fait 57 morts, suscitant une vague d'indignation dans tout le pays malgré le mea culpa du Premier ministre.

À Larissa, la ville la plus proche des lieux de cet accident, le chef de gare mis en cause pour avoir commis une erreur fatale a été inculpé pour sa responsabilité présumée dans "la mort d'un grand nombre de personnes", un crime passible d'une peine allant de dix ans de prison à la perpétuité, selon le Code pénal grec. Il a été placé en détention provisoire.

Vassilis Samaras, 59 ans, dont l'identité a été révélée par le ministère des Transports, a reconnu sa responsabilité dans la collision frontale entre un train de passagers et un convoi de fret, qui se sont retrouvés sur la même voie.

Mais les manifestants, dimanche à Athènes, réclamaient que soient recherchées les responsabilités dans l'état présumé de vétusté des équipements ferroviaires, qui a laissé le destin des passagers entre les mains d'un chef de gare inexpérimenté.

"A bas les gouvernements assassins !", "Ce n'était pas une erreur humaine !", lisait-on sur les banderoles brandies par les quelque 12 000 personnes qui criaient leur colère sur la place Syntagma, la grande esplanade devant le Parlement de la capitale grecque.

Ballons noirs en hommage aux victimes

Les manifestants ont lâché des centaines de ballons noirs pour rendre hommage aux victimes. Ce drame a suscité une immense colère face aux négligences et aux lacunes dans les chemins de fer. Et le rassemblement athénien, le quatrième depuis l'accident, a dégénéré en violents incidents.

Des manifestants ont lancé des cocktails Molotov et la police a répliqué avec des gaz lacrymogènes et des grenades assourdissantes, ont constaté des journalistes de l'AFP.

"Nous ressentons une rage immense !", a résumé dans le cortège Michalis Hasiotis, président du syndicat des experts comptables. "L'appât du gain, le manque de mesures prises pour la protection des passagers a conduit à la pire tragédie ferroviaire dans notre pays". 

"Rien ne va dans ce pays, les hôpitaux sont à l'agonie, les écoles ferment, les forêts brûlent... Ils se moquent de qui ?", a renchéri Nikos Tsikalakis, président d'un syndicat des chemins de fer.

La plupart des victimes étaient des jeunes et des étudiants rentrant à Thessalonique, la grande ville universitaire, après un weekend prolongé. À la télévision, des images déchirantes de parents en pleurs, attendant désespérément devant un hôpital des informations sur le sort de leurs enfants, ont aussi contribué à jeter l'opprobre sur les autorités et leur gestion jugée calamiteuse de cette catastrophe.

Le Premier ministre demande pardon aux familles des victimes

Dimanche matin, avant une cérémonie religieuse à la cathédrale orthodoxe d'Athènes, le Premier ministre conservateur, Kyriakos Mitsotakis, a demandé pardon aux familles des victimes dans une adresse solennelle. 

"En tant que Premier ministre, je dois à tous, mais surtout aux proches des victimes, (de demander) pardon", a-t-il écrit. "Dans la Grèce de 2023, il n'est pas possible que deux trains circulent en sens inverse sur une même ligne et que personne ne le remarque". "Nous ne pouvons pas, ne voulons pas et ne devons pas nous cacher derrière l'erreur humaine" imputée au chef de gare, a-t-il insisté.

Le manque d'expérience du chef de gare est en effet dénoncé depuis le lendemain du drame. Selon les médias grecs, il n'avait reçu qu'une courte formation avant de se retrouver seul, au poste de chef de gare, alors que le trafic sur cette ligne était intense en raison d'un week-end prolongé.

Selon une source judiciaire, l'enquête vise aussi "à engager des poursuites pénales, si nécessaire, contre des membres de la direction de l'entreprise" Hellenic Train, les chemins de fer grecs.

"Tragédie nationale"

Les inhumations de victimes se sont par ailleurs poursuivies, dimanche, dans une immense émotion.

À la petite gare de Rapsani, proche des lieux de l'accident dans le centre du pays, des parents d'élèves ont déposé des œillets rouges et blancs et allumé des bougies sur les rails.

La colère est avant tout dirigée contre Hellenic Train. Le mot "Assassins" a été peint en lettres rouges sur une vitre du siège à Athènes vendredi. L'entreprise est mise en cause pour de nombreuses négligences et lacunes ayant entraîné cette catastrophe qualifiée de "tragédie nationale" par les autorités.

Elle s'est défendue samedi soir, assurant avoir "été présente dès les premiers instants sur les lieux" et avoir mis en place "un centre d'appel (...) pour fournir des informations".

Hellenic Train a été acheté en 2017 par le groupe public italien Ferrovie Dello Stato Italiane (FS) dans le cadre du programme de privatisations exigé par les créanciers de la Grèce pendant la crise économique (2009-2018).

Les représentants syndicaux des chemins de fer avaient tiré la sonnette d'alarme il y a trois semaines sur le risque d'accident.

Avec AFP

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En images : "Le pire accident de train de l'histoire en Grèce"

Tragédie ferroviaire en Grèce : près de 60 morts, le chef de gare avoue "une erreur"

Deuil, manifestations et colère après "le pire accident ferroviaire de l'histoire en Grèce"

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L’Allemagne demande à la Suisse de revendre des chars Leopard 2 à Rheinmetall

par Laurent Lagneau · 3 mars 2023

La neutralité étant l’un des marqueurs de son identité nationale, la Suisse s’interdit de livrer des équipements militaires et des munitions aux pays impliqués dans un conflit. C’est en vertu de ce principe – et de sa loi fédérale sur le matériel de guerre – qu’elle a mis son veto à la fourniture d’obus de 35 mm destinés aux canons Oerlikon KDA L/90 des blindés anti-aériens Gepard cédés par l’Allemagne à l’armée ukrainienne.

Cependant, Berne a fait une légère entorse à cette neutralité en reprenant la totalité des sanctions prises par l’Union européenne contre la Russie… Mais pour certains, c’est encore trop peu… au point de lui suggérer d’imiter la Suède et la Finlande, qui ont abandonné leur neutralité non seulement pour apporter une aide militaire à l’Ukraine mais aussi pour rejoindre l’Otan.

En tout cas, la question divise l’opinion publique suisse, à en croire un sondage publié par Tamedia. Ainsi, 50% des personnes interrogées se disent favorables, à titre exceptionnel, à une réexportation d’armes et de munitions vers l’Ukraine [46% s’y opposent et 4% n’ont pas d’opinion sur le sujet]. À noter les plus jeunes sont aussi les plus réticents… En revanche, pour la majorité, la neutralité demeure non négociable.

Cela étant, ces derniers mois, la Suisse a également refusé de revendre à la Pologne les chars Leopard 2A4 [ou 87Leo dans la nomenclature de l’armée suisse, nldr] qu’elle tient en réserve.

« Étant donné que l’aliénation de chars désaffectés à un autre État suppose en amont une mise hors service de ces systèmes, étape soumise à l’approbation du Parlement dans le cadre de messages sur l’armée, le DDPS [département de la Défense, de la Protection de la population et des Sports, ndlr] estime que, dans les circonstances actuelles, l’aliénation de chars désaffectés à la Pologne ne peut pas être réalisée dans un délai utile », fit valoir Berne, en juin 2022, soit à un moment où l’armée polonaise cherchait à remplacer rapidement les T-72 [hérités de la période soviétique] qu’elle venait de céder à son homologue ukrainienne.

Par la passé, l’armée suisse a compté jusqu’à 380 Leopard 2A4. Et, atuellement, elle n’en aligne plus que 230, dont 96 ont été mis en réserve. Certains d’entre-eux ont été transformés en engins de génie ou en chars de dépannage. Et, en 2010, 42 furent rachetés – sans leur armement – par le groupe allemand Rheinemtall, qui souhaitaient alors récupérer les « châssis pour la construction de véhicules d’appui », d’après les explications fournis à l’époque.

Si elles avaient refusé de revendre des Leopard 2A4 à la Pologne, les autorités suisses estimèrent en revanche que l’Allemagne pouvait « disposer livrement » des 42 exemplaires repris par Rheinmetall douze ans plus tôt.

Cela étant, à l’époque, le chancelier allemand, Olaf Scholz, s’opposait catégoriquement à l’idée de fournir des chars à l’Ukraine. Depuis, après avoir été mis sous pression pendant des semaines, il a fini par changer son fusil d’épaule. Et, désormais, l’Allemagne a pris la tête de la « coalition Leopard », qui rassemble les pays [Pologne, Espagne, Portugal, Suède, etc] ayant accepté de livrer des Leopard 2 à l’Ukraine, quitte à amoidrir leurs capacités militaires.

D’où l’intérêt de Berlin pour les chars suisses, comme l’ont rapporté le quotidien hélvétique Blick et l’agence Reuters.

Ainsi, l’Allemagne voudrait que la Suisse revende ses Leopard 2A4 exédentaires à Rheinmetall afin de « reconstituer les stocks d’armements au sein des pays membres de l’Union européenne et de l’Otan ». Un courrier a été envoyé à cette fin à Viola Amherd, la ministre suisse de la Défense, le 23 février dernier. À noter que les chars éventuellement repris par le groupe allemand ne seraient pas destinés à l’Ukraine.

Pour le moment, Berne n’a pas donné de réponse de nature à satisfaire la requête allemande… Car, comme pour la Pologne, elle suppose d’abord que les chars concernés soient déclaré officiellement hors service par le Parlement suisse. « Des discussions sur le sujet sont actuellement en cours au parlement », a toutefois indiqué un porte-parole du Département fédéral de la Défense, de la protection de la population et des sports.

Or, le résultat de ces discussions est incertain. En janvier, une initiative parlementaire avait été lancée pour « restituer » une trentaine de Leopard 2 à l’Allemagne… Mais elle avait été bloquée par les commissions de la politique de sécurité des chambres du Parlement suisse [Conseil national et Conseil des États].

« La majorité des parlementaires a estimé que les chars constituaient une réserve stratégique pour l’armée et qu’il fallait les conserver. La société des officiers des troupes blindées a, elle aussi, clairement rejeté l’idée », rappelle ainsi Blick.

Valeurs Actuelles

Renforcement de la lutte contre l’immigration : la poudre aux yeux européenne

Le 1er février, lors d’un discours devant le Parlement européen, Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, indiquait que « les migrations représentent un enjeu européen, auquel nous devons apporter une réponse européenne ». Depuis la crise migratoire de 2015, la mise en place de cette réponse est apparue compliquée. C’était donc l’occasion pour la patronne de Bruxelles de proposer une réforme de la politique migratoire européenne. Il s’agirait de renforcer les frontières extérieures, favoriser les retours des migrants dans leur pays d’origine ainsi qu’empêcher l’immigration illégale. Pour l’année 2022, Frontex avait signalé 330 000 entrées irrégulières sur le territoire de l’Union européenne. Un chiffre en augmentation de 64% par rapport à l’année précédente.

Dans une lettre consultée par l’AFP le 7 février, huit États membres de l’UE avaient interpellé les présidents de la Commission européenne et du Conseil européen dans une lettre commune. Ils dénonçaient un « système d’asile actuel défaillant » et appelaient à une réforme du droit d’asile ainsi qu’à un renforcement de la protection des frontières afin d’éviter « une autre crise migratoire grave ». La question de l’immigration se trouvait donc à l’ordre du jour lors du sommet du Conseil européen du 9 février 2023. Les dirigeants européens ont adopté une posture plus stricte, faisant émerger un consensus autour d’une réelle lutte contre l’immigration illégale. Tous ont approuvé, en conclusion du sommet, une disposition visant à menacer de suspension les aides, les échanges en franchise de droits et l’accès aux visas des pays qui refusent de reprendre leurs ressortissants dont la demande d’asile est refusée.

« Pour l’Union européenne, l’immigration n’est pas une problématique, c’est un projet ».

Une nouvelle position de l’Union européenne vis-à-vis de l’immigration qui, pour certains, s’apparente à de la poudre aux yeux. Les députés de droite européens, qui ont fait de ce thème leur cheval de bataille, ne sont pas convaincus par les mots d’Ursula von der Leyen. Jean-Lin Lacapelle, élu RN au Parlement européen, considère qu’en réalité, l’organisation n’a aucune réelle ambition à ce sujet : « Pour l’Union européenne, l’immigration n’est pas une problématique, c’est un projet ». Nicolas Bay, député européen Reconquête!, ne croit pas non plus à la sincérité de la présidente de la Commission européenne. Il ne s’agit pour lui qu’une énième tentative de « pousser une logique fédéraliste et même d’Etat centralisé bruxellois par des règles communes à l’échelle européenne ».

Un modèle migratoire en réalité laxiste

Le modèle défendu par Ursula von der Leyen n’aurait en fait pas l’ambition de régler le problème de l’immigration ursun Europe. Selon Nicolas Bay, la Commission européenne est en faveur d’une « immigration de masse » et ne souhaite que « transformer l’immigration illégale en immigration légale », en accordant le droit d’asile à des migrants qui ne devraient pas en bénéficier. Il faut dire que les actes de la présidente de la Commission européenne laissent planer le doute sur ses réelles intentions, comme l’illustre le cas de Frontex. À l’été 2022, Fabrice Leggeri, directeur de l’agence de garde-frontières, était poussé à la démission, accusé d’avoir couvert des refoulements illégaux de migrants en mer Egée. En janvier 2023, la commissaire européenne aux affaires étrangères reconnaissait finalement qu’ « aucune des enquêtes administratives […] n’[avait] trouvé d’éléments de preuve de la participation de membres du personnel de Frontex à des opérations de refoulement. » Pour les observateurs, difficile de ne pas faire le lien entre la démission contrainte de Fabrice Leggeri et son engagement fort en faveur de la défense des frontières extérieures de l’Union. Nicolas Bay dénonce ainsi l’intervention de la Commission européenne dans une « démarche de laxisme, jamais dans une démarche de protection de Schengen », rappelant le refus de l’institution de financer des protections aux frontières de l’Union européenne, malgré la demande de nombreux Etats membres. Début octobre 2021, ils avaient en effet été 12 à signer une lettre appelant au financement de « barrières physiques » pour lutter contre l’immigration. Ce qui fait dire au député Reconquête! que l’ambition de la Commission européenne serait en fait « l’abaissement des frontières extérieures, après avoir procédé à l’abaissement des frontières nationales ».

Il est difficile d’espérer une « politique migratoire commune » entre les 27 tant on ne compte plus leurs désaccords sur la question migratoire.

La politique migratoire est débattue au sein même des pays membres de l’Union européenne. En France, un projet de loi immigration a été présenté au Conseil des ministres le 1er février 2023 et sera très prochainement discuté au Parlement. Ce qui pose la question de la nature de la politique migratoire. Doit-elle se régler au niveau national ou bien européen ? Jean-Lin Lacapelle estime qu’il s’agit d’une fonction régalienne. En ce sens, il plaide pour une réforme de l’Union européenne, qui prenne en compte l’importance de la souveraineté dans chaque nation : « Tant que l’UE sera dans ce schéma, elle échouera ». Le problème serait en fait l’existence même de l’espace Schengen, qui doit être selon lui « révisé ou supprimé ». Il est vrai qu’il est difficile d’espérer une « politique migratoire commune » entre les 27 tant on ne compte plus leurs désaccords sur la question migratoire. Alors que la Suède souhaite par exemple décourager la venue de migrants par une campagne d’information dans les pays demandeurs, l’Allemagne, quant à elle, préfère un assouplissement de ses restrictions migratoires afin de faire face à une pénurie de main-d’œuvre. Nicolas Bay ne voit donc que deux possibilités : « dénoncer Schengen et rétablir des contrôles aux frontières nationales » ou bien une « faire en sorte que les institutions européennes défendent réellement les frontières extérieures».

Cette prise de position de la Commission européenne pourrait aussi s’apparenter à une stratégie d’Ursula von der Leyen afin d’écarter les groupes de droite de la victoire aux prochaines élections européennes de 2024. C’est ce qu’explique Jean-Lin Lacapelle, qui qualifie son groupe d’ « ennemi à abattre » pour la présidente de la Commission européenne. Se rapprocher des thèmes de prédilection de la droite, ce serait ainsi tenter de donner des gages à ses électeurs. Selon Nicolas Bay, la femme d’Etat allemande se place dans « la droite ligne de Merkel ». Sa position de fermeté ne serait que de l’ « affichage » : « elle a conscience qu’il y a une attente considérable des nations et des peuples à protéger nos frontières, notre identité et arrêter cette immigration de masse, mais elle propose en réalité plus de laxisme ».

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France24 - Monde

La Chine augmente son budget militaire pour 2023

Publié le : 05/03/2023 - 15:14

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Pékin a décidé d'augmenter son budget militaire pour l'année 2023. Il passe ainsi à 1553,7 milliards de yuans, soit 225 milliards de dollars. Cela fait du budget militaire chinois le deuxième plus important du monde, après celui des États-Unis, plus de trois fois supérieur. 

La Chine a annoncé, dimanche 5 mars, un budget de la Défense 2023 en hausse, dans un contexte de méfiance de ses voisins asiatiques, des États-Unis et même désormais de l'Otan face à sa montée en puissance. 

L'augmentation, la plus forte depuis 2019, sera de 7,2 %, une légère accélération par rapport à l'an passé (+7,1 %), selon un rapport du ministère des Finances publié lors de la session annuelle du Parlement. La Chine va dépenser 1553,7 milliards de yuans (225 milliards de dollars) pour sa défense. Cela en fait le deuxième budget militaire mondial derrière celui des États-Unis - environ trois fois supérieur.

Le scepticisme entoure toutefois les chiffres chinois. "Une grande partie de ses recherches militaires, telles que les missiles, la cyberdéfense, etc. ne sont pas incluses dans ses dépenses militaires, mais considérées comme de la recherche et du développement civils", déclare à l'AFP Niklas Swanström, directeur de l'Institute for Security and Development Policy, à Stockholm.

Méfiance des pays voisins

L'augmentation du budget chinois de la Défense reste en dessous des 10 % pour la huitième année consécutive. Mais elle suscite la méfiance des pays voisins ayant des contentieux territoriaux avec la Chine. 

C'est notamment le cas de l'Inde (des escarmouches éclatent parfois le long de leur frontière contestée dans l'Himalaya), du Japon (pour le contrôle des îles Diaoyu/Senkaku) et des Philippines (des incidents surviennent régulièrement autour de la souveraineté d'îles en mer de Chine méridionale). 

Les Occidentaux également se disent inquiets. De hauts responsables américains ont récemment accusé la Chine de vouloir envahir d'ici quelques années Taïwan, île qu'elle revendique, ou encore d'avoir une "flotte" de ballons militaires espionnant le monde entier. 

"Défi"   

Même l'Otan, traditionnellement centrée sur l'Europe, juge depuis l'an passé le géant asiatique comme un "défi" pour les "intérêts" des pays de l'Alliance. 

La Chine se défend en présentant son armée comme purement "défensive" et souligne qu'elle n'a qu'une base militaire à l'étranger (à Djibouti) - contre plusieurs centaines pour les États-Unis.

En outre, ses dépenses militaires tournent en dessous de 2 % de son PIB, face à environ 3 % pour Washington.

Mais comment la Chine utilise cet argent? "Il sert à augmenter les salaires des troupes, financer de meilleures conditions d'entraînement et obtenir des équipements plus avancés", souligne James Char, expert de l'armée chinoise à l'Université de technologie de Nanyang, à Singapour.  En outre, "la Chine investit dans sa capacité à prendre le contrôle de Taïwan et à maintenir les États-Unis hors de la région", note Niklas Swanström.

Les incursions d'avions militaires chinois dans la zone d'identification de défense aérienne (Adiz) de Taïwan ont ainsi presque doublé l'an passé car Pékin a accentué sa pression sur l'île. 

La Chine, elle, dénonce l'envoi par les États-Unis de navires et avions militaires dans la région pour y contester les prétentions chinoises et s'inquiète du renforcement ces derniers mois par Washington de sa coopération militaire avec l'Australie, le Japon, les Philippines et Taïwan. 

D'autres pays de la région augmentent aussi leurs budgets militaires

"L'Asie du Nord-Est est le théâtre d'une course aux armements et le renforcement chinois en constitue le moteur", estime Niklas Swanström.

D'autres pays de la région ont ainsi augmenté leurs budgets militaires pour 2023, comme la Corée du Sud (+4,4 %) et l'Inde (+13 %). Le Japon, lui, vient de réviser sa doctrine de défense et entend doubler son budget de la Défense, à 2 % du PIB d'ici 2027, en réponse notamment à la Chine. 

"La Chine représente un défi pour l'Occident et l'ordre international tel que dirigé par les États-Unis" depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, note James Char. "Mais sur le plan militaire - du moins à court et moyen terme - il est certain (qu'elle) n'est pas disposée à contester le statut de Washington comme puissance militaire mondiale numéro un" et l'armée chinoise "continuera probablement de mener des opérations militaires en deçà du seuil de la guerre", souligne-t-il. 

Selon l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri), les États-Unis sont le pays ayant les dépenses militaires les plus élevées, avec 801 milliards de dollars en 2021, selon les derniers chiffres disponibles. Suivent dans l'ordre la Chine (293), l'Inde (76,6), le Royaume-Uni (68,4), la Russie (65,9) et la France (56,6).

Avec AFP

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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} Le Débat de France 24

La guerre des ballons espions ? La tension monte entre Washington et Pékin

Biden veut parler à Xi jinping du ballon chinois, mais ne cherche pas la "Guerre froide"

Paris et Pékin expriment "le même objectif de contribuer à la paix" en Ukraine

L'Humanité

À Moscou, l’ordinaire à l’heure de la guerre

Reportage

Dans la capitale russe, un an après le déclenchement d’un conflit qui endeuille ses habitants, la normalité semble l’emporter malgré l’impact des sanctions occidentales. Reportage.

Vadim Kamenka

Moscou (Russie), envoyé spécial.

Sur les trottoirs de la capitale russe, le bal des livreurs est constant. Sur leur vélo électrique, on distingue à peine leur visage, emmitouflé. Malgré la neige, ils enchaînent les courses, profitant des passages souterrains pour se réchauffer un peu. « Ça fait du bien. Vu nos salaires, il faut faire un maximum de courses », note Sacha (1). 

Pour le site spécialisé dans l’évaluation des métiers et leur niveau de salaire par villes, Gorod Rabot, en 2023 la rémunération d’un coursier atteignait les 73 628 roubles (920 euros) par mois, à Moscou. Le salaire moyen dans la capitale était estimé autour de 90 000 roubles (1 120 euros). D’où le choix pour des vélos électriques qui, en plus d’échapper à toute réglementation, leur permet d’économiser de l’énergie, de livrer les commandes plus rapidement et en plus grande quantité. Selon l’agence de statistique Mosstat, le salaire peut ainsi varier de 60 000 à 100 000 roubles (de 750 à 1 250 euros).

Pendant Maslenitsa (ou semaine des crêpes), on revient à une normalité qui a été fortement ébranlée cette année. On se retrouve en famille ou entre amis  » Grigori, la trentaine.

Les magasins et restaurants moscovites célèbrent, en cette fin février, la Maslenitsa (ou semaine des crêpes). Cette fête païenne, qui marque le passage de l’hiver au printemps, est l’une des plus populaires de Russie. Cette tradition, qui s’achevait le 26 février, équivalent du mardi gras, se perpétue. « Cela permet de revenir à une normalité qui a été fortement ébranlée cette année. On se retrouve en famille ou entre amis autour de crêpes, notamment », raconte Grigori, la trentaine.

La capitale demeure relativement épargnée par les sanctions qui ont été décrétées depuis le 23 février 2022, deux jours après la reconnaissance par Moscou des républiques autoproclamées de Donetsk et de Lougansk, et durcies au fur et à mesure.

Guerre en Ukraine. Les six dates qui ont marqué 365 jours de conflit

Ce 24 février, les 27 ont imposé un 10e paquet de mesures imposant de nouvelles restrictions des exportations de l’Union européenne vers la Russie pour 11 milliards d’euros, et le gel des avoirs de trois banques russes et de nombreuses entités, dont des entreprises iraniennes.

La liste comprend 120 noms, qui seront rendus public par le Journal officiel de l’UE. « Sur le long terme, elles auront forcément un impact. Si elles touchent déjà plusieurs secteurs, dans l’immédiat l’économie russe ne s’en sort pas trop mal. La récession reste relativement modeste, 2,2 % en 2022 par rapport à 2021 », constate un diplomate français. Le Fonds monétaire international (FMI) mise sur une croissance nulle pour 2023 et une hausse de 2,3 % en 2024.

Les rayons restent pleins d’articles pourtant frappés d’embargo

Dans les supermarchés, les rayons sont bien fournis. « Vous voyez. On nous avait prédit que nos magasins seraient sans rien, que nous allions revenir à l’époque des années 1990 et des dures crises. Même au Tsoum, il y a encore des boutiques de luxe, avec des produits européens, qui fonctionnent », s’emporte Nadia, la cinquantaine, qui travaille dans le secteur culturel.

Le long du théâtre Bolchoï, entre les rues Neglinnaya et Petrovskaya, dans le grand magasin moscovite, les rayons restent pleins d’articles pourtant frappés d’embargo (Gucci, Dior, Chanel, Vuitton, Hugo Boss, Prada, etc.). Les enseignes ont le droit de les proposer si leur valeur n’excède pas 300 euros. Mais des ventes et importations parallèles d’articles de luxe existent avec des réseaux passant par la Turquie, l’Arménie, les pays du Golfe ou encore la Serbie.

Moscou renvoie une image de normalité. Dans son discours annuel devant l’Assemblée fédérale, le président russe, Vladimir Poutine, a clairement défendu cette idée.

Moscou renvoie une image de normalité. Dans son discours annuel devant l’Assemblée fédérale, le président russe, Vladimir Poutine, a clairement défendu cette idée. Les élections auront lieu aux périodes prévues. Les aides sociales, plus importantes en 2022 (hausse des pensions et des allocations), vont se poursuivre en 2023 avec la hausse du salaire minimum.

Le dirigeant a promis des travaux d’infrastructures, de logements, et de maintenir une agriculture forte. Cela tiendra-t-il sur la durée ? « Ces aides sociales ont un impact sur les couches moyennes, précaires. Même si on est loin du socialisme ou du communisme – on reste un état capitaliste –, les fermetures de plusieurs entreprises ont nécessité un plus grand effort social. L’inflation aussi pèse sur un certain nombre de Russes. La hausse du salaire minimum paraît aller dans ce sens », constate, pour sa part, un député russe.

Les Russes, entre fatalisme et soutien à Poutine

La durée de cette guerre et son issue pèseront de façon déterminante sur le degré d’adhésion des citoyens russes. Aujourd’hui, elle fait partie de leur quotidien, en toile de fond pour certains ou extrêmement proche pour les dizaines de milliers de familles endeuillées.

Pour l’instant, à Moscou, les élites politiques, économiques et universitaires ne semblent pas diverger du Kremlin et des autorités. Faute de possibilité de protester, les habitants s’habituent à un ordinaire trouble, où la paix s’éloigne.

moscouRussieGuerre en UkraineUkraine
Valeurs Actuelles

Brexit : le “Bregret” des Britanniques

Enquête au cœur de la fin de vie : le documentaire qui dévoile le vrai visage de l’euthanasie

Le 8 février 2023, Valeurs Actuelles a assisté à l’avant-première d’un documentaire sur l’euthanasie signé Ligne de Front, la société de production de Bernard de la Villardière.

Danone : inauguration d’un centre pour relever les défis de demain

Hijab Day : le flop de l’édition 2023 en France

Euthanasie : l’ « Eldorado » belge qui inspire la France

Jean-Luc Coronel de Boissezon, révoqué pour l’exemple

Uniforme à l’école : à l’Assemblée, la majorité fait passer la politique avant l’éducation

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“Quand c’est en Afrique, vous êtes moins atteints ?” : Omar Sy, le donneur de leçons

France24 - Monde

Mobilisation contre la réforme des retraites : "La France gronde et Macron regarde ailleurs"

Publié le : 06/03/2023 - 07:48

Hélène FRADE

À la une de la presse, ce lundi 6 mars, la sixième journée de mobilisation en France, demain, contre la réforme des retraites. Protestation également en Israël, où des réservistes de l'armée de l'air annoncent leur refus de participer à un entraînement cette semaine en signe d’opposition à la réforme judiciaire. La présentation au Royaume-Uni, mardi 7 mars, d’un nouveau projet de loi contre l’immigration. Et des infos gastronomiques, en ce jour de publication du guide Michelin 2023.

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À la une de la presse, la sixième journée de mobilisation, mardi 7 mars, en France, contre la réforme des retraites, dont l’examen est en cours au Sénat.

Manifestations massives, grèves reconductibles: les syndicats disent vouloir mettre la France "à l'arrêt", pour faire plier le gouvernement. Le quotidien économique Les Échos évoque, lui, une "épreuve de force", une "semaine horribilis", "à quitte ou double", pour l’exécutif. "Dure semaine en vue" : Le Parisien/Aujourd'hui en France annonce des jours à venir "compliqués" en fustigeant le "jusqu’au-boutisme" de certains syndicats, en particulier de la CGT, qu’il accuse de chercher de "mettre la France à genoux".

"La France gronde et Macron regarde ailleurs" : le quotidien Libération critique, lui, la "quasi-absence» du président "dans la gestion d'une réforme" jugée "à la fois mal préparée et très contestée". D’après L'Humanité, qui a commandé son propre sondage, 65 % des Français se disent en effet favorables au retrait du texte et à la grève reconductible. Dans les enquêtes d'opinion, seul un tiers des Français se disent favorables à la réforme.

L' Humanité du lundi 06 mars 2023 chez les marchands de journaux et dès ce soir 22h00 sur ordinateur. https://t.co/s4nZf9skga tablettes et smartphones avec nos applis IOS https://t.co/Nwm028Ng9C et Android https://t.co/AzRCWAjIRD #7marsonarretetout pic.twitter.com/E4XTrl2TqD

March 5, 2023

Le journal La Croix a rencontré certains de ces Français favorables au texte. Parmi eux, beaucoup de retraités : un retraité sur deux, soutient cette réforme, contre seulement 15 % des actifs, mais également des actifs, comme Marie-Odile, 61 ans, professeur d’anglais. Elle dit bien vouloir "travailler jusqu’à 67 ans pour avoir un taux plein", car selon elle, le projet du gouvernement serait nécessaire "pour la pérennité du système (de retraites) par répartition".

Protestation également en Israël, où 37 pilotes réservistes sur les 40 que compte un escadron de l'armée de l'air, annoncent leur refus de participer à un entraînement, mercredi 8 mars, en signe d’opposition à la réforme judiciaire du gouvernement. Le quotidien Haaretz indique que ces pilotes craignent notamment que cette réforme, conduite par le Premier ministre Benjamin Netanyahu, et qui vise à affaiblir le rôle de la Cour suprême, ait pour conséquence de les exposer à d’éventuelles poursuites d’instances internationales, comme la Cour pénale internationale.

Israeli army chief warns Netanyahu of 'alarming' growth in reservist protesters https://t.co/fIM0uFebtk

March 5, 2023

Leur mouvement, en tout cas, alarme The Times of Israel, qui évoque le risque, pour l’État hébreu, d’entrer dans une "spirale mortelle". Le journal demande à Benjamin Netanyahu de renoncer à sa réforme judiciaire, même si cela doit lui coûter le soutien de ses alliés ultra-orthodoxes et d'extrême droite. "Seul Netanyahu peut éviter la catastrophe qu'il a déclenchée. Cela lui coûterait sa coalition. Mais cela sauverait le pays", estime le journal. Benjamin Netanyahu, qui a finalement trouvé un équipage d’El Al pour le transporter cette semaine en Italie, d’après le Jerusalem Post, qui fait état du manque de volontaires au sein de la compagnie aérienne israélienne pour emmener le Premier ministre et sa femme jusqu’à Rome - ce qui a conduit la ministre des Transports à annoncer, dans un premier temps son intention d’ouvrir les appels d’offre à d’autres compagnies israéliennes. La direction d’El Al déclare avoir finalement trouvé un équipage, pour effectuer ce déplacement.

Israel's national airline El Al pilots left Prime Minister Benjamin Netanyahu and his wife, Sara, high and dry after no one volunteered to fly Israel's first couple out to Rome for a state visit to Italy.#ElAl | #Israel | #Italy https://t.co/akC9KqJ5CU

March 6, 2023

Dans la presse, également, la présentation, mardi 7 mars, au Royaume-Uni, d’un nouveau projet de loi contre l'immigration. Un texte qui vise à interdire l'asile aux personnes arrivant dans le pays sur de petites embarcations. The Times précise que les demandeurs d'asile arrivant en "small boats" seront expulsés de Grande-Bretagne, interdits à vie de revenir dans le pays, et de demander de nationalité britannique. Les demandeurs d’asile arrivés par cette voie et déjà présents sur le sol britannique, seraient, quant à eux, envoyés au Rwanda ou dans un autre "pays tiers sûr". Les estimations officielles évaluent le coût global de cette politique à près de 3 milliards de livres sterling, plus de 3 milliards d’euros.

D’après The Independent, les "promesses" migratoires de Rishi Sunak ont cependant peu de chances d’être mises en œuvre avant les prochaines élections générales, prévues fin 2024, notamment à cause de l’opposition probable de la France, mais aussi du risque que cette législation enfreigne la Convention des Nations unies sur les réfugiés. Réalisable, ou non, l’idée est applaudie par le très conservateur Daily Mail, qui revient également à la une sur une info visiblement de même importance, le nouvel épisode en date du feuilleton Harry et Meghan : la proposition du roi Charles III de revenir sur sa décision d’expulser les tourtereaux de leur résidence de Frogmore House, à condition qu’ils assistent à son couronnement.

On ne se quitte pas là-dessus. En ce jour de publication du très attendu palmarès du Guide Michelin, je vous propose de parler gastronomie, justement, avec un coup d’œil, tout d’abord, au journal suisse Le Temps. Il raconte comment des eurosceptiques se servent d’une récente réglementation de la Commission européenne sur la consommation de farine de grillons pour dénoncer la bureaucratie excessive de Bruxelles, avec des accusations qui vont parfois très loin, notamment en Bulgarie, où l’ex-ministre de l'Intérieur a parlé de "crime contre l'Europe", et est allé jusqu'à accuser l’UE d’être "prête à tuer (les) enfants européens".

Quand les insectes comestibles de Bruxelles nourrissent les théories du complot les plus folleshttps://t.co/oP1CuJeFdm par @vdegraffenried pic.twitter.com/QEISlf3Jpa

March 5, 2023

Les fourmis, cigales et autres petits vers de farine pourraient aussi menacer la gastronomie traditionnelle nationale, selon le ministre hongrois de l’Agriculture. Pas de réaction encore, en revanche, à la décision de la cour d’appel de Virginie, aux États-Unis, qui a estimé, vendredi, que le nom “gruyère” pouvait désormais être utilisé pour étiqueter les fromages provenant d’autres régions que celle de la Gruyère en Suisse et en France. Lu dans Politico. Les États-Unis, où les autorités de l’Utah, un état jusque-là plus réputé pour ses mormons que pour sa gastronomie, recommandent aux habitants de manger des grenouilles taureaux, de les attraper pour les cuisiner, pour tenter de stopper leur prolifération. Mais comment attraper les bestioles, me demanderez-vous? The Washington Post détaille les techniques à mettre en œuvre. Sachez qu'il faut agir de nuit, de préférence, pensez donc à vous munir d’une lampe frontale. À en croire un attrapeur de grenouilles professionnel, "un peu de persévérance et ne pas avoir peur de se retrouver mouillé et boueux", devraient suffire à l’affaire. Les Frenchies bouffeurs de grenouille vont avoir de la concurrence.

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Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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La réforme des retraites entame une semaine décisive au Sénat et face à la rue

Retraites : l'intersyndicale appelle à une mobilisation "inoubliable" le 7 mars

Le gouvernement britannique durcit un peu plus le ton face à l'immigration illégale

Valeurs Actuelles

[Entretien] Olivier Babeau : « Occuper son loisir est un art très difficile »

[Entretien] Examiner l’islam avec Rémi Brague

Black Lives Matter, féministes, progressistes : les nouveaux veaux d’or

[Entretien] Michel Maffesoli : L’arme de la peur

[Entretien] Armand Rouvier : L’impossible “conservatisme à la française”

[Entretien] Douglas Murray : l’Occident en ligne de mire

[Entretien] Bérénice Levet : « Le wokisme est d’abord, comme le marxisme, une idéologie »

Droit à l’IVG dans la Constitution : la grande mascarade

Pour les Grecs, “le patriotisme avait une dimension morale”

La nouvelle “idéologie inquisitoriale”

France24 - Monde

Feurat Alani : l'invasion américaine de l'Irak "a ouvert les portes de l'enfer au Moyen-Orient"

Publié le : 06/03/2023 - 12:00

Pauline PACCARD Suivre

Le grand reporter Feurat Alani, prix Albert Londres 2019, signe le roman "Je me souviens de Falloujah", un récit qui évoque le passé récent de l'Irak en s'inspirant de l'histoire personnelle de l'auteur, de ses secrets de sa famille et de l’exil politique de son père. Cet ouvrage raconte aussi la ville de Falloujah, vingt ans quasiment jour pour jour après le début de l'invasion américaine. "C'est une ville complètement détruite, destructurée par la guerre", explique Feurat Alani.

L'INVITÉ DU JOUR

Feurat Alani : "L'Irak merveilleux que j'ai connu enfant n'existe plus"

IRAK

L'armée irakienne a "entièrement libéré" Falloujah de l'emprise de l'EI

EXPRESS ORIENT

Falloujah, ville meurtrie d'Irak

Valeurs Actuelles

Dissuasion nucléaire : pour l’amiral Jean Dufourcq, “il est urgent de créer un cadre géopolitique européen pour réguler les crises”

Docteur en sciences politiques, académicien de marine, l’amiral Jean Dufourcq a servi au Centre d'analyse et de prévision du ministère des Affaires étrangères, à la Représentation permanente de la France pour l'Union européenne à Bruxelles et au Collège de défense de l'OTAN à Rome. Pour Valeurs Actuelles, il analyse les propositions faites par Emmanuel Macron aux Européens sur un partage de notre dissuasion nucléaire et la sécurité européenne à la conférence de Munich.

Valeurs actuelles. A Munich, le 17 février, le président Macron a invité les Européens à un « dialogue » sur la dissuasion nucléaire française. Qu’a t-il voulu dire ? Amiral Jean Dufourcq. Le président de la République a sans doute voulu rappeler à ses partenaires européens ce que peu ont intégré : l’article 42.7 du traité de l’Union européenne du 7 février 1992 instaure le principe de défense mutuelle de ses membres en cas de menace sur leurs intérêts fondamentaux. En le signant, comme les autres capitales, la France s’est engagée à mettre toutes ses capacités militaires au service de ses partenaires, y compris donc sa capacité nucléaire, outil de dissuasion stratégique qu’elle seule possède en propre dans l’Union européenne. Paradoxalement, le message a sans doute été reçu fort et clair à Moscou ; la dissuasion, ça se passe d’abord dans la tête de l’agresseur potentiel.

Implicitement, la “couverture” française est déjà partagée ; ce qui ne l’est pas, ce sont les technologies et le doigt qui appuie sur le bouton.

Marqueur par excellence de notre souveraineté, notre dissuasion nucléaire pourrait-elle se partager ? Implicitement, la “couverture” française est déjà partagée : qui pourrait douter que la protection du territoire des Etats membres relève des intérêts vitaux de la France ? Ce qui ne l’est pas, ce sont les technologies et les sûretés, pour des raisons de prolifération. Et aussi, bien sûr, le déclenchement de la riposte nucléaire en cas d’échec de la dissuasion. Il n’y a qu’un seul doigt sur le bouton. Mais il faut reparler avec les Européens des fondamentaux de la dissuasion, ça oui.

C’est-à-dire ? Pour bien comprendre de quoi on parle, il faut se souvenir que la dissuasion nucléaire marche sur deux jambes essentielles : des capacités opérationnelles démontrées ; et une rhétorique et une signalétique précises. Si la capacité de la France à délivrer l’arme nucléaire ne fait aucun doute — elle l’a montré par ses essais —, il faut aussi que son discours soit crédible pour faire renoncer l’adversaire à tout projet d’agression. C’est ce que j’appelle la manœuvre permanente et agile du discours militaro-politique. C’est une opération continue qui vise à inhiber toute volonté antagoniste d’importer la guerre là où on ne la veut pas…

En réalité, personne ne “couvrait” l’Ukraine.

Mais qui n’a pas fonctionné en février 2022… « L’opération militaire spéciale russe » n’a été dissuadée ni par la France, ni par l’Otan, ni par la réassurance américaine. Personne ne “couvrait” l’Ukraine. Si la rhétorique de la dissuasion n’a pas fonctionné en 2022, c’est que les discussions américano-russes de Genève en 2021 ont été infructueuses et insincères. Le partenariat américano-ukrainien formalisé officiellement en novembre, vrai défi à Moscou, et les garanties de sécurité inacceptables exigées de Washington en janvier suivant, annonçaient la volonté non d’éviter la guerre mais de l’engager. Et la France ne pouvait jouer aucun rôle direct dans ce défi majeur entre les deux Grands de la guerre froide.

Qu’est-il possible de partager, donc, avec les Européens, de notre dissuasion ? La France pourrait peut-être évoquer ses coûts à sortir du pacte de stabilité, puisque cet arsenal offre une protection implicite à l’ensemble des Etats membres. Et la rhétorique politico-militaire de nos intérêts de sécurité communs sur le continent européen, de l’Atlantique à l’Oural.

Aucun Etat-membre n’est prêt à entendre parler du leadership nucléaire français pour réassurer l’Europe, ni même d’une défense européenne.

Ce qui constituerait une base pour une architecture de sécurité ? Exactement. Sauf que mettre sur la table aujourd’hui cette proposition se heurte à une Otan revigorée et à sa doctrine nucléaire qui, comme le parapluie sécuritaire américain, relève d’une suprématie militaire assumée. Et puis on voit bien qu’aujourd’hui, aucun Etat-membre n’est prêt à entendre parler du leadership nucléaire français pour réassurer l’Europe, ni même d’une défense européenne.

Pourtant la proposition d’Emmanuel Macron d’inventer un « cadre géopolitique » européen pour prévenir les crises semble frappée au coin du bon sens… Bien sûr. L’inexistence d’un club européen a permis aux Américains et aux Russes d’entamer en 1986 à Reykjavik un dialogue stratégique bilatéral et de concevoir la sécurité post-guerre froide de l’Europe, mais sans nous. Pour le meilleur dans un premier temps — un strict contrôle des armements, la disparition contrôlée de l’URSS, la réunification allemande —, et pour le pire maintenant — une guerre ouverte en Europe. Un cadre de grande Europe hors du tête-à-tête des Grands d’hier et des institutions périmées de la guerre froide sera mieux adapté au XXIe siècle qui commence. Si les Européens veulent enfin jouer un rôle majeur dans la sécurité de leur continent, c’est dans cette direction qu’ils doivent travailler. Et l’assumer.

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

France24 - Monde

En Chine, le président Xi Jinping compte asseoir son pouvoir et relancer l'économie

Publié le : 06/03/2023 - 10:39

Christophe DANSETTE

Pékin a fixé l'objectif de croissance de l'économie chinoise à environ 5 % cette année, selon un document gouvernemental diffusé le 5 mars, à l'occasion de la l'ouverture de la réunion plénière annuelle du Parlement. À l'issue cette session parlementaire, le président Xi Jinping devrait voir son mandat renouvelé. Il veut s'entourer d'une nouvelle équipe, plus proche, pour relancer l'économie, après des années marquées par une politique anti-Covid très stricte. 

La Chine augmente son budget militaire pour 2023

La chronique de l’éco

L'économie chinoise face au "zéro Covid" : une stratégie qui pèse sur l'industrie

La chronique de l’éco

La population chinoise décline pour la première fois depuis le début des années 1960

L'Humanité

Guerre en Ukraine. Nouvelle donne avec le plan de paix chinois

Actu

Mal accueilli par le monde atlantiste, le texte présenté par Pékin à la communauté internationale suscite ailleurs beaucoup d’espoirs.

Bruno Odent

Alors que, de Moscou à Washington en passant par Bruxelles et les capitales européennes, les termes de paix, cessez-le-feu et négociations semblent avoir disparu du vocabulaire diplomatique, la République populaire de Chine a bluffé la communauté internationale en lui présentant un plan en 12 points pour sortir de la guerre. L’initiative a été accueillie favorablement aux Nations unies, où le secrétaire général, Antonio Guterres, s’inquiétait de la montée en puissance d’un risque majeur pour toute l’humanité, à la veille de la journée anniversaire du déclenchement de l’invasion de l’Ukraine par Vladimir Poutine. Stéphane Dujarric, porte-parole de Guterres à l’ONU, se réjouit de « l’importance de la contribution chinoise », pointant en particulier « l’appel à éviter l’utilisation des armes nucléaires ».

Ukraine. L'ONU exige le retrait des forces russes, Pékin dévoile son plan

L’Otan et Washington minimisent la portée de l’initiative

Sans surprise, à Washington et du côté de l’Otan, on s’est employé aussitôt à minimiser la portée d’une initiative qui ne serait « pas crédible » étant donné les bonnes relations existant entre Pékin et Moscou. Le secrétaire d’État, Antony Blinken, a cru même disposer d’informations lui donnant le sentiment que la Chine s’apprêtait à livrer des armes à la Russie. « Faux, absolument faux », ont démenti aussitôt les autorités chinoises. Occupé à justifier la montée en puissance des livraisons d’armes lourdes de l’Union européenne (UE) à l’Ukraine, après le feu vert obtenu de Berlin sur les chars Leopard 2, le chef de la diplomatie de l’UE, Josep Borell, a voulu discréditer l’initiative chinoise d’une remarque se voulant définitive, affirmant qu’il n’y voyait « rien qui puisse bénéficier à qui que ce soit d’autre que la Russie ».

Guerre en Ukraine. La Chine peut-elle jouer la négociatrice ?

Le plan chinois contre l’utilisation du nucléaire

Parmi nombre de pays dits du « Sud global », l’initiative de Pékin est accueillie bien plus favorablement. Ces pays souffrent autant des conséquences de la guerre – avec l’explosion des prix des hydrocarbures et des céréales – qu’ils sont étranglés par les prérogatives du dollar en lien avec la hausse brutale des taux d’intérêt de la Réserve fédérale états-unienne. Le Brésil est de ceux-là. Le président Lula se défie des logiques atlantistes et avance une démarche proche de celle de Pékin quand il réclame qu’un groupe de pays « non impliqués dans le conflit assume la responsabilité de rétablir la paix ».

Diplomatie. Le groupe de paix de Lula se heurte aux intérêts de Washington

Le texte chinois, dont nous publions l’intégralité sur notre site Internet, réaffirme les grands principes de l’ONU sur la souveraineté de chacun des membres de la communauté internationale, «  grands ou petits, forts ou faibles, riches ou pauvres ». Il exhorte la Russie et l’Ukraine à « se conformer strictement au droit humanitaire international, à éviter d’attaquer des civils ou des bâtiments civils ». Il dénonce tout recours aux armes nucléaires, désavouant explicitement la démarche de Vladimir Poutine quand il décrète la suspension de la participation de son pays à l’accord Start 2 de limitation des arsenaux, signé avec les États-Unis en 2010. Et le plan chinois de mettre les points sur les i en fustigeant « l’usage ou la menace de l’usage des armes nucléaires ».

C’est de Kiev qu’est venue la preuve sans doute la plus manifeste du sérieux avec lequel a été reçue l’initiative de paix de Pékin sur l’ensemble de la planète. « J’ai l’intention de rencontrer Xi Jinping », a réagi Volodymyr Zelensky, le président ukrainien, ajoutant que ce serait « important pour la sécurité mondiale ».

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Valeurs Actuelles

Ce que recèle l’affaire des ballons chinois

Défense sol-air : “Trois ans pour fabriquer un missile complexe, voilà le résultat des ‘dividendes de la paix’”

Washington s’interroge sur sa stratégie en Ukraine

Comment la Russie a encaissé le choc des sanctions

Cédric Perrin : ”Quelle stratégie pour nos armées ? Cela fait un an que l’on attend des réponses…”

Sébastien Lecornu, ministre des Armées : “Les nations européennes doivent s’occuper davantage de leur sécurité”

Chars : pourquoi Berlin a cédé

Pourquoi la France pourrait aussi quitter le Burkina Faso

Comment Macron compte avoir “une guerre d’avance”

Hésitations à Téhéran

L'Humanité

Ukraine. Le plan de paix avancé par Pékin en 12 points

L’Humanité publie l’intégralité du plan de paix présenté par la République populaire de Chine. Un document diplomatique qui peut constituer un tournant dans l’évolution du conflit.

Bruno Odent

1. Respecter la souveraineté de tous les pays

Le droit international universellement reconnu, y compris les buts et principes de la charte des Nations unies, doit être strictement observé. La souveraineté, l’indépendance et l’intégrité territoriale de tous les pays doivent être effectivement défendues. Tous les pays, grands ou petits, forts ou faibles, riches ou pauvres, sont des membres égaux de la communauté internationale. Toutes les parties doivent conjointement faire respecter les normes fondamentales régissant les relations internationales et défendre l’équité et la justice internationales. L’application égale et uniforme du droit international doit être encouragée, tandis que les doubles standards doivent être rejetés.

Guerre en Ukraine. Nouvelle donne avec le plan de paix chinois

2. Abandonner la mentalité de la guerre froide

La sécurité d’un pays ne doit pas être recherchée au détriment des autres. La sécurité d’une région ne doit pas être obtenue par le renforcement ou l’expansion de blocs militaires. Les intérêts et les préoccupations légitimes de tous les pays en matière de sécurité doivent être pris au sérieux et traités correctement. Il n’existe pas de solution simple à une question complexe. Toutes les parties devraient, en suivant la vision d’une sécurité commune, globale, coopérative et durable et en gardant à l’esprit la paix et la stabilité à long terme du monde, contribuer à forger une architecture de sécurité européenne équilibrée, efficace et durable. Toutes les parties devraient s’opposer à la recherche de leur propre sécurité au détriment de celle des autres, empêcher la confrontation entre blocs et œuvrer ensemble pour la paix et la stabilité sur le continent eurasien.

Guerre en Ukraine. La Chine peut-elle jouer la négociatrice ?

3. Cesser les hostilités

Les conflits et la guerre ne profitent à personne. Toutes les parties doivent rester rationnelles et faire preuve de retenue, éviter d’attiser les flammes et d’aggraver les tensions, et empêcher la crise de se détériorer davantage, voire d’échapper à tout contrôle. Toutes les parties doivent aider la Russie et l’Ukraine à travailler dans la même direction et à reprendre le dialogue direct le plus rapidement possible, afin de désamorcer progressivement la situation et de parvenir finalement à un cessez-le-feu global.

4. Reprendre les pourparlers de paix

Le dialogue et la négociation sont la seule solution viable à la crise ukrainienne. Tous les efforts en faveur d’un règlement pacifique de la crise doivent être encouragés et soutenus. La communauté internationale doit rester attachée à la bonne approche consistant à promouvoir les pourparlers de paix, aider les parties au conflit à ouvrir la porte à un règlement politique dès que possible, et créer les conditions et les plateformes nécessaires à la reprise des négociations. La Chine continuera à jouer un rôle constructif à cet égard.

Bertrand Badie, politiste : « On ne peut pas penser une paix sur la base d’une victoire militaire »

5. Résoudre la crise humanitaire

Toutes les mesures susceptibles d’atténuer la crise humanitaire doivent être encouragées et soutenues. Les opérations humanitaires doivent respecter les principes de neutralité et d’impartialité, et les questions humanitaires ne doivent pas être politisées. La sécurité des civils doit être protégée efficacement et des couloirs humanitaires doivent être mis en place pour l’évacuation des civils des zones de conflit. Des efforts sont nécessaires pour accroître l’aide humanitaire dans les zones concernées, améliorer les conditions humanitaires et assurer un accès humanitaire rapide, sûr et sans entrave, afin d’éviter une crise humanitaire à plus grande échelle. Il convient d’aider les Nations unies à jouer un rôle de coordination dans l’acheminement de l’aide humanitaire vers les zones de conflit.

6. Protection des civils et des prisonniers de guerre

Les parties au conflit doivent se conformer strictement au droit humanitaire international, éviter d’attaquer les civils ou les installations civiles, protéger les femmes, les enfants et les autres victimes du conflit, et respecter les droits fondamentaux des prisonniers de guerre. La Chine soutient l’échange de prisonniers de guerre entre la Russie et l’Ukraine et appelle toutes les parties à créer des conditions plus favorables à cette fin.

7. Assurer la sécurité des centrales nucléaires

La Chine s’oppose aux attaques armées contre les centrales nucléaires ou d’autres installations nucléaires pacifiques et appelle toutes les parties à respecter le droit international, notamment la convention sur la sûreté nucléaire (CSN), et à éviter résolument les accidents nucléaires d’origine humaine. La Chine soutient l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), qui joue un rôle constructif dans la promotion de la sûreté et de la sécurité des installations nucléaires pacifiques.

8. Réduire les risques stratégiques

Les armes nucléaires ne doivent pas être utilisées et les guerres nucléaires ne doivent pas être menées. L’usage ou la menace de l’usage des armes nucléaires doit être combattu. La prolifération nucléaire doit être empêchée et la crise nucléaire évitée. La Chine s’oppose à la recherche, au développement et à l’utilisation d’armes chimiques et biologiques par tout pays, quelles que soient les circonstances.

9. Faciliter les exportations de céréales

Toutes les parties doivent mettre en œuvre l’initiative sur les céréales de la mer Noire, signée par la Russie, la Turquie, l’Ukraine et les Nations unies, de manière complète et efficace, de façon équilibrée, et aider les Nations unies à jouer un rôle important à cet égard. L’initiative de coopération sur la sécurité alimentaire mondiale proposée par la Chine offre une solution réalisable à la crise alimentaire mondiale.

10. Mettre fin aux sanctions unilatérales

Les sanctions unilatérales et la pression maximale ne peuvent pas résoudre la question ; elles ne font que créer de nouveaux problèmes. La Chine s’oppose aux sanctions unilatérales non autorisées par le Conseil de sécurité des Nations unies. Les pays concernés devraient cesser d’abuser des sanctions unilatérales et de la « juridiction du bras long » contre d’autres pays, afin de faire leur part dans la désescalade de la crise ukrainienne et de créer les conditions pour que les pays en développement puissent développer leurs économies et améliorer la vie de leurs populations.

11. Maintenir la stabilité des chaînes industrielles et d’approvisionnement

Toutes les parties devraient sérieusement maintenir le système économique mondial existant et s’opposer à l’utilisation de l’économie mondiale comme un outil ou une arme à des fins politiques. Des efforts conjoints sont nécessaires pour atténuer les retombées de la crise et empêcher qu’elle ne perturbe la coopération internationale dans les domaines de l’énergie, de la finance, du commerce alimentaire et des transports et qu’elle ne compromette la reprise économique mondiale.

12. Promouvoir la reconstruction post-conflit

La communauté internationale doit prendre des mesures pour soutenir la reconstruction post-conflit dans les zones de conflit. La Chine est prête à fournir une assistance et à jouer un rôle constructif dans cette entreprise.

ChineGuerre en Ukrainepaix
Valeurs Actuelles

Brexit : un accord “historique” entre Londres et Bruxelles

« Rishi aurait-il réussi l’impossible ? » C’est ainsi que titrait le quotidien DailyMail, au lendemain de l’annonce du “cadre de Winsor”, présenté le 27 février par le Premier ministre britannique Rishi Sunak et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. Cet accord, “historique”, selon la dirigeante européenne, met un terme à plus de deux ans de relations tumultueuses entre Londres et Bruxelles à propos du statut de l’Irlande du Nord après le Brexit.

Pour cette province britannique, membre du Royaume-Uni et séparée de la République d’Irlande depuis 1921, la priorité était de maintenir, en dépit du Brexit, la frontière ouverte avec son voisin du sud. L’établissement de nouvelles frontières entre les deux entités irlandaises faisait craindre un retour des violences intracommunautaires, 25 ans après les accords de paix du Vendredi Saint.

En 2020, quatre ans après le référendum qui a dit “oui” au Brexit, le Premier ministre Boris Johnson parvient à négocier un “protocole nord-irlandais” avec l’Union européenne. À défaut d’être appliquée entre l’Irlande du Nord, prise malgré elle dans le Brexit, et l’Irlande du Sud, toujours membre de l’UE, le protocole douanier européen s’impose alors entre l’Irlande du Nord et la Grande Bretagne, protection du marché commun oblige.

Mais la mise en place de barrières douanières entre les deux îles s’est heurtée à l’opposition farouche des unionistes nord-irlandais, issus de la majorité protestante et partisans du maintien au sein du Royaume-Uni. Créant une frontière de facto entre Grande-Bretagne et Irlande du Nord, le “protocole nord-irlandais” n’a jamais été accepté par Belfast ni pleinement appliqué par Londres. Irrité, Bruxelles brandit à plusieurs reprises la menace des sanctions commerciales : depuis mars 2021, sept procédures d’infraction ont été engagées contre Londres par la Commission européenne.

Le “cadre de Winsor”, négocié fin février entre Rishi Sunak et Ursula von der Leyen dans la ville homonyme, dans l’ouest de Londres, montre cependant que la politique est avant tout l’art du compromis. S’il est approuvé par les parlementaires britanniques, l’accord assouplira la réglementation européenne en Irlande du Nord tout en ménageant les exigences de Bruxelles. Cet accord présente des « garanties solides » pour la protection du marché unique européen, selon Ursula von der Leyen, et prévoit de “supprimer la frontière en mer d’Irlande » en maintenant des “échanges commerciaux fluides au sein du Royaume-Uni », comme l’a fait valoir le Premier ministre britannique.

Ainsi, les produits exportés depuis la Grande-Bretagne vers l’Irlande du Nord uniquement seront exemptés des contrôles imposés à l’entrée du marché européen, tandis que les exportations britanniques vers la République d’Irlande resteront soumises au protocole douanier fixé par Bruxelles. Quant aux lois européennes sur la TVA, elles continueront de s’appliquer en Irlande du Nord, à l’exception de certaines catégories de biens, comme l’alcool, dont la taxation relèvera de la compétence de Westminster.

Londres a également tenu à ménager les sensibilités politiques de Belfast, notamment celles du principal parti unioniste nord-irlandais, le DUP (Democratic Unionist Party). Le Parlement local s’est ainsi vu accorder le droit de disposer d’un « frein d’urgence » lui permettant de bloquer l’application des dispositions européennes sur les biens et les marchandises. Ce mécanisme n’enlèvera toutefois pas à la Cour de justice européenne « le dernier mot » en ce qui concerne les règles régissant le marché unique, toujours en vigueur dans la province.

Si Boris Johnson, dont le slogan fétiche était “Get Brexit done” (“réalisons le Brexit”), n’est jamais parvenu à sortir de cette impasse politique, son successeur Rishi Sunak pourrait bien être arrivé à bout du principal différend entre Londres et Bruxelles dans la mise en œuvre de l’accord de sortie, signé en 2019.

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L'Humanité

Printemps 1943, la jeunesse prend le maquis et attise la Résistance

Il était une fois

Pour échapper au Service du travail obligatoire institué par le régime de Vichy, des légions de réfractaires investissent des zones difficiles d’accès. Un mouvement inattendu qui va prendre de court les instances résistantes et impulser au printemps 1943 un tournant décisif dans la lutte contre l’occupant.Par Fabrice Grenard, historien, spécialiste de la Résistance et de l’histoire des maquis, directeur historique de la Fondation de la Résistance

L’année 1943 est cruciale pour la Résistance. Le débarquement allié en Afrique du Nord en novembre 1942 laisse désormais entrevoir la possibilité d’une libération prochaine et augmente la légitimité de la Résistance alors que la majorité des Français a définitivement rompu avec Vichy. La création du Conseil national de la Résistance (CNR), qui tient sa première réunion le 27 mai 1943 à Paris sous la présidence de Jean Moulin, permet d’unifier les organisations résistantes et de les placer sous la seule autorité du général de Gaulle.

Le CNR : l’originalité d’une démocratisation

Un phénomène qui se développe au départ de façon spontanée

Mais, surtout, 1943 marque la naissance des premiers maquis. Ce phénomène, qui se développe au départ de façon spontanée, va contribuer à changer considérablement la Résistance, qui étend désormais ses actions au monde rural et se dote des troupes qui lui faisaient défaut jusque-là.

Une certaine approche de l’histoire de la Résistance, fondée sur une vision a posteriori, a parfois pu donner le sentiment que l’évolution vers des groupes armés dans les forêts et les montagnes s’inscrivait dans un processus logique. En réalité, la création des premiers maquis n’entrait pas dans les plans des instances clandestines. Le traumatisme de la défaite de 1940 et le choix de l’armistice expliquent que la France n’ait pas vu se développer immédiatement des actions de guérilla menées par des francs-tireurs comme dans d’autres pays d’Europe (Yougoslavie, Grèce). S’ils prônent la lutte armée contre l’occupant depuis l’été 1941 alors que l’attaque de l’URSS par le Reich a mis fin au pacte germano-soviétique, le Parti communiste et sa branche armée des Francs-tireurs et partisans (FTP) souhaitent initialement limiter leurs actions aux villes, considérées comme plus stratégiques pour une insurrection. Les mouvements non communistes (Combat, Franc-Tireur, Libération) disposent de formations paramilitaires qui sont unifiées en novembre 1942 au sein de l’Armée secrète (AS). Mais celle-ci ne doit pas entrer en action avant le débarquement.

Les réquisitions pour le travail en Allemagne changent la donne

Alors que le sort de la guerre s’inverse, Berlin décide de prélever dans les territoires occupés la main-d’œuvre destinée à remplacer les Allemands mobilisés. En France, le chef du gouvernement, Pierre Laval, annonce en juin 1942 la politique dite de la « relève » qui consiste à obtenir la libération d’un prisonnier de guerre contre le départ volontaire de trois ouvriers. Mais les engagements restent trop peu nombreux et Vichy décide de recourir à la contrainte. La loi du 4 septembre 1942 permet de réquisitionner pour le travail en Allemagne sur critères professionnels. Pour y échapper, des petits groupes d’ouvriers des vallées industrielles de la zone sud décident de gagner à la toute fin de 1942 et au début de 1943 les massifs les plus proches afin de se cacher dans des fermes isolées, des chalets d’alpages, des bergeries abandonnées.

Septembre 1942. Le STO, quand Vichy offrait des travailleurs au Reich

Les tout premiers camps apparaissent dans ce contexte. En décembre 1942, une soixantaine d’ouvriers originaires de Grenoble s’installent à la ferme d’Ambel, qui deviendra le camp n°1 du maquis du Vercors. En Haute-Savoie, des chalets situés sur les massifs dominant la vallée de l’Arve servent de refuges aux travailleurs des usines de décolletage. Dans le Bugey, des ouvriers se rassemblent autour du mont de l’Avocat, notamment à Montgriffon. Les Cévennes voient arriver les ouvriers des petits centres industriels de la partie méridionale du Massif central (Alès). Le plateau de Millevaches (Corrèze) constitue un repli pour les travailleurs de Brive, Limoges, Tulle.

Il y a cinquante ans, l'assaut final contre le maquis du Vercors

Métamorphoser les réfractaires en combattants

Alors que les exigences allemandes ne cessent de s’accentuer au début de 1943, Vichy adopte un nouveau dispositif de réquisition avec la loi du 16 février 1943, qui institue le Service du travail obligatoire (STO). Tous les jeunes Français nés en 1920, 1921 et 1922 déclarés aptes doivent partir travailler en Allemagne pour deux ans. Le phénomène des « réfractaires » ne cesse alors de prendre de l’ampleur et entraîne un processus d’essaimage de camps à partir des premiers regroupements opérés depuis la fin 1942 dans les Alpes, le Jura ou le Massif central. Le mouvement ne concerne plus uniquement les zones montagneuses et s’étend aux territoires forestiers du Sud-Ouest (Dordogne, Corrèze, Haute-Vienne) et du Centre (Creuse, Indre, Cher). À l’exception des Vosges et du Morvan, les maquis ne se développent pas en 1943 en zone nord : plus urbaine, moins montagneuse, celle-ci leur est moins propice et la présence militaire allemande y est beaucoup plus dense.

Cette première génération de camps n’a dans un premier temps qu’une fonction de refuge pour les réfractaires au STO. L’équipement et les armes manquent. Les clandestins portent leurs vêtements civils et n’ont que les quelques affaires qu’ils ont pu emporter. Les chefs de la Résistance ont été mis devant le fait accompli : « Nous avons été pris de court », reconnaît le fondateur de Combat, Henri Frenay, en avril 1943.

La question du sort de ces camps provoque au printemps 1943 une crise au sein des instances dirigeantes de la Résistance. Certains sont favorables à la mise en place d’un encadrement destiné à transformer les réfractaires en combattants. C’est le cas notamment de Frenay mais aussi des communistes, qui cherchent à affilier les premiers camps à l’organisation des FTP dans les « campagnes rouges » où le parti est bien implanté. D’autres au contraire considèrent que les jeunes réfractaires n’ont pas assez d’expérience militaire et que les moyens sont insuffisants pour les former. Cette position est notamment défendue par Jean Moulin en mars 1943, alors que les mouvements sollicitent une aide accrue de Londres pour encadrer les camps.

Henri Frenay « L’inventeur » de la Résistance

Transformer les « camps refuges » en maquis combattants

L’afflux croissant de réfractaires dans les camps montre cependant que le phénomène est irréversible. Ceux qui étaient d’abord réticents finissent par se rallier à l’idée que leur encadrement est indispensable. Laisser les réfractaires livrés à eux-mêmes présente le risque de provoquer des dérives et des actions indisciplinées. Pour les résistants non communistes, il faut aussi éviter de laisser le champ libre aux FTP, qui s’efforcent de rallier les groupes de réfractaires.

Après plusieurs mois de tensions, un consensus finit par s’imposer. La France libre accepte à partir d’avril d’augmenter les budgets alloués aux mouvements en faveur des maquis. Les Mouvements unis de résistance (MUR) mettent en place les institutions nécessaires pour transformer les « camps refuges » en maquis combattants. Une école de cadres est confiée à Robert Soulage, un ancien officier qui a quitté l’armée en avril 1942. Un Service national maquis (SNM) est institué fin avril 1943 sous la direction de l’avocat Michel Brault. Le SNM développe des échelons régionaux et départementaux, avec la nomination de responsables chargés de recenser les maquis, de distribuer les fonds, d’établir un contact régulier avec les chefs de camp. Le SNM édicte aussi des instructions strictes qui jouent un rôle crucial pour définir le statut du « maquisard » : interdiction de quitter les camps sous peine d’être considéré comme déserteur et exécuté, obéissance aux chefs et à la discipline militaire. Les opérations de ravitaillement doivent être encadrées et menées de préférence contre des institutions de Vichy ou des collaborateurs notoires pour ne pas trop peser sur les populations locales.

À l’automne 1943, les maquisards sont entre 30 000 et 40 000. Ils ne représentent cependant que 15 % à 20 % des réfractaires au STO. Beaucoup de ceux-ci préfèrent trouver une « couverture » avec un emploi sous une fausse identité dans une exploitation agricole. D’autres continuent à se cacher dans des camps, mais ne sont pas forcément prêts à la discipline militaire et aux risques encourus. Des « camps refuges » n’ayant aucune fonction militaire existent jusqu’à la Libération.

Des difficultés, liées au manque d’armes et de finances

L’univers des camps est totalement masculin, du fait des représentations de l’époque selon lesquelles les femmes ne combattent pas. Mais des jeunes résistantes vont jouer un rôle important dans la survie des maquis par de courts séjours pour apporter des messages, du ravitaillement, prodiguer des soins.

Pour les maquis, qui se trouvent désormais intégrés aux structures mises en place par les MUR ou les FTP, les choses ont considérablement changé en quelques mois. Le 1er septembre 1943, les responsables régionaux du SNM tiennent leur première réunion à Lyon. S’ils soulignent la persistance de nombreuses difficultés, liées notamment au manque d’armes et de finances, tous témoignent des avancées réalisées depuis le printemps 1943. Dans son rapport, Brault souligne que « tous les chefs signalent une amélioration énorme de la discipline et de l’encadrement ». Ces efforts ont permis d’intégrer les maquis à la Résistance alors que les premiers camps s’étaient constitués en dehors d’elle.

Défilés de maquisards à l'occasion du 11 novembre 1943

Là où ils sont le mieux organisés, les maquis constituent dès l’automne 1943 une forme de contre-­pouvoir dans les territoires où ils se développent, comme le montre l’affichage sur les places de villages de Corrèze et de Haute-Vienne d’arrêtés signés du « préfet du maquis » qui réglementent différents aspects de la vie quotidienne (les prix et le ravitaillement).

Les principales opérations qu’ils lancent à cette date s’inscrivent surtout dans une logique de survie. Dans la plupart des zones de maquis, l’été et l’automne 1943 marquent une recrudescence de coups de main contre les entrepôts du ravitaillement général ou les chantiers de jeunesse de Vichy pour s’emparer de stocks de nourriture et d’équipements indispensables. Les maquis se défendent aussi contre les premières opérations menées au cours de l’été et de l’automne 1943 par les forces de Vichy, notamment les gardes mobiles de réserve et la Milice. Ils sont encore épargnés par les attaques allemandes, qui n’interviendront qu’à partir de l’hiver 1944 (« opération Korporal » contre le maquis de l’Ain et « opération Hoch-Savoyen » contre le maquis des Glières en février et en mars 1944).

Pour la première fois, à l’occasion du 11 novembre 1943, les maquisards défilent à visage découvert dans de nombreux bourgs et villages pour montrer aux populations locales qu’ils appartiennent à des unités militaires disciplinées et ne sont pas les simples « bandits » dénoncés par la propagande vichyste. Le plus important et le plus retentissant de ces défilés se déroule à Oyonnax, dans l’Ain, où 1 500 maquisards marchent en rang derrière leur chef Romans-Petit et se rendent au monument aux morts pour y déposer une gerbe sur laquelle figurent ces mots : « Les vainqueurs de demain à ceux de 14-18 ». Ces défilés du 11 novembre 1943 en armes et en uniforme montrent à eux seuls tout le terrain parcouru en moins d’un an, depuis l’apparition des tout premiers camps de réfractaires qui n’étaient ni encadrés ni équipés.

En savoir plus

  • Ils ont pris le maquis, de Fabrice Grenard, éd. Tallandier, 2022, 192 pages, 26 euros.Qui sont les maquisards ? Quelles sont leurs motivations ? Comment ont-ils été formés ? Comment ont-ils combattu l’occupant ? Comment ont-ils (sur)vécu ensemble, dans des conditions précaires et clandestines, et qui les a aidés ? Dans ce livre richement illustré (de nombreux documents sont inédits), l’auteur éclaire de manière aussi précise que passionnante leur histoire, sous tous ses aspects.
  • Une légende du maquis. Georges Guingouin, du mythe à l’histoire, de F. Grenard, éd. Tallandier, coll. «Texto », 2020.
  • Les Maquisards. Combattre dans la France occupée, de F. Grenard, éd. Vendémiaire, 2019.
  • « Georges Guingouin. Il était le “préfet du maquis” », de F. Grenard, dans l'Humanité Dimanche n°483 du 22 octobre 2015.
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Valeurs Actuelles

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L'Humanité

Cross de « l’Humanité », elle court, elle court, la fraternité

Il était une fois

Donner du souffle à l’unité des travailleurs, affranchir le sport des normes bourgeoises pour le rendre accessible à tous, faire pièce aux compétitions sponsorisées par la presse des « ennemis de classe », c’est l’ambition du cross international de « l’Humanité » lancé le 26 février 1933 avec la FSGT. Elle va se déployer sur 31 éditions jusqu’en 1968. Boycottée un temps par les instances officielles, l’épreuve populaire deviendra pourtant un rendez-vous incontournable de l’athlétisme français.Par Michaël Attali, historien du sport, professeur des universités à l’université Rennes II, directeur du laboratoire de recherche VIPS2

Dès les années 1920, le journal « l’Humanité » – organe officiel du Parti communiste depuis le congrès de Tours – considère le sport pratiqué dans le cadre du système capitaliste comme un symbole de la bourgeoisie, qu’il faut combattre comme tel. Néanmoins, ses journalistes ne peuvent pas être perçus contre le sport lui-même alors que celui-ci attire de plus en plus le public : il s’agit donc de s’en saisir et de le mettre au service des idéaux défendus. Fidèle à la ligne politique qui fait de la Fédération sportive du travail (FST) puis de la Fédération sportive et gymnique du travail (FSGT) des organisations de masse du Parti communiste, le journal va promouvoir une alternative qui symbolise l’unité de la classe ouvrière. Tout en relatant la plupart des épreuves internationales et nationales sur un ton critique, « l’Humanité » va créer un événement qui tout à la fois illustre la pertinence de ses analyses et propose une alternative ambitieuse. Populaire et accessible, le cross – course à pied en terrain varié, hors route, pouvant comporter des obstacles – s’impose comme l’activité idéale pour incarner un autre modèle sportif. Et c’est naturellement dans les colonnes du journal que vont être explicités le sens et l’importance de l’épreuve, au fil de ses 31 éditions. Celles-ci vont se dérouler, en février ou en mars, dans la banlieue rouge parisienne.

« Une épreuve prolétarienne de masse »

Si le Tour de France est l’exemple le plus connu d’une épreuve sportive créée par un journal, en 1903, il y en a beaucoup d’autres. Inauguré le 26 février 1933, le cross de « l’Humanité » reprend donc une formule qui attire les foules, tout en se positionnant face à la concurrence. Les principes fondateurs sont posés pour la première édition : « Le but poursuivi par notre journal (…) est avant tout de réaliser une épreuve prolétarienne de masse et de lutter ainsi contre l’influence pernicieuse de la grande presse officielle qui rayonne encore sur de nombreux travailleurs grâce à l’attrait sportif. (1) »

Moyen de mobilisation collective, le sport doit avoir des répercussions sociales. Ainsi, les grèves de l’hiver 1936 offrent au journal – dont le tirage dépasse alors les 200 000 exemplaires – une occasion de souligner la cohérence entre les luttes prolétariennes et l’unité populaire incarnée par l’épreuve, avec « la présence des délégués des traminots de Lille, Roubaix, Tourcoing en grève (…) et la démonstration de solidarité (…) de la part du prolétariat parisien. Joignant aux acclamations en l’honneur du vrai sport, brimé par le grand capital, leur salut à ceux qui luttent pour leur pain (2) ».

Une foule admirative des sportifs

Le nombre de spectateurs est régulièrement mentionné (par exemple, 25 000 en 1951) pour souligner la force d’attraction de l’épreuve, qui tend à être assimilée à une manifestation de travailleurs. Admirative des sportifs, la foule l’est aussi des conditions de la course, telles celles d’un dur labeur : acclamant « longuement les vainqueurs, elle n’oubliait nullement les jeunes gars anonymes aux jambes tachées de boue noire, ceux dont le long peloton (…) s’étirait avec pour toile de fond l’horizon gris, maisons irrégulières, cheminée d’usines de ce coin de banlieue. »

Si les années 1930 sont le théâtre de luttes ouvrières pour la conquête de nouveaux droits, l’immédiate après-guerre poursuit dans cette veine en liant les nécessités du moment à l’épreuve sportive. La rapidité avec laquelle est relancé le cross, en février 1945, montre l’intérêt qu’il revêt pour l’organe officiel du PCF en train de devenir « le premier parti de France » : « Refaire la France, tendre ses muscles, donner santé et force à ses citoyens ? C’est pour une grande part la tâche du sport. À cette tâche noble, “l’Humanité” entend coopérer de tout son pouvoir. Vive son 8e cross ! (3) »

Un rendez-vous de l’athlétisme français

Pendant les quinze jours qui le précèdent, le cross est systématiquement présent à la une du journal. Ailleurs dans les pages, les appels à s’inscrire et le comptage quotidien des participants visent à capter l’intérêt des lecteurs, tout comme le traitement de l’épreuve en « feuilleton ». Ainsi, deux mois avant le cross, celui-ci fait l’objet de nombreux articles, notamment sur les têtes d’affiche. La participation de Raphaël Pujazon (champion de France de cross entre 1944 et 1949 et champion d’Europe du 3 000 mètres steeple en 1946), du Tchécoslovaque Emil Zatopek (champion olympique du 5 000 et du 10 000 mètres au JO de 1952) ou du Soviétique Volodymyr Kuts (champion olympique du 5 000 mètres et du 10 000 mètres en 1956) souligne l’importance de l’épreuve, qui est devenue un rendez-vous de l’athlétisme français.

Athlétisme. Emil Zatopek, l’homme aux pointes d’or

Une importance que révèlent aussi les controverses, telles les interdictions, réitérées à partir de 1946, faites aux athlètes licenciés à la Fédération française d’athlétisme (FFA) de participer au cross, relayées à partir de 1947 par la Fédération internationale. Dénoncées comme une décision politique servant les intérêts capitalistes, elles permettent de mettre en avant l’ostracisme idéologique à l’égard des militants communistes et en filigrane l’oppression faite aux travailleurs en ce début de guerre froide (répression des grèves dans l’industrie, éviction des ministres communistes, etc.). Avec le cas exemplaire de Pujazon, vainqueur du cross de « l’Humanité » en 1945 et 1946, puis interdit de participation, les journalistes stigmatisent la dépendance des fédérations aux enjeux politiques et remettent en cause tout le système d’organisation sportive. Et les victoires de Zatopek en 1954 et 1955 ou celles de Kuts en 1956 et 1957 sont célébrées comme autant de succès contre l’oppresseur capitaliste.

« Le sport est un moyen et non un but »

La participation connaît son apogée au milieu des années 1950 (1 500 en 1933, près de 9 000 en 1955, signe d’un engagement conséquent), avant de s’éroder dans les années 1960 (5 000 en 1968). Mais c’est d’abord le sens de cette épreuve qui la caractérise : « Le sport est un moyen et non un but. Un moyen de se tenir toujours alerte, toujours souple, de s’aguerrir aux luttes futures pour notre libération de l’exploitation capitaliste. Acteurs ou spectateurs ? Acteurs évidemment dans la grande bataille ouvrière. (Ce 4 février 1934), jeunes et vieux, champions et corporatifs, montreront qu’ils sont toujours d’attaque pour l’amélioration de leur forme physique et leur libération future. (4) »

Véritable socle idéologique, cette vision va façonner le cross de « l’Humanité » au fil du temps. Si la plupart des manifestations sportives mettent en avant l’excellence des participants, celle-ci insiste tout autant sur la diversité des concurrents dont la majorité n’est pas spécialiste. Une grande place est donnée aux clubs, associations, villes ou régions ayant rassemblé le plus de participants. Dès l’après-guerre, des centres d’entraînement sont créés à leur intention (il y en a 53 en 1955). À partir du début des années 1950, une rubrique quotidienne « On prépare le cross de “l’Humanité” » présente un club et incite à une participation massive, en indiquant par exemple les lieux d’entraînement.

Instiller une culture sportive dans la classe ouvrière

L’année 1956 marque une étape importante avec la mise en place d’épreuves de qualification. La province entre dans le dispositif afin d’augmenter à la fois la visibilité de l’épreuve et sa légitimité populaire. La presse régionale communiste est mobilisée ; « la Marseillaise » ou « l’Écho du Centre » créent un cross. Le cross de « l’Humanité » est aussi démultiplié avec la création d’épreuves sur des sites industriels, tel le cross de la Snecma en 1957.

La mobilisation change d’échelle. Prodiguant des conseils aux néophytes pour qu’ils se présentent au cross de « l’Humanité » dans les meilleures conditions physiques et morales, la série d’articles de Maurice Baquet (5) témoigne, à partir de cette période, de l’accent mis sur la dimension éducative de l’épreuve. Il s’agit d’instiller une culture sportive dans la classe ouvrière, incitée à veiller aussi bien à son alimentation qu’à la régularité de l’exercice, en amont comme en aval du cross.

La base de départ pour de futurs champions

La masse de pratiquants et plus généralement les dispositifs mis en place autour de l’épreuve visent aussi à créer les conditions pour générer une élite sportive face au modèle sportif français abondamment critiqué. « C’est le mérite du cross de “l’Humanité” que d’aider ces jeunes à faire connaissance avec leurs possibilités. (…) Si l’on veut des champions, la grande épreuve populaire est la base de départ. Et ensuite, et c’est l’essentiel, il s’agit de lutter pour que le champion en herbe soit placé dans les conditions sans lesquelles il végétera (6) ».

La mise en scène de l’épreuve traduit cette imbrication entre l’engagement populaire et la formation d’une élite. Les catégories de classement en sont un indice. En 1949, elles se stabilisent afin de distinguer les publics et de permettre à chacun d’être reconnu et valorisé. Si les critères d’âge et de sexe sont communs avec les manifestations sportives classiques, la mise en place de quatre groupes (eux-mêmes subdivisés en sous-groupes) est révélatrice de l’identité du cross de « l’Humanité ». Le groupe sportif réunit les pratiquants d’activités diverses (basket-ball, cyclisme, boxe, tennis de table, etc.) : l’enjeu est de décloisonner et, toujours, de considérer le sport davantage comme un moyen que comme un but. Le groupe corporatif, qui vise à mobiliser les plus éloignés de la pratique et à faire exister sur la scène sportive une figure populaire généralement en retrait, est décomposé en secteurs professionnels (alimentation/hôtellerie, bâtiment/bois, industries chimiques, intellectuels, livre, etc.). Les sportifs « travaillistes » constituent le troisième groupe, réunissant les licenciés des clubs adhérant à la FSGT. Le dernier groupe est celui des « As », l’élite sportive. L’isoler permet aux autres d’avoir une visibilité et d’attribuer à toute victoire une valeur équitable. Dans « l’Humanité », les photographies comme les comptes rendus mettent en avant celles et ceux qui restent la plupart du temps invisibles sur les stades ou dans les gymnases.

Une véritable allégorie de l’unité prolétarienne

Le cross trouve ici tout son intérêt : légitimité sportive, ambition populaire, équité certes, mais aussi exemplarité du modèle sportif des pays de l’Est, valeur ajoutée du sport et mobilisation collective sont les ferments de la doctrine qui fonde le cross de « l’Humanité ». Véritable allégorie de l’unité prolétarienne dont le journal communiste se veut le représentant, ce cross en réunit toutes les composantes.

Le 22 février 1969, « l’Humanité » annonce la disparition de l’épreuve pour des raisons financières. De 1933 à 1968, le cross de « l’Humanité », inséré dans un vaste projet idéologique et politique, s’est inscrit à la fois dans une stratégie de mobilisation et dans le déploiement d’un modèle alternatif de pratique. Tout en reposant sur certains codes classiques (compétition, classement, excellence), il a constitué une innovation qui a contribué à imposer l’idée qu’un autre sport était possible, comme facteur de transformation sociale, et qui a permis aux catégories populaires d’investir, en le rendant accessible et attrayant, un domaine dont elles étaient encore éloignées.

Pour en savoir plus

  • Héritage social d’un événement sportif. Enjeux contemporains et analyses scientifiques, sous la direction de M. Attali, Presses universitaires de Rennes, 2021.
  • Le Sport dans la presse communiste, sous la direction de M. Attali et É. Combeau-Mari, Presses universitaires de Rennes, 2014.
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Retraites : fortes perturbations attendues mardi, la grève reconductible en ligne de mire

Publié le : 05/03/2023 - 18:15

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En amont d'une nouvelle journée de mobilisation contre le projet de réforme des retraites du gouvernement mardi, des perturbations sont attendues dans de nombreux secteurs. Ceux de l'énergie ont déjà entamé leurs mouvements de grève dès vendredi. Ils pourraient être rejoints par les routiers dès dimanche soir.

Certains secteurs n'ont pas attendu le 7 mars pour entamer leur mouvement de grève contre le projet de réforme des retraites. Les électriciens et gaziers ont entamé le leur dès vendredi 3 mars, mettant la production d'électricité en tension et étant prêts à durcir le mouvement. Ils pourraient être rejoints par les routiers dès dimanche 5 mars dans la soirée.

Pour "mettre la France à l'arrêt" le 7 mars, objectif affiché de la grande journée de mobilisation contre la réforme, l'intersyndicale compte sur des mouvements de grèves massives et mêmes reconductibles dans tous les secteurs.

Le point sur les principales mobilisations attendues :

Industrie et énergie

Dans l'énergie, le mouvement a démarré dès vendredi après-midi à l'appel de la CGT, en raison de l'ouverture du débat samedi au Sénat sur l'article 1 du texte, sur la suppression des régimes spéciaux de retraite, dont celui des énergéticiens. Dimanche en début d'après-midi, les réductions de production atteignaient près de 5000 mégawatts, soit l'équivalent de cinq réacteurs nucléaires. 

À Gravelines (Nord), deux réacteurs sur six sont depuis samedi après-midi aux mains des grévistes, qui ont réduit au minimum la production de l'un et bloquent la maintenance d'un autre. Au Tricastin, les quatre réacteurs sont aux mains des grévistes qui poursuivent les baisses de production.

>> À lire aussi - Le rapport au travail au cœur des cortèges contre la réforme des retraites

Dans l'hydraulique, les syndicats indiquent que les "machines ont été mises à l'arrêt jusqu'à nouvel ordre" et que des piquets de grève ont été installés à Chassezac (Ardèche).

Le mouvement "a vocation à s'étendre", "a minima jusqu'au 7 et a maxima jusqu'à la gagne", avait averti samedi Sébastien Ménesplier, secrétaire général de la CGT Energie. Il a promis "une semaine noire dans l'énergie", avec coupures ciblées, blocages, occupations, et toujours "des opérations Robin des Bois" à destination de la population (comme la coupure des radars routiers).

Dans les raffineries, la CGT a également appelé à la grève reconductible, avec pour objectif de "bloquer l'ensemble de l'économie", au niveau de la production, de la distribution et de l'importation de carburant, selon la CGT-Chimie.

Dans un premier temps, les grévistes entendent bloquer les expéditions des raffineries vers les dépôts, mais si le mouvement venait à durer trois jours ou plus, il pourrait entraîner l'arrêt de raffineries. Celle de Donges (Loire-Atlantique), une des plus importantes de TotalEnergies, est déjà "en arrêt de production" en raison d'un problème électrique survenu le 27 février, selon la direction.

>> À voir - Réforme des retraites devant le Sénat : le projet de loi entre les mains de la droite

Autre maillon, les avitailleurs ou "pompistes du ciel", chargés d'approvisionner les avions, sont également appelés à la grève dans les aéroports de la France entière. La CGT, premier syndicat du secteur, table sur un impact "immédiat".

Toute la branche pétrole et chimie est appelée à faire grève, y compris dans le secteur pharmaceutique.

Nouveauté dans l'industrie, l'appel à la grève dans l'ensemble de la métallurgie et notamment chez les géants du secteur: aéronautique, automobile et sidérurgie sont toutes concernées par une grève que le syndicat de branche espère voir reconduite.

Les syndicats CGT de Thales, Valeo, Stellantis, ArcelorMittal, Forvia, Airbus, Safran et Renault ont notamment appelé à se mobiliser. Les différentes industries de la métallurgie emploient quelque 1,5 million de salariés.

Dans le secteur de l'agroalimentaire, la CGT appelle les grands sucriers français à se mettre à l'arrêt à partir de mardi.

Routiers

Les routiers comptent aussi se joindre au mouvement, certains syndicats comme Force Ouvrière-UNCP appelant à se mobiliser dès dimanche soir, avec des blocages de plateformes logistiques, de zones industrielles et des opérations-escargots autour des grandes métropoles dès lundi matin. 

Transports

Du côté des transports aussi, des perturbations sont attendues. Sur son compte Twitter, la RATP prévoit un "trafic très perturbé sur les réseaux RER et métro" et un "trafic perturbé sur les réseaux Bus et tramway" pour la journée du 7 mars.

[#MouvementSocial] À la suite d’un préavis appelant à une journée de grève interprofessionnelle le mardi 7 mars, la #RATP prévoit un trafic très perturbé sur les réseaux RER et Métro. Le trafic sera perturbé sur les réseau Bus et Tramway ⤵️ pic.twitter.com/nIkapzzz7j

March 5, 2023

 

Le trafic sera "fortement perturbé sur l'ensemble des lignes opérées par SNCF Voyageurs", avec un train sur cinq en moyenne pour les TGV Inoui et Ouigo ainsi que pour les TER, selon la SNCF, dont l'ensemble des syndicats a appelé à un mouvement de grève reconductible.

Thalys et Eurostar sont aussi concernés avec deux trains sur trois en moyenne, et les liaisons France-Allemagne et France-Espagne totalement interrompues.

Du côté des Intercités, il n'y aura "pas de circulation", de jour comme de nuit, "à l'exception d'un aller-retour Paris-Brive, de deux allers-retours Paris-Clermont et d'un trafic normal Toulouse-Hendaye par car de substitution", indique la SNCF dans un communiqué.

Enfin concernant le trafic transilien SNCF, un train sur trois circulera sur les RER A et B et sur les lignes ferroviaires H, K, U, un train sur cinq sur les RER C et D ainsi que sur les lignes J, L, N, R, et un sur dix sur le RER E et la ligne P.

La SNCF précise que son préavis commence le lundi 6 à partir de 19 h et recommande "aux voyageurs qui le peuvent d'annuler ou reporter leurs déplacements prévus ce jour, et de privilégier le télétravail". Les voyageurs TGV et Intercités concernés par l'annulation de leur train seront contactés par mail ou SMS afin d'échanger leur billet sans frais pour un autre train autant que possible ou pour annuler leur billet sur les sites et applications SNCF avec remboursement intégral, précise l'opérateur ferroviaire.

Éducation 

Le Snuipp-FSU, premier syndicat du premier degré ne donnera pas ses prévisions de grévistes pour les écoles maternelles et élémentaires avant lundi. À l'inverse, pas de chiffres attendus pour les collèges-lycées, les enseignants du second degré n'étant pas tenus de se déclarer grévistes 48 heures avant. Toutefois, les perturbations dans l'ensemble des établissements s'annoncent fortes.

Les sept principaux syndicats enseignants ont en effet appelé à "fermer totalement les écoles, collèges, lycées et services" le 7 mars. 

Des blocages sporadiques par des lycéens sont également attendus. Idem dans les facs, où la mobilisation peine à décoller. Les organisations étudiantes et lycéennes ont appelé à "durcir le mouvement" contre la réforme avec une journée de mobilisation de la jeunesse le 9 mars.

Avec AFP

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Valeurs Actuelles

Natalité en berne, une fatigue française

La chose, étonnante, singulière, avait été notée, voilà quelques années, par un journaliste britannique : les dirigeants des principaux pays européens étaient des personnes sans enfant. Le président français, Emmanuel Macron, la chancelière allemande, Angela Merkel (c’est aussi le cas de son successeur, Olaf Scholz), la Première ministre britannique, Theresa May, les dirigeants italien, suédois, néerlandais, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker : aucun d’entre eux n’avait d’enfant.

Même si cet état de fait ne procède pas forcément d’un choix (il peut être subi – et parfois cruellement), il n’en reste pas moins que l’absence d’enfant ne peut pas ne pas avoir une influence sur la façon dont on perçoit l’avenir, le sien propre et celui du pays dont on a la charge. « L’Europe se suicide. Ou du moins ses dirigeants ont décidé de se suicider, réagissait l’essayiste britannique Douglas Murray dans le journal The Times. L’Europe aujourd’hui n’a pas envie de se reproduire, de se défendre, ni même de prendre parti pour elle-même dans un débat. »

Si on met de côté le cas des dirigeants, qui est frappant mais procède peut-être d’une coïncidence, le fait est que, depuis cinquante ans environ, la natalité continentale n’en finit pas de décliner. Quant à la France, si elle a longtemps fait figure de “bonne élève” en Europe, il faudrait plutôt désormais la qualifier de “moins mauvaise”. Qu’on en juge : en 2010, notre pays a enregistré, selon l’Insee, 832 000 naissances pour 540 000 décès, soit un solde naturel positif de 292 000.

Douze ans plus tard ce solde naturel est, selon les derniers chiffres officiels, de… 32 000, avec 683 000 naissances (un chiffre historiquement bas) et 651 000 décès. Comme le constate le professeur Gérard-François Dumont (lire notre entretien page 26), de tels chiffres promettent à la France un « hiver démographique ».

Ils le promettent d’autant plus sûrement que le sujet est devenu indésirable. Il a ainsi fallu attendre la toute fin des discussions sur la réforme des retraites pour voir la natalité s’inviter dans le débat, alors que les notions de population active et de démographie sont intrinsèquement liées. Un amendement, déposé par le député Les Républicains Thibault Bazin visait à « baisser le taux de contribution sociale généralisée sur les revenus d’activités des mères de famille » en fonction du nombre d’enfants à charge. “Familialiser” la CSG : la mesure est pertinente mais, avouons-le, on a connu des injonctions natalistes plus vigoureuses !

Pourtant, cette proposition, modeste et purement financière, et la discussion qui l’a entourée n’ont pas manqué de faire réagir. « Lâchez nos utérus ! […] Nos ventres ne sont pas la variable d’ajustement de votre réforme des retraites », a ainsi lancé la députée écologiste Sandrine Rousseau, répondant à une intervention de Marine Le Pen (lire notre article page 30).

« C’est une réaction étonnante de la part d’une personne qui est supposée être économiste, commente la chroniqueuse et essayiste Gabrielle Cluzel, par ailleurs mère de sept enfants. Sandrine Rousseau doit pourtant bien savoir que, dans un système par répartition, s’il n’y a plus rien en amont, il n’y aura rien en aval. » Bien sûr, il est possible de faire entrer, non des bébés, mais des travailleurs immigrés : telle est, peut-être, l’autre “variable d’ajustement” à laquelle songent la députée Europe Écologie-Les Verts et la gauche en général.

Les travailleurs immigrés ne paieront pas pour nos retraités

Mais l’argument ne tient pas, pour différentes raisons. « D’abord, le taux de chômage dans la population immigrée est le double de celui que connaît la population française, rappelle Gabrielle Cluzel. Ensuite, il s’agit souvent de personnes peu qualifiées dont les revenus, modestes, seront loin de pouvoir financer tout l’éventail de nos retraites. » Enfin, les prélèvements auxquels un travailleur consent ont pour but de payer la retraite de ses parents : le système manifeste une solidarité intergénérationnelle. Quel lien rattache un travailleur sénégalais à nos aînés de la Sarthe ou de la Somme ? Il préférera toujours, et c’est bien normal, envoyer de l’argent chez lui – ce qu’il fait d’ailleurs de manière massive, comme une forme évidente de retraite par capitalisation.

Si l’enfant, le foyer relèvent d’un choix personnel, ce qui en résulte, la natalité, est au contraire un sujet éminemment politique.

La phrase de Sandrine Rousseau cache en réalité autre chose. Non pas un appel au respect de la vie privée, comme on peut l’entendre parfois – le rapport à l’enfant relèverait de la sphère intime -, car l’élue écologiste, et tout son camp avec elle, est au contraire une adepte forcenée de l’intrusion de l’État dans la cuisine ou la chambre à coucher. Mais, si l’enfant, le foyer relèvent d’un choix personnel, ce qui en résulte, la natalité, est au contraire un sujet éminemment politique. « Il s’agit tout simplement du renouvellement d’une société et, à plus long terme, de sa survie, souligne Claire de Gatellier, présidente de l’association Famille et Liberté. Un homme politique ne peut pas ne pas s’en soucier. »

​Avoir des enfants pour quoi ? Pour la France ? Impensable !​

Et ce d’autant plus que le succès n’est pas forcément garanti. Une politique volontariste peut donner de beaux résultats (lire notre article page 32), elle peut aussi échouer. « Quand elle était ministre de la Famille en Allemagne, un pays qui ne fait plus d’enfants, Ursula von der Leyen avait mis en place une politique nataliste assez généreuse, poursuit Claire de Gatellier. Cela n’avait pas fonctionné car le désir d’enfant était trop faible, voire éteint. Chez nous, où tout un discours vise à discréditer le fait d’avoir des enfants, la petite flamme commence à vaciller. »

En réalité, le sens profond contenu dans la réflexion de Sandrine Rousseau est celui-ci : les femmes ne sont pas là pour avoir des enfants – les retraites n’étant qu’un sujet indirect. Tout d’abord, avoir des enfants pour quoi ? Pour la France ? Impensable. « L’idée d’avoir des enfants est entièrement décrochée du destin collectif et de la poursuite d’une aventure commune à l’échelle de la nation », avance la démographe Michèle Tribalat, qui y voit les conséquences d’un processus d’ « individualisation extrême ».

Sous cet aspect, la France n’est pas seule concernée. Le déclin de la natalité touche tous les pays riches. « Aujourd’hui, l’idéal, c’est : s’éclater, faire la fête, et après réussir matériellement. Cette mentalité est peu compatible avec le fait d’avoir des enfants, et encore moins d’en avoir beaucoup, observe Pierre Vermeren. Au Maghreb, c’est au contraire la seule chose qui compte, le seul critère de la réussite : se marier et avoir un ou des enfants. » Et l’historien de trancher : « La pensée dominante n’est plus, chez nous, tournée vers la vie. »

Cette pensée dominante, qui conduit des jeunes filles de 23 ans à se faire ligaturer les trompes, à s’en féliciter et à inviter d’autres personnes à en faire de même (lire notre article page 28), est aujourd’hui incarnée par la pensée féministe, elle-même phagocytée par une théorie de la déconstruction qui brouille les repères, rejette l’idée même de nature et, in fine, se retourne contre la femme et en particulier la femme enceinte.

« La maternité est l’apanage, le privilège extraordinaire de la femme, ça devrait être un combat féministe par excellence, rappelle encore Claire de Gatellier. Mais notre société est plongée dans un déni de réalité stupéfiant. Nous vivons une époque hors-sol et cela ne peut que nous conduire dans le mur. » Un féminisme que rejoint et soutient le courant transhumaniste qui, dans le cas précis de la maternité, tente de faire croire que l’allongement de la durée de vie implique aussi l’allongement de la fertilité. C’est “un enfant si je veux, quand je veux” avec, par exemple, ces témoignages de femmes ayant leur premier enfant à 50 ans. « C’est un terrible mensonge collectif, reprend Pierre Vermeren. On laisse croire que c’est possible, alors que ça ne va concerner qu’une femme sur 100 000 et que ces couples âgés de quarante ans ou plus,au lieu d’avoir deux ou trois enfants, n’en auront qu’un seul, par miracle, et plus sûrement aucun. C’est une véritable trappe à bébés… »

Plus d’enfants pour la patrie, plus d’enfants pour soi-même et finalement plus d’enfants pour personne. C’est l’autre grand trait d’une “pensée” contemporaine obsédée par l’environnement, la planète et sclérosée par le principe de précaution : l’être humain, donc aussi l’enfant à naître, est perçu avant tout comme une nuisance, une pollution, un bilan carbone défavorable.

Dans cet Occident qui ne cesse de battre sa coulpe, on passe de l’injonction à ne pas reproduire ses erreurs (supposées) à celle de ne pas se reproduire du tout.

Dans cet Occident qui ne cesse de battre sa coulpe, on passe de l’injonction à ne pas reproduire ses erreurs (supposées) à celle de ne pas se reproduire du tout. Défendre la “vie”, ce serait alors ne plus la donner. « On va bientôt nous faire croire que Malthus était altruiste, se lamente Gabrielle Cluzel. Il faudrait que l’on meure collectivement pour sauver la planète – qui dès lors ne serait plus là pour personne, sauf les bêtes, ou elle-même. C’est une désespérance absolue. »

Au cœur de l’enfantement se trouve un acte d’espérance, donc de foi

L’effacement (définitif) assimilé à un processus vertueux. La chose, nécessairement, n’a pas été fréquente dans l’histoire. Elle n’est pourtant pas inédite. « Ce projet de l’accomplissement de la perfection morale par l’anéantissement de soi rappelle les suicides collectifs organisés par certaines sectes, explique l’historien du droit Jean-Louis Harouel. L’idée de sainteté collective séculière obtenue par une disparition consentie au nom de la religion de l’humanité ou de celle de la planète est typique de la logique gnostique. »

Hérésie chrétienne, la gnose détestait la nature, le corps incarné, la transmission de la vie, au point que, pour les cathares, par exemple, il n’y avait pas de pire souillure que d’entrer dans une maison où un enfant venait de naître. Nous n’en sommes pas là, bien entendu, mais nous aurions tort de nous en croire si loin.

Par chance, quoique très inquiétante, la situation qui est la nôtre met indirectement en lumière ce qui fait le cœur de l’enfantement : un acte d’espérance, donc un acte de foi. Il n’est pas étonnant qu’aujourd’hui, en France, une partie importante des naissances soit le fait des familles musulmanes ou catholiques pratiquantes. Une réalité démographique passée sous silence par les études officielles, mais qui annonce un rééquilibrage des forces en présence dont l’ampleur ira largement au-delà de la question des retraites.

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L'Humanité

Février 1973. Retour à Wounded Knee, une révolution indienne

Il était une fois

Le 27 février 1973, des militants de l’American Indian Movement (AIM) armés investissent le hameau de Wounded Knee, dans le Dakota du Sud. S’ensuit une confrontation de soixante-dix jours avec le gouvernement qui remet sur le devant de la scène la cause des peuples natifs d’Amérique. Comme un écho à l’histoire sanglante des États-Unis.Par Thomas Grillot, chargé de recherche au CNRS, spécialiste de l’histoire contemporaine des Amérindiens

Thomas Grillot

C’est une révolte indienne ? On ne le sait pas. Que veulent-ils ? On ne le sait pas non plus. Le savent-ils eux-mêmes ? Le 27 février 1973, un groupe de militants de l’American Indian Movement (AIM) et des habitants de la réserve de Pine Ridge, dans le Dakota du Sud, décident d’investir militairement l’endroit où ils viennent de tenir une réunion publique.

Des habitants sont retenus – on parle d’otages –, une église est occupée et mise à sac et, avec elle, le musée indien local. L’occupation fait les gros titres dans tous les États-Unis : « Des Indiens armés se sont emparés de Wounded Knee ». Nixon, sur qui plane depuis juin 1972 le spectre du Watergate, n’avait pas besoin de ça.

Les inspirateurs principaux de l’AIM sont les Black Panthers

Les militants qui prennent la direction des opérations, membres de l’AIM, viennent des villes. Les membres de ce groupe fondé à Minneapolis en 1968 par des Ojibwés sont des habitués des coups d’éclat.

L’année précédente, derrière leurs leaders Clyde Bellecourt, Dennis Banks et Russell Means, un Lakota oglala de Pine Ridge, ils ont organisé une marche sur Washington pour protester contre le non-respect des traités que les nations indiennes ont signés avec l’État américain depuis la naissance de ce dernier. Ils ont occupé un bateau, une montagne, un tribunal, un poste de garde-côte, et même l’immeuble du Bureau des affaires indiennes (BIA), l’administration qui gère les réserves et qui tarde à se défaire de sa mentalité coloniale.

Les militants de l’AIM ont des inspirations multiples. En 1969, une coalition de groupes amérindiens avait, la première, occupé l’îlot d’Alcatraz, célèbre prison d’Al Capone, et l’avait revendiqué, non sans humour, comme terre indienne non cédée. Mais les inspirateurs principaux de l’AIM sont les Black Panthers. Le mouvement doit au groupe afro-américain ses principes et ses méthodes, et jusqu’au poing fermé qui emblasonne son drapeau.

Tandis que le FBI cerne la zone avec des véhicules blindés, la bataille médiatique s’engage.© Mike Zerby/Minneapolis Star Tribune/TNS/Alamy 

Comme leurs frères en radicalisme, les « AIM » patrouillent dans les villes pour surveiller la police et empêcher les arrestations abusives et les passages à tabac des Amérindiens qui y habitent, souvent dans des quartiers ghettos.

Comme les Panthers, ils utilisent les médias pour produire des images iconiques attestant de la naissance d’une nouvelle génération radicale dans un paysage d’organisations panindiennes habituées à la négociation et au compromis.

Avec l’ambition de faire naître une nouvelle société indienne, ils s’organisent pour éduquer les nouvelles générations en fondant des écoles qui les protégeront du racisme blanc et où sera enseignée la véritable histoire des autochtones du continent.

Wounded Knee, un symbole qui rappelle le massacre des Lakotas en 1890

Pourquoi les dirigeants de l’AIM ont-ils décidé d’occuper Wounded Knee, ce hameau perdu dans une réserve perdue ? À l’origine, il s’agissait seulement de se mettre hors de portée des autorités. Mais le lieu est aussi un symbole puissant, célèbre dans toute l’Amérique.

C’est là qu’a été perpétré le massacre de plusieurs centaines de Lakotas le 29 décembre 1890. Depuis des décennies, les survivants et leurs descendants s’efforcent d’obtenir reconnaissance et réparation. C’est là, disent les manuels scolaires, qu’ont fini du même coup la liberté indienne et la conquête de l’Ouest.

Il était une fois Chaque semaine, une autre histoire...

C’est aussi un lieu de honte nationale – le symbole du péché originel que constitue, pour beaucoup d’Américains, la création d’une nation au prix de l’écrasement de beaucoup d’autres. Sous la plume du poète John Neihardt, parlant au nom de l’homme-médecine Black Elk, à Wounded Knee est mort « le rêve d’une nation », celle des Lakotas, aussi connus sous le nom de Sioux.

Le potentiel médiatique de l’endroit est donc immense, et, d’emblée, journaux, radios, télévisions sont des participants essentiels de l’occupation. Tous attendent de voir « comment ça va tourner ». Très vite, les reporters font part publiquement de leurs doutes : ne sont-ils pas manipulés, ne créent-ils pas eux-mêmes, à coups de photos spectaculaires et de gros titres, l’illusion de l’événement ? Tout cela n’est-il pas au fond qu’une sordide lutte de pouvoir, d’intérêt local, entre un élu et celui qui convoite sa place ?

Car c’est bien là l’objectif de la réunion par laquelle tout commence : discuter des moyens de déboulonner le président de la réserve de Pine Ridge et le remplacer par un dirigeant issu de l’AIM. Depuis que les habitants des réserves se sont vu accorder le droit d’élire leurs dirigeants en 1934, les élections sont souvent des moments de polarisation intense, souvent racialisée, où sont censés s’opposer « sang-pur » proches de la « tradition » et « sang-mêlé » acculturés.

Une offensive contre Dick Wilson, président de la réserve de Pine Ridge

C’est particulièrement vrai à Pine Ridge, où la personnalité du président élu en 1972 n’arrange rien. « Dick » Wilson est un homme autoritaire et disposé à la violence avec sa milice, les Gardiens de la nation oglala (Goons). Et il se montre passif face à la violence bien réelle que subissent les habitants de la réserve dès qu’ils en sortent. Raymond Yellow Thunder est tué en février 1972, puis Wesley Bad Heart Bull le 27 janvier 1973. L’AIM se mobilise et manifeste devant le tribunal où est jugé l’assassin blanc de ce dernier.

Dans le même mouvement, les militants offrent leur soutien à un petit groupe d’élus locaux qui lance contre Wilson une procédure de destitution. Celle-ci échoue quatre jours avant la fameuse réunion de Wounded Knee, organisée pour lancer une nouvelle offensive contre le président élu.

1971. Scandale du Cointelpro : la face noire du FBI au grand jour

Dans cette montée aux extrêmes, la police locale et l’État fédéral jouent un rôle essentiel. Le soir même de l’annonce de l’occupation, les agents du BIA installent des barrages routiers. Le FBI, qui surveille l’AIM depuis 1968 dans le cadre de son programme secret Cointelpro, contrôle toutes les allées et venues autour du village. Dès le 28 février, fusils d’assaut M16 et véhicules de transport blindés font leur apparition.

Bientôt, avions et hélicoptères sont de la partie. Du côté des « Indiens », on creuse des tranchées, on fait des patrouilles, on se terre dans des bunkers, on tire des coups de semonce. Des deux côtés d’un no man’s land, on tente de s’évaluer mutuellement. L’occupation se transforme en siège, la manifestation en bataille. Les États-Unis sont toujours au Vietnam. L’AK-47 visible dans bien des clichés de l’occupation en a été ramené par un ancien combattant. Le Vietnam, disent les assiégés, s’est déplacé dans le Dakota du Sud.

Des militants amérindiens accourent de tous les États-Unis

Rien n’a été planifié, tout est improvisé. Les tentatives de négociation échouent les unes après les autres. Dans leur camp retranché, les « Indiens » mettent en place un rationnement et des expéditions nocturnes d’approvisionnement en nourriture et en munitions.

Des tipis sont dressés. Les hommes deviennent des « guerriers », se peignent le visage comme pour aller au combat, vont se purifier dans des loges à sudation. Ils sont photographiés à cheval, le fusil à la main, ornés de plumes si possible. Ils assurent être prêts à mourir. Si « le gouvernement » attaque, ils résisteront et il y aura un deuxième massacre à Wounded Knee.

Le 5 avril, Kent Frizzell, envoyé de l'État sur place, fume le calumet de la paix avec les membres de l’AIM. Pourtant, les tensions persistent et deux morts suivront. © Sipa

Lorsque le 10 mars, les barrages sont levés, certains quittent le village assiégé – mais bien plus y entrent. Des dizaines de militants amérindiens accourent de tous les États-Unis. Ils viennent prendre part à la lutte et se former en préparation d’autres combats, dans d’autres réserves.

Les assiégés envisagent alors d’envoyer une délégation à Washington afin de modifier la constitution du gouvernement tribal de Pine Ridge et de réaffirmer la validité des traités signés par les Lakotas. À l’appui de la souveraineté de la nation oglala, ils mettent en avant la sacralité de leur lutte et poussent sur le devant de la scène des hommes-médecines respectés comme Frank Fools Crow, Pete Catches, Leonard Crow Dog et Wallace Black Elk. Il s’agit, disent-ils, d’accomplir une révolution qui serait aussi un retour à la tradition.

Une autre bataille se prépare déjà : celle des tribunaux

Celui qui, plus que les autres, bénéficie de la couverture médiatique croissante est Russell Means. Cet Oglala dira plus tard qu’il a choisi, en rejoignant l’AIM, de devenir « un Indien à plein temps ». Avec ses cheveux longs tressés, ses jeans de cow-boy et son sens du « show », il est le client parfait des reporters, leur indique le meilleur spot pour une bonne photo, fait rejouer une scène qui leur a échappé.

Par l’image et les déclarations à la presse, une autre bataille se prépare déjà : celle des tribunaux. Pour contrer les accusations de cambriolage, vol, attaque contre des forces de police, sédition, les assiégés montent une équipe d’avocats, le Wounded Knee Legal Defense/Offense Committee.

Fin mars, les barrages sont de retour. Les échanges quotidiens de coups de feu finissent par faire des victimes : le 17 avril, Frank Clearwater est atteint d’une balle et meurt le 25. Le 27, c’est le tour de « Buddy » Lamont, un ancien combattant du Vietnam. Le lendemain, les négociations reprennent en présence de représentants de la Maison-Blanche.

Le 8 mai, le « New York Times » déclare la fin de la « seconde bataille de Wounded Knee » et dresse un premier bilan : « soixante-dix jours, deux morts, beaucoup de blessures, d’innombrables réunions, des chicanes bureaucratiques, à la dernière minute une bataille » et « plus de cent militants qui déposent les armes ».

Ce qu’on va bientôt appeler « Wounded Knee II » n’a-t-il été qu’une mascarade ? Le spectacle indien qui se clôt alors a été d’une puissance indéniable. Il a concrétisé un thème auquel bien des commentateurs ne reconnaissaient jusqu’alors qu’une valeur métaphorique : le retour du guerrier indien.

La bataille opposant État fédéral et groupes amérindiens se jouait jusqu’alors exclusivement dans les tribunaux – et elle y retournera bientôt, quand il s’agira de juger Means, Banks et les autres militants incriminés pour leur participation. Mais pendant quelques semaines, en cette année 1973 où se prépare déjà le bicentenaire des États-Unis, le passé a paru ressurgir, littéralement, de nulle part : une dizaine de bâtiments dans une vallée lointaine dont le nom évoquait, sombrement, le massacre et la culpabilité.

En 1974, Russell Means se présente aux élections tribales contre Wilson

D’ailleurs, la lutte continue : en 1974, Means se présente aux élections tribales contre Wilson. Il est battu. L’affrontement est très violent, et à Pine Ridge plusieurs membres de l’AIM sont assassinés. Means et ses camarades organisent un Conseil international des traités indiens (IITC), portent leur cause à l’ONU, organisent de nouvelles occupations dans les Black Hills (1) et se déchirent bientôt sur la question du soutien à apporter aux sandinistes du Nicaragua.

Quarante ans plus tard pourtant, quand près d’une autre réserve lakota, à Standing Rock, s’organise une autre occupation (2), c’est encore le souvenir de Wounded Knee qui inspire bien des participants. Anciens de « 1973 », descendants ou simples porteurs d’une mémoire entrée dans la geste indienne, tous portent la conviction qu’à Wounded Knee, rien ne s’est fini.

(1)  L’AIM monte ainsi le camp de Yellow Thunder pour protester contre la décision de la Cour suprême de 1980 qui, moyennant compensation financière, entérine la prise illégale des Black Hills par l’État fédéral en 1877.(2) Au printemps 2016, un camp de tipis est mis en place au nord de la réserve de Standing Rock pour protester contre le passage de l’oléoduc Dakota Access. Il accueille plusieurs milliers de militants, avant d’être brutalement démantelé par la nouvelle administration Trump en février 2017.

Thomas Grillot a notamment publié :- Après la Grande Guerre. Comment les Amérindiens des États-Unis sont devenus patriotes (1917-1947), éditions de l’Ehess, 2014.- « 1919, la loi accorde aux vétérans amérindiens les pleins droits civiques. Américains ? Non, patriotes amérindiens! », dans l’Humanité Dimanche n° 658 du 9 mai 2019.

Il était une fois... une autre histoire !

Connaissez-vous la Februari staking, cette grève retentissante en 1941 aux Pays-Bas contre le sort fait aux juifs ? Et le long et féroce « mai » 68 japonais ? Vous rappelez-vous du scandale du Cointelpro, en 1971, quand la face noire du FBI a été révélée au grand jour ? Saviez-vous qu'il y a 60 ans, on visitait Orly le dimanche comme on allait à une attraction touristique ?

Chaque week-end, la rubrique « Il était une fois » de l’Humanité magazine vous raconte l’histoire contemporaine au travers d’événements qui sortent des sentiers battus de l’histoire patrimoniale ou du roman national.

Tous les articles sont écrits par un spécialiste du sujet, souvent un historien, offrant ainsi des sujets où se marient l’art du récit et l’exigence critique et scientifique.

A retrouver dans cette page ou, pour profiter pleinement de la riche iconographie qui les accompagne, dans le magazine papier ou en version numérique.

amérindiensWounded Knee
France24 - Monde

La bataille pour le Donbass est "douloureuse et difficile" selon Zelensky

Publié le : 05/03/2023 - 09:56Modifié le : 05/03/2023 - 20:16

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Des village situés au nord et à l'ouest de Bakhmout ont été attaqués samedi, a déclaré sur CNN Serhii Cherevatyi, porte-parole du groupement oriental des forces armées ukrainiennes, faisant état d'un total de 131 assauts sur ce front. Dans la soirée, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a qualifié la bataille pour le Donbass de "douloureuse et difficile". Voici le fil du 5 mars.

C'est la fin de ce direct, merci à toutes et à tous de l'avoir suivi. L'actualité continue sur France 24. Retrouvez plus d’informations sur l'Ukraine en cliquant ici

  • 19 h 48 : Volodymyr Zelensky qualifie la bataille pour le Donbass de "douloureuse et difficile"

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a indiqué que son armée était engagée dans une bataille "douloureuse et difficile" contre les forces russes dans la région du Donbass (dans l'est du pays), où se trouve la ville très disputée de Bakhmout.

"Je voudrais rendre un hommage spécial à la bravoure, à la force et à la résilience des soldats qui combattent dans le Donbass", a indiqué Volodymyr Zelensky dans sa déclaration quotidienne, ajoutant qu'il s'agissait "d'une des batailles les plus difficiles. Douloureuse et difficile".

  • 11 h 26 : l'armée russe "essaie" toujours d'encercler Bakhmout, selon Kiev

Les troupes russes poursuivent leurs efforts pour encercler la ville-symbole de Bakhmout, épicentre de la guerre dans l'est de l'Ukraine, indique l'armée ukrainienne, assurant toutefois avoir repoussé de nouvelles attaques.

Dans son compte-rendu quotidien, l'état-major ukrainien a affirmé que "plus de 130 attaques ennemies" avaient été entravées lors des dernières 24 heures, dans plusieurs secteurs du front, notamment à Koupiansk, Lyman, Bakhmout et Avdiïvka. "L'ennemi poursuit ses tentatives d'encercler la ville de Bakhmout", a-t-il poursuivi, sans plus de détails.

Des villages au nord et à l'ouest de Bakhmout ont été attaqués, a déclaré samedi sur CNN Serhii Tcherevatyi, porte-parole du groupement oriental des forces armées ukrainiennes. Plus tôt dans la journée, il avait affirmé que la situation à Bakhmout était "difficile mais sous contrôle".

  • 10 h 37 : les Estoniens élisent leur Parlement, avec l'Ukraine en toile de fond

Les Estoniens ont commencé à voter pour élire leur nouveau Parlement dans un scrutin qui pourrait renforcer les nationalistes d'extrême droite, un parti qui a fait campagne sur l'opposition à de nouvelles livraisons d'armes à l'Ukraine.

Le pays balte, membre de l'Union européenne et de l'Otan, a pris la tête des appels internationaux lancés l'année dernière en faveur d'une aide militaire accrue à l'Ukraine face à l'invasion de la Russie. L'aide militaire estonienne à l'Ukraine représente actuellement plus de 1 % de son PIB, soit la contribution la plus importante de tous les pays par rapport à la taille de leur économie.

Mais pour le dirigeant du parti d'extrême droite EKRE, Martin Helme, l'Estonie ne devrait "pas aggraver davantage les tensions" avec Moscou. EKRE a fait campagne contre une aide militaire supplémentaire à Kiev et a appelé à ne plus accepter de réfugiés ukrainiens et à réduire l'immigration pour protéger les travailleurs estoniens.

  • 9 h 12 : les troupes russes continuent de progresser à Bakhmout

L'envoyé spécial de France 24 à Kramatorsk, Gulliver Cragg, fait état d'une pression de plus en plus forte sur l'armée ukrainienne à Bakhmout, où les troupes russes continuent de progresser dans la périphérie nord cette ville-symbole.

Avec Reuters et AFP

 

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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} Le fil du 3 mars

En Ukraine, les Russes pilonnent les dernières routes d'accès à Bakhmout

À Washington, Biden et Scholz s'engagent à soutenir l'Ukraine dans la durée

Ukraine, un an après

"D'escadrons de la mort" à "chair à canon", l'année sanglante des mercenaires du groupe Wagner

Valeurs Actuelles

Affaire Palmade : le fœtus qui dérange

La lente descente aux enfers d’un prof de droite accusé d’islamophobie

Callac, le village qui dit non aux migrants

Jean-Luc Coronel de Boissezon, révoqué pour l’exemple

L’énergie, ce cas d’école

Électricité, le marché de dupes

“Il n’y a pas une dégradation généralisée de l’environnement”

Révolution anti-woke : résistances françaises

[Entretien] Steven Koonin : « Les politiques et les médias contrôlent le récit… »

[Entretien] Bérénice Levet : “Nous récoltons ce que nous avons semé”

L'Humanité

Le Livre de Poche : 70 ans et toujours à la page

Il était une fois

Le 6 février 1953, « le Livre de Poche » fait une entrée fracassante dans les librairies françaises. Cette collection de dimension réduite, à prix modique et à très fort tirage, est le fruit d’un siècle de tâtonnements. Fraîchement accueilli dans certains milieux, le livre au format « pocket » deviendra pourtant vite un outil au service de la démocratisation de la littérature.Par Jean-Yves-Mollier, professeur émérite d’histoire contemporaine à l’université Paris Saclay/Versailles Saint-Quentin

Jean-Yves Mollier

On pourrait faire remonter son origine aux premières satires du poète Martial vendues sous le manteau au Ier siècle de notre ère, ou aux petits livrets bleus des imprimeurs troyens du XVIe siècle. Pourtant, cette chronologie est trompeuse car elle occulte la caractéristique majeure de ce type de livre, son surgissement au XXe siècle, à l’heure de la culture et de la consommation de masse. Si l’on admet que le « Poche » suppose des tirages initiaux à plusieurs dizaines de milliers d’exemplaires destinés au grand public, il est l’enfant des industries culturelles qui dominent l’espace éditorial après 1930.

Sa préhistoire inclut les dime novels (romans à 2 sous)  américains (des fictions imprimées en petit format à 5 ou 10 centimes) comme la « Collection Michel Lévy » à 1 franc (plus de 5 euros actuels) mise en vente à Paris en 1855. Les 20 000 exemplaires de « Madame Bovary » commercialisés en 1857-1858 sous ce format portatif anticipent les grands tirages de la « Collection des auteurs célèbres », de Flammarion, des années 1880, et ceux du « Livre populaire », de Fayard, apparu en 1905 (des livres à 65 centimes, à la couverture criarde). La collection du livre de poche, conçue par Jules Tallandier quelques mois avant le début de la Grande Guerre et lancée en 1915, aurait dû être le point culminant de ce mouvement, mais, limité à 128 pages afin de réduire le prix de vente à 30 ou 40 centimes, ce « Poche » avant la lettre s’interdisait la publication de romans plus épais.

Faute d’avoir pris racine dans le pays qui en avait approché le modèle au plus près avec la « Bibliothèque Charpentier » de 1838 (des romans ou des essais imprimés au format In-18° compact et vendus 3,50 francs) et la « Collection Michel Lévy » à 1 franc de 1855, c’est en Angleterre, en 1935, qu’est née la collection « Penguin », destinée à populariser les grands classiques de la littérature. Sa couverture ornée d’un manchot va inspirer la plupart des concepteurs du livre de poche. Pierre Trémois choisira pour son livre de poche de 1945 un kangourou femelle avec un livre dépassant de sa poche ventrale, ce que l’Italien Giangiacomo Feltrinelli imitera en 1949, année où le célèbre « Marabout » belge pointera son bec, sans oublier l’albatros allemand des éditions du même nom (1932) qui a inspiré le petit manchot britannique.

De ce bestiaire international, on retiendra ce fait majeur : entre 1930 et 1955, la plupart des pays développés ont mis au point des formules proches, associant petit format, grand tirage, prix d’appel attractif et volonté d’atteindre tous les publics. En ce sens, le livre de poche est bien l’enfant de la culture de masse, ce qui explique qu’il ait fait couler beaucoup d’encre, séparant en deux camps irréconciliables ses partisans et ses détracteurs.

Pour comprendre l’étonnante « querelle du livre de poche », qui éclata au milieu des années 1960, il faut lire la diatribe du philosophe Hubert Damisch dénonçant « la manipulation qui du livre fait un produit et du lecteur un consommateur » (« Mercure de France », novembre 1964). De même faut-il garder à l’esprit la dénonciation, aux États-Unis, de la « culture à deux balles » (« culture at two bits »). Manifestement, une partie des intellectuels refusent alors la mise à la portée du grand public des œuvres qui n’ont pas été conçues pour lui. À la différence d’Hubert Damisch, cependant, Louis Aragon et « les Lettres françaises » avaient mené une vaste enquête auprès de leurs lecteurs avant de donner leur avis. Le résultat de ce sondage d’opinion s’étalait à la une du numéro du 29 octobre 1964 et sonnait comme la reconnaissance d’un phénomène qui bouleversait le rapport à la culture. « Révolution en librairie » titraient « les Lettres françaises », accordant ainsi toute son importance à un séisme qui heurtait les uns et enthousiasmait les autres. Quelques mois plus tard, Jean-Paul Sartre et « les Temps modernes » consacreront deux numéros de la revue à la révolution du « Poche » et donneront, eux aussi, la parole aux deux camps.

Que s’était-il donc passé pendant ces dix premières années pour que les esprits s’échauffent à ce point ? Si la collection « Penguin » s’était contentée, au départ, de donner à lire, à un prix abordable (6 pence, soit 5 à 6 euros actuels), des classiques de la littérature, le « Livre de Poche » français avait entamé sa conquête du public en proposant, le 6 février 1953, des romans modernes et non plus des « classiques ». « Kœnigsmark », de Pierre Benoit, « les Clés du royaume » de A. J. Cronin et « Vol de nuit », de Saint-Exupéry, avaient inauguré la série, bientôt suivis par d’autres auteurs contemporains parmi lesquels Albert Camus (« l’Étranger »), Jean-Paul Sartre (« les Mains sales »), André Gide (« la Symphonie pastorale ») et Roger Vercel (« Capitaine Conan »). Les deux premiers volumes avaient été tirés à 55 000 exemplaires, le troisième à 70 000, et les rééditions suivirent à un rythme rapproché. On retient généralement l’indication des tirages comme la preuve qu’il s’agissait bien d’une révolution et on y ajoute le prix bas de ces volumes, 150 francs, l’équivalent de 3 à 4 euros d’aujourd’hui.

Pourtant, une nouvelle fois, la réalité est trompeuse. En effet, Henri Filipacchi, le père du « Livre de Poche » de 1953, conçu par la LGF (la Librairie générale française), une filiale du groupe Hachette, avait repris à son compte un projet né en 1939, lorsque la maison d’édition Calmann-Lévy, associée aux Messageries Hachette et, déjà, à la LGF, avait mis sur le marché la « Collection Pourpre ». Avec 3 millions de volumes vendus entre 1939 et 1942, le résultat était à la hauteur des espérances, même si la guerre et la pénurie de papier freinèrent sa percée auprès des lecteurs.

« Aziyadé » de Pierre Loti, « la Bataille » de Claude Farrère, « la Dame aux camélias » de Dumas fils, « la Rôtisserie de la reine Pédauque » d’Anatole France, « Chéri » de Colette, « les Oberlé » de René Bazin, les premiers titres de la « Collection Pourpre » avaient été tirés en moyenne à 66 000 exemplaires. Ces volumes étaient dotés d’une reliure souple, un cartonnage agréable au toucher et à l’œil, et même ornés d’une jaquette en couleurs et de deux dessins. Une clause du contrat liant les éditions Calmann-Lévy à la LGF prévoyait, parallèlement à cette version cartonnée vendue 10 francs (2,5 euros), la mise en vente d’une série de volumes brochés proposés à 5 francs, mais le succès foudroyant de la série la plus chère (un million de volumes vendus en un an) conduisit ses concepteurs à suspendre la fabrication de l’autre version. Or, en 1952, l’ancien secrétaire général des Messageries Hachette, muté à la LGF pour faire oublier ses relations ambiguës avec les autorités allemandes pendant la guerre, décide de maintenir la « Collection Pourpre » en partenariat avec les éditions Calmann-Lévy mais de lui opposer une série de petits livres brochés, vendus deux fois moins cher.

Finalement mis en vente au début du mois de février 1953, le « Livre de Poche » allait sonner le glas de la « Collection Pourpre », disparue cinq ans plus tard. Le bonheur des uns faisant le malheur des autres, Henri Filipacchi passera, aux yeux de la postérité, pour l’inventeur d’une formule qu’il avait trouvée toute prête dans les cartons de la LGF. Mais il est vrai qu’en associant la totalité des éditeurs français, et non un partenaire unique, au destin du « Livre de Poche », il allait mettre les catalogues des éditions Gallimard, Grasset, Stock, Albin Michel et consorts au service de ce formidable instrument de démocratisation de la lecture.

Les débuts ne furent pas aussi rapides qu’on aurait tendance à le penser (2 millions de volumes vendus en 1953), mais, avec 55 millions de volumes sortis des presses entre 1953 et 1961, puis 18 millions en 1962 et 23 millions en 1963, soit près de 100 millions de « Livres de Poche » commercialisés à cette date, le succès était au rendez-vous. Dès 1958, la collection « J’ai lu » (Flammarion) tentait de ravir au « Poche » des parts de ce marché juteux (déjà 7 % des ventes de livres), bientôt suivie en 1962 par « Presses Pocket » (Presses de la Cité) et « 10/18 » (Julliard).

C’est l’apparition de la collection « Folio », lancée en 1972 par Gallimard, qui a enlevé sa distribution aux Messageries Hachette, l’année précédente, qui marque une rupture. La richesse du catalogue des éditions Gallimard est telle qu’elle permet aux poulains de la rue Sébastien-Bottin (Gaston-Gallimard aujourd’hui) d’occuper une place à part dans ce marché à la croissance exponentielle.

Avec 25 % du nombre d’exemplaires produits en 2022, soit plus de 118 millions de volumes, et près de 15 % du chiffre d’affaires de l’édition, le « Poche » a démontré son caractère irremplaçable et sa capacité à attirer à la lecture des millions de Français séduits par son faible coût et le caractère populaire de sa présentation.

Les détracteurs du livre de poche ont dû rendre les armes et admettre que le lecteur n’est pas un enfant qu’il faudrait prendre par la main pour lui apprendre à goûter, ensuite, le plaisir des livres les plus difficiles. L’école joue ce rôle depuis Jules Ferry et le succès des médiathèques modernes construites dans les années 1970-2000 un peu partout en France a contribué à diffuser en profondeur le plaisir de lire. En 1964, au moment précis où André Malraux défendait l’installation de ses maisons de la culture dans les villes moyennes (Bourges, Le Havre) et prônait le contact direct du public avec les œuvres d’art, une partie des intellectuels s’effrayaient de cette descente de la culture dans les masses.

En 2023, plus personne ne dénie au livre de poche son pouvoir d’attraction, et les jeunes, les étudiants, n’achètent pas d’autres livres, si ce n’est des BD et des mangas, deux autres enfants de la culture de masse. Les albums, tels ceux du Père Castor, et une partie de la bande dessinée se sont adaptés au format du « Poche » et celui-ci est souvent présent dans les films et les séries télévisées, ultime preuve de son adéquation avec les attentes du public à l’échelle de la planète.

EN SAVOIR PLUS

« Du “poche” aux collections de poche. Histoire et mutations d’un genre », sous la direction de J.-Y. Mollier et L. Trunel, Céfal, 2010.

« Les Éditions Calmann-Lévy de la Belle Époque à la Seconde Guerre mondiale. Un demi-siècle au service de la littérature », de J.-Y. Mollier, Calmann-Lévy, 2023.

« Les Trois Révolutions du livre de poche. Une aventure européenne », d’I. Olivero, Sorbonne Université Presses, 2022.

livres
France24 - Monde

Cinéma africain : le Tunisien Youssef Chebbi récompensé au Fespaco

Publié le : 05/03/2023 - 12:45

FRANCE 24 Suivre Fatimata WANE Suivre

Le réalisateur tunisien Youssef Chebbi a remporté samedi l'Étalon d'or de Yennenga du 28e Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco) pour son film "Ashkal". Il devance deux femmes, la Burkinabè Apolline Traoré pour "Sira", qui reçoit l'Étalon d'argent, et la Kényane Angela Wamai pour "Shimoni", récompensée de l'Étalon de bronze.

Le réalisateur tunisien Youssef Chebbi a obtenu, samedi 4 mars, à Ouagadougou la récompense suprême du Fespaco, le plus grand festival du cinéma africain, dont la 28e édition s'est tenue en dépit d'un lourd contexte sécuritaire en raison des violences jihadistes qui minent le Burkina Faso.

Le réalisateur né à Tunis en 1984 a remporté l'Étalon d'or de Yennenga pour son film "Ashkal". Saluant une "rigueur extrême" et un "travail qui sort de l'ordinaire", la présidente du jury, la Tunisienne Dora Bouchoucha, a précisé que l'Étalon d'or avait été remis à Youssef Chebbi à l'unanimité.

Dans ce polar qui se déroule dans les Jardins de Carthage à Tunis, un quartier abandonné après la chute du président Ben Ali en 2011, deux policiers mènent une enquête sur de mystérieuses immolations. "C'est une intrigue policière mais en fait ça parle du peuple tunisien", a expliqué Dora Bouchoucha.

>> À lire - Cinéma : "Le Spectre de Boko Haram", la guerre à hauteur d’enfant

Sélectionné à la quinzaine des réalisateurs du Festival de Cannes en France, "Ashkal" a également remporté l'Antigone d'or, la plus haute récompense du Festival du cinéma méditerranéen de Montpellier en 2022.

Le prix a été remis à un représentant du réalisateur, absent, par le président de transition burkinabè, le capitaine Ibrahim Traoré, arrivé au pouvoir par un putsch en septembre 2022, coiffé de son habituel béret rouge et vêtu d'un treillis.

Le réalisateur tunisien devance deux femmes, la Burkinabè Apolline Traoré pour "Sira", qui reçoit l'Étalon d'argent, et la Kényane Angela Wamai pour "Shimoni", récompensée de l'Étalon de bronze. Depuis sa création en 1969, aucune femme n'a remporté la récompense suprême de ce grand festival africain du cinéma.

Triomphe du cinéma tunisien

Au total, 170 œuvres étaient en lice dans diverses catégories pour cette édition sur le thème "cinémas d'Afrique et culture de la paix".

L'interprétation masculine et féminine reviennent à l'ensemble des acteurs et actrices de "Sous les Figues", de la réalisatrice tunisienne Erige Sehiri.

La Tunisie triomphe donc dans ce festival du cinéma africain, à l'heure où des centaines de ressortissants d'Afrique subsaharienne fuient le pays en raison d'agressions et de manifestations d'hostilité faisant suite à une violente charge du président Kaïs Saïed contre les migrants en situation irrégulière.

Le meilleur scénario a été décerné au "Bleu du Caftan", de la Marocaine Maryam Touzani.

Quinze longs-métrages de fiction briguaient la récompense suprême, l'Étalon d'or de Yennenga, un prix d'une valeur de 20 millions de francs CFA (environ 30 000 euros).

Cette 28e édition du festival s'est tenue dans un contexte sécuritaire très lourd au Burkina Faso, secoué par la violence jihadiste depuis plusieurs années. Des dispositifs de sécurité, portiques, fouilles, militaires et policiers armés, ont été mis en place devant les différents lieux du festival qui ont accueilli 20 000 invités, selon l'organisation.

Avec AFP

 

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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} INTERVIEW

Cinéma : "Le Spectre de Boko Haram", la guerre à hauteur d’enfant

Le réalisateur suédois Ruben Östlund présidera le jury du Festival de Cannes 2023

Cinéma français : les César sacrent "La Nuit du 12", un film sur un féminicide

L'Humanité

Arthur Ashe. Champion, et pionnier de l’histoire presque malgré lui

Il était une fois

Premier joueur noir titré en Grand Chelem, en 1968, le tennisman mort le 6 février 1993 est devenu l’icône de nombre de sportifs. Pourtant le gamin du Sud ségrégationniste a longtemps entretenu une distance avec le mouvement des droits civiques, avant de monter au filet des inégalités raciales.Par Patrick Clastres, historien du sport, professeur à l’université de Lausanne

Né le 10 juillet 1943 à Richmond (Virginie) et décédé à New York le 6 février 1993, Arthur Ashe est le premier joueur de tennis afro-américain à avoir été sélectionné dans l’équipe américaine de Coupe Davis et le premier Noir à avoir remporté un tournoi du Grand Chelem, en 1968. Depuis, il n’y a eu que Yannick Noah à Roland-Garros en 1983.

Coincé entre la vieille garde australienne des Laver, Rosewall et Newcombe et la génération montante des Connors, Vilas et Borg, il occupe le 3e rang mondial en 1968, 1970 et 1972. Connu pour son jeu plat et coupé, son élégance, son calme et son fair-play, Ashe remporte 27 titres chez les amateurs entre 1959 et 1968, puis 47 titres chez les professionnels, dont trois tournois du Grand Chelem (Forest-Hills 1968, Sydney 1970 et Wimbledon, 1975). Sa célébrité est telle que, à son décès, la ville de Richmond lui offre une statue, l’US Postal imprime un timbre à son effigie, Flushing Meadows donne son nom au court central, et Bill Clinton lui décerne la médaille présidentielle de la Liberté.

Trop fluet pour le football américain

Arthur Ashe est né dans une des rares familles noires de la classe moyenne de Richmond, capitale de la Virginie, dans un Sud encore ségrégationniste. Ayant perdu sa mère à l’âge de 6 ans, il est éduqué par son père dans l’idée d’être exemplaire et de s’élever au sein de la société. Officier de la police municipale, Arthur Ashe Senior est en charge de la surveillance et de l’animation des 21 aires de jeux et de sport réservées aux Afro-Américains. Jugé trop fluet pour pratiquer le football américain, Arthur est initié au tennis en 1950, à l’âge de 7 ans, sur les courts du parc Brookfield.

Trois ans plus tard, il est recommandé au médecin Robert W. Johnson, connu pour avoir entraîné la fameuse championne de tennis Althea Gibson, première femme noire à avoir remporté un titre du Grand Chelem en 1956, à Roland-Garros. Figure influente de l’American Tennis Association, la fédération noire de tennis, le Dr Johnson finance un camp d’entraînement dans le but de démontrer que les enfants et adolescents afro-américains peuvent adopter des manières civiles et courtoises sur les courts comme dans la vie. Dans les tournois scolaires interraciaux où les juniors s’arbitrent eux-mêmes, il conseille d’ailleurs à ses protégés de jouer même les balles qui sortent de 5 cm au cas où les juges de ligne blancs seraient tentés de tricher par racisme.

Arthur finit par quitter Richmond en 1960 pour Saint-Louis (Missouri), où la ségrégation scolaire entre adolescents noirs et blancs vient de prendre fin. Mesurant ses progrès physiques, son nouveau coach Richard Hudlin l’encourage alors à changer de style de jeu et à pratiquer plus systématiquement le service-volée. Il devient champion scolaire des États-Unis en 1961 et franchit trois années de suite le premier tour des Internationaux des États-Unis.

Fort de ses premiers succès chez les juniors, il obtient, en 1963, une bourse de tennis de l’université de Californie (Ucla). Pour couvrir l’intégralité de ses frais de scolarité, il intègre le corps des officiers de réserve, ce qui l’obligera, en août 1966, à s’engager dans l’armée comme lieutenant pour une durée de trente mois. Cet engagement lui impose certaines contraintes comme, par exemple, de ne pas faire de déclarations publiques.

Son arrivée à Los Angeles lui permet une ascension fulgurante car il peut régulièrement s’entraîner avec son idole Pancho Gonzales, le meilleur joueur professionnel des années 1950 et du début des années 1960. Il devient, en 1963, le premier joueur noir à être sélectionné dans l’équipe américaine de Coupe Davis, et, en 1965, le 3e joueur amateur du pays. En 1966 et 1967, il perd à deux reprises en finale du championnat d’Australie contre Roy Emerson.

A l'université de Californie, Arthur Ashe passe pour un « oncle Tom »

Sur le campus de l’Ucla, ils sont nombreux ceux qui lui reprochent de ne pas utiliser sa récente notoriété pour défendre la jeunesse noire. Il passe alors pour un « oncle Tom », c’est-à-dire un traître soumis à l’ordre blanc, en ne voulant pas mélanger sport et militantisme.

Par exemple, lors du tournoi de Wimbledon en 1964, il dénonce le refus du Soviétique Metreveli et du Hongrois Gulyás de rencontrer des joueurs sud-africains en déclarant que c’était là « une stratégie de la part des Russes » et que « des revendications politiques n’ont pas à être introduites dans le sport ».

Le fait que le mouvement pour les droits civiques soit à son apogée dans les universités, dans le sport, et dans les médias américains a joué pour beaucoup dans la conversion militante d’Arthur Ashe qui reste toutefois ambivalente. Lors du prêche qu’il donne en mars 1968 à l’église du Rédempteur à Washington, il promet certes de contribuer à la lutte pour les droits civiques, mais il reprend aussi le discours des racistes blancs sur la responsabilité des Noirs quant à leur situation misérable : « Il y a tant de choses que nous pourrions faire, déclare-t-il, et que nous ne faisons pas à cause de notre paresse. » En avril, il soutient tout de même le boycott des jeux Olympiques de Mexico lancé par les athlètes africains mécontents de la décision du CIO de ne pas exclure l’Afrique du Sud.

Martin Luther King lui écrit personnellement

Le révérend Luther King lui écrit alors personnellement : « Votre éminence dans le monde des sports vous donne une autorité et une responsabilité toutes particulières. Il est réconfortant de voir que vous en faites profiter notre mouvement. » Il en prend de la graine au mois de juillet suivant à Wimbledon comme le prouve cette déclaration aux médias : « Ce sont mes grands succès sportifs qui me permettront d’obtenir une plus grande audience dans le combat pour l’amélioration du sort de mes frères de couleur. »

Juste après sa victoire à l’US Open, le 9 septembre 1968, la première pour un athlète noir, il déclare à la presse n’être « ni un conservateur ni un modéré pour tout ce qui concerne les problèmes raciaux ». Et s’il réprouve la violence, il la juge bien utile « pour aider les gens à se réveiller ». Autre première pour un athlète noir, il est l’invité spécial de l’émission politique de CBS, « Face the Nation » : il s’y montre plus modéré et retrouve sa démonstration habituelle sur le devoir d’assimilation.

La révolte des « Black Athletes » Tommie Smith et John Carlos sur le podium des Jeux de Mexico, en octobre 1968 (1), puis le refus des tennismen des pays de l’Est, au printemps 1969, de rencontrer en Coupe Davis leurs adversaires sud-africains ont eu un effet libérateur sur Ashe. Il va dès lors se lancer dans une croisade personnelle contre l’apartheid en se donnant pour objectif de remporter l’Open d’Afrique du Sud.

Il va multiplier les actions et coups d’éclat contre l'apartheid

Comme le gouvernement sud-africain lui a interdit d’entrer sur son territoire pour participer au tournoi de Johannesburg, à la fin de l’année 1969, il va multiplier les actions et coups d’éclat médiatiques. Il obtient de la Fédération internationale de tennis qu’elle exclut, en 1970, l’Afrique du Sud de la Coupe Davis. Cette même année, il est entendu par la sous-commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants des États-Unis en charge de la question de l’apartheid. En 1971, il réalise une tournée de propagande pour le tennis en Afrique subsaharienne au cours de laquelle, d’ailleurs, il découvre un jeune talent dénommé Yannick Noah.

Pretoria finit par céder et il obtient son visa pour l’Afrique du Sud en janvier 1973. Symboliquement, il choisit de commencer sa visite par le ghetto de Soweto, là même où la police massacrera des collégiens révoltés le 16 juin 1976. Puis, il se rend à l’université de Stellenbosch d’où il sort vainqueur d’une joute rhétorique avec le professeur d’anthropologie Christopf Hanekom, un redoutable défenseur du suprémacisme blanc. Mais sa défaite en finale contre Jimmy Connors lui laisse un goût amer, d’autant plus que certains militants locaux du Black Power l’ont accusé de jouer le jeu du gouvernement blanc en acceptant que les spectateurs soient séparés dans les tribunes selon des critères raciaux.

Un dernier défi : remporter Wimbledon

En 1975, alors qu’il est sur le déclin, il se lance un dernier défi : remporter Wimbledon. Cette année-là, il remporte le circuit professionnel World Championship Tennis (WCT) et dispute 14 finales, dont neuf victorieuses, pour 29 tournois joués. Sa finale victorieuse contre Jimmy Connors en quatre sets (6-1, 6-1, 5-7, 6-4) est restée dans les annales. Sa stratégie du nœud coulant, faite de précision et de lenteur, anesthésie la fougue de son adversaire qu’il avait traité auparavant de « mauvais patriote ». Alors que « Jimbo » a préféré toucher des primes en tournois plutôt que représenter son pays en Coupe Davis, Ashe prend un malin plaisir à revêtir un survêtement siglé USA.

Surtout, après la balle de match, il brandit son poing haut dans le ciel tout en baissant la tête. Pour les militants du Black Power, il ne fait guère de doute qu’il renouvelle, sept ans plus tard, le geste de Tommie Smith et John Carlos, à Mexico. Devant la presse, Arthur Ashe explique qu’il voulait plutôt rendre hommage à son entourage. C’était aussi un geste en direction de Connors qui l’accablait d’injures racistes à chaque changement de côté.

Ses deux opérations du cœur l’obligent, en 1980, à quitter les courts et il devient le porte-parole de l’Association américaine du cœur. Dix ans plus tard, il lance sa fondation contre le sida après avoir révélé qu’il était devenu séropositif lors d’une transfusion sanguine.

« Je suis un Noir, mais je suis par essence un capitaliste. Un étrange mélange. »

Jusqu’à la fin de sa vie, Arthur Ashe reste persuadé de la capacité de la démocratie et du capitalisme américains à résoudre les discriminations raciales. Dans son autobiographie « Portrait in Motion » (1975), il déclare : « Je suis un Noir, un Américain noir, mais je suis par essence un capitaliste. C’est assurément un étrange mélange. » Et dans son ultime autobiographie, « Days of Grace » (1994 ; voir « En savoir plus ») : « La plupart des problèmes auxquels ont à faire face les Afro-Américains pourraient être résolus s’ils travaillaient davantage plutôt qu’à dénoncer le racisme du passé et du temps présent. »

S’il ne nie pas la part de l’esclavage et du racisme dans la sujétion des Afro-Américains au sein de la société américaine – contrairement aux actuels néoconservateurs noirs –, il considère comme son premier devoir de réussir par lui-même et de se donner en modèle. Inversement, tout en croyant à l’assimilation par la réussite sportive, il encourage les parents noirs à inscrire leurs enfants dans les bibliothèques.

Pour comprendre ses hésitations et ses ambivalences, il faut replacer le militantisme d’Arthur Ashe dans la longue histoire du conservatisme noir et de l’exceptionnalisme américain. Forgée par les Blancs bien avant la guerre civile, adoptée par certains affranchis noirs dans le nord du pays, et diffusée vers le Sud après 1865, cette croyance postule que les individus, et non la société, sont responsables de leur bonheur ou de leur malheur. Elle repose sur des idéaux libéraux et religieux : liberté, égalité des chances, confiance en soi, rationalité du marché, piété, respectabilité, humilité. Il aura fallu le contexte militant des années 1960 pour transformer le conservateur noir Arthur Ashe en militant des droits civiques et anti-apartheid.

EN SAVOIR PLUS

« Days of Grace. A Memoir », d’Arthur Ashe et Arnold Rampersad, Ballatine Books, 1994.

« Arthur Ashe : Tennis and Justice in the Civil Rights Era », d’Eric Allen Hall, Johns Hopkins University Press, 2014.

TennisségrégationnismeÉtats-Unis
Valeurs Actuelles

Grève du 7 mars : le député LFI Louis Boyard crée la polémique avec son “blocus challenge” qui récompense la photo d’un lycée occupé

L’initiative lancée par Louis Boyard n’est pas passée inaperçue, à tel point que la présidente de l’Assemblée nationale s’est sentie obligée de le recadrer. Le député LFI a lancé ce dimanche 5 mars sur les réseaux sociaux son « blocus challenge » avec lequel il appelle les jeunes à se mobiliser contre la réforme des retraites en bloquant leur établissement scolaire lors de la grève du mardi 7 mars.

Dans une courte vidéo publiée sur les réseaux sociaux, Louis Boyard propose aux jeunes qui bloqueront leur lycée ou leur université durant la journée de mobilisation contre la réforme des retraites du 7 mars à participer à un concours dénommé « blocus challenge ».

« On s’attend à ce que tous les lycées et toutes les universités soient bloqués contre la réforme des retraites. C’est pourquoi on lance le hashtag #BlocusChallenge : postez vos plus belles photos de blocus de lycée et d’université », affirme le député du Val-de-Marne. Et d’indiquer que, à la suite du tirage au sort d’une photo d’un établissement scolaire bloqué, les « gagnants » seront invités « à visiter l’Assemblée nationale avec nous [la LFI]». « On se retrouve le mardi 7 mars pour mettre le pays à l’arrêt et participer au #BlocusChallenge », conclut-il.

On lance le #BlocusChallenge !

🚫 Contre macron et sa réforme, le #7mars bloque ta fac ou ton lycée

📸 Poste la plus belle photo de ton blocus avec le hashtag #BlocusChallenge

🏆 On tirera au sort une des photos et on emmène l’équipe de bloqueurs visiter l’Assemblée nationale pic.twitter.com/ZU0DigheGD

— Louis Boyard (@LouisBoyard) March 5, 2023

Yaël Braun-Pivet réagit

L’initiative de Louis Boyard a suscité de nombreuses critiques, notamment du côté de la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet, qui a recadré le député LFI sur Twitter. « L’Assemblée n’est pas un prix de concours. La politique n’est pas un challenge TikTok. Vous devriez les servir, vous leur faites du mal. Respectez votre fonction, respectez votre institution, respectez les Français ! » déplore-t-elle sur Twitter.

Autre réaction, celle du député Renaissance des Bouches-du-Rhône, Jean-Marc Zulesi, qui fustige la vidéo « irresponsable » du député insoumis. « L’Assemblée nationale est la maison du peuple. Il n’est nullement besoin de lancer des #BlocusChallenge pour venir la visiter », lance-t-il sur Twitter. « Si le ridicule ne tue pas, le Parlement est de plus en plus affaibli par l’indignité des méthodes de la Mélenchonie », dénonce de son côté la députée Renaissance du Nord, Charlotte Parmentier-Lecocq.

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France24 - Monde

"Je travaille ici depuis que j'ai 8 ans", le travail des enfants en Irak

Publié le : 02/03/2023 - 16:58

Samia METHENI Suivre

"Je travaille depuis que j'ai huit ans, et j'ai maintenant 13 ans", confie le jeune irakien Haydar Karar, employé dans un atelier de tamis à Bagdad, ce qui l'a privé d'une enfance insouciante, dans un Irak où pauvreté et conflits ont favorisé le travail des mineurs.

L'Humanité

1953, l’affaire des blouses blanches. Faux complot mais vraie purge

Il était une fois

Le 13 janvier 1953, la «Pravda» annonce l’arrestation d’un groupe de «médecins terroristes», juifs pour la plupart, accusés de conspirer afin d’abréger la vie de dignitaires du régime. L’affaire du «complot des blouses blanches» éclate en pleine guerre froide, sur fond de luttes intestines et de campagne antisémite pour traquer «l’ennemi intérieur» à la solde des États-Unis. L’annonce probable d’une nouvelle grande purge au sommet.

Bernard Frederick

Le 5 mars 1946, l’ex-premier ministre britannique Winston Churchill, à Fulton (Missouri, États-Unis), lance une phrase qui va rester célèbre : «De Stettin sur la Baltique à Trieste sur l’Adriatique, un rideau de fer s’est abattu à travers le continent !» En fait de rideau, c’est sur un théâtre sanglant qu’il se lève. Celui de la «guerre froide». Et on peut constater, aujourd’hui, que ce rideau-là n’est jamais retombé.

L’affrontement entre l’Occident, cornaqué par les États-Unis, et le «bloc de l’Est», sous tutelle soviétique, conduit à l’émergence d’une maladie, l’espionnite, qui va faire des ravages à l’Est comme à l’Ouest. Elle a la particularité de servir à la fois les intérêts géopolitiques des uns et des autres, et leur politique intérieure.

Le maccarthysme, aux États-Unis, se voit renforcé par le procès d’Ethel et Julius Rosenberg, en mars-avril 1951, accusés d’espionnage au profit de l’Union soviétique. Ils seront exécutés le 19 juin 1953. À la même époque, en URSS, s’ouvre une «affaire» retentissante, celle de médecins renommés, juifs pour la plupart, accusés de connivence avec les Américains, les Britanniques et Israël.

Un groupe terroriste de médecins

L’«affaire des médecins», comme on l’appelle en URSS, ou le «complot des blouses blanches», métaphore employée en France, s’échafaude depuis assez longtemps quand elle éclate au grand jour, le 13 janvier 1953, à travers une longue dépêche de l’agence d’information soviétique Tass, reprise par toute la presse soviétique, notamment la «Pravda». «Il y a quelque temps, y lit-on, les organes de la sécurité de l’État ont découvert un groupe terroriste de médecins dont le but était d’abréger la vie des travailleurs actifs en Union soviétique au moyen de traitements de sabotage. Parmi les membres de ce groupe terroriste figuraient le professeur Vovsi M.S., médecin généraliste ; professeur Vinogradov V. N., médecin généraliste ; le professeur Kogan M. B., médecin généraliste ; le professeur Kogan B. B., médecin généraliste ; le professeur Egorov P. I., médecin généraliste ; le professeur Feldman A. I., otho-rhino-laryngologiste ; le professeur Etinger Ya. G., médecin généraliste ; le professeur Grinshtein A. M., neuropathologiste ; Maiorov G. I., médecin généraliste.

Les malfaiteurs ont avoué qu’ils ont mal diagnostiqué la maladie de A. Jdanov (membre du Politburo du Parti communiste), cachant son infarctus du myocarde (…), et ainsi tué le camarade. L’enquête a établi que les criminels avaient également abrégé la vie du camarade A. S. Chtcherbakov. Des médecins criminels ont essayé (…) de neutraliser le maréchal Vasilevskiy A. M., le maréchal Govorov L. A., le maréchal Konev I. S., le général Chtemenko S. M., l’amiral Levchenko G. I. et d’autres, mais l’arrestation a déjoué leurs plans crapuleux (…). La plupart des membres du groupe terroriste (Vovsi M. S., Kogan B. B., Feldman A. I., Grinshtein A. M., Etinger Ya. G. et autres) étaient associés à l’organisation nationaliste bourgeoise juive internationale Joint, créée par les services de renseignements américains. D’autres membres du groupe terroriste (V. N. Vinogradov, M. B. Kogan, P. I. Egorov) se sont révélés des agents du renseignement britannique de longue date. L’enquête sera bientôt terminée.»

Un diagnostic erroné

L’insistance à mettre en avant des patronymes juifs rappelle que, depuis 1948, une campagne lancée par Staline contre les «cosmopolites sans racines» avait déjà conduit à l’assassinat, maquillé en accident de la route, le 13 janvier 1948, de Salomon Mikhoëls, principal acteur et directeur du Théâtre juif d’État de Moscou (Gosset), président du comité antifasciste juif fondé en 1942, avec le soutien de Staline lui-même ; à la dissolution de ce même comité en juillet 1948 ; à l’arrestation d’à peu près tous ses membres et à leur exécution en août 1952…

Mais l’«affaire des médecins» a son propre contexte. Le 29 août 1948, le chef de la direction principale de la sécurité du ministère de la Sécurité d’État (MGB), le lieutenant-général N. S. Vlasik, reçoit une lettre d’une employée de la salle d’électrocardiographie de l’hôpital du Kremlin, Lydia Timachouk. Celle-ci raconte que, le 28 août, elle a fait passer un électrocardiogramme à Andreï Jdanov. Selon les données de l’examen, elle a diagnostiqué un infarctus du myocarde, dont elle a immédiatement informé le professeur Egorov et le médecin traitant, le docteur Mayorov. Ceux-ci, d’après Timachouk, ont déclaré qu’il s’agissait d’un diagnostic erroné et que Jdanov n’avait qu’un «trouble fonctionnel». Le 30 août, la lettre de Timachouk se retrouve quand même sur le bureau du ministre de la Sécurité d’État, Viktor Abakoumov, et le même jour chez Staline, qui inscrit en marge : «Aux archives». Le 31 août 1948, Jdanov meurt.

Lutte interne au sein de la direction du PCUS

Depuis la fin des années 1940, une lutte au sein de la direction du parti oppose deux groupes. L’un est dirigé par Malenkov et Beria, l’autre par Jdanov et ses collègues de Leningrad, dont il a été le «patron». La mort de Jdanov est pleinement exploitée par ses adversaires, qui lancent alors ce qu’on appellera l’«affaire de Leningrad». Du 30 septembre 1950 à août 1952, cette série de procès coûte la vie à des dizaines de cadres du PC, dont Alexeï Kouznetsov, premier secrétaire du comité central du Parti communiste soviétique, et Nikolaï Voznessenski, économiste réputé, président du Gosplan.

Revenons aux dénonciations de médecins. Grand poète yiddish, Itzik Fefer, qui avait remplacé Mikhoëls à la tête du comité antifasciste juif et devait être exécuté avec ses camarades à l’été 1952, était aussi un collaborateur de la police secrète. Interrogé en 1950, il dénonce un médecin, le docteur Yakov Etinger, qui aurait provoqué la mort de Chtcherbakov, ancien directeur du bureau d’information soviétique (Sovinformburo), créé en juillet 1941 et à la tête du directoire politique principal de l’Armée rouge. Etinger est interrogé par Mikhaïl Rioumine, aux méthodes expéditives. Son supérieur, Abakoumov, estime en décembre 1950 qu’il n’y a rien dans le dossier et, en janvier 1951, il ordonne «d’arrêter de travailler avec Etinger». Ce dernier, épuisé, meurt le 2 mars 1951.

Rioumine, furieux, envoie une lettre à Staline le 2 juillet 1951 : «En novembre 1950, écrit-il, j’ai été chargé de mener une enquête sur le cas du docteur en sciences médicales arrêté, le professeur Y. Etinger. Au cours des interrogatoires, Etinger a admis qu’il était un nationaliste juif convaincu, à la suite de quoi il nourrissait de la haine pour le PCUS (b) et le gouvernement soviétique (et que), profitant du fait qu’en 1945 il avait été chargé de traiter le camarade Chtcherbakov, il a tout fait pour raccourcir la vie de ce dernier. Pendant “l’interrogatoire” (du) camarade Etinger, Abakoumov lui a laissé entendre à plusieurs reprises qu’il devrait retirer son témoignage sur le meurtre crapuleux du camarade Chtcherbakov. Puis (…) le camarade Abakoumov m’a interdit d’interroger Etinger dans le but de révéler ses activités pratiques et ses projets de terreur, arguant qu’il – Etinger – nous perdra dans la nature.»

« Sans moi, le pays périra »

Début juillet 1951, Abakoumov est exclu du parti et suspendu de ses fonctions ; le 12 juillet, il se retrouve en prison. Le 19 octobre 1951, Rioumine est nommé vice-ministre de la Sécurité d’État. Presque tous les juifs qui travaillaient dans l’appareil du MGB sont radiés, certains arrêtés. Parmi eux, un certain Schwartzman, colonel en chef adjoint de l’unité d’enquête du MGB. En septembre 1952, après des passages à tabac, il fait un témoignage «important» contre les dirigeants du parti, Kaganovitch, Khrouchtchev, Merkulov, Koboulov (proche collaborateur de Beria), Mamoulov (sous-ministre du l’Intérieur) et d’autres personnalités dont Abakoumov.

L’affaire des médecins s’en trouve relancée. La lettre de Lydia Timachouk, qu’on avait oubliée, refait opportunément surface et celle-ci est décorée pour avoir dénoncé des «terroristes». Sauf que pas un seul des médecins qu’elle met en cause n’est juif.

En fait, plusieurs des dirigeants au plus haut niveau l’ont bien senti, l’«affaire des médecins» pourrait cacher autre chose : une nouvelle grande purge à l’instar de celle de 1937-1938. Qu’ils appartiennent à un clan ou à un autre, tous se sentent menacés, Beria et Malenkov les premiers. Tous l’ont compris quand, le 1er décembre 1952, lors d’une réunion du Présidium, Staline tance ses compagnons d’armes, qui dorment, le complot sous leur nez : «Vous êtes aveugles, chatons, que se passera-t-il sans moi, le pays périra, car vous ne pouvez pas reconnaître les ennemis !»

«À la différence de l’affaire du comité antifasciste juif ou de celle de Leningrad, qui se déroulèrent dans le plus grand secret, note l’historien Laurent Rucker, celle des blouses blanches fit l’objet d’une campagne de mobilisation des “masses”, par voie de presse et sur les lieux de travail, qui rappelle par bien des aspects les campagnes des années 1936-1938, au moment des procès de Moscou. Cette campagne à l’intérieur de l’URSS fut doublée d’une seconde, orchestrée par les partis communistes à travers le monde. Ce qui laisse à penser qu’un grand procès – sur le modèle de ceux des années 1930 en URSS ou de ceux des démocraties populaires dans l’après-guerre – était en préparation.» (1)

Comme au temps des tsars, on accusait les juifs de tuer des enfants chrétiens

Dans l’immédiat, les conséquences de l’affaire sont désastreuses. Tous les médecins sont suspects aux yeux de la population qui déserte les polycliniques comme les pharmacies. Le vieil antisémitisme refait surface comme en témoigne la traductrice Lila Lounguin a : «En lisant cela (l’article de la “Pravda” du 13 janvier), je me dis : cette fois-ci, on va tous y passer (…) Nous étions rejetés de la vie qui avait été jusqu’ici la nôtre. Les voisins ne nous parlaient plus, les malades refusaient de se faire soigner dans les polycliniques par les quelques médecins juifs qui n’avaient pas encore été licenciés. De nouveau, comme au temps des tsars, on accusait les juifs de tuer des enfants chrétiens pour confectionner avec leur sang le pain azyme. À Moscou et à Leningrad couraient (le bruit que) des pogromes se préparaient, tous les juifs allaient être envoyés en Sibérie, pour les sauver – aurait dit Staline – du courroux légitime du peuple russe (…).» (2)

Le 5 mars 1953, Staline meurt. L’affaire s’effondre. Lavrenti Beria avait eu dès le début une attitude négative envers cette aventure, l’«affaire des médecins» était d’ailleurs dirigée contre lui. Le 4 avril 1953, un message du ministère de l’Intérieur est publié dans les journaux, tous les médecins sont blanchis et le communiqué dénonce «l’ancien ministère de la Sécurité d’État de l’URSS» et déclare que les aveux ont été obtenus par «des méthodes illégales». Les malheureux médecins sont libérés. Rioumine est exécuté le 22 juillet 1954, Abakounov fusillé le 18 décembre 1954, Beria avait été éliminé en décembre 1953.

URSS
Valeurs Actuelles

« Creed 3 » : de nombreuses bagarres éclatent dans les salles de projection

Le film Creed 3, neuvième volet de la saga Rocky, sorti le 1er mars, a, semble-t-il, donné des idées à certains. De nombreux médias locaux et nationaux, dont Le Figaro et Sud Ouest, se font l’écho de violents incidents ayant éclaté dans plusieurs multiplexes projetant le film à travers l’Hexagone.

C’est notamment le cas au Pathé Quai d’Ivry, dans l’est parisien, où une violente dispute a éclaté entre un spectateur et un vigile reconnaissable à son brassard orange, ce qui a provoqué l’interruption du film.

🥊🇫🇷 Ivry-sur-Seine : une bagarre a éclaté dans la salle d’un cinéma où Creed 3 venait d’être diffusé. Une femme "au téléphone pendant toute la durée du film" serait à l’origine des tensions. pic.twitter.com/5G2bfyglgx

— Le retour de Boxe Anglaise News (@RetourNews) March 3, 2023

Enorme rixe à Saint-Etienne

Autre incident, une rixe impliquant plus d’une vingtaine de personnes a éclaté dans un multiplexe du centre de Saint-Etienne, samedi 4 mars, conduisant à l’arrêt de la séance et à l’évacuation de la salle par la police. « Parmi les plus de 300 personnes présentes dans la salle, la police en a interpellé une vingtaine, relevant leurs identités avant de les remettre en liberté », a précisé un responsable du multiplexe Mégarama interrogé par Sud Ouest. « Nous n’étions pas en capacité de ramener le calme. L’intervention de la police a été nécessaire pour mettre fin aux bagarres avec des jets de bouteilles, dont une a atteint la tête d’un de nos agents de sécurité », a-t-il ajouté.

Cet incident s’ajoute à deux autres bagarres qui ont éclaté le même jour à Thionville (Moselle) et Charleville-Mézières (Ardennes) à l’issue desquelles la police a procédé à une et deux interpellations, selon une source policière.

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France24 - Monde

Sierra Leone : à Freetown, des bidonvilles construits sur l’océan

Publié le : 01/03/2023 - 16:23Modifié le : 01/03/2023 - 16:36

Laura MOUSSET Suivre

Cockle Bay, Susan's Bay… Ces bidonvilles de Freetown, en Sierra Léone, ont été construits sur l’océan Atlantique. Chaque année, les habitants grignotent un peu plus de terrain sur l’eau en utilisant une technique de remblayage appelée "banking". Elle consiste à empiler des pneus, des détritus, des sacs de terre et de la boue pour créer des berges sur lesquelles sont construites des maisons. Bien qu’illégale, cette solution permet aux plus pauvres d’échapper à la surpopulation de la capitale, à moindre coût.

L'Humanité

Le 22 janvier 1973. Roe v. Wade, une victoire pour le droit à l'IVG

Il était une fois

Cette année-là, la Cour suprême des États-Unis considère que le droit d’avorter est constitutionnel. Bien qu’assorti de certaines limites, l’arrêt historique «Roe v. Wade» marque un tournant dans la longue lutte des femmes pour disposer de leur corps. Retour sur cette conquête remise en cause depuis juin 2022 par cette Cour.

Michel Muller

Le 22 janvier 1973, la Cour suprême des États-Unis rend public son arrêt 410 US 113 - Jane Roe versus Henry Wade (le procureur de Dallas, Texas), un jugement qui marque l’histoire de la longue et toujours contestée lutte des femmes pour le respect de leurs droits fondamentaux d’êtres humains: le droit à l’interruption volontaire de la grossesse (IVG).

C’est la première fois que cette instance suprême, la plus haute juridiction du pays, se prononce sur une question concernant directement le corps des femmes. En fondement de sa décision, elle affirme que selon elle il n’y a pas de «droit absolu» à mettre fin à une grossesse et qu’en même temps il ne s’agit pas non plus de mettre en cause le droit d’une femme à sa vie privée tel que fixé par le 14e amendement de la Constitution. Il fallait donc placer ce droit à l’IVG au regard « de l’intérêt impérieux de l’État », fixer des limitations aux «droits fondamentaux», telle l’obligation, aussi impérieuse, de protéger la santé des femmes enceintes et la «possibilité de la vie humaine».

Mary Ziegler : « L’objectif est d’interdire tous les avortements, dans tous les États-Unis »

La possibilité du recours par l’État à ce pouvoir se situe, selon la Cour, à la fin du troisième mois de grossesse. À partir de ce moment-là, « l’État (…) peut, si tel est son choix, réglementer la procédure d’avortement de manière qu’elle se déroule en concordance avec la santé maternelle». Quant au dernier trimestre de grossesse, celui, selon la Cour, de la viabilité du fœtus – la capacité «significative de vie hors de l’utérus de la mère » –, l’État, « en privilégiant son intérêt pour la potentialité de la vie humaine, peut, s’il en fait le choix, réguler, et même proscrire, l’avortement, excepté en cas de nécessité (…) de préservation de la santé de la mère ».

Jane Roe est le pseudonyme de Norma McCorvey. Issue d’un milieu populaire, elle est déjà mère de deux enfants qu’elle a confiés à l’adoption. © Bettmann Archive / Getty

Il a fallu plus d’un an pour aboutir au texte définitif de l’arrêt. Le recours Roe contre Wade est déposé une première fois en mars 1970 auprès d’un tribunal de district du Texas au nom d’une plaignante désignée sous le nom «Jane Roe» et de toutes «les femmes dans la même situation». « Jane Roe » est le pseudonyme de Norma McCorvey, une jeune femme de 22 ans vivant dans le comté de Dallas enceinte pour la troisième fois. Elle avait fait adopter ses deux enfants, habitait avec une compagne et vivait de «petits boulots». Elle ne recherchait pas la célébrité ni ne militait pour le droit des femmes. Sa seule demande était de pouvoir avorter. Un juriste spécialiste des adoptions l’adresse alors à deux jeunes avocates, Sarah Weddington et Linda Coffee, militantes féministes quant à elles, qui cherchaient une cause à défendre jusqu’au bout, celle d’une femme n’ayant pas les moyens de se rendre dans un autre État afin d’avorter légalement pour des raisons personnelles.

États-Unis. La Cour suprême déclare la guerre aux femmes

Une plainte pour atteinte aux droits constitutionnels est donc déposée en mars 1970 contre Henry Wade, le procureur de Dallas. Le tribunal reconnaît – alors que Norma McCorvey vient d’accoucher de son troisième enfant, qu’elle confie à l’adoption – que la loi texane viole le droit de « Jane Roe » à la vie privée, en vertu des 9e et 14e amendements de la Constitution, mais la cour refuse de délivrer une injonction dans ce sens. Les défenseures décident de poursuivre la procédure judiciaire et font appel auprès de la Cour suprême, qui examine l’affaire Roe versus Wade le 13 décembre 1971. L’arrêt est publié le 22 janvier 1973, après la prise de fonction du président Richard Nixon pour son deuxième mandat.

Norma McCorvey, dont on a rapidement découvert qu’elle était Jane Roe, est la cible de harcèlement et de violences perpétrés par des milices «pro-life», antiavortement. Engagée finalement dans le mouvement pour le droit à l’IVG, elle travaille dans des cliniques d’avortement. Mais en 1995, retournement: elle tombe sous la coupe de la puissante organisation « pro-vie » Operation Rescue (« opération sauvetage », sous-entendu des «enfants à naître») et déclare à la télévision que «l’avortement est un péché». En 2017, elle reconnaîtra avoir été payée pour ce faire par des activistes anti-IVG.

Le jugement de la Cour suprême comprend un long argumentaire, avec notamment un historique détaillé des pratiques d’IVG à travers les siècles dans le monde anglo-saxon, démontrant le caractère particulièrement relatif selon les époques et les lieux des conditions sociétales, légales ou légitimes de ce droit, féminin par définition même. Il marque également l’importance des pratiques et croyances religieuses chrétiennes, étonnamment fluctuantes, présidant à la tolérance ou à la condamnation de l’IVG. Ce faisant, l’arrêt signifie que l’IVG est interdite par principe « sauf au cas où… » des dérogations sont tolérées. Dans le même mouvement, la criminalisation de l’avortement prétend s’appuyer sur des «connaissances» médicales relatives, comme la « viabilité » d’un fœtus ou l’« apparition de la vie » – sous-entendu, celle d’un être humain à part entière –, que certains situent dès la fécondation… Mais alors, peut-on se demander, les hommes ne seraient-ils pas, en l’occurrence, aussi redevables devant la loi que les femmes quant aux restrictions du droit, ou non, de disposer de leur corps?

On en retire un sentiment inconfortable quant au statut des femmes dans une société dont, historiquement, les codes sont fixés et imposés par des hommes. La question fondamentale que posent aux États-Unis toutes ces fluctuantes législations, réglementations et décisions judiciaires – parfois simultanément contradictoires selon le «bon droit» des différents États de l’Union – n’est pas la fixation des éventuelles exceptions où le droit à l’avortement n’est pas illégal, mais la reconnaissance du droit fondamental des femmes à la propriété intégrale de leur corps.

États-Unis. Roe v. Wade, le droit à l’avortement attaqué

Aux États-Unis, le statut de la personne, de son corps, est marqué historiquement par l’esclavage. Les femmes esclaves sont doublement la propriété de leur maître blanc: non seulement, comme les hommes, elles servent de bêtes de somme, mais aussi de reproductrices pour l’accroissement du cheptel humain et, accessoirement, de jouets sexuels. C’est donc tout à fait «naturellement» qu’il est fait systématiquement référence, quand il est question des droits fondamentaux des femmes états-uniennes, au 14e amendement de la Constitution datant du 9 juillet 1868. Son article 1er proclame: «Toute personne née ou naturalisée aux États-Unis, et soumise à leur juridiction, est citoyenne des États-Unis et de l’État dans lequel elle réside. Aucun État ne fera ou n’appliquera de lois qui restreindraient les privilèges ou les immunités des citoyens des États-Unis ; ne privera une personne de sa vie, de sa liberté ou de ses biens sans procédure légale régulière ; ni ne refusera à quiconque relevant de sa juridiction l’égale protection des lois.» Il s’agissait, par ce texte, de conférer aux Afro-Américain.e.s, libéré.es de l’esclavage par le 13e amendement (18 décembre 1865), l’égalité devant la loi avec les Blancs, ainsi que, pour les hommes, le droit de vote, étendu aux femmes par le 19e amendement du 18 août 1920.

En vertu de ce même 14e amendement, le 22 novembre 1971, la Cour suprême proclame – enfin, peut-on dire – que les femmes possèdent les mêmes droits que les hommes: l’arrêt « Reed v. Reed » déclare l’illégalité d’une loi de l’État de l’Idaho privilégiant les hommes dans la gestion des biens d’un enfant du couple divorcé. Les effets de cette décision sont étendus en 2015 au mariage de deux personnes d’un même sexe, un droit confirmé par le Congrès, le 8 décembre 2022, sur proposition du président Joe Biden.

Le 24 juin 2022, la Cour suprême, dominée par des juges nommés par le président Donald Trump, revient sur ces conquêtes essentielles pour une démocratie qui se respecte. À la suite d’un recours du secrétaire à la Santé du Mississippi contre une association de santé féminine, elle renie l’arrêt Roe v. Wade et proclame que le droit à l’IVG n’est ni inscrit en tant que tel dans la Constitution, ni couvert par le 14e amendement puisque l’IVG ne serait pas exclusivement un fait de choix privé. Hypocritement, dans une obsession aveugle et fondamentaliste, les juges laissent leurs affidés, les élus suprémacistes, faire le «travail» dans les États fédérés dans un déchaînement « légal » de sadisme envers les femmes. Ainsi, après la Louisiane et l’Indiana, le Texas oblige les femmes qui ont avorté à organiser des funérailles pour les tissus fœtaux. Plus généralement, dans les États anti-IVG, les médecins doivent obliger les patientes à écouter les battements de cœur du fœtus, à contempler l’échographie de leur ventre ou encore évoquent de prétendus risques, dont le cancer.

Mais aussi, la résistance s’organise avec la constitution de réseaux de femmes, d’hommes, de personnels de santé pour aider des femmes à rejoindre un État « sûr » pour avorter. Le terme d’«Underground Railroad» (la route clandestine), le réseau multiforme de fuite au XIXe siècle des esclaves du sud du pays vers le Nord antiesclavagiste, est aujourd’hui réutilisé pour qualifier ces « routes IVG ». Un mouvement qui s’appuie sur le fait que plus de 70 % des États-Unien.ne.s estiment que l’IVG est une affaire à décider librement dans l’intimité de la personne.

L’inconstitutionnalité de ce droit à l’IVG aggrave lourdement les risques sanitaires pour les femmes. L’absence de protection sociale de la maternité est déjà largement responsable d’une mortalité maternelle importante, soit 23,8 décès pour 100 000 en 2020, le taux le plus élevé depuis 1968 et qui frappe en premier lieu les Africaines-Américaines (55,3 pour 100 000) (1).

En 2022, à Washington, Pro et anti-avortivement s'affrontent jusque devant les portes de la plus haute juridiction du pays, pour qui le droit n'est pas couvert par le 14e amendement de la Constitution. Le combat pour la liberté des femmes à pouvoir disposer de leur corps continue aux États-Unis et ailleurs. © Olivier Douliery / AFP

Avant la mise en application de l’arrêt Roe v. Wade, on estimait à un million le nombre annuel d’IVG, dont seulement 10 % étaient «légales». Un tiers des femmes ayant avorté étaient victimes de complications. Le mois précédant l’invalidation de cet arrêt, 2 596 avortements avaient été réalisés au Texas. Un mois plus tard, seulement 68 IVG y ont été recensées, soit une chute de 97 %. Plus de la moitié des États fédérés ont proclamé ou sont en train de mettre en place des interdits, souvent dès le «premier battement de cœur», sans dérogation, ni après un viol ni du fait de la malformation ou de la non-viabilité du fœtus.

Cependant, le combat des femmes états-uniennes pour disposer librement de leur corps, majoritairement soutenu par l’opinion publique, a aussi remporté des victoires. Citons notamment la Californie, le Vermont, le Michigan, le Kentucky, pourtant à majorité conservatrice, et aussi le Kansas, où les électeurs ou les élus viennent de refuser la prohibition. Ces victoires récentes confortent dans leurs choix les États connus comme «pro-choice» (pro-liberté de choix), comme ceux de New York, du New Jersey ou encore le Vermont, où l’IVG est licite depuis le début du XXe siècle. Un combat permanent des femmes, et des hommes, qui doit être aussi de toute vigilance contre les tentatives de régression.

Le droit à l’avortement ailleurs dans le mondeSalvador Brésil France Mexique Chili Argentine Pologne Corée du Sud

Connaissez-vous la Februari staking, cette grève retentissante en 1941 aux Pays-Bas contre le sort fait aux juifs ? Et le long et féroce « mai » 68 japonais ? Vous rappelez-vous du scandale du Cointelpro, en 1971, quand la face noire du FBI a été révélée au grand jour ? Saviez-vous qu'il y a 60 ans, on visitait Orly le dimanche comme on allait à une attraction touristique ?

Chaque week-end, la rubrique « Il était une fois » de l’Humanité Magazine vous raconte l’histoire contemporaine au travers d’événements qui sortent des sentiers battus de l’histoire patrimoniale ou du roman national.

Tous les articles sont écrits par un·e spécialiste du sujet, souvent un·e historien·ne, offrant ainsi des sujets où se marient l’art du récit et l’exigence critique et scientifique.

À retrouver ici ou, pour profiter pleinement de la riche iconographie qui les accompagne, dans le magazine papier ou en version numérique.

Il était une foisRoe V. WadeIVGÉtats-Unis
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[Benedetti] Emmanuel Macron et la stratégie de Shéhérazade

Le quinquennat est une machine à broyer la stabilité politique. Il l’est encore plus dès lors qu’un Président a été réélu et qu’il n’est plus en mesure de se présenter à nouveau. Il n’est plus qu’une feuille séchée livrée à bien des vents à partir du moment où le chef de l’Etat est confronté à une Assemblée sans majorité absolue.

De ce point de vue, force est de constater qu’Emmanuel Macron, bien malgré lui, cumule tous les obstacles qu’aucun de ses prédécesseurs n’avait jusqu’à aujourd’hui empilés avec tant d’épaisseur sur son chemin. Depuis plusieurs semaines, alors que ce mandat n’a même pas un an, les ambitions au sein même de la majorité présidentielle ne cessent de s’aiguiser, tout juste mezzo voce, et les commentaires et autres pronostics vont bon train, jusqu’au très compassé Times qui voit dans Marine Le Pen la grande favorite de… 2027 ! Encore, serions-nous tentés de préciser, faut-il arriver jusqu’à la date fatidique, tant l’Assemblée nationale demeure dans sa durée nominale soumise à un tel faisceau d’aléas que rien ne garantit à cette législature d’aller au terme de son échéance.

Emmanuel Macron, pour contourner les effets induits d’un deuxième quinquennat sans autre perspective assurée que celle de son impossibilité à postuler à sa propre succession, dispose de deux cartes dans sa main, même si ces atouts demeurent fortement hypothétiques : l’international dont il use déjà et usera encore plus l’instar des autres présidents de la Vème et une temporalité propre dont il s’efforcera de rester le maître. Pour la première de ces cartes, l’instabilité géopolitique indissociable de la guerre en Ukraine lui offre quelques opportunités pour réactiver des réflexes de cohésion autour de sa figure de chef des armées; encore faut-il que le conflit ne finisse pas par sa longévité à inquiéter l’opinion dont le soutien à la cause ukrainienne n’est pas forcément marqué dans le marbre. Emmanuel Macron, au demeurant, en est certainement conscient et ce pressentiment explique pour une part qu’il apparaisse et avec raison pour le moins des bellicistes parmi les dirigeants Occidentaux.

A l’épreuve des difficultés, la technique de Rove consistait à susciter un mouvement perpétuel susceptible de détourner l’attention du public sur les problèmes de l’heure pour canaliser et transporter l’attention de l’opinion sur un tout autre enjeu.

L’autre carte, elle, relève d’un dispositif dont le concepteur n’est autre que l’un des consultants politiques les plus controversés de ces trois dernières décennies, le “spin doctor” de Bush junior, Karl Rove, inspirateur de la communication du président américain à l’occasion de la seconde guerre du Golfe : à l’épreuve des difficultés, la technique de Rove consistait à susciter un mouvement perpétuel susceptible de détourner l’attention du public sur les problèmes de l’heure pour canaliser et transporter l’attention de l’opinion sur un tout autre enjeu. Cette stratégie a un nom : “la stratégie de Shéhérazade”, la princesse des Mille et une Nuits qui, toute les nuits, invente un nouveau récit pour échapper à une destinée funeste…

Déjà, alors qu’elle n’est pas, loin s’en faut, encore adoptée, le président de la République semble vouloir négligemment enjamber la réforme des retraites et se diriger vers d’autres horizons : projet de loi sur l’immigration mais également une réforme institutionnelle dont il imagine que nonobstant un contexte parlementaire peu propice elle serait à même de redonner du mou à une vie démocratique anémiée. Tout se passe comme si l’activisme présidentiel consistait le meilleur antidote à la menace toujours présente de la crise politique.

Dans un système fortement instable, Emmanuel Macron fait le choix de bousculer le champ des possibles, pour ne pas perdre la main et ne laisser que peu de marges à ses oppositions mais avec le risque que cette démarche ne se transforme en une fuite en avant sans autre horizon que celui d’essayer d’échapper à une crise d’ampleur dont les prolégomènes ne cessent de se rapprocher. La virtualité de la stratégie présidentielle a tout de la velléité, car elle se heurte à une contrainte autant conjoncturelle que structurelle : conjoncturelle avec la combinaison entre hostilité au projet de réforme des retraites et pression inflationiste, structurelle avec cet élément que semble vouloir ignorer mais qui ne peut nullement l’être, un pouvoir dont l’étiage parlementaire traduit qu’il n’est nullement majoritaire dans un pays qui s’est installé dans le gouvernement par la minorité d’une majorité. À cette faille explosive, sauf à abandonner toute lecture démocratique de la cité, vient se surajouter une désinvolte appréhension d’une situation sociale, mésestimée, sous-estimée, voire méprisée. Il ne sert à rien de courir tout le temps si c’est pour se dérober au réel.

 

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[Edito] Le défi africain de Macron

Emmanuel Macron veut refonder des liens avec des pays d’Afrique subsaharienne. Mais il est peu certain que le choix du thème de l’écologie et du durable, pierre angulaire de la politique d’investissement de l’Agence française de développement (AFD), soit le plus pertinent pour parler à une population subsaharienne ravagée par la sous-nutrition dans une région qui comptera 90 % de l’extrême pauvreté en 2030 et passera d’un milliard d’habitants à deux milliards en 2050 puis quatre en 2100. Mais comment changer un modèle dogmatique et inadapté à la mondialisation ?

​Le montant annuel des fonds que l’AFD alloue aux projets avoisine 12 à 15 milliards d’euros, dont la moitié est consacrée à l’Afrique. Il faut rajouter l’initiative Choose Africa de l’AFD, dont le financement représente 3,5 milliards d’euros répartis principalement entre 26 000 entreprises africaines. L’AFD cite trois exemples : un financement de 30 000 euros en amorçage d’une start-up sociale ; 400 000 euros pour soutenir la croissance d’une PME après un premier prêt de 100 000 euros ; et une entreprise moyenne qui reçoit 10 millions d’euros de l’AFD lors de sa levée de fonds.

​L’écologiste et agronome expert de la faim dans le tiers-monde René Dumont doutait déjà de l’efficience de l’aide au développement et dénonçait une utilisation à des fins somptuaires, puis Jean-François Gabas en 1988 et William Easterly en 2001 ont émis des critiques. Jeffrey Sachs aurait enseigné à Harvard que le développement ne serait possible qu’avec le secteur privé et l’économie de marché. En 2009, l’économiste zambienne Dambisa Moyo publiait le best-seller l’Aide fatale, les ravages d’une aide inutile et de nouvelles solutions pour l’Afrique. J’écrivais aussi en 2020 dans la Tribune Afrique que le capitalisme pourrait réussir là où l’aide au développement échoue depuis soixante ans en Afrique subsaharienne.

La communication ou la politique industrielle françaises sont semblables dans l’Hexagone et en Afrique.

​Pour mieux comprendre la politique française en Afrique menée ces dernières années, il convient de présenter le dirigeant de l’AFD. L’historien Rémy Rioux, c’est ainsi qu’il se définit, a été nommé directeur général de l’AFD par François Hollande et désigné par Emmanuel Macron pour un troisième mandat. Il revendique une politique « 100 % compatible avec l’accord de Paris » dont il était l’un des coordinateurs financiers en 2015 (Cop21) et estime que la politique de l’AFD est soumise à la nouvelle loi de programmation de l’aide internationale d’août 2021, qui elle-même doit se conformer au programme de développement durable de 2015 défini par l’Onu. On s’interroge aussi quant à l’aide de 140 millions d’euros en faveur de la Chine au titre de son développement, du cofinancement de six projets d’infrastructures chinoises en Afrique et de zones industrielles appartenant à des fonds d’investissement de pays souhaitant également l’exclusion de la France en Afrique.

​La communication ou la politique industrielle françaises sont semblables dans l’Hexagone et en Afrique. Bien que n’empêchant guère la désindustrialisation, le gouvernement se targue de vouloir réindustrialiser la France tandis qu’en Afrique, il prône l’industrialisation tout en réservant les financements aux projets écologiques ou les moins industriels, qui ne créent que peu d’emplois directs, indirects et induits. Cela ne permet pas à l’Afrique subsaharienne de bâtir une importante industrie manufacturière des biens de consommation et de sortir du travail informel qui plombe l’économie.

​Aussi nous faut-il aller convaincre, schémas de process de production à la main et projections financières à l’appui, les grandes entreprises qui produisent aujourd’hui en Chine d’inclure l’Afrique subsaharienne dans leurs étapes de chaînes de valeur mondiales (CVM). Puis faciliter leur implantation en organisant des écosystèmes locaux tout en préservant scrupuleusement l’environnement, etc. La méthode, qui produira rapidement des effets, sera dix fois moins onéreuse pour infiniment plus de résultats probants. Pour financer notre structure, qui devra donc s’entourer de plusieurs centaines d’ingénieurs impliqués dans la construction en moins de quinze-vingt ans du nouveau paradigme, il suffira de rediriger vers celle-ci des budgets actuellement peu efficaces en termes de développement et d’industrialisation de l’Afrique.

​Une réappropriation de productions chinoises, des mécanismes de péréquation ou de mutualisation des coûts et économies d’échelle, répartis sur les deux continents et au sein de nouveaux modèles d’intégration verticale, permettront à des entreprises d’augmenter leur compétitivité. À terme, plusieurs centaines de milliards d’euros de nouveaux échanges pourraient rééquilibrer des balances commerciales déficitaires, dont celles de la France et de pays d’Afrique mais aussi d’Europe.

*Francis Journot est consultant et entrepreneur.

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“Cette génération de politiques ne fait pas ses courses“, critique Michel-Édouard Leclerc

L’inflation alimentaire a une fois de plus augmenté pour atteindre 14,5 % sur un an en février. Un chiffre qui préoccupe Michel-Édouard Leclerc. Sur CNews, le président des centres E.Leclerc a particulièrement critiqué le gouvernement. « On sent bien que cette génération de politiques ne va pas en magasin et ne fait pas ses courses », a-t-il lâché face à la journaliste Laurence Ferrari. Pour le patron de la chaîne de magasins, les « grandes enseignes se sentent impliquées » dans l’inflation mais, « jamais les politiques n’assument les conséquences inflationnistes de leurs lois ».

Un tacle contre l’opposition

Or, Michel-Édouard Leclerc a assuré ne vouloir « qu’accepter les hausses que nous pouvons expliquer », avant de déplorer que les Français ne voyaient « jamais les prix baisser ». « Le consommateur, tout le monde s’en fout un peu en France », a-t-il insisté sur CNews. Si le gouvernement ne semble pas à la hauteur pour Michel-Édouard Leclerc, les autres partis politiques n’auraient pas non plus, selon lui, travaillé d’arrache-pied pour trouver de meilleures solutions à l’inflation : « L’opposition n’a pas non plus été très active. » « J’avais rencontré tout le monde, du RN à LFI », se souvient-il. Les parlementaires de l’opposition lui avaient affirmé qu’ils mèneraient « une mission d’informations » ou une « commission d’enquête parlementaire ». Mais « en fait, ils ne l’ont pas fait », a rappelé Michel-Édouard Leclerc.

La réunion avec Bruno Le Maire boudée

Le patron des centres E. Leclerc a ainsi rappelé sur CNews qu’il n’a « pas attendu une réunion publique pour être moins cher », boudant la rencontre organisée à Paris entre la plupart des enseignes de la grande distribution et Bruno Le Maire. Après un accord avec les distributeurs, le ministre de l’Économie a d’ailleurs annoncé ce lundi matin lancer un « trimestre anti-inflation » jusqu’en juin, afin de proposer aux clients les prix « les plus bas possible » sur une sélection de produits.

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[D’Orcival] Un mois encore pour les retraites

« Cette réforme n’est pas celle que j’aurais faite. Et elle a des lacunes. » Quelle réforme n’aurait pas de lacunes, surtout quand on est dans l’opposition ? Laurent Wauquiez, président de la région Auvergne-Rhône-Alpes depuis sept ans, n’adopte une prudence de Sioux que lorsqu’il s’agit de la réforme des retraites. Il n’en dit qu’un mot aux journalistes à qui il présente ses vœux au mois de janvier. Ce mot, c’est « principe de responsabilité » – et celui-ci consiste « à ne pas s’opposer à cette réforme ».

Il n’est pas contre, donc il est pour. Mais il ne le redira pas. Un président de région devrait-il s’exprimer à répétition sur le sujet ? Ce ne sera pas lui. En revanche, le président des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, va y revenir sur différentes antennes. Il rappelle qu’il est « tombé dans la marmite des retraites » dès son engagement national en 2003 – il y a vingt ans. Depuis, le sujet est revenu bien des fois ! L’avant-dernière, c’était il y a quatre ans, quand Bertrand disait, en compagnie de Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France, et à la vérité comme tous les Républicains, qu’il était partisan d’un âge de départ à la retraite à 65 ans.

Depuis, Macron a été réélu, le débat est revenu. Et Xavier Bertrand a changé : il estime que ce n’est plus le moment de parler des retraites. Parce que c’est un projet Macron. Il met de telles conditions à son approbation à la loi présentée par Élisabeth Borne que, s’il était député, il voterait contre ou s’abstiendrait, parce que cette affaire n’est vraiment « pas la priorité » par rapport à tout le reste. Comme il veut se présenter à la présidence de la République en 2027, sans oublier qu’il a été battu à la primaire LR de 2021, il juge que, d’ici là, il devra être hostile à tout ce que fera Emmanuel Macron. « Il aurait fallu construire ça autrement. »

À la différence de Xavier Bertrand, Laurent Wauquiez s’était bien gardé d’aller à la primaire LR pour la dernière présidentielle (comme Bruno Retailleau), après avoir été réélu président de sa région contre la gauche avec le score enviable de 59 % des voix. Il a donc loyalement soutenu Valérie Pécresse, même si le score de celle-ci au premier tour de la présidentielle a laissé un triste souvenir.

Et maintenant ? La prudence lui dicte, croit-il, de ne pas s’exprimer avant le vote final de la loi sur les retraites, fin mars ou début avril. Quatre semaines très longues, très dures, voulues comme telles par les syndicats dans les entreprises et dans la rue. Mais après cette retraite à 64 ans qu’il n’aura pas eu besoin de voter, il fêtera le 12 avril ses 48 ans, en sachant qu’il aura alors quatre ans pour préparer intensivement l’épreuve de la présidentielle. Et il compte bien n’avoir plus besoin de parler retraites.​

Le 26 février dernier, il publie sur le réseau Facebook sa lettre du dimanche qu’il destine à son public d’abonnés. Pas un mot sur les retraites dont le projet de loi arrive en discussion au Sénat : son thème, c’est le travail et le mérite. Il l’a choisi pour répliquer à Olivier Faure, le chef de file des socialistes subsistant à l’Assemblée (31 députés sur 577) et des socialistes existant au Sénat (64 sur 348). Le 30 janvier, en clôture du 80e congrès du PS, au cours duquel il avait été réélu avec une marge infime, Faure avait dénoncé « le mythe de l’égalité des chances » en se disant décidé à « engager la rupture avec la tyrannie du mérite, voilà, lançait-il, ce qui doit nous porter ! »

Quelle sottise, réplique Wauquiez : notre problème français, c’est qu’ « avec férocité nous avons découragé tous ceux qui travaillent ». Il ajoute : « Le travail, le savoir, l’effort, le mérite en France valent plus que la fortune, l’héritage, les titres. […] Le travail et le mérite, c’est au contraire l’arme des plus modestes. » Le mot est choisi : avec la modestie, Wauquiez fait le pari de la discrétion. Mais il n’est pas seul. Le maire de Cannes, David Lisnard, président des maires de France, le fait également et rien ne dit qu’il ne sera pas lui aussi candidat en 2027. Il faudra donc, à nouveau, une primaire à droite.

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Réforme des retraites. Le Sénat invente le « contrat dernière embauche » pour les plus de 60 ans

Actu

La majorité sénatoriale de droite a adopté, en fin de matinée lundi 6 mars, un amendement visant la création d’un contrat spécifique pour les plus de 60 ans. La gauche a dénoncé une mise en concurrence des salariés et une énième exonération de cotisations dont l’inefficacité a pourtant été démontrée.

Julia Hamlaoui

Non content d’avoir adopté « l’index senior », rejeté à l’Assemblée nationale, la majorité sénatoriale de droite a inventé un nouveau type de contrat réservé aux plus de 60 ans, avec de nouvelles exonérations à la clé pour les entreprises. Un « CDI senior », selon la dénomination choisie par le rapporteur LR du texte René-Paul Savary, qui l’a défini en séance lundi 6 mars au matin comme « un contrat entre le salarié et l’employeur pour définir les conditions et durée de travail afin d’aller jusqu’au taux plein de départ en retraite du salarié ». Et « pour inciter l’employeur, nous proposons une exonération de cotisations familiales », a ajouté le sénateur, dont l’amendement renvoie pour les modalités à « une convention ou un accord de branche », ou à défaut à un décret.

La start-up nation veut les 60 ans, mais par capitalisation

Une logique des exonérations de cotisations

« Cet amendement me rappelle ma jeunesse, où je me suis engagé, en 2006, contre le contrat première embauche, et nous avions obtenu le retrait comme nous obtiendrons le retrait de cette réforme des retraites », a lancé le sénateur communiste Fabien Gay, alors que ses collègues socialistes ont proposé un sous-amendement – rejeté – afin de rebaptiser la mesure « contrat dernière embauche ». L’élu de Seine-Saint-Denis a également fustigé la logique des exonérations de cotisations à partir de l’exemple de la pérennisation du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (Cice) : son « effet total reste estimé à 100 000 emplois – on nous en avait promis un million –, ce qui est faible au regard du coût total, de l’ordre de 18 milliards. Cela fait 180 000 euros pour chaque emploi quand le salaire médian est au alentour de 33 000 euros chargé », a-t-il rappelé, citant un rapport de 2020 de France Stratégie.

« Cet amendement me rappelle ma jeunesse, où je me suis engagé, en 2006, contre le contrat première embauche, et nous avions obtenu le retrait comme nous obtiendrons le retrait de cette réforme des retraites. » ​​​​​​​Fabien Gay, sénateur PCF de Seine-Saint-Denis

Éliane Assassi : « Non, le débat au Sénat ne sera pas une formalité »

Face aux effets néfastes de la proposition LR, les interventions se sont multipliées sur l’ensemble des bancs de gauche. « Sur le fond avec ce CDI dérégulé et à bas coût, on risque de mettre en concurrence les seniors et les jeunes sur le seul critère du coût du travail », a ainsi pointé Yan Chantrel, membre du groupe socialiste, dénonçant « une commande directe du Medef ». Outre l’assèchement du financement de la branche famille de la Sécurité sociale, la logique même de la réforme a également été mise en cause à cette occasion par l’écologiste Guillaume Gontard : « M. Retailleau (le président du groupe LR – NDLR) disait hier qu’avec le recul de l’âge nous allions mécaniquement augmenter le temps d’emploi des seniors et ainsi mettre plus de travail dans la machine. Je m’étonne qu’aujourd’hui on nous explique que ça ne marchera pas et qu’il faut un autre dispositif pour pouvoir employer ces seniors. »

« On risque de mettre en concurrence les seniors et les jeunes. » Yan Chantrel, sénateur socialiste

Une sorte de « Travailler plus pour gagner moins »

Tout en tentant de ménager LR, le gouvernement a lui aussi fait part de ses objections. Le ministre du Travail, Olivier Dussopt, a commencé par mentionner « les risques d’effet d’aubaine et de seuil », un « ciblage » mal calibré et qu’il faudrait recentrer sur les demandeurs d’emploi et la volonté du gouvernement de procéder d’abord par « expérimentation » afin de laisser du temps à la « concertation ». D’ailleurs, il s’est empressé dimanche 5 mars de mettre une proposition sur la table : « un encouragement financier pour les demandeurs d’emploi qui acceptent un emploi moins rémunéré que leur ancien travail ». « Aujourd’hui, quand une entreprise embauche un senior, elle est prête à payer ses compétences, mais pas l’ancienneté qu’il a accumulée chez son précédent employeur. Le différentiel peut être très important », a-t-il ajouté dans le Parisien. Une sorte de « travailler plus pour gagner moins » sur lequel l’exécutif voudrait trouver un accord.

« On ne comprend pas pourquoi on est toujours obligé de faire des cadeaux aux entreprises pour qu’elles recrutent des gens. » Monique Lubin, sénatrice socialiste des Landes

À propos du « CDI senior », « l’avis du gouvernement ne peut être favorable mais j’espère que nous puissions trouver un terrain d’entente », a ainsi souligné Olivier Dussopt dans l’hémicycle lundi, saluant des « modifications allant dans le bon sens ». Son collègue des comptes publics, Gabriel Attal, dans une savante répartition des rôles, s’est fait plus sévère : si le contrat était adopté pour les « 100 000 CDI » signés chaque année par des salariés de plus de 60 ans, le coût serait de « 800 millions d’euros pour la branche famille », a-t-il estimé, ajoutant que, si tous les CDI actuels basculaient, celui-ci grimperait à « 2,2 milliards d’euros ». Le ministre de Bercy a, en outre, cité un autre rapport de France Stratégie, de 2017, qui constate l’inefficacité de tels dispositifs dans les pays où ils ont été appliqués, la Finlande, la Suède et la Hongrie. Il n’a toutefois pas totalement fermé la porte, invitant la majorité sénatoriale à retirer son amendement pour mieux y retravailler en vue de la future loi travail ou du prochain projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS).

Contraindre les entreprises  « à garder des seniors »

Un chiffrage que Bruno Retailleau s’est empressé de contester : « Le gouvernement ne regarde que la ligne dépense », a assuré le sénateur LR, jugeant que « 100 000 seniors réintégrés au marché du travail » ​​​​​​​engendrent « 1 milliard » de recettes, et récusant tout effet d’aubaine du fait que le dispositif est destiné aux nouveaux embauchés. Pourtant rien n’empêcherait une entreprise de licencier à 59 ans pour recruter un autre senior de 60 ans, a-t-on objecté à gauche. « On ne comprend pas pourquoi on est toujours obligé de faire des cadeaux aux entreprises pour qu’elles recrutent des gens », a poursuivi la socialiste Monique Lubin, proposant plutôt de les contraindre « à recruter ou garder des seniors pour qu’elles puissent garder les exonérations auxquelles elles ont déjà droit », avec un « minimum de 15 % ».

La majorité et LR préparent déjà la réforme d’après

La majorité de droite n’a bien sûr pas donné suite, mais a adopté l’amendement introduisant le « CDI senior » à 202 voix contre 123, et contre l’avis du gouvernement. La disposition sera donc l’un des objets de négociation lors de la future commission mixte paritaire (CMP). Tout comme l’index senior, validé dans la nuit de samedi à dimanche, mais dont les sénateurs ont exempté les PME. Celui-ci, selon la version retenue au Palais du Luxembourg, serait obligatoire dès novembre 2023 pour les entreprises de plus de 1 000 salariés, et à partir de juillet 2024 pour celles de plus de 300 salariés. Le tout sans aucune obligation de résultat. La gauche a, de son côté, longuement ferraillé contre cet index, qu’elle juge être, non seulement, un « cavalier législatif », mais aussi, en l’absence de toutes contraintes, « un gadget » ​​​​​​​et un « leurre » ​​​​​​​alors que le taux d’emploi des plus de 55 ans est – avant même le report de l’âge légal de la retraite – de 56 % seulement.

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"C'est incroyable" : une rue de Montréal transformée en piste de ski

Publié le : 27/02/2023 - 16:35

Samia METHENI Suivre

A Montréal, un événement hivernal et sportif transforme la métropole québécoise. La célèbre rue Saint-Denis, artère commerciale du centre-ville, devient pour la première fois une piste de ski. Des skieurs se sont affrontés samedi lors d'une compétition. La piste restera accessible au public gratuitement jusqu'au 5 mars.

France24 - Monde

Migrants : à bord de l'Ocean Viking, soumis au nouveau "code de conduite" italien

Publié le : 05/03/2023 - 10:57Modifié le : 06/03/2023 - 11:40

Natalia MENDOZA

En Italie, les ONG qui font des sauvetages de migrants en mer Méditerranée sont désormais soumises à un nouveau "code de conduite" instauré par le gouvernement d’extrême droite de Giorgia Meloni. Les organisations humanitaires critiquent le texte et dénoncent la volonté du gouvernement italien "d'entraver l'assistance aux personnes en détresse". En 2022, plus de 14 000 personnes ont été sauvées en Méditerranée par les navires humanitaires. Reportage de Natalia Mendoza à bord de l'Ocean Viking.

France24 - Monde

Jeux olympiques : Clara Copponi en piste pour Paris-2024

Publié le : 04/03/2023 - 14:39

Romain HOUEIX Suivre

Cinquième de la course à l'américaine en cyclisme sur piste aux JO de Tokyo, Clara Copponi, 24 ans, veut prendre sa revanche à l'occasion des Jeux de Paris. Avec cet unique objectif en tête, la coureuse de la FDJ-Suez-Futuroscope vit à 100 à l'heure, pour honorer ses engagements sur route et en vélodrome. 

Un départ de saison en Australie, un passage express par Paris et le vélodrome national de Saint-Quentin-en-Yvelines, un crochet par la Suisse avant de s'envoler pour Jakarta, et enfin un détour par Le Caire… À 24 ans, Clara Copponi mène une vie de globe-trotteuse. La faute à son métier : coureuse cycliste. Et à son ambition : monter sur la plus haute marche du podium lors des JO de Paris-2024. 

"Clara, c’est quelqu’un qui sait ce qu’elle veut. Son objectif est clair : elle veut ramener la médaille d’or sur piste à Paris", confirme son manager à la FDJ-Suez-Futuroscope Stephen Delcourt.

Cycliste pour faire "comme son frère" 

Quand on lui demande pourquoi elle a choisi de devenir coureuse, la réponse est évidente : "La gagne ! J’ai toujours été une hargneuse, à vouloir tout le temps gagner, pour tout. Même au cross de l’école… Et le vélo, c'est justement se dépasser et aller au bout de soi", loue-t-elle. Cette native d’Aix-en-Provence a gardé un accent du sud de la France, où elle vit sur le papier – "dans les faits, c’est plutôt un garde-meuble", rigole-t-elle, ajoutant que la deuxième motivation de son choix de carrière est de "visiter le monde".

Le vélo, elle y est pourtant venue un peu par hasard, son père étant plutôt fan d’un autre type de deux-roues : le moto-cross. "J’ai commencé le vélo à l’âge de quatre ans pour faire comme mon grand frère. Il faisait du VTT, j’ai fait du VTT. Puis, il a commencé la route, donc j’ai commencé la route." Et quand Thomas Copponi s’est mis à la piste au point de devenir champion de France juniors…  

Dans les vélodromes, la blonde de 24 ans est habituée à disputer l’américaine (aussi appelé "madison") et l’omnium. Dans la première discipline, le but est d’enchaîner 120 tours de vélodrome en se relayant avec une partenaire en tentant de prendre un tour aux adversaires ou de remporter les sprints intermédiaires pour mettre des points de côté. La seconde est quant à elle une combinaison de six épreuves de piste.

 

Sur route, Clara Copponi fait figure d’équipière modèle et de sprinteuse pour la FDJ-Suez-Futuroscope, la seule équipe française en World Tour, la plus haute division professionnelle.  

"Le sprint, c’est une qualité familiale puisque mon frère l’avait aussi. Ça va avec mon côté hargneuse. Ce qui me plait, c’est d’aller au combat, de frotter", résume férocement la jeune femme, lors de la conférence de rentrée de son équipe. 

Une année dense et un casse-tête logistique en perspective 

Et pour "la gagne", l'année 2023 de la "hargneuse" s'annonce dense, à l'image des trois premiers mois décrits plus haut. Elle va cumuler ses obligations sur route avec la FDJ et les stages et compétitions sur piste avec l'équipe de France et ainsi accumuler suffisamment de points pour se qualifier pour Paris. De quoi susciter quelques maux de tête logistiques pour ses deux équipes. 

>> À lire aussi : Cyclisme féminin, an 2 : "Il faut continuer à se structurer, sinon tout peut s'arrêter"

"[La FDJ] est hyper conciliante avec l’équipe de France. Ils essaient de me préparer un calendrier qui me permette de me reposer", explique-t-elle. Mais un programme optimal est aussi une affaire de choix, même si certains peuvent être des crève-cœur. 

 

C'est donc au sprint que se termine cette 3e edition de la Choralys Fourmies Féminine Classic, Clara Copponi fait parler sa puissance et s'impose devant Valentina Basilico. Maria Martins complète le podium. pic.twitter.com/xWKmS6relT

September 11, 2022

 

 

"C’était important pour moi de lancer ma saison sur route avec l’Australie mais la prochaine course ne sera qu’en avril. Ça fait un gros trou ! Mais c’est aussi une chance car je peux pratiquer la piste et, si tout se passe bien, la qualification des JO sera alors acquise", détaille Clara Copponi, qui a déjà renoncé à disputer la deuxième édition du Tour de France.  

"L’an dernier, j’en avais fait un objectif et j’étais très déçue de ne pas y être mais j'avais su rebondir sur le Tour d’Italie. Là, avec les Mondiaux juste après, ça ne colle pas. Il faut savoir ce qu’on veut et moi ce que je veux, c’est être championne olympique sur piste en 2024", tranche la Sudiste. "Il faut faire une préparation optimale et là préparation optimale, c’est d’aller aux Mondiaux de Glasgow, car les dates seront quasi-exactement les mêmes que celles des JO l’année d'après." 

Deux disciplines complémentaires physiquement et mentalement 

"Mes deux disciplines sont complémentaires. Les sorties de quatre heures sur route renforcent mon endurance pour la piste et pour faire les 120 tours de Madison. De même, le sprint me sert aussi pour la piste", explique-t-elle en pédagogue habituée à détailler les complexités des règlements des courses sur piste. "C’est aussi complémentaire mentalement. M’amuser sur la piste me permet de couper, de lutter contre la lassitude". 

"Elle est heureuse, il s’agit de son épanouissement personnel. Forcément, c’est frustrant car on aimerait l’avoir sur plus de courses mais au moins quand elle revient, elle revient toujours en forme et avec l’envie. Elle revient avec ce sentiment de nous devoir quelque chose qui la pousse à se dépasser", loue Stephen Delcourt. "On pourrait indiquer dans nos contrats, 'tu ne feras pas de piste". Mais ce ne serait pas dans notre intérêt : derrière, comment l'imaginer renouveler son contrat ?", qui s'achève pour le moment à la fin de l'année 2023. 

La vie de Clara Copponi ressemble à un contre-la-montre permanent, un format sur laquelle son manager assure que l'Aixoise pourrait  : "Il faut lui laisser le temps de se développer mais pour moi ce n’est pas qu’une sprinteuse : elle va vite, elle frotte bien, elle grimpe bien, elle va vite en chrono – elle a d'ailleurs fait 3e sur un contre-la-montre Women’s Tour en 2021. Elle a des capacités, elle est douée", assure son manager 

Une dépression après Tokyo 

"Je sais que mon entraîneur adorerait que je m’y mette, mais bon, le chrono… ", repousse pourtant dans un sourire Clara, qui attribue ces performances extraordinaires lors du Women’s Tour 2021 à un contexte à part et auquel les JO de Tokyo, dont elle garde un souvenir contrasté, ne sont pas étrangers :  

"Physiquement, je n’avais jamais été aussi forte que quand j’ai quitté les Jeux, alors dans ma tête, je m'étais jamais sentie aussi nulle", rembobine-t-elle. "[Parler de Tokyo] a été très compliqué pendant très longtemps. Pendant six mois, je ne pouvais pas en parler sans pleurer. C’est difficile de revenir d’une compétition comme ça, où tu t’attendais à de grandes choses. Il y a eu des grandes choses mais il n'y a pas eu de podium, alors que j’en rêvais depuis gamine", dit-elle avec un sourire amer, en repensant à cette immense sensation de vide post-Japon.

"Juste après, j’étais chez moi dans le sud de la France, au bord de la piscine. Je n’avais plus envie de rien. Ma famille n’a jamais entendu parler des Jeux", explique-t-elle en évoquant son passage à vide post-Tokyo. "Maintenant, je relativise : cinquième aux Jeux olympiques, à 22 ans, c’est quand même pas mal. Et puis, je m’en sers aussi. Désormais, je sais ce que c’est la pression. Car, c’est la réalité des Jeux olympiques : tu stresses. Même si tu es la plus détendue du monde, voir tout ce monde autour qui stresse, te stresse toi. On en a beaucoup discuté avec mes entraîneurs et en prépa mentale".

Et pour surmonter cette dépression post-olympique, rien de tel que de se remettre en selle rapidement : "J’ai eu de la chance. Ma saison n’était pas terminée, donc j’ai repris la route en plein pic de forme et j’ai performé, à commencer par le Tour de Grande-Bretagne [où elle a terminé deuxième du classement général, NDLR]. Cette fin de saison m’a permis de surmonter ça et de revenir avec l’envie de faire mieux." 

Le cocon FDJ  

L’envie de faire mieux, c’est ce qui guide Clara Copponi pour l’année et demie qui la sépare des JO de Paris. Depuis Tokyo, elle a enchaîné les performances, tout comme son équipe de la FDJ. En 2022, elle a obtenu son premier succès en World Tour avec une victoire d’étape sur le Women’s Tour et une victoire de prestige sur la classique de Fourmies. Elle a également collectionné les places d’honneur et 2023 démarre sous les mêmes auspices : une 2e place sur l’étape inaugurale du Down Under. En piste, au championnat d’Europe à Granges à la 1ere étapte de la Coupe des Nations à Jakarta, c’est également parée d’argent qu’elle est rentrée de l’épreuve de madison, une couleur qu’elle commence à trop connaître à son goût.  

 

 

Clara Copponi wins stage one of the Women’s Tour in Bury St Edmunds - https://t.co/XZjbakJ185{ Clara Copponi won the first stage of the 2022 Women's Tour in three hours 40 minutes 15 seconds for her first road-racing victoryFrench cyclist Clara Copponi won the opening stage o... pic.twitter.com/7ZrJ3KvYAc

June 6, 2022

 

 

 

"Ça commence à faire beaucoup de deuxièmes places et ma saison commence de la même façon. La roue n’a pas encore tourné", se désole-t-elle, déterminée à tout faire pour changer la donne. 

"Elle est souvent déçue de faire deuxième. Il y a peut-être un travail à faire sur les choix lors des arrivées. Avec sa spécialisation piste, les sprints ne sont pas gérés pareil puisqu’on a tendance à sprinter assis", note Stephen Delcourt. "J'adorerais l’avoir à disposition une année complète…", ajoute-t-il, rêvant des résultats que ça permettrait. 

Pour l’aider à franchir un palier supplémentaire, la FDJ semble l’équipe idéale avec sa dynamique hors-norme depuis 2022 : quatrième au classement mondial l'an passé et première pour le moment au classement UCI en 2023. Dans ce groupe uni par de solides liens d'amitié et l'envie commune de se dépasser, elle côtoie au quotidien Marie Le Net, une de ses partenaires en équipe de France, mais aussi Vittoria Guazzini, l’un des piliers de l’équipe d’Italie. Les deux femmes sont complices et aiment s'asticoter sur l’échéance à venir.  

"Il y a de la rivalité, forcément, quand on est dans le vélodrome. Mais au départ de la course, on a toujours un petit regard, un sourire", glisse la Française, "et puis quand le coup de pistolet retentit, il n’y a plus d’amie jusqu’à la ligne d’arrivée". "En plus, on est souvent en finale contre les Italiennes et on perd souvent contre les Italiennes… À Paris, on verra bien qui aura le dernier mot." 

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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} PETITE REINE

Cyclisme féminin, an 2 : "Il faut continuer à se structurer, sinon tout peut s'arrêter"

Focus

Cyclistes colombiens : héros du vélo ou champions du dopage ?

PARCOURS

Tour de France Femmes 2023 : de Clermont-Ferrand à Pau en passant par le Tourmalet

L'Humanité

Les Français en soutien

Éditorial

Laurent Mouloud

La puissance d’un mouvement social se mesure souvent à la hargne qu’il suscite chez ses opposants. Et parfois au grotesque des arguties employées pour le discréditer. En la matière, Olivier Véran, le porte-parole du gouvernement, tenait la corde depuis mercredi dernier en affirmant, apparemment sérieusement, que la grève reconductible à partir de ce mardi 7 mars constituait « un risque pour l’écologie en France ». Mais voilà que son collègue du Travail, Olivier Dussopt, est en passe de le devancer dans ce voyage en Absurdie. Notamment avec cette une du Parisien de ­dimanche où il pose sous le titre : « C’est une réforme de gauche ». Un chef-d’œuvre de communicants qui, sauf son ­respect, mériterait une place au musée Magritte à côté de Ceci n’est pas une pipe

Risible, ce naufrage argumentaire témoigne d’une chose : la fébrilité de l’exécutif. Ses éléments de langage, relayés complaisamment sur les plateaux de chaînes d’info en continu,­ tournent à vide – ou au ridicule. Quant à l’effritement de la contestation, espéré après un débat à l’Assemblée mouvementé et le tunnel des vacances scolaires, il n’est toujours pas au programme. Loin de là. Les semaines passent, l’unité syndicale reste. Tout comme le haut niveau de rejet de ce texte dans l’opinion publique. Selon notre sondage exclusif, 65 % des Français partagent toujours l’idée d’un retrait. Mais surtout – fait nouveau et quasi historique –, ils sont tout autant à trouver justifié un mouvement de grève reconductible. Une solidarité qui va compliquer la tâche du gouvernement, lui qui s’apprêtait à entonner le traditionnel refrain des « preneurs d’otage » et de ces braves Français empêchés d’aller travailler par ces vilains grévistes privilégiés. Ce disque-là, aussi, risque de tourner dans le vide.

En échec sur sa double stratégie ­ – catastrophisme et division –, l’exécutif, pour autant, ne reculera pas aussi facilement. Et va tout faire pour hâter son passage en force parlementaire. Seul un durcissement de la lutte, avec cette perspective de grève reconductible dès demain, est à même de faire vaciller le projet macroniste. Les Français le souhaitent. Autant qu’ils refusent une nouvelle régression sociale.

Réforme des retraitesOlivier Dussopt
L'Humanité

N’importe quoi

Billet

Maurice Ulrich

Économiste, idéologue libéral ? On ne sait pas trop, mais Nicolas Bouzou qui a son rond de serviette sur les chaînes d’info et a fondé ses « Rencontres de l’avenir », où se retrouvent régulièrement politiques, chefs d’entreprise, communicants, etc. nous le dit : « Il faut faire revivre le génie français. » Nous sommes, écrit-il dans un livre qui lui vaut une pleine page dans le Figaro, dans la France de l’à-peu-près (éd. de l’Observatoire). C’est approximatif. En gros, dans un pays où prévaut « un laisser-aller collectif lié notamment à la démagogie égalitariste et à la critique de la méritocratie ». Donc, et pour résumer, nous devons « revaloriser le génie français, nous devons ériger en exemple des personnalités qui ont consacré leur vie à donner le meilleur pour eux et leur pays ». Par exemple, selon lui, Flaubert et Pasteur hier, Hélène Grimaud (pianiste), Hedi Slimane (directeur artistique de Saint Laurent) ou, bien évidemment, « Bernard Arnault aujourd’hui ». Et Nicolas Bouzou s’enthousiasme : « Vive la réussite, les grands champions, les grands scientifiques » et « vive les entrepreneurs milliardaires ». Tout ça pour ça.

le billet de Maurice Ulrichbernard arnaultnicolas bouzou
Valeurs Actuelles

La réforme des retraites est “de gauche”, estime le ministre du Travail Olivier Dussopt

Une réforme de « gauche ». C’est le nouveau qualificatif utilisé par Olivier Dussopt pour désigner la réforme des retraites portée par le Gouvernement. Dans un entretien accordé au Parisien samedi 4 mars, le ministre du Travail venu des rangs du Parti socialiste se dit parfaitement à l’aise avec ce texte. « C’est une réforme de gauche »a-t-il lancé et d’expliquer que, selon lui, ce projet de loi « aurait pu être porté par un gouvernement social-démocrate. Par rapport aux réformes précédentes, elle crée des droits qu’on ne connaissait pas, notamment sur la pénibilité et les aidants ».

Interrogé sur la mesure la plus contestée du texte, le report de l’âge légal de départ, le ministre a critiqué le bilan de la gauche en la matière : « La dernière réforme menée par la gauche a augmenté la durée de cotisation, ce qui constitue une machine à petites retraites. » Et d’assurer que la réforme ne produira pas « de perdants ». « Les pensions ne baisseront pas. La réforme demande des efforts aux Français. Cela oui. Mais nous faisons en sorte qu’ils soient le plus justement répartis », a-t-il ajouté.

Hilarité à gauche

Comme l’on pouvait s’y attendre, ces propos ont suscité de nombreuses réactions dans les rangs de la Nupes. « « C’est une réforme de gauche », c’est même pour ça que seule la droite est prête à la voter », a réagi le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure. Quant au chef de file du Parti communiste, Fabien Roussel, il a ironisé : « Et d’ailleurs, mardi 7, comme chacun sait, c’est la bourgeoisie de Neuilly-sur-Seine, l’Amicale des actionnaires du CAC 40 et le modeste Medef qui iront manifester contre cette « réforme de gauche. » »

Et d’ailleurs, mardi 7, comme chacun sait, c’est la bourgeoisie de Neuilly-sur-Seine, l’Amicale des actionnaires du CAC 40 et le modeste MEDEF qui iront manifester contre cette « réforme de gauche »… pic.twitter.com/L760APi4YP

— Fabien Roussel (@Fabien_Roussel) March 4, 2023

Quant au député socialiste de l’Essonne, Jérôme Guedj, à l’origine des révélations sur le nombre réel de bénéficiaires de la retraite à 1.200 euros, il a fait allusion à la célèbre œuvre de René Magritte La Trahison des images, avant de fustiger la « grotesque provocation » du ministre.

À gauche, le célèbre tableau de René Magritte, intitulé « La trahison des images ».

À droite, on cherche le titre mais il pourrait figurer dans la même série.

Mais assurément pas une assertion du ministre qui mérite d’être vérifiée sur place.

Juste une grotesque provocation. pic.twitter.com/wY1r6J2Gg8

— Jérôme Guedj (@JeromeGuedj) March 5, 2023

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

France24 - Monde

À la grand-messe des conservateurs américains, Donald Trump affirme sa différence sur l'Ukraine

Publié le : 05/03/2023 - 11:18

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L'ancien président des États-Unis Donald Trump a marqué sa différence sur la guerre en Ukraine, samedi soir, lors de la conférence annuelle des conservateurs américains du CPAC, affirmant qu'il était "le seul candidat" à l'élection présidentielle de 2024 en capacité de "faire cette promesse" : empêcher "la troisième guerre mondiale".

À l'approche de l'élection présidentielle de 2024, Donald Trump a averti, samedi 4 mars, qu'il était le seul candidat capable de sauver les États-Unis des démocrates "bellicistes" ainsi que des "fanatiques et imbéciles" du parti républicain, lors de la grand-messe annuelle des conservateurs américains réunis près de Washington.

Invoquant une nation à genou, l'ex-président des États-Unis a déclaré que les Américains se trouvaient au cœur d'"une lutte épique pour sauver notre pays des personnes qui le détestent", au dernier jour du CPAC, une grande convention politique organisée cette semaine en banlieue de Washington.

.@realDonaldTrump is loving the reception he's getting at #CPAC!And we're loving it too. pic.twitter.com/I4ViaxYI85

March 4, 2023

Donald Trump, qui a officialisé sa candidature en novembre en vue de l'élection présidentielle l'an prochain, s'est exprimé pendant près d'une heure quarante, n'épargnant personne, y compris son propre camp.

"Nous avions un parti républicain dirigé par des monstres, des néo-conservateurs, des mondialistes, des partisans fanatiques de l'ouverture des frontières et des imbéciles", a-t-il estimé, citant nommément plusieurs sommités du parti.

>> À lire aussi : Sur le point d’annoncer sa candidature pour 2024, Donald Trump est-il "démonétisé" ?

Les électeurs américains, a déclaré Trump, sont fatigués des "dynasties politiques enracinées dans les deux partis [républicain et démocrate, NDLR], des intérêts particuliers pourris, des politiciens amoureux de la Chine" et des partisans de "guerres étrangères sans fin."

"Nous allons avoir une troisième guerre mondiale si quelque chose ne se passe pas rapidement", a-t-il averti après avoir ouvertement désapprouvé l'aide américaine à l'Ukraine. "Je suis le seul candidat qui peut faire cette promesse : j'empêcherai la troisième guerre mondiale", a assuré l'ex-président, défait par le démocrate Joe Biden en 2020.

Un événement avalé par le mouvement MAGA

Le CPAC était jusqu'à récemment le principal rassemblement des chefs de file conservateurs aux États-Unis, mais il a été entièrement avalé par le mouvement d'extrême droite de Donald Trump, "Make America Great Again", les experts qualifiant désormais l'événement de "MAGApalooza", en référence au célèbre festival de musique de Chicago, "Lollapalooza".

"Nous allons finir ce que nous avons commencé", a déclaré Donald Trump à la foule, qui en réponse a chanté "Quatre ans de plus, quatre ans de plus !".

L'édition du CPAC 2023 a été marquée par les nombreuses prises de parole de Trumpistes parmi les plus engagés du pays, même si de nombreux candidats potentiels pour 2024 et dirigeants républicains ont séché la convention.

>> À lire : Au Congrès, les trumpistes "font du bruit" et bloquent… leur propre camp

Si la pertinence de ce rassemblement ne fait pas l'unanimité au sein des conservateurs, au point que certaines interventions ont été presque désertées, les rangs de la salle se sont bien remplis lors de la prise de parole de Donald Trump.

Pour l'essentiel, l'ex-président a répété la même litanie de théories conspirationnistes sur les fraudes électorales et la justice américaine, acquise selon lui à la "gauche radicale", qu'il dépoussière à chaque apparition publique.

Nikki Haley chahutée à plusieurs reprises

À la CPAC, chapeaux, drapeaux, tasses et autres articles étaient proposés à la vente. Des goodies presque tous exclusivement destinés aux fidèles de Trump.

Avant la prise de parole de l’ancien président, nombre d'orateurs se sont succédé sur scène pour vanter leurs principes chrétiens et égrener, au fil de leurs discours, théories complotistes et rhétoriques anti-transgenres.

Le gouverneur républicain de Floride, Ron De Santis, et l'ancien vice-président de Donald Trump, Mike Pence, n'ont pas participé à l'événement, s'épargnant ainsi d'être hués par les fans de l'ancien président. Mais la foule a chahuté à plusieurs reprises sa seule rivale républicaine déclarée dans la course à la Maison Blanche, Nikki Haley, pendant et après son apparition vendredi à la convention.

>> À lire : Nikki Haley, candidate de l'establishment sans renier Trump

Avant de monter sur scène, Donald Trump a déclaré avoir remporté le sondage d'opinion de la convention auprès des dirigeants républicains, avec 62 % des voix. Loin devant son rival Ron De Santis, qui n'a récolté que 20 % des suffrages.

"En 2016, j'ai déclaré : je suis votre voix. Aujourd'hui, j'ajoute : je suis votre guerrier. Je suis votre justice. Et pour ceux qui ont été lésés et trahis : je suis votre rétribution", a-t-il lancé devant une salle comble.

Avec AFP

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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} PORTRAIT

Primaires républicaines : Nikki Haley, candidate de l'establishment sans renier Trump

Assaut du Capitole : l'ex-vice-président Mike Pence assigné à témoigner par le procureur spécial

Meta va rétablir les comptes Facebook et Instagram de Donald Trump

L'Humanité

PCF. Les adhérents planchent sur leur congrès

Actu

Jusqu’à la fin mars, les communistes passent au crible le texte d’orientation porté par la direction qu’ils ont choisi en janvier à près de 82 %.

Julia HamlaouiJean-Jacques Régibier

Sur le pont contre la réforme des retraites, les communistes ont aussi un autre fer au feu avec leur 39e congrès prévu à Marseille du 7 au 10 avril. D’ici là, tout au long du mois de mars, c’est au niveau local – d’abord dans les sections puis les fédérations – que se jouent les débats après le vote de fin janvier sur le texte d’orientation, lors duquel les adhérents du PCF ont choisi à près de 82 % celui proposé par l’actuelle direction emmenée par Fabien Roussel.

À Strasbourg, les militants avaient, eux, majoritairement porté leurs suffrages, comme l’ensemble de la fédération du Bas-Rhin, sur la proposition de texte alternative, mais ils n’en ont pas moins consacré leur samedi à débattre de leurs amendements. Parmi les thèmes forts émerge la réflexion sur l’actualité du projet communiste dans un contexte de multiples crises majeures. « La difficulté, c’est de constater que les inégalités et les fractures sont de plus en plus profondes, et que l’on ne réussit pas à être acteurs malgré nos propositions. Comment arriver à résoudre cette équation ? », s’interroge Hülliya Turan, la secrétaire fédérale du PCF. À quelques jours du 8 mars, les enjeux féministes reviennent aussi en boucle. « Il ne faut pas dissocier la lutte féministe des autres luttes, comme la lutte antiraciste. Elles doivent toutes converger vers la lutte des classes. Le parti ne fait pas assez dans ce domaine », estime Fleur Laronze, conseillère d’Alsace.

C’est aussi le sentiment d’un des piliers de la section, Christian Grosse, qui juge également que l’analyse sur la manière de conquérir de nouveaux adhérents ou d’agir pour un rassemblement majoritaire devrait être approfondie. « L’inquiétude, c’est que le parti reste dans une certaine forme d’autosatisfaction. Il y a beaucoup de points positifs, certes, mais aussi des points à questionner », estime- t-il. Le vétéran de la section, René Tabouret, né cinq ans après le congrès de Tours, apporte son regard bientôt centenaire. « Tout le monde remet en cause le capitalisme aujourd’hui, mais on ne sait pas comment s’y prendre pour le remplacer. Pour casser la chaîne du capitalisme, il faudrait rompre avec tout ce qui est de l’ordre de la marchandise », juge-t-il, estimant que sa formation devrait être davantage « révolutionnaire ».

À plusieurs centaines de kilomètres de là, dans la section du 12e arrondissement parisien, le score du vote de janvier a été comparable à celui au niveau national, « environ 80/20 » en faveur du texte proposé par la direction, explique Marine Miquel, la responsable locale. Le débat ne s’en poursuit pas moins. « Les points en sont connus : l’écologie, la question européenne, celle de la gauche, de comment empêcher l’extrême droite d’arriver au pouvoir », assure Antonin, militant d’une trentaine d’années. Et les échanges ne le démentent pas. « On a voulu renforcer le texte sur les enjeux environnementaux, du féminisme, l’antiracisme… toutes les questions qui relèvent aussi du changement de société qu’on porte », pointe notamment Marine Miquel. Après un débat autour des notions d’« anthropocène  » et de « capitalocène  », un autre sur les questions internationales qui conduit les militants à ajouter à leur texte l’objectif « d’œuvrer à la pérennisation et la structuration d’un internationalisme porteur d’émancipation humaine », c’est la question de la sécurité qui arrive sur la table. « C’est une erreur de croire qu’on mobilise sur ce qui va le plus mal », rebondit alors André, l’un des doyens.

« Il faut mettre en évidence ce qui nous est commun »

Si tous ne partagent pas cette appréciation, l’ambition est bien de reconquérir les classes populaires : « L’enjeu principal aujourd’hui est celui d’une abstention très forte malgré des mobilisations sociales comme celle sur les retraites, et donc comment on arrive à susciter une adhésion et un vote pour changer de gouvernement et éviter l’arrivée de l’extrême droite », résume Nicolas Bonnet-Oulaldj. « L’addition des gauches et même le rassemblement de la Nupes n’ont pas permis d’être majoritaires, donc ça ne suffit pas, poursuit l’élu parisien. Nous voulons aller chercher au-delà des alliances électorales. » Pascal, lui, était « très favorable » à la candidature de Fabien Roussel, mais aussi à la Nupes : « Il faut mettre en évidence ce qui nous est commun car si chacun se replie sur sa petite sphère, on ne va pas s’en sortir », estime- t-il, ne voyant pas dans les divergences stratégiques qui ont émergé à l’Assemblée un obstacle majeur. « Le vote des communistes a permis d’avancer, mais la question doit être réinterrogée en permanence », remarque Antonin. Mais « s’il s’agit au nom d’un sacro-saint principe d’unité de dire à la France insoumise qu’on signe toutes ses conditions, la réponse est non », complète-t-il.

Autant de questions qui seront aussi débattues les deux derniers week-ends de mars au niveau des fédérations avant de s’inviter à Marseille en avril.

PCFCongrès du PCF
New York Times - World

Russia-Ukraine War

Ukrainian Soldiers, Nearly Encircled, Push Russians Back

The battle for Bakhmut is not over — at least not yet. Ukrainian assault brigades offered Moscow a bloody reminder of that over the weekend.

Ukrainian soldiers firing artillery rounds toward a Russian infantry position near Bakhmut on Friday.Credit...

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By Carlotta Gall

Photographs by Daniel Berehulak

CHASIV YAR, Ukraine — Lined up in the dark in civilian vehicles, lights dimmed, a company of soldiers waited silently at the side of a road. Farther behind, a second company was parked, an occasional light inside a car revealing the face of a soldier. Still farther back, a third company was moving into place.

After months of epic struggle, the fight over the Ukrainian city of Bakhmut had seemed in recent days to be reaching a climax, with Russian forces close to encircling the city and some Ukrainian units pulling out.

Then, early Saturday, Ukrainian assault brigades went on the attack. Over the weekend, hundreds of troops joined the counteroffensive, mounting assaults from the ground and pounding Russian positions with artillery from the surrounding hills.

Ukrainian commanders acknowledged that their forces in Bakhmut still faced the risk of encirclement, but the fighting over the weekend showed that a military that has surprised the world with its doggedness was not yet ready to give up on Bakhmut. How holding the city might fit in with its broader plans was less clear.

Even before Ukraine stepped up its attack on Russians in Bakhmut on the weekend, its forces had moved to beat Russian troops back from the last main highway into the city. That preserved both a supply line that has helped Ukrainian soldiers tie down the Russian offensive for months and an exit route for them should they decide to retreat.

“I’m confident Bakhmut will hold,” said Col. Yevhen Mezhevikin, commander of a combined tactical group fighting in Bakhmut. “We have enough forces to throw the enemy back from this city, but it depends on the tasks the command has, be it holding the city, or inflicting maximum losses on the enemy.”

Soldiers on the ground expressed weariness, but they did not seem ready to give up.

Bakhmut itself, a city with a prewar population of 70,000 inhabitants, has little strategic value. It was simply the next in the line of fire of a Russian offensive to seize the eastern province of Donetsk. But the battle for the city has created a defining moment of the war for both the Russian and the Ukrainian armies. No longer is the fight about Bakhmut: It is a marathon contest to see which army can break the other.

Russia has thrown tens of thousands of newly mobilized troops into a huge ground assault to take the city by sheer force of fire and manpower. Ukraine has used every hard-learned tactic from a year of war to hold ground and inflict maximum casualties on the invader, often battling from house to house in neighborhoods of smashed houses and stunted trees.

Ukrainian troops have steadily lost ground, ceding outlying villages and suburbs in recent weeks. And late winter has been particularly punishing. Weeks of freezing temperatures and now the onset of the mud season have sapped their strength, soldiers said.

The State of the War

“The fog is constant — every night we see almost nothing,” the commander of a combat drone unit attached to the 59th Brigade, who goes by the code name Madyar, said in a video message from the front.

“The temperature is above zero for a third day,” he added. “Everything melted. Mud up to the knee. Rain 10 times a day. Makes it difficult to perform tactical tasks.”

Late last week, Madyar said his unit was pulling out. Other units have, as well. It remains unclear if the movements were part of a rotation or of a controlled withdrawal.

Unrelenting Assault

In one nearby town, Chasiv Yar, the terrifying power of the Russian assault is unmistakable. Shops and homes are boarded up and the streets are deserted save for a few civilians carrying plastic shopping bags. Earsplitting explosions sounded almost constantly on recent visits as Ukrainian artillery fired on Russian positions in and around Bakhmut and Russian guns returned fire.

One woman, Lena, walking home with her shopping on Saturday afternoon, ignored the explosions and barely glanced at unexploded rockets sticking out of the asphalt.

“My daughter left but I stayed,” she said.

“It’s home,” she said in explanation.

Others are getting out.

Early one morning last week, rescue workers from the charity Save Ukraine raced in to evacuate some of the last residents in a particularly exposed neighborhood near the canal. They brought out one couple Viktor, 73, and Lyudmila, 67, who had fled their home after the neighbor’s house was hit by a shell. A second couple declined to go. His wife was ailing with stomach pain, the husband said.

Ukrainian Army units are spread out across the undulating hills that stretch for miles around Chasiv Yar and Bakhmut. Artillery guns and tanks are ranged in the tree lines, and soldiers are dispersed in private houses, their vehicles hidden under camouflage nets or behind buildings.

Overhead, Ukrainian jets fly occasionally, often heading in the morning on sorties toward the front line. But this is predominantly an artillery war.

“We repel 15 to 20 attacks a day,” said Vladyslav, 26, commander of a self-propelled artillery battery positioned four or five miles from the outskirts of Bakhmut. “Today it is going more or less fine,” he said cheerfully.

The tempo of artillery fire has been extraordinary.

“On average we fire 80 to 120 shells a day,” Vladyslav said. “In one and a half months we fired more than 5,000 shells.”

But artillery ammunition is running low — a problem senior commanders say helps explain their steady loss of ground.

“There is a shortage,” Colonel Mezhevikin said. “I would like more people, more vehicles, more ammunition to destroy the enemy on the approaches, and his reserves, so our people would have fewer losses and not have such intense fighting.”

Units have had to learn to be judicious with their ammunition, said Maj. Oleksandr Pantsyrny, commander of the Aidar assault battalion, a renowned fighting unit. “It’s constant planning, calculation of ammunition consumption.”

‘A Worthy Adversary’

Those restrictions have Ukrainian combat units struggling to stem the advances of the Wagner group, the private military company that has been leading the Russian offensive to take Bakhmut.

Wagner has bolstered its numbers with thousands of convicts, but its core professionals have proved able fighters, several Ukrainian commanders who fought them said.

“We realized they were a worthy adversary,” Major Pantsyrny said. “They have pretty good combat experience; they have motivated personnel.”

His battalion was sent to storm Wagner positions at the village of Kodema, south of Bakhmut.

“The enemy would send 20 guys into attack six to seven times a day,” said Oleksandr, a company commander who took part in the assault. He did not give his surname in accordance with military protocol. “Imagine: Twenty guys come, we kill them. In five minutes, 20 more guys come, we kill them. In an hour, 20 more. They don’t care about men.”

Then after three weeks, the Russians surprised the battalions with a flanking movement, breaking through a weaker unit from the side. The Aidar battalion was forced to retreat.

A commander from another battalion, Dnipro 1, which spent months pitted against Wagner units, said he found them more agile and enterprising than most Russian Army units.

The commander, who uses the code name Duke, said Wagner used untrained prisoners in the first line of attack and then, after one or two hours, as the Ukrainian troops were tiring, sent special forces into the fray, attacking from the flanks. “It was very good tactics,” Duke said.

The Kill Box

But Ukraine has been able to use Bakhmut as a kill box to grind down the vast numbers of newly mobilized Russian soldiers who were introduced to the battlefield late last year, he said. Even Wagner’s forces are said to have been worn down since the summer.

“We broke their backbone; we killed all their military staff,” Major Pantsyrny said.

He said that only a few professional soldiers seemed to be left to direct thousands of convicts who had been recruited to fill the ranks, and that the losses showed: “They try something, but the results are not the same anymore.”

Russian troops have, nevertheless, been advancing, thanks to their greater numbers, bolstered by tens of thousands of raw recruits and through sheer brute force. They sometimes demolish whole residential blocks to defeat a single sniper, according to one unit of soldiers.

But Russian casualties, especially among Wagner, have been enormous, and the more confident Ukrainian commanders insist that the Russians have little fight left. “Russia is attacking on its last legs,” said Oleksandr, the company commander.

Ukrainian casualties have been relentless, too, and there is a shortage of volunteers in places on the front lines, Duke said. In November, he was given an urgent order “to gather all the people of our unit, cooks, drivers, press officer, photographer, all staff, take rifles and go to the Bakhmut area.”

By the end of February, they had rotated out with 50 percent of the men wounded, he said, some depressed and apathetic.

Ukrainian casualty numbers are not publicly available but there are growing signs of strain from losses and exhaustion among many units.

“We are tired,” exclaimed an army mechanic, Yaroslav, as he exited a bar in a small town one evening last week. “You need to know the truth. They are killing us.”

Oleksandr Chubko contributed reporting from Chasiv Yar, Ukraine, and Evelina Riabenko from Kyiv, Ukraine.

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France24 - Monde

Discours antimigrants en Tunisie : "Une façon de faire oublier les problèmes du pays"

Publié le : 04/03/2023 - 17:26

Barbara GABEL Lilia BLAISE

En Tunisie, plus de 3 000 personnes ont manifesté contre le président Kaïs Saïed, samedi, alors que la répression se durcit et que les cas d’agressions contre des ressortissants d’Afrique subsaharienne se multiplient. Pour Vincent Geisser, chargé de recherche au CNRS, spécialiste du Maghreb, Kaïs Saïed cherche à se déresponsabiliser de la crise sociale et politique que traverse le pays.

"Liberté, liberté, à bas l'État policier", "stop à l'appauvrissement", des milliers de personnes ont marché à Tunis, samedi 4 mars, à l'appel du principal syndicat du pays, l'UGTT, qui a appelé le président Kaïs Saïed à accepter "le dialogue".  

Cette manifestation intervient après des semaines d'arrestations visant des opposants notoires au chef de l'État, dans le cadre de la première vague de répression majeure depuis qu'il s'est emparé de la plupart des pouvoirs, à l'été 2021. Les manifestants ont également dénoncé les agressions contre les ressortissants subsahariens de ces derniers jours ayant fait suite à un discours du président, le 21 février, contre l'immigration clandestine.

Le point sur la situation avec Vincent Geisser, chargé de recherche au CNRS, spécialiste du Maghreb. 

France 24 : Dans quelle mesure les manifestations contre le président Kaïs Saïed peuvent-elles avoir un poids 

Vincent Geisser : Ces manifestations ont pour objectif de montrer que la rue appartient aux Tunisiens dans un contexte de répression. C’est aussi une façon de maintenir un rapport de force pacifiste avec le président et de ne pas le laisser contrôler l’espace public. Actuellement, les milieux militants se retrouvent sous surveillance. Ils ne veulent pas revivre le traumatisme de la dictature de Ben Ali [ex-président de 1987 à 2011, NDLR] où l’on ne pouvait pas manifester. Ils veulent se dire qu’il y a un acquis de mobilisation au-delà de la répression et des arrestations.  

En appelant Kaïs Saïed au "dialogue", l’UGTT, qui veut représenter l’ensemble de la société tunisienne au-delà des salariés, croit à une solution pacifiste, là où le président est plutôt tenté de répondre par la répression. Malheureusement, la campagne d'arrestations massive des opposants, journalistes et ONG va continuer. Et je ne suis pas sûre que la mobilisation incite les citoyens lambdas à rejoindre le mouvement. La peur revient en Tunisie. 

Enfin, il ne faut pas négliger la part de Tunisiens qui pensent que le président a raison, notamment sur ses prises de position à l’encontre des migrants. Une certaine partie de la population s’est faite complice en dénonçant des personnes en situation irrégulière, d’où les arrestations et les agressions subies par de nombreux Subsahariens. 

>> À lire aussi : "Un climat de frayeur" : en Tunisie, les migrants subsahariens stigmatisés et agressés

Comment expliquer l’arrivée du discours de grand remplacement en regard du contexte politique tunisien 

Depuis le coup d’État du 25 juillet 2021, le président Kaïs Saïed est dans une rhétorique conspirationniste et complotiste, avec une obsession de l’ingérence étrangère et de Tunisiens qui seraient liés à l’étranger. Il se trouve aussi dans un contexte où ses interlocuteurs, à l’échelle européenne, font pression sur la Tunisie pour freiner l’immigration clandestine.  

Ensuite, Kaïs Saïed se fait le relais et le principal instigateur d’un racisme populaire, anti-Noirs et anti-Africains qui existe depuis de nombreuses années. Au sein du système politique tunisien, la libération de la parole raciste s’est par exemple illustrée par des députés qui s’en prennent à des collègues dans l’Hémicycle. Il y a une vraie banalisation de la parole raciste depuis la révolution tunisienne de 2011. 

À l’époque de Ben Ali [président de 1987 à 2011, NDLR], il y avait du racisme et de la xénophobie, mais la parole était très verrouillée. La seule différence aujourd’hui, et ce qui est inédit, c’est que le premier personnage de l’État en fait un discours ouvertement raciste, fondée sur la théorie du grand remplacement.  

Kaïs Saïed a combiné ce discours sécuritaire à un discours à forte connotation identitaire. Il insiste sur la défense de la "tunisianité", c’est-à-dire une pureté tunisienne qui serait menacé par l’Afrique, sur l’idée qu’il y aurait un complot migratoire. Il est dans le fantasme du "vrai" Tunisien. Cela ne vaut pas que pour les Subsahariens. Par exemple, il pense que les homosexuels ne sont pas de "vrais" Tunisiens. 

Quel sont les enjeux principaux derrière cette séquence politique 

C’est une façon de faire oublier les problèmes sociaux et économiques du pays. Les gens ont besoin de désigner des bouc-émissaires. Les anciens députés sont notamment accusés de ruiner le pays, le puissant syndicat UGTT fait l’objet de vives critiques, et les médias qui vont à l’encontre de ce que dit le chef de l’État sont considérés comme liés à l’étranger. De même, il a actionné cet imaginaire raciste et xénophobe pour se déresponsabiliser de la crise sociale et politique dont il est finalement responsable, sa première ministre et ses ministres n’ayant aucune marge de manœuvre. 

>> À lire aussi : Enlisée dans une crise économique, la Tunisie au bord du défaut de paiement

Mais il est important de noter que ce n’est pas seulement un coup politique, un dérapage ou un discours temporaire. La diplomatie tunisienne n’a rien fait pour calmer les choses. Même à l’époque de Ben Ali, il y avait des tentatives de rattrapage. Ici, c’est une ligne forte de la politique de Kaïs Saïed. S’il ne donne plus d’horizons politique, économique ou social, il explique quotidiennement que les problèmes viennent des étrangers. C’est devenu un élément fondamental de sa politique. Il est persuadé que la Tunisie est victime d’un complot mondial.  

On n’est pas simplement dans un effet de manche, dans une volonté de diversion, mais dans une pratique politique bien ancrée dans la logique présidentielle. Mais en faisant tout cela, le président se décrédibilise de plus en plus. Il participe encore à l’isolement de la Tunisie et à une rupture de dialogue entre pays arabes, Europe, États-Unis, et l'Afrique. 

 

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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"Un climat de frayeur" : en Tunisie, les migrants subsahariens stigmatisés et agressés

Le président tunisien prône des "mesures urgentes" contre l'immigration subsaharienne

tunisie

Propos anti-migrants : "Un discours identitaire nouveau au sommet de l'État tunisien"

L'Humanité

Iran : Grève des enseignants pour protéger les écolières

Actu

Alors que le pouvoir est incapable de trouver les auteurs des attaques au gaz contre les écoles de filles, les instituteurs et les professeurs ont décidé d’arrêter le travail mardi 7 mars. Dans un contexte de rejet du régime par la jeunesse, ce mouvement social pourrait avoir des répercussions inédites.

Pierre Barbancey

L’affaire des écolières intoxiquées ! Digne d’un titre de roman de série noire mais pourtant bien réelle en Iran. Au total, plusieurs centaines de cas d’intoxication au gaz ont été signalées dans plus de 52 établissements ces trois derniers mois. L’émoi a gagné le pays. Le Conseil syndical des enseignants a lancé un appel à la grève et à la manifestation, ce mardi 7 mars, pour condamner les attaques chimiques contre les écoles de filles et soutenir les élèves. Plusieurs syndicats indépendants ont apporté leur soutien à cet appel, dont celui des étudiants, ainsi que les associations indépendantes des femmes, des écrivains, des droits de l’homme.

La psychose envahit le pays

« Une très mauvaise odeur s’est répandue tout d’un coup, je me suis sentie mal et suis tombée sur le sol », a ainsi raconté une écolière à la télévision. Parastou, une lycéenne de Borujerd (ouest), a indiqué au journal Ham Mihan avoir été hospitalisée après avoir « ressenti la nausée et une douleur intense » dans la poitrine. Un médecin urgentiste de l’hôpital de cette ville a expliqué que « la plupart des élèves » présentaient des « symptômes de maux de tête, de problèmes respiratoires, de léthargie, de nausées et d’hypotension artérielle ». Jour après jour, le phénomène se répète : des élèves d’écoles de filles respirent des odeurs « désagréables » ou « inconnues » puis présentent des symptômes comme la nausée, l’essoufflement et le vertige. Dimanche, de nouveaux empoisonnements ont été rapportés dans deux lycées de filles des villes d’Abhar (ouest) et d’Ahvaz (sud-ouest), mais aussi dans une école primaire de Zanjan (ouest). Des écolières ont également été intoxiquées dans des écoles de la ville sainte de Machhad (nord-est), de Chiraz (sud) et d’Ispahan (centre).

Or, si les Iraniens sont harcelés dès qu’ils participent à une manifestation contre le pouvoir puis recherchés par la police et traqués sur les réseaux sociaux, étrangement les autorités ne parviennent pas à élucider cette affaire. La psychose envahit le pays. À Téhéran, beaucoup d’habitants ne prennent plus le métro par crainte d’une attaque similaire. Dans plusieurs villes, des parents d’élèves se sont mobilisés en demandant aux autorités d’agir sans délai. Lors d’une rencontre avec le ministre de l’Éducation à Qom, le grand ayatollah Abdollah Javadi-Amoli a appelé les responsables à « régler au plus vite le problème » afin de « rassurer la nation ». Pour lui, « il est effrayant de constater que l’origine de l’empoisonnement des élèves n’ait pas été encore déterminée ».

Les autorités doivent faire face à de nombreuses revendications de la part d’organisations syndicales

Le pouvoir ne prend pas l’affaire à la légère. Surtout dans une période de contestation intense comme celle qui prévaut depuis la mort, le 16 septembre 2022, de Mahsa Amini, une jeune femme détenue par la police des mœurs qui lui reprochait d’avoir enfreint le code vestimentaire strict imposant notamment aux femmes le port du voile. Si les manifestations sont moins nombreuses, la colère est loin d’être retombée, se développant désormais au niveau des quartiers avec la formation de comités. Le guide suprême réclame des «  peines sévères » alors que personne n’a été arrêté.

Autre sujet d’inquiétude pour les autorités : le 15 février, dix-neuf organisations syndicales, civiles et sociales iraniennes ont rendu public un texte dans lequel elles exposent leurs revendications minimales. Elles estiment que « ce mouvement veut mettre fin, une fois pour toutes, à l’existence d’un pouvoir d’en haut et commencer une révolution sociale, moderne et humaine pour l’émancipation du peuple de toute forme d’oppression, d’exclusion, d’exploitation et de dictature ».

À la veille de la Journée internationale pour le droit des femmes, le mercredi 8 mars, la grève des enseignants est largement soutenue par la population qui exige des explications. Les Iraniens veulent savoir qui se trouve derrière ces attaques. Ce faisant, les multiples revendications tendent à se rejoindre. C’est cette jonction entre le mouvement social existant déjà dans les entreprises et les exigences de la jeunesse (« Femme, vie, liberté ») que le pouvoir veut absolument éviter. Il sait que ce sont là les ingrédients pouvant conduire à sa chute.

IranManifestations en Irandroits des femmes
France24 - World

France braces for strikes that could bring the country ‘to a standstill’ for days on end

Issued on: 06/03/2023 - 06:38

Joanna YORK Catherine CLIFFORD

Strikes against bitterly contested plans to reform pensions in France continue on Tuesday, and this time unions have upped the ante. Unlike previous walkouts, this week’s industrial action has no pre-arranged end date. With workers across multiple sectors expected to strike, life in France could grind to a halt for days on end. 

Teachers, gas and electricity workers, train drivers, and industrial workers are all expected to join strikes that begin on Tuesday, sparking national upheaval that could last for days on end.

March 7 will mark the sixth day of industrial action since January over government plans to reform pension rights in France and increase the retirement age from 62 to 64.  

But unlike previous strikes, major confederations of French trade unions – including the CFDT and CGT – have announced ‘’grèves reconductibles’’ meaning workers will vote at the end of each strike day on whether to continue industrial action. With no fixed end date, unions hope rolling walkouts have the potential to disrupt daily life and threaten the economy so severely that it forces the government into submission.  

"We always said that we would go into a higher gear if necessary," the head of the influential CGT union, Philippe Martinez, told French weekly the Journal du Dimanche newspaper on Sunday. "It will be the case on Tuesday."  

>> Pension conundrum: Why is it so complicated to reform France's retirement system?  

Representatives say striking workers are in for the long haul. For gas and electricity workers, walkouts which began on Friday March 3 will continue “at the minimum until the 7th, and at the maximum until we win”, said the secretary-general of union confederation CGT Energie, Sébastien Ménesplier.   

On Friday energy production in France was reduced in multiple nuclear power stations bringing down overall electricity supply. In the midst of a cost of living and energy crisis, union representatives said production would fall even lower as strikes continue, in order to negatively impact the French economy.  

For the week ahead, Ménesplier predicted targeted energy cuts, blockades, sit-ins, and ‘’Robin Hood’’ operations, adding: “If Emmanuel Macron doesn’t want France to come to a standstill and a dark week for the energy industry, it would be better for him to withdraw his reforms.”  

Walkouts to impact industry, transport, education  

Participation on Tuesday is expected to be high, with workers across a range of sectors expected to mobilise.  

In the transport sector, national rail company SNCF and Ile-de-France transport provider RATP are both expecting major ongoing strikes, with transport authorities warning of “major disruption” in Paris.  

In December 2019 walkouts by transport staff over pension reform continued for weeks on end with public transport brought to a halt in parts of the capital and around France.  

>> French transport strike enters fourth week with no respite for the holidays  

International journeys on Thalys trains and flights will also be impacted, with the French civil aviation authority (DGAC) recommending that airports in major cities across France reduce flight traffic by up to 30%. Delays and cancellations are expected.   

In education, the seven major teaching unions have called for “total closure” of schools on March 7. High school and university students are expected to join protests alongside staff from Tuesday, with a peak of activity on March 9 with a dedicated “Youth Mobilisation” day.  

>> ‘Live to work or work to live?’: Why France's youth are fighting Macron’s pension reform  

And in the industrial sector, the CGT has called on oil refinery workers to “block the whole economy” with ongoing walkouts to disrupt the production, distribution and import of fuel.   

Petrol and chemistry workers, including the pharmaceutical sector, have been asked to strike along with France’s 1.5 million metal workers – many of whom work in market-leading aeronautic, automobile and steel companies.  

Refuse collectors, labourers, dock workers and more have also been called on to strike, “until the reforms are withdrawn”, the CGT says.   

On Sunday, truck drivers began strikes early with blockades expected at certain industrial facilities and "go-slow" operations set to snarl traffic on major roads.  

‘Brought to a standstill’  

As more workers join the industrial action, unions hope France will be brought “to a standstill” on Tuesday and beyond.   

Up to 1.4 million people are expected to take part in protests, with 60-90,000 protesters in Paris alone, police have said. Unions also expect the scale of the upheaval to be evident in other ways; roads could be blocked, shops shuttered and building sites silent.  

While the Secretary-General of the CGT representing chemistry workers said strikers were ready to “bring the French economy to its knees” to achieve their objectives, the government has tried to dissuade strikers.  

Minister of Public Action and Accounts Gabriel Attal warned that disruption that threatened the economy risked bringing workers to their knees, rather than the economy, and called on unions to act “responsibly”.   

Asked about the strikes on Saturday as he completed a tour of African countries, Macron said he had "nothing new to say" on the topic.  

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French senators begin debate on Macron’s contested pension reform

French pension reform bill passes to Senate as tense parliament session ends

New pension strikes grip France as MPs wage legislative battle

L'Humanité

En Italie, Meloni veut bien des migrants, mais chrétiens

Actu

Alors que le pays est sous le choc de la mort de 67 migrants au large des côtes calabraises, le gouvernement d’extrême droite débat d’augmenter le nombre d’entrées sur le territoire avec des visas de travail.

Gaël De Santis

L’extrême droite au pouvoir en Italie n’arrive pas à accorder ses violons sur l’immigration. Fin février, le ministre de l’Agriculture a estimé qu’il faudrait faire venir des travailleurs migrants pour répondre aux besoins du secteur dont il a la tutelle. « Nous, cette année, nous travaillerons pour faire entrer légalement 500 000 travailleurs légaux », a dit Francesco Lollobrigida, par ailleurs beau-frère de la présidente du Conseil Giorgia Meloni. Une déclaration tonitruante pour un dirigeant postfasciste qui laisse apparaître un fort besoin de main-d’œuvre dans une Italie vieillissante : l’âge moyen en Italie est, selon Eurostat, de 48 ans, contre 44 dans l’Union européenne.

Un besoin en main-d’œuvre étrangère évalué à 205 000 personnes en 2022

En décembre dernier, le gouvernement a déjà adopté un « décret flux » pour permettre l’entrée de 82 705 personnes pour l’année 2023. Mais du côté des entreprises et des familles qui ont besoin d’aide à domicile, on fait valoir qu’il faudrait davantage d’entrées. Lors d’une table ronde entre patronat, syndicats, et ministère du Travail, le besoin en main-d’œuvre étrangère avait été évalué l’an passé à 205 000 personnes. Malgré ces chiffres, le gouvernement ne tablerait en fait que sur l’entrée de 100 000 personnes par an, au cours des trois prochaines années.

Méditerranée. Soixante-deux noyés dans un nouveau drame de la migration

Giorgia Meloni a d’ores et déjà demandé au ministre de l’Intérieur Matteo Piantedosi de revenir sur le tour de vis sur l’immigration qu’il entendait opérer, en mettant à jour les décrets de 2018 de son prédécesseur d’alors, Matteo Salvini. Il faut dire que les propos de Piantedosi au sujet de la mort de 67 migrants au large de Cutro, en Calabre, ont choqué. Il avait signifié, juste après le drame, que le désespoir n’excusait pas les voyages en bateau. La froideur de la réaction gouvernementale a heurté l’opinion publique. Tout à sa stratégie d’accréditation auprès des institutions européennes, Giorgia Meloni ne devrait pas autoriser de nouvelles mesures contre le sauvetage en mer, pourtant réclamées par son allié de la Ligue, dont Matteo Piantedosi est membre.

Rome veut une « immigration compatible »

Faciliter les voies d’accès légales vers l’Italie fait partie du programme de Giorgia Meloni. Cela ne signifie pas que la xénophobie soit absente de son projet. « Dans le monde, il y a des centaines et des centaines de millions de personnes qui vivent dans des conditions pires que les nôtres et ambitionnent, légitimement, de déménager en Italie ou en Europe à la recherche d’une vie meilleure », écrit-elle dans Io sono Giorgia, son autobiographie publiée l’an passé. Elle dit refuser cet accueil « parce que c’est objectivement impossible, une utopie ». Elle met l’accent sur l’immigration illégale, qui doit être refusée. Et estime ainsi qu’il faudrait favoriser l’arrivée de demandeurs d’asile chrétiens, parce que « nous, qui sommes le berceau du christianisme », devrions « nous occuper prioritairement » des chrétiens persécutés. Elle dit d’ailleurs dans son ouvrage vouloir pour l’immigration de travail ce qu’elle appelle une « immigration compatible », à savoir chrétienne.

Italie. Un test électoral réussi pour Giorgia Meloni

« Un instrument de coopération internationale »

Dans le programme avec lequel Giorgia Meloni s’est présentée devant les électeurs le 25 septembre 2022, il est précisé que le décret flux doit être « un instrument de coopération internationale ». Une coopération qui ne se ferait pas sur une base d’égalité entre les pays. Le ministre de l’Intérieur Matteo Piantedosi a déjà fait savoir en décembre que les visas de travail seraient accordés aux citoyens des pays qui acceptent de récupérer leurs ressortissants présents illégalement sur le territoire italien.

ItalieGiorgia MeloniImmigrationUnion européenne
France24 - World

🔴 Live: Ukraine military backs ‘strengthening’ Bakhmut defence

Issued on: 06/03/2023 - 09:01Modified: 06/03/2023 - 13:57

FRANCE 24 Follow

Top Ukrainian military commanders are in favour of holding defensive positions in the embattled eastern town of Bakhmut and strengthening defensive lines there, the presidency said Monday. Follow our blog for all the latest updates on the war in Ukraine. All times are Paris time (GMT+1).

5:20PM: Assassination attempt on tycoon thwarted, Russia's FSB says

Russia's FSB security service said Monday it had thwarted an attempt to assassinate a controversial tycoon, blaming a Russian-founded sabotage group that last week penetrated the country's borders from Ukraine. 

"The Federal Security Service has thwarted an attempt on the life of a public figure -- chairman of the board of directors of the Tsargrad group of companies Konstantin Malofeev," the FSB said in a statement carried by Russian news agencies.

Malofeyev is a Kremlin-linked businessman who had been indicted by the United States for sanctions violations.

Washington said last month that his seized assets would be diverted to "support the people of Ukraine".

2:49pm: Ukraine 'fulfills' EU accession requirements, PM says

Ukrainian Prime Minister Denys Shmygal said Monday that Kyiv had fulfilled all the recommendations of the European Union as his war-battered nation pushes to begin talks to join the bloc.

Ukraine, which held a pro-EU revolution in 2014, has been battling a Russian invasion for over a year. President Volodymyr Zelensky has said his country "deserves" to start talks to join the bloc this year.  

Shmygal said Ukraine had appointed a new head of its National Anti-Corruption Bureau, thereby completing a set of reforms required by the EU. 

"Ukraine has fulfilled all seven EU recommendations," he tweeted. "This demonstrates our determination to move on to the start of accession negotiations this year." 

1:17pm: Ukrainian generals support continuing Bakhmut defence

Ukrainian President Volodymyr Zelensky discussed the situation in besieged Bakhmut with senior commanders, and two top generals supported continuing to defend the eastern city against Russian forces, Zelensky's office said on Monday.

Valeriy Zaluzhnyi, the commander-in-chief of the armed forces, and Oleksandr Syrskyi, commander of Ukraine's ground forces, "spoke in favour of continuing the defensive operation and further strengthening (Ukrainian) positions in Bakhmut", it said in a statement on its website.

 

11:03am: Fall of Bakhmut would not mean Russia has changed tide of war, says US Pentagon

US Defense Secretary Lloyd Austin said on Monday that the eastern Ukrainian city of Bakhmut was more of symbolic than operational importance and that its capture by Russia would not necessarily mean that Moscow had regained momentum in its year-long war effort.

"I think it is more of a symbolic value than it is strategic and operational value," Austin told reporters while visiting Jordan, adding that he would not predict if or when Bakhmut would be taken by Russian forces.

"The fall of Bakhmut won't necessarily mean that the Russians have changed the tide of this fight," Austin added.

10:34am: ‘Still some hope’ Ukraine will not have to give up Bakhmut

The small eastern city of Bakhmut is still the scene of intense fighting, but in the past few days, the Russians – who have managed to encircle the city on three fronts – have made little progress.

FRANCE 24’s Ukraine correspondent Gulliver Cragg said that although both sides are suffering from a lack of ammunition and other equipment, the Ukrainians “still have some hope” they might not have to give up Bakhmut after all.

“They don’t seem to have given any more ground to the Russians in the last couple of days,” he said.

Watch the full report in the video below:

 

10:32am: Ukraine says 13 Russian drones shot down overnight

Ukraine’s air force said it has shot down 13 explosive drones launched from southern Russia overnight to Monday after air raid sirens sounded for hours in Kyiv.

The air force said on Telegram that Russian forces had launched 15 Iran-made Shahed drones from the Bryansk region northeast of Kyiv, 13 of which Ukrainian forces shot down.

Tam: he head of the city’s military administration, Sergiy Popko, said that drones had been heading for Kyiv but Ukraine’s air defence forces downed them and they did not cause injuries or hit infrastructure.

8:33am: Russia’s defence minister inspects reconstruction work in Mariupol

Russian Defence Minister Sergei Shoigu has visited Mariupol to inspect Russian reconstruction efforts of the Ukrainian port city’s infrastructure, the defence ministry said, without specifying the date of his visit.

According to the statement, Shoigu visited a medical centre, as well as a new residential area consisting of 12 apartment buildings.

Mariupol, which is located in Ukraine’s eastern Donetsk region, was badly destroyed before it was captured by Russian forces at the end of May last year.

6:00am: Russia's air defence downs three missiles in Belgorod region 

At least one person was wounded in the southern Russian region of Belgorod on Monday after Russian forces shot down three missiles, the governor of the region bordering Ukraine said.

The falling debris had also brought down some power lines near the town of Novy Oskol but the full scope of the damage was not immediately known, the governor, Vyacheslav Gladkov, said on the Telegram messaging app.

"It's known about one wounded, a man with shrapnel wounds to his hand," Gladkov said.

2:20am: Russia's Wagner chief warns of frontline collapse if forced to retreat from Bakhmut

The founder of Russia's Wagner mercenary force said his troops now tightening their grip on the Ukrainian city of Bakhmut were being deprived of ammunition, and if they were forced to retreat, the entire front would collapse.

"If Wagner retreats from Bakhmut now, the whole front will collapse," Yevgeny Prigozhin said in a video published over the weekend. "The situation will not be sweet for all military formations protecting Russian interests."

Prigozhin on Friday said that his units had "practically surrounded Bakhmut," where fighting has intensified in the past week with Russian forces attacking from nearly all sides.

But on Sunday he complained that most of the ammunition that his forces were promised by Moscow in February had not yet been shipped.

1:28am: Scholz warns of 'consequences' if China sends arms to Russia

German Chancellor Olaf Scholz says there would be “consequences” if China sent weapons to Russia for Moscow's war in Ukraine, but he's fairly optimistic that Beijing will refrain from doing so.

Scholz's comments came in an interview with CNN that aired Sunday, two days after he met US President Joe Biden in Washington.

Asked by CNN if he could imagine sanctioning China if it did aid Russia, Scholz replied: “I think it would have consequences, but we are now in a stage where we are making clear that this should not happen, and I’m relatively optimistic that we will be successful with our request in this case, but we will have to look at (it) and we have to be very, very cautious.”

© France Médias Monde graphic studio

(FRANCE 24 with AFP, AP & Reuters)

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.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} The World This Week

Battle for Bakhmut: Russia closing off last access routes to city

WAR GAMES

‘Orion’ military exercises: A fictitious war, but a real test for French troops

AS IT HAPPENED

Ukrainian forces cling to Bakhmut under severe Russian pressure

L'Humanité

Japon. Bébé contre allègement de la dette étudiante, la folle idée des conservateurs

Actu

Le nombre de naissances est passé sous la barre des 800 000 en 2022 au Japon. Pour remédier à la dénatalité, le Parti libéral-démocrate au pouvoir propose aux couples de faire un enfant pour finir de payer leurs études.

Lina Sankari

Demander aux Japonais de vendre leur corps pour alléger leur dette étudiante. C’est en substance l’idée saugrenue proposée par le Parti libéral-démocrate (PLD) au pouvoir, pour réduire le déficit de naissances du pays. La formation conservatrice, qui domine la vie politique depuis l’après-guerre, propose que les Japonais qui font un enfant voient, en contrepartie, leur dette étudiante allégée. La commission éducation du PLD s’est toutefois heurtée à une levée de boucliers de la société. Membre de la Chambre des conseillers, Taku Yamazoe (Parti communiste japonais) a qualifié le projet de « fou » et suggéré de réduire les frais de scolarité à la place.

À Tokyo, un premier pas vers le mariage pour toutes et tous

En cause, la crise sanitaire et la précarité croissante

L’an dernier, le nombre de naissances est passé sous le seuil des 800 000, une baisse continue depuis quarante ans, où le chiffre était alors deux fois supérieur. La dénatalité a été renforcée par la crise sanitaire, la précarité croissante, la stagnation des salaires, le coût des accouchements et le manque de places en crèches. La carrière des femmes est enfin souvent sacrifiée à la naissance d’un enfant. Dans ce contexte, à quoi servirait de faire un bébé pour achever de payer ses études et se voir ensuite renvoyée à la maison ?

Si la natalité ne repart pas à la hausse, le pays « sera dans l’incapacité de pouvoir continuer à fonctionner en tant que société », Fumio Kishida, premier ministre japonais

Une population vieillissante

Le premier ministre, Fumio Kishida, assure que, si la natalité ne repart pas à la hausse, le pays « sera dans l’incapacité de pouvoir continuer à fonctionner en tant que société ». D’ici à 2060, l’archipel devrait en effet perdre jusqu’à 87 millions d’habitants du fait du vieillissement. Le Japon a déjà envisagé de nombreuses solutions pour redresser la barre, y compris le recours massif aux robots dans les services à la personne ou de la livraison à domicile. Seulement les robots ne cotisent pas au système de retraite. Et l’ouverture à l’immigration n’est jamais envisagée comme un moyen de relancer la dynamique démographique et économique.

japonnéonatalitéPrécarité
Valeurs Actuelles

Jean-Luc Mélenchon est un « danger pour la démocratie », assure Robert Ménard

Jean-Luc Mélenchon est-il un démocrate ? Pas tout à fait, selon Robert Ménard. Au micro de BFMTV ce dimanche 5 mars, le maire de Béziers a fustigé le leader des Insoumis, ainsi que les députés du groupe LFI à l’Assemblée national en raison de leurs sorties dans l’Hémicycle autour de la réforme des retraites. L’ancien journaliste cite toutefois l’attaque de Thomas Portes, qui a posé avec le pied sur un ballon à l’effigie d’Olivier Dussopt, le ministre du Travail.

Quant à l’ancien député des Bouches-du-Rhône et leader du mouvement, pour Robert Ménard, il représente tout simple « un danger » pour la démocratie. « Il met le feu et il met en danger ce qu’on a en commun », a-t-il martelé, déplorant plus globalement la qualité des débats à l’Assemblée nationale.

« Il n’est prêt à reculer devant rien »

Pour l’élu de l’Hérault, Jean-Luc Mélenchon fait preuve « d’une démagogie à toute épreuve » et n’est « prêt à reculer devant rien ». La raison selon lui ? Le leader des Insoumis pourrait encore avoir des ambitions nationales. « Il a perdu deux fois (à la présidentielle, NDLR). Il doit rêver de se représenter », a jugé Robert Ménard, auprès de BFMTV. Marine Le Pen a, elle aussi, été visée par des critiques du maire de Béziers, notamment pour son manque d’application. « Elle n’a aucune proposition à faire », a-t-il déploré, sur la chaîne d’information en continu.

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

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France24 - Monde

Cinéma : "Le Spectre de Boko Haram", la guerre à hauteur d’enfant

Publié le : 04/03/2023 - 09:59Modifié le : 05/03/2023 - 09:47

Lou ROMÉO

Dans "Le Spectre de Boko Haram", documentaire récompensé par le Tigre d’Or du festival de Rotterdam, la réalisatrice camerounaise Cyrielle Raingou dépeint, à hauteur d’enfant, les ombres laissées dans la vie des habitants par les exactions commises par le groupe terroriste, qui sévit depuis bientôt dix ans. Entretien. 

Mohammed et son frère Ibrahim ont perdu leurs parents. Dans le village nord-camerounais de Kolofata où ils ont trouvé refuge, ils jouent avec Falta, Ladki, Isamela et Maloum, dont le père a été tué par un kamikaze déguisé en vendeur de poulets. Entre jeux et corvées domestiques, les enfants vont en classe, dans une école entourée de militaires armés. Car dans les montagnes bordant le village se cachent les jihadistes de Boko Haram qui, depuis près de 10 ans, multiplient attentats-suicides et enlèvements sur le territoire et au Nigeria voisin.  

Ce documentaire, intitulé "Le Spectre de Boko Haram", a reçu le Tigre d’Or du festival de Rotterdam début février et le prix Perspectives Paul Robeson au Fespaco, samedi 4 mars. Réalisé par Cyrielle Raingou, une jeune cinéaste camerounaise, qui a suivi des enfants pendant plusieurs mois, il raconte la vie perdurant dans ces villages meurtris, et, en creux, la violence du conflit. Interview. 

France 24 : Comment vous est venu ce projet de documentaire ?

Cyrielle Raingou : J’ai commencé à visiter la région de Kolofata en 2015, à un moment où Boko Haram frappait très régulièrement. Je travaillais à l’époque avec le Cinéma numérique ambulant et sillonnais la zone pour y projeter des films. Petit à petit, je me suis liée d’amitié avec la population. 

L’idée du "Spectre de Boko Haram" est vraiment née de mes recherches sur le terrain entre 2017 et 2019, qui ont été rendues possibles par le soutien de mes producteurs, en France et au Cameroun. J’ai alors décidé de dépeindre l’univers où Boko Haram commettait des exactions en me focalisant sur la vie des enfants, car je trouvais qu’ils avaient une forme d’innocence et de liberté que les grandes personnes avaient perdue. Avec les enfants, dans ces villages, la vie perdure, et c’est pour cela que je me suis focalisée sur leur point de vue et leur vie dans cette zone de conflit. 

Le village de Kolofata s’est imposé lorsque j’ai rencontré Mohamed et Ibrahim, les deux frères qui sont devenus les personnages principaux du film. Cette rencontre a tout changé, il y avait une lumière en eux qui les rendait irrésistibles. Je ne voulais pas les quitter. J’ai aussi eu, un peu plus tard, un coup de cœur pour Falta, la petite fille que je filme, et que j’ai rencontrée car elle était dans la même école qu’Ibrahim et Mohamed. Ce sont les enfants qui m’ont fait choisir le village.

Était-il difficile de tourner dans ce village, situé en zone de conflit ?

Kolofata reste une zone dangereuse, il ne se passe pas un mois sans qu’il y ait une tentative d’attaque de la part de Boko Haram. Des tirs ont lieu la nuit, les terroristes essaient de pénétrer dans le village. J’ai donc eu peur pour mon équipe, je décidais à la dernière minute d'y passer la nuit, et prévenais les militaires [déployés dans la région] pour qu’ils assurent notre sécurité. Les terroristes de Boko Haram sont passés d’une lutte qui était au départ idéologique à une lutte pour la survie. Comme ils sont isolés et manquent de produits de première nécessité, ils ne suivent plus aucune règle : à chaque fois qu’ils peuvent arracher du bétail aux villageois, ils le font. Le directeur de l’école de Kolofata m’a montré des images horribles, après une attaque durant laquelle des villageois ont été tués par des membres de Boko Haram, qui ont ensuite été abattus par les militaires. Ils étaient là, alignés comme des poules à l’abattoir… C’est aussi pour ça que j’ai décidé de porter le focus de mon film ailleurs que sur l’horreur pure. Je voulais montrer qu’il y avait autre chose à souligner, que la vie continue dans ces zones de guerre, même si c’est une vie dangereuse.  

Une autre de mes difficultés a été de m'assurer que les villageois restent eux-mêmes face à ma caméra. Disons que beaucoup d'entre eux se sont habitués à ce que ce soient les ONG qui viennent filmer... Ils ont compris qu’il fallait adopter une posture misérabiliste face à ce regard pour obtenir de l’aide, quitte à changer de personnalité. J’ai donc passé beaucoup de temps sur place, pour voir, sans filmer, comment les gens s’en sortaient malgré les difficultés. La population est très forte, très résiliente et résistante face à ce groupe qui cherche à chambouler sa façon de vivre et d’être. J’ai donc passé beaucoup de temps au village, jusqu'à devenir l'une d'entre eux, et ce n'est qu'après ça que j'ai pu sortir la caméra, en m'intéressant surtout aux enfants. 

Vous êtes la première cinéaste africaine à être récompensée par le grand prix du festival de Rotterdam. Qu'est-ce que cela représente pour vous ?

J’ai du mal à réaliser ce que ce prix implique, mais j’ai travaillé d’arrache-pied sur ce projet pendant sept ans. Avec ma productrice, nous avons essuyé de nombreux refus de financement, mais nous n’avons pas lâché prise. Nous étions persuadées que ce qui se passait dans ce village méritait d’être raconté. Alors quand je vois ce prix, je me dis qu’il faut toujours y croire. Cette récompense nous prouve finalement que nous avions raison depuis le début, et qu’il ne fallait pas renoncer.  

Mais si raconter cette histoire était très important pour moi, je ne veux pas être labellisée comme une réalisatrice "camerounaise" pour autant. Je ne veux pas être vue comme une cinéaste qui n’est là que pour faire des films politiques, destinés à dénoncer ou à dépeindre les problèmes de son pays d’origine, comme cela arrive à la plupart des réalisateurs des pays du Sud. Mon film est bien sûr politique par son objet, mais j’aimerais dans mon travail aller au-delà, raconter simplement la vie telle que je la ressens et telle que je la perçois quand je suis chez moi, et montrer la beauté des personnes qui transcendent les situations les plus horribles pour exister.  

 

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"À l'Affiche Planète Afro" : "Saloum", un western africain

Focus

Cameroun : une seconde chance pour les ex-jihadistes Boko Haram

Nigeria : 7 ans après son enlèvement, une lycéenne de Chibok retrouve sa famille

L'Humanité

Journée internationale du droit des femmes : les luttes à soutenir

Chronique

Charlotte Recoquillon

En fait, cette journée est insupportable. Le 8 mars, journée internationalement dédiée aux droits des femmes, est une mascarade. Quel que soit le message mis en avant ce jour-là, il ne fait que souligner, en négatif, que le reste de l’année les femmes continuent d’être violentées, tuées, exploitées. Mais, l’heure est à la lutte, et c’est évidemment opportun, compte tenu du fonctionnement des agendas médiatiques et politiques, de saisir l’occasion de cette journée. Voici donc une petite sélection d’initiatives et de femmes à soutenir, jusqu’au 8 mars 2024.

Le collectif NousToutes poursuit le décompte macabre de femmes tuées parce qu’elles sont des femmes – 24 depuis le début de l’année. Parce que c’est loin d’être un hasard si les femmes sont perdantes dans le projet de réforme des retraites, le collectif appelle à une grève féministe le 8 mars. Le même jour, l’association Désinfox-Migrations propose de mettre en lumière la question des femmes et des migrations lors d’une table ronde en ligne (9 heures-10 heures). Chercheuses et journalistes rendront compte de la réalité de ces femmes, indispensables à l’économie, au monde du travail, aux luttes sociales, et pourtant souvent réduites à des politiques familiales.

Nous devons la défense et la conquête de droits pour les femmes aux féministes. Ni plus ni moins. C’est grâce à la mobilisation et aux recherches des féministes que nous pouvons penser aujourd’hui la condition féminine et le patriarcat, et comprendre les ramifications de notre oppression.

Comment faire reculer les violences faites aux femmes ?

Parmi les outils qu’elles mettent à notre disposition, il y a les livres. Certains feront date. Comme celui d’Hanane Karimi, je l’espère. Dans Les femmes musulmanes ne sont-elles pas des femmes ?, la sociologue montre comment les femmes musulmanes sont désignées comme ennemi intérieur par la doctrine de la « nouvelle laïcité », et souffrent – au nom de leur émancipation – d’exclusions multiples de la vie publique. Au-delà d’une réflexion sur l’islamophobie et l’héritage colonial, Hanane Karimi partage son désenchantement du féminisme dit « universel », qui, rongé de biais racistes, n’a pas inclus les femmes musulmanes dans son combat.

Enfin, « Femmes à abattre » est le titre donné au nouveau projet du collectif de journalistes Youpress. À travers la constitution d’une base de données, d’entretiens, de reportages… cette enquête collaborative documente les féminicides politiques commis dans le monde entier et permet de comprendre les menaces spécifiques auxquelles les militantes font face, ces mécanismes de silenciation dont elles sont victimes pour les punir de leur engagement. Vous pouvez vous abonner à leur newsletter « Femmes à abattre » pour soutenir et suivre cette initiative importante pour la protection et la sécurité des femmes et des féministes.

Journée du 8 marsdroits des femmesla chronique de charlotte recoquillon
New York Times - World

Daily Briefing: War in UkraineUkraine’s Top Generals Want to Keep Fighting for Bakhmut

Kyiv March 6, 6:30 p.m.

Moscow March 6, 7:30 p.m.

Washington March 6, 11:30 a.m.

Here’s what we know:

Military commanders told President Volodymyr Zelensky on Monday that they want to continue to defend the battered eastern city and strengthen positions there, his office said. Here’s what we’re covering:

Ukraine’s top generals want to keep defending Bakhmut, as Russian fighters demand more ammunition.

Ukraine claims a drone strike on a military target inside Russia.

Russia’s defense minister pays a rare visit to occupied areas of Ukraine.

Here are five takeaways from inside the battle for Bakhmut.

Belarus sentences the country’s exiled opposition leader to 15 years in prison.

Food security, energy and military aid: What to watch for this week.

The election in Estonia delivers a vote of confidence for aid to Ukraine.

Photos show what trench warfare looks like on the front line.

Ukraine’s top generals want to keep defending Bakhmut, as Russian fighters demand more ammunition.

Ukraine’s top generals want to bolster their forces clinging on in Bakhmut, the government said on Monday, suggesting that Kyiv would continue to defend the battered eastern city despite its near-encirclement by Russian forces and growing speculation about a possible Ukrainian retreat.

After holding a scheduled meeting with the military’s top generals, President Volodymyr Zelensky said that the situation in Bakhmut was a particular focus, with Ukraine’s most senior military commander, Gen. Valeriy Zaluzhnyi, and another top commander signaling that Ukraine’s fight there should continue.

“They spoke in favor of continuing the defensive operation and further strengthening our positions in Bakhmut,” Mr. Zelensky’s office said in a statement about the meeting.

Russian forces have been pounding Bakhmut and the surrounding areas in a brutal monthslong campaign, slowly tightening their grip around the city. The advances have led some Ukrainian officials in recent days to start preparing the public for the possibility of a retreat. But Ukrainian assault brigades went on the attack over the weekend and appeared to push back Russian forces.

Russian forces attacking the city from three directions have leaned heavily on assaults by fighters including ex-convicts recruited by the Wagner mercenary group. The group’s founder, Yevgeny Prigozhin, has sought to cast his mercenaries as the vanguard of the Russian assault. But in recent weeks he has also complained that his forces have been hamstrung by senior military commanders seeking to deny him credit.

He repeated that complaint on Monday in a social media post, claiming that his representative was banned from the Russian military headquarters in Ukraine after requesting additional ammunition.

Nevertheless, “We keep smashing A.F.U. around Bakhmut,” Mr. Prigozhin claimed, using an abbreviation for the Ukrainian armed forces.

On Monday morning, Ukraine’s military said that Russian forces “continue attempts to storm the city of Bakhmut and neighboring settlements.” Despite the ongoing assaults, it said on Sunday that soldiers in the city were “holding the lines” and receiving support.

“There is an opportunity to deliver ammunition, provisions, medicines, and take the wounded from there,” Serhiy Cherevatyi, the spokesman for Ukraine’s eastern command, said on national television on Sunday night.

The battle for Bakhmut has been one of the longest sustained campaigns of the war, with both sides suffering heavy casualties. While Bakhmut itself has limited strategic value, the city has taken on heightened symbolic importance for both sides. Capturing Bakhmut would hand Russia its first significant battlefield victory in months, while for Ukraine, the city has become an emblem of resistance to Moscow’s invasion.

Mr. Zelensky, who last month called Bakhmut “our fortress” and vowed not to give up the city, used his nightly address on Sunday to praise Ukrainian soldiers defending it for their bravery.

“It is one of the toughest battles,” he said of fighting in eastern Ukraine. “Painful and challenging.”

Anatoly Kurmanaev contributed reporting.

Cassandra Vinograd and Marc Santora

Ukraine claims a drone strike on a military target inside Russia.

Ukrainian special forces said on Monday that they had destroyed an unmanned observation tower in Russia’s Bryansk region using a drone strike, a rare public acknowledgment of a cross-border attack that underscored Kyiv’s increasing willingness to directly hit Russian territory.

The timing of the strike was not clear but the Kraken unit, which reports to Ukrainian military intelligence, released a video that it said showed the assault on its Telegram channel on Monday.

It comes days after a brief armed incursion into a Russian border village in Bryansk by a group claiming to fight for Ukraine, a rare known case of a raid inside Russia. The Kremlin described it as a “terrorist” attack.

The Russian Volunteer Corps, a group opposed to President Vladimir V. Putin of Russia, claimed on Thursday that it briefly took control of the small village of Lyubichane, near the border with northeastern Ukraine. There were conflicting reports about the episode and what took place in Bryansk, but by the end of the day, the Russian authorities said the group had been driven back into Ukraine.

Russia and Ukraine share a land border extending more than 1,200 miles, including several hundred miles in the eastern Donbas region, parts of which are controlled by Moscow. Russia has used territories close to Ukraine — including Bryansk, along Ukraine’s northern border — to stage assaults, fire rockets, launch air assaults and mount other attacks throughout the war.

Officials in Kyiv have said they reserve the right to strike targets within Russia that they claim are used to attack Ukrainian towns and cities, but have promised not to use weapons supplied by Western allies for such assaults, since allies fear Moscow could view that as a provocation.

Over the course of the yearlong war, explosions and fires have been reported at oil depots, rail hubs and other military targets in Russia, but Ukraine has maintained a policy of deliberate ambiguity over such attacks, very rarely claiming responsibility.

Ukraine is believed to have struck inside Russia on several occasions, including in December, when the Engels Air Base, which is about 300 miles from the Ukrainian border, was attacked twice.

On Monday, the governor of the Russian region of Belgorod, which also borders Ukraine, said that Russian air defenses had shot down three missiles in the city of Novy Oskol. The Ukrainian authorities did not comment on the Russian claims.

But the Ukrainian government has expressed growing concern that Moscow is using the Bryansk region to launch drone assaults. The latest such attack, it said, took place before dawn on Monday. Alarms blared across Kyiv as air-defense guns echoed. The Ukrainian Air Force said it had detected at least 15 drones launched from Bryansk and claimed to have shot down 13.

Kyiv’s forces also continued to target Russian strongholds in occupied areas of Ukraine. Two large explosions were reported Sunday night in the Russian-occupied city of Melitopol in southern Ukraine, the city’s exiled mayor, Ivan Fedorov, said in an appearance on national television. Mr. Federov said that the Ukrainian military was still working to confirm the damage from the strike.

The Russian military has also continued to fire long-range missiles and drones at Ukraine’s cities and energy grid. The death toll from a Russian missile strike on an apartment building in the city of Zaporizhzhia last week has since risen to 13, Ukrainian officials said Sunday.

Marc Santora

The State of the War

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Russia’s defense minister pays a rare visit to occupied areas of Ukraine.

Sergei K. Shoigu, the Russian defense minister, made a rare visit to occupied Ukrainian territory amid the lackluster performance of Russia’s renewed military offensive and growing tensions with the Wagner mercenary group, a prominent paramilitary ally.

Mr. Shoigu toured the occupied southern Ukrainian city of Mariupol, according to videos and statements released by the Russian defense ministry on Monday. He also visited a Russian military base in the eastern Donetsk region on Saturday.

Mr. Shoigu’s visit to Ukraine came days after Yevgeny Prigozhin, the leader of the Wagner group, Russia’s largest paramilitary force, escalated his criticism of Mr. Shoigu and other senior military commanders, accusing them of being out of touch with frontline reality and prioritizing politics over military performance.

A year into the war in Ukraine, the Russian military has suffered staggering losses — approaching as many as 200,000 troops killed or wounded, Western officials say, and thousands of tanks and armored vehicles destroyed or captured by Ukraine. Recent Russian attacks along the front lines in eastern Ukraine were at first regarded as exploratory stages of Russia’s long-anticipated spring offensive, but are increasingly being seen by military analysts as the best that exhausted Russian forces can manage.

The video montages released by the defense ministry showed a stony-faced Mr. Shoigu looking over maps and talking to subordinates in Ukraine. The somber scenes, many of them muted, stood in sharp contrast to Mr. Prigozhin’s histrionic frontline video dispatches, in which he has paraded people he said were Ukrainian prisoners of war on the rooftop of a bombed-out building, challenged the Ukrainian president to a duel from an airborne fighter jet, and overseen the loading of coffins filled with what he claimed were fallen Ukrainian soldiers.

Such eye-catching videos have allowed Mr. Prigozhin to portray his Wagner mercenary group as the vanguard of Russia’s military effort in Ukraine, overshadowing Mr. Shoigu’s leadership and, according to some military analysts, deepening a personal enmity between them.

Mr. Prigozhin has used his videos to emphasize the grinding progress of Wagner’s assault on the eastern Ukrainian city of Bakhmut, while Mr. Shoigu visited a frontline section where the Russian army recently suffered its biggest military disaster of the winter.

Russia’s defense ministry said Mr. Shoigu went on Saturday to the command center of the Russian forces in the southern part of the Donetsk region, where Russian soldiers and marines for the past several weeks have tried storming the Ukrainian town of Vuhledar, at great cost.

During the visit, Mr. Shoigu met with Rustam Muradov, the commander of Russian forces in the region, whom military bloggers allied to the Wagner group have accused of wasting hundreds of lives and heavy weapons in futile frontal assaults on Vuhledar and the surrounding areas.

On Monday, Mr. Prigozhin resumed his public feud with Russia’s military command. In a statement published on social media, Mr. Prigozhin claimed his representative had been barred from the Russian military headquarters in Ukraine after he requested more ammunition for Wagner.

Nevertheless, “We keep smashing A.F.U. around Bakhmut,” Mr. Prigozhin claimed, using an abbreviation for the Ukrainian armed forces.

Anatoly Kurmanaev

Here are five takeaways from inside the battle for Bakhmut.

CHASIV YAR, Ukraine — After months of epic struggle, the fight over the eastern Ukrainian city of Bakhmut seemed to be reaching a climax, with Russian forces close to encircling the city and some Ukrainian units pulling out.

Then, early Saturday, Ukrainian assault brigades went on the attack. Over the weekend, hundreds of troops joined the counteroffensive, mounting assaults from the ground and pounding Russian positions with artillery from the surrounding hills.

Ukrainian commanders acknowledged that their forces still faced the risk of encirclement, but fighting over the weekend showed that a military that has surprised the world with its doggedness was not yet ready to give up on Bakhmut. The battle for the city has created a defining moment of the war for both armies. No longer is the fight about Bakhmut: It is a marathon contest to see which army can break the other.

Here is what we know about the battle:

Winter conditions have been punishing. Weeks of freezing temperatures and now the onset of the mud season have sapped their strength, Ukrainian soldiers said. “The fog is constant — every night we see almost nothing,” the commander of a combat drone unit attached to the 59th Brigade, who goes by the code name Madyar, said in a video message from the front.

Ukrainian soldiers are weary, but don’t seem ready to abandon the city. While the number of Russian casualties from the monthslong battle for Bakhmut has been enormous, Ukrainian casualties have been relentless, too. There are growing signs of strain from losses and exhaustion among many units. “We are tired,” exclaimed an army mechanic, Yaroslav, as he exited a bar in a small town one evening last week. “You need to know the truth. They are killing us.”

Ukrainian forces say artillery ammunition is running low. Senior commanders say this helps explain their steady loss of ground. “There is a shortage,” Colonel Mezhevikin said. “I would like more people, more vehicles, more ammunition to destroy the enemy on the approaches, and his reserves, so our people would have fewer losses and not have such intense fighting.” Units have had to learn to be judicious with their ammunition, said Maj. Oleksandr Pantsyrny, commander of the Aidar assault battalion, a renowned fighting unit. “It’s constant planning, calculation of ammunition consumption.”

Some Russian offensive tactics have been effective. One Ukrainian commander, who uses the code name Duke, said Russia’s Wagner mercenary forces had been using untrained prisoners in the first line of attack and then, after one or two hours, as the Ukrainian troops were tiring, sent special forces into the fray, attacking from the flanks.

Ukraine has inflicted heavy losses on Russian forces. The prolonged fighting has ground down the vast numbers of newly mobilized Russian soldiers who were introduced to the battlefield late last year, Ukrainian troops said. Even Wagner’s forces are said to have been worn down since the summer, and only a few professional soldiers seemed to be left to direct thousands of convicts, Major Pantsyrny said. The more confident Ukrainian commanders insist that the Russians have little fight left. Oleksandr, the company commander, said: “Russia is attacking on its last legs.”

Carlotta Gall

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Belarus sentences the country’s exiled opposition leader to 15 years in prison.

A court in Belarus has sentenced the country’s main exiled opposition leader in absentia to 15 years in prison, the state news agency, Belta, said on Monday, as the government continues to clamp down on dissent following an election in 2020 whose results were widely derided as fraudulent.

The opposition leader, Sviatlana Tsikhanouskaya, fled the country after running for president in 2020 against Belarus’s authoritarian leader, Aleksandr G. Lukashenko. She has been based in neighboring Lithuania and continues to coordinate opposition to Belarus’s government from abroad.

The court in Minsk handed down the sentence for crimes including conspiracy to seize state power as well as creating and leading an extremist group, Belta reported. It said that the court had also sentenced another exiled opposition leader, Pavel P. Latushko, to 18 years in prison.

In a post on Twitter, Ms. Tsikhanouskaya — who had previously described the charges against her as a “farce” — played down the sentence and drew attention to opposition activists who have been imprisoned by authorities in Belarus.

“15 years of prison. This is how the regime ‘rewarded’ my work for democratic changes in Belarus,” she wrote. “I don’t think about my own sentence. I think about thousands of innocents, detained and sentenced to real prison terms.”

Ms. Tikhanovskaya ran for president in place of her husband, Sergei Tikhanovsky, a popular blogger who was arrested in 2020 after declaring his own presidential run. He remains in prison in Belarus.

Mr. Lukashenko has ruled Belarus since 1994. When he was declared the winner of the 2020 election, months of mass protests followed. Human Rights Watch has since documented hundreds of cases in which protesters were detained and tortured.

The authoritarian leader is a close ally of President Vladimir V. Putin of Russia, and Mr. Lukashenko’s government allowed Belarus to be a staging ground for Russian troops a year ago when they launched a full-scale invasion of Ukraine.

The sentencing of Ms. Tikhanovskaya comes a week after Belarus sentenced Ales Bialiatski, a veteran human rights activist who was awarded the Nobel Peace Prize in October, to 10 years in prison, according to Viasna, the group that he helped found.

Matthew Mpoke Bigg

Food security, energy and military aid: What to watch for this week.

Turkey’s foreign minister, Mevlut Cavusoglu, said on Sunday that his country was working hard to extend the Black Sea grain deal, which allows cargo ships to transport Ukrainian grain past a Russian blockade.

“We are working hard for the smooth implementation and further extension of the Black Sea grain deal,” Mr. Cavusoglu said in Doha, Qatar, at the United Nations Conference on Least Developed Countries, according to the Turkish state broadcaster TRT.

The head of the U.N. World Food Program said that “lives are at stake” if the agreement, which expires this month, isn’t renewed.

Here are some other developments we’re watching in the war in Ukraine:

Next Winter: Ukrainian officials are working to repair and decentralize its power grid, allowing people to generate and supply their own electricity, President Volodymyr Zelensky said on Sunday. He added, “We are working on all scenarios and will do everything to be ready to face any threat next winter.”

European Aid: Defense ministers from the European Union will discuss military aid, training, and financing the purchase of artillery ammunition for Ukraine at a meeting in Sweden on Wednesday and Thursday.

United Front: The Biden administration said on Friday that it would deliver $400 million more in weapons to Ukraine, including howitzers and HIMARS launchers. The package came on the same day President Biden and Chancellor Olaf Scholz of Germany vowed that allies would remain united in supporting Kyiv despite the growing concerns that China could move to supply weapons to Moscow.

Carly Olson and Cassandra Vinograd

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The election in Estonia delivers a vote of confidence for aid to Ukraine.

In a blow to the Kremlin’s hope that economic pain in Europe would soften public support for Ukraine, Estonian voters have given a big election win to a center-right government that has been one of Ukraine’s staunchest backers, despite soaring inflation and other problems.

A member of both the European Union and NATO, Estonia is one of the European bloc’s smallest countries but has taken an oversize role in prodding bigger member nations like France and Germany to impose sanctions on Russia and to provide arms to help Ukraine defend itself.

The center-right Reform Party of Prime Minister Kaja Kallas, who has pushed the West to send more weapons to Ukraine and impose tougher penalties on Russia, finished far ahead of eight other parties in a general election on Sunday, according to near final results Monday morning.

To stay in power, Ms. Kallas’s party now needs to form a coalition with members of Parliament from rival parties, a task that will involve much haggling over posts but should be within reach. Because of the format of the Estonian political system, coalition governments are almost inevitable.

Ms. Kallas’s Reform Party won nearly 32 percent of the vote, about double the tally of the second-place finisher, EKRE, a far-right populist party that, though sometimes critical of Russia, wants to curb Estonia’s spending on Ukraine and put more money into helping Estonians pay their energy bills and withstand an inflation rate of nearly 20 percent, one of the highest in Europe.

Russia, struggling on the battlefield in Ukraine after a year of war, has increasingly based its hopes for victory on calculations that economic problems in the West, severely aggravated by cuts in the supply of Russian energy, would diminish solidarity with Ukraine and curb the delivery of weapons for use against Russian forces.

Estonia has a large ethnic Russian community, which makes up around a quarter of the population of about 1.3 million, but its political clout has been weakened by divisions over the war in Ukraine. The Center Party, which has traditionally represented the interests of Russian speakers but alienated some of them by criticizing Moscow’s miliary onslaught, came in third place with under 15 percent of the vote.

Ms. Kallas, speaking late on Sunday in Tallinn, the Estonian capital, said that the election result was “much better than we expected” and had provided a “strong mandate” to continue aiding Ukraine.

Estonia, which donates around 44 percent of its military budget to Ukraine, is one of only seven countries out of 30 NATO members that meets a military spending target of 2 percent of total gross domestic product. Ms. Kallas, Estonia’s first female head of government, says she wants to increase that spending to 3 percent.

Andrew Higgins

Photos show what trench warfare looks like on the front line.

The Russian forces were so close that Boghdan, a Ukrainian soldier with the 79th Air Assault Brigade, could see them digging.

Digging is what to do in this forlorn stretch of scorched earth in eastern Ukraine to avoid dying. Boghdan wants the Russians to die. So he lifted a shoulder-fired rocket-propelled grenade launcher, peered over the sandbags mounted on the edge of his trench and blasted away. The digging stopped. Moments later, Russian soldiers let loose a volley of automatic gunfire. Then things went silent.

“We made them quiet,” Boghdan said with satisfaction as he made his way to a bunker deeper underground. “I just need to have my coffee.”

This is life at what the Ukrainian military calls the zero line position — the farthest edge of the front lines — with the Russians just 300 yards away.

In the mud and muck, with frozen patches of earth giving way to sloppy, thick clay, there are many ways to kill and be killed. Russian helicopters regularly strafe Ukrainian trenches. The Russians bombard Ukrainian positions with heavy artillery from miles away and send small bands of soldiers to try to infiltrate Ukrainian trenches in the dark of night.

Powerful drones circle high overhead doing surveillance and smaller, off-the-shelf quadcopters drop improvised explosives into the trenches.

Russian assaults can include armored vehicles and tanks, or they can come in waves of infantry soldiers trying to storm a trench.

The Ukrainians hit back hard. And in this pocket of the front, near the destroyed town of Marinka in the Donetsk region, they have largely thwarted every Russian attempt to take new ground for a year.

The New York Times was granted rare access to join soldiers from the 79th brigade at the farthest edge of the front line to better understand how the war feels for the soldiers who are close enough to see the Russians across the torn Ukrainian lands they are determined to defend. The full names of the soldiers are being withheld for security reasons.

Tyler Hicks and Marc Santora

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Ukraine’s helicopter brigades defy odds to remain operational.

On a snowbound field, three Soviet-era helicopters were being readied for battle. Pilots and crew checked the flight plan for their next target, while technicians loaded slim gray rockets into launcher pods and stacked flares into racks behind the exhaust.

One year into the war, against all the odds, Ukraine’s helicopter brigades are still operational. Every day of the week, multiple times a day, they go into battle against enemy forces, launching rocket attacks along the front lines in support of ground troops and occasionally slipping under Russian air defenses to fly covert missions into enemy territory.

Far from being knocked out in the first days of the invasion, Ukraine’s helicopters and jets have kept flying, remaining an inspiring and useful element of the war effort.

In a rare opportunity, the 18th Sikorsky Brigade, the foremost of Ukraine’s four helicopter brigades, gave reporters access to a combat unit for two days recently.

Carlotta Gall and Daniel Berehulak

France24 - Monde

Retraites : le Sénat vote l'extinction de plusieurs régimes spéciaux

Publié le : 05/03/2023 - 08:09Modifié le : 05/03/2023 - 10:43

FRANCE 24 Suivre

Le Sénat a voté samedi l'une des mesures les plus sensibles du projet de réforme de retraites : la fin de plusieurs régimes spéciaux. Il est prévu que les agents recrutés à compter de septembre 2023 soient affiliés au régime de droit commun pour l'assurance vieillesse. Les sénateurs se penchent ce dimanche sur l'emploi des seniors.

Le Sénat à majorité de droite a voté, samedi 4 mars dans la soirée, l'extinction de plusieurs régimes spéciaux, une des mesures les plus sensibles du projet de réforme des retraites, alors que la pression monte dans la rue et les entreprises avant la mobilisation du 7 mars.

Électriciens et gaziers, concernés comme la RATP par cette disparition de leur régime, ont débuté dès vendredi une grève reconductible. Elle entraîne des baisses de production d'électricité dans plusieurs centrales nucléaires, sans occasionner de coupures pour les clients. 

#Retraites : le Sénat vote l'extinction de cinq régimes spéciaux (RATP, IEG, Banque de France, Cese et clercs de notaires), par 233 voix pour et 99 voix contre#directSénat pic.twitter.com/7aTy1FZ72g

March 4, 2023

"Si Emmanuel Macron ne veut pas une France à l'arrêt et une semaine noire dans l'énergie, il vaudrait mieux qu'il retire sa réforme", a prévenu Sébastien Ménesplier, secrétaire général de la CGT Énergie. "On sera capable de tout", a averti Fabrice Coudour, secrétaire fédéral.

En tournée en Afrique, le chef de l'État a indiqué samedi qu'il n'avait "pas grand-chose de neuf à dire".

>> À lire : Retraites : l'intersyndicale appelle à une mobilisation "inoubliable" le 7 mars

Gabriel Attal a, lui, haussé le ton contre les syndicats : ce sont "les Français qu'ils vont bloquer" et "les travailleurs qu'ils vont mettre à genoux", a déclaré le ministre des Comptes publics, en marge d'une visite au Salon de l'Agriculture, appelant les opposants à la réforme à "la responsabilité".

La mobilisation du 7 mars contre le report de 62 à 64 ans de l'âge légal de la retraite, s'annonce massive. De source policière, les services de renseignement attendent entre 1,1 et 1,4 million de manifestants partout en France.

Une "réforme de gauche"

L'intersyndicale se réunira mardi soir pour décider de la suite des événements : "il n'y a pas un gravier entre nous", a assuré sur France Inter, samedi, le secrétaire général de FO Frédéric Souillot. "Il y aura des assemblées générales qui décideront de la reconduction ou non" du mouvement sur les sites en grève.

Dans un entretien au Parisien, le ministre du Travail Olivier Dussopt, ancien socialiste, a défendu une "réforme de gauche qui aurait pu être portée par un gouvernement social-démocrate".

>> À voir : Réforme des retraites devant le Sénat : le projet de loi entre les mains de la droite

La gauche, qui occupe largement le terrain au Sénat depuis le coup d'envoi des débats jeudi, a argumenté toute la journée contre le premier article du projet gouvernemental qui prévoit l'extinction progressive de cinq régimes spéciaux (industries électriques et gazières, RATP, Banque de France, clercs et employés de notaire, membres du Conseil économique, social et environnemental). La droite étant quasiment absente de la discussion.

"Vous avez décidé de ‘bordéliser’ un secteur majeur de notre souveraineté énergétique", a lancé le président du groupe PS Patrick Kanner à l'adresse du ministre du Travail. "Vous allez entrer dans l'histoire des fossoyeurs de notre protection sociale".

« M. le ministre, pour reprendre une expression consacrée par l’un de vos collègues, vous avez décidé de bordéliser un secteur majeur de notre souveraineté énergétique » s’exclame @PatrickKanner, contre la fin du régime spécial des industries électriques et gazières.#Retraites pic.twitter.com/E5cj3P7VoA

March 4, 2023

L'article 1er du projet de réforme prévoit l'extinction progressive des régimes spéciaux des industries électriques et gazières, de la RATP, de la Banque de France ou des clercs et employés de notaire. Seront concernés les agents recrutés à compter de septembre 2023, qui seront affiliés au régime de droit commun pour l'assurance vieillesse.  

Le chef des sénateurs LR, Bruno Retailleau, souhaite que ces régimes spéciaux soient aussi supprimés pour les salariés actuels, mais sa proposition sera examinée plus tard. Le gouvernement est contre, et son amendement pourrait être rejeté, faute de soutien des centristes.

"Vous ne faites rien depuis deux jours, nous, nous travaillons"

Pour la gauche, la fin des régimes spéciaux est "une proposition idéologique et démagogique", qui ne générera pas de gain financier.

Les métiers concernés "sont-ils aussi pénibles hier qu'aujourd'hui ?", a rétorqué la rapporteure générale Élisabeth Doineau (Union centriste). "Il faut ouvrir les yeux, on demande des efforts à tous les Français, quels qu'ils soient".

Les débats se poursuivent dimanche sur l'article 2, également sensible, concernant l'emploi des seniors.

Le climat jusqu'alors très pondéré s'est tendu samedi en soirée, autour d'un imbroglio sur la publication d'un "avis" du Conseil d'État sur le projet de loi, demandée avec insistance par la gauche. Le ministre du Travail assurant lui qu'il s'agit d'une "note" qui n'a pas à être publiée.

>> À lire : Réforme des retraites au Parlement : les prochaines étapes-clés

"J'avais cru comprendre que je n'étais pas à l'Assemblée nationale", a riposté Olivier Dussopt lorsque la socialiste Marie-Pierre de La Gontrie a questionné sa "sincérité".

Échange acerbe aussi entre cette dernière, qui a lancé à la droite "vous ne faites rien depuis deux jours, nous, nous travaillons", et le rapporteur LR René-Paul Savary, qui a rétorqué, en vantant la constance de la majorité sénatoriale sur la question des retraites : "Vous préférez les effets de tribune à l'efficacité du travail".

L'accès de tension a été bref, loin du chahut permanent qui avait prévalu à l'Assemblée nationale. Dans une tribune au JDD, quatre anciens présidents de l'Assemblée, Bernard Accoyer, Claude Bartolone, Jean-Louis Debré et François de Rugy ont d'ailleurs dénoncé "un spectacle désolant", appelant à "respecter l'Assemblée nationale et sa présidente".

Les sénateurs doivent désormais examiner un autre point névralgique de la réforme, "l'index seniors". Rejeté, mi-février, par l'Assemblée nationale au grand dam du gouvernement, cette mesure prévoit une obligation pour les entreprises de plus de 50 salariés de publier des indicateurs sur leur taux d'emploi des salariés de plus de 55 ans. 

Avec AFP

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Retraites : les régimes spéciaux débattus au Sénat, grève reconductible dans la filière énergie

Retraites : l'intersyndicale appelle à une mobilisation "inoubliable" le 7 mars

Emmanuel Macron compte sur le Sénat pour "enrichir" la réforme des retraites

Valeurs Actuelles

Réforme des retraites : le Sénat adopte l’article 1 relatif à la fin des régimes spéciaux

Examinée dans la chambre haute du Parlement, la réforme des retraites fait son chemin. Dans la soirée ce samedi 4 mars, les sénateurs – à majorité Les Républicains – se sont prononcés en faveur du premier article du projet de loi de financement rectificative de la Sécurité sociale, adopté avec 233 voix pour et 99 contre, relate BFM TV. « Article 1 voté. Extinction progressive des régimes spéciaux », a réagi dans la foulée le ministre du Travail, Olivier Dussopt, sur Twitter.

Ce volet du texte prévoit en effet la disparition progressive d’un certain nombre de régimes spéciaux de retraites, notamment des industries électriques et gazières (IEG), de la RATP, des clercs et employés de notaire, de la Banque de France ou encore des membres du CESE (Conseil économique social et environnemental).

Des contestations à venir

C’est après plusieurs journées de houleux débats que les parlementaires ont adopté cet article 1, quelques heures seulement avant une nouvelle journée de grève générale dans l’Hexagone, en opposition à la réforme. Les agents d’EDF, concernés par la fin progressive de ces régimes, se sont déjà mis en grève reconductible dès vendredi. Ce qui a, d’office, conduit à une baisse des capacités de production d’électricité du parc nucléaire à environ 4 gigawatts (GW), c’est-à-dire l’équivalent de quatre réacteurs, d’après des chiffres disponibles sur le site internet d’EDF.

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

France24 - Monde

F1: Gasly et Ocon, des faux-frères normands pour porter Renault Alpine

Publié le : 04/03/2023 - 14:48

Romain HOUEIX Suivre

Quatrième au classement constructeurs en 2022, l'écurie française Alpine présente pour la nouvelle saison de Formule 1 un duo de pilotes 100 % normands : Esteban Ocon et Pierre Gasly. Les deux derniers vainqueurs tricolores en date sur un Grand Prix se côtoient depuis les courses de karting de leur enfance. Mais la coopération entre les deux est loin d'être acquise, tant leur relation confine à la rivalité davantage qu'à l'amitié.

Cocorico ! Trente ans que la Formule 1 n’avait pas vu ça. Esteban Ocon et Pierre Gasly vont constituer un duo de pilotes 100 % français pour la firme Renault Alpine lors de la saison 2023 de F1 qui débute dimanche 5 mars à Bahreïn. 

Le duo formé par les deux derniers Français vainqueurs d’un Grand Prix promet de faire des étincelles. Les deux hommes se connaissent depuis leur enfance en Normandie et les pistes de karting, mais ont toujours entretenu une relation compliquée, teintée de rivalité. 

"Il y avait déjà très peu de chances que l'on arrive en Formule 1 et que l'on soit maintenant dans la même équipe, l'une des plus grandes équipes qui existe, c'est une grande chance pour nous", savourait Esteban Ocon lors d’un entretien croisé à l’AFP avec son compatriote début décembre. Et de promettre : "Il y a une belle histoire à écrire ensemble pour monter au plus haut".

Un trio 100 % normand

Une belle histoire qui ressemblait à une évidence pour Renault Alpine au moment de chercher un coéquipier à Esteban Ocon. Pour la marque normande, née à Dieppe sur les bords de la Manche, la solution est toute trouvée alors qu’un autre Normand, Pierre Gasly, éblouit la F1 de son talent depuis plusieurs saisons. 

À l'égard de son nouveau duo, Otmar Szafnauer, patron de l'écurie Alpine, ne tarit pas d'éloges : "S'ils sont là, c'est parce qu'ils sont jeunes, très expérimentés, rapides et ont remporté chacun un Grand Prix, donc ils savent comment gagner".

En effet, les deux hommes multiplient les points communs. Ils ont vu le jour en 1996 à sept mois et à 50 km d'écart en Normandie. Ils sont également les deux derniers vainqueurs français d'un Grand Prix : à Monza (Italie) pour Pierre Gasly en 2020, à Budapest (Hongrie) pour Esteban Ocon en 2021. Leur expérience dans la discipline reine automobile est également similaire : 103 Grand prix disputés pour le premier, 106 pour le second.

Les deux pilotes sont habitués à grappiller des points derrière les mastodontes Red Bull, Mercedes et Ferrari. Parfait pour Renault qui espère être capable de les concurrencer d'ici 100 courses. La moyenne des places en qualification des deux Normands montre qu'ils ont également l'habitude de démarrer au coude-à-coude : 10,98 pour Gasly, 11,25 pour Ocon.

À croire que les deux gamins de Haute-Normandie sont destinés à se suivre comme ils le faisaient déjà en karting, sur le circuit d'Anneville-Ambourville, près de Rouen. C’est même dans un kart d’Esteban que Pierre a fait ses premiers tours de piste, comme les deux pilotes aiment le raconter. Leurs parents sympathisent vite autour de la passion dévorante de leur progéniture. Là encore, une anecdote revient souvent : les papas, Laurent et Jean-Jacques, en train de bricoler dans la neige les kartings de leurs fils car ces derniers étaient les seuls assez fous pour aller rouler par ce temps.

Ça vous fait quoi de revenir ici ? "On a eu l’habitude de venir ici pendant des années. Ce sont nos premières années de compétition d’entraînement. Je pense qu’on a fait des milliers de tours sur cette piste. C’est là où on a vraiment débuté. 📸 @lequipe #F1 #PG10 pic.twitter.com/KXeEbnEb9c

March 1, 2023

La brouille inévitable ?

Mais la bromance ne dure pas. Dans un milieu aussi sélectif que la F1 où il n’y a de la place que pour 20 pilotes chaque année, les tensions ont vite fait de survenir, surtout que l’argent est le nerf de la guerre pour faire carrière. Les deux gamins n’ont que 13 ans quand le recrutement de Pierre Gasly par la Fédération française des sports auto (FFSA) cristallise les rancœurs entre la famille Gasly et Ocon. Les derniers accusent les premiers d’avoir bénéficié de favoritisme. 

"Les Gasly avaient sans doute plus les codes pour attirer les sponsors", analyse a posteriori une ex-responsable de la FFSA auprès de l'AFP. Il faut dire que le fossé est aussi social entre les deux familles : d’un côté, les Gasly de Bois-Guillaume, quartier bourgeois de Rouen, chefs de petites entreprises. De l’autre, les Ocon, mécaniciens à Beaubray, minuscule village de l'Eure. Normandie des villes contre Normandie des champs.

Gasly et Ocon, les futurs coéquipiers chez Alpine ? 🇫🇷Vous en pensez quoi ? 👀 pic.twitter.com/hEJtFNrOZq

August 30, 2022

Malgré l’absence de soutien de la Fédération, Esteban Ocon rebondit vite et rejoint Gravity, une structure de management de jeunes pilotes qui l'a pris sous son aile à 14 ans. Les deux jeunes pilotes suivent chacun leur propre voie : repérés par des écuries de F1, Gasly a rejoint la filière Red Bull fin 2013, Ocon le giron Mercedes en 2015.

Les deux Normands partagent également une trajectoire loin d’être linéaire dans le monde de la course automobile. Pierre Gasly attendra longtemps d’avoir sa chance dans la catégorie-reine, obligé même de s’exiler un an en Super Formula au Japon pour la saison 2017. Il se fait finalement sa place au sein de Toro Rosso – devenu Alpha-Tauri–, l’équipe satellite de Red Bull. Sa promotion dans l'écurie-mère se passe mal, faute de résultat.

Esteban Ocon, lui, fait ses débuts en F1 dès 2016 chez Manor Racing puis passe deux ans chez Force India. Mais sa carrière connaît un gros coup d’arrêt quand l'écurie est rachetée par Racing Point, qui lui préfère Lance Stroll, le fils du propriétaire. Il doit ronger son frein une année en tant que pilote de réserve Mercedes avant de rejoindre Renault. 

Relations fraîches

Se retrouver en concurrence sur les circuits n’apaise pas les relations entre les faux frères Normands. Les piques se distillent, plus ou moins frontalement.

Pour le frontal, la communication radio des essais du Grand Prix d’Autriche reste dans les mémoires : "Quel p... d'idiot ! C'est toujours la même histoire avec lui", s'était ainsi exclamé Gasly, gêné par Ocon. Mais il est à noter que dans un sport où les conflits entre pilotes aboutissent souvent à des collisions spectaculaires, ce n’est jamais arrivé entre les deux Normands.

Pour les vexations subtiles, les exemples sont légion. Les fans de Gasly se rappellent qu’Ocon fut l’un des rares à ne pas féliciter leur champion après sa victoire à Monza. “Il l’a fait en privé”, désamorce “Petit Pierre”. C’est donc également en privé que Gasly félicitera son ex-ami après son propre triomphe à Budapest.

Au moment de remplacer Fernando Alonso chez Renault, Esteban Ocon n’était pas un partisan de Pierre Gasly : “J’ai dit aux patrons que ma préférence irait à Mick Schumacher. [… ], c’est un bon ami à moi”, expliquait le pilote Renault. Pierre Gasly, lui, est plus proche du quartet Charles Leclerc, Lando Norris et George Russel.

Dans ces conditions, la paire reste aujourd'hui discrète sur sa relation personnelle depuis l'annonce, en septembre, de la signature de Gasly. Si ces dernières semaines "ont été intenses", reconnaît Ocon, "tout ça se passe bien", assure-t-il.

Même son de cloche du côté de leur direction : "Leur collaboration a été un sans-faute jusqu'à présent", se félicite Otmar Szafnauer. "Ils sont tous les deux très professionnels et veulent ce qu'il y a de mieux pour l'équipe".

Leur rivalité sur la piste pourrait même, selon Ocon, être bénéfique : "Ce serait bien que l'on se tire la bourre pendant la saison et que l'on puisse faire 'performer' la voiture du mieux possible". "C'est comme cela que l'on va élever le niveau de l'équipe", avance-t-il à l'AFP.

Reste à voir si ces beaux éléments de langage résisteront aux conditions réelles. En course, il n'y a souvent plus de coéquipiers, plus d'amis et au vu du passé et du passif entre Pierre Gasly et Esteban Ocon, les ingrédients semblent réunis pour faire les choux gras de la future saison de la série documentaire de Netflix "Drive to survive".

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Formule 1 : Max Verstappen sacré champion du monde à l'issue du Grand Prix du Japon

Formule 1 : deux pilotes français pour l'écurie Alpine en 2023

CASH IS KING

F1 : pas de GP de France en 2023, Spa et Monaco menacés… Les circuits historiques vers la sortie ?

L'Humanité

JO 2024. Pourquoi le CIO veut-il reintégrer les athlètes russes et biélorusses sous bannière neutre ?

Entretien

La proposition du CIO de réintégrer les athlètes russes et biélorusses sous bannière neutre pour les JO 2024 divise au niveau international. Directeur de recherche à l’Iris, Lukas Aubin décrypte la situation et les enjeux. Entretien.

Nicolas Guillermin

En janvier, le CIO (Comité international olympique) évoquait la possibilité d’une participation des athlètes russes et biélorusses sous drapeau neutre aux JO de Paris 2024. Une proposition loin de faire l’unanimité qui a déclenché une lutte d’influence entre la Russie et l’Ukraine. Auteur de la Sportokratura sous Vladimir Poutine. Une géopolitique du sport russe (éditions Bréal) en 2021 et spécialiste de la géopolitique de la Russie et du sport, Lukas Aubin livre son analyse de la situation.

Pourquoi le CIO, qui avait appelé les fédérations internationales à écarter les athlètes russes et biélorusses des compétitions, émet-il l’idée de leur retour sous bannière neutre ?

La raison principale, selon moi, c’est qu’en demandant l’exclusion des athlètes russes et biélorusses du sport mondial, le CIO joue contre nature. Sa nature originelle, qui date de sa création en 1894, c’est de séparer le sport, l’olympisme, de la politique, et en l’occurrence le CIO se dit toujours neutre et apolitique.

Mais en prenant position dès le 25 février, au lendemain de l’invasion russe, le CIO a déclaré qu’il était contre la politique militaire de Vladimir Poutine en Ukraine et a utilisé le sport pour faire pression sur le régime russe en espérant qu’avec les autres sanctions, cela fasse boule de neige.

Un an plus tard, ça n’a pas fonctionné et le CIO n’est plus neutre. Il cherche donc à le redevenir avec la participation des athlètes russes et biélorusses sous bannière neutre aux JO 2024. Néanmoins, et c’est tout le problème, le sport est par essence politique.

Le concept de bannière neutre, qui n’empêche pas l’instrumentalisation politique au niveau national, est-il vraiment efficace ?

Si les athlètes russes participaient aux JO 2024, ce serait une demi-victoire pour Vladimir Poutine car la Russie serait légèrement normalisée, une sorte de premier pas vers la réintégration de son pays dans le concert des nations via le sport. On reviendrait au statut d’avant l’invasion sauf que ce statut avait été décidé suite au dopage des athlètes russes…

Ce serait positif aussi pour lui à l’échelle nationale car il utiliserait ce vecteur pour glorifier le patriotisme russe à travers la victoire sportive tout en critiquant la bannière neutre, qui serait une forme de russophobie inhérente à l’Occident.

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Depuis 2014, ces biais-là ont été utilisés assez régulièrement par Poutine, pour qui le sport est moins un instrument de soft power que de sharp power servant à désinformer, renforcer son régime, construire un narratif alternatif en jouant sur le syndrome de la Russie forteresse assiégée par l’Occident…

L’idée du CIO de faire revenir la Russie sous bannière neutre divise beaucoup au niveau international…

Les pays les plus proches géographiquement de la Russie voient de plus près cette guerre et connaissent bien les usages politico-sportifs de Vladimir Poutine. Ils constatent que les athlètes ukrainiens ne s’entraînent pas normalement, que beaucoup meurent au front… Ils percevraient la participation des athlètes russes, qui, eux, ne partent pas au front et restent en vie, comme une injustice.

Retrouvez chaque lundi La chronique sportive de Mejdaline Mhiri

En ce qui concerne les États-Unis ou le Canada, leur décision n’est pas figée et cela ne m’étonnerait pas qu’ils critiquent une éventuelle réintégration mais ils n’iraient pas jusqu’au boycott car, pour les Américains, le sport est un instrument de rayonnement bien trop important pour s’en défaire. Enfin, il y a des États comme la France qui ne prennent pas position et s’accordent le temps de la réflexion.

Avez-vous une idée de comment ça pourrait se terminer ?

C’est le CIO qui prendra la décision finale quoi qu’il arrive. Il est le seul propriétaire des Jeux d’hiver et d’été. Mais le CIO n’a pas interdit aux fédérations internationales de permettre aux Russes et Biélorusses de concourir, il a recommandé à ces fédérations de ne pas les faire concourir. Il ne dit pas non plus à ces fédérations qui organisent les qualifications pour les JO d’interdire aux athlètes russes d’y participer. Le CIO gagne du temps car la guerre peut évoluer très vite.

Si la Russie lance de grandes offensives, l’exclusion sera plus facile à prononcer. De même, si la Russie revenait aux frontières d’avant le 24 février 2022, la réintégration sous bannière neutre serait également plus simple à décider.

Dans le même temps, l’Ukraine s’est bien positionnée avec la République tchèque, les pays Baltes pour demander que les athlètes russes ne soient pas réintégrés. Le CIO va devoir composer et trouver une troisième voie entre les pour et les contre.

L’hypothèse a été émise de faire signer aux athlètes russes une charte dans laquelle ils reconnaissent être contre l’invasion. Mais, c’est difficile à mettre en place car la loi russe punit de prison les citoyens qui s’opposent à « l’opération spéciale »…

Comment qualifieriez-vous le lobbying ukrainien ?

Il est très tactique. Les réseaux sociaux politico-sportifs ukrainiens jouent sur l’émotion, comme Volodymyr Zelensky le fait de manière générale, en mettant en avant les athlètes ukrainiens morts au combat, les infrastructures sportives détruites tout en demandant que la Russie reste exclue du sport mondial.

Que ce soit Zelensky, qui a dit au CIO que s’il réintégrait la Russie ce serait « un signe de violence et d’impunité », ou le maire de Kiev, Vitali Klitschko, beaucoup de personnalités politiques ukrainiennes de premier plan prennent position de façon très marquée sur la question de l’exclusion en menaçant de boycotter les JO 2024.

L’usage politique et géopolitique du sport en Ukraine est plus pragmatique que l’usage diplomatique russe, qui utilise le sport comme un moyen de faire exister son narratif parallèle qui n’est pas conforme à la réalité.

Croyez-vous au boycott agité par l’Ukraine mais aussi les pays Baltes ou la Pologne ?

C’est compliqué car, même si la menace du boycott apparaît sérieuse, on imagine mal l’Ukraine ne pas aller aux Jeux, ce serait passer à côté d’un événement regardé par 5 milliards de téléspectateurs, un moyen de faire valoir ses intérêts, etc. L’Ukraine n’aurait-elle pas beaucoup à perdre à ne pas y aller ?

Dans les prochains mois, on va assister à un bras de fer pour gagner la bataille des opinions. Ça sera à celui qui craquera le premier. Pour le moment, l’Ukraine dispose d’un bloc de soutien globalement homogène tandis que la Russie réunit ses alliés (comités olympiques nationaux asiatiques et africains).

Peut-être que la menace de l’Ukraine et de ses alliés est réelle, mais j’ai du mal, pour le moment, à imaginer qu’ils aillent au bout. En revanche, le CIO, face à ces paroles, va devoir user de trésors diplomatiques pour convaincre toutes les parties de participer aux Jeux… 

RussieBiélorussiejeux olympiques Paris 2024CIO
Valeurs Actuelles

“On est maltraités, insultés en permanence” : des policiers à bout de souffle témoignent d’un quotidien devenu insupportable

Face à des conditions de travail devenues insupportables, ils se disent à bout de souffle. Dimanche 5 mars, auprès de France 3, des policiers en Île-de-France ont témoigné du malaise qu’ils éprouvent, au quotidien, dans l’exercice de leur profession. Ainsi, bien que la loi d’orientation et de programmation (LOPMI) soit censée contribuer à l’amélioration de leurs conditions de travail, les fonctionnaires sont nombreux à prendre la décision de quitter la profession. Un CRS, qui exerce ce métier depuis plus de quarante ans et partira bientôt à la retraite, s’est confié auprès de nos confrères au sujet de ces difficultés : « On est maltraités, insultés en permanence, et ça touche tout, de nos affaires à nos proches. » Il assure même avoir interdit à ses enfants d’entrer à leur tour dans la police, afin de les protéger. 

Environ 250 départs enregistrés en 2021

Même son de cloche du côté d’un trentenaire, qui a décidé de se reconvertir. « J’étais avec la Brigade anti-criminalité (BAC), et le soir, quand on patrouillait […] on était toujours agressés, caillassés », se souvient-il auprès de France 3. Et d’ajouter : « Je ne comptais plus les coups et les crachats reçus. »

Aujourd’hui, le chiffre des démissions semble anecdotique, puisqu’il ne s’élèverait qu’à 0,02 %, pour l’année 2021, d’après les informations de France 3. Des chiffres qui ont de quoi surprendre le secrétaire général adjoint de l’UNSA Police, Thierry Clair. « Je pensais que c’était plus, tant je sens des collègues de plus en plus épuisés », explique-t-il auprès de la même chaîne de télévision. Parmi les près de 115 000 personnels actifs dans la police nationale, environ 250 départs avaient été enregistrés cette année-là, assurent nos confrères.

Mi-février, nous nous étions fait l’écho d’un article de CNews dans lequel nos confrères relataient le témoignage de deux femmes de policiers. Ces dernières expliquaient être la cible d’actes d’intimidation et vivre dans une insécurité permanente – qui les poussait à envisager de déménager –, en raison de la profession exercée par leurs conjoints. Quelques mois plus tôt, au cours de l’été dernier, Le Figaro avait évoqué dans un article le classement des professions les plus touchées par la violence. En tête, figurait le métier de policier national.

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France24 - World

Greece to seek extra EU rail funding after train crash

Issued on: 06/03/2023 - 12:17

NEWS WIRES Emerald MAXWELL Etienne PAPONAUD

Greece will seek additional EU funding for urgent safety upgrades to the rail network, the government said on Monday, as public sector workers planned a widespread walkout to protest the country's worst train crash that killed 57 people last week.

Labour unions say the rail network has been severely weakened by cost-cutting and under-investment, a casualty of the debilitating debt crisis which afflicted Greece from 2010 to 2018.

Prime Minister Kyriakos Mitsotakis has acknowledged decades of neglect could have contributed to the Feb. 28 disaster.

"We cannot, we don't want and we will not hide - as the prime minister said - behind human error," government spokesperson Giannis Oikonomou told reporters on Monday.

He said Mitsotakis would seek additional European Union funding to maintain and rapidly upgrade the existing network. Greece was also seeking know-how from EU partners on improving rail safety, he said.

He did not say how much funding the government would seek or give more details.

The European Union will provide Greece technical support to help modernise the railways and improve safety, EU Commission President Ursula Von der Leyen said on Twitter after speaking to Mitsotakis on Monday.

"Rail safety is paramount," Von der Leyen said. She did not mention additional funding.

A station master on duty at the time of the Feb. 28 crash has been held in custody pending trial.

Growing protest

Anti-government protests erupted across Greece after the train crash, the country's worst, including a rolling strike by rail workers that has shut down the network. They will be joined by government workers, teachers and students on Wednesday for a major day of protest, unions said.

On Monday, protesters placed empty chairs with red carnations outside the transport ministry, and held placards reading "Our lives matter" and "Murderers."

Railway workers' unions and train drivers have extended their strike until at least Wednesday, saying safety systems have been deficient for years.

This morning I discussed with PM @kmitsotakis further technical support that the EU can provide to Greece to modernise its railways and improve their safety. Commission and @ERA_railways experts will travel this week to Athens.Rail safety is paramount.

March 6, 2023

ADEDY, an umbrella union which represents hundreds of thousands of workers, called the train crash a "murderous crime", calling for a reversal of privatisation policies and accountability for those responsible for the disaster.

Greece sold its state-owned railway operator under its international bailout programme in 2017 to Italy's state-owned Ferrovie dello Stato Italiane. Now called Hellenic Train, the company is responsible for passenger and freight, while Greek state-controlled OSE is responsible for rail infrastructure.

Authorities have suspended the busy rail route that connects the capital Athens with the northern city of Thessaloniki pending investigation into the disaster, in which two services on the same track were involved in a head-on collision.

Almost all the victims, many of them university students, were in a fast-speed passenger train which hit a freight train.

(Reuters)

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Greek stationmaster charged over deadly rail crash as PM seeks forgiveness

Greek PM apologises, angry protests erupt over deadly train disaster

Greek train tragedy reveals chronic state failures

L'Humanité

Le compte à rebours se poursuit

Chronique

Mejdaline Mhiri

À la 48 e cérémonie des césars, le long métrage la Nuit du 12 a triomphé, Virginie Efira a été sacrée, et Nina, membre du groupe Dernière Rénovation, arborant un tee-shirt pour sensibiliser au réchauffement climatique, s’est fait sortir de scène devant les sourires gênés, et gênants, de Léa Drucker et Ahmed Sylla. Le lendemain, une vingtaine de personnalités du septième art, Juliette Binoche et Gilles Lellouche en tête, publiaient une tribune dans le Monde pour déplorer la censure et appeler leur microcosme à enfin considérer les enjeux écologiques.

Dernière Rénovation, bloquer ou périr

Ces derniers mois, les membres de Dernière Rénovation ont multiplié les actions dans le milieu sportif, à Roland-Garros, sur le Tour de France ou bien durant des matchs de football, de rugby. Les réactions varient mais on leur rétorque souvent que ce n’est ni le bon endroit, ni le bon moment, qu’on y réfléchira, mais plus tard. À l’occasion d’un « char à voile gate », par exemple.

En vérité, même lorsque les athlètes se saisissent du sujet, ils sont éconduits. Ainsi, le skieur autrichien Julian Schütter est à l’origine d’une lettre signée par plus de 150 stars de sa discipline, dont Mikaela Shiffrin, remise à la Fédération internationale de ski (FIS) le 12 février, juste après la descente masculine des Mondiaux de Courchevel. Il y est demandé d’agir, notamment de repenser les calendriers afin de réduire les déplacements, de les adapter à la réalité de l’enneigement pour éviter les blessures, mais aussi les images incohérentes d’une piste enneigée isolée dans un paysage vert, et de façon plus générale de créer une véritable stratégie environnementale.

« C’est une première étape pour alerter, résume Marielle Berger Sabbatel, qui fait partie des Tricolores signataires. L’ annulation des courses, la neige de plus en plus rare… Ces changements doivent absolument être pris en compte ! » Sans grand succès a priori. « La FIS leur a répondu. Globalement, ses dirigeants estiment que le climat évolue mais ne sont pas d’accord sur les conclusions à en tirer », raconte Antoine Pin, responsable de l’ONG Protect Our Winters France, qui a hébergé la lettre ouverte sur son site internet.

Cette organisation compte soutenir les athlètes sur le long terme. « On va peut-être ouvrir la discussion plus largement, poursuit Antoine Pin. Le public désire-t-il réellement participer à des compétitions si dégradées ? Les skieur·euses pourront également se saisir du droit de grève. Ça n’a rien de simple mais c’est un des leviers. On sera à leurs côtés. Quoi qu’il en soit, au-delà des athlètes, ce sont désormais les fédérations et les sponsors que l’on attend sur le sujet. » Avant qu’un retour en arrière ne soit définitivement plus envisageable.

Cérémonie des Césarsfilmroland-garrosTour de France
Valeurs Actuelles

Six policiers blessés dans l’Essonne durant une opération antistupéfiants

Des blessés parmi les forces de l’ordre. Mardi 28 février, une opération policière antidrogue a dégénéré aux Ulis, rapporte BFM TV. Les faits ont eu lieu aux alentours de midi. Des policiers de la Brigade anticriminalité sont intervenus au niveau de la résidence Chantereine, aux Ulis, dans l’Essonne. En effet, les fonctionnaires de police avaient repéré un groupe d’une dizaine d’individus suspects, dont l’un d’eux tenant une liasse de billets et un sac plastique noir d’où provenait une forte odeur de stupéfiant.

L’intervention dégénère

Les policiers ont alors voulu interpeller le groupe. Mais les individus ne se sont pas laissé faire. Celui tenant le sac de drogue a voulu prendre la fuite. Et lorsque les policiers se sont mis à sa poursuite, les autres personnes les en ont empêchés en s’en prenant à eux. Des policiers ont été frappés, étranglés, roués de coups de pieds et de coups de poings. L’un des individus violents a blessé deux fonctionnaires de police en prenant la fuite. Les policiers ont dû faire usage de lanceurs de balles de défense pour se dégager. Deux membres du groupe d’assaillants ont tout de même pu être interpellés, tandis que les autres sont parvenus à prendre la fuite. Au total, six fonctionnaires de la Brigade anticriminalité ont été blessés durant l’intervention.

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New York Times - World

The Story of Multicultural Canada, Told in Humble Strip Mall Eateries

Toronto Dispatch

Some of Toronto’s best dining options are mom-and-pop shops little known beyond their immigrant patrons, offering dishes that recall tastes from home or fuse new flavors together.

Curry laksa at One2Snacks, a Malaysian takeout restaurant in the Dynasty Centre, a strip mall in Toronto.Credit...Tara Walton for The New York Times

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By Norimitsu Onishi

SCARBOROUGH, Ontario — At a tiny strip mall where the painted parking lines had faded completely some time ago, the chef at the New Kalyani restaurant effortlessly prepared one of the most exquisite treats in the Toronto area.

Pouring fermented batter into a small wok, he gripped the pan with both hands and swirled it four times in the air before laying it on a portable gas-burner.

Made to order, the resulting hopper, a classic Sri Lankan dish, appeared — a thin, lacy, bowl-shaped pancake that rose from a pillowy bottom to its delicately crispy edges.

“Most people don’t know he makes hoppers to order,” said Suresh Doss, a food writer, on a recent visit to the New Kalyani, which has no tables or chairs. “When they’re left to sit, they deflate, they crumble. The difference is night and day. I’ve brought so many chefs from Toronto here, and they would eat it and go, ‘This is the best thing I’ve eaten this year,’ because this is so different from what you would have in the city.”

Toronto became the first Canadian city with its own Michelin guide last year, and has 13 restaurants decorated with Michelin stars, mostly in fashionable neighborhoods like Yorkville.

But an alternative dining guide published by Mr. Doss casts a far wider net, finding and celebrating establishments in the city’s periphery — in the blocks surrounding the last subway stops, across the so-called inner suburbs like Scarborough or in the outer stretches of what is known as the Greater Toronto Area.

Most of the restaurants on Mr. Doss’s list are mom-and-pops and walk-ins. Many lack seating, and are squeezed in aging, low-slung strip malls, next to coin laundromats or nail salons. They are often little known by diners beyond their immigrant patrons, offering dishes that — mixing memory and desire — spring from recipes that were popular in their owners’ home countries decades ago.

A former tech worker turned culinary blogger, Mr. Doss, 45, reports on food for The Toronto Star and the CBC, the public broadcaster. His guide steers the hungry from places like the Jus Convenience Jerk Shop with “insanely good” oxtail to Lion City and its “celebration of Singaporean hawker fare.” Then there’s Monasaba, a Yemeni place with the “best mandi” (a blend of meat, rice and spices) in the region, and Mamajoun, an Armenian eatery with a menu based on “grandparents’ recipes.”

“Food trapped in time is what I call it,” Mr. Doss said recently, as he drove to some of his favorites in the guide. “Food is constantly evolving. But when you have food tied to immigration, it becomes much more than just food. It becomes nostalgia. It has to be trapped because changing it wouldn’t make sense.”

Still, there is evolution. When children of first-generation immigrant restaurateurs decide to stay in the same business, they invariably tweak their parents’ recipes.

For example, he said, as second or third-generation Sri Lankan immigrants have left Scarborough for suburbs farther east, the flavors change.

“Some of the most exciting Sri Lankan food right now is in Ajax,” Mr. Doss said, referring to a town some 45 minutes without traffic from the constellation of Michelin-starred establishments in Toronto’s core.

The guide is also a road map to the ever changing immigrant culture in Canada’s largest city. With a perspective that combines food critic, local historian and sociologist, Mr. Doss keeps track of demographic shifts in communities as well as the story inside his favorite eateries.

Some places do not stick to traditional food scripts from a single country but instead blend together flavors from afar, reflecting how each wave of immigrants in Canada has been joined by another.

To Mr. Doss, Teta’s Kitchen, an Indonesian and Lebanese restaurant in a mall near the city’s northernmost subway stop, tells the story of Canada’s easygoing multiculturalism. One of the menu’s highlights is “Pandan Kebab,” fusing the Southeast Asian herb (“the star of the show”) with the Middle Eastern mainstay.

An underappreciated but essential player in the flourishing Toronto’s food scene is the humble, but vanishing, strip mall, a center of immigrant culture and the only place where many first-generation restaurateurs can afford to start out.

“Strip malls were a safe haven, a third space when I was growing up in Scarborough,” Mr. Doss said, describing their disappearance as a “loss of culture.”

“Because I’m an immigrant kid,” he added, “I know what we’re losing.”

Born in Sri Lanka, Mr. Doss and his family settled in Scarborough when he was 12. Much of his adolescence was spent at strip malls playing pool with friends, and trying out the seemingly endless cuisines on offer.

Today, Mr. Doss dines out 16 times a week, crisscrossing the Toronto area, scouring for leads to hidden gems.

“It is a pretty exciting time to eat in the city,” he said. “You just need to get in the car.”

When he finds something new, Mr. Doss asks for the owners’ permission to introduce their restaurant, worried they’d be unable to handle an influx of new customers. Many refuse. It took him seven years to persuade the family behind the New Kalyani.

Kumar Karalapillai opened the restaurant with his wife and mother eight years ago. He had not felt the need for publicity because most of his regular customers are of Sri Lankan origin.

“We have just a few white people, some Indians and two, three Filipinos,” said Mr. Karalapillai, who serves hard-to-find dishes like curry with hard-boiled eggs and fried beef liver in addition to those ethereal hoppers.

Mr. Karalapillai, 40, said his dishes were based on his mother’s recipes, which the family had never considered altering.

“Eight years the same,” he said.

The future of the New Kalyani worries Mr. Doss. The restaurant is near a major intersection in Scarborough, where other strip malls are being torn down and replaced with high-end condominiums in this city with an acute shortage of affordable housing.

“This place over here, that’s being demolished,” Mr. Doss said, driving past what he described as one of the oldest strip malls in Scarborough. “So many Sri Lankan takeout places were lost because of that.”

At another mall not far away, where his favorite Malaysian restaurant, One2Snacks, is tucked in between a tax accountant and a computer repair shop, Mr. Doss orders smoky-flavored char kway teow stir-fry noodles and curry laksa noodles.

Bryan Choy, 36, runs the restaurant with his parents, Tracy and Chon Choy. The family arrived in Canada 35 years ago. While employed at another job, his father spent a decade fine-tuning recipes at home before opening the restaurant 13 years ago, with the goal of recreating the dishes from his youth in Kuala Lumpur.

“My father’s taste buds are so exact that when he eats something, he remembers it even if it was back in the day,” Mr. Choy said. “So all of his dishes, basically, are from 30-odd years ago and have that type of flavor profile.”

Like many other restaurateurs offering food trapped in time, Mr. Choy was uncertain what would happen to the restaurant after his parents retire. His younger brother works in finance, and he said he did not feel up to running the place by himself.

“If I hire a different chef, the flavor will change because it’s hard to mimic some of the things that my parents do,” he said. “Even for me, it’s hard to replicate some of the things they do.”

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L'Humanité

Football. Les clubs français jouent aux traders avec leurs joueurs

Actu

Les poids lourds de la Ligue 1 importent de plus en plus de joueurs étrangers et donnent de moins en moins leur chance à ceux formés par leurs soins. Objectif : acheter pour revendre avec une plus-value à la clé.

Nicolas Guillermin

C’est un déséquilibre qui ne cesse de s’accentuer au sommet de la pyramide du football français. En 2022, jamais le pourcentage de joueurs expatriés demeurant en Ligue 1 (41,9 %) n’avait été aussi important. Dans le même temps, la part de joueurs formés au club, c’est-à-dire ayant évolué entre 15 et 21 ans dans leur club d’emploi, pendant au moins trois saisons, a atteint son minimum historique (14,3 %), conséquence « d’une stratégie de plus en plus axée sur le trading de joueurs ». En d’autres termes, les clubs de l’élite privilégient la spéculation sur la vente et l’achat de jeunes talents à fort potentiel, mais encore peu valorisés, afin de réaliser de juteuses plus-values, plutôt que la promotion de jeunes joueurs issus des filières de formation.

C’est ce que révèle un rapport sur le profil démographique des joueurs des 31 premières divisions de Ligues membres de l’UEFA publié à la fin de l’année dernière par l’Observatoire du football du Centre international d’étude du sport (CIES), organisme indépendant basé en Suisse. Une tendance qui s’accentue en 2023 puisque au 15 février, après le mercato hivernal, le taux de joueurs étrangers évoluant en Ligue 1 est passé à 43,2 %, tandis que celui de joueurs français formés au club a encore régressé pour atteindre 12,5 % contre 11,8 % en Premier League (Angleterre) et 16,1 % en Liga (Espagne). « Beaucoup de clubs français ont été rachetés par des milliardaires ou des fonds d’investissement, ce sont des acteurs de la finance globale qui ont une approche spéculative qu’ils transposent au football, explique Raffaele Poli, auteur de cette étude avec deux autres chercheurs. Ils considèrent le football comme une manière de générer des plus-values rapides à travers le marché des transferts. »

Spéculer pour équilibrer le budget

Cette tendance s’explique aussi par une insuffisante diversification des clubs de L1, déjà fragilisés par la crise sanitaire et le fiasco du diffuseur Mediapro. « La vente de joueurs est une façon d’améliorer leur situation budgétaire parce qu’ils ne sont pas en mesure de mieux valoriser d’autres types de ressources, comme les contrats de diffusion ou de sponsoring, contrairement à d’autres ligues en Europe », précise Jérémie Bastien, maître de conférences en sciences économiques à l’université de Reims Champagne-Ardenne. Et d’ajouter : « Les stratégies d’achat-vente sont moins risquées que la formation de joueurs, beaucoup plus longue. On acquiert un jeune talent immédiatement utilisable, avec une expérience professionnelle, et en plus cela peut parfois aboutir à des plus-values de cession très importantes. »

Cette saison, seulement six clubs de L1 dépassent les 10 % « de minutes disputées par les joueurs formés au club » dans le championnat en cours, selon l’Atlas de l’Observatoire du football mis à jour chaque semaine. L’Olympique de Marseille, propriété du milliardaire américain Franck McCourt, fait partie des rares formations européennes à n’avoir donné sa chance à aucun joueur local cette saison. Une habitude sur la Canebière, où l’on peine à se souvenir de joueurs issus de son centre de formation. « À Marseille, ça va désormais jusqu’au choix de l’entraîneur (Igor Tudor – NDLR), souligne Raffaele Poli. Son style de jeu physique, vertical, privilégie l’achat de joueurs rapides et donc adaptés à cette philosophie de jeu, parce que ce sont des joueurs plus “vendables” dans les clubs du milieu de tableau de Premier League. » Les autres clubs comme Monaco, Lille ou Lyon ne sont pas en reste. « De plus en plus, au bout des chaînes de transfert, il y a des clubs anglais, pointe ce dernier. Les clubs français mettent en place une politique de trading pour satisfaire ce marché car les clubs anglais paient bien, voire surpaient par rapport aux autres pays tellement ils sont riches grâce à la manne des droits TV. »

Une tendance qui va s’accentuer

Faut-il s’inquiéter pour la formation à la française ? « Le joueur français a toujours la cote, rassure Raffaele Poli. Beaucoup partent à l’étranger dont une partie de mineurs. Il y a aussi dans le trading réalisé par les clubs de Ligue 1 une part importante de mouvements intra­français. Mais on assiste à une mondialisation du championnat avec l’arrivée de beaucoup de footballeurs d’autres pays. » À l’image de Toulouse, club le plus international de la L1 cette saison avec 19 joueurs étrangers (21 avant le mercato d’hiver) devant le PSG (16) et l’OM (16).

Pour le chercheur, cette politique de trading va s’accentuer. « Les réseaux sont de plus en plus globaux, les fonds d’investissement s’intéressent de plus en plus au football, la multipropriété de clubs se développe à travers les Ligues, l’écart économique grandit avec l’Angleterre… Tout ceci montre que l’on va vers encore plus de mobilité de joueurs, dès le plus jeune âge, et donc forcément moins d’éléments de filière de formation dans les rangs des équipes premières. »

Footballligue 1Clubs de footballPSG
France24 - World

Taliban free Afghan educator who protested women's university ban: aide

Issued on: 06/03/2023 - 17:20Modified: 06/03/2023 - 17:19

Kabul (AFP) – Afghanistan's Taliban authorities have freed a detained academic, his aide told AFP on Monday, months after he used a television appearance to protest the ban on women's university education.

In December, veteran journalism lecturer Ismail Mashal tore up his degree certificates on live TV and denounced the Taliban's treatment of women in a clip that went viral in Afghanistan.

He was detained in February after domestic channels showed him carting books around Kabul and offering them to passersby.

Mashal was released on Sunday after more than a month in detention, aide Farid Fazli said.

"I can confirm that he was released yesterday. He is fine and in good health," Fazli told AFP.

"However, he is not in a condition to talk at the moment."

Mashal's release comes as universities across Afghanistan reopened on Monday after a winter break, but only for men as women remained barred from attending class.

The university ban is one of several restrictions imposed on women since the Taliban stormed back to power in August 2021, and has sparked global outrage -- including across the Muslim world.

Mashal, a lecturer for more than a decade, was in February "mercilessly beaten and taken away in a very disrespectful manner by members of the Islamic Emirate," referring to the Taliban government, according to Fazli.

The detention of activists like Mashal "instils fears in the community and has a chilling effect on the overall enjoyment of fundamental freedoms," the UN special rapporteur on human rights in Afghanistan, Richard Bennett, told the UN Human Rights Council in Geneva on Monday.

Footage of Mashal destroying his certificates on private channel TOLOnews was shared widely on social media.

While it is rare in Afghanistan to see a man protest in support of women's rights, Mashal, who ran a coeducational institute, said he had to stand up.

"As a man and as a teacher, I was unable to do anything else for them, and I felt that my certificates had become useless. So, I tore them," he told AFP at the time.

"I'm raising my voice. I'm standing with my sisters... My protest will continue even if it costs my life."

Taliban authorities have effectively squeezed women out of public life since retaking power.

Secondary schools for girls have been closed for more than a year, while many women have lost jobs in government sectors.

They have also been barred from going to parks, gyms and public baths.

© 2023 AFP

Valeurs Actuelles

[Vidéo] Le sociologue radical Geoffroy de Lagasnerie définit la famille comme conservatrice, égoïste et fasciste

Sa prise de position se veut une fois de plus radicale. Au micro de France Inter, le sociologue d’extrême gauche Geoffroy de Lagasnerie a présenté son nouveau livre intitulé 3. Une aspiration au dehors, à paraître le 8 mars (éditions Flammarion). Il place au centre de cet ouvrage l’amitié, sans épargner le modèle de la famille et du couple qu’il considérerait comme conservateur, égoïste voire fasciste. Face à la journaliste Léa Salamé, Geoffroy de Lagasnerie a expliqué sa vision : « J’ai l’impression que beaucoup de gens ont tendance à se conformer à des schémas traditionnels, à des modes d’existence codifiés par nos sociétés. »

.@gdelagasnerie : « Le simple fait de se mettre en couple divise par cinq le nombre de sorties, c’est un appauvrissement considérable du tissu relationnel, la vie se met à avoir un centre qui est le foyer » #le7930inter pic.twitter.com/VDfaGOb202

— France Inter (@franceinter) March 6, 2023

L’amitié, « un mode de vie » ?

Or, pour le sociologue, « le simple fait de se mettre en couple divise par cinq le nombre de sorties ». Il s’agirait même d’un « appauvrissement considérable du tissu relationnel », puisque « la vie se met à avoir un centre qui est le foyer », a-t-il encore expliqué sur France Inter. Geoffroy de Lagasnerie a également fait savoir qu’il associait la famille à « la déperdition, la tristesse, l’ennui, l’obligation, à la calcification des identités ». Il plaide davantage pour une « vie centrée sur la rencontre » et donc sur « la démultiplication des liens ».

Le sociologue d’extrême gauche va même plus loin en jugeant que « la politique devrait se donner pour projet de développer le plus d’amitiés possible ». Il a encore déclaré sur France Inter : « J’essaie d’imaginer une société dans laquelle il n’y aurait pas un ministère de la Famille mais un ministère de l’Amitié. » Geoffroy de Lagasnerie a enfin appelé à « faire de l’amitié un mode de vie », tout en la considérant comme « le foyer d’une contre-culture par rapport aux modèles institués qui dominent très largement nos sociétés ».

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Известия (RUS)

Даниил Медведев вернул себе статус первой ракетки России

Российский теннисист Даниил Медведев поднялся на шестую строчку рейтинга лучших спортсменов Ассоциации теннисистов-профессионалов (ATP). Об этом говорят данные обновленного рейтинга, опубликованные на сайте организации в понедельник, 6 марта.

«Приятно обойти Сафина, но я стараюсь не заморачиваться на статистике» Чемпион US Open Даниил Медведев — о трех титулах подряд и перспективах на ближайшем старте в Индиан-Уэллсе

Так, на счету у Медведева 3775 очков. Второй результат среди теннисистов из России ― у Андрея Рублева, у него 3660 очков. Третью позицию занимает Карен Хачанов с 2470 очками, в обновленной таблице он опустился с 14-го на 15-е место.

Первое место рейтинга ATP занимает сербский теннисист Новак Джокович, у него 7160 баллов.

4 марта Даниил Медведев одержал победу над своим соотечественником Андреем Рублевым в финале турнира ATP, который проходил в Дубае. Игра закончилась со счетом 6:2, 6:2 в пользу Медведева.

Сам Медведев назвал свою победу уникальной. Он подчеркнул, что для него удивительно выиграть три турнира ATP подряд.

Для Медведева этот титул стал 18-м в карьере. При этом он выиграл три турнира подряд в ATP-туре после успехов в Роттердаме и Дохе. Победная серия Медведева достигла 14 матчей.

3 марта в полуфинале соревнования Медведев обыграл первую ракетку мира Новака Джоковича из Сербии. Россиянин одержал пятую победу в их личном противостоянии.

Призовой фонд турнира серии ATP 500 в Дубае превысил $2,8 млн. Прошлым его победителем являлся Рублев.

L'Humanité

La start-up nation veut les 60 ans, mais par capitalisation

Enquête

Dans le document que divulgue l’Humanité, les patrons d’une petite plateforme numérique ne le cachent pas : le report de l’âge de départ va accroître la précarité. Mais ils prétendent pouvoir conjurer le risque via l’épargne retraite… Un leurre qui vise à arracher toujours plus de cadeaux fiscaux pour les nantis. Enquête.

Thomas Lemahieu

Pour obtenir le retrait de la contre-­réforme des retraites, la France s’apprête à se mettre à l’arrêt, mais une petite tribu résiste crânement…

Tandis que les mastodontes du secteur privé de la protection sociale, de BlackRock à Amundi en passant par Axa et consorts, font cette fois le dos rond et se satisfont d’engranger les promesses de parts de marché qu’ouvrirait un nouveau saccage du régime par répartition, la « start-up nation » accourt, elle, à la rescousse d’Emmanuel Macron et de son gouvernement. Et elle le fait, non sans apories, avec un culot monstre ou – c’est selon – un cynisme consommé.

Le document dévoilé aujourd’hui par l’Humanité l’illustre à l’envi. Il émane de Monaliza, une petite plateforme digitale qui, sur fond d’essor – relatif, mais tout de même – provoqué par la loi Pacte depuis 2019, commercialise des produits d’épargne retraite par capitalisation.

À l’occasion du débat à l’Assemblée et au Sénat, certains parlementaires ont reçu son « cahier de propositions », intitulé « Retraites : adapter le plan épargne retraite (PER) pour renforcer le pouvoir d’achat des seniors  ». Attention, ce n’est pas parce qu’elle en fait son business et qu’elle cherche probablement un peu de publicité gratuite que la start-up ne peut pas être animée des meilleures intentions, n’est-ce pas ? « La réforme des retraites constitue une opportunité de repenser notre modèle et d’inventer de nouvelles solutions pour répondre aux grands défis sociaux sur les court, moyen et long termes », pérorent doctement les rédacteurs.

Avant de décliner des propositions, les startupeurs pointent dans leur diagnostic l’une des plus grosses épines dans le pied du gouvernement : comme le disent les opposants au projet d’Emmanuel Macron, cette contre-­réforme risque d’aggraver considérablement le sort des seniors, qui, privés d’emploi avant la retraite, pourraient payer très cher le report de 62 à 64 ans de l’âge légal de départ.

Mais Monaliza a, derrière l’euphémisation du conflit social en cours, sa solution miracle. Et pour elle, ce n’est pas un « index » de pure forme dans les entreprises, mais le PER, bien sûr ! « Alors que s’installe une crispation autour de l’âge de départ à la retraite, relèvent les financiers, son fonctionnement qui ne repose pas sur l’équilibre démographique entre les générations pourrait permettre une plus grande souplesse à ses titulaires sur leur âge de départ. » La promesse, c’est de se débarrasser des contingences, et de s’offrir, à l’instar des grands patrons avec leurs retraites chapeaux, le luxe de partir à la carte, à 60 ans par exemple, sans crainte de décote ni rien…

Plusieurs députés du parti « les républicains » convaincus

Évidemment, cette hypothèse mirifique ne vaut, en réalité, que pour une super-élite ayant les moyens de mettre de côté des sommes très importantes chaque année. C’est d’ailleurs le principe même du PER, qui, pour les plus aisés, se rapproche bien plus d’une vaste usine à défiscaliser que d’un réel mécanisme de protection sociale.

Devant les patrons rassemblés par la Fédération française des sociétés d’assurances (FFSA), à l’automne 2019, quelques mois après l’entrée en vigueur du « nouveau PER » consacré par la loi Pacte, Bruno Le Maire s’était déjà vanté : « C’est un avantage fiscal considérable que nous avons offert aux épargnants. Nous avons défini un plafond, mais la déduction est importante, elle est très élevée, et donc fiscalement avantageuse. »

En pratique, il est possible de déduire 10 % de ses revenus nets de ses impôts, jusqu’à un plafond annuel de 33 000 euros… qui peut, toutefois, encore augmenter en ajoutant les déductions accordées au conjoint ! En juillet 2021, décrivant le « gain attendu du PER » comme « d’abord un gain fiscal pour les épargnants soumis à une imposition élevée », le Comité consultatif du secteur financier (CCSF) citait notamment l’exemple d’un « cotisant » capable de mettre 14 000 euros par an sur son PER qui bénéficierait alors d’un abattement de plus de 6 400 euros sur son impôt…

Pas vraiment populaire, le PER… Mais qu’à cela ne tienne, dans le document que l’Humanité divulgue, Monaliza tente le coup de bluff à destination de la plèbe. « Le report de l’âge légal de départ à la retraite peut se justifier par la réalité du vieillissement de la population française, affirment les financiers. Toutefois, alors que de nombreux seniors sont actuellement en situation de précarité et/ou peinent à trouver un emploi après 60 ans, ce report risque de compliquer des situations déjà très difficiles. »

Tout en s’inquiétant au passage de « réelles difficultés accentuées par la diminution de la durée d’indemnisation chômage promulguée fin décembre », la start-up prétend sauver en particulier des « salariés non cadres » et des « personnes qui ont connu des carrières hachées ». Des profils qui, comme toutes les enquêtes statistiques le confirment pourtant, ne disposent pas vraiment des moyens d’abonder leur très hypothétique épargne retraite… Question d’équité pour les bienfaiteurs de l’humanité : « Il est indispensable d’accompagner le report de l’âge légal de départ en retraite par des mesures de soutien au pouvoir d’achat des seniors qui subissent ces situations de précarité. »

Vive la retraite à 60 ans, mais par capitalisation ! La fintech française – mot-valise qui sert de nom de code aux nouveaux acteurs « disruptifs » sur le marché de la protection sociale – suggère d’autoriser le « déblocage anticipé du plan épargne retraite dès 60 ans » en cas de perte d’emploi ou de revenus. Une toquade qui n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd au Parlement. Sur les réseaux sociaux, John Elalouf, fondateur et PDG de Monaliza, se félicite ouvertement – selfies à l’appui parfois – d’avoir convaincu plusieurs députés LR, comme Emmanuel Maquet, Véronique Louwagie et Pierre Cazeneuve, de « reprendre » la « philosophie » de ses propositions.

Au Sénat, le document dont nous publions des extraits a manifestement pu inspirer, au moins, un élu. À travers un amendement assez ébouriffant qui a été considéré comme irrecevable, Pierre-Antoine Levi, sénateur UDI (Union centriste) du Tarn-et-Garonne, propose un « déblocage » du PER dès 55 ans en cas de perte d’emploi. Au passage, il déplore la faiblesse de la rente moyenne, qui, selon la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), ne dépasse pas les 100 euros par mois.

« Dans la mesure où un senior sur deux arrive à la retraite par le biais de Pôle emploi, la loi devrait permettre au senior, à la condition que la perte d’emploi ne résulte pas de sa volonté, de pouvoir disposer de l’intégralité de son épargne retraite », justifie-t-il. Avant de tracer un horizon pour le moins radieux : « Ce déblocage pourrait apporter au senior une plus grande sécurité et lui permettre de rebondir, même en acceptant un travail moins rémunéré, puisqu’il pourrait bénéficier du complément apporté par le versement du capital intégral de son épargne. »

Des encours de 73 milliards d’euros sur les plans épargne retraite

Avec les trois autres propositions égrenées dans leur « cahier », les startupeurs apparaissent plus en ligne directe avec leurs revendications traditionnelles… Ils réclament, par exemple, l’instauration d’un « chèque de 100 euros » destiné aux jeunes de 18 ans afin de les inciter financièrement à ouvrir un PER.

Cette mesure que Monaliza ne chiffre pas, mais qui tourne autour des 80 à 100 millions d’euros par an, résonne avec ce que l’Autorité des marchés financiers (AMF) souffle depuis des années. « Pour accroître son utilisation, la solution pourrait être de proposer systématiquement une épargne retraite, automatique et mensuelle, prélevée sur le revenu », préconisait, par exemple, l’institution il y a un an. Enfin, les vendeurs de PER sollicitent de nouvelles mesures de défiscalisation, d’exonérations et d’exemptions de cotisations sociales…

Interrogés par l’Humanité, les services de Bercy n’ont pas voulu éclairer notre lanterne sur le montant total des cadeaux accordés pour la couverture retraite privée des plus riches depuis quatre ans. « Une évaluation est en cours, nous a-t-il été répondu. Nous sommes donc dans l’impossibilité de vous transmettre des chiffres. » Dommage car, avec des encours de 73 milliards d’euros sur les PER – dont 16,5 milliards d’euros qui ne proviennent pas du simple transfert des anciens dispositifs vers les nouveaux –, il y a sans aucun doute de quoi participer largement au déblocage de la retraite à 60 ans… pour toutes et tous !

Réforme des retraitesRetraite à 60 ans
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Al Qaeda leader in North Africa grants exclusive interview to FRANCE 24

Issued on: 06/03/2023 - 17:00

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Algerian Islamist Abu Obeida Youssef al-Aanabi, the current leader of al Qaeda in the Islamic Maghreb (AQIM), granted an exclusive interview to FRANCE 24 in which he officially confirmed his group is holding French journalist Olivier Dubois, who was kidnapped in Mali in 2021, and discussed the role of jihadism in the Sahel. 

As FRANCE 24's terrorism expert Wassim Nasr explains, it took a year from requesting the interview to securing the responses, with the militant leader imposing "many conditions" including the submission of all 17 questions in advance. 

Nasr said he requested a "stamped" audio file from the militant group so he could be certain it was al-Aanabi who was speaking. 

When asked whether AQIM was planning attacks in France, al-Aanabi said his group's dispute with France was limited to  local issues in the Sahel and wider Africa. He went on to criticise Western leaders for failing to acknowledge that AQIM's interests were exclusive to Africa. 

The AQIM leader's admission was the first official confirmation from his group that it is holding Dubois, but he denied AQIM had lured Dubois into being abducted. Dubois was kidnapped in April 2021 as he was trying to interview a local al Qaeda commander. Al-Aanabi said his group is open to negotiations and that it is up to French authorities to make the first move towards opening talks. 

He said AQIM considers it a victory that French troops withdrew from both Mali in August last year and Burkina Faso in February 2023, calling it a vindication of 20 years of jihad in the region. But Nasr points out that the French withdrawal was due to friction with the Malian junta as well as the arrival of Russian mercenaries. Al-Aanabi said the increasing presence of the Wagner Group was no better, calling them yet another colonial force. 

Al-Aanabi touted the success of AQIM's recruitment strategy in the Sahel, describing the region as the "epicentre" of jihad today, according to Nasr. Moreover, he said, there are no limits to the group's possibilities for expansion. Al-Aanabi went on to say that AQIM is essentially at war in the Sahel with the Islamic State group, whom he views as "deviants".  

Al-Aanabi has been on the US watchlist of "international terrorists" since September 2015.

Click on the video player above to watch the full interview. Click here to watch FRANCE 24's previous exclusive with Abu Obeida Youssef Al-Aanabi from May 2019. 

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Exclusive: FRANCE 24 questions AQIM jihadist leader

France 'committed' to securing Olivier Dubois release 500 days after Mali abduction

Известия (RUS)

The Hill указала на неготовность США поддержать позицию Киева по Крыму

Вашингтон пока не хочет однозначно выступать в поддержку планов Киева по захвату Крыма, чтобы избежать публичного разъяснения своей позиции по данному вопросу. Об этом 5 марта сообщает газета The Hill.

Издание отмечает, что Вашингтон сохраняет неопределенность касательно поддержки возможной операции Киева по захвату Крыма. При этом США неоднократно заявляли, что будут помогать Украине «столько, сколько потребуется». Однако администрация Джо Байдена не хочет «в полной мере поддерживать амбиции Киева в Крыму».

Пакетный снаряд: повлияют ли на ход СВО поставки Киеву дальнобойных ракет И как это отразится на безопасности Крыма

«Это отчасти связано с тем, что для успешной наступательной операции с целью восстановления контроля над Крымом потребовались бы, вероятно, тяжелые вооружения — дальнобойные ракеты, танки, самолеты», — говорится в статье.

По информации газеты, американские законодатели просили администрацию разъяснить позицию по Крыму, однако Вашингтон избрал «стратегию неопределенности». Этим, в частности, руководствуется и помощник президента США по национальной безопасности Джейк Салливан.

Бывший офицер Yациональной разведки США в Европе и нынешний директор американской программы государственного управления в Фонде Карнеги Крис Чиввис рассказал The Hill, что Вашингтон, вероятно, считает, что есть смысл сохранять угрозу Крыма для оказания давления на РФ в вопросе начала переговоров.

Ранее в этот день военный аналитик и полковник Вооруженных сил Украины (ВСУ) Петр Черник заявил, что Киев рассматривает вариант блокады Крыма на истощение. По его словам, для реализации этого плана потребуется разрушить Крымский мост. Однако без авиации и дальнобойных ракет ВСУ не справятся с такой задачей.

3 марта в МИД РФ заявили, что Киев продолжает планировать силовой захват Крыма, в то время как в Вашингтоне планируют заработать на «крымской кампании» дополнительные очки к предстоящим выборам.

В Минобороны 1 марта сообщали, что подразделения ВС РФ предотвратили попытку украинских националистов атаковать объекты Крыма при помощи беспилотников. Всего российская противовоздушная оборона сбила шесть вражеских дронов.

Ранее, 24 февраля, президент Украины Владимир Зеленский заявил, что украинские силы готовы морально и технически к захвату Крыма.

Советник президента США по национальной безопасности Джейк Салливан 26 февраля рассказал, что в Белом доме не исключают пересмотра вопроса о принадлежности Крыма в будущем. По его словам, это тот вопрос, к которому в администрации еще придут. При этом он подчеркнул, что сейчас Киеву необходимо сосредоточиться на краткосрочных целях для получения преимуществ на поле боя при поддержке Вашингтона.

В свою очередь пресс-секретарь президента России Дмитрий Песков отмечал, что в Кремле не могут представить обстоятельства возвращения Крыма Украине, подчеркнув, что полуостров является неотъемлемой частью России. Кроме того, он отметил, что безопасность региона обеспечена надежно.

Крым стал российским регионом в марте 2014 года по итогам референдума после госпереворота на Украине. Киев по-прежнему считает полуостров своей территорией. Руководство России неоднократно заявляло, что жители республики проголосовали за воссоединение демократическим путем, в полном соответствии с международным правом и Уставом ООН. По словам президента РФ Владимира Путина, вопрос Крыма «закрыт окончательно».

L'Humanité

Grève du 7 mars 300 défilés dans le pays

Actu

« Le 7, ça va être dur », a reconnu dimanche le ministre des Transports, Clément Beaune. S’il faisait référence aux grèves prévues à la RATP et à la SNCF, la phrase pourrait valoir pour tout le gouvernement, tant la mobilisation s’annonce massive le 7 mars, avec plus de 300 défilés organisés dans le pays (recensés sur les sites de la CGT et de la CFDT). Électriciens et gaziers ont débuté leurs actions vendredi (lire p. 5), et les routiers sont appelés à faire de même à partir de dimanche soir, à l’appel de FO, qui promet « opérations escargot » et « blocages de zones industrielles ». Dans les raffineries, la CGT a appelé à la grève reconductible, avec pour objectif de « bloquer l’économie ». La mobilisation dans l’industrie va monter en intensité, avec un appel à la grève dans la métallurgie (1,5 million de salariés), chez les géants du secteur : aéronautique, automobile et sidérurgie. Reste l’inconnue de l’éducation. Les sept principaux syndicats enseignants ont appelé à « fermer totalement les écoles, collèges, lycées et services » le 7 mars.

Manifestation du 7 mars
Известия (RUS)

Китайский журналист сравнил Байдена с героем древней легенды

Поведение Вашингтона относительно подрыва «Северных потоков» напоминает китайскую легенду о трусливом чиновнике, чей дух, возможно, «вселился» в администрацию президента Джо Байдена. Об этом написал обозреватель издания South China Morning Post Чжоу Сяомин.

ООН и они: как Совбез отреагировал на требование РФ о расследовании по «Северным потокам» Эксперты уверены, что российскую резолюцию заблокируют западные страны

Отмечается, что легенда рассказывает о китайском чиновнике Е Гуне, который так сильно любил драконов, что украсил их изображениями колонны, стены дома и даже кровать. Тронутый поклонением Е Гуна, один из драконов решил спуститься с небес, чтобы навестить его, но тот в ужасе убежал от него.

«На самом деле Е Гуну больше нравились изображения драконов, чем сами драконы. Таким же образом администрация Байдена проявляет интерес к расследованиям, связанным с другими, но никак не с ними, особенно когда могут быть раскрыты их же собственные ошибки», — подчеркнул Чжоу Сяомин.

Таким образом журналист проиллюстрировал поведение США в вопросе подрыва «Северных потоков». Тогда Вашингтон обвинял в произошедшем Москву, но расследование Сеймура Херша показало, что к диверсии причастен сам Белый дом.

8 февраля американский журналист Сеймур Херш опубликовал расследование диверсий на российских газопроводах. В нем говорится о том, что дайверы из США заложили бомбы во время учений Baltops в Балтийском море еще в июне прошлого года, а активировали взрывчатку норвежцы. Мотивы Вашингтона, со слов журналиста, заключались в том, чтобы вынудить Германию оказать Украине военную и финансовую поддержку.

Между тем глава МИД РФ Сергей Лавров 2 марта заявил, что Москва шокирована безнаказанностью диверсий на «Северных потоках», которые произошли в зоне ответственности НАТО и Евросоюза (ЕС).

23 февраля Херш также заявил, что президент США Джо Байден принял решение подорвать «Северные потоки» исключительно по политическим соображениям. По его мнению, цель состояла в том, чтобы помешать Германии и Западной Европе открыть трубопровод в случае скорого наступления холодов. Власти Германии наложили санкции, остановили один трубопровод, но были вправе открыть новый, чего Байден не хотел, указал Херш.

Кроме того, 3 марта Херш в интервью Центральному телевидению Китая рассказал, что единственным подозреваемым в организации атаки на трубопроводах были США. Он уточнил, что за годы работы подробно изучил газовый и нефтяной бизнес.

Со своей стороны Госдепартамент США отверг итоги расследования Херша. Его выводы о диверсиях на газопроводах пресс-секретарь американского ведомства Нед Прайс 22 февраля назвал вопиющей ложью. При этом ранее представители американской администрации как неоднократно говорили о планах не допустить работы «Северных потоков», так и высказывали радость по поводу их уничтожения.

Утечки на «Северном потоке» и «Северном потоке – 2» были обнаружены в сентябре 2022 года. Представитель сейсмоцентра Швеции Бьерн Лунд заявил, что в районе утечек на трубопроводах в момент ЧП было зарегистрировано два мощных подводных взрыва. На месте аварии были найдены следы взрывчатки. РФ назвала произошедшее актом государственного терроризма.

France24 - World

Greek PM asks high court to expedite cases linked to rail disaster

Issued on: 06/03/2023 - 16:58

Athens (AFP) – Greek Prime Minister Kyriakos Mitsotakis on Monday urged the country's Supreme Court to speed up investigations into last week's deadly train crash, that left at least 57 dead and sparked angry protests.

"The Greek people want an immediate and thorough clarification of the criminal incidents related to this tragic accident," Mitsotakis wrote in a letter to the court prosecutor about last week's collision.

"I ask you to give priority to these cases and, if you deem it appropriate, dedicate an investigation at the highest possible level into what happened" and whether "systemic errors in the rail sector" constituted criminal offences.

With the government seeking re-election in April, the move is seen as necessary for Mitsotakis to placate public outrage, as such probes in Greece can usually take several years.

The crash occurred in central Greece last Tuesday, when a freight train collided head-on with a passenger train carrying over 350 passengers, many of them young students.

The deadly crash triggered furious mass protests in parts of the country and clashes with police. Some 12,000 people demonstrated in Athens on Sunday.

EU Commission President Ursula von der Leyen on Monday tweeted that she had discussed providing "further technical support" on modernising Greek railways.

Experts from the commission and the EU Agency for Railways (ERA) will travel this week to Athens, she added after a call with Mitsotakis.

A commission spokesman on Thursday said the EU had already backed 16 railway projects in Greece since 2014 with nearly 700 million euros ($741 million).

Forgiveness

The Greek authorities initially blamed the accident on a "human error" by the station master on duty at the time of the collision.

But rail unions say they repeatedly warned operator Hellenic Train about safety issues on the line, and said successive governments' mismanagement of the network and failure to pursue safety reforms had contributed to the fatal collision.

Greek television has showed harrowing images of weeping parents clamouring for information of children who had been aboard the train and berating authorities for what had happened.

Train services in Greece were curtailed for a sixth straight day.

On Sunday, Mitsotakis asked forgiveness from the families of those killed.

"As prime minister, I owe it to everyone, but especially to the victims' relatives, (to ask for) forgiveness," he wrote in a message addressed to the nation.

The PM has ordered the creation of an expert inquiry to investigate systemic failings in the train system, and support the Supreme Court investigation with its findings.

Mitsotakis's letter on Monday specified that any investigation by the Supreme Court would be distinct from the experts' inquiry.

He acknowledged that the problems plaguing the infrastructure included delays in technology updates.

"We all know the country's railways are deeply problematic," he said.

The government will this week announce steps to "immediately improve" train safety, spokesman Yiannis Economou said Monday.

Mismanagement

For decades, Greece's 2,552-kilometre (1,585-mile) rail network has been plagued by mismanagement, poor maintenance and obsolete equipment.

Economou on Monday said recurring vandalism of the network had played a part in undermining safety, as had staff cuts imposed at the behest of Greece's EU-IMF creditors during the country's decade-long debt crisis.

Highlighting the state of the railway system, the interior ministry said Monday that state-run network operator OSE "was asking for staff on transfer, and nobody was interested."

Safety systems on the line are still not fully automated, five years after the state-owned Greek rail traffic services operator TrainOSE was privatised and sold to Italy's Ferrovie dello Stato Italiane, becoming Hellenic Train.

The stationmaster on duty during the collision, identified as 59-year-old Vassilis Samaras, has admitted being partially responsible for the crash.

He has been charged with negligent homicide and faces life in jail if convicted.

Greek media have reported that the station master was left unsupervised in his post during a busy holiday weekend despite having little experience.

© 2023 AFP

L'Humanité

Art contemporain : Ce que l’épidémie de sida a fait aux artistes

Nos recommandations culturelles

Inspirée par la critique d’art et militante féministe Élisabeth Lebovici, « Exposé.es » donne une vision sensible du sida, entre intimité et solidarité collective. Expression chorale de 35 artistes, cette exposition nous fait ressentir plus que jamais la fragilité du vivant.

Lise Guéhenneux

C’est à partir d’un ouvrage d’Élisabeth Lebovici, Ce que le sida m’a fait. Art et activisme à la fin du XX e siècle (2017), que se tisse le parcours de l’exposition. Afin de rendre tangible le mouvement entre l’art, la théorie et la vie qui a prévalu à la naissance des nouvelles façons d’envisager le monde rassemblées ici, elle a préféré les situer au moment où ces questions sont impulsées par les actions dans l’espace public.

Présentée au Palais de Tokyo et au Centre national de la danse, où sont notamment montrées les performances de l’artiste Jimmy Robert, « Exposé.es » travaille à partir des outils de luttes réactivés par les injustices face à l’épidémie du sida à une période où, après Mai 68 et la répression des mouvements de gauche qui s’est ensuivie, tout semblait rentrer dans l’ordre néolibéral. En tant que féministe, Élisabeth Lebovici met à l’honneur les multiples inventions et performances qui ont été inspirées par les mouvements de libération des femmes des années 1970.

Expression chorale de 35 artistes, le chemin dans les différents espaces est très touffu, d’autant que les œuvres se cristallisent bien souvent à partir de propos collectifs. Ainsi Yann Beauvais sature l’espace de son installation vidéo d’un palimpseste d’écritures transmises par les voix de victimes. Différents chapitres, différentes temporalités sont distinguées ici, de l’accompagnement vers une mort cachée, devenue un véritable tabou dans nos sociétés hygiénistes, les prises de conscience du système immunitaire, séquence avant l’arrivée des trithérapies en 1996, puis celui du cheminement vers la vie.

Appel à l’émancipation

Cette traversée complexe donne lieu à des objets hétérogènes telles des cartes corporelles créées par des femmes sud-africaines et conçues pour se retrouver en tant que sujet à part entière ou bien, pour ne citer que celle-ci, l’action de l’artiste Zoe Leonard remplaçant dans une salle de musée des portraits d’hommes par les photos d’un sexe féminin.

La lutte contre un système qui engendre « l’exposition » de tout un chacun à des virus fédère toutes ces œuvres en un propos commun. Derrière toutes ces pratiques souffle un appel à l’émancipation. Tous ces acteurs s’érigent contre une quelconque assignation à une norme, à une sorte d’eugénisme dicté par la concurrence généralisée entre individus étiquetés de surcroît selon leur classe sociale.

Il ne s’agit pas ici prendre seulement du recul sur toutes les questions soulevées par la lutte contre le sida, mais de donner l’espace nécessaire à des œuvres afin de rendre présentes leur actualité et les vibrations sensibles qu’elles dégagent. Ainsi, le travail de l’artiste Philippe Thomas rappelle la justesse de son propos alors qu’en créant une fiction, l’agence Les ready-made appartiennent à tout le monde, il fait disparaître la notion d’auteur démiurge tout en pointant la globalisation marchande.

Michel Journiac et Nan Goldin

De nombreuses œuvres vidéo, également, comme le pléthorique Journal Annales de l’artiste militant Lionel Soukaz dont un montage, extrait des 2 000 heures de rushes déposés à la BNF et réalisé avec Stéphane Gérard, capte tous les moments du quotidien d’un militant, ses interrogations, sa liberté de parole incroyable et surtout son humour qui dynamite tout. D’autres images en mouvement, soit en grand format, projetées dans l’obscurité d’une salle de cinéma, telle  Before and After (réalisé pour l’occasion, 2023), celle de Gregg Bordowitz, troisième opus d’un projet au long cours, Fast Trip. Long Drop, composé de formes hybrides, de documentaires parodiques renversant les genres télévisuels, par exemple ; soit des formes brèves sur l’écran de moniteurs incrustés dans les cimaises, tel  Snow Job : The media Hysteria of AIDS (1986), qui reprend toute la paranoïa malsaine drainée par les mass media.

Des hommages comme celui de Jesse Darling à Félix Gonzalez-Torres, un artiste phare des années 1990. Une salle dédiée aux amitiés, où l’on rencontre la pratique corporelle de Michel Journiac autour de la notion de « transmutation », les photos de Nan Goldin, qui aujourd’hui se bat contre les opioïdes. Si les œuvres ne suffisaient pas à lier la question du sida à l’actualité des pandémies, un excellent texte de Mylène Ferrand paru dans la publication qui accompagne cette manifestation fait le point sur les origines coloniales du sida et la façon dont l’économie extractive empiète sur les zoonoses, tout en affaiblissant les peuples autochtones surexploités, et cela dès le début du XX e siècle. Cette vision sensible du sida que l’art démultiplie, entre intimité et solidarité collective, nous fait ressentir la fragilité du vivant qui constitue nos écosystèmes au moment où le Covid a encore une fois mis au jour les incuries d’un système capitaliste insoutenable.

Expositionssidaarts plastiquespalais de Tokyo
Valeurs Actuelles

Basket-ball : les supporters de Le Portel font scandale en rendant hommage à l’ex-entraîneur du club avec… un “blackface”

Indignation après le match du carnaval entre Le Portel et Roanne. Samedi 4 mars, les deux équipes de basket-ball s’affrontaient à l’occasion de la 22e journée de la Betclic Elite. Mais c’est vers les tribunes que l’attention s’est également tournée. Trois supporters de l’Étoile sportive Saint-Michel Le Portel Côte d’Opale (ESSM) ont été aperçus déguisés et avec le visage recouvert de maquillage noir – une pratique appelée « blackface » jugée raciste, relaie franceinfo. Ces fans du club de Le Portel ont voulu rendre hommage à l’ancien entraîneur assistant de l’ESSM, Jacky Périgois, parti pour un nouveau projet professionnel en Martinique il y a plusieurs mois. Pour le carnaval, les trois hommes étaient donc vêtus d’une robe traditionnelle antillaise, d’une perruque afro et d’un maquillage foncé recouvrant entièrement leur visage.

Des joueurs s’insurgent

Un accoutrement qui a agacé le joueur roannais, Yannis Morin. Sur Twitter, le basketteur a écrit : « Lors de mon match contre Le Portel, j’ai eu le malheur de voir trois hommes en bord de terrain, peinture noire, rouge à lèvres rouge, perruques cheveux crépus, habits traditionnels antillais. À quel moment en 2023 peut-on tolérer ce type de déguisement ? » Son coéquipier Maxime Roos a lui aussi estimé auprès d’Activ Radio que se grimer en « personnes noires » n’était « plus possible » : « Ça n’a jamais été possible, et ça l’est encore moins actuellement. C’est impossible que les joueurs du Portel cautionnent ça et que la direction du Portel cautionne ça. Je ne comprends pas. »

La Ligue nationale de basket prête à sévir

La Ligue nationale de basket (LNB) a dit « prendre acte » de la polémique, précisant que le Comité Directeur se réunira mercredi 8 mars, pour « statuer sur les suites à donner et sur la possibilité de saisir la Commission Juridique de Discipline et des Règlements de la LNB ». Auprès de franceinfo, le président de la LNB, Alain Béral, a prévenu qu’il ne « laissera pas passer » cet acte. « Que ce soient des invectives, des banderoles, ou des agissements à caractère raciste. La Commission de discipline est très sensible là-dessus, on va revisionner tout ça et écouter tout le monde, qui sera convoqué », a-t-il promis. Le club du Portel a de son côté estimé qu’il s’agissait d’une « mauvaise interprétation » de ces déguisements choisis en hommage à Jacky Périgois. Pour Alain Béral, « la réaction du club est un peu décalée », et ne correspond pas aux « images que l’on a vues ».

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

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Valeurs Actuelles

[Goldnadel] Edwige Diaz, Millesime K et l’intolérance de gauche : la preuve par deux

L’intolérance et l’esprit de censure sont les deux mamelles de la France gauchisante. Deux exemples parmi deux mille. Premier exemple : Elle s’appelle Edwige Diaz. Je n’ai pas l’heur de la connaître. Je sais qu’elle est députée du Rassemblement National de Gironde. Elle vient d’être victime de l’intolérance de la gauche wokiste extrême. Jeudi dernier, Isabelle Rome, que je n’avais point non plus l’heur de connaître et dont, j’ai un peu honte à l’avouer, j’ignorais qu’elle fut ministre déléguée en charge de l’Egalité entre les femmes et les hommes était en Gironde.

Ce jeudi donc, Edwige Diaz était donc, en qualité de députée locale, et conformément à l’usage républicain, conviée par le préfet départemental à accompagner la ministre précitée à visiter les locaux girondins du Planning Familial. Madame Diaz avait donc fort civilement accepté mercredi l’invitation préfectorale. Las, le lendemain, les services du préfet girondin, forts embarrassés, informait leur invitée que le Planning Familial refusait sa présence. Interloquée, madame Diaz décidait de se rapprocher de la ministre pour tenter de comprendre les raisons de la rebuffade. « A ma grande surprise, il n’y a eu aucune remise en question de la décision du Planning Familial. La ministre a été fuyante, m’a rapidement serré la main et est partie se cacher dans les locaux de l’association auxquels je n’avais pas accès » a t’elle indiqué à la journaliste de Boulevard Voltaire.

On rappellera que le Planning familial bénéficie de large subventions étatiques créatrices d’obligations.

On rappellera donc, d’une part, que la députée exclue est une représentante du peuple et de la nation. Pour la petite histoire, on indiquera également que celle- ci a cru devoir voter pour l’inscription du droit à l’avortement dans la Constitution, ce qui nous paraît personnellement particulièrement superfétatoire. On rappellera, d’autre part, que le Planning familial bénéficie de large subventions étatiques créatrices d’obligations.

Il s’agit néanmoins d’une association d’extrême-gauche qui ne se satisfait que médiocrement des sages limites de la loi Veil. Elle a dernièrement sombré dans un wokisme bêtifiant, allant même jusqu’à se ridiculiser, en représentant sur ses affiches des hommes « enceints ». Mon lecteur comprendra en conséquence pourquoi, je prêche depuis longtemps un élémentaire principe de réciprocité qui opposerait à cette extrême – gauche intolérante le refus de toute fréquentation.

Deuxième exemple: France 3 Alpes annonçait sans aucun état d’âme le premier mars que « Le concert du rappeur Millésime K était annulé à Grenoble, après la mobilisation d’une dizaine d’organisations antifascistes ». « La mobilisation d’une dizaine d’organisations antifascistes a, semble- t’il porté ses fruits » semblait se féliciter la chaîne de service public. Ces organisations reprochent au rappeur – jamais condamné-  » des positions d’extrême-droite « . Parmi ces organisations on trouve notamment l’UNEF et le Nouveau Parti Anticapitaliste, auxquels notre chaîne publique octroie donc sans barguigner le sceau prestigieux de l’antifascisme, sans guillemets.

J’aimerais qu’on m’explique gentiment pour quelle raison démocratique un rappeur, fut-il par hypothèse « d’extrême-droite », ne pourrait s’exprimer, au rebours de ces rappeurs islamistes qui se battent entre eux ou veulent mettre un billet sur la tête de Zemmour. Je ne sais ce qui me retient d’écrire une nouvelle page dans mon »Manuel de résistance au fascisme d’extrême-gauche ». La crainte de devoir en écrire un chapitre par jour, sans doute.

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Valeurs Actuelles

Pour la porte-parole d’Osez le féminisme, « c’est la culture judéo-chrétienne » qui engendre les féminicides

Au micro de BFM TV, samedi 4 mars, la porte-parole de l’association Osez le féminisme, Violaine de Filippis, a eu des propos pour le moins interpellants à propos des féminicides, ces meurtres de femmes par leur conjoint ou ex-conjoint. « On ne peut pas les qualifier de faits divers, ce sont des faits systémiques, c’est-à-dire des faits que notre société engendre. Je rappellerai d’ailleurs que c’est notre culture judéo-chrétienne qui l’engendre », a assuré la représentante de l’organisation féministe.

Selon elle, malgré « ce que tente parfois de faire croire l’extrême droite », ce phénomène en hausse dans l’Hexagone n’est pas « dû à l’immigration », mais bel et bien à notre « culture, nos valeurs, notre éducation, celle qu’on donne à nos enfants, qui, dans un continuum de violences, créent ces drames ».

Des chiffres montrent le contraire

Ces déclarations de Violaine de Filippis peuvent toutefois être contestées à travers des statistiques. Le Figaro rappelle en effet que si « notre culture judéo-chrétienne » engendrait effectivement les « féminicides », l’Europe, son berceau, serait le continent le moins sûr pour les femmes. Pourtant, une étude de l’ONU (Nations unies) datée de 2017 montre l’inverse. D’après les chiffres du document, l’Asie arrivait cette année-là en tête du classement avec 20.000 femmes assassinées, suivi de l’Afrique (19.000), du continent américain (8.000), puis de l’Europe (3.000) juste avant l’Océanie (300).

D’autres statistiques marquantes et davantage précises figurent dans cette étude, en s’intéressant aux homicides conjugaux et familiaux pour 100.000 femmes. L’Afrique était en 2017 la région où les femmes ont le plus de risques d’être tuées par leur partenaire intime ou un membre de la famille (3,1 pour 100.000). L’Europe est le continent avec le risque le plus bas (0,7), suivi de l’Amérique (1,6), l’Océanie (1,3) et l’Asie (0,9)

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France24 - World

Ukraine's shadow soldiers: Meeting resistance fighters in Kherson region

Issued on: 24/02/2023 - 19:33

Gwendoline DEBONO

One year after the full-scale Russian invasion of Ukraine, FRANCE 24 brings you a special 35-minute report, co-produced with Arte. Our reporter Gwendoline Debono went to meet resistants in the southern Kherson region, which was retaken from Russian forces last November. The clandestine actions of these ordinary citizens played a key role in the liberation of Kherson. Driven only by their conscience, these Ukrainian men and women managed to thwart the Kremlin's plans to annex their region to Russia. Behind Russian lines, Gwendoline Debono was also able to gain access to a Ukrainian military unit responsible for conducting military operations in enemy territory.

Click on the player above to watch the full report.

>> Watch our special debate: One year on, how is Ukraine's resistance holding up?

🇺🇦 Sabotage, war on information, attack on Russian military bases... For @FRANCE24, @gwendebono talks about the backstage of her film on the Ukrainian #resistance in #Kherson, be they military or civilians. Watch the full #REPORTERS on #FRANCE24 ➡️ https://t.co/tQKYFCopn5 pic.twitter.com/Pp2uj6wzmf

February 25, 2023

 

 

Ukraine, one year on © Studio graphique France Médias Monde

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From Kyiv to Bakhmut: An intense, brutal year of war in Ukraine

Focus

In Ukraine's Kherson, dozens of children deported to Russia

TURNING POINTS IN THE WAR

Key battles in the Ukraine war: From Kyiv’s stand to the Kharkiv counterattack

Valeurs Actuelles

Réforme de la police judiciaire : des modifications vont être apportées au projet

C’est une autre réforme contestée, voulue par le Gouvernement. Selon les informations du Figaro, vendredi 3 mars, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a adressé une lettre à ses troupes pour recadrer la réforme de l’organisation de la police judiciaire. Une clarification qui intervient au lendemain de la remise d’un rapport du Sénat, l’appelant à redéfinir les contours du projet et à prendre plus de temps pour le concrétiser ?

À l’écoute de ces « recommandations », le locataire de la place Beauvau renonce à l’architecture de la réforme limitée au strict échelon départemental pour pousser à la création de directions interdépartementales de la police nationale, davantage en phase avec l’organisation de la police judiciaire (PJ) et de la police aux frontières (PAF) notamment.

Une mise en œuvre « progressive »

La préfecture de police de Paris devrait aussi être sollicitée pour apporter sa vision sur la réforme. « Rien ne devrait donc changer vraiment avant les JO de 2024, pour ne pas chambouler l’édifice policier au moment où il sera particulièrement sollicité ; c’est la sagesse qui l’emporte », commente un sénateur LR fin connaisseur du dossier, auprès du Figaro.

Dans son courrier, Gérald Darmanin explique toutefois que la mise en œuvre de la réforme « sera progressive » et qu’elle se fera avec « une attention particulière aux situations personnelles », précisant qu’il souhaite aussi associer les syndicats dans sa démarche.

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New York Times - World

Historical Disputes Kept Them at Odds. Can Seoul and Tokyo Make Amends?

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Icy relations between the two have long been a headache for Washington. South Korea made a significant step in improving ties this week, perhaps indicating progress to come.

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By Choe Sang-Hun

SEOUL — When it comes to South Korea and Japan, historical disputes have long clouded the relationship. The two countries have not had a state visit since 2011 because they couldn’t resolve territorial claims over a set of islets. They’ve argued vehemently over the Korean women who were forced into sexual slavery for Japan’s wartime military.

But South Korea appears ready to make nice.

In one of the most significant moves to improve ties between the two countries, the government of South Korean President Yoon Suk Yeol announced on Monday that South Korea would no longer demand that Japanese companies compensate their Korean victims of forced labor during World War II. Instead, Seoul will create a government-run fund that it will use to pay the victims directly.

The move was seen as a clear indication that improving relations had become a greater priority between Seoul and Tokyo as Washington urged its two most steadfast American allies in Asia to work closer together to help it face off with an increasingly assertive China and North Korea. President Biden called the deal “a groundbreaking new chapter of cooperation and partnership between two of the United States’ closest allies.”

Victims and their supporters in South Korea described the announcement as a “humiliating” concession made by Mr. Yoon in his overzealous drive to please Washington and improve ties with Japan, which colonized Korea from 1910 to 1945.

Their main concern is that the money would not come directly from Japanese companies such as Mitsubishi Heavy Industries and Nippon Steel, as stipulated by a 2018 South Korean Supreme Court decision. Both companies were among the Japanese businesses that relied on Korean forced labor during the war and were named in the lawsuit brought before the Supreme Court. South Korea hoped that Japanese companies would contribute to its fund, adding that Tokyo would not oppose if they made voluntary donations.

“I am not going to accept money even if I have to starve,” Yang Geum-deok, 94, one of the victims, told reporters on Monday, saying that she rejected the government’s solution because it was not compensation from Japan.

The compensation deal was the most notable action taken by either side to try and resolve the festering historical dispute. Japan has insisted that such matters were settled long ago, under a 1965 treaty that established postwar diplomatic ties. The disagreement over the issue has sent relations between the two countries to one of the lowest points in decades. They have retaliated against each other by imposing trade restrictions and boycotts.

There was some indication that Japan would deliver its own concessions to Seoul after Monday’s announcement. Both nations’ trade ministries said that they would begin discussions on lifting export controls Japan imposed in 2019 that limited South Korea’s access to Japanese chemicals that are essential to its semiconductor industry.

Daniel Sneider, a lecturer in international policy at Stanford University, described the agreement as “a compromise in which the Koreans have given far more than the Japanese” and added that Japan had done “the bare minimum.”

More on Japan

By not giving directly to the South Korean victims, Mr. Sneider said, the Japanese government was not doing what was necessary to heal the rift between the two countries. Japan’s prime minister, Fumio Kishida, “has been dragged reluctantly to an agreement that he should have been able to reach easily, and he has yet to show the kind of moral leadership that’s really necessary to bring about real reconciliation between Korea and Japan,” he said.

Japan offered no explicit apology for the treatment of conscripted laborers but instead pointed to a statement made in 1998 when then-Prime Minister Keizo Obuchi expressed a “deep remorse and heartfelt apology” for the “tremendous damage and suffering to the people of the Republic of Korea” during Japan’s colonial rule.

Mr. Yoon has made improving ties with Tokyo one of his main diplomatic goals. Since he took office in May, he has expanded joint military drills with Japan and the United States and asked his people to see Japan as a “cooperative partner” rather than a “militarist aggressor.”

Mr. Yoon’s government defended Monday’s proposal as a “broad-minded” and “future-oriented” initiative. Seoul said on Monday that it hoped the Japanese companies that used Korean forced labor would also voluntarily contribute to the new fund.

So far, South Korea’s Supreme Court has awarded 15 victims ​a total of $3 million in compensation, though Japanese companies have refused to pay it. Of the 15 victims, only four have expressed support for the government’s new solution, their lawyers told reporters on Monday.​ Hundreds of other victims are still suing to be compensated.

Lawyers said that the victims who reject the government’s solution will continue their legal battle and attempt to confiscate assets that the Japanese companies hold in South Korea.

“Cooperation between South Korea and Japan is vitally important,” Foreign Minister Park Jin of South Korea said at a news conference on Monday announcing the proposal. “We should no longer neglect the deadlock in South Korea-Japan relations and must end the vicious cycle for our national interest.”

In Tokyo, Foreign Minister Yoshimasa Hayashi told reporters that Japan “appreciates” the South Korean proposal, noting that it was “not based on the assumption that Japanese companies will contribute” to the fund. Neither Mitsubishi nor Nippon have indicated that they would make any contributions.

But Japan also has a clear incentive to resolve its political tensions with South Korea, as it does not want to appear as though it is openly resisting Washington’s efforts to bring the three partners closer together. “Korea is now becoming global Korea,” said Nobukatsu Kanehara, a senior adviser at the Asia Group in Tokyo. “So we have to engage Korea more as a strategic partnership.”

Seoul’s announcement came after months of negotiations with Tokyo. Mr. Park on Monday said that the Japanese government was unlikely to oppose contributions to the fund by Japanese companies as long as they were made voluntarily​.​

Tokyo has long insisted that all claims arising from its colonial rule — including those involving forced labor and sexually enslaved women — were settled when Japan provided South Korea with $500 million in aid and cheap loans as part of the 1965 treaty.​

South Korea put some of that money toward building its main highways and key ​industrial ​factories, like those owned by the steel-making giant Posco. Those South Korean businesses will​ be asked to donate to the new fund​ announced on Monday.

“The deal was a concession on the South Korean part in a historical dispute,” said Lee Won-deok, an expert on Japan at Kookmin University in Seoul. “But in the broad context of South Korea’s diplomatic strategy, this may be the only solution it has. Even if the dispute drags on, there is no guarantee that it can find a better solution or win more concessions from Japan.”

Mr. Lee said he expected Mr. Yoon to be invited to Japan as part of the deal. When Mr. Yoon meets Mr. Biden during his expected visit to the United States this spring, he will also have more diplomatic leverage, having addressed Washington’s urgent request to resolve such disputes and work more closely with Japan to confront regional challenges, Mr. Lee said.

Still, representatives of the political opposition in South Korea called the deal a “capitulation.”

“Today will go down as one of the worst diplomatic disasters in the history of South Korea-Japan relations,” said a joint statement from 53 opposition lawmakers. “This is the day when South Korea, a victim country, knelt in surrender to Japan, the perpetrating country.”

Motoko Rich and Hikari Hida contributing reporting from Tokyo.

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France24 - Monde

Afirika Artfest 2023 : une expérience artistique pour déconstruire les préjugés

Publié le : 06/03/2023 - 15:40

Valériane GAUTHIER Suivre

L'édition 2023 d'Afirika Artfest invite à déconstruire les préjugés qui composent les sociétés contemporaines africaines. "Afrique Hebdo" reçoit Roger Niyigena Karera, l'un des cofondateurs de l'événement, et l'artiste Willow Evann. Son travail porte sur ses origines, l'identité et l’histoire coloniale. Il présente notamment son œuvre "Tiraillés" qui comporte des scènes de vie de tirailleurs et explique les débouchés offerts que les NFT ou jetons non fongibles offrent aux artistes du continent.

Sénégal : la forte demande des acheteurs chinois fait augmenter le prix des arachides

La campagne de commercialisation des arachides a débuté voilà quelques mois au Sénégal et les graines se font déjà rares sur les marchés locaux. Leurs prix ont plus que doublé. Les premières livraisons ont trouvé acquéreurs avec une rapidité exceptionnelle cette année, absorbées par l'appétit des négociants chinois. Ils achètent les récoltes au prix fort auprès des producteurs. Les fabricants d'huile d'arachide n'ont pas les moyens de s'aligner. Privés de leur matière première, ils dénoncent une concurrence déloyale. Reportage à Kaolack, la capitale du bassin arachidier du pays.

Libéria : un bus informatique sillonne pour lutter contre l'illettrisme numérique

Un bus pas comme les autres sillonne les régions rurales du Libéria. À la place des sièges se trouvent des ordinateurs portables. Aménagé comme une véritable salle informatique, il a été conçu pour accueillir une dizaine d’écoliers qui n’ont plus qu’à s’installer pour bénéficier d'une formation gratuite. À l'origine de ce concept, Jeremiah Cooper. Il s'est donné pour mission de connecter les élèves des communautés défavorisées. 

Africapitales : Kigali à Paris

Tout au long du mois de mars, le quartier parisien de la Goutte d'Or accueille la deuxième édition du festival culturel Africapitales. Après une première édition consacrée à Bamako, c'est Kigali qui est célébrée. Au programme : des spectacles de danse et de théâtre, des expositions, des concerts, des ateliers ainsi que des rencontres et débats.

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Cinéma africain : le Tunisien Youssef Chebbi récompensé au Fespaco

L’invité du jour

Simon Baker, directeur de la MEP : "Zanele Muholi est un.e activiste visuel.le"

À L’AFFICHE !

Fespaco 2023 : Ouagadougou, capitale du cinéma africain

France24 - World

'Accountability and justice': Gathering digital evidence of war crimes in Ukraine

Issued on: 28/02/2023 - 19:34

Joanna YORK

As the UN Human Rights Council meets to discuss expanding its investigation into war crimes committed in Ukraine, individuals and organisations are gathering their own digital evidence of human rights violations. Social media posts, satellite imagery and online videos are some of the images being used to create a digital archive of war crimes in real time. 

At the opening of a UN Human Rights Council meeting in Geneva on Monday, UN Secretary-General Antonio Guterres said the Russian invasion of Ukraine had led to “most massive violations of human rights” in the world today, including cases of sexual violence, forced disappearances, arbitrary detentions and violations of the rights of prisoners of war documented by the UN human rights office. 

Ukraine itself estimates that more than 70,000 war crimes have been committed on its soil since the February 2022 invasion.

At the same time, there are almost unprecedented efforts being made to record and investigate evidence of such crimes – including in digital form.  

Mnemonic, an NGO based in Berlin, has collected more than 3 million records of potential human rights violations and alleged war crimes in Ukraine since the Russian invasion.

“Predominantly it’s user-generated content from Telegram, YouTube, Twitter and Facebook posts,” says Roksolana Burianenko, project manager for the organisation’s Ukrainian Archive. Records include TikTok posts, satellite imagery and news articles, all of which build a digital picture of events on the ground in real time – and potential proof for future judicial proceedings. 

Gathering evidence 

Offences defined as war crimes range from concrete actions such as killing, torture or destruction of property to more nebulous acts such as “intentionally damaging cultural property”, in which case “intent” and “cultural worth” must be measured.  

Deciding what kind of digital record could serve as potential evidence depends on the nature of the incident. If looking for evidence of a filtration camp used to process Ukrainian citizens before their transfer to Russia, the group would seek out records such as satellite imagery and individual testimonies. 

An attack on civilian infrastructure, such as a hospital, means collecting minute-by-minute details: photos, videos, local media coverage and information shared by local authorities (such as first-response social media posts from police) can all help piece together a narrative.  

Mnemonic, which has a team of fewer than 50 people, uses a combination of manual and automated collection methods to sort through billions of potential records online. Typically, the process starts with an open-source search through information freely available on social media and other publicly accessible sites “focused on that specific area, that specific incident on that specific day”, Burianenko says.  

As the search deepens, the team uses other technologies including satellite imagery; data analysis and verification methods, including identifying the original source of information; geo- and chrono-location; and analysing metadata to assess each record’s credibility. 

Typically, gathering evidence of war crimes in person is a long and difficult process. Locations where atrocities have been committed can be difficult to access and unsafe for teams of investigators long after crimes have taken place. In-person evidence often relies on witness testimony of traumatic events, which can be conflicting and incomplete. 

By contrast, digital records seem to shine a bright light on investigations. They offer “key information regarding wrongdoing, even in real time, that would otherwise remain hidden from public view”, says the UN’s Berkely Protocol, a set of guidelines on how to conduct open-source investigations published in 2022.   

‘Billions of images and videos’ 

But they are no magic bullet. One of the biggest challenges lies in preserving archived digital records for the long term, as this involves trying to predict technological advances that could affect accessing the records in the future.  

For instance, if a platform decides to change its URL structure for webpages – as Facebook did in 2022 – millions of reference links to digital records on the platform can become unusable. “Then the tech team has to go back and redevelop according to the new changes,” says Brian Perlman, an open-source investigator at Mnemonic. “The technical challenges are huge, and we're still coping with that.” 

Platforms also have total authority over deleting or hiding content, and much potential evidence of war crimes falls foul of moderation guidelines that ban graphic imagery. Meta apologised in May 2022 after the Facebook algorithm briefly blocked hashtags related to the Bucha massacre in Ukraine, temporarily shutting down information about the incident. 

Despite organisations such as Amnesty International criticising social media platforms for failing to preserve content for use in war crime investigations, none have official policies for preserving relevant digital records of war crimes or sharing them with investigators. 

On TikTok, Twitter, Facebook and YouTube, "I can only speculate... that little of this war will be accessible 20 years from now,” says Andrew Hoskins, professor of global security at the University of Glasgow, founder of the online Journal of Digital War, and co-author of “Radical War: Data, Attention & Control in the 21st Century”. 

“The most documented war in history could easily become the most forgotten.” 

The amount of potential digital evidence available also presents a mammoth challenge for investigators.  

Through 11 years of conflict in Syria – during which the use of mobile phones and mobile video in conflict zones were a new phenomenon – the NGO collected around 5 million digital records in total. In the first year since the Russian invasion of Ukraine it has already collected more than 3 million. 

“And this is only a fraction of content that is actually in existence relating to recording of this war,” Hoskins says. 

Currently, Mnemonic is one of several organisations working through vast troves of potential evidence online. More support is vital, Hoskins says. “There is the need for the international political will and financial resources to prosecute war crimes at scale. Who has the vast resources and political will to ultimately gather, mine and process billions of images and videos?” 

“The apparent transparency of this war does not mean the pursuit of justice and accountability is somehow easier than wars from which we do not have a record of billions of images and videos.” 

Accountability and justice 

The team at Mnemonic are more optimistic. They believe that AI advances, in particular, will make their archive a real resource for judicial action. “We have a data set that can potentially be used in the future by machine learning algorithms that can comb through this massive archive and look for specific pieces of content. We're not there yet, but the technology is rapidly developing,” says Perlman. 

Their work is also part of what Human Rights Watch has described as an “unprecedented” international effort to investigate potential war crimes in Ukraine and implement accountability mechanisms. 

Investigations are ongoing at the UN, the International Criminal Court, the EU Agency for Criminal Justice Cooperation, and the Organization for Security and Cooperation in Europe.  

In meetings this month, member states of the UN Human Rights Council are expected to push for an extension of the investigation that found in September 2022 that war crimes had been committed in Ukraine. 

Individual European countries have launched their own investigations and in January the US implemented the Justice for Victims of War Crimes Act giving the Department of Justice the right to prosecute people present in the US for war crimes committed anywhere, regardless of the nationalities of alleged perpetrators or victims. 

In Ukraine, especially, there is momentum to keep pushing for accountability and to keep on recording and sharing evidence online. “There is such a significant collective effort among Ukrainians to document possible war crimes, human rights violations and damage of civilian property as much as possible,” says Burianenko. “People are looking for accountability and justice.” 

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Online learning keeps children in school in wartime Ukraine

AS IT HAPPENED

Putin demands tightening of border with Ukraine after alleged drone attacks

Ukraine war analysis

War in Ukraine ‘stems from the Orange Revolution, a humiliating ordeal for Putin’

L'Humanité

La victime, le flic et le coupable introuvable

Actu

La Nuit du 12, de Dominik Moll, France, 1 h 55

Michaël Mélinard

Avec plus ou moins de succès, Maïwenn, Olivier Marchal ou Cédric Jimenez ont essayé de dépoussiérer le polar à la française. « La Nuit du 12 » ressemble à un polar à l’ancienne, une sorte de mix entre « Garde à vue », de Claude Miller, et le travail de David Simon, le créateur de la série « The Wire », pour son sens de l’observation du travail de la police. Mais Dominik Moll, révélé par « Harry, un ami qui vous veut du bien », adore transcender les assignations de genre. Ici, on connaît le nom de la victime, mais jamais celui de l’assassin. D’ailleurs, un carton annonce d’emblée la couleur, précisant que le film raconte l’histoire d’une des nombreuses affaires restées irrésolues. Le récit s’inspire de « 18.3 Une année à la PJ », un livre né d’une année d’immersion de Pauline Guéna dans un service de police judiciaire. Moll s’est concentré sur une infime partie de ce travail avec le meurtre de Clara, femme d’une vingtaine d’années, brûlée vive en rentrant chez elle. Les suspects défilent, mais les enquêteurs patinent. Et c’est justement cette incapacité à trouver le coupable et l’emprise exercée par l’affaire sur les policiers qui intéressent le cinéaste et tiennent en haleine le spectateur. Le petit couplet bien senti sur la masculinité toxique et la criminalisation malvenue de la victime à la sexualité assumée ajoute une touche contemporaine. C’est propre, efficace et bien interprété.

Dominik MollCinéma françaisféminicides
Известия (RUS)

В Москве начнут строить 10 масштабных объектов улично-дорожной сети в 2023 году

В Москве в 2023 году начнется строительство 10 масштабных объектов улично-дорожной сети — мостов, путепроводов и дорог. Об этом в понедельник, 6 марта, сообщается на сайте столичной мэрии.

По словам градоначальника Сергея Собянина, намечено начало строительства автомобильного моста через Москву-реку в створе Берегового проезда, а также двух пешеходных мостов через Нагатинский затон и реку Яузу возле МГТУ имени Баумана, пишет агентство городских новостей «Москва».

Кроме того, планируется построить путепроводы между улицей Малыгина и Малыгинским проездом, между Костромской улицей и Юрловским проездом, а также на участке от Большой Академической улицы до улицы Академика Королева, отмечает РИАМО.

Рассказал Собянин и о строительстве дорог. Так, например, в районе улицы Поляны появятся 14,5 км полотна, которые сделают доступнее районы Северное и Южное Бутово и поселение Булатниковское, сообщает сайт aif.ru.

Ввод в эксплуатацию в зависимости от типа объектов намечен на 2025-2026 годы, пишет НСН.

Дороги дороги: в России выросла стоимость проезда по платным трассам На расценки повлияли новые тарифы правительства и индексация «Автодора»

В конце февраля Собянин сообщил, что изменение дорожной разметки на Московской кольцевой автодороге (МКАД) помогает сделать ее безопаснее и быстрее. В течение прошлого года было реализовано пять проектов по изменению разметки на МКАД.

Ежедневно по дороге передвигается свыше 1 млн машин.

В ноябре портал «Москва 24» сообщал, что столичные власти в ближайшие два-три года намерены завершить строительство четырех путепроводов в Северном административном округе. С 2022 по 2026 год в рамках Адресной инвестиционной программы города Москвы предусмотрено возведение 20 путепроводов.

New York Times - World

With Stories of Her Oppressed Community, a Journalist Takes Aim at the Walls of Caste

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Meena Kotwal started a news outlet focused on Dalit and other marginalized groups in India, hoping that telling their stories would help improve their lives.

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By Karan Deep Singh

Karan Deep Singh reported this story from New Delhi and Bihar, India.

The injustices were all too common. In one part of India, a vendor’s stall was broken up, depriving him of his livelihood. In another, members of a poor family were denied government benefits, forcing them to beg for survival. They were all Dalits, once deemed untouchable by India’s hierarchical caste system.

Such episodes have gone largely unnoted and unaddressed for decades. But both cases were picked up by an online news outlet that was started two years ago with the mission of covering marginalized groups in India. Afterward, officials began taking action.

“That’s the impact of giving voice to the voiceless,” said Meena Kotwal, the outlet’s founder.

Even as members of marginalized groups have risen to become presidents of India (a largely ceremonial post), the country’s close to 300 million Dalits still face widespread mistreatment and violence. Despite decades of constitutionally enshrined protections and affirmative action, every year thousands are subjected to crimes, including rape, torture, acid attacks and murder.

To tell these stories and right these wrongs, Ms. Kotwal, a Dalit herself, started The Mooknayak — or “the leader of the voiceless.” It is named after a biweekly newspaper founded more than a century ago by Dr. Bhimrao Ambedkar, whom scholars have sometimes compared to Martin Luther King Jr. He helped draft the nation’s Constitution, which enshrined a formal ban on caste discrimination.

Dalits, who account for about 20 percent of India’s population, in many cases remain stuck at the lowest rungs of society. Although India has made large strides in helping the poor, almost a third of the Dalit community, or some 100 million people, still live in poverty, according to the United Nations.

The Hindu nationalist party of Prime Minister Narendra Modi, the Bharatiya Janata Party, has courted and increasingly drawn a bigger share of the Dalit vote. But it has done little to persuade the religious ideologues among its support base to let go of a centuries-old Hindu social order that relegated Dalits to the most undesirable tasks like cleaning toilets, skinning animals and disposing of dead bodies.

More on India

Ms. Kotwal had no business plan for The Mooknayak, but she knew there were millions who desperately needed their stories told. She hired Dalits, Indigenous people and women as reporters, editors and video journalists. Publishing articles and videos in Hindi and English, they aspire to cover everything from individual injustices to policy debates.

“I want the marginalized community to be able to say, ‘We have our own media, we report on all kinds of stories and we raise issues that haven’t been raised until today,’” said Ms. Kotwal, 33.

The Mooknayak’s audience has grown steadily and now draws nearly 50,000 unique visitors a month to its website. It runs on crowdfunding — readers have donated phones, small amounts of money, even a motorbike — and grants. The Mooknayak has received more than $12,000 from Google and roughly $6,000 as part of a training program led by YouTube, which helped fund salaries for a team of 11, as well as to pay for a teleprompter and office furniture.

Its growing influence allowed Ms. Kotwal to nab an interview with Rahul Gandhi, scion of a once-mighty political dynasty who is seeking to challenge Mr. Modi in next year’s election. Her rising public profile, though, has also brought her multiple rape and death threats.

Even making it this far as a Dalit woman is a victory in India’s caste-ridden society. Born to manual laborers, Ms. Kotwal grew up in a Dalit neighborhood in New Delhi. Before leaving for school each morning, she stuffed her notebooks in a jute sack, which she also used as a seat on the ground. Her family’s meager earnings meant that as a 16-year-old she needed to work to pay for both her education and her personal needs.

Soon she was pursuing a degree in journalism, a path where she had few role models from her community, which still faces rampant employment discrimination.

But her persistence paid off in 2017, when Ms. Kotwal strode across the Italian marble floor of a tower in New Delhi and started work as a broadcast journalist for the BBC’s Hindi-language service. The job and its trappings left her and her family in awe. “Do you sit in a swivel chair? Are you served tea at your seat?” her mother, an illiterate laborer, asked.

The honeymoon did not last long. A dominant-caste colleague nudged Ms. Kotwal to reveal her own caste, she said, and then outed her to colleagues. It was the beginning of what she described as public humiliation and discrimination at work.

Her bosses brushed off her concerns. One used a refrain often heard from people of dominant castes, telling her that Dalits no longer existed in modern India, according to messages viewed by The Times — denying not just her complaint, but her community’s very existence.

After two years on the job, she filed an official complaint with BBC officials in London. The company reviewed her claims of discrimination, according to an internal document, but ruled that her grievances were without “merit or substance.” Her contract, due to end soon, was not renewed.

The BBC said it does not discuss individual personnel matters and fully complies with Indian law. A London-based spokeswoman added, “We know there is always more to do in a global organization, but we are making significant progress in terms of the diversity of the people who work with us.”

The representation of Dalits and other marginalized peoples remains an issue across nearly every profession in India. That is especially true in the country’s media industry, which is dominated by privileged castes who tend to hire people from similar backgrounds. Surveys show almost 90 percent of the country’s top news media figures belong to dominant Hindu castes.

The “almost complete absence” of Dalit journalists, writers and television personalities in the Indian media, said Harish Wankhede, a professor at the Jawaharlal Nehru University in New Delhi who studies caste in media, creates “a black hole of gatekeeping” in which articles highlighting crimes against Dalits are routinely buried.

The New York Times interviewed more than a dozen journalists belonging to historically marginalized communities, including Ms. Kotwal, who said they had experienced discrimination from colleagues. Several other journalists corroborated their accounts.

Dalit journalists at India’s mainstream newspapers and television stations said that though they felt obliged to hide their caste identities at work, they were sometimes asked about it during job interviews. Some said they had experienced forms of discrimination and shunning — one, for instance, said dominant-caste co-workers refused to eat food he had touched.

“It’s like carrying this shameful, dirty secret, you know, and you know they’ll never accept you,” said Yashica Dutt, the author of “Coming Out as Dalit,” who kept her Dalit identity hidden for 10 years as a journalist in India before moving to New York.

On a chilly January afternoon, Ms. Kotwal unrolled the shutters to her new office in New Delhi. She flicked a single switch and walked past chairs still covered in plastic to a room with a large wooden desk.

“Welcome to our newsroom,” said Ms. Kotwal, who envisions her platform as a means to bring social change. “I want someone in a village to get drinking water, or help get their F.I.R. registered,” she said, referring to the first information report, the vital but often-daunting step of lodging a formal police complaint in India.

Soon after losing the BBC job, Ms. Kotwal gave birth to her daughter, Dharaa, now a demanding toddler who travels with her on reporting trips and scooter rides to her office. Ms. Kotwal called her daughter her biggest inspiration for her work.

“I keep thinking, ‘What will happen to her as a Dalit woman one day?’ She would ask me, ‘What did you do, Mummy?’”

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France24 - World

A moment of grace in war-torn Yemen: Tribal chief forgives man involved in son’s killing

Issued on: 06/03/2023 - 15:34

Djamel Belayachi Follow

On February 20, 2023, a man convicted of murder was pardoned moments before he was supposed to be executed in the Marib region of central Yemen. Many locals have been sharing the story on social media as a source of inspiration and to ease the burden in a country scarred by nine years of war. Our Observer told us that the pardon was granted after a woman intervened and that her gender played an important role.

In 2016, Rabae Al-Demasi, a young man from the Bani Jabr tribe in western Marib, killed his friend Sadam during an argument. Sadam was the son of Abdullah Al-Quhati, the chief of the Murad tribe in Marib. Rabae has since been arrested and sentenced to death. His execution was scheduled for 20 February 2023. 

But as the execution approached, Rabae's mother went to the grave of the victim, Sadam. She camped there and begged Abdullah for forgiveness. On 20 February, the day of the execution, Abdullah decided to grant the mother's request and pardon Rabae. 

Although the perpetrator was tried by a state court, the Yemeni legal system granted the victim's father the right to a pardon. 

The moment when Abdullah forgave the man involved in his son’s killing was captured in photos that were widely shared on social media. 

Other photos show the murderer's mother sitting in front of the victim's grave in a makeshift tent with a child in her arms. 

 

In 2016 Rabae Al-Demasi, from Bani Jabr tribe western #Marib, killed Sadam, a comrade & son of Abdullah Al-Quhati, a tribal leader from Marib's Murad tribe.Rabae had bn arrested since then & sentenced to death. The date of his execution was set for today. His mother..1/ pic.twitter.com/5LS6EVZHIW

February 20, 2023

#مارباثناء وصول الشيخ عبدالله القحاطي #المرادي والد المقتول لرفع أم القاتل #ربيع_الدماسي الذي عفاه اليوم من فوق قبر ولده الذي اقامت عندهأسأل الله أن يرزقه الستر والعافية في الدنيا والفردوس الاعلى من الجنة في الآخرة.#زلزال_سوريا_تركيا #عثمان_الخميس#المنتدى_السعودي_للإعلام pic.twitter.com/BS7HDZEJPW

February 20, 2023

'According to tradition, it is shameful to refuse a woman's request'

Our Observer, Nadwa Dawsari, is a Yemeni researcher who lives between the United States and her home country. Her work focuses on the role of tribal customs in conflict resolution in Yemen. She believes that this story highlights the prominent role women play in conflict resolution within Yemen's tribal communities.

Women have a certain amount of influence when it comes to dealing with tribal leaders in Yemen, they are listened to and respected. But their importance is often unrecognised and underreported.

In the tribal system, women are protected and it is strictly forbidden to attack them, even if they are from an opposing camp or if a conflict breaks out. 

 

موقف عظيم من مأرب .. لحظة إعلان الشيخ عبدالله القحاطي المرادي عن قاتل ابنه ربيع الدماسي ومسامحته لوجه الله. pic.twitter.com/GnsF3vHfdn

February 20, 2023

When there is a conflict, women usually intervene as mediators. For example, they are allowed to collect the bodies of dead people and return them to their families. 

If this woman camped for several days in front of the victim's grave to beg for his father's forgiveness, it was a way of putting him under pressure, of embarrassing him. According to custom, it is shameful to refuse a woman's request in such a situation. When the aggrieved person agrees to forgive, he or she emerges stronger and is more respected in the community. In the case, the father showed that he is a man of honour, a worthy person. 

More generally, the tribes, through the customary law that governs their daily lives, play a very important role in maintaining peace.

Tribal customary law prohibits a person from shooting their rival if they are in a public market with a woman. 

If this system did not exist, there would a lot more chaos in the country, as the state has been considerably weakened since the start of the war.

Many localised truces have been reached through tribal mediation since the war began. Last August, for example, tribal leaders succeeded in reopening a major road linking the southern town of Mukayras to Lawdar. The road had been closed since 2015 due to fighting between pro-government forces and the Houthis.

In Yemen, two legal systems coexist: state courts and tribal arbitration, called 'tahkim'. According to our Observer, many Yemenis resort to the latter, which they believe is fairer and more efficient.

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Valeurs Actuelles

Besançon : après la débâcle de la statue de Victor Hugo, la mairie écologiste récidive 

Après l’hommage raté à Victor Hugo, la mairie écologiste de Besançon fait de nouveau parler d’elle après une bourde lors d’un hommage à une élue décédée. La Ville du Doubs, département d’origine de Paulette Guinchard-Kunstler, ex-députée et secrétaire d’État au début des années 2000, a dévoilé une plaque pour rendre hommage à l’élue décédée en 2021. Un hommage gâché par une grossière faute d’orthographe sur la plaque, rapporte L’Est républicain, dimanche 5 mars.

La faute en question apparaît à la fin d’un texte retraçant la vie et la carrière de Paulette Guinchard-Kunstler, qui, gravement malade, a eu recours au suicide assisté en Suisse en 2021. En effet, la plaque comporte la mention « en rendant publique son suicide médicalement assisté » avec donc « publique » au lieu de « public ». Une erreur qui a provoqué la colère des habitants et des élus de la région. « Paulette Guinchard mérite une plaque parfaite », fustige le député Laurent Croizier. « Comment est-ce possible ? » s’interroge de son côté Jérémy Chevreuil, journaliste pour France 3 Franche-Comté.

Une polémique qui fait suite à une autre

Ce n’est pas la première fois que la Mairie écologiste de Besançon cafouille un hommage à une personnalité liée à la ville. En novembre 2022, le célèbre écrivain français Victor Hugo, natif de la ville, avait été représenté avec un teint très « hâlé » sur une statue. Une initiative qui avait motivé certains militants identitaires à repeindre la statue en blanc.

Besançon : les dernières actualités

Besançon : un homme condamné à dix-huit mois de prison pour avoir frappé sa femme qui avait pris un selfie sans son voile

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Statue de Victor Hugo vandalisée : deux jeunes poursuivis pour “dégradation à finalité raciste”

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France24 - Monde

Le chef d'Aqmi Abou Obeida Youssef al-Annabi répond à 17 questions de France 24

Publié le : 06/03/2023 - 15:11Modifié le : 06/03/2023 - 15:58

Wassim NASR Wassim NASR

Après un an d'intenses tractations, Wassim Nasr, le spécialiste des mouvements jihadistes à France 24, est parvenu en exclusivité à envoyer ses questions à l'émir d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), Abou Obeida Youssef al-Annabi. Départ de Barkhane, menace terroriste sur la France, stratégie d'expansion vers le Golfe de Guinée... notre chroniqueur décrypte et met en contexte les réponses du chef de l'organisation terroriste.

C'est une intervention rarissime. L'émir d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), Abou Obeida Youssef al-Annabi, a accepté de répondre aux questions de Wassim Nasr, le spécialiste des mouvements jihadistes à France 24, après près d'un an de tractations.

Vétéran du jihad, l'Algérien est l'un des fondateurs de l’ancêtre d'Aqmi, le GSPC (Groupe salafiste pour la prédication et le combat). Haut cadre de l'organisation et personnalité médiatique, il a succédé en 2020 à Abdelmalek Droukdel, son chef historique, tué par l'armée française au nord du Mali lors d'une opération héliportée.

Au cours de cet échange exclusif, le chef terroriste s'est plus particulièrement attardé sur son pays natal, considéré comme une cible par Aqmi. "Il est ici dans le déni de la situation très grave d'Aqmi en Algérie, qui est sous pression", analyse Wassim Nasr, qui rappelle que de nombreux cadres de l'organisation ont été tués ou arrêtés par les autorités. "Ce qui explique aussi le choix de descendre plus au Sud, vers le Mali".

Concernant les menaces qui pourraient peser sur le territoire français, Abou Obeida Youssef al-Annabi a assuré que les objectifs d'Aqmi et du Jnim étaient "locaux" mais s'est montré plus évasifs sur les attaques qui viseraient des expatriés français.

Selon le chef d'Aqmi, le départ de l'opération Barkhane est "une victoire" pour son organisation. "Cependant, on sait que ce départ est surtout lié à l'arrivée des mercenaires de Wagner et aux tensions avec les autorités maliennes", décrypte Wassim Nasr. "Pour lui, la France et la Russie sont dans le même sac et le combat contre les forces qu'il qualifie de 'coloniales' sera le même".

Confirmation de la détention d'Olivier Dubois

Le chef d'Aqmi a également confirmé officiellement détenir le journaliste Olivier Dubois, enlevé dans le nord du Mali en avril 2021. "C'est la première confirmation officielle de la tête d'Aqmi", note Wassim Nasr. L'émir assure toutefois "ne pas avoir cherché à piéger le journaliste" qui voulait interviewer un cadre du Jnim (Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans). Selon lui, la porte est ouverte à des négociations et désormais "la balle est dans le camp des autorités françaises".  

Abou Obeida Youssef al-Annabi a également vanté sa stratégie de recrutement au Sahel et revendiqué des gains territoriaux vers le Sud et le Golfe de Guinée. "Selon lui, il n'y a pas de limites à l'expansion. La stratégie consiste à s'insérer dans les conflits locaux et gagner les cœurs et les esprits", détaille Wassim Nasr, qui rappelle le contexte de rivalité sanglante avec l'Organisation État islamique.

 

Interrogé sur le massacre de Solhan au Burkina Faso en 2021, dans lequel est impliqué une unité d'Al-Qaïda et au cours duquel 160 personnes au moins ont perdu la vie, le chef terroriste a démenti toute implication de ses hommes dans la tuerie. 

À propos d'éventuels négociations avec des États africains, "des canaux restent ouverts". "On sait que ces canaux existent avec la Mauritanie, le Niger, pendant un moment aussi avec le Burkina Faso", explique Wassim Nasr. "Chaque canal est différent selon le pays concerné. [Abou Obeida Youssef al-Annabi] explique qu'Aqmi adapte sa politique de négociation ou d'implantation aux conditions historiques de chaque pays".

Enfin, l'émir a préféré botter en touche lorsque la question de son rôle au sein du Comité "Hattin" des dirigeants d'Al-Qaïda a été abordée. "Sans nier l'existence d'un tel organe de direction, [Abou Obeida Youssef al-Annabi]  a simplement répondu qu'il n'était qu'un soldat de l'islam", détaille Wassim Nasr. "Il n'a pas du tout répondu sur les arcanes de la construction d'Al-Qaïda" même s'il a reconnu dans une autre réponse une architecture "très décentralisée". "Les chefs locaux ont une grande liberté tant qu'ils suivent la grande stratégie tracée par le groupe", conclut le journaliste.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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La France annonce avoir tué Yahia Djouadi, haut cadre d’Al-Qaïda au Mali

AQMI désigne son nouveau chef pour remplacer Abdelmalek Droukdel

On va plus loin

Sahel: l'après-Barkhane

New York Times - World

National People’s Congress in China

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After China’s Winter of Discontent, Xi Jinping Sets Sights on Growth and Power

China’s government said it expected the economy to grow “around 5 percent” this year. A meeting of the top legislature will reinforce Mr. Xi’s grip on power.

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By Chris BuckleyKeith BradsherVivian Wang and Chang Che

Xi Jinping is on the political march again. After a turbulent year that ended in faltering growth, widespread protests, and a surge of deaths after China abruptly abandoned Covid controls, China’s top leader is poised to secure even more power at the annual gathering of the national legislature that opened on Sunday.

At the start of the National People’s Congress, the Chinese government laid out a post-Covid agenda centered on reviving the economy with a 5 percent growth target, raising spending on military, education and social needs, and augmenting Mr. Xi’s already formidable influence.

The nearly 3,000 carefully selected delegates to the legislature, who are meeting for nine days in Beijing, are set to appoint a new cohort of government leaders crowded with Mr. Xi’s loyalists by the end of the congress. They are also expected to approve a bureaucratic reorganization that will further concentrate policymaking under Mr. Xi and the party.

“Xi is back, and he has wasted no time in arrogating more powers to himself,” said Willy Wo-Lap Lam, a senior fellow at the Jamestown Foundation, who studies Chinese politics. Mr. Xi and other leaders had calculated that they could pull back Covid controls — and endure a wave of what may have been a million or more deaths across China — without unleashing a long, severe political crisis, Mr. Lam said.

“The leadership made this big gamble on this about-face on pandemic policy,” Mr. Lam said, “and the gamble has, at least on the surface, worked out so far politically, despite all the deaths in the first month of the reversal.”

Since the collapse of its stringent “zero Covid” policy in December, the Chinese leadership has shifted its focus to restoring growth and creating jobs, seeking to reassure private businesses that they are a vital part of the national economy.

The question hanging over China is whether Mr. Xi can instill economic confidence, especially among private investors, while continuing to expand the Communist Party’s control over the country, as he has signaled he will do.

“He has not fundamentally given up on his original goals; it’s a temporary tactical retreat,” Minxin Pei, a professor at Claremont McKenna College who studies Chinese politics, said in an interview. “But in order to get the economy truly back on track, he needs to convince the skeptics that he’s now for real.”

Mr. Xi also wants to elevate China into a technologically advanced superpower capable of standing up to Washington as a peer, a vision that he now calls “Chinese-style modernization.” In a recent speech, he suggested that any pragmatic shifts in policy must not be seen as a U-turn from those grand goals.

“We must keep our eyes fixed on the great issues that bear on the rise or fall, success or failure, of the party and country, and that could shake everything with one touch,” he told a meeting of recently promoted party officials last month. “We need to organically meld strategic principle with tactical flexibility.”

In a sign of Beijing’s concern about the challenges of reinvigorating the economy, the premier, Li Keqiang, said that China would aim to expand growth by “around 5 percent” this year, a relatively modest target. Exports have faltered this winter as global demand has stalled, while it is unclear if China’s consumers can help sustain a recovery, and business confidence is weak.

“Uncertainties in the external environment are on the rise,” he told the congress. “At home, the foundation for stable growth needs to be consolidated, insufficient demand remains a pronounced problem, and the expectations of private investors and businesses are unstable.”

Many economists regard 3 percent, China’s official growth rate last year, as an overstatement of the true performance of the economy, which had been smothered by stringent “zero Covid” measures and spreading pandemic lockdowns.

After a dismal December, the economy has shown signs of a recovery. Shopping areas are again crowded, and factory activity is having its strongest acceleration in more than a decade.

Li Bin, a 35-year-old technician in Tianjin, said during a lunchtime riverside walk on Friday that he had barely ventured out of his home for the past three years except to work. But in recent weeks, he said, “I have saved less, felt free, eaten more, gone out to play more, and returned to normal activity.”

To help revive economic growth, China has eased its drive to rein in property developers, whose high debt levels are seen as a risk to the wider economy. The government has signaled that its regulatory crackdown on Big Tech had achieved its objectives.

Seeking to lower tensions with the United States, Mr. Xi held talks with President Biden in November aimed at arresting the countries’ slide toward a new cold war. But the relationship has only deteriorated since then. Beijing gave little ground after the Biden administration accused it of flying a spy balloon over the United States. Last month, Washington accused Beijing of considering sending lethal support to help Russia’s war in Ukraine, a claim Chinese officials have rejected.

Beijing sees the United States as trying to contain China’s rise, but it does not want the rivalry with Washington to slip out of control, said Chao Chun-shan, a Taiwanese political science professor who recently visited China and met senior Chinese officials.

“Almost everyone I met told me that the United States will not permit a powerful China by its side, especially in the Indo-Pacific region,” Professor Chao said. Their strategy, he added, is: “Contesting without tipping into a rupture.”

In a sign of the importance Beijing places on asserting its position in the world, the government also plans to raise its military budget by 7.2 percent, which would increase spending to nearly $225 billion, despite the strains that might impose on state finances. Spending on the foreign ministry and other diplomatic efforts will grow even faster, by 12.2 percent.

Mr. Xi has also urged his party to take a more hands-on approach in developing the country’s science and technology capabilities to reduce its reliance on Western expertise. This directive has become more urgent as the United States has tightened restrictions on exports to China.

Mr. Xi also sees extending and cementing his own power as necessary to ensuring China’s ascent in an increasingly perilous world.

The congress will almost certainly give him a groundbreaking third term as state president, atop his main title of Communist Party general secretary. And Mr. Xi will also use the congress to reorganize state ministries and agencies, centralizing more policymaking around him and the party.

Scholars have said that the plan may include a new homeland security commission that will integrate police and state security agencies, reflecting Mr. Xi’s emphasis on a national security state.

China’s police and state security forces are already firmly in the grip of the Communist Party, and Mr. Xi has also built a National Security Commission to help extinguish threats, especially challenges to Communist Party power. The new homeland security commission may, however, try to bring greater cohesiveness to this collection of agencies.

“It would be to put more political muscle behind Xi’s obsession with immunizing the Communist Party from domestic and foreign threats to its rule,” said Neil Thomas, a researcher who will soon begin as a fellow at the Asia Society Policy Institute’s Center for China Analysis.

On Sunday, the capital, Beijing, was itself a showcase of the government’s twin agendas of restoring normalcy and maintaining strict control. Visitors have returned to the city in droves since Covid restrictions ended, swamping tourist sites, including Tiananmen Square, next to the Great Hall of the People where the legislative meeting was taking place.

But on Sunday, police officers had closed many of the subway exits opening onto the square, forcing visitors into long lines for identification checks. Some people discovered upon arriving to the square that only those with advance reservations were being allowed in — a holdover policy from the Covid era. Disappointed, they left.

Amy Chang Chien and Li You contributed reporting and research.

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France24 - Monde

EXCLUSIF - Le chef d'AQMI répond à 17 questions posées par France 24

Publié le : 06/03/2023 - 14:26Modifié le : 06/03/2023 - 14:36

Wassim NASR

Après un an d'intenses tractations, Wassim Nasr, le spécialiste des réseaux jihadistes à France 24, est parvenu à s'entretenir en exclusivité avec l'émir d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), Abou Obeida Youssef al-Annabi. Départ de Barkhane, menace terroriste sur la France, enlèvement du journaliste Olivier Dubois... notre chroniqueur décrypte les réponses du chef de l'organisation terroriste.

Valeurs Actuelles

Rhône : une responsable du Parti socialiste démise de ses fonctions par Olivier Faure pour des propos « racistes »

Elle a à peine eu le temps de célébrer sa victoire qu’elle se voit démise de ses fonctions. La première secrétaire fédérale du Parti socialiste dans le Rhône, Christiane Constant, vient en effet d’être remerciée par le patron du parti, Olivier Faure, rapporte Le Progrès, samedi 4 mars. La direction du PS fait état de propos « inacceptables » et à « caractère raciste » tenus par la responsable locale du parti.

« On va se faire une fête… du tonnerre de Zeus » ou encore « On a éliminé tous ces macaques », a-t-elle notamment envoyé sur WhatsApp, relate le quotidien régional. « Le combat anti-raciste est au fondement de l’identité du Parti socialiste, qui condamne avec la plus grande fermeté ces propos inacceptables et pénalement répréhensibles », a réagi dans un communiqué la direction du parti de gauche.

Une exclusion du parti ?

Selon Le Progrès, la direction du Parti socialiste aurait demandé la démission de Christiane Constant, mais, ne l’ayant pas obtenue, le premier secrétaire Olivier Faure a décidé de la démettre de ses fonctions, ainsi que de la suspendre du parti. « Le premier secrétaire proposera au bureau national, une fois installé par le conseil national du samedi 11 mars, de saisir la Commission nationale des conflits pour lancer une procédure interne de sanction pouvant aller jusqu’à l’exclusion », détaille la direction dans le communiqué. Pour ce qui est de la fédération du Rhône, une nouvelle direction devrait être mise en place dans les prochains jours

Rhône : les dernières actualités

Rhône : 175 gendarmes mobilisés et huit arrestations après des violences et une agression sexuelle en marge d’un mariage

A Lyon, la vidéosurveillance otage du dogmatisme écologiste

Trafic de drogue à Lyon : interpellations en série dans le quartier de la Guillotière, les policiers applaudis par des habitants

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

Valeurs Actuelles

Doubs : douze individus mis en examen dans une vaste opération anti-drogue

Un gros coup pour les forces de l’ordre. Après une opération en début de semaine dans le quartier de Planoise, à Besançon (Doubs), douze individus ont été mis en examen, dont neuf incarcérés, a annoncé la juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Nancy, ce vendredi 3 mars. Au total, l’opération a conduit à l’interpellation de 25 personnes « à Besançon, dans diverses communes du Doubs, à Troyes et en région parisienne ».

« Les perquisitions ont corroboré, par la découverte de drogue, d’armes et de munitions, les faits de trafics de stupéfiants et d’association de malfaiteurs », a également indiqué la juridiction, dans un communiqué cité par CNews. Avant de détailler : « À l’issue des gardes à vue, douze personnes, âgées de 18 à 29 ans, ont été (…) mises en examen pour (…) tentatives de meurtre en bande organisée, participation à une association de malfaiteurs, détentions d’armes et trafic de produits stupéfiants. »

Le quartier de Planoise, théâtre de guerre entre dealers

Pour cette vaste opération anti-drogue, ce ne pas moins de 200 agents de police qui avaient été mobilisés. Six brigades de recherche et d’intervention (BRI), issues de Paris, Versailles, Dijon, Metz ou Strasbourg, ont également participé au coup de filet, appuyées en plus par les antennes du RAID de Lyon et de Strasbourg.

Ces dernières années, la ville de Besançon, et particulièrement le quartier de Planoise, a été le théâtre de plusieurs règlements de comptes entre dealers de bandes rivales, sur fond de trafic de drogue. CNews rappelle que, pas plus tard qu’en décembre dernier, deux fusillades avaient éclaté dans cette cité, dont l’une ayant fait un mort.

Besançon : les dernières actualités

Statue de Victor Hugo vandalisée : deux jeunes poursuivis pour “dégradation à finalité raciste”

Besançon : une statue de Victor Hugo dont le visage a été repeint en noir déclenche une polémique

Quatre militaires en civil se font tirer dessus à Besançon, un blessé léger

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

France24 - World

🔴 Zelensky pays tribute to troops in 'difficult' fight as Bakhmut battle rages

Issued on: 05/03/2023 - 12:40

FRANCE 24 Follow

Ukrainian President Volodomyr Zelensky on Sunday paid tribute to his soldiers fighting in a "painful and difficult" battle in the eastern Donbas region, which includes the city of Bakhmut that Russia has been trying to capture for months. Ukrainian troops have vowed to defend "fortress Bakhmut". Read our blog to see how the day's events unfolded. All times are Paris time (GMT+1).

This live blog is no longer being updated. For more of our coverage on the war in Ukraine, please click here.

2:20am: Russia's Wagner chief warns of frontline collapse if forced to retreat from Bakhmut

The founder of Russia's Wagner mercenary force said his troops now tightening their grip on the Ukrainian city of Bakhmut were being deprived of ammunition andif they were forced to retreat the entire front would collapse.

"If Wagner retreats from Bakhmut now, the whole front will collapse," Yevgeny Prigozhin said in a video published over the weekend. "The situation will not be sweet for all military formations protecting Russian interests."

Prigozhin on Friday said that his units had "practically surrounded Bakhmut," where fighting has intensified in the past week with Russian forces attacking from nearly all sides.

But on Sunday he complained that most of the ammunition that his forces were promised by Moscow in February had not yet been shipped.

1:28am: Scholz warns of 'consequences' if China sends arms to Russia

German Chancellor Olaf Scholz says there would be “consequences” if China sent weapons to Russia for Moscow's war in Ukraine, but he's fairly optimistic that Beijing will refrain from doing so.

Scholz's comments came in an interview with CNN that aired Sunday, two days after he met US President Joe Biden in Washington.

Asked by CNN if he could imagine sanctioning China if it did aid Russia, Scholz replied: “I think it would have consequences, but we are now in a stage where we are making clear that this should not happen, and I’m relatively optimistic that we will be successful with our request in this case, but we will have to look at (it) and we have to be very, very cautious.”

10:25pm: Russia marks Stalin's death anniversary as his shadow looms over Ukraine offensive

More than a thousand people gathered on Moscow's Red Square on Sunday for the 70th anniversary of the death of Soviet leader Joseph Stalin, whose divisive legacy looms over the Ukraine conflict.

Kyiv says the Russian invasion is driven by Stalin-era imperialistic tendencies, while the heightened repression of critics of the war in Russia is reminiscent of Soviet methods.

People waving communist flags or holding portraits of the late dictator waited in a long line to lay flowers on his grave near the Kremlin wall. 

Stalin oversaw a personality cult around himself and presided over purges that saw millions executed or sent to the gulag system, a vast network of prison camps. 

But in Russia, many praise him for singlehandedly defeating Hitler in 1945 – a version heavily contested by historians – and restoring Russia's grandeur.

Drawing parallels with that history is part of the messaging put forward by the Kremlin to support the current Ukraine offensive. .

8:05pm: Battle for Donbas 'painful and difficult', says Zelensky

Ukrainian President Volodymyr Zelensky has said the battle for Donbas, which includes the war-torn city of Bakhmut, has been "painful and difficult".

"I would like to pay special tribute to the bravery, strength and resilience of the soldiers fighting in the Donbas," Zelensky said in his daily address, adding "this is one of the hardest battles. Painful and difficult."

Ukrainian troops have vowed to defend "fortress Bakhmut" but they have faced tremendous pressure from the Russians, particularly with recruits from the Wagner Group.

The Donbas is made up of Donetsk and Lugansk, which Russia claims to have annexed despite never fully having controlled it.

   Ukraine this week reported an increasingly difficult situation around Bakhmut that Russia is determined to seize as part of its wider aim of capturing the entire Donbas. 

   The city -- whose symbolic importance outstripped its military significance as the battle dragged on -- has been largely reduced to rubble. 

   Zelensky on Sunday thanked his troops, who "repelled assaults, destroyed the occupier, undermined enemy positions and logistics, and protected our borders and cities."

5:15pm: Estonians vote in election test for pro-Kyiv government

Estonians have been voting Sunday in a general election that pits one of Europe's most staunchly pro-Kyiv governments against a far-right party seeking to capitalise on anger over rising living costs, and which would stop admitting new Ukrainian refugees.

If, as opinion polls predict, Prime Minister Kaja Kallas' liberal Reform party wins the election and successfully crafts a coalition, it would cement the Baltic nation's pro-European direction. Estonia would also stay on course to adopt more green energy and continue to accept refugees from Ukraine.

The polls close at 8pm local time (1800 GMT), with most electoral districts expected to report their tallies by midnight.

2:46pm: Russian army says it hit Azov Regiment command centre in Ukraine

The Russian army hit a command centre of the Ukrainian Azov Regiment in the southeastern Zaporizhzhia region, according to the Russian defence ministry.

The ministry did not provide details of the attack in its daily update on what Moscow terms the "special military operation" in Ukraine. The report could not be independently verified.

The Azov Regiment, which had far-right and ultra-nationalist origins and is now a unit of Ukraine's national guard, garnered international attention for its resistance to the Russian siege of Mariupol's vast steelworks last year.

12:25am: 'Lot of speculation over whether Ukrainian troops are preparing to withdraw' from Bakhmut

After seven months of battles on the outskirts of Bakhmut, Ukraine has denied rumours its forces are withdrawing from the eastern city, saying instead it is enforcing the area with elite units. A pro-Russian capture of the city would be a major advance in the fight for the Donbas region. FRANCE 24’s Gulliver Cragg reports. 

 

11:50am: Kyiv says Russia pursuing 'attempts to encircle' Bakhmut, vows to defend ‘fortress Bakhmut'

Kyiv said Sunday it was holding off attacks from Russian troops still attempting to surround Bakhmut, a now-destroyed eastern Ukrainian city that Moscow has been trying to capture for months. Ukraine has vowed to defend "fortress Bakhmut" but it has faced Russian troops determined to take the city that has turned into a political prize as the battle drags on.

The Ukrainian general staff said "more than 130 enemy attacks" had been repelled over the past day including in Kupiansk, Lyman, Bakhmut and Avdiivka.

"The enemy continues its attempts to encircle the town of Bakhmut," it said on Sunday morning. Sergiy Cherevaty, a spokesman for Ukrainian forces, said on Saturday the situation was "difficult but under control" in the city he described as a "priority target for the enemy".

10:28am: Turkey working to renew Black Sea grain deal, FM says

Turkish Foreign Minister Mevlut Cavusoglu said on Sunday that Ankara is working hard to extend a U.N.-backed initiative that has enabled Ukraine to export grain from ports blockaded by Russia following its invasion.

The Black Sea Grain Initiative brokered by the United Nations and Turkey last July allowed grain to be exported from three Ukrainian ports. The agreement was extended in November and will expire on March 18 unless an extension is agreed.

"We are working hard for the smooth implementation and further extension of the Black Sea grain deal," Cavusoglu said in a speech at the United Nations Conference on Least Developed Countries being held in Doha, Qatar.

2:51am: Ukrainian pilots in Arizona to fly military simulators, US official says

In a first, two Ukrainian pilots are in Arizona to fly flight simulators and be evaluated by the US military, an American defence official said Saturday, as Washington remains mute on whether it will send fighter jets or sophisticated remotely piloted drones to Kyiv.

The US and allies have been flooding Ukraine with weapons from Javelin missiles to HIMARS rocket launchers, but sophisticated jets and the largest armed drones have not been pledged to Ukraine by Western allies.

"This event allows us to better help Ukrainian pilots become more effective pilots and better advise them on how to develop their own capabilities," the defence official said, speaking on condition of anonymity.

The Arizona "familiarisation event" will facilitate dialogue between Ukrainian and US personnel and provide an opportunity to observe how the US Air Force operates, the defence official said.

© France Médias Monde graphic studio

(FRANCE 24 with AFP, AP & Reuters)

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.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} The World This Week

Battle for Bakhmut: Russia closing off last access routes to city

WAR GAMES

‘Orion’ military exercises: A fictitious war, but a real test for French troops

AS IT HAPPENED

Ukrainian forces cling to Bakhmut under severe Russian pressure

New York Times - World

Russia-Ukraine War

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They’re Exporting Billions in Arms. Just Not to Ukraine.

As traditional weapons suppliers like the U.S. face wartime production shortages, South Korea has stepped in to fill the gap, while trying not to provoke Moscow.

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By Choe Sang-Hun

CHANGWON, South Korea — A year after Russia invaded Ukraine, the war has spurred a global effort to produce more missiles, tanks, artillery shells and other munitions. And few countries have moved as quickly as South Korea to increase output.

Last year, South Korea’s arms exports rose 140 percent to a record $17.3 billion, including deals worth $12.4 billion to sell ​tanks, ​howitzers, ​fighter jets and multiple rocket launchers to Poland, one of Ukraine’s closest allies.

But as South Korea expands weapons sales globally, it has refused to send lethal assistance to Ukraine itself. Instead, it has focused on filling the world’s rearmament gap while resisting any direct role in arming Ukraine, imposing strict export control rules on all its sales.

South Korea’s wariness stems in part from its reluctance to openly antagonize Moscow, from which it hopes for cooperation in imposing new sanctions against an increasingly belligerent North Korea. Countries throughout Latin America, Israel and others have also declined to send weapons directly to Ukraine.

Yet few nations’ defense industries have boomed as a result of the Russian invasion as much as South Korea’s has. And despite appeals from Kyiv and NATO to send weapons into Ukraine, Seoul has continued to walk a tightrope, balancing between its steadfast alliance with Washington and its own national and economic interests.

Unlike American allies in Europe that scaled down their militaries and arms production capacities at the end of the Cold War, South Korea has kept a robust domestic defense supply chain to meet demand from its own armed forces and to guard against North Korea.

Since the Russian invasion, arms suppliers like the United States have faced major production shortages for rocket launchers and other arms. Germany and other nations have also struggled to secure enough tanks to send to Ukraine.

Buyers began looking elsewhere.

As countries in Eastern Europe raced to re-equip and upgrade their militaries after sending their Soviet-era weapons to Ukraine, South Korea became an enticing option.

The contracts for Poland’s tanks and howitzers were signed in late August with South Korea’s top defense contractors. It took little more than three months for the first shipment to arrive. Warsaw appreciated the ​speed.

The State of the War

“When a shipment is received, it is said that we have been waiting for this day for a long time,” President Andrzej Duda of Poland said, welcoming the shipment’s arrival at the seaport. “With great satisfaction, I want to emphasize that we did not wait long for this day.”

The orders from Poland were a boon to the government of President Yoon Suk Yeol, who has vowed to make his country the fourth-largest weapons exporter by 2027, after the United States, Russia and France.

From 2017 to 2021, South Korea was the fastest-growing among the world’s top 25 arms exporters, ranking No. 8 with a 2.8 percent share of the global market, according to the Stockholm International Peace Research Institute. That was before it landed contracts with Poland, Egypt and the United Arab Emirates last year.

Hanwha Aerospace, South Korea’s largest defense contractor, is busier than ever, planning to scale up its production capacity three times by next year.

On a recent afternoon in Changwon, an industrial town on South Korea’s south coast, the country’s best-selling weapon, the K9 self-propelled howitzer, was taking shape amid white-hot sparks and robotic drilling inside a Hanwha plant the size of six football fields.

“We need to add two more assembly lines to meet a growing demand,” said Hanwha engineer Park Sangkyu, referring to orders of K9s from Poland and other nations, as he pointed to empty corners where the new facilities will go. The layout of the giant factory is being adjusted to accommodate them.

Seoul denounced the invasion of Ukraine, and Mr. Yoon has vowed to protect values like “freedom” and the “rules-based” international order. But South Korea’s eagerness to increase arms exports amid the war has also highlighted its difficulties with that balancing act.

President Vladimir Putin has warned South Korea against aiding Ukraine militarily, saying that doing so would ruin relations between Moscow and Seoul and could prompt Russia to deepen military ties with North Korea. The war in Ukraine has already moved North Korea closer to Russia; it openly supported the invasion, and Washington has accused it of shipping artillery shells, rockets and other munitions to Russia.

When Seoul agreed to sell artillery shells to help the United States replenish its stockpiles, it insisted on ​an explicit export-control condition that ​the “end user” would be the United States, a rule that it has had in place for all its global arms deals — including its contracts with Poland — for decades.

Nonetheless, some South Korean weapons technology has already made its way to Ukraine: The Polish Krab howitzers that were sent to Ukraine use the chassis from South Korean K9s. (South Korea’s Defense Acquisition Program Administration refused to comment on whether the transfer violated export controls.)

“It’s possible for South Korean weapons to end up in Ukraine through other countries,” said Yang Uk, a weapons expert at the Asan Institute for Policy Studies in Seoul. “There is doubt how vigorously South Korea would​ enforce its export controls in such cases.”

When Mr. Yoon and President Biden met in Seoul in May, they agreed to cooperate on the defense industry supply chain. And although South Korea does not make the Soviet-era weapons Ukraine needs most, many of its arms systems are compatible with the NATO weaponry heading to Ukraine.

Hanwha hopes to share its technologies in artillery and armored vehicles with the United States and help arm NATO with weapons the Americans no longer make or are unable to supply fast enough. “The United States cannot make every weapon,” said Son Jae Il, president of Hanwha Aerospace.

“Geopolitics has made it our destiny to nurture a defense industry,” Mr. Son said recently in Hanwha’s Seoul office.

While the United States made high-end weaponry like aircraft carriers, nuclear submarines and state-of-the-art aircraft in the rivalry with Russia and China, South Korea has focused on “midlevel weapons like artillery, armored vehicles and tanks, and accumulated competitive technologies there,” he added.

Hanwha has supplied the South Korean military with almost 1,200 K9 howitzers since the late 1990s, as well as hundreds more for India, Turkey, Estonia, Finland and Norway. Hanwha’s K9s accounted for 55 percent of the world’s self-propelled howitzer export market from 2000 to 2021, according to South Korean analysts.

Poland’s huge order will increase that economy of scale. Romania is another NATO nation negotiating to buy South Korean K9s.

South Korea sweetens its arms export deals by offering to transfer technology and facilitate local production, enhancing the domestic defense industries of its buyers.

Turkey built its main battle tank, Altay, and its T-155 howitzers based on South Korean models. Hanwha is building a factory in Australia to assemble K9s with local suppliers. Most of the South Korean howitzers Poland is buying will be produced in Poland with local partners.

South Korea knows firsthand how powerful such incentives can be.

​For decades, the country struggled to make its own weapons by reverse-engineering American military hardware. Hanwha, formerly known as Korea Explosives, was making dynamite when the government designated it as a defense contractor in the 1970s to make grenades, land mines and signal flares.

It now makes radar systems, aircraft engines, bomb-disposal robots, unmanned combat vehicles and antiaircraft guns. It also partners with South Korea’s space program.

As the war in Ukraine grinds on, Hanwha has set its sights firmly on the global market, with the full support of the South Korean government and military. Mr. Yoon met his Polish counterpart in June to help seal the weapons deals last year. In January, his office announced it had opened a new task force to promote arms exports.

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New York Times - World

Russia-Ukraine War

Whirring Into Action in Ukraine’s Skies

Against the odds, Ukraine’s helicopter brigades are not only still operational, but are an inspirational component of its war effort.

Helicopters of the Ukrainian 18th Sikorsky Brigade on a combat mission against Russian positions in February in eastern Ukraine.Credit...

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By Carlotta Gall

Photographs and Video by Daniel Berehulak

Carlotta Gall and Daniel Berehulak reported from eastern Ukraine on the role of Ukrainian helicopter crews, a little-known aspect of the war.

On a snowbound field, three Soviet-era helicopters were being readied for battle. Pilots and crew checked the flight plan for their next target, while technicians loaded slim gray rockets into launcher pods and stacked flares into racks behind the exhaust.

One year into the war, against all the odds, Ukraine’s helicopter brigades are still operational. Every day of the week, multiple times a day, they go into battle against enemy forces, launching rocket attacks along the front lines in support of ground troops and occasionally slipping under Russian air defenses to fly covert missions into enemy territory.

Far from being knocked out in the first days of the invasion, Ukraine’s helicopters and jets have kept flying, remaining an inspiring and useful element of the war effort.

In a rare opportunity, the 18th Sikorsky Brigade, the foremost of Ukraine’s four helicopter brigades, gave reporters access to a combat unit for two days recently. Officers and pilots described how the Ukrainian brigades moved their aircraft at the onset of the war to evade Russian strikes, and how they adapted their tactics to fighting a much more powerful and better equipped adversary.

“We go where we should not go,” said Oleksiy, 38, a colonel and deputy commander of the brigade. He gave only his first name in keeping with military protocol. “The main task is to destroy the enemy by fire.”

Compared with the well-documented ground war in Ukraine, where destroyed tanks and armor have been so visible, much less is known about the aerial war, partly because there is less photographic and video evidence. But Russian jets attacked targets intensively in the first weeks of the war, and Ukrainian and Russian jets battled each other numerous times in the skies above.

Both sides also used helicopters for critical tasks because of their mobility. Russia landed troops in the first days in at least two locations, and Ukraine flew rescue missions into the besieged Azovstal plant in Mariupol. Yet helicopters have also proved vulnerable as the fighting primarily turned into an artillery war on the open plains of eastern Ukraine, and tasks were limited to firing rockets from Ukrainian lines.

The Ukrainians fly aging Russian-made helicopters — mainly the Mi-8 and the Mi-24, both used as attack helicopters — that were designed in the Soviet Union in the 1960s and 1970s.

“These are helicopters from the last century,” said Oleksiy, who has eight years of combat experience, five of those spent on peacekeeping missions in Africa, holding off guerrilla groups. Their weapons, unguided, Soviet-era rockets, “are very outdated and don’t meet the requirements of modern combat.”

“We do not have long-range precision weapons,” he added. “In modern combat, any aircraft — a helicopter, a plane — should be viewed as a high-precision weapons carrier.”

The State of the War

Like many in the Ukrainian military, he and his men sense they could push the Russians out of Ukraine with smarter weapons. “We must move away from Russian helicopters,” he said.

Ukraine has not publicly requested western helicopters, instead emphasizing its need for sophisticated artillery and tanks. The United States sent about a dozen Russian-made transport helicopters in June that it had originally purchased for Afghanistan before the Taliban took over. In November, Britain said it was sending three Sea King helicopters and promised to train 10 Ukrainian military crews to use them.

One consolation for the Ukrainians is that their Russian adversaries are flying similar machines whose design has not advanced much in recent decades, but Russia has a big advantage in the volume of helicopters and ammunition. “Most of their weapons are also from Soviet times,” Oleksiy said, “but you can’t underestimate the fact they have a lot of this Soviet metal.”

Russia’s overwhelming firepower has forced the Ukrainians to find other ways to fight.

“We are smaller, so we should use a smart approach,” said Roman, 34, one of the most experienced pilots from the 16th brigade, who has been seconded to the 18th, in an interview between combat flights. “We do the best we can.”

That has entailed retraining, constantly adapting to conditions and also some daring in their operations. The brigade keeps its helicopters in plain sight, on the wide, snow-swept steppe of eastern Ukraine, using temporary airfields, moving frequently for security.

They have developed a method of attack flying below the tree line, less than 30 feet from the ground, hugging the contours of the land at up to 150 miles per hour. The low altitude is treacherous, but avoids radar detection.

Then right at the front line they make a sudden ascent to fire a burst of 30 to 40 rockets before veering away, back the way they came.

They attack in pairs, sometimes in a pack of four. They can fire on Russian positions without flying too close to them, but it tests pilots and machines to their limits, and for dangerous seconds on the ascent exposes them to Russian anti-air defense systems.

Approaching enemy lines, Ukrainian jets and helicopters run the gamut of Russian attacks, from radio-electronic interference to antiaircraft missiles fired from jets and from the ground.

“Every operation, every sortie is a heroic flight,” Oleksiy said. “Many of the militaries of other countries would not undertake these flights in the face of such countermeasures.”

A pilot from the 18th Brigade, Ivan, 31, was hit by Russian air defense just as he unleashed his payload of rockets in June last year. He recalls everything turning black, but managed to turn the helicopter.

“You have thoughts, but you feel nothing and see nothing,” he said as he recounted his ordeal in an interview. “You understand that something is happening. I realized that, most likely, I was hit.”

He crashed in a forest that was pockmarked with craters and smoking from shell fire. His co-pilot was killed, but Ivan and the engineer were thrown through the front of the cockpit as the machine burst into flames, he said.

Badly concussed, with his head sliced open, a fractured spine and a broken leg, he managed to crawl to check on his engineer, who complained of broken collarbones. Swimming in and out of consciousness, he sent their coordinates to his brigade. Under shellfire just yards from Russian positions, they lay motionless when a reconnaissance drone passed overhead, unsure whose it was, until Ukrainian medics rescued them.

The Ukrainian helicopter brigades have all lost men and machines, although how many remains a military secret. But their survival and continued operations a year into the war is a major success, military analysts said.

When the invasion came, the aviation brigades were prepared. They had heeded Western warnings of the pending Russian invasion and were ready to evacuate their main bases and disperse their helicopters and engineering crews for safety, the deputy commander Oleksiy said.

“We had a defined plan of action in case of a missile strike, a ground offensive, where to go, which sites, where our logistics units would meet us,” he said. “There was no panic. Everything was rehearsed.”

Nevertheless, pilots recalled the first days of the war as chaotic and dangerous, plagued by cases of friendly fire. Civilians were calling in sightings of Russian troops, and helicopters were sent to attack multiple locations. One of the biggest battles was for the Hostomel airport, just north of Kyiv, the capital, where Ukrainian forces aided by attack helicopters repulsed a Russian attempt to seize the airfield.

Critically for Ukrainian aviation, the Russians never secured air superiority over Ukraine thanks to its effective air-defense systems. Both sides have continued to fly jets and helicopters, although they have come to avoid venturing deep into each other’s territory for fear of being shot down.

One of the striking exceptions was a run of daring flights that Ukrainian helicopters made into the Azovstal steel plant, a last holdout of Ukrainian troops in the besieged city of Mariupol.

“It’s impossible,” Oleksiy said, recalling his first reaction to the Azovstal plan. But pilots volunteered, and they succeeded in flying undetected across 70 miles of Russian-held territory into the steel plant, ferrying in ammunition and evacuating the wounded.

“The first missions were successful because the enemy couldn’t imagine that the Ukrainians would dare,” Oleksiy said. “After they realized we were doing it, how we were getting there, the missions started taking losses.” The flights ended after the loss of three helicopters, only days before the Ukrainians surrendered.

By chance, part of Ukraine’s helicopter force was on a United Nations peacekeeping mission in the Democratic Republic of Congo when Russia began its invasion last year. It was unable to return for several months, but when it did, it added experienced pilots and more helicopters to the depleted force.

These days, the Sikorsky brigade has settled into a practiced routine. Pilots are up before dawn, although some later than others, one pilot joked. Most pilots declined to be interviewed or asked that their names and photographs not be published for security reasons.

They are often in the sky on the day’s first combat mission at first light, weather permitting, and can make up to 10 flights a day, returning to refuel, rearm and wait for the next task. Drinking instant coffee in their canteen last week, they rose in unison when the order came.

“We are always near our ‘iron horses,’” said Ivan, the pilot, who is back on duty but not flying until he fully heals. “They tell you the location and what to do.”

Western training has allowed for more initiative by crews to choose their routes and tactics, he added.

The pilots remain confident about their abilities but are acutely aware of their limitations. One pilot said he wanted to ask NATO pilots if they pushed their helicopters to such extremes. They covet Western flying machines: “Black Hawks,” said one. “Apaches,” said another, “a lot of them.”

Evelina Riabenko and Oleksandr Chubko contributed reporting from eastern Ukraine.

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BBC

Ukraine war: Russia's Wagner boss suggests 'betrayal' in Bakhmut battle

The head of Russia's Wagner private army says it is not getting the ammunition it needs from Moscow, as it seeks to gain control of Bakhmut.

The eastern city has seen months of intense fighting, as Wagner and regular Russian troops try to seize it.

But Wagner boss Yevgeny Prigozhin says his army's lack of ammunition could be "ordinary bureaucracy or a betrayal".

Ukraine's president and military commanders have agreed to strengthen their defence of Bakhmut.

Russia has appeared determined to capture the city for months, but many analysts say it has become a symbolic prize in the war and has little strategic value.

An apparent rivalry between the mercenaries and the regular Russian army seems to have intensified in recent weeks, and this is not the first time Mr Prigozhin has accused the Russian defence ministry of withholding the ammunition it needs.

In a social media post on Sunday, Mr Prigozhin said documents had been signed on 22 February, with ammunition expected to be sent to Bakhmut the next day.

But most had not been shipped, he said, before suggesting it could be deliberate.

And in a further sign of the rift, on Monday Mr Prigozhin said his representative was unable to access the headquarters of Russia's military command. It is unclear where the headquarters is located.

Mr Prigozhin said it came after he wrote to the chief of Russia's "special military operation", Valery Gerasimov, about the "urgent necessity to give us ammunition".

Separately, in a video uploaded on Saturday - but seemingly filmed in February - Mr Prigozhin said his men feared that they were being "set up" as scapegoats in case Russia lost its war in Ukraine.

"If we step back, we will go down in history as the people who took the main step to lose the war," he said.

"And this is precisely the problem with the shell hunger [ammunition shortage]. This is not my opinion, but that of ordinary fighters...

"What if they [the Russian authorities] want to set us up, saying that we are scoundrels - and that's why they are not giving us ammunition, not giving us weapons, and not letting us replenish our personnel, including [recruiting] prisoners?"

In Saturday's video, Mr Prigozhin also said Russia's front line would collapse without his troops.

He suggested Wagner fighters were taking on the "entire Ukrainian army... destroying it" and depriving it of the chance to concentrate on other parts of the front.

Ukraine's troops were probably conducting a "limited fighting withdrawal" in eastern Bakhmut, the Institute for the Study of War (ISW) said on Monday.

But it added Ukraine was "continuing to inflict high casualties" on Russian forces.

Ukrainian President Volodymyr Zelensky said his country's military commanders supported continuing operations to defend and strengthen positions in Bakhmut.

In a statement, President Zelensky's office said he had held a meeting with Valery Zaluzhny, the head of Ukraine's armed forces, and Oleksandr Syrsky, commander of the country's ground forces.

They spoke "in favour of continuing the defensive operation and further strengthening our positions in Bakhmut".

On Saturday, the deputy mayor of Bakhmut told the BBC that there was street fighting between Russian and Ukrainian forces.

However Oleksandr Marchenko said Russian troops had not yet gained control.

"They have no goal to save the city... their only goal is killing people and the genocide of the Ukrainian people," Mr Marchenko told the Today programme.

Separately, Moscow's Mr Shoigu has visited the occupied city of Mariupol during a trip to eastern Ukraine - a year after his troops besieged the city.

The defence ministry said he was inspecting work carried out to "restore infrastructure in the Donbas" - words that are likely to grate in Ukraine, given Russia's responsibility for the destruction.

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Four Americans kidnapped from minivan in Mexico, FBI says

Four Americans have been kidnapped in north-eastern Mexico, the Federal Bureau of Investigation (FBI) said in a statement on Monday.

The US citizens were crossing the border into Matamoros in Tamaulipas state in a white minivan on 3 March when unidentified gunmen shot at them.

"All four Americans were placed in a vehicle and taken from the scene by armed men," the FBI said.

US and Mexican law enforcement agencies are investigating the incident.

Tamaulipas is one of six states in Mexico that the US State Department advises travellers not to visit due to "crime and kidnapping".

The FBI is seeking help from the public and offering a $50,000 (£41,620) reward for information leading to the return of the victims and the arrests of those involved.

The Americans were driving in a van with North Carolina license plates, according to the FBI, which did not identify the US citizens.

Matamoros is located directly across the border from Brownsville, Texas. 

According to the State Department, "Organized crime activity - including gun battles, murder, armed robbery, carjacking, kidnapping, forced disappearances, extortion, and sexual assault - is common along the northern border", including in the state of Tamaulipas.

Criminal groups have targeted buses as well as cars driving through the state, often taking passengers and asking for ransom payments in an area where local law enforcement has limited ability to respond to crime, the State Department said. 

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France24 - World

Belarus sentences exiled opposition leader Tikhanovskaya to 15 years in prison

Issued on: 06/03/2023 - 14:47Modified: 06/03/2023 - 14:57

NEWS WIRES

A court in Belarus on Monday sentenced exiled opposition leader Sviatlana Tikhanovskaya to 15 years in prison after a trial in absentia on charges including conspiring to overthrow the government, the latest move in a months-long effort by the Belarusian government to suppress dissent.

Tikhanovskaya ran against authoritarian President Alexander Lukashenko in Aug. 2020, in an election that handed him his sixth term in office and was widely seen as rigged.

The results of the vote triggered the largest protests in the country's history. Lukashenko unleashed a brutal crackdown on demonstrators, accusing the opposition of plotting to overthrow the government, and Tsikhnouskaya left to Lithuania under pressure.

Other key politicians and activists were either arrested or pressured to leave the country. 

Tikhanovskaya and four other opposition figures were tried in their absence in the Belarusian capital, Minsk. The charges against them also included creating and leading an extremist group, inciting hatred and harming national security.

Another exiled opposition politician, Pavel Latushka, was sentenced to 18 years in prison. Maryya Maroz, Volha Kavalkova and Siarhei Dylevski were handed 12-year sentences. 

All of them left Belarus after the protests erupted in August 2020. The demonstrations were the largest and the most sustained since Lukashenko assumed office in 1994. He has run the country with an iron fist ever since. His government unleashed a brutal crackdown against the protesters, detaining more than 35,000 and beating thousands.

The country’s most prominent human rights advocate and the 2022 Nobel Peace Prize laureate, Ales Bialiatski, was among those arrested. He was sentenced to 10 years in prison last week.

Tikhanovskaya ran against Lukashenko instead of her husband, popular opposition politician Siarhei Tikhanovski who was arrested in the middle of his campaign in 2020 and has been sentenced to 18 years in prison.

15 years of prison.This is how the regime “rewarded” my work for democratic changes in Belarus. But today I don't think about my own sentence. I think about thousands of innocents, detained & sentenced to real prison terms.I won't stop until each of them is released. pic.twitter.com/9kQREV0sgl

March 6, 2023

Last month, a court in Belarus added 18 more months to Tsikhanouski’s sentence over alleged violations of prison regulations.

Tikhanovski maintained his innocence during the trial that was held behind closed doors, according to the Viasna human rights center, Belarus’ most prominent rights group. For two months, the politician was held “in inhumane conditions” in an isolation cell, the group said.

(AP)

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Cette exposition du Bal, inédite, ausculte, après MeToo, la violence faite au corps féminin en milieu clos, domestique, prétendument protégé.

Magali Jauffret

La nouvelle exposition du Bal, baptisée « Entre nous », est une surprise. D’abord parce qu’à Paris l’artiste polonaise Joanna Piotrowska, 38 ans, vivant et travaillant à Londres, reste une découverte, même si elle a été exposée au Moma, à New York, en 2018, à la Tate Britain, à Londres, l’année suivante, et à la Biennale de Venise en 2022. C’est la première exposition en France de cette grande figure émergente et les images de sa série sont inédites. Ensuite parce que sa photographie noir et blanc, ses vidéos, très spéciales, lui servent à fixer des situations mettant le plus souvent en scène des relations interpersonnelles et des dynamiques de pouvoir qui s’expriment, notamment, au sein des familles.

Un foyer inquiétant où plane une violence sourde

Que voit-on sur les cimaises du Bal ? Des images souvent titrées Sans titre et non légendées montrant, à leur domicile, des personnes qui se sont réfugiées, pour une raison que l’on ignore, sous un fauteuil renversé ou dans une improbable cabane de fortune faite de bric et de broc, de couvertures… Des femmes sont filmées dans des poses tout sauf naturelles, des postures déséquilibrées, des contorsions exagérées. Souvent, elles tournent le dos à l’appareil. Cet univers domestique réputé paisible et réconfortant semble être le théâtre d’une violence sourde, qui agit comme un miroir social violent.

Une double projection vidéo, Little Sunshine, montre aussi toute une famille aux prises avec un jeu d’enfants dans lequel le gagnant est celui qui réussit, le premier, à faire sourire les autres participants. Tout au long du jeu, leurs comportements apparaissent parfois agressifs, d’autres fois étranges ou ambigus. Ces moments gestuels, voire tactiles, sont troublants. Quel est donc le mystère que recèlent ces images ? Pourquoi nous sentons-nous mal à l’aise ? Vulnérables ? De quelle sorte est donc la menace, invisible car située hors cadre, qui a frappé, dans un décor si banal, si domestique, des corps gisant face contre terre ? S’agit-il de cadavres, de scènes de crime ?

Un alphabet corporel grinçant inspiré des écrits de la psychologue Carol Gilligan

Il y a aussi, pris dans des zoos, des clichés de cages vides des singes qui, d’ordinaire, les occupent, et où sont disposés les jeux dont on imagine, depuis notre position dominante, qu’ils les déstressent, les amusent. Où veut-on nous emmener en nous faisant ainsi passer de l’animal à l’humain, de l’humain au foyer, du foyer à la cage, de la cage au refuge, à la sécurité, à l’intimité, et alors à une violence sans mot ?

Joanna Piotrowska crée cet alphabet corporel ambigu, grinçant, en s’inspirant des écrits de la psychologue féministe américaine Carol Gilligan et de manuels d’autodéfense. Elle dit demander à ses amis de « concevoir des situations dans lesquelles ils poseraient avec les membres de leurs familles dans des dispositions parfois empruntées à des sessions de “thérapies” et parfois à leurs propres photos prises dans le passé. En résulte, dit-elle, des situations complètement fictionnelles photographiées selon des codes documentaires ».

www.le-bal.frPhotographieLe BalExpositionsviolences faites aux femmes
New York Times - World

Russia-Ukraine War

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Estonia Election Delivers Vote of Confidence for Ukraine Aid

The party of Prime Minister Kaja Kallas, who has pushed the West to send more weapons to Kyiv and impose tougher penalties on Moscow, took about double the tally of the second-place finisher.

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By Andrew Higgins

In a blow to the Kremlin’s hope that economic pain in Europe would soften public support for Ukraine, Estonian voters have given a big election win to a center-right government that has been one of Ukraine’s staunchest backers, despite soaring inflation and other problems.

A member of both the European Union and NATO, Estonia is one of the European bloc’s smallest countries but has taken an oversize role in prodding bigger member nations like France and Germany to impose sanctions on Russia and to provide arms to help Ukraine defend itself.

The center-right Reform Party of Prime Minister Kaja Kallas, who has pushed the West to send more weapons to Ukraine and impose tougher penalties on Russia, finished far ahead of eight other parties in a general election on Sunday, according to near final results Monday morning.

To stay in power, Ms. Kallas’s party now needs to form a coalition with members of Parliament from rival parties, a task that will involve much haggling over posts but should be within reach. Because of the format of the Estonian political system, coalition governments are almost inevitable.

Ms. Kallas’s Reform Party won nearly 32 percent of the vote, about double the tally of the second-place finisher, EKRE, a far-right populist party that, though sometimes critical of Russia, wants to curb Estonia’s spending on Ukraine and put more money into helping Estonians pay their energy bills and withstand an inflation rate of nearly 20 percent, one of the highest in Europe.

Russia, struggling on the battlefield in Ukraine after a year of war, has increasingly based its hopes for victory on calculations that economic problems in the West, severely aggravated by cuts in the supply of Russian energy, would diminish solidarity with Ukraine and curb the delivery of weapons for use against Russian forces.

Estonia has a large ethnic Russian community, which makes up around a quarter of the population of about 1.3 million, but its political clout has been weakened by divisions over the war in Ukraine. The Center Party, which has traditionally represented the interests of Russian speakers but alienated some of them by criticizing Moscow’s miliary onslaught, came in third place with under 15 percent of the vote.

Ms. Kallas, speaking late on Sunday in Tallinn, the Estonian capital, said that the election result was “much better than we expected” and had provided a “strong mandate” to continue aiding Ukraine.

Estonia, which donates around 44 percent of its military budget to Ukraine, is one of only seven countries out of 30 NATO members that meets a military spending target of 2 percent of total gross domestic product. Ms. Kallas, Estonia’s first female head of government, says she wants to increase that spending to 3 percent.

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BBC

Bangladesh investigates huge fire at world's largest refugee camp

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Video shows fire engulfing part of the camp, destroying shelters made from bamboo and tarpaulin

Bangladesh authorities are investigating the cause of a massive fire in a Rohingya refugee camp which has left 12,000 people without shelter.

No casualties have been reported, but the fire on Sunday razed 2,000 shelters after spreading quickly through gas cylinders in kitchens, officials said.

Police are investigating if the fire was an act of sabotage. One man has been detained, local media reported.

The camp in the south-east is believed to be the world's largest refugee camp.

Most of its more than one million residents, Rohingya refugees, had fled persecution in neighbouring Myanmar.

On Monday, hundreds had returned to the Cox's Bazar area to see what they could salvage from the ruins.

The blaze had started at about 14:45 local time Sunday (08:45 GMT) and quickly tore through the bamboo-and-tarpaulin shelters, an official said.

"Some 2,000 shelters have been burnt, leaving about 12,000 forcibly displaced Myanmar nationals shelterless," Mijanur Rahman, Bangladesh's refugee commissioner, told AFP news agency.

The blaze was brought under control within three hours but at least 35 mosques and 21 learning centres for the refugees were also destroyed, he added.

Photos are now emerging that show the extent of the devastation.

Many of those who lived there can be seen picking through the charred area, where only metal struts and singed corrugated roofing remains.

Hrusikesh Harichandan, from the International Federation of Red Cross and Red Crescent Societies, told the BBC there had been "massive damage" to the camp.

He said basic services such as water centres and testing facilities had also been affected.

"My shelter was gutted. [My shop] was also burnt," Mamun Johar, a 30-year-old Rohingya man, told AFP.

"The fire took everything from me, everything."

Thick black clouds were seen rising above Camp 11, one of many in the border district.

It will be difficult to relocate the estimated 12,000 people affected by the fire - given the already overcrowded conditions in the "mega camp", said Hardin Lang from Refugees International.

Delivering basic services to those people in other parts of the camp would also be a challenge because many services - health clinics, schools - have been destroyed.

"This is in essence an acute incident on what was already a chronically very vulnerable and precariously poised population," he told the BBC.

The camps, overcrowded and squalid, have long been vulnerable to fires.

Between January 2021 and December 2022, there were 222 fire incidents in the Rohingya camps including 60 cases of arson, according to a Bangladesh defence ministry report released last month.

In March 2021, at least 15 people were killed and some 50,000 were displaced after a huge fire tore through a camp in the settlement.

The refugee camp houses people who fled from Myanmar following a military crackdown against the Rohingya ethnic minority.

The Rohingya are Muslims in largely Buddhist Myanmar, where they have faced persecution for generations.

The latest exodus of Rohingya escaping to Bangladesh began in August 2017, after Myanmar's military brutally retaliated when a Rohingya insurgent group launched attacks on several police posts.

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Известия (RUS)

В Минцифры РФ не подтвердили утечку данных из НИИ «Восход»

Минцифры России в комментарии «Известиям» 6 марта не подтвердило утечку биометрических данных из Научно-исследовательского института (НИИ) «Восход».

Ранее в этот день в СМИ и соцсетях появилась информация якобы об утечке биометрических данных из НИИ.

«Факт утечки не подтвержден. Данные в Сеть не выложены. Была зафиксирована аномальная активность, в том числе — из внутренней сети предприятия. Данные хранятся в зашифрованном виде, ключ расшифровки хранится в Гознаке. Это в любом случае не позволит незаконно получить доступ к биометрическим данным», — объяснили в министерстве.

В ведомстве подчеркнули, что Минцифры проводит по этому поводу служебную проверку совместно с ФСБ.

Текучая ситуация: эксперты назвали лидеров по слитым данным в этом году Всего за два месяца в Даркнет выложили более 20 крупных баз со сведениями о пользователях отечественных сервисов

Ранее, 5 марта, сообщалось, что за первые два месяца 2023-го «Спортмастер» и «Здравсити» стали лидерами по числу утекших данных пользователей. Как рассказали «Известиям» специалисты по информационной безопасности, в Даркнет попало более 50 млн номеров телефонов клиентов спортивного магазина и интернет-аптеки. При этом всего в Сети было опубликовано свыше 20 крупных баз со сведениями о пользователях российских компаний.

France24 - World

Iran's supreme leader says suspected poisonings in girls’ schools 'unforgivable crime'

Issued on: 06/03/2023 - 11:11

NEWS WIRES

Iran's supreme leader said Monday that if a series of suspected poisonings at girls' schools are proven to be deliberate the culprits should be sentenced to death for committing an “unforgivable crime.”

It was the first time Supreme Leader Ayatollah Ali Khamenei, who has the final say on all matters of state, has spoken publicly about the suspected poisonings, which began late last year and have sickened hundreds of children.

Iranian officials only acknowledged them in recent weeks and have provided no details on who may be behind the attacks or what chemicals — if any — have been used. Unlike neighboring Afghanistan, Iran has no history of religious extremists targeting women's education.

“If the poisoning of students is proven, those behind this crime should be sentenced to capital punishment and there will be no amnesty for them," Khamenei said, according to the state-run IRNA news agency.

Authorities have acknowledged suspected attacks at more than 50 schools across 21 of Iran's 30 provinces since November.

Iran's Interior Minister Ahmad Vahidi said over the weekend that “suspicious samples” had been gathered by investigators, without elaborating. He called on the public to remain calm and accused unnamed enemies of inciting fear to undermine the Islamic Republic.

Vahidi said at least 52 schools had been affected by suspected poisonings, while Iranian media reports have put the number of schools at over 60. At least one boy’s school reportedly has been affected.

Videos of upset parents and schoolgirls in emergency rooms with IVs in their arms have flooded social media.

Iran has imposed stringent restrictions on independent media since the outbreak of nationwide protests in September, making it difficult to determine the nature and scope of the suspected poisonings.

On Monday, Iranian media reported that authorities arrested a Qom-based journalist, Ali Pourtabatabaei, who had been regularly reporting on the suspected poisonings. The hard-line Kayhan newspaper in an editorial had called for the arrests of newspaper publishers who printed articles on the crisis critical of Iran's theocracy.

The protests were sparked by the death of a young woman who had been detained by morality police for allegedly violating the country's strict dress code. Religious hard-liners in Iran have been known to attack women they perceive as dressing immodestly in public. But even at the height of Iran's 1979 Islamic Revolution, women and girls continued attending schools and universities.

The children affected in the poisonings have reportedly complained of headaches, heart palpitations, feeling lethargic or otherwise unable to move. Some described smelling tangerines, chlorine or cleaning agents.

Reports suggest at least 400 schoolchildren have fallen ill since November. Vahidi, the interior minister, said in his statement that two girls remain in hospital because of underlying chronic conditions. There have been no reported fatalities.

As more attacks were reported Sunday, videos were posted on social media showing children complaining about pain in the legs, abdomen and dizziness. State media have mainly referred to these as “hysteric reactions.”

The World Health Organization documented a similar phenomenon in Afghanistan from 2009 to 2012, when hundreds of girls across the country complained of strange smells and poisoning. No evidence was found to support the suspicions, and the WHO said it appeared to be “mass psychogenic illnesses.”

(AP)

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Dozens of Iranian schoolgirls treated in latest mystery poisoning

Women of Iran's Evin prison, locked up amid protests, remain defiant

The Debate

School poisoning mystery: Is girls' education in Iran under threat?

BBC

In some ways it's sad, but the story's very funny, too. So I think that sweetens the pill in lots of ways – Martin McDonagh

Asked at the London Critics' Circle Awards on what had made Irish film so successful this year, The Banshees of Inisherin director Martin McDonagh quipped, "I honestly don't know. Brexit? Something in the water? Something."

More like this: - Will this WW1 film win best picture? - Is the romcom truly back? - The greatest monster movie ever made

What is true is that when the Oscars are held on 12 March in Los Angeles at the start of a week that includes St Patrick's Day, the Irish contingent in Hollywood will be bigger than ever. Irish talent has 14 Oscar nominations, with the tragicomedy The Banshees of Inisherin taking nine, and County Kildare-born Paul Mescal garnering his first best actor nomination at the age of 26, for Aftersun, the debut feature film by Scottish director Charlotte Wells.

History has also been made with Colm Bairéad's first feature film, An Cailín Ciúin or The Quiet Girl, which is nominated for best international feature film – the first ever movie in the Irish language to get an Oscar nomination. The Northern Irish short film An Irish Goodbye is also a contender for best live action short film.

After Irish talent won six British Bafta film awards recently, the famous "luck" of the Irish might hold in Hollywood too – although it's less luck and more the culmination of years of strategy that's led to this recognition.

The Banshees of Inisherin has been praised for its mixture of tragedy and comedy (Credit: Alamy)

McDonagh, who's nominated for two Oscars, for best screenplay and best director, admits he's been "surprised" by the level of success his film has enjoyed. Banshees overtook both Kenneth Branagh's Belfast and the 1993 movie In the Name of the Father to become the most Oscar-nominated Irish film ever.

Starring Colin Farrell, Brendan Gleeson, Kerry Condon and Barry Keoghan, all of whom are nominated for Academy Awards, it's a tragicomedy set on an Irish island, the story of a man who "breaks up" with his best friend.

"I've been surprised and humbled by the way it's connected," McDonagh tells the BBC. "It's a sad story in a lot of ways, but I think both guys in there – the breaker-upper and the one who's dumped – have connected with people, and somehow, I've been surprised by that. But it's nice.

"In some ways it's sad, but the story's very funny, too. So I think that sweetens the pill in lots of ways."

But actor Colin Farrell thinks the tone of the film touches a nerve, particularly after a difficult couple of years for many people. "Everything's in there," he tells the BBC. "Loneliness, community, the need for solitude, the need to be part of friendship, what happens to the broken heart when a friendship is dissolved. Faith, abuse, depression, despair, hope."

Kerry Condon, nominated for best supporting actress for her part as a woman who leaves the small island to seek a better life for herself, tells the BBC that the film "raises a lot of things people thought about during Covid-19, maybe.

"It's about the end of a friendship and the consequences for the people around them, but there's also existential questions about what's the purpose of life, is it important to be a good person or is it important to leave something behind?"

Paul Mescal received his nomination for his performance in Aftersun; every 2023 best actor contender is a first-time Oscar nominee (Credit: Alamy)

Following his Oscar nomination, Paul Mescal, who's currently starring on stage in London in A Streetcar Named Desire, told The Hollywood Reporter that Ireland's celebrated history of playwrights and authors, such as Samuel Beckett and Oscar Wilde, was significant for actors.

"I feel we've always overrepresented ourselves, just in terms of population, we're punching above our weight," he said.

"There's a culture of writing in Ireland that I think somewhere along the way makes its way into the acting stuff. Because if you're working with good writing, it forces you to step up… If the writing isn't good, it doesn't require a kind of engagement. Whereas I think working in the theatre has helped me with that."

Irish writing gave Mescal his big break – in novelist Sally Rooney's work Normal People, the story of an unlikely romance between two Irish teenagers, whose TV adaptation was a huge hit in 2020.

The actor delighted many fans in Ireland recently by speaking in Irish on the Bafta red carpet, and the recent investment in Irish language filmmaking has paid obvious dividends, according to An Cailín Ciúin's director, Colm Bairéad.

An Cailín Ciúin is based on a 2010 New Yorker short story-turned-novella, Foster, by the Irish writer Claire Keegan (Credit: Alamy)

"Our success is one hundred percent down to the fact there's been very specific and focused investment in Irish language cinema for the last few years; several organisations came together to create an initiative called Cine4, and the whole idea of the scheme was to develop and produce Irish language films. I guess to date our own film is the most successful example of that," he tells the BBC.

Other Irish language hits that have enjoyed success include a thriller set during the Irish famine, Arracht (2019), and Foscadh (2021), based on a Donal Ryan novel, which were also put forward as Irish nominees for best international feature.

The Oscar nomination of An Cailín Ciúin has given the Irish language a greater cultural platform, as shown by Mescal speaking it at Bafta. "It's a monumental thing for the Irish language community," says Bairéad.

"Less than two percent of people in Ireland speak Irish on a daily basis, so when something like this happens, it's of enormous importance in every sense. On a personal level for myself and other Irish speakers, but also on a political level. Because a language like ours, it needs government support, it needs investment, it needs belief. And projects like this and moments like this are invaluable in that regard."

Louise Ryan from Screen Ireland, the development agency for the Irish screen industry, believes that Ireland's current soft power is repayment for a consistency of investment in Irish creative talent.

"It's testament to taking risks on new talent, but you've also got to have the infrastructure, investing in production crews and studios as well as writers and directors. We've set up five talent academies and we've had stable government support over the last few years, including a Basic Income for the Arts scheme. We're really seeing the results of all that.

"An Cailín Ciúin is also based upon a novel from a debut author, while Martin McDonagh originally came from the theatre, so we're seeing crossover in the arts; it's not just from film, and it makes for a creative hub so you're seeing talent coming through in all directions," she tells the BBC.

Whatever happens to the Irish nominees on Oscar night, there's a sense of a bigger picture "back home" in Ireland, according to best supporting actor nominee Barry Keoghan, who thanked Ireland generally in his acceptance speech when he won a Bafta last month.

"It encourages the arts at home, and we are an island of storytelling, great actors and poets and writers. And it helps the industry massively at home and encourages people to send the scripts in and go for what they want to do."

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Известия (RUS)

Суд продлил арест Кара-Мурзе до 27 августа

Суд на заседании 6 марта продлил арест публицисту Владимиру Кара-Мурзе (настоящий материал касается деятельности иностранного агента Владимира Кара-Мурзы) до 27 августа. Об этом 6 марта сообщает корреспондент «Известий» из зала суда.

Суд по существу рассмотрит дело 15 марта.

Кара-Мурзу обвиняют в распространении фейков о Вооруженных силах (ВС) РФ, руководстве нежелательной организацией и государственной измене.

Текст, ложь и видео: заработал закон против фейков об армии России Суды пока ограничиваются минимальным наказанием для нарушителей

Известно, что следствие собрало достаточно доказательств того, что Кара-Мурза, уйдя летом 2021 года с поста вице-президента фонда «Свободная Россия» (деятельность организации признана нежелательной в РФ), оказывал консультации иностранным спецслужбам за $30 тыс. в месяц, при этом продолжая работу в интересах «Свободной России».

По некоторым данным, Кара-Мурза действовал вместе со своей женой Евгенией. Она занималась его бухгалтерией: собирала чеки о перелетах, проживании в гостиницах, а также готовила финансовые отчеты о встречах с представителями спецслужб США и НАТО.

25 января «Известиям» рассказали, что Московский городской суд признал законным продление ареста Кара-Мурзе по делу о распространении фейков о ВС РФ (ст. 207.3 УК РФ) и отклонил жалобу адвокатов на смягчение меры пресечения.

Согласно версии следствия, Кара-Мурза, выступая в палате представителей штата Аризона, «действуя по мотивам политической ненависти», давал «заведомо ложную информацию об использовании ВС РФ для бомбардировок жилых районов, объектов социальной инфраструктуры, в том числе родильных домов, больниц и школ» на Украине.

L'Humanité

Les marionnettes gardent le pouvoir

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FESTIVAL Du 11 au 25 mars, la 23e édition de Marto propose dix-neuf spectacles dans huit villes des Hauts-de-Seine et une nuit entière au Théâtre Jean-Arp de Clamart.

Gérald Rossi

La 23e édition du Festival Marto (Marionnettes et théâtre d’objets) frappe ses trois coups le 11 mars, dans huit localités des Hauts-de-Seine. Christian Lalos, directeur du Théâtre de Châtillon-Clamart, qui désormais regroupe les salles de ces deux villes, défend « l’identité forte et historique de ce rendez-vous annuel qui, dès son origine, a affiché une programmation incontestablement destinée aux adultes, même si cette quinzaine s’ouvre désormais aux jeunes avec quelques spectacles dits tout public, mais sans renier son ADN ».

Voilà plus de vingt ans que trois théâtres ont initié ce rendez-vous, construit sans direction unique mais avec les animateurs de chaque structure. « Chacun met sur la table des positions qu’il a envie de défendre et dont la programmation n’a pas été possible dans la saison. Nous essayons ainsi d’être représentatifs de la création la plus contemporaine possible », poursuit Christian Lalos. Chaque partenaire milite pour ses points forts. Exemple, l’Azimut, pôle national du cirque en Île-de-France, développe « le croisement des arts circassiens et des formes marionnettiques », alors que Sceaux, « qui rejoint cette année l’aventure, soutient la dimension internationale ». Le Théâtre de Châtillon-Clamart et la Scène nationale de Malakoff sont aujourd’hui des moteurs de ce festival, qui cultive son originalité.

Ainsi, samedi 25 mars, à 19 h 30, débutera la 13e édition de la Nuit de la marionnette, histoire de terminer cette édition en beauté jusqu’au petit déjeuner, servi le lendemain, sur le coup de 6 h 30. Cette nuit assez unique en son genre va proposer trois grandes formes et des pièces plus courtes, programmées dans plusieurs espaces du Théâtre Jean-Arp (Clamart), mais aussi dans les salles du conservatoire municipal, le seul à posséder en France, avec Amiens, une classe de marionnettes. « Impossible, au cours de cette nuit, de voir la quinzaine de spectacles proposés, mais chaque spectateur s’inscrit dans un parcours de découverte d’une dizaine, et c’est déjà beaucoup », ajoute avec malice Christian Lalos.

La diversité sera donc à l’affiche, avec par exemple la proposition d’Élise Vignon qui, autour des  Vagues, de Virginia Woolf, imagine des marionnettes de glace à taille humaine. Avec Il n’y a rien dans ma vie qui montre que je suis moche intérieurement, de la Belge Agnès Limbos (spectacle déjà présenté au Mouffetard, centre national de la marionnette à Paris), place à la colère. Une femme est morte. La voilà allongée sur le plateau, face contre terre. Elle porte un manteau de fourrure et n’a qu’une chaussure. Les premières secondes du nouveau spectacle de la compagnie Gare centrale sont déroutantes. Tout comme son titre, long à n’en plus finir.

un meurtre déroutant, une ronde sensuelle et d’étranges bestioles

L’artiste bruxelloise incarne cette victime. Car la femme morte a été assassinée. Puis elle se relève et marche. Une jambe plus courte que l’autre. Chaussure à talon oblige. Elle est désorientée. Installée à une table, on pourrait être dans une cuisine, elle monologue, parfois dialogue avec un magnéto­phone, puis meurt à nouveau, encore assassinée. La farce est surréaliste, souvent très drôle même, toujours poétique et sensible. Agnès Limbos fait son miel du fait divers, et la grande faucheuse rôde. Avec la complicité de Pierre Sartenaer, c’est en fait à une dénonciation, presque sans parole, de toutes les violences faites aux femmes que se livre la comédienne. En prime, quelques petits tours de magie, et l’apparition de six ou sept jeunes filles, silencieuses, angéliques, qui s’amusent à lancer des fleurs ou des chaussures sur un mur, où elles restent accrochées. En dépit des apparences, toutes les pièces de ce puzzle ont un sens. Le loufoque dissimulant seulement l’insupportable dans la vraie vie.

Beaucoup plus queer et rock, l’univers de Johanny Bert devrait être un autre des moments forts, avec la (Nouvelle) Ronde, inspirée de la pièce d’Arthur Schnitzler publiée en 1903. À l’époque, une partie du discours sensuel était suggérée ; ici, il s’agit de « poursuivre un récit théâtral de nos identités sexuelles et amoureuses actuelles », dit Johanny Bert. Signalons encore, au hasard de cette foisonnante diversité, Céleste, de Geneviève de Kermabon, qui recrée avec d’étranges bestioles tout l’univers d’un cirque fantasmé.

Théâtremarionnettesfestivalhauts-de-seine
Известия (RUS)

ЦБ продлил до 9 сентября 2023 года ограничения на снятие иностранной валюты

ЦБ продлил еще на полгода — до 9 сентября 2023 года — ограничения на снятие иностранной валюты. Об этом 6 марта сообщила пресс-служба регулятора.

«Если валютный счет или вклад был открыт до 9 марта 2022 года, человек, который пока не воспользовался такой возможностью, может снять с него сумму остатка денежных средств, но не более 10 тыс. долларов США или эквивалентную сумму в евро. Остальные средства по-прежнему можно получить в рублях», — говорится в заявлении.

Кроме того, для банков продлен на шесть месяцев запрет взимать с граждан комиссию при выдаче валюты со счетов или вкладов.

Зачисленный состав: попавшие под санкции банки ограничивают SWIFT-переводы На какие операции повлияют новые меры Запада

Центробанк России ввел данный порядок операций с наличной валютой для физических лиц 9 марта 2022 года и после несколько раз продлевал его. Отмечалось, что граждане смогут открывать и новые валютные счета и вклады, но снять с них средства, пока действует лимит, можно будет в рублях по рыночному курсу на день выдачи.

В ноябре прошлого года сообщалось, что с февраля по сентябрь 2022 года объем кредитов и займов граждан в иностранной валюте составил 52 млрд рублей, что стало минимальным значением с 2015 года — начала ведения этой статистики.

Также 1 марта 2022 года президент России Владимир Путин подписал указ о введении дополнительных временных экономических мер для обеспечения финансовой стабильности в стране.

France24 - Monde

L'extraordinaire épopée du réseau TikTok, adoré par Metallica et  interdit à la Maison Blanche

Publié le : 03/03/2023 - 19:50

Guillaume GRALLET Suivre

TikTok : accusé, levez-vous ! Après la Commission Européenne, c'est au tour de la Maison Blanche et du gouvernement canadien de recommander à leurs représentants la désinstallation de l'application de partage de vidéos. Si TikTok, qui compte plus d'un milliard d'utilisateurs, promet de ne pas agir sur les ordres de Pékin, la méfiance grandit.

Après la Commission Européenne, la Maison Blanche et Canberra prennent leur distance avec le réseau social chinois TikTok. L'application, utilisée aussi bien par Metallica que Will Smith et Madonna, poserait de sérieuses questions de cybersécurité, si ce n'est de manipulation des esprits. Si l'affaire prend un tour diplomatique, TikTok se défend de son côté de toute ingérence.

>> À voir aussi : Soupçons d'espionnage, la pression monte autour de TikTok

Quelle que soit l'issue réservée à ce cyber-bras-de-fer, il sera de plus en plus difficile de se passer de la technologie chinoise. Une étude publiée par l'Australian Strategic Policy Institue, un think tank australien, explique que la Chine a une "avance stupéfiante" dans 37 des 44 technologies critiques et émergentes. Certes, les États-Unis gardent une avancée dans le calcul haute performance et le lancement de satellites, mais Pékin creuse l'écart dans la 5G, la biologie synthétique et les batteries électriques.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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Les États-Unis envisagent une interdiction totale de l'application TikTok

Aux États-Unis, les employés des agences fédérales priés de bannir TikTok de leurs appareils

La Commission européenne bannit TikTok des appareils professionnels de ses employés

France24 - Monde

Aux États-Unis, les employés des agences fédérales priés de bannir TikTok de leurs appareils

Publié le : 28/02/2023 - 05:01

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Quelques jours après une décision similaire de la Commission européenne, la Maison Blanche a fixé lundi un délai de 30 jours aux agences fédérales américaines pour s'assurer que l'application TikTok, propriété d'une entreprise chinoise, ne figure sur aucun appareil utilisé par leurs employés.

Les agences fédérales américaines devront s'assurer que leurs appareils ne sont plus dotés de l'application de vidéos TikTok sous 30 jours, a ordonné lundi 27 février le Bureau de la gestion et du budget à la Maison Blanche (OMB).

Détenue par l'entreprise chinoise ByteDance, TikTok a été prise pour cible par les législateurs américains, qui considèrent l'application comme une menace à la sécurité nationale et avaient interdit son usage sur les appareils des fonctionnaires dans une loi votée fin décembre. L'ordre de l'OMB est pris en application de cette loi, ratifiée début janvier par le président Joe Biden.

Dans un mémorandum, la directrice de ce bureau, Shalanda Young, a demandé aux agences gouvernementales de "supprimer et d'interdire les installations" de l'application sur les appareils leur appartenant ou gérés par elles, et d'"interdire le trafic Internet" depuis ces appareils vers l'application.

"Censure"

L'interdiction ne s'applique pas aux entités américaines ne dépendant pas du gouvernement fédéral, ni aux millions de particuliers qui utilisent TikTok. Mais l'Union américaine pour les libertés civiles (ACLU) a déploré la nouvelle loi, estimant qu'elle revenait à "interdire effectivement TikTok".

"Le Congrès ne doit pas censurer des plateformes entières et priver les Américains de leur droit constitutionnel à la liberté de parole et d'expression", a déclaré dans un communiqué Jenna Leventoff, conseillère politique principale de l'ACLU. "Nous avons le droit d'utiliser TikTok et d'autres plateformes pour échanger nos pensées, nos idées et nos opinions avec des personnes du pays et du monde entier", a-t-elle ajouté.

L'UE et le Canada aussi

L'ultrapopulaire plateforme de vidéos courtes et virales est de plus en plus scrutée par les Occidentaux, qui craignent que Pékin puisse ainsi accéder aux données d'utilisateurs du monde entier. Cette interdiction au sein du gouvernement fédéral américain survient quelques jours après une décision similaire de la Commission européenne, qui a interdit TikTok à son personnel pour "protéger" l'institution.

Le gouvernement du Canada a lui aussi annoncé lundi qu'il allait bannir TikTok des appareils mobiles qu'il fournit à son personnel à compter de mardi, évoquant un "niveau de risque inacceptable" pour la vie privée et la sécurité. TikTok fait déjà partie des applications chinoises interdites en Inde depuis 2020.

Avec plus d'un milliard d'utilisateurs actifs dans le monde, TikTok pointe à la sixième place des plateformes sociales les plus utilisées, selon le dernier rapport de We Are Social sur l'évolution du numérique, publié en janvier. TikTok avait reconnu en novembre que certains employés en Chine pouvaient accéder aux données d'utilisateurs européens, et avait admis en décembre que des employés avaient utilisé ces données pour traquer des journalistes. Mais le groupe nie tout contrôle ou accès du gouvernement chinois à ses données.

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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La Commission européenne bannit TikTok des appareils professionnels de ses employés

Les Observateurs

Des influenceuses ouïghoures au service de Pékin

TECH 24

TikTok : derrière le succès mondial, la délicate question des données

Известия (RUS)

Путин обсудил с Мирзиёевым проекты в торгово-экономической сфере

Президент РФ Владимир Путин обсудил по телефону с узбекистанским лидером Шавкатом Мирзиёевым проекты в торгово-экономической сфере, сообщили в понедельник, 6 марта, в Кремле.

«Обсужден целый ряд актуальных вопросов дальнейшего развития российско-узбекистанских отношений стратегического партнерства и союзничества», — говорится в сообщении.

Соседский союз: как Киргизия и Узбекистан поделили границу Бишкек и Ташкент начали меняться территориями

До этого вопросы расширения торгово-экономического сотрудничества РФ и Узбекистана Путин и Мирзиёев обсуждали 16 февраля.

9 декабря 2022 года российский президент отмечал, что главы стран в рамках обсуждения тройственного союза по газу между РФ, Казахстаном и Узбекистаном осознают, что для реализации проекта будут нужны дополнительные ресурсы. К примеру, для прокачки газа в Узбекистан надо использовать советскую газотранспортную систему, которая нуждается в ремонте. В том числе важно обращать внимание на обязательства всех государств по экспорту.

На саммите Шанхайской организации сотрудничества (ШОС) в Самарканде, который проходил 15 и 16 сентября, президенты России и Узбекистана подписали декларацию о всеобъемлющем стратегическом партнерстве. Они выразили готовность продолжать развивать сотрудничество в военной области и в сфере обеспечения биологической безопасности.

France24 - World

South Korea announces plan to compensate victims of Japan's wartime forced labour

Issued on: 06/03/2023 - 07:46Modified: 06/03/2023 - 09:11

FRANCE 24 Follow Liza KAMINOV

South Korea announced plans Monday to compensate victims of Japan’s forced wartime labour, aiming to end a “vicious cycle” in the Asian powers’ relations and boost ties to counter the nuclear-armed North.

Japan and the United States immediately welcomed the announcement, but victims have criticised the proposal because it falls far short of their demand for a full apology from Tokyo and direct compensation from the Japanese companies involved.

Seoul and Tokyo have already ramped up security cooperation in the face of growing threats from Kim Jong Un’s regime, but bilateral ties have long been strained over Tokyo’s brutal 1910-45 colonial rule of the Korean peninsula.

Around 780,000 Koreans were conscripted into forced labour by Japan during the 35-year occupation, according to data from Seoul, not including women forced into sexual slavery by Japanese troops.

Seoul’s plan is to take money from major South Korean companies that benefited from a 1965 reparations deal with Tokyo and use it to compensate victims, Foreign Minister Park Jin said.

The hope is that Japan will “positively respond to our major decision today with Japanese companies’ voluntary contributions and a comprehensive apology,” he added.

“I believe that the vicious circle should be broken for the sake of the people at the national interest level,” Park added.

Tokyo insists the 1965 treaty—which saw the two countries restore diplomatic ties with a reparations package of about $800 million in grants and cheap loans—settled all claims between the two relating to the colonial period.

But Tokyo’s Foreign Minister Yoshimasa Hayashi welcomed the new plan, telling reporters it would help to restore “healthy” ties after years of tensions.

Japanese media have reported that Yoon could soon visit Tokyo, possibly even for a Japan-South Korea baseball game this week.

‘What Japan does next’

Washington hailed what it called a “groundbreaking new chapter of cooperation and partnership between two of the United States’ closest allies,” according to a statement from the White House.

But analysts said the significance of the announcement “will be measured in large part by what Japan does next,” Benjamin A. Engel, research professor at the Institute of International Affairs at Seoul National University, told AFP.

At a minimum, some kind of apology from Tokyo and donations from two Japanese companies which have been ruled liable by Korea’s Supreme Court would help ensure the South Korean public accept the deal, he said.

“Without these steps by the Japanese side, the announcement by the Korean government will not amount to much,” he said.

The move to resolve the forced labour issue follows years of disputes over World War II sex slaves, which had soured Japan-South Korea ties.

Seoul and Tokyo reached a deal in 2015 aimed at “finally and irreversibly” resolving that issue, with a Japanese apology and the formation of a 1 billion yen fund for survivors.

But South Korea later backed away from the deal and effectively nullified it, citing the lack of victims’ consent.

The move led to a bitter diplomatic dispute that spread to affect trade and security ties.

Victims

Seoul’s foreign minister Park said the plan had the support of many victims’ families, adding Seoul would “see them one by one and consult with them and seek their understanding sincerely”.

But the plan has already drawn strong protest from victims groups, who have won cases on this very issue in 2018, when Seoul’s Supreme Court ordered some Japanese companies to pay compensation.

“It is as if the bonds of the victims of forced labour are being dissolved through South Korean companies’ money,” Lim Jae-sung, a lawyer for several victims, said in a Facebook post on Sunday.

“It is a complete victory for Japan, which can’t spare even one yen on the issue of forced labour.”

Seoul to halt WTO dispute process

Later Monday, South Korea said it would halt its complaint at the World Trade Organization over Japanese export curbs, as Tokyo and Seoul plan to launch talks on lifting the 2019 measures.

“The two governments have decided to swiftly carry out bilateral consultations related to the current issues on export regulations to return to the way things were before July 2019,” Seoul’s trade ministry said in a statement.

In 2019, Japan imposed export curbs on high-tech materials used in smartphone displays and chips amid the decades-old force labour row.

South Korean tech firms such as Samsung Electronics Co Ltd, SK Hynix Inc and LG Display Co Ltd were among the companies widely expected to be affected by the curbs.

The impact of the curbs was limited as the companies found import routes through other countries, worked to diversify sourcing - including investing in local materials firms - and some Japanese firms set up production in South Korea, analysts said.

(FRANCE 24 with AFP, Reuters)

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South Korea's 'comfort women' lose compensation claim against Japan

S. Korean court orders Japan to compensate World War II sex slaves

SOUTH KOREA - JAPAN

S. Korea scraps crucial military intelligence-sharing pact with Japan, citing history spat

France24 - World

Sunak’s ‘seismic’ deal resolves N. Ireland border problem – but DUP support remains elusive

Issued on: 02/03/2023 - 13:50Modified: 02/03/2023 - 13:53

Tom WHEELDON

The Northern Irish question has caused endless headaches in Belfast, London and Brussels throughout the Brexit saga. Now analysts say the deal Prime Minister Rishi Sunak struck with the EU Commission this week offers genuine resolution of the problem. However, the Democratic Unionist Party (DUP)’s backing will be needed to get the Northern Irish parliament functioning again – and, true to form, their support is elusive.

To understand the significance of Sunak’s achievement, flash back to 2019. Brexit talks had repeatedly faltered over the Northern Irish border – consuming the British public’s patience along with Theresa May’s premiership. Boris Johnson entered Downing Street promising to resolve the conundrum.

Johnson reached his deal in October 2019 by replacing the troubling prospect of a new border between Northern Ireland and the Irish Republic with the troubling reality of a new border between Northern Ireland and Great Britain. The Northern Ireland protocol in Johnson’s agreement kept the British province in the European single market for goods – and that meant a customs border in the Irish Sea. 

At the time, Johnson’s short-term fix was popular among a British electorate fatigued by the Brexit saga. But critics warned the deal would threaten the Northern Irish unionists’ identity – notably Jonathan Powell, who was then Prime Minister Tony Blair’s negotiator for the 1998 Good Friday Agreement (also known as the Belfast Agreement), who wrote a damning piece in the Irish Times warning that the Protocol was a big problem.

Protocol ‘wasn’t going to function’

Flash forward to the present, with few doubting that Powell was vindicated in his assessment. The  pertinacious DUP brought down the Northern Irish Assembly, known as Stormont, out of anger over the protocol in February 2022. The devolved parliament has been in limbo ever since, as the Good Friday Agreement dictates it must if the biggest unionist or nationalist party withdraws.

In response, Johnson unveiled in June a plan to unilaterally renege on his own deal. This prompted the EU to raise the spectre of a trade war. Sunak quietly shelved Johnson’s bill after entering Downing Street in October.

By this point, the Protocol was affecting day-to-day issues outside Northern Ireland’s tumultuous constitutional politics. Trading friction between the British province and the rest of the UK shot up the agenda over recent months as it disrupted the supply of medicines to Northern Ireland.

“It’s clear that the unionist concerns were correct,” said Peter Shirlow, director of Liverpool University’s Institute of Irish Studies. “The Protocol just wasn’t going to function.”

‘A massive change’

Known as the Windsor Framework after it was unveiled at the historic Windsor Guildhall on Monday, Sunak’s deal proposes to remove the customs border issue by creating a “green lane” and “red lane” for trade. Goods traded from Great Britain to stay in Northern Ireland go in the green lane and would require no customs checks. Goods sent from Great Britain to Northern Ireland for export to the Irish Republic or the rest of the EU go into the “red lane”, remaining subject to customs checks in Northern Ireland. Meanwhile Stormont would now be able to operate an “emergency brake” to stop future EU single market laws applying if 30 out of the 90 members from at least two parties oppose them.

“Sunak’s deal quite clearly resolves the issue,” Shirlow said. “It’s restored Northern Ireland place in the UK economy. It’s very clear that goods traded between Great Britain and Northern Ireland won’t have paperwork friction, so medicines for example will be able to move without checks, which takes away a lot of nervousness. So it’s a seismic moment; a massive change from what we have before. I don’t think anyone imagined the deal coming out the way it did.”

In large part, the change in what was possible came from a change of personnel in Downing Street. Brussels did not trust Johnson. But Sunak’s emollient, technocratic approach to diplomacy is very different from Johnson’s jocular bluster, encapsulated by his (in)famous declaration that “my policy on cake is pro having it and pro eating it”. Tellingly, EU Commission President Ursula Von der Leyen addressed Sunak as “dear Rishi” amid the smiles and fanfare at Windsor.

“Sunak made it clear from the outset that he wanted a negotiated settlement with the EU, that he didn’t want to override the protocol with an arbitrary measure as Johnson wanted to,” said Jonathan Tonge, a professor of politics at Liverpool University. “Sunak was always of the view that this would break international law.”

The EU also changed its position in reaction to events in Northern Ireland, Tonge noted: “They could see that – with the DUP being out of Stormont – the protocol had contributed to the downfall of a political institution associated with the Good Friday Agreement, so it wasn’t a good way of protecting that agreement, which it was designed to do. The EU also recognised that the volume of trade between Great Britain and Northern Ireland was never going to circumvent their single market. So it was an outbreak of common sense on both sides.”

DUP divided

The Windsor Framework is all but certain to pass the House of Commons, seeing as the Labour Party supports it and most of the Tory hardliners the European Research Group are onside. The only remaining question for Sunak is whether the DUP will accept the deal, which is bound up with ending more than a year of boycotting to get Stormont up and running again. “If they accept the deal, they may as well get back to Stormont – and if they feel the time is right to do the latter, they will accept the deal,” explained Tim Bale, a professor of politics at Queen Mary, University of London.

The DUP reach this crossroads at a vexed time, having lost much of their hegemony within Northern Irish unionism. Support for remaining in the UK is robust, with just over 30 percent of people in Northern Ireland wanting to join the Irish Republic, as many Catholics in this in province have come to support membership of the UK since the Good Friday Agreement. But an increasing number of unionists – young people especially – are disillusioned with the DUP’s evangelical Protestant stance on social issues.

Many have switched to the centrist Alliance Party – a process that helped the DUP sink to second place below their nationalist arch-enemies Sinn Fein in last year’s Northern Irish polls. At the same time, the more hardline Traditional Unionist Voice has siphoned off votes from the DUP’s traditional base.

When it comes to the Windsor Framework, the DUP is “worried that blocking progress will earn the resentment of more moderate unionist voters but that compromising will see hardline voters desert it for more radical alternatives”, Bale said.

Despite pressure from Downing Street and other Northern Irish parties, DUP leader Sir Jeffrey Donaldson said the party will scrutinise the deal and wait to “be sure” it serves the province’s interests.

“It’s a sensible decision, from their standpoint, to look closely at the deal while buying time and sorting out internal party management,” Tonge said. “But the decision might take weeks, possibly months.”

Ian Paisley Jr – one of the DUP’s most influential figures, as the son of its founder and decades-long leader – told the BBC that Sunak’s deal “doesn’t cut the mustard”. But analysts point out a divide between the attitudes of DUP MPs like Paisley, who tend to have safe seats at Westminster, and DUP representatives at the Northern Irish Assembly, who look more inclined to back the deal and get Stormont up and running again.

"It doesn't cut the mustard"DUP MP Ian Paisley Jr says the government should've pushed harder for a better Northern Ireland deal, and has now given up its leverage#Newsnight | https://t.co/P0zxS1DNGF pic.twitter.com/rkA1c6soxZ

February 27, 2023

“The DUP’s Westminster team have less skin in the game,” Tonge put it. Back in Northern Ireland, if Stormont stays shut and direct rule from Westminster has to be introduced, that means “no more local power” for the DUP. So “a lot” of the party’s representatives at Stormont could “lose their livelihoods” if the DUP does not back the Windsor Framework, Tonge pointed out.

“Most unionist voters want compromise; they wanted Stormont to be working again, they wanted the Protocol to be sorted, and they can see that Europe delivered what they wanted with the Windsor Framework,” Shirlow concluded – noting that these voters will have made their views clear to their DUP representatives in Northern Ireland.

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What is in the new post-Brexit trade deal on Northern Ireland?

PM Sunak and EU chief announce deal on post-Brexit trade for Northern Ireland

Britain falling behind EU in race to spur economic growth, say employers

Valeurs Actuelles

Versailles : il refuse de se faire contrôler par une femme dans le train et l’agresse

Une agression qui n’est pas passée inaperçue. Les faits relatés ce lundi 6 mars par Actu.fr se sont déroulés la veille, au niveau de la gare de Versailles Chantiers (Yvelines). Au cours de l’après-midi, un homme de 59 ans a été arrêté par les forces de l’ordre. Peu avant, les agents de la sûreté ferroviaire avaient pris contact avec la police à son sujet. Il lui est reproché d’avoir refusé de se faire contrôler par une femme, avant de s’en prendre physiquement à une contrôleuse dans un train, détaillent nos confrères. 

Des menaces de mort proférées 

Tout a commencé lorsqu’une contrôleuse a demandé au quinquagénaire de lui présenter son titre de transport. Une source policière a expliqué à Actu.fr qu’il avait refusé d’obtempérer, « au motif que l’employée était une femme ». Par conséquent, une seconde salariée de la SNCF est venue prêter main forte à sa collègue. Aussitôt, l’individu l’a poussée à terre, avant de lui marcher sur les pieds afin de prendre la fuite. Après quoi, un troisième contrôleur a empêché le voyageur – qui a ensuite prononcé des menaces de mort – de s’en aller.

Selon les informations dont dispose le site d’actualité, deux des trois agents impliqués dans cette affaire ont exercé leur droit de retrait et déposé plainte. Quant au quinquagénaire, il a été emmené au commissariat de Versailles. 

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

France24 - World

Earth’s ‘green lung’ rainforests take centre stage at talks in Gabon

Issued on: 01/03/2023 - 19:33

Cyrielle CABOT

The sixth annual One Planet Summit begins on Wednesday, with the fate of forests at the top of the agenda. Politicians, scientists and NGOs will meet in Libreville, Gabon, to discuss the future of rainforests in the Congo basin, Southeast Asia and the Amazon basin – and whether countries in the Global North should finance the preservation of the Earth’s “green lungs”.  

French President Emmanuel Macron will preside over the two-day conference from Libreville, in the heart of Africa’s “green lung”: more than 200 million hectares of forest spread over six countries, filled with biodiverse species found nowhere else in the world.   

The One Planet Summit, launched by Macron, UN Secretary General Antonio Guterres and then World Bank president Jim Kim in 2017, will gather heads of state, NGOs and scientists in Gabon’s capital to discuss the best way to protect the vast tropical forest in the Congo basin as well as those in the Amazon basin and Southeast Asia.  

This year’s gathering has been dubbed the One Forest Summit to reflect this focus. 

One Planet Summit

#OneForestSummit, the new One Planet Summit to advance our collective ambition regarding the #preservation & #sustainable management of tropical #forests! See you in Libreville, Gabon, on 1-2 March 🌳 pic.twitter.com/xHeWxRmHrc

February 21, 2023

“The decision to hold this summit in the Congo basin is significant because Central Africa’s tropical forest is one of the main carbon sinks on the planet,” says Alain Karsenty, forest economist and researcher at the French Agricultural Research Centre for International Development and a Central Africa specialist.   

The tropical rainforest, which spans Gabon, Congo-Brazzaville (Republic of the Congo), the Democratic Republic of the Congo (DRC), the Central African Republic, Equatorial Guinea and Cameroon, currently stores stocks of carbon dioxide (CO2) equivalent to 10 years’ worth of global emissions. “Forests in Southeast Asia now emit more CO2 than they absorb due to deforestation,” Karsenty says. “In the Amazon, studies show that we are reaching a tipping point. The only place where forests are definitely still absorbing more CO2 than they emit is in Central Africa.”  

In the Amazon, thousands of trees have been razed to make space for soy farms and pasture for livestock, and in Indonesia palm oil production has led to millions of hectares of deforestation. But Central Africa’s rainforests have been largely – if not entirely – spared. “Deforestation began in 2010, spurred by the pressure of a growing population. It was linked to slash-and-burn agriculture, which many farmers depend on, and the use of charcoal,” Karsenty says.  

Levels of such “poverty deforestation” vary from country to country in the Congo basin. DRC was home to 40% of global deforestation in 2021, second only to Brazil. But Gabon, which has a significantly smaller population than its neighbour, is a low deforestation country.  

Gabon: A model student  

Since the goal of limiting global temperature increases to 1.5°C above pre-industrial levels was agreed at COP21, countries in Central Africa have taken steps to protect their forests. “And Gabon has gradually emerged as the model student in the region,” Karsenty says.  

For decades the country – dubbed “Africa’s Last Eden” due to more than 85% of its territory being covered by rainforest – profited from the underground petrol resources fueling its economy. But in 2010 it began a transition towards diversification through timber production and palm oil plantations. The objective was to balance the country’s economic needs and its response to the climate emergency.  

The initiative was led by the Gabonese-British minister of water, forests, seas and the environment, Lee White CBE, who offered foreign furniture companies and plywood manufacturers financial breaks on the condition that they set up factories in Gabon while simultaneously banning the export of logs and unprocessed wood.      

Strict laws against using the forest for industry were also implemented, meaning manufacturers could only cut down a maximum of two trees per hectare, every 25 years. To deter illegal felling, logs were marked with barcodes so that they could be tracked, “which created jobs, helped the economy to flourish and limited deforestation”, Karsenty says.  

Why tropical forests must urgently be preserved?

Why tropical #forests must urgently be preserved ? Listen to Ghislain Vielledent, ecologist @Cirad specialising in tropical forests, ahead of the #OneForestSummit in Gabon 🌍🌳 pic.twitter.com/nqgpiYyB0i

February 23, 2023

As a final measure, Gabon inaugurated 13 national parks covering 11% of its land mass and installed a satellite-based surveillance system to monitor deforestation.  

Twelve years later, these environmental protection measures appear to have worked. Gabon’s forest area is increasing and illegal wood felling has decreased slightly. The number of elephants in Gabon’s forests has gone up from 60,000 in 1990 to 95,000 in 2021.  

There have also been economic gains. Gabon has become one of Africa’s – and the world’s – biggest producers of plywood. In total, the timber industry provides some 30,000 jobs and 7% of the country’s labour force.   

>> Biodiversity hotspot Gabon offers safe haven to endangered species  

Regional competition 

“Thanks to these political decisions, Gabon today is a regional leader on environmental issues,” says Karsenty. ”Several other countries in the Congo basin have said they want to implement measures inspired by Gabon. For example, Republic of the Congo and DRC also want to ban log exports and create free-trade zones to attract investors.”  

“It is certainly no coincidence that Emmanuel Macron has decided to hold the One Forest Summit there,” he adds.   

However, Gabon’s neighbour DRC is also trying to build up its international image as a major player in the fight against climate deregulation.  

“Since 2010, DRC has also introduced several measures aiming to save the forest, notably policies to settle nomadic populations,” Karsenty says. The country’s indigenous peoples live in nomadic and semi-nomadic groups, and are reliant on the forest for resources, yet efforts to settle them have had limited success in a country subject to political corruption, instability and armed conflict.   

At COP26 in 2021, the DRC named itself a “solution country” and committed to protecting its rainforest in exchange for financial support of $500 million from the international community.   

Months later, the country hosted a “pre-COP” meeting ahead of COP27 that it used as an opportunity to showcase its fight against deforestation. Scientists were shown the Yangambi Biosphere Reserve on the Congo River, which has since 2020 been home to a “flux tower” that measures the amount of CO2 absorbed and emitted by the forest – a first in the region.  

“There’s a real regional rivalry to appear internationally as a leader in forest protection,” Karsenty says. “And the main reason behind this race for leadership is seeking out financing from countries in the Global North.”  

Finance from the North  

Both Gabon and DRC agree on a central point: Industrialised countries whose historical use of fossil fuels bears much of the responsibility for climate change have an obligation to aid developing countries, such as those in the Congo basin, in their transition to ecological practices.     

“Through its climate diplomacy, Gabon wants to make countries in the Global North finance its efforts to fight deforestation,” Karsenty says.  

It has had some success. In 2019, Norway agreed to transfer $150 million to Gabon over a 10-year period to support its environmental policies. Although Norway has acted as a “benefactor” for tropical forests for some years, this marked the first time it had offered financial aid to a country located outside the Amazon basin or Indonesia.   

Lee White on One Forrest Summit

Join us remotely at the One Forest Summit : pic.twitter.com/sirXUN35Ad

March 1, 2023

A year and a half later, Gabon received the first payment – $17 million in exchange for tonnes of CO2 stored, thanks to measures to halt deforestation.  

During COP26, DRC was also promised a landmark $500 million from the international community to protect its forests. “Internationally, the DRC has been asking for years that the country be automatically remunerated for resources the forest would have provided based on some sort of ‘annuity’ rationale,” Karsenty says. “The argument is that by preserving their forests, countries are deprived of income, notably from underground [resources], and that should be compensated.”  

However, the funds have yet to materialise and the country seems to be trying a new approach.  

In July 2022, DRC President Félix Tshisekedi announced his intention to auction off land for oil drilling, some of which is located in the heart of the rainforest, home to the world’s largest tropical peat bogs. With capacity to produce up to 1 million barrels of oil per day, the country could generate revenue of $32 million per year, DRC’s minister of hydrocarbons has said.   

Peat bogs are highly effective natural carbon sinks and damaging them would release enormous amounts of CO2 into the atmosphere.   

DRC’s lead representative for climate issues, Tosi Mpanu Mpanu, told the New York Times that the call for tender was not a threat designed to scare industrialised countries into offering more financial assistance.   

The issue will be up for discussion at the One Forest Summit. In the long-term, Karsenty says, “We need to go beyond these arguments and beyond rivalries, to put in place a communal agenda from countries in the Congo basin, achieve regional cooperation and preserve this tropical forest.”  

This article was adapted from the original in French

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DR Congo's Mangroves National Park: Preserving a wetland of international importance

Perspective

Illegal gold mining: A disaster for the Yanomami people of Brazil's Amazon rainforest

Brazil's indigenous leaders call for stronger rights as UN nature summit begins

Valeurs Actuelles

A Dijon, des contrôleurs de transports en commun agressés par quatre individus

Les faits, relatés par France 3, se sont déroulés samedi 30 avril, à Dijon (Côte-d’Or). Aux alentours de 7 heures du matin, deux contrôleurs de tramway des transports Divia Mobilités ont été agressés par quatre individus, alors qu’ils se trouvaient à hauteur de l’arrêt « Godrans » de la ligne T2. Les deux contrôleurs, un homme et une femme, vérifiaient les titres de transport et le port du masque sanitaire lorsqu’ils ont été pris à partie. 

Les agresseurs en fuite 

La direction de Divia a évoqué une agression « assez violente ». Les victimes ont été hospitalisées au CHU de Dijon. Elles ont été blessées au niveau du visage, après avoir reçu de nombreux coups. L’homme a également été blessé à une oreille. Selon les informations dont disposent nos confrères, les agresseurs auraient ensuite pris la fuite en direction de la gare, avant d’être aperçus dans la commune de Talant. Les forces de l’ordre, à l’heure actuelle, sont toujours à leur recherche. 

La communication de Divia Mobilités a fait savoir que cet acte de violence s’inscrivait dans un contexte de « recrudescence des agressions » envers les conducteurs et les contrôleurs, « mais aussi contre le matériel », puisque des caillassages et des dégradations ont récemment été constatés. La direction de la société Kéolis Mobilités a par ailleurs porté plainte. Quant à son directeur, Thomas Fontaine, il a assuré qu’il n’allait « pas lâcher l’affaire et [qu’il voyait] le procureur régulièrement »

« Recrudescence d’incivilités et d’agressions »  

Mounir Smaili, délégué syndical CGT à Divia Kéolis, a déploré auprès de France 3 que « le contexte actuel [était] en fait un véritable problème de sûreté, sur différents secteurs du réseau ». En opposition, le syndicaliste a fait référence à des faits en date de 2019, qui étaient localisés principalement à Chenôve. Pour lui, le contexte récent n’est plus tolérable : « Actuellement, nous sommes victimes d’une recrudescence d’incivilités, d’agressions physiques ou verbales. » 

Dijon : les dernières actualités

Face à la recrudescence des violences à Dijon, le préfet restreint les horaires des bars et des discothèques

A Dijon, le narcobanditisme gagne la ville à grande vitesse

Dijon : les commerçants dénoncent l’insécurité, des agents de sécurité privés postés place de la République

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

France24 - World

As UK supermarkets ration fruits and vegetables, many blame Brexit for shortages

Issued on: 27/02/2023 - 19:49Modified: 27/02/2023 - 19:51

Due to a shortage of certain fruits and vegetables, British supermarkets have been forced to ration their supplies. This situation is likely to continue for some time, leading to fears of price hikes. But how did the UK get to this point? While most officials say that bad weather and rising energy prices are to blame, some observers are pointing the finger at Brexit.

As the UK experiences shortages of some fruits and vegetables, several supermarket chains have been forced to limit the number of products each of their customers can purchase. Some are only allowing three tomatoes, peppers and cucumbers per person. 

The British government has blamed the shortfalls on extreme weather conditions in Spain and North Africa –where most of the fruits and vegetables consumed in the UK this time of year are sourced – which have affected harvests.

The British Retail Consortium (BRC), the trade association representing UK retailers, says the shortages are expected to last for “a few weeks” until the UK growing season begins in the spring, giving shops alternative sources of supply. 

Environment Minister Therese Coffey caused an uproar on Thursday by suggesting that Britons should eat fewer tomatoes and more turnips, fueling the debate over the reasons for the scarcity. While many say that bad weather conditions and rising energy prices are to blame, others are pointing the finger at the UK government and Brexit.  

Extreme weather conditions 

Exceptionally cold weather in Spain, flooding in Morocco and storms that have severely disrupted the transport of goods are just some of the reasons why the UK is experiencing a fruit and vegetable shortage, according to the BRC. During the winter months, the UK imports around 95% of its tomatoes and 90% of its lettuce from Spain and North Africa.   

However, the UK has experienced extreme weather conditions as well. Heatwaves earlier this year led to the fourth-hottest summer on record, with temperatures exceeding 40°C for the first time. In December, the country was hit by a series of severe and prolonged frosts. 

This makes it difficult for the UK to rely on local producers, or even those in the Netherlands, another of its major food trading partners. Due to rising electricity prices, farmers in both countries have been forced to use their greenhouses less and concentrate their efforts on winter crops. 

Energy crisis 

In the wake of the war in Ukraine, the Netherlands was hit hard by the energy crisis. "Energy was 200% more expensive in September than in the same month last year" compared with 151% in August, Statistics Netherlands announced in October.  

The Netherlands, which is the fifth-largest economy in the European Union (EU), is trying to end its dependence on Russian gas and now has one of the highest inflation rates in Europe, at one point surpassing 17%. 

Tim O’Malley, chief executive of Nationwide Produce, one of the UK’s largest fresh food producers, told the BBC last week that shortages could lead to price increases in the coming weeks. 

UK retailers will have to find alternative sources of supply and rely on locally produced crops. The National Farmers Union, the country's main farming union, has asked the government for a support plan geared to producers. GOV.UK announced last week that more than £168 million, or €190 million, has already been paid to British farmers.

Rachael Flaszczak, who owns a café near Manchester, told the BBC she was struggling to get eggs, tomatoes, spinach and rocket. "We go to the supermarket to try and get our stock for the next day and we just see empty, overturned crates," she said, going so far as to suggest a completely different cause. "There's no shortage over there [in the EU], so it has to be something to do with Brexit.”  

Brexit to blame? 

According to the farmers’ union, which says that Brexit rules are one of the reasons why the UK is currently experiencing this situation, shortages of certain fruits and vegetables could be just the "tip of the iceberg". 

The Guardian cited the union’s vice president, Tom Bradshaw, as saying that the shortage was probably an indirect consequence of the UK's decision to leave the EU

"It's really interesting that before Brexit we didn’t used to source anything, or very little, from Morocco," he said. "But we’ve been forced to go further afield and now these climatic shocks becoming more prevalent have had a real impact on the food available on our shelves today." 

Justin King, the former CEO of Sainsbury’s (the second-largest supermarket chain in the UK), is one of many experts who agrees with Bradshaw. During an interview with LBC radio, he said that the supermarket sector has been "horribly affected" by Brexit. 

Continental Europeans on social media have shared photos of their well-stocked supermarket shelves to expose the reality of recent food shortages across the UK. 

Mick Hucknall, lead singer of the British pop group Simply Red, called on his Twitter followers in continental Europe to post photos of their supermarket shelves, also implicitly blaming Brexit. 

"For the sake of balanced fairness can some of our mainland European friends pls post photos of their supermarket food shortages?" he tweeted.  

Many – especially in France – obliged.  

#BrexitBenefitsFebruary 21, 2023

Some harbour no doubt that Brexit is to blame. "The reason that we have food shortages in Britain, and that we don’t have food shortages in Spain – or anywhere else in the European Union – is because of Brexit, and also because of this disastrous Conservative government that has no interest in food production, farming or even food supply," said Liz Webster, the president of Save British Farming

In an interview with LBC, she said the only solution to the foot shortage would be to return to the single market and customs union "as quickly as possible". 

'It gives me sleepless nights Nick.'Blaming the government for 'the Brexit they chose', @LizWebsterLD says the only solution to food rations is getting back into the single market and the customs union 'as quickly as possible'.@NickFerrariLBC pic.twitter.com/DuWk38ZMjl

February 23, 2023

Crop science specialist Jim Monaghan provided a more nuanced view during his interview on BBC Radio 4's Farming Today programme. "I haven’t spoken to a business who said Brexit has made it easier. There is a range of opinions to the extent of the problem. Getting hold of labour has become more difficult. Moving crops between Europe and the UK has become more difficult, but there are some other issues which are not Brexit-related," he said. These include disastrous weather conditions, the energy crisis and transport problems caused by the recent nationwide strikes.  

Some British wholesalers, importers and retailers dismiss the idea that Brexit is responsible for shortages, arguing that Ireland, an EU member, is also experiencing them, according to the BBC. They say lower domestic production, more complex supply chains and a more price-sensitive market are more to blame for food shortages than Brexit.  

This article has been translated from the original in French

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North Korea's Kim opens farming summit amid reports of food shortages

Climate crisis

Driest July on record sparks fears of European crop shortages

Spain allows supermarket rationing to prevent shortages

France24 - Monde

Drones, pixels, cyberattaques : les surprises de la guerre technologique en Ukraine

Publié le : 24/02/2023 - 20:28

Guillaume GRALLET Suivre

Du rôle joué par les cyberattaques au risque d'internationalisation du conflit qu'entraîne le recours massif aux drones, la guerre que livre la Russie à l'Ukraine n'en finit pas de délivrer son lot de surprises technologiques. Revue de détails alors que la guerre, qui se joue aussi sur le terrain des pixels, dure maintenant depuis un an à l'échelle du pays.

En expliquant qu'un fabricant chinois était sur le point de livrer des drones à la Russie, le magazine allemand Der Spiegel fait redouter que l'invasion russe de l'Ukraine ne prenne une nouvelle dimension internationale. La guerre, si brutale au sol, se déroule de plus en plus dans les airs, mais aussi sur le terrain cyber... alors qu'aucune attaque d'envergure n'avait été à déplorer jusqu'ici.

>> À lire aussi : Ukraine : que reste-t-il de la guerre des geeks ?

La guerre prend un tour également plus offensif dans les images. À travers les vidéos relayées sur les réseaux sociaux, comme Tiktok et Telegram notamment. Alors que la tension est également présente dans les jeux vidéos, une start-up ukrainienne spécialisée dans l'Intelligence Artificielle générative multiplie les représentations du conflit à travers une galerie illustrative. Ce dernier se déroule également par pixels interposés.

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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} GUERRIERS DE L'INFORMATION

"Première guerre TikTok" : comment l’Ukraine combat sur les réseaux sociaux

DYSTOPIE

Guerre en Ukraine : "Atomic Heart", un jeu vidéo sous influence russe ?

stratégie Low tech

En mer Noire, les drones navals bousculent les intérêts stratégiques de la Russie

Valeurs Actuelles

Manche : 30 kg de cocaïne à nouveau retrouvés sur une plage 

Une nouvelle prise. Alors que plus de deux tonnes de cocaïne contenues dans des sacs hermétiques ont déjà été retrouvées sur des plages du Cotentin depuis la fin du mois de février, c’est à nouveau 30 kg de poudre qui ont été découverts à Cherbourg, rapporte Le Figaro, dimanche 5 mars. Les ballots ont été saisis par les gendarmes, lesquels ont déployé un important dispositif de surveillance du littoral dans le secteur.

Plus tôt dans la semaine, le procureur de la République de Rennes, Philippe Astruc, également à la tête de la Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs), avait mis en garde contre toute tentation de « narcotourisme » après ces échouages. Car, en plus du délit pénal que constitue la détention d’une telle quantité de stupéfiants, il y a aussi les dangers pour la santé présentés par la consommation de cette drogue, sans doute bien plus concentrée que celle disponible à la revente au détail, a indiqué le procureur.

Origine encore floue

L’enquête autour de ces découvertes a désormais été « confiée au parquet de Paris » et à la Juridiction nationale chargée de la lutte contre la criminalité organisée (Junalco). À ce stade, la provenance de ces paquets de drogue reste encore floue. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que de la cocaïne arrive de ce fait sur le littoral français. Fin 2019, des paquets contenant au total 1,6 t de cette drogue avaient été dénichés sur les plages d’une large zone allant de Saint-Jean-de-Luz, dans les Pyrénées-Atlantiques, à Camaret-sur-Mer, dans le Finistère.

Manche : les dernières actualités

Près d’une tonne de cocaïne retrouvée par hasard par un promeneur sur une plage de la Manche

Migrants : le port de Cherbourg enregistre un nombre record de traversées

Dans la Manche, un maire retrouvé blessé avec « des clous plantés » dans les mains et les pieds

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

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Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

New York Times - World

Earthquake in Turkey and Syria

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U.S. Sanctions Relief for Syria Troubles Assad Regime Opponents

Washington has temporarily eased sanctions on the authoritarian government of President Bashar al-Assad to allow humanitarian aid to flow freely after a disastrous earthquake struck Syria.

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By Raja Abdulrahim

When a catastrophic earthquake struck Syria last month, President Bashar al-Assad did not declare a state of emergency nor a day of mourning for the victims. It was days before he visited the stricken areas.

But from Day 1, his authoritarian government called for the lifting of Western sanctions.

The United States initially pushed back, insisting that the sanctions did not inhibit humanitarian aid. But then Washington about-faced, easing banking restrictions for six months to allow earthquake relief to flow freely to Syria. And Europe followed suit.

The earthquake, on Feb. 6, has already been a political boon for Mr. al-Assad, as Arab leaders who once shunned him sent condolences and planeloads of aid. Now, the easing of sanctions is raising concerns that the president and his inner circle stand to reap considerable financial gains that can be used to shore up their support base.

“The regime, which is already using the earthquake to make political gains, is going to use it for reconstruction and to solidify its position,” said Andrew Tabler, a senior fellow at the Washington Institute and a former adviser to the State Department’s Bureau of Near Eastern Affairs.

“This allows transactions to the government of Syria, and as long as it says ‘earthquake relief,’ you’re good to go, apparently,” he added. “That’s extraordinary for a regime with this track record.”

Syria’s government has been targeted by longstanding sanctions over grave human rights violations during the country’s 12-year civil war, including the use of chemical weapons against its own people.

Once those sanctions were loosened three days after the earthquake, Syrian dissidents and former U.S. officials said that no guardrails or oversight mechanisms were put in place to prevent the government from taking advantage of the eased banking restrictions to funnel money into the country and into its own coffers. They also warned that the regime would divert humanitarian aid, like food and tents, being sent to victims of the natural disaster for its own uses.

The State Department said the Treasury Department had tools to prevent abuse of the sanctions relief, but did not explain what they were, and the Treasury Department did not respond to repeated requests for comment.

Syrian dissidents like Mohammed Ghanem, a political adviser and government relations director for the Washington-based advocacy group Syrian American Council, have watched with dismay in recent years as international focus and U.S. policy have moved away from trying to oust Mr. al-Assad. As a result, he said, maintaining the sanctions has become even more critical.

Deadly Quake in Turkey and Syria

A 7.8-magnitude earthquake on Feb. 6, with its epicenter in Gaziantep, Turkey, has become one of the deadliest natural disasters of the century.

Government opponents have broader concerns, as well.

One is that the sanctions relief will be extended for a longer period. Another is that this could be the start of Mr. al-Assad’s fuller reintegration in the international community with virtually no consequences for the abuses during the war.

Mr. al-Assad’s opponents say the government can now funnel money into the country under the guise of earthquake relief and instead use it for reconstruction of buildings damaged in the civil war — destruction largely wrought by the government and its chief military backer, Russia.

Syria experts and former U.S. officials said that the easing of sanctions was not even necessary given that Western sanctions already included exemptions to allow humanitarian aid through.

But a State Department spokesperson said European and Arab states and aid groups had expressed concern that the sanctions might prevent them from providing earthquake-related assistance to Syria. Many banks have refused to process financial transactions with Syria for fear of running afoul of the sanctions, even though they are subject to the exemptions.

While the sanctions are meant to punish government and military officials, they end up affecting entire sectors of the economy and many ordinary Syrians. About 90 percent of Syrians live below the poverty line, according to the United Nations.

The quake killed at least 6,000 people in northwestern Syria and more than 45,000 in neighboring Turkey. It affected nearly 11 million people in Syria, including about four million who were already reliant on humanitarian aid for basic needs like food and clean water, according to the United Nations.

Since the disaster struck, money and humanitarian aid loaded onto planes and trucks have flowed into the government-controlled parts of Syria.

The country has been carved up into a number of zones of control over the course of the civil war, and the government routinely prevents aid from reaching opposition territory.

The earthquake hit both government and opposition-held territory, with most of the deaths on the opposition side. For the first few days afterward, no international aid was delivered to the opposition-controlled corner of northwestern Syria.

The Assad government regularly diverts humanitarian aid for its own purposes, including funneling some of it to the military, said Natasha Hall, a fellow with the Middle East Program at the Center for Strategic and International Studies, who has tracked aid diversion in Syria for years.

In 2019, Human Rights Watch released a report accusing the regime of developing a policy and legal framework that allowed it to divert aid to fund its atrocities, to punish those perceived as opponents and to benefit loyalists.

Increasingly, the government has channeled aid through two organizations with close ties to Mr. al-Assad’s inner circle: the Syrian Arab Red Crescent and the Syria Trust for Development, according to Ms. Hall and Joel Rayburn, the U.S. special envoy for Syria during the Trump administration.

Two Syrians involved in the distribution of aid in government territory told The New York Times that, in the few weeks since the earthquake struck, they had already witnessed the government diverting aid. They asked not to be identified when speaking critically about the government out of fears for their security.

They said much of the diverted aid had been channeled either to provincial government offices or to the Syria Trust for Development, an organization connected to the president’s wife, Asma al-Assad. That group, in turn, has put a good portion of the diverted supplies in storage, these people said, adding that only a fraction had been delivered to quake victims.

Syrians who have lost homes and are in need of basic assistance have at times openly complained — a rarity in government-controlled areas — saying that they have seen news about planes from across the region arriving with humanitarian assistance but almost nothing being distributed on the ground.

The Iraqi militia Hashd al-Shaabi, or Popular Mobilization Forces, which is backed by the Assad ally Iran, has sent several waves of aid convoys to government-controlled Syrian territory and has tried to insist on doing its own distribution to head off any interference by the Syrian authorities, according to the two Syrians who spent time with the convoy.

In the city of Aleppo, in government territory, the Syria Trust for Development seized 100 boxes of baby formula, saying they needed to be tested.

In Latakia Province, a stronghold of the Assad government, the Iraqi militia was made to hand over all of its aid to the Syria Trust for Development, which in turn distributed only bread, juice and ramen soup packages, the two Syrians said.

The Kurdish-led authorities who control a semiautonomous area of northeastern Syria that was largely unscathed by the earthquake sent 100 fuel trucks to Kurdish neighborhoods in Aleppo. But at a Syrian military checkpoint outside the city, the convoy was prevented from passing, said Ilham Ahmed, a Kurdish politician and a chairwoman of the Syrian Democratic Council, the civil authority in the semiautonomous region.

She said it stayed there for 10 days before it was allowed to go through on the condition that the government takes 60 of the 100 fuel trucks while allowing the rest to be delivered to the intended recipients.

“We don’t know what the regime did with it,” Ms. Ahmed said of the 60 trucks. “We don’t know if it went to the afflicted or not.”

Hwaida Saad contributed reporting from Beirut, Lebanon.

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France24 - Monde

JO de Paris : tout comprendre à la billetterie et ses prix polémiques

Publié le : 06/03/2023 - 17:04

Romain HOUEIX Suivre

Depuis le 13 février et jusqu’au 15 mars prochain, les premiers billets sont en vente pour les Jeux olympiques de Paris 2024. Mais en raison d'un système complexe et des prix affichés, la billetterie fait polémique. France 24 fait le point.

Pour des "Jeux populaires", on repassera. Un sondage publié dimanche 5 mars indique qu'une écrasante majorité des Français* (82 %) trouve que les prix des places pour assister aux Jeux olympiques de Paris 2024 ne sont pas assez bons marchés.   

Autre mauvaise nouvelle pour les organisateurs des JO-2024, 79 % des Français ont le sentiment qu'obtenir des places pour les épreuves olympiques n'est pas simple en termes de démarches.

>> À lire aussi : le portrait de Clara Copponi, en piste pour Paris-2024

Ce sondage est publié deux semaines après le début de la première phase de vente de trois millions de billets par packs, qui fait l'objet de critiques virulentes sur sa complexité et sur les prix pratiqués.  

• Une première phase de vente contestée  

Lors de la première phase qui a commencé le 13 février et se conclura le 15 mars, il est seulement possible d'acheter des places en constituant des packs sur-mesure. Chaque pack doit être composé de trois sports différents avec autant de billets dans chacune des disciplines choisies. De quoi faire monter très vite le prix du pack. 

Exemple : si une famille avec deux enfants veut se faire le plaisir de sa vie en se rendant à un match de basket-ball des JO, elle doit également acheter quatre billets dans deux autres sports. Dans ces conditions, difficile de se constituer un pack sans débourser plusieurs centaines d'euros. 

Autre choix critiqué : la part de hasard. Il fallait s'inscrire en amont de la session pour être tiré au sort. Chaque tiré au sort dispose d'une fenêtre de 48 heures pour constituer son pack. Dans ces conditions, seuls les tout premiers tirés au sort ont pu bénéficier des tarifs réellement avantageux.

Je me dis, bon allons découvrir des sports, ce sera peut être moins cher ?Genre le canoë en ligne, quart de finale ?... 90 balles quand-même.La lutte en 1/4 de finale? 100€.Haltérophilie homme 60 kg ? 125€.Ah j'ai trouvé !! Le golf stroke play individuel 2e tour, 24€. Ouf!

February 26, 2023

 

Interrogé sur ce mécontentement exprimé sur les réseaux sociaux, Tony Estanguet, patron du comité d'organisation (Cojo) Paris-2024, s'est défendu en assurant que les Jeux de Paris n'étaient "pas plus chers que les JO de Londres [en 2012, NDLR]".  

La comparaison est discutable : Londres proposait par exemple 2,5 millions de billets à 23 euros, là où Paris n'en propose "que" 1 million à 24 euros. Pour le patron du Cojo, la billetterie de son évènement est davantage accessible que celle des Jeux britanniques car elle propose la moitié de ses 10 millions de billets en vente, à 50 euros ou moins.  

Tony Estanguet a rappelé que "des dizaines de milliers de personnes (...) ont pu faire leur programme de rêve dans 750 sessions au choix avec des places à 24 euros". "Forcément il y a de la frustration, on le sait", a-t-il reconnu. "On voulait une billetterie accessible, mais cela veut dire qu'à côté de cela, l'autre moitié finance l'organisation des Jeux", justifie-t-il.  

• Quelle est la suite ?  

Pour ceux qui n'auront pas pu acheter de billets lors de la première phase, que ce soit en raison du prix ou d'un manque de chance au tirage au sort, il y aura une deuxième chance lors d'une seconde phase : 7 millions de sésames couvrant l’ensemble des épreuves seront mis en vente  

Cette fois, pas besoin de faire de packs et d’acheter des billets par multiple de trois : les places seront disponibles exclusivement à l’unité. Parmi elles, des accès aux sessions les plus convoitées, comme les finales du 100 mètres d’athlétisme, du 100 mètres nage libre ou des tournois de sports collectifs. Les spectateurs pourront également acquérir des places pour les cérémonies d’ouverture et de clôture des Jeux.  

Pour ceux qui n'auront pas obtenu leur précieux tickets, il restera la billetterie des Jeux paralympiques en octobre 2023 et une 4e session qui écoulera les billets restants en décembre 2023. Une plateforme de revente de billets devrait également être mise en place d'ici aux Jeux.  

• Où va l'argent de la billetterie ?  

Les recettes de billetterie prévues doivent approcher 1,4 milliard d'euros, hospitalités (packages haut de gamme) comprises, soit un tiers du budget global d'organisation de 4,4 milliards d'euros.

Autre motif d'inquiétude pour le comité d'organisation : selon ce même sondage, 64% des Français n'ont pas confiance dans l'organisation des JO 2024 pour maîtriser le coût de cet évènement et équilibrer son budget entre les dépenses et les recettes dans un contexte de forte inquiétude sur l'inflation galopante.  

• Des épreuves gratuites  

Certaines disciplines seront accessibles gratuitement. À commencer par la cérémonie d'ouverture, prévue le 26 juillet 2024. Pour la première fois de l'histoire, cette cérémonie sera organisée en dehors d'un stade, sur la Seine. L'accès à la partie basse des quais, entre le pont d'Austerlitz et le pont d'Iéna, sera payant. Mais les quais hauts seront gratuits.  

Toutes les disciplines de longue distance, prévues au cœur de la capitale, seront également accessibles gratuitement, que ce soit pour le marathon (à pied et à la nage), la marche, le triathlon, ou encore le cyclisme (course en ligne et contre la montre). L'arrivée sera payante mais le long du parcours sera gratuit.   

À Marseille, les épreuves de voiles seront visibles gratuitement : les spectateurs pourront se positionner le long de la corniche, pour assister aux épreuves.  

*Ce sondage a été réalisé les 1er et 2 mars auprès d'un échantillon de 1 005 personnes âgées de 18 ans ou plus, représentatif de la population française, avec une marge d'erreur de 2,5 points.  

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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} PORTRAIT

Jeux olympiques : Clara Copponi en piste pour Paris-2024

JO-2024 : les comités olympiques africains se prononcent en faveur de la participation des Russes

Outre-Mer

JO de Paris-2024 : à la recherche d'hébergements pour les épreuves de surf à Tahiti

BBC

Some vinegars have even been found to be effective at neutralising the powerful stench from pigsties

All it took was some white vinegar, a rubber band and a Ziploc bag. Within 25 minutes, the limescale encrusted onto a metallic bathroom tap had become so soft, it could simply be wiped it away with a toothbrush. The hack is part of a viral trend on social media – #CleanTok – involving online gurus sharing simple tricks with satisfying payoffs, as dirt is erased to reveal sparkling surfaces.

But though there are thousands of commercial cleaning products out there, many influencers choose to use vinegar. From de-greasing windows to washing strawberries or transforming toilets, it seems there is nothing this household ingredient can't do. It's being added to dishwashers, washing machines, and even used by scientists to disinfect laboratories. But what makes it so versatile?

Vinegar is made via a two-step fermentation process. First, carbohydrates of any kind are fed to yeast cells, which turn their sugars into alcohol and carbon dioxide. This alcohol is then exposed to oxygen and fermented again, this time with the bacteria Acetobacter instead of yeast, and voila – the alcoholic liquid is turned into a mixture of water and acetic acid. It's the same phenomenon that produces the sour flavour in wine that might have been accidentally been left open overnight.

When it comes to cleaning, vinegar's most useful asset is arguably its acidity – mild enough to not damage fabrics and surfaces, but strong enough to get rid of stubborn stains and deposits. The household staple can have a pH as low as 2.2 – around 10 times as acidic as the average soft drink. Commercial vinegar tends to fall on the lower end of the range, while homemade versions have a pH of around 3. When vinegar is added to stains, particularly those caused by mineral deposits such as limescale – a chalky build-up consisting mainly of calcium carbonate – the acid helps to breaks it down. The reaction produces a salt – calcium acetate, which readily dissolves in water – and carbon dioxide.

The other advantage of vinegar is its antimicrobial properties. While some highly specialised bacteria can survive in acidic environments, most everyday ones find it difficult to survive and replicate in these conditions. Enter pickling, an ancient method of preserving food by creating an inhospitable environment using salt and vinegar. Cleaning with vinegar relies on the same logic, and research has found that it can kill a range of pathogens, including E. coli. The product has been found to be effective for a wide range of uses, from cleaning dentures to disinfecting fruits and vegetables

Acetic acid in vinegar can help to neutralise the smelly amines that produce a strong fishy odour and can be hard to get rid of with just water (Credit: Cristian Alvarez/Alamy)

Another popular cleaning hack is to apply vinegar to a surface that needs to be cleaned, then sprinkle on some baking soda and watch as it foams up – the same trick used to make the "lava" for volcanoes at school. In this case, the reaction produces water and carbon dioxide bubbles, which interact help to physically break up dirt. As a "base", a substance that will react with an acid, baking soda is also useful for drawing grease and stains into the cleaning liquid – it makes the organic molecules within them more soluble in water.

However, there is one situation where vinegar should never be used: on certain types of stone. Adding vinegar to limestone, travertine or onyx floors, worktops or tiles will replicate the baking soda reaction – these rocks contain calcium carbonate, which is also a base. As the acetic acid in vinegar gets to work, you'll end up with a beautifully clean surface – with holes in it.

Can vinegar be used for cleaning electronics?

Vinegar isn't recommended for cleaning the inside of electronic items because it's an acidic liquid which can corrode metal parts. The exterior of unplugged laptops and computer equipment can, however, be safely wiped down with a mix of distilled water and vinegar sprayed on to a microfibre cloth – spray onto the cloth and not the electrical item, and don't plug it back in and turn it on until the streaks have dried.

Even laptop and phone touchscreens – normally a no-no for harsher, alcohol-based cleaners – can be cleaned with this approach. But the impurities in vinegar, which mostly consists of undistilled water, can present problems if it's used on circuit boards.

However, one realm where vinegar is a staple – film camera repairs. Cameras stored for a long time with batteries often suffer catastrophic battery leakage which can stop the camera working. Vinegar, it turns out, is the solution, says Tokyo-based camera dealer Bellamy Hunt of Japan Camera Hunter. "You don't need much, just a Q-tip and some patience," he says. "And a sense of wonder as the acid gently removes the corrosion, leaving your Q tips a blue green. Science in action.

"For the battery compartment there is no better or cheaper alternative. Unless of course you have a lemon tree in your garden."

Australian camera repairer Brett Rogers says it has other uses too. "It is good for removing odours from really dirty kit, like gear that has lived in a smoker's house for years. That can be gross. Usually I prefer to attack exterior dirt and grime with a cloth and a little isopropyl. But if something is really gross, out comes the vinegar.

"I have also used it on a few lenses that had severe haze. It is not my first recourse. But if I have a real problem case and a lens is so bad there is nothing to lose I'll try acetone or vinegar." Vinegar is a very effective mould killer and the interior of camera lenses can easily become infested in humid conditions; Rogers warns that even diluted vinegar can be too harsh for some lens coatings, so tends to use it on more modern optics.

Can vinegar banish odours?

The acetic acid in vinegar is itself highly pungent and one that not everyone finds pleasant. It is a common component in body malodours, for example. But as a mild acid, it will also readily react with odorous alkaline chemicals (bases) such as ammonia, which create the strong smell in concentrated urine, and trimethylamine, which has a distinctly fishy odour.

Some cleaning enthusiasts recommend boiling a pan of vinegar to help get rid of strong odours by turning the acetic acid into a vapour that might more readily react with any volatile bases in a room. But concentrated acetic acid vapours can also irritate the airways and eyes. Then there is the lingering smell of vinegar throughout your home.

An alternative might be to treat the offending surfaces with vinegar instead. The strong odour left by fish, for example, can be neutralised by washing with a mild acid such as vinegar. It reacts with the amines in the fish oils to form salts that cannot become airborne and offend the nose. But lemon juice – which contains citric acid rather than acetic acid – is often recommended as a more palatable alternative, especially when it comes to getting the smell of fish off the hands.

Some vinegars – such as wood vinegar, which is far more pungent that the household malt and wine kinds – have even been found to be effective at neutralising the powerful stench from pigsties

So, vinegar can have a range of household uses, though there are some situations where it might be best to opt for a commercial alternative. And whatever you do, don't use the balsamic kind – unless you want to spend hours scrubbing out that stain, too.   

By Zaria Gorvett, Stephen Dowling and Richard Gray

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New York Times - World

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A couple in Singapore created a Telegram account where they posted risqué content for subscribers. They were convicted of violating nudity and obscenity laws.

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By Sui-Lee Wee

The video shows the woman in a spaghetti strap top and very short shorts strolling outside a mall in central Singapore. She looks around to make sure no one can see her. Then she pulls down her top, revealing a breast to her partner, who is filming her.

The woman, Nguyen Thi Anh Thy, and her husband, Jeffrey Chue, say no one saw them make the video in May 2020. A day later, Mr. Chue uploaded it to a private channel he had created on the messaging app Telegram mostly for people who participate in group sex and partner swapping.

Membership in the channel grew, and the video quickly found its way beyond the members — to the internet.

Two years later, a court in Singapore fined the couple $17,000, saying the video as well as other photos of Ms. Nguyen in various states of undress violated the country’s laws against nudity and obscenity. The couple was also convicted of providing and abetting false information.

In Singapore, the prosecution made headlines not only for its details but also because it touched on a topic that remains sensitive to many Singaporeans: sex.

Singapore has long imposed numerous restrictions on behavior and expression in pursuit of conservative views of morality as well as an enviable public safety record. ​But the wealthy city-state has slowly loosened some of those restrictions. In the early 2000s, a ban on oral sex was lifted. Last year, after years of activism and a growing social acceptance of homosexuality, the government repealed a ban on sex between consenting men.

In Asia, Singapore is not an outlier when it comes to nudity and obscenity laws, but it has, in some cases, adopted a strict stance on violations, even when they are done in the confines of one’s home. The government does not offer statistics of how many people are prosecuted on similar charges although legal experts say such cases are still rare.

In 2009, a court fined a man $1,900 for being naked in his own apartment while in clear view of his neighbors. Last year, the government fined Titus Low, a content creator, $2,200 for uploading photos and videos on OnlyFans, a website that offers sexually explicit photos to paying subscribers.

Supporters of Mr. Chue and Ms. Nguyen have questioned why sexual activity between consenting adults is still criminalized. And rights groups have called on the government to use consent as a deciding factor to determine whether sexual acts are illegal.

The couple point out that Singapore allows prostitution in a regulated district, while hundreds of sex workers operate in karaoke bars that are loosely policed. They argue it is hypocritical for the state to go after them when such venues exist.

But Singapore’s minister for communications and information, Josephine Teo, said last year, answering a question about OnlyFans, that the government had to “ensure that such content creation platforms do not expose Singaporeans to the risk of exploitation and abuse, especially our youth.”

Eugene Tan, an associate professor of law at the Singapore Management University, said, “People might regard Singapore laws as being somewhat prudish, that these people should be free to express themselves.” He added, “In Singapore, certainly, we don’t regard this as freedom of expression, particularly when it seems to have a negative effect on society’s social mores.”

After their conviction, Mr. Chue and Ms. Nguyen left for Ho Chi Minh City in Vietnam, where Ms. Nguyen is from. They say they were unfairly penalized as sexual deviants when all they were doing was exploring an alternative lifestyle consensually.

“We didn’t do what we did at the expense of anyone,” Mr. Chue said in an interview with The New York Times. “Our point is — what they’ve done to us — do we deserve this?”

Vanessa Ho, the executive director of Project X, an advocacy group that supports sex workers, compared the couple’s plight with sex workers who “feel like they have been unfairly portrayed and persecuted as beacons of immorality.” She added, “In order to portray a certain sense of morality, you have to police it, and you have to police it in very obvious, sometimes spectacular ways.”

Many of the couple’s supporters say the case has prompted them to remove their own erotic photos and videos from private websites that cater to people who swap sex partners or engage in group sex.

Ms. Nguyen, 30, the owner of a label-printing company for clothing in Vietnam, said that in 2019, before their marriage the next June, she and her husband joined an online forum — the Undertable Swingers’ Community — which has more than 50,000 members, based in Singapore. Many members say they quickly became one of the most popular couples on the platform for their daring photos in public spaces.

In March 2020, Mr. Chue, 50, started the Telegram channel, charging $19 a month and $52 for three months to gain access to the couple’s photos. A former chief executive of an international table tennis league, he said he was trying to offset the costs of hosting drinks for people who wanted to meet the couple but would leave without paying their portion of the bill.

At its height, the channel had 320 members.

A few months later, Mr. Chue uploaded the video of Ms. Nguyen outside the mall. Soon, the couple discovered that the clip — as well as other photos of Ms. Nguyen that the couple had shared in the channel — was spreading on WhatsApp, Instagram and various public internet forums.

Mr. Chue scrambled to delete the content, but it was too late.

The next day, the front page of the Shin Min Newspaper, a Chinese broadsheet, carried photos of Ms. Nguyen with the headline: “Husband takes nude photos of wife on street.” An anonymous person later filed a police report by email, attaching the clip.

Two days later, around 10 officers raided the couple’s apartment, they said, and arrested them.

“I was in a complete state of shock,” Mr. Chue said.

Prosecutors accused Mr. Chue of using social media “to entice followers” to subscribe to the Telegram channel, which amounts to violating laws on the distribution of “any obscene object.”

Lawyers for Mr. Chue called for “the adaptation and evolution of the law” to keep up with “the evolving standards of morality and normalcy” in Singapore. They argued that the pictures should not be considered obscene because they were available only to consenting adults and “must be viewed in the context it was made.”

But Mr. Tan, the professor, said paid subscriptions for content would “certainly be regarded as being very much in the public domain.”

In October, Mr. Chue and Ms. Nguyen were found guilty. In her ruling, Janet Wang, a district judge, said it was “irrelevant that the platform caters to consenting parties and that the objection lies in the obscene nature of the materials being disseminated.”

Mr. Chue acknowledged that he “made a stupid mistake” and that he takes the blame for it.

Last November, the Chues moved to Vietnam, where they are expecting a baby boy in May. Mr. Chue, who is interviewing for jobs, said he had not been able to find employment because of the media coverage of the case.

To pay the fine, the Chues say they had to sell everything. They have no intention of ever returning to Singapore.

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France24 - Monde

Foot européen : Marseille se relance contre Rennes, Liverpool humilie Manchester United

Publié le : 06/03/2023 - 11:11

Romain HOUEIX Suivre

L'Olympique de Marseille a conclu sept jours cauchemardesques par une victoire contre Rennes. En Espagne, le FC Barcelone a fait le dos rond pour arracher une précieuse victoire tandis qu'en Angleterre, Liverpool a infligé une défaite historique à Manchester United.

Marseille fait la bonne opération

L'Olympique de Marseille s'est ressaisi après sa claque contre Annecy et a repris de l'avance pour la deuxième place de Ligue 1 en gagnant à Rennes (1-0), profitant du coup de frein de Monaco à Troyes (2-2), dimanche pour la 26e journée de Ligue 1. Cette victoire n'efface pas le cauchemar de l'élimination en quarts de finale de la Coupe de France contre une équipe de Ligue 2 (2-2, 7 t.a.b. à 6), mais au moins l'OM reprend quatre longueurs d'avance sur Monaco (3e) et Lens (4e), tenu en échec par Lille (1-1) dans le derby du Nord, samedi.

Fatigués, les joueurs d'Igor Tudor s'en sont remis à un but de Sead Kolasinac sur un coup franc malin joué très vite. Ils relèguent aussi Rennes (5e) à neuf points, et terminent bien une semaine difficile, commencée par la lourde défaite au Vélodrome contre le Paris SG (3-0).

Derrière, Monaco n'avance plus. Après avoir pris 23 points sur 27 en championnat, l'ASM (3e) vient de vivre trois grosses désillusions:  une élimination aux tirs au but en Ligue Europa contre Leverkusen, une raclée dans le derby contre Nice (3-0) et une égalisation de Troyes dans les derniers instants, malgré le doublé de Wissam Ben Yedder.

Lyon est toujours loin de se mêler à la lutte pour l'Europe. L'OL (10e) a connu une nouvelle désillusion en étant tenu en échec à domicile par Lorient (0-0) et se retrouve à sept points du Stade Rennais.

Samedi, le PSG a battu Nantes (4-2) avec le 201e but parisien de Kylian Mbappé, nouveau record du club, pour préparer son grand rendez-vous au Bayern Munich en huitième de finale retour de Ligue des champions, où il doit remonter la défaite de l'aller (1-0).

Le Bayern vainqueur avant le PSG

À quatre jours de recevoir le Paris SG en huitième de finale retour de la Ligue des champions, le Bayern Munich s'est imposé sur la pelouse du mal classé Stuttgart (2-1), samedi soir, répondant à Dortmund, vainqueur la veille contre Leipzig (2-1).

Le duel à distance entre les deux mastodontes du championnat d'Allemagne se poursuit, puisqu'à onze journées de la fin de la saison, le Bayern et le Borussia Dortmund comptent 49 points chacun, les Munichois conservant la première place à la différence de buts (+44 contre +19).

Derrière eux, un petit trou s'est créé, puisque l'Union Berlin n'a pu faire mieux que match nul à domicile contre Cologne (0-0), de même que Fribourg, tenu en échec par le Borussia Mönchengladbach (0-0). Surprise de la saison, l'Union compte désormais cinq points de retard sur le duo de tête (44), alors que Fribourg partage la 4e place avec Leipzig à sept unités (42 pts, devancé à la différence de buts).

En clôture de la journée, l'Eintracht Francfort de Randal Kolo Muani n'a pu faire mieux qu'un match nul (2-2) sur la pelouse de Wolsfburg et rate une occasion de se rapprocher du podium. Francfort reste à la sixième place du championnat avec 39 points.

Dans l'adversité, le Barça accroit son avance

Affecté par des absences et réduit à dix dès l'heure de jeu, le FC Barcelone est difficilement venu à bout du Valence CF 1-0 dimanche au Camp Nou lors de la 24e journée de Liga, et prend neuf points d'avance sur le Real Madrid

Les Catalans ont ouvert la marque à la 15e minute sur une tête de Raphinha après une superbe ouverture de Sergio Busquets, mais ont mal géré leur deuxième période: Ferran Torres a manqué un penalty à la 55e, et Ronald Araujo a été exclu après un carton rouge direct à la 59e pour une faute en position de dernier défenseur.

Le Real, qui était encore en course après la défaite du Barça à Almeria la semaine dernière (1-0), a vu le titre s'échapper un peu plus ce dimanche. Les hommes d'Ancelotti, marqués par le clasico perdu jeudi, se sont perdus dans un match rythmé et accroché au stade Benito-Villamarin.

À la 12e minute, le coup franc direct de Karim Benzema a lancé les hostilités, mais a été annulé quelques minutes par l'arbitre, avec l'aide de la vidéo, pour une main d'Antonio Rüdiger dans le mur.

Les Madrilènes ont pu compter sur un grand Thibaut Courtois, qui a notamment sorti deux beaux arrêts devant Borja Iglesias pour maintenir les siens à flots. Et Dani Ceballos a eu le ballon du 1-0 au bout du pied à la 75e, mais sa reprise n'a pas accroché le cadre.

L'Inter Milan, seul deuxième

Le revers de l'AC Milan samedi contre la Fiorentina (2-1) a été mis à profit par ses rivaux dimanche : l'Inter Milan a pris seule la deuxième place de la Serie A en battant Lecce (2-0) et l'AS Rome a chassé les Rossoneri du Top-4 en matant la Juventus (1-0).

La Roma a réussi un joli coup dans l'affiche de la 25e journée grâce à une lumineuse frappe de son défenseur Gianluca Mancini (53e), qui a débloqué un match fermé. Elle prend la quatrième place en devançant à la différence de buts Milan (5e).

Côté Inter, Henrikh Mkhitaryan, d'un bijou en pleine lucarne (29e), et Lautaro Martinez, d'une reprise au ras du poteau (53e), permettent aux Nerazzurri de redevenir dauphins uniques de Naples, toujours confortablement installé en tête avec quinze points d'avance en dépit de sa défaite vendredi contre la Lazio Rome (1-0).

Liverpool inflige une raclée à Manchester United

Liverpool, avec des doublés de Cody Gakpo, Darwin Nunez et Mohamed Salah, a remporté sa plus grosse victoire contre Manchester United (7-0). Le précédent record pour une victoire des Reds sur leur plus gros rival dans le football anglais était un 5-0 remontant à 1925. Les Red Devils n'avaient plus subi pareille humiliation depuis le Boxing Day 1931 et le 7-0 contre Wolverhampton.

Avec ce triomphe, Liverpool prend la 5e place à Newcastle avec 42 points contre 41, même si les Magpies ont un match en moins. Ils reviennent aussi à trois longueurs de Tottenham, 4e et dernier qualifié virtuel pour la C1, mais qui a joué un match en plus.

Avec 49 points et le même nombre de matches que Liverpool, United reste solidement accroché à la 3e place, mais il voit s'éloigner le tandem de tête, composé d'Arsenal (63 pts) et Manchester City (58e) qui ont continué leur course en têté

Mené 2-0, Arsenal s'est arraché pour battre Bournemouth 3-2 et reprendre ses cinq points d'avance sur Manchester City, vainqueur quant à lui de Newcastle (2-0).

Avec AFP

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L'international marocain et joueur du PSG Achraf Hakimi mis en examen pour viol

Coupe de France : Annecy crée l'exploit en éliminant Marseille en quart de finale

NÉ LÀ-BAS

Just Fontaine : "Si j’ai été footballeur, c’est grâce au Maroc"

BBC

Turkey earthquake: Survivors living in fear on streets

Songul Yucesoy carefully washes her dishes, soaping the plates and cutlery before rinsing off the bubbles and laying them out to dry. An unremarkable scene, except she's outdoors, sitting in the shadow of her ruined house.

It tilts at an alarming angle, the window frames are hanging out and there's a large chunk of the rusty iron roof now resting in the garden.

It is a month since the devastating earthquakes in Turkey and Syria - with officials putting the number of deaths in Turkey alone at 45,968. In Syria, more than 6,000 are known to have lost their lives.

Those who survived face an uncertain future. One of their most serious problems is finding somewhere safe to live. At least 1.5 million people are now homeless, and it's unclear how long it will take to find them proper shelter.

The Turkish disaster agency Afad, meanwhile, says almost two million people have now left the quake zone. Some are living with friends or loved ones elsewhere in the country. Flights and trains out of the region are free to those who want to leave. 

But in the town of Samandag, near the Mediterranean coast, Songul is clear that she and her family aren't going anywhere. "This is very important for us. Whatever happens next - even if the house falls down - we will stay here. This is our home, our nest. Everything we have is here. We are not going to leave."

Precious pieces of furniture have been carefully pulled from the house and set up outside. On top of a polished wooden side table is a holiday souvenir, a picture made of shells from the Turkish resort of Kusadasi. There's a bowl of fruit, with white mould creeping across a large orange. Things that look normal indoors feel strange and out of place when they're sitting in the street.

Right now, the whole family is living in three tents just a few steps away from their damaged home. They sleep and eat there, sharing food cooked on a small camping stove. There's no proper toilet, although they've recovered one from the bathroom and are trying to plumb it in in a makeshift wooden shed. They've even created a small shower area. But it's all very basic, and the lack of space and privacy is obvious. These tents are cramped and overcrowded.

It's been an agonising month for Songul. Seventeen of their relatives were killed in the quake. Her sister Tulay is officially missing. "We don't know if she is still under the rubble," she tells me. "We don't know whether her body was taken out yet or not. We're waiting. We can't start mourning. We can't even find our lost one."

Songul's brother-in-law Husemettin and 11-year-old nephew Lozan died when their apartment building in Iskenderun collapsed around them as they slept. We visited what was left of their home, a sprawling pile of twisted debris. Neighbours told us three blocks of flats had fallen.

"We brought Lozan's body here," Songul says quietly. "We took him from the morgue and buried him close to us in Samandag. Husemettin was buried in the cemetery of the anonymous, we found his name there."

A picture of the family smiles out of Tulay's still-active Facebook profile, their arms around each other, faces close. Lozan holds a red balloon tightly.

What happens after you survive an earthquake?

For 5 Minutes On - the BBC's Middle East correspondent, Anna Foster, reflects on the devastation she witnessed in southern Turkey and how other parts of the country fear further deadly earthquakes.

Listen now on BBC Sounds

The homelessness crisis created by the quake is so acute because of the real shortage of safe spaces that are left standing. More than 160,000 buildings collapsed or were badly damaged. The United Nations Development Programme (UNDP) estimates at least 1.5 million people are still inside the quake zone, but with nowhere to live. It's hard to know the real figure, and it could be far higher.

Study cabins are arriving, but too slowly. Tents have appeared everywhere, from sprawling new encampments to individual ones dotted amidst the rubble. There still aren't enough. News that the Turkish Red Crescent had sold some of its stock of taxpayer-funded tents to a charity group - albeit at cost price - led to frustration and anger.

In some cities, people are still living inside public buildings.

In Adana, I met families sleeping on blankets and mattresses spread across a volleyball court. In the port city of Iskenderun they have made their home on two trains parked at the railway station. Seats have become beds, luggage racks are filled with personal possessions and the staff there try hard to keep things clean and tidy. Tears fill the eyes of one young girl as she hugs a pillow instead of a teddy bear. This isn't home.

Songul's children are struggling, too. Toys and games are stuck inside dangerous houses, and there's no school. "They're bored, there's nothing to keep them busy. They just sit around. They play with their phones, then go to bed early once they run out of charge."

When night falls, things are even harder. There's no electricity in Samandag now. Songul has draped colourful solar lights across their white tent, just above the bold UNHCR logo. Homeless in their own country, they're not refugees, but they've still lost everything.

"I put the lamps here to be seen," Songul explains. "We're scared when it gets dark. Having no power is a big problem. The fear is too big, and all night long we feel the aftershocks, so it's hard to sleep." Starting to cry, she wipes away the tears with her hand.

"We are free people, we are used to freedom, independence, everyone living in their own houses," adds her husband, Savas. "But now we are three families, eating in one tent, living and sitting in one single tent."

"This is all new to us, we don't know what the future holds. And there's always the fear. Our houses have collapsed, what will happen next? We just don't know."

Turkey - Picking Up The Pieces

One month on from the devastating earthquake we speak to survivors living in fear on the streets

Available now on BBC iPlayer (UK only)

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France24 - Monde

Formule 1 : Max Verstappen remporte le premier Grand Prix de la saison à Bahreïn

Publié le : 05/03/2023 - 20:12

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Le Néerlandais Max Verstappen, double champion du monde en titre, s'est imposé, dimanche, au Grand Prix de Bahreïn. Il devance le Mexicain Sergio Pérez (2e) et l'Espagnol Fernando Alonso (3e). Le Français Pierre Gasly termine à la 9e place du classement.

Le double champion du monde en titre, le néerlandais Max Verstappen, donné favori à sa propre succession cette saison, s'est imposé avec la manière au Grand Prix de Bahreïn, manche inaugurale de l'année en Formule 1, devant son coéquipier Sergio Pérez et le vétéran Fernando Alonso.

À 41 ans, l'Espagnol monte sur le podium pour sa première course avec Aston Martin. "Finir sur le podium pour la première course de l'année, c'est incroyable", a réagi le double champion du monde de la discipline (2005, 2006).

Parti en pole position à la nuit tombée et dans une fraîcheur retrouvée (il faisait tout de même encore 27 degrés au départ), le Néerlandais a dominé de la tête et des épaules la course, ne laissant aucune chance à la concurrence. 

À commencer par Ferrari, attendue cette saison comme la principale rivale des surpuissantes Red Bull mais qui, sur le tracé de Sakhir, n'a pas chassé ses mauvais démons... À cause d'un souci mécanique, comme ceux qui l'avaient empêché de rivaliser avec Red Bull la saison dernière, le vice-champion du monde Charles Leclerc a dû abandonner au dernier tiers de la course.

"Il n'y avait plus de puissance donc c'est dommage car c'est vraiment dans ces week-ends qu'il faut qu'on maximise les points", a regretté le pilote dans des déclarations à Canal+, alors qu'une troisième place sur le podium semblait lui être promise.

L'an dernier, sur ce même circuit, Max Verstappen, alors deuxième derrière Leclerc et Ferrari, avait connu le même sort en raison d'un problème technique en fin de GP. "Mad Max" s'impose pour la première fois de sa carrière à Bahreïn. C'est aussi la première fois qu'il remporte la première manche de la saison en F1.

Aston Martin impressionne, Mercedes échoue

Ferrari parvient toutefois à sauver les meubles grâce à la 4e place de l'Espagnol Carlos Sainz, qui échoue au pied du podium après avoir perdu la 3e place au profit de Fernando Alonso.

Aston Martin, attendu comme l'outsider de cette saison après avoir fait sensation lors des essais de pré-saison, puis ceux du GP plus tôt ce week-end grâce notamment à Fernando Alonso, place son deuxième pilote, le Canadien Lance Stroll, 6e, entre les Mercedes des Britanniques Lewis Hamilton, 5e et George Russell, 7e.

"Félicitations à Lance, opéré il y a douze jours et maintenant à la lutte avec tout le monde", a d'ailleurs déclaré Fernando Alonso à l'arrivée. En effet, Lance Stroll était incertain jusqu'à la veille du GP en raison d'un poignet cassé, qui lui a d'ailleurs fait manquer les essais de pré-saison fin février.

Le Français Pierre Gasly 9e

Les choses avaient pourtant mal commencé pour le duo à l'extinction des feux : cinquième sur la grille, Fernando Alonso a tout juste évité un accrochage avec Stroll, perdant deux positions au bénéfice des Mercedes qui le suivaient. Mais l'Espagnol est parvenu à combler son retard, reprenant rapidement une position à George Russell avant de lutter peu après la mi-course avec Lewis Hamilton pour le gain de la 5e place, puis pour la 3e position (après l'abandon de Leclerc) avec Sainz.

"On espérait démarrer devant elles (les Mercedes) en course mais nous n'avons pas eu le meilleur départ alors il a fallu les dépasser, cela a apporté plus d'adrénaline", a expliqué le vétéran de la grille. "J'espère que les gens ont aimé, moi j'ai aimé", a-t-il dit en souriant.

Pour Mercedes, en difficulté la saison dernière, ce premier GP 2023 aurait pu être celui de la renaissance. Mais de l'aveu même de son patron Toto Wolff "c'était l'une de nos pires journées de course". "Ça n'allait pas du tout, nous manquons de rythme (...), les Aston Martin sont très rapides, et la Red Bull est juste sur une autre planète".

Le Finlandais Valtteri Bottas (Alfa Romeo), le Français Pierre Gasly, remonté de la 20e et dernière place sur la grille pour son premier GP avec Alpine, et le Thaïlandais Alexander Albon (Williams), complètent le Top 10.

Avec AFP

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New York Times - World

In West Bank, New Armed Groups Emerge, and Dormant Ones Stir

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The small but influential Lions’ Den network has attracted young Palestinians disappointed by their leaders and angry at Israeli violence. Veteran fighters are restless, too.

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By Patrick Kingsley and Hiba Yazbek

Patrick Kingsley and Hiba Yazbek spent four days in Nablus, in the West Bank, speaking with young Palestinian gunmen, veteran former fighters and Palestinian officials.

After a violent uprising by Palestinians against Israel subsided nearly two decades ago, Abu Abdallah, then a leader of a Palestinian militia, stashed away his assault rifle and later became a civil servant in the West Bank city of Nablus.

When Israeli troops raided Nablus late last month, Abu Abdallah, now 42, lent that rifle to a group of Palestinian gunmen 20 years younger who were locked in a four-hour gun battle with the soldiers in the Palestinian city. That made him a party to the conflict for the first time in years — one of several former fighters who returned to the fray that day, he said.

“We have this feeling that we need to do our duty,” said Abu Abdallah, who asked to be identified by his nom de guerre in order to avoid legal repercussions.

For years, the Palestinian Authority, the semiautonomous body that administers cities in the Israeli-occupied West Bank, like Nablus, worked with Israel to keep Palestinian militias in relative check. The authority had hoped that building enough trust with Israeli leaders would persuade them to allow the formation of a Palestinian state.

But in cities like Nablus, the authority’s control is ebbing and its popularity is plummeting as hopes of statehood all but evaporate. A younger generation of gunmen has become increasingly active over the past year, mounting more shooting attacks on Israeli soldiers and civilians, and opening fire far more often during Israeli raids on their towns.

10 miles

60

ISRAEL

Nablus

WEST BANK

Tel Aviv

Jordan River

Jerusalem

By The New York Times

Foremost among them is a new group called the Lions’ Den, the target of the Israeli raid in Nablus last month, whose support is growing even as its ranks dwindle through killings and arrests. Long-dormant fighters like Abu Abdallah are also stirring, spurred into action in part by the younger gunmen.

Those developments reflect growing support among some Palestinians for violent resistance to the 56-year Israeli occupation, as frustration grows with the entrenchment of Israeli settlements in the territory, attacks by Israeli settlers and what is seen as a corrupt and ineffective Palestinian Authority.

In the Old City of Nablus, a warren of alleys, Ottoman-era mosques and covered markets that has long been a stronghold for Palestinian gunmen, three young fighters said this past week in interviews with the The New York Times that they believed they had begun a new widespread insurgency, 18 years after the last one ended.

That sentiment explains in part why deadly violence in the West Bank has risen so sharply in 2023 and why polling shows that both Palestinians and Israeli Jews feel the region is on the cusp of an intifada, or a Palestinian national uprising, for the first time since the last one subsided in 2005.

A New Surge of Israeli-Palestinian Violence

A recent spasm of violence in Israel and the West Bank has stoked fears that tensions may further escalate.

Palestinian violence began rising last spring, under the previous Israeli government. Israel’s new far-right government took office late last year and began stepping up its response to recent attacks by Palestinian fighters. This past week, one cabinet minister issued a call to “wipe out” a Palestinian town at the center of recent turmoil.

The Lions’ Den group in Nablus has been responsible for much of the rise in Palestinian violence. In 2022, there were 61 shooting attacks, one of them deadly, on Israeli soldiers and civilians in and around the city, up from only three attacks in 2020, according to Israeli military records.

These attacks have prompted an increasingly forceful and even erratic Israeli military campaign. More than 60 Palestinians have been killed in the West Bank so far this year, the deadliest start to any year this century in the territory, according to Palestinian officials. Most died during gun battles between Israeli security forces and Palestinian gunmen started by Israeli operations to arrest people suspected of involvement in carrying out or plotting attacks against Israeli soldiers and civilians.

For many, the question now is whether Palestinians are about to start another violent intifada — a societywide effort to fight the occupation. The first intifada, in the 1980s, was defined mainly by protests and violent riots. The second, in the 2000s, also began with protests and riots, but soon devolved into terrorist attacks and Israeli military raids, leaving 1,000 Israelis and 3,000 Palestinians dead — and much of central Nablus in ruins.

Two decades on, signs of social support for violent resistance — and, in particular, the Lions’ Den — are found across Nablus. Many residents have placed photographs of slain Lions’ Den members on amulets hanging in the city’s main square. Songs about the group play in cafes. And their faces are seen on shop fronts, car windows and cellphone screens.

That support reflects how, to many residents, the gunmen are doing what the Palestinian Authority will not: fighting Israel.

The new generation of Palestinian fighters grew up “with no clear political horizon,” said Amid al-Masry, a community leader in Nablus from Fatah, the secular party that controls the Palestinian Authority.

“Israeli crimes, settlement expansion, high unemployment — all of that made them feel like they needed to do something different and take matters into their own hands,” Mr. al-Masry added.

Among Palestinians across the West Bank and Gaza Strip, more than half would support another uprising and more than 7 in 10 support the Lions’ Den, according to a poll in December. And gunmen from the Lions’ Den believe an uprising is underway.

“We are already in an intifada,” said one 24-year-old fighter interviewed by The Times this past week in Nablus.

“An intifada without the Palestinian Authority,” interjected a second fighter, 25, who also requested anonymity to avoid incriminating himself.

That second view highlighted why, for some, the current escalation in violence falls somewhat short of a full-scale uprising, and may yet subside.

The second intifada was coordinated by Palestinian movements that had an organizational presence across the West Bank and Gaza — including Fatah, the faction to which Abu Abdallah belongs and that controls the Palestinian Authority. Fatah’s leadership has not called for another uprising, and senior officials dismissed a recent call by one senior Fatah member for Palestinian police officers to confront Israeli soldiers.

“For there to be a third intifada, there has to be a political decision that has not yet been taken,” said Mr. al-Masry, the Fatah community leader in Nablus. “The Fatah central committee has to take that decision,” he added.

Palestinian leaders in the West Bank say they are reluctant to change policy because a violent eruption would harm Palestinians more than it would benefit them. But that reluctance is partly what has prompted a younger generation of Palestinians to form new networks like the Lions’ Den.

The group was founded in February 2022, according to the three fighters interviewed this past week, though Israeli intelligence officers detected it only last July, an Israeli military spokesman said.

It is staffed mainly by young Fatah members frustrated by their leadership’s inaction, according to the fighters and Israeli and Palestinian officials.

But the Lions’ Den also includes fighters from Hamas and Islamic Jihad, two Islamist Palestinian groups that Fatah has traditionally opposed. Israeli and Palestinian officials say that Hamas and Islamic Jihad also secretly fund the Lions’ Den, seeking to fight Israel, destabilize the Palestinian Authority and exacerbate splits within Fatah, but not in plain sight.

Israeli officials said that the group had attacked soldiers as well as civilians and that a Lions’ Den member nearly carried out an attack in September in Tel Aviv before being foiled. The group itself claimed the killing of an Israeli soldier near Nablus in October, among other attacks.

The fighters describe their group as more of a loose affiliation of different subgroups than a cohesive entity. Several dozen gunmen fight under the group’s banner, they said, but not under a single leader. Most of them also belong to other groups, and only a minority are tied to the Lions’ Den alone.

Much of the group’s influence is rooted in its branding and reach on social media. Through frequent use of apps including TikTok, and by releasing dramatic statements and videos of its attacks, it has garnered hundreds of thousands of followers, inspired similar groups in other Palestinian cities and successfully called for strikes and marches across the West Bank.

“The soldiers of the Den are igniting the earth under the occupation’s soldiers like a volcano,” read a recent example of the group’s rhetoric.

The Lions’ Den also often publishes group photographs and videos of its affiliated fighters, masked and carrying assault rifles, projecting a sense of unity and purpose.

In reality, many of those guns do not work. Fighters often wait to inherit working rifles from those killed by Israeli soldiers, they said, or they borrow guns from people like Abu Abdallah. Others make their own weapons, sometimes by repurposing air guns, an Israeli military spokesman said.

The group’s numbers are down — from 60 at its peak in September to between 10 and 30 now, according to different estimates. Some members have been killed in Israeli operations, while around 30 have turned themselves over to the Palestinian Authority, Palestinian officials said, after being promised protection from Israeli reprisals in exchange for handing in their weapons and accepting a few months’ detention.

The group’s existence has put the authority in a bind. It is reluctant to crack down too hard on the Lions’ Den because the group has widespread popular support and its members have relatives and supporters in Fatah and the Palestinian Authority itself. But that decision not to rein in the Lions’ Den entirely has prompted Israel to act.

The Israeli security forces have entered Nablus in an increasingly brazen way, most recently in a raid in February that left 11 Palestinians dead. Those raids have bolstered the Lions’ Den’s support and reputation even as its operational abilities decrease, and they further diminished support for the Palestinian Authority, whose forces stood by as the raids played out.

Israeli officials believe that their raids — to arrest Lions’ Den operatives suspected of attacking Israelis — are limiting the group’s ability to carry out offensive operations outside the city. But Israeli military data also shows far greater resistance in Nablus and other nearby areas to the operations, leading to deadlier and more protracted gun battles.

In 2021, only one Israeli raid in the Nablus region led to a shootout with Palestinian gunmen, according to that data. Last year that number rose to 33.

And with each gun battle, the Palestinian Authority’s social standing falls as the den’s reputation rises.

“We like them, yes. We support them, yes,” Ibrahim Ramadan, the Palestinian Authority governor of Nablus, said of the Lions’ Den. But, he added, “we have to say to them, ‘That’s enough.’”

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BBC

Iran: Suspected school poisonings unforgivable crime, Khamenei says

Iran's Supreme Leader Ayatollah Ali Khamenei has called the wave of suspected poisonings of schoolgirls in recent months an "unforgivable crime".

"If there are any people involved in the matter, and there certainly are... the perpetrators must be given the most severe of punishments," he warned.

More than 1,000 girls at dozens of schools have been affected by unexplained illnesses since November.

Incidents were reported in at least 15 cities and towns on Sunday alone.

Authorities have released very little information about their investigations and announced no arrests, but they have accused Iran's "enemies" of using the suspected poisonings to undermine the clerical establishment.

Some Iranians believe the girls' schools are being targeted by hard-line elements to stop them receiving an education.

Others suggest the authorities may be punishing girls for their leading role in the nationwide anti-government protests that erupted in September.

This horrifying footage shows dozens of Iranian girls gasping for breath at a school.Thousands of girl students have been poisoned in Iran in apparent gas attacks since November. The scope and scale is expanding on a daily basis. pic.twitter.com/YvBQLzZFrl

The first known case was reported at a school in the Shia holy city of Qom on 30 November, when 18 schoolgirls fell ill and were taken to hospital.

Since then, a total of 127 schools in 25 of Iran's 31 provinces have been affected, according to a tally by the reformist news outlet Etemad Online.

Students have said they smelled tangerine or rotten fish before falling ill. Many have suffered respiratory problems, nausea, dizziness and fatigue.

In his first public comments on the matter Ayatollah Khamenei called on law enforcement and intelligence agencies to "seriously pursue the issue".

"The poisonings are a grave and unforgivable crime," he declared during a speech at a tree planting event in Tehran, adding that there would be "no pardons" if anyone was identified as a perpetrator and convicted.

Judiciary Chief Gholamhossein Mohseni Ejei meanwhile warned that they could face the charge of "corruption on earth", which is punishable by death.

He also said special courts would be set up in each province to summon "lie-spreaders and disrupters of public opinion in the case of the poisonings".

Their remarks came a day after a series of suspected poisonings was reported in at least 15 cities and towns, with the south-western city of Ahvaz and the central city of Yazd said to have been worst affected.

Opposition activist collective 1500 Tasvir posted footage that it said showed girls at Fatemieh Art School in the western city of Hamadan shouting: "We don't want to die."

In another video, a woman in the northern city of Rasht said security forces had fired tear-gas at concerned mothers protesting outside the local education department.

On Saturday, Interior Minister Ahmad Vahidi said that investigators had gathered "suspicious samples" at affected schools, but provided no details.

Health Minister Bahram Eynollahi meanwhile told a conference last Tuesday that research indicated that "a kind of mild poison caused the intoxication".

1500 Tasvir tweeted on Sunday that it had "received the results of 25 blood tests from poisoned students in different cities" and that the "MCV number in all of them is lower than normal".

The MCV, or "Mean Corpuscular Volume" count, measures the average size of red blood cells, which are responsible for transporting oxygen from the lungs to other parts of the body.

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L'Humanité

1933, l’Allemagne bascule dans la terreur

Actu

Nazisme Le 27 février, l’incendie du Reichstag, bâtiment où siège le Parlement, marque un tournant. Le pouvoir hitlérien, qui vient de s’installer, attribue cet acte aux communistes afin de lancer une terrible répression et d’ouvrir la voie à la dictature.

Jean-Numa Ducange

Le 30 janvier 1933, Adolf Hitler accède à la chancellerie, à Berlin. Il est appelé par le président de la République élu en 1925 et réélu en 1932, le maréchal Hindenburg. En quelques mois, les nazis (« les nationaux-socialistes ») vont éliminer leurs oppositions politiques, de diverse nature. Ils prennent un soin particulier à lutter contre les sociaux-démocrates (SPD) et surtout à éliminer les communistes (KPD), qui étaient alors encore fortement implantés dans la société allemande.

Les communistes, accusés de fomenter un coup d’État

Le 27 février, l’incendie du Reichstag (le Parlement allemand) marque un tournant. Immédiatement, les autorités attribuent l’incendie aux communistes, accusés de fomenter un coup d’État. Un jeune militant, sympathisant « communiste » (pas au sein du Parti communiste, mais d’une mouvance dissidente) d’origine néerlandaise, Marinus Van der Lubbe, est arrêté. Il sera jugé et exécuté en janvier 1934.

1933 : Hitler prend le pouvoir

Bien qu’il n’ait aucun lien direct avec le KPD, les nazis persistent et signe : d’après eux, ce sont bien les communistes qui ont incendié le Parlement. Pourtant, les autorités doivent essuyer certains revers. En accusant à tort le communiste bulgare Georgi Dimitrov d’être mêlé à l’incendie, ils déclenchent une immense campagne internationale de solidarité avec ce dernier, qui est finalement relaxé. Le 5 mars 1933, à l’occasion de législatives organisées dans un climat de pression et de terreur, les nazis ne parviennent à regrouper « que » 44 % des voix. Le SPD réunit encore 18 % des électeurs et les communistes 12 % ; des scores encore très élevés au regard du contexte.

Des arrestations ciblées, visant les dirigeants du SPD et du KPD

Comment expliquer alors la consolidation du pouvoir hitlérien dans le pays où existaient de puissants partis socialiste et communiste ? Les autorités ne pouvaient évidemment pas éliminer les millions d’électeurs qui accordaient encore leur confiance au SPD ou au KPD. Aussi les nazis procédèrent-ils à des arrestations ciblées, visant les dirigeants de ces organisations à tous les niveaux. En quelques mois, ce sont des dizaines de milliers de cadres qui sont pourchassés ou mis hors d’état de nuire. Ainsi, juste après la première nuit de l’incendie du Reichstag, 4 000 permanents du KPD sont arrêtés, même si le parti n’est pas encore formellement interdit. Puis le démantèlement quasi total des appareils en quelques semaines provoque un effondrement des capacités de mobilisation des organisations d’opposition.

Effrondrement des puissantes forteresses ouvrières

Si l’on ajoute à cela la stratégie suicidaire de la direction du KPD, renvoyant presque systématiquement dos à dos sociaux-démocrates et nazis, et les louvoiements de la social-démocratie (qui a appelé, certes la mort dans l’âme, à voter Hindenburg pour empêcher Hitler de gagner), on comprend mieux comment, en quelques mois, ce qui apparaissait comme de puissantes forteresses ouvrières s’écroule comme un château de cartes. Rien ne peut arrêter ensuite la marche à la dictature : après quelques mouvements contraires, les mois qui suivent voient se multiplier les mesures d’interdiction, mettant hors la loi de facto toute activité sociale-démocrate ou communiste.

Pour Hitler, il fallait mettre fin à « novembre 1918 »

L’incendie du Reichstag a beaucoup marqué les consciences. Il est le symbole de la destruction du parlementarisme allemand, déjà fragilisé depuis plusieurs années. Mais, au-delà de l’événement lui-même, la destruction du mouvement ouvrier menée par les autorités nazies au lendemain de l’événement montre quel était le premier grand projet hitlérien : se débarrasser d’organisations politiques qui auraient pu, théoriquement, si elles avaient été unies, entraver l’arrivée au pouvoir du Führer, ou tout du moins limiter le chemin qui le mène aux pleins pouvoirs.

Hitler n’avait de cesse de le répéter depuis son célèbre Mein Kampf (1925) : il fallait mettre fin à « novembre 1918 ». Il renvoyait ainsi bien sûr à la défaite militaire et à l’humiliation nationale. Mais aussi à l’accession de la social-démocratie au pouvoir et à la multiplication d’expériences politiques issues des conseils ouvriers (les « soviets », Räte en allemand), qui visaient à refondre l’Allemagne sur de nouvelles bases. Or ces aspirations démocratiques et révolutionnaires, qui furent des réalités tangibles pendant plusieurs années, horripilaient les nazis.

Anéantir les organisations se réclamant du socialisme

Une fois à la chancellerie, Hitler se donne donc les moyens d’éliminer toute résurgence possible de contestations susceptibles de provoquer un nouveau « novembre 1918 ». L’incendie du Reichstag fut pour lui le prétexte idéal pour accélérer son projet d’anéantissement des organisations ouvrières se réclamant du socialisme. Conscients des rapports de forces, les nazis voulaient rendre impossible l’émergence d’un puissant mouvement susceptible de remettre en question l’ordre politique et social sur de tout autres bases que les leurs.

Allemagnehitlernazismereichstag
France24 - Monde

Fact or fake : la politique de cohésion ne se soucie-t-elle pas de l'environnement ?

Publié le : 06/03/2023 - 16:20Modifié le : 06/03/2023 - 16:22

Les fonds de cohésion, qui participent à l'aménagement des territoires, prennent-ils en considérations les questions environnementales lors de l'élaboration de nouvelles constructions ? Sophie Samaille s'est posée la question pour "L'Europe dans tous ses États". 

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} Contre-Faits

Fact or fake : la politique de cohésion n'a rien fait face au Covid-19

Contre-Faits

La politique de cohésion, un tiers du budget de l'Union européenne

ICI L'EUROPE

Cop 23 - UE : que reste-il de l'ambition affichée il y a deux ans?

BBC

Atlanta ‘Cop City’: Arrests as protesters clash with police

Protesters clashed with police in Atlanta at the site of a training centre which opponents say will fuel police militarisation and also uses valuable forest land.

Hundreds of people attended a concert at the site and police said a group then threw rocks and firebombs at officers.

Thirty-five people were arrested, police said.

Images of the protests on social media showed several fires.

The planned Atlanta Public Safety Training Center, dubbed "Cop City", is being built on land owned by the city in South River Forest.

After the clashes began, police locked down the area and a Swat team was in attendance.

Police said the group of protesters had used the peaceful demonstration as cover to "conduct a coordinated attack on construction equipment and police officers".

Several pieces of construction equipment were destroyed, the statement said.

"The illegal actions of the agitators could have resulted in bodily harm. Officers exercised restraint and used non-lethal enforcement to conduct arrests," it added.

Opponents say the site is a vital green space for the city and describe it as the "lungs of Atlanta".

"We call on all people of good conscience to stand in solidarity with the movement to stop Cop City and defend the Weelaunee Forest," a statement on the Defend The Atlanta Forest website said.

More protest events are planned for the days to come. Atlanta police say they have prepared a "multi-layered strategy that includes reaction and arrest".

In January there was a protest at the site after police killed a 26-year-old activist during a raid to clear the site. Demonstrators set fire to a police car and smashed windows.

Police say the activist fired first and injured a state trooper. Those opposing construction at the site have called for an independent investigation.

The 85-acre site (34 hectares) for the planned Atlanta Public Safety Training Center is designed to offer spaces for officers to practise shootouts and high-speed pursuits and for firefighters to practise battling blazes.

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Известия (RUS)

В России предрекли рост популярности шести стран среди туристов

Вице-президент Российского союза туриндустрии (РСТ) Юрий Барзыкин спрогнозировал рост популярности среди российских туристов таких стран, как Индия, Индонезия, Вьетнам, Ангола, Сирия и Филиппины.

В беседе с Lenta.Ru в понедельника, 6 марта, Барзыкин отметил, что в настоящее время в Юго-Восточной Азии, Африке и Латинской Америке россияне — желанные гости, потому нужно включать еще страны.

Он указал на то, что на таких направлениях, как Индонезия, Индия, Филиппины, Вьетнам, упрощение визового режима «поможет генерировать соответствующие туристские потоки — прогнозируется минимум от 10 до 15% роста объема потока».

По словам вице-президента РСТ, в нынешних условиях, когда некоторые направления оказались практически закрыты для россиян, упрощение визового режима со странами представит возможность выбора. Он выразил мнение, что данная практика будет продолжена. По аналогичному пути идут представители туриндустрии Казахстана и Белоруссии.

«Вполне разумная и эффективная мера, которая даст свой результат достаточно быстро», — заключил Барзыкин.

Горы зовут: почему стоит побывать в Чечне В республике можно вкусно поесть, увидеть самые красивые мечети и полюбоваться пейзажами

Ранее, 5 марта, стало известно, что Россия готовит соглашения об упрощении визового режима на взаимной основе с шестью странами: Индией, Анголой, Вьетнамом, Индонезией, Сирией и Филиппинами.

Заместитель министра иностранных дел РФ Евгений Иванов сообщил, что Москва в настоящий момент ведет работу по расширению списка стран, в которые россияне могут въехать без визы.

20 февраля глава кабмина РФ Михаил Мишустин подписал распоряжение об утверждении списка из 19 стран, граждане которых могут рассчитывать на получение российской туристической визы на основании бронирования в отеле. В перечень вошли Бахрейн, Бруней, Индия, Индонезия, Иран, Камбоджа, Китай, Корейская Народно-Демократическая Республика, Кувейт, Лаос, Малайзия, Мексика, Мьянма, Оман, Саудовская Аравия, Сербия, Таиланд, Турция и Филиппины.

Как отмечает телеканал «Звезда», на фоне русофобских настроений и антироссийских санкций страны ЕС отказались от упрощенного порядка выдачи шенгенских виз российским гражданам.

15 февраля глава МИД РФ Сергей Лавров заявил, что Россия планирует ввести безвизовый режим с 11 странами. Лавров напомнил, что продолжается работа по «снятию ограничений на выдачу электронных виз», в списке порядка 70 стран, за исключением недружественных, пишет НСН. Лавров напомнил, что также МИД работает над снятием ограничений по выдаче электронных виз, отмечает телеканал «360».

13 февраля иранский посол Казем Джалали сообщил, что Россия и Иран могут отменить визы для своих граждан. По его словам, если Россия, как и Иран, заявит о том, что есть такая готовность, страны в короткое время могут объявить о безвизовом режиме, пишет RT.

L'Humanité

En urbex dans les mines de Mansfeld-Eisleben

Chronique

Nicolas Offenstadt

La région de Mansfeld-Eisleben, dans le Land de Saxe-Anhalt, est connue pour être un berceau de la Réforme, car Luther y est né et y a grandi. Il meurt à Eisleben en 1546. Ce fut aussi la région de l’exploitation du schiste cuivreux. Le père du réformateur fut mineur puis maître fondeur en son temps. Toutes les villes et villages vécurent ici au rythme des mines et de l’industrie, le paysage est encore parsemé de terrils. Ce fut une terre révolutionnaire, où le Parti communiste allemand était bien implanté, et où Max Hoelz, le « Robin des bois rouge », mena l’insurrection en 1921. À l’époque de la RDA, la production du minerai – le cuivre sert notamment pour les pièces électriques – ne cesse d’augmenter jusqu’au début des années 1960. Puis progressivement les filons s’épuisent, les puits ferment.

Les mines, fonderies et autres activités sont rassemblées au sein d’un grand combinat qui comprend encore quelque 25 000 travailleurs dans les années 1970. Il a son siège sur la place centrale d’Eisleben, devant la statue de Luther. Le combinat comprenait aussi des usines de traitement du minerai, dont celle nommée August-Bebel – père fondateur de la social-démocratie – à Helbra, qui produisit, à partir des scories, différents types de pavés et de revêtements largement utilisés dans toute l’Allemagne.

Aujourd’hui la région, sinistrée dans les années d’unification, est parcourue de friches, même si bien des bâtiments des mines ont été détruits ou réhabilités pour de nouvelles activités, plus ou moins pérennes. Mais le puits « Hanns-Seidel » à Helbra, du nom d’un communiste assassiné par les nazis, paraît bien vide et silencieux malgré le projet de transformer les lieux en parc de panneaux solaires. Il a cessé l’extraction en 1958 et fut coulé en 1971-1972, avant d’être utilisé pour d’autres tâches.

J’hésite à l’arpenter car des panneaux l’interdisent clairement et puis des baraquements montrent une activité très contemporaine autour des restes du terril. En urbex, il faut aussi savoir vaincre ses hésitations. La visite fut très riche, notamment car il restait, intacte, une « salle des pendus », celle où les mineurs suspendaient leurs vêtements de ville avant de revêtir leur tenue de travail. Un lieu de mémoire caché.

urbexAllemagne
France24 - Monde

Agriculture, centrales nucléaires… Comment l'eau est consommée en France

Publié le : 06/03/2023 - 11:59

Cyrielle CABOT

En France, environ 31 milliards de m3 d'eau douce sont prélevés chaque année dans la nature. Alors que la sécheresse hivernale en cours fait craindre un nouvel été marqué par des restrictions, se pose la question de la répartition des usages.

Après un été 2022 marqué par une sécheresse historique et un hiver tout aussi sec, tous les signaux sont au rouge pour que la France connaisse un nouvel été marqué par le manque d'eau. Mercredi 1er mars, quatre départements sont déjà soumis à des restrictions - l'Ain, l'Isère, les Bouches-du-Rhône et les Pyrénées-Orientales. Dans ces territoires, les habitants n'ont déjà plus le droit d'arroser leur pelouse, de remplir leur piscine mais aussi, pour les agriculteurs, d'irriguer leurs cultures. 

"Et ce chiffre va inévitablement grimper", alertait lundi soir le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, en appelant les préfets des principaux bassins français à prendre des arrêtés de restriction "dès maintenant" pour anticiper la saison estivale. 

Agriculture, industries, usages domestiques… À l'heure où le mot d'ordre est à "la sobriété" et aux économies d'eau, France 24 fait le point sur les principaux usages de l'eau dans l'Hexagone.

>> À lire aussi : Eaux usées, de mer, pluie… à la recherche de nouvelles sources contre la sécheresse

Environ 31 milliards de m3 d'eau prélevés chaque année

La France prélève environ 31 milliards de mètres cubes d'eau douce chaque année dans ses cours d'eau et dans ses nappes phréatiques, selon les chiffres communiqués par le ministère de la Transition écologique. Cela peut paraître peu, par rapport aux 208 milliards de m3 d'eau disponibles en moyenne, mais il est primordial que la majorité de l'eau reste dans la nature pour préserver l'équilibre des écosystèmes.

Sans compter que le renouvellement des stocks peut varier fortement d'une année sur l'autre en fonction de la quantité de pluie tombée. Par exemple, en 2019, on estime que seulement 142 milliards de m3 d'eau étaient disponibles, loin donc de ces 208 milliards de moyenne. C'est d'ailleurs cela qui inquiète les scientifiques et météorologues pour l'été 2023 : selon Météo-France, sur les 18 derniers mois, 15 ont été déficitaires en pluie.

Autre problème : la majorité des prélèvements d'eau ont lieu en été, lorsque le niveau des nappes et des rivières est déjà au plus bas. Au total, le Ministère de la Transition écologique estime que 60 % de la consommation de l'eau a lieu entre juin et août. 

Alors où va toute cette eau douce ? Si une partie est utilisée à des fins domestiques, coulant dans nos robinets, l'autre sert à des fins économiques, et, en premier lieu, au refroidissement des centrales électriques, majoritairement des centrales nucléaires.

À noter, l'eau prélevée pour le refroidissement de ces centrales, ainsi que pour l'alimentation des canaux, provient des eaux de surface, c'est-à-dire, les fleuves, rivières ou réservoirs. Pour l'eau potable, l'agriculture et l'industrie, les prélèvements sont réalisés dans ces eaux de surface, mais aussi dans les nappes phréatiques.

L'agriculture, première consommatrice d'eau

Les volumes d'eau prélevés doivent par ailleurs être distingués de ceux consommés, c'est-à-dire qui ne retournent pas dans des milieux aquatiques après utilisation. L'eau envoyée dans les centrales nucléaires, par exemple, est utilisée en circuit ouvert et est renvoyée dans la nature après son utilisation. À l'inverse, en agriculture, l'eau utilisée pour le bétail, par exemple, ne sera jamais restituée. 

En moyenne, entre 2008 et 2019, ce volume d'eau consommé atteint 5,3 milliards de m3 chaque année dans l'Hexagone. Et cette fois-ci, c'est donc l'agriculture qui apparaît comme la première consommatrice d'eau, loin devant le refroidissement des centrales, l'industrie et l'eau potable. 

"Et le premier usage de l'eau dans le domaine agricole, c'est l'irrigation des cultures", expliquait récemment Sami Bouarfa, chercheur à l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (Inrae) et directeur adjoint du département AQUA. "Même si la part de l'agriculture irriguée ne concerne qu'environ 6 % des surfaces cultivées totales." 

>> À lire aussi : Face à la sécheresse, le monde agricole réfléchit à une meilleure gestion de "l'or bleu"

Et les usages varient fortement en fonction des départements. D'après le bilan environnemental 2021 du ministère de la Transition écologique, le bassin Adour-Garonne, dans le sud-ouest de la France, concentre ainsi la majeure partie des prélèvements d'eau liés à l'agriculture. Le bassin Rhône-Méditerranée, lui, utilise l'eau dans les centrales électriques et représente le territoire le plus gourmand en "or bleu". Enfin, en Seine-Normandie et en Picardie, l'eau pompée sert surtout à la production d'eau potable.

Un Français consomme chaque jour 149 litres d'eau potable

Et quid de l'eau que nous utilisons pour notre usage domestique ? En 2020, 5,5 milliards de m3 d'eau ont été pompés dans la nature pour être transformés en eau potable. Mais à la fin de l'année, seulement 3,7 milliards avaient été consommés, note le dernier rapport de l'observatoire des services publics d'eau et d'assainissement (SISPEA). En cause, pendant tout ce cheminement jusqu'à nos robinets : les fuites. L'eau passe par des tuyaux et une partie d'entre elle s'échappe via des fuites. Au total, l'organisme estime que 20 % de l'eau potable est ainsi perdue dans ces défauts dans les réseaux de canalisations, soit un litre sur cinq. 

Au-delà de cette quantité perdue, chaque Français consomme en moyenne 149  litres d'eau potable par jour, un chiffre proche de la moyenne européenne - 200 litres - mais bien loin derrière la consommation quotidienne d'un américain, qui atteint 600 litres. Dans des pays en forts stress hydrique, notamment en Afrique, ce nombre peut descendre à moins de 20 litres par jour et par personne.

Selon le Centre d'information sur l'eau, environ 93 % de l'eau utilisée dans les foyers français est dédiée à l'hygiène – douche, chasse d'eau ou machine à laver – et 7 % à l'alimentation. Parmi les principales sources de dépenses : le lavage des voitures, qui utilise en moyenne 200 litres d'eau, mais aussi la douche qui en consomme environ 50 litres et la machine à laver avec 60 litres.

À cet usage domestique doit par ailleurs s'ajouter l'utilisation collective de l'eau potable dans les écoles, les hôpitaux, par exemple.

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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} Dérèglement climatique

Face à la sécheresse, le monde agricole réfléchit à une meilleure gestion de "l'or bleu"

Un mois sans réelles pluies : la France égale le record de 2020

Entretien

Sécheresse : réutiliser les eaux usées, une technique "d'avenir" à appliquer "au cas par cas"

Известия (RUS)

В РСА оценили создание ЦБ «Национальной страховой информационной системы»

Передача данных по автострахованию и страхованию жилья от чрезвычайных ситуаций (ЧС) в АО «Национальная страховая информационная система» (АО «НСИС») начнется 1 апреля 2024 года, рассказали «Известиям» 6 марта в Российском союзе автостраховщиков (РСА).

Ранее в этот день Центробанк (ЦБ) сообщил на своем сайте, что принял решение о создании АО «НСИС» — оператора автоматизированной информационной системы (АИС) страхования.

Как отметили в РСА, регулятор принял решение об учреждении оператора в соответствии с законом о создании регулятором системы «АИС Страхование» на базе дочерней компании, который вступает в силу 30 марта.

«Полагаем, что за счет ресурсов и возможностей регулятора это позволит построить информационное взаимодействие оператора информационной системы с госорганами для получения тех данных, которые страховому сообществу получить не удалось», — уточнили там.

«Люди остаются внимательными к своему имуществу» Гендиректор страховой компании «Гелиос» Михаил Кольцов — о работе страховщиков в новых условиях

В середине февраля гендиректор страховой компании «Гелиос» Михаил Кольцов рассказал «Известиям», что в стране по-прежнему высоко востребованным остается автострахование, также наблюдается высокая востребованность услуг добровольного медицинского страхования. Кроме того, по его мнению, россияне «остаются внимательными к своему имуществу» и обращаются к услугам страховых компаний.

BBC

Bangladesh v England: Tigers win by 50 runs to stop ODI series clean sweep

Last updated on 2 hours ago2 hours ago.From the section Cricket

England were bowled out for 196 as Bangladesh avoided a one-day international series clean sweep with a 50-run win in Chittagong.

Having already taken an unassailable 2-0 series lead, England restricted Bangladesh to 246 all out.

But the visitors lost three wickets in eight balls from 54-0 and were bowled out with 41 balls of their innings still remaining.

Bangladesh's Shakib Al Hasan took 4-35 after striking 75 with the bat.

Shakib became the first Bangladesh player to reach 300 ODI wickets when he removed Rehan Ahmed thanks to a Mehedi Hasan catch.

England were hoping to become the first side to secure a clean sweep in an ODI series in Bangladesh since Sri Lanka in 2014.

James Vince top-scored with 38 for England with most of the visitors' top and middle order unable to capitalise on good starts.

England battled to a hard-fought three-wicket win in the first ODI in Mirpur, and this chase started well as they moved to 54-0 in the ninth over.

Then came the collapse. Phil Salt was the first to go, chipping Shakib straight to Mahmudullah at extra cover for 35, with Dawid Malan and Jason Roy falling across the next eight balls to leave England on 55-3.

Sam Curran (23 off 49), promoted up the order to number five, added a 49-run partnership alongside Vince but both fell in quick succession to leave England on 127-5.

After Moeen Ali departed for two with England still needing 117 runs, the visitors' hopes fell on skipper Jos Buttler's shoulders.

He added 26 before he was pinned lbw by Taijul Islam and Chris Woakes, who struck a late 34 off 46, was the last to go, caught and bowled by Mustafizur Rahman.

There was some joy for England, who are preparing for the 50-over World Cup in India later this year. Even before he bowled his first delivery, leg-spinner Ahmed was a record breaker.

Less then three months after becoming the youngest England men's Test cricketer, Ahmed again made history, becoming England's youngest men's ODI debutant at 18 years and 205 days.

He struck with the final ball of his 10-over spell, removing Mehedi Hasan caught and bowled to finish with figures of 1-62.

Ahmed also combined with Jos Buttler to run out Najmul Hossain Shanto and break a 98-run partnership with Mushfiqur, after Bangladesh recovered from 17-2.

Sam Curran had given England an excellent start by removing Bangladesh openers Tamim Iqbal and Litton Das within three overs, while Jofra Archer (3-35) finished off the Tigers' innings.

Though Bangladesh were unable to see out 50 overs for the third time this series, Shakib, Mushfiqur (70 off 93) and Shanto (53 off 71) took them to a competitive total.

Attention now turns to a three-match T20 series between the sides, which gets under way on Thursday (09:00 GMT).

England captain Jos Buttler: "We wanted desperately to win the game today but we're delighted to win the series.

"I think we got everything from the series that we wanted. We wanted to play on wickets like this and the two that we played on in Dhaka. It's great preparation for us and great to challenge ourselves in these conditions, which I've said, are the conditions we find the hardest.

"I think it will be really valuable for us to reflect on this, what we did well and areas that we can improve. We can take that into our game and improve on this building into the World Cup later in the year."

Bangladesh skipper Tamim Iqbal: "We were really looking forward to this game and we wanted to finish the series on a high. Still disappointed that we lost the series, we take a lot of pride in the ODI format and especially when we are playing at home.

"There is a lot of room to improve. We are a decent team, a good team in ODIs but there is a lot of room for improvement."

L'Humanité

Les usines d’hier, nouvelle frontière de l’archéologie

Chronique

Nicolas Offenstadt

Vue de loin, l’archéologie est en général associée exclusivement à la fouille des sites préhistoriques, antiques ou médiévaux, à la découverte des traces de grandes civilisations reculées et lointaines. Cette image est à vrai dire caduque. Les archéologues d’aujourd’hui s’intéressent aussi aux périodes plus récentes. Ils abordent des terrains de la vie ordinaire, tout autant que des lieux de guerres ou d’exterminations. Il y a une archéologie de la Grande Guerre, de la guerre froide et même des camps de la mort. Bien sûr, chacune porte des questionnaires, des enjeux et des manières de faire qui ont leurs spécificités, en particulier pour ces lieux d’horreur et de souffrance. Mais le contemporain, sous de multiples formes, est bien devenu un terrain archéologique.

C’est désormais le cas, également, pour l’histoire industrielle. Ainsi une équipe de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) vient-elle de fouiller le site d’une usine sidérurgique (fonte) qui avait sa propre mine, une « mine-usine », à Liverdun au nord-ouest de Nancy. C’est une des premières fois qu’un site industriel de l’époque contemporaine est fouillé en propre dans cette région et les expériences sont encore limitées en France. L’intervention de l’Inrap a été ici sollicitée avant la construction d’un lotissement (les fouilles se sont déroulées en avril-juin 2022).

Bâtie à partir des années 1860, l’usine connaît une baisse d’activité dès les années 1880. Les cheminées sont dynamitées en 1925 par le génie militaire. Les lieux sont délaissés, les bâtiments disparaissent et sont réutilisés, d’autres parties sont remblayées. Un des derniers vestiges est détruit vers 1972 : une tour monte-charge pour le minerai.

Les travaux des archéologues ont notamment mis au jour tout un ensemble de restes liés à un haut-fourneau. On pourrait croire que tout est bien documenté pour l’industrie récente, que les sources écrites, les archives permettent de reconstituer l’histoire de chaque lieu. À tort, rappelle Yannick Milerski, le responsable de recherche archéologique : « On a toujours des surprises », comme justement ce haut-fourneau, construit, mais qui ne semble jamais avoir fonctionné.

Ce type de fouille, comme d’autres, n’est pas seulement une affaire de connaissance savante. L’archéologie sert les mémoires collectives, locales. Yannick Milerski écrit ainsi : « Ce chantier de fouille, au-delà des questionnements soulevés par les services patrimoniaux de l’État, a aussi permis aux habitants de Liverdun, de (re) découvrir et de s’approprier une partie de l’histoire de leur territoire. » Lors du chantier, certains d’entre eux sont venus spontanément apporter souvenirs – comme un jeton de présence de mineur – et documents – cartes postales anciennes ou bons de souscription – aux archéologues. D’autres ont évoqué des souvenirs d’enfance lorsqu’ils jouaient dans les galeries subsistantes. Histoire et mémoire vont ainsi de pair.

On voit déjà les archéologues avancer vers les restes plus contemporains encore, notamment du patrimoine industriel, articulant vestiges du sous-sol et étude du bâti.

Nicolas OffenstadtminesArchéologie
France24 - World

'It feels like yesterday': Survivors live in fear a month after Turkey quake

Issued on: 06/03/2023 - 04:18

NEWS WIRES

Before the Turkish earthquake, Abdullah Senel had nerves of steel. But these days, just being inside a house makes him nervous -- and it only takes the sound of a plane flying overhead to put him on edge.

"I was fearless in the past, but now a single noise is enough to freak me out," the 57-year-old former weightlifter told AFP.

 "Everything reminds me of the earthquake -- even the sound of a plane," he said.

Last month's devastating 7.8-magnitude earthquake flattened entire cities, killing more than 50,000 people across southeastern Turkey and parts of Syria.

In Kahramanmaras, a Turkish city near the quake's epicentre, survivors remain haunted by the trauma one month on.

"It's been a month now but for me, it feels like yesterday," said Adem Serin as he watched heavy machines remove the piles of rubble in the complex of high-rises where hundreds lost their lives.

"We couldn't get over the shock. I was caught by the quake on the 11th floor of a high-rise building," said Serin, whose wife is five months pregnant.

"I can still hear the screams of people crying for help on every floor. This pain will never go away."

Efforts to remove the ubiquitous rubble now dominate the city of 1.1 million people.

Workers who arrived from all over Turkey spray water on the debris and rubble-laden trucks trundle along the road waiting to dump the waste into a landfill outside the city.

Clouds of dust

Columns of dust emerging from the clean-up cover the horizon, carried by the wind and generating grey clouds seen from kilometres away, blurring the visibility in the region surrounded by mountains.

"200 to 250 tons of debris is removed here daily, we are irrigating so that it will not disturb the environment and not create dust," said Eren Genc, of the forestry directorate in the eastern Sivas province.

He said: "We didn't spot any bodies but yesterday there was a strong smell," directing a hose at the concrete slabs. "I think it will be done here in 10 days."

Operators sometimes come across precious objects while working to remove the rubble.

Levent Topal, from the waterworks authority in the Black Sea region, said his team spotted a safe deposit box in the rubble full of dollars, euros, gold and documents.

"We never touch them, we deliver it to the police who find the owner," he said.

A 54-year-old man took a big risk and climbed to the seventh floor of his building to retrieve items -- despite the danger and the more than 11,000 aftershocks that followed the earthquake.

"I know it's risky," admitted Veli Akgoz as he loaded a door and curtain rods onto the roof of his car.

His entire family of 13 people, who used to live in five different flats, will now squeeze into a village house.

'No choice' 

Officials say nearly two million people left homeless by the quake are now housed in tents, container homes, guesthouses or dorms in and beyond the region -- but this is far from meeting the needs of many others.

Some people spend the night in damaged houses because of a lack of tents, despite the authorities' warnings.

"We are scared but we have no other choice," said Solmaz Tugacar, desperately looking for a tent with her neighbours in the city's main square, where quake survivors line up to get food or tea from aid trucks.

Some residents are mobilised at the neighbourhood level.

In one part of Kahramanmaras offering a panoramic view of the city, a dozen tents are housed in the garden of a local authority's two-storey offices.

Locals cover the ground of the tents with carpets they pulled from a historic mosque whose minaret fell from the quake.

Ibrahim Yayla, a 31-year-old electricity technician, is one of the survivors sheltered in those tents with his two children and wife.

"We are okay now as the weather is nice, but what will happen if it rains?," he asked, holding his two-month-old baby.

Hairdresser Arif Guckiran took the matter into his own hands in this neighbourhood when the local mukhtar, or head man, ran away after the quake.

He stockpiled nappies and dry food including beans and lentils in several rooms of the building to deliver to those in need, but highlighted the dire shortage of cooking equipment.

"The other day a coal-loaded truck arrived down the hill. Before I could even go down to pick them, locals took several bags of them away," he said.

(AFP)

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WHO chief visits rebel-held northwest Syria for first time since earthquake

Qatar’s emir 'puzzled' by delay of aid to earthquake victims in Syria

Turkey-Syria earthquake death toll surpasses 50,000

Известия (RUS)

Российские миротворцы пресекли боестолкновение в Нагорном Карабахе

Минобороны России 6 марта сообщило, что накануне в ходе перестрелки между сотрудниками правоохранительных органов Нагорного Карабаха и азербайджанскими военными погибли пять человек.

В районе населенного пункта Дюкянлар азербайджанские военные обстреляли автомобиль с сотрудниками правоохранительных органов Нагорного Карабаха.

«В результате боестолкновения погибло трое и ранен один находившийся в автомобиле сотрудник. С азербайджанской стороны потери составили: двое погибших, один ранен», — заявили в Минобороны.

В МО подчеркнули, что благодаря российским миротворцам удалось прекратить боестолкновение. По данному факту командованием российского миротворческого контингента совместно с Баку и Ереваном проводится разбирательство.

Договор по душам: Путин назвал условия мира между Баку и Ереваном Когда стороны могут выйти на заключение договора и что для этого делает Москва

Ранее, 3 марта, Минобороны России сообщило о трех нарушениях режима прекращения огня в зоне ответственности миротворцев ВС РФ в Нагорном Карабахе в Мартунинском и Шушинском районах.

За день до этого миротворческий контингент Вооруженных сил России на территории Нагорного Карабаха зафиксировал нарушение режима прекращения огня в Аскеранском районе.

Ситуация на армяно-азербайджанской границе усугубилась еще осенью 2022 года. Ереван и Баку обвинили друг друга в эскалации, а также сообщили о погибших с каждой из сторон.

Отношения Армении и Азербайджана обострились на фоне оспаривания принадлежности Нагорного Карабаха, который в 1988 году заявил о выходе из состава Азербайджанской ССР. В ходе военного конфликта 1992–1994 годов Баку утратил контроль над Карабахом. В сентябре 2020 года Баку в ходе военных действий взял под свой контроль ряд населенных пунктов. В ноябре того же года Армения и Азербайджан при участии РФ подписали соглашение о прекращении боевых действий в Нагорном Карабахе.

BBC

Liverpool 7-0 Man Utd: 'Glimpse of future as Reds humiliate old rivals'

Last updated on 5 March 20235 March 2023.From the section Liverpoolcomments1208

As reality checks go, the humiliation Liverpool handed out to Manchester United at a joyous and almost disbelieving Anfield was as brutal as it gets.

The statistics speak for themselves.

Liverpool's 7-0 win was a monument to the return of all the qualities that have driven success under manager Jurgen Klopp. Those same statistics piled up like rubble at the feet of a Manchester United side that simply crumbled.

The biggest beating in the history of this famous fixture; the 7-0 scoreline equalling the heaviest defeat inflicted on United; Liverpool scoring six goals in a truly remarkable 45 minutes in front of the Kop.

Joy for Liverpool. Pain for Manchester United.

United lost by the same margin to Blackburn Rovers in 1926, to Aston Villa in 1930 and to Wolverhampton Wanderers in 1931.

None of those will be mentioned in the same breath as this truly remarkable game because of who inflicted it and where.

This is why this win was celebrated so wildly by Liverpool's baying fans. This is why Manchester United will be so badly wounded.

This will be a day that will be remembered forever by everyone who witnessed it at Anfield - even those United supporters who will try to blank it from their memory but will find it impossible - and far beyond.

Liverpool have been scratching for the old certainties this season. The intensity. The passion. The ruthlessness. The controlled fury.

Unfortunately for United, it all came flooding back in a game that will go down in history. It certainly put the Red Devils' renaissance, shown by the EFL Cup win against Newcastle United at Wembley, on temporary hold.

Mohamed Salah's two goals made him Liverpool's record Premier League scorer with 129, overtaking Robbie Fowler despite playing 61 fewer games.

Salah's record shows the seismic impact he has had from pretty much the first day he arrived at Liverpool from Roma in June 2017 - and yet here he also took his place in what Klopp is building for the future.

The Egyptian netted two goals, almost expected given the fact he is also Liverpool's record scorer against Manchester United with 12.

But of great significance was the impact of two newcomers brought in as Klopp renews the attack that has served him so superbly - Darwin Nunez and Cody Gakpo.

This was the sight of an Anfield evolution as the pair gave a tantalising glimpse of the future.

Salah, Sadio Mane and Roberto Firmino formed one of the most potent tridents in world football in Klopp's first great team but the winds of change have been blowing.

Mane made his exit to Bayern Munich in the summer while Firmino announced on Friday that he would be leaving Liverpool at the end of the season.

Indeed, it was a sign of Liverpool's perfect scriptwriting on Sunday that the Brazilian emerged as a substitute to a rapturous reception and provided the perfect finale to this landmark game with the goal that made it 7-0 in front of the Kop in the closing moments.

Alongside those goals from Liverpool's old guard came two each from Gakpo and Nunez that hinted at the potency and promise within the next incarnation of Klopp's forward line.

Gakpo was a target for United manager Erik ten Hag before Liverpool stepped in to snatch him away from PSV Eindhoven in January - and here you could see what the attraction was.

He provided a smooth finish from Andrew Robertson's perfect pass to open up what had been, as remarkable as it sounds, a tight game for 43 minutes.

Gakpo scored Liverpool's third with a delicate flourish after brilliant work by Salah, before he was joined on the scoresheet by Nunez, who is now getting the goals his industry has deserved.

Nunez diverted Harvey Elliott's driven cross past United keeper David de Gea to put Liverpool 2-0 up then scored with another superb header from Jordan Henderson's ball in for the fifth.

Gakpo and Nunez are still early works in progress but they possess goals, variety and flexibility. Throw in the enduring, world-class Salah and this is another threatening Liverpool strikeforce in the making.

In the wider context, Klopp's side are now an ominous presence to Tottenham and Newcastle United in the fight for a top-four place.

Liverpool are only three points behind Spurs, who lost at Wolves on Saturday, while Newcastle look to be fading after a fine first few months of the season.

Klopp flagged up just how big this week was in shaping those ambitions and it has brought a deserved home win against Wolves before United were completely overwhelmed.

He said: "It was the push we wanted. It puts us in the right direction. Everyone has to know we are still around.

"It wasn't the case for a while but this was a proper show of what we can be and what we have to be from now on."

It was after a 4-0 loss at Liverpool in April that then Manchester United interim manager Ralf Rangnick announced: "They are six years ahead of us."

United's steps to recovery this season suggested the gap had been closed to an extent - but when Liverpool get it right, as they did here, it still resembles a chasm.

France24 - World

Greek stationmaster charged over deadly rail crash as PM seeks forgiveness

Issued on: 06/03/2023 - 00:06Modified: 06/03/2023 - 08:02

NEWS WIRES FRANCE 24 Follow

The stationmaster implicated in Greece's deadliest rail crash, which killed at least 57 people, was charged and taken into custody Sunday, hours after the prime minister asked for forgiveness for the disaster.

On the streets, public anger over the deaths exploded into violence at demonstrations to protest the longstanding neglect of rail safety and to mourn the victims.

A legal source told AFP that the 59-year-old stationmaster, who has been named as Vassilis Samaras, was charged over his role in the "death of a large number of people" and taken into custody. Under Greek law, the offence carries a sentence of between 10 years and life.

Early on Sunday, ahead of a memorial service in Athens, Prime Minister Kyriakos Mitsotakis wrote a message addressed to the nation.

"As prime minister, I owe it to everyone, but especially to the victims' relatives, (to ask for) forgiveness," he wrote.

"For the Greece of 2023, two trains heading in different directions cannot run on the same line and no one notice," Mitsotakis wrote in the message posted on his Facebook page.

In the coming days, the minister in charge will announce immediate measures to improve railway safety, he added.

Greece would also seek the help and advice of the European Commission -- as well as funding -- to upgrade and modernise the country's rail system.

At the small station of Rapsani, near the accident site, local people left red and white carnations and lit candles along the track on Sunday.

Greek television showed harrowing images of weeping parents clamouring for information of children who had been aboard the train and berating authorities for what had happened.

The crash between a passenger and a freight train near the central city of Larissa on Tuesday night has sparked widespread outrage across Greece.

Thousands of angry demonstrators -- police estimated the number at 12,000 people -- gathered by the large esplanade in front of the parliament to demand accountability for the disaster.

Some protesters held signs reading "Down with killer governments".

AFP journalists saw violent clashes erupt between police and some of the demonstrators. Police said seven officers were hurt and five arrests were made after demonstrators set fire to rubbish bins and threw Molotov cocktails.

Police responded by firing tear gas and stun grenades to clear the square.

Hellenic Train, the rail company that has become the focus of some of the anger expressed in the wake of the crash, defended its actions in a statement late Saturday.

Its staff were quick to reach the scene of the disaster and had been working closely with rescue teams and the authorities ever since, it said.

Hundreds of people demonstrated during the week outside their Athens headquarters, and one legal source has said that investigators are looking at the possibility of bringing charges against senior members of the company.

Just as hard questions are also being asked of the government over its failure to pursue rail safety reforms, rail union officials have insisted they warned the company about the safety issues on the line.

Many of the crash victims were students returning from a weekend break.

At least nine young people studying at Thessaloniki's Aristotle University were among those killed on the passenger train.

In his message on Sunday, Mitsotakis addressed the question of responsibility, saying they did not wish to hide behind the issue of human error.

Details have emerged in the Greek media of the stationmaster's relative inexperience in the post and the fact that he was left unsupervised during a busy holiday weekend.

His lawyer, Stefanos Pantzartsidis, has insisted that while his client had admitted some responsibility, this was not the whole story. "In the case, there are important new elements that need to be examined," he said Saturday.

Kostas Genidounias, head of the train drivers' union OSE, has said they had already warned the authorities about safety failings on the line where the crash happened.

Union leaders at Hellenic Train sounded the alarm just three weeks ago.

"We are not going to wait for the accident to happen to see those responsible shed crocodile tears," they said at the time.

In Vatican City Sunday, Pope Francis offered prayers for the victims of the crash. "I am praying for the deceased," he said. "I am near the wounded and to their relatives. May Our Lady comfort them."

(AFP)

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Greek PM apologises, angry protests erupt over deadly train disaster

Greek train tragedy reveals chronic state failures

Greek rail workers strike over safety concerns as death toll in train tragedy tops 50

BBC

Bahrain Grand Prix: Red Bull dominate but Fernando Alonso and Aston Martin play starring role

Last updated on 5 March 20235 March 2023.From the section Formula 1comments696

Fernando Alonso enlivened a first race of the Formula 1 season that was dominated by Red Bull's Max Verstappen in a fashion that suggested the destiny of this year's World Championship might already be known.

Alonso produced a starring drive, featuring two quite superb overtaking moves, to fight back from seventh in the early stages to take the final podium place behind Verstappen and team-mate Sergio Perez.

The remarkable rise to the front of Alonso and his Aston Martin team was the story of the Bahrain Grand Prix.

Verstappen's superiority was expected by most - even if the extent of it left his title rival of last year, Ferrari's Charles Leclerc, in a downcast mood. And while Aston Martin had looked impressive in pre-season testing, even Alonso did not expect them to be as good as they turned out to be.

Before the cars turned a wheel on the race weekend, Alonso told this writer over coffee last Thursday morning that he was thinking about qualifying in the lower reaches of the top 10 and perhaps finishing in the top five or six.

But his was probably the second fastest car in the field at Sakhir on Sunday, and the delicious moves he pulled on Lewis Hamilton's Mercedes and Carlos Sainz's Ferrari in the closing stages sparked into life a race that, at the front, had long since become soporific.

"We didn't expect to be that competitive," Alonso said. "The aim in 2023 was getting in the mix in the midfield, leading that midfield and getting close to the top three teams. But even a podium was maybe not on the radar.

"And we found ourselves second-best car today in Bahrain, or the whole weekend, just behind Red Bull. So this is a little bit of a surprise."

Notwithstanding the crushing superiority of the Red Bulls, Alonso has had a long wait to get his hands on a car as competitive as this.

He scored a podium for Alpine in Qatar in 2021, but that was a performance that transcended the car's natural level that year.

Before that, his last podium was for Ferrari in Hungary in 2014, another great drive in a chaotic race in which his skills came to the fore. But it was one of only two top-three finishes in a poor year for Ferrari which led to him negotiating an exit from his contract two years early because he had lost faith in the team's ability to deliver him a competitive car.

It was 2013 - 10 years ago - that he last had a car capable of regularly being on the podium. Since then, he has been in a kind of competitive purgatory, his status as an all-time great secure, but his talents held back by his machinery.

Alonso left Alpine for Aston Martin this year believing in the vision and finance of owner Lawrence Stroll, and accepting it was probably - at the age of 41 - his last team. He said he had faith they would make progress, but he never believed it would happen this quickly.

The reaction in F1 in Bahrain to his appearance regularly at the top of the timesheets was universally warm.

Alonso is a divisive figure, and not everyone enjoys his complex and sometimes confrontational character. But no-one doubts his incredible talent, his relentless, unquenchable desire, nor resented his return to the front.

Verstappen, with whom Alonso has a warm relationship, said: "He has had a few years where there was not really a possibility to fight at the front, so I'm happy to see him sitting here already in race one.

"For this year, difficult to say if they're going to challenge for the championship, but race wins are definitely on the table.

"I've been in the same position where some races I'm finishing 20 to 40 seconds behind the winners and you still win two or three races a year because sometimes there are some tracks which really suit your car and everything just comes together and you can win a race with maybe sometimes a bit of help or luck. They have a really strong package."

Alonso had to work hard for this podium, and he did it with a drive that befitted the magnitude of the achievement.

Fifth on the grid, he lost places to Mercedes drivers Hamilton and George Russell on the first lap, the second because he was clouted from behind by team-mate Lance Stroll at the fourth corner.

From seventh at the end of the first lap, he caught and passed Russell in the first stint, closed in on Hamilton in the second, and then homed in for the kill after his final stop.

Alonso snuck ahead into Turn Four on lap 38, but an oversteer moment on the exit allowed Hamilton back past.

Next time around, Alonso realised that he needed to try something different to catch Hamilton by surprise, and he set the Mercedes up through the first part of the lap, before making a move down the inside of the Turn 10 hairpin, approached through a difficult, downhill, turning braking zone, and most emphatically not normally an overtaking point.

A couple of laps later, Charles Leclerc's Ferrari retired from third place with an engine problem, so now Alonso was fourth, with the second Ferrari of Sainz looking vulnerable and a podium in his sights.

Again Alonso had to improvise. Sainz was wise to the move at Turn 10, but Alonso cut back and exited the corner much faster, passing into the fast, uphill Turn 11 - another unconventional overtaking place.

"You normally pass into Turn One or into Turn Four," Alonso said. "And I passed Lewis and Carlos in not the normal places, because we could not match their straight-line speed.

"We had to make some moves in the corners before Turn 10 and Turn 11 and change trajectory, and then get the overtake done.

"To Lewis, it was more playing a surprise move there, because no-one overtakes into Turn 10, let's say. And then with Carlos, it was close into Turn 10 again, he closed the door, and then I have a better exit into Turn 11."

Aston Martin's new-found pace will lead to questions for other teams, not least Mercedes, whose engine, gearbox and rear suspension Aston Martin buy, and in whose wind tunnel Aston Martin develop their car.

Aston Martin have achieved this step forward after a major investment and restructuring programme by owner Lawrence Stroll, which has included poaching highly regarded designers from top teams - including new technical director Dan Fallows from Red Bull and his deputy Eric Blandin from Mercedes. A new factory will be completed in the summer, and a new wind tunnel is coming along, too.

Fallows was at Red Bull when the car that dominated the 2022 season was conceived, so it is hardly a surprise that the Aston Martin bears more than a passing resemblance to the the car that looks as if it will also take control of this year.

Even so, Aston Martin finished last season seventh in the championship after starting it with close to the slowest car in the field. And for a team to make this sort of progress from one season to the next is extremely rare in F1.

"We are extremely proud, happy with the job done at Silverstone in the factory," Alonso said. "So big congratulations to everyone. Let's enjoy this moment, and build from here hopefully a good 2023 campaign and get closer and closer to the top guys.

"This is just the starting point. The top teams worked on the concepts they had and tried to build on their advantage. We had to change 95% of the car. There is more to learn from the car and more to come."

For Red Bull's more usual rivals, it was a chastening weekend.

Mercedes admitted they need a major rethink of their car, and have effectively already given up on challenging Red Bull this year.

Ferrari were the closest thing to a challenge to Red Bull, and Leclerc by far their best driver in the race. But he was losing nearly a second a lap to Verstappen in the first stint before the Dutchman backed off into cruise control.

That was bad enough for a team who felt they had done a good job with development over the winter only to find Red Bull had moved the goalposts. Worse was the return of the reliability problems that were one of the reasons for last year's title challenge falling apart, when they thought they had fixed their engine troubles.

"I cannot say it feels good," Leclerc said. "It's impossible to look at the positives on a day like this when you don't finish the race. Obviously there was quite a lot of work on that. We need to keep working because first race and first reliability problem, not good.

"Red Bull seems to have found something really big during the race pace. In terms of quali pace, they are actually pretty similar to us, so at least we managed to extract the lap time. But then we come to the race and we are a second every lap off the pace, which is huge.

"Bahrain is also a very specific track so I hope that the picture can change a little bit for the next race but we cannot rely on that."

New team boss Frederic Vasseur was defiant. He insisted that if Ferrari can challenge Red Bull in qualifying - Leclerc was just over 0.1secs off Verstappen on their first runs in the final session and did not do a second run, preferring to save tyres for the race - they should be able to in the race as well.

"I never saw a car able to match the pace of another one in qualifying and not to be able to in the race," Vasseur said. "Then it is a matter of set-up and some choices on the car. We have to understand what we are doing well, and to come back next time stronger."

At Red Bull, meanwhile, they were saying all the things one would expect - it's the first race, it's a long season, Bahrain is a very specific track and so on.

"Let's just wait and see what happens [at the next two races] in Jeddah and in Melbourne," team principal Christian Horner said, "and at some of the other circuits before drawing too many conclusions."

It was Russell, though, who gave voice to the feelings of many in the sport.

"They have this championship sewn up," he said. "I don't think anybody is going to be fighting with them this year. They should win every race is my bet with the performance they've got."

Известия (RUS)

В ФРГ рассказали о последствиях отказа от российского газа

Действия правительства ФРГ по снижению зависимости от российского газа не остались без последствий. Об этом 6 марта заявил вице-канцлер, министр по делам экономики и защиты климата Германии Роберт Хабек.

По его словам, в начале 2022 года поставки газа из России в Германию составляли более 55% от снабжения всей страны. Сейчас же ФРГ совершила «гигантское достижение», сохранив энергоснабжение на фоне отказа от топлива из РФ.

«Это достижение, за которое многие люди заплатили цену», — заметил глава минэкономики, говоря о высоких темпах инфляции.

Хабек также указал на то, что сейчас Германия не зависит от российского газа, но может случиться так, что через терминалы по приему сжиженного природного газа (СПГ) «из соседних стран поступит газ, который будет содержать молекулы российского» топлива.

«Этого нельзя ни проконтролировать, ни исключать, но немецкие компании не закупают СПГ у российских фирм или в России», — сообщил министр на пресс-конференции по итогам заседания кабмина Германии.

Куда ветер подует: Европа строит прогнозы о ценах на газ Почему углеводороды резко подешевели и что будет дальше

5 марта канцлер ФРГ Олаф Шольц заявил, что Германия обеспечила себе независимость от поставок российских газа, нефти и угля. По его словам, этого удалось достичь за счет возросших объемов поставок СПГ через западные европейские порты, строительства новых портов на северном побережье Германии, а также использования угольных и атомных электростанций.

27 февраля ведущий эксперт Фонда национальной энергетической безопасности и Финансового университета при правительстве РФ Станислав Митрахович в разговоре с «Известиями» заявил, что Германии потребуется более $1 трлн до 2030 года для комплексного обновления своей энергетической системы.

Ранее, 24 декабря 2022 года, немецкий концерн Uniper признался в убытках из-за отказа от российского газа. Замена российского газа обошлась энергоконцерну в €11,6 млрд. Чтобы спасти предприятие, правительство ФРГ договорилось национализировать Uniper. На покупку 99% акций компании из бюджета выделили €34,5 млрд.

Германия и другие европейские страны столкнулись с беспрецедентным ростом цен на газ и электричество из-за курса на сокращение импорта энергоносителей из России, который был взят странами Запада в качестве меры давления на РФ после начала спецоперации по защите Донбасса.

France24 - World

Estonian PM's party beats far right by wide margin to win general election

Issued on: 06/03/2023 - 00:54Modified: 06/03/2023 - 08:29

NEWS WIRES Emerald MAXWELL

Prime Minister Kaja Kallas's centre-right Reform Party won Estonia's general election by a wide margin on Sunday, according to near-complete results, beating out a far-right rival that had campaigned against further arms deliveries to Ukraine.

Reform won 31.6 percent of the vote, with right-wing runners-up EKRE taking 16 percent. In order to stay in power, Reform will again have to form a coalition with one or more of the parties in the Baltic state's 101-seat parliament. 

The Centre Party secured 14.7 percent of Sunday's ballot, Estonia 200 got 13.5 percent, the Social Democrats received 9.4 percent and the Isamaa (Fatherland) party 8.3 percent. 

"This is much better than we expected," Kallas said of the result. "We have ruled out a coalition with EKRE and I stand by my words."

EKRE leader Martin Helme suggested on election night that Reform "stole" the election. 

"We didn't do anything wrong. We did everything right and with honesty, unlike those who stole our well-deserved victory," he said.

Reform is a centre-right liberal party that appeals to business owners and young professionals.

It has promised to raise military spending to at least three percent of GDP and ease taxes on business, and wants to pass a law approving same-sex civil partnerships.

EKRE, meanwhile, had campaigned against additional military aid to Kyiv, called for a halt in Ukrainian refugee arrivals and for lower immigration rates to protect local workers.

The electoral commission must still verify the results, but if confirmed, Reform will win 37 seats -- three more than they did four years ago.             

Escalating tensions                 

Estonia, a country of 1.3 million people bordering Russia, is a member of the EU and NATO, and has led international calls over the past year for more military aid to help Ukraine fight off Russia's invasion.

Its military assistance to Ukraine amounts to more than one percent of GDP -- the biggest contribution of any country relative to the size of its economy -- and the ongoing war there was on many voters' minds.

"It's obvious that what is happening in Ukraine is very important for Estonia as well," 35-year-old engineer Juhan Ressar told AFP at a polling station in the capital Tallinn.

"Maybe people... have forgotten the importance of independence."

Speaking of aid to Ukraine, Kallas said on Sunday: "I think with such a strong mandate this will not change."

"Other parties -- except EKRE and maybe Centre -- have chosen the same line. So I think we can find common ground here," she added.  

According to EKRE's Helme, Estonia should not be "further escalating tensions" with Moscow. 

Estonia has also been grappling with a cost-of-living crisis, enduring one of the EU's highest inflation rates -- 18.6 percent in January over 12 months earlier.

For 62-year-old pensioner Pjotr Mahhonin, only EKRE "represents the Estonian people". He accused the prime minister of being more interested in "another country", referring to Ukraine.

Like many Estonians, he said he feared war. "We have a big neighbour, Russia, and it's very dangerous.

"If war starts, we are the country on the front line."             

Abstention uncertainty                

Rein Toomla, a political expert from the Johan Skytte Institute, said Reform could safely exclude EKRE from any coalition building, as its "position has now become so weak that it can be easily ignored".

According to political analysts, a coalition between Reform, Estonia 200 and the Social Democrats is possible, as is one between Reform, Centre and Isamaa.

The Centre Party, which is traditionally popular with Estonia's large Russian-speaking minority, has supported government policy on Ukraine and on Russia. The centre-left party had also promised more investment in infrastructure and affordable housing. 

This put off some Russian-speaking voters, raising fears of high rates of abstention among the minority, who account for around a quarter of the population.

Overall voter turnout was 63.5 percent, according to the electoral commission.

(AFP)               

   

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.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} Talking Europe

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BBC

SANS TITRE

Westminster Abbey is one of the most famous religious buildings in the world and one of London's key tourist sites. Built by King Edward I (Edward the Confessor) in 1040, it has been the site of royal coronations since 1066. Anyone who watched the late Queen Elizabeth II's funeral will have seen its elegant gothic exterior and magnificent vaulted ceilings, while visitors will have walked by the graves and memorials of illustrious artists and writers, including Geoffrey Chaucer, Thomas Hardy, Rudyard Kipling, Shakespeare and the Bronte sisters.

And this year, in the run up to the coronation of Britain's latest king, Charles III, visitors are paying particular attention to the Coronation Chair, the seat on which English monarchs have been crowned since 1308.

"You can find it behind glass in St George's Chapel, just near the Great West Doors of the Abbey beside a portrait of Richard II seated there," said Sue King, a Blue Badge tourist guide for London and the Abbey. "What you see is an old brown wooden chair, but there are accounts of how it was painted with images of kings, foliage and birds, gilded and fitted with precious stones. It's probably the oldest piece of furniture still in use in England."

On 6 May 2023, Charles III will be crowned king of England, Scotland, Wales and Northern Ireland at Westminster Abbey (Credit: Doug Armand/Getty Images)

Despite its age, the chair is only part of the coronation story. Underneath the seat, along with a few initials carved by naughty schoolboys from Westminster School, is a wooden platform. This was designed by Edward I to house the Coronation Stone, a sacred rock with mysterious origins that he brought from Scotland in 1296.

The platform is currently empty – but before the coronation on 6 May, the stone will be brought from Edinburgh Castle (where it's housed alongside the Scottish Crown Jewels) to the Abbey when Charles III is crowned king of England, Scotland, Wales and Northern Ireland.

The Coronation Stone – also known as the Stone of Scone or Stone of Destiny – is an ancient symbol of Scottish sovereignty with links to Ireland and Spain, stolen by the English and even associated with biblical lore.

English monarchs have been crowned on the Coronation Chair since 1308 (Credit: mikroman6/Getty Images)

However, while it has a long (and controversial) history, it actually looks like a fairly unremarkable rock: a rectangular slab of pinkish sandstone the size of a small suitcase that weighs around 125kg. Its only decoration is a roughly incised cross. At each end, iron rings are fitted. No one is quite sure when they were attached or whether their purpose was to make the stone easier to move or to chain it in place. And that's just one of many mysteries surrounding the stone.

In the UK today, the small round bread/cake "scone" that forms part of the nation's much celebrated cream tea has a hotly contested pronunciation. Some say it rhymes with "stone" while others say with "gone". But the Stone of Scone rhymes with "spoon" and takes its name from Scone Palace – the historical crowning place of Scottish kings ­– in Scotland's highland county of Perthshire.

 

According to legend, it was the same stone used by the biblical figure Jacob (the father of the Israelites) as a pillow in Bethel when he dreamed of a ladder reaching to heaven. From here, one of Jacob's sons is said to have taken it to Egypt, from where it travelled to Spain and later to Ireland when the Spanish king's son, Simon Brech, invaded the island in 700 BCE.

There it was placed on the sacred Hill of Tara near Skryne in County Meath and named the Lia Fail, or "speaking stone", because it was said to groan aloud if the claimant was of royal blood but remained silent if he was a pretender.

"There are a number of Lia Fail in ancient Irish history," said Dr David Hume, an Ulster Scots historian, journalist and broadcaster. "In 496 CE, a stone was in the possession of King Fergus Mór mac Eirc who ruled Dalriada, a kingdom that spanned the Irish Sea and incorporated parts of Western Scotland."

According to Hume, the story goes that Fergus took the Lia Fail stone from Ireland to Scotland when he moved his royal seat to Dunnadd in Argyll in 498 CE. However, it's uncertain just how much of the story is true. The main evidence for it is in the Scottish Declaration of Arbroath in 1320 CE, signed by the Scottish nobles in an appeal to the Pope to recognise Scottish independence, which mentions an "honour" passing through the Mediterranean Sea and coming from Israel.

The Stone of Scone is usually housed at Edinburgh Castle alongside the Scottish Crown Jewels (Credit: Historic Environment Scotland)

Whatever the truth, we know that the stone was taken to Scone Abbey in Perthshire after Kenneth I – who united the Scots and Pictish kingdoms and is known as the first King of Scotland – moved his capital from Western Scotland to Scone in around 840 CE. This "Stone of Destiny" was used for centuries in the coronation ceremonies of Scottish monarchs.

But following his victory at the Battle of Dunbar in 1296, England's King Edward I marched north, seized the stone from Scone Abbey and had it fitted into the base of a specially crafted wooden Coronation Chair on which English – and later British – monarchs have been crowned inside London's Westminster Abbey ever since.

However, even this history remains disputed.

There is a rumour that the monks at Scone Palace actually hid the real stone in the River Tay and tricked the English troops into taking a substitute. In addition, geologists have proven that the stone seized by Edward I was quarried in the vicinity of Scone rather than in biblical Judea. It's likely that a more ancient stone was used to crown the kings of Ireland, and this was probably brought first to Antrim from Tara and then to Scotland by King Fergus, but sometime after that it was replaced by the present stone that was quarried close to Scone.

The 'Stone of Destiny’ was used for centuries in the coronation ceremonies of Scottish monarchs (Credit: Historic Environment Scotland)

However, no one has ever found the hidden stone and, even though Scotland was not yet part of a United Kingdom, the stone that Edward took symbolically gave the future English kings dominion over Scotland. Because of this, the present stone's physical representation of the seat of monarchy has, over the years, made it a target for political activists.

In 1914, suffragettes detonated a bomb under the chair. During World War Two, concerns about German bombing led to the stone being secretly buried under Westminster Abbey, while the Coronation Chair was moved to Gloucester Cathedral until the war was over.

But not long after they were returned, a group of Scottish Nationalist students broke into the Abbey on Christmas Eve 1950. They removed the stone, which broke in the process (probably due to damage caused by the suffragette bomb) and hid it until it had been repaired. Four months later it was placed on the high altar at the ruined Arbroath Abbey – a building long associated with Scottish independence.

It was a spectacular stunt, and although the stone was returned to Westminster, the students were never charged and calls for Scottish independence continued to grow. In 1996, then British prime minister, John Major, tried to silence these calls with a curious PR move, announcing the stone would be returned to Scotland on the proviso that it would be brought back to Westminster for use in further coronations.

Arbroath Abbey is famous for its association with the Declaration of Arbroath, in which Scotland's nobles swore their independence from England (Credit: Ganet77/Getty Images)

Granting permission for this to happen was only half the battle. Removing the stone itself was an arduous task.

"When the Stone was returned to Scotland in 1996, the process of removing it from the chair required great care to ensure both were protected throughout," explained Kathy Richmond, head of Collections & Applied Conservation at Historic Environment Scotland.

"A specially designed scaffold had to be carried into the Abbey and carefully erected over the Coronation Chair. Then a running pulley was mounted above and a block and tackle used to winch the Stone up and out of the Chair before it was lowered onto a specially built hand barrow. The whole operation took six hours."

This same procedure will be repeated later this year in reverse, when the stone is brought to London for the crowning of King Charles. Once the stone is laid under the Coronation Chair, they will be moved from their place by the West Door to the Coronation Theatre, an area in the middle of Westminster Abbey at the centre of the lines of the cross on which the abbey is constructed. Historically this area was decorated with bright wall paintings. Today its most striking feature is a bold medieval mosaic floor known as the Cosmati pavement.

"Here the king will be anointed by the Archbishop of Canterbury," said King. "For this private part of the ceremony, a canopy is placed over the chair by four Knights of the Garter. The then-king will be handed the Sword of Offering (which he hands back) and then the Sovereign Sceptre and Golden Orb before he is finally crowned with Edward's Crown."

The Crown Jewels are usually housed at the Tower of London, but will be used in Charles' coronation ceremony (Credit: Joe Daniel Price/Getty Images)

These items of coronation regalia are the heart of the Crown Jewels collection on display at the Tower of London. But current visitors to the Tower will not see quite as much as usual. The crown is being resized to fit King Charles III, and many other items will be borrowed to be worn by other members of the royal family.

The Abbey will also be closed to the public in the days leading up to 6 May – as will Edinburgh Castle when the Stone of Destiny is removed. Given the stone's history and significance, the exact details of when and how it will be transported are a closely guarded secret.

But while these ancient buildings and artefacts are a magnet for tourists to the UK, the coronation will serve as a reminder of their history – a history that is entwined with that of the British Isles, and perhaps even the ancient father of the Israelites.

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Известия (RUS)

Драма «Нюрнберг» собрала более 100 млн рублей в кинопрокате за первый уикенд

Историческая драма «Нюрнберг», вышедшая в широкий прокат 2 марта, за первый уикенд показала отличный результат, собрав более 100 млн рублей. Об этом свидетельствуют данные единой автоматизированной информационной системы сведений о показах фильмов в кинозалах (ЕАИС).

Кинолента повествует о ходе судебного процесса над руководителями Третьего рейха. Как отметил в беседе с «Известиями» кинокритик Николай Никулин, на успех ленты повлияло несколько факторов: сильный актерский состав, богатая историческая реконструкция самого Нюрнбергского процесса, а также романтическая линия.

«Надо сказать, что цифры кассовых сборов — это прежде всего показатель того, насколько кино отзывается или не отзывается, насколько его тема действительно интересна зрителю. То, что фильм «Нюрнберг» заработал больше 100 млн рублей, — это, конечно, история про то, что диалог со зрителем случился. Надо сказать, тут есть факторы, которые сыграли ключевую роль. Смотрите, и сильный актерский состав, тут и Сергей Безруков, и Сергей Кемпо, и Евгений Миронов. И, безусловно, богатая историческая реконструкция самого Нюрнбергского процесса. И, конечно, важная романтическая линия в этом фильме», — подчеркнул эксперт.

«"Нюрнберг" должен звучать как предостережение» Режиссер Николай Лебедев — о съемках в катакомбах Москвы, эскизах Артемьева и поисках кладбища в Вене

Большая кинопремьера состоялась 2 марта. «Нюрнберг» — это реконструкция суда над нацистскими преступниками. Историческая драма объединила культовый актерский состав: главные роли в киноленте исполнили Евгений Миронов, Сергей Безруков, Сергей Кемпо и Любовь Аксенова. Первые зрители, с которыми пообщался корреспондент «Известий», высоко оценили картину.

Создатели фильма большое внимание уделили историческим фактам, детально воссоздав судебный процесс над нацистами. Так, с особым трепетом декораторы отнеслись к реконструкции зала 600 Дворца юстиции, где проходили слушания.

«Меня спрашивают: какой процент придуманных текстов на процессе? Зеро. Я не имел права придумывать хоть слово из того, что было произнесено там», — подчеркнул режиссер Николай Лебедев.

Роль советского обвинителя Романа Руденко сыграл Сергей Безруков. Его герой представил суду неопровержимые доказательства вины нацистских преступников. Актер признался, что эта роль для него стала очень личной.

«Мои деды воевали. Для меня это священная война действительно. И в памяти моей она священная, Великая Отечественная война», — подчеркнул Безруков.

Сергей Кемпо, исполнитель роли советского офицера-переводчика Игоря Волгина, отметил, что для него стало открытием то, как проходил Нюрнбергский процесс.

«Это оказалось очень и очень интересным с точки зрения актерской, потому что я этого не знал. Это еще раз доказательство того, что нужно вспоминать об этом», — добавил артист.

При этом документальную точность в «Нюрнберге» удалось совместить с яркостью художественного фильма, что приковывает внимание зрителя. Сюжетная линия включает и шпионский триллер, и историю о любви.

«Фильм держит в напряжении, и хорошо, что авторы фильма не скатились до обычной документалистики. Для этого мы смотрим документальное кино», — отметила одна из зрительниц.

Судить, нельзя помиловать: на экраны вышел «Нюрнберг» На что сходить в кино в эти выходные

По словам создателей, к работе над картиной были привлечены представители 12 стран. Таким образом, фильм, как и сам судебный процесс, получился международным. Как ранее рассказал в интервью «Известиям» режиссер картины Николай Лебедев, на предложение сниматься у русского режиссера иностранцы откликались с большим интересом.

В Москве премьерный показ «Нюрнберга» состоялся 20 февраля. С 7 по 10 февраля в российских городах прошел специальный показ военной драмы.

France24 - World

Leaders from world's poorest nations unleash anger at UN summit

Issued on: 05/03/2023 - 23:37

NEWS WIRES

Leaders from the world's poorest nations poured out their disappointment and bitterness at a UN summit on Sunday over the treatment of their countries by richer counterparts.

Many made pointed calls for the developed powers to come good with billions of dollars of promised aid to help them escape poverty and battle climate change.

Central African Republic's president told the UN Least Developed Countries meeting in Doha that his resource-rich but impoverished nation was being "looted" by "Western powers".

UN Secretary-General Antonio Guterres followed up an attack he made a day earlier on the "predatory" interest rates imposed by international banks on poor states.

He said there could be "no more excuses" for not providing aid.

But the opening day of general debate at the once-in-a-decade summit saw no major announcement of desperately needed cash -- apart from $60 million that host Qatar said it would give to United Nations programmes.

Leaders of the world's major economies have been markedly absent from debate, which will last five days, on the turmoil in poor nations.

At a meeting with LDC leaders on Saturday Guterres called for $500 billion to be mobilised for social and economic transformation.

Leaders also used the first day of public debate to renew demands that industrialised governments hand over a promised $100 billion a year to support their efforts to counter global warming.

Presidents and prime ministers from Africa and the Asia-Pacific region made calls for financial action.

Bangladesh Prime Minister Sheikh Hasina, whose country of 170 million is scheduled to graduate out of LDC status, said poorer nations "deserve" certainty over financing for development and climate.

"The international community must renew its commitment for real structural transformation in LDCs," Hasina said.

"Our nations do not ask for charity. What we seek are our due international commitments."

Zambia's President Hakainde Hichilema said providing the finance was "a matter of credibility".

"LDCs cannot afford another lost decade," declared Narayan Kaji Shrestha, deputy prime minister of Nepal, which is also to leave the LDC club for the Middle Income Countries division by 2026.

Shrestha said that in the five decades since LDC status was established to give countries trade privileges and cheaper finance, they had been "fighting an epic battle against poverty, hunger, disease and illiteracy."

He highlighted that only six countries had so far escaped the LDC status that some nations consider a stigma.

Central African Republic's President Faustin-Archange Touadera used his speech to lash out at sanctions imposed by the UN Security Council and other institutions against the huge but sparsely populated nation that has seen decades of instability.

Touadera said the country's 5.5 million people could not understand how, with vast reserves of gold, diamonds, cobalt, oil and uranium, it "remains, more than 60 years after independence, one of the poorest in the world".

"Central African Republic has always been wrongly considered by certain Western powers as a reserve for strategic materials," he added.

"It has suffered a systematic looting since its independence, helped by political instability supported by certain Western powers or their allies."

The country has been under a UN arms embargo for a decade, while the EU imposed sanctions against the Russian mercenary group Wagner over its activities in Central African Republic and other neighbouring countries.

One sanctioned Wagner official was a "security adviser" to Touadera, according to the EU.

Gold and diamond companies linked to Wagner in Central African Republic and Sudan were also hit by EU sanctions.

The LDC summit lasts until March 9 while hundreds of business executives are attending a parallel private sector forum.

(AFP)

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.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} environment

UN warns key climate change indicators hit record highs in 2021

In DR Congo, Macron pledges aid, warns of sanctions if peace efforts are derailed

Sub-Saharan migrants in Tunisia living in 'climate of fear' after surge in racist attacks

BBC

The waste-not-want-not approach carries a cachet in some parts of the world, where being sustainable is worn as a badge of honour

In a handsome Edwardian house in south London, the bold kitchen's interior is literally made from kitchen rubbish. No slabs of pristine Carrera marble or granite in Mountain View. Instead, the work tops and cupboard doors had former lives as microwave meal trays, bottle tops and plastic chopping boards. It's the epitome of "waste-not-want-not" design, with recycled plastics given a new – more noble – role, and adding style.

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Mat Barnes of architecture and design studio CAN, and owner of Mountain View, was drawn to the graphic quality of recycling company Smile Plastics' bold panels made from kitchen packaging waste. "They're like exaggerated surreal marble," he tells BBC Culture. But his choice wasn't purely driven by environmental concerns. "We chose them for their aesthetic, we weren't compromising our look by going for something sustainable."

The interior of Mountain View was created from re-purposed building materials by Mat Barnes of design studio CAN (Credit: Jim Stephenson)

Similarly, rather than adorning the living room with brand new decorative mouldings – in reference to the house's original period details – Barnes scoured a local plaster maker for seconds. These delightfully imperfect fragments were stuck to the walls like sculptures, and painted a rich blue in keeping with the rest of the monochrome room.

Like many designers and architects these days, Barnes was keen that as few building materials as possible ended up as waste from the transformation of this house into a pop-culture-inspired family home. So the offcuts from the kitchen cabinets were used externally on the first floor's concrete lintels; and when part of an internal brick wall was removed to create a cascading wall effect between the kitchen and living area, those same bricks were relocated to the back of the garden and laid out as a patio.

The recycling and repurposing of materials is increasing in popularity. With recycling, materials are turned into something else for their second life, which generally takes some effort and energy. With repurposing, items are simply used again, though often for new purposes. In both cases, designers have more and more products and techniques to choose from.

Mountain View is among the homes featured in the new book Reclaimed: New Homes from Old Materials by Penny Craswell (Credit: Jim Stephenson)

When a mid-20th-Century house near Bratislava was in too poor a condition to renovate and extend, architect Martin Skoček demolished it. Nothing remarkable about that. But rather than starting from scratch, he got the bricks cleaned up, and used them for the interior walls of House V, a new gabled property on the same site. These bricks now cover the peripheral walls of the open-plan living area, the master bedroom and its en-suite bathroom, and the children's rooms.

"Lining the inside of your home with recycled bricks isn't just an intelligent way to reuse construction waste when pulling down a house and putting up a new one. It also creates a unified and beautiful interior finish," writes Penny Craswell in her new book, Reclaimed: New Homes from Old Materials. She adds that moving House V's bricks inside "provides a fresh new aesthetic. Sometimes reusing the same materials in a different space can be enough to make it look like a completely contemporary redesign." In this way, the interior of the house near the Slovakian capital echoes the exterior of its rural neighbours.

Going for the waste-not-want-not approach carries a cachet in some parts of the world, where being sustainable is worn as a badge of honour. But Malay Doshi of architects Studio Sārānsh in Ahmedabad, India, is something of an outlier. For the transformation of a two-bed dwelling into his own open-plan studio apartment, "he departed from the new finishes usually used in new residential projects in India, instead opting for reclaimed and handcrafted materials," writes Craswell.

Recycled bricks are used to line the walls of House V in Bratislava, designed by architect Martin Skoček (Credit: Matej Hakar)

So instead of the typical chic and shiny-bright aesthetic, his MD Apartment has a raw, unfinished look created using reclaimed materials. Here, raw concrete, hand-finished plaster, stone and concrete tiles rub shoulders with dark, aged teak. Doshi didn’t create this look by flicking through new product brochures. Instead, he came across a shop in an industrial area of Ahmedabad that was full of reclaimed building materials. There, he picked up aged teak that had come out of housing that dated back to the Mughal Empire, which ended in the mid-1800s.

A second life

While the apartment was being stripped of all its partition walls, and reconstructed to Doshi's design, he spent a lot of time on site. He was there to see the teak flooring and wall cladding being installed, which meant he was able to squirrel away precious offcuts of wood. He used some to line the shoe shelves near the front door, and artfully inlaid others in the concrete of the kitchen floor. The kitchen also has aged teak drawers below its grey stone work surface, and the library's shelves are fashioned from reclaimed timber. He even turned a load of long, slim offcuts into a latticed grid top for the coffee table in the living space.

In total, around 70% of the wood in MD Apartment is reclaimed. And although some of it in its former (long) life had been carved into, or glued together or had long nails extracted, it was still stronger than new wood, and "it had a distinctive look derived from its age," Doshi explains in the book.

Reclaimed timber can be extremely beautiful, thanks to a patina that accumulates with time and wear – Penny Craswell

Craswell echoes this, writing of the aesthetic benefits of wood. "Reclaimed timber can be extremely beautiful, thanks to a patina that accumulates with time and wear." As well as creating a warm, one-off look, there are the obvious environmental benefits to this approach. RIBA's Built for the Environment report shows that 40% of global greenhouse gas emissions are attributable to buildings and construction, consuming about 50% of all raw materials worldwide in the process. That includes concrete, bricks, wood, glass, metals and plastic. In the UK alone, more than 50,000 buildings are demolished each year, many of which could have been repurposed, according to RIBA.

 

MD Apartment in Ahmedabad, designed by Studio Sārānsh, shows how recycled timber can help create a chic space (Credit: Ishita Sitwala/ The Fishy Project)

"Using reclaimed and recycled materials is a vital part of the circular economy that we need to establish if we are going to fight the climate crisis," writes Craswell. Historically, the circular economy has been much talked about in the worlds of fashion and products, but increasingly interior designers and architects are getting in on the act. And their decisions can help eliminate waste by reusing buildings and their material components.

In Reclaimed, Craswell makes the point that "Architects and interior designers can tackle pollution through the choices they make. Architects have a responsibility… to divert useable materials from landfill. Interior designers can do even more," as interiors often have a shorter lifespan than the building itself. She cites author Katie Treggiden, who researches the use of recycled waste in design. "She believes that building materials and interior finishes made from waste or 'second-life materials' are becoming more accepted – or sought after," Craswell adds.

Pete Collard, curator of RIBA's exhibition Long Life, Low Energy: Designing for a Circular Economy, backs this up. "When you're reusing materials directly, there's an obvious second-hand quality. It's good to wear your language on your sleeve, presenting your history up front." Collard believes that "using waste products found on site, which have an aesthetic of their own, means rethinking visual languages, away from pristine."

Of course, repurposing materials from old buildings is nothing new. In Roman cities, pieces of stone were dragged from one part of town to another to form new buildings. And then in the Middle Ages, parts of timber structures found new homes. So the principles of the circular economy have deep roots. But things changed in the UK in the mid-Victorian era, when mass-produced house-building took off. And with the industrial revolution, the production of materials and furniture was scaled up, and people with money wanted to show off their wealth. "Buying brand new was the way to do that," says Collard.

The warm tones and textures of MD Apartment are achieved through the use of re-purposed teak floorboards (Credit: Ishita Sitwala/ The Fishy Project)

Little has changed in many parts of the world, until now. New techniques allow the "the breakdown and reconstitution of waste [which] is the new frontier when it comes to recycled building materials," Craswell writes. "Recycling processes can also allow non-construction waste materials, such as post-consumer waste, to be transformed into construction materials." Hence insulation made from old denim, benchtops made from old plastic chopping boards and terrazzo made from recycled glass. And with the increasing scarcity in materials, repurposing and recycling will soon be a necessity rather than a choice.

While aesthetics in previous times often trumpeted the big, bold and novel, repurposing and recycling has a different approach. Rather than creating interiors that show off wealth, "now we need to show off about sustainability", Collard believes. "There's a financial value to this approach, but there's also a cultural value." And he predicts that "increasingly, you'll see eco credentials presented upfront".

With the direction of travel for interior designers and architects clear, one question remains: what will net-zero, circular-economy design look like? Reclaimed: New Homes from Old Materials by Penny Craswell is published by Thames & Hudson.

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Valeurs Actuelles

Marseille : quatre fusillades dont une mortelle en moins de dix jours

Les fusillades s’accumulent à Marseille. Dans l’après-midi de ce samedi 4 mars, un jeune homme a été grièvement blessé par balles à la cité des Micocouliers, dans le 14e arrondissement de la cité phocéenne, rapporte Actu17.

Touché au dos, à l’aine et à un bras, le jeune homme serait connu des services de police pour des faits liés à du trafic de stupéfiants, d’après une source proche de l’affaire. Sur les lieux, les forces de l’ordre ont rerouvé une demi-douzaine d’étuis de calibre 9 mm. Le ou les auteurs sont en fuite.

Arrêt cardio-respiratoire

Le jeune homme grièvement blessé dans cette fusillade a été pris en charge par les secours alors qu’il était en arrêt cardio-respiratoire. Il a été évacué à l’hôpital Nord de la cité phocéenne. Ces derniers jours, les règlements de comptes s’enchaînent à Marseille. Pas plus tard que ce jeudi soir, deux jeunes hommes de 18 et 21 ans ont été visés par des tirs d’arme à feu, à la cité de la Paternelle, également dans le 14e arrondissement. La veille, un adolescent avait essuyé une blessure par balle à la cité des Rosiers. Vendredi dernier, un homme avait également été tué par balle dans la cité phocéenne, rappelle Actu17.

Marseille : les dernières actualités

Déploiement de la CRS 8 à Marseille : l’habile coup de com’ de Gérald Darmanin

Règlements de comptes à Marseille : Gérald Darmanin mobilise la CRS 8, spécialisée dans les violences urbaines

“Un enfer” : à Marseille, un copropriétaire “en colère contre l’Etat” dénonce des centaines de squatteurs dans son immeuble

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

Известия (RUS)

Вузы в новых регионах изменят программы под стандарты РФ к маю

Образовательные программы в вузах новых регионов РФ — Запорожской и Херсонской областей, Луганской и Донецкой народных республик (ЛНР и ДНР) — будут подстроены под российские стандарты к 1 мая 2023 года, сообщило Минобрнауки РФ 6 марта.

«С целью организации плавного и проработанного процесса перехода на единые стандарты Минобрнауки России провело серию вебинаров. В мероприятиях приняли участие более 400 работников научных и образовательных организаций высшего образования ДНР, ЛНР, Запорожской и Херсонской областей», — сказано на сайте ведомства.

Научить ученого: как вузы новых регионов осваиваются в России В университеты ЛДНР, Запорожья и Херсонской области до конца года поставят 114 тыс. учебников

30 сентября 2022 года ЛДНР, Херсонская и Запорожская области вошли в состав РФ после проведенного референдума.

В декабре минувшего года сообщалось о планах открыть в Бердянске, Луганске и ДНР новые педагогические вузы. Как отметил министр просвещения Серей Кравцов, рассматривается возможность создания педвузов и в Херсонской области.

В августе в интервью каналу «Россия 24» Кравцов отмечал, что всё больше молодых людей в РФ желают связать свою жизнь с педагогической деятельностью и поступают в педвузы.

France24 - World

Turkey: One month after quake, French paramedics help residents in remote areas

Issued on: 06/03/2023 - 16:14

Brice AGIER-GRÉGOIRE

It's been a month since two devastating earthquakes hit Turkey and Syria, killing more than 50,000 people. Many hospitals and clinics in Turkey are full of injured patients, while other facilities are heavily damaged, making it difficult to provide much-needed routine medical treatment to other residents. Our reporters Thameen Al-Kheetan, Julien Chehida and Brice Agier-Grégoire followed a team of French volunteer paramedics who are visiting remote quake-hit villages in southern Turkey to offer medical treatment to those who need it.

'It feels like yesterday': Survivors live in fear a month after Turkey quake

Qatar’s emir 'puzzled' by delay of aid to earthquake victims in Syria

WHO chief visits rebel-held northwest Syria for first time since earthquake

Valeurs Actuelles

Besançon : un homme condamné à dix-huit mois de prison pour avoir frappé sa femme qui avait pris un selfie sans son voile

C’est une affaire sordide qu’a récemment jugée le tribunal de Besançon. Un homme a été condamné à dix-huit mois de prison ferme pour avoir roué de coups, durant un jour et une nuit entière, sa femme qui avait eu le malheur de dissimuler des photos d’elle prises sans son voile islamique, relate l’Est Républicain ce samedi 4 mars.

Comme défense, le prévenu a joué la carte du traumatisme psychologique remontant à l’enfance, fondant en sanglots plusieurs fois à la barre. Selon nos confrères, il aurait mis son comportement violent sur le compte des « violences sexuelles » perpétrées par sa mère ainsi que « l’emprise religieuse de sa femme ». Des explications qui n’ont pas convaincu la procureure qui l’a enjoint d’« arrêter de parler comme ça », tout en faisant remarquer au suspect qu’il montre une « diction différente quand [il] vend des stupéfiants ».

« Dangereux sur le plan psychiatrique »

Possédant un casier judiciaire chargé, le suspect est considéré comme « dangereux sur le plan psychiatrique » et « antisocial » par l’expert psychiatre qui l’a évalué. « Il a un manque de motivation pour travailler ou pour s’insérer socialement », précise-t-il ainsi. Une analyse que réfute l’avocat du prévenu, qui a affirmé que son client « n’est pas le monstre que l’on semble décrire à travers cette procédure ».

Besançon : les dernières actualités

Doubs : douze individus mis en examen dans une vaste opération anti-drogue

Statue de Victor Hugo vandalisée : deux jeunes poursuivis pour “dégradation à finalité raciste”

Besançon : une statue de Victor Hugo dont le visage a été repeint en noir déclenche une polémique

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

France24 - World

'The Elephant Whisperers': Short film depicts bond between couple and orphaned elephant

Issued on: 06/03/2023 - 11:54

Erin Ogunkeye

From brutal attacks to the spread of zoonotic illnesses, urbanisation has made relationships between people and wild animals increasingly conflictual. But in rare cases, humans and wildlife can coexist peacefully and even rely on one another, in relationships mirroring those between parents and children. In the Oscar-nominated documentary short film "The Elephant Whisperers", Kartiki Gonsalves documents the intimate connection between a couple and an orphaned elephant in southern India. She joined us for Perspective. 

Focus

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Reborn from the ashes: The revival of Mozambique's Gorongosa Park

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Ivory Coast's wildlife enjoys rebirth thanks to nature reserve

Valeurs Actuelles

Paris : un couple placé en détention provisoire pour avoir braqué des sex-shops à Pigalle

Triste histoire que celle que relate Le Parisien ce samedi 4 mars. Un couple résidant à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) a été placé en détention provisoire pour avoir commis quatre braquages en janvier et en février dans le célèbre quartier de Pigalle à Paris. Les deux jeunes gens ciblaient exclusivement des sex-shops.

Selon une source judiciaire interrogée par le quotidien francilien, les deux prévenus, un cuisinier de 23 ans, travaillant dans un Ehpad, et sa compagne de 21 ans ont été interpellés lundi 27 février par un équipage de la brigade anticriminalité (BAC) du 9ᵉ arrondissement alors qu’ils venaient de braquer un sex-shop se trouvant à proximité.

Un butin de… 650 euros

L’enquête menée par les policiers va finir par révéler que le couple avait déjà attaqué trois autres sex-shops situés sur le boulevard de Clichy au moyen d’un pistolet à air comprimé. Une affaire peu rentable pour les deux tourtereaux, le butin le plus important étant de seulement 260 euros. Au total, le couple a réussi à soutirer 650 euros lors de quatre braquages. Selon Le Parisien, le couple n’opérait qu’en fin de mois quand il était à court d’argent et dépensait l’argent volé en nourriture et cigarettes. Interrogés par les enquêteurs, les deux prévenus n’ont pas expliqué pourquoi ils ciblaient exclusivement des sex-shops.

Placés en détention provisoire, ils seront jugés le mois prochain par le tribunal de Paris.

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France24 - World

French singer-songwriter Ben l'Oncle Soul on his sixth album 'Is It You?'

Issued on: 06/03/2023 - 16:47

Jennifer BEN BRAHIM Magali FAURE Florence VILLEMINOT Follow Clémence DELFAURE

French singer-songwriter Ben l'Oncle Soul shot to fame over a decade ago, quickly becoming a favourite figure in the French music scene with his trademark soul-pop sound. Thirteen years after his bombastic debut, he's just released his sixth album "Is It You?", which is perhaps his most personal yet. He tells FRANCE 24's Florence Villeminot about recording the LP with his live band and exploring spirituality on some of the tracks. We also look at new releases from multi-platinum-selling trailblazer Miley Cyrus, French duo The Blaze and Amsterdam's finest Turkish psych revivalists Altin Gün.

Valeurs Actuelles

Rouen : un lycéen exclu de son établissement pour avoir souhaité une « Paty » à son professeur

Alors que la communauté enseignante est toujours sous le choc de l’assassinat d’Agnès Lassalle à Saint-Jean-de-Luz, le quotidien local Paris-Normandie se fait l’écho le vendredi 3 mars de ce professeur menacé de mort à Rouen (Seine-Maritime), un élève de terminale ayant souhaité à celui-ci une « Paty » en référence à l’enseignant de Conflans-Sainte-Honorine décapité il y a trois ans.

Scolarisé au sein du lycée Saint-Saëns de Rouen, cet élève de terminale est connu pour son comportement violent, étant l’auteur de plusieurs incidents jugés graves par la direction de l’établissement, dont l’incendie d’une table. Réprimandé par l’un des professeurs en décembre 2022, le lycéen lui a souhaité une « Paty ».

Exclu définitivement

Interrogé par Paris-Normandie, le rectorat de Normandie a confirmé qu’« un élève de terminale du lycée Saint-Saëns est passé en conseil de discipline en décembre 2022 pour de multiples raisons dont une menace orale à l’égard d’un enseignant et des dégradations dans le lycée ». Le rectorat a également indiqué qu’« une exclusion définitive de l’établissement » a été prononcée à l’encontre du lycéen fautif.

Nos confrères se font également l’écho d’une montée de la violence dans la région Normandie. Ainsi, plusieurs professeurs ont été menacés de mort ces derniers mois.

Rouen : les dernières actualités

Rouen : deux étudiants alcoolisés montent sur le toit d’une église et détruisent un pinacle

Un homme interpellé avec sa compagne près de Rouen pour meurtre avec actes de barbarie

“Toustes pd et gouines” : une église taguée à Rouen

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France24 - Monde

Accord à l'ONU sur le premier traité pour protéger la biodiversité en haute mer

Publié le : 05/03/2023 - 07:29

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Les négociateurs de plus de 100 pays membres des Nations unies ont conclu samedi un traité visant à protéger la biodiversité en haute mer, une décision qui, selon les organisations de protection de l'environnement, permettra de protéger la biodiversité marine et d'assurer un développement durable.

Les États membres de l'ONU se sont enfin mis d'accord, samedi 4 mars, sur le premier traité international de protection de la haute mer, destiné à contrecarrer les menaces qui pèsent sur des écosystèmes vitaux pour l'humanité. "Le navire a atteint le rivage", a déclaré la présidente de la conférence Rena Lee.

Après plus de 15 ans de discussions, dont quatre années de négociations formelles, la troisième "dernière" session à New York a finalement été la bonne, ou presque.

Les délégués ont finalisé le texte, légalement contraignant, au contenu désormais gelé sur le fond, mais il sera formellement adopté à une date ultérieure après avoir été passé au crible par les services juridiques et traduit pour être disponible dans les six langues officielles de l'ONU.

>> À lire : Biodiversité : les "zones mortes" se multiplient dans les océans

Malgré tout, "c'est une étape majeure", a commenté avant l'accord Veronica Frank, de Greenpeace, soulignant qu'il faudrait toutefois prendre garde à ce que ce processus ne soit pas "une porte dérobée pour rouvrir des questions".

La haute mer commence où s'arrêtent les zones économiques exclusives (ZEE) des États, à maximum 200 milles nautiques (370 km) des côtes et n'est donc sous la juridiction d'aucun État.

Même si elle représente plus de 60 % des océans et près de la moitié de la planète, elle a longtemps été ignorée dans le combat environnemental, au profit des zones côtières et de quelques espèces emblématiques.

Protéger 30 % des terres et des océans de la planète d'ici 2030

Avec les progrès de la science, la preuve a été faite de l'importance de protéger tout entier ces océans foisonnant d'une biodiversité souvent microscopique, qui fournit aussi la moitié de l'oxygène que nous respirons et limite le réchauffement climatique en absorbant une partie importante du CO2 émis par les activités humaines.

Mais les océans s'affaiblissent, victimes de ces émissions (réchauffement, acidification de l'eau...), des pollutions en tout genre et de la surpêche.

Alors le nouveau traité, quand il entrera en vigueur après avoir été formellement adopté, signé puis ratifié par suffisamment de pays, permettra de créer des aires marines protégées dans ces eaux internationales.

>> À voir : Filets perdus : les fantômes des océans

Environ 1 % seulement de la haute mer fait l'objet de mesures de conservations, et cet outil emblématique est jugé indispensable pour espérer protéger d'ici 2030 30 % des terres et des océans de la planète, comme s'y sont engagés l'ensemble des gouvernements de la planète en décembre.

"La vie sur Terre dépend d'un océan en bonne santé. Le nouveau traité sur la haute mer sera crucial pour notre objectif commun de protéger 30 % des océans d'ici 2030", a plaidé Monica Medina, responsable océans au département d'État américain.

Le traité sur "la conservation et l'utilisation durable de la biodiversité marine des zones ne relevant pas de la juridiction nationale" introduit également l'obligation de réaliser des études d'impact sur l'environnement des activités envisagées en haute mer.

L'équité Nord-Sud au cœur des débats

Enfin, chapitre hautement sensible qui a cristallisé les tensions jusqu'à la dernière minute, le principe du partage des bénéfices des ressources marines génétiques collectées en haute mer.

Les pays en développement qui n'ont pas les moyens de financer de très couteuses expéditions et recherches se sont battus pour ne pas être exclus de l'accès aux ressources marines génétiques et du partage des bénéfices anticipés de la commercialisation de ces ressources – qui n'appartiennent à personne – dont entreprises pharmaceutiques ou cosmétiques espèrent tirer des molécules miracles.

Comme dans d'autres forums internationaux, notamment les négociations climat, le débat a fini par se résumer à une question d'équité Nord-Sud, ont commenté des observateurs.

>> À voir - Préservation des océans : en Polynésie, des enfants bouturent des coraux

Avec une annonce vue comme un geste pour renforcer la confiance Nord-Sud, l'Union européenne a promis, à New York, 40 millions d'euros pour faciliter la ratification du traité et sa mise en œuvre initiale.

Au-delà, elle s'est engagé à consacrer plus de 800 millions d'euros à la protection des océans en général pour 2023 lors de la conférence "Notre Océan" qui s'est achevée vendredi à Panama.

Au total, la ministre panaméenne des Affaires étrangères Janaina Tewaney a annoncé que "341 nouveaux engagements", d'un montant de près de 20 milliards de dollars – dont près de 6 milliards des États-Unis –, avaient été pris lors de cette conférence pour protéger les mers.

Avec AFP

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Climat : la montée du niveau des océans sous-évaluée par les experts

INTERVIEW

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En Gironde, la démolition du bâtiment "Signal" symbolise l'érosion côtière

Valeurs Actuelles

États-Unis : Joe Biden appelle à apprendre “le bien comme le mal” de l’histoire américaine

« On ne peut pas choisir d’apprendre que ce que l’on veut savoir », a rappelé Joe Biden. Dimanche 5 mars, le président américain était en déplacement dans l’État d’Alabama, pour assister à la commémoration d’une répression de centaines de militants survenue à Selma (Alabama), le 7 mars 1965. Près de 58 ans après cette journée sanglante, Joe Biden a rappelé l’importance de connaître l’ensemble de l’histoire des États-Unis, relaie BFMTV : « On doit tout savoir, le bien comme le mal. »

« L’Histoire importe »

Cette marche pour les droits civiques avait mené quelques mois plus tard à l’adoption d’une loi fédérale garantissant l’accès au droit de vote pour tous, le Voting Rights Act. Les militants ont ainsi « forcé l’Amérique à faire face à la vérité et à agir », selon Joe Biden. « L’Histoire importe », a-t-il conclu lors de sa prise de parole depuis le pont Edmund Pettus à Selma.

L’opposition accusée de « dissimuler la vérité »

Les propos du président démocrate interviennent alors qu’un débat est en cours aux États-Unis sur l’enseignement dans les écoles du passé esclavagiste et ségrégationniste, relaie BFMTV. Joe Biden accuse d’ailleurs les républicains de vouloir « dissimuler la vérité » de l’Histoire et appelle à la vigilance.

Plusieurs États conservateurs adopteraient tour à tour depuis 2020 des lois pour interdire l’enseignement de la « théorie critique de la race ». Comme le relate BFMTV, le gouverneur de Floride, Ron de Santis, a notamment jugé que ces cours sur l’histoire afro-américaine tentaient « d’endoctriner » les jeunes. La Cour suprême tenterait également de défaire le Voting Rights Act en adoptant des « dizaines de lois » contraires.

 

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Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

New York Times - World

The Woman Shaking Up Italian Politics (No, Not the New Prime Minister)

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Daughter of Italian and Jewish American parents, Elly Schlein wants to remake the center-left opposition to Giorgia Meloni, if only her party can survive it.

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By Jason Horowitz

ROME — Growing up in Switzerland, Elly Schlein felt a little lost.

“I was the black sheep. Because my brother and sister seemed to be more sure of what they would do,” the politician recalled. She watched Italian neorealist cinema and American comedies, played Philip Glass on the piano, pet her dwarf bunny named after Freddie Mercury, listened to the Cranberries and ultimately got involved in her school’s politics. “It took a lot more time for me to find my way,” she said.

Last weekend, Ms. Schlein, 37, found her way into the center of the debate about the future of the European left when she stunned the liberal establishment and reordered Italy’s political landscape by winning a primary election to become the first woman to lead the country’s center-left Democratic Party. She is promising, she said in her new office headquarters on Wednesday, to “change deeply” a party in the midst of an identity crisis.

It is hard to embody change in Italy more than Ms. Schlein.

A woman in a relationship with a woman, she is the daughter of a Jewish American father; granddaughter of an Italian antifascist partisan; proud native of Lugano, Switzerland; former volunteer for Barack Obama; collaborator on an award-winning documentary about Albanian refugees; fan of “Naked Gun” movies; shredder of Green Day chords on her electric guitar; and fervent progressive eager to make common international cause with “A.O.C.,” Representative Alexandria Ocasio-Cortez, Democrat of New York.

With her election, Ms. Schlein has catapulted Italy, which long seemed a Country for Old Men, into markedly different territory. A female opposition leader now is pitted against the first female prime minister, the right-wing nationalist Giorgia Meloni.

“It’s a different scenario now,” said Ms. Schlein, who had the professorial air of her professor parents as she leafed through newspapers. “And an interesting one, because I’ve always said that we don’t need just a female leadership. We need a feminist leadership.”

The two women could hardly be more different. Ms. Meloni, who called Ms. Schlein to congratulate her, was raised by a single mother in a working-class neighborhood of Rome, was a youth activist in post-Fascist parties and came to prominence on an anti-migrant, Italy-first platform. Her battle cry: “I’m Giorgia, I’m a woman, I’m a mother, I’m a Christian!”

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They are shaping the world around them. These are their stories.

Ms. Schlein — who has Italian, Swiss and American passports — said she didn’t understand how being “a woman, a mother and a Christian helps Italians to pay their bills.” She added: “I am a woman. I love another woman. I am not a mother, but I am not less of a woman for this.”

She argued that Ms. Meloni represented an ideology that viewed women merely for their reproductive and child-rearing roles. Ms. Meloni has “never described herself as an antifascist,” Ms. Schlein said, arguing that she instead threw red meat to her base with “inhuman” and “illegal” policies making it harder to save migrants at sea.

Such liberal red meat is likely to sate the base of progressives and young voters that Ms. Schlein brought into the Democratic Party fold in last Sunday’s primary. But it did little for the left in the election Ms. Meloni won easily in September. Ms. Schlein’s party now has about half the support of Ms. Meloni’s.

Moderate critics within Ms. Schlein’s own deeply divided party fear that she will fold its big tent by forfeiting the political center, driving the party to the far left, gutting it of its reputation for sober competence, and blending it with — or feeding it to — the reinvigorated, populist Five Star Movement.

But Ms. Schlein is not convinced that denizens of an Italian middle even exist. “Where are they today?” she asked in her perfect English, noting that “when somebody had tried to represent them with new political options, it never went really well.” Instead, she saw the way forward as making “clear who we want to represent” — struggling Italians.

She said she would spread “environmentalist and feminist” solutions to endemic Italian problems such as female unemployment and inequality in “clearly a patriarchal country.” She would make amends for “the mistakes made in the past,” especially during the leadership of former Prime Minister Matteo Renzi, which led her to quit the Democratic Party nearly a decade ago.

She would reintroduce labor protections, tax the rich, reconnect with trade unions, invest in a greener economy and push for gay and immigrant rights. This week, she visited the site of a deadly shipwreck of migrants in Calabria and effectively interrogated Ms. Meloni’s interior minister for appearing to blame the victims.

“Rights, civil rights and social rights, for us are strictly interconnected,” she said in the interview, adding, “The left lost in the moment it became shy on these issues.”

One major change on her agenda is to put her party in a position to win elections by making alliances with partners who agreed on critical progressive issues, such as the support of a universal income.

“Five Star, of course,” she said. “They have a lot of support.”

But Giuseppe Conte, the leader of Five Star, which has demonstrated a strong illiberal streak over recent years, was the prime minister who signed off on the crackdown of migrant rescue ships at sea. He has emerged as Italy’s main opponent to Ms. Meloni’s vow to keep sending weapons to Ukraine.

Five Star’s position on Ukraine, Ms. Schlein said, “I don’t agree on.” She described her party as wholly supportive of Ukraine against the “criminal invasion” by Russia and noted it had voted to send arms over the next year, because “it’s necessary now.”

Supporters of Ukraine, however, worry about Ms. Schlein’s ongoing commitment because of her talk of being a “pacifist” and what some consider her naïve argument that Europe somehow needed to convince China to force Russia to end the war.

But she said she feels a personal connection to Ukraine. Her grandfather was from Ukraine, she said, and after he emigrated to the United States, eventually settling in Elizabeth, N.J., his family back home was almost certainly wiped out in the Holocaust. Her Italian grandfather, who eventually became a Socialist lawmaker, refused to wear the “black shirts of the Fascists” during his graduation and “was an antifascist lawyer” who, she said, would “defend Jews in trials.”

That family history has made her keenly sensitive to “what nationalism has brought to the European continent,” she said, adding, with a reference to the Russian president, “This war is a nationalist war from Putin.”

Ms. Schlein was herself not raised Jewish, though she called herself “particularly proud” of her Jewish ancestry. In a friendly interview during the campaign, she told an Italian website that her last name and pronounced nose, what she considers her defining physical feature, attracted odious anti-Semitic attacks. But, she noted, the nose was not Jewish, but “typically Etruscan.”

Asked about that comment, Ms. Schlein’s verbosity stalled. “I wouldn’t go back to that,” she said. “No, thanks.” When pressed on what an Etruscan nose looked like, she threw her hands up and acknowledged, “They don’t even exist!”

The point, she said, was that she learned that being a “woman,” and “an L.G.B.T.Q.I.+ person” and “very proudly the daughter of a Jewish father” made her a prime target “from the extreme right or also from my extreme left sometimes.” Ms. Schlein declined in the interview to discuss her family or her partner in further detail.

Ms. Schlein said addressing such injustices drew her into politics. A star pupil in her Lugano high school, she said, she wanted to take her talents to Italy, “because I’ve always felt that this country, the country of my mother, has strong potential that only needs to be freed.”

She went to art school in Bologna. Then she dropped film for law and went from campus politics to the real thing — making powerful friends, gaining fluency in social media and doing stints in the European and Italian Parliaments along the way. When she quit the Democratic Party to protest the loss of its liberal way, she supported a movement to “occupy” the party.

Now she occupies the leadership headquarters near the Spanish Steps, and after a short walk toward Ms. Meloni’s palace, Ms. Schlein, the progressive no one saw coming, entertained taking that place over, too.

“Well,” she said. “We’ll see.”

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Valeurs Actuelles

Etats-Unis : Joe Biden renforce l’influence du vote afro-américain

Les élections présidentielles auront lieu en 2024 mais elles se préparent déjà. Vendredi 2 décembre, le parti démocrate a par ailleurs effectué une importante modification de l’agenda de ses primaires renforçant l’influence du vote afro-américain dans le vote du nouveau candidat du parti. En effet, comme le rapporte Le Figaro ce 3 décembre, Joe Biden a notamment proposé d’ouvrir le bal des primaires dans l’Etat de Caroline du Sud, qui compte une importante population afro-américaine, plutôt que dans l’Etat rural de l’Iowa, à population majoritairement blanche.

Stratégie politique

La proposition du président américain a donc été validée par un comité interne. Seuls les membres représentant l’Iowa et le New Hampshire ont refusé ce changement, mais leur opposition n’a pas suffi. A 80 ans, Joe Biden n’a pas caché sa volonté de renouveler son mandat à la Maison-Blanche. Ce changement de calendrier ne semble pas être anodin puisqu’avant la présidentielle de 2020, Le Figaro rappelle que le démocrate avait essuyé plusieurs échecs aux primaires de l’Iowa notamment. A contrario, il avait explosé les scores en Caroline du Sud, lui permettant ainsi d’être choisi comme adversaire officiel de Donald Trump. « Depuis des décennies, les électeurs noirs sont notamment la colonne vertébrale du parti démocrate mais ils sont repoussés vers la fin du processus », a regretté Joe Biden dans un courrier adressé jeudi 1er décembre aux responsables du parti. Les primaires démocrates devraient démarrer le 3 février prochain, en Caroline du Sud.

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New York Times - World

Greece Train Crash

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Station Manager Faces Court, but Greeks See a Scapegoat for Official Neglect

After a deadly train crash, rail workers said that a key signal light was always stuck on red, and that station managers only warned one another of oncoming trains via walkie-talkie.

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By Emma Bubola

Emma Bubola, part of a team of Times journalists in Greece since the day after the fatal train collision, reported from the city of Larissa near the crash site.

The Greek station manager accused of putting a speeding passenger train into the path of an oncoming freight train was expected in court on Sunday to face manslaughter charges in the deadliest rail disaster in Greek history.

But as Greek officials described the crash as a tragic case of human error, public opinion was galvanizing against the government for years of safety neglect — not against a man who fellow rail workers and protesters say is being scapegoated.

“They want to say it’s one man’s fault,” said Antonis Bompotis, 26, who was among hundreds of protesters who gathered on Friday in Larissa, a city near the crash site. “But it’s a government of murderers.”

Outside the Larissa courthouse on Saturday, Vassilios Noulezas, a lawyer who represents a victim’s family as well as two survivors, said that he intended to bring to court several current and former government officials.

“We are not blaming only one person,” Mr. Noulezas said. “There should not have been only one person in control.”

The station manager, 59, who has not been officially identified, has privately acknowledged mistakes, according to excerpts from his statements to the authorities, which have been published in the Greek news media. Radio recordings published by a Greek news website show a train driver being told to ignore a red light.

“Pass the red signal,” the station manager told the driver late Tuesday night, according to the recordings.

The station manager had been due in court on Saturday, but Stefanos Pantzartzidis, his lawyer, said that he had requested an extension because new elements had emerged in the case. It was not immediately clear what those elements were. The station manager is now scheduled to appear in court on Sunday morning, Mr. Pantzartzidis said.

Potential mistakes, though, are only part of the story. Rail workers say the traffic lights were always red because of years of technical failures. Workers were left to warn one another of oncoming trains only by walkie-talkie.

“I’d cross myself every time for a crash not to happen,” said Theodor Leventis, a train safety supervisor of 20 years. He attended a vigil for the train’s victims in front of Larissa’s train station on Friday. “I was sure it would happen,” he added.

Mr. Leventis, 65, retired two years ago after working on the same route where the crash had occurred. “They can’t say a man is responsible,” he said. “The only one responsible is the government.”

The Greek government was supposed to have installed an automated safety system nearly three years ago, but it received extensions amid a contentious contracting process. That system is intended to sound alarms and automatically stop locomotives in dangerous situations.

In the days after the crash, the Greek government has not explained why that system was so behind schedule. Neither have officials with the European Union, which spent hundreds of millions of euros over the past decade to improve a rail system that, by multiple measures, is the deadliest in Europe.

Railway unions have long warned of looming disaster. Workers said their fears started to mount after the financial crisis that devastated Greece’s economy in 2010. Railway staffing was sharply cut and unions have said for years that their members were overworked and assigned to important stations without proper training experience.

Giorgos Apostoleris, a former station master, recalled being transferred a few years ago to Larissa on an hour’s notice. He worried then about who would be held responsible if he made a mistake. Tragedy, he said on Friday, was all but inevitable. “It even took too long for an accident to happen,” he said in an interview.

Greek state news media reported that the Larissa station master had only recently been assigned to the post after six months of training.

As recently as last month, rail workers warned the government in a letter that they did not want to wait for a coming accident “to see them cry crocodile tears,” and that intervention was urgent.

“We have tried strikes for years. We have told every government about these issues, but we have not found open ears,” said Νikolaos Tsikalakis, a railroad switchman and the president of the staff union of the Greek national railroad organization. “So we came to this tragic accident.”

Greece’s transportation minister resigned shortly after the crash, acknowledging that efforts to improve the nation’s rail safety system had been insufficient.

The two trains, carrying about 350 people, had raced toward each other for 12 minutes before colliding late Tuesday, according to the head of the federation of railway employees. At least 57 people have died.

As Greeks laid bouquets of white roses on the rail tracks, they also cursed the government. At vigils, they lit candles and murmured that they did not “believe their lies” anymore. On a bus on the plain at the foot of Mount Olympus, by the trucks that removed broken-off carriages from the site of the crash, some commuters shrugged in fear.

“If they only blame a human mistake and don’t change the system,” said George Gkonelas, 53, a commuter, “it’s going to happen again.”

Outside the courthouse where the train manager is expected to appear on Sunday, protesters hung signs criticizing the government for ignoring years of warnings that a rail disaster was inevitable.

“Wasn’t an accident, wasn’t a tragedy,” one banner read. “It was state negligence and an assassination.”

Chrysostomos Trimmis, Niki Kitsantonis and Giannis Giannakopoulos contributed reporting.

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BBC

Just 1% of recycled clothes are turned back into new garments

On the Swedish coast of the Baltic Sea, in the city of Sundsvall – home to the country's pulp and paper industry – a team of scientists, chemists, entrepreneurs and textile manufacturers are celebrating a milestone birthday, under a banner which features the slogan "#SolutionsAreSexy".

The Swedish pulp producer Renewcell has just opened the world's first commercial-scale, textile-to-textile chemical recycling pulp mill, after spending 10 years developing the technology.

While mechanical textiles-to-textiles recycling, which involves the manual shredding of clothes and pulling them apart into their fibres, has existed for centuries, Renewcell is the first commercial mill to use chemical recycling, allowing it to increase quality and scale production. With ambitions to recycle the equivalent of more than 1.4 billion T-shirts every year by 2030, the new plant marks the beginning of a significant shift in the fashion industry's ability to recycle used clothing at scale.

"The linear model of fashion consumption is not sustainable," says Renewcell chief executive Patrik Lundström. "We can't deplete Earth's natural resources by pumping oil to make polyester, cut down trees to make viscose or grow cotton, and then use these fibres just once in a linear value chain ending in oceans, landfills or incinerators. We need to make fashion circular." This means limiting fashion waste and pollution while also keeping garments in use and reuse for as long as possible by developing collection schemes or technologies to turn textiles into new raw materials.

Each year, more than 100 billion items of clothing are produced globally, according to some estimates, with 65% of these ending up in landfill within 12 months. Landfill sites release equal parts carbon dioxide and methane – the latter greenhouse gas being 28 times more potent than the former over a 100-year period. The fashion industry is estimated to be responsible for 8-10% of global carbon emissions, according to the UN.

Just 1% of recycled clothes are turned back into new garments. While charity shops, textiles banks and retailer "take-back" schemes help to keep those donated clothes in wearable condition in circulation, the capabilities of recycling clothes at end-of-life are currently limited. Many high street stores with take-back schemes, including Levi Strauss and H&M, operate a three-pronged system: resell (for example, to charity shops), re-use (convert into other products, such as cleaning cloths or mops) or recycle (into carpet underlay, insulation material or mattress filling – clothing is not listed as an option).

Renewcell aims to recycle the equivalent of more than 1.4 billion T-shirts every year by 2030 (Credit: Henrik Bodin / Renewcell)

Much of the technical difficulty in recycling worn-out clothes back into new clothing comes down to their composition. The majority of clothes in our wardrobes are made from a blend of textiles, with polyester the most widely produced fibre, accounting for a 54% share of  total global fibre production, according to the global non-profit Textile Exchange. Cotton is second, with a market share of approximately 22%. The reason for polyester's prevalence is the low cost of fossil-based synthetic fibres, making them a popular choice for fast fashion brands, which prioritise price above all else – polyester costs half as much per kg as cotton. While the plastics industry has been able to break down pure polyester (PET) for decades, the blended nature of textiles has made it challenging to recycle one fibre, without degrading the other. (Read more about why clothes are so hard to recycle.)

By using 100% textile waste – mainly old T-shirts and jeans – as its feedstock, the Renewcell mill makes a biodegradable cellulose pulp they call Circulose. The textiles are first shredded and have buttons, zips and colouring removed. They then undergo both mechanical and chemical processing that helps to gently separate the tightly tangled cotton fibres from each other. What remains is pure cellulose.

After drying, the pulp sheet feels like thick paper. This can then be dissolved by viscose manufacturers and spun into new viscose fabric. Renewcell says it powers its process using 100% renewable energy, generated using hydropower from the nearby Indalsälven river.

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As the most common manmade cellulosic fibre (MMCF), viscose is popular because of its lightweight, silk-like quality. MMCFs have a market share of about 6% of the total fibre production. Dissolving pulp cellulose is used by the textiles industry to make around 7.2 million tonnes of cellulosic fabrics each year, according to Textile Exchange. But the majority comes from wood pulp, with more than 200 million trees logged every year, according to Canopy, a US non-profit whose mission is to protect forests from being cut down to make packaging and textiles, like viscose and rayon. Not only does Renewcell's technology help keep forests intact, it also produces a higher pulp yield. "A tree is made up of different parts, including cellulose, but about 60% of it is non-cellulose content that you can't do much with," says Renewcell strategy director Harald Cavalli-Björkman. "Aside from a small loss, all of the waste cotton we use is turned into pulp."

The mill has a contract with Chinese viscose manufacturer Tangshan Sanyou Chemical Industries for 40,000 tonnes per year, and is in talks with other large viscose manufacturers, such as Birla in India and Kelheim Fibres in Germany. Swedish fashion brand H&M, which produces three billion garments per year and is an early investor in Renewcell, has signed a five-year, 10,000 tonne deal with the pulp mill – the equivalent of 50 million T-shirts. Zara also partnered with Renewcell on a capsule collection in 2022.

"We want to build more mills," says Cavalli-Björkman, adding that Renewcell hopes to be able to recycle 600 million T-shirts within a year – the equivalent of 120,000 tonnes of textile waste and a doubling of its current capacity. "But that is still very little compared to the global market for textile fibres. By 2030, we're aiming for a capacity of 360,000 tonnes."

But Renewcell's technology has limitations: it can only recycle clothes that are made of cotton, with an allowance of up to just 5% non-cotton content. "Partly, it's because it's difficult to separate polyester, too much of which affects product quality, but also, we want to make sure we have a decent yield coming out the other end," says Cavalli-Björkman. "With the exception of things that require exceptional durability like workwear or specific properties like waterproof clothing, the only reason for using polyester is because it's cheap – yet with a huge cost to the environment. We'd like to turn back that tide, to get clean materials and fewer blends into circularity."

Renewcell turns old jeans and T-shirts into a biodegradable cellulose pulp which can be used to create new garments (Credit: Alexander Donka / Renewcell)

Cavalli-Björkman says that fast fashion's reliance on low-cost synthetic fibres has affected consumer attitudes towards the value of clothes. "Before we had industrialised textiles production, people took care of their clothes," he says. "They repaired them because clothing was an investment. Today, clothing is so cheap that the perception is, you can always grow some more cotton, you can always pump some more oil – that's far easier than putting the effort into creating a quality product from something that already exists and could stay in circulation."

Natascha Radclyffe-Thomas, professor of marketing and sustainable business at the British School of Fashion, agrees that it's a question of value. "We often feel like we can recycle our way out of waste, and while recycling is a key part of the solution, it's not the starting point," she says, pointing to overproduction and consumption as root causes of the fashion industry's waste problem. Inexpensive, low-quality clothes mean it is often cheaper for consumers to buy a new outfit, rather than getting an item repaired.

But other companies are focusing their efforts on synthetic and blended materials which are widely used by fast fashion brands.

Worn Again Technologies, based in Nottingham in the UK, raised £27.6m ($34.2m) in October to build a textile recycling demonstration plant in Winterthur, Switzerland, for hard-to-recycle fabric blends, such as clothes made from polyester and cotton mixes. Rather than operating its own commercial-scale mill, Worn Again (in which H&M has also invested) is developing a process to be licensed to large-scale plant operators around the world, due to be launched in 2024.

As its feedstock, Worn Again uses textiles made from pure polyester or poly-cotton blends, with up to 5% tolerance of other materials excluding metal, such as zips and hardware. There are two output streams. One is a PET pellet, which has the same chemical structure and make-up as virgin PET, to be made into recycled polyester. The other is similar to Renewcell's: once the cotton is separated from the poly-cotton blend, the cellulose is purified and recaptured in the form of a pulp or cellulosic powder, to be made into viscose.

Worn Again's technology is different to what is currently available because it uses chemical, rather than mechanical recycling, which recaptures the polymer chains and builds them back to virgin equivalent molecular weight. This allows for better quality and scaleable recycling of polyester and poly-cotton blends. Another key differentiator of the technology's chemical recycling is that it can recycle textiles back into textiles.

Radclyffe-Thomas says this sort of approach may help to address the systemic issue of circularity in the fashion industry when it comes to synthetic fibres. Many brands, she says, often peddle claims of recycling and reusing textiles by championing their recycled polyester collections, but, in fact, these garments are not "circular" because they are made from recycled plastic bottles – not textiles.

The emissions from travel it took to report this story were 0kg CO2. The digital emissions from this story are an estimated 1.2g to 3.6g CO2 per page view. Find out more about how we calculated this figure here.

"The vast majority of recycled polyester in fashion comes from a different supply chain altogether: the plastic bottles industry," she says. "Originally, when brands started making garments from plastic bottles, it was seen as a very positive step. We see now that this isn't a circular model."

According to a report by the campaign group Changing Markets Foundation, "turning plastic bottles into clothes should be considered a one-way ticket to landfill, incineration or being dumped in nature". Not only is the polyester being taken out of a closed-loop system where they would normally be recycled back into bottles, the report says, the clothes made from it also shed microplastics into the environment and cannot be recycled multiple times.

"When we first started, we thought we'd be recycling pure polyester, but it wasn't long before we realised that there isn't a lot of pure polyester in the global pool of used textiles," says Cyndi Rhoades, founder of Worn Again Technologies. "A high percentage of clothing is made up of blends, so we knew that if we wanted to create a solution for textile recycling, it had to be able to deal with blends."

According to Rhoades, the goal is to have 40 licensed plants by 2040, each operating at 50,000 tonnes of output per year, the equivalent of two million tonnes of polyester and cellulosic raw materials going back into supply chains for making new textiles like viscose and recycled polyester.

Many clothes end up in landfill sites, where they decompose and release potent greenhouse gases (Credit: Antonio Cossio / Alamy)

It's a space with a growing number of innovators using different technologies to recycle blends, including US-based Evrnu and Circ, which recently raised $30m (£24.2m) in funding. They are part of a 30-strong group of technology-driven companies working with Canopy.

Canopy also works with fashion brands, including US-based Reformation, for which viscose represents almost 50% of all fabric volume. Earlier this year, the brand relaunched its Ref Recycling programme.

"We're aiming to reduce the volume of viscose we use and transition to alternatives that use recycled, regenerative, and renewable fibre sources by 2025," says Kathleen Talbot, Reformation's chief sustainability officer and vice-president of operations. "We're starting out with recycling shoes, activewear, sweaters, outerwear and denim because those are categories and materials we have textile recycling solutions for already."

The brand works with SuperCircle, a US tech company that manages the logistics of the recycling process from waste to reusable material, to sort and aggregate used Reformation products by fibre type. It then sends them to recyclers to make fibre that can be used in future products.

To scale circular fashion models, proper infrastructure and services that facilitate recycling and take-back schemes need to be in place and accessible, says Talbot.

Before we had industrialised textiles production, people took care of their clothes - Harald Cavalli-Björkman

Nicole Rycroft, the founder of Canopy, recalls incredulous conversations from as recently as 2013 about the potential of textile-to-textile recycling. "Many conventional producers told us we were crazy, that next generation solutions were impossible at commercial scale," she says. "Renewcell is testament to what's possible. By 2030, we want at least half of manmade cellulosic textiles to come from circular feedstocks."

But she says there need to be regulatory policies in place too. Rycroft references the European Commission's proposals to tackle textile waste by making them more durable, reusable and recyclable. The EU Strategy for Sustainable and Circular Textiles will call for all textiles on the EU market to be "long-lived and recyclable, made as much as possible of recycled fibres" by 2030. In addition, the EU will require textile waste to be collected separately, like paper or glass, by 2025.

Kate Riley, fibre and materials strategy lead for synthetics at the non-profit Textile Exchange, says companies will need to develop business models which focus on repair, rental and subscription.

"This is key to working towards closing the loop and transitioning away from reliance on conventional fossil-fuel derived synthetics towards textile feedstocks," she says.

Textile Exchange describes the increase of textile-to-textile recycling as the "holy grail" of circular fashion. With a cohort of companies ready to scale their proven technologies, that goal no longer seems so elusive.

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France24 - Monde

Madhya Pradesh : le cœur de la belle Inde

Proposé par

Publié le : 31/01/2023 - 16:04Modifié le : 31/01/2023 - 16:09

The green paths

Du 20 au 22 septembre 2022, le salon IFTM à Paris, a mis en relation des milliers de professionnels du tourisme à travers le monde. Lors de cet évènement, Sheo Shekhar Shukla, directeur de l'office du tourisme du Madhya Pradesh, a parlé de l'importance du tourisme durable.

Madhya Pradesh est souvent surnommé le cœur de l'Inde. Située en plein milieu du pays, cette région est une synthèse de tout ce que l'Inde a à offrir grâce à son abondante diversité. Le salon IFTM Top Resa, qui s'est déroulé à Paris à la fin du mois de septembre, était l'occasion idéale pour les amateurs de voyages de découvrir la région.

Sheo Shekhar Shukla, directeur général de l'office du tourisme du Madhya Pradesh, a expliqué son approche du tourisme durable lors du salon.

"Après la crise, le monde entier a connu un changement d'approche en matière de tourisme. Et tous ces voyageurs avisés veulent vivre des expériences différentes : quelque chose de décalé, de nouveau, qui n'a pas été exploré auparavant".

Avec trois sites classés au patrimoine mondial de l'UNESCO, la région du Madhya Pradesh tient à préserver sa grande richesse historique : "L'UNESCO nous soutient très activement et trois de nos sites sont déjà classés au patrimoine mondial”, explique Sheo Shekhar Shukla.

“Sanchi est une destination spirituelle bouddhiste très célèbre, Bhimbetka est un lieu où des abris sous roche préhistorique sont encore préservés, et Khajuraho abrite des temples millénaires à l'architecture magnifique".

En somme, Shukla estime qu'il n'y a qu'une seule voie à suivre pour le secteur : "Les voyageurs doivent considérer le tourisme durable comme un paradigme afin de faire passer le tourisme au niveau supérieur".

En partenariat avec l'Office de tourisme du Madhya Pradesh.

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New York Times - World

The French Like Protesting, but This Frenchman May Like It the Most

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The Saturday Profile

Jean-Baptiste Reddé has hoisted his giant, colorful signs in nearly every street protest for over a decade, embodying France’s enduring passion for demonstrations.

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By Constant Méheut

Constant Méheut followed Jean-Baptiste Reddé during a recent protest in Paris against the French government’s plans to overhaul pensions.

A human tide swept through Paris last month for the type of event France knows only too well — a protest. Union leaders led the march, awash in a multicolored sea of flags. Demonstrators shouted fiery slogans. Clashes with the police erupted.

And, as in every protest, there was Jean-Baptiste Reddé.

He held a giant placard over his head that read, “Tax evasion must fund our pensions.” Its distinctive colorful capital letters stood out in the dense crowd.

Signs like that have been Mr. Reddé’s trademark since he retired from his teaching job a decade ago and dedicated himself nearly full time to protesting. He has since become a personal embodiment of France’s enduring passion for demonstration, rooted in a culture that sees change as a prize to be won, and defended, in the streets.

“This is what governs my life,” he said in a recent interview. Demonstrating, he explained, is “where I fulfill myself and find a purpose.”

These days, France is up in arms over government plans to raise the retirement age to 64 from 62, part of a push to overhaul the pension system, the third rail of French politics. Successive governments have tried to tackle the country’s pension system, which is based on payroll taxes, arguing that people must work longer to support retirees who are living longer. But Mr. Reddé, as his placard indicated, said that taxing the country’s rich would be more effective.

His signature signs have become a common sight at many protests. They emerged above the masses in the Yellow Vest movement, which put France on edge four years ago, after the government tried to raise gas taxes. They popped up at women’s rights marches. And they have turned Mr. Reddé into a leading character of French demonstrations, a kind of “Where’s Waldo?” who invariably appears alongside unionists blowing foghorns and battalions of armor-clad riot police.

He figures he has probably attended more than 1,000 protests. “Demonstrating is like loving,” Mr. Reddé, 65, said. “You don’t count.”

The son of an English teacher and a stay-at-home mother, Mr. Reddé grew up at the time of the May 1968 uprisings, which breathed freedom into France’s stifling postwar social rules. It wasn’t long before he, as a student, joined petitions against report cards.

With a university degree in English and a passion for poetry — he treasures Virginia Woolf and Sylvia Plath — he became an elementary-school teacher in the late 1970s. That’s when he participated in his first street protest, against changes to the education system.

Explore The Times’s Saturday Profiles

They are shaping the world around them. These are their stories.

Mr. Reddé said he had demonstrated against every pension overhaul since 1995. That year, as strikes paralyzed France for weeks, he spent a night at a police station for throwing rocks at officers.

“We wanted to repeat May 1968!” he said.

Mr. Reddé retired early from teaching, in part thanks to sick leave. “I found an accommodating doctor,” he said. He lives in Burgundy off an inheritance, a small pension and financial help from friends. He often sleeps at fellow protesters’ homes before actions in Paris or elsewhere.

His curly hair is cut in the pageboy style and dyed cherry-red. His emaciated face and worn clothes give him an ascetic look. When he strides through protesting crowds — his slim, 6-foot-4 body slightly bent under his sign — he looks like one of Alberto Giacometti’s bronze sculptures of anguished men.

In the early 2000s, Mr. Reddé flooded Libération, a left-wing newspaper, with small ads calling for gatherings to promote peace in the Middle East and environmental protection. He acknowledged having “a somewhat poetic and utopian character.”

“I feel empathy for everything, human and animal suffering alike. I’m a bit of a sponge,” he said. “So I demonstrate.”

Paris records about five demonstrations every day, according to government figures, making France one of the world’s leading countries for such events each year, said Olivier Fillieule, a French sociologist. Mr. Fillieule said the country’s “protest culture” was rooted in a long history of centralized state power that made little room for collective bargaining, leaving the street the best avenue for change.

Some of France’s most significant social benefits were won through mass protests, including the right to paid vacation in the 1930s. In schools, children study the biggest social movements that have rocked the country, making protests an inevitable element of every French citizen’s life.

Still, Mr. Reddé’s devotion to demonstrating is unusual.

Before each protest, Mr. Reddé follows the same ritual. First, he thinks of a punchy slogan, drawing on his frenetic consumption of news. Past slogans include “To the 49.3, we answer 1789,” a reference to Article 49.3 of the French Constitution, which the government has used to pass laws without a vote, and to the French Revolution.

Then, on the day of the protest, Mr. Reddé buys a 3-by-5-foot placard, sits down in a cafe, grabs thick markers and draws the slogan in his time-tested design of capital letters and bright primary colors.

“We are governed by colorless people,” he said. “We must put color back into this world.”

In demonstrations, Mr. Reddé makes the most of his height to position his sign above the crowd and near politicians, drawing photographers and camera operators like a magnet.

Photos of him holding his placards in demonstrations at home and overseas have appeared in numerous newspapers and television programs over the years. In 2010, an image of him holding a sign reading “Listen to the people’s anger” was used in newspapers around the world.

His signs also illustrate French history textbooks and were displayed in a 2018 exhibition organized by Michel Batlle, a painter and sculptor, who called Mr. Reddé “an artivist.”

Mr. Reddé has been criticized for trying to steal the show. A 2015 profile in Libération said his steady presence in protests could amount to “depriving people of their voice and image.”

But in the crowds, Mr. Reddé is popular.

At the march last month, Mr. Reddé wore a yellow vest, a souvenir from his involvement in the Yellow Vest protests, which he called “a historical movement of people’s uprising, for social and environmental justice.” Demonstrators stopped him for a photo or gave him a thumbs-up.

“Irreplaceable!” one woman shouted. “Tireless,” another protester whispered to his wife.

Mr. Reddé is even a kind of human landmark.

“We call each other and say, ‘Let’s meet near Jean-Baptiste,’” said Isabelle Pluvieux, an environmental activist. “He’s a lighthouse.”

Mr. Reddé said he had found in demonstrations the love and friendship he lacked as a child.

“His family is the street,” said Mr. Batlle, the artist.

Many demonstrators praised his dedication, noting that he had participated equally in small and large protests. Mr. Reddé has also organized his own demonstrations against the use of pesticides, securing a meeting with advisers to the environment minister in 2017.

“He conveys a sense of tenacity, strength, determination,” said David Dufresne, an independent journalist who has extensively covered the Yellow Vest movement.

Mr. Dufresne pointed to the physical challenge of holding a sign aloft during the many hours a French protest usually lasts. “There’s almost a warrior monk aspect to it,” he said.

Mr. Reddé acknowledged that he suffered from knee problems and tendinitis. He often holds his sign with one arm to rest the other and sometimes winces in pain. But he dismissed the hardship as irrelevant.

“Protesting rejuvenates,” he said.

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Valeurs Actuelles

Italie : forte hausse des arrivées de migrants en 2023, la “route turque” mise en cause

Mauvaise nouvelle pour le gouvernement conservateur dirigé par Giorgia Meloni. Les arrivées de migrants sur les côtes italiennes connaissent une forte hausse en ce début d’année. En cause, la montée en puissance de la route de la Méditerranée orientale avec comme point de départ la Turquie, relate Courrier international le mercredi 1er mars, qui cite la presse italienne et notamment le Corriere della Sera.

Selon le dernier rapport statistique publié par le ministère de l’Intérieur italien, dont la dernière mise à jour remonte au 24 février, 14 104 migrants sont arrivés en Italie en 2023. Un chiffre qui a triplé par rapport à la même période en 2022 (5 354) et 2021 (4 304 débarquements). Le plus souvent, ces migrants arrivent sur des embarcations autonomes ou sont interceptés par les gardes-côtes italiens.

La Turquie, point de départ de cette « route orientale »

Parmi les nationalités représentées, on trouve les ressortissants de Guinée (1 772) et de Côte d’Ivoire (1 720) mais également 861 mineurs non accompagnés provenant, eux, en majorité du Moyen-Orient et notamment d’Afghanistan, Syrie, Irak, Iran et Pakistan. Selon la presse italienne, le port de Bodrum, sur la côte sud de la Turquie, est aujourd’hui le principal point de départ vers l’Europe. Un trafic géré par des réseaux de passeurs turcs qui font appel à des équipages ukrainiens ou russes.

Selon l’agence européenne Frontex, en 2022, 42 831 personnes ont emprunté la route « turque », qui passe par les mers Égée et Ionienne. Si la majorité des migrants arrivent en Italie, certains débarquent en Grèce, pour poursuivre leur route à pied, à travers les Balkans.

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France24 - Monde

Au Burundi, la crise climatique prive des milliers d’enfants d’école

Proposé par

Publié le : 15/12/2022 - 13:47Modifié le : 15/12/2022 - 13:50

Unicef

Le réchauffement climatique touche de plein fouet le Burundi, pays d’Afrique de l’Est et l’un des plus pauvres du monde. Sécheresses, vents violents et inondations provoquent des destructions d’écoles et des déplacements de populations, lourds de conséquences sur l’éducation des enfants.

“La crise climatique est une crise des droits de l’enfant”. C’est à l’aide de chiffres concrets que l’UNICEF illustre ce constat accablant. Au total, plus de 1000 salles de classes ont été affectées par des catastrophes naturelles ces deux dernières années au Burundi, privant une centaine de milliers d’élèves d’instruction. En cause : le réchauffement climatique, qui provoque des vents violents et inondations à l’origine de nombreuses destructions, dont les écoles.

Alors que le Burundi est le pays avec les plus faibles émissions de gaz à effet de serre du monde, il pâtit de ses conséquences. “Au Burundi, les effets du changement climatique, notamment les inondations, les glissements de terrain, la sécheresse, ont provoqué le déplacement 75 000 personnes, dont environ la moitié sont des enfants en 2022”, affirme John Agbor, représentant pays de l’UNICEF.

Relogés dans des camps et habitats de fortune, les enfants ont des difficultés pour poursuivre leur scolarité dans des conditions adéquates. “Les élèves dont les écoles ont été détruites doivent aller dans d’autres structures. Nous avons alors des classes surchargées, qui accueillent jusque 100 élèves pour une capacité de 50 !”, déplore le représentant de l’UNICEF.

C’est le cas des écoles Mushasha I et II, envahies par les eaux lors de la dernière saison des pluies. “Les inondations ont été lourdes de conséquences sur la scolarité des élèves. Plusieurs salles de classe étaient impraticables pendant trois mois et les élèves ont dû rejoindre d’autres écoles pour finir l’année. Le nombre d’heures de cours a donc été fortement réduit, sans parler de leur matériel scolaire, qui a aussi été détruit”, témoigne Clarisse Barikaco, Directrice de l’école fondamentale Mushasha I.

Les enfants, premières victimes du réchauffement climatique

Sur le terrain, le Fonds onusien pour l’enfance tente d’appliquer des plans d’urgence, notamment en fournissant du matériel scolaire, en réparant les écoles détruites ou en proposant des tentes de remplacement dans les camps.

Mais à long terme, des solutions plus pérennes sont nécessaires, notamment la construction de bâtiments scolaires solides et résilients capables de résister aux intempéries. Problème : le Burundi peine à attirer les fonds des bailleurs internationaux pour mener à bien ces chantiers, car, selon le fonds pour l’enfance, les chiffres des populations atteintes restent “faibles”, comparés à d’autres pays bien plus peuplés et la priorité est donc ailleurs.

L’appel de l’UNICEF est donc urgent : la communauté internationale doit reconnaître que les enfants, qui constituent la frange de la population la plus vulnérable, sont les premières victimes de ce réchauffement mondial, que ce soit en termes de santé, de protection, d’accès à l’eau et à l’hygiène, à une bonne nutrition, mais aussi à l’éducation. Au-delà d’attirer les fonds pour la construction d’écoles, la seule solution pérenne est déjà connue des décideurs du monde entier, rappelle John Agbor. “Lors de la COP 27, les enfants et les jeunes ont intensifié le plaidoyer afin que des mesures soient prises contre les changements climatiques ; aux dirigeants mondiaux de tenir compte des appels lancés par les enfants et les jeunes pour renforcer les actions visant à réduire les émissions et à fournir un financement adéquat pour le climat. Nous devons sauver la planète, pour sauver nos enfants ”.

Pour en savoir davantage sur les actions de l'Unicef au Burundi : https://www.unicef.org/burundi/

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BBC

It's this kind of crushing realisation that this probably isn't the best place for you to be, even though you're quite excited by the job itself – Jessica Nichols

In her 20s, RaShawn Hawkins went to work wearing an uncomfortable costume. Like many US workplaces, her job had a dress code. But as a cisgender, queer woman who describes herself as “masculine of centre” – she feels more herself dressing in stereotypically male clothing – having to wear women’s blouses and pantsuits for eight hours a day wasn’t just uncomfortable. It felt wrong, she says, like she was erasing her own identity to masquerade as someone else.

“I was immediately changing into my normal clothing that felt good to me in my car, before I even left the parking lot,” says Hawkins. Eventually, she left that job, seeking out employment somewhere she could more readily be herself.  

Many LGBTQ+ employees – more than eight million in the US workforce alone, according to some estimates – have had similar experiences of discomfort and conflict, whether through explicit workplace discrimination, or microaggressions – subtler, indirect actions that intentionally or unintentionally make marginalised groups feel hurt or even attacked. 

Half of LGBTQ+ and “sexual and gender diverse” people surveyed by the Center for American Progress (Cap) in 2022 reported experiencing some form of workplace discrimination or harassment in the past year because of their sexual orientation or gender identity. The number jumped to 70% for transgender respondents. And, often, these workers quit as a result: a 2021 study by the Williams Institute on Sexual Orientation and Gender Identity Law and Public Policy, a US-based public-policy think tank, showed that more than one-third of LGBTQ+ employees said they have left a job during their lifetime because of how they were treated by their employer based on their sexual orientation or gender identity.

This kind of discrimination can take a toll on LGBTQ+ workers, and even have knock-on effects for employers. But although these issues proliferate, some data shows workers are changing the way they’re searching for jobs. And there are signs that resources are emerging for these workers to find more safety in the workplace, and ultimately choose employers who support them as they are.

A range of discrimination

What constitutes mistreatment in the workplace is individualised, but stories of harmful behaviour towards LGBTQ+ people proliferate, both anecdotally and in the public discourse. Members within the LGBTQ+ community share about casual slurs tossed about the workplace, managers prioritising time-off for cisgender heterosexual employees with children and even colleagues promoting religious beliefs that are anti-gay.

Casual conversation among colleagues can often be alienating to LGBTQ+ workers (Credit: Getty Images)

Hawkins, who has moved into a role as director of the workplace-equality program at American LGBTQ+ advocacy group Human Rights Campaign (HRC), says workers have told her about water-cooler talk in which colleagues make assumptions about a worker’s orientation or gender; or healthcare policies that don’t explicitly support same-sex couples’ ability to take parental leave. She also points to other examples, like her own experience having to abide by a gendered dress code policy, official or unofficial.

Many of these issues, says Hawkins, stem from ingrained social norms in which "cisgender, heteronormativity” is the default – the assumption is everyone’s gender identity corresponds to their birth sex, and they are heterosexual – so the environment and culture conforms accordingly. This can be unwelcoming to those who identify as LGBTQ+, and create stressful working environments. Data shows this culture is also driving many LGBTQ+ employees to hide their authentic selves: in the Williams Institute study, more than half of LGBTQ+ employees surveyed said they were not open about their identities or sexual orientations with their supervisors, with more than a quarter not out to any of their colleagues. 

Along with demoralisation, this can breed workplace hostility. In the UK, a 2021 study from HR association the Chartered Institute of Personnel and Development (CIPD) showed LGBTQ+ workers reported higher levels of workplace conflict than heterosexual, cisgender workers in the UK. Forty percent of LGBTQ+ employees said they had experienced workplace conflict in the past 12 months, compared with just 29% of non-LGBTQ+ employees. Those numbers were even higher for transgender employees. Many of these reported conflicts were never fully resolved: 44% of LGBTQ+ workers said their conflicts had not been resolved at all, and 38% said they had only been partly resolved.

Workplace conflicts “can take a significant psychological strain on people”, says Lutfur Ali, a senior policy adviser at CIPD. “And it's one of the reasons that people have cited for why [LGBTQ+ people] are leaving the workplace.” 

Another issue that stems from discrimination, say experts, is job security and the opportunity for advancement. Although the Cap data showed LGBTQ+ respondents reported currently being employed at a higher rate than straight, cisgender respondents, the researchers also found that LGBTQ+ people were more likely to report that they were working part-time, were self-employed or were employed in the gig economy. This has knock-on effects for economic empowerment: along with the existence of an LGBTQ+ wage gap, the Cap report also showed that LGBTQ+ workers reported lower annual incomes overall. 

‘Most people would rather have a job and a paycheque than a lawsuit’

It’s not the case that employees have no recourse against discrimination. However, while both the US and UK have laws intended to protect the workplace rights of LGBTQ+ individuals, the policies are limited, and attempts to enforce them can be resource intensive.

In the US, for instance, the federal Equal Employment Opportunity Commission (EEOC) that was formed under the Civil Rights Act of 1964 for decades only protected workers from discrimination on the basis of an “individual’s race, color, religion, sex, or national origin”. It wasn’t until 2020 that the Supreme Court ruled in Bostock vs Clayton County that the Civil Rights Act also protected LGBTQ+ employees from discrimination. In the years prior to the 2020 decision, a number of states sought to fill the gap by enacting their own laws prohibiting discrimination of LGBTQ+ people, but still only about half of US states explicitly have such laws on the books. In the UK, the 2010 Equality Act offers LGBTQ+ workers an avenue to file a complaint. 

However, many employees do not have the mental energy or financial resources to engage in a legal battle – the significant burden of which would be on them to prove that their experiences qualify as discrimination, says Brad Sears, founding executive director of the Williams Institute.

For these employees, he adds, it may be simply easier to check out psychologically, or outright leave a position. “Most people would rather have a job and a paycheque than a lawsuit,” says Sears. “So, I think what you do see is people just moving on to the next job or being disengaged from their current job, as opposed to filing a complaint.” 

As employees are driven out, companies, too, stand to suffer. 

“We know from other studies of workplaces that it is very expensive when employees leave a job,” says Sears. “It requires significant commitment, significant costs and recruitment and retraining. So, this is actually a tremendous cost for businesses that such a high percentage of LGBTQ+ employees are considering other work because they don't find their workplace supportive.” 

And even for workers who choose to stay, this disengagement can also be expensive for firms, says Sears – as costly as employees leaving outright. Data from Gallup showed disengaged employees cost the world $7.8 trillion in lost productivity last year. . 

Ultimately, says CIPD’s Ali, “if an organisational culture is not inclusive of all people, then the state of wellbeing for all employees suffers and the business suffers at the end of the day”.

In the UK, Jessica Nichols, a transgender woman, started LGBTQ+-focused job board Jobs With Pride (Credit: Courtesy of Jessica Nichols)

Paving pathways for change

However, the landscape may be shifting for LGBTQ+ employees, enabling them to find better, more welcoming workplaces. 

Data shows LGBTQ+ employees are increasingly prioritising working in an environment where it’s safe to openly be themselves – and are choosing potential employers who tout their inclusivity standards. The Cap report showed that 36% of LGBTQ+ and 65% of transgender respondents surveyed have decided on where to work to avoid discrimination. Subsequently, job-searching approaches have evolved: many workers within this group say they are actively choosing positions based on their environments, rather than on a company basis.

That’s why earlier this year, Jessica Nichols launched Jobs With Pride, a job board for LGBTQ+ employees to search for openings with companies that have been vetted to be LGBTQ+ friendly.

This was born out of her own struggle with finding a supportive work environment as a transgender woman. Nichols, a freelance technical product manager in Newcastle, UK, describes the job search as “mental gymnastics”. Too often, she says, LGBTQ+ workers find a job that seems like a perfect fit, but then through the unofficial whisper network of the LGBTQ+ community – information informally passed among marginalised communities – they learn how other LGBTQ+ employees had been treated at that company, or of non-inclusive policies.

36% of LGBTQ+ and 65% of transgender respondents surveyed have decided on where to work to avoid discrimination

“It's this kind of crushing realisation that this probably isn't the best place for you to be, even though you're quite excited by the job itself,” says Nichols. Now, she is working to bring the information passed along the whisper network public. On Jobs With Pride, she only posts job openings with companies with records of inclusion, like those who have won awards from leading LGBTQ+ charities. Smaller companies without public records of inclusion must receive five separate recommendations from the LGBTQ+ community to meet the posting criteria. 

Although emerging resources like Jobs With Pride are important to help marginalised employees avoid discrimination, advocates and employment experts also say it should not be solely incumbent on LGBTQ+ employees to search out safe places to work – employers need to be proactive in creating an inclusive workplace. Ali contends that all companies can do the necessary work – after all, not all LGBTQ+ workers have the resources to quit a job, no matter how unsafe or unhappy they may be.

Ali emphasises that part of this progress stems from education and training as well as providing a forum for candid, sometimes uncomfortable conversations. But he also says creating safe, welcoming environments means going beyond training and seminars, including being diligent about enforcing policies and setting diversity, equality and inclusion targets.

“We like to encourage employers to see that it's good people management at the end of the day. Nothing more, nothing less,” says Ali. “We are who we are, and we bring ourselves to work. And the research is now overwhelming: inclusive treatment of LGBTQ+ people in the workplace is good for all employees.”

L'Humanité

Serge Halimi

Homme du jour

Alors qu’Emmanuel Macron présidera une cérémonie en hommage à Gisèle Halimi, ce 8 mars, Serge Halimi, le fils de la célèbre avocate et féministe, a annoncé qu’il n’y participera pas.

Nadège Dubessay

Il a tout simplement dit non. Au nom de sa mère. L’ancien directeur du Monde diplomatique, Serge Halimi, fils de la célèbre avocate Gisèle Halimi, décédée en 2020, a annoncé le dimanche 5 mars qu’il ne participerait pas à l’hommage national à sa mère, présidé par Emmanuel Macron. La nouvelle était tombée voici quelques jours : la cérémonie sera organisée le 8 mars, à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes. Alors que la réforme des retraites voulue par le gouvernement s’annonce particulièrement défavorable aux femmes, Serge Halimi juge qu’une telle commémoration est opportuniste. Dans une déclaration envoyée à l’Agence France-Presse, il explique avoir été « subitement informé » la semaine passée par la présidence de la République, « en même temps que la presse ». Mais ce qui révolte le journaliste c’est que, alors qu’il n’a jamais eu de contact avec l’Élysée ni avec aucun officiel depuis le décès de sa mère, la nouvelle survient en pleine mobilisation contre une réforme des retraites que la militante féministe aurait, affirme-t-il, combattue. « La décision de l’Élysée intervient après plus de deux ans de tergiversations, et alors que le pays est mobilisé contre une réforme des retraites extrêmement injuste dont les femmes qui occupent les métiers les plus difficiles seront les premières victimes », assure-t-il en ajoutant : « Ma mère aurait défendu leur cause et manifesté à leurs côtés. » Refuser de participer à cet hommage sera pour lui « la meilleure façon d’honorer sa mémoire et ses combats ».

Gisèle Halimi, une vie de combats

« Une instrumentalisation politique qui ne trompera personne »

Serge Halimi rejoint la position exprimée par Violaine Lucas, la présidente de l’association Choisir la cause des femmes, fondée en 1971 par Gisèle Halimi et Simone de Beauvoir. Dans un courrier adressé au président de la République, elle explique : « Le choix que vous opérez en organisant en dernière minute cet hommage national à la féministe Gisèle Halimi, ce 8 mars, nous semble relever d’une instrumentalisation politique. Elle ne trompera personne. » ​​​​​​​Elle n’hésite pas à rappeler que Gisèle Halimi est décédée il y a près de trois ans et que, depuis cette date, le gouvernement n’a cessé de se défausser derrière une série d’excuses pour ne pas rendre hommage à l’avocate aux combats radicaux : luttes féministe, sociale, anticapitaliste, anticolonialiste, antiraciste, anti-impérialiste, cause palestinienne… À cela s’ajoute sa condamnation de toutes formes de violences policières, comme celle qui avait marqué la répression du mouvement des gilets jaunes : ​​​​​​​ « Ce 8 mars, nous aurons d’autres choses à faire que de vous servir de caution féministe au moment où la France populaire, celle de la relégation sociale, celle des banlieues et des provinces que vous méprisez tant, se soulèvera contre le monde que vous incarnez. » ​​​​​​​C’est dit. Et très bien dit.

journée internationale des droits des femmesgisèle halimiJournée du 8 mars
BBC

Twitter insiders: We can't protect users from trolling under Musk

Twitter insiders have told the BBC that the company is no longer able to protect users from trolling, state-co-ordinated disinformation and child sexual exploitation, following lay-offs and changes under owner Elon Musk.

Exclusive academic data plus testimony from Twitter users backs up their allegations, suggesting hate is thriving under Mr Musk's leadership, with trolls emboldened, harassment intensifying and a spike in accounts following misogynistic and abusive profiles.

Current and former employees of the company tell BBC Panorama that features intended to protect Twitter users from trolling and harassment are proving difficult to maintain, amid what they describe as a chaotic working environment in which Mr Musk is shadowed by bodyguards at all times. I've spoken to dozens, with several going on the record for the first time.

The former head of content design says everyone on her team - which created safety measures such as nudge buttons - has been sacked. She later resigned. Internal research by Twitter suggests those safety measures reduced trolling by 60%. An engineer working for Twitter told me "nobody's taking care" of this type of work now, likening the platform to a building that seems fine from the outside, but inside is "on fire".

Twitter has not replied to the BBC's request for comment.

My investigation also reveals:

Abuse on Twitter is nothing new for me - I'm a reporter who shares my coverage of disinformation, conspiracies and hate there. But throughout most of last year I noticed it steadily lessening across all of the social media sites. And then in November I realised it had got worse on Twitter again.

It turns out, I was right. A team from the International Center for Journalists and the University of Sheffield have been tracking the hate I receive, and their data revealed the abuse targeted at me on Twitter had more than tripled since Mr Musk took over, compared with the same period in the year before.

All of the social media sites have been under pressure to tackle online hate and harmful content - but they say they're taking measures to deal with it. Measures that no longer seem to be top of the agenda at Twitter.

In San Francisco, the home of Twitter's headquarters, I set out to look for answers. What better place to get them than from an engineer - responsible for the computer code that makes Twitter work. Because he's still working there, he's asked us to conceal his identity, so we're calling him Sam.

"For someone on the inside, it's like a building where all the pieces are on fire," he revealed.

"When you look at it from the outside the façade looks fine, but I can see that nothing is working. All the plumbing is broken, all the faucets, everything."

He says the chaos has been created by the huge disruption in staffing. At least half of Twitter's workforce have been sacked or chosen to leave since Musk bought it. Now people from other teams are having to shift their focus, he says.

"A totally new person, without the expertise, is doing what used to be done by more than 20 people," says Sam. "That leaves room for much more risk, many more possibilities of things that can go wrong."

He says previous features still exist but those who designed and maintained them have left - he thinks they are now left unmanned.

"There are so many things broken and there's nobody taking care of it, that you see this inconsistent behaviour," he tells me.

The level of disarray, in his view, is because Mr Musk doesn't trust Twitter employees. He describes him bringing in engineers from his other company - electric car manufacturer Tesla - and asking them to evaluate engineers' code over just a few days before deciding who to sack. Code like that would take "months" to understand, he tells me.

He believes this lack of trust is betrayed by the level of security Mr Musk surrounds himself with.

"Wherever he goes in the office, there are at least two bodyguards - very bulky, tall, Hollywood movie-[style] bodyguards. Even when [he goes] to the restroom," he tells me.

He thinks for Mr Musk it's about money. He says cleaning and catering staff were all sacked - and that Mr Musk even tried to sell the office plants to employees.

Lisa Jennings Young, Twitter's former head of content design, was one of the people who specialised in introducing features designed to protect users from hate. Twitter was a hotbed for trolling long before Mr Musk took over, but she says her team had made good headway at limiting this. Internal Twitter research, seen by the BBC, appears to back this up.

"It was not at all perfect. But we were trying, and we were making things better all the time," she says. It is the first time she's publicly spoken of her experience since she left after Mr Musk's takeover.

Ms Jennings Young's team worked on several new features including safety mode, which can automatically block abusive accounts. They also designed labels applied to misleading tweets, and something called the "harmful reply nudge". The "nudge" alerts users before they send a tweet in which AI technology has detected trigger words or harmful language.

Twitter's own research, seen by the BBC, appears to show the "nudge" and other safety tools being effective.

"Overall 60% of users deleted or edited their reply when given a chance through the nudge," she says. "But what was more interesting, is that after we nudged people once, they composed 11% fewer harmful replies in the future."

These safety features were being implemented around the time my abuse on Twitter seemed to reduce, according to data collated by the University of Sheffield and International Center for Journalists. It's impossible to directly correlate the two, but given what the evidence tells us about the efficacy of these measures, it's possible to draw a link.

But after Mr Musk took over the social media company in late October 2022, Lisa's entire team was laid off, and she herself chose to leave in late November. I asked Ms Jennings Young what happened to features like the harmful reply nudge.

"There's no-one there to work on that at this time," she told me. She has no idea what has happened to the projects she was doing.

So we tried an experiment.

She suggested a tweet that she would have expected to trigger a nudge. "Twitter employees are lazy losers, jump off the Golden Gate bridge and die." I shared it on a private profile in response to one of her tweets, but to Ms Jennings Young's surprise, no nudge was sent. Another tweet with offensive language we shared was picked up - but Lisa says the nudge should have picked up a message wishing death on a user, not just swear words. As Sam had predicted, it didn't seem to be working as it was designed to.

During this investigation, I've had messages from many people who've told me how the hate they receive on Twitter has been increasing since Mr Musk took over - sharing examples of racism, antisemitism and misogyny.

Ellie Wilson, who lives in Glasgow, was raped while at university and began posting about that experience on social media last summer. At the time, she received a supportive response on Twitter.

But when she tweeted about her attacker in January after he was sentenced, she was subject to a wave of hateful messages. She received abusive and misogynistic replies - with some even telling her she deserved to be raped.

"[What] I find most difficult [is] the people that say that I wasn't raped or that this didn't happen and that I'm lying. It's sort of like a secondary trauma," Ms Wilson told me.

Her Twitter following was smaller before the takeover, but when I looked into accounts targeting her with hate this time around, I noticed the trolls' profiles had become more active since the takeover, suggesting they'd been suspended previously and recently reinstated.

Some of the accounts had even been set up around the time of Mr Musk's takeover. They appeared to be dedicated to sending out hate, without profile pictures or identifying features. Several follow and interact with content from popular accounts that have been accused of promoting misogyny and hate - reinstated on Twitter after Musk decided to restore thousands of suspended accounts, including that of controversial influencer Andrew Tate.

"By allowing those people a platform, you're empowering them. And you're saying, 'This is OK, you can do that.'"

Several of the accounts also targeted other rape survivors she's in contact with.

Andrew Tate did not respond to the BBC's request for comment.

New research from the Institute for Strategic Dialogue - a UK think tank that investigates disinformation and hate - echoes what I've uncovered about the troll accounts targeting Ellie.

It shows that tens of thousands of new accounts have been created since Mr Musk took over, which then immediately followed known abusive and misogynistic profiles - 69% higher than before he was in charge.

The research suggests these abusive networks are now growing - and that Mr Musk's takeover has created a "permissive environment" for the creation and use of these kinds of accounts.

Elon Musk's Twitter Storm

Panorama investigates how Elon Musk's ownership is transforming one of the world's most influential social media platforms.

Watch on BBC One at 20:00 GMT, Monday 6 March

Mr Musk's key priorities since the takeover - according to his tweets - are to make the social media company profitable and to champion freedom of expression.

In December 2022, he released internal documents called the "Twitter Files" to explain why he believed the company hadn't been fairly applying its moderation and suspension policies under the old leadership.

But those who have been on the inside, feel like Mr Musk has used this to de-prioritise protecting users from harm altogether. Even the dangerous content he's lobbied against, including Child Sexual Abuse and networks of so-called bot accounts deliberately designed to mislead, isn't being tackled as it was before, they say.

It is not just individual trolls that Twitter has previously tried to guard against, but also so-called "influence operations" - state-sanctioned campaigns seeking to undermine democracy and target dissidents and journalists.

Ray Serrato worked in a team that specialised in tackling these operations. He left in November because he felt there wasn't a clear vision to protect users under the new leadership. He says his team would identify suspicious activity like this "daily". Now his team has been "decimated" and exists in a "minimised capacity".

"Twitter might have been the refuge where journalists would go out and have their voice be heard and be critical of the government. But I'm not sure that's going to be the case anymore."

"There are a number of key experts that are no longer in that team that would have covered special regions, or threat actors, from Russia to China," he tells me.

Another insider, who we're calling Rory, is also very concerned about that drain of expertise - and how it appears to be undermining a Musk priority, preventing paedophiles using Twitter to groom victims and share links to abuse. Rory was employed until very recently as part of a team tackling child sexual exploitation [CSE].

His team would identify accounts sharing abusive content about children, escalating the worst to law enforcement. Before the takeover such content was a huge problem, he says - and he already feared they were understaffed.

"Every day you would be able to identify that sort of material," he says.

But his team was cut soon after the acquisition, he says, from 20 people to around six or seven. In his view that's too few to keep on top of the workload.

Rory says - before he left - neither Mr Musk nor any other member of the new management made contact with him and his old team, who between them had years of experience in this area.

"You can't take over a company and suddenly believe you have knowledge… to deal with [Child Sexual Exploitation] without having the experts in place," he says.

Twitter says it removed 400,000 accounts in one month alone to help "make Twitter safer". But Rory is worried there are now fewer people with the knowledge to effectively escalate concerns about this content with law enforcement.

"You can by all means suspend hundreds of thousands of accounts in a month. But if the reporting of that content [to law enforcement] has dropped, then it doesn't really mean anything, and most of the users who had their accounts suspended would just set up a new account anyway."

He adds that offending users can then just set up new accounts, at a time when suspended profiles are being welcomed back to Twitter.

I wanted to ask Elon Musk about the takeover, his vision for Twitter and how he thinks it is playing out in reality. I tried to contact him via email, tweets and even a Twitter "poll". This wasn't a real poll but Mr Musk has used these votes to make decisions about Twitter's future, and I was hoping it might catch his attention. More than 40,000 users voted and 89% said Mr Musk should do an interview with me. I had no response.

Twitter and Musk are yet to formally respond to BBC Panorama's investigation.

I'm told all of Twitter's communications team have either resigned or been sacked. Twitter's policies, publicly available online, say that "defending and respecting the user's voice" remains one of its "core values".

Musk did however tweet about our piece after its publication, saying: "Sorry for turning Twitter from nurturing paradise into place that has… trolls."

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New York Times - World

After Going Gray, a News Anchor Found Herself the Focus of the Story

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The Saturday Profile

Lisa LaFlamme was dismissed after a decades-long TV career, not long after she stopped dyeing her hair, setting off debates across Canada about sexism, ageism and going gray.

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By Norimitsu Onishi

TORONTO — Lisa LaFlamme had barely settled in at the back of the cafe when two women approached her in quick succession. You’re so beautiful, said the first, while the other slipped Ms. LaFlamme a note on yellow-lined paper.

“Thank you for being ‘you,’” read the message written in neat cursive by “an admirer.”

The fleeting interactions, which took place during a recent interview in Toronto with Ms. LaFlamme, 58, were laden with the unspoken. Perhaps little else needed to be said among three similarly aged women meeting by chance in Toronto, half a year after Ms. LaFlamme was ousted as one of the nation’s top news anchors amid charges of ageism and sexism.

“People are so amazingly kind,” said Ms. LaFlamme, her eyes welling up. “The support has been mind-blowing. It’s really been a shock to me.”

A household name in Canada for decades, Ms. LaFlamme was unceremoniously dismissed last summer by CTV, the country’s largest private television network, after what her employer described as a “business decision” to take the program “in a different direction.” Though her national newscast at CTV had been one of the most watched and she had won a national award for best news anchor just months earlier, Ms. LaFlamme was left to sign off without a proper farewell.

Instead, in a poorly lit, two-minute, makeshift video uploaded on her Twitter account, she said, “At 58, I still thought I’d have a lot more time to tell more of the stories that impact our daily lives.”

Her departure set off multifaceted debates across Canada, especially after The Globe and Mail newspaper reported it may have been linked to Ms. LaFlamme’s hair — which she had chosen to let go gray during the pandemic when hair salons and other businesses shut down. The network’s owner, Bell Media, which denied that “age, gender and gray hair” had been factors, named a 39-year-old male correspondent, Omar Sachedina, as her successor.

“It was a complete surprise when they decided to terminate her contract early because there was no obvious evidence that CTV was in particular decline or was actually doing poorly,” said Christopher Waddell, a professor emeritus of journalism at Carleton University and a former news producer at CBC, the public broadcaster. He added that Ms. LaFlamme’s 11-year tenure as anchor of “CTV National News,” the broadcaster’s flagship newscast, had been considered a ratings success, especially compared with its main rival at CBC.

CTV’s owner did not return several emails and calls requesting comment for this article. Ms. LaFlamme declined to give details about her dismissal, citing a mutual separation agreement.

In the immediate wake of the controversy over her ouster, Mirko Bibic, the chief executive of Bell Canada, issued a statement that said, in part, “the narrative has been that Lisa’s age, gender or grey hair played into the decision. I am satisfied that this is not the case.”

Explore The Times’s Saturday Profiles

They are shaping the world around them. These are their stories.

During a nearly two-hour interview, Ms. LaFlamme spoke about emerging from half a year of silence, displaying a journalist’s understanding and resignation that her departure would overshadow, for the time being, a long career highlighted by reporting in New York a day after the Sept. 11 attacks and many trips to Afghanistan and Iraq.

“The most comments I ever received were not for months in Baghdad or Afghanistan, or any story, but when I let my hair grow gray — bar none,” Ms. LaFlamme said. “And I will say this, 98 percent positive, except a couple of men and a woman — it’s funny that I can actually remember that — but they were summarily destroyed on social media because women do support women.”

Ms. LaFlamme said she has yet to map out her professional life for the years ahead. But her calendar is filling up with longstanding commitments to help other women, including a public talk for Dress for Success, a private organization providing free professional clothing to women. Ms. LaFlamme was also planning a weekslong trip to Tunisia and the Democratic Republic of the Congo to make short documentaries on African women journalists for Journalists for Human Rights, a Toronto-based organization.

She shares a home in Toronto with her husband, Michael Cooke, a former editor in chief of The Toronto Star, but regularly visits her hometown, Kitchener, Ontario, a small city 60 miles southwest of Toronto, where her mother and sisters still live.

Growing up there, she attended an all-girls Roman Catholic school and used to go home for lunch, with her three sisters and parents, “news junkies” both.

“My father was a contractor and would come home every day at lunch, and I’m in grade school, and the conversation was about the morning talk shows and the topic of discussions,” Ms. LaFlamme said. “And, of course, the last 15 minutes of lunch was Fred Flintstone.”

Hungry to discover the world outside Kitchener, she jumped at an offer through her school to work as a nanny for two years in France. Unable to make any French friends at the time, she said the experience helps her understand the alienation felt by some immigrants to Canada — “not to get to meet someone in the country you’re living in.”

After college in Ottawa, Ms. LaFlamme earned a part-time job at the CTV affiliate in her hometown after waiting six hours — without an appointment — outside the news director’s office.

She keeps “vivid memories of not being taken seriously” as a female reporter — walking past an office inside which three senior managers were “watching and laughing at one of her stories.” Or the time a male colleague commented about a navy blue dress she had picked out carefully during a trip to Paris: “How is anybody going to take you seriously in that?” she remembered him telling her.

“Just a classic navy blue suit, the skirt went below the knee, nothing, nothing, nothing sexy whatsoever,” Ms. LaFlamme said. “I’d wanted a navy blue suit because I thought it equaled professionalism.”

In the newsroom in the 1990s, she recalled, pictures of scantily clad women ripped from the local tabloid paper were put up on the walls of the edit suite.

Over the years, she received letters from two male colleagues apologizing for the way they had treated her, she said.

“I don’t know if they were going through the 12-step program or what,” she said.

Her career took off rapidly after she joined the CTV network in 1997 and was soon on a shortlist of potential successors to Lloyd Robertson, CTV’s top anchor for 35 years until his retirement in 2011 at age 77, when Ms. LaFlamme replaced him.

The National Post, a national daily, had handicapped Ms. LaFlamme’s chances back in 2001 by commenting she was “known for looking better in person than on TV.” A veteran television news executive recalled in an article in The Toronto Star that he had once tried to hire Ms. LaFlamme, but was overruled by his boss who “didn’t like her hair.”

A decade into her successful tenure as CTV’s top anchor, Ms. LaFlamme faced a predicament in the first wave of the pandemic in 2020 when hair salons closed. She had been dyeing her prematurely graying hair since her 20s. She took Nice ‘n Easy over-the-counter dye with her on reporting trips — coloring her hair in the women’s toilets at Kandahar Airfield and in a Baghdad bunker where brown water came out of a spigot jutting out of a wall.

At the start of the pandemic, Ms. LaFlamme hid the gray with spray dye.

“There was hair dye on my pillowcases — and I also had menopause and had night sweats — and the pillowcases were disgusting,” Ms. LaFlamme said.

She said she started letting her hair go gray during the pandemic’s second wave, inspired by an older sister who had done the same and a female boss who endorsed the decision.

The reaction, she said, was overwhelmingly positive. In a year-end roundup program, she joked, “Honestly, if I had known that the lockdown could be so liberating on that front I would have done it a lot sooner.”

But the decision was criticized by the head of CTV News at the time, who, according to The Globe and Mail, asked in a meeting who had approved the decision to “let Lisa’s hair go gray.” Ms. LaFlamme also disagreed sharply with her boss over news coverage and resources, according to The Globe.

As the interview wound down, Ms. LaFlamme, checking her phone, frowned at the havoc her new chocolate Lab puppy had wreaked in her living room — a chewed up jute rug. She needed to take care of the dog and to prepare for her talk for Dress for Success in two days.

“It’s an organization that really helps women get back into the work force, and for years I donated suits to the organization,” she said. “Isn’t that funny?”

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France24 - Monde

L’insécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest nécessite une réponse adaptée au climat dans un contexte de crises

Proposé par

Publié le : 05/09/2022 - 11:10

Banque mondiale

Alors que les crises se multiplient et le conflit dévastateur en Ukraine se prolonge, les impacts se font cruellement ressentir au Sahel et en Afrique de l'Ouest. Plus de 38 millions de personnes se trouvent déjà confrontées à une insécurité alimentaire aiguë et les conséquences de la guerre menacent 7 à 10 millions de personnes supplémentaires dans la sous-région.

Face à ces crises, la Banque mondiale déploie des interventions à court et à long terme pour renforcer la sécurité alimentaire et nutritionnelle, réduire les risques et consolider les systèmes alimentaires.

Ces actions s'inscrivent dans le cadre d'une réponse globale à la crise actuelle de la sécurité alimentaire. Jusqu’à 30 milliards de dollars sont mobilisés afin de renforcer des initiatives, existantes et en créer de nouvelles dans différents secteurs clés : agriculture, nutrition, protection sociale ou encore eau et irrigation. Ces financements visent à stimuler la production d'aliments et d'engrais, améliorer les systèmes alimentaires, faciliter l'accroissement des échanges et soutenir les ménages et les producteurs vulnérables.

La flambée des prix

L’onde de choc déclenchée par le conflit et ces crises multiples aura des répercussions complexes et durables à travers le monde entier. L’Afrique n’a pas été épargnée. Selon les prévisions, les prix mondiaux resteront à des niveaux historiquement élevés jusqu'à fin 2024. La crise modifie la structure du commerce et de la production mondiale, ce qui aggravera l'insécurité alimentaire et l'inflation. Ces secousses surviennent après deux années perturbées par la pandémie de COVID-19, portant à nouveau atteinte à un système alimentaire mondial déjà fragile et aux prises avec des défis climatiques sans précèdent.

« Aujourd’hui avec l’inflation galopante, beaucoup de populations malheureusement en Afrique ont du mal à avoir accès à l’essentiel, c’est-à-dire des produits alimentaires », souligne Ousmane Diagana, vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et centrale.

Sur les marchés du Sahel et d'Afrique de l'Ouest les prix du pétrole, du riz, du blé et d’autres produits de base connaissent des hausses brutales reflétant les cours internationaux. Ces hausses impactent de façon significative les ménages les plus pauvres qui doivent dépenser une plus grande part de leurs revenus à l’alimentation, par rapport aux ménages les plus aisés. Selon les données de la Banque mondiale, le prix du blé a augmenté de 60 % entre janvier 2021 et début juin 2022.

Le prix des engrais, essentiels à une agriculture productive, a également drastiquement augmenté depuis le début du conflit en février dernier. Il est aujourd'hui presque trois fois plus élevé qu'il y a un an. La production alimentaire devrait donc baisser au cours des prochaines années, la flambée des prix obligeant de nombreux agriculteurs à utiliser moins d'engrais.

S'attaquer aux causes profondes

La Banque mondiale se mobilise pour intervenir en urgence au Sahel et en Afrique de l'Ouest et centrale afin de soutenir les pays menacés par l'insécurité alimentaire à réagir plus rapidement. Elle travaille également avec ses partenaires humanitaires pour surveiller l'insécurité alimentaire régionale et élaborer des politiques de sécurité alimentaire.

Renforcer la sécurité alimentaire et nutritionnelle de la région exige également des réponses à long terme. Et comme de nombreuses causes et conséquences de l'insécurité alimentaire dépassent les frontières nationales, des approches régionales sont adoptées pour renforcer la résilience des systèmes alimentaires dans les pays de l'Afrique de l'Ouest et centrale et répondre à ce défi pressant.

Le programme de Résilience du système alimentaire (FSRP), doté de 716 millions de dollars, est l'une de ces approches. Il vise à accompagner plus de quatre millions de personnes en Afrique de l'Ouest en augmentant la productivité agricole grâce à une agriculture intelligente, adaptée au changement climatique, afin de promouvoir les chaînes de valeur au sein de la région et mieux gérer les risques au niveau régional.

La Grande muraille verte

Alors que les systèmes alimentaires du Sahel et de l'Afrique de l'Ouest et centrale sont soumis à un stress exceptionnel, la demande d'investissements climato-intelligents augmente pour soutenir les pays où les communautés sont confrontées aux effets combinés du changement climatique, des conflits et d'une dégradation environnementale sans précédent.

La Grande muraille verte, un projet initié et porté par le continent africain, est une initiative régionale majeure qui promet des solutions innovantes sur le plan climatique pour transformer les économies et les écosystèmes de la région. Elle vise à restaurer d’ici 2030 quelque 100 millions d'hectares de terres dégradées et à créer 10 millions d'emplois dans les zones rurales, en soutenant la capacité des populations à répondre et à s'adapter aux risques climatiques. La Banque mondiale s'est engagée à y investir 5,6 milliards de dollars entre 2020 et 2025 dans 11 pays participants. Plus de 60 projets ciblent la transformation des moyens de subsistance tout au long de la Grande muraille verte, à travers la restauration des paysages, l'amélioration des systèmes alimentaires et l'accès à des infrastructures résilientes au climat.

Des résultats tangibles

« Auparavant, je répandais chaque année de l’engrais chimique et je pouvais utiliser 20 ou 30 sacs d'engrais », explique Nama Boureima, agriculteur à Sapouy au Burkina Faso. Comme des centaines d’agriculteurs à travers le pays, il a bénéficié de l’installation d’un biodigesteur.

En ajoutant un mélange de fumier de vache et d'eau aux biodigesteurs, les agriculteurs peuvent générer du biogaz renouvelable pour cuisiner et des engrais bios pour cultiver leurs champs. Cet équipement permet de réduire les émissions de CO2 en captant le méthane émis par le fumier, tout en diminuant la pression sur les ressources forestières qui étaient auparavant utilisées comme combustible domestique.

« Aujourd’hui, je ne m'inquiète plus du problème des engrais », constate Boureima.

Sa ferme illustre certains des changements radicaux en cours dans le cadre de la Grande muraille verte. Au Burkina Faso, 270 000 hectares de terres ont ainsi été placés sous gestion durable ; plus de 2 500 microprojets ont été financés ; 1,5 million de personnes ont vu leurs bénéfices issus de produits forestiers augmenter ; et 10 millions de tonnes de CO2 ont pu être économisées.

Au Nigéria, le projet de lutte contre l’érosion et la préservation des bassins versant (NEWMAP) bénéficie à près de 12.5 millions de personnes. Ce projet, financé à hauteur de 900 millions de dollars, a permis de renforcer la capacité du pays à lutter contre l'érosion et les catastrophes naturelles Il a également créé 20 000 emplois directs et 32 ​​000 emplois indirects grâce aux obligations vertes souveraines – une première en Afrique.

Au Niger, les rendements des communautés agro-sylvo-pastorales ont connu une forte progression, allant jusqu'à 58 %, grâce à la formation sur les stratégies intelligentes face au climat.

Un avenir vert

À l'heure où les défis mondiaux en matière de sécurité alimentaire se multiplient, il apparaît essentiel de tirer parti de ces investissements climato-intelligents ambitieux pour rendre l'économie de la région plus résiliente, atteindre une croissance inclusive et lutter contre l'insécurité alimentaire.

« Lorsque ces éléments sont réunis, cela permet non seulement de transformer l’économie, mais aussi de créer des emplois. Pour les jeunes Africains, ces perspectives permettent de rester en Afrique et de gagner leur vie en travaillant sur le continent », explique Ousmane Diagana de la Banque mondiale.

Pour en savoir davantage sur les projets et les actions de la Banque mondiale : www.banquemondiale.org/fr/region/afr/western-and-central-africa

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Valeurs Actuelles

Japon : polémique après la proposition du Premier ministre d’alléger la dette étudiante des ménages qui ont des enfants

Alors que depuis 40 ans, le Japon connaît un déficit de naissances important, qui se creuse d’année en année, le Premier ministre nippon, Fumio Kishida, a proposé de réduire la dette étudiante des ménages ayant des enfants. Une proposition qui a suscité de nombreuses réactions dans le pays du Soleil levant.

Cette proposition intervient alors qu’en 2022, un peu moins de 800 000 bébés sont nés au Japon, c’est-à-dire à peine plus qu’en France malgré une population japonaise près de deux fois plus importante. Un taux de natalité que le Premier ministre japonais, qui appartient au Parti libéral-démocrate (droite conservatrice), perçoit comme une menace existentielle pour son pays puisqu’il déclarait en janvier dernier que le Japon se retrouvera à terme « à la limite de l’incapacité de pouvoir continuer à fonctionner en tant que société » dû au fait de cette dénatalité. Près de 30 % des 125 millions d’habitants du Japon sont âgés de 65 ans et plus, un record mondial après Monaco.

Les critiques pleuvent

Le député du Parti libéral-démocrate en charge de ce dossier, Masahiko Shibayama, a tenu à assurer devant les médias japonais que cette proposition n’était pas une punition contre les foyers sans enfant et que cette mesure visait avant tout à agir comme « une extension du soutien à l’éducation des enfants, plutôt que comme une politique liée à la natalité ».

Quoi qu’il en soit, la proposition a suscité de nombreuses critiques dans les rangs de l’opposition. « Exiger un enfant en contrepartie de sa dette étudiante, c’est une mauvaise mesure pour s’attaquer au faible taux de natalité », a, par exemple, jugé, vendredi 3 mars, la sénatrice Noriko Ishigaki lors d’un débat à la Chambre haute du Parlement japonais.

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L'Humanité

De fausses bonnes idées

Chronique

Christophe Prudhomme

Face à la dégradation de notre système de santé, les soi-disant bonnes idées fleurissent. Il y a notamment celle qui veut s’attaquer à l’intérim des médecins à l’hôpital. Les différents ministres de la Santé se sont émus du niveau des dépenses et ont qualifié ces médecins de mercenaires, selon la technique de la désignation de boucs émissaires. En bonne élève de la majorité, la députée Stéphanie Rist a déposé un projet de loi pour mettre fin à ce qui est présenté comme un scandale. La vraie question est de connaître les causes de cette situation. Les intérimaires sont très souvent des médecins qui ont démissionné de l’hôpital public, pour pouvoir mieux maîtriser leur temps de travail et échapper à un système où les conditions d’exercice se dégradent d’année en année, sans espoir d’amélioration.

Déserts médicaux et fracture sanitaire: comment en finir?

Aujourd’hui, plus de 25 % des postes de médecins titulaires dans les hôpitaux publics ne sont pas pourvus, et ce chiffre monte à près de 50 % pour les radiologues et les psychiatres. Bien sûr, nous manquons globalement de médecins, mais le principal problème est aujourd’hui leur inégale répartition, dans les territoires et entre secteur public et secteur privé. La responsabilité de cette situation incombe pleinement au gouvernement, qui refuse toute régulation de l’installation des médecins et favorise l’activité privée, avec un mode de rémunération qui permet à un radiologue ou à un anesthésiste de gagner 2 à 3 fois plus dans le privé que dans le public – avec une charge de travail moindre, car ce sont les médecins du public qui assurent la majorité des gardes de nuit et de week-end. Plus grave est l’intention cachée et perverse, qui est d’accélérer la fermeture des hôpitaux de proximité utilisant le plus l’intérim. D’ailleurs, si ces établissements ont perdu de leur attractivité, c’est justement du fait que leur avenir étant menacé, les médecins hésitent à s’y installer. Il faut enfin dénoncer le discours de Ponce-Pilate des différents ministres et députés de la majorité qui, en tant que fervents partisans du marché, savent qu’une de ses règles est que ce qui est rare est cher. Ce qu’ont bien compris les médecins intérimaires, qui sont rares et donc chers !

Journal de bord des sages-femmes

L’application éventuelle de ce projet de loi inquiète de nombreux élus locaux. Ils ont bien compris que le gouvernement va pouvoir ainsi fermer très rapidement de très nombreux hôpitaux de proximité, en commençant ici par la maternité, là par la chirurgie, ou encore par les urgences. L’exemple le plus emblématique est la mobilisation actuelle contre la fermeture de la maternité d’Autun (Saône-et-Loire). La population, avec ses élus, exige que l’État joue son rôle et assure l’égalité de traitement des citoyens, quel que soit leur lieu de résidence sur le territoire. Cela implique une régulation et une affectation des médecins là où sont les besoins, et non un regroupement des activités sur des hôpitaux éloignés qui, de fait, se retrouveront surchargés et incapables d’assurer un service de qualité en toute sécurité.

Le billet du Dr Christophe Prudhommehôpitalintérimaires
Известия (RUS)

СМИ указали на низкую эффективность созданного Британией фонда помощи Киеву

Созданный и возглавляемый Великобританией международный фонд помощи Украине демонстрирует низкую эффективность, страдая от задержек. Об этом написала британская газета The Guardian в понедельник, 6 марта.

Отмечается, что из запланированных к отправке в Киев £520 млн ($624 млн) было выделено всего £200 млн ($240 млн) на фоне предупреждений о том, что остальная часть финансирования не будет отправлена на Украину до наступления лета.

Авторы материала указали на то, что созданный в августе прошлого года фонд для Украины должен был стать «гибким фондом с низким уровнем бюрократии», который будет предоставлять новое снаряжение, обучение и деньги на ремонт для Вооруженных сил Украины (ВСУ). Предполагалось, что это будет дополнительный способ оказания военной помощи Украине помимо прямых пожертвований западных правительств, но задержки демонстрируют сложность обеспечения потоков военной помощи в соответствии с амбициями политиков.

«Процесс, проводимый министерством обороны Великобритании в сотрудничестве с шестью другими европейскими странами, разочаровывает из-за несоблюдения заявленных сроков оказания поддержки», — говорится в материале.

Проблемы могли возникнуть из-за того, что интерес к инициативе проявили больше 1,5 тыс. компаний — поставщиков военной техники, заявки которых долго не успевали обработать. Поэтому первый этап финансирования завершился на два месяца позже, чем планировалось. Авторы материала опасаются, что и второй этап аналогичным образом затянется.

Мюнхенский говор: что Запад пообещал Киеву на конференции в Германии И откуда в Вашингтоне знают о планах Китая в отношении Украины

Ранее, 18 февраля, премьер-министр Великобритании Риши Сунак призвал страны Запада увеличить объемы военной помощи Киеву до показателей предыдущего года в течение нескольких недель. Он отмечал, что долгосрочный мир на Украине будет достигнут только при усилении международного права и при создании новых рамок долгосрочной безопасности, что может быть реализовано только при усилении объемов поставок западного оружия Киеву.

15 февраля сообщалось, что Украина получит от Великобритании боеприпасы, запчасти для танков и беспилотники в рамках пакета помощи из нового фонда на $240 млн. Поставки были согласованы с Нидерландами, Норвегией, Швецией и Данией.

До этого, 9 февраля, в администрации Сунака заявили, что Лондон продолжит поддерживать вооружениями Украину, несмотря на возможный риск эскалации. По мнению офиса британского премьера, это самый лучший и быстрый способ помочь Киеву завершить конфликт.

Страны Запада усилили военную и финансовую поддержку Киева на фоне спецоперации РФ по защите Донбасса, решение о которой принято на фоне обострения в регионе из-за обстрелов со стороны украинских военных.

BBC

Toblerone: Swiss rules mean chocolate bar to drop Matterhorn from packaging

Toblerone is to remove the Matterhorn mountain peak from its packaging when some of the chocolate's production is moved from Switzerland to Slovakia.

The pyramid-shaped bar, which mirrors the Alpine peak, will undergo a labelling revamp and include its founder's signature, its maker said.

US firm Mondelez said the image of the 4,478m (14,692 ft) mountain will be replaced by a more generic summit.

Strict rules have applied about "Swissness" since 2017.

They state that national symbols are not allowed to be used to promote milk-based products that are not made exclusively in Switzerland. For other raw foodstuffs the threshold is at least 80%.

In a statement to the BBC, Mondelez said it was moving some production outside of the country to "respond to increased demand worldwide and to grow our Toblerone brand for the future".

It said its new packaging would include a "distinctive new Toblerone typeface and logo that draw further inspiration from the Toblerone archives and the inclusion of our founder, Tobler's, signature".

Toblerone, the mountain-shaped chocolate made from Swiss milk with honey and almond nougat, first went on sale in 1908 in Bern, the capital city of Switzerland.

But it was not until 1970 that the Matterhorn's jagged silhouette debuted on its packaging, with the Bernese bear and eagle featuring before then, according to the Toblerone website.

Mondelez said Bern was an "important part of our history and will continue to be so for the future".

In 2016 Toblerone courted controversy by changing the design of the chocolate bar to space out the distinctive triangular chunks in a bid to keep down costs.

After much criticism the company reverted to the original shape two years later.

Other protected products

In both the UK and EU, food and drink products can be granted speciality status based on where they are made, the method of composition or their ingredients. There's also evidence that being awarded this status can mean better prices for producers. Here are some examples:

Feta cheese

Only cheeses originating Greece that are soaked in brine and strained without pressure can be called Feta, the European Court of Justice has ruled. This is despite opposition from Germany and Denmark who produce a similar cheese. The Danes are still exporting their version under the name Feta to markets outside the EU.

Iberico Ham

Jamón Ibérico is also protected in the EU. The ham must come from Iberian blackfoot pigs that spend the last months of their lives eating acorns on the "dehesa", a Spanish or Portuguese pasture with old oak trees. It must also be hung and dry cured for at least 36 months.

But some US firms are now importing blackfoots to make their own ham which will be marketed as jamón ibérico armericano or Ibericus meat. They are allowed to because they are not beholden to EU law.

The US also makes it's own champagne as it never ratified the 1919 Treaty of Versailles, under which the drink became a protected brand.

Darjeeling Tea

India's government forbids tea not made in Darjeeling from being labelled as such, and all producers must enter into a license agreement with the Tea Board of India. The tea can't be blended with teas of other origin and must be exported with certificates showing this. India's Tea Board went to the World Trade Organisation over what they called the unauthorised use and registration of 'Darjeeling' by Japanese companies in Japan.

Cambodian palm sugar

Despite opposition from some Belgian and Swiss firms, the EU officially recognised Cambodia's Kampong Speu palm sugar as a protected product. It's made from the sap of the palm sugar tree and is characterised by a rich aroma.

Dundee cake

The protected status of the fruit cake is currently under consideration. Proponents say it must always be decorated with whole almonds and has to be prepared, decorated and baked at locations within Dundee postcodes. But the application has led to objections from bakers outside Dundee including an Edinburgh baker who supplies the 300-year old London department store Fortnum and Mason.

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L'Humanité

La justice fait annuler la subvention parisienne à SOS-Méditerranée

Actu

L’association et la ville de Paris vont saisir le Conseil d’État contre cette décision de la Cour administrative d’appel saisie par un militant d’extrême droite.

Émilien Urbach

La fachosphère est parvenue, vendredi 3 mars, à faire annuler, par la cour administrative d’appel de Paris, la subvention de 100.000 euros accordée, en juillet 2019, par le conseil de Paris à l’association de sauvetage SOS-Méditerranée. Saisi en août 2021 par Antoine Oziol de Pignol, un militant néofasciste, membre du GUD, actif au sein de groupuscules tels que Zouaves Paris, Milice Paris et Génération Identitaire, le tribunal administratif avait d’abord jugé sa requête « manifestement irrecevable ». À l’issue d’un jeu de ping-pong entre la Cour administrative d’appel et le tribunal administratif, le militant a finalement obtenu gain de cause, les juges arguant que si l’action de SOS-Méditerranée revêt bel et bien « une dimension humanitaire, les responsables de l’association ont aussi publiquement critiqué (…) les politiques mises en œuvre par l’Union européenne. Cette action a (…) eu pour effet d’engendrer de manière régulière des tensions et des différends diplomatiques (…) entre la France et l’Italie. »

Or, depuis sa création, en 2015, SOS-Méditerranée a toujours inscrit son action dans l’absolu respect du droit humanitaire, du droit maritime international et notamment des conventions internationales SOLAS, sur la sauvegarde de la vie humaine en mer, SAR, sur les modalités de recherche et sauvetage en mer et celle des Nations unies sur la loi de la mer, toutes les trois ratifiées par la France. « L’association rappelle que le sauvetage en mer n’a rien de politique, c’est une action humanitaire, qui relève d’une obligation morale et légale. (Nous n’avons) eu de cesse de dénoncer le drame des naufrages à répétition en Méditerranée, conséquence du non-respect par les États de leurs obligations », pointe SOS-Méditerranée dans un communiqué révélant son intention de saisir le Conseil d’État.

« Nous le saisirons également et nous sommes confiants dans le fait que la subvention sera rétablie, assure Ian Brossat, adjoint communiste à la maire de Paris, chargé du logement, de l’hébergement d’urgence et de la protection des réfugiés. Cette décision de justice ouvre la porte à d’autres remises en cause de politiques internationales menées par les collectivités. » L’ensemble des subventions votées par des collectivités locales à SOS-Méditerranée représentent, en outre, près de 10 % du budget de l’association, par ailleurs menacée, en Italie, par les décrets pris par le gouvernement d’extrême droite de Giorgia Meloni.

« Ce procès s’inscrit dans un contexte plus général de terrorisme idéologique mené par la fachosphère », alerte aussi l’élu parisien. Entre les déluges d’intimidations vis-à-vis des villes qui tentent d’installer des centres d’hébergement pour exilés, comme à Callac ou Saint-Brévin, en Bretagne, et le déferlement judiciaire contre les subventions à SOS Méditerranée, comme en Gironde ou en Loire-Atlantique, le vent d’extrême droite semble en effet souffler tous azimuts. Le renforcement des digues antifascistes apparaît de plus en plus nécessaire.

Immigration Sans-papiersImmigrationSOS Méditerranéemairie de paris
France24 - Monde

Renforcer les solutions africaines face aux défis de l'Afrique

Proposé par

Publié le : 25/07/2022 - 13:17

JICA

Confrontée à des perturbations des chaînes d'approvisionnement alimentaire, au COVID-19 et au changement climatique, l'Afrique a besoin d'une nouvelle approche du développement fondée sur l'autonomisation et les solutions locales.

Telle est la conclusion d'une réunion de haut niveau organisée par l'Agence japonaise de coopération internationale (JICA) le 6 juillet à Paris, en prévision de la huitième conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD8), qui se tiendra les 27 et 28 août à Tunis.

Donner aux nations africaines les moyens de mener leur propre développement et de renforcer leur résilience face aux chocs extérieurs, objectif du principe de « sécurité humaine », a toujours été la vision directrice de la JICA tout au long de ses décennies d'engagement avec l'Afrique.

« Il est primordial que nous renforcions l'autonomie des individus, des organisations et des sociétés afin de pouvoir non seulement survivre aux crises, mais aussi en sortir plus forts » a déclaré le président de la JICA, Akihiko Tanaka, dans son discours liminaire, en se joignant aux panélistes de l'Agence française de développement (AFD), de l'Agence de développement de l'Union africaine (AUDA-NEPAD), du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), de la Banque africaine de développement (BAD) et de l'Université de Columbia. L'événement était animé par Ragnheiður Elín Árnadóttir, directrice du centre de développement de l'OCDE.

En prélude à la TICAD8

Le thème de la résilience sera au cœur de la TICAD8, comme l'a également exprimé le président dans son résumé de la réunion ministérielle de la TICAD tenue en mars.

La Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD) a été créée en 1993 par le gouvernement japonais pour soutenir la croissance africaine grâce à un dialogue ouvert. Organisée en partenariat avec la Commission de l'Union africaine, les Nations Unies, le PNUD et la Banque mondiale, elle rassemble les dirigeants de certains pays africains, les organisations internationales, le secteur privé et la société civile. La TICAD encourage les efforts concertés pour atteindre les objectifs de l'Agenda 2063 - le plan de l'Union africaine « pour parvenir à un développement socio-économique inclusif et durable ».

La TICAD8 aura une résonance particulière en cette année 2022, alors que l'Afrique doit surmonter les conséquences économiques et sociales de la crise du COVID-19 et de la guerre en Ukraine.

« En ces temps difficiles, le Japon considère la TICAD8 comme une excellente plate-forme de mobilisation des partenaires clés pour accompagner les pays africains et leur permettre de se diriger eux-mêmes afin de surmonter ces défis » a déclaré Junichi Ihara, ambassadeur du Japon en France.

Une nouvelle approche du développement

Pour répondre aux besoins urgents en cas de crise, l'action humanitaire est la première réponse nécessaire. « Mais pour construire des sociétés et des économies résilientes » a précisé le président de la JICA, Akihiko Tanaka, « l'Afrique a besoin d'une approche de développement à long terme » qui s'appuie sur des institutions et des infrastructures solides.

Le Professeur Jean-Marie Guéhenno, directeur d'un programme sur la résolution de conflits à la SIPA (School of International and Public Affairs), Université de Columbia, a confirmé : « une perspective à long terme est très importante pour parvenir à la résilience. En temps de crise, les personnes se raccrochent aux structures les plus traditionnelles. Il est donc très important, dans ce contexte, de construire le soutien à la paix à travers les institutions. Nous ne pouvons apporter des changements durables que par le biais des institutions ».

Face à cette nécessité d'adopter une nouvelle approche, la TICAD8 devrait mettre en lumière les éléments fondamentaux de la résilience à long terme : l'alimentation, la santé, l'éducation, les infrastructures et l'intégration économique.

La production de riz multipliée par deux grâce à l'autonomisation

La sécurité alimentaire est devenue une priorité absolue en raison de la guerre en Ukraine, qui a provoqué de graves perturbations des chaînes d'approvisionnement alimentaire. Les pays africains ont plus que jamais besoin de produire davantage sur leurs terres afin de gagner en autonomie alimentaire.

Le soutien de la riziculture fait partie des actions prioritaires de la JICA, qui s'appuie sur l'expertise japonaise dans ce domaine. Grâce à la Coalition pour le développement de la riziculture en Afrique (CARD), lancée en 2008 par la JICA, l'Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA) et le Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD), la production de riz en Afrique subsaharienne a été multipliée par deux en dix ans, entre 2008 et 2018, et devrait encore doubler d'ici 2030.

« Pour réaliser cet exploit, la coalition a soutenu la mise en œuvre de stratégies nationales et investi dans les personnes, les technologies et les infrastructures a salué Akihiko Tanaka, président de la JICA. La CARD est un exemple admirable de la manière dont les efforts concertés de divers acteurs en faveur d'une vision commune peuvent donner des résultats tangibles. »

La Banque africaine de développement (BAD), de son côté, a « mis en place une nouvelle facilité d'urgence afin d'améliorer la production alimentaire des pays africains et d'accroître la sécurité alimentaire », a précisé sa vice-présidente, Yacine Fal. Rémy Rioux, directeur général de l'Agence française de développement (AFD) a souligné le rôle clé des banques de développement dans la solidarité internationale et l'importance des structures locales : « consolider les institutions capables de fournir des solutions locales doit être une priorité absolue pour le secteur du développement. »

Répondre aux défis par l'appropriation des solutions

L'appropriation des solutions par les pays africains est le maître-mot de la résilience. C'est pourquoi la JICA, dans ses domaines d’intervention comme la santé, l'éducation, le changement climatique ou les infrastructures, encourage toujours les pays partenaires à s'appuyer sur les ressources et les solutions locales.

Comme l'a rappelé Sarah Poole, directrice adjointe régionale des États arabes du PNUD, « seulement environ 17 % de la population africaine est couverte par au moins une prestation de protection sociale ».

Suite à la crise du COVID-19 en 2020, la JICA a lancé une initiative globale destinée à consolider les systèmes de santé et à atteindre la couverture santé universelle (CSU) dans les pays en développement, en se concentrant sur la prévention, la précaution et le traitement. En Afrique, le volet précaution, destiné à améliorer la recherche sur les maladies infectieuses, a été mené en collaboration avec les Centres Africains de Contrôle et de Prévention des Maladies (CDC Afrique) et l'agence de santé publique de l'Union africaine. « Le rôle des institutions africaines est primordial, a insisté le président de la JICA. L'Agenda 2063, ainsi que des institutions comme l'AUDA-NEPAD et le CDC Afrique, sont autant d'exemples de développements menés par l'Afrique. »

Toujours en 2020, l'Agence de développement de l'Union africaine (AUDA-NEPAD), avec le soutien de la JICA, a initié le programme d'accélération « Home Grown Solutions » (« Solutions locales ») pour les entreprises africaines du secteur de la santé. Son objectif : accroître la résilience du continent face aux pandémies en accompagnant les entreprises qui souhaitent développer leurs propres solutions.

Dans le domaine de l'éducation, la JICA porte le projet collaboratif « L'école pour tous », qui réunit parents, enseignants et habitants dans des comités de gestion scolaire (CGS) afin d'améliorer l'environnement d'apprentissage des enfants, à partir des ressources dont ils disposent. Lancée en 2004 dans 23 écoles du Niger, l'initiative couvre aujourd'hui environ 70 000 établissements dans huit pays d'Afrique. « Dans un premier temps, certaines personnes hésitaient à s'engager dans la gestion d'une école, par peur des responsabilités, a poursuivi Ryuichi Kato. Mais en organisant ces comités de façon démocratique, et en leur montrant les résultats concrets, ces personnes ont réalisé qu'elles pouvaient être actrices du changement ».

Le changement climatique est un autre défi de taille pour l'Afrique, où il menace d'aggraver les problèmes sociétaux et économiques de nombreux pays. En 2020, la JICA a apporté une aide d'environ 2 milliards de yens à plus de 40 projets liés au changement climatique dans 17 pays africains.

Enfin, la résilience passe par « des infrastructures de base solides sur tout le continent », comme l'a souligné Yacine Fal. La JICA apporte un soutien important au développement des infrastructures en Afrique. Son « plan directeur de développement des trois corridors stratégiques » se concentre sur le renforcement des infrastructures qui relient les principaux centres de population, en particulier au Kenya et en Ouganda (Corridor Nord), au Mozambique (corridor de Nacala) et en Côte d'Ivoire, au Ghana, au Togo et au Burkina Faso (anneau de croissance de l'Afrique de l'Ouest).

TICAD8 — permettre aux pays africains de mener leur propre développement

Comment repenser la coopération au développement en Afrique dans le contexte des crises actuelles ? C'est autour de cette question que se réuniront les acteurs africains et la communauté internationale lors de la TICAD8 les 27 et 28 août à Tunis, avec un fil conducteur : travailler en partenariat avec l'Afrique, sans jamais imposer de modèle, et encourager l'autonomie pour renforcer la résilience à long terme.

« Nous devons centrer notre solidarité sur la vision qu'a l'Afrique de son avenir et sur le rôle des institutions africaines pour faire de cette vision une réalité, a déclaré le président de la JICA. La communauté internationale doit respecter le leadership de l'Afrique et l'appropriation de son processus de développement. »

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Pour en savoir davantage sur les projets et les actions de JICA : www.jica.go.jp/french/index.html

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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BBC

Prince Harry: I always felt different to rest of family

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Watch: Prince Harry says how he feels since publishing his book

Prince Harry has said he "always felt slightly different" to his family, and that his late mother felt the same.

In an online conversation about grief, the Duke of Sussex said he feared losing memories of his mother Diana when he started therapy.

He also said he made sure to "smother" his children with affection to avoid passing on any "traumas" or "negative experiences" from his own upbringing.

His discussion was with Dr Gabor Maté, an author on trauma and addiction.

Their fireside conversation in California followed up themes of "living with loss" from his bombshell memoir, Spare.

Reflecting on the public response to the work, the Duke of Sussex insisted that he was not a "victim" or seeking sympathy.

He revealed that his own reaction to the controversial book's publication was to feel "incredibly free".

"I felt a huge weight off my shoulders," he told Dr Maté, describing the book as an "act of service" to help others break the taboo about speaking about mental health problems.

Saturday's discussion focused on the prince's emotions, therapy and thoughts on mental health.

But it did not go into recent royal revelations, such as request for Harry and his wife Meghan to vacate Frogmore Cottage - or whether or not he would attend his father's coronation.

There were also no mentions of how the Royal Family, including his brother, had felt about his tell-all memoir.

Prince Harry described growing up "feeling slightly different to the rest of my family" - and had a sense of living in a disconnected "bubble", which therapy had helped him burst.

In front of an international online audience, he was asked about experiencing an emotionally distant childhood, with a lack of hugs and demonstrations of affection.

He said that with his own children, he was "making sure that I smother them with love and affection".

"As a father I feel a huge responsibility to ensure that I don't pass on any traumas or... negative experiences that I've had as a kid," he said.

He spoke repeatedly about the importance of therapy, even though it could drive a wedge between him and other relations.

But he said that he wrongly feared that it would erode his feelings about his mother, Diana, who died in a car crash in Paris in 1997 when Harry was aged 12.

"One of the things I was most scared about was losing the feeling that I had of my mum... whatever I had managed to hold onto of my mother," said Prince Harry.

But he hadn't lost those feelings and had come to realise "that actually she just wanted me to be happy", he told Dr Maté.

The prince spoke about being "eternally grateful" for his wife Meghan in changing his perspective, calling her an "exceptional human being".

But he said meeting Meghan had given him a "crash course" in the experience of racism, which he described as "pretty shocking".

Prince Harry also defended the use of psychedelic medicine, saying it had helped him "deal with the traumas and pains of the past" and was like the "cleaning of the windscreen".

He said taking cocaine "didn't do anything for me" but that "marijuana is different, that actually really did help me".

And he spoke about Afghanistan, where he served for two tours of duty, saying not all British soldiers agreed with the war.

"One of the reasons why so many people in the United Kingdom were not supportive of our troops was because they assumed that everybody who was serving was for the war. But no, once you sign up, you do what you're told to do.

"So there was a lot of us who didn't necessarily agree or disagree but you were doing what you were trained to. You were doing what you were sent to do."

To watch the online interview, the audience had to buy a copy of Prince Harry's best-selling memoir, which had made headlines with its unprecedented account of tensions between the royals and personal revelations.

It included claims of a physical altercation with his brother Prince William, and recorded his experiences of taking drugs and losing his virginity.

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France24 - World

SOS diaspora: How Lebanese abroad help their country survive crisis

Issued on: 03/03/2023 - 13:34Modified: 03/03/2023 - 13:45

As their country sinks deeper into a financial crisis, more Lebanese people depend on money sent by relatives living abroad to survive. Remittances sent by the Lebanese diaspora, one of the largest in the world, partly explain why Lebanon has not yet descended into social chaos or full-scale revolt, despite the country suffering from what the World Bank calls one of the worst financial crises since the mid-19th century. FRANCE 24's Chloé Domat and Sophie Guignon report.

Built up over more than a century, the Lebanese diaspora is made up of approximately 14 million people over all five continents, compared to only 4 million within Lebanon. These expatriates have always sent money back to their families to make ends meet. Since the crisis, these remittances have become the only source of income for many Lebanese households.

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.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} MIDDLE EAST MATTERS

Rising poverty and hunger in Lebanon: The fight against malnutrition for low-income families

MIDDLE EAST MATTERS

Fleeing Lebanon to escape poverty: At least 100 die in migrant shipwreck

MIDDLE EAST MATTERS

Citizens rob banks for own savings: Lebanon's economic crisis leads to desperate measures

Valeurs Actuelles

Migrants en mer : le pape appelle à arrêter les passeurs

Le souverain pontife a appelé dimanche 5 mars à démanteler les réseaux de passeurs de migrants actifs en Méditerranée, une semaine après le naufrage d’un navire qui a fait au moins 70 morts dans le sud de l’Italie, relate La Croix le même jour.

« Que les trafiquants d’êtres humains soient arrêtés, qu’ils ne puissent plus disposer de la vie de tant d’innocents », a lancé le pape François à la fin de la prière dominicale de l’Angélus. « Que ces voyages d’espoir ne se transforment plus jamais en voyages de la mort, et que les eaux claires de la Méditerranée ne soient plus ensanglantées par des incidents aussi dramatiques », a-t-il ajouté. Le natif d’Argentine s’est ensuite recueilli en silence pendant quelques secondes devant la foule massée sur la place Saint-Pierre de Rome.

Trois personnes soupçonnées d’être des passeurs sont interpellées

Ces propos interviennent quelques jours après le naufrage au sud de l’Italie d’une embarcation remplie de migrants tentant de traverser la Méditerranée pour rejoindre l’Europe. Les médias italiens ont indiqué que trois personnes soupçonnées d’être des passeurs ont été arrêtées. Ils auraient fait payer entre 5.000 et 8.000 euros à chaque migrant qu’ils avaient fait embarquer en Turquie trois jours plus tôt.

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

BBC

The mushrooms you can wear and build with

There's no doubt mushrooms are having a moment.

From the popular Netflix documentary Fantastic Fungi, to the surge of medical trials exploring the use of a compound found in hallucinogenic species as a treatment for depression, a mushroom boom is alive and kicking.

But there's one part of fungi that businesses are now especially tapping into, and that's mycelium, the root structure of a mushroom.

London-based biomanufacturing company Biohm grows mycelium on a large scale by feeding it the likes of food waste and sawdust to create construction industry products such as insulation panels. These can then be used as an alternative to the prevalent plastic ones.

"We are focused on solving global challenges, and one of the largest in terms of impact on the planet and ecosystem is the construction industry," explains Oksana Bondar, director of design at Biohm.

"We looked deeper into waste streams, and types of materials, and the fabric of buildings, and one of the largest commodities is insulation. The idea was to tackle one of the challenges with a natural solution."

Once the mycelium has grown over a number of weeks, Biohm harvests and dries it, and then compresses it into brick-like panels.

"What's beautiful about this product is that the panels can be remanufactured, it can be broken down into feed stock, it's safe to be composted, it's pH neutral and 100% natural. It can fertilise soil," says Ms Bondar.

A spokeswoman for Biohm said the company was "currently negotiating... with major multinationals" to take its products to global markets. "Expect to see their mycelium thermal insulation being installed in homes, offices, and public spaces in the UK and Europe within the next couple of years."

In San Francisco, a company called MycoWorks is growing mycelium to produce a leather substitute called "Reishi". Using this material it is now making everything from hats to wallets, handbags and bowls.

"Mycelium-grown Reishi is an incredible material, and the first of its kind [leather replacement] that doesn't use plastic as a core ingredient," says Sophia Wang, MycoWorks co-founder.

"It is grown using three organic materials - water, sawdust and mycelium, which keeps carbon emissions low."

She adds that the luxury goods sector is currently showing the most interest in the company's work. MycoWorks has already helped Hermes produce a handbag partly made from its mycelium, and it has formed a collaboration with hat-maker Nick Fouquet.

MycoWorks is also working with General Motors to explore the use of mycelium in car interiors.

Ms Wang says the firm "coaxes" mycelium to grow into a large brick. The top layer of this, which is said to look like a sheet of animal leather, is then peeled off and can be tanned or coloured in the same way as leather.

Ms Wang says the cost of Reishi is currently comparable to luxury leather. However, she hopes that as the firm introduces production on a much larger scale, the price will fall.

To achieve this growth the company has raised $125m (£104m) to fund the building of a new facility that will allow it to ramp up output from thousands of sheets a year to millions. This is due to open in South Carolina later this year.

While it's difficult to source figures for the financial value of the mycelium sector, its rapid growth is undoubtedly increasing that of the wider global mushroom market. This is due to reach $90.4bn by 2028, up from $63bn in 2022, according to research company Imarc Group.

"I think the reason for the expanded interest in mycelium for materials science applications is just increased awareness," says Dr Mitchell Jones, a researcher at the Vienna University of Technology, and an expert on mycelium.

"When I started my PhD on the topic about seven years ago nobody knew about it. There was almost no documented research on mycelium-based materials and just two companies in the US doing stuff with it.

"These days the topic is much more popular. Companies are popping up everywhere including the US, UK, Italy, the Netherlands, Indonesia, South Korea, Estonia and Australia. The more media attention the topic gets the more people want to get into it commercially and found start-ups. The allure is the 'weirdness' of the concept, for want of a better term."

New Tech Economy is a series exploring how technological innovation is set to shape the new emerging economic landscape.

For Dr Jones, mycelium's strong sustainable kudos makes it an attractive material. For starters, it is usually made using agricultural or forestry by-products, or food waste that would otherwise have been incinerated or gone into landfill.

He adds that unlike most manufacturing processes - which may use a lot of energy and require machinery - fungi, a biological organism, basically does the hard work for you, simply by growing.

But are there any downsides to the use of mycelium? Dr Jones cautions that it has to be effectively sealed with water repellent, "because if you don't it is like a sponge compared to other materials, it is susceptible to sucking up large quantities of water".

And he adds that we don't yet know how long it will last for. "As it hasn't yet been produced on a commercial scale we don't have accurate life assessment data."

An increasing number of food start-ups are also using mycelium as a high-protein alternative to meat, or even a replacement for wheat flour.

Berlin-based Bosque Foods has raised $3m to develop mycelium-based substitutes for chicken, pork and bacon.

Isabella Iglesias-Musachio, its co-founder and chief executive, says they grow their mycelium "in a matter of days" in fermentation vessels that allow for indoor, urban farming.

"From our perspective this is advantageous because we are able to scale up our production in a much more cost-effective way, which means we can reach price parity with animal meat sooner," she says.

Bosque's mycelium is said to have a mild flavour, with a hint of "umami" or savoury notes. To this it adds a range of spices.

While Bosque's products have yet to go on sale, mycelium-based burgers are already available to buy in the US, and the European Union gave clearance for one type of mycelium earlier this year.

The situation in the UK has been complicated by Brexit, but the UK's Food Standards Agency has maintained EU authorisation rules for so-called "novel foods". These are food substances that were not consumed "significantly" prior to 1997.

Ms Iglesias-Musachio is adamant that mycelium is the future of vegan food. "Some of the issues with plant-based alternatives is that soy and pea protein isolates can have a very strong flavour which on its own many people find off-putting.

"Our mycelium can act as a blank canvas for us to create delicious flavour profiles that people crave."

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L'Humanité

Biodiversité et agriculture : le voyage des solutions de Roch et Boniface

Reportage

Nicolas Bertrand

Au salon de l’agriculture, nous avons rencontré Roch et Boniface, deux étudiants en agronomie qui ont parcouru la France avec comme fil d’Ariane, la biodiversité. Leur « biodiversitour » a finalement été publié par le magazine La Terre. Ils nous racontent cette aventure et ce qu'elle leur a enseigné.

Roch De Gabrielli et Boniface Parlos, tous deux étudiants en agronomie ont entrepris ce voyage en 17 étapes à travers la France durant le mois de juillet 2022.L’objectif ? Rencontrer les acteurs du monde de l’agriculture et de l’environnement, maraîchers, éleveurs, agriculteurs, naturalistes, conservateurs, forestiers, aquaculteurs, paysagistes, océanographes qui cherchent à travailler tout en préservant les milieux naturels et présenter leurs solutions pour faire face à la crise climatique.À la lecture passionnante de leur récit, la rédaction de La Terre s’est décidée à promouvoir leur travail et publier l’intégralité de leur carnet de voyage sous la forme d’un Hors-Série.

Vous pouvez le commander ici :

https://boutique.humanite.fr/common/product-article/5984

Leur carnet de voyage est enrichi des textes de :Yann Arthus Bertrand, photographe et réalisateur, Aurélie Trouvé, députée, ingénieure agronome, maîtresse de conférences en économie, Thierry Marx, Chef cuisinier, Jean Viard, sociologue, Philippe Mauguin, président directeur général de l’Institut National de la Recherche pour l’Agriculture, l’Alimentation et l’Environnement (INRAE), Fabien Gay, sénateur, président du groupe l’Humanité, Allain Bougrain-Dubourg, président de la Ligue de Protection des Oiseaux, Hervé Bramy, président du Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis 2004 – 2008. Auteur de « La biodiversité à l’heure de la Covid », Dominique Planchenault de l’Académie d’Agriculture de France, etc.Ce hors-série comprend également une enquête exclusive d’Oxfam France sur la situation des agricultrices en France.

Salon de l'agriculture
France24 - World

Battle for Bakhmut: Russia closing off last access routes to city

Issued on: 03/03/2023 - 20:07Modified: 03/03/2023 - 20:17

Imen MELLAZ Sara AYACH Alexander AUCOTT

The Ukrainian frontline town of Bakhmut has been dubbed the "meat grinder" for the high number of battlefield casualties on both sides. Kyiv had pledged to hold on to the fortress town for as long as possible, but has now given hints of a tactical withdrawal. Meanwhile, the head of the Russian mercenary Wagner Group has said his forces have practically encircled the town, one of the last major holdouts of the Donetsk region.

French President Emmanuel Macron is on a charm offensive in Africa, visiting four nations in the continent as he tries to reset relations with former colonies that have become strained. He began in Gabon before moving on to Angola, Congo Brazzaville and the Democratic Republic of Congo. The French military has been heavily involved in anti-jihadist operations in the Sahel region of West Africa for the best part of a decade, but Mali and Burkina Faso have asked those troops to leave. Macron said France will now draw down all its troops at bases in Africa, instead setting up academies in partnership with local forces.

Staying in Africa, we head to the continent’s most populous nation and second economy Nigeria, where the presidential election continues to stir tensions. The ruling All Progressives Congress party candidate Bola Tinubu was declared the winner following a process that saw major delays and isolated violence. The two main opposition challengers have said the result was fraudulent and have vowed to challenge it in court. Six opposition-led states have already asked the Supreme Court to declare the outcome invalid, but the president-elect has called for unity.

Produced by Juliette Laurain, Sara Ayach and Imen Mellaz

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.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}
  • Craig COPETAS, Contributing Editor, The Daily Beast
  • Patrick SMITH, Editor in Chief, The Africa Report
  • Vivienne WALT, Correspondent, Time Magazine
  • Bourzou DARAGAHI, International correspondent, The Independent
AS IT HAPPENED

🔴 Zelensky pays tribute to troops in 'difficult' fight as Bakhmut battle rages

AS IT HAPPENED

Ukrainian forces cling to Bakhmut under severe Russian pressure

As it happened

Russians pound last access routes to Ukraine's besieged Bakhmut

L'Humanité

La relance du nucléaire démarre mal

Actu

TRANSPARENCE La loi d’accélération de l’atome débattue à l’Assemblée avec son amendement remodelant la sûreté pourrait mettre à mal la confiance nouvelle des Français dans cette source d’énergie.

Clotilde Mathieu

Accélérer le tempo, mais à quel prix ? Un an après l’annonce d’une relance du nucléaire, portée notamment par la construction de six EPR 2, Emmanuel Macron hâte le pas sur l’atome civil en prenant le risque de rompre la confiance retrouvée de l’opinion dans cette source d’énergie. En novembre 2022, une étude Elabe relevait que 65 % des Français la voyaient comme une source « d’avenir ». En janvier, une étude d’Odoxa-Backbone Consulting- le Figaro enfonçait le clou, avec 60 % des sondés ayant une image positive de l’atome (contre 34 % il y a trois ans).

La précipitation de l’exécutif a donné lieu à un grand carambolage. D’une part, la tenue d’un conseil de politique nucléaire, le 3 février, s’est entrechoquée avec le débat citoyen sur le sujet sous l’égide de la Commission nationale du débat public. Et avant même que le Parlement commence à débattre de la future loi de programmation sur l’énergie et le climat devant tisser, cet été, le canevas du futur mix énergétique pour les années à venir, le projet de loi sur l’accélération des procédures liées à la construction de nouvelles installations nucléaires a vu débouler un amendement ajouté à la hussarde, juste avant son passage à l’Assemblée nationale le lundi 13 mars, visant à réorganiser rien de moins que la sûreté nucléaire. La relance du nucléaire multiplie donc les courts-circuits.

Une réponse  « inappropriée »

Ce mardi 28 février devant l’Assemblée, les personnels énergéticiens et leurs syndicats étaient nombreux à manifester contre les dangers de cet « article additionnel » visant à « renforcer l’indépendance et les moyens de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) en y intégrant les compétences de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) ». Un véritable big bang consistant à rompre avec un modèle à la française résultant d’une patiente construction de plus de quarante ans. Pour tenir compte de la catastrophe de Tchernobyl, l’IRSN a en effet été créé en 2002 afin de séparer expertises et prises de décisions politiques. À l’institut les expertises et la recherche. À l’ASN le contrôle et la décision. En revenant sur cette dualité, le gouvernement espère obtenir « une plus grande fluidité de procédures de sûreté ».

Dans un rapport de 2014, la Cour des comptes avait bien alerté sur la « dispersion des ressources budgétaires, les actions de communication non concertées, l’absence d’orientations communes dans le domaine de la recherche qui réduisent les marges de progression de la sûreté nucléaire et de la radioprotection ». Mais ce constat n’était accompagné d’aucune recommandation allant dans le sens du projet gouvernemental. Au contraire. L’hypothèse d’une « fusion des deux organismes constituerait une réponse inappropriée », notait le rapport, notamment en raison des « multiples difficultés juridiques, sociales, budgétaires et matérielles qu’elle soulèverait », avec des « gains (…) dans des proportions limitées ». Et de souligner les « conséquences à long terme qu’entraînerait la concentration de la quasi-totalité des moyens publics de sûreté nucléaire sous la responsabilité d’une autorité indépendante dont les décisions sont souveraines ».

« Cet ajout de dernière minute n’a fait l’objet d’aucune étude d’impact, ni de discussions préalables avec la représentation nationale ni les organisations syndicales », déplore le député communiste, Sébastien Jumel. Lors d’une audition de la commission de l’Assemblée sur la sûreté nucléaire, mi-février, les représentants de l’IRSN et de l’ASN étaient incapables de définir précisément le projet. Or, le texte de loi en préparation, charge leurs deux dirigeants d’un rapport « sur la mise en œuvre de la réforme » d’ici à juin 2023, avant un décret qui fixerait les modalités d’application au plus tard le 24 juillet prochain.

« Inconfort »  au sein de la majorité

Mercredi 1er mars, l’office parlementaire des choix scientifiques et technologiques, qui regroupent les députés et sénateurs experts en sciences, a émis plusieurs réserves au projet gouvernemental. Sans s’y opposer, il a regretté l’absence « d’un diagnostic préalable complet, rigoureux et rapidement rendu public », craignant un « meccano administratif » ​​​​​​​ou, « au pire », que cette dissolution ne soit qu’un « moyen de ne pas faire obstacle aux objectifs fixés à la filière pour le renouveau du programme électronucléaire national ».

Si bien que l’opposition à cet article de dernière minute rassemble les oppositions. Celles de l’ensemble de la Nupes, mais aussi de certains députés Renaissance, à l’image de Barbara Pompili, ex-ministre de la Transition écologique de 2020 à 2021, assurant ressentir un « inconfort » au sein de la majorité sur le sujet. Même incompréhension côté syndicats. « Autant nous étions pour toutes ces mesures d’accélération, autant le démantèlement programmé de l’IRSN est un contresens à cette ambition politique », affirme Jérôme Lambert, de la CGT mines-énergie.

D’autant que ce texte très technique, censé, d’après les calculs d’EDF, faire gagner entre un an et demi et deux ans sur les délais de construction d’un réacteur, achoppe sur une autre « incompréhension », dixit Marie-Noëlle Battistel . En commission des affaires économiques, la députée socialiste a regretté l’absence de débat sur l’objectif du mix énergétique qui sera l’objet de la future loi de programmation énergie-climat attendue cet été. Car, avant même ce texte-cadre, le Sénat a enrichi le projet de loi portant sur l’accélération des procédures liées au nucléaire en supprimant l’objectif de réduction de la part de l’atome à 50 % du mix électrique. En 2015, la France avait en effet décidé de la fermeture de 14 de ses 58 réacteurs, alors que l’électricité produite provient à près de 70 % du parc nucléaire. Ce projet de loi est désormais « non plus technique mais politique et préempte le débat démocratique », regrette la députée EELV Julie Laernoes, rejointe par son collègue FI Fabien Lainé, y voyant là un véritable choix de société.

« L’exécutif s’y prend à l’envers », résume Sébastien Jumel, bien que favorable à l’amendement LR sur la part du nucléaire dans une approche « pragmatique ». Le député communiste pointe par ailleurs les « autres impasses. Pas une fois ne sont cités les mots souveraineté, maîtrise publique. De même que rien n’est écrit sur l’organisation de la sous-traitance et de son encadrement nécessaire, tout comme celui des investissements directs à l’étranger ».

Nucléairecentrales nucléairesÉnergie
Valeurs Actuelles

Emmanuel Macron invite le président de la RDC à cesser « d’accuser la France »

C’était un déplacement attendu pour Emmanuel Macron. Ce samedi 4 mars, le chef de l’État était en visite à Kinshasa, en RDC, l’occasion d’échanger avec son homologue congolais, Félix Tshisekedi. Ce dernier a notamment attaqué la France pour son paternalisme alors que « la Françafrique n’existe plus ».

« Regardez-nous autrement en nous respectant, en nous considérant comme de vrais partenaires et non toujours avec un regard paternaliste avec l’idée de savoir toujours ce qu’il faut pour nous. Nous devons instaurer une politique égale à égale », a assuré le président congolais, cité par Le Monde.

« Il ne faut pas chercher des coupables à l’extérieur »

De son côté, le président de la République Emmanuel Macron n’a pas manqué de rappeler à son homologue certains points qu’il estime primordiaux dans la situation de la RDC aujourd’hui. « Depuis 1994, vous n’avez jamais été capable de restaurer la souveraineté ni militaire, ni sécuritaire, ni administrative de votre pays. C’est une réalité. Il ne faut pas chercher des coupables à l’extérieur », a lancé le chef de l’État, invitant Félix Tshisekedi à ne pas accuser la France.

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France24 - World

Britain prepares to present new bill to curb migrant boat arrivals

Issued on: 06/03/2023 - 05:26

NEWS WIRES

Britain's Conservative government is expected to present on Tuesday a new bill providing for the detention and swift deportation of asylum seekers who illegally enter the country via small boats, according to media reports.

Despite Brexit-related promises to tighten control of its borders, Britain has seen a considerable uptick in such arrivals, logging a record 45,000 last year, and pressure has mounted on Prime Minister Rishi Sunak to tackle the situation.

The bill to be unveiled Tuesday includes measures facilitating the detention and deportation "as soon as reasonably practicable" of asylum seekers arriving in the country illegally, the Daily Mail reported on Monday.

According to the Mail, the legislation contains a "rights brake", making asylum claims by those arriving on small boats inadmissible.

The government intends to send at least some deportees to Rwanda under a deal that was struck last year but which had never been applied after running into legal challenges.

People who arrived illegally would also be barred from returning to the UK for life.

Home Secretary Suella Braverman on Sunday defended the new legislation, saying in the Sun that Britain "must stop the boats".

"It has to be that if you come here illegally you will be detained and swiftly removed," she said.

"Our laws will be simple in their intention and practice -- the only route to the UK will be a safe and legal route."

Secretary for Northern Ireland Chris Heaton-Harris, meanwhile, said stemming the flow of migrants across the English Channel also "involves proper conversations that are ongoing" with European countries to ensure would-be asylum seekers "are upheld in the first safe country that they come to".

Sunak has made stopping the boats a flagship promise ahead of general elections, for which the opposition Labour Party currently leads in the polls.

(AFP)

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Charles III will travel to France, Germany on first state visits as king

BREXIT BREAKTHROUGH

Sunak’s ‘seismic’ deal resolves N. Ireland border problem – but DUP support remains elusive

British navy seizes Iranian weapons shipment suspected to be bound for Yemen

L'Humanité

L’ONU trouve enfin un accord pour protéger la haute mer

Lina Sankari

Les Nations unies, qui peinent tant à dépasser les divisions de leur Assemblée générale, se targuent d’avoir trouvé un accord inédit, samedi 4 mars, sur la protection de la haute mer après quinze années de discussion. Le texte est destiné à contrer les menaces pesant sur les écosystèmes. « Le navire a atteint le rivage », s’est félicitée la présidente de la conférence, Rena Lee, applaudi par des délégués à New York. L’accord, qui doit encore être adopté après un passage par la traduction dans les six langues officielles et par les services juridiques, envoie un « signe », selon Laura Meller, de Greenpeace. Si elle représente 60 % des océans et près de la moitié de la surface de la planète, la haute mer n’était jusqu’alors couverte par aucune juridiction, commençant là où s’arrêtent les zones économiques exclusives des États. La régulation permet désormais de protéger des espaces jusqu’alors ouverts à tous pour la navigation, le survol, la pose de câbles sous-marins, la pêche ou encore la recherche.

Mers et océansNations UniesEnvironnement
Valeurs Actuelles

Allemagne : des activistes aspergent de liquide noir un monument où est inscrite la Constitution

Un acte qui a énormément fait parler outre-Rhin. Des militants de « Letzte Generation » (dernière génération) ont aspergé de liquide noir un monument où sont gravés les articles de la Constitution, à proximité du Bundestag, à Berlin, rapporte Le Figaro, samedi 4 mars. Le collectif, déjà à l’origine de nombreuses actions coups de poing pour alerter sur le dérèglement climatique, a également collé des affiches avec le slogan : « Pétrole ou droits constitutionnels ? »

++ Berlin: Monument der Grundrechte in „Erdöl” getränkt ++

Das Kunstwerk nahe des Bundestagsgebäudes zeigt die Artikel des Grundgesetzes. Wir haben heute gezeigt, wie die Regierung mit diesen umgeht.

Erdöl verfeuern oder Grundrechte schützen? 2023 geht nur eines von beidem. pic.twitter.com/Ss3wnNvI8S

— Letzte Generation (@AufstandLastGen) March 4, 2023

L’objectif des militants : protester contre la poursuite de l’usage d’énergie fossile en Allemagne. Si la nature du liquide n’est pas encore identifiée, les identités de six des activistes ont été relevées et des plaintes ont été déposées, a indiqué une porte-parole des forces de l’ordre.

« Aucune compréhension »

Dans la classe politique allemande, les réactions ne se sont pas fait attendre. « Un monument avec notre Constitution a été taché. Cela me met en colère et je n’ai aucune compréhension », a par exemple déclaré la présidente sociale-démocrate du Bundestag, Bärbel Bas, dans un communiqué.

« La Constitution incarne la liberté, la démocratie et l’État de droit. Elle ne doit jamais être souillée », a de son côté fustigé le ministre de la Justice Marco Buschmann, sur Twitter. Les Verts, alliés gouvernementaux des sociaux-démocrates et des libéraux, ont eux aussi condamné l’action, de même que les conservateurs de l’opposition.

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France24 - World

China announces military spending increase despite low economic growth

Issued on: 05/03/2023 - 08:53Modified: 05/03/2023 - 09:46

NEWS WIRES Yena LEE Follow

China said Sunday its military spending would rise at the fastest pace in four years, warning of "escalating" threats from abroad at a meeting of its rubber-stamp parliament that is set to hand Xi Jinping a third term as president.

The increase in the world's second-largest defence budget came as Beijing announced an economic growth goal of around five percent for this year -- one of its lowest in decades.

The country's planned budgets for the year put defence spending at 1.55 trillion yuan ($225 billion), a 7.2 percent rise and the quickest rate of increase since 2019. It officially rose 7.1 percent last year.

Outgoing Premier Li Keqiang told delegates to the National People's Congress (NPC) that "external attempts to suppress and contain China are escalating".

"The armed forces should intensify military training and preparedness across the board," he said as he presented the government's annual work report to thousands of amassed delegates in Beijing's Great Hall of the People.

The military must "devote greater energy to training under combat conditions, and... strengthen military work in all directions and domains", he added.

China's defence spending still pales in comparison with the United States, which has allotted over $800 billion for its military this year.

But analysts have said Beijing spends much more money than the officially announced sums.

The ramped-up spending comes during a low point in relations between China and the United States.

Beijing and Washington have butted heads in recent years over trade, human rights and other issues, but relations soured even further last month when the US shot down a Chinese balloon it said was being used for surveillance -- a claim strenuously denied by Beijing.

Top American officials have also repeatedly warned that China may invade Taiwan in the coming years, pointing to Beijing's increasingly assertive military moves around the self-ruled island, which it sees as its own territory and has vowed to bring under its control.

Niklas Swanstrom, director of the Stockholm-based nonprofit the Institute for Security and Development Policy, said Beijing appeared to be "investing in its capacity to take over Taiwan and keep the US out of the region".

"We have a military arms race in Northeast Asia, and Chinese armaments are driving this forward," he added.

James Char, an expert on China's military at Singapore's Nanyang Technological University pointed out that several countries across Asia were boosting their defence spending, in part due to "their respective threat perceptions of the regional security landscape".

'Steady recovery'

Experts expect few surprises at this week's carefully choreographed NPC, with thousands of politicians coming from across China to vote on laws and personnel changes pre-approved by the ruling Communist Party (CCP).

Sunday's conservative economic goals followed China posting just three percent growth last year, missing its stated target of around 5.5 percent by a wide margin as the economy strained under the impact of strict Covid-19 containment policies and a property crisis.

"The growth target came in at the low end of the market expectation. But it should be taken as a floor of growth the government is willing to tolerate," said Zhiwei Zhang, president and chief economist at Pinpoint Asset Management.

"Given the very low base of economic activities last year, it is unlikely to see growth drop below five percent," he said.

Li struck a bullish tone in his speech, saying China's economy "is staging a steady recovery and demonstrating vast potential and momentum for further growth".

He lauded Beijing's growth-suppressing Covid curbs -- abruptly abandoned late last year -- and "effective and well-coordinated" economic and social development.

"Overcoming great difficulties and challenges, we succeeded in maintaining overall stable economic performance," he said.

Xi dominant

Also top of the NPC's agenda will be Friday's norm-busting reappointment of Xi as president, after he locked in another five years as head of the party and the military -- the two most significant leadership positions in Chinese politics -- at an October congress.

Since then, the 69-year-old Xi's leadership has faced unexpected challenges and scrutiny, with protests over his zero-Covid policy and a deadly coronavirus surge after it was subsequently dropped.

But those issues are almost certain to be avoided at this week's Beijing conclave, which will also see the unveiling of a Xi confidant and former Shanghai party chief Li Qiang as the new premier.

Delegates to the NPC -- and to the concurrent "political consultative conference" (CPPCC) that began on Saturday -- will also discuss issues ranging from the economic recovery to improved sex education in schools, according to state media reports.

The meetings serve as a forum for attendees to present pet projects, but they have little say in broader questions of how China is run.

(AFP)

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.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} 20th CCP CONGRESS

All Xi’s men: Takeaways from China’s historic Communist Party Congress

Macron to visit China, calls on Beijing to pressure Putin on Ukraine

Economists urge China to adopt new model to head off climate risks

BBC

Robotaxi tech improves but can they make money?

It is past midnight on a quiet residential street in San Francisco and I have just left a taxi with a nagging feeling I didn't close the door properly.

Normally I wouldn't worry, but this isn't a normal ride. It is a Cruise robotaxi with no human driver to close the door.

I go back to check and sure enough, it was a weak push. A human voice pipes up on a speaker checking everything is OK. I apologise about the door, but I also press her. What if I hadn't come back? We would take care of it, she reassures me.

Driverless robotaxi services open to the public now operate on the dense streets of San Francisco, albeit in limited form.

Cruise, a subsidiary of GM, competes with Waymo, owned by Google's parent company Alphabet. Cruise began taking fares last June and charges a little less than Uber or Lyft.

I crisscross San Francisco in both companies' cars, steering wheels turning on their own in front of empty driver's seats, controlled by artificial intelligence that uses data from camera, Lidar and radar systems.

The rides are mostly smooth and the cars seem respectful of cyclists and pedestrians. The driving can at times seem both more and less cautious than my own. Some routes are unfathomably circuitous.

People stop to gawk, photograph and strike up conversations - a reminder of the technology's novelty.

My rides are without incident, but the cars have raised concerns among city officials, including for unexpected and hazardous stopping.

In January the city asked state regulators to hold off on approving expansions to the companies' services until they addressed the problems.

The companies want to cover more of the city - currently their services only cover parts and neither serves downtown - and add more vehicles.

In addition, Cruise wants to run its service in the daytime - it is currently limited to between 22:00 and 05:30.

Waymo is allowed to operate around the clock and is awaiting permission to charge for its driverless rides.

At the moment, to take a Waymo or Cruise taxi members of the public have to join a waiting list. The companies also continue to run testing programs, where rides are free to those selected to participate.

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Watch: James Clayton takes a ride around San Francisco in a driverless taxi

Other cities where the companies operate similar limited driverless ride-hail services include Phoenix (both Waymo and Cruise) and Austin (Cruise). Both are working to add additional locations.

Other firms are on the scene as well. Motional, backed by Hyundai and which has partnerships with Uber and Lyft, plans to offer a limited driverless service in Las Vegas this year.

Yet, as this new way of travelling creeps forward, there are questions about whether autonomous taxis can scale up to be profitable.

The companies might be spending big to eliminate the cost of low-paid drivers but, as my experience with the half-closed door shows, operations are far from human-free.

A Cruise spokesperson later confirmed that while, if shut loosely the door would latch automatically, if it was left wide open someone would indeed need to come and close it.

"The economics are, to put it mildly, fanciful," says Ashley Nunes, a researcher at Harvard Law School who has looked specifically at the business case of autonomous taxis.

Getting the business model right is going to be "crucial" and promises to be "even harder than the technology", says William Riggs, an associate professor at the University of San Francisco School of Management who leads its Autonomous Vehicles and the City Initiative.

More technology of business:

Over the past year or more, there has been a recalibration when it comes to autonomous driving, on which in excess of $100bn (£83bn) is estimated to have been spent.

Back in the 2010s some thought we would be doing most of our trips in autonomous vehicles by now.

Argo AI, the self-driving tech start-up backed by carmakers Ford and Volkswagen, announced it was shutting late last year.

Many traditional car companies are now saying private self-driving cars, unconstrained by where they can travel, are a long way off and have switched their attention to advanced driver assistance systems instead.

More limited use cases, like self-driving shuttle services, that would operate along short fixed routes are also getting more attention, including from the UK government.

But Cruise and Waymo appear to be staying the course, ploughing resources in and incrementally making progress. Cruise is pursuing both ride-hail and last-mile driverless delivery, which it has been trialling in Phoenix. Additionally, Waymo is developing long-haul autonomous trucking.

Touted benefits of autonomous taxis range from being safer - though that is still being proved - to more reliable, to more relaxing as customers don't have to worry about being sociable with a driver.

Yet, for such benefits to be realised, the service needs to become financially sustainable. And analysis by Mr Nunes, published in 2020 but which he believes still holds true, shows autonomous ride-hailing doesn't make economic sense, even with generous assumptions.

Firstly, behind the scenes there is still a human requirement. Automation changes the type of labour that is required, but it doesn't eliminate the need for labour.

Transport consultant Nick Reed says that robotaxi services will need customer support agents, fleet operators to monitor where the cars are, engineers to troubleshoot specific problems the vehicles encounter, and people to physically rescue the cars if needed as well as clean and charge them.

Secondly, there is plenty of time when taxis are empty. While a driver isn't paid for that time, those working behind the scenes in the autonomous taxi model still need to be.

Yet the companies remain confident they can scale up and become profitable.

Cruise is betting on a new purpose-built vehicle called the Origin, says Megan Prichard, Cruise's vice president of ride-hail.

That vehicle, an autonomous people mover with no steering wheel or space for a driver but room for six passengers, is due to go into production shortly and Cruise expects it will be in use in the US for ride-hailing later this year, with Dubai following next.

Waymo has a similar vehicle called the Zeekr.

Because Cruise's Origin will be mass-produced, at GM's dedicated electric vehicle assembly plant in Michigan, not only will the production costs be "far lower", says Ms Prichard, but the design will open the opportunity for ride pooling - trips of multiple customers with similar routes in a single vehicle.

That will maximise the utilisation of each vehicle and provide the ability to deliver rides cheaply at scale.

Expect tens of thousands on the road in the next handful of years, says Ms Prichard.

She notes Cruise is also working to drive down its human-to-autonomous vehicle ratios. The doors on the Origin will be able to be closed remotely.

Others remain sceptical - people haven't wanted to share before, notes Mr Nunes.

And, ride sharing in a world where there isn't someone on board to sort out any issues between the human customers?

"There's some issues to resolve there," says Mr Reed.

The BBC approached Waymo for this article but the company declined an interview.

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France24 - World

Pope John Paul II covered up child abuse as cardinal in Poland, says report

Issued on: 06/03/2023 - 01:49

NEWS WIRES

The late Polish pope John Paul II knew about child abuse in Poland's Catholic church years before becoming pontiff and helped cover it up, private broadcaster TVN reported Sunday.

Michal Gutowski, the investigator behind the broadcast, said that Karol Wojtyla, as he then was, knew of cases of paedophile priests within the church while still a cardinal in Krakow.

He transferred the priests to other dioceses -- one as far away as Austria -- to ensure no scandal ensued, he said.

Wojtyla, who was pope for 27 years from 1978 until his death in 2005, wrote a letter of recommendation for a priest accused of abuse to Vienna cardinal Franz Koenig, without mentioning the accusations, says Gutowski.

During his investigation, Gutowski says he spoke to victims of paedophile priests, their families and former church diocese employees.

He cites documents from the former Communist-eraSB secret police and rare church documents to which he managed to get access.

But Gutowski said the Krakow diocese had refused him access to its own documentary archives.

The Polish church has in the past refused to provide documents to the judiciary or a public commission of enquiry investigating cases of church abuse of minors.

One of Gutowski's sources said on condition of anonymity that he had personally told Wojtyla about acts of paedophilia concerning one priest in 1973.

"Wojtyla first wanted to make sure it wasn't a bluff," the source said.

"He asked it not be reported anywhere -- he said he would deal with it." The then-cardinal had explicitly requested the alleged affair be kept strictly under wraps, he added.

Thomas Doyle, an American former Catholic priest, canon law scholar, and the author of one of the first reports of Catholic clergy abuse in the United States, said Gutowski's investigation was groundbreaking.

It showed that John Paul II knew this problem existed even before he became pope, he argued.

The broadcast of the investigation in traditionally Catholic Poland comes soon after a Polish-based Dutch journalist, Ekke Overbeek, made similar accusations.

Overbeek's book, Maxima Culpa, is due to go on sale in Poland this week.

Over the past two years, and amid several reports of abuse of minors in the Polish church, the Vatican has sanctioned several high-ranking church officials for having covered up paedophilia by members of the clergy.

(AFP)

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Cardinal accused of sexual assault retires from Vatican post

Vatican opens preliminary abuse investigation into French cardinal

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New York Times - World

‘They’re Hunting Me.’ Life as a Ukrainian Mayor on the Front Line

The Saturday Profile

Being the leader of Kherson may feel more like a curse than an honor. But one woman isn’t giving up, even though the Russians are sitting just across the river and shelling her city nearly every hour.

Smoke and dust wafting in the air seconds after a Russian shell landed near the vehicle that Halyna Luhova, the mayor of Kherson, was traveling in, in Kherson, in February. Credit...

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By Jeffrey Gettleman

Photographs by Ivor Prickett

Jeffrey Gettleman has been covering the war in Ukraine since it began. He has recently been focused on Kherson, a once-beautiful riverside city now in serious peril.

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KHERSON, Ukraine — The little green van sped down the road, the Russian forces just across the river. Inside, Halyna Luhova, the mayor of Kherson, cradled a helmet in her lap and gazed out the bulletproof window.

When the first shell ripped open, directly in the path of the van, maybe 200 yards ahead, her driver locked his elbows and tightened his grip on the wheel and drove straight through the cloud of fresh black smoke.

“Oh my god,” Ms. Luhova said, as we raced with her through the city. “They’re hunting me.”

The second shell landed even closer.

She’s been almost killed six times. She sleeps on a cot in a hallway. She makes $375 a month, and her city in southern Ukraine has become one of the war’s most pummeled places, fired on by Russian artillery nearly every hour.

But Ms. Luhova, the only female mayor of a major city in Ukraine, remains determined to project a sense of normality even though Kherson is anything but normal. She holds regular meetings — in underground bunkers. She excoriates department heads — for taking too long to set up bomb shelters. She circulates in neighborhoods and chit-chats with residents — whose lives have been torn apart by explosions.

She chalks up any complaints about corruption or mismanagement — and there are plenty — to rumor-mongering by Russian-backed collaborators who are paid to frustrate her administration.

Kherson, a port city on the Dnipro River, was captured by Russian forces in March; liberated by Ukrainian forces in November; and now, three months later, lies nearly deserted. Packs of out-of-school children roam the empty boulevards lined with leafless trees and centuries-old buildings cracked in half.

Ms. Luhova sees her job defined by basic verbs: bury, clean, fix and feed. Of the 10 percent or so of Kherson’s original population of 330,000 who remain, many are too old, too poor, too stubborn or too strung out to flee.

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She recently became so overwhelmed with their needs — for food, water, generators, internet access, buses, pensions, medicine, firewood — that she said she dropped to 40 minutes of sleep a night and became so exhausted, she had to be put on intravenous drugs. She feels better, she said, though not exactly calm.

“We need those bomb shelters, now,” she snapped at a meeting in early February, when it was several degrees below freezing outside.

In front of her, in an underground office, sat the heads of the city’s main departments, many in winter jackets and hats. The office had no heat.

She was pushing to acquire dozens of free-standing concrete bomb shelters. When an administrator responded that the contracting process needed to be followed or they could be accused of corruption, she exploded.

“You are doing nothing, and I’m getting really pissed off at your stupidity,” Ms. Luhova said.

“I feel like I don’t have enough air when I’m standing next to you! You will answer in your own blood, your own blood!”

The administrator rolled his eyes and went outside to smoke a cigarette.

In a political culture dominated by macho guys — the mayor of the capital of Kyiv, for instance, is a towering former heavyweight boxing champion — Ms. Luhova, 46, in her gray suede boots and black puffy jacket with the fake fur collar, cuts a different figure. Raised by a single mom during the Soviet Union’s last gasps, she laughed thinking about the hardships back then.

“All those terrible lines for beet root — imagine, beet root!” she said.

By the time she was 21, Ukraine was newly independent and she was teaching English at a neighborhood school, married and a mother. She climbed the ranks to school director, which she used as a springboard to be elected to Kherson’s city council eight years ago. Before the Russian invasion last February, she was the council’s secretary, considered the No. 2 official.

Russian forces burned down her house in March, and she left the city shortly after. The Russians tried to make Kherson part of Russia, forcing children to learn Russian in schools and people to use Russian rubles in the markets. In June, they kidnapped her boss, Kherson’s prior mayor, and he hasn’t been seen since. Ms. Luhova took his place and became the head of Kherson’s military administration.

When she returned in November, she found a city ecstatic that the Russians had been driven out but in terrible shape. The Russians had looted everything from water treatment equipment and centuries old fine art to Kherson’s fleet of fire trucks and buses. But the Russians didn’t go far.

Ukraine didn’t have the momentum or spare troops to pursue them across the river. So now the Russians sit on the opposite bank across from Kherson and fire at will.

No city in Ukraine, outside the Donbas region in the east where the Russians are advancing, is getting shelled as badly as Kherson. In the past two and half months, Ukrainian officials said, it has been hit more than 1,800 times.

The shells come with no warning. There are no air raid sirens. These are projectiles fired from tanks, artillery guns, mortars and rocket launchers that blow up a few seconds later — the Russians are that close, 700 meters in some places. Residents have almost no time to take cover.

The other afternoon, a rocket attack killed two men walking down a sidewalk. There was no military installation nearby.

“Russia’s precise rationale for expending its strained ammunition stocks here is unclear,” said a recent British Defense Intelligence update on Kherson.

Since mid-November, Ukrainian officials say the Russians have wounded hundreds of residents and killed more than 75.

“It’s just revenge,” Ms. Luhova said. “There’s an old saying: “If I can’t have it, nobody can,’’’ she said, trying to explain why the Russians would shell the city after retreating. “It’s that stupid but it’s true.”

Kherson may be a war-torn city on the front line of Europe’s deadliest conflict in generations, and Ms. Luhova may represent Ukraine’s never-give-up spirit that keeps a Russian flag from flying over this country.

But as in any other city, residents love complaining about their mayor.

“I’ve called more than a hundred times to have my electricity fixed and nobody comes,” said Olena Yermolenko, a retiree who helped run a cell of citizen spies during the Russian occupation. She also repeated accusations on social media that the mayor was stealing humanitarian aid, which Ms. Luhova strongly denied.

Oleksandr Slobozhan, the executive director of the Association of Ukrainian Cities, said that from everything he knew, the accusations were a smear campaign by pro-Russian agents.

Despite the challenges, Ms. Luhova is determined to keep the city running, in the most basic ways. She recently traveled to Kyiv to ask Mr. Slobozhan for 20 buses.

“We are paralyzed,” she said. “Our trolleys don’t work and we can’t fix them because when our workers go up to repair the lines, the snipers are killing them.”

She left with a promise of 20 buses.

“I like the way she works,” Mr. Slobozhan later said. “She goes forward no matter what.”

Ms. Luhova is planning to attend a donor’s conference in Poland later this month; she has been out of the country only a few times in her life. Where she really wants to go is Bali.

“I heard you go there and you come back looking younger,” she joked.

Her husband is a taxi driver in another city, and her two adult sons live far away so she is on her own in Kherson. Most days, she can be found moving around in her little green van.

When we rode along with her, and the shell exploded on the road, her driver turned around as fast as he could.

But the Russians were tracking her. From across the river, they fired a second round. It slammed into a house along the road, and the blast wave shook the van. The van kept going but the munition felt lethally intimate.

That evening, at a house where she stays with friends, on a small pullout bed in a hallway off the kitchen, Ms. Luhova shrugged off the close call.

Over a spread of deliciously crunchy homemade pickles and little squares of Brie, she held a glass of cognac between her fingers and made a toast to victory.

“If I could disappear into the air and end this war, I would,” she said. “I’d easily sacrifice myself for ending this hell.”

Oleksandra Mykolyshyn contributed reporting.

Audio produced by Adrienne Hurst.

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New York Times - World

Corporate Lawyer’s Unlikely Mission: Defend and ‘Humanize’ a Hated Terrorist

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Stanislas Eskenazi volunteered with Brussels’ legal aid service, typically helping petty criminals. But now he is representing Belgium’s most-wanted man.

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By Monika Pronczuk

BRUSSELS — The two men sitting in the Brussels courtroom have much in common.

They are almost the same age. They are both sons of immigrants, who grew up in rough neighborhoods of Brussels. As youths, they hung out in teahouses, smoking and watching images of the U.S. invasions of Iraq and Afghanistan, and the large-scale deaths of civilians there, as well as the notorious abuses at Abu Ghraib prison.

But for all their similarities, their roles in the courtroom could hardly be more different.

Mohamed Abrini is sitting inside a glass cubicle, accused of organizing deadly terrorist attacks that shook Europe to its core. Stanislas Eskenazi is his silver-tongued lawyer, who has devoted the last six years of his life to defending his client during highly publicized trials, first in Paris, and now this one in Brussels.

“This is going to sound crazy,” said Mr. Eskenazi, 40, in an interview at his Brussels office. “But he could have been a friend.”

The assaults in Paris in November 2015 and in Brussels in March 2016 were the deadliest operations ever carried out by the Islamic State on European soil. The coordinated shootings and bombings killed 162 people and injured several hundred.

Responsibility for both attacks, whose targets included a concert hall, a soccer stadium, a rush-hour Metro stop and the Brussels airport, was claimed by an Islamic State cell that was linked to the Brussels neighborhood of Molenbeek, where both Mr. Eskenazi and Mr. Abrini spent a big part of their lives.

While their lives’ paths had circled around each other, they did not actually cross until a half-dozen years ago. Mr. Eskenazi, a successful corporate lawyer, was volunteering with the city’s legal service. When he got a call on April 8, 2016, he thought it would be a request to defend yet another petty offender caught shoplifting.

Instead, it was the police calling about Mr. Abrini.

Known as “Belgium’s most wanted man,” he had been on the run for two weeks. Before he was identified, he had been called the “man in the hat,” seen in surveillance video accompanying two suicide bombers who detonated their explosives at Brussels Airport on March 22.

The lawyer went to the police station and spent all night speaking with Mr. Abrini, who asked Mr. Eskenazi to represent him.

“I told him: ‘You need a heavyweight for this job,’” the lawyer recalled. “But he said: ‘I want you.’”

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For Mr. Eskenazi, who is of Turkish-Jewish origins and is married to a Muslim Moroccan woman, the attacks hit close to home. When the two homemade bombs packed with nails exploded in the Brussels airport, he was supposed to be checking in with his family for a flight to New York. The trip was canceled only because his son’s appendix burst. His sister, a doctor, spent the whole night tending to victims in a Brussels hospital.

But the lawyer knew straight away he would represent Mr. Abrini, saying the more loathed an accused person is, the more interesting the case is.

As a young man, Mr. Eskenazi was “more than a rebel,” said a longtime friend and legal colleague, Jonathan De Taye. “He finds beauty in what everyone else despises.”

At the trial in Brussels, his client has no real chance at winning his freedom because Mr. Abrini has already been convicted in a French court and sentenced to life in prison over his participation in the Paris attacks.

So his mission at this trial, Mr. Eskenazi said, is to try to “humanize” his client.

“I want people to understand that the trajectory of Mohamed Abrini was not that different from other Brussels residents,” he said. “Sometimes one can get caught up in a torment.”

The trial began at the end of November after a long delay, in part over a dispute about the glass boxes designed to hold the defendants. Originally, each defendant was to be held in a small, constricted individual cube. Mr. Eskenazi, along with other defense lawyers, argued that these deprived their clients of dignity, and succeeded at having them replaced with one large glass cubicle, open at the top.

“I want them to be judged as human beings, and not as beasts,” Mr. Eskenazi said.

The 2016 attacks tore the fabric of Belgium’s multicultural society, exposing deep rifts that had been growing for years between a largely secular majority and the descendants of migrant workers, mainly Moroccan Muslims, who came to the country in the 1960s.

After the attacks, a far-right anti-Muslim party, Vlaams Belang, saw a surge in support.

Many in Belgium, including surviving victims and the relatives of those who died, have been hoping the trial will provide more insight about the motivations of the attackers — many of whom, like Mr. Abrini, grew up in Brussels. But they are likely to be frustrated.

To protest what the lawyers described as inhumane treatment by the police, including daily strip searches, Mr. Abrini and others said they would refuse to speak during the proceedings.

Mr. Eskenazi himself said he has no good answers. After six years of conversations with Mr. Abrini — “I have never spent that much time with anyone else, including my wife,” Mr. Eskenazi said — the lawyer said he still struggles with what drove Mr. Abrini and the six other attackers who called the predominantly Muslim, working-class neighborhood of Molenbeek home.

Partly, Mr. Eskenazi blames what he describes as the hyper-individualistic capitalist system, which he said destroyed the importance of communities. But he also accuses the Belgian state of abandoning people like Mr. Abrini, who were struggling with issues of identity and belonging.

“We forgot that people want to be a part of a society,” he said. “And the Islamic State gave its members the sense of brotherhood. For people that feel lost, that is invaluable.”

With his sometimes blunt manner, a passion for boxing and multiple tattoos peeking out from underneath his rolled up sleeves, Mr. Eskenazi stands out in the universe of corporate law. He is known for brushing off convention, once showing up to close a 22-million-euro deal in jeans, sneakers and a sport jacket.

His path to the law was not straightforward. Born to journalist parents, he dropped out of high school, then later left Belgium for Morocco, where he ran an I.T. company. After returning to Belgium, he worked as a waiter and a security guard.

The prolonged periods of financial hardship he experienced, he said, left him with a sense of sympathy — and duty — toward those on the margins.

“I know what it is like to struggle with an empty fridge,” he said. “I am not saying it is good to steal, but it is easier to be shocked by it if your fridge is always full.”

Ultimately, it was a custody battle with a former partner over his eldest daughter, 5 at the time and now 20, that spurred him to finish high school and retrain as a lawyer.

“At that moment I realized the power of the legal system over our lives,” Mr. Eskenazi said. He decided the best way to resist it was to master the system himself.

The approach Mr. Eskenazi has taken with Mr. Abrini’s defense has drawn criticism.

Philippe Vansteenkiste, head of V-Europe, an association representing terrorist victims, said it seemed as if the defense team was “trying to divert the theme of the trial, from terrorism to the incapacity of the state.”

“We don’t have to be naïve,” Mr. Vansteenkiste said. “We all want a good society that respects human rights. But some of these people were already convicted as terrorists.”

For Mr. Eskenazi, representing a terrorist never created a moral dilemma. He was defending the rights of the man, he said, not the acts he committed.

But the 10-month-long Paris trial, which finished this summer with 20 convictions, took a heavy toll on him, both financially and psychologically. Mr. Eskenazi has his own law firm, and his lucrative corporate work was essentially on hold during that time.

Asked whether he would take the case again if he had the choice, he said no.

“I am exhausted, physically and mentally,” he said. “I spent months listening to the most awful stories. When a mother came and talked about her daughter who was killed in the concert hall, I could only think of my children,” added Mr. Eskenazi, who has four children.

“And then you turn around, and your responsibility is to defend the perpetrators,” he said. “It doesn’t leave you unchanged.”

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L'Humanité

La défiance des consommateurs s’accroît envers les labels bio

Actu

Un baromètre présenté ce jeudi 2 mars au Salon de l’agriculture par Obsoco pour l’Agence Bio montre que les acheteurs des produits bio se méfient progressivement des labels du secteur.

Samuel Eyene

Le désamour des consommateurs pour le bio se poursuit. «  La baisse de la consommation de produits biologiques s’inscrit notamment dans un contexte de diminution de l’intérêt des Français sur les labels bio  », amorce ce jeudi 2 mars Agnès Crozet, directrice associée de l’Obsoco.

Cette société d’études chargée de comprendre les mutations de la société et de la consommation a dévoilé sa vingtième édition du baromètre de perception et de consommation des produits biologiques en partenariat avec l’Agence BIO. Ce travail réalisé du 21 novembre au 1er décembre 2022, ne livre que peu de nouvelles rassurantes au secteur.

Alimentation. La filière bio frappée de plein fouet par l'inflation

Selon l’Agence, «  bien que les consommateurs aient une confiance encore élevée pour les labels publics (65% pour le label AB) ou privés, la grande majorité d’entre eux connaît tout de même une baisse d’intérêt en comparaison avec 2021 ». Cette défiance s’explique notamment par un manque de connaissances de ce qu’est le bio. Ils ne sont que 48 % à estimer que les informations au sujet des origines de ces produits sont suffisantes, d’après le baromètre. Et 57% d’entre eux ont des doutes sur la réalité du bio des produits estampillés comme tel.

Des labels trop satisfaits d’eux-mêmes 

« Je pense que c’est le résultat des deux phénomènes conjugués. Depuis plusieurs années les consommateurs ont une côte de confiance envers les produits bios favorable. Néanmoins elle s’est érodée rapidement car les labels se sont satisfaits de la situation sans anticiper les risques à venir, avance Philippe Camburet, président de la Fédération Nationale d’Agriculture Biologique (FNAB). Ils se sont également satisfait des politiques publiques qui n’ont pas octroyés de moyen suffisant pour entretenir un lien avec les consommateurs ».

Et l’autre phénomène ? Pour le président de la FNAB, « la recherche d’une identité écologique de la part d’acteurs de l’agro-alimentaire » joue en leur défaveur. « Les clients se retrouvent en rayon face à des produits prétendument bons pour l’environnement et un peu moins chers d’un côté, et de l’autre côté des produits bios qui n’ont d’autre identité que le label alimentaire ».

Pour 71% des Français, le bio est trop cher... mais rémunère correctement les paysans

Mais les changements d’habitudes de consommation des produits biologiques ne se résument pas qu’à une question de confiance. D’après le baromètre, 71 % des Français n’en consomment plus car ils les trouvent « trop chers ». Une augmentation de 1% comparé aux chiffres de 2021 (70 %). Laure Verdeau, directrice de l’Agence BIO, s’est d’ailleurs dit plutôt « surprise » par cette faible évolution. « Même si la raison du prix reste le premier frein à l’achat, elle n’a pas beaucoup augmenté malgré la période d’inflation », précise-t-elle.

Pour autant, tout n’est pas négatif. Un lien de confiance reste notamment établi entre les Français et l’agriculture biologique.  « Près de deux tiers d’entre eux (60%) pensent que le bio permet une juste rémunération des producteurs », note l’étude.   Un bon point alors que producteurs et distributeurs se rejettent la faute d’une inflation des prix de l’alimentaire de plus de 14% sur un an.

Salon de l'agricultureagriculture bio
France24 - Monde

Résilience climatique et transition énergétique équitable : deux enjeux majeurs pour le continent africain

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Publié le : 16/06/2022 - 17:32Modifié le : 16/06/2022 - 17:46

Banque Africaine de Développement

L’Afrique est le continent le plus touché par la hausse des températures. Dans le même temps, 600 millions d’Africains n’ont pas accès à l’électricité. Deux immenses défis à relever.

La Banque africaine de développement a tenu ses Assemblées annuelles du 23 au 27 mai dernier à Accra, au Ghana, autour de deux thèmes majeurs : la résilience climatique et une transition énergétique juste et équitable en Afrique. Un choix d’actualité qui intervient entre la COP26, l’an dernier à Glasgow, en Écosse, et la COP27, en novembre prochain à Charm el-Cheikh, en Égypte.

Les gouverneurs de la Banque ont pu échanger leurs expériences sur les défis du changement climatique et de la transition énergétique auxquels leurs pays sont confrontés. Ils ont également détaillé les mesures qu’ils emploient pour y faire face. État des lieux et solutions.

L’Afrique n’émet que 3% des gaz à effet de serre, MAIS :

  • Le continent africain est le plus touché par la hausse des températures. Une augmentation de 2 degrés Celsius à l’échelle mondiale pourrait se traduire par une hausse de 3,6 degrés dans certaines parties de l’Afrique.
  • L’élévation du niveau de la mer est une menace , particulièrement pour les pays côtiers d’Afrique de l’Ouest..
  • 35 des 45 pays les plus vulnérables au changement climatique dans le monde se trouvent en Afrique sub-saharienne.
  • De 2020 à 2030, les besoins du continent africain en matière d’adaptation au changement climatique pourraient se chiffrer à 331 milliards de dollars.
  • L’Afrique ne perçoit que 3 % du total des flux mondiaux de financement de l’action climatique.

L’Afrique doit réussir sa transition énergétique, CAR :

  • Le continent, qui abrite 20 % de la population mondiale, ne représente que 6 % de la demande énergétique globale.
  • 600 millions d’Africains n’ont toujours pas accès à l’électricité.
  • 600 000 décès par an sont dus à la pollution atmosphérique domestique, notamment aux combustibles de mauvaise qualité utilisés pour se chauffer ou cuisiner.
  • L’équivalent de 2 à 4 % du PIB de l’Afrique est amputé chaque année, en raison des problèmes d’approvisionnement du secteur de l’énergie et des coupures d’électricité récurrentes.
  • Pour satisfaire ses aspirations au développement, le continent doit doubler ses capacités de production énergétique entre 2020 et 2040.

Justice climatique

Les Assemblées 2022 du Groupe de la Banque africaine de développement ont réuni pendant cinq jours dans la capitale ghanéenne – et pour la première fois en présentiel depuis 2019 – quelque 3 000 délégués, venus de ses 54 États membres africains et de ses 27 pays membres extérieurs au continent. Le Nigérian Akinwumi Adesina, président de la Banque, a souligné que celle-ci avait doublé son budget dédié à la lutte contre le changement climatique, pour le porter à 25 milliards de dollars d’ici à 2025. La Banque africaine, qui a également renoncé à financer l’exploitation du charbon depuis l’an dernier, s’est engagée à contribuer à réduire les émissions de gaz à effet de serre sur le continent. Akinwumi Adesina a ensuite insisté sur la justice climatique qui doit régner entre pays du Nord et pays africains. Kenneth Ofori-Atta, ministre ghanéen des Finances a conclu pour sa part : « Ayons le courage de faire avancer le cadre sur le changement climatique et de soutenir les pays dans les stratégies relatives au climat pour une croissance verte et inclusive. » En attendant la prochaine édition des Assemblées annuelles du Groupe de la Banque africaine de développement, prévue en mai 2023 à Charm el-Cheikh, en Égypte, voici quelques exemples des initiatives en cours.  

BAD, un rôle pionner

La Banque africaine de développement n’a pas attendu le grand rassemblement d’Accra pour agir. Voici trois exemples des grands projets qu’elle a entrepris.

Concernant la résilience climatique : 100 millions d’hectares de terres dégradées vont être réhabilités sur un couloir de 8 000 km de long et 15 km de large à travers le continent africain. De quoi supprimer 250 millions de tonnes de dioxyde de carbone et créer 10 millions d’emplois verts d’ici à 2030.

Parmi les priorités de la Banque africaine, il y a aussi le programme « YouthADAPT » (« La jeunesse s’adapte »), doté d’un budget de 1 million de dollars. Il s’agit d’un concours destiné aux jeunes entrepreneurs, une initiative qui récompense le développement de solutions innovantes pour s’adapter au changement climatique et créer des emplois verts. Côté transition énergétique, 20 milliards de dollars ont été investis dans la production de 10 000 mégawatts d’énergie solaire, dont profiteront 250 millions de personnes dans la région du Sahel, du Sénégal à l’Éthiopie.  

Le Ghana s’enflamme pour le solaire

En marge des Assemblées annuelles, le gouvernement du Ghana a signé un accord de don avec le Fonds africain de développement et un prêt avec le gouvernement suisse en faveur d’un projet de mini-réseaux et de comptage net de l’énergie solaire photovoltaïque. Le comptage net, c’est la différence entre l’énergie que vous produisez, dont vous ne vous servez pas mais qui est utilisée par votre fournisseur, et votre propre consommation.

Le financement accordé par le gouvernement suisse servira spécifiquement à soutenir l’extension du programme de comptage net existant au Ghana et à déployer un total de 12 000 unités de systèmes solaires photovoltaïques pour les PME et les ménages. Le projet, qui devait coûter 85,88 millions de dollars, va permettre de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 0,779 million de tonnes d’équivalent CO2 par an, outre créer jusqu’à 2 865 emplois pendant la phase de construction, dont 30 % seront réservés aux femmes et aux jeunes.

Rien que de l’eau

D’ici à la fin 2024, le Mozambique devrait boucler le montage financier de la construction du barrage de Mphanda Nkuwa, dans la province de Tete, une région qui manque cruellement d’électricité. Cette centrale hydroélectrique de 1 500 mégawatts sera alimentée par le tumultueux fleuve Zambèze. Une installation qui sera complétée par 1 300 km de lignes à haute tension. Le montant du projet s’élève à 4,5 milliards de dollars. Mise en service prévue en 2031.

Les chaussures qui jamais ne s’usent

La résilience climatique passe aussi par des initiatives individuelles et privées. La Nigériane Yewande Adebowale a ainsi créé une entreprise de production de chaussures à partir de déchets plastiques. La marque s’appelle « Salubata », ce qui veut dire « chaussures qui ne s’usent jamais » en langue yoruba.  Chaque chaussure « Salubata » achetée contribue à l'élimination de plus de 12,6 kg de CO2 de l'environnement.

Énergies renouvelables :  le potentiel de l’Afrique en chiffres-clésSolaire : 10 000 gigawattsHydroélectrique : 350 gigawattsÉolien : 110 gigawattsGéothermique : 15 gigawatts

 

Pour en savoir plus sur les activités de la Banque Africaine de Développement :https://www.afdb.org/fr

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New York Times - World

Teenage Rapper, Rooted in Mapuche Identity, Roars for Indigenous Rights

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MC Millaray, 16, an emerging music star in Chile, uses her fierce lyrics to convey five centuries of struggles by the country’s largest Indigenous group against European colonizers.

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By John Bartlett

Photographs by Tomás Munita

SANTIAGO, Chile — Just before taking the stage, the teenage Indigenous rapper took a deep breath and composed herself, eyes closed.

Her father reached over to pick a sequin from his daughter’s eyelid, but the 16-year-old recoiled with an embarrassed shrug. Then Millaray Jara Collio, or MC Millaray as the young rapper calls herself, spun away and exploded onto the stage with an animated rap about the presence of Chile’s military in the territory of the Mapuche, the country’s largest Indigenous group.

MC Millaray’s impassioned performance was delivered at a campaign event in Santiago, Chile’s capital, a few months ago, and just one week before the country would vote on a new constitution. If approved, the constitution would have guaranteed some of the most far-reaching rights for Indigenous people anywhere in the world.

Although she was too young to vote in the referendum, MC Millaray was one of hundreds of artists who campaigned in favor of the new charter.

“I’m two people in one,” she said after her performance. “Sometimes I feel like a little girl — I play, I have fun and I laugh. Onstage, I say everything through rap. It liberates me: When I get a microphone, I’m a different person.”

The new constitution — which would have empowered Chile’s more than two million Indigenous people, 80 percent of whom are Mapuche, to govern their own territories, have more judicial autonomy and be recognized as distinct nations within Chile — was soundly defeated in September.

But in the wake of that loss, MC Millaray, an emerging star with more than 25,000 followers on Instagram, is more determined than ever to convey five centuries of Mapuche struggles against European colonizers.

“This is not the end,” she said defiantly in the vote’s aftermath. “It’s the beginning of something new that we can build together.”

Slipping between Spanish and Mapudungun, the Indigenous language she would speak with her maternal great-grandmother, MC Millaray articulates that story with fast-paced, lyrical fury.

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They are shaping the world around them. These are their stories.

Her songs decry environmental injustices, yearn for the protection of childhood innocence and honor fallen Mapuche. Above all, she calls for the return of Mapuche ancestral lands, known as Wallmapu, which stretch from Chile’s Pacific seaboard and over the Andes to Argentina’s Atlantic coast.

​​Her single “Mi Ser Mapuche,” or “My Mapuche Self,” which came out this year, combines trumpets with the “afafan” — a Mapuche war cry. She sings:

“More than 500 years without giving up the fight; there are lands we’ve recovered, but they’re ours, our home; we keep on resisting, they won’t defeat us.”

Since the arrival of Spanish conquistadors in the 1500s, the land once controlled by the Mapuche has been substantially whittled down across centuries of invasion, forced removals and purchases. The loss of traditional land accelerated in the 19th century when Chile enticed European migrants to settle its south, promising to give them lands it claimed were unoccupied, but often were populated by the Mapuche.

For some, it is Chile’s greatest unsettled debt. To others, it’s a centuries-old impasse without a clear solution.

“For me it would be a dream to recover the territory,” MC Millaray said. “I want to give my life to the ‘weichán,’” she said, referring to the fight to regain Wallmapu and traditional Mapuche values. “I want to defend what’s ours.”

Millaray, which means “flower of gold” in Mapudungun, grew up with her younger brother and sister in La Pincoya, a hardscrabble barrio on the northern fringes of Santiago, where the walls are splashed with colorful graffiti, and hip-hop and reggaeton blare from the ramshackle homes sprawling up the hillsides.

The area has a strong rap tradition. In the 1980s the Panteras Negras, one of Chile’s first hip-hop groups, formed in nearby Renca, and Andi Millanao, better known as Portavoz, one of Chile’s best-known hip-hop stars, first penned his firebrand political rap in neighboring Conchalí.

As a child, Millaray said she would look forward more than anything to traveling south each summer to the Carilao community in the municipality of Perquenco to visit her maternal great-grandmother, spending afternoons splashing in a nearby river or collecting maqui berries in a jar.

“When I get to Wallmapu, I feel free and at peace,” she said. “I would learn about what I was and what I represent, what runs through my veins,” she added, referring to the time she spent with her great-grandmother. “I realized how little I knew my fight.”

At home in her barrio in Santiago, it was music that most captured her attention, and she would attend the hip-hop workshops that her parents — two rappers who met at a throwdown in La Pincoya — would run for local children. “I grew up in a rap family,” said Millaray. “They were my inspiration.”

One afternoon when she was 5, her father, Alexis Jara, now 40, was rehearsing for a show, with his daughter beside him on the bed mouthing along. When he performed that evening, Mr. Jara spotted his daughter sobbing in the crowd, feeling left out.

He pulled her up onstage and, sniffling and puffy-eyed, “She transformed — pah! pah! — and started rapping with such force that she stole the limelight,” her father remembered. As her tears vanished, the 5-year-old addressed the crowd: “I represent La Pincoya, I want hands in the air!”

“From that day on we never got her down from the stage,” her father said. “Now everything has turned on its head — it’s me asking to join her!”

By the time she was 7, Millaray had written and recorded her first album, “Pequeña Femenina,” or “Little Feminine,” which she burned onto CDs to sell on public buses while out busking with her father.

When they had earned enough money, the two would jump down the back steps of the bus and take the money to play arcade games or buy candy.

They still perform together — Mr. Jara an energetic whirl of braids and baggy clothing, his daughter calmer and more precise with her words. “Tic Tac,” the first song they wrote in tandem, remains in their repertoire.

It was while she was still in elementary school that she was given the jolt that would strengthen her resolve to take up her ancestors’ fight in her music, and life.

In November 2018, her history teacher told the class that Camilo Catrillanca — an unarmed Mapuche man who was shot and killed that month by police in the Temucuicui community in the south of the country — had deserved his fate.

“I couldn’t stay quiet,” she remembered. “I stood up, burning with rage, and said: ‘No, nobody deserves to die, and certainly not for defending their territory.’ In that moment I defended what I thought, and it changed me.”

At the end of 2021 and in the first half of 2022, the conflict in the Mapuche territories, where a state of emergency has been regularly renewed by governments on both the right and left, was at one of its most tense periods in decades.

In addition to peaceful sit-ins by Mapuche activists on privately owned land and at regional government buildings, there were dozens of cases of arson, responsibility for which was claimed by Mapuche resistance groups, as well as attacks on forestry companies.

At least seven killings were recorded in the conflict area in 2022, with the victims including both Mapuche activists, like a man on his way to a land occupation, and forestry workers.

In March, when Chile’s interior minister visited the community where Mr. Catrillanca was from, she was greeted with the crackle of gunfire and quickly bundled away in a van.

In sometimes violent protests against economic inequality that exploded across Chile in October of 2019 — set off by a 4-cent increase in subway fares — Mapuche symbols and slogans were ubiquitous.

In Santiago’s main square, demonstrators were greeted by a wooden “chemamüll” statue, traditionally carved by the Mapuche to represent the dead. At the protests, Millaray would rap or stroll among protesters with her hand-painted blue flag bearing the “Wünelfe,” an eight-point star sacred in Mapuche iconography.

“We’re more visible now than we have been in my lifetime,” said Daniela Millaleo, 37, a singer-songwriter from Santiago whom MC Millaray counts among her greatest inspirations. “Before it would just be the Mapuche who marched for our rights, but now so many people feel our pain.”

After her grueling schedule of performing at campaign events on behalf of the failed constitutional effort — as well as a trip to New York to sing in Times Square as part of Climate Week NYC— MC Millaray is now focusing on recording new material.

“I want to reach more people, but I want every verse to contain a message — I don’t want to make music for the sake of it,” she explained. “It doesn’t matter what the style is, I’m always asking myself what more I can say.”

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Valeurs Actuelles

[Edito] L’agriculture française à la croisée des chemins

L‘agriculture française n’a sans doute pas souvent été autant à la croisée des chemins, pour des raisons économiques, climatiques, écologiques… et même existentielles. Elle est aimée autant qu’elle est décriée, attaquée. Plus nous parlons de souveraineté alimentaire, plus nous consommons des produits importés. Plus nous parlons de plans de relance, plus la réglementation se complexifie et se durcit, et place l’agriculture française en distorsion de concurrence. Le malaise est profond et pourtant jamais nous n’avons eu autant besoin de notre agriculture.

​Pourquoi ces manifestations à répétition, ces mal-être, ces suicides ? Pourquoi cette grande inquiétude de ne pas assurer le renouvellement des générations ?

​C’est la conséquence d’une dérive progressive de la compétitivité et d’une non-reconnaissance de la réalité de l’agriculture française, de son intérêt et de sa fragilité dans un monde économique ouvert. Si la balance commerciale reste positive, c’est grâce aux vins et spiritueux, aux céréales et au sucre ; en 2021, sans les vins et spiritueux, nous avons un déficit de 6 milliards d’euros. De 2e exportateur mondial il y a vingt ans, la France est passée à la 6e place. Les distorsions de concurrence et les pertes de compétitivité font que nous importons 70 % de nos fruits et nous pouvons prendre pour exemple la filière cerises qui s’est vu retirer une à une les solutions de protection des plantes, alors que la pression parasitaire augmente avec le réchauffement climatique et alors que les substances en question sont encore autorisées dans bien d’autres pays. Ainsi les arboriculteurs se voient contraints d’arracher leurs arbres.

Pourquoi l’Europe permet-elle l’importation d’OGM dont elle interdit la production ?

​Nous pourrions prendre aussi le cas des légumes. Combien de temps aurons-nous encore des carottes, des petits pois, des haricots, des épinards produits en France… alors que les impasses techniques franco-françaises se multiplient au grand bénéfice de nos voisins ? Un autre exemple symptomatique mais dramatique concerne la filière de la pomme de terre.

​Dernièrement, le cas de la filière betterave est symptomatique de la mise en danger de la production française. L’interdiction des néonicotinoïdes est un choix européen, il n’y a pas de sujet là-dessus même si l’on peut se poser la question de savoir pourquoi l’Europe interdit des techniques à la production alors qu’elle autorise l’importation de tels produits en soutenant qu’il n’y a pas de risques pour la santé (deux OGM interdits à la production mais autorisés à l’importation, encore la semaine dernière) ou en certifiant qu’elle allait s’assurer que les produits importés en Europe ne sont pas obtenus avec des techniques interdites chez nous. Pour que ce soit un minimum respecté, il faudrait que l’Europe se donne les moyens de contrôler notamment dans les pays concernés mais bien sûr ce n’est pas le cas. L’incompréhension des agriculteurs est totale surtout quand les néonicotinoïdes, dérivés de la nicotine, insecticide naturel des plants de tabac, continuent à être utilisés librement, notamment pour les colliers de nos animaux domestiques.

​Le souhait des agriculteurs est que nous prenions conscience qu’après avoir désindustrialisé la France et fortement fragilisé ses capacités de production énergétique, ce qui a entraîné de sérieux problèmes lors de la crise du Covid et maintenant avec la crise énergétique, nous ne devons pas faire la même erreur stratégique avec l’agriculture.

*Olivier Dauger est délégué FNSEA.

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

Известия (RUS)

Минэкономразвития рекомендовало воздержаться от поездок в Экваториальную Гвинею

Министерство экономического развития РФ рекомендовало российским туристам воздержаться от поездок в Экваториальную Гвинею в связи с санитарно-эпидемиологической обстановкой. Об этом говорится в сообщении, опубликованном на сайте ведомства в понедельник, 6 марта.

«По информации, полученной от посольства Российской Федерации в Республике Экваториальная Гвинея, Минэкономразвития рекомендует воздержаться от поездок в данный регион в связи с санитарно-эпидемиологической обстановкой до ее нормализации», — следует из сообщения.

Воздушная прослушка: в России начали выявлять болезни по анализу выдоха Как наше дыхание позволяет диагностировать рак и проблемы с сердцем

Ранее, 16 февраля, Роспотребнадзор принял решение усилить санитарно-карантинный контроль на фоне вспышки вируса Марбург в Экваториальной Гвинее. По состоянию на тот момент было зарегистрировано девять летальных случаев и еще 16 эпизодов с подозрением на заболеваемость.

Лихорадка Марбург — это геморрагическая лихорадка, характеризующаяся острым началом и внезапностью. Среди симптомов отмечаются высокая температура тела, боли в мышцах, головная боль, фарингит, а в дальнейшем — развивающаяся рвота, диарея, появление папулезной и макулезной сыпи и множественных кровотечений. Болезнь поражает почки, печень и поджелудочную железу.

Инкубационный период колеблется в пределах от двух до 21 дня.

Коэффициент летальности при заражении вирусом Марбург достигает 88%, но он достаточно низкий, если медицинская помощь оказывается вовремя и надлежащим образом.

L'Humanité

Auchan, Chanel, L'Oréal... Ils font main basse sur les terres agricoles

Premier plan

Alors que la transmission de génération en génération s’estompe, un nouveau modèle se développe : les sociétés agricoles financiarisées. Un phénomène inquiétant que le mouvement Terre de liens quantifie dans un rapport rendu public ce 28 février. Décryptage.

Alexandra Chaignon

Des terres agricoles cotées en Bourse ? On n’en est pas là…  Mais de grandes entreprises qui mettent la main sur des milliers d’hectares de terres, c’est une réalité bien tangible que le mouvement associatif et citoyen Terre de liens a documentée, dans un rapport intitulé « La propriété des terres agricoles en France : à qui profite la terre », rendu public ce mardi 28 février, alors que se déroule le Salon de l’agriculture, à Paris.

Ce document a pour objet de montrer comment les logiques à l’œuvre permettent l’émergence de sociétés agricoles dont certains modèles favorisent la spéculation et la concentration foncière, « quitte à s’éloigner des enjeux de production alimentaire, d’équilibre des territoires et de protection de la biodiversité ».

Des investisseurs non agricoles à l’assaut des hectares

Aujourd’hui, la grande majorité des terres agricoles se trouve entre les mains de 4,2 millions de petits propriétaires privés. Mais, contrairement à l’imaginaire collectif, la plupart d’entre eux ne sont pas agriculteurs : la France ne compte que 496 000 chefs d’exploitation agricole. Seules 35 % des terres cultivées (9 millions d’hectares) appartiennent aux agriculteurs qui les travaillent.

Seules 35 % des terres cultivées appartiennent aux agriculteurs qui les travaillent.

Alors que les fermes se transmettent de moins en moins des parents aux enfants, on voit se développer des sociétés agricoles, dont certaines sont financiarisées. « Sur les vingt dernières années, la part de la surface agricole travaillée par ces sociétés (hors Gaec – groupements agricoles d’exploitation en commun – et EARL – exploitations agricoles à responsabilité limitée) a doublé, passant de 7 % à 14 % de la surface agricole utile (SAU). Dans certains cas, la ferme prend la forme d’une SCEA (société civile d’exploitation agricole) ou d’une SA dont aucun associé n’est agriculteur et qui ne fonctionne qu’avec des salariés, voire avec des entreprises prestataires qui réalisent les travaux agricoles. On peut alors parler d’agriculture de firme », détaille le rapport de Terre de liens.

Épiphénomène ? Plutôt une menace insidieuse. D’après l’association, ces sociétés agricoles financiarisées possèdent actuellement 640 000 hectares de terres. Sur 28 millions d’hectares au total, cela peut paraître peu, une ferme sur dix.

Mais si le nombre de transactions est faible comparé au marché foncier classique – 7 160 transactions sur 103 700 en 2019, selon la Fédération nationale des sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural –, les surfaces concernées sont considérables : 616 000 hectares contre 443 000 pour le marché foncier classique, relève la Confédération paysanne.

François Purseigle, sociologue : « La ferme familiale, c’est fini »

Les surfaces possédées par ces sociétés ont été multipliées par quatre entre 1992 et 2022. « Ces réalités peuvent sembler minoritaires, mais elles interpellent d’autant plus qu’un quart des agriculteurs a aujourd’hui plus de 60 ans » et que d’ici à 2030 un quart partira à la retraite.

Chanel, L’Oréal, Auchan, Altho…

Certaines sont connues, d’autres moins. « On ne peut pas quantifier le nombre d’investisseurs », précise Nathalie Blin, membre du comité de rédaction du rapport de Terre de liens. « Mais on sait qu’un tiers de ces sociétés ne sont plus détenues par des exploitants agricoles », poursuit Nathalie Blin. Parmi elles, Chanel, L’Oréal, Auchan, Altho (Avril), Labeliance Invest, Terrafine…

Des enseignes de la grande distribution, des leaders de l’agrobusiness, de l’industrie pharmaceutique ou cosmétique, des fonds de pension : « L’achat de terres correspond souvent pour ces sociétés à la volonté de sécuriser du foncier pour stabiliser leur outil de production, ou au souhait de s’agrandir pour améliorer leur rentabilité, décrypte l’association. On entre alors dans une logique de concentration des terres et de concentration des moyens de production agricole dans des fermes toujours plus grandes et à haute intensité capitalistique. »

Dans les Bouches-du-Rhône, Euricom (premier groupe européen dans le négoce du riz) possède ainsi 1 300 hectares de culture de riz, sous indication géographique protégée (IGP). Fleuron de la grande distribution, Auchan achète depuis plusieurs années des terres agricoles par le biais de sa foncière Ceetrus France. L’enseigne est aujourd’hui propriétaire de plus de 800 hectares de terres agricoles, dans le but d’approvisionner directement ses magasins.

La terre, un objet de spéculation

« Ces fermes, dont une partie permettent l’entrée à leur capital à des investisseurs qui n’ont aucun lien avec l’activité agricole, reposent sur un modèle économique qui impose de dégager un profit financier pour leurs investisseurs », décrit le rapport. « Leur objectif, c’est de maîtriser de A à Z la chaîne de valeur », résume Lucile Leclair, dans son livre Hold-up sur la terre, paru il y a un an.

« Il est plus simple de gérer la chaîne d’approvisionnement avec ses propres terres et des ouvriers agricoles que négocier avec des exploitants indépendants, poursuit Nathalie Blin. La terre est ici considérée comme un placement. » Une valeur sûre.

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Ce que confirme la note de conjoncture 2022 d’Agrifrance (filiale de BNP Paribas) : « Le foncier rural tire son épingle du jeu. Il reste très apprécié pour son côté défensif en diversification de patrimoine. Avec le retour de l’inflation, il devrait continuer de s’apprécier. »

«  Dans le sud de la France, certaines terres ne se négocient pas à 6 000 euros l’hectare, mais à 100 000 euros, notamment autour d’Aubagne. Autour de Grasse, dans les Alpes-Maritimes, Chanel et L’Oréal ont ainsi acheté des parcelles à prix d’or (entre 500 000 et un million d’euros, soit deux à quatre fois le prix des terres localement) pour produire leurs plantes à parfum. », précise Nathalie Blin. Le changement d’orientation d’une terre peut aussi faire exploser les prix. « Quand un PLU (plan local d’urbanisme) change, une terre agricole peut devenir un vrai trésor, avec des prix multipliés par 10 ou 100. »

L’émergence d’un marché parallèle du foncier agricole

Spécificités françaises créées dans les années 1960, les sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural (Safer) sont censées encadrer, réguler et contrôler l’installation et l’agrandissement des exploitations. Mais, par le biais de montages juridiques – la prise de contrôle de fermes via l’achat de parts de sociétés qui exploitent et/ou possèdent des terres agricoles –, « ces outils sont rendus en partie inopérants », déplore la Confédération paysanne.

Cela crée, de fait, « un marché des terres parallèle et non régulé », favorisant la concentration des terres et l’agrandissement des fermes. «  En 2021, 4 750 sociétés agricoles ont fait l’objet d’un ou plusieurs transferts de parts sociales. La Safer estime qu’au moins 200 000 hectares transitent ainsi par ce marché parallèle des terres chaque année, un chiffre sous-estimé puisqu’il ne prend en compte que les cessions de parts qui ont été déclarées à la Safer », estime Terre de liens.

« Une étude menée par les Safer sur les départements de l’Eure et de la Seine-Maritime révèle que 48 fermes de plus de 200 hectares sont en fait réunies en seulement 19 “sociétés mères”, qui sont les véritables centres de décision stratégiques, illustre Nathalie Blin. Des mégastructures peuvent ainsi se constituer, contrôlant des milliers d’hectares, au nez de la statistique agricole et des organismes de contrôle. Sans transparence sur les bénéficiaires effectifs des sociétés et les liens capitalistiques entre les sociétés, il est impossible de mesurer la concentration réelle des terres. » On estime qu’il y a, en France, 390 000 fermes. Mais il y en a sûrement moins, du fait du nombre d’opérations qui passent sous les radars et de ces liens capitalistiques…

Des conséquences néfastes sur l’emploi et déclin de la biodiversité

« Le foncier agricole est aujourd’hui convoité par l’agriculture de firme dans laquelle les intérêts financiers prennent le pas sur les considérations alimentaires », déplorait en 2018 la mission d’information sur le foncier agricole.

Ces pratiques font en effet flamber les prix à l’hectare, rendant difficile l’accès de petits agriculteurs aux terres et favorisant les exploitations de grande taille. Les conséquences sont aussi désastreuses pour l’emploi : avec la concentration des terres, la main-d’œuvre diminue.

Faciliter l’accès au foncier pour installer des paysans

« À un moment donné, les fermes seront si grandes qu’elles ne pourront plus être reprises. On sera sur le modèle de sociétés privées qui emploient des salariés agricoles. C’est déjà la réalité du passage “de la ferme à la firme” », écrit la journaliste Lucile Leclair. «  L’accès au foncier devient impossible pour les jeunes et les exploitations moyennes », pointait aussi la FNSEA lors d’une journée d’études dédiée à la concentration des exploitations et l’accaparement du foncier. D’autant que la politique agricole commune (PAC) pousse en ce sens.

Plus l’exploitation est grande, plus elle reçoit des subventions

En plus de renforcer les inégalités foncières, ces formes de financiarisation participent au déclin de la biodiversité. Ces énormes exploitations pratiquent la monoculture à grande échelle, nuisible à l’environnement. Pour la confédération paysanne, « l ’agrandissement continu de la taille des exploitations agricoles est directement corrélé à une perte d’emplois, de valeur ajoutée et de biodiversité dans les territoires ruraux ».

Agroalimentaire. Qui croque la PAC ?

Adoptée fin 2021, la loi portant mesures d’urgence pour assurer la régulation de l’accès au foncier agricole – dite Sempastous, du nom du député qui l’a portée – n’a semble-t-il eu qu’une portée limitée. Pour Terre de liens, il y a donc urgence à renforcer la régulation foncière agricole, pour éviter que ces sociétés « dessinent un modèle d’agriculture sans agriculteurs ». La future loi d’orientation agricole pourrait en être l’occasion. Parce qu’« orienter l’agriculture sans savoir qui possède la terre, élément essentiel à la production alimentaire, revient à conduire un véhicule en fermant les yeux ».

Reportage vidéo L'action de sensibilisation de Terre de Liens au Salon de l'agriculture

AgricultureTerres agricolesSpéculation foncièreSalon de l'agriculture
France24 - World

Tunisian filmmaker Chebbi wins Fespaco’s pan-African film award for 'Ashkal'

Issued on: 05/03/2023 - 12:55Modified: 05/03/2023 - 13:59

NEWS WIRES

Tunisian director Youssef Chebbi won the coveted Stallion of Yennenga award Saturday at the biennial pan-African Fespaco film festival for his murder mystery oeuvre "Ashkal".

Tunis-born Chebbi, whose film centres on the investigation into the killing of a caretaker on a construction site at Carthage on the outskirts of his hometown, did not attend the ceremony in Burkina Faso, presided over by military leader Ibrahim Traore.

Watch 'Ashkal' trailer

Chebbi won out over Burkinabe rival Apolline Traore, who picked up a consolation Silver Stallion award for "Sira", while the bronze went to Kenya's Angela Wamai for "Shimoni".

The Stallion of Yennenga (Etalon d'or de Yennenga) is awarded for the fictional or documentary feature film judged best to depict African realities.

Click on the player above to watch this special report by FRANCE 24’s special envoy to Ouagadougou Fatimata Wane.

(AFP)

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FESPACO: A continental celebration of African cinema

'All Quiet on the Western Front' wins big at BAFTA film awards

Perspective

'Fire of Love': The story of a love triangle between two humans and volcanoes

L'Humanité

8 mars. Olga Suarez : « Ces pionnières de l’astronomie méritent d’être (re)connues »

Entretien

À l’Observatoire de la Côte d’Azur, à Nice, l’exposition « les Pionnières de l’astronomie » met en valeur les travaux de femmes dont les noms ont été souvent oubliés au profit des hommes. Olga Suarez, docteure en astrophysique et responsable du service d’éducation et médiation scientifique de l’institut, nous raconte ces histoires pas comme les autres et fait le point sur la place actuelle des chercheuses.

Anna Musso

Comment est née l’idée de cette exposition ? Y avait-il urgence à réhabiliter ces femmes dans l’histoire ?

L’idée naît d’un constat : lorsque l’on parle de l’histoire de l’astronomie et des personnages les plus remarquables, les femmes sont absentes. Dans ma carrière scientifique, je n’avais entendu parler que de deux femmes : Annie Jump Cannon et Henrietta Leavitt. En me penchant sur le sujet, j’ai découvert des vies fascinantes de femmes pleines de force et d’enthousiasme pour la science, qui se sont battues pour en faire leur métier. Ces femmes exemplaires devaient être connues du plus grand nombre ! Mettre en valeur ces pionnières, c’est aussi donner des modèles à la société et notamment aux jeunes filles tentées de s’engager dans des études de sciences dites « dures ».

« J’ai découvert des vies fascinantes de femmes pleines de force et d’enthousiasme pour la science, qui se sont battues pour en faire leur métier. »

À quels obstacles ces femmes ont-elles été confrontées ?

La plupart n’ont pas eu accès à l’éducation que les hommes avaient à leur époque, en particulier celles nées avant le XX e siècle. Malgré tout, elles ont réussi à s’éduquer et à aller bien au-delà des connaissances de leur temps, très souvent grâce à un homme de leur entourage – père, époux, frère, voisin… – puisque c’étaient eux qui avaient accès au savoir. Leur succès – parce que si l’on se souvient d’elles, c’est grâce à leur réussite – résulte souvent d’un travail en binôme avec un homme qui les a reconnues comme des personnes intelligentes et douées.

Quelles femmes dont le nom a été oublié malgré leurs travaux vous ont particulièrement intéressée ?

J’aime beaucoup, par exemple, la vie d’Émilie du Châtelet, qui vécut pleinement le siècle des Lumières en France. Elle fait des expériences scientifiques dans son château durant la journée, et participe à la vie de la cour pendant les soirées. Elle est reconnue pour avoir traduit les Principia Mathematica de Newton. C’est la seule traduction directe du latin au français avec explication du texte qui existe encore aujourd’hui. Émilie du Châtelet avait entretenu une longue relation amoureuse avec Voltaire. Quand elle décède à l’âge de 43 ans, Voltaire, plein de chagrin, écrit ces mots au roi de Prusse : « J’ai perdu un ami de vingt-cinq années, un grand homme qui n’avait de défaut que d’être femme. » Cette phrase me semble la clé pour comprendre la position des femmes dans la société de l’époque et souligne l’exploit scientifique d’Émilie.

« Les femmes sont poussées, même sans s’en rendre compte, vers des métiers “relationnels”, tournés vers les autres et non pas vers des métiers scientifiques. »

J’aime aussi beaucoup l’histoire de Williamina Fleming, femme de ménage d’Edward Pickering, directeur de l’Observatoire de Harvard vers la fin du XIX e siècle. À l’époque où les plaques photographiques commencent à être utilisées en astronomie, l’observatoire s’est retrouvé avec une quantité énorme de données que les assistants astronomes n’avaient jamais traitées. Pickering se serait énervé auprès d’eux et leur aurait dit que, face à leur incompétence, il ferait mieux d’embaucher sa femme de ménage… et il le fait ! Williamina avait les compétences nécessaires puisqu’elle avait été institutrice en mathématiques en Écosse avant de partir aux États-Unis et être abandonnée, enceinte, par son mari. Pour subsister, elle cherche du travail comme femme de ménage, tombe au meilleur endroit et finit responsable de toutes les femmes qu’Edward Pickering embauchera par la suite !

Quelle place pour les femmes dans la recherche scientifique ? L’expérience de trois chercheuses reconnues

Aujourd’hui, malgré des progrès, la place des femmes en sciences continue d’être inférieure à celle des hommes. À l’Observatoire de la Côte d’Azur, par exemple, seuls 20 % des scientifiques sont des femmes. Comment l’analysez-vous ?

C’est une question que l’on se pose souvent pour essayer de trouver des solutions. Ce n’est pas uniquement le cas de l’Observatoire de la Côte d’Azur : en France, entre 2000 et 2020, le nombre de femmes chercheuses en astronomie est resté stable à 22 %. Le parcours pour devenir chercheur est très long (BAC + 8 et plusieurs années de contrats à l’étranger avant d’avoir un poste permanent). Cela décourage plus les femmes que les hommes. Les études universitaires continuent à être très différenciées par genre. Et il me semble que c’est là où il faut agir, pour que les filles qui voudraient s’engager dans des études scientifiques ne soient pas découragées par leur entourage ou par l’image des femmes dans notre société. Elles sont poussées, même sans s’en rendre compte, vers des métiers « relationnels », tournés vers les autres et non pas vers des métiers scientifiques. Reste qu’il faut faire des acrobaties pour concilier travail et vie de famille, mais ceci est valable aussi pour les hommes scientifiques soucieux de leur famille.

SciencesÉgalité hommes femmesjournée internationale des droits des femmesAstronomie
Известия (RUS)

Шольц исключил принятие Западом решений по Украине за ее спиной

Запад не будет принимать каких-либо решений по Украине за спиной ее граждан. Такое заявление в понедельник, 6 марта, сделал канцлер Германии Олаф Шольц на пресс-конференции по итогам заседания правительства ФРГ.

«Мы со всеми нашими друзьями и союзниками всегда ясно заявляли, что не будем принимать решения за спиной украинцев», — сказал он.

Шольц добавил, что Германия и дальше будет поддерживать Украину, указав на то, что Берлин делает больше всех в Европе для оказания помощи Киеву.

«Мы будем поддерживать Украину столько, сколько нужно. В континентальной Европе мы страна, которая делает больше всех, оказывая финансовую, гуманитарную помощь, поставляя наше оружие, организуя обучение, ремонтные работы и, конечно, осуществляя необходимые поставки боеприпасов», — отметил Шольц.

Одна для всех: Россия приняла новые территории Донецкая и Луганская народные республики, Херсонская и Запорожская области вошли в состав РФ

Днем ранее, 5 марта, Шольц пообещал не принимать решений по Крыму и Донбассу без Украины. Так он прокомментировал вопрос о том, возможно ли провести переговоры об урегулировании конфликта на условиях отказа Украины от притязаний на территории Донбасса и Крыма.

Тогда же канцлер Германии заявил, что гарантии безопасности Украине будут предоставлены западными странами после завершения конфликта. При этом он добавил, что ФРГ продолжит и впредь наращивать производство оружия и техники, необходимых для обороны.

Специальная операция по защите Донбасса, о начале которой президент России Владимир Путин объявил 24 февраля 2022 года, продолжается. Решение было принято на фоне обострения ситуации в регионе из-за обстрелов со стороны украинских военных.

France24 - World

Humanitarian ships grapple with Italy’s new rules on sea rescue operations

Issued on: 05/03/2023 - 11:52

FRANCE 24 Follow Natalia MENDOZA

A week after dozens of migrants died when their boat capsized a few hundred metres off the Italian coast, humanitarian ships are grappling with a new "code of conduct" for rescues at sea. Italian Prime Minister Giorgia Meloni’s far-right government in January forbade NGOs from carrying out "simultaneous" rescues at sea, even though ships are legally obliged to provide help during emergencies, according to international law. 

Humanitarian ships, like the Ocean Viking, charted by the NGO SOS Méditerranée, which travel throughout the Mediterranean providing assistance to migrant boats, now face a much harder task.

"During our mission, we see boats that are not in condition to take on such a journey. When we find them, some of them have run out of fuel or are lost at sea," said Alessandro Porro, president of SOS Méditerranée in Italy.

Ships are now forced to respect the new Italian legislation concerning sea rescue operations: the country’s far-right government forbids them from carrying out "simultaneous" rescues even if vessels have the capacity to save several migrant boats at the same time.

"As soon as we finish the first rescue, we are given a port for disembarkation and told to sail to it at maximum speed without stopping again. Failure to do so puts the captain at risk of a fine. But that goes in contrary to international law that stipulates that if a captain is in position to assist a boat in difficulty, he must do so," Porro explained.

A ship charted by the NGO Doctors Without Borders was the first to be sanctioned by the new law. Italian authorities accused the crew of not supplying sufficient information on their last sea rescue: they were fined up to 10,000 euros and the ship was detained for 20 days.

Click on the player above to watch this special report by FRANCE 24’s Italy correspondents.

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.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} Talking Europe

Migration and asylum reform: How should the EU fix a broken system?

At least 60 migrants, including 12 children, die after shipwreck near southern Italy

Italy's right-wing coalition wins landslide victory in regional elections

France24 - World

Ukraine: Odesa, bent but not broken a year after the Russian invasion

Issued on: 23/02/2023 - 15:43

A year ago, inhabitants of Odesa were preparing for the arrival of Russian ships on the city’s coast. Although Moscow didn’t end up seizing the city, it has succeeded in heavily reducing the port’s activities, which are regarded as the seaside resort’s ‘economic lungs’ on the Black Sea.The tourists are no longer coming, and the daily lives of inhabitants that stayed on now beat to the rhythm of air-raid sirens and power cuts.A report from southern Ukraine’s port city.

L'Humanité

Vocabulaire piégeux

Chronique

Sylvestre Huet

Parler de sciences à des non-professionnels de la science – donc presque tout le monde – tourne souvent à la catastrophe. Question de vocabulaire. Celui de tout le monde se révèle fréquemment inapte à désigner précisément les objets et théories scientifiques. C’est pourquoi le vocabulaire en usage dans les laboratoires est truffé de mots que l’on n’entend pas ailleurs. Les utiliser pour s’adresser aux non-spécialistes expose à la réaction « c’est du chinois pour moi ». Mais, au moins, l’incompréhension est manifeste.

C’est pire lorsque le mot du scientifique copie celui du vocabulaire courant mais avec un sens différent. Récemment, une géographe a ainsi mis dans un tweet le mot « falsifier ». Pour vous et votre voisin, falsifier un document le rend faux alors qu’il était vrai. Si ce n’est pas pour échapper à la Gestapo, c’est mal !

Dans les laboratoires, cette traduction paresseuse et fausse de « to falsify » s’utilise pour désigner la mise en échec d’une théorie par l’expérience ou l’observation. Or, nous dit l’épistémologue Karl Popper, en bon français, elle est dite réfutée (1). Un mot non ambigu dans le vocabulaire courant et donc préférable à l’anglicisme des scientifiques.

Le « chat » d’Erwin Schrödinger censé être à la fois « mort et vivant » offre l’exemple parfait de la métaphore ratée. Elle visait à expliquer la superposition des états quantiques des particules des physiciens. Mais n’explique rien du tout. Car un chat n’est pas un électron, il ne peut être vivant et mort simultanément, dit la biologie.

Vincent Cespedes, philosophe : « Ce que ChatGPT nous rappelle brutalement, c’est que l’éducation a un avenir »

Le pire au carré survient avec la volonté de duper. L’intelligence artificielle censée être celle de ChatGPT l’illustre à merveille. Car ChatGPT n’a que l’apparence de l’intelligence. Au point de faire des erreurs de calcul de niveau école primaire. Une voiture met deux heures pour Paris-Chartres, combien de temps vont mettre deux voitures ? Quatre, répond l’imbécile… et ChatGPT. Mais cette apparence peut aussi sembler si convaincante qu’elle trouble quiconque ne sait pas vraiment comment fonctionne ce logiciel, c’est-à-dire presque tout le monde.

Fake news, effets sur l'emploi, géopolitique : faut-il avoir peur de ChatGPT ?

Il n’y a pas de solution simple à cette difficulté à diffuser résultats et méthodes scientifiques. Le travail du langage pour dénicher les meilleurs mots et les explications les moins éloignées de la science possibles doit être associé à une bonne foi nécessaire, une volonté de culture rarement là lorsque le commerce s’impose.

SciencesChatGPTla chronique scientifique de sylvestre huet
Известия (RUS)

Forbes указал на проблемы ВСУ из-за отсутствия необходимой военной техники

Вооруженные силы Украины (ВСУ) не получили от Запада нужного сочетания бронетехники для формирования сбалансированных соединений, говорится в материале обозревателя Дэвида Эйкса для журнала Forbes, опубликованном 6 марта.

В статье отмечается, что Киев располагает только новыми боевыми машинами пехоты (БМП) и легкобронированными танками. Эйкс указал, что в эта ситуация привела к дисбалансу на фоне планов провести контрнаступление весной.

«У них нет многих новых тяжелых танков, которые страны НАТО пообещали, но которые всё еще не прибыли на Украину», — подчеркнул автор.

Он пишет, что аналитики продумали возможное будущее без танков и пришли к простому решению: заменить танки ракетами.

Автор приводит мнение Уильяма Оуэн из Королевского института объединенных сил в Лондоне, который пришел к выводу, что БМП могут заменить танки, если они вооружены противотанковыми ракетами.

В свою очередь, Винсент Делани из Института современной войны Военной академии США заявил Эйксу, что современная противотанковая ракета позволяет одному солдату нацелиться и уничтожить даже самый тяжелобронированный основной боевой танк на большом расстоянии и с минимальным риском.

В частности, как отмечается в материале, американская ракета с оптическим проводным наведением может доставить нисходящую боеголовку на расстояние 4,5 км. Это превышает эффективную дальность действия многих танковых орудий, включая пушку М-55С.

«Противник не просто окопался, а забетонировался» Как российские войска отодвигают ВФУ от окраин Донецка

Вместе с тем в феврале экс-советник главы Пентагона полковник Дуглас Макгрегор заявил, что у Вашингтона и его союзников истощаются ресурсы для дальнейшей военной помощи Украине.

В феврале министр обороны США Ллойд Остин заявил, что украинским военным придется применять меньшее количество оружия и полагаться не столько на артиллерийские обстрелы, сколько на маневры войск на поле боя.

Страны Запада усилили военную и финансовую поддержку Украины после начала спецоперации России по защите Донбасса. Решение о спецоперации было принято президентом Российской Федерации Владимиром Путиным на фоне обострения ситуации в регионе в результате участившихся обстрелов со стороны украинских боевиков.

Больше актуальных видео и подробностей о ситуации в Донбассе смотрите на телеканале «Известия».

France24 - World

War in Ukraine: no place for Russian language and heritage in Odesa

Issued on: 22/02/2023 - 10:22Modified: 22/02/2023 - 10:55

The Russian invasion that began a year ago has left an indelible mark on Ukrainian society.  The Russian language is slowly losing ground to Ukrainian, a fact often used by President Vladimir Putin to justify the invasion. Ukraine’s culture including literature, music and art are particularly affected by the growing phenomenon of de-Russification. FRANCE 24 reports from Odesa, a coastal city in southern Ukraine, where Russian language and culture are deeply rooted. 

Известия (RUS)

Доследственная проверка организована после ЧП с Ми-8 в Красноярском крае

В Красноярском крае началась доследственная проверка по факту вынужденной посадки вертолета Ми-8АМТ. Об этом в понедельник, 6 марта, сообщает сайт Восточного межрегионального следственного управления СК на транспорте.

Был только миг: как пилоты обледеневшего A321 спасли 200 жизней Пассажирский самолет, едва не ушедший в штопор, удалось стабилизировать за несколько секунд до катастрофы

В 15:00 (11:00 мск) вертолет Ми-8 выполнял плановый полет из поселка Ванкор Туруханского района в поселок Сузун Таймырского Долгано-Ненецкого района. На борту были 16 пассажиров и три члена экипажа.

Во время рейса у воздушного судна открылся капот левого двигателя, и вертолету пришлось вернуться в пункт вылета по технической причине.

Предметом проверки, которую проводит следственный орган, стало нарушение правил безопасности движения и эксплуатации воздушного судна.

Ранее в этот день вынужденную посадку совершил военный вертолет Ми-8 в Воронежской области. В результате происшествия были повреждены линии электропередачи, угрозы жизни и здоровью населения не было.

Позднее стало известно, что судно совершило вынужденную посадку по техническим причинам.

France24 - World

Healing ‘invisible wounds’: Mental health care, a priority in Ukraine

Issued on: 21/02/2023 - 17:47Modified: 22/02/2023 - 16:29

After nine years of armed conflict in the Donbas region, the Ukrainian population now faces the Russian invasion that began nearly a year ago. The war has inflicted heavy trauma and psychological problems, not just among soldiers but civilians as well. Several health facilities have been set up to help. FRANCE 24 reports from Kyiv.

BBC

Georgia parliament: Lawmakers exchange blows over 'foreign agents' law

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Lawmakers in Georgia fought during a parliamentary committee hearing into proposed legislation that seeks to force some organisations to list themselves as 'foreign agents'. 

It would apply to organisations that receive more than a fifth of their funds from abroad, and compel them to submit to monitoring from the authorities.

Critics have been protesting outside parliament and say the legislation is modelled on Russian legislation designed to curtail freedom of speech and stifle dissent.

Известия (RUS)

На Украине у нетрезвых водителей хотят забирать машины на нужды армии

В Верховную раду Украины в понедельник, 6 марта, внесли законопроект о конфискации автомобилей за вождение в состоянии алкогольного опьянения и передаче транспортных средств на нужды армии.

«Целью законопроекта является повышение безопасности дорожного движения, снижение количества дорожно-транспортных происшествий путем усиления ответственности за вождение в состоянии опьянения и, как следствие, достижение справедливого подхода в обеспечении автомобилями Вооруженных сил Украины», — уточняется в пояснительной записке к законопроекту № 9076, которая опубликована на сайте парламента страны.

Предусматривается увеличение суммы штрафа и введение конфискации транспортного средства за повторное на протяжении года управление транспортным средством лицами в состоянии алкогольного, наркотического и другого опьянения.

Армия принуждения: как на Украине проходит новая волна мобилизации Мужчин ловят на улицах, парковках и горнолыжных курортах

3 марта подполковник Народной милиции ЛНР в отставке Андрей Марочко уведомил о нехватке продовольствия у ВСУ под Кременной. По его словам, у украинских военных начали заканчиваться индивидуальные рационы питания.

26 февраля Марочко заявил, что у военных Украины не хватает спецтехники для эвакуации раненых. По причине того, что ВСУ зачастую используют неподходящую для эвакуации раненых технику, в их рядах растут потери, пояснил подполковник.

РФ 24 февраля 2022 года начала проведение специальной операции по защите Донбасса. Решение было принято на фоне обострения ситуации в регионе в результате обстрелов со стороны украинских военных.

Valeurs Actuelles

L’écologie contre l’agriculture : quand Bruxelles casse du sucre…

Le démon de Bruxelles est revenu hanter l’esprit des agriculteurs, et plus particulièrement des betteraviers, qui, depuis 1875, avaient pourtant hissé la France au premier rang mondial des producteurs de betteraves à sucre. À l’issue d’un long bras de fer entre la Commission européenne et le monde agricole, la Cour de justice de l’Union européenne, saisie par les écologistes belges, a décidé d’interdire toute utilisation de néonicotinoïdes. Depuis les ravages causés par la jaunisse, en 2020, qui avait détruit jusqu’à 70 % des récoltes betteravières dans l’Oise ou l’Île-de-France, les paysans obtenaient des dérogations annuelles pour protéger leurs semences par enrobage.

C’est désormais chose impossible : « C’est un coup de massue à quelques semaines des semis ; plus aucune semence enrobée pour lutter contre le virus de la jaunisse. Cela met la France dans une impasse totale et crée des distorsions de concurrence sans précédent au sein même de l’Union européenne » , alerte Franck Sander, président de la Confédération générale des planteurs de betteraves.

À première vue, on pourrait croire que la sentence met l’ensemble des pays de l’Union européenne sur un pied d’égalité. Sept autres pays accordaient des dérogations à leurs planteurs : la Croatie, l’Espagne, la Finlande, la Hongrie, la République tchèque, la Roumanie et la Slovaquie. Sauf que les deux principaux concurrents de la France, l’Allemagne (production de 28,2 millions de tonnes de betteraves sucrières contre 34,5 millions de tonnes pour la France) et la Pologne (15 millions de tonnes), passent entre les mailles du fi e t . « Plus le pays est continental, moins la jaunisse attaque les betteraves ; la Pologne est épargnée et l’Allemagne utilise un autre néonicotinoïde, non pas sous forme d’enrobage des semences, mais de pulvérisation : l’acétamipride, qui, lui, est autorisé en Allemagne mais pas en France », explique Franck Sander.

Le lobbying écologiste et les gouvernements français successifs ont tout essayé pour cultiver “plus vert” que nos voisins. Au nom du sacro-saint principe de précaution, il fallait supprimer les néonicotinoïdes, ces produits dérivés de la nicotine qui altèrent le système nerveux central des insectes et sont accusés de tuer les abeilles. Première interdiction en 1999 pour l’imidaclopride utilisé pour la culture du tournesol, puis du maïs. Entre 2008 et 2012, ce sont deux autres “néonics”, le thiaméthoxame et la clothianidine, qui sont successivement suspendus puis réautorisés. Jusqu’à la décision de la Commission européenne, en 2013, qui interdit d’une traite l’utilisation de ces trois néonicotinoïdes.

L’héritage de Ségolène Royal et de Barbara Pompili

​Mais, comme si cela ne suffisait pas, en 2016, la ministre de l’Environnement de l’époque, Ségolène Royal, pour qui « le cadre européen ne permet pas une interdiction stricte » , et sa secrétaire d’État chargée de la Biodiversité, Barbara Pompili, annoncent la proscription de tous les néonics, dont l’acétamipride utilisé par les Allemands, avec toutefois « des dérogations possibles » sur les semences enrobées.

​Pour les écologistes, ces dérogations n’étaient plus tenables. Si le lien entre les pucerons et le virus de la jaunisse est évident, celui entre les néonics et les abeilles n’est pas clair. Il est bon de rappeler que la betterave ne fait pas de fleurs. Il n’existe aucun risque pour le pollinisateur, puisque les seuls insectes en contact avec les néonicotinoïdes sont ceux qui piquent la feuille et sucent la sève, à savoir les pucerons. Quant aux traces de néonics dans le sol, s’il devait en rester après les récoltes, la profession s’était engagée à ne pas cultiver de colza pendant trois ans et de maïs pendant un an suivant la culture de betteraves à semences enrobées.

« Bref, la demande de dérogation était conditionnée à des contraintes qui écartaient tout risque pour la biodiversité et pour la santé animale et humaine », explique Franck Sander. « Le président Macron nous avait promis : pas d’interdiction sans solution. Aujourd’hui, on est dans une impasse totale, car il n’existe pas d’alternatives efficaces », ajoute le représentant de la profession, qui attend les résultats de deux molécules en phase d’homologation, mais pas avant 2024.

Le président Macron nous avait promis : pas d’interdiction sans solution. Aujourd’hui, on est dans une impasse totale, car il n’existe pas d’alternatives efficaces.

​Les autres insecticides, le Teppeki et le Movento, sont peu efficaces en cas de fortes infestations. Les “plantes compagnes”, qui impliquent par exemple de semer de l’avoine entre les pousses de betterave pour attirer les pucerons, sont onéreuses et contraignantes. Sans compter qu’elles exigent aussi des pulvérisations d’herbicides, la peste verte des écolos.

« Le gouvernement français s’est fait prendre de court », analyse Véronique Le Floc’h, présidente de la Coordination rurale. Marc Fesneau, le ministre de l’Agriculture, a bien conscience de l’enjeu : « Prenez la culture de la betterave ; si la France n’avait pas adopté,en 2022, de nouvelles dérogations pour les néonicotinoïdes, la filière disparaissait », confiait-il à Valeurs actuelles, mi-décembre. À présent, il annonce dans la panique sortir son carnet de chèques pour assurer « un accompagnement financier pour soutenir les planteurs, mobilisable en cas de pertes de rendements liées à la jaunisse ».

​Dans les plaines de l’Aisne, premier département betteravier de France, les agriculteurs n’ont jamais été aussi découragés. En vingt ans, le nombre de sucreries en France a été divisé quasi par deux et le nombre de paysans betteraviers est passé de 32 000 à 23 700. Avec en cascade, des conséquences sur toutes les industries agroalimentaires, chimiques, énergétiques – biocarburants -, la cosmétique-parfumerie… qui intègrent des sucres de betterave.

​Une compensation financière qui ne résout rien

​Face à une telle désespérance, Xavier Bertrand, président des Hauts-de-France, région qui rassemble 3 000 betteraviers, une dizaine de sucreries et 30 000 emplois indirects, gesticule : « L’indemnisation des planteurs n’aurait aucun senssielle comportait une franchise ou si elle était soumise au régime des minimis [imposé par Bruxelles, qui limite à 15 000 euros sur trois ans les aides aux agriculteurs, NDLR] », nous dit-il.

​Une compensation financière qui ne résout rien. « Mon souhait est qu’il n’y ait plus de distorsion de concurrence avec les Allemands, ce n’est plus supportable », affirme Franck Sander. Et d’insister : « L ‘Europe était exportatrice nette de sucre ; elle est devenue importatrice. Elle fait venir du sucre du Brésil cultivé avec toutes les substances interdites en Europe. » Où cela s’arrêtera-t-il ? « Chaque jour, notre balance commerciale s’enfonce, la compétitivité est étouffée et la France perd sa souveraineté alimentaire », renchérit Véronique Le Floc’h. Et les agriculteurs sont les premiers à en souffrir.

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Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

France24 - World

Canada to deploy navy vessels to Haiti as violence worsens

Issued on: 17/02/2023 - 11:48Modified: 17/02/2023 - 12:00

Solange MOUGIN

Canada will send navy vessels to Haiti for intelligence-gathering as part of efforts to quell worsening gang violence in the Caribbean nation, Canadian Prime Minister Justin Trudeau announced Thursday.

BBC

Moment ceiling collapses, nearly hits commuter at Massachusetts subway station

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CCTV shows the moment a ceiling panel came crashing down, nearly hitting a commuter at a subway station in Cambridge, Massachusetts.

The Massachusetts Department of Transportation (MBTA) said the panel was installed in the 1980s, and weighed about 11kg (25 lbs) because of moisture build-up.

No injuries were reported, and the MBTA said it had now removed any other panels from the station that posed an immediate safety concern. It also announced it would carry out inspections on panels in all of its stations.

Valeurs Actuelles

Terreur sur les prix alimentaires

Irraisonnables, exorbitantes, suicidaires… Voilà les qualificatifs des négociations commerciales qui s’achèvent cette semaine entre la grande distribution et les industriels. Voilà à quoi ressemblent les hausses des prix d’achat réclamées par ces derniers. Lesquelles, depuis un an et le déclenchement de la guerre en Ukraine, se sont accélérées. Et avec elles, la peur de l’inflation alimentaire.

Résumons : les grands groupes de distribution, E.Leclerc, Carrefour, Casino, Système U… ont débuté les négociations avec leurs fournisseurs le 1er décembre dernier. Ils avaient l’obligation de signer leurs contrats avant le 1er mars. Oubliées l’inflation de l’an dernier – 13 % sur les biens alimentaires à fin janvier – et les répercussions en cours d’année de la flambée des matières premières agricoles et industrielles, l’essentiel est de fixer les prix des contrats à venir pour un an, autant avec les multinationales comme Coca-Cola (Coca, Fanta, Sprite, Tropico…), Nestlé (Buitoni, Nescafé, Crunch, Lion, KitKat, Smarties, Contrex, Perrier… ), PepsiCo (Lay’s, 7 Up, Benenuts…), Mondelez (Côte d’Or, Milka, Cadbury, Lu, Oreo, Prince, Ritz…) ou Procter & Gamble (Pampers, Ariel, Gillette…), que les centaines de PME françaises.

« Avec Carrefour, c’est irrationnel et avec Super U, on peut discuter. »

Des négociations « les plus dures depuis vingt ans », juge un fabricant de produits laitiers. Avec E.Leclerc, « les plus difficiles, lâche un autre patron de PME. Avec Carrefour, c’est irrationnel et avec Super U, on peut discuter. » Le président de la Fédération française des industriels charcutiers traiteurs (FICT), Bernard Vallat, confirme : « Super U a été parmi les moins sévères, du moins jusqu’à maintenant. » Mais de dénoncer, globalement, une situation d’« oligopole, de six centrales d’achat face à 300 entreprises de charcuterie ».

Des entreprises obligées de « se mettre à nu » devant les distributeurs. « C’est pire que face à un cabinet d’audit, raconte notre source. Tu es convoqué par la direction des achats ; tu t’as sois et tu négocies le bout de gras, dossier par dossier, le beurre, la crème, le fromage… ça peut durer un jour comme ça peut prendre trois mois. »

Les industriels sous la menace d’un déréférencement

Et le président de la coopérative Système U, Dominique Schelcher, par ailleurs propriétaire-exploitant du Super U de Fessenheim, de renchérir : « Beaucoup gardent en tête l’image de réunions se déroulant dans des petits box où des dizaines d’industriels se succèdent à un rythme effréné chez les distributeurs. C’est faux. » Les négociations, secrètes, se tiennent, généralement au siège des distributeurs. Plus rarement, à l’étranger, à Bruxelles pour E. Leclerc, qui détient sa centrale Eurelec avec la coopérative allemande Rewe, ou à Madrid, pour Carrefour et sa centrale Eureca.

Selon nos informations, au 24 février, seulement un peu plus d’un industriel sur deux était parvenu à signer tous ses contrats avec les distributeurs. « Je peux vous dire que c’est du jamais-vu ; cela explique que certains produits sont déjà en rupture de stock dans les rayons », affirme une première source. « C’est tendu, très tendu. L’année 2022 a coûté cher à tout le monde avec des fournisseurs qui n’ont pas pu passer toutes les hausses souhaitées et qui veulent à présent se rattraper », poursuit une seconde.

Seul Casino temporise : « Nous avons conclu plus de 65 % des accords, un résultat très en avance aussi bien avec la centrale détenue avec Intermarché qu’avec les fournisseurs en direct. » Les autres, en particulier Carrefour, jouent la montre. Ils menacent les industriels de déréférencer leurs produits et les accusent de demander des hausses de prix « délirantes », selon les mots d’Alexandre Bompard, président de Carrefour.

Revue par rayons : l’industrie laitière et fromagère exigerait en moyenne 15 % de revalorisation des prix d’achat. « Le prix du lait a augmenté de 25 % l’an dernier et celui de l’emballage de 25 % ; nous demandons entre 10 et 15 % de hausse », nous confirme François-Xavier Huard, président de la Fédération nationale de l’industrie laitière. Les Charcutiers de leur côté revendiquent 20 %.

« On ne peut pas demander moins. En un an, le prix du porc a augmenté de 75 % ( + 20 % depuis le début de l’année) et le surcoût d’énergie représente jusqu’à 5 % du chiffre d’affaires », nous dit Bernard Vallat. Parmi les fruits et légumes, qui sont peu contractualisés, la filière tomate espère une majoration proche de 15 %. « Nos charges ont augmenté de 10 % pour la main-d’œuvre et de 25 % pour les emballages », justifie Pierre-Yves Jestin, le patron de Savéol. Et de rappeler que depuis la loi Egalim, les distributeurs ont l’obligation d’accepter la hausse des prix des matières premières agricoles (MPA) mais de ne pas répercuter l’inflation énergétique et les autres charges liées aux emballages ou à la logistique (MPI, matières premières industrielles). C’est là où ça bloque.

Des hausses de prix aux “justifications ésotériques”

Les multinationales, Unilever, Danone et Coca-Cola en particulier, réclameraient des hausses « aux justifications ésotériques », considère Dominique Schelcher. Chez PepsiCo, ce serait de 30 % ; chez une autre, de 25 %, sur les paquets de bonbons. « Les hausses demandées par les PME sont inférieures à celles des multinationales alors qu’à produit comparable, il y a les mêmes matières premières, les mêmes emballages, les mêmes fournisseurs », analyse le président de Système U. « On ne comprend pas les exigences de Danone. Ses eaux minérales n’ont pas subi de charges exceptionnelles en dehors de la hausse des emballages et de l’embouteillage », lâche un autre distributeur. Parfois, les hypers souhaitent des baisses de prix, là où ils n’ont jamais appliqué les hausses de l’an dernier.

Pour Jacques Creyssel, délégué général de la Fédération du commerce et de la distribution (FCD), les grands industriels comme Lactalis profitent de l’inflation galopante et ont une attitude « irresponsable ». « Ce qui est irresponsable, c’est de porter le discrédit sur une filière, alors même que la guerre en Ukraine a montré combien la Francedoit retrouver sa souveraineté alimentaire », répond François-Xavier Huard. Même analyse chez Savéol. « Nous sommes à un virage pour notre souveraineté alimentaire ; Leclerc, Carrefour, Auchan… achètent tous de la tomate marocaine car les coûts de production sont jusqu’à dix fois inférieurs ! », s’inquiète Pierre-Yves Jestin.

Et de rappeler que le coût de la main-d’œuvre représente 40 % du prix de production. Quant aux contrats énergétiques, les entreprises les ont signés à des prix extrêmement élevés pour se couvrir d’une nouvelle hausse. « Les épées de Damoclès sont toujours présentes même si les prix spot des matières premières ont rebaissé depuis l’an dernier », note François-Xavier Huard. D’autant que les entreprises du secteur laitier n’ont pas pleinement bénéficié des dispositifs d’aides à l’énergie. Beaucoup étaient exclues sur le critère des dépenses énergétiques qui devaient atteindre 3 % du chiffre d’affaires en 2021 (6 % en 2022) et/ou ne pouvaient pas prouver une baisse de leur résultat d’exploitation de 40 %, ce qui est énorme.

« Les clients ne pourront pas digérer toutes les hausses. »

Pire, les grands groupes internationaux formuleraient, en outre, des revendications liées à la transition écologique. Pour décarboner leur production et répondre aux exigences politiques, les industriels ont investi des montants stratosphériques qu’ils essaient de récupérer sur le dos des distributeurs.

« Je suis un homme de dialogue et d’équilibre, mais quand c’est trop, c’est trop ! », s’agace Dominique Schelcher, qui estime que « les clients ne pourront pas digérer toutes les hausses ». Et de constater que « les ménages ont d’abord acheté moins de produits non essentiels, comme le textile, puis moins de produits frais, et maintenant ils arbitrent les grandes marques au profit des marques distributeurs ». Avec en bout de course, un risque de déconsommation. Déjà, depuis un an, les ménages ont réduit leurs achats alimentaires de 9 % selon une enquête BPCE.

“Ne laissons pas crever nos entreprises”

Certains distributeurs font aussi valoir qu’ils ne changeraient pas leurs prix en anticipation de la loi Descrozaille. « Comme si un texte présenté le 15 janvier aurait pu s’appliquer au 1er mars », soupire un politique. Ce texte, porté par le député du Val-de-Marne Frédéric Descrozaille, également appelé Egalim 3, vise à limiter les ristournes (à 34 % pour tous les produits sans dérogation) et à “sanctuariser” jusqu’en 2026 le seuil de revente à perte à 10 %. Il a été adopté à l’unanimité par le Sénat le 15 février et sera étudié en commission mixte paritaire le 8 mars. Un projet de loi accusé de faire monter les prix et de s’en prendre frontalement aux distributeurs.

Carrefour a publié un chiffre d’affaires 2022 de 90,8 milliards d’euros, en progression de 16 %.

« Les attaques sont intolérables. J’ai reçu des menaces de la part des distributeurs. Jusqu’à me demander de mettre ma famille à l’abri », nous confie Frédéric Descrozaille, pour qui le modèle de la grande distribution reste globalement « très rentable ». Pour preuve, Carrefour a publié un chiffre d’affaires 2022 de 90,8 milliards d’euros, en progression de 16 % (8 % en comparable) et un bénéfice net de 1,2 milliard (+ 8 %). Les ventes du groupement Les Mousquetaires-Intermarché ont atteint 36 milliards d’euros (+ 2 %).

Dans les rayons, la bataille des marges fait rage. En haut du pavé, volaille et charcuterie permettent aux distributeurs de dégager la rentabilité la plus élevée ; quasiment 10 % pour la volaille et 6,9 % pour la charcuterie, selon les dernières données de FranceAgriMer. « Cela fait cinq ans que la grande distribution se gave sur le dos des charcutiers, leur marge a sensiblement augmenté (+ 1,45 euro), tandis que les abatteurs et les éleveurs ont gagné très modérément (+ 20 centimes) et les charcutiers ont perdu 19 centimes », affirme Bernard Vallat. À l’opposé, les rayons boulangerie (- 4,7 %) poissonnerie (- 3 %) et boucherie (- 0,4 %), ne sont plus rentables, les marges étant entièrement rognées par les frais de personnel. À mi-chemin, la rentabilité du rayon fruits et légumes atteint 4,5 % et celle des industries laitières seulement 1,4 %.

« Nos entreprises laitières ont été fragilisées par l’année 2022 : nos marges ont été mangées par la hausse de l’énergie, insiste François-Xavier Huard. Contrairement à l’industrie lourde, à Duralex qui peut décider d’interrompre sa chaîne de production, nous ne pouvons pas exiger des éleveurs que les vaches arrêtent de produire du lait. » Hors micro du Salon de l’agriculture, chez les charcutiers, même constat désabusé. « Ne laissons pas crever nos entreprises », souffle Bernard Vallat. Un tiers des entreprises du secteur ont déjà réduit leurs effectifs et plusieurs sont en procédure de sauvegarde ou de redressement judiciaire. Fleury Michon a annoncé le 20 février la fermeture de son usine de Plélan-le-Grand en Bretagne, faute de repreneur.

« S’il y a une inquiétude à avoir cette année, elle concerne un certain nombre d’industriels agroalimentaires », confirme le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau. Après l’aide apportée aux paysans, le gouvernement préparerait un plan de soutien à l’industrie agroalimentaire destiné aux entreprises qui, « après avoir puisé dans leur trésorerie en 2022, ne sont plus capables de le faire », souligne Marc Fesneau. De l’avis général, il y a urgence.

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Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

Известия (RUS)

Дефицит бюджета России в январе – феврале составил 2,58 трлн рублей

Дефицит федбюджета России в январе – феврале 2023 года составил 2,58 трлн рублей. Об этом 6 марта сообщается на сайте Минфина.

Доходы бюджета за отчетный период составили 3,16 трлн рублей, а расходы — 5,74 трлн рублей.

В Минфине подчеркнули, что объем расходов сформируется исходя из предельного размера бюджетных ассигнований и размера дополнительных ненефтегазовых доходов.

Рекордный дефицит: разгонят ли огромные расходы бюджета инфляцию Угроза не так велика, как кажется, считает большинство опрошенных экономистов

В ноябре 2022 года Госдума утвердила федеральный бюджет России на 2023–2025 годы, который предусматривает постепенное снижение дефицита бюджета с 2 до 0,7% ВВП.

В сентябре президент России Владимир Путин поручил держать линию на устойчивость и сбалансированность федерального бюджета.

New York Times - World

Russia-Ukraine War

Russia Dispatch

In Bleak Russian Cemetery, Sea of Crosses Signals War’s True Toll

A dismal, snowy plot near the Black Sea is the final resting place for more and more soldiers from the Wagner mercenary forces, a testament to the huge casualties Russia is suffering in its invasion.

Graves of fallen Russian soldiers from the Wagner mercenary forces on the outskirts of Bakinskaya, a town in Russia, as seen this month.Credit...

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By Valerie Hopkins

Photographs by Nanna Heitmann

BAKINSKAYA, Russia — It was a lonely funeral. Four narrow coffins, recently pulled from the back of a covered truck, rested on stands under an insistent snowfall as an Orthodox priest performed last rites. Three gravediggers in tattered jackets looked on with their hands folded solemnly. An excavator was parked close by, ready to dig more graves.

“Lord have mercy,” the priest chanted as he blessed the bodies of fallen Russian soldiers with incense, his cassock buffeted by a freezing wind.

Once those corpses were lowered, four more dead soldiers in crimson-covered coffins were sung their last rites.

This is the final resting place for many of the men who lost their lives fighting for the private mercenary force known as Wagner, which has been leading the Russian military effort in the monthslong battle for the Ukrainian city of Bakhmut.

Wagner’s founder, Yevgeny V. Prigozhin, a tycoon who has a close relationship with President Vladimir V. Putin, has lauded his force as “probably the most experienced army in the world today.”

But the rapidly growing cemetery in Bakinskaya, a town near the Black Sea, is evidence that his mercenary army — which includes many poorly trained ex-convicts — is sustaining tremendous battlefield losses. On a recent weekday, nine men had their remains interred at this relatively new cemetery, established for Wagner recruits who had indicated that they preferred to be buried there.

Late last year, activists were tipped off about the heightened activity at this gravesite, which lies adjacent to a cemetery used by the local community. Then, it contained about 50 graves. Now, it has about 300, and those observing the cemetery say between four and eight soldiers are being buried per day, on average; local media estimates are even higher, reporting as many as 16 graves per day.

Almost all the graves, sheathed in fresh snow, were identical, though occasionally a slim Muslim headstone stood at the head of the grave, rather than an Orthodox cross. Each has a wreath of plastic flowers in the style of the Wagner logo — red, yellow and black with a golden star in the middle. Only one, the grave of Andrey V. Orlov, who died on Dec. 15 at the age of 28, had a photograph, and an extra wreath of flowers.

Burials here were gaining little notice until late December, when an antiwar activist, Vitaly V. Wotanovsky, started publishing images of the cemetery, including the names and dates of birth of the dead, on his Telegram channel. Ten days later, on New Year’s Day, photographs of Mr. Prigozhin laying flowers on the graves emerged.

The State of the War

Casualties began to increase, Mr. Wotanovsky said, as the battle for Bakhmut and the nearby village of Soledar intensified.

“Since November, the number of deaths has increased dramatically,” Mr. Wotanovsky, 51, said in an interview at his home in the nearby city of Krasnodar. In the past he had counted around four burials a day, he said, but noted that on one recent day there were 11.

Mr. Wotanovsky, who has spent 20 days in detention since the invasion began because of his antiwar activities, has an almost encyclopedic knowledge of his region’s cemeteries. He collects tips from local residents and keeps a running tally of the war dead buried in the area and posts pictures of the grave markers on his Telegram channel. He said that informing the public about the names and identities of the fallen was his only way to protest and to try to change public opinion.

“This is the only normal, legal way to tell people that war is death, that it is bad, so that they somehow reflect on it in their heads,” said Mr. Wotanovsky, a Russian army veteran who spent years working for the military as a radio engineer.

Many of the Wagner fighters buried in Bakinskaya had been convicted of crimes, according to an analysis by The New York Times. Western intelligence agencies, the Ukrainian government and a prisoners’ rights association, Russia Behind Bars, estimate that around 40,000 inmates have joined the Russian forces since July — about 10 percent of the country’s prison population. Ukrainian officials have claimed that nearly 30,000 of them have deserted or been killed or wounded, but that number could not be independently verified.

One of the gravediggers took pride in pointing out to visiting journalists that the coffins were placed not on the ground but on individual stands “in a dignified manner.”

Some observers have speculated that the graveyard is a public relations ploy by Mr. Prigozhin, who is increasingly seeking credit for capturing Ukrainian territory and is believed to harbor political ambitions.

“Unlike the general tendency in Russia, which is to try to minimize casualties and downplay the loss of life, Mr. Prigozhin is trying to promote the military heroism and sacrifice” of his soldiers, said Samuel Ramani, an associate fellow at RUSI, a defense think tank in Britain, who studies the group.

Not far from the cemetery, a 20-minute ride along the region’s highway, stands a compound containing a chapel erected to commemorate the dead Wagner fighters. On a recent visit, the gates around the compound were completely shut. Videos of Mr. Prigozhin visiting the site have shown walls containing the cremated remains of an unknown number of fighters.

Another 10 minutes down the highway is the Molkino base, which observers say has been a training camp for Wagner soldiers since 2015. According to Russian media reports, the Ministry of Defense has spent at least 1 billion rubles, or $13.6 million, developing the training facility.

The base is off limits to civilians, but soldiers in various uniforms were the main customers at several cafes, fast food joints and a convenience store in the vicinity.

One soldier, who gave his name as Abkhat, said he was from the Samara region, near the border with Kazakhstan, and that he was being dispatched to Ukraine that evening.

He said he was 30 and that he “volunteered not for the money, but out of love for my country.”

In the regional capital of Krasnodar, a city of 900,000 people, the war is never far away. Civil aviation has been suspended since Feb. 24 of last year, the day Russia invaded, and fighter jets fly training missions overhead, complementing the ongoing tactical exercises at Molkino.

The Krasnodar area, with the third-biggest population of Russia’s 85 regions, has the second highest number of cases for “discrediting the Russian army,” a common charge made against anyone who expresses opposition to the war. A repeat offense can result in up to 10 years in jail.

In one case making headlines and alarming local antiwar activists, a married couple discussed their opposition to the invasion between themselves as they dined at a restaurant. The establishment’s owner called the police, who charged the husband and wife with petty hooliganism. The wife was additionally accused of “discrediting” Russia’s army.

Despite the intimidating climate, Mr. Wotanovsky’s close friend, Viktor V. Chirikov, also an army veteran, believes that the simple act of posting about the dead will eventually bring about not only an end to the war, but the collapse of the system Mr. Putin built.

“Do you know why the Russian Empire fell?” he said in Mr. Wotanovsky’s kitchen. “Because of the number of coffins coming back from the First World War fronts to the villages where the fallen lived.”

“It’s one thing to watch on TV or the computer ‘oh, they are fighting there, they are killing there,’ like in computer shooting games,’’ he added. “But people start to ask ‘why are we doing this?’ when they see the coffin or grave of their school friends.”

The two men said they would continue to count the dead as casualties mount. At the cemetery in Bakinskaya, the plot appears to have room for many more bodies.

“They are still going to need more space,” Mr. Wotanovsky said.

Dmitriy Khavin and Oleg Matsnev contributed reporting.

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France24 - World

Michelin Guide awards 3-star ranking to remote island restaurant in France

Issued on: 06/03/2023 - 17:06

NEWS WIRES

A restaurant tucked away in the corner of a French island won the coveted three-star ranking in the latest edition of the Michelin Guide unveiled on Monday. 

La Marine is headed by 47-year-old chef Alexandre Couillon, who has not been held back by the fact that his surname means "half-wit" in French. 

Tasting his exquisite seafood and vegetables means travelling to the small island of Noirmoutier in the Bay of Biscay and then out to its farthest point. 

"It is the perfect illustration of a meal that is worth the trip," the head of the guide, Gwendal Poullennec, told AFP. 

Along with his wife Celine, who handles front-of-house duties, Couillon has created an experience that is "sincere and radiant", he added.

La Marine becomes one of only 29 restaurants in France to hold Michelin's top three-star ranking in the latest guide, which was unveiled in a ceremony in the eastern city of Strasbourg. 

"This is a star for both of us," a highly emotional Couillon told the crowd as he accepted the award alongside his wife. 

Last week, Michelin made the shock announcement that Guy Savoy, repeatedly named the best chef in the world by global review aggregator La Liste, had been downgraded to two stars for his Monnaie de Paris restaurant. 

The new guide saw 39 restaurants awarded a star for the first time, while four others earned a second star. 

France's restaurant scene has been spreading around the country in recent years, away from its traditional hubs in Paris and Lyon. 

Only seven of the newly promoted restaurants were in the greater Paris region. The Pays de la Loire had five new winners, while the northern Hauts-de-France region – once something of a gastronomic backwater – picked up four.

Like many of the most celebrated eateries of the moment, La Marine has a stripped-back vibe and menus that are guided by the seasons and local ingredients, much of it coming directly from the fishing boats of the port it overlooks.

Couillon took over the family restaurant in 1999. He received his first and second Michelin stars in 2007 and 2013, respectively, and was named cook of the year by a rival guide, Le Gault et Millau, in 2016. 

(AFP)

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Michelin Guide applauds 'resilience' and 'creative power' of French food scene

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Taking a bite out of Lyon, the French and worldwide capital of gastronomy

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A taste of summer on France's Belle-Île-en-Mer

Valeurs Actuelles

[Entretien] Michel-Edouard Leclerc : “L’inflation va augmenter jusqu’en juillet”

Valeurs Actuelles. Avez-vous été pris de court par l’inflation des produits alimentaires ? Michel-Edouard Leclerc. Dès l’an dernier, les décideurs économiques ont sous-estimé l’impact inflationniste pendant et après la crise sanitaire et la guerre en Ukraine. Pour maintenir leurs comptes d’exploitation, les industriels ont essayé de nous “refiler” leurs factures de coûts mal maîtrisés, que ce soit pour l’énergie ou les transports, qui additionnent deux sources inflationnistes (énergie et disponibilité des containers).

Dans l’appréciation de l’inflation, je regrette que la France ait pris six mois de retard par rapport aux États-Unis. Dès 2021, Joe Biden, qui n’était pas majoritaire au Congrès, a obtenu une mission d’information et d’enquête pour aider les entreprises américaines à mieux négocier leurs containers et les transports. C’est à la suite de cela que les trois ou quatre grands transporteurs mondiaux ont privilégié les lignes Asie vers Los Angeles ou Seattle, et si CMA-CGM a réalisé plus de 18 milliards de profits, ce n’est pas par hasard. À la fin de 2021, j’ai alerté les pouvoirs publics sur les tensions dans le transport et l’énergie. J’ai été qualifié d’“agité du marché”.

Que reprochez-vous donc à l’État ? Nous avons négocié à l’aveugle car aucun industriel n’a été transparent malgré les obligations prévues par la loi Egalim. Je le dis et je le redis : le gouvernement a été complice de multiples hausses qui n’ont pas été suffisamment justifiées. Nous en voulons à l’État de ne pas nous avoir accompagnés dans les négociations car il avait parfaitement les moyens d’investiguer. Je pense qu’il y a eu énormément de hausses spéculatives et d’anticipation. Ce n’est pas uniquement une question gouvernementale, j’ai essayé d’alerter La France insoumise, le Rassemblement national, Les Républicains afin qu’ils lancent des missions d’information qui auraient dû nourrir le dialogue entre distributeurs et industriels pour avoir plus de visibilité, notamment en matière d’inflation spéculative.

Alexandre Bompard, le patron de Carrefour, juge « délirantes » les hausses de prix demandées par les industriels. Vous aussi ? Nous avons reçu beaucoup de demandes de hausses “délirantes”. Des industriels demandent + 50 % pour certains produits sucrés. Toutes les hausses sont à deux chiffres. Pondérées en volume, elles devraient ressortir à + 12 % et s’échelonneront entre 17 et 39 %, particulièrement élevée pour la nourriture pour animaux.

Que penser de ceux qui redoutent un mois de mars “rouge” ? Ce mois ne sera pas le plus impacté, contrairement à ce qu’Olivier Dauvers anticipait, en janvier, lorsqu’il parlait d’un potentiel “mars rouge”. Mais il faisait sans doute allusion davantage aux tarifs qu’aux prix publics.

Les nouveaux tarifs qui ont été négociés seront édités et applicables au début du mois de mars. Les hausses tarifaires moyennes devraient être de 10 à 12 %, avec des écarts-types importants, notamment pour les produits sucrés ou de boulangerie. Mais elles ne se traduiront pas dans l’immédiat par des augmentations de prix pour le consommateur, nous allons les différer. Les distributeurs qui auront toujours des stocks à cette date du 1er mars vont les écouler aux anciens prix, mais il en sera autrement lorsqu’il s’agira de les renouveler en mai, juin et juillet. L’inflation va alors augmenter chaque mois jusqu’en juillet.

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BBC

Stephen Bear: What happened when Georgia Harrison got justice

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When ex reality tv contestant Stephen Bear arrived outside court to be sentenced to 21 months in prison, he sang to reporters and posed for selfies with supporters.

Bear had been found guilty in December of voyeurism and sharing private sexual videos and photographs of him and his ex-girlfriend, Georgia Harrison. Ms Harrison, a TV personality and model, said she waived her anonymity to "stand with others" who have been victims of similar crimes.

BBC correspondent Sonja Jessup was there the day Bear was sentenced at Chelmsford Crown Court, and asked him whether he had an apology for Ms Harrison. He didn't respond.

Read more about what Bear's sentence means here.

Video by Gem O'Reilly

L'Humanité

Pablo Picasso, un artiste fasciné par la préhistoire

Actu

Exposition. Au musée de l’Homme, l’art pariétal se prolonge et se conjugue avec des œuvres originales du peintre.

Anna Musso

Dans la continuité de la grande exposition « Arts et Préhistoire » (lire notre édition du mardi 29 novembre 2022), qui se tient actuellement au musée de l’Homme à Paris, s’ouvre un nouvel espace dédié aux créations de Pablo Picasso en lien avec l’art pariétal (1). Peintre, sculpteur, dessinateur, graveur, l’artiste, célèbre auteur des Demoiselles d’Avignon (1907) ou encore de Guernica (1937), était également fasciné par la Préhistoire.

La sublime statuette Vénus de Lespugue

Picasso naît en 1881, deux ans après la découverte des premières peintures préhistoriques en Espagne, dans la grotte d’Altamira. Ce n’est qu’en 1902 qu’elles sont reconnues comme un art pariétal paléolithique original. Ce début du XXe siècle est aussi marqué par un renouveau artistique avec des expérimentations cubistes et surréalistes, dont Picasso est l’une des figures de proue. En 1922, la sublime statuette Vénus de Lespugue est découverte et, quatre ans plus tard, la revue artistique et littéraire Cahiers d’art est créée. Elle dévoile au public des objets d’art mobilier et de l’art pariétal qui vont inspirer certaines œuvres de l’artiste. L’intérêt de Picasso pour la préhistoire se ressent dans ses créations de l’entre-deux-guerres. L’exposition présente une quarantaine de ses œuvres étonnantes, dont certaines en exclusivité. A. M.

SciencesPablo PicassoPréhistoire
Известия (RUS)

В Москве закончились официально ввезенные Volkswagen Touareg

В магазинах официальных дилеров немецкого автоконцерна Volkswagen в московском регионе закончились последние официально ввезенные внедорожники Volkswagen Touareg. Это 6 марта подтвердили официальные дилеры компании Volkswagen Group Rus.

Так, в дилерском центре «Атлант-М» в Москве Volkswagen Touareg из официальных поставок закончились давно, пишет «Газета.Ru». В качестве альтернативы там готовы предложить неофициально ввезенные автомобили из Европы по цене 8–8,5 млн рублей.

В автосалоне «Рольф Юг» автомобилей нет в наличии, однако они еще остались на центральном складе в количестве пяти штук, которые могут доставить после внесения предоплаты. Отмечается, что позиция дефицитная и пользуется большим спросом у юридических лиц. Автомобиль из оставшихся на складе можно купить за 9,1–9,3 млн рублей.

Всего в различных регионах России остался 21 подобный внедорожник по цене от 9,2 млн рублей до 15,1 млн рублей.

Китайское предупреждение: поставки машин из КНР оказались под угрозой Концерн Volkswagen решил оставить Россию без своих автомобилей

27 февраля стало известно, что Volkswagen намерен запретить китайским заводам поставлять свои автомобили в Россию, чтобы бороться с экспортом своих машин из КНР, для чего даже придумал систему черных списков. В него вошли оптовые китайские компании, которые больше не смогут закупать автомобили напрямую у китайских совместных предприятий (СП).

15 февраля сообщалось, что компания Volkswagen провела финальные тесты нового кроссовера Touareg за Полярным кругом (Лапландия), благодаря которым стало известно, как будет выглядеть новинка. Премьера рестайлингового Volkswagen Touareg состоится летом текущего года. В Volkswagen пообещали, что изменят облик машины: впереди появится светодиодная полоса матричных фар IQ.Light HD, а корму кроссовера будет украшать светящийся логотип немецкого бренда.

13 февраля стало известно, что в Россию по параллельному импорту привезли переднеприводный кроссовер Volkswagen Tharu. Автомобиль в РФ оценили в 3 922 760 рублей. Кроссовер оснащен двигателем объемом 1,4 л, который выдает 150 л.с. Мотор работает в связке с семиступенчатым роботом DSG. Модель дебютировала в Китае четыре года назад. Кроссовер не так давно обновили, однако в Россию для продажи привезли дорестайлинговый вариант машины. Автомобиль выпускает совместное предприятие SAIC-Volkswagen.

France24 - World

French retailers agree to cap food prices in bid to curb inflation

Issued on: 06/03/2023 - 16:36

NEWS WIRES

The French government said Monday that it had made a deal with major retailers to cap many food prices, in a bid to make inflationary pressures easier to bear for consumers.

Retail groups would cut prices for a wide range of foodstuffs, the choice being left to their discretion, "to the lowest possible level" until June, Finance Minister Bruno Le Maire said.

This would turn April to June into an "anti-inflation quarter", he told reporters after meeting with retail business leaders.

Retailers had agreed to bear the cost of the initiative, which Le Maire said would amount to "several hundreds of millions of euros (dollars)".

Food inflation was 14.5 percent in February year-on-year, according the national statistics institute INSEE.

Most large food retailers in France participated in the talks, though market leader E.Leclerc stayed away.

"I'd rather be cheaper across the board," said CEO Michel-Edouard Leclerc. "I didn't wait for a public meeting to lower prices," he told the CNews channel, adding that the agreement could "give the impression that retailers will make up for this by charging more for their other products."

Some consumer associations were also sceptical of the "anti-inflation" initiative, which comes on the eve of another mass protest and strike day against the government's plans to reform France's retirement system.

"Without any fixed rules on prices, a so-called 'cut-price' may actually be just the usual price," Olivier Andrault of the UFC-Que Choisir association told AFP.

But Le Maire said the selected products would have to be marked with an "anti-inflation quarter" logo featuring the colours of the French flag.

There would be spot checks to make sure that retailers did not squeeze their suppliers to make up for the revenue shortfall, he said.

Le Maire also said the government would start testing a "food cheque" system for low-income families over the coming months.

(AFP)

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.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} Business Daily

French inflation stabilises, but food and energy costs remain high

Macron warns France of 'the end of abundance' and tough times ahead

French bakers protest as beloved baguette faces threat from rising costs

Valeurs Actuelles

Elon Musk est redevenu l’homme le plus riche du monde, grâce à une hausse des ventes de Tesla

La fortune d’Elon Musk est estimée à 187 milliards de dollars. Autrement dit, plus de 176,1 milliards d’euros. Comme l’a relayé CNews – qui s’appuie sur un classement Bloomberg – ce mardi 28 février, le milliardaire est redevenu l’homme le plus riche au monde. Et cela, grâce à une hausse des ventes de Tesla début 2023. Comme l’indiquent nos confrères, l’homme d’affaires américain était devancé par Bernard Arnault, le patron français de LVMH, depuis décembre 2022. La richesse de ce dernier a été estimée à 185 milliards de dollars, ce qui signifie plus de 174,2 milliards d’euros, précise la chaîne d’information.

La fortune d’Elon Musk avait fondu en quelques mois

Tesla, depuis 2019, n’a cessé d’accroître ses marges bénéficiaires, en dépit de quelques remous, parmi lesquels celui engendré par le difficile rachat de Twitter, quelques mois auparavant. Dans un tweet diffusé lundi 27 février et repéré par CNews, Bloomberg Opinion avait assuré que « le géant des véhicules électriques [valait] actuellement plus que Toyota, Mercedes-Benz, Volkswagen, BMW, General Motors, Stellantis, ainsi que Ford réunis ».

Au cours de l’automne dernier, Les Echos avaient publié un article dans lequel nos confrères expliquaient qu’Elon Musk avait perdu plus de 100 milliards de dollars en 2022. Des pertes qui s’étaient particulièrement aggravées dès lors qu’il avait officiellement racheté Twitter, au cours du mois d’octobre. 

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

BBC

Bangladesh: Video shows fire engulfing part of refugee camp

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A large fire has destroyed part of a crowded Rohingya refugee camp in southeastern Bangladesh.

The blaze is believed to have engulfed around 2,000 shelters - made from bamboo and tarpaulin - at Cox's Bazar camp, leaving an estimated 12,000 people without any accommodation.

There were no reported casualties and the cause of the fire is not yet known.

Read more: Huge fire engulfs Rohingya camp in Bangladesh

Известия (RUS)

Аналитики спрогнозировали рост ввода новостроек бизнес-класса в Москве в 2023 году

Почти на 50% вырастет ввод новостроек бизнес-класса в 2023 году в старых границах Москвы. Об этом «Известиям» 6 марта рассказали аналитики «Метриум».

По данным экспертов, столичные застройщики в этом году планируют ввести в эксплуатацию 149 корпусов в 52 проектах бизнес-класса. В основном это новостройки с квартирами (33 проекта), но есть и апарт-комплексы (19 проектов), добавили в компании.

Аналитики сообщили, что самое доступное жилье бизнес-класса в корпусах с вводом в 2023 году представлено в апарт-комплексе в районе Кунцево. Студию площадью 21 кв. м здесь можно приобрести за 5,5 млн рублей.

«Жилье на финальном этапе строительства продолжает дорожать, хотя и не столь активно, как в начале реализации. При этом жилье в почти готовых новостройках — оптимальный вариант для инвесторов-рантье. Они сумеют сэкономить при покупке и при этом переждут неблагоприятный период на рынке аренды», — сказала заместитель генерального директора MR Group Ирина Дзюба.

По словам управляющего партнера компании «Метриум» Надежды Коркка, геополитические и экономические потрясения 2022 года особенно ощутимо отразились на рынке строящегося жилья бизнес-класса. Немало покупателей в текущих условиях решили переориентироваться на покупку массовых новостроек, пояснила она.

«В результате спрос в данном сегменте просел на 40%. Однако проекты бизнес-класса от надежных девелоперов на высокой стадии готовности остаются востребованными. Людям импонирует возможность ожидать переезд максимум несколько месяцев, а не 2–3 года», — добавила Коркка.

Она уточнила, что многие клиенты по-прежнему готовы переплачивать за присущие новостройкам бизнес-класса современные планировки, благоустроенную территорию и благоприятное окружение: парки, спортивные зоны, образовательные учреждения в шаговой доступности.

Место в карьер: с начала года спрос на жилье в России упал на треть Какие способы привлечения клиентов придумывают застройщики и банки

Ранее, 4 марта, сообщалось, что, по информации аналитиков компании «НДВ Супермаркет Недвижимости», самые дешевые новостройки комфорт-класса в столице продаются в Зеленоградском округе (ЗелАО) и Юго-Западном округе (ЮЗАО).

France24 - World

The land of equality? Where France stands on women's rights

Issued on: 03/03/2023 - 15:06

Aline BOTTIN Annette Young Follow Fadile BHAYAT Follow

As we once again mark International Women's Day, we're focusing on the French government's stance on equality. The country has still yet to have its first female president; the gender pay gap stubbornly hovering at around 16 percent while neighbouring Spain is leading the way on dealing with domestic violence and consent. Annette Young asks Isabelle Lonvis-Rome, the French Minister for Gender Equality, Diversity and Equal Opportunities why France lags behind on so many fronts.

#The 51%

Pension reform in France: Does Emmanuel Macron's proposal penalise women?

Gender equality

Education in the spotlight as watchdog warns of sexist ‘backlash’ sweeping France

Women's rights

French lawmakers approve bill enshrining abortion rights in the constitution

Valeurs Actuelles

[Tribune] Mars rouge : avis de tempête sur l’inflation

Mars promet d’être le mois de tous les dangers pour le pouvoir d’achat des Français : les prix des aliments devraient augmenter de 12 à 14 %, et l’inflation pour ces produits atteindre 15 % en juin. En effet, le troisième mois signe la fin des négociations annuelles entre les fournisseurs et les distributeurs. La négociation entre industriels et distributeurs de l’agroalimentaire a toujours été très tendue, avec une pression forte des distributeurs à la baisse des prix, baisse qui se répercute évidemment jusqu’à l’agriculteur. L’année 2023 va amplifier les choses, avec des fournisseurs de produits alimentaires confrontés à la flambée des matières premières.

Face à ce “mur inflationniste”, des solutions de court terme sont en train d’être mises en place, comme la suspension de l’application d’une des dispositions de la loi Egalim sur le seuil de revente. Depuis 2018, les magasins, les distributeurs comme Lidl, Leclerc, Auchan doivent vendre les produits alimentaires avec au moins 10 % de marge. À l’origine, ce système a été mis en place pour éviter la course effrénée aux prix bas mais aussi pour garantir un profit minimal aux supermarchés pour qu’en contrepartie, ils achètent plus cher les produits agricoles.

Néanmoins, cette piste est controversée : pour plagier Montesquieu, il ne faut toucher à la loi Egalim que d’une main tremblante, car ce serait un très mauvais signal pour beaucoup d’agriculteurs. Les sénateurs ont amendé la proposition de loi du député Renaissance Frédéric Descrozaille, soutenue par Michel-Édouard Leclerc, en suspendant ce SRP (seuil de revente à perte) + 10 % pour les seuls fruits et légumes.

En effet, dans le domaine agroalimentaire, tous les acteurs sont “pauvres” : les agriculteurs ont du mal à gagner leur vie, les industriels pratiquent les salaires les plus bas de l’industrie et ils ne sont pas milliardaires, les distributeurs fonctionnent depuis toujours sur le principe marges faibles/gros volumes. Tous ces acteurs, qui interviennent au plus profond des territoires français et dont les activités ne sont pas délocalisables, doivent être sauvés ensemble et non pas opposés les uns aux autres.

Face à l’écume des choses, Oser la France propose une double stratégie, sur le front du pouvoir d’achat et sur le front de la souveraineté alimentaire.

Nous devons tout d’abord prendre acte du retour de l’inflation et protéger les consommateurs français. L’indexation (ou même une indexation partielle) des salaires reste la meilleure des solutions pour permettre aux consommateurs de passer ce cap difficile. En effet, avec un taux de chômage de 7 %, le risque de boucle “prix-salaires”, c’est à dire d’une inflation auto-entretenue, reste faible.

Rappelons cependant que notre croissance ne tient qu’au fil de la consommation alimentée par les transferts sociaux (34 % du PIB) et l’endettement (112,5 % du PIB), et que cette politique d’indexation est un pis-aller qui ne modifiera pas non plus le problème structurel de la dépendance française.

L’urgence est de se remettre à produire pour viser une meilleure souveraineté alimentaire.

Il nous faut donc aider fortement et spécifiquement les usines françaises des industriels de l’agroalimentaire pour leur facture énergétique, au nom de la souveraineté alimentaire et du caractère stratégique de l’alimentation, afin de maîtriser les prix.

Un second volet d’action doit être de revoir le système des aides Pac en les modulant, selon la capacité du marché sur lequel l’agriculteur intervient, afin de payer le prix qui assure son juste salaire. Trois marchés pourraient être définis : les produits haut de gamme au prix rémunérateur, dont il faudrait développer l’exportation pour équilibrer la balance commerciale ; les produits courants transformés en France, peu rémunérateurs pour l’agriculteur, qu’il faudrait accompagner avec des aides Pac plus élevées pour renforcer la souveraineté alimentaire ; et enfin les produits de base ou peu transformés, exportés sur des marchés spéculatifs, pour lesquels les aides Pac pourraient être orientées à la baisse, en sachant que la décision d’exportation est un choix personnel. Cela supposerait d’établir en amont une stratégie nationale, qui inclurait la question de la souveraineté alimentaire mais aussi qui ferait la part des choses en matière d’exportations stratégiques, d’emploi rural ainsi que d’environnement.

La question des pollutions d’origine agricole doit être intégrée à la réflexion, mais il conviendrait en contrepartie de réfléchir à l’accumulation tendancielle des normes et interdits écologiques, qui a entamé la compétitivité de notre agriculture, et de mieux équilibrer l’approche agroécologique. Notamment, plus aucun produit phytosanitaire ne devrait être interdit sans alternative efficace. Le risque actuel est que la balance commerciale française ne s’alourdisse encore, la France important des produits à faible valeur environnementale de pays étrangers.

Ne nous contentons pas de rustines : le débat sur la souveraineté alimentaire doit être ouvert avant qu’après “une France sans usine” nous héritions d’une “France sans paysans”, incapable de nourrir à coût raisonnable sa population.

Julien Aubert, président d’Oser la France (OLF), ancien député de Vaucluse Patrice Verchère, secrétaire général d’OLF, président de la communauté d’agglomération de l’Ouest rhodanien Nathalie Serre, vice-présidente d’OLF, députée du Rhône Valérie Boyer, vice-présidente d’OLF, sénatrice des Bouches-du-Rhône Sébastien Meurant, vice-président d’OLF, sénateur du Val-de-Marne Jean-Philippe Mallé, vice-président d’OLF, ancien député des Yvelines Else Joseph, sénatrice des Ardennes Bernard Fournier, sénateur de la Loire Léonard Zerbib, délégué général d’Oser la France et porte-parole d’OLF Charles Aslangul, porte-parole d’OLF, maire de Bry-sur-Marne (Val-de-Marne) Gabriel Melaïmi, porte-parole d’OLF Olivier Arsac, adjoint à la ville de Toulouse, secrétaire régional OLF Occitanie Matthieu Bloch, secrétaire régional OLF Bourgogne Franche-Comté, maire de Colombier-Fontaine (Doubs) Hervé Coulaud, secrétaire régional OLF Centre Thierry Hory, secrétaire régional OLF Grand Est, conseiller régional et maire de Marly (Moselle) Regis Lacoste, secrétaire régional OLF Aura Pierre Laget, secrétaire régional OLF Paca, conseiller municipal de Marseille Nicolas Leblanc, conseiller départemental du Nord, secrétaire régional OLF Hauts-de-France Henri Levréro, conseiller municipal d’Urugne, secrétaire régional OLF Nouvelle-Aquitaine Stéphane de Sallier-Dupin, secrétaire régional OLF Bretagne, conseiller régional Élodie Thabourey, secrétaire régionale OLF Île-de-France Alain Mangeol, Igref honoraire, référent national OLF agriculture Jérôme Besnard, conseiller municipal de Mont-Saint-Aignan (Seine-Maritime) Blandine Arnaud, déléguée générale adjointe d’OLF, conseillère déléguée à Villeneuve-lès-Avignon (Gard) Christophe Maximilien, délégué général adjoint d’OLF

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

Известия (RUS)

Политолог объяснил причины протестов в Грузии

Политолог Станислав Тарасов заявил, что Грузии необходимо было раньше принять закон об иноагентах, чтобы не позволить неправительственным организациям расшатывать ситуацию в стране.

В беседе с «Абзацем» в понедельник, 6 марта, специалист указал на то, что пока Грузия демонстрировала прозападную ориентацию, она опоздала с принятием этого законопроекта. На этом фоне неправительственные организации развернулись на полную мощь с деятельностью по дискредитации политики властей страны и сделали ставку на оппозицию, расшатывая ситуацию в стране.

Политолог напомнил, что Грузии было отказано в членстве в ЕС и НАТО, страна не хочет поддерживать антироссийские санкции и оказывать активную помощь Украине.

«В этих условиях правящая партия инициировала закон об иноагентах, после чего оппозиция вышла на улицы», — отметил политолог.

Тарасов выразил уверенность в том, что грузинская власть доведет этот вопрос до логического завершения и закон об иностранных агентах будет принят.

Грузинский слив: Запад призвал Тбилиси обрубить контакты с Москвой Спецпредставителя премьера страны уличили в тайных переговорах с коллегой из России

Ранее 6 марта грузинская оппозиция вышла с протестами к зданию парламента в центре Тбилиси. Собравшиеся выступают против закона об иноагентах, который в настоящее время находится на рассмотрении в парламенте. Митинги проходят периодически, иногда перерастая в стычки с представителями правоохранительных органов.

В этот же день в парламенте Грузии депутаты подрались из-за законопроекта об иноагентах. На кадрах видно, как сотрудники охраны пытаются разнять участников драки.

На улице в это время собралось несколько десятков человек с флагами Грузии и Евросоюза (ЕС), выступающих против принятия закона.

Согласно тексту законопроекта, в Грузии может быть создан реестр неправительственных организаций и СМИ, которые получают финансирование из-за рубежа, пишет REGNUM. Документ внесли на рассмотрение в феврале, он называется «О прозрачности иностранного влияния».

Также 6 марта Life.ru сообщил, что в Тбилиси у станции метро «Делиси» произошла стрельба во дворе бизнес-центра, рядом с которым проходила акция протеста против законопроектов об иноагентах. Предположительно, мужчина получил ранения и был госпитализирован.

Рассмотрение началось 2 марта. Некоторые депутаты оппозиционной партии «Единое национальное движение» и представители неправительственных организаций вошли зал и попытались сорвать заседание. Это тоже привело к потасовке, отмечает сайт kp.ru.

В результате полиция задержала 36 человек. По мнению протестующих, законопроект схож с российской версией закона об иностранных агентах и отдалит Грузию от вступления в ЕС. Представители правящей партии Грузии «Грузинская мечта» намерены документ поддержать.

Были предложены две версии законопроекта об иностранных агентах. Вторая версия, которая является переводом американского закона, отличается тем, что распространяется не только на юридических, но и на физических лиц, а также подразумевает уголовную ответственность, сообщает «Федеральное агентство новостей».

BBC

Australia's 'biggest drug bust' nets $700m of cocaine

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Police in Australia have revealed details of an undercover operation that stopped nearly $700m worth of cocaine (around 1bn AUD, £570m) linked to a Mexican drug cartel from reaching the country.

It is reported to be the biggest drug bust in Australia's history.

Operation Beech began in November when narcotics officers seized 2.4 tonnes of the drug off the coast of South America.

France24 - World

Several killed in Burkina Faso by terrorist group

Issued on: 06/03/2023 - 13:39

NEWS WIRES

Between 12 and 14 people were killed last week in northern Burkina Faso, a region that has been battered by jihadist insurgents, local inhabitants said Monday.

“A group of terrorists” on Thursday attacked the village of Aorema, near the town of Ouahigouya, one of the locals told AFP. The attack was confirmed by a security source, who did not give a toll.

“The attackers opened fire on a group of young people” sitting at an informal restaurant, one inhabitant said.

“Seven died on the spot and three died in their homes where they were hit by stray rounds. Two other people died of wounds,” the source said.

Another inhabitant said the fatality toll rose to 14 from others who subsequently died of wounds.

The source said that “the terrorists” had previously made incursions into the village and warned youngsters not to gather at the restaurant.

A source in the security forces who confirmed the attack said “operations were underway” against the assailants.

The day after the attack, the authorities placed the North region, and also parts of the centre-east region, under a 10 pm to 5 am curfew until March 31.

More than 10,000 people have lost their lives in Burkina Faso since jihadists swept in from neighbouring Mali in 2015, more than two million people have fled their homes and at least a third of the country is controlled by the insurgents.

Shockwaves from the violence led to two coups last year by army officers angry at government failures to roll back the jihadists.

The country’s latest leader is Captain Ibrahim Traore, who took power last September at the age of 34, vowing to recover territory captured by the jihadists.

But attacks have escalated sharply since the start of the year, with dozens of weekly casualties among civilians and the security forces.

One of the biggest losses was on February 17, when an ambush in the far north, claimed by the Islamic State group, killed 51 troops, according to a provisional army toll.

(AFP)

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Dozens of soldiers killed in jihadi attack on Burkina Faso army unit

French army officially ends operations in Burkina Faso

A dozen security officers killed in latest Burkina attack as violence spirals

Valeurs Actuelles

Que reste-t-il de notre souveraineté économique ?

Alerte rouge ! Le déficit commercial de la France devrait être cette année supérieur à 160 milliards d’euros (l’année dernière s’était, déjà, terminée sur un record historique à 163,6 milliards, quasi le double de celui de 2021). Un rapport sénatorial titré “Commerce extérieur : l’urgence d’une stratégie publique pour nos entreprises” ne laisse aucun doute sur les graves difficultés du Made in France. Certes, l’accélération de la dégradation de notre situation commerciale s’explique de façon conjoncturelle par l’accroissement violent de notre facture énergétique ; le solde des biens énergétiques a chuté de 70,5 milliards d’euros en 2022, expliquent les Douanes dans leur étude sur les chiffres du commerce extérieur, publiée au début du mois.

Les trois rapporteurs de la Haute Assemblée (Florence Blatrix Contat, Jean Hingray et Vincent Segouin) dressent un constat très sombre de notre situation, tant en termes de compétitivité que de désindustrialisation : « la dégradation n’est pas soudaine. Elle résulte d’un long processus induit par le choix politique de la désindustrialisation de la France depuis 40 ans, et s’est simplement aggravée avec les récentes crises sanitaire et énergétique », considèrent-ils.

Le manque aussi de vision stratégique des pouvoirs publics explique le fiasco des années 2020. La part de l’industrie n’est plus que de 9 %, le chiffre le plus bas de l’Union européenne !

Aujourd’hui, notre commerce extérieur paye cash la désindustrialisation à laquelle nous assistons depuis des années. Qui a oublié que Serge Tchuruk, alors tout puissant président-directeur général d’Alcatel, conceptualisait une économie sans usines ? “Il faut se concentrer sur ce que l’on sait faire et externaliser le reste”, criaient alors en chœur les chantres assumés de la mondialisation. Le manque aussi de vision stratégique des pouvoirs publics – on a oublié « l’ardente obligation du Plan » – explique le fiasco des années 2020. Résultat, la France se classe dernière en Europe en matière d’industrie. La part de cette dernière dans le PIB n’est plus que de 9 %, le chiffre le plus bas de l’Union européenne !

Le gouvernement peut toujours se rengorger d’avoir créé 59 000 emplois industriels et d’accueillir des investissements directs étrangers (souvent largement subventionnés par l’argent du contribuable), le compte n’y est pas.

Là où l’Allemagne dégage un excédent commercial de 80 milliards d’euros, nous affichons deux fois le même montant en déficit ! Il y a officiellement plus de 180 000 entreprises françaises qui exportent. En réalité, elles ne sont plus qu’une poignée, environ 4 000 grandes entreprises et entreprises de taille intermédiaire (ETI), à réaliser 70 % du chiffre d’affaires à l’international.

À l’Europe orientale, les activités bas de gamme et la sous-traitance peu qualifiée

Quelles différences entre nos deux pays qui partagent la même monnaie ? Le modèle allemand est fondé sur une sorte de politique d’avantages comparatifs ricardiens et de segmentation des marchés. À l’Europe orientale, les activités bas de gamme et la sous-traitance peu qualifiée. Mais les industriels allemands conservent, au contraire, leurs meilleures machines et la quasi-totalité de leurs activités haut de gamme dans l’usine-mère, sur place. Et là, c’est une main-d’œuvre hautement qualifiée et attachée au Made in Germany qui opère les productions. C’est une différence de taille, évidemment, avec les orientations industrielles françaises.

Par secteur, la situation est encore plus alarmante. Il n’en reste plus que quatre qui dégagent des excédents commerciaux : l’aéronautique pour 23,4 milliards d’euros, le luxe (cosmétiques, parfums, etc.) pour 15 milliards, viennent ensuite l’agriculture et l’agroalimentaire pour 10,4 milliards et, enfin, la pharmacie pour 3 milliards d’euros.

L’industrie agroalimentaire française est également en difficulté, passée parfois à la moulinette des directives bruxelloises.

Pour ce dernier secteur, les délocalisations des centres de recherche et la fabrication des principes actifs en Asie, au nom de la “mondialisation heureuse”, ne laissent rien augurer de bon pour les années à venir. Les pénuries de médicaments en France et en Europe n’en sont que l’aspect le plus visible.

L’industrie agroalimentaire française est également en difficulté, passée parfois à la moulinette des directives bruxelloises. L’affaire des néonicotinoïdes sur les betteraves en est un bon exemple !

Car, comme le suggèrent les sénateurs dans leur rapport, le niveau de notre déficit commercial n’est pas qu’un problème financier. C’est aussi une question de souveraineté. Que reste-t-il de cette souveraineté industrielle ? Combien de secteurs avons-nous abandonnés sur les seuls autels du coût de production ou de l’Europe de Maastricht ? L’économiste Marc Touati est souvent monté au créneau : « Notre part de marché ne cesse de s’affaiblir. Les déficits se creusent de toutes parts. »

Dans ce sauve-qui-peut, l’actuel pouvoir a mis en place une réforme du dispositif de soutien public à l’export en créant un guichet unique pour les entreprises souhaitant vendre hors de France. Ce dispositif s’adosse donc désormais à une structure simplifiée et unifiée : la Team France Export. Mais, comme l’exprime un proche du dossier, « on peut toujours mettre en place les structures les plus sophistiquées. Ce n’est pas d’administration dont les PME ont besoin, mais d’une vision stratégique pour faire gagner le Made in France » . Sinon, les postes d’expansion économique, longtemps logés dans les ambassades de France, auraient trouvé la martingale.

Certains, évidemment, regrettent l’époque où « l’ardente obligation du Plan » dessinait une colonne vertébrale solide pour l’économie française. Il y a bien un haut-commissariat au Plan, présidé par François Bayrou. Il vient justement de publier un rapport, en ce début d’année, rédigé par le Conservatoire national des arts et métiers : “Dynamique économique et réindustrialisation des territoires”. Mais, il n’est pas besoin de 66 pages pour savoir intuitivement que les deux facteurs sont liés.

Comme un canard sans tête à la recherche des “relocalisations”

Où est l’esprit de Pierre Massé, qui synthétisait en quelques mots l’essentiel : « Le regard sur l’avenir est le premier temps de l’action. » Le Commissaire général du Plan, de 1959 à 1966, publia un ouvrage au titre évocateur : le Plan, ou l’Anti-hasard (Hermann) Un livre réédité que nos élites feraient bien de relire ! Écrire un avenir industriel en fonction d’une vision politique de la société française, voilà ce qui a donné naissance au Concorde, au TGV ou au projet européen Airbus. Cet avenir industriel ne crée pas seulement un lien sociétal, il alimente aussi les carnets de commandes des PME françaises, principales créatrices d’emplois dans notre pays.

Aujourd’hui, on a l’impression que les autorités courent comme un canard sans tête à la recherche des fameuses “relocalisations”. La crise sanitaire est passée par là. Les Français ont pris conscience qu’une grande partie de leurs besoins n’étaient plus couverts que grâce aux importations. Il est nécessaire d’encourager les PME à exporter ! Depuis combien de temps les gouvernements successifs concoctent-ils des plans pour aider ces PME ou ETI françaises ?

Courir après les relocalisations est inutile et inefficace si au préalable le pouvoir politique ne pose pas une vision claire de sa stratégie.

En 2006, le ministre des PME, Renaud Dutreil, dévoile le réseau des “gazelles”, destinées à devenir le fer de lance de son plan de développement des petites et moyennes entreprises. Il s’agit d’aider ces « belles PME » à exporter. Ces “gazelles”, par opposition aux “souris” (le réseau dynamique des TPE) et aux “éléphants” (les grandes entreprises), avaient été sélectionnées pour leurs capacités à vendre à l’étranger. En 2006, le commerce extérieur français n’avait pas tout à fait commencé son long déclin. Quatre ans plus tôt, la France enregistrait son dernier excédent commercial. Il y a vingt ans ! La ménagerie de Renaud Dutreil ne sauve pas la patrie économique.

Nous n’arrivions plus à vendre, alors nous avons vendu…

Courir après les relocalisations est inutile et inefficace si au préalable le pouvoir politique ne pose pas une vision claire de sa stratégie qui s’appuie sur des facteurs comme la compétitivité, l’innovation, les compétences…

Au-delà du niveau inquiétant de notre déficit commercial, un autre cataclysme nous a anesthésiés…momentanément. Comme nous n’arrivions plus à vendre à l’étranger, nous avons vendu… nos entreprises. Des fleurons entiers du Made in France ont été cédés à l’étranger. Des marques illustres ont disparu. C’était l’époque où les pouvoirs publics mais aussi certains grands patrons se bouchaient le nez en parlant de l’avenir du secteur industriel.

Avec une dette publique abyssale et un commerce extérieur dans le rouge vif, peut-on parler encore de « souveraineté économique nationale » ?

Dans son ouvrage la Désindustrialisation de la France 1995-2015 (Odile Jacob), Nicolas Dufourcq, le directeur général de BPIFrance, écrit : « Alstom, mis à terre par l’acquisition ratée des turbines d’ABB en 2003, Pechiney, abîmé par l’acquisition d’American Can, puis racheté par Alcan en 2005, et Arcelor, racheté par Mittal en janvier 2006. » À ces noms s’en sont ajoutés bien d’autres depuis : Technip, passé aux Américains en 2016, Lafarge repris par le suisse Holcim en 2015… Nous n’arrivions plus à vendre, alors nous avons vendu certains de nos fleurons industriels. Dans le rapport sénatorial de Florence Blatrix Contat, Jean Hingray et Vincent Segouin, on trouve dix objectifs, quatre stratégiques et six opérationnels. Il n’y a pas de baguette magique.

Avec une dette publique abyssale et un commerce extérieur dans le rouge vif, peut-on parler encore de « souveraineté économique nationale » ? D’autant que le président de la République ne cesse, lui, de parler et de vanter la « souveraineté européenne » !

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France24 - World

Four jihadists escape in deadly Mauritania prison break

Issued on: 06/03/2023 - 11:55Modified: 06/03/2023 - 11:59

NEWS WIRES

Four jihadist prisoners escaped the central prison in Mauritania’s capital Nouakchott on Sunday night after an exchange of gunfire there in which two national guards were killed, the interior ministry said.

“The National Guard has tightened its control over the prison and immediately started tracking down the fugitives in order to arrest them as soon as possible,” the ministry said in a statement published by the official news agency early on Monday.

Two other guards were wounded, it said. The identities of the escaped prisoners were not given.

After the escape, which the ministry said took place at 9:00 pm (2100 GMT) Sunday, it asked people to report any information that might help in arresting the fugitives.

According to a military official speaking on condition of anonymity, two of the prisoners had been sentenced to death, while the other two were awaiting trial for membership of a terrorist organisation.

The same person said their vehicle had been found northeast of Nouakchott.

The death penalty has not been enforced in Mauritania since 1987.

Jihadist attacks rare

There have been no jihadists attacks in Mauritania since 2011 but the country shares a border with Mali, where a jihadists insurgency that began in 2012 has spread to other Sahel countries.

The absence of attacks on Mauritanian soil—as well as statements made in the United States—has fuelled suggestions that a secret non-aggression pact exists between Nouakchott and the jihadists.

The United States claimed to have found documents in 2011, in the Pakistani cache where former al-Qaeda leader Osama bin Laden was killed, that mentioned an attempt at rapprochement between the group and the Mauritanian government in 2010.

The government refutes this.

In 2005, Islamist groups expanded in Algeria, a neighbour to the north and Mauritania began to come under attack.

In 2008, the former head of presidential security, General Mohamed Ould Abdel Aziz, took power by force and a year later was elected president.

Any qualms that Western countries had about his rise to power were put to one side.

Given the numbers of Mauritanians in emerging jihadist groups in northern Mali, the sense was “the jihadist threat could spread to Mauritania”, a French expert told AFP in 2020.

Abdel Aziz, who stepped down in 2019, is currently on trial in Mauritania on charges of abuse of office, influence peddling, money laundering and illicit enrichment.

Under Abdel Aziz’s regime, France and, to a lesser extent, the United States sent instructors to support anti-terrorist units and strengthen Mauritanian intelligence.

Battle of minds

The Mauritanian authorities, for their part, began investing in training and retaining soldiers.

Military spending increased, providing better and newer equipment, soldiers’ pay was paid directly into the bank rather than through officers, and soldiers were given welfare benefits.

The border has been tightly policed, whereas in other Sahel countries, porous borders are a notorious weak point.

At the same time, Nouakchott launched a battle of the minds to deter vulnerable young people from joining the jihadists.

In 2010 a dialogue between leading Muslim scholars and around 70 jailed jihadists led to around 50 of the detainees repenting.

Some were sent to talk on television and in mosques, preaching to young people about the perils of jihad.

More than 500 imams were recruited and youngsters were offered vocational training after they left Islamic schools, giving them the chance of earning a living.

In an effort to spur economic activity and better provide local services, authorities also spearheaded the creation of new towns in the desert, including Nbeiket Lahwach, Termessa, Bouratt and Chami.

In other Sahel countries, poverty and the vacuum of the state have provided the jihadists with opportunities.

(AFP)

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Lavrov offers Russia's support to Mauritania in fight against jihadism

Militants kill at least 15 soldiers, several civilians in coordinated Mali attacks

Mauritania's former president faces corruption charges in landmark trial

Valeurs Actuelles

Latécoère ou la tentation de la délocalisation

En 2018, l’unité de production Latécoère de Toulouse, sur la zone industrielle de Montredon – elle allait fabriquer annuellement quelque 500 000 pièces élémentaires métalliques pour l’industrie aéronautique -, préfigurerait l’usine du futur. Connectée, numérisée et automatisée, elle était présentée comme l’unité de production 4.0 ! « C’était un projet enthousiasmant : elle devait permettre de réduire les coûts de main-d’œuvre par l’automatisation des process », se souvient Marc Péré, conseiller départemental de Haute-Garonne et maire de L’Union, commune proche de l’usine. Un investissement de 47 millions d’euros.

« Les groupes centenaires n’ont pas l’agilité des start-up, capables de virage à 180 degrés en quelques mois. Latécoère, qui a fêté ses 100 ans l’an dernier, montre le contraire », se félicitait alors cette entreprise qui, si elle porte un nom mythique de l’histoire de l’aviation française, est devenue au fil des temps un sous-traitant “de rang 1” dans l’aéronautique. Après avoir accueilli à son capital plusieurs fonds d’investissement américains, elle est, depuis 2019, la propriété de Searchlight Capital Partners.

Des activités innovantes sur le site de Toulouse-Montredon

Cinq ans plus tard, Latécoère a annoncé un nouveau virage à 180 degrés. La société, plombée par les conséquences de la crise sanitaire et par une moindre production de Boeing 787 auxquels elle fournit des pièces (portes), a prévenu qu’en dépit d’une amélioration de la rentabilité, il n’y aurait plus de production de pièces élémentaires à Toulouse-Montredon, qui emploie une centaine de salariés. Les machines d’usinage vont être transférées à Prague, en République tchèque, et à Hermosillo, au Mexique ; depuis des années, ce pays se rêve en eldorado de l’aéronautique. Juste au moment où le gouvernement français plaide pour la relocalisation des industries en France… Latécoère assure que le site de Toulouse-Montredon sera pérennisé avec des activités innovantes et d’autres, « dotées de perspectives de croissance durable ».

« Cela pose un problème de souveraineté militaire de notre pays. »

L’histoire ne s’arrête pas là, car Latécoère a sorti de ses cartons un autre projet de réorganisation, qui touche son usine de Labège, dans l’agglomération toulousaine, aujourd’hui aux trois quarts vide. Avec une quarantaine d’employés, elle fabrique des armoires électriques où sont logés des câbles pour l’avion de transport militaire d’Airbus, l’A400M. La production de cette usine sera, elle, transférée en Tunisie, précisément là où sont assemblés les câbles. « Cela pose un problème de souveraineté militaire de notre pays, car une production nécessaire à notre armée de l’air va être délocalisée en dehors de l’Europe », s’alarme le maire de L’Union.

Ce type de décision est lié à une problématique générale de l’aéronautique, due aux fluctuations monétaires. Beaucoup de pièces sont fabriquées en Europe, donc dans la zone euro, et vendues à des avionneurs qui assemblent leurs appareils aux États-Unis, en zone dollar. « D’où les pressions mises par les avionneurs, Airbus et Boeing, pour fabriquer les pièces élémentaires dans les zones dollar ou à bas coûts », explique Marc Péré. Latécoère a prévu de regrouper ses activités liées aux pièces élémentaires près de ses usines d’assemblage de portes à Prague et à Hermosillo. La pression à la délocalisation peut être plus forte quand la société est la propriété d’un fonds d’investissement, qui fixe des objectifs de rentabilité élevés. Et quand il n’y a pas de pensée industrielle nationale réelle…

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New York Times - World

As Taliban Settle In, Kabul’s Green Zone Comes Back to Life

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Kabul Dispatch

Walking down its streets a year ago was like wandering into the modern ruins of another empire come and gone from Afghanistan. Now, the Taliban have adopted the former diplomatic enclave as their own.

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By Christina Goldbaum

Christina Goldbaum, based in Kabul, has covered Afghanistan since July 2021, just before the Taliban seized power.

Scattered across a neighborhood in central Kabul are the ruins of another empire come and gone from Afghanistan.

Tattered sandbags and piles of discarded barbed wire. Metal hulls of tank traps sitting unused on the side of the road. Red-and-white metal barriers, once lowered to stop vehicles at checkpoints manned 24/7, permanently pointing toward the sky.

Not that long ago, this neighborhood — known as the Green Zone — was a diplomatic enclave, buzzing with the soundtrack of a multibillion-dollar war effort in Afghanistan. Armored vehicles rumbled down the streets, shuttling Western diplomats and high-ranking Afghan officials, while the thud-thud-thud of American helicopters echoed across the sky above.

But these days, there’s another kind of buzzing in the neighborhood: the Taliban moving in and making it their own. Like their American-supplied rifles and Humvees and military fatigues, the Green Zone is becoming the latest vestige of the Western war effort that the Taliban have repurposed as they build up their own military and government.

Well-to-do officials with the Taliban administration and their families have settled into the dwellings abandoned by Western officials since the collapse of the former government in August of 2021 and the flight of most of the Green Zone’s residents. Inside what was a compound of the British embassy, young men dressed in gray-and-black turbans and traditional brown shawls gather each afternoon for classes in a new madrasa, a school for Islamic instruction. Security forces with the new government zip in and out of NATO’s former headquarters.

The neighborhood, and its nearly indestructible blast walls, have become a testament to the enduring legacy of occupation, a reminder that even when foreign forces depart, the physical imprint they leave on a country’s landscape — and national psyche — often lives on, indefinitely.

“These walls will never be torn down,” said Akbar Rahimi, a shopkeeper inside the Green Zone, summing up the seeming permanence of the infrastructure around him.

One recent afternoon, Mr. Rahimi, 45, sat behind the wooden counter of his corner store, absent-mindedly watching a Bollywood movie on the TV mounted to the wall. On the street outside, a forest green maintenance vehicle with a poster of a young Mullah Omar — the founder of the Taliban movement — plastered on the windshield raced past.

Mr. Rahimi perked up as three young men, former Taliban fighters turned security guards, entered the shop and rummaged through a pile of small, dirt-encrusted lemons by the front door. They handed the lemons to Mr. Rahimi, who weighed them on a rusty scale and tied them into a plastic bag in a single, masterful flip of the wrist.

Afghanistan Under Taliban Rule

​In the summer of 2021, the Taliban took the Afghan capital with a speed that shocked the world. Years later, the consequences have been far-reaching.

“We’re buying lemons because some of our friends are fat — they need lemons to get thin and be better prepared for security,” one of the men joked. His friends burst out laughing. Mr. Rahimi, unamused, handed them the lemons and took a tattered bank note in return.

Mr. Rahimi remembers the old Green Zone and its former residents with a sense of nostalgia. Outside the neighborhood, the city was regularly torn apart by suicide blasts and targeted assassinations during the American-led war. But within its roughly one-square-mile radius, there was an intoxicating sense of lawfulness.

White-collar Afghan employees in government offices and foreign embassies used to pour down the street outside his shop at 8 a.m. each morning as they arrived for work and again at 4 p.m. when they headed home. For him, that reliable daily rhythm seemed to offer a sense of control, a predictability that had eluded Afghanistan for decades.

There was “order and discipline,” he said, wistfully.

For most of the two-decade war, the Green Zone occupied a unique place in Kabul’s collective consciousness. Once a leafy green upper-middle class neighborhood with tree-lined streets, elegant villas and a grand boulevard, the area transformed into a dull gray fortress of 16-foot-tall concrete barriers.

To some Afghans who could not enter it, the impenetrable void that sprawled across central Kabul was a source of deep resentment — an alien presence disrupting daily life.

To others, it was a harbinger of the eventual loss of the war, a place where despite Western generals’ assurances about battlefield victories and milestones reached, the steady build up of blast walls and barricades offered a more honest assessment of the West’s failures to curb the Taliban’s reach.

When the Taliban took over Kabul, they initially eyed this concrete slab of the city with suspicion. For months, agents with the intelligence wing of the nascent Taliban administration went building to building, digging through the remains of an enemy whose inner workings had been shrouded in mystery for 20 years. Every home was presumed to have hidden weapons or trip wires. Every surveillance camera was a sign of espionage.

Faizullah Masoom, a 26-year-old former Taliban fighter from Ghazni Province, felt awe-struck when he first saw the Green Zone. Then, a feeling of pride washed over him.

“I said to myself that our enemy with such defenses — blast walls and security cameras, barricaded areas and fortified buildings — were finally defeated by us,” he said. “We were always in the mountains, forests and fields. We only had one gun and a motorcycle.”

Now, Mr. Masoom rarely leaves the Green Zone.

Soon after the Taliban seized power, he assumed a new post as a security guard at a checkpoint outside an office building. One recent afternoon, he sat on a concrete barrier with three other guards at their post near the former Italian embassy.

The men passed around a bag of chewing tobacco as pickup trucks and armored cars carrying officials with the Taliban administration pulled up to the metal barrier. They beckoned for the drivers to lower their blackened windows, looked around the inside of the vehicles and ushered them through the gate.

As I turned to leave, Faizullah asked where I was from. When he heard “America,” his eyes grew wide and mouth dropped.

“She’s from America?” he asked a New York Times colleague who was with me, almost in disbelief. For 20 years, Americans were a faceless enemy. Now one was standing two feet in front of him.

He and his friends looked at each other bewildered for a few seconds — a sense of uncertainty hanging in the air. Then they burst out laughing.

“We have no conflict, war or enmity with anyone anymore,” he said smiling, as if to reassure me.

But the significant presence of security guards here — much like the blast walls that remain in place — reflects the insecurity that threatens the country’s fragile peace since the American-led war ended. While the days of constant airstrikes and night raids are over, suicide attacks from terrorist groups continue to plague the city — even as the guardians charged with keeping them at bay have changed.

Down the road from their post, the words “Long Live the Islamic Emirate of Afghanistan” — the official name the Taliban have given their government — are inscribed on a blast wall in white paint, one of a number of cosmetic changes the new government has instituted as it remakes the area in its own image.

The most striking example is painted on a wall that buttresses the former U.S. Embassy. The wall bears a mural depicting a vertical American flag, with columns of red stripes holding up white-on-blue stars. Beside the flag, a dozen hands are pushing down the red columns as if toppling a series of dominoes. “Our nation defeated America with the help of God” is scrawled next to it in blue paint.

The embassy itself remains empty and untouched — or mostly untouched.

Affixed to the towering metal and barbed wire gates is a metal plaque painted with the emblem of the United States: a bald eagle, wings outstretched, an olive branch in one talon and 13 arrows in the other. Over two dozen bullet holes have chipped the paint.

Safiullah Padshah contributed translation from Kabul.

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France24 - World

Tunisia's anti-migrant discourse: 'A way to distract from the country’s problems'

Issued on: 05/03/2023 - 15:58

Barbara GABEL FRANCE 24 Follow

Hundreds of protesters rallied in Tunis on Sunday, demanding the release of more than 20 opposition figures who were arrested in recent weeks. The demonstration came a day after more than 3,000 joined a rally organised by the UGTT trade union against what Amnesty International has called a "politically motivated witch hunt". Protesters also condemned the violent attacks sub-Saharan nationals have faced in recent days, following an anti-immigration speech made by President Saïed on February 21.

Thousands marched through Tunis on March 4 chanting “freedom, freedom, down with the police state” and “stop impoverishment”. Protesters were called on by the country’s main trade union, the UGTT, who have demanded President Saïed open a “dialogue”.

The demonstration took place after well-known dissidents suffered weeks of arrests in the first major crackdown on opposition figures since Saïed’s July 2021 power grab. Protesters also condemned the violent attacks sub-Saharan nationals have faced in recent days, following an anti-immigration speech made by Saïed on February 21.

FRANCE 24 spoke to Vincent Geisser, research fellow at the French National Centre for Scientific Research (CNRS) and Maghreb specialist, to gain insight into the situation.

FRANCE 24: What impact could these protests against President Kaïs Saïed have?

Vincent Geisser: The aim of these protests is to show that, in the context of repression, the streets belong to the Tunisian people. It’s also a way to maintain a peaceful balance of power with the president, and stop him from controlling public spaces. Activists are currently finding themselves under surveillance. They don’t want to relive the trauma of Ben Ali’s dictatorship (president of Tunisia from 1987 to 2011), when protests were banned. They want to believe there’s something to be gained from demonstrating, besides repression and arrests.

By calling on President Saïed to open a “dialogue”, the UGTT union, who wants to represent the whole of Tunisian society and not only its workforce, believes in a pacifist solution, whereas the president tends to respond with repression. Unfortunately, the mass arrests of prominent dissidents, journalists and NGOs will keep happening. And I’m not sure the protests will convince ordinary citizens to join in the fight. Fear is returning to Tunisia.

>> Sub-Saharan migrants in Tunisia living in 'climate of fear' after surge in racist attacks

We mustn’t overlook the portion of Tunisian society who thinks the president is right, especially regarding his stance on immigrants. Part of the population has been complicit in reporting illegal immigrants [to authorities], hence the arrests and attacks many sub-Saharans have suffered recently.

How do you explain the arrival of the great replacement theory in Tunisian politics?

Since the coup that took place on July 25, 2021, President Saïed has used conspiratorial rhetoric and obsessed over foreign interference, as well as Tunisians with links to foreigners. He also finds himself in a situation where his European interlocutors are putting pressure on Tunisia to curb illegal immigration.  

Saïed is both sustaining and instigating anti-Black and anti-African racist sentiments that have existed for many years. Within the Tunisian political system, MPs who attack their colleagues in parliament is an illustration of how racist hate speech has been unleashed, for example. Racist hate speech has become commonplace since the 2011 revolution.

>> The Arab Spring, 10 years on: In Tunisia, 'the powerful are still stealing from us'

When Ben Ali was president, racism and xenophobia existed, but political discourse was restricted. The only difference today, and this is unprecedented, is that the head of state made openly racist remarks based on the great replacement theory in a public speech.

Saïed has linked his discourse on security to strong connotations of identity. He insists on defending “Tunisianness”, a sort of Tunisian purity that he says is threatened by an African plot on immigration. He believes the “real” Tunisian exists. And this discourse doesn’t only apply to sub-Saharan Africans, he doesn’t think homosexual people are “real” Tunisians either.

What are the main issues behind this political streak?

It’s a way to distract people from the socio-economic problems Tunisia is facing. People need scapegoats. Former MPs are being blamed for ruining the country, the powerful UGTT union is being criticised and media outlets who counter Saïed’s stance are accused of having foreign ties.

The president has also used racist and xenophobic theories to absolve himself of responsibility for the crisis he’s ultimately responsible for, leaving his prime minister and ministers no room for manoeuvre.

But it’s important to note that this isn’t just a political stunt, a slip up or a temporary discourse. Tunisian diplomacy hasn’t done anything to calm the situation. Even during the Ben Ali era, there were attempts to make up for it.

This is a major part of President Saïed’s political agenda. While he doesn’t provide political, social or economic overviews, he does explain on a daily basis that problems come from abroad. It’s a fundamental element of his policy. He is convinced that Tunisia is the victim of a global plot.

This isn’t grandstanding or a desire to divert, but a political practice that is well established in presidential logic. But by doing all of this, Saïed is losing more and more credibility. He is contributing to Tunisia’s isolation and a breakdown of dialogue between Arab countries and Europe, the US and Africa.

This article has been translated from the original in French

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Black Tunisian women speak out amid wave of anti-migrant actions

Sub-Saharan migrants in Tunisia living in 'climate of fear' after surge in racist attacks

‘Down with the police state,’ chant thousands of protesters in Tunisia

Valeurs Actuelles

Montmartre, ses touristes et sa délinquance

Mi-août, à Montmartre. Sous la chaleur étouffante de Paris déambulent les touristes. Guide en main, sac sur le dos et casquette sur la tête, des milliers de visiteurs espagnols, américains, britanniques, allemands, hollandais, italiens, chinois ou japonais, profitent de leurs vacances estivales et inondent les rues du quartier emblématique de la capitale connu dans le monde entier pour son histoire et ses artistes. Et au beau milieu de la foule : des délinquants, vendeurs à la sauvette, petits trafiquants et voleurs à l’arraché, le plus souvent clandestins, eux aussi reconnaissables à leur attitude.

Au carrousel de Saint-Pierre, au pied de la butte, des invectives retentissent. « Pourquoi tu me regardes, huh ? », lance en anglais à une passante étrangère un homme d’origine africaine assis sur un banc. Après elle, déambulent deux jeunes roms, qui tentent de faire signer des pétitions bidon aux passants pour mieux les voler. « Comment allez-vous mes amis ? », demande l’homme assis sur le banc avant de toucher deux mots à l’un des roms.

La fameuse montée du square Louise-Michel de Montmartre demande des pauses. Les différents étages permettent aux touristes de souffler et de profiter de la vue sur Paris. Alors que les photos de groupe s’enchaînent, deux mineurs suivent un homme qui porte un sac sur l’épaule, ce dernier se retourne, les deux jeunes se retirent et feignent un brutal changement d’itinéraire. L’homme reprend son chemin et les deux adolescents, craignant d’avoir été grillés, décident de lui passer devant pour lever tout soupçon. Ils retenteront le coup sur un signe de tête, un peu plus loin, sans succès.

Après avoir passé la fontaine et déambulé dans un passage étroit, les touristes profitent une nouvelle fois du panorama exceptionnel, malgré l’odeur omniprésente d’urine et de cannabis aux alentours. Quelques marches plus tard, des taxis passant dans la rue du Cardinal Dubois déversent de nouveaux arrivants, sous les yeux d’un vendeur ambulant de barbe à papa, au milieu de la foule.

Un marché noir à ciel ouvert

En milieu d’après-midi, le vendeur se retire subitement quand une voiture de police se dirige vers lui. La verbalisation est délicate, il ne parle pas un mot de Français. Mis à part et fouillé, il est prié de quitter les lieux. Un étage plus haut, sur le parvis, des vendeurs de cadenas se succèdent. « Cinq euros ! Cinq euros ! », répètent-ils à haute voix. « Trois fois, des gens me demandent le prix ; trois fois, je leur dis cinq euros ; et trois fois, ils n’ont pas assez », se plaint l’un d’eux à un acolyte.

Quelques jours plus tôt, un autre vendeur illégal avait carrément installé un drapeau et un panneau qui indiquait : « Cadenas, Love Lock, 3 euros, carte Visa acceptée. » Et les touristes achètent. Sur les barrières qui entourent le parvis, des milliers de cadenas identiques et signés sont accrochés. Dans la chaleur de la journée, toutes les issues, surtout en haut des escaliers, sont aussi occupées par des vendeurs d’eau fraîche à 1,50 euro, qui dissimulent leurs cargaisons dans les buissons du square Nadar, un parc canin où ils font leur toilette à la fontaine et même parfois leurs besoins.

« Je vais lui demander une autre bouteille, celle-là est remplie de moitié ! » Après son achat, un Français regrette. « Il y en a plein, partout, c’est de la vente facile, se désole une coiffeuse ambulante sur la place du Tertre. Il y a aussi des voleurs. En haut du funiculaire, des Roumaines font signer des pétitions pour t’arnaquer. Et d’autres sont plus discrets. Ils agissent tous en bande. » Une résidente de Montmartre, attablée à un café de la rue des Abbesses, renchérit : « Ils sont surtout à Pigalle et Montmartre, ils s’attaquent à tout le monde, mais surtout aux touristes, il y a plein de voleurs et c’est bien connu. »

Je n’ai jamais vu autant de touristes et de voleurs

Plus tard, un visiteur français prévient une patrouille de police sur le parvis du Sacré-Cœur. « J’ai oublié mon téléphone dans le taxi. Le mec n’a pas voulu me le rendre, il a dédaigné me répondre au bout de la 50e fois. J’ai dû lui filer 20 euros pour qu’il me le redonne, s’emporte le touriste venu de Saint-Tropez auprès de Valeurs actuelles. On sait que ça craint partout par ici, même dans les taxis. » Une dame âgée est assise sur un banc du square d’Anvers. « J’ai autrefois habité Montmartre, ça a bien changé. Je n’ai jamais vu autant de touristes et de voleurs », confie-t-elle au milieu des oiseaux qui picorent.

Si les Français sont au courant des dangers qui sévissent autour de la Basilique, qu’en est-il des étrangers ? « Oui, on le sait, confie une vacancière britannique, j’étais déjà venue ici à 11 ans, pour un voyage de classe, et j’ai vu plein de gens se faire voler leurs portefeuilles ou d’autres choses de leurs poches. » Une touriste asiatique confirme : « Évidemment qu’on est au courant, et à juste titre. Je ne me sens pas tellement en sécurité ici. Je vois peu de policiers pour autant de pickpockets. »

Il y a bien ce père de famille indien, assis dans un restaurant de la rue du Chevalier de la Barre, qui relativise et trouve la présence des forces de l’ordre suffisante : « J’en avais déjà entendu parler, mais aujourd’hui je le vois. Je ne me sens pas pour autant en danger. » La touriste britannique, elle, loue les policiers : « Je les ai beaucoup vus, ils font des tours pour dissuader, ça fait se sentir en sécurité. » Un agent le reconnaît d’ailleurs : « Aucun des grands lieux touristiques à Paris n’est épargné. A Montmartre, les vendeurs à la sauvette sont dégagés ou se barrent en voyant la police, et puis ils reviennent. »

Un mécanisme bien huilé

C’est vers 15h, alors que l’affluence est à son paroxysme, qu’arrivent les vendeurs à la sauvette. Sur leurs tapis, régulièrement réapprovisionnés, toutes sortes de produits sont proposés : des chapeaux, des sacs, des bracelets, etc. Et si une patrouille de police passe, ils remballent tout en quatrième vitesse. Le vendeur de barbe à papa a par exemple changé de lieu de vente et opère désormais devant l’entrée du Sacré-Cœur, où la chaleur monte et le degré d’alcool aussi.

Plus loin, d’autres vendeurs d’origine indo-pakistanaise circulent sur les marches et proposent des bières. L’organisation est bien ficelée, chacun se relaie. Chaque spot est à sa place, et alors que le ciel s’obscurcit, des tensions éclatent entre deux vendeurs à la sauvette. Proche d’en venir aux mains, ils sont séparés in extremis par leurs complices : les dissensions éloignent les clients. Sous l’orage qui commence à gronder au loin, les milliers de visiteurs s’empressent de déserter les lieux.

Dans le square Louise-Michel, Deux passages exigus permettent de descendre au carrousel de Saint-Pierre. Des groupes d’environ cinq personnes d’origine africaine bloquent le chemin, en attrapant le bras des touristes avec insistance afin de leur faire des bracelets. « Hey ! Américain ? » ou bien « Bonjour mon ami, d’où viens-tu ? », les abordent-ils en anglais. Harcelés, des visiteurs doivent presque se débattre, d’autres préfèrent les ignorer, gardant prudemment les mains dans leurs poches. « On ne vous emmène pas en Afrique, hein ? », lance l’un d’eux à une personne âgée, qui refuse de donner son bras.

Les policiers sont là, mais souvent dépassés. Il en faut plus. 

« On ne se sent pas du tout en sécurité. Les touristes se font avoir, ils n’y connaissent rien, et les policiers ne peuvent rien faire », résume une commerçante de la rue Steinkerque. « C’est un peu chaud. On essaye d’avertir les touristes, mais ils peuvent laisser leur sac et en deux secondes, c’est fini, raconte son voisin. Les pickpockets sont au minimum deux ou trois, ils sont organisés. Les policiers sont là, mais souvent dépassés. Il en faut plus. » Les rues se vident sous la pluie. Les touristes et les voleurs plient bagages. « Je connais les visages de tous les voleurs, ils me disent même bonjour, dit une marchande. Quand ils se font arrêter, ils reviennent trois jours plus tard. » Le cycle infernal.

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New York Times - World

El aumento del flujo de migrantes genera tensión política en Canadá

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Un aumento de los cruces ilegales desde Estados Unidos ha hecho que algunos políticos pidan el cierre de una carretera rural en la frontera canadiense.

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Por Norimitsu Onishi

Norimitsu Onishi reporteó desde Saint-Bernard-de-Lacolle, Quebec, y Cornwall, Ontario.

La casa de Hélène Gravel está ubicada en Roxham Road, cerca del paso fronterizo ilegal más famoso de Canadá que suele ser utilizado por los migrantes que salen de Estados Unidos para buscar asilo en el norte. Gravel ha observado, con gran frustración, cómo el crudo invierno no ha logrado contener la afluencia histórica de migrantes y cómo la ciudad de Nueva York incluso ha empezado a comprarles boletos de autobús a los que se dirigen hacia la localidad donde ella vive.

“No hay ninguna voluntad política para arreglar esto”, dijo Gravel, de 77 años, en la entrada de su casa, a tiro de piedra de la frontera.

“Canadá es blanda”, comentó y agregó que los solicitantes de asilo deberían ser procesados en los pasos fronterizos oficiales. “Además, a Estados Unidos no le importa porque esto no es nada comparado con lo que ocurre en su frontera sur”.

Aunque la cantidad de migrantes en la frontera sur de Estados Unidos es mucho mayor, también está aumentando el flujo de las personas que entran a Canadá.

El año pasado, casi 40.000 migrantes ingresaron al país de manera no autorizada —más del doble que en 2019— y el número de los que llegan mensualmente se ha disparado a últimas fechas, incluidas casi 5000 personas en enero.

Frente a la escasez de mano de obra, Canadá está abriendo mucho más sus puertas a los migrantes legales y hace poco se comprometió a aumentar de manera significativa la cantidad de estos y aceptar para el año 2025 a 1,5 millones.

Sin embargo, un extraordinario movimiento de migrantes por todo el mundo que comenzó durante la pandemia y fue impulsado por la miseria económica y la creciente inseguridad en muchos países, ha puesto a Canadá en una situación inusual.

Gracias a la protección que le brinda su geografía, a sus estrictas políticas de inmigración que favorecen a las personas con educación y calificadas y a su frontera única con Estados Unidos, ahora Canadá se ve obligada a enfrentar un problema que ha atormentado a otras prósperas naciones occidentales durante mucho tiempo: los cruces ilegales masivos a través de fronteras terrestres.

Usando un lenguaje antiinmigrante que rara vez se escucha en Canadá, los políticos de la oposición le están exigiendo al gobierno que despliegue a la policía para cerrar el paso fronterizo de Roxham Road y señalaron que Quebec, la provincia que absorbe a muchos de los migrantes que entran de manera ilegal, “no es un paquete” de vacaciones con “todo incluido”.

El aumento de solicitantes de asilo de todo el mundo —quienes entran a Canadá de forma ilegal a través de Estados Unidos— también está complicando la visita a Canadá del presidente Joe Biden que está planeada para marzo, pues tanto él como el primer ministro Justin Trudeau se enfrentan a una creciente presión nacional para enfrentar la inmigración no autorizada en sus fronteras.

François Legault, primer ministro de Quebec, y los políticos de oposición están presionando a Trudeau no solo para que cierre Roxham Road, sino también porque quieren que renegocie un tratado de 2004 con Estados Unidos que, según ellos, ha fomentado los cruces ilegales. Se espera que el tribunal más alto de Canadá falle sobre la constitucionalidad del tratado este verano.

En Roxham Road, agentes de la Real Policía Montada de Canadá les advierten a los migrantes que serán arrestados y acusados de entrar de manera no autorizada a Canadá.

Sin embargo, una vez que les levantan cargos, son liberados rápidamente.

Lo más común es que después de unos meses puedan empezar a trabajar y recibir atención médica y otras prestaciones sociales en Canadá mientras se tramitan sus solicitudes. Muchos migrantes son recibidos en hoteles pagados por el gobierno durante largos periodos y los niños son inscritos en escuelas públicas.

Trudeau, quien en el pasado ha hablado con orgullo sobre la acogida de los refugiados, hace poco endureció su postura al declarar explícitamente que el gobierno federal está trabajando en la renegociación del tratado y planteará el asunto cuando se reúna con Biden. Su cambio de tono sucede mientras el gobierno de Biden anuncia renovadas medidas severas contra los migrantes que crucen de forma ilegal a Estados Unidos.

Según los expertos, al gobierno de Biden no le interesa cambiar el tratado, lo cual podría provocar que haya más solicitantes de asilo en Estados Unidos. El embajador de Estados Unidos en Canadá, David L. Cohen, expresó su escepticismo sobre la renegociación del acuerdo en una entrevista con la emisora pública canadiense, Canadian Broadcasting Corp.

Debido al aumento de las quejas que señalan que Quebec estaba cargando injustamente con el costo de cuidar a los solicitantes de asilo, el gobierno federal ha trasladado a miles de migrantes a comunidades de la provincia vecina de Ontario, donde los funcionarios locales también están protestando porque afirman estar desbordados.

“La realidad de la migración mundial en el siglo XXI nos está alcanzando”, dijo Karine Côté-Boucher, socióloga y experta en fronteras de la Universidad de Montreal. “La migración irregular es nueva para nosotros y está teniendo un impacto en todos”.

Una mañana reciente, en las frías horas que anteceden al amanecer, más de 70 personas con equipaje caminaban con dificultad por un sendero estrecho cubierto de nieve para entrar a Canadá por el cruce de Roxham Road, en Saint-Bernard-de-Lacolle, un pueblo situado a unos 65 kilómetros al sur de Montreal (Quebec).

Entre ellos estaba una joven pareja venezolana que llevaba a un niño en un cochecito, una familia angoleña y jóvenes turcos. Un venezolano de 55 años dijo que se había dirigido a Roxham Road tras enterarse por internet de esa alternativa. Lo mismo le sucedió a una joven zimbabuense con una maleta a rayas, que dijo que era la primera vez en su vida que veía la nieve.

Joy Awulabah, de 43 años, y su hija de 9 cruzaron a Canadá por Roxham Road el pasado mes de octubre y viven en un hotel de Cornwall, una pequeña ciudad de Ontario donde ahora se refugian cientos de solicitantes de asilo.

Awulabah, quien es nigeriana, dijo que sus problemas se derivan de los malos tratos que sufrió con la familia de su marido. Cayó en una grave depresión, intentó suicidarse y luego decidió que tenía que abandonar su país.

“Empecé a buscar en Google porque oía que la gente hablaba de Canadá”, dijo Awulabah mientras esperaba un autobús urbano. “Y vi que Canadá es un gran país y que tienen buenas iglesias nigerianas”.

Awulabah, quien ya tenía visado para Estados Unidos, pidió dinero prestado a unos amigos para volar al aeropuerto Kennedy de Nueva York. Allí, un taxista de Mali, otro país de África Occidental, la llevó a ella y a su hija a la terminal de autobuses Port Authority en Manhattan, donde usaron el poco dinero que tenían para comprar boletos de autobús a Plattsburgh, en el norte de Nueva York, justo al sur de la frontera canadiense.

Siete horas más tarde, en Plattsburgh, otro migrante de Camerún, país vecino de Nigeria, le dio 40 dólares a Awulabah para ayudarla a pagar el último trayecto en taxi hasta la frontera. Tres días después de aterrizar en Nueva York, Awulabah y su hija entraron a Canadá por Roxham Road.

“Estaba asustada. Pensé que, después de cruzar la frontera, tendría que encontrar el camino a la ciudad y ver qué podía hacer para ayudarme a mí misma y a mi hija”, dijo. Sin embargo, Awulabah dice que los funcionarios gubernamentales le ofrecieron ayuda.

“Me atendieron”, explica. “Después nos dijeron: ‘No te preocupes, come algo’. Nos dieron bebidas y aperitivos. Yo les dije: ‘Dios, ¿hablas en serio?’”. Ahora su hija va a la escuela y Awulabah quiere mudarse a un apartamento en cuanto obtenga un permiso de trabajo, mientras tramita su solicitud de asilo.

Conforme a un tratado entre Canadá y Estados Unidos llamado el Acuerdo de Tercer País Seguro, los solicitantes de asilo que provienen de un tercer país deben presentar sus solicitudes en Estados Unidos si llegan ahí primero o en Canadá si ese es su primer punto de desembarco. Por lo tanto, a los solicitantes de asilo que intentan entrar en Canadá desde Estados Unidos por los pasos fronterizos oficiales se les niega la entrada y se les regresa a Estados Unidos.

Sin embargo, el mismo acuerdo también contiene una laguna que les permite a los solicitantes de asilo cruzar de forma ilegal a Canadá, por Roxham Road o cualquier otro paso fronterizo no oficial, y solicitar asilo en Canadá, aunque primero hayan estado en Estados Unidos.

Al 37 por ciento de las 81.418 personas que cruzaron ilegalmente a Canadá desde febrero de 2017, les aprobaron sus solicitudes. A poco más del 34 por ciento les rechazaron sus solicitudes, las abandonaron o las retiraron. Las solicitudes del 28 por ciento siguen pendientes.

El tratado se basa en la premisa de que tanto Estados Unidos como Canadá procesan las solicitudes para brindar refugio según la legislación internacional de los refugiados.

No obstante, desde hace tiempo los defensores de los refugiados sostienen que los derechos de los solicitantes de asilo no cuentan con una protección adecuada en Estados Unidos, donde corren el riesgo de ser detenidos o deportados a los países de los que huyeron.

La Corte Suprema de Canadá en Ottawa, Ontario, coincidió con los defensores y en 2020 dictaminó que el tratado violaba la Constitución canadiense. Sin embargo, esa sentencia fue anulada tras una apelación y ahora se espera que la Corte Suprema de Canadá emita una sentencia final este verano.

Según los defensores de los migrantes, Estados Unidos es cada vez más inseguro para los migrantes que solicitan asilo, pues el gobierno de Biden facilita que los deporten rápido. Incluso las autoridades de ciudades liberales como Nueva York han empezado a enviarlos en autobús a otros lugares.

“El hecho de que Biden tome medidas más duras refuerza el argumento de que Estados Unidos no es un país seguro para los solicitantes de asilo y que no cumple sus obligaciones jurídicas internacionales en materia de derechos humanos y acogida de solicitantes de asilo”, declaró France-Isabelle Langlois, directora general de Amnistía Internacional para la Canadá francófona.

Sobre la atención prestada al tratado, Langlois afirmó: “Estamos perdiendo de vista el hecho de que se trata de seres humanos que huyen de situaciones muy, muy difíciles”. Y añadió: “No son malas personas, ni siquiera aquellas cuyas solicitudes son finalmente rechazadas. No podemos olvidar que, básicamente, estas personas buscan mejorar su suerte, como haríamos todos”.

Mientras la Corte Suprema sopesa el destino del tratado, los migrantes siguen pasando por el paso de Roxham Road, lo cual ha intensificado las exigencias de su cierre.

No obstante, según los expertos, es probable que cerrarlo obligue a los migrantes a intentar cruzar a través de puntos más peligrosos a lo largo de los casi 8800 kilómetros de frontera con Estados Unidos.

“No está muy claro cómo se podría impedir que crucen decenas de miles de solicitantes de asilo que creen tener derecho a hacerlo”, comentó Laura Macdonald, politóloga de la Universidad de Carleton.

Nasuna Stuart-Ulin colaboró en este reportaje desde Saint-Bernard-de-Lacolle, Quebec.

Norimitsu Onishi es corresponsal en el extranjero de la sección Internacional, cubre Canadá desde el buró en Montreal. Antes fue corresponsal en el buró de París y fue jefe de las corresponsalías del Times en Johannesburgo, Yakarta, Tokio y Abidján, Costa de Marfil.

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France24 - World

What next after UN nations clinch deal to protect high seas?

Issued on: 06/03/2023 - 16:34

Shirli SITBON

This week begins on something of a bright note for environmentalists. After more than a decade of talks, countries around the world have reached a deal on the preservation of the oceans. The agreement enshrines the idea that the so-called high seas belong to all of humanity and it includes plans to set up marine protected areas. But how will the deal be implemented in this huge area that represents more than 60 percent of the world's oceans? FRANCE 24's Science Editor Shirli Sitbon tells us more.

UN states secure 'historic' legally-binding deal to protect high seas

Fragile ice sheets could raise sea level by metres, study finds

Warm water is expanding cracks in Antarctica's 'Doomsday glacier'

Valeurs Actuelles

La lettre de M. de Rastignac : Ordre et désordre

J’arrive de Séville, mon cousin, où j’ai dû me rendre quelques jours pour régler une ou deux affaires urgentes. Je viens à peine de poser mes malles et je découvre le désordre qui règne dans la province du Poitou pour une simple réserve d’eau. L’esprit encore plein de la terre rouge, des murs blancs et jaunes, des allées d’orangers du paradis andalou, je retrouve malheureusement un pays où l’autorité se dis-loque de l’école communale jusqu’au sommet de l’État. Cette fois, ce sont des va-nu-pieds déguisés en défenseurs des petits oiseaux qui sèment la terreur. La cohorte vociférante qui a saccagé les rues de Nantes, le cœur de Paris et terrorise nos paysans a décidé d’attaquer la police sans autre but que la violence et l’insurrection. J’ai fait l’effort de lire les manifestes de ces enragés et, sachez-le, ils ne cachent rien de leurs ambitions destructrices. Ce sont des fanatiques qui s’exaltent dans la négation de nos valeurs communes et qui rejettent le passé comme s’il s’agissait du plus violent des poisons.

L’homme aime à dire que la politique n’est pour lui qu’un passage, que son ambition a été comblée quand il est devenu député mais, en vérité, cette ambition est dévorante, insatiable même.

Face à cette horde, croyez-moi, le pouvoir joue gros. Gauvain Desrosiers, notre ministre de toutes les polices, l’a bien compris. Depuis dimanche, il multiplie les mises en garde et assure que l’ordre sera rétabli le plus vite possible. Si Paris s’est vidé pour ces jours de la Toussaint, son ministère est une ruche où tout le monde s’agite pour contenir la tentative d’installation sauvage des fanatiques. M. Desrosiers, sachez-le, est une des personnalités les plus agiles de ce gouvernement. Sa voix discrète, son art de “sous-jouer” le texte, comme le disent les comédiens, ne doit tromper personne. L’homme aime à dire que la politique n’est pour lui qu’un passage, que son ambition a été comblée quand il est devenu député mais, en vérité, cette ambition est dévorante, insatiable même. Elle repose d’abord sur une exceptionnelle ardeur au travail. M. Desrosiers, en effet, peut vous donner rendez-vous à l’heure où les moines se lèvent dans la nuit pour l’office de l’aube. Il dort très peu, voyage beaucoup, ne compte ni son temps ni son énergie. Esprit clairvoyant, il n’aime rien tant qu’analyser la situation en décelant les plus petits interstices dans lesquels il pourrait s’engouffrer. En général, c’est savoureux et féroce. Le problème est qu’à force d’agilité, le ministre de toutes les polices a trop longtemps affirmé tout et son contraire. Le matin, il était l’intraitable héritier de Martial Kropoly, l’après-midi, il fustigeait ceux qui s’en prenaient trop vertement aux mahométans fanatiques. Capable de mentir avec un extraordinaire aplomb comme il le fit au lendemain des émeutes autour d’une partie de jeu de ballon, il a installé avec ceux qui devraient être ses soutiens naturels une forme de distance, comme s’il était encore contraint par tout ce qu’il y a de jacobin autour de M. de Marville.​

Pourtant, depuis le mois de juin et son maintien au gouvernement, Gauvain Desrosiers semble déterminé à ne plus céder sur l’ordre et la protection de nos frontières. Il a compris que plus encore que la prospérité, c’est la sécurité qui sera au cœur des prochaines élections. Il veut donc en deux ans faire la preuve de la restauration de l’autorité de l’État. C’est un pari périlleux mais, croyez-moi, il n’y en a pas d’autres à prendre. Les fanatiques du Poitou lui donnent une occasion en or de se montrer inflexible. S’il tient bon, il peut attendrir la défiance du parti des braves gens horripilés par un gouvernement par trop pusillanime. S’il compose, s’il cède à tous les anciens jacobins du gouvernement qui, déjà, lui demandent d’être plus conciliant, il dissipera les dernières illusions, mon cousin. En politique, il est des rendez-vous décisifs et celui-ci en est un…

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

France24 - World

Faced with summer restrictions, this is how France uses its water

Issued on: 06/03/2023 - 12:08Modified: 06/03/2023 - 12:14

Cyrielle CABOT

France extracts approximately 31 billion cubic metres of fresh water from its natural sources each year. Faced with an ongoing winter drought that could lead to water restrictions this summer, FRANCE 24 looks at the different ways the country consumes water. 

France experienced a historic drought in the summer of 2022, followed by an equally dry winter. Alarm bells are still ringing this year as the country braces itself for yet another arid summer. On Wednesday March 1, 2023, four French departments were already subject to restrictions: Ain, Isère, Bouches-du-Rhône and the Pyrénées-Orientales. Inhabitants of these areas are forbidden to water their lawns, fill their swimming pools, and farmers are prohibited from irrigating their crops.  

"And the number [of departments facing restrictions] will inevitably grow,” warned Ecological Transition Minister Christophe Béchu on Monday evening, as he called on authorities of France’s seven major river basins to issue restriction orders “as of now” to anticipate a summer drought.  

Whether in agriculture, industry or domestic use, “sobriety” and “saving water” are the current watchwords being used by the French government. FRANCE 24 decided to take stock of how water is used and consumed across the country.  

>> France’s unprecedented drought shows climate change is ‘spiralling out of control’ 

Around 31 billion cubic metres of fresh water extracted yearly 

Every year, France extracts around 31 billion cubic metres of fresh water from its rivers and groundwater sources, according to the Ministry of Ecological Transition. Next to the 208 billion cubic metres of water available on average, this may not seem like much. But in order to maintain a balanced ecosystem, it’s essential for most water to stay in nature.  

Add to this the fact that the renewal of water supplies can vary greatly from one year to the next, depending on the amount of rainfall. In 2019 for example, it was estimated that only 142 billion m3 of water were available, far from the average 208 billion. And that’s exactly what’s worrying scientists and meteorologists for the summer of 2023. According to French national meteorological service Météo-France, 15 of the past 18 months have seen rainfall deficits. 

Another issue is that most water extraction takes place in the summer, when groundwater and river levels are already at their lowest. The French Ministry of Ecology estimates that 60% of all water consumption takes place between June and August.  

So where does all this fresh water go? While some of it is used domestically, flowing through our taps and showerheads, the rest is used for economic purposes, primarily to cool (mostly nuclear) power plants.   

 

It’s important to note that water used to cool power plants and supply water wheels comes from surface water like rivers or reservoirs, while water used for drinking, agriculture or industry comes from both surface water and groundwater.   

Agriculture, main consumer of water 

It's also important to consider that water extracted for consumption is water that will not be returned to its natural source after being used. Water sent to nuclear power plants, however, is used in an open circuit and therefore returned to nature after it is used. As for agriculture, water used for livestock is never sent back.  

Between 2008 and 2019, the average amount of water extracted for consumption reached 5.3 billion cubic metres per year in France. And this time, agriculture took the lead as the main consumer of water, far ahead of power plant cooling, industry and drinking water. 

 

"In agriculture, water is mostly used to irrigate crops,” explains Sami Bouarfa, a researcher at the French National Research Institute for Agriculture, Food and the Environment (INRAE) and deputy director of the AQUA department. “Even if the share of crops that need irrigation represent only 6% of all cultivated land.”  

>> Will France’s record-breaking summer of 2022 boost efforts to fight climate change? 

And the type of water use varies greatly from department to department. According to the 2021 environmental report by the Ministry of Ecology, the Adour-Garonne basin in southwest France is where most extractions for agriculture take place. The Rhône-Méditerranée basin, on the other hand, uses water in power plants and is the most water-hungry area. As for the Seine-Normandy and Picardy basins, water extracted is mainly used to produce drinking water.   

A French person consumes 149 litres of drinking water daily 

In 2020, 5.5 billion cubic metres of water were pumped from natural sources and transformed into drinking water. But by the end of the year, only 3.7 billion had been consumed, according to the latest report from France’s Observatory of Public Water and Sanitation Services (SISPEA). The discrepancy is entirely due to leakages that occur in the pipes carrying our drinking water from source to tap. SISPEA estimates that 20% of all drinking water in France, or one in every five litres, is lost to leakages.  

 

Asides what is wasted, a French person will consume 149 litres of drinking water per day on average, close to the European average of 200 litres, but far behind the daily consumption of a person from the US, who consumes 600 litres on average. In countries with insufficient water resources, daily consumption can drop to less than 20 litres per person.  

According to the Water Information Centre, around 93% of water used in French households is dedicated to hygiene – showering, flushing the toilet or using the washing machine. The remaining 7% goes on food. Car washing uses an average of 200 litres of water, showering about 50 litres and washing clothes around 60 litres.  

 

 

In addition to domestic use, there is also the collective use of drinking water in schools and hospitals.  

This article was translated from the original in French. 

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.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} CLIMATE CRISIS

France’s unprecedented drought shows climate change is ‘spiralling out of control’

France goes 31 days without rainfall, unprecedented in winter

FRANCE IN FOCUS

France hit by drought: Farmers bear the brunt

L'Humanité

L’incendie du Reichstag, les prémices de la terreur nazie

Nos recommandations culturelles

Le documentaire de Mickaël Gamrasni, nourri d’archives exceptionnelles, éclaire la façon dont les nazis ont assassiné la démocratie.

Laurent Etre

Quatre-vingt-dix ans après les faits, les historiens débattent encore du degré d’implication des nazis dans l’incendie qui ravagea le Parlement allemand, le soir du 27 février 1933. Ont-ils orchestré la tragédie, ou l’ont-ils seulement exploité afin d’asseoir leur conquête du pouvoir ? Le jeune ressortissant néerlandais Marinus van der Lubbe, arrêté sur les lieux, a-t-il agi seul, comme il l’a lui-même prétendu ? Ou bien était-il manipulé ?

Un procès sous influence nazie

Construit, entre autres, sur les enregistrements sonores d’un procès-spectacle de trois mois, ce documentaire captivant rappelle comment la piste du « loup solitaire » s’est vite effritée, de même que la thèse d’un « complot communiste », avancée par les nazis. Bien que les audiences, au tribunal de Leipzig, aient été largement influencées par Hitler et ses sbires, elles ont fini par leur échapper, au moins en partie. Ce qui n’a cependant rien changé à la répression féroce menée contre les communistes allemands, qui sont, avec les juifs, une cible obsessionnelle et prioritaire du nazisme dès ses débuts. Au lendemain de l’incendie, 45 000 militants et 81 députés de ce qui était la première force d’opposition sont arrêtés par les « chemises brunes » et les policiers. Les rafles s’enchaîneront à un rythme effréné. Un jeune Allemand, cité en commentaire, a ces mots éloquents : « La nation entière fut menottée. (…) La notion de violation du domicile était rayée du vocabulaire. »

1933, l’Allemagne bascule dans la terreur

Un film pour reconvoquer la mémoire

Au-delà de l’évocation de l’incendie criminel et de ses suites, le film relate toutes les étapes de la terrible ascension électorale du parti nazi. Avant de conquérir les bancs du Reichstag, le NSDAP a cherché à s’implanter dans les rues des quartiers ouvriers d’une République de Weimar en décomposition, rongée par le chômage de masse. « Le triomphe des nazis (aux élections législatives de mars 1933 – NDLR) doit surtout à l’anéantissement de l’opposition hors des urnes », souligne le narrateur, après avoir rappelé les occupations des sièges de syndicats et de journaux lors de la campagne.

Quand Hitler se « vendit » aux Allemands

L’autre grand intérêt de ce documentaire est de reconvoquer la mémoire de quelques figures majeures de l’antifascisme allemand, comme Viktor Klemperer, analyste et pourfendeur de la « novlangue » du III e Reich, ou encore le député et cadre du Komintern Willi Münzenberg, reconnu comme un brillant expert en propagande politique, bien au-delà des rangs communistes.

nazismereichstagdocumentaire2ème guerre mondiale
L'Humanité

Les damnés de l’or noir

Nos recommandations culturelles

Télévision France 5 diffuse ce soir un nouveau numéro de Vert de rage. De l’Irak à la Normandie, Martin Boudot a enquêté sur la pollution de l’air près des torchères et ses conséquences sur la santé et l’environnement.

Emile Leauthier

Imaginez un horizon de flammes et de fumées noires. L’impossibilité de sortir sans respirer un air cancérigène. Tel est le quotidien des villageois irakiens vivant à proximité des champs pétroliers. L’or noir représente 90 % des richesses du pays. Une richesse qui a un prix : la santé des civils. Près du site d’Halfaya, les habitants sèchent leur linge à la chaleur des torchères. Les écoliers jouent et apprennent dans la combustion permanente des polluants pétroliers. Tous ou presque sont touchés par des pathologies respiratoires. L’hôpital de la région a vu se multiplier le nombre d’enfants atteints de cancers. Si le lien entre la pollution pétrochimique et les maladies s’avère depuis longtemps documenté par nombre d’études internationales, aucune étude similaire n’a jusque-là été réalisée en Irak. Afin d’y remédier, Martin Boudot s’est attelé au prélèvement de nombreux échantillons d’urine sur un large panel d’enfants, pour un résultat des plus glaçants. Parmi tous les polluants liés à la combustion (HAP), les échantillons analysés révèlent que les enfants irakiens sont exposés au naphtalène, soupçonné d’être cancérigène, à des taux jamais enregistrés dans toute la littérature scientifique. Un cataclysme sanitaire arrivé en zone pétrolifère, qui touche aussi l’Hexagone.

À Gonfreville-l’Orcher, petite commune proche du Havre, la plus grande raffinerie française tourne à plein régime. Douze millions de tonnes de pétrole brut y sont traitées chaque année. Les habitants s’interrogent sur la pollution générée par ce site et s’inquiètent de ses conséquences. Les parents constatent une amplification des difficultés respiratoires chez leurs enfants. Le centre hospitalier du Havre enregistre une surincidence du nombre de cancers. Tout comme en Irak, dans la perspective de documenter l’impact de l’industrie de l’or noir sur la santé des riverains et l’environnement, le journaliste Mardin Boudot a entrepris des prélèvements de terre et d’urine chez les enfants, ainsi que des analyses de la qualité de l’air. Aux abords de la raffinerie et d’une école de la ville, les taux de benzène dans l’air s’avèrent ponctuellement 7 à 10 fois supérieurs aux valeurs limites moyennes. Les sols se révèlent pollués aux HAP à des quantités 112 fois supérieures au niveau naturel. On retrouve dans l’urine des enfants deux fois plus de naphtalène que dans celle des petits Américains. Un scandale environnemental et sanitaire mis en lumière par cette enquête aussi brillante qu’édifiante.

Émile Leauthier

france 5pétroledocumentaireenquête
France24 - World

UN states secure 'historic' legally-binding deal to protect high seas

Issued on: 05/03/2023 - 07:28Modified: 05/03/2023 - 09:19

NEWS WIRES

UN member states finally agreed Saturday to a text on the first international treaty after years of negotiations to protect the high seas, a fragile and vital treasure that covers nearly half the planet.

"The ship has reached the shore," conference chair Rena Lee announced at the UN headquarters in New York shortly before 9:30 pm (0230 GMT Sunday), to loud and lengthy applause from delegates.

The exact wording of the text was not immediately released but activists hailed it as a breakthrough moment for the protection of biodiversity after more than 15 years of discussions.

The treaty is seen as essential to conserving 30 percent of the world's land and ocean by 2030, as agreed by world governments in a historic accord signed in Montreal in December.

"This is a historic day for conservation and a sign that in a divided world, protecting nature and people can triumph over geopolitics," said Greenpeace's Laura Meller.

Following two weeks of intense talks, including a marathon overnight session Friday into Saturday, delegates finalized a text that now cannot be significantly altered.

"There will be no reopening or discussions of substance," Lee told negotiators.

The agreement will be formally adopted at a later date once it has been vetted by lawyers and translated into the United Nations' six official languages, she announced.

UN Secretary-General Antonio Guterres commended the delegates, according to a spokesperson who said the agreement was a "victory for multilateralism and for global efforts to counter the destructive trends facing ocean health, now and for generations to come."

'Critical role'

The high seas begin at the border of countries' exclusive economic zones, which extend up to 200 nautical miles (370 kilometers) from coastlines. They thus fall under the jurisdiction of no country.

Even though the high seas comprise more than 60 percent of the world's oceans and nearly half the planet's surface, they have long drawn far less attention than coastal waters and a few iconic species.

Ocean ecosystems create half the oxygen humans breathe and limit global warming by absorbing much of the carbon dioxide emitted by human activities.

But they are threatened by climate change, pollution and overfishing.

Only about one percent of the high seas are currently protected.

When the new treaty comes into force it will allow the creation of marine protected areas in these international waters.

"High seas marine protected areas can play a critical role in building resilience to the impact of climate change," said Liz Karan of The Pew Charitable Trusts, which called the agreement a "momentous achievement."

The treaty will also oblige countries to conduct environmental impact assessments of proposed activities on the high seas.

A highly sensitive chapter on the sharing of potential benefits of newly discovered marine resources was one of the focal points of tensions before it was finally overcome as the scheduled talks, due to end Friday, overran by a day.

'Profits'

Developing countries, without the means to afford costly research, had fought not to be excluded from the expected windfall from the commercialization of potential substances discovered in the international waters.

Eventual profits are likely from the pharmaceutical, chemical or cosmetic use of newly discovered marine substances that belong to no one.

As in other international forums, notably climate negotiations, the debate ended up being a question of ensuring equity between the poorer global South and richer North, observers noted.

In a move seen as an attempt to build trust between rich and poor countries, the European Union pledged 40 million euros ($42 million) in New York to facilitate the ratification of the treaty and its early implementation.

The EU also announced $860 million for research, monitoring and conservation of oceans in 2023 at the Our Ocean conference in Panama that ended Friday. Panama said a total of $19 billion was pledged by countries.

In 2017, the UN General Assembly adopted a resolution calling on nations to establish a high seas treaty.

It originally planned four negotiating sessions but had to pass two resolutions to ensure two additional sessions.

"We can now finally move from talk to real change at sea," said Greenpeace's Meller.

(AFP)

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L'Humanité

Ovidie : « Pour avoir la paix, les femmes disparaissent de l’espace public »

Entretien

Après le succès du dessin animé Libres ! (60 millions de vues), Ovidie et Sophie-Marie Larrouy s’attaquent à nouveau aux injonctions faites aux femmes, dans une deuxième saison. Rencontre avec la réalisatrice Ovidie.

Margot Bonnéry

Face aux injonctions faites aux femmes, vous abordez avec humour des sujets graves. Comment nourrissez-vous vos idées avec Sophie-Marie Larrouy ?

Ce sont des sujets auxquels je suis confrontée au quotidien et qui concernent la plupart des femmes. L’expérience personnelle des femmes, c’est la confrontation quotidienne avec le sexisme. Je me suis inspirée de mon propre vécu pour écrire l’épisode sur le cyber-harcèlement, par exemple. Lors d’un entretien, j’ai expliqué que pénétrer une personne endormie sans son consentement est un viol. Je me suis pris trente milles commentaires d’un coup. C’était horrible.

Justement, dans le neuvième épisode, vous expliquez que les femmes ont 27 fois plus de risques de subir du cyber-harcèlement que les hommes. Comment expliquez-vous cette volonté de museler les femmes ?

Quand on harcèle des femmes dans la rue, c’est pour les faire disparaître de l’espace public. À force de se faire harceler, certaines finissent par ne plus sortir. Le cyber-harcèlement, c’est un peu la même chose. N’importe quelle femme qui s’exprime sur Internet peut être victime de cyber-harcèlement. Pourquoi sommes-nous menacées de viol systématiquement dans ce type de situation ? C’est pour nous faire peur. C’est tellement violent que les intéressées désactivent souvent leurs comptes. Pour avoir la paix, on disparaît de l’espace public.

« Le porno se nourrit du sexisme. Il joue le même rôle que notre environnement culturel et médiatique. »

Constatez-vous que les adolescents et jeunes adultes actuels sont plus informés et engagés sur les questions que vous abordez dans votre série ?

Je le vois notamment chez les lycéens et les étudiants. Ces jeunes ont mille kilomètres d’avance par rapport à moi au même âge : les questions autour du consentement ne se posaient même pas à l’époque. Au-delà, sur les questions d’égalité, d’écologie, de justice sociale, d’antiracisme, d’anti-homophobie, les lignes bougent. C’est beaucoup plus difficile de les faire bouger chez les hommes de mon âge. #Metoo les a questionnés, mais ils n’ont pas envie de perdre leurs privilèges, de céder leurs prérogatives. Si, à 50 ans, on leur explique qu’il faut tout revoir, tandis qu’ils se sont construits toute leur vie avec des certitudes, ils vont être désorientés.

Ovidie et Diglee : « Désirable mais pas trop active », ces doubles injonctions faites aux filles

La sexualité des femmes est-elle encore taboue ?

C’est l’égalité qui est surtout un tabou. La sexualité des femmes est codifiée, elle reste dans des cases. C’est lorsqu’on choisit des voies d’émancipation que ça coince. La sexualité des femmes, telle qu’on veut la vivre, est constamment sujette à débats.

Quel est le rôle de la pornographie dans la reproduction des stéréotypes ?

Elle joue le même rôle que le reste des représentations médiatiques : dans les séries, les pubs, les clips vidéo, etc. Ce n’est que la représentation exacerbée qu’on peut voir ailleurs, ces clichés sont reproduits de manière plus explicite, voire plus brutale dans certaines situations. Le porno se nourrit du sexisme. Il joue le même rôle que notre environnement culturel et médiatique. La culture du viol n’a pas attendu le porno. Il faut régler le problème de fond.

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Valeurs Actuelles

[Entretien] Alain de Benoist : les enjeux de la question identitaire

Valeurs actuelles. Floue, complexe, multifacettes mais essentielle, l’identité suscite plus que jamais passions et débats. Pour certains, il est nauséabond et haineux de l’invoquer, pour d’autres, elle doit être choisie et revendiquée. Quellejuste place lui donner ? Comment la définir à une époque où des identitarismes nouveaux surgissent ? Le philosophe et écrivain Alain de Benoist, fondateur des revues Nouvelle École et Krisis , nous offre de nombreux éléments de réponse dans un ouvrage approfondi, qui confronte universalisme, communautarismes et indigénisme. Une approche stimulant notre réflexion sur des sujets au cœur de notre actualité.

​Dans ce livre, vous vous penchez sur l’épineuse question de l’identité. Comment expliquez-vous son retour en force sur le devant de la scène ?

Alain de Benoist. Il s’agit moins d’un retour que d’un surgissement progressif, qui est lui-même l’aboutissement d’un long processus. Dans les sociétés traditionnelles, qui sont des sociétés d’ordres et de statuts, la question de l’identité ne se pose guère. Les choses changent avec l’avènement de la modernité. Au XVIIIe siècle, l’idéologie du progrès invite à se tourner vers l’avenir et à valoriser la nouveauté, supposée toujours meilleure. Les traditions héritées du passé sont dévaluées d’autant : le passé est, au sens propre, dépassé. L’anthropologie libérale, de son côté, conçoit l’homme comme un être qui cherche à maximiser en permanence son meilleur intérêt grâce à des choix rationnels qui ne doivent rien à ce qui est en amont de lui-même, son héritage et ses appartenances. La désagrégation des sociétés organiques affaiblit le lien social. La personne cède la place à l’individu. Les repères commencent à s’effacer, d’autant que l’accélération de la mobilité se traduit par l’exode rural et le déracinement. Le travail, qui contribuait puissamment à l’identité, évolue lui aussi : l’“emploi” remplace le métier et la précarité s’étend.

C’est la disparition généralisée des repères à un moment où toutes les institutions sont en crise.

À une date plus récente, l’immigration de masse entraîne un bouleversement des rapports de sociabilité qui aggrave encore le problème. Il en va de même de la vogue de toutes les formes d’hybridation, soutenue notamment par les délires de la théorie du genre, qui milite pour une société “fluide”, “inclusive” et “non binaire”. La différence la plus élémentaire au sein de l’humanité, la différence des sexes, est elle-même remise en cause. C’est la disparition généralisée des repères à un moment où toutes les institutions sont en crise qui finit par faire exploser l’éternelle question identitaire : qui suis-je ? qui sommes-nous ? On comprend par là que cette question ne se pose vraiment que lorsque l’identité devient incertaine, qu’elle est menacée ou qu’elle a carrément disparu.

Est-ce la raison pour laquelle « le problème de l’identité se pose désormais politiquement » ?

Oui, bien sûr, il se pose politiquement puisqu’il est devenu un élément clé du discours public. Mais il se pose aussi socialement, parce que nous sommes des animaux sociaux : toute identité est éminemment dialogique, ce qui signifie qu’on n’a guère d’identité quand on est seul. Le problème se pose enfin psychologiquement : les psychologues et les psychiatres sont désormais confrontés à une foule d’individus qui souffrent de troubles de l’identité.

Ceux qui parlent le plus de l’évidente nécessité de préserver leur identité ont généralement le plus grand mal à la définir ou à lui donner un contenu.

D’où la nécessité d’y voir plus clair, ce que j’ai essayé de faire dans mon livre. Je suis frappé de voir que ceux qui parlent le plus de l’évidente nécessité de préserver leur identité ont généralement le plus grand mal à la définir ou à lui donner un contenu. Ils expriment des idées contradictoires et donnent le plus souvent des réponses négatives : ils disent ce qu’ils ne sont pas ou ce qu’ils ne veulent pas être.

Pour mieux appréhender la question, il faut déjà faire quelques distinctions fondamentales. D’abord, entre l’identité personnelle et l’identité collective, cette dernière notion renvoyant à ce qu’on appelait naguère l’esprit des peuples (le Volksgeist, disent les Allemands). Il faut tenir compte aussi de la différence entre les identités héritées, généralement à la naissance, et les identités acquises. On a souvent tendance à penser que les secondes sont moins déterminantes que les premières, ce qui est une erreur : un converti qui donne sa vie pour sa foi ou pour ses convictions meurt pour une identité acquise.

Sans identité on n’est rien, on est dépossédé de soi-même.

Enfin, il y a la distinction qui s’impose entre la conception objective de l’identité et l’idée subjective que l’on s’en fait. C’est une distinction essentielle, car c’est subjectivement que nous déterminons ceux dont nous nous sentons le plus proches. Si vous êtes breton et français, est-ce que vous vous sentez d’abord breton ou l’inverse ? Si vous êtes une lesbienne de gauche, préférez-vous vivre avec un hétéro de gauche ou une lesbienne de droite ? Tout dépend de la facette de votre identité qui vous paraît la plus déterminante.

Vous dites dans votre introduction que l’identité est à la fois vitale et floue. D’où vient de paradoxe ?

Elle est vitale, car sans identité on n’est rien, on est dépossédé de soi-même. Mais l’identité est floue parce que ses composantes sont toujours multiples et que les avis divergent sur leur importance respective. C’est vrai sur le plan collectif : voyez la difficulté que l’on a à obtenir une réponse consensuelle à la question : qu’est-ce qui est français ?

Mais c’est vrai aussi sur le plan individuel. Notre identité a de multiples facettes. Nous avons une identité ethnique, une identité nationale, une identité linguistique, une identité culturelle, une identité générationnelle, une identité professionnelle, une identité sexuelle, une identité d’état civil, éventuellement une identité religieuse, politique ou philosophique. Toutes ces facettes ne s’harmonisent pas nécessairement entre elles et, surtout, nous ne leur accordons pas la même importance. L’erreur serait de croire que l’identité n’est pas vitale parce qu’elle est floue, ou qu’elle ne peut pas être floue si elle est vraiment vitale. Il faut en fait admettre l’un et l’autre.

Vous parlez souvent de l’« idéologie du Même ». Comment la définissez-vous et qu’a-t-elle engendré ?

Sous cette dénomination, j’englobe toutes les théories, doctrines ou philosophies qui tendent à déprécier les différences au profit d’un modèle unique. Lorsque Condorcet déclare, contre Montesquieu, qu’une bonne Constitution est nécessairement bonne de tout temps et en tous lieux, il énonce un principe relevant typiquement de l’idéologie du Même.

Il en va de même des philosophies historicistes, qui pensent que tous les peuples sont appelés au cours de leur histoire à passer par les mêmes stades. Ou bien encore de ces néo-féministes hallucinées qui croient que les hommes et les femmes ne seront véritablement égaux que lorsque rien ne les distinguera (et qu’il faut dès lors “déconstruire” la différence entre le masculin et le féminin). D’une façon générale, dès que l’on conçoit l’égalité comme synonyme de la “mêmeté”, dès que l’on pense que ce qui est commun à tous les hommes est beaucoup plus important que ce qui les distingue, on est dans l’idéologie du Même.

Nous n’appartenons à l’humanité que par la médiation d’une culture singulière.

Dans cette optique, nous appartenons d’abord à l’humanité, tandis que les appartenances culturelles et nationales sont secondaires (c’est l’argument préféré des “humanitaires” favorables à une immigration sans contrôle). Or, c’est l’inverse qui est vrai : nous n’appartenons à l’humanité que par la médiation d’une culture singulière. L’aboutissement de l’idéologie du Même, c’est l’homme unidimensionnel, sans mémoire ni projet, l’homme interchangeable dont l’identité compte pour rien.

Selon vous, « vouloir choisir ce que l’on est révèle un déficit d’identité ». Pourquoi ?

Il faut replacer cette phrase dans son contexte, en l’occurrence le commentaire d’une déclaration faite par Élisabeth Moreno, ministre déléguée à l’Égalité entre les femmes et les hommes dans le gouvernement Castex, selon laquelle « chacun est ce qu’il veut être ». Ce n’est tout simplement pas vrai. Une phrase comme “Je suis ce que j’ai décidé d’être” (une femme sans utérus, un homme pourvu d’un vagin, pourquoi pas un canari ?) révèle un désir d’identité impossible, donc un déficit d’identité.

On ne (se) construit qu’à partir d’un donné, c’est-à-dire d’un “déjà là”.

On peut y voir la conséquence de ce leitmotiv de la modernité qui prétend qu’il n’y a pas de donné, que tout est construit. Or, s’il est exact que toute identité contient une part de construction sociale, ce n’est jamais une construction à partir de rien. On ne (se) construit qu’à partir d’un donné, c’est-à-dire d’un “déjà là”. Il faut donc rejeter à la fois le déterminisme brutal qui nie le libre arbitre et l’idée que la société doit faire droit à n’importe quelle catégorie de désir.

Ce ne sont pas, d’après vous, les communautés qui menacent la République, mais le jacobinisme ambiant et la fragmentation individualiste. Qu’entendez-vous par là ?

Il y a aujourd’hui un véritable mythe du “communautarisme”, devenu un mot-valise employé à tout bout de champ. Ce “communautarisme” que l’on dénonce à juste titre et qui n’est en fait qu’un séparatisme néo-tribal, qu’une caricature de communauté. La distinction entre communauté et société a été théorisée en 1887 par Ferdinand Tönnies dans son célèbre livre Communauté et Société.

Le grand problème de la République est qu’elle ne veut concevoir la nation que comme une addition d’individus.

Tönnies montre que c’est à l’époque moderne que la société remplace progressivement les anciennes communautés. Il souligne la valeur du modèle communautaire, ce qui n’a rien à voir avec les tentatives auxquelles nous assistons aujourd’hui d’instaurer sur notre sol une contre-société. Certains “communautarismes” posent des problèmes que d’autres communautés ne posent pas. Le meilleur exemple qu’on peut en donner est celui de la communauté juive, qui s’est parfaitement intégrée sans pour autant s’assimiler, faute de quoi elle aurait peu à peu disparu.

Le grand problème de la République est qu’elle ne veut concevoir la nation que comme une addition d’individus. En centralisant le pouvoir à outrance, en s’efforçant de supprimer les corps intermédiaires et d’éradiquer les identités, les langues et les cultures régionales, en faisant fusionner les notions de citoyenneté et de nationalité, en combattant tout ce qui pouvait s’interposer entre l’individu et l’État, le jacobinisme a appauvri notre pays au lieu de renforcer son unité.

Ce n’est pas tant contre le “communautarisme” qu’il faut lutter que contre le séparatisme, qui rejette toute idée de loi commune. Dire que la République ne doit “reconnaître aucune communauté” est à peu près aussi convaincant que de décréter que “les races n’existent pas”, alors que les unes comme les autres sont plus visibles que jamais.

Est-ce la raison pour laquelle vous déplorez que les intellectuels qui dénoncent le racialisme “indigéniste” se bornent à lui opposer l’universalisme ?

L’universalisme est l’une des formes de l’idéologie du Même. Ceux qui dénoncent le racialisme “indigéniste”, avec ses délires sur les “racisés” et le “racisme systémique blanc”, ont bien entendu raison de le faire. Mais en se contentant de lui opposer un idéal universaliste, qui est aujourd’hui un peu partout en crise tant il apparaît désormais comme une sorte d’ethnocentrisme masqué, ils se condamnent à l’échec. L’appel aux “valeurs de la République” est pareillement inopérant.

L’identité nationale est non seulement possible, mais nécessaire et même indispensable.

Je le répète, c’est au séparatisme qu’il faut s’en prendre et non aux communautés en tant que telles. L’universalisme raisonne à partir d’une conception abstraite de l’homme, étrangère aux situations concrètes. Il serait plus intelligent de chercher à déterminer quelles formes de singularités peuvent être admises à la stricte condition de ne pas antagoniser la loi commune, qui doit rester la ligne rouge à ne pas franchir. C’est le vieux problème de la conciliation entre l’un et le multiple.

Mais que proposer face à l’universalisme ? Peut-il y avoir une identité nationale ?

Je serais tenté de parler de “pluriversalisme”, ce qui implique la reconnaissance de la diversité des peuples, des langues et des cultures. N’oublions pas qu’une identité niée est une identité appelée à se radicaliser sous des formes aussi convulsives qu’inacceptables. L’identité nationale est non seulement possible, mais nécessaire et même indispensable. Mais elle ne doit pas se bâtir sur les ruines des identités particulières. Elle sera d’autant plus forte qu’il y aura plus de citoyens désireux de continuer l’histoire de ce pays, une histoire qui constitue son identité et qui est tout autant un héritage qu’une mission future.

Nous et les autres, l’identité sans fantasmes, d’Alain de Benoist, Éditions du Rocher, 240 pages, 20 €.

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L'Humanité

Télévision. Les Siffleurs : derrière le polar, le harcèlement de rue

Actu

À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, France 2 diffuse « les Siffleurs », série qui, sous les traits d’un petit polar classique, montre le harcèlement de rue et le traitement des victimes. Rencontre avec Nathalie Marchak, sa réalisatrice et scénariste.

Emile Leauthier

D’où vous est venue l’idée de cette fiction ?

D’une partie de mon vécu : j’ai souvent été harcelée dans la rue. Dans la série, il y a une scène entière qui est totalement tirée de ce que j’ai pu vivre. Quand j’ai découvert le compte Instagram d’une jeune fille qui se prenait en photo avec chacun de ses harceleurs, cela m’a ramené à mon expérience personnelle. J’ai trouvé sa démarche très courageuse. Puis je me suis posé cette question : que se passerait-il si cette jeune fille disparaissait ? La façon dont j’ai articulé l’histoire est partie de là.

Pensez-vous que la fiction soit plus efficace qu’un documentaire pour provoquer des débats et faire passer un message ?

Je crois absolument au pouvoir de la fiction. Elle nous permet de rentrer en empathie avec des personnages, de vivre avec eux et de potentiellement épouser des points de vue qu’on n’aurait jamais eus autrement. Grâce à la fiction, le spectateur peut pleinement rentrer dans la psychologie des personnages, saisir les sujets importants et donc mieux évoluer. C’est ce que j’essaie de faire avec mon travail.

« Les Siffleurs » prennent la forme d’une enquête policière. Était-ce pour vous l’occasion d’interroger le rôle et la responsabilité de la police dans le traitement des plaintes pour violences sexistes et sexuelles ?

Il y a dans la série une scène très emblématique du #DoublePeine, sorti il y a quelques mois sur les réseaux sociaux. Des victimes dénonçaient la façon dont elles avaient été reçues au moment de déposer plainte pour agression ou viol. Je voulais dénoncer cela et me demander comment mieux entendre la parole des victimes. Pourquoi a-t-on tendance à les juger au lieu de les entendre ? Ce sont tous ces débats que j’essaie de susciter. Mais j’ai aussi choisi des personnages de flics parce que c’est intéressant de se mettre à leur place. Il y a ce capitaine de police qui au début considère que cette jeune fille, à force de se balader en minijupe et de se prendre en photo avec ses harceleurs, l’a bien cherché. Puis, au fur et à mesure, le spectateur comprend que cette enquête la percute dans sa propre histoire.

Le manque de formation des policiers est souvent invoqué. Selon vous, il faut aller chercher l’explication beaucoup plus loin que ça ?

Oui, les racines du problème sont très profondes et touchent aux archétypes sur lesquels est construit notre modèle social. Aujourd’hui encore, la rue est perçue comme un endroit potentiellement dangereux pour les femmes, où elles doivent faire preuve de vigilance. Je pense que les policiers, qui sont aussi débordés par moments, ont ce genre de raisonnement. Ce sont des archétypes profonds d’un modèle patriarcal que la société peine à remettre en question. Tout ça doit absolument changer.

La question du conflit entre les générations est au cœur de cette minisérie. Selon vous, le dialogue intergénérationnel est-il une condition nécessaire à l’avancée de la lutte contre les violences patriarcales ?

Oui, je pense qu’il est très important. À un moment donné, ce choc des générations doit avoir lieu pour que les jeunes transmettent ce qui n’est plus acceptable pour eux et que la génération précédente comprenne et transmette son expérience. Les choses sont tellement enracinées que même les femmes se sont dit : « Bon, c’est normal. C’est presque flatteur qu’une femme soit une proie. » Alors que personne ne doit l’être. C’est valable dans la rue, au travail, à travers les écrans, et dans les relations intimes. J’ai eu à ce sujet des discussions très intéressantes avec des commissaires de police. Il y a vingt ans, une femme qui suivait un homme dans un hôtel puis qui portait plainte pour viol n’était pas entendue. Aujourd’hui, ça a changé : on considère que c’est un viol. C’est-à-dire que, jusqu’au dernier moment, n’importe qui à le droit de dire non, même après avoir dit oui avant. Aucun acte, aucun vêtement, aucun endroit ne doit justifier un passage à l’acte qu’on ne souhaite pas.

Dans « les Siffleurs », les réseaux sociaux sont à la fois montrés comme un outil de lutte et de libération de la parole, mais également comme ce qui peut s’apparenter à un tribunal populaire. Quel regard portez-vous sur ces réseaux ?

Je pense qu’ils ont la faculté de véhiculer des messages très forts très rapidement. Quand ces messages sont positifs, c’est formidable. Malheureusement, ils peuvent devenir très dangereux dès lors qu’ils diffusent des fake news ou des jugements à la va-vite qui peuvent condamner des gens. #MeToo, avec son lot de dénonciations, a été très positif en termes de libération de la parole, même si certains diront qu’il y a aussi eu des dégâts collatéraux. Mais rien ne doit se substituer à la justice. Libérer la parole, oui, mais personne ne doit être condamné sans un juste procès. Ceci dit, les réseaux sociaux sont un formidable outil pour nous obliger à regarder où on en est sur le plan sociétal.

Depuis une dizaine d’années, les programmes à succès mettant en scène des personnages féminins se multiplient (« Candice Renoir », « HPI »…). Assistons-nous à un renouveau de la fiction française télévisuelle vers plus de diversité ?

Il faut saluer l’admirable décision prise par France Télévisions il y a quelques années d’imposer un quota de parité entre les réalisateurs et les réalisatrices. Je pense que « les Siffleurs » n’auraient pas pu exister sans cette prise de position politique qui a, en effet, ouvert un renouveau. Bien des choses doivent encore évoluer. On le voit bien avec les césars, et l’absence de réalisatrices parmi les nominés. Tout ça, je l’espère, est en train de bouger. Il faut être vigilant, et je dis de nouveau bravo à France Télévisions, car je pense qu’il faut en passer par des quotas pour imposer une parité. En tant que femme, il est vrai que j’ai tendance à écrire des personnages de femmes fortes. Mais, j’espère aussi, de beaux personnages masculins, parce que j’y tiens.

 

Lila effacée de la photo

Lila Rivière, jeune étudiante en droit, est fatiguée de se faire harceler dans la rue. Elle décide de créer un compte Instagram baptisé « Les Siffleurs ». Elle s’y poste en photo avec chacun de ses harceleurs. Le lendemain d’une soirée karaoké, elle se volatilise. Sa robe tachée de sang est retrouvée dans une poubelle. S’engage alors une intense enquête pour essayer de la retrouver.

Sous ses apparences de fiction policière relativement classique, pour ne pas dire éculée, cette minisérie se révèle riche d’une pluralité de sujets. Elle aborde le harcèlement de rue, le conflit entre les générations, le cyberharcèlement et même l’homophobie. L’enquête, parfois surprenante, s’avère plaisante à suivre. Le rythme, haletant, ne souffre d’aucun temps mort. En somme, une jolie petite réussite, qui pâtit cependant des habituels défauts des fictions télévisuelles. On citera parmi ceux-ci quelques cabotinages et performances pas toujours justes, ainsi que certaines ficelles scénaristiques cousues de fil blanc. Néanmoins, l’importance des sujets traités saura les occulter.

Télévisionfrance 2#metooJournée du 8 mars
France24 - World

Madhya Pradesh: the Heart of beautiful India

Presented by

Issued on: 31/01/2023 - 15:00

The green paths

From 20 to 22 September 2022, the IFTM trade show in Paris, connected thousands of tourism professionals across the world. Sheo Shekhar Shukla, director of Madhya Pradesh’s tourism board, talked about the significance of sustainable tourism

Madhya Pradesh is often referred to as the Heart of India. Located right in the middle of the country, the Indian region shows everything India has to offer through its abundant diversity. The IFTM trade show, which took place in Paris at the end of September, presented the perfect opportunity for travel enthusiasts to discover the region.

Sheo Shekhar Shukla, Managing Director of Madhya Pradesh’s tourism board, sat down to explain his approach to sustainable tourism.

“Post-covid the whole world has known a shift in their approach when it comes to tourism. And all those discerning travelers want to have different kinds of experiences: something offbeat, something new, something which has not been explored before.”

Through its UNESCO World Heritage Sites, Shukla wants to showcase the deep history Madhya Pradesh has to offer.

“UNESCO is very actively supporting us and three of our sites are already World Heritage Sites. Sanchi is a very famous buddhist spiritual destination, Bhimbetka is a place where prehistoric rock shelters are still preserved, and Khajuraho is home to thousand year old temples with magnificent architecture.”

All in all, Shukla believes that there’s only one way forward for the industry: “Travelers must take sustainable tourism as a paradigm in order to take tourism to the next level.”

In partnership with Madhya Pradesh’s tourism board.

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Exploring Malaysia’s natural and cultural diversity

Valeurs Actuelles

[Entretien] Examiner l’islam avec Rémi Brague

Valeurs actuelles. Ce n’est pas ça le vrai islam, entend-on souvent au lendemain d’attentats islamistes. Mais qu’est-ce que le véritable islam ? Quels liens a-t-il avec les deux autres religions du Livre ? Comment s’expriment les idées de force et de violence ? Quelle place y a la raison ? Pour répondre à toutes ces questions et à bien d’autres, le philosophe Rémi Brague vient de publier une étude très fouillée, Sur l’islam. Fort de l’enseignement « philosophie de langue arabe » pendant vingt ans à la Sorbonne et pendant dix ans à l’université Ludwig-Maximilian de Munich, l’intellectuel ausculte les textes, les hadith, les versets pour nous offrir une meilleure connaissance de cette religion qui échappe parfois à notre compréhension chrétienne.

En octobre dernier, le Dr Erika López Prater, professeur vacataire à l’université de Hamline dans le Minnesota, a perdu son poste pour avoir montré à ses étudiants une image médiévale du prophète Mohamed. Son enseignement a été qualifié « d’irrespectueux et islamophobe ». Cette affaire fait actuellement grand bruit et le directeur de l’Institut national d’histoire de l’art (INHA), a dénoncé une « méconnaissance profonde de l’histoire de la culture islamique ». Qu’en pensez-vous ?

Rémi Brague. Je suis abasourdi par la malhonnêteté de l’étudiante musulmane qui a dénoncé ce professeur, laquelle avait demandé à quiconque aurait pu éventuellement se sentir choqué de quitter la salle, par la lâcheté de l’administration de l’université (mais il est vrai que “coucher et se coucher” sont parfois les deux mamelles d’une carrière académique), enfin, par la stupidité de ceux qui ont protesté contre cette image d’origine intégralement islamique – une miniature persane – et d’ailleurs des plus célèbres. L’historien de l’art que vous citez a tout à fait raison.

Votre livre étudie avec acuité les multiples dimensions de l’islam. Qu’est-ce qui vous y a poussé ?

Merci pour le compliment, mérité ou non. J’ai passé vingt ans à enseigner la philosophie arabe. Celle-ci n’est pas uniquement le fait de musulmans, puisque Razi (Rhazès) était libre-penseur, Maïmonide, juif, et Ibn Adî, chrétien. Reste que les plus grands noms étaient ceux de musulmans, et que Maïmonide, que je viens de mentionner, était pour une grande partie le disciple d’al-Farabi, qui vivait en milieu islamique. Il était donc bon de se familiariser un peu avec l’islam. J’avais bien reçu quelques notions d’islamologie à Langues O’, mais il m’a fallu beaucoup travailler pour approfondir.

Critiquer les préjugés, qu’ils soient bienveillants ou malveillants.

Ce qui m’a poussé à écrire est tout simplement un désir qui est central chez les philosophes : introduire de la clarté, dissiper les confusions, distinguer ce qu’il ne faut pas confondre, critiquer les préjugés, qu’ils soient bienveillants ou malveillants.

L’islam est tout autant une culture qu’une confession.

Les multiples dimensions dont vous parlez commencent dès le mot même, j’essaie de le montrer : l’islam est tout autant une culture qu’une confession. La pire confusion, parfois sciemment entretenue, consiste à amalgamer les musulmans, êtres humains, qui méritent comme tels un infini respect, avec l’islam, qui est un ensemble de croyances et de pratiques dont on peut penser et dire ce que l’on veut, pourvu, bien entendu, que l’on fournisse des arguments.

Quelle principale erreur font les Occidentaux vis-à-vis de l’islam ?

Les Occidentaux sont encore trop chrétiens, même les bouffeurs de curé les plus enragés, en ce sens qu’ils voient l’islam à travers des catégories chrétiennes et reculent souvent devant l’effort qui consisterait à comprendre l’islam tel qu’il se comprend lui-même. Cela commence dès la notion de “religion”. Nous mettons là-dessus des actes de culte séparés de la vie courante : prières, jeûnes, pèlerinages, sacrements chrétiens. Nous avons un mal fou à comprendre que, pour un musulman pieux, des interdictions alimentaires (balance ton porc !) ou des injonctions concernant la vêture (le fameux “voile”) ou le système pileux (la barbe) puissent faire partie intégrante de la religion… D’où des illusions de certains de nos politiciens, qui voudraient dissocier ce qui correspond à leur représentation de ce qu’une religion doit être de ce qui, toujours selon eux, ne relèverait que du “culturel” ou du “politique”.

Comment expliquer la méconnaissance conjointe entre chrétiens et musulmans ?

Cette méconnaissance est réciproque, mais elle n’est pas symétrique. L’homme de la rue, des deux côtés, est mal au courant de la religion de l’autre, et souvent aussi, d’ailleurs, de sa propre religion. Bien des musulmans connaissent leur propre religion aussi mal que les chrétiens la leur, ce qui n’est pas peu dire !

Le chrétien sait qu’il ne connaît pas l’islam, qui est pour lui une énigme.

Cependant, il y a une différence : le chrétien sait qu’il ne connaît pas l’islam, qui est pour lui une énigme. Dans quelle case faut-il le classer ? Énigme inquiétante, mais aussi intéressante. Le musulman, lui, croit qu’il sait déjà ce qu’est le christianisme, puisqu’il en est question dans le Coran. Le christianisme est donc quelque chose de dépassé, une vieillerie de peu d’intérêt.

La conséquence de ceci est qu’il y a de grands islamologues juifs et chrétiens de toutes les dénominations, comme Ignác Goldziher, Christiaan Snouck Hurgronje ou Louis Massignon, ou plus près de nous Roger Arnaldez – pour ne pas avoir à choisir parmi les vivants. Il y a d’ailleurs aussi d’excellents spécialistes du judaïsme chez les chrétiens, et du christianisme chez les juifs.

Une bonne connaissance du christianisme est rare chez les érudits musulmans.

En revanche, une bonne connaissance du christianisme est rare chez les érudits musulmans. Quant aux musulmans de base, les praticiens chrétiens du dialogue interreligieux constatent souvent chez leurs interlocuteurs, même s’ils les écoutent poliment, un manque d’intérêt pour les dogmes et pratiques du christianisme.

En quoi, finalement, l’islam se distingue-t-il profondément des deux autres religions monothéistes ?

Il y a quantité de religions monothéistes, avant le judaïsme chez le pharaon Akhnaton, après l’islam comme le baha’isme. Il y a des monothéismes non religieux, mais philosophiques, comme celui d’Aristote : son dieu unique ne connaît pas un monde qu’il n’a d’ailleurs pas créé ; il ne peut donc écouter les prières et encore moins les exaucer. Dans une certaine mesure, on peut aussi considérer les néoplatoniciens comme des monothéistes.

Pour en rester aux prétendus “trois monothéismes”, je vois le trait distinctif le plus décisif dans la présence ou l’absence de la notion d’alliance. Elle est dans la Bible et dans les deux religions bibliques. L’islam n’est pas une religion biblique, puisqu’il considère que les deux Testaments qui la constituent (pour les chrétiens en tout cas) ont été falsifiés et ne correspondent plus à ce qui a été donné à Moïse et à ‘Issâ (le Jésus du Coran).

Le christianisme pousse l’idée d’alliance à un extrême que le judaïsme n’accepte pas.

Certains des personnages clés de la Bible figurent dans le Coran. En tout cas, les noms sont les mêmes. Certains détails des histoires qui sont racontées sur eux coïncident plus ou moins : plus dans le cas de Joseph, à la sourate XII, beaucoup moins dans celui de Jésus. Or, ce sont ces histoires qui donnent un contenu à tous ces noms. Même Allah, “le dieu” du Coran, ne coïncide pas totalement avec le YHWH de la Bible hébraïque, car il ne se comporte pas comme lui. Par exemple, il ne laisse pas Abraham marchander avec lui sur le nombre de justes dont la présence devait permettre de ne pas détruire Sodome (XI, 74-76), à la différence du marchand de tapis culotté que met en scène la Genèse (ch. 18).

Selon la Bible, Dieu ne se contente pas de parachuter des commandements dans l’histoire humaine, mais s’engage dans ladite histoire, marche avec Son peuple à qui il a dit « je serai celui que je serai » (Exode, 3, 14). Il a pour ainsi dire une aventure avec l’humanité – dans tous les sens, y compris amoureux, de l’expression. Le christianisme pousse l’idée d’alliance à un extrême que le judaïsme n’accepte pas : pour lui, l’alliance trouve son incandescence dans l’union de la nature humaine et de la nature divine dans la personne de Jésus-Christ.

Pourquoi n’est-il pas possible de former le souhait d’une réforme de l’islam, dans la compréhension occidentale du terme ? Est-ce naïf d’appeler de ses vœux un « islam des Lumières » ?

On peut certes y appeler, et ceux qui le font ne manquent pas, y compris parmi les gens de culture musulmane. La notion de réforme, ou en tout cas sa nécessité, est récusée par certains musulmans pour lesquels l’islam était déjà une réforme des religions qui lui préexistaient. Les chiites voient parfois leur religion comme étant une réforme de ce genre.

Les “Lumières” sont une de nos vaches sacrées. Nous désignons ainsi un mouvement situé à un moment précis de l’histoire intellectuelle de l’Europe occidentale. Le transposer dans l’histoire de l’islam n’a guère plus de sens que de parler d’un “Moyen Âge” islamique. On essaie parfois de chercher à ces Lumières des antécédents. Ainsi chez Averroès, qui a quand même écrit « il faut tuer les hérétiques », non pas dans un écrit juridique, ce qui ne surprendrait pas, mais dans sa défense de la philosophie contre les critiques d’al-Ghazali ( Incohérence de l’Incohérence, XVII, 17).

Cela dit, il faut distinguer l’islam comme système, qui est assez bétonné, et les musulmans de chair et d’os. Ceux-ci peuvent prendre des distances envers le système en question. Encore faut-il qu’ils évitent de confondre leurs propres compréhension et pratique de l’islam, ou plutôt ce qu’ils souhaiteraient que l’islam fût à l’avenir, avec ce qu’ils imaginent que l’islam aurait toujours été, dès l’origine coranique. D’où des interprétations modernisantes de certains versets.

Au sujet de l’intégrisme dans l’islam, vous dites que s’il « constitue une maladie, alors c’est une maladie infantile » . Pourquoi ?

Le terme de maladie est dû au regretté Abdelwahab Meddeb (mort en 2014). J’ai pris la précaution de dire « ce que nous appelons intégrisme », car ce terme, originellement forgé pour le catholicisme (au moment de l’affaire de la “Sapinière” de 1909 à 1921), convient mal à l’islam. Je voulais dire simplement que ceux que nous appelons ainsi, d’une dénomination qu’ils récusent, s’inspirent de pratiques qui datent des tout débuts de l’islam – en tout cas tels que les raconte la biographie officielle du Prophète, la sira. Ils s’en inspirent et les revendiquent d’ailleurs très explicitement. Ce qui n’est pas sans mettre dans l’embarras ceux des musulmans qui voudraient en finir avec ce qu’ils considèrent comme des dérives.

Dans le Coran, il n’y a pas l’idée de loi naturelle. Quelles en sont les conséquences ?

La conséquence principale est que le seul législateur vraiment légitime est Dieu. Et non pas celui qui parle par la voix de la conscience, mais celui qui a dicté ses volontés dans le Coran et qui a donné à l’humanité le « bel exemple » (Coran, XXXIII, 21) du Prophète. Face à ce Dieu, aucun pouvoir humain, que ce soit celui d’un parlement démocratiquement élu ou celui d’un dictateur sans scrupules, ne fait le poids.

Il est faux de prétendre, comme on le fait parfois, que l’islam serait irrationnel.

L’usage de la rationalité a pris d’autres voies qu’en Europe. Pourquoi ?

Si elle ne dit pas autre chose que la raison humaine, ne devient-elle pas redondante, et donc inutile ?

Il est faux de prétendre, comme on le fait parfois, que l’islam serait irrationnel. Au contraire, selon ses défenseurs, il est la seule religion vraiment rationnelle, puisqu’il ne connaît pas les affirmations inouïes, paradoxales du christianisme : un Dieu unique en trois personnes, la nécessité d’une rédemption, un Dieu qui aime ceux qui le rejettent, qui par amour s’abaisse jusqu’à devenir un homme, etc. Cet argument n’est pas sans force, mais il a l’inconvénient de susciter une question : la révélation islamique, si elle ne dit pas autre chose que la raison humaine, ne devient-elle pas redondante, et donc inutile ?

Quant à l’usage de la raison dans le domaine du savoir profane, les musulmans ont fait au moins aussi bien que les autres, et plus tôt qu’eux : en mathématiques (dont l’astronomie), en botanique, en médecine, en philosophie. J’ai un peu honte d’avoir à rappeler ce qui est manifeste et devrait aller de soi. De même, à l’inverse, les superstitions n’étaient ni plus ni moins répandues et virulentes en terre d’islam qu’en chrétienté. Al-Ghazali parle de carrés magiques censés faciliter le travail des parturientes.

Cependant, si l’usage de la raison est aussi répandu et fécond, il est intéressant de remarquer que l’islam présente un paradoxe : d’une part, il considère que la raison humaine est capable de reconnaître l’existence de Dieu, laquelle est d’ailleurs, selon l’islam, une aveuglante évidence. Mais d’autre part, la raison est déclarée impuissante là où il s’agit de savoir comment il convient de s’orienter dans la vie profane, de choisir le bien et de s’abstenir du mal. L’homme est incapable de distinguer ce qui est bien et ce qui est mal, ce pourquoi il lui faut une révélation qui ne dit rien sur la nature d’Allah, et n’indique que Sa volonté.

De Rémi Brague : Sur l’islam, Gallimard, 400 pages, 24 € ; le Règne de l’homme, Gallimard, coll. “Folio essais”, 528 pages, 10,20 €.

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Valeurs Actuelles

[Entretien] Olivier Babeau : « Occuper son loisir est un art très difficile »

Valeurs Actuelles. Le loisir est tout sauf un élément anecdotique de nos sociétés : il est à la fois leur plus grande faiblesse et la clé de leur progrès, avertit Olivier Babeau dans son nouvel ouvrage. Mais pour le professeur d’université, fondateur et président de l’Institut Sapiens (laboratoire d’idées dédié à la réflexion sur la place de l’être humain dans le monde technologique), ce temps libre représente actuellement une grande faiblesse alors que le divertissement, loisir passif et stérile, prend trop le pas sur les autres formes de loisir. Un peu dépassés par l’importance inédite du temps non travaillé qui nous était accordé, nous n’avons pas questionné son emploi et la façon dont il accentue les inégalités sociales. Alors que les nouvelles technologies renforcent cette emprise du divertissement sur nos temps de cerveau disponibles, cet ouvrage appelle à l’examen de conscience.

« On a volé notre temps » , avertissez-vous dès les premières pages de votre ouvrage. De quelle manière ?

Olivier Babeau. Je pars du constat que nous avons beaucoup de machines censées nous permettre d’économiser notre temps, tout est à portée de doigt. Par exemple, en deux clics nous pouvons commander un billet de train, là où auparavant il fallait se rendre au guichet et faire la queue.

Or, malgré cela, nous sommes nombreux à courir après le temps, à n’avoir jamais de moments pour faire ce que nous avons envie de faire : la pile de livres non lus s’élève sur la table de nuit, l’instrument de musique prend la poussière… Cela augmente notre culpabilité. Ce temps gagné sur le temps de travail grâce à son recul nous échappe comme du sable fin entre nos mains.

Dans mon ouvrage, je procède à une archéologie du temps libre. Je constate que nous terminons une époque commencée il y a dix mille ans, avec le néolithique, c’est-à-dire la sédentarisation. Celle-ci scellait la fin du nomadisme de groupes de chasseurs-cueilleurs qui avaient une logique économique très différente. Ces hommes du paléolithique travaillaient très peu : deux à quatre heures par jour. Ils menaient ainsi une vie de relative oisiveté qui ne correspond toutefois pas totalement au loisir actuel, où l’on s’extrait du collectif pour faire des choses seul, car la vie était collective. Puis, à partir du néolithique, on a fait une sorte de pacte faustien avec l’agriculture et l’élevage. On a cru acheter la tranquillité d’approvisionnement. Mais celle-ci a permis d’avoir beaucoup plus d’enfants, donc de bouches à nourrir. Et comme l’agriculture est très dépendante des aléas du climat, on n’est finalement jamais autant mort de faim qu’à partir de l’adoption de l’agriculture. Et on n’a jamais autant travaillé.

L’histoire de l’humanité depuis dix mille ans est celle d’une très lente reconquête de ce temps libre de l’âge d’or du paléolithique. Cela s’est accéléré au XIXe siècle, d’abord par une forme de retour en arrière avec l’industrie qui a fait exploser le nombre d’heures de travail, plus de 4 000 heures par an pour un ouvrier, puis avec le reflux tant attendu au XXe . On travaille de moins en moins : on faisait 1 950 heures par an dans les années cinquante contre 1 500-1 400 heures par an aujourd’hui dans une vie bien plus longue et avec une vie professionnelle plus courte. Comme l’a calculé François-Xavier Oliveau, en 1841 un homme travaillait 70 % de sa vie éveillée en moyenne. Aujourd’hui, pour une personne aux 35 heures et atteignant les 85 ans, cela représente seulement 12 % Très clairement, dans l’arbitrage travail/loisir, on choisit le loisir. C’est un phénomène nouveau : sous Sarkozy, un sondage montrait que 60 % des Français étaient prêts à travailler plus pour gagner plus. Cela s’est désormais inversé. Je ne déplore surtout pas le fait que le loisir a vaincu le travail, je m’interroge toutefois sur ce qu’est devenu ce temps en dehors du travail.

Comment expliquer cette inversion récente ? Plusieurs interprétations sont possibles. Je retiens entre autres le vide téléologique dans lequel nous nous trouvons. Il y a une absence de but, de sens. Il n’y a plus de grands récits de la religion ou de la patrie fondant l’accord implicite selon lequel on échange du travail contre des bienfaits. Durant les Trente Glorieuses, on acceptait de travailler beaucoup en échange d’améliorations saisissantes du niveau de vie.

Nous sommes aussi dans un moment paradoxal : nous ne sommes plus excités par la consommation, on n’est plus prêt à travailler pour elle, mais on n’est pas prêt non plus à y renoncer. On la considère comme un dû. Les gens ne voient pas pourquoi ils devraient travailler pour jouir des fruits d’une prospérité à laquelle ils ont toujours été habitués… Le loisir est devenu en quelque sorte une nouvelle religion. Un remplacement des fins dernières. Le sens de la vie ne se trouve plus dans l’espoir d’une vie après la mort ou dans une cause collective pour laquelle donner sa vie, mais dans l’exigence de “se faire plaisir”, dans cette espèce d’hédonisme individualiste qui passe par le temps de loisir. Il est devenu l’or de notre existence, mais aussi d’une partie de l’économie qui fonctionne pour la production de divertissements.

Comment décrire le loisir ? Il y a trois types de loisir : le loisir aristocratique, qui est le loisir pour les autres, celui qui se caractérise par l’agrégation sociale, le fait de s’inscrire dans un réseau. C’est le temps familial, amical ou social. Il y a ensuite le loisir pour soi, la skholè ou loisir studieux, tel le moine ou le philosophe qui se concentre sur son amélioration personnelle. Cela concerne donc tous les loisirs actifs. Le sport en fait partie. Ce sont les activités qui enrichissent d’une manière ou d’une autre. Enfin, il y a le temps pour rien, le temps hors de soi, de fuite de soi-même, le divertissement pascalien. Il n’est pas radicalement mauvais, la question est l’équilibre des trois. Or le divertissement a phagocyté une partie de notre temps libre…

« Le triomphe du temps libre va de pair avec une forme de désespérance existentielle », c’est un peu fort… Le temps libre seul ne donne pas de sens à l’existence. Le problème philosophique du sens de la vie se pose peut-être encore plus quand on a beaucoup de temps à soi que quand on en a très peu.

Le sociologue Georges Friedmann parlait du « travail en miettes » : la mécanisation et la parcellisation des tâches déshumanisaient le travail. À ce travail dépourvu de sens répond un loisir qui en est lui aussi privé. La succession des sollicitations en tout genre, notamment via les réseaux sociaux, produit aussi un loisir en miettes. C’est tout le message de mon livre : on ne questionne pas assez cet océan de loisirs qui nous est donné. C’est d’autant plus dommageable que les inégalités se produisent et se transmettent dans ces temps de loisir.

Vous expliquez, en effet, que l’usage de son temps libre devient « le principal levier de la lutte des places », pourquoi ? Durant l’Ancien Régime, les inégalités étaient établies par la naissance. Au XIXe s’ajoutent les effets de la transmission des moyens de production et du capital. Au XXIe siècle, les capacités cognitives sont devenues déterminantes dans la réussite. Notre économie est de plus en plus exigeante sur les niveaux de formation. Le niveau requis monte, et les conditions de la reproduction sociale se durcissent. Le XXe siècle était le siècle de l’ingénieur, le XXIe est celui d’une nouvelle forme d’honnête homme, très polyvalent, capable de mêler les savoirs. Or les élites ont toujours été attentives aux leviers de reproduction sociale. Elles consacrent une énergie immense à réunir les conditions favorisant la réussite de leur progéniture. Le bon usage des loisirs en fait partie. Ce n’est pas qu’une question d’argent : ceux qui réussissent le plus sont les enfants d’enseignants ! On peut penser que ces parents sont par profession attentifs à transmettre une forme de discipline du temps pour soi. Cette éthique de l’usage actif du temps libre est plus facilement cultivée dans certains milieux sociaux que dans d’autres.

Le loisir est quelque chose de très sérieux. L’erreur est de le considérer comme évident, facile.

Occuper son loisir est un art très difficile. Il ne faut pas oublier que les membres de l’aristocratie avaient une conception très contrainte de la façon de vivre leur oisiveté. Ils avaient peu de temps réellement libre, car il était entièrement consacré à cultiver leur appartenance sociale. Le temps libre pour soi demande aussi une discipline de soi, qu’avaient les moines et les philosophes, nécessitant une mise à distance du plaisir immédiat. Résister à soi-même est ardu, c’est tout un art qui est traditionnellement transmis dans certaines classes sociales. On y apprend à procrastiner le plaisir : par exemple, souffrir quelques années avant de savourer le plaisir de bien jouer du violon. On a alors accès à une qualité supérieure de plaisir parce qu’il a été épargné, capitalisé.

Quelle est la différence entre culture et divertissement ? Je fais très attention à ne pas faire de jugement de valeur, à ne pas opposer les anciens et les modernes, la musique classique et le rap. Il y a de la production culturelle de valeur à toutes les époques. Seulement peut-on dire qu’il est plus difficile de bien discerner, sur le moment, ce qui survivra à l’épreuve du temps. Ce qu’on appelle culture est ce qui s’oppose au divertissement qui, lui, ne laisse pas de trace. Il se consume, se consomme dans l’instant. C’était l’idée de Hannah Arendt : « Seul ce qui dure à travers les siècles peut finalement revendiquer d’être un objet culturel. »

Le problème est que notre obsession égalitariste nous conduit à une relativité délétère, interdisant de distinguer ce qui appartient proprement à la culture et ce qui ne lui appartient pas.

Si tout est culture, alors la culture n’est rien.

Quel effet ont les écrans ? Ils ont accéléré les choses. Le coût marginal d’accès au savoir, à tous les contenus du monde, est tombé à zéro, mais le savoir n’est pas pour autant mieux répandu en pratique. Les écrans ont aussi contribué à répandre des rumeurs ou des théories du complot. Un sondage récent a montré qu’un jeune sur six pense que la Terre est plate. Depuis que tout est disponible, la vérité ne s’est pas répandue car se sont aussi déversés toutes les erreurs et tous les mensonges. Le modèle économique des plates-formes est fondé sur la maximisation du temps passé. La fascination exercée par la succession stroboscopique des images est intentionnellement produite.

Justement, la société industrielle est devenue une société de la « captation de l’attention ». Quelles en sont les conséquences ? Le nouvel or de la société, à travers le loisir, est notre temps de cerveau disponible. Notre attention est la matière première des plates-formes. On a ainsi développé toutes les techniques de captation de l’attention en utilisant les connaissances les plus récentes dont on dispose sur le fonctionnement de notre cerveau. C’est très efficace : on est tous devenus un peu accros aux écrans. On déroule ainsi plus de 200 mètres de réseaux sociaux par jour en moyenne…

Finalement, faut-il rejeter la modernité, la technologie, et revenir aux humanités ? Il est possible de se débrancher plus souvent, de moins utiliser son smartphone, en se créant des limites de temps d’activité par jour sur les applications. Mais pour certains métiers, c’est professionnellement compliqué, tous ne peuvent pas se débrancher. D’ailleurs, il ne s’agit pas de rejeter la modernité mais d’en tirer parti au mieux. Ce qui implique de connaître son passé. L’essentiel est moins de se débrancher que d’acquérir une discipline de soi afin de maîtriser les technologies. Ces dernières ont précisément besoin des humanités, c’est-à-dire, dans l’esprit de Cicéron qui avait proposé le mot, de ces savoirs qui nous rendent proprement humains.

Quelle juste place donner aux loisirs ? Le loisir est quelque chose de très sérieux. L’erreur est de le considérer comme évident, facile. C’est un défi redoutable que de bien occuper son temps libre. Les Américains disent “work hard, play hard” . Il faut relever ce défi sérieusement pour en tirer le meilleur. Nous avons une qualité de vie extraordinaire et il faut en être conscient. Mais l’épanouissement personnel est peu corrélé à la quantité de “j’aime” recueillis sur les réseaux sociaux et de vidéos regardées. Dans un monde où mille séductions technologiques nous entraînent loin de nous-mêmes, il nous faut plus que jamais cultiver l’art difficile de la relation aux autres et à soi.

La Tyrannie du divertissement, d’Olivier Babeau, Buchet Chastel, 288 pages, 21, 50 €.

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France24 - World

Exploring Malaysia’s natural and cultural diversity

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Issued on: 13/10/2022 - 11:09Modified: 13/10/2022 - 11:33

The green paths

The IFTM trade show took place from 20 to 22 September 2022, in Paris, and gathered thousands of travel professionals from all over the world. In an interview, Libra Hanif, director of Tourism Malaysia discussed the importance of sustainable tourism in our fast-changing world

Also known as the Land of the Beautiful Islands, Malaysia’s landscape and cultural diversity is almost unmatched on the planet. Those qualities were all put on display at the Malaysian stand during the IFTM trade show.

Libra Hanif, director of Tourism Malaysia, explained the appeal of the country as well as the importance of promoting sustainable tourism today: “Sustainable travel is a major trend now, with the changes that are happening post-covid. People want to get close to nature, to get close to people. So Malaysia being a multicultural and diverse [country] with a lot of natural environments, we felt that it’s a good thing for us to promote Malaysia.”

Malaysia has also gained fame in recent years, through its numerous UNESCO World Heritage Sites, which include Kinabalu Park and the Archaeological Heritage of the Lenggong Valley.

Green mobility has also become an integral part of tourism in Malaysia, with an increasing number of people using bikes to discover the country: “If you are a little more adventurous, we have the mountain back trails where you can cut across gazetted trails to see the natural attractions and the wildlife that we have in Malaysia,'' says Hanif. “If you are not that adventurous, you’ll be looking for relaxing cycling. We also have countryside spots, where you can see all the scenery in a relaxing session.”

With more than 25,000 visitors at this IFTM trade show this year, Malaysia’s tourism board got to showcase the best the country and its people have to offer.

In partnership with Malaysia Tourism Promotion Board. For more information about Malaysia, click here.

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Madhya Pradesh: the Heart of beautiful India

New York Times - World

Los ‘nazis’ de Nicaragua: investigadores atónitos citan a la Alemania de Hitler

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Una investigación de la ONU concluyó que el presidente Daniel Ortega y altos cargos de su gobierno cometieron abusos contra los derechos humanos, aportando pruebas para juzgarlos en el extranjero.

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Por Frances Robles

El presidente de Nicaragua, su esposa y altos miembros del gobierno cometieron graves abusos contra los derechos humanos —incluyendo tortura y asesinato— que equivalen a crímenes de lesa humanidad, concluyó un equipo de investigación de las Naciones Unidas que proporcionará pruebas para cualquier iniciativa que intente juzgarlos en el extranjero.

En una conferencia de prensa celebrada el jueves, el jefe de la investigación pidió sanciones internacionales contra el gobierno y comparó el historial de Nicaragua en materia de derechos humanos con el de los nazis, diciendo que las tácticas del régimen actual para mantenerse en el poder desde 2018 eran como las que se analizaron durante los juicios de Núremberg.

“El armamentismo del sistema de justicia contra los opositores políticos, como se hace en Nicaragua, es exactamente lo que hizo el régimen nazi”, dijo en una entrevista Jan-Michael Simon, quien dirigió el equipo de expertos en justicia penal designados por la ONU.

“Se despoja masivamente a la gente de su nacionalidad y se la expulsa del país: esto es exactamente lo que hicieron los nazis”, añadió.

La gestión de Biden le ha impuesto sanciones al gobierno y a la familia del presidente Daniel Ortega en los últimos años, aunque el informe de la ONU podría significar repercusiones aún mayores, incluyendo cargos en otros países, según los expertos en derechos humanos.

En virtud de la jurisdicción universal, los tribunales de cualquier país pueden juzgar a personas por atrocidades cometidas en cualquier lugar por lo que se ha convertido en un mecanismo mundial para que los abogados de derechos humanos, sobre todo en Europa, procesen crímenes de guerra cometidos por gobiernos como los de Siria y Liberia.

“Digamos que si el hijo de Daniel Ortega está por casualidad en España, alguien podría acudir ante un juez local por estos motivos y convencerle de que vaya a arrestar a ese tipo”, dijo José Miguel Vivanco, investigador principal adjunto de derechos humanos en el Consejo de Relaciones Exteriores.

La conclusión de la ONU de que Nicaragua cometió crímenes contra la humanidad también podría afectar la capacidad del gobierno para obtener financiación internacional, dijo Simon.

En 2018, Ortega y su esposa, la vicepresidenta Rosario Murillo, se enfrentaron a un levantamiento masivo de disidencia política, ya que cientos de miles de manifestantes protestaron contra los recortes a la seguridad social y el deterioro de la democracia, bloqueando las calles y paralizando el país.

Los investigadores de la ONU constataron que el régimen utilizó todos los medios a su alcance para reprimir a los manifestantes, y que las fuerzas policiales y los grupos progubernamentales actuaron de forma concertada con resultados mortales.

Según el informe, la policía disparó contra los manifestantes de forma sistemática, además de grupos armados que no estaban autorizados a usar la fuerza. La policía y las organizaciones aliadas del gobierno cometieron ejecuciones extrajudiciales. La policía llevó a cabo operaciones muy coordinadas para desmontar barricadas utilizando tácticas violentas, según constataron los investigadores.

La ONU analizó 40 ejecuciones extrajudiciales y concluyó que agentes policiales y grupos progubernamentales actuaron de “manera coordinada”.

Cuando se puso fin a las manifestaciones, cientos de personas habían muerto.

Hasta el día de hoy “se siguen cometiendo violaciones”, dijo Simon.

El gobierno ha negado haber matado deliberadamente a manifestantes y califica las protestas como violentos intentos de golpe de Estado, señalando que también murieron al menos dos decenas de policías. El gobierno no participó en el informe de la ONU, ni permitió el acceso de los investigadores al país.

Los investigadores también afirmaron que el gobierno llevó a cabo sistemáticamente detenciones arbitrarias y procesamientos de opositores al gobierno utilizando diversas instituciones gubernamentales, como la Asamblea Nacional, la policía, el poder judicial, la oficina del defensor público, la penitenciaría y el Instituto de Medicina Legal. Se torturó a personas bajo custodia, concluye el informe.

“El Estado nicaragüense, de hecho, ha estado armando literalmente todas las instituciones del Estado en términos de control y represión”, dijo Simon. “La palabra es armamentismo. Han estado armando el sistema judicial, armando la función legislativa, armando la función ejecutiva”.

La vicepresidenta, que ejerce de portavoz del gobierno, no respondió a la petición de comentarios de The New York Times.

El informe se produce pocas semanas después de que el gobierno de Ortega despojara de la ciudadanía a 300 nicaragüenses a los que un juez calificó de “traidores a la patria”. Entre los afectados había activistas de derechos humanos y periodistas, entre otros, y la mayoría viven fuera del país.

La publicación de la investigación de la ONU fue una grata sorpresa para los activistas de derechos humanos.

“Antes de llegar a la cárcel, este no era el lenguaje utilizado por los expertos. Ahora el lenguaje es más fuerte”, dijo Juan Sebastián Chamorro, activista nicaragüense que fue puesto en libertad el mes pasado tras pasar 611 días de detención y ahora reside en Houston.

“Eso significa que se han acumulado más pruebas y que pueden utilizarse en un futuro tribunal internacional”, afirmó. “Estamos hablando de más de 350 personas que fueron asesinadas”.

Chamorro estaba entre los cientos de líderes políticos nicaragüenses que fueron apartados desde que las protestas de 2018 conmocionaron por primera vez al país.

Rosalía Gutiérrez-Huete Miller, quien forma parte de los nicaragüenses que perdieron su ciudadanía el mes pasado, dijo que el informe de la ONU era la condena que los manifestantes estaban esperando.

“La conclusión legal de hoy valida y reconoce lo que hemos estado denunciando durante años”, dijo por teléfono desde Washington, D. C. “Nunca ha habido una declaración tan clara como esta. A menudo estas declaraciones son insípidas, tratando de no causar emociones”.

Frances Robles, corresponsal en Florida, cubre también Puerto Rico y Centroamérica. Su investigación de un detective de homicidios de Brooklyn generó que se anularan más de una docena de condenas por asesinato y fue galardonada con un premio George Polk. @FrancesRoblesFacebook

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BBC

Arm opts for New York stock listing in blow to London

British microchip designer Arm says it will not pursue a London stock exchange listing this year.

The Cambridge-based firm designs the tech behind processors - commonly known as chips - that power devices from smartphones to game consoles.

Reports in January said Prime Minister Rishi Sunak had restarted talks with Arm's owner, Japanese investment giant SoftBank, about a possible UK listing.

Arm says it decided a sole US listing in 2023 was "the best path forward".

Chief executive Rene Haas said in a statement: "After engagement with the British Government and the [Financial Conduct Authority] over several months, SoftBank and Arm have determined that pursuing a US-only listing of Arm in 2023 is the best path forward for the company and its stakeholders."

He added the company will consider a UK listing "in due course".

Listing a firm on a stock exchange takes it from being a private to a public company, with investors able to buy and sell shares of a company's stock on specific exchanges.

Arm's decision not to pursue a listing on the London Stock Exchange this year has raised concerns that the UK market is not doing enough to attract tech company stock offerings, with US exchanges seen to offer higher profiles and valuations.

SoftBank Group Corp's founder and chief executive Masayoshi Son said last year he would probably look to the tech-heavy Nasdaq exchange for a potential Arm listing.

Arm had a dual listing on the London stock exchange and the Nasdaq for 18 years, before it was bought by SoftBank for $32bn (£26.7bn) in 2016.

Mr Haas said Arm is increasing its UK presence and headcount, including opening a new site in Bristol, and will keep its material intellectual property, headquarters and operations, in the UK.

"Arm is proud of its British heritage, and continues to work with the British Government," he said. "We will continue to invest and play a significant role in the British tech ecosystem."

A Government spokesperson said: "The UK is taking forward ambitious reforms to the rules governing its capital markets, building on our continued success as Europe's leading hub for investment, and the second largest globally."

They added the UK "continues to attract some of the most innovative and largest companies in the world" and acknowledged Arm's commitment to its UK presence with more jobs and investment.

'Crown jewel'

Sometimes referred to as the "crown jewel" of the UK's technology sector, Arm was founded in Cambridge, England, in 1990.

Its chip design instructions and technologies are used by manufacturers like the Taiwan Semiconductor Manufacturing Company and companies like Apple and Samsung to construct their own processors.

According to its latest quarterly filing, the company has shipped more than 250 billion Arm-based chips to date, and reported revenue up 28% on the same period last year.

Efforts by SoftBank to sell Arm to graphics card giant Nvidia collapsed last year as competition regulators in the UK, US and Europe probed whether the deal would push up chip prices and reduce choice.

'Significant blow'

Russ Shaw CBE, founder of Tech London Advocates and Global Tech Advocates, said Arm's statement offered "glimpses of hope" for its commitment to its British roots, but Arm and SoftBank's decision to opt for a sole US listing is "a significant blow to the UK tech sector".

Mr Shaw said it is also "disappointing news for the London Stock Exchange and the heritage and future of the UK semiconductor industry".

He is among UK tech leaders who have called on the government to publish its semiconductor strategy to support British companies operating in the chip industry and supply chain.

He added Arm's decision "must be upheld as a case study for the UK Government of how 'not to do it'" - citing the company's sale to SoftBank in 2016 as a factor determining its US-only listing.

"Nations like the US and China that recognise the strategic value of chip companies would not have allowed such decisions to be made - then or now - and the UK must now endeavour to proactively protect its semiconductor industry," said Mr Shaw.

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Valeurs Actuelles

JO 2024 : la climatisation dans les chambres du village olympique fait débat, Hidalgo fermement opposée

Pas de clim pour les Jeux olympiques ? Jeudi 2 mars, le comité d’organisation des Jeux olympiques de Paris 2024 a proposé de permettre aux athlètes de climatiser leur chambre, rapporte Le Parisien. Les athlètes doivent prendre leurs quartiers dans l’Est parisien, au sein d’un village olympique qui s’étend sur les communes de Saint-Ouen, Saint-Denis et L’Île-Saint-Denis. « Malgré la présence de la Seine, c’est un quartier qui reste très minéralisé et le village ne sera donc pas d’une fraîcheur exceptionnelle pour les athlètes, surtout en cas de canicule en plein mois d’août », tient à rappeler Cécile Gintrac, géographe et membre du comité de vigilance JO 2024, qui explique que la végétalisation du quartier, promise en héritage des Jeux, « ne sera pas optimale en 2024 ».

Aussi, le comité d’organisation de l’événement sportif propose-t-il que les athlètes puissent installer, à leurs frais, une climatisation, les Jeux ayant lieu en plein mois d’août.

Pour Anne Hidalgo, c’est non

Mais cette proposition a suscité un refus catégorique de la part d’Anne Hidalgo, maire socialiste de Paris et présidente de la Solideo (Société de livraison des ouvrages olympiques). L’édile parisien a expliqué que pareille autorisation irait en contradiction avec sa volonté d’avoir des infrastructures olympiques « écologiques ». « Je souhaite que les Jeux de Paris soient exemplaires sur le plan environnemental », insiste-t-elle, rappelant que « l’impact carbone sera réduit de 45 % pour le village des athlètes, pendant la phase de construction et sur l’ensemble de son cycle de vie, par rapport à un projet classique, permettant d’atteindre les objectifs des accords de Paris avec dix ans d’avance. Les bâtiments ont par ailleurs été conçus pour faire face au climat de 2050 », poursuit-elle. « Je ne reviendrai pas sur ces ambitions et, en tant que présidente de la Solideo, je peux vous garantir que nous ne changerons pas de trajectoire et qu’il n’y aura pas de modifications du programme de construction du village concernant la climatisation », conclut-elle.

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France24 - World

West Africa food insecurity demands climate-smart response amid multiple crises

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Issued on: 05/09/2022 - 11:22

World bank

As crises multiply and the devastating conflict in Ukraine drags on, its global effects are being felt hard in the Sahel and West Africa, a region with more than 38 million people facing acute food insecurity. The war’s impacts risk pushing an additional 7 to 10 million people in the region into food insecurity.

In the face of the crisis, the World Bank is deploying short- and long-term responses to boost food and nutrition security, reduce risks, and strengthen food systems.

These actions form part of the institution’s global response to the ongoing food security crisis, with up to $30 billion in existing and new projects in areas spanning agriculture, nutrition, social protection, water, and irrigation. This financing will include efforts to encourage food and fertilizer production, enhance food systems, facilitate greater trade, and support vulnerable households and producers.

Soaring prices

The shockwaves of the conflict are expected to have complex, long-lasting impacts for the world. Global prices are forecast to remain at historically high levels through the end of 2024, and the war is altering patterns of trade and production in ways that will aggravate food insecurity and inflation. These jolts come after two years of COVID-19 pandemic disruption, creating  a blow to an already fragile global food system grappling with climate extremes. 

« Today, with soaring inflation, unfortunately many people in Africa are struggling to have access to basics such as food products, » says Ousmane Diagana, World Bank Vice President for Western and Central Africa.

Markets in the Sahel and across West and Central Africa are experiencing stark price rises of oil, rice, wheat and other commodities on the international market, and poorer households spend disproportionately more on food than those better off. The price of wheat, a food staple for many households, stood 60% higher at the start of June 2022 compared to January 2021, according to World Bank data.

The price of fertilisers too, essential for productive agriculture, has surged since the war and now stands almost three times higher than a year ago. The knock-on effect is expected to reduce food production over the coming years as soaring prices force many farmers to use less fertiliser.

Tackling root causes

The World Bank is mobilising support for emergency responses in the Sahel and West Africa to help countries at risk of food insecurity respond faster. It is also working with its humanitarian partners to monitor regional food insecurity and draw up Food Security Preparedness Plans.

The challenge of boosting the region’s food and nutrition security is also demanding long-term responses. And, as many root causes—and consequences—of food insecurity defy national borders, regional approaches are being adopted to build food systems resilience across Western and Central African countries.

The $716 million Food System Resilience Program (FSRP) is one such approach. It aims to benefit more than  four million people in West Africa by increasing agricultural productivity through climate-smart agriculture, promoting intraregional value chains, and building regional capacity to manage agricultural risks.

The Great Green Wall

As food systems in the Sahel and West Africa face exceptional stress, there is also a growing demand for more climate-smart investments to support countries where communities face the compounded effects of climate change, conflict, and unprecedented environmental degradation.

The African-led Great Green Wall is a major regional initiative that promises such climate-smart solutions to transform both the region’s economies and ecosystems. By 2030, it seeks to restore some 100 million hectares of degraded land and generate 10 million jobs in rural areas, supporting people’s ability to respond and adapt to climate risks. The World Bank has committed to invest $5.6 billion between 2020 and 2025 in 11 countries taking part. Over 60 projects are focused on transforming livelihoods in the Great Green Wall through landscape restoration, improved food systems, and access to climate-resilient infrastructure.

Tangible results

“Before, I used chemical fertiliser every year and I could go through 20 or 30 bags of it,” says farmer Nama Boureima in Sapouy, Burkina Faso, one of hundreds benefiting from biodigesters installed in the country.

By adding a mix of cow manure and water to biodigesters, farmers can generate renewable biogas for cooking and organic fertiliser for their fields. This reduces CO2 emissions by capturing methane emitted by the manure, while lowering pressure on forest resources previously used for household fuel.

“Now I don't worry anymore about the fertiliser problem,” Boureima says.

His farm illustrates some of the sweeping changes in progress under the Great Green Wall. Some 270,000 hectares of land have been brought under sustainable management in Burkina Faso; more than 2,500 micro-projects have been financed; 1.5 million people have seen their monetary benefits from forest products increase; and 10 million tons of CO2 have been reduced or avoided.

About 12.5 million people benefited from the US$900 million Nigeria Erosion and Watershed Project (NEWMAP) that reinforced the country’s ability to fight erosion, natural hazards and disasters, while creating 20,000 direct and 32,000 indirect jobs through Sovereign Green Bonds — a first for Africa.

In Niger, additional yields of as much as 58% have been achieved by agro-sylvo-pastoral communities thanks to training on climate-smart strategies.

Green future

As global food security challenges mount, tapping the potential of these ambitious climate-smart investments is seen as essential for making the region’s economy more resilient, achieving inclusive growth, and combating food insecurity.

“When these elements are put together, not only does it transform the economy, but jobs are created too. That allows young Africans to stay in Africa and make a living from their work by being in Africa,” says the World Bank’s Diagana.

Learn more about World bank's projects and operations at www.worldbank.org/en/region/afr/western-and-central-africa

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New York Times - World

Las ‘monjas del kung-fu’ de Nepal rompen convenciones

Durante mucho tiempo, las funciones religiosas de las mujeres en el budismo del Himalaya han estado restringidas. Un grupo desafía las normas y costumbres establecidas con artes marciales y activismo medioambiental.

Nuns practicing Kung Fu in Nepal.Credit...

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Por Sameer Yasir

Photographs and Video by Saumya Khandelwal

Para este artículo, Sameer Yasir pasó dos días en un convento de monjas en Nagarjun, Nepal, a las afueras de Katmandú.

NAGARJUN, Nepal— Cuando los primeros rayos de sol atravesaban las nubes que cubrían los picos nevados del Himalaya, Jigme Rabsal Lhamo, una monja budista, desenvainó una espada de su espalda y la enfiló hacia su oponente, tirándola al suelo.

“¡Ojos en el objetivo! ¡Concéntrate!”, le gritó Lhamo a la monja derribada, mientras la miraba directamente a los ojos frente a un templo encalado en el convento Druk Amitabha, en una colina con vista a Katmandú, la capital de Nepal.

Lhamo y las demás integrantes de su orden religiosa son conocidas como “las monjas del kung-fu” y forman parte de una secta budista de 800 años de antigüedad llamada drukpa, que es la palabra tibetana para “dragón”. Por toda la región del Himalaya y en el resto del mundo, sus seguidoras mezclan actualmente la meditación con las artes marciales.

Todos los días, las monjas cambian sus túnicas carmesí oscuro por un uniforme marrón oscuro para practicar kung-fu, las artes marciales de origen chino. Forma parte de su misión espiritual de lograr la equidad de género y una buena condición física; sus creencias budistas también las exhortan a que lleven una vida respetuosa con el medioambiente.

Las mañanas dentro del convento están repletas de los sonidos secos de los pasos pesados y el ruido metálico de las espadas presentes en los entrenamientos de las monjas bajo la tutela de Lhamo. En medio de los sutiles roces de sus uniformes holgados, las monjas dan volteretas y se lanzan golpes y patadas entre ellas.

“El kung-fu nos ayuda a romper las barreras de género y a desarrollar confianza interior”, afirmó Lhamo, de 34 años, quien llegó al convento hace más de 10 años procedente de Ladakh, en el norte de la India. “También nos ayuda a cuidar de los demás durante las crisis”.

Desde que los académicos del budismo tienen memoria, las mujeres en el Himalaya que buscan practicar la religión junto a los monjes varones como iguales espirituales han sido estigmatizadas, tanto por los líderes religiosos como por las costumbres sociales más amplias.

Las mujeres, que tienen prohibido participar en los intensos debates filosóficos fomentados entre los monjes, estaban confinadas a tareas como la cocina y la limpieza dentro de los templos y monasterios. Se les negaba realizar actividades que implicaran esfuerzo físico, dirigir oraciones o incluso cantar.

En las últimas décadas, esas restricciones se han convertido en el centro de una intensa batalla librada por miles de monjas en muchas sectas del budismo en el Himalaya.

Las monjas del kung-fu lideran la ofensiva por el cambio. Su linaje Drukpa comenzó un movimiento reformista hace 30 años bajo el liderazgo de Jigme Pema Wangchen, también conocido como el duodécimo gyalwang drukpa. El líder ha estado dispuesto a perturbar siglos de tradición y quiere que las monjas lleven el mensaje religioso de la secta fuera de los muros del monasterio.

“Estamos cambiando las reglas del juego”, afirmó Konchok Lhamo, una monja del kung-fu de 29 años. “No es suficiente meditar sobre un cojín dentro de un monasterio”.

Hoy, las monjas drukpa no solo practican kung-fu, sino que también lideran oraciones y caminan durante meses en peregrinaciones para recoger desechos plásticos y concientizar a la gente sobre el cambio climático.

Cada año, desde hace 20, a excepción de una pausa causada por la pandemia, las monjas han recorrido en bicicleta unos 2000 kilómetros desde Katmandú hasta Ladakh, en lo alto del Himalaya, para promover el transporte ecológico.

En el camino, se detienen para educar a las personas en las zonas rurales de Nepal y la India sobre la equidad de género y la importancia de las niñas.

Las monjas de este grupo religioso conocieron las artes marciales en 2008 gracias a un grupo de seguidores de Vietnam, quienes habían ido al convento para aprender las escrituras y a tocar los instrumentos utilizados durante las oraciones.

Desde entonces, cerca de 800 monjas han recibido entrenamiento básico en artes marciales y unas 90 han pasado por intensas lecciones para convertirse en entrenadoras.

El duodécimo gyalwang drukpa también ha estado capacitando a las monjas para que se conviertan en maestras de los cantos, una posición que solía ser exclusiva de los hombres. También les ha proporcionado el nivel más alto de enseñanza, llamado mahamudra, que en sánscrito significa “gran símbolo”, y que consiste en un sistema avanzado de meditación.

Las monjas se han vuelto muy conocidas tanto en Nepal, de mayoría hindú con cerca del 9 por ciento de budistas, como más allá de las fronteras del país.

Sin embargo, los cambios en el grupo religioso no se han producido sin una intensa reacción negativa. Los budistas conservadores han amenazado con quemar los templos drukpa.

Durante sus viajes por las escarpadas laderas desde el convento hasta el mercado local, las monjas han sido atacadas verbalmente por monjes de otras sectas. Pero eso, aseguran, no las disuade. Cuando viajan, con sus cabezas rapadas, en sus camionetas de caja abierta, pueden verse como soldados listas para ser desplegadas en el frente de batalla, capaces de enfrentar cualquier prejuicio.

El enorme campus de la secta alberga a 350 monjas, quienes viven con patos, pavos, cisnes, cabras, 20 perros, un caballo y una vaca, todos rescatados de los cuchillos de los carniceros o de la calle. Las mujeres trabajan como pintoras, artistas, fontaneras, jardineras, electricistas y albañiles y también administran una biblioteca y una clínica médica para la población laica.

“Cuando la gente viene al monasterio y nos ve trabajando, comienzan a entender que ser monja no es ser ‘inútil’”, afirmó Zekit Lhamo, de 28 años, refiriéndose a un insulto que a veces reciben las monjas. “No solo cuidamos nuestra religión, sino también a la sociedad”.

Su trabajo ha inspirado a otras mujeres en la capital de Nepal.

“Cuando las veo, me dan ganas de convertirme en monja”, afirmó Ajali Shahi, estudiante de posgrado en la Universidad de Tribhuvan en Katmandú. “Se ven tan geniales, que te dan ganas de dejar todo atrás”.

Todos los días, el convento recibe al menos una docena de consultas sobre cómo unirse a la orden desde lugares tan lejanos como México, Irlanda, Alemania y Estados Unidos.

“Pero no todas pueden hacer esto”, afirmó Jigme Yangchen Ghamo, una de las monjas. “Parece atractivo desde fuera, pero por dentro es una vida dura”.

“Nuestras vidas”, añadió, “están sujetas a tantas normas que hasta tener un bolsillo en la túnica conlleva restricciones”.

Un día reciente, las monjas se despertaron a las 3 a. m. y se pusieron a meditar en sus dormitorios. Antes de que amaneciera, caminaron hacia el templo principal, donde una monja maestra de cantos, Tsondus Chuskit, dirigía las oraciones. Sentadas con las piernas cruzadas en bancos, las monjas revisaban el texto de la oración en sus iPads, adquiridos para minimizar la utilización de papel.

Luego, al unísono, comenzaron a entonar cánticos, y el templo, de colores brillantes, se llenó del sonido de tambores, cuernos y campanas.

Tras las oraciones, las monjas se reunieron fuera.

Jigmet Namdak Dolker tenía unos 12 años cuando vio a un grupo de monjas Drukpa pasar por delante de la casa de su tío en Ladakh, India. Como era una niña adoptada, salió corriendo y empezó a caminar con ellas.

Quería ser monja y le rogó a su tío que la dejara entrar en el convento Drukpa, pero él se negó.

Un día, cuatro años después, salió de casa y se unió a miles de personas que celebraban el cumpleaños de Jigme Pema Wangchen, el jefe de la secta. Finalmente, se dirigió al convento y nunca regresó.

¿Y cómo se siente después de siete años, seis de los cuales los ha pasado practicando Kung Fu?

“Orgullosa. Libre de hacer lo que quiera”, dice, “y tan fuerte por dentro que puedo hacer cualquier cosa”.

Bhadra Sharma colaboró con la reportería.

Sameer Yasir es reportero de The New York Times. Se unió al Times en 2020 y está radicado en Nueva Delhi. @sameeryasir

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BBC

GB News host Mark Steyn's Covid vaccine claims broke Ofcom rules

GB News broke broadcasting rules last April when ex-presenter Mark Steyn made "potentially harmful and materially misleading" claims about Covid-19 vaccines, regulator Ofcom has said.

He spoke about "only one conclusion" from official data, about the third jab's "significantly greater risk" of "infection, hospitalisation and death".

Ofcom said that was wrong and "may have resulted in viewers making important decisions about their own health".

GB News said it was "disappointed".

In his show, Steyn referred to data from the UK Health Security Agency (UKHSA) to compare people who had the booster with those who had only received the first two vaccinations.

"His interpretation that there was 'only one conclusion' from this comparison... was misleading because it did not take account of key factors such as the significant differences in age or health of the people in these two groups," Ofcom said.

"The programme also failed to reflect that the UKHSA reports made clear that the raw data should not be used to draw conclusions about vaccine efficacy, due to the biases inherent in the vaccinated and unvaccinated populations."

Ofcom said the group who had been boosted "included far larger numbers of older people", and Steyn failed to take into account "the fact that older people are more likely to die or be hospitalised than younger people".

'No genuine challenge'

The regulator said it took into account the "definitive" way the Canadian broadcaster and author presented his conclusion, and the "absence of adequate counterweight or genuine challenge".

Ofcom said broadcasters are "free to transmit programmes which may be considered controversial and challenging, or which question statistics or other evidence produced by governments or other official sources".

"It can clearly be in the public interest to do so," it added. "However, with this editorial freedom comes an obligation to ensure that, when portraying factual matters, audiences are not materially misled."

In response, GB News said its role was "to ask tough questions, point out inconsistencies in government policy, and hold public bodies to account when the facts justify it".

"Mark Steyn's programme did exactly that," its statement added. "We support his right to challenge the status quo by examining the small but evident risks of the third Covid booster.

"As news stories in the last week have highlighted, it was prescient to question whether the government was candid with all the facts. It is an important story in the public interest."

Steyn "drew a reasonable conclusion from the facts", but "drew only one conclusion", GB News continued.

'Several valid interpretations'

"We accept that the data offered several valid interpretations, and he should have made this clear. Had he done so, the story would have remained within the wide freedoms that Ofcom's Broadcast Code allows."

The overwhelming weight of evidence, from a number of different independent teams of researchers, has found that Covid vaccines' benefits far outweigh any known harms.

Steyn left GB News three months ago amid a dispute over contract terms he claimed could have made him personally liable for Ofcom fines.

Ofcom said it was not imposing a fine or other sanction.

Steyn's programme is also the subject of a second Ofcom investigation into comments made by a guest, author and journalist Naomi Wolf, about the vaccine on 4 October.

A Twitter account run by his team posted a picture of the Ofcom office with the caption "The Ministry of Truth Rules", linking to a statement headlined "Steyn found guilty!", which also said: "Mark intends to appeal this and get it before a real court."

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New York Times - World

Occidente intentó aislar a Rusia. No funcionó

Por Josh HolderLauren LeatherbyAnton Troianovski y Weiyi CaiMarch 2, 2023

Tras la invasión de Rusia a Ucrania, Occidente formó lo que al parecer era una coalición global demoledora: 141 países respaldaron una disposición de las Naciones Unidas que exigía que Rusia se retirara sin poner ninguna condición.

Zambia

Sierra Leona

Albania

Serbia

Ghana

Montenegro

Libia

Kenia

México

Nigeria

Argentina

Perú

“El mundo está

con nosotros”

Costa Rica

Australia

Ruanda

Hungría

Egipto

Alemania

Brasil

Comoras

Níger

Francia

Haití

Congo

Colombia

ALIADOS OCCIDENTALES

Ucrania

Gabón

España

EE. UU.

Polonia

Chile

Bulgaria

Papúa Nueva Guinea

Reino

Unido

Estonia

“Unidad mundial

sin precedentes”

Turquía

Italia

Canadá

Rumanía

Camboya

Malasia

Catar

Tailandia

Indonesia

Yemen

Kuwait

Japón

E.A.U.

Birmania

Corea del Sur

Filipinas

Nepal

Singapur

Afganistán

Arabia Saudita

Israel

Zambia

Sierra Leona

Ghana

Libia

Serbia

Kenia

México

Costa Rica

Nigeria

Perú

“El mundo está

con nosotros”

Argentina

Australia

Ruanda

Hungría

Egipto

Alemania

Brasil

Níger

Francia

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ALIADOS OCCIDENTALES

Ucrania

Colombia

Gabón

España

EE. UU.

Polonia

Chile

Bulgaria

Reino Unido

“Unidad mundial

sin precedentes”

Estonia

Italia

Canadá

Rumanía

Turquía

Kuwait

Indonesia

Tailandia

Malasia

Yemen

Birmania

Corea del Sur

Filipinas

Japón

Nepal

E.A.U.

Singapur

Arabia

Saudita

Catar

Israel

Camboya

Serbia

Zambia

Montenegro

Sierra

Leona

Ghana

Libia

Kenia

Argentina

Brasil

“El mundo

está con nosotros”

Nigeria

ALIADOS OCCIDENTALES

México

Australia

Egipto

Alemania

Perú

Francia

Colombia

Congo

Ucrania

Haití

Níger

EE. UU.

España

Polonia

Bulgaria

Chile

Reino

Unido

Estonia

Italia

“Unidad mundial

sin precedentes”

Canadá

Turquía

Birmania

Singapur

Catar

Malasia

Yemen

E.A.U.

Corea del Sur

Indonesia

Israel

Tailandia

Japón

Arabia Saudita

Filipinas

Afganistán

Camboya

Rusia, en cambio, parecía que estaba sola. Corea del Norte fue uno de los cuatro países que apoyaron a Rusia y rechazaron la disposición.

Eritrea

“Se están distorsionando las acciones rusas”

Corea

del Norte

Rusia

Bielorrusia

Siria

Eritrea

“Se están

distorsionando

las acciones rusas”

Corea

del

Norte

Rusia

Bielorrusia

Siria

Pero Occidente nunca logró convencer a tantos países del mundo como parecía al inicio. Otros 47 países se abstuvieron o no asistieron a las votaciones, entre ellos la India y China. Desde entonces, muchos de esos países “neutrales” han brindado un importante apoyo económico o diplomático a Rusia.

Irak

Círculos en función de la población

Argelia

Bangladés

India

Irán

Marruecos

Laos

Pakistán

China

Vietnam

Mozambique

Sri Lanka

Etiopía

Uzbekistán

“No tuvimos otra opción

que abstenernos”

Uganda

Irak

Círculos en función

de la población

Argelia

Bangladés

India

Marruecos

Irán

Laos

Pakistán

China

Vietnam

Mozambique

Sri Lanka

Etiopía

Uzbekistán

“No tuvimos otra opción

que abstenernos”

Uganda

Además, incluso algunos de los países que al principio aceptaron denunciar a Rusia no consideran que la guerra sea problema de ellos y desde entonces han comenzado a asumir una postura más neutral.

“Brasil no tiene interés en entregar municiones”

Apoyo retirado

Voto neutral

“Ucrania es víctima de las crisis urdidas por Estados Unidos”

Brasil

Ucrania

Irán

Turquía

Rusia

“Una política basada en provocaciones”

E.A.U.

“Tomar partido solo conduciría a más violencia”

Apoyo retirado

Ucrania

E.A.U.

Brasil

“Tomar partido

solo conduciría

a más violencia”

“Brasil no tiene

interés en entregar

municiones”

Turquía

“Una política basada

en provocaciones”

Voto neutral

Irán

“Ucrania es víctima de las crisis

urdidas por Estados Unidos”

Rusia

Después de un año, esto es cada vez más evidente: aunque la coalición principal de Occidente sigue siendo sólida, nunca convenció al resto del mundo de dejar aislada a Rusia.

En vez de dividirse en dos, el mundo se ha fragmentado. Una gran parte de los países que se encuentran entre ambas posturas ven la invasión de Rusia como un problema principalmente europeo y estadounidense. Más que considerarla una amenaza existencial, estos países se enfocaron sobre todo en proteger sus propios intereses en medio de la conmoción económica y geopolítica provocada por la invasión.

El panorama nos recuerda la gran cantidad de países neutrales durante la Guerra Fría, pero ahora el mundo está más interconectado. La magnitud y la complejidad de las comunicaciones a nivel mundial, los lazos económicos y los vínculos de seguridad ofrecen muchas más oportunidades para que los enemigos de Occidente obtengan una mayor influencia.

La semana pasada, la Asamblea General de Naciones Unidas aprobó otra resolución que exige que Rusia se retire del territorio ucraniano, pero China, Sudáfrica, la India y muchos países del sur global siguieron absteniéndose, lo cual destaca su distanciamiento de lo que consideran una guerra de Occidente.

Y Rusia lo está aprovechando de varias maneras.

Para eludir las sanciones

Al principio, parecía que las sanciones económicas de Occidente podrían debilitar la capacidad de Moscú para mantener la guerra. Una campaña encabezada por Estados Unidos, que incluía a 37 países, sacudió los cimientos del sistema financiero ruso al congelar sus reservas de divisas extranjeras y afectar a sus principales bancos.

Austria

Grecia

“El rublo se redujo

a escombros”

Canadá

Portugal

Países Bajos

Suiza

Letonia

Irlanda

EE. UU.

Japón

Dinamarca

Eslovenia

Hungría

Francia

Lituania

Rusia

Polonia

Reino

Unido

Nueva Zelanda

Finlandia

Alemania

España

Italia

Noruega

República Checa

Australia

Austria

“El rublo se redujo

a escombros”

Grecia

Canadá

Portugal

Países Bajos

Suiza

Letonia

Irlanda

EE. UU.

Japón

Dinamarca

Eslovenia

Hungría

Francia

Lituania

Rusia

Polonia

Reino

Unido

Nueva Zelanda

Finlandia

Alemania

España

Italia

Noruega

República Checa

Australia

“El rublo se redujo a escombros”

Austria

Grecia

Canadá

Portugal

Suiza

Letonia

Irlanda

EE. UU.

Dinamarca

Japón

Rusia

Reino

Unido

Nueva Zelanda

Alemania

España

Italia

Noruega

Australia

Francia

República Checa

Estas sanciones bloquearon importaciones fundamentales como las refacciones para aeronaves y los semiconductores para los aparatos electrónicos. Además, cientos de empresas suspendieron de manera voluntaria sus negocios en Rusia, lo que dejó a los rusos de a pie sin distribuidores de Apple y sin suscripciones a Netflix.

Pero las sanciones no han sido tan devastadoras como esperaba Occidente. De acuerdo con Silverado Policy Accelerator, una organización sin fines de lucro de Washington, unos cuantos países han llenado ese vacío al aumentar las exportaciones a Rusia a niveles muy por encima de los anteriores a la guerra. Las exportaciones de otros países disminuyeron cuando comenzó la guerra, pero después retomaron su curso.

Apoyo para condenar a Rusia

Abstención o ausencia en la votación de la ONU

En contra de condenar a Rusia

Exportación de más carros, maquinaria y chips

El transporte de

mercancías se triplicó

Uzbekistán

Kazajistán

Armenia

Turquía

Bielorrusia

China

Irán

Aumento significativo de

las exportaciones a Rusia

Kirguizistán

Bolivia

Georgia

Serbia

Colombia

Etiopía

Rusia

Sri

Lanka

Bosnia

Suiza

Pequeño aumento de las exportaciones a Rusia

Ecuador

Macedonia del

Norte

India

Indonesia

Brasil

Costa

Rica

Más importaciones de petróleo ruso

Exportación de más carros, maquinaria y chips

El transporte de

mercancías se triplicó

Uzbekistán

Kazajistán

Armenia

Turquía

Bielorrusia

China

Irán

Aumento significativo de las

exportaciones a Rusia

Kirguizistán

Bolivia

Georgia

Serbia

Colombia

Etiopía

Rusia

Sri

Lanka

Pequeño aumento de las

exportaciones a Rusia

Bosnia

Suiza

Ecuador

Macedonia

del Norte

India

Indonesia

Brasil

Costa

Rica

Más importaciones de petróleo ruso

Etiopía

Irán

Bielorrusia

China

Turquía

Kirguizistán

Armenia

Kazajistán

Georgia

Uzbekistán

Serbia

Aumento significativo de las

exportaciones a Rusia

Colombia

Bolivia

Rusia

Suiza

Pequeño aumento de las exportaciones a Rusia

Macedonia

del Norte

Sri

Lanka

Bosnia

Ecuador

Costa

Rica

Indonesia

Brasil

India

China y Turquía compensaron solas la mayor parte de ese vacío de exportaciones.

Los vehículos de pasajeros chinos remplazaron el suministro anterior de Rusia con el de fabricantes de Occidente. China también exportó más maquinaria y semiconductores. Otras mercancías producidas por empresas multinacionales que ya no pueden ser exportadas directamente a Rusia ahora circulan por Estados postsoviéticos.

A pesar de que Turquía ha vendido armas a Ucrania, el presidente Recep Tayyip Erdogan ha iniciado un mayor flujo de mercancía a Rusia, lo que perjudica mucho la serie de sanciones impuestas por Occidente.

“Siempre hemos mantenido una política equilibrada entre Rusia y Ucrania”, dijo Erdogan en septiembre, seis meses después de que los turcos votaron junto con Estados Unidos a favor de condenar la invasión rusa.

En general, después de caer inicialmente tras la invasión, los niveles del comercio se han recuperado debido a que suficientes países siguen dispuestos a hacer negocios con Rusia.

Importaciones totales de Rusia

Las sanciones, no obstante, podrían resultar devastadoras para Rusia a largo plazo. Ya están frenando la inversión extranjera y empezando a mermar las arcas del gobierno. Las restricciones al comercio de petróleo han obligado a Rusia a reducir la producción. Y reorientar la infraestructura de gasoductos del país hacia Asia llevará años.

Pero aunque la economía rusa no está prosperando, es lo bastante fuerte como para mantener la guerra. El Fondo Monetario Internacional pronosticó el mes pasado que la economía rusa crecería un 0,3 por ciento este año, una proyección considerablemente mejor que su cálculo anterior, que decía que se contraería un 2,3 por ciento.

Para comprar armas y componentes

Estados Unidos y sus socios han estado enviando más armas letales y equipo militar directamente a Ucrania. También han intentado interrumpir el abastecimiento de equipo militar de Rusia al imponer controles a las exportaciones que prohíben que muchas empresas le vendan tecnología esencial a Rusia.

Las armas han contribuido a que Ucrania sorprenda al mundo y mantenga a raya al ejército ruso, que es mucho más numeroso. Al menos 40 países han proporcionado ayuda militar a Ucrania, ya sea enviando armas ofensivas o brindando otras formas de ayuda militar.

Francia

Turquía

Alemania

España

Italia

EE. UU.

Japón

Polonia

Austria

Reino

Unido

Corea

del Sur

Canadá

Enviaron armas de ataque

Otras formas de

ayuda militar

Ucrania

Francia

Turquía

Alemania

España

Italia

EE. UU.

Polonia

Reino

Unido

Canadá

Japón

Corea

del Sur

Austria

Otras formas

de ayuda militar

Enviaron

armas de

ataque

Ucrania

Pero el intento de privar a Rusia de equipo militar ha tenido menos éxito. También en este aspecto los rusos han encontrado apoyo. Según Estados Unidos, Corea del Norte le ha enviado a Rusia “una cantidad importante” de proyectiles de artillería. Irán le ha proporcionado drones “kamikaze” no tripulados que Moscú ha utilizado para atacar la infraestructura civil de Ucrania.

Además, otros países, como China, han seguido abasteciendo a Rusia de las llamadas mercancías de doble uso: tecnologías de consumo, como los microchips, que terminan adaptándose para uso militar.

Corea

del Norte

Irán

Envió proyectiles de artillería

Vendió cientos

de drones

Rusia

Las empresas

vendieron microchips

y otros productos de

doble uso

China

Corea

del Norte

Irán

Envió proyectiles de artillería

Vendió cientos

de drones

Rusia

Las empresas

vendieron microchips

y otros productos

de doble uso

China

Es indudable que, según los analistas, Rusia parece estar ante un desabasto de armamento de precisión, como los misiles de crucero, que requieren equipo de alta tecnología. Y los soldados rusos informan que les faltan dispositivos de visión nocturna y drones de vigilancia en la línea de combate.

Para aprovechar la ambivalencia a nivel global

A muchos dirigentes del mundo no les gusta mucho la idea de que un país invada a otro, pero a muchos de ellos tampoco les molesta ver que alguien se enfrente a Estados Unidos.

En África, Latinoamérica, Asia y Medio Oriente, muchos gobiernos que tienen vínculos oficiales sólidos con Estados Unidos y Europa no ven la guerra como una amenaza global. Más bien, se han posicionado como espectadores neutrales o árbitros y han mantenido la mayor flexibilidad posible.

Apoyo para condenar a Rusia

Abstención o ausencia en la votación de la ONU

En contra de condenar a Rusia

Finlandia

Noruega

Rusia

“No queremos ser

parte de ningún bando”

Reino Unido

“Diálogo y

soluciones pacíficas”

 

Ucrania

Canadá

Irlanda

Corea del Norte

Francia

Pakistán

Italia

Turquía

China

EE. UU.

Japón

Irán

Irak

Marruecos

Egipto

Corea del Sur

México

India

Vietnam

Etiopía

Colombia

Indonesia

Perú

Malasia

Brasil

“La India está en

el lado de la paz”

Mozambique

“Comprometidos

con la paz”

Australia

Sudáfrica

Nueva Zelanda

“Dispuestos a apoyar la resolución

pacífica de los conflictos”

Pakistán

“No queremos ser parte

de ningún bando”

Reino

Unido

Rusia

Ucrania

Corea

del Norte

China

EE. UU.

Japón

India

Indonesia

Australia

Brasil

Sudáfrica

“Comprometidos

con la paz”

“Dispuestos a apoyar la resolución

pacífica de los conflictos”

Pakistán

“No queremos ser parte

de ningún bando”

Reino

Unido

Canadá

Rusia

Corea

del

Norte

Ucrania

China

EE. UU.

India

Brasil

Australia

Argentina

Sudáfrica

“Dispuestos a apoyar la resolución

pacífica de los conflictos”

La reacción a la invasión fue variada en Asia, donde más de una tercera parte de los países se rehusaron a censurar a Rusia en las votaciones iniciales de las Naciones Unidas. Aunque casi todos los aliados de Estados Unidos se han alineado, Rusia ha podido aprovechar las relaciones comerciales y la opinión pública amistosa que se remontan a la Guerra Fría.

Al inicio de la invasión, Estados Unidos le pidió a la India que le comprara menos petróleo a Rusia. Después suavizó esa postura porque la India se ha rehusado constantemente a alinearse con ninguna de las partes. Los especialistas han dicho que, a medida que aumentan las tensiones a lo largo de la frontera de este país con China, la India no cree que deba poner en riesgo su relación con Rusia, una fuente importante de armas.

Asia y Medio Oriente

Apoyo para condenar a Rusia

Abstención o ausencia en la votación de la ONU

En contra de condenar a Rusia

Mongolia

Kazajistán

Uzbekistán

Georgia

Corea del Norte

Kirguizistán

Pakistán

Nepal

Turquía

China

Azerbaiyán

Siria

Corea

del Sur

Japón

Irak

Irán

Israel

Arabia

Saudita

Birmania

E.A.U.

India

Bangladés

Filipinas

Vietnam

Yemen

Brunéi

Tailandia

“Las llamadas

sanciones”

Indonesia

Maldivas

Sri Lanka

“No seguiremos

ciegamente los pasos que dé otro país”

“No se puede controlar a ningún

país imponiendo sanciones”

Mongolia

Kazajistán

Uzbekistán

Georgia

Corea del Norte

Kirguizistán

Pakistán

Nepal

Turquía

China

Azerbaiyán

Siria

Japón

Irak

Irán

Corea

del Sur

Israel

Arabia

Saudita

Birmania

E.A.U.

India

Bangladés

Filipinas

Vietnam

Yemen

Brunéi

Tailandia

“Las llamadas

sanciones”

Indonesia

Maldivas

Sri Lanka

“No se puede controlar a ningún

país imponiendo sanciones”

“No seguiremos ciegamente los pasos que dé otro país”

Bangladés

“No se puede controlar a ningún

país imponiendo sanciones”

Mongolia

Kazajistán

Uzbekistán

Corea

del Norte

Georgia

Pakistán

Nepal

Turquía

China

Siria

Irán

Japón

Arabia

Saudita

Birmania

India

Yemen

Maldivas

Sri Lanka

Indonesia

“No seguiremos ciegamente los pasos que dé otro país”

Los países del golfo votaron junto con Occidente para censurar a Rusia, pero desde entonces han preferido que se les considere árbitros neutrales.

El presidente de Emiratos Árabes Unidos, Mohamed Bin Zayed, viajó a Rusia para reunirse con el presidente Vladimir Putin y dijo que intentaba encontrar una solución diplomática. También ofreció un aeródromo de Abu Dhabi para el intercambio de prisioneros de Brittney Griner.

Dubái, en particular, se ha convertido en un centro de operaciones para los rusos, un refugio para oligarcas y élites pro-Kremlin donde no llegan las sanciones occidentales. Y Arabia Saudita ha dicho que debe buscar sus propios intereses, aunque eso provoque fricciones en su larga relación con Estados Unidos.

Casi la mitad de los países africanos se abstuvieron o no asistieron a las votaciones para censurar a Rusia, lo cual indica que en muchos países existe una renuencia cada vez mayor a aceptar la versión estadounidense del bien y el mal. Rusia ha conseguido amigos a través de su incesante propaganda y poder duro y cada vez más países firman acuerdos con mercenarios rusos y compran armas rusas.

En Sudáfrica, los vínculos con Rusia se remontan al apoyo soviético para acabar con el apartheid. Sus dirigentes han visto la oportunidad de alinearse más estrechamente con Rusia, llenando al mismo tiempo los vacíos comerciales dejados por Europa y Estados Unidos. Pero, como muchos otros países africanos, Sudáfrica parece tener cuidado de equilibrar sus crecientes lazos con Rusia con el mantenimiento de una relación con Occidente.

África

Apoyo para condenar a Rusia

Abstención o ausencia en la votación de la ONU

En contra de condenar a Rusia

Marruecos

Túnez

Libia

Argelia

Egipto

Mauritania

Níger

Eritrea

Malí

Senegal

Yibuti

Chad

Cabo Verde

Sudán

Etiopía

Nigeria

Sierra

Leona

Ghana

Somalia

Liberia

Uganda

Kenia

África “no quiere ser el caldo de cultivo de una nueva Guerra Fría”

Congo

Tanzania

“Cuando hay progresos con Rusia, nos beneficiamos”

Burundi

Angola

Zambia

Zimbabue

Mauricio

Namibia

Mozambique

Madagascar

Botsuana

“Es una guerra europea”

Lesoto

Sudáfrica

“Cuando hay

progresos con Rusia,

nos beneficiamos”

Marruecos

Túnez

Libia

Argelia

Egipto

Mauritania

Cabo Verde

Níger

Eritrea

Malí

Senegal

Yibuti

Chad

Sudán

Etiopía

Nigeria

Sierra

Leona

Ghana

Somalia

Liberia

Uganda

Kenia

Congo

África “no quiere ser el caldo de cultivo de una nueva Guerra Fría”

Tanzania

Burundi

Angola

Zambia

Mauricio

Zimbabue

Namibia

Mozambique

Madagascar

Botsuana

“Es una guerra europea”

Lesoto

Sudáfrica

Uganda

“Cuando hay progresos con Rusia, nos beneficiamos”

Marruecos

Túnez

Libia

Argelia

Mauritania

Egipto

Níger

Malí

Eritrea

Chad

Yibuti

Nigeria

Ghana

Sudán

Etiopía

Senegal

África “no quiere ser el caldo de cultivo de una nueva Guerra Fría”

Somalia

Kenia

Congo

Tanzania

Burundi

Angola

Mauricio

Zambia

Zimbabue

Mozambique

Botsuana

Namibia

“Es una guerra

europea”

Lesoto

Madagascar

Sudáfrica

Casi toda Latinoamérica, debido a su larga relación con Estados Unidos, votó al lado de su vecino del norte para censurar a Rusia. Pero en los últimos meses las grietas han comenzado a ser más evidentes.

Hace poco, Colombia rechazó la solicitud de Estados Unidos de proporcionar armas a Ucrania. Y cuando el canciller alemán, Olaf Scholz, visitó al presidente de Brasil, Luiz Inácio Lula da Silva, el mes pasado, este se rehusó a hablar en favor de Ucrania y dijo: “Creo que tendría que estar más claro el motivo de la guerra entre Rusia y Ucrania”.

América

Apoyo para condenar a Rusia

Abstención o ausencia en la votación de la ONU

Canadá

“No se equivoquen, Rusia no es responsable”

EE. UU.

Cuba

República Dominicana

Belice

México

Venezuela

Colombia

Ecuador

Perú

“No ayudaré a prolongar

ninguna guerra”

Brasil

Bolivia

Paraguay

“Si uno no quiere,

dos no pueden

pelear”

Uruguay

Chile

Argentina

Canadá

Cuba

“No se equivoquen, Rusia no es responsable”

EE. UU.

República Dominicana

Belice

México

Venezuela

Ecuador

Perú

Colombia

“No ayudaré

a prolongar

ninguna guerra”

Bolivia

Paraguay

Brasil

“Si uno no quiere, dos no pueden pelear”

Chile

Argentina

Para tratar de debilitar la coalición principal de Occidente

Varias decenas de países conforman el grupo principal que apoya a Ucrania a través de ayuda militar o sanciones a Rusia.

39 países impusieron sanciones a Rusia o proporcionaron ayuda militar a Ucrania

Bélgica

Irlanda

Finlandia

Francia

Japón

España

Eslovaquia

Australia

Bulgaria

Italia

EE. UU.

Lituania

Turquía

Noruega

Grecia

Corea

del Sur

Suecia

Letonia

Alemania

Estonia

Reino

Unido

Canadá

Hungría

Malta

Chipre

Suiza

Polonia

Bélgica

Irlanda

Francia

España

Japón

Australia

Italia

Lituania

EE. UU.

Noruega

Grecia

Turquía

Alemania

Canadá

Corea

del Sur

Reino

Unido

Polonia

Hungría

Malta

Chipre

Suiza

La unión de Occidente ha sido notable en el transcurso de la guerra, y los países que por mucho tiempo se habían mostrado relativamente cordiales con Rusia —como Alemania, Francia e Italia— han mantenido su respaldo incondicional a Ucrania. La OTAN, a la cual el presidente de Francia, Emmanuel Macron, diagnosticó con “muerte cerebral” en 2019, una vez más tiene el claro propósito de proteger a la alianza occidental de cualquier ataque ruso.

Pero ni siquiera entre los países occidentales la alianza ha sido perfecta. Hungría, como miembro de la Unión Europea, ha sancionado técnicamente a Rusia, pero su dirigente, Viktor Orbán, ha sido un caso atípico en su apoyo a Ucrania dentro de la Unión Europea. Hungría aplazó varias decisiones de la Unión Europea que requerían un respaldo unánime.

Otros países que han dado apoyo militar a Ucrania se han negado a imponer sanciones económicas a Rusia.

31 países impusieron sanciones a Rusia y proporcionaron ayuda militar a Ucrania

Bélgica

Irlanda

Finlandia

Francia

Japón

España

Eslovaquia

Bulgaria

Italia

Australia

EE. UU.

Lituania

Noruega

Grecia

Suecia

Letonia

Alemania

Estonia

Turquía

Reino

Unido

Canadá

Corea

del Sur

Polonia

Hungría

Malta

Asistencia militar,

pero no sanciones

Chipre

Suiza

Sanciones, pero no

asistencia militar

Bélgica

Irlanda

Francia

España

Japón

Australia

Italia

Lituania

EE. UU.

Noruega

Grecia

Alemania

Canadá

Reino

Unido

Polonia

Turquía

Corea

del Sur

Hungría

Malta

Chipre

Asistencia militar,

pero no sanciones

Suiza

Sanciones, pero no

asistencia militar

Bélgica

Irlanda

Finlandia

Francia

Japón

España

Eslovaquia

Bulgaria

Italia

Australia

EE. UU.

Lituania

Noruega

Grecia

Suecia

Letonia

Germany

Estonia

Reino

Unido

Canadá

Turquía

Polonia

Hungría

Malta

Corea

del Sur

Chipre

Suiza

Sanciones, pero no

asistencia militar

Asistencia militar,

pero no sanciones

Y un grupo mucho más pequeño de países lo ha hecho todo: imponer sanciones, suministrar armamento pesado —como tanques, vehículos blindados y sistemas de misiles de defensa antiaérea— y comprometer al menos el 0,1 por ciento del PIB como ayuda bilateral a Ucrania, según datos del Instituto Kiel para la Economía Mundial.

18 países han enviado armamento pesado y comprometido más del 0,1% del PIB en ayuda a Ucrania

Comprometieron más del 0,1% del PIB en ayuda,

pero no enviaron armas pesadas

Enviaron armas pesadas, pero

comprometieron menos del

0,1% del PIB en ayuda

Bélgica

Japón

Francia

España

Bulgaria

Italia

Australia

Eslovaquia

EE. UU.

Lituania

Noruega

Grecia

Suecia

Letonia

Alemania

Estonia

Reino

Unido

Canadá

Turquía

Polonia

Corea

del Sur

Hungría

Malta

Chipre

Suiza

Asistencia militar,

pero no sanciones

Sanciones, pero no

asistencia militar

Enviaron armas pesadas, pero comprometieron menos del 0,1% del PIB en ayuda

Comprometieron más del 0,1% del PIB en ayuda, pero no enviaron armas pesadas

Irlanda

Japón

Francia

España

Australia

Italia

Lituania

EE. UU.

Noruega

Grecia

Alemania

Canadá

Reino

Unido

Polonia

Turquía

Corea

del Sur

Hungría

Malta

Chipre

Suiza

Asistencia militar,

pero no sanciones

Sanciones, pero no

asistencia militar

Comprometieron más del 0,1% del PIB

en ayuda, pero no enviaron armas pesadas

Enviaron armas pesadas, pero

comprometieron menos del

0,1% del PIB en ayuda

Bélgica

Francia

Japón

España

Bulgaria

Italia

Australia

Eslovaquia

EE. UU.

Lituania

Noruega

Grecia

Suecia

Letonia

Alemania

Estonia

Reino

Unido

Canadá

Turquía

Polonia

Corea

del Sur

Hungría

Malta

Chipre

Suiza

Asistencia militar,

pero no sanciones

Sanciones, pero no

asistencia militar

Ahora que la guerra llegó a su primer aniversario, la estrategia de Rusia es evidente: esperar y ver qué hace Occidente. Al final, la apuesta de Putin es que los países europeos preocupados por el costo de la guerra para sus economías y sus políticas dejen de respaldar las sanciones y el envío de armas. Los países de toda Asia, Medio Oriente y África que ya son neutrales en este conflicto seguirán ampliando su comercio con Rusia.

Y como Estados Unidos tendrá elecciones el próximo año, tal vez incluso este país se canse de la guerra y presione a Ucrania para que se rinda ante Putin.

Lo que podría determinar el desenlace de este conflicto es hasta qué punto puede permanecer unido Occidente (y la porción del mundo que este pueda mantener de su lado, al menos parcialmente).

Vivian Nereim, Julie Turkewitz, Andrew Higgins, Ana Swanson y Abdi Latif Dahir colaboraron con reportería.

Fuentes: El análisis de los datos comerciales procede de Silverado Policy Accelerator, que utiliza datos de Global Trade Tracker; U.N. Comtrade; CEIC Data; bases de datos de estadísticas nacionales.

L'Humanité

L’acharnement du pouvoir turc contre Pinar Selek doit cesser 

Tribune

Nous publions cet appel de parlementaires français en soutien à l'écrivaine turque, militante des droits humains aux prises avec l'arbitraire.

Cela fait désormais 25 ans que Pinar Selek, militante, écrivaine et enseignante-chercheuse franco-turque, subit un harcèlement politico-judiciaire en règle de la part du régime turc. 25 ans : la moitié de sa vie. 

Pinar Selek a été emprisonnée et torturée en 1998, alors qu’elle réalisait des travaux de recherche sur les mobilisations contestataires kurdes en Turquie. La police voulait qu’elle livre des noms. Devant son refus, elle a ensuite été accusée d’avoir fomenté un « acte terroriste », l’explosion d’une bombe au marché aux épices d’Istanbul deux jours avant son arrestation.  

Peu importe que plusieurs expertises aient démontré que l’explosion était d’origine accidentelle, peu importe que le seul « témoin » des faits ait reconnu avoir produit un faux témoignage sous la torture : Pinar Selek est restée en prison deux ans et demi, puis a subi une procédure judiciaire kafkaïenne. A quatre reprises, la justice turque l’a acquittée ; à chaque fois, le procureur a fait appel et a fait annuler la décision. Pinar Selek a dû se réfugier en Allemagne, puis en France, où elle réside depuis onze ans. 

Son dernier acquittement, en date de 2014, a été annulé le 21 juin 2022 par la Cour suprême de Turquie, qui l’a condamnée à la prison à perpétuité assortie d’un mandat d’arrêt international. Cette décision sera confirmée, ou non, par la Cour d’Assises d’Istanbul le 31 mars prochain. 

Pinar Selek, comme tant d’autres personnes, paie le prix d’une politique de répression insensée du régime turc à l’encontre de toutes celles et ceux qui osent se dresser contre lui.  

Nous, élu∙es de la nation, dénonçons ce piétinement de l’Etat de droit et des valeurs fondamentales de démocratie, de liberté d’expression et de liberté intellectuelle. Nous condamnons ce simulacre de justice, et nous appelons Emmanuel Macron et le gouvernement français à faire de même ainsi qu’à assurer la sécurité de notre concitoyenne sur le territoire français. Leur prise de position en soutien à Pinar Selek doit être officielle et sans concession. Il est de leur devoir d’appeler les autorités turques à annuler la condamnation et à cesser leur politique liberticide contre les opposant∙es et les minorités. 

Certain∙es d’entre nous formerons une délégation parlementaire qui se rendra à Istanbul le 31 mars afin de témoigner notre soutien et notre solidarité envers Pinar Selek, et envers toutes celles et ceux qui, pour avoir milité pour la démocratie ou pour avoir tout simplement fait leur métier, sont emprisonné∙es, torturé∙es, tué∙es ou contraint∙es à l’exil. 

D’ici là, nous invitons l’ensemble des démocrates et progressistes à participer à la conférence de soutien à Pinar Selek qui aura lieu le mercredi 29 mars à l’Hôtel de ville de Paris. 

Signataires : Pascale MARTIN, députée de la Dordogne; Nadège ABOMANGOLI, députée de la Seine-Saint-Denis; Gabriel AMARD, député du Rhône; Martine Ségolène AMIOT, députée de la Loire-Atlantique; Clémentine AUTAIN, députée de la Seine-Saint-Denis; Manuel BOMPARD, député des Bouches-du-Rhône; Soumya BOUROUAHA, députée de la Seine-Saint-Denis; Daniel BREUILLER, sénateur du Val-de-Marne; Florian CHAUCHE, député du Territoire de Belfort; Hadrien CLOUET, député de la Haute-Garonne; Laurence COHEN, sénatrice du Val-de-Marne; Eric COQUEREL, député de la Seine-Saint-Denis; Jean-François COULOMME, député de la Savoie; Catherine COUTURIER, députée de la Creuse; Hendrik DAVI, député des Bouches-du-Rhône; Arthur DELAPORTE, député du Calvados; Alma DUFOUR, députée de la Seine-Maritime; Inaki ECHANIZ, député des Pyrénées-Atlantiques; Karen ERODI, députée du Tarn; Martine ETIENNE, députée de la Meurthe-et-Moselle; Elsa FAUCILLON, députée des Hauts-de-Seine; Emmanuel FERNANDES, député du Bas-Rhin; Sylvie FERRER, députée des Hautes-Pyrénées; Marie-Charlotte GARIN, députée du Rhône; Raquel GARRIDO, députée de la Seine-Saint-Denis; Clémence GUETTE, députée du Val-de-Marne; Andy KERBRAT, député de la Loire-Atlantique; Bastien LACHAUD, député de la Seine-Saint-Denis; Maxime LAISNEY, député de la Seine-et-Marne; Pierre LAURENT, sénateur de Paris; Élise LEBOUCHER, députée de la Sarthe; Charlotte LEDUC, députée de la Moselle; Arnaud LE GALL, député du Val-d’Oise; Murielle LEPVRAUD, députée des Côtes-d’Armor; Elisa MARTIN, députée de l’Isère; Frédéric MATHIEU, député d’Ille-et-Vilaine; Marianne MAXIMI, députée du Puy-de-Dôme; Paul MOLAC, député du Morbihan; Danièle OBONO, députée de Paris; Mathilde PANOT, députée du Val-de-Marne; François PIQUEMAL, député de la Haute-Garonne; Christine PIRES-BEAUNE, députée du Puy-de-Dôme; Marie POCHON, députée de la Drôme; Raymonde PONCET MONGE, sénatrice du Rhône; Loïc PRUD’HOMME, député de la Gironde; Jean-Claude RAUX, député de la Loire-Atlantique; Sébastien ROME, député de l’Hérault; Michel SALA, député du Gard; Danielle SIMONNET, députée de Paris; Andrée TAURINYA, députée de la Loire; Mélanie VOGEL, sénatrice des Français·es établi·es hors de France; Léo WALTER, député des Alpes-de-Haute-Provence. 

pinar selekTurquie
France24 - World

Japanese Cooperation Ready to Ignite Africa’s Recovery

Presented by

Issued on: 29/06/2022 - 19:54

JICA

The fading of the Covid-19 emergency heralds a new dawn for free trade and economic integration in Africa. The key to success, says the Japan International Cooperation Agency (JICA), is that Africans chart their own path forward in partnership with the international community.

"Regional integration is key to the continent’s future resilience”, said Toshiyuki Nakamura, Senior Vice-President of JICA during a high-level symposium in Johannesburg on 21 June. Panellists from JICA, the African Union Development Agency (AUDA-NEPAD), the United Nations Development Programme (UNDP) and the African Development Bank (AfDB) debated how to reignite economic integration on the continent following the pandemic, which disrupted the developmental ambitions of African nations.

The event formed part of the lead-up to the 8th Tokyo International Conference on African Development (TICAD8) on 27 and 28 August. Established in 1993, TICAD is Japan’s flagship initiative to support Africa’s growth. Held in partnership with the African Union Commission, the United Nations, the UNDP and the World Bank, this open forum brings together African countries, international organizations, private companies and civil society for Africa’s development.

Japanese-led cooperation, outlined by JICA at the symposium, aspires to accelerate Africa’s recovery with infrastructure development and policy reforms to achieve the goals defined in Agenda 2063 of the African Union. In his keynote speech, H. E. Norio Maruyama, Ambassador of Japan to South Africa, emphasized the two pillars of Japanese investment in Africa: “Ownership and partnership.”

For Nakamura, the shift from aid to ownership and partnership has allowed the continent to become attractive for the markets, inviting private and public capital.

Africa - Budding Heavyweight of Free Trade

The symposium looked ahead to the implementation of the landmark African Continental Free Trade Area (AfCFTA), which entered into force in May 2019 and is expected to reshape international trade. The agreement covers nearly all African Union (AU) countries, connects 1.3 billion people, and has the potential to lift 30 million people out of extreme poverty, according to the World Bank.

“In the post-crisis world, Africa must have its place at the table”, said George Kararach, Lead Economist at the AfDB. Ayodele Odusola, Resident Representative of UNDP South Africa and Director of the UNDP’s Finance Sector Hub for Africa, concurred, saying it was time for Africa to rethink trade. “African countries do not consume what they produce, and they do not produce when it comes in. We need to really think this one around."

The AfCFTA will be the world’s largest free trade area in terms of number of countries. Its realization will include multi-million infrastructure projects and multilateral agreements.

Its success will depend on the resilience of institutions and policies, said Odusola. Nakamura echoed this point, noting that the road ahead would need to include “enhancing productivity and improving the business environment to invite investments.” The panel also emphasized the fundamental importance of investing in quality infrastructure, an area of active JICA support across the continent, under the flagship Program for Infrastructure Development in Africa (PIDA), and to strengthen start-ups and small businesses.

Streamlining Customs Procedures - A Key to African Prosperity

Central to facilitating trade are One Stop Border Posts (OSBPs), which reduce the time and cost of moving people and goods across borders by placing customs procedures under one roof. Nearly 120 such posts are in operation across Africa, with 14 receiving support from JICA.

At the symposium on June 21, AUDA-NEPAD launched the Third Edition of the OSBP Sourcebook. This operational guide for OSBPs jointly produced by JICA and AUDA-NEPAD has become an invaluable resource for the promotion of free trade in Africa.

Third Edition of the OSBP Sourcebook © JICA

“The third edition comes at a significant time for us”, said Dr. Towela Nyirenda Jere, Head of Economic Integration, AUDA-NEPAD, in announcing the Third Edition. “We have yet to take full advantage of the economies of scale that greater market integration can provide. Against this backdrop, OSBPs are central to enhancing interconnectivity and to deepening regional market integration.”

TICAD8 - An Integrated Approach to Resolving Africa’s Challenges

During TICAD8 in August, public and private stakeholders will address the unprecedented recession of Africa’s economy as a result of Covid-19 and global financial instability. A developing continent, Africa is particularly vulnerable to financial fluctuations in foreign markets, geopolitical and health crises.

TICAD has stressed the importance of African ownership in the development process since its inception and promoted concerted efforts to meet the objectives of Agenda 2063, the African Union’s blueprint “to achieve inclusive and sustainable socio-economic development”.

“When talking about economic integration we must also consider health, education, social networks and other factors. We need an integrated approach. This is the basic concept of TICAD”, explained Nakamura.

Through the years, JICA has contributed to the economy, society, peace and stability of the continent. Its offices in 31 African countries strive to diversify industries, create jobs and promote innovation and investments. Among its flagship achievements is the Corridor Development initiative, which has contributed to robust and inclusive economic growth in targeted regions in North, West and Southeast Africa by effectively combining infrastructural, institutional, industrial and social development under a long-term plan.

Across these activities, JICA’s approach has always centered on empowering African people to take charge of their own future. TICAD8 will provide possibilities not only to strengthen the international community’s partnership with Africa, but also Africa’s role and influence in the world.

“TICAD has really given us an opportunity”, said Odusola. “It is one of the few win-win partnerships on the continent.”

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Learn more about JICA’s projects and operations at www.jica.go.jp/TICAD/en/index.html

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BBC

Food shortages due to 'supermarket culture', says Leon co-founder

The government's food tsar has blamed Britain's "weird supermarket culture" for shortages of certain vegetables.

Henry Dimbleby said "fixed-price contracts" between supermarkets and suppliers meant that when food is scarce, some producers sell less to the UK and more elsewhere in Europe.

But the body that represents supermarkets denied that business was hampered by such contracts.

Several supermarkets have limited sales of fresh produce in recent weeks.

Tomatoes, peppers and cucumbers are among those vegetables in scarce supply, largely because of extreme weather affecting harvests in Spain and North Africa.

Shortages are said to have been compounded by high energy prices impacting UK growers, as well as issues with supply chains.

They also come as households are being hit by rising prices, with food inflation at a 45-year high.

As an example of "market failure", Mr Dimbleby, who advises the government on food strategy in England, said UK lettuce prices in supermarkets were kept stable, regardless of whether there was a shortage or over supply.

He said this meant farmers could not sell all their produce when they had too much - or be incentivised to grow more.

"If there's bad weather across Europe, because there's a scarcity, supermarkets put their prices up - but not in the UK. And therefore at the margin, the suppliers will supply to France, Germany, Ukraine," he told the Guardian newspaper.

But Andrew Opie, director of food and sustainability at the British Retail Consortium (BRC), which represents UK supermarkets, said retailers were "pragmatists and recognise they need to pay more when costs are high and product is short".

"They're working with growers every day," he added.

Mr Opie said regulation for supermarkets in many European countries meant retailers there were "able to, and actually required" to pass on extra costs to customers.

"Whereas UK retailers are doing everything they can to insulate consumers from rapidly rising prices meaning cutting their margins and negotiating on behalf of customers to keep prices as low as possible," he added.

He said importing tomatoes and lettuces from abroad during the winter allowed supermarkets to offer customers "best value for money".

Mr Dimbleby, however, said he found the current situation "frustrating" because "everyone is suddenly worried about a gap of vegetables in February, when there are much bigger structural issues".

"There's just this weird supermarket culture," he said. "A weird competitive dynamic that's emerged in the UK, and nowhere else in the world has it, and I don't know why that is."

He added it was a "very difficult one for the government to solve".

Minette Batters, president of the National Farmers' Union (NFU), told the BBC that some producers were on contracts that could be renegotiated to factor in higher production costs - but not all of them.

"The fact that these contracts in many cases are not fit for purpose and if you're not getting a fair return for what it is costing you, you're going to contract your business," she said.

"It's why we are seeing many of the glasshouses across the country mothballed. They should be producing high quality food, peppers, tomatoes, cucumbers, to deal with this shortage."

The NFU president said the war in Ukraine had changed the outlook for food security, but added she had been told previously by ministers and officials that "food grown on our land is really not important at all, we are a wealthy nation and we can afford to import it".

"I think that is now looking naïve in the extreme," she said. "We've got huge capability here to be producing more of our fruit and vegetables."

The government said that while there were some issues with fresh vegetable supplies, the UK "has a highly resilient food chain and is well equipped to deal with disruption".

"We meet regularly with representatives from the entire food system - from farm to fork - to discuss how we can respond to emerging situations impacting the supply chain quickly and effectively," a spokesperson said.

Mr Dimbleby criticised the government last year and said ministers had only taken on half of his recommendations from a landmark review of Britain's food system.

He told the Guardian that food shortages would not be resolved until ministers looked at what he outlined in his food strategy.

Last year, the UK faced a shortage of eggs, with supermarkets limiting how many customers could buy.

The BRC said at the time that a variety of factors including avian flu and the cost of production had hit supplies - but some farmers blamed retailers for not paying a fair price.

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Rennes : la ville interdit un concert du rappeur Freeze Corleone après une alerte du Crif

Pas de concert pour Freeze Corleone. Mardi 28 février, la municipalité de Rennes (Ille-et-Vilaine) a fait interdire un concert du rappeur Freeze Corleone, rapporte Le Parisien. C’est par un arrêté municipal que la commune a décidé d’interdire au rappeur francilien de se produire sur scène le 18 mars prochain à l’occasion du Boomin Fest, aux côtés de cinq autres artistes programmés au Liberté. C’est la section locale du Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France) qui a « récemment » interpellé le préfet d’Ille-et-Vilaine sur « la haine raciale véhiculée par les propos indiqués et en sollicitant l’interdiction du spectacle ».

« Rien à foutre de la Shoah »

En effet, le rappeur Freeze Corleone, originaire de Seine-Saint-Denis, et de son vrai nom Issa Lorenzo Diakhaté, s’est fait remarquer par des propos antisémites dans ses textes (« J’arrive déterminé comme Adolf dans les années 1930 », « comme des banquiers suisses, tout pour la famille pour que mes enfants vivent comme des rentiers juifs »), voire carrément négationnistes (« Tous les jours RAF [rien à foutre] de la Shoah »), propos relevés par la section rennaise du Crif et par la Licra (Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme).

Par conséquent, la mairie de Rennes a publié un arrêté municipal afin d’interdire purement et simplement au rappeur de se produire sur scène, invoquant « de véritables provocations et incitations à la haine, voire à la violence, propos illégaux remettant en cause les valeurs républicaines et la cohésion nationale ».

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L'Humanité

Des tribunes contre la réforme Borne-Macron des retraites

Le débat

La mobilisation des salariés du privé et du public, des jeunes, lycéens ou étudiants, des chômeurs, des retraités, à l’appel des organisations syndicales, de jeunesse et de défense de l’environnement est soutenue par toute la société.

Nous voulons libérer le travail au service du collectif

Les Amis de la Terre

Il y a un malentendu navrant à propos de l’écologie en général, et de l’opposition des mouvements environnementaux à la réforme des retraites en particulier. Une idée répandue qui voudrait que nous soyons rétifs au travail, que le travail ne signifierait rien pour nous, et que, comme nous sommes méfiants face aux dérives de la société industrielle, nous serions également partisans d’une société du moindre effort, bercés dans des rêves chimériques d’existence oisive. Rien n’est plus faux.

En réalité, s’il y a bien une chose face à laquelle les écologistes ne rechignent pas, c’est bien l’effort. La nécessité et le goût de l’effort, des efforts qui nous sont nécessaires pour nous arracher aux illusions du prêt-à-consommer et de la société du tout, tout de suite. Nous sommes conscient·e·s, et nous revendiquons, que le travail, au sens noble de ce qui, par l’action humaine, transforme le monde, est la condition même de l’avènement d’une société écologique. Mais c’est un travail trop souvent ignoré, peu ou mal rémunéré. Le travail au service du collectif, de la communauté, de la nature. Le travail qui fait de nous des êtres capables de trouver une harmonie avec notre environnement. Toutes ces petites choses du quotidien : l’attention aux autres, à l’autre, le soin des cultures, des animaux, le travail domestique, l’éducation… Ce travail méprisé par notre économie qui est souvent celui des femmes, de nos aîné·e·s, des chômeurs et chômeuses, des bénévoles. De celles et ceux qui « ne comptent pas leur temps ».

« Nous voulons rendre aux hommes et aux femmes le temps et l’énergie qui leur sont nécessaires pour habiter pleinement le monde. »

Ce travail, le salariat le vampirise. La réforme des retraites que tente de nous imposer le gouvernement d’Emmanuel Macron est symptomatique d’une société qui voudrait concentrer notre capacité de travail au service de la production économique, du renouvellement du capital et de la hausse des bénéfices d’une poignée de nantis. Ce que nous voulons, c’est au contraire libérer le travail au service du collectif, de l’humain, de l’universel et du naturel. Nous voulons rendre aux hommes et aux femmes le temps et l’énergie qui leur sont nécessaires pour habiter pleinement le monde ; en en expérimentant les limites autant que les merveilles : par la participation à la vie locale, l’apprentissage de nouveaux savoirs ou tout simplement par la cuisine, les travaux domestiques, la fête… Redonner sens au travail pour pouvoir dire comme Georges Navel, le poète ouvrier : « Tu ne souffres pas, tu vis. »

C’est à cet endroit précis que nous rejoignons les syndicats. Dans la défense d’une émancipation collective qui n’est pas opposée, tant s’en faut à l’amour du travail, du beau geste, de la satisfaction professionnelle, mais qui refuse que ce travail qui fait notre fierté nous absorbe jusqu’à épuisement au nom d’intérêts économiques soi-disant supérieurs, intérêts qui sont ceux-là même de ceux qui mènent notre planète à la catastrophe.

Nous serons et resterons aux côtés de nos camarades, dans la rue, sur les piquets de grève, pour continuer à œuvrer à une société plus juste et plus respectueuse des hommes, des femmes et de la nature.

Travailler plus, c’est produire plus et polluer plus

Alternatiba et Action non violente COP21

En plus des conséquences sociales dramatiques qu’elle implique, la réforme des retraites contribuerait à accélérer le dérèglement climatique. Après la tentative de 2020, bloquée par les mobilisations sociales et par la pandémie, le gouvernement veut imposer contre la volonté populaire un nouveau projet pour les retraites. Celui-ci intervient dans un contexte de difficultés financières croissantes pour les Français et les Françaises et fait peser un risque d’autant plus important sur leurs épaules. Cette réforme va également à rebours des actions nécessaires pour faire face à la crise climatique : repousser l’âge de départ à la retraite, c’est aussi participer à détruire la planète.

D’une part, cette réforme va aggraver les injustices sociales. Parmi les 5 % des Français·es les plus pauvres, 25 % des hommes et 13 % des femmes meurent avant 62 ans. Repousser l’âge de départ à 64 ans apparaît donc comme particulièrement cynique pour les plus précaires, qui occupent souvent les métiers les plus pénibles. Cette réforme est aussi un poids supplémentaire pour la jeunesse, de plus en plus précaire et qui va subir tout au long de sa vie les conséquences du dérèglement climatique.

« La réforme des retraites va à rebours de l’urgence climatique en alimentant un modèle économique productiviste qui détruit les ressources et la planète. »

D’autre part, travailler plus, c’est produire plus et polluer plus. À l’heure où il nous faut repenser notre rapport au travail et à nos modes de production, la réforme des retraites va à rebours de l’urgence climatique en alimentant un modèle économique productiviste qui détruit les ressources et la planète. La réforme des retraites va également accélérer le dérèglement climatique en augmentant indirectement le financement du secteur des énergies fossiles. L’incertitude sur l’âge de départ et sur le montant des pensions de retraite va inciter celles et ceux qui le peuvent à constituer une épargne supplémentaire auprès de gestionnaires d’actifs privés. Or, ces acteurs, essentiellement des grosses banques et assurances multinationales, financent encore très massivement ce secteur. C’est notamment le cas de BNP Paribas, assignée en justice par trois ONG, en février 2023, pour son financement d’énergies fossiles, qui profitera de la réforme et pourra continuer à investir dans des projets climaticides. Les choix et orientations politiques décidés aujourd’hui ne sont pas à la hauteur de l’urgence climatique. Alors que les scientifiques du Giec alertent depuis des dizaines d’années sur les effets du dérèglement climatique causé par nos modes de vie, le gouvernement Borne s’obstine à réformer les retraites alors même que le Conseil d’orientation des retraites ne cesse de répéter que cette réforme est inutile. Où sont les politiques publiques qui dessinent un avenir sécurisant et solidaire face aux crises en cours ? En centrant le débat sur une réforme injuste et climaticide, le gouvernement s’enlise dans son sabotage climatique. Pour défendre la justice climatique et sociale, Alternatiba et ANV-COP21 se mobilisent donc aux côtés des jeunes, des travailleurs grévistes et des organisations syndicales pour le retrait de la réforme des retraites.

Réforme des retraites
Valeurs Actuelles

Bergsveinn Birgisson : pas si fous

Mon ami avait toujours été dépressif par intermittence, mais cette fois c’était différent, comme si tous les barrages avaient cédé, laissant une substance noire et visqueuse s’engouffrer dans son âme, tel un tourbillon à la rupture des digues. Selon le récit de sa mère, il abandonna la partie, ayant perdu l’envie de vivre depuis longtemps. Il cessa de se lever et quand il en arriva au point de ne plus aller faire ses besoins, il fut interné au service psychiatrique. Un universitaire abîmé par un divorce douloureux retrouve la trace d’un ami d’enfance interné “chez les fous”. Ni l’un ni l’autre n’ont de nom ni de visage. Pour sortir cet autre de sa prison et se sauver lui-même, le narrateur et son « ami dépressif », tous les deux cabossés par la vie, s’enfuient par-delà les fjords de l’ouest vers l’est sauvage, Lesley Gore à la radio. Au loin, le glacier Hofsjökull, de l’autre côté des Hautes Terres d’Islande : là, les deux amis espèrent trouver un sens à une existence amère et désolée. « C’est la grande différence qui distingue l’Islande des autres pays : le ciel y est tellement proche de la terre. »

Leur fugue, hélas, n’est pas passée inaperçue et une furieuse infirmière, en laquelle émerge le souvenir de Miss Ratched, s’élance à leur poursuite, dans une course frénétique et endiablée qu’il faut lire comme une métaphore de ce temps qui veut faire taire le faible et le fou. « À une époqueoù tout était à vendre, ce qui était le plus précieux avait perdu toute sa valeur. » Alors que la route et ses paysages défilent à la fenêtre, les frontières et les images que les deux hommes se renvoient se dissolvent au point de se confondre : qui est le fou ? « Maintenant ce sont Facebook, Twitter, Instagram, Snapchat, TikTok et j’en passe, outre le flot ininterrompu de fausses nouvelles, de mensonges agressifs et de pornographie, qui sont en bonne voie de conquérir cette zone délicate et extrafine de notre cerveau. Ils ont fait du lobe frontal un champ de bataille, résumai-je à mon ami dépressif, ou plutôt une piste disco où l’on danse au son des pensées et sentiments qu’ils décident pour toi. »

Bergsveinn Birgisson consacre son roman à la déshumanisation de la société.

Une fuite rocambolesque et loufoque

Alors que le monde désespère du réchauffement climatique et hurle à l’apocalypse, Bergsveinn Birgisson consacre son roman à un phénomène nettement moins médiatisé mais autrement plus inquiétant : la « déperdition de la chaleur humaine » . « Or tout ce qui a été créé de beau […] est une révolte contre la servilité. » Dans cette fuite rocambolesque et loufoque – parfois un peu trop -, l’auteur investit le thème de la déshumanisation d’une société faite d’individus plus que de personnes, où les liens et les relations s’achètent et se défont et où plus rien ne semble éternel. Seuls face à la vacuité de leurs vies et de leurs souvenirs, les deux amis, qui finalement n’en sont peut-être qu’un, contemplent dans leur folie les lambeaux de l’existence humaine : « Si seulement survenaient d’autres temps, où les gens seraient plus tolérants envers des hommes comme lui. La société humaine avait besoin aussi de types sensibles et de drôles de types. Cela n’avait jamais eu autant d’importance qu’à présent. »

“Déperdition de la chaleur humaine”, de Bergsveinn Birgisson, Actes Sud, 192 pages, 22 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

BBC

Police fire tear gas at Greece train crash protesters

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Thousands of people took to the streets of Greece on Wednesday and Thursday night, to protest over the collision of two trains in which dozens of people died.

Riot police were at the scene of the demonstrations in Athens, after protesters gathered outside the HQ of rail operator Hellenic Trains.

In the north-eastern city of Thessaloniki, demonstrators marched while chanting and waving flags, blaming the crash on government neglect.

A government minister said austerity during Greece's economic crisis in the 2000s had contributed to a lack of investment in the railways.

Read more about how the crash is being investigated here.

L'Humanité

Plus rien à perdre, tout à gagner 

Tribune

Par Lou Chesné, Vincent Drezet, Alice Picard et Youlie Yamamoto Porte-paroles d’Attac

Nous sommes en lutte contre un énième projet de réforme des retraites, qui actionne les leviers les plus inégalitaires qui soient : report de l’âge de départ à la retraite et allongement de la durée de cotisation, et nous allons le mettre en échec car les planètes sont alignées pour gagner. Avec cette réforme, celles et ceux qui ont commencé à travailler tôt perdraient leurs deux meilleures années de retraite et cotiser pour le profit des plus riches, dont l’espérance de vie est plus élevée. Ce projet régressif porte une vision de la société dépassée : productiviste, patriarcale et climaticide. Il considère les citoyen·nes sous le seul prisme de leur force de travail et exclut tout autre vision de la société, dans une logique prédatrice, de recherche du profit aux dépens des personnes aux carrières longues, exerçant des métiers pénibles et des plus précaires. Il faut faire échouer ce projet. 

7 mars : grève générale 

Ce projet vise à stabiliser, voire réduire, la part des retraites dans le produit intérieur brut. Dans un contexte de vieillissement de la population, cela se traduirait par une baisse du niveau moyen des pensions. Il ferait le lit de la capitalisation qui serait réservée aux ménages aisés ayant une capacité d'épargne, alimenterait la financiarisation de l'économie en étant source d'instabilité donc de crise. Les inégalités engendrées seraient d'autant plus importantes que la décote est maintenue. Combinée au report de l'âge légal, elle pénaliserait violemment les personnes n'ayant pas de carrière complète et alimentera la précarité. 

8 mars : grève féministe 

Plus concernées par les carrières hachées et percevant des salaires inférieurs aux hommes, les femmes seraient les premières pénalisées par cette réforme, ce qui renforcerait leur dépendance économique, avec le risque d'une hausse des risques de violence conjugale et de leur précarité. 

9 mars : grève des jeunes 

Les jeunes seraient désincité·es à poursuivre leurs études, surtout celles et ceux n’ayant pas les moyens d'épargner pour leur retraite par capitalisation. Quant aux « seniors » sans emploi, ils et elles seraient également pénalisé·es. 

10 mars : grève pour le climat 

Alors que le GIEC alerte depuis des années sur l'insoutenabilité de nos modes de production dans un monde aux ressources finies, cette réforme qui ne vise qu'à nous faire travailler plus pour produire plus est à rebours de l'urgence climatique. 

Une réforme juste viserait à réduire les inégalités et le temps de travail pour mieux le partager et à construire une société socialement et écologiquement soutenable. Une telle réforme est finançable, notamment en procédant à une revue des allègements de cotisations sociales (plus de 91 milliards d'euros) et par une hausse de la part des salaires dans la valeur ajoutée. 

Cette semaine est historique car un combat de société se joue. Le mouvement est fort car il est traversé par tous les enjeux de notre temps. Nous devons barrer la route à cette réforme pour ouvrir la perspective à une société plus juste et solidaire. 

Réforme des retraitesattac
BBC

China's new human gene-editing rules worry experts

New rules in China to regulate gene editing in humans don't go far enough, a leading expert has warned scientists.

Dr Joy Zhang of Kent University, a global expert on the governance of gene editing in China, said authorities are susceptible to "regulatory negligence".

The regulations were updated following an outcry five years ago when a Chinese scientist said he had created the world's first gene-edited babies.

China says the new laws are in line with international rules.

They set requirements for ethical approval, supervision and inspection, but scientists worry that they may not apply to the private sector.

Dr Zhang, one of the main speakers at an international human genome editing summit in London, told BBC News: "My biggest concern is that the new measures fail to cover a chronic and increasing problem in trying to deal with private ventures that are taking place outside of conventional scientific institutes.

"The new rules may struggle to keep up with the burgeoning innovation that is happening in China.''

Gene editing is a new technique that enables scientists to make precise changes to DNA. Scientists believe it could be used to correct many inherited diseases.

It is controversial, though, because it raises the possibility of making permanent changes to a person's genetic makeup that will be passed down to their offspring.

A controversial experiment

The world's leading scientists in the field were stunned when Dr He Jiankui, from Shenzhen in Guangdong Province, claimed five years ago that he had created the world's first gene-edited babies - twins nicknamed Lulu and Nana.

The girls' DNA had been altered while they were at an early embryonic stage in a way that Dr He claimed would make them resistant to HIV infection.

He was fined and sentenced to three years in prison in 2019. No-one, other than Dr He, has had access to the twins. But he said at a recent scientific meeting that they were in good health.

Upon his release, it emerged last month that he was planning to set up a clinic in Hong Kong to research using gene editing to develop a treatment for children with a rare inherited muscular disorder, called Duchene Muscular Dystrophy. Immigration officials announced that they had rescinded his visa after they discovered he had a criminal record.

The new rules close the loopholes that enabled Dr He to evade regulations, which previously only applied to experiments on human beings in hospitals, for example for drug trials. The updated regulations cover all research institutions and everything relating to humans, including work on tissues, organs and embryonic cells.

The summit organiser, Prof Robin Llovell-Badge from the Crick Institute, where the meeting is being held, said he was concerned that there was still too much secrecy in Chinese research.

''I understand why China wants to be leaders in technology, but there are some areas that require special attention and gene editing is one of them," he said. ''It has to be done properly and with the appropriate governance and oversight, and I'm concerned that they are not there yet.''

Speaking at the summit, Dr Yangin Peng of the Chinese Academy of Science said the government has "accelerated" laws and regulations in gene editing.

"China has considerably tightened its legislation and regulations," he said. "Permanent, inherited changes are banned, governance has adopted a precautionary approach and our laws are in line with international rules."

Dr Francoise Baylis, a Canadian bioethicist from Dalhousie University said she wanted more details of the updates to China's rules.

''I saw [that in the updated rules] research should be in line with ethical principles and I would want to know which ethical principles, where they are set out and whether they are open to questioning,'' she said.

She added that China was not alone in grappling with how to regulate the private sector.

''We have similar issues in North America, so I think it is wrong to focus on China,'' she said.

Dr Piers Millett of the International Biosafety and Biosecurity Initiative, based in Washington, acknowledged that: ''China is probably leading the way in revising the rules in this area.''

Many scientists have wondered how Dr He could be allowed to return to clinical research after prison.

"I like many people had been wondering whether there had been an individual or institution in China that had been backing or protecting He Jiankui," said Dr Zhang.

But she said she now thought that "we are looking at a simple case of regulatory negligence".

That led her to believe that "without getting clarifications on Dr He's case, the recent talk of good governance is hypocritical".

"I worry less about what He Jiankui is up to and more about the Chinese authorities are doing," she said.

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BBC

Half of world on track to be overweight by 2035

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'Bike desks' attempt to combat obesity in Mexico

More than half the world's population will be classed as obese or overweight by 2035 if action is not taken, the World Obesity Federation warns.

More than four billion people will be affected, with rates rising fastest among children, its report says.

Low or middle-income countries in Africa and Asia are expected to see the greatest rises.

The report predicts the cost of obesity will amount to more than $4tn (£3.3tn) annually by 2035.

The president of the federation, Prof Louise Baur, described the report's findings as a clear warning to countries to act now or risk repercussions in the future.

The report in particular highlights the rising rates of obesity among children and teenagers, with rates expected to double from 2020 levels among both boys and girls.

Prof Baur said the trend was "particularly worrying", adding that "governments and policymakers around the world need to do all they can to avoid passing health, social, and economic costs on to the younger generation" by assessing "the systems and root factors" that contribute to obesity.

The effects of obesity's prevalence on lower-income countries is also highlighted in the report. Nine of the 10 countries with the greatest expected increases in obesity globally are low or lower-middle income states in Africa and Asia.

Reasons include trends in dietary preferences towards more highly processed foods, greater levels of sedentary behaviour, weaker policies to control food supply and marketing, and less well-resourced healthcare services to assist in weight management and health education.

Lower-income countries are "often the least able to respond to obesity and its consequences".

The findings estimate that rises in obesity rates around the world will have a significant impact on the global economy, equating to 3% of global Gross Domestic Product.

The report emphasises that its acknowledgement of the economic impact of obesity "is in no way a reflection of blame on people living with obesity".

The data published in the report will be presented to the UN on Monday.

Obese is a medical term used to describe a person with a high excess of body fat.

The report uses body mass index (BMI) to make its assessments. BMI is calculated by dividing an adult's weight by the square of their height.

Information and support

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BBC

Ocean treaty: Historic agreement reached after decade of talks

Nations have reached a historic agreement to protect the world's oceans following 10 years of negotiations.

The High Seas Treaty aims to place 30% of the seas into protected areas by 2030, to safeguard and recuperate marine nature.

The agreement was reached on Saturday evening, after 38 hours of talks, at UN headquarters in New York.

The negotiations had been held up for years over disagreements on funding and fishing rights.

The last international agreement on ocean protection was signed 40 years ago in 1982 - the UN Convention on the Law of the Sea.

That agreement established an area called the high seas - international waters where all countries have a right to fish, ship and do research - but only 1.2% of these waters are protected.

Marine life living outside these protected areas has been at risk from climate change, overfishing and shipping traffic.

In the latest assessment of global marine species, nearly 10% were found to be at risk of extinction, according to the International Union for Conservation of Nature (IUCN).

These new protected areas, established in the treaty, will put limits on how much fishing can take place, the routes of shipping lanes and exploration activities like deep sea mining - when minerals are taken from a sea bed 200m or more below the surface.

Environmental groups have been concerned that mining processes could disturb animal breeding grounds, create noise pollution and be toxic for marine life.

The International Seabed Authority that oversees licensing told the BBC that "any future activity in the deep seabed will be subject to strict environmental regulations and oversight to ensure that they are carried out sustainably and responsibly".

Rena Lee, UN Ambassador for Oceans, brought down the gavel after two weeks of negotiations that at times threatened to unravel.

Minna Epps, director of the IUCN Ocean team, said the main issue was over the sharing of marine genetic resources.

Marine genetic resources are biological material from plants and animals in the ocean that can have benefits for society, such as pharmaceuticals, industrial processes and food.

Richer nations currently have the resources and funding to explore the deep ocean but poorer nations wanted to ensure any benefits they find are shared equally.

Dr Robert Blasiak, ocean researcher at Stockholm University, said the challenge was that no one knows how much ocean resources are worth and therefore how they could be split.

He said: "If you imagine a big, high-definition, widescreen TV, and if only like three or four of the pixels on that giant screen are working, that's our knowledge of the deep ocean. So we've recorded about 230,000 species in the ocean, but it's estimated that there are over two million."

Laura Meller, an oceans campaigner for Greenpeace Nordic, commended countries for "putting aside differences and delivering a treaty that will let us protect the oceans, build our resilience to climate change and safeguard the lives and livelihoods of billions of people".

"This is a historic day for conservation and a sign that in a divided world, protecting nature and people can triumph over geopolitics," she added.

Countries will need to meet again to formally adopt the agreement and then have plenty of work to do before the treaty can be implemented.

Liz Karan, director of Pews Trust ocean governance team, told the BBC: "It will take some time to take effect. Countries have to ratify it [legally adopt it] for it to enter force. Then there are a lot of institutional bodies like the Science and Technical Committee that have to get set up."

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What is the plan to protect the high seas?

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BBC

Scotland first to ban environmentally harmful anaesthetic

Scotland has become the first country in the world to stop its hospitals using the anaesthetic desflurane because of the threat it poses to the environment.

NHS data suggests the gas, used to keep people unconscious during surgery, has a global warming potential 2,500 times greater than carbon dioxide.

Banning it in Scotland - from its peak use in 2017 - would cut emissions equal to powering 1,700 homes a year.

UK hospitals have already cut down.

In the last few years, more than 40 hospital trusts in England and a number of hospitals in Wales have stopped using it.

NHS England will introduce a similar ban from 2024, which - like Scotland - prohibits its use for anything but exceptional circumstances.

Banning it across NHS hospitals in England would cut harmful emissions equivalent to those caused by powering 11,000 homes every year, according to NHS analysis of desflurane use in 2020.

Other countries, including many in Europe, are likely to make similar moves in the next few years.

Dr Kenneth Barker, anaesthetist and clinical lead for Scotland's national green theatres programme, said he was shocked to find the anaesthetic drug he had used for more than a decade for many major and routine operations was so harmful to the environment.

"I realised in 2017 that the amount of desflurane we used in a typical day's work as an anaesthetist resulted in emissions equivalent to me driving 670 miles that day," he said.

"I decided to stop using it straight away and many fellow anaesthetists have got on board.

"When you are faced with something as obvious as this and with the significance it has to the environment - I am very glad we have got to this stage."

Many hospitals have switched to safe and effective anaesthetic gases with less warming potential such as sevoflurane, which has a global warming potential 130 times that of carbon dioxide, or to using alternative non-gaseous anaesthetics and more efficient equipment.

Scottish Health and Social Care Secretary, Humza Yousaf, said: "Programmes like this are key to our transition to become a net-zero health service, whilst ensuring patient safety remains at the heart of every clinical decision.

Meanwhile. Dr Helgi Johannsson, vice president of the Royal College of Anaesthetists, told the BBC: "More and more anaesthetists across the UK have become aware of the sheer extent of the damage the gas can cause to the environment and have chosen to stop using it - and I am proud of that."

But he warns it is only the start and just "a drop in the ocean of the NHS carbon footprint".

He explained: "The NHS is a really carbon-intensive industry. We need to concentrate on all the other major things that can make a difference too - such as tackling old hospital buildings that are difficult to heat and reducing the journeys patients take."

Overall, anaesthetic gasses make up about 2-5% of the NHS's carbon footprint, and efforts are under way to tackle other medical gases like nitrous oxide.

NHS England's net-zero strategy includes looking at more environmentally friendly heating and lighting systems, greener vehicles and examining the environmental impact of how medicines and equipment are supplied to the NHS.

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BBC

Sake brewers toast big rise in global sales

Sake is gathering new fans all over the world, but back in its home market, the Japanese are losing interest.

Genki Ito says there are a number of factors behind the continuing decline in sake sales in the drink's home market.

"Sake's consumption in Japan has dropped significantly due to an increasing variety of choice of alcohol... as well as the westernisation of consumer culture."

A Japanese expat, Mr Ito is the founder of Tippsysake, a US website that focuses on importing and selling the alcoholic drink, which is made from fermenting rice soaked in water.

He adds that the reputation of sake in its home country has been tarnished by cheaper, low-quality versions "with lots of additives that caused hangovers".

Sake, which typically has an alcohol content of between 15% and 17%, is still often referred to as the national drink of Japan. Yet today beer is the best-selling alcoholic beverage in the country.

Sales of sake have been further squeezed by the continuing popularity of a spirit called shochu, plus whisky, wine and "highballs" - canned drinks that mix either fruits or whisky with fizzy water.

The figures showing the decline of sake are pretty stark. Between 1973 and 2020, annual domestic sales fell by 75%, according to one report. Meanwhile, the Brewers Association of Japan said in 2021 that home market demand had shrunk by 30% over the past decade.

Thankfully for Japan's more than 1,100 sake breweries, there is one shining light - continuing strong overseas sales. Exports of sake in 2021 totalled 40.2bn yen ($294m; £243m), according to the Japan Sake and Shochu Makers Association. It added that this was a record high for the 12th year in a row.

So what is driving this international growth? Jumpei Sato, chief executive of sake brewer Tatenokawa, says that a growing appreciation of Japanese food and culture certainly helps.

Yet he explains that sake producers are also continuing with a successful policy of focusing on exporting some of their best bottles. "Overseas export and high-end sake are key elements for our future management," says Mr Sato, who is the sixth generation to make sake at Tatenokawa.

"Of course the domestic sector is also important, but it is equally vital to be recognised in the new global market. I think it will give a bright future for Japanese sake."

Mr Ito says that in addition to focusing on quality for the export market, producers are also adjusting their recipes to increase the level of natural acid in the sake, and slightly reduce the alcohol content, so as to make it taste more like wine.

The idea here is both that sake will appeal more to wine enthusiasts, but also so that it can better pair with richer, fattier and often dairy-based Western food.

Global Trade

More from the BBC's series taking an international perspective on trade.

"With this attention on acidity and ability to pair with food, brewers are designing the taste of sake to cater to consumers outside of Japan," adds Mr Ito. "They think that the wine communities around the world are the most susceptible and appreciative of works of art craft sake brewing."

This targeting of the wine enthusiast community appears to be a continuing success, as a number of prestigious wine-tasting competitions around the world now have sake categories running along the likes of best US chardonnay or pinot noir.

To help make sakes more wine-like, a number of producers are even bringing on board former winemakers.

Tatenokawa is working with a new sake producer called Heavensake, which is a Franco-Japanese business. Its founder Regis Camus was previously head winemaker at champagne house Piper Heidsieck.

While Heavensake's sakes are still, quality sparkling sake is available and increasingly growing in popularity. Another former champagne big wig, Richard Geoffroy, previously of Dom Perignon, also now makes sake.

Heavensake is also said to benefit from champagne's decades of marketing and advertising know-how.

"I believe international collaboration and cultural exchange on liquid, packaging and marketing concepts for sake will open new doors, and make it more relevant and successful outside Japan," says Heavensake's chief executive, Laurent Cutier.

He adds that international sales of high-end sake were helped by the coronavirus pandemic. "Consumers were exploring new products and categories while being stuck at home."

UK wine writer Jamie Goode is also a sake expert, with an advanced level qualification in the Japanese drink.

"Lighter, fruitier sakes are the ones that are really flying at the moment on the international market," he says. "They are more accessible for people used to wine, who can appreciate them more easily than some of the more traditional sakes.

"Sake is obviously not as mainstream as wine, but it does seem to be having a bit of momentum."

Courtney Kaplan, the co-owner of Los Angeles sake bar and restaurant Ototo, says that many sake-makers are now "explicitly" mentioning wine in their English language literature. "And they are suggesting that consumers enjoy sake from stemware [wine glasses] rather than worrying about procuring more traditional vessels like ochoko and guinomi [sake cups]," she says.

Ms Kaplan adds that some sake producers talk about pairing sake with non-Japanese foods. "As an example, we sell a sake called 'Cowboy' that is only sold on the export maker, and was developed by the brewery specifically to demonstrate to Americans that sake can pair with steak or beef.

"We also serve sake with oysters at the restaurant, which are loved around the world. It's also a great pairing with pizza - sake shares high levels of the amino acid called glutamate with tomatoes and Parmesan cheese, making it a natural fit."

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BBC

Greece train crash: Pictures of devastation as dozens killed

Two trains have collided in northern Greece, killing at least 38 people and injuring more than 60 others.

The crash happened late Tuesday night near the city of Larissa, when a passenger train carrying hundreds of passengers hit a freight train travelling in the opposite direction.

Pictures have been coming in which show the extent of the devastation.

They described tragic scenes as they raced to find survivors.

"We are pulling out people alive, injured... there are dead," one volunteer rescue worker told state TV. "We are living through a tragedy."

It is not yet clear what caused the crash.

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BBC

Northern lights: Aurora seen across UK in spectacular display

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Watch: Spectacular skies as northern lights fill the sky over the UK

In a very rare display, the northern lights were seen as far south as Kent and Cornwall on Sunday night.

Across more northern areas of the UK, the display was one of the best seen in a very long time by BBC Weather Watchers.

An aurora is formed by a solar flare erupting on the Sun, sending charged particles towards Earth which interact with our atmosphere.

More displays are expected in the coming nights.

In the UK, we can often see the northern lights in Scotland, but they are rarely spotted in southern England.

On Sunday, there were sightings there as well as Northern Ireland, south Wales and Norfolk.

Over the last few days, a strong solar flare on the Sun's surface was directed towards Earth with charged particles reaching our atmosphere on Sunday night.

The charged particles interact with oxygen and nitrogen which then emit green and red colours over our poles.

If it's a strong solar flare, the charged particles can travel further away from the poles into middle latitudes such as southern England.

There may be another opportunity to see the northern lights on Monday night where skies are clear.

Photographer Gary Pearson, who watched the display from Brancaster Staithe in Norfolk on Sunday, said: "We had a fantastic showing from the northern lights last night.

"The aurora was clearly visible to the naked eye, though it was the long exposure taken by the camera that picked up the extremely vivid colours."

In the heart of Teesdale, County Durham, revellers witnessed a blast of green and red light at Grassholme Observatory.

The Sun goes through an 11-year solar cycle measured in terms of how active its magnetic field is. As this magnetic field changes, so does the amount of activity on the Sun's surface.

The last solar minimum was in 2020, so activity on the Sun has been increasing since then and it is currently the most active since 2014.

Solar maximum is expected in 2025, more frequent displays of the aurora are likely in the coming years.

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