BBC
Rio carnival: Tribute to Afro-Brazilian god wins title
A samba group which highlighted prejudices against Afro-Brazilian religions has been crowned as the champion of this year's hotly-contested carnival parade in Rio de Janeiro.
The Grande Rio Samba School won its first title with a song, costume and floats that paid tribute to Exú, a god revered by many African cultures.
Afro-Brazilian religions have come under attack from Evangelical Churches, which mistakenly label Afro-Brazilian deities as demons.
Grande Rio, which is based in the poor neighbourhood of Duque de Caixas, said it wanted to show a more positive side of Afro-Brazilian religions.
"We conceived our parade as a defence of our beliefs against religious racism and the demonisation of Exú," Grande Rio's creative director said.
The parade was cancelled last year because of the Covid-19 pandemic and this year's event should have taken place during the carnival in February.
But it was delayed due to the impact of a new variant of the coronavirus that spread across Brazil earlier this year.
Twelve samba schools, representing different communities of the city, compete every year at the Rio's Sambadrome parade ground for the top prize.
Grande Rio had come close to clinching the title in 2020, when it was awarded the same number of points as the Viradouro samba school, but was beaten by the latter in the tie-breaker.
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La marine japonaise tient à l’oeil un imposant groupe aéronaval chinois se dirigeant vers le Pacifique occidental
par Laurent Lagneau · 3 mai 2022
Un peu plus de deux ans après le début de sa carrière opérationnelle, le second porte-avions chinois, le CNS Shandong, de conception locale, a récemment retrouvé le chantier naval de Dalian pour y subir une opération de maintenance « programmée », à en croire le Global Times, quotidien proche du Parti communiste chinois [PCC].
Selon ce dernier, cette immobilisation pourrait durer « quelques mois », le temps de poser un nouveau revêtement antidérapant sur le pont d’envol, de remettre à neuf [voire de réparer] certains « sous-systèmes » ayant « tendance à s’user », comme le dispositif d’arrêt, les systèmes d’alimentation ou bien encore l’électronique de bord. « Un examen complet du porte-avions pourrait être effectué », a écrit le Global Times, 24 avril dernier. Et d’évoquer de potentielles « mises à niveau » pour des pièces ayant « rencontré des problèmes » ou pouvant « être optimisées sur la base de l’expérience acquise au cours de ses deux années de navigation ».
Par ailleurs, le lancement du troisième porte-avions chinois, qui sera en configuration CATOBAR [avec catapultes – électromagniques – et brins d’arrêt] ne s’est toujours pas produit, alors qu’il a été plusieurs fois annoncé comme étant « imminent ». Certains observateurs avaient misé pour qu’il le fût à l’occasion du 73e anniversaire de la composante navale de l’Armée populaire de libération [APL], le 23 avril dernier. Mais la recrudescence de l’épidémie de covid-19 à Shanghaï aurait retardé le lancement de ce navire, pour le moment appelé « Type 003 ». « Je pense qu’il pourrait être lancé durant le second semestre 2022 », a toutefois estimé Song Zhongping, un expert militaire chinois, cité par le Global Times.
Quoi qu’il en soit, les capacités aéronavales chinoises reposent donc actuellement sur le CNS Liaoning [ex-Varyag], le porte-avions acquis auprès de l’Ukraine en 2000 avant d’être remis en état une dizaine d’années plus tard. Et, le 1er mai, ce navire a été repéré, avec son escorte, dans le stratégique détroit de Miyako, situé au sud-ouest d’Okinawa, donc dans la zone économique exclusive [ZEE] japonaise. En clair, ce groupe aéronaval doit se déployer dans le Pacifique occidental pour y effectuer des manoeuvres. Reste à savoir qu’elle en sera la zone exacte : la côte orientale de Taïwan ou la mer des Philippines.
En tout cas, les forces d’autodéfense japonaises tiennent ce groupe aéronaval chinois à l’oeil, avec le porte-aéronefs JDS Izumo et des avions de patrouille maritime Kawazaki P-1 et P-3C Orion. D’après Tokyo, le CNS Liaoning est accompagné par l’imposant croiseur lance-missiles de type 055 « Nanchang », avec ses 112 cellules de lancement vertical et ses puissants capteurs électroniques, les « destroyers » Xining, Urumqi, Chengu et Zhengzhou ainsi que la frégate de type 054A Xiangtan et le navire de ravitaillement de type 901 Hulunhu. Probablement qu’un sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] est aussi de la partie.
https://t.co/Bg8Hpnt7N4 pic.twitter.com/WrklgHdpFS
— 防衛省統合幕僚監部 (@jointstaffpa) May 3, 2022
Ce n’est pas la première fois que le CNS Liaoning traverse le détroit de Miyako. Seulement, cette fois, jamais son groupe aéronaval n’aura été aussi étoffé. Ce qui « marque une une augmentation significative de la capacité de combat » de l’APL en vue d’un conflit potentiel avec Taïwan, ont souligné des experts militaires chinois dans les colonnes du Global Times.
À noter également que, si la formation chinoise est restée à l’écart des eaux territoriales japonaises, Tokyo a précisé avoir observé des mouvements d’hélicoptères depuis le CNS Liaoning… Alors que l’article 39 de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer précise que les navires passant par un détroit doivent s’abstenir de « toute activité autre que celles qu’implique un transit continu et rapide, selon leur mode normal de navigation, sauf cas de force majeure ou de détresse ».
Photo : archive
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Spécialiste de la Russie, le général américain Christopher Cavoli sera le futur chef militaire de l’Otan
par Laurent Lagneau · 4 mai 2022
Actuellement à la tête des forces terrestres américaines en Europe et en Afrique, le général Christopher Cavoli a été désigné par le Conseil de l’Atlantique Nord pour être le prochain commandant suprême des forces alliées en Europe [SACEUR] et remplacer ainsi le général Tod D. Wolters, issu de l’US Air Force, qui occupe cette fonction depuis trois ans. Cette nomination, annoncée le 3 mai, doit encore être approuvée par le Congrès des États-Unis.
À l’heure où les tensions sont vives sur le Vieux continent, en raison de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le choix du général Cavoli peut sembler judicieux au regard de son parcours.
Évidemment, son cursus universitaire à Princeton, conclu par une thèse sur « l’effet des vers de terre sur la distribution verticale des moisissures visqueuses dans le sol », ne lui sera d’aucun secours pour les fonctions qu’il aura à assumer, c’est à dire la planification et la conduite des opérations militaires de l’Otan.
Cela étant, ce fils d’officier, né à Würzburg [Allemagne] et qui a passé une grande partie de son enfance en Italie, a entamé sa carrière militaire en 1988, en tant que sous-lieutenant dans un régiment parachutiste [le 325th Airborne, alors basé à Vincenza] sans être passé par l’académie militaire de West Point. Ce qui l’amena à participer à l’opération Tempête du Désert [Irak]. Promu capitaine l’année suivante, il fut affecté à l’école des Rangers, en qualité d’instructeur.
En 1995, soit quatre ans après la fin de l’Union soviétique et de la Guerre Froide, Christopher Cavoli fut admis dans le programme « Foreign area officer » [FAO], lequel vise à former des officiers spécialistes de certains pays, non seulement dans le domaine militaire mais aussi dans ceux de la politique, de la diplomatie de l’économie, de la sociologie et de la culture. La maîtrise de la langue du pays concerné est un pré-requis… Et l’officier choisit de s’intéresser à la Russie, ce qui l’envoya sur les bancs de l’université de Yale, où il obtint une maîtrise sur le monde russe et l’Europe de l’Est.
Par la suite, au gré de ses affectations, l’officier participa aux opérations américaines en Bosnie puis, après un passage à l’Army War College et avoir occupé des postes en état-major, en Afghanistan, où il fut notamment le chef adjoint du commandement régional ouest de la Force d’assistance à la sécurité [ISAF] de l’Otan, basé à Herat.
En 2014, il fut nommé à la tête du 7th Army Joint Multionational Training Command, implanté à Grafenwoehr [Allemagne], avant de prendre le commandement de la 25e Division d’Infanterie, basée à Hawaii, puis celui des forces terrestres américaines en Europe et en Afrique.
À noter que le général Cavoli, en plus d’être russophone, est aussi francophone et italophone.
BBC
Jealous Depp kicked me over Franco 'affair' - Heard
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Amber Heard says a perceived affair with fellow actor James Franco led to ex-husband Johnny Depp assaulting her on a cross-country flight in 2014.
Taking the stand for a second day as part of a multi-million dollar defamation trial, Ms Heard cast Mr Depp as deeply troubled by jealousy and drugs.
Mr Depp is suing Ms Heard for $50m (£40m) over an article in which she said she was a victim of abuse.
She is countersuing for $100m.
On Thursday, Ms Heard alleged that much of her ex-husband's anger was caused by his belief that she was seeing James Franco, whom she said Mr Depp "hated".
Mr Franco starred alongside Ms Heard in Pineapple Express and The Adderall Diaries.
That jealousy, she claimed, led an angry Mr Depp to repeatedly question her on a flight from Boston to Los Angeles, in which he allegedly kicked her.
"He just kicked me in the back. I fell on the floor," she said. "No one said anything. No one did anything. It's like you could hear a pin drop on that plane."
The court also heard a recording allegedly of Mr Depp on the flight, which Ms Heard said showed him "howling" while suffering from the effects of drug use.
Following the incident, Ms Heard said he met her in New York to apologise and to prove he was sober and committed to change.
Jurors have repeatedly heard about the incident on the flight. In his own testimony, Mr Depp said that he took Oxycodone pills and fell asleep to avoid her.
During her testimony, Mr Depp could sometimes be seen closing his eyes or donning his sunglasses. At one point, he shook his head quietly.
Ms Heard alleged she had the fight with Mr Depp after an argument about his daughter Lily-Rose, who was about 14 at the time.
"She was so young," Ms Heard said. "I felt protective."
Previously in the Depp-Heard trial
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Ms Heard also recounted exchanging wedding vows in Mr Depp's mother's living room, followed by a ceremony on his private island.
"It was complicated but he was the love of my life," she said of her desire to marry him.
Detailing a discussion over a prenuptial agreement with Mr Depp, she claimed that Mr Depp told her that "the only way out of this is death".
"I didn't care either way, but I did feel it [the agreement] would eliminate suspicion or doubt, and it would make things easier," she added.
Earlier in the trial, Mr Depp claimed he never struck Ms Heard, or any women. Instead, he said she was often abusive herself and had a "a need for conflict".
At several points in her testimony, Ms Heard claimed that Mr Depp attempted to control her career, becoming angry at her efforts to find new roles.
These arguments, she added, would often end in Mr Depp taking things "too far" by striking her or breaking things in their home before leaving and eventually apologising.
His abuse "was always so much worse when I went to work," she said.
"He would never have to deal with the clean-up. He would never have to deal with the destruction, or see me or the house that he'd destroyed," she added.
Before she wore dresses to red carpet events, she said she would check for bruises on her body first.
In one apology e-mail shown to jurors, Mr Depp described himself as "savage" who was sorry for the disappointment he caused. She said this was "typical" of his apologies.
"I was encouraged because I thought it meant he could really hurt me," she added. "Sometimes I didn't think he understood how much he could hurt me."
The defamation cases stems from a December 2018 opinion piece in the Washington Post, in which she said she was a victim of abuse but did not name Mr Depp.
His lawyers have said that the piece "incalculably" damaged his career prospects.
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Moins de fantassins mais plus de techniciens : l’armée de Terre réduit le nombre de ses compagnies de combat
par Laurent Lagneau · 3 mai 2022
Après les attentats de janvier 2015, il fut décidé de mettre un terme aux suppressions de poste au sein du ministère des Armées et de revoir à la hausse l’effectif de la Force opérationelle terrestre [FOT] de l’armée de Terre, en le portant à 77’000 soldats, ce qui supposait d’en recruter 11’000 de plus. Soit l’équivalent de neuf régiments. Cet effort s’expliquait en grande partie par le lancement de l’opération intérieure [OPINT] Sentinelle, laquelle visait à protéger les points sensibles avec la mobilisation de plus de 10’000 militaires des trois armées.
Étant donné que de nombreuses casernes avaient été fermées [et parfois cédées aux collectivités pour l’euro symbolique] dans la cadre de la Révision générale des politiques publiques [RGPP] et des restructurations réalisées entre 2008 et 2014, il n’était pas possible de réactiver des régiments fraîchement dissous. Aussi, il n’y eut guère d’autre solution que de « densifier » les unités existantes, via la création d’une cinquième compagnie de combat, et de « pousser les murs », notamment en construisant des « Bâtiments modulaires durables », d’une durée de vie de 35 à 40 ans, dans le cadre du programme CATALPA.
A l’occasion de la dissolution de la 5e compagnie de combat, une cérémonie a eu lieu hier sur la place d’armes du régiment. Depuis 2016, les Dragons ont porté haut les couleurs du 3 en participant à plusieurs missions et plus récemment à l’opération BARKHANE. SEMPER ET UBIQUE. pic.twitter.com/RuuDTfuaWM
— 3e régiment d’infanterie de marine (@3eRIMaVannes) April 29, 2022
Seulement, un mouvement inverse est en cours. Le 29 avril, le 3e Régiment d’Infanterie de Marine [RIMa] a organisé une cérémonie pour marquer la dissolution de sa cinquième compagnie de combat, créée en 2016. Et ce n’est pas un cas isolé, si l’on en juge par la question écrite adressée par le sénateur Philippe Bonnecarrère au ministère des Armées, en février dernier.
« Un conflit de ‘haute intensité’ nécessite des moyens technologiques comme plus rustiques et a comme caractéristique, peut-être principale, de nécessiter l’engagement d’effectifs plus importants que dans le cadre des guerres dites ‘asymétriques’. […] Dans ces conditions il est très surprenant, au moins dans le domaine de l’infanterie […], de constater que les régiments qui avaient été portés à 5 compagnies de combat sont maintenant réalignés à 4 compagnies ce qui représente une diminution des effectifs », a d’abord souligné le parlementaire, élu du Tarn. Aussi a-t-il demandé au ministère des Armées de s’expliquer sur cette « réduction du nombre de compagnies de combat dans l’armée de Terre. »
La réponse du ministère des Armées n’aura pas trop tardé… Ainsi, la première raison donnée à ce retour du format à quatre compagnies dans les régiments dits de « melée » est que la hausse des effectifs décidée en 2015 avait été réalisée « sans réabonder les fonctions d’appuis et de soutiens, qui avaient déjà fait l’objet d’une forte rationalisation » durant les années précédentes.
Mais la raison principale réside dans le fait que « de nouvelles adaptations sont apparues nécessaires pour permettre à l’armée de Terre de conserver la supériorité opérationnelle dans la perspective d’engagements majeurs, y compris dans les nouveaux champs de conflictualité, qui transforment les menaces liés aux conflits de haute intensité ».
Aussi, dans ces conditions, pousuit le ministère des Armées, une « partie des effectifs récemment attribués à la mêlée a été réorientée pour renforcer les états-majors de régiment et les capacités de numérisation et de simulation, densifier la maintenance aéronautique et terrestre, développer la capacité drone et affecter des moyens à la préparation opérationnelle, à la formation et à l’intégration des effets dans les champs immatériels ». Cela étant, il n’a pas précisé le format actuel de la FOT après ces réorientations d’effectifs.
BBC
Scooter recall hits India's 'Tesla of two-wheelers'
By Priti Gupta & Ben MorrisMumbai
Robots glide quietly across the vast factory floor of electric scooter firm, Ola Electric Mobility, in the southern India state of Tamil Nadu.
With a parent backed by Japanese investor, Softbank, this start-up is ambitious. Once running at full capacity, the company hopes this factory will churn out more electric scooters than any other plant in the world.
Much of the assembly line work is done by robots, which speedily transport scooter parts around and weld them together.
Perhaps the most striking thing about this factory though is not its sheer size - spread over 500 acres - but the workforce.
Women make up most of the staff which currently number between 1,700 and 1,800. Working as shift managers, test riders, technicians and trainers, it is a first job for many.
However, product roll out has not been going smoothly.
Ola Electric launched its first models, the S1 and S1 Pro, which are powered with rechargeable batteries, in August 2021 - receiving 100,000 orders in just 24 hours.
But since the first deliveries were made in December some customers have complained on social media of technical problems and earlier this week the firm was forced to recall 1,441 of its scooters from a particular batch.
The recall followed a well-publicised incident on March 26 in Pune, when one customer's new vehicle spontaneously caught fire just after it was parked.
A company statement on Sunday said its preliminary assessment showed the "thermal incident was likely an isolated one." But it will carry out diagnostics and health check all the scooters recalled in that specific batch.
"These scooters will be inspected by our service engineers and will go through a thorough diagnostics across all battery systems, thermal systems, as well as the safety systems," chief executive and co-founder of Ola Electric Mobility, Bhavish Aggarwa said in the statement.
BBC News approached the company for more information on this but it declined to comment further.
Not limited to Ola there have also reportedly been three other fires involving different brands of electric scooters, including Indian start-ups Okinawa and PURE EV.
India's shift to electric vehicles
The arrival of affordable electric scooters in India last year was an exciting moment - both for road users and the government.
Like many countries, India is trying to work out how to wean its 1.4 billion population off petrol and diesel towards electric vehicles.
And aside from challenging net zero emissions targets, like many of its neighbours, India is also fending off rising inflation.
Ola Electric Mobility had successfully positioned itself as "the Tesla of electric two-wheelers" according to motoring journalist, Parth Charan who has road tested its vehicles.
And accordingly in March as part of the country's strategy to transition to lower its oil import costs the government announced the firm will get state support to manufacture EV batteries that can store a total of 20 gigawatt-hours of power.
More technology of business:
However, market participants are concerned that some of the problems India's EV manufacturers are now encountering relate directly to a general lack of research in to the domestic market and light regulation.
"We have long relied on technologies made in, and for, other countries and never questioned its applicability to the Indian ecosystem. India has its own dynamics, both from an environmental, as well as operational perspective," says Akshay Singhal founder of Log9 Materials, which makes a rapid charging battery for two-wheelers.
Extreme weather conditions including heatwaves and flooding plus poorly maintained roads in some parts of India make it a really challenging market for auto makers, he underlines.
Mr Singhal feels a lack of rigorous regulation has further allowed manufacturers to rush products on to the market without sufficient quality control and testing.
India's Federation of Automobile Dealers Associations (FADA), is also calling for tougher regulation of the burgeoning EV two-wheeler market.
But "to conclude that we are not stringent would be completely wrong," says Sudhendu Sinha, an advisor at government agency, NITI Aayog. He points out that almost 37,000 electric scooters have already been sold in India and only a handful of those have experienced technical problems.
"We cannot blame the entire industry, or the batteries of the electric vehicles. There may be multiple reasons. So, until the investigations are over... it would not be right to comment. Our prime concern is safety," he adds.
Ola Electric Mobility reiterated that its scooters have been robustly tested at 15 accredited labs with each aspect of the vehicle tested "over a million kilometres across different terrains."
Nevertheless, it will be an uphill battle to win back the confidence of consumers like Krishna Jaiswal, who was shaken by his scooter fire. "Within 15 minutes the scooter turned in to ashes," he tells the BBC in a phone interview.
"We have lost faith in Ola. My friends wanted to buy, but now have decided not to," he says.
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BBC
How Sharon Van Etten came undone on her new album
By Mark SavageBBC Music Correspondent
When Sharon Van Etten came to London to promote her new album this March, her five-year-old son was worried.
"I was showing him England on the map and he asked if I'd be close to the war," she says. "And I was like, actually that's a really, really good question."
With reassurances given, the singer left the US for the first time since lockdown. But the joy of hitting the road is now tinged with sadness, after two years nesting at home.
"I'm dreading leaving them to go on tour this summer," she says. "I already know I'm going to miss his first day of school. Little things like that, I feel like I'm going to have to get used to."
That struggle is made explicit on her new album, We've Been Going About This All Wrong. At one point, she sings directly to her son: "I need my job / Please don't hold that against me / You are my life."
"I put in these little messages that I know he won't quite get now," she says, "but hopefully, years from now, if he resents what I do for a living, he'll listen and be aware that it was hard."
That lyric, like most of her new album, was informed by the harrowing experiences of the last two years. In the era of the lockdown album, Van Etten's record captures that unique mixture of anxiety, liberation, confusion and inertia better than most.
"I'm looking at our grass / I'm struggling for words," she sings on the meditative opening track, Darkness Fades. "It's been a while since I last held you close."
Later, she describes being kept awake at night by thoughts of "peace and war" before realising the constant stream of bad news has left her numb.
"I didn't feel anything... I couldn't feel anything," she sings repeatedly over an volcanic wall of sound.
"I had these moments where I thought it was the end of the world and nobody was telling us," she explains.
"When you're so isolated and all you know is your little family unit but you're hearing about protests and tanks being brought in… It felt so far away but it was also in my back yard, so I didn't know how to process it."
Van Etten's music has always dwelt in the darkness, from her 2009 debut, Because I Was in Love, which documented the fall-out of an abusive relationship; to last year's Like I Used To, a raw-nerve duet with Angel Olsen, about emerging from lockdown, that should have been number one in 50 countries.
While she isn't a household name, she's revered by her peers, working with Bon Iver, Fiona Apple, The National, and Josh Homme. One of her biggest inspirations, Nick Cave, hand-selected her to open his 2013 tour and Barack Obama named her coming-of-age anthem Seventeen amongst his favourite songs of 2019.
One of her performances even reduced New Zealand broadcaster John Campbell to tears during a live broadcast.
Amidst all of that, she's starred in the Netflix drama The OA, and started a bachelor's degree in psychology, with the hope of becoming a mental health counsellor, Oh, and she's also an accomplished sportswoman, with competitive experience in discus and javelin.
"My mom and I joke that I should have majored in hobbies in High School," she laughs, "because I like to learn how to do stuff but I'm never great at anything. Singing is the farthest I've gone."
Her last album, 2019's Remind Me Tomorrow, brought her dramatic contralto voice to new fans. It helped that the heaviness of her previous records had lifted slightly - joy was now balanced against sorrow, as she settled into the contentedness of a serious relationship with her manager and former drummer, Zeke Hutchins.
After their son was born in 2017, the couple planned two major life changes: Moving from New York to Los Angeles, and getting married.
The removal men arrived at Van Etten's apartment on the last date of her 2019 tour with Bon Iver; and she went on her bachelorette party a couple of weeks later.
"I remember landing at LAX, coming back from the trip, and saying, 'There's no one at the airport. This is kinda weird. This thing might be serious - maybe it's not like the bird flu,'" she later confessed to Rolling Stone.
And so, she found herself in a new house in a strange neighbourhood, trying to navigate the complexities of lockdown with a toddler.
"We had dance parties, we put a mat on the floor and did gymnastics, he had an easel outside and did painting," she recalls.
"At the end of every year I go through our photos to print an album. But that year it was like, 'There's the living room, there's the hallway, there's the yard and that's the TV'."
Although she put on a brave face for her son, her mind was reeling.
"We were living through fires and earthquakes and protests that we couldn't go to because our kid wasn't [eligible to get] vaccinated. We just felt, did we do the wrong thing? Are we in the wrong place? Do we need to be closer to our families?
"I have my ups and downs like anyone. I'm not perfect. I drink and I sneak cigarettes when I really shouldn't; and I'm supposed to be this positive role model but I'm not perfect.
"But I think I have enough hindsight to be able to call myself out too and be like 'Alright, get it together. You had a moment but you also have to be present for your family. This is a hard time for everyone but this is the time you need to be strong'."
It helped that her new house came with its own recording studio. As Van Etten wrestled with her emotions, new songs started to crystallise.
Some, like Anything, were written in the grip of existential horror. Others crystallise a sense of hope. I'll Try is a swirling, shimmering pledge to do better in a world where dark forces are gathering.
"Protests are just a normal thing [in LA] now," she observes. "When you go for a walk, everyone is holding up a sign. I saw one the other day that said, 'Make science great again', and it's become this everyday thing like, 'I'll pop out and pick up some milk'.
"It's easy to feel like it doesn't matter. Everything feels like its apocalyptic - but I'm still gonna try."
That resolve is threaded through the record, reflecting Van Etten's desire for connection during the pandemic.
"I sent out lifelines to people that I hadn't talked to in a while and it definitely relit that flame in our friendship.
"That's a big thing on this record, connection and reaching out and accepting help. Even when it's real hard, those connections help you get through."
So amongst the desolation, there's a refreshing sense of humour on Mistakes (a song about her total lack of co-ordination on the dancefloor); while the album's most tender track, Darkish, offers the comfortingly sarcastic observation: "It's not dark,,,, It's dark-ish".
The 41-year-old says those moments are a necessary balance.
"I'm very aware that these songs are heavy," she says. "And I get to this place where I think, 'OK, now I need to let the listener breathe.'"
She even toyed with putting a 10-second pause after Born, a song of pulverising sadness, until her manager talked her out of it.
"He said it was too long," she recalls, "but how long is too long?"
Pauses or not, she wants fans to absorb the album all at once, refusing to release any singles or previews before it hits the shelves this weekend.
"When you hear two or three songs ahead of time, I feel like you lose the excitement of listening to the album front to back," she explains.
"I made this music during a time where I felt so vulnerable, like so many, and I want people to feel that with me."
So what does her son make of this new music? A trailer for the album pictured him in Van Etten's home studio, grasping her microphone - so does he ever try to join in?
"He doesn't sing along but he'll play drums," she laughs. "Oh my gosh, he's so good!
"When we're driving around and I look in the rear-view mirror and he's quietly air drumming. Its like the cutest thing in the world."
Maybe she won't have to miss him on the road for too long.
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BBC
Bill Gates on Elon Musk feud and Jeffrey Epstein meetings
By James ClaytonNorth America technology reporter
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In a wide-ranging interview with the BBC's Today programme, Bill Gates says conspiracy theories about him are "crazy" and that being shouted at in public is "awful". He also told the BBC's Mishal Husain that meeting Jeffrey Epstein was a "mistake" and talks about Elon Musk's recent public criticism of him.
Bill Gates used to be the world's richest person. That title is now held by Elon Musk. The two men, however, don't get on.
Last week Mr Musk accused Mr Gates of "shorting" Tesla stock - a way of making money by betting that a company will lose value. Mr Musk has also tweeted puerile insults towards Mr Gates on Twitter.
"There's no need for him to be nice to me," Mr Gates says.
Mr Musk has argued that shorting Tesla, a company that makes electric cars, undermines Mr Gates' environmental philanthropy.
Asked specifically about whether he had bet against Tesla, Mr Gates replied: "That has nothing to do with climate change. I have ways of diversifying."
He pushed back against the idea that shorting Tesla was environmentally damaging.
"The popularity of electric cars will lead to more competition for selling those cars. So there's a difference between electric cars being adopted, and companies becoming infinitely valuable."
Mr Musk has recently had a bid to buy Twitter accepted by the company's board.
Asked what he made of the deal, Mr Gates said: "You know, Elon, I guess it's possible Twitter could be worse. But it also could be better… So I have a wait and see attitude."
Mr Gates has a particular interest in social media, not because that's how he made his billions, but because he has become a focus of conspiracy theories.
He has long been an advocate of vaccines - and has pumped billions into inoculation programmes around the world.
That prominence has made him the subject of bizarre and unfounded claims that he is trying to track people through the jabs. Many of the theories have been promoted on social media platforms, and took off during the pandemic.
"In some ways, you almost have to laugh because it's so crazy," he says.
"I mean, do I really want to track people? You know, I spend billions on vaccines, I don't make money on vaccines, vaccines save lives."
Mr Gates also said he'd been shouted at by conspiracy theorists on the street.
"Only recently I've been out in public, [and] some people yell at me that I'm tracking them. And that, that's an awful thing."
Mr Gates and his wife Melinda French Gates announced that they were getting a divorce last year. The couple set up the Bill & Melinda Gates Foundation - one of the largest charitable organisations in the world - and had been married for 27 years.
"My life is very different. My kids are gone from the house, the last one left for college a year ago. The divorce is very hard. It was a tough year," he says.
The marriage ended with reports that Mr Gates had had an extra-marital affair. In March Melinda Gates also said that she questioned why he had held meetings with disgraced financier and convicted sex offender Jeffrey Epstein.
"I did not like that he had meetings with Jeffrey Epstein, no. I made that clear to him", she told CBS in March.
Asked about the meetings, Mr Gates described talking with Epstein as a "mistake".
"I made a mistake ever meeting with Jeffrey Epstein. You know, maybe her [Melinda's] instincts on that were keener than mine.
"Any meeting I had with him could be viewed as almost condoning his evil behaviour. So, that was a mistake."
L'Humanité
En Île-de-France, les mineurs étrangers chassés de toutes parts
ActuMaltraitance Le 3 mai, une centaine d’adolescents africains d’un campement du nord de Paris devaient être mis à l’abri. Une trentaine ont pourtant été refoulés du centre d’accueil où la préfecture les avaient orientés. Depuis leur retour à la rue, ils sont traqués par les CRS.
Eugénie BarbezatÉmilien UrbachDepuis plus de deux mois, une centaine de jeunes étrangers africains dormaient dans un campement sous un pont, à la limite entre Paris et Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis). À plusieurs reprises, ces derniers jours, les adolescents ont été victimes d’agressions violentes de la part de bandes haineuses. La dernière en date, le 1er mai (voir notre édition du 3 mai), a incité la mairie de Paris à taper du poing sur la table pour pousser l’État à agir. Des bus sont venus chercher les jeunes, mardi matin, pour les répartir dans plusieurs structures d’hébergement franciliennes.
Ces établissements sont normalement réservés aux demandeurs d’asile, donc pas adaptés à la situation de ces adolescents. Tous se déclarent mineurs et en cours de procédure judiciaire pour contester la non-reconnaissance de leur minorité. Habituellement, ces centres d’hébergement acceptent les mineurs à titre exceptionnel, quand ils leur sont adressés par les préfets. « Dans celui de Clichy (Hauts-de-Seine), géré par l’opérateur Alteralia, cela n’a pas été possible, témoigne Pierre Mathurin, coordinateur de l’association Utopia 56, à Paris. Une trentaine de jeunes ont été refoulés, recevant une notification de fin de prise en charge. Jamais nous n’avions été confrontés à pareille situation. »
Même après que l’association a tenté de négocier avec Alteralia, tandis que les jeunes patientaient devant le centre, espérant passer la nuit dans un lit, aucune solution n’a été trouvée. Contacté par l’Humanité, le responsable de la structure d’hébergement s’est refusé à tout commentaire. « On suppose qu’il reçoit des injonctions contradictoires du préfet des Hauts-de-Seine et de celui d’Île-de-France », avance Pierre Mathurin, regrettant que le « principe d’humanité » ne prévale pas.
Boucliers et gaz lacrymogènes
Déçus et encore choqués par la violente attaque subie deux jours plus tôt, les jeunes ont décidé de retourner passer la nuit porte de Clignancourt. Ils y ont été rejoints par une quinzaine d’autres, qui avaient raté les bus devant les mettre à l’abri après être allés fêter l’Aïd chez des connaissances. « Quand nous sommes arrivés sous le pont, des policiers nous ont dit qu’on ne pouvait pas nous installer là », explique au téléphone Siman, un jeune Ivorien de 17 ans, alors que les agents venaient tout juste de partir.
Mais c’était pour revenir une demi-heure plus tard. En force. « Une dizaine de cars de CRS ont débarqué, raconte Pierre Mathurin, sur place après que les jeunes l’ont alerté. À l’intérieur, des policiers s’équipaient de boucliers et préparaient les gaz lacrymogènes. Les gamins ont bien tenté de négocier, arguant qu’ils n e savaient pas où dormir. “Vous n’avez qu’à aller à l’Élysée !” se sont-ils entendu r épondre par un fonctionnaire de police qui a menacé de les poursuivre partout où ils essaieraient de s’installer. »
« Je cherche une solution d’urgence, a indiqué dans la soirée Ian Brossat, l’adjoint communiste à la maire de Paris en charge du logement et de l’accueil des réfugiés. Tout cela est aberrant. » Mais pour la trentaine d’adolescents, impossible d’attendre sur place. Sautant dans un tramway pour échapper aux forces de police, ils ont finalement trouvé refuge dans le Nord - Est parisien. « Maintenant, nous sommes installés porte de Bagnolet, précise Siman, ce jeudi 5 mai au matin, à l’issue d’un rendez-vous dans un bureau de la Croix-Rouge. J’ai déposé un dossier pour un hébergement d’urgence, mais on m’a répondu qu’il n’y avait pas de place en ce moment. » La nuit prochaine et les suivantes, il les passera encore, avec des dizaines d’autres, dans la rue et dans l’angoisse d’être à nouveau traqué.
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Football. À Furiani, une catastrophe annoncée
ActuLe 5 mai 1992 à 20 h 23, alors que la demi-finale de la Coupe de France entre Bastia et Marseille va bientôt démarrer, la tribune nord du stade bastiais s’écroule. La tragédie donnera lieu à un procès et aboutira à une prise de conscience mémorielle.
Hubert LenzianiCe devait être l’acmé du football corse. Ce fut la pire tragédie du football français, avec un bilan terrible de 18 morts et 2 357 blessés. Trente ans après, le souvenir du 5 mai 1992 est toujours prégnant et la douleur aussi vive chez les familles endeuillées et l’ensemble de la communauté insulaire, sportive ou non. Au lendemain de cette dramatique demi-finale de Coupe de France, Bastia-Marseille, le voile du deuil a recouvert non seulement la Corse, mais la France tout entière, entraînant la légitime présence dans l’île du président de la République de l’époque, François Mitterrand.
Celui-ci, d’ailleurs, au-delà de l’hommage de l’État, prit l’engagement solennel de sacraliser le 5 mai, précisant qu’aucune rencontre de football ne serait plus disputée en France à la date précitée. Cependant, le chemin fut long et difficile à partir de novembre 2011 pour le Collectif des victimes de Furiani (relayé par les députés insulaires), avant que le Parlement français, dans sa large majorité, acte officiellement la promesse du chef de l’État, d’abord à l’Assemblée nationale en février 2020, puis le 14 octobre 2021 par le vote du Sénat.
Un immense fracas de tempête résonne dans tout le stade
Toute histoire ayant sa préhistoire, il convient de revenir, brièvement, sur les circonstances de ce que l’on peut qualifier de chronique d’une tragédie annoncée. À vingt ans d’écart, la rencontre entre Bastiais et Marseillais avait un air de revanche, les deux équipes s’étant affrontées, en finale de Coupe de France, le 4 juin 1972, lors de l’inauguration du Parc des Princes. Ce jour-là, sous l’impulsion d’un Roger Magnusson, irrésistible, et d’un Josip Skoblar, décisif, l’Olympique de Marseille l’emportait 2 buts à 1, face à un onze insulaire loin d’avoir démérité.
À Furiani, ce 5 mai 1992, joueurs et public bastiais, mais aussi supporters venus de toute la Corse, étaient en communion pour un succès espéré, ouvrant au Sporting Club de Bastia la voie de la finale. Hélas, un funeste destin en décida autrement…
À 20 h 23, alors que les journalistes de TF1 prennent l’antenne pour la retransmission télévisée, la partie haute de la tribune nord s’effondre, un immense fracas de tempête résonnant dans tout le stade. Le seul enregistrement de la chute est une vidéo d’un supporter depuis la tribune effondrée. Les spectateurs qui étaient assis en haut font une chute de 15 mètres.
Destin quelque peu forcé par un enchaînement d’irresponsabilités (dirigeants du club, Ligue corse de football, autorité préfectorale) et d’incompétences coupables (responsables de la construction et du contrôle technique de la tribune nord). En effet, une heure et demie avant le début de la rencontre prévue à 20 h 30, de nombreux responsables de la sécurité étaient inquiets de l’état de la tribune érigée pour l’occasion, laquelle reposait sur des cales en bois et des parpaings non scellés, ceux-ci commençant à bouger. Aussi, des employés de Sud-Tribunes, le constructeur, s’affairèrent à revisser les boulons et écrous, en pure perte : la structure arrière de la tribune était construite à partir de tubulures métalliques de mauvaise qualité, formant une série de cadres non contreventés.
L’influence occulte d’un mouvement politique insulaire
Le drame se devait d’avoir une suite judiciaire. Le procès se déroula du 4 janvier au 15 décembre 1995. Sur les dix-huit personnes inculpées, treize ont été renvoyées devant la chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Bastia. Seuls trois prévenus ont été relaxés (le directeur départemental de l’équipement et deux officiers des sapeurs-pompiers).
En filigrane des causes matérielles et conséquences humaines jugées, se profilèrent des zones d’ombre, liées au cadre financier (double billetterie, artefacts comptables, circuit occulte de la recette) de la rencontre. Plus encore, toute une réalité, hors contexte sportif, était révélée par cette affaire, en particulier l’influence occulte d’un mouvement politique insulaire dans la gestion du club.
Les rapports pervers entre le sport et l’affairisme
Au niveau national, sur le plan organisationnel, en termes de manifestations sportives, la catastrophe de Furiani obligera le ministère de la Jeunesse et des Sports à opérer une modification des règles quant à l’homologation des enceintes destinées à recevoir du public. Désormais, le cadre législatif aura à régir, de manière stricte, les équipements de plein air de plus de 3 000 spectateurs, de même que les structures couvertes de plus de 500 personnes.
Le 5 mai 1992, rétrospectivement, au regard du déroulé tragique des événements, présente un aspect émotionnel, à travers un devoir de mémoire, et un aspect introspectif, sur les rapports pervers entre le football et l’affairisme. Le rappel de ce douloureux souvenir, sans vouloir jouer les procureurs a posteriori, ne doit pas faire oublier que le sort tragique des victimes de Furiani fut, au-delà des éléments y ayant contribué, l’arbre qui cacha une forêt, celle du profit inavoué de quelques-uns, sur fond de drame humain.
footballfuriani BBC
The perfect storm increasing the cost of a crucial metal
By Chris BaraniukTechnology of Business reporter
In the next few years, millions of people will buy electric vehicles (EVs). All those cars and trucks will run on batteries containing metals such as cobalt, lithium and nickel.
But shortages of metals could potentially hobble the EV boom.
"Not a lot of people realise, we simply do not have enough of these critical materials at the moment mined around the world," says Megan O'Connor, chief executive and co-founder of battery materials mining and recycling firm, Nth Cycle.
Her company has designed a means of extracting nickel and other metals from minced-up old batteries - so that these materials can be used again.
It's called electro-extraction and it works by using an electrical current to separate metals out from crushed up battery waste known as "black mass". The separated metals are isolated and trapped in a special filter.
Nth Cycle's technology extracts nickel, not just from pulverised old batteries, but also from the clumps of rock and metals dug out of mines.
It's potentially a more sustainable method of recovering nickel than traditional techniques such as pyrometallurgy, which Dr O'Connor says is not an environmentally-friendly process.
"Think of it like a big furnace, they melt everything at very high temperatures - you can imagine the carbon footprint," she explains.
In the coming years, industry will need all the supplies of nickel it can get as its integral to so many of the products we use daily.
Lithium ion batteries, which power many devices, including your phone, rely on a mix of nickel, manganese and cobalt.
But in some batteries, nickel is by far the largest component, representing 80% of the mix.
The problem is that sourcing nickel, like many materials at the moment, is subject to supply chain headaches caused in part by the war in Ukraine, as Russia is one of the world's biggest nickel suppliers.
Countries such as Indonesia and the Philippines, will likely boost their nickel output as buyers search for non-Russian sources of the metal. Although there are questions over how sustainable this new production will be.
Dr O'Connor argues that new mines will not be able to open quickly enough to satisfy rising demand for nickel, which is also used to make stainless steel and wind turbine components. Instead, recycling old batteries will help to "patch" that supply problem, she suggests.
Other companies are also taking this approach, with Redwood Materials in the US already acquiring batteries from the equivalent of between 60-80,000 electric vehicles every year.
"We recover, on average, 95% of the elements from batteries, like nickel, cobalt, lithium and copper," says vice president for communications and government relations, Alexis Georgeson.
But general confidence in the nickel market is yet to return after a difficult episode in March, when nickel's price on the London Metal Exchange (LME) spiked by 250% before falling again. That prompted the LME's operators to suspend trading of nickel for about a week - a more or less unprecedented move.
"It was a disaster," says Keith Wildie, head of trading at metals recycling firm Romco Group, who notes that the price of nickel remains volatile. Although it has fallen again, the price is still around 60% higher than it was at the beginning of the year.
The price shock happened partly because a Chinese firm, Tsingshan Holding Group, had built up a large "short position" in the market - in other words, arranging contracts that bet the price of nickel would fall. When it didn't, the firm was forced to buy back those contracts, or commit to supplying the nickel. Taking either option would result in a huge loss.
The company did not respond to a BBC request for comment.
Disruption and panic on the market has subsequently knocked nickel traders' confidence, adds Mr Wildie: "The volumes have absolutely collapsed."
Both the Financial Conduct Authority and the Bank of England have announced reviews into the incident.
In a statement, the LME said, "The LME is committed to ensuring that the actions of all participants… are fully reviewed, and appropriate actions taken to both restore confidence and support the long-term health and efficiency of the market."
However, there were concerns about future supplies of nickel, even before this episode unfolded.
EV maker Tesla, for example, had already moved to secure access to the metal by becoming a technical partner in a new nickel mine on the Pacific island of New Caledonia.
More technology of business:
Not all firms can take this option. More than two-thirds of the world's nickel production goes to the stainless steel industry, where it ultimately ends up in everything from cutlery to bathroom taps and washing machines.
Some stainless steel factories in Europe have already cut production, thanks to nickel pricing and supply concerns.
Although Lisa Reisman, founder and executive editor of trade publication MetalMiner, predicts that short term demand for the metal in some industries could fall.
High interest rates might lead to a slowdown of the housing market, which would likely mean fewer people may purchasing new appliances containing stainless steel in the coming months, she explains.
Electric cars will almost certainly require a steady supply of nickel, though.
Earlier this year, market research firm S&P Global Platts forecasted that light duty EV sales worldwide would reach 26.8 million by 2030. The firm noted that EV sales more than doubled between 2020 and 2021.
Jason Sappor, senior analyst at S&P Global Platts, says the elevated price of nickel probably won't have a major impact on EV sales. But he does say that EV batteries are becoming an increasingly important driver of the nickel market.
Could recycling old batteries help fill the gap, as Dr O'Connor suggests? Maybe, says Mr Sappor - but it requires getting access to enough old batteries to make extracting the small amounts of nickel inside them worthwhile.
"The one issue with that is that there needs to be the existing stock to recycle from," he says. This approach does make sense, he adds, "in the long run".
Dr O'Connor stresses that recycling alone won't be enough to satisfy our nickel needs in the foreseeable future: "We need to start mining more of these materials - and mining them more sustainably."
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BBC
Identical twins keep a distinctive, lifelong "epigenetic signature", research shows
As a child, Jeffrey Craig had recurring dreams that he had an identical twin.
"The dreams were frequent, and always the same. There was another version of me lying in bed beside me. It wasn't a stranger: I knew that it was another me. It was a bit surprising, but I wasn't scared – it was actually soothing."
During his research as an associate professor at the Murdoch Children's Research Institute in Australia, Craig learnt about "vanishing twin syndrome", whereby one twin dies early on in the pregnancy. Remnants of that twin may remain in the womb, or the tissue may disintegrate and the cells be absorbed by the other twin or the placenta. Reading about this, Craig began to question whether the dream had more significance.
"I began to wonder if I had a distant memory of sharing a womb with a twin," says Craig, who is now a lecturer in epigenetics and cell biology at Deakin University School of Medicine and deputy director of Twins Research Australia.
Recent research on vanishing twins, in which Craig was not involved but which he peer-reviewed, may help solve his mystery. A global team of twin researchers have discovered a way of finding out if someone was once an identical twin – regardless of whether their other twin is still alive, or was lost before they were born. The method's accuracy is about 60-80%. Craig considers it a major advance in the field, and he is also deeply curious on a personal level. If the researchers succeed in developing a reliable test to identify people who lost a co-twin in the womb, "I could test my hypothesis that the dream I had in which there was another me sleeping beside me originated because I started life as a twin," he writes in an email.
The odds of having once been a twin are higher than many realise. The rate of twins among live births is only about 1.3%. But as many as 12% of all naturally conceived pregnancies may begin as twin pregnancies, according to one study. In about one in eight of such pregnancies, one of the twins vanishes, resulting in a single birth, the study suggests.
Those who are left-handed may have an even higher probability, because twins are more likely to be left-handed. While 9% of the general population is left-handed, 15% of identical twins and 12% of non-identical twins are left-handers.
Helping people uncover if they started life as a twin could have important implications for their health, some experts say. It may also contribute to a better understanding of identical twins and their early development – many aspects of which are still shrouded in mystery.
Identical twins at the Twins Days Festival in Twinsburg, Ohio. Identical twins form when one egg, fertilised by one sperm, splits (Credit: Josie Gealer/Getty Images)
Mysterious twins
The scientists did not originally set out to develop a test to find out if people had vanished twins. Instead, their initial goal was much more fundamental: to look for differences in the epigenome – meaning, chemical tags that mark the human genome – that could lead to a better understanding of exactly how and why identical twins form in the first place.
Identical twins, also known as monozygotic twins, form when one egg, fertilised by one sperm, splits early on. Finding an explanation for why the egg splits has proven elusive. The leading hypothesis is that it occurs at random. Identical twins occur in few species: humans, dogs, cattle, horses and pigs. From an evolutionary perspective, their existence doesn't make much sense, since producing offspring with genetic diversity provides a better chance of survival.
"We know so much about the human body, but despite many years of research, we still have no idea where identical twins come from. It's one of the remaining mysteries in human biology," says Jenny van Dongen, an expert in twin research and epigenetics at Vrije Universiteit Amsterdam, who led the study.
The researchers originally wanted to investigate the role of so-called epigenetic processes – that is, chemical markers that sit on top of genes, and can switch them on or off – in the formation of twins. Such epigenetic markers can be added to or removed from genes by the human body in response to changes in a person's environment or lifestyle. The role of epigenetic processes has been studied in fields as diverse as trauma research and cancer prevention. Epigenetic changes have also been found to be essential for early human development, when the embryo is first formed.
In particular, DNA methylation – a process by which a small chemical tag known as a "methyl group" is added to the DNA – helps regulate how embryonic genes function, thereby enabling healthy development.
To find out if different levels of DNA methylation also played a part in the formation of twins, the team analysed levels of DNA methylation in 924 existing DNA samples from identical twins in the UK, Australia, the Netherlands and Finland. They compared this pattern to a control group of 1,033 non-identical twins. This ensured that the two groups were as similar as possible, having both shared a womb with a twin, the difference only being that the identical ones resulted from the split egg.
The researchers found a characteristic pattern of methylation in the identical twins' samples, also known as a molecular signature, or epigenetic signature. When they analysed samples from the same people taken at different points over time, they discovered that this pattern remained stable.
The precise role of this chemical signature in the formation of identical twins is not entirely clear. It could be a kind of chemical scar left by the process of the egg splitting; or it could be what led to the split in the first place.
But as the paper notes, the discovery of this distinctive, stable signature resulted in a never-expected side outcome: because identical twins keep the epigenetic signature all their lives, it can be used to find out if someone was originally an identical twin, even if their other twin was never born.
Using this discovery, the researchers developed an algorithm to predict whether someone is an identical twin, and applied it to fresh data sets. When tested on these data sets, the algorithm's predictions had an accuracy rate of 60-80%.
This means that even decades after their birth, a surviving identical twin could learn of their lost twin's existence through a simple cheek swab.
The distinction between identical and fraternal twins is not always clear. Babies Maddie and Mia were thought to be fraternal, but turned out to be identical (Credit: Claire Chow)
"We don't know if the test will ever be 100% accurate, but there are things we can try, such as a more complicated mathematical algorithm," says van Dongen.
The test only applies to identical twins. Non-identical, or fraternal, twins form in an entirely different way, namely, when a woman produces two eggs and each is fertilised by a different sperm. Genetically, this makes them as similar as siblings. The factors that influence the chance of having non-identical twins are much better understood than for identical twins. Older mothers, and mothers from families where non-identical twins are common, are more likely to have them, for example. Ethnicity can also be a factor. The chances of being a non-identical twin are highest among Nigerians, with a rate of 40.2 per 1,000 births and lowest among the Japanese, at 10.45 per 1,000 births.
Lost twins?
The test could shed new light on a range of twin-related scientific questions, firstly by simply establishing much more clearly who is a twin. On an individual level, it could help people struggling with painful uncertainty over their identity, and the possibility of having a lost twin.
"It is a major breakthrough for several reasons," says Nancy L Segal, a psychology professor specialising in twin studies at California State University, Fullerton and the author of a new book on separated twins called Deliberately Divided.
"It offers new insights into the biological processes underlying identical twinning. It helps identify cases of identical twin survivors whose co-twins died at birth. It also allows confirmation of suspected switched-at-birth identical twin cases when DNA testing may not be immediately feasible."
Segal regularly receives emails from people who are searching for their lost twin.
"Some tell me they've been in therapy and realise that the root of their problems is that their identical twin died at birth," says Segal. "They say they feel lost. They are really hung up on it."
Jenny van Dongen, the researcher who co-developed the test, has received around 30 emails from people wanting to take it. In some cases, their mothers said there were signs of a miscarriage during pregnancy. Others simply have a hunch.
She knows that she had a twin. She has dreams about it – Judith Hall
Judith Hall, professor emerita at the University of British Columbia, has been studying twins for 50 years and is considered a world authority in genetics and pediatrics. Her daughter believes she was an identical twin, although Hall herself had no indications at the time.
"She knows that she had a twin. She has dreams about it," says Hall simply.
However, Segal is sceptical about prenatal memories of a lost twin.
"It's a romantic notion," she says. "As a scientist, I remain open to the evidence that it could be possible, but so far I've not seen it. In all the twins I've studied who were raised apart [after being separated at birth] not one of them thought they were a twin. They were as surprised as we were."
When two becomes one
There are various hypotheses as to why a twin vanishes.
"It could be that something is wrong with one fetus, or perhaps the mother doesn't have enough room," says Segal. "The womb was designed for one baby, not two. It could simply be a correction to ensure the health of the twin who survives."
If a twin disappears before 12 weeks, it is unlikely the mother would know because ultrasounds are rarely conducted that early.
"In medical terms, it is called 'vanishing twin syndrome' because at an early ultrasound there are two heartbeats, but later one of them seems to disappear," says van Dongen. "However, those who have lost a twin pregnancy prefer to call it a stillborn pregnancy."
Sometimes there are visible remnants of the other twin. A rare phenomenon known as fetus papyraceus or 'paper doll fetus' describes a mummified fetus that died before the age of 10 weeks. It is flattened between the membranes of the living twin and uterine wall. It occurs in one in 12,000 pregnancies.
"It is like a small piece of parchment that looks like a tiny baby," says Craig, the twin researcher.
An even rarer occurrence is called fetus-in-fetu or a 'parasitic twin', when one twin is absorbed inside the other, and parts of that twin remain in the other.
"Quite often, there's a structure that resembles a spine. And there can be hair and parts of a limb," says van Dongen.
Fetus-in-fetu is extremely rare. It occurs in about one in 500,000 live births and there have been only 200 cases reported globally.
"A person may have a lump somewhere that they only get checked out as an adult. You can imagine how surprising it would be if an x-ray reveals that their twin is tucked away in their abdominal cavity," says Craig.
In the case of non-identical twins, some of the deceased twin's genetic material may find its way into the surviving twin. In a remarkable case in 2015, a man underwent fertility treatments and the DNA in his sperm turned out to be 90% his and 10% that of his unborn fraternal twin. While he and his twin shared a womb, he absorbed some of his twin's cells, effectively becoming a blend of himself and his brother.
The passing of cells between twins or triplets during early development was once considered rare, but is in fact not that uncommon. Around 8% of non-identical twins and 21% of triplets have two blood groups: this makes them a chimera – a fusion of two bodies.
Identical twins – or not?
Even the distinction between identical and non-identical twins may not be as clear as was once thought. For example, it was once believed that identical twins always shared a single placenta, while non-identical twins each had their own placenta.
When Sydney-based digital marketer Claire Chow had an ultrasound at 10 weeks, she was told that there were two amniotic sacs and two placentas, and that she was therefore having fraternal, or non-identical, twins.
But when her daughters, Madeline (Maddie) and Mia, were born, she noticed that they seemed completely alike. Maddie had a rounder face and Mia had a tiny mark on her nose – those were the only differences. As the girls grew older, strangers kept commenting on how "identical" they were. At the age of four, the twins were DNA tested. They are 99.99% identical.
Twins Maddie and Mia were DNA tested at the age of four, and turned out to be 99.99% identical (Credit: Claire Chow)
This article is part of Family Tree, a series of features that explore the issues and opportunities that parents, children and families face all over the world. You might also be interested in other stories about scientific puzzles and discoveries:
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"The girls have a freckle in the exact same spot on the opposite side of their faces. They have opposite squinty eyes. They're both right-handed, but Maddie used her left hand when she was younger," says Chow.
Such mirroring characteristics occur in 25% of identical twins, known as mirror twins. Mirror twins have birthmarks, organs and dominant hands on opposite sides of their body, and one may be left-handed while the other is right-handed.
Identical twins also have one potentially life-saving characteristic: they can have transplants from one another without any need to artificially suppress their immune system. Their bodies generally easily accept each other's parts.
Testing at birth?
Given such important aspects of identical twin-hood, Craig and Segal advocate DNA testing all twins at birth to check if they are identical, or fraternal.
"Some people think that DNA testing twins isn't important, but I think they're misguided. It's a very profound piece of information about your identity," says Segal.
For those who were born as apparent singletons, the prospect of being able to test for hidden twins later in life may transform entire areas of research and healthcare.
Judith Hall is currently trying to secure funding to use the new test on singletons with congenital anomalies such as neural tube defects and arthrogryposis, a group of conditions that affect the joints. Identical twins are more likely to suffer from these conditions, as well as cerebral palsy. It may turn out that singletons with these conditions began their life as an identical twin.
"We do not entirely understand the cause of cerebral palsy," says van Dongen. "If we can determine that a significant number of patients with cerebral palsy used to have a monozygotic twin, then we may find better treatment targets."
Her team published the algorithm so that others can use it.
Craig, who used to dream of a lost twin, plans to take the test when the accuracy rate improves.
"I think I would have liked to have had a twin," he says. "I was the eldest child in my family and I wasn't a naturally social person. I remember hiding behind the cubby house when I was in kindergarten. Maybe I would have been more social if I'd had a twin, because having a twin teaches sociability."
However, he still feels ambivalent about the idea of finally having an answer: "The question is, what would it mean for me? And for my parents? Would it cause us grief? I've got to really think about whether I want this information. But perhaps it would provide some kind of closure."
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BBC
Video 'shows destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri'
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The Iraqi military's Joint Operations Command has circulated a video it says shows the destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri and the famous leaning al-Hadba minaret.
The military, and the US-led coalition supporting its offensive in the city, said Islamic State (IS) militants had blown up the historic landmark on Wednesday night as troops advanced on it.
But IS said coalition aircraft had bombed the mosque.
BBC
Sri Lanka's energy crisis hits country's fishing industry
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Sri Lanka is facing its worst economic crisis since it gained independence from Britain in 1948.
Food shortages, soaring prices and power cuts have left the government requesting emergency financial help.
One sector badly affected is the fishing industry in the country's north. A lack of fuel, ice and marketing options has resulted in entire communities being without work.
L'Humanité
La Macronie au bord de la crise de nerfs
ActuLe rassemblement de la gauche donne des sueurs froides à la majorité sortante, dont la morgue cache mal les divisions qu’elle espère surmonter.
Benjamin KönigL’union de la gauche fait peur. De crainte qu’on leur retire leur jouet, les macronistes n’en finissent plus de se livrer à un concours d’invectives et d’anathèmes. Mais ces attaques cachent mal une fébrilité certaine. Car ils n’avaient pas vu venir – comme beaucoup – ce rassemblement nouveau. Et se préparaient, une fois le danger de l’extrême droite écarté, à gouverner avec une Assemblée nationale à leur main pour détruire ce qui reste d’acquis sociaux et de services publics. Avec la satisfaction de voir une gauche morcelée réduite à l’impuissance. Mais c’est finalement loin d’être gagné.
Le député de Paris et ex-patron du groupe LaREM à l’Assemblée, Gilles Le Gendre, a ouvert le bal, qualifiant le rassemblement de la gauche d’ « OPA de la France insoumise (FI) sur le PS », qu’il compare tout en nuance à « la seconde mort de François Mitterrand » et à « un blasphème ». Même idée développée par le porte-parole du groupe macroniste, Pieyre-Alexandre Anglade, mais à propos du parti écologiste : « Cet accord marque la fin d’EELV », prédit-il, accusant les Verts de « se vendre à un parti europhobe et nationaliste ». Sans oublier Manuel Valls, pressenti pour être candidat LaREM dans la 5e circonscription des Français de l’étranger, qui parle de « capitulation » du PS face à la FI et appelle, dans une tribune de l’Express, les « républicains de gauche » à rallier Emmanuel Macron.
Stanislas Guerini, le délégué général du mouvement bientôt rebaptisé Renaissance, a pour sa part voulu instiller l’idée que les élections législatives ne devraient être rien de plus qu’une formalité d’enregistrement : « Le sens des législatives, ce n’est pas la revanche, c’est de donner une majorité au président. » Mais ces attaques outrancières masquent bien mal l’appréhension qui s’empare de la majorité sortante. Le chef de file des sénateurs macronistes, François Patriat, lui-même issu du PS, reconnaît que « des députés LaREM sont un peu fébriles, car ils additionnent des scores nationaux », mais veut croire que « les candidats de Jean-Luc Mélenchon ne sont pas la tasse de thé de tous les gens de gauche » et mise – curieuse conception de la démocratie – sur une abstention forte : « La participation ne sera pas la même qu’à la présidentielle. »
Le chef de l’État craint « l’enfer des frondeurs »
D’autant que nombre de députés LaREM ont dû leur élection en 2017 à la division de la gauche. Et que l’émergence de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale rebat les cartes. Certains se sentent directement menacés, à l’instar de Laetitia Avia, élue dans la 8e circonscription de Paris face à un candidat LR. « C’est un accord de survie pour des partis qui oublient leurs fondamentaux idéologiques. Qu’EELV oublie l’Europe, je n’en reviens toujours pas, et leurs électeurs sont, je pense, dans le même état d’esprit », tente-t-elle de se persuader. Une méthode Coué face à une lacune qu’elle identifie pourtant bien : « Il y a un besoin d’incarnation du discours social à Matignon », poursuit-elle, signe d’une conscience claire des attentes de la population après cinq ans d’une politique favorable aux riches.
Surtout, cette union naissante renvoie les macronistes à leurs propres divisions concernant les investitures pour les législatives. Ce qui inquiète fortement le chef de l’État, qui doit réussir la quadrature du cercle, selon des propos rapportés par le Canard enchaîné : « Il y a beaucoup de forces disparates dans la majorité. Il faut faire de la place », a-t-il concédé, tout en craignant « l’enfer des frondeurs » – allusion aux députés opposés à la dérive néolibérale sous François Hollande. Le cercle rapproché du président réélu reste cloîtré avec Richard Ferrand comme cheville ouvrière, qui déplore, lui aussi dans l’hebdomadaire satirique, « avoir l’impression de vivre dans un club échangiste » à force de « changer et permuter » les noms des candidats. Édouard Philippe, avec son parti Horizons, s’est longtemps dit « surpris » de l’absence de discussions, avant de négocier 58 circonscriptions – le seuil permettant un financement public étant fixé à 50. Un seuil que tente d’atteindre également Nicolas Sarkozy, qui essaie de sauver les député LR prêts à suivre Macron, derrière le chef du groupe du parti de droite à l’Assemblée, Damien Abad. Or, s’ajoutent aujourd’hui les chevènementistes, les « gauches » macronistes d’Olivier Dussopt (Territoires de progrès) et de François Rebsamen (Fédération progressiste), les radicaux de Laurent Hénart, sans oublier les pseudo-écolos de Barbara Pompili, En commun, et donc… le Modem, qui a décroché 101 investitures. C’est sous la forme d’une confédération nommée Ensemble, que ce patchwork de macronistes va tenter de s’assembler. Mais ils auront cette fois une gauche unie face à eux. Quoi qu’ils en pensent.
LaREMEmmanuel MacrongaucheLégislatives 2022 El País (ESP)
Cómo dormir una noche en el Moulin Rouge de París
PARÍSEl mítico molino de viento rojo del bulevar de Clichy, al pie de Montmartre, abrirá una habitación secreta tres días de junio convertido en hotel
Dicen quienes lo han visto que Féerie, el suntuoso espectáculo de revista que lleva 23 años en cartel en el Moulin Rouge, el icónico cabaré de París que inmortalizó Toulouse-Lautrec y donde actuaron Ella Fitzgerald, Liza Minnelli, Frank Sinatra, Maurice Chevalier o Édith Piaf, entre otros, es una experiencia inolvidable. La producción mezcla glamour y kitsch, referencias al mundo del circo y las películas de piratas y un sutil erotismo burlesque —incluido un striptease en un acuario gigante— a cargo de más de 60 bailarines masculinos y femeninos, procedentes de todo el mundo, que lucen nada menos que 1.000 trajes con espectaculares tocados de plumas y lentejuelas.
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El show, repartido en cuatro actos, concluye con una revisión de la historia del cabaré desde 1900, en la que, por supuesto, no falta el mítico french can can al ritmo de la frenética música de Offenbach y con una duración exacta de ocho minutos. Ni uno más ni uno menos.
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El próximo mes de octubre hará 133 años que el Moulin Rouge abrió sus puertas. Con esta excusa, en colaboración con la plataforma de alojamientos Airbnb, permitirá alojarse en una “habitación secreta” instalada en el interior del icónico molino de viento de color rojo, que nunca antes había sido abierto al público.
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El peculiar dormitorio contará con un tocador de vedette inspirado en la belle époque y decorado con objetos de estilo art nouveau; un escenario y patio de butacas de cartón en miniatura; un vestidor con disfraces vintage, perfumes y "cartas de admiradores", y una terraza privada en la azotea. En la recreación de los detalles decorativos y estilísticos ha participado el historiador Jean-Claude Yon, especializado en la Francia de finales del siglo XIX.
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Claudine Van Den Bergh, bailarina principal del Moulin Rouge, se convertirá en la anfitriona de este hotel que estará abierto solo para dos huéspedes por noche, y disponible solo durante tres días: el 13, 20 y 27 de junio.
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Las plazas (1 euro la noche) se asignarán por riguroso orden de reserva. Las reservas se abren el próximo martes 17 de mayo, a partir de las 19.00. Además de asientos de primera fila al espectáculo, la estancia incluye una visita privada tras las bambalinas del Moulin Rouge con sesión de fotos con los artistas, un aperitivo en la terraza de la azotea, una cena de tres platos elaborada por el chef residente Arnaud Demerville y, por la mañana, el clásico petit déjeuner parisino.
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L'Humanité
« Comme si la France ne voulait pas de nous » : à Orléans, le sort des étudiants africains ayant fui l'Ukraine
ReportageRéfugiés à Orléans après avoir fui l’Ukraine, des étudiants africains ne bénéficient, du fait de leur origine, d’aucune des aides allouées aux autres exilés ukrainiens. Reportage.
Mourad GuichardPour répondre à l’élan de fraternité national, la ville d’Orléans ne s’est pas fait prier. L’artère principale a été pavoisée de drapeaux jaune et bleu, le pont de l’Europe symboliquement rebaptisé pont de l’Ukraine, des sommes importantes débloquées en conseil municipal et un voyage organisé en grande pompe vers la frontière polonaise par Serge Grouard, le maire LR de la ville.
Sur le campus, la vingtaine d’étudiantes ukrainiennes qui bénéficient, depuis lundi, de cours de français langue étrangère ne peuvent que confirmer cette incroyable générosité et s’en féliciter. Elles qui ont obtenu la protection temporaire libérant des aides financières, le potentiel accès aux repas à 1 euro, l’inscription à l’université, la possibilité de faire une demande de logement étudiant…
« La seule solution de régularisation, c’est le retour au pays »
Mais tous les étudiants ayant fui la guerre et les bombardements en Ukraine ne bénéficient pas d’une telle attention. Pas ceux dont l’origine et la couleur de peau ne correspondent pas aux critères visiblement retenus. En l’occurrence, une dizaine d’étudiants originaires du Congo. Eux sont considérés comme des victimes de guerre de seconde zone et n’ont reçu qu’un titre de séjour d’un mois à leur arrivée.
« J’ai rejoint l’Ukraine en 2017 pour poursuivre mes études en pharmacie, car le pays était abordable, notamment au niveau du logement », explique Kimi (1), 27 ans, étudiante en pharmacie. Et de poursuivre : « Quand des parents envoient un enfant à l’étranger, c’est pour obtenir un diplôme reconnu et ils investissent énormément pour cela. »
Aujourd’hui, les autorités françaises lui demandent de prendre l’avion et d’effectuer une demande de visa auprès de l’ambassade de France au Congo. Elle qui n’a ni revenus ni protection. Même situation pour ses camarades, dont certains se sont retrouvés dépourvus de papiers d’identité du fait du chaos régnant en Ukraine. « Depuis plusieurs semaines, nous recevons de nombreuses demandes d’inscription provenant de la France entière. Mais la préfecture du Loiret est ferme, pour ne pas dire fermée. La seule solution de régularisation, c’est paradoxalement le retour au pays », déplore un agent de l’université, dépité.
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Si Kimi a eu la chance de trouver un lieu d’accueil, elle vit la peur au ventre dans l’attente de l’expiration de son titre de séjour provisoire. « Je laisse mon numéro partout pour demander de l’aide ou une inscription dans une autre université, mais on ne me rappelle jamais, regrette-t-elle. Les Ukrainiens, on s’occupe bien d’eux pourtant. Moi, je vis dans le stress tous les jours. Qu’aurait-il fallu faire ? Me marier avec un Ukrainien pour obtenir des papiers ? C’est hors de question. »
« Par instinct de survie »
Pour Deyve, 31 ans, étudiant en médecine, le chemin a pourtant été long pour gagner Paris, puis Orléans. « J’étais en Ukraine depuis une dizaine d’années, mais j’avais dû suspendre mes études pour des raisons financières, rapporte-t-il. J’ai alors vécu de petits boulots en continuant à me former par le biais de conférences et de séminaires. »
Sur son parcours, Deyve voit les taxis et les trains réservés en priorité « aux Blancs » et facturés 300 euros le trajet vers la Pologne.
Quand la guerre éclate, le 24 février, il décide de rester. Mais très vite, les choses empirent. « Les bombes ont commencé à tomber. Par instinct de survie, j’ai quitté le pays à pied et marché des kilomètres. » Sur son parcours, il voit les taxis et les trains réservés en priorité « aux Blancs » et facturés 300 euros le trajet vers la Pologne. « Arrivé à la frontière, on m’a demandé de faire demi-tour au motif que j’avais perdu mon passeport durant le périple. Mais j’ai réussi à franchir la frontière en déposant mes empreintes », dit-il.
Après avoir été placé dans un campement, il est orienté vers Paris du fait de sa culture francophone. Son camarade Michel, un étudiant en pétrochimie, rapporte les mêmes discriminations. « Nous avons été plusieurs à pouvoir attraper un train, mais à la vue du nombre d’Africains présents à bord, les autorités lui ont fait faire machine arrière. Un autre train rempli de militaires a alors accepté de nous transporter, mais nous avons dû rester debout douze heures durant, pratiquement sans nourriture », se souvient-il. Il réussira à trouver une place dans une voiture avec sept autres passagers. Ils mettront deux jours à traverser la Pologne.
« À la frontière polonaise, on m’a frappée pour m’empêcher de passer »
Nana, une étudiante en médecine de 26 ans, vit elle aussi très mal cette séquence. Elle a quitté Kharkiv, dans l’est du pays, dès l’annonce des combats. « Quand Poutine a dit qu’il ferait la guerre pour avoir la paix, j’ai compris que les choses allaient mal tourner, se remémore la jeune femme. Puis une nuit, alors que je dormais dans mon foyer, les bombardements ont commencé. » Nana aussi ne vit que par l’aide familiale et souhaite naturellement poursuivre ses études sur le sol français. « J’ai l’impression que la France ne veut pas de nous. À la préfecture, on nous laisse entendre que nous serions ici pour profiter de la situation, c’est traumatisant. » En tentant de quitter l’Ukraine, Nana a pourtant vécu des heures éprouvantes dont les autorités françaises ne semblent avoir cure. « À la gare, ils nous ont parqués dans les wagons à bagages, sans chauffage, alors que les Ukrainiens occupaient des voitures classiques. Arrivée à la frontière polonaise, on m’a frappée pour m’empêcher de passer. Je n’ai jamais vécu une telle violence raciste. »
À Orléans, la plupart des étudiants africains ayant fui l’Ukraine sont logés par une association dans un foyer situé au milieu de nulle part, sans connexion Internet. Ils disent n’avoir aucun accompagnement social et bénéficient tout juste de plateaux-repas. « Je suis allé chercher une carte SIM offerte par un opérateur aux déplacés ukrainiens, mais on m’a clairement dit que ça n’était pas pour des gens comme nous », explique l’un d’eux. Au-delà du 30 avril, date d’expiration de leur titre de séjour, ils ne savent pas s’ils pourront rester ou s’ils devront partir. « Mais pour aller où ? » s’inquiète Nana.
Contactée par l’Humanité, la préfecture campe sur ses positions, s’appuyant sur le texte réglementaire qui exclut théoriquement les étudiants étrangers des dispositifs de protection temporaire. La gouvernance de l’université d’Orléans est, elle, aux abonnés absents.
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La gauche renoue avec ses fondamentaux
Premier planLégislatives Le PS a rejoint, mercredi, l’union entre la FI, le PCF et EELV pour des candidatures et une base programmatique communes aux élections de juin. Une coalition qui crée l’espoir et acte un tournant pour la gauche, dont le centre de gravité ne tend plus vers le centre.
Florent LE DULa gauche a-t-elle retrouvé ses marqueurs ? Le social-libéralisme enterré, elle redevient profondément et clairement sociale et antilibérale. C’est l’un des principaux enseignements du rassemblement des partis de gauche autour de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale pour les législatives des 12 et 19 juin. Mercredi, ce rassemblement historique s’est finalisé, avec la signature de la direction du Parti socialiste qui a fini par tomber d’accord avec la France insoumise après d’âpres discussions sur les circonscriptions comme sur le programme. Insoumis, communistes, écologistes et socialistes mèneront donc pour la première fois campagne commune aux législatives, avec un objectif clair : obtenir la majorité à l’Assemblée nationale.
Une base de programme qui tranche avec la ligne du PS depuis les années 1980
Un tournant majeur dans l’histoire récente du PS, qui doit encore entériner l’accord ce jeudi par le vote de son conseil national. Un virage qui tient à la fois au fait que, pour la première fois depuis plusieurs décennies, l’union ne se fait pas autour de lui, mais aussi parce qu’il adopte une base programmatique plus à gauche que la ligne qu’il représente depuis les années 1980. « Nous avons toute notre place dans cet accord, avec notre histoire, notre singularité, nos marqueurs, notre volontarisme social, se félicite le président socialiste du conseil départemental de Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel. Les propositions issues de cette alliance ne remettent pas en cause cette histoire et ces valeurs. » Elles entrent toutefois en contradiction avec l’histoire récente du PS.
Preuve que la gauche met derrière elle le social-libéralisme, ses principaux partis proposent ensemble, en 2022, la retraite à 60 ans, le Smic à 1 400 euros net, des nationalisations dans l’énergie, les transports et le secteur bancaire, des droits nouveaux pour les salariés, l’impôt sur la fortune… Une base programmatique qui s’est encore élargie, mercredi, avec la volonté actée d’abroger la loi El Khomri, d’imposer l’égalité salariale et « l’égalité réelle dans les territoires ultramarins », ou encore « l’abrogation des lois séparatisme et sécurité globale ». Dans le communiqué commun de la FI et du PS, il est aussi inscrit la volonté de « mettre fin au cours libéral et productiviste de l’Union européenne ».
« Cette base programmatique se fait sur des propositions résolument à gauche, qui tournent le dos au mandat Hollande, remarque le communiste et historien Guillaume Roubaud-Quashie. Et ce qui est inédit, c’est que l’union ne se fait pas entre des partis historiques et autour du Parti socialiste. » Le pivot de la gauche a indubitablement basculé. Ce qui ne plaît pas à tout le monde, surtout au PS, désormais à fronde renversée.
Le parti redore un blason piétiné par les éléphants
Des éléphants résistent à ce déplacement du centre de gravité de la gauche et des socialistes. François Hollande et Jean-Christophe Cambadélis ont dénoncé cet accord autour d’un Jean-Luc Mélenchon et d’une ligne politique qu’ils rejettent. Bernard Cazeneuve a lui claqué la porte du parti. « Cet accord est une remise en cause de l’histoire même du socialisme, de François Mitterrand et ses engagements européens, de Lionel Jospin et sa crédibilité économique et ses avancées sociales », a même osé l’ancien chef de l’État. Pourtant, en signant pour un programme social ambitieux, le PS redore un blason piétiné par ces mêmes figures et retrouve le sens du mot « socialiste ». « Nous ne sommes pas centristes, mais de gauche. Beaucoup parlent d’une clarification nécessaire au parti, c’est le cas avec cet accord », soutient Stéphane Troussel.
« La présidentielle et cet accord entérinent le fait que l’ensemble de la gauche est désormais incarné par son aile la plus à gauche, avec des idées proches du communisme. Ce n’était pas arrivé depuis 1969, année où les socialistes s’écroulent à la présidentielle, ce qui engage leur refonte jusqu’à aboutir au programme commun de 1972 », raconte l’historien Roger Martelli, pointant des similitudes avec l’actualité. Depuis les années 1980 et jusqu’en 2017, le PS a dominé pratiquement sans partage la gauche, amenuisant petit à petit les autres partis, radicaux et communistes. Une période d’hégémonie marquée par le virage de la rigueur décidé par François Mitterrand en 1983. « Il y a alors un alignement avec les choix économiques dominants en Occident, qui va durer jusqu’en 2017, explique l’historien, spécialiste de la gauche et du communisme . S’entame à partir de là un lent processus de glissement vers la droite. Y compris sous Jospin, malgré de premières années avec de fortes mesures sociales. De 1983 à 2017, la gauche est devenue centre gauche et le mandat de François Hollande a parachevé cette évolution en assumant totalement le libéralisme. »
En parallèle à cette droitisation d’une gauche dominée par le PS, va se renforcer au début des années 2000 un courant antilibéral qui trouvera une concrétisation politique en 2005, avec la défense du « non » au référendum sur le projet de Constitution européenne. Jean-Luc Mélenchon, alors au PS, fait déjà partie des principales figures de ce mouvement, avec les communistes. La victoire du « non » ne se concrétisera pas par une victoire à la présidentielle de 2007, loin de là, mais une gauche plus radicale, de rupture avec le libéralisme, commence à réellement s’affirmer en rassemblant au-delà des seuls communistes. Une nouvelle étape, déterminante, intervient en 2009 avec la création du Front de gauche. Celui-ci réussit à franchir les 10 % en 2012 malgré un PS au plus haut et, malgré sa dissolution, verra le courant qu’il représente progresser avec Jean-Luc Mélenchon jusqu’à la présidentielle de 2022, où il obtient plus de deux tiers des voix de gauche. « Le rassemblement de toute la gauche aujourd’hui et son programme s’inscrivent totalement dans cette continuité. Cette affirmation d’une gauche bien à gauche qui n’accepte pas que ses valeurs soient contredites par un alignement sur des positions libérales et sécuritaires. L’union sur une base qui s’inscrit dans cette volonté de rupture constitue un tournant majeur dans l’histoire de la gauche, d e façon très positive », se réjouit Roger Martelli. Un changement profond pour l’ensemble de la gauche. Reste à savoir s’il se concrétisera par une victoire aux législatives des 12 et 19 juin, et s’il se pérennisera dans le temps.
Législatives 2022union de la gauchegaucheparti socialiste L'Humanité
VIDÉO: « Si Julian Assange est extradé, l'atteinte à la liberté de la presse sera durable » craint Stella Morris
VidéoÀ l’occasion de la journée mondiale de la liberté la presse, Stella Morris, avocate et compagne de Julian Assange, alerte sur les menaces que font peser les poursuites contre le journaliste sur la liberté de la presse.
Détenu à Londres depuis 3 ans pour avoir révélé les crimes de guerre commis en Afghanistan et en Irak par les armées américaine et britannique, le fondateur de Wikileaks pourrait être extradé vers les États-Unis, si le ministère de l’Intérieur britannique tranche en faveur de son extradition. Accusé d’espionnage par les États-Unis, le journaliste australien risque une peine de 175 ans de prison sur le sol américain.
Une telle décision aurait un effet dévastateur sur la liberté de la presse dans le monde et en Europe, craint Stella Morris, avocate et compagne de Julian Assange.
En cas de décision en faveur de l'extradition, l'avocate assure que la défense portera l'affaire devant la Cour Suprême britannique, puis, en ultime recours devant la Cour européenne des droits de l'homme en cas de nouvelle défaite.
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Législatives: est-ce que la gauche peut prendre le pouvoir ?
VidéoFace à un Emmanuel Macron mal réélu, la gauche espère déjouer le scénario d'une Assemblée nationale acquise au président, lors des législatives des 12 et 19 juin. Mais pour réussir ce tour de force, il faudra serrer les rangs.
A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées lisiblement... Trois minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... et voter en connaissance de cause.
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VIDÉO. Morts au travail. Syndicats et associations tirent la sonnette d’alarme
VidéoUn rassemblement s’est tenu aux abords du ministère du Travail afin de dénoncer les accidents mortels du travail, toujours plus nombreux en France. Une mobilisation qui s’inscrit dans le cadre de la journée internationale de la sécurité et de la santé au travail, ce jeudi 28 avril.
Franck CarteletLe sujet de la vie au travail est resté étonnamment absent des débats liés à l’élection présidentielle et pourtant il concerne des millions de salariés. C’est le 28 avril qui a été choisi par l’OIT (Organisation internationale du travail) depuis 1996, afin de rappeler au monde l’enjeu de la santé et la sécurité au travail. Une mobilisation qui avait pour mot d’ordre cette année : « Halte à l’impunité patronale ! ».
A cette occasion, la Confédération européenne des syndicats (CES) met en garde : « si rien n’est fait pour rendre les lieux de travail plus sûrs, l’union européenne aura à déplorer plus de 27.000 décès d’ici 2029.»
Cordistes en colère
Une délégation de « cordistes en colère » s’est associée à l’évènement. Selon Grégory Molina, cordiste intérimaire en province : « Un manque de formation, d’informations et d’encadrement sur les chantiers liés avec une grande précarité de nos missions ne nous permet pas de mettre en avant notre droit de retrait car le risque serait de perdre son emploi ».
2.000 inspecteurs du travail
Selon Nicolas Bonnet-Oulaldj, président du groupe communiste au Conseil de Paris, il est utile de commémorer cette journée afin de rendre visible les morts au travail et ne pas les oublier. « En 10 ans, l’inspection du travail a perdu 16% de ses salariés »,..., « Aujourd’hui en France, il n’existe plus que 2.000 inspecteurs du travail » s’alarme l’élu de Paris.
Conscients des risques liés à la sécurité au travail
Quand à Frédéric Mau, secrétaire fédéral de la CGT Construction, il tient à préciser que les jeunes qui arrivent sur le marché du travail sont bien plus conscients des risques liés à la sécurité au travail. Le responsable syndical conclut en précisant : « Il suffit de comparer les moyens mis en place pour le code républicain de la route et les moyens mis en place pour le code républicain du travail ».
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VIDÉO. Présidentielle. Après la déception du premier tour, des militants de gauche défient Macron
VidéoPlusieurs centaines de manifestants, principalement des étudiants, ont protesté dimanche soir contre la réélection d'Emmanuel Macron place de la République à Paris.
Peu après l'annonce de la victoire du président sortant sur Marine Le Pen, ils étaient plusieurs centaines de manifestants à se rassembler place de la République à Paris, malgré un fort déploiement des forces de l'ordre et la présence de la BRAV ( Brigades de répression des actions violentes motorisées).
Les manifestants ont déployé une banderole proclamant "Ce qu'on n'aura pas par les urnes, on l'aura par la rue" avant de reprendre aux cris de "Macron nous fait la guerre et sa police aussi".
Envie de se battre
"C'est un soulagement en demi teinte car on n'a pas Le Pen au pouvoir mais on se retrouve avec Macron pour 5 ans de plus mais on a envie de se battre" nous explique Inès, étudiante de 23 ans et militante socialiste.
Pour Manon, le combat continue : "j'aimerai bien qui y ait une opposition partout, dans la rue, dans les lieux de travail, à l'Assemblée nationale et qu'on arrive à fédérer notre colère dans quelque chose de constructif et collectif".
Un rassemblement qui s'est déroulé dans le calme malgré quelques tensions plus tard dans la nuit.
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Réparer la fracture
ÉditorialCédric ClérinLe couperet se rapproche. Jamais une candidate d’extrême droite n’a été aussi près d’accéder à l’Élysée. Un scénario inimaginable il y a encore quelques années. Depuis le 21 avril 2002 et la première accession du Front national au second tour, tout a changé. Les symptômes d’un système politique et économique malade se sont aggravés. Un million d’emplois industriels ont disparu, entraînant des territoires entiers dans le chômage et la précarité. Une déstructuration sociale et territoriale que l’on retrouve dans les urnes de cette présidentielle. Une forte colère sociale s’y est exprimée par divers canaux, dont celui du vote RN. La gauche doit regarder cette réalité en face.
La Ve République et la recherche permanente de l’homme ou de la femme providentiels sont à bout de souffle. Pour beaucoup d’électeurs, ce second tour a été douloureux. Mais leur mobilisation a permis d’éviter le pire. Entre la faible participation et le vote barrage, 4 Français sur 5 ne se reconnaissent pas dans le président élu. Le pays est divisé comme jamais.
Si le chef de l’État n’entend pas ce message, la fracture risque de s’aggraver encore jusqu’à l’irrémédiable. Les résultats du 24 avril nous le rappellent avec force : une candidate d’extrême droite est désormais capable de quasiment doubler son score entre les deux tours. Nous n’aurons peut-être plus d’autre chance d’écarter le RN du pouvoir au dernier moment. Pour éviter l’abîme, il faut entendre le ras-le-bol démocratique et la colère sociale, s’attaquer aux causes du malaise. Les millions d’hommes et de femmes qui n’arrivent pas à boucler leurs fins de mois ne voient rien dans l’issue de cette élection qui puisse changer leur vie. Pour trop de Français, le quotidien est terne et la démocratie ressentie comme incapable de l’améliorer. Cette impasse devient insupportable.
Les législatives seront l’occasion d’imposer une bifurcation démocratique. Les préoccupations sociales dominent et au 1er tour, 32% des Français ont choisi un projet de gauche, dont la grande majorité s’est portée sur des candidats en rupture avec le capitalisme.
Pour commencer à y répondre, le président doit renoncer à sa réforme des retraites injuste, arrêter sa fuite en avant néolibérale et engager le changement des institutions. Les mobilisations sociales seront un des leviers pour se faire entendre et le 1 er Mai, un premier rendez-vous pour contester la régression sociale.
Les prochaines élections législatives constitueront également l’occasion d’imposer une bifurcation démocratique. Dans cette bataille, la gauche a des arguments de poids dans un moment où la question sociale est au cœur des préoccupations. Au premier tour de la présidentielle, 32 % des Français ont choisi un projet de gauche. Parmi eux, autour de 25 % se sont portés sur des candidats proposant une rupture avec le capitalisme. Chez les écologistes, la pérennité du système est aussi de plus en plus clairement posée. Et la « génération climat » a bien compris la profondeur des transformations à opérer. La progression de l’idée que l’épanouissement humain et la préservation de la planète sont incompatibles avec ce système prédateur est une première victoire idéologique. Les aspirations au changement et les évolutions des rapports de forces rendent crédible une percée de la gauche aux élections législatives. Il faudra, pour cela, faire un pas les uns vers les autres. L’enjeu est de taille : qu’une grande partie des citoyens, et en premier lieu les classes populaires, trouve enfin une issue, un espoir, et éloigne le danger de l’extrême droite.
EditorialPrésidentielle 2022Législatives 2022 L'Humanité
Législatives. Le Pen battue, la gauche veut s’imposer face à Macron
ActuAbsente du second tour de la présidentielle mais comptant pour un tiers du paysage politique redessiné par le scrutin, la gauche cherche à s’unir pour viser une majorité de députés en juin. Analyse
Naïm SakhiTransformer les élections législatives en 3e tour de la présidentielle, voilà l’objectif de la gauche. Écartées dès le 10 avril de la course à l’Élysée, ses formations, sous l’impulsion de la France insoumise, ont engagé des négociations dans l’entre-deux-tours pour parvenir à un rassemblement, afin d’envoyer une majorité à l’Assemblée nationale. Un objectif « plus facile avec un président élu par défaut qu’avec une vague brune découlant de l’élection d’une présidente issue d’un vote de conviction », notait Fabien Roussel, trois jours avant le second tour de l’élection présidentielle. C’est dorénavant chose faite.
Dimanche soir, le secrétaire national du PCF soulignait que « le pire a été évité à la France », Marine Le Pen ne pouvant pas « depuis l’Élysée perpétrer le coup de force institutionnel qu’elle envisageait pour disloquer la République ». Et d’ajouter : « Le président sortant est réélu uniquement à la faveur d’un rejet de la représentante de l’extrême droite. Il ne doit pas considérer que ce résultat exprime un soutien à sa politique. » De son côté, Jean-Luc Mélenchon avance qu’« Emmanuel Macron est le plus mal élu des présidents de la Ve République. Sa monarchie présidentielle survit par défaut, et sous la contrainte d’un choix biaisé ». Candidat déclaré à Matignon, l’insoumis a décidé de jouer une autre carte qu’en 2017. « Le bloc populaire qui s’est constitué autour de ma candidature à l’élection présidentielle est dans ce pays, dorénavant, le tiers état qui peut tout changer, s’il se rassemble et s’il s’élargit », insiste-t-il, regardant tant à gauche que du côté des 12,8 millions d’abstentionnistes du premier tour.
Un label commun
Depuis le 18 avril, la France insoumise, forte des 21,95 % de son candidat, tient des rencontres bilatérales avec le PCF et EELV. Le rassemblement proposé par la formation de Jean-Luc Mélenchon repose sur trois piliers. D’abord, la construction d’un « programme partagé de gouvernement », reprenant les marqueurs de « l’Avenir en commun ». Ensuite, un label commun à tous les candidats. Enfin, une répartition des circonscriptions à la proportionnelle des scores du 10 avril, tout en assurant au PCF et à EELV de disposer d’un groupe parlementaire. Les communistes, eux, plaident pour « un accord global », comprenant la reconduction des députés de gauche sortants, en « respectant bien sûr le rapport de forces issu de la présidentielle, mais aussi en tenant compte des ancrages locaux et des différentes sensibilités à gauche », assure Fabien Roussel. Les premières discussions, ont plutôt rapproché les points de vue.
Côtés socialistes, après la débâcle de leur candidate, Anne Hidalgo, l’heure est aux divisions en interne. Mais Olivier Faure a obtenu mandat de son conseil national afin de négocier un accord avec les insoumis. « La gauche a toujours été pluraliste. Elle doit maintenant se rassembler sans exclusive et dans le respect de chacun », a-t-il déclaré au soir du second tour. Jean-Luc Mélenchon ne s’est pas montré hostile à des discussions avec le PS. Clé de voûte de ce rassemblement, les insoumis espèrent un accord rapide. Une convention de désignation des candidats FI est prévue autour du 7 mai.
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Législatives. La gauche en mesure de viser la majorité
ActuSur la base des rapports de forces de la présidentielle, le « bloc de gauche » apparaît en capacité de briguer les sièges de députés dans près de 300 circonscriptions.
Sébastien CrépelC’est l’un des grands enseignements de l’élection présidentielle : le « bloc » des voix de gauche a pesé presque autant au premier tour (31,95 %) que les deux autres « blocs » de droite (35,76 %) et d’extrême droite (32,29 %). Nous avons rapporté les scores obtenus par chacun de ces grands ensembles aux 577 circonscriptions du pays, de façon à dessiner la carte des rapports de forces politiques et idéologiques à la veille des législatives, en additionnant les résultats obtenus par les douze candidats à l’élection présidentielle : le « bloc de gauche », constitué du total des voix des six candidats de gauche (Mélenchon, Jadot, Roussel, Hidalgo, Poutou, Arthaud) ; le « bloc de droite » (Macron, Pécresse, Lassalle) ; et le « bloc d’extrême droite » (Le Pen, Zemmour, Dupont-Aignan).
Une carte à jouer dans des triangulaires
Bien sûr, cette construction n’est pas le reflet d’une réalité électorale : chaque candidat est parti à la présidentielle sous sa bannière et non sous celle d’une union ou d’un « bloc ». Le résultat livre néanmoins un éclairage sur les chances de la gauche à ces prochains scrutins. Dans une majorité de circonscriptions (291 sur 577), le « bloc de gauche » serait, sur le papier, à même de se qualifier au second tour. Dans les autres (286), la gauche, arrivée troisième, pourrait jouer sa carte dans des triangulaires, à condition d’atteindre les 12,5 % d’inscrits. Ce classement doit cependant être nuancé par le résultat réel des « blocs », parfois très proches entre eux. Ainsi, une union de la gauche et la dynamique qu’elle entraînerait la placeraient en situation de favorite dans un plus grand nombre de circonscriptions si ses adversaires sont divisés, comme cela pourrait être le cas à droite, voire à l’extrême droite.
VIDÉO. Législatives: est-ce que la gauche peut prendre le pouvoir ?A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale.
Les élections présidentielle et législatives étant très différentes, cette carte ne doit pas être prise pour une « projection » du futur résultat des législatives. Outre les différences de mode de scrutin (une seule élection à deux tours dans un cas, 577 scrutins locaux dans l’autre), la configuration des alliances et le choix des électeurs peuvent varier beaucoup d’une élection à l’autre. Mais cette carte permet d’étayer un espoir raisonnable sur la base d’une union des forces de gauche, si elles y parviennent.
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Présidentielle. Dernier arrêt avant l’implosion ?
ActuL’élection présidentielle 2022 restera dans les annales pour plusieurs raisons : campagne apathique, répétition d’un vote de barrage face à une extrême droite qui progresse, et tripartition politique du pays. La gauche, pour sa part, change de point de gravité idéologique et retrouve quelques ambitions.
Aurélien SoucheyreQuelque chose se disloque. Emmanuel Macron a été réélu président de la République, dimanche dernier, comme par défaut. Il n’y a eu aucune liesse, aucune sensation de vivre un rendez-vous politique majeur. Le propre discours du chef de l’État était sans souffle, sans âme. Après une campagne atone, la soirée électorale semblait presque irréelle, comme flottante.
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L’enjeu était pourtant de taille : il s’agissait de battre l’extrême droite, de l’empêcher d’accéder au pouvoir. Les Français ont su répondre présent. Mais pour encore combien de temps ? Emmanuel Macron est passé de 66,17 % des suffrages en 2017 à 58,54 % en 2022. Il perd 3 millions de voix en cinq ans. Marine Le Pen, elle, progresse de 33,90 % à 41,46 % des suffrages, et gagne près de 3 millions de voix. Elle arrive même en tête dans 23 départements métropolitains et la plupart des territoires ultramarins, où une immense colère s’est exprimée. Surtout, la candidate du RN a plus que doublé le score obtenu par son père en 2002… « Les idées que nous représentons arrivent à un sommet un soir de second tour. Ce résultat représente en lui-même une éclatante victoire », s’est autofélicitée Marine Le Pen.
Mobilisation Anti-Le pen malgré tout
S’il est toujours pratiqué, le front républicain perd peu à peu de son caractère automatique. Il semble loin le temps où Jacques Chirac rassemblait plus de 82 % des voix face à l’extrême droite. La faute à un Emmanuel Macron qui fracture le pays et brouille les repères. Son premier quinquennat aura été marqué par une casse sociale acharnée et une brutalité policière inouïe face aux gilets jaunes. La détestation du personnage est telle que l’appel de Marine Le Pen à dresser un « front anti-Macron » a marqué des points, à défaut de fonctionner pleinement. L’étude de l’Ifop montre ainsi que le vote « contre » le président de la République a augmenté en 2022 (42 %, contre 36 % en 2017), quand le vote « contre » Le Pen baissait… Le soulagement, à l’annonce des résultats, n’a pas duré longtemps, et semble bien mince au regard de la consternation et de la panique qu’aurait provoquées une victoire de l’extrême droite, qui préparait le pire des deux projets présentés, et de loin.
Comment expliquer une telle apathie ? C’est que les Français ont su dire non à l’extrême droite, mais sans se faire aucune illusion concernant Emmanuel Macron, président des riches honni pour beaucoup. L’abstention a d’ailleurs augmenté, preuve que le choix à faire était pour certains cornélien, passant de 25,44 % en 2017 à 28 % en 2022. Selon l’Ifop, les électeurs de gauche qui avaient massivement voté pour Jean-Luc Mélenchon au premier tour, et détenaient la clé du second, ont choisi dimanche dernier de s’abstenir pour 45 % d’entre eux, de faire barrage au RN en votant Macron pour 42 %, et de voter Le Pen pour 13 %. L’épouvantail d’une victoire de l’extrême droite s’est révélé moins effrayant puisqu’il s’agissait de faire gagner Macron. Mais le barrage a tenu…
À la faveur de cette campagne pleine de paradoxes, le président sortant est devenu le premier à être réélu, hors situation de cohabitation, de la Ve République. Giscard et Sarkozy avaient été battus, quand Hollande avait, lui, renoncé. Mitterrand et Chirac avaient été réélus, mais battus aux législatives précédentes. Certes, la crise du Covid, la guerre en Ukraine et un nouveau duel au second tour face au RN ont bien aidé Emmanuel Macron cette année. Mais le président a également su tirer pleinement parti de la recomposition politique entamée en 2017 en siphonnant l’électorat de la droite traditionnelle, tout en conservant les électeurs de François Hollande décrochés en 2017. Il apparaît ainsi, à l’occasion du premier tour de l’élection présidentielle de 2022, que la France se sépare entre trois blocs idéologiques qui ont rassemblé chacun autour de 30 % des suffrages. Celui de la droite libérale incarné par Emmanuel Macron (27,85 % au premier tour, quand la candidature LR portée par Valérie Pécresse s’effondre à 4,78 %). Celui de l’extrême droite où Marine Le Pen (23,15 %) a remporté son duel avec Éric Zemmour (7,07 %). Et celui de la gauche, où Jean-Luc Mélenchon arrive de loin en tête (21,95 % pour l’insoumis, contre 4,63 % pour l’écologiste Yannick Jadot, 2,28 % pour le communiste Fabien Roussel et 1,75 % pour la socialiste Anne Hidalgo).
La France se sépare désormais en trois blocs rassemblant chacun autour de 30% des suffrages.
Des législatives en guise de troisième tour
Trois blocs, donc, dont les champions ont tous été portés par des formations politiques taillées sur mesure, qui s’avèrent très performantes lors d’un scrutin présidentiel, mais se sont montrées jusque-là incapables de s’implanter localement lors des régionales, départementales et municipales, où les partis (LR, PS, PCF) font mieux que résister. Depuis cinq ans, la photographie est ainsi des plus curieuses d’un vote à l’autre, les modalités de scrutin et les enjeux liés aux différentes élections ayant des incidences considérables sur les résultats. La recomposition à l’œuvre est cependant loin d’être terminée et pourrait s’accélérer à l’occasion des législatives, qui ressemblent d’année en année davantage à un troisième tour de la présidentielle qu’à un scrutin parlementaire.
Les institutions, un frein à la démocratie
La gauche, bien trop divisée le 10 avril dernier, pourrait créer la surprise si elle trouve le chemin de l’union. Il est d’ailleurs à noter qu’elle a progressé en nombre de voix cette année. Avec l’extrême gauche, elle passe ainsi de 27 % des suffrages et 9,9 millions de voix en 2017, à 32 % des suffrages et 11,2 millions de voix en 2022.
Dans le détail, sa composante « social-démocrate » régresse, puisque Benoît Hamon avait rassemblé 2,29 millions de voix en 2017, en étant soutenu par le PS et par EELV, quand les candidats de ces deux partis, Yannick Jadot et Anne Hidalgo, obtiennent cette année 2,24 millions de voix. La composante dite « radicale » de la gauche est, elle, en progression, puisqu’elle passe de 7 millions de voix recueillies en 2017 par Jean-Luc Mélenchon (à l’époque soutenu par la FI et le PCF), à 8,5 millions de voix récoltées cette année par l’insoumis et le candidat PCF Fabien Roussel (dont 7,7 millions de voix pour Mélenchon et 800 000 pour le communiste).
À GAUCHE, L’AILE SOCIAL-DÉMOCRATE (PS ET EELV) RECULE, QUAND LA COMPOSANTE DITE « RADICALE » (FI et PCF) est en nette progression
Reste à savoir qui a voté pour qui ? En substance, Emmanuel Macron a obtenu le vote des plus âgés et des plus aisés. Il est ici très surprenant de voir à quel point les personnes déjà à la retraite sont capables de se mobiliser pour un candidat qui propose de repousser l’âge de départ à 65 ans. Les jeunes, eux, ont davantage voté pour Jean-Luc Mélenchon, confirmant l’observation du politologue Vincent Tiberj, selon lequel « plus une cohorte électorale est récente, plus elle vote à gauche ». Le candidat de l’Union populaire arrive également en tête chez les chômeurs et chez les personnes gagnant moins de 950 euros par mois. Preuve qu’il a su convaincre une partie de l’électorat populaire, âprement disputé. De ce point de vue il est intéressant de noter que Fabien Roussel réalise ses meilleurs scores dans des départements ruraux (Corrèze, Allier, Nièvre…). Mais la gauche reste derrière Marine Le Pen chez les personnes gagnant moins de 1 250 euros par mois.
En tête dans les métropoles et les villes de plus de 50 000 habitants, l’insoumis est battu par la candidate RN dans les petites et moyennes communes. Les données de l’Insee et les enquêtes indiquent également que les ouvriers s’abstiennent plus que la moyenne et votent de plus en plus à l’extrême droite. « La progression sensible du vote Mélenchon n’a pas bouleversé le rapport des forces sociologiques qui pénalise la gauche depuis les années 1980. (…) La reconquête des catégories populaires par la gauche reste un objectif qui reste devant nous », mesure ainsi l’historien Roger Martelli.
Quant aux institutions de la Ve République, elles constituent plus que jamais un véritable frein à la démocratie. « Le système institutionnel français n’est pas fait pour une tripartition de l’espace politique, mais pour une bipolarisation, avec une gauche et une droite. Réduire l’offre à deux candidats au second tour fait qu’il y a forcément l’un des groupes qui n’est pas représenté, ce qui amène à une élection par défaut pour les deux tiers des électeurs », analyse le politologue Jean-Yves Dormagen. Quant à l’effet cathartique d’une telle campagne, il s’est avéré totalement absent. La colère et les revendications pourraient donc très vite gagner les rues.
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Participez aux actions de solidarité avec le peuple ukrainien
ÉditorialFabien Gay
Le 24 février, Vladimir Poutine, en envoyant les chars russes envahir l’Ukraine, commettait un crime contre la souveraineté d’un État, contre le droit international et contre la paix. Depuis, une pluie de tirs et de bombes s’abat sur le peuple ukrainien, faisant des morts et des blessés, et semant la destruction et le chaos dans toute l’Ukraine. L’Humanité, fidèle à sa longue tradition, s’engage pour la paix, en exigeant un cessez-le-feu immédiat, le retrait des chars russes et l’organisation d’une conférence paneuropéenne pour la paix et la sécurité en Europe.
Mais la guerre, ce sont des femmes, des hommes et des enfants qui, pour éviter les bombes et les armes, fuient dans des pays voisins ou à l’intérieur de l’Ukraine. Selon le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU, ils seraient aujourd’hui deux millions, et vraisemblablement sept millions dans quelques semaines. Alors que Kiev est encerclée, il nous faut faire grandir le mouvement international pour exiger le cessez-le-feu et la paix, et œuvrer rapidement à l’ouverture d’un couloir humanitaire. Aux réfugiés et aux déplacés, sans distinction, nous devons assistance, comme s’y engagent les peuples qui manifestent chaque jour partout sur la planète. La solidarité, l’aide et l’accueil de tous les réfugiés qui fuient la guerre, l’oppression ou la misère sont une nécessité et un devoir d’humanité.
Aujourd’hui, nous lançons une opération de solidarité concrète en partenariat avec le Secours populaire français. Pendant un mois, nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à leur envoyer des dons et des mots pour la paix. Chaque mot participera à faire grandir le mouvement pour la paix, et chaque euro collecté, reversé intégralement au Secours populaire français, permettra de faire grandir la solidarité et d’être utile sur le terrain. Nous remettrons ces dons à l’occasion d’une soirée de solidarité que nous coorganiserons avec le Secours populaire français. Une nouvelle fois, avec vous, l’Humanité répond présent pour exiger la paix et être le relais de la solidarité concrète. Nous comptons sur vous.
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Législatives. Jean-Luc Mélenchon : « La lutte reprend : on peut conquérir le pouvoir »
EntretienLe candidat FI, qui a réuni 22 % des voix au premier tour de la présidentielle, appelle la gauche à bâtir une « fédération » pour remporter la majorité aux scrutins des 12 et 19 juin. Entretien
Diego ChauvetJulia HamlaouiDans l’entre-deux-tours, le candidat de l’Union populaire a lancé un appel à faire des élections législatives le « troisième tour » de la présidentielle et à l’« élire premier ministre ». Marine Le Pen désormais battue, Jean-Luc Mélenchon, qui fait « le pari qu’il n’y aura pas de prime au président si mal élu », estime nécessaire d’« unifier le maximum de forces » pour l’emporter. Alors qu’un accord est en cours de négociation à gauche (lire ici), il détaille les objectifs de la France insoumise.
Vous appelez les citoyens à vous élire premier ministre. Comment les convaincre qu’une victoire est possible aux législatives ?
La présidentielle a recomposé le paysage politique en faisant émerger trois blocs politiques à peu près égaux : le bloc libéral, qui inclut la droite traditionnelle, celui d’extrême droite et enfin ce que nous avons appelé le bloc populaire. Ce dernier est le résultat d’une stratégie, dont le début est dans le Front de gauche de 2012, d’une construction patiente qui a aggloméré successivement plusieurs pans de la population autour d’une idée portée par « l’Avenir en commun ». C’est un bloc social, celui des déshérités, et un bloc cohérent sur les mesures de rupture avec le capitalisme. La présidentielle n’a pas fait naître une véritable majorité politique. Tous les voyants de la crise démocratique restent allumés, comme tous ceux de la crise écologique et sociale. Ça fait beaucoup. Ceux qui ont porté ma candidature ressentent une frustration d’avoir raté la marche du second tour à 420 000 voix. Nous aurions pu le faire si nous avions été organisés comme avant dans une alliance avec les communistes. Mais ce n’est pas une frustration résignée. Car, avec ce troisième tour, la lutte reprend : on peut conquérir le pouvoir. L’enjeu est immense : tous ceux qui attendaient l’augmentation du Smic ou la retraite à 60 ans en savent quelque chose. Le dernier élément clé, c’est notre capacité à démontrer qu’on fait tout ce qu’on peut pour unifier le maximum de forces.
Les macronistes persiflent sur un tel scénario de cohabitation avec vous, expliquant que c’est impossible compte tenu de la logique du calendrier électoral de la Ve République. Que leur opposez-vous ?
C’est vrai quand l’élu gagne à la loyale avec un vrai choix. Mais c’est la troisième fois qu’on fait le coup au pays du vote par contrainte. En 2007, trois quarts des électeurs étaient représentés par les candidats du second tour, là c’est à peine un tiers des inscrits. L’abstention a progressé et le gagnant a perdu presque 2 millions de voix par rapport à l’élection précédente. C’est un gouffre. Je fais le pari qu’il n’y aura pas de prime au président si mal élu.
Je fais le pari qu'il n'y aura pas de prime au président si mal élu. Jean-Luc Mélenchon
Certains vous reprochent de personnaliser les législatives et ainsi de participer aux travers de la Ve République…
J’ai même entendu dire que c’était dévaloriser les élections législatives que de les qualifier de troisième tour de la présidentielle. C’est exactement l’inverse : il s’agit d’élever l’enjeu d’une élection considérée comme une formalité administrative au niveau de la présidentielle. C’est déjà un peu de la VIe République dans la Ve.
À quoi ressembleraient vos premiers jours à Matignon ?
La retraite à 60 ans, le refus du RSA-travail forcé, la réduction des écarts de salaires, l’allocation dignité, la garantie d’autonomie des étudiants… Il s’agirait aussi, en discussion avec le président de la République, d’obtenir soit un processus constituant, soit, si c’est impossible, le RIC (référendum d’initiative citoyenne – NDLR) et le référendum révocatoire par la négociation entre les deux Chambres. Les marqueurs essentiels de la présidentielle se retrouvent dans le programme des législatives. Et cela non parce que nous voudrions être « hégémoniques », mais parce que nous avons passé vingt mois de campagne à convaincre, jour après jour, par des milliers de rencontres.
Quelles seraient vos marges de manœuvre dans le cadre d’une cohabitation avec Emmanuel Macron ?
La Ve République est l’enfant de circonstances : on sortait d’un régime d’Assemblée, d’une crise nationale épouvantable liée à la décolonisation et de Gaulle a mis ses œufs dans plusieurs paniers. Si bien que la Constitution donne à la fois un rôle absolument extravagant au chef de l’État mais elle confère aussi beaucoup de pouvoir au premier ministre. L’article 20 dit même qu’il « détermine et conduit la politique de la nation ».
Deux mois après l’invasion russe, la guerre en Ukraine s’enlise et fait craindre le pire. Quelles initiatives prendre en faveur de la paix ?
La guerre, dont Poutine porte la responsabilité entière, est un tremblement de terre géopolitique dont on n’a pas encore mesuré toutes les conséquences. Dans un premier temps, il faut obtenir de la Russie la fin des combats et l’évacuation du territoire ukrainien. Les sites nucléaires doivent aussi être protégés, et le premier ministre peut proposer d’y envoyer les casques bleus, et, s’il le faut, tous français. Ensuite, on ne peut pas parler de sanctions économiques sans dire les moyens de s’en protéger nous-mêmes. Nous ne pouvons nous passer ni de gaz ni de pétrole. Il faut donc penser des alternatives, par exemple avec l’Algérie pour un pacte blé contre pétrole et gaz. Nous avions affirmé, nous, Français, que jamais plus l’Europe ne serait le théâtre d’une guerre et que la dissuasion nous en protégerait. Mais la guerre a lieu, et nous n’avons rien pu faire ! Un énorme défi nous est lancé. Ma politique reste celle d’un non-aligné. Les Français n’ont pas intérêt à aller s’enferrer dans tous les combats du monde sans avoir décidé par eux-mêmes ce qui est le plus conforme à leur intérêt.
Vous appelez à « élargir l’Union populaire ». Que proposez-vous concrètement aux autres forces politiques ?
Le vote a tranché au moins une question : qui de la rupture ou de l’accompagnement du néolibéralisme est majoritaire à gauche. Ça donne un cap, une orientation générale. Et les citoyens ont autant voté pour le programme que pour un candidat. « L’Avenir en commun » est un programme de rupture. Il est héritier des luttes de la société française. C’est un prolongement de « l’Humain d’abord », programme du Front de gauche en 2012. Sa mise à jour à travers les combats parlementaires s’est faite souvent avec des votes convergents des socialistes, et dans 98 % des cas des communistes. Les différences entre notre programme et celui des communistes ne sont pas si importantes qu’elles justifient la séparation imposée par la campagne présidentielle.
il s'agit d'élever l'enjeu des législatives au niveau de la présidentielle. Jean-Luc Mélenchon
Ensuite, ce n’est pas un accord électoral que nous proposons, même s’il est inclus. C’est un accord programmatique sans lequel il ne peut y avoir d’accord électoral. Nous voulons un programme qui nous permette de gouverner. Ce que nous proposons n’est pas l’ancienne union de la gauche. Il s’agissait alors d’un parti dominant sans aucune structure de médiation avec les autres. Nous proposons que chacun ait un groupe parlementaire, et en même temps un intergroupe. Et un Parlement commun sur le mode de l’Union populaire actuelle. Une fois d’accord, on peut ainsi continuer à tenir la ligne pendant cinq ans. Avec le vocable « union de la gauche », on reste enfermé dans la logique de la collection des logos et du commandement politique vertical. L’Union populaire est une démarche sur un programme. Elle donne une méthode qui permet à chaque organisation de rester elle-même et au peuple d’entrer en action. Je parle ici d’une fédération, ou d’une confédération, qui crée un cadre commun, un programme partagé, un Parlement commun.
En 2017, vous estimiez que le rassemblement des forces de gauche représentait un repoussoir. Qu’est-ce qui a changé depuis ?
Rien. Mais notre score a tranché. Il faut tourner la page et jeter la rancune à la rivière. Ou bien les masses tranchent les problèmes par le vote, ou bien on reste coincé dans les conflits. Ce ne sont pas nos arguments qui changent la réalité, c’est la pratique. Si les communistes aujourd’hui acceptent l’accord qu’on leur propose, ils sont les bienvenus et on travaillera ensemble.
Cette présidentielle confirme une recomposition politique en trois blocs. Élément majeur de ce scrutin, le centre de gravité de la gauche s’est déplacé d’un social-libéralisme à une gauche de transformation sociale. Comment analysez-vous cette première victoire idéologique et comment la faire fructifier ?
En 2017, on avait déjà gagné. Mais comme tout avait l’air accidentel, y compris le surgissement de Macron, beaucoup n’ont pas vu ce que signifiait l’effondrement des deux partis traditionnels qu’étaient LR et le PS. En France, l’un des pays au centre du capitalisme mondial, la gauche radicale a été à deux doigts d’arriver au second tour. Ce progrès n’est pas définitif, mais le scénario à l’italienne de l’éradication de la gauche de rupture est derrière nous. D’autant que, dans l’intervalle, les sociaux-libéraux ont perdu la capacité d’entraînement de la société. La composition sociale du centre gauche l’empêche d’entraîner les classes populaires dans une illusion collective libérale du mieux-être pour demain. C’est aussi une raison pour laquelle l’alliance avec les communistes est si importante. La culture communiste est une culture de rupture avec le capitalisme. Nous avons ce socle en commun, et il est très important qu’il soit le plus fort possible.
les différences entre notre programme et celui des communistes ne sont pas si importantes. Jean-Luc Mélenchon
En ce qui concerne la gauche, elle a toujours existé, et elle existera toujours. Toute ma vie est liée à la gauche. Mais j’ai proposé de laisser ce mot en friche, c’est-à-dire d’attendre qu’il manifeste une nouvelle fécondité. Nous n’y sommes pas encore. Ce qui faisait notre force auparavant, c’étaient des masses concentrées : des ouvriers dans des usines, des statuts de la fonction publique regroupant des millions de personnes. Un acteur nouveau joue ce rôle central aujourd’hui : le peuple. Avec des penseurs communistes, on s’est un peu accrochés sur le concept de peuple. Mais je veux en discuter. Le XXIe siècle a besoin d’une théorie matérialiste de la révolution citoyenne, objectif commun de nos deux organisations.
Douze millions d’électeurs ne sont pas allés voter au premier tour. Une partie des classes populaires, notamment celles des territoires ruraux ou désindustrialisés, s’est davantage tournée vers l’abstention et l’extrême droite…
Il y a en effet un quatrième bloc abstentionniste. Il contient différentes composantes : les mal-inscrits – plusieurs millions tout de même –, et d’autres qui ne votent pas en estimant que ça ne sert à rien. Que leur vote n’a jamais changé leur vie. Difficile de leur donner tort. La gauche des 35 heures commence à dater. Le programme commun, c’est Vercingétorix pour les plus jeunes. Nous avons un travail acharné à mener. Je n’adhère pas au concept de « France périphérique », selon laquelle les citoyens sont réductibles à leur adresse. Comme ils ne le sont pas à leur religion. Ils sont tout cela à la fois et bien d’autres choses. Quant à l’extrême droite, beaucoup de citoyens pensent qu’elle est le plus gros bâton pour taper Macron. Il faut être présent sur le terrain comme nous contre l’imposture sociale du RN. Cessons de mythifier les classes sociales en leur attribuant une pensée automatique. En effet, le vote Le Pen au second tour a représenté pour certains un « vote de classe ». Ils ont été encouragés à ça. Notamment par ceux qui ont aboyé avec les loups contre les musulmans ou nié les violences policières ! Ils ont aussi mené une guerre stupide contre les outils intellectuels nous montrant comment la question des discriminations religieuses pouvait croiser celle de la classe sociale : l’intersectionnalité, tournée en dérision par des ignorants. Ils n’ont jamais lu Frantz Fanon ! Rompre les consensus pourris, comme ceux-là, cela fait partie de nos tâches. L’intersectionnalité est un outil pour comprendre le réel, comme le matérialisme.
Serez-vous candidat aux élections législatives ?
Je ne cherche pas à créer un faux suspense mais j’hésite encore. Je n’ai pas besoin d’être député pour être premier ministre. Six sur 24 depuis 1958 ne l’étaient pas. Pour l’immédiat, gagner les législatives, c’est ce qui m’intéresse.
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Éducation. « On ne veut plus de Blanquer »
ActuAvec la promesse d’un quinquennat dans la continuité du précédent, où retraites et rémunérations devraient occuper le devant de la scène, la colère pourrait vite s’exprimer.
Olivier ChartrainGrande était la colère du monde enseignant dans son ensemble avant l’élection présidentielle, après cinq années de réformes brutales et massivement rejetées. Or, le projet d’Emmanuel Macron pour l’école est connu depuis 2017, et parachever sa mise en œuvre fait clairement partie de la feuille de route pour ce nouveau quinquennat. Il s’agit d’aller « beaucoup plus fort et beaucoup plus loin sur un certain nombre d’enjeux », dont l’éducation fait partie, claironnait, dès le matin du 25 avril, le porte-parole du gouvernement sortant, Gabriel Attal. Certains verraient d’ailleurs bien celui-ci s’installer prochainement rue de Grenelle, où il a déjà occupé les fonctions de secrétaire d’État à la Jeunesse, de 2018 à 2020…
« On a besoin de plus de concertation et d’écoute, après cinq ans d’autoritarisme et d’absence de dialogue », lui répond Isabelle Vuillet, cosecrétaire générale de la CGT Éduc’action, qui ne verrait pas forcément d’un mauvais œil d’avoir affaire à « quelqu’un de plus souple et de plus ouvert ». C’est à « un changement de méthode » avant tout qu’appelle de ses vœux Guislaine David, porte-parole du Snuipp-FSU, prédisant déjà que « les enseignants ne sont pas dupes : ça va être très compliqué pendant cinq ans ». « On ne veut plus de Blanquer », pose d’emblée Jules Siran, de SUD éducation, qui rappelle « la violence de la répression antisyndicale » sous ce dernier et prévient : « Il faut que ça cesse. »
Des revalorisations sous conditions
Sur le fond, certains dossiers risquent d’arriver très vite, d’ici à l’été. C’est sans doute le cas de la question des rémunérations, que tous jugent centrale. Le candidat Macron avait braqué les enseignants en annonçant un « pacte », dans lequel des revalorisations substantielles pourraient être obtenues en échange de l’acceptation de « nouvelles missions ». Une version « nouveau monde » du vieux slogan « Travailler plus pour gagner plus » de Nicolas Sarkozy, sur laquelle le candidat a fait mine de revenir dans l’entre-deux-tours, évoquant une augmentation de 10 % sans conditions… avant que sa propre équipe de campagne précise que ce chiffre n’était qu’un ordre de grandeur et que la proposition concernerait les personnels en début de carrière. Bref : « C’est flou », conclut Isabelle Vuillet, pour qui « cela reste conditionné à des missions supplémentaires, pour des personnels qui travaillent déjà 42 heures par semaine en moyenne selon les chiffres officiels : ce n’est pas possible ».
Pas possible non plus pour Guislaine David de séparer cette question de celle de l’attractivité du métier : « Le nombre de candidats aux concours a tourné à la catastrophe cette année. Entre les enseignants qui anticipent leur départ en retraite, ceux qui quittent le métier, ceux qui renoncent à y entrer, on va manquer d’enseignants dès les prochaines années ! » Pour elle, une « véritable revalorisation pour toutes et tous » est impérative, alors que 50 % des enseignants n’ont pas vu la couleur de celles mises en œuvre par Jean-Michel Blanquer, de pair avec un allègement des effectifs en classe pour tous les niveaux, et pas seulement pour les CP et CE1 de l’éducation prioritaire.
Les promesses de concertation « au plus près du terrain », selon l’expression de Gabriel Attal, n’impressionnent guère. « Si ça ressemble à ce qui a été fait pour Marseille, commente Jules Siran, il n’y a rien à en attendre, au contraire, puisque cela risque de déboucher sur une explosion des cadres nationaux » et donc des inégalités. Même chose pour Guislaine David, qui rappelle « l’expérience du “Grenelle McKinsey” », où les personnels furent en réalité mis à l’écart.
« Un retour en arrière immense »
Au contraire, les inquiétudes sur l’autonomie des établissements et leur mise en concurrence ou sur la volonté d’en finir avec le collège unique pour revenir à des parcours différenciés dès la 5e, « un retour en arrière immense » selon Isabelle Vuillet, ne faiblissent pas.
Mais le vrai casus belli pourrait être causé par le retour – dès cet été ? – de la réforme des retraites. « Pas touche aux retraites », prévient Jules Siran. « Personne n’en veut ! Ce serait le coup de trop », pour Isabelle Vuillet, qui y voit la possibilité d’une convergence des luttes, tandis que Guislaine David avertit : « Ce que l’on a fait le 13 janvier, on peut le reproduire. » Ce jour-là, on s’en souvient, la mobilisation presque sans précédent par son ampleur et la diversité des personnels concernés, des inspecteurs aux AESH, avait contraint le gouvernement à s’asseoir à la table des négociations. Le 1er Mai tout proche pourrait fournir l’occasion de premières intersyndicales. « Le mécontentement qui s’est exprimé lors de la présidentielle ne va pas retomber », conclut Jules Siran.
Éducation nationalejean-michel blanquergabriel attalsnuipp-fsu L'Humanité
Après l’échec, les Verts retombent dans leurs travers
ActuEELV Maintenant que le danger immédiat de l’extrême droite est écarté, les écologistes commencent à régler leurs comptes pour expliquer leur score de 4,6 %. Le candidat Jadot est une cible toute désignée pour une grande partie de l’état-major.
Emilio MesletIl y a ceux qui ont quitté le navire en plein naufrage. Et puis il y a ceux qui ont attendu que le bateau coule pour tenter de noyer le capitaine Jadot pour ne pas avoir vu l’iceberg. Car, si la frégate EELV est si mal en point au terme d’une présidentielle dont elle espérait sortir renforcée, la plupart des écologistes n’ont que peu de doutes sur l’identité du responsable de la catastrophe, à savoir un score de 4,6 % qui a conduit au non-remboursement des frais de campagne. Maintenant que Marine Le Pen a été battue, le semblant d’unité de l’entre-deux-tours a volé en éclats pour laisser place à de violents règlements de comptes comme seuls les Verts peuvent en offrir. Et pour une fois, ce n’est pas Sandrine Rousseau qui a allumé la mèche.
Un candidat qui aurait « singé Macron »
Sur une boucle interne de discussion, le secrétaire national Julien Bayou a livré une sévère analyse, censée rester secrète jusqu’à ce que l’Express la révèle. Il vise directement le candidat qui aurait « singé Macron » et fustige « la non-préparation et l’absence d’ambition du projet et de la candidature » : « On n’est pas perçus comme utiles, ni par les ONG (du mouvement climat) ni par les électeurs. » Bref, rien ne va. Et encore moins le slogan « Faire face », que le patron des Verts juge « statique, conservateur et vaguement présidentiable ». À ce réquisitoire « injuste et scandaleux », Mounir Satouri, directeur de campagne de Yannick Jadot, répond : « Tu es bien placé pour savoir que l’obstacle principal était l’incapacité du parti à mobiliser la société civile, engagée depuis des mois pour l’unité de la gauche. » « Cela n’aurait jamais dû sortir, Julien expliquait une position personnelle dans un long message faisant le bilan », tempère Sandra Regol, secrétaire nationale adjointe. Une fuite dans la presse qui a obligé Julien Bayou à rétropédaler en disant qu’il avait « plusieurs fois rappelé (qu’il était) fier que Yannick (Jadot) tienne bon sur (leurs) valeurs ».
Malgré la défense du clan Jadot qui assure prendre « (sa) responsabilité » dans cet « échec », tout en accusant la direction d’EELV d’avoir organisé une primaire trop tard , les critiques émises par Julien Bayou sont largement partagées au sein d’un pôle écologiste au bord de l’implosion. « Il a raison : quand on change trois fois de slogan dans une campagne, c’est qu’il y a un problème. Mais ce genre d’échanges fait cours d’école », déplore un élu Vert marqué à gauche. Pour comprendre les raisons de la défaite, « un questionnaire a été envoyé aux militants et aux groupes de soutien », fait savoir Sandra Regol.
« une défaite qui vient de loin »
Un autre cadre s’attaque plutôt à la stratégie du présidentiable : « Il aurait mieux valu capitaliser sur nos forces plutôt que d’essayer de changer pendant la campagne. Car les déçus du macronisme ont finalement encore voté Macron. Il est évident que Jadot ne pouvait pas aller chercher des électeurs de Mélenchon, non pas à cause de son programme mais de ce qu’il incarne, de son histoire. » Et le même écologiste de poursuivre sa démonstration : « On ne peut pas dire qu’il est Macron-compatible, ce n’est pas vrai. Mais il essaye de se faire adouber par le système. Sauf que ce n’est pas le rôle de l’écologie politique de gauche qui doit le bousculer. Lui croit dans la transformation du néolibéralisme par l’intérieur, pas moi. »
Un membre de l’équipe de campagne estime, lui, qu’il « manque l’analyse structurelle d’une défaite qui vient de loin » : « Nous n’avions pas tranché nos débats d’orientation. Pendant la campagne, sur les plateaux de télévision, j’étais emmerdé quand on me demandait les idées fortes qui structuraient le programme. Parce qu’il n’y en avait pas… » Là où Yannick Jadot, interrogé sur France Inter, ne remet pas en cause sa ligne, se contentant de dire que son erreur stratégique était d’avoir voulu « apaiser le débat dans une campagne où les colères ont gagné ». « Ça a été une campagne des dirigismes d’État qui a fait l’impasse sur les syndicats, les collectivités locales », regrette-t-il, jugeant que ceci est une « impasse ».
C’est pour cela que l’ex-candidat d’EELV pense qu’une coalition derrière Jean-Luc Mélenchon, pourtant arrivé largement en tête à gauche au soir du 10 avril, « ne marchera pas ». Ses proches penchent plutôt pour une union « technique », alors que la direction est engagée dans un processus de négociation censé aboutir à un accord programmatique. Une fracture de plus dans un parti qui n’en manque pas, d’autant plus que ses anciens concurrents à la primaire, Sandrine Rousseau et Éric Piolle, poussent aussi pour un rassemblement derrière l’Union populaire et son leader.
eelvYannick JadotPrésidentielle 2022législatives 2012 L'Humanité
Ne lui en déplaise, le président doit sa réélection à la gauche
ActuMalgré la colère vis-à-vis de son bilan, les électeurs des forces de progrès ont joué un rôle décisif dans la victoire d’Emmanuel Macron, dimanche. Saura-t-il en prendre acte pour son second mandat ?
Diego ChauvetTrès loin d’un vote d’adhésion. Parmi les électeurs qui ont choisi Emmanuel Macron, dimanche, 42 % l’ont fait pour « faire barrage » à Marine Le Pen, selon une enquête Ipsos. Un vote à contrecœur, donc. À gauche, c’est Jean-Luc Mélenchon qui, au premier tour, a rassemblé, de loin, le plus de suffrages sur son nom avec 21,95 % des voix et 7,7 millions d’électeurs. Le comportement de ces derniers était donc scruté avec attention pour le second tour. D’autant plus que, si le candidat de l’Union populaire avait clairement donné la consigne de ne pas voter pour Marine Le Pen, il n’a jamais pour autant appelé ses militants et électeurs à glisser un bulletin Emmanuel Macron. Une consultation de ses 310 000 soutiens sur Internet, réalisée après le premier tour, avait montré que seuls 33,4 % d’entre eux entendaient « faire barrage » avec un bulletin Macron. 37,6 % voulaient glisser un bulletin blanc ou nul, et 29 % s’abstenir.
Selon l’enquête Ipsos, les électeurs de Jean-Luc Mélenchon se seront comportés un peu différemment : 42 % ont voté Macron au second tour, 17 % Le Pen, et 41 % ont voté blanc ou nul ou se sont abstenus. Les électeurs de Yannick Jadot, deuxième représentant de la gauche au soir du premier tour, mais avec moins de 5 % des voix, ont suivi pour la grande majorité d’entre eux l’appel au barrage lancé par leur candidat. 65 % ont mis un bulletin au nom du président sortant, 6 % à celui de Le Pen, lorsque 29 % d’entre eux se sont abstenus ou ont voté blanc ou nul, toujours selon Ipsos.
Au soir du second tour, tous les dirigeants des partis de gauche ont ainsi souligné la contribution de leurs électeurs à la réélection d’Emmanuel Macron. Tous ont dénié un quelconque vote d’adhésion qui aurait apporté une majorité au président sortant. « 70 % des Français qui refusent la retraite à 65 ans. Et on voudrait nous faire croire que c’est la victoire d’un projet ? » a réagi, dimanche soir, le porte-parole du PCF, Ian Brossat. Dès le soir du premier tour, Fabien Roussel, Yannick Jadot, Anne Hidalgo avaient clairement appelé à utiliser le bulletin Macron pour battre Le Pen. Emmanuel Macron a lui-même été obligé de le reconnaître, ce dimanche, en déclarant : « On ne pourra pas faire comme avant. » En tiendra-t-il compte pour autant dans la politique qu’il souhaite conduire ? En 2017, Emmanuel Macron avait déjà adressé une pensée à ceux qui avaient voté pour lui « sans avoir (ses) idées » : « Vous vous êtes engagés et je sais qu’il ne s’agit pas là d’un blanc-seing. Je sais nos désaccords, je les respecterai. » On sait ce qu’il est advenu de cette intention lors de son premier quinquennat. En sera-t-il différent pour le second, alors même qu’il ne pourra pas se représenter à l’issue de ce mandat ? « Je suis dépositaire de leur sens du devoir », a-t-il redit ce dimanche. Une promesse qui aura fait long feu. Dès lundi matin, Bruno Le Maire a déclaré qu’il n’excluait pas un recours au 49-3 pour augmenter l’âge de départ en retraite à 65 ans… Pour que la gauche s’impose dans le rapport de forces face à la Macronie, elle doit gagner les élections législatives. Au mieux, imposer une cohabitation, comme l’appelle de ses vœux Jean-Luc Mélenchon, ou tout au moins s’imposer comme la principale opposition au Parlement. Selon Ipsos, 93 % de ses sympathisants souhaitent un rassemblement des forces de gauche en juin pour réussir ce pari.
Présidentielle 2022gaucheEmmanuel MacronJean-Luc Mélenchon L'Humanité
Visionnaire(s)
ChroniqueJean-Emmanuel DucoinHistorique « Les urnes sont des boîtes à double fond, électoral et funéraire : elles recueillent, avec un léger décalage, nos rêves et nos cendres », écrivit un jour Régis Debray. Et il ajoutait, en fin connaisseur des us et coutumes en engagement : « Quand les rêves d’une génération tombent en cendres, en arrive une autre pour ranimer la flamme. » Depuis l’élection de Mac Macron II, quelque chose de prodigieux vient donc de se réaliser au sein de la gauche française, capable de parler, de négocier, de conclure un accord historique. Un joli mai qui annonce le printemps, pas forcément l’été. Parmi les confidences truculentes de ces heures et jours de palabre, quelques-unes en disaient long. « Ça fait dix ans qu’on se fout sur la gueule, on ne peut pas tout régler en quelques heures », justifiait par exemple un membre de la délégation socialiste après l’une des premières réunions chez les insoumis. Sans surprise, les négociations bloquaient moins sur le programme que sur la répartition des circonscriptions : les insoumis en proposaient 70, les socialistes en voulaient plus. Dans la bouche d’une négociatrice, nous pûmes ainsi entendre : « Ils se croient à une autre époque. Vous voyez Baron noir ? C’est 100 fois pire ! »
Fiction La référence enchanta le bloc-noteur, qui ne compte plus le nombre de visionnages de la célèbre et prodigieuse série de Canal Plus. L’analogie entre notre actualité ici-et-maintenant et la saison 3 est d’ailleurs confondante de vérité, puisque « Baron noir », alias Philippe Rickwaert (Kad Merad), avait anticipé les discussions sur une véritable union de la gauche. Comme avec la FI, le PCF, le PS et EELV dans la vraie vie, tout se déroule de manière identique dans la fameuse fiction : les idées, les projets, les priorités et même le nom de la coalition. Autant l’admettre : l’union de la gauche reste à ce point fantasmée par une partie du peuple concerné que les brillants scénaristes l’avait incluse comme une sorte de point d’orgue, anticipant les moindres détails. Saison 3, épisode 6 : Rickwaert se marie et la réception festive de ses noces devient prétexte à réunir les représentants des partis de gauche, du PS de Daniel Kahlenberg à la gauche radicale Debout le peuple de Michel Vidal (François Morel). Tout le monde répond présent, et le marié, bouteille de champagne à la main, en profite pour leur présenter un programme commun, auquel il aspire depuis toujours, intitulé « Plateforme du rassemblement de la gauche et des écologistes ». Pour dépasser les ego, le nom de ladite plateforme se transforme en enjeu idéologique. « C’est pas si mal, sauf le titre qui sent très fort la naphtaline », lance Michel Vidal, le leader de Debout le peuple, l’équivalent de Jean-Luc Mélenchon. Et Vidal propose : « Pour une Fédération populaire. » Vous avez bien lu. Après disputes, un accord est trouvé : « Pour une fédération populaire, sociale et écologiste. » La saison 3 date de 2020…
Union Dans cette série, le plus cruel concernait les socialistes (ceux de la vraie vie), finalement sauvés du naufrage par la trajectoire singulière de Rickwaert et d’un coup de barre à gauche grâce à une union improbable mais réussie (le réel rattrape aujourd’hui la fiction). Dans une tribune publiée dans le Monde, en février 2020, Yoan Hadadi, alors membre du bureau national du parti à la rose, expliquait sans détour : « Baron noir est peut-être l’ultime lien entre les Français et le Parti socialiste. À tel point qu’on ne sait plus si c’est le PS qui fait la série ou la série qui fait le PS. » Et il précisait : « Le dernier média d’une relation séculaire entre un parti culturellement minoritaire en France et des Français qui aiment le détester tout en ressentant le besoin de le rendre périodiquement majoritaire, le temps de quelques progrès sociaux… Dans une symétrie parfaite, plus la série rassemble les Français, moins le PS est en capacité d’attirer leurs suffrages. » Série visionnaire ? Et tribune prophétique ? À deux détails près. Le PS n’est plus maître du jeu, mais, en ce mois de mai, il est redevenu de gauche.
La série Baron noir… et la gauche de 2022.
Le bloc-notes de Jean-Emmanuel Ducoin L'Humanité
La puissance d’une grande prose poétique
ChroniqueJean-Claude LebrunDepuis le Montreur d’ombres, en 1977, l’auteur construit l’une des œuvres importantes de ce temps. Une vingtaine de romans et d’essais, tous marqués par l’exigence et la haute tenue de l’écriture. Il y est question de lieux, maisons ou jardins, et de liens qui s’y sont tissés. Des espaces en lesquels le sentiment du temps se fait plus fort. Ainsi de la maison appelée « Au milieu des bois » sur laquelle un homme porte aujourd’hui un regard neuf. Veuf depuis peu, il a « fui » son appartement parisien pour, littéralement, revisiter le lieu où la femme qu’il aimait effectuait de longs séjours, souvent seule.
Une citation d’Yves Bonnefoy placée en épigraphe par Jean-Paul Goux délivre le sens de l’entreprise et annonce la forme de l’écriture : « … parce qu’il n’est de vrais approfondissements que par des reprises sans fin ». Thibaud, le narrateur, est donc revenu dans la maison vieille de deux siècles et demi à la disposition compliquée, reçue en héritage par Claire, sa compagne. Celle-ci avait l’habitude d’y partager ses temps de solitude entre le jardin, la forêt proche et son atelier d’artiste. Accumulant les dessins au crayon, « aux mines de plomb, fusains, craies graphites ». La plupart du temps, des nuages et des arbres observés depuis sa fenêtre. Ce retour est, pour Thibaud, l’occasion de continuer le dialogue avec Claire par-delà la mort, en parcourant les pièces de la maison et en poussant enfin la porte de l’atelier. Façon pour lui de la comprendre plus intimement. L’occasion aussi de saisir le sens de ce travail en continuelles reprises. Autre façon pour lui de mieux la connaître en approchant au plus près le ressort de sa création. Des pages admirables restituent le mélange de délicatesse et de curiosité qui commande sa démarche quasiment exploratoire. Claire évoquait peu son travail avec lui. Se contentant de le mettre sur quelques pistes, telle la référence à Yves Bonnefoy.
Il s’agit maintenant pour lui de songer à la transmission et à la pérennité de l’œuvre qui, hormis quelques pièces exposées dans des galeries, était pour l’essentiel restée dans le secret de l’atelier. La perpétuation de l’œuvre comme continuation d’un amour désormais sans destinataire. À la beauté des nuages et des arbres représentés par Claire répond la subtilité d’écriture de Jean-Paul Goux. Les dessins et la langue en intime correspondance. À un ami très proche, Thibaud confiera bientôt le devenir de la maison et des œuvres. La fin de sa discrète mission de passeur. Laissant le lecteur sur la sensation d’avoir côtoyé le secret de la beauté.
Chronique littéraire de Jean-Claude Lebrun L'Humanité
« Va, j’ai bien assez cousu » (*)
ChroniqueViolaine de Filippis AbateDimanche, nous fêtions la Fête du travail ; fruit d’une décision de l’Internationale ouvrière en 1889, qui instaura chaque 1er mai comme une date militante pour la réduction du temps de travail à 8 heures par jour. C’est en 1946 que ce jour deviendra définitivement chômé et payé, porté par le député communiste Ambroise Croizat.
La notion de jour de travail « chômé » fait évidemment référence au travail salarié, celui qui est reconnu et payé, qui insère l’individu en lui donnant un statut social. C’est donc aussi le jour qui oublie le travail non reconnu, non payé, qui isole au foyer sans être pour autant moins difficile : les tâches domestiques.Les femmes déclarent toujours y consacrer bien plus de temps que les hommes et l’ancien monde ne paraît pas si vieux quand, sur nos réseaux sociaux, peu d’hommes se félicitent à travers leurs publications de « savoir tenir une maison » ou de « faire à manger pendant que bébé dort », alors que les femmes, prisonnières des automatismes du patriarcat, semblent s’en targuer éternellement.
Le concept de « monde du travail » tel qu’il existe actuellement laisse trop peu de place à une vraie révolution dans la distribution des rôles. Notre modèle économique enferme encore les femmes dans de lentes et difficiles évolutions de carrière, au sein d’entreprises dirigées par et pour des hommes. Ce « monde du travail », c’est aussi celui qui laisse trop peu d’oxygène aux travailleurs pauvres, enfermés dans un ascenseur social qui ne fonctionne plus, condamnés aux travaux les plus durs et les moins payés.
Et si nous abolissions le concept de « monde du travail » dans son appréhension actuelle, pour en créer un nouveau ? Un monde où les femmes n’attendraient pas indéfiniment un jour chômé qui n’arrive jamais pour elles. Où nous tous, pourrions envisager de créer notre quotidien différemment, et non plus le subir comme une fatalité nécessaire et inéluctable nous liant à un employeur pour subvenir à nos besoins.
La lutte n’est plus celle du volume horaire restant à vivre, mais du droit à vivre toutes les heures de notre vie. Réclamons un revenu universel pour toutes et tous, dont le montant permettrait de vivre décemment, et dont l’attribution serait simple et automatique. Un revenu réellement universel donc, qui permettrait à celles et ceux qui le souhaitent de créer des entreprises et à tout le monde de s’émanciper et de choisir comment utiliser les 365 jours de l’année.
la chronique féministe de Violaine de Filippis AbateFéminisme1er maitâches ménagères L'Humanité
Malgré la pandémie, des dépenses militaires à la hausse
ChroniquePierre IvorraSi la pandémie de Covid-19 a affecté sensiblement l’économie mondiale, elle n’a guère réduit les dépenses militaires des pays de la planète qui, selon l’association spécialisée en la matière, le Stockholm International Peace Research Institute (Sipri), ont pour la première fois franchi la barre des 2 000 milliards de dollars en 2021, s’élevant exactement à 2 113 milliards de dollars, soit un peu moins que le PIB d’un pays comme l’Italie. Ce total additionne à la fois les dépenses militaires classiques et l’armement nucléaire.
Évidemment, les États-Unis couvrent à eux seuls 39 % de ces dépenses, avec un total de 801 milliards de dollars. Ils sont suivis par le pays le plus peuplé de la planète, la Chine. Avec son 1,5 milliard d’habitants, elle dispose d’un budget militaire de 293 milliards de dollars. La Russie de Poutine, en pleine agression de l’Ukraine, est cependant, avec une dépense de 65,9 milliards de dollars, bien loin derrière les deux géants surarmés et ne fait assurément pas le poids face à eux. Son budget paraît malgré tout bien au-dessus des moyens économiques d’un pays qui ne dispose que du 12e PIB mondial, d’une valeur légèrement supérieure à 1 700 milliards de dollars. La France est, elle, passée de la 8e à la 6e place en matière militaire, avec un budget de 56,6 milliards de dollars pour un PIB de 3 140 milliards de dollars.
Ces dépenses illustrent des stratégies géopolitiques à ambition mondiale. Le budget des États-Unis marque le caractère encore impérial de la politique de la Maison-Blanche : à la fois, ils entendent pouvoir toujours intervenir un peu partout sur la planète et ils veulent s’assurer une maîtrise technologique incomparable, préserver leur avance considérable en ce domaine. À eux seuls, ils consacrent plus d’argent pour leurs dépenses militaires que les autres pays du top 20 des plus grands dépensiers en la matière.
La montée en puissance de la Chine s’est faite de manière continue et a accompagné son ascension économique, scientifique et culturelle. La place de l’Arabie saoudite exprime son rôle de gendarme du Moyen-Orient. Son budget militaire de 55,5 milliards de dollars place ce pays au 7e rang mondial, juste derrière la France. Il est à la mesure de sa capacité à produire du pétrole, mais très au-dessus de la dimension de sa population, d’environ 35 millions d’habitants. Le Japon et l’Allemagne, les deux puissances vaincues de la Seconde Guerre mondiale, ont, comparativement, des budgets plus modestes, 54,1 milliards de dollars pour le premier et 56 milliards pour le second, bien qu’ils disposent du 3e et du 4e PIB mondial.
armementÉtats-UnisChinearabie saoudite L'Humanité
Les positions occidentales ne font pas l’unanimité
ActuGuerre en Ukraine Tandis que les États-Unis et l’Europe font front commun contre la Russie, de nombreux pays d’Afrique, d’Amérique latine, du Moyen-Orient et d’Asie restent non alignés, sans pour autant approuver l’agression de Moscou.
Nadjib TouaibiaLa guerre en Ukraine qui fait rage depuis plus de 70 jours avec des frappes russes dévastatrices marque plusieurs tournants. La Commission européenne a proposé, mercredi, un embargo progressif de l’Union européenne (UE) sur le pétrole importé de Russie. Celle-ci décrète un cessez-le-feu de trois jours, les 5, 6 et 7 mai, à partir du site de l’usine métallurgique Azovstal à Marioupol pour évacuer des civils. L’armée russe continue son offensive à l’Est, non sans intensifier les frappes à l’Ouest. Les premiers bilans sont horrifiants. L’agence américaine Associated Press (AP) révèle qu’au moins 600 civils ont péri dans le bombardement du théâtre de Marioupol, le 16 mars. La prise de cette ville portuaire par les Russes serait une victoire importante, permettant de relier le Donbass à la Crimée annexée par Moscou en 2014.
L’UE et l’Amérique font front commun aux côtés de l’Ukraine. Les livraisons d’armes à Kiev s’accélèrent et se diversifient dans ce qui ressemble à une guerre par procuration. L’armée russe est par ailleurs accusée de crimes de guerre. Les soupçons s’accumulent. Mais, dans le reste du monde, en Amérique latine, en Afrique, en Asie, au Maghreb et dans les pays arabes, les positions n’en restent pas moins nuancées.
Dans un entretien publié dans le Time, mercredi, l’ex-président brésilien Lula da Silva pointe la responsabilité partagée de Zelensky et de Poutine. « Je vois le président ukrainien être applaudi debout par tous les Parlements (du monde). Mais ce type est aussi responsable que Poutine. Une guerre n’a jamais un seul coupable », souligne-t-il dans les colonnes du magazine états-unien. Lula n’épargne pas non plus Washington et les Nations unies. « Les États-Unis ont un poids très important et auraient pu éviter le conflit (…). Biden aurait pu participer davantage, il aurait pu prendre l’avion pour Moscou et parler à Poutine. C’est ce genre d’attitude qu’on attend d’un leader », martèle l’ancien président brésilien. Selon lui, « il est urgent de créer une nouvelle gouvernance mondiale. L’ONU ne représente plus rien, elle n’est plus prise au sérieux par les dirigeants. Poutine a envahi l’Ukraine de façon unilatérale, sans consulter l’ONU. »
Une neutralité lourde de ressentiment
Les propos de Lula trouvent un écho sur le terrain diplomatique. La résolution suspendant l’adhésion de la Russie au Conseil des droits de l’homme, parrainée par les États-Unis et votée le 7 avril par l’Assemblée générale de l’ONU, a recueilli 93 voix pour, 24 contre (entre autres l’Algérie, l’Érythrée, l’Éthiopie, le Zimbabwe) et 58 abstentions, dont l’Inde. Dans ce dernier lot figurent la grande majorité des pays africains, certains alliés des américains au Moyen-Orient (Bahreïn, l’Égypte, la Jordanie, l’Arabie saoudite, etc.). Le quotidien belge le Soir voit dans ce vote « un effritement de l’unité internationale face à Moscou ».
Face à la guerre en Ukraine, nombreux sont les gouvernements qui observent en fait un non-alignement. Une neutralité qui n’en reste pas moins lourde de ressentiment à l’égard des politiques étrangères des États-Unis et des pays européens. Les guerres qui ont dévasté l’Irak, la Libye, la Syrie ont laissé des traces dans les opinions de ces pays. Ces épisodes terriblement meurtriers et la régression provoquée dans ces régions ôtent toute crédibilité aux discours de paix occidentaux. L’Otan n’a pas bonne presse. L’organisation est perçue comme l’agresseur en raison de son élargissement vers l’est de l’Europe. Les récents propos du pape François, évoquant « les aboiements de l’Otan aux portes de la Russie » dans une interview accordée au quotidien italien Corriere della Sera, abondent dans ce sens.
Le traitement privilégié des réfugiés ukrainiens, l’accueil sélectif et les discriminations dressent les contours d’une image lamentable des pays européens. Les Africains ont interrogé « les hypocrisies racistes des médias, des gouvernements et des sociétés occidentales », écrit le journaliste kényan Patrick Gathara dans un éditorial publié par Al Jazeera, cité par l’hebdomadaire Courrier international. Les conséquences économiques constituent un autre facteur de poids. Le spectre de la famine et des émeutes est plus que jamais présent. Un quart des pays africains dépendent de la Russie et de l’Ukraine pour un tiers de leur consommation de blé. Leurs importations se sont chiffrées à 5,1 millions de dollars entre 2018 et 2020.
L’attitude du monde occidental durant la pandémie, l’indifférence manifestée à l’égard des populations du Sud, privées de vaccins à la hauteur des besoins, ne facilitent pas non plus l’alignement sur le bloc États-Unis – Union européenne. Au-delà de ses conséquences à l’échelle internationale, la guerre en Ukraine pourrait rebattre les cartes et bouleverser sensiblement les alliances traditionnelles.
Guerre en UkraineLula L'Humanité
Il y croit ?
BilletMaurice UlrichFrançois l’a dit dans une interview exclusive publiée mardi dans le Corriere della Sera, il veut aller à Moscou pour demander à Vladimir Poutine d’arrêter la guerre. C’était sans doute plus facile pour Moïse d’engloutir dans la mer Rouge les chars du pharaon. « Le pape, combien de divisions ? » aurait dit Staline en son temps. Poutine doit s’en souvenir. Dans ce même entretien, François, qui ne se prononce pas sur les livraisons d’armes à l’Ukraine, n’en dénonce pas moins et une nouvelle fois leur commerce, « un scandale ». Le voilà encore qui fait son gauchiste. Les vendeurs ne sont pas les utilisateurs. La France, troisième pays exportateur au monde, équipe aussi bien l’Inde que le Pakistan, en conflit permanent. Son canon Caesar, réputé le meilleur du monde et qui permet à l’Arabie saoudite de bombarder à longue portée des villages du Yémen, va aussi bien être livré à l’Ukraine, où les chars russes sont équipés de matériel français. Il est sympathique, François, avec de bonnes intentions, mais parfois on a l’impression qu’il croit au bon Dieu.
pape françoisGuerre en UkraineVladimir Poutinearmement L'Humanité
Armement. Un bras de fer allemand à l’issue cruciale pour l’Europe
ActuFace à une frénésie va-t-en-guerre qu’amplifie un parti écologiste rhabillé en vert olive, des intellectuels, des pacifistes, des Verts dissidents et le philosophe Jürgen Habermas se mobilisent.
Bruno OdentDepuis plusieurs semaines, l’Allemagne est l’objet des pressions internes et externes les plus fortes pour livrer toujours plus d’armes lourdes à l’Ukraine. Le chancelier, qui y a longtemps résisté, a finalement décidé d’y répondre partiellement en autorisant l’expédition de chars Gepard munis de système de défense antiaérienne. Mais le harcèlement continue. Dans les médias, au Bundestag, où Friedrich Merz, le nouveau patron ultraconservateur de la CDU, se répand avant un déplacement à Kiev en surenchères exigeant un plus fort engagement militaire allemand sur le terrain. Surtout, le chancelier est appelé à en faire toujours davantage par ses alliés libéraux et verts de la coalition gouvernementale. Ce qui a fait sortir de ses gonds, ces tout derniers jours, un mouvement pacifiste allemand jusque-là paralysé mais déterminé désormais à tenir un bras de fer sur cet enjeu crucial.
Normalisation super-atlantiste
Les dirigeants et ministres écologistes sont particulièrement en pointe sur la normalisation super-atlantiste de l’Allemagne. En pleine cohérence avec la ligne adoptée durant la récente campagne pour l’élection du Bundestag par Annalena Baerbock, la candidate des Verts à la chancellerie, devenue entre-temps ministre des Affaires étrangères. Elle qui développa une rhétorique lourde en pleine harmonie avec celle de Joe Biden sur les autocraties. Ce qui la conduisit à plaider la nécessité d’un « changement de cap » pour une démocratie allemande qui ferait preuve d’une « trop grande complaisance » avec ces régimes. Et de cibler alors surtout la Chine, premier partenaire commercial de l’Allemagne.
Depuis la guerre en Ukraine, la ministre et la direction des Verts ont mis les bouchées doubles. Ils se revendiquent d’un « changement d’époque » (Zeitenwende) pour l’Allemagne, annoncé par Berlin dès le 27 février. La formule vaut sur tous les plans. Politique et économique, avec un formidable renforcement de la relation Berlin-Washington. Et sur le plan militaire, avec la dotation supplémentaire de 100 milliards d’euros attribuée à l’armée fédérale, la Bundeswehr, soit bien au-delà des 2 % du PIB exigés par l’Otan.
100 milliards pour la Bundeswehr
La métamorphose la plus radicale se produit chez Die Grünen (les Verts), nés, il y a quarante ans, des immenses rassemblements pacifistes contre le déploiement, en pleine guerre froide, des missiles états-uniens Pershing sur le territoire de l’Allemagne de l’Ouest. Au point que le magazine Der Spiegel met cette semaine à sa une « des écologistes vert olive », avalisant non seulement une hausse sans précédent du budget militaire, mais plaidant plus fort que les autres lors d’un mini-congrès en fin de semaine passée, pour la livraison des armes lourdes les plus sophistiquées. Comme ces Panzer Leopard qu’opportunément le fabricant, le groupe Rheinmetall, se dit prêt à livrer rapidement à Kiev, moyennant une formation des soldats ukrainiens sur le territoire allemand.
Ces derniers jours cependant, une forte réaction est enfin venue contre la poursuite de cette fuite en avant va-t-en-guerre. Au sein du parti vert, quelques courageux refusent de se joindre à la litanie du surarmement entonnée par leur direction. Tel Philipp Schmagold, une figure militante du Land de Schleswig-Holstein, qui s’interroge : « Qu’aurait-on pu faire pour le climat, le social ou les services publics avec les 100 milliards accordés à la Bundeswehr ? » Mais de telles personnalités semblent, hélas, devenues très minoritaires dans le parti.
En revanche, une lettre ouverte au chancelier lancée par 28 intellectuels et artistes pour que Berlin renonce à envoyer davantage d’armes lourdes en Ukraine fait énormément de bruit, dépassant en seulement quelques jours le seuil des 200 000 signatures. Elle demande au chancelier Scholz de rester sur sa position initiale et « d’éviter le risque d’un élargissement de la guerre à toute l’Europe, voire d’une Troisième Guerre mondiale ». Et plutôt que de se laisser entraîner dans une escalade militaire, de contribuer « à ce que l’on en vienne aussi vite que possible à un cessez-le-feu, à un compromis que les deux côtés puissent accepter ».
Le grand philosophe Jürgen Habermas est sorti également de sa réserve pour crier « casse-cou » et dénoncer, dans un article paru dans la Süddeutsche Zeitung, « une frénésie au ressort exclusivement émotionnel » qui pourrait avoir les plus graves conséquences. En dépit d’« écolos vert olive », le pacifisme allemand n’a pas dit son dernier mot. Crucial et vital pour l’avenir de l’Europe et de l’humanité.
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Inde. Les températures extrêmes pèsent sur les récoltes
ActuLe premier ministre, Narendra Modi, qui pensait conquérir des marchés grâce au conflit en Ukraine, doit revoir ses priorités.
Lina SankariHarinder Happy ne cache pas son inquiétude. Dans le nord de l’Inde, les températures extrêmes frappent une nouvelle fois durement les paysans. Liée au réchauffement climatique, la vague caniculaire, inédite depuis les premiers relevés météorologiques il y a cent vingt-deux ans, a fait grimper le mercure jusqu’à 46 degrés dans certains quartiers de New Delhi. Porte-parole de la Samyukta Kisan Morcha, la coalition victorieuse formée en 2020 qui a réuni plus de 40 syndicats paysans contre la libéralisation du secteur, Harinder Happy, joint par téléphone, concède : « Cette année, nous avons de nombreux problèmes de récoltes et un faible rendement en blé dû à la chaleur et aux pluies non saisonnières. Cela a également affecté la production de paille de blé dont les prix ont fortement grimpé. »
Les coupures d’électricité, qui aggravent les conditions de vie de millions d’Indiens, n’épargnent pas les agriculteurs. Seize organisations du Pendjab ont ainsi organisé plusieurs manifestations et sollicité une réunion avec le Conseil national de l’électricité, qui a promis aux syndicats quatre heures d’alimentation quotidienne et une journée où la fourniture pourrait monter jusqu’à huit heures. Ce rendez-vous illustre à quel point les tensions sur la production agricole sont prises au sérieux en ce point du globe. Les phénomènes météorologiques extrêmes sont une nouvelle fois supportés de manière disproportionnée par les plus pauvres qui, du fait des travaux journaliers en extérieur, ne peuvent se mettre à l’abri. « Cette vague de chaleur teste les limites de la survie humaine », estime ainsi la chercheuse Chandni Singh du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat.
Le blé et le riz sont essentiels à la sécurité alimentaire du pays
La question se pose de façon accrue alors que 600 millions d’Indiens dépendraient directement ou indirectement de l’agriculture pour vivre. Le secteur est en crise cyclique et les paysans connaissent déjà un fort niveau d’endettement. « En 2014, lors de son arrivée au pouvoir, Narendra Modi (premier ministre – NDLR) promettait de mettre en œuvre les recommandations de la commission nationale des agriculteurs, à savoir l’effacement de la dette et le doublement des revenus », détaillait, il y a un an pour l’Humanité, Sumit Dalal, un jeune paysan de l’Haryana (Nord) qui redoutait de ne pas pouvoir rembourser ses prêts. Ces vingt-cinq dernières années, plus de 300 000 agriculteurs indiens ont mis fin à leurs jours dans le pays et la crise actuelle pourrait donner lieu à de nouveaux drames.
Considéré comme le « grenier à pain » du pays, le Pendjab est ainsi scruté avec attention. Traditionnellement, le mois de mars est crucial pour le mûrissement des grains, mais la hausse soudaine des températures les a fait flétrir. « En raison de la canicule, nous avons perdu plus de 5 quintaux (500 kg) par hectare de notre rendement d’avril », déplore Gurvinder Singh, directeur de l’agriculture de l’État. La production nationale pourrait baisser de 10 à 50 % cette année, alors même que le blé et le riz paddy sont essentiels à la sécurité alimentaire du pays. D’autant que les stocks du Food Security Act, le plus important programme de distribution de denrées au monde, ont déjà fondu du fait de la pandémie et pourraient être épuisés en septembre. Au lieu de 80 millions d’Indiens habituellement, l’État a fourni des céréales à 800 millions de personnes, dont beaucoup de travailleurs migrants qui avaient perdu leur travail du fait des confinements.
Les stocks d’engrais en baisse depuis le début de la guerre
Le mois de mars, époque à laquelle le premier ministre nationaliste Narendra Modi jouait les fiers à bras, paraît loin. Deuxième producteur mondial de blé, l’Inde se faisait fort de relayer l’Ukraine, prise dans le tourbillon de la guerre, sur les marchés internationaux. Le chef du gouvernement entendait alors gagner de nouveaux débouchés et profiter de l’envolée des cours mondiaux pour satisfaire l’agrobusiness. Si elle produit 14 % du blé global, l’Inde ne compte toutefois que pour 1 % des exportations. Les experts nationaux estiment toutefois que la quête de débouchés exercerait une pression trop importante sur la disponibilité en blé alors que le pays doit nourrir une population de 1,3 milliard d’habitants et que les stocks d’engrais indiens s’amenuisent eux aussi depuis le déclenchement de la guerre. La canicule rebat aujourd’hui les cartes et les discussions entamées avec le Nigeria, la Turquie, le Soudan, l’Iran et l’Indonésie pourraient connaître un coup d’arrêt.
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Direct. Guerre en Ukraine, trêve humanitaire à Marioupol. L'actualité du 5 mai
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L'Humanité
Ludmila Oulitskaïa : « Cette guerre avec nos frères est épouvantable »
EntretienDe passage à Paris, la romancière russe évoque son recueil de nouvelles, le Corps de l’âme. Elle a dû quitter Moscou pour Berlin dès l’annonce de l’invasion de l’Ukraine, mais espère, sans trop d’illusions, pouvoir rentrer chez elle.
Muriel SteinmetzLa romancière russe Ludmila Oulitskaïa est venue à Paris à l’occasion de la publication, en France, de son recueil de nouvelles le Corps de l’âme (1). Les femmes y sont au premier plan. On découvre, par exemple, deux homosexuelles, l’une d’origine azérie, l’autre arménienne, mariées ensemble à l’étranger. L’une va mourir… Une femme, mi-balte, mi-polonaise, dont la mère s’est suicidée comme Anna Karénine, découvre l’amour sur le tard avec un neurologue juif. Quand il meurt, la tentation du suicide s’impose à elle… Ces nouvelles, jusque dans la noirceur, sont empreintes d’humour et parfois nimbées d’une aura métaphysique.
Ludmila Oulitskaïa, grande voix de la littérature russe contemporaine, très lue dans son pays natal, partout traduite, est titulaire de nombreuses récompenses en Russie et ailleurs (en France, en 1996, son roman Sonietchka obtenait le Médicis étranger et, en 2011, lui était attribué le prix Simone de Beauvoir pour la liberté des femmes). Tout récemment lui a été décerné le prestigieux prix espagnol Formentor de la littérature.
Elle est née en 1943, dans l’Oural, où s’étaient réfugiés ses parents moscovites. En 2012, dans Détritus sacrés, elle se décrivait « comme la dernière juive d’une famille assimilée ». Elle a été biologiste généticienne, licenciée pour faits de dissidence, sa machine à écrire professionnelle ayant servi à composer des « samizdats » (ouvrages clandestins). Dès lors, elle a écrit, pour la radio, le théâtre, des nouvelles, des romans. Son engagement contre l’homophobie lui a valu, en 2016, d’être attaquée par de jeunes militants pro-Poutine. Le 25 février, dans une tribune publiée dans l’Obs, elle affirmait d’emblée éprouver « de la douleur, de la peur, de la honte » à cause de l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe. « Il faut absolument, disait-elle, stopper cette guerre qui se déchaîne de plus en plus à chaque minute qui passe et résister à la propagande mensongère dont tous les médias inondent notre population. » De cela aussi, elle nous parle.
La suite de récits présents dans le Corps de l’âme s’attache à de multiples portraits de femmes, confrontées à différentes formes d’adversité sociale dans la société russe. Peut-on dire qu’il s’agit là d’un manifeste féministe implicite ?
Il ne s’agit pas d’un manifeste féministe. Le féminisme en Russie et le féminisme en Occident sont deux choses complètement différentes. En Occident, les femmes se sont battues pour avoir l’égalité des droits avec les hommes, tandis qu’en Russie, c’est purement et simplement une question de survie. La Russie est un pays où les femmes ont beaucoup d’importance, ne serait-ce que d’un point de vue démographique. Sur le plan géographique aussi, il y a toujours eu plus de femmes que d’hommes…
La plupart de vos personnages de femmes sont issus de minorités ethniques, c’est-à-dire non russes d’origine. Que signifie, à vos yeux, une telle diversité ?
Lorsque j’étudiais à l’université, j’avais des relations avec des personnes des différentes Républiques de l’Union soviétique. Il y avait là quantité d’ethnies. Je côtoyais des Asiatiques, des Caucasiens, des gens de l’Oural. Il y avait aussi des étudiants d’Amérique du Sud ; un garçon de Cuba, une fille du Venezuela. Chacun s’intéressait aux autres. Il n’y avait pas une ombre de nationalisme ou de racisme. Juste un intérêt réciproque pour des cultures différentes.
La complexité des rapports dans la société russe, que vous abordez sous l’angle féminin, s’avère en rupture avec l’image qu’on se fait de votre pays, qu’on imagine volontiers essentiellement axé sur la force virile…
D’abord, j’écris sur ce que je connais le mieux. L’importance de la virilité, à laquelle vous faites allusion, est fausse en réalité. Il se trouve seulement que les hommes sont beaucoup plus visibles que les femmes. Lorsqu’on considère les représentants du pouvoir, on ne voit que des cravates et des costumes. Il n’y a même pas, dans les structures dirigeantes, un pourcentage décent de femmes.
Si votre écriture apparaît délibérément réaliste dans la description, il y a, par à-coups, des phases oniriques inattendues. Peut-on parler d’un réalisme poétique ?
Je ne suis pas contre ! Je prends, avec plaisir, cela pour un compliment.
Cela passe-t-il en effet par « l’âme », notion devenue rare dans la littérature occidentale ? Si oui, que signifie-t-elle pour vous ?
Cela me plaît qu’un autre monde se reflète parfois dans ce que j’écris. Chaque art possède son domaine de possibilités. Certaines choses peuvent être dites avec des mots. D’autres ne le sont que par la musique ou la peinture. Ce sont là différentes façons de percevoir le monde. Le mot « âme », je le comprends dans le sens d’essence d’une personne. Nul ne peut dessiner un atlas de l’âme, il ne nous est donné que d’entrevoir parfois une zone frontalière. Cette frontière entre le corps et l’âme me fascine. S’en approcher est risqué et dangereux.
Dans l’une des nouvelles, on sent passer l’ombre de la guerre, celle d’Irak, qui atteint le mari, kurde, d’une de vos héroïnes. Cela nous amène à aujourd’hui, dans celle d’Ukraine. Qu’en pensez-vous ?
C’est épouvantable. Cette guerre est difficilement admissible parce qu’elle a lieu avec nos frères. Qui plus est, avec nos frères aînés, pas nos cadets. Ce que l’on appelle aujourd’hui la culture russe est née de la Russie kievienne. C’est une folie.
Vous vivez à Berlin et vous connaissez profondément l’état mental de la société russe. Que dire de la catastrophe en cours ?
Cela fait plus de deux semaines que j’habite à Berlin. Mon fils aîné m’a acheté un billet et m’a mise dans l’avion avec mon mari. Je n’ai même pas eu à prendre la décision. Il m’a dit : « Fais ta valise. » En quelques heures, c’était plié, je suis partie et je n’ai rien emporté.
En Russie, les gens ont différentes façons de voir les choses. Plus les semaines passent, moins nombreux sontceux qui peuvent accepter cette guerre. Le pouvoir officiel disait préparer une opération éclair, avec une victoire rapide. D’ailleurs, il n’utilisait même pas le mot « guerre ». Il parlait d’« opération spéciale ». Il n’avait pas du tout prévu la résistance de l’Ukraine. J’ai l’impression que ce conflit va se terminer bientôt. J’espère que ceux qui sont à la tête du pays vont retrouver leurs esprits et comprendre que continuer ne donnera rien de bon.
D’où venez-vous ? Quelles sont vos racines profondes ?
Je viens du milieu de l’intelligentsia juive moscovite. Dans ma famille, je suis de la quatrième génération de gens instruits. Ma grand-mère a terminé le lycée et parlait français et allemand. Toute ma famille a reçu une éducation secondaire. La plupart du temps, les hommes de ma branche ont eu une culture technique, scientifique. Les femmes aussi. Ma mère était biologiste, et je suis biologiste moi aussi.
À quand remonte votre séparation intime d’avec la société soviétique, puis russe ?
Depuis toujours ! À 10 ans, je savais que je ne faisais pas partie de cette société. Il y avait eux et puis nous. J’ai toujours eu de la répulsion pour toute forme de pouvoir. Mes deux grands-pères ont souffert dans les camps sous Staline.
Vous êtes considérée comme une grande écrivaine en Russie ? Avez-vous déjà subi la censure ?
J’ai de très grands tirages, en effet. Je n’ai jamais eu affaire à la censure, sauf une fois. On m’a fait changer un très gros mot contre un mot moins obscène. La censure est extrêmement dure et verrouillée pour les mass media, les radios, les télévisions, les journaux. En revanche, personne ne fait attention à la littérature. Jusqu’à très récemment, le pouvoir ne prêtait pas attention aux livres.
La littérature russe a-t-elle la même importance que jadis ?
La littérature ne compte pour rien dans un monde où la télévision est très importante, les gens utilisent davantage leurs yeux et leurs oreilles pour s’informer. Cela ne me réjouit pas. Je préfère les écrits.
Sentez-vous la désinformation à l’œuvre ?
On vit à l’époque d’Internet. Toute personne qui veut savoir peut regarder sur le Net tant qu’ils ne le fermeront pas, ce qui reste une éventualité qui me fait peur. Les gens, dans leur immense majorité, regardent la télévision. Je ne sais pas ce qui se passe en province, mais ceux avec qui j’ai des rapports là-bas font appel à l’information sur le Net.
Les gens s’insurgent-ils, se terrent-ils à Moscou ?
Il y a de grandes différences d’une personne à l’autre. Le peuple est assez docile. Il semble en osmose avec le pouvoir. Il se sent lié à lui. On le dirait prêt à approuver ses agissements. C’est là une réaction qu’on voit partout et qui est assez générale, mais elle est superficielle. Quand on commence à discuter avec les gens de façon plus personnelle, on s’aperçoit que chacun a son propre point de vue.
Il faut savoir qu’en Russie, nous n’avons pas l’habitude d’exprimer personnellement ce que nous pensons. Durant toute l’époque soviétique, il y avait une sorte de sélection naturelle, je dirais quasi génétique, de l’homme moyen. Celui qui se distinguait, qui se faisait remarquer, était très mal vu. Il n’était pas du tout profitable de sortir de la masse. L’expression de Staline disant avoir créé « l’homme soviétique » est assez juste, mais sans doute pas au sens où il l’entendait. Il s’en enorgueillissait. Cela a donné un type d’homme extrêmement prudent, éduqué dans la peur, qui a l’habitude de dire « oui » et de donner son accord à ce qu’on lui ordonne. C’était un trait typique de l’homme soviétique. Le pouvoir, quel qu’il soit, dresse les gens.
Vous avez tout quitté en partant ?
De toute ma vie, je n’avais jamais débuté une de mes journées en écoutant ou en regardant les nouvelles. Aujourd’hui, je suis suspendue aux informations. La situation est totalement imprévisible. Quand les troupes russes sont entrées en Ukraine, il était évident que Poutine voulait aller vite, mais cela n’a pas marché. Actuellement, on n’a aucune idée de la manière dont les choses vont se terminer. Il est sûr que la Russie et l’Ukraine vont sortir profondément changées de cet affrontement terrible. Cela ne fait aucun doute. Le postulat que Russes et Ukrainiens sont des peuples frères va être détruit, peut-être même pour toujours.
Il y a quand même un point positif : les événements de ces dernières années ont permis à l’Ukraine de se former en tant que nation, de consolider son État. Mais le problème des relations entre les deux pays est inépuisable. Il y a énormément de liens familiaux entre Russes et Ukrainiens, surtout en Ukraine orientale. Je ne pense pas qu’il y aura une union forte à la fin, comme ce fut le cas au temps de l’Union soviétique. L’Ukraine va être scindée. La partie occidentale de ce pays a toujours été attirée par l’Ouest. Il y a une forte influence de la Pologne et des pays Baltes, lesquels sont considérés comme de grands voisins car ils ont été de grands empires. Impossible de savoir comment cela va s’agencer dans les décennies à venir.
Cette problématique sera très intéressante à analyser pour les sociologues, politologues et démographes. On peut espérer qu’il y aura enfin une résolution autre que guerrière. Il existe certains traits archaïques dans la mentalité russe. N’oubliez pas que c’est un immense territoire. Il est difficile de le tenir sans un pouvoir fort. C’est à la fois une particularité de la Russie et sa tragédie. Ce pays est si vaste qu’il est très délicat d’en faire un tout uni.
Quand l’effondrement de l’URSS a eu lieu sous nos yeux, il n’y a pas eu de grande guerre. Des conflits, certes, mais pas de guerre mondiale. Je souhaite, de toutes mes forces, que la prochaine chute de cet empire ait lieu de manière moins sanglante. Aujourd’hui, au XXIe siècle, on devrait tous pouvoir dire que la guerre est un phénomène archaïque.
Votre maison à Moscou est-elle vide actuellement ?
Non, elle est remplie de toutes mes affaires ! Tout est resté là-bas, même les petites cuillères en argent qui me viennent de ma grand-mère. Mon souhait le plus grand est de pouvoir rentrer chez moi. Mes amis sont là-bas. Là-bas, il y a toute ma vie.
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Ukraine. Joe Biden change de cap
ActuLes États-Unis ont écarté tout danger de frappe nucléaire. Ils débloquent pourtant des milliards de dollars et livrent de l’armement lourd à Kiev, au détriment de la recherche de négociations de paix.
Pierre BarbanceyC’était à la mi-avril. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky appelait le monde « à se préparer » à une possible attaque nucléaire russe. Après tout, les déclarations de Moscou pouvaient et peuvent s’interpréter dans ce sens. Encore mercredi, au lendemain d’une réunion convoquée par Washington à Ramstein, en Allemagne, pour organiser le soutien d’une quarantaine de pays à l’Ukraine, Vladimir Poutine promettait une réponse « rapide et foudroyante » en cas d’intervention extérieure dans le conflit. Or, en mobilisant 40 pays et en prévoyant un budget de 33 milliards pour l’Ukraine (dont 20 milliards pour la fourniture d’armement, soit près de sept fois plus que les quantités déjà impressionnantes d’armes et de munitions déjà fournies à l’Ukraine depuis l’invasion russe), Joe Biden a choisi d’ignorer les menaces de Vladimir Poutine. L’administration américaine livre désormais de l’armement lourd à Kiev, comme de l’artillerie, des hélicoptères et des drones.
Les inquiétudes de la Maison-Blanche ont disparu aussi rapidement qu’elles étaient apparues, ce qui n’est pas étonnant à l’heure où le personnel politique états-unien fait le déplacement dans la capitale ukrainienne, à commencer par le secrétaire d’État Antony Blinken, ainsi que, dimanche, la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, venue afficher une solidarité « sans équivoque ». L’occasion pour le président ukrainien de remercier les États-Unis « de contribuer à protéger la souveraineté et l’intégrité territoriale » de son pays.
« La Russie sera forcée d’admettre son échec »
Vendredi, un haut responsable du Pentagone a affirmé que Washington « ne pense pas qu’il y ait un risque d’usage d’arme nucléaire ou que le territoire de l’Otan soit menacé ». En revanche, le ministre de la Défense, Lloyd Austin, au retour de Kiev, s’est donné pour objectif de « voir la Russie affaiblie à un degré tel qu’elle ne puisse pas faire le même genre de chose que l’invasion de l’Ukraine ». L’AFP cite Gideon Rose, du Council on Foreign Relations à New York : « Moscou n’utilisera pas d’arme nucléaire pendant le conflit », affirme-t-il dans la revue Foreign Affairs.
Pour mieux comprendre la stratégie américaine en cours, le site progressiste CounterPunch émet l’hypothèse suivante : « Au maximum, les États-Unis espèrent que la Russie sera incapable d’assurer le contrôle de la région du Donbass et de la côte d’Azov et sera à ce point punie qu’elle sera forcée d’admettre son échec et de retirer ses forces, mettant très probablement en péril l’emprise de Vladimir Poutine sur le pouvoir. Au minimum, le régime Biden veut que l’Ukraine fasse assez bien sur le terrain pour contraind re les Russes à un match nul et les forcer à négocier à des conditions très favorables à Kiev. » L’auteur de l’article, Richard Rubenstein, évoque la possibilité de l’instauration d’une zone d’exclusion aérienne, idée jusque-là totalement exclue. Il insiste : « Biden et son équipe veulent maintenant que la guerre se poursuive pendant plusieurs mois au moins. »
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On se trouverait donc à un tournant d’une guerre déclenchée il y a plus de deux mois par la Russie. L’envoi d’armes ne peut que la relancer sans même ouvrir une porte de sortie dans le cadre de négociations qui stagnent. « Les victimes actuelles de la guerre sont les Ukrainiens et les Russes ; ses victimes potentielles, si cette escalade continue de s’aggraver, sont les peuples d’Europe et du monde, dit Rubenstein. Il est certainement temps que toutes les parties concernées prennent du recul par rapport au précipice, s’assoient avec le secrétaire général (de l’ONU – NDLR) Guterres et discutent raisonnablement de leurs besoins et intérêts légitimes. »
Guerre en UkraineÉtats-Unis L'Humanité
États-Unis. F-35, l’avion de combat qui vaut 1 000 milliards
ActuLockheed Martin, leader mondial de l’armement, engrange de nombreuses commandes depuis le début de la guerre en Ukraine. Washington s’occupe de rendre profitable le chasseur bombardier le plus cher de l’histoire, dont l’efficacité n’a toujours pas été prouvée.
Christophe DeroubaixL’issue de la guerre déclenchée le 24 février par le président russe Vladimir Poutine est toujours incertaine, mais on connaît déjà le nom du premier grand vainqueur : Lockheed Martin, et plus précisément sa tête de gondole, l’avion de combat F-35.
Depuis, les commandes pleuvent. Berlin a ouvert le bal, matérialisation de son virage atlantiste, alors qu’il était engagé avec Paris et Madrid dans le développement d’un avion de combat 100 % européen, le Scaf (système de combat aérien du futur), dont l’entrée en service prévue d’ici à 2040 pourrait bien être repoussée aux calendes grecques.
Ottawa est entré en piste dans la foulée : 88 avions pour un montant de 14 milliards d’euros. Fin 2021, Helsinki, avec 64 appareils pour 10 milliards d’euros, avait écrit son nom sur le carnet de commandes. Le tout au grand contentement du conseil d’administration et des actionnaires de Lockheed Martin, dont la crainte est pourtant absente de leur « business plan ».
Et pour cause : la réussite commerciale du produit phare – largement financé par des fonds publics – de la plus importante entreprise d’armement au monde (65 milliards de dollars de chiffre d’affaires et 7 milliards de profits) est assurée par l’armée américaine – donc l’État fédéral –, qui planifie l’achat de 2 456 avions pour un montant de 400 milliards.
C’est d’ailleurs le gouvernement américain qui, dès 1993-1994, se trouve à l’initiative du projet de recherche – joint strike fighter – afin de mettre au point un avion de combat « multirôle », c’est-à-dire capable d’effectuer plusieurs missions (reconnaissance furtive, interception et attaque au sol, attaque sur une base aérienne terrestre ou sur un porte-avions).
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Car ce chasseur bombardier est amené à remplacer progressivement la « flotte » des différents avions en service aux États-Unis, au Royaume-Uni, au Canada et dans d’autres pays membres de l’Otan. Après une série d’essais, le prototype de Lockheed Martin X-35 est préféré au X-32 de Boeing. La multinationale s’associe alors à Northrop Grumman et BAE Systems, respectivement 4e et 7e vendeurs d’armes dans le monde.
En trente ans, les signaux sont passés au rouge les uns après les autres. Le programme accuse d’abord un retard (de sept ans en 2014). Puis des surcoûts absolument faramineux au point que, aux États-Unis, on parle de « trillion program » (1 000 milliards).
Acheter cet appareil, c’est aussi montrer patte blanche auprès de Washington
Pour le budget états-unien, le coût global (développement, construction, exploitation, modernisation et maintenance) sur une période de cinquante ans se monte à 1 550 milliards de dollars… Si seulement le F-35 s’avérait l’avion miracle. Au contraire, il multiplie les problèmes : moteurs, logiciels, affaissement des ailes, surchauffe dans les soutes à armement, vulnérabilité à la foudre, etc.
Ce ne sont pas les concurrents qui font courir des fake news mais le Government Accountability Office, l’équivalent de la Cour des comptes, qui en dresse publiquement la liste, au fur et à mesure de la découverte de défauts, d’autant plus nombreux que chacune des trois versions possède les siens propres. L’addition s’alourdit, encore et encore, mais les ventes ne s’en ressentent pas : acheter des F-35, c’est aussi montrer patte blanche auprès de Washington.
Loin d'être l'avion miracle, le F-35 multiplie les problèmes : moteurs, logiciels, affaissement des ailes, surchauffe dans les soutes à armement,...
Pour Peter Goon, directeur du think tank Air Power Australia, « ce programme a toutes les caractéristiques du système de Ponzi. Quand le produit ne fonctionne pas, recrutez autant de clients que vous pouvez, assurez la promotion de ce dernier du mieux que vous le pourrez, amassez autant d’argent que possible tant que le marché ignore ses défaillances ».
Avec la guerre en Ukraine, la file d’attente des clients s’allonge. Un seul revient sur ses prétentions d’achat : le gouvernement américain lui-même, qui a récemment annoncé qu’il allait réduire le nombre de F-35 acquis d’ici à 2035. Victime de son succès, Lockheed Martin n’arrivant pas à faire face à une demande croissante, les délais de fabrication s’allongent et la version Block 4, que le Pentagone considère comme la seule opérationnelle, ne sera ainsi pas disponible avant 2029.
L’armée américaine passe donc son tour jusqu’à cette date, laissant les pays alliés être livrés d’une version moins fiable. En 2018, « 70 % des revenus de Lockheed Martin venaient du seul gouvernement américain », selon le magazine marxiste Jacobin. Désormais, Washington invite gentiment les contribuables des pays alliés à mettre la main à la poche (110 à 130 millions l’unité) pour rentabiliser l’avion le plus cher de l’histoire.
États-UnisarmementGuerre en Ukraine L'Humanité
Sacha Filipenko contre le coma des peuples
Un jour avecUn fils perdu, écrit en 2014, sort enfin en France. Son auteur biélorusse, un ancien journaliste forcé à l’exil, revient sur la léthargie de la société sous la férule d’Alexandre Loukachenko.
Vadim KamenkaBarbe légère, cheveux qui blanchissent, Sacha Filipenko garde le sourire. Cet auteur biélorusse ne sait pas encore où il habitera dans une quinzaine de jours avec sa famille. « C’est mon parcours depuis 2020. J’espère néanmoins avoir bientôt un statut de réfugié quelque part. Après, mes amis se trouvent en prison, d’autres subissent la guerre, ma situation reste finalement plutôt confortable. Je peux écrire et exprimer mon opinion », nous répond-il, café à la main. Dans quelques jours, cet ancien journaliste, forcé désormais de vivre en exil pour éviter la prison en Biélorussie ou en Russie, rejoindra sa femme et son fils à Londres. Après l’Allemagne, les Pays-Bas, la Suisse, ils attendent un visa pour pouvoir s’installer un temps dans la capitale britannique jusqu’en septembre. Ensuite ? « Aucune idée ».
Le mouvement de contestation de 2020 a tout changé
Ce matin, nous le rencontrons au cœur de Paris. Cela aurait pu être à Moscou, où il a étudié la littérature et travaillé pour la chaîne de télévision Dojd, aujourd’hui interdite. Cela aurait pu être à Minsk, deux ans auparavant, dans sa ville natale, qu’il avait été contraint de quitter une première fois en 2004 quand le président biélorusse, Alexandre Loukachenko, avait fermé l’université européenne de sciences humaines. Le mouvement de contestation qui s’est emparé du pays à l’occasion de l’élection présidentielle en 2020 a tout changé. « En 2010, avec mes amis, nous avions déjà participé aux manifestations contre Alexandre Loukachenko. Je n’ai donc pas hésité à revenir dix ans plus tard, quand toutes les générations sont descendues dans la rue pour dénoncer sa victoire. Après la publication d’un article avec une photo de moi tenant une pancarte souhaitant à Loukachenko un “bon détrônement” et alors que les arrestations se multip liaient, j’ai dû rentrer en Russie. Quand Moscou a commencé à extrader des Biélorusses, quelques mois plus tard, nous sommes partis en exil. »
Une sorte de Good Bye, Lenin ! qui se déroulerait en Biélorussie
Sacha Filipenko est né en Biélorussie il y a trente-sept ans. Son premier roman, Un fils perdu, écrit en 2014, qui a été lauréat, en Russie, du prix Débuts, vient de paraître en France. Dans ce livre, l’auteur retrace le quotidien d’un jeune garçon de 16 ans, Francysk, dont la vie bascule lors d’une immense bousculade dans le métro qui fait de nombreuses victimes. Il tombe dans le coma et se retrouve tout à tour abandonné par sa mère, ses amis, sa copine. Seule sa grand-mère reste persuadée de son réveil, s’installe dans sa chambre d’hôpital et va se battre pour sa rémission. Au final, quand il sort du coma, le pays autour de lui n’a pas bougé. Une sorte de Good Bye, Lenin ! qui se déroulerait en Biélorussie. « Ce roman reste d’actualité. Il retrace la vie politique et économique de mon pays, sa société figée. Mais les choses peuvent bouger et basculer. En 2020, elle s’est réveillée », détaille Sacha Filipenko. Mais l’auteur poursuit lucidement : « Notre sottise a été de croire que l’on pourrait se débarrasser d’un régime en place depuis trente ans en quelques jours. Loukachenko veut nous replonger dans le coma pour longtemps. En Russie, Poutine veut faire de même en s’appuyant sur le national-populisme et la censure. Le roman fonctionne donc pour la société russe. Car je ne cite jamais de lieu. »
Notre sottise a été de croire que l’on pourrait se débarrasser d’un régime en place depuis trente ans en quelques jours.
Dans le conflit qui dure depuis plus de deux mois, la Biélorussie, qui dispose de frontières communes avec l’Ukraine, sert de base arrière à la Russie. Depuis le déclenchement de la guerre, le 24 février, Moscou utilise son alliance avec Minsk et la subordination de Loukachenko à Vladimir Poutine pour mener des offensives et des bombardements sur le pays voisin. D’origine ukrainienne et biélorusse, marié à une Russe, Sacha Filipenko ne comprend pas cette guerre, sans fin, qui tue des « proches ». « En Biélorussie, la contestation a pris une nouvelle forme récemment avec la guerre en s’opposant aussi à l’invasion russe. Personne n’en parle mais une forme de désobéissance s’est structurée autour notamment de la bataille du rail avec des actes de sabotage contre les ravitaillements en armes ou pour ralentir le transfert de troupes russes. Les gens luttent aussi car ils craignent d’assister à une forme d’occupation de fait de la Biélorussie », nous raconte l’auteur.
« La Bannière », titre de son prochain livre
Malgré l’exil, il reste en contact permanent avec sa famille ou ses amis sur place. Même s’il explique se sentir parfois perdu, comme l’illustre le titre en langue originale de son ouvrage, « l’Ex-Fils », qui qualifie son ressenti vis-à-vis de son pays. Dans son prochain livre, déjà publié dans la revue russe Znamia (« la Bannière »), il revient de manière romanesque sur la vie de Petr Nesterenko, qui a été le directeur du crématorium de Moscou de 1926 à 1941. « Son histoire est passionnante. De son exil à Paris, où il était chauffeur de taxi, à son retour à Moscou. Je retrace son quotidien. Le matin, il brûlait des personnalités culturelles, Maïakovski, Gorki, et le soir les corps que lui apportait le KGB. Finalement, il sera aussi arrêté. Cela illustre un système et une forme d’apathie de nos sociétés. La différence étant que des contre-pouvoirs et un socle démocratique demeurent en Occident. En Russie et en Biélorussie, ils ont été balayés. »
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Législatives : Gérald Darmanin annonce sa candidature dans le Nord
Gérald Darmanin se jette dans la bataille des législatives. Lors d’une conférence de presse à Bousbecque, jeudi 5 mai au matin, le ministre de l’Intérieur a annoncé être candidat dans la 10e circonscription du Nord – un territoire qui comprend notamment une partie de Tourcoing, le fief électoral de Gérald Darmanin. « Après en avoir parlé avec le président de la République j’ai décidé (…) d’être candidat au mois de juin prochain », a-t-il déclaré.
Comme le rappelle Le Figaro, Gérald Darmanin avait été élu dans cette circonscription, sous l’étiquette UMP, dès 2012. En 2016, devenu vice-président des Hauts-de-France sous l’égide de Xavier Bertrand, il avait dû quitter l’Assemblée nationale. Il avait alors cédé sa place à son suppléant Vincent Ledoux – réélu en 2017 et donc député sortant de la majorité.
La candidate LR fait allégeance
« Vincent est un excellent député (…) Si je suis venu, c’est parce qu’il me l’a demandé », a assuré Gérald Darmanin, estimant « logique » d’aller « voir les électeurs après cinq ans » et de ne « pas se planquer ». En cas de victoire, et s’il devait être reconduit à l’Intérieur, Gérald Darmanin céderait à nouveau son fauteuil à Vincent Ledoux. Claudine Hue, jusque-là potentielle candidate LR, était présente lors de la conférence de presse. « Je ne vais pas m’opposer à lui », a-t-elle déclaré, annonçant son intention de « soutenir » le ministre de l’Intérieur.
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[VIDEO] Macron réélu sans forcer, le RN machine à perdre ?
Pour la soirée électorale du deuxième tour de l’élection présidentielle, les soutiens d’Emmanuel Macron s’étaient donné rendez-vous au Champ de Mars tandis que ceux de Marine le Pen se retrouvaient au Pavillon d’Armenonville. L’équipe de VA + a suivi les militants des deux camps réunis pour suivre l’annonce des résultats. De la joie des uns à la colère et au dégoût des autres, revivez le meilleur et le pire de l’événement qui marque le début du second règne d’Emmanuel Macron.
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Les trois blocs survivront-ils à juin ?
ActuLégislatives Le premier tour de la présidentielle a fait émerger trois forces politiques dominantes. Mais cette recomposition est loin d’être stable, et il n’est pas dit qu’on la retrouve lors des prochains scrutins.
Cyprien CaddeoA priori, on y voit plus clair. Au soir du premier tour de la présidentielle, le 10 avril, se sont dégagés nettement trois candidats qui incarnent autant de blocs appelés à composer la « tripartisation » du paysage politique. Emmanuel Macron (LaREM), champion du bloc de centre droit néolibéral. Marine Le Pen (RN), tête de pont du bloc national-populiste d’extrême droite. Jean-Luc Mélenchon (FI), héraut du bloc de la gauche radicale et écologiste.
Après le big bang Macron et les cinq années d’instabilité et de décomposition politique qui ont suivi (pas moins de 24 nouveaux partis créés depuis février 2016), la France aurait enfin retrouvé des lignes structurantes pour succéder au bipartisme PS-RPR/UMP, hégémonique de 1981 à 2017. « Le premier tour a confirmé l’institutionnalisation d’une radicalisation à droite et à gauche et assis le macronisme comme force de centre droit, relève Luc Rouban, politologue au Cevipof . Il confirme aussi l’effondrement, au niveau national, des grands partis traditionnels. »
Un agrégat électoral pas forcément homogène
La logique voudrait donc que cette recomposition se traduise à nouveau dans les urnes les 12 et 19 juin prochain, à l’occasion des législatives. En théorie, cela donnerait une majorité présidentielle reconduite (car un président élu n’a jamais été démenti aux législatives depuis l’instauration du quinquennat), une large opposition de gauche et un gros bloc de députés d’extrême droite. Mais, dans les faits, ce n’est pas si simple.
D’abord, parce que le mode de scrutin, majoritaire à deux tours, réparti sur 577 circonscriptions, n’y est pas forcément propice, à l’inverse d’une proportionnelle. Il favorise les partis en capacité de faire des alliances et de rassembler largement, et dépend donc à la fois du rapport de forces national et des particularités locales, circonscription par circonscription. Le RN, a fortiori s’il met à distance le parti d’Éric Zemmour, Reconquête !, est lui historiquement défavorisé. Si des candidats frontistes se hissent au second tour, ils risquent de voir fleurir des barrages locaux en travers de leur route.
Il faut ensuite intégrer l’aléa de participation entre l’élection reine et son « troisième tour ». En 2017, l’abstention au premier tour était passée de 22 % à la présidentielle à 51 % aux législatives. Un gouffre, qui pénalise surtout les blocs d’opposition. Le bloc libéral de LaREM bénéficie d’un socle plutôt homogène, et donc plus stable et facile à reconduire au prochain scrutin. « L’électorat de Macron pourra se reposer sur les plus de 65 ans, les plus diplômés… C’est un électorat qui vote tout le temps, souligne Vincent Martigny, professeur de science politique à l’université Côte d’Azur et à l’École polytechnique. L’enjeu, pour le RN et la FI, c’est de remobiliser. Le RN, chez les ouvriers et les employés, et ce ne sera pas simple. La sociologie du vote Mélenchon est plus large : vous avez une partie des classes populaires, surtout dans les banlieues, la petite bourgeoisie intellectuelle, une partie de la fonction publique, les chômeurs, les étudiants… » Un agrégat électoral pas forcément homogène, avec des ensembles néanmoins très sensibles aux aléas de participation, et donc difficiles à remobiliser dans la perspective d’élections comme les législatives. À cette aune, la stratégie de la France insoumise de transformer le scrutin en présidentielle bis pour « élire Jean-Luc Mélenchon premier ministre » est une tentative pour éviter la grande démobilisation redoutée.
Surtout, la théorie des trois blocs suppose quelques nuances. D’abord, la puissance de frappe à la présidentielle de ces trois machines de guerre électorales tranche avec leur statut de nain au niveau local. Les échecs électoraux aux municipales, départementales et régionales des marcheurs, des insoumis, et du Rassemblement national (malgré quelques territoires d’implantation) en témoignent. Or le scrutin législatif, basé sur les circonscriptions, est particulier : il dépend à la fois du rapport de forces national, avec cette prime devenue quasi mécanique envers le président élu, mais aussi des équilibres locaux.
« Tout le monde, y compris la France insoumise, a intérêt à ce que l’union se fasse »
« Le problème, c’est que les partis supposés incarner ces trois blocs ne sont pas des partis forts, encore moins au niveau local, en conclut Luc Rouban. LaREM est un mouvement organisé autour de la seule figure d’Emmanuel Macron, incapable de se structurer et d’offrir des cursus du local au national pour faire émerger des cadres. La FI est très structurée autour de Jean-Luc Mélenchon mais reste instable pour des raisons similaires. Le RN est celui qui ressemble le plus à un vrai parti, c’est le moins fragile des trois, mais son ancrage territoria l et son réservoir de cadres en capacité de diriger est très relatif. » Or, pour que les voix de ces blocs ne s’éparpillent pas dans la nature, il faut des blocs pérennes et enracinés. Ce qui plaide, notamment à gauche, pour l’union, selon Vincent Martigny : « Tout le monde, y compris la FI, a intérêt à ce que l’union se fasse. Le PS et le PCF pourraient apporter à un potentiel bloc de gauche l’ancrage territorial qui manque aux insoumis. Et la FI offre sa puissance de frappe nationale. »
Pour que les rapports de forces à l’Assemblée nationale se recomposent à leur tour, il faudra donc veiller à ce que la participation ne s’effondre pas, que les rapports de forces locaux s’accordent avec les équilibres nationaux, et que les partis s’entendent. Ça fait certes beaucoup de si… Mais, en cas d’échec, le risque est d’avoir une majorité à l’Assemblée qui serait une fois de plus aux ordres et disproportionnée au regard de la réalité politique du pays. Une aberration démocratique. L’enjeu est d’autant plus fort qu’après les législatives s’ouvre un désert sans élection jusqu’aux européennes du printemps 2024. L’absence de débouché électoral pour régler les tensions que le quinquennat ne manquera pas de susciter ne sera pas sans conséquence, prédit Luc Rouban : « Le calendrier particulier jusqu’en 2024 favorisera encore plus la multiplication des conflits sociaux, et peut-être un retour en force des syndicats, a fortiori si les partis sont trop fragiles pour structurer ces mouvements. » Si le « bloc » de gauche veut exister au-delà du 10 avril, il ne doit pas se louper aux législatives.
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[Vidéo] L’affaire McKinsey peut-elle couler Macron ?
Alors que le parquet national financier vient d’ouvrir une enquête préliminaire pour blanchiment de fraude fiscale visant des cabinets de conseils ayant travaillé pour le gouvernement, VA + décrypte le scandale nommé Mc Kinsey qui agite la sphère politico-médiatique depuis la parution du rapport de la commission d’enquête sénatoriale sur l’influence des cabinets de conseil.
Alors, affaire d’Etat ou simple boule puante de fin de campagne ? À quelques jours du premier tour d’une élection que tous les commentateurs estimaient jouée d’avance, on fait le point dans cette vidéo.
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Grand Débat des Valeurs : dans le chaudron des droites
C’est une tradition perdue. À droite, il fut un temps où l’on aimait débattre. Deviser des heures. S’écharper. Se diviser en chapelles. Conservateurs contre modernes. Libéraux contre souverainistes. Mondialistes contre patriotes… Droite forte contre droite molle. Autant de nuances qui sont parfois devenues des fossés infranchissables. Au point de rendre la discussion impossible. À Valeurs actuelles, nous avons toujours voulu faire cohabiter ces droites qui se tournent le plus souvent le dos, quand elles ne s’ignorent pas ou ne se maudissent pas. C’est le choix que nous avons voulu faire en proposant cette soirée, au cœur d’une campagne atone. Et parce que l’esprit de sérieux ne doit pas nous faire oublier que « le rire cache une arrière-pensée d’entente, je dirais presque de complicité, avec d’autres rieurs, réels ou imaginaires », comme l’écrivait Bergson, nous avons demandé au plus corrosif de nos humoristes d’introduire cette soirée.
« Dans le brief que m’ont fait les mecs de Valeurs actuelles : il faut que tu mettes les gens à l’aise, qu’il n’y ait pas de favoritisme, on n’est pas là pour orienter l’avis de nos lecteurs, l’important, c’est de passer un bon moment et qu’à la fin, tout le monde rentre à la maison en se disant “au fond, Zemmour a raison”. » Gaspard Proust, grinçant, a réussi son coup : il prend la salle et ses hôtes à contrepied. Dans le public, certains rigolent quand d’autres lancent les premiers “Zemmour président”.
À seulement quelques mètres de là, Marlène Schiappa et sa conseillère en communication échangent un bref regard. « Ça promet », souffle la ministre déléguée à la Citoyenneté. Elle sait qu’elle joue ce soir à l’extérieur. « La polytechnicienne de Touche pas à mon poste ! vous remercie », lance-t-elle en direction de Gaspard Proust, qui s’était amusé, sous ses yeux, de son rôle dans le débat public. Face au refus d’Emmanuel Macron de s’afficher sur le même plan que ses concurrents, Marlène Schiappa s’est justement placée en défenseur de la démocratie : « Je déplore que l’on traverse une période dans laquelle très souvent l’invective, la petite phrase, l’attaque personnelle remplacent ce débat d’idées. » Chahutée sur le bilan de son gouvernement en matière de sécurité, la ministre aura tout de même eu droit à sa salve d’applaudissements. En sortant de scène, raccompagnée par Charlotte d’Ornellas avec qui elle a débattu, elle s’éclipse rapidement. Comme tout ministre qui se respecte, Marlène Schiappa est une femme pressée.
Entre calmeur et ferveur, 4 000 spectateurs ont répondu à l’appel du Grand Débat des Valeurs. © Marie de Jeaghere
Marion Maréchal s’installe au premier rang. Arrivée à l’heure au Dôme de Paris, la jeune femme préfère suivre le sketch de l’humoriste plutôt que de patienter en loge. Elle l’avoue bien volontiers : « Mon passage sera moins drôle que celui de Gaspard : on m’a demandé de parler de Macron, ce n’est pas hypersexy mais on va le faire. » Lors de son entrée en scène, l’ancienne députée du Vaucluse est acclamée par le public. « On a dit en introduction qu’il fallait faire rêver, mais je dois parler du bilan d’Emmanuel Macron, donc ça risque d’être un petit peu plus délicat », souffle-t-elle aux 4 000 personnes présentes dans la salle. Face à Raphaël Stainville, notre rédacteur en chef politique, elle dézingue le bilan du président sortant, évoque le scandale du cabinet McKinsey et pointe du doigt le refus de débattre d’Emmanuel Macron : « Il explique que demain il mettra en place des états généraux, des grandes consultations, comme si l’élection était une formalité et n’était plus le lieu où on accepte le clivage. »
Devant un public où se mêlent les électeurs LR, ceux de Reconquête ! et ceux du RN, Marion Maréchal avertit : « Voter Emmanuel Macron, c’est jouer à la roulette russe. » Il est « le président de l’immigration massive ». Un rappel qu’elle juge nécessaire : « Je le dis en particulier pour les électeurs de droite qui ont la tentation de voter pour lui. » En coulisses, Philippe Olivier, conseiller de Marine Le Pen et époux de Marie-Caroline Le Pen, ne se prive pas de commenter la prestation de Marion Maréchal : « Elle a réussi à faire pire que Pécresse, faut le faire ! » Assise sur le canapé, Marie-Caroline se demande, pensive, ce que sa nièce est venue faire dans cette « galère zemmourienne ».
Dans les gradins, les partisans d’Éric Zemmour tapent du pied. Leur fracas et le grondement sourd de leurs cris font trembler les murs des coulisses. « Zemmour président, Zemmour président ! » Va lé rie Pé c re s se jette un œil au plafond de sa loge. Les conduits d’aération vibrent sous le poids de cette ferveur. Sourire malicieux, elle se rassure : « Les lecteurs de Valeurs actuelles sont des gens élégants et courtois. » Et se motive : « Vous allez voir, je vais les intéresser à cette présidentielle et les convaincre que c’est moi qui porte le projet le plus concret. » « Passer entre Marion Maréchal et Éric Zemmour, on ne peut pas dire que ce soit un cadeau », ironise-t-elle. Un proche lui rappelle la présence de Marlène Schiappa ce soir. Elle répond ironiquement : « Monsieur Macron se fait représenter, enfin. Il a compris qu’on devait se battre pour une campagne électorale. » Elle tend une oreille aux cris de la foule. « Je n’ai pas peur des débats et des confrontations d’idées. C’est ma vision de la politique. Je vais montrer ce qui avec moi va clairement changer en France sur la sécurité et l’immigration », insiste-t-elle. Elle nous interpelle : « Je vous respecte. Vos lecteurs ont envie de battre Macron. Et c’est avec moi qu’ils le battront. »
Valérie Pécresse revendique l’électorat filloniste
Un bénévole des Éveilleurs, l’association qui coorganise la soirée, frappe à sa porte. Il lui annonce son passage. Elle passe derrière les rideaux de la scène. Geoffroy Lejeune l’y attend. « Valérie, tout va bien ? », s’enquiert le directeur de la rédaction. Elle répond d’une voix rauque : « Vous invitez tous ceux qui ont leur carte. Ils sont tellement anti-moi qu’ils s’attendent à ce que je me couche. » Les sifflets se font déjà entendre. Avant de monter sur scène, Pécresse lance : « Ils ne me font pas peur. Leurs cris me donnent l’énergie. » À peine prend-elle la parole que la salle la siffle. La candidate ne se laisse pas abattre : « Quand on a tenu neuf mois face à la rue, aux étudiants gauchistes et qu’on a fait 70 évacuations de fac, on n’a pas peur de venir débattre. »
Face à un public d’anciens fillonistes, la candidate LR tente de reprendre les accents de la dernière campagne : « L’élection de 2017 a été volée à la droite. J’ai l’impression qu’on essaye de voler celle-ci aussi et que Macron est en train de se dérober à cette élection. Les Français doivent se réveiller ! » Valérie Pécresse se présente comme le seul choix crédible face à la majorité actuelle : « C’est la huitième fois qu’un Le Pen se présente à une élection présidentielle, si les Français en voulaient, ça se saurait. Éric Zemmour, je ne crois pas qu’il puisse être élu. » Bronca dans la salle. Ayant pleinement conscience que beaucoup de choses la séparent de l’assemblée qui lui fait face, elle conclut sur une volonté de rassemblement des droites. « Si on est là ce soir, c’est qu’on ne veut plus d’Emmanuel Macron – on veut le remplacer -, qu’on ne croit pas aux sondages et qu’on ne veut pas se laisser voler cette élection ! » Pécresse quitte la salle, le sourire aux lèvres.
Quelques minutes plus tôt, Éric Zemmour arrive dans les loges, accompagné par de nombreux membres de son équipe de campagne. Un responsable de l’organisation le prévient qu’il rentrera par la droite de la scène, contrairement aux trois précédents invités. Valérie Pécresse ne veut pas le croiser. « Oh non, quel dommage, je suis déçu », ironise Éric Zemmour. L’ancien journaliste est souriant. Marion Maréchal, qui vient d’en finir, passe une tête dans sa loge avec son mari, Vincenzo Sofo, et sa mère, Yann Le Pen. Valérie Pécresse, elle, commence son grand oral. Dans la loge de Zemmour, le son de la télévision saute, puis revient après quelques secondes de coupure. « C’était peut-être mieux sans », raille un proche du candidat.
“La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution”
Il est 22 h 24. Éric Zemmour entre sur Paint It, Black, le morceau phare des Rolling Stones, son groupe préféré. Le public l’ovationne. Le Dôme de Paris prend des airs de Villepinte. « Pourquoi la remigration devient-elle nécessaire maintenant ? », questionne Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour répond du tac au tac : « La remigration, c’est le renvoi de personnes dont on ne veut plus. Quand on trahit le pays qui nous accueille, nous nourrit, nous loge, nous éduque, on ne mérite pas d’y rester. » Deux Femen interrompent l’explication du candidat en criant : « Valeurs réacs, riposte féministe », avant d’être exfiltrées. Zemmour ironise : « C’est un rituel. Ça nous aurait manqué si elles n’étaient pas venues. » L’entretien se poursuit en toute quiétude. « Avez-vous la foi ? », le questionne Geoffroy Lejeune. « J’ai l’impression de croire en Dieu de plus en plus. Mes parents me regardent, il ne faut pas que je les déçoive. » Évoquant sa vidéo postée pour la fête de Noël, l’essayiste rappelle les racines chrétiennes de la France, “fille aînée de l’Église” : « Je suis rentré dans le christianisme par la France. Cette religion a contribué à la fondation de notre nation. »
Éric Ciotti débarque au Palais des Sports après un JT de TF1. Fidèle à sa réputation de “monsieur Sécurité”, il salue tout ce qui porte un insigne. Durant quelques instants, il s’arrête pour discuter avec deux agents du Service de la protection (SDLP) d’Éric Zemmour. Puis, à quelques minutes de monter sur la scène, il voit venir à sa rencontre le candidat de Reconquête !. « Ils m’ont sollicité comme toi, à ce que je vois », s’exclame Zemmour. Insistant, il lance en direction de Geoffroy Didier : « Il y a des amitiés de longue date qu’il faut honorer. » Présent à ses côtés, Guillaume Peltier lance à son collègue parlementaire : « Tu es à ta place, là. » Des sous-entendus qui créent un certain malaise.
Interrogé par Tugdual Denis sur la proposition du candidat de Reconquête ! de créer un “ministère de la remigration”, le questeur de l’Assemblée nationale répond sans détour : « La remigration, ça ne veut rien dire. » Face aux sifflets, Éric Ciotti ne varie pas : « J’entends vos réactions, mais vous ne m’empêcherez pas de dire ce que je pense. La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution ! » Après avoir été remercié par le directeur adjoint de notre rédaction, l’élu quitte la scène sous des applaudissements nourris.
Photo © Marie de Jeaghere
Le passage d’Éric Ciotti est le seul qu’Éric Zemmour suit attentivement. « Il parle comme nous, répète-t-il plusieurs fois devant son écran. Même les chiffres qu’il utilise viennent de chez nous. » À la fin de la séquence du député, la loge d’Éric Zemmour se remplit. Alors que Valérie Pécresse a quitté les lieux, deux de ses soutiens pénètrent dans l’antre de son concurrent. Le magistrat Charles Prats, orateur national de la candidate LR, vient saluer Éric Zemmour et son amie Sarah Knafo. Durant le discours du candidat, le fils du juge n’a pas arrêté de hurler « Zemmour président ». L’ancien journaliste lui demande : « Bon, quand est-ce que tu viens avec nous ? » Réponse de l’intéressé : « Il est trop tard pour moi. » Zemmour aura au moins la progéniture. Vingt minutes plus tard, une élue habituée de ces soirées débarque. « Alors, les voyous, quand est-ce que vous remigrez ? » Éric Zemmour rigole. Nadine Morano tape dans le mille. La députée européenne vient discuter avec Zemmour, qu’elle connaît depuis longtemps. La conversation dure quelques instants. L’ancien journaliste la questionne sur la proposition de Guillaume Larrivé, député LR, qui appelle d’ores et déjà à une “nouvelle majorité” avec Emmanuel Macron si Valérie Pécresse est battue. La réponse est foudroyante : « Larrivé a un gros problème : le syndrome du “si t’as pas été ministre avant 40 ans, t’as raté ta vie”. » Il en a 45. Puis l’ancienne ministre de Sarkozy se retire pour discuter quelques instants de manière informelle avec Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour, lui, quitte les lieux en lâchant une dernière phrase : « Elle n’a pas dit qu’elle était contre la remigration… »
Quelques minutes plus tôt, Jordan Bardella est d’humeur taquine. Les yeux rivés sur son téléphone, il assiste, sourire aux lèvres, à l’entrée en scène du candidat de Reconquête !. « J’aurai au moins fait un meeting d’Éric Zemmour dans ma vie ! » Depuis sa loge, il peut entendre, çà et là, les “Zemmour président”, les “ben voyons” qui émanent de la foule. Pas de quoi le faire trembler. Il peaufine calmement ses notes griffonnées sur des petites feuilles. « Je vais leur parler de pouvoir d’achat, ça va les calmer », s’amuse le jeune président par intérim du Rassemblement national. Il s’apprête pourtant à discourir d’union des patriotes et à pénétrer dans une arène loin d’être aussi hostile à son égard qu’il semble le penser. Il faut dire que les militants du RN ne sont pas légion dans les travées du Dôme. « Ils préféreront toujours un barbecue à une soirée parisienne », raille Jordan Bardella. Les 4 000 spectateurs présents à cette “soirée parisienne” attendent, eux, sa prise de parole de pied ferme. Chez les partisans de Reconquête ! notamment, où il est perçu comme un acteur majeur de la future grande recomposition du “camp national” promise par Éric Zemmour au sortir des élections.
L’union des droites ? Jordan Bardella n’y croit pas. Ou plutôt, il s’en moque. Il sait pourtant qu’il en sera question quand son tour viendra de monter sur la scène. « Il faut bien qu’on explique pourquoi on ne croit pas à cette grande union. » Philippe Olivier et Marie-Caroline Le Pen accompagnent leur gendre. Le conseiller de la candidate du RN se moque encore plus de l’union des droites que son poulain : « C’est un concept complètement fumeux et dépassé. » Bardella acquiesce. Serein, il s’inquiète seulement de l’état d’épuisement mental de l’assemblée. « Vous pensez que la salle va se vider ? », se demande-t-il tout en renouant son nœud de cravate.
“Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire”
Malgré l’heure tardive et les deux heures et demie de débats écoulées, seule une petite partie du public a quitté le Dôme. « Je ne suis pas venu ce soir pour vous flatter », assure-t-il d’emblée quand on lui demande de décrire les liens qui pourraient unir la droite conservatrice et le Rassemblement national. Il convainc son auditoire par son honnêteté : « La grande recomposition, 2027… je vous le dis franchement, je m’en fous complètement. Mon sujet, c’est qu’on puisse sauver la France dans trois semaines. » Jugeant le clivage historique entre la droite et la gauche « dépassé », Jordan Bardella tend la main aux électeurs d’Éric Zemmour en vue du second tour. Geste de rassemblement plus que d’union. « Sa stratégie nous cantonne à du témoignage, elle vous mène à faire 15 %, lâche-t-il sous quelques applaudissements. Ce que fait Éric Zemmour aujourd’hui, c’est ce qu’on faisait avec Jean-Marie Le Pen il y a trente ans. À force d’avoir été les champions des premiers tours, on a longtemps oublié qu’il y en avait un second. »
Quand il regagne sa loge, Jordan Bardella arbore une moue satisfaite : il sait qu’il a réussi son grand oral. Il a avancé encore un peu plus l’hypothèse d’un vote utile en faveur de sa candidate. Un phénomène électoral dont il a lui-même subi les fâcheuses conséquences par le passé : « Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire. Une fois qu’il est face à nous, on est morts. Je l’ai vu aux régionales. » Au Palais des Sports, il était bien décidé à laisser les défaites aux vestiaires. En quittant la scène, il pouvait mesurer les effets de sa prestation. Outre ses collègues qui ne tarissaient pas d’éloges, des sympathisants LR et de Reconquête ! – même des journalistes – se joignaient à cette chorale de louanges. Son incursion d’un soir dans cette marmite lui aura même inspiré une dernière saillie, résumant, à bien des égards, l’atmosphère qui se sera dégagée de l’événement : « Finalement, les seuls à avoir réussi l’union des droites, c’est Valeurs actuelles … »
L'Humanité
Pour l’historienne Ludivine Bantigny, « la progression de l’extrême droite peut être combattue »
EntretienSelon l’historienne Ludivine Bantigny, des leçons doivent être tirées pour enrayer la croissance électorale de Le Pen et consorts.
Florent LE DULudivine Bantigny Maîtresse de conférences en histoire contemporaine à l’université de Rouen-Normandie
Jamais l’extrême droite française n’a été aussi forte depuis la Libération. Le soulagement de la défaite de Marine Le Pen ne peut faire oublier ce terrible constat. Face à un camp extrémiste qui n’en finit plus d’être normalisé et de progresser, le combat d’idées devient de plus en plus difficile mais d’autant plus nécessaire. Pour l’universitaire Ludivine Bantigny, coautrice de l’essai Face à la menace fasciste (Textuel, 2021), cette lutte doit être menée à deux niveaux : démonter sans relâche les impostures du RN et y opposer une autre alternative.
Marine Le Pen a réuni plus de 13 millions de voix au second tour. Malgré la défaite, cette présidentielle peut-elle être vue par l’extrême droite comme une victoire ?
C’est forcément une petite victoire. Ses thèses se sont encore plus banalisées pendant cette campagne, au point que Marine Le Pen puisse se faire passer pour une modérée. Et son score progresse. Des digues sont encore tombées dans l’entre-deux-tours. Des journalistes se sont même demandé si elle était vraiment d’extrême droite, de supposés intellectuels ont soutenu que non… Quant aux résultats, l’extrême droite atteint désormais un score d’autant plus terrorisant qu’on finit par s’y accoutumer. Cette progression paraît même parfois inéluctable, même si on peut et doit encore se battre pour qu’elle cesse. Les législatives seront une étape importante, avec le danger que l’extrême droite soit plus puissante politiquement, puisse se montrer parfaitement légitime dans le système et faire la démonstration qu’elle est prête à prendre le pouvoir.
Quand l’extrême droite est à ce point normalisée, comment peut-on la faire reculer ?
D’une part, il y a sans doute un travail journalistique qui doit être intensifié. Ce n’est pas acceptable que l’extrême droite argumente sans véritable contradiction comme aujourd’hui. On ne peut hélas plus vraiment compter sur ces médias détenus par des puissances d’argent. Ceux qui gardent une indépendance ont donc un travail immense à faire. Un travail d’explication du véritable projet de Le Pen, d’enquête aussi sur l’appareil du RN, ses cadres, à quelles idéologies ils se rattachent, leurs prises de décision… Il y a finalement, dans l’Histoire, assez peu d’exemples d’une extrême droite qui progresse mais a su être repoussée à temps. Au moment de l’affaire Dreyfus, elle était très haute et a pu être combattue par la construction d’une gauche forte. On peut penser aussi au Front populaire, qui a affaibli les ligues, bien qu’elles soient réapparues ensuite. Étant donné le cynisme des politiques actuellement menées et leur violence, il paraît compliqué d’imaginer que l’extrême droite va reculer. Mais la gauche peut progresser et montrer qu’il y a une autre alternative.
Le score relativement élevé d’une gauche de rupture au premier tour et la perspective d’un rassemblement pour les législatives constituent-ils des motifs d’espoir ?
Cette gauche de justice sociale doit devenir puissante, enthousiasmante. L’Union populaire a su convaincre grâce à un programme bien construit, avec un mélange de tradition réformiste, au sens vrai et fort du terme, et des traits d’anticapitalisme. La gauche doit savoir parler d’alternative, montrer que ce n’est pas en désignant des boucs émissaires que la situation va s’arranger. Parler à toutes les catégories populaires également : il existe encore un fort mépris de classe envers des personnes qui se tournent vers Le Pen parce qu’elles sont dans des situations de détresse sociale terribles. Pour trouver une puissance collective, l’unité est également très importante. La perspective d’avoir une opposition rassemblée, forte, à défaut de cohabitation, redonne de l’espoir. On a vu ces dernières années des députés de gauche qui savent se battre, proposer des alternatives. Avec l’appui des mobilisations sociales, il y a besoin de cette gauche pour montrer qu’une autre voie est possible.
Quel rôle peuvent avoir les mouvements sociaux dans la lutte contre l’extrême droite ?
Un mouvement social est l’occasion pour chacun de prendre la parole, de se sentir légitime à s’exprimer, à montrer sa réalité sociale. Cela permet aussi de créer des solidarités, de mettre des mots sur des colères et de sortir des gens de l’isolement. C’est fondamental car le RN se nourrit de ce désespoir et de cet isolement. Le mouvement des gilets jaunes n’était pas homogène politiquement, mais, partout où c’était possible, les discussions ont aussi consisté à contrer les idées de l’extrême droite, et sur les ronds-points beaucoup ont été convaincus. C’est par la lutte que les progrès sociaux peuvent arriver et qu’on peut montrer que les idées du RN n’apportent en réalité aucune réponse aux contestations. Le mouvement social est un moment de clarification.
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Au RN, la guerre de succession attendra
ActuForte de ses 41,5 %, Marine Le Pen peut réaffirmer la position hégémonique de son parti à l’extrême droite. Les doutes et les divisions subsistent, mais sont remis au lendemain des législatives.
Benjamin KönigUn record absolu. 13 297 760, c’est le nombre de voix obtenues par Marine Le Pen dimanche, soit 41,5 % des votants et 27,28 % des inscrits. Bien au-delà des 10,6 millions de suffrages (33,9 %) qui s’étaient portés sur elle au second tour de 2017. L’extrême droite, à un niveau jamais vu sous la Ve République, est arrivée en tête dans 23 départements et neuf territoires ultramarins. Mais, paradoxalement, quelques doutes se font jour au sein de son principal parti, le Rassemblement national. D’abord car le « référendum anti-Macron » a joué à plein : selon l’Ifop, c’est le cas pour 42 % des électeurs de Marine Le Pen. Des interrogations émergent également sur la stratégie adoptée et sur les dirigeants : après onze années à la tête du FN, ripoliné du sol au plafond et devenu RN, Marine Le Pen avait assuré que cette campagne était « a priori » sa dernière. Quant à Jordan Bardella, dauphin désigné de 27 ans seulement, il reste pour l’heure président par intérim. D’autant que la ligne des identitaires, qui plaident notamment pour une « union des droites », reste forte au RN, à l’image de Philippe Olivier : tous ne sont pas partis chez Éric Zemmour, à l’inverse des cadres Stéphane Ravier ou Nicolas Bay.
« la prochaine sera la bonne »
Alors que la soirée électorale se terminait, dimanche soir, Jordan Bardella a voulu mobiliser des militants déçus, enjoignant à ne pas laisser les « pleins pouvoirs à Emmanuel Macron », qualifié de « dirigeant autoritaire ». Et de se projeter : « Si on prend dix points tous les cinq ans, a priori la prochaine fois sera la bonne. » Lors de la soirée électorale au bois de Boulogne, Bastien, 25 ans, se félicitait : « Ça reste une belle soirée, on progresse, et il n’y a pas de raison que ça s’arrête », citant « la casse sociale » et « l’invasion migratoire ». Une déception mais un élan mobilisateur, c’est d’ailleurs le leitmotiv des cadres du RN, à commencer par la candidate battue. « Les idées que nous représentons arrivent à des sommets », a-t-elle claironné. En privé, plusieurs militants émettent cependant des doutes sur la capacité des dirigeants, et notamment de Marine Le Pen, après cette nouvelle défaite consécutive à un second débat raté.
avec ou sans Zemmour ?
« Rejoignez l’opposition à Emmanuel Macron », affiche désormais le RN sur son site et les réseaux sociaux à la place du « Si le peuple vote, le peuple gagne », rabâché depuis un mois. Vite, passer à l’étape suivante : les législatives. Pour le RN, la prochaine étape consiste donc à se poser en principale force d’opposition, ce qui implique de faire élire davantage que les dix députés d’extrême droite de 2017. Une gageure, mais la force électorale de l’extrême droite lui permet de viser une victoire dans une centaine de circonscriptions. Reste la question majeure : avec ou sans Zemmour ? « Pas de discussions », a répondu sèchement Jordan Bardella à la proposition d’union. Pour l’heure, le RN ferme clairement la porte, l’occasion étant trop belle d’écraser la concurrence naissante du parti zemmourien. Au risque de rester une opposition électoralement puissante mais marginalisée.
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« Sans les médias qui ont roulé pour Macron, ça passait »
ActuLes militants d’extrême droite croyaient à une victoire de leur championne. Malgré la défaite, beaucoup se félicitent d’une campagne réussie et du gros score obtenu.
Benjamin KönigC’est un des coins les plus chics de Paris, un « lieu d’événements de luxe », le Pavillon d’Armenonville, à l’orée du bois de Boulogne, accueillait ce dimanche un raout d’un autre acabit : la soirée électorale du RN. « Si le peuple vote, le peuple gagne », avait martelé la candidate. Et la possibilité d’une victoire de Marine Le Pen avait galvanisé les militants.
À l’approche des résultats, la tension fait son apparition sur les visages d’abord enthousiastes. « Les bruits, on s’en fiche, on essaie de ne pas les écouter et d’attendre 20 heures », se convainc Valentin, 22 ans, responsable régional des jeunes RN à Sedan. « Mais, quoi qu’il arrive, on est fiers de cette campagne qui a fait avancer le camp national », poursuit-il, assurant que « le peuple sait maintenant qu’on est de son côté, et s’ils ne le disent pas ce soir, ils le diront aux législatives ».
Le champagne estampillé « Marine » n’a pas servi à célébrer l’accession de la cheffe du RN à l’Élysée : ce sont des sifflets qui sont montés lorsque le faciès d’Emmanuel Macron est apparu sur les écrans. Le public pousse un soupir de déception, vite effacé par des congratulations. On se tape sur l’épaule, se félicitant d’une campagne qu’on estime « réussie ». Le député Sébastien Chenu, pas bavard, lâche : « On n’a pas à rougir. Ce qui a manqué, c’est sans doute plus de temps pour convaincre les Français et faire véritablement le bilan d’Emmanuel Macron. Cette campagne a été volée aux Français », finit-il sur un air de Donald Trump.
« On a raté le coche »
Pour certains, la désillusion est trop grande. « C’est pas vrai… », enrage Jeanne, 24 ans, qui fulmine : « On passe tout prêt, j’y croyais vraiment. Sans les médias qui ont tous roulé pour Macron, ça passait. C’était peut-être la fois ou jamais. On a raté le coche. » À ses côtés, un ami lâche : « Elle a été tellement mauvaise au débat, c’est pas étonnant… Je lui en veux beaucoup, elle avait cinq ans pour se préparer, pour lui rentrer dedans et connaître ses dossiers. »
Ces interrogations, voire ces doutes sur la capacité de Marine Le Pen à amener l’extrême droite au pouvoir sont toutefois remis à plus tard. « Marine, Marine », s’époumonent les militants lorsqu’elle prend la parole dès 20 h 10 pour reconnaître sa défaite malgré « un grand vent de liberté (qui) aurait pu se lever sur le pays », avant de s’en prendre à ces « deux semaines de campagne aux méthodes déloyales, brutales et violentes ». Selon elle, « avec plus de 41,5 % des voix, ce résultat est en lui-même une éclatante victoire ». Car, malgré la défaite, Marine Le Pen tente de positiver : « Je ne peux m’empêcher de sentir une forme d’espérance », fondant ses espoirs sur le désaveu des Français envers le pouvoir, terreau de la colère sans laquelle l’extrême droite ne peut prospérer.
Vers les législatives
En effet, ce score porte celle-ci à un niveau jamais atteint sous la Ve République, ce qui permet à Marine Le Pen de présenter « le camp national comme la véritable opposition à Emmanuel Macron » et de se projeter sans attendre vers les législatives. « On n’a jamais fait ce score-là, c’est un beau soir », claironnent en réponse de nombreux militants. Quant aux cadres, ils refusent de parler d’une éventuelle alliance avec Éric Zemmour pour les scrutins de juin prochain.
La soirée s’achève rapidement, après quelques bouteilles vidées. Marine Le Pen a dû remiser au placard les célébrations prévues, le convoi des treize cars siglés à son effigie et le défilé dans les « lieux symboliques du lien entre le peuple et l’État ». Mais elle l’assure : « Je poursuivrai mon engagement pour la France et les Français. » La France n’en a pas fini avec les Le Pen.
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Nice, un sympathisant du Rassemblement National poignarde un religieux
ActuEn ce jour d’élection, dimanche 24 avril, cet activiste de l’extrême-droite azuréenne voulait « tuer Macron » mais a finalement changé d’objectif.
Émilien Urbach« Il s’appelle Kévin. Il est militant du RN. Il voulait tuer Macron. Il est bipolaire et se revendique juif. Légalement, cet acte peut être qualifié de terrorisme. Légalement, son irresponsabilité pénale, liée à sa situation psychiatrique, devra être discutée. » C’est la réponse de l’avocat du barreau de Paris, Arié Alimi, au tweet du ministre de l’intérieur Gérald Darmanin suite à l’agression, ce dimanche 24 avril à Nice, du prêtre Krzyzstof Rudzinski.
Touché par une vingtaine de coups de poignard, le pronostic vital du religieux d’origine polonaise ne serait pas engagé. Une religieuse de 72 ans a également été blessée lors de cette attaque perpétrée à l’intérieur de l’église Saint-Pierre D’Arène, située au sud de la ville, rue de la Buffa.
Proche de l’ancien patron local du parti lepéniste, Benoit Loeuillet
L’auteur des faits a été interpellé. Il s’agit d’un certain Kevin Ravenna, 31 ans, sympathisant du FNJ (Front National de la Jeunesse) de Nice, depuis 2017 et proche de l’ancien patron local du parti lepéniste, Benoit Loeuillet, bien connu, sur la côte, pour ses penchants négationnistes.
L’activiste figurait d’ailleurs parmi les jeunes filmés lors d’un reportage télévisé, diffusé en 2018, à propos de l’antenne maralpine du FNJ. Il y tenait des propos racistes et également homophobes, notamment à l’égard du responsable frontiste Florian Philippot, déclarant à son propos : « Moi j’ai une éducation à l’ancienne et les homosexuels ce n’est pas mon délire. »
De graves pathologies psychiatriques
En ce matin du deuxième tour des élections présidentielles en France, l’homme n’a pas seulement voulu s’exprimer dans les urnes en apportant son suffrage à Marine Lepen, cheffe de fil de l’extrême-droite française. Il a spontanément déclaré à la police qu’il avait le projet de « tuer Macron », mais s’était finalement rabattu sur cette église.
Le trentenaire serait, par ailleurs, atteint de graves pathologies psychiatriques ayant nécessité plusieurs hospitalisations. Pour cette raison, la police judiciaire de Nice, écarte pour l’instant la piste d’un acte de nature terroriste mais le Parquet national antiterroriste a néanmoins été avisé de l’affaire. Pour Xavier Bonhomme, le procureur de la République de Nice, « La prudence s’impose. »
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Législatives 2022 : le Conseil national du PS entérine l'accord avec les Insoumis
Pierre LepelletierCe vote représentait la dernière étape avant l'officialisation de l'accord commun à gauche entre Insoumis, écologistes, communistes et socialistes.
Le Parti socialiste ouvre une nouvelle page de son histoire. Ce jeudi 5 mais au soir, le Conseil national du PS a approuvé à une large majorité l'accord commun à gauche porté par LFI pour les élections législatives. Il s'agissait de la dernière validation avant l'officialisation de la «Nouvelle union populaire» comprenant les Insoumis, les écologistes, les communistes et désormais les socialistes. Ce moment «essentiel», selon Olivier Faure, le premier secrétaire du parti, devait aussi permettre d'opérer «la clarification» du PS. « Il y a un doute dans l'espace public. Les Français ne savent plus qui est socialiste. Le premier événement de cette clarification est de dire ce soir que nous sommes dans l'espace de la gauche et que nous n'y bougerons pas!», a-t-il clamé. Olivier Faure a en revanche appelé ceux qui ne s'y retrouvaient plus à rejoindre Emmanuel Macron. «Tu nous insultes!», l'ont vigoureusement interrompu ses opposants dans la salle.
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Un peu plus tôt dans la soirée, Pierre Jouvet, en charge des élections, avait lui lancé un argument mathématiquement imparable. Sans accord, et compte tenu du score d'Anne Hidalgo à la présidentielle, «seuls cinq candidats» socialistes auraient été assurés de se qualifier au second tour, selon les projections… La sénatrice Laurence Rossignol s'est d'ailleurs réjouie d'un «accord électoral» qui n'est pas, selon elle, «un contrat de gouvernement». «Et nous y trouvons notre compte», juge-t-elle. La sénatrice estime d'ailleurs que LFI «n'est pas la force centrale» de la gauche, mais serait simplement actuellement «la force dominante». «C'est juste un moment à passer. Il y aura toujours à gauche, une gauche démocratique et de progrès social», prédit-elle.
«Nous y trouvons notre compte»
Un avis loin d'être partagé par Hélène Geoffroy, rivale d'Olivier Faure lors du dernier congrès socialiste. Cette dernière voit dans cet accord «une forme d'écrasement». «Je ne souhaite pas que notre refondation se fasse en niant une partie de notre histoire», a-t-elle déploré, raillant «un parachutage de candidats insoumis sur des territoires socialistes depuis si longtemps». «S'il est acté, cet accord restera très durablement dans la tête des Français et nous perdrons notre légitimité !», a tonné Patrick Mennucci, ex-député socialiste et conseiller d'Anne Hidalgo lors de la campagne. Le conseiller régional, François Kalfon, a lui jugé que les Insoumis ne partageaient pas les valeurs «universalistes». «Et vous, je sais que vous l'êtes camarades, donc tout ça explosera !», a-t-il prévenu, remonté.
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Le maire de Nancy, Mathieu Klein, a de son côté voulu jouer les médiateurs : «Aucune alliance, aucun accord ne nous fera renoncer à ce que nous sommes. Nous ne deviendrons pas des radicaux, comme les communistes ne sont pas devenus des sociaux-démocrates quand ils rejoignaient le PS», a-t-il assuré. Reste à découvrir comment se déroulera la campagne commune à venir alors que les candidatures dissidentes devraient fleurir dans les prochaines semaines. Le sénateur socialiste Rachid Temal a par exemple déjà annoncé qu'il «appellera à voter contre» l'écologiste Aurélien Taché, ex LREM, qui doit pourtant recevoir l'investiture de la «Nouvelle Union populaire».
Législatives: «Si Mélenchon et Le Pen ont très peu de députés, une confrontation s’organisera en dehors des institutions»
ENTRETIEN - La mécanique institutionnelle fait que LREM a un avantage immense par rapport aux autres partis, rappelle Chloé Morin, experte associée à la Fondation Jean Jaurès.
Législatives 2022 : Emmanuel Macron a discrètement reçu Nicolas Sarkozy à l'Élysée mardi matin
INFO LE FIGARO - Une semaine après sa réélection, et à quelques jours de l'annonce des investitures de la majorité pour le scrutin de juin, le président de la République s'est entretenu avec l'ancien chef de l'État.
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Le Pen à l’Élysée : ne laissons pas faire
Premier planPRÉSIDENTIELLE Pour la troisième fois en vingt ans, le second tour opposera une droite libérale et l’extrême droite. Le débat du 20 avril a confirmé le caractère arrogant et antisocial du président sortant, mais surtout ce que serait un pouvoir antirépublicain et xénophobe.
Benjamin König«NON ! » C’était il y a vingt ans jour pour jour, le 22 avril 2002, ce cri de refus et de colère mêlés écrit en lettres capitales en une de l’Humanité, en dessous du visage de Jean-Marie Le Pen barré d’une croix rouge. Vingt années ont passé, et c’est sa fille qui s’avance pour la seconde fois, après 2017, au second tour de l’élection présidentielle. Vingt années qui ont considérablement changé le rapport de forces et la situation politique. Car, cette fois, malgré un écart d’environ 10 points (55-45, selon le dernier rolling Ifop), le pire n’est pas à écarter.
Ce qui paraissait impossible est devenu plausible, ce qui semblait monstrueux est banalisé, ce que l’on pensait indicible se prononce à voix haute. Traversée par une crise profonde, une France divisée, minée et écœurée par quarante ans de politiques (néo)libérales n’écarte plus la possibilité d’élire l’héritière de l’extrême droite française. Une extrême droite qui trouve ses racines à Vichy et dans l’OAS, et qui, plus près de nous, agrège des tenants de la « nouvelle droite » et des identitaires.
Par dépit, par dégoût, par rejet du président sortant Emmanuel Macron, qui aura tant fait pour jeter les Français dans les bras de l’extrême droite – comme ses deux prédécesseurs. Par division aussi, et éclatement de forces de gauche affaiblies, dont les électeurs déboussolés hésitent souvent entre abstention (estimée à 26,5 % selon l’Ifop), vote blanc ou vote barrage. Marine Le Pen a forgé un masque, celui de la respectabilité et de la « mère de famille », comme elle promet de gouverner. Mais son projet reste le même : la mise à bas de tout ce qui constitue la nation, le droit et la République.
avec ce gouvernement, « les étrangers n’auront plus droit à rien»
« Justice, presse, Europe ou immigration : tout son projet vise à sortir du cadre de l’État de droit », analyse le constitutionnaliste Dominique Rousseau. Le premier jour d’une présidence de Marine Le Pen serait d’abord celui d’une série de déplacements symboliques pour inscrire son pouvoir dans l’histoire de la France. « J’irai à la basilique de Saint-Denis, symbole de la royauté, aux Invalides, symbole de l’Empire, et devant la statue du général de Gaulle, symbole de la République », a-t-elle promis, afin de « créer l’unité du peuple français (…) dans l’histoire qui est la nôtre ».
Dans un tract intitulé « Marine présidente, ses premières décisions à l’Élysée », la cheffe du Rassemblement national détaille ses priorités entre le 24 avril et juin, les élections législatives se tenant les 12 et 19. C’est par la formation d’un « gouvernement d’union nationale », avec à sa tête un premier ministre qu’elle décrit comme « politique et patriote », que débuterait son quinquennat. Un gouvernement qu’elle veut resserré autour de « quinze ministres et de secrétaires d’État », dont pourraient faire partie un Éric Ciotti ou un André Rougé, qui entend « faire comprendre aux étrangers que la France n’est pas un eldorado pour venir ne rien faire » et que ceux-ci « n’auront plus droit à rien ».
Puis viendraient ses deux premiers actes politiques : un déplacement à Bruxelles et le lancement du référendum contre l’immigration, baptisé « C2I » pour « citoyenneté, identité, immigration ». Auprès de l’Union européenne, Marine Le Pen entend affirmer systématiquement la « primauté du droit national sur le droit international et communautaire ». Ce que le juriste Benjamin Morel analyse comme un « Frexit de fait », puisque « l’UE n’est pas un État mais un ordre juridique ». Elle compte également annoncer la réduction de 5 milliards d’euros de la contribution française au budget de l’UE, et, avec ses alliés hongrois et polonais, « initier l’Europe des nations libres », écrit-elle pompeusement.
À Bruxelles, Marine Le Pen veut aussi imposer sa mesure de baisse de la TVA sur l’énergie pour la porter à 5,5 %. Or, la directive TVA ne permet pas de réduire les taux en ce qui concerne les produits « préjudiciables à l’environnement », comme les carburants et le fioul. Surtout, à l’égard de cet impôt injuste comme de sa prétendue augmentation des salaires, c’est un tour d’illusionniste que prévoit Marine Le Pen, puisqu’elle refuse de mettre à contribution le capital tout en s’engageant à rembourser une dette à laquelle elle a fait allégeance. Ces mesures ouvriraient, en outre, une procédure d’infraction contre la France et d’éventuelles sanctions, comme pour la Pologne et la Hongrie, modèles revendiqués.
Mais c’est avec le triptyque référendum contre l’immigration, suivi de la loi « sécurité-justice » puis la loi « visant à combattre l’idéologie islamiste » que débuterait véritablement le saccage de l’État de droit. Pour Dominique Rousseau, « il est normal qu’elle place en tête des priorités ce référendum, car ce qu’elle propose est contraire à la Constitution. Elle a besoin de modifier le cadre constitutionnel pour imposer ses projets et mettre en avant le principe de discrimination ». Celui-ci aurait, en effet, pour but d’inscrire dans la loi fondamentale la « maîtrise de l’immigration » et de mettre en place la préférence nationale, rebaptisée priorité nationale, en matière d’emploi, de logement et d’aides sociales, ce qui nécessite de déroger au principe d’égalité des citoyens hérité de la Révolution. Ce projet prévoit également l’interdiction des régularisations, l’expulsion des clandestins, des étrangers n’ayant pas travaillé depuis un an, la suppression de l’aide médicale d’État, du regroupement familial et la restriction du droit d’asile. Le simple fait d’être sans papiers constituerait un délit, rendant ainsi toute personne expulsable, et toute aide pénalement répréhensible. « Tout ce projet – il suffit de le lire – est en contradiction avec l’identité de la France telle qu’elle est inscrite dans la Déclaration des droits de l’homme : il remet en cause radicalement ce qui fait la France depuis 1789 », décrypte Dominique Rousseau.
« Elle ne pourra pas faire ce référendum, sauf à faire un coup d’État »
D’autant que Marine Le Pen compte faire usage de l’article 11 de la Constitution pour mettre en place ce référendum, car l’article 89 impose la participation du Parlement. Or, la jurisprudence est claire : toute modification de la loi fondamentale par référendum, via l’article 11, n’est pas possible. « Impossible n’est pas français », a répondu Marine Le Pen à ce propos, suggérant qu’elle était prête à violer la Constitution. « Elle ne pourra pas faire ce référendum, sauf à faire un coup d’État », alerte le constitutionnaliste. Ce qui ne semble pas faire peur à son entourage : sur le média d’extrême droite TV Libertés, l’avocat Pierre Gentillet, un proche de Thierry Mariani et de Jean-Paul Garraud (promis au poste de garde des Sceaux par Marine Le Pen), estimait le 8 avril que « l’État de droit est une fable » et qu’ « à la condition de mettre au pas le Conseil constitutionnel, nous pourrons tout faire ».
« Tout faire », ce sont donc les lois « sécurité-justice » et « lutte contre les idéologies islamistes », prévues dans la foulée, qui constitueraient le deuxième étage de la fusée. La première loi prévoit la présomption de légitime défense pour policiers et gendarmes, les peines planchers, la construction de 25 000 places de prison, le rétablissement de la loi « anticasseurs » de 1970, qui institue une responsabilité pénale pour tout organisateur ou participant – même pacifique – à une manifestation en cas de violences.
ce quinquennat ouvrirait la voie au retour de la peine de mort et à l’interdiction de l’IVG
Le programme de Marine Le Pen prévoit également d’introduire la notion de « coauteur » d’une infraction, ainsi que « la soumission de la justice au pouvoir politique, notamment des procureurs, qui seraient en quelque sorte des préfets de justice », analyse Dominique Rousseau. Le texte contre « les idéologies islamistes », rédigé par Stéphane Ravier (passé depuis chez Zemmour) et Jean-Paul Garraud, prévoit bien, malgré la récente reculade médiatique de Marine Le Pen, l’interdiction des « signes et tenues ostentatoires des idéologies » – donc une djellaba ou un voile, assimilés à un « outil de propagande » – dans l’ensemble de l’espace public. Aucun pays au monde n’applique une telle mesure. Dans cette loi, déposée à l’Assemblée nationale en février 2021, figurent également l’interdiction de toute pratique ou publication de ces « idéologies », qui ne sont définies que de façon très floue via une « incompatibilité qui peut exister avec les droits, libertés et principes » inscrits dans la Constitution, ouvrant ainsi la voie à un arbitraire généralisé.
Les deux premières semaines d’une présidence de Marine Le Pen sont donc loin de la « concorde nationale » ressassée sur les plateaux par la candidate. La liberté de la presse serait rapidement mise en cause, elle qui a déclaré au cours des derniers jours de la campagne « assumer de décider qui est journaliste et qui ne l’est pas ». À l’Assemblée, elle a d’ailleurs déposé, en mai 2021, un amendement visant à punir de deux ans de prison et 30 000 euros d’amende toute « publication, diffusion ou reproduction (…) d’une information soumise au secret de l’enquête ou de l’instruction ». Un recul sans précédent qui signifierait la mise au pas de la presse.
De même, la « révolution référendaire » qu’elle promeut pourrait ouvrir la voie au retour de la peine de mort ou à l’interdiction de l’IVG. À ce propos, si Marine Le Pen assure n’avoir « jamais souhaité un recul sur la possibilité pour les femmes de recourir à l’IVG », ses votes parlent pour elle. En novembre 2020, alors que le Parlement européen examine une résolution condamnant l’interdiction quasi générale de l’avortement en Pologne, les 23 eurodéputés du RN – dont Marine Le Pen – ont voté contre. Idem en ce qui concerne les violences faites aux femmes, prétexte, là encore, à une stigmatisation des immigrés : les eurodéputés RN ont voté contre une résolution adoptée en 2021 au Parlement européen afin de lutter contre le harcèlement au sein des institutions de l’UE.
Et puis, il y a tout ce que l’extrême droite, quand elle est au pouvoir, produit d’insidieux ; ces discours de haine poisseux, l’unité de la « patrie » face aux étrangers, aux immigrés, aux femmes, à celles et ceux désignés comme des « Français de papier ». Au-delà même du viol de la Constitution, de la sortie de l’État de droit, de la mise au pas des syndicats de travailleurs, de la presse, c’est dès l’école qu’un tel régime d’extrême droite tenterait d’imposer ses vues. Dans une proposition de loi de février 2021, base de son programme, Marine Le Pen écrivait que l’école, dont elle veut engager la « restauration » dès début juin, était appelée à « faire naître, développer et affermir les sentiments patriotiques et la conscience de l’unité nationale ». Quoi que l’on pense d’un pompier pyromane nommé Emmanuel Macron, Le Pen, vingt ans après, c’est toujours NON !
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Qui sont les potentiels ministres de Marine Le Pen ? Tour d'horizon de son inquiétante garde rapprochée
ActuCertains sont célèbres à l’extrême droite, d’autres sont les chevilles ouvrières de l’ombre. Tous témoignent à leur façon de ce qu’est le clan Le Pen, et augurent ce que serait le Rassemblement national au pouvoir.
Benjamin KönigJean-Paul Garraud. Monsieur Justice (aux ordres)
Si Marine Le Pen conquiert l’Élysée, Jean-Paul Garraud sera son garde des Sceaux. Ce magistrat à la brillante carrière (il a été directeur adjoint de l’École nationale de la magistrature et vice-président du tribunal de grande instance de Paris) fait partie des « prises de guerre » que le RN a débauchées chez LR lors des européennes de 2019. Éminence grise de la candidate, Jean-Paul Garraud fait partie du « cabinet noir » de Marine Le Pen. Il est l’auteur du « projet de loi contre l’idéologie islamiste » présenté par le RN début 2021, qui prévoit l’interdiction du voile dans l’espace public et la mise au pas des journaux accusés de « complaisance ». Il est décrit par le constitutionnaliste Dominique Rousseau comme un « magistrat très à droite, qui porte un projet de soumission de la justice au pouvoir politique ». C’est lui qui livrera l’essentiel du combat du RN contre le Conseil d’État et le Conseil constitutionnel si Marine Le Pen venait à être élue.
Hervé Juvin. L’Écolo identi-terre
Ce Breton est supposé être l’incarnation du courant localiste du RN, opposé à la mondialisation sauvage. Sauf quand ça lui rapporte, bien entendu. En 2019, la déclaration d’intérêts d’Hervé Juvin témoignait d’un épais portefeuille d’actifs financiers, à savoir plus d’un million d’euros en actions chez Total, Shell, Amazon ou encore Vinci. C’est donc naturellement que Marine Le Pen a cité son nom comme potentiel ministre de l’Écologie… Entrepreneur, investisseur, essayiste, antivax à tendance complotiste, pro-Poutine affiché, Hervé Juvin a bien des casquettes. Il a surtout grenouillé aux marges de la « nouvelle droite » identitaire d’Alain de Benoist avant de devenir eurodéputé RN en 2019. L’« écologie » qu’il défend permet de verdir une vision identitaire du monde. En 2021, il comparait les immigrés à des nuisibles : « Les écosystèmes ne vivent que s’ils sont séparés des autres écosystèmes. Le grand problème d’un écosystème, ce sont les espèces invasives. »
Thierry Mariani. Le VRP de Poutine et Bachar
Damas, Crimée, Cachemire, Azerbaïdjan… L’ex-LR Thierry Mariani est un vrai globe-trotteur. Le suivre à la trace, c’est découvrir une part de la diplomatie parallèle de l’extrême droite française. Ces réseaux se nouent autour de plusieurs « groupes d’amitié », véritables nids de lobbies. Un temps pressenti aux Affaires étrangères en cas de victoire du RN, le ministère pourrait lui passer sous le nez. Trop poutinolâtre, il embarrasse, en pleine guerre en Ukraine. Lié au Kremlin à travers l’association Dialogue franco-russe, il rencontre Poutine en 2019 pour le cinquième anniversaire de l’annexion de la Crimée. VRP zélé de la Syrie de Bachar Al Assad, dont il relaie la propagande depuis 2011, il est allé jusqu’à appeler à « exterminer les rebelles syriens » au Parlement européen, où il siège depuis 2019. Gavé à la politique du caviar de l’Azerbaïdjan, il est aussi un des principaux promoteurs de ce pays autoritaire et de ses intérêts en France.
André Rougé. L’ultra-Marine nostalgique
C’est un dur de dur, André, qui vociférait encore, le 20 avril, sur le média réunionnais Linfo.re, que, « si Marine Le Pen est élue, les étrangers n’auront aucun droit en France ». Venu de la droite tendance Debré-Chirac, spécialiste de l’outre-mer, André Rougé a fait partie de nombreux cabinets de ce ministère et a été un proche de Bernard Pons, funeste ministre de la tuerie de la grotte d’Ouvéa, en 1986. Cadre dirigeant durant plus de quinze ans chez Bouygues Construction, il est aujourd’hui député européen et dirige le groupe secret des Horaces, ces experts hauts fonctionnaires au service de Marine Le Pen. Pas bégueule, celle-ci lui a réservé, en cas de victoire, un poste à sa mesure : un grand « ministère d’État de l’outre-mer et de la politique maritime » aux relents colonialistes, ce qui n’est pas pour déplaire à celui qui avait commencé son parcours politique au Parti des forces nouvelles, né en 1974 d’une scission du… FN.
Caroline Parmentier. La tradi maurrassienne
Méconnue du grand public, celle que Marine Le Pen appelle sa « quasi-sœur » est un élément central de l’entreprise de normalisation du RN. Après avoir passé trente et un ans à Présent, le quotidien du catholicisme traditionaliste tendance Charles Maurras et Action française, elle est chargée du service de presse du RN depuis 2018. Une tâche peu aisée tant les relations demeurent tendues avec une partie des journalistes. Sous ses airs affables, Caroline Parmentier est surtout une convaincue, une extrême-droitarde tendance Maurras. C’est une extrémiste qui défend Éric Zemmour lors de « l’affaire des prénoms » en pourfendant, selon ses termes, « l’africanisation et la maghrébisation des prénoms en France (…) qui sont un signe avancé de grand remplacement ». Si Marine Le Pen est élue, Caroline Parmentier est promise à la fonction de cheffe du service de presse de l’Élysée. Tout en abhorrant la République.
Philippe Olivier. L’éminence grise et brune
Malgré une incartade au MNR de Bruno Mégret lors de la scission de 1998, puis une autre auprès de Dupont-Aignan entre 2012 et 2015, Philippe Olivier est un ancien de la maison FN : il y est entré en 1979, à 18 ans, y a exercé plusieurs fonctions de cadre dans les années 1990, puis est revenu au bercail dans les années 2000. Rival de Florian Philippot, cet adepte d’une ligne identitaire et droitière est devenu, à partir de 2015, le premier conseiller de Marine Le Pen, dont il est aussi le beau-frère : il est marié depuis 1999 à Marie-Caroline, l’aînée des Le Pen. Issu de la nouvelle droite du Grece (Groupement de recherches et d’études pour la civilisation européenne), le ferment idéologique du retour de l’extrême droite française, il est surtout la tête pensante de la communication lissée de Marine Le Pen, tout en promouvant une ligne fermement identitaire, et en restant plutôt adepte de l’union des droites : il est d’ailleurs proche de Marion Maréchal.
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« Priorité nationale », la préférence pour le mensonge
ActuColonne vertébrale du programme de la candidate RN, son rejet de l’immigration s’appuie sur des contrevérités économiques.
Cyprien BogandaTous les efforts de « dédiabolisation » n’y changeront rien : la haine des immigrés constitue toujours le socle idéologique du programme lepéniste. Forgée dans les années 1980, la « préférence nationale » (rebaptisée « priorité nationale ») vise à priver les populations étrangères de nombreux droits (emploi, logement, prestations sociales), sous le prétexte d’améliorer le sort des Français. Le raisonnement s’appuie sur des présupposés fallacieux.
1. Le mythe des étrangers « voleurs de travail »
Dans son discours, l’extrême droite attribue la précarité des Français et leurs difficultés à trouver du travail à une prétendue « submersion » migratoire. « L’immigration à bas coût est utilisée depuis des décennies pour peser à la baisse sur les salaires », déclarait Marine Le Pen, le 10 octobre 2021. De même, son programme vise à garantir une « priorité nationale à l’emploi des Français », ou, pour le dire autrement, à garantir aux travailleurs français un accès privilégié à l’embauche : « Il faut que les chefs d’entreprise comprennent que, quand on a 5 millions de chômeurs, il faut aussi que ce soient les Français qui puissent trouver un emploi », martèle la candidate.
Dans un raisonnement simpliste où un pays disposerait d’un stock fini d’emplois à partager, toute hausse de l’immigration se traduirait uniquement par une concurrence accrue sur le marché du travail, avec, à la clé, une baisse sensible des postes disponibles et des salaires. Sauf que la réalité ne correspond pas à ce schéma, rappelle Anthony Edo, économiste au Centre d’études prospectives et d’informations internationales et spécialiste des questions migratoires : « L’arrivée de nouveaux travailleurs stimule aussi l’activité économique par l’accroissement de la taille de marché qu’elle induit et exerce, en retour, des effets positifs sur les salaires et l’emploi. » Le spécialiste l’assure : « La plupart des études concluent que l’immigration n’a pas d’incidence sur le salaire ou l’emploi moyens des natifs. »
Le chercheur prend soin de préciser que ces résultats portent sur des flux migratoires « plutôt modestes, stables et parfaitement anticipés », ce qui est le cas de la situation française depuis des décennies. En cas d’arrivées plus massives (comme en Turquie après l’arrivée des réfugiés syriens en 2012), les effets sur le marché du travail sont plus importants, du moins à court terme. Il n’en reste pas moins qu’ils s’estompent avec le temps… et que, surtout, il s’agit d’événements par nature exceptionnels, qui n’ont rien à voir avec la situation française actuelle.
2. Opération intox sur le logement social
Dans son programme, Marine Le Pen compte appliquer la priorité nationale dans le secteur du logement social. Réserver ce type de logement à des foyers « dont au moins l’un des parents est français » permettra, selon elle, de « remettre sur le marché les 620 000 logements sociaux occupés par des étrangers ». Ce chiffre, censément tiré d’une étude de l’Insee datée de 2017, n’existe tout simplement pas. Par ailleurs, une telle mesure supposerait soit que l’on expulse de force les personnes concernées de leur logement, soit que l’on attende qu’elles quittent les lieux d’elles-mêmes. Les responsables du Rassemblement national (RN) assurent privilégier la seconde option. Mais cette dernière est irréaliste : le taux de rotation dans le parc HLM (c’est-à-dire la proportion de logements remis en circulation chaque année) chute régulièrement, en raison de l’explosion des loyers dans le parc privé. En 2020, par exemple, seuls 345 000 ménages ont quitté leur HLM. Même à supposer que la totalité d’entre eux soient étrangers (ce qui est parfaitement absurde), on serait encore loin des comptes imaginés par le RN…
3. Le coût fantasmé de l’immigration
Selon le RN, l’immigration « coûterait » à la France jusqu’à 70 milliards d’euros par an, un chiffre farfelu. Pour mesurer ce coût, il faut comparer le volume d’impôts et de cotisations sociales payés par les immigrés avec les prestations sociales qu’ils perçoivent (allocations chômage, familiales, aides au logement, etc.). Précisons qu’un tel chiffrage, au-delà de son caractère hautement inflammable (en raison du risque de récupérations politiques), est malaisé sur le plan méthodologique. Les études aboutissent donc à des chiffrages différents, mais aucune analyse sérieuse n’atterrit sur les sommes exorbitantes avancées par le RN. Mieux, en décembre 2021, l’OCDE estimait que, dans vingt-cinq pays passés au crible (dont la France), la « contribution fiscale des immigrés est supérieure aux dépenses consacrées à leur protection sociale, leur santé et leur éducation ». Quoi qu’il en soit, un débat sur l’immigration ne peut se réduire à une querelle de chiffres : c’est bien d’un choix de société qu’il s’agit.
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Fabien Roussel (PCF) : «Maintenant, gagnons!»
EN COURS : Mis à jour le 6 mai 2022 à 01:17
«La gauche est rassemblée pour les élections législatives. Maintenant, gagnons!» a lancé sur Twitter Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, peu après l’adoption par le PS d’un accord avec LFI pour les législatives des 12 et 19 juin.
Olivier Faure salue «un moment de clarification»
«C'est un moment de clarification, ce vote dit à quel espace politique nous appartenons», «à gauche» et pas avec Emmanuel Macron, a conclu le premier secrétaire Olivier Faure depuis le siège d'Ivry-sur-Seine. «Mitterrand, c'était ça la radicalité, et pourtant nous l'avons fait», s'est exclamé Olivier Faure. «A force de dire que nous sommes un parti de gouvernement, nous pouvons oublier nos propres racines, qui sont en partie dans la radicalité».
Le parlement du PS adopte largement l'accord avec LFI pour les législatives
Le Conseil national du PS a adopté à 62% jeudi soir l'accord avec LFI pour les élections législatives de juin, un changement d'orientation historique, au terme de débats parfois tendus qui ont en partie prolongé la fronde déjà engagée de figures du parti. L'accord a été adopté par 167 voix pour, 101 contre, et 24 absentions. Les débats ont duré quatre heures et ont fait alterner partisans et opposants de l'alliance LFI, EELV et PCF pour les législatives des 12 et 19 juin.
Le NPA ne rejoindra pas la Nupes
Le Nouveau parti anticipaliste (NPA) a annoncé jeudi soir qu'il ne rejoindrait pas la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes). Celle-ci «n'assume pas la continuité politique de l'Union populaire qui a conduit, dans le cadre de l'élection présidentielle, Jean-Luc Mélenchon à représenter un espoir de transformation radicale de la situation, ou alors de façon bien ambiguë et contradictoire», écrit le parti dans un communiqué.
«Nous aurions pu nous mettre d'accord avec l'Union populaire, le PCF, et même EELV, mais nous ne pouvons valider un tel accord incluant le Parti socialiste et sur la base des propositions qui nous ont été faites", expose le NPA. Et de conclure : "Le NPA ne signera donc pas l'accord de la Nupes.
Olivier Faure : «Les Français espèrent autre chose des législatives que lors de la présidentielle»
Pour le patron du PS, «les Français espèrent autre chose des législatives que ce qu’ils ont vécu lors de la présidentielle». «Il y a une immense frustration de la part de celles et ceux qui ont vécu le premier tour avec le sentiment que parce que la gauche serait absente du second tour, ils allaient revivre un scénario déjà connu avec la droite et l’extrême-droite qui s’affrontent dans un combat où Emmanuel Macron sait très bien qu’il va recevoir notre soutien», cingle Olivier Faure. Et d’ajouter qu’avec un président «sans mandat», «un débat doit s’ouvrir opposant la droite et la gauche» : les «Français ont rendez-vous avec (la gauche) et à ce rendez-vous, (elle) répondrait présente.»
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Olivier Faure évoque «un moment de clarification» pour les Français
«J’ai entendu beaucoup de choses. Et pour moi, c’est un moment de clarification. Parce que ce vote dit à quel espace politique nous appartenons, analyse le premier secrétaire du PS. Pour les Français, il y a un doute parce qu’ils ne savent plus qui est socialiste.» Pour Olivier Faure, le PS «n’a jamais perdu la capacité à gouverner». Il assume une forme de «radicalité» pour ne pas que les Français se tournent vers «l’extrême-droite» ou la France Insoumise, alors que beaucoup lui reprochent, dans son propre camp, d’avoir léguer le parti à la ligne ferme portée par le mouvement de Jean-Luc Mélenchon.
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Sans l’union de la gauche, Olivier Faure met en garde contre l’arrivée au pouvoir de «l’extrême-droite»
Alors que le Conseil national du PS arrive à son terme, le premier secrétaire du PS Olivier Faure a pris la parole devant l’Assemblée du parti pour mettre tout son poids dans la balance et faire adopter l’accord signé avec les Insoumis mercredi matin. «Le président réélu s’appelle Emmanuel Macron. Le sujet n’est pas un débat entre Jean-Luc Mélenchon et nous. Mais de savoir si Emmanuel Macron dispose de tous les pouvoirs (…). ou s’il y a une alternative à proposer aux Français», a lancé le patron du parti à la rose. Et d’ajouter que «si à force d’avoir comme seule obsession les débats entre la gauche et la gauche, si c’est notre seul registre, alors la seule alternative à Emmanuel Macron et aux libéraux, ce sera l’extrême-droite.»
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Stéphane Vojetta, député LREM dans la 5e circonscription des Français de l'étranger, maintient sa candidature face à Manuel Valls
Quelques instants après l’investiture de l’ancien premier ministre Manuel Valls dans la 5e circonscription des Français de l’étranger - Espagne, Portugal, Andorre et Monaco - par «Renaissance» (ex-LREM) en vue des élections législatives, l’actuel député de la majorité Stéphane Vojetta n’entend pas rester les bras croisés. «En tant que député proche, et je pense, apprécié de mes compatriotes, j’étais le "candidat naturel" à l’investiture dans cette circonscription», explique l’élu sortant dans un communiqué, qui «refuse les parachutages et autres soubresauts de "l’ancien monde"».
Un constat qui l’amène à se porter candidat car «les Français méritent d’être représentés par une personne pour qui la fidélité, la proximité et la parole donnée ont une valeur». Un brin cinglant, il souhaite «bonne chance à mes collègues députés sortants, et à tous les candidats investis aujourd’hui par (sa) famille politique (sauf dans leur circonscriptions.»
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À droite, les divisions de la «génération sacrifiée»
Assemblée nationale, dix ans plus tôt. Au lendemain de la défaite de Nicolas Sarkozy face à François Hollande, l’UMP enchaîne les revers. Lors des élections législatives, le parti perd ses députés par dizaines. Parmi les candidats, seuls quelques-uns parviennent à prendre place pour la première fois sur les bancs de l’hémicycle. L’ambiance pour les cinq années à venir s’annonce toute autre. De force majoritaire, la droite passe à force d’opposition. Avec un espoir: celui de ravir à nouveau le pouvoir lors du prochain scrutin. Mais les choses ne se déroulent pas comme prévu. Et en 2017, l’affaire Fillon vient doucher les ambitions de toute une famille politique.
Guillaume Larrivé, Julien Aubert, Éric Ciotti, Philippe Juvin, Damien Abad, Gil Avérous… Aujourd’hui, la liste est longue de tous ces élus qui n’ont encore jamais connu le pouvoir. Ils ont entre 40 et 50 ans, une expérience politique solide et plusieurs mandats derrière eux. Car deux quinquennats plus tard, ils se retrouvent une fois de plus sur le quai de la gare à regarder le train passer. Ils se divisent sur les choix à faire pour la prochaine législature.
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Un proche d'Édouard Philippe part en dissidence contre la majorité
Quelques heures après l'officialisation d'un accord électoral entre les partis de la majorité, une première fissure apparaît en Bretagne. Très proche d'Édouard Philippe, le maire de Plœmeur (Morbihan) Ronan Loas a confirmé jeudi soir sa candidature dissidente aux élections législatives de juin prochain dans la 5e circonscription du Morbihan. Et ce malgré les 58 circonscriptions qui ont été obtenues par Horizons, le parti de l'ancien premier ministre. «Après avoir consulté mes soutiens, comme les acteurs du territoire, maires et élus locaux, je maintiens ma candidature que je n'avais jamais conditionnée à un quelconque feu vert parisien», écrit Ronan Loas dans un communiqué.
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Macron s’est entretenu avec sept dirigeants étrangers après sa réélection
Le président s'est entretenu jeudi avec sept dirigeants étrangers - de la Turquie, l'Egypte, l'Afrique du Sud, le Sénégal ou l'Algérie notamment - pour faire le point et relancer les relations après sa réélection, a indiqué l'Elysée. L'Ukraine a été l'un des principaux sujets abordés au cours des échanges avec le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, qui l'a «félicité pour sa réélection», tout comme les présidents sud-africain Cyril Ramaphosa, sénégalais Macky Sall, égyptien Abdel Fattah al-Sissi, algérien Abdelmadjid Tebboune, mauritanien Mohamed Ould Ghazouani et comorien Azali Assoumani.
Les discussions ont notamment porté sur les «mesures à prendre pour prévenir et atténuer les effets de la guerre en Ukraine sur la sécurité alimentaire mondiale, y compris dans le cadre de l'initiative FARM proposée par la France et qui vise à apaiser les tensions sur les marchés agricoles, renforcer la solidarité vis-à-vis des pays les plus touchés, et continuer d'investir dans la production agricole locale», selon la présidence.
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Guillaume Tabard: «Une renaissance sous le signe de l’apaisement»
«Le pragmatisme l’a emporté. Emmanuel Macron rêvait d’un parti unique, même s’il n’a jamais employé l’expression, mais les barons du macronisme n’en voulaient pas, à la fois jaloux de leur autonomie et conscients des limites du caporalisme pour des gens ayant un quinquennat en commun, mais des histoires différentes. Avec «Ensemble», la majorité sera unie et diverse à la fois. Sans devenir pour autant une auberge espagnole», analyse Guillaume Tabard, éditorialiste au Figaro.
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Valls, Borne, Blanquer et Attal investis par la majorité présidentielle
Alors que les législatives auront lieu dans cinq semaines, la majorité présidentielle se met en ordre de bataille. Et a dévoilé en ce sens une première vague d’investitures jeudi soir. Parmi ces dernières, l'ancien premier ministre Manuel Valls qui a été placé sur la circonscription des Français de l'étranger pour les législatives de juin, ainsi que les ministres Jean-Michel Blanquer dans le Loiret et Gabriel Attal dans les Hauts-de-Seine. La ministre du Travail Elisabeth Borne a elle été investie dans le Calvados et le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin dans le Nord, selon ce document compilant la première vague de 187 investitures de la majorité. Olivier Dussopt se présentera en Ardèche et le rallié de LR Eric Woerth dans sa circonscription de l'Oise.
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Qui sont les ministres candidats et ceux qui raccrochent ?
Éric Dupond-Moretti, Marlène Schiappa, Gérald Darmanin... Tous les membres du gouvernement ne se présenteront pas dans une circonscription. Au total, ils devraient être une vingtaine à briguer un siège de député en juin. Gérald Darmanin a ainsi officialisé sa candidature, jeudi, lors d’une conférence de presse organisée à Tourcoing (Nord), son fief électoral. «Après en avoir parlé avec le président de la République, j’ai décidé (…) d’être candidat» dans la 10e circonscription du Nord, a-t-il confirmé. Il avait déjà remporté ce siège en 2012, avec l’étiquette UMP. Dans le département voisin du Pas-de-Calais, la ministre déléguée chargée de l’Autonomie, Brigitte Bourguignon, défendra son siège dans la 6e. Il y a près d’un an, cette figure de l’aile gauche de la majorité avait déjà réussi à y remporter la législative partielle face au RN.
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Les socialistes au bord de la rupture
Au moment de lancer la visioconférence du conseil national, jeudi soir, la direction du PS avait la sensation de monter sur un ring de boxe. Le premier secrétaire, Olivier Faure, savait que les coups allaient pleuvoir dans les heures à venir. Pour conclure l’accord de son parti avec LFI pour les législatives, le vote de cette instance était malgré tout indispensable. Les débats qui vont avec aussi. Chauffés à blancs depuis plusieurs jours, les opposants d’Olivier Faure ne cachaient pas leur volonté d’en découdre. Eux ne voient derrière cette alliance qu’une «soumission», voire une «disparition» de leur parti historique derrière le mouvement de Jean-Luc Mélenchon.
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Sarkozy et Hollande invités pour l’investiture de Macron
Emmanuel Macron sera investi samedi matin pour son second quinquennat au cours d'une cérémonie sobre qui «s'enracine dans l'histoire de la République». Pas de long tapis rouge dans la cour de l'Elysée, ni de remontée des Champs-Elysées: le moment sera moins spectaculaire qu'à l'arrivée d'un nouveau président accueilli par son prédécesseur. Le 8e président de la Ve République sera l'objet de tous les regards des 500 personnes présentes, debout. Il y aura sa famille, dont son épouse Brigitte, ses amis, les membres du gouvernement, Jean Castex en tête, ainsi que les principaux responsables des assemblées, des corps constitués et intermédiaires, des académies, des cultes…
Les anciens présidents Nicolas Sarkozy et François Hollande et l'ex-premier ministre Edouard Philippe ont été invités mais l'Elysée n'était pas en mesure jeudi de confirmer leur présence. La cérémonie débutera par la proclamation des résultats officiels de l'élection par le président du Conseil constitutionnel Laurent Fabius, qui confirmera ainsi qu'Emmanuel Macron a obtenu 58,55% des suffrages.
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La carte des circonscriptions à gauche après l'accord commun
L'accord est programmatique. Il est aussi - et surtout - électoral. Après de longues heures de négociations, les forces de gauche sont parvenues à s'entendre sur les circonscriptions pour les élections législatives de juin. En position de force après le bon score de Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle (21,95%), les Insoumis ont clairement l'avantage sur leurs nouveaux partenaires socialistes, écologistes et communistes. Découvrez ci-dessous la première carte de répartition pour chaque force de gauche, réalisée par le service infographie du Figaro.
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L'avocat Charles Consigny sera candidat LR dans les Yvelines
Ce sera l'une des têtes d'affiche des Républicains pour ces législatives. Selon les informations du Figaro, l'avocat Charles Consigny vient d'être investi candidat LR dans la 4e circonscription des Yvelines. Après s'être engagé pendant la campagne de Valérie Pécresse pour mobiliser la société civile, l'avocat et chroniqueur régulier dans la presse se lance donc dans cette nouvelle bataille électorale. « Je suis prêt à mener ce combat. Il y a besoin de pluralisme à l'Assemblée », explique Charles Consigny, qui souhaite, s'il est élu, ne « pas être un député de l'opposition bête et méchant ».
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Opposée à l'accord PS-LFI, Carole Delga soutiendra des dissidents
Carole Delga, présidente de la région Occitanie et cadre du PS, a annoncé jeudi qu'elle voterait contre l'accord électoral PS-LFI et qu'elle soutiendrait au cas par cas des candidats dissidents.
Dénonçant des «jeux d'appareils», Carole Delga se dit «pour l'union à gauche mais pour une union claire, sincère, crédible et durable, pas pour une union de façade. Cette union, elle existe en Occitanie avec des politiques de gauche assumées et revendiquées», selon un communiqué intitulé «Lettre à la gauche».
Les 300 membres du Conseil national du PS se réunissent dans la soirée afin de se prononcer sur l'accord programmatique et électoral conclu mercredi avec LFI en vue des législatives des 12 et 19 juin.
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«J'entends la volonté d'union de la gauche et je la partage, mais j'entends aussi le besoin absolu de sincérité, de clarté, de cohérence et d'honnêteté. (...) Je soutiendrai donc les candidats de gauche qui s'engageront avec clarté, en fidélité avec nos valeurs communes», a-t-elle averti.
Premier ministre, nouveau gouvernement, investitures... Emmanuel Macron joue la montre
Dix jours après sa réélection, Emmanuel Macron est résolument décidé à… ne rien trancher. Premier ministre, nouveau gouvernement, investitures pour les législatives, … Pour le chef de l’État, il est urgent d’attendre avant de rendre publics ses premiers arbitrages. «Le gouvernement Castex ira au bout du premier quinquennat d’Emmanuel Macron, qui s’achève le 13 mai minuit», a indiqué mercredi son porte-parole, Gabriel Attal. Il s’exprimait à l’issue du Conseil des ministres, auquel seuls les principaux membres de l’exécutif ont été conviés.
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Législatives 2022 : moins de 10 députés LR devraient se présenter sous les couleurs macronistes
INFO LE FIGARO - Seuls «cinq à sept» élus pourraient franchir le Rubicon, et faire ainsi échouer «l'appel» lancé par Nicolas Sarkozy dans l'entre-deux-tours.
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Pas d'hémorragie pour l'instant. Selon les informations du Figaro , moins d'une dizaine - voire à peine «cinq à sept» - députés LR sortants brigueront leur succession sous les couleurs macronistes aux législatives des 12 et 19 juin prochains. Parmi eux pourrait figurer l'élue des Hauts-de-Seine, Constance Le Grip. À l'inverse du patron actuel des députés de droite, Damien Abad, qui aurait finalement choisi de rester fidèle à sa famille politique, après avoir pourtant été reçu à l'Élysée dans l'entre-deux-tours.
Élisabeth Borne officiellement candidate dans le Calvados
Selon le journal La Manche Libre, la ministre du Travail Élisabeth Borne est candidate aux législatives, dans la 6e circonscription du Calvados.
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«Oui, ce jeudi 5 mai est important. Il fallait attendre l'investiture pour pouvoir annoncer ma candidature dans la 6e circonscription. C'est une circonscription qui compte beaucoup pour moi, dans un département, le Calvados, qui est le berceau de ma famille», déclare t-elle au quotidien régional.
Si Emmanuel Macron pense à elle pour un ministère, Élisabeth Borne répond à La Manche Libre : «Si le président me renouvelait sa confiance et que je sois de nouveau au gouvernement, alors ce serait le suppléant, Freddy Sertin, qui siégerait à l'Assemblée. Mais même si j'étais ministre, je serais engagée pour cette circonscription. Je pense par exemple à Brigitte Bourguignon, ministre de l'Autonomie, qui a toujours continué à être très attentive à sa circonscription du Pas-de-Calais».
Pas d'état de grâce pour Macron, Mélenchon 2e personnalité préférée des Français, selon un sondage
La cote de confiance d'Emmanuel Macron a reculé de quatre points en un mois, sans bénéfice d'un état de grâce après sa réélection, tandis que l'Insoumis Jean-Luc Mélenchon se hisse au second rang des personnalités préférées des Français derrière Édouard Philippe, indique un sondage publié jeudi.
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Avec une cote de confiance de 34%, le président réélu le 24 avril débute son second mandat «avec la confiance la plus faible de tous les présidents depuis 1995», soit quatre points en moins depuis avril, souligne le sondage Elabe réalisé du 3 au 4 mai pour Les Échos et Radio Classique.
À l'inverse, 58% des personnes interrogées ne lui font pas confiance, soit trois points de plus que le mois dernier. «Emmanuel Macron ne bénéficie pas d'état de grâce pour le début de son second mandat», observe l'institut moins de deux semaines après sa réélection et à cinq semaines du premier tour des législatives.
À titre de comparaison, la cote de confiance du chef de l’État avait atteint 45% en 2017 après son arrivée à l’Élysée.
Dans cette enquête d'opinion, l'ancien premier ministre Édouard Philippe demeure largement la personnalité préférée des Français avec 48% d'opinions favorables, soit quatre points gagnés en un mois.
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L'Insoumis Jean-Luc Mélenchon, troisième homme de la présidentielle, se hisse au second rang avec un bond de sept points à 35%, devançant la candidate du Rassemblement national Marine Le Pen qui perd deux points à 33%, elle-même rejointe à la troisième place par la présidente de la Banque centrale européenne Christine Lagarde
Hidalgo critique l'accord LFI-PS mais «ne souhaite pas l'empêcher»
Anne Hidalgo critique l'accord pour les législatives entre LFI et le PS, irrespectueux «des personnes» et qui «ne porte pas les garanties» nécessaires sur plusieurs thèmes, mais elle «ne souhaite pas empêcher» son approbation jeudi soir par son parti, a-t-elle indiqué à l'AFP.
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La maire de Paris et ex-candidate du PS à la présidentielle a fait cette déclaration à quelques heures du Conseil national du parti dont les 300 membres doivent, à partir de 19H00, approuver ou non l'accord programmatique et électoral conclu mercredi avec LFI.
«L'accord proposé par LFI et Jean Luc Mélenchon ne porte pas les garanties nécessaires sur des sujets aussi essentiels que l'OTAN, l'Europe de la défense, la laïcité et les valeurs universelles», déplore Anne Hidalgo dans une déclaration écrite.
En outre, selon elle, «cet accord ne se fait pas dans le respect des personnes, ni dans le respect des élus implantés dans les territoires, qui portent pourtant des engagements politiques et citoyens résolument ancrés à gauche».
Elle prend pour exemple une proche, «la jeune députée Lamia El Aaraje de la circonscription du 20ème arrondissement de Paris, alors même qu'elle l'avait remportée il y a un an dans les urnes».
Le PS n'a pas eu gain de cause sur cette circonscription car LFI considérait que son élection ayant été invalidée en janvier, elle n'était pas réellement sortante. C'est l'Insoumise Danielle Simonnet qui sera la candidate de la «Nouvelle union populaire écologique et sociale» (Nupes).
Le parti présidentiel LREM change de nom et devient «Renaissance»
Le parti présidentiel La République en marche change de nom et devient «Renaissance», un «parti populaire qui a vocation à être ouvert» pour «toujours faire le choix des Lumières contre l'obscurantisme», a indiqué jeudi son délégué général Stanislas Guerini.
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«Nous initions aujourd'hui un mouvement de refondation de La République en marche pour pouvoir continuer à élargir ce mouvement politique qu'a créé le président de la République Emmanuel Macron il y a un peu plus de six ans dans un parti politique qui portera le nom de Renaissance», a indiqué Stanislas Guerini lors d'une conférence de presse à Paris. En vue des législatives, les différents partis de la majorité présidentielle se regroupent pour leur part dans une confédération baptisée «Ensemble».
David Habib, député PS des Pyrénées-Atlantiques, se présente contre LFI
Selon le journal Sud-Ouest, le député socialiste David Habib maintient sa candidature aux législatives, sans le soutien de son parti et donc de l’union de la gauche. De ce fait, il fera campagne face à un candidat LFI. «Il paye là ses critiques contre Olivier Faure», soutient le quotidien régional.
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Législatives 2022 : le camp Macron s'accorde avec Édouard Philippe et s'unit en une confédération
INFO LE FIGARO - Après d'intenses négociations, les partis pro-Macron ont trouvé un accord. Allié de LREM, le MoDem obtient 101 candidats, contre 58 à Horizons, sur 577 sièges à pourvoir à l'Assemblée.
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Emmanuel Macron a fini par trancher. Après plus de dix jours de tractations, marquées par des accrochages avec l'ancien premier ministre Édouard Philippe, les responsables de la majorité présidentielle ont trouvé un accord en vue des élections législatives des 12 et 19 juin prochains.
Emmanuelle Wargon: «Je suis candidate aux législatives»
Après avoir été élue conseillère régionale d'Île-de-France l'année dernière, Emmanuelle Wargon part à la conquête d'un siège de député. Implantée à Saint Mandé (Val-de-Marne), la ministre déléguée chargée du Logement brigue la circonscription voisine (8e, qui couvre Maisons Alfort, Charenton-le-Pont, Saint Maurice et Joinville-le-Pont). Un territoire aux mains de la droite que cette marcheuse de gauche espère faire basculer en juin.
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Laurent Jacobelli, porte-parole de Marine Le Pen, candidat en Moselle pour les législatives
Laurent Jacobelli (RN), porte-parole de la campagne présidentielle de Marine Le Pen, a annoncé jeudi qu'il se présentait aux élections législatives à Hayange, en Moselle, ville symbole de la désindustrialisation, dirigée par le Rassemblement national.
«Si vous me faites confiance, pour être votre nouveau député, je m'engage à m'opposer à la politique du mépris d'Emmanuel Macron, à voter contre la retraite à 65 ans, à refuser toute hausse de vos impôts ou de vos taxes et à défendre nos services publics», a-t-il indiqué dans un communiqué. «Je me battrai aussi pour augmenter les effectifs de la Police nationale dans nos villes.»
Ancien militant de Debout la France, qui a rejoint le RN en 2017, Laurent Jacobelli est élu au Conseil régional de la région Grand Est depuis 2021. Agé de 52 ans, il avait été candidat du parti d'extrême-droite aux législatives de 2017 dans la dixième circonscription des Bouches-du-Rhône.
Accord avec LFI: EELV a «cassé sa colonne vertébrale», estime Pompili
Europe Écologie - Les Verts a «cassé sa colonne vertébrale» européenne en s'alliant avec La France insoumise pour les législatives, a lancé jeudi sur franceinfo la ministre Barbara Pompili, ancienne membre d'EELV dont elle dénonce le «reniement».
«Je comprends totalement qu'il faille essayer de trouver des accords pour avoir des représentants au Parlement, c'est le fonctionnement de nos institutions, mais on ne peut pas aller aussi loin dans le reniement de ce que nous sommes», a déclaré la ministre de la Transition écologique, assurant qu'elle n'aurait pas signé cet accord quand elle était membre du parti.
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«Europe Écologie - Les Verts s'est fondé sur la question de l'Union européenne. L'Europe, c'est la colonne vertébrale d'Europe Écologie - Les Verts. Ils ont cassé leur colonne vertébrale, comment voulez vous marcher quand votre colonne vertébrale est cassée, ça n'a aucun sens», a-t-elle poursuivi.
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Législatives: le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti pas candidat
Le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti ne sera pas candidat aux élections législatives de juin, a appris l'AFP jeudi auprès de son entourage. Le garde des Sceaux «n'a pas l'intention de briguer un mandat de député dans le Nord», a-t-on indiqué de même source. Des indiscrétions politiques le prêtaient candidat dans la 15e circonscription de ce département dont il est originaire.
Valérie Pécresse a refusé le don de Nicolas Sarkozy
L'ancienne candidate LR, Valérie Pécresse, qui a lancé un appel aux dons pour combler le trou de cinq millions d'euros laissé par sa défaite à la présidentielle, a, selon son entourage, refusé l'argent de Nicolas Sarkozy, qui ne lui avait jamais apporté son soutien pendant la campagne.
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L'ancien président de la République avait fait, il y a une dizaine de jours, un virement bancaire d'une somme à 4 chiffres (sans atteindre la limite légale de 4600 euros) en faveur de la présidente de la Région Île-de-France. Mais celle-ci l'a fait re-créditer dans la journée, a indiqué jeudi à l'AFP l'entourage de Valérie Pécresse, confirmant une information de Politico.
«Elle ne demande pas la charité, mais la solidarité et l'amitié. C'est une femme d'honneur», a expliqué cette source.
Législatives: Bruno Le Maire annonce qu'il ne se représente pas
Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a annoncé jeudi à Évreux qu'il ne se représenterait pas aux élections législatives de juin. «Je ne solliciterai pas de nouveau un mandat de député de l'Eure. J'ai toujours dit que je ne ferai pas plus de trois mandats. Je respecte mes promesses», a-t-il déclaré lors d'un point de presse.
Martine Aubry appelle les socialistes à valider l'accord avec LFI
La maire PS de Lille Martine Aubry a appelé jeudi les socialistes à «valider» la proposition d'accord avec La France insoumise en vue des législatives, malgré des «réserves majeures» sur l'Europe, alors que le Conseil national du parti doit se prononcer jeudi soir.
«J'appelle les socialistes à valider cette proposition d'accord», écrit Martine Aubry dans un communiqué diffusé sur son compte Twitter, tout en soulignant que cet accord «ne correspond pourtant pas en tout point à (ses) convictions profondes». Cet accord à gauche, rejeté par des figures historiques du PS, «se justifiait d'autant plus qu'Emmanuel Macron s'apprête à durcir sa politique libérale de régression sociale et d'inaction climatique, et que 42% des suffrages se sont portés sur l'extrême droite qui menace gravement notre démocratie et notre République», estime-t-elle.
Emmanuel Macron lundi à Berlin pour son premier déplacement après son investiture
Le président français Emmanuel Macron se rendra lundi à Berlin pour y rencontrer le chancelier Olaf Scholz, son premier déplacement depuis sa réélection et son investiture, afin de marquer «la force du couple franco-allemand», a annoncé jeudi l’Élysée. Les deux dirigeants se retrouveront pour un entretien bilatéral suivi d'un dîner de travail.
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Emmanuel Macron arrivera à Berlin après avoir participé à la Journée de l'Europe, au Parlement européen à Strasbourg, où se tiendra la cérémonie de clôture de la Conférence sur l'Avenir de l'Europe, un an après son lancement.
Législatives : Gérald Darmanin annonce sa candidature dans le Nord
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a annoncé jeudi sa candidature aux élections législatives dans la 10e circonscription du Nord, qui comprend une partie de la ville de Tourcoing, dont il a été maire.
«Après en avoir parlé avec le président de la République j'ai décidé (...) d'être candidat au mois de juin prochain», a déclaré Gérald Darmanin lors d'une conférence de presse à Bousbecque (Nord). Son suppléant sera le député sortant Vincent Ledoux, membre du parti de droite pro-Macron «Agir».
Alexis Corbière : la démission de Bernard Cazeneuve a «autant d’effet que la disparition de l’horloge parlante»
Invité de Cnews jeudi matin, le député de la France Insoumise (LFI) Alexis Corbière a commenté la démission de Bernard Cazeneuve du PS après l’accord conclu avec La France insoumise pour les élections législatives. «Cela a autant d’effet que la disparition de l’horloge parlante», a-t-il tancé.
Olivier Faure : «Je ne suis pas devenu Insoumis dans la nuit»
«Il y a eu un scrutin. Les Français et les Françaises ont fait le souhait massif de l’Union. À 93%, ceux qui sont sympathisants de la gauche souhaitent que nous nous retrouvions. Effectivement, on peut considérer que l’isolement est la meilleure façon d’avancer. Je pense le contraire», a déclaré Olivier Faure, le Premier secrétaire du PS, sur BFM TV. Toutefois, «Je ne suis pas devenu Insoumis dans la nuit. Je continuerai de défendre le livraisons d'armes aux Ukrainiens, les sanctions envers Vladimir Poutine et l'intransigeance», a-t-il ajouté. «Nous avons signé avec les Insoumis un texte qui dit le contraire d'une complaisance envers la Russie»
Éric Woerth dénonce «la prise de pouvoir idéologique de l'extrême gauche»
Le président de la Commission des finances de l'Assemblée Éric Woerth (ex-LR rallié à la majorité présidentielle) a dénoncé jeudi l'alliance «contre-nature» pour les législatives entre le PS et LFI, y voyant «la prise de pouvoir idéologique de l'extrême gauche sur la gauche toute entière». «C'est une alliance un peu contre-nature, c'est la prise de pouvoir idéologique de Jean-Luc Mélenchon, et donc de l'extrême gauche, sur la gauche toute entière, c'est évidemment assez problématique pour la France», a regretté sur France 2 le député de l'Oise.
Car, selon lui, cette «extrême gauche», c'est «un autre modèle pour notre pays», c'est «la paupérisation du pays» et elle est «dangereuse» car «affaiblir l'Europe, c'est affaiblir la France». Interrogé sur un éventuel parallèle avec des LR qui rejoindraient Marine Le Pen, il a estimé que «ça ressemble à ça» et que «ça devrait créer les mêmes cris d'indignation».
Législatives: ces LR investis qui préfèrent renoncer
Investis pour les législatives, certains candidats LR préfèrent se désister après l'échec cuisant de la présidentielle, en invoquant leur mandat local ou un désaccord avec l'orientation du parti. «Nos candidats partent avec un capital de 4,78%», soit le score de Valérie Pécresse au premier tour de la présidentielle, analyse un élu. «A côté de ça on a une gauche unie, Emmanuel Macron qui a gagné, un RN en forme... Il va falloir une grande capacité à +performer+», ajoute cet élu qui «n'imagine pas un LR, aussi talentueux soit-il, gagner une “circo” s'il n'est pas sortant». «Je les comprends, on se bat pour nos idées, mais si c'est pour faire 2% et ne pas être remboursés de ses frais de campagne...», résume un député.
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Parmi ceux qui ont renoncé aux scrutins des 12 et 19 juin, Soizic Perrault, investie en février dans le Morbihan, assure à l'AFP que «cela n'avait pas de sens de s'engager dans cette élection», et invoque un souci de «crédibilité». «J'ai défendu un projet qui a fait moins de 5%», ajoute la vice-présidente du département du Morbihan, qui «reste fidèle» à son parti politique. Laura Cinieri a elle aussi renoncé à son investiture dans la Loire, et décidé en plus de quitter le parti. «Ne pas appeler à faire barrage contre l'extrême droite a été un déclic», assure-t-elle à l'AFP, «heurtée» par l'orientation prise par LR.
Journée clef pour l’union de la gauche
Après EELV dimanche soir, le PCF mardi, la France insoumise a conclu un accord avec le PS mercredi pour les législatives. Ils se sont tout d’abord entendus sur les circonscriptions, avant d’annoncer un accord global dans l’après-midi. Mais celui-ci doit être soumis à un vote d’approbation jeudi soir devant les 300 membres du Conseil national du PS. Les premiers secrétaires de chaque fédération vont être appelés à se prononcer. «Ce ne sera pas une formalité, bien au contraire», a averti l’entourage du premier secrétaire Olivier Faure, car «il y aura des déçus, chez les fédérations moins servies que d’autres en circonscriptions».
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Le ministre des Transports met en scène l’attente du remaniement sur Twitter
Jean-Baptiste Djebbari, le ministre des Transports, a publié une courte vidéo sur Twitter à destination des adolescents où il met en scène l’attente du remaniement dans son bureau, entouré de cartons. «Si ça continue, même Rihanna va sortir son album avant», écrit-il. Une internaute l’interroge : «Êtes-vous fan de la chanteuse ?" ; lui répond «c’est mon ex».
Accord PS-LFI: «C'est du rafistolage», estime Jean-Marc Ayrault
L'ancien premier ministre socialiste Jean-Marc Ayrault a qualifié mercredi de «rafistolage» l'accord conclu entre la France insoumise (LFI) et le Parti socialiste (PS) pour les législatives de juin, regrettant une «forme de démission» qui risque de fracturer le PS.
«Je suis profondément déçu par le texte qui vient d'être rendu public. Je vous dis mon désaccord avec regret», a déclaré M. Ayrault à l'AFP. «C'est du rafistolage», a-t-il estimé, dénonçant le «prix exorbitant» payé par le PS, qui serait «absent dans 500 circonscriptions sur 577». «Il y a une forme de démission qui n'est pas défendable», a estimé l'ancien Premier ministre de François Hollande. «En même temps, j'ai bien conscience qu'avec 1,7 % des voix à la présidentielle, ça ne met pas le Parti socialiste en situation confortable», a reconnu M. Ayrault.
Accord LFI/PS: l'ex-premier ministre Bernard Cazeneuve annonce quitter le PS
L'ancien premier ministre socialiste Bernard Cazeneuve a annoncé mercredi à l'hebdomadaire régional La Manche Libre son départ du PS après la conclusion d'un accord en vue des législatives entre ce parti et LFI.
«J'ai quitté le Parti socialiste en désaccord avec l'alliance passée avec le parti de Jean-Luc Mélenchon», a déclaré Bernard Cazeneuve, évoquant «une formation politique, La France insoumise, dont j'ai eu à subir la violence, l'outrance des positions, les insultes aussi quand j'étais au gouvernement, notamment lorsque s'est produite la mort de Rémi Fraisse», un militant mort lors d'une manifestation en 2014, alors que Bernard Cazeneuve était ministre de l'Intérieur.
François Hollande «récuse» l'accord entre LFI et le PS
L'ancien président de la République François Hollande a indiqué mercredi au quotidien régional La Montagne qu'il «récusait» l'accord entre La France insoumise et le Parti socialiste. «Je récuse l'accord sur le fond et même sur les circonscriptions. Mais c'est une question qui doit être tranchée par le conseil national du PS», a déclaré l'ex-président socialiste. Son entourage a précisé qu'il s'exprimerait plus en détail «en début de semaine prochaine».
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La France insoumise et le Parti socialiste ont annoncé mercredi avoir conclu un accord pour les élections législatives après être tombés d'accord sur la stratégie, le programme et les circonscriptions. Par cet accord, le PS rejoint la «Nouvelle union populaire écologique et sociale», dont EELV et le PCF sont déjà membres en vertu des accords passés ces trois derniers jours. Le texte doit toutefois être soumis à l'approbation interne des socialistes jeudi. François Hollande avait mis en garde jeudi 28 avril contre une «disparition» du PS en cas d'accord avec LFI.Ce serait «une remise en cause de l'histoire même du socialisme, de François Mitterrand et ses engagements européens, de Lionel Jospin et sa crédibilité économique et ses avancées sociales», avait-il déclaré.
Bonjour à tous
Bienvenue dans ce direct consacré aux tractations politiques à quelques semaines des législatives. Minute par minute, Le Figaro fait le point sur les dernières informations à connaître. Vous retrouverez les informations de la veille dans notre précédent direct.
Fabien Roussel (PCF) : «Maintenant, gagnons!»
«La gauche est rassemblée pour les élections législatives. Maintenant, gagnons!» a lancé sur Twitter Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, peu après l’adoption par le PS d’un accord avec LFI pour les législatives des 12 et 19 juin.
Olivier Faure salue «un moment de clarification»
«C'est un moment de clarification, ce vote dit à quel espace politique nous appartenons», «à gauche» et pas avec Emmanuel Macron, a conclu le premier secrétaire Olivier Faure depuis le siège d'Ivry-sur-Seine. «Mitterrand, c'était ça la radicalité, et pourtant nous l'avons fait», s'est exclamé Olivier Faure. «A force de dire que nous sommes un parti de gouvernement, nous pouvons oublier nos propres racines, qui sont en partie dans la radicalité».
Le parlement du PS adopte largement l'accord avec LFI pour les législatives
Le Conseil national du PS a adopté à 62% jeudi soir l'accord avec LFI pour les élections législatives de juin, un changement d'orientation historique, au terme de débats parfois tendus qui ont en partie prolongé la fronde déjà engagée de figures du parti. L'accord a été adopté par 167 voix pour, 101 contre, et 24 absentions. Les débats ont duré quatre heures et ont fait alterner partisans et opposants de l'alliance LFI, EELV et PCF pour les législatives des 12 et 19 juin.
Le NPA ne rejoindra pas la Nupes
Le Nouveau parti anticipaliste (NPA) a annoncé jeudi soir qu'il ne rejoindrait pas la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes). Celle-ci «n'assume pas la continuité politique de l'Union populaire qui a conduit, dans le cadre de l'élection présidentielle, Jean-Luc Mélenchon à représenter un espoir de transformation radicale de la situation, ou alors de façon bien ambiguë et contradictoire», écrit le parti dans un communiqué.
«Nous aurions pu nous mettre d'accord avec l'Union populaire, le PCF, et même EELV, mais nous ne pouvons valider un tel accord incluant le Parti socialiste et sur la base des propositions qui nous ont été faites", expose le NPA. Et de conclure : "Le NPA ne signera donc pas l'accord de la Nupes.
Olivier Faure : «Les Français espèrent autre chose des législatives que lors de la présidentielle»
Pour le patron du PS, «les Français espèrent autre chose des législatives que ce qu’ils ont vécu lors de la présidentielle». «Il y a une immense frustration de la part de celles et ceux qui ont vécu le premier tour avec le sentiment que parce que la gauche serait absente du second tour, ils allaient revivre un scénario déjà connu avec la droite et l’extrême-droite qui s’affrontent dans un combat où Emmanuel Macron sait très bien qu’il va recevoir notre soutien», cingle Olivier Faure. Et d’ajouter qu’avec un président «sans mandat», «un débat doit s’ouvrir opposant la droite et la gauche» : les «Français ont rendez-vous avec (la gauche) et à ce rendez-vous, (elle) répondrait présente.»
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Olivier Faure évoque «un moment de clarification» pour les Français
«J’ai entendu beaucoup de choses. Et pour moi, c’est un moment de clarification. Parce que ce vote dit à quel espace politique nous appartenons, analyse le premier secrétaire du PS. Pour les Français, il y a un doute parce qu’ils ne savent plus qui est socialiste.» Pour Olivier Faure, le PS «n’a jamais perdu la capacité à gouverner». Il assume une forme de «radicalité» pour ne pas que les Français se tournent vers «l’extrême-droite» ou la France Insoumise, alors que beaucoup lui reprochent, dans son propre camp, d’avoir léguer le parti à la ligne ferme portée par le mouvement de Jean-Luc Mélenchon.
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Sans l’union de la gauche, Olivier Faure met en garde contre l’arrivée au pouvoir de «l’extrême-droite»
Alors que le Conseil national du PS arrive à son terme, le premier secrétaire du PS Olivier Faure a pris la parole devant l’Assemblée du parti pour mettre tout son poids dans la balance et faire adopter l’accord signé avec les Insoumis mercredi matin. «Le président réélu s’appelle Emmanuel Macron. Le sujet n’est pas un débat entre Jean-Luc Mélenchon et nous. Mais de savoir si Emmanuel Macron dispose de tous les pouvoirs (…). ou s’il y a une alternative à proposer aux Français», a lancé le patron du parti à la rose. Et d’ajouter que «si à force d’avoir comme seule obsession les débats entre la gauche et la gauche, si c’est notre seul registre, alors la seule alternative à Emmanuel Macron et aux libéraux, ce sera l’extrême-droite.»
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Stéphane Vojetta, député LREM dans la 5e circonscription des Français de l'étranger, maintient sa candidature face à Manuel Valls
Quelques instants après l’investiture de l’ancien premier ministre Manuel Valls dans la 5e circonscription des Français de l’étranger - Espagne, Portugal, Andorre et Monaco - par «Renaissance» (ex-LREM) en vue des élections législatives, l’actuel député de la majorité Stéphane Vojetta n’entend pas rester les bras croisés. «En tant que député proche, et je pense, apprécié de mes compatriotes, j’étais le "candidat naturel" à l’investiture dans cette circonscription», explique l’élu sortant dans un communiqué, qui «refuse les parachutages et autres soubresauts de "l’ancien monde"».
Un constat qui l’amène à se porter candidat car «les Français méritent d’être représentés par une personne pour qui la fidélité, la proximité et la parole donnée ont une valeur». Un brin cinglant, il souhaite «bonne chance à mes collègues députés sortants, et à tous les candidats investis aujourd’hui par (sa) famille politique (sauf dans leur circonscriptions.»
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À droite, les divisions de la «génération sacrifiée»
Assemblée nationale, dix ans plus tôt. Au lendemain de la défaite de Nicolas Sarkozy face à François Hollande, l’UMP enchaîne les revers. Lors des élections législatives, le parti perd ses députés par dizaines. Parmi les candidats, seuls quelques-uns parviennent à prendre place pour la première fois sur les bancs de l’hémicycle. L’ambiance pour les cinq années à venir s’annonce toute autre. De force majoritaire, la droite passe à force d’opposition. Avec un espoir: celui de ravir à nouveau le pouvoir lors du prochain scrutin. Mais les choses ne se déroulent pas comme prévu. Et en 2017, l’affaire Fillon vient doucher les ambitions de toute une famille politique.
Guillaume Larrivé, Julien Aubert, Éric Ciotti, Philippe Juvin, Damien Abad, Gil Avérous… Aujourd’hui, la liste est longue de tous ces élus qui n’ont encore jamais connu le pouvoir. Ils ont entre 40 et 50 ans, une expérience politique solide et plusieurs mandats derrière eux. Car deux quinquennats plus tard, ils se retrouvent une fois de plus sur le quai de la gare à regarder le train passer. Ils se divisent sur les choix à faire pour la prochaine législature.
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Un proche d'Édouard Philippe part en dissidence contre la majorité
Quelques heures après l'officialisation d'un accord électoral entre les partis de la majorité, une première fissure apparaît en Bretagne. Très proche d'Édouard Philippe, le maire de Plœmeur (Morbihan) Ronan Loas a confirmé jeudi soir sa candidature dissidente aux élections législatives de juin prochain dans la 5e circonscription du Morbihan. Et ce malgré les 58 circonscriptions qui ont été obtenues par Horizons, le parti de l'ancien premier ministre. «Après avoir consulté mes soutiens, comme les acteurs du territoire, maires et élus locaux, je maintiens ma candidature que je n'avais jamais conditionnée à un quelconque feu vert parisien», écrit Ronan Loas dans un communiqué.
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Macron s’est entretenu avec sept dirigeants étrangers après sa réélection
Le président s'est entretenu jeudi avec sept dirigeants étrangers - de la Turquie, l'Egypte, l'Afrique du Sud, le Sénégal ou l'Algérie notamment - pour faire le point et relancer les relations après sa réélection, a indiqué l'Elysée. L'Ukraine a été l'un des principaux sujets abordés au cours des échanges avec le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, qui l'a «félicité pour sa réélection», tout comme les présidents sud-africain Cyril Ramaphosa, sénégalais Macky Sall, égyptien Abdel Fattah al-Sissi, algérien Abdelmadjid Tebboune, mauritanien Mohamed Ould Ghazouani et comorien Azali Assoumani.
Les discussions ont notamment porté sur les «mesures à prendre pour prévenir et atténuer les effets de la guerre en Ukraine sur la sécurité alimentaire mondiale, y compris dans le cadre de l'initiative FARM proposée par la France et qui vise à apaiser les tensions sur les marchés agricoles, renforcer la solidarité vis-à-vis des pays les plus touchés, et continuer d'investir dans la production agricole locale», selon la présidence.
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Guillaume Tabard: «Une renaissance sous le signe de l’apaisement»
«Le pragmatisme l’a emporté. Emmanuel Macron rêvait d’un parti unique, même s’il n’a jamais employé l’expression, mais les barons du macronisme n’en voulaient pas, à la fois jaloux de leur autonomie et conscients des limites du caporalisme pour des gens ayant un quinquennat en commun, mais des histoires différentes. Avec «Ensemble», la majorité sera unie et diverse à la fois. Sans devenir pour autant une auberge espagnole», analyse Guillaume Tabard, éditorialiste au Figaro.
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Valls, Borne, Blanquer et Attal investis par la majorité présidentielle
Alors que les législatives auront lieu dans cinq semaines, la majorité présidentielle se met en ordre de bataille. Et a dévoilé en ce sens une première vague d’investitures jeudi soir. Parmi ces dernières, l'ancien premier ministre Manuel Valls qui a été placé sur la circonscription des Français de l'étranger pour les législatives de juin, ainsi que les ministres Jean-Michel Blanquer dans le Loiret et Gabriel Attal dans les Hauts-de-Seine. La ministre du Travail Elisabeth Borne a elle été investie dans le Calvados et le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin dans le Nord, selon ce document compilant la première vague de 187 investitures de la majorité. Olivier Dussopt se présentera en Ardèche et le rallié de LR Eric Woerth dans sa circonscription de l'Oise.
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Qui sont les ministres candidats et ceux qui raccrochent ?
Éric Dupond-Moretti, Marlène Schiappa, Gérald Darmanin... Tous les membres du gouvernement ne se présenteront pas dans une circonscription. Au total, ils devraient être une vingtaine à briguer un siège de député en juin. Gérald Darmanin a ainsi officialisé sa candidature, jeudi, lors d’une conférence de presse organisée à Tourcoing (Nord), son fief électoral. «Après en avoir parlé avec le président de la République, j’ai décidé (…) d’être candidat» dans la 10e circonscription du Nord, a-t-il confirmé. Il avait déjà remporté ce siège en 2012, avec l’étiquette UMP. Dans le département voisin du Pas-de-Calais, la ministre déléguée chargée de l’Autonomie, Brigitte Bourguignon, défendra son siège dans la 6e. Il y a près d’un an, cette figure de l’aile gauche de la majorité avait déjà réussi à y remporter la législative partielle face au RN.
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Les socialistes au bord de la rupture
Au moment de lancer la visioconférence du conseil national, jeudi soir, la direction du PS avait la sensation de monter sur un ring de boxe. Le premier secrétaire, Olivier Faure, savait que les coups allaient pleuvoir dans les heures à venir. Pour conclure l’accord de son parti avec LFI pour les législatives, le vote de cette instance était malgré tout indispensable. Les débats qui vont avec aussi. Chauffés à blancs depuis plusieurs jours, les opposants d’Olivier Faure ne cachaient pas leur volonté d’en découdre. Eux ne voient derrière cette alliance qu’une «soumission», voire une «disparition» de leur parti historique derrière le mouvement de Jean-Luc Mélenchon.
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Sarkozy et Hollande invités pour l’investiture de Macron
Emmanuel Macron sera investi samedi matin pour son second quinquennat au cours d'une cérémonie sobre qui «s'enracine dans l'histoire de la République». Pas de long tapis rouge dans la cour de l'Elysée, ni de remontée des Champs-Elysées: le moment sera moins spectaculaire qu'à l'arrivée d'un nouveau président accueilli par son prédécesseur. Le 8e président de la Ve République sera l'objet de tous les regards des 500 personnes présentes, debout. Il y aura sa famille, dont son épouse Brigitte, ses amis, les membres du gouvernement, Jean Castex en tête, ainsi que les principaux responsables des assemblées, des corps constitués et intermédiaires, des académies, des cultes…
Les anciens présidents Nicolas Sarkozy et François Hollande et l'ex-premier ministre Edouard Philippe ont été invités mais l'Elysée n'était pas en mesure jeudi de confirmer leur présence. La cérémonie débutera par la proclamation des résultats officiels de l'élection par le président du Conseil constitutionnel Laurent Fabius, qui confirmera ainsi qu'Emmanuel Macron a obtenu 58,55% des suffrages.
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La carte des circonscriptions à gauche après l'accord commun
L'accord est programmatique. Il est aussi - et surtout - électoral. Après de longues heures de négociations, les forces de gauche sont parvenues à s'entendre sur les circonscriptions pour les élections législatives de juin. En position de force après le bon score de Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle (21,95%), les Insoumis ont clairement l'avantage sur leurs nouveaux partenaires socialistes, écologistes et communistes. Découvrez ci-dessous la première carte de répartition pour chaque force de gauche, réalisée par le service infographie du Figaro.
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L'avocat Charles Consigny sera candidat LR dans les Yvelines
Ce sera l'une des têtes d'affiche des Républicains pour ces législatives. Selon les informations du Figaro, l'avocat Charles Consigny vient d'être investi candidat LR dans la 4e circonscription des Yvelines. Après s'être engagé pendant la campagne de Valérie Pécresse pour mobiliser la société civile, l'avocat et chroniqueur régulier dans la presse se lance donc dans cette nouvelle bataille électorale. « Je suis prêt à mener ce combat. Il y a besoin de pluralisme à l'Assemblée », explique Charles Consigny, qui souhaite, s'il est élu, ne « pas être un député de l'opposition bête et méchant ».
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Opposée à l'accord PS-LFI, Carole Delga soutiendra des dissidents
Carole Delga, présidente de la région Occitanie et cadre du PS, a annoncé jeudi qu'elle voterait contre l'accord électoral PS-LFI et qu'elle soutiendrait au cas par cas des candidats dissidents.
Dénonçant des «jeux d'appareils», Carole Delga se dit «pour l'union à gauche mais pour une union claire, sincère, crédible et durable, pas pour une union de façade. Cette union, elle existe en Occitanie avec des politiques de gauche assumées et revendiquées», selon un communiqué intitulé «Lettre à la gauche».
Les 300 membres du Conseil national du PS se réunissent dans la soirée afin de se prononcer sur l'accord programmatique et électoral conclu mercredi avec LFI en vue des législatives des 12 et 19 juin.
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«J'entends la volonté d'union de la gauche et je la partage, mais j'entends aussi le besoin absolu de sincérité, de clarté, de cohérence et d'honnêteté. (...) Je soutiendrai donc les candidats de gauche qui s'engageront avec clarté, en fidélité avec nos valeurs communes», a-t-elle averti.
Premier ministre, nouveau gouvernement, investitures... Emmanuel Macron joue la montre
Dix jours après sa réélection, Emmanuel Macron est résolument décidé à… ne rien trancher. Premier ministre, nouveau gouvernement, investitures pour les législatives, … Pour le chef de l’État, il est urgent d’attendre avant de rendre publics ses premiers arbitrages. «Le gouvernement Castex ira au bout du premier quinquennat d’Emmanuel Macron, qui s’achève le 13 mai minuit», a indiqué mercredi son porte-parole, Gabriel Attal. Il s’exprimait à l’issue du Conseil des ministres, auquel seuls les principaux membres de l’exécutif ont été conviés.
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Législatives 2022 : moins de 10 députés LR devraient se présenter sous les couleurs macronistes
INFO LE FIGARO - Seuls «cinq à sept» élus pourraient franchir le Rubicon, et faire ainsi échouer «l'appel» lancé par Nicolas Sarkozy dans l'entre-deux-tours.
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Pas d'hémorragie pour l'instant. Selon les informations du Figaro , moins d'une dizaine - voire à peine «cinq à sept» - députés LR sortants brigueront leur succession sous les couleurs macronistes aux législatives des 12 et 19 juin prochains. Parmi eux pourrait figurer l'élue des Hauts-de-Seine, Constance Le Grip. À l'inverse du patron actuel des députés de droite, Damien Abad, qui aurait finalement choisi de rester fidèle à sa famille politique, après avoir pourtant été reçu à l'Élysée dans l'entre-deux-tours.
Élisabeth Borne officiellement candidate dans le Calvados
Selon le journal La Manche Libre, la ministre du Travail Élisabeth Borne est candidate aux législatives, dans la 6e circonscription du Calvados.
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«Oui, ce jeudi 5 mai est important. Il fallait attendre l'investiture pour pouvoir annoncer ma candidature dans la 6e circonscription. C'est une circonscription qui compte beaucoup pour moi, dans un département, le Calvados, qui est le berceau de ma famille», déclare t-elle au quotidien régional.
Si Emmanuel Macron pense à elle pour un ministère, Élisabeth Borne répond à La Manche Libre : «Si le président me renouvelait sa confiance et que je sois de nouveau au gouvernement, alors ce serait le suppléant, Freddy Sertin, qui siégerait à l'Assemblée. Mais même si j'étais ministre, je serais engagée pour cette circonscription. Je pense par exemple à Brigitte Bourguignon, ministre de l'Autonomie, qui a toujours continué à être très attentive à sa circonscription du Pas-de-Calais».
Pas d'état de grâce pour Macron, Mélenchon 2e personnalité préférée des Français, selon un sondage
La cote de confiance d'Emmanuel Macron a reculé de quatre points en un mois, sans bénéfice d'un état de grâce après sa réélection, tandis que l'Insoumis Jean-Luc Mélenchon se hisse au second rang des personnalités préférées des Français derrière Édouard Philippe, indique un sondage publié jeudi.
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Avec une cote de confiance de 34%, le président réélu le 24 avril débute son second mandat «avec la confiance la plus faible de tous les présidents depuis 1995», soit quatre points en moins depuis avril, souligne le sondage Elabe réalisé du 3 au 4 mai pour Les Échos et Radio Classique.
À l'inverse, 58% des personnes interrogées ne lui font pas confiance, soit trois points de plus que le mois dernier. «Emmanuel Macron ne bénéficie pas d'état de grâce pour le début de son second mandat», observe l'institut moins de deux semaines après sa réélection et à cinq semaines du premier tour des législatives.
À titre de comparaison, la cote de confiance du chef de l’État avait atteint 45% en 2017 après son arrivée à l’Élysée.
Dans cette enquête d'opinion, l'ancien premier ministre Édouard Philippe demeure largement la personnalité préférée des Français avec 48% d'opinions favorables, soit quatre points gagnés en un mois.
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L'Insoumis Jean-Luc Mélenchon, troisième homme de la présidentielle, se hisse au second rang avec un bond de sept points à 35%, devançant la candidate du Rassemblement national Marine Le Pen qui perd deux points à 33%, elle-même rejointe à la troisième place par la présidente de la Banque centrale européenne Christine Lagarde
Hidalgo critique l'accord LFI-PS mais «ne souhaite pas l'empêcher»
Anne Hidalgo critique l'accord pour les législatives entre LFI et le PS, irrespectueux «des personnes» et qui «ne porte pas les garanties» nécessaires sur plusieurs thèmes, mais elle «ne souhaite pas empêcher» son approbation jeudi soir par son parti, a-t-elle indiqué à l'AFP.
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La maire de Paris et ex-candidate du PS à la présidentielle a fait cette déclaration à quelques heures du Conseil national du parti dont les 300 membres doivent, à partir de 19H00, approuver ou non l'accord programmatique et électoral conclu mercredi avec LFI.
«L'accord proposé par LFI et Jean Luc Mélenchon ne porte pas les garanties nécessaires sur des sujets aussi essentiels que l'OTAN, l'Europe de la défense, la laïcité et les valeurs universelles», déplore Anne Hidalgo dans une déclaration écrite.
En outre, selon elle, «cet accord ne se fait pas dans le respect des personnes, ni dans le respect des élus implantés dans les territoires, qui portent pourtant des engagements politiques et citoyens résolument ancrés à gauche».
Elle prend pour exemple une proche, «la jeune députée Lamia El Aaraje de la circonscription du 20ème arrondissement de Paris, alors même qu'elle l'avait remportée il y a un an dans les urnes».
Le PS n'a pas eu gain de cause sur cette circonscription car LFI considérait que son élection ayant été invalidée en janvier, elle n'était pas réellement sortante. C'est l'Insoumise Danielle Simonnet qui sera la candidate de la «Nouvelle union populaire écologique et sociale» (Nupes).
Le parti présidentiel LREM change de nom et devient «Renaissance»
Le parti présidentiel La République en marche change de nom et devient «Renaissance», un «parti populaire qui a vocation à être ouvert» pour «toujours faire le choix des Lumières contre l'obscurantisme», a indiqué jeudi son délégué général Stanislas Guerini.
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«Nous initions aujourd'hui un mouvement de refondation de La République en marche pour pouvoir continuer à élargir ce mouvement politique qu'a créé le président de la République Emmanuel Macron il y a un peu plus de six ans dans un parti politique qui portera le nom de Renaissance», a indiqué Stanislas Guerini lors d'une conférence de presse à Paris. En vue des législatives, les différents partis de la majorité présidentielle se regroupent pour leur part dans une confédération baptisée «Ensemble».
David Habib, député PS des Pyrénées-Atlantiques, se présente contre LFI
Selon le journal Sud-Ouest, le député socialiste David Habib maintient sa candidature aux législatives, sans le soutien de son parti et donc de l’union de la gauche. De ce fait, il fera campagne face à un candidat LFI. «Il paye là ses critiques contre Olivier Faure», soutient le quotidien régional.
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Législatives 2022 : le camp Macron s'accorde avec Édouard Philippe et s'unit en une confédération
INFO LE FIGARO - Après d'intenses négociations, les partis pro-Macron ont trouvé un accord. Allié de LREM, le MoDem obtient 101 candidats, contre 58 à Horizons, sur 577 sièges à pourvoir à l'Assemblée.
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Emmanuel Macron a fini par trancher. Après plus de dix jours de tractations, marquées par des accrochages avec l'ancien premier ministre Édouard Philippe, les responsables de la majorité présidentielle ont trouvé un accord en vue des élections législatives des 12 et 19 juin prochains.
Emmanuelle Wargon: «Je suis candidate aux législatives»
Après avoir été élue conseillère régionale d'Île-de-France l'année dernière, Emmanuelle Wargon part à la conquête d'un siège de député. Implantée à Saint Mandé (Val-de-Marne), la ministre déléguée chargée du Logement brigue la circonscription voisine (8e, qui couvre Maisons Alfort, Charenton-le-Pont, Saint Maurice et Joinville-le-Pont). Un territoire aux mains de la droite que cette marcheuse de gauche espère faire basculer en juin.
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Laurent Jacobelli, porte-parole de Marine Le Pen, candidat en Moselle pour les législatives
Laurent Jacobelli (RN), porte-parole de la campagne présidentielle de Marine Le Pen, a annoncé jeudi qu'il se présentait aux élections législatives à Hayange, en Moselle, ville symbole de la désindustrialisation, dirigée par le Rassemblement national.
«Si vous me faites confiance, pour être votre nouveau député, je m'engage à m'opposer à la politique du mépris d'Emmanuel Macron, à voter contre la retraite à 65 ans, à refuser toute hausse de vos impôts ou de vos taxes et à défendre nos services publics», a-t-il indiqué dans un communiqué. «Je me battrai aussi pour augmenter les effectifs de la Police nationale dans nos villes.»
Ancien militant de Debout la France, qui a rejoint le RN en 2017, Laurent Jacobelli est élu au Conseil régional de la région Grand Est depuis 2021. Agé de 52 ans, il avait été candidat du parti d'extrême-droite aux législatives de 2017 dans la dixième circonscription des Bouches-du-Rhône.
Accord avec LFI: EELV a «cassé sa colonne vertébrale», estime Pompili
Europe Écologie - Les Verts a «cassé sa colonne vertébrale» européenne en s'alliant avec La France insoumise pour les législatives, a lancé jeudi sur franceinfo la ministre Barbara Pompili, ancienne membre d'EELV dont elle dénonce le «reniement».
«Je comprends totalement qu'il faille essayer de trouver des accords pour avoir des représentants au Parlement, c'est le fonctionnement de nos institutions, mais on ne peut pas aller aussi loin dans le reniement de ce que nous sommes», a déclaré la ministre de la Transition écologique, assurant qu'elle n'aurait pas signé cet accord quand elle était membre du parti.
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«Europe Écologie - Les Verts s'est fondé sur la question de l'Union européenne. L'Europe, c'est la colonne vertébrale d'Europe Écologie - Les Verts. Ils ont cassé leur colonne vertébrale, comment voulez vous marcher quand votre colonne vertébrale est cassée, ça n'a aucun sens», a-t-elle poursuivi.
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Législatives: le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti pas candidat
Le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti ne sera pas candidat aux élections législatives de juin, a appris l'AFP jeudi auprès de son entourage. Le garde des Sceaux «n'a pas l'intention de briguer un mandat de député dans le Nord», a-t-on indiqué de même source. Des indiscrétions politiques le prêtaient candidat dans la 15e circonscription de ce département dont il est originaire.
Valérie Pécresse a refusé le don de Nicolas Sarkozy
L'ancienne candidate LR, Valérie Pécresse, qui a lancé un appel aux dons pour combler le trou de cinq millions d'euros laissé par sa défaite à la présidentielle, a, selon son entourage, refusé l'argent de Nicolas Sarkozy, qui ne lui avait jamais apporté son soutien pendant la campagne.
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L'ancien président de la République avait fait, il y a une dizaine de jours, un virement bancaire d'une somme à 4 chiffres (sans atteindre la limite légale de 4600 euros) en faveur de la présidente de la Région Île-de-France. Mais celle-ci l'a fait re-créditer dans la journée, a indiqué jeudi à l'AFP l'entourage de Valérie Pécresse, confirmant une information de Politico.
«Elle ne demande pas la charité, mais la solidarité et l'amitié. C'est une femme d'honneur», a expliqué cette source.
Législatives: Bruno Le Maire annonce qu'il ne se représente pas
Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a annoncé jeudi à Évreux qu'il ne se représenterait pas aux élections législatives de juin. «Je ne solliciterai pas de nouveau un mandat de député de l'Eure. J'ai toujours dit que je ne ferai pas plus de trois mandats. Je respecte mes promesses», a-t-il déclaré lors d'un point de presse.
Martine Aubry appelle les socialistes à valider l'accord avec LFI
La maire PS de Lille Martine Aubry a appelé jeudi les socialistes à «valider» la proposition d'accord avec La France insoumise en vue des législatives, malgré des «réserves majeures» sur l'Europe, alors que le Conseil national du parti doit se prononcer jeudi soir.
«J'appelle les socialistes à valider cette proposition d'accord», écrit Martine Aubry dans un communiqué diffusé sur son compte Twitter, tout en soulignant que cet accord «ne correspond pourtant pas en tout point à (ses) convictions profondes». Cet accord à gauche, rejeté par des figures historiques du PS, «se justifiait d'autant plus qu'Emmanuel Macron s'apprête à durcir sa politique libérale de régression sociale et d'inaction climatique, et que 42% des suffrages se sont portés sur l'extrême droite qui menace gravement notre démocratie et notre République», estime-t-elle.
Emmanuel Macron lundi à Berlin pour son premier déplacement après son investiture
Le président français Emmanuel Macron se rendra lundi à Berlin pour y rencontrer le chancelier Olaf Scholz, son premier déplacement depuis sa réélection et son investiture, afin de marquer «la force du couple franco-allemand», a annoncé jeudi l’Élysée. Les deux dirigeants se retrouveront pour un entretien bilatéral suivi d'un dîner de travail.
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Emmanuel Macron arrivera à Berlin après avoir participé à la Journée de l'Europe, au Parlement européen à Strasbourg, où se tiendra la cérémonie de clôture de la Conférence sur l'Avenir de l'Europe, un an après son lancement.
Législatives : Gérald Darmanin annonce sa candidature dans le Nord
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a annoncé jeudi sa candidature aux élections législatives dans la 10e circonscription du Nord, qui comprend une partie de la ville de Tourcoing, dont il a été maire.
«Après en avoir parlé avec le président de la République j'ai décidé (...) d'être candidat au mois de juin prochain», a déclaré Gérald Darmanin lors d'une conférence de presse à Bousbecque (Nord). Son suppléant sera le député sortant Vincent Ledoux, membre du parti de droite pro-Macron «Agir».
Alexis Corbière : la démission de Bernard Cazeneuve a «autant d’effet que la disparition de l’horloge parlante»
Invité de Cnews jeudi matin, le député de la France Insoumise (LFI) Alexis Corbière a commenté la démission de Bernard Cazeneuve du PS après l’accord conclu avec La France insoumise pour les élections législatives. «Cela a autant d’effet que la disparition de l’horloge parlante», a-t-il tancé.
Olivier Faure : «Je ne suis pas devenu Insoumis dans la nuit»
«Il y a eu un scrutin. Les Français et les Françaises ont fait le souhait massif de l’Union. À 93%, ceux qui sont sympathisants de la gauche souhaitent que nous nous retrouvions. Effectivement, on peut considérer que l’isolement est la meilleure façon d’avancer. Je pense le contraire», a déclaré Olivier Faure, le Premier secrétaire du PS, sur BFM TV. Toutefois, «Je ne suis pas devenu Insoumis dans la nuit. Je continuerai de défendre le livraisons d'armes aux Ukrainiens, les sanctions envers Vladimir Poutine et l'intransigeance», a-t-il ajouté. «Nous avons signé avec les Insoumis un texte qui dit le contraire d'une complaisance envers la Russie»
Éric Woerth dénonce «la prise de pouvoir idéologique de l'extrême gauche»
Le président de la Commission des finances de l'Assemblée Éric Woerth (ex-LR rallié à la majorité présidentielle) a dénoncé jeudi l'alliance «contre-nature» pour les législatives entre le PS et LFI, y voyant «la prise de pouvoir idéologique de l'extrême gauche sur la gauche toute entière». «C'est une alliance un peu contre-nature, c'est la prise de pouvoir idéologique de Jean-Luc Mélenchon, et donc de l'extrême gauche, sur la gauche toute entière, c'est évidemment assez problématique pour la France», a regretté sur France 2 le député de l'Oise.
Car, selon lui, cette «extrême gauche», c'est «un autre modèle pour notre pays», c'est «la paupérisation du pays» et elle est «dangereuse» car «affaiblir l'Europe, c'est affaiblir la France». Interrogé sur un éventuel parallèle avec des LR qui rejoindraient Marine Le Pen, il a estimé que «ça ressemble à ça» et que «ça devrait créer les mêmes cris d'indignation».
Législatives: ces LR investis qui préfèrent renoncer
Investis pour les législatives, certains candidats LR préfèrent se désister après l'échec cuisant de la présidentielle, en invoquant leur mandat local ou un désaccord avec l'orientation du parti. «Nos candidats partent avec un capital de 4,78%», soit le score de Valérie Pécresse au premier tour de la présidentielle, analyse un élu. «A côté de ça on a une gauche unie, Emmanuel Macron qui a gagné, un RN en forme... Il va falloir une grande capacité à +performer+», ajoute cet élu qui «n'imagine pas un LR, aussi talentueux soit-il, gagner une “circo” s'il n'est pas sortant». «Je les comprends, on se bat pour nos idées, mais si c'est pour faire 2% et ne pas être remboursés de ses frais de campagne...», résume un député.
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Parmi ceux qui ont renoncé aux scrutins des 12 et 19 juin, Soizic Perrault, investie en février dans le Morbihan, assure à l'AFP que «cela n'avait pas de sens de s'engager dans cette élection», et invoque un souci de «crédibilité». «J'ai défendu un projet qui a fait moins de 5%», ajoute la vice-présidente du département du Morbihan, qui «reste fidèle» à son parti politique. Laura Cinieri a elle aussi renoncé à son investiture dans la Loire, et décidé en plus de quitter le parti. «Ne pas appeler à faire barrage contre l'extrême droite a été un déclic», assure-t-elle à l'AFP, «heurtée» par l'orientation prise par LR.
Journée clef pour l’union de la gauche
Après EELV dimanche soir, le PCF mardi, la France insoumise a conclu un accord avec le PS mercredi pour les législatives. Ils se sont tout d’abord entendus sur les circonscriptions, avant d’annoncer un accord global dans l’après-midi. Mais celui-ci doit être soumis à un vote d’approbation jeudi soir devant les 300 membres du Conseil national du PS. Les premiers secrétaires de chaque fédération vont être appelés à se prononcer. «Ce ne sera pas une formalité, bien au contraire», a averti l’entourage du premier secrétaire Olivier Faure, car «il y aura des déçus, chez les fédérations moins servies que d’autres en circonscriptions».
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Le ministre des Transports met en scène l’attente du remaniement sur Twitter
Jean-Baptiste Djebbari, le ministre des Transports, a publié une courte vidéo sur Twitter à destination des adolescents où il met en scène l’attente du remaniement dans son bureau, entouré de cartons. «Si ça continue, même Rihanna va sortir son album avant», écrit-il. Une internaute l’interroge : «Êtes-vous fan de la chanteuse ?" ; lui répond «c’est mon ex».
Accord PS-LFI: «C'est du rafistolage», estime Jean-Marc Ayrault
L'ancien premier ministre socialiste Jean-Marc Ayrault a qualifié mercredi de «rafistolage» l'accord conclu entre la France insoumise (LFI) et le Parti socialiste (PS) pour les législatives de juin, regrettant une «forme de démission» qui risque de fracturer le PS.
«Je suis profondément déçu par le texte qui vient d'être rendu public. Je vous dis mon désaccord avec regret», a déclaré M. Ayrault à l'AFP. «C'est du rafistolage», a-t-il estimé, dénonçant le «prix exorbitant» payé par le PS, qui serait «absent dans 500 circonscriptions sur 577». «Il y a une forme de démission qui n'est pas défendable», a estimé l'ancien Premier ministre de François Hollande. «En même temps, j'ai bien conscience qu'avec 1,7 % des voix à la présidentielle, ça ne met pas le Parti socialiste en situation confortable», a reconnu M. Ayrault.
Accord LFI/PS: l'ex-premier ministre Bernard Cazeneuve annonce quitter le PS
L'ancien premier ministre socialiste Bernard Cazeneuve a annoncé mercredi à l'hebdomadaire régional La Manche Libre son départ du PS après la conclusion d'un accord en vue des législatives entre ce parti et LFI.
«J'ai quitté le Parti socialiste en désaccord avec l'alliance passée avec le parti de Jean-Luc Mélenchon», a déclaré Bernard Cazeneuve, évoquant «une formation politique, La France insoumise, dont j'ai eu à subir la violence, l'outrance des positions, les insultes aussi quand j'étais au gouvernement, notamment lorsque s'est produite la mort de Rémi Fraisse», un militant mort lors d'une manifestation en 2014, alors que Bernard Cazeneuve était ministre de l'Intérieur.
François Hollande «récuse» l'accord entre LFI et le PS
L'ancien président de la République François Hollande a indiqué mercredi au quotidien régional La Montagne qu'il «récusait» l'accord entre La France insoumise et le Parti socialiste. «Je récuse l'accord sur le fond et même sur les circonscriptions. Mais c'est une question qui doit être tranchée par le conseil national du PS», a déclaré l'ex-président socialiste. Son entourage a précisé qu'il s'exprimerait plus en détail «en début de semaine prochaine».
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La France insoumise et le Parti socialiste ont annoncé mercredi avoir conclu un accord pour les élections législatives après être tombés d'accord sur la stratégie, le programme et les circonscriptions. Par cet accord, le PS rejoint la «Nouvelle union populaire écologique et sociale», dont EELV et le PCF sont déjà membres en vertu des accords passés ces trois derniers jours. Le texte doit toutefois être soumis à l'approbation interne des socialistes jeudi. François Hollande avait mis en garde jeudi 28 avril contre une «disparition» du PS en cas d'accord avec LFI.Ce serait «une remise en cause de l'histoire même du socialisme, de François Mitterrand et ses engagements européens, de Lionel Jospin et sa crédibilité économique et ses avancées sociales», avait-il déclaré.
Bonjour à tous
Bienvenue dans ce direct consacré aux tractations politiques à quelques semaines des législatives. Minute par minute, Le Figaro fait le point sur les dernières informations à connaître. Vous retrouverez les informations de la veille dans notre précédent direct.
Législatives 2022: Marlène Schiappa ne sera pas candidate
Plusieurs membres du gouvernement se préparent à candidater aux législatives de juin. Mais la ministre déléguée à la Citoyenneté indique qu'elle ne briguera pas un siège de député.
Sondage: un début de second mandat plus compliqué que prévu pour Macron
BAROMÈTRE FIGARO MAGAZINE - La cote de confiance du président de la République au lendemain de sa réélection baisse de deux points.
Violences du 1er Mai : Mélenchon met en cause le préfet de police, Darmanin évoque une «ambiguïté» avec «l'ultra gauche»
L'ancien candidat des Insoumis estime que Didier Lallement est «incapable de garantir le droit de manifester en paix».
L'Humanité
Droits et libertés : le cortège de la haine derrière Le Pen
ActuUne victoire, désormais possible, de la candidate du RN à la présidentielle ouvrirait la porte aux pires atteintes aux droits et libertés. Sous la pression des différents courants de l’extrême droite, les discours les plus rances seraient banalisés et les actes de violence et agressions xénophobes des groupuscules radicaux ne manqueraient pas de se multiplier.
Florent LE DUAvec Marine Le Pen, c’est toute l’extrême droite française qui arriverait au pouvoir. Au-delà d’un programme qui cible déjà les minorités, matraque la démocratie et l’État de droit, envisager les conséquences d’un Rassemblement national aux commandes de la France nécessite de voir plus loin. D’observer à quel point ses alliés à l’international ont ravagé les droits et les libertés (voir page 19). De connaître l’histoire de ce mouvement, fondamentalement raciste, antisocial, antiféministe. De mesurer l’influence des différents courants qui la composent, et auxquels Marine Le Pen s’appliquera à donner des gages.
Trois projets d’attentats déjoués en 2021
Des chapelles qui n’ont rien de républicain. « Dans cette galaxie d’extrême droite, il y a des identitaires, des néonazis, des monarchistes, les anciens du GUD (Groupe union défense), l’Action française…, énumère le sociologue Erwan Lecœur, spécialiste de l’extrême droite. Ces gens-là se disent empêchés d’exprimer leurs idées, d’agir, y compris violemment, dans leur objectif de “protéger le peuple”. Bien entendu, l’arrivée de Marine Le Pen au pouvoir les libérerait. » Le déchaînement de la haine et des violences pourrait être la première conséquence de sa victoire à la présidentielle.
[va:Notre dossier Marine Le Pen:https://www.humanite.fr/mot-cle/marine-le-pen-la-verite-du-projet]
Sous l’effet de la banalisation de l’extrême droite, la fureur protofasciste se répand déjà de plus en plus. Les agressions, les rixes, les intimidations sont en constante augmentation depuis cinq ans, particulièrement depuis janvier 2021. L’année dernière, trois projets d’attentats liés à l’extrême droite ont été déjoués, selon le ministère de l’Intérieur. Certains sont passés à l’acte, comme le militant RN Claude Sinké, qui a attaqué la mosquée de Bayonne en 2019. Les épisodes sont nombreux, encore récemment avec le meurtre de l’ex-rugbyman Federico Martin Aramburu, le 19 mars, dont Loïk Le Priol, militant bien connu des réseaux fascistes, est à ce jour le principal suspect. Erwan Lecœur, qui observe de près ces groupements, constate que se multiplient « les loups solitaires, les groupuscules fascistes, des personnes qui sont en train de se préparer à passer à l’action, qui fourbissent des armes, lancent des appels sur la fachosphère. La normalisation de l’extrême droite leur a donné un sentiment de légitimité, une accession au pouvoir serait perçue comme un feu vert au déchaînement de leur haine ».
Les cibles sont connues : les militants antifascistes et féministes, les musulmans, les immigrés, les homosexuels, les non-Blancs, « et tous ceux qui les défendent », ajoute le sociologue. « Contre les syndicalistes et militants de gauche également, développe Raphaël Arnault, porte-parole de la Jeune Garde, organisation antifasciste créée en 2018. Attaquer quiconque remettrait en cause l’ordre économique et social, l’exploitation salariale est dans leur ADN. Les attaques sur les piquets de grève, les mobilisations sociales dans les facs, les usines, sont régulières et ils voudront d’autant plus les réduire au silence s’ils sont au pouvoir. »
Connexions avec des réseaux fascisants
Diviser pour mieux régner, un adage dont les victimes seraient nombreuses. La préférence nationale ou l’interdiction du voile figurent déjà dans le programme de Marine Le Pen, mais nul doute que l’extrême droite ira plus loin. « S’ils ne sont pas en capacité de répondre aux attentes sociales notamment, il est absolument certain qu’ils appuieront sur la touche “bouc émissaire” et feront passer des mesures réduisant les droits des minorités », avance le sociologue Ugo Palheta. La notion floue de « lutte contre la propagande islamiste », qui brouille les frontières entre islam et terrorisme (le voile est par exemple défini comme « uniforme islamiste »), ouvre la voie à des discriminations structurelles à l’égard des musulmans. Les droits des femmes pourraient aussi être remis en question. « Rien que sa victoire pousserait des médecins réfractaires à s’autoriser de refuser les avortements », affirme Nadya Salm, présidente de l’association Rose d’espoir. La candidate RN n’exclut pas un référendum pour revenir sur le droit à l’avortement, comme sur la peine de mort ou l’abrogation du mariage pour tous, que des élus RN refusent déjà parfois de célébrer. Ces consultations, Marine Le Pen a pour objectif de les transformer en plébiscites, en muselant les oppositions et en s’appuyant sur ses relais médiatiques.
Erwan Lecœur alerte aussi sur les pressions qu’exerceraient les différentes mouvances de l’extrême droite : « Ils vont exploser sur la scène politique, médiatique, sociale et veulent pour une partie d’entre eux déclarer la guerre religieuse. Marine Le Pen leur devra une partie de sa victoire et enverra des gages. » La traduction concrète pourrait être des plus graves, insiste le chercheur : « Comme s’attaquer à ceux qui ne seraient pas dans la ligne que dicte le pouvoir, ce qu’ont fait presque tous les régimes d’extrême droite. Des associations dissoutes, des fonctionnaires mis en congé, voire des mesures de rétention sur des groupes de personnes, justifiées par des troubles que le gouvernement mettra en scène. » Des connexions existent déjà entre la candidate du RN et ces réseaux fascisants. Des anciens de l’ultraviolent GUD, Axel Loustau et Frédéric Châtillon, figurent même dans son premier cercle. Début avril, elle s’affichait aussi aux côtés de Thibaud Rufra, leader du groupe néonazi des Strasbourg Offender.
Le risque de voir les forces armées aux ordres
Plus que ces pressions, des personnalités comme Éric Zemmour pourraient jouer un rôle direct dans la politique de Marine Le Pen. Le maurrassien, qui a réuni 7 % des suffrages au premier tour de la présidentielle, ne s’en cache pas. Pour écarter l’épouvantail, la candidate du RN a réfuté l’idée de voir les membres de Reconquête ! intégrer son gouvernement. « Mais il est évident qu’elle devra faire des accords politiques, en premier lieu avec eux, et donc faire des concessions », assure le politologue Stéphane François. « S’il réclame un ministère de la Remigration, Le Pen sera-t-elle en mesure de dire non ? » s’interroge la philosophe Juliette Grange.
La politique autoritaire de l’extrême droite reposerait de plus sur une police et une armée idéologiquement convaincues. Selon une étude du Cevipof, plus de 60 % des policiers et militaires glisseraient un bulletin Marine Le Pen le 24 avril. Elle leur promet des moyens décuplés, des armes (y compris pour les polices municipales, qui deviendraient obligatoires dans les villes de plus de 10 000 habitants) ou encore une « présomption de légitime défense ». Un policier n’aura plus à prouver que son acte était « nécessaire à sa protection » et « proportionnelle à la gravité de l’attaque ». Une mesure dangereuse qui ouvrirait grand les portes de l’impunité, du libre arbitre et des violences policières.
Des violences ignorées du pouvoir
Un appareil répressif au service d’une politique qui pourrait rapidement se révéler brutale et autoritaire. « En fermant aussi les yeux sur les violences des groupes fascistes », ajoute Raphaël Arnault, qui craint le pire, notamment en repensant aux deux tribunes de militaires parues dans « Valeurs actuelles » en avril 2021. Ceux-ci prônaient l’intervention de l’armée pour « protéger nos valeurs civilisationnelles », face à « l’islamisme et (aux) hordes de banlieue » qui prépareraient selon eux une « guerre raciale ». Un « constat sans concession mais juste », a rapidement répondu Marine Le Pen, avant d’appeler les signataires à « se joindre à nous pour prendre part à la bataille qui s’ouvre ». Erwan Lecœur voit dans ces déclarations un risque immense de voir l’armée et « les nombreux militants d’extrême droite qui revendiquent la guerre raciale » ainsi autorisés à intervenir, notamment dans les banlieues populaires. « Cela peut aboutir à une guerre ethnique et religieuse immédiate, mesure-t-il. C’est le cas en Inde, où le pouvoir s’en dédouane, dit que ce sont les groupes religieux qui le font mais ne fait rien pour les en empêcher. » (Voir « HM » n° 801)
Si nul ne peut savoir jusqu’où ira l’extrême droite au pouvoir, les conséquences d’une victoire ici exposées ne relèvent en rien du fantasme. Son programme, ses déclarations, la nature de son projet comme de la fachosphère le démontrent. Prendre le risque de voir ce qu’il adviendrait serait un pari mortifère. Le 24 avril, un seul bulletin de vote est à disposition des citoyens pour l’empêcher. Un geste difficile, mais absolument nécessaire.
"L'hypothèse d'une victoire de Marine Le Pen existe"
Spécialiste des comportements électoraux et des attitudes politiques, Bruno Cautrès analyse les ressorts du vote pour l’extrême droite, sa possible victoire et pointe le risque d’une abstention des électeurs de gauche.
Bruno Cautrès
Chercheur CNRS au CEVIPOF
L’élection de Marine Le Pen et l’arrivée au pouvoir de l’extrême droite semblent ne plus relever de l’irréaliste. Ce risque est-il important et comment analysez-vous les résultats et la situation qui en découle ?
Le premier point, c’est que ce résultat n’est pas étonnant si vous prenez toutes les données d’enquête du Cevipof. On voit à quel point il y a un sentiment à la fois de crise sociale et d’insatisfaction sur le fonctionnement de la démocratie. Donc il n’est pas étonnant que se qualifie au second tour, pour la deuxième fois de suite, quelqu’un qui veut parler au nom de la question du pouvoir d’achat et qui se positionne comme la voix du peuple face à un Emmanuel Macron décrit comme le président des riches et d’une France qui n’a pas de souci. Ce résultat est inscrit dans la longue durée, c’est tout sauf une surprise. Le deuxième point est qu’elle se qualifie avec un meilleur score qu’en 2017, alors qu’elle a eu affaire à une concurrence difficile au sein même de la droite extrême.
Cela lui donne-t-il la possibilité de l’emporter ?
Ce n’est pas l’hypothèse la plus probable, mais elle existe. La grande différence avec 2017, c’est qu’à l’époque cette probabilité était de 0. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Cela dit, il y a pour Marine Le Pen plusieurs marches à franchir.
Lesquelles ? Vous parliez de concurrence, mais Éric Zemmour apporte des réserves de voix…
Oui, à condition d’abord qu’elle récupère 100 % des votes qui se sont portés sur elle et Éric Zemmour. Elle peut aussi compter sur les votes qui viennent de Nicolas Dupont-Aignan, et peut-être sur environ 20 % des électeurs de Jean-Luc Mélenchon. Cela l’amène déjà autour de 45 %. On ne sait pas bien, ensuite, quelle sera sa capacité à aller piocher chez les électeurs de Mélenchon au titre d’une colère commune. D’abord, car les électeurs qui se sont portés sur lui, insoumis mais aussi écologistes, socialistes et communistes qui l’ont fait au titre du vote utile, partagent une vision de la société qui est tout à fait antinomique avec celle de Marine Le Pen. Cela peut venir, par contre, d’abstentionnistes.
Précisément, sa stratégie consiste-t-elle en un « référendum anti-Macron » ?
C’est ce qu’elle joue : il y aura des votes qui se porteront sur elle en raison de ce « dégagisme anti-Macron ». Dans quelle proportion, c’est l’inconnue… Cela dépendra aussi de la mobilisation par Emmanuel Macron des électeurs, notamment du centre gauche. Cela va être compliqué malgré ses efforts, en tout cas en termes de communication. C’est l’autre inconnue : l’abstentionnisme et le vote blanc à gauche seront des éléments très importants.
Marine Le Pen se présente comme la candidate du pouvoir d’achat, de la défense de la démocratie et des libertés. Quelle lecture faites-vous de ce discours ?
Ce qui est sûr, c’est qu’elle a consacré beaucoup d’efforts à changer sa communication pour en faire celle d’une future cheffe d’État, en disant qu’on ne « gouverne pas contre les gens » et qu’elle ne serait pas une présidente qui crée des tensions. C’est le message qu’elle veut faire passer, en tout cas. Cela la rend d’autant plus redoutable. Si elle atteint la barre des 45 %, voire plus, c’est énorme : cela signifie qu’il y aura un avant et un après 2022.
Ailleurs dans le monde
Les droits des travailleurs, ceux des femmes, des migrants et la démocratie en général sont la cible des principaux alliés de la candidate d’extrême droite à l’échelle internationale.
À l’occasion de son meeting d’entre-deux-tours le 14 avril à Avignon, Marine Le Pen n’a pu s’empêcher de sortir les violons. « Sa » France, jure-t-elle avec emphase et passion, redeviendra une « puissance de paix, l’ambassadrice du respect des peuples, le défenseur des sans-voix, l’artisan d’un dialogue entre les nations ». Puis de promettre qu’elle luttera pour que l’Inde intègre le Conseil de sécurité de l’ONU, de même qu’un pays africain, et pourquoi pas le « Sénégal », milite-t-elle encore. Bien sûr, aucun de ses amis au pouvoir, à l’échelle internationale, n’a promu cet agenda digne de la Conférence tricontinentale organisée à Cuba en 1966, préparée par Mehdi Ben Barka et Che Guevara.
La galaxie de Marine Le Pen, les chefs d’État ou de gouvernement qu’elle fréquente, admire ou courtise, s’appellent Jair Bolsonaro au Brésil, Donald Trump aux États-Unis, Viktor Orban en Hongrie ou Matteo Salvini en Italie, liste non exhaustive de ce qui se fait de pire en termes d’atteintes à la démocratie, aux droits des travailleurs, à ceux des femmes et bien sûr des migrants, qu’ils soient économiques ou demandeurs d’asile.
À Budapest ou à Varsovie, les ultraconservateurs au pouvoir n’ont cessé de rogner les droits sociaux et syndicaux, de peser de tout leur poids pour limiter les contre-pouvoirs, qu’il s’agisse des médias ou de la justice. La mise au pas de la Cour suprême en Pologne ou la baisse drastique du nombre de salariés couverts par une convention collective en Hongrie ne sont que des exemples parmi beaucoup d’autres. Comme Bolsonaro (contre lequel la quasi-totalité des partis politiques jusqu’à la droite sont contraints de s’unir autour de Lula pour tenter de le déloger) ou Trump, Marine Le Pen dénonçait il y a cinq ans les « avortements de confort ». Les autocrates en herbe d’Europe de l’Est travaillent déjà à la limitation maximale du droit à l’interruption volontaire de grossesse, quitte à l’interdire, comme l’ont fait les ultraconservateurs polonais en 2020.
Quant à son ami Matteo Salvini, en Italie, ministre de l’Intérieur de 2018 à 2019 et chef de la Ligue, il est actuellement jugé pour « kidnapping », après avoir laissé des bateaux d’exilés errer en mer pendant une semaine. Ces politiques hostiles aux migrants « non européens », également observées en Hongrie ou en Pologne, ont une autre conséquence, bien plus perverse. Mis sous pression des partis d’extrême droite parfois aux portes du pouvoir, des gouvernements de droite conservatrice classique et même sociaux-démocrates pratiquent à leur tour une surenchère dans le harcèlement des demandeurs d’asile. À l’image du Royaume-Uni de Boris Johnson ou du Danemark de Mette Frederiksen, qui travaillent tous les deux sur des projets d’expulsion des migrants et leur rétention le plus loin possible à l’étranger (lire page 26). Raison de plus pour que le score de Marine Le Pen soit le plus faible possible le 24 avril, outre l’impérieuse nécessité de lui interdire l’accès à l’Élysée.
Présidentielle 2022Extrême droiteRassemblement nationalMarine Le Pen : la vérité du projet L'Humanité
Guide Balade intime au cœur de la Ville rose
Nos recommandations culturellesBruno VincensOn peut aimer une ville comme on aime une personne. Intimement. Francis Pornon aime Toulouse et nous entraîne dans une balade pour en découvrir tous les recoins. À chaque lieu, une histoire. L’auteur nous invite, ce guide en main, à ralentir le pas, à aiguiser notre regard. Place Saint-Pierre, haut lieu des soirées étudiantes, nous imaginons les guérites où jadis il fallait verser l’octroi pour emprunter le pont au-dessus de la Garonne. Dans cette promenade subjective, Francis Pornon s’arrête devant des lieux qui lui sont chers telle la maison de briques où vécut Jaurès, la façade Arts-déco de la bourse du travail… Les bistrots, où l’imaginaire se libère, occupent une bonne place dans l’ouvrage. La quatrième ville de France, en forte croissance, préserve tant bien que mal ses allures de gros village occitan.
toulouse L'Humanité
Revue Les contours de la nouvelle classe dominante
Nos recommandations culturellesStéphane BonnéryLa revue la Pensée propose un dossier : « Le pouvoir discret de la bourgeoisie ». Tibor Sarcey y révèle le rôle des actionnaires du capitalisme financiarisé. Nikos Smyrnaios dévoile les intérêts de la nouvelle bourgeoisie des Gafam. Stéphanie Loncle fait tomber le masque du mécénat artistique. Et Lorraine Bozouls décortique les modes de vie des classes supérieures. L’ensemble du dossier, à la suite de la contribution historique d’Alexandre Fernandez sur le cas de l’Espagne, invite à comprendre qui définit la classe dominante. Hors dossier, Bruno Chaudret et Michel Blay interrogent les menaces sur le CNRS, et Albert Rouet l’Église après le rapport Sauvé. Patrick Coulon évoque la Commune ; Jean Quétier, le « travail de parti » de Marx ; Yves Vargas, le vicaire savoyard de Rousseau ; et Benoit Lépinat relie « psychologie et marxisme » à partir de Wallon.
presse écrite Le Figaro
Guerre en Ukraine: des généraux russes éliminés grâce au renseignement américain
Adrien JaulmesDÉCRYPTAGE - Les États-Unis aident l’Ukraine par la livraison d’armes de plus en plus lourdes, par l’entrainement de ses troupes, mais aussi en transmettant des renseignements sensibles.
Les renseignements fournis par les Américains auraient permis aux Ukrainiens de tuer plusieurs généraux russes en tirant à l’artillerie sur leurs postes de commandement déployés sur le front. Une dizaine d’officiers généraux russes seraient morts au combat depuis le début de la guerre, un taux de perte particulièrement élevé dans un conflit moderne. Selon une source officielle américaine, citée par le New York Times, une partie d’entre eux auraient été tués grâce à l’aide des États-Unis. Les interceptions électroniques américaines, notamment des transmissions radio ou téléphoniques des états-majors de campagne russes, permettent de repérer avec précision leur position. Transmis en temps réel, ces renseignements servent à l’artillerie ukrainienne pour frapper directement ces postes de commandement.
Le chef d’état-major de l’armée russe, Valery Guerasimov, aurait, selon des sources ukrainiennes, échappé de justesse à un de ces bombardements ciblés ces derniers jours pendant une visite du front près d’Izyoum, dans le Donbass, et aurait été peut-être même légèrement blessé. Les Ukrainiens affirment avoir infligé des pertes dans l’état-major. Les Américains ont démenti avoir spécifiquement pris pour cible les officiers généraux russes, et suggéré que les Ukrainiens peuvent avoir leurs propres sources de renseignement.
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Ce renseignement opérationnel n’a pas seulement permis de perturber la chaîne de commandement russe. Des informations précises fournies en temps réel par les Américains auraient aussi permis aux Ukrainiens de parer des attaques. D’après la chaîne américaine NBC, le renseignement américain aurait ainsi averti l’Ukraine des cibles visées par les premiers missiles et bombardements russes le jour même de l’offensive du 24 février, leur permettant de déplacer les avions et les systèmes de défense antiaérienne avant qu’ils ne soient touchés. C’est aussi grâce à ces renseignements que les Ukrainiens ont pu abattre deux Ilyouchine-76 transportant des parachutistes russes, qui devaient s’emparer de l’aéroport d’Hostomel, près de Kiev, au cours des premiers jours de l’invasion. Cet échec a eu un impact significatif sur la bataille pour le contrôle de la capitale ukrainienne.
Rôle «décisif»
Cette opération massive de partage de renseignements opérationnels avec un partenaire non-membre de l’Otan est sans précédent. Elle a, selon les Américains, joué un rôle crucial dans la résistance de l’Ukraine face à une armée russe supérieure en nombre et en matériel.
Les forces ukrainiennes ont aussi vu leur capacité à exploiter ces renseignements augmenter par le matériel moderne fourni par les États-Unis et l’Otan, notamment en matière d’artillerie. Alors que les combats se livrent désormais sur une ligne de front relativement statique, qui coupe le Donbass et va de Kharkiv à Mykolaïv, l’artillerie à longue portée est plus cruciale que jamais pour les deux belligérants. La technologie des armements occidentaux fournis à l’Ukraine et l’entraînement des artilleurs ukrainiens par des instructeurs de l’Otan dans les pays voisins compensent en partie l’infériorité numérique ukrainienne face à l’armée russe.
Jeudi, le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, a déclaré que l’artillerie à longue portée doit jouer un rôle «décisif» dans cette nouvelle phase de la guerre. Les États-Unis ont promis et en partie déjà livré à l’Ukraine 90 canons M777, ainsi que 190.000 obus d’artillerie. Le Canada et d’autres pays de l’Otan ont aussi fourni des pièces d’artillerie lourde. La France aurait pour sa part déjà commencé à livrer des canons automoteurs de 155 mm Caesar, d’une portée encore plus grande, et encore plus mobiles que les M777.
La Russie a eu recours massivement à l’artillerie, notamment dans les villes comme Marioupol, causant d’immenses destructions et de lourdes pertes civiles. Mais l’artillerie ukrainienne s’est aussi révélée d’une grande efficacité. La précision des systèmes de positionnement moderne des pièces d’artillerie, les systèmes de guidage de certaines munitions et la rapidité de tir dès que l’objectif est repéré rendent cette arme particulièrement redoutable. L’artillerie ukrainienne a déjà infligé de lourdes pertes aux colonnes de blindés russes dans le premier mois de la guerre, dans les combats au nord de Kiev. Dans le Donbass, la qualité des tirs de contrebatterie des artilleurs ukrainiens, équipés de radars américains, a contrebalancé l’avantage des Russes en nombre de canons.
L’Ukraine a aussi demandé aux Américains des armes à plus longue portée encore, comme des lance-roquettes multiples de type Himars. La Russie comme l’Ukraine sont équipées de lanceurs Smerch, d’une portée de 90 kilomètres. Le Himars tire à plus de 300 kilomètres avec une rapidité qui permet de détruire l’artillerie ennemie avant qu’elle puisse se repositionner.
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L’efficacité de l’artillerie est encore augmentée par l’emploi des drones, qui permettent de repérer les cibles. L’Ukraine a aussi infligé des pertes significatives aux Russes grâce à des drones armés, comme le Bayraktar de fabrication turque. Les États-Unis ont aussi fourni à l’Ukraine des petits drones «kamikazes» Switchblades, lancés par l’infanterie avec des petits tubes. Ces «munitions volantes» se sont révélées aussi des armes redoutables contre les blindés russes. Un nouveau drone, dont les capacités restent largement secrètes, baptisé «Phoenix Ghost», aurait aussi été sur la liste des dernières livraisons d’armes et d’équipements américains à l’Ukraine.
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DÉCRYPTAGE - Présenté depuis les premiers assauts comme une «opération militaire spéciale», le conflit en Ukraine pourrait être requalifié en «guerre» par la Russie, et ce dès le 9 mai, selon des observateurs occidentaux.
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L'Humanité
Essai Le temps des communs rouge et vert
Nos recommandations culturellesNicolas MatheySpécialiste au CNRS des questions de climat, Michel Magny propose de retracer l’histoire des rapports entre les sociétés humaines et leur environnement. Dès ses origines, le « commun social » aura dû composer avec le « commun biotique », la coexistence des humains avec les autres vivants. Les révolutions industrielles et démographiques ont, dans un temps récent, provoqué la crise écologique majeure que nous connaissons. « Face aux appétits illimités de ce système-monde néolibéral et aux détériorations sans borne des écosystèmes qu’ils provoquent », le scientifique met en avant la nécessité d’une « transition copernicienne » pour préserver la double durabilité des sociétés humaines et du vivant. « Une transition résolument “verte” et “rouge” », qui passera d’abord par des batailles d’idées pour convaincre.
Essaisenvironnementécologiebiens communs L'Humanité
Roman Un joli mai, au temps des lilas
Nos recommandations culturellesJérôme SkalskiCeci n’est pas un conte. Quant au fond, un roman, mais passé à la moulinette de celui qui cherchait « l’or du temps ». Un roman encore, conformément à la définition qu’on trouve au fil de ces pages singulières qui s’enchaînent musicalement. Quant à la forme, le journal fictionnel d’un écrivain et critique littéraire contemporain.
Évidemment, « je » est un « autre », et celui qui s’exprime en ces pages au style direct se fait clandestin à plus d’un titre, pour une échappée, ou plutôt une fugue, à Venise.
Dans une chanson de Dick Annegarn, « Paris névrose » s’oppose en un « cruel duel » à « Bruxelles abruti ». Ici, la ville naguère « lumière » s’oppose à Venise, la « sereine », superlativement, la scène se déroulant sur une fraction de printemps.
Un printemps neuf est d’abord la rencontre de l’auteur de ce journal avec un amour inespéré qu’on aperçoit par bribes et dont le nom à lui seul, Lila, évoque la saison. C’est ensuite et surtout une ode à la littérature dressée contre les dévots et les inquisiteurs de tout temps, toujours plus ou moins tartuffes. À cette littérature qui assume, au-delà de l’esprit d’enrégimentement « didactique », la fonction « cathartique » et « aléthique » de l’art, celle qui rappelle ses « quatre vérités » à une époque et à ses lecteurs.
Quelques démonstrations par l’absurde avec Homère et Joyce sont jetées dans la mêlée contre le flot de moraline actuellement en certains secteurs de la critique et de l’écriture. L’auteur imaginaire, malheureusement resté à Venise, est fâché avec la « société » identifiée de manière excessivement unilatérale avec une ville où le cœur « ne bat plus ». Le printemps est évident ! Ô mai !
L'Humanité
L’humour de Cabu à l’épreuve des balles
Nos recommandations culturellesExposition Le dessinateur de Charlie Hebdo a éreinté les religions, le chauvinisme et les puissants. En partenariat avec l’Humanité, « le Rire de Cabu » montre que son esprit frondeur n’est pas mort.
Bruno VincensToulouse (Haute-Garonne), correspondance.
C’est un portrait de Depardieu, toujours bien enrobé, avec cette question : « Faut-il interdire les farines animales ? » Cabu avait le coup de crayon féroce. Ses cibles étaient nombreuses. Par exemple, François Mitterrand : au début des années 1990, alors qu’il a une très longue carrière politique derrière lui, l’existence de sa fille Mazarine est rendue publique. Son épouse Danielle, irritée, lui lance : « Tu n’as jamais su te retirer à temps ! »
Pris parmi les 400 caricatures de l’exposition « le Rire de Cabu » (1), ces deux dessins sont la preuve de l’humour irrespectueux de Cabu, mort sous les balles de fanatiques salafistes lors de la tuerie à Charlie Hebdo, le 7 janvier 2015. Lui qui abhorrait les religions…
Cette manifestation, dont l’Humanité est partenaire, est dédiée à la liberté d’expression et au droit à la satire. Elle n’est pas un pieux hommage au dessinateur assassiné, mais une occasion de bien se marrer. Sur le parvis de l’autre hôtel de région, à Montpellier, sont exposés 24 dessins et photos grand format. « En France, il n’y a pas de délit de blasphème, rappelle Carole Delga, présidente de la région Occitanie. La loi est toujours au-dessus de la foi. »
Mais Jean-François Pitet, commissaire de l’exposition, a aussi voulu montrer toute la diversité du travail de Cabu, dessinateur prolixe pendant plus de cinquante ans. Nombreux sont les titres de presse dans lesquels il a passé au crible son époque. Véronique Cabut, son épouse, explique qu’il lisait beaucoup les journaux, écoutait la radio, s’informait énormément, toujours à l’affût d’une idée de satire.
En 1963, il crée le personnage du Grand Duduche, lycéen peu studieux mais rêveur, amoureux de la fille du proviseur. Par son refus ou son incapacité à entrer pleinement dans une société pesante et étouffante, il semble précurseur de l’esprit de Mai 68. Il est aussi l’alter ego de Cabu, éternel ado. Le Grand Duduche est l’exact opposé du beauf, autre personnage récurrent. Franchouillard, inculte et sexiste, le beauf est un archétype. Le mot est même entré dans le dictionnaire. Un dessin montre un beauf à cheval, furieux après sa monture : « Qu’est-ce que j’apprends, tu serais un cheval arabe ? »
Cabu se revendiquait journaliste et a réalisé de nombreux reportages dessinés. Sur la lutte des paysans du Larzac ou sur le commerce de bondieuseries à Lourdes. Ou pour dresser, en 1973, le portrait d’une ville de province, Montauban. Le dessinateur pousse même la conscience professionnelle jusqu’à se dévêtir pour effectuer un reportage dans le camp de naturistes du cap d’Agde. Dans un registre plus sobre, Cabu réalise, en 1966, pour le Figaro, des croquis d’audience du procès Ben Barka, opposant au roi du Maroc, kidnappé l’année précédente en plein Paris.
Fin observateur de la société, Cabu alerte sur la montée de la xénophobie : sous son crayon, Gaspard et Melchior trouvent que Balthazar a décidément la peau trop foncée et le reconduisent à la frontière. Mais, parfois, Cabu ne s’embarrasse pas de nuances. Ainsi ce dessin « Aux chiottes toutes les religions ! ». Ses partis pris sont pleinement assumés. Il déteste le sport, la tauromachie et la chasse.
Dans les années 1980, alors qu’un grand nombre d’anciens gauchistes cèdent aux sirènes du néolibéralisme, le dessinateur libertaire évite de sombrer. Au contraire, il brocarde joyeusement les figures emblématiques de l’époque, Tapie ou BHL. Cabu ne crie pas « Vive la crise » avec Montand et Alain Minc, mais décoche ses flèches dans des directions bien précises. Ainsi Georges Frêche. Cabu le dessine avec réalisme, ce qui est d’autant plus cruel. L’ancien maire de Montpellier (décédé en 2010) est vêtu d’une simple écharpe tricolore qui fait office de cache-sexe.
Une partie de l’exposition est consacrée aux chefs d’État vus par le dessinateur : on pourrait d’ailleurs retracer l’histoire de la Ve République sous le prisme de Cabu. Dès 2014, il représente le cerveau de François Hollande, investi pas un personnage dont on reparlera : « Emmanuel Macron, l’hémisphère droit de Hollande, qui prend toute la place ? » Bien vu.
dessinsExpositionscabutoulouse L'Humanité
Poésie La voix singulière de Laura Vazquez
Nos recommandations culturellesMuriel SteinmetzDédiée « À tout le monde », cette anthologie de Laura Vazquez, qui obtint en 2014 le prix de la vocation poétique pour son recueil la Main de la main, recèle des textes écrits entre 2014 et 2021, certains inédits. Son œuvre est nourrie de l’observation assidue des comportements, du corps et du langage. Exemples : « Un mort salue la terre de son épaule morte », « La chaleur passe du corps aux draps », « On entend tomber un fil ». Le poème, chez elle, scrute le réel sous un angle neuf, sans volonté de surprendre. Née en 1986 à Perpignan, marseillaise d’adoption, Laura Vazquez est l’une des voix les plus singulières de la création poétique contemporaine. L’an passé, elle signait un premier roman remarqué, la Semaine perpétuelle (mention spéciale du prix Wepler), publié aux Éditions du Sous-sol. Ce livre était né d’une poussée intérieure, dont elle nous disait : « Dans ma poésie, ces dernières années, sont apparus de plus en plus de personnages, des pronoms, des “je”, des “il”, des “elle”. Ils se dessinaient malgré moi, avec des vies, un métier, des envies, des histoires. » Ses influences sont multiples : de Rabelais à la poésie asiatique, et aussi David Foster Wallace, Faulkner, Herta Müller, etc. Elle codirige la revue de poésie Muscle, déjà 33 numéros parus, avec beaucoup de traductions d’écrivains (chinois, islandais, norvégiens, allemands, canadiens, iraniens, mexicains…). En cours : une épopée en vers et des documents amassés pour un futur roman qui « enfle ».
poésieLittérature Le Figaro
Guerre en Ukraine: la confusion règne à Marioupol
L'ouest du pays, longtemps épargné, est redevenu une cible des frappes russes.
Le Kremlin a assuré jeudi que l'armée russe respectait un cessez-le-feu unilatéral afin de permettre l'évacuation de civils du site d'Azovstal à Marioupol à travers des couloirs humanitaires. Mais les Ukrainiens n'ont pas confirmé.
« Les occupants russes sont occupés à bloquer et à essayer d'anéantir les unités ukrainiennes sur le territoire d'Azovstal », a indiqué jeudi matin l'armée ukrainienne. Selon celle-ci, les troupes de Moscou ont « repris l'offensive avec le soutien d'avions pour prendre le contrôle de l'usine » dans laquelle sont retranchés les derniers combattants ukrainiens, ainsi qu'un nombre indéterminé de civils ; 344 d'entre eux ont pu être évacués mercredi vers la ville de Zaporijjia.
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Toujours dans le sud de l'Ukraine, des explosions ont eu lieu à Mykolaïv, ville près de laquelle les troupes russes auraient perdu le contrôle de plusieurs localités, ainsi qu'autour de Kherson, selon l'état-major ukrainien. Ailleurs, les combats ont également continué, ainsi dans l'Est, où 5 personnes ont été tuées dans la région de Louhansk, entre mercredi et jeudi. Une autre frappe russe a entraîné la mort de 2 civils et blessé 11 autres dans le village de Chandryholove.
L'ouest de l'Ukraine, longtemps épargné, est redevenu une cible des frappes russes, qui veulent perturber les approvisionnements occidentaux en soutien à Kiev. Six missiles de croisière auraient frappé des sous-stations électriques près des gares ferroviaires de Lviv et de la région de Transcarpatie, qui borde les frontières avec la Roumanie, la Hongrie et la Slovaquie.
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Dans le Nord, une personne a été tuée et un enfant blessé dans une frappe russe aux alentours de Kharkiv. Des sources russes et ukrainiennes ont confirmé qu'une contre-offensive avait repoussé les Russes à 40 km de cette ville. Aux frontières nord de l'Ukraine, la Biélorussie, alliée de Moscou, dit avoir entamé des manœuvres militaires « surprises ». L'objet, selon Londres, serait de « gonfler » une menace en provenance de cette région et de « fixer les forces ukrainiennes dans le Nord et les empêcher de s'engager dans la bataille pour le Donbass », à l'est.
«Hitler avait aussi du sang juif» : Israël fustige les propos de Sergueï Lavrov
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Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct
INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 68e jour, la Russie continue à avancer, mais lentement, dans le Donbass à l'est du pays.
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Quand la Légion étrangère cultive le sacré de la mission
Le Figaro
Guerre en Ukraine: la peur de l’engrenage
Isabelle LasserreANALYSE - En livrant des armes lourdes à Kiev pour «affaiblir» la Russie, les Occidentaux se rapprochent de la cobelligérance. Au risque d’être entraînés dans une escalade ou une extension du conflit.
Depuis le début de la guerre le 24 février, les pays occidentaux ont conditionné leur soutien à l’Ukraine à un principe: pas de participation directe au conflit. «Tout faire pour empêcher que cette guerre ne se transforme en troisième conflit mondial. Soutenir l’Ukraine par tous les moyens possibles, sans pour autant entrer dans un affrontement direct avec la Russie», résume un diplomate. C’est la raison pour laquelle les États-Unis et l’Europe ont refusé à Volodymyr Zelensky l’instauration d’une zone d’exclusion aérienne au-dessus de l’Ukraine, qui les aurait sans doute entraînés dans la guerre.
Deux mois et demi plus tard, les risques d’extension du conflit sont toujours là. Ils dépendent en grande partie de la volonté qu’aura ou non Vladimir Poutine de franchir les lignes rouges. Décidera-t-il, pour tester la résistance de l’Otan, de frapper un convoi d’armes transitant par la Pologne? D’ouvrir un nouveau front en Transnistrie, enclave séparatiste prorusse de Moldavie, qui risquerait d’aspirer le peuple frère de Roumanie, membre de l’UE et de l’Otan, dans la guerre? Ou de briser le tabou nucléaire en utilisant une arme tactique sur le champ de bataille?
L’art de la diplomatie consiste à trouver les voies et les moyens du dialogue et d’un accord avec chacun, y compris ceux qui sont aujourd’hui ennemis
La menace de conflit nucléaire est ressassée par les responsables russes comme Sergueï Lavrov, le ministre des Affaires étrangères, qui considère que le risque de guerre nucléaire est «sérieux, réel» et ne doit pas être «sous-estimé». Mais aussi par les médias russes qui prônent une escalade tous azimuts du conflit en Ukraine, font de la guerre nucléaire un sujet de plaisanterie et vantent les mérites du nouveau missile intercontinental russe Sarmat, capable de frapper Paris «en 200 secondes».
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Le nouvel engagement de Joe Biden, sa rallonge de 33 milliards de dollars pour soutenir l’Ukraine, dont 20 milliards d’aide militaire, le changement d’objectif de la Maison-Blanche, qui veut désormais affaiblir la Russie afin de la rendre incapable d’attaquer à nouveau ses voisins, son désir de voir le régime changer - «cet homme ne peut pas rester au pouvoir» a-t-il dit en Pologne - font craindre à certains Européens une nouvelle escalade du conflit. Le soutien militaire de plus en plus affirmé de la Maison-Blanche à l’Ukraine a fait apparaître des divergences entre l’Europe occidentale et les États-Unis. L’appui à l’Ukraine et à son président n’est pas en cause. L’Union européenne durcit ses sanctions semaine après semaine.
«Nous voulons que l’Ukraine gagne cette guerre», a encore affirmé cette semaine la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen. Mais certains, à Berlin, Paris ou Bruxelles, redoutent que l’objectif assumé de Joe Biden de mettre à genoux la puissance russe ne laisse d’autre choix à Vladimir Poutine que de poursuivre dans la surenchère guerrière ou de se rendre. Or, après avoir échoué à s’emparer de Kiev, échoué à tuer l’Otan, échoué à ramener l’Ukraine dans le jardin idéologique du Kremlin autour de la Russie, Vladimir Poutine a impérativement besoin d’une victoire. Plus le temps passe et plus les Ukrainiens s’arment grâce aux livraisons occidentales, plus celle-ci semble lui échapper. Jusqu’où est-il prêt à aller pour l’obtenir? C’est la question à laquelle personne ne sait répondre. Mais alors qu’au début de la guerre, les Européens reprochaient à Joe Biden son manque d’engagement sur le dossier ukrainien. Aujourd’hui il arrive qu’ils en aient peur.
«L’art de la diplomatie»
Les États-Unis, qui depuis Barack Obama, promettaient de se retirer d’Europe pour engager toute leur énergie en Asie, ont pris la tête de l’aide politique et militaire à l’Ukraine, dont ils considèrent désormais qu’elle peut gagner la guerre. On a l’impression d’un retour aux années de confrontation majeure entre Moscou et Washington. Joe Biden assume la rupture avec Vladimir Poutine, qu’il accuse de commettre un «génocide» en Ukraine. Emmanuel Macron, lui, maintient au contraire un canal de communication téléphonique avec le président russe, en partie au nom de l’Union européenne, dont il préside encore le Conseil.
Les alliés vont aider l’Ukraine à passer d’équipements de l’époque soviétique à des armes et des systèmes plus modernes au standard de l’Otan
Son objectif est d’obtenir un cessez-le-feu et les conditions d’une négociation. «L’art de la diplomatie consiste à trouver les voies et les moyens du dialogue et d’un accord avec chacun, y compris ceux qui sont aujourd’hui ennemis. Car il n’y aura pas d’accord durable de sécurité au terme de la crise en Ukraine sans la Russie», explique une source à l’Élysée. Prisonniers de leur géographie, condamnés à vivre à côté du grand voisin russe, les Européens sont plus exposés aux conséquences du conflit ukrainien que la lointaine Amérique. Tout en affichant leur solidarité sans faille avec l’Ukraine, Paris, Berlin et Bruxelles conservent l’objectif de mettre fin à la guerre par la négociation. «Notre soutien à l’Ukraine a pour objectif non seulement de contrer l’agression russe, mais aussi de mettre l’Ukraine en position de négocier favorablement pendant un cessez-le-feu acquis», explique une source à l’Élysée. Ils aimeraient offrir «une porte de sortie» à Vladimir Poutine et terminer au plus vite cette guerre qui se déroule sur le continent européen.
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«Cette idée est à la fois erronée et dangereuse», prévient Thornike Gordadze, spécialiste de la Russie et chercheur à l’Institut international pour les études stratégiques (IISS). Pas seulement parce que Vladimir Poutine n’a pas encore fait savoir qu’il était à la recherche d’une sortie honorable. «Mais parce qu’en lui offrant une porte de sortie on ne ferait que le conforter dans sa croyance que l’Occident est faible et décadent, prêt à tout pour éviter une confrontation avec la Russie. Chercher une “petite victoire” pour Vladimir Poutine sera le prélude à une prochaine guerre qui se déroulera encore plus près de nos frontières.»
Car les objectifs de Vladimir Poutine vont bien au-delà de l’Ukraine. «La chose la plus importante aujourd’hui, ce ne sont pas les événements tragiques en Ukraine, mais la nécessité de briser le système mondial unipolaire créé après la chute de l’URSS», a récemment affirmé le président russe. Le danger d’extension du conflit ukrainien est aussi lié au fait qu’au Kremlin, le conflit en Ukraine est considéré comme un épisode d’une confrontation plus générale avec l’Occident. «Nous sommes en guerre contre le monde entier, comme pendant la guerre patriotique, quand toute l’Europe, le monde entier était contre nous. C’est la même chose aujourd’hui, ils n’ont jamais aimé la Russie», a récemment affirmé le général Rustam Minnikayev. Le chef de la diplomatie Sergueï Lavrov dit la même chose lorsqu’il affirme que l’objectif de la guerre est de «libérer l’Ukraine et le reste du monde du joug de l’Occident».
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Mais le raisonnement des Européens de l’Ouest, qui redoutent d’avoir à s’impliquer un jour plus directement dans le conflit, est défié par les pays d’Europe centrale et orientale, dont beaucoup, comme la Pologne, sont alignés sur la position américaine. Après un sursaut d’unité au début du conflit, les divergences entre les deux parties de l’Europe ont ressurgi. Face à la tentation de certains de revenir un jour au «business as usual» avec Moscou quand la paix sera de retour, les voisins directs de la Russie voudraient, comme Washington, neutraliser le régime et l’armée russes. L’implication des États-Unis répond d’ailleurs en grande partie aux demandes des alliés sur le flanc est de l’Alliance. Refaire l’unité de l’Europe sur le dossier ukrainien: c’est l’un des grands défis du second mandat d’Emmanuel Macron.
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DÉCRYPTAGE - En difficulté dans le Donbass et irritée par le soutien matériel des Occidentaux aux Ukrainiens, la Russie pourrait avoir recours à cette arme, moins destructrice qu'une arme nucléaire stratégique, mais redoutable sur un champ de bataille.
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Inédit Louis-Ferdinand Céline, la guerre retrouvée
Nos recommandations culturellesAlain NicolasJuin 1944. Devant l’avancée des Alliés, Louis-Ferdinand Céline et son épouse décident de quitter la France. Départ précipité : le couple a juste le temps d’embarquer son chat et ses pièces d’or, et de filer vers Baden-Baden, première étape d’un périple qui le mènera à Sigmaringen auprès du simulacre de gouvernement de Pétain. L’équipée sera racontée dans D’un château l’autre, Nord, et Rigodon. Dans la précipitation, Céline abandonne dans son appartement montmartrois des milliers de pages manuscrites. Elles seront volées et réapparaîtront en 2021 dans des conditions dignes d’un roman policier. Parmi elles, les manuscrits de deux romans inédits, Londres, à paraître, et Guerre, publié ce jeudi.
Probablement écrit dans les années 1933-1934, entre Voyage au bout de la nuit et Mort à crédit, Guerre est une brève relation de la grave blessure reçue en Belgique en octobre 1914, qui lui vaudra la médaille militaire et la croix de guerre, et de son séjour dans un hôpital de Hazebrouck. Mais, comme toujours avec lui, les faits, les lieux, les noms sont transposés et le récit autobiographique mute en fiction. Les personnages les plus minces prennent un relief fantastique, les événements s’agencent en tragi-comédie, l’invention prend le pas sur la réalité, l’horreur côtoie le grotesque. « La guerre dans la tête », Céline écrit de l’intérieur une boucherie qui s’achève en désillusion grinçante.
Saura-t-on un jour pourquoi Guerre, annoncé dès 1934 à son éditeur, n’a pas été publié ? Peut-être à cause de l’accueil mitigé réservé à Mort à crédit. Ou parce qu’il pourrait représenter un état transitoire de l’écriture célinienne, dont Mort à crédit aurait représenté une phase plus aboutie, avec une combinaison de l’oralité et de l’écrit plus élaborée. Mais le texte édité aujourd’hui est un premier jet dont on ignore les suites possibles. En l’état, il constitue un jalon essentiel de l’histoire littéraire de son siècle.
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Présidentielle : Emmanuel Macron au Champ-de-Mars, un timide triomphe pour une large victoire
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Essai L’indépendance de la recherche de plus en plus menacée
Nos recommandations culturellesPierre-Henri LabSi les polémiques autour d’un prétendu « wokisme » et de la « cancel culture » ont mis en évidence les velléités du pouvoir de contrôler la recherche en sciences sociales, les modalités de la diffusion dans ce domaine de la dérive autoritaire de la société restaient à éclairer. Les articles de 22 chercheurs réunis dans l’Enquête en danger décrivent comment se met en place « un nouveau régime de surveillance » de la production scientifique. Plus que l’indépendance du chercheur, c’est l’indépendance de la recherche qui est menacée. En cause, l’autonomie de plus en plus limitée dont bénéficie le scientifique, qui doit composer avec les pouvoirs publics et les financeurs, la surveillance des organismes de contrôle de la recherche et celle des enquêtés eux-mêmes.
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Beau livre Le cœur mis à nu d’Anouk Grinberg dans ses dessins
Nos recommandations culturellesMuriel SteinmetzLe hasard fait qu’au moment où son père, Michel Vinaver (lire l’Humanité du 3 mai), vient de s’éteindre, sort cette très belle monographie des œuvres plastiques d’Anouk Grinberg, qu’accompagne une exposition (jusqu’au 5 juin à la Chapelle du Méjan, Arles). « Qui c’est là ?» demande-t-elle dans l’un des textes qui les légendent. Entre autres commentateurs, l’on compte Ernest Pignon-Ernest, Tzvetan Todorov et Fabrice Melquiot. Elle dessine le dedans des êtres, passant « au tamis l’expression trop tue ». Il y a des visages, des bouches qui crient au milieu d’une pâte gris bleu d’où les yeux sont absents ; des paysages à l’encre diluée, un nuage carré surplombant de très haut un horizon d’arbres maigres et des ponts-levis éclairés comme au cinéma, avec une montgolfière au-dessus de la rivière. Autodidacte inspirée, elle écrit, en toute humilité : « C’est du dessin, de la patouille, pas de la psychanalyse. » C’est au pastel, à l’aquarelle, à l’encre de Chine, à la gouache et à la plume. « Je sens ce qui est très beau des hommes et comme ce satané monde le menace. » M. S.
anouk grinberglivresarts plastiques Le Figaro
La guerre en images
EN COURS : Mis à jour le 6 mai 2022 à 01:53
Le Pentagone dément toute aide à l'Ukraine pour cibler des généraux russes
Le ministère américain de la Défense a démenti jeudi fournir des renseignements permettant aux forces ukrainiennes de viser des hauts gradés russes près du front, ainsi que l'a affirmé le New York Times. Il est exact que les Etats-Unis transmettent à Kiev des éléments des renseignements «afin d'aider les Ukrainiens à défendre leur pays», a déclaré John Kirby, le porte-parole du Pentagone. Mais, a-t-il ajouté, «nous ne fournissons pas d'informations sur la localisation de hauts commandants militaires sur le champ de bataille, pas plus que nous ne participons aux décisions de ciblage prises par les militaires ukrainiens».
Le New York Times a au contraire affirmé mercredi, citant des sources anonymes au sein des services américains, que les renseignements fournis par les Etats-Unis à l'armée ukrainienne avaient permis de cibler plusieurs généraux russes près du front. Citant plusieurs hauts responsables américains, le journal a déclaré que sur la douzaine de généraux russes tués par les forces ukrainiennes, «beaucoup» avaient été ciblés avec l'aide des services de renseignement américains. Le Conseil de sécurité nationale américain (NSC) avait déjà qualifié d'«irresponsable» l'affirmation selon laquelle les Etats-Unis aidaient l'Ukraine à tuer des généraux russes.
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Ces troisièmes guerres mondiales auxquelles le monde a échappé de peu
Il neige à verse sur le pont d’envol de l’USS Oriskany, le 18 novembre 1952, lorsque Royce Williams lâche les freins de son chasseur-bombardier Panther, et se catapulte du porte-avions en pleine bourrasque. Au nord de la flotte américaine et de la frontière nord-coréenne se trouve la base aéronavale soviétique de Vladivostok. Soudain, sept points lumineux surgissent sur les écrans radar: ce sont des MiG-15 arborant l’étoile rouge, qui foncent vers les Panther. L’URSS fournit Pyongyang en pilotes, en avions et en armements lourds, mais a toujours scrupuleusement tenu ses propres unités à distance du conflit. Pas cette fois. Un combat tournoyant s’engage avec les défenseurs de Vladivostok.
Rapidement, Royce Williams se retrouve seul, lâché par ses équipiers en proie à des avaries moteur ou leurs armes enrayées. L’aviateur esseulé résiste aux assauts des MiG et en abat quatre, avant de regagner l’Oriskany. La NSA (National Security Agency, renseignements technologiques) lui ordonnera de conserver un silence absolu sur le drame. Quelques jours plus tard, à Séoul, il est introduit auprès du président nouvellement élu Dwight Eisenhower, qui s’enquiert nonchalamment: «Alors, jeune homme, vous essayez de déclencher la troisième guerre mondiale?»
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Guerre en Ukraine: la peur de l’engrenage
Depuis le début de la guerre le 24 février, les pays occidentaux ont conditionné leur soutien à l’Ukraine à un principe: pas de participation directe au conflit. «Tout faire pour empêcher que cette guerre ne se transforme en troisième conflit mondial. Soutenir l’Ukraine par tous les moyens possibles, sans pour autant entrer dans un affrontement direct avec la Russie», résume un diplomate. C’est la raison pour laquelle les États-Unis et l’Europe ont refusé à Volodymyr Zelensky l’instauration d’une zone d’exclusion aérienne au-dessus de l’Ukraine, qui les aurait sans doute entraînés dans la guerre.
Deux mois et demi plus tard, les risques d’extension du conflit sont toujours là. Ils dépendent en grande partie de la volonté qu’aura ou non Vladimir Poutine de franchir les lignes rouges. Décidera-t-il, pour tester la résistance de l’Otan, de frapper un convoi d’armes transitant par la Pologne? D’ouvrir un nouveau front en Transnistrie, enclave séparatiste prorusse de Moldavie, qui risquerait d’aspirer le peuple frère de Roumanie, membre de l’UE et de l’Otan, dans la guerre? Ou de briser le tabou nucléaire en utilisant une arme tactique sur le champ de bataille?
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Cinq pays occidentaux parlent avec l'Ukraine des enquêtes sur les crimes de guerre
Des responsables de la justice de cinq pays occidentaux, dont les Etats-Unis, ont parlé avec la procureure générale ukrainienne des moyens d'enquêter sur les crimes de guerre présumés ayant suivi l'invasion russe de l'Ukraine, a indiqué jeudi le ministère américain de la Justice. Ces responsables des pays formant l'alliance dite des «Five Eyes» - Etats-Unis, Royaume-Uni, Canada, Australie et Nouvelle-Zélande - se sont entretenus virtuellement mercredi avec Iryna Venediktova, au moment où Kiev veut agir au sujet de milliers de crimes de guerre présumés.
Les six responsables «ont discuté de la coordination de leurs efforts pour faire rendre des comptes aux personnes dont les actes criminels permettent des crimes de guerre en Ukraine», a dit le ministère américain de la Justice dans un communiqué. «Notre engagement à travailler avec nos partenaires internationaux, y compris la procureure générale d'Ukraine, pour enquêter et poursuivre les responsables d'atrocités en Ukraine, reste ferme», a déclaré le ministre américain de la Justice Merrick Garland. «Nous poursuivrons sans relâche nos efforts en vue de traduire en justice ceux qui facilitent la mort et la destruction dont nous sommes témoins en Ukraine.»
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Vladimir Poutine agite la menace nucléaire comme un instrument de sa stratégie jusqu’au-boutiste
De notre correspondant à Moscou.
En cette fin de semaine, les Russes sont suspendus aux annonces que Vladimir Poutine est censé faire dans son discours du 9 Mai, lors de la parade de la Victoire, sur la place Rouge. L’accent sera-t-il mis sur un «succès» de l’«opération militaire spéciale» en Ukraine ou sur la nécessité de son amplification avec, le cas échéant, un appel à la mobilisation générale? Cette dernière hypothèse a été démentie mercredi par le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, qui l’a qualifiée de «bêtise». Mais entre les propos officiels - pouvant suggérer une retenue, quoique ambivalents à dessein - et les invectives ultraradicales de certains commentateurs russes proches du Kremlin, l’incertitude est totale sur les décisions qui seront prises. Depuis le 24 février, les exigences de «démilitarisation» et de «dénazification» de l’Ukraine, érigées en geste patriotique majeure, en mission quasi sacrée faisant écho à la lutte contre l’Allemagne hitlérienne, ont actionné la dynamique de l’escalade.
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Guerre en Ukraine: des généraux russes éliminés grâce au renseignement américain
Les renseignements fournis par les Américains auraient permis aux Ukrainiens de tuer plusieurs généraux russes en tirant à l’artillerie sur leurs postes de commandement déployés sur le front. Une dizaine d’officiers généraux russes seraient morts au combat depuis le début de la guerre, un taux de perte particulièrement élevé dans un conflit moderne. Selon une source officielle américaine, citée par le New York Times, une partie d’entre eux auraient été tués grâce à l’aide des États-Unis. Les interceptions électroniques américaines, notamment des transmissions radio ou téléphoniques des états-majors de campagne russes, permettent de repérer avec précision leur position. Transmis en temps réel, ces renseignements servent à l’artillerie ukrainienne pour frapper directement ces postes de commandement.
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Propos de Lavrov sur Hitler: Poutine a présenté ses excuses à Israël selon le bureau de Bennett
Le président russe Vladimir Poutine a présenté jeudi ses excuses au premier ministre israélien Naftali Bennett pour les propos de son chef de la diplomatie Sergueï Lavrov, qui avait affirmé qu'Adolf Hitler avait du «sang juif», selon un communiqué du bureau de Naftali Bennett. «Le premier ministre a accepté les excuses du président Poutine pour les remarques de Lavrov et l'a remercié d'avoir mis au clair son attitude concernant le peuple juif et la mémoire de l'Holocauste», a déclaré ce communiqué.
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Ukraine: Londres gèle les avoirs du groupe de sidérurgie Evraz
Le gouvernement britannique a annoncé jeudi avoir gelé les avoirs du groupe de sidérurgie Evraz, dont le milliardaire russe Roman Abramovitch frappé de sanctions est le principal actionnaire, selon un communiqué.
Evraz «opère dans des secteurs d'importance stratégique» et produit notamment «28% de toutes les roues des chemins de fer russes et 97% des rails» du pays ce qui «est d'une importance capitale alors que la Russie utilise les chemins de fer pour acheminer du matériel militaire et des troupes vers le front en Ukraine», a indiqué l'exécutif britannique.
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Ukraine: les eurodéputés appellent à protéger les victimes de violences sexuelles
Le Parlement européen a condamné jeudi l'utilisation des violences sexuelles comme «arme de guerre» en Ukraine et demandé aux pays accueillant les femmes fuyant ce pays de leur donner accès aux soins gynécologiques, à la contraception et à l'avortement. Pour les femmes restées en Ukraine, le Parlement européen demande à l'UE de leur envoyer «des kits de dignité, y compris des kits de contraceptifs et de santé reproductive par le biais de colis ou de convois humanitaires», dans cette résolution largement adoptée.
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Les eurodéputés ont aussi exprimé «leur profonde inquiétude face au nombre grandissant de cas de traite d'êtres humains, de violences sexuelles, d'exploitation, de viols et de mauvais traitements enregistrés auprès des femmes et des enfants fuyant la guerre en Ukraine». Les Etats membres doivent faciliter le recueil de plaintes des victimes, demandent les eurodéputés, qui appellent «l'UE et tous les pays d'accueil et de transit à garantir l'accès à la santé et aux droits en matière de sexualité et de procréation, y compris la contraception d'urgence et les soins liés à l'avortement, notamment pour les victimes de viol, ainsi que les soins obstétricaux». Quelque 90% des réfugiés fuyant la guerre en Ukraine sont des femmes et des enfants.
Poutine et Bennett parlent de la Shoah en pleine polémique sur le nazisme
Le président russe Vladimir Poutine et le premier ministre israélien Naftali Bennett ont discuté jeudi de la Shoah, en pleine polémique après que Moscou a accusé Israël de soutenir des «néonazis» en Ukraine, a indiqué le Kremlin.
Lors d'un entretien téléphonique, Vladimir Poutine et Naftali Bennett ont notamment échangé sur l'importance du 9 mai, date à laquelle la Russie célèbre la victoire sur le nazisme et qui permet d'«honorer la mémoire de toutes les victimes» de la Seconde Guerre mondiale, «y compris des victimes de l'Holocauste», selon le Kremlin.
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L'armée russe «toujours prête» à assurer l'évacuation des civils d'Azovstal, affirme Poutine
L'armée russe reste «prête» à faire en sorte que les civils terrés avec des combattants ukrainiens dans l'usine Azovstal, à Marioupol (sud-est de l'Ukraine), soient évacués de manière «sûre», a affirmé jeudi le président russe Vladimir Poutine.
«L'armée russe est toujours prête à assurer l'évacuation des civils de manière sûre», a déclaré Vladimir Poutine lors d'un entretien téléphonique avec le Premier ministre israélien Naftali Bennett, selon le Kremlin.
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L'Otan évoque une «présence accrue» près de la Suède en cas de candidature
Le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg a évoqué jeudi une «présence accrue» en mer Baltique et autour de la Suède pour protéger le pays scandinave en cas de candidature à la suite de l'invasion russe de l'Ukraine. «On doit se rappeler que pendant l'éventuel processus d'adhésion à l'Otan, il y a un fort engagement politique de l'organisation à soutenir la sécurité de la Suède», a déclaré le patron de l'alliance dans une interview à la télévision suédoise SVT.
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«Nous avons plusieurs façons de le faire, notamment via une présence accrue de l'Otan et de ses forces dans les régions autour de la Suède et dans la Baltique», a souligné le haut responsable norvégien. Dans un tournant historique provoqué par la guerre en Ukraine, la Suède et la Finlande mènent actuellement d'importantes consultations internes et extérieures en vue de rejoindre l'alliance atlantique, avec une décision considérée comme très proche côté finlandais.
Une des questions brûlantes concerne la protection dont les deux pays nordiques pourraient bénéficier durant la période d'adhésion, qui peut durer plusieurs mois du fait de l'accord nécessaire de chacun des 30 membres de l'Otan. Seuls les membres de l'alliance bénéficient de la protection du célèbre article 5 de défense mutuelle de l'organisation, pas les candidats.
Ukraine: un nouveau convoi de l'ONU en route pour évacuer les civils d'Azovstal
Un nouveau convoi de l'ONU est en route pour l'usine Azovstal, dernière poche de résistance ukrainienne de Marioupol, pour évacuer les civils qui y sont pris au piège, a annoncé jeudi un responsable des Nations unies. «Aujourd'hui, à l'heure où nous parlons, un convoi est en route pour arriver à Azovstal d'ici demain matin avec l'espoir de récupérer les civils restants dans ce sombre enfer, qu'ils habitent depuis tant de semaines et de mois, et de les ramener en sécurité», a déclaré le secrétaire général adjoint de l'ONU en charge des questions humanitaires, Martin Griffiths, lors d'une conférence à Varsovie.
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Zelensky invite le chancelier Scholz et le président Steinmeier à Kiev
Volodymyr Zelensky a invité à Kiev le chancelier allemand Olaf Scholz ainsi que le président Frank-Walter Steinmeier, trois semaines après avoir snobé ce dernier quand il avait voulu s'y rendre, a appris l’AFP jeudi auprès de la présidence allemande. Le président ukrainien et le chef de l'Etat social-démocrate ont eu jeudi une conversation téléphonique «très bonne et très importante» qui a permis de «dissiper les irritations» suite au refus de Kiev de recevoir à la mi-avril Frank-Walter Steinmeier, a indiqué l’AFP de même source. «Tous deux ont convenu de rester en contact étroit», a-t-elle ajouté. Le chef de l'Etat qui voulait se rendre mi-avril à Kiev avec ses homologues polonais et des pays baltes avait dû renoncer au dernier moment. «J'étais prêt à le faire mais apparemment, et je dois en prendre acte, ce n'était pas souhaité à Kiev», avait indiqué l'intéressé lors d'un déplacement à Varsovie.
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Berlin avait peu goûté la rebuffade, les médias parlant notamment d'un «affront». Le chancelier Olaf Scholz, également social-démocrate, s'était lui déclaré pour le moins irrité. Par la suite, et alors qu'il est pressé depuis des semaines de se rendre à Kiev pour montrer sa solidarité avec l'Ukraine, le chancelier avait invoqué l'incident comme un «obstacle» à une éventuelle visite de sa part.Olaf Scholz a été critiqué de toutes parts pour son manque de leadership présumé en temps de crise, ainsi que pour sa réticence à se rendre en visite à Kiev et à livrer des armes lourdes au pays alors que les attaques russes ont redoublé notamment à l'est de l'Ukraine.
Le président Zelensky invite Olaf Scholz et le président Steinmeier à Kiev
Volodymyr Zelensky a invité à Kiev le chancelier allemand Olaf Scholz ainsi que le président Frank-Walter Steinmeier, trois semaines après avoir snobé ce dernier quand il avait voulu s'y rendre, a appris l’AFP jeudi auprès de la présidence allemande.
Le président ukrainien et le chef de l'Etat social-démocrate ont eu jeudi une conversation téléphonique qui a permis de «dissiper les irritations» suite au refus de Kiev de recevoir à la mi-avril Frank-Walter Steinmeier lorsque qu'il avait proposé de venir en compagnie de ses homologues polonais et des pays baltes, a indiqué l’AFP de même source.
Plus de 6 milliards d'euros réunis lors d'une conférence des donateurs
Plus de six milliards d'euros destinés à l'Ukraine ont été réunis lors d'une conférence internationale des donateurs à Varsovie, a annoncé jeudi le premier ministre polonais. «Lors de cette conférence, nous avons pu rassembler plus de six milliards d'euros et cet argent sera réparti pour soutenir l'Ukraine et tous ceux qui soutiennent l'Ukraine», a déclaré à la presse Mateusz Morawiecki.
Marioupol: «les Russes ne respectent pas leur promesse de cessez-le-feu» à Azovstal
«Les Russes ne respectent pas leur promesse de trêve» sur le site d'Azovstal à Marioupol (sud-est), dernière poche de résistance ukrainienne dans cette ville portuaire dévastée par les bombardements, a affirmé jeudi un commandant du bataillon Azov qui défend l'aciérie.
«Les Russes ne respectent pas leur promesse de trêve et ne permettent pas l'évacuation des civils» toujours réfugiés avec les combattants dans les souterrains de cette immense aciérie, a affirmé Sviatoslav Palamar, commandant adjoint du régiment Azov dans un message vidéo sur Telegram. Le Kremlin avait affirmé plus tôt que des couloirs humanitaires «fonctionnaient» à Azovstal et que l'armée russe y respectait le cessez-le-feu qu'elle avait annoncé la veille pour ce jeudi.
Ukraine: Le Français Laurent Hilaire nommé directeur du Staatsballett de Bavière
Le Français Laurent Hilaire, qui avait quitté le ballet du Théâtre Stanislavski de Moscou en raison de l'invasion de l'Ukraine, va prendre la tête du Staatsballett de Bavière, a annoncé jeudi la compagnie, une des plus prestigieuses d'Allemagne. «Le Staatsballett va continuer d'accroître sa renommée internationale et créer de grands moments sur scène. Je me réjouis beaucoup de cette collaboration», s'est félicité dans un tweet Serge Dorny, le dirigeant du Staatsoper de Bavière, qui chapeaute la compagnie et l'orchestre. «Laurent Hilaire est (...) une personnalité artistique très appréciée au niveau international et disposant d'un excellent réseau», a également commenté le ministre bavarois des Arts, Markus Blume, cité dans un communiqué annonçant cette nomination.
Le Français de 59 ans, ex-danseur étoile de l'Opéra de Paris, prendra ses fonctions le 9 mai à Munich. Il succède au Russe Igor Zelensky qui, après sept ans en Bavière, avait démissionné au début du mois, en invoquant des raisons personnelles alors que son contrat courait jusqu'en 2026. Laurent Hilaire avait annoncé quelques jours après l'invasion de l'Ukraine par les troupes russes qu'il quittait son poste à la tête de l'institution moscovite et la capitale russe. «Je regrette cette décision», avait-il alors dit à l'AFP. «J'ai travaillé en harmonie (avec les équipes du théâtre), je pars avec tristesse mais le contexte ne me permet plus de travailler sereinement».
Nommé il y a cinq ans directeur de la danse du Théâtre académique musical Stanislavski, Laurent Hilaire était le deuxième Français à diriger une troupe de ballet en Russie, près de 150 ans après son illustre prédécesseur, le danseur et chorégraphe Marius Petipa, figure majeure de la danse au XIXe siècle et directeur du Ballet impérial à Saint-Pétersbourg. Considéré comme l'un des plus brillants danseurs français de sa génération, Laurent Hilaire a renouvelé le répertoire de la compagnie russe, la troisième après le Bolchoï de Moscou et le Mariinski de Saint-Pétersbourg. Né en 1962, il est diplômé de l'Ecole de danse de l'Opéra de Paris. Engagé dans le corps de ballet, il avait été nommé «Etoile» en 1985, à l'âge de 22 ans, par Rudolf Noureev, danseur originaire d'URSS qui avait fait défection à l'Union soviétique.
Zelensky lance une campagne mondiale de financement participatif pour aider l'Ukraine
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé jeudi le lancement d'une plate-forme de financement participatif en ligne conçue pour aider Kiev à gagner la guerre contre la Russie et reconstruire les infrastructures du pays.
«En un clic, vous pouvez donner des fonds pour aider nos défenseurs, sauver nos civils et reconstruire l'Ukraine», a-t-il déclaré en anglais dans une vidéo publiée sur Twitter en annonçant le lancement de la plate-forme United24.
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L'UE étudie la possibilité de confisquer les avoirs des Russes sanctionnés
Le président du Conseil européen Charles Michel s'est prononcé jeudi pour une confiscation des avoirs russes gelés dans l'UE dans le cadre des sanctions afin de les rendre «disponibles» pour la reconstruction de l'Ukraine. Il a également estimé qu'une conférence de donateurs pour la reconstruction de l'Ukraine à laquelle il participe à Varsovie devrait constituer le point de départ «d'une sorte de plan Marshall européen» pour ce pays envahi par la Russie.
«Personnellement, je suis absolument convaincu que c'est extrêmement important non seulement de geler les avoirs, mais aussi de rendre possible leur confiscation, afin de les rendre disponibles pour le pays qui se reconstruit», a-t-il déclaré à l'agence de presse ukrainienne Interfax dans un entretien accordé à Bruxelles.
La Russie annonce l'expulsion de sept diplomates danois
La Russie a annoncé jeudi l'expulsion de sept diplomates danois en représailles à une mesure similaire prise par Copenhague suite à l'offensive militaire de Moscou en Ukraine. «Sept collaborateurs de l'ambassade du Royaume de Danemark en Russie ont été déclarés +persona non grata+ et doivent quitter le territoire du pays d'ici deux semaines», a indiqué le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué, en ajoutant qu'un autre diplomate danois s'est vu refuser le visa russe.
Il s'agit d'une mesure de représailles à l'expulsion de 15 diplomates russes du Danemark début avril, selon la même source.
Des couloirs humanitaires «fonctionnent» au site Azovstal de Marioupol
Des couloirs humanitaires «fonctionnent» au site de l'usine métallurgique Azovstal, dernière poche de résistance à l'offensive russe dans le port stratégique ukrainien de Marioupol, a affirmé jeudi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
«Les couloirs y fonctionnent aujourd'hui», a déclaré à la presse Dmitri Peskov, assurant que l'armée russe respectait le cessez-le-feu qu'elle avait annoncé la veille pour jeudi afin de permettre l'évacuation de civils réfugiés dans cette aciérie où se trouve aussi les derniers défenseurs ukrainiens de Marioupol.
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Kremlin : le soutien occidental à l'Ukraine empêche la Russie d'achever «rapidement» son offensive
L'aide militaire et en matière de renseignements des Occidentaux à l'Ukraine empêche la Russie d'achever rapidement son offensive chez son voisin, a indiqué jeudi le Kremlin, assurant néanmoins que tous ses objectifs seront remplis.
«Les États-Unis, le Royaume-Uni, l'Otan dans son ensemble partagent en permanence des données du renseignement avec les forces armées ukrainiennes. Conjuguées aux approvisionnements en armes (...), ces actions ne permettent pas d'achever rapidement l'opération», a dit à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
La Russie changent les noms des villes et villages occupés, selon le gouvernement ukrainien
Selon Emine Dzheppar, vice-ministre des Affaires étrangères de l'Ukraine, les noms des villes et villages dans les territoires occupés sont renommés par les forces russes.
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La Russie «essaie d'anéantir» les unités ukrainiennes à Azovstal
L'armée ukrainienne a annoncé que les combats continuaient dans l'aciérie d'Azovstal à Marioupol (sud-est) où la Russie «essaie d'anéantir» les derniers défenseurs du site, même si elle a annoncé un cessez-le-feu unilatéral à partir de jeudi matin.
«Les occupants russes sont occupés à bloquer et essayer d'anéantir les unités ukrainiennes sur le territoire d'Azovstal», a indiqué dans un communiqué jeudi matin l'armée ukrainienne.
Selon elle, les troupes de Moscou ont «repris l'offensive avec le soutien d'avions pour prendre le contrôle de l'usine». Ce communiqué intervient alors que Moscou a annoncé mercredi soir que ses forces allaient cesser le feu pendant trois jours consécutifs, à compter de jeudi 05h00 GMT, pour permettre l'évacuation des civils toujours présents à Azovstal, qui seraient encore 200, selon le maire de Marioupol, Vadim Boïtchenko.
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Denys Prokopenko, le commandant du régiment Azov qui mène la défense du site, a de son côté indiqué dans une vidéo diffusée mercredi soir que des forces russes avaient réussi à rentrer dans l'aciérie où des «combats violents et sanglants» étaient en cours. «Depuis deux jours, l'ennemi a réussi à entrer dans les locaux de l'usine», a-t-il affirmé dans cette vidéo publiée sur Telegram.
Embargo sur le pétrole russe: «Il y a ce qu'il faut» en essence en France, assure Pompili
Barbara Pompili a appelé jeudi les Français «à ne pas se précipiter» dans les stations-service en cas d'embargo sur le pétrole russe, assurant que la France était «tranquille pour de nombreux mois» et que le gouvernement continuerait à «protéger» financièrement les consommateurs.
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«Aujourd'hui nous n'avons aucun problème d'approvisionnement en France, nous sommes en train de travailler à avoir d'autres fournisseurs et nous avons des réserves (...) donc je dis à nos concitoyens: pas la peine de se précipiter vers les stations essence, il y a ce qu'il faut», a déclaré la ministre de la Transition écologique sur franceinfo. «On est tranquille pendant de nombreux mois», a-t-elle assuré, évoquant toutefois pour le diesel «quelques petites questions de reroutage de stockage qui peuvent prendre un peu de temps».
Cinq décès dans la région de Louhansk
Cinq civils ont été tués par des bombardements des forces russes dans la région de Louhansk au cours des dernières 24 heures, a annoncé le gouverneur Serhiy Gaidai jeudi. Les bombardements ont frappé les villes de Sievierodonetsk, Pospana, Hirske et Lysychansk.
Demydiv, un village ukrainien fier d’avoir été noyé pour sauver Kiev des Russes
Demydiv se trouvait sur la route des Russes dans leur tentative, le 24 février dernier, de prendre Kiev. En faisant sauter un barrage, les militaires ukrainiens ont sauvé les 4000 habitants.
» À lire, notre reportage - Demydiv, un village ukrainien fier d’avoir été noyé pour sauver Kiev des Russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
Macron et Modi appellent à une «cessation immédiate des hostilités» en Ukraine
Le président français Emmanuel Macron et le premier ministre indien Narendra Modi, en tournée en Europe, ont appelé mercredi à une «cessation immédiate des hostilités» en Ukraine. «La France et l'Inde ont exprimé leur profonde préoccupation quant à la crise humanitaire et au conflit en cours en Ukraine», ont souligné les deux dirigeants dans une déclaration conjointe à l'issue d'un entretien et d'un dîner de travail à l'Elysée.
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«Les deux pays ont condamné sans équivoque le fait que des civils aient été tués en Ukraine, et appelé à une cessation immédiate des hostilités afin que les parties se réunissent pour promouvoir le dialogue et la diplomatie et pour mettre fin immédiatement aux souffrances de la population», ont-ils ajouté. Seule la France en revanche a condamné «avec force l'agression illégale et injustifiée des forces russes contre l'Ukraine».
Les renseignements de Washington ont permis à Kiev de cibler des généraux russes
Les renseignements fournis par les États-Unis à l'armée ukrainienne ont permis de cibler plusieurs généraux russes près du front, a affirmé mercredi le New York Times, citant des sources anonymes au sein des services américains. Citant plusieurs hauts responsables américains, le journal a déclaré que sur la douzaine de généraux russes tués par les forces ukrainiennes, «beaucoup» avaient été ciblés avec l'aide des services de renseignement américains.
Le Conseil de sécurité nationale américain (NSC) a qualifié d'«irresponsable» l'affirmation selon laquelle les États-Unis aidaient l'Ukraine à tuer des généraux russes. «Les États-Unis fournissent des renseignements sur le champ de bataille pour aider les Ukrainiens à défendre leur pays», a déclaré à l'AFP Adrienne Watson, porte-parole du NSC, dans un mail. «Nous ne fournissons pas de renseignements dans l'intention de tuer des généraux russes», a-t-elle souligné.
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Trêve en vue à l'aciérie de Marioupol pour évacuer des civils
Un cessez-le-feu unilatéral russe de trois jours doit entrer en vigueur jeudi matin autour de l'aciérie de Marioupol, dernier bastion de résistance ukrainienne dans cette ville portuaire stratégique, mais les combats continuent dans le reste de l'Ukraine. «Les forces armées russes vont ouvrir un couloir humanitaire de 08h00 à 18h00 heure de Moscou (de 05h00 à 15h00 GMT) les 5, 6 et 7 mai à partir du site de l'usine métallurgique Azovstal pour évacuer des civils», a indiqué mercredi soir le ministère de la Défense dans un communiqué.
«Sur cette période, les forces armées russes et les unités de la République populaire du Donetsk (unilatéralement proclamée par les séparatistes prorusses, NDLR) vont cesser le feu et les hostilités unilatéralement», a-t-il poursuivi, assurant que les civils ayant trouvé refuge dans l'usine seraient autorisés à rejoindre la Russie ou les territoires contrôlés par Kiev. Des centaines de personnes - combattants ukrainiens et civils- vivent depuis l'invasion russe de l'Ukraine le 24 février dans des galeries souterraines datant de la Seconde Guerre mondiale courant sous le site d'Azovstal copieusement bombardé par les forces russes.
Bienvenue dans ce direct
Bienvenue dans ce direct, où nous suivrons ensemble les derniers événements en Ukraine ce jeudi 5 mai. Pour retrouver les informations de la veille, rendez-vous sur notre précédent direct.
La guerre en images
Le Pentagone dément toute aide à l'Ukraine pour cibler des généraux russes
Le ministère américain de la Défense a démenti jeudi fournir des renseignements permettant aux forces ukrainiennes de viser des hauts gradés russes près du front, ainsi que l'a affirmé le New York Times. Il est exact que les Etats-Unis transmettent à Kiev des éléments des renseignements «afin d'aider les Ukrainiens à défendre leur pays», a déclaré John Kirby, le porte-parole du Pentagone. Mais, a-t-il ajouté, «nous ne fournissons pas d'informations sur la localisation de hauts commandants militaires sur le champ de bataille, pas plus que nous ne participons aux décisions de ciblage prises par les militaires ukrainiens».
Le New York Times a au contraire affirmé mercredi, citant des sources anonymes au sein des services américains, que les renseignements fournis par les Etats-Unis à l'armée ukrainienne avaient permis de cibler plusieurs généraux russes près du front. Citant plusieurs hauts responsables américains, le journal a déclaré que sur la douzaine de généraux russes tués par les forces ukrainiennes, «beaucoup» avaient été ciblés avec l'aide des services de renseignement américains. Le Conseil de sécurité nationale américain (NSC) avait déjà qualifié d'«irresponsable» l'affirmation selon laquelle les Etats-Unis aidaient l'Ukraine à tuer des généraux russes.
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Ces troisièmes guerres mondiales auxquelles le monde a échappé de peu
Il neige à verse sur le pont d’envol de l’USS Oriskany, le 18 novembre 1952, lorsque Royce Williams lâche les freins de son chasseur-bombardier Panther, et se catapulte du porte-avions en pleine bourrasque. Au nord de la flotte américaine et de la frontière nord-coréenne se trouve la base aéronavale soviétique de Vladivostok. Soudain, sept points lumineux surgissent sur les écrans radar: ce sont des MiG-15 arborant l’étoile rouge, qui foncent vers les Panther. L’URSS fournit Pyongyang en pilotes, en avions et en armements lourds, mais a toujours scrupuleusement tenu ses propres unités à distance du conflit. Pas cette fois. Un combat tournoyant s’engage avec les défenseurs de Vladivostok.
Rapidement, Royce Williams se retrouve seul, lâché par ses équipiers en proie à des avaries moteur ou leurs armes enrayées. L’aviateur esseulé résiste aux assauts des MiG et en abat quatre, avant de regagner l’Oriskany. La NSA (National Security Agency, renseignements technologiques) lui ordonnera de conserver un silence absolu sur le drame. Quelques jours plus tard, à Séoul, il est introduit auprès du président nouvellement élu Dwight Eisenhower, qui s’enquiert nonchalamment: «Alors, jeune homme, vous essayez de déclencher la troisième guerre mondiale?»
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Guerre en Ukraine: la peur de l’engrenage
Depuis le début de la guerre le 24 février, les pays occidentaux ont conditionné leur soutien à l’Ukraine à un principe: pas de participation directe au conflit. «Tout faire pour empêcher que cette guerre ne se transforme en troisième conflit mondial. Soutenir l’Ukraine par tous les moyens possibles, sans pour autant entrer dans un affrontement direct avec la Russie», résume un diplomate. C’est la raison pour laquelle les États-Unis et l’Europe ont refusé à Volodymyr Zelensky l’instauration d’une zone d’exclusion aérienne au-dessus de l’Ukraine, qui les aurait sans doute entraînés dans la guerre.
Deux mois et demi plus tard, les risques d’extension du conflit sont toujours là. Ils dépendent en grande partie de la volonté qu’aura ou non Vladimir Poutine de franchir les lignes rouges. Décidera-t-il, pour tester la résistance de l’Otan, de frapper un convoi d’armes transitant par la Pologne? D’ouvrir un nouveau front en Transnistrie, enclave séparatiste prorusse de Moldavie, qui risquerait d’aspirer le peuple frère de Roumanie, membre de l’UE et de l’Otan, dans la guerre? Ou de briser le tabou nucléaire en utilisant une arme tactique sur le champ de bataille?
» LIRE NOTRE ANALYSE - Guerre en Ukraine: la peur de l’engrenage
Cinq pays occidentaux parlent avec l'Ukraine des enquêtes sur les crimes de guerre
Des responsables de la justice de cinq pays occidentaux, dont les Etats-Unis, ont parlé avec la procureure générale ukrainienne des moyens d'enquêter sur les crimes de guerre présumés ayant suivi l'invasion russe de l'Ukraine, a indiqué jeudi le ministère américain de la Justice. Ces responsables des pays formant l'alliance dite des «Five Eyes» - Etats-Unis, Royaume-Uni, Canada, Australie et Nouvelle-Zélande - se sont entretenus virtuellement mercredi avec Iryna Venediktova, au moment où Kiev veut agir au sujet de milliers de crimes de guerre présumés.
Les six responsables «ont discuté de la coordination de leurs efforts pour faire rendre des comptes aux personnes dont les actes criminels permettent des crimes de guerre en Ukraine», a dit le ministère américain de la Justice dans un communiqué. «Notre engagement à travailler avec nos partenaires internationaux, y compris la procureure générale d'Ukraine, pour enquêter et poursuivre les responsables d'atrocités en Ukraine, reste ferme», a déclaré le ministre américain de la Justice Merrick Garland. «Nous poursuivrons sans relâche nos efforts en vue de traduire en justice ceux qui facilitent la mort et la destruction dont nous sommes témoins en Ukraine.»
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Vladimir Poutine agite la menace nucléaire comme un instrument de sa stratégie jusqu’au-boutiste
De notre correspondant à Moscou.
En cette fin de semaine, les Russes sont suspendus aux annonces que Vladimir Poutine est censé faire dans son discours du 9 Mai, lors de la parade de la Victoire, sur la place Rouge. L’accent sera-t-il mis sur un «succès» de l’«opération militaire spéciale» en Ukraine ou sur la nécessité de son amplification avec, le cas échéant, un appel à la mobilisation générale? Cette dernière hypothèse a été démentie mercredi par le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, qui l’a qualifiée de «bêtise». Mais entre les propos officiels - pouvant suggérer une retenue, quoique ambivalents à dessein - et les invectives ultraradicales de certains commentateurs russes proches du Kremlin, l’incertitude est totale sur les décisions qui seront prises. Depuis le 24 février, les exigences de «démilitarisation» et de «dénazification» de l’Ukraine, érigées en geste patriotique majeure, en mission quasi sacrée faisant écho à la lutte contre l’Allemagne hitlérienne, ont actionné la dynamique de l’escalade.
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Guerre en Ukraine: des généraux russes éliminés grâce au renseignement américain
Les renseignements fournis par les Américains auraient permis aux Ukrainiens de tuer plusieurs généraux russes en tirant à l’artillerie sur leurs postes de commandement déployés sur le front. Une dizaine d’officiers généraux russes seraient morts au combat depuis le début de la guerre, un taux de perte particulièrement élevé dans un conflit moderne. Selon une source officielle américaine, citée par le New York Times, une partie d’entre eux auraient été tués grâce à l’aide des États-Unis. Les interceptions électroniques américaines, notamment des transmissions radio ou téléphoniques des états-majors de campagne russes, permettent de repérer avec précision leur position. Transmis en temps réel, ces renseignements servent à l’artillerie ukrainienne pour frapper directement ces postes de commandement.
» LIRE NOTRE DÉCRYPTAGE - Guerre en Ukraine: des généraux russes éliminés grâce au renseignement américain
Propos de Lavrov sur Hitler: Poutine a présenté ses excuses à Israël selon le bureau de Bennett
Le président russe Vladimir Poutine a présenté jeudi ses excuses au premier ministre israélien Naftali Bennett pour les propos de son chef de la diplomatie Sergueï Lavrov, qui avait affirmé qu'Adolf Hitler avait du «sang juif», selon un communiqué du bureau de Naftali Bennett. «Le premier ministre a accepté les excuses du président Poutine pour les remarques de Lavrov et l'a remercié d'avoir mis au clair son attitude concernant le peuple juif et la mémoire de l'Holocauste», a déclaré ce communiqué.
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Ukraine: Londres gèle les avoirs du groupe de sidérurgie Evraz
Le gouvernement britannique a annoncé jeudi avoir gelé les avoirs du groupe de sidérurgie Evraz, dont le milliardaire russe Roman Abramovitch frappé de sanctions est le principal actionnaire, selon un communiqué.
Evraz «opère dans des secteurs d'importance stratégique» et produit notamment «28% de toutes les roues des chemins de fer russes et 97% des rails» du pays ce qui «est d'une importance capitale alors que la Russie utilise les chemins de fer pour acheminer du matériel militaire et des troupes vers le front en Ukraine», a indiqué l'exécutif britannique.
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Ukraine: les eurodéputés appellent à protéger les victimes de violences sexuelles
Le Parlement européen a condamné jeudi l'utilisation des violences sexuelles comme «arme de guerre» en Ukraine et demandé aux pays accueillant les femmes fuyant ce pays de leur donner accès aux soins gynécologiques, à la contraception et à l'avortement. Pour les femmes restées en Ukraine, le Parlement européen demande à l'UE de leur envoyer «des kits de dignité, y compris des kits de contraceptifs et de santé reproductive par le biais de colis ou de convois humanitaires», dans cette résolution largement adoptée.
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Les eurodéputés ont aussi exprimé «leur profonde inquiétude face au nombre grandissant de cas de traite d'êtres humains, de violences sexuelles, d'exploitation, de viols et de mauvais traitements enregistrés auprès des femmes et des enfants fuyant la guerre en Ukraine». Les Etats membres doivent faciliter le recueil de plaintes des victimes, demandent les eurodéputés, qui appellent «l'UE et tous les pays d'accueil et de transit à garantir l'accès à la santé et aux droits en matière de sexualité et de procréation, y compris la contraception d'urgence et les soins liés à l'avortement, notamment pour les victimes de viol, ainsi que les soins obstétricaux». Quelque 90% des réfugiés fuyant la guerre en Ukraine sont des femmes et des enfants.
Poutine et Bennett parlent de la Shoah en pleine polémique sur le nazisme
Le président russe Vladimir Poutine et le premier ministre israélien Naftali Bennett ont discuté jeudi de la Shoah, en pleine polémique après que Moscou a accusé Israël de soutenir des «néonazis» en Ukraine, a indiqué le Kremlin.
Lors d'un entretien téléphonique, Vladimir Poutine et Naftali Bennett ont notamment échangé sur l'importance du 9 mai, date à laquelle la Russie célèbre la victoire sur le nazisme et qui permet d'«honorer la mémoire de toutes les victimes» de la Seconde Guerre mondiale, «y compris des victimes de l'Holocauste», selon le Kremlin.
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L'armée russe «toujours prête» à assurer l'évacuation des civils d'Azovstal, affirme Poutine
L'armée russe reste «prête» à faire en sorte que les civils terrés avec des combattants ukrainiens dans l'usine Azovstal, à Marioupol (sud-est de l'Ukraine), soient évacués de manière «sûre», a affirmé jeudi le président russe Vladimir Poutine.
«L'armée russe est toujours prête à assurer l'évacuation des civils de manière sûre», a déclaré Vladimir Poutine lors d'un entretien téléphonique avec le Premier ministre israélien Naftali Bennett, selon le Kremlin.
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L'Otan évoque une «présence accrue» près de la Suède en cas de candidature
Le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg a évoqué jeudi une «présence accrue» en mer Baltique et autour de la Suède pour protéger le pays scandinave en cas de candidature à la suite de l'invasion russe de l'Ukraine. «On doit se rappeler que pendant l'éventuel processus d'adhésion à l'Otan, il y a un fort engagement politique de l'organisation à soutenir la sécurité de la Suède», a déclaré le patron de l'alliance dans une interview à la télévision suédoise SVT.
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«Nous avons plusieurs façons de le faire, notamment via une présence accrue de l'Otan et de ses forces dans les régions autour de la Suède et dans la Baltique», a souligné le haut responsable norvégien. Dans un tournant historique provoqué par la guerre en Ukraine, la Suède et la Finlande mènent actuellement d'importantes consultations internes et extérieures en vue de rejoindre l'alliance atlantique, avec une décision considérée comme très proche côté finlandais.
Une des questions brûlantes concerne la protection dont les deux pays nordiques pourraient bénéficier durant la période d'adhésion, qui peut durer plusieurs mois du fait de l'accord nécessaire de chacun des 30 membres de l'Otan. Seuls les membres de l'alliance bénéficient de la protection du célèbre article 5 de défense mutuelle de l'organisation, pas les candidats.
Ukraine: un nouveau convoi de l'ONU en route pour évacuer les civils d'Azovstal
Un nouveau convoi de l'ONU est en route pour l'usine Azovstal, dernière poche de résistance ukrainienne de Marioupol, pour évacuer les civils qui y sont pris au piège, a annoncé jeudi un responsable des Nations unies. «Aujourd'hui, à l'heure où nous parlons, un convoi est en route pour arriver à Azovstal d'ici demain matin avec l'espoir de récupérer les civils restants dans ce sombre enfer, qu'ils habitent depuis tant de semaines et de mois, et de les ramener en sécurité», a déclaré le secrétaire général adjoint de l'ONU en charge des questions humanitaires, Martin Griffiths, lors d'une conférence à Varsovie.
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Zelensky invite le chancelier Scholz et le président Steinmeier à Kiev
Volodymyr Zelensky a invité à Kiev le chancelier allemand Olaf Scholz ainsi que le président Frank-Walter Steinmeier, trois semaines après avoir snobé ce dernier quand il avait voulu s'y rendre, a appris l’AFP jeudi auprès de la présidence allemande. Le président ukrainien et le chef de l'Etat social-démocrate ont eu jeudi une conversation téléphonique «très bonne et très importante» qui a permis de «dissiper les irritations» suite au refus de Kiev de recevoir à la mi-avril Frank-Walter Steinmeier, a indiqué l’AFP de même source. «Tous deux ont convenu de rester en contact étroit», a-t-elle ajouté. Le chef de l'Etat qui voulait se rendre mi-avril à Kiev avec ses homologues polonais et des pays baltes avait dû renoncer au dernier moment. «J'étais prêt à le faire mais apparemment, et je dois en prendre acte, ce n'était pas souhaité à Kiev», avait indiqué l'intéressé lors d'un déplacement à Varsovie.
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Berlin avait peu goûté la rebuffade, les médias parlant notamment d'un «affront». Le chancelier Olaf Scholz, également social-démocrate, s'était lui déclaré pour le moins irrité. Par la suite, et alors qu'il est pressé depuis des semaines de se rendre à Kiev pour montrer sa solidarité avec l'Ukraine, le chancelier avait invoqué l'incident comme un «obstacle» à une éventuelle visite de sa part.Olaf Scholz a été critiqué de toutes parts pour son manque de leadership présumé en temps de crise, ainsi que pour sa réticence à se rendre en visite à Kiev et à livrer des armes lourdes au pays alors que les attaques russes ont redoublé notamment à l'est de l'Ukraine.
Le président Zelensky invite Olaf Scholz et le président Steinmeier à Kiev
Volodymyr Zelensky a invité à Kiev le chancelier allemand Olaf Scholz ainsi que le président Frank-Walter Steinmeier, trois semaines après avoir snobé ce dernier quand il avait voulu s'y rendre, a appris l’AFP jeudi auprès de la présidence allemande.
Le président ukrainien et le chef de l'Etat social-démocrate ont eu jeudi une conversation téléphonique qui a permis de «dissiper les irritations» suite au refus de Kiev de recevoir à la mi-avril Frank-Walter Steinmeier lorsque qu'il avait proposé de venir en compagnie de ses homologues polonais et des pays baltes, a indiqué l’AFP de même source.
Plus de 6 milliards d'euros réunis lors d'une conférence des donateurs
Plus de six milliards d'euros destinés à l'Ukraine ont été réunis lors d'une conférence internationale des donateurs à Varsovie, a annoncé jeudi le premier ministre polonais. «Lors de cette conférence, nous avons pu rassembler plus de six milliards d'euros et cet argent sera réparti pour soutenir l'Ukraine et tous ceux qui soutiennent l'Ukraine», a déclaré à la presse Mateusz Morawiecki.
Marioupol: «les Russes ne respectent pas leur promesse de cessez-le-feu» à Azovstal
«Les Russes ne respectent pas leur promesse de trêve» sur le site d'Azovstal à Marioupol (sud-est), dernière poche de résistance ukrainienne dans cette ville portuaire dévastée par les bombardements, a affirmé jeudi un commandant du bataillon Azov qui défend l'aciérie.
«Les Russes ne respectent pas leur promesse de trêve et ne permettent pas l'évacuation des civils» toujours réfugiés avec les combattants dans les souterrains de cette immense aciérie, a affirmé Sviatoslav Palamar, commandant adjoint du régiment Azov dans un message vidéo sur Telegram. Le Kremlin avait affirmé plus tôt que des couloirs humanitaires «fonctionnaient» à Azovstal et que l'armée russe y respectait le cessez-le-feu qu'elle avait annoncé la veille pour ce jeudi.
Ukraine: Le Français Laurent Hilaire nommé directeur du Staatsballett de Bavière
Le Français Laurent Hilaire, qui avait quitté le ballet du Théâtre Stanislavski de Moscou en raison de l'invasion de l'Ukraine, va prendre la tête du Staatsballett de Bavière, a annoncé jeudi la compagnie, une des plus prestigieuses d'Allemagne. «Le Staatsballett va continuer d'accroître sa renommée internationale et créer de grands moments sur scène. Je me réjouis beaucoup de cette collaboration», s'est félicité dans un tweet Serge Dorny, le dirigeant du Staatsoper de Bavière, qui chapeaute la compagnie et l'orchestre. «Laurent Hilaire est (...) une personnalité artistique très appréciée au niveau international et disposant d'un excellent réseau», a également commenté le ministre bavarois des Arts, Markus Blume, cité dans un communiqué annonçant cette nomination.
Le Français de 59 ans, ex-danseur étoile de l'Opéra de Paris, prendra ses fonctions le 9 mai à Munich. Il succède au Russe Igor Zelensky qui, après sept ans en Bavière, avait démissionné au début du mois, en invoquant des raisons personnelles alors que son contrat courait jusqu'en 2026. Laurent Hilaire avait annoncé quelques jours après l'invasion de l'Ukraine par les troupes russes qu'il quittait son poste à la tête de l'institution moscovite et la capitale russe. «Je regrette cette décision», avait-il alors dit à l'AFP. «J'ai travaillé en harmonie (avec les équipes du théâtre), je pars avec tristesse mais le contexte ne me permet plus de travailler sereinement».
Nommé il y a cinq ans directeur de la danse du Théâtre académique musical Stanislavski, Laurent Hilaire était le deuxième Français à diriger une troupe de ballet en Russie, près de 150 ans après son illustre prédécesseur, le danseur et chorégraphe Marius Petipa, figure majeure de la danse au XIXe siècle et directeur du Ballet impérial à Saint-Pétersbourg. Considéré comme l'un des plus brillants danseurs français de sa génération, Laurent Hilaire a renouvelé le répertoire de la compagnie russe, la troisième après le Bolchoï de Moscou et le Mariinski de Saint-Pétersbourg. Né en 1962, il est diplômé de l'Ecole de danse de l'Opéra de Paris. Engagé dans le corps de ballet, il avait été nommé «Etoile» en 1985, à l'âge de 22 ans, par Rudolf Noureev, danseur originaire d'URSS qui avait fait défection à l'Union soviétique.
Zelensky lance une campagne mondiale de financement participatif pour aider l'Ukraine
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé jeudi le lancement d'une plate-forme de financement participatif en ligne conçue pour aider Kiev à gagner la guerre contre la Russie et reconstruire les infrastructures du pays.
«En un clic, vous pouvez donner des fonds pour aider nos défenseurs, sauver nos civils et reconstruire l'Ukraine», a-t-il déclaré en anglais dans une vidéo publiée sur Twitter en annonçant le lancement de la plate-forme United24.
À VOIR AUSSI - Charles Michel veut un «plan Marshall européen» pour l’Ukraine pour se reconstruire
L'UE étudie la possibilité de confisquer les avoirs des Russes sanctionnés
Le président du Conseil européen Charles Michel s'est prononcé jeudi pour une confiscation des avoirs russes gelés dans l'UE dans le cadre des sanctions afin de les rendre «disponibles» pour la reconstruction de l'Ukraine. Il a également estimé qu'une conférence de donateurs pour la reconstruction de l'Ukraine à laquelle il participe à Varsovie devrait constituer le point de départ «d'une sorte de plan Marshall européen» pour ce pays envahi par la Russie.
«Personnellement, je suis absolument convaincu que c'est extrêmement important non seulement de geler les avoirs, mais aussi de rendre possible leur confiscation, afin de les rendre disponibles pour le pays qui se reconstruit», a-t-il déclaré à l'agence de presse ukrainienne Interfax dans un entretien accordé à Bruxelles.
La Russie annonce l'expulsion de sept diplomates danois
La Russie a annoncé jeudi l'expulsion de sept diplomates danois en représailles à une mesure similaire prise par Copenhague suite à l'offensive militaire de Moscou en Ukraine. «Sept collaborateurs de l'ambassade du Royaume de Danemark en Russie ont été déclarés +persona non grata+ et doivent quitter le territoire du pays d'ici deux semaines», a indiqué le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué, en ajoutant qu'un autre diplomate danois s'est vu refuser le visa russe.
Il s'agit d'une mesure de représailles à l'expulsion de 15 diplomates russes du Danemark début avril, selon la même source.
Des couloirs humanitaires «fonctionnent» au site Azovstal de Marioupol
Des couloirs humanitaires «fonctionnent» au site de l'usine métallurgique Azovstal, dernière poche de résistance à l'offensive russe dans le port stratégique ukrainien de Marioupol, a affirmé jeudi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
«Les couloirs y fonctionnent aujourd'hui», a déclaré à la presse Dmitri Peskov, assurant que l'armée russe respectait le cessez-le-feu qu'elle avait annoncé la veille pour jeudi afin de permettre l'évacuation de civils réfugiés dans cette aciérie où se trouve aussi les derniers défenseurs ukrainiens de Marioupol.
À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine : «C'était dur», les évacués de Marioupol racontent leur calvaire
Kremlin : le soutien occidental à l'Ukraine empêche la Russie d'achever «rapidement» son offensive
L'aide militaire et en matière de renseignements des Occidentaux à l'Ukraine empêche la Russie d'achever rapidement son offensive chez son voisin, a indiqué jeudi le Kremlin, assurant néanmoins que tous ses objectifs seront remplis.
«Les États-Unis, le Royaume-Uni, l'Otan dans son ensemble partagent en permanence des données du renseignement avec les forces armées ukrainiennes. Conjuguées aux approvisionnements en armes (...), ces actions ne permettent pas d'achever rapidement l'opération», a dit à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
La Russie changent les noms des villes et villages occupés, selon le gouvernement ukrainien
Selon Emine Dzheppar, vice-ministre des Affaires étrangères de l'Ukraine, les noms des villes et villages dans les territoires occupés sont renommés par les forces russes.
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La Russie «essaie d'anéantir» les unités ukrainiennes à Azovstal
L'armée ukrainienne a annoncé que les combats continuaient dans l'aciérie d'Azovstal à Marioupol (sud-est) où la Russie «essaie d'anéantir» les derniers défenseurs du site, même si elle a annoncé un cessez-le-feu unilatéral à partir de jeudi matin.
«Les occupants russes sont occupés à bloquer et essayer d'anéantir les unités ukrainiennes sur le territoire d'Azovstal», a indiqué dans un communiqué jeudi matin l'armée ukrainienne.
Selon elle, les troupes de Moscou ont «repris l'offensive avec le soutien d'avions pour prendre le contrôle de l'usine». Ce communiqué intervient alors que Moscou a annoncé mercredi soir que ses forces allaient cesser le feu pendant trois jours consécutifs, à compter de jeudi 05h00 GMT, pour permettre l'évacuation des civils toujours présents à Azovstal, qui seraient encore 200, selon le maire de Marioupol, Vadim Boïtchenko.
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Denys Prokopenko, le commandant du régiment Azov qui mène la défense du site, a de son côté indiqué dans une vidéo diffusée mercredi soir que des forces russes avaient réussi à rentrer dans l'aciérie où des «combats violents et sanglants» étaient en cours. «Depuis deux jours, l'ennemi a réussi à entrer dans les locaux de l'usine», a-t-il affirmé dans cette vidéo publiée sur Telegram.
Embargo sur le pétrole russe: «Il y a ce qu'il faut» en essence en France, assure Pompili
Barbara Pompili a appelé jeudi les Français «à ne pas se précipiter» dans les stations-service en cas d'embargo sur le pétrole russe, assurant que la France était «tranquille pour de nombreux mois» et que le gouvernement continuerait à «protéger» financièrement les consommateurs.
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«Aujourd'hui nous n'avons aucun problème d'approvisionnement en France, nous sommes en train de travailler à avoir d'autres fournisseurs et nous avons des réserves (...) donc je dis à nos concitoyens: pas la peine de se précipiter vers les stations essence, il y a ce qu'il faut», a déclaré la ministre de la Transition écologique sur franceinfo. «On est tranquille pendant de nombreux mois», a-t-elle assuré, évoquant toutefois pour le diesel «quelques petites questions de reroutage de stockage qui peuvent prendre un peu de temps».
Cinq décès dans la région de Louhansk
Cinq civils ont été tués par des bombardements des forces russes dans la région de Louhansk au cours des dernières 24 heures, a annoncé le gouverneur Serhiy Gaidai jeudi. Les bombardements ont frappé les villes de Sievierodonetsk, Pospana, Hirske et Lysychansk.
Demydiv, un village ukrainien fier d’avoir été noyé pour sauver Kiev des Russes
Demydiv se trouvait sur la route des Russes dans leur tentative, le 24 février dernier, de prendre Kiev. En faisant sauter un barrage, les militaires ukrainiens ont sauvé les 4000 habitants.
» À lire, notre reportage - Demydiv, un village ukrainien fier d’avoir été noyé pour sauver Kiev des Russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
Macron et Modi appellent à une «cessation immédiate des hostilités» en Ukraine
Le président français Emmanuel Macron et le premier ministre indien Narendra Modi, en tournée en Europe, ont appelé mercredi à une «cessation immédiate des hostilités» en Ukraine. «La France et l'Inde ont exprimé leur profonde préoccupation quant à la crise humanitaire et au conflit en cours en Ukraine», ont souligné les deux dirigeants dans une déclaration conjointe à l'issue d'un entretien et d'un dîner de travail à l'Elysée.
» À VOIR AUSSI - Ukraine : «L’Otan n’est pas prête pour une Troisième guerre mondiale»
«Les deux pays ont condamné sans équivoque le fait que des civils aient été tués en Ukraine, et appelé à une cessation immédiate des hostilités afin que les parties se réunissent pour promouvoir le dialogue et la diplomatie et pour mettre fin immédiatement aux souffrances de la population», ont-ils ajouté. Seule la France en revanche a condamné «avec force l'agression illégale et injustifiée des forces russes contre l'Ukraine».
Les renseignements de Washington ont permis à Kiev de cibler des généraux russes
Les renseignements fournis par les États-Unis à l'armée ukrainienne ont permis de cibler plusieurs généraux russes près du front, a affirmé mercredi le New York Times, citant des sources anonymes au sein des services américains. Citant plusieurs hauts responsables américains, le journal a déclaré que sur la douzaine de généraux russes tués par les forces ukrainiennes, «beaucoup» avaient été ciblés avec l'aide des services de renseignement américains.
Le Conseil de sécurité nationale américain (NSC) a qualifié d'«irresponsable» l'affirmation selon laquelle les États-Unis aidaient l'Ukraine à tuer des généraux russes. «Les États-Unis fournissent des renseignements sur le champ de bataille pour aider les Ukrainiens à défendre leur pays», a déclaré à l'AFP Adrienne Watson, porte-parole du NSC, dans un mail. «Nous ne fournissons pas de renseignements dans l'intention de tuer des généraux russes», a-t-elle souligné.
» À VOIR AUSSI - Ukraine: Washington accuse la Russie de vouloir «annexer» deux territoires prorusses
Trêve en vue à l'aciérie de Marioupol pour évacuer des civils
Un cessez-le-feu unilatéral russe de trois jours doit entrer en vigueur jeudi matin autour de l'aciérie de Marioupol, dernier bastion de résistance ukrainienne dans cette ville portuaire stratégique, mais les combats continuent dans le reste de l'Ukraine. «Les forces armées russes vont ouvrir un couloir humanitaire de 08h00 à 18h00 heure de Moscou (de 05h00 à 15h00 GMT) les 5, 6 et 7 mai à partir du site de l'usine métallurgique Azovstal pour évacuer des civils», a indiqué mercredi soir le ministère de la Défense dans un communiqué.
«Sur cette période, les forces armées russes et les unités de la République populaire du Donetsk (unilatéralement proclamée par les séparatistes prorusses, NDLR) vont cesser le feu et les hostilités unilatéralement», a-t-il poursuivi, assurant que les civils ayant trouvé refuge dans l'usine seraient autorisés à rejoindre la Russie ou les territoires contrôlés par Kiev. Des centaines de personnes - combattants ukrainiens et civils- vivent depuis l'invasion russe de l'Ukraine le 24 février dans des galeries souterraines datant de la Seconde Guerre mondiale courant sous le site d'Azovstal copieusement bombardé par les forces russes.
Bienvenue dans ce direct
Bienvenue dans ce direct, où nous suivrons ensemble les derniers événements en Ukraine ce jeudi 5 mai. Pour retrouver les informations de la veille, rendez-vous sur notre précédent direct.
«Hitler avait aussi du sang juif» : Israël fustige les propos de Sergueï Lavrov
Le ministre russe des Affaires étrangères a ainsi fait référence à la judéité du président ukrainien Volodymyr Zelensky. Israël dénonce des propos «scandaleux, impardonnables et une horrible erreur historique».
Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct
INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 68e jour, la Russie continue à avancer, mais lentement, dans le Donbass à l'est du pays.
Guerre en Ukraine : la Russie envoie un navire centenaire pour sauver le Moskva
Pour renflouer le navire-amiral de sa flotte coulé le 13 avril, la Russie déploie le Kommouna lancé en 1913.
Valeurs Actuelles
Les Républicains, dernier avis avant liquidation
L'Humanité
La déconstruction en mode Droopy
Nos recommandations culturellesLittérature Dans Le monde comme il débloque, Jean-Charles Massera rassemble des textes écrits pour la scène et la radio entre 2001 et 2021.
Sophie JoubertEntre 2003 et 2007, on pouvait croiser Jean-Charles Massera pédalant sur les routes de la région Rhône-Alpes en tenue intégrale de cycliste de compétition, lunettes noires et casque dernier cri. Pendant quatre ans, sous le nom de Jean de La Ciotat, il a transpiré sur un vélo, ravalé sa fierté en essuyant de piètres performances, s’est forgé une légende d’intellectuel du cyclosport. De cette expérience extrême, il a tiré deux livres, Jean de La Ciotat confirme (POL) et Jean de La Ciotat, la légende, témoins d’une des nombreuses métamorphoses de l’auteur d’ United Emmerdements of New Order et d’ Amour, gloire et CAC 40.
Infiltrer la langue de l’ennemi pour mieux lE combattre
Depuis le milieu des années 1990, il s’est fait l’exégète du contemporain, observant les conséquences sur nos vies du capitalisme mondialisé, de la condition pavillonnaire, des réglementations européennes ( We are l’Europe) ou des affres de la masculinité. D’abord critique d’art, il a investi le champ de la littérature, des arts visuels, du spectacle vivant et de la chanson sans faire de hiérarchie entre les genres, désacralisant la figure de l’auteur et laissant le roman aux nostalgiques du XIXe siècle. Déconstruisant le jargon souvent truffé d’anglicismes de l’entreprise, des médias et de la politique, il a infiltré la langue de l’ennemi pour mieux le combattre.
En 2011, il a coréalisé avec le musicien et chanteur Pascal Sangla un livre album, Tunnel of Mondialisation. Dans le clip de la chanson éponyme, il apparaissait juché sur un tracteur tondeuse, tournant à l’infini autour d’un champ comme une métaphore d’une impossible quête de sens dans un monde devenu fou. « J’ai déconstruit les dispositifs d’instrumentalisation des affects et de la libido. Je me suis fait chier avec ça depuis 1991… C’était la première guerre du Golfe/C’était l’entrée dans une nouvelle ère/Celle du cynisme et de la déréalisation du temps vécu par les exclus de la croissance/Celle de la réduction de mon imaginaire », chantait-il alors.
le masculin ne l’emporte plus sur le féminin
Depuis, Jean-Charles Massera n’avait plus publié de livre, se consacrant au théâtre, à la radio ( Mon goal en mode fiction, réalisé avec des lycéens de Bourgogne), aux performances ou au dessin. La parution du Monde comme il débloque, anthologie de textes écrits pour la scène et la radio entre 2001 et 2021, est donc, à plus d’un titre, une excellente nouvelle. D’abord, parce qu’en plus des quelques tubes de Massera, on y trouve des textes inédits comme le Projet ZED (zones d’effondrement à défendre), dialogue au long cours entre un psychanalyste (le comédien Christophe Brault) et son patient, un certain monsieur Massera, devenus des quinquagénaires blasés faisant le point sur leur vie et les désordres du monde. Ensuite, parce que ces monologues, dialogues et polylogues donnent à voir les transformations qui, depuis vingt ans, ont modifié nos façons de consommer, de travailler, d’aimer ou, au premier chef, de parler.
Infléchissant son écriture au tournant des années 2010, Jean-Charles Massera a entrepris de transcrire l’oralité le plus fidèlement possible, gommant la fausse opposition entre la langue parlée et la soi-disant langue littéraire : « On sait bien kt’as du travail alors kmoi à 10 h 30, je cherche des oranges pour mon ptit déj’! On lsait très bien », dit l’un des personnages de la série radiophonique J’te dérange ? Non, non. Dans les textes les plus récents, la langue épouse la réflexion sur l’inclusion en intégrant les termes « acteurices » ou « celleux », pour que, dans la langue, le masculin ne l’emporte plus sur le féminin. Car bien avant MeToo, Jean-Charles Massera a interrogé les représentations, questionné les standards de la masculinité toxique en mettant en scène un « jogger relou » avec les femmes ou un trio de mâles hétérosexuels qui « se posent deux ou trois questions de base » sur la sexualité, leur façon de se mouvoir dans l’espace ou l’invisibilité des femmes dans l’histoire.
Puisés dans le quotidien et la vie normale, ses personnages sont une cadre supérieure « qu’ essaye de faire un break », une jeune rameuse qui se voit comme un élément d’un décor champêtre, la « maman de Jordan » et un entrepreneur japonais « patron des créatures qui vivent dans les herbes, les fourrés, les bois, les cavernes ou les lacs et responsable du redoublement de Jordan », une artisane fromagère aux prises avec une fonctionnaire de l’Union européenne, une complotiste qui hurle son ressentiment sur l’ami qui veut la sortir de sa solitude. Catalogue de nos névroses et de nos impuissances, Le monde comme il débloque se lit aussi comme un autoportrait de l’auteur en Droopy grognon et dépité, enfant de la classe moyenne aisée, élevé aux batailles napoléoniennes qui tente de se défaire des stéréotypes hérités du monde d’avant. Peut-être ne l’a-t-on pas assez dit, Jean-Charles Massera est un auteur très drôle.
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Droite en Paca : les leçons du premier tour
L'Humanité
Comment tuer l’hôpital public
ChroniqueChristophe PrudhommeCes dernières années, le gouvernement a largement favorisé le regroupement de cliniques privées à but lucratif par le biais d’autorisations d’activités octroyées par les agences régionales de santé (ARS) et de généreuses subventions. Ainsi, dans la plupart des grandes villes, ont été construits de grands établissements de plusieurs centaines de lits venant concurrencer les hôpitaux publics, notamment les CHU, en se concentrant sur les activités les plus rentables, comme la chirurgie ambulatoire et la radiologie. Des exemples ? La clinique Rhéna, à Strasbourg, les cliniques du Confluent et Santé Atlantique, à Nantes, la clinique Bezannes, à Reims, ou encore le Médipôle, à Lyon, regroupant près de 800 lits.
L’exemple le plus emblématique de cette politique coordonnée et planifiée de renforcement du secteur privé lucratif est l’ouverture prochaine d’un nouvel établissement de 400 lits à Neuilly-sur-Seine avec, entre autres, 25 salles d’opération, 2 scanners et 2 IRM. Tout a été organisé, depuis l’achat du bâtiment, qui hébergeait le siège du groupe Thales, l’octroi rapide du permis de construire par la municipalité, jusqu’à l’autorisation par l’ARS du regroupement sur un même site des trois cliniques de la ville.
Mais, au-delà des murs, ce qui compte dans ces établissements, ce sont les personnels, notamment les médecins. Là, il suffit aux patrons de ces cliniques de venir faire leur marché dans les hôpitaux publics, où les médecins ne peuvent plus travailler correctement, faute de moyens humains et financiers. Dans le cas présent, un débauchage des chirurgiens les plus compétents de l’hôpital Beaujon, situé à proximité à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), est en cours. Sa fermeture est prévue dans peu de temps, dans le cadre de la construction de l’hôpital Nord, qui prévoit la suppression de plus de 300 lits. On voit bien ici la perversité de nos gouvernants. Ils laissent vieillir les bâtiments des hôpitaux publics en limitant les investissements, les déclarent ensuite vétustes et promettent la construction d’un nouvel établissement, avec moins de capacités et des délais de construction qui atteignent souvent près de dix ans. Ils bouchent ainsi l’avenir des personnels, qui, n’ayant aucun espoir d’amélioration de leur exercice, quittent le navire.
Toutes les chroniques de Christophe Prudhomme, c’est par ici !
Pour les patients, les conséquences seront catastrophiques car, dans tous ces établissements privés, règnent les dépassements d’honoraires et leur corollaire : la sélection des patients selon leurs revenus. Pour les médecins, si, à court terme, ils peuvent voir leurs conditions de travail s’améliorer et leurs rémunérations augmenter, il faut les prévenir que l’objectif de ces établissements, au final, sera de les mettre sous pression pour générer le maximum de bénéfices. Il est donc urgent de changer de politique et de reconstruire un grand service public hospitalier.
SantéHôpital publiccliniques privéesLe billet du Dr Christophe Prudhomme Valeurs Actuelles
À la fac, l’interminable dérive de l’ultragauche
Le Figaro
Législatives 2022 : la carte des circonscriptions à gauche après l'accord commun
Pierre LepelletierService InfographieEXCLUSIF - Forts du score de Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle, les Insoumis ont pu s'attribuer un grand nombre de circonscriptions gagnables, aux dépens des socialistes et des écologistes.
L'accord est programmatique. Il est aussi - et surtout - électoral. Après de longues heures de négociations, les forces de gauche sont parvenues à s'entendre sur les circonscriptions pour les élections législatives de juin. En position de force après le bon score de Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle (21,95%), les Insoumis ont clairement l'avantage sur leurs nouveaux partenaires socialistes, écologistes et communistes. Découvrez ci-dessous la carte de répartition pour chaque force de gauche.
- LFI veut capitaliser en Seine-Saint-Denis...
Si la France était le 93, Jean-Luc Mélenchon aurait quasiment été élu au premier tour le 10 avril dernier avec 49,09% des voix. Persuadés de pouvoir transformer l'essai aux législatives, les candidats de LFI se sont octroyé neuf des treize circonscriptions du département.
- ...et partir à la conquête de la «France périphérique»
En privé, les Insoumis admettent que leur ancrage dans les zones périurbaines reste limité. Pour les législatives, de nombreux candidats vont donc partir « en conquête » sur ces territoires où le RN est bien implanté. Exemples parmi d'autres : les circonscriptions de Sochaux-Audincourt (4ème du Doubs), Saint-Dizier (2ème de la Haute-Marne) ou encore plusieurs dans le Pas-de-Calais.
- Des zones cédées aux écologistes dans les grandes métropoles
Comme ils le réclamaient, les Verts ont obtenu plusieurs circonscriptions dans des grandes villes. Là où ils réalisent généralement leurs meilleurs scores. Ils auront des candidats dans plusieurs centres-villes dont Marseille (7ème des Bouches-du-Rhône), Lille (4ème du Nord), Strasbourg (1ère du Bas-Rhin). Ils seront également présents dans trois circonscriptions lyonnaises et quatre parisiennes.
- Un PS quasi-absent à Paris
Dans la capitale, c'est en revanche un gros coup dur pour les socialistes. Ces derniers n'ont obtenu que la 11ème circonscription, qui n'est pas la plus gagnable. Ils perdent même la 15ème, qui était pourtant détenue par la députée Lamia El Aaraje. De quoi faire enrager la fédération PS de Paris, la plus importante du France.
- Le PCF sauve ses députés sortants
L'essentiel est sauf pour le PCF. Leurs onze députés sortants porteront l'union de la gauche dans leur territoire et pourraient donc être réélus. C'est notamment le cas de Fabien Roussel, ex-candidat à la présidentielle, dans la 20ème circonscription du Nord.
À VOIR AUSSI - Législatives: le Parti socialiste salue un «moment historique» après l'accord conclu avec LFI
PODCAST - En politique comme dans la vie, dire est-ce faire ? Le Moment Philo, par Aziliz Le Corre
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Législatives: «Si Mélenchon et Le Pen ont très peu de députés, une confrontation s’organisera en dehors des institutions»
ENTRETIEN - La mécanique institutionnelle fait que LREM a un avantage immense par rapport aux autres partis, rappelle Chloé Morin, experte associée à la Fondation Jean Jaurès.
Législatives 2022 : approché par la Macronie pour une candidature, Michel Denisot décline
INFO LE FIGARO - Le dirigeant sportif avait engagé des discussions avec des responsables de la majorité, dans l'éventualité de briguer un siège de député en juin.
Législatives 2022: le cadeau empoisonné de Reconquête! à Éric Ciotti embarrasse la droite
Le parlementaire lui-même n’aurait pas beaucoup apprécié cette «offrande».
Valeurs Actuelles
Quel avenir pour Frontex ?
C’est une démission qui ressemble à un ultimatum posé à la Commission européenne. Au terme de trois ans d’affrontements, de reproches, d’accusations et de différends, l’Office européen de lutte antifraude (Olaf) a rendu un rapport accusateur sur la gestion politique de l’agence Frontex par son directeur exécutif, Fabrice Leggeri (domaine qui échappe pourtant a priori à sa compétence). Ce dernier a répondu point par point devant le conseil d’administration, qui a écarté la possibilité d’une procédure disciplinaire, mais accepté la démission.
Les accusations sont diverses, mais l’affrontement est essentiellement politique : ce rapport, comme les ONG et une partie importante de la Commission européenne, reproche à Frontex d’avoir organisé des push-backs (refoulements) et d’avoir couvert les agissements des autorités grecques lorsqu’elles repoussaient les clandestins envoyés par la Turquie pour déstabiliser l’Europe.
L’enjeu du conflit dépasse largement Fabrice Leggeri. Il s’agit en réalité de la définition du mandat de Frontex et donc de la capacité de l’Union européenne à défendre ses frontières.
Créé à la suite de la crise migratoire de 2015, Frontex est chargé de mettre en œuvre le corps européen des garde-frontières et garde-côtes, en soutien aux États membres. C’est en tout cas la mission qu’avait reçue Fabrice Leggeri, qui n’a cessé de travailler au renforcement de l’agence avec l’ancien président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker.
Mais, depuis 2019, tout est plus compliqué. C’est désormais Ursula von der Leyen qui préside la Commission européenne, avec une orientation bien plus immigrationniste que son prédécesseur. Elle conçoit, comme les ONG impliquées dans le dossier, Frontex comme une force humanitaire d’accompagnement des migrants vers l’Europe, ou comme une inspection fédérale du respect des droits des migrants par les services de garde-frontières nationaux. En clair, comme un organe de contrôle des États membres dans leur gestion migratoire.
Si le refoulement de demandeurs d’asile potentiels est interdit, comment prévenir le passage illégal de la frontière ?
Forcément, le désaccord est total sur une question fondamentale. D’abord, en raison du contexte, puisque l’Union européenne est aujourd’hui confrontée à trois immigrations très différentes. Les flux de migrants réguliers, le droit d’asile, évident pour qui fuit directement la guerre (l’accueil des Ukrainiens n’a posé aucun problème), et la migration clandestine, facilitée par des organisations criminelles de passeurs, voire instrumentalisée par des États voisins comme la Turquie et la Biélorussie pour déstabiliser le continent. C’est évidemment cette dernière immigration qui rend le sujet de la défense des frontières extérieures très sérieux.
L’enjeu est triple : politique, juridique et démocratique. Politique, car il interroge la possibilité même de la souveraineté des États membres sur la question migratoire. Juridique, puisque l’accusation de “refoulement illégal” n’a pas de définition précise. Démocratique enfin, puisque l’orientation immigrationniste adoptée par la présidente de la Commission européenne est contredite par les opinions européennes d’une part, et par 16 des 27 ministres de l’Intérieur de l’Union européenne d’autre part, qui ont clairement exigé que la Commission finance la construction de murs aux frontières extérieures et lève le flou juridique sur ce qu’il est possible de faire pour refuser l’entrée illégale de clandestins en Europe.
Aucune clarification du droit par la Commission européenne
Jusqu’à présent, la Commission européenne n’a apporté aucune réponse. Peut-être sera-t-elle obligée de le faire en définissant clairement la mission de Frontex après la démission de Fabrice Leggeri. Elle doit intervenir, en raison d’une contradiction interne dans le droit, qui renvoie dos à dos ceux qui veulent interdire le franchissement illégal des frontières et ceux qui accusent les premiers de pushbacks illégaux.
D’un côté, la convention de Genève interdit de refouler un migrant qui est menacé dans son pays (en attendant le dépôt de la demande d’asile, il est donc facile de considérer que tous le sont a priori) et, de l’autre côté, le code des frontières Schengen oblige les États à prévenir le franchissement illégal de frontière en dehors des points de passages officiels. Comment concilier les deux ? Si le refoulement de demandeurs d’asile potentiels est interdit, comment prévenir le passage illégal de la frontière ?
Si le principe de non-refoulement l’emporte sur tout le reste, il n’y a plus de frontières extérieures européennes.
La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a donné raison à l’Espagne et à la Macédoine du Nord, qui ont tour à tour repoussé des groupes de clandestins qui tentaient le passage illégal de la frontière. Fabrice Leggeri a invoqué ces jurisprudences, mais seule la Commission, “gardienne des traités”, peut trancher définitivement la question. Ce qu’elle ne fait pas.
La question est pourtant essentielle : si le principe de non-refoulement l’emporte sur tout le reste, il n’y a plus de frontières extérieures européennes.
« On a besoin d’un Frontex fort qui devient une vraie police aux frontières »
On s’étonne donc qu’Emmanuel Macron, qui avait régulièrement annoncé que la présidence française du Conseil de l’Union européenne servirait à régler la question migratoire, n’ait pas fait le moindre geste dans ce conflit qui oppose depuis des années le Français Fabrice Leggeri à la Commission européenne.
Interrogé sur ce silence présidentiel et gouvernemental par nos confrères du Point, le secrétaire d’État chargé des Affaires européennes, Clément Beaune, répond : « C’était mieux pour préserver l’agence et ne pas confondre les débats entre les personnes et les missions […] on a besoin d’un Frontex fort qui devient une vraie police aux frontières et donc d’une agence qui ne soit pas l’objet de polémiques. »
Il semble oublier que le seul fait de vouloir une police aux frontières fait désormais l’objet de polémiques.
Tous les membres frontaliers de l’Union européenne qui ont tenté de défendre leurs frontières ont essuyé des “polémiques” alimentées par des décideurs, humanitaires, journalistes ou commentateurs pour qui le droit fondamental d’un clandestin à tenter sa chance en Europe prime sur le droit fondamental des peuples à la souveraineté, à la libre détermination et à la continuité historique.
Valeurs Actuelles
Progressisme sans limite sous Emmanuel Macron
Le président du Rassemblement National Jordan Bardella a récemment appris sa mise en examen pour avoir qualifié la ville de Trappes de « république islamique en miniature ». Il réagit auprès de Valeurs actuelles.
Le Figaro
Propos de Lavrov sur Hitler : Poutine a présenté ses excuses à Israël
Le chef de la diplomatie russe avait affirmé qu'Adolf Hitler avait du «sang juif».
Le président russe Vladimir Poutine a présenté jeudi 5 mai ses excuses au premier ministre israélien Naftali Bennett pour les propos de son chef de la diplomatie Sergueï Lavrov, qui avait affirmé qu'Adolf Hitler avait du «sang juif», selon un communiqué du bureau de Naftali Bennett.
À lire aussiY a-t-il vraiment des «nazis» en Ukraine, comme l'affirme Vladimir Poutine ?
«Le premier ministre a accepté les excuses du président Poutine pour les remarques de Lavrov et l'a remercié d'avoir mis au clair son attitude concernant le peuple juif et la mémoire de l'Holocauste», ont indiqué les services de Naftali Bennett. Dans un communiqué publié jeudi par le Kremlin annonçant la tenue d'un appel téléphonique entre Vladimir Poutine et Naftali Bennett, aucune mention n'est faite d'excuses présentées par le président russe, qui a décidé l'invasion de l'Ukraine le 24 février.
Propos condamné à l'international
Le président ukrainien Volodymyr «Zelensky fait valoir cet argument: comment le nazisme peut-il être présent (en Ukraine) s'il est lui-même juif. Je peux me tromper, mais Hitler avait aussi du sang juif», a déclaré Sergueï Lavrov dimanche soir au groupe de médias italien Mediaset. Retranscrite par le ministère russe des Affaires étrangères, cette allégation, qui fait référence à des rumeurs régulièrement démenties par les historiens, a suscité la colère d'Israël. L'État hébreu a convoqué lundi l'ambassadeur de Russie pour des «clarifications».
«Aucune guerre n'est comparable à la Shoah (...) l'utilisation du génocide juif comme outil politique doit cesser immédiatement», a déclaré Naftali Bennett en début de semaine, tandis que son ministre des Affaires étrangères Yaïr Lapid a dénoncé des propos «scandaleux, impardonnables et une horrible erreur historique». Les affirmations de Sergueï Lavrov ont également été condamnées par l'Allemagne, les États-Unis et l'Ukraine, dont l'invasion a été justifiée par Moscou par la nécessité de «dénazifier» le pays.
«Antisémitisme» russe
Pour Kiev, les excuses de Vladimir Poutine auprès d'Israël ne sont pas suffisantes. «J'insiste sur le fait que l'antisémitisme existe depuis longtemps au sein de l'élite russe. Le seul moyen pour le ministre des Affaires étrangères Lavrov de s'en sortir est de présenter ses excuses publiquement devant les juifs du monde entier», a déclaré sur Twitter le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba. «L'antisémitisme ne peut être toléré», a-t-il ajouté, rappelant qu'à l'instar de son homologue israélien Yaïr Lapid, il avait été «outré par (ces) remarques antisémites».
À lire aussiLa guerre en Ukraine relance les spéculations sur l'état de santé de Poutine
Depuis le lancement de l'offensive russe en Ukraine, Israël a tenté de maintenir un délicat équilibre entre Kiev et Moscou. Dans un discours fin mars aux élus du Parlement israélien, le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait appelé Israël à «faire un choix» en soutenant Kiev face à Moscou, et demandé à l'État hébreu de lui fournir des armes. Israël a fourni des équipements de protection à l'Ukraine mais n'a pas envoyé d'armes, selon des responsables israéliens.
«Mémoire» de la Shoah
Depuis les propos de Sergueï Lavrov, Moscou a multiplié les accusations contre l'État hébreu. Mardi, la diplomatie russe a accusé Israël de «soutenir le régime néonazi de Kiev», Kiev», affirmant que «l'histoire connaît malheureusement des exemples tragiques de coopération entre juifs et nazis», selon un communiqué Dans un autre communiqué mercredi, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a affirmé que «des mercenaires israéliens sont aux côtés des militants d'Azov», un régiment fondé par des militants d'extrême droite avant d'être intégré dans les forces régulières ukrainiennes.
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Le ton semblait être plus apaisé lors de l'appel téléphonique jeudi entre Vladimir Poutine et Naftali Bennett. Selon le Kremlin, les deux dirigeants ont ainsi discuté de la «mémoire historique» de l'Holocauste. Ils ont évoqué l'importance du 9 mai, date à laquelle la Russie célèbre la victoire sur le nazisme et qui permet d'«honorer la mémoire de toutes les victimes» de la Seconde Guerre mondiale, «y compris des victimes de l'Holocauste», d'après la même source.
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L'Humanité
Santé. La maternité des Lilas ne se résigne pas à la fermeture
ActuCet établissement de Seine-Saint-Denis pourrait voir son autorisation d’exercer non renouvelée. Un projet de fusion est à l’étude, mais ne convainc ni le personnel ni les patientes.
Alexandra ChaignonSymbole de la lutte pour les droits des femmes, la maternité des Lilas (Seine-Saint-Denis) – 1 200 accouchements et 900 IVG par an – est à nouveau menacée de disparition. Le 2 juin, l’agence régionale de santé (ARS) d’Île-de-France risque de ne pas renouveler son autorisation d’exercer. En cause : un déficit qui s’élève à plusieurs millions d’euros et des locaux vétustes, qui ne correspondent plus aux normes. Un projet de fusion avec la clinique Vauban de Livry-Gargan est à l’étude, mais il ne convainc ni les personnels, ni les syndicats, ni les patientes, qui y voient une perte des valeurs de ce lieu unique.
Nous voulons contribuer au maintien de la maternité en tant qu'établissement à but non lucratif. Lettre au ministre de la santé
Des crises, la maternité ouverte en 1964 en a connu et ce, dès la fin des années 1970. Mais c’est le mouvement de concentration des maternités, amorcé dans les années 1990 et visant notamment la fermeture des maternités les moins médicalisées (dites de niveau 1, comme aux Lilas, la dernière en Seine-Saint-Denis), et sa logique de rentabilité qui accentuent les difficultés de l’établissement. En 2015, après moult épisodes, un compromis se dessine : adosser la structure historique à la clinique Floréal de Bagnolet, et reconstruire à neuf la maternité, la municipalité des Lilas immobilisant même un terrain à dessein. Le projet est validé par l’ARS d’Île-de-France… qui le retoque finalement deux ans plus tard. L’autorisation d’exercer courant jusqu’en 2022, l’activité se poursuit avec, toujours, l’espoir de reconstruire la maternité. Sauf que, en 2020, le groupe Almaviva rachète la clinique Floréal et annonce qu’il renonce à la reprise de la maternité des Lilas. Alors que les autorisations d’exercer arrivent à expiration le 2 juin, une seule solution semble se profiler : une reprise par le groupe Avec, propriétaire de la clinique Vauban, à Livry-Gargan.
« Je crois à ce projet, c’est le seul viable, estime Myriam Budan, la directrice de la maternité des Lilas. Les obstétriciens de la clinique Vauban sont salariés et ne pratiquent pas les dépassements d’honoraires. Les équipes sont d’accord pour travailler sur l’accouchement physiologique, on garderait le centre d’orthogénie, et même notre nom », énumère-t-elle, espérant convaincre des équipes réticentes. Et de poursuivre : « L’épée de Damoclès, c’est l’autorisation d’exercer, qui était liée au projet Floréal. Nous avons désormais ce projet. La question, c’est de savoir si l’ARS voudra prolonger cette autorisation et nous financer, le temps de mener à bien notre projet de reconstruction en lien avec le groupe Avec. Sachant que le budget (13 millions d’euros) prévu pour la reconstruction de la maternité est toujours disponible. »
Un département déjà "maltraité" d'un point de vue médical
Les usagers et les personnels, eux, ne le voient pas du même œil. Jeanne Barral, à l’initiative d’une pétition qui a déjà collecté plus de 32 000 signatures, ne voit pas comment les valeurs de la maternité des Lilas – respect du projet de naissance, accompagnement physiologique, suivi gynécologique et des grossesses des personnes transgenres, pratique des IVG… – peuvent être compatibles avec la « logique libérale de regroupement ». Ce que la jeune femme, qui a accouché en 2020 aux Lilas, illustre par quelques chiffres : « Les taux de césariennes sont deux fois plus importants à la clinique Vauban, et ceux des épisiotomies quinze fois plus élevés. » Dans une lettre adressée au ministre de la Santé, Olivier Véran, les personnels, les usagers, ainsi que les élus (Lionel Benharous, maire des Lilas, Daniel Guiraud, l’ancien maire, et la députée FI Sabine Rubin) rappellent que « cet établissement défend une vision et des valeurs humanistes, féministes et progressistes de la naissance ». Et qu’il est engagé dans « un projet social fort » dans le département de Seine-Saint-Denis, « particulièrement maltraité d’un point de vue médical », précise Corina Pallais, psychologue et déléguée syndicale SUD de la maternité.
Pour signer la pétition c'est par ici !
Tous dénoncent « une pression de rentabilité décorrélée de l’activité, instaurant une pression insoutenable sur les équipes ». « Avec le sous-financement des actes, aucune maternité n’est bénéficiaire, insiste Corina Pallais. Le personnel est épuisé. Cela fait dix ans qu’on nous dit qu’on va fermer, dix ans que le personnel vit et travaille dans l’insécurité. » Dans la lettre adressée à Olivier Véran, les défenseurs de la maternité résument ainsi leur volonté : « Nous voulons contribuer au maintien de la maternité en tant qu’établissement à but non lucratif, conserver l’ensemble des postes de salariés et ce, aux Lilas, son bassin d’implantation depuis soixante ans. » Ils exhortent les plus hautes instances à « se saisir du dossier ». Un rassemblement est prévu ce vendredi, à 17 heures, devant le ministère de la Santé.
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Les preuves que l’hôpital craque sous toutes les coutures
Premier planPlans blancs, lits fermés, services en sursis : les alertes se multiplient dans les établissements hospitaliers, où les sous-effectifs amplifiés par la pandémie ne laissent aucun répit en attendant les mesures du président réélu.
Alexandra ChaignonJamais on n’a compté autant de services hospitaliers sous tension. En cause : une pénurie de personnel inédite. Ces dernières semaines, de nombreux hôpitaux ont ainsi déclenché leur plan blanc, ce dispositif qui leur permet de déprogrammer des interventions jugées non urgentes et de redéployer ou de rappeler du personnel. C’est le cas dans la plupart des hôpitaux de Vendée (La Roche-sur-Yon, Challans, Les Sables-d’Olonne), mais aussi à Roubaix (Nord), où la direction a réactivé le dispositif depuis le 11 avril. « Un plan blanc pour cause d’absentéisme, ça ne s’est jamais vu. Normalement, (ce dispositif) est là pour pallier des situations exceptionnelles, a réagi, au micro de BFM, Jacques Adamski, le secrétaire CGT santé à Roubaix. Quand on est en période de crise, les personnels font tout. Là, ils arrêtent, ils n’en peuvent plus. » À Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor), le dispositif est maintenu depuis décembre, l’hôpital dénombrant 80 postes vacants d’infirmières et d’aides-soignants, beaucoup étant en arrêt maladie.
Pour les mêmes raisons, de nombreux services d’urgences baissent le rideau la nuit ou le week-end. Récemment, les services de l’hôpital de Falaise (Calvados) ont fermé sur « de courtes périodes » en raison de « difficultés de planning sur les effectifs médicaux », explique l’agence régionale de santé (ARS) Normandie. À Laval (Mayenne), la direction justifie « des fermetures ponctuelles, mais régulée s de nuit profonde » (11 nuits fermées en avril) par « une démographie médicale qui ne permet pas encore d’assurer un fonctionnement normal régulier ». À Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), la situation est tellement tendue que les patients sont invités à appeler le 15 uniquement en cas d’urgence vitale.
Aucun service n’échappe à cette lame de fond. Le centre hospitalier d’Auch (Gers) a ainsi fermé, lundi 25 avril, un service de soins de suite et de réadaptation de gériatrie pour un mois et demi, suite à l’absence d’un de ses médecins. Les 24 patients, âgés de plus de 80 ans, ont été envoyés dans d’autres établissements de santé. Même des services de pointe sont menacés, à l’image de l’immunopathologie clinique de Saint-Louis, dans la capitale (lire ci-contre).
Cette litanie est la traduction concrète d’années de politique de démantèlement de l’hôpital public. Depuis 2017, les établissements français ont perdu près de 18 000 lits. Soit une baisse d’environ 4,4 % sur la période. Une tendance baissière qui n’est pas nouvelle. Dans l’édition 2021 de son étude sur les établissements de santé, la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques souligne que entre « 2003 et 2019, le nombre de lits d’hospitalisation (…) est passé de 468 000 à 393 000 ». Soit une décrue de 16 % en seize ans.
Mais Emmanuel Macron n’a rien fait pour inverser la tendance. Le virage ambulatoire, c’est-à-dire l’hospitalisation partielle, à la journée, reste pour lui une « priorité nationale ». Or, qui dit ambulatoire dit moins de lits. Sauf que le nombre de patients, lui, ne faiblit pas. Et c’est sans parler du financement. Les hôpitaux, qui dépendent de la tarification à l’acte depuis 2004, sont tributaires des choix politiques. Si les lois de financement de la Sécurité sociale ne fixent aucun chiffre de fermeture ou de maintien de lits, elles comportent un objectif de réduction des dépenses, fixé à plusieurs millions d’euros tous les ans. Contraints par les plans d’économies, les établissements se retrouvent donc mécaniquement à supprimer des lits. Une logique comptable qui a des répercussions sur les personnels et les patients.
Après deux années de crise sanitaire, et malgré des concessions lors du Ségur de la santé, le secteur est exsangue. Le président de la République a promis d’apporter des réponses lors d’une grande « conférence des parties prenantes », mais le calendrier reste à préciser. Et l’urgence, c’est maintenant ! Comme le souligne Mireille Stivala, secrétaire de la CGT santé, il faut des discussions « immédiates » pour des revalorisations et des ratios de soignants dans tous les services.
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« Macron, la stratégie du choc » à l'hôpital
EntretienAprès un quinquennat marqué par la destruction hospitalière, la cure d’austérité voulue par le président va continuer, explique le sociologue Frédéric Pierru.
Cécile RousseauFrédéric Pierru Sociologue au CNRS
Alors que la thématique a été absente de la campagne, le président de la République assure que la santé sera l’un des chantiers du nouveau quinquennat. Après cinq années dévastatrices pour l’hôpital public, ses mesures s’inscrivent bel et bien dans la continuité.
Durant l’entre-deux-tours, Emmanuel Macron a réaffirmé que la santé était l’une de ses priorités. Il promet, entre autres, plus de prévention, une autre gouvernance hospitalière et un meilleur accès aux soins en urgence. Qu’en pensez-vous ?
Cela fait dix ans qu’Emmanuel Macron est dans les sphères du pouvoir : il a été secrétaire général de l’Élysée, puis ministre de l’Économie de François Hollande… Il était aux manettes avec le président socialiste durant la décennie post-crise financière de 2008, destructrice pour l’hôpital public. Il faut souligner un autre point : pourquoi est-il si pressé d’imposer la réforme des retraites ? Il a fait comprendre qu’il investirait dans l’école et la santé grâce aux économies réalisées sur le dos des retraités futurs. C’est un odieux chantage. La réalité, c’est que le programme de stabilité 2021-2027 a été transmis à la Commission européenne depuis cet été, évoquant notamment une grande maîtrise des dépenses de santé. Une austérité générale comme jamais nous n’en avons connu. Nous sommes donc loin des promesses électorales sur une gouvernance plus respectueuse de la négociation sociale. Idem pour la prévention. Est-ce du paternalisme envers les classes populaires qui n’auraient pas le bon comportement ou une action sur les déterminants sociaux de la santé, contraignante pour les lobbys ? On sent bien qu’Emmanuel Macron va axer cette prévention sur la culpabilisation des individus.
Quel bilan peut-on dresser de ce premier mandat marqué par la crise du Covid ?
Il est catastrophique. Le système est en train de s’effondrer. Nous sommes dans l’entropie. Les gens s’en vont en masse de l’hôpital. Le secteur a désormais une telle mauvaise image que plus personne ne veut y aller. Le Ségur de la santé a été une manière de dissoudre la mobilisation hospitalière entamée depuis 2019, tout en mettant le moins d’argent possible sur la table. Les 183 euros de complément de traitement indiciaire du Ségur ne suffisent pas à attirer les personnels dans un endroit invivable. On n’achète pas l’intensification et la dégradation des conditions de travail depuis dix ans avec une indemnité mensuelle. Le gouvernement promet aussi de sortir de la T2A (tarification à l’activité – NDLR), mais que fait-il en réalité ? Il l’étend à des secteurs comme la psychiatrie et les soins de suite et de réadaptation. Il y a un hiatus complet entre le discours officiel et ce qui est mis en place. Malgré le Covid, les restructurations ont continué, le virage ambulatoire s’est accéléré et les déserts médicaux se sont étendus. Dans cette décennie 2009-2019, il y a eu une banalisation des dépassements d’honoraires. Les obstacles financiers d’accès aux soins pour des franges de plus en plus nombreuses de la population ne cessent d’augmenter.
Durant la pandémie, le président a pourtant tenté de se présenter comme l’homme providentiel…
Il est incroyable d’entendre un tel récit dans une crise marquée par l’impréparation. Je ne reviens pas sur la polémique du manque de masques, de respirateurs et de lits. Nous avons aussi payé le délitement de la santé publique et de la sécurité sanitaire. Cette période a été émaillée de scandales jusqu’à l’affaire de l’abus de recours au cabinet McKinsey. Plus on déshabille l’administration centrale, plus on est obligé d’externaliser à des prix élevés. On appelle ça « affamer la bête », « starve the beast ». Naomi Klein l’a très bien décrit dans son livre la Stratégie du choc. Emmanuel Macron est l’idéal-type de la stratégie du choc.
Face à cette situation catastrophique, quelles mesures doivent être prises d’urgence ?
J’espère qu’il y aura une cohabitation politique après les élections législatives, mais il sera très dur de renverser la tendance. Le prérequis, c’est de désobéir aux traités européens qui font que notre système de santé est menacé de ruine. Après, il faudra une volonté forte pour sortir des déséquilibres territoriaux, de généralistes comme de spécialistes, en régulant la démographie médicale et en ouvrant des centres de santé. L’administration doit également plancher sur une alternative à la sortie de la T2A et augmenter les contrôles dans les Ehpad. Le problème n’est pas technique mais politique. On sait ce qu’il faut faire dans une optique de progrès sanitaire et social.
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Législatives 2022: Woerth, Borne, Valls, Haddad... Le camp Macron dévoile ses premiers candidats
Loris BoichotMinistres, fidèles Marcheurs, membres de la «société civile»... 187 candidats de la majorité ont été investis jeudi soir, avec l’espoir d’être élus à l’Assemblée nationale en juin.
Leur campagne a commencé. Après plus de dix jours de discussions, marquées par des accrochages avec le parti d’Édouard Philippe, Horizons, les responsables de la majorité présidentielle (LREM, MoDem, Horizons) ont dévoilé jeudi 187 premiers noms (sur près de 577) de leurs représentants aux élections législatives des 12 et 19 juin.
Tous sont investis sous la bannière «Avec vous», déjà utilisée par Emmanuel Macron pendant la présidentielle. Une manière d’engager la conquête d’une nouvelle majorité à l’Assemblée nationale, alors que le camp du chef de l’État a trouvé un accord et décidé de rebaptiser LREM en «Renaissance».
Des ministres
Parmi les candidats figurent plusieurs ministres, dont certains pourraient faire leur entrée à l’Assemblée pour la première fois. C’est le cas de Jean-Michel Blanquer (Éducation nationale) à Montargis (Loiret), Emmanuelle Wargon (Logement) à Charenton-le-Pont (Val-de-Marne), Clément Beaune (Affaires européennes) à Paris, Élisabeth Borne (Travail) à Vire (Calvados), Brigitte Klinkert (Insertion) à Colmar (Haut-Rhin) et Laurent Pietraszewski à Lille (Nord).
D’autres espèrent conserver leur siège, comme Gabriel Attal (Porte-parolat) à Vanves (Hauts-de-Seine), Gérald Darmanin (Intérieur) à Tourcoing (Nord), Amélie de Montchalin (Fonction publique) à Massy (Essonne) et Olivier Dussopt (Comptes publics) à Annonay (Ardèche). Mais Bruno Le Maire (Économie) a annoncé jeudi qu’il ne brigue pas un quatrième mandat dans l’Eure, et Éric Dupont-Moretti (Justice), pressenti dans le Nord, ne sera pas en lice.
L’ancien premier ministre Manuel Valls se présente pour sa part dans la circonscription des Français d’Espagne, du Portugal, d’Andorre et de Monaco, comme l’a annoncé mardi Le Figaro. Mais le député LREM sortant, Stéphane Vojetta, a indiqué jeudi entrer en dissidence contre lui.
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Des fidèles de LREM
Certains fidèles sont récompensés pour leur loyauté. C’est le cas de trois Marcheurs investis à Paris: la cofondatrice et trésorière de LREM, Astrid Panosyan (16e et 17e arrondissements), l’ancien journaliste sportif de 29 ansdu Yanis Bacha (19e), envoyé à la suite du secrétaire d’État Mounir Mahjoubi, et le sénateur Julien Bargeton (11e et 20e), qui souhaite succéder à Pierre Person dans une circonscription défavorable.
Doivent aussi être investis le président des Jeunes avec Macron (JAM), Ambroise Méjean, 26 ans, dans le Rhône, la porte-parole du parti, Maud Bregeon, à Antony (Hauts-de-Seine), et l’économiste proche du chef de l’État Marc Ferracci, en Île-de-France.
Des membres de la «société civile»
Comme en 2017, des membres de la «société civile» sont mis en avant. Ont ainsi été investis le chercheur en relations internationales Benjamin Haddad, dans la très favorable 14e circonscription de Paris (16e arrondissement) ; le délégué général en charge de la restauration de Notre-Dame de Paris, Jérémie Patrier-Leitus, à Lisieux (Calvados) ; ou encore l’entrepreneur Geoffroy Sardin, vice-président du service marketing ventes du groupe Ubisoft, à Limoges (Haute-Vienne).
Le journaliste Pierre Baudis se lance pour sa part à Toulouse (Haute-Garonne), ville dirigée pendant près de vingt ans par son père Dominique Baudis (UDF).
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Des transfuges venus de la droite et de la gauche
Plusieurs ralliés se présentent sous les couleurs macronistes. Parmi les transfuges de la droite figurent l’ancien ministre du Budget Éric Woerth, ex-Les Républicains (LR), candidat à sa succession à Chantilly (Oise), ainsi que les députés (UDI) sortants Thierry Benoît et André Villiers à Saint-Malo (Ille-et-Villaine) et Avallon (Yonne). La cheffe de cabinet de l’ancien premier ministre Jean-Pierre Raffarin, Solène Gibault, concourt à Argentan (Orne) ; la conseillère régionale (UDI) Martine Guibert, issue de la majorité de Laurent Wauquiez (LR), à Saint-Flour (Cantal).
À gauche, le maire (ex-Parti socialiste) de Mende (Lozère), Laurent Suau, est candidat dans son département, tandis que Baptiste Petitjean, collaborateur de l’ancien ministre Jean-Pierre Chevènement, brigue un siège dans la 2e circonscription du Territoire de Belfort.
Des batailles symboliques à surveiller
Plusieurs batailles symboliques engageant de nouveaux visages seront à surveiller. Ainsi du duel qui doit opposer le directeur général du parti, Paul Midy, candidat pour la première fois en son nom propre, à l’ex-Marcheur Cédric Villani, désormais investi par Europe Écologie-Les Verts (EELV) à Gif-sur-Yvette (Essonne). Pourtant partisan d’un accord avec Emmanuel Macron, le député LR Guillaume Larrivé doit affronter un candidat LREM, Victor Albercht, à Auxerre (Yonne).
Un face-à-face tendu avec le numéro un du Parti socialiste (PS), Olivier Faure, se profile à Melun (Seine-et-Marne), où l’adjoint au maire Christophe Domba entend créer la surprise. À Nice, la lutte face à Éric Ciotti s’annonce rude: le macroniste Graig Monetti, chef de cabinet au ministère de l’Enseignement supérieur, espère ravir le siège du député Les Républicains (LR). Ces deux Marcheurs doivent voir leur candidature officialisée lors d’une prochaine vague d’investitures.
Des députés sortants évincés et des désistements
Au bénéfice de certains néocandidats, une vingtaine de députés sortants au total, sur 345 élus de la majorité, ne devraient pas être réinvestis. Parmi ceux déjà écartés, on compte l’anti-passe-vaccinal Marie-Ange Magne (Haute-Vienne), mais aussi Jean-Charles Larsonneur (Finistère), Valérie Petit (Nord) et Pierre Cabaré (Haute-Garonne).
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Une quarantaine d’autres élus ont choisi de ne pas se représenter. C’est le cas de l’ancien président de l’Assemblée François de Rugy (Loire-Atlantique), des anciens membres du gouvernement Mounir Mahjoubi et Benjamin Griveaux (Paris), ou encore du député Mickaël Nogal (Haute-Garonne), retourné dans le privé.
Les prétendants à leur succession, comme tous les autres candidats de la majorité, ont prévu de se retrouver le 10 mai à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) pour une journée de formation. Avant de s’élancer dans une campagne de moins de quarante jours.
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Le parlementaire lui-même n’aurait pas beaucoup apprécié cette «offrande».
Valeurs Actuelles
[Tribune] Discours de Philippe Séguin sur Maastricht : 1992, 2005, deux mai sans lendemain
Triste victoire. Le soir du 29 mai 2005, Guillaume Peltier, secrétaire général du MPF de Philippe de Villiers, réussit à remplir la grande salle d’un cinéma du centre de Paris pour accueillir les militants du « Non » au référendum sur la Constitution européenne, victorieux avec près de 55% des votants. L’ambiance y fut à la fois joyeuse et inquiète. Allions-nous désarmer la construction supranationale que les Français viennent de rejeter si nettement ? Les plus anciens n’y croyaient qu’à moitié, connaissant l’acharnement de la machine bruxelloise à broyer les nations d’Europe, qui sont pourtant sa substance même. La suite montra que les inquiets avaient raison : deux ans plus tard, un traité signé à Lisbonne et ratifié à la sauvette par un Parlement aux ordres, biffa le Non d’un trait de plume. La marche à la supranationalité ne se connait pas d’obstacle, pas même un referendum solennel au résultat si clair.
Déjà, lors d’un autre mois de mai, celui de 1992, les eurosceptiques avaient cru obtenir gain de cause contre l’un des traités précédents, portant politique étrangère commune et monnaie unique, signé peu auparavant à Maastricht et que le Parlement s’apprêtait à ratifier. Un homme, Philippe Séguin, par la force de son verbe et les vertus d’un long discours (deux heures et demie) prononcé d’une voix de bronze du haut de la tribune de l’Assemblée Nationale, avait paru arrêter la marche à la supranationalité — discours que les amateurs d’art oratoire ou de plaidoyers en défense des nations se délecteront à réécouter sur le site de l’INA. Mis au service d’une démonstration implacable (celui qui n’était alors que député consacra plusieurs semaines à la préparer, seul, s’aidant seulement de quelques plumes gaullistes que le traité alarmait) le “coffre” de Séguin avait réussi à « ouvrir le débat », grippant si bien la machine que Mitterrand dût se résoudre, pour le faire ratifier, à la voie référendaire — s’y sentant d’autant plus contraint que les Danois se prononçaient contre le traité, ce qui, en droit, obligeait à tout reprendre à zéro (renégociation, signature etc.). Mieux : ce référendum que les Maastrichtiens croyaient gagner haut la main fut en réalité perdu. Perdu ? On ne l’admit pas sur le moment mais, à regarder les chiffres, le résultat fut éloquent : plus de oui que de non certes ; mais le nombre des blancs fut tel que le oui n’atteignit pas 50 % des votants — et moins encore des inscrits : 38,3 millions d’inscrits, 13,1 millions de Oui, 12,6 millions de Non, 991 000 blancs. Un tiers des Français, moins de la moitié des votants : assez pour déclarer approuvé par le peuple un abandon majeur de souveraineté ? Dans la plupart des assemblées, on aurait revoté.
Comme le disait Clemenceau, « un bon discours peut faire changer d’avis, mais pas de vote »
Hélas ! Le tintamarre médiatique, proclamant sans plus d’examen la victoire du Oui, fut le plus fort. Du moins croyait-on que, en sourdine, ce défaut de consentement parviendrait à enrayer la machine, d’autant que les Danois avaient, eux, refusé le traité plus nettement encore. Foin du Droit ! Bruxelles finassa : on mit de côté les Danois, comme les Anglais. Sur ces entrefaites, Philippe Séguin acquit une telle popularité qu’il prit l’ascendant sur l’Assemblée, laquelle, après la victoire de la Droite aux législatives de mars 1993, le porta triomphalement à sa tête. Il s’entoura d’une équipe d’anti-maastrichtiens renforcée par des voix de grands poids : à gauche, quelques socialistes dont Jean-Pierre Chevènement, la plupart des communistes ; à droite, Charles Pasqua, représentant la majorité du RPR, Philippe de Villiers et Jean-Marie Le Pen. Cet équipage aurait pu faire une majorité présidentielle si Séguin avait eu le courage de se porter candidat à l’élection de 1995. Deux ans durant, son verbe fit merveille, et l’on aurait pu croire que la France revenait à cette politique d’indépendance qui se voulait un modèle pour toutes les nations du monde et qui se para d’un nouveau nom, souverainisme. Quelques-uns de ses collaborateurs, dont l’auteur de ces lignes, se coalisèrent pour qu’il saute le pas. Je témoigne que l’un des plus puissants avocats de cette candidature, Charles Pasqua, le mit en garde contre la candidature Chirac dont il prévoyait qu’elle enterrait définitivement l’ultime baroud du gaullisme — ce fut au point que Pasqua soutint Edouard Balladur, adversaire de la monnaie unique au bénéfice d’une monnaie commune. Le dernier espoir des souverainistes s’envola au lendemain de la victoire de Chirac quand Séguin les doucha sèchement : « Moi à Matignon ? Le Chancelier n’accepterait pas. » Sic !
Dès lors, la voix de bronze se voila, se perdit dans les circonlocutions ( à Aix-la-Chapelle, en 1996, Séguin revint lui-même sur ses propos souverainistes d’antan…), puis dans les arcanes du chiraquisme — notamment celles, en 2001, de l’élection municipale de Paris. La grande voix s’enrailla, embrumée de cigarettes de plus en plus nombreuses qui finirent par l’emporter, et chacun put constater la sagesse de Clemenceau pour qui « un bon discours peut faire changer d’avis, mais pas de vote ». Il n’était pas question de vote, d’ailleurs : au fond, les Français ne sont pas favorables à la supra-nationalité européenne ; ils l’on dit en 1992, puis de nouveau en 2005, mais rien n’y fit : l’Europe tua le referendum, bien trop dangereux pour les oligarques qui nous gouvernent et disparu depuis, ainsi qu’une certaine conception du Parlement, et avec elle le vieux principe de séparation des pouvoirs. Les souverainistes furent défaits sans s’être trompés : ils savaient que la fin de la souveraineté de la Nation signifiait celle de la souveraineté du peuple.
Valeurs Actuelles
Présidentielle 2022 : Peltier-Zemmour, le tournant ?
Le pape François publiait il y a dix jours *Fratelli Tutti*, troisième encyclique de ses huit ans de règne. Pour l'essayiste Paul-Marie Coûteaux, elle met en en lumière la simplicité du pape, qui cache sous une avalanche de bons sentiments son absence de sens politique.
Malgré leur succès en pleine pandémie, les géants technologiques de Californie n’échappent pas aux maux américains, émeutes raciales et incendies dantesques, qui menacent désormais leurs affaires, relève l’essayiste Paul-Marie Coûteaux. Tribune.
Pour l'essayiste Paul-Marie Coûteaux, l'image de grand général et de brillant politique associée à De Gaulle ne doit pas faire oublier ses positions franchement conservatrices sur les questions de société, tout particulièrement sur le multiculturalisme.
Le coronavirus a remis sur la table des notions oubliées : réappropriation du territoire national, redécouverte des limites, notamment de ces vieilles limites que sont les frontières. Mais comme le relève le politologue Paul-Marie Coûteaux, la souveraineté n’est pas seulement une notion juridique qu’il suffit d’invoquer ; elle est un programme, une culture, et d’abord, peut-être, une morale…
Pour l’essayiste Paul-Marie Coûteaux, la décision difficilement justifiable de l’État d’interdire les célébrations religieuses jusqu’au deux mai, sans précédent dans l’Histoire, montre un triste visage de la République.
Dans la dernière partie de sa chronique sur la mort du monde moderne, l’essayiste Paul-Marie Coûteaux tisse les grands principes qui devront gouverner le “monde d’après”.
L'essayiste Paul-Marie Coûteaux analyse la tectonique des plaques civilisationnelles à l'œuvre. Pour lui, la modernité se meurt d'illusions de toute puissance.
L'essayiste Paul-Marie Coûteaux analyse les grands bouleversements liés à la crise du coronavirus. Pour lui, le réel nous rappelle aujourd'hui l'importance des frontières.
Valeurs Actuelles
Mélenchon à Matignon ?
Dix jours après la réélection d’Emmanuel Macron, un sondage le révélait : 61 % des Français souhaitent une cohabitation. Drôle d’idée ! On en a connu trois sous la Ve République. En 1986, puis en 1993, François Mitterrand, ayant perdu les législatives, avait appelé à Matignon le leader du parti vainqueur, le RPR. Jacques Chirac puis Édouard Balladur. En 1986, cette expérience enchantait les Français. Ils y voyaient la fin des disputes de l’exécutif. L’harmonie au sommet. Comme pendant la Seconde Guerre mondiale, ils avaient cru au mythe de l’alliance secrète entre de Gaulle, le glaive, et Pétain, le bouclier. Des espérances folles hélas vite déçues. Dans toute cohabitation, la trêve est illusoire. En 1997, à la suite de la surprenante dissolution, Jacques Chirac installait Lionel Jospin pour cinq ans à Matignon. Candidat à la présidentielle en 2002, le Premier ministre était arrivé troisième, derrière Jean-Marie Le Pen. Tragique 21 avril. Une médaille de bronze qui fut fatale à sa carrière. Les cohabitations interviennent toujours lorsque le président perd sa majorité à l’Assemblée. Emmanuel Macron vient d’être réélu avec plus de 18 millions des voix.
Un succès en demi-teinte
Il faut avoir le culot de Jean-Luc Mélenchon pour juger cette victoire suspecte. Il croit au mirage du troisième tour et fait placarder dans tout l’Hexagone son portrait en grand, avec pour légende “Mélenchon Premier ministre”. Une nouveauté constitutionnelle ! Du jamais-vu qui traduit un besoin irrépressible de continuer à faire l’acteur. En clair, son vertige de devoir quitter la scène. Mais comment les Français pourraient-ils souhaiter une cohabitation entre lui et le président ? Ce serait opter pour la guerre, le désordre. Jean-Luc Mélenchon rêve-t-il vraiment de Matignon ? Être Premier ministre exige une solidité physique à toute épreuve. Or, il hésite à se représenter à Marseille, les allées et venues entre la cité phocéenne et la capitale le fatiguent. Cela demande aussi une disponibilité, une attention aux autres qui ne sont pas dans ses gènes. Mélenchon est un orateur talentueux. Mais c’est un homme fragile qui oscille toujours entre déprime et violence. Un caractère bipolaire.
En réalité, son ambition serait d’être le nouveau Mitterrand (son idole). Devenir le leader de toute la gauche pour ces législatives. Et ainsi entrer dans l’histoire. Pour la première fois, les circonstances s’y prêtent en raison du délabrement des partenaires. Du PS (depuis la bérézina d’Anne Hidalgo – 1,75 % des voix -, le parti est un cadavre à la renverse), du PC et des Verts. A-t-il une chance de réunir sur son nom une majorité avec des partenaires aussi faibles ? Le potentiel pour la gauche, ce sont 165 circonscriptions gagnables, alors que la majorité en exige 289. Il y a cinq ans, La France insoumise se félicitait d’avoir 17 députés. Un résultat modeste, mais ils faisaient du bruit comme cent. Il espère faire mieux. En Île-de-France, il est arrivé en tête. Dans la plupart des communes populaires à forte concentration d’immigrés, les imams ont appelé à voter pour lui. Voient-ils en lui un cheval de Troie ? Les négociations doivent le faire jubiler.
L’union de la gauche
Y aura-t-il un accord ? Avec les Verts, c’est chose faite. Faisant fi des valeurs de son parti, notamment sur l’Europe, Olivier Faure, le premier secrétaire, joue les Petit Chaperon rouge. L’alliance avec le Grand Méchant Loup Mélenchon lui permettra, croit-il, de conserver son groupe de députés. Et même d’en gagner d’autres. Mais la fronde monte au PS contre lui. François Hollande l’accuse de n’avoir pas fait le travail programmatique nécessaire pour redresser le parti. « François Hollande est un has been », a déclaré Jean-Luc Mélenchon au Journal du dimanche. Entre ces deux-là, ça n’a jamais marché. Lors des réunions au bureau national, les camarades s’en souviennent, François Hollande, premier secrétaire, prenait un malin plaisir à le moquer. C’était un persiflage permanent qui rendait fou Mélenchon. Aujourd’hui, celui-ci tient peut-être sa vengeance. Mais rien n’est encore tout à fait signé. Qu’importe puisque le combat continuera quels que soient les résultats : « Si ça ne se passe pas comme prévu, il faudra aller chercher la victoire dans la rue. » C’est Clémentine Autain qui le dit, avec un grand sourire et ses yeux myosotis. La vision de la démocratie selon les insoumis.
Valeurs Actuelles
Réélection d’Emmanuel Macron : La France est un tapis de braises
Le Figaro
Une nouvelle enquête ouverte contre Nordahl Lelandais
Aude BariétyEsther PaoliniLa lettre anonyme d’une supposée connaissance du détenu jette le flou sur la mort d’un homme autiste, en 2012 en Isère.
Nordahl Lelandais fait à nouveau parler de lui. Dans un message adressé jeudi à la presse, Éric Vaillant, le procureur de Grenoble, a confirmé une information de l’hebdomadaire Marianne selon laquelle son parquet avait confié une enquête à la section de recherches de la gendarmerie de Grenoble à la suite d’«une lettre anonyme mettant en cause N. Lelandais».
Ce courrier dactylographié, daté du 9 février, est arrivé au siège de l’association Assistance et recherche de personnes disparues (ARPD), situé au domicile breton de la présidente de l’association, Pascale Bathany. Une date tout sauf anodine: à ce moment-là, le procès de Nordahl Lelandais pour le meurtre de la petite Maëlys et des agressions sexuelles sur deux petites-cousines battait son plein à Grenoble.
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«Bonjour, je souhaite vous dire que j’ai connu Nordahl Lelandais à Chambéry en 2012. Et que nous sommes devenus copains car nous avions des chiens. On s’est entraînés de partout dans la région (sic)», commence l’auteur de cette missive. Il explique ensuite que Lelandais et lui ont eu un jour - sans préciser la date - un «problème avec un gars bizarre qui était au milieu de la route à Sainte-Marie-du-Mont, vers un foyer de handicapés» alors qu’ils étaient en route vers «un site abandonné à Saint-Hilaire-du-Touvet» où ils se rendaient souvent pour «fumer, boire et grimper avec les chiens». Selon l’auteur, «Nono s’est arrêté, est descendu de la voiture en l’insultant et le gars est parti en courant dans la forêt. Nono a lâché les trois chiens, qui sont partis après le gars. Ils sont revenus un bon moment après et on a pas revu le gars (sic)».
Après avoir ouvert cette lettre, Pascale Bathany et son association lancent des recherches et découvrent l’histoire de Loïc G. «Ce n’est qu’une hypothèse, bien sûr, mais beaucoup d’éléments correspondent», souligne la présidente de l’ARPD. En septembre 2012, cet homme autiste de 43 ans avait disparu du foyer pour handicapés où il résidait, à Sainte-Marie-du-Mont, à une soixantaine de kilomètres du domicile de Nordahl Lelandais. Il était alors décrit comme «quelqu’un qui parle peu, ne se signale pas».
Ébats sexuels au parloir
Un important dispositif de recherches avait été déployé par les gendarmes, aidés de bénévoles, en vain. Son corps avait finalement été découvert le 13 octobre suivant par des chasseurs dans une forêt escarpée à proximité de son foyer, en contrebas d’une falaise. À l’époque, l’enquête avait rapidement conclu à une mort accidentelle. Cette lettre anonyme pourrait-elle permettre la réouverture de son dossier? L’ensemble des documents dont dispose l’ARPD est désormais entre les mains du procureur de Grenoble, qui a l’autorité pour faire les vérifications nécessaires. L’enquête devra notamment déterminer qui est l’auteur de ce mystérieux courrier. Contacté par Le Figaro, M Alain Jakubowicz, l’avocat de Nordahl Lelandais, a refusé d’apporter le moindre commentaire.
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Condamné à vingt ans de réclusion en mai 2021 pour le meurtre du caporal Arthur Noyer, puis à la perpétuité en février dernier pour le meurtre de la petite Maëlys et des agressions sexuelles sur deux petites-cousines, Nordahl Lelandais est actuellement détenu à la prison de Saint-Quentin-Fallavier (Isère). Jeudi 28 avril, alors qu’il recevait une visiteuse au parloir, le trentenaire a été surpris en pleine relation sexuelle avec elle, selon une source pénitentiaire confirmant une information du Dauphiné. Les surveillants ont interrompu ces ébats. Le droit de visite de cette femme a par conséquent été suspendu.
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Le Figaro
Législatives 2022: LREM devient «Renaissance», sur fond d'accord entre Ferrand, Bayrou et Philippe
Loris BoichotLe chef de l'État a choisi de rebaptiser son parti. Un accord sur les investitures a été trouvé: le MoDem obtient au moins 101 candidats, contre 58 pour Horizons, sur 577 sièges.
Plus de dix jours de tractations, de multiples réunions et des nuits presque blanches. Après de vives tensions avec le parti d'Édouard Philippe, Horizons, Emmanuel Macron met sa majorité en ordre de marche en vue des élections législatives. Avant de nommer son nouveau premier ministre et de former un gouvernement, le chef de l'État a choisi de se concentrer sur le scrutin décisif de juin, avec l'espoir d'obtenir une nouvelle majorité.
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Résultat, un ripolinage de La République en marche (LREM), appelée à devenir un «parti populaire» sous son nouveau nom «Renaissance». Et plus de 500 candidats - dont 187 investis jeudi soir - bientôt lancés derrière la bannière «Ensemble!», première traduction du «grand mouvement politique d'unité et d'action» qu'a souhaité Emmanuel Macron. Une confédération associant toutes les composantes macronistes, plutôt que le parti unique auquel s'opposaient François Bayrou et Édouard Philippe. Son président désigné, Richard Ferrand, entouré de ses deux vice-présidents, s'est félicité jeudi, au siège du parti présidentiel, à Paris, d'avoir obtenu cet «accord politique et électoral».
Apaisement
Les responsables Marcheurs ont tenté de jouer l'apaisement. Leurs principaux alliés ressortent rassurés de ces négociations. Confortés, les centristes du MoDem obtiennent au moins 101 candidats aux législatives. Soulagés, les philippistes d'Horizons en investissent 58, sur les 577 sièges à pourvoir à l'Assemblée nationale, a appris Le Figaro avant la conférence de presse. Façon de contenter les petits partenaires, comme le Parti radical et les écologistes d'En commun, une association de financement unique devrait leur permettre de bénéficier des subventions publiques.
Cette stratégie de détente a permis aux macronistes de minimiser leurs frictions. Les accrochages avec le jeune parti Horizons d'Édouard Philippe ? Des «conjectures», a balayé l'ex-premier ministre, appelant à juger sur les « actes ». «Il n'y a pas eu d'affrontement», a assuré le centriste François Bayrou.
Des points de tension subsistent toutefois, notamment en Bretagne, où le maire (Horizons) de Ploemeur (Morbihan), Ronan Loas, a annoncé jeudi qu'il se présentera comme dissident face à la candidate pressentie Lysiane Métayer-Noël. Une poignée de circonscriptions seront par ailleurs laissées vacantes pour éviter la division, là où une victoire «extrémiste» est possible.
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En ces temps d'union, les Marcheurs ont tenté de marquer leur différence avec l'alliance à gauche. La leur est « à contre-courant » de celle des Insoumis, socialistes, communistes et écologistes, a tenu à insister Stanislas Guerini, désormais secrétaire général et trésorier d'«Ensemble!». «Nous ne cédons pas nos convictions à quelques circonscriptions», a-t-il affirmé, en référence au projet proeuropéen, à l'«écologie pragmatique» et à la «transformation économique» défendus par LREM. Si les responsables de la majorité ont temporisé avant d'annoncer leur dispositif, c'est aussi pour prendre le temps de voir le Parti socialiste (PS) se déchirer entre pro et anti-Insoumis.
Moins d'une dizaine de LR ralliés
Ils échouent toutefois à obtenir le ralliement d'un nombre importants de députés Les Républicains (LR) sortants. Attendus après l'appel de Nicolas Sarkozy à rejoindre Emmanuel Macron, ils ne devraient être que moins d'une dizaine à briguer leur succession sous les couleurs de la majorité, selon les informations du Figaro. Ils devront pour cela passer par les rangs d'«Ensemble !». «On est dans une logique d'intégration, pas de coalition», explique la porte-parole de LREM, Maud Bregeon.
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Unis en un seul mouvement, les trois piliers LREM, MoDem et Horizons seront toutefois morcelés à l'Assemblée nationale. Ils ont obtenu la garantie de pouvoir s'organiser en autant de groupes parlementaires, sous réserve d'obtenir 15 députés chacun. «Trois groupes qui incarnent ce que nous sommes», a déclaré Richard Ferrand. Les macronistes de l'aile gauche, désireux de se structurer au Palais Bourbon, voient leurs espoirs douchés.
Si elle est reconduite, la majorité de demain devrait donc ressembler à celle de l'Assemblée sortante. À ceci près que le groupe de centre droit Agir ensemble serait remplacé par Horizons. Le scénario d'un grand aréopage unique était jusqu'alors soutenu par des proches d'Emmanuel Macron, soucieux d'éviter toute inconstance pendant le quinquennat. À la place, un « pacte de non-agression » a été établi entre les partis macronistes : ils ne pourront pas débaucher de députés au détriment d'un autre groupe de la majorité. Un gage de stabilité pour éviter les soubresauts, espèrent les partisans du président.
Quatre nouveaux visages des candidats «Ensemble!»
Yanis Bacha (19e arrondissement de Paris)
Ancien conseiller de Sophie Cluzel, engagé à LREM depuis 2016, Yanis Bacha, 29 ans, est candidat dans la 16e circonscription de Paris (19e arrondissement). Diplômé de Sciences Po, il a été journaliste sportif pour Canal+. Handicapé moteur depuis la naissance, il pourrait devenir le premier député en fauteuil roulant.
Martine Guibert (Cantal)
C'est une ralliée issue de la majorité de Laurent Wauquiez. Martine Guibert, 61 ans, est conseillère régionale UDI de la région Auvergne - Rhône-Alpes. Elle est candidate dans la circonscription de Saint-Flour (Cantal), dont elle est conseillère municipale, et où elle entend succéder à Jean-Yves Bony (LR).
Benjamin Haddad (16e arrondissement de Paris)
Visage de la «société civile», Benjamin Haddad, 36 ans, diplômé de Sciences Po et HEC, est directeur Europe du think tank Atlantic Council à Washington. Il a été secrétaire national de l'UMP avant de rejoindre En marche ! en 2016. Il se présente dans la 14e circonscription de Paris (16e arrondissement).
Dominique Faure (Haute-Garonne)
Dominique Faure, 62 ans, maire de Saint-Orens-de-Gameville, se présente dans la 10e circonscription de Haute-Garonne. Adhérente du Parti radical, elle est première vice-présidente de Toulouse Métropole. Ingénieure, ex-joueuse de tennis de haut niveau, elle a occupé des postes de direction dans plusieurs entreprises. Elle espère prendre l'ex-Marcheur de siège de Sébastien Nadot, exclu de LREM en 2018 pour avoir voté contre le budget.
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Le nationaliste s'est invité dimanche à un «déjeuner militant» organisé par le sénateur ex-RN Stéphane Ravier et le président de «Génération Z» Stanislas Rigault.
Législatives 2022 : Manuel Valls candidat LREM des Français d'Espagne et du Portugal
INFO LE FIGARO - L'ex-premier ministre avait déjà siégé sur les bancs de la majorité présidentielle, avant de perdre les municipales de Barcelone.
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Le parlementaire lui-même n’aurait pas beaucoup apprécié cette «offrande».
L'Humanité
A l'hôpital Saint-Louis, à Paris, « comment rester ouvert sans infirmières ? »
ActuEn raison d’un manque de soignants inédit, sous payés, le service d’immunologie clinique de Saint-Louis, à Paris, est menacé de fermeture à très court terme.
Clara Bolzinger«Urgent. Hôpital recherche infirmier·e·s pour postes de nuit, 19 heures-7 heures. » L’affiche, placardée sur l’un des murs de l’hôpital Saint-Louis, dans le 10e arrondissement de Paris, concerne spécifiquement le service d’immunologie de ce centre hospitalier universitaire. Faute de pouvoir recruter des infirmières pour la nuit, cette spécialité, unique en Île-de-France, est menacée à très court terme de fermeture. « Personne ne veut fermer. Mais s’il n’y a pas d’infirmières de nuit, on ne voit pas comment on peut rester ouvert », déplore Claire Fieschi, cheffe adjointe de service d’immunopathologie clinique. Sur douze postes budgétés, seulement deux sont occupés. En cause : la difficulté à recruter des infirmières de nuit depuis plusieurs mois. « Cet emploi n’est payé que 9 euros de plus la nuit qu’en journée », précise la médecin, soit une maigre hausse de 1,07 euro brut de l’heure, et ce malgré le Ségur de la santé.
La légère revalorisation des salaires de 183 euros qui a découlé de cette consultation était « juste un rattrapage. Sur dix ans, ça ne fait que 18 euros d’augmentation » , relève Sylvie Pécard. L’infirmière pleine d’entrain, qui exerce depuis vingt-trois ans à Saint-Louis, a vu, petit à petit, tous ses collègues partir, en raison de la « non-reconnaissance du travail, des bas salaires et des répercussions sur la santé ».
Mais, dans cet établissement parisien, l’immunologie n’est pas le seul secteur touché par des départs. L’équipe de suppléance, qui comptait trente infirmières il y a vingt ans, n’en compte désormais plus que huit. Un manque de personnel qui pénalise directement le peu de professionnels qui restent. Sylvie Pécard peut en témoigner : après avoir travaillé pendant vingt et un ans en équipe de suppléance, elle officie désormais au sein du service oncologie. « Je me suis assise quinze minutes la nuit dernière, sur dix heures de travail. » Mais le manque d’effectifs se répercute aussi sur les patients. « Aujourd’hui, entre cinq et sept patients sortent de l’hôpital quotidiennement. Avant, c’était seulement un ou deux », poursuit-elle.
« On n’est pas censé être là juste pour distribuer des médicaments »
Le 19 avril, une petite centaine de soignants ont manifesté pour dénoncer le risque de fermeture du service d’immunologie. Au milieu de toutes les blouses blanches mobilisées devant l’hôpital, Victor, patient du service d’immunologie et de dermatologie, est venu soutenir le personnel soignant. « Quand tu es hospitalisé et que tu es au fond du trou, les infirmières et les aides-soignantes sont les personnes que tu vois le plus. C’est l’un des seuls rapports humains que tu as », témoigne-t-il. Le jeune homme de 23 ans, qui vient en consultation une fois par mois, s’indigne de ce qu’il a pu observer. « Ce système fonctionne uniquement car les soignants y sacrifient leur vie. Mon médecin fait des journées qui durent entre douze et quatorze heures », précise-t-il. Interne en hématologie, Clémentine Boccon-Gibod regrette, elle aussi, le manque de temps pour échanger avec les malades. « Plus on a de patients, moins c’est satisfaisant. Notre métier est avant tout de l’humain, avec une part importante de relation à l’autre. On n’est pas censé être là juste pour distribuer des médicaments », se désole-t-elle. Après quatre ans d’internat, la future hématologue n’est cependant pas découragée : « J’adore ce métier, ça ne me démotive pas. » Malgré cette situation très tendue, la direction des hôpitaux de Paris assure que la fermeture du service d’immunologie « n’est pas envisagée ».
Hôpital publicSanté Le Figaro
Immigration, désobéissance aux traités, sortie du nucléaire : ce que propose Jean-Luc Mélenchon
Jean CittoneL'Insoumis, qui a réussi à faire plier les principales organisations de gauche pour un accord aux élections législatives, porte un projet extrêmement clivant. Tour d'horizon des principales mesures.
Il se voit déjà premier ministre d'Emmanuel Macron. Jean-Luc Mélenchon est pourtant arrivé en troisième position au premier tour de l'élection présidentielle avec 21,95% des suffrages exprimés. L'Insoumis semble néanmoins sur le point de réussir à unir les forces de gauche derrière lui, quitte à leur faire avaler quelques couleuvres. De la légalisation du cannabis à la retraite à 60 ans, en passant par l'abrogation des lois visant à réguler l'immigration et à lutter contre le séparatisme, retour sur certaines de ses mesures emblématiques.
- Désobéir aux traités européens
Si écologistes et socialistes ont finalement courbé l'échine pour rejoindre la Nouvelle union populaire écologique et sociale, la désobéissance aux traités européens fait partie de longue date du programme de l'Insoumis. En 2017, Jean-Luc Mélenchon envisage même de sortir la France de l'Union européenne si cette dernière refuse de renégocier les traités. Cinq ans plus tard, il affirme que s'il accède au pouvoir, il pratiquera «l'opt-out, c'est-à-dire que nous dirons que nous n'appliquerons plus certaines règles», si celles-ci empêchent l'application de son programme.
- Supprimer certaines lois visant à réguler l'immigration
Jean-Luc Mélenchon souhaite suspendre deux textes visant à réguler l'immigration. D'une part le règlement Dublin de 2013, pensé pour que lorsqu'une personne demande l'asile dans un pays de l'UE, sa demande ne puisse pas être examinée par un autre pays, même si le demandeur d'asile se déplace à l'intérieur de l'espace européen.
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D'autre part, les accords du Touquet, entrés en vigueur en 2004. Ce traité entre la France et le Royaume-Uni vise à réguler l'immigration, légale et surtout clandestine, entre les deux pays. Dans les faits, il s'agit d'effectuer les opérations de contrôle des personnes par le pays de destination. Des policiers français effectuent donc des contrôles au départ des trains depuis Londres vers la France, et vice-versa. Ce traité, très critiqué, a été complété plusieurs fois pour faire face aux crises migratoires et à l'essor des traversées clandestines.
- «Travailler moins pour travailler tous»
Dans son programme, le député de Marseille compte «créer une garantie d'emploi», qui permettra à tous les chômeurs d'obtenir une proposition d'embauche «au moins au smic revalorisé, dans un secteur d'urgence». Jean-Luc Mélenchon souhaite également établir les 32 heures hebdomadaires «dans les métiers pénibles ou de nuit» et «remettre en cause les autorisations de travail le dimanche». Pour l'Insoumis, «la réduction du temps de travail est à la fois un objectif historique et la politique la plus juste, la plus efficace et la moins coûteuse contre l'usure des salariés et le sous-emploi».
- Augmenter les dépenses publiques
Pour financer son programme, l'Insoumis prévoit non seulement de lancer un plan massif de 200 milliards d'euros «d'investissements écologiquement et socialement utiles», mais également de «revaloriser le traitement des fonctionnaires» et de mettre en place une «garantie d'autonomie», allant jusqu'à 1063 euros mensuels, pour «financer l'autonomie des jeunes détachés du foyer fiscal parental». Il souhaite également «porter immédiatement le smic mensuel à 1400 euros nets» et «lutter contre le non-recours aux droits sociaux et civiques par la simplification des démarches».
- Islamisme : abrogation de la loi séparatisme
La loi confortant le respect des principes de la République, dite «contre le séparatisme», a été promulguée en août 2021. Faisant suite à l'assassinat sanglant du professeur Samuel Paty par un terroriste islamiste, cette loi institue notamment un délit de mise en danger de la vie d'autrui par la diffusion d'informations sur sa vie privée et professionnelle.
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Elle oblige également les dons étrangers aux associations gérant un lieu de culte à déclarer les sommes de plus de 10.000 euros. La tenue de réunions politiques dans les lieux de culte est par ailleurs sanctionnée. Enfin, ce texte rend la scolarisation obligatoire, soumettant l'école à la maison à une autorisation et non plus à une simple déclaration. S'il est premier ministre, Jean-Luc Mélenchon souhaite abroger la totalité de cette loi, jugée «injuste et offensante».
- Instaurer une VIe République
L'Union populaire prévoit de longue date de sortir de la Ve République, fondée en 1958 par le général de Gaulle, car ses institutions seraient «devenues dangereuses». Le mot d'ordre des Insoumis : «abolir la monarchie présidentielle». Pour doter les Français de cette nouvelle Constitution, une Assemblée constituante serait convoquée et son projet de Constitution «sera soumis à référendum après deux ans de travaux». En cas de vote négatif des Français, «la Constituante reprendrait ses travaux».
Estimant que «le reste a échoué», Jean-Luc Mélenchon souhaite aujourd'hui «légaliser et encadrer par un monopole d'État la consommation, la production et la vente de cannabis à des fins récréatives dans des conditions permettant de lutter contre l'addiction». Le candidat malheureux de la présidentielle prévoit également de «confier le pilotage de la politique de lutte contre les drogues au ministère de la Santé et non plus de l'Intérieur».
- Rétablir la retraite à 60 ans
Dans le programme de l'Avenir en commun, il est proposé de «restaurer le droit à la retraite à 60 ans à taux plein pour 40 annuités de cotisations». Une mesure proche de celle de Marine Le Pen. Mais le projet de l'Insoumis planifie en outre l'indexation du montant des retraites sur les salaires et la prise en compte le revenu de solidarité active (RSA) pour valider des trimestres de retraite.
Pour Jean-Luc Mélenchon, «le nucléaire est un danger». L'Insoumis affirme sans égard que l'atome «n'est pas une solution d'avenir» et prône le passage à 100% d'énergies renouvelables et l'abandon des projets actuels d'EPR (réacteurs pressurisés européens). Par ailleurs, Jean-Luc Mélenchon envisage de renationaliser la SNCF et les autoroutes, dans une logique de développement des «transports publics écologiques» et pour «repenser la mobilité individuelle».
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PODCAST - En politique comme dans la vie, dire est-ce faire ? Le Moment Philo, par Aziliz Le Corre
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Législatives : Emmanuel Macron serait-il obligé de nommer Jean-Luc Mélenchon premier ministre en cas de cohabitation avec la gauche ?
Selon la Constitution, le président de la République peut nommer qui il veut à la tête du gouvernement. Dans les faits, il est contraint de choisir le chef de la majorité comme premier ministre.
Sondage: un début de second mandat plus compliqué que prévu pour Macron
BAROMÈTRE FIGARO MAGAZINE - La cote de confiance du président de la République au lendemain de sa réélection baisse de deux points.
Violences du 1er Mai : Mélenchon met en cause le préfet de police, Darmanin évoque une «ambiguïté» avec «l'ultra gauche»
L'ancien candidat des Insoumis estime que Didier Lallement est «incapable de garantir le droit de manifester en paix».
L'Humanité
Cinq ans de plus, une catastrophe annoncée
ChroniqueChristophe PrudhommeLa réélection d’Emmanuel Macron, c’est la poursuite annoncée d’une politique de destruction de notre système de santé et de protection sociale : une aggravation des difficultés pour trouver un médecin traitant, un accès aux spécialistes en payant des dépassements d’honoraires difficilement supportables, une accélération de la fermeture des services d’urgences, des maternités et des services de chirurgie dans les hôpitaux publics… Ce sont aussi des assurances-maladie complémentaires de plus en plus chères ! Un coût mensuel à charge des familles de 3 000 euros par mois dans les Ehpad privés lucratifs pour des prises en charge très dégradées… Le recours à des cabinets type McKinsey pour définir notre politique de santé, le soutien à l’industrie pharmaceutique par le biais de subventions sans aucune contrepartie ou l’achat de médicaments à des prix très élevés dans l’opacité la plus complète, la fermeture accélérée d’hôpitaux publics alors que les cliniques privées bénéficient d’aides financières pour se restructurer…
Par ailleurs, les personnels de santé accepteront-ils plus longtemps d’être maltraités et méprisés ? Alors que différentes enquêtes d’opinion montrent clairement que, pour la majorité des Français, la santé et la protection sociale ne doivent pas relever du secteur marchand, la logique des libéraux dont Emmanuel Macron est un fidèle serviteur est toujours la même : il s’agit d’organiser la dégradation du service public pour que les alternatives privées apparaissent comme la seule solution.
Il est ainsi clair que cinq ans de plus sans aucun contre-pouvoir nous mènent tout droit vers une catastrophe avec un service public minimal pour la majorité de la population, qui n’aura pas les moyens de se payer des assurances de bon niveau, et un secteur privé très coûteux pour les autres, mais très lucratif pour les investisseurs. Les conséquences seront un renoncement aux soins pour une frange importante de la population et une dégradation des conditions de travail pour les personnels de santé sous la coupe d’entreprises dont l’objectif ne sera jamais de leur offrir les meilleures conditions de travail pour eux-mêmes et pour leurs patients, mais de dégager les marges bénéficiaires les plus importantes. C’est pourquoi l’intérêt conjoint tant des professionnels que des assurés sociaux est de stopper cette politique en élisant des députés qui se prononceront clairement pour un service de santé entièrement public avec une Sécurité sociale à 100 %.
Le billet du Dr Christophe PrudhommePrésidentielle 2022Emmanuel Macronsystème de santé L'Humanité
Simon Vasseur, « manip radio » sous les radars
Un jour avecCet expert en radiologie, au front face au Covid, puis privé de prime et de revalorisation, se bat pour la reconnaissance de sa profession aux côtés des soignants.
Cécile RousseauSoignant au même titre qu’un infirmier. D’emblée, Simon Vasseur, manipulateur en électroradiologie médicale (Meem) aux urgences de Roubaix (Nord), rappelle le rôle-clé de sa profession. « Quand vous mettez le pied dans un hôpital, il y a de grandes chances que vous passiez à un moment entre nos mains. Nous sommes à la confluence de beaucoup de disciplines et au cœur des échanges d’informations au sein d’un groupement hospitalier de territoire (GHT). » S’il monte au créneau, c’est que son métier passe allègrement sous les radars. Une invisibilisation qui se retrouve au sein même du système de santé. « Les autres personnels ne savent pas ce que nous faisons, à tel point que, quand le journal interne du centre hospitalier a fait un reportage sur nous, d’autres collègues nous ont interpellés : “On ne pensait pas que vous piquiez les malades pour poser des perfusions.” Nous avons zéro reconnaissance », déplore Simon.
« on rencontre des gens avec des trajectoires de vie incroyables »
Lassés d’être considérés comme de simples techniciens juste bons à appuyer sur un bouton, les « manips radio » de toute la France ont envoyé plus de 5 000 courriers au ministère de la Santé, aux députés et aux sénateurs. Le 15 mars, ils sont repartis, à l’appel de la CGT, sous les fenêtres d’Olivier Véran pour exiger la prise en compte de leurs revendications. Une grève qui s’inscrit dans la continuité des mobilisations de 2019 stoppées par la pandémie. « La réponse a été : non à tout. On nous a rétorqué que nous n’avions rien de commun avec les infirmiers. Je n’ai pas du tout apprécié. C’était dénigrant », tacle le secrétaire adjoint de la CGT de l’hôpital.
Manip radio de père en fils, Simon, 38 ans, a démarré sa carrière par un job d’été, avant d’en faire l’activité d’une vie. Remonté quand il s’agit de défendre sa vocation, le Ch’ti ne tarit pas d’éloges sur son métier : « L’imagerie 3D, c’est hyperintéressant, les technologies évoluent tout le temps. Travailler de nuit aux urgences, c’est aussi super enrichissant ! On ne sait jamais ce qui va se passer : on rencontre des gens avec des trajectoires de vie incroyables. »
Depuis deux ans, les clichés des poumons et du thorax se sont enchaînés à un rythme effréné. Tous les matins, un spécialiste des rayons X et un aide-manipulateur se baladent avec leur appareil portatif en réanimation, en soins intensifs et en cardiologie pour radiographier les malades non transportables, dont ceux du Covid. Mais ces allers-retours incessants ont leurs limites. « Les radios au lit se sont banalisées. Les médecins ont gardé l’habitude de nous faire déplacer, observe Simon. Une fois, nous sommes arrivés dans une chambre pour un cliché pulmonaire et le patient était descendu en bas pour fumer… Pendant ce temps-là, aux urgences, il n’y a qu’un collègue et des personnes avec des fractures attendent leur tour. »
Après 18 h 30, un seul manipulateur radio reste sur place avec possibilité d’appeler une astreinte. « C’est hélas souvent le rush à cette heure-là, avec beaucoup d’entrées de patients », note ce père de trois enfants. Durant le premier confinement, les « manips » des urgences avaient bénéficié d’un renfort, envolé depuis. À Roubaix, sept recrutements de jeunes ont donné un peu d’air, mais l’effectif n’est toujours pas complet. Comme le confirme une enquête de l’inspection générale des affaires sociales, en 2021, l’attractivité du métier, classé en catégorie A de la fonction publique, affiche un encéphalogramme plat.
en résistance contre la privatisation rampante
La discrimination face aux rémunérations n’aide pas à embaucher. La prime Veil de 90 euros brut par mois leur échappe au motif qu’ils ne seraient pas assez soignants. « Nous ne sommes pas juste derrière un écran. Nous injectons du produit de contraste iodé pour le scanner, nous posons des cathéters, nous rassurons aussi les malades claustrophobes avant qu’ils aillent passer des IRM. Normalement, nous n’interprétons pas les images, mais quand le médecin senior laisse son externe s’occuper des examens, ils n’hésitent pas à solliciter notre avis », liste le diplômé depuis 2006. La prime Buzyn, ou indemnité forfaitaire de risque, leur passe souvent sous le nez car il faut rester au moins 50 % du temps aux urgences pour la toucher. « Nous circulons beaucoup et le scanner n’est pas dans le service, tout comme le coronarographe. Cette situation est totalement ubuesque », tance-t-il.
Présent sur tous les fronts, Simon Vasseur est entré en résistance contre la privatisation rampante de l’imagerie médicale depuis la tarification à l’activité. À Roubaix comme dans de nombreuses structures, elle gagne toujours plus de terrain. Sur trois scanners, un est dédié à l’hôpital public et deux autres principalement au secteur privé : « Pendant la pandémie, un de ces deux scanners était réquisitionné. Mais c’est fini. Ils sont redevenus comme avant, des machines à cash pour répondre aux impératifs de rentabilité. »
ségur de la santéSalaires et pouvoir d'achatHôpital public Le Figaro
Cession d'entreprise : le plus dur, c'est après la vente
Anne BodescotBruno JacquotTÉMOIGNAGES - Les chefs d'entreprise qui cèdent leur société doivent anticiper assez tôt leur nouvelle vie, penser à une autre carrière et préparer leur famille à cette fortune soudaine. Quelques chiffres, récits et analyses pour tout comprendre de cette étape de vie.
« Dix ans après, un de mes clients me l'a avoué : la période qui avait suivi la cession de son entreprise avait été la pire de sa vie », raconte Didier Mahieu, directeur de la gestion de fortune de la société Cyrus Conseil. Les chefs d'entreprise sont habitués à mener leur barque dans un environnement qu'ils maîtrisent, avec des interlocuteurs de confiance (expert-comptable, avocat…). Ils se retrouvent démunis quand - une fois l'acte de vente signé - ils ont perdu leurs repères et doivent apprendre à gérer leur nouvelle fortune. « Parfois peu familiers des classes d'actifs qui leur sont proposées, sollicités par de nombreux établissements, ils sont dans le brouillard, poursuit Didier Mahieu. Certains sont tétanisés et, deux ans plus tard, n'ont encore rien décidé : ils sont restés en cash, ce qui se solde par un important manque à gagner. »
Parce qu'ils prennent beaucoup de risques dans leur vie professionnelle, de nombreux chefs d'entreprise en activité misent souvent, pour leurs finances privées, sur des placements sûrs, à faible rentabilité. Un schéma inadapté une fois leur société vendue, s'ils veulent espérer vivre des fruits de leur capital. Comme toujours, l'idéal serait d'anticiper et de plancher sur le sujet avant la cession, pour avoir le temps de se former. « Mais c'est aussi et surtout le nouveau projet de vie qui doit être réfléchi en amont, parce qu'il conditionne les choix fiscaux, patrimoniaux, familiaux », souligne Fabien Vatinel, directeur de l'ingénierie patrimoniale de la banque Neuflize OBC.
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Les anciennes générations tenaient souvent la barre de leur société, jusqu'à l'âge de la retraite, parfois très tardive. Le produit de la vente servait à maintenir leur niveau de vie ou celui de leur famille une fois qu'ils avaient décidé de profiter d'un repos bien mérité. Mais, avec la « start-up nation », les choses ont changé. «Aujourd'hui, les deux tiers des cédants n'ont pas l'âge de la retraite, pointe Bertrand Magnin, directeur du développement chez Banque populaire. Ils peuvent envisager une deuxième vie professionnelle.»
Les startuppeurs revendent, en effet, souvent assez tôt ou peuvent céder une partie de leurs actions à l'occasion d'une levée de fonds. « Souvent, ils utilisent la moitié de leur nouvelle fortune pour réaliser des placements plaisir (vignoble, belle demeure…) et l'autre moitié pour investir auprès de jeunes entrepreneurs qu'ils ont accompagnés ou se relancer eux-mêmes dans la création ou la reprise d'entreprise », observe Pierre de Pellegars, responsable Gestion de fortune de BNP Paribas Banque privée.
Garder le secret
Ce choix de vie peut modifier les options à prendre lors de la cession. « Par exemple, le dispositif de l'apport cession leur permet de bénéficier d'un report d'imposition sur la plus-value de cession en apportant une partie du capital à un holding pour réinvestir dans de nouvelles entreprises. C'est pertinent si le chef d'entreprise veut s'impliquer dans de nouvelles entreprises, et pas du tout s'il envisage surtout de profiter de ses nouveaux loisirs », rappelle Fabien Vatinel.
Une autre grande question à résoudre pour les cédants est celle de la place réservée aux enfants. Profiter de la cession de l'entreprise pour leur consentir des donations est une option presque toujours étudiée avant de signer la vente car elle est fiscalement intéressante. « Certains chefs d'entreprise ont le souci de transmettre, par exemple parce qu'ils avaient eux-mêmes reçu de leurs parents. D'autres sont plus réticents car les enfants sont trop jeunes ou parce qu'une trop grande aisance financière risquerait peut-être d'avoir une influence néfaste sur leurs études, leur carrière », constate Valérie Montel, responsable de l'ingénierie patrimoniale chez Lombard Odier.
Lorsque j'ai su le chèque que j'allais toucher, j'ai réuni mes enfants et je leur ai demandé ce qu'ils souhaitaient qu'on fasse
Certains parents sont ainsi transparents avec leur progéniture et l'associent même aux choix des investissements. D'autres préfèrent garder le secret sur le produit de la cession. Leurs héritiers ne découvrent parfois la fortune procurée par la vente de l'entreprise qu'au décès de leurs parents. Au grand dam des banquiers. « Il est préférable que les parents expliquent aux enfants les choix faits pour structurer et placer ce patrimoine. Ils les aident à monter en compétence sur la gestion financière pour qu'ils ne soient pas démunis le jour où ce sera leur tour d'en prendre les commandes », conseille Vincent Aubuchou, responsable de l'ingénierie patrimoniale en France chez Edmond de Rothschild. De nombreuses banques privées proposent d'ailleurs des journées de formation financière aux enfants des chefs d'entreprise qui ont cédé leur société.
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Dans certaines familles, l'arrivée d'une telle fortune réveille d'ailleurs des tensions sous-jacentes. Rivalités, rancœurs s'exposent plus facilement : si l'entreprise des parents était intouchable et ne constituait pas forcément un enjeu, il en va tout autrement du capital dans lequel elle a été convertie.
La philanthropie est parfois une solution pour fédérer la famille autour d'un nouveau projet commun. « C'est un sujet de plus en plus souvent abordé lors d'une cession, et plus seulement pour faire un don classique à une association. Il y a souvent la volonté de s'impliquer personnellement, parfois en famille, via un fonds de dotation par exemple », souligne Vincent Aubuchou. Dans certaines banques privées, la philanthropie est abordée dans environ 10 % des dossiers.
Quelques chiffres
31.300 entreprises ont été cédées en 2020.
1 433 entreprises ont été cédées en 2021 par les fonds d'investissement actifs en France. Source : France Invest
Les créations d'entreprises sont suivies de près par l'Insee qui en fait un décompte mensuel. Infogreffe livre également, chaque mois, le nombre d'immatriculations et des radiations au registre du commerce et des sociétés. Quant aux défaillances, elles sont comptabilisées par la Banque de France. En revanche, les cessions ne sont vraiment suivies que par l'Observatoire BPCE (Banque populaire-Caisse d'épargne). Pour l'année 2020, dernière année étudiée, il en répertorie 31.300, contre 37.111 en 2019, soit un recul de 16 %. Cette baisse est une tendance continue constatée depuis plus de dix ans : en 2010, année de création de l'Observatoire BPCE, 45.815 opérations avaient été recensées. Cependant, ce recul touche « principalement des cessions de fonds de commerce et d'activité, et des transferts de location-gérance » : elles sont en baisse de 20 % en 2020. La crise sanitaire a accentué cette tendance. Les fusions et scissions, au contraire, ont progressé de 7 % en 2020.
Hugues Souparis: «Que notre argent ait un impact positif plaît à mes fils»
Avoué ou non, le rêve de beaucoup d'entrepreneurs est de vendre leur société pour empocher le jackpot. Certes, mais après ? Lorsque, en 2019, la cession de Surys (ex- Hologram Industries) à l'Imprimerie nationale fait pleuvoir des dizaines de millions d'euros sur Hugues Souparis, il n'a pas du tout l'intention de s'acheter un yacht pour profiter d'une retraite dorée. Pas encore trentenaires à l'époque, ses deux fils, Nathan et Nils, sont déjà attachés à développer un projet qui ait du sens. Puisqu'ils hériteront un jour, c'est avec eux qu'Hugues Souparis souhaite composer la nouvelle partition à jouer avec cet argent.
« Lorsque j'ai su le montant du chèque que j'allais toucher, j'ai réuni mes enfants et je leur ai demandé ce qu'ils souhaitaient qu'on fasse », raconte l'entrepreneur. La somme est loin d'être négligeable. L'homme, qui fêtera ses 67 ans en août, se place en 287e position du classement Challenges des grandes fortunes de France, avec un patrimoine professionnel estimé à 350 millions d'euros. « C'est un point qui gêne mes fils : ils sont fiers de mon parcours, mais n'ont pas le sentiment d'avoir droit à une telle somme, note Hugues Souparis. Nous avons vécu de façon confortable - une femme de ménage, une voiture -, mais nous ne sommes jamais partis en vacances dans des 5-étoiles : ils ont vécu une vie normale d'enfants de cadre supérieur, fait de belles études et ils ont un travail qui leur plaît. »
Défis climatiques
Baptisé Enowe, le « family office »des Souparis est créé dès 2013. Reste à savoir comment orienter l'action de ce holding. Nathan et Nils insistent pour que cet argent soit un carburant vert au service du bien commun. Le trio établit des critères pour effectuer des investissements à impact positif. Doté d'une puissance de 150 millions d'euros - bientôt portée à 200 millions -, Enowe prend ainsi des participations dans Evergaz (centrales au biogaz), Chance (outil en ligne les personnes en rebond professionnel), Inside Vision (tablettes pour lutter contre le handicap visuel), Club-Mate (boissons énergisantes bios dont la bouteille est consignée) ou des fonds de microcrédit comme BlueOrchard… « Que notre activité ne pollue pas et que notre argent ait un impact environnemental ou social positif, cela plaît à mes fils, constate leur père, fier qu'ils appartiennent à cette génération consciente des défis climatiques. Cette avalanche de millions les a troublés au début. Ils sont aujourd'hui heureux de la direction prise et de pouvoir transformer cette chance en quelque chose de positif pour tout le monde. »
Ce n'est qu'une des trois branches d'Enowe. Entrepreneur dans l'âme, formé à l'école du petit commerce par ses parents, « la plus grande école de commerce », comme il a coutume de le dire, et diplômé de Centrale Marseille, Hugues Souparis développe en parallèle un pôle de maisons d'excellence française. « Mon idée, c'était d'aider les entreprises auxquelles je pouvais apporter du financement et de l'expertise entrepreneuriale et industrielle », décrit le sexagénaire.
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À ce titre il a repris Pequignet, fleuron de l'horlogerie française. « Le dernier des Mohicans à faire encore ses propres mouvements en France », souligne-t-il. Cette poche de « made in France », c'est le projet personnel d'Hugues Souparis qui voulait rester opérationnel. « L'activité de ce pôle ne correspond pas complètement aux critères d'impact positif que nous avons définis, admet-il. Mais ce sont des entreprises qui produisent en France dans une logique de qualité. Elles ont un impact en participant à préserver le tissu industriel français et en maintenant de l'activité économique dans les territoires. » Outre Pequignet et ses 20 millions d'euros de chiffre d'affaires, il est en discussion pour acquérir trois autres entreprises patrimoniales.
La troisième branche d'Enowe, vouée à disparaître, est dédiée aux entreprises innovantes, en attendant que les start-up à impact prennent de l'ampleur. D'ici à 2030, plus de 80 % du fonds leur sera consacré. Hugues Souparis espère enfin réussir son dernier défi : profiter un peu de son domaine, en forêt de Crécy, où il espérait se poser en télétravail le lundi et le vendredi. « Mais j'ai beaucoup de mal à me tenir au programme, avec tous ces projets en bouillonnement », sourit-il. Entrepreneur un jour, entrepreneur toujours.
Gabriel Viellard: «J'ai pris le temps de découvrir la vie d'après»
Selon la formule consacrée, et comme il le dit lui-même, il a « bien vendu » son entreprise, la SNV. Cette société de photo numérique de villes, créée en 1994, France Télécom l'a acquise en 2000 en même temps que l'entreprise de cartographie Iti. Les deux ont été réunies pour constituer Mappy. Gabriel Viellard avait 27 ans. C'est une histoire ancienne, des débuts d'internet, « bientôt 30 ans », sourit-il. Il s'était lancé avec trois associés, pendant ses études. Après la vente à France Télécom, le jeune homme a conservé ses fonctions de directeur général de Mappy jusqu'en 2004. « La vente prévoyait un complément de prix en fonction d'objectifs, raconte-t-il. Mappy est restée très autonome au sein de France Télécom. Nous n'avons pas déménagé, nous avons continué à travailler sans bouleversements. Comme nous étions en plein éclatement de la bulle internet, il était difficile d'investir en Bourse. Le produit de la vente attendait sur mon compte en banque. »
Il a acheté un appartement, puis, une fois libéré de ses obligations à la tête de Mappy, il s'est offert un beau cadeau : un tour du monde avec sa jeune épouse. « Heureusement, se félicite Gabriel Viellard avec le recul, j'ai pris le temps de découvrir la vie d'après. L'entrepreneur qui vend sa boîte n'est pas préparé à gérer son argent. Il est souvent trop pressé d'investir ou cède facilement aux sollicitations. Je ne me suis pas précipité. Doucement, je suis entré dans des cercles d'entrepreneurs. Et j'ai pu réallouer du temps et de l'argent pour les entreprises, en groupe et avec des professionnels. »
L'entrepreneur qui vend sa boîte n'est pas préparé à gérer son argent. Il est souvent trop pressé d'investir ou cède facilement aux sollicitations. Je ne me suis pas précipité. Doucement, je suis entré dans des cercles d'entrepreneurs
S'il a créé une autre entreprise, en 2008, ADventori, c'est dans ce qu'il désigne comme une « coopérative d'entrepreneurs » qu'il a trouvé une nouvelle voie, en conciliant son expérience d'entrepreneur et sa capacité d'investisseur.
C'est par l'intermédiaire de cousins qu'il apprend l'existence du holding d'investissement Pléiade, créé par des chefs d'entreprise. Il en devient actionnaire. « C'est là, explique-t-il, que j'ai découvert les vertus de l'intelligence collective. » Les actionnaires de Pléiade - ils sont 23 aujourd'hui - financent des sociétés de tous secteurs en se donnant la plus grande liberté d'action possible. Contrairement à une société de gestion qui pilote des fonds d'investissement, un holding est beaucoup plus souple. Sa vie n'est pas rythmée par les levées de fonds et son horizon temporel est celui que se donnent ses actionnaires alors qu'un fonds doit prévoir une échéance de sortie.
Compétence et expérience
Les actionnaires de Pléiade ont aussi pris soin de confier leur boutique à une équipe de gestionnaires. « L'entrepreneur ne peut prétendre remplacer un financier professionnel, souligne Gabriel Viellard. Mais l'argent n'est qu'un levier. Des entrepreneurs qui investissent ont autre chose à apporter : leurs compétences et leur expérience. » C'est pour les partager qu'une nouvelle société, Les Entrepreneurs réunis (LER), a vu le jour en 2014, pour épauler des dirigeants à des moments clés dans le cadre de missions de conseil rémunérées. « Ce qui est gratuit n'a pas de valeur », estime Gabriel Viellard, qui est président de LER. « Ce sont des gens “hands-on”, l'inverse du consultant formaté », témoigne Thibault Lamarque, fondateur des fontaines Castalie et qui a fait appel à LER il y a quelques années.
Enfin, une troisième société complète l'ensemble, la Maison des entrepreneurs, lieu de partage des bonnes pratiques, mise à disposition de bureaux, organisation d'ateliers ou de conférences… La galaxie emploie une trentaine de personnes et occupe deux étages d'un immeuble parisien, dans une petite rue du 8e arrondissement.
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« Nous avons été assez innovants, analyse Gabriel Viellard, pour arriver à une gouvernance horizontale et un fonctionnement neuronal, très à plat. Chacun est un rouage de l'ensemble. Nous avons aussi, dans les pactes d'actionnaires, mis en place les mécanismes de valorisation ainsi que d'entrée et de sortie des associés. Ainsi, les plus actifs peuvent monter au capital et les moins actifs céder leur place. Nous sommes tous alignés, nous travaillons les uns pour les autres, en confiance et en responsabilité. »
Ce fonctionnement a une autre vertu, aux yeux de Gabriel Viellard : celui de faire éclore de nouvelles activités. C'est ainsi qu'est née au sein de la Maison des entrepreneurs une galerie d'art, Le Polyptyque, installée dans ses murs. Ou plutôt sur ses murs. Les œuvres sont accrochées dans les bureaux et les couloirs : Watteau, Corot, Fantin-Latour, Berthe Morisot, Matisse, Robert Delaunay… « Ils sont tous à vendre », précise Gabriel Viellard.
Patrick Joubert: «À chaque fois, j'oublie combien les débuts sont difficiles»
« L'histoire se répète », constate dans un sourire Patrick Joubert. Cet entrepreneur de 50 ans a conclu en mars 2022 la vente de sa troisième entreprise, Ponicode, à CircleCI, une licorne californienne. Ponicode, plateforme d'intelligence artificielle de vingt salariés visant à améliorer le codage, avait été créée avec trois associés en juin 2019. « Il est rare qu'une société de la Silicon Valley achète de la technologie européenne, surtout en early stage, se félicite Patrick Joubert. Au lieu de passer les quinze prochaines années à la faire grandir, je vais pouvoir aller beaucoup plus vite. C'est très risqué et très long de développer seul. » Ponicode est déjà la troisième société que cet entrepreneur en série crée, puis cède. « Je n'ai jamais cherché à revendre mes entreprises, poursuit-il. Mais vendre me permet de me concentrer sur ce qui me plaît le plus : monter une équipe, concevoir un produit et le déployer. »
Après une quinzaine d'années passées dans l'informatique au sein de banques d'investissement, il était animé par l'envie de créer sa propre entreprise afin de résoudre des problèmes informatiques qu'il avait pu rencontrer sur son chemin. « La seule façon de dépasser mes idées, c'est de les lancer », estime-t-il.
J'ai dû faire beaucoup de sacrifices, ne me versant aucun salaire les dix-huit premiers mois
En 2011, il quittait la Société générale pour créer Beamap, une entreprise de conseil pour aider les grands groupes à migrer dans le cloud. Se lançant seul, il a investi 10.000 euros sur ses deniers personnels, puis autofinancé l'activité, les métiers du conseil n'étant pas propices aux levées de fonds. « J'ai dû faire beaucoup de sacrifices, ne me versant aucun salaire les dix-huit premiers mois », raconte Patrick Joubert. Trois ans plus tard, l'entreprise, devenue leader sur son marché, travaillait avec de grands groupes, comme BNP Paribas, Alstom, Air liquide ou Total. Cherchant à nouer des partenariats pour développer Beamap à l'étranger, Patrick Joubert a pris langue avec Sopra Steria en 2014, un des géants français du service du numérique. La conversation s'est terminée sur une offre d'acquisition que l'entrepreneur a acceptée. « Cela résolvait à la fois le problème de financement et me permettait de continuer à développer l'entreprise en Europe », convient-il. Il est resté plus de deux ans avant de prendre le large pour lancer sa deuxième entreprise. En 2016, il créait Recast.AI, une plateforme conversationnelle collaborative accessible aux développeurs.
Le propre de l'entrepreneur
Cette fois, il pouvait financer le démarrage avec quelques centaines de milliers d'euros et s'associer avec trois personnes. Partant à nouveau d'une feuille blanche, il avoue qu'il faut prendre des risques, sortir de sa zone de confort et se dépasser pour relever ce nouveau défi. « C'est le propre de l'entrepreneur, souligne-t-il. Il faut aussi mettre suffisamment de moyens. Je me suis rapproché de talents qui me complétaient et partageaient la même vision que moi et qui ont également investi dans l'entreprise. »
Au bout d'un an, le produit se faisait un nom et il était repéré par Microsoft au salon Viva Technology. Recast.AI, qui a rejoint le programme iafactory sur le campus parisien de start-up Station F, a pu réaliser un premier tour de table de 2 millions d'euros. La jeune pousse était aussi mise en avant aux côtés des leaders mondiaux tels que Google, Microsft ou IBM par le fonds américain de capital-risque Andreessen Horowitz.
En mai 2018, Patrick Joubert était à San Francisco pour présenter à l'entreprise allemande SAP sa technologie, qu'elle essayait de développer. La rencontre, là aussi, s'est soldée par une proposition d'achat. Proposition acceptée. Patrick Joubert y a vu l'opportunité de se familiariser avec les pratiques d'un grand acteur du logiciel, d'avoir accès à son centre de recherche californien de Palo Alto et de pouvoir développer Recast.AI en Europe, la faisant passer de 25 à 100 salariés en un an.
En juin 2019, lassé de son nouveau job, il a, à nouveau, eu des fourmis. Et de nouvelles idées dans la tête : « Un nouveau sujet s'est imposé à moi : les problèmes de résolution de qualité du code », explique-t-il. Malgré les protestations de sa femme, c'était décidé, il allait replonger. Ce serait Ponicode, avec quelques centaines de milliers d'euros pour amorcer la pompe et une petite équipe. « À chaque fois que je veux me lancer, j'oublie que les débuts sont difficiles. On ne s'y habitue pas », constate-t-il. Mais le produit, mis en ligne à l'été 2020, a très vite rencontré son marché et Ponicode permet à l'entreprise de lever 5 millions de dollars auprès du fonds européen Breega, de celui de Xavier Niel, de Kima, et de business angels. Installé dans l'incubateur iafactory, Ponicode a été présenté à des partenaires techniques qui, de fil en aiguille, ont mis en relation Patrick Joubert avec CircleCI.
Dans l'immédiat, le « serial entrepreneur » se laisse le temps de voir venir, sans écarter la possibilité qu'un jour, peut-être… « Tant que je suis aligné avec le projet industriel et que je n'ai pas une nouvelle intuition, souligne-t-il, je vais profiter des moyens de l'entreprise américaine. » Il continue à consigner consciencieusement ses idées dans son cahier.
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PORTRAIT - Le fondateur et CEO de Feed., patron en vue de la «foodtech», a un parcours typique. Parti de rien et très populaire sur les réseaux sociaux, sa vie - qu’il raconte dans un livre qui vient de sortir -, fera peut-être même l’objet d’une série télé.
Comment alléger la fiscalité lors de la cession de son entreprise
NOS CONSEILS - Donation à ses enfants, achat ou création d’une nouvelle société, autres activités... L’impact fiscal diffère en fonction des projets, et de l’utilisation qui sera faite du produit de la cession.
Les 11 points clés du contrat de franchise
NOS CONSEILS - Les clauses varient d’une enseigne à l’autre. Avant de s’engager, il convient de se poser les bonnes questions.
Le Figaro
Vins français : notre palmarès des pépites méconnues à moins de 100 euros
Paul CarcenacCLASSEMENT EXCLUSIF - Nous avons croisé des données sur les notes et la notoriété de près de 3500 références de vins français. Découvrez notre classement des 50 crus rares et sous-cotés qui surprendront à coup sûr vos convives.
Certains vins passent inaperçus. Malgré des qualités gustatives reconnues, des crus exceptionnels échappent à la frénésie des amateurs et passent «sous le radar» des sommeliers les plus chevronnés. Comment mettre en lumière ces pépites oubliées ? Grâce à la base de données du site Wine Lister (Groupe Figaro), nous avons réussi à révéler les 50 vins les plus confidentiels de France. Il s'agissait de trouver les bouteilles qui, tout en étant bien notées par les dégustateurs restaient les moins recherchées en ligne et les moins proposées dans les restaurants (voir méthodologie). Des crus «hors système», donc, souvent rares et produits avec de faibles volumes. Malgré tout, pas de mauvaise surprise, nous avons vérifié les prix et la disponibilité de chaque bouteille dans l'e-commerce français ou européen. L'amateur qui veut sortir des sentiers balisés, peut donc facilement se procurer l'un de ces surprenants jus à moins de 100 euros.
Méthodologie : Pour établir ce classement des vins français selon leur rapport qualité / confidentialité / prix, nous avons utilisé les données de notre partenaire Wine Lister (Groupe Figaro), qui, pour près de 3500 références, recense les notes des principaux dégustateurs (Vinous, Bettane+Desseauve, Jeannie Cho Lee etc...), analyse des cartes des vins des plus prestigieux restaurants du monde (Guide Michelin, 50 Best Restaurants, The World of Fine Wine...) et enfin compile les statistiques de recherches du site Wine-Searcher. Notre classement est le fruit de ces trois critères et en introduit aussi un quatrième : le prix.
Ensuite, pour éliminer les vins en rupture de stock, nous avons vérifié manuellement leur disponibilité effective dans l'e-commerce européen.
Numéro 1 : Domaine Faiveley Chablis Grand Cru Les Clos
En ouvrant l'une des rares bouteilles du grand cru Les Clos (Chablis) du domaine Faiveley encore disponible, on s'offre un morceau d'histoire de la prestigieuse maison bourguignonne à moins de 60 euros. Ce vin n'est plus produit et ne le sera plus jamais. En effet, le domaine Faiveley s'est recentré sur une activité de récoltant, et désormais ses chablis sont produits sous la bannière du domaine Billaud-Simon, racheté en 2015.
Ce Faiveley Les Clos, notamment le 2009 qui est un superbe millésime, est un grand vin qui avait su séduire les dégustateurs (94,5/100) de moyenne. «C'est compliqué de s'en procurer aujourd'hui. Nous, c'est sûr, nous n'en avons plus une seule bouteille», pointe Eve Faiveley, la propriétaire.
Où le trouver : sur le site de Vitis Epicuria (France) pour le millésime 2009 ou The Wine Company (Portugal), pour le millésime 2007.
Numéro 2 : Champagne Gatinois rosé brut
C'est un champagne rosé qui complète le podium. Il passe «sous certains radars, mais pas tous», confie d'emblée Louis Cheval Gatinois propriétaire et vigneron à Aÿ (Marne). Cet assemblage de pinot noir (90%) et de chardonnay (10%) est apprécié des critiques mais reste assez confidentiel. Seulement 5000 bouteilles sont produites par an. Cette maison reste une entreprise familiale, et fière de l'être.
Où le trouver : Une bonne partie de la production est expédiée à l'étranger (Japon, USA etc…). On trouvera notre bonheur sur le site Premiers Grands Crus (France), ou Wein kollektion(Allemagne).
Numéro 3 : André Perret Condrieu Clos Chanson
Un arrêt dans la vallée du Rhône, en AOC Condrieu, la patrie du viognier. Les vieilles vignes (70 ans) à flanc de coteau de ce Clos Chanson très confidentiel - entre 1000 et 1500 bouteilles produites selon les années - sont distribuées au compte-goutte. «Il est très connu... pour les gens qui le connaissent», s'amuse Marie Perret, la fille d'André, l'un des vignerons emblématiques de l'appellation. «On ne l'alloue pas à tout le monde», prévient-elle. D'autant que certaines années, comme pour le millésime 2021 à cause du gel, il n'y en aura pas de mise en bouteille. Ce condrieu qui a conquis les palais des dégustateurs (94/100 en moyenne), est un vin qui cultive l'art du secret.
Où le trouver : Il reste des bouteilles des millésimes 2019 et 2020 chez Kierdorf Wein (Allemagne).
Numéro 4 : Domaine Albert Boxler pinot gris Sommerberg Grand cru
Un vin qui a ses habitués. «Ses fidèles, même», se plait à dire Jean Boxler, le propriétaire. Ce Sommerberg est un grand cru alsacien de caractère, dont les vignes abruptes rendent la récolte toujours périlleuse et tout travail mécanique impossible. Il séduit depuis longtemps les dégustateurs qui ne tarissent pas d'éloges, mais ici, pas de marketing, on aime rester discret. «L'Alsace n'est pas la Bourgogne. Avec les mêmes notes, un cru bourguignon ne serait pas si accessible...»
Où le trouver : sur le site d'Alsace Vintage pour jouer la carte locale, ou alors sur iDealwine et Premiers Grands Crus.
Numéro 5 : Domaine Zind-Humbrecht Goldert Gewürztraminer VT Grand Cru
C'est un domaine historique : un certain monsieur Sontag Humbrecht produisait déjà du vin dans la région au 17e siècle. Aujourd'hui, son (lointain) descendant, Olivier, poursuit la destinée familliale : produire des blancs de haut niveau, sur les différents terroirs alsaciens, comme le Goldert, dont le nom est un hommage à la couleur dorée des vins. Ce gewürztraminer vendanges tardives a jadis fait l'unanimité chez les critiques (le millésime 2002 avait obtenu un brillant 19/20 chez Jancis Robinson). Mais hélas, ce vin n'a plus été produit depuis 2006, dernière année où les conditions climatiques ont été adaptées pour produire ce nectar exigeant.
Où le trouver : Chez Vitis Epicuria ou toujours le local de l'étape: Alsace-Vintage.
Précision. Cela n'aura pas échappé aux amoureux des vins de Bordeaux : il n'y en a aucun dans ce classement. Cela s'explique par la puissance des marques de ce vignoble. Tous les vins de ces terroirs présents dans la base de données de départ que nous avons utilisée sont à minima correctement référencés à la carte des restaurants et sont bien recherchés en ligne. En d'autre termes : le bordelais présente largement moins de vins méconnus que d'autres régions viticoles de la France.
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Le parc d'attractions de Marne-la-Vallée, qui fête ses 30 ans, fait le plein. On s'y amuse toujours autant mais la magie s'arrête aux portes des cuisines.
La recette du velouté de topinambour au café d’Alain Ducasse
GASTRONOMIE - Le multiétoilé monégasque donne sa recette, conçue avec le chef Christophe Saintagne et la diététicienne Paule Neyrat, de velouté crémeux parfumé au café finement et fraîchement moulu.
Le Figaro
Grand Paris: les prix immobiliers s’envolent près des futures gares
Jorge CarassoDÉCRYPTAGE - Une nouvelle gare est un facteur d’accélération de la hausse des prix de immobilier. Mais faute de projet de renouvellement urbain, certaines communes peuvent stagner.
La construction des gares du Grand Paris Express, quià compter de 2025, vont faciliter la vie de millions de Franciliens, fait déjà flamber la valeur des logements à proximité des futures stations. «L’arrivée d’un métro dans un quartier qui n’en est pas doté est un moteur d’accélération des prix plusieurs années avant sa mise en service», confirme Barbara Castillo, responsable des études économiques chez Meilleursagents. À l’ouest de Paris, sur la future ligne 15, les prix des logements dans les quartiers de Nanterre-la Folie et de Rueil- Suresnes-Mont Valérien ont grimpé trois fois plus vite que dans les autres zones de ces villes - plus de 40 % de 2016 à 2021, contre 14 % en moyenne selon le site d’estimation immobilière meilleursagents.com.
À Bondy, à l’est de la capitale, qui profitera aussi de la ligne 15 en 2030, l’effet est aussi spectaculaire. La cote des biens a grimpé de 28 % ces cinq dernières années, contre 1,3 % pour le reste de la commune sur la même période.
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Ce n’est guère étonnant, le Grand Paris Express doit venir rapprocher les Franciliens de l’emploi, grâce à quatre nouvelles lignes (15, 16, 17 et 18). Certains quartiers moins priséscar mal desservis, vont y gagner en attractivité. À Gennevilliers, depuis la station Les Agnettes, il sera possible de rejoindre en 2030 le quartier de bureaux de la Défense en moins de 10 minutes, contre 40 actuellement. Les prix ont bondi de près de 50 % de 2016 à 2021.
Des vendeurs gourmands
Plus l’arrivée du métro est proche, plus les prix s’affolent. Ce fut le cas à Saint-Ouen, commune populaire du nord de Paris, dotée de deux nouvelles stations dans le prolongement de la ligne 14. «Six mois avant la mise en service qui a eu lieu en décembre 2020, les prix ont explosé», se rappelle Jérémy Karci, de l’agence ERA Mairie de Saint-Ouen. Certains propriétaires en ont même profité pour empocher de belles plus-values. «Un client qui avait acheté un appartement neuf 360.000 euros l’a revendu trois ans après avec un gain de 120.000 euros. C’est énorme», poursuit l’agent.
Les vendeurs deviennent parfois trop gourmands. À Bagneux, où viennent d’être mises en service deux nouvelles stations, en prolongement de la ligne 14, «les vendeurs testent. Certains mettent en vente à 8500 euros le mètre carré, mais à ce prix-là ils ne vendent pas», confirme Nicolas Gourgousse, de l’agence ADM Grand Sud. En deux ans, côté Bagneux, les prix des logements anciens à proximité des nouvelles gares sont tout de même passés de 4500 euros à 6500 euros le mètre carré, en moyenne.
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Toutes les villes n’augmentent pas de façon identique. Les quartiers où les gares existaient déjà et qui bénéficient uniquement d’une nouvelle connexion, ont été moins touchés par les hausses. C’est également lecas pour les secteurs qui étaient déjà chers, comme le sud de la ligne 15 (Cachan, Issy-les-Moulineaux…). Ce tronçon serale premier à être mis en service en 2025.
En outre, l’arrivée d’une station ne fait pas tout. Il faut aussi qu’il y ait un projet de renouvellement urbain, ce qui n’est pas toujours le cas. «Près du fort d’Aubervilliers, au nord de Paris, où l’on trouve de grands ensembles et de modestes pavillons, les prix évoluent peu», rappelle Barbara Castillo.
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Les sanctions proposées par la Commission européenne suscitent les réticences des pays les plus dépendants de Moscou.
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Emmanuel Macron renforce son soutien à la population ukrainienne.
L'Humanité
Vers un effondrement de l’hôpital public
ChroniqueChristophe PrudhommeLes personnels de santé alertent depuis des années sur la dégradation de l’hôpital public sans être entendus. Les quelques mesures prises dans le cadre du Ségur de la santé sont très loin d’être à la hauteur des besoins et la situation continue de s’aggraver, comme le montrent des exemples récents. Les urgences du centre hospitalier régional d’Orléans ont été obligées de fermer du fait d’une cascade d’arrêts de travail d’un personnel en épuisement professionnel. Plus grave, à Strasbourg, un homme est mort sur un brancard aux urgences après douze heures d’attente sans surveillance.
Ce nouveau drame s’ajoute à tous ceux qui ne sont pas forcément médiatisés, mais qui surviennent malheureusement trop fréquemment. Il faut aussi insister sur les milliers de lits fermés par manque de personnel. Et tout cela n’a rien à voir avec l’épidémie de Covid, qui n’a été que le révélateur de la grande misère de nos hôpitaux. Ce ne sont plus de petits établissements qui craquent aujourd’hui mais les plus grands hôpitaux français. C’est la résultante des politiques menées avec constance ces dernières années par les différents gouvernements, associant réduction du nombre de personnel formé, tant au niveau médical que paramédical, et étranglement financier, se traduisant par des fermetures massives de lits.
Ce qui est particulièrement révoltant sont les mensonges proférés par les différents ministres et présidents de la République depuis maintenant plusieurs décennies. Tous nous expliquant qu’il fallait privilégier le maintien à domicile des personnes âgées, les prises en charge ambulatoires, en stigmatisant les patients qui « viendraient pour rien aux urgences », alors qu’ils ont laissé aussi se dégrader la médecine de ville, avec un nombre de généralistes très insuffisant, mal répartis sur le territoire et avec un mode d’exercice libéral ne répondant plus aux besoins de la population.
Les conséquences sont aujourd’hui dramatiques pour la population, qui n’arrive plus à se soigner correctement, sauf pour ceux qui peuvent se permettre de payer de très importants dépassements d’honoraires pour accéder à des circuits privilégiés de prise en charge. Pour stopper cette casse organisée de notre système de santé, dont l’objectif est d’aller vers un système à l’américaine piloté par le secteur marchand, nous avons besoin d’un changement politique radical. Nos hôpitaux et plus globalement notre système de santé ne résisteront pas à cinq nouvelles années de poursuite et d’accélération des politiques libérales destructrices des services publics et de notre système de protection sociale solidaire.
Le billet du Dr Christophe PrudhommeSantéHôpital publicségur de la santé L'Humanité
Hôpital. Le Sénat pointe les carences de personnels
ActuUne commission d’enquête a publié un rapport d’information alarmant sur le mal-être des personnels de santé. Des pistes sont également avancées pour remédier aux manques de praticiens dans les territoires.
Naïm SakhiMalgré le Ségur de la santé, les maux persistent dans l’hôpital public. C’est ce qu’affirme la commission d’enquête du Sénat, dont le rapport d’information a été dévoilé à la presse jeudi 31 mars. Organisée par le ministre de la santé Olivier Véran à l’été 2020, juste après le premier confinement, le Ségur avait notamment acté la création de 15 000 postes à l’hôpital public, et le déblocage d’une enveloppe de 8,2 milliards d’euros par an pour revaloriser les salaires. Des annonces jugées « trop tardives », parachevant un cycle de « saupoudrage de mesures », « au fil des années 2020 à 2022 », selon les sénateurs. « Rien qu’à l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), pas moins de 1 400 postes d’infirmiers sont vacants. C’est 1 000 de plus qu’en octobre 2019, avant la pandémie », alerte la rapporteuse LR, Catherine Deroche. Les parlementaires pointent notamment la faible attractivité des métiers de santé publique, provoquée par « des conditions de travail dégradées », et alertent sur un risque de « spirale négative » déjà en œuvre dans les défections des postes.
L’absence de gestion des ressources humaines au sommet de l’État est également mise en exergue. « Le gouvernement est dans l’incapacité d’établir un tableau de la situation », poursuit la sénatrice. Pour redynamiser l’attractivité de ces professions de première ligne, le rapport appelle à « garantir une reconnaissance financière équitable et adaptée » et à la prise en compte des contraintes de logement et familiaux. Les sénateurs réclament aussi un allégement de « la charge administrative des soignants », en développant les outils numériques et en « optimisant la délégation de taches aux secrétaires médicales ». « Il faut remettre de l’humain, que les soignants puissent passer des moments privilégiés avec les patients et avoir du temps de s’occuper de chacun d’eux », assure de son côté Laurence Cohen (PCF).
Plus inquiétant, les effets induits par Parcoursup dans la sélection des près de 700 000 demandes d’accès aux Instituts de formations et de soins infirmiers (IFSI). « Avec la fin des entretiens individuels, on observe une plus grande déperdition en cours d’étude », risquant ainsi d’accélérer un peu plus les pénuries de soignants, regrette Catherine Deroche. D’ailleurs, face aux difficultés d’accès aux soins, les sénateurs réclament la mise en place d’une quatrième année d’internat, en priorité, dans les zones sous-dotées en médecins généralistes. D’autant que le rapport pointe une aggravation de la situation : en 2018, 5,7 % de la population vivaient dans une de ces zones contre 3,8 % en 2015.
Des déserts médicaux qui ont pour conséquence d’aggraver la saturation des hôpitaux. 21,2 millions d’admissions ont eu lieu aux urgences en 2019, contre 10,1 millions en 1992. En outre, le rapport recommande la généralisation des « cellules de coordination ville-hôpital » entre les Groupement Hospitalier de Territoire (GHT) et les lieux de vie, organisant au mieux l’entrée et la sortie des patients des hôpitaux. « Ces recommandations restent extrêmement tièdes. Il n’est pas question des Centres de santé, qui répondent pourtant aux attentes des jeunes professionnelles de travailler en équipe, avec un statut de salarié, et dont les patients peuvent bénéficier du tiers payant », mesure Laurence Cohen.
Membre de la commission d’enquête, la sénatrice, au nom du groupe communiste (CRCE) s’est abstenue. « On pouvait s’attendre à une véritable politique alternative de santé en faveur de l’hôpital public, a lors que les interlocuteurs réclamaient une remise en cause des financements des hôpitaux », poursuit-elle. Les sénateurs CRCE réclament la suppression de la tarification à l’activité (T2A) et de l’Objectif national de dépenses d’assurance maladie (Ondam), un objectif de dépenses à ne pas dépasser en matière de soins de ville et d’hospitalisation. « Nos hôpitaux ne souffrent pas uniquement d’un problème organisationnel. Il faut arrêter les restrictions budgétaires », tance Laurence Cohen. Dans la course à l’Élysée, leur candidat Fabien Roussel plaide pour le recrutement de 100 000 personnels soignants, mais aussi pour une prise en charge à 100 % des dépenses de santé par la Sécurité sociale.
sénatSantéHôpital publicségur de la santé Le Figaro
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Pendant la guerre, la lutte anticorruption s’enlise en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
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Une Pâque orthodoxe sur fond de schisme entre Kiev et Moscou: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
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Sloviansk, le verrou ukrainien qui bloque les Russes dans le Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Dans cette ville, théâtre d’une des premières batailles entre l’armée ukrainienne et les séparatistes en 2014, riverains et combattants entendent repousser l’assaut imminent de Moscou.
La communauté grecque d’Odessa affiche sa solidarité avec l’Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
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Dans le Donbass, la vie des Ukrainiens sous les bombardements russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
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La guerre a forgé une nouvelle Ukraine, résolue, fière et déliée de la Russie: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Le sentiment national est à ce point exacerbé à Kiev que les plus russophones hésitent à utiliser la langue de Pouchkine.
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La guerre en Ukraine divise les pacifistes allemands
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Au nord-ouest de Kiev, dans la bourgade dévastée de Borodyanka: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro
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À Mykolaïv, les civils tombent sous les bombes à sous-munitions: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
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REPORTAGE - Avant d’abandonner la banlieue de Kiev, les troupes russes ont assassiné et brûlé des civils qui fuyaient. Ils ont aussi dissimulé des pièges dans les cadavres.
Dans le sud de l’Ukraine, Odessa vit au rythme du front, désormais à Kherson: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
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Moscou, capitale bâillonnée d'une Russie qui se désagrège
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Survivre à Varash, avec la guerre et la menace nucléaire: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - À seulement 80 kilomètres de la Biélorussie, les habitants de cette ville proche d’un site nucléaire retiennent leur souffle. Mais l’inquiétude ne laisse pas pour autant place à la panique.
Lviv, l’autre capitale de l’Ukraine indépendante: le récit de notre envoyé spécial
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Guerre en Ukraine: une jeunesse russe sidérée et déboussolée
REPORTAGE - Les jeunes Russes seraient divisés à parts égales à propos de l’invasion en Ukraine, mais la crainte de s’exprimer ouvertement rend tout sondage difficile.
À Lviv, le patriarcat de Moscou lâché par de nombreux orthodoxes : le récit de l’envoyé spécial du Figaro
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GRAND REPORTAGE - Frappés sans relâche depuis le début de l'offensive russe, les habitants de la deuxième ville d'Ukraine, qui n'ont pas pris la fuite, tiennent tête dans les décombres.
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Un mois de guerre en Ukraine, le récit de notre envoyé spécial
GRAND RÉCIT - Ayant échoué à prendre puis à encercler Kiev, les Russes ont surtout progressé dans l’extrême sud du pays.
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À Starobilsk, les Russes instaurent la terreur: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
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REPORTAGE - Les bombardements et tirs de missiles russes contre des cibles non militaires se multiplient dans la capitale ukrainienne depuis une semaine.
Guerre en Ukraine: écrasée par les bombes, la ville stratégique de Marioupol refuse de capituler
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Guerre en Ukraine: à Kiev, dans le bunker des bébés sans parents
REPORTAGE - L’Ukraine est l’un des seuls pays au monde à autoriser la GPA pour des clients étrangers. Mais l’industrie controversée est rattrapée par la guerre.
Pour les réfugiés qui avaient dû fuir le Donbass en 2014, le cauchemar se répète
REPORTAGE - Avec l’invasion russe, les réfugiés sont confrontés à la même question pour la seconde fois: pourra-t-on revenir un jour ?
L’effroyable calvaire des naufragés de Marioupol sous la mitraille russe: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Sortis par miracle de la ville en ruine après trois semaines de bombardements, ils racontent la faim la peur et la mort.
Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre: le récit de notre envoyée spéciale
REPORTAGE - Ils sortent à peine de l’adolescence et sont déjà enrôlés aux check-points ou dans les tranchées. Ils savent qu’en face, certains ennemis russes ne sont guère plus âgés.
Guerre en Ukraine : notre envoyée spéciale revient sur son reportage avec Vadym, un soldat âgé de 18 ans
STORY - À 18 ans, Vadym s’est engagé dans la défense territoriale à Kiev, en Ukraine. Notre envoyée spéciale Margaux Benn l’a rencontré à un point de contrôle aux abords de la capitale. Retrouvez également son reportage «Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre»
Guerre en Ukraine: Iryna Venediktova, à la poursuite des crimes de guerre
RÉCIT - La procureur générale d’Ukraine a reçu Le Figaro pour évoquer le travail amorcé par son institution depuis de début de l’agression russe.
À Odessa, ces volontaires biélorusses au service de leur «seconde patrie»
REPORTAGE - La plupart d’entre eux ont fui la Biélorussie après la réélection frauduleuse d’Alexandre Loukachenko, en août 2020, et la violente répression qui fut alors déchaînée contre toute forme d’opposition.
Sur le front de Kiev avec les Tchétchènes pro-ukrainiens: le récit de notre envoyée spéciale
REPORTAGE - Le chef de ce groupe de volontaires caucasiens explique au Figaro les raisons de son engagement antirusse.
Guerre en Ukraine: Voznessensk, verrou où l’armée russe a subi une humiliante défaite
REPORTAGE - La localité, carrefour stratégique situé à 145 km au nord-est d’Odessa, a créé la surprise en repoussant début mars l’offensive d’une colonne de blindés russes venue de l’est.
Guerre en Ukraine: ces réfugiés qui rentrent malgré tout au pays
REPORTAGE - Beaucoup d’Ukrainiens, ayant mis leurs enfants à l’abri en Europe, reviennent pour retourner à leur poste de travail ou se porter volontaire.
À Kherson, occupée par les Russes, la population continue de résister
REPORTAGE - L’occupant, de son côté, tente de faire croire à un début de normalisation. Accusant des «nationalistes ukrainiens» de vouloir semer le désordre dans cette ville majoritairement russophone, il a offert d’indemniser les résidents qui accepteraient de remettre les armes en leur possession.
En Ukraine, derrière la «vraie» guerre, les combattants du front invisible de la cyberguerre
REPORTAGE - Le ministre de la Transformation digitale, Mykhailo Fedorov, a lancé une chaîne sur le réseau Telegram, suivie par une armée de 100.000 geeks. Chaque jour, il publie une liste de cibles en Russie, auxquelles s’attaquent ensuite ses «cyberguerriers».
Guerre en Ukraine: les bénévoles polonais débordés par l’afflux de réfugiés ukrainiens
REPORTAGE - Les personnes ayant accueilli, de leur propre initiative, les plus de 1,5 million d’Ukrainiens arrivés en Pologne n’arrivent plus à faire face.
À Odessa, la société civile mobilisée pour soutenir l’effort de guerre
REPORTAGE - La défense du grand port sur la mer Noire fait feu de tout bois et l’initiative privée supplée les lacunes de la préparation militaire partout où c’est possible.
À Kiev, les derniers juifs prient pour que l’Ukraine soit sauvée: le récit de l’envoyé spécial du Figaro en Ukraine
REPORTAGE - Cette communauté jusqu’ici florissante, contrainte de fuir la guerre, dénonce les accusations de «nazisme» derrière lesquelles s’abrite Poutine.
Guerre en Ukraine : à Mykolaïv, les civils tentent de fuir la violence des bombardements
REPORTAGE - Dimanche matin, onze d’entre eux ont été tués dans le quartier résidentiel de Soliani.
Guerre en Ukraine: à Odessa, le zoo recueille les animaux d'habitants qui ont choisi de fuir la guerre
REPORTAGE - Plus de 400 nouveaux pensionnaires ont été confiés à la structure par des habitants partis se réfugier à l'étranger.
À Mykolaïv, les habitants comptent les morts en louant les progrès de l’armée
REPORTAGE - Dans cette ville située sur la route d’Odessa, les combats font rage.
Ukraine: à la gare de Lviv, les trains bondés fuient vers l’Ouest
REPORTAGE - Pour fuir les combats et les bombardements, le train reste le moyen le plus sûr. De 30.000 à 40.000 personnes transitent chaque jour par la gare de Lviv, selon le maire.
Comment la résistance s'organise dans l'ouest de l'Ukraine
REPORTAGE - Au nord, à l'est et au sud de l'Ukraine, les troupes russes continuent d'avancer, lancent des attaques, bombardent toutes les localités et encerclent désormais Kiev. À l'ouest du pays, encore épargné, la population refuse le diktat de Moscou et s'organise contre l'envahisseur.
En Transnistrie, les pro-russes en embuscade
REPORTAGE - Sur cette bande de terre large de 10 km et longue de 450 km dans l’est de la Moldavie, sont officiellement stationnés 1500 soldats russes. En réalité, leur nombre est d’au moins 3200.
Ukraine: Odessa, perle méridionale russophone, retient son souffle face aux navires ennemis
REPORTAGE - Sur les rives de la mer Noire, l’heure n’est plus au doute depuis qu’une dizaine de navires ennemis sont apparus au loin et que des drones sillonnent le ciel, régulièrement pris pour cible par la défense antiaérienne ukrainienne.
À Lviv, notre ambassadeur dans la tourmente
REPORTAGE - Étienne de Poncins est un diplomate rompu aux terrains difficiles. Après des séjours en Somalie et en Libye, il représente désormais la France en Ukraine. Nous l’avons suivi dans le bastion de l’ouest du pays, où l’ambassade a été déménagée de la capitale Kiev assiégée.
Ilia Ponomarev, l’autre voix de la Russie en Ukraine
PORTRAIT - Opposant historique au chef du Kremlin, il est resté dans sa patrie d’adoption pour mener depuis Kiev la bataille médiatique en langue russe.
Guerre en Ukraine: reportage à Kiev avec les artistes qui se mobilisent, armés ou en musique
REPORTAGE - Dans la capitale ukrainienne, des rock stars ont annulé des tournées internationales pour jouer dehors malgré les raids aériens ou rejoindre les forces armées.
Sans perspectives d’avenir, les jeunes russes tentés par un départ à l’étranger
REPORTAGE - Tous opposés à la guerre, ils redoutent la fermeture totale des frontières, l’autoritarisme et la censure ainsi que l’effondrement économique.
Guerre en Ukraine: au nord-ouest de Kiev, le moral d’acier des défenseurs de la capitale
REPORTAGE - Continuellement pilonnés par l’artillerie russe, la garde nationale et les cosaques tiennent le choc dans les banlieues d’Irpin et de Gorenka, conscients d’être un ultime rempart.
Guerre en Ukraine: les Russes pilonnent Mykolaïv, dernier verrou sur la route d’Odessa
REPORTAGE - Une partie des forces russes a fait route en direction de Mykolaïv tandis qu’une autre entreprendrait de la contourner par le nord, sans doute pour couper la route reliant le grand port de la mer Noire à la capitale.
En Ukraine, les femmes mobilisées sur tous les fronts
REPORTAGE - Quand elles ne se portent pas volontaires pour collecter des vêtements, de la nourriture, des médicaments ou encore de l’équipement pour l’armée ou les déplacés, beaucoup d’Ukrainiennes participent à l’effort de guerre et de résistance.
Sous la menace des forces russes, Odessa se mobilise
REPORTAGE - Le grand port de la mer Noire est l’un des principaux buts de guerre de Vladimir Poutine.
Les Ukrainiens unis par l’esprit de résistance face à la Russie
REPORTAGE - Au coin des rues bombardées, dans les maternités ou leurs immeubles dévastés, femmes et hommes de tous les âges jurent de contrer l’ennemi.
À Kiev, la guerre patriotique de l'ancien président Petro Porochenko
REPORTAGE - Battu à la dernière présidentielle par Volodymyr Zelensky, l'ex-président accuse l'actuel chef de l'État d'instrumentaliser la justice contre lui. Mais il se bat désormais à ses côtés pour défendre l'Ukraine contre l'invasion russe.
Guerre en Ukraine: dans les rues de Kiev, la traque incessante des infiltrés russes
REPORTAGE - La traque des « saboteurs » a fait plonger la ville dans un climat de suspicion maximale.
Guerre en Ukraine: Berlin retrouve, démultiplié, l’élan de 2015 en faveur des réfugiés
REPORTAGE - La capitale allemande se mobilise pour accueillir les réfugiés, dans le même élan qu’il y a sept ans, pendant la guerre syrienne.
À Irpin, verrou au nord de Kiev, les combattants ukrainiens résistent pied à pied
REPORTAGE - Tandis que les Russes reprenaient leur offensive, le 206e bataillon de la force territoriale a évacué jeudi une colonne de civils vers la capitale.
Guerre en Ukraine: Jean-Yves Le Drian «ému» par la mobilisation des Moldaves à l’égard de ses voisins
REPORTAGE - Le ministre des Affaires étrangères est venu soutenir les autorités de Moldavie dans leur action d’accueil des réfugiés ukrainiens.
Ukraine: à Kiev, le berceau du monde slave craint d’être effacé par les bombes
REPORTAGE - Personne ne veut imaginer que Poutine bombardera le cœur historique de la capitale. Mais tout le monde l’en croit capable, tant le président russe semble prêt à tout pour effacer l’histoire de l’Ukraine afin de se l’approprier.
À Lviv, les volontaires ukrainiens se bousculent pour s’enrôler dans l’armée et être envoyés au front
REPORTAGE - Depuis quelques jours, cette ville située à 80 kilomètres de la frontière polonaise, devient un carrefour pour les millions de déplacés ukrainiens. Certains restent ici et tentent de rejoindre l’armée, d’autres repartent vers l’Union européenne.
Ukraine: Kharkiv sous le feu de l’artillerie russe
REPORTAGE - Les soldats de Poutine concentrent leur assaut sur la grande cité du nord-est de l’Ukraine, ainsi que sur Marioupol sur la mer d’Azov.
Ukraine: à Vassylkiv, les habitants se préparent à un déluge de feu imminent
REPORTAGE - Cette ville de garnison ukrainienne, qui se trouve à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest du centre de Kiev et qui dispose d’un aéroport militaire, est l’un des objectifs prioritaires des militaires russes.
À Lviv, en Ukraine, la population s’organise pour venir au secours des déplacés
REPORTAGE - Située à une centaine de kilomètres de la frontière polonaise, la ville est devenue un carrefour qui permet aux réfugiés d’attendre quelques jours ou de repartir vers l’étranger.
«On va leur donner une leçon» : dans les tranchées ukrainiennes, la guerre resserre les rangs de la nation
REPORTAGE - Dans la capitale, les combats font rage et ses habitants, militaires ou membres de la défense territoriale, affichent la même détermination face à l’ennemi commun.
Kiev, hier ville de culture, aujourd’hui cité de la désolation
RÉCIT - Les projets culturels, la société civile florissante, les cafés et restaurants délicieux, les expositions et festivals, voilà comment ses habitants décrivent Kiev, leur ville aujourd’hui assiégée.
Les Ukrainiens galvanisés par leurs premières victoires
REPORTAGE - Au quatrième jour de l’offensive russe sur leur pays, les forces ukrainiennes résistent mieux qu’anticipé. À Kiev, on redoute désormais des frappes aériennes.
Guerre en Ukraine: de Kiev à Lviv, la fuite désespérée dans des wagons bondés
REPORTAGE - Emportant le strict minimum, de nombreux habitants de la capitale tentent de rejoindre en train la grande ville près de la frontière polonaise.
À Kiev, l'armée ukrainienne résiste aux assauts russes
REPORTAGE - Au troisième jour de l'offensive lancée par Vladimir Poutine, au moins 198 civils ukrainiens, dont trois enfants, ont été tués et 1115 personnes blessées en Ukraine.
Guerre en Ukraine: la bataille de Kiev a commencé
REPORTAGE - Découvrez le récit de notre envoyé spécial au cœur des combats, dans les faubourgs de la capitale attaquée sur plusieurs fronts par les forces russes.
Kiev, cœur de l’Ukraine sous les bombes russes
REPORTAGE - Depuis jeudi à l’aube, le pays tout entier se trouve sous le feu de l’envahisseur. Les rues de la capitale se vident à mesure qu’avance l’ennemi.
Guerre en Ukraine: les séparatistes pro-russes espèrent une victoire rapide grâce à l’appui militaire de Moscou
REPORTAGE - Dans la journée, l’armée russe a annoncé que les séparatistes avaient réalisé des gains territoriaux face à l’armée ukrainienne.
Guerre en Ukraine: Kharkiv, aux premières loges du conflit et de l’exode
REPORTAGE - Les habitants de la deuxième ville d’Ukraine ont été réveillés jeudi matin par des explosions. Certains essaient de fuir l’offensive de la Russie en voiture.
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REPORTAGE - Dans la république prorusse appuyée par Moscou, qui vient de la reconnaître officiellement, les hommes de 18 à 55 ans sont appelés à s’enrôler pour monter au front.
Crise en Ukraine: à Kiev, le camp prorusse est plus inaudible que jamais
REPORTAGE - Il ne s’agit pas d’une guerre entre deux peuples, une majorité d’entre eux faisant endosser à Vladimir Poutine la responsabilité de la situation actuelle… hormis les militants prorusses.
À Donetsk, pas de lendemain de fête, juste la lassitude après huit ans de conflit et la crainte des jours à venir
REPORTAGE - Aucun tir n’a été entendu à Donetsk mais l’incertitude règne en maître et personne n’écarte la possibilité d’une épreuve de force.
Ukraine: Marioupol, qui enfin revivait après les épreuves de 2014, a de nouveau peur des combats et d’une annexion
REPORTAGE - Le spectre de la guerre plane à nouveau sur cette ville portuaire stratégique de 500.000 habitants, la plus en danger en cas d’une invasion à grande échelle.
Des colonnes de blindés en direction de Donetsk
EXCLUSIF - Notre envoyé spécial Alain Barluet a pu constater lundi soir l'avancée de dizaines de chars, moins de deux heures après la déclaration d'«indépendance» de la province par Vladimir Poutine.
Regarder la vidéoÀ Rostov-sur-le-Don, où arrivent les évacués du Donbass, «personne ne veut la guerre»
REPORTAGE - La région frontalière des territoires séparatistes prorusses d’Ukraine accueille une population poussée à trouver refuge en Russie avant un conflit jugé imminent.
Ukraine: à Kiev, la population ne croit pas à la désescalade
REPORTAGE - Face à Moscou qui souffle le chaud et le froid, les Ukrainiens refusent de spéculer sur une sortie de crise.
À Kiev, la population résiste à la panique malgré les rumeurs de guerre
REPORTAGE - En Ukraine, les troupes russes massées de l’autre côté de la frontière sont au cœur de beaucoup de discussions.
L'Humanité
Saint-Claude, une ville en colère
ReportageLa campagne vue de... Victimes de la désindustrialisation et d’un faible accès aux soins, les Sanclaudiens se battent pour continuer à vivre dans leur cité du Jura.
Cécile RousseauSaint-Claude (Jura), envoyée spéciale.
Des bouts de peinture se détachent du plafond. Des carters de moteurs en aluminium gisent dans des caisses. Dans l’immense entrepôt de la société MBF Aluminium, à Saint-Claude (Jura), depuis la liquidation judiciaire, le 22 juin 2021, l’effervescence a laissé place aux stigmates de l’abandon. Si les installations sont à l’arrêt, une poignée des 270 salariés licenciés (300 en comptant les intérimaires) vient tous les jours retrouver sa fonderie, sous-traitante de l’automobile. Dans la chaleur du local syndical, l’amertume domine. « Nous sommes là pour essayer de préserver notre outil de travail ! lance Saverio Vadala, délégué CFDT. Si jamais Renault veut venir chercher ses machines, ça ne se passera pas comme ça ! Nous voulons certaines garanties. On ne peut compter que sur nous-mêmes. » Mais la colère est surtout dirigée contre Stellantis. Pendant des mois, l’ancien donneur d’ordres s’était montré intéressé par un plan de redémarrage de l’entreprise en Scop (société coopérative et participative) qui aurait permis de sauver 120 emplois. En décembre 2021, le constructeur a finalement opposé une fin de non-recevoir. « J’ai la rage. On nous a baladés, dénonce Philippe, 54 ans, ancien chef d’équipe. Nous avons perdu six mois de contrat de sécurisation professionnelle (CSP) à attendre que ce projet voie le jour, au lieu de chercher une formation. Notre CSP doit donc être prolongé. » Après trente ans de carrière, il ne veut plus entendre parler d’usine et aspire à devenir chauffeur de taxi.
Aujourd’hui, la plupart des ex-ouvriers sont sur le carreau. Seulement une quarantaine d’entre eux ont signé des CDI intérimaires. « Que vont devenir les collègues qui ne savent pas lire et écrire le français ? Et ceux qui ont la cinquantaine et sont usés par le travail ? interroge Saverio, 48 ans, qui a enchaîné les rendez-vous au ministère de l’Industrie au plus fort de la bataille pour sauver leurs jobs. On est dégoûtés par les mensonges du gouvernement. Ils peuvent toujours se vanter de la baisse des chiffres du chômage : nous sommes sans emploi et pas pris en compte dans les statistiques car considérés comme en formation (avec le CSP – NDLR). C’est parfait avant les élections ! » Quelques mois plus tôt, les hommes politiques défilaient pourtant dans l’atelier. « Tout le monde est passé ici, sauf le conseiller régional du Rassemblement national, Julien Odoul, qui, face au comité d’accueil, a fait demi-tour, sourit Philippe. En ce moment, on ne voit plus personne. La campagne présidentielle me passe au-dessus. Je veux bien tenir un bureau de vote, mais je mettrai un bulletin blanc dans l’urne. » Resté silencieux jusqu’ici, Olivier, 43 ans, raconte avoir déchiré sa carte d’électeur devant les caméras. « Je suis blasé, explique-t-il. Aucune des offres de travail que j’ai trouvées n’est à Saint-Claude. Et si je prends un poste trop loin, je risque d’en avoir pour 180 euros d’essence par mois ! »
les urgences souffrent d’une pénurie de soignants
Dans le centre-ville, une pipe géante, symbole de l’activité historique, dégage de la fumée. Elle n’a rien d’un calumet de la paix. Dans la vallée du Jura, les coups de semonce se sont multipliés, ces dernières années. Le centre hospitalier (CH) Louis-Jaillon ne cesse de se réduire comme peau de chagrin. En 2018, la maternité, la chirurgie (sauf ambulatoire) et la pédiatrie ont fermé leurs portes. Une soixantaine de membres du personnel ont quitté le navire. Depuis, les urgences souffrent aussi d’une pénurie de soignants. Le 28 décembre 2021, un drame s’est produit. Un homme est mort d’un infarctus. Faute de praticien disponible, le Smur ne fonctionnait pas ce soir-là. Le patient a donc été pris en charge par celui de Morez au bout de 55 minutes. « Chaque seconde compte, rappelle Farid Lagha, secrétaire de la CGT de l’hôpital, encore marqué par cet épisode. La personne aurait été prise en charge en 10 minutes si le SMUR de Saint-Claude avait été ouvert. Il y avait des solutions. Le préfet aurait aussi pu réquisitionner un médecin. Aujourd’hui, rien n’a changé. On nous dit que des urgentistes viendraient de Lons-le-Saunier (à 57 kilomètres de là – NDLR) ou d’autres établissements en cas de carence, mais il n’y a pas de protocole acté. » À l’accueil des urgences, en cette mi-février, personne ne se tient derrière la guérite. Ultrapolyvalents, les agents sont par monts et par vaux. Le cégétiste, lui-même conducteur pour le Smur et aide-soignant, affiche 300 heures supplémentaires au compteur : « Comme il y a beaucoup de transferts de patients car nous avons un plateau technique réduit, je suis souvent dans le véhicule. Je dois aussi faire les niveaux d’huile et regonfler les pneus. Nous avons une surcharge de travail qui a été aggravée par le Covid. Le week-end, je peux être aussi agent d’accueil, brancardier… » égrène celui qui envisage de voter pour Jean-Luc Mélenchon, le 10 avril. En mars, quatre départs de soignants sont prévus dans l’unité d’hospitalisation de courte durée (UHCD), creusant encore la pénurie. Alors qu’ici, les aides-soignants sont payés 1 400 euros, en Suisse voisine, leurs salaires peuvent monter jusqu’à 3 000 euros. D’autres n’ont pas attendu pour franchir la frontière.
les autorités n’ont pas tenu compte de cet élan vital
Aux avant-postes de la lutte, le comité de défense et de soutien de l’hôpital ne ménage pas ses efforts. Depuis la disparition de la maternité, dix femmes ont accouché sur le bord de la route. Néphrologue en retraite, Jean-Paul Guy ne se remet pas de cette situation. « L’agence régionale de santé (ARS), qui a décidé de cette fermeture, n’est jamais venue sur le terrain. Ils ont des pouvoirs gigantesques et représentent un pouvoir technocratique et inhumain. » En 2017, une mobilisation avait pourtant rassemblé 5 000 personnes dans la commune, du jamais-vu depuis la Libération. Mais les autorités n’ont pas tenu compte de cet élan vital. Persuadé qu’il n’est pas trop tard pour rouvrir ces services, le président du comité, André Jannet, gouailleur patron de l’hôtel-restaurant Le Saint-Hubert, enfonce le clou : « Ça fait des années qu’on attend une IRM, à croire qu’elle vient de l’autre bout de l’Europe sur des roulettes, ironise-t-il. Je n’en peux plus d’entendre des discours anti-immigrés dans la bouche de certains hommes politiques. Nous avons besoin des médecins et soignants d’origine étrangère pour faire tourner l’hôpital public ! Ce que dit Fabien Roussel m’intéresse. S’il est élu, il faudrait qu’il tape du poing sur la table », assène-t-il avant de poursuivre : « Notre exception géographique n’a jamais été prise en compte. L’hiver, il y a de la neige. Un jour sur trois, l’hélicoptère ne peut pas décoller à cause de la météo. On dirait que l’ARS et le groupement hospitalier de territoire (la structure de Saint-Claude est rattachée à Besançon – NDLR) ne savent pas qu’il y a des montagnes. » Avec ces conditions dégradées d’accès aux soins, Olivier Jeantet, membre du comité de défense et l’un des dirigeants de la société de pièces en caoutchouc Jeantet Elastomères, s’inquiète de l’attractivité de la commune. « Pour faire venir des salariés, nous devons avoir un hôpital à la hauteur. Dans l’entreprise, nous travaillons en trois huit, que se passe-t-il en cas d’accident grave ? » Si le dernier rendez-vous avec la sous-préfète s’est soldé par une écoute polie, les défenseurs du centre hospitalier persistent et signent : « 19 milliards d’euros d’investissement ont été décidés lors du Ségur de la santé, mais on n’en a pas vu la couleur ! assène Francis Lahaut, ancien maire PCF de Saint-Claude et acteur du comité de défense. La santé est une préoccupation majeure des Français et on n’en entend pas assez parler dans cette campagne. Quand je vois que Valérie Pécresse veut supprimer 150 000 postes de fonctionnaires, c’est hallucinant ! »
Paolo veut entrevoir un avenir entre « ses » montagnes
Pour redynamiser la ville, réputée un temps pour la taille de diamants, le tourisme constitue un des axes de développement. Mais pas de quoi rattraper les disparitions industrielles successives. En cinquante années, la commune a perdu 25 % de ses habitants, passant de 12 500 en 2000 à 9 300 en 2021. Dans son bureau où trône une vitrine dédiée à la pipe, le maire divers droite, Jean-Louis Millet, s’indigne : « Le fait que le laboratoire et la pharmacie de l’hôpital soient en train d’être externalisés va encore nous porter préjudice. En continuant comme ça, on condamne des gens à mort. » L’édile a d’ailleurs écrit aux candidats à la présidentielle avoisinant les 10 % pour leur demander quelle serait leur politique pour les hôpitaux de proximité. S’il n’a pas reçu de réponse, il a déjà choisi de donner son parrainage à Éric Zemmour. « Je voulais qu’il puisse être sur la ligne de départ, assume Jean-Louis Millet. Je ne suis pas d’accord sur tout », souligne-t-il avant d’ajouter, très naturellement : « J’apprécie qu’il veuille redonner sa souveraineté à la France. Je n’ai pas à me justifier. » Les opinions extrême-droitières du maire sont connues, mais la nouvelle du parrainage a jeté un froid dans le comité de défense de l’hôpital dont il partage la lutte. « Ça promet, les prochains covoiturages ensemble pour se rendre à des réunions ! » glisse Francis Lahaut, son prédécesseur communiste. Une paire de skis toujours dans son coffre, le Jurassien d’adoption aimerait que la situation des services publics se débloque tout schuss : « Le service des impôts aux particuliers a fermé en décembre, poursuit-il. Nous nous battons aussi pour rouvrir la ligne de train Oyonnax - Saint-Claude suspendue depuis 2018. Elle pourrait être désaffectée bientôt. Quand on distribue des tracts au marché, on sent bien que les citoyens sont sensibles à ce sujet. »
Cet esprit combatif trouve son origine dans le passé. En plein centre-ville, la Fraternelle-Maison du peuple, née autour de 1880, fourmille de projets et perpétue la mémoire ouvrière. Sur sept niveaux, la structure multiculturelle abrite un cinéma, un café, des espaces dédiés aux arts plastiques… Ce jour-là, le groupe Kill your Idols, en résidence sur place, joue des sons cuivrés de saxophone. « Je considère que nous sommes un service public resté proche de sa vocation initiale de coopérative ouvrière : nous avons des missions de diffusion des œuvres culturelles, de soutien à la création et d’éducation populaire », affirme Christophe Joneau, son directeur. Dans un cercle vertueux, des membres de la Fraternelle ont d’ailleurs soutenu les salariés mobilisés de MBF. Les visages de ces derniers sont affichés sur la façade de la médiathèque, le regard tourné vers l’horizon. En reconversion dans la comptabilité, l’ex-élu CGT Paolo Spadafora, 52 ans, veut entrevoir un avenir entre « ses » montagnes. « Ce qui s’est passé a été très dur. Je ne veux pas partir de Saint-Claude pour trouver un emploi. Mes enfants ont leur vie ici. »
fonderie MBFjuraPrésidentielle 2022désindustrialisation Le Figaro
Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct
Alexis FeertchakService InfographieINFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 68e jour, la Russie continue à avancer, mais lentement, dans le Donbass à l'est du pays.
Nos cartes de la situation militaire en Ukraine sont actualisées chaque jour.
La ligne de front a changé du tout au tout depuis le lancement de l'«opération militaire spéciale» par Vladimir Poutine le 24 février 2022. Jusqu'aux premiers jours d'avril, elle traçait les contours d'une invasion globale de l'Ukraine avec trois fronts, au Nord, au Sud et à l'Est. Mais depuis lors, les troupes russes ont quitté Kiev et ont été redéployées dans la région orientale du Donbass, contrôlée pour partie par des séparatistes depuis 2014. C'est là que, désormais, se concentrent les principaux combats d'une bataille qui s'annonce décisive. Les Russes continuent d'y progresser, quoique lentement. Au Sud en revanche, la ligne de front est relativement immobilisée.
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Malgré cette réorientation vers le Donbass, qui s'apparente à un «acte II» de la guerre en Ukraine, les Russes restent engagés dans «la plus grande opération militaire russe depuis 1945», comme le rappelait dès les premiers jours du conflit l'historien militaire et ancien colonel des troupes de marine Michel Goya. On aurait tendance à l'oublier en raison de son si vaste voisin, mais l'Ukraine est, derrière la Russie, le plus grand État d'Europe (603.548 km²), devant la France (543.940 km²). Les deux seuls oblasts de Donetsk et Lougansk qui forment le Donbass (52.000 km2) couvrent une superficie équivalente à la Bosnie-Herzégovine (51.000 km2) et bien supérieure à celle de la Belgique (30.000 km2). La carte suivante montre l'évolution de la ligne de front et les différentes zones sous contrôle russe ou ukrainien.
Moscou n'aura donc pas réussi à faire s'effondrer l'armée ukrainienne ni à renverser le gouvernement. Depuis le 24 février, les Ukrainiens montrent une résistance farouche. Les Russes ne contrôlent qu'une grande ville - Kherson -, voire quasi deux avec le port stratégique de Marioupol - les Ukrainiens sont toujours présents sur le site industriel d'Azovstal qui constitue une ville dans la ville -, mais ont largement abandonné leur politique de siège aux abords de Tchernihiv, Kharkiv ou Kiev. Les combats, qui s'annoncent longs sauf percée diplomatique majeure à ce stade plus qu'improbable, se déroulent largement en milieu urbain, ce qui entraîne des affrontements meurtriers, y compris pour les civils.
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Passons en revue les fronts.
À l'Est, la bataille décisive du Donbass
À l'est du pays, les forces russes maintiennent une pression aux abords de Kharkiv, deuxième plus grande ville d'Ukraine avec 1,5 million d'habitants, pour y fixer les forces ukrainiennes, mais ont interrompu leur tentative d'encerclement de la cité largement russophone, qui était pour eux hors de portée. Ils se sont par ailleurs retirés de Soumy, plus au nord. Cette autre grande ville était sur le passage d'une percée qui conduisait en ligne droite vers Kiev.
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Le front de l'Est est malgré tout le plus stratégique puisque c'est là qu'a lieu la principale offensive, dans le Donbass, les séparatistes contrôlant à ce jour 50% de l'oblast de Donetsk et 90% de celui de Lougansk. Les défenses ukrainiennes étant particulièrement denses dans cette région où seraient concentrées entre 40% et 60% de l'ensemble des forces de Kiev avec des fortifications établies depuis 2014, les Russes essaient de les contourner par le Nord et par le Sud, formant ainsi un mouvement de tenaille.
Au Nord, cette manœuvre s'est particulièrement accentuée depuis la prise totale de la ville d'Izyoum durant les premiers jours d'avril. Les Russes avancent néanmoins lentement dans cette zone fortement urbanisée qui rend structurellement la tâche de l'attaquant plus difficile. Le 19 avril, les Russes ont malgré tout annoncé la prise de la ville de Kreminna. Et le 27 avril, l'Ukraine a reconnu la perte de plusieurs localités, notamment Zavody, une partie de Velyka Komychouvakha, Zaritchné et Novotochkivské. Aucun de ces sites n'est stratégique en soi, mais leur prise traduit une percée vers les objectifs de Moscou dans le Donbass : d'abord les villes de Sievierodonetsk et Lisichansk dans l'oblast de Lougansk et ensuite celles de Sloviansk et Kramatorsk dans l'oblast de Donetsk. Cette dernière est la capitale régionale des autorités ukrainiennes depuis la prise de la ville de Donetsk par les séparatistes en 2014.
En ligne de mire aussi, cette fois dans l'extrême sud du Donbass, le port de Marioupol sur la mer d'Azov. Appuyés par les forces séparatistes des républiques de Donetsk et Lougansk et par les combattants tchétchènes dépêchés par Ramzan Kadyrov - atout essentiel du Kremlin car ils sont rompus au combat urbain -, les Russes ont encerclé la ville portuaire depuis le 1er mars et ont annoncé le 21 avril la prise de contrôle de toute la cité à l'exception notable du vaste complexe métallurgique d'Azovstal - véritable ville dans la ville - toujours tenu par les forces ukrainiennes, et notamment par le bataillon ultranationaliste Azov. Des couloirs humanitaires ont été mis en place afin d'évacuer la population, mais Russes et Ukrainiens s'accusent mutuellement de les bloquer.
Au Sud, percée interrompue au-delà du Dniepr
La bataille de Marioupol et plus largement celle du Donbass ne se jouent pas seulement sur le front de l'Est. L'encerclement de la ville et la tentative de prise en tenaille de la région n'auraient pas été possibles si, sur le front du Sud, l'armée russe n'avait pas avancé depuis la Crimée dans le but de constituer un corridor terrestre entre la péninsule annexée en 2014 par Moscou et les séparatistes de Donetsk et Lougansk. Avant d'atteindre le verrou de Marioupol, les Russes ont conquis la ville de Melitopol le 26 février puis le port de Berdiansk le 27.
Le front du Sud a donc comme objectif certain le contrôle des bords de la mer d'Azov, qui deviendrait ainsi définitivement un «lac» russe, mais pas seulement. Il permet aussi aux Russes de remonter vers le nord, formant ainsi la pince Sud de la tenaille. Depuis la Crimée, les troupes russes ont ainsi percé vers le Nord avec la prise de contrôle dès le 3 mars de la plus grande centrale nucléaire d'Europe, située le long du Dniepr au sud de la grande ville de Zaporijié qui pourrait être à l'avenir un prochain objectif de Moscou. Depuis quinze jours, les Russes continuent de grignoter du territoire même si leur avancée n'est pas aussi rapide qu'au départ de l'invasion.
En revanche, le contrôle des bords de la mer Noire à l'Ouest, s'il demeure un objectif théorique possible n'est plus d'actualité à court terme. Dans cette direction, la ligne de front s'est stabilisée, avec même des contre-attaques ukrainiennes localisées, que les Russes sont néanmoins parvenus à contenir. Au départ, dans les premiers jours de l'invasion, les forces russes ont très rapidement poussé vers le Nord-Ouest depuis la Crimée. Dès le 2 mars, elles ont conquis la grande ville de Kherson, à l'embouchure du Dniepr, enjeu stratégique car il alimente en eau la péninsule annexée. L'armée russe a franchi le grand fleuve ukrainien, se retrouvant sur l'autre rive, et s'est approchée d'une grande ville portuaire, Mykolaïv, mais que les Russes n'ont pas réussi à encercler. Des troupes avancées, mais qui ont rapidement été repoussées, ont même poussé vers Odessa, troisième ville du pays et port important au bord de la mer Noire, au large duquel un débarquement russe de «marines» était craint. Déjà improbable étant donné la pause de l'offensive terrestre, il est désormais quasi-impossible depuis l'attaque contre le croiseur russe Moskva, coulé la semaine dernière par deux missiles ukrainiens. Au-delà du symbole, la perte du navire amiral russe de la flotte de la mer Noire montre que Kiev dispose encore des moyens nécessaires pour appliquer en matière navale une logique de déni d'accès au large de ses côtes. En revanche, à long terme, cette défaite russe peut justement pousser Moscou à vouloir pousser vers l'Ouest son offensive. Si les Ukrainiens perdaient Odessa, cité fondée en 1794 par l'impératrice russe Catherine II, l'Ukraine serait en effet privée de tout accès à la mer. Mais on en est loin. Les Russes sont aujourd'hui sur la défensive et retranchés à Kherson.
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Toujours à l'ouest du Dniepr mais cette fois-ci vers le nord, les Russes ne sont certes plus loin de Kryvyï Rih, mais manquent de combattants pour pousser davantage. Là encore, une avancée prochaine est improbable tant que leurs troupes sont fixées dans l'Est. Une victoire dans cette partie orientale de l'Ukraine pourrait certes leur permettre un redéploiement vers l'ouest, mais il faut garder à l'esprit que la bataille du Donbass s'annonce longue : on parle a minima en semaines.
Au Nord, la fin de la bataille de Kiev
Le principal retournement, début avril, a été la fin - au moins temporaire - de la bataille de Kiev. Face aux contre-attaques ukrainiennes, les Russes se sont retirés du nord du pays alors qu'ils n'étaient qu'à 30 km du centre de la capitale. La prise du berceau de la Rus de Kiev du IXe siècle - premier grand État slave dont l'Ukraine et la Russie se disputent la descendance historique - et même le siège de la cité de 2,8 millions d'habitants étaient hors de portée des Russes : il leur aurait fallu tenir une zone circulaire de 100 à 150 km de périmètre pour l'encercler. Même s'ils n'ont pas formellement été battus - puisqu'ils se sont retirés de la région - cela sonne comme une défaite pour le Kremlin puisque, depuis le 24 février, au regard de la répartition géographique du dispositif militaire russe, le front du Nord apparaissait comme le plus stratégique.
La réorientation vers le Donbass apparaît donc bien comme une révision à la baisse des objectifs russes. L'idée soutenue par Moscou selon laquelle l'opération vers Kiev était en fait secondaire et visait à y fixer les forces ukrainiennes ne semble guère crédible au regard des forces engagées au départ de l'invasion. Vers Kiev, trois percées étaient observables. Pour les deux premières, les forces russes ont été engagées depuis le territoire biélorusse en suivant les rives du Dniepr des deux côtés. Les Russes sont ainsi arrivés jusqu'à l'ouest de la capitale avec des combats particulièrement violents à Irpin et Boutcha, localité marquée par la découverte de corps de civils abattus par balles ; ils sont également arrivés à l'est de Kiev, au niveau de Brovary. Cette percée passait en amont par la grande ville de Tchernihiv que les Russes n'ont pas réussi à prendre ni à encercler complètement. Enfin, la troisième percée venait directement du front de l'Est - depuis le territoire russe et non biélorusse - avec l'encerclement de la ville de Konotop. Dans ces trois directions convergeant vers la capitale, les Russes se sont entièrement retirés.
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Quant au plan initial russe, une attaque-éclair contre la capitale, visant à décapiter le gouvernement, il a échoué. Le premier jour de l'opération, un assaut par hélicoptères a débarqué des troupes aéroportées - les VDV - à l'aéroport Antonov de Gostomel, à 20 km seulement du centre de Kiev. L'objectif était de tenir la zone pour établir une tête de pont aérien afin d'attaquer aussitôt le cœur de la capitale. Sauf que les Ukrainiens ont contre-attaqué vivement, imposant de lourdes pertes aux VDV, ce qui a empêché le déploiement rapide de renforts russes.
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Echec de la stratégie russe ?
La stratégie russe en Ukraine a subi un revers. Elle s'inscrivait au départ dans la tradition soviétique des «opérations en profondeur». Il ne s'agit pas du «Blitzkrieg» allemand bien connu, qui s'appuie sur une percée initiale très rapide, mais plutôt du lancement sur plusieurs fronts de vastes manœuvres en profondeur pour créer un «choc» - l'«oudar» - contre l'ensemble du dispositif ennemi, visant à le morceler et à le déstructurer. L'«art opératique» russe passe par des vastes mouvements d'enveloppement de l'adversaire pour le réduire dans de larges poches, des «chaudrons» - «kottel» en russe -, tentative que l'on peut encore observer à plus petite échelle dans la prise en tenaille des forces ukrainiennes dans le Donbass. Mais à Kiev, à Kharkiv, à Tchernihiv ou à Mykolaïv, la marche était trop haute.
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Faute de manœuvres, le risque pour Moscou était que son invasion s'enlise et se transforme en longue guerre d'usure, marquée par des sièges devant les grandes villes, où l'avantage est au défenseur. Pour éviter un tel revers, les Russes ont levé les principaux sièges et se reconcentrent dans le quart sud-est de l'Ukraine. Mais, à Donetsk et Lougansk, «les Ukrainiens résistent par une manœuvre de freinage fondée sur des bastions urbains. Le coût en pertes et en temps pour s'emparer de chaque kilomètre est très élevé pour les Russes», commentait récemment Michel Goya. La réorientation de la campagne russe est donc loin d'être gagnée d'autant que, si les forces russes présentes au Nord ont pu être redéployées dans le Donbass, c'est aussi le cas des troupes ukrainiennes.
Un recours croissant à l'artillerie
Depuis le début de l'invasion, les experts militaires ont noté un changement dans la tactique russe, visiblement en réaction à cette résistance ukrainienne à laquelle Moscou ne s'attendait pas. Le premier jour de l'invasion, d'intenses frappes russes ont été menées sur tout le territoire ukrainien - 160 missiles à longue portée tirés en une nuit selon Washington -, et même jusqu'à Lviv à l'extrême ouest du pays. Ont été utilisés des batteries terrestres de missiles Iskander-M stationnées en Russie et en Biélorussie, mais aussi des missiles de croisière Kalibr tirés depuis des navires ou des missiles tirés depuis des chasseurs-bombardiers. Les Russes ont visé des dépôts de munitions, des centres de commandement, des bases aériennes et des systèmes de défense aérienne en vue de lancer les opérations terrestres en ayant la maîtrise du ciel et en affrontant un ennemi désorganisé.
Ces frappes de précision qui font penser à la guerre américaine en Irak de 2003 se sont accompagnées, au départ en tout cas, d'un usage très limité de l'artillerie et de l'aviation. Sauf que les Russes n'ont visiblement pas réussi à atteindre leur objectif initial - s'assurer la maîtrise complète du ciel et désorganiser la chaîne de commandement -, raison pour laquelle ils ont décidé d'en finir avec cette relative retenue. Depuis début mars, conformément à la doctrine soviétique, l'artillerie résonne de plus en plus sur toute la ligne de front.
De nombreuses vidéos montrent l'emploi de lance-roquettes multiples, des Grad et des Smerch, héritiers des «orgues de Staline» de la Seconde Guerre mondiale, et même de TOS-1 utilisant des projectiles thermobariques aux effets particulièrement dévastateurs. L'emploi de chasseurs Soukhoï, au départ limité, monte également en puissance. Mi-avril, pour la première fois depuis le début du conflit, des bombardiers Tupolev ont aussi été aperçus dans le ciel ukrainien, preuve de cette montée en puissance des frappes.
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Les tirs de missiles de précision à longue portée continuent par ailleurs, même si le stock de ces derniers n'est pas infini pour les Russes, qui en auraient tiré près de 2000. Autant que la plupart des estimations de leur stock en la matière. Les Russes seront-ils bientôt à court de ces «munitions complexes» ? Le 19 mars, les Russes ont par ailleurs déclaré avoir utilisé pour la première fois un missile hypersonique Kinjal. Ce tir d'une arme dite «stratégique» représente surtout un message adressé aux Occidentaux et fait partie de la «grammaire» de la dissuasion employée depuis le début du conflit.
Une forte résistance ukrainienne
Du côté des Ukrainiens, leur équipement, largement d'origine soviétique, est assez similaire à celui utilisé par les Russes, mais ils peuvent par ailleurs s'appuyer sur des armements occidentaux fournis depuis 2014 et plus encore ces deux derniers mois, notamment des missiles anti-chars Javelin ou des missiles anti-aériens Stinger particulièrement redoutables. Les tourelles des chars russes T-72 ou T-90 sont d'ailleurs équipées de cages «anti-Javelin», mais leur efficacité est toute relative. Depuis le début de l'invasion, les images de blindés russes calcinés pullulent : plus de mille d'entre eux auraient été détruits ou capturés.
Les Ukrainiens disposent aussi de drones turcs Bayraktar TB2 dont l'efficacité a été prouvée en Syrie, en Libye ou dans le Haut-Karabagh. Plusieurs convois russes ont été détruits, y compris des systèmes anti-aériens qui n'ont pas pu réagir. Quant à la défense aérienne ukrainienne, si elle a été fortement touchée par les frappes russes, elle subsiste encore, plusieurs chasseurs et hélicoptères russes ayant été abattus ces dernières semaines.
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La vulnérabilité de certaines troupes russes, qui avancent souvent sans appui aérien ni moyens de reconnaissance appropriés, est patente. Le soutien logistique semble aussi être particulièrement déficient du côté russe, problème traditionnel pour cette armée, mais aggravé par une ligne de front qui s'étend avec un contrôle relatif des zones conquises. La communication paraît aussi être une faiblesse du côté russe, avec l'utilisation de radios civiles non protégées dont les informations transmises sont brouillées et interceptées par les Ukrainiens.
Une victoire russe toujours possible ?
Toutes ces informations sont bien sûr à prendre avec prudence tant il est difficile d'apprécier réellement la situation sur le terrain car les images publiées sur les réseaux sociaux peuvent produire un «effet-loupe» trompeur tandis que la communication de guerre est largement gagnée par Kiev.
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Quid de la suite ? «Nous avions une puissance nucléaire face à une puissance non nucléaire et le rapport de force, sur le papier, penchait clairement en faveur des Russes. C'est pourquoi les observateurs pensaient initialement à un conflit dissymétrique. Or, le déroulement des combats nous amène à penser que nous faisons face désormais à un conflit symétrique», analyse sur Twitter le général (2S) Olivier Kempf, chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS). Environ 150.000 soldats russes ont été engagés en Ukraine, ce qui est en réalité peu pour l'invasion d'un pays aussi vaste. Et Moscou ne peut pas compter sur la «mobilisation générale» déclenchée du côté de Kiev, qui permet aux Ukrainiens de s'appuyer sur ces cohortes d'«appelés».
La principale interrogation est désormais le sort du Donbass : les Russes parviendront-ils à défaire les Ukrainiens lors d'une bataille décisive ? Et si oui, Moscou pourrait-il reprendre l'offensive vers l'Ouest pour conquérir les bords de la mer Noire et priver l'Ukraine d'un accès la mer ? C'est ce que semblent suggérer les récentes déclarations d'un général russe, qui a évoqué l'objectif d'un contrôle de tout le sud de l'Ukraine, en citant même la Transnistrie voisine, république séparatiste prorusse de Moldavie. Mais le poids des propos du général Minnekaïev, commandant adjoint du district Centre, tenus devant des industriels ne doit pas être surestimé, d'autant que, militairement, un tel objectif n'est pas réalisable à court terme. Et, à l’inverse, les Ukrainiens pourraient-ils tenter une vaste contre-offensive, par exemple dans le Sud près de Kherson ? La livraison d'armes lourdes occidentales - pièces d'artillerie et blindés notamment - pourrait-elle les y aider ? Là encore, il est trop tôt pour le dire.
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Au fond, pour les Russes, une victoire militaire, mais géographiquement localisée, est toujours de l'ordre du possible, mais à quel prix ? C'est tout l'enjeu, aussi, des négociations qui ne devraient pas avancer substantiellement dans les semaines à venir. «Plus la guerre dure, moins l'une ou l'autre partie sera prête (sauf écroulement local) à abandonner la partie», analyse Olivier Kempf, qui prédit : «La guerre durera donc encore longtemps. Et même si l'Ukraine gagne, elle sortira très durement affectée de cette guerre».
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Le Figaro
Héritage secret, dépenses dissimulées… Petites cachotteries financières entre conjoints
Tiphaine HonnetTÉMOIGNAGES - En couple, ils ont tu un héritage, caché des achats ou menti sur leur montant. Entre conjoints, le volet finance peut être tabou. Alors il arrive qu'un «petit» mensonge se glisse dans la relation.
À la question «Qu'emporteriez-vous si votre maison brûlait ?», Grégory (1) pense automatiquement à deux choses : son album photo de famille et sa montre. Cette dernière a une valeur sentimentale mais aussi financière, près de 2800 euros. Un montant colossal, payé avec ses propres deniers mais dont sa compagne n'a pas connaissance. «Quand je lui ai parlé de son prix, j'ai enlevé un zéro. Je lui ai dit que j'avais fait une excellente affaire. Et elle n'a pas tiqué car les montres, ce n'est pas son truc», raconte le trentenaire, partagé entre la fierté d'avoir réussi l'entourloupe et la gêne liée à ce «petit» mensonge.
Ces cachotteries financières seraient fréquentes, «même chez les couples les plus solides», commente Nicole Prieur, philosophe, psychothérapeute et coauteure de La Famille, l'argent, l'amour (2). Plusieurs articles de presse anglo-saxons lui ont même attribué un nom : l'infidélité financière. D'après un sondage du magazine U.S. News & World Report , publié en janvier, près d'un tiers des couples y auraient été confrontés au cours de l'année 2021. En pratique, les sondés mentionnent des achats faits en secret ou encore un revenu ou une dette dissimulés.
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L'argent, éternel tabou du couple
Pourquoi cacher des dépenses qui, a priori, ne puisent pas dans l'argent du couple ? Ne disposons-nous pas de nos ressources personnelles comme on l'entend ? Bien sûr. Seulement cet argent dépensé dit quelque chose de nous, et voilà bien ce qui peut poser problème. «Prenons l'exemple d'un compte bancaire à soi, sur lequel on épargne, illustre Nicole Prieur. On peut tout à fait le faire sans informer son partenaire de chaque versement. Mais quand on cache volontairement ledit versement, cela peut vouloir dire “je n'assume pas qui je suis”.»
Pour certains de ses achats, Alexia opère dans le secret pour s'éviter l'embarras, le jugement, dit-elle. Depuis le début de la pandémie et le premier confinement, cette contrôleuse de gestion s'est pris de passion pour le «cake design» et les ustensiles de pâtisserie qui vont avec - moule, robot, siphon, pochoir, spray - qu'elle commande très régulièrement sur des sites spécialisés. Quand la quadragénaire craque et achète, le mode opératoire est bien rodé : elle fait entrer en douce la plupart de ses colis, les déballe puis les range rapidement dans les placards, avant que son mari ne s'en aperçoive. «Je ne sais pas s'il se mettrait vraiment en colère en l'apprenant mais cela m'arrange de ne pas lui dire, admet-elle. Je n'ai pas envie qu'on en arrive à compter et critiquer chacune de nos dépenses. Et même moi, je ne suis pas à l'aise à l'idée de regarder l'addition totale de mes achats.»
Les finances et les dépenses ont beau faire pleinement partie du quotidien des ménages, bon nombre de couples préfèrent laisser ce sujet sous le tapis le plus longtemps possible. 40% d'entre eux ne discutent jamais d'argent, d'après les travaux de la sociologue Hélène Belleau (3). La psychothérapeute Nicole Prieur y voit d'ailleurs un véritable tabou. «Chaque partenaire possède un rapport particulier à l'argent, hérité de son histoire familiale, précise-t-elle. De manière caricaturale, on a ainsi dans chaque relation une cigale et une fourmi. Les dépenses considérées par l'un des partenaires comme anodines peuvent sembler excessives à l'autre. En mentant, on évite ainsi de confronter nos éducations et nos familles d'origine.»
En mentant, on évite ainsi de confronter notre éducation et nos familles d'origine
Certains dissimulent aussi la vérité pour éviter de devoir rendre des comptes, ou assumer les conséquences de leurs actes. À 37 ans, Tom se définit comme une tête en l'air, un trait de caractère que lui reproche d'ailleurs souvent sa petite amie. Alors, quand il est sommé de payer une amende majorée à 375 euros (celle-là même qu'il avait posée sur sa commode quelques semaines avant et n'avait plus jamais touché), il préfère se faire petit. «Je l'ai réglée en toute discrétion, en piochant dans mes économies pour les vacances. Et cet été-là, j'ai convaincu Charlène de partir à Saint-Malo plutôt qu'en Corse», avoue-t-il, honteusement.
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Tout un symbole
La symbolique de l'argent peut aussi pousser au mensonge. «Sur bien des aspects, l'argent peut avoir une image ternie. Selon le point de vue d'où on se place, il arrive qu'il soit considéré comme sale, associé à une personnalité malsaine, calculatrice. Il effraye jusqu'à être considéré comme une menace pour la trajectoire de la relation, capable de faire écran à une relation saine et pure», commente Nicole Prieur. Lorsqu'elle rencontre Alexis, Laure ne parle pas de l'héritage qu'elle vient de recevoir de sa tante. Elle se tait au premier rendez-vous, mais aussi au second, puis au troisième... «Je ne voulais pas qu'il me catalogue comme la bourge arriviste alors qu'on ne s'était même pas embrassés», raconte-t-elle.
L'argent est plus valorisé chez les hommes, du côté féminin, il reste source de malaise
À en juger par les spécialistes, ces images impacteraient davantage les femmes. «L'argent est plus valorisé chez les hommes; du côté féminin, il reste source de malaise. Elles ne veulent pas faire sentir qu'elles gagnent plus d'argent et mettre leur partenaire dans une position d'infériorité», résume la sociologue Janine Mossuz-Lavau, auteure de L'argent et nous (4), et directrice de recherche au Centre de la vie politique française.
Une trahison au principe d'honnêteté du couple
Les cachottiers semblent toutes et tous avoir de bonnes raisons de le faire. Seulement voilà. L'infidélité financière, quand elle se répète, ne grignote-t-elle pas la confiance au sein du couple ? Ne mène-t-elle pas le duo droit dans le mur ? «Je m'enfonçais tellement dans ce mensonge lié à mon héritage, que j'avais du mal à m'investir à 100% dans cette relation, analyse Laure. Je n'osais même pas imaginer lui présenter un membre de ma famille. Alors au bout de six mois, j'y ai mis un terme et lui ai tout avoué. Il a trouvé mon comportement absurde et ne m'a plus jamais donné de nouvelles.»
«Il arrive que le conjoint vive véritablement cette découverte comme une trahison au principe d'honnêteté du couple, souligne Nicole Prieur. Ce sentiment ouvre l'horizon du doute sur tout ce qu'a dit ou fait le partenaire jusqu'à maintenant : était-ce la vérité ou m'a-t-il menti de bout en bout ?»
C'est un sentiment de trahison qui ouvre l'horizon du doute sur tout ce qu'a dit ou fait le partenaire : était-ce la vérité ou m'a-t-il menti de bout en bout ?
Par peur de la réaction de leur partenaire, Grégory (et sa montre à 2800 euros), ainsi que Tom (et son amende), n'ont jamais rien avoué. Ils disent s'accommoder d'une «légère» culpabilité. À en croire la psychothérapeute Nicole Prieur, l'aveu serait pourtant salutaire. Elle invite même à se saisir de ces dépenses ou de ces rentrées d'argent, pour aborder ce qu'elle appelle «l'économie cachée du couple». «C'est l'occasion de se poser des questions cruciales, précise-t-elle. Comment aimes-tu dépenser ? Épargner ? Pour quelles raisons ? Qui suis-je, si soudain au chômage, je ne rapporte plus d'argent à la maison ? Ou si j'en rapporte plus que toi ? Si l'on y parvient, on arrive à la maturité financière du couple, et on co-construira un rapport à l'argent dans lequel chacun se reconnaît.»
(1) Les prénoms ont été modifiés.(2) Nicole Prieur est l'auteure de La Famille, l'argent, l'amour, publié aux éditions Albin Michel, 272 pages, 17,90€. Et également de Les trahisons nécessaires, aux éditions Robert Laffont, 368 pages, 21€.(3) L'amour et l'argent, par Hélène Belleau et Delphine Lobet, publié aux éditions du remue-ménage, 225 pages, 23€.(4) L'argent et nous, par Janine Mossuz-Lavau, publié aux éditions de La Martinière, 370 pages, 6,62€.
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Le Figaro
Guerre en Ukraine: «Jeu dangereux»
Philippe GélieL’éditoral du Figaro, par Philippe Gélie.
Depuis soixante-dix jours, la Russie s’acharne contre l’Ukraine, martyrisant sa population, détruisant ses infrastructures, rasant ses villes. Au pas lent et mortel d’un mammouth, l’armée de Vladimir Poutine trace péniblement sa route dans le Donbass, écrasant tout sur son passage sans venir à bout de la résistance opiniâtre des Ukrainiens. Forts de leurs succès, ceux-ci n’ambitionnent plus simplement de contenir l’invasion russe, mais de la repousser. Avec le renseignement technologique, l’appui tactique et la montée en gamme des armements que leur fournissent les Occidentaux, tout devient possible.
Telle est peut-être la plus grande surprise stratégique pour le Kremlin: les Américains et l’Otan, qui ne voulaient pas risquer un seul de leurs soldats pour l’Ukraine, pèsent désormais de tout leur poids dans le rapport de force. À l’acharnement russe répond celui des Occidentaux contre la Russie, punie par six vagues de sanctions, mise au ban des nations, visée par un déluge de cyberattaques et dépouillée de ses avoirs à l’étranger - que l’Administration Biden suggère de transférer à Kiev sans autre forme de procès.
Le jeu fou de Poutine entraîne les Occidentaux dans un jeu dangereux. Esquiver la guerre en se cantonnant aux sanctions ne donne certes pas les meilleures chances de la gagner. L’artillerie lourde fournie aux Ukrainiens va leur permettre de défier l’armée russe sur son terrain de prédilection. Washington met 33 milliards de dollars dans la balance, presque l’équivalent du budget annuel de sa propre guerre en Afghanistan.
Mais la Maison-Blanche est insidieusement passée de la volonté d’aider les Ukrainiens à celle de «punir» les Russes. Plus qu’une évolution sémantique, cette fuite en avant rapproche l’Otan de la cobelligérance, censée rester une ligne rouge. Avec l’effet d’encourager la paranoïa du Kremlin et les fantasmes de troisième guerre mondiale nucléaire qui infusent dans les médias et la société russes.
La guerre froide fut émaillée de multiples guerres chaudes livrées par procuration. Il est possible de contribuer au succès de la défense ukrainienne sans provoquer une escalade ou une extension fatale du conflit. À une condition cardinale: maintenir une voie diplomatique laissant une issue à l’ours blessé.
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Guerre en Ukraine : Vladimir Poutine va-t-il être contraint de décréter la mobilisation générale ?
DÉCRYPTAGE - Présenté depuis les premiers assauts comme une «opération militaire spéciale», le conflit en Ukraine pourrait être requalifié en «guerre» par la Russie, et ce dès le 9 mai, selon des observateurs occidentaux.
Le Figaro
Ces troisièmes guerres mondiales auxquelles le monde a échappé de peu
RÉCIT - Plusieurs nations faillirent franchir le point de non-retour entre 1952 et 1989.
New York
Il neige à verse sur le pont d’envol de l’USS Oriskany, le 18 novembre 1952, lorsque Royce Williams lâche les freins de son chasseur-bombardier Panther, et se catapulte du porte-avions en pleine bourrasque. Au nord de la flotte américaine et de la frontière nord-coréenne se trouve la base aéronavale soviétique de Vladivostok. Soudain, sept points lumineux surgissent sur les écrans radar: ce sont des MiG-15 arborant l’étoile rouge, qui foncent vers les Panther. L’URSS fournit Pyongyang en pilotes, en avions et en armements lourds, mais a toujours scrupuleusement tenu ses propres unités à distance du conflit. Pas cette fois. Un combat tournoyant s’engage avec les défenseurs de Vladivostok. Rapidement, Royce Williams se retrouve seul, lâché par ses équipiers en proie à des avaries moteur ou leurs armes enrayées. L’aviateur esseulé résiste aux assauts des MiG et en abat quatre, avant de regagner l’Oriskany. La NSA (National Security Agency, renseignements technologiques) lui ordonnera de conserver un silence absolu sur le drame. Quelques jours plus tard, à Séoul, il est introduit auprès du président nouvellement élu Dwight Eisenhower, qui s’enquiert nonchalamment: «Alors, jeune homme, vous essayez de déclencher la troisième guerre mondiale?»
Le 5 novembre 1956, en pleine crise de Suez opposant une coalition franco-anglo-israélienne à l’Égypte de Nasser, le Norad (commandement de la défense aérospatiale d’Amérique du Nord) apprend que des appareils inconnus survolent la Turquie, tandis que des MiG sont repérés au-dessus de la Syrie, qu’un bombardier britannique est abattu et que la flotte soviétique en mer Noire a franchi le détroit des Dardanelles. L’alerte générale est déclenchée, puis annulée: il s’agissait d’un vol de cygnes, d’une escorte de chasse pour le président syrien rentrant de Moscou, d’une défaillance mécanique et de manœuvres en Méditerranée prévues de longue date…
«L’homme qui sauva le monde»
En 1962, lors de la crise des missiles de Cuba, quatre sous-marins soviétiques dotés d’ogives nucléaires de 10 kilotonnes chacune reçoivent carte blanche pour les utiliser en cas de légitime défense. Pour plus de discrétion, les communications sont coupées avec Moscou. Le 27 octobre, le submersible B-59 est repéré. Se croyant visé par des charges de profondeur, subodorant que la guerre est déclarée, le capitaine décide d’ouvrir le feu. Mais Vassily Arkhipov, commandant de la flottille et numéro deux à bord, interrompt la procédure qui nécessitait l’approbation de trois officiers supérieurs à bord. Il convainc le capitaine de faire surface et de prendre contact avec Moscou. Décédé en 1998, il est surnommé en 2002 «l’homme qui sauva le monde» par le directeur des archives américaines de sécurité nationale, Thomas Blanton.
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Le 15 avril 1969, la destruction d’un avion-espion américain EC-121 par la chasse nord-coréenne entraîne une colère homérique du président Richard Nixon. Gavé de médicaments et d’alcool, le locataire du Bureau ovale ordonne une frappe nucléaire tactique contre le régime de Pyongyang. Au Japon, des chasseurs-bombardiers Phantom sont armés de bombes nucléaires B61 et placés en alerte rouge, leurs cibles désignées. L’état-major reçoit alors un second appel, du conseiller à la sécurité nationale Henry Kissinger cette fois, qui leur suggère d’attendre que Nixon soit réveillé, et dégrisé.
Le 6 octobre 1973, les armées arabes, équipées en blindés par l’URSS, déferlent sur Israël, exploitant la trêve religieuse du Yom Kippour. L’État hébreu sera sauvé par un pont aérien massif américain, comparable à celui dont bénéficie l’Ukraine en ce printemps. La Maison-Blanche reçoit alors un ultimatum inédit de Leonid Brejnev, le maître du Kremlin, désireux de dépêcher des troupes au sol pour s’interposer: soit Américains et Soviétiques interviennent ensemble pour mettre fin aux combats, soit Moscou agira seul. Une réunion de crise des responsables de la sécurité nationale est convoquée d’urgence, le 24 octobre au soir, après une nouvelle imprécation de l’ambassadeur soviétique à Washington, Anatoli Dobrynine. Mais Richard Nixon n’y assiste pas: obsédé par le scandale du «Watergate», il s’est retranché dans ses appartements, s’exprimant au téléphone de manière incohérente. Henry Kissinger, désormais secrétaire d’État, gérera seul, avec le chef de cabinet Alexander Haig, de son propre aveu «la crise la plus explosive» de l’ère Nixon, ordonnant une mobilisation des bombardiers B-52 dans le Pacifique, ainsi que celle de la 82e division aéroportée, qui fait finalement reculer Moscou.
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En novembre 1983, c’est un exercice de l’Otan baptisé Able Archer, censé simuler de manière ultraréaliste la transition d’une guerre conventionnelle vers une confrontation nucléaire, qui manque de provoquer l’irréparable. À Moscou, le régime de Iouri Andropov s’alarme de l’arrivée discrète de 19.000 soldats américains, convoyés par 170 gros-porteurs observant un silence radio total. Les dirigeants soviétiques, convaincus d’être menacés par une attaque nucléaire surprise, se résolvent à la nécessité de frappes préventives. Ils ordonnent la mise en alerte de leurs silos de missiles et de leurs escadres de chasseurs bombardiers. Washington ne comprendra sa bévue que bien après la fin d’Able Archer. La gravité de l’incident est restée inconnue du grand public jusqu’à une déclassification tardive en 2021.
Durant la guerre soviétique en Afghanistan (1979-1989), la délivrance par la CIA de plusieurs centaines de missiles sol-air Stinger aux moudjahidins change la donne: hélicoptères et avions de combat soviétiques dégringolent du ciel. En 1993, un rapport donnait un taux d’efficacité de 79%, pour 267 tirs victorieux sur 340 tentés. Ce revirement stratégique précipite le départ de l’Armée rouge, parachevé le 15 février 1989, mais n’a provoqué aucune montée des tensions. Le régime soviétique de Mikhaïl Gorbatchev, exsangue, n’avait plus que deux années et demie à vivre.
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PODCAST - A travers ce podcast «Scandales», Madame Figaro nous replonge au cœur des grandes affaires qui ont marqué nos générations. Une série de 10 épisodes de 40 minutes, à retrouver un lundi sur deux sur le site ou sur votre application de podcast préférée.
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24 heures dans la nuit à bord du Rubis, sous-marin nucléaire d’attaque français
Renaud GirardEXCLUSIF - Le Figaro a vécu une expérience exceptionnelle dans ce submersible, où 76 hommes peuvent rester tapis sous l’eau pendant des semaines sans se faire repérer, pour des missions qui contribuent à la force de dissuasion française.
Envoyé spécial à bord du Rubis
Les familles se sont rassemblées sur la darse de Missiessy, dans la base navale de Toulon. Elles sont venues accueillir les 76 marins du Rubis. Le sous-marin nucléaire d’attaque (SNA) revient d’une mission de sept semaines en Méditerranée. Peut-être jusqu’à la base navale russe de Tartous en Syrie. Mais on ne nous le dira pas. La marine nationale garde secrètes les missions de ses sous-marins nucléaires.
Je n’ai passé que 24 heures à bord, mais je ne suis pas mécontent de revenir à l’air libre, de respirer des odeurs d’iode et de pinèdes, d’entendre du clapot, de revoir la mer et les collines de Provence. Vivre 24 heures en lumière artificielle m’a suffi. Dans un sous-marin, on éclaire à la lumière rouge quand c’est la nuit. C’est la seule chose qui permette de faire la différence avec le jour.
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Il y a beaucoup de gens, en France, qui travaillent de nuit. Mais il n’y a personne qui vive des semaines entières dans la nuit. Sauf les sous-mariniers. Qui n’a pas passé 24 heures dans un sous-marin au fond de la grande bleue ne mesure pas le degré de discipline et de moral qu’il faut à un équipage pour tenir des semaines sous l’eau, enfermé dans une coque d’acier, tout en accomplissant des missions complexes, avec une parfaite harmonie à bord. C’est vraiment un métier hors du commun.
Si le commandant, le capitaine de frégate Nicolas Maigné, avait reçu l’ordre de ne pas revenir au port mais de partir immédiatement espionner, par exemple, les abords de la base navale russe de Mourmansk, il aurait, théoriquement, parfaitement pu. Sa chaufferie nucléaire, d’une puissance de 48 MW (le vingtième d’un réacteur standard d’EDF), n’a pas besoin de refaire de plein de carburant. Vingt nœuds de moyenne à 100 mètres de profondeur: personne ne vous voit, personne ne vous repère. Un SNA peut faire Toulon-Gibraltar en moins de trente-six heures. S’il veut faire le tour du globe sous l’eau, il peut le faire. La seule contrainte est l’avitaillement pour les marins.
Les équipages partent en mission avec une perspective importante de la bataille navale
Le retour de la guerre en Europe a renforcé la conscience qu’ont ces militaires professionnels de l’importance de leur engagement personnel pour la défense de la nation. «Les équipages partent en mission avec une perspective importante de la bataille navale», explique le capitaine de vaisseau Jérôme Colonna d’Istria, qui commande à Toulon l’escadrille des six sous-marins nucléaires d’attaque de la marine nationale, et qui est venu à abord inspecter l’un de ses équipages.
Apparenté au général Paulin Colonna d’Istria (libérateur de la Corse en 1943 et compagnon de la Libération), le capitaine de vaisseau Colonna d’Istria a choisi la carrière de sous-marinier dès sa scolarité à l’École navale. Ce jeu militaire de traque, de cache et d’attaque l’a toujours fasciné. Il a successivement exercé toutes les fonctions au sein d’un sous-marin: officier chef du quart, responsable des torpilles et des missiles antinavires, commandant adjoint en charge des opérations, commandant en second. Il a ensuite commandé un SNA, puis un SNLE (sous-marin nucléaire lanceur d’engins). C’est un trait distinctif de tous les commandants de sous-marins français: ils connaissent parfaitement la machine, sous tous les angles, car ils sont passés par toutes les fonctions.
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Quand ils parlent au fond de la mer, le visiteur étranger ne comprend strictement rien aux ordres qu’ils donnent, car leur vocabulaire est fait d’abréviations. Un GS, c’est un périscope d’attaque. Un GV, un périscope de veille. La FB, l’usine à oxygène du navire. La MP, la turbine de propulsion. Un Ameu, un mât de guerre électronique. Un V62, un sonar remorqué, etc.
Le seul étranger à bord qui comprenne ce sabir, c’est le Lieutenant Commander Burgoyne, un officier de marine britannique, spécialiste de la navigation par petits fonds, venu transmettre son expérience à ses collègues français. La coopération est intense entre les marines alliées française et britannique. Elle a encore été renforcée depuis le traité de coopération militaire de Lancaster House (novembre 2010). Les Britanniques se souviendront toujours que, lorsque leur armada cinglait au large de la Bretagne, au mois d’avril 1982, en direction des îles Malouines, les équipages français vinrent leur montrer les contre-mesures que l’on pouvait prendre contre les Exocet, ces missiles air-mer hyperperformants que la France avait vendus à l’Argentine.
Parfaitement furtif à 300 m de profondeur
Le carré des officiers est décoré du Jolly Roger, le pavillon de guerre qu’arborait le sous-marin Rubis des Forces navales de la France libre lorsqu’il combattait, aux côtés de la Royal Navy, la marine de guerre nazie depuis la base navale de Dundee (Écosse). À côté d’une tête de mort (tradition des sous-mariniers britanniques ayant hissé en 1914 ce pavillon hérité des pirates du XVIIe siècle), figurent 11 bandes blanches (navires de commerce coulés), 9 bandes rouges (navires de guerre coulés), 22 mines blanches (missions de mouillage), une dague (mission de débarquement d’un agent de renseignement) et deux décorations (compagnon de la Libération et croix de guerre).
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Aujourd’hui, les sous-marins britanniques et français coordonnent leur surveillance discrète des eaux de la Baltique et de la Méditerranée. Il leur arrive aussi de débarquer ou de rembarquer des agents de renseignement, comme on le voit au début du film Le Chant du Loup.
«L’intérêt du sous-marin comme outil de renseignement est qu’il est discret: il ne change pas la posture des armées françaises, il n’élève pas le niveau de crise», commente le commandant Colonna d’Istria. Le tout est évidemment de ne pas se faire repérer par l’adversaire potentiel qu’on surveille. Le danger ne vient pas seulement des sous-marins étrangers. Il vient surtout des hélicoptères, qui traînent des sonars, ou des avions de surveillance, qui balancent des bouées.
Imaginez que vous êtes au milieu d’une foule, qui contient un méchant qui veut vous tuer et que vous n’avez que vos oreilles pour l’identifier !
Pour faire comprendre la difficulté des missions sous la mer, le commandant Maigné fait une comparaison: «Imaginez que vous êtes au milieu d’une foule, qui contient un méchant qui veut vous tuer et que vous n’avez que vos oreilles pour l’identifier!» Juste après, comme s’il voulait me montrer sa capacité à se cacher, il ordonne une plongée en profondeur. On peut la suivre sur un écran du carré. Plus on descend, plus la coque craque. Arrivés à moins 300 mètres, on m’offre à boire un petit verre d’eau de mer des profondeurs: c’est le baptême du néophyte. Ce sont des profondeurs où les SNA peuvent opérer durablement, pour être parfaitement cachés.
La perte par la marine russe du navire amiral de sa flotte de la mer Noire a relancé la réflexion en Occident sur la guerre navale. Le croiseur lanceur de missiles Moskva a été coulé le 14 avril 2022, après avoir été frappé par deux missiles Neptune tirés par l’armée ukrainienne depuis la terre ferme. La triple défense antimissiles dont était doté le navire amiral n’a pas suffi à sauvegarder le navire. On sait qu’il a été survolé par un drone ukrainien Bayraktar TB2, qui a peut-être fonctionné comme un leurre. On se demande aussi si les Ukrainiens n’auraient pas été aidés par un avion américain Poséidon de surveillance maritime et de guerre électronique, qui croisait au même moment au-dessus du rivage roumain de la mer Noire, et qui a étrangement éteint pendant six heures son transpondeur.
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Les sous-marins seraient-ils devenus les seuls bâtiments militaires à être sûrs en temps de guerre? Les stratèges navals ont constaté une croissance exponentielle de l’utilité militaire des sous-marins nucléaires d’attaque, qui peuvent rester tapis sous l’eau pendant des semaines sans se faire repérer.
Si la tension devait un jour augmenter d’un cran dans le détroit de Formose, il est assez clair que les sous-marins nucléaires d’attaque deviendraient l’arme navale la plus sûre pour protéger l’île de Taïwan d’une opération de débarquement de l’APL (l’armée populaire de libération de la Chine communiste). L’immensité du Pacifique exige d’accroître l’autonomie des bâtiments de guerre. Voilà pourquoi les Australiens ont brusquement changé leur fusil d’épaule en septembre 2021, décidant d’abandonner leur commande de sous-marins français classiques pour des sous-marins nucléaires américains. Que serait-il arrivé si les Australiens avaient demandé à la France de lui vendre des sous-marins nucléaires d’attaque de la classe Barracuda? Les Français, se souvenant que l’Australie était venue combattre pour eux dès 1914, auraient probablement fait une exception à leur doctrine nucléaire pour accepter. Mais le premier ministre Scott Morrison, sans même prévenir le président Macron, fit le choix stratégique de l’Amérique, dont la marine ne comprend pas moins de 55 SNA…
Les 6 SNA français en service sont importants, dans la mesure où ils participent indirectement à la dissuasion nucléaire du pays. Comme plastrons, ils entraînent en effet les 4 SNLE (sous-marins nucléaires lanceurs d’engins). Le SNLE est un monstre de 14.000 tonnes, propulsé par un réacteur nucléaire de 150 MW. Il y en a toujours un à la mer, capable de projeter des bombes H sur ordre du président de la République. Il est fréquent qu’un SNA accompagne en mer un SNLE dans la phase initiale de sa plongée, afin de vérifier que ce dernier n’a pas été suivi par un bâtiment étranger. Il est crucial d’offrir de la profondeur stratégique à la manœuvre du SNLE qui va assurer son tour de garde de la dissuasion française.
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Comment ces sous-marins sont-ils contactés par l’état-major? Les messages sont portés par des ondes de très basse fréquence, qui sont donc très longues. Ces ondes sont capables d’être réceptionnées sous l’eau à des dizaines de mètres de profondeur. Pour les émettre, la France compte quatre centres de transmission dotés de pylônes hauts comme la tour Eiffel, répartis aux quatre coins du pays.
Les sous-mariniers vivent dans la nuit, avec de la lumière artificielle. Mais c’est l’importance de leur mission qui continue à motiver ces marins, comme les guidaient jadis les éclats des phares d’approche des côtes de leur patrie.
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L'Humanité
Famille. Le coucher des petits, un rituel pour chasser les cauchemars
ActuAngoisse, peur du noir... la tombée de la nuit, moment de séparation avec les parents, peut être une véritable épreuve pour l’enfant. Pour favoriser son bon endormissement, il convient de trouver un juste équilibre entre le respect de ses besoins et celui des règles du coucher.
Théo Gobbi«Dodo, l’enfant do », « Frère Jacques »… L’air inoubliable de ces berceuses trotte encore souvent dans l’esprit des jeunes parents. Et pour cause, elles étaient l’une des techniques efficaces pour qu’ils s’endorment paisiblement. Problème, cela ne se vérifie pas chez leur enfant, pour qui le coucher et la nuit sont synonymes d’angoisses. Pleurs, hurlements, sanglots, quand arrive l’heure d’aller au lit, c’est une véritable épreuve. « Dans une famille dite “fonctionnelle”, il s’inscrit dans une routine bienveillante et contenante, à un horaire régulier. C’est en partie ce qui peut aider l’enfant à surmonter ses difficultés », explique Anne-France Bouchy, psychologue clinicienne (lire ci-dessous).
APRÈS LE DÎNER, UN TEMPS DE JEU CALME LUI PERMET DE DÉVELOPPER SA CRÉATIVITÉ ET L’AIDE À SE CONCENTRER EN FAVORISANT L’ENDORMISSEMENT.
C’est lorsque le coucher est vécu par l’enfant comme une séparation avec les parents que tout se complique. « La notion de permanence, à savoir qu’un objet – en l’occurrence le parent – continue d’exister même lorsqu’il n’est pas présent, est très importante et doit être assimilée », souligne Anne-France Bouchy. Par ailleurs, la présence de l’objet transitionnel, le fameux doudou, est censée faire le lien entre les mondes externe et interne de l’enfant. « Le doudou sert à lui rappeler sa mère, son père ou un substitut, lorsqu’il se retrouve seul », précise-t-elle. Mais quand cela ne suffit pas, la nuit rime, comme c’est aussi le cas chez les adultes, avec angoisses. Une fois dans la pénombre, l’enfant ne parvient plus à contrôler son environnement, il ne le reconnaît plus, croit voir apparaître les monstres et images horrifiques issus de son imagination. Un manteau accroché peut se transformer en une ombre menaçante. L’utilisation d’une petite veilleuse peut être la solution pour rassurer l’enfant et lui montrer que son environnement est toujours le même.
S’adapter sans céder
Parfois, les angoisses sont telles qu’il développe un comportement pouvant devenir plus contrariant que de « simples » pleurs et cris. « Il est fondamental de considérer l’individu de manière singulière. Certains vont dire, à tort, selon moi, qu’il faut laisser l’enfant pleurer. Mais c’est l’habituer à l’intolérance et à la frustration et ce n’est pas une bonne chose », indique Anne-France Bouchy. Les parents doivent redoubler de créativité, en ayant recours à des astuces telles que la veilleuse ou la tétine, mais cette habitude ne doit pas durer trop tardivement. C’est à eux de s’adapter à l’enfant et non l’inverse : « C’est un petit être en devenir, qui doit encore tout découvrir. Si les parents remarquent qu’il est plus facile de le coucher vers 20 h 30, il faut aller dans ce sens sans exagérer. Quand on en a plusieurs, on s’aperçoit vite que ce qui est valable pour l’un ne l’est pas pour l’autre. » Il est donc bénéfique de respecter des horaires réguliers, qui vont participer à diminuer les angoisses.
Avant le coucher, il est important d’instaurer un rituel. Éviter absolument la télévision et les tablettes, qui favorisent l’excitation psychique de l’enfant et « entravent son bon développement neuropsychologique ». Après le dîner, selon la disponibilité des parents, on peut organiser un temps de jeu calme d’environ une demi-heure, qui va permettre à l’enfant de développer sa créativité, mais aussi l’aider à se concentrer en favorisant l’endormissement. Enfin, la petite histoire avant la nuit, sans monstres de préférence, fait toujours son effet, pour que l’enfant puisse tomber, petit à petit, dans les bras de Morphée.
Trois questions à….Anne-France Bouchy, psychologue clinicienne et psychothérapeute
« Un peu de souplesse horaire est possible »
Les troubles caractéristiques au coucher et à la nuit s’appliquent-ils aussi au moment de la sieste ?
Ils sont forcément plus ancrés la nuit, car elle est un vecteur favorisant l’angoisse. L’heure de la sieste comprend également la notion de séparation, mais elle est moins anxiogène pour l’enfant. À la différence de la nuit, où il n’y a plus de bruit ni d’activité, il continue d’entendre des choses autour de lui et cela le rassure. Il sait probablement aussi que le temps de séparation sera plus bref que le soir. Mais certains voudront quand même rester « collés » à la nourrice, l’assistante maternelle ou les parents.
Le pipi au lit est-il à mettre sur le compte des mêmes problématiques ?
C’est un souci multifactoriel. On note souvent que, en cherchant dans l’arbre généalogique, l’un des parents était également sujet à ce type de trouble. Ce n’est pas génétique mais cela s’inscrit dans une sensibilité. Il y a des enfants qui accèdent à la propreté diurne rapidement, mais c’est plus tardif concernant la nuit. Lorsque l’on écarte les soucis physiologiques, on peut dire que cela est lié, entre autres, aux troubles anxieux et aux angoisses, aux cauchemars et rêves agités, ou à ce qu’il s’est passé dans la journée. Le pipi au lit est un acte régressif. En l’accomplissant, l’enfant peut vouloir rester le bébé de ses parents, car on va lui remettre une couche, par exemple. Cela se vérifie notamment lors de l’arrivée d’un nouveau-né, quand l’aîné se rend compte qu’on ne le traite plus comme avant.
Laisser de la marge dans les horaires ne risque-t-il pas de provoquer un sentiment de supériorité chez l’enfant vis-à-vis de l’adulte ?
Il ne s’agit pas de se plier à ses envies. Il faut simplement arriver à comprendre que si un horaire est mieux qu’un autre pour le coucher, il vaut mieux en tirer profit. Ne pas l’obliger, donc, à se mettre au lit à 19 h 30 s’il a tendance à s’endormir plus facilement à 20 h 30. Bien sûr, s’il a envie de faire la java à 23 heures, c’est non. C’est aussi là que les routines contenantes sont utiles. Lorsque l’on a l’habitude de raconter une histoire avant de se quitter, l’enfant intériorise qu’à l’issue de celle-ci il faut dormir.
Familleenfantssommeil Le Figaro
Revivez le «Club Le Figaro politique», l'émission hebdomadaire du Figaro
John TimsitLes tractations en vue des législatives au sein des partis politiques ont été traitées dans ce numéro présenté par Yves Thréard, directeur adjoint de la rédaction du Figaro.
Le Figaro continue d'apporter sa pierre au débat post-présidentiel. Tous les mardis entre 20 heures et 21 heures, dans l'auditorium Jean d'Ormesson, au siège du journal, Yves Thréard anime en direct son émission: «Le Club Le Figaro politique». Émission que les abonnés peuvent retrouver sur le FigaroLive.
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Pour le dix-septième numéro du «Club Le Figaro politique», le directeur adjoint de la rédaction recevait Roland Cayrol, politologue. Pour débattre de l'actualité politique et des enjeux de la campagne présidentielle, Yves Thréard était également entouré de Renaud Girard, Grand reporter et chroniqueur international au Figaro, de Cécile Crouzel, Rédactrice en chef adjointe au service Économie du Figaro, et de Carl Méeus, Rédacteur en chef au Figaro Magazine.
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Trois thèmes étaient au programme ce mardi : «L'extrême gauche est-elle devenue la gauche française ?», «Marine Le Pen a-t-elle raison de fermer la porte à Éric Zemmour ?» et «Pourquoi Emmanuel Macron veut-il la peau d'Édouard Philippe ?»
L'extrême gauche est-elle devenue la gauche française ?
Après les 21,95% obtenus par Jean-Luc Mélenchon au premier tour de l'élection présidentielle, les positions fermes de l'Insoumis sont-elles devenues monnaie courante à gauche ? Face à un Parti socialiste réduit à moins de 2% des suffrages alors qu'il a longtemps été le pivot central de ce camp-là, la radicalité de LFI a pris le pas depuis quelques années sur une autre ligne politique, plus modérée, plus centriste.
Marine Le Pen a-t-elle raison de fermer la porte à Éric Zemmour ?
Ce fut une fin de non-recevoir. Quelques minutes après l'annonce de la défaite de Marine Le Pen face à Emmanuel Macron le 24 avril, Éric Zemmour a exhorté à l'ancienne prétendante du RN et à son parti de rejoindre une grande coalition du camp national face à celle de Jean-Luc Mélenchon et celle d'Emmanuel Macron en vue des législatives. Une main tendue qui n'a pas été saisie par le parti à la flamme, affirmant qu'il n'avait pas besoin de leur concurrent direct pour peser au Palais Bourbon.
Pourquoi Emmanuel Macron veut-il la peau d'Édouard Philippe ?
Réélu avec une large avance, le président de la République sait que sa succession commence à se jouer dès à présent. Avec un ancien premier ministre Édouard Philippe qui a un pouvoir de nuisance possible en cas de troupes à l'Assemblée nationale, Emmanuel Macron veut avoir les mains libres et n'hésite pas à ne pas inclure le parti du maire du Havre dans les discussions électorales au plus haut sommet de l'État. D'autant que les relations entre les deux hommes ne sont pas au beau fixe depuis plusieurs mois.
» Voir l'émission du mardi 3 mai :
Législatives : Emmanuel Macron serait-il obligé de nommer Jean-Luc Mélenchon premier ministre en cas de cohabitation avec la gauche ?
Selon la Constitution, le président de la République peut nommer qui il veut à la tête du gouvernement. Dans les faits, il est contraint de choisir le chef de la majorité comme premier ministre.
Législatives : Jean Lassalle ne se représentera pas dans les Pyrénées-Atlantiques
Le député et ex-candidat à la présidentielle doit subir une opération à cœur ouvert prochainement.
Rabault (PS) dit avoir refusé Matignon, Macron fait savoir qu'il n'a «proposé le poste à personne»
La présidente du groupe PS à l'Assemblée nationale était une cible de longue date des macronistes.
L'Humanité
Énergie. Peut-on se chauffer sans se ruiner ?
ActuL’aide à l’achat d’une chaudière à énergie renouvelable (bois, granulés, biomasse...) pour remplacer un appareil fonctionnant au gaz ou au fioul a été revue à la hausse. Comment l’activer, à combien s’élève-t-elle et qui peut vraiment y prétendre ? Réponse
Marie-Noëlle BertrandÉconomisons le gaz et le fioul : là où l’urgence climatique peinait à susciter le message, la hausse des prix des matières premières, renforcée par la guerre en Ukraine, active l’injonction. En 2019, plus de 14 % des foyers en France se chauffaient encore au fioul, et 44 % au gaz. Outre leur fort taux d’émission de CO2, ces énergies autrefois bon marché sont devenues très chères et pèsent sur le budget des foyers. La nécessité de s’affranchir des hydrocarbures russes renforce l’urgence de changer de modèle. Le gouvernement vient ainsi d’annoncer une hausse de 1 000 euros de MaPrimRénov’ pour le remplacement d’une chaudière à énergie fossile par une chaudière à énergie renouvelable ou une pompe à chaleur. À qui s’adresse cette mesure, est-elle suffisante et comment l’activer ? La réponse en trois points.
D’abord, réfléchir à son projet
Se chauffer pour moins cher passe avant tout par chauffer moins, rappelle Ann-Gaël Béard, administratrice bénévole de l’association CLCV (Consommation logement cadre de vie) et conseillère France Rénov’ dans le département des Hauts-de-France. Le premier levier sur lequel agir sera l’isolation de sa maison. « Moins on a de déperdition de chaleur, plus les besoins de se chauffer diminuent et la facture avec », explique la conseillère. Le choix du mode de chauffage dépendra de l’efficacité visée. « On peut ainsi finir par opter pour un poêle à bois, complété par des radiateurs électriques d’appoint. »
L’ENSEMBLE DES AIDES PUBLIQUES DÉPENDENT DU GAIN ÉNERGÉTIQUE OBTENU APRÈS INSTALLATION OU TRAVAUX ET DES REVENUS DU FOYER.
Cela dit, les foyers habitués au chauffage central généré par les chaudières au fioul ou au gaz préféreront un modèle similaire. Ils pourront opter pour une pompe à chaleur – un dispositif électrique, mais au rendement bien meilleur qu’un système classique. « Pour un kilowatt d’électricité consommé, une pompe à chaleur restitue entre 2 et 4 kilowatts de chaleur, selon la température extérieure », détaille Ann-Gaël Béard. Reste, enfin, les chaudières dites à énergie renouvelable – toutes celles alimentées au bois, aux granulés ou à la biomasse.
MaPrimeRénov’ pour qui, comment ?
Sur le papier, tout le monde peut y prétendre. Dans les faits, c’est autre chose. Les soutiens publics dépendent des travaux entrepris et du revenu des foyers. Il existe quatre barèmes de revenus : le rose, le violet, le jaune et enfin le bleu. Le premier correspond aux revenus les plus élevés, le dernier à ceux les plus modestes. Mais, attention, les seuils sont bas. Un couple sans enfant gagnant 42 800 euros par an (3 500 euros à deux par mois) sera ainsi classé rose : il ne pourra bénéficier de MaPrimRénov’ que pour réaliser des travaux d’isolation. Tout autre achat sera entièrement à sa charge.
Sachant qu’une chaudière à granulés ou à bois coûte entre 15 000 et 20 000 euros (même ordre de prix pour une pompe à chaleur), la facture reste lourde. Autre option : engager un « bouquet de travaux » permettant de justifier d’un gain d’énergie d’au moins 55 %. « Ce type de travaux nécessite en moyenne un budget de 20 000 à 30 000 euros », estime Ann-Gaël Béard. MaPrimRénov’ travaux reste, quant à elle, plafonnée à 3 500 euros par an (20 000 euros au maximum sur cinq ans).
Un couple sans enfant déclarant 22 320 euros (1 860 euros à deux) ou moins sera classé bleu. Il pourra être soutenu à une hauteur plus importante : pour lui, l’aide à l’achat d’une chaudière à énergie renouvelable ou d’une pompe à chaleur était jusqu’à présent de 10 000 euros. Elle vient d’être portée à 11 000 euros. N’en reste pas moins une différence de 4 000 à 9 000 euros, somme généralement impossible à sortir pour les foyers à revenus aussi faibles.
Ne rien signer précipitamment
Ultime conseil et pas des moindres : solliciter de l’aide. D’autres dispositifs existent pour aider les ménages (tels les certificats d’économie d’énergie), mais s’y retrouver relève du casse-tête. Nombreux sont ceux qui renoncent à ces droits, faute d’en avoir connaissance. En outre, les démarchages commerciaux sont nombreux et peuvent conduire à de mauvais choix, voire à fournir des informations erronées – « l’Humanité Magazine » s’est ainsi vu répondre que les aides ne concernaient pas les personnes âgées de plus de 75 ans, « ce qui est complètement faux », assure Ann-Gaël Béard. « Il ne faut rien signer, pas même un devis, qui vaut pour contrat, sans être sûr de son choix », insiste-t-elle. « La liste des artisans qualifiés RGE est disponible sur le site FranceRénov’ », rappelle-t-elle encore. « Et des conseillers FranceRénov’sont présents dans tous les départements, avec pour mission d’informer et d’accompagner les ménages, comme un service public. »
Trois questions à Marie-Françoise Thull, membre du bureau et secrétaire départementale du SPF en Moselle
« Beaucoup de foyers ne se chauffent plus »
C’est un phénomène inédit, lié à l’explosion de la précarité en France, qu’observe le Secours populaire : la flambée des demandes d’aide au paiement des factures d’énergie.
Alors que les prix de l’énergie explosent, constatez-vous une augmentation du nombre de personnes en situation de précarité énergétique ?
Oui, et c’est une augmentation très nette. C’est la première fois, cette année, que nous enregistrons autant de demandes d’aide pour le paiement des factures d’énergie. Beaucoup de personnes ne se chauffent plus, en particulier celles qui ont des enfants. Ces familles nous disent allumer un peu le chauffage le matin, avant le départ pour l’école, puis le rallumer un peu le soir, lorsque les enfants rentrent. C’est vraiment la facture qui passe à l’as. De plus en plus de gens n’ont plus de quoi faire face et, dans de telles proportions, c’est un phénomène nouveau. En Moselle, par exemple, le Secours populaire aide environ 30 000 personnes, dont plus de la moitié, désormais, sont en difficulté pour se chauffer.
Quel est le visage de cette nouvelle précarité ?
Ce sont en majorité des personnes qui vivent en habitat collectif, dans des appartements équipés de radiateurs électriques, qu’elles ont la possibilité d’éteindre. Il s’agit le plus souvent de femmes seules avec enfants. Bien entendu, nous aidons aussi les étudiants et les jeunes, mais il existe chez eux une forme de solidarité, d’entraide naturelle qui veut qu’on ne laisse pas un copain dans l’embarras. Ce n’est pas le cas des femmes isolées, qui, d’autant plus lorsqu’elles ont subi des violences, n’osent pas faire état de leurs difficultés et demander de l’aide. Enfin, il y a les personnes âgées, là aussi souvent des femmes qui ont de toutes petites pensions. Je suis frappée de constater que, désormais, l’aide se concentre sur les besoins matériels. Pas la nourriture, car, finalement, on y pourvoit, mais les gens ne se soignent plus, le chauffage est le premier poste de dépenses qu’ils suppriment, et même en ce qui concerne l’hygiène, nous fournissons de plus en plus de savons, de dentifrice, de brosses à dents. Certaines personnes ne peuvent plus rien acheter. Alors, bien entendu, le pouvoir d’achat est un sujet important, mais l’accroissement de la pauvreté est un dossier urgent.
Le gouvernement a mis en place un chèque énergie à destination des plus fragiles. Cette mesure va-t-elle dans le bon sens ? Y en a-t-il d’autres à prendre immédiatement ?
Je le répète, il y a un problème de fond : celui de la pauvreté, et il faut que les politiques prennent ça à bras-le-corps. Évidemment, on peut faire des chèques énergie, verser des aides de-ci de-là, c’est toujours bien. En revanche, ça ne règle pas le problème. Les gens n’arrivent plus à assurer leur subsistance et, pour certains, leur survie. Près de 15 % de la population sont en difficulté, parfois en situation de grande pauvreté. Dans un pays comme la France, c’est énorme. Et je ne parle pas des personnes qui arrivent, des migrants qui pour beaucoup n’ont strictement rien. Je parle de gens qui ont travaillé toute leur vie. C’est inacceptable. Cet état de fait pourrit la société, la tire vers le bas. Il faut se réveiller.
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Les recettes d'une cuisine zen et sans gluten
Avec un brin d’information, un placard astucieusement rempli et une pincée d’imagination, l’alimentation sans gluten s’ouvre à de nouveaux horizons gourmands. Voici quelques conseils pour se régaler en oubliant le blé, mais pas la joie de mitonner.
Marie MersierMaux de ventre ou de tête, fatigue, ballonnements… l’hypersensibilité, voire l’intolérance au gluten (ou maladie cœliaque) ont nettement affecté la relation gourmande que l’on entretenait avec lui. Un désamour qui a parfois été qualifié d’effet de mode, mais qui est pourtant une réalité, confirmée par des études sur le sujet.
Plusieurs facteurs expliquent cela : la transformation génétique des céréales modernes, qui a eu comme conséquence de rendre le gluten contenu dans ces dernières bien moins tolérable d’un point de vue digestif. Ajoutez à cela un système immunitaire – donc digestif – fragilisé par nos modes de vie modernes, du gluten qui se cache un peu partout car il apporte liant et moelleux. Un sacré mix qui ne fait pas bon ménage.
Autres farines, autres saveurs
En cas de maladie cœliaque ou d’allergie au blé, le gluten doit être strictement proscrit. Si on est hypersensible, le supprimer permettra de retrouver un mieux-être général. Mais, concrètement, comment faire ? On laisse de côté le seigle, l’avoine, le blé et l’orge, et on regarde avec attention la liste des ingrédients de nos courses pour s’assurer que celles-ci ne contiennent pas de gluten (exemple : dans la levure, les fromages à tartiner, les sauces…).
Puis, on remplace certains incontournables (farines, pâtes…) par des alternatives avec lesquelles se familiariser. En ce qui concerne les farines, il existe désormais de nombreuses marques (notamment Markal ou Ma Vie Sans Gluten, en vente sur greenweez.com) qui proposent des farines de riz, pois chiche, châtaigne, ou des préparations pour réaliser un pain maison ou des pâtes à pizza…
Afin de préparer des gâteaux, crêpes, pancakes avec des goûts et textures satisfaisants, il est conseillé de mélanger ces farines et d’y associer parfois de la fécule, de la poudre d’amande ou de la poudre à lever. Et pour le fameux plat de pâtes, l’offre commerciale s’est nettement améliorée ces dernières années, déclinant des pâtes colorées aux légumineuses ou au maïs, des fusillis au sarrasin, des tagliatelles ou spaghettis de riz. Mais, soyons honnêtes, cela aura un léger impact sur le montant du panier de courses.
La bonne idée : plus de légumes et plus de légumineuses (lentilles, haricots, pois chiches, pois cassés). Alors on fait le plein de céréales sans gluten comme le riz (qu’il soit blanc, noir ou rouge), le millet ou le sarrasin avec lesquels préparer des salades composées ou des poêlées de légumes. S’ils sont en flocons, ils permettront de concocter de délicieux porridges pour le petit déjeuner, bien plus intéressants d’un point de vue nutritionnel qu’une tartine beurrée.
Et puis, imaginez : légumes farcis ou rôtis, salades de lentilles aux herbes fraîches, risotto aux fèves, galettes aux flocons de riz, taboulé de millet, polenta crémeuse, blinis au sarrasin. De même, afin de nourrir votre inspiration, quelques livres pourront rejoindre votre bibliothèque et seront de précieux alliés au quotidien. Par exemple : « Super-recettes sans gluten », aux éditions Mango, ou, plus récemment, « le Livre de la cuisine sans gluten », aux éditions Phaidon (plus onéreux, mais précieux tour du monde de recettes naturellement sans gluten et ne faisant pas intervenir d’ingrédients de substitution). Une vie gourmande et sans gluten est possible !
Carrot cake sans gluten
Ingrédients pour 8 personnes :
Pour le gâteau : 250 g de carottes râpées 60 g de sucre complet 10 g de levure chimique sans gluten 1 pincée de sel 1 c. à café de cannelle en poudre 1 c. à café de gingembre en poudre ½ c. à café de noix de muscade râpée 2 œufs 80 g de farine de riz complet 20 g de fécule de pomme de terre 20 g d’amandes 2 c. à soupe d’huile d’olive 50 g de noix de pécan 30 g de noisettes
Pour le glaçage : 50 g de beurre mou 200 g de sucre glace 100 g de fromage crémeux 1 citron non traitéPréparation : 1 heureDifficulté : facile
- Préchauffer le four à 180 °C (thermostat 6).
- Dans un saladier, verser les œufs, le sucre complet ainsi que le sel. Mélanger la préparation jusqu’à ce que les œufs blanchissent. Puis éplucher et râper finement les carottes. Pendant ce temps, faire griller les amandes dans une poêle chaude pendant 3 à 4 minutes avant de les mixer. Ajouter les carottes et les amandes en poudre dans le saladier.
- Ajouter ensuite les 80 g de farine de riz complet, les 20 g de fécule de pomme de terre, la levure sans gluten et l’huile d’olive. Mélanger la préparation. Ensuite, à l’aide d’un couteau, hacher grossièrement les noix de pécan et les noisettes avant de les ajouter au reste. Une fois la préparation homogène, ajouter les épices.
- Verser la préparation dans un moule et enfourner pour environ 30 minutes. Puis laisser refroidir le carrot cake, qui doit encore être fondant à l’intérieur, et préparer le glaçage. Travailler le beurre mou avec le sucre glace. Ajouter le fromage frais et fouetter l’ensemble, mais pas trop longtemps afin que le mélange ne soit pas trop liquide. Étaler le glaçage sur le gâteau refroidi et laisser durcir 12 heures au frigo. Avant de servir, râper un peu de zestes de citron au-dessus du cake.
À l’apéro. Une belgeLes douces soirées de printemps célèbrent le retour des bières en terrasse. Mais cette pause rafraîchissante est souvent synonyme de gluten. En revanche, à la maison, grâce à quelques marques novatrices, pas question de se priver. Fondée en 1891, la Brasserie de Brunehaut propose une gamme de bières bio et sans gluten, dont une blonde légèrement dorée, produite avec de l’orge cultivé dans son propre domaine. Avec sa saveur ronde et épicée, elle comblera les amateurs de cette boisson mousseuse et conviviale dont on se lasse rarement. Bière blonde sans gluten, Brasserie de Brunehaut, 2,08 euros
Tartine. Craquant sarrasinAu petit déjeuner ou en guise de mise en bouche, la tartine est un classique. Fabriquées en France à partir de farine de riz et de sarrasin, ces tartines croustillantes sans gluten seront une parfaite alternative à la tranche de pain grillé. Accompagnés de fromage frais aux herbes, d’une tranche de saumon ou nappés de purée d’amande à l’heure du goûter, ces en-cas exempts d’huile de palme et de sucres ajoutés se dégustent l’esprit léger, sans alourdir la digestion. Tartines craquantes au sarrasin, environ 2,20 euros
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Bon et sain Le Figaro
Covid-19, ce qu'il faut savoir cette semaine: la Chine sous cloche
Camille LestienneAlors que la plupart des pays vivent avec le virus, la Chine est piégée par sa stratégie «zéro Covid».
Bonjour,
En Chine, là où le Sars-CoV-2 a pris naissance, la vie avec le Covid se passe sous cloche. Face à la contagiosité d'Omicron, les grandes villes comme Shanghaï et peut-être bientôt Pékin sont prises au piège de la stratégie «zéro Covid» imposée par le régime autoritaire chinois. Les habitants sont au bord de la crise de nerfs. Les Français vivent, eux, avec le virus. Ce dernier continue de sévir, fauchant encore quotidiennement des vies, mais la pression sur les services hospitaliers est retombée. L'heure est au bilan du «quoi qu'il en coûte». Surprise! les dépenses publiques ont moins augmenté qu'ailleurs mais les mesures de soutien ont permis aux entreprises de se renforcer et d'éviter le «mur de faillites».
Bonne lecture,
Camille Lestienne, journaliste au Figaro.
1. Le piège du «zéro Covid» se referme sur la Chine
Les Chinois confinés... Ils hurlent leur colère aux fenêtres des gratte-ciels. Les habitants de Shanghaï sont strictement confinés depuis le mois de mars sans aucune possibilité de s'aérer. Certains aujourd'hui osent s'insurger contre des restrictions sanitaires jugées absurdes à l'heure d'Omicron, rapporte le correspondant du Figaro Sébastien Falletti. Mais le régime autoritaire qui a érigé la stratégie «zéro Covid» en exemple de la supériorité chinoise face aux Occidentaux, s'obstine à mettre le pays sous cloche. Même la capitale Pékin est aujourd'hui menacée alors qu'une immense campagne de tests a été lancée. Bien qu'on ne compte officiellement pas plus d'une cinquantaine de morts par jour dans le pays et à peine 30.000 cas, soit bien moins qu'en France, le piège du «zéro Covid» est en train de se refermer sur l'Empire du Milieu. «Le nombre de lits en soins intensifs par habitant est deux fois plus faible qu'en France, analyse l'épidémiologiste Arnaud Fontanet. Compte tenu du nombre de personnes âgées et d'une couverture vaccinale insuffisante, l'État chinois n'a tout simplement pas le choix.»
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... et pas assez vaccinés. La vaccination est en effet le point faible de la stratégie chinoise: malgré une couverture vaccinale assez élevée dans la population générale, à peine plus de la moitié des plus de 80 ans sont vaccinés. Quant à l'efficacité des vaccins chinois, elle est remise en cause notamment sur le long terme. «L'immunité de groupe ne pourra probablement pas être atteinte avec les vaccins actuels», avance un chercheur hongkongais qui recommande aux autorités sanitaires d'«approuver sans délai le vaccin Pfizer/BioNTech, ou à défaut d'administrer trois injections du vaccin inactivé». Et cela d'autant plus que les deux nouvelles sous-lignées du variant Omicron, baptisées BA.4 et BA.5, découvertes en Afrique du Sud menacent le pays d'une cinquième vague. Le variant BA.4 est 8 % plus infectieux que BA.2 et BA.5 l'est 12 % davantage, selon les cas analysés en avril en Afrique du Sud.
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2. Où en est l'épidémie en France?
Combien encore de morts? Dans l'Hexagone, l'épidémie continue de refluer. Tous les indicateurs sont en baisse notamment en réanimation où 1.465 malades étaient accueillis mercredi, sous le seuil des 1.500 passé mardi. Ils étaient presque 4.000 au pic de la cinquième vague en janvier dernier. On compte toutefois encore 102 décès à l'hôpital en 24 heures. Le Covid-19 fera-t-il autant de morts en 2022 qu'en 2020 et en 2021, comme l'estime Antoine Flahaut? Le journaliste du service sciences du Figaro, Vincent Bordenave, s'est chargé de vérifier les propos du célèbre épidémiologiste. Si la France comptabilise déjà près de 22.000 décès dus au Covid depuis janvier, rien ne permet d'affirmer aujourd'hui que le rythme se maintiendra cette année pour atteindre les plus de 60.000 morts des années précédentes. Que nous réserve encore 2022 ? «Nul ne sait répondre à ces questions, concède Antoine Flahault. Mais cela ne signifie pas que nous ne pouvons pas mieux nous préparer et chercher à mieux anticiper».
Dernier allègement? En attendant, Gabriel Attal, mercredi, a laissé entendre en sortie du conseil des ministres une prochaine «adaptation» des dernières mesures sanitaires en vigueur. Demeurent l'obligation du port du masque dans les transports, l'isolement obligatoire après un test positif, l'obligation vaccinale pour les soignants et le passe sanitaire dans les établissements de santé .
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Les chiffres à retenir
- 1465 malades en soins critiques (-33 depuis la veille)
- 22.319 patients hospitalisés (-530 depuis la veille)
- 47.925 nouveaux cas détectés (67.711 il y a une semaine)
- 102 décès en 24 heures à l'hôpital (146.376 morts depuis le début de l'épidémie à l'hôpital et en Ehpad)
- 53,4 millions personnes ont un schéma vaccinal complet (79,3% de la population)
- 41,2 millions de doses de rappel administrées
Source : Santé publique France au 4 mai
3. La citation
Tout le monde nous attendait et cet échec a été extrêmement douloureux.
Mea culpa de Sanofi. Deux ans après le début de la pandémie, Sanofi n'a toujours pas commercialisé de vaccin anti-Covid. «C'est, il faut le reconnaître, un échec (...) par rapport à la rapidité qu'il fallait», a admis mardi pour la première fois Serge Weinberg, le président du géant pharmaceutique, devant les actionnaires réunis en assemblée générale. Alors que son seul sérum contre le Covid est toujours en cours d'examen aux États-Unis et dans l'Union européenne, la direction de Sanofi a admis sa contre-performance. Le laboratoire français a toutefois publié des résultats en nette croissance au premier trimestre, avec un bénéfice net en hausse de plus de 28% sur un an.
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4. Le bilan du «quoi qu'il en coûte»
Dépenses publiques. C'est une surprise, le gouvernement français a finalement moins dépensé que ses voisins pendant la crise du Covid-19. Entre 2019 et 2021, les dépenses publiques en euros ont progressé de 10,7 % en France, contre 14,5 % en moyenne dans la zone euro (et même 17,6 % en Allemagne), évalue François Ecalle, fondateur de Fipeco, dans une récente note. Le «quoi qu'il en coûte» n'a en effet pas été une exception. Mais le cocorico est vite ravalé si on rappelle, comme le fait l'ancien magistrat de la Cour des comptes, que la France a affronté la pandémie avec des finances publiques bien plus dégradées que la plupart de ses voisins européens.
Soutien public. Si l'on veut pavoiser, il faut se féliciter des mesures de soutien public qui, bien que ponctuelles, ont eu en réalité un effet structurel positif sur les entreprises françaises. Grâce à elles, la France va échapper au «mur de faillites» annoncé à de multiples reprises depuis le début de la crise sanitaire. Le nombre de procédures de sauvegarde, redressements et liquidations judiciaires reste faible et ne devrait remonter que progressivement pour retrouver un rythme normal.
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5. Masque et passe
Depuis le 14 mars, les restrictions sanitaires liées à l'épidémie sont pour la plupart abandonnées. Cependant, masque et passe sont encore requis dans certains lieux:
Le masque reste exigé dans les transports collectifs de voyageurs et les établissements de santé. Le port du masque reste recommandé pour les personnes positives et cas contacts à risque, les personnes symptomatiques et les professionnels de santé.
Le passe sanitaire (vaccin, test négatif, certificat de rétablissement) est toujours demandé à l'entrée des hôpitaux, des maisons de retraite et des établissements pour personnes handicapées.
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6. Les réflexes à conserver
Le virus se transmet par les gouttelettes et les aérosols. Les gestes barrières détaillés par le ministère de la Santé doivent être observés pour se protéger et protéger les autres:
- Se laver les mains régulièrement ou utiliser du gel hydroalcoolique
- Tousser ou éternuer dans le pli de son coude
- Utiliser des mouchoirs à usage unique
- Eviter de se toucher le visage
- Aérer les pièces le plus souvent possible, au minimum quelques minutes toutes les heures
- Saluer sans serrer la main et arrêter les embrassades
7. Que faire en cas de symptômes ?
La maladie se manifeste le plus souvent par la toux, la fièvre ou la sensation de fièvre, la perte de l'odorat et du goût, la fatigue. Si après quelques jours, vous avez du mal à respirer ou êtes essoufflé, il faut contacter le 15. Les symptômes seraient plus légers avec le variant Omicron, s'apparentant à ceux d'un rhume: maux de gorge, maux de tête, écoulement nasal.
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En cas de signes de la maladie, le plus important est de se faire tester. Le test, PCR ou antigénique, reste gratuit pour les non vaccinés sur prescription médicale ou après avoir été identifié comme cas contact par l'Assurance maladie. En cas de résultat positif sur un autotest, un test PCR de confirmation est recommandé. En attendant le résultat, vous devez vous isoler et porter un masque. Dans le cas où le test est positif, l'isolement doit durer 7 jours à compter des premiers symptômes pour les personnes vaccinées, 10 jours pour les personnes non vaccinées. Il peut être rompu à respectivement J+5 ou J+7, si on dispose d'un test négatif et que l'on n'a pas de symptômes depuis 48 heures. Bon à savoir, depuis le 21 mars 2022, les cas contact n'ont plus besoin de s'isoler, vaccinés ou non.
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À la semaine prochaine.
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LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.
Covid-19 : 67.017 nouveaux cas en 24 heures, 123 morts dans les hôpitaux français
LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.
Covid-19 : 47.925 nouveaux cas en 24 heures, 102 morts dans les hôpitaux français
LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.
Le Figaro
Manque d'évolution, forte pression... La désillusion des jeunes notaires
Le FigaroENQUÊTE - Considérée par beaucoup comme une profession très rémunératrice, la réalité est tout autre pour ces jeunes professionnels qui entrent dans les études de notariat en tant que salariés.
« Au début, j'adorais le notariat. Mais les conditions de travail sont très dures, on travaille énormément et il n'y a aucune reconnaissance », martèle Sophie, 35 ans, diplômée notaire et qui s'est reconvertie dans le conseil en financement immobilier, il y a deux ans. Comme Sophie, ils semblent être nombreux à avoir quitté ce métier après des expériences difficiles. Un groupe Facebook nommé « les repentis du notariat » est même composé de plus de 5000 membres.
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Plusieurs raisons viennent expliquer cette désillusion. Après un master en droit puis l'obtention du diplôme de notaire, la plupart des jeunes professionnels rejoignent les études notariales comme «notaire assistant». « C'est un métier très administratif. La majorité du travail consiste à relancer les clients et les agents immobiliers pour récupérer les documents nécessaires. On ne rencontre jamais les clients », déplore Mathilde, âgée de 26 ans, diplômée notaire, qui a préféré se reconvertir en free-lance en communication pour les notaires au bout de deux ans comme notaire assistante au sein de trois études notariales différentes.
Un ressenti partagé par Sophie : « On gère l'ensemble du dossier du début jusqu'à la fin mais nous n'avons aucune reconnaissance de notre travail puisque les clients ne nous voient pas, nous n'assistons pas à la partie finale et la plus gratifiante qu'est la signature de l'acte. Nous n'avons pas vraiment de reconnaissance financière non plus », affirme-t-elle. Connue pour ses très hauts salaires, la réalité de la rémunération du métier de notaire est effectivement plus complexe qu'il n'y paraît. En effet, un notaire assistant gagne environ 2800 euros brut par mois. « Je m'attendais à mieux gagner ma vie, c'est ce que l'on a tous en tête. Et surtout, le problème est qu'il y a énormément d'heures supplémentaires, c'est presque systématique. J'ai demandé des augmentations que je n'ai pas obtenues », explique Sophie qui évoque des journées se terminant vers 20h en Normandie et vers 22h à Paris.
«J'allais au travail avec la boule au ventre»
À cela vient parfois s'ajouter une atmosphère de travail délétère. « J'allais au travail avec la boule au ventre. En termes de management, c'était terrible. Les notaires associés nous hurlaient dessus parce qu'ils étaient eux-mêmes stressés de réaliser un certain nombre de dossiers », se souvient Mathilde, qui travaillait à Paris. Une pression au travail vécue également par Sophie : « Lorsque je ne faisais pas suffisamment d'heures supplémentaires, cela se passait très mal, c'était presque du harcèlement. »
Une des solutions pour changer de missions est de devenir notaire salarié afin de recevoir les clients et de signer les actes notariés. Mais problème, cette évolution est souvent très difficile à obtenir. Un accès complexe à ce type de poste vécue par Sophie au cours de ces différentes expériences professionnelles. « Au bout de quatre années dans une étude notariale de Normandie, ma demande d'évolution a été refusée. Comme celle de l'ensemble de mes collègues. J'ai déménagé exprès à Paris en espérant qu'il y serait plus facile d'évoluer. Cela n'a pas été le cas non plus », regrette-t-elle. Une expérience qui l'a finalement convaincu de quitter ce métier.
Mais même lorsque ce poste finit par être obtenu, les heures supplémentaires et la pression ont parfois raison des heureux élus. À 28 ans, Dorian a quitté son poste de notaire salarié à Bordeaux pour devenir agent immobilier à son compte. « J'ai eu beaucoup de chance d'être nommé notaire salarié aussi jeune. Mais je m'investissais énormément avec des horaires de travail qui pesaient fortement sur ma vie personnelle. L'impact psychologique et émotionnel était trop fort. Il y a une pression sur le nombre de dossiers à réaliser, c'est un rythme très soutenu qui empêche parfois de prendre le temps de bien faire», reconnait-il.
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Pour détenir sa propre étude notariale et être donc à son compte, plusieurs options sont à présent envisageables. La reprise d'une étude déjà en activité est possible mais représente un coût conséquent. Mais depuis 2016, avec la loi Macron, le notariat connaît une relative libéralisation alors que l'ouverture de nouveaux offices était jusqu'alors extrêmement encadrée. Cette nouvelle voie d'accès a permis l'installation de près de 700 nouveaux notaires en 2019-2020. Le gouvernement a fixé à 250 l'objectif de nouvelles nominations d'ici à 2023. Les candidatures font l'objet d'un tirage au sort lorsqu'elles dépassent le nombre de places offertes. Une option qui n'a pas tenté ces jeunes professionnels, écœurés et fatigués par le métier. «Psychologiquement, il me fallait totalement tourner la page pour avancer», reconnaît Dorian. Même chose pour Mathilde : «Je n'ai plus du tout envie d'exercer ce métier. Même à son compte, ça ne vaut pas le coup», tranche-t-elle.
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Le Figaro
Internet: quand la violence s’invite dans le métavers
Chloé WoitierENQUÊTE - Ces mondes virtuels persistants voient déjà déferler les agressions. Leur sécurisation s’annonce comme un défi.
«La sécurité doit être prise en compte dans la construction du métavers dès le premier jour», avait clamé Mark Zuckerberg en présentant le nouveau grand chantier du groupe Facebook, devenu Meta. Pourtant, les premiers pas de ces univers virtuels persistants, présentés comme étant le futur visage d’internet à l’horizon 2030, ont été le théâtre de scènes dérangeantes. Sur Horizon Worlds, un monde en réalité virtuelle conçu par Meta, des femmes se sont plaintes d’avoir été agressées par des utilisateurs masculins. Ces derniers mimaient des actes sexuels, les insultaient et empêchaient leurs avatars de s’enfuir. «Lorsque je lui ai dit d’arrêter, il a haussé les épaules comme pour dire “je suis dans le métavers, je fais ce que je veux”», témoigne une utilisatrice dans le New York Times.
Insultes, racisme, harcèlement, menaces… L’association américaine Center for Countering Digital Hate a pu constater en l’espace d’une journée une centaine d’actes répréhensibles sur Horizon Worlds, qui ne fonctionne aujourd’hui qu’aux États-Unis. D’autres usagers se plaignent de subir des insultes de la part d’enfants qui ne sont pas censés être là, la plateforme étant interdite aux mineurs.
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Ces problèmes de modération ne s’arrêtent pas à Meta. Une journaliste de la BBC s’est fait passer pour une ado de 13 ans sur l’application sociale en réalité virtuelle VRChat. Son personnage a pu assister à des orgies virtuelles et voir un adulte demander avec insistance à une jeune fille d’enlever les vêtements de son avatar. Pour le psychologue Serge Tisseron, ce type d’expériences n’est pas anodin.Vécue à travers les yeux de l’utilisateur, «la réalité virtuelle crée l’illusion d’être en contact immédiat avec notre corps, explique-t-il. Cela incite à une plus grande vigilance sur les contenus, notamment violents et pornographiques.» Pour la consultante Stella Jacob, qui a réalisé sa thèse professionnelle sur la sécurisation des métavers, «la toxicité en ligne a un impact sur la santé mentale, et il arrivera un moment où on ne considérera plus le métavers comme un simple jeu mais comme un endroit justiciable.»
Des «bulles de protection»
Meta est conscient de ces problèmes. Dans un mémo obtenu par le Financial Times, Andrew Bosworth, le responsable du projet métavers, a expliqué en novembre à ses équipes que la réalité virtuelle «peut être un environnement toxique, notamment pour les femmes et les minorités», et que les mauvais comportements représentent une «menace existentielle» pour la stratégie de long terme du groupe. Cela risque de «détourner le grand public» de son métavers, dont la construction lui coûte 10 milliards de dollars par an et devrait durer jusqu’en 2030. «La sécurité de ces espaces sera aussi un énorme enjeu pour les marques», souligne Pierre Acuña, directeur gaming chez Havas. Meta ne peut pas prendre le risque de perdre le soutien des annonceurs. Le groupe a donc déjà mis en place plusieurs fonctionnalités pour bloquer des utilisateurs nocifs, créer autour de soi une «bulle de protection», ou envoyer aux modérateurs une capture vidéo de l’agression.
Mais dans un communiqué, Andrew Bosworth a souligné «que nous avons besoin d’une collaboration entre les entreprises, les experts et les législateurs pour développer de nouveaux outils afin que le métavers soit un espace sûr». «Ce discours marque une prise de conscience, ce qui est rare chez Meta, explique Hervé Rigault, président de la société de modération Netino. Il faut saisir cette main tendue. Sinon, dans dix ans, nous n’aurons plus qu’à mettre des pansements sur une jambe de bois. Moins on s’occupera de la question de la modération du métavers, plus il y aura des comportements déviants. Et les créateurs de ces univers risquent d’être dépassés par Frankenstein.»
Des défis techniques inédits
Mais la modération de tels espaces présente des défis techniques inédits. Les réseaux sociaux que nous connaissons aujourd’hui gèrent essentiellement, avec plus ou moins de réussite, des messages écrits. Demain, il faudra y ajouter la voix, mais aussi les gestes et les comportements, le tout en temps réel. «Pour la modération du comportement, le point de départ, ce sera les signaux faibles. Un utilisateur qui répète les mêmes mots, qui fait des bruits de bouche, qui souffle dans son micro éveillera une alerte, de même s’il se met à suivre de près un avatar féminin ou si l’on comprend ce qu’il essaye de toucher», explique Charles Cohen, fondateur de Bodyguard, solution de modération par l’intelligence artificielle.
Pour la modération du comportement, le point de départ, ce sera les signaux faibles. Un utilisateur qui répète les mêmes mots, qui fait des bruits de bouche, éveillera une alerte
La start-up vient de lever 9 millions d’euros pour s’attaquer à la problématique du métavers, avec en premier lieu la modération de l’audio en direct. «On ne peut pas agir en temps réel, mais on peut détecter les mauvais comportements et prendre des sanctions adaptées à la situation», allant du coupage du micro à un bannissement de la plateforme. Cette solution est dans un premier temps commercialisée auprès des acteurs du jeu vidéo, qui connaissent bien ces problématiques. L’éditeur Riot Games a banni, temporairement ou définitivement, 40.000 comptes toxiques sur son jeu en ligne compétitif Valorant sur le seul mois de janvier. Mais malgré ces efforts, «la fréquence à laquelle nos joueurs sont confrontés au harcèlement n’a pas diminué de manière significative», a reconnu l’entreprise.
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«Si on veut résoudre le problème sur le long terme, il va y avoir besoin d’éducation et de technologies transparentes pour expliquer les sanctions», poursuit Charles Cohen. Pour Stella Jacob, «comprendre en détail pourquoi on a été modéré peut créer de la remise en question et une volonté de changer». La maison mère de Netino, Webhelp, commence déjà à se pencher sur ces problématiques. Elle va gérer d’ici cet été la modération du métavers en cours de construction The Sandbox, qui mêlera intelligence artificielle et supervision humaine. «Des plateformes ont compris que l’absence de modération solide présentera un problème pour leur image, leur attractivité et donc leur business», souligne Charles Cohen. Or, avant même son lancement, The Sandbox a attiré des investissements d’Adidas, Carrefour ou Axa. Il s’agira ensuite de les retenir.
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Le Figaro
Braquage à main armée dans une bijouterie Chanel, rue de la Paix à Paris
Nicolas DaguinMargaux d'AdhémarINFO LE FIGARO - Au moins quatre personnes casquées ont pris la fuite à moto. Une enquête pour «vol à main armée» a été ouverte. Aucune information n'est pour l'instant connue concernant le montant du préjudice.
Tout s'est déroulé en quatre à cinq minutes. Ce jeudi, peu après 15 heures, quatre malfaiteurs lourdement armés ont braqué la bijouterie Chanel de la rue de la Paix à Paris, a-t-on appris de source policière. Si aucune information n'est pour l'instant connue concernant le montant du préjudice, deux sacs de sport auraient été remplis avec «des bijoux et des montres se trouvant sur les présentoirs intérieurs, qui ont été retrouvés totalement vides», nous assure cette même source.
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«Ils sont arrivés entre 15 heures et 15h10 devant la bijouterie», confie au Figaro un commerçant qui a assisté à la scène. À 15h11, une moto et un scooter stationnaient sur le trottoir devant le magasin Chanel. Un homme, vêtu d'un blouson et d'un casque noir, montait la garde devant les véhicules, pendant que trois autres individus cagoulés étaient à l'intérieur du magasin, nous précise un passant.
L'un des trois individus portait «une Kalachnikov en bandoulière», ajoute le commerçant. Les malfaiteurs sont ressortis quelques minutes plus tard avec plusieurs sacs de sport, avant de prendre la fuite par la rue Daunou en direction de l'avenue de l'Opéra, nous assure le même passant. Interrogé par Le Figaro, l'agent de sécurité, en état de choc, rapporte avoir été «plaqué au sol» par les malfaiteurs.
À 15h18, huit policiers à vélos arrivaient sur place. Un commerçant, qui a eu le réflexe de noter la plaque d'immatriculation d'un des véhicules, l'a communiquée aux forces de l'ordre. Toutefois, selon une source policière, il s'agirait de fausses plaques d'immatriculation. Aucun blessé n'est à déplorer et aucun tir n'a été effectué.
Tout le secteur autour de la place Vendôme est bouclé par les forces de l'ordre. Une enquête pour «vol à main armée» confiée à la brigade de répression du banditisme (BRB) ainsi qu'à la 1ère Direction régionale de la police judiciaire de la préfecture de police de Paris (DPJ) a été ouverte, a indiqué le parquet de Paris au Figaro. Selon une source policière, des vitrines ont été endommagées. Par ailleurs, les individus ont été aperçus par un groupe de CRS sur l'autoroute A86 et ont commis un refus d'obtempérer. «On a affaire à des personnes qui ont l'habitude d'effectuer ce genre de chose», a confié Noura B., du syndicat de police Alliance, lors d'une conférence presse organisée sur place, quelques heures après les faits.
Paris : des policiers agressés par plusieurs migrants porte de Clignancourt
Blessée au visage, une policière s'est vu délivrer trois jours d'Incapacité temporaire de travail (ITT).
Regarder la vidéoDrôme : un détenu de la prison de Valence s'évade à l'occasion d'une sortie au zoo
Ahmed B., 43 ans, était incarcéré depuis le 23 novembre 2005 pour purger différentes peines, notamment pour viols avec arme.
Nordahl Lelandais surpris en train d'avoir un rapport sexuel au parloir de sa prison
Condamné en février dernier à la perpétuité, le meurtrier a été arrêté par les geôliers en pleins ébats avec une jeune femme.
L'Humanité
L’emploi à temps partagé, des statuts plus ou moins protecteurs
ActuTravailler à temps partagé offre une variété d’expériences qui répond aux aspirations de nombreux actifs. Attention, ce nouveau mode regroupe différentes situations. Reste donc à trouver le statut qui convient.
Mélanie MermozVous souhaitez changer de vie, mais vous ne trouvez pas d’emploi qui corresponde à vos compétences dans les ressources humaines, l’informatique… Pour de nombreuses PME, ces compétences sont nécessaires mais leur taille ne permet pas d’employer un salarié à temps plein. Le travail à temps partagé est une solution qui répond aux aspirations de mouvement et d’autonomie croissantes chez les travailleurs et aux besoins des entreprises. « La pandémie a eu un impact énorme sur la manière de travailler. Nous assistons à une augmentation du nombre de personnes qui se lancent dans le temps partagé. Si certaines personnes y ont été forcées par un licenciement, cela répond aussi à la volonté de partager son travail en différentes activités », explique David Bibard, fondateur du portail du temps partagé (www.le-portail-du-temps-partage.fr).
Les groupements d’employeurs
Des solutions variées existent avec des statuts plus ou moins protecteurs. Il est tout d’abord possible de lancer son activité en indépendant, via une microentreprise ou une entreprise individuelle. Cette nouvelle forme d’entreprise a été créée par la loi du 14 février 2022, elle remplace l’entreprise individuelle à responsabilité limitée (Eirl) et offre davantage de protection du patrimoine personnel. Attention toutefois à s’assurer que l’activité indépendante vous convient. Il faut, en effet, trouver ses clients soi-même et ne pas être phobique des démarches administratives. Une fois la vitesse de croisière atteinte, il est possible d’obtenir malgré l’indépendance une certaine sécurité. « J’ai cinq ou six clients réguliers, certains depuis le lancement de mon activité de contrôleur de gestion il y a dix ans. Si je perds un contrat, il me reste les autres », apprécie David Bibard.
Il est aussi possible d’exercer cette activité à temps partagé comme salarié. La solution la plus simple est alors d’être multi-employeurs. Encore faut-il pouvoir faire coïncider ses différents contrats. Autre possibilité, travailler pour un employeur unique qui vous met à disposition de plusieurs sociétés. C’est ce que permettent les groupements d’employeurs. Ceux-ci sont nés dans le monde agricole pour répondre aux besoins de saisonniers, ils ont été officialisés en 1985. Près de quarante ans après l’adoption de la loi les encadrant, ils ne sont pas limités à la seule agriculture, mais existent aussi dans la culture, l’animation… Selon la Fédération nationale des groupements d’employeurs (FNGE), il existe actuellement 711 groupements d’employeurs en France, ils emploient 16 600 salariés, dont 70 % en CDI.
Autre solution moins connue et plus récente, l’entreprise de travail à temps partagé (ETTP). Contrairement aux groupements d’employeurs, qui sont des associations loi 1901, il s’agit de sociétés qui mettent des personnels qualifiés à la disposition d’entreprises qui n’ont pas la taille ni les capacités de les employer seules. Les entreprises de travail temporaire peuvent aussi exercer l’activité d’ETTP. Si les missions sont ponctuelles, les salariés mis à disposition sont, eux, en CDI.
droit du travailtemps de travail Le Figaro
Pourquoi Air France-KLM prévoit un redécollage cet été
Jean-Yves GuérinDÉCRYPTAGE - Le transporteur cherche toujours à renforcer ses fonds propres à hauteur de 4 milliards d’euros.
Un vent d’optimisme recommence à souffler sur le transport aérien. Les perspectives pour l’été, la saison où traditionnellement les compagnies gagnent beaucoup d’argent, sont enfin favorables. «Nous nous attendons à avoir cet été un taux de remplissage de nos avions assez proche de celui de 2019, soit plus de 85 %, explique au Figaro Ben Smith, le directeur général d’Air France-KLM. Sur l’Atlantique Nord (routes vers les États-Unis, le Canada et le Mexique), nous aurons une offre supérieure à celle de 2019.»
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Globalement, le groupe proposera au troisième trimestre 85 % à 90 % des capacités d’il y a trois ans. Amérique du Nord, Caraïbes, océan Indien, Europe… Sur ces destinations, les ventes sont très bien orientées pour le groupe franco-néerlandais. Et les augmentations de prix effectuées à cause de la hausse des coûts du kérosène ne dissuadent pas les clients d’acheter des billets. Lufthansa est sur la même longueur d’onde: la semaine dernière, le groupe a vendu plus de billets qu’en 2019 à la même période et il s’attend à transporter un nombre de passagers record en juillet et en août. Positionné sur le court et moyen-courrier, où la reprise est la plus rapide, Ryanair dépasse déjà ses performances commerciales d’avant la pandémie: en avril, il a enregistré 14,2 millions de passagers, contre 13,5 millions le même mois en 2019.
nous avons vu apparaître une nouvelle catégorie de passagers loisirs voyageant en business class qui compense en partie les voyageurs d’affaires qui ne sont pas tous revenus
Un redémarrage qui n’est pas pénalisé par la guerre en Ukraine. «Il n’y a aucun impact sur nos réservations, note Ben Smith. Et nous avons vu apparaître une nouvelle catégorie de passagers loisirs voyageant en business class qui compense en partie les voyageurs d’affaires qui ne sont pas tous revenus.» Sur les vols transatlantiques, la clientèle d’entreprises est remontée à 70 % par rapport à 2019, à 50 %-60 % sur les routes intraeuropéennes.
Début d’année prometteur
Cet optimisme se nourrit aussi des bonnes performances du premier trimestre. Air France-KLM a dépassé les attentes des marchés. Même s’il partait de bas, le groupe a multiplié par deux son chiffre d’affaires comparé au premier trimestre 2021, à 4,4 milliards d’euros. Il a divisé par trois ses pertes nettes, à 552 millions. Lufthansa a doublé ses ventes, à 5,7 milliards, et divisé par deux ses pertes, à 584 millions. «En termes d’Ebitda, nous avons fait mieux que Lufthansa car nous avons mis plus de capacités en sièges», se rengorge Ben Smith. Du coup, Air France-KLM table sur un résultat d’exploitation à l’équilibre au deuxième trimestre et nettement positif au troisième trimestre.
En revanche, le groupe, qui a accumulé près de 11 milliards de pertes depuis le début de la pandémie, n’indique pas quand il compte dégager un résultat net positif. Car il reste des incertitudes. Même s’il ne paye pas tout son kérosène au prix fort grâce à une politique solide de couverture, Air France-KLM suit attentivement l’évolution des cours du pétrole: une nouvelle flambée pourrait lui coûter cher.
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Surtout, le groupe cherche toujours à renforcer ses fonds propres de 4 milliards pour rembourser ses aides d’État. Notamment 3,5 milliards de PGE (prêt garanti par l’État) accordé à Air France. C’est une nécessité: tant qu’il ne se sera pas acquitté de ces dettes, il n’aura pas le droit de participer à la consolidation du secteur. Ainsi, il ne peut pas se positionner pour racheter les 40 % d’ITA (ex-Alitalia), mis en vente par l’État italien. Lufthansa, qui a remboursé ses aides à l’automne 2021, est, lui, candidat avec l’armateur MSC à ce rachat.
Augmentation de capital, émission d’obligations perpétuelles ou refinancement d’actifs, le groupe continue à suivre ces pistes. «Concernant l’augmentation de capital, Air France-KLM souhaiterait que son cours actuellement proche de 4 euros remonte au moins à 4,50 euros pour que les actionnaires actuels ne soient pas trop dilués», souligne un connaisseur du dossier. La piste la plus avancée concerne le refinancement d’actifs. Selon nos informations, une des options pourrait consister pour le groupe à vendre des moteurs d’avions à un partenaire qui les lui louerait en retour.
Pourquoi l’étau judiciaire se resserre sur Carlos Ghosn
ANALYSE - L’ex-patron de Renault et Nissan a reconnu des versements à son profit de la part d’un distributeur omanais de l’alliance, mais nie toute malversation.
Thales devient leader européen de l’entraînement militaire
Le groupe achète Ruag Simulation & Training, filiale du groupe aérospatial et défense suisse Ruag.
Paris : la RATP retire temporairement du service 149 bus électriques après deux incendies en un mois
Quelques semaines après un premier incendie, un tout récent «bluebus» s'est embrasé ce vendredi devant la bibliothèque François Mitterrand. Le même jour, un bus électrique d'une marque différente a pris feu à Carcassonne.
L'Humanité
Respiration : à chaque type de yoga ses bienfaits
ActuStress, quotidien effréné, sentiment de vivre en apnée... Et si on réapprenait à respirer ? Voici quelques techniques simples et efficaces pour retrouver conscience de son souffle et son équilibre physique et émotionnel.
Marie MersierSouffle court et disharmo- nieux, rythme cardiaque qui s’emballe… il est parfois nécessaire de réapprendre à respirer, ce que l’on peut faire notamment grâce à l’un des aspects clés du yoga, le « pranayama » ou science de la respiration. Apprivoiser en conscience le mouvement de l’air qui entre et sort de notre corps a d’innombrables bienfaits sur la santé et le bien-être : diminution du stress, vitalité augmentée, sommeil apaisé, concentration boostée.
Le bébé respire avec le ventre, mais, en grandissant, l’être humain prend l’habitude de respirer avec le haut du corps. Alors, pour commencer, la respiration abdominale sera une précieuse alliée, car elle stimulera notre sens de l’observation sur nos mécanismes respiratoires. Plus ample que la respiration thoracique, la respiration ventrale stimule le diaphragme, donc les poumons, pour offrir une meilleure oxygénation et un massage des organes abdominaux. On peut la pratiquer assis ou allongé, une main sur le ventre, l’autre sur la poitrine. On inspire par le nez durant cinq secondes en gonflant le ventre au maximum, et l’on expire – également cinq secondes – en le rentrant le plus possible. À l’inspiration, on visualise des images positives, ce que l’on souhaite accueillir dans sa vie, à l’expiration on imagine ce dont on ne veut plus. Cinq à dix minutes par jour suffisent pour se reconnecter en douceur et confiance.
Recommandée pour les débutants et efficace sur le stress, la respiration carrée, ou « samavritti », consiste à inspirer, suspendre son souffle à poumons pleins, expirer et suspendre son souffle à poumons vides sur des temps égaux (par exemple sur 2, 4 ou 6 temps). Elle se répète de 5 à 10 fois.
souffle et cortisol
En stimulant les deux hémi-sphères du cerveau, la respiration alternée, ou « nadi shodhana », calme le mental et favorise la concentration. Sauf contre-indications médicales, tout le monde peut la pratiquer, à tout moment de la journée. De nombreuses vidéos se trouve en ligne afin de se familiariser. Voici la marche à suivre. Assis en tailleur, le pouce droit appuie sur la narine droite afin de la bloquer et l’annulaire droit fait la même chose sur la narine gauche. On commence par expirer à gauche en bouchant uniquement la narine droite, on inspire tout de suite à gauche et sur 4 temps, puis on ferme la narine gauche, on ouvre à droite, on expire et on inspire sur 4 temps. Ensuite, on ferme la narine droite, on expire de nouveau à gauche, on inspire, et ainsi de suite pendant plusieurs cycles. En version avancée, il est possible de faire des rétentions d’air entre l’inspiration et l’expiration, d’augmenter les ratios de temps ou la durée des cycles.
Enfin, alliée des systèmes nerveux sympathique et parasympathique, la respiration en « cohérence cardiaque » a des effets bénéfiques à court et long terme. Le principe : des inspirations et expirations de cinq secondes, durant cinq minutes et trois fois par jour. De préférence dès le matin, au moment où la sécrétion de cortisol est la plus importante (1). Autant d’outils à intégrer dans sa routine, avant même d’en ressentir le besoin et de finir en apnée. Mieux respirer, c’est mieux vivre.
Reconnaître la chlamydia, infection silencieuse qu’il vaut mieux prévenir que guérir
Maladie de plus en plus courante chez les moins de 30 ans, la chlamydia n’est pas sans danger. D’ailleurs, si l’infection n’est pas soignée, elle risque d’entraîner des problèmes de fertilité, des complications lors de la grossesse ou être transmise au nouveau-né. D’où l’importance d’un dépistage précoce.
Elles courent, elles courent, les maladies d’amour. Depuis quelques années, la France connaît une recrudescence des infections sexuellement transmissibles (IST), particulièrement chez les jeunes entre 15 et 24 ans. Parmi les plus courantes, on relève le VIH/sida, l’herpès, les hépatites B et C ou encore la gonococcie. Mais une autre se démarque par sa fulgurante progression : l’infection à Chlamydia. Selon le bulletin de santé publique publié en décembre 2020 par Santé publique France, le nombre de diagnostics positifs en secteur privé a augmenté de 29 % entre 2017 et 2019. Dans un nouveau bilan publié en décembre dernier, les chiffres étaient en légère diminution de 6 % sur 2,3 millions de dépistages en 2020. Dans les centres gratuits d’information, de dépistage et de diagnostic (Cegidd), les résultats sont plus encourageants, avec une baisse de 30 %, sur 258 000 tests.
La transmission de la bactérie Chlamydia trachomatis peut s’opérer lors d’un rapport non protégé, qu’il soit vaginal, anal, oral ou par simple contact. Parfois silencieuse, la chlamydia peut faire apparaître certains symptômes, très incommodants, qui sont les mêmes pour l’homme et la femme, tels que des brûlures, des douleurs urinaires ou des picotements. Si la maladie n’est pas dangereuse au premier abord, il est quand même nécessaire qu’elle soit prise en charge le plus rapidement possible pour éviter les complications. Alors qu’il est encore rare – mais pas exclu – que la chlamydia puisse porter atteinte à la stérilité de l’homme, la femme, souvent asymptomatique, est plus exposée à ce risque. La bactérie, qui se niche dans le col de l’utérus, vient ensuite causer une réaction inflammatoire sur les trompes de Fallope, pouvant possiblement les boucher et entraîner la stérilité.
Traitement par antibiotiques
Là ou le bât blesse, c’est qu’une femme infectée et enceinte (risque accru de grossesse extra-utérine et de fausse couche) peut transmettre la chlamydia au nouveau-né lors de l’accouchement. Cette transmission risque de lui causer une conjonctivite ou, plus grave, une pneumonie néonatale. Si la mère connaît son infection, la surveillance et la prise en charge seront évidemment meilleures. C’est pourquoi il est fondamental de se faire tester, non seulement après des rapports non protégés avec des partenaires « inhabituels », mais aussi durant la grossesse.
Si le dépistage est positif, qu’il s’agisse d’un homme, d’une femme ou d’une femme enceinte, plusieurs traitements par antibiotiques sont possibles. Le médecin pourra prescrire une dose de 1 gramme d’azithromycine, de 100 milligrammes de doxycycline à prendre sur une semaine ou encore de l’érythromycine 500 milligrammes pendant deux semaines en cas de grossesse. Enfin, le plus important est d’informer les personnes potentiellement concernées, pour mettre fin à la transmission de la bactérie.
Bien-être L'Humanité
Un tour de passe-passe, le joint ?
ActuDes infiltrations entre les murs et la baignoire, le lavabo ou encore l’évier ? N’attendez pas le plombier pour agir. Refaire des joints protecteurs n’est pas si sorcier.
Marcel GuedjSoumis aux projections d’eau, les joints d’étanchéité au silicone qui protègent les murs et les meubles en périphérie des lavabos, baignoires ou éviers, finissent par moisir et/ou se décoller. Dégradés, ils perdent de leur efficacité, sans parler de leur aspect désastreux ! Avant de les remplacer, il faut enlever les joints défectueux et bien nettoyer l’emplacement, car on ne peut pas se contenter de supprimer uniquement les parties endommagées ou de remplacer les parties manquantes.
Après avoir fait place nette, passez à la pose du nouveau joint en silicone, une pâte en cartouche, dont l’application se fait avec un pistolet spécial, dit pistolet extrudeur, au maniement assez simple. La cartouche est équipée d’une canule qui, entaillée en biseau (au cutter) pour donner au joint l’épaisseur voulue, permet de déposer un cordon continu de produit en appuyant sur la gâchette du pistolet. Le plus difficile consiste à déplacer le pistolet régulièrement sans trembler ni donner d’à-coups pour obtenir un joint régulier sur toute la longueur. Mais le coup de main s’acquiert vite. Et puis, les petites irrégularités d’épaisseur ne sont pas bien graves, d’autant que l’on égalise le joint en le lissant en finition, ce qui contribue à bien l’appliquer dans l’angle.
Article sans titre
1 Supprimer le joint défectueux de préférence avec un grattoir en plastique pour ne pas rayer l’émail.
2 Enlever les résidus de joint et nettoyer l’emplacement avec un chiffon humide.
3 Dégraisser avec un peu d’acétone déposée sur un chiffon.
4 Monter la cartouche de joint sur le pistolet et découper son embout au cutter.
5 Visser la canule fournie sur l’embout de la cartouche et découper son extrémité en biseau selon la largeur du joint souhaitée.
6 Déposer le joint en déplaçant le pistolet sur toute la longueur.
7 Sans attendre, lisser le joint avec le doigt que vous aurez trempé dans de l’eau ou dans du produit vaisselle.
8 Laisser sécher le temps indiqué sur la cartouche de joint en silicone (en général 24 heures).
Attention aux vapeurs toxiques
L’acétone est un solvant efficace mais toxique, irritant pour la peau, l’appareil respiratoire et les yeux, et de surcroît inflammable. À manipuler avec précaution, avec un masque et des gants, dans une pièce aérée.
Bricolage Le Figaro
Famine en Corée du Nord: «Des gens disparaissent des villages»
VU D'AILLEURS - En province, le rêve est de pouvoir servir à ses enfants du riz mélangé à du maïs et à un peu de soupe de soja. Une personne morte de faim il y a quelques jours a laissé un mot dans lequel elle disait qu'elle s'en irait en paix si elle pouvait avoir ne serait-ce «qu'un maquereau et une pomme à manger».
Robert Stefanicki (Gazeta Wyborcza)
Le journal en ligne sud-coréen Daily NK publie des entretiens réguliers avec des informateurs du Nord. Cette fois-ci, trois habitants de l'autre côté de la frontière ont décrit la situation dramatique de la population en dehors des grandes villes en raison de la longue fermeture de la frontière avec la Chine.
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Ri, de la province Ryanggang, raconte avoir vu plusieurs fois des voisins mendier de la nourriture. Peu après, « les cheminées de leurs maisons se sont éteintes ».
Selon Kim, de la province Chagang, dans son district, de janvier à mars, 40 personnes environ sont mortes de faim, et dans le disctrict voisin, une dizaine. Il dit qu'en province, les gens rêvent de pouvoir servir à leurs enfants du riz et du maïs, accompagnés d'un peu de soupe au soja. Une personne morte de faim il y a quelques jours a laissé un mot dans lequel elle disait qu'elle s'en irait en paix à condition d'avoir ne serait-ce « qu'un maquereau et une pomme à manger ».
Pak, de la province du Hamgyŏng du Nord, raconte que depuis novembre dernier, des personnes disparaissent silencieusement des villages. Des avis de disparition sont publiés, mais la police ne les retrouve pas. Quand des gens décèdent, les inminbanjang (les chefs d'unités de voisinage responsables de quelques dizaines de ménages) « montent simplement sur les collines et y enterrent les morts ».
Les voisins doivent contrôler que de la fumée sort des cheminées
Et le pouvoir dans tout ça ? Il recommande l'entraide de voisinage et met en garde contre les « incidents » qui pourraient survenir autour du Jour du soleil (le 15 avril), la fête nationale, qui a lieu le jour de l'anniversaire (le 110e cette année) de Kim Il-sung, le fondateur de l'État nord-coréen. Les autorités craignent en effet que quelqu'un meure ou disparaisse ce jour-là. Lors de cours de propagande, le ministère de l'action sociale appelle les Coréens à ne pas permettre qu'une chose pareille arrive, et à découvrir auparavant dans quelles maisons des gens souffrent de la faim.
Une personne responsable de quelques dizaines de ménages proches (l'échelon de base du contrôle social en RPDC) est chargée de vérifier chaque matin que la fumée sort encore de la cheminée de ses voisins. Si ce n'est pas le cas, elle doit frapper à la porte et s'assurer que personne n'a besoin d'aide.
Même les habitants de Sinuiju, une ville située à la frontière avec la Chine, souffrent de la faim. Autrefois, elle était pourtant considérée comme privilégiée, car la contrebande et le commerce de produits chinois y étaient florissants.
La Corée du Nord plus isolée que jamais
Mais la pandémie de coronavirus a tout bouleversé. Kim Jong Un a eu tellement peur qu'il a fait fermer la frontière avec la Chine - la seule porte du pays ouverte sur le monde.
Privées des matières premières importées, les usines ont dû suspendre leur activité, en conséquence de quoi les revenus de leurs employés ont diminué. La contrebande aussi a été étouffée. Il existe bien un trafic d'État adoubé par le gouvernement, mais l'essentiel de celui-ci bénéficie aux seules élites.
À la mi-janvier, les autorités ont rouvert le trafic transfrontalier de marchandises. Un habitant de la zone frontalière a déclaré au Daily NK que, bien que des trains arrivent de Chine pleins de riz et de farine, « rien de tout ça ne parvient à la population ».
Par contre, en février, à l'occasion de l'anniversaire de l'ancien dirigeant Kim Jong Il, les cadres de Pyongyang ont reçu des cadeaux des autorités : du porc, des œufs, des fruits de mer, des fruits et des légumes.
À présent que la Chine fait face à une nouvelle vague de Covid, la frontière est à nouveau fermée. Cette situation s'ajoute aux sanctions internationales contre Pyongyang pour son programme nucléaire et balistique ainsi qu'à l'augmentation mondiale du coût des matières premières. Le prix du pétrole en Corée du Nord a même augmenté davantage que sur les marchés internationaux.
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Pour couronner le tout, le pouvoir interdit les déplacements dans le pays sous prétexte de lutte contre la propagation du virus. Les Coréens ne peuvent donc plus ramasser des légumes sauvages en montagne, ni pêcher dans les rivières.
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Guerre en Ukraine : Vladimir Poutine va-t-il être contraint de décréter la mobilisation générale ?
DÉCRYPTAGE - Présenté depuis les premiers assauts comme une «opération militaire spéciale», le conflit en Ukraine pourrait être requalifié en «guerre» par la Russie, et ce dès le 9 mai, selon des observateurs occidentaux.
«Hitler avait aussi du sang juif» : Israël fustige les propos de Sergueï Lavrov
Le ministre russe des Affaires étrangères a ainsi fait référence à la judéité du président ukrainien Volodymyr Zelensky. Israël dénonce des propos «scandaleux, impardonnables et une horrible erreur historique».
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Pour renflouer le navire-amiral de sa flotte coulé le 13 avril, la Russie déploie le Kommouna lancé en 1913.
Le Figaro
Joe Biden choisit Karine Jean-Pierre comme porte-parole, première femme noire à ce poste
Karine Jean-Pierre était jusqu'alors la porte-parole adjointe de la Maison-Blanche. Elle remplacera Jen Psaki.
«Je suis tout ce que Donald Trump déteste», disait Karine Jean-Pierre en 2018. Nommée jeudi porte-parole de la Maison Blanche, elle va devenir la première femme noire et ouvertement lesbienne à occuper ce poste aussi prestigieux que redoutablement exposé. Elle remplacera Jen Psaki, dont elle était jusqu'ici l'adjointe, à partir du 13 mai, selon un communiqué de la Maison Blanche dans lequel Joe Biden se dit «fier» de cette nomination. Le démocrate y loue «l'expérience, le talent et l'honnêteté» de sa future «Press Secretary».
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«Elle sera la première femme noire et ouvertement LGBTQ+» à ce poste, a tweeté pour sa part Jen Psaki, qui avait fait savoir dès le début qu'elle passerait la main en cours de mandat: «Elle donnera une voix à de nombreuses personnes et elle permettra à beaucoup d'avoir de grands rêves.» Karine-Jean Pierre partage la vie d'une journaliste de CNN, avec laquelle elle a une fille. Selon les médias américains, la porte-parole sortante rejoindrait la chaîne MSNBC, d'orientation progressiste.
Rêve américain
En tant que numéro deux, Karine Jean-Pierre est déjà apparue à plusieurs reprises au podium, sur le célèbre fond bleu de la «James S. Brady Press Briefing Room», pour l'exercice hautement périlleux de la conférence de presse quotidienne de la Maison Blanche, retransmise en direct et décortiquée à l'infini. Avant elle, une seule autre femme noire, Judy Smith, avait déjà été porte-parole adjointe de la Maison Blanche, sous la présidence de George H.W. Bush, en 1991. Née en Martinique de parents haïtiens qui ont ensuite émigré aux Etats-Unis, la quadragénaire a travaillé sur les deux campagnes de Barack Obama (2008 et 2012) puis à celle de Joe Biden en 2020 avant de rejoindre son équipe à la Maison Blanche.
Karine Jean-Pierre a souvent expliqué combien le parcours de sa famille, emblématique du «rêve américain», avait été déterminant pour sa carrière. Elle a grandi à New York, où son père a travaillé comme chauffeur de taxi et sa mère comme soignante à domicile. C'est dans cette ville qu'elle a décroché un diplôme de la prestigieuse université Columbia avant de faire ses premiers pas en politique puis de devenir une figure du monde associatif. La nouvelle porte-parole de la Maison Blanche milite aussi pour faire tomber les préjugés en matière de santé mentale: elle a raconté avoir été victime d'agression sexuelle dans son enfance, et avoir souffert de dépression.
Dans un livre publié en 2019, elle a évoqué la «pression de la réussite liée au fait de grandir dans une famille immigrée». «Cette pression est devenue si grande, et mon sentiment d'échec si fort, que j'ai pensé que ma famille se porterait mieux sans moi. J'ai essayé de me suicider», a raconté Karine Jean-Pierre dans un billet publié sur le site de la chaîne MSNBC, pour laquelle elle a travaillé comme consultante. «Mon cheminement jusqu'à être acceptée par ceux que j'aime, et jusqu'à m'accepter moi-même, n'a pas été facile, mais cela valait la peine. Peu importe où vous en êtes, je vous vois, nous vous voyons et nous vous célébrons», a-t-elle écrit sur Twitter en juin 2021 pour marquer la Gay Pride, la marche des Fiertés.
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Guerre en Ukraine : quelle serait la capacité de destruction d'une arme nucléaire tactique ?
DÉCRYPTAGE - En difficulté dans le Donbass et irritée par le soutien matériel des Occidentaux aux Ukrainiens, la Russie pourrait avoir recours à cette arme, moins destructrice qu'une arme nucléaire stratégique, mais redoutable sur un champ de bataille.
Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct
INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 68e jour, la Russie continue à avancer, mais lentement, dans le Donbass à l'est du pays.
Guerre en Ukraine : la Russie envoie un navire centenaire pour sauver le Moskva
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Le Figaro
Fuites dans l'affaire Jubillar : les avocats de Cédric s'adressent au parquet
Cédric Jubillar est le principal suspect dans la disparition de sa femme, Delphine Jubillar, en décembre 2020. Il s'est toujours dit innocent et ses avocats ont affirmé qu'il n'existait aucune preuve irréfutable l'inculpant.
Les avocats de Cédric Jubillar, soupçonné d'avoir tué sa femme, disparue en décembre 2020, ont demandé au parquet d'enquêter sur la «multiplication» de fuites dans la presse d'informations soumises au secret de l'instruction, a indiqué jeudi à l'AFP un de ces avocats.
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«Il peut toujours y avoir des indiscrétions, mais (...) de cette ampleur, c'est assez inédit», a estimé Me Jean-Baptiste Alary. «Je ne sais pas qui piétine le secret de l'instruction» mais «ces violations se multiplient», a-t-il encore déclaré. Me Alary a souligné la publication dans la presse des résultats de deux expertises récentes, avant même que les avocats de Cédric Jubillar aient pu en prendre connaissance. Il s'agit d'une expertise psychiatrique concernant Cédric et d'une autre sur les lunettes de sa femme Delphine. Me Alary et les deux autres avocats de Cédric Jubillar, Mes Emmanuelle Franck et Alexandre Martin, ont donc écrit au procureur de Toulouse pour lui demander d'intervenir.
Delphine Jubillar, qui travaillait comme infirmière de nuit dans une clinique d'Albi, a disparu en décembre 2020. Son mari, avec qui elle était en instance de divorce, est le principal suspect. Il a été mis en examen pour meurtre et écroué le 18 juin 2021. Il se dit innocent. La justice estime que les enquêteurs ont apporté suffisamment d'éléments de la culpabilité du peintre plaquiste de 34 ans, pour le maintenir en prison, alors que les avocats de Cédric Jubillar affirment que le dossier ne contient aucune preuve irréfutable. Cédric Jubillar doit à nouveau être entendu par les juges d'instruction le 12 mai.
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Il vole une voiture et se rend compte qu'il y a un bébé à l'intérieur
Une brève alerte enlèvement a été déclenchée lundi, dans les Hautes-Pyrénées, après qu'un homme vole une voiture, stationnée devant une école, avec... un bébé à bord.
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Les «narcoplongeurs», ces trafiquants de drogue qui inquiètent les services secrets français
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Le Figaro
Législatives 2022: qui sont les ministres candidats et ceux qui raccrochent
Tristan Quinault-MaupoilÉric Dupond-Moretti, Marlène Schiappa, Gérald Darmanin... Tous les membres du gouvernement ne se présenteront pas dans une circonscription.
Les membres du gouvernement sortant devraient être une vingtaine à briguer un siège de député en juin. Gérald Darmanin a officialisé sa candidature, jeudi, lors d’une conférence de presse organisée à Tourcoing (Nord), son fief électoral. «Après en avoir parlé avec le président de la République, j’ai décidé (…) d’être candidat» dans la 10e circonscription du Nord, a-t-il confirmé. Il avait déjà remporté ce siège en 2012, avec l’étiquette UMP.
Dans le département voisin du Pas-de-Calais, la ministre déléguée chargée de l’Autonomie, Brigitte Bourguignon, défendra son siège dans la 6e. Il y a près d’un an, cette figure de l’aile gauche de la majorité avait déjà réussi à y remporter la législative partielle face au RN.
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Sa collègue Élisabeth Borne (Travail), débutera sa campagne ce vendredi dans la 6e du Calvados. C’est la première fois que l’ex-socialiste brigue un mandat de député. Même initiation pour la ministre chargée du Logement, Emmanuelle Wargon, dans le Val-de-Marne; Clément Beaune (Affaires européennes), dans la 7e de Paris et Brigitte Klinkert (Insertion) dans la 1ère du Haut-Rhin. Ainsi que Jean-Michel Blanquer, envoyé dans la 4e du Loiret. Le ministre de l’Éducation pourrait avoir à affronter un dissident local. La secrétaire d’État chargée des Personnes handicapées, Sophie Cluzel, est attendue à Annecy (Haute-Savoie).
Bruno Le Maire renonce
Certains devraient tenter de conserver leur siège obtenu en 2017. À Paris, la secrétaire d’État chargée de l’Économie sociale, solidaire et responsable, Olivia Grégoire débutera sa campagne la semaine prochaine. Le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, repart dans la 10e des Hauts-de-Seine, comme Amélie de Montchalin (Fonction publique) dans la 6e de l’Essonne, et Laurent Pietraszewski (Retraites) dans la 11e du Nord.
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Implanté depuis plus longtemps, Olivier Dussopt défendra son siège dans la 2e de l’Ardèche. Olivier Véran (Santé) devrait repartir en campagne dans la 1re de l’Isère. Comme Marc Fesneau (Relations avec le Parlement) dans la 1re du Loir-et-Cher et Franck Riester (Commerce extérieur) dans la 5 de Seine-et-Marne. À l’inverse, Éric Dupond-Moretti (Justice) a préféré ne pas être candidat. Comme Marlène Schiappa (Citoyenneté). Barbara Pompili, la ministre de la Transition écologique, a indiqué jeudi sur Franceinfo qu’elle hésite encore à briguer un troisième mandat dans la 2 de la Somme. Quant à Bruno Le Maire, il a annoncé jeudi qu’il ne demandera pas aux électeurs de l’Eure un quatrième mandat de député. «Une circonscription n’est ni un droit ni une rente. Elle impose des devoirs, dont celui de laisser sa place à des personnalités nouvelles ou différentes», a expliqué le ministre de l’Économie. Adrien Taquet (Enfance et Familles) a aussi confirmé qu’il ne sollicitera pas un deuxième mandat dans les Hauts-de-Seine.
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Le nationaliste s'est invité dimanche à un «déjeuner militant» organisé par le sénateur ex-RN Stéphane Ravier et le président de «Génération Z» Stanislas Rigault.
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INFO LE FIGARO - L'ex-premier ministre avait déjà siégé sur les bancs de la majorité présidentielle, avant de perdre les municipales de Barcelone.
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Le parlementaire lui-même n’aurait pas beaucoup apprécié cette «offrande».
Le Figaro
Foot : TF1 et M6 diffuseront les matches des Bleus en Ligue des nations et l'Euro-2024
Le groupe TF1 diffusera trois des six prochains matches de l'équipe de France de la Ligue des nations 2022, ainsi que les «25 plus belles affiches» de l'Euro-2024. De son côté, M6 prévoit de diffuser «la moitié des matches en clair» du prochain Euro.
Fin du suspense sur le dossier des droits TV de l'équipe de France de football: les groupes TF1 et M6 se partageront la diffusion des matches des Bleus lors de la prochaine Ligue des nations, ainsi que la retransmission de l'Euro-2024. «Le groupe TF1 acquiert auprès de l'UEFA les droits des matches de l'équipe de France pour la prochaine Ligue des nations et l'Euro-2024, et prolonge son partenariat historique avec les Bleus», a annoncé le groupe dans un communiqué.
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Au total, le groupe, qui compte cinq chaînes en clair dont TF1, TMC et TFX, diffusera trois des six prochains matches de l'équipe de France de la Ligue des nations 2022. L'accord prévoit aussi la diffusion partagée «des 25 plus belles affiches» de l'Euro-2024. TF1 précise également qu'il «aura un accès privilégié à l'équipe de France, ses joueurs et son coach». De son côté, le groupe M6 prévoit de diffuser en clair et en intégralité «la moitié des matches de l'équipe de France de football lors de la Ligue des nations 2022-23». En cas de qualification des Bleus, vainqueurs de l'édition 2020-21 de la Ligue des nations, le groupe prévoit de diffuser la demi-finale de la compétition, la finale ou la petite finale. Il diffusera également «la moitié des matches en clair» du prochain Euro qui aura lieu du 14 juin au 14 juillet 2024 en Allemagne.
François Pellissier, le directeur général adjoint sport et business du groupe TF1, salue dans le communiqué un «nouvel accord qui prolonge notre partenariat historique avec l'équipe de France de foot». Accord qui traduit également, selon, lui, «l'ambition» de TF1 «d'offrir en clair et au plus grand nombre une exposition majeure du meilleur football européen».
Détenus jusqu'en mars par TF1 et M6 qui sont en train de fusionner, les droits TV de l'équipe de France de football ont peiné à séduire un marché limité et peu enclin à casser sa tirelire malgré une équipe sacrée lors de la Coupe du monde 2018 et portée par des têtes d'affiche comme Karim Benzema ou Kylian Mbappé. L'appel d'offres pour les matches de la période 2022/2028 - hors Coupes du monde et Euro, vendus séparément - avait été infructueux cet automne. Les montants dépensés pour l'acquisition de ces droits n'ont pas été dévoilés.
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Reporters sans Frontières publie son classement mondial de la liberté de la presse.
Le métavers, nouveau terrain de jeu du foot
Dimanche 1er mai, la rencontre entre le Milan AC et la Fiorentina en Italie était le premier match à être diffusé dans un environnement virtuel.
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Avec l'acquisition de cette plateforme de marketing en ligne, le géant Publicis entend proposer une offre unique sur le marché de la publicité.
Valeurs Actuelles
Des lettres pro-Macron envoyées par plusieurs maires font polémique
À Angers, Toulon, Lorient ou encore à La Roche-sur-Yon, certains habitants ont reçu ces derniers jours une lettre de leur maire appelant à voter pour Emmanuel Macron. Un procédé qui a étonné certains habitants. Car au premier abord, tout semble indiquer qu’il s’agit bien d’une lettre du maire à ses administrés, dans laquelle il loue le bilan d’Emmanuel Macron et fustige une Marine Le Pen qui « n’a pas changé », selon cette missive. Certains habitants de ces villes et élus locaux se sont offusqués, demandant si les maires utilisaient les moyens de la commune et la liste des électeurs pour influer sur l’élection présidentielle. Une technique dont la légalité serait contestable.
« Mélange des genres »
Mais la missive, bien que signée par les maires, a en réalité été rédigée par l’équipe d’Emmanuel Macron. Une distinction qui n’apparaît que lorsqu’on examine le document en détail, l’adresse du site de campagne étant mentionnée. Le maire d’Angers, Christophe Béchu, qui a signé une de ces lettres, assure à Ouest-France que c’est bien le candidat et non le contribuable angevin qui a payé pour ces envois. Le journal précise que le courrier n’a pas été adressé à tous les électeurs, mais à ceux identifiés par LREM comme des soutiens potentiels d’Emmanuel Macron.
« La dépense est légale tant qu’elle est retracée dans le compte du candidat », concède Amaury Navarranne, conseiller municipal RN à Toulon, ville dont le maire, Hubert Falco, a également signé cette lettre. Il dénonce cependant un « mélange des genres » entre les mots du candidat et ceux des maires. « C’est en fait la panique qui semble avoir atteint les soutiens d’Emmanuel Macron. Car la France n’a jamais été aussi proche de rendre le pouvoir au peuple », juge-t-il.
[📝communiqué de presse]
Envoi massif et coûteux d’une lettre d’Hubert Falco aux électeurs de #Toulon : panique dans le camp d’Emmanuel Macronhttps://t.co/NSjs3mRpEV pic.twitter.com/mmnEtTyGq9
— Amaury Navarranne (@aNavarranne) April 20, 2022
Var : les dernières actualités
Valeurs Actuelles
Débat présidentiel : Emmanuel Macron jugé “arrogant” mais plus convaincant, Marine Le Pen “plus proche des Français”
Mercredi 20 avril, Emmanuel Macron et Marine Le Pen se sont affrontés durant un débat télévisé ayant réuni 16,5 millions de téléspectateurs. Après deux heures trente d’échanges sur les sujets du pouvoir d’achat, de l’écologie ou encore de l’immigration, BFM TV a mené une enquête auprès d’un échantillon de 650 personnes. Les résultats du sondage Opinion 2022 réalisé par l’institut Elabe ont montré que le président de la République a été jugé plus convaincant par 59 % des sondés, contre 39 % pour la candidate du Rassemblement national.
Atouts et failles des deux côtés
L’étude a aussi souligné qu’Emmanuel Macron avait davantage les qualités nécessaires pour être président de la République, à 53 % contre 29 % pour Marine Le Pen. 19 % des sondés n’ont en revanche pas réussi à départager les deux candidats sur cette question. En revanche, le chef de l’État a perdu des points en étant jugé par 50 % comme le plus arrogant contre 16 % pour Marine Le Pen. Cette dernière a été considérée à 37 % comme la plus proche des préoccupations des Français contre 34 % pour Emmanuel Macron, et celle qui pourrait changer le plus de choses à 51 % contre 29 % pour son adversaire.
Le Figaro
États généraux de la justice: les solutions pour réformer une institution malade
Paule GonzalèsEXCLUSIF - Le Figaro s’est procuré les premières conclusions du comité présidé par Jean-Marc Sauvé.
Le Figaro s’est procuré la synthèse du rapport du comité des États généraux, ce grand chantier lancé par Emmanuel Macron pour réformer la justice. Il devrait être remis dans les prochains jours au président de la République et constituer la feuille de route du prochain garde des Sceaux. Revue de détail.
Clarifier le rôle du juge
Trop de missions tuent les missions. Le comité des États généraux appelle à «recentrer le rôle du juge sur ses missions fondamentales en s’interrogeant sur les matières dans lesquelles son intervention n’apporte pas de plus-value». Il s’agit de recentrer le juge sur sa mission originelle plutôt que de le submerger par des tâches qui ne sont pas les siennes. Deux conséquences: ce n’est pas à la justice d’assumer «les responsabilités (c’est-à-dire les échecs, NDLR) des autres pouvoirs publics». Mais il faut aussi placer au bon endroit le curseur de son indépendance: Cette dernière «n’implique notamment pas l’indépendance de la gestion administrative et financière des services judiciaires, qui relève du gouvernement sous le contrôle du Parlement». Exit l’autonomie de gestion totale.
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Toucher à l’organisation des juridictions sans retourner la carte judiciaire
La carte judiciaire est un point traumatique du monde de la justice. Mais le comité est «soucieux de maintenir un maillage judiciaire de proximité». S’il ne veut ni d’un redécoupage départemental ou régional ni d’une spécialisation par ressort, qui réduirait le nombre des lieux de justice, le comité «estime en revanche nécessaire de procéder à un alignement complet de la carte régionale judiciaire sur la carte administrative, en renforçant les pouvoirs budgétaires et de gestion des chefs de cours d’appel situées dans les chefs-lieux de région». Ces super cours d’appel seront en charge de l’intendance.
Inventer la gestion des ressources humaines
Celle-ci «est longtemps demeurée un impensé au ministère de la Justice», souligne le comité, qui estime qu’il faut «les répartir de manière plus équitable entre les juridictions». Deux propositions apparaissent: celle de «conduire à identifier des talents et des compétences et à constituer des viviers» mais aussi «la spécialisation de certains magistrats» pour répondre à «la complexification de certains contentieux, notamment en matière économique», où le manque est criant. Le comité des sages soutient «l’idée d’une plus grande ouverture de la formation des magistrats». En filigrane, rompre avec l’entre-soi des magistrats à l’École nationale. Les sages évaluent les besoins en magistrats à 1500 supplémentaires sur le quinquennat, en plus du remplacement des départs à la retraite. À cela, il faut ajouter 2000 juristes assistants et de 2500 à 3000 greffiers.
Revigorer la justice de première instance
C’est dès la première instance que la qualité doit être absolument au rendez-vous. Car, pour le comité, c’est le lieu où «la justice est prioritairement rendue». C’est à ce niveau que «l’affectation des moyens et les méthodes de travail doivent être repensées de fond en comble», affirment les sages. Non seulement il est «indispensable de restaurer la collégialité», mais il faut favoriser «la mobilité de magistrats expérimentés vers la première instance». Ces derniers ayant tendance à monter vers les cours d’appel et la Cour de cassation pour des questions de carrière. Le comité propose de «rompre le lien existant (…) entre grade et emploi». De quoi faire baisser le taux d’appel.
Au civil, le frein sur la déjudiciarisation
Dès l’introduction de la synthèse, le ton est donné: hors de question de déjudiciariser davantage les contentieux civils car les «limites» sont atteintes. Le comité appelle à une véritable politique publique en matière civile avec une revalorisation du travail des magistrats civilistes.
Élargir la justice commerciale, réformer les prud’hommes
La justice commerciale a fait ses preuves. Donner plus de prérogatives - pour les professions libérales et les agriculteurs - aux tribunaux de commerce permettrait de délester les tribunaux judiciaires en souffrance. En revanche, en matière de prud’hommes, dont le nombre d’affaires diminue mais les stocks augmentent, le comité propose un rattachement de ces juridictions aux tribunaux judiciaires.
Au pénal, sauver le juge d’instruction et les droits de la défense
Non, le juge d’instruction ne doit pas disparaître. Le comité évacue cette question lancinante très sèchement. S’il reconnaît la nécessité de «refondre» le code de procédure pénale, illisible, hors de question en revanche que cela se fasse au détriment des droits de la défense. En ligne de mire: le parquet, à qui le comité dénie par ailleurs tout pouvoir de sanction autonome supplémentaire. Le rapport final devrait poser la question de sa place au procès, et s’il ne doit pas être considéré comme partie, pour une égalité des armes procédurales avec la défense.
Non à la construction de places de prison
Le comité des États généraux est comme Emmanuel Macron: il ne veut pas de la prison et estime que l’enchaînement de programme de construction d’établissements pénitentiaires ne peut constituer une réponse adéquate. Il mise tout sur les peines de probation dont il demande le renforcement des structures et la création d’«une agence du milieu ouvert» qui serait rattachée aux tribunaux et non plus à la pénitentiaire. Encore faudra-t-il en faire un jour le bilan objectif.
Faire disparaître la Cour de justice de la République
C’est une idée ancienne. Le comité propose pour les décideurs publics, dont la responsabilité pénale est mise en cause, un alignement sur le droit commun, «sous réserve de l’institution d’un dispositif de filtrage» afin de ne pas laisser l’action du gouvernement entravée par les plaintes et les demandes de constitution de partie civile à répétition.
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Réformer le Conseil supérieur de la magistrature sans sacrifier le statut du magistrat
Le comité des États généraux est sans ambiguïté: «Il reste en majorité attaché à l’unicité du corps judiciaire.» Il propose pour «renforcer l’impartialité dans la nomination et la gestion des magistrats du ministère public de conférer au CSM un pouvoir d’avis conforme sur les propositions de nomination des magistrats ainsi que sur les sanctions disciplinaires». Cette réflexion s’accompagne de celle sur le CSM «pour repenser les équilibres dans sa composition, de la commission d’avancement, ainsi que le mode de désignation des représentants des magistrats en leur sein».
À Paris, les bruyantes terrasses agacent
DÉCRYPTAGE - Une association de riverains va déposer cette semaine un recours contre la ville pour «carences fautives».
«Je croyais que mon enfant était la clef de mon bonheur, c'était faux»
TÉMOIGNAGES - Ils aiment leur enfant. Beaucoup, à la folie et même pas du tout. Tout ça en même temps. Seulement, ils n'avaient pas pris conscience de la difficulté d'être parents, et souffrent de ce rôle.
Qui est Hager Ameur, cette militante d’extrême gauche qui a agressé un pompier le 1er mai?
PORTRAIT - Cette femme de 38 ans, qui a violemment agressé un pompier en marge de la manifestation, doit être jugée mercredi devant le tribunal correctionnel. Elle encourt trois ans de prison et 75.000 euros d’amende.
New York Times - World
Live Updates: Russian Forces Battle in Ukraine’s East to Feed Putin’s Hunger for a Victory
Kyiv May 6, 4:01 a.m.
Moscow May 6, 4:01 a.m.
Washington May 5, 9:01 p.m.
The fighting has intensified ahead of Russia’s May 9 Victory Day holiday commemorating the Soviet Union’s triumph over Nazi Germany.
Michael Schwirtz
DONETSK REGION, Ukraine — Fighting raged on Thursday across eastern Ukraine, from the Kharkiv area in the north where Ukrainian forces regained ground, to Mariupol in the south, where Russians breached the last Ukrainian redoubt in a steel plant, as Moscow’s forces battled to present President Vladimir V. Putin with something he can call victory.
Some of the most ferocious combat took place between those two poles, in or near the north of the Donetsk region, where the earth heaved with constant artillery bombardment. Russian forces approached from the east, north and south, vainly trying to trap and destroy Ukrainian units in and around the cities of Kramatorsk and Sloviansk, and the towns of Lyman and Barvinkove.
At a busy medical field hospital in that cauldron, where the smoke of battle dulled the spring sunlight, a Ukrainian soldier with a concussion lay curled into a fetal position, while another, his face half torn away, lay dead in a black body bag. In Kramatorsk, now largely abandoned, three Russian airstrikes gutted a large apartment complex and a store selling bras and underwear, injuring 26 people.
The Kremlin is determined to reach some kind of milestone, Western officials and analysts say, by May 9, the day Russia commemorates the Soviet Union’s triumph over Nazi Germany with a military parade full of bombast and martial spirit that Mr. Putin has turned into something close to a religious holiday. After more than two months of his vaunted military’s halting performance and heavy losses in Ukraine, they say, Russia’s autocratic leader needs something to show for the war’s massive cost in lives and treasure.
But it is difficult to evaluate how the actual fighting is going. The Russian advance appears to have been sluggish, with forces taking a few villages each day in one location, while losing just as many in another. Ukrainian forces are mounting a highly mobile defense, maneuvering in small units around the larger masses of Russian forces, ensuring that lines remain fluid and unpredictable.
“The front is swinging this way and that,” said a tattooed 24-year-old army paramedic named Zhenya who was resting at the field hospital. “At first they weren’t hitting nearby here, now shells are coming in over the fence.”
In Mariupol, perhaps the city most devastated by the Russian invasion that began on Feb. 24, furious close-quarters combat shook the sprawling Azovstal steel plant, as Russian forces finally began to penetrate the complex where the last Ukrainians have held out for two months in a warren of underground bunkers. The number of Ukrainian fighters remaining is unclear, but Ukrainian officials said that even after a recent trickle of evacuations, about 200 civilians are still trapped there.
“Heavy, bloody battles are raging,” Lt. Col. Denys Prokopenko, a Ukrainian commander at Azovstal, said in a video posted Wednesday night. On Thursday, Petro Andriushchenko, an adviser to the city government, said that with nonstop shelling and fighting, the plant had been “turned into hell.”
In its latest assessment, the Institute for the Study of War, a research organization in Washington, said that Moscow wanted “to claim complete control of Mariupol by May 9, with Russian propagandists recently arriving in the city to set conditions for further claims of a Russian victory.”
With Russian efforts now concentrated farther south, Ukrainian forces have been pushing the Russians back in the Kharkiv area, recapturing towns and villages, and in some cases forcing Russian units beyond artillery range of the battered city.
The Kremlin had a muted response on Thursday to The New York Times’s report that the United States had supplied intelligence to Ukrainian forces that had helped them locate and kill Russian generals. Russia was already “well aware” that NATO and its member countries were sharing intelligence with Ukraine, said Dmitri S. Peskov, Mr. Putin’s spokesman, who added that Western aid only lengthens the war and “cannot prevent the fulfillment” of Russia’s goals.
The Pentagon spokesman, John F. Kirby, declined to comment directly, but said the United States did not specifically provide intelligence on the locations of Russian officers, “or participate in the targeting decisions of the Ukrainian military.”
After Russia’s initial drive in the north failed to take Kyiv, Ukraine’s capital, its forces withdrew and began to focus on capturing territory in the eastern Donetsk and Luhansk regions, but their progress has been slow and costly.
In a striking moment of candor, Mr. Putin’s closest foreign ally, Aleksandr G. Lukashenko, the ruler of neighboring Belarus, called the fighting a war — a term forbidden in Russia — and acknowledged that it was not going well for Russia. “I feel like this operation has dragged on,” he said in an interview with The Associated Press.
In the north of Donetsk, the dead and wounded flowed into the field hospital at a regular clip as Russian artillery pounded the rolling, wooded hills where Ukrainian troops were mounting their defense.
On a visit on Thursday, ordnance whizzed, thumped and boomed in all directions. Military paramedics brought wounded soldiers to the field hospital to stabilize them before sending them by ambulance to a military hospital farther from the front.
Ukrainian military officials asked that the precise location of the field hospital, about a 25-minute drive from Kramatorsk, be withheld to prevent the Russians from targeting it. Even so, Russian artillery shells landed nearby.
The toll on Ukrainian forces could be measured by the columns of ambulances racing away from the front lines, even as trucks and armored vehicles carrying troops and equipment headed in the opposite direction.
“We’re not making any kind of prognoses,” said Valeria Skorik, a press officer for the 81st brigade, among the units fighting in the northern part of the Donetsk region. “I’ve been asked by journalists about what kind of event we might have on May 9, but I’ve just decided not to answer.”
Western officials and analysts say that Mr. Putin could be planning to make a dramatic announcement on Victory Day, when he traditionally reviews the parade from an elevated platform in Red Square and delivers a speech surrounded by aged World War II veterans. He often has other heads of government with him, too, but the war has left Russia largely isolated, and the Kremlin says no foreign leaders were invited this year.
Speculation has centered on a possible claim of victory by Mr. Putin or, more ominously, an acknowledgment that Russia is at war and the announcement of a mass mobilization with expanded conscription, a move that would be unpopular.
Ukrainian forces in and around northern Donetsk appear to be holding the line for now, offering poor prospects for a Russian achievement there, despite Russia’s incessant hammering at Ukrainian military positions and towns.
The airstrike on Kramatorsk left a large crater and generated a shock wave so powerful that it blew out the interior walls of a row of apartments about 75 feet away and ripped steel doors off hinges. Touring the damage, Pavel Kirilenko, chief of the Donetsk region’s military administration, said that remarkably, no one had been killed.
“This is yet more confirmation that everyone needs to leave the city,” Mr. Kirilenko said. “The enemy is exclusively targeting elements of civilian infrastructure in order to spread panic — and not only spread panic, but to destroy the civilian population.”
In anticipation of a potential assault, officials have urged anyone who is able to leave the city as soon as possible. Many have done so: The streets of Kramatorsk, an industrial and administrative center with a prewar population of about 150,000, are largely empty. Most businesses are shuttered. Each day, buses leave the city center, evacuating residents to points west.
But not everyone has heeded the calls to leave. Inside the destroyed apartment building on Thursday was a woman in a bathrobe, cradling a small dog. She gave only her first name, Viktoria.
The explosion, at about 4:30 a.m., blew her balcony and the entire front wall of her apartment onto her and her husband as they slept. Her husband suffered a large head wound; drops of blood stained the mattress and floor. Her 24-year-old daughter was left with a broad cluster of bloody cuts from flying glass.
She said local officials had urged her to shelter in a school, at least for the night. But she said she just wanted to seal the front of her apartment in plastic to keep out the elements, and stay there for the night.
“There is shelling everywhere,” she said. “So where are we supposed to go?”
For the last defenders of Mariupol, long cut off from outside aid with their numbers and supplies dwindling, the situation was even more dire.
Russian forces managed to find their way into the four-square-mile Azovstal complex where they have been sheltering with the help of a former worker familiar with its layout, according to Anton Gerashchenko, an adviser to the Ministry of Internal Affairs. Mr. Gerashchenko, on social media and speaking to reporters, said that an electrician who had worked at the steel plant showed the Russians tunnels to enter the complex.
He said the Russian desire to declare victory on May 9 explained why Russian state television hosts, who are some of Mr. Putin’s leading cheerleaders — including Vladimir Solovyov, under U.S. and European sanctions for promoting Kremlin disinformation — have traveled to Mariupol.
Communications from Azovstal briefly went dark on Wednesday, but on Thursday morning, fighters in the bunkers were again sending messages via social media platforms, promising not to surrender.
“It has been three days since Russian troops broke into the territory of Azovstal,” said Capt. Svyatoslav Palamar, the deputy commander of the Azov regiment at the plant. “Heavy fighting continues to take a bloody toll.”
Reporting was contributed by Richard Pérez-Peña from New York, Cora Engelbrecht and Marc Santora from Krakow, Poland, and Anton Troianovski from Istanbul.
Anushka Patil
In his nightly speech, President Volodymyr Zelensky promoted a new global fundraising platform created by Ukraine's government, saying that the platform, United24, would help bring the country the billions of dollars it needs to rebuild from the destruction caused by Russia’s invasion.
Anushka Patil
Chancellor Olaf Scholz of Germany said on Thursday that the German foreign minister would visit Ukraine, a sign that weeks of diplomatic bickering between the two countries may have subsided. The announcement came after a call between Zelensky and Germany’s president, Frank-Walter Steinmeier, which both countries said went well. Steinmeier had been disinvited from a visit to Kyiv last month over his past support for close German ties with Russia, and the spat had become a distraction for the German government.
Es ist gut, dass unser Bundespräsident Frank-Walter Steinmeier und der ukrainische Präsident @ZelenskyyUa miteinander gesprochen und Irritationen aus dem Weg geräumt haben. Außenministerin @ABaerbock wird nun in die #Ukraine reisen - ein wichtiges Ergebnis des Gesprächs.
Jesus Jimenez
Former President George W. Bush met virtually on Thursday with President Volodymyr Zelensky of Ukraine. “We will continue to stand with Ukrainians as they stand up for their freedom,” Bush said in statement on Facebook.
Helene Cooper, Eric Schmitt and Julian E. Barnes
WASHINGTON — The United States provided intelligence that helped Ukrainian forces locate and strike the flagship of Russia’s Black Sea fleet last month, another sign that the administration is easing its self-imposed limitations on how far it will go in helping Ukraine fight Russia, U.S. officials said.
The targeting help, which contributed to the eventual sinking of the flagship, the Moskva, is part of a continuing classified effort by the Biden administration to provide real-time battlefield intelligence to Ukraine. That intelligence also includes sharing anticipated Russian troop movements, gleaned from a recent American assessment of Moscow’s battle plan for the fighting in the Donbas region of eastern Ukraine, the officials said.
The administration has sought to keep much of the battlefield and maritime intelligence it is sharing with the Ukrainians secret out of fear it will be seen as an escalation and provoke President Vladimir V. Putin of Russia into a wider war. But in recent weeks, the United States has sped heavier weapons to Ukraine and requested an extraordinary $33 billion in additional military, economic and humanitarian aid from Congress, demonstrating how quickly American restraints on support for Ukraine are shifting.
Two senior American officials said that Ukraine already had obtained the Moskva’s targeting data on its own, and that the United States provided only confirmation. But other officials said the American intelligence was crucial to Ukraine’s sinking of the ship.
The U.S. intelligence help to strike the Moskva was reported earlier by NBC News.
On April 13, Ukrainian forces on the ground fired two Neptune missiles, striking the Moskva and igniting a fire that eventually led to the sinking of the warship. Attention has also focused on whether the aging ship’s radar systems were working properly. Ukrainian and U.S. officials said the Moskva was possibly distracted by Ukraine’s deploying of a Turkish-made Bayraktar drone nearby.
Immediately after the strike, Biden administration officials were scrupulously silent, declining to confirm even that the Moskva had been struck. But in recent days, American officials confirmed that targeting data from American intelligence sources was provided to Ukraine in the hours before the Neptune missiles were launched.
The officials declined to elaborate on what specific information was passed along, but one official said the information went beyond simply a report on the ship’s location in the Black Sea, 65 nautical miles south of Odessa.
The sinking of the ship was a major blow to Russia and the most significant loss for any navy in 40 years.
Russia has denied Ukrainian missiles played any role in the Moskva’s demise, claiming instead that an onboard fire caused a munitions explosion that doomed the ship. Independent Russian news outlets based outside the country have reported that about 40 men died and an additional 100 were injured when the warship was damaged and sank.
Biden administration officials have declined to publicly confirm that American intelligence provided the targeting information that allowed Ukraine to hit the Moskva.
The Pentagon press secretary, John F. Kirby, asked about a report in The Times of London that a Navy P-8 spy plane from Sigonella air base in Italy was tracking the Moskva before it was hit by Ukraine, spoke of air policing missions in the Black Sea as part of a carefully worded response: “There was no provision of targeting information by any United States Navy P-8 flying in these air policing missions,” he said.
An American official said the Ukrainians asked the Americans about a ship sailing in the Black Sea south of Odessa. The United States identified it as the Moskva, and confirmed its location. The Ukrainians then targeted the ship. The Ukrainians carried out the strike without the prior knowledge of the United States. The official said the United States provided confirmation to the Ukrainian military, but other officials said it was not certain Ukraine could have hit the ship without U.S. assistance.
American officials have acknowledged publicly that actionable intelligence was provided to the Ukrainians in the run-up to Russia’s invasion on Feb. 24, and that the practice has continued in the weeks since. But these officials have shied away from confirming American involvement in Ukrainian operations that have resulted in the deaths of Russian soldiers.
The U.S. assessment of Russia’s war plan for the Donbas region allowed a senior Pentagon official to say last week that Russia appeared to be “several days behind” schedule in its offensive there because of stiff Ukrainian resistance and continuing supply line problems.
Russian forces can always deviate from their plans, but American officials said the intelligence allows Ukrainian forces to avoid attack in some locations and position themselves to strike Russians in others.
Although the administration remains wary of provoking Mr. Putin to the point that he further escalates his attacks — President Biden has said he will not send American troops to Ukraine or establish a “no-fly zone” there — current and former officials said the administration found some value in warning Russia that Ukraine had the weight of the United States and NATO behind it.
Officials said Moscow had its own calculations to weigh, including whether it could handle a bigger war, particularly one that would allow NATO to invoke its mutual defense charter or enter the war more directly.
The New York Times reported on Wednesday that American intelligence about Russian movements provided to Ukraine has allowed Kyiv to target and kill a number of Russian generals. On Thursday, Mr. Kirby, the Pentagon spokesman, acknowledged intelligence sharing with the Ukrainians but provided few details.
But Mr. Kirby said the Ukrainians have their own sources of intelligence, which they combine with others and choose what targets to strike. “They make their own decisions,” Mr. Kirby said. “And they take their own actions.”
In an interview on Thursday with CNN, Representative Adam B. Schiff, the California Democrat who leads the House Intelligence Committee, said the Biden administration had been loath to discuss intelligence sharing for fear of saying anything “that will escalate the conflict.”
“We are providing real-time intelligence to Ukraine to help it defend itself,” Mr. Schiff said. “I don’t think the administration wants to go into specifics about just what kind of what circumstances, but we want to make sure that Ukraine is successful.”
For decades, the Moskva, a potent embodiment of Russian naval power in the Black Sea, bristled with missiles and loomed ominously on the horizon, inspiring awe in those who saw it.
But American Navy officials who toured Russian cruisers when there was U.S.-Russian military cooperation in the late 1990s and early 2000s said the Moskva had problems. There was little visible damage control equipment aboard the warship for quickly putting out shipboard fires.
The officials said they could not see fire extinguishers or fire hoses in passageways throughout the ships. On American ships, such equipment is stored close at hand to allow the crew to rapidly extinguish fires, which is critical at sea.
Russian media reports have said a fire onboard ignited an ammunition magazine, seriously damaging the Moskva. American officials say the Neptune missiles most likely caused the fire, which the crew could not contain before the aging vessel ultimately sank while being towed to port.
“The Russian military had long debated whether to retire the Moskva,” said Michael Kofman, the director of Russia studies at CNA, a research institute in Arlington County, Va. “It was an aging Soviet cruiser in dire need of modernization.”
But with a shortage of cruisers and destroyers, Moscow ultimately decided to extend its service. It was the Moskva’s guns, in fact, that fired on Ukraine’s Snake Island in the first days of the war.
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Katie Rogers
Reporting from Washington
Jill Biden, the first lady, is leaving late Thursday for Eastern Europe, where she will visit with Ukrainian refugees, displaced by the Russian invasion, and tour the Slovakian border with Ukraine, according to her office.
The first scheduled stop is on Friday in Romania, where she will meet with U.S. troops as part of her initiative to support military families, called Joining Forces. On Saturday, she will meet with Romania’s first lady, Carmen Iohannis, to express support for the country’s government, which has taken in some 850,000 of the more than five million Ukrainian refugees logged since the Russian invasion began in February, according to figures shared by the United Nations Refugee Agency.
The trip will be Dr. Biden’s second overseas. Last summer, she led a delegation to the opening ceremony for the Olympics in Tokyo.
But this visit has higher diplomatic and humanitarian stakes. Her planned visit on Sunday to a border crossing in Vysne Nemecke, Slovakia, near Ukraine’s western border, will make her the latest high-profile Biden administration official to come close to the conflict zone. While there, Dr. Biden will visit with aid workers and tour a nearby chapel that serves refugees and volunteers.
Dr. Biden, a college English professor, will also visit a public school on Sunday that is hosting Ukrainian students. The East Wing of the White House said that she would spend time with mothers and children as the families participate in activities to celebrate International Mother’s Day. The first couple’s daughter, Ashley Biden, will accompany Dr. Biden on the trip. Mark Gitenstein, a longtime Biden confidant who serves as U.S. ambassador to the European Union, will also join for part of the trip.
“Dr. Biden is inspired by the resilience and strength of the Ukrainian people and hopes to communicate that Americans are standing with them,” Michael LaRosa, her press secretary, wrote in an email detailing the particulars of the weekend trip. “On Mother’s Day, she will meet with Ukrainian mothers and children who have been forced to flee their home country because of Putin’s war.”
For first ladies dating back to Eleanor Roosevelt, visiting troops abroad — and showcasing soft diplomacy — has become something of an informal requirement.
As first ladies, Barbara Bush, Hillary Clinton, Laura Bush and Michelle Obama all traveled solo to military bases overseas to visit troops. (“I have a feeling I’m signing checkbooks,” Barbara Bush joked to one Marine as she tired of signing autographs during a 1990 visit to a base in Saudi Arabia.)
But Dr. Biden’s trip involves more diplomatic complexities than visiting American soldiers. The war in Ukraine has triggered a vast refugee crisis and presented President Biden with urgent foreign policy issues. In the last few weeks, he has shifted from a position of not wanting to create the appearance of a direct conflict between Washington and Moscow to one of heightened rhetoric and support for Ukraine.
It has been 10 weeks since Russia invaded Ukraine. More than a month ago, Mr. Biden declared in Poland that President Vladimir V. Putin of Russia “cannot remain in power,” a remark that administration officials were quick to say was not intended as a call for regime change. A week ago, Mr. Biden called for $33 billion more in military and humanitarian aid to Ukraine. Secretary of State Antony J. Blinken and Defense Secretary Lloyd J. Austin III have visited Kyiv. And this weekend, the first lady will tread even closer to the Ukrainian border than the president has, to showcase the administration’s support.
Jesus Jimenez
The Justice Department said on Thursday that Fiji, at the request of the United States, had seized a $300 million, 348-foot yacht owned by a sanctioned Russian oligarch, Suleiman Kerimov. In a statement, the Justice Department said that Kerimov had been designated as a group of Russian oligarchs who “profit from the Russian government through corruption and its malign activity around the globe, including the occupation of Crimea.”
Daniel Berehulak
On a highway west of Kyiv, Ukrainian workers on Thursday were rebuilding a bridge over the Irpin River between the capital and the suburb of Stoyanka. During the early stage of the war, bridges connecting Kyiv with its suburbs were destroyed by shelling or by Ukrainian forces seeking to slow down the Russian advance.
Alan Yuhas
Aleksandr G. Lukashenko, the authoritarian leader of Belarus and close ally of President Vladimir V. Putin, said in an interview published on Thursday that Russia’s invasion had “dragged on” and called for an end to the “war,” using a word that the Kremlin has assiduously avoided.
Mr. Lukashenko made the remarks in an interview with The Associated Press. Over nearly 90 minutes, he continued to defend the invasion, saying the Ukrainian government was “provoking Russia” and that no one had “closer, more open or friendlier relations” with Mr. Putin than himself.
But his use of the word “war” was itself a departure from the Kremlin’s talking points — its officials use the phrase “special military operation,” and in March, Mr. Putin signed a law making it a potential crime in Russia to simply call the war a “war” on social media or in a news article or broadcast. Mr. Lukashenko also declined to repeat Mr. Putin’s assertion that the campaign was on schedule.
“I am not immersed in this problem enough to say whether it goes according to plan, like the Russians say, or like I feel it,” he told The A.P. in Minsk, the capital. “I want to stress one more time: I feel like this operation has dragged on.”
Although backed by a brutal security system at home, Mr. Lukashenko has become almost completely dependent on Russian support in recent years. After an implausible landslide victory in a contested presidential election, he called on Mr. Putin for help in suppressing protests, and Russia fortified his security forces and kept its markets open to Belarus as Western relations withered.
In the interview published Thursday, Mr. Lukashenko called Mr. Putin his “big brother.”
Before Russia’s invasion, Mr. Lukashenko allowed the Kremlin to deploy thousands of troops in Belarus, along with tanks, artillery and warplanes. When the invasion began, those forces crossed Belarus’s border toward Ukraine’s capital, Kyiv.
But speaking to The A.P., Mr. Lukashenko claimed he stood for peace and was working toward a diplomatic resolution of the war.
“We categorically do not accept any war. We have done and are doing everything now so that there isn’t a war. Thanks to yours truly, me that is, negotiations between Ukraine and Russia have begun,” he said. He added, however, that Russia “can’t by definition lose this war.”
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Jane Arraf
LVIV, Ukraine — For years, no one paid attention to the side wall of the former St. Mary Magdalene Catholic church in Lviv. It was, after all, the location of the toilets, where stained tiles covered layers of mold-encrusted plaster and paint from a Soviet renovation in the 1960s.
But four years ago, the new management of a cultural center in what had been the church went looking in the midst of their own renovations for a rumored hidden artwork. After dismantling the restrooms and painstakingly removing layers of paint and plaster, a scarred, century-old masterpiece began to emerge — a dramatic mural by the Polish artist Jan Henryk de Rosen.
“This beautiful masterpiece was hidden for many, many decades,” said Teras Demko, co-director of the Organ Hall, which has a concert hall for organ, chamber and symphonic music along with an art gallery. “During the Soviet regime, they tried to hide all mentions of anything connected to the sacred world.”
The coronavirus pandemic limited attendance, and the Russian invasion forced the center to close briefly. Its reopening amid the arrival of tens of thousands of people fleeing the hard-hit east to this relatively safe western city is giving the rediscovered mural a whole new audience. The Organ Hall is offering free or discounted tickets to provide “a portion of normal life” in the middle of the war, Mr. Demko said.
De Rosen used pigment mixed with beeswax thinned with alcohol for his works. In this one, painted in the late 1920s or early 1930s, a stylized Jesus is baptized by Saint John while other disciples watch from shore.
A white line runs through the middle of the mural where the men’s and women’s restrooms were separated by a partition, destroying part of the work. But traces of de Rosen’s typically expressive faces, painted from real-life models, and his sinuous lines depicting the Jordan River remain, and the gold leaf surrounding the mural and decorating the vaulted ceiling still gleams.
The church was originally constructed on the site of a 17th century one, later destroyed and then renovated in the early 1920s. In the 1960s, when what is now Ukraine was part of the officially atheist Soviet Union, the church was one of thousands closed down.
De Rosen, who died in the United States in 1982, was one of the most prominent 20th century painters in the world of religious art. He was commissioned to paint murals at the papal summer residence in Italy and did dramatic frescoes with art nouveau influences that cover the interior of the Armenian cathedral in Lviv.
De Rosen, a World War I veteran who served as a translator at the Versailles peace conference, emigrated to the United States in 1939 when war broke out again.
In the United States, he taught art at the Catholic University of America in Washington, D.C. Among other works, he painted the murals in San Francisco’s Grace Cathedral. His ceiling mosaic in Washington’s Basilica of the National Shrine of the Immaculate Conception is considered one of the largest of its kind in the world.
Mr. Demko said the cultural center has no plans to restore the mural to its original vivid colors. He said it was a reminder of Russia’s past attempts to erase Ukraine’s heritage and its current effort to do it again.
“This place doesn’t serve a sacred function, so it doesn’t need to be painted like an icon,” he said. “It should tell the story so it doesn’t happen again.”
Isabel Kershner and Ivan Nechepurenko
The Israeli government said on Thursday that President Vladimir V. Putin apologized to Prime Minister Naftali Bennett of Israel for remarks by Russia’s top diplomat that Jews were “the biggest antisemites.”
The Kremlin acknowledged that Mr. Putin discussed the Holocaust with Mr. Bennett, but did not mention an apology.
The Israeli government said that the leaders discussed the comments, by Foreign Minister Sergey Lavrov, which drew condemnation from Mr. Bennett and provoked a strong backlash among Jews in Israel and beyond.
“The prime minister accepted President Putin’s apology for Lavrov’s remarks and thanked him for clarifying his attitude towards the Jewish people and the memory of the Holocaust,” the statement said.
After Mr. Lavrov’s remarks, Israel’s Foreign Ministry summoned the Russian ambassador to Israel to explain Mr. Lavrov’s remarks, and the Israeli foreign minister, Yair Lapid, demanded an apology.
Mr. Lavrov made the remarks in an interview on Sunday with an Italian television journalist who asked him why Russia claimed to be “denazifying” Ukraine when the Ukrainian president, Volodymyr Zelensky, was Jewish. Mr. Lavrov replied that he thought Hitler himself had Jewish roots, a claim dismissed by historians, and added, “For a long time now we’ve been hearing the wise Jewish people say that the biggest antisemites are the Jews themselves.”
Mr. Bennett later said that he viewed the remarks with the “utmost severity,” saying they were “untrue and their intentions are wrong.”
He added, “The goal of such lies is to accuse the Jews themselves of the most awful crimes in history, which were perpetrated against them, and thereby absolve Israel’s enemies of responsibility.”
Separately, Mr. Lapid said that Mr. Lavrov’s comments were “both an unforgivable and outrageous statement as well as a terrible historical error.”
“Jews did not murder themselves in the Holocaust,” he added. “The lowest level of racism against Jews is to accuse Jews themselves of antisemitism.”
The Israeli government’s response was among the fiercest criticism it has leveled at the Russian government since the invasion of Ukraine.
Both governments said on Thursday that Mr. Putin and Mr. Bennett also discussed options to evacuate people from the besieged steel plant in Mariupol, Ukraine, where an unknown number of civilians and Ukrainian fighters are holding out. Mr. Putin “promised to allow the evacuation of civilians, including wounded civilians, through a U.N. and Red Cross humanitarian corridor,” the Israeli statement said.
The Russian statement said that its forces were “ready to ensure the safe exit of civilians,” but warned that the Ukrainian authorities should order “the remaining militants” at the plant to lay down their arms.
Mr. Bennett had spoken with Mr. Zelensky on Wednesday about the proposed evacuations, reflecting Israel’s attempt at a fragile balancing act between Russia and Ukraine.
Since the invasion began, Israel has tried to support Ukraine without starting a showdown with Russia, which has a large military presence in Syria, Israel’s neighbor. Israel coordinates with Russia when striking Iranian, Syrian or militia targets on Syrian soil, and does not want to unduly rock its relationship with Moscow. Israel is also concerned about possible fallout for Russian Jews.
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Michael Schwirtz
Reporting from the Donetsk region, Ukraine
One Ukrainian soldier lay curled in a fetal position with a concussion. Another named Pyotr was in a black body bag, his face half torn away. The hazy smoke of battle dulled the spring sunlight.
The soldiers had been taken to a field hospital near the Ukrainian front line, where the ground heaved under the pressure of incoming shells as a battle for the eastern Donbas region raged on Thursday.
All along a sprawling eastern front, Russian forces were fighting ferociously in an effort to turn the course of the war and present President Vladimir V. Putin of Russia with something he can claim as a success after months of setbacks.
Battles were taking place from near the field hospital in the northern Donetsk region to the devastated southern port of Mariupol, where Russian troops breached the perimeter of the Azovstal steel factory on Thursday and sought to destroy the last remaining Ukrainian forces holding out there.
The deadline for a Russian victory, it seems, is May 9, when Russia commemorates the Soviet Union’s triumph over Nazi Germany with Victory Day celebrations, including a military parade in Moscow, full of bombast and marshal spirit, for a holiday that Mr. Putin has turned into something close to a nationalist holiday.
It is not yet clear what Mr. Putin plans to tell the Russian people from the dais in Red Square, where he usually delivers a Victory Day speech surrounded by aging veterans of World War II.
But Western officials and analysts predict that, after more than two months of halting performance by the Russian military, the country’s autocratic leader wants to point to something to justify the war’s cost in lives and treasure.
But with Victory Day celebrations just four days away, it was still difficult on Thursday to evaluate how the actual fighting was going.
The Russian advance had been sluggish, with forces taking a few villages each day, then losing ground again. Ukrainian forces were mounting a highly mobile defense, maneuvering in small units around the larger masses of Russian troops, ensuring that lines remain fluid and unpredictable.
“The front is swinging this way and that,” said a tattooed, 24-year-old army medic named Zhenya, who was taking a rest at the field hospital. “At first they weren’t hitting nearby here, now shells are coming in over the fence.”
The dead and wounded flowed into the triage point at a regular clip as Russian artillery pounded the rolling, wooded hills where Ukrainian troops were mounting their defense. It lies in a wooded area about a 25-minute drive from the city of Kramatorsk. Military officials asked that its precise location be withheld to prevent it from being targeted.
Already, Russian artillery shells have landed inside a courtyard of a building being used for triage, and on Thursday ordnance whizzed, thumped and boomed in all directions. Medics brought soldiers wounded at the front lines to the field hospital to stabilize them before sending them by ambulance to a larger military hospital farther from the front in Kramatorsk.
The toll the offensive has taken on Ukrainian forces could be measured by the columns of ambulances racing away from the front lines in the direction of major cities, as trucks and armored vehicles carrying troops and equipment headed in the opposite direction toward the fight.
“We’re not making any kind of prognoses,” said Valeria Skorik, a military press officer for one of the brigades among those fighting in the northern Donetsk region. “I’ve been asked by journalists about what kind of event we might have on May 9, but I’ve just decided not to answer.”
Daniel Victor
President Vladimir V. Putin of Russia told Prime Minister Naftali Bennett of Israel during a phone call on Thursday that the Kremlin was willing to ensure the safe exit of civilians from the besieged Azovstal steel plant in Mariupol, according to Russian state media. But even as they spoke, heavy battles were raging at the plant, where desperate Ukrainians are bunkered in the city’s last pocket of resistance with no clear path to safety.
Anton Troianovski
For Russia, the Ukrainian port city of Mariupol is a potent symbol.
It is a predominantly Russian-speaking city in the eastern Ukrainian region known as the Donbas, the one where President Vladimir V. Putin falsely claimed Ukraine was carrying out a “genocide” before launching his invasion.
The Azovstal steel plant in the middle of the city has also become the last bastion of Ukrainian military’s Azov regiment, whose origins in a far-right military group, the Azov Batallion, have lent a veneer of credibility to Mr. Putin’s false narrative that the country is overrun by “Nazis.” The steel plant is the last holdout of Ukrainian resistance in Mariupol as Moscow’s forces mount a final push to seize control of the city.
In weeks of fierce fighting, much of the city of more than 400,000 was leveled, and Ukrainian officials said more than 20,000 civilians were killed. But despite the horrific toll, Russian state media outlets are now highlighting Russia’s capture of almost all of Mariupol as a long-anticipated victory in Mr. Putin’s campaign to “denazify” Ukraine.
That message is particularly important to the Kremlin this week, as it prepares for May 9 celebrations on Monday, when Russia marks the Soviet victory over Nazi Germany. The looming Victory Day holiday — one of the most important dates on the calendar for Russians as they remember the 27 million Soviets killed in World War II — is already being used by the Russian government to channel national pride into support for the war.
Vladimir Solovyov, a hawkish state television host, traveled to Mariupol this week and was captured on video holding court in the city in military fatigues, later telling viewers that local residents “wanted to touch me and hug me.”
Another host, Dmitri Kiselyov, highlighted the fight for Mariupol last Sunday on his marquee weekly news show, which declared: “Denazification is when the neo-Nazis from the Azov Battalion rot alive in cold factory basements.”
But perhaps the most striking sign of Mariupol’s importance ahead of May 9 is that one of Mr. Putin’s most powerful aides, deputy chief of staff Sergei Kiriyenko, visited the city this week. He was shown meeting with a man described as a Mariupol World War II veteran, and looked on as the man became the first Mariupol resident to get a passport of the breakaway “Donetsk People’s Republic,” which Mr. Putin recognized as independent in February.
On Wednesday, Mr. Kiriyenko helped unveil a statue to “Grandma Anya” — a Ukrainian woman filmed greeting Ukrainian soldiers with a Soviet banner last month, apparently thinking they were Russian, according to Russian media.
Anya has become a symbol for proponents of the war in Russia of the idea that some Ukrainians are in fact greeting Russian troops as liberators. Mr. Kiriyenko, in his speech, evoked the May 9 holiday and called her “a living symbol of the continuity of generations. Continuity in the fight against Nazism and fascism.”
In a short video released Thursday, the Ukrainian government identified her as Anna Ivanova and said her home had been hit by a Russian shell; she says in the video that it was “very lousy” that Russia had invaded.
Mr. Kiriyenko is in charge of domestic politics in Mr. Putin’s administration, and the fact that he is becoming closely involved in Russian-occupied eastern Ukraine is being seen as a signal that the Kremlin may be planning to incorporate the territory into Russia. In Mariupol, Mr. Kiriyenko said that it would not be possible to hold Victory Day parades on Monday in Donetsk and Luhansk, the main cities of the Donbas, but he pledged they would take place in the future.
“This time will come, and it will come soon,” Mr. Kiriyenko said.
Russian state media have given short shrift to the devastation in Mariupol, and have falsely claimed that Ukrainian forces firing at their own city are largely to blame. At Wednesday’s statue unveiling, Denis Pushilin, the head of the Donetsk separatist region, acknowledged the destruction but also invoked World War II to promise that the city would be rebuilt, according to a news release issued by his office.
“I am sure that we will also manage it,” Mr. Pushilin said, “especially because Russia is with us.”
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Michael Schwirtz
Reporting from Kramatorsk, Ukraine
Russian fighter jets launched three airstrikes on the eastern Ukrainian city of Kramatorsk on Thursday morning, injuring at least 26 people, and gutting a large apartment complex and a store selling bras and underwear.
No one was killed, said Pavel Kirilenko, head of the Donetsk regional military administration, as he toured the site around a large crater. The blast wave from the explosion was so powerful that it blew out the interior walls of a row of apartments about 75 feet away and ripped steel doors off their hinges.
“This is yet more confirmation that everyone needs to leave the city,” Mr. Kirilenko said. “The enemy is exclusively targeting elements of civilian infrastructure in order to spread panic — and not only spread panic but to destroy the civilian population.”
Russian forces, pressing into Ukraine from the east, are seeking to secure something President Vladimir V. Putin of Russia can present as a success ahead of Monday’s Victory Day holiday in Russia, which commemorates the Soviet Union’s triumph over Nazi Germany. Kramatorsk lies in Moscow’s cross hairs, and Ukrainian and Western officials say that in the coming days Russia’s military may seek to encircle or capture the city.
In anticipation of a potential assault, officials have urged anyone who is able to leave the city as soon as possible. Many have done so: The streets of Kramatorsk, which had a prewar population of about 150,000, are largely empty. Most businesses are shuttered. Each day, buses leave the center of town evacuating residents to points west.
But not everyone has heeded the calls to leave. Inside the destroyed apartment building on Thursday was a woman in a bathrobe, cradling a small dog. She gave only her first name, Viktoria.
The force of the blast, which occurred at about 4:30 a.m., blew her balcony and the entire front wall of the apartment onto her and her husband as they slept. Her husband suffered a large head wound; drops of blood stained the mattress and floor. Her 24-year-old daughter was left with a broad cluster of bloody cuts caused by flying glass.
She said local officials had urged her to take shelter in a school, at least for the night. But she said she just wanted to seal the front of her apartment in plastic to keep out the elements, and stay there for the night.
“There is shelling everywhere,” she said. “So where are we supposed to go?”
Marc Santora
A Ukrainian commander in Mariupol said on Thursday that the Russians had broken their pledge to allow civilians to leave the steel factory as “heavy fighting continues to take a bloody toll.” Svyatoslav Palamar, the deputy commander of the Azov Battalion, appealed to the President of Ukraine, Volodymyr Zelensky, to find a way to help wounded Ukrainian soldiers who, he said, are “dying in agony.”
Aurelien Breeden
President Emmanuel Macron told an international donor conference in Warsaw that France would increase its financial support for Ukraine to $2 billion, up from $1.7 billion. Macron, speaking by video, said that France had already sent 800 tons of medical and humanitarian goods to Ukraine, saying its needs “call for a new effort by the international community.”
Christopher F. Schuetze
BERLIN — Germany’s federal president, Frank-Walter Steinmeier, called President Volodymyr Zelensky of Ukraine on Thursday, according to their offices, in an attempt to repair a diplomatic spat that has become a sore spot between the two countries and an irritating distraction for the German government.
Mr. Steinmeier was publicly disinvited by the Ukrainian government from a planned visit to Kyiv last month because of his past support for close ties between Germany and Russia. Though his current role is largely ceremonial, he previously served two terms as foreign minister.
Chancellor Olaf Scholz has said repeatedly that he would not travel to Kyiv unless Ukraine made amends for the snub.
“This is a problem for the German government, and also for the German people, that the German president was asked not to come, and this will have to be addressed,” Mr. Scholz told reporters on Wednesday after a two-day government meeting focused on the invasion.
Both parties on Thursday’s call described it as “very important and very good,” according to the German president’s office. They promised to remain in close contact.
Since the invasion of Ukraine began, Mr. Steinmeier has publicly expressed regret over some of his Russia policies, including his longtime support of the now halted Nord Stream 2 pipeline, which would have delivered Russian gas directly to Germany, bypassing a link through Ukraine.
The official phone call occurred a day after Germany’s opposition leader, Friedrich Merz of the center-right Christian Democrats, went to Kyiv to meet with Mr. Zelensky.
There was no word yet on whether the call would pave the way for a visit by Mr. Scholz.
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Cora Engelbrecht
Ukrainian forces appear to have made gains in the battleground of Kharkiv in recent days, regaining some strategic territory in a constellation of towns around Ukraine’s second most-populous city — an advance that analysts say could hinder Moscow’s assault in the eastern Donbas region.
Roughly 20 miles from the northeast border between Ukraine and Russia, Kharkiv was an early target in Moscow’s invasion. Russian forces have pummeled the city, attacking many neighborhoods with rockets, cluster munitions and guided missiles. With Moscow intensifying its assault in the east, the Russian onslaught has grown fiercer.
But the Ukrainian counteroffensive, which has advanced outside the city in recent days, made a breakthrough on Monday as troops retook the city of Staryi Saltiv, about 30 miles east of Kharkiv, according to military updates from Ukrainian and Russian officials.
The operation was confirmed on Tuesday by a senior American defense official who said that Ukrainian troops had managed to push Russian forces about 25 miles east, calling the advance another indication of the “stiff Ukrainian resistance.”
It was not clear whether the towns remain contested, and some areas near Kharkiv that Ukrainian forces claim to control were still being shelled by Russian troops in recent days.
If Ukraine pursues its counteroffensive farther east, it could unseat Russian forces from strategic positions in the northeastern region of Kharkiv and help the Ukrainians regain total control of the city, according to a recent assessment by the Institute for the Study of War, a Washington research group that has been tracking the war in Ukraine.
The offensive is less likely to thwart Russian lines of communication further east near the city of Izium, which has become a staging ground for the Russian military as it pursues an offensive to encircle the Donbas region, the report said.
Gen. Valeriy Zaluzhnyi, the commander of Ukraine’s armed forces, said in a statement on Thursday that he had briefed Gen. Mark A. Milley, the U.S. chairman of the Joint Chiefs of Staff, on the Ukrainian military’s efforts to bolster counterattacks in Kharkiv and Izium.
Russian forces continue to bombard the region indiscriminately, according to the region’s governor, Oleh Sinegubov, who reported shelling in a string of northern and eastern villages on Tuesday and urged residents to stay off the streets where they could become targets.
Mr. Sinegubov said that the most intense fighting remained east, especially near the town of Barvinkove, where Russian forces were suffering significant losses, he said.
Russian troops captured several villages west of Izium last week, according to Ukraine’s Defense Ministry, with the likely aim of bypassing Ukrainian forces on two roads running south toward Barvinkove and the nearby city of Sloviansk, according to the Institute for the Study of War.
Marc Santora
Russian forces mounted a furious assault on the Azovstal steel factory on Thursday after breaching Ukrainian perimeter defenses, seeking to destroy the last pocket of resistance in the ruined city of Mariupol and allow Moscow to claim a victory ahead of a symbolically important Russian holiday.
“It has been two days since the enemy broke into the territory of the plant,” Lt. Col. Denys Prokopenko, a Ukrainian commander, said in a video posted overnight. “Heavy, bloody battles are raging.”
A few hours later, Petro Andriushchenko, an adviser to the city government, said that there had been nonstop shelling overnight and into the morning. The last patch of Ukrainian resistance beneath the hulking remains of what had once been one of Europe’s largest steel plants has been “turned into hell,” he said.
Ukrainian fighters have successfully defended the plant from a direct assault for weeks. But Russian forces managed to find their way into the four-square-mile complex with the help of a former worker familiar with its layout, according to Anton Gerashchenko, an adviser to the Ministry of Internal Affairs.
Mr. Gerashchenko, on social media and speaking to reporters, said that an electrician who worked at Azovstal showed the Russians the tunnels they could use to enter the complex. He tied the assault to a Russian desire to declare “victory” in Mariupol before the Monday holiday commemorating the Soviet Union’s triumph over Nazi Germany.
He said that is why the Kremlin recently dispatched Vladimir Solovyov, a national television host under sanctions by the West for his role in pushing Russian propaganda, to Mariupol.
In a sign of the city’s importance to Moscow, Russia is estimated by Western military analysts to have committed 12 to 14 battalions of around 1,000 soldiers each to the fight for Mariupol, roughly 10 percent of all its combat forces in Ukraine.
A senior Pentagon official said on Wednesday that only around two battalions remained, along with some units of Chechen fighters. The rest have been dispatched to the eastern front to be redeployed.
The decision to storm the factory could still prove costly — something President Vladimir V. Putin seemed to recognize when he ordered troops on April 21 to hold back from a full-on assault. Fighting inside tunnels creates challenges even for a technologically superior conventional force such as Russia’s, and could result in more casualties for Moscow’s troops, military experts say.
Ukrainian defenders in the city have exceeded the expectations of many outside observers — surviving despite being outnumbered, outgunned and cut off from resupply.
Their city has been bombarded, leaving people desperate for food, many civilians dead and hundreds of buildings razed. When the city’s defenses were breached, battles raged in the streets for weeks. With their numbers dwindling, an estimated 2,000 Ukrainian soldiers fell back to the plant.
It is unclear how many soldiers are still inside the complex. The Ukrainian government estimates that there are some 200 civilians still inside, including about 30 children.
The Russian government said that it would open humanitarian corridors in Mariupol to facilitate evacuations, but it was unclear how people in the steel factory could find a path to safety. Several hundred people have managed to evacuate in recent days.
Communications from the facility briefly went dark on Wednesday, but on Thursday morning, fighters in the bunkers were again sending messages via social media platforms, promising not to give up.
“The situation is extremely challenging but, nevertheless, we continue to keep the defense,” Colonel Prokopenko said.
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Ivan Nechepurenko
Russia is “well aware” that the United States, Britain and NATO are sharing intelligence with Ukraine’s military, Kremlin spokesman Dmitri S. Peskov said. Peskov told reporters that this Western aid makes the war drag on longer, but “cannot prevent the fulfillment” of Russia’s goals.
Neil MacFarquhar
When Karen Shainyan opened his Facebook page one recent day, it was overflowing with messages reading “Congratulations!”, as if it were his birthday. There were also expressions of sympathy.
It took Mr. Shainyan, a Russian gay rights advocate and a journalist, a moment to digest the mixed messages: The Kremlin had just labeled him a “foreign agent” — a designation that many opposition figures take as validation of their work, but one that significantly complicates their lives.
The government uses the label to ostracize and diminish opposition figures and organizations — tantamount to branding them enemies of the state. More than 400 people or organizations have been designated foreign agents since the label first started at the end of 2020, with new names now announced virtually every Friday. There is no prior warning or explanation from the government.
Analysts and opposition figures say the designation is a way of ratcheting up the repression that is contributing to the surge in exiles.
Mr. Shainyan was, by his own reckoning, in good company. The seven other people on the foreign agents list that week included a prominent political scientist; a journalist with a wildly popular interview program; and a well-known cartoonist who consistently skewered President Vladimir V. Putin.
Some of those designated, like Mr. Shainyan, had already departed Russia, with the label seemingly meant to coerce them into staying away. “They want to squeeze the active people — not to kill them or to put them in jail — but to squeeze them out, across the border,” he said in a telephone interview from Berlin, where he had landed after fleeing Russia last month.
Those being pushed out joined an exodus of tens of thousands of Russians who have fled the country since the invasion of Ukraine on Feb. 24, a flood of talented, highly educated Russians who have decided that they would prefer exile to living in an authoritarian state.
Emily Schmall and Stanley Reed
NEW DELHI — One after the next, the entreaties have streamed into India. Buying Russian oil, President Biden told India’s prime minister, is not in your country’s interest. Undermining sanctions, a U.S. official starkly warned, could bring “consequences.” Taking a harder line on Russia, a parade of American and European emissaries argued, is a global imperative.
But for India, the decision to hold tight to its neutrality on Russia’s war in Ukraine is no longer just about keeping its options open in a world with multiple centers of power. It has evolved into a lucrative case of economic opportunism: Russian oil is just too good a deal to pass up.
India’s purchases of Russian crude have soared since the conflict’s start, rising from nothing in December and January to about 300,000 barrels a day in March and 700,000 a day in April. The crude now accounts for nearly 17 percent of Indian imports, up from less than 1 percent before the invasion. Last year, India imported about 33,000 barrels a day on average from Russia.
With Russian oil banned in the United States and Europe now proposing an embargo of its own, India can buy the crude at substantial discounts, powering its energy-thirsty economy at a lower cost. Indian refiners can also use the crude to make products like diesel and jet fuel and sell it at better-than-usual margins abroad.
As India leverages the war to help fuel its post-pandemic economic recovery, trade between it and Russia is likely to increase with the conflict dragging on, analysts say. That could further complicate American and European efforts to choke off Russia’s economic lifeblood and strain U.S.-Indian relations as the two nations seek to work together to counter China.
“If oil is available and at a discount, why shouldn’t I buy it? I need it for my people,” Nirmala Sitharaman, India’s finance minister, said last month.
The reshuffling of Russia’s oil exports became evident days after President Vladimir V. Putin launched his assault on Ukraine in late February, as tanker traffic that used to head from Russian terminals on the Black Sea to Northern Europe bent instead toward India.
That traffic could get busier. The European Union announced on Wednesday that it hoped to phase in a ban on Russian oil in the coming months, a move that came days after Russia cut off gas to Poland and Bulgaria, increasing the possibility of an energy war. While Europe may be moving away from crude purchases from Russia, it is eager to buy the same oil after it is refined in India — one of the conundrums in crimping Moscow’s energy revenues.
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William J. Broad
In September 2017, as President Vladimir V. Putin presided over the televised destruction of what he called the last of Russia’s chemical arms, he hailed their elimination as “a huge step towards making the modern world more balanced and safe.”
Now, years later, President Biden and other Western leaders are warning that Russia may carry out chemical strikes in Ukraine. No hard evidence has emerged of chemical arms deployed in or near the theater of combat, in contrast to the Russian leader’s clearer nuclear warnings. Still, analysts see the threat of chemical warfare as real, because Mr. Putin has long shown a willingness to ignore the international ban on chemical weapons.
This helps him create an atmosphere of toxic intimidation, they say, that may give Russia a battlefield edge without ever having to fire a shot.
“He’s already scaring people,” said Hanna Notte, an expert on Russia’s use of chemical arms at the James Martin Center for Nonproliferation Studies in Monterey, Calif. The wide apprehension, experts noted, is prompting the West to provide Kyiv with gear and training meant to thwart any chemical strikes.
“It’s a war of narratives,” Nikolai Sokov, a former Soviet diplomat who negotiated arms-control treaties, said of Ukraine and Russia, which have each accused the other of preparing for chemical warfare. He added that they “blame each other, so there’s definitely an attempt at scoring points in an information war.”
Concerns about chemical warfare were raised on April 11 when the Azov Regiment, a Ukrainian military unit in the besieged city of Mariupol, reported that a Russian drone had dropped a “poisonous substance” into the sprawling steel mill where the defenders had taken refuge. The victims were said to have suffered dizziness, respiratory pain and eye inflammation. The claims made in a video released by the regiment remain unverified.
The Organization for the Prohibition of Chemical Weapons, based in The Hague, said it was “monitoring closely the situation in Ukraine” and was investigating the reported attack.
Chemical weapons are relatively cheap and easy to make compared with biological and nuclear arms. But modest amounts can result in mass casualties. Military textbooks show victims covered in burns and giant blisters. The eyes, nose and lungs — organs easily in contact with the air or aerosolized toxins — are especially vulnerable.
“The weapons terrify people and generate panic,” said Leiv K. Sydnes, a chemist at the University of Bergen in Norway who has advised the treaty organization. “The military purpose is to undermine the trust of soldiers and civilians in their shelters, fortifications and hiding places.”
Victoria Kim
Russia may seek to inflate the threat of Belarusian troop movements, currently underway as part of seasonal military exercises, in an attempt to keep some Ukrainian forces focused on the north, distracting them from the battle for Ukraine’s eastern Donbas region, the British defense ministry said in its latest intelligence assessment. Belarus is an ally of Moscow and has served as a staging ground for Russian troops in the invasion.
Michael Schwirtz and Dan Bilefsky
In an apparent effort to secure something that President Vladimir V. Putin can claim as a victory ahead of a highly symbolic holiday, Russian forces on Thursday were mounting ferocious attacks along a sprawling eastern front, launching missiles at a strategic city and making a final, potentially bloody push to seize the Ukrainian port city of Mariupol.
Though Moscow’s renewed offensive has yet to yield major gains, Russian forces pressing into Ukraine from the east took aim at the city of Kramatorsk and, to the south in Mariupol, breached Ukrainian defenses around the Azovstal steel plant, where only fighters holed up in underground bunkers stand in the way of Moscow declaring complete control over the ruined city.
Russia’s violent push was evident in the eastern Donbas region, where, at a field hospital near the front line, one Ukrainian soldier lay curled in a fetal position with a concussion. Another was in a black body bag, his face half torn away.
A Ukrainian commander, Lt. Col. Denys Prokopenko, said heavy battles were also being fought in Mariupol in the Azovstal plant’s subterranean labyrinth of bunkers and fallout shelters. Officials estimated that about 200 civilians were still hiding with the last soldiers defending the city, which has suffered one of the more searing humanitarian crises of the 10-week-old war.
There are growing fears among Western officials that Mr. Putin could use Victory Day, a Russian holiday commemorating the Soviet Union’s triumph over Nazi Germany, on Monday to turn what he calls a “special military operation” in Ukraine into explicit, all-out war. On Wednesday, the Kremlin dismissed such concerns as “nonsense.”
In other major developments:
The Israeli government said on Thursday that President Vladimir V. Putin apologized to Prime Minister Naftali Bennett of Israel for remarks by Russia’s top diplomat that Jews were “the biggest antisemites.” The Kremlin acknowledged that Mr. Putin discussed the Holocaust with Mr. Bennett, but did not mention an apology.
The United States, for the first time since the war began in February, is leading a U.N. Security Council meeting on Ukraine on Thursday afternoon.
The New York Times reported that the United States had provided Ukraine with real-time intelligence that American officials said had led to the killings of Russian generals, another sign of the deepening Western commitment to Kyiv.
The E.U. ban on Russian oil proposed on Wednesday by the European Commission president, Ursula von der Leyen, is expected to be approved by member states within days. The phased-in ban would limit Russia’s ability to finance the war, though not immediately.
Valeurs Actuelles
Législatives : les partis pro-Macron s’allient et forment une confédération
Une alliance s’est créée du côté de la macronie. Ce jeudi 5 mai, la majorité présidentielle a annoncé la création de la confédération Ensemble, rassemblant les trois partis LREM, MoDem et Horizons, relaie franceinfo. D’après des informations complémentaires du Figaro, le parti d’Edouard Philippe, Horizons, devrait obtenir 58 circonscriptions à l’issue des élections législatives. Le MoDem pourrait en avoir davantage. Le Figaro évoque quelque 101 circonscriptions accordées au parti de François Bayrou.
LREM rebaptisé « Renaissance »
Une conférence de presse s’est tenue au QG de LREM pour préciser les contours de cette alliance en soutien à Emmanuel Macron. Le délégué général de LREM, Stanislas Guérini, a d’ailleurs pris la parole. Il a annoncé que le parti fondé par Emmanuel Macron allait se renommer « Renaissance ». Jusqu’alors surtout un « mouvement », LREM devrait aussi devenir un véritable « parti » politique, a détaillé Stanislas Guérini. Les candidats, à être d’ailleurs investi sous l’étiquette Renaissance, seront Manuel Valls, Elizabeth Borne, Gérald Darmanin, Jean-Michel Blanquer et Gabriel Attal.
Une majorité « stable »
« ‘Ensemble’, c’est la volonté d’être soudés, côte à côte, pour porter les idées d’Emmanuel Macron », a déclaré le président LREM de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand, lors de cette conférence ce jeudi 5 mai. D’après Richard Ferrand, trois jours de négociations en interne auraient suffi pour trouver un accord et établir ce bloc : « Ça s’est fait dans la bonne humeur. »
Le patron du MoDem, François Bayrou, a critiqué la gauche, pointant « une désorganisation et une rivalité », relaie franceinfo : « Les rassemblements qui s’opèrent se font à l’encontre du bon sens et des convictions. » Le Haut-commissaire au Plan du gouvernement Macron a, au contraire, prévenu que les candidats présentés sous l’investiture d’Ensemble « s’entendront ». Quant à Edouard Philippe, l’ex-Premier ministre a assuré vouloir une « majorité stable, dynamique, vivante ». « Nous sommes différents, mais ces différences sont un atout pour construire quelque chose en commun », a-t-il enfin précisé, comme le relate franceinfo.
New York Times - World
Israel Updates: 3 People Reported Killed in Attack
The attack follows a wave of violence by Arab assailants that has already killed 14 people in Israel since mid-March.
Here’s what you need to know:
Three people killed in ax attack in Israel, extending wave of violence.
An attack in Israel came after a militant leader urged Arabs to get axes ready.
The wave of terrorism in Israel defies a simple narrative.
The recent spike in violence has posed a test for Israel’s fragile government.
‘We’re exhausted’: Palestinians decry Israeli raids into their towns.
JERUSALEM — Two assailants, at least one of them armed with an ax, attacked passers-by in an Israeli town on Thursday night, killing at least three, according to initial reports from eyewitnesses, the police and emergency services.
The Israeli authorities described the assault, in which several other people were wounded, as a terrorist attack.
The attack followed a wave of violence by Arab assailants that had already killed 14 people in cities across Israel since late March, and came days after a Palestinian militant leader urged Arabs to “get your cleavers, axes or knives ready.”
Thursday's attack also came after clashes between Palestinian stone throwers and Israeli police at the Aqsa Mosque compound in Jerusalem over the last few weeks. And it raised the specter that Israel had entered a new period of prolonged violence.
Despite worries of another clash at the mosque on Thursday, Israel’s Independence Day, it was relatively calm there although the Israeli police arrested one Palestinian protester. Nonetheless, the Palestinian Authority and Hamas issued strident statements decrying the police action.
On Saturday, Yehya Sinwar, the leader of Hamas in Gaza, had warned that any further raids by the Israeli police inside the mosque compound would prompt a response. In a fiery speech, he urged members of Israel’s Arab minority to “get your cleavers, axes or knives ready.”
The attack on Thursday took place in Elad, a predominantly ultra-Orthodox town in central Israel, just after nightfall.
Emergency responders said they found the first fatality by a traffic circle in Elad and two more in a nearby park.
“When we arrived we realized that this was a complex scene,” said Alon Rizkan, a paramedic with the Magen David Adom ambulance service. He described the three people who were pronounced dead at the scene as men, all aged around 40.
Several more wounded men were transferred to hospitals, and hospital officials said at least two were in critical condition with head injuries.
Hours later, the police said they were still investigating the circumstances of the attack, including how many suspects were involved. Details remained sketchy: Some witnesses reported seeing two assailants, both carrying axes. Others said one was armed with an ax and another with a knife.
The assailants appeared to have escaped. The police said they had set up checkpoints along several roads, and officers in a police helicopter were searching for a vehicle seen fleeing the scene. The minister of defense, Benny Gantz, said soldiers would assist in the hunt.
No one claimed responsibility for the attack on Thursday, but it was praised by a Hamas spokesman as “a brave and heroic act” and “a natural response to the violations of the occupation against the blessed Al Aqsa Mosque.”
The Aqsa Mosque compound is the holiest site in Jerusalem for both Muslims and Jews, who revere it as the Temple Mount, the site of two ancient Jewish temples.
Urged on by Hamas, the Islamic militant group that controls Gaza, protesters at the compound have tried to prevent visits by Israeli Jews during the hours set for non-Muslim visitors and tourists, and have thrown stones and fired fireworks at the security forces. The police have acted mainly to secure the visitors’ access, but the police actions, including using sponge-covered bullets, sound grenades and tear gas to disperse rioters, have fueled popular anger among Palestinians.
Palestinians view visits by ultranationalist Israelis to the compound, which have increased in recent years, as a provocation, and fear such visits are part of a gradual effort to undermine Muslim access to the site. The Israeli authorities say there has been no change in longstanding arrangements at the site.
Hiba Yazbek contributed reporting from Nazareth, Israel, and Iyad Abuheweila from Gaza City.
— Isabel Kershner
The attack in Elad, Israel, on Thursday came after several weeks of clashes between Palestinians and Israeli police at the Aqsa Mosque in Jerusalem, and days after a Palestinian militant leader urged Arabs to “get your cleavers, axes or knives ready” in response to police interventions at the site.
The Aqsa Mosque is one of the holiest sites in Islam and a symbol of Palestinian nationalism. The area is known as the Temple Mount to Jews, the site of two ancient temples and the holiest place in Judaism.
Clashes broke out there repeatedly during the recent holy month of Ramadan, as Palestinians attempted to block what they feared were efforts to undermine Muslim access to and oversight over the site, and the Israeli police mounted what they said were counterterrorism efforts to keep the site safe and accessible to Muslims and non-Muslims alike.
The Israeli authorities say there has been no change in longstanding arrangements at the site, nor are there plans to change them. However, in recent months the Israeli police have regularly allowed quiet Jewish prayer at the site, upending a decades-old convention prohibiting it and angering Palestinians.
During the recent violence, Palestinians have typically thrown stones and shot off fireworks at police, while the police have fired sponge-covered bullets and tear gas.
On Saturday, Hamas’s leader, Yahya Sinwar, had warned that any further police raids inside the compound would prompt a response from the group and urged Arab residents of Israel to “get your cleavers, axes or knives ready.”
Tensions had been expected at the site on Thursday, Israel’s Independence Day, because some ultranationalist groups had called for Israelis to enter the compound carrying Israeli flags in an assertion of Israeli sovereignty over the site. The Aqsa Mosque lies in East Jerusalem, which Israel considers part of its capital and most of the world considers occupied.
But the tensions at the site on Thursday were in fact lower than in recent weeks, barring a brief sequence of scuffles that lasted less than five minutes.
The police instructed Israeli visitors not to display Israeli flags, and confiscated at least one flag after an Israeli woman tried to unfurl it on the mosque grounds.
Violence broke out briefly at about 7:50 a.m., when a Palestinian man blocked the path of a group of Israeli visitors, video showed. The man was quickly arrested during a brief scuffle, and the police formed a loose cordon between Israeli and Palestinian civilians.
Two minutes later, another scuffle broke out between the police and Palestinians, during which Palestinians threw four plastic chairs, and a group of Palestinians ran into the main mosque on the site and barricaded themselves inside. Over the next three minutes, several blasts could be heard, but it was unclear whether these were shots fired by police or fireworks set off by Palestinians.
The police later said the Palestinians threw stones and fireworks, though none were visible in the video at that time.
Police officers briefly opened one of the mosque doors and stood inside the threshold for less than a minute. But the mood calmed within five minutes, and dozens of Muslims prayed throughout the morning on the terrace outside the main mosque.
Despite the relative calm, the reaction from Palestinian leaders was strident.
The Palestinian Authority’s Foreign Ministry called the police actions at the site “an official Israeli declaration of a religious war that would set the entire region on fire.”
Hamas, the militant group that controls Gaza, later released a statement calling it “a serious escalation and a direct provocation and foreshadowed an all-out explosion.”
— Patrick Kingsley
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The surge in terrorist attacks in Israel, the deadliest wave of violence since 2016, has been framed by Palestinian parties and militant groups as a logical consequence of the entrenchment of Israel’s 55-year occupation of the West Bank, of Israel’s control over sensitive religious sites in Jerusalem, and of the dwindling commitment from some key Arab leaders to the creation of a Palestinian state.
The attackers’ diverse backgrounds, however, have left both Palestinian and Israeli analysts and officials uncertain about the relationship between the attacks, the motivations of the attackers and the timing of their attacks.
Prior to the attack in Elad on Thursday, there had been several attacks across cities in Israel, involving Arab assailants who have killed 14 people, including two Arab police officers and two Ukrainians. But beyond their lethal outcomes, the episodes have not fit easily within a simple narrative.
Two of the most recent attacks — in Tel Aviv and Bnei Brak — were carried out by Palestinians from the occupied West Bank. While praised by several Palestinian movements, no group has formally claimed responsibility for them.
Two earlier attacks were carried out by three members of Israel’s Arab minority who had known sympathies for the Islamic State, the extremist group that has no ties to the Palestinian national movement and that claimed responsibility, perhaps opportunistically, for one incident but not the other.
While the lethal outcome of the first attack, on March 22, may have inspired the others to follow suit, a senior Israeli military officer said there was no evidence that any of them were masterminded by a major Palestinian group, let alone by the same network. Analysts also noted that the attackers in the first two incidents had no ideological connection to the latest two.
— Patrick Kingsley
BNEI BRAK, Israel — A recent wave of terrorist attacks in Israel, the deadliest in seven years, has presented a stark challenge to Israel’s fragile coalition government, which has come under criticism from both ends of the political spectrum for policies that critics claim have compounded the risk of violence.
On the right, Prime Minister Naftali Bennett has been criticized for including an Arab party within the coalition, a decision that right-wing critics say has dampened the state’s willingness to police Israel’s Arab minority and limited its ability to respond to the recent attacks, two of which were carried out by Arab citizens of Israel.
On the left, Mr. Bennett has been criticized for making small concessions to the Palestinians while ruling out peace talks or any moves toward the formation of a Palestinian state — an approach that left-wing critics say has increased Palestinian despair, encouraging a minority to respond with violence.
Mr. Bennett is also constrained in his options in responding to the violence by the composition of his ideologically diverse coalition, an eight-party alliance that includes right-wingers like Mr. Bennett, centrists, leftists and a small Arab Islamist party, Raam — the first independent Arab party to join an Israeli government. Ten months into their tenure, the alliance has consistently found ways of circumnavigating their differences, but the violence has accentuated the gaps in their worldviews.
A senior lawmaker quit Mr. Bennett’s coalition last month, leaving it without a majority in Parliament and auguring a return to the political instability that has hobbled the country in recent years.
— Patrick Kingsley
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JENIN, West Bank — Ramadan nights in this Palestinian city were normally spent staying up late watching drama and comedy series during what is peak TV season, praying or drinking coffee and smoking hookah pipes at all-night cafes.
But this year in Jenin, amid a widespread Israeli military operation throughout the occupied West Bank, residents were staying up late waiting for the next military raid in their city.
“We’re exhausted,” said Israa Awartani, 32, who works at a theater. “We start to think: When will it be my turn? When will it be my son or another family member?”
Over the course of a week last month, Israeli forces carried out a widespread campaign of raids into towns and cities across the West Bank, killing at least 14 Palestinians, in a response to a wave of recent Palestinian attacks inside Israel that killed 14 people. The Israeli authorities imposed temporary economic sanctions and arrested dozens of people.
Israel said the stepped-up military activities were a counterterrorism effort to prevent further attacks, and that it focused them on the hometowns and villages of the recent attackers. However, Palestinian residents and critics say the operation amounts to collective punishment and is counterproductive, as it will only further stoke the cycle of hatred and bloodshed.
“The objective is always to increase pressure but it never works. If it worked you wouldn’t see the same cycle of violence we see annually,” said Tahani Mustafa, a West Bank analyst with the International Crisis Group.
— Raja Abdulrahim
Le Figaro
Drame du car de Rochefort : le chauffeur du camion condamné à cinq ans avec sursis
Six adolescents âgés de 15 à 18 ans avaient perdu la vie lors d'une collision entre un camion-benne et un car scolaire, le 11 février 2016.
Le chauffeur d'un camion-benne dont l'oubli tragique avait provoqué la mort de six adolescents, le 11 février 2016 à Rochefort (Charente-Maritime), dans une collision avec leur bus de transport scolaire, a été condamné jeudi 5 mai à cinq ans de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de La Rochelle.
À lire aussiSNCF: pas de contrôleur en plus malgré l’accident
«On arrive à une fin qui va permettre à tout le monde de pouvoir se reconstruire. L'important, c'est que justice soit faite», a commenté l'avocat de plusieurs parties civiles Me Stéphane Ferry, saluant un «délibéré digne et remarquable». Le 29 mars, au moment des réquisitions, le parquet avait déjà écarté l'incarcération en demandant une peine de cinq ans d'emprisonnement dont trois avec sursis, à l'encontre du prévenu âgé de 29 ans, Mathieu Saurel, jugé pour «blessures et homicides involontaires». «Ils l'ont pris avec sérénité, ils ont estimé que c'était peut-être justifié, en tout cas, que cela tenait compte des éléments objectifs du dossier», a déclaré pour sa part Vincent Doutreuwe, avocat d'une famille d'un enfant décédé.
Six adolescents tués
Peu après le délibéré, le prévenu, sous antidépresseurs et suivi pour un état de stress post-traumatique chronique, est tombé à terre dans la salle d'audience, pris d'un malaise. Ce matin du 11 février 2016, il conduisait le camion-benne dont la ridelle oubliée en position ouverte avait littéralement cisaillé un car scolaire arrivant en sens inverse, tuant six passagers de 15 à 18 ans et en blessant grièvement deux autres. À l'horizontale, cette lourde paroi métallique amovible qui sert à maintenir en place le chargement s'était comme transformée en lame géante sur la route, sectionnant sur tout le flanc gauche du bus les sièges où étaient assis une partie des jeunes passagers. L'un des plus graves accidents de transport d'enfants en France depuis celui de Beaune en 1982 (53 morts dont 44 enfants).
Au terme de six ans de procédure, une quarantaine de parties civiles avaient suivi le procès du drame, les 28 et 29 mars dans une salle comble saisie par l'émotion en entendant le récit des vies «détruites» de jeunes rescapés et de proches de victimes. «On ne pouvait être que déçus par rapport à ce qui est arrivé (...) Il va repartir à son taf, on va tous repartir, nous, notre peine est éternelle, ça ne va pas changer grand-chose pour l'instant», a estimé Jean-Marc Aulier, père de Kévin, décédé dans l'accident, jugeant le délibéré «léger».
Des «profonds regrets»
Dans ce drame, «la seule explication possible» est que «Mathieu Saurel a oublié de refermer (la ridelle) avant de prendre la route» et de procéder aux vérifications visuelles d'usage, a souligné le président du tribunal Régis France, rappelant que l'enquête a mis hors de cause l'alcool, la vitesse, le téléphone et toute défaillance propre au camion-benne. «Cette inattention et cette négligence de Mathieu Saurel (...) caractérise une faute simple, cause directe, unique et immédiate des conséquences dramatiques de l'accident», a-t-il poursuivi devant le prévenu immobile, qui n'ira donc pas en prison, sa peine étant «intégralement couverte par un sursis simple».
«Sans nier en aucune façon les conséquences irréparables pour les familles», le tribunal a expliqué avoir tenu compte de la personnalité du prévenu menant «une vie honnête et droite», décrit comme «posé, sérieux, pointilleux et consciencieux», par ses anciens collègues de la société de BTP Eiffage. À titre de peine complémentaire, il ne pourra plus conduire de poids-lourds pendant cinq ans. À son procès, écrasé par le remords et en larmes, le prévenu, aujourd'hui préparateur de commandes, s'était dit incapable de se souvenir s'il avait remonté cette «maudite ridelle», avant d'admettre l'évidence, confronté aux témoignages et expertises et d'exprimer ses «profonds regrets».
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«Cette affaire me hantera toute ma vie comme les autres ici», avait-il dit. Le jeune homme avait comparu seul, en l'absence de son ex-employeur Eiffage qui a bénéficié d'un non-lieu, la justice estimant qu'«aucun manquement» aux règles de sécurité ne pouvait lui être reproché. À l’époque, aucune norme n'imposait aux camions-bennes d'être équipés d'alarmes sonore et visuelle qui auraient prévenu le conducteur. La législation a depuis été renforcée en 2020.
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«Je croyais que mon enfant était la clef de mon bonheur, c'était faux»
TÉMOIGNAGES - Ils aiment leur enfant. Beaucoup, à la folie et même pas du tout. Tout ça en même temps. Seulement, ils n'avaient pas pris conscience de la difficulté d'être parents, et souffrent de ce rôle.
Qui est Hager Ameur, cette militante d’extrême gauche qui a agressé un pompier le 1er mai?
PORTRAIT - Cette femme de 38 ans, qui a violemment agressé un pompier en marge de la manifestation, doit être jugée mercredi devant le tribunal correctionnel. Elle encourt trois ans de prison et 75.000 euros d’amende.
L'Humanité
Sciences. Comment un virus a donné son parfum à la rose
ActuQuand un micro-organisme saute d’un chromosome à un autre, il peut créer l’odeur la plus appréciée universellement. Récit d’un heureux accident génétique.
Marine CyglerD’où vient le parfum merveilleux de la rose ? D’un tour de passe-passe génétique, expliquent des chercheurs du Laboratoire de biotechnologies végétales appliquées aux plantes à parfums, aromatiques et médicinales de l’université de Saint-Étienne, dont les conclusions ont été publiées dans « Molecular Biology and Evolution ».
Ils ont découvert que, en changeant la fonction d’un gène, un virus aurait amené les pétales de rose à produire du géraniol, molécule odorante essentielle au parfum typique des roses. Voici le récit qu’ils en font aujourd’hui.
L’églantier s’emmêle les pétales
Il y a plusieurs dizaines de millions d’années, les ancêtres des premières Rosidae ont connu un premier bouleversement génétique : le gène NUDX1 s’est multiplié trois fois sur le même chromosome. Puis ces ancêtres ont évolué et leurs descendants ont conservé les trois copies du gène.
Parmi ces descendants, il y a les premiers églantiers sauvages, dont l’un des spécimens a été vraisemblablement victime de l’attaque d’un virus. Celui-ci s’est intégré dans le matériel génétique du rosier, ce qui n’a rien d’exceptionnel, et il est devenu un transposon capable de sauter au hasard d’un chromosome à l’autre.
Et c’est ce qui s’est passé chez l’églantier. Lors d’un saut, ce transposon a entraîné avec lui une des trois copies de NUDX1 sur un autre chromosome. Cette copie s’est retrouvée à côté d’un autre transposon et leur interaction a profondément modifié le produit du gène : l’enzyme codée par le gène s’est non seulement mise à fonctionner uniquement dans les pétales, mais elle a commencé à fabriquer du géraniol.
35 000 variétés existantes à ce jour
Et cet accident a constitué un avantage évolutif évident, car les insectes pollinisateurs ont été attirés par la couleur, mais aussi l’odeur des roses. Si bien que le phénomène de duplication, c’est-à-dire de multiplication du nombre de copies d’un même gène, s’est reproduit, assurant une production maximale de molécules odorantes. Ce parfum a aussi séduit l’être humain qui a adopté cette fleur dont on compte 35 000 variétés aujourd’hui. Aucune plante, même la fascinante orchidée, ne peut rivaliser !
Le mystère du géraniol des roses
Le géraniol est une molécule odorante émise par de nombreuses fleurs, y compris la rose. Mais, en 2015, quand le matériel génétique du rosier a commencé à être séquencé, les généticiens n’ont pas retrouvé le gène qui code sa production chez le rosier. Autrement dit, ce gène connu chez les autres fleurs odorantes était absent chez les roses. C’est en fait un autre gène, dont l’histoire évolutive vient d’être démêlée, qui code le géraniol chez la rose.
« Il est très difficile de contrôler l’odeur de la rose »
Le point de vue Jean-Claude Caissard, du laboratoire de biotechnologies végétales appliquées aux plantes à parfums, aromatiques et médecinales (université de Saint-Étienne)
Dans la nature, à quoi sert le parfum de la rose ?
La couleur et l’odeur des roses sauvages, comme l’églantier par exemple, servent à attirer les insectes pollinisateurs. Ceux-ci entrent dans la fleur pour s’y nourrir de nectar et à l’occasion se couvrent de pollen. Quand ils passent d’une fleur à l’autre, le pollen se dépose sur le pistil des fleurs. Aujourd’hui, les roses horticoles ont moins de pollen et beaucoup de pétales, ce qui rend le cœur de la fleur peu accessible aux insectes. Le processus de pollinisation est assuré par la main de l’homme, au pinceau. Le sélectionneur prend le pollen d’un rosier et le dépose sur un autre. Il sème les graines obtenues et, lorsqu’un rosier a des roses qui lui plaît, avec toutes les caractéristiques souhaitées, il le conserve et le multiplie par bouturage. Pour obtenir un rosier commercialisable, le travail de sélection est extraordinaire. Sur les 20 000 à 30 000 nouvelles roses qu’elle obtient chaque année, la société Meilland n’en conserve qu’une en moyenne.
Est-on capable de contrôler l’odeur des roses ?
Non, c’est très difficile, car l’odeur de la rose, très complexe, résulte d’une combinaison d’environ 300 molécules. Aussi, seuls 10 % des rosiers obtenus par le croisement de deux rosiers parfumés ont des fleurs qui dégagent une odeur. Pour la grande majorité, soit il n’y a pas d’odeur, soit l’odeur obtenue est imperceptible pour le nez humain.
Pourquoi les roses du commerce sont-elles souvent sans odeur ?
La rose est la seule plante présente pendant toute l’histoire de l’humanité uniquement grâce à sa beauté et son odeur, et non à cause de propriétés culinaires ou médicinales. C’est probablement en remontant le temps qu’on peut expliquer pourquoi aujourd’hui les roses du commerce n’ont souvent plus d’odeur. Au XIXe siècle, les rosiers étaient sélectionnés pour leur parfum, ce qui explique qu’on peut encore retrouver des vieux rosiers très odorants dans les jardins. Puis au XXe siècle, avec l’industrialisation de l’horticulture, on a préféré les variétés très florifères, même si elles n’avaient pas de parfum. En outre, pour les variétés dont on coupe les fleurs pour les bouquets, les obtenteurs ont sélectionné des roses capables de tenir très longtemps, environ une vingtaine de jours en vase. Au laboratoire, nous avons essayé de comprendre pourquoi ces roses coupées n’avaient pas de parfum. Les obtenteurs avancent que l’épaisseur des pétales est en cause, car elle empêcherait le parfum d’être relargué. Nous avons testé cette hypothèse, sans succès. Je pense plutôt qu’à force de faire des croisements, on a peut-être fini par perdre des gènes essentiels pour le parfum. C’est sur ces gènes que nous travaillons.
À quoi ressemblera le rosier de demain ?
Cela dépend de l’utilisation. Si c’est pour le planter sur un rond-point par exemple, l’absence d’aiguillon sera une caractéristique essentielle qui sera sélectionnée afin que les jardiniers ne se blessent pas. On peut aussi imaginer des variétés avec une odeur prononcée à destination des fleuristes. Côté jardin, les rosiers couvrants dont les fleurs ne sont pas plus grosses que des pâquerettes à la mode aux États-Unis pourraient arriver en France. Je pense que, globalement, un des traits qui sera sélectionné très largement, quelle que soit l’utilisation du rosier, sera la rusticité, c’est-à-dire la résistance naturelle aux maladies, afin de pouvoir se passer de pesticide.
sciencesgénétique Le Figaro
« C'était l'amour de ma vie » : en larmes, Amber Heard témoigne dans le procès qui l'oppose à Johnny Depp
L'actrice américaine a été appelée à la barre ce mercredi 4 mai pour donner sa version des faits au procès en diffamation intenté par son ex-époux.
Son témoignage était très attendu. Ce mercredi 4 mai, au 14ème jour de ce procès ultra-médiatisé qui oppose Johnny Depp et Amber Heard, l'actrice de 36 ans a pris la parole pour la première fois dans l'enceinte du tribunal de Fairfax, près de Washington. Face à l'assemblée, la jeune femme a ainsi décrit, en larmes, un homme aveuglé par la jalousie et rendu violent par la drogue et l'alcool.
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« Il cassait des choses près de moi puis il me frappait »
«Je peine à trouver les mots pour décrire combien c'est douloureux, horrible pour moi d'être assise ici et de tout revivre», explique-t-elle d'entrée de jeu. Vêtue d'un costume trois pièces sombre sur une chemise bleu rayée de blanc, Amber Heard commence ensuite par tirer le fil de sa relation avec Johnny Depp. Elle évoque l'«alchimie» de sa rencontre avec un acteur «intimidant» de deux fois son âge en 2009, les goûts littéraires partagés et le début d'une liaison cachée. Le héros de Pirates de Caraïbes était en effet en couple avec l'actrice française Vanessa Paradis à l'époque.
Selon elle, le déferlement d'insultes, de crises de jalousie et de disputes violentes, sous l'effet d'un mélange de drogues et d'alcool, aurait démarré en 2012. «C'était l'amour de ma vie mais c'était aussi cette autre chose horrible», nuance-t-elle. «Il m'attrapait par les cheveux, par le bras, par le visage, il me criait dessus. Il cassait des choses près de moi puis il me frappait, ça commençait par des claques répétées», se souvient avec émotion Amber Heard.
En vidéo, Procès Johnny Depp vs Amber Heard : doigt coupé, alcool... Qui ment ?
Une addiction à l'origine de la violence
À chaque fois, l'actrice dit avoir tenté de le repousser. Suite à ces accès de violence, Johnny Depp s'éclipsait pendant un temps, «puis il revenait (disant) qu'il en avait fini pour de bon avec la drogue et l'alcool», rapporte la trentenaire. Mais d'après elle, c'était peine perdue : l'addiction était trop forte.
«En 2012, c'était le début et je commençais tout juste à distinguer ses tendances», affirme-t-elle, expliquant que «Johnny sous amphétamine (était) très différent de Johnny sous opiacés» et que «la boisson était corrélée à la violence».
Une violence parfois à caractère sexuel. À en juger par son témoignage, son ex-mari l'aurait agressée sexuellement en 2013 au motif qu'elle aurait dérobé sa cocaïne. Malgré cet épisode traumatique, elle décidera de rester. «Je ne voulais pas le quitter, je voulais qu'il aille mieux», assure-t-elle.
D'autres révélations à suivre ?
Son témoignage va se poursuive jeudi et promet sûrement d'autres révélations. De son côté, Johnny Depp maintient sa version des faits et nie avoir jamais levé la main sur Amber Heard, assurant que c'était elle qui était violente. Il a admis une consommation importante de drogues et d'alcool qu'il affirmait contrôler la plupart du temps.
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Pour rappel, l'interprète d'Edward aux mains d'argent accuse son ancienne compagne d'avoir ruiné sa réputation et sa carrière après avoir écrit en décembre 2018 un éditorial dans le Washington Post, dans lequel elle affirmait avoir été victime de violences conjugales. Il réclame 50 millions de dollars de dommages et intérêts, qui correspondent aux revenus qu'il aurait engrangés de ses rôles s'il n'avait pas été écarté des studios de cinéma.
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Le Figaro
Énergie : lors de la présidentielle, les urnes ont-elles «tranché» pour une sortie du nucléaire ?
Wladimir Garcin-BersonLA VÉRIFICATION - «Compte tenu du résultat des urnes, le 10 avril dernier, pour nous, la question [du nucléaire] est tranchée», a assuré Adrien Quatennens, mercredi. Vraiment ?
LA QUESTION. L'élection présidentielle a-t-elle souligné le désamour des Français envers le nucléaire ? Alors que les dernières touches sont apportées à l'accord entre écologistes, insoumis, communistes et socialistes en vue des législatives à venir, Adrien Quatennens est revenu sur ce sujet de divergence entre partis de gauche. Sur France Info, le député LFI a défendu la position de son parti en matière d'énergie. «Pendant la campagne présidentielle, nous avons fait campagne pour la sortie du nucléaire. Pas demain matin, mais planifiée, organisée», a-t-il rappelé. Jean-Luc Mélenchon proposait alors «d'aller vers le 100% d'énergie renouvelable jusqu'en 2050».
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Mais, alors que de fortes divergences ont émergé dans les discussions avec les communistes sur la question de l'avenir du nucléaire tricolore, Adrien Quatennens a assuré que la position des Insoumis était majoritaire. «Incontestablement, les urnes ont tranché ce point de désaccord entre nous : à 22%, c'est un programme qui comporte la sortie du nucléaire planifiée qui a été préféré», a jugé l'élu du palais Bourbon. Et d'ajouter : «C'est vers cela que nous irons. […] Compte tenu du résultat des urnes, le 10 avril dernier, pour nous, la question est tranchée».
Comment faut-il comprendre cette prise de position du député ? Les urnes ont-elles vraiment tranché en faveur d'une sortie du nucléaire ?
VÉRIFIONS. Rappelons d'abord les positions des différents candidats à l'élection du 10 et 24 avril. Schématiquement, Emmanuel Macron, Marine Le Pen, Éric Zemmour, Valérie Pécresse, Jean Lassalle, Fabien Roussel et Nicolas Dupont-Aignan souhaitaient garder le nucléaire dans le mix énergétique, voire accroître sa part dans les décennies à venir. À l’inverse, Jean-Luc Mélenchon, Yannick Jadot, Anne Hidalgo et Philippe Poutou s'étaient prononcés pour une sortie, à plus ou moins long terme, de cette énergie et pour une transition vers du renouvelable. Nathalie Arthaud, quant à elle, ne s'était pas exprimée sur le sujet.
Ces différentes positions variaient évidemment : Emmanuel Macron souhaitait construire au moins six nouveaux réacteurs et voulait des études sur huit supplémentaires éventuels, quand Eric Zemmour en voulait «au moins 14». De l'autre côté, Philippe Poutou voulait sortir du nucléaire «en dix ans», EELV, plus progressif, comptait fermer dix réacteurs d'ici 2035 et LFI tablait sur un mix 100% renouvelable à l'horizon 2050.
À gauche, d'un point de vue purement arithmétique, le calcul d'Adrien Quatennens se tient. Lors du 1er tour de l'élection présidentielle, Jean-Luc Mélenchon a rassemblé 7,712 millions de suffrages, soit 21,95% des votes exprimés. Loin devant les autres partis du même camp : à titre de comparaison, Yannick Jadot a recueilli six millions de voix de moins, Fabien Roussel près de sept millions de voix de moins, de même qu'Anne Hidalgo. Le candidat communiste, seul pro-nucléaire, était donc minoritaire.
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Cette analyse d'Adrien Quatennens reste plutôt simpliste. Rien n'indique, d'abord, que les électeurs de Jean-Luc Mélenchon au premier tour partagent les plans de LFI en matière d'énergie. Voter ne revient pas à donner un blanc-seing, en particulier dans un contexte d'explosion du «vote utile» ayant bénéficié au tribun populiste. «Il est un peu compliqué de déduire du vote à la présidentielle ce que pensent les Français sur un sujet aussi complexe, observe Christelle Craplet. Cela reviendrait à dire que toutes les personnes ayant voté pour Emmanuel Macron soutiennent la retraite à 65 ans ! Sur le nucléaire, les opinions sont beaucoup moins tranchées qu'on ne veut le croire», explique la directrice adjointe de BVA Opinion. «Ce n'est pas parce que les personnes ont voté pour tel ou tel candidat qu'elles embrassent tout son projet», nuance-t-elle.
En outre, le raisonnement du député peut aussi être utilisé pour prouver que le soutien au nucléaire, certes minoritaire à gauche, restait massif, durant l'élection. La majorité des partis défendait en effet cette énergie, y voyant une solution face au réchauffement climatique, et ces derniers ont emporté la part du lion des voix, de l'ordre de 70,32% du total exprimé. Sur ce point, les formations politiques de gauche étaient, somme toute, plutôt isolées. À ceci près, on l'a vu, qu'un vote pour LREM ne signifie pas pour autant, de façon mécanique, que l'électeur soutient la politique énergétique d'Emmanuel Macron…
Un retour pronucléaire dans l'opinion publique
Pour savoir ce que pensent les Français sur ce sujet, plutôt que de regarder les votes, mieux vaut lire les sondages. Au sein de l'opinion publique, un retournement remarqué s'est opéré ces dernières années. En mars 2021, un sondage Odoxa notait déjà que «les Français rebasculent en faveur du nucléaire : 6 Français sur 10 y sont favorables (59%) alors qu'ils avaient basculé dans l'hostilité» après la campagne de 2017. Un «retour à une situation “normale”, plus pronucléaire que ne l'était la période de ces dernières années», analysait l'institut. Plus récemment, en octobre, un sondage BVA pour Orano indiquait que le nucléaire était considéré comme «un atout» pour la France par 50% des répondants, en progression de trois points par rapport à 2019. En novembre, une étude Elabe précisait aussi que plus de la moitié des répondants (56%) voyait le nucléaire comme une «énergie du futur». Une proportion en hausse par rapport à 2016.
Dans l'ensemble, le nucléaire bénéficie ainsi d'une image plus positive, malgré des inquiétudes quant à sa sécurité et à ses effets sur l'environnement. Les différentes études remarquent toutefois un clivage politique marqué sur cette thématique : les sympathisants LR, RN, LREM sont généralement favorables à cette énergie, alors que ceux penchant pour EELV y sont plus opposés, sans surprise. À gauche, les avis sont moins tranchés : six sympathisants LFI et PS sur dix étaient favorables à la production d'énergie par des centrales nucléaires, relevait Odoxa l'an dernier. En novembre, Elabe révélait que les proches de LFI et d'EELV étaient majoritairement favorables à un arrêt progressif des centrales au profit du renouvelable, quand ceux du PS préféraient un développement conjoint des deux types d'énergies. Aucun parti ne penchait alors pour un arrêt du renouvelable au profit du nucléaire.
«Les Français ont un regard assez nuancé sur le nucléaire. Une proportion importante le voit comme un atout pour la France, mais ils entendent à la fois les arguments favorables et ceux convaincants contre cette énergie», analyse Christelle Craplet. L'opinion publique est «loin d'être figée», et la guerre en Ukraine, qui a remis l'indépendance énergétique de l'Hexagone au premier plan, a pu renforcer l'option nucléaire. Mieux vaut donc «se garder de conclusions hâtives, dans un sens comme dans l'autre», met en garde la représentante de BVA Opinion.
En résumé, la remarque d'Adrien Quatennens est avant tout un moyen de faire pression sur ses partenaires, en mettant en avant le poids électoral de LFI pour faire passer ses positions comme majoritaires à gauche. Mais la domination de LFI n'implique pas pour autant que ses positions sur l'énergie sont partagées par les électeurs. En outre, les avis des militants sont plus mesurés et de fortes divergences subsistent entre les partis de gauche. Dans l'ensemble, d'après les sondages, l'opinion publique reste favorable à cette énergie, l'estimant indispensable, si elle est couplée avec un développement des énergies renouvelables. Une position partagée par de nombreux experts.
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L'Humanité
Jean-Pierre Luminet : « Les arts et les sciences naissent des mêmes instincts et intuitions »
EntretienPassionné de sciences, de littérature et de musique, l’astrophysicien publie un nouveau recueil de neuf histoires méconnues de grands et singuliers astronomes. Entretien
Anna MussoJean-Pierre Luminet, astrophysicien spécialiste des trous noirs et de la cosmologie, directeur de recherche émérite au CNRS, est aussi un écrivain, un poète et un musicien. Talentueux passeur de savoirs, le chercheur est déjà l’auteur de sept romans « historico-astronomiques ». Dans son dernier ouvrage (1), il offre neuf nouvelles inspirées d’histoires méconnues d’astronomes européens ayant vécu entre le XV e siècle et la fin du XIX e. Entretien avec un passionné de sciences et de beaux-arts, qui dépasse le clivage éducatif introduit dès le lycée entre les disciplines scientifiques et celles relevant des « humanités ».
Dès la présentation de votre livre, vous annoncez vouloir à nouveau « réduire à néant » le cliché du savant qui serait toujours « dans la lune ». Pourquoi ce combat contre une telle image d’Épinal doit-il être toujours recommencé ?
Il faut toujours lutter contre les clichés, les idées toutes faites et surtout la pensée binaire, particulièrement en cette période de l’évolution de la société occidentale et de sa culture déclinante plus que jamais soumise à l’empire américain. Au-delà de cet aspect géopolitique et militant, je me suis toujours intéressé à l’histoire des hommes et des femmes qui ont apporté leur pierre à l’édifice des connaissances scientifiques, et dont le public ignore généralement tout. Pour ce qui est du cliché du savant distrait toujours dans la lune, l’expression « la tête dans les étoiles » souvent utilisée par les médias m’a toujours un peu agacé, car elle suggère que les savants n’ont pas les pieds sur terre, ce qui est une absurdité. Ces neuf histoires l’illustrent en mettant en scène des astronomes dont les vies, les parcours et les actes montrent toute la variété de la psyché humaine, allant de la générosité et du désintéressement à l’anticonformisme, l’extravagance, l’ambition ou la jalousie.
Théorie des cordes, matière noire, univers multiples, gravité quantique à boucles... Les explications de Jean-Pierre Luminet
Comment avez-vous choisi ces personnages originaux et peu connus ?
Au fil des années, à travers mes lectures et mes recherches sur l’histoire des sciences, je prends note des anecdotes les plus étonnantes et des aventures hors du commun qu’ont vécues certains savants du passé. Ma série de sept romans « historico-astronomiques » se concentrait sur des personnages phares comme Ptolémée, Copernic, Tycho Brahe, Kepler, Galilée, Newton… Les personnages que j’ai choisis dans ce recueil de nouvelles ne sont pas aussi célèbres, mais leurs aventures auraient pu faire l’objet de romans à part entière.
Vous rapportez des épisodes de leur vie quotidienne, des éléments scientifiques et des anecdotes. Ces récits sont-ils tous authentiques ou romancés ?
Tous reposent sur une sérieuse documentation historique. Il peut certes y avoir quelques incertitudes – l’assassinat au cœur du Vatican de Regiomontanus au XV e siècle est probable, mais n’a jamais pu être prouvé. De même que l’histoire de la reliure de livre en peau humaine a peut-être été enjolivée par Camille Flammarion. Mais le reste est parfaitement authentique, y compris les délires de Sylvain Bailly sur l’Atlantide et sa dernière phrase prononcée sur l’échafaud. La part romanesque tient dans certains dialogues que j’ai imaginés, mais de manière plausible en fonction des situations et du caractère des protagonistes.
J’ai toujours tenté de dépasser le clivage éducatif introduit dès les bancs du lycée entre les disciplines scientifiques et celles relevant des « humanités ».
S’il n’y avait qu’une histoire à nous présenter, laquelle sélectionneriez-vous ?
Dans « La robe de Madame Hevelius », il y a trois personnages particulièrement attachants. Le Polonais Johannes Hevelius, astronome amateur puisque brasseur de profession, mais doué d’une vue si exceptionnelle qu’il dédaigne l’usage du télescope pour établir son catalogue d’étoiles. Elisabeth Hevelius, sa très jeune épouse, qui l’assiste dans ses observations tout en s’occupant des affaires de la brasserie, et qui, à la fin de sa vie, rédigera ses travaux en améliorant son style latin. Et le jeune Edmund Halley, qui deviendra plus tard célèbre pour sa prédiction du retour de la fameuse comète : envoyé par la Royal Society pour « piéger » Hevelius, il admet de bonne grâce la valeur du travail de ce dernier et décide de remercier le couple en faisant confectionner pour Elisabeth une robe d’apparat à la dernière mode londonienne !
En plus d’être astrophysicien et écrivain, vous êtes pianiste et mélomane. Quels liens unissent la musique et le Cosmos depuis l’Antiquité ?
La « Musique des Sphères » est une théorie d’origine pythagoricienne, fondée sur l’idée que l’Univers est régi par des rapports numériques harmonieux. Les orbites des « planètes » (incluant à l’époque la Lune et le Soleil) et de la sphère des étoiles fixes étaient censées reproduire les notes de la gamme naturelle, et leurs séparations mutuelles correspondre à des intervalles musicaux. L’astrophysique moderne a rendu caduque l’« harmonie céleste » rêvée par les Anciens, mais, à l’heure de la relativité, de la radioastronomie et de la conquête spatiale, le concept n’en garde pas moins un fort pouvoir d’évocation. Le bruit et la fureur cosmiques révélés par les télescopes contiennent une dynamique temporelle qui interpelle tout autant le compositeur que l’astrophysicien.
Dans votre récente autobiographie musicale (2), vous exprimez votre passion pour Franz Liszt. Racontez-nous cette « rencontre ».
Le point de départ a été ma première écoute, sur un vieux 78-tours en celluloïd rigide, de la « 2 e Rhapsodie hongroise » de Liszt. J’avais 11 ans. Je me rendrai compte plus tard que ce n’est sans doute pas le plus grand chef-d’œuvre du compositeur, mais c’était une introduction idéale à la partie de sa musique la plus connue, placée sous le signe du folklore hongrois et de la haute virtuosité. Outre son œuvre musicale immense, j’ai admiré la prodigieuse générosité du personnage. Exemple quasiment unique dans l’histoire de l’art, cet artiste a consacré une bonne moitié de sa vie à promouvoir la musique des autres : Berlioz, Wagner, Saint-Saëns, Borodine…
La création artistique et la recherche scientifique sont, in fine, inexorablement liées…
Physicien théoricien formé aux mathématiques et féru de géométrie, mais aussi et surtout amateur des beaux-arts, j’ai toujours tenté de dépasser le clivage éducatif introduit dès les bancs du lycée entre les disciplines scientifiques et celles relevant des « humanités ». Passionné par les diverses formes d’expression artistique, j’ai moi-même pratiqué ces multiples formes de l’imagination créatrice que sont la littérature, la musique et les arts plastiques. Mon programme vise à recréer un « humanisme de la connaissance » – non pas que les arts et les sciences soient confondus, car ils fonctionnent de manière très différente, mais ils naissent des mêmes instincts et intuitions. Je ne crois pas que l’on ait au départ une « âme d’artiste » ou une « âme de scientifique », il y a avant tout une dévorante curiosité pour le monde, et cette curiosité nous pousse à l’explorer à travers différents langages.
(1) « Histoires extraordinaires et insolites d’astronomes », Éditions Buchet-Chastel, 270 pages.(2) « Du piano aux étoiles, une autobiographie musicale », le Passeur Éditeur, 350 pages.
PROFIL
Jean-Pierre Luminet est un astrophysicien, écrivain et musicien français. Il est directeur de recherche au CNRS, membre du Laboratoire d’astrophysique de Marseille et de plusieurs académies et sociétés savantes. Auteur de sept romans, Il est lauréat de nombreux prix, notamment le prix Kalinga et la médaille Einstein de l’Unesco en 2021. Un astéroïde, découvert en 1991, porte son nom en hommage à ses travaux.
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Mercato : Mbappé vers une prolongation ? «Aucun accord avec le PSG», tempère la mère du joueur
Christophe RemiseD'après les informations du Parisien, le crack de Bondy va rempiler sous les couleurs du Paris-SG. Sa maman, Fayza Lamari, n'a pas tardé à démentir. Et à affirmer que le Real reste la «première option».
Ce serait le plus beau trophée du PSG cette saison. Libre fin juin, Kylian Mbappé faisait durer le suspense depuis de longues semaines. Le feuilleton est sur le point de s'achever. Avec un «happy end» pour le PSG. Un improbable retournement de situation lorsqu'on se souvient que le crack de Bondy, Parisien depuis 2017, avait décidé de quitter le club de la capitale l'été dernier pour rallier le Real Madrid. Depuis, la donne a changé. Peut-être ces «nouveaux éléments» dont l'intéressé a récemment fait état ont été décisifs. En tout cas, d'après Le Parisien , Mbappé est sur le point de prolonger. Et le Real Madrid va encore devoir attendre un peu pour l'accueillir
Si le champion du monde de 23 ans n'a pas encore paraphé son nouveau contrat, le quotidien francilien affirme que son «clan a donné un accord de principe et accepté l'offre mirobolante du président parisien Nasser Al-Khelaïfi et des propriétaires qatariens du club». Quelles conditions ? 50 M€ annuels net en salaires, 100 M€ de prime de fidélité et trois ans d'engagement, la troisième en option. Il est aussi question de garanties sur le droit à l'image, le projet sportif et sa place dans ledit projet, évidemment, au cœur de tout.
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Madrid, toujours «première option» ?
Le Parisien précise que l'entourage du joueur n'a pas souhaité confirmer l'information et «tempère» même. Nos confrères, qui rappellent que «tant que ce n'est pas signé, le conditionnel s'impose», semblent néanmoins sûrs de leur fait. Un peu trop au goût de Fayza Lamari, la maman du joueur : «Il n'y a aucun accord de principe avec le Paris Saint-Germain (ou un quelconque autre club). Les discussions autour de l'avenir de Kylian se poursuivent dans un climat de grande sérénité pour lui permettre de faire le meilleur choix, dans le respect de toutes les parties», assure-t-elle dans un message sur Twitter. Et d'ajouter, auprès du quotidien madrilène Marca cette fois, que le Real Madrid reste «la première option» de son courtisé rejeton...
Une climatisation en règle. Assez pour rappeler que le feuilleton n'est pas terminé et qu'il ne faut pas se réjouir trop vite, ni d'un côté, ni de l'autre... En attendant, Mbappé prépare la réception de Troyes avec le Paris Saint-Germain, dimanche, lors de la 36e journée du championnat de France. Ca, c'est sûr. Pour le reste, tout reste ouvert.
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Le Figaro
Joe Hisaishi: «Comme compositeur, j’ai pris le parti de ne pas me restreindre»
Thierry HillériteauENTRETIEN - On doit au compositeur attitré de Miyazaki quelques-unes des BO les plus envoûtantes et singulières du cinéma d’animation. Il dirige ce week-end l’Orchestre Philharmonique de Strasbourg dans ses propres œuvres à la Philharmonie de Paris.
Enjoué, curieux, volubile sur les grandes œuvres du répertoire qu’il dirige régulièrement, Joe Hisaishi (de son vrai nom Mamoru Fujisawa) est fidèle à sa musique: énergique mais spirituelle, ludique avec une pointe de lyrisme, syncrétique et résolument optimiste. En marge du concert qu’il donnait ce mercredi 4 mai à Strasbourg, avant sa venue exceptionnelle à la Philharmonie de Paris pour trois concerts avec l’Orchestre philharmonique de Strasbourg, le compositeur attitré de Hayao Miyazaki (Le Château dans le ciel, Kiki la petite sorcière, Princesse Mononoké…) et Takeshi Kitano (Sonatine, L’Été de Kikujiro, Dolls…) est revenu sur son œuvre protéiforme, qui parle aujourd’hui à toutes les générations.
LE FIGARO. - Que représente pour vous cette invitation conjointe de la Philharmonie de Paris et de l’Orchestre de Strasbourg?
Joe HISAISHI. - La dernière fois que j’ai pu venir en France pour diriger ma musique c’était en février 2019, avant le début de la crise. J’ai toujours souhaité revenir depuis. Cela fait maintenant deux ans que je n’ai pas donné de concerts en dehors du Japon, à l’exception de deux concerts que je viens de donner en République tchèque. Cette série en France est donc pour moi comme une renaissance. C’est aussi la première fois que je viens à Strasbourg, la ville est magnifique.
De Haendel dans Nausicaä à Stravinsky dans Le Voyage de Chihiro, vous faites souvent référence au grand répertoire dans vos bandes originales. Qu’en est-il des compositeurs français?
C’est amusant que vous en parliez car il y a trois semaines, j’ai dirigé au Japon tout un programme de musique française autour de Debussy, Saint-Saëns et Ravel. J’ai une grande admiration pour le sens mélodique des compositeurs français et leur sens de la légèreté, qui je le crois exerce sur moi une certaine influence. Ce concert fut en plus un moment très spécial, car nous donnions en seconde partie Les Tableaux d’une exposition de Moussorgski, orchestrés par Ravel, dont le dernier tableau est «La grande porte de Kiev.» Je me suis demandé comment jouer cette scène, qui a une tonalité assez triomphale, dans le contexte actuel. Et nous avons eu l’idée de l’interpréter pianissimo, comme une prière.
Je vois chaque détail de l’harmonie, du rythme, des équilibres entre pupitres
Vos activités de chef influencent-elles votre travail de compositeur?
Énormément. Je viens d’achever ma troisième symphonie, qui reprend le même instrumentarium que la symphonie Titan de Mahler. Si j’observe cette dernière de l’extérieur, je vais surtout voir le génie mélodique de Mahler. Mais lorsque je la dirige, c’est comme si je la regardais au microscope. Je vois chaque détail de l’harmonie, du rythme, des équilibres entre pupitres. C’est quelque chose que l’on ne peut pas vivre sans l’interpréter. Je dirige aussi beaucoup de musique contemporaine, entre autres des néominimalistes américains comme Nico Muhly et Bryce Dessner, dans le cadre d’un programme baptisé Music Future. Cela me permet de sentir l’air musical du temps. Je n’aurai pas la prétention de dire que toute cette richesse du répertoire abordé comme chef se ressent dans ma musique, mais elle me nourrit, c’est sûr!
Votre symphonie n°3 est-elle très différente de la Deuxième, que vous donnerez ce week-end à la Philharmonie?
Je les vois comme frères et sœurs car elles ont toutes les deux été écrites pendant la pandémie. C’est l’un des rares bienfaits de cette dernière, qui en mettant un coup d’arrêt à tous les concerts m’aura permis de dégager un temps certain pour mes propres compositions. Je me suis retiré dans mon atelier, à la campagne, loin de Tokyo, et j’ai réfléchi à ce que je voulais composer. S’est imposée l’idée de quelque chose de léger, simple et accessible. Avec une idée par mouvement, comme dans le minimalisme - style qui me convient bien. Avec aussi un aspect ludique. Comme un antidote au climat mondial particulièrement lourd.
Je me sens tout le temps en conflit entre le compositeur pour le cinéma et le compositeur
Vous sentez-vous un compositeur différent lorsque vous écrivez pour vous ou pour le cinéma?
Je me sens tout le temps en conflit entre le compositeur pour le cinéma et le compositeur tout court. Le baseball est devenu un sport très populaire au Japon grâce au joueur vedette Shohei Ohtani. Il a cette particularité de vouloir jouer aussi bien comme lanceur que comme batteur. Eh bien je me sens un peu comme le Ohtani de la musique de films (rires)! Comme compositeur, j’ai pris le parti de ne pas me restreindre. Cette perméabilité est aujourd’hui au cœur de ma vie de compositeur, comme en témoignent les suites symphoniques que j’ai retravaillées à partir des musiques de Princesse Mononoké ou de Ponyo sur la falaise, qui figurent au programme des concerts que nous donnons.
Qu’est-ce qui vous convainc d’accepter une proposition de film?
Quand on me demande j’ai toujours envie d’accepter (rires). Il faut que le scénario soit très mauvais pour que je refuse. Heureusement, je reçois aussi beaucoup de demandes concernant mes propres compositions. Mais côté emploi du temps, c’est tous les jours la panique (rires)!
C’est toujours la même émotion, et le même honneur !
Et avec Hayao Miyazaki?
Si vous voulez qu’on parle de Miyazaki, nous n’avons pas assez d’une journée. À chaque nouveau film qu’il me présente, je voudrais tout arrêter pour ne plus me concentrer que sur ce projet. Depuis que je l’ai rencontré, il y a 40 ans, sa manière de concevoir le cinéma comme un artisanat vivant et engagé n’a pas changé. Je l’admire profondément pour cela. Il prépare actuellement son prochain film et, c’est officiel, je vais de nouveau être de l’aventure. C’est toujours la même émotion, et le même honneur!
Quel regard portez-vous sur l’évolution du cinéma japonais en 40 ans?
Je trouve que c’est un cinéma qui commence au Japon et se termine au Japon. Qui parle merveilleusement de la société japonaise, mais reste peu accessible au reste du monde. C’est un problème auquel nous devons nous atteler sérieusement.
En concert à la Philharmonie de Paris (19e) du 6 au 8 mai.
Des concerts complets depuis des mois
Marie Linden, la directrice générale de l’Orchestre philharmonique de Strasbourg, l’avoue: «Les concerts de Joe Hisaishi, à Strasbourg comme à Paris, sont complets depuis des mois. Dans un contexte où le public n’est pas encore intégralement revenu en salle, ce sont nos seuls concerts à afficher complet.» Un succès qui n’étonne pas la programmatrice, pour qui les concerts de musiques de film font partie intégrante de la politique d’ouverture de l’orchestre.
«L’une des spécificités du Philharmonique de Strasbourg, c’est sa flexibilité. En tant qu’orchestre appelé à jouer aussi bien sur scène que dans la fosse de l’Opéra national du Rhin, nous mettons un point d’honneur à aborder chaque programme avec la même exigence. Notre mot d’ordre, c’est faire de chaque concert un monde en soi.»
L’excellence au service de tous
Les musiques de film participent de cette démarche. «C’est un répertoire qui nous permet de toucher un public jeune et familial. Cela ne veut pas dire que ces propositions, comme les ciné-concerts que nous donnons, comme Mary Poppins, la saison prochaine, doivent être considérées comme de simples produits d’appel. Notre fil rouge, c’est l’excellence au service de tous les publics. Que ce soit pour défendre le répertoire contemporain, comme nous le ferons abondamment la saison prochaine, dans des œuvres fédératrices du grand répertoire, comme le Requiem de Verdi, qui ouvrira notre saison, ou dans la musique de film.»
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L'artiste de 77 ans, qui a fui la Bulgarie quand elle était enfant, a enregistré au mois d'avril cinq titres qui évoquent l'exil, la résilience et la liberté. Les bénéfices des ventes seront reversés à l'Unicef au profit de l'Ukraine.
Décès de la chanteuse de country Naomi Judd
DISPARITION - Connue pour le duo The Judds formé avec sa fille Wynonna, la chanteuse s'est éteinte ce samedi à l'âge de 76 ans.
Valeurs Actuelles
Législatives : seulement cinq ou sept élus LR devraient se présenter sous l’étiquette macroniste
L’unité aurait-elle tenu chez LR ? C’est ce que l’on pourrait croire au vu de la minorité de députés Les Républicains (LR) qui devraient se présenter sous les couleurs macronistes aux prochaines élections législatives. D’après les informations du Figaro, ce jeudi 5 mai, moins de dix députés LR devraient être candidats à leur réélection sous l’étiquette LREM lors des scrutins des 12 et 19 juin prochains. Ils seraient même à peine « cinq à sept ». Si la liste des élus concernés reste inconnue, Le Figaro a indiqué que la députée des Hauts-de-Seine, Constance Le Grip, allait vraisemblablement sauter le pas. Ce n’est en revanche pas le cas de Damien Abad, qui resterait fidèle au parti de droite. Et ce, bien qu’il ait été reçu à l’Élysée durant la période d’entre-deux-tours, rappelle Le Figaro.
Des cadres LR soulagés
Ce chiffre à la baisse aurait, en tout cas, de quoi réjouir chez LR. « On en annonçait 40, il n’y en a même pas dix, et on ne sait même pas encore qui ils sont », a soufflé un cadre au Figaro d’un air soulagé. En effet, une trentaine de personnalités du parti de droite étaient visées par les tractations de LREM. Mais finalement, « beaucoup ne veulent pas quitter LR », a glissé un autre membre du parti. Les parlementaires « préféreraient juste ne pas avoir de député LREM face à eux ».
Aller à contre-courant de Nicolas Sarkozy
En restant accrochés à leur parti, les députés LR pourraient bien contenir les défections, et même, balayer l’avis de Nicolas Sarkozy. L’ancien président de la République n’avait pas apporté son soutien à Valérie Pécresse lors de la campagne présidentielle. Ce n’est qu’à l’approche du second tour qu’il avait finalement révélé qu’il comptait voter pour Emmanuel Macron. Comme le rappelle Le Figaro, Nicolas Sarkozy avait également jugé que « la fidélité aux valeurs de la droite républicaine » et « la culture de gouvernement » de LR devaient pousser « à répondre à l’appel au rassemblement d’Emmanuel Macron ».
Valeurs Actuelles
Législatives : l’avocat Charles Consigny candidat LR dans les Yvelines
« Je suis prêt à mener ce combat. » Charles Consigny a confirmé la nouvelle auprès du Figaro ce jeudi 5 mai. En vue des élections législatives de juin prochain, l’avocat sera candidat dans la 4e circonscription des Yvelines sous l’étiquette Les Républicains (LR). Ce chroniqueur régulier dans les médias avait déjà rejoint la campagne de Valérie Pécresse en vue de l’élection présidentielle. La candidate LR avait terminé sous la barre des 5 % de voix au premier tour.
Pousser Macron « à aller dans le sens des idées de la droite »
Malgré cette vive défaite, Charles Consigny ne compterait pas lâcher le parti de droite de ce pas. Auprès du Figaro, il a indiqué que l’Assemblée nationale avait « besoin de pluralisme ». Un besoin sans doute crucial, au moment où les législatives sont en train de former deux principaux camps : celui d’Emmanuel Macron et celui de Jean-Luc Mélenchon. En devenant un potentiel député dans les Yvelines, Charles Consigny espère alors « aider Emmanuel Macron à faire un quinquennat qui fonctionne pour le pays ». Et ce, en « le poussant à aller dans le sens des idées de la droite ».
L’avocat de métier a encore déclaré à nos confrères du Figaro : « Je serai un député libre de critiquer, de soutenir, de dire quand c’est bien et d’encourager à aller plus loin. » Charles Consigny ne souhaite pas être, au contraire, un élu de l’opposition « bête et méchant », a-t-il assuré. La 4e circonscription des Yvelines est occupée par la députée sortante (ex-UMP), Marie Lebec. Cette proche de l’ancien Premier ministre Édouard Philippe avait été élue sous la bannière LREM en 2017.
Le Figaro
Sondage: un début de second mandat plus compliqué que prévu pour Macron
Carl MeeusBAROMÈTRE FIGARO MAGAZINE - La cote de confiance du président de la République au lendemain de sa réélection baisse de deux points.
À l’Élysée on se doutait qu’au lendemain du scrutin présidentiel, Emmanuel Macron ne bénéficierait pas d’un état de grâce comme ont pu en connaître ses prédécesseurs. Mais de là à imaginer que son second mandat commencerait de manière aussi compliquée! En 2017, le président de la République entamait son quinquennat avec une cote de confiance à 57%. En 2022, il doit se contenter de 41%, le nombre de méfiants s’établissant à 53%.
À lire aussiLe plus dur reste à faire... Emmanuel Macron face aux pièges du second mandat
En face, ses opposants consolident leurs positions à quelques semaines des élections législatives cruciales. Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon ne pâtissent pas de leurs échecs au scrutin présidentiel, bien au contraire. Si le mode de scrutin ne leur facilitera pas la tâche, ils peuvent malgré tout espérer revenir à l’Assemblée nationale avec plus d’élus qu’il y a cinq ans.
À lire aussiLégislatives: «Si Mélenchon et Le Pen ont très peu de députés, une confrontation s’organisera en dehors des institutions»
Seule consolation pour Emmanuel Macron, ses ministres progressent eux aussi. Ils forment un pack solide sur lequel il peut compter pour le prochain scrutin - quasiment tous sont candidats -, voire pour constituer l’ossature de son prochain gouvernement. À condition de les reconduire et de trouver la perle rare à Matignon…
Élisabeth Borne: +8
La ministre du Travail enregistre la plus forte progression. Son nom a été cité parmi les possibles locataires de Matignon. Cette perspective séduit une partie des électeurs aussi bien à gauche (24%, +8), au centre (34%, +10) qu’à droite (27%, +11). Mais c’est Emmanuel Macron le seul décisionnaire.
Gabriel Attal: +4
Omniprésent dans les médias pendant la campagne présidentielle mais aussi depuis la réélection d’Emmanuel Macron, le porte-parole du gouvernement voit sa cote d’avenir grimper et Gabriel Attal se hisser parmi les dix premiers du classement. Le jeune ministre séduit surtout au centre et à droite (42%).
Baromètre FIGARO MAGAZINE - KANTAR PUBLIC-EPOKA de mai 2022LeFigaroSondage Kantar Public - Epoka effectué par Le Figaro Magazine. Dates de réalisation: 1er et 2 mai 2022. Échantillon national de 1000 personnes, représentatif de l’ensemble de la population âgée de 18 ans et plus.
À retrouver dans Le Figaro Magazine, en kiosque dès vendredi.
À VOIR AUSSI - «Vous avez aimé Sarkozy/Chirac, vous allez adorer Philippe/Macron», analyse Carl Meeus
Législatives : Emmanuel Macron serait-il obligé de nommer Jean-Luc Mélenchon premier ministre en cas de cohabitation avec la gauche ?
Selon la Constitution, le président de la République peut nommer qui il veut à la tête du gouvernement. Dans les faits, il est contraint de choisir le chef de la majorité comme premier ministre.
Violences du 1er Mai : Mélenchon met en cause le préfet de police, Darmanin évoque une «ambiguïté» avec «l'ultra gauche»
L'ancien candidat des Insoumis estime que Didier Lallement est «incapable de garantir le droit de manifester en paix».
Valeurs Actuelles
Taha Bouhafs candidat LFI : Macron se dit “abasourdi” par cette “histoire de dingues”
Le président de la République se serait montré très taquin en privé. Lundi 2 mai, Emmanuel Macron a abordé les élections législatives face à ses conseillers. Et il n’aurait pas mâché ses mots à l’égard de Jean-Luc Mélenchon – qui compte mener une Nouvelle union populaire écologique et sociale de gauche, avec le Parti socialiste, Europe-Ecologie-les Verts et le Parti communiste français. C’est ce que rapporte Le Canard enchaîné dans son édition du mercredi 4 mai. D’après l’hebdomadaire, Emmanuel Macron se serait dit « abasourdi » par une « histoire de dingues ». Celle du choix de La France insoumise d’investir potentiellement Taha Bouhafs aux élections législatives, à Vénissieux.
Taha Bouhafs répond à Emmanuel Macron
Le militant d’extrême gauche, qui se décrit journaliste, devrait en effet être investi par le parti de Jean-Luc Mélenchon aux prochaines législatives, à Vénissieux. Une possible candidature qui fait polémique depuis des jours en raison du passé de Taha Bouhafs. Celui-ci a notamment été reconnu coupable d’injures raciales envers la syndicaliste et policière Linda Kebbab, en septembre 2021. Certains de ses propos, jugés racistes, sexistes ou antisémites, sont également pointés du doigt. Taha Bouhafs s’était fait davantage connaître pour avoir révélé les images de l’ancien chargé de mission Alexandre Benalla en train de frapper des manifestants sur la place de la Contrescarpe à Paris, le 1er mai 2018.
Ce possible choix de LFI fait en tout cas parler, y compris à l’Élysée. Face à la remarque d’Emmanuel Macron, Taha Bouhafs a d’ailleurs réagi sur Twitter mercredi 4 mai : « On me dit que le président de la République est abasourdi par ma candidature. Tant mieux. C’est le but. Habitants de la 14ème circonscription du Rhône, la seule candidature anti-macron, c’est la mienne. »
On me dit que le président de la république est abasourdi par ma candidature.
Tant mieux. C’est le but.
Habitants de la 14ème circonscription du Rhône , la seule candidature anti-macron, c’est la mienne. #Circo6914 https://t.co/GJd4Ck9hdz
— Taha Bouhafs 🔻 (@T_Bouhafs) May 4, 2022
Mélenchon, « un sauvage »
Emmanuel Macron se serait également montré tranchant vis-à-vis de Jean-Luc Mélenchon. Comme le rapporte Le Canard enchaîné, le chef de l’Etat aurait déclaré face à ses conseillers : « Jean-Luc Mélenchon se comporte comme un sauvage vis-à-vis de ses futurs alliés (les écologistes, le PS, et les communistes, ndlr). Il leur a fait avaler les boas mais ne leur concède pourtant que quelques circonscriptions, à peine de quoi survivre. » Pour Emmanuel Macron, la personnalité et le programme de l’Insoumis vont de toute façon pousser nombre d’électeurs à se tourner vers la confédération tout juste créée entre la majorité présidentielle, le MoDem et le jeune parti Horizons d’Edouard Philippe.
Valeurs Actuelles
Burkini à Grenoble : comment les écolos font avancer l’islamo-gauchisme en France
Une nouvelle pierre à l’édifice de l’islamo-gauchisme du parti Europe Écologie Les Verts. Après une lettre ouverte du maire de Grenoble, Eric Piolle, au président de la République, qui faisait part d’une volonté de « veiller à ce qu’aucun règlement intérieur d’aucun équipement public ne constitue une injonction ou une discrimination » dans sa ville, l’édile a confirmé le 3 mai auprès de 20 minutes sa volonté d’autoriser le port du Burkini : « Au prochain Conseil municipal, on proposera un nouveau règlement des piscines qui enlève les interdits étranges ayant été posés il y a une dizaine d’années. Donc, vous pourrez venir baigner dans les piscines de Grenoble seins nus. Vous pourrez venir avec un maillot couvrant pour se protéger du soleil. Vous pourrez venir avec un maillot couvrant pour d’autres raisons. C’est l’égalité d’accès au service public. » Ce n’est pas la première fois que le maire de Grenoble s’empare de ce sujet controversé. En février dernier, il déclarait au micro de France Inter que le Burkini n’était « pas un problème de laïcité. Vous vous habillez comme vous voulez tant que vous respectez les règles d’hygiène et de sécurité. » Cette déclaration faisait suite à une intervention des manifestantes du collectif Alliance citoyenne qui avaient investi des piscines grenobloises, vêtues de burkinis, pourtant interdits par le règlement, en 2019.
Pour expliquer que le port du Burkini est une conquête de liberté de la femme, il faut être très fort.
Si la mairie n’a pas répondu à nos sollicitations, l’opposition, en la personne de l’ancien maire de Grenoble et ancien ministre de l’Environnement Alain Carignon, confie : « Pour expliquer que le port du Burkini est une conquête de liberté de la femme, il faut être très fort. Eric Piolle fait de notre ville la championne de l’islamo-gauchisme ». L’ancien maire organise, en opposition à cette autorisation, une manifestation en face du Conseil municipal le 16 mai. Il regrette que Grenoble, sous l’impulsion du maire, se soit jetée à corps et à cris dans les combats de l’extrême-gauche. Car les exemples de dérives abondent : permanences du CCIF — dissout fin 2020 par le gouvernement pour propagande islamiste — dans les locaux de la municipalité, meeting organisé par le maire actuel avec Edwy Plenel, au lendemain des attentats du bataclan, pour condamner l’état d’urgence, sans même parler de la triste réputation dont jouit aujourd’hui Sciences Po Grenoble, devenu symbole de l’entrisme islamo-gauchiste dans l’enseignement supérieur. « Il a fait de la ville une zone antifa » conclut Alain Carignon.
Chez EELV, l’écologie au second plan derrière le rejet de l’identité occidentale
« Je pense qu’Europe Écologie-Les Verts est un parti qui, sous couvert de défendre de belles valeurs humanistes, flirte en fait de plus en plus dangereusement avec les thèses de l’islamisme radical », dénonçait Marlène Schiappa le 23 mars 2021. Elle faisait alors référence au projet de subvention — retiré ensuite — de la mairie de Strasbourg pour le chantier de la plus grande mosquée d’Europe. De fait, depuis les dernières élections municipales, les élus EELV multiplient les propositions allant dans le sens d’un rejet de l’identitié occidentale : interdiction du sapin de Noël à Bordeaux, refus au nom de la laïcité de participer à la cérémonie catholique de vœux des échevins le 8 septembre du maire de Lyon — avant d’assister, dès le lendemain, à la pose de la première pierre de la mosquée de Gerland à Lyon —, ou encore en 2019 lors de la manifestation contre l’islamophobie durant laquelle Esther Benbassa, sénatrice EELV posait avec une fillette portant une étoile et un croissant jaune afin d’identifier les musulmans d’aujourd’hui aux juifs des années 1930, et ainsi de suite.
« Qu’est-ce que l’écologie a à voir avec l’interdiction du sapin de Noël ? Qu’est-ce que l’écologie a à voir avec l’interdiction du tour de France ou des rêves d’aviation des enfants ? Qu’est-ce qu’elle a en rapport avec une mosquée à Strasbourg ? Avec la promotion de l’islamo-gauchisme ? », s’interroge Bruno Retailleau, président du groupe Les Républicains au Sénat. Cette dénonciation est reprise par Julien Odoul, porte-parole du Rassemblement national, selon qui les écologistes « n’en ont rien à faire de l’écologie, c’est pour leur tambouille électorale mais derrière c’est un programme d’extrême gauche ». Et d’ajouter que « ce maire montre la soumission aux idées politico-religieuses, la complaisance avec l’islam politique symptomatique des élus de gauche qui font la courte échelle aux ennemis de la république. Ils mettent en place une collaboration avec l’islamisme. »
Les législatives peuvent-elles renverser la vapeur ?
Pour autoriser le Burkini, c’est la laïcité et la liberté qui est avancée comme argument par le maire de Grenoble. Quitte à mettre au même niveau la baignade seins nus, symbole d’émancipation, et le port d’un maillot de bain répondant à une injonction religieuse. C’est ainsi que le progressisme devient un cheval de Troie utilisé pour instaurer des règles favorisant les revendications de l‘islam radical. C’est ce que rappelle Bruno Retailleau : « Dans l’argumentaire des frères musulmans pour tromper les démocraties, il y a l’argument de la liberté. » L’élu vendéen souligne au passage que les pays où l’islam radical est au pouvoir sont rarement les plus portés sur la liberté, « notamment celle des femmes ». « Les écologistes marchaient main dans la main avec les pires imams radieux en 2019 et le CCIF, cela n’a donc rien d’étonnant, renchérit de son côté Julien Odoul. Il y a un risque de conquête de ces idées-là : si ces gens arrivent au pouvoir, ce serait une victoire pour les islamistes ». Le porte-parole du RN salue la décision « républicaine » de Laurent Wauquiez, le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, qui annonce que « pas un centime des Auvergnats-Rhônalpins ne financera [la soumission de Grenoble] à l’islamisme. » Il entend bloquer toutes subvention de la région pour la ville si le Burkini venait à y être autorisé. Le président de la région veut tout faire pour éviter que « vivre ensemble ce soit céder devant l’islam politique. »
La burka sous toutes ces formes ce n’est pas l’usage d’une liberté, mais le début d’une soumission
Certains espèrent combattre cette dérive par un réveil de la droite aux législatives prochaines et un rejet massif des idées de la gauche le 12 juin 2022. Mais, au-delà des urnes, « il faut un réarmement moral et civique en ne cédant rien. La burka sous toutes ces formes ce n’est pas l’usage d’une liberté, mais le début d’une soumission, l’opposé de la laïcité française » déclare Bruno Retailleau. Combat moral qui doit également dépasser les frontières françaises, comme le rappelle l’euro Député François-Xavier Bellamy. Il regrette que « les lâchetés de cette municipalité écologiste ne servent qu’une cause, un islamisme liberticide qui rêve de s’imposer en France et en Europe. » Une référence à une opération de communication du Conseil de l’Europe prônant « la liberté dans le hijab » finalement retirée.
New York Times - World
Russia-Ukraine War
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India Finds Russian Oil an Irresistible Deal, No Matter the Diplomatic Pressure
A parade of emissaries have urged a harder line on Russia. But India’s political neutrality over the war in Ukraine has expanded into economic opportunism.
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By Emily Schmall and Stanley Reed
NEW DELHI — One after the next, the entreaties have streamed into India. Buying Russian oil, President Biden told India’s prime minister, is not in your country’s interest. Undermining sanctions, a U.S. official starkly warned, could bring “consequences.” Taking a harder line on Russia, a parade of American and European emissaries argued, is a global imperative.
But for India, the decision to hold tight to its neutrality on Russia’s war in Ukraine is no longer just about keeping its options open in a world with multiple centers of power. It has evolved into a lucrative case of economic opportunism: Russian oil is just too good a deal to pass up.
India’s purchases of Russian crude have soared since the conflict’s start, rising from nothing in December and January to about 300,000 barrels a day in March and 700,000 a day in April. The crude now accounts for nearly 17 percent of Indian imports, up from less than 1 percent before the invasion. Last year, India imported about 33,000 barrels a day on average from Russia.
With Russian oil banned in the United States and Europe now proposing an embargo of its own, India can buy the crude at substantial discounts, powering its energy-thirsty economy at a lower cost. Indian refiners can also use the crude to make products like diesel and jet fuel and sell it at better-than-usual margins abroad.
As India leverages the war to help fuel its post-pandemic economic recovery, trade between it and Russia is likely to increase with the conflict dragging on, analysts say. That could further complicate American and European efforts to choke off Russia’s economic lifeblood and strain U.S.-Indian relations as the two nations seek to work together to counter China.
“If oil is available and at a discount, why shouldn’t I buy it? I need it for my people,” Nirmala Sitharaman, India’s finance minister, said last month.
The reshuffling of Russia’s oil exports became evident days after President Vladimir V. Putin launched his assault on Ukraine in late February, as tanker traffic that used to head from Russian terminals on the Black Sea to Northern Europe bent instead toward India.
That traffic could get busier after the European Union announced on Wednesday that it hoped to phase in a ban on Russian oil in the coming months, a move that came days after Russia cut off gas to Poland and Bulgaria, increasing the possibility of an energy war.
The India-bound tankers are heading into Jamnagar, in the western state of Gujarat, where Reliance Industries has the world’s largest refinery complex, and into Vadinar, also in Gujarat, the location of a refinery owned by Nayara Energy, an Indian affiliate of Rosneft, the Russian state company.
“Northwest Europe demand was obliterated,” said Viktor Katona, an analyst at Kpler, a firm that tracks energy shipping. “That has essentially been taken over by India.”
While Europe may be moving away from crude purchases from Russia, it is eager to buy the same oil after it is refined in India — one of the conundrums in crimping Moscow’s energy revenues. India’s exports of diesel and other refined products to Europe, where they are in short supply, reached 219,000 barrels a day, a new high, in March, before falling back in April as demand in India surged.
Simultaneously, India’s state-owned oil companies are purchasing millions of barrels of Russian crude for the domestic market, which may have helped Prime Minister Narendra Modi’s government avoid a surge in fuel prices after it lifted a freeze in March.
So far, the United States has chosen not to impose tougher sanctions that may force countries like India to stop buying Russian crude. That caution may reflect worries in the Biden administration that such a move could further raise pump prices for Americans.
“The White House seems averse to taking action to close the Indian shelter for homeless Russian barrels,” said Helima Croft, head of commodities at RBC Capital Markets, an investment bank, in a note to clients.
It is not hard to understand why Russian oil is attractive to buyers in India and elsewhere, despite the risks of opprobrium over Ukraine. They can obtain substantial discounts of $30 a barrel or more, a very good deal when Brent crude, the international benchmark, is selling at about $105 a barrel.
With European countries, as of now, still buying Moscow’s oil, top Indian government officials have said it is hypocritical of them to ask India to curtail its trade with Russia. And they have argued that India, a developing country, does not have the luxury to snub discounted energy.
India’s trade ties with Russia date to the South Asian country’s early days as an independent nation, when it lacked a credit history and a well-established currency. Russia was among only a few traders willing to buy goods from India and accept Indian rupees as payment. With India taking a position of nonalignment through the Cold War, bilateral trade continued, allowing India to build its defense arsenal largely with Russian arms.
Russia has also supplied India with political support at the United Nations. Moscow remained a steady ally when Washington repeatedly angered New Delhi, including by aiding Pakistan, India’s enemy, and by imposing sanctions on India for developing nuclear weapons. India has returned the favor by abstaining from U.N. resolutions to condemn the Russian invasion.
Russia-Ukraine War: Key Developments
In Mariupol. Russian soldiers breached Ukrainian defenses around the Azovstal steel plant, as Moscow’s forces mounted a final push to seize the port city. Gaining full control of Mariupol would allow President Vladimir V. Putin to claim a victory days before a highly symbolic Russian holiday.
Victory Day concerns. There are growing fears among Western officials that Mr. Putin may use the Russian holiday on May 9, which commemorates the Soviet Union’s triumph over Nazi Germany, to turn what he calls a “special military operation” in Ukraine into explicit, all-out war.
Targeting Russian generals. The United States has provided real-time intelligence to Ukraine that has allowed them to target and kill many of the Russian generals who have died in the war, according to senior American officials. Ukrainian officials say they have killed approximately 12 Russian generals.
Russian oil embargo. The European Union unveiled a plan to halt imports of Russian crude oil in the next six months and refined oil products by the end of the year. If approved as expected, it would be the bloc’s biggest and costliest step yet toward ending its own dependence on Russian fossil fuels.
Washington is now pitching itself as an alternative defense partner for India, making any threat of sanctions for increased Indian trade with Russia unlikely. India’s government has believed it will retain good relations with the United States because of its role as a potentially crucial check on Chinese expansionism.
“It’s just a game of chicken at this point,” said Samir N. Kapadia, head of trade at Vogel Group, a Washington-based consultancy.
“The problem is India is benefiting not just from the discounted commodities, but now they are finding a growing export market of food and medicine to Russia. I don’t see that relationship changing,” he said.
Now that Europe is moving to ban Russian crude and fuel, prices are likely to surge, and India could profit even more from refining Russian oil and selling the fuels to Europe.
India itself also has a major appetite for oil. It is the third-largest oil importer and consumer, shipping in more than 80 percent of its crude needs, mainly from countries like Saudi Arabia and Iraq. If Persian Gulf producers find themselves losing Indian market share to Russia, that could create tensions in OPEC Plus, the oil organization chaired by Riyadh and Moscow.
As Reliance and Nayara, the big Indian refiners, moved toward exports while the Indian government capped fuel prices from November through March, India’s state-owned oil companies filled the domestic gap by also importing millions of barrels of Russian crude.
But India’s absorption of Russian energy products doesn’t end there. Imports of Russian coal have also skyrocketed, reaching highs in March not seen in more than two years, according to Kpler data.
With economic growth projected to rebound in India to nearly 8 percent this year after the pandemic slump, India is in the market for energy wherever it can get it. One answer will be a new free-trade agreement with Australia, a large producer of coal. Another, India hopes, is talks it is holding with Russia to purchase even more of its coal.
Emily Schmall reported from New Delhi, and Stanley Reed from London.
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Karim Benzema porte plainte contre le militant identitaire Damien Rieu pour diffamation
C’est une autre affaire judiciaire pour Karim Benzema et Damien Rieu. Comme le relate Le Parisien ce jeudi 5 mai, l’attaquant du Real Madrid a porté plainte contre le militant identitaire – soutien d’Éric Zemmour durant la campagne présidentielle. Karim Benzema reproche en effet deux tweets à Damien Rieu, qui sont toujours en ligne à l’heure actuelle. Il le poursuit donc pour diffamation.
Des liens avec l’imam de Meaux ?
Le premier post date du 23 octobre 2020. Le militant du parti Reconquête ! n’avait pas hésité à publier sur Twitter une photo de Karim Benzema et de l’imam de Meaux, Nourdine Mamoune. Le domicile du religieux avait été perquisitionné trois jours après l’assassinat de Samuel Paty à Conflans-Sainte-Honorine. Mais aucune poursuite n’avait été entreprise à la suite de cette fouille, rappelle Le Parisien. Damien Rieu avait donc rédigé un message en mentionnant l’ancien avant-centre lyonnais : « Intéressant de découvrir que Karim Benzema fréquente l’imam Nourdine Mamoune qui vient d’être perquisitionné. Vivement que la justice s’intéresse aussi au financement des mosquées de Bron », en référence à la ville d’origine du footballeur. C’est ensuite un mois plus tard, le 22 novembre 2020, que Damien Rieu avait dénoncé un autre geste de Karim Benzema sur Twitter. Sur une photo, le joueur était aperçu l’index en l’air, symbole de foi dans l’islam. Damien Rieu avait accompagné cette publication de trois autres clichés de djihadistes faisant l’exact même signe. « Je crois que Karim Benzema veut nous faire passer un message », avait alors commenté l’ancien membre du Rassemblement national.
« J’ai gagné tous mes procès »
Damien Rieu sera convoqué le 23 mai prochain au tribunal de Lyon, dans le Rhône, en vue d’une mise en examen. Le Parisien a d’ailleurs invité l’ancien porte-parole du site identitaire Fdesouche à commenter les faits. Pour lui, il s’agit d’une « procédure classique pour intimider ». Damien Rieu s’est montré confiant pour la suite. Sur Twitter, il a publié mardi 3 mai sa convocation judiciaire, commentant que Karim Benzema souhaite « (l)e faire taire » : « Dites-lui que j’ai gagné tous mes procès. »
Karim veut me faire taire… dites lui que j’ai gagné tous mes procès 🤗 pic.twitter.com/ZY2swZgoks
— Damien Rieu (@DamienRieu) May 3, 2022
New York Times - World
In Senegal’s Former Capital, a Colonial Statue in Hiding Is No Longer Welcome
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The city of Saint-Louis was shaped by Louis Faidherbe, a French governor who also led brutal military campaigns in West Africa. What to do with his legacy has divided Senegal.
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By Elian Peltier
Photographs by Carmen Abd Ali
SAINT-LOUIS, Senegal — For more than a century, the French general who shaped Senegal’s former capital was hailed as a hero and a father figure, his bronze statue triumphantly standing on a square that bore his name.
Under his feet, carved into the stone of a massive pedestal, a message read: “To its governor Faidherbe, Senegal is grateful.”
But as more Senegalese become aware of Louis Faidherbe’s ambivalent legacy, many are no longer so grateful. A general and an engineer, he was also a colonizer who in the 19th century led military expeditions that killed tens of thousands of people, burned villages and forced local leaders to surrender.
Faidherbe’s statue was removed from Saint-Louis, a coastal city in Senegal’s north, in 2020 — officially a temporary move — after being toppled and sprayed with paint. While local officials dithered over its fate, its whereabouts remained a mystery, and many want to keep it that way.
The uncertainty around the Faidherbe statue echoes the reckoning that has gripped Senegal, a West African nation of 17 million people that became independent from France in 1960. Many residents of Saint-Louis can no longer bear the sight of a colonizer’s statue, but what to do with the remnants of a troubled colonial past remains contentious.
Across Senegal, streets and squares once dedicated to French figures have been renamed, and a nationwide project aimed at publishing a new general history of the country has mobilized hundreds of researchers.
As anti-French sentiment has emerged here and in others parts of West Africa, the debate around the Faidherbe statue has become heated.
Some want to throw it in the river, as protesters in Bristol, England, did with the statue of a slave trader. Others want it in a museum, or returned to France.
Similar episodes have occurred across Africa for years: In 2015, students at the University of Cape Town succeeded in removing a statue of the British imperialist Cecil Rhodes, while a statue of Queen Victoria was knocked down in Nairobi, Kenya, the same year. In the Democratic Republic of Congo, a statue of Leopold II that was installed in 2005 and taken down a day later because of public outcry now stands in a Kinshasa park with military guards.
In Saint-Louis, the Faidherbe statue is just one element of the general’s legacy. The main city bridge is named after him. So was a prestigious high school, until recently. Residents still refer to the renamed square where the statue once stood as Place Faidherbe.
“So many Faidherbes in Saint-Louis, you’d think he is a god,” said Abdoul Sow, a heritage professor at the city’s Gaston Berger University.
But Thierno Dicko, a local activist who campaigned for the statue’s removal, said the sword and military cap that Faidherbe holds symbolize domination that shouldn’t be displayed.
“How can I tell my son that Senegal is grateful to him after what he did?” Mr. Dicko, 36, asked on a recent evening, his 6-year-old son sitting nearby.
Born in the French city of Lille in 1818, Faidherbe led brutal military expeditions in what is now Senegal, subjugating local people and participating in France’s bloody expansion across West Africa in the mid-19th century.
Faidherbe also gave Saint-Louis its first secular schools for Muslim pupils, a Muslim court, its administrative organization and a vast urbanization plan. It was the capital of French West Africa until 1902, and the colonial quarter on the island in the city’s historic center, known for its pastel-colored houses and colonial architecture, built before Mr. Faidherbe’s governorship, has been a UNESCO World Heritage Site since 2000.
Historians say Faidherbe mixed well with the locals and spoke Wolof, one of Senegal’s national languages. Senegal’s first president, Léopold Cédar Senghor, would later describe him as a friend of Senegal. But that he served French interests and that the schools he built framed colonization in a positive light are widely agreed upon. Even his home city, Lille, is debating the future of a Faidherbe statue in its central square.
Fatima Fall Niang, the director of Saint-Louis’s conservation center, said that she welcomed the new light shed on Senegal’s colonial history, but argued that Saint-Louis wouldn’t be what it is today without Faidherbe.
“If you remove the statue, something is missing,” she said. “It’s about the city’s history.”
Growing up, she and her peers would refer to the general as Maam Faidherbe, Grandpa Faidherbe.
Louis Camara, a 72-year-old writer who lives on the island of Saint-Louis, said that he considered Faidherbe a tutelar figure whose legacy had shaped his childhood — he would play hide-and-seek around the statue — and that he had long played down Faidherbe’s offenses.
“A lot of us have overlooked the dark side of the character,” he said. “But that is also part of history.”
France and Its Colonial Past in Africa
A troubling history. Decades after independence, relations between several African countries and France, a former colonial ruler, remain complex. Here are key things to know:
Anti-French sentiment. Over the last few years, there has been a sharp rise in criticism of France across its former colonies in Africa, rooted in the idea that colonialist practices and paternalistic attitudes have never ended. Demonstrations against France have taken place in Senegal, Burkina Faso and other countries.
In France. The French president, Emmanual Macron, has tried to address his country’s legacy as a colonizer, acknowledging crimes by the French and pursuing reconciliation efforts. But far-right politicians have pushed back, invoking France’s supposedly glorious colonial past during a heated presidential campaign.
In Mali. One source of grievance is France’s failure to stop an Islamist insurgency that destabilized Mali. After launching a military operation there nine years ago, France announced in February that it was withdrawing, after a fallout with Mali’s leadership.
In Rwanda. A two-day visit by Mr. Macron last year was celebrated as a new chapter between the two countries, after nearly three decades of recriminations over France’s role in Rwanda’s genocide of 1994.
In Benin. Mr. Macron was also responsible for the formal return of 26 artifacts to Benin that were forcibly taken by French colonial troops more than a century ago. It was the first large-scale act of restitution to Africa by a former European colonial power.
But the statue that used to tower over residents has disappeared. The official version still goes that it fell in 2017 because of strong winds and heavy rains. It was quickly reinstalled but removed in early 2020, officially to renovate the square.
Across the city, some students said they didn’t even remember that a statue had once stood on the square. Others argued that regardless of its location, they had more balanced views on colonization than their parents.
At the former Faidherbe high school, now named after Omar Foutiyou Tall, an 18th-century Muslim scholar and political leader, Coumba Gueye, a 16-year-old student, said learning about both the crimes and changes that occurred during colonization — or what she called getting “the full picture” — made her feel good. “Ignorance, one way or another, won’t lead us anywhere,” she said.
With or without Faidherbe, the last visible vestiges of the colonial presence are falling into ruin in Saint-Louis. Many families can’t afford to renovate the colonial architecture that the island is known for, and the roof of Mr. Camara’s house collapsed years ago. “I sometimes cry when I walk these streets,” he said.
The rest of Saint-Louis is moving on. Most of its residents live on the city’s eastern bank, with its bustling markets and new neighborhoods. On the western bank, poorer families relying on fishing are directly affected by coastal erosion, their crumbling houses bearing the brunt of climate change as they are relocated to temporary settlements.
On the island, local officials have repeatedly delayed a decision on the statue’s fate.
Abdoulkarim Fa, a curator at the conservation center, said that in a survey he conducted in 2019, a majority of the Saint-Louis population felt frustrated that officials were still giving so much credit to colonial figures. Still, little is changing, he said.
“Senegal is unable to have this difficult conversation,” he said. “In the public psyche, some things must be kept quiet forever.”
The statue’s fate remains unknown to most, but it turns out it hasn’t gone far.
Down the stairs of the conservation center, it rests in a dark basement amid disused furniture and other relics, covered with a dusty blanket. Faidherbe’s trench coat and boots have turned green, and the scratches from its fall years ago remain visible.
A city official from Saint-Louis and a French official, both speaking on the condition of anonymity because of the topic’s sensitivity, said the statue would not be reinstalled on the square.
Ms. Niang, who heads the conservation center but isn’t responsible for the statue, said she hoped local officials would soon take it away. Its presence there, she said, could only cause her trouble.
The pedestal expressing Senegal’s gratefulness to Faidherbe was nowhere to be seen in the basement.
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Le Figaro
Binance fait de la France la capitale européenne des cryptomonnaies
Tom KerkourLa plateforme d'échange d'actifs numériques a obtenu le feu vert de l'Autorité des marchés financiers.
Binance, la plateforme qui domine le marché des échanges en cryptomonnaies, fait son nid en France. L'Autorité des marchés financiers (AMF) lui a donné mercredi le droit d'opérer dans l'Hexagone.
Son nouveau sésame en poche, le PDG de Binance, Changpeng Zhao, a aussitôt annoncé vouloir faire de la France le quartier général de l'entreprise en Europe. Une nouvelle appréciée par le gouvernement français, qui l'accueille à bras ouverts. «Le choix de Binance de faire de la France son siège européen est un signal très fort de la dynamique French Tech. Investissements, soutien à l'innovation, talents, réglementation adaptée… Dans les cryptos comme dans l'ensemble de la tech, la France veut être un leader», se félicite Cédric O, le secrétaire d'État chargé du Numérique.
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Concrètement, la société va investir la somme de 100 millions de dollars, comme elle l'évoquait dans une interview au Figaro en novembre. Elle compte aussi procéder à 250 embauches d'ingénieurs et de personnel qualifié. Un incubateur sera prochainement ouvert à Station F, le temple de la French Tech.
L'entreprise pourrait également faire le choix d'installer son siège social à Paris. Depuis son lancement, en Chine, en 2017, elle peine à trouver un point d'ancrage. Elle a dû quitter son pays de naissance au bout de deux mois lorsque le Parti a interdit les échanges de cryptoactifs. Elle s'est ensuite installée au Japon, où elle fut rapidement délogée par le régulateur financier du pays, qui ne souhaitait pas lui accorder de licence.
Un cercle très fermé
L'amour de Changpeng Zhao pour la France peut peser dans la balance. Le milliardaire, qui compte passer son été à Paris, a un petit faible pour la culture française, son état d'esprit « pro-business » et son architecture. Il a discrètement versé 2 millions de dollars en octobre pour la restauration d'une salle du château de Versailles.
L'AMF est connue dans le monde entier pour son sérieux. Cette première approbation va permettre (aux autres régulateurs) d'aborder nos dossiers avec plus de confiance
La liste des entreprises de cryptos autorisées à exercer en France est courte. Seulement 36 prestataires de services sur actifs numériques (PSAN) sont enregistrés. Un petit cercle composé d'acteurs plus ou moins connus du grand public comme les français Coinhouse et Just Mining. Pour être admis, ces services doivent montrer patte blanche à l'AMF. Dans les faits, ils sont obligés de prouver qu'ils ne servent ni à blanchir de l'argent ni à financer le terrorisme. «L'AMF est connue dans le monde entier pour son sérieux. Cette première approbation va permettre (aux autres régulateurs) d'aborder nos dossiers avec plus de confiance», explique David Prinçay, le directeur général de Binance en France.
Et pour cause, avant d'obtenir l'aval des autorités françaises, l'entreprise a été déboutée par le Royaume-Uni et l'Italie. Le sésame devrait également permettre de rendre le service plus accessible au grand public. «Aujourd'hui, nous sommes autour de 8 % à 12 % d'adoption des cryptos par les Français. Si on veut passer à 20 %, 30 % ou 40 %, il faut passer des early adopters aux utilisateurs mainstream. Pour cela, il leur faut des garanties, ce type de marqueurs de qualité et de sécurité», analyse David Prinçay.
L'UE accuse Apple d'abus de position dominante dans les paiements sans contact
Seul le wallet Apple Pay est autorisé sur les iPhone, ce qui entraverait l'innovation.
L’horloge parlante opérée par Orange vit ses dernières heures
Ce service de lecture de l’heure touche à sa fin.
Cryptomonnaies : comment les lobbies font pression sur Bruxelles
ENQUÊTE - L'Union européenne cherche à réguler les échanges en cryptomonnaies. Un projet qui se heurte à des intérêts économiques colossaux.
New York Times - World
Elon Musk to Buy Twitter
Elon Musk Left a South Africa That Was Rife With Misinformation and White Privilege
The apartheid era created all-white enclaves littered with anti-Black government propaganda and sheltered from the atrocities of apartheid.
Elon Musk, in a photo from the 1985 Bryanston High School yearbook.Credit...Bryanston High School Yearbook
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By John Eligon and Lynsey Chutel
John Eligon and Lynsey Chutel interviewed 13 acquaintances or family members of Elon Musk over the course of five days, reporting from Johannesburg and Pretoria.
Elon Musk’s impending takeover of Twitter has many people probing his public statements and his past for clues about how he will shape one of the world’s most influential public platforms.
But Mr. Musk, best known for owning the companies Tesla and SpaceX, has not talked much in public about a significant swath of his past: How growing up as a white person under the racist apartheid system in South Africa may have shaped him.
“It’s telling — white kids were insulated from the harsh reality of it,” said Terence Beney, who is white and graduated with Mr. Musk from Pretoria Boys High School in 1988.
Interviews with relatives and former classmates reveal an upbringing in elite, segregated white communities that were littered with anti-Black government propaganda, and detached from the atrocities that white political leaders inflicted on the Black majority.
Mr. Musk, 50, grew up in the economic hub of Johannesburg, the executive capital of Pretoria and the coastal city of Durban. His suburban communities were largely shrouded in misinformation. Newspapers sometimes arrived on doorsteps with whole sections blacked out, and nightly news bulletins ended with the national anthem and an image of the national flag flapping as the names of white young men who were killed fighting for the government scrolled on the screen.
“We were really clueless as white South African teenagers. Really clueless,” said Melanie Cheary, a classmate of Mr. Musk’s during the two years he spent at Bryanston High School in the northern suburbs of Johannesburg, where Black people were rarely seen other than in service of white families living in palatial homes.
Mr. Musk left South Africa shortly after graduation at 17 to go to college in Canada, barely ever looking back. He did not respond to emails requesting comment about his childhood.
Mr. Musk has heralded his purchase of Twitter as a victory for free speech, having criticized the platform for removing posts and banning users. It is unclear what role his childhood — coming up in a time and place in which there was hardly a free exchange of ideas and where government misinformation was used to demonize Black South Africans — may have played in that decision.
Classmates at two high schools he attended described him as a loner with no close friends. None offered recollections of things he said or did that revealed his views on the politics of the time. But Black schoolmates recall that he spent time with Black friends.
Mr. Musk’s father, Errol Musk, said in an interview with The New York Times that Elon, his brother and sister were aware from a young age that there was something wrong with the apartheid system. Errol, who was elected to the Pretoria City Council in 1972, said they would ask him about the laws prohibiting Black people from patronizing restaurants, movie theaters and beaches. They had to make calculations when they were going out with nonwhite friends about what they could safely do, he said.
From Opinion: Elon Musk’s Twitter
Commentary by Times Opinion writers and columnists on the billionaire's $44 billion deal to buy Twitter.
“As far as being sheltered from it, that’s nonsense. They were confronted by it every day,” recalled Errol, who said he belonged to the anti-apartheid Progressive Party. He added, “They didn’t like it.”
Still, Errol offered a description of their lives that underscored how removed they were from the country’s violent reality. They got along well with Black people, he said, pointing to his children’s good relationship with their domestic staff, and he described life in South Africa during apartheid as being mostly better and safer than it is now.
According to a biography of Mr. Musk, written by Ashlee Vance, Mr. Musk said he did not want to partake in South Africa’s mandatory military service because it would have forced him to participate in the apartheid regime — and that may have contributed to his decision to leave South Africa shortly after high school graduation.
The apartheid system created a distinction among white people, specifically between those who spoke Afrikaans and those who spoke English, like Mr. Musk’s family. While political power lay with the Afrikaners — the perfecters of apartheid who descended from Dutch, German and French settlers — English-speaking white South Africans enjoyed wealth that felt to some like a birthright, Ms. Cheary said.
“We were the white, English-speaking elite of the world,” she said. “It was literally our kingdom.”
Pretoria Boys had a socially progressive undercurrent. The school’s headmaster had participated in freedom struggle activities; some students would travel to anti-apartheid gatherings.
“I’m pretty confident in saying that at a place like Pretoria Boys High, you were exposed to progressive ideas, even if you didn’t adopt them,” said Mr. Beney, 51, who does policy work for public health and social welfare organizations.
Yet none of them experienced the beatings and gunshots of state security forces like the Black children who were fighting for basic rights in township schools. And many students bought into government propaganda, Mr. Beney said.
He recalled a debate in one of his classes at Pretoria Boys in the mid-1980s over the government’s requirement that they serve in the military, squashing efforts by Black South Africans to defeat an oppressive regime.
A slight few said they would refuse to kill on behalf of an unjust political system. But others said that while apartheid had its injustices, the country was in an all-out war. Some insisted that the fight was to protect against communists. Others justified the battle by arguing that Black people were susceptible to evil ideas.
Another common trope among students back then, Mr. Beney said, was that Black people could not be trusted with the right to vote because they had no tradition of democracy.
The apartheid system had forced the Black majority to live in certain areas. The way that was taught in school was that the country was made up of many tribes, with some opting for independence in their own homelands, according to Stanley Netshituka, who became the first Black student at Pretoria Boys in 1981.
Mr. Netshituka said he had some friends from liberal families who understood how bad things were for Black South Africans. But they were the exception, he said.
“I would say the majority were blissfully ignorant and happy to be blissfully ignorant,” said Mr. Netshituka, 54, who was allowed to attend the school because his father was a diplomat for Venda, one of the ethnic homelands in South Africa that was considered a semi-independent nation at the time.
In the same breath, classmates would call Black freedom fighters terrorists but tell him that, “Not all Black people are necessarily bad because I can see you’re not so bad,” he recalled.
Mr. Musk became friends with a cousin of Mr. Netshituka’s, Asher Mashudu, according to Mr. Mashudu’s brother, Nyadzani Ranwashe. One time at lunch, a white student used an anti-Black slur, and Mr. Musk chided the student, but then got bullied for doing so, Mr. Ranwashe said.
How Elon Musk Bought Twitter
A blockbuster deal. Elon Musk, the world’s wealthiest man, capped what seemed an improbable attempt by the famously mercurial billionaire to buy Twitter for roughly $44 billion. Here’s how the deal unfolded:
The initial offer. Mr. Musk made an unsolicited bid worth more than $40 billion for the influential social network, saying that he wanted to make Twitter a private company and that he wanted people to be able to speak more freely on the service.
The response. Twitter’s board countered Mr. Musk’s offer with a defense mechanism known as a “poison pill.” This well-worn corporate tactic makes a company less palatable to a potential acquirer by making it more expensive for them to buy shares above a certain threshold.
Securing financing. Though his original offer had scant details and was received skeptically by Wall Street, Mr. Musk has been moving swiftly to secure commitments worth $46.5 billion to finance his bid, putting pressure on Twitter’s board to take his advances seriously.
Striking a deal. With the financing in place, Twitter’s board met with Mr. Musk to discuss his offer. The two sides soon reached a deal, with the social media company agreeing to sell itself for $54.20 a share.
What’s next? Shareholders will vote on the offer, which will also be reviewed by regulators. The deal is expected to take three to six months to close. In the meantime, scrutiny is likely to be intense and several questions remain about Mr. Musk’s plans for the company.
Mr. Mashudu was killed in a car accident in 1987, and Mr. Ranwashe said he remembered Mr. Musk being one of only a handful of white people who attended the funeral in the family’s rural village.
“It was unheard of during that time,” he said.
Errol Musk, who worked as an engineer, said that his family did not buy into the negative propaganda about freedom fighters, some of whom had resorted to violent sabotage to combat a regime that stripped them of political rights and freedoms like choosing where to live.
“But, I mean, we were concerned about them putting off a bomb next to our house, for example,” he said.
Errol Musk, who has been estranged from Elon, said he believed that apartheid had taught his son not to discriminate. But Elon’s electric car company, Tesla, has faced serious accusations of racism. The state of California is investigating accusations that the company allowed racial discrimination against Black employees to flourish in its factory in the San Francisco area. Tesla was also ordered to pay $15 million to a Black employee after a jury found last year that the company had failed to address the racism he faced at work.
Elon Musk has largely recalled his life in South Africa as traumatic and unfulfilling. Born in Pretoria, about 45 minutes north of Johannesburg, his parents divorced before he was 10. He moved to Durban on the country’s south coast with his mother, but then returned to live with his father in Pretoria. They had a tense relationship, Mr. Musk has said.
At Bryanston High, where Mr. Musk completed the first two years of the five-year South African high school curriculum, he recalled being bullied heavily.
If Bryanston High was said to be traumatic for him, Mr. Musk found more stability at Pretoria Boys, a sprawling campus fit for a Harry Potter set, with a forest of evergreens, a pond and English-revival buildings.
Some students lived on campus, while others, like Mr. Musk, commuted from home and were known as “day boys.”
The specter of apartheid was imbued in the culture. Like many other schools of that era, there was a cadet program that groomed the boys for military service. They would wear brown uniforms and do marching drills. There was a Scottish pipe band.
Mr. Musk’s current views on free speech seem to reflect the philosophies students were exposed to at Pretoria Boys, said Mr. Beney, the classmate — like that of the English philosopher John Stuart Mill, a champion of unchecked expression.
“I think his ideas about free speech are very classic liberal and not nuanced,” Mr. Beney said of Mr. Musk.
Some who knew Mr. Musk from his young days in South Africa said people should not discount the evolution he could have gone through once he left apartheid and South Africa behind. Andrew Panzera, who was in German class with Mr. Musk at Bryanston High, recalled his own transformation.
As a white student coming up in the placid Johannesburg suburbs, he never saw the suffering of his Black counterparts. That changed, though, when he did his government-mandated military service.
“People, at some point, realize that they’ve been fed a whole lot of crap,” he said. “At some point you go, ‘Jeepers, we really were indoctrinated to a large extent.’”
Kitty Bennett contributed research.
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Le Figaro
Amazonie : Emmanuel Macron épinglé par un juge brésilien sur une centrale EDF
Trois associations accusent EDF de négligence dans la prévention d'incendies dans une région de l'Amazonie. Un juge brésilien demande des explications au président de la République.
Un juge brésilien a réclamé des explications au président français Emmanuel Macron dans le cadre d'une commission rogatoire après des plaintes concernant des dégâts environnementaux près d'une centrale hydroélectrique contrôlée par EDF en Amazonie.
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Dans son arrêt pris mercredi 4 mai, le magistrat Mirko Vincenzo Giannotte, d'un tribunal de l'État du Mato Grosso (centre-ouest), demande à Emmanuel Macron de «se prononcer sur le rôle de Sinop Energia», dont EDF possède 51% des actions, «dans les impacts sur l'environnement au Brésil».
Plusieurs incendies depuis 2018
Trois associations ont porté plainte, accusant EDF de négligence dans la prévention d'incendies qui se sont multipliés depuis 2018 dans la zone où la centrale est implantée, près de Sinop, ville de 150.000 habitants considérée comme une plaque tournante de l'agronégoce. L'arrêt du juge Giannotte contient de nombreuses remarques ironiques adressées au président français, «défenseur de l'environnement qui donne sans arrêt son avis sur la politique environnementale du gouvernement brésilien».
Selon la presse brésilienne, ce magistrat était pressenti pour être nommé à la Cour suprême par le président d'extrême droite Jair Bolsonaro. Il a demandé que la commission rogatoire soit transmise à l'Élysée par voie diplomatique. Sinop Energia a assuré dans un communiqué envoyé à l'AFP avoir «respecté rigoureusement la législation brésilienne et rempli toutes les exigences pour l'obtention de sa licence environnementale».
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Jair Bolsonaro et Emmanuel Macron ont eu de nombreuses passes d'armes au sujet des feux de forêt en Amazonie, le président brésilien accusant son homologue français de menacer la «souveraineté» du Brésil en critiquant sa politique environnementale. La France est fermement opposée à la ratification de l'accord commercial entre l'Union Européenne et le Mercosur, doutant en particulier de l'engagement du Brésil à défendre l'environnement, face à l'avancée de la déforestation et des incendies en Amazonie.
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Guerre en Ukraine : quelle serait la capacité de destruction d'une arme nucléaire tactique ?
DÉCRYPTAGE - En difficulté dans le Donbass et irritée par le soutien matériel des Occidentaux aux Ukrainiens, la Russie pourrait avoir recours à cette arme, moins destructrice qu'une arme nucléaire stratégique, mais redoutable sur un champ de bataille.
Guerre en Ukraine : la Russie envoie un navire centenaire pour sauver le Moskva
Pour renflouer le navire-amiral de sa flotte coulé le 13 avril, la Russie déploie le Kommouna lancé en 1913.
Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct
INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 68e jour, la Russie continue à avancer, mais lentement, dans le Donbass à l'est du pays.
L'Humanité
Dans les manuscrits de Champollion
ActuÉgyptologie. À l’occasion du bicentenaire du déchiffrement des hiéroglyphes par Jean-François Champollion, la Bibliothèque nationale de France, à Paris, présente une grande exposition retraçant la démarche et les découvertes du père de l’égyptologie.
Anna Musso« Je tiens mon affaire ! » se serait écrié Jean-François Champollion en se précipitant dans le bureau de son frère le 14 septembre 1822. Après des années de recherche, l’autodidacte polyglotte, à peine âgé de 32 ans, vient enfin de percer le mystère des hiéroglyphes grâce à l’étude de la pierre de Rosette.
Découverte lors de l’expédition de Napoléon en Égypte en 1799, cette stèle présente un même décret royal gravé en trois écritures : le grec, le démotique (une écriture modernisée des hiéroglyphes) et les hiéroglyphes. En comparant les trois versions du texte, Champollion commence par déchiffrer les cartouches royaux (qui contiennent le nom d’un roi ou d’une reine) et prouve que ces caractères mystérieux représentent des mots (idéogrammes) qui, pour 24 d’entre eux, ont aussi la valeur d’un son dans la langue égyptienne (signes phonétiques). L’équivalent d’un alphabet… Tout un système d’écriture est ainsi dévoilé.
Épuisé et submergé d’émotions, Champollion s’écroule durant cinq jours. Il faut dire que pour déchiffrer la pierre de Rosette, une course-poursuite s’était engagée entre l’éminent linguiste anglais Thomas Young et le petit Français. Et ce dernier ne s’est pas démonté, au contraire, il a redoublé d’efforts. « Thomas Young n’était pas si loin que cela de déchiffrer les hiéroglyphes. Sauf qu’il lui manquait la connaissance du copte, une forme tardive de l’égyptien antique, que Champollion possède, lui, pour bien comprendre la grammaire égyptienne », explique Vanessa Desclaux, cocommissaire de la nouvelle exposition consacrée à Champollion qui vient de s’ouvrir à la Bibliothèque nationale de France (BNF), à Paris (1).
Pour célébrer le bicentenaire de cette découverte, la BNF rend hommage à ce chercheur exceptionnel en présentant des écrits inédits et des pièces rares, dont deux reproductions – un moulage et une gravure – de la pierre de Rosette. Champollion n’a hélas jamais pu la voir « en vrai » puisqu’elle est conservée au British Museum de Londres depuis 1801. Au travers de 88 volumes de manuscrits, notes et dessins de la main de Champollion conservés dans ses collections, la bibliothèque conduit le visiteur dans les pas du savant. On peut y découvrir la fameuse « lettre à M. Dacier », secrétaire perpétuel de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, l’écrit fondateur de la philologie (étude des écrits en langues anciennes) et de l’égyptologie, dans laquelle le jeune érudit présente le fruit de ses recherches et explique sa méthode de déchiffrement au monde scientifique. Ce qui lui vaudra d’être nommé par le roi Charles X, en 1826, conservateur du musée égyptien, futur département des antiquités égyptiennes du Louvre. Il enseignera ensuite sa discipline au Collège de France, qui lui crée une chaire, puis entrera à l’Académie.
Depuis plus d’un millénaire, les savants ne comprenaient pas le sens des hiéroglyphes. En trouvant la clé de ce système d’écriture de l’Égypte ancienne, Champollion ouvre la voie à l’égyptologie et redonne ses lettres de noblesse à cette immense civilisation, écrasée à l’époque par la Grèce antique. Il s’oppose alors aux historiens académiques, qui, eux, assuraient que la civilisation grecque était antérieure à la civilisation pharaonique.
Au total, l’exposition présente près de 350 pièces – manuscrits, estampes, photographies, papyrus, sarcophages, sculptures – pour initier le public à la « méthode Champollion » de recherche des écritures perdues. Un travail titanesque qui donne à voir l’engagement de toute une vie du savant, qui mourut à 41 ans, probablement d’épuisement.
Autodidacte, polyglotte, passionné et opiniâtre, Champollion a une personnalité et un parcours hors norme. Né à Figeac, dans le Lot, en 1790, dernier enfant d’une famille nombreuse, il apprend à lire tout seul à l’âge de 5 ans et se passionne pour les langues anciennes. C’est son frère aîné Jacques-Joseph, « son mentor », souligne Vanessa Desclaux, qui s’occupe de son instruction et lui transmet sa passion pour l’Égypte. À 9 ans, il étudie le grec et le latin et à 10 ans, il apprend l’hébreu, l’arabe, le syriaque, le chaldéen. Il s’intéresse aussi à l’araméen, l’amharique, au persan, au sanscrit, entre autres. « Peu de langues orientales échappent à sa curiosité. Il maîtrisait tous les états de la langue égyptienne, à commencer par l’écriture hiératique, qui était employée sur les papyrus », souligne Hélène Virenque, cocommissaire de l’exposition.
À 17 ans, il rejoint la capitale et passe son temps à la Bibliothèque impériale pour étudier et recopier des manuscrits et papyrus. Ses amis le surnomment « l’Égyptien ». Le copte est, pour lui, la clé des hiéroglyphes. « Je parle copte tout seul ! » écrit-il à son frère. Son ultime manuscrit est une grammaire de « l’écriture sacrée égyptienne » qu’il veut être « sa carte de visite à la postérité ». « Je suis tout à l’Égypte, elle est tout pour moi », écrira-t-il, comme un point final, à son frère.
Ce frère aîné qui l’a tant aidé œuvrera pour la carrière posthume de son cadet, jusqu’à sa mort. Et deux siècles après sa découverte, force est de constater que Champollion s’est, en effet, peu trompé.
ÉgyptologiesciencesExpositionsbnf Le Figaro
Alexis Kohler: les confidences du «vice-président» d’Emmanuel Macron
Arthur BerdahBertille BayartRÉCIT - Critiqué par une partie de l’entourage du président, l’indispensable secrétaire général de l’Élysée est bien parti pour rester.
Le «nain de la cathédrale» le hante. Ce nain, c’est le personnage principal d’une légende que l’on se raconte de génération en génération à Strasbourg. Il s’agit d’un petit bonhomme qui, durant la construction de l’édifice gothique, entre le XIIe et le XVe siècle, ne cessait de jouer les Cassandre sur le chantier. «C’est trop lourd, c’est trop gros, c’est trop grand, c’est trop ambitieux, c’est trop fragile, c’est pas solide, ça va s’effondrer…», avait-il coutume de répéter en boucle aux architectes et aux ouvriers qui œuvraient à l’élévation de la bâtisse. Au point que ces derniers ont fini par l’emmurer dans l’un des piliers pour ne plus jamais l’entendre. «Je ne veux pas être le nain de la cathédrale», explique aujourd’hui Alexis Kohler. Conscient que la «technocratie», dont il est l’une des figures les plus emblématiques au sommet de l’État, n’a plus tellement bonne presse en macronie.
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Bien que péjoratif, le terme n’est «pas un gros mot» pour lui. C’est même plutôt une indispensable qualité. Il n’empêche, la courte campagne d’Emmanuel Macron a révélé une guerre larvée entre les différents camps qui entourent le chef de l’État. L’idée est insupportable au secrétaire général de l’Élysée, mais il ne lui a pas échappé qu’elle circule. Avec le bataillon des «politiques» en tête de la fronde. Cette bataille d’influence n’a certes pas empêché la réélection du président hier, mais elle pourrait poser demain la question de la reconduction du «vice-président». Incontournable et inamovible jusqu’ici, ce moine-soldat de 49 ans - au service de son champion depuis 2014 - ne semble plus intouchable.
Emmanuel Macron a promis que son second quinquennat serait différent. Mais peut-il changer si celui que beaucoup décrivent comme son «jumeau» exerce les mêmes fonctions à ses côtés? Les critiques se multiplient contre le numéro deux du Palais en cette période de temps suspendu postélectoral. Souvent dans son dos, d’ailleurs. Alors, à défaut de les entendre directement, l’intéressé les lit toutes. Et il s’en défend. «Quand vous participez à la décision, vous êtes aussi le paratonnerre des déceptions. C’est ainsi, c’est normal», confie-t-il au Figaro.
Plus sec qu’à son arrivée
Comme tout Alsacien qui se respecte, il tourne au «jus de pomme pétillant» plutôt qu’au café. Comme toute personne de l’Est qui s’assume, il connaît l’image de raideur qu’on lui prête. Rectitude ou rigorisme? «On me fait rarement le reproche d’être hétérodoxe», glisse-t-il parfois, maniant l’ironie et l’autodérision. Ce qui ne l’empêche pas d’être parfois cassant, souvent sans le vouloir. «Bonjour à toutes et tous. Je suis ravi de vous revoir, d’autant que c’est sans doute la dernière fois que l’on se retrouve tous sous ce format-là», aurait-il ainsi récemment lancé, en ouverture d’une de ces grandes réunions de cabinet qu’il préside une à deux fois par an. «Factuellement, il avait évidemment raison. Mais sur le plan managérial, c’est limite limite…», commente un participant, encore sonné par la brutalité de cette introduction.
Des anecdotes comme celle-là, Alexis Kohler pourrait s’en faire des colliers. Ce n’est pas faute, pourtant, d’avoir mis un point d’honneur à ne jamais convoquer ses équipes le soir ni le week-end, pour préserver au maximum leur vie privée. «Jamais. Sauf peut-être à une ou deux occasions… Et encore», relève-t-il. Tant pis si personne ne lui en fait crédit. Il est là pour servir le président, pas pour se faire des amis.
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Depuis le début du quinquennat, rares sont ceux qui ont traversé le mandat au même poste. Surtout à l’Élysée, où ils se comptent sur les doigts d’une main. C’est son cas. Après cinq ans dans la lessiveuse du pouvoir, il paraît d’ailleurs plus sec qu’à son arrivée. Sa nuque flotte désormais dans ses vestes de costume. La tension propre à la fonction se mesure aux millimètres gagnés par ses dents sur ses ongles. L’impatience affleure parfois. La jambe tressaute sous le bureau, la voix devient plus coupante, la réponse se fait courte quand il a le sentiment de perdre son temps dans des «débats de coléoptères».
Son bureau, qu’il quitte peu, n’est pas à l’image de la machine intellectuelle structurée souvent décrite. Des livres entassés çà et là, des photos et des cadres pas tous accrochés, des coupelles pleines de cartes de visite, les incontournables maquettes d’avion Airbus ou de fusée Ariane, un tronçon de câble Nexans, un vieux transistor reconditionné qu’il actionne avec son téléphone… Il y a de tout, et donc rien pour accrocher le regard du visiteur curieux, ni le renseigner sur sa personnalité. Le cerner suppose plutôt de l’écouter et l’observer. À condition de le rencontrer.
Un «batracien qui fait avancer les choses»
Toujours muni d’un feutre noir et d’un bloc-notes, Alexis Kohler aime illustrer les démonstrations dans lesquelles il se lance. Il le fait avec les mots - il compare son rôle à une «gare de triage» et une «courroie de transmission» ; mais aussi avec les images - il n’hésite pas à dessiner un terrain de foot pour expliquer que le président fixe un cadre «intangible», et qu’il revient ensuite au gouvernement, au Parlement et aux corps intermédiaires d’évoluer à l’intérieur, sans en franchir les lignes. Lorsqu’il s’exprime, il ne se présente pas comme le porte-parole du chef de l’État, mais il se sait dépositaire de la parole présidentielle. D’où ces précautions qui virent au tic, lorsqu’il prend soin de se couvrir derrière des «entre guillemets» ou des «si j’ose dire» toutes les deux phrases. D’où, aussi, cette absolue discrétion dans laquelle il se complaît, refusant la moindre parole publique. Certains Français l’ont découvert au moment de l’affaire Benalla, lorsqu’il a été auditionné en direct par la commission d’enquête du Sénat.
Mais si le grand public connaît son visage et le son de sa voix, c’est uniquement parce qu’il lui revient, statutairement, d’annoncer la composition des gouvernements, seul sur le perron de l’Élysée. L’exercice a plus ou moins amusé ses prédécesseurs, mais ce n’est pas celui qu’il préfère. Depuis son bureau mitoyen de celui d’Emmanuel Macron, où le président passe souvent une tête, lui se voit plutôt comme une sorte de batracien qui fait avancer les choses.
Le monde tourne toujours, non ?
Faire avancer les choses, c’est consulter à tour de bras, à raison de trois créneaux par demi-journée. Plus d’un patron d’entreprise, et pas toujours parmi les plus grandes, est ressorti de son bureau convaincu que les nombreuses petites feuilles noircies par son interlocuteur étaient une marque d’intérêt, d’écoute et d’attention. «Il est toujours irréprochable de courtoisie», témoigne le dirigeant d’un grand groupe industriel. Livrant ce faisant le récit inverse de certains courtisans, qui se sont sentis «agrafés au mur» après avoir cru bon de venir se vendre ces dernières semaines pour un poste de ministre dans le futur gouvernement. «Tu vois, toi et moi, on a un truc en commun, c’est que si le président n’est pas réélu, on n’a plus de travail. Donc on va prendre les choses dans l’ordre: tu vas plutôt me dire ce que tu peux faire pour aider à sa réélection, et puis après on discutera éventuellement de ce que tu peux faire derrière. C’est comme ça que ça marche, et ça vaut pour moi le premier», se souvient d’avoir été rembarré l’un d’entre eux, trop pressé de connaître son avenir.
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Il faut dire qu’Alexis Kohler partage avec Emmanuel Macron le goût de la maîtrise des horloges. «Lui aussi trouve cela assez jubilatoire», constate un ami, selon qui les deux hommes s’agacent autant qu’ils s’amusent du spectacle du petit Paris des affaires ou de la politique, qui spécule à n’en plus finir sur une nomination qui se fait attendre. «Le monde tourne toujours, non?», raille souvent le bras droit du président. Le secrétaire général de l’Élysée, étatiste de nature, ne dédaigne pas de ramener les solliciteurs à leur condition.
Une grande loyauté
Alexis Kohler reçoit beaucoup, mais parle peu en son nom. Que ce soit en tablée élargie ou en petit comité, le quadragénaire grisonnant veille à ne jamais trop s’avancer, ne crée jamais l’interstice dans lequel beaucoup pourraient tenter d’enfoncer un coin entre le président et lui. «Il est essentiel, pour le président, d’avoir quelqu’un en qui il a confiance, qui puisse assurer la continuité des choses, et dont la parole vis-à-vis des interlocuteurs tiers a de la valeur», résume-t-on à l’Élysée pour définir sa mission. Chaque arbitrage qu’il rend doit donc être parfaitement aligné avec le chef de l’État, qu’il connaît par cœur. Et chaque désaccord qu’ils peuvent avoir doit rester dans le secret de leurs conversations, qui sont ultra-régulières et quasi continues.
«Il ne se démarque jamais du président, même quand on se lâche un peu entre nous», sourit un ancien conseiller. «J’ai rarement rencontré quelqu’un d’une telle loyauté», abonde Benoît Ribadeau-Dumas, l’ancien directeur de cabinet d’Édouard Philippe à Matignon. Et pour cause, si le couple exécutif a pu tanguer à l’époque, le «président bis» assure n’avoir jamais cherché à alimenter quelque défiance que ce soit. «Il ne dit jamais de mal de qui que ce soit dans l’écosystème», confirme-t-on autour d’Emmanuel Macron.
Il avait été le grand gagnant du premier quinquennat, mais sera-t-il le premier perdant du second ?
Au point que les échos de divergences récentes relèveraient selon lui du «fantasme». «Il avait été le grand gagnant du premier quinquennat, mais sera-t-il le premier perdant du second?», s’interroge pourtant à voix haute un membre du premier cercle d’Emmanuel Macron. Citant notamment les reculs du chef de l’État dans l’entre-deux-tours sur le report de l’âge légal de départ en retraite à 65 ans, ou la volonté de rémunérer les enseignants au mérite. Résultat, plusieurs intimes du président s’interrogent sur la perte d’influence du très puissant bras droit. «Le programme, tel qu’il a été présenté, est assez aligné avec ce qui a été conçu», oppose un Marcheur historique, qui le lui attribue. Évoquant, pour appuyer sa thèse, la conservation du «en même temps», le maintien de «l’ancre thématique» que sont la valeur travail et la poursuite du dépassement. Fidèle au macronisme originel, mais enrichi de «l’accent tonique» sur l’écologie.
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Le constat suffit selon lui à assécher les procès en «hypercentralisation» ou en «enfermement» que lui intentent ses détracteurs. «Il est très important que le chef de l’État ait accès à toute la diversité des avis. Je ne suis pas là pour filtrer, censurer, ou décider qui a le droit ou qui n’a pas le droit de parler au président. Il serait malsain et néfaste que les choses marchent ainsi», balaie-t-il auprès du Figaro. Il est vrai, cependant, que tout passe par lui et que rien ne lui échappe. Au point d’en faire une cible idéale. Responsable de rien quand les choses fonctionnent, mais coupable de tout au moindre faux pas. «La technocratie, c’est ce qu’on accuse quand un truc ne marche pas. Et quand ça marche, on dit que c’est de la politique», résume un haut fonctionnaire. Exemple: la défiance macroniste à l’égard des corps intermédiaires ou des élus locaux, si dévastatrice ces cinq dernières années, est souvent imputée au secrétaire général. En privé, il s’agace quand les syndicats se comportent à ses yeux davantage en organisations politiques qu’en partenaires sociaux ou quand les grands élus lui paraissent surtout occupés à lorgner «le bureau d’à côté».
«Aucune ambition politique ni électorale»
Invisible et omniprésent à la fois, Alexis Kohler a choisi de prendre le revers de la maxime selon laquelle «ce qui se conçoit bien s’énonce clairement». Ainsi de son indubitable proximité avec Emmanuel Macron, qu’il ne revendique jamais lui-même. Contrairement à leur - moins évidente - «complémentarité», où il peut lui arriver de se montrer plus prolixe. Quitte à puiser chez Jacques Chirac, et son célèbre slogan: «La politique, c’est l’art de rendre possible ce qui est nécessaire.» En gros, quand Emmanuel Macron exprime ce qui est nécessaire, Alexis Kohler lui répond ce qui est possible. Et ils le font cheminer ensemble jusqu’à le faire aboutir.
N’en déplaise à certains hauts fonctionnaires, rétifs et timorés à l’idée de s’aventurer hors des sentiers battus. Plus à l’aise dans les terrains connus que dans les terres inconnues. Le secrétaire général de l’Élysée ne leur jette pas la pierre: il est l’un d’eux. Il connaît par cœur leurs maisons et leurs missions pour y être passé lui aussi, à Bercy. Pratique quand il s’agit de devoir les secouer. Un peu moins lorsque l’on a gardé certains réflexes en partage. Tellement, d’ailleurs, que d’aucuns verraient bien Alexis Kohler intégrer le gouvernement, et rejoindre ses premières amours au ministère de l’Économie et des Finances. «Ministre? Ce n’est pas son kif!», réagit un haut fonctionnaire.
J’en connais peu qui aient un tel niveau de probité à ce niveau de pouvoir, exercé pendant aussi longtemps
«Sans l’affaire MSC, il aurait peut-être été premier ministre en 2020», veut croire l’un de ses visiteurs. Car, c’est la rançon du pouvoir, Alexis Kohler a eu son «moment Mediapart». Visé depuis juin 2020 par une enquête (classée en 2019 puis rouverte sur une plainte) pour «prise illégale d’intérêts» en raison de ses liens avec l’armateur italo-suisse, il est aussi tacitement visé par une enquête du parquet national financier depuis juin 2021 pour des soupçons de «trafic d’influence» dans le dossier de la fusion Veolia-Suez. Dans le flou sur le calendrier judiciaire qui l’attend, le secrétaire général de l’Élysée se dit serein, mais se garde de tout commentaire sur le fond. Tout juste lâche-t-il que ce tourbillon l’a blessé, ainsi que sa famille. «J’en connais peu qui aient un tel niveau de probité à ce niveau de pouvoir, exercé pendant aussi longtemps», dit de lui un ancien ministre.
Dans le huis clos du Palais de l’Élysée, Alexis Kohler a récemment fait comprendre qu’il n’avait aucune ambition politique ni électorale. Signe qu’il se verrait bien rester encore quelques années là où il est. Quitte à battre un jour le record de longévité au poste, qu’il feint de ne pas connaître, citant faussement les «neuf ans» de Dominique de Villepin… Qui y a en réalité tenu près de sept ans, entre 1995 et 2002. Pour l’heure, ceux qui souhaitent son départ sont probablement plus nombreux que ceux qui l’imaginent sérieusement partir.
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Le parlementaire lui-même n’aurait pas beaucoup apprécié cette «offrande».
L'Humanité
L’enjeu de la recherche publique
ChroniqueSylvestre HuetQuel effort pour la recherche scientifique et technologique ? Le débat précédant le deuxième tour de l’élection présidentielle a très peu abordé cette question cruciale. Dommage, mais révélateur ; aucun des deux protagonistes n’ayant à se glorifier d’une action ou de propositions fortes. Emmanuel Macron a poursuivi une politique rabougrissant notre recherche publique. Et subventionné la recherche privée sans contrôle ni orientation vers les besoins sociaux. Son adversaire ne mérite même pas un commentaire.
Dommage, car il est difficile d’imaginer un futur meilleur à technologies constantes. Le rapport du Groupe 3 du Giec, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, le dit à sa manière. Pour rester crédibles, ses auteurs se sont interdit toute spéculation technologique reposant sur des avancées scientifiques futures. C’est raisonnable. Mais met paradoxalement en lumière la nécessité de les rechercher. Surtout lorsque des pistes s’ouvrent qui diminuent les contraintes sociales et économiques très fortes des scénarios permettant d’éviter le dérapage climatique.
Ainsi, une étude récente (1) a fait un premier pas vers l’objectif de rendre les céréales de grande culture aptes à utiliser l’azote de l’air, grâce à une symbiose avec une bactérie. Le phénomène qui rend si utiles les légumineuses (pois, fèves, luzerne…). L’avancée, réalisée avec une orge et une bactérie dont les génomes ont été modifiés, est une démonstration de laboratoire encore loin d’un usage agricole. L’impact d’un succès final serait toutefois formidable, réduisant drastiquement l’apport d’azote aux céréales cultivées par des engrais dont la production et l’usage sont nocifs pour le climat et l’environnement. Et facilitant l’objectif d’alimenter une population mondiale en croissance sans y recourir encore plus massivement.
Il est trop tôt pour savoir si cette avancée débouchera. Mais soulignons qu’elle trouve l’une de ses origines dans une publication de 1997 d’une équipe française (2). Illustration de la durée souvent nécessaire aux véritables ruptures technologiques. Et donc d’un soutien public plus fort à la recherche scientifique qui en est la source. Les citoyens soucieux d’avoir une Assemblée nationale et un gouvernement travaillant à cet objectif disposent donc d’un élément de choix pour les élections législatives qui s’annoncent.
(1) Timothy L. Haskett et al., www.pnas.org/doi/abs/10.1073/pnas.2117465119
(2) P. Oger et al., Nat. Biotechnol. 15, 369 – 372 (1997).
la chronique scientifique de sylvestre huetsciencesRecherche scientifiqueGiec Le Figaro
L'enquête sur l'officine criminelle de francs-maçons élargie à de nouveaux faits
Une officine criminelle dirigée par des francs-maçons est suspectée d'au moins un assassinat. Une enquête avait été ouverte en juillet 2020.
La rocambolesque information judiciaire parisienne sur une officine criminelle dirigée par des francs-maçons et suspectée d'au moins un assassinat a été élargie à deux nouveaux contrats potentiels, a appris l'AFP jeudi 5 mai de source proche du dossier, confirmant une information du Parisien.
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Cette enquête, qui avait démarré fortuitement fin juillet 2020 avec l'évitement d'une possible tentative d'assassinat d'une coach en entreprise à Créteil, a été successivement élargie à de nombreux autres faits. La cellule est suspectée d'avoir ordonné l'assassinat du pilote de rallye Laurent Pasquali en 2019; un projet d'assassinat d'un «syndicaliste gênant» de la CGT à Bourg-en-Bresse la même année; de projets criminels visant le maire de Saint-Maur-des-Fossés (Val-de-Marne) Sylvain Berrios ou un opposant congolais au président Sassou Nguesso, Ferdinand Mbaou, etc.
Vol et violentes agressions
Récemment encore, deux nouveaux projets potentiels ont été ajoutés. Le premier est une violente agression perpétrée en janvier 2020 par deux individus dans le sud de la Seine-et-Marne contre un homme qui avait fait auparavant l'objet, avec son compagnon, de menaces de mort. Le mobile de l'agression pourrait être le recouvrement d'une dette supposée de 300.000 euros. Et au moins l'un des exécutants présumés de l'officine criminelle, Yannick P., est soupçonné d'être impliqué dans cette agression. Instruit à Melun jusque-là, ce dossier a été transféré à Paris mi-mars.
Le second dossier, rattaché à cette enquête depuis juin 2021, concerne une cadre d'un constructeur automobile, Caroline D. Sébastien L., l'un des principaux hommes de main de la cellule, a indiqué l'avoir agressée, déguisé en livreur de pizzas, et lui avoir dérobé son ordinateur portable en septembre 2018 dans le Val-d'Oise. D'après des éléments du dossier dont l'AFP a eu connaissance, Daniel B., un autre protagoniste central du dossier, a indiqué début mars en audition avoir confié à Sébastien L. la mission de «récupérer l'ordinateur» de Mme D., dans le cadre d'un contrat d'intelligence économique qui aurait été confié à la cellule par une entreprise.
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Placée en garde à vue en janvier, la dirigeante de cette entreprise a contesté avoir «demandé des informations sur Caroline D. ou son agression». Elle a été laissée libre sans poursuites à ce stade. Par ailleurs, une nouvelle personne a été mise en examen le 14 avril, notamment pour «complicité de tentative de meurtre en bande organisée», portant à seize le nombre de mises en cause. Il s'agit de Nicolas S., armurier de profession, suspecté d'avoir fourni l'arme dont disposaient les deux hommes suspectés de la supposée tentative d'assassinat déjouée de juillet 2020 qui visait la coach en entreprise.
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Le parcours du combattant pour refaire ses papiers d’identité
Alors que les délais explosent pour un renouvellement, les effectifs alloués à la tâche vont être augmentés.
Couple et argent: les comptes séparés sont-ils la clé du bonheur?
ENQUÊTE - Y trouvant leur équilibre financier et familial, de plus en plus de couples choisissent de faire banque à part. À condition de miser sur la transparence côté finances.
Qui est Hager Ameur, cette militante d’extrême gauche qui a agressé un pompier le 1er mai?
PORTRAIT - Cette femme de 38 ans, qui a violemment agressé un pompier en marge de la manifestation, doit être jugée mercredi devant le tribunal correctionnel. Elle encourt trois ans de prison et 75.000 euros d’amende.
L'Humanité
En Haïti, des sentinelles citoyennes contre les séismes
ActuFace aux tremblements de terre et faute de réseau d’alerte opérationnel, des habitants se sont faits le relais des chercheurs en hébergeant des sismomètres pour mieux prévoir l’évolution du séisme. Des résultats adoubés par la prestigieuse revue Science.
Jérémie BazartLe 1er janvier 2010, un séisme de magnitude 7 a eu lieu sur l’île d’Haïti. 280 000 personnes sont décédées, 300 000 habitants ont été blessés et plus d’un million de personnes se sont retrouvées à la rue. « Lors du tremblement de terre, il n’y avait pas de réseau sismologique pour l’enregistrer. Nous avons alors essayé de le développer avec les chercheurs sur place et sommes parvenus à financer quelques stations sismologiques conventionnelles », explique Éric Calais, professeur au département de géosciences à l’École normale supérieure (lire son interview ci-dessous en encadré).
Un réseau “low cost”
Mais en 2015, lorsqu’un nouveau séisme a frappé l’île, faisant une quinzaine de morts, aucune de ces stations n’était fonctionnelle. En effet, leur mise en œuvre dans un pays tel qu’Haïti fait face à des défis économiques et de savoir-faire difficiles à résoudre sur le court terme. Il a donc fallu trouver autre chose…
En 2018, le chercheur découvre un petit appareil de quelques centaines d’euros, un sismomètre en données libres basé sur un ordinateur bon marché Raspberry Pi et capable de transmettre des données en temps réel. « Mes collègues haïtiens et moi avons eu l’idée d’acquérir une dizaine de ces unités afin de créer un réseau “low cost” de sismomètres », poursuit le scientifique.
Face à la difficulté de travailler uniquement avec les institutions gouvernementales sur place, il apparaissait nécessaire de compléter la couverture sismologique par d’autres moyens. C’est dans cette perspective que l’approche citoyenne devenait évidente. « On parle beaucoup du fossé qui sépare la science et la société. Je pense qu’il faut trouver des moyens intelligents pour réduire ce gap. C’est d’autant plus important à Haïti qu’il n’y a aucune réglementation qui concerne les risques naturels. Et essayer de trouver des personnes qui peuvent jouer le rôle d’ambassadeurs auprès de leur communauté avec des sismomètres est fondamental », déclare Éric Calais.
Plus de 1 000 répliques localisées
En 2019, c’est donc un réseau de citoyens, hébergeurs du boîtier, répartis dans le pays, qui s’est formé. Et le 14 août 2021, tout a fonctionné comme prévu. Une publication parue en mars dans la revue Science valide l’idée que des citoyens équipés de Raspberry Shake (RS) à Haïti peuvent apporter suffisamment d’informations fiables pour mettre en place un vrai réseau de surveillance des séismes, sans stations conventionnelles. « L’expérience in situ nous a permis d’apporter les preuves que les résultats obtenus avec les RS sont cohérents avec ceux des stations conventionnelles et ceux issus des données satellitaires », explique Éric Calais.
Les données « sismo-citoyennes » ont permis de localiser plus de 1 000 répliques dans les trois semaines suivant le séisme. De plus, l’apprentissage automatique appliqué aux données du sismomètre citoyen le plus proche du choc principal a permis une prévision de l’évolution temporelle des répliques, une importante donnée pour organiser la réponse d’urgence. Surtout, il s’agit d’un projet de « socio-sismologie », qui vise à rapprocher citoyens et sismologues autour d’un réseau dont chacun se sent partenaire.
« L’ambition est surtout de tester l’acceptation d’un tel système de mesure sismologique basé sur des citoyens. Notre changement de paradigme est que le réseau n’est pas qu’un ensemble d’appareils sur le territoire mais surtout un réseau d’hommes et de femmes qui participent à un effort conjoint de mise à disposition d’informations », conclut le chercheur. Un dispositif qui pourrait essaimer à travers le monde.
Le Raspberry Shake
Il s’agit d’un mini-ordinateur équipé d’un géophone, un capteur, généralement de forme tubulaire, qui peut enregistrer et mesurer la vitesse des vibrations sismiques au travers du sol. Les données sismologiques des sismomètres sont stockées sur un micro-ordinateur qui gère la connexion Internet, envoie les données et fabrique des graphiques simples pour les utilisateurs. Le tout tient dans une boîte de 10 cm sur 10. Les données sont en libre accès pour tous sur le site : ayiti.unice.fr/ayiti-seismes
« Pour une information fiable, il faut un dialogue ouvert »
Le point de vue Éric Calais, professeur de géosciences (ENS) et directeur de rehcerches (IRD)
D’autres pays pourraient-ils développer un tel réseau low cost de surveillance ?
Oui, on pourrait imaginer ce dispositif en complément du réseau conventionnel existant. En Amérique, on pourrait imaginer cela au Nicaragua, au Salvador ou au Guatemala. Mais on peut également développer ce réseau dans des pays d’Afrique de l’Est, en Éthiopie, au Kenya ou en Tanzanie. L’Asie n’est pas en reste d’ailleurs, il y a actuellement un réseau de Raspberry Shake dans des écoles du Népal.
Votre expérience montre que les projets de sciences participatives ne sont pas réservés qu’aux pays riches. Comment arrivez-vous à convaincre des gens à Haïti de s’y intéresser ?
Ce que l’on constate ici, c’est que lorsqu’on discute avec les habitants, il y a une demande réelle et sincère d’information sur les séismes. De nombreuses personnes ont été, et restent encore, traumatisées par celui de 2010.
Des collègues sociologues ont interviewé les hébergeurs de nos stations et ont fait ressortir des éléments : tous disent qu’ils veulent de l’information précise sur la magnitude et sur la localisation exacte du séisme. Or cette information ne peut pas exister sans réseau efficace.
Par ailleurs, les hébergeurs ont envie de participer à quelque chose pour leur pays, ils souhaitent produire de l’information. Le troisième élément est la défiance des citoyens envers l’État, qui n’est pas en capacité à Haïti d’assurer ses missions de base.
Face à des défaillances, il faut trouver des solutions et ce réseau en est une. Nous essayons, avec nos collègues des sciences humaines, d’ouvrir un dialogue avec les hébergeurs sur la perception des séismes, des risques, comment ils juxtaposent différentes dimensions de réflexions sur le monde, sur la religion ; comment le vaudou, très en lien avec la nature et notamment sur leur perception des séismes, entre en jeu dans tout cela… Nous nous intéressons à toutes ces questions.
sciencesséismehaïti Le Figaro
Samuel Fitoussi: «En généralisant la discrimination positive, la France entre dans un engrenage malsain»
TRIBUNE - La discrimination positive, qui s’institutionnalise dans notre pays, est une rupture avec la tradition universaliste de la France. Et elle crée de nouvelles injustices, argumente le jeune chroniqueur.
Samuel Fitoussi est étudiant à HEC et diplômé de l’université de Cambridge. Il est également le fondateur du blog satirique «La Gazette de l’étudiant».
Les grandes idéologies du XXe siècle, qui sacrifiaient allègrement les libertés individuelles sur l’autel du supposé bien-être collectif, nous avaient vaccinés contre la pensée utilitariste. Le temps passe, les anticorps disparaissent et cette pensée revient en force, légitimant, au nom de vertueux objectifs, le retour de lois illibérales, l’acceptation d’injustices et l’abandon de notre héritage universaliste.
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La justice sociale a longtemps pris le parti de l’individu: il s’agissait de lui donner les armes, sous forme de droits inaliénables, pour le protéger de l’injustice et de la persécution par le groupe. Lorsque Martin Luther King déclare qu’il espère vivre un jour dans une nation où ses enfants «ne seront pas jugés sur la couleur de leur peau, mais sur la valeur de leur caractère», il se bat pour l’application de l’impératif catégorique de non-discrimination à l’échelle individuelle.
Or aujourd’hui, la justice sociale ne cherche plus à combattre l’injustice au niveau individuel, mais au niveau statistique, glissement qui écarte l’approche libérale et ouvre grand la porte à l’utilitarisme.
La discrimination selon le sexe ou la couleur de peau est désormais cautionnée en Occident si elle a des conséquences collectives jugées vertueuses. En France, où la parité est déjà une obligation légale dans de nombreux secteurs, la loi Rixain (votée en 2021) obligera toute entreprise de plus de 1000 salariés à compter au moins 40% de femmes parmi ses cadres dirigeants, sous peine de lourde sanction financière. Mais c’est mathématique: le respect d’un quota, dans un secteur où un groupe est sous-représenté, impose forcément de discriminer. Dans les professions davantage choisies par les hommes que par les femmes, des milliers de salariés méritant une promotion, parce qu’ils sont nés hommes, ne seront pas promus. Cette loi, indéfendable selon la morale kantienne (où la fin ne justifie jamais les moyens), l’est tout à fait d’un point de vue utilitariste (les injustices individuelles engendrées peuvent être légitimées par le bénéfice collectif: égalité de résultats, évolution des mentalités, etc.).
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Mais si l’individu n’est plus perçu dans sa singularité mais comme le représentant interchangeable de l’équipe à laquelle il appartient (la réussite d’une femme est souvent saluée car elle rapporte un point au FC Femmes, celle d’un «racisé» car elle signifie qu’une minorité ethnique est mieux représentée dans un secteur donné…), on prépare la disparition, dans les consciences, de l’individu au profit du collectif. Un basculement psychologique qui a constitué le prérequis à la légitimation de toutes les horreurs effectuées dans l’histoire au nom du Bien.
En attendant, cette obsession du statistique et du collectif fabrique souvent ce qu’elle entend résoudre, c’est-à-dire des antagonismes et du communautarisme. Affirmer que la discrimination d’un homme est justifiée en réparation de «siècles d’injustices passés», c’est faire de chaque homme le représentant de tous les hommes à travers l’Histoire, de chaque femme la représentante de toutes les femmes à travers l’Histoire, c’est créer artificiellement des appartenances communautaires. Et lorsque ces appartenances (souvent arbitraires puisque fonction des divisions statistiques à la mode) sont légitimées (institutionnalisées comme des catégories à partir desquelles il est juste de discriminer), elles prennent de la place dans l’idée que chacun se forme de sa propre identité. L’identité-singularité cède sa place à une identité-conformité, une identité de rattachement à un groupe.
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L’obsession du statistique s’étend même au domaine de la fiction, films et séries étant sommés de «représenter» fidèlement la société. À partir de 2024, l’Académie des Oscars, à Hollywood, ne récompensera plus que des œuvres respectant certains critères ethniques. En France, le Centre national du cinéma accorde une subvention «bonus» de 15% aux films dont les équipes de tournage sont paritaires et possède un fonds dédié au financement de productions invitant à l’écran «les populations immigrées». Le degré d’identification d’un spectateur à un personnage dépend-il des déterminismes biologiques de l’acteur qui l’incarne? Alors que la fiction doit être, selon l’expression de Milan Kundera, «l’exploration de l’âme humaine», on réintroduit aujourd’hui l’idée que cette âme n’est pas universelle. Sous couvert d’inclusivité, on érige des barrières.
La vision utilitariste, qui ne voit que des masses, brouille les lignes entre échelle collective et individuelle. Les Blancs ont, en moyenne, un revenu plus élevé que les «racisés»? Il existe un «privilège blanc» dont jouit chaque Blanc, même le plus défavorisé. Les femmes sont, en moyenne, moins représentées dans un secteur donné? Toutes les femmes y sont défavorisées et toutes - même celles de milieux sociaux les plus privilégiées - doivent être discriminées positivement. La logique est dangereuse: on déduit d’une disparité statistique entre deux groupes une réalité sur tous les membres qui les composent. Enfin, cette vision influence même nos capacités émotives: les faits divers qui nous attristent le plus sont ceux qui nous permettent, en fonction de nos biais idéologiques, de généraliser notre émotion au-delà du cas particulier et de souffrir pour un groupe.
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On explique souvent que les politiques de quotas sont vouées à disparaître une fois qu’elles auront produit leurs effets. On peut défendre l’inverse: toute loi ayant pour but de réparer une inégalité dont l’origine n’est pas légale accroît la perception de cette inégalité, puisqu’elle valide les hypothèses des militants les plus virulents. Peut-on critiquer l’idée de racisme systémique si, dans le même temps, on accepte celle de quotas pour les minorités ethniques? N’est-ce pas alimenter la prémisse (l’existence d’une barrière institutionnelle liée à la couleur de peau) dont on déplorera la conséquence (le discours victimaire et la culpabilisation d’un «système»)? De même, peut-on critiquer les «néoféministes» et leur façon de voir partout d’invisibles ficelles patriarcales si on approuve la loi Rixain? N’est-ce pas là encore alimenter une prémisse (les recruteurs ne souhaitent pas embaucher des femmes) dont on déplorera la conséquence (haine des hommes, féminisme guerrier, réunions en non-mixité…)? Parce qu’elle entretient un cercle vicieux de victimisation, une mesure de discrimination positive appelle à la mise en place d’autres mesures de discrimination.
«Molenbeek: quand un député socialiste n'y reconnaît plus la Belgique»
FIGAROVOX/TRIBUNE - Le président du parti socialiste flamand a déclenché une polémique après avoir déclaré qu'il ne se «sent pas en Belgique» à Molenbeek. Le sénateur honoraire belge Alain Destexhe voit, dans ces réactions indignées, un aveuglement face à l'échec de la société multiculturelle.
Émeutes en Suède: «Une partie de la population suédoise semble vouloir obéir à un autre système de “valeurs”»
FIGAROVOX/ENTRETIEN - Depuis jeudi 14 avril, deux villes au sud-ouest de Stockholm sont le théâtre d'affrontements entre les forces de l'ordre et des émeutiers, venus protester contre le mouvement anti-Islam «Ligne dure». Le journaliste d'origine suédoise Henrik Lindell décrypte la situation.
Champ-de-Mars: «Contrairement à ce qu'elle prétend, la mairie de Paris est tout sauf écologiste»
FIGAROVOX/TRIBUNE - L'équipe d'Anne Hidalgo avait prévu d'abattre des arbres centenaires, en vue du grand projet de rénovation du Champ-de-Mars, avant de rétropédaler face à la polémique. Didier Rykner y voit une manifestation supplémentaire de la gestion catastrophique de la ville en matière d'environnement.
Valeurs Actuelles
De quoi le retour de Karim Benzema en équipe de France est-il le nom ?
L’annonce par le sélectionneur national de l’équipe de France de football, Didier Deschamps, de la réintégration de Karim Benzema, après lui avoir infligé cinq ans de purgatoire, a suscité chez la plupart des journalistes et chroniqueurs sportifs, y compris chez nombre de ceux qui avaient légitimé son éviction puis son maintien, une vague d’enthousiasme sans mélange. Deschamps, artiste sans égal de la communication lisse et sans aspérités, adepte permanent du discours convenu sur les « valeurs » et l’exemplarité des joueurs sélectionnés en équipe nationale vis à vis des « jeunes », a brusquement fait volte-face en excipant d’un « besoin réciproque » (de renouer) entre le joueur et lui-même.
Si l’on comprend bien cette réciprocité d’intérêts, tant celui de Benzema d’effacer une tâche majeure sur son CV et de retrouver sur le plan national le vecteur du prolongement de sa brillante carrière en club, que celui de Deschamps, de continuer à sculpter sa statue sans laisser à la postérité l’image d’un entraîneur rancunier pour des raisons personnelles (tags « antiracistes » sur sa maison bretonne ; protection policière pour sa famille pour avoir prétendument « cédé à une partie raciste de la France »), il n’est cependant pas dénué de sens de s’interroger sur sa légitimité.
En effet, aucune des raisons qui avaient motivé la mise à l’écart du joueur n’a disparu. Celui-ci est renvoyé en octobre prochain pour complicité de tentative de chantage devant le Tribunal correctionnel dans l’affaire de la « sextape ». De surcroît, il n’a jamais cru utile de démentir ou de renier publiquement l’ensemble des propos dépréciatifs ou ambigus tweetés sur certains de ses coéquipiers de l’équipe de France, sur la Marseillaise ou sur son attachement préférentiel à l’Algérie par rapport à la France. Dès lors, de deux choses l’une : ou bien les raisons invoquées pour son éviction et le maintien de celle-ci pendant cinq ans étaient légitimes et force est de constater qu’elles le sont toujours aujourd’hui, faisant obstacle à son rappel ; ou bien elles ne l’étaient pas, et il convenait de le sélectionner en le faisant bénéficier de la présomption d’innocence et en passant outre le contenu de ses diverses prises de position.
Karim Benzema est au moins autant un symbole qu’un simple joueur de foot.
En réalité, la volte-face du sélectionneur s’explique par un pur « pragmatisme » qui est, au cas d’espèce, un autre nom de l’opportunisme. Il est en effet infiniment probable que Deschamps, constatant la pauvreté d’animation de sa phalange offensive lors des derniers matches de son équipe, a jugé que la présence de Benzema constituait le chaînon manquant permettant d’espérer remporter le prochain Euro. Ce faisant, il a délibérément sacrifié l’éthique et les valeurs d’exemplarité qu’il invoque en permanence à un « réalisme » de façade. Et ce, sans égard à un arrière-plan hautement symbolique.
En effet, Karim Benzema est au moins autant un symbole qu’un simple joueur de foot. Si son immense talent et son intelligence de jeu en font l’un des avant-centres les plus complets qui ait joué en équipe nationale, et s’il n’a jamais posé de problème comportemental dans les clubs au sein desquels il est passé, le garçon a toujours été aspiré, en dehors du rectangle vert, par un déterminisme ethnoculturel, d’ailleurs revendiqué, entretenu au contact des « racailles » de cités comme le révélait le contenu des écoutes téléphoniques de l’enquête pénale publiées par L’Equipe en 2015.
Au-delà même de cette trajectoire personnelle, il apparaît comme un symbole « du désamour entre Français », pour reprendre l’analyse du journaliste Alexandre Devecchio et incarne le dilemme identitaire d’une partie de la jeunesse issue de l’immigration, dans un sport qui se trouve lui-même à l’avant-garde de la société multi-ethnoculturelle mondialisée et de ses archétypes.
Tout ceci ne suffit assurément pas à en faire un coupable non plus qu’un pestiféré. Mais il est douteux que son retour en sélection pour des raisons purement utilitaristes dans un contexte sociétal fracturé réponde aux exigences essentielles d’exemplarité et d’incarnation nationale revendiquées de façon permanente par un sélectionneur qui les a manifestement passées par pertes et profits. Et l’on se consolera difficilement en imaginant que le jeu de l’équipe de France y gagnera sans doute ce que la cohérence morale y a d’ores et déjà perdu.
Valeurs Actuelles
Le magazine gay Têtu reproche à Karim Benzema de taire l’homophobie dans le foot
L'attaquant du Real Madrid aurait dérangé en esquivant une question sur le sujet
Alors qu’il répondait à une interview au quotidien espagnol El Païs, Karim Benzema a fait preuve d’un silence totale pour répondre plusieurs questions, selon le magazine gay Têtu. En effet, le footballeur n’a pas souhaité dire qu’elle était sa voiture préférée ni parler de sa réputation. Mais c’est surtout sa non-réponse sur l’homophobie dans le football qui a fait parler de lui. Le célèbre joueur est revenu sur la pression qu’il a subi lors de l’affaire de la sextape : «Dans une course, il y a toujours des hauts et des bas et c’était un point très bas», avant d’ajouter : «Mais chaque être humain est confronté à des défis. Les miens sont grands, et j’ai suffisamment de capacités psychologiques pour m’y adapter. Je n’abandonne pas.» comme l’a rapporté le quotidien Ouest France. En revanche, il n’a prononcé aucun mot sur les propos qu’il avait adressé à Mathieu Valbuena, le traitant de «tarlouze». Jugé sur ce point en 2015, Karim Benzema parlait d’un mot «amical» qu’on peut «dire à tout le monde, à ses amis, à ses potes ».
Une homophobie omniprésente
Selon Têtu, l’homophobie gangrène le football et l’attaquant du Real Madrid passerait sous silence cette réalité honteuse pour justifier ses paroles à l’encontre de son camarade il y a quelques années. De nombreux joueurs n’avoueraient pas leur homosexualité par peur du regard médiatique et sociétal. Dans plusieurs pays, le fléau semblerait gagner du terrain. En Allemagne par exemple, 800 footballeurs ont signé une déclaration contre l’homophobie. Quant au Royaume-Uni, deux joueurs ont témoigné de leur orientation sexuelle de manière anonyme mais aucun n’a officiellement fait de coming-out. En effet, ce n’est pas la première fois que des polémiques à caractère homophobes secouent le monde du football. L’été dernier, des banderoles affichant les termes «PSG-OM : 9 ans de sodomie» avaient fait l’effet d’une bombe lors de la finale du classico. Il y a quelques mois, en octobre dernier, le célèbre Neymar avait été accusé d’avoir insulté le joueur Alvaro de «putain de pédé» mais l’information n’avait pas pu être vérifiée. Le sportif brésilien avait alors échappé à de potentielles sanctions. Face à ces exemples d’événements caractéristiques, le magazine pro-LGBT s’est donc agacé du silence de Karim Benzema dans sa dernière interview.
Le Figaro
Présidentielle 2022 : Valérie Pécresse a refusé le don de Nicolas Sarkozy
Dinah CohenL'ancien chef de l'État a fait un don à la candidate pour l'aider à rembourser sa dette, selon les informations de Politico confirmées par Le Figaro.
Les bons comptes font les bons amis, dit l'adage auquel Valérie Pécresse semble se tenir. Selon une information de Politico , confirmée par Le Figaro, la candidate malheureuse des Républicains a récemment refusé l'argent de Nicolas Sarkozy. L'ancien chef de l'État lui avait pourtant fait un don pour l'aider à rembourser sa dette de quelque cinq millions d'euros, qui fait suite à son très faible score de 4,78%.
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Merci, mais non merci. «Elle ne demande pas la charité, mais la solidarité et l'amitié», a fait savoir l'entourage de Valérie Pécresse, alors que l'ancien président lui a adressé un virement bancaire d'une somme à quatre chiffres, en réponse à l'appel aux dons lancé au lendemain de sa défaite. Selon Politico, la présidente de la région Île-de-France aurait fait re-créditer l'argent sur le compte de Nicolas Sarkozy. «C'est une femme d'honneur», disent encore ses proches.
Le geste n'a visiblement pas suffi à faire oublier la difficile campagne présidentielle de Valérie Pécresse. Durant des mois, le dernier chef de l'État de droite s'est refusé à soutenir publiquement sa famille politique. En février, Le Figaro a même révélé les critiques fournies de Nicolas Sarkozy à l'encontre de la candidate. Avant de finalement prendre la parole durant l'entre-deux-tours pour appeler à voter pour Emmanuel Macron.
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Éric Piolle a aussi affiché son soutien au «combat des Hijabeuses», qui militent pour le droit de porter le voile pendant les compétitions sportives.
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L'élu s'est emporté au micro de France Inter, ce jeudi matin.
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Retrouvez tous les jours votre rendez-vous politique quotidien: «20h22 - La Lettre présidentielle».
Valeurs Actuelles
1er Mai, l’ultragauche fait sa fête
Paris, dimanche 1er mai 2022. « Siamo tutti antifascisti. » Poings levés, la cohorte débite son couplet anarchiste. Les drapeaux rouges sont fièrement brandis par les manifestants. Les applaudissements fusent. Une nuée d’individus encagoulés et intégralement vêtus de noir déborde la procession révolutionnaire. Le boulevard Voltaire, dans le XIe arrondissement parisien, est assailli. Un groupe de militants se rassemble devant un magasin. Agrippés à l’anse de leurs sacs à dos, ils forment une mêlée. Une masse noire s’abat sur la devanture du local commercial. Ils chargent encore et encore. Les antifas se déchaînent, frappant violemment du pied la vitrine de la boutique. Le Plexiglas se fissure. Les assaillants se livrent au pillage.
La marque de fabrique des manifestations d’extrême gauche
Bras tendus vers le ciel, certains vêtus de parkas et de sweatshirts grisâtres, ils allument des feux avec du mobilier urbain. Les braises incandescentes enflamment les façades de certains magasins. Les pompiers progressent difficilement entre les manifestants. L’un d’eux arme sa lance. Soudain, une antifa se jette sur lui. Elle tente de s’emparer de la lance. Le soldat du feu résiste. Il la fait reculer tout en la protégeant des braises. Elle lui assène plusieurs coups de poing dans la visière de son casque. On apprendra plus tard que l’antifa en question est “street medic”, ces médecins qui soignent les manifestants blessés. On a les soutiens qu’on mérite. Les grenades de désencerclement explosent dans la foule. Les policiers débordés se regroupent. Les antifas forment un bloc compact. Prêts à en découdre. Ils vocifèrent des insultes. Des chants hostiles aux policiers s’élèvent. Les forces de l’ordre s’élancent, matraque à la main et bouclier de protection à l’épaule. Les antifas tentent de se glisser entre les sections de CRS. Certains se jettent au sol, quand d’autres bondissent sur les policiers, qui, quand ils interceptent les antifas, sont la cible de jets de bouteille en verre. Les anarchistes entonnent au loin la Marche impériale, la célèbre mélodie de Star Wars.
Les magistrats font preuve d’une tolérance malsaine à l’égard de ces agissements
Cette scène de guérilla urbaine, on l’a vue moult fois : de 1er Mai en 1er Mai, les événements se répètent et se ressemblent. Policiers caillassés, vitres brisées, villes entières apeurées… La violence de l’ultragauche s’est glissée telle une mélodie entêtante dans la symphonie des manifestations. À l’automne 2018, l’extrême gauche s’empare du mouvement des “gilets jaunes” pour le rendre inaudible et violent. Surgit une nouvelle phraséologie destinée à qualifier les trouble-fête. Les termes “casseurs” et “Black Blocs” intègrent le langage courant, comme pour éviter d’étiqueter une base militante. La même année, pour le 1er Mai, le mouvement antifasciste s’était illustré : saccages dans les rues, saupoudrés d’affrontements avec les forces de l’ordre. L’opinion publique retiendra surtout le début de l’affaire Benalla, filmé ce jour-là par le journaliste militant Taha Bouhafs. Le scandale d’État prendra le dessus sur la violence manifestante. Quand cessera l’impunité ? « Les magistrats font preuve d’une tolérance malsaine à l’égard de ces agissements car ils ne constituent pas des crimes, déplore Cyril Hemardinquer, du syndicat de police FPIP et conseiller régional du Centre-Val de Loire. Mais si on prenait des vraies sanctions prévues par le code pénal, nombre de ces jeunes issus des classes aisées parisiennes, à la pensée gauchiste, cesseraient de casser. »
L’adage le martèle : un malheur n’arrive jamais seul. Souvent, l’impunité judiciaire se voit doublée d’une impunité médiatico-politique. De Libération au Monde en passant par Mediapart et Quotidien , les médias se font peu l’écho des dégradations. Côté politique, le microcosme se montre lui aussi bien taciturne. « Le soutien a été très limité. Il y a juste eu un tweet laconique de Gérald Darmanin, qui a dénoncé des violences inacceptables. Tous les hommes politiques attachés aux valeurs de la nation devraient apporter leur soutien à la police et à la gendarmerie nationales. Toutes les formations syndicales qui ont appelé à manifester devraient apporter leur soutien sans faille aux forces de l’ordre », se désole Cyril Hemardinquer.
Des bourgeois en manque d’adrénaline
À gauche de l’échiquier, Jean-Luc Mélenchon, fidèle à lui-même, verse dans le complotisme et la paranoïa : c’était lui, la star de cette fête du Travail, le sauveur de la gauche. Quelques bourgeois en manque d’adrénaline et de sensations fortes lui ont volé la vedette. « Les violences parasites du 1er Mai invisibilisent la marche des syndicats et servent la propagande à nos pires adversaires. Ras le bol. Le préfet de police savait. Incapable de garantir le droit de manifester en paix », tweete-t-il le soir même. L’indignité n’a de limites que son hubris.
Comment sonner le glas du serpent de mer des violences de la gauche en manif ? Pour Matthieu Vallet, porte-parole du Syndicat indépendant des commissaires de police, le problème doit être pris à la racine. « On sait que les violences de l’ultragauche, faite d’anticapitalistes, d’antifascistes et d’anarchistes, phagocytent les manifestations. Une grande partie est fichée S grâce au travail de la DGSI et du renseignement territorial français. On les connaît, ils ont déjà été interpellés et condamnés. Mais il nous manque l’autorisation administrative de nos préfets d’interdire leur venue dans ces manifestations. Malheureusement, nos dirigeants manquent de courage politique : on l’a fait pour le football, pourquoi on ne le fait pas pour les manifestations ? » En amont, la volonté politique est portée disparue. En aval, la volonté judiciaire est activement recherchée. Pour le 1er Mai 2023, on prend les mêmes et on recommence ?
Valeurs Actuelles
Covid-19 : la France va jeter 3,6 millions de doses de vaccin
D’ici à la fin du mois de mai, la France devrait jeter quelque 3,6 millions de doses du vaccin réalisé par AstraZeneca. Ces dernières arrivent en effet à péremption, comme près de 240 millions de doses stockées par les pays riches, partout dans le monde. En France, déjà, 218 000 doses d’AstraZeneca avaient été détruites en mars, selon les données de la Direction générale de la santé (DGS). Un problème de riches, pour des pays où près de 90% de la population est déjà vaccinée.
Aurait-il fallu expédier ces doses dans des pays dans le besoin, accusant une couverture vaccinale très basse ? En réalité, nuance Le Parisien, les pays africains ne sont plus réellement en manque de doses. « Est-ce que des vaccins sont disponibles ? Oui, et en quantité ! La donne a changé », explique au Parisien Yap Boum, représentant en Afrique de Médecins sans frontières (MSF). « Chaque Africain a un épidémiologiste dans sa poche. Il voit qu’il y a beaucoup moins de cas, beaucoup moins de décès… Et cela ne l’incite pas se faire vacciner ».
Un phénomène qui risque de s’amplifier
Depuis le début de la pandémie, 9,3 millions de doses de vaccins proches d’être périmées ont été distribuées via le système Covax. Mais le dispositif a mis du temps à se mettre en place, et ne s’est réellement montré efficace qu’après le ralentissement de la demande. Désormais, « compte tenu de la baisse de la demande et du manque de volonté de se faire vacciner dans les pays en développement, il est difficile (…) de trouver des pays bénéficiaires pour les doses excédentaires ». Ainsi, parmi les 3,6 millions de doses qui vont être jetées en France, un premier lot de 2,3 millions était destiné à Covax mais n’a pas trouvé preneur. Le reste – 1,3 million de doses – devait être alloué à un autre pays dans le cadre d’un don bilatéral. Finalement, ce dernier s’est désisté.
Et le phénomène risque de s’amplifier. La France, souligne Le Parisien, a reçu 11 millions de doses au mois de mars, et 13 millions en avril. Sur la même période, seuls deux millions de Français se sont fait injecter le vaccin.
New York Times - World
What to Look For in U.K. Local Elections
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National politics may not be front and center in voters’ minds, but how they cast their ballots could signal their opinions of the main parties.
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By Mark Landler, Stephen Castle and Megan Specia
LONDON — Rarely has the American political maxim “all politics is local” seemed more appropriate for an election in Britain.
When voters go to the polls on Thursday to select thousands of representatives in scores of local municipalities in England, Scotland and Wales, their choices will reverberate in British national politics, potentially serving as a referendum on the Conservative Party and its scandal-scarred leader, Prime Minister Boris Johnson.
Heavy Conservative losses could crystallize fears in the party that Mr. Johnson’s attendance at social gatherings that violated Covid restrictions has hopelessly tarnished his political brand — and, by extension, the party’s. That could provoke a no-confidence vote in his leadership, forcing him from office.
This does not mean the scandal over Downing Street parties is uppermost in the minds of many voters. They care more about quotidian concerns such as garbage collection, road maintenance and planning rules — issues that are controlled by elected local council members.
Why are the Conservatives vulnerable?
The Conservatives face stiff headwinds as Britain struggles with soaring energy and food costs. The scandal over illicit parties held at Downing Street has deepened the anti-incumbent mood, leading some Conservative members of Parliament to worry that Mr. Johnson could endanger their own seats in a future general election.
Although his energetic support of Ukraine and of its president, Volodymyr Zelensky, has changed the subject for now, Mr. Johnson still faces several developments that could further erode his standing.
The police could impose more fines on him for breaking Covid rules (he has already paid one). And a government investigator, Sue Gray, is scheduled to deliver a report on the affair that many expect will paint a damning portrait of the alcohol-fueled culture in Downing Street under Mr. Johnson.
While the Conservatives trail the opposition Labour Party in polls, a rout is far from a forgone conclusion. Labour did well in 2018, the last time that many of these seats were in play, which gives it less room to advance. While it may pick off some Conservative bastions in London, it could struggle to claw back seats in the “red wall,” the industrial strongholds in the north of England where the Conservatives made inroads in 2019.
Who’s voting and for what?
Voting is mostly to elect “councillors,” representatives in municipalities who oversee functions like filling potholes, collecting trash and issuing construction permits. Whatever happens, there will be no change in the national government led by Mr. Johnson. Turnout is likely to be low.
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Elections are taking place everywhere in Scotland, Wales and Northern Ireland, and there is also voting in parts of England. Politicians often look to the results as a test of the public mood, but some voters think more about their patch than about the big political picture. And because votes are cast only in some locations, these elections offer at best a fragmented sense of what the electorate is thinking.
What would victory look like?
Even before the first vote was cast, the parties were playing down how they expected to perform. It would be no shock on Friday, when the results pour in, if they all claim to be surprised by a better-than-expected result.
That’s all part of the game, because in local elections, shaping the narrative is particularly important. In 1990, the Conservatives famously painted defeat as victory by calling attention to symbolic wins in two boroughs in London: Wandsworth and Westminster.
Accordingly, the Conservatives do not appear ruffled to see predictions that they could lose 550 seats, because that sets the bar low. Labour, for its part, has dampened expectations by arguing that its strong performance four years ago, when many of the seats were last contested, gives it little room to improve.
The Conservatives would like to avoid a loss of more than 350 seats, but they could brush off 100 to 150 seats as typical midterm blues. A gain of more than 100 seats would be a big success for Mr. Johnson.
The Labour leader, Keir Starmer, would be disappointed if his party failed to score any significant wins; 50 to 100 seats would be a creditable performance. He also hopes to consolidate Labour’s grip in London.
Which races tell a broader story about British politics?
With results pouring in from across England, Scotland and Wales — as well as from elections for the Northern Ireland Assembly, where there are different dynamics at play — Friday could seem bewildering.
But a handful of races may illuminate the state of British politics. In London, Conservatives will struggle to hold on to the boroughs of Wandsworth and Westminster. Conservatives have controlled Wandsworth since the days of Prime Minister Margaret Thatcher. Westminster, where the Downing Street scandal is a local issue, has never been out of Conservative control.
In the North London borough of Barnet, where 15 percent of the population is Jewish, Labour, which had been criticized under its former leader, Jeremy Corbyn, for antisemitism, is looking for a redemptive win. Under Mr. Starmer, Labour has worked to root out antisemitism and mend its ties with British Jews.
In the “red wall,” Labour’s ability to reverse Tory inroads will face a test. The Conservatives won a parliamentary by-election in Hartlepool, a port city in the northeast of England, last year. But the local election there is likely to be tight. A Conservative running for a city ward seat urged voters: “Don’t punish local Conservatives for the mistakes made in Westminster.”
In Scotland, the question is whether the Conservatives can maintain gains made in the last vote in 2017, when it won the second-largest number of votes, after the Scottish National Party. Polls show that the popularity of the Tories has been damaged in Scotland by the Downing Street scandal.
What does the rise of nationalists mean for the Northern Ireland election?
Elections for Northern Ireland’s legislature could deliver the most far-reaching results. The Irish nationalist party, Sinn Fein, was well placed to win the most seats, which would represent an extraordinary coming-of-age for a political party that many still associate with years of paramilitary violence.
The results, not expected until Saturday, could upend the power-sharing arrangements in the North that have kept a fragile peace for two decades. In polls this past week, Sinn Fein held a consistent lead over the Democratic Unionist Party, which favors Northern Ireland’s current status as part of the United Kingdom.
Sinn Fein has run a campaign that emphasizes kitchen-table concerns such as the high cost of living and health care — and that plays down its ideological commitment to Irish unification, a legacy of its ties to the Irish Republican Army.
The only immediate effect of a Sinn Fein victory would be the right to name the first minister in the next government. But the unionists, who have splintered into three parties and could still end up with the largest bloc of votes, have warned that they will not take part in a government with Sinn Fein at the helm.
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Le Figaro
Qu'est-ce que le «panic buying», qui touche actuellement les consommateurs ?
Depuis peu reviennent les achats guidés par la panique. Emily Mayer, experte des produits de grande consommation à l'institut IRI, et Fanny Parise, anthropologue, nous éclairent sur la question.
«La cigale ayant chanté/ Tout l'été,/ Se trouva fort dépourvue/ Quand la bise fut venue.»: il est fini le temps des chansons, place aux provisions ! Appelé communément le «panic buying», littéralement l'achat lié à la panique, un comportement particulier de consommation sévit actuellement dans les rayons des supermarchés et hypermarchés.
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Les inquiétudes autour de la disponibilité d'huile de tournesol ainsi que de colza en raison de la guerre en Ukraine ont poussé certains consommateurs à se ruer sur ces produits. Au global, le prix des huiles a augmenté de près de 10% en avril, selon l'IRI. Pourtant des solutions existent. Et selon Emily Mayer, experte à l'IRI, les réserves d'huile de tournesol sont suffisantes jusqu'au mois d'octobre.
Alors comment expliquer cette crainte subconsciente du manque, matérialisée par le «panic buying» ?
Différents types de comportements
Pour mieux comprendre, il est nécessaire de revenir aux sources. Le dieu Pan est le dieu de la nature sauvage. C'est de cette origine mythologique que vient l'adjectif «panique»: cet état émotionnel serait mû par des «forces invisibles et mystérieuses de la nature» selon le dictionnaire CNRTL.
C'est précisément ce comportement que l'on retrouve chez les consommateurs qui se ruent actuellement dans les rayons des magasins, à la recherche du précieux sésame, l'huile de tournesol et désormais celle de colza.
Pourtant, ces consommateurs sont loin d'avoir des motifs tout à fait irrationnels, comme le souligne Fanny Parise. Selon l'anthropologue, il existe différentes logiques d'acteurs et les classes populaires, qui ne disposent guère d'autres choix, adoptent des stratégies tout à fait justifiées: il faut acheter avant que les prix ne se mettent à grimper. Cette surconsommation s'explique: chaque individu voit dans la consommation une valeur refuge puisqu'elle était synonyme de richesse au XXème siècle, selon Fanny Parise.
« Les gens voient cette crise logistique comme une crise de la modernité. »
Au-delà, l'émotion face à cette crise est celle face au changement, qui crée un sentiment de manque. La peur, c'est celle de voir la fin d'une routine, précieuse et stable dans cette période où s'ensuivent des périodes de crise.
L'anthropologue observe aussi que le «panic buying» met en exergue une tendance manichéenne à vouloir catégoriser les individus en Bien ou en Mal: d'un côté, les individus irrationnels qui se jettent sur les bouteilles d'huile et de l'autre, «les enfants gâtés», pour reprendre le titre éponyme de Fanny Parise. Ce terme fustige dans son ouvrage des individus moralisateurs, «sans conscience de classe qui critiquent la société de consommation tout en permettant au système de perdurer».
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De plus en plus répétitif
Les ruptures de chaînes de logistiques dues à des achats atypiques de masse sont comme un relent du premier confinement en mars 2020 avec un retour d'une forme de rationnement, appelée «quotas», sur des produits élémentaires. « J'avais une collègue, mère de quatre enfants, qui ne pouvait même pas prendre assez de yaourts pour sa famille pendant le premier confinement» témoigne Emily Mayer, qui dénonce le « panic buying» comme une «pénalisation du collectif». In fine, cet écho au «panic buying» de mars 2020 semble augurer le caractère cyclique de ce phénomène.
Ce comportement, dans notre société d'abondance, devrait devenir un élément structurel de notre société, souligne Fanny Parise. D'autant que les aléas climatiques, selon Emily Mayer, de plus en plus récurrents, renforcent une inflation encore aujourd'hui conjoncturelle mais qui pourrait se généraliser. Et par conséquent, le risque de pénuries et de tendance au «panic buying» serait de plus en plus répétitif selon Emily Mayer.
Peut-être nous reste-t-il à danser, comme nous le suggérerait notre bon La Fontaine, pour faire tomber la pluie? Il est néanmoins peu probable que de l'huile nous tombe du ciel...
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Le litre de gazole n'est pas redescendu sous la barre de 1,80 euro depuis fin février. L'incertitude maintient les prix à un niveau élevé.
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Valeurs Actuelles
« Zone de non-droit » : face à l’insécurité, Renault ferme une de ses concessions
En décembre prochain, le groupe Renault fermera son site de Vaulx-en-Velin (Rhône), qui comprend une concession et des ateliers. 105 salariés devraient être répartis sur trois autres sites lyonnais, selon un rapport du groupe expliquant son choix. Un départ motivé par des questions de rentabilité… mais surtout par l’insécurité. Dans son document, note Le Parisien, Renault évoque une concession située à proximité « des zones de trafic et de non-droit ». Un environnement proche qui s’avère « clairement défavorable à [l’] activité » du groupe.
« L’établissement s’entoure aussi d’une population à faibles revenus par foyer, inférieurs à la moyenne nationale », poursuit la direction du groupe, décrivant une sociologie peu susceptible de favoriser la rentabilité du site.
Population locale stigmatisée
De telles motivations de départ ont évidemment fait bondir les élus locaux de Vaulx-en-Velin… mais pas nécessairement pour les bonnes raisons. « Je suis abasourdie par de tels propos, que je ne laisserai pas passer car ils sont inacceptables », a ainsi déclaré l’élue Ange Vidal – candidate aux municipales de 2020 avec l’étiquette du PCF. L’élue de gauche accuse le groupe Renault « de discriminer la population d’une ville, de la stigmatiser ». Le préfet et la mairie de Vaulx-en-Velin ont également fait parvenir une lettre à Renault, condamnant « la facilité intellectuelle consistant à stigmatiser la commune et ses habitants pour justifier cette décision ». Quand le sage montre la lune…
Le Figaro
Face aux refus d'obtempérer, les policiers se sentent de plus en plus désarmés
Nicolas DaguinPar crainte des conséquences sur leur carrière, voire leur vie, certains agents préfèrent «laisser passer» plutôt que d'intervenir «à tout prix», sur ce qui n'est au départ qu'un délit routier.
«Intervenir lors d'un refus d'obtempérer, c'est aujourd'hui prendre le risque de tout perdre. Notre carrière, notre famille, notre vie. À quoi bon ?», s'agace d'emblée un policier parisien. Comme beaucoup de ses collègues, il se dit choqué par l'affaire du Pont-Neuf, dans laquelle un de leurs collègues a été mis en examen pour «homicide volontaire» après avoir ouvert le feu sur un véhicule qui fonçait à contresens dans sa direction, tuant les deux personnes à son bord, dimanche 24 avril dernier.
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Une décision qui est allée au-delà des réquisitions du procureur de la République de Paris. «La seule volonté des policiers lors des refus d'obtempérer est de mettre fin à une infraction, voire de se protéger quand on leur fonce dessus, ce qui arrive fréquemment, disons-le. En tout état de cause, ce n'est certainement pas de tuer un homme. Mais encore une fois, la justice se range du côté de la délinquance. Et la police se retrouve mise au ban, pieds et poings liés», poursuit le même agent parisien.
Un refus d'obtempérer toutes les vingt minutes
De fait, des accidents parfois mortels sont régulièrement provoqués par des délits de fuite. Le 25 avril, à Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis), un homme a percuté de plein fouet un bus à un carrefour après avoir tenté de semer deux motards de la police. Au Mans, le 6 août 2020, un brigadier de 43 ans est décédé après avoir été traîné sur plusieurs mètres par un individu qui refusait de descendre de son véhicule. Selon des chiffres du ministère de l'Intérieur, un refus d'obtempérer aurait été recensé toutes les vingt minutes en France au cours de l'année 2020.
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Le refus d'obtempérer est pourtant durement sanctionné par la loi : les contrevenants s'exposent à une peine d'un an d'emprisonnement et 7500 euros d'amende. Mais dans les faits, cette sanction serait «rarement, voire jamais appliquée», estime un policier de la banlieue parisienne. Ce dernier assure qu'à l'inverse, les agents qui interviennent dans pareille situation, risquent gros, notamment s'ils viennent à faire usage de leur arme de service. Une peine d'un an de prison ferme a par exemple été requise le 30 mars dernier à l'encontre d'un policier municipal de 49 ans, jugé par le tribunal correctionnel de Lyon pour avoir fait usage de son arme de service, lors d'une intervention, tirant dans les pneus d'un véhicule cherchant à fuir. Nombre de policiers préfèrent dès lors «laisser passer» plutôt que d’intervenir «à tout prix», par crainte des conséquences, assure un agent.
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La loi encadre strictement l'usage de leur arme de service par les forces de l'ordre : seulement «en cas d'absolue nécessité et de manière proportionnée», comme le précise l'article L435-1 du Code de la sécurité intérieur entré en vigueur le 28 février 2017.
«L'approche judiciaire légitime en quelque sorte le refus d'obtempérer»
«L'approche judiciaire légitime en quelque sorte le refus d'obtempérer», abonde en ce sens maître Laurent-Franck Liénard, l'avocat du policier mis en cause dans le dossier du Pont-Neuf. Il y a, selon lui, une inversion de la charge de la preuve qui dessert l'action policière aujourd'hui : «On affiche une sévérité à l'égard des policiers tandis que l'on affiche une compréhension à l'égard de ceux qui enfreignent la loi, c'est désolant.»
« Il y a dans ce pays des magistrats qui sont farouchement opposés à la police et qui jugent des ouvertures de feu sans jamais avoir tenu une arme dans leurs mains. Ceux-là sont en quelque sorte hors-sol. »
«On ne peut pas d'un côté nous demander de faire preuve de fermeté et de sévérité sans nous sécuriser juridiquement de l'autre. Cela n'a aucun sens, on nage en pleine schizophrénie, estime de son côté David-Olivier Reverdy, le secrétaire national adjoint du syndicat Alliance Police Nationale. Les décisions de justice qui sont prises contre les policiers n'ont pour seules conséquences que de nous désarmer et de donner du crédit aux délinquants. Voilà le message qui est passé».
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Tandis que certains policiers militent pour la mise en place d'une présomption de légitime défense accordée aux forces de l'ordre - il appartiendrait désormais à la personne visée par un policier de démontrer qu'elle a fait l'objet d'un usage abusif de la force -, Me Liénard bataille davantage pour la création d'une juridiction spécialisée avec des magistrats «qui savent de quoi ils parlent». Pour l’avocat, la présomption de légitime défense «entraînerait une désinhibition chez les policiers, mais cela ne changerait pas l’approche des magistrats». Or, c’est bien sur ce point qu’il faut plancher, estime-t-il. «Il y a dans ce pays des magistrats qui sont farouchement opposés à la police et qui jugent des ouvertures de feu sans jamais avoir tenu une arme dans leurs mains. Ceux-là sont en quelque sorte hors-sol. Il y a urgence à ce que la justice ressorte son glaive et tape sur les bonnes personnes, en assurant avec fermeté l'application de la règle.»
Pas question en tout cas de désarmer les policiers, selon l'avocat, comme cela a pu être évoqué, en inspiration au modèle anglo-saxon : «Le niveau de criminalité et de sauvagerie que l'on connaît en France justifie à lui seul que les policiers soient armés et puissent se défendre», conclut Me Liénard.
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New York Times - World
Russia-Ukraine War
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Anti-Putin Russians Are Leaving, With a Push From the Kremlin
Many Russians who are designated “foreign agents” by the government view it as another form of repression that makes living in the country, or returning to it, untenable.
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By Neil MacFarquhar
When Karen Shainyan opened his Facebook page one recent day, it was overflowing with messages reading “Congratulations!”, as if it were his birthday. There were also expressions of sympathy.
It took Mr. Shainyan, a Russian gay rights advocate and a journalist, a moment to digest the mixed messages: The Kremlin had just labeled him a “foreign agent” — a designation that many opposition figures take as validation of their work, but one that significantly complicates their lives.
The government uses the label to ostracize and diminish opposition figures and organizations — tantamount to branding them enemies of the state. More than 400 people or organizations have been designated foreign agents since the label first started at the end of 2020, with new names now announced virtually every Friday. There is no prior warning or explanation from the government.
Analysts and opposition figures say the designation is a way of ratcheting up the repression that is contributing to the surge in exiles.
Mr. Shainyan was, by his own reckoning, in good company. The seven other people on the foreign agents list that week included a prominent political scientist; a journalist with a wildly popular interview program; and a well-known cartoonist who consistently skewered President Vladimir V. Putin.
Some of those designated, like Mr. Shainyan, had already departed Russia, with the label seemingly meant to coerce them into staying away. “They want to squeeze the active people — not to kill them or to put them in jail — but to squeeze them out, across the border,” he said in a telephone interview from Berlin, where he had landed after fleeing Russia last month.
Those being pushed out joined an exodus of tens of thousands of Russians who have fled the country since the invasion of Ukraine on Feb. 24, a flood of talented, highly educated Russians who have decided that they would prefer exile to living in an authoritarian state.
The exiles include many people not directly involved in politics — technology specialists, entrepreneurs, designers, actors and financiers — countless professionals either directly engaged with the global economy or who just wanted to feel connected to the wider world.
Tough economic sanctions and a sweeping withdrawal of Western firms from Russia are gradually strangling those opportunities.
“Russia is losing a lot of great people,” said Serob Khachatryan, 39, who had started a cryptocurrency business in Moscow right before the invasion and is now in Armenia, working with other IT professionals to find ways to both help Ukrainians and to undermine Mr. Putin. “It is going to end up being just the army with nuclear weapons and the oil and gas. That is what Putin wants. I think Russia needs more than that.”
Among those designated a foreign agent along with Mr. Shainyan was Ekaterina Schulmann, a political science professor at the Moscow School of Social and Economic Sciences, a rare private university and one with a reputation for being a liberal bastion. “Anyone can be on that list, so why not me?” she said. “This looks very much like an attempt to drive people out.”
Ms. Schulmann said in an interview that she had anticipated ending up on the list. Police investigators had recently demanded more information about her ties to the university. Six people connected to it have already been detained, including three charged with embezzling public funds, in a case that many consider politically motivated.
In addition, Ms. Schulmann, the host of a YouTube political talk show with nearly one million subscribers, had described the invasion as watching a “catastrophe” unfold.
Leaflets featuring her face and the wording “She Supports Ukrainian Nazis” were hung at one of her former residences. Ms. Schulmann had announced on her show just days before she was labeled a foreign agent that she was in Berlin under a yearlong fellowship at the Robert Bosch Academy.
“Shortly it will be impossible to work as a professional in my field in Russia,” she said. She suggested that the length of the war will determine whether the political situation improves. “If it does not, you will probably see that the public sphere in Russia will be largely cleaned, purged of its liberal, humanistic elements.”
The Kremlin has long encouraged its critics to leave, and Mr. Putin made his scorn for dissenters amply clear in March, saying in a nationally televised speech that he considered those who identified with Western values “scum and traitors.” He threatened to remove them from society, while his spokesman, Dmitri S. Peskov, said the “cleansing” would happen spontaneously as disloyal people moved abroad.
The law on foreign agents linked the designation to receiving funds from outside Russia, but the term has historically been associated with spies and infiltrators. The most recent additions to the list of foreign agents have been heavily weighted toward journalists and gay rights activists. But the circle of people targeted in recent months has widened to include any stripe of critic.
Ms. Schulmann once served on the presidential Human Rights Council. Alexei Venediktov mingled at receptions with all manner of Kremlin advisers for many years when he was the editor in chief of the Echo of Moscow radio station, a favorite of the liberal intelligentsia that was closed in February. A hugely popular rapper, known by his stage name, Face, was the first musician to be designated.
Russia-Ukraine War: Key Developments
In Mariupol. Russian soldiers breached Ukrainian defenses around the Azovstal steel plant, as Moscow’s forces mounted a final push to seize the port city. Gaining full control of Mariupol would allow President Vladimir V. Putin to claim a victory days before a highly symbolic Russian holiday.
Victory Day concerns. There are growing fears among Western officials that Mr. Putin may use the Russian holiday on May 9, which commemorates the Soviet Union’s triumph over Nazi Germany, to turn what he calls a “special military operation” in Ukraine into explicit, all-out war.
Targeting Russian generals. The United States has provided real-time intelligence to Ukraine that has allowed them to target and kill many of the Russian generals who have died in the war, according to senior American officials. Ukrainian officials say they have killed approximately 12 Russian generals.
Russian oil embargo. The European Union unveiled a plan to halt imports of Russian crude oil in the next six months and refined oil products by the end of the year. If approved as expected, it would be the bloc’s biggest and costliest step yet toward ending its own dependence on Russian fossil fuels.
Those designated must put the label prominently on all their work — stigmatizing them — and file frequent, and onerous, financial disclosure forms.
For more than two years, Mr. Shainyan has used his YouTube channel to focus on L.G.B.T.Q. life, a fraught topic in Russia, where vaguely defined laws make it illegal to distribute “gay propaganda” to minors. He sought to encourage gay Russians to be less closeted as well as to promote greater acceptance among the Russian population.
Mr. Shainyan, 40, took his camera to provincial outposts like Kazan, Irkutsk and Vladivostok. “I don’t want to hide, I want to live freely,” said Ivan, a young entrepreneur among the dozen gay or transgender people featured in Mr. Shainyan’s “Queerography” program from Irkutsk, near Lake Baikal.
Mr. Shainyan always thought he might be labeled a “foreign agent” for that work, especially since he received financial backing from abroad, so the fact that it only happened now made him think that his more recent interviews with prominent critics of the war might have landed him on the list, and not his gay activism.
Russia seems to experience mass emigration with a certain painful regularity. An estimated one million Russians fled in the early 1920s after the Russian Revolution and civil war. Among the most famous were painters like Marc Chagall and Vasily Kandinsky, as well as the writers Vladimir Nabokov and Ivan Bunin, the first Russian to win the Nobel Prize for Literature. In 1991, the chaos following the collapse of the Soviet Union prompted another wave of exiles, especially among scientists.
“It seems like in Russia, one or two generations grow up and then the latest revolution or war happens and then part of that generation leaves,” said Grigory Sverdlin, 43, who used to run a charity called Nochlezhka that had established roughly a dozen facilities for the homeless in St. Petersburg and Moscow. “It is clear that the departure of active, educated people is bad for the country’s economy, it is bad for the country’s culture, and by culture I also include political culture.”
But previous emigration waves extended over years, not months.
“It was not abrupt, there was nothing like this,” said Konstantin Sonin, a Russian economist at the University of Chicago and Kremlin critic who left in 2015 after being fired from his university job.
Aleksei Skripko, 47, who ran a small simultaneous translation business, left with his wife and four children. They had avoided politics, but the sense of tightening repression was inescapable. He said he had been absolutely certain there was no chance the Soviet Union could be resurrected. “What I am seeing now tells me that I am wrong,’’ he said, “and that I have been wrong all my life.”
Mr. Sverdlin, now in Tbilisi, Georgia, decided to leave because he could not stay silent about the war and he had been warned that his one-man protests, although legal, had attracted attention from law enforcement. He called the decision the hardest of his life, quoting a line from an émigré poet who departed after the civil war: “There was this entire world; now there is not.”
Sophia Kishkovsky and Alina Lobzina contributed reporting.
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Le Figaro
La circulation sera globalement au vert ce week-end, selon Bison futé
Le FigaroPeu de ralentissements sont attendus malgré le retour des vacanciers de la zone C. Seule l'Île-de-France devrait connaître des difficultés dans l'après-midi du samedi 7 mai.
La circulation est classée au vert dans toute la France du vendredi 6 au dimanche 8 mai selon Bison futé, l'organisme interministériel d'information routière. Seule la journée du samedi 7 mai a été classée Orange pour l'Île-de-France. Les principales difficultés sont attendues le samedi en Île-de-France dans le sens des retours. Ce week-end marque le retour des congés scolaires du printemps et le retour de vacances de la zone C, qui comprend les académies de Créteil, Montpellier, Paris, Toulouse et Versailles.
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Ce samedi, les premiers ralentissements liés aux retours des vacanciers pourraient apparaître en région parisienne dès le tout début de l'après-midi sur l'autoroute A10, entre Janvry et Wissous. Des difficultés pourraient être rencontrées ensuite sur l'autoroute A6 entre Corbeil et Wissous. À partir du milieu de l'après-midi, des ralentissements sont attendus aux portes de Paris pour accéder au boulevard périphérique et sur les rocades. La circulation pourra rester dense jusque tard dans la soirée, indique Bison futé. L'organisme conseille aux automobilistes de traverser l'Île-de-France dans le sens des retours avant 14 heures ce samedi et d’éviter l'autoroute A10 au niveau de la barrière de péage de Saint-Arnoult de 13 à 20 heures.
Prime d'activité: un simulateur pour connaître ses droits
La Caisses des Allocations familiales (CAF) a mis en ligne un simulateur pour tenir compte des dernières annonces gouvernementales. Elle rappelle notamment qu'il faut «avoir une activité professionnelle et percevoir des revenus modestes» mais aussi «résider en France de manière stable et effective».
Paris : la RATP retire temporairement du service 149 bus électriques après deux incendies en un mois
Quelques semaines après un premier incendie, un tout récent «bluebus» s'est embrasé ce vendredi devant la bibliothèque François Mitterrand. Le même jour, un bus électrique d'une marque différente a pris feu à Carcassonne.
Pizzas Buitoni : 50 contaminations à la bactérie E. coli confirmées, dont deux décès
48 enfants et 2 adultes ont développé des symptômes en lien avec la consommation de pizzas Fraîch'Up, d'après les dernières investigations révélées par Santé Publique France.
Regarder la vidéo L'Humanité
Ces questions posées à la condition humaine
Nos recommandations culturellesEssai Dans cet ouvrage collectif, des scientifiques cherchent à répondre à la fois aux interrogations existentielles et aux grands défis à relever pour notre survie.
Paul MazliakSapiens : métamorphose ou extinction ? Ayant rassemblé vingt et un scientifiques de toutes disciplines, l’équipe de direction de l’ouvrage leur a posé les grandes questions accompagnant la condition humaine. La première porte sur les origines de l’homme : d’où venons-nous ? Notre présence sur Terre est un épiphénomène.
La Terre existe depuis 4,5 milliards d’années. Nos ancêtres australopithèques sont apparus en Afrique, il y a seulement 4 millions d’années. Homo sapiens n’a que 300 000 ans. Il succède à Homo erectus, H. floresiensis, aux Néandertaliens, aux Denisoviens et encore à d’autres espèces d’homininés. Homo sapiens seul a le langage symbolique et la pensée. C’est un être social qui peuple la Terre entière. Nos villes ont été construites il y a moins de dix mille ans. Mais le temps long a été effacé par l’accélération des transports et le perfectionnement des moyens de communication.
Les philosophes ensuite se demandent : qui sommes-nous ? L’injonction de Socrate « Connais-toi toi-même » est le point de départ de notre identité. Les trois états successifs de l’humanité, selon Auguste Comte, théologique, métaphysique et scientifique, l’état actuel, pourraient nous faire dire : « Je suis dans mes 20 000 gènes. » Mais la construction de notre identité, qui évolue avec le temps, est directement liée aux rapports avec notre entourage. De plus, nos gènes ne sont pas seuls : les microbiotes symbiotiques qui peuplent notre organisme apportent environ 10 millions de gènes. Alors, où en sommes-nous ? Nos cerveaux recréent des images fausses de la réalité, accordées à nos perceptions et nos désirs. Cette réalité « virtuelle » est considérablement amplifiée par les technologies numériques et l’intelligence artificielle.
Faisons le point sur notre consommation d’énergie : pour vivre (s’alimenter, se loger, etc.), chaque homme consomme en moyenne 1 million de watts/heure/an. En 2016, la consommation effective de l’humanité a été en moyenne, par homme, de 21,4 millions de watts/heure/an, à cause des transports, de l’industrie et de l’agriculture. Si nous sommes 10 milliards en 2050, contre 8 milliards aujourd’hui, il faudra développer considérablement la production décarbonée d’énergie électrique : nucléaire, hydraulique, photovoltaïque, éolienne en mer. Donc, où allons-nous ? L’homme du futur sera-t-il mieux soigné, plus instruit, plus économe que l’homme actuel ? Cela impliquera bien des métamorphoses : changer l’habitat, végétaliser les villes, etc. Alors que pouvons-nous faire ? En Europe et en Amérique du Nord, un besoin de démocratie participative s’affirme. Dans le reste du monde, la démocratie reste à développer.
Peut-on compter sur les technologies numériques pour accomplir ces tâches ? Il faudrait d’abord réduire l’addiction des individus aux réseaux sociaux. Il faudra promouvoir la bioéconomie produisant, à moindre coût, grâce aux biosynthèses bactériennes, des matériaux recyclables, des aliments et des médicaments. Un seul système de santé devra réunir les médecines humaine et vétérinaire. Enfin, les robots électroniques, déjà bien perfectionnés, nous permettront, avec l’intelligence artificielle, de percevoir et d’agir à longue distance, y compris dans l’espace, comme aujourd’hui certains chirurgiens.
Essaissciences New York Times - World
Russia-Ukraine War
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Nicaragua’s Secretive Ruling Family Reaches Out Quietly to the U.S.
Sanctions intended to thwart the president’s dictatorial actions have hit his family and inner circle hard. More pain is expected as sanctions hit Russia, an ally.
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By Maria Abi-Habib
Nicaragua’s ruling family has largely weathered sanctions imposed by the United States in recent years as American officials accused the country’s government of sliding toward autocracy.
Now, it seems, the family’s resolve may be breaking.
Shortly after Russia’s invasion of Ukraine, the most prominent son of Nicaragua’s autocratic president, Daniel Ortega, quietly approached Washington to restart dialogue, according to officials and diplomats familiar with the outreach, as the Biden administration levied sanctions against Moscow, one of the Central American nation’s few remaining allies.
The key topic on his mind: sanctions relief for the family.
The meteoric rise of the son, Laureano Ortega, has helped the family consolidate power; he now manages Nicaragua’s most important relationships, forging landmark diplomatic and energy agreements with high-level Chinese and Russian diplomats.
A senior U.S. State Department official was dispatched to Managua to meet with Laureano Ortega in March, but the meeting never took place after the Ortegas seemingly got cold feet. Mr. Ortega, 40, is seen by some analysts as a favorite to succeed his father, 76, a former revolutionary leader who is said to be in poor health.
Despite Daniel Ortega’s frequent denunciations of Washington, Nicaragua’s economy relies heavily on the United States, its largest trading partner by far. Russia, Venezuela and Cuba, Mr. Ortega’s stalwart allies, do not make the list of Nicaragua’s top five trading partners.
But sanctions intended to thwart Mr. Ortega’s dictatorial tendencies have hit the family and its inner circle hard; top generals and several of the president’s children, including Laureano, have been sanctioned by Washington, their businesses blacklisted and accused of laundering money for the regime.
The high-level nature of the overture was taken as a signal by Washington that Latin America’s autocracies may be rethinking their alliance to Russia’s president, Vladimir V. Putin, as his country’s military is bogged down in Ukraine and its economy ravaged by sanctions.
The Biden administration hopes to make inroads with Mr. Putin’s Latin American partners by portraying Russia as a declining power with little to offer.
On March 5, shortly after Russia’s invasion, senior American officials flew to Venezuela for talks, the highest-level negotiations between the countries in years. Those talks secured the release of two imprisoned Americans while President Nicolás Maduro of Venezuela signaled a willingness to increase his country’s oil production if Russian oil exports were banned.
The United States was quick to ban Russian oil, and the European Union is just now on the verge of imposing its own embargo.
The ruling Nicaraguan regime finds itself in a precarious financial state.
“Russia cannot give them money now and the Venezuelan wallet is closed,” said Arturo McFields, Nicaragua’s former ambassador to the Organization of American States, who resigned in March to protest Mr. Ortega’s dictatorial rule.
Mr. McFields said he was briefed on Nicaragua’s outreach to Washington before he resigned and added that the Ortega family and its inner circle were reeling under American sanctions.
The president’s children are unable to live the comfortable lives to which they have grown accustomed, while the money needed to pay pro-government paramilitaries or expand the police force to manage growing dissent is dwindling every month, Mr. McFields and a former senior American official said.
With Russia and Venezuela suffering under their own sanctions, Nicaragua has nowhere to turn to for economic relief, Mr. McFields said.
Speaking of the Ortegas, he said, the “family needs money to keep their cronies, the police and their paramilitaries happy because they have nothing to offer but repression.” He added, “But they know that’s not good because they are creating a melting pot for another April 2018,” a reference to massive protests against Mr. Ortega’s rule that were violently quelled by police and pro-government paramilitary groups.
Laureano Ortega aimed to secure sanctions relief for the Ortega family and its inner circle in exchange for releasing political prisoners, a priority for the Biden administration, according to American officials with knowledge of the talks.
Mr. Ortega’s spokeswoman and vice president, his wife, Rosario Murillo, did not respond to questions about the talks, instead emailing revolutionary slogans. In the past she has denounced the sanctions as imperial aggressions.
A senior State Department official said it was unclear whether Laureano Ortega’s outreach was prompted by fears that Russia’s growing isolation would affect the Ortega regime, which is increasingly seen as a pariah state by much of Latin America, or whether it was the byproduct of internal dissent between the family and the “old guard” — the president’s allies from his Sandinista days who currently serve in his government.
As the family increases its grip over the state, members of the old guard are increasingly at odds with the Ortega family — uncomfortable with their growing dynastic ambitions — and are also affected by Washington’s sanctions, according to the American official and Mr. McFields. The State Department official spoke on condition of anonymity to discuss a sensitive matter that has not been reported.
“A key takeaway from this outreach is that the U.S. sanctions on Nicaragua clearly have the family’s attention,’’ said Dan Restrepo, a former national security adviser for Latin America under President Barack Obama. “Probably even more so as the U.S. ramps up its sanctions regime against Russia. That combination is clearly hitting pretty hard when it comes to regime insiders.”
If the Ortega family is willing to discuss releasing political prisoners, Washington will engage, the State Department official added. If not, Washington is preparing to apply additional pressure on the regime with more sanctions.
Laureano Ortega approached Washington through a third party, the official said, but declined to comment further. Another person familiar with the talks said Mr. Ortega approached the State Department through Nicaragua’s ambassador to Washington, Francisco Obadiah Campbell Hooker.
When reached by telephone, Mr. Campbell denied that and said he had no knowledge of the matter.
Laureano Ortega currently serves as a presidential adviser managing Nicaragua’s trade, investment and international relationships. Last year, he met with China’s deputy foreign minister to sign an agreement withdrawing Nicaragua’s recognition of Taiwan and he forged the first nuclear cooperation agreement with Russia.
Mr. Restrepo said the high-level outreach reinforced “the administration’s approach to lean into sanctions to indicate that the anti-democratic way forward is a dead end and it will only get more intense.’’
Russia-Ukraine War: Key Developments
In Mariupol. Russian soldiers breached Ukrainian defenses around the Azovstal steel plant, as Moscow’s forces mounted a final push to seize the port city. Gaining full control of Mariupol would allow President Vladimir V. Putin to claim a victory days before a highly symbolic Russian holiday.
Victory Day concerns. There are growing fears among Western officials that Mr. Putin may use the Russian holiday on May 9, which commemorates the Soviet Union’s triumph over Nazi Germany, to turn what he calls a “special military operation” in Ukraine into explicit, all-out war.
Targeting Russian generals. The United States has provided real-time intelligence to Ukraine that has allowed them to target and kill many of the Russian generals who have died in the war, according to senior American officials. Ukrainian officials say they have killed approximately 12 Russian generals.
Russian oil embargo. The European Union unveiled a plan to halt imports of Russian crude oil in the next six months and refined oil products by the end of the year. If approved as expected, it would be the bloc’s biggest and costliest step yet toward ending its own dependence on Russian fossil fuels.
Daniel Ortega, a former Marxist guerrilla leader who rose to power after helping overthrow another notorious Nicaraguan dictator, Anastasio Somoza, in 1979, spent the 1980s fighting off American-funded paramilitary groups that sought his overthrow.
He then served in Nicaragua’s opposition in the 1990s, until he clinched victory in elections in 2006, after adopting a pro-business platform and reconciling with the Catholic Church, which had long opposed him.
He then steadily began to consolidate his family’s grip on power. In 2017, Mr. Ortega appointed his wife as vice president as his children began taking larger roles in business and politics.
Mr. Ortega often consults his wife, Ms. Murillo, before making major political decisions, Mr. McFields and an American official said, a relationship so close, the couple is often referred to in Nicaragua as “OrMu,” a mash-up of their names.
It is unclear whether Laureano Ortega or Ms. Murillo will eventually take over from Mr. Ortega, according to analysts and American officials. Ms. Murillo is in her 70s and, if chosen, may hold the presidency for a period before handing the reigns to her son.
“Laureano is not autonomous enough to move a finger without having the full agreement from both Ortega and Murillo,” said Carlos Fernando Chamorro Barrios, a Nicaraguan journalist who fled last year, just months before his sister, Cristiana Chamorro Barrios, a presidential candidate, was jailed.
“Laureano is used as the messenger for his mother and father. This is as high up as possible.”
As dissent against Mr. Ortega has intensified, the government has deployed all levers of the state to brutally crush it.
When a powerful student movement helped lead nationwide antigovernment protests in 2018, it was violently put down by the police and pro-government paramilitary groups, leaving at least 350 dead, according to human rights groups.
After Mr. Ortega locked up his most credible challengers, banned large political events and closed voting stations en masse in the run-up up to his re-election last year, the Biden administration slapped sanctions on Nicaragua’s mining sector and the military’s investment arm. “The government has grown into a Frankenstein, it has grown into a family dictatorship with no clear ideology,” said Mr. McFields, the former Nicaraguan ambassador.
“Over time the government has shown that everything rests on the family model and your relation to it,” he said. “Even the people in government are tired of the situation. They are tired of a regime that can’t seem to solve anything unless it’s through repression.”
Oscar Lopez contributed reporting.
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L'Humanité
Neurosciences. Paralysé, il communique par la pensée
ActuC’est une prouesse médicale, technologique et humaine : un patient, atteint du syndrome d’enfermement à cause d’une sclérose latérale amyotrophique, a pu communiquer avec son entourage à l’aide d’une interface cerveau-ordinateur. Explications.
Anna MussoPour la première fois, un homme de 36 ans, atteint de la maladie de Charcot, avec tous les muscles paralysés, a réussi à communiquer avec ses soignants et ses proches. Cette prouesse scientifique, médicale et humaine a été réalisée grâce à une interface homme-machine. Preuve est ainsi faite que la communication volontaire à partir du cerveau est possible, même dans un état d’enfermement dit « complet ». C’est ce qu’expliquent, dans la revue Nature Communications publiée le 22 mars, les treize chercheurs qui sont parvenus à aider ce patient.
La maladie dont souffrait Stephen Hawking
La maladie de Charcot, ou sclérose latérale amyotrophique (SLA), dont souffrait le célèbre scientifique Stephen Hawking, est une maladie neurodégénérative grave caractérisée par la perte progressive des motoneurones, des cellules nerveuses spécialisées dans la commande des mouvements et de la parole.
Très souvent, la SLA entraîne une paralysie des muscles, provoquant une incapacité à communiquer. « Il existe de multiples formes de cette maladie, mais il est rare qu’elle provoque une paralysie totale en quelques mois », précise Jacques Pélissier, professeur à la faculté de médecine Montpellier-Nîmes et président de l’Association du locked-in syndrome (Alis). « Ces personnes sont conscientes et désirent interagir avec leur entourage. La moindre des choses est de leur en offrir la possibilité, dans la mesure du possible », poursuit le chercheur.
Des microélectrodes enregistrent les signaux neuronaux
Lorsqu’une personne atteinte de SLA ne parvient plus à parler, elle utilise en général une caméra oculaire pour sélectionner des lettres. Ses yeux font office de souris sur le clavier représenté sur l’écran. « C’est un apprentissage long, difficile et fatigant, explique Jacques Pélissier, surtout au début, cela demande beaucoup de concentration. Et une équipe de soignants est indispensable. »
Ces dernières années, les chercheurs ont fait évoluer ces dispositifs à l’aide d’électrodes implantées dans le cerveau. Lors de cette nouvelle expérience, les chercheurs ont incrémenté deux réseaux de 64 micro–électrodes de 3,2 mm de large dans le cortex moteur (celui qui contrôle le mouvement) du patient, en état de blocage complet. Les microélectrodes enregistrent les signaux neuronaux qui sont aussitôt décodés par une interface. Parallèlement, un programme automatique lit les lettres de l’alphabet à haute voix.
Atteint de la forme sévère de la maladie de Charcot, ce patient souffre du locked-in syndrome (LIS), qui l’empêche de parler et de bouger, mais pas de penser ou d’entendre. Il avait commencé à travailler avec une équipe de recherche en 2018, mais sa paralysie était devenue si importante qu’il ne pouvait plus cligner ses yeux. Les soignants ont alors sollicité son activité cérébrale. « Alors que d’autres chercheurs ont évalué la communication chez des personnes ayant encore le contrôle de leurs muscles, on ignorait, jusqu’ici, si la communication basée sur les neurones reste possible dans un état de blocage complet », expliquent les chercheurs.
« C’est encore expérimental, mais c’est l’avenir ! »
L’équipe a essayé le « neurofeedback », une méthode qui permet de mesurer l’activité neuronale et de la présenter au patient, sous différentes formes (sons, images, etc.). Ce dernier peut ainsi modifier ses signaux cérébraux et parvenir à réguler son activité neuronale et ses comportements. Après trois mois de tâtonnements, le patient a pu sélectionner des lettres une par une, et former des mots et des phrases, sachant que le choix d’une lettre demandait environ une minute. Après huit mois, il a annoncé à l’équipe médicale : « Les garçons, cela fonctionne sans effort » ! Et au bout d’un an, il a pu proposer à son fils de 4 ans de regarder ensemble un dessin animé.
Comme l’explique Jonas Zimmermann, neuroscientifique au Wyss Center à Genève, et coauteur de l’article, « cette étude répond à une question de longue date : savoir si les personnes atteintes du locked-in syndrome complet, qui ont perdu tout contrôle musculaire volontaire, y compris le mouvement des yeux ou de la bouche, perdent également la capacité cérébrale à générer des commandes de communication ».
Si la technique a été conçue spécifiquement pour ce patient, sa durée d’utilisation est encore inconnue. En effet, il semble que les réponses du patient soient devenues au cours du temps plus lentes et difficiles à discerner. Mais cette nouvelle avancée vers des interfaces capables de décoder les pensées est un grand pas pour la science et pour la médecine. « C’est encore expérimental, long, coûteux, et nécessite une supervision constante… mais c’est l’avenir ! » souligne le professeur Pélissier.
Même dans des cas extrêmes de paralysie, mémoire et conscience restent donc intactes. Cette interface cerveau-machine trace un nouveau chemin pour les atteindre. Et redonne espoir à des milliers de patients jusqu’ici emmurés dans leur corps.
neurosciencessciencescharcot Le Figaro
Pilule du lendemain, accès à l'IVG : les ONG viennent en aide aux Ukrainiennes victimes d'agressions sexuelles
Léa MabilonLes organisations internationales se mobilisent depuis le début de la guerre en Ukraine pour venir en aide aux réfugiées victimes de violences sexuelles n'ayant pas accès à l'IVG dans leurs pays d'accueil. La Pologne est en première ligne.
Depuis le début de la guerre en Ukraine et la migration de milliers de réfugiés vers les pays voisins, les signalements de viols et agressions sexuelles sur des femmes ukrainiennes ne cessent de se multiplier. Notamment en Pologne, pays anti-IVG, où elles sont nombreuses à être victime de violences, commises soit par les forces militaires russes avant de les envoyer vers leurs pays d'accueil, soit par des locaux profitant de leur vulnérabilité. Prises en étau entre l'horreur qui frappe leur nation et la malhonnêteté de leurs secouristes, ces dernières font face à une énième injustice : la Pologne ne leur permet quasiment pas de pouvoir avorter. En effet, le pays ne tolère l'interruption volontaire de grossesse que dans trois cas : l'inceste, une grossesse mettant en danger la vie de la mère, et le viol, mais uniquement suite à l'ouverture d'une enquête criminelle, qui se conclut souvent en défaveur des victimes.
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Des viols non reconnus
Nos confrères de Libération citent l'histoire d'une jeune Ukrainienne, parue dans le média ukrainien Zaborona , pour mettre en lumière ce parcours du combattant dans les cas d'agressions. «Le mois dernier, une Ukrainienne de 19 ans qui avait fui la guerre a déclaré qu'un homme de 49 ans lui avait offert un abri, mais qu'elle avait ensuite été violée», expose le journal. Et d'ajouter : «La police et les procureurs ont recueilli des preuves, procédé à un examen médical et à un interrogatoire. Une semaine plus tard, le tribunal a statué qu'il n'y avait pas eu de violence contre la jeune fille parce qu'elle n'avait pas résisté activement. Le juge a changé l'accusation de viol en exploitation sexuelle dans une situation de dépendance.»
En vidéo, une Ukrainienne joue du violon dans un bunker
Ainsi, nombreuses sont les associations, à travers le monde, à avoir tiré la sonnette d'alarme et à se mobiliser pour venir en aide à ces femmes. C'est le cas de l'organisation non gouvernementale Human Rights Watch qui, comme l'a rapporté l'AFP, a alerté le 29 avril dernier sur la nécessité de renforcer de «façon urgente» les mesures de prévention et de surveillance pour protéger les femmes ukrainiennes «victimes de trafic, de violences et de viols». De son côté, l'ONG Women On Web aide, depuis 2005, les femmes issues de près de 200 pays aux lois restrictives à se faire avorter, en fournissant des kits de pilules pour les grossesses de moins de 12 mois. Depuis le début de l'invasion russe, l'organisation redouble d'efforts pour envoyer ces kits d'avortements en Pologne, après des consultations médicales gratuites à distance.
À l'instar de cet organisme, l'organisation «Avortement sans frontières», composée de six ONG polonaises et internationales, a affirmé avoir aidé 267 femmes déplacées en Pologne à accéder à des avortements entre début mars et mi-avril, souvent en leur fournissant des pilules abortives, relate l'AFP.
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2.880 pilules du lendemain
Du côté de l'Ukraine cette fois, la Fédération internationale pour la planification familiale (IPPF), dont le Planning français est membre, a envoyé près de 2.880 pilules du lendemain, des kits post-viol avec test de grossesse et traitement au VIH, ainsi que des pilules abortives pouvant intervenir jusqu'à 24 semaines après le début de la grossesse, a rapporté le Guardian . Le journal britannique explique notamment qu'alors que la contraception d'urgence était jusqu'ici disponible dans le pays, la guerre a détruit les chaînes d'approvisionnement locales, provoquant une pénurie de soins.
Enfin, Libération rapporte que la mobilisation s'effectue également sur le sol français, citant pour exemple l'Association de défense de la démocratie en Pologne. Celle-ci «s'efforce de faciliter l'accueil des réfugiées en prenant contact avec des hôpitaux français», explique le journal, soulignant qu'un accord a déjà été établi avec l'hôpital Saint-Louis, dans le 10e arrondissement de Paris. Cela pour «accueillir des femmes réfugiées enceintes de plus de neuf semaines souhaitant interrompre leur grossesse».
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L'Humanité
Avec Perseverance, écoutez les premiers sons venus de Mars !
ActuLe microphone du rover de la Nasa a révélé ses données. Résultat : la planète rouge est plutôt calme. Les chercheurs y ont toutefois décelé des ondes sonores aux propriétés bien étranges.
Marine CyglerDès le 19 février 2021, c’est-à-dire dès le lendemain de son arrivée sur Mars, le rover Perseverance a enregistré des sons. Des sons extraterrestres donc. Et au moment où la mission fêtait sa première année sur la planète rouge, c’étaient en tout cinq heures d’enregistrement de l’environnement sonore martien qui avaient été captées. Ces enregistrements sont disponibles sur différents sites Internet afin que tout le monde puisse – enfin – assouvir sa curiosité et entendre Mars de ses propres oreilles. L’expérience est vertigineuse, même si, hormis le vent, Mars est très calme. Une équipe internationale a publié, le 1er avril dernier, une analyse de ces sons audibles par l’oreille humaine dans la prestigieuse revue anglaise « Nature ».
Comment décrire le paysage sonore de Mars ? Il s’agit de sons qui se situent entre 20 Hz et 20 kHz. Mais tout est si calme, si silencieux dans le cratère Jezero, où le rover évolue, que les chercheurs ont parfois cru que le microphone de SuperCam était tombé en panne. C’est l’anecdote révélée par le Centre national d’études spatiales (Cnes) en tout cas. Reste qu’entendre Mars est une prouesse relevée par Perseverance grâce à l’instrument franco-américain SuperCam. Pour faire simple, SuperCam est les yeux et les oreilles de Perseverance. Son microphone scientifique a pu capter les sons naturels de la planète rouge comme le vent mais aussi d’autres sons. Par exemple, il a enregistré le 1er mai le son des pales du petit hélicoptère Ingenuity alors que celui-ci volait pour la quatrième fois (lire encadré). Il a capté aussi les ondes de choc produites par l’impact du laser de SuperCam sur les roches.
En comparant la propagation sur Mars de ces sons avec celle, parfaitement connue, de ces mêmes sons sur Terre, les scientifiques ont pu calculer la vitesse du son sur Mars : elle est de 240 m/s (m/s signifie mètre par seconde), contre 340 m/s sur Terre et 1 480 m/s dans l’eau. Un résultat qui n’étonne pas les spécialistes. Dans la mesure où la composition de l’atmosphère martienne, très riche en CO2 et avec une pression extrêmement faible, est bien différente de celle de la Terre, ils s’attendaient à ce que les ondes sonores se comportent différemment.
Une drôle de conversation
En revanche, ce qui est très surprenant, c’est que les sons ne voyagent pas tous à la même vitesse. Les sons aigus vont plus vite (250 m/s) que les sons plus graves (240 m/s pour des fréquences en dessous de 240 Hz). Théoriquement, un humain sur Mars entendrait les sons aigus puis en décalage les sons graves. Très, très étrange. Enfin, dernière bizarrerie : en décryptant avec précision le paysage sonore de Mars grâce aux quelques heures d’enregistrement disponibles, les scientifiques se sont rendu compte que l’atmosphère était très turbulente. Un microphone rapporte bien plus que du son… Voici une leçon martienne.
Ingenuity ne s’arrête plus de voler
C’est l’une des très bonnes surprises de la mission de la Nasa « Mars 2020 » : le petit drone hélicoptère Ingenuity n’en finit plus de dépasser les espérances de ses concepteurs. Le Jet Propulsion Laboratory de la Nasa a annoncé le 15 mars dernier que le petit drone hélicoptère, qui avait été conçu pour n’effectuer pas plus de 5 vols expérimentaux, pourrait poursuivre ses vols au moins jusqu’en septembre 2022. Ce 15 mars, il en avait déjà effectué 24 ! Petit bijou de technologie de 49 cm et de 1,8 kg, Ingenuity est arrivé sur Mars accroché sur le « ventre » du rover Perseverance, duquel il s’est ensuite détaché. Commandé depuis la Terre avec un relais par Perseverance, il possède deux hélices qui tournent en sens contraires entre 2 400 et 2 900 tours par minute, une vitesse dix fois supérieure à celle des pales d’un hélicoptère sur Terre. Son défi initial : décoller du sol martien, ce qui n’était a priori pas une mince affaire à cause des caractéristiques particulières de l’atmosphère de la planète, cent fois moins dense que l’atmosphère terrestre.
Il y a tout juste un an, le 19 avril 2021, Ingenuity a réalisé son premier décollage historique, un vol stationnaire à 3 mètres du sol durant 40 secondes. Depuis il enchaîne les vols de plus en plus compliqués et audacieux : sa 23e excursion, par exemple, a duré 129,1 secondes pendant lesquelles il a parcouru 358 mètres. Rendez-vous en septembre pour un nouveau bilan de l’infatigable petit hélicoptère !
À la recherche de la vie extraterrestre
Après un voyage de sept mois dans l’espace, le rover Perseverance a réussi son amarsissage le 18 février dernier dans le cratère Jezero. Avec ses 45 kilomètres de diamètre, cet ancien delta de rivière qui débouchait dans un lac il y a 3,5 milliards d’années est la localisation qui offrait à la fois la possibilité d’y faire atterrir un rover d’exploration et de récolter des échantillons provenant de roches et de minéraux très variés, en particulier des carbonates, qui peuvent préserver des traces fossiles de vie ancienne. Pourquoi suspecte-t-on la possibilité d’une vie martienne ? Parce que l’exploration de la planète rouge par le rover Curiosity a accumulé les indices en sa faveur. Il y a 4 milliards d’années environ, Mars avait une atmosphère dense, de l’eau liquide et un champ magnétique à grande échelle, mais aussi des éléments chimiques de base (du carbone, de l’hydrogène, de l’azote, de l’oxygène, du phosphore et du soufre) et des réserves d’énergie pour que des réactions chimiques puissent se produire. Or, sur Terre, des conditions semblables ont permis à la même période l’émergence de la vie. Grâce à Perseverance, des échantillons martiens seront rapportés sur Terre pour la première fois. Il faudra attendre le début des années 2030 pour obtenir ces précieuses roches, c’est-à-dire le retour des missions qui récupéreront les échantillons. Mais l’attente en vaut la peine, car les échantillons seront utilisés par plusieurs générations de chercheurs qui pourront effectuer des analyses plus précises qu’avec les instruments embarqués.
sciencesplanète mars Le Figaro
En pleine cérémonie, Letizia d'Espagne tombe sur une lauréate qui porte la même robe Mango qu'elle
En visite royale, la reine d'Espagne a trouvé son alter ego stylistique.
Une robe pour deux femmes. Ce mercredi 4 mai, Letizia d'Espagne a été la témoin et actrice d’une situation comme seule la mode l'aime. Venue présider le Conseil d'administration royale sur le handicap et remettre le «Prix Reine Letizia», la reine d’Espagne s’est retrouvée face à une lauréate, professeure de droit, qui arborait la même robe. Une création ceinturée de l’enseigne Mango bicolore avec une partie blanche et une autre noire.
L’audience a assisté à un étonnement non dissimulé de la reine, lorsque les deux femmes se sont retrouvées côte à côte. Letizia d'Espagne s’est toutefois empressée de faire une accolade à Ia lauréate, visiblement amusée de cette situation au moment de lui remettre le prix. Cette robe bicolore n’était malheureusement pour les deux femmes pas la seule similarité de leur tenue. La professeure de droit et la mère des deux princesses, Leonor et Sofia, avaient également misé sur deux paires d'escarpins noirs quasiment identiques.
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Un tenue à petit prix
Derrière cette robe et cette «mini-gaffe» mode se cache, en effet, l’enseigne Mango du groupe Inditex. La reine Letizia a jeté son dévolu sur une création intitulée YinYan coûtant seulement 59,99 euros, que l’on peut encore retrouver sur le site internet de la marque. Habituée de ces incartades stylistiques en terre low-cost, elle avait par exemple déjà choisi, en novembre dernier, une robe de bal de la marque H&M pour assister à un banquet royal. Une façon de rendre plus accessible ses tenues, que le monde adore copier.
Cette robe si précieuse que Kim Kardashian n'a pu porter que quelques secondes au Met Gala
Pour cette édition 2022 du célèbre gala, l'apparition de la célébrité américaine dans la robe la plus chère de tous les temps a été le fruit d'une organisation vertigineuse.
Met Gala 2022 : les looks toujours plus fous du tapis rouge le plus mode de l'année
Le thème promettait l'âge d'or de l'Amérique. Pour son grand retour en mai, l'édition 2022 du Gala du Met a tenu ses promesses avec un tapis rouge extraordinaire.
Le mystère autour de la tenue de Blake Lively, impériale au Met Gala dans une robe… littéralement monumentale
L'actrice américaine a rendu un brillant hommage au monument le plus emblématique de New York sur le tapis rouge de l'évènement. Une véritable performance.
Valeurs Actuelles
Paris : une marche organisée en hommage aux deux hommes morts sur le Pont-Neuf
Un hommage leur a été rendu. Ce mercredi 4 mai, plusieurs centaines de personnes ont marché en mémoire des deux hommes morts sur le Pont-Neuf, à Paris, dimanche 24 avril. Un policier leur a tiré dessus alors qu’ils se trouvaient au volant d’une voiture. Les agents les suspectaient d’avoir refusé d’obtempérer à un contrôle routier et soupçonné d’avoir foncé sur un policier.
« Boubacar et Fadigui, on n’oubliera pas »
Ce mercredi, le groupe s’est donc élancé depuis la place Henri Matisse, dans le XXe arrondissement de la capitale, relate BFM TV. Le cortège a marché jusqu’à la rue de l’Orillon, où les deux jeunes sont nés et ont grandi. Le député insoumis Eric Coquerel ainsi que la militante racialiste Assa Traoré faisaient partie de la marche blanche. Certaines personnes portaient d’ailleurs un T-shirt avec inscrit : « Boubacar et Fadigui, on n’oubliera pas », en référence aux deux victimes. Les deux hommes seraient « défavorablement connus [des services de police], entre autres pour stupéfiants », avait informé une source policière au Figaro, le 26 avril dernier. Plusieurs éléments, repérés par les agents le soir du drame, pourraient laisser penser qu’une éventuelle transaction de drogues devait avoir lieu, selon la même source.
Beaucoup de monde à la marche blanche en hommage à Boubacar et Fadigui, deux jeunes du quartier de Belleville tués par un policier sur le Pont Neuf à Paris. Les circonstances rappellent ce qui s’est passé il y a peu à Sevran. pic.twitter.com/gsp2hxH79T
— Eric Coquerel (@ericcoquerel) May 4, 2022
Les faits lors du 24 avril
D’après le compte-rendu d’intervention de la police, une brigade de cinq agents avait tenté de contrôler un automobiliste, roulant à contresens avec ses feux de détresse allumés, sur le quai des Orfèvres sur l’île de la Cité, en début de soirée dimanche 24 avril. Les policiers s’étaient approchés du véhicule pour procéder au contrôle. Mais le conducteur avait soudainement redémarré et « foncé vers un des fonctionnaires qui s’est écarté pour l’éviter », d’après le rapport que relaie L’Obs. Le policier de 24 ans avait alors tiré une dizaine de cartouches en direction de la voiture qui tentait de fuir vers le Pont-Neuf. Le jeune agent aurait été « le seul » à être armé, selon le document. Le véhicule s’était ensuite arrêté après être monté sur un terre-plein. « Cinq ou six impacts » auraient « atteint les individus » présents dans la voiture. Le jeune policier a été mis en examen pour « homicide volontaire » et placé sous contrôle judiciaire, le 27 avril.
Valeurs Actuelles
[Vidéo] Renaud Muselier accuse Eric Ciotti d’avoir négocié avec Eric Zemmour pour les législatives
Renaud Muselier a eu du mal à clairement formuler ses accusations, jeudi 5 mai sur Public Sénat. Mais les questions posées par le président du conseil régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur et les éléments « bizarres » qu’il a soulevés laissent peu de doutes sur ses convictions. Dans une charge contre la « dérive » de son ex-parti, Les Républicains, il a accusé en creux Eric Ciotti d’avoir négocié l’absence de candidat de Reconquête ! face à lui, en vue des élections législatives. Dans un appel à « l’union nationale », Eric Zemmour avait en effet annoncé que son parti ne présenterait pas de concurrent dans les circonscriptions briguées par le député (LR) des Alpes-Maritimes, Marine Le Pen, ou encore Nicolas Dupont-Aignan.
Un « quadruple jeu »
La journaliste de Public Sénat a fait remarquer à son invité que le député des Alpes-Maritimes n’avait « rien demandé ». Un argument que ne partage pas Renaud Muselier : « Comment savez-vous qu’il ne l’a pas demandé ? Vous croyez que Monsieur Ciotti, les choses lui arrivent par hasard, comme ça ? », a-t-il rétorqué. Relancé sur ces accusations de tractations secrètes, le président du Conseil régional a déclaré : « C’est bizarre, on n’entend plus du tout [Eric Ciotti] en ce moment ». « Il y a toujours un triple ou un quadruple jeu avec lui », a-t-il ajouté.
Renaud Muselier s’était éloigné des Républicains après avoir bénéficié du soutien de LREM pour sa réélection à la tête de la région PACA. « On excommunie systématiquement les personnes qui veulent travailler avec Emmanuel Macron, […] Mais quand quelqu’un de LR, membre de la commission nationale d’investiture, se retrouve de fait soutenu par Éric Zemmour, à ce moment-là on ne dit rien », a-t-il taclé.
Pas de candidat Reconquête ! face à Ciotti : Muselier dénonce le « quadruple jeu » du LR https://t.co/cTXbccbWN1
— Public Sénat (@publicsenat) May 5, 2022
Alpes-Maritimes : les dernières actualités
New York Times - World
Iraqis Choke Under a Blanket of Dust as Sandstorms Sweep the Country
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Orange skies signaled yet another dusty day for millions of Iraqis. It was the seventh such storm in recent months, and experts say more are on the way.
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By Isabella Kwai
An unrelenting spate of sandstorms in Iraq this year has grounded flights, blanketed cities and towns in orange dust and sent hundreds of Iraqis to hospitals for respiratory problems, according to Iraqi state media.
For millions of people across Iraq on Thursday, orange skies signaled yet another dusty day — the seventh such sandstorm in recent months.
Many Iraqis were wearing masks to help filter the air, but more than 5,000 people were treated for respiratory problems and one person died, according to Iraq’s health ministry.
The affected areas spanned Al-Anbar in the west and the central region of Najaf, according to the Iraqi News Agency, and officials cautioned people to stay indoors and to seek treatment for breathing difficulties. Video from Baghdad shared by the United Nations on Thursday showed empty streets and poor visibility.
Although it is difficult to directly link individual weather events with climate change, experts say it is one driver behind sandstorms that are growing in frequency and intensifying. And climate change will likely compound the challenges ahead for a country like Iraq, which is already facing water shortages after low rainfalls and increasing temperature.
Twenty years ago, Iraq could expect about two sandstorms each year, said Professor Jaafar Jotheri, a geoarcheologist at the University of Al-Qadisiyah. This year, it is expected that about 20 sandstorms will hit Iraq, he said.
Visibility was so poor during a sandstorm this week that flights from the Baghdad and Najaf airports had to be grounded, according to the Iraqi Civil Aviation Authority.
“It is a disaster,” Professor Jotheri said, adding that sandstorms were becoming a regular feature of TV weather forecasts in Iraq. The increase in sandstorms could cause respiratory problems, road accidents and changes to the economy — pushing people to consider migrating away from the country’s drier west, he said. “The sandstorms are changing the Iraqi way of life.”
The dust and sand that make up the storms are coming from deserts in Iraq, as well as from further afield in North Africa and the Arabian Peninsula, he said. The mismanagement of surface water and groundwater in those areas, along with disturbances in deserts from farming and the movement of people, had contributed to the problem, he added.
The country needs to change its management of desert areas and agriculture to blunt the impact of the storms, Professor Jotheri said, doing things like investing in more native vegetation and significantly reducing consumption of groundwater. Buildings also require upgrades to withstand the impact of sandstorms, he added.
The United Nations Environment Program said in 2016 that more than $13 billion in gross domestic product was being lost each year because of dust storms in the Middle East and North Africa.
Jane Arraf contributed reporting.
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Le Figaro
Condamnation, acquittement et polémiques dans l’affaire des deux policiers du «36»
Aude BariétyJugés pour «viol en réunion», ils ont été innocentés en appel. Une décision contestée par des féministes.
Une affaire aux multiples rebondissements. Vendredi 22 avril, à l’issue de leur procès en appel devant la cour d’assises du Val-de-Marne, deux anciens policiers de la brigade de recherche et d’intervention (BRI) parisienne ont été acquittés du «viol en réunion» qu’une Canadienne affirmait avoir subi au célèbre 36, quai des Orfèvres, en avril 2014. Dans la nuit du 22 au 23 avril 2014, Emily S., touriste canadienne en voyage à Paris, fait la connaissance de plusieurs policiers dans un pub irlandais.
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La soirée - très alcoolisée - se poursuit dans les locaux de la police judiciaire parisienne. Un peu plus d’une heure plus tard, en état de choc, Emily S. dénonce des faits de viol en réunion. Mis en examen après la plainte de la jeune femme, Antoine Q. et Nicolas R. bénéficient en juillet 2016 d’un non-lieu à l’issue de l’information judiciaire. Après un recours de la plaignante et du ministère public, la chambre d’instruction de la cour d’appel renvoie finalement les deux hommes devant la cour d’assises de Paris.
Le procès a lieu en janvier 2019 et se solde par la condamnation des accusés à sept ans de prison. Antoine Q. et Nicolas R., qui n’ont cessé de clamer leur innocence, font appel et sortent de prison sous contrôle judiciaire après cinq semaines derrière les barreaux. Leur second procès est reporté à deux reprises: initialement prévu en mars 2020, il est renvoyé en raison du Covid-19 au mois de juin 2021, mais l’hospitalisation d’un des avocats de la défense empêche une nouvelle fois son déroulement. C’est donc finalement le 5 avril 2022, huit ans après les faits allégués, que le procès en appel commence. Pendant quatorze jours, partie civile, accusés, témoins et experts défilent à la barre. Antoine Q. et Nicolas R., tout comme Emily S., maintiennent leur version. Et l’avocat général réclame la confirmation de la peine infligée en première instance. Mais, le 22 avril, coup de théâtre: les deux hommes sont acquittés.
Verdict très commenté sur les réseaux sociaux
«L’ensemble des éléments rapportés au cours des débats n’ont pas permis d’attribuer aux deux accusés les crimes reprochés de viol en réunion», écrivent dans leur feuille de motivation les trois juges et les neuf jurés de Créteil, qui estiment que les «doutes» persistants doivent «bénéficier» à Antoine Q. et Nicolas R. Un avis radicalement différent de celui des trois juges et des six jurés parisiens de 2019, qui avaient quant à eux souligné que «la cour a été convaincue par l’ensemble (des) éléments scientifiques et techniques». Autre point de discorde: les déclarations d’Emily S. La cour d’assises de Paris les avait qualifiées de «constantes», malgré des «imprécisions» qui, selon les juges et les jurés, n’«entachaient en rien (leur) valeur». Au contraire, la cour d’assises du Val-de-Marne s’est quant à elle «interrogée sur la fiabilité du témoignage de la partie civile, notamment en raison de ses nombreuses inexactitudes, imprécisions, voire de plusieurs mensonges».
Le verdict du 22 avril fait immédiatement parler de lui, notamment sur les réseaux sociaux. Le 26 avril, une tribune signée par près de 150 associations, collectifs et personnalités - Alice Coffin, Assa Traoré, Caroline De Haas, Clémentine Autain, Danielle Simonnet, Pénélope Bagieu… - est publiée dans Le Parisien, sous le titre «France, terre d’impunité du viol?». «Huit ans de la vie d’Emily S. ont été détruits par le traumatisme à la suite des faits qu’elle dénonce et cette souffrance a été amplifiée par l’injustice de la justice française. (…) Le procès a été celui de la victime», peut-on lire. «Notre cliente a été particulièrement abîmée par la procédure», appuie Me Sophie Obadia, avocate d’Emily S.
Dossier à l’étude au ministère de la Justice
La publication de cette tribune fait bondir les défenseurs d’Antoine Q. et Nicolas R. «Nous ne pouvons tolérer que cette affaire, du fait de sa médiatisation, soit instrumentalisée, balayant ainsi l’innocence désormais établie et reconnue de nos clients en cause d’appel», clament dans un communiqué les quatre avocats, qui estiment que «ce verdict rendu au nom du peuple français s’impose à tous et que le remettre en cause est une négation de la démocratie». Auprès du Figaro, Me Anne-Laure Compoint insiste: «Parce que cette décision ne va pas dans le sens que certaines personnes auraient voulu, on conteste un verdict rendu par une cour d’assises d’appel? Je trouve ça inadmissible. Ces deux hommes sont des innocents qui vont retourner à leur vie, point.»
De leur côté, les conseils d’Emily S., ainsi qu’un collectif d’une dizaine d’avocats, ont écrit au procureur général près la Cour de cassation, François Molins, afin de lui demander de former un pourvoi en cassation dans l’intérêt de la loi. «C’est en cours d’examen», confirme le parquet général près la cour de cassation au Figaro. Le dossier est également à l’étude au ministère de la Justice, indique la Chancellerie, qui rappelle que «le pourvoi dans l’intérêt de la loi a notamment pour objet de faire trancher une question de droit afin de fixer la jurisprudence et de prévenir le renouvellement d’erreurs de droit».
Mais, même si cette procédure aboutissait, Antoine Q. et Nicolas R. ne pourraient être à nouveau reconnus coupables, cette forme de pourvoi ne pouvant être défavorable aux acquittés, selon l’article 572 du code de procédure pénale. Ultime possibilité: déposer une requête auprès de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), qui examinerait alors s’il y a eu ou non violation de la convention européenne des droits de l’homme. «Mais, auparavant, le requérant doit avoir épuisé toutes les voies de recours internes», précise la Cour.
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DÉCRYPTAGE - En accordant une subvention à une confédération musulmane d’obédience turque, la maire EELV «finance une ingérence étrangère», assure le ministre de l’Intérieur.
Le parcours du combattant pour refaire ses papiers d’identité
Alors que les délais explosent pour un renouvellement, les effectifs alloués à la tâche vont être augmentés.
À Paris, les bruyantes terrasses agacent
DÉCRYPTAGE - Une association de riverains va déposer cette semaine un recours contre la ville pour «carences fautives».
New York Times - World
Supreme Court and Roe v. Wade
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In Ireland, Abortion Rights Activists Oppose a Hospital Deal
The government delayed a decision on the proposal, amid concerns that a private charity might follow Catholic doctrine and limit abortions at a state-funded maternity hospital.
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By Ed O’Loughlin
DUBLIN — The Irish government has postponed a decision on a plan to give control of a proposed $840 million state-funded maternity hospital to a charity set up by an order of Catholic nuns. Abortion rights activists and opposition politicians are fighting the plan, saying they fear the charity might apply Catholic doctrine on abortion and other matters in the running of the hospital.
Ireland’s cabinet was set to approve the plan on Tuesday, but delayed a decision for at least two weeks amid mounting public controversy, fueled in part by reaction to the leak in the United States of a draft opinion that suggested that the Supreme Court might overturn Roe v. Wade, the landmark abortion-rights decision.
Bernie Linnane, the chairwoman of the activist group Our Maternity Hospital, said she believed that the Supreme Court leak would bolster public protests against the plan in Ireland. Her group wants the state to take full ownership of the new hospital to protect the public investment in it and to ensure that it provides abortion, contraception and voluntary sterilization services.
“Reproductive rights and reproductive justice are threatened on both sides of the Atlantic,” Ms. Linnane said. “Reproductive rights is a global movement, and we will support each other.”
More than 50 clinicians working at the current hospital, National Maternity Hospital, signed an open letter backing the government plan, which would transfer the hospital to the charity. The health minister, Stephen Donnelly, has said that fears of religious interference are groundless, noting that the new hospital’s constitution states that it will offer a full range of “clinically appropriate and legally permissible health care services.”
The controversy dates back to 2017, when the Irish government revealed plans to move the National Maternity Hospital, a private nonprofit institution funded mainly by the state, to a new building on the Dublin campus of St. Vincent’s University Hospital, also mainly state-funded but still owned, like many Irish hospitals and schools, by a Catholic order — in this case, the Religious Sisters of Charity. The two hospitals would operate together under the St. Vincent’s name.
Ireland has been dominated for much of its history by the doctrines of the Catholic Church, and it only legalized abortion in 2018, after two-thirds of voters in an increasingly secular society supported the repeal of a constitutional ban. Longstanding bans on divorce and contraception, based on Catholic doctrine, were also ended by referendum, or by changes to the law.
Initially, the government agreed that the merged hospital would be owned by the nuns and managed by their representatives, in return for providing the land for the new building at no charge. The sisters later said they would withdraw from the plan after more than 100,000 people signed a protest petition, citing fears that Catholic doctrine might limit the new hospital’s services, and calling for it to be publicly owned.
It was announced last week that the sisters, whose numbers have dwindled, had passed ownership of St. Vincent’s hospital and the site itself to a new nonprofit company, St. Vincent’s Holdings, clearing the way for the government to approve the deal to build a new hospital on the St. Vincent’s campus. In return for agreeing to lease the site for free for 299 years, St. Vincent’s Holdings is set to gain control and management rights of both the merged hospitals, as well as a private hospital on the same site.
After its independence from Britain a century ago, the modern Irish state initially entrusted most of its education and health services to religious groups — and in particular to the Catholic Church, to which a large majority of its citizens belonged. Although the state paid most teaching and medical salaries, and funded most treatments, equipment and maintenance and building work, Catholic orders owned the properties and controlled teaching and medical care.
In recent decades, as Ireland grew more liberal and secular and religious vocations declined, nuns and priests have all but vanished from schools and hospitals, and many orders have transferred their properties to charities run by boards of lay people, selected by the religious orders.
Women’s rights activists are concerned that the Religious Sisters of Charity or the Vatican may have played a role in selecting the directors of the new holding company. They also want the government to disclose the legal safeguards that it says it put in place to prevent religious interference at the new hospital, and to protect the public’s big investment in a private company. The health minister said this week that he would release the deal’s legal details.
The Religious Sisters of Charity and St. Vincent’s University Hospital did not respond to requests for comment.
Understand the State of Roe v. Wade
What is Roe v. Wade? Roe v. Wade is a landmark Supreme court decision that legalized abortion across the United States. The 7-2 ruling was announced on Jan. 22, 1973. Justice Harry A. Blackmun, a modest Midwestern Republican and a defender of the right to abortion, wrote the majority opinion.
What was the case about? The ruling struck down laws in many states that had barred abortion, declaring that they could not ban the procedure before the point at which a fetus can survive outside the womb. That point, known as fetal viability, was around 28 weeks when Roe was decided. Today, most experts estimate it to be about 23 or 24 weeks.
What else did the case do? Roe v. Wade created a framework to govern abortion regulation based on the trimesters of pregnancy. In the first trimester, it allowed almost no regulations. In the second, it allowed regulations to protect women’s health. In the third, it allowed states to ban abortions so long as exceptions were made to protect the life and health of the mother. In 1992, the court tossed that framework, while affirming Roe’s essential holding.
What would happen if Roe were overturned? Individual states would be able to decide whether and when abortions would be legal. The practice would likely be banned or restricted heavily in about half of them, but many would continue to allow it. Thirteen states have so-called trigger laws, which would immediately make abortion illegal if Roe were overturned.
Opposition parties have called for the government to use its powers to force St. Vincent’s Holdings to sell the site for the new hospital, keeping it in public ownership. Roisin Shortall, a leader of the Social Democrat party and a member of the parliamentary health committee, said no decision should be made before Parliament has had a chance to examine the deal.
“We have seen, with the reported imminent overturning of Roe v. Wade in the United States, that rights, once secured, must continue to be fought and advocated for,” Ms. Shortall said in a statement. “We do not want to see a similar diminution in the reproductive rights of Irish women coming in by stealth as a consequence of this decision by government.”
Dr. Peter Boylan, a former master, or top doctor, of the National Maternity Hospital, said it remained unclear who had appointed the board and shareholders of the new holding company, on which the Irish state has no representation. He said that a document describing the setting up of the new charity stated that its directors would “be committed to upholding the vision and values of Mary Aikenhead,” who founded the Religious Sisters of Charity in 1815.
Dr. Boylan said he believed that the pause in the decision was a “golden opportunity” for the Irish government to take full ownership of the proposed site, and to maintain the independence of the existing maternity hospital: “The current status of the National Maternity Hospital has worked very well for over a hundred years, so why not retain that?”
The National Maternity Hospital’s top doctor, Dr. Shane Higgins, said in an interview that the corporate structure of the new merged hospital would protect the maternity hospital’s clinical independence. He said there was an urgent need to relocate it from its current site in the city center, now over a century old and too small for its purpose.
“I think there are people, commentators, who don’t have a full understanding of what is proposed, and of the importance for future generations of this deal,” Dr. Higgins said. “If this project doesn’t go through, it will be another 20 years before a new national maternity hospital is built, and the state is calling out for this. I think it’s time to move on and build this hospital.”
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New York Times - World
Russia-Ukraine War
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What is Russia’s May 9 Victory Day and why is it so significant this year?
Dan Bilefsky and Anton Troianovski
Marked by grandiose speeches, a colossal parade and a show of military might on Red Square, Russia’s Victory Day on May 9, a holiday celebrating the Soviet Union’s vanquishing of Nazi Germany, has taken on particular resonance this year with Russia mired in a war in Ukraine.
The holiday will take place as Russian state television broadcasts bellicose messages about supposed Nazis in Ukraine, and as the Kremlin leads a stumbling, grinding offensive that has cost thousands of Russians and Ukrainians their lives.
Because Russia’s invasion has failed to produce much in the way of victories, some analysts fear that President Vladimir V. Putin will use the occasion to turn what he has called a “special military operation” into an all-out war, and to mobilize Russians for a more broad-ranging conflict. The Kremlin, for its part, denied on Wednesday that it would declare war.
Here’s a look at the significance the holiday has taken during Mr. Putin’s two decades in power.
Why does Victory Day matter so much this year?
In years past, Mr. Putin has used May 9 — a near-sacred holiday for Russians to remember the 27 million Soviets who died in World War II — to mobilize the nation for the possibility of a new battle ahead. When he addressed the nation from his rostrum at Red Square on May 9 last year, he warned that Russia’s enemies were deploying once again “much of the ideology of the Nazis.”
Now, Russian state media is referring to Ukrainians who have resisted the Russian invasion as “Nazis,” and portraying the fight as the unfinished business of World War II. It seems almost certain that Mr. Putin will use his May 9 speech next week to invoke the heroism of Soviet soldiers in World War II to try to inspire Russians to make new sacrifices. The narratives Mr. Putin has been spinning to justify his war in Ukraine are very much in line with the grand, nostalgic narratives of Victory Day.
Analysts who follow Russia closely, however, say it is far from certain that Mr. Putin will declare an official state of war and announce mass mobilization, which could entail a military draft and a prohibition on Russian men of military age being allowed to leave the country.
Although a shared respect for the sacrifices of World War II remains a unifying force in Russia, a new draft or travel restrictions could provoke a blowback. Russian forces have suffered heavy losses in Ukraine — Western officials estimate that more than 7,000 Russian soldiers have been killed — and some families of service members have questioned the official silence about the scope of casualties.
What happens on Victory Day?
Victory Day military parades in major Russian cities are followed by marches of ordinary citizens carrying pictures of relatives who fought in the war. Hundreds of thousands, if not millions, take part in “Immortal Regiment” marches honoring the soldiers and civilians who fought and died in the war. On Red Square, the event also features a display of historical military weapons, modern tanks and missile systems and other expressions of Russian military grandeur.
Over more than two decades, Mr. Putin has helped transform Victory Day into the most important holiday of the year, a joyous, nostalgic ritual that buttresses national pride and unifies a sometimes divided society.
Two years ago, the event was overshadowed by the coronavirus pandemic. A grand party scheduled in Moscow was canceled. Billboards promoted patriotic concerts, plays and songfests that were ultimately called off. A flyby over the city by warplanes and military helicopters took place, but Moscow’s mayor told residents not to go out to watch it.
Still, state television scrolled the names of the Russian dead while orange trucks sent to spray the streets with disinfectant and water were emblazoned with stickers declaring “Victory.” Copies of the red banner that was raised above the Reichstag in Berlin in 1945 also flew on Moscow’s streets.
Russia-Ukraine War: Key Developments
In Mariupol. Russian soldiers breached Ukrainian defenses around the Azovstal steel plant, as Moscow’s forces mounted a final push to seize the port city. Gaining full control of Mariupol would allow President Vladimir V. Putin to claim a victory days before a highly symbolic Russian holiday.
Victory Day concerns. There are growing fears among Western officials that Mr. Putin may use the Russian holiday on May 9, which commemorates the Soviet Union’s triumph over Nazi Germany, to turn what he calls a “special military operation” in Ukraine into explicit, all-out war.
Targeting Russian generals. The United States has provided real-time intelligence to Ukraine that has allowed them to target and kill many of the Russian generals who have died in the war, according to senior American officials. Ukrainian officials say they have killed approximately 12 Russian generals.
Russian oil embargo. The European Union unveiled a plan to halt imports of Russian crude oil in the next six months and refined oil products by the end of the year. If approved as expected, it would be the bloc’s biggest and costliest step yet toward ending its own dependence on Russian fossil fuels.
In recent years, the parade on Victory Day — once attended by dignitaries from China, Germany and the United States, among others — has also reflected Russia’s growing isolation, with many foreign leaders staying away. Mr. Putin’s spokesman said last week that no foreign leaders had been invited to this year’s event, the 77th anniversary of the victory.
And the event itself became a point of tension between Ukraine and Russia in 2015, when Ukraine’s president designated May 8 the national holiday, in line with much of Europe.
How and why has Mr. Putin tied Russia’s victory over the Nazis to his Ukraine offensive?
Mr. Putin has variously called Ukraine’s government “openly neo-Nazi,” “pro-Nazi” and controlled by “little Nazis.” Announcing Russia’s “special military operation” in Ukraine, he said its goals included the “demilitarization and denazification” of the country.
The language of Russia’s invasion of Ukraine has been dominated by the word “Nazi” — a bizarre contention about a country whose president, Volodymyr Zelensky, is Jewish, and last fall signed a law combating antisemitism. Mr. Putin has applied the word regularly to the country’s present-day government in recent months, though he has long referred to Ukraine’s pro-Western revolution of 2014 as a fascist coup.
The “Nazi” slur’s sudden emergence shows how Mr. Putin is trying to use stereotypes, distorted reality and his country’s lingering World War II trauma to justify his invasion of Ukraine. The Kremlin is casting the war as a continuation of Russia’s fight against evil in what is known in the country as the Great Patriotic War. He appears to be counting on lingering Russian pride in the victory over Nazi Germany to carry over into support for the war in Ukraine.
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Le Figaro
Finistère : la gendarmerie lance un appel à témoins après la tentative d'enlèvement d'une adolescente
Nicolas DaguinLa jeune fille ne doit son salut qu'à l'intervention d'un automobiliste qui, témoin de la scène, s'est interposé et a mis en fuite les kidnappeurs.
La gendarmerie du Finistère a lancé un appel à témoins sur sa page Facebook mardi 5 mai après la tentative d'enlèvement, la veille, d'une adolescente de 16 ans à Guipavas, près de Brest.
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Lundi 2 mai, aux alentours de 9h30, la jeune fille circule à pied rue du commandant Challes lorsqu'elle est interpellée verbalement par le passager d'un fourgon blanc, lequel l'invite à monter dans le véhicule. Cette dernière, qui porte des écouteurs, fait mine de pas avoir entendu, et le fourgon reprend sa route.
Mais quelques centaines de mètres plus loin, le petit utilitaire fait demi-tour et revient à la hauteur de l'adolescente, au niveau d'un tunnel sous la route nationale 12. Le conducteur et le passager tentent alors de l'entraîner de forcer à bord. La jeune fille est sauvée in extremis par l'intervention d'un automobiliste qui, témoin de la scène, s'interpose et met en fuite les deux hommes. Légèrement blessée et choquée, la victime prend la fuite en courant avant de se rendre à la gendarmerie, où elle dépose plainte.
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Une enquête a été ouverte par le parquet de Brest et confiée aux gendarmes de Guipavas. Les deux individus, âgés d'une vingtaine d'années pour l'un et d'une quarantaine d'années pour l'autre, sont activement recherchés par les enquêteurs.
«Toute personne susceptible d'apporter des éléments est invitée à contacter dans les meilleurs délais la gendarmerie de Guipavas au 02.98.84.60.25 ou 17. Le conducteur de la voiture dont l'action a été déterminante est également invité à se faire connaître de toute urgence», précise la gendarmerie dans son appel à témoins.
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Blessée au visage, une policière s'est vu délivrer trois jours d'Incapacité temporaire de travail (ITT).
Regarder la vidéoIl vole une voiture et se rend compte qu'il y a un bébé à l'intérieur
Une brève alerte enlèvement a été déclenchée lundi, dans les Hautes-Pyrénées, après qu'un homme vole une voiture, stationnée devant une école, avec... un bébé à bord.
Les «narcoplongeurs», ces trafiquants de drogue qui inquiètent les services secrets français
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New York Times - World
U.K. Local Elections Pose Test for Scandal-Prone Boris Johnson
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The British prime minister is under fire for lockdown-breaking parties. But many voters are skeptical that the opposition can solve issues such as soaring prices.
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By Stephen Castle
BURY, England — Oliver Henry tries not to talk politics at his barbershop to avoid inciting arguments among his customers. But when Prime Minister Boris Johnson of Britain was fined recently by the police for breaking his own coronavirus laws, the bickering at Chaps Barbers was unavoidable.
“Some people despise him, and other people really love him,” he said, referring to Mr. Johnson, whose Conservative Party faces an important electoral test Thursday as the prime minister battles a swirling scandal over parties in Downing Street that flouted lockdown rules.
As he trimmed a client’s hair last week, Mr. Henry said he voted for Mr. Johnson’s Conservatives in the last general election, in 2019, and, grateful for government financial support during the pandemic, was not planning to abandon the prime minister yet.
Whether millions of others feel the same when they vote Thursday in elections for local municipalities could determine Mr. Johnson’s fate. His leadership is again on the line, with his own lawmakers mulling a no-confidence motion that could evict him from Downing Street — and a poor result could tip them over the edge.
One thing that has saved Mr. Johnson so far is his reputation as an election winner, someone able to reach out to voters in places like Bury, the so-called red wall regions of the north and middle of England. These areas traditionally voted for the opposition Labour Party but largely supported Brexit and turned to the Conservatives in the 2019 general election. What happens in them on Thursday will be watched closely.
Elections are taking place only in some parts of the country, with around 4,400 seats being contested in more than 140 municipalities. Voting is also taking place in Scotland, Wales and Northern Ireland. The Conservatives are braced for losses. They are trailing Labour in opinion polls, the prime minister is mired in scandal and voters are feeling the pain of spiking energy, food and other prices.
But things may still not be as easy for Labour as they might seem. Many of the seats contested on Thursday were last up for grabs in 2018, when Labour did well, giving it limited room to advance.
Voting is for elected representatives known as councilors in municipalities that control issues like garbage collection, highway maintenance and planning rules. Turnout will most likely be low, and many of those who cast a ballot will be thinking more about potholes than Downing Street parties.
Labour is also struggling to make a big breakthrough and win back its old heartland “red wall” areas, like Bury, the birthplace of Robert Peel, a 19th century Conservative prime minister. In recent decades, the area has suffered from deindustrialization.
In Bury South, it elected Labour lawmakers to Parliament for years before 2019, when the Conservatives narrowly snatched the seat. But the winner, Christian Wakeford, recently defected to Labour. James Daly, a Conservative, won the other parliamentary seat, Bury North, in 2019 by a margin of just 105 votes.
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If Labour is ever going to fully regain control over Bury, now should be a good time. At the Brandlesholme Community Center and Food Bank, close to Chaps Barbers, its chairwoman, Jo Warburton, sums up the situation locally in a word: “diabolical.”
Soaring energy bills are forcing some people to choose between eating and heating, she said, adding, “Nobody can afford to live.” Ms. Warburton recently put out a plea for additional donations after having almost run out of food to offer. Even people with jobs are increasingly in need of groceries, including one person who said she had been surviving on soup for a week, Ms. Warburton added.
Because the food bank is a charity, Ms. Warburton tries to keep out of politics. But she said that while local Labour Party politicians support the center, she has had little contact with Conservatives. As for the government in London, “they haven’t got a clue about life,” she said.
Across town, one Bury resident, Angela Pomfret, said she sympathized in particular with those who have young families. “I don’t know how people are able to survive,” she said. “I am 62, and I am struggling.”
Ms. Pomfret said she had been unable to visit her mother, who died during the coronavirus pandemic, because of Covid restrictions, so she was at first annoyed by news about illicit parties taking place in Downing Street at the same time.
But while Ms. Pomfret says she will vote for Labour, she bears no grudge against Mr. Johnson and says she is not against him personally.
Nor is there much hostility toward him at Bury Market, where Andrew Fletcher, serving customers at a meat and poultry stall, acknowledges that trade is a little depressed at present but does not blame the government. “I will be voting Tory,” he said. “I don’t think Labour could do any better.”
Trevor Holt, who has spent 39 years as an elected member of Bury Council for the Labour Party and twice served as the town’s mayor, is convinced that Mr. Johnson is a big liability for the Tories.
“I think Boris Johnson is very unpopular, people think he’s either a fool or a crook — and he’s probably both, isn’t he?” he said with a laugh, drinking tea in a cafe at a building he opened as mayor in 1997. The cost of living is also eroding support for the Conservatives, he added. His expectations are cautious, however, and he thinks that Labour will “gain some seats” rather than sweep to a big victory.
Labour currently controls Bury Council, and that means that it takes the blame for many things that go wrong locally as well as for some unpopular policies.
Moves to build more homes on green spaces have provoked opposition, as have plans for a clean air zone, a proposal — now being reconsidered after protests — that would charge for journeys in some more polluting vehicles.
To complicate matters, there is also a fringe party campaigning for more support for an area of Bury called Radcliffe. In the Royal Oak pub, Mike Smith, a councilor for the party, Radcliffe First, who is running for re-election, describes his patch as “an archetypal forgotten ‘red-wall’ town,” comparing it to Springfield, the fictional setting of “The Simpsons.”
“If they need to build a sewage works, they’ll try to put it in Radcliffe,” he said.
At another table in the pub, which filled steadily before a soccer match was screened, Martin Watmough described Mr. Johnson as “an absolute charlatan,” and said he would support Labour in the local elections, adding that the Conservatives had lost the trust of many voters.
But Nick Jones, the leader of the Conservatives on Bury Council, is bullish, considering the political headwinds against his party generated by the lockdown party scandal. He is hoping to win a handful of seats.
Mr. Jones is campaigning not so much for the prime minister as against Labour’s record locally. Speaking in another pub in Bury, he highlighted issues including the clean air zone plan, the state of the highways (“a disgrace,” in his opinion) and the frequency of refuse collections.
When the conversation turns to Mr. Johnson, who visited Bury last week, Mr. Jones is careful to be loyal.
But his political pitch has little to do with a scandal-prone prime minister, whose immediate fate could depend on results of elections like these.
The message to the voters in Bury, Mr. Jones said, is: “We are not talking about Downing Street, we are talking about your street.”
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Le Figaro
À l’approche du 9 mai, relire George Orwell et Hannah Arendt
Laure MandevilleANALYSE - La Russie va célébrer sa supposée «victoire» contre l’Ukraine, lors de la cérémonie anniversaire de la victoire de l’URSS contre l’Allemagne nazie.
Pour comprendre les événements dramatiques et surréalistes qui se déroulent depuis le 24 février dernier en Russie et en Ukraine, il faut d’abord relire George Orwell. Dans La Ferme des animaux, il met en scène le cochon Napoléon, qui, pour prendre le pouvoir, chasse «l’être humain» de la ferme. «Voilà notre vrai ennemi, l’être humain», dit l’apprenti dictateur porcin. Bientôt, tous les autres animaux se convaincront que «si le camarade Napoléon le dit, c’est vrai», car «Napoléon a toujours raison». Dans son autre roman 1984, Orwell évoque le monde de Big Brother qui affiche partout en grosses lettres sur des écrans omniprésents les règles despotiques de son gouvernement. Elles se caractérisent par une inversion devenue célèbre: «La guerre, c’est la paix. La liberté, c’est l’esclavage. L’ignorance, c’est la force.»
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En écoutant le pouvoir et les médias russes mentir éhontément pour justifier une guerre impériale qui n’en a pas le nom, on est chez Big Brother, avec ses gros mensonges d’État et ses crimes décrits comme des faits de gloire, son écrasement de la vérité, de tout esprit critique, bref de l’être humain comme citoyen libre. «Deux et deux font cinq», affirme O’Brien, le personnage chargé de torturer Winston, le «héros» de 1984, pour le forcer à renoncer à son jugement et à sa liberté. C’est dans un contexte psychologique et politique étonnamment semblable que la Russie va célébrer sa «victoire» sur l’Ukraine décrétée «nazie» le 9 mai, et la placer symboliquement dans le droit fil de la Victoire de l’URSS «sur le nazisme», thème martelé sur toutes les chaînes d’État russes. Et gare à ceux qui osent prétendre le contraire, car ils encourront la répression de Moscou, ont fait savoir les propagandistes du Kremlin et ses plus hauts représentants, désormais prêts à traquer l’ennemi «de l’intérieur» aussi brutalement que les «nazis» d’Ukraine.
Or tous les observateurs qui ont les yeux ouverts le savent. Il n’y a ni nazis au pouvoir à Kiev, ni victoire russe en Ukraine. Malgré l’inquiétant grignotage du territoire ukrainien symbolisé par la chute de Marioupol, la Russie semble s’en aller tout droit vers une catastrophe nationale, pas vers un triomphe militaire. Car, face à elle, s’est dressée une force qui résiste: l’Ukraine, et derrière elle, l’Occident rassemblé. En deux mois et demi, loin d’avoir renversé le gouvernement ukrainien, comme il en avait l’intention, Poutine a subi une série de défaites militaires qui l’ont forcé à renoncer à son but d’installation d’un gouvernement prorusse aux affaires pour se concentrer sur le Donbass. «L’opération spéciale» lancée par le Kremlin a aussi mis à jour les failles béantes de son armée, dont il vantait la puissance modernisée, mais dont la force est désormais largement écornée par ses revers, ses problèmes patents de logistique, ses erreurs de commandement et ses énormes pertes en hommes et matériel. Loin d’avoir sécurisé son voisinage et stoppé l’avancée de l’Otan comme elle prétendait en avoir l’ambition, la Russie poutinienne a scellé l’unité de l’alliance militaire occidentale.
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«Les Occidentaux ont compris que si ce régime n’est pas défait et arrive à imposer même une partie de ses vues, il continuera d’avancer (…) Poutine a fait l’unité de l’Europe et de l’Otan, même la Suède veut y entrer», note le spécialiste franco-israélien des relations internationales Emmanuel Navon, dans une interview au Figaro. Sur le plan géopolitique, loin de changer l’ordre international au détriment de l’Amérique, comme elle en rêvait, «la Russie de Poutine se retrouve également isolée à l’extrême», «déconnectée économiquement du monde», et forcée de s’en remettre à la Chine «au risque d’une vassalisation», note Navon. Le fait que les Européens soient en passe d’instaurer d’ici à la fin de la semaine un embargo de l’UE sur le pétrole russe contribuera à l’étranglement d’une Russie qui, économiquement, est «une station essence» et ne vit que de ses recettes pétrolières et gazières, estime l’expert israélien. Les États-Unis ne cachent d’ailleurs pas leur intention de fournir à l’Ukraine toutes les armes dont elle aura besoin pour ébranler Moscou «et l’affaiblir à tel point qu’elle se retrouve incapable de telles actions militaires pour au moins dix ans», note une source américaine proche du Pentagone. Une reconquête de tout le Donbass par l’Ukraine n’est pas exclue par les stratèges américains.
L’esprit de 1989 survivra grâce à un groupe de courageux Ukrainiens
Tout cela n’aurait évidemment jamais été possible «sans la chance miraculeuse de la résistance ukrainienne», note le philosophe ukrainien Constantin Sigov, qui observe depuis Kiev «le refus de la mort civique comme nationale» de son peuple. Le mensonge orwellien qui se déploie en Russie, cette persistance de «l’homme rouge» resurgi des décombres du totalitarisme communiste, se heurte au «trésor enfoui» de la résistance de l’homme qui surmonte sa peur pour se réapproprier son rôle de citoyen responsable, décrit par Hannah Arendt dans son analyse des Origines du totalitarisme, poursuit Sigov. Une lecture aussi indispensable qu’Orwell pour comprendre les deux logiques aujourd’hui à l’œuvre à l’est de l’Europe. «Cette cause de la résistance “à l’hypothèse terroriste de l’homme” englouti par l’ouragan néototalitaire peut redonner un nouvel élan, une nouvelle solidarité aux démocraties européennes divisées», insiste le philosophe. Dans la revue American Purpose, l’intellectuel américain Francis Fukuyama veut lui aussi parier «sur une défaite de la Russie susceptible de rendre possible une nouvelle naissance de la liberté». «L’esprit de 1989 survivra grâce à un groupe de courageux Ukrainiens», écrit-il.
Covid en Chine: «Enfermement sans retour»
L’éditorial du Figaro, par Patrick Saint-Paul.
Renaud Girard: «Ukraine, arrêter la surenchère verbale»
CHRONIQUE - Qu’il y ait indéniablement de la surenchère verbale du côté russe ne rend pas pour autant intelligent d’en faire du côté occidental.
«La classe politique suédoise a fait un virage à 180 degrés sur l’immigration»
ENTRETIEN - Commentant les émeutes que connaît la Suède, la première ministre sociale-démocrate a affirmé que l’intégration des immigrants était un échec. Cette appréciation fait désormais presque consensus parmi les décideurs publics en Suède, argumente le chercheur Tino Sanandaji.
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Sciences Alice sous la loupe de chercheuses
Nos recommandations culturellesPaul MazliakLes deux autrices nous invitent à relire Alice au pays des merveilles avec des lunettes de naturaliste. Elles observent les métamorphoses d’Alice, qui peut passer de 25 cm à 2,75 m, et rapprochent ces transformations de celles de certains animaux. Le hibou petit-duc peut changer de forme en cas de danger, grossir en faisant la roue ou s’allonger en s’affinant. La pieuvre mimétique peut se donner l’allure d’une méduse, d’une crevette, etc. Un bon ami d’Alice est le chat du Cheshire au sourire permanent. Les muscles qui relèvent les coins des lèvres existent chez le chat, mais les vrais sourires s’observent chez les chimpanzés. Sont ainsi passés en revue tous les animaux accompagnant Alice, et les autrices observent chacun d’eux sous l’angle scientifique. De magnifiques gravures accompagnent leur récit.
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Histoire. Philadelphie, 1972 : la traque mortelle du Move
Il était une foisEn 1972, une petite communauté noire, le Move, prône la révolution pour « libérer la vie » de l’exploitation capitaliste, responsable de l’oppression, des inégalités, du racisme, des guerres et de la destruction de la nature. Ce mouvement protestataire non violent a fait l’objet, à l’instar des Black Panthers, d’une répression systématique et démesurée, qui résonne encore aujourd’hui.
Michel MullerPhiladelphie, Pennsylvanie 1972. À Powelton, un quartier populaire et multiculturel, une communauté d’une trentaine de membres s’installe dans une vieille bâtisse sous le nom de Move, le mouvement, en tant que « l’essence même de toute forme de vie ». Prônant une sorte de synthèse entre le Flower Power de 68 et le militantisme des Black Panthers contre la ségrégation raciste, le petit groupe de familles affirme vouloir revenir aux valeurs originelles des êtres humains pour se libérer du « système » – la destruction de la nature par l’industrialisation – et de l’exploitation capitaliste responsable des inégalités et des guerres. Tous ont adopté le patronyme Africa, à la suite de John Africa, qui vient de fonder Move, car « c’est d’Afrique que provient toute vie ».
Avec la présidence de Richard Nixon, s’est ouverte, en janvier 1970, une longue période de répression de toute protestation visant en particulier les militants noirs. Sous la houlette du tout-puissant chef du FBI, John Edgar Hoover, le parti des Black Panthers (BPP) est l’objet d’une répression multiforme qui aboutit à sa désintégration. Dans le même temps, montent en puissance les révoltes des jeunes contre la guerre du Vietnam et le mouvement hippie qui incarne l’aspiration au retour à la « pureté primitive » de l’être humain.
Dans les quartiers noirs de Philadelphie, la vie quotidienne est faite de luttes pour la survie et de résistance à la répression policière meurtrière. Le BPP y a un rôle social et organisateur majeur. C’est dans cette atmosphère que Mumia Abu-Jamal – aujourd’hui symbole du combat contre la peine de mort –, que nous retrouverons plus loin, fait son apprentissage, dès ses 14 ans, de militant puis de responsable de l’information du BPP, et de journaliste.
C’est aussi dans cet environnement que le futur fondateur de Move, Vincent Leaphart, connu comme « philosophe de coins de rue » pour ses tirades contre la mal-vie, survit avec des petits boulots. Sa rencontre en 1971 avec un doctorant en sociologie et militant antiraciste, Donald Glassey, lui donne la clé de l’épanouissement de ses idées : il rédige un document de 300 pages, « The Guidelines ».
Les lignes directrices de celui qui a pris pour nom John Africa sont une sorte de synthèse d’une volonté inébranlable de solidarité, de pacifisme et d’action pour la justice, l’égalité et la liberté, conjuguée à un mode de vie quasi monastique : ne posséder que ce que l’on porte sur soi, manger cru, ne former qu’une seule famille. « Il y a parmi nous des Noirs, des Blancs, des Latino-Américains, des gens d’origine sociale variée », proclame ce manifeste. « Organiser la révolution (…) a pour objectif de briser un mode de fonctionnement artificiel qui emprisonne la vie. Les industries doivent cesser de polluer l’air, l’eau et la terre : il faut libérer la vie. » Celle-ci, quelle que soit sa forme, a une origine unique : Dieu, Mère Nature ou Mama ; « chaque vie (étant) un élément de la chaîne du vivant, (elle) revêt une importance égale ». Il s’agit de « montrer aux gens combien le “système” est corrompu et tyrannique, à l’origine de tous leurs maux : le chômage, la drogue, l’alcoolisme, le racisme, la violence familiale, les maladies vénériennes, la criminalité, la guerre ».
Move multiplie les actions : interpellations de personnalités, happenings contre l’enfermement des animaux dans les zoos, et surtout contre le racisme et l’emprisonnement jusqu’à ce que mort s’ensuive. John Africa devient une sorte de « messie en dreadlocks ». Ce qui est un aspect de l’éthique de Move : « Hostiles aux produits cosmétiques et jetables, aux détergents chimiques, nous laissons nos cheveux pousser naturellement », tout en consacrant « énormément de temps à notre hygiène corporelle et à l’entretien de nos maisons ».
Tout cela ne peut qu’agacer l’establishment tenant aux « bonnes mœurs » et à « la loi et l’ordre ». Le clou noir qui dépasse doit être enfoncé : telle est la ligne de Frank Rizzo, élu maire de Philadelphie en 1972. L’ancien chef de la toute-puissante police de la ville a fait de celle-ci le bras armé de sa politique.
Move fait l’objet d’un harcèlement systématique, judiciaire et policier. La répression prend aussi la forme d’une violence ciblée : pour les hommes, les frapper aux parties génitales ; quant aux femmes enceintes, c’est le ventre qui est visé. Quelques exemples : le 9 mai 1974, Janet et Leesing Africa, arrêtées et battues, avortent à la suite des coups subis. Le 29 avril 1975, à l’issue d’une manifestation contre les violences policières, Alberta Africa, est frappée au ventre par quatre policiers et une infirmière : même dramatique résultat. Le 28 mars 1976, la police investit la maison sous prétexte de tapage nocturne : le nourrisson de Janine Africa, Life, est violemment piétiné et décède. Les policiers nient le meurtre, affirmant qu’il n’y avait pas de bébé. Un juge prononce un non-lieu : sa mère ayant accouché à domicile – selon les principes de Move –, l’enfant n’est pas déclaré à l’état-civil… et n’a donc jamais existé.
Mais le pire se prépare activement du côté du maire Frank Rizzo. Une campagne de presse accusant Move de clochardiser le quartier avec son mode de vie (notamment… l’usage d’une caisse de compost pour recycler les déchets) est lancée. Le 18 décembre 1975, une inspection des services d’hygiène est ordonnée : Move interjette des dizaines d’appels. Fin 1977, à la suite d’un arrêté de péril, un accord fixe un délai de 90 jours pour que Move trouve un autre lieu avec l’aide de la municipalité… qui n’en fait rien. Elle décide alors la destruction de l’habitation.
Le 16 mars 1978, des centaines de policiers investissent les alentours, des tireurs d’élite sont postés. Un blocus est mis en place pour affamer les habitants. « S’ils résistent, on les prendra de force, qu’il y ait des enfants ou non ! » annonce Frank Rizzo. Le 8 août 1978, à l’aube, la police envahit la maison. Les habitants se sont barricadés dans la cave : elle est inondée et des tirs éclatent en tous sens. Un policier, James Ramp, est tué et trois autres sont blessés. Les assiégés se rendent et sont violentés. Une photo fait le tour des médias : Delbert Africa, au sol, les bras tendus en croix, battu par trois policiers – qui seront acquittés.
C’est là que les destins de Move et de Mumia Abu- Jamal, jeune journaliste à la radio publique locale, se croisent. Ce dernier fait connaître à un large public le traitement infligé à Move. Neuf de ses membres ont été inculpés du meurtre du policier Ramp : Janine, Debbie, Janet, Merle, Delbert, Mike, Edward, Phil et Chuck Africa. Le 8 mai 1980, le juge Malmed les déclare coupables, sans qu’aucune preuve n’ait été produite ; les « Move Nine » (« les Neuf de Move ») sont condamnés à des peines d’emprisonnement allant de trente à cent ans.
Début 1980, les Move s’installent dans une maison au 6621 Osage Avenue, au cœur d’une cité de pavillons. Leur combat pour la libération des « Move Nine » se heurtant aux murs de la justice et au silence des médias, ils alertent les passants avec leurs porte-voix.
Toujours sous surveillance et harcelés, craignant un nouvel assaut, les militants se barricadent. Le 11 mai 1985, la juge Lynne Abraham émet des mandats d’amener contre Ramona, Conrad, Frank et Teresa Africa pour troubles sur la voie publique et menaces terroristes. Le lendemain, la police fait évacuer la cité.
Le 13 mai 1985, à l’aube, le commissaire Gregore J. Sambor lance aux Move un ultimatum pour qu’ils se rendent et, sans attendre, l’assaut est déclenché : des centaines de policiers usent de gaz lacrymogène, de canons à eau et de carabines, de fusils-mitrailleurs et de mitrailleuses. En une heure trente, au moins 10 000 coups de feu sont tirés. En début d’après-midi, un hélicoptère lâche sur la maison une bombe de 20 kg de TNT fournie par le FBI. Un incendie éclate, ordre est donné aux pompiers de ne pas intervenir ; il s’étend et détruit 65 pavillons de la cité. Cinq enfants et six adultes, dont John Africa, meurent brûlés vifs. Seuls Ramona Africa et un enfant, Birdy, ont pu s’échapper de la maison malgré les tirs. L’autorisation d’utiliser des explosifs avait été donnée par Wilson Goode, le premier maire noir de la ville fraîchement élu.
Dans le monde entier, télévisions et journaux diffusent les images de l’assaut. C’est un véritable séisme à Philadelphie. Le chef de la police démissionne. Une commission d’enquête municipale conclut, en mars 1986, que le largage d’une bombe sur une maison occupée, notamment par des enfants, est « inacceptable » et observe que l’attentat n’aurait pas eu lieu « si la maison Move et ses occupants avaient été situés dans un quartier blanc comparable ». Le maire sera pourtant réélu en 1987.
Aucun des responsables du crime raciste n’a été inculpé. Ramona Africa a été incarcérée sept ans pour « complot et émeutes ». Il a fallu attendre 1996 pour qu’un jury conclue que les autorités ont utilisé une « force excessive » et violé les droits constitutionnels de Move. La Ville de Philadelphie a été condamnée à verser 500 000 dollars à Ramona et 1 million aux proches de John Africa, 90 000 dollars à chacune des familles des adultes décédés, 25 millions aux parents des cinq enfants immolés et 1,7 million à Birdy Africa.
Les « Move Nine » n’ont été libérés qu’entre juin 2018 et février 2020. Deux d’entre eux ont passé plus de quarante-deux ans en prison, deux autres y sont morts dans des conditions très suspectes. Et ce n’est qu’en novembre 2020 que la municipalité a présenté des excuses officielles pour le crime de 1985.
Le 23 avril 2021, le quotidien britannique « The Guardian » a révélé qu’une anthropologue de l’université de Pennsylvanie a présenté à ses étudiants… des ossements de victimes de l’incendie de la maison Move issus du musée d’Anthropologie et d’Archéologie de l’université, où ils étaient entreposés. En mai 2021, le commissaire à la santé de Philadelphie a démissionné pour avoir ordonné, en 2017, l’incinération d’une partie de ces ossements sans prévenir les familles. Une boîte étiquetée « Move » a alors été retrouvée : les restes qu’elle contenait ont été rendus à la communauté. Interrogé par « The Guardian », Michael Blakey, professeur d’anthropologie en Virginie, a expliqué que « les États-Unis continuent à fonctionner sur le socle du “privilège blanc”. Ce que nous voyons ici en est la manifestation scientifique – l’objectivation de l’“autre” et l’absence d’empathie dans une société dont les Blancs croient détenir le contrôle ».
Move est toujours vivant, ses membres – dont les enfants devenus adultes – mènent notamment le combat pour la libération de Mumia Abu-Jamal. Leur incessante solidarité a contribué à sa survie dans le couloir de la mort après sa condamnation en août 1982.
En savoir plus
Sur move-thestory.com , un « livre-Web » militant, richement documenté, sur la longue histoire de Move, créé notamment par Claude Guillaumaud-Pujol, universitaire spécialiste des États-Unis.« Mumia Abu-Jamal. Un homme libre dans le couloir de la mort », de Claude Guillaumaud-Pujol, le Temps des cerises, 2007.
communautésblack panthersMoveÉtats-Unis Le Figaro
Forest Whitaker, palme d'or d'honneur de la 75e édition du Festival de Cannes
L'acteur avait reçu le prix d'interprétation à Cannes en 1988 pour son interprétation du jazzman Charlie Parker dans Bird de Clint Eastwood.
L'acteur américain oscarisé Forest Whitaker recevra une palme d'or d'honneur de la 75e édition du Festival de Cannes, qui doit se tenir du 17 au 28 mai, ont annoncé jeudi les organisateurs. L'acteur, qui avait reçu le prix d'interprétation à Cannes en 1988 pour son interprétation du jazzman Charlie Parker dans Bird de Clint Eastwood, succède à sa compatriote Jodie Foster, qui avait été distinguée l'année dernière. «En accueillant Forest Whitaker à Cannes, j'ai pu rencontrer et admirer un artiste au charisme immense et à la présence lumineuse», a loué dans un communiqué le délégué général du festival, Thierry Frémaux.
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À cette occasion, le film For the Sake of Peace, réalisé par Christophe Castagne et Thomas Sametin, et produit par Forest Whitaker, sera diffusé le 18 mai. «Il y a 34 ans, venir à Cannes pour la première fois a changé ma vie (...) c'est un privilège de revenir pour ce beau festival, pour y exposer mon travail mais aussi pour être inspiré par les plus grands artistes de ce monde», a-t-il réagi, cité dans le communiqué.
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Clint Eastwood, Martin Scorsese, Oliver Stone ou encore Barry Levinson ... Ce comédien noir-américain de 60 ans a tourné avec les plus grands réalisateurs américains, avant de rafler en 2006, l'Oscar du meilleur acteur pour son interprétation du dictateur ougandais Idi Amin Dada dans Le Dernier Roi d'Écosse, de Kevin Macdonald. Envoyé spécial de l'Unesco pour la paix et la réconciliation depuis 2014, Forest Whitaker est également le fondateur et président de la Whitaker Peace and Development Initiative (WPDI), une ONG créée en 2012 qui s'investit dans des projets éducatifs pour des jeunes vivant dans des régions touchées par la violence ou les conflits (Soudan du Sud, Ouganda, Mexique, États-Unis, Afrique du Sud) et désormais en France. Fin novembre, son ONG annonçait investir pour aider les jeunes d'un département de la région parisienne, le plus pauvre de France.
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La réalisatrice a été la lauréate du prix en 2021 pour son dernier long métrage en compétition à Cannes, La Fracture, qui banalise l'homosexualité féminine.
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Le média Brut, partenaire de la manifestation, a annoncé que les adeptes du jeu en ligne pourront se mettre dans la peau des acteurs, réalisateurs ou journalistes invités sur la Croisette.
L'Humanité
Pio La Torre, une vie à combattre la Mafia
Il était une foisIl était la voix forte du Parti communiste italien en Sicile et le premier à avoir dénoncé et combattu la mainmise de Cosa Nostra jusque sur la péninsule. Le 30 avril 1982, le député Pio La Torre était abattu en pleine rue. Prémices d’un électrochoc pour la société et les institutions, sa mort marque un tournant décisif dans la lutte contre la mafia.
Le 30 avril 1982 au matin, Pio La Torre, député et secrétaire régional du Parti communiste italien (PCI), est abattu avec son chauffeur Rosario Di Salvo en plein Palerme par Cosa Nostra, la Mafia sicilienne. Cette exécution s’inscrit dans un contexte particulier. Bien que divisée par une guerre interne qui cause un millier de morts entre 1978 et 1983, la Mafia mène en parallèle une terrible offensive contre l’État italien, en assassinant une quinzaine de ses représentants (membres des forces de l’ordre, magistrats, hommes politiques). L’année 1982 constitue l’apogée de ce déchaînement de violence mafieuse : Cosa Nostra élimine Pio La Torre puis, trois mois plus tard, le préfet de Palerme, Carlo Alberto Dalla Chiesa.
La Sicile fait figure de laboratoire
Né à la périphérie de Palerme, en 1927, dans une famille de paysans, Pio La Torre s’engage au PCI dès 1945 et participe aux luttes paysannes qui ont marqué le climat social de l’après-guerre en Sicile. Il se heurte d’emblée à Cosa Nostra et le refus de se soumettre à la domination mafieuse devient alors le fil rouge de toute sa vie militante. En tant que dirigeant de la CGIL (Confederazione Generale Italiana del Lavoro, syndicat proche du PCI), il mène la bataille de l’occupation des terres non cultivées pour libérer les paysans du joug de la Mafia qui contrôle le territoire et les travailleurs pour le compte des grands propriétaires terriens.
En pleine guerre froide, la Sicile fait figure de laboratoire. Le succès des forces de gauche aux élections régionales de 1947 risque de compromettre l’équilibre international des blocs (1). En Sicile, Cosa Nostra est utilisée comme bras armé par le gouvernement démocrate chrétien local – avec le soutien logistique de la CIA qui fournit des armes et favorise la réactivation de réseaux néofascistes – pour réprimer le mouvement paysan. Une quarantaine de syndicalistes sont assassinés mais La Torre s’investit pleinement, ce qui lui confère un grand prestige auprès des militants et de la population. Accusé à tort d’avoir frappé un policier lors d’une manifestation, il est emprisonné pendant un an et demi, jusqu’en août 1951, puis reprend son engagement politique.
Collusions entre Cosa Nostra et la Démocratie chrétienne
En 1952, La Torre est élu pour la première fois au conseil municipal de Palerme, où il siège jusqu’en 1966, et devient secrétaire général de la CGIL en 1959. Il dirige le PCI sicilien de 1962 à 1967, puis intègre en 1969 la direction centrale du PCI. En 1963, il obtient son premier mandat à l’assemblée régionale de Sicile (ARS).
Au conseil municipal de Palerme et à l’ARS, il révèle l’ampleur des collusions entre Cosa Nostra et la Démocratie chrétienne, parti largement majoritaire en Sicile jusqu’à sa dissolution en 1994. En échange du soutien électoral que la Mafia garantit au parti grâce au contrôle qu’elle exerce sur le territoire, les élus centristes lui permettent d’infiltrer l’économie légale en obtenant des appels d’offres pour les travaux du plan d’urbanisme de la ville.
La Torre brise ainsi l’omerta en dénonçant sans relâche le système politico-mafieux qui permet à la Mafia de blanchir l’argent sale issu du trafic de stupéfiants grâce à la spéculation immobilière.
Lien avec le pouvoir politique depuis 1943
Élu au Parlement en 1972, Pio La Torre intègre la commission parlementaire anti-Mafia. Il préface et cosigne le premier rapport de la minorité publié en 1976, intitulé « Mafia et politique », dans lequel il analyse le lien que Cosa Nostra a tissé avec le pouvoir politique depuis le débarquement allié en 1943 et dénonce le système de pouvoir mis en place au niveau local par la DC. Ce document est précieux car il retrace également l’évolution des activités de Cosa Nostra, qui passe en quelques décennies de mafia agraire à mafia urbaine, suivant ainsi les mutations de l’économie régionale.
Fort de cette fine connaissance du phénomène mafieux acquise sur le terrain, La Torre dépose, en mars 1980, une proposition de loi prévoyant l’institution d’un délit d’association mafieuse. En octobre 1981, en pleine guerre de la Mafia, il revient en Sicile pour diriger la section régionale du PCI. La bataille pour la paix – et contre l’ouverture d’une base de l’Otan – qu’il engage à Comiso vise également à empêcher Cosa Nostra de s’implanter dans la région de Raguse.
En mars 1982, il insiste auprès du président du Conseil, Giovanni Spadolini (premier non-démocrate-chrétien à ce poste depuis la Libération) pour que son projet de loi soit enfin discuté à la Chambre. La seule concession qu’il obtient est la nomination au poste de préfet de Palerme du général Carlo Alberto Dalla Chiesa, héros national de la lutte contre le terrorisme pour avoir arrêté les principaux chefs des Brigades rouges. Cependant, La Torre ne peut en mesurer les effets : il est assassiné quelques jours avant sa prise de fonction.
Une lutte ouverte contre la Mafia
La Torre n’a eu de cesse de revendiquer sa conception globale et salvatrice de la lutte contre la Mafia qui s’intègre dans un projet de développement économique, social et démocratique de la Sicile. C’est donc l’omniprésence de Cosa Nostra dans la société et l’économie siciliennes qui a transformé son combat politique pour le peuple sicilien en lutte ouverte contre la Mafia.
L’exécution de Pio La Torre et Rosario Di Salvo donne lieu à une mobilisation citoyenne importante mais cantonnée à la seule sphère militante. Ce n’est qu’après l’assassinat du préfet Dalla Chiesa, de sa femme Emanuela Setti Carraro et de leur policier d’escorte Domenico Russo, le 3 septembre 1982, qu’elle prend de l’ampleur et que l’État italien réagit.
La loi visionnaire imaginée par La Torre, adoptée en urgence le 13 septembre 1982 et qui porte son nom, marque un tournant dans la lutte contre la Mafia. Elle institue le délit d’association mafieuse en fournissant une définition précise du phénomène (entre autres, la force du lien associatif, le contrôle du territoire par la violence et le rapport congénital à la politique pour infiltrer l’économie) et met en place une mesure révolutionnaire, la confiscation des biens.
Le maxi-procès de 474 mafieux en 1986-1987
Grâce à ce formidable instrument juridique qui permet de sanctionner la seule appartenance à la Mafia, la magistrature palermitaine, emmenée par les juges Giovanni Falcone et Paolo Borsellino, se lance dans une instruction tentaculaire qui débouche sur le maxi-procès de 1986-1987, où 474 mafieux sont renvoyés à la barre. La condamnation à perpétuité des principaux chefs mafieux constitue la première victoire judiciaire de l’État italien.
La confirmation de ce verdict en cassation, en janvier 1992, déclenche la vengeance de Cosa Nostra. Les attentats spectaculaires qui coûtent la vie aux juges Falcone et Borsellino ainsi qu’à leurs escortes, respectivement le 23 mai et le 19 juillet 1992 (2), suscitent l’effroi en Sicile comme dans la péninsule.
Le mouvement anti-Mafia actuel s’est forgé à la suite des assassinats retentissants de 1982 et de 1992. Le message anonyme « C’est ici qu’est mort l’espoir des Palermitains honnêtes », retrouvé sur le lieu de l’assassinat de Dalla Chiesa le lendemain, marque le début d’une prise de parole par une partie, certes encore très mince et largement minoritaire, de la société palermitaine.
Une première nationalisation de la mobilisation a lieu grâce à un appel à la grève générale lancé par tous les syndicats et à l’organisation d’une grande manifestation à Palerme en octobre 1982. Les étudiants venant des autres régions du Sud gangrenées par la Mafia (Campanie et Calabre) y découvrent de nouvelles formes d’action collective (marches aux flambeaux, séminaires de réflexion) qu’ils vont importer dans leurs régions d’origine.
Dans les années 1980, de concert avec les enseignants, les veuves et les filles de victimes interviennent auprès des jeunes dans les écoles, notamment en Sicile et à Milan. Des fondations sont créées à la mémoire des victimes, des collectifs citoyens apparaissent et on assiste à une première tentative de structuration du mouvement anti-Mafia. Cette mobilisation citoyenne, qui se renouvelle à chaque anniversaire, est l’embryon de la mobilisation massive qui se vérifie après les massacres de 1992.
Rupture entre les représentants politiques et les citoyens
Sensibilisée à la question mafieuse, la génération qui a grandi dans le climat de violence des années 1980 donne ainsi vie à une mobilisation anti-Mafia collective et citoyenne d’une ampleur inédite dans les années 1990. L’année 1992 est d’autant plus cruciale que l’opération « Mains propres », menée par la magistrature milanaise, met au jour un système de corruption qui touche, dans des mesures différentes, tous les partis politiques et entraîne leur dissolution. Discréditée, la classe politique n’apparaît pas légitime pour défendre les idéaux de justice et de légalité incarnés par les victimes de la Mafia. Lors des obsèques des juges Falcone et Borsellino, on assiste ainsi à une véritable rupture entre les représentants politiques et les citoyens qui s’approprient dès lors les valeurs des défunts.
L’association Libera, créée en 1995 par le prêtre Luigi Ciotti, regroupe les proches de victimes et promeut la mémoire de celles-ci auprès des jeunes, notamment en organisant chaque 21 mars la « Journée de la mémoire et de l’engagement en souvenir des victimes des mafias ». Colonne vertébrale du mouvement anti-Mafia citoyen, Libera est désormais un réseau présent dans toute la péninsule qui rassemble plus de 1 600 associations (fondations en mémoire des victimes, syndicats de travailleurs et d’élus, associations cultuelles et environnementalistes locales et nationales, coopératives).
Selon Nando Dalla Chiesa (3), il s’agit de « la meilleure expression du “Made in Italy” sur le plan citoyen », qui tente de faire bouger les lignes aussi à l’international grâce à son réseau Libera Internazionale auquel adhèrent près de 80 associations d’Europe, d’Afrique et d’Amérique latine. En 1996, l’organisation lance une pétition pour la réutilisation sociale des biens confisqués aux mafieux qui recueille un million de signatures et contraint l’État à légiférer en ce sens.
À travers sa branche Libera Terra, elle aide des jeunes à créer des coopératives agricoles sur les terrains confisqués. Elle montre ainsi qu’une alternative à la criminalité est possible en promouvant un modèle économique solidaire et vertueux capable de supplanter le modèle mafieux. Les produits, commercialisés sous l’étiquette « Les saveurs de la légalité » pour inciter à la consommation critique, sont la concrétisation de l’engagement anti-Mafia social qui a guidé la vie de Pio La Torre.
mafia Le Figaro
«Le montage est horrible»: un candidat de «Et si on se rencontrait?» raconte l’envers du décor
- Par
Damien Mercereau
- Mis à jour
le 05/05/2022 à 19:06
- Publié
le 05/05/2022 à 19:06
ENTRETIEN - Nathan, étudiant nantais de 18 ans, a participé à la deuxième saison du programme de romance de M6 pour rencontrer pour la première fois, physiquement, son amie australienne.
Il y a un an, M6 lançait «Et si on se rencontrait?», une création française produite par Studio 89 où des personnes entretenant des relations à distance via les réseaux sociaux, les forums ou les applications de dating se rencontrent physiquement pour la première fois. «C’est un moment chargé d’émotions extrêmement fortes», nous avait expliqué le producteur de l’émission, Marc de Suzzoni. «Dans le virtuel, c’est facile de mentir. On peut cacher qui on est vraiment. La réalité de cette première rencontre permet d’avoir des histoires très différentes.» Chaque rencontre est organisée dans le cadre romantique du magnifique château d’Ermenonville dans l’Oise.
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Le 25 avril dernier, M6 diffusait la rencontre organisée par Nathan avec son amie australienne Imogen. Les deux étudiants âgés respectivement de 18 et 19 ans entretenaient une relation amicale depuis trois ans via les réseaux sociaux avant de se découvrir pour la première fois en février dernier face aux caméras de «Et si on se rencontrait?». Une émission vivement critiquée par les téléspectateurs où le jeune Nantais est passé pour un goujat à l’humour très inélégant et son amie pour la jolie idiote de service. Contacté, Nathan a recontextualisé cette rencontre et les échanges des deux protagonistes.
LE FIGARO. - Comment vous êtes-vous retrouvé dans «Et si on se rencontrait?» sur M6? NATHAN. - Je me suis lancé là-dedans sans rien savoir de l’émission, je ne l’avais jamais regardée. Je n’avais jamais fait de télé avant cela et je m’étais inscrit qu’avec de bonnes intentions en découvrant l’annonce du casting. Le résultat aujourd’hui, c’est que la diffusion a été néfaste pour moi. Tout est allé très vite, j’ai participé au tournage dix jours après mon inscription. J’ai eu Imogen au téléphone entre-temps, il fallait qu’elle puisse se libérer et venir depuis la Suède où elle fait ses études.
La question qu’on se pose en regardant ce programme, c’est de savoir si vous n’aviez vraiment jamais rencontré Imogen avant le tournage?Pour les autres candidats, je ne sais pas mais pour nous, c’était vraiment la première fois, notre rencontre était totalement sincère. Le seul moment du tournage qui a été orchestré par la production, c’est lorsque je lui demande de parler en français et c’est le moment gênant de notre participation. Cela nous sortait du contexte de notre rencontre et cela a été malheureusement conservé au montage. Parce que tout s’était très bien passé, nous avons passé un très bon moment ensemble, je lui ai offert un cadeau, un petit bracelet vert très mignon, nous avons beaucoup rigolé et les blagues que j’ai pu faire ont été sorties de leur contexte.
Vos propos ont fait polémique, lorsque vous demandez à Imogen de répéter des phrases en français comme «j’aimerais te pécho» ou encore «tu ne serais pas mon devoir de math pour que je te termine ce soir sur mon bureau?»...Ils n’ont gardé que ces phrases en français et les réactions déstabilisées d’Imogen en anglais, comme si je me jouais d’elle dans une langue qu’elle ne comprenait pas. Elle est passée pour une idiote alors qu’en réalité, je lui traduisais systématiquement mes propos et nous en rigolions ensemble parce que nous étions complices de cet humour (contactée, Imogen nous a confirmé qu’elle n’a jamais ressenti de gêne durant cette séquence qu’elle a qualifié de montée par la production, NDLR). Le montage est horrible et, derrière, les gens sur les réseaux sociaux tiennent des propos abjects à notre égard.
Est-ce qu’Imogen savait où elle mettait les pieds en participant à ce programme?Pas plus que moi, c’était l’occasion de pouvoir se rencontrer en étant défrayé et rémunéré (85 euros la journée de tournage, NDLR). La production a tout payé: le voyage aller-retour d’Imogen de la Suède jusqu’à Paris et les nuits d’hôtel. Tout s’est organisé très vite. Si nous avions pris davantage de temps pour réfléchir, je pense qu’elle n’aurait pas accepté. Le «bad buzz» que cela a fait après la diffusion fait qu’au final, ce n’est pas forcément une bonne expérience pour nous deux. Je suis content d’avoir l’opportunité de raconter ce qu’il s’est vraiment passé parce que l’image que les gens ont de moi après avoir vu l’émission est très négative.
« À l’avenir, je réfléchirai à deux fois avant d’accepter de prendre part au tournage d’un programme de télévision »
Nathan de « Et si on se rencontrait ? »
Votre rencontre se termine dans une chambre où vous finissez par vous embrasser, était-ce prémédité?Pas du tout, nous étions là pour une rencontre amicale sans intention d’aller plus loin et les choses se sont emballées. Nous nous connaissons vraiment très bien, nous discutons quotidiennement ensemble depuis trois ans, nous avons les mêmes délires et c’était excitant pour nous cette rencontre. Nous ne parlions plus que de ça depuis une semaine et nous étions simplement heureux de nous voir enfin. Cela n’a pas été montré au montage mais c’est Imogen qui a vraiment fait le premier pas en me disant que j’étais le seul mec avec qui elle pourrait avoir une relation sérieuse. C’est après ça que notre discussion s’est orientée vers la séduction.
Comment avez-vous fait sa connaissance, il y a trois ans?À l’époque, j’étais étudiant aux États-Unis et dans le cadre d’un groupe international mis en place par nos écoles respectives, nous discutions via SnapChat et Discord. J’étais le petit Français et, elle, la jolie Australienne, je m’amusais à la draguer et, avec le temps, nous sommes devenus très amis. C’est en se remémorant cette époque où je la draguais que je lui ai sorti des phrases qui sont parues horribles dans l’émission mais c’était un humour complice, nous nous comprenions.
Que s’est-il passé après le tournage?Durant notre week-end à Paris, nous étions un peu sur notre nuage, nous sortions le soir, nous dormions peu... Nous vivions comme un petit couple de notre âge. J’envisageais de me rapprocher d’elle pour la suite de mes études en école de commerce mais nous avons rapidement réalisé que cela ne fonctionnerait pas. Chacun fait son chemin de son côté désormais: elle a un petit copain, j’ai une petite amie et on parle beaucoup moins depuis cette expérience. Nous sommes toujours en bons termes mais il n’y a plus rien de sentimental entre nous.
Avec le recul, regrettez-vous d’avoir participé à «Et si on se rencontrait?» avec Imogen?Non parce que j’ai vécu une expérience inédite et je me suis bien amusé. Je trouve simplement dommage la tournure de certains événements et les commentaires désobligeants que cela a provoqué. À l’avenir, je réfléchirai à deux fois avant d’accepter de prendre part au tournage d’un programme de télévision.
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Le Figaro
Des sans-abri construisent des mini-maisons qu’ils espèrent habiter
Actualité
Dans le Morbihan, des SDF peuvent travailler bénévolement à la construction d’une mini-maison qu’ils espèrent occuper.
Par Le Figaro Immobilier , AFP agence
Mis à jour le 05/05/22, 10:21
Publié le 05/05/22, 10:18
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Voir l'annonceBâtir sa maison pour sortir de la rue. A Séné, dans le golfe du Morbihan, des sans-abri manient la disqueuse et le marteau, avec l’aide d’éducateurs sociaux, pour construire des «tiny houses», avec la possibilité d’habiter ensuite l’un de ces mini-logements écolos. Pascal, 52 ans, va désormais habiter une «tiny» qu’il a lui même en partie aménagée. «C’est parfait. J’ai déjà habité en caravane. Là c’est mieux», déclare-t-il en dévoilant sa nouvelle «maison» d’une vingtaine de m2, avec douche, toilettes, cuisine, mezzanine et table dépliante, où l’on sent les effluves du bois de hêtre. «C’est un changement total. Ici, on est plus libre (que dans un immeuble), on sort tout de suite dehors».
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À l’origine de cette initiative, un appel à projet de la Délégation interministérielle à l’hébergement et à l’accès au logement (Dihal) fin 2020. L’objectif est de proposer «une forme d’habitat pour des personnes très désocialisées et en grande marginalité», explique Simon Robitaille, qui pilote le projet des «tiny» à l’Amisep, association bretonne de lutte contre la précarité. «L’idée a été de combiner le logement et une activité sur site. On est ainsi parti sur cette idée originale de faire de l’auto-construction de tiny house».
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Non loin de l’hippodrome et face à une rangée de maisons aux haies bien taillées, une poignée d’hommes s’activent sous le hangar appartenant à l’Amisep. Du lundi au vendredi, de 8h30 à 16h30, ils peuvent venir travailler bénévolement à la construction d’une tiny, avec l’objectif d’en construire huit en trois ans. Le cadre est volontairement souple et accueillant, avec repas offert le midi. «Certains sont tous les jours là tandis que d’autres arrivent tout feu tout flamme et ne reviennent pas. C’est un dispositif qui doit permettre d’accueillir des gens qui ne trouvent leur place nulle part», rappelle Simon Robitaille.
Une maison à 25.000 euros
La tiny, déjà bien avancée, devrait être habitable début juillet, après quatre mois de travaux, pour un coût avoisinant les 25.000 euros. Une facture défiant toute concurrence dans une région prisée où «le foncier est en tension», note Frédéric Le Poul, directeur du pôle précarité à l’Amisep. «C’est à la fois une construction mais aussi une reconstruction pour eux», analyse-t-il. Ainsi certains, emballés par ces adorables petites maisons mobiles, ont retrouvé l’envie de se lever. «J’ai eu une phase difficile et une addiction... Les tiny m’ont permis de me remettre dans le bain physiquement et mentalement», analyse Benoit, qui a même obtenu un contrat d’insertion. Alister, visage marqué par les épreuves de la vie, se sent à l’aise dans cette ambiance. «Je préfère être ici et participer à ce projet et ça me fait des horaires. Pendant ce temps je ne fais pas de bêtise...Sinon je serais à Vannes en train de zoner», admet-il.
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Certes, d’autres n’ont pas souhaité s’investir dans le projet, rechignant à travailler bénévolement et sans avoir l’assurance d’occuper la «tiny». Car le choix de l’heureux locataire, qui devra s’acquitter d’une participation financière modique, sera fait in fine par le Service intégré d’accueil et d’orientation (SIAO) de Vannes. Conditions sine qua non: avoir participé au chantier et ne pas trouver de solution d’hébergement «classique». Benoit la contemple déjà avec envie et fera une demande pour l’occuper. «Car je l’aime bien, elle a un côté un peu cabane sauvage, j’espère que l’une des huit sera pour moi!», glisse-t-il, soulignant que ce type d’habitat correspondait au profil de gens comme lui.
Le Figaro
En pleine explosion, la seconde main et le vintage séduisent le luxe
Le marché de la seconde main est florissant. Les maisons de luxe, longtemps absentes sur ce créneau, s’y ancrent aujourd’hui.
L'ascension est vertigineuse. En France, le marché du vintage ne cesse de prendre de l'ampleur. En 2020, il représentait plus de sept milliards d'euros de chiffre d'affaires, dont plus d'un milliard rien que pour la mode. D'après les estimations de ThredUp, l'une des plus grandes plateformes américaines de revente, d'ici à 2027, les ventes de vêtements d'occasion devraient même dépasser celles des grandes enseignes de la fast fashion , et surtout générer jusqu'à 20 % des revenus d'une entreprise de luxe (chiffres Bain & Company).
Pourtant, la seconde main a longtemps été stigmatisée dans le monde du luxe, qui considérait ce canal de vente comme trop dégradant pour l'image des maisons de couture et préférait donc laisser d'autres acteurs investir ce territoire. La situation change radicalement aujourd'hui. Beaucoup de marques haut de gamme l'envisagent désormais comme une opportunité à ne pas manquer, à la fois d'un point de vue éthique - pour valoriser la durabilité de leur création -, mais aussi économique.
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En vidéo, le pari du luxe durable de Marina Raphael
C'est d'autant plus vrai qu'à partir du 1er janvier, la destruction des invendus (une pratique très répandue au sein de la fashion sphère souvent passée sous silence) sera interdite. L'industrie de la mode doit donc trouver comment donner une deuxième vie à ses produits. Et le monde du luxe ne veut pas passer à côté de ce marché florissant. "Si l'enjeu éthique et écologique est évidemment fondamental, il s'agit aussi pour le luxe d'une (re)prise de contrôle sur un réel manque à gagner, atteste Marie Dupin, directrice business mode et lifestyle à l'agence de conseil NellyRodi. La façon d'envisager les pièces évolue dans les maisons. Malgré les réticences de certains directeurs artistiques, qui préfèrent faire table rase des créations de leurs prédécesseurs et ne souhaitent avoir que leur vision, on sent que les choses commencent à bouger. Preuve : de nombreuses marques luxe sont en train de reconstituer leurs propres archives".
Stella McCartney (en 2018), Burberry et Gucci(fin 2020) ont été les premières grandes maisons à se lancer sur le créneau de l'occasion en signant des partenariats avec TheRealReal, le dépôt-vente en ligne aux 17 millions d'utilisateurs, qui démocratise le luxe d'occasion depuis dix ans. Grisée par un succès fulgurant (Gucci est l'une des marques de luxe les plus demandées sur sa plateforme), la griffe italienne aux deux G a décidé de lancer, fin septembre, Gucci Vault (coffre-fort en anglais), son propre écrin digital dédié au vintage. Une jupe en soie fleurie de 1999, une ceinture en cuir sixties, un cache-pot au motif Flora des années 1990, ou encore des sacs iconiques des décennies 1950, 1960 ou 1970 : sélectionné parmi ses archives centenaires, chaque article est ici remis à neuf par les artisans de la team florentine, et parfois même customisé par Alessandro Michele lui-même, avant d'être numéroté et enfin proposé à l'achat.
Un second souffle créatif
"Ce projet est le fruit de ma passion pour les objets en général, pour ceux du passé encore plus, pour le vintage que j'ai toujours collectionné, explique le directeur artistique. Mon plaisir est dans la recherche des belles choses. Je le fais dans ma vie privée et, bien sûr, cela a nourri mon travail pour depuis sept ans." Un coup de maître : quelques heures après le lancement de cette première vente nommée Edition#1 (d'autres suivront tout au long de l'année), la totalité du stock affichait sold out. "Gucci est encore une fois très avant-gardiste, analyse Marie Dupin. Non seulement le label se donne les moyens de gérer son propre marché de seconde main, dont la part du gâteau et les recettes commerciales ont trop longtemps été laissées aux maisons d'enchères (telles Sotheby's ou Christie's) ou aux plateformes de revente (Collector Square ou Vestiaire Collective), mais il crée aussi un nouveau désir en donnant un second souffle créatif à des pièces dites d'occasion."
À écouter : le podcast de la rédaction
En juin dernier, Isabel Marant inaugurait elle aussi sa plateforme de shopping vintage ouverte à tous en permettant de vendre des pièces d'anciennes collections. En échange, un bon d'achat est immédiatement remis au vendeur et peut être utilisé pour s'offrir les dernières nouveautés de la créatrice parisienne. "En lançant leur propre e-shop de seconde main, les enseignes haut de gamme envoient un message fort : on ne détruit pas les invendus, on les remet dans un circuit de distribution, on produit moins à terme, et on propose donc une solution concrète pour tendre vers une mode plus circulaire, continue Marie Dupin. À l'heure du développement durable, les clients ont également pris conscience de l'importance de la dimension intemporelle et de la part investissement des objets qu'ils achètent, dans l'idée de les conserver longtemps, les transmettre ou les revendre."
Devenir acteur et prendre le contrôle sur le marché de l'occasion. C'est aussi le nouveau défi des grands magasins parisiens du boulevard Haussmann, les Galeries Lafayette et le Printemps, qui viennent d'inaugurer des espaces de plusieurs centaines de mètres carrés entièrement dédiés à la mode circulaire. "Avant l'ouverture de notre étage baptisé 7e Ciel, un consommateur sur deux qui achetait des vêtements ou des accessoires de luxe de première main chez nous allait le revendre ailleurs, explique Nathalie Lucas-Verdier, directrice des achats mode femme et accessoires du Printemps. Le fait de proposer un même lieu d'achat et de revente à nos clientes est une stratégie synonyme de fidélisation et une nouvelle logique de recrutement. Car c'est un fait, 70 % des acheteuses de seconde main font leur premier achat de luxe via du vintage (étude du Boston Consulting Group). Par exemple, une cliente qui vient chez nous pour s'offrir une saharienne Saint Laurent Rive Gauche portée par Jane Birkin dans le Vogue anglais en 1969 ou bien un blouson en cuir Jean Paul Gaultier des années 1990 est une potentielle acheteuse de pièces de première main."
Esprit de communauté
Devenir acteur du vintage loin de la bulle Internet, c'est également (re)créer un lien humain entre la mode du passé et celle du présent, et donc sans se heurter à des tailles compliquées et à un manque de transparence sur les étiquettes. Un sentiment que partage Alix Morabito, directrice mode aux Galeries Lafayette : "Pouvoir échanger avec des experts sur l'histoire d'une pièce à très forte valeur patrimoniale et créative, poser des questions sur la manière dont elle a été fabriquée ou la matière d'exception dans laquelle elle a été façonnée sont autant d'éléments déterminants dans l'acte d'achat de vêtements vintage. L'esprit de communauté est très important dans l'univers de la seconde main. Et c'est là toute la force d'un espace physique. Personnellement, je suis hypercontente de pouvoir essayer des pièces de style, d'époque, de créateurs et d'univers différents sans avoir à me changer dix fois ou à les renvoyer par la poste".
Le Figaro
Ligue Europa Conférence : brouillon et orphelin de Payet, l'OM s'arrête aux portes de la finale
Christophe RemiseBattus à l'aller (3-2) et impuissants au retour (0-0), ce jeudi au Vélodrome face au Feyenoord Rotterdam, les Olympiens sont éliminés en demi-finales.
Voilà, c'est fini… Reversé en Ligue Europa Conférence après avoir fini troisième de son groupe en Ligue Europa, l'OM voit son parcours européen s'achever aux portes de la finale. Battus 3-2 à l'aller à Rotterdam la semaine passée, les joueurs de Jorge Sampaoli, impuissants jeudi au Vélodrome (0-0), notamment après la sortie sur blessure de Dimitri Payet, sont éliminés. C'est Feyenoord qui défiera l'AS Rome le 25 mai, à Tirana (Albanie), en finale. Si près, si loin.
L'OM n'a jamais su trouver les solutions
Contrairement au match aller, ce sont les Marseillais qui ont attaqué fort et pris le contrôle des opérations d'entrée de jeu cette fois. Des Olympiens combattifs, courageux, bien décidés à aller de l'avant, mais qui avaient tout de même du mal à trouver des solutions sur le plan offensif. Il y a bien eu ce ballon en retrait malin de Harit pour Payet (10e) et surtout cette délicieuse frappe enroulée du gauche du même Payet (20e), après un contre rondement mené. Délicieuse frappe qui venait lécher la barre… Coup de théâtre à la demi-heure de jeu, avec l'ex-Stéphanois qui restait au sol. Le couperet ne tardait pas à tomber : son match était terminé, celui de Milik venait de commencer (33e). Lequel Milik se mettait de suite en évidence, d'un coup de casque mollasson (33e). Mais la sortie de Payet avait mis un vrai coup de bambou sur les têtes marseillaises, sur le terrain et en tribunes. Le jeu se rééquilibrait nettement et les Néerlandais mettaient le nez à la fenêtre (39e, 44e) avant une nouvelle tête signée Milik, sans danger, juste avant la pause (0-0 MT).
Malgré un frisson d'entrée (46e), l'OM n'était évidemment pas résigné et recommençait à pousser. Il y avait néanmoins trop de maladresse et de déchet dans le dernier geste pour espérer faire la différence, là un contrôle manqué de Dieng qui partait seul en contre (52e), ici une frappe de poussin signée Rongier du gauche (55e) ou un drible farfelu de Harit à l'entrée de la surface (61e). L'expérimenté Milik n'était pas en reste avec ce contrôle trop long de l'extérieur du gauche, dans la surface (64e). Autant de cartouches dilapidées pour un OM impuissant et qui tremblait sur cette frappe de Trauner juste au-dessus (65e). Frustration se mêlait avec tension et les esprits s'échauffaient un peu (70e, 76e). Ça chauffait surtout devant le but de Rotterdam, avec cette frappe contrée de Lirola (76e). L'OM poussait encore et encore, toujours aussi maladroitement. Pas de miracle en provenance des entrants. On en restait là (0-0). Frustrant.
Payet, sur un air de déjà-vu
Le tournant de cette rencontre est intervenu dès la 33e minute de jeu, avec la sortie de l'indispensable Dimitri Payet. Il y a eu un OM avec, et un OM sans lui. Aligné devant jeudi, l'homme aux 16 buts et 13 passes décisives toutes compétitions confondues cette saison (46 matches) a souffert d'un pépin musculaire et a trop vite laissé son équipe orpheline, un peu comme en finale de la Ligue Europa 2018, contre l'Atlético Madrid (0-3). La poisse. Avec lui, peut-être que cet OM plus que maladroit aurait trouvé assez de justesse pour gagner. Il y avait la place. Des garçons comme Amine Harit ou l'entrant Cendiz Under n'ont pas su prendre le relais du maître à jouer marseillais.
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La peur du vide
L'OM va maintenant devoir se concentrer sur la conquête de la deuxième place en Ligue 1, et le ticket pour la Ligue des champions qui va avec. Lorient, Rennes et Strasbourg sont au menu des Phocéens, eux qui comptent trois points d'avance sur Rennes (3e) et Monaco (4e), cinq sur Nice (5e). Après avoir vu s'envoler leurs rêves de titre en C4, ça aurait été le premier trophée du club depuis 2012, l'Olympique de Marseille, qui reste sur trois matches sans victoire toutes compétitions confondues, n'a pas tant de marge que cela.
Ambiance de feu au Vélodrome, des incidents en dehors
Certes privé de son Virage Nord et de ses 13.000 supporters, fermé après les incidents constatés au tour précédent, contre le PAOK Salonique, le Vélodrome a revêtu ses habits de lumière jeudi soir. Le stade a pleinement joué son rôle de 12e homme. Un vrai volcan. Petite coupe d'Europe ? Peut-être, mais ambiance des grands soirs. On imagine que l'UEFA n'appréciera que moyennement le tifo déployé côté Sud («UEFA MAFIA») et la nuée de fumigènes qui allaient avec. En attendant, le «Vél» a fait honneur à sa réputation. Une vraie cocotte-minute. Frissons garantis… Ce sont toutefois les 3000 fans néerlandais qui ont eu le dernier mot et qui ont célébré la qualification de leurs protégés… Malheureusement, la fête a été entachée par des affrontements entre supporters, dès mercredi au Vieux-Port et encore jeudi, avant le match. Même après la partie, la tension était encore grande aux abords du stade. Triste, très triste.
Record, soutien, chambrage… le foot féminin en fête au Parc des Princes
Parisiennes et Lyonnaises se sont affrontées devant la plus haute affluence de l'histoire pour deux clubs féminins samedi soir, le tout dans une ambiance festive
Foot : agent d'Ibrahimovic, Pogba et Haaland, Mino Raiola est décédé
L'agent italien est mort à 54 ans, a annoncé son entourage ce samedi.
Regarder la vidéoLigue des champions : pas de billets gratuits mais des places moins chères pour la finale au Stade de France
L'UEFA évoquait la possibilité de donner des billets gratuits aux supporters des équipes finalistes mais s'est finalement rétractée, décidant d'abaisser les tarifs initiaux.
Valeurs Actuelles
Le stockage des déchets du Grand Paris près de Rouen autorisé par le préfet
Le préfet de Normandie et de Seine-Maritime a autorisé, fin avril, le stockage des déchets liés aux travaux du « Grand Paris » dans une ancienne carrière située près de Rouen. Cela malgré l’opposition des habitants des communes voisines qui redoutent une pollution des sols et le passage de nombreux camions-bennes. Dans un entretien à France 3 Régions diffusé mercredi 4 mai, il a assuré que le projet, modifié, était « vertueux » sur le plan environnemental et donné des garanties sur les nuisances sonores.
La « poubelle du Grand Paris »
Les importants travaux franciliens génèrent quantité de débris. L’ancienne carrière, située entre La Bouille et Duclair, a été retenue pour accueillir 400.000 mètres cubes de « déchets inertes ». « Des terres non polluées, ou, si elles le sont, qui respectent des seuils préservant l’environnement, et notamment la nappe phréatique », assure le préfet à France 3 Régions. Il rappelle qu’ils seront acheminés d’abord par barge, ce qui limitera le trafic. « Bien sûr, il faut [aussi] emprunter la route. Le surcroît de trafic est estimé à environ 11 %. Donc, nous ne sommes pas sur des proportions considérables », tempère-t-il. Il a assuré que l’arrêté veillait à « éviter » la circulation des camions le week-end et aux heures de sortie des écoles.
Regroupés au sein de l’association « Les pieds dans l’eau », les riverains dénoncent de leur côté les risques de pollution par les phosphates et les sulfates. Les élus locaux se sont également prononcés contre le projet, arguant notamment que « la Normandie n’a pas vocation à être la poubelle du Grand Paris ». L’association avait promis des recours en justice contre le projet. Elle dispose d’un délai de 15 jours après la date de l’arrêté (le 25 avril) pour s’y opposer.
Seine Maritime : les dernières actualités
France24 - Monde
Guerre en Ukraine : "Babouchka Z", l’improbable nouvelle coqueluche de la propagande russe
Publié le : 05/05/2022 - 17:59Modifié le : 05/05/2022 - 18:01
Sébastian SEIBT
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Une étrange statue a été inaugurée, jeudi, par les soldats russes qui occupent Marioupol en Ukraine. Elle représente une vielle femme tenant un drapeau soviétique. Un choix qui ne doit rien au hasard et qui a tout avoir avec "Babouchka Z", une improbable paysanne ukrainienne apparue sur une vidéo tournée par des soldats ukrainiens et qui représente la nouvelle icône de la propagande de Moscou.
En Russie, personne ne l’appelle par son vrai nom, dont on n'est pas sûr. Elle est simplement devenue la “Babouchka Z” - en référence à la lettre qui est devenue le symbole de l’”opération spéciale russe” en Ukraine, terminologie officielle du Kremlin pour désigner la guerre - ou la “Babouchka de la victoire”.
Ces dernières semaines, cette Ukrainienne d’un certain âge a été érigée en star parmi les Russes pro-guerre et en nouvelle égérie de la propagande du Kremlin. Des pancartes géantes la représentent brandissant un drapeau soviétique à Moscou, des cartes postales à son effigie - toujours avec le même étendard - sont vendues à travers toute la Russie.
Une babouchka qui croit accueillir les "libérateurs russes"
Elle a fait l’objet de plusieurs reportages à la télévision russe début avril, et un artiste a fabriqué des figurines en bois à son effigie, rappelle le Moscow Times.
À Marioupol, les forces d’occupation ont même inauguré, jeudi 5 mai, une statue représentant la “Babouchka Z” en présence de Sergueï Kirienko, directeur adjoint de l’administration présidentielle russe.
Pourtant, cette retraitée ne semble pas sortir de l’ordinaire, si ce n’est qu’elle correspond aux canons de la paysanne de l’époque soviétique. Mais en réalité, son histoire “colle parfaitement à tous les éléments de langage de la propagande russe actuelle”, assure Joanna Szostek, spécialiste des médias et de la communication politique en Russie à l’université de Glasgow.
La “Babouchka Z” est apparue pour la première fois le 7 avril dans une vidéo surréaliste prise par des soldats ukrainiens. On y voit les militaires s’approcher d’une petite ferme dans le Donbass, d’où sort une vieille femme tenant fièrement à bout de bras le drapeau soviétique. Étonnés mais pas démontés, les Ukrainiens lui tendent de la nourriture et lui prennent le drapeau. Elle commence par accepter puis la leur rend quant elle comprend qu’elle n’a pas affaire à des “soldats russes venus la libérer” mais à des Ukrainiens qui, insulte suprême à ses yeux, piétinent ledit drapeau… Depuis, une seconde vidéo a été diffusée sur Telegram qui affirme que cette femme s'appellerait Anya et vivrait près de Dvorichna, à cinq kilomètres de la ligne de front.
>> Guerre en Ukraine : le "fantôme de Kiev", faux pilote mais vrai atout de propagande
La vidéo initiale "illustre parfaitement le choc des mémoires sur lequel joue toute la propagande poutinienne”, note Jaroslava Barbieri, spécialiste des relations de la Russie avec les États de l’ex-URSS à l’université de Birmingham. Il y a, d’un côté, l’expression de “la déception des soldats ukrainiens qui rencontrent, incrédules, une Ukrainienne pour qui les Russes sont les bons, et de l’autre, cette vieille femme qui a encore l’image des soviétiques libérateurs de l’époque de la Seconde Guerre mondiale”, poursuit-elle.
Difficile d’imaginer “récit plus idéal pour le Kremlin”, estime Stephen Hutchings, spécialiste des médias russes à l’université de Manchester. Tout d’abord, c’est un “rare exemple de soutien populaire en Ukraine à l’opération militaire russe et à sa justification officielle”, note cet expert. De quoi donner un peu de chair à cette propagande de Vladimir Poutine autour des soldats russes qui, à l’instar des héros soviétiques de la Grande Guerre patriotique, viendraient libérer l’Ukraine des griffes fascistes.
Nouvelle icône de la “mère Russie” ?
À cet égard, c’est du pain bénit pour les médias russes. “La télévision russe traite de cette ‘opération spéciale’ en continu et des exemples comme celui-ci humanisent leur couverture. En plus, passer cette histoire en boucle permet de cacher le fait qu’il est très difficile de trouver des Ukrainiens prêts à accueillir de manière aussi positives les soldats russes”, souligne Precious Chatterje-Doody, spécialiste de la communication politique et des relations internationales à l’Open University au Royaume-Uni.
La “Babouchka Z” a une autre qualité : c’est un “rare exemple de message positif pour la Russie qui vient de la base et non pas des services de propagande”, souligne Joanna Szostek. Cette vidéo, authentifiée par des médias ukrainiens, n’est pas une création des autorités qui a ensuite été promue sur tous les réseaux sociaux par les groupes pro-russes sur Internet. “Depuis le début de la guerre, Moscou essaie de donner un aspect le plus spontané possible à sa propagande et là, c’est livré sur un plateau”, reconnaît Stephen Hutchings.
>> Crise ukrainienne : quand la Russie veut faire prévaloir sa vision de l’Histoire
Que demander de plus ? Le drapeau soviétique ; cerise sur ce gâteau de propagande. L’image de cette retraitée avec son étendard “évoque l’iconographie de la Seconde Guerre mondiale, durant laquelle les affiches mettaient souvent en scène des grand-mères censées représenter la ‘mère Russie' ou encore 'mère patrie’”, rappelle Stephen Hutchings.
Quand on sait à quel point Vladimir Poutine abuse du parallèle entre la Russie d’aujourd’hui et celle de l’ère soviétique, on devine que l’irruption de cette “Babouchka Z” a dû l'enchanter. “Sa représentation permet de glorifier l’ancienne génération, qui appelle la nouvelle à réitérer les succès d’antan. C’est une occasion de plus pour Vladimir Poutine de pousser les Russes à vivre dans le passé, en espérant qu’ils ne se rendent pas compte qu’il ne leur offre pas de perspectives”, résume Jaroslava Barbieri.
Et le fait que cette nouvelle icône de la “mère patrie” soit une humble paysanne ukrainienne n'a que des avantages pour Moscou. Cela permet, d’une part, de suggérer que la guerre se “fait au nom d’un seul et même peuple, ce qui rejoint le nouveau récit russe qui a commencé à remplacer le concept de ‘dénazification‘ du pays par celui de ‘dé-ukrainisation’”, souligne Stephen Hutchings. Et cette “glorification de la retraitée d’origine modeste permet de suggérer que la Russie se place du côté des gens ordinaires qui jouent ici les premiers rôles”, souligne Jaroslava Barbieri.
Cette “Babouchka Z” est donc une arme de propagande massive qui tombe, en outre, au meilleur moment possible. Si les médias usent et abusent de cette femme au drapeau soviétique actuellement, c’est que le 9 mai et son cortège de symboles arrive à grand pas. Moscou va organiser son grand défilé en mémoire de la victoire soviétique sur les nazis, et pour Stephen Hutchings, “il y aura sûrement une place pour cette 'Babouchka Z' dans les cérémonies”.
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Le Figaro
Sport : les exercices qui abîment le périnée et exposent aux fuites urinaires
Tiphaine HonnetCertains mouvements et postures malmènent le périnée, cet ensemble de muscles qui assure le soutien des organes du bassin. Tour d'horizon des faux pas à éviter.
À force de se concentrer pour dessiner la silhouette en salle de sport, on en oublierait presque une zone plus profonde et à la force insoupçonnée : le périnée. Situé entre le pubis et l'anus, cet ensemble de muscles joue pourtant un rôle crucial dans le soutien de tous les organes de notre bassin. Malgré cela, il reste encore trop négligé durant l'effort, déplore Carole Maître, gynécologue médical à l'Institut national du sport, de l'expertise et de la performance (Insep). «Le périnée s'affaiblit avec la grossesse, puis à nouveau au moment de la ménopause, mais la pratique sportive peut aussi révéler une faiblesse et l'accentuer», rappelle-t-elle. Parmi les conséquences dommageables à cette perte de tonicité, on retrouve deux grandes terreurs féminines : les fuites urinaires et la descente d'organe. Pour s'en prémunir, la médecin et deux kinésithérapeutes nous détaillent la liste des erreurs les plus couramment commises durant nos entraînements.
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Mettre la pression sur la sangle abdominale
En cherchant des exercices pour tonifier le pourtour du nombril et améliorer votre posture, vous êtes sûrement tombée sur des vidéos de relevés de buste (aussi appelés «crunchs»), et sur ses déclinaisons. Sachez que ces exercices ne sont pas les amis de votre périnée. «Lorsque l'on rapproche les épaules du bassin, on gonfle le ventre et on augmente la pression intra-abdominale. Résultat, on appuie davantage sur les organes, ce qui va conduire à aplatir le périnée. Les tissus musculaires de ce dernier vont alors se distendre et laisser davantage de place au canal urinaire», résume la gynécologue Carole Maître.
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Forcer la cambrure
S'il convient d'éviter de trop se plier vers l'avant durant l'effort, l'inverse n'est pas non plus recommandé. «Certains sports comme l'aviron impliquent de se pencher énormément vers l'arrière. Cela va accentuer la cambrure au bas du dos et cette pression va se répercuter là aussi sur la zone périnéale», indique la gynécologue.
En suivant ce raisonnement, la spécialiste conseille aussi aux amatrices de natation de ne pas se focaliser essentiellement sur des mouvements de brasse car cette nage est connue pour fatiguer les lombaires.
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Utiliser des poids lourds
Lever des haltères contribue à augmenter le volume musculaire des bras, des épaules ou encore des pectoraux, mais il arrive que le mouvement ne soit pas toujours fait correctement. «L'erreur la plus commune est d'oublier de rentrer le ventre et d'oublier de contracter son périnée au moment de la poussée. Or, si ce n'est pas fait, on se retrouve là encore dans un schéma d'hyperpression», observe Carole Maître.
En pratique, il peut être difficile en revanche de maintenir cette contraction sur la durée. «On peut contracter son périnée sur une ou deux séries mais pas sur 20. Au bout d'un moment, il se fatigue et n'arrive pas à faire cet effort, surtout s'il est contraint par des charges trop lourdes pour notre physiologie», souligne Sandrine Galliac Alanbari, kinésithérapeute spécialiste en rééducation périnéale (1).
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Miser sur les sports à impact au sol
Le handball, le basket, le running, le cardio training ou encore la zumba sont des sports dits «d'impact» qui intègrent, comme leur nom l'indique, un impact du pied au sol et des déplacements rapides. «Quand on court, l'effet de la gravité se ressent davantage. En appuyant le pied au sol, la force de l'impact remonte dans les jambes jusqu'au périnée, qui amortit tant bien que mal le choc», précise la gynécologue Carole Maître. En faisant pression de la sorte, on s'expose davantage à des problèmes d'incontinence et cela se confirme beaucoup dans la pratique de la course à pied», ajoute Sandrine Galliac Alanbari.
Le nombre de kilomètres avalés n'est pas le seul responsable de cette pression sur le périnée, l'intensité du mouvement y participe aussi. «C'est le cas lors d'un service au tennis où l'on va faire très rapidement une extension pour jouer, suivi d'un démarrage rapide vers l'avant», mentionne la gynécologue.
Abuser du trampoline
Depuis quelques années, le mini-trampoline s'est invité dans les cours de fitness pour faire travailler le cardio et les muscles du bas du corps. Il s'agit pourtant ici de la bête noire du périnée, comme le confirme la kinésithérapeute Sandrine Galliac Alanbari. «Des études scientifiques la considèrent même comme l'activité la plus délétère pour cette zone, car des rebonds intenses et réguliers vont venir faire office de boomerang sur les organes internes. Au bout d'un moment, le périnée ne parviendra plus à amortir le choc», rapporte la professionnelle.
Que faire en prévention ?
Aucun de ces sports et mouvements n'est contre-indiqué. Il reste possible de fouler le bitume, pousser de la fonte ou transpirer sur un circuit HIIT, à condition de respecter certaines règles indispensables. D'abord, on arrête de se forcer à contacter le périnée pendant l'effort. «Au lieu de se focaliser à tout prix sur la zone périnéale, on porte son attention sur sa posture, en se grandissant et en respirant bien, en soufflant au moment de rentrer le bas du ventre», détaille Sabrina Fajau, kinésithérapeute, ostéopathe et auteure de In Périnée We Trust(2).
Ensuite, et en parallèle de la pratique sportive, la kinésithérapeute recommande des séances de gainage, sur un ballon par exemple. Sa consœur Sandrine Galliac Alanbari promeut de son côté des postures douces de yoga, comme celle de l'arbre ou du petit pont. «Pour mieux le rééduquer, le périnée doit être mis sur un plan instable, assure Sabrina Fajau. Ainsi, on lui apprend à être réactif de façon spontanée en cas de déséquilibre».
Enfin, en cas de gêne, de douleurs au bas-ventre ou de fuites urinaires pendant l'activité, les spécialistes invitent sérieusement à consulter un professionnel de santé spécialisé (médecin, kinésithérapeute ou sage-femme) afin d'effectuer un bilan périnéal.
(1) Rééducation périnéale féminine, de Sandrine Galliac Alanbari, publié aux éditions Dunod, 320 pages, 29€.(2) In Périnée We Trust, de Sabrina Fajau, publié aux éditions First, 192 pages, 16,95€.
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New York Times - World
In Mexico, One Cartel Is Cleared, but Others Storm In
In the state of Michoacán, small drug cartels compete with larger ones for territory, leaving the residents caught in the middle of a brutal turf war.
Workers trying to contain a bush fire, lit by rival cartels to block access to a road used as an escape route into the mountains, in Uruapan, Mexico.Credit...
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By Maria Abi-Habib
Photographs by Daniel Berehulak
EL AGUAJE, Mexico — Antonio had grown limes and raised cattle on his farm in western Mexico for years, managing to eke out a living by following a rule he and many others in Michoacán, one of Mexico’s most violent states, had always known: Leave the narco-trafficking routes alone and no harm would come their way.
But now the valley of lime trees that once made this region prosperous had been set on fire, a casualty of the drug cartels’ emerging business model.
Some criminal groups are going to unprecedented lengths to muscle into mainstream sectors of the economy, including avocados and limes, threatening to disrupt the lucrative, bilateral trade partnership between Mexico and the United States, one of the largest in the world.
Mexico exports $3.2 billion worth of avocados and $500 million of limes annually, and some cartels are forcing their way into these profitable businesses, not only extorting them as they have for years, but also running the operations themselves. Some are even planting orchards and opening avocado packing plants to diversify their revenues and fund their efforts to capture more territory.
“There is an evolution toward a classic Italian-style criminal-political relationship,” Romain Le Cour, the program director for México Evalúa, a research institute focused on public security policies, said of the cartels. “When you think of the mafia, it’s a gray zone where you tie legal with illegal, the crime with business and the crime with politics.”
This evolution has even emboldened the cartels to threaten the American government’s presence throughout the country, Mr. Le Cour added, as criminal groups “understand that they have more power than anyone else, the government or the businesses they extort.”
Increasingly, farmers and communities tied to the agricultural trade have been caught in the middle of a turf war, while tens of thousands of others have been displaced, as the government struggles to clear out the gangs and quell the violence.
“It’s a conflict that never ends,” Antonio said bitterly, asking that only his middle name be used to protect his identity.
A recent military clearing operation in El Aguaje allowed families who fled the cartel violence to return in February. They drove through clouds of smoke billowing from the smoldering valley, past their ruined town square with its buildings pockmarked by bullets and graffiti: C.J.N.G., the Spanish acronym for Jalisco New Generation Cartel — the region’s most powerful cartel.
Some people, like Antonio, came back to work the farms they had been forced to temporarily abandon. Many returned only to pack up their belongings and leave again.
Hardly anyone in El Aguaje believed the government gains would last, as the town had been contested by various criminal groups for years. Recent military operations focused on the Jalisco cartel, but the newly scorched orchards were a clear sign that other cartels were trying to move in to fill the void.
In Michoacán, until recent months the only Mexican state licensed to export avocados to the United States, the cartels have cut down protected forests, forcing the population off the land to establish their own orchards. And they have started extorting minor producers, previously considered too small to be worth the trouble.
While there is no clear estimate on the extent to which these criminal groups have affected trade, the net profits from their international operations could reach up to $20 billion annually, nearly 2 percent of Mexico’s gross domestic product, according to an American official who was not authorized to give his name.
In February, a criminal group even threatened a U.S. inspector when he rejected a batch of cartel avocados masquerading as Michoacán produce, prompting a brief American ban on Mexican avocados, the first ever in the decades-long avocado trade between the countries.
The threat further signaled the growing audacity of Michoacán’s criminal organizations, which for more than 35 years have largely avoided targeting U.S. government employees.
The month before, U.S. Border Patrol agents were shot at from Mexico, most likely by cartel members involved in smuggling migrants. And in March, the American Consulate in the border city of Nuevo Laredo was fired upon after the authorities extradited a cartel leader to the United States.
The Jalisco cartel began an aggressive drive to overrun small cities and towns in western parts of Michoacán in 2020, cutting off vital roads and stretches of highway, making much of the state impassable. Last year, it took control and dug trenches along swaths of a major highway that links the state and took over Aguililla, a small city that hosts a military base. Mexican troops stationed there had to be resupplied by helicopter as they avoided directly engaging the cartels.
The cartel, considered one of Mexico’s largest and most gruesome, has since developed new enforcement tactics, recently introducing improvised explosive devices buried in dirt roads and fields to cut off population centers.
Even after government forces carry out clearing operations, the area lacks enough state, municipal and federal troops to defend the territory. Police officers are regularly fired for corruption, retire or resign because of the soaring violence and meager pay.
In El Aguaje, the orchard fires were set by the Viagras, a group that is part of a criminal collective called the United Cartels. They took control in September 2020 and started ransacking the town.
“They were breaking and entering, robbing our houses, stealing everything they could — farm animals, goats, horses,” Antonio said. “They took everything, everything, panties even from the elders. What do you want a pair of used panties for?”
Last year, the Jalisco cartel pushed the Viagras out and took power. It largely left the population alone — so long as locals residents did not disrupt the flow of drugs.
Outside town, the Viagras started taxing everything from cattle to limes, sometimes asking for as much as a third of farmers’ revenues. The military finally intervened in February, but seemed focused on clearing out only the Jalisco cartel.
As that group retreated, the Viagras set the orchards ablaze so their rivals could not take cover to carry out counterattacks against them.
Security analysts say the government’s strategy has been selective, waging battles largely against the Jalisco cartel, but not the smaller groups that equally terrorize residents.
“In the past we have seen pushes against groups that pose a P.R. problem for the government, and Jalisco’s tactics were getting too brutal to ignore,” said Falko Ernst, a senior analyst for the International Crisis Group.
“I’m not seeing positive signs that the government will expand its current operation to go against other groups like the Viagras,” he added.
Mexico’s president, Andrés Manuel López Obrador, rode to power in 2018 on the slogan “hugs not bullets,” promising to tackle the cartels by increasing spending on social programs.
But halfway through his term, Mr. López Obrador’s strategy has not worked. In 2021, there was a nearly fivefold increase from the previous year of internally displaced Mexicans — 44,905 people — who fled cartel violence, according to Mexico’s Commission for Defense and Promotion of Human Rights. Thousands more have gone north, trying to cross into the United States and seek asylum.
That has not stopped the president from claiming victory, recently announcing that he had ended Michoacán’s internal displacement problem and that residents who had fled could return. Shortly after his remarks, 17 people were marched out of a funeral and executed, a prominent journalist was killed and a local trade leader was gunned down.
Still, the governor of Michoacán, Alfredo Ramírez Bedolla, an ally of Mr. López Obrador, said he believed the president’s strategy would persuade residents to return.
“The military has done an exceptional job of recovering these territories,” Mr. Ramírez said in an interview in February. “Now comes the part of the civil government, building infrastructure and economic development.”
Infrastructure spending in Michoacán has lagged behind much of the nation for years, but Mr. Ramírez promised a $183 million investment plan for this year, tripling the state’s 2020 infrastructure budget.
With little faith in the government’s ability to protect them, some towns have decided to take up arms. In Tancítaro — known as the world’s avocado capital — the city established a self-defense unit in 2014, tired of cartels extorting their crops, assaulting their women and kidnapping their children for ransom.
Tancítaro’s mayor, Gerardo Mora Mora, said they had to choose between defending themselves or “see our future end.”
The Tierra Caliente region of Michoacán, the area at the crossroads of the state where El Aguaje is nestled, was recently the scene of fierce fighting. Home to the leader of the Jalisco cartel, Nemesio Oseguera Cervantes, known as “El Mencho” — one of the most wanted men in Mexico and the United States — it was strategically situated for the cartel to move drugs, while the Viagras sought to control the region to extort lime farmers.
On a recent visit to Naranjo de Chila, Mr. Cervantes’s hometown, a resident recalled how the military and the Viagras laid siege to the town and prevented food from coming in for eight months. During the siege, the Jalisco cartel erected a warehouse to supply the trapped townspeople: medicine for the sick, food for the starving. It brought in supplies by small propeller plane, the resident added.
The Jalisco soldiers trained at the town square, performing drills as residents looked on. On one side of the square was a cavernous workshop where the cartel created its “monsters,” or sports utility vehicles they souped-up by welding metal plates to the doors to make them bulletproof and assault-ready.
Three days before the military finally breached Naranjo de Chila, the Jalisco cartel fled, residents said. Before leaving, it used a backhoe to bury its heavy weapons.
Some residents accused the government of collaborating with the Viagras, which Mr. Ramírez, Michoacán’s governor, denied. “What there is, is a great advance by the army, of the federal government.”
But the advance inspired little faith.
“The town felt safer under Jalisco cartel,” said a resident, who asked that his name not be used, fearing retaliation. “We don’t like them, but we don’t like the government more.”
Oscar Lopez and Juan Jose Estrada Serafín contributed reporting.
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Valeurs Actuelles
A Saint-Chamond, une élue seule face aux islamistes
En octobre 2020, Emmanuel Macron prononçait un discours aux Mureaux où il appelait de ses vœux à la lutte contre les séparatismes, se référant par là même aux dérives islamistes observées dans de nombreux quartiers français. Dans un contexte encore marqué par la mort de Samuel Paty, le chef de l’Etat s’était alors livré à une ode républicaine, encensant la laïcité, « ciment de la France unie », avant d’égrener quelques mesures d’action, notamment à l’égard des associations suspectées de complaisance avec l’islamisme. Extension des motifs de dissolution en conseil des ministres, conditionnement des versements de subvention à la signature d’un contrat de respect des valeurs de la République… Près de deux ans plus tard, les enseignements ne semblent pas avoir été tirés et la menace islamiste apparait plus que jamais présente. A Saint-Chamond, Isabelle Surply en fait l’expérience depuis maintenant plusieurs mois pour s’être penchée d’un peu trop près, aux yeux de certains, sur les dérives islamistes ayant cours dans cette petite commune de 35 000 habitants
Un imbroglio judiciaire
L’élu ligérienne n’imaginait sans doute pas que les événements prendraient une telle tournure après avoir diffusé une vidéo d’un prêche de l’imam de Saint-Chamond, Mmadi Ahamada, en juillet 2021. Dans la séquence publiée sur les réseaux sociaux, l’homme y déclarait notamment : « Vous, femmes musulmanes, tâchez d’obéir au doigt de vos maris, restez dans vos foyers et ne vous exhibez pas à la manière des femmes avant l’islam ». Devant l’effervescence médiatique, Gérald Darmanin s’était alors saisi de l’affaire en demandant la destitution et l’ouverture d’une procédure d’expulsion à l’encontre de l’imam de nationalité comorienne, arrivé en France en 2013. Une décision actée le jour même par la préfète de la Loire, Catherine Seguin. Seulement du point de vue administratif du moins. Car dans les faits, la situation en est quasi restée au statut quo. « L’OFII (Office français de l’immigration et de l’intégration) nous dit que la procédure est en cours. De mon côté, j’ai découvert que l’imam continuait ses prêches ! » nuançait l’édile il y a encore quelques jours. Dans un communiqué de presse du 3 mai, la préfecture de la Loire annonçait finalement que l’imam avait bien été expulsé et renvoyé vers son pays d’origine. « Je suis satisfaite mais il aura fallu trois mois de relance pour faire plier l’Etat ! La loi est finalement appliquée mais c’est incompréhensible que ce soit à nous de faire le travail à la place de la préfecture ! » grince la conseillère municipale. Pourtant dans cette affaire, les réactions suscitées par l’expulsion de l’imam sont loin d’être unanimes. Le quotidien local Le Progrès s’interrogeait quelques jours après la décision de la préfecture : « Cet homme était-il dangereux pour la République ? ». Un relativisme contre lequel s’insurge l’édile. « Ils se sont focalisés sur la portée misogyne des prêches pour satisfaire tout le monde mais il n’y a pas que ça. La mosquée entretient également des rapports avec des islamistes belges ».
Depuis maintenant quelques années, Isabelle Surply s’est érigée en tête de proue de la lutte contre l’islamisme dans sa commune et plus largement au sein du conseil régional d’Auvergne Rhône Alpes où elle siège également. Un engagement qui lui vaut aujourd’hui de vivre sous un flot de menaces et d’intimidations devenues quasi quotidiennes. En dernier lieu, le 10 avril dernier, c’est un tag mural menaçant directement l’élue de mort qui venait rappeler le climat dans lequel baigne la ville de Saint Chamond. En sus des menaces sur sa personne, celle qui s’est récemment rapprochée d’Eric Zemmour lors de la dernière campagne présidentielle, doit en plus faire face à d’improbable démêlés judiciaires. Le conseil du culte musulman a en effet déposé une plainte à son encontre pour « diffamation en raison de l’ethnie, de la religion ou de la race » à la suite de la diffusion de la vidéo. Isabelle Surply avait même annoncé faire l’objet d’une mise en examen dans une récente vidéo mise en ligne sur son compte Twitter.
Le mutisme de la préfecture
A l’époque des faits, la préfecture de la Loire s’était rapidement saisie des faits sous l’impulsion du ministre de l’intérieur, et semblait avoir pris la mesure de la situation. Mais depuis l’annonce de l’ouverture d’une procédure à l’encontre de l’imam, les avancées se sont faites au compte-gouttes dans ce dossier ô combien sensible. De son côté, Isabelle Surply a maintenu la pression et a multiplié les courriers à l’intention de la préfecture « depuis 12 semaines à raison d’un courrier par semaine ». Des correspondances toujours restées lettre morte jusqu’à présent. Devant l’absence de réponse, elle s’était finalement décidée à se rendre directement en préfecture pour aborder la question de vive voix avec la préfète. Nouvel échec pour l’élue qui s’était alors vue refuser l’accès au bâtiment par une des adjointes. « Je leur ai demandé sur quel article de loi ils se fondaient pour bloquer le passage à une élue. Je n’ai pas eu de réponse » raconte-t-elle. Contactée par Valeurs Actuelles sur le sujet, la préfecture n’a pas donné suite non plus. Un manque de réaction qui interroge, alors même que les menaces sur la conseillère municipale prennent de l’ampleur jour après jour. Même son de cloche du côté du maire LR de la ville, Hervé Reynaud, guère plus prolixe sur la question.
Une autre mosquée sous influence
Dans cette affaire, Isabelle Surply semble pourtant bien avoir vu juste. Outre la mosquée Attaqwa pour laquelle elle avait sonné l’alerte, l’élue rapporte également des états de fait inquiétants autour de la seconde mosquée de la ville. La première pierre de l’édifice a été posée par le maire actuel en 2015 et son imam agit sous couvert de la confédération islamique Mili Gorus, réputée proche des milieux turcs et plus particulièrement du président Erdogan. Ce n’est pas la première fois que l’association fait parler d’elle dans l’Hexagone. En mars dernier, la municipalité écologiste de Strasbourg avait fait voter une subvention destinée à financer la mosquée Eyyub Sultan avant de rétropédaler lorsque le nom de Mili Gorus avait été associé au projet. Dans un registre similaire, à Albertville en Savoie, le maire de la ville avait été contraint de signer, sur décision de justice, un permis de construire déposé par la même association Mili Gorus dans le cadre de la construction d’une école coranique. Un projet finalement annulé après un recours de la préfecture. Dans chacun de ces cas, ce sont les connivences islamistes de l’association qui était mises en cause par les pouvoirs publics. Un parallèle sur lequel s’appuie Isabelle Surply pour faire entendre raison aux autorités locales, dans le dossier de la mosquée Attaqwa. Dernier exemple en date, la publication sur la page Facebook de l’établissement d’une photo montrant la rupture du jeûne du ramadan où une palissade marque très distinctement la séparation entre les hommes et les femmes. Avant celà, la mosquée s’était notamment distinguée en invitant des personnalités aussi controversées que Mohamed Nadhir, imam proche de la mouvance salafiste et influenceur renommé très présent sur les réseaux sociaux. Ce dernier appelait notamment à un retour à « l’identité islamique » et à ne pas signer la charte des imams dont le contenu rappelle notamment la supériorité des valeurs de la République sur l’ensemble du dogme religieux. Des actes a priori suffisamment qualifiés pour acter la fermeture administrative de la mosquée au regard de la loi SILT promulguée en 2017.
France24 - Monde
En direct : un nouveau convoi humanitaire est en route vers l'usine d'Azovstal
Publié le : 05/05/2022 - 06:40Modifié le : 05/05/2022 - 22:55
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L'ONU a envoyé jeudi un troisième convoi humanitaire pour évacuer des civils terrés dans l'usine d'Azovstal, à Marioupol. Selon Moscou, l'armée russe respecte le cessez-le-feu autour de l'usine, une information démentie par un haut-gradé ukrainien qui défend cette aciérie. Suivez notre direct.
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2 h 31 : Zelensky accuse Moscou d'avoir détruit des centaines d'hôpitaux
Des centaines d'institutions et d'hôpitaux ont été détruits depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine, laissant les médecins sans médicaments pour le traitement de maladies comme les cancers, ou incapables de pratiquer des interventions chirurgicales, a fustigé Volodymyr Zelensky.
Le président ukrainien a déclaré dans une vidéo adressée à un groupe médical caritatif que de nombreux établissements de l'est et du sud de l'Ukraine, où se déroulent les combats, manquaient notamment d'antibiotiques.
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0 h 03 : à l'ONU, des appels à la fin de la guerre
L'Organisation des Nations unies (ONU) et plusieurs pays ont appelé à l'arrêt de la guerre. "L'invasion de l'Ukraine par la Russie est une violation de son intégrité territoriale et de la Charte des Nations unies", a répété le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, lors d'une réunion du Conseil de sécurité organisée par Washington. "Cela doit cesser pour le bien du peuple ukrainien, russe et du monde entier."
La plupart des membres du Conseil de sécurité, dont la Chine, les États-Unis, l'Irlande, la France ou le Mexique, ont réclamé "la fin de la guerre" qui semble, a déploré l'Albanie, ne pas devoir s'arrêter.
"Seuls le dialogue et la négociation permettront un arrêt des combats", a résumé l'ambassadeur chinois Zhang Jun, critiquant l'envoi d'armes en Ukraine, tandis que son homologue kényan, Martin Kimani, appelait à une "médiation" d'Antonio Guterres.
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23 h 35 : le Pentagone dément aider Kiev à cibler des généraux russes
Le ministère américain de la Défense a démenti fournir des renseignements permettant aux forces ukrainiennes de viser des hauts gradés russes près du front, contrairement à ce qu'a affirmé le New York Times, mercredi.
Il est exact que les États-Unis transmettent à Kiev des éléments des renseignements "afin d'aider les Ukrainiens à défendre leur pays", a déclaré John Kirby, le porte-parole du Pentagone. Mais, a-t-il ajouté, "nous ne fournissons pas d'informations sur la localisation de hauts commandants militaires sur le champ de bataille, pas plus que nous ne participons aux décisions de ciblage prises par les militaires ukrainiens".
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20 h 29 : l'Ukraine au cœur des discussions entre Macron, Erdogan et six dirigeants africains
Emmanuel Macron s'est entretenu jeudi avec sept dirigeants étrangers - de la Turquie, l'Égypte, l'Afrique du Sud, le Sénégal ou l'Algérie notamment - pour faire le point et relancer les relations après sa réélection, a indiqué l'Élysée.
L'Ukraine a été l'un des principaux sujets abordés au cours des échanges avec le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, qui l'a "félicité pour sa réélection", tout comme les présidents sud-africain Cyril Ramaphosa, sénégalais Macky Sall, égyptien Abdel Fattah al-Sissi, algérien Abdelmadjid Tebboune, mauritanien Mohamed Ould Ghazouani et comorien Azali Assoumani.
Les discussions ont notamment porté sur les "mesures à prendre pour prévenir et atténuer les effets de la guerre en Ukraine sur la sécurité alimentaire mondiale, y compris dans le cadre de l'initiative FARM proposée par la France et qui vise à apaiser les tensions sur les marchés agricoles, renforcer la solidarité vis-à-vis des pays les plus touchés, et continuer d'investir dans la production agricole locale", selon la présidence.
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20 h 19 : invité à Kiev par Zelensky, Scholz va envoyer sa cheffe de la diplomatie
Le chancelier Olaf Scholz a campé jeudi sur son refus d'aller pour le moment à Kiev malgré une invitation du président ukrainien à s'y rendre en compagnie du chef de l'État Frank-Walter Steinmeier, snobé il y a trois semaines par les autorités ukrainiennes.
Le président Volodymyr Zelensky a proposé la visite des deux dirigeants à l'occasion d'un entretien téléphonique avec Franck-Walter Steinmeier qui avait permis, selon la présidence allemande, de "dissiper les irritations" nées du refus de Kiev de recevoir le chef de l'État à la mi-avril.
"Le résultat des discussions est que la ministre des Affaires étrangères (Annalena Baeborck) pourra prochainement aller en Ukraine", a-t-il toutefois ajouté, en réponse à une journaliste qui lui demandait s'il comptait répondre positivement à l'invitation.
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18 h 59 : Kiev et cinq pays occidentaux ont discuté des enquêtes sur des potentiels crimes de guerre
Des responsables de la justice de cinq pays occidentaux, dont les États-Unis, ont parlé avec la procureure générale ukrainienne des moyens d'enquêter sur les crimes de guerre présumés ayant suivi l'invasion russe de l'Ukraine, a indiqué le ministère américain de la Justice.
Ces responsables des pays formant l'alliance dite des "Five Eyes" - États-Unis, Royaume-Uni, Canada, Australie et Nouvelle-Zélande - se sont entretenus virtuellement mercredi avec Iryna Venediktova, au moment où Kiev veut agir au sujet de milliers de crimes de guerre présumés.
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18 h 54 : Londres sanctionne le groupe de sidérurgie Evraz
Le gouvernement britannique a annoncé avoir gelé les avoirs du groupe de sidérurgie Evraz, basé à Londres mais qui opère notamment en Russie et dont le milliardaire russe Roman Abramovitch, frappé de sanctions, est le principal actionnaire.
Evraz "opère dans des secteurs d'importance stratégique" et produit notamment "28 % de toutes les roues des chemins de fer russes et 97 % des rails" du pays ce qui "est d'une importance capitale alors que la Russie utilise les chemins de fer pour acheminer du matériel militaire et des troupes vers le front en Ukraine", a indiqué l'exécutif britannique dans un communiqué.
Contacté par l'AFP, Evraz n'avait pas immédiatement réagi jeudi en fin d'après-midi.
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18 h 42 : Israël accepte des excuses de Poutine pour les propos de Lavrov sur Hitler
Le président russe Vladimir Poutine a présenté ses excuses au Premier ministre israélien Naftali Bennett pour les propos de son chef de la diplomatie Sergueï Lavrov, qui avait affirmé qu'Adolf Hitler avait du "sang juif", selon un communiqué du bureau de M. Bennett.
"Le Premier ministre a accepté les excuses du président Poutine pour les remarques de Lavrov et l'a remercié d'avoir mis au clair son attitude concernant le peuple juif et la mémoire de l'Holocauste", a déclaré ce communiqué.
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18 h 06 : l'ex-gymnaste russe Alina Kabaeva dans le viseur de Bruxelles
Bruxelles a proposé de sanctionner l'ancienne gymnaste russe Alina Kabaeva pour son rôle dans la "propagande" du Kremlin et ses liens "étroits" avec le président Vladimir Poutine, selon un document vu jeudi par l'AFP.
Elle fait partie d'une nouvelle liste de personnalités menacées d'une interdiction d'entrée dans l'UE et d'un gel des avoirs, dans le cadre d'un sixième paquet de sanctions européennes actuellement en discussion, en réponse à la guerre en Ukraine.
Des médias prêtent au président russe une relation avec Alina Kabaeva depuis des années, ce qu'avait démenti Vladimir Poutine en 2008.
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17 h 44 : les eurodéputés appellent à renforcer la lutte contre les violences sexuelles en Ukraine
Le Parlement européen a condamné l'utilisation des violences sexuelles comme "arme de guerre" en Ukraine et demandé aux pays accueillant les femmes fuyant ce pays de leur donner accès aux soins gynécologiques, à la contraception et à l'avortement.
Pour les femmes restées en Ukraine, le Parlement européen demande à l'UE de leur envoyer "des kits de dignité, y compris des kits de contraceptifs et de santé reproductive par le biais de colis ou de convois humanitaires", dans cette résolution largement adoptée.
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17 h 43 : l'Allemagne augmente sa capacité d'importation de GNL
L'Allemagne a pris des mesures pour augmenter ses importations de gaz naturel liquéfié (GNL), afin de réduire sa dépendance à l'approvisionnement russe par gazoduc, en louant quatre unités flottantes de stockage et de regazéification (UFSR) et en choisissant le port de Wilhelmshaven, en mer du Nord, comme première plate-forme de manutention.
La demande d'UFSR a fortement augmenté, alors que les gouvernements européens s'efforcent de trouver des moyens rapides d'obtenir davantage de GNL. Ils constituent un élément clé de la stratégie de l'Allemagne, car il faudra du temps pour construire des terminaux GNL plus durables.
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17 h 37 : Vladimir Poutine et Naftali Bennett ont échangé sur la Shoah
Le président russe Vladimir Poutine et le Premier ministre israélien Naftali Bennett ont discuté de la Shoah, en pleine polémique après que Moscou a accusé Israël de soutenir des "néonazis" en Ukraine, a indiqué le Kremlin.
Lors d'un entretien téléphonique, Vladimir Poutine et Naftali Bennett ont notamment échangé sur l'importance du 9 mai, date à laquelle la Russie célèbre la victoire sur le nazisme et qui permet d'"honorer la mémoire de toutes les victimes" de la Seconde Guerre mondiale, "y compris des victimes de l'Holocauste", selon le Kremlin.
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17 h 30 : "l'armée russe est toujours prête à assurer l'évacuation des civils" d'Azovstal, affirme Poutine
L'armée russe reste "prête" à faire en sorte que les civils terrés avec des combattants ukrainiens dans l'usine Azovstal, à Marioupol, soient évacués de manière "sûre", a affirmé le président russe Vladimir Poutine.
"L'armée russe est toujours prête à assurer l'évacuation des civils de manière sûre", a déclaré Vladimir Poutine lors d'un entretien téléphonique avec le Premier ministre israélien Naftali Bennett, selon le Kremlin.
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17 h 19 : l'Otan prévoit une "présence accrue" près de la Suède en cas de candidature
Le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg a évoqué une "présence accrue" en mer Baltique et autour de la Suède pour protéger le pays scandinave en cas de candidature à la suite de l'invasion russe de l'Ukraine.
"On doit se rappeler que pendant l'éventuel processus d'adhésion à l'Otan, il y a un fort engagement politique de l'organisation à soutenir la sécurité de la Suède", a déclaré le patron de l'alliance dans une interview à la télévision suédoise SVT.
"Nous avons plusieurs façons de le faire, notamment via une présence accrue de l'Otan et de ses forces dans les régions autour de la Suède et dans la Baltique", a souligné le haut responsable norvégien.
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17 h 18 : un nouveau convoi de l'ONU est en route vers Azovstal pour évacuer des civils
Un nouveau convoi de l'ONU est en route pour l'usine Azovstal, dernière poche de résistance ukrainienne de Marioupol, pour évacuer les civils qui y sont pris au piège, a annoncé un responsable des Nations unies.
"Aujourd'hui, à l'heure où nous parlons, un convoi est en route pour arriver à Azovstal d'ici demain matin avec l'espoir de récupérer les civils restants dans ce sombre enfer, qu'ils habitent depuis tant de semaines et de mois, et de les ramener en sécurité", a déclaré le secrétaire général adjoint de l'ONU en charge des questions humanitaires, Martin Griffiths, lors d'une conférence à Varsovie.
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15 h 15 : Zelensky invite Olaf Scholz et le président Franck-Walter Steinmeir à Kiev
Volodymyr Zelensky a invité à Kiev le chancelier allemand Olaf Scholz ainsi que le président Frank-Walter Steinmeier, trois semaines après avoir snobé ce dernier quand il avait voulu s'y rendre, a-t-on appris auprès de la présidence allemande.
>> À lire aussi : Guerre en Ukraine : Andrij Melnyk, le poil à gratter diplomatique de Kiev à Berlin
Le président ukrainien et le chef de l'État social-démocrate ont eu une conversation téléphonique "très bonne et très importante" qui a permis de "dissiper les irritations" suite au refus de Kiev de recevoir à la mi-avril Frank-Walter Steinmeier, a-t-on indiqué de même source. "Tous deux ont convenu de rester en contact étroit", a-t-elle ajouté.
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14 h 44 : la Pologne et les pays baltes inaugurent un nouveau gazoduc
La Pologne et les pays baltes ont inauguré un nouveau gazoduc destiné à intégrer des marchés gaziers dans cette région du nord-est de l'Union européenne et réduire ainsi la dépendance du gaz russe, dans le contexte de l'invasion en Ukraine.
Le gazoduc GIPL (Gas Interconnection Poland-Lithuania) long de 508 km, dont 165 km en Lituanie et 343 km en Pologne, pourra transporter à terme, dans les deux directions, environ deux milliards mètres cube de gaz et, grâce aux réseaux gaziers existants, relier aussi la Lettonie, l'Estonie et la Finlande.
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14 h 42 : "Les Russes ne respectent pas leur promesse de trêve" à Azovstal
"Les Russes ne respectent pas leur promesse de trêve" sur le site d'Azovstal à Marioupol, dernière poche de résistance ukrainienne dans cette ville portuaire, a affirmé Sviatoslav Palamar, un commandant du bataillon Azov qui défend l'aciérie.
"Les Russes ne respectent pas leur promesse de trêve et ne permettent pas l'évacuation des civils" toujours réfugiés avec les combattants dans les souterrains de cette immense aciérie, a-t-il affirmé dans un message vidéo sur Telegram.
Le Kremlin avait affirmé plus tôt que l'armée russe respectait le cessez-le-feu qu'elle avait annoncé la veille.
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14 h 35 : la communauté internationale promet 6,5 milliards de dollars pour l'Ukraine
La conférence internationale des donateurs pour l'Ukraine organisée à Varsovie a généré 6,5 milliards de dollars (6,15 milliards d'euros) de promesses de dons, a déclaré le Premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki.
"Nous sommes avec vous, vous n'êtes pas seuls", a lancé le président du Conseil européen, Charles Michel, en ouverture de cette conférence co-présidée par la Pologne et la Suède, en partenariat avec l'Union européenne (UE) et avec la participation des Nations unies.
Également présente à cette conférence, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé le déblocage de 200 millions d'euros supplémentaires d'aide humanitaire de la part de l'UE, ce qui porte le montant total du soutien financier européen à quatre milliards d'euros depuis le début de l'invasion russe, le 24 février dernier.
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14 h 22 : la France revoit à la hausse son aide financière à l'Ukraine
La France va porter le montant total de son appui global à l'Ukraine à deux milliards de dollars (environ 1,9 milliard d'euros), a annoncé Emmanuel Macron dans un message vidéo diffusé lors d'une conférence internationale de donateurs pour l'Ukraine organisée à Varsovie. Ce nouvel apport ne concerne pas le volet militaire, a précisé l'Élysée.
Jusqu'ici, la France avait débloqué une somme de 1,7 milliard de dollars d'aide financière, économique et humanitaire en faveur de l'Ukraine pour 2022, hors soutien militaire.
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13 h 43 : le soutien occidental empêche la Russie "d'achever rapidement l'opération", selon Moscou
La Russie a reconnu jeudi que le soutien occidental ralentissait son offensive en Ukraine mais affirmé qu'il ne "l'empêcherait pas de remplir ses objectifs", alors que des informations contradictoires circulent sur l'évacuation des civils réfugiés dans la dernière poche de résistance ukrainienne à Marioupol.
"Les États-Unis, le Royaume-Uni, l'Otan dans son ensemble partagent en permanence des données du renseignement avec les forces armées ukrainiennes. Conjuguées aux approvisionnements en armes (...) ces actions ne permettent pas d'achever rapidement l'opération", a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov.
Ces actions occidentales "ne sont toutefois pas en mesure d'empêcher" que les objectifs de l'offensive russe en Ukraine soient remplis, a-t-il ajouté, après 10 semaines d'une guerre qui a déjà fait des milliers de morts et provoqué l'exode de plus de 5 millions d'Ukrainiens.
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12 h 20 : Zelensky lance une campagne mondiale de levée de fonds pour reconstruire l'Ukraine
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé le lancement d'une plate-forme de financement participatif en ligne conçue pour aider Kiev à gagner la guerre contre la Russie et reconstruire les infrastructures du pays.
"En un clic, vous pouvez donner des fonds pour aider nos défenseurs, sauver nos civils et reconstruire l'Ukraine", a-t-il déclaré en anglais dans une vidéo publiée sur Twitter en annonçant le lancement de la plate-forme United24.
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11 h 45 : le Kremlin nie tout assaut de l'usine sidérurgique d'Azovstal
La Russie affirme que les forces russes ne conduisent pas d'assaut sur le complexe d'Azovstal, à Marioupol, où des combattants et des civils ukrainiens sont pris au piège, et a déclaré que des corridors humanitaires y étaient opérationnels jeudi.
Interrogé sur l'affirmation d'un haut responsable ukrainien, selon laquelle les troupes russes avaient pénétré dans la zone, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a renvoyé les journalistes à l'ordre du président Vladimir Poutine de ne pas prendre d'assaut la centrale.
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11 h 40 : Volodimir Zelensky prévient que l'évacuation d'Azovstal va prendre du temps
Volodimir Zelensky a prévenu qu'il faudrait du temps pour permettre d'évacuer les civils encore présents dans le réseau souterrain du vaste complexe industriel d'Azovstal.
Pour sauver ces civils, parmi lesquels figurent des femmes et des enfants, "nous devons maintenir le cessez-le-feu. La partie ukrainienne est prêt à le faire", a déclaré Volodimir Zelensky jeudi matin dans son message vidéo quotidien.
"Cela va prendre du temps pour sortir ces gens de ces sous-sols, de ces abris souterrains. Actuellement, nous ne pouvons pas utiliser des équipements lourds pour évacuer les gravats (qui se sont accumulés à la surface). Tout doit être fait manuellement", a-t-il expliqué.
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10 h 53 : la Russie "essaie d'anéantir" les forces ukrainiennes à Azovstal, affirme Kiev
L'armée ukrainienne a réaffirmé que les combats continuaient dans l'aciérie d'Azovstal à Marioupol, assurant que la Russie "essaie d'anéantir" les derniers défenseurs du site, même si elle a annoncé un cessez-le-feu unilatéral à partir de jeudi matin.
"Les occupants russes sont occupés à bloquer et à essayer d'anéantir les unités ukrainiennes sur le territoire d'Azovstal", a indiqué dans un communiqué l'armée ukrainienne.
Selon elle, les troupes de Moscou ont "repris l'offensive avec le soutien d'avions pour prendre le contrôle de l'usine".
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8 h 40 : une conférence des donateurs pour préparer la reconstruction l'Ukraine
Une conférence des donateurs, organisée par l'Union Européenne, a lieu aujourd'hui pour mettre en place un fonds de solidarité. Un système pensé pour aider l'Ukraine à se reconstruire sur le long terme et qui s'ajoute donc aux aides d'urgences, notamment militaires, apportées par les soutiens internationaux de Kiev.
Cinq-cents milliards d'euros par an seraient nécessaire, selon les estimations, dont la moitié dédiée à la reconstruction des infrastructures.
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6 h 22 : un cessez-le-feu unilatéral russe de trois jours doit entrer en vigueur jeudi matin autour de l'aciérie de Marioupol
La Russie a annoncé que ses forces allaient cesser le feu pendant trois jours à partir de jeudi matin autour de l'aciérie de Marioupol.
"Les forces armées russes vont ouvrir un couloir humanitaire de 08 h à 18 h, heure de Moscou (de 05 h à 15 h GMT) les 5, 6 et 7 mai à partir du site de l'usine métallurgique Azovstal pour évacuer des civils", a indiqué mercredi soir le ministère de la Défense dans un communiqué.
"Sur cette période, les forces armées russes et les unités de la République populaire du Donetsk (unilatéralement proclamée par les séparatistes prorusses, NDLR) vont cesser le feu et les hostilités unilatéralement", a-t-il poursuivi, assurant que les civils ayant trouvé refuge dans l'usine seraient autorisés à rejoindre la Russie ou les territoires contrôlés par Kiev.
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4 h 10 : l'état-major ukrainien dénonce une offensive sur l'aciérie de Marioupol
Malgré l'annonce d'un cessez-le-feu russe, l'état-major ukrainien a fait savoir dans son point quotidien vers 04 h 00 GMT, jeudi, que "les envahisseurs russes concentrent leurs efforts à bloquer et à essayer de détruire nos unités dans la zone d'Azovstal. Avec le soutien de l'aviation, l'ennemi a repris l'offensive pour prendre le contrôle de l'usine".
La prise de Marioupol serait une victoire importante pour les Russes car elle leur permettrait de consolider leurs gains territoriaux côtiers le long de la mer d'Azov en reliant la région du Donbass, en partie contrôlée par leurs partisans, à la Crimée que Moscou a annexée en 2014.
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4 h 01 : les négociations se poursuivent à Bruxelles sur un sixième train de sanctions contre Moscou
La Commission européenne a proposé mercredi un embargo progressif de l'Union européenne sur le pétrole importé de Russie.
Si les États membres de l'Union européenne donnent, à l'unanimité, leur feu vert, "nous renoncerons progressivement aux livraisons russes de pétrole brut dans les six mois et à celles de produits raffinés d'ici la fin de l'année", a dit à Strasbourg la présidente de la Commission Ursula von der Leyen.
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3 h 05 : les renseignements américains ont aidé Kiev à abattre des généraux russes, selon le New York Times
Les renseignements fournis par les États-Unis à l'armée ukrainienne ont permis de cibler plusieurs généraux russes près du front, a affirmé mercredi le New York Times, citant des sources anonymes au sein des services américains.
Washington a fourni des détails concernant les mouvements de troupes prévus par la Russie à Kiev, ainsi que l'emplacement et d'autres détails sur les quartiers généraux militaires mobiles de la Russie. L'Ukraine, ayant recoupé ces informations avec ses propres renseignements, a mené des frappes et d'autres attaques dans lesquelles des officiers russes ont trouvé la mort, indique le journal.
Les responsables ukrainiens ont déclaré avoir abattu environ douze généraux russes sur le champ de bataille, selon le New York Times.
>> Guerre en Ukraine : quand les États-Unis dégainent l’arme du renseignement militaire
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01 h 15 : Macron et Modi appellent à une "cessation immédiate des hostilités" en Ukraine
Le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre indien Narendra Modi, en tournée en Europe, ont appelé mercredi à une "cessation immédiate des hostilités" en Ukraine.
"La France et l'Inde ont exprimé leur profonde préoccupation quant à la crise humanitaire et au conflit en cours en Ukraine", ont souligné les deux dirigeants dans une déclaration conjointe à l'issue d'un entretien et d'un dîner de travail à l'Élysée.
"Les deux pays ont condamné sans équivoque le fait que des civils aient été tués en Ukraine, et appelé à une cessation immédiate des hostilités afin que les parties se réunissent pour promouvoir le dialogue et la diplomatie et pour mettre fin immédiatement aux souffrances de la population", ont-ils ajouté.
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0 h 54 : plus de 300 civils évacués mercredi de Marioupol
Dans son message vidéo quotidien, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé que 344 civils avaient été évacués mercredi de Marioupol et de ses environs vers Zaprorijjia.
Selon Kiev, des centaines de militaires et de civils, dont des dizaines d'enfants, se trouvent toujours dans des galeries souterraines de l'aciérie d'Azovstal, à Marioupol, dernier bastion de la résistance ukrainienne.
La Croix-Rouge internationale s'est dite, dans un communiqué, "soulagée que davantage de vies aient pu être sauvées" et a appelé à renouveler les efforts pour poursuivre les évacuations.
Avec AFP et Reuters
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TÉMOIGNAGES"Une situation absurde" : la galère des étudiants africains en France après avoir fui l'Ukraine
LE FIL DU 4 MAI
Plus de 300 civils évacués de l'aciérie Azovstal à Marioupol, visée par un assaut attribué à Moscou
LE FIL DU 3 MAI
Ukraine : un "puissant assaut" russe lancé sur l'usine Azovstal de Marioupol
Le Figaro
Indépendants, rajeunissement et féminisation: les défis mondiaux des syndicats
Les syndicats doivent affronter de nouvelles réalités.
Recrutement croissant de femmes et de travailleurs indépendants, difficulté à attirer les jeunes: voici quelques tendances syndicales mondiales, relevées dans un rapport de l'Organisation internationale du Travail (OIT) publié ce jeudi.
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Hausse des affiliations de travailleurs indépendants
Entre 2008 et 2019, le nombre d'actifs et retraités affiliés à un syndicat a progressé de 3,6% pour s'établir à 251 millions dans les 142 pays étudiés par l'OIT. «Cette croissance est intégralement due à la hausse des affiliations de travailleurs indépendants», explique l'agence spécialisée des Nations unies.
Le taux d'affiliation des salariés, le «vivier traditionnel des syndicats», a au contraire «stagné». La syndicalisation des indépendants reste toutefois embryonnaire : seuls 2,2% ont rejoint une organisation, soit un peu plus de 16 millions de personnes contre près de 211 millions de salariés. Sans donner d'impact chiffré, l'OIT souligne en outre que «la pandémie de Covid-19 a sérieusement affecté la capacité d'action et la résilience des partenaires sociaux».
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Des femmes plus syndiquées que les hommes
Pour la première fois, les femmes ont davantage tendance à se syndiquer que les hommes: 17,7% des travailleuses étaient affiliées à un syndicat en 2019, les hommes étant seulement 16%.
Une vraie rupture alors que les femmes constituaient il y a quelques décennies «une minorité» dans les rangs syndicaux. «La plupart des organisations accordent davantage d'attention aux demandes des femmes et à la conciliation vie professionnelle - vie familiale», se réjouit l'OIT. Coordinatrice de l'étude, Susan Hayter lie cette féminisation à la hausse du nombre d'indépendants syndiqués. «Bon nombre de ces indépendants exercent dans des secteurs économiques où les femmes sont largement présentes», indique-t-elle à l'AFP. Plus d'indépendants affiliés rimerait donc avec plus de femmes syndiquées.
Mais l'ouverture aux femmes n'est pas universelle: dans certains grands pays comme la Chine, l'Inde ou l'Afrique du Sud, des syndicats et réseaux uniquement composés de femmes se sont créés pour concurrencer les organisations existantes, «dominées par les hommes».
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L'Asie et l'Afrique dynamiques
En 2008, l'Europe accueillait sur son sol 44,2% des syndiqués recensés par l'OIT au niveau mondial.
Onze ans plus tard, l'Asie-Pacifique l'a détrônée: 36,5% des affiliés sont basés dans la région, contre 35,5% pour l'Europe, «qui a connu un déclin massif des affiliations syndicales», observe Susan Hayter. Autre continent en progression, l'Afrique représente désormais 10% des syndiqués, en progression de trois points sur 11 ans. «En Asie, en Afrique et en Amérique Latine, les syndicats s'adressent beaucoup plus au secteur informel», ce qui leur ouvre un immense vivier de recrutement, note Mme Hayter.
Les États arabes ne contribuent en revanche que très peu à grossir les rangs syndicaux: seuls 0,2% des affiliations mondiales sont enregistrées dans ces pays.
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Forte chute du taux d'affiliation des jeunes
«Recruter des jeunes est un prérequis de toute stratégie de renouvellement des syndicats», martèle l'OIT. L'organisation genevoise constate en effet une forte chute du taux d'affiliation de cette population sur les 30 à 40 dernières années. «Dans 28 pays à hauts revenus, le taux de syndicalisation dans la population de 16 à 25 ans a chuté de 21% en 1995 à 11% en 2015», avertit l'OIT.
La faiblesse des taux de fécondité et la baisse persistante du nombre d'entrants sur le marché du travail avant 25 ans accentuent la tendance dans ces pays.
À l’inverse, «dans nombre de pays d'Afrique, plus de la moitié de la population a moins de 25 ans.» Par conséquent, davantage que le recrutement de jeunes, «les sujets brûlants pour les syndicats (locaux) sont plutôt le manque d'emplois décents et l'émigration des jeunes», expose l'OIT.
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Un taux d'affiliation des organisations patronales stable
Le taux d'affiliation des entreprises aux organisations patronales ou professionnelles semble «relativement stable» ces dernières années, malgré la rareté des données disponibles, de l'aveu de l'OIT.
Les disparités d'un pays à l'autre sont toutefois conséquentes: en Autriche, 100% des salariés du privé travaillent dans une entreprise affiliée à une organisation professionnelle, un taux qui chute à 75% en France et en Espagne et à 15,1% en Corée du Sud.
À la suite de la pandémie, un tiers des organisations professionnelles déclaraient avoir perdu des membres en juin 2020. Plus de huit organisations sur dix ont par ailleurs subi une baisse de leurs revenus en mars et en avril 2020, au début de la pandémie de Covid-19.
La Grèce tourne la douloureuse page du FMI
RÉCIT - Athènes a remboursé sa dernière échéance au fonds monétaire et clôt plus d’une décennie de crise.
La Hongrie freine l'embargo sur le pétrole russe
Les sanctions proposées par la Commission européenne suscitent les réticences des pays les plus dépendants de Moscou.
Carte d'identité, passeport : le gouvernement lance un «plan d'urgence» pour réduire les délais
À l'issue de Conseil des ministres, Gabriel Attal a détaillé les mesures pour faciliter le traitement rapide des demandes de renouvellement.
Regarder la vidéo France24 - Monde
Karine Jean-Pierre, un symbole du rêve américain porte-parole de la Maison Blanche
Publié le : 05/05/2022 - 22:27
Sonia DRIDI
Karine Jean-Pierre a été nommée, jeudi, porte-parole de la Maison Blanche par joe Biden. Elle avait déjà marqué l'histoire en mai 2021, en devenant la première femme ouvertement homosexuelle – et la deuxième femme noire – à prendre place, face aux journalistes, sur l'estrade de la salle de presse officielle de la présidence. Lors d'une interview exclusive accordée à France 24 en octobre 2021, elle est revenue sur son enfance, la crise des migrants haïtiens aux États-Unis et la récente crise diplomatique avec la France.
Les journalistes couvrant la Maison Blanche la connaissent bien. Elle se charge régulièrement de briefer les médias, que ce soit à bord d'Air Force One ou depuis le podium de la salle de presse Maison Blanche, en tant que porte-parole adjointe de l'administration Biden.
Karine-Jean Pierre, 44 ans, sera à compter du 13 mai et du départ de Jen Psaki la numéro 1, ainsi désignée par Joe Biden, jeudi 5 mai. Elle est la première femme noire et ouvertement lesbienne à accéder à ce poste, comme l'a souligné sa prédecesseure. Elle incarne la diversité mise en avant par l'administration Biden.
Elle était déjà la première femme ouvertement homosexuelle – et deuxième femme noire – à prendre place sur l'estrade de la salle de presse "James S. Brady".
En 2016, alors porte-parole nationale de l'organisation MoveOn, elle avait déclaré : "Je suis tout ce que Donald Trump déteste : femme, noire, gay et maman."
Karine Jean-Pierre est née à Fort-de-France, en Martinique, de parents originaires d'Haïti qui ont fui la dictature Duvalier. Elle a passé quelques années à Paris, puis est arrivée avec sa famille aux États-Unis à l'âge de 5 ans. Fille d'un chauffeur de taxi et d'une aide-soignante à domicile, elle a grandi dans le Queens, à New York.
>> À (re)voir : Reporters - L'immigration, le défi de Joe Biden
Dans ses Mémoires "Moving Forward : A Story of Hope, Hard Work, and the Promise of America" (2019), elle se confie sur son adolescence difficile. Abusée sexuellement, elle a longtemps souffert de dépression et a fait une tentative de suicide. Elle revient également sur son engagement politique, des élections locales new-yorkaises à la campagne de Barack Obama.
Dans un entretien exclusif accordé à France 24 en octobre 2021, elle revenait sur son parcours, sur la récente crise des migrants haïtiens entre le Mexique et les États-Unis, ainsi que sur la crise diplomatique avec la France.
France 24 : Votre histoire reflète le rêve américain, qu'est-ce que cela vous inspire ?
Karine Jean-Pierre : Je pense que c'est ce que représentent les États-Unis : la possibilité d'arriver ici comme immigrée et de réaliser le rêve américain. Cela fait partie de l'ADN de ce pays. Mes parents sont nés à Haïti, je suis née en Martinique. Ils sont arrivés ici sans rien. Donc, de voir où je suis, trente ans après, de pouvoir se dire "Wow, notre enfant a réussi !", c'est vraiment quelque chose de particulier. C'est quelque chose auquel je pense tous les jours à la Maison Blanche.
Dans "Moving forward", vous parlez de vos problèmes psychologiques, du fait que vous avez été abusée sexuellement dans votre enfance, que vous avez fait une tentative de suicide et vous mentionnez aussi votre homosexualité. Pourquoi était-ce important pour vous d'aborder ces sujets-là ?
J'ai écrit ce livre à un moment où les choses étaient vraiment difficiles, pas seulement aux États-Unis, mais dans le monde entier. C'était un moment où je me suis dit qu'il était important d'être honnête. Je voulais utiliser ma voix pour aider les gens.
Pourquoi avez-vous décidé de faire de la politique ?
Je voulais changer les choses, faire une différence dans le monde. J'ai étudié au départ pour devenir médecin. Beaucoup de parents et de familles d'immigrés pensent que c'est ce qui permet de réussir, et c'est ce que je pensais aussi. Puis j'ai réalisé que ce n'était pas pour moi. Et quand j'ai été à l'université [Columbia à New York, NDLR], j'ai été entourée de gens merveilleux, de mentors extraordinaires, qui m'ont dit "si tu veux faire une différence, pourquoi ne fais-tu pas de la politique ?" J'ai compris que c'était ce que je voulais faire. C'est aussi à cette même période que je suis allée pour la première fois à Haïti. Beaucoup de choses se sont passées en même temps. C'est pour ça que désormais je dis toujours aux gens : "Suivez votre passion, n'écoutez pas ceux qui essaient de décider à votre place ! Faites ce qui vous rend heureux."
Êtes-vous fière d'être l'une des premières femmes Noires et la première femme ouvertement gay à tenir le point de presse quotidien à la Maison Blanche ?
Pour être honnête, je n'y pense pas tellement. Il y a beaucoup de gens avant moi qui m'ont permis d'être là où je suis aujourd'hui. Je ne serais pas ici sans mes parents, et sans tant d'autres personnes. Il y a eu avant moi Judy Smith, la porte-parole de la Maison Blanche sous George W. Bush [elle a été la première femme Noire à ce poste, NDLR]. Je veux tout faire pour l'honorer.
Mais je dois dire, et je l'ai dit la première fois que je suis montée sur le podium de la salle de presse : la représentation est importante, et c'est quelque chose que le président Biden comprend. Il a très vite agi pour être sûr d'avoir non seulement des personnes intelligentes dans son administration, mais qui représentent aussi le pays.
>> À voir : Le Débat - Assemblée générale des Nations unies : la doctrine Biden
Pourquoi avez-vous décidé de rejoindre la campagne de Joe Biden ? Lorsqu'il a annoncé sa candidature, beaucoup de démocrates étaient assez critiques à son égard, notamment en raison de son âge ?
Je n'ai jamais été contre le président Biden. Je l'ai connu en tant que vice-président. Je l'ai rencontré lorsque je travaillais dans l'administration Obama-Biden. J'ai pu me rendre compte de son grand cœur et de son sens moral très fort. Juste avant qu'il annonce sa candidature pour l'élection de 2020, j'ai eu une conversation avec lui et Jill Biden. Il m'a demandé si je pourrais travailler sur sa campagne : à ce moment-là, je ne pouvais pas, car j'avais déjà d'autres engagements. Mais je lui ai dit : "Une fois que vous serez le nominé démocrate, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour vous aider." J'ai tenu ma promesse.
Qu'est-ce que ça fait d'être aujourd'hui à la Maison Blanche, après tant d'années sur la route, soit pour faire campagne, soit pour votre activisme ?
J'ai eu, en effet, l'opportunité de vivre dans de nombreuses villes et États différents. L'activisme a été une grande partie de ma vie ces quatre dernières années et maintenant j'ai l'occasion de faire partie de l'histoire d'une autre façon. En parlant notamment du travail que l'on fait ici à la Maison Blanche. Un travail immense, qui va changer la vie des gens, qui va entraîner des changements fondamentaux dans le pays pour les décennies à venir. Il y a peu de temps, je me disais : "Est-ce que je ferais ce travail si j'avais d'autres opportunités ?" et la réponse est oui. C'est ici que je veux être, car je suis l'une des porte-paroles du président des États-Unis. Il fait, selon moi, tout ce qu'il peut pour le peuple américain, et c'est ça qui est important.
Vous faites partie de la première équipe de communication 100 % féminine à la Maison Blanche, qu'est-ce-que cela vous évoque ?
Je pense que ce n'est pas simplement une belle représentation, cela envoie un message dans le pays et dans le monde. C'est important que nos voix soient entendues. Et il y a de la diversité au sein de toutes les positions de leadership. C'est important, car cela envoie un message positif aux jeunes femmes et aux jeunes hommes. Vous pouvez être à la Maison Blanche et être une mère, un immigré, quiconque ! Je pense que ça en dit beaucoup sur le président Biden, il fait en sorte que chaque voix compte.
Vous parlez beaucoup de vos origines haïtiennes dans "Moving Forward". Qu'est-ce que vous avez ressenti lorsqu'il y a eu la récente crise des migrants haïtiens à la frontière ?
Je pense que nous avons tous ressenti beaucoup de peine lorsque nous avons vu ce qu'il s'était passé à la frontière avec certains gardes-frontières. C'était seulement quelques officiers, ils ne les représentent pas tous, et c'était déchirant. Le président en a parlé, la vice-présidente en a parlé, ils ont dénoncé les faits et dit que cela ne représentait pas qui nous étions. Je pense que pour de nombreuses personnes dans ce pays, notamment pour les Africains Américains, les Noirs, cela leur a rappelé une période qui était incroyablement difficile, qui fait partie de notre Histoire. Ça rappelle la période de l'esclavage, les années de la loi Jim Crow.
C'était très dur à voir et le président a été très clair en disant que ce n'était pas acceptable. Les deux personnes pour lesquelles je travaille se sont manifestées dans des termes très forts et ont dit que ce n'est pas de cette façon que nous devrions être représentés, qu'on ne devrait pas traiter les migrants comme ça, qu'on ne devrait pas traiter les gens ainsi. Ce qu'on a vu était extrêmement troublant et nous devons le dénoncer. Joe Biden en a pris la responsabilité, c'est ça le leadership.
L'administration Biden a pris la décision de renvoyer des centaines de migrants dans des avions, ils retournent souvent vivre dans la misère, parfois la violence. Qu'est-ce que cela vous évoque ?
J'aimerais être claire à ce sujet : nous avons utilisé le "Titre 42", cela a été notre politique jusqu'à présent à la frontière. C'est une question de santé publique, ce n'est pas une politique de l'immigration que nous mettons en place. Nous sommes au milieu d'une pandémie qui a déjà coûté la vie à plus de 700 000 personnes dans ce pays et des millions de vies à travers le monde. Nous essayons de faire de notre mieux et le Président essaie de faire de son mieux pour faire face à cela. C'est une question de santé publique, c'est pour protéger les migrants et les citoyens de ce pays. Ce serait arrivé, quel que soit le pays d'origine des migrants. C'est une mesure mise en place depuis l'année dernière. Nous essayons de créer une politique d'asile, nous essayons de réparer un système qui a été mis à mal ces quatre dernières années. L'une des premières choses qu'a fait le président Biden a été de proposer une politique d'immigration et nous allons continuer de travailler avec le Congrès pour l'encourager à passer des réformes, critiques et importantes, sur l'immigration.
Nous voulons être certains que le système d'immigration est juste, décent et qu'il représente qui nous sommes. Nous avons parlé un peu plus tôt de mon rêve américain et c'est ça qui représente qui nous sommes : un pays d'immigrés, de gens qui viennent de tous les coins du monde.
>> À lire : Avant le G20, Joe Biden et Emmanuel Macron continuent de réparer leurs relations
Qu'attend le président Biden de sa rencontre avec Emmanuel Macron prévue lors du G20 à Rome ?
Je pense que la rencontre va bien se passer. Nous les avons vus ensemble au G7, leur rencontre était très amicale, ils ont appris à se connaître et ont déjà eu plusieurs appels téléphoniques. Cette nouvelle rencontre sera l'occasion pour eux d'avoir une conversation honnête et de parler de sujets importants pour leur pays respectif.
L'administration Joe Biden a t-elle été surprise par la réaction de la France pendant la crise des sous-marins ?
Je ne vais pas spéculer sur le sujet. Le Président chérit cette relation. La France est notre plus ancien allié, c'est notre partenaire le plus important. L'administration Biden-Harris veut s'assurer que cette relation soit renforcée, que nous continuions de trouver des moyens de travailler ensemble et de faire face ensemble à des défis globaux.
Certains observateurs à Washington ont assuré que la France avait réagi de manière excessive, était-ce l'impression de la Maison Blanche ?
Nous devons avancer. Le conseiller à la sécurité nationale, Jake Sullivan, était à Paris récemment, le secrétaire d'État Blinken aussi. Je pense que la visite de ces hauts officiels montre à quel point la relation avec la France est forte. Et il va bientôt y avoir la rencontre entre les présidents Biden et Macron. Nous voulons avancer et approfondir la relation avec la France.
Cet entretien a initialement été publié le 28 octobre 2021 et mis à jour le 5 mai avec la nomination de Karine Jean-Pierre comme porte-parole de Joe Biden
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États-Unis : la Cour suprême prête à annuler le droit à l'avortement
Valeurs Actuelles
[Vidéo] Paris : braquage à main armée dans une bijouterie Chanel de la rue de la Paix
Les faits se sont produits en plein après-midi, vers 15 h 15. Ce jeudi 5 mai, une boutique d’horlogerie et de joaillerie de l’enseigne de luxe Chanel a été braquée. Il s’agit de la boutique installée rue de la Paix, à deux pas de la place Vendôme, en plein centre de Paris, dans le IIe arrondissement. Comme le rapporte une source policière de BFM TV, trois individus casqués et masqués, vêtus de noir, sont entrés dans le magasin pour voler la marchandise. L’un d’eux aurait été armé d’un fusil d’assaut. Un quatrième complice est resté à l’extérieur sur un véhicule à deux-roues. Les malfaiteurs ont ensuite pris la fuite sur un scooter et une moto. Aucun blessé n’est à déplorer. Le préjudice serait estimé à plusieurs millions d’euros, indique une source de BFM TV.
Braquage sous AK47 chez Chanel…. Jamais j’aurais cru voir ça de ma vie 😮 pic.twitter.com/BnjgHU0OTt
— BMS_BARBO SUGIMOTO (@LeBarbologue) May 5, 2022
Une enquête ouverte
La scène a été filmée par des passants, depuis l’extérieur de la boutique. Il est possible de voir les trois individus sortir des lieux avec des sacs noirs. Le groupe prend rapidement la fuite sur les deux-roues. La brigade de répression du banditisme (BRB) est sur place pour mener ses premières investigations, relaie BFM TV. Le parquet de Paris a annoncé l’ouverture d’une enquête pour « vol à main armée », confiée à la BRB et au 1er district de la police judiciaire de Paris.
France24 - Monde
"Épidémie" d'obésité : "La politique des pouvoirs publics n'est pas assez offensive"
Publié le : 05/05/2022 - 18:13Modifié le : 05/05/2022 - 18:34
Pauline ROUQUETTE
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Le dernier rapport de l'OMS, publié mardi, alerte sur une "épidémie" de surpoids et d'obésité en Europe, notamment après la crise sanitaire. Face à un fléau qui concerne plus de la moitié des adultes européens, la Ligue contre l'obésité en France appelle les pouvoirs publics français et européen à une action plus offensive sur les facteurs obésogènes.
Le Vieux Continent victime d'une nouvelle contagion. L'Organisation mondiale de la santé a alerté, mardi 3 mai, sur une "épidémie" de surpoids et d'obésité en Europe, où plus de 1,2 million de personnes en meurent chaque année.
Une étude menée - dont l'état des lieux concerne la situation dans 53 États - révèle que 59 % des adultes européens sont en surpoids ou obèses. Une prévalence désormais plus élevée que dans toute autre région, à l'exception des Amériques. Du côté des plus jeunes, cela concerne 1 enfant sur 3.
According to the new regional #ObesityReport from WHO/Europe, not a single country in Europe is on track to stop the rise in obesity by 2025.Find out more in the thread 👇 & 👉 https://t.co/gjrfUOu6gK(1/4)#obesity pic.twitter.com/RtbrJbpuQC
May 3, 2022Depuis 2016, les données individuelles ont toutes indiqué de nouvelles augmentations en Europe, en particulier depuis la pandémie de Covid-19.
S'il n'y a pas de consensus européen sur la méthodologie du calcul de la prévalence de l'obésité, les méthodes de dépistage se basent principalement sur l’indice de masse corporelle (IMC - calculé à partir de la taille et du poids) et le tour de taille. C'est notamment le cas de la France, parmi les moins bons élèves, puisqu'elle se situe dans la moyenne supérieure concernant la hausse de l'obésité. Une situation sur laquelle Jean-Philippe Ursulet, directeur général de la Ligue contre l'obésité (LCO), un organisme non gouvernemental français qui regroupe tous les acteurs qui aident à la prévention et à la lutte contre la maladie, souhaite alerter : "La France est plutôt dans le haut du classement, puisqu'on atteint presque 50 % de la population en termes de surpoids et d'obésité".
Une aggravation, surtout depuis la crise sanitaire
Les derniers chiffres recueillis sur l'obésité en France datent de 2020. L'étude ObÉpi-Roche, financée par la LCO, révélait que 30 % de la population adulte était atteinte de surpoids (IMC égal ou supérieur à 25), et 17 % d’obésité (IMC supérieur à 30). "On aura des études d'ici les deux prochaines années pour voir l'impact de la crise sanitaire et du confinement", explique Jean-Philippe Ursulet.
Du côté des enfants, les chiffres sont alarmants. La courbe ne fait qu’augmenter, s'inquiète le directeur général de l'association. "En 1965, il y avait 3 % d'obésité chez les enfants de 2 à 15 ans ; aujourd'hui, plus de 15 % sont concernés", affirme-t-il, évoquant les projections sur 2020.
Au Royaume-Uni, les données officielles du National Child Measurement Programme montrent qu'un enfant de CP sur 7 est atteint d'obésité après trois confinements. Ce chiffre était de 1 sur 10 avant la pandémie, soit la plus forte augmentation jamais enregistrée. Parmi les élèves de 6e, la prévalence de l'obésité est quant à elle passée de 21 % en 2019-2020 à 25,5 % en 2020-2021.
En France, pas d'étude chiffrée depuis le confinement, mais des constats manifestes. Les appels passés à la ligne d'écoute de la LCO ont littéralement explosé avec le Covid-19. "D'ordinaire, nous sommes entre 500 et 600 appels annuels. Pour l'année 2020, nous sommes montés à 1 700 appels", précise le directeur général de l'association.
La pandémie a rendu le problème de l'obésité encore plus pressant, pointe l'OMS Europe dans son communiqué. Les données préliminaires suggèrent que les gens ont été plus exposés aux facteurs de risque d'obésité, notamment une augmentation des modes de vie sédentaires et la consommation d'aliments malsains. "Dans les prochaines études, la courbe risque d’évoluer, de montrer une aggravation du nombre de la prévalence de l’obésité", prédit le directeur général de la LCO.
Par ailleurs, rappelle l'OMS, les patients atteints d'obésité sont plus susceptibles de connaître des complications et de mourir du virus. En France, "47 % des personnes qui sont décédées du Covid-19 étaient atteintes d’obésité", ajoute Jean-Philippe Ursulet. "Face à des problèmes de santé globaux, de santé publique, les personnes obèses sont toujours surreprésentées dans la mortalité".
Rapport OMS 2022 - Obésité en Europe (en anglais)
Les femmes davantage exposées
Dans 72 % des cas, les appels passés à la ligne d'écoute de la LCO durant le confinement concernaient des femmes, légèrement surreprésentées dans les chiffres de l'obésité, notamment en France.
Si le désordre nutritionnel est l'une des principales causes de l'obésité, il est loin d'être le seul. Manque de sommeil et problèmes psychologiques en sont aussi, sans oublier l'impact des perturbateurs endocriniens (PE) sur l'organisme. De plus en plus démontré par les scientifiques, le désordre hormonal créé par les PE peut expliquer que les femmes soient davantage concernées par l'obésité.
"Les femmes sont exposées à un certain nombre de substances qui perturbent l'équilibre hormonal", affirme Jean-Philippe Ursulet, évoquant un "cocktail de perturbateurs endocriniens dévastateurs". Des PE présents dans l'alimentation, les plastiques et peintures, mais aussi dans les cosmétiques, davantage utilisés par les femmes, et les vêtements (dans les teintures et le cadmium, un élément faiblement radioactif qui permet aux vêtements d'être infroissables). "Sachant que la peau absorbe 2 % de l'air à travers les pores, imaginez ce qu'elle peut absorber en termes de produits nocifs qui entrent directement dans la circulation sanguine..."
"Les pays d’Europe de l’Ouest sont aussi de très gros consommateurs de produits transformés", développe Jean-Philippe Ursulet. Mais la condition de la femme dans ces pays est aussi à étudier, complète-t-il, évoquant notamment le stress et les problèmes de sommeil. "Nous pouvons aussi corréler ces chiffres avec ceux du chômage, les femmes y étant davantage exposées, et précarisées au niveau des contrats". Autant de vecteurs de stress, qui pourraient également expliquer la surexposition des femmes à des risques obésogènes.
Mais comment réduire ces risques ? Si les facteurs d'ordre structurel ne peuvent faire l'objet d'une légifération à effet immédiat, les médecins demandent en revanche aux pouvoirs publics à ce qu'une action soit engagée directement sur certains produits.
"Une action pas assez offensive sur des produits pourtant ciblés"
"L’obésité fait fi des frontières. En Europe et en Asie centrale, pas un seul pays ne remplira l’objectif d’arrêter la progression de l’obésité, qui est l’une des cibles mondiales de l’OMS en matière de maladies non-transmissibles (MNT)", affirme dans le rapport le docteur Hans Henri P. Kluge, directeur régional de l’OMS Europe. "Il existe une énorme diversité entre les pays de notre région, mais ils sont tous confrontés à un certain degré de difficulté. En créant des environnements plus favorables, en promouvant les investissements et l’innovation dans le domaine de la santé, et en mettant en place des systèmes performants et résilients, nous pouvons modifier la trajectoire de l’obésité dans la région."
En France, l'étiquetage nutritionnel "Nutri-score", visant à favoriser une alimentation équilibrée, a permis, dès 2016, d'attirer l'attention des consommateurs sur la qualité des plats qu'ils sélectionnent. Le principe a d'ailleurs été repris par plusieurs de nos voisins européens, à l'instar de la Belgique, l'Allemagne, ou encore des Pays-Bas. Pourtant, les nutritionnistes le contestent majoritairement parce qu'il ne fait que mesurer la valeur nutritionnelle du produit concerné. "On calcule la valeur nutritionnelle et l'on met une lettre pour un plat isolé, mais si vous cumulez ce plat avec un autre produit, cela changera forcément la valeur du Nutri-score total de ce que vous aurez consommé", explique Jean-Philippe Ursulet. Selon les médecins, il vaudrait donc mieux indiquer sur chaque produit sa valeur calorique, nutritionnelle, mais aussi préciser les aliments qui ne devraient pas être consommés avec ce plat transformé.
"De même, tout ce qui est de lettre C, D ou E (indiquant la présence de sucres ajoutés, et souvent différents types de sucres additionnés, NDLR) devrait être interdit", plaide le directeur général de la Ligue contre l'obésité.
Pour aller plus loin, la LCO a demandé aux pouvoirs publics de surtaxer les produits nocifs (et interdire les produits très nocifs), et a contrario, de diminuer la TVA sur les produits sains auxquels le consommateur devrait avoir plus aisément accès.
"Si tout le monde se réfugie sur des produits a priori peu couteux, c'est avant tout lié à un problème de précarité", souligne Jean-Philippe Ursulet. "Le législateur a un devoir à accomplir pour réorienter la consommation de la population."
"Nous avons appris au fil du temps qu'une politique unique ne fonctionnera pas. Pour réussir en tant que pays ou région, nous avons besoin d'un ensemble complet d'interventions", précise dans le communiqué le Dr Kremlin Wickramasinghe chef par intérim du bureau européen de l'OMS pour la prévention et le contrôle des MNT, qui a produit le rapport régional européen.
Or, à ce jour, aucun pays n'a été en mesure de mettre en place toutes ces politiques en même temps. "Il est important de prioriser 2 ou 3 politiques à mettre en œuvre maintenant et d'avoir un plan réalisable pour introduire le reste des interventions", poursuit-il. Parmi les recommandations, la restriction de la commercialisation d'aliments malsains aux enfants, la taxation des boissons sucrées et l'amélioration de la réponse du système de santé pour la gestion de l'obésité.
En France, "la politique des pouvoirs publics n'est pas assez offensive sur des produits qui ont pourtant été bien ciblés", estime le directeur général de la Ligue contre l'obésité. Ce dernier pointe à nouveau les perturbateurs endocriniens, mais aussi la restauration rapide particulièrement appréciée des jeunes.
Le "marketing agressif" des marques à l'égard des enfants est également dans le viseur de l'association. "Les enfants sont la cible de ce marketing, notamment aux comptoirs de caisses où sont exposés des bonbons et chocolats ultra sucrés, avec un marketing visuel très attractif qui paraît bienveillant pour des produits qui sont extrêmement néfastes".
De l'importance du sport
Si des disparités (en partie culturelles) préexistent, le constat est le même dans l'ensemble des pays européens. En Finlande, par exemple, le souci d'une alimentation saine est largement véhiculé à travers les émissions télévisées de cuisine (type Top Chef). Pourtant, précise Jean-Philippe Ursulet, "Les Finlandais ne s’attaquent pas vraiment au problème en légiférant sur les produits, parce que ces décisions doivent être prises au niveau européen".
Pas de chasse aux produits nocifs et perturbateurs endocriniens en Finlande non plus, donc. En revanche, le pays a réussi à instaurer un temps d’activité physique sur le temps de travail pour les salariés, et les employeurs finlandais dépensent en moyenne 200 euros par employé pour une activité physique (contre un allègement fiscal). Même dynamique en Suède, désignée nation la plus sportive d'Europe en 2018 par la Commission européenne dans le cadre de sa lutte contre l'inactivité. En 2017, l’Eurobaromètre consacré au sport et à l’activité physique révélait que seuls 15 % des Suédois ne pratiquaient jamais d'activité physique, contre 46 % des Français.
En France, cette piste de réflexion a été soumise par la LCO au Sénat, début avril, indique Jean-Philippe Ursulet. "Le sport permet le bon fonctionnement des organes, mais aussi d'éliminer les perturbateurs endocriniens". Ainsi, une heure de sport par jour permettrait d'obtenir des résultats tout à fait encourageants, dit-il. "C'est cette piste qu’il faut suivre. En parallèle, bien sûr, de l’interdiction de certains produits."
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L'obésité des jeunes en forte progression en France
Le Débat de France 24
Obésité : un problème de (pays) riche ?
Journée mondiale contre l’obésité : un problème de taille pour les pays africains
New York Times - World
‘I’m Very Anxious’: China’s Lockdowns Leave Millions Out of Work
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Migrant workers and recent college graduates have been hit hardest by shuttered factories, closed construction sites and an anemic job market.
By Vivian Wang
After over a month in lockdown, Zeng Jialin could finally return to the Shanghai auto parts factory where he had worked. He was about to be released from an isolation facility, having recovered from Covid-19, and was desperate to make up for the many days of wages he had missed.
But on Tuesday, the day he was supposed to be released, someone in the crowded isolation facility tested positive again. Mr. Zeng, 48, was ordered to wait 14 more days.
“I have three kids, in college, middle school and elementary school. The pressure is huge,” he said in a phone interview from the facility. Much of his $30 daily wage had supported them. “I also owe money to the bank, so I’m very anxious.”
As China battles its worst coronavirus outbreaks, its uncompromising determination to eliminate infections has left millions unable to work. Stringent lockdowns, hitting city after city, have forced factories and businesses to shut, sometimes for weeks, including in some of the country’s most important economic centers.
Two groups have been especially hard-hit: migrant workers — the roughly 280 million laborers who travel from rural areas to cities to work in sectors such as manufacturing and construction — and recent college graduates. Nearly 11 million college students, a record, are expected to graduate this year.
China’s campaign against the virus has rippled economically around the world, snarling supply chains and dampening imports. But employment woes may particularly concern Chinese leaders, who have long derived much of their political authority from their promise of economic prosperity. As lockdowns have hampered people’s ability to pay rent and buy food, many have grown increasingly frustrated with the authorities’ zero-Covid policies. Sometimes, dissatisfaction has erupted into rare public protests.
China’s No. 2 official, Li Keqiang, announced recently that the government would take the unusual step of distributing living allowances to unemployed migrant workers and subsidize companies that hired young people.
“The new round of Covid flare-ups has hit employment quite hard,” Mr. Li said on April 27. “We must do whatever possible to boost job creation, especially for key groups such as college graduates.”
It is difficult to judge the true scale of the problem. Officially, urban unemployment, the government’s primary indicator, grew just 0.3 percent between February and March, even as lockdowns paralyzed the economic engines of Shenzhen and Shanghai.
But the official unemployment figures are widely considered an undercount. They do not capture many migrant workers, and they also count people as unemployed only if they are able to start working within two weeks. That would exclude people under extended lockdowns or the growing numbers of young people deferring job searches.
The government’s new support measures suggest that the problem is more serious than officials have let on, said Stephen Roach, a former chairman of Morgan Stanley Asia and now a senior fellow at the Jackson Institute for Global Affairs at Yale University. The government also increased unemployment payments for migrant workers before the global financial crisis in 2008.
“The announcement itself is a hint that there is potentially something a lot bigger going on in this contingent piece of the labor market,” Mr. Roach said. “This could well be China’s biggest challenge since the ’08-09 period.”
China’s migrant workers, though they form the backbone of the country’s economy, have always eked out precarious livelihoods. They earn meager wages and have almost no labor protections or benefits, circumstances made worse by the pandemic.
Workers often live in company dormitories or cheap temporary accommodations, but when factories shut down, many could no longer afford rent or became trapped on their work sites, according to Chinese news reports and social media posts. Some slept under bridges or in phone booths.
Yang Jiwei, a 21-year-old from Anhui Province, worked as a waiter in Shanghai when the lockdown began. His residence, shared with four other people, had no kitchen supplies, so they could not cook the few packages of vegetables and meat that local officials had provided. He had been eating a dwindling supply of instant noodles.
“I get up, eat, and then I go back to bed,” Mr. Yang said. “Other than food, I can’t think about anything else.”
Delivery workers, some of the only laborers allowed to continue working, had to choose between forgoing income or risking being locked out of their homes. Others took high-risk jobs building or staffing isolation facilities, only to become infected themselves.
Officials in Shanghai have acknowledged that the number of homeless people has increased during the lockdown. Local and central authorities have pledged support, but many questions remain.
When Mr. Li, the premier, announced the expanded unemployment subsidies, he did not specify how much money would be provided. (Xinhua, the state news agency, said the government this year had allocated about $9.3 billion in unemployment subsidies.) Nor is it clear how workers will receive the money. Though China has unemployment insurance, many migrant workers are ineligible or do not know how to claim it.
Mr. Zeng, the auto parts factory worker, said he was not aware of Mr. Li’s remarks and had never heard of unemployment insurance. He hoped to be employed after being released from quarantine, but knew that he might have to return home to Guizhou Province instead.
The Latest on China: Key Things to Know
A strict Covid policy. As China battles its worst coronavirus outbreak since the beginning of the pandemic, its uncompromising determination to eliminate infections is taking its toll on the economy. Lockdowns have left millions unable to work, and foreign companies are becoming less willing to continue investing in the country.
The war in Ukraine. China’s officials and its media are increasingly repeating the Kremlin’s narrative about the conflict. This joint propaganda has undercut Western efforts to isolate Russia diplomatically and has found a receptive audience in the Middle East, Africa and Latin America.
A new security deal. The Solomon Islands signed a sweeping security agreement with China that could threaten the stability of the entire Asia-Pacific region. The deal gives Beijing a foothold in an island chain that played a decisive role in World War II and could be used to block vital shipping lanes.
A pause on wealth redistribution. For much of last year, China’s top leader, Xi Jinping, waged a fierce campaign to narrow social inequalities and usher in a new era of “common prosperity.” Now, as the economic outlook is increasingly clouded, the Communist Party is putting its campaign on the back burner.
“I’ll have to see if the factory reopens. If so, I’ll go there,” he said. “If not, there’s nothing I can do.”
Still, any political risk to Beijing is likely to remain small, said Aidan Chau, a researcher at China Labour Bulletin, a Hong Kong-based advocacy group. The migrant workers’ pain, while acute, is likely to ebb as individual lockdowns ease. The government has also promised to invest in infrastructure projects to provide more construction jobs. And migrant workers in general have little political power and can be silenced by local officials if they complain.
The more intractable problem may be white-collar employment. Resistance in Shanghai to the lockdown has been fueled in part by its large population of well-educated residents, who are more accustomed to speaking out even in the country’s highly controlled environment. In late March, residents of one middle-class community gathered outside and chanted, “We want to eat, we want to work!”
Of particular concern are the country’s ballooning ranks of college graduates. Policymakers have worried for years about how to ensure an adequate supply of jobs for them. But the shortage has become especially dire this year.
At the same time as lockdowns have battered small and medium enterprises, the government has also embarked on a wide-ranging regulatory crackdown on sectors including technology, real estate and education — once highly desirable industries for young people. Mass layoffs have ensued.
There were just 0.71 jobs available for every recently graduated job applicant in the first quarter of this year, the lowest figure since data became available in 2019, according to a report by Renmin University in Beijing and Zhaopin, a jobs website.
“For a country that is always fixated on social stability, to have your young people struggling for employment as they get out of college is not exactly what a system like that would like,” said Mr. Roach, at Yale.
Mr. Li’s promises to aid college graduates last month included plans to help them start their own businesses and to subsidize companies that offered internships.
Even internships are hard to come by. To increase his odds of landing one this semester, Xu Yixing, a vocational college student in Shanghai, had offered to work unpaid but was still turned down by his top choices. A pharmaceutical company eventually hired him but let him go when Shanghai locked down.
Mr. Xu, who studies computer applications and advertising, said he was not overly anxious about the competition. It was the pandemic that worried him.
“With the epidemic, that just depends on fate,” he said. “It doesn’t matter how hard you work.”
Joy Dong contributed reporting.
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Le Figaro
Les Romains plaisantaient sur les chauves, mais pas sur les aveugles: l'humour dans l'Antiquité
VU D'AILLEURS - Dans Le rire dans la Rome antique, une professeure de Cambridge nommée Mary Beard examine dans quelle mesure les blagues permettent de comprendre la société romaine.
Par Guillermo Altares (El Pais)
Dans La vie de Brian , les Monty Python ont très clairement mis en lumière les contributions que nous ont léguées les Romains : « l'aqueduc, les égouts, les routes, l'irrigation, l'assainissement, l'éducation, le vin, les bains publics, le droit et l'ordre ». Mary Beard, professeure d'études classiques à Cambridge ajoute à cette liste un élément supplémentaire d'une importance capitale : l'humour et les blagues. Dans le livre intitulé Laughter in Ancient Rome (Le rire dans la Rome antique), un essai paru aux éditions California Press Whitney Museum, elle tente d'expliquer de quoi riaient les Romains, si nous avons hérité de leur humour et, également, si les plaisanteries permettent de comprendre la société de la Rome antique.
Beard conclut notamment que, même si certaines blagues semblent aujourd'hui assez farfelues et éloignées de notre réalité, un bon nombre qui circulait à l'époque reste populaire. Les pierres du Colisée, à Rome, ou de l'aqueduc de Ségovie ont survécu près de deux mille ans. Mais le rire aussi. Prenons un exemple : « Un type se rend chez le coiffeur, qui lui demande : “ Comment voulez-vous que je coupe vos cheveux ? ” L'homme répond : “ En silence.” ». Une autre blague, déclinée en plusieurs versions — on raconte d'ailleurs qu'elle était la préférée de Sigmund Freud — remonte également à la période classique : « Un roi rencontre son double et lui demande : “ Votre mère travaille-t-elle au palais ? ”. Et le double répond : “ Non, mais mon père oui. ” ».
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Dans la Rome antique, les blanchisseries utilisaient l'urine pour que les vêtements soient impeccables. Cette pratique (heureusement) abandonnée empêche de comprendre facilement certaines blagues romaines, dont la suivante : « Un avare entra dans une blanchisserie et, comme il ne pouvait pas uriner, il est mort. » Mary Beard, elle-même, n'y trouve aucun sens logique et elle apporte l'explication suivante : « Comme ce pingre ne voulait, en aucun cas, céder gratuitement sa précieuse urine, il s'est retenu au point de faire exploser sa vessie et de perdre la vie. »
Miroir de la société
Grâce à des historiens classiques tels que Dion Cassius, mais aussi au Philogelos (L'amant du rire), une compilation de 256 blagues de l'Antiquité (approximativement du 5e siècle) qui ont survécu jusqu'à nos jours, nous savons que les Romains rigolaient de l'alopécie, mais pas la cécité, qu'ils faisaient des blagues sur les crucifixions ou sur les parricides et que des empereurs tels que Commode ou Caligula pratiquaient un humour assez lugubre. Suétone partage un exemple du type de plaisanteries que ce tyran lâchait : « Lors de l'un de ses plus somptueux banquets, il fut soudain pris d'un énorme fou rire. Les consuls qui étaient couchés à ses côtés l'interpellèrent sur les motifs de cette hilarité. “ Je pense tout simplement que, d'un simple hochement de tête, je vous ferais immédiatement égorger tous les deux. ” ». Comme de nos jours, l'humour était également une question de puissance.
« De mon point de vue, l'humour est toujours partiellement associé à la puissance », explique Mary Beard, 67 ans, lors d'une interview par courrier électronique. « Cette affirmation ressort clairement des blagues au sujet de l'empereur. Les empereurs détestables recouraient au rire pour humilier, notamment Caligula, dans ce cas. En revanche, les bons appréciaient les blagues amicales avec leur peuple et pouvaient accepter les vannes qui étaient formulées dans un esprit bienséant. Et nous ne sommes pas en reste. Comme nous, les Romains ont utilisé l'humour pour catégoriser les étrangers. Les habitants de la ville d'Abdère, par exemple, se caractérisaient par une stupidité qui les rendait risibles. »
Deux mille ans plus tard, dans un monde aux antipodes, nous pouvons encore rire de certaines plaisanteries qui suscitaient l'hilarité chez les Romains
L'ouvrage de Beard, dont la version originale a été publiée en anglais en 2014 s'appuie notamment sur une série de conférences qu'elle a données à l'Université américaine de Berkeley, en Californie, en 2008. Elle y avance en particulier que, même si un segment de la population (les esclaves ), et, en partie, les femmes, demeuraient dans l'ombre, l'étude du rire contribue à la compréhension de la société romaine. De plus, dans le même temps, elle nous sert de miroir pour étudier notre propre société.
Dans l'épilogue, la professeure et vulgarisatrice du monde classique se souvient d'une conversation, dans un café de Berkeley, avec un expert du classicisme, Erich Gruen , qui, depuis qu'il était étudiant, était un lecteur de plusieurs des sujets qu'elle abordait lors de ses conférences. « Pourra-t-on, un jour, réussir à comprendre ce qui fait rire dans une blague sur les crucifixions ? À quoi ressemblerait une histoire du rire de l'Antiquité ? Et comment intégrer d'ailleurs celle de l'époque romaine ? » s'interrogeait Beard. Elle se souvient de la réponse de Gruen : « L'élément surprenant, dans le rire romain, n'était pas qu'il était bizarre, mais plutôt que, deux mille ans plus tard, dans un monde aux antipodes, nous pouvons encore rire de certaines plaisanteries qui suscitaient l'hilarité chez les Romains. La principale difficulté n'est-elle pas liée à l'intelligibilité du rire chez les Romains, et non le contraire ? »
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Interrogée sur ce que les blagues peuvent nous apprendre de Rome, Beard répond : « Les facteurs qui suscitent le rire dans les différentes cultures nous mènent directement à leurs relations de pouvoir et à leurs angoisses. J'ai souvent été frappée par l'amusement provoqué, chez les Romains, par les erreurs sur l'identité (comment savoir ce qu'est une personne ?). Même si on le retrouve dans certaines comédies, il était bien plus présent que chez nous. Je suis certaine que, dans la culture romaine, son importance est liée à un grave problème de ce monde : l'absence de documents d'identité. Alors, comment avoir la certitude que la personne correspond à ce qu'elle prétend être ? Le rire vous plonge également au cœur d'un univers populaire qu'il est souvent difficile d'appréhender. Il semble, par exemple, que les Romains plaisantaient sur la calvitie, alors qu'ils estimaient qu'il était cruel de rigoler des aveugles. »
Blagues Belges
Quant à savoir si les blagues anciennes restent drôles, la professeure en rappelle une qui nous montre que les Romains avaient leur propre style de railleries dans le style des blagues sur les Belges . « Certaines sont amusantes, mais pas toutes. Alors, nous nous heurtons à un problème : nous ne parvenons pas toujours à reconnaître qu'il s'agit de blagues, pour aussi piètres qu'elles soient. Aussi, tout simplement, nous les laissons de côté. En toute honnêteté, je ne pourrais pas soutenir que la majorité est vraiment comique. Mais certaines peuvent faire sourire. J'apprécie beaucoup celle de cet habitant d'Abdère qui, dans la rue, rencontre un eunuque accompagné d'une femme. Il lui dit : “Salut, c'est probablement ta femme”… “Non”, répond l'eunuque, “les gens comme moi n'ont pas de femme”. “Ah bon”, répond l'homme d'Abdère à l'eunuque, “alors, c'est ta fille.” ».
De toutes les blagues recueillies dans son livre, la plus bizarre et absurde est aussi parfois la plus amusante : « Un homme qui sait tout, un chauve et un coiffeur en voyage campèrent dans un endroit isolé. Ils décidèrent de rester éveillés chacun à leur tour et de monter la garde toutes les quatre heures pour protéger les bagages. Le coiffeur fut le premier. Pour passer le temps, il rasa la tête de l'homme qui savait tout, qu'il réveilla une fois la garde terminée. Ce dernier se gratta le crâne et se rendit compte qu'il n'avait plus un cheveu sur la tête. “Mais quel idiot, ce coiffeur”, s'exclama-t-il. “Il s'est trompé et a réveillé le chauve à ma place.” ». Une telle blague aurait pu figurer dans un film des Marx Brothers.
3 mai 1936: le triomphe du Front populaire
LES ARCHIVES DU FIGARO - La victoire du Front populaire aux élections législatives de 1936 est une date symbolique pour l’union des gauches. Au Figaro, l'ambiance était ce jour-là plutôt morose.
Que savez-vous de l’histoire des sapeurs-pompiers de Paris?
QUIZ - Le 4 mai est la journée internationale des pompiers. L’occasion de revenir sur l’histoire des pompiers de Paris et de tester vos connaissances sur cette unité d’élite.
France24 - Monde
Tennis: un an après, retrouvailles madrilènes Nadal-Alcaraz
Publié le : 06/05/2022 - 01:34Modifié le : 06/05/2022 - 01:32
Madrid (AFP) – Un an presque jour pour jour après leur premier face-à-face, Rafael Nadal et Carlos Alcaraz, l'étoile montante du circuit ATP, se retrouvent en quarts de finale du Masters 1000 de Madrid vendredi, à un peu plus de deux semaines de Roland-Garros (22 mai-5 juin).
Tous deux ont bataillé pour en arriver là, Nadal face à David Goffin (6-3, 5-7, 7-6 (11/9) en 3h09), et Alcaraz - le jour de ses 19 ans - contre Cameron Norrie (6-4, 6-7 (4/7), 6-3 en 2h39).
C'est l'aîné des deux Espagnols qui a eu toutes les peines du monde à être au rendez-vous après avoir laissé échapper deux balles de match dans le deuxième set (à 5-3 et 5-4). Embarqué dans une troisième manche et un match à rallonge, moins tranchant et moins mobile, "Rafa" a été confronté à son tour à quatre balles de match dans le tie-break décisif. C'est finalement lui qui s'est imposé, à sa quatrième occasion.
"Ca a été une fin de match incroyable, à laquelle on n'aurait jamais dû arriver", résume-t-il.
"J'ai mieux joué hier (mercredi)", pour son retour un mois et demi après une fracture de fatigue à une côte, estime Nadal. "Mais quand on n'a pas joué depuis un moment, on sait que la progression n'est pas linéaire, qu'il y a des hauts et des bas."
"Meilleur que moi"
Ici-même il y a un an, à un jour près, Alcaraz avait fêté ses 18 ans sur le Central madrilène face à son illustre compatriote. Pour leur tout premier duel, il ne faisait pas encore partie des cent meilleurs joueurs mondiaux (120e exactement) et n'avait inscrit que trois jeux.
"Ce match m'a aidé à voir combien j'étais loin", se souvient-il.
"Maintenant, je suis un joueur totalement différent, capable de gérer mes émotions, les différents moments d'un match, explique Alcaraz. Je crois que je suis prêt pour ce défi."
Entre les deux, tout a changé pour le jeune Espagnol: pêle-mêle, il est devenu le plus jeune quart-de-finaliste de l'US Open dans l'ère Open, il a remporté ses premiers trophées (4, dont 3 en 2022), dont son premier Masters 1000 à Miami début avril, et s'est fait une place dans le top 10 dans la foulée de son titre à Barcelone il y a une dizaine de jours. Exactement 17 ans après Nadal.
"L'année dernière, je venais jouer ce tournoi pour vivre une expérience nouvelle et me mesurer aux meilleurs joueurs du monde. Aujourd'hui, je me considère comme l'un d'entre eux", comparait il y a quelques jours le protégé de Juan Carlos Ferrero, ex-N.1 mondial et lauréat de Roland-Garros 2003.
Une preuve de plus ? En demi-finale à Indian Wells en mars, pour leur deuxième duel, Nadal avait dû ferrailler plus de trois heures (6-4, 4-6, 6-3) pour s'en sortir. C'est au cours de ce match que sa blessure costale était survenue.
Le Majorquin de 35 ans a pleinement conscience du danger incarné par Alcaraz.
"Au moment où on parle, il est meilleur que moi, affirme-t-il. Parce qu'il est en forme, sur une très bonne dynamique, moi je reviens juste. Et il est très jeune, il a cette énergie."
Djokovic sans jouer
S'il considère sa victoire du jour comme "bonne à moyen terme parce que j'ai accumulé du temps de jeu", "il faut voir comment je vais me réveiller demain (vendredi)", se veut-il prudent. En rappelant que, pour lui, la finalité est ailleurs.
"Le plus important pour moi, ce n'est pas qui sera le meilleur demain, c'est qui le sera dans trois semaines", souligne Nadal.
Si lui a souffert, le N.1 mondial Novak Djokovic, qui a bénéficié du forfait d'Andy Murray, malade, et le N.3 et tenant du trophée Alexander Zverev dans une moindre mesure, avec l'abandon de l'Italien Lorenzo Musetti après dix jeux (6-3, 1-0, cuisse gauche), ont économisé leur énergie.
En quarts de finale, le premier affrontera le Polonais Hubert Hurkacz (14e), victorieux du Serbe Dusan Lajovic (77e) 7-5, 6-3, et le deuxième Félix Auger-Aliassime (10e), tombeur de Jannik Sinner (12e) 6-1, 6-2.
La dernière affiche opposera le N.5 mondial Stefanos Tsitsipas, vainqueur du Bulgare Grigor Dimitrov (20e) 6-3, 6-4, à Andrey Rublev (8e), qui a contenu 7-6 (9/7), 7-5 le Britannique Daniel Evans (36e).
Dans le tableau féminin, la Tunisienne Ons Jabeur (10e) tentera samedi de s'offrir un premier titre en WTA 1000, la catégorie de tournois la plus relevée après les Grand Chelem. Il n'y a plus que l'Américaine Jessica Pegula (14e), elle non plus jamais sacrée dans un tournoi de ce calibre, pour lui faire obstacle.
© 2022 AFP
New York Times - World
‘El conflicto de nunca acabar’: residentes de Michoacán están atrapados en la guerra de los cárteles
El estado mexicano, célebre por su riqueza agrícola, ahora es el escenario de cruentos enfrentamientos territoriales entre diversas organizaciones criminales.
Trabajadores trataban de contener un incendio de matorrales, encendido por cárteles rivales para bloquear el acceso a una carretera utilizada como ruta de escape hacia las montañas, en Uruapan, México.Credit...
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Por Maria Abi-Habib
Photographs by Daniel Berehulak
EL AGUAJE, México — Durante años, Antonio había cultivado limones y criaba ganado en su finca ubicada en el oeste de México. A duras penas lograba ganarse la vida siguiendo una regla que él y muchas otras personas en Michoacán, uno de los estados más violentos de México, siempre habían conocido: eviten las rutas del narcotráfico y no sufrirán ningún daño.
Pero el valle de limoneros que generó la prosperidad de esta región se quemó, como si fuera otra víctima del modelo de negocios de los cárteles de la droga.
Algunos grupos criminales están haciendo todo lo posible para incursionar en los principales sectores de la economía, incluida la industria de producción de aguacates y limones, con lo que amenazan con interrumpir la lucrativa asociación comercial bilateral entre México y Estados Unidos, una de las más grandes del mundo.
Cada año, México exporta aguacates por un valor de 3200 millones de dólares y limones por unos 500 millones, y algunos cárteles están entrando en estos negocios rentables, no solo extorsionándolos como en el pasado, sino dirigiéndolos. Algunos incluso están plantando huertos y abriendo plantas de empaque de aguacate para diversificar sus ingresos y financiar sus esfuerzos para abarcar más territorio.
“Hay una evolución hacia una relación criminal-política clásica al estilo italiano”, dijo sobre los cárteles Romain Le Cour, director de programas de México Evalúa, un instituto de investigación centrado en políticas de seguridad pública. “Cuando se piensa en la mafia, es una zona gris en la que se vincula lo legal con lo ilegal, el crimen con los negocios y el crimen con la política”.
Esta evolución incluso ha envalentonado a los cárteles para que amenacen la presencia del gobierno estadounidense en todo el país, añadió Le Cour, ya que los grupos criminales “entienden que tienen más poder que nadie, más que el gobierno o que las empresas a las que extorsionan”.
Cada vez más, los agricultores y las comunidades vinculadas al comercio agrícola se han visto atrapadas en medio de una guerra territorial, mientras que decenas de miles de personas han sido desplazadas y el gobierno trata de eliminar las bandas y sofocar la violencia.
“Es el conflicto de nunca acabar”, dijo Antonio con amargura, pidiendo que solamente se usara su segundo nombre para proteger su identidad.
Una reciente operación militar realizada en El Aguaje permitió que las familias que huyeron de la violencia de los cárteles regresaran en febrero. Manejaron a través de las nubes de humo que salían del valle que ardía, pasando por la plaza del pueblo en ruinas, con sus edificios marcados por las balas y los grafitis que dicen “CJNG”, sigla de Cártel Jalisco Nueva Generación, la organización criminal más poderosa de la región.
Algunas personas, como Antonio, volvieron para trabajar en las fincas que se habían visto obligadas a abandonar temporalmente. Muchos regresaron solo para empacar sus pertenencias y marcharse de nuevo.
Casi nadie en El Aguaje creía que las conquistas del gobierno fueran a durar, ya que el pueblo ha sido disputado por varios grupos criminales durante años. Las recientes operaciones militares se centraron en el cártel de Jalisco, pero los huertos recién calcinados eran una clara señal de que otros cárteles se estaban moviendo para llenar el vacío.
En Michoacán, que hasta hace unos meses era el único estado mexicano autorizado para exportar aguacates a Estados Unidos, los cárteles han talado bosques protegidos, lo que obligó a la población a abandonar la tierra para establecer sus propias huertas y han empezado a extorsionar a los productores más chicos, que antes eran considerados demasiado pequeños para valer la pena.
Aunque no hay un cálculo claro sobre el alcance que estos grupos criminales han tenido en el comercio, los beneficios netos de sus operaciones internacionales podrían alcanzar hasta 20.000 millones de dólares al año, casi el dos por ciento del producto interno bruto de México, según un funcionario estadounidense que no estaba autorizado a dar su nombre.
En febrero, un grupo criminal incluso amenazó a un inspector estadounidense cuando este rechazó un lote de aguacates del cártel que se estaban haciendo pasar por productos de Michoacán, lo que provocó una breve prohibición estadounidense de los aguacates mexicanos, la primera en las décadas de comercio de aguacates entre ambos países.
La amenaza puso de manifiesto la creciente audacia de las organizaciones criminales de Michoacán, que durante más de 35 años han evitado en gran medida atacar a los empleados del gobierno estadounidense.
El mes anterior, agentes de la Patrulla Fronteriza de Estados Unidos fueron tiroteados desde México, probablemente por miembros de cárteles dedicados al tráfico de migrantes. Y en marzo, el consulado estadounidense en la ciudad fronteriza de Nuevo Laredo fue baleado después de que las autoridades extraditaran a Estados Unidos a un líder del cártel.
En 2020, el cártel de Jalisco inició una agresiva campaña para invadir pequeñas ciudades y pueblos al oeste de Michoacán, con el bloqueo de carreteras y tramos de autopista vitales, lo que hizo intransitable gran parte del estado. El año pasado, tomó el control y cavó trincheras a lo largo de franjas de una importante carretera que une el estado y se apoderó de Aguililla, una pequeña ciudad que alberga una base militar; las tropas mexicanas estacionadas allí tuvieron que ser reabastecidas por helicóptero, ya que evitaron enfrentarse directamente a los cárteles.
El cártel, considerado uno de los más grandes y macabros de México, ha desarrollado desde entonces nuevas tácticas para imponer su terror, añadiendo recientemente artefactos explosivos improvisados enterrados en caminos sin asfaltar y campos para aislar a las poblaciones.
Pero incluso después de que las fuerzas gubernamentales ejecutan sus operaciones de limpieza, la zona carece de los efectivos estatales, municipales y federales para defender el territorio. Los agentes de policía son despedidos regularmente por corrupción, se jubilan o renuncian debido a la creciente violencia y la escasa remuneración.
En El Aguaje, los incendios de huertas fueron provocados por los Viagras, un grupo que forma parte de un colectivo criminal llamado los Cárteles Unidos. Esa organización tomó el control en septiembre de 2020 y comenzó a saquear el pueblo.
“La gente armada de allá echando las vigas ahí en las casas, saqueando las casas, robándose lo que podían, ganado, chivos, caballos, de todo”, dijo Antonio. “Se llevaban todo, todo, calzones, hasta de las señoras grandes. ¿Para qué quieren calzones usados?”.
El año pasado, el cártel de Jalisco expulsó a los Viagras y tomó el poder. Ese grupo dejó en gran medida a la población en paz, siempre y cuando los residentes no interrumpieran el flujo de drogas.
Fuera de la localidad, los Viagras empezaron a cobrar impuestos por todo, desde el ganado hasta los limones, y a veces pedían hasta un tercio de los ingresos de los agricultores en un puesto de control. Al final, los militares intervinieron en febrero, pero parecían centrados en sacar solo al cártel de Jalisco.
Cuando ese grupo se retiró, los Viagras incendiaron las huertas para que sus rivales no pudieran resguardarse y ejecutar contraataques contra ellos.
Los analistas de seguridad dicen que la estrategia del gobierno ha sido selectiva, al librar batallas en gran medida contra el cártel de Jalisco, pero no contra los grupos más pequeños que igualmente aterrorizan a los residentes.
“En el pasado hemos visto acciones contra grupos que suponen un problema de relaciones públicas para el gobierno, y las tácticas de Jalisco se estaban volviendo demasiado brutales como para ignorarlas”, dijo Falko Ernst, analista sénior del International Crisis Group.
“No veo señales positivas de que el gobierno vaya a ampliar su actual operación para ir contra otros grupos como los Viagras”, añadió.
El presidente de México, Andrés Manuel López Obrador, llegó al poder en 2018 haciendo campaña con el lema “abrazos, no balazos”, con la promesa de hacer frente a los cárteles aumentando el gasto en programas sociales.
Pero a mitad de su mandato, la estrategia de López Obrador no ha funcionado. En 2021, el número de desplazados internos —44.905 personas— que huyeron de la violencia de los cárteles casi se quintuplicó respecto del año anterior, según la Comisión Mexicana de Defensa y Promoción de los Derechos Humanos. Otros miles se han dirigido al norte, para intentar cruzar a Estados Unidos y pedir asilo.
Eso no impidió que el presidente cantara victoria y anunciara que acabó con el problema de los desplazamientos internos en Michoacán, por lo que los residentes que habían huido ya podían regresar. Poco después de sus declaraciones, 17 personas fueron sacadas de un funeral y ejecutadas, un destacado periodista fue asesinado y un líder comercial local fue asesinado a tiros.
Sin embargo, el gobernador de Michoacán, Alfredo Ramírez Bedolla, aliado de López Obrador, dijo que creía que la estrategia del mandatario persuadiría a los residentes para que regresaran.
“El ejército ha hecho un trabajo excepcional de recuperar estos territorios”, dijo Ramírez en una entrevista en febrero. “Y ahora viene la parte del gobierno civil: la infraestructura, la obra hidráulica, de agua potable, de agua para riego, de mejores carreteras, de desarrollo económico”.
El gasto en infraestructura en Michoacán lleva años rezagado con respecto a gran parte del país, pero Ramírez prometió un plan de inversión de 183 millones de dólares para este año, triplicando el presupuesto de infraestructura del estado para 2020.
Con poca fe en que el gobierno los proteja, algunos pueblos han decidido tomar las armas. En Tancítaro —conocida como la capital mundial del aguacate— la población estableció una unidad de autodefensa en 2014, cansada de que los cárteles extorsionen sus cultivos, abusen de sus mujeres y secuestren a sus hijos para pedir rescate.
El presidente municipal de Tancítaro, Gerardo Mora Mora, dijo que tenían que elegir entre defenderse o “veíamos que se estaba acabando todo este futuro que teníamos”.
La región de Tierra Caliente de Michoacán, la zona del cruce del estado donde se asienta El Aguaje, fue recientemente objeto de feroces combates. Hogar del líder del cártel de Jalisco, Nemesio Oseguera Cervantes, conocido como “el Mencho” —uno de los hombres más buscados en México y Estados Unidos—, estaba estratégicamente situada para que el cártel moviera la droga, mientras que los Viagras buscaban controlar la región para extorsionar a los agricultores que cultivan limones.
En una reciente visita a Naranjo de Chila, el pueblo natal de Cervantes, un residente recordó cómo los militares y los Viagras sitiaron el pueblo e impidieron la entrada de alimentos durante ocho meses. Durante el asedio, el cartel de Jalisco montó un almacén para distribuir suministros a los habitantes atrapados: medicinas para los enfermos y comida para los hambrientos. El residente añadió que los suministros llegaron en un pequeño avión de hélice.
Los combatientes de Jalisco entrenaban en la plaza del pueblo, donde realizaban ejercicios de adiestramiento ante la mirada de los residentes. En un costado de la plaza había un enorme taller en el que el cártel creaba sus “monstruos”, o vehículos utilitarios deportivos a los que modificaban soldando placas metálicas a las puertas para blindarlos y prepararlos para los ataques.
Tres días antes de que los militares entraran finalmente en Naranjo de Chila, el cártel de Jalisco huyó, según los residentes. Antes de marcharse, usaron una retroexcavadora para enterrar sus armas pesadas.
Algunos residentes acusaron al gobierno de colaborar con los Viagras, lo que Ramírez, gobernador de Michoacán, negó. “Lo que hay es un gran avance del ejército mexicano, del gobierno federal”.
Pero el avance inspiró poca fe.
“El pueblo se sentía más seguro con el cártel de Jalisco”, dijo un residente, que pidió que no se empleara su nombre por temor a represalias. “No nos gustan, pero el gobierno nos gusta menos”.
Oscar Lopez y Juan José Estrada Serafín colaboraron con reportería.
Maria Abi-Habib es la jefa de la corresponsalía para México, Centroamérica y el Caribe. Ha reportado para The New York Times desde el sur de Asia y el Medio Oriente. Encuéntrala en Twitter: @abihabib
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L'Humanité
En mars 1972, une pilule pas facile à faire passer
Il était une foisIl a fallu cinq ans pour que la pilule contraceptive autorisée par la loi Neuwirth en 1967, devienne réalité en France. Une véritable révolution qui a permis aux femmes en maîtrisant leur fécondité, de libérer leur sexualité et de conquérir la souveraineté sur leur corps. Un peu tombé dans l’oubli, ce symbole fort de la lutte féministe est aujourd’hui remis en question, au profit d’une contraception sans danger et d’une responsabilité partagée avec les hommes.
Une texte de Myriam Chopin et Olivier Faron, historiens.
On associe généralement l’histoire de la pilule contraceptive à deux lois phares : celles portées respectivement par Lucien Neuwirth en 1967 et Simone Veil en 1974. Pourtant, 1972 est bien la véritable année de libéralisation de son accès car c’est de mars que datent les derniers décrets d’application de la loi Neuwirth. Il aura fallu cinq années pour que la libéralisation annoncée devienne réalité, pour que les femmes puissent enfin maîtriser leur fécondité. Cinq années pour que la société française connaisse une formidable révolution culturelle et sociétale, aujourd’hui un peu tombée dans l’oubli. La pilule permet en effet de rompre avec des siècles de contraception incertaine et essentiellement portée par des hommes recourant soit au coït interrompu, soit au préservatif.
La pilule est d’abord une formidable découverte scientifique. Inventée par le médecin américain Gregory Pincus au milieu des années 1950, elle incarne l’explosion de l’utilisation des hormones. À la demande de la féministe Margaret Sanger, qui a créé outre-Atlantique dès 1942 le Planning familial, Pincus engage des recherches sur la reproduction des femmes. Composé original d’œstrogènes et de progestérones, la pilule empêche l’ovulation. Sa diffusion est toutefois plus que contrainte. En 1963, soit sept ans après les États-Unis, l’Enidrel est la première pilule utilisée en France, mais elle est prescrite sur ordonnance pour des insuffisances endocriniennes… sans que l’intention contraceptive ne soit mentionnée. Elle ne le sera qu’au début des années 1970. Depuis le début des années 1960, la pilule aura donc permis de manière détournée et fortement limitée la régulation des naissances.
Dans l’après-guerre, la France connaît une politique nataliste volontariste, appuyée sur un cadre juridique particulièrement restrictif. La loi de 1920, emblématique du traumatisme de 14-18, encore en vigueur dans les années 1960, proscrit toute forme de contraception dite moderne. Cela explique que les années 1950-1960 soient celles d’avortements sauvages, pratiqués dans des conditions inhumaines, qui meurtrissent les femmes, voire les tuent. Certaines grandes voix s’élèvent, comme celle du journaliste communiste Jacques Derogy qui dénonce en 1956 ce « drame intime des couples ». Pour le médecin lui aussi communiste Jean Dalsace, notre pays connaît à la fin des années 1960 autant d’avortements que de naissances, en raison de l’absence d’une véritable éducation sexuelle.
Des propositions d’abrogation de la loi de 1920 sont présentées sans succès par la gauche. Dès 1956, la journaliste Françoise Giroud dénonce des hommes ayant « toujours beaucoup de courage pour supporter les malheurs des femmes ». Créée la même année par le docteur Marie-Andrée Lagroua Weill-Hallé, la Maternité heureuse devient le Planning familial en 1960. C’est la naissance de l’un des plus importants mouvements associatifs de notre pays. En 1961, le centre grenoblois du Planning bénéficie de la tolérance des autorités pour distribuer des contraceptifs, principalement des stérilets. Mais c’est bien l’ensemble de la situation qu’il faut changer.
C’est un député stéphanois gaulliste, Lucien Neuwirth, qui porte cette cause. Il s’appuie sur l’action de tout un courant de pensée, incarné notamment par des médecins francs-maçons comme Pierre Simon. Pendant la campagne présidentielle de 1965, François Mitterrand fait de la contraception l’un des axes majeurs de sa campagne contre de Gaulle. Neuwirth réussit ensuite à rallier le général à peine réélu, qui aurait été influencé par sa femme, bouleversée par tous ces avortements dramatiques.
Le texte de 1967 est présenté devant un Parlement incandescent. Neuwirth est à contre-courant de son camp politique. Combat à front renversé quand il est défendu par la gauche et attaqué violemment par ses compagnons. Place à une surenchère oratoire où l’on dénonce pêle-mêle la « flambée inouïe d’érotisme » qui saisirait le pays, le « néant » qui s’annonce… Rien de moins que de demander un huis clos, bien entendu refusé, sur un sujet qui s’apparenterait à une « affaire de mœurs ». Attaqué personnellement, Neuwirth porte le texte avec beaucoup de courage et le soutien du ministre des Affaires sociales Jean-Marcel Jeanneney. Étonnant choc de dates et de personnalités : la loi Neuwirth est signée par le général de Gaulle à la fin de l’année 1967, six mois avant Mai 68. En définitive, elle constitue un plus grand accélérateur de la libération des mœurs qu’une révolution estudiantine, peu mobilisée sur la contraception des femmes.
Le débat ouvert en 1967 ne s’arrête pas et deux camps se forment. Les défenseurs de la pilule fourbissent leurs armes. Le quotidien « Paris Jour » du 13 février 1968 se prononce même en faveur du remboursement au nom du slogan évocateur « Non à la pilule du riche » ! Le début des années 1970 voit la naissance d’un féminisme français désormais organisé grâce au Mouvement de libération des femmes (MLF) en 1970, suivi de Choisir la cause des femmes en 1971 et du Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception (Mlac) en 1973. Mais, si les militantes plébiscitent la pilule, elles sont de plus en plus happées par le combat majeur qui s’ouvre : celui pour l’interruption volontaire de grossesse.
Le courant anti-pilule se mobilise de son côté pour différentes raisons. Les premières renvoient aux frémissements initiaux de la pill scare, cette peur des dangers sanitaires induits par la contraception hormonale, surgie outre-Manche. « Le Nouvel Observateur » du 12 mai 1969 en arrive à s’interroger sur « Faut-il interdire la pilule ». La réponse du docteur Cohen, l’un des meilleurs experts, est plutôt rassurante : « Les risques secondaires existent, mais on exagère les dangers et nous le prouverons bientôt. » Ce sont toutefois surtout les catholiques qui s’interrogent. Comment appliquer le refus de tout moyen contraceptif artificiel prôné par Paul VI ? Un journal télévisé de la première chaîne, fin juillet 1968, souligne combien l’encyclique « Humanae Vitae », publiée le 25 du même mois, représente « un idéal élevé », voire trop, générant un complexe de culpabilité.
Entre 1967 et 1972, cinq années ont été perdues et les espoirs de la loi Neuwirth déçus, la diffusion de la pilule restant encore circonscrite. Difficile de trancher entre ce qui relève de la juste préoccupation de protéger la santé des femmes et ce qui renvoie au contraire à une hostilité d’ordre moral. En 1972-1973, les choses changent donc. Replongeons-nous dans les journaux télévisés de l’époque pour comprendre les enjeux du débat. Soulagé, Neuwirth n’en condamne pas moins les retards dus à « un état d’esprit rétrograde », à « un manque de clairvoyance ». De son côté, le ministre de la Santé publique Jean Foyer manifeste son refus de la contraception hormonale, en privilégiant la création de bureaux des « problèmes de la naissance », visant à une éducation de la personnalité, voire de l’amour. Il revient au premier ministre Pierre Messmer de trancher en faveur de la diffusion large de la pilule.
La loi Veil de 1975 marque une nouvelle étape dans la banalisation de la contraception, en supprimant notamment quelques blocages significatifs mis en place en 1967 pour faire passer le texte : c’est la fin en particulier du carnet à souches, qui assimilait de facto les contraceptifs à des drogues. En 1974 est aussi instauré le remboursement par la Sécurité sociale.
En un peu moins de trente ans, la France devient un pays « pilulo-centré » tant la contraception hormonale y est véritablement plébiscitée. Les clivages se sont progressivement estompés, à l’image des pratiques des femmes catholiques qui l’adoptent malgré l’interdit de l’Église. Le sommet est atteint en 2000, quand une femme sur deux en âge d’enfanter prend la pilule, alors que, de manière paradoxale, le nombre d’avortements ne baisse pas.
Depuis les années 1980, des ouvrages à charge mais à l’impact limité dénoncent le danger de la pilule, prônant le retour à des méthodes anciennes comme celle du Dr Ogino datant de 1924. Mais le consensus français autour de la contraception hormonale ne se lézarde véritablement qu’au milieu des années 2010, avec la crise de la pilule dite de troisième génération. Mise sur le marché en 1984, elle semble parée de tous les avantages, des dosages hormonaux plus légers permettant de diminuer les effets secondaires. Bien que sceptique sur les progrès médicaux engendrés, l’administration française en facilite même le remboursement.
C’est alors que des drames se produisent. Jeune Bordelaise de 18 ans, Marion Larat subit un AVC ischémique en 2006 et en reste lourdement handicapée. Alors qu’elle devient une lanceuse d’alerte grâce aux réseaux sociaux, « le Monde » raconte combien cette pilule de troisième génération traduit une pharmaco- négligence. Des analyses prescrites aux femmes à risques, notamment en raison de facteurs héréditaires, auraient ainsi permis d’éviter certains accidents. La ministre de la Santé Marisol Touraine se saisit en 2013 de la question en rencontrant les intéressées et en mobilisant les acteurs du système de santé.
La confiance en la pilule est toutefois considérablement ébranlée. La chute de consommation de ces nouvelles pilules est spectaculaire, sans être compensée par un retour aux anciennes. C’est le début d’une baisse inexorable et de nouvelles prises de position mettant en avant combien la pilule constitue à la fois un travail féminin « invisibilisé » et le symbole de l’hormonophobie qui se répand parmi des jeunes femmes, de plus en plus attachées à l’environnement et à leur propre bien-être. De nouvelles porte-parole proclament même qu’elles en ont « marre » d’une contraception qu’elles jugent dangereuse.
Difficile de prédire l’avenir de cette histoire de l’intime. Sur ce sujet comme sur d’autres, les jeunes femmes ont perdu la mémoire des luttes, celles qui ont abouti à la libéralisation de la contraception, donc de la sexualité – probablement parce qu’on leur a mal transmise. Elles ne se retrouvent pas dans un tout-pilule devenu une norme banalisée. Elles aspirent à autre chose, qui n’existe pas encore pour des raisons techniques et/ou culturelles. La recherche sur la contraception est en effet quasiment bloquée, ce qui explique que la fabrication d’une pilule masculine reste un horizon flou. En France, les hommes ont accepté allègrement une pilule prise par leur compagne. Ils sont bien loin d’utiliser des méthodes telles que le slip chauffant, l’anneau testiculaire ou la stérilisation à laquelle leurs homologues anglo-saxons recourent facilement, pour que la contraception soit, enfin, la responsabilité du couple.
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Tennis: Jabeur se qualifie pour sa finale la plus prestigieuse à Madrid
Publié le : 06/05/2022 - 01:20Modifié le : 06/05/2022 - 01:19
Madrid (AFP) – La Tunisienne Ons Jabeur, dernière représentante du top 10 en course, s'est qualifiée pour la finale la plus prestigieuse de sa carrière à Madrid, sa première en WTA 1000, en balayant la qualifiée russe Ekaterina Alexandrova (45e) 6-2, 6-3 en une heure jeudi.
En finale samedi, Jabeur affrontera l'Américaine Jessica Pegula (14e), victorieuse à minuit passé de la Suissesse Jil Teichmann (35e) 6-3, 6-4.
Pour Jabeur (10e, 27 ans), il s'agira de la sixième finale de sa carrière. Elle ne compte jusque-là qu'un titre à son palmarès, obtenu à Birmingham en 2021.
Pour Pegula (28 ans), il s'agira de la quatrième. Elle n'en a gagné qu'une pour l'instant aussi, à Washington en 2019.
En tournoi WTA 1000, la catégorie équivalente aux Masters 1000 sur le circuit ATP, la plus relevée après les Grand Chelem, ni l'une et l'autre n'avaient encore jamais fait mieux qu'une demi-finale. A Indian Wells en 2021 pour Jabeur, à Miami en avril pour Pegula.
Pour ses deux premiers tournois de la saison sur terre battue, la Tunisienne a atteint la finale à Charleston (Etats-Unis) et les quarts de finale à Stuttgart (Allemagne).
En quarts de finale mercredi, Jabeur a elle mis fin avec autorité au parcours de Simona Halep, ex-N.1 mondiale aujourd'hui 21e et double lauréate en Grand Chelem (6-3, 6-2 en 67 minutes).
Jessica Pegula, elle, n'avait gagné qu'un match sur ocre en 2022 avant le tournoi madrilène, à Charleston (Etats-Unis), sur la terre américaine. Elle a sauvé une balle de match dès son premier tour dans la capitale espagnole (contre Giorgi). Elle n'y a plus perdu un set depuis.
© 2022 AFP
Valeurs Actuelles
Mantes-la-Jolie : l’ex-maire Raphaël Cognet agressé par trois individus
Le quartier du Val-Fourré connaît des tensions depuis quelques jours. Jusqu’alors, il s’agissait d’attaques contre les forces de l’ordre, mais c’est désormais au tour de l’ancien maire de Mantes-la-Jolie de faire les frais de ces tensions. En fin d’après-midi, ce jeudi 5 mai, l’ex-édile Les Républicains (LR) de la commune francilienne, Raphaël Cognet, a été agressé dans le quartier du Val-Fourré, rapporte Le Parisien. Il se trouvait sur place en raison de la campagne de l’élection municipale partielle, organisée les 15 et 22 mai prochains. Après avoir été en poste de 2017 à 2022, il se représente au siège de maire à Mantes-la-Jolie. Mais, selon les informations du Parisien, il a été attaqué par trois individus ce jeudi. Trois hommes n’ont pas hésité à le frapper et à lui vider le contenu d’un extincteur dessus.
Une plainte déposée
Raphaël Cognet a déposé plainte et a fait constater ses blessures par un médecin. D’après les informations du Parisien, il a notamment été blessé à l’oreille, et serait très choqué à la suite de cette agression. Une vidéo aurait été enregistrée quelques instants après ces violences.
Des réactions
Le préfet des Yvelines, Jean-Jacques Brot, a condamné cette attaque contre l’ancien maire. Il souhaite à Raphaël Cognet un « prompt rétablissement » et espère que « la campagne électorale (pourra) reprendre son cours normal » en temps voulu. Lors d’un appel téléphonique, le maire par intérim, Sidi El-Haimer, a aussi « apporté tout son soutien » à Raphaël Cognet.
New York Times - World
Guerra Rusia-Ucrania
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La familia Ortega de Nicaragua busca un discreto acercamiento con EE. UU.
Las sanciones impuestas por el gobierno de Biden a fin de frustrar las medidas autocráticas de Daniel Ortega han resentido al presidente y su círculo íntimo.
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Por Maria Abi-Habib
La familia gobernante de Nicaragua ha resistido en gran medida las sanciones impuestas por Estados Unidos en los últimos años, cuando las autoridades estadounidenses acusaban al gobierno del país de estar derivando a una autocracia.
Ahora, parece que la determinación de la familia puede estar resquebrajándose.
Poco después de la invasión de Rusia a Ucrania, el hijo más destacado de Daniel Ortega, el presidente autocrático de Nicaragua, se acercó discretamente a Washington para reanudar el diálogo, según funcionarios y diplomáticos familiarizados con el acercamiento, mientras el gobierno de Joe Biden imponía sanciones a Moscú, uno de los pocos aliados que le quedan a la nación centroamericana.
El tema clave que tenía en mente: el alivio de las sanciones para la familia.
El meteórico ascenso del hijo, Laureano Ortega, ha ayudado a la familia a consolidar el poder: ahora gestiona las relaciones más importantes de Nicaragua, forjando históricos acuerdos diplomáticos y energéticos con funcionarios chinos y rusos de alto nivel.
Un alto funcionario del Departamento de Estado de EE. UU. fue enviado a Managua para reunirse con Laureano Ortega en marzo, pero la cita no llegó a celebrarse luego de que los Ortega aparentemente se arrepintieran. Ortega, de 40 años, es considerado el favorito para suceder a su padre, de 76 años, un antiguo líder revolucionario del que se dice que está en mal estado de salud.
A pesar de las frecuentes denuncias de Daniel Ortega contra Washington, la economía de Nicaragua depende en gran medida de Estados Unidos, de lejos su mayor socio comercial. Rusia, Venezuela y Cuba, aliados incondicionales de Ortega, no figuran en la lista de los cinco principales socios comerciales de Nicaragua.
Sin embargo, las sanciones destinadas a frenar las tendencias dictatoriales de Ortega han afectado duramente a la familia y a su círculo más cercano. Generales de alto rango y varios de los hijos del presidente, entre ellos Laureano, han sido objeto de sanciones por parte de Washington, sus empresas se han incluido en una lista negra y se les ha acusado de blanquear dinero para el régimen.
La naturaleza de alto nivel de la apertura fue considerada por Washington como una señal de que las autocracias de América Latina podrían estar reconsiderando su alianza con el presidente de Rusia, Vladimir Putin, en un momento en que el ejército de su país está empantanado en Ucrania y su economía asolada por las sanciones.
El gobierno de Biden espera lograr avances con los socios latinoamericanos de Putin, al presentar a Rusia como una potencia en declive con poco que ofrecer.
El 5 de marzo, poco después de la invasión rusa, altos funcionarios estadounidenses volaron a Venezuela para entablar conversaciones, las de mayor nivel entre los países en años. Esas conversaciones permitieron la liberación de dos estadounidenses encarcelados, mientras que el presidente de Venezuela, Nicolás Maduro, se mostró dispuesto a aumentar la producción de petróleo de su país si se prohibían las exportaciones de petróleo ruso.
Estados Unidos se apresuró a prohibir el petróleo ruso, y la Unión Europea está a punto de imponer su propio embargo.
El régimen nicaragüense se encuentra en una situación financiera precaria.
“Rusia ahora no puede darles dinero y la billetera venezolana está cerrada”, dijo Arturo McFields, ex embajador de Nicaragua ante la Oficina de Estados Americanos, quien renunció en marzo en protesta contra el gobierno dictatorial de Ortega.
McFields dijo que fue informado del acercamiento de Nicaragua con Washington antes de renunciar y añadió que la familia Ortega y su círculo íntimo se tambalean bajo las sanciones estadounidenses.
Los hijos del presidente no pueden vivir con las comodidades a las que se han acostumbrado cuando cada mes disminuye el dinero que necesitan para pagar a los paramilitares pro gubernamentales o ampliar la fuerza policial a fin de manejar la creciente disidencia, dijeron McFields y un ex alto funcionario estadounidense.
Dado que Rusia y Venezuela tienen dificultades debido a sus propias sanciones, Nicaragua no cuenta con otro lugar al que acudir en busca de alivio económico, dijo McFields.
De los Ortega dijo que la “familia necesita dinero para mantener contentos a sus compinches, a la policía y a sus paramilitares porque no tienen nada que ofrecer más que represión”. Añadió: “Pero ellos saben que eso no es bueno porque están creando un hervidero para otro abril de 2018”, dijo refiriéndose a las protestas masivas contra el régimen de Ortega que fueron violentamente sofocadas por la policía y los grupos paramilitares que apoyan al gobierno.
Laureano Ortega pretendía conseguir un alivio de las sanciones para la familia Ortega y su círculo íntimo a cambio de la liberación de los presos políticos, algo que es una prioridad para el gobierno de Biden, según funcionarios estadounidenses con conocimiento de las conversaciones.
La portavoz y vicepresidenta de Ortega, su esposa, Rosario Murillo, no respondió a las preguntas sobre las conversaciones, sino que envió por correo electrónico consignas revolucionarias. En el pasado ha denunciado las sanciones como agresiones imperialistas.
Un alto funcionario del Departamento de Estado dijo que no estaba claro si el acercamiento por parte de Laureano Ortega estaba motivado por el temor de que el creciente aislamiento de Rusia afectara al régimen de Ortega, que cada vez más es visto como un estado paria en gran parte de América Latina, o si era producto de desacuerdos entre la familia y la “vieja guardia”, los aliados del presidente de sus días sandinistas que actualmente sirven en su gobierno.
A medida que la familia aumenta su control sobre el Estado, los miembros de la vieja guardia están cada vez más en desacuerdo con la familia Ortega — se sienten incómodos con sus crecientes ambiciones dinásticas— y también se ven afectados por las sanciones de Washington, según el funcionario estadounidense y McFields. El funcionario del Departamento de Estado habló bajo condición de anonimato para discutir un asunto delicado que no ha sido informado.
“Un aspecto clave de este acercamiento es que las sanciones de Estados Unidos a Nicaragua tienen claramente la atención de la familia”, dijo Dan Restrepo, ex asesor de seguridad nacional para América Latina durante el gobierno de Barack Obama. “Probablemente aun más cuando Estados Unidos intensifica su régimen de sanciones contra Rusia. Esa combinación claramente está golpeando muy fuerte cuando se trata de personas del régimen”.
Si la familia Ortega está dispuesta a discutir la liberación de los presos políticos, Washington entablará conversaciones, añadió el funcionario del Departamento de Estado. Si no es así, Washington se está preparando para aplicar una presión adicional sobre el régimen con más sanciones.
Laureano Ortega se acercó a Washington a través de un tercero, dijo el funcionario, pero no quiso dar más detalles. Otra persona familiarizada con las conversaciones dijo que Ortega se acercó al Departamento de Estado a través del embajador de Nicaragua en Washington, Francisco Obadiah Campbell Hooker.
Al ser contactado por teléfono, Campbell negó eso y dijo que no tenía conocimiento del asunto.
Laureano Ortega se desempeña actualmente como asesor presidencial que gestiona el comercio, la inversión y las relaciones internacionales de Nicaragua. El año pasado se reunió con el viceministro de Relaciones Exteriores de China para firmar un acuerdo por el que Nicaragua retiraba el reconocimiento a Taiwán y forjó el primer acuerdo de cooperación nuclear con Rusia.
Restrepo dijo que el acercamiento de alto nivel reforzó “el enfoque del gobierno de apoyarse en las sanciones para indicar que el camino antidemocrático es un callejón sin salida y que únicamente se intensificará”.
Daniel Ortega, un antiguo líder guerrillero marxista que llegó al poder tras ayudar a derrocar a otro conocido dictador nicaragüense, Anastasio Somoza, en 1979, pasó la década de 1980 luchando contra grupos paramilitares financiados por Estados Unidos que buscaban derrocarlo.
Luego, en la década de 1990, pasó a la oposición nicaragüense, hasta que consiguió la victoria en las elecciones de 2006 tras adoptar una plataforma pro empresarial y reconciliarse con la Iglesia católica, que se le había opuesto durante mucho tiempo.
A partir de entonces, comenzó a consolidar el control de su familia en el poder. En 2017, Ortega nombró a su esposa como vicepresidenta, mientras sus hijos empezaban a desempeñar papeles más importantes en los negocios y la política.
Ortega a menudo consulta a su esposa, Murillo, antes de tomar decisiones políticas cruciales, dijeron McFields y un funcionario estadounidense, una relación tan estrecha que en Nicaragua a menudo se refieren a la pareja como “OrMu”, una mezcla de sus apellidos.
“Laureano no es lo suficientemente autónomo como para mover un dedo sin tener el pleno acuerdo tanto de Ortega como de Murillo”, dijo Carlos Fernando Chamorro Barrios, un periodista nicaragüense que abandonó el país el año pasado, pocos meses antes de que su hermana, Cristiana Chamorro Barrios, candidata presidencial, fuera encarcelada.
“Laureano es usado como mensajero de su madre y de su padre. Esto es lo más alto posible”.
A medida que la disidencia contra Ortega se ha intensificado el gobierno ha desplegado todos los mecanismos del Estado para aplastarla brutalmente.
Cuando un poderoso movimiento estudiantil ayudó a liderar las protestas antigubernamentales a nivel nacional en 2018, la policía y los grupos paramilitares progubernamentales lo sofocaron, dejando al menos 350 muertos, según los grupos de derechos humanos.
Después de que Ortega encarceló a los más creíbles contendientes a la presidencia, prohibió los grandes eventos políticos y cerró de forma masiva los centros de votación en el período previo a su reelección el año pasado, el gobierno de Biden impuso sanciones al sector minero de Nicaragua y al brazo inversor de los militares. “El gobierno se ha convertido en un Frankenstein, en una dictadura familiar sin una ideología clara”, dijo McFields, el ex embajador de Nicaragua.
“Con el tiempo el gobierno ha demostrado que todo descansa en el modelo familiar y su relación con él”, dijo. “Incluso la gente del gobierno está cansada de la situación. Están cansados de un régimen que parece no poder resolver nada si no es a través de la represión”.
Oscar Lopez colaboró con reportería.
Maria Abi-Habib es la jefa de la corresponsalía para México, Centroamérica y el Caribe. Ha reportado para The New York Times desde el sur de Asia y el Medio Oriente. Encuéntrala en Twitter: @abihabib
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L'Humanité
Coup de force colonialiste en Tunisie
Il était une foisMoins de deux ans après avoir amorcé un tournant vers l’indépendance du pays, la France déporte, le 26 mars 1952, des membres du gouvernement tunisien. Mais cet acte, précédé et suivi d’une féroce répression des mouvements nationaliste et communiste, va unir le peuple dans la lutte vers l’émancipation.
Le 26 mars 1952, à 6 heures du matin, quatre ministres du gouvernement tunisien dirigé par M’hamed Chenik, Mohamed Ben Salem, Mahmoud Matéri, Mohamed-Salah Mzali et le chef du gouvernement lui-même, sont embarqués de force dans un petit avion militaire vers une région désertique en plein territoire militaire du Sud tunisien, où ils sont retenus dans un borj (fortin) délabré dit Borj Philbert (1).
C’est ainsi qu’un coup d’arrêt est officiellement donné au sort des « négociations » avec le mouvement national tunisien et aux espoirs soulevés par le discours du ministre français des Affaires étrangères, Robert Schuman, à Thionville, en juin 1950, dans lequel il avait déclaré que « le nouveau résident, Louis Périllier, aura pour mission de conduire la Tunisie vers l’indépendance ». Des propos perçus comme l’amorce d’un tournant par rapport à la politique suivie depuis la libération de Tunis par les forces alliées en mai 1943.
Le torchon brûle entre les nationalistes et les autorités françaises
Une « libération » qui s’était traduite, pour les Tunisiens, par un désir de revanche des forces coloniales, accusant tous les nationalistes de collaboration avec l’« ennemi nazi ». Et surtout par la destitution le 15 mai 1943 du bey de Tunis, Moncef, qui avait tenté de dépasser les limites dans lesquelles les pouvoirs du bey étaient tenus depuis l’établissement du protectorat français en 1881 : se contenter de signer les décrets et lois préparés par le résident général de France en Tunisie. Ces marques d’autonomie l’avaient rendu très populaire, chose impardonnable pour les autorités coloniales, qui l’ont alors remplacé par Lamine Bey, jugé plus « docile ».
Dans la foulée de la déclaration de Schuman en juin 1950, un gouvernement tunisien a été formé en août 1950, avec, pour la première fois, la participation du parti nationaliste Néo-Destour (fondé en 1934 par Bourguiba et ses compagnons) et dont le secrétaire général, Salah Ben Youssef, va occuper le poste de ministre de la Justice. Cependant, l’expérience tourne court. Les discussions menées à Paris en octobre et novembre 1951 piétinent. Le gouvernement français finit par répondre, le 15 décembre 1951, par une fin de non-recevoir. Le torchon brûle désormais entre les nationalistes et les autorités françaises et une répression coloniale massive va à nouveau être déclenchée, qui se prolongera jusqu’en 1955.
Comme à chaque fois qu’elle décide de changer de politique, la France change de résident général en Tunisie. Le 13 janvier 1952, le nouveau résident général, Jean de Hautecloque, annonce la couleur : il arrive sur un bateau de guerre et déclare que « la France ne discutera pas avec ceux qui veulent jeter les Français à la mer ».
Afin d’éviter une interdiction de sortie du territoire, deux ministres du gouvernement Chenik, Ben Youssef et Badra, s’envolent pour Paris le 15 janvier pour déposer une plainte au Conseil de sécurité de l’ONU. Malgré toutes les pressions exercées sur lui, le bey de Tunis refuse de les rappeler et de retirer la plainte.
Les manifestations de Bizerte et de Ferryville durement réprimées
Pendant ce temps, les événements se précipitent. Les manifestations organisées à Bizerte le 17 janvier et à Ferryville sont durement réprimées : quatre morts et une centaine de blessés. Pour empêcher la tenue d’un congrès du Néo-Destour, les autorités coloniales procèdent, le 18 janvier, au bouclage de Tunis et à l’arrestation d’Habib Bourguiba et de Mongi Slim, placés en résidence surveillée à Tabarka. Le même jour, plusieurs autres dirigeants néo-destouriens ainsi que les principaux dirigeants communistes sont arrêtés.
« L’Avenir de la Tunisie », journal communiste, publie le 19 janvier 1952 un communiqué du Parti communiste tunisien (PCT) daté de la veille qui précise : « Des dirigeants du Parti communiste tunisien tels Mohamed Ennafaa, Maurice Nisard, Mohamed Jrad, secrétaires du parti, Khémaies Kaabi, membre du bureau politique, Jacques Bellaiche, membre du comité central, les dirigeants du Néo-Destour, maîtres Habib et Mongi Slim, Hédi Nouira ainsi que le Dr Sliman Ben Sliman, président du Comité tunisien pour la paix et la liberté, ont été arrêtés (et) embarqués à destination des camps de concentration de l’Extrême-Sud tunisien ».
À la suite de ces arrestations, l’agitation gagne tout le pays. La répression est quotidienne : cinq morts à Nabeul, deux à Hammamet, des dizaines de blessés. Le 22 janvier, à Sousse, dix morts et des centaines de blessés ; le colonel Durand, commandant de la base, est tué. Le pays s’embrase, on ne compte plus le nombre de victimes.
Les autorités coloniales exercent une répression très violente pour mettre fin aux manifestations et aux actes de sabotage d’une population déterminée à mettre à bas le système colonial. La campagne de ratissage du cap Bon est la plus féroce. Le général Garbay, commandant supérieur des troupes de Tunisie, bien connu pour ses exactions contre le peuple malgache en 1947, dirige lui-même une opération punitive, présentée comme une réponse aux attaques des manifestants contre les postes de police et de gendarmerie du 22 au 27 janvier.
Il mobilise à partir du 28 janvier une unité d’infanterie, quatre unités de la Légion étrangère et trois unités de parachutistes, qu’il lance contre les bourgs de la région. Les rapports d’enquête menés par plusieurs commissions indépendantes dépêchées sur les lieux après la fin de l’opération sont accablants : le « ratissage du cap Bon dure pendant cinq jours durant lesquels la région fut le théâtre d’incendies, de dynamitage de maisons, de pillage, de viols, d’exécutions sommaires, y compris de nourrissons (2) ».
« Le soutien de la classe ouvrière de France »
Le journal « l’Humanité » s’engage aux côtés des internés dans les camps du Sud tunisien. Ainsi, dans sa lettre datée du 2 février 1952, le dirigeant communiste Mohamed Ennafaa écrit du camp de Remada à sa femme : « “L’Humanité” nous a fourni d’amples nouvelles. Nous avons pu mesurer l’importance considérable du soutien qu’accordent à notre peuple la classe ouvrière de France et son grand parti (qui) ne peut que raffermir notre confiance dans l’issue victorieuse de la lutte de nos deux peuples face à l’ennemi commun, l’impérialisme français. C’est à (sa) lecture (…) que nous est apparu le véritable visage de la France (…), la France des Raymonde Dien et des Henri Martin, héros de la lutte contre la sale guerre du Vietnam. Quelle différence avec les bavardages “socialistes” ! Quelle différence avec toute cette meute impérialiste déchaînée ! (3) »
Le coup de force du 26 mars 1952 illustre un raidissement de la politique coloniale. Son objectif immédiat est d’isoler totalement le bey de Tunis en le séparant de ses ministres pour le rendre plus « docile ». Mais, ce faisant, le colonialisme français a uni le peuple tunisien autour de ses dirigeants internés. Mohamed Ennafaa écrit dans une lettre du 30 mars 1952 : « Ainsi donc le gouvernement français a complètement jeté le masque. Il n’est plus question de “négociations”, d’“accords” sur les réformes, etc. On passe aux solutions de force, aux diktats. Sous la menace d’être destitué, le bey a décidé de congédier le ministère Chenik, dont les membres sont pour la plupart frappés de déportation à Kébili. C’est en fait le résident général qui fait destituer le ministère Chenik, (et) qui appelle le peuple tunisien à cesser la lutte pour mieux l’enchaîner… La déportation des ministres a été accompagnée de nouvelles arrestations parmi divers éléments du mouvement national. Bourguiba et ses amis, qui étaient à Tabarka, sont à présent à Remada (4) ».
Après avoir fait le vide autour du bey, le résident général veut obliger celui-ci à accepter la nomination d’un nouveau chef de gouvernement, Slaheddine Baccouche. La situation est de plus en plus explosive : le 15 avril, le jour où Baccouche et ses ministres sont officiellement installés, des grèves d’artisans et de commerçants éclatent en signe de protestation ; les jours suivants, des attentats sont perpétrés par les nationalistes, suivis d’une répression accrue. Une tentative d’empoisonnement du bey a même été envisagée en juin 1952.
Assassinat du leader syndicaliste Farhat Hached
Pendant ce temps, la question tunisienne retient l’attention au niveau international. Toujours en juin, les pays arabo-asiatiques (Irak, Pakistan…), devenus indépendants depuis quelques années, déposent une demande de réunion extraordinaire de l’Assemblée générale de l’ONU. Les pressions se font nombreuses, au point que le gouvernement français décide unilatéralement de proposer un semblant de train de réformes remis au bey de Tunis le 30 juin 1952.
Pour éviter d’être acculé à les accepter, le bey les fait distribuer le 1er juillet aux organisations politiques et syndicales et aux hautes personnalités civiles et religieuses, leur demandant de donner leurs avis par écrit. Le 1er août, il réunit la « Commission des quarante représentants » pour « étudier les réformes, faire une synthèse et rédiger une réponse au gouvernement français pour le mettre devant ses responsabilités ». Seuls l’Union syndicale des travailleurs de Tunisie et le PCT en sont exclus ; leurs recours et demandes de participation sont restés sans réponse.
Après un mois de consultations, le 6 septembre, le bey réunit à nouveau les quarante personnalités tunisiennes pour leur remettre le rapport définitif issu de la consultation. Il est accepté à l’unanimité, les réformes proposées sont repoussées. Désormais, le choix est fait pour chacune des deux parties, maintenant mises face à face.
Pour les nationalistes, la voie est tracée : il faut se mobiliser à l’intérieur et unir toutes les forces du pays, profiter de la sympathie dont jouissent les revendications tunisiennes au niveau international, notamment auprès des pays afro-asiatiques. Du côté des autorités françaises, les signes de nervosité et le désir d’humilier les Tunisiens se font de plus en plus sentir.
Ainsi, dès le 6 octobre à Sousse, des tracts signés la Main rouge, organisation terroriste mise en place par les ultras de la colonisation, appellent à « l’action directe contre les chefs nationalistes » et nomment spécialement « Farhat Hached et l’Amérique ». Les jours qui suivent vont montrer que l’appel à la haine et au meurtre est bien sérieux. Il sera mis en application le 5 décembre 1952 avec l’assassinat du leader syndicaliste et nationaliste Farhat Hached. Les sacrifices seront lourds, mais le train de la libération a été mis sur les rails et ne pourra plus s’arrêter : la Tunisie acquiert son indépendance le 20 mars 1956. Une nouvelle page de son histoire s’ouvre.
tunisiedécolonisation Le Figaro
La résiliation des contrats d'assurance va être plus facile
Pierre Olivier DentanLes assureurs devront se plier aux nouvelles règles à partir du 1er juillet 2023.
Résiliation et simplicité n'ont jamais fait bon ménage. Alertée par le médiateur de l'assurance sur la confusion et l'incompréhension dans nombre de procédures de résiliation de contrats, le Comité consultatif du secteur financier (CCSF) s'est saisi de la question en créant un groupe de travail spécialement consacré à cette thématique. Après cinq réunions effectuées entre novembre 2021 et avril 2022, les différents membres du comité, composé de banquiers, d'assureurs, mais aussi de consommateurs et d'artisans, sont parvenus à un accord afin d'harmoniser les procédures de résiliation de contrat. Ce dernier sera mis en œuvre à partir du 1er juillet 2023, et constitue, selon le CCSF, une «avancée très significative pour les consommateurs».
Résilier à tout moment après un an
Les différentes séquences de consultation ont notamment permis au comité de s'accorder sur la réforme des conditions de résiliation des contrats d'assurance, pour lesquelles la refonte a été adoptée à l'unanimité. Le comité proposait que «tous les contrats d'assurance individuels couvrant des assurés personnes physiques en dehors de leurs activités professionnelles, soient résiliables à tout moment après la première année de souscription», sur la base d'un gel la première année. Cette législation est déjà en place dans les contrats d'assurance multirisques habitation, d'assurance automobile ou santé et le comité a donc décidé de l'étendre aux autres types de contrats.
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Les assureurs devront donc s'atteler à mettre en œuvre cette nouvelle méthode de résiliation en vue d'une application au 1er juillet 2023. À noter également que certains types de contrats spécifiques échappent à cette harmonisation : les contrats d'assurance prévoyance (invalidité/incapacité/décès) et dépendance, les contrats saisonniers (contrats scolaires, les contrats chasse), ainsi que les contrats couvrant la plaisance et les engins de déplacement personnels motorisés et non motorisés.
Simplifier les procédés et protéger l'assuré
Les acteurs du CCSF ont également agi sur les obligations d'information imposées par la loi Chatel. Celle-ci obligeait depuis 2005 les assureurs à prévenir leurs clients par écrit de la reconduction prochaine de leur contrat, afin que ces derniers puissent choisir de le renouveler ou le rompre. Cette obligation était soumise à des dates butoirs parfois confuses, c'est pourquoi le comité s'est accordé sur la suppression de ces obligations d'information pour l'ensemble des contrats résiliables à tout moment après la première année de souscription, afin de «simplifier la législation et ainsi l'information qui doit être donnée aux assurés». Désormais, l'assureur devra simplement informer son client chaque année du montant annuel des primes et lui rappeler que son contrat est résiliable à tout moment.
Enfin, le comité a choisi de relever les difficultés spécifiques liées aux contrats d'assurance affinitaires, c'est-à-dire les extensions de garanties couvrant généralement des produits en cas de panne ou de casse. En cause, le fait que certains contrats puissent être souscrits sans que l'assuré n'en soit suffisamment informé, pouvant de fait mener à des mésaventures, comme ce fut le cas avec l'assureur Indexia.
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Sous la loi Hamon promulguée en 2014, l'assuré avait jusqu'à 14 jours pour user de son droit de renonciation au contrat à compter de la date de souscription. Le comité a décidé à l'unanimité d'étendre ce délai à 30 jours et de «lancer des travaux sur le renforcement de l'information des souscripteurs sur ces contrats dès l'automne 2022». Le CCSF a aussi opté pour une levée de la clause restreignant la renonciation au fait d'avoir une assurance équivalente. De fait, l'assuré aura 30 jours pour renoncer à son contrat sans risque de se voir souscrire à une assurance à son insu.
Impôts 2022 : délai, date, nouveautés... tout savoir sur votre déclaration de revenus
Quand déclarer ses revenus ? Comment faire sa déclaration ? Dans quels délais ? Est-il encore possible de déclarer ses revenus sur papier ? Le point sur le mode d'emploi de la campagne d'imposition 2022.
Valeurs Actuelles
Lyon : un “Dalton” condamné au bracelet électronique pour avoir jeté une bombe à eau sur un élu
Il s’agissait d’une « agression physique inadmissible » pour le maire (EELV) de Lyon, Grégory Doucet. « Juste une petite bombe à eau », avaient tempéré les « Dalton » dans une vidéo de revendication. L’un des membres du groupe de rappeur et vidéastes coutumier des provocations envers les autorités a été jugé et condamné mercredi 4 mai pour avoir jeté une bombe à eau sur le maire du 8e arrondissement, Olivier Berzane, relate France 3 régions. Les faits s’étaient produits le 4 février. L’auteur avait été interpellé fin mars à la frontière espagnole.
« Respect des valeurs de la République »
Il entendait dénoncer la condamnation à neuf mois de prison ferme (dont trois par révocation de sursis) du « leader » présumé des Dalton, condamné en août 2021 pour l’organisation de rodéos sauvages dans la métropole lyonnaise. Si le geste peut prêter à rire, le procureur a rappelé lors du procès les antécédents des Dalton, bien éloignés du « respect des valeurs de la République », précise France 3 Régions.
Le ministère public a requis 18 mois de prison ferme. Le tribunal, s’il a reconnu la qualification de « violences volontaires », a opté pour une peine de 4 mois de prison ferme, mais immédiatement aménageable par le port d’un bracelet électronique. Un second prévenu qui avait servi de chauffeur a été relaxé. Il a expliqué avoir été trompé sur la nature de la « blague » à laquelle on lui proposait de participer.
Lyon : les dernières actualités
New York Times - World
Roe contra Wade inspiró a activistas en todo el mundo. Ahora están repensando su estrategia
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Los movimientos feministas alrededor del mundo han elegido dos caminos para proteger el derecho al aborto: la vía de los tribunales y la de la legislación. Los sucesos en EE. UU. provocan una amplia reflexión sobre ambos.
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Por Amanda Taub
El borrador de la opinión de la Corte Suprema que anula el caso Roe contra Wade y que se filtró el lunes por la noche aún no es definitivo. Pero cuando pase la tormenta, las mujeres estadounidenses pueden llegar a la conclusión de que han perdido el derecho al aborto de la misma manera que un personaje de Ernest Hemingway dijo que se había ido a la quiebra: gradualmente, y después de súbito.
Si algo parecido al proyecto filtrado se llega a convertir en ley, será el resultado no solo de décadas de campaña, litigios y nombramiento de jueces conservadores por parte de los grupos antiabortistas y sus aliados republicanos, sino también de una única decisión que revierte el establecimiento de un derecho constitucional que inspiró a los defensores del derecho al aborto en todo el mundo.
Por tanto, el dictamen también plantea una cuestión relevante para activistas en todo el mundo: ¿buscar la protección del derecho al aborto a través de los tribunales es una estrategia más arriesgada que crear el tipo de movimiento de masas que puede impulsar las victorias legislativas?
La sorprendente política de Roe
Es difícil de imaginar ahora, pero en el momento en que se decidió el caso Roe contra Wade, en 1973, el aborto no era un tema importante para la derecha estadounidense, ni siquiera para los cristianos evangélicos.
De hecho, dos años antes de Roe, la Convención Bautista del Sur votó una resolución que solicitaba la legalización del aborto. Y aunque ambos partidos estaban divididos en el tema, la oposición al aborto estaba más asociada a los católicos, que tendían a votar por los demócratas.
Pero pocos años después, eso cambió. El cambio no fue impulsado por el aborto en sí, sino por la desegregación. Después de que la Corte Suprema ordenó eliminar la segregación en las escuelas del Sur, muchos padres blancos sacaron a sus hijos de las escuelas públicas y los enviaron a escuelas privadas exclusivamente blancas conocidas como academias de segregación. Tras un nuevo litigio por parte de los padres negros, el Servicio de Impuestos Internos revocó el estatus de exención fiscal de esas escuelas, lo que provocó la ira generalizada de los cristianos evangélicos blancos y catalizó su nuevo papel como una poderosa fuerza conservadora en la política estadounidense.
En realidad, oponerse en público a la desegregación no resultaba aceptable socialmente, ni agradable para una coalición más amplia. Pero oponerse al aborto sí lo era. Y los derechos al aborto habían seguido un camino procesal parecido al del caso de Brown contra el Consejo de Educación y otros casos de derechos civiles, al emplear los litigios de impacto para conseguir protecciones constitucionales en la Corte Suprema que anularan las leyes estatales. Así que criticar a Roe se convirtió en una forma de hablar de “extralimitación del gobierno”, de “derechos de los estados” y de la necesidad de “proteger a la familia” sin tener que oponerse activamente a los derechos civiles o a la desegregación.
Con el paso de los años, la reacción negativa fue ganando fuerza. Pero el derecho al aborto todavía parecía relativamente seguro, sobre todo después de que la Corte Suprema lo reafirmara en el caso Planned Parenthood contra Casey en 1992. El hecho de que el derecho al aborto siguiera estando protegido en Estados Unidos, incluso frente a la creciente oposición política, parecía un argumento a favor de la búsqueda de protección a través de los tribunales.
Las activistas de otros países han buscado un camino similar. En Colombia, en 2006, Mónica Roa, abogada del grupo feminista Women’s Link Worldwide, consiguió excepciones a la prohibición general del aborto en el país con el argumento de que las organizaciones de tratados internacionales de Colombia, y, por tanto, su Constitución, exigían excepciones por violación, incesto o peligro para la vida o la salud de la madre. Este año, en un caso posterior, la corte fue más allá, al despenalizar todos los abortos antes de las 24 semanas de gestación.
Llevar el tema a los tribunales permitió a las activistas eludir en parte la polémica política que rodea el tema, dijo Julie Zulver, antropóloga política que estudió el activismo en torno a los derechos reproductivos en Colombia. “Durante el proceso de paz, todo se polarizó”, dijo.
En 2016, el gobierno celebró un referéndum sobre un acuerdo de paz con la guerrilla de las FARC. Para socavar el apoyo público al acuerdo, los políticos conservadores, incluido el expresidente Álvaro Uribe, trataron de asociar el proyecto de acuerdo con el aborto, la educación de género en las escuelas y otros temas sociales polémicos.
“Tan pronto como el referéndum por la paz empezó a ser aprobado, fue como que, si votas por el sí en este referéndum por la paz, estás votando por convertir a tus hijos en homosexuales, estás votando en contra del país. Estás votando contra la idea de la nación y la familia. Y en este sentido se incluyen cuestiones como los derechos de la mujer o el acceso a los derechos reproductivos”, dijo Zulver.
En México, el presidente Andrés Manuel López Obrador se ha mostrado feroz en su oposición al movimiento feminista mexicano, al que considera una oposición hostil a su gobierno . Sin embargo, tras años de organización popular del movimiento, la Suprema Corte de Justicia del país despenalizó el aborto en 2021.
Los tribunales son el truco
Pero así como el fallo de Roe y su capacidad para resistir la oposición parecían trazar un camino hacia la protección del aborto, su probable caída ahora pone de manifiesto una posible debilidad de la protección judicial: esta depende intrínsecamente de la composición de los tribunales. Y con el tiempo, eso puede cambiar.
En Estados Unidos, la oposición de los votantes republicanos al aborto ayudó a impulsar un esfuerzo de décadas para nombrar y elegir jueces conservadores en todos los niveles del sistema judicial. En la actualidad, el resultado es una supermayoría conservadora en la Corte Suprema que no solo parece dispuesta a anular Roe, sino que también ha virado bruscamente hacia la derecha en otras cuestiones, como el derecho al voto.
En Polonia, cuando el gobierno nacionalista de extrema derecha no consiguió que el Parlamento aprobara una ley para restringir el aborto, recurrió al Tribunal Constitucional, que estaba repleto de jueces afines a Ley y Justicia, el partido gobernante. En octubre de 2020, el tribunal consagró efectivamente la legislación fallida en ley constitucional.
A veces los litigios simplemente se esfuman. En 2010, muchos pensaron que la impugnación de las restricciones irlandesas al aborto en el Tribunal Europeo de Derechos Humanos podría convertirse en una suerte de Roe para Europa. Pero, en cambio, el tribunal únicamente emitió una decisión procesal limitada.
Activismo al fin y al cabo
Al final, puede que todo se reduzca al activismo. Y en todo el mundo ha surgido un patrón: las campañas exitosas tratan el aborto como parte de cuestiones más amplias de identidad nacional, y se apoyan en la organización sostenida de activistas experimentados.
En Irlanda, en 2012, la muerte de una joven llamada Savita Halappanavar a la que se le había negado un aborto médicamente necesario se convirtió en un grito de guerra para el movimiento por el derecho al aborto. En 2018, el país celebró un referéndum para cambiar la Constitución y legalizar el aborto, que fue aprobado con más del 66 por ciento de apoyo.
Al igual que en Colombia, las activistas irlandesas buscaron enmarcar la cuestión del aborto como una cuestión de identidad nacional y social. Pero esta vez, la dinámica se invirtió: en Irlanda, el argumento de identidad más exitoso fue el del lado que argumentaba a favor del derecho al aborto, al enmarcar los derechos reproductivos como parte de la identidad europea de Irlanda.
“El marco de la campaña por el derecho al aborto en Irlanda era la compasión, y cómo Irlanda tiene que ser la cara compasiva de Europa”, dijo Marie Berry, una politóloga de la Universidad de Denver que ha estudiado la campaña irlandesa. “Que es más compasiva que el Reino Unido, ya que este se ha vuelto cada vez más conservador, especialmente con el gobierno conservador. Que estamos en la Unión Europea, que representamos una Europa progresista”.
Pero la clave del éxito del movimiento puede haber sido combinar ese atractivo mensaje con la experiencia organizativa de grupos feministas más radicales. “Lo que me sorprendió cuando investigaba con activistas de allí fue que, en realidad, el nodo organizador de toda la campaña ‘Derogación de la 8ª’ por el derecho al aborto procedía de los movimientos anarcofeministas, que estaban más arraigados en los movimientos ecologistas que en el movimiento liberal por los derechos de la mujer”, dijo Berry. “El grueso de la gente que votó a favor, por supuesto, no estaba afiliada a los nodos organizativos más izquierdistas. Pero ese fue realmente el corazón del movimiento que lo hizo posible”.
En Argentina, el movimiento Ni Una Menos también combinó una organización sostenida y a largo plazo con un marco que situaba el derecho al aborto en el contexto más amplio de una sociedad justa, presentando la falta de acceso al aborto legal y seguro como solo una parte del problema más amplio de la violencia contra las mujeres. En 2018 fracasó un proyecto de ley para legalizar el procedimiento, pero en 2020 el país legalizó el aborto, convirtiendo a Argentina en el mayor país de América Latina en hacerlo.
En Estados Unidos, por el contrario, el aborto legal ha sido el statu quo desde la decisión de Roe en 1973, lo que lo convirtió en un objetivo difícil para ese tipo de organización masiva sostenida.
“Creo que la movilización indígena, algunos de los trabajos más progresistas de justicia racial, Occupy, todos los nodos de izquierda dentro de esos movimientos, no han centrado el aborto en su defensa porque ha sido, constitucionalmente, más o menos una cuestión resuelta desde los años 70”, dijo Berry. Y para otras organizaciones centradas en la intersección de los derechos reproductivos con la raza y la clase social, “el aborto siempre ha estado ahí, pero no es la única demanda”, dijo.
Las organizaciones centristas y los políticos demócratas, por el contrario, han enmarcado a menudo el aborto como una cuestión de servicios de salud desafortunados pero necesarios que deberían ser “seguros, legales y poco frecuentes”, y han centrado el activismo en cuestiones de acceso. Esto era a menudo vital para las mujeres de las zonas rurales o de los estados cuyas engorrosas regulaciones habían hecho que el aborto fuera esencialmente inaccesible en la práctica, pero no generaba el tipo de llamamiento masivo e identitario que ha sido eficaz en países como Irlanda.
Por eso, hoy, con Roe aparentemente a punto de caer, las activistas estadounidenses se plantean qué se necesita para construir su propio movimiento de masas al estilo de Ni Una Menos, y qué pueden conseguir antes de que sea demasiado tarde.
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Le Figaro
Dans le Néguev, des kibboutz résistent encore à l’air du temps
Thierry OberléREPORTAGE - Le nombre des communautés agricoles bâties par les pionniers du sionisme laïc a fondu à mesure que prospéraient dans la société israélienne l’individualisme et le renouveau religieux. Mais ces phalanstères modernes existent encore.
Envoyé spécial dans le Néguev
Esprit des kibboutz, es-tu las? Un peu plus d’un siècle après leur création, les communautés agricoles ont perdu de leur vigueur. À peine un Israélien sur cent continue à vivre dans ces établissements collectivistes. Leur poids idéologique et économique a peu à peu fondu. L’utopie égalitaire des pionniers du sionisme laïc s’est diluée dans le capitalisme triomphant et dans le renouveau du fait religieux. Les kibboutz déclinent ou s’adaptent aux lois du marché et à l’individualisme. Mais, dans le Sud, la situation est différente. Au fin fond du désert du Néguev, sous un soleil de plomb, dans un décor de falaises roses et de crevasses, des kibboutzniks résistent. La Jordanie et l’Égypte sont proches. La station touristique d’Eilat, lieu de villégiature des Israéliens au bord de la mer Rouge et de ses récifs coralliens, aussi.
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Yotvata prospère en bout de course de la route 90, la longue langue de bitume qui relie la frontière libanaise à la frontière égyptienne. Le kibboutz exploite sa position géographique en proposant aux automobilistes une halte dans son centre commercial climatisé. Les vacanciers et les soldats de passage y dégustent des glaces maison et des laits froids chocolatés. La station est la vitrine à la réussite de Yotvata, premier producteur israélien de lait en bouteille et propriétaire d’une chaîne de bars à lait respectant la cacherout.
La traite des vaches s’effectue au petit matin et à la tombée de la nuit, sous la supervision d’ouvriers asiatiques. La petite cité compte plus de bovidés que d’habitants. La ferme s’est développée à coups de subventions octroyées du temps où les travaillistes, pères fondateurs de l’État hébreu, étaient au pouvoir. Dans les années 1980, le Likoud, la droite nationaliste, a mis fin à ces perfusions financières, obligeant les kibboutz à la rentabilité ou au déclin. Yotvata a su opter pour le bon «business plan».
J’en avais marre de la vie urbaine. J’ai quitté mon emploi et je me suis installée à Yotvata pour son mode de vie et non pour une alya religieuse
Bulle de verdure, le site est égayé par des allées de palmiers et sillonné par les voiturettes électriques des personnes âgées. Il évoque l’univers singulier de la série culte «Le Prisonnier», ou alors une sorte d’agréable village de vacances un peu rustique. «Mes sœurs me chambrent en me disant: “On dirait que tu vis au Club Méditerranée.” C’est vrai qu’ici il n’y a pas de stress», dit Caroline. Elle est arrivée de Paris en 1991, a rencontré et épousé Serge, qui venait de Lyon. «J’en avais marre de la vie urbaine. J’ai quitté mon emploi et je me suis installée à Yotvata pour son mode de vie et non pour une alya religieuse, raconte-t-elle. Il y a des avantages et des inconvénients au kibboutz. Parmi les plus, j’apprécie l’esprit de grande famille, même si on se dispute, parmi les moins, je mettrais les questions d’argent.»
Yotvata a conservé son système égalitaire. Les résidents touchent en début d’année un pécule calculé en fonction du nombre de membres constituant la cellule familiale, et gèrent ensuite leur budget. Les femmes ont droit à un ratio supplémentaire. «On gagne un peu plus pour s’offrir le coiffeur, la manucure, des produits de beauté ou des vêtements, explique Caroline. Ce n’est pas l’opulence, car l’agriculture en zone désertique coûte très cher», tempère-t-elle. Une flotte de voitures est à disposition pour les sorties, et la cantine, lieu de rencontre des 440 habitants, sert trois repas par jour en self-service, avec un choix varié de plats.
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Nul n’est propriétaire de son bungalow, qu’il peut se voir retirer pour déménager en fonction des évolutions des familles. L’école est gratuite, tout comme l’épicerie. Les services médicaux aussi. À Yotvata, on est nourri, logé, blanchi. «Nous devons travailler pour la communauté et partager les corvées, parfois en soirée. Les femmes sont plutôt dans l’éducation et les hommes dans la production agricole. La devise est: “Un pour tous et tous pour un!”, raconte Serge. C’est le paradis pour les enfants, mais cela se complique quand ils grandissent. Ils reçoivent un studio à leur majorité, puis partent à l’armée, donnent un an de travail à leur retour, puis souvent partent pour exercer un métier ailleurs. Les nouveaux venus n’ont pas forcément la même mentalité que nous. Ils viennent avec une autre idéologie.»
Des looks de hippies
Fondé en 1957, le kibboutz a, comme beaucoup d’autres, une population vieillissante. Les pionniers vivaient dans des cabanes. Ils bénéficient aujourd’hui d’une protection sociale, plutôt unique dans la société israélienne, où la pauvreté touche de plein fouet les personnes âgées. Les décisions sur la gouvernance sont prises par vote par téléphone, le comité de direction est régulièrement changé. Les principes ont évolué. Il n’est plus question, comme aux débuts héroïques, de donner ses biens à la communauté pour être admis. Bien que laïc, Yotvata a ouvert une discrète synagogue, une concession à l’air du temps. «On ne sait pas combien de temps nos règles tiendront», commente Caroline.
À la différence de Yotvata, protégé par un portail fermé et des grillages, le kibboutz voisin de Samar est ouvert à tous les vents. À l’heure de la pause, les travailleurs de la palmeraie se détendent dans des canapés et des fauteuils défoncés. Les jeunes femmes et les jeunes hommes ont des looks de hippies. Dreadlocks, pantalons et tee-shirts déchirés, guitares. «Pink Freud», lit-on sur le maillot psychédélique d’une fille. Les quelques quinquagénaires sont d’authentiques babas cools. Les équipes de volontaires en charge de l’entretien et de la récolte des dattes participent à l’entreprise commune pendant six mois ou un an. «Je sors de l’armée et je n’avais pas envie de me prendre la tête avec toutes ces histoires d’argent, d’administration, d’assurance, explique Gil, qui marche pieds nus dans la poussière et la caillasse. On bosse de six à quatorze heures sans être payé. Il n’y a pas d’échanges marchands et c’est tant mieux. On s’éclate dans une bonne ambiance. Samar nous donne la liberté .»
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Créé en 1976, Samar est un kibboutz où est mis en pratique un socialisme libertaire sans hiérarchie ni autorité. Il pourrait être comparé aux phalanstères du XIXe siècle. Ses fondateurs voulaient se libérer des liens qui aliènent, selon eux, les kibboutz des communautés traditionnelles et réduisent leur liberté individuelle. Plongé dans l’obscurité, le magasin d’alimentation ressemble à un supermarché d’Europe de l’Est avant la chute du Mur. Les produits de base, tel le riz, sont stockés dans de grandes poubelles en plastique avec couvercle. Les visiteurs se servent à leur gré. La salle de sport est installée dans un ancien abri antimissile. Les portes des maisons ne sont jamais fermées à clé.
Nous sommes communistes, anarchistes et conservateurs
Sur un mur, un graffiti reprend le fameux Imagine there’s no countries», de John Lennon. La jolie piscine nichée dans un écrin de verdure est aux standards des hôtels d’Eilat. «Nous défendons l’ouverture et la tolérance, sans différence de race, de couleur de peau, de frontières», dit Renée Avigdor, une Brésilienne aux idées profondément ancrées à gauche. «Nous sommes communistes, anarchistes et conservateurs», ajoute Oriel Ashkenazy, un des piliers de Samar depuis vingt ans, manager d’une entreprise de menuiserie. Avant de concéder que le cocktail détonnant qu’il décrit ne fonctionne pas toujours. «Samar, c’était pour moi, à l’origine, une sorte de Far West brûlé par la chaleur où tout était à construire. Au début, ça pétait le feu, dans une combinaison mêlant l’esprit originel des kibboutz et l’envie de révolution. Aujourd’hui, il y a moins de convictions, les avis divergent sur la façon de gérer le collectif et il y a un manque de savoir-faire pour le business. On s’interroge sur les changements à apporter au fonctionnement de Samar, mais personne n’est d’accord sur rien», analyse le menuisier. Les esprits critiques ont coutume de dire qu’il y a dans cette communauté «autant de chefs à plumes que d’Indiens». «J’ai parfois pensé partir, mais avec l’âge on apprend à apprécier ce que l’on a», confie Oriel Ashkenazy.
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Samar ne roule pas sur l’or. Le Kibboutz a tenté, en associant une société privée, une expérience de centrale thermique solaire qui a échoué. Les habitants disposent d’une allocation mensuelle d’environ 600 euros. Les candidats à l’installation passent par des périodes probatoires, et seuls les moins de 40 ans sont acceptés afin de rajeunir les effectifs de la coopérative agricole.
Selon le bureau israélien des statistiques, environ 30 à 40 kibboutz sont encore totalement collectivistes et observent les préceptes d’égalitarisme des origines. Et, si le mouvement communautaire a perdu dans la société israélienne une partie de son aura et ne représente plus qu’un phénomène marginal, il reste unique au monde.
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DÉCRYPTAGE - En difficulté dans le Donbass et irritée par le soutien matériel des Occidentaux aux Ukrainiens, la Russie pourrait avoir recours à cette arme, moins destructrice qu'une arme nucléaire stratégique, mais redoutable sur un champ de bataille.
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Le Monde
Covid-19 : à Shanghaï, journal de bord d’un confinement sans fin
Simon Leplâtre (Shanghaï, correspondance)Publié hier à 11h54, mis à jour à 01h38
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TémoignagesLa plus grande ville chinoise applique des mesures de restriction anti-Covid-19 drastiques depuis plus de 40 jours. Récit d’une vie suspendue qui sape le moral.
Après six semaines de confinement strict pour les 25 millions d’habitants de Shanghaï, la municipalité reprend peu à peu le contrôle de la situation. Jeudi 5 mai, la ville a déclaré 4 466 cas quotidiens, contre plus de 27 000 mi-avril. Officiellement, seulement 2,54 millions de personnes sont soumises aux restrictions les plus drastiques. Mais, dans les faits, beaucoup d’habitants des zones théoriquement libérées n’ont toujours pas le droit de quitter leur domicile. L’activité reprend progressivement, en commençant par les entreprises industrielles stratégiques.
10 mars : des tests PCR en masse
J’ai remarqué de premiers signes inquiétants une dizaine de jours après l’apparition d’un nouveau foyer épidémique à Shanghaï. Sur la route pour me rendre au bureau, le parc Xiangyang est fermé par de la rubalise et de grandes tentes blanches ont été dressées, laissant supposer que des tests PCR en masse allaient démarrer. Avec 75 cas ce jour-là, la situation n’a rien d’alarmant. Mais, conformément à la stratégie zéro Covid appliquée en Chine, Shanghaï prend le problème à bras-le-corps : la ville met en quarantaine des milliers de personnes, celles positives au Covid-19, les cas contacts, et même les cas contacts des cas contacts. Le 12 mars, par précaution, Shanghaï annonce la fermeture des écoles et impose un test à toute personne voulant quitter la ville.
16 mars : le premier confinement
Alors que d’autres villes ont confiné plus tôt, Shanghaï, 25 millions d’habitants, plus grand port à conteneurs du monde et capitale financière chinoise, veut croire à son approche ciblée. Mais le variant Omicron progresse : de 200 cas le 15 mars, on passe à un millier le 22 mars. Mi-mars, Shanghaï décide de confiner les districts les plus touchés pendant quarante-huit heures, le temps de tester la population deux fois. Dans ma résidence du centre ancien, la nouvelle est annoncée par les haut-parleurs brandis à 7 heures du matin par des volontaires des comités de résidents, organisme de proximité du Parti communiste. A travers les ruelles de maisons de briques rouges, les habitants, jeunes Chinois aisés, expatriés et vieux Shanghaïens, défilent vers le square adjacent où des tentes ont été installées.
Covid-19 en Chine : à Shanghaï, les autorités durcissent encore leur politique d’enfermement maximalLes quarante-huit heures écoulées, les deux sorties de la résidence sont toujours fermées : une par un antivol, et l’autre surveillée par plusieurs bao’an (« gardiens de la paix »), généralement employés en contrat précaire. Shanghaï en a recruté de milliers pour assurer le contrôle de la ville. Au troisième jour de notre confinement qui ne devait en durer que deux, les esprits s’échauffent, faute d’information : quelques coups de poing ont été échangés avec des gardiens, me raconte-t-on quand j’arrive sur place. La police est déjà là. Finalement, le comité de résidents nous laisse sortir faire les courses à proximité.
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Valeurs Actuelles
Femme battue à mort en Dordogne : le conjoint avait été condamné deux fois pour violences conjugales
Les premiers éléments de l’enquête sur la mort d’un couple, dont les corps ont été découverts lundi 2 mai à Champcevinel, près de Périgueux, appuient la thèse d’un meurtre suivi du suicide du conjoint. Les investigations ont également mis en avant les antécédents de violences de l’homme envers sa compagne. Des faits pour lesquels il avait déjà été condamné à plusieurs reprises, rapporte Le Parisien, mercredi 4 mai. Une autopsie a été pratiquée et ses conclusions appuient le scénario d’un nouveau drame des violences conjugales.
Multiples coups
« Le décès apparaît consécutif à d’importantes violences exercées par un tiers sur le haut et le bas du corps, comprenant à minima de multiples coups portés avec les poings et les pieds », a fait savoir la procureure de la République de Périgueux. Le corps de la quadragénaire avait été découvert au domicile du couple, peu après que son mari avait été retrouvé pendu sur son lieu de travail.
L’homme avait été condamné une première fois pour des faits commis sur la victime en 2014. Il avait alors écopé de six mois de prison avec sursis. Il avait récidivé en 2018 et avait alors été condamné à 12 mois de prison dont deux ferme. Selon le parquet, l’homme et la femme entretenaient une relation « émaillée de plusieurs séparations et surtout d’un certain nombre d’épisodes de violences, sur fond d’alcoolisation régulière du couple ».
Périgueux : les dernières actualités
Le Monde
Les législatives prises dans le vertige de la recomposition politique
Alors que les candidatures dissidentes apparaissent à gauche, en réaction à l’accord avec La France insoumise, la Macronie devrait dévoiler une première liste de noms jeudi.
Il fallait s’y attendre. La campagne pour les élections législatives des 12 et 19 juin a comme l’effet d’un accélérateur de particules sur la recomposition des différents camps politiques, entre forces d’attraction et dommages collatéraux. Contraints par un scrutin majoritaire à deux tours sans pitié pour les camps divisés, les partis qui misent sur un troisième tour ou la victoire d’une majorité absolue s’engagent dans des accords d’appareils, parfois douloureux, à cinq semaines du scrutin.
L’après-présidentielle met la pleine lumière sur le théâtre des négociations menées par La France insoumise (LFI) de Jean-Luc Mélenchon, qui se rêve en premier ministre. L’union de la gauche semblait avoir été concrétisée après un accord national avec Europe Ecologie-Les Verts puis le Parti communiste et enfin le Parti socialiste, mercredi 4 mai, qui doit encore être soumis à la validation de son conseil national, jeudi soir. Sur le papier, tout était entériné, du contenu du programme au partage des circonscriptions. Mais l’accord scellé, créant la Nouvelle Union populaire, écologique et solidaire (Nupes), connaît déjà des turbulences dans certaines des 577 circonscriptions.
Législatives 2022 : l’accord conclu avec LFI divise le Parti socialisteL’attribution en fonction des rapports de force de la présidentielle a exacerbé la frustration exprimée par les plus « petites » formations lors des négociations. En faisant fi des dynamiques locales et des bastions électoraux, la « présidentialisation » des législatives à gauche touche là ses premières limites. Une partie des fédérations PS emmenées par les opposants à la ligne « Mélenchon compatible » incarnée par le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, s’apprête à faire « sécession » en présentant des candidats dissidents, hors accord, et menace de faire imploser un parti déjà à terre après son score de 1,75 % au premier tour de la présidentielle. La présidente PS de la région Occitanie, Carole Delga, portera à bout de bras ses propres candidatures « locales » . « Pour tous ceux qui vont être candidats quand même parce qu’ils n’accepteront pas l’accord, il faut conduire cette campagne », a lancé sur France 2 Stéphane Le Foll, l’ancien ministre de François Hollande, et maire du Mans, qui a rallié à sa cause la fédération PS de la Sarthe.
Législatives 2022 : les coulisses de l’accord de principe entre LFI et le PS, après des négociations longues et difficilesLe vice-président socialiste de l’Assemblée nationale, David Habib, candidat à sa réélection dans la 3e circonscription des Pyrénées-Atlantiques, qui avait publiquement exprimé son désaccord avec M. Faure, se voit ainsi évincé de la liste des 70 circonscriptions allouées au PS et pourrait logiquement être confronté à un candidat Nupes.
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Le Figaro
Revêtue du drapeau ukrainien, la soprano Liudmyla Monastryska acclamée à l'opéra de New-York
Bleuenn RobertAu terme de sa performance de Turandot, la soprano ukrainienne est apparue sur scène enveloppée dans un drapeau aux couleurs de son pays.
Tout un symbole. Pour sa première représentation au Metropolitan Opera depuis 2017, la soprano Liudmyla Monastryska, dont la famille est encore en Ukraine, a été acclamée par le public new-yorkais alors qu'elle apparaissait drapée d'un drapeau ukrainien sur scène. L'histoire est d'autant plus évocatrice quand on sait qu'à l'origine, c'est la soprano Anna Netrebko qui aurait dû performer ce soir-là. Cette déprogrammation de dernière minute intervient alors que le directeur général du Metropolitan Opera, Peter Gelb, a rompu publiquement toute collaboration avec la chanteuse russe en raison de ses liens présumés avec Vladimir Poutine et de sa réticence à s'exprimer contre le président russe. Liudmyla Monastryska avait par ailleurs condamné les propos trop tardifs selon elle de son homologue russe: «Elle est numéro 1 dans le monde de l'opéra ; c'est une personnalité publique. Pourquoi a-t-elle attendu si longtemps avant de dire quoi que ce soit ? C'est intolérable.»
Dans la vidéo, à partir de 8m13, acclamation de la soprano Liudmyla Monastryska, dont la famille est encore en Ukraine, drapée d'un drapeau ukrainien.
Engagée contre la guerre en Ukraine
Si Anna Netrebko a depuis corrigé le tir en condamnant ouvertement l'invasion de l'Ukraine par l'armée russe, la direction de l'opéra a maintenu sa suspension. Liudmyla Monastryska s'était quant à elle exprimée dès le début du conflit contre la guerre qui oppose son pays à la Russie. Elle avait fait parler d'elle sur les réseaux sociaux fin février à la suite d'une représentation d'Aida de Giuseppe Verdi à Naples lorsqu'elle avait partagé une émouvante étreinte avec la mezzo-soprano russe Ekaterina Gubanova.
Lire le dossierNotre dossier- Les artistes et la guerre en Ukraine
Depuis le début du conflit, les déprogrammations d'artistes classique pleuvent. Si les soutiens de Poutine comme la soprano Hibla Gerzmava se voient écartés des opéras occidentaux, en Russie, le théâtre de Moscou a retiré de son affiche le ballet Noureïev de Kirill Serebrennikov et l'opéra Don Pasquale, mis en scène par Timoféï Kouliabine, en raison de leurs prises de position contre la guerre.
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La Ruse, L'Affaire Collini, Sentinelle sud, Downton Abbey... Les films à voir ou à éviter cette semaine
Une grandiose opération de diversion adoubée par Churchill, une enquête semée d'embûches, un film noir sur le destin d'un soldat... Que faut-il voir cette semaine ? Découvrez la sélection cinéma du Figaro.
La Carte postale d'Anne Berest décroche le Goncourt version américaine
Le récit familial sur la transmission de la mémoire de la Shoah de la romancière française, au cœur d'une polémique dans le milieu littéraire parisien, a été sacré ce samedi à New York.
Décès de la chanteuse de country Naomi Judd
DISPARITION - Connue pour le duo The Judds formé avec sa fille Wynonna, la chanteuse s'est éteinte ce samedi à l'âge de 76 ans.
Valeurs Actuelles
Fusils d’assaut, grenades… L’impressionnant arsenal de guerre des dealers grenoblois
Ils étaient équipés comme pour partir en guerre et avaient même fait personnaliser leurs gilets pare-balles au nom de leur groupe de dealers. Une opération antidrogue, menée début mai à Grenoble et Eybens, a abouti à plusieurs interpellations ainsi qu’à la saisie de stupéfiants et d’armes, rapporte, jeudi 5 mai, France Bleu. Menées notamment dans le quartier du Mistral, haut lieu du trafic de drogue grenoblois, les investigations ont permis de mettre la main sur 25,7 kilos de résine de cannabis et sur 6,5 kilos d’herbe.
Le Mistral, « capitale des stups »
Mais c’est surtout l’armement des dealers qui impressionne. Les forces de l’ordre ont découvert quatre fusils d’assaut, des munitions, mais aussi des grenades à fragmentation. Des engins « mortels dans un rayon de 20 mètres », a précisé le parquet de Grenoble, cité par France Bleu. Plusieurs gilets pare-balles ont également été saisis. Ils étaient estampillés « Mistral 38 », du nom d’un groupe de dealers sévissant dans le quartier. Celui-ci n’avait pas hésité à se mettre en scène, armes de guerre à la main, dans un clip de rap diffusé à l’été 2020, qui présentait le quartier du Mistral comme la « capitale des stups ».
Des objets de luxe, comme une montre Rolex estimée à 15.000 euros, ont également été saisis. Trois personnes, deux hommes et une femme, âgées de 19 à 24 ans, ont été interpellées durant ces opérations. En raison de l’importance des saisies et du profil des suspects, l’enquête a été transmise au parquet de la JIRS (juridiction interrégionale) de Lyon.
Grenoble : les dernières actualités
France24 - Monde
Législatives 2022 : le parlement du PS adopte à 62 % l'accord avec LFI
Publié le : 06/05/2022 - 01:15Modifié le : 06/05/2022 - 01:16
FRANCE 24
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Réuni à Ivry-sur-Seine, le parlement du Parti socialiste a voté, jeudi soir, à 62 % en faveur de l'accord avec La France insoumise pour les législatives des 12 et 19 juin. Un événement d'investiture de la Nouvelle union populaire écologique et sociale doit se tenir samedi à Aubervilliers.
Le vote acte un changement d'orientation historique. Au terme de débats parfois tendus, le Conseil national du Parti socialiste (PS) a adopté à 62 %, jeudi 5 mai au soir, l'accord avec La France insoumise (LFI) pour les élections législatives de juin. L'accord a été adopté par 167 voix pour, 101 contre, et 24 absentions.
Plusieurs dizaines des 303 membres du Conseil national étaient présents – les autres ont participé en visioconférence. Les débats ont duré quatre heures et ont fait alterner partisans et opposants de l'alliance scellée avec LFI, Europe Écologie-Les Verts (EELV) et le Parti communiste français (PCF) pour les législatives des 12 et 19 juin.
"C'est un moment de clarification, ce vote dit à quel espace politique nous appartenons", "à gauche" et pas avec Emmanuel Macron, a commenté le premier secrétaire Olivier Faure depuis le siège d'Ivry-sur-Seine. "Mitterrand, c'était ça la radicalité, et pourtant nous l'avons fait. À force de dire que nous sommes un parti de gouvernement, nous pouvons oublier nos propres racines, qui sont en partie dans la radicalité."
Le premier secrétaire du PS a toutefois souligné que "cette décision (n'avait) pas été facile", mais qu'elle avait été prise pour "répondre à l'attente de rassemblement (des Français), mais d'abord de changement, de transformation sociale, écologique, démocratique". "Nous nous sommes beaucoup manqués et maintenant, je l'espère, nous allons nous retrouver", a conclu Olivier Faure.
Un événement d'investiture de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) doit se tenir samedi à Aubervilliers près de Paris.
Les circonscriptions de trois sortants sacrifiées
Le porte-parole Pierre Jouvet a rapporté la façon dont se sont déroulées les tractations qu'il a menées avec LFI, et a justifié les compromis passés : "Il n'est pas forcément évident pour les derniers rentrants (le PS) de ne pas accepter le cadre proposé" sur les circonscriptions, le programme et la stratégie.
Le compromis réserve 70 circonscriptions (hors outre-mer) au PS, contre une centaine pour EELV et une cinquantaine pour les communistes. Selon la liste consultée par l'AFP, sur les 70 circonscriptions obtenues, une bonne vingtaine sont gagnables. Mais les circonscriptions de trois sortants ont été sacrifiées : David Habib dans les Pyrénées-Atlantiques, Christian Hutin dans le Nord (qui ne souhaitait pas se représenter) et Michèle Victory dans l'Ardèche. Auxquelles s'ajoute la 1ère circonscription dans la Loire de Régis Juanico (Générations), que le PS pensait récupérer.
>> Législatives 2022 : une alliance qui marque un virage historique pour la gauche
Lamia El Araaje, dont l'élection en 2021 a été invalidée en 2022, s'estime elle aussi flouée, l'accord investissant Danielle Simonnet. Une motion a été votée au Conseil pour donner mandat de renégocier en faveur de la socialiste.
Un accord salué par l'alliance
Les insoumis, les écologistes et les communistes ont salué le vote.
"Bravo à Olivier Faure et aux militants du Parti socialiste pour leur démarche courageuse ! Avec la Nouvelle union populaire, nous pouvons remporter les élections législatives et changer la vie des gens !", a réagi Manuel Bompard, directeur de campagne des législatives pour LFI et député européen, sur Twitter.
Bravo à @faureolivier et aux militants du @partisocialiste pour leur démarche courageuse !Avec la Nouvelle Union Populaire, nous pouvons remporter les élections législatives et changer la vie des gens !#NUPES https://t.co/YgDo9QZsY0
May 5, 2022"Conjuguons l'ambition climatique et la justice sociale. Immenses espoir et responsabilité", a écrit Julien Bayou, le secrétaire national d'EELV dans un tweet reprenant une publication annonçant la validation de l'accord entre LFI et le PS.
"C'est fait. Le PS rejoint ce soir la Nouvelle union populaire écologique et sociale. La gauche est rassemblée pour les élections législatives. Maintenant, gagnons !", a tweeté Fabien Roussel, candidat communiste à l'élection présidentielle qui a obtenu 2,3 % des suffrages au premier tour.
Un accord déploré par une partie des socialistes
Malgré le soutien de Martine Aubry, figure historique du PS, l'accord ne fait pas l'unanimité en interne. "L'accord que vous avez négocié demande de nous excuser, de faire repentance, de nier une partie de notre histoire", s'est insurgée la maire de Vaulx-en-Velin, Hélène Geoffroy, cheffe du courant minoritaire.
"Il va falloir que Jean-Luc Mélenchon accepte l'insoumission. Soyez candidats si vous le souhaitez, c'est ça l'insoumission", a tonné le sénateur du Val-d'Oise Rachid Temal, aussi opposé à l'accord.
L'ancien président François Hollande a également "récusé l'accord sur le fond et les circonscriptions", tandis que son ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve a mis sa menace à exécution en quittant le parti. Un autre ex-chef du gouvernement, Jean-Marc Ayrault, a déploré auprès de l'AFP un "rafistolage" et une "forme de démission" qui risque de fracturer le PS.
Ils s'offusquent tous d'une alliance avec un Jean-Luc Mélenchon antagoniste historique du PS. Mais aussi de l'inclusion dans l'accord de la "désobéissance" aux traités européens en cas de blocage pour appliquer le programme, ou encore de nombreuses mesures sociales qu'ils estiment impossibles à financer.
Avec AFP et Reuters
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Législatives : fracturé, le PS soumet l'accord avec LFI à son parlement
APRÈS LA PRÉSIDENTIELLE 3/3Législatives 2022 : une alliance qui marque un virage historique pour la gauche
UNION DE LA GAUCHE
Législatives : la France insoumise et le Parti socialiste concluent leur accord
Le Monde
Une accusation d’agression sexuelle fait imploser le collectif féministe 50/50
Une plainte a été déposée contre l’une des membres du conseil d’administration du Collectif 50/50, qui défend les droits des femmes dans le monde du cinéma. Si l’affaire est si sensible, c’est qu’elle réunit tous les débats qui traversent le mouvement féministe.
« On se rend compte qu’on n’était pas préparées à ça… Nul n’est à l’abri de situations pareilles. C’est dramatique, c’est douloureux et, en même temps, c’est pour nous un exercice d’humilité. » Jusqu’à peu, Laurence Lascary était l’une des trois coprésidentes du Collectif 50/50, qui œuvre à l’égalité des droits des femmes – leur visibilité, leur statut, leurs salaires, et la lutte contre les agressions sexuelles – dans le monde du cinéma. C’était avant « l’affaire ». Car, le 11 mars, une militante féministe invitée à une soirée informelle du collectif a accusé une autre femme, membre de son conseil d’administration, d’avoir eu à son égard un geste inapproprié. Depuis, 50/50 a littéralement volé en éclats.
Le mouvement est apparu il y a quatre ans sur la scène médiatique avec la photo de ces 82 femmes, actrices, réalisatrices, productrices, montant les marches du Festival de Cannes. Dès lors, fortes de leur millier d’adhérents et d’adhérentes, mais aussi de leur diversité de profils, elles se sont faites fourmis et ont obtenu des avancées saluées partout, obligeant ici à des quotas, là à des bonus pour la production de films où la parité des films est respectée, rédigeant un Livre blanc sur les violences sexuelles ou mettant en place des mentorats. Trois salariées, un conseil d’administration de vingt et une personnes et un bureau.
Paternalisme postcolonial
Tout ça, évidemment, ne va pas sans tensions. Et la pandémie a raidi les positions. En visioconférence, les points de vue deviennent plus tranchés. « Les différences qu’on avait réussi à additionner ne s’additionnaient plus », confie l’une des administratrices. Et puis, avec des ateliers et des assemblées mis en veilleuse, le noyau dur du conseil s’est éloigné des adhérents. Il faut redynamiser la machine. Un séminaire est donc programmé pour le samedi 12 mars. Et, histoire de mettre de la joie dans tout ça, des retrouvailles informelles sont organisées la veille.
Elles sont une petite trentaine à se retrouver ainsi, ce vendredi 11 mars, dans un appartement du 11e arrondissement de Paris. On boit, on fume, on cause. Certains sont venus avec un ou une ami(e). C’est le cas de la réalisatrice Aïssa Maïga, qui a invité la comédienne Nadège Beausson-Diagne. Militante, l’interprète de la commissaire Sara Douala du feuilleton télévisé Plus belle la vie est aussi l’initiatrice de #memepaspeur, dont elle aspire à faire un #metoo africain.
Juliette Favreul Renaud, membre du conseil d’administration et productrice (Women Are Heroes, Vernon Subutex…), est là également. Quand les deux femmes se croisent dans la soirée, la productrice, passablement ivre, glisse la main dans les cheveux de la comédienne. Le geste est important : il est particulièrement insupportable et symbolique pour les militantes antiracistes, qui y lisent la traduction d’un paternalisme postcolonial. A un autre moment, Nadège Beausson-Diagne demande à la productrice d’arrêter de fumer parce que son amie est asthmatique.
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Valeurs Actuelles
Saint-Denis : un centre de loisirs incendié, la police suspecte une vengeance de dealers
Le centre de loisirs des Gueldres, situé dans la cour de l’école maternelle éponyme à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), a entièrement brûlé dans la nuit du mardi 3 au mercredi 4 mai. Arrivés sur les lieux, les pompiers n’ont pas pu empêcher la destruction totale du centre – un bâtiment en préfabriqué. L’école, en revanche, n’a pas été touchée par les flammes. Les enfants, traumatisés selon Le Parisien, ont été répartis dans d’autres sites.
L’événement est d’autant plus grave que tout indique un départ de feu criminel. Parmi les éléments qui font converger les enquêteurs dans ce sens, le déclenchement de l’alarme anti-intrusion à 4h du matin, « à plusieurs endroits et au même moment ». Sur son site, la mairie de Saint-Denis ne fait guère mystère de la chose : « Un incendie probablement criminel ravage l’accueil de loisirs », annonce-t-elle, promettant que « la République ne cédera pas ».
Une réponse au harcèlement de la police ?
C’est face aux dealers, en l’occurrence, que la République n’entend pas céder. Plusieurs éléments semblent, en effet, indiquer que des trafiquants de drogue seraient à l’origine de l’incendie. « Le centre de loisirs est situé non loin d’un point de deal qui était sous surveillance depuis plusieurs semaines. Cela pourrait être une réponse au harcèlement qu’il subit de la part des polices nationale et municipale », a expliqué une adjointe à la mairie. Récent, ce point de deal avait été signalé aux autorités par des parents d’élèves, inquiets qu’un tel marché s’installe à proximité de leurs enfants. Pour l’heure, aucun incendiaire n’a pu être identifié. Une plainte a été déposée par la mairie.
Le Figaro
La météo du vendredi 6 mai : de grandes éclaircies et quelques nuages
Les orages et bancs de nuages de ces derniers jours ont laissé place à un ciel dégagé et ensoleillé sur une majorité du territoire, ce vendredi 6 mai.
Vendredi 6 mai, les conditions météorologiques s'améliorent, selon La Chaîne Météo *. De grandes éclaircies occupent les régions du Nord et de l'Ouest tandis que le ciel du Sud-Est demeure nuageux et pluvieux. Les températures sont en légères hausses.
À lire aussiClimat: l’été 2021 perturbé en Europe
La météo dans votre région
Au Nord-Ouest, de la Bretagne à la Normandie et aux Hauts-de-France, le temps est brumeux le matin, d'autant plus en Bretagne ou encore en bord de mer où il n'y a pas de vent. Durant l'après-midi le ciel est dégagé malgré le passage de quelques nuages. Les températures sont de saison. Elles varient, au mieux, entre 15 et 18°C dans l'après-midi.
Des Pays de la Loire à l'Ile-de-France et à la Champagne-Ardenne, le beau temps est au rendez-vous, malgré la présence de cumulus dans l'après-midi. Les températures atteignent 18° à 20°C l'après-midi.
Dans le Grand Est, les éclaircies sont nombreuses. Il est toutefois possible que quelques gouttes tombent durant la journée, principalement au-dessus des Vosges et du plateau de Langres. Les températures maximales varient de 18 à 20°C.
Au Centre-Est, le ciel reste maussade. Les nuages sont nombreux de l'Auvergne au Rhône-Alpes et Franche-Comté. Dans l'après-midi des précipitations sont à prévoir, mais ces averses sont plus faibles et plus rares que celles de ces derniers jours. Les températures maximales sont comprises entre 15 et 17°C.
Dans le quart sud-est, le temps est pluvieux et nuageux, surtout en Corse où les cumuls sur ces deux jours atteignent parfois 40 mm, avec un vent de 70 / 80 km/h. Le soleil revient dans le Languedo-Roussillon et en Occitanie où le vent, mistral et tramontane, persiste. Au-dessus des montagnes de la région PACA, des orages peuvent encore éclater.
Enfin, dans le Sud-Ouest la météo est agréable avec des éclaircies générales le long de l'arc atlantique, en Vendée et Poitou-Charentes. Un risque de pluie est présent au pied sur le Pays basque et le ciel est nuageux au pied des Pyrénées.
*La Chaîne Météo est une propriété du groupe Figaro.
La météo du lundi 2 mai : un ciel variable, entre nuages et éclaircies
Le ciel hésitera souvent entre nuages et éclaircies, avec des températures de saison. Le risque d'averses se limitera aux montagnes.
Regarder la vidéoLa météo du mercredi 4 mai : un temps ensoleillé sur les côtes mais orageux dans les reliefs
Mercredi 4 mai, le soleil alterne avec quelques passages nuageux. Le temps reste agréable sur les littoraux tandis qu'en montagne les orages sont nombreux.
Regarder la vidéoLa météo du mardi 3 mai : des nuages orageux sur la moitié sud
Mardi 3 mai, la France est coupée en deux avec au Nord le retour d'un franc soleil tandis que le dans le Sud le temps se gâte avec des averses et des orages.
Regarder la vidéo France24 - Monde
Il ne reste que 10 marsouins du Pacifique. Mais sauver l'espèce est encore possible
Publié le : 06/05/2022 - 00:00
Washington (AFP) – On les croyait condamnés à l'extinction: les marsouins du Pacifique sont aujourd'hui l'espèce de mammifères marins la plus menacée.
Et pour cause, les scientifiques estiment qu'il n'en reste que dix environ dans les eaux du golfe de Californie.
Face à ce constat, beaucoup estimaient que cet animal ne pourrait jamais s'en remettre. En cause, la consanguinité forcée des futures progénitures.
Mais cette théorie est aujourd'hui contredite par une nouvelle étude, publiée jeudi dans la prestigieuse revue Science.
Malgré leur faible nombre, les marsouins ne sont pas voués à disparaître pour des raisons génétiques, assure-t-elle.
Du moins à une condition: que les pratiques de pêche à l'origine de leur déclin cessent complètement.
"Nous essayons d'aller à l'encontre de cette idée qu'il n'y a aucun espoir, qu'il n'y a rien que nous puissions faire pour les sauver", a déclaré à l'AFP Jacqueline Robinson, auteure principale de l'étude et chercheuse à l'Université de Californie à San Francisco.
La campagne pour la survie de cette espèce mobilise notamment l'acteur Leonardo di Caprio, et est devenue un enjeu diplomatique, les Etats-Unis faisant pression sur le Mexique.
Faible diversité génétique
De la même famille que les dauphins, ces marsouins mesurent en moyenne un peu plus d'un mètre seulement, ce qui en fait la plus petite espèce de cétacés. Appelé "vaquita marina" (petite vache marine) au Mexique, l'animal ne vit que dans une zone très restreinte, dans le nord du golfe de Californie.
Au 20ème siècle, il a été décimé par les larges filets maillants utilisés pour pêcher notamment un poisson lui-même menacé, le totoaba, très recherché dans certains pays. Bien que la pêche de ce poisson ait été déclarée illégale, l'interdiction n'est pas toujours respectée.
Or les marsouins se prennent dans ces filets, causant leur mort.
Lors de leur premier recensement, en 1997, ils n'étaient déjà plus qu'au nombre de 570.
Aujourd'hui, l'espèce est au bord de l'extinction, et certains ont estimé que leur sort était désormais scellé, du fait d'une consanguinité inévitable.
Pour en avoir le cœur net, les chercheurs ont analysé le génome de 20 marsouins, à partir d'échantillons prélevés entre 1985 et 2017 (la plupart sur des individus morts) et conservés depuis.
Cela leur a permis de déterminer que les marsouins du Pacifique ont toujours été une espèce rare, leur population n'ayant jamais dépassé les quelques milliers sur les 250.000 dernières années.
Leur diversité génétique est ainsi très faible. Un résultat confirmé par la comparaison de leur génome à celui de onze autres espèces (dauphins, orques, baleines...).
"En général, on estime qu'une faible diversité génétique est une mauvaise chose. Mais dans ce cas, cela représente un avantage pour la possibilité de survie des marsouins du Pacifique", a expliqué Jacqueline Robinson.
Stopper les filets
Pour comprendre pourquoi, il est nécessaire de saisir le mécanisme rendant la consanguinité problématique.
La raison tient à un certain type de mutation génétique, néfaste. Avoir une seule copie de cette mutation dans son code génétique ne pose pas problème. En revanche, en hériter deux copies devient problématique pour la santé de l'individu.
Or, hériter de deux copies similaires est plus probable lorsque deux parents sont de la même famille.
Mais les marsouins, eux, ne présentent aujourd'hui que très peu de ces mutations néfastes dans leur code génétique.
Pourquoi? "Parce que leur population a toujours été très faible", détaille la chercheuse. "Donc ces mutations ont historiquement été éliminées bien plus efficacement que dans de grandes populations, où elles peuvent persister et rester à l'abri de la sélection naturelle."
Partant de ce constat, les chercheurs ont dans un deuxième temps réalisé des simulations afin d'estimer les chances de survie des marsouins du Pacifique.
Si la pêche au filet cesse totalement, alors le risque d'extinction de l'espèce n'est que de 6%.
Mais si la pêche est seulement réduite, les risques d'extinction augmentent drastiquement: même avec 80% de réduction de la pêche, les marsouins ont 62% de chance de disparaître.
S'il est donc encore possible de les sauver, il y a urgence, alertent les chercheurs. "Si nous les perdons, ce sera le résultat de choix humains, pas de facteurs génétiques", a souligné dans un communiqué Christopher Kyriazis, de l'Université de Californie à Los Angeles et co-auteur de l'étude.
Les scientifiques estiment que leurs simulations pourraient être appliquées à d'autres espèces rares, comme les tigres, la panthère de Floride, le diable de Tasmanie... Pour lesquelles ils espèrent, aussi, apporter un peu d'espoir.
© 2022 AFP
New York Times - World
Guerra Rusia-Ucrania
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Un magnate ruso criticó la guerra, y poco después tuvo que vender su banco
Oleg Tinkov se expresó en contra de la guerra de su país en Ucrania. Ahora está escondido. En una entrevista exclusiva dijo: “No creo en el futuro de Rusia” con Vladimir Putin.
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Por Anton Troianovski y Ivan Nechepurenko
Oleg Y. Tinkov tenía una fortuna de más de 9000 millones de dólares en noviembre y era conocido como uno de los pocos magnates rusos artífices de su propio éxito, tras haber amasado su fortuna gracias a las industrias de la energía y los minerales, que eran el campo de acción de la cleptocracia rusa.
El mes pasado, Tinkov, fundador de uno de los bancos rusos más importantes, criticó la guerra en Ucrania en una publicación de Instagram. Comentó que, al día siguiente, el gobierno del presidente Vladimir Putin se puso en contacto con sus ejecutivos y amenazó con nacionalizar su banco si esa institución no terminaba su relación con él. La semana pasada, vendió su participación del 35 por ciento a un multimillonario minero ruso en lo que describe como una “venta desesperada, una venta de liquidación” que el Kremlin lo obligó a realizar.
“No pude negociar el precio”, señaló Tinkov. “Era como un rehén: aceptas lo que te ofrezcan. No podía negociar”.
El domingo, Tinkov, de 54 años, habló vía telefónica con The New York Times desde un lugar que no quiso revelar; fue su primera entrevista desde que Putin invadió Ucrania. Afirmó que había contratado guardaespaldas después de que unos amigos con contactos en los servicios de seguridad rusos le dijeron que debía temer por su vida y bromeó diciendo que, aunque había sobrevivido a la leucemia, quizá “el Kremlin me mate”.
Se trató de un cambio rápido y sorpresivo para un multimillonario que durante años había evitado enfrentarse a Putin y se presentaba como independiente del Kremlin. Su caída pone de manifiesto las consecuencias a las que se enfrentan los miembros de la élite rusa que se atreven a desafiar a su presidente y ayuda a explicar por qué no ha habido más que silencio por parte de los líderes empresariales que, según Tinkov, están preocupados por el impacto que la guerra podría tener en sus estilos de vida y sus fortunas.
De hecho, Tinkov aseveró que muchos de sus conocidos de la élite empresarial y gubernamental le dijeron en privado que estaban de acuerdo con él, “pero todos tienen miedo”.
En la entrevista, Tinkov se pronunció más enérgicamente contra la guerra de lo que lo ha hecho cualquier otro gran líder empresarial ruso.
“Me he dado cuenta de que Rusia, como país, ya no existe”, dijo el empresario y predijo que Putin se mantendría en el poder durante mucho tiempo. “Yo creía que el régimen de Putin era malo pero, por supuesto, no tenía ni idea de que iba a crecer a una escala tan catastrófica”.
El Kremlin no respondió a una solicitud de comentarios.
Tinkoff, el banco que Tinkov fundó en 2006, negó su descripción de los hechos y declaró que no había habido “ningún tipo de amenaza contra la dirección del banco”. La institución bancaria, que anunció el jueves pasado que Tinkov había vendido toda su participación en el banco a una empresa dirigida por Vladimir Potanin, un magnate minero cercano a Putin, pareció distanciarse de su fundador.
“Oleg no ha estado en Moscú desde hace muchos años, no ha participado en la vida de la empresa y no ha estado involucrado en ningún asunto”, declaró Tinkoff en un comunicado.
Tinkov también ha tenido problemas en Occidente. El año pasado, aceptó pagar 507 millones de dólares para resolver un caso de fraude fiscal en Estados Unidos. En marzo, el Reino Unido lo incluyó en una lista de sanciones contra la élite empresarial rusa.
“Estos oligarcas, empresas y matones a sueldo son cómplices del asesinato de civiles inocentes y es justo que paguen el precio”, declaró en ese entonces la ministra de Asuntos Exteriores, Liz Truss.
No obstante, Tinkov está considerado como un pionero de los negocios rusos, que ha formado su capitalismo disidente siguiendo el ejemplo de Richard Branson y que pasó de ser un irreverente fabricante de cerveza a convertirse en el fundador de uno de los bancos en línea más sofisticados del mundo. Dice que nunca ha puesto un pie en el Kremlin y en ocasiones ha criticado a Putin.
Pero, a diferencia de los magnates rusos que hace años rompieron relaciones con Putin y ahora viven en el exilio —como el exmagnate del petróleo Mijaíl B. Jodorkovsky o el empresario del sector tecnológico Pavel Durov— Tinkov encontró una manera de coexistir con el Kremlin y ganar miles de millones de dólares, al menos hasta el 19 de abril.
Fue entonces cuando Tinkov escribió una emotiva publicación antibélica en Instagram, en la que calificaba la invasión como una “locura” y se burlaba del Ejército ruso: “¿Por qué tendríamos un buen ejército”, cuestionó, si todo lo demás en el país es disfuncional “y está sumido en el nepotismo, el servilismo y la sumisión?”.
Los rusos partidarios de la guerra publicaron en las redes sociales las fotografías de sus tarjetas de débito Tinkoff cortadas. Vladimir Solovyov, un destacado presentador de la televisión estatal, lanzó una diatriba contra él y declaró: “Tu conciencia está podrida”.
En ese momento, Tinkov ya estaba fuera de Rusia, pues se marchó en 2019 para recibir tratamiento contra la leucemia. Más tarde, renunció y cedió el control de Tinkoff, pero mantuvo una participación del 35 por ciento en la compañía, que fue valorada en más de 20.000 millones de dólares en la bolsa de Londres el año pasado.
Un día después de la publicación del 19 de abril, declaró Tinkov, el Kremlin se puso en contacto con los altos ejecutivos del banco y les dijo que cualquier asociación con su fundador era un problema importante.
“Dijeron: ‘La declaración de su accionista no es bienvenida, y nacionalizaremos su banco si él no lo vende y el propietario no cambia, y si usted no cambia el nombre’”, dijo Tinkov, citando fuentes en Tinkoff que declinó identificar.
El 22 de abril, Tinkoff anunció que cambiaría su nombre este año, un paso que, según afirma, estaba previsto desde hace tiempo. Entre bastidores, Tinkov dice que se esforzó por vender su participación, que ya se había devaluado por las sanciones occidentales contra el sistema financiero ruso.
El empresario comentó que estaba agradecido con Potanin, el magnate de la minería, por permitirle salvar al menos algo de dinero de su empresa; dijo que no podía revelar el precio, pero que había vendido al tres por ciento de lo que consideraba el valor real de su participación.
“Me obligaron a venderla por mis declaraciones”, comentó Tinkov. “La vendí por kopeks [centavos]”.
Había estado considerando vender su participación de cualquier manera, dijo Tinkov, porque “mientras Putin esté vivo, dudo que vaya a cambiar algo”.
“No creo en el futuro de Rusia”, concluyó. “Y lo más importante es que no estoy dispuesto a asociar mi marca y mi nombre con un país que ataca a sus vecinos sin ninguna razón”.
A Tinkov le preocupa que una fundación que creó y que se dedica a mejorar el tratamiento de la leucemia en Rusia pueda convertirse en una víctima de sus problemas financieros.
Negó que estuviera hablando con la esperanza de que se levantaran las sanciones del Reino Unido contra él, aunque dijo que esperaba que el gobierno británico “corrigiera ese error”.
Afirmó que su enfermedad —ahora padece la enfermedad de injerto contra huésped, una complicación del trasplante de células madre, según dijo— podría haberlo hecho más valiente a la hora de hablar que otros líderes empresariales y altos funcionarios rusos. Los miembros de la élite, afirmó, están “conmocionados” por la guerra y lo han llamado en gran número para ofrecerle su apoyo.
“Entienden que están vinculados a Occidente, que forman parte del mercado global, etc.”, dijo Tinkov. “Se están convirtiendo rápidamente en Irán. Pero no les gusta. Quieren que sus hijos pasen las vacaciones de verano en Cerdeña”.
Tinkov dijo que nadie del Kremlin se había puesto en contacto con él directamente, pero que además de la presión sobre su empresa, había oído de amigos con contactos en los servicios de seguridad que podía estar en peligro.
“Me dijeron: ‘La decisión respecto a ti está tomada’”, dijo. “Si eso significa que además de todo me van a matar, no lo sé. No lo descarto”.
Anton Troianovski es el jefe del buró de Moscú de The New York Times. Anteriormente fue jefe de la oficina de Moscú de The Washington Post y pasó nueve años con The Wall Street Journal en Berlín y Nueva York. @antontroian
Ivan Nechepurenko ha sido reportero de la oficina de Moscú desde 2015, donde ha cubierto política, economía, deportes y cultura en Rusia y las exrepúblicas soviéticas. Nació y creció en San Petersburgo, Rusia. @INechepurenko • Facebook
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Le Monde
Risques de dissensions
Il n’est de sanctions économiques efficaces que lorsque ceux qui les décident sont eux-mêmes prêts à en payer le prix. Le sixième train de mesures annoncé, mercredi 4 mai, par l’Union européenne (UE) en réaction à l’invasion de l’Ukraine par la Russie montre que les Vingt-Sept ont fini par se rendre à cette évidence. En renonçant progressivement aux livraisons russes de pétrole d’ici à la fin de l’année, les Européens prendraient une décision probablement coûteuse pour leur économie, mais dont l’impact sur Moscou serait déterminant.
Pourquoi l’Union européenne peine à mettre en place un embargo sur le pétrole russeEmbargos et sanctions économiques ont été utilisés par le passé avec des résultats mitigés. Mis à part l’exemple du régime sud-africain à l’époque de l’apartheid, qui a fini par tomber grâce à la pression internationale, ces politiques ont rarement produit les effets escomptés. L’expérience montre qu’elles relèvent davantage d’une absence d’option diplomatique que d’un réel espoir d’infléchir l’attitude de régimes comme Cuba, le Venezuela, l’Iran ou la Corée du Nord. Les sanctionner revient à adopter une solution de facilité, étant donné la faiblesse de leur capacité à peser sur les échanges internationaux et à adopter des représailles.
L’UE se trouve face à un cas de figure très différent avec la crise ukrainienne. La Russie est essentielle à son approvisionnement énergétique. Si les Etats-Unis peuvent assez confortablement décider d’un embargo contre Moscou, il n’en est pas de même pour les Européens, qui auront à assumer des conséquences beaucoup plus lourdes. Mais c’est à cette condition qu’une politique de sanctions a des chances de porter ses fruits.
Au début de la guerre, certains membres de l’UE, Allemagne en tête, se sont bercés d’illusions sur le fait qu’il était possible de faire pression sur Vladimir Poutine sans consentir de sacrifices. Cette option a vécu. Impensable il y a encore quelques semaines, l’éventualité d’un embargo sur le pétrole russe est désormais à portée de main.
C’est l’aboutissement d’une politique de sanctions planifiée et ordonnée, dont les objectifs ont le mérite d’être clairs : arrêter de financer l’effort de guerre russe en continuant à acheter des hydrocarbures à Moscou. Si le gaz russe a souvent alimenté les débats au sein de l’UE, le pétrole est encore plus crucial pour la Russie. Les Occidentaux achètent 70 % de ses exportations de pétrole. L’apport de devises est trois fois supérieur à ce que lui rapporte le gaz et représente l’équivalent de 60 % des recettes budgétaires du pays.
Guerre en Ukraine : « Les effets des sanctions économiques contre la Russie peuvent s’avérer importants et très différents de ce que l’on imagine a priori »Des risques de dissensions au sein de l’UE existent néanmoins. Si l’Allemagne a fini par se laisser convaincre, la Hongrie, très dépendante du pétrole russe et sans alternative à court terme (comme la Slovaquie), menace d’exercer son veto. Les Vingt-Sept ne peuvent pas prendre le risque de tout faire capoter pour deux pays qui pèsent finalement peu dans les importations européennes de pétrole russe. Budapest estime que le régime d’exemption qui lui serait accordé jusqu’en 2023 en lui permettant de continuer à s’approvisionner en Russie n’est pas suffisant. Le rallonger pourrait garantir sa sécurité énergétique, sans remettre en cause l’efficacité de l’embargo.
Guerre en Ukraine : Gazprom suspend ses livraisons de gaz à la Pologne et à la BulgarieIl y a peu d’espoir que les sanctions déjà prises finissent par dissuader Vladimir Poutine de poursuivre ses objectifs. Seule leur intensification permettra de peser sur le cours de cette guerre dramatique pour les Ukrainiens, illégitime sur le plan du droit international et dangereuse pour les intérêts de l’UE.
Le Monde
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Législatives : fracturé, le PS soumet l'accord avec LFI à son parlement
Publié le : 05/05/2022 - 08:06
FRANCE 24
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Un vote est prévu jeudi à 19 h au conseil national du PS, au siège d'Ivry-sur-Seine, pour valider l'accord signé avec La France insoumise en vue des législatives. Une dernière étape qui s'annonce périlleuse pour la direction socialiste confrontée à la fronde de plusieurs figures du parti.
De la fumée blanche sera-t-elle visible dans le ciel d'Ivry-sur-Seine ? Le Parti socialiste soumet, jeudi 5 mai, à son parlement interne l'accord noué avec La France insoumise pour les législatives. Une "bataille titanesque" au moment où le parti menace d'exploser, plusieurs figures rejetant l'alliance.
Le premier secrétaire Olivier Faure et ses lieutenants se sont épuisés à négocier, jour et nuit depuis une semaine, un accord avec LFI permettant d'être en situation de sauver la plupart de leurs députés sortants.
Mais ils ne sont pas au bout de leur peine. Le vote de ce texte à partir de 19 h au Conseil national, organisé en visioconférence et en présentiel au siège d'Ivry-sur-Seine, leur promet quelques sueurs froides.
Ils se sont d'ailleurs donné 24 heures pour tenter de convaincre les 300 membres de ce parlement, où ils sont pourtant a priori majoritaires. "Ce ne sera pas une formalité, bien au contraire", a confié l'entourage d'Olivier Faure à l'AFP mercredi. "Il y aura des déçus, chez les fédérations moins servies que d'autres" parmi les 70 circonscriptions obtenues.
Le porte-parole du PS Pierre Jouvet, négociateur en chef de l'accord, en convient sur France Info : "Ca va être une bataille titanesque parce que j'entends ce qui peut se dire, j'entends les colères qui peuvent être provoquées notamment sur la répartition des circonscriptions".
Selon la liste consultée par l'AFP, une bonne vingtaine de circonscriptions sont gagnables. Mais trois sortants ont été sacrifiés : David Habib dans les Pyrénées-Atlantiques, Christian Hutin dans le Nord et Michèle Victory en Ardèche. Auxquels s'ajoute la 1ère circonscription dans la Loire de Régis Juanico (Générations), que le PS pensait récupérer.
Cependant, Pierre Jouvet intime aux membres du conseil national : "Ne tournez pas le dos à ce rassemblement et au peuple de gauche qui nous attend, et qui croit qu'enfin nous nous sommes réconciliés pour avancer ensemble, pour changer la vie des gens".
Candidatures dissidentes
Rien moins que la présidente du groupe socialiste à l'Assemblée, Valérie Rabault, a pourtant fait savoir en interne qu'elle ne soutiendrait pas l'accord, selon un message consulté par l'AFP.
La direction socialiste fait en plus face à la fronde de figures du parti, qui étaient déjà critiques ces dernières années mais ont laissé éclater leur colère à mesure que l'accord prenait consistance.
François Hollande a ainsi "récusé l'accord sur le fond et les circonscriptions", tandis que son ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve a annoncé mettre sa menace à exécution en quittant le parti.
Un autre de ses Premiers ministres Jean-Marc Ayrault a pour sa part dénoncé un "rafistolage" et le "prix exorbitant" payé par le PS.
Ils s'offusquent tous d'une alliance avec un Jean-Luc Mélenchon antagoniste historique du PS. Mais aussi de l'inclusion dans l'accord de la "désobéissance" aux traités européens en cas de blocage pour appliquer le programme, ou encore de nombreuses mesures sociales qu'ils estiment impossibles à financer.
>> À lire : Désobéissance aux traités européens : pour le meilleur ou pour le pire ?
"C'est une grande tristesse de voir ça, c'est mon histoire politique qui s'en va", confie à l'AFP François Rebsamen, maire de Dijon, ancien ministre de François Hollande, qui a soutenu Emmanuel Macron à la présidentielle.
"Je disais PS = Parti sectaire, cela devient PS = Parti soumis", "tout cela pour quelques circonscriptions, comme si c'est ce qui allait sauver le PS", soupire-t-il.
Il espère qu'une partie des socialistes mécontents iront dans la structure "sas" qu'il a montée, la "Fédération progressiste". Et qu'une autre voudra rester au PS avec Stéphane Le Foll, qui a dit mercredi son souhait de mener la campagne législative des dissidents.
La présidente de la région Occitanie Carole Delga a d'ores et déjà présenté des candidats hors accord.
"Le conseil national va être un bordel terrible", prévoit le dirigeant d'un petit parti de gauche, bon connaisseur des rouages socialistes. Il estime que l'accord "est une humiliation complète pour le PS, qui a lâché toute une génération au profit de circonscriptions gagnables pour des jeunes comme Pierre Jouvet".
Selon lui, Olivier Faure, qui avait commencé son mandat de chef en faisant un bilan critique du quinquennat Hollande, n'est pas malheureux de la situation : "Mélenchon lui a offert le prétexte pour rompre avec les éléphants. Ca fait cinq ans qu'il n'arrivait pas à entamer le divorce".
Avec AFP
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UNION DE LA GAUCHE
Législatives : la France insoumise et le Parti socialiste concluent leur accord
Après la présidentielle
Législatives 2022 : le PCF et LFI s'accordent… en attendant le PS
LÉGISLATIVES 2022Désobéissance aux traités européens : pour le meilleur ou pour le pire ?
Valeurs Actuelles
[Vidéo] Mantes-la-Jolie : une cinquantaine d’individus cagoulés s’attaquent à la police
La nuit du mardi 3 mai au mercredi 4 mai a été particulièrement agitée dans cette commune francilienne. Dans le quartier du Val Fourré, à Mantes-la-Jolie, une cinquantaine d’individus cagoulés s’en sont pris à la police, rapporte actu.fr. Vers 1 h 30 du matin, alors qu’une brigade de sécurisation avait été déployée en cas de violences urbaines, des fonctionnaires de police ont été visés par des cocktails Molotov.
La tension est alors montée d’un cran dans plusieurs rues de la commune. Les agents ont également été la cible de tirs de mortiers. Des poubelles ont été incendiées, relate actu.fr. Le syndicat Alliance Police Nationale a indiqué sur Twitter qu’une patrouille canine avait été « attaquée par des individus cagoulés ». Le syndicat policier a aussi partagé une vidéo des violences qu’ont subies les forces de l’ordre la nuit dernière.
Après l’arrivée de renforts, le calme est enfin revenu une heure plus tard. Un individu de 18 ans a été arrêté et placé en garde à vue. Comme le rapporte actu.fr, deux agents de police ont été « très légèrement » blessés par les tirs de mortiers. Ces émeutes interviennent au lendemain de l’interpellation d’un jeune individu de 18 ans. S’il n’est pas confirmé que les deux faits soient liés, une source policière d’actu.fr a laissé entendre le contraire.
Un manque de tact de la part de la police ?
Lundi 2 mai, un jeune homme de 18 ans avait été repéré par la police vers 18 heures. Il est défavorablement connu des services pour des rodéos en deux-roues et recherché pour des « outrages » et de possibles refus d’obtempérer. Pris en chasse, le jeune a réussi à fuir dans un quartier résidentiel. Il n’a pas hésité à s’introduire dans un pavillon, où une famille était en train de célébrer l’Aïd-el-Fitr marquant la fin du Ramadan. Les habitants l’ont alors chassé de leur propriété. Le jeune homme a ensuite été interpellé par la police. Malgré des effectifs importants, une foule se serait alors créée autour des agents en train de procéder à l’arrestation du fuyard.
D’après actu.fr, les forces de l’ordre auraient même reçu des projectiles et fait l’objet d’insultes. Pour s’extraire des lieux, ils ont ainsi tiré en l’air deux grenades MP7, relâchant du gaz lacrymogène. Une façon de disperser les nombreux témoins, qui n’a pas plu aux habitants du quartier. Pour beaucoup, la police aurait manqué de tact. « Les gens sont très remontés. C’est inadmissible ! On peut arrêter un délinquant sans avoir besoin de gazer des enfants », a dénoncé une personne du quartier auprès d’actu.fr. Dans les prochains jours, le commissaire de police rencontrera des habitants afin de calmer les tensions.
Le Monde
Le droit à l’avortement aux Etats-Unis visé par le coup de force d’une minorité
Le projet de la Cour suprême illustre la lutte menée par les plus conservateurs contre le droit des femmes à disposer librement de leur corps.
Analyse. Il faudra attendre le mois de juin pour savoir si la majorité conservatrice de la Cour suprême des Etats-Unis entend bien revenir sur un demi-siècle de jurisprudence à propos du droit à l’avortement. La version de l’arrêt publié lundi 2 mai par le site Politico laisse pour l’instant peu de doute quant à ses intentions qui sont de le confier à l’appréciation des Etats. Elles sont à la fois le produit d’une offensive concertée et méthodique soutenue activement par le courant réactionnaire américain depuis des décennies, et le fruit de circonstances exceptionnelles liées l’une aux autres par un fil conducteur : la tentation d’une minorité d’imposer ses choix au plus grand nombre.
Avortement : que se passerait-il si la Cour suprême des Etats-Unis revenait sur l’arrêt Roe vs Wade ?La lutte contre le droit des femmes à disposer librement de leur corps a été dès le départ un enjeu de la guerre culturelle qui a gagné progressivement les Etats-Unis à la fin du XXe siècle. Elle est devenue d’autant plus centrale que la droite religieuse a progressivement perdu pied dans un autre conflit majeur, celui des droits reconnus aux homosexuels, à commencer par celui de se marier, sanctuarisé en 2015 par la Cour suprême. Composée de neuf juges nommés à vie par le président des Etats-Unis à condition d’être confirmés par le seul Sénat, cette Cour avait alors accompagné une évolution majeure de la société américaine, y compris dans les différentes chapelles républicaines.
La droite américaine contre les droits des femmesLe projet d’arrêt qui a « fuité » dans Politico constitue le point d’arrivée d’un effort remarquable, dont la constitution d’un lobby de juristes conservateurs, la Federalist Society, en 1982, est la meilleure illustration. Pour éviter les mauvaises surprises de la part de juges nommés par des présidents républicains (cinq des six juges conservateurs avaient soutenu l’arrêt historique Roe v. Wade en 1973), un travail de sélection de candidats jugés d’une fidélité absolue à la cause a été conduit. Il a culminé sous la présidence de Donald Trump. C’est sur la base de la seule liste de candidats établie par la Federalist Society que ce dernier a choisi les trois juges qui ont accentué l’orientation de la plus haute instance judiciaire du pays désormais dominée par six conservateurs face à trois progressistes nommés par des présidents démocrates.
La détermination du courant réactionnaire américain n’est pourtant partagée que par une minorité de l’opinion américaine comme le montrent invariablement les résultats des sondages. Si la question de l’avortement, à la fois intime et douloureuse, continue de diviser les Américains, comme celle des cas pour lesquels il peut être envisagé, l’arrêt de 1973 continue de faire consensus. Une majorité nette (54 %) souhaite son maintien dans un sondage publié le 2 mai par le Washington Post, contre seulement 28 % qui y sont opposés.
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France24 - Monde
Désobéissance aux traités européens : pour le meilleur ou pour le pire ?
Publié le : 04/05/2022 - 11:25Modifié le : 04/05/2022 - 15:08
Romain BRUNET
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La France insoumise et ses alliés proposent dans leur programme commun pour les élections législatives de "désobéir à certaines règles européennes" afin de répondre aux urgences écologiques et sociales. Le but affiché est d’appliquer leur programme et de mettre fin à la construction d’une Europe libérale. Mais les spécialistes du droit européen mettent en garde contre "un pari politique dangereux" pour l’avenir de l’Union européenne.
C’était l’un des principaux points d’achoppement des négociations entre La France insoumise (LFI) et le Parti socialiste (PS) en vue des élections législatives des 12 et 19 juin, voire le plus important : la désobéissance aux traités européens.
Le programme porté par Jean-Luc Mélenchon à l’élection présidentielle et repris pour les législatives comporte des mesures qui contreviennent aux règles de l’Union européenne. Investir massivement dans les services publics ou la bifurcation écologique – avec notamment la prise en charge de l'isolation des passoires thermiques – est impossible en raison des règles budgétaires européennes. Recréer un pôle public de l'énergie qui aurait pour conséquence de contrôler les prix de l'électricité et du gaz est impossible en raison des règles européennes sur la concurrence. Réorienter l'utilisation des fonds destinés à l'agriculture vers le développement du bio, l'installation de nouveaux agriculteurs et le bien-être animal est impossible en raison des règles de la Politique agricole commune (PAC).
Par conséquent, "pour être en capacité d’appliquer notre programme et respecter ainsi le mandat que nous auront donné les Françaises et les Français, il nous faudra dépasser ces blocages et être prêt·es à désobéir à certaines règles européennes", explique le communiqué commun diffusé dimanche 1er mai par LFI et Europe Écologie-Les Verts (EELV) après leur accord.
>> À lire : Législatives 2022 : le PCF et LFI s'accordent… en attendant le PS
"Ce qu’on cherche ouvertement, notre objectif prioritaire, c’est le fait de pouvoir appliquer notre programme. Notre boussole reste celle des questions sociales et écologiques. Tout est construit autour de nos propositions", explique la députée européenne insoumise Manon Aubry, entre deux sessions de négociations avec le PS.
Les opposants à La France insoumise, représentants de la macronie en tête, mais aussi socialistes opposés à un accord avec LFI, accusent Jean-Luc Mélenchon de préparer un "Frexit" qui ne dirait pas son nom. "Il est écrit noir sur blanc dans notre communiqué que nous ne voulons ni sortir de l’UE, ni sortir de la monnaie unique", répond Manon Aubry qui voit dans ces critiques "une instrumentalisation évidente".
>> À lire : LFI et EELV concluent un accord historique pour les législatives
En revanche, La France insoumise et ses alliés assument leur stratégie en affirmant que la France et d’autres États désobéissent déjà aux règles européennes. Ils citent notamment la fameuse règle des 3 % de déficit, "violée à 171 reprises entre 1999 et 2018" sans qu’aucune sanction n’ait jamais été prononcée, le refus de la France d’appliquer la directive sur le temps de travail pour les militaires, la suspension par Paris du décret d’application prévoyant l’obligation du contrôle technique des deux-roues, le fait que les Pays-Bas et l’Allemagne aient contrevenu pendant plusieurs années aux règles encadrant le niveau d’excédant commercial censé ne pas dépasser durablement 6 % du PIB et, bien sûr, le non-respect par la Pologne et la Hongrie des droits des personnes LGBT et des exilés, ainsi que leurs attaques contre l’indépendance de la justice.
"À nous d’être prêts au rapport de force"
"Hormis les cas de la Pologne et de la Hongrie, ce ne sont pas des violations de même nature", estime Cécilia Rizcallah, spécialiste en droit européen et enseignante à l’Université Saint-Louis à Bruxelles. "Des violations ponctuelles ou accidentelles, il en existe effectivement depuis le début de la construction européenne, poursuit-elle. Il n’y a jamais un respect parfait des règles, même au sein d’un État. Mais cela ne remet pas en cause tout le système et les principes fondateurs de l’UE, contrairement à ce que compte faire, de manière totalement délibérée, La France insoumise."
"La désobéissance dont il est question avec cette union de la gauche en France se rapproche quand même davantage de la situation en Hongrie et en Pologne que des autres exemples mis en avant", abonde Vincent Couronne, docteur en droit européen et chercheur associé au Centre de recherche Versailles Saint-Quentin Institutions publiques, directeur du site de fact-checking Les Surligneurs. "D’autant que dans son communiqué commun avec EELV, LFI cite le respect de l’État de droit et des libertés fondamentales. Or, le fait de promettre de désobéir, c’est déjà une atteinte aux valeurs fondamentales."
La France risquerait alors l’ouverture par la Commission européenne d’une procédure d’infraction, puis une possible condamnation par la Cour de justice de l’Union européenne à des sanctions financières, comme en 2005 lorsque l’État français fut condamné à payer plusieurs dizaines de millions d’euros pour ne pas avoir modifié sa législation sur la pêche.
>> À lire : Comprendre les élections législatives françaises en six questions
Les insoumis font valoir de leur côté que les sanctions mettent du temps à tomber, que les États ont la possibilité de faire appel et qu’elles sont rarement appliquées. Ils estiment également que le statut de la France au sein de l’UE inciterait Bruxelles à ne pas s’en prendre frontalement à Paris.
Toutefois, en affirmant haut et fort sa volonté de ne pas respecter certaines règles européennes, la France provoquerait à n’en pas douter une crise politique en Europe. La France insoumise l’assume et entend trouver des alliés dans son bras de fer avec Bruxelles.
"Ce n’est pas un but en soi de provoquer une crise, mais ce sera sans doute une conséquence de notre désobéissance. À nous d’être prêts au rapport de force et de nous donner les moyens de pouvoir transformer l’UE. Et dans les outils à notre disposition, il y a ce que représente et pèse la France, deuxième économie de l’UE, mais aussi la possibilité de trouver des alliés comme l’Italie, l’Espagne ou le Portugal qui sont des États qui ont déjà mené la fronde sur les questions budgétaires", avance Manon Aubry.
"C’est un pari qui peut fonctionner, mais qui est dangereux"
"Le problème, c’est qu’il faut un accord à l’unanimité pour modifier les traités et qu’on n’imagine mal les 27 États membres, et en particulier les pays du nord, réputés plus frugaux, tomber d’accord sur les positions de La France insoumise, souligne Cécilia Rizcallah. Même pour le plan de relance post-Covid-19, il a été très compliqué d’obtenir l’accord des 27 et il a fallu revoir à la baisse les ambitions."
"C’est un pari qui peut fonctionner, mais qui est dangereux, nuance Vincent Couronne. Bien sûr, les autres États membres peuvent décider de se mettre autour de la table avec la France pour négocier de nouveaux traités. Mais ils pourraient aussi partir du principe que Paris a ouvert la boîte de Pandore. À partir du moment où la France dit qu’elle peut s’extraire des règles européennes, cela renforcera l’idée des Polonais et des Hongrois qu’ils peuvent le faire également. Et même si les insoumis expliquent que les raisons de la désobéissance ne sont pas de même nature, peu importe, chacun verra midi à sa porte."
Manon Aubry estime que la gauche n’a plus le choix si elle souhaite mener des politiques sociales et écologiques ambitieuses. Pour elle, "le pari politique, c’est plutôt de se lier aux règles austéritaires" ou "c’est celui du renoncement". "Mais ça, on a déjà essayé avec François Hollande", lance-t-elle en guise de tacle à l’ancien chef de l’État, qui juge sévèrement l'accord conclu entre le PS et LFI.
>> À lire : Législatives 2022 : des bulletins de votes qui valent de l'or
"Les objectifs sont peut-être louables, mais le principe de primauté du droit européen sur le droit des États est sous-tendu par le fait que tout le monde le respecte, insiste toutefois Cécilia Rizcallah. Une désobéissance sauvage remettrait en cause les règles les plus fondamentales. Cela pourrait être mortel pour la construction européenne."
Un point de vue contesté par La France insoumise et ses alliés, qui estiment au contraire que leur stratégie est la seule qui puisse permettre "l’avènement à venir d’une Europe sociale promise à chaque élection depuis quarante ans".
À cela près que leur détermination pourrait tout simplement être stoppée nette par la justice française. Un agriculteur lésé par la réorientation de la Politique agricole commune (PAC), comme le promet la Nouvelle Union populaire écologique et sociale, pourrait saisir un juge qui condamnerait alors l’État pour non respect du droit européen. Le plan des insoumis ne dit pas s’ils iraient jusqu’à contester une décision de justice de leur propre pays.
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UNION DE LA GAUCHE
Législatives : la France insoumise et le Parti socialiste concluent leur accord
Après la présidentielle
Législatives 2022 : le PCF et LFI s'accordent… en attendant le PS
LFI et EELV concluent un accord historique pour les législatives
Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : Emmanuel Macron annonce une nouvelle enveloppe d’aide de 300 millions de dollars
Un convoi de l’ONU va aider à l’évacuation des civils de l’usine d’Azovstal
Le secrétaire général adjoint de l’ONU, en charge des questions humanitaires, a indiqué qu’un convoi des Nations unies était en route pour aider à évacuer les civils pris au piège dans l’usine d’Azovstal à Marioupol, relaie BFM TV. Le convoi devrait arriver sur place « d’ici demain matin » dans le but de « récupérer les civils restants dans ce sombre enfer, qu’ils habitent depuis tant de semaines et de mois, et de les ramener en sécurité ».
Macron annonce 300 millions de dollars d’aide supplémentaire
Dans une vidéo partagée ce jeudi 5 mai au moment de la conférence internationale des donateurs, Emmanuel Macron a annoncé que la France allait augmenter son aide à l’égard de l’Ukraine. Paris va apporter 300 millions de dollars d’aide supplémentaire, relaie BFM TV. Cette aide ne concerne pas les moyens militaires déjà fournis à l’Ukraine. « Il est de notre devoir collectif d’apporter une aide immédiate et un soutien économique massif à l’Ukraine », a déclaré Emmanuel Macron dans cette vidéo. Avant de préciser que « déjà 800 tonnes de biens humanitaires et médicaux ont été acheminés en Ukraine et dans les pays » voisins. Avec ces 300 millions de dollars supplémentaires, l’aide totale apportée à l’Ukraine par la France vient de dépasser les 2 milliards de dollars.
Six milliards d’euros récoltés pour l’Ukraine
À l’issue de la conférence internationale des donateurs, organisée à Varsovie ce jeudi 5 mai, plus de six milliards d’euros ont été récoltés, relaie BFM TV. Le Premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, a annoncé la nouvelle : « Lors de cette conférence, nous avons pu rassembler plus de six milliards d’euros et cet argent sera réparti pour soutenir l’Ukraine et tous ceux qui soutiennent l’Ukraine. »
L’armée ukrainienne assure que « les Russes ne respectent pas leur promesse de trêve »
Alors que la Russie a annoncé la veille, mercredi 4 mai, un cessez-le-feu pour permettre des évacuations de civils sur le domaine de l’usine d’Azovstal à Marioupol, cette mesure ne serait pas respectée selon l’Ukraine. Comme le relaie BFM TV, le commandant adjoint du régiment Azov a déploré que « les Russes ne respectent pas leur promesse de trêve » et « ne permettent pas l’évacuation des civils ». Le Kremlin a pourtant indiqué que les couloirs humanitaires « fonctionnent » comme convenu.
Zelensky lance une collecte de fonds pour son pays
Ce jeudi 5 mai, le président ukrainien a lancé une collecte sur la plateforme United 24, pour récolter des dons en faveur de l’Ukraine. Ces fonds seront ensuite placés sur les comptes officiels de la Banque nationale d’Ukraine et distribués entre les différents ministères ukrainiens selon les besoins les plus urgents.
President of Ukraine, @ZelenskyyUa, launched a global initiative United24 that will start with a fundraising platform https://t.co/D4AjheusoC. It is the main venue for making one-click donations from any country in support of Ukraine #united24 #thepoweroffreedom pic.twitter.com/shtvM7yNnS
— U24 (@U24_gov_ua) May 5, 2022
L'Humanité
Mars 1932. L’affaire Lindbergh, ou l’éclosion de la presse à sensation
Il était une foisLe 1er mars 1932, le bébé du célébrissime aviateur Charles Lindbergh est enlevé. « L’affaire du siècle », nourrie par une médiatisation sans précédent, passionne les États-Unis de la Grande Dépression et au-delà. Elle signe l’avènement d’un journalisme sans morale et va permettre la création d’une police fédérale aux pouvoirs colossaux, le futur FBI.
Pascal CauchyL’hiver prend fin dans le New Jersey où le célèbre aviateur Charles Lindbergh et son épouse Anne habitent une villa cossue, à l’écart de la petite ville de Hopewell (Virginie). En cette soirée du 1er mars 1932, leur fils, Charles Augustus Jr., 20 mois, dort à l’étage. Il est 22 heures quand la nurse, Betty Gow, vient s’assurer du sommeil de l’enfant.
Il n’est pas dans son lit, elle se précipite auprès des parents. Charles arrive dans la chambre de son fils. La fenêtre est ouverte, une échelle est placée contre le mur de la maison. Sur le rebord de la fenêtre, un papier froissé a été laissé en évidence.
Dans un anglais approximatif et avec une écriture maladroite, l’auteur réclame une rançon de 50 000 dollars, en coupures de 20, 10 et 5 dollars. Le ravisseur indique qu’il contactera les parents dans deux ou quatre jours pour fixer les conditions de l’échange. Bien entendu, la police ne doit pas être prévenue.
Le colonel Lindbergh, c’est son grade dans l’armée américaine, appelle immédiatement son avocat et ami, le colonel Henry Breckinridge, qui le convainc de prévenir la police de Hopewell. Le chef de poste informe la police de l’État, qui se charge de l’enquête. Lors de la perquisition, des traces de boue sont relevées dans la chambre de l’enfant. Des empreintes de pas sont retrouvées au pied de l’échelle, qui est brisée en son milieu, mais elles ne sont guère utilisables. Aucune tache de sang, aucune empreinte digitale.
1929. L'aviateur Charles Lindbergh (1902 - 1974) et sa femme, Anne Morrow (1906 - 2001),devant leur avion sur l'aéroport de Gleinview (Illinois). © George Rinhart/Corbis via Getty Images
Les domestiques des Lindbergh sont interrogés, les enquêteurs supposant qu’un complice dans la maison, volontaire ou non, a indiqué la chambre de l’enfant et les habitudes de la famille. Charles Lindbergh fait appel à des amis pour servir d’intermédiaires, et surtout pour lancer des appels aux ravisseurs et établir un contact. La police fait passer le mot par ses indicateurs de la pègre.
Le 6 mars, les Lindbergh reçoivent enfin une lettre. La rançon est portée à 70 000 dollars, mais rien n’est dit sur le moyen de contacter le ou les ravisseurs. Le gouverneur du New Jersey organise une réunion des différentes forces de police pour coordonner les efforts des enquêteurs. Des détectives privés sont engagés par Breckinridge. Une troisième lettre arrive à Hopewell le 8 mars. L’auteur refuse un intermédiaire nommé par les Lindbergh, mais demande que la famille corresponde par voie de presse.
Un maître d’école à la retraite, John F. Condon, du Bronx, publie une proposition dans le journal local : il offre d’agir comme intermédiaire et de payer lui-même une rançon supplémentaire de 1 000 dollars. Dès le lendemain il reçoit une lettre d’accord du ou des ravisseurs. De son côté, Lindbergh accepte la proposition de Condon et lui remet 70 000 dollars. Condon entame les négociations par petites annonces en utilisant le nom de code Jafsie. Le 12 mars, un chauffeur de taxi lui remet une cinquième lettre. Il rencontre un individu qui se fait appeler « John », et ils se mettent d’accord sur le paiement de la rançon, un vêtement de l’enfant devant être remis comme preuve de l’identité de celui-ci. Un pyjama envoyé le 16 est identifié par les parents. Il faut attendre encore quinze jours et plusieurs échanges de messages pour que Condon remette la rançon à « John » qui lui indique que le petit Charles se trouve sur un bateau dans le Massachusetts. Le colonel Lindbergh s’y rend en hydravion, mais l’enfant est introuvable.
Le 12 mai, un camionneur découvre le cadavre d’un bébé à quelques kilomètres de la maison des Lindbergh. Le petit Charles est formellement identifié. Le médecin légiste indique que le bébé est mort depuis deux mois d’un coup violent à la tête.
L’émotion est considérable dans tout le pays et bien au-delà. Charles Lindbergh est un héros mondial, il est l’homme de la première traversée de l’Atlantique sans escale et en solitaire sur le « Spirit of Saint Louis » en 1927, une fierté pour les États-Unis. La naissance, le 22 juin 1930, de son fils, largement couverte par la presse, a été célébrée par la nation américaine et dans le monde. Dès l’annonce de l’enlèvement, le pays est bouleversé et beaucoup, tel Condon, brûlent de participer au sauvetage du jeune enfant, surnommé « bébé de la nation », et à l’arrestation des ravisseurs.
La presse, au-delà même des États-Unis, s’empare avec frénésie de l’affaire. La célébrité de Lindbergh augure d’une publicité considérable et de ventes prometteuses pour les journaux. Le monde entier est ainsi invité à suivre les épisodes de l’affaire, jusqu’aux plus infimes. Mais la durée de l’enquête et le manque d’informations conduisent les journalistes à se faire feuilletonistes, brodant, spéculant, relayant des rumeurs, inventant de fausses pistes. En France, le fameux magazine « Détective » invente même un correspondant américain, Roy Pinker. Les mêmes mots saturent l’information, les mêmes photos sont reprises à l’infini. L’emballement médiatique ne cessera pas, de l’enlèvement à l’exécution, quatre ans après, de l’homme reconnu coupable. Tout cela n’est pas si neuf. En France, l’affaire Landru avait suscité une intense fébrilité médiatique, douze ans plus tôt.
Si l’affaire envahit les journaux, c’est aussi que le monde a besoin de rêves, y compris sous la forme d’une tragédie haletante. Les États-Unis sont traumatisés par la crise économique – et le reste du monde à leur suite. Le nombre de chômeurs y atteint le nombre terrifiant de 13 millions. Des millions d’Américains sont jetés sur les routes, urbains chassés par la misère, paysans chassés par la sécheresse.
Dans ce contexte, le cambriolage et le hold-up sont des fléaux. Et les enlèvements explosent : plus de 2 000 de 1930 à 1932. La plupart sont le fait de bandes organisées, mais celui de l’enfant du couple Lindbergh est le premier d’une célébrité. Il va d’ailleurs donner son sens moderne au terme kidnapping.
La montée du crime organisé et des kidnappings est une occasion pour le directeur du Bureau of Investigation, Edgar Hoover, d'étendre les moyens de son agence rebaptisée Federal Bureau of Investigation (FBI). © G. Rinhart/Corbis/Getty Images
Quand le corps du petit Charles est retrouvé, ce 12 mai 1932, une vague d’horreur soulève le pays et dépasse ses frontières. Les policiers du New Jersey n’ont aucune véritable piste. L’enquête prend une nouvelle tournure avec l’entrée en scène du Bureau of Investigation (BOI), créé en 1908, qui deviendra le Federal Bureau of Investigation (FBI) en 1935. C’est J. Edgar Hoover, son directeur depuis 1924, qui lui donne ses missions policières étendues et, surtout, la compétence fédérale qui lui permet de lutter contre le crime organisé, en particulier contre les gangs de Chicago.
Jusqu’à la découverte du cadavre de Charles Jr., le BOI n’avait qu’un rôle consultatif. Le 13 mai 1932, le président des États-Unis, Herbert Hoover – qui avait appelé personnellement les Lindbergh pour les assurer de son soutien –, l’autorise à participer aux investigations, et le Bureau devient officiellement l’agence de liaison et de coordination de l’enquête. En juin, le retentissement de l’affaire conduit le Congrès à voter le Federal Kidnapping Act, dit loi Lindbergh, qui reconnaît l’enlèvement comme crime fédéral, passible de la peine capitale.
Le seul vrai espoir des policiers réside dans les billets de la rançon, des « certificats or », billets convertibles en or qui ressemblent aux billets fédéraux. En avril 1933, face à la dévaluation et pour empêcher la thésaurisation de l’or pendant la Grande Dépression, la convertibilité est supprimée et les certificats or doivent être échangés contre des billets de la Réserve fédérale avant mai 1933. Une mesure qui permet aux enquêteurs de pister l’argent de la rançon, d’autant que les numéros des billets ont été répertoriés.
La piste est mince, mais non négligeable. Pour l’emprunter, il faut le concours de plusieurs administrations fédérales. C’est là qu’intervient le BOI. Il entreprend de faire un portrait-robot de « John ». Entre-temps, la Réserve fédérale indique que des certificats or de la rançon ont été déposés dans un bureau de New York, le 2 mai 1933. Il faut attendre le 18 septembre 1934 pour qu’un pompiste de cette ville, méfiant, note le numéro de plaque du véhicule d’un client qui venait de le payer avec un certificat or de 10 dollars. Les policiers remontent la piste jusqu’à Bruno Hauptmann, un menuisier, émigré allemand récent, arrêté le lendemain. Il est en possession d’un grand nombre des billets recherchés, pour 13 000 dollars. Le portrait-robot est ressemblant. Il est identifié par Condon.
Le 3 janvier 1935, s'ouvre le procès ultra-médiatisé, le tout premier filmé, du ravisseur Bruno Hauptmann (au centre, bras croisés). © SZPhoto/Bridgeman Collection
Le procès de Hauptmann commence le 3 janvier 1935 à Flemington, New Jersey. Surnommé « le procès du siècle », il dure cinq semaines et, pour la première fois, est filmé. La frénésie médiatique reprend de plus belle. Car Hauptmann est présenté comme l’envers du héros Lindbergh, son origine allemande, doublée de son immigration illégale, l’accable.
L’accusation repose sur des preuves circonstancielles. Les marques d’outils sur l’échelle correspondent à ceux de Hauptmann, et le bois de l’échelle à celui qui revêt le sol de son grenier. Le numéro de téléphone de Condon a été trouvé chez lui, griffonné à l’intérieur d’une porte de placard. L’écriture manuscrite sur les notes de la rançon correspond à celle de Hauptmann, qui clame pourtant son innocence.
Le 13 février 1935, il est condamné à mort. Malgré des recours et l’action de comités de soutien, il est exécuté le 3 avril 1936. Dans les années qui suivent, dans la presse, et longtemps encore par d’autres biais, doutes et spéculations perdurent sur sa culpabilité.
En décembre 1935, pour fuir la pression, les Lindbergh partent pour la Grande-Bretagne. Envoyé à Berlin par l’ambassade américaine pour faire un rapport sur la Luftwaffe, Charles Lindbergh se fait le zélateur du IIIe Reich et reçoit des mains de Göring, en 1938, l’ordre de l’Aigle allemand.
De retour aux États-Unis, où il est conseiller de l’armée de l’air, son engagement dans le mouvement isolationniste et suprémaciste blanc America First Committee (800 000 membres), opposé à l’aide américaine aux Alliés et à l’entrée en guerre, son refus de dénoncer l’Allemagne nazie et ses déclarations antisémites lui valent un certain ostracisme.
L’attaque de Pearl Harbor lui fait opérer un revirement ; il participe notamment à des missions aériennes dans le Pacifique. Côté vie privée, tout en ayant cinq autres enfants avec son épouse, les liaisons se multiplient, les naissances aussi. Il reçoit le prix Pulitzer en 1954 pour son autobiographie. Il meurt en 1974. L’affaire du bébé Lindbergh a connu une postérité notamment littéraire, inspirant par exemple Agatha Christie dès 1934 pour une partie du « Crime de l’Orient Express ».
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Live: UN again trying to evacuate Mariupol civilians, says Guterres
Issued on: 05/05/2022 - 06:45
FRANCE 24
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Emerald MAXWELL
The UN said a third operation is under way to evacuate civilians from the Ukrainian port city of Mariupol, where fighting continued on Thursday at a besieged steel plant despite Moscow's pledge to open humanitarian corridors. Earlier, Poland said an international donor conference raised more than 6 billion euros to help rebuild the war-torn country. Follow FRANCE 24’s liveblog for all the latest developments. All times are Paris time (GMT+2).
02:51am: Zelensky says Russia has devastated hundreds of hospitals
Russia’s invasion of Ukraine has devastated hundreds of hospitals and other institutions and left doctors without drugs to tackle cancer or the ability to perform surgery, President Volodymyr Zelensky said on Thursday.
Zelensky, in a video address to a medical charity group, said many places lacked even basic antibiotics in eastern and southern Ukraine, the focal points of the fighting.
“If you consider just medical infrastructure, as of today Russian troops have destroyed or damaged nearly 400 healthcare institutions: hospitals, maternity wards, outpatient clinics,” he told the gathering.
In areas occupied by Russian forces, he said, the situation was catastrophic.
“This amounts to a complete lack of medication for cancer patients. It means extreme difficulties or a complete lack of insulin for diabetes. It is impossible to carry out surgery. It even means, quite simply, a lack of antibiotics.”
The Kremlin says it targets only military or strategic sites.
May 6, 12:27am: Pentagon denies helping Ukraine target Russian generals
The US Defense Department denied Thursday that it provided intelligence on the locations of Russian generals on the battlefield so that Ukraine forces could kill them.
Reacting to an explosive New York Times report on US support for the Ukraine military, Pentagon Spokesman John Kirby said it was true that the United States supplies Kyiv’s forces with military intelligence “to help Ukrainians defend their country.”
“We do not provide intelligence on the location of senior military leaders on the battlefield or participate in the targeting decisions of the Ukrainian military,” Kirby said.
The New York Times reported late Wednesday that intelligence provided by the United States has helped the Ukrainian military target and kill several Russian generals since Moscow’s invasion.
Citing anonymous senior US officials, the newspaper said that of the approximately dozen Russian generals killed by Ukrainian forces, “many” had been targeted with the help of US intelligence.
The White House National Security Council slammed the New York Times report as “irresponsible.”
“The United States provides battlefield intelligence to help the Ukrainians defend their country,” NSC spokesperson Adrienne Watson said. “We do not provide intelligence with the intent to kill Russian generals.”
11:55pm: Ukraine’s Zelensky says Mariupol evacuation continued Thursday
Ukrainian President Volodymyr Zelensky said the evacuation of civilians from the besieged port city of Mariupol had continued on Thursday but did not say how many people had managed to leave.
In a video address, Zelensky also said Russian forces were still storming and shelling the city’s Azovstal plant, where civilians and military forces are sheltering.
9:42pm: UN again trying to evacuate Mariupol civilians
A third operation is under way to evacuate civilians from the Ukrainian port city and the besieged Azovstal steel plant, UN Secretary-General Antonio Guterres tells the UN Security Council.
The United Nations and International Committee of the Red Cross (ICRC) have so far helped nearly 500 civilians flee the area during two operations in the past week. Guterres declined to give details on the new operation "to avoid undermining possible success."
"I hope that the continued coordination with Moscow and Kyiv will lead to more humanitarian pauses to allow civilians safe passage from the fighting and aid to reach those in critical need," he told the 15-member Security Council. "We must continue to do all we can to get people out of these hellscapes."
The Security Council also heard from UN human rights chief Michelle Bachelet, who shared harrowing accounts from civilians in Mariupol. FRANCE 24’s Jessica Le Masurier reports from New York:
7:10pm: UN convoy en route in bid to evacuate Azovstal civilians
A new UN convoy is heading to the Azovstal steelworks in Mariupol to try to evacuate civilians, the UN's humanitarian chief has said.
"Today as we speak, a convoy is proceeding to get to Azovstal by tomorrow morning hopefully to receive those civilians remaining in that bleak hell ... and take them back to safety," UN humanitarian chief Martin Griffiths told a Ukraine donors' conference in Warsaw.
The International Committee of the Red Cross (ICRC) confirmed to AFP "that a safe passage operation is ongoing, in coordination with the UN and the parties to the conflict".
"The ICRC insists on the fact that no details can be shared until the situation allows, as it could seriously jeopardise the operation," it added.
7:02pm: German foreign minister will visit Ukraine shortly, chancellor says
German Foreign Minister Annalena Baerbock will visit Ukraine shortly, after the two countries mended a diplomatic rift over Kyiv's refusal to receive German President Frank-Walter Steinmeier, Chancellor Olaf Scholz said on Thursday.
Ukrainian President Volodymyr Zelenskiy and Steinmeier held "good talks" earlier on Thursday, Scholz told a news conference.The German head of state had planned to visit the Ukrainian capital in mid-April but Kyiv refused to welcome him, amid disquiet over his past support of rapprochement with Russia.
Kyiv's refusal caused a scandal in Germany and prompted Scholz to say he would not visit the war-torn country before the German president had done so.
6:50pm: Israel says Putin apologised for Lavrov's Hitler comments
The Israeli prime minister's office has given its take on that phone conversation with the Russian president, saying Putin apologised for his foreign minister's comments about Hitler.
Bennett, after a call with the Russian leader, said he accepted the apology and thanked Putin for clarifying his position.
Bennett also said he asked Putin to consider allowing the evacuation of civilians holed up in the besieged Azovstal steel works in Mariupol. Bennett said he made that request following an earlier conversation with Ukrainian President Volodymyr Zelensky, and that Putin promised to set up a corridor for civilian evacuation.
5:40pm: Putin and Israeli PM discuss Ukraine, Holocaust
Attempts to resolve another diplomatic spat, this time between Russia and Israel, were at the heart of a phonecall between Russia's Vladimir Putin and Israeli Prime Minister Naftali Bennett, also today.
The two leaders discussed the Ukraine crisis and the Holocaust amid tensions over Russian Foreign Minister Sergei Lavrov's recent remarks regarding Adolf Hitler.
"A thorough exchange of views on the situation in Ukraine continued," the Kremlin said, adding the two leaders also discussed "historic memory" and the Holocaust.
>> Read more: Outrage in Israel as Russia's Lavrov claims Hitler had Jewish roots
5:30pm: Zelensky invites Germany's Scholz and Steinmeier to Kyiv
The Ukrainian president has invited Germany's Chancellor Olaf Scholz and President Frank-Walter Steinmeier to visit, the German president's office has said, three weeks after Steinmeier was snubbed by Kyiv.
Zelensky made the invitation during a telephone call with Steinmeier on Thursday, a source from the president's office told AFP, during which "past irritations were cleared up" and Steinmeier expressed his "solidarity, respect and support" for Ukraine.
A diplomatic spat had been rumbling between the two countries since Steinmeier admitted last month he had offered to visit but was "not wanted in Kyiv".
The German president, also a former foreign minister, has come under heavy criticism since Russia's invasion of Ukraine in February for his years-long detente policy towards Moscow.
Zelensky has invited both Scholz and Steinmeier to Kyiv, sources at the German president's office tell @AFP, hopefully putting this dumbest of diplomatic spats behind us
May 5, 20224:58pm: NATO will increase Baltic presence if Sweden applies to join
NATO will increase its presence around Sweden's borders and in the Baltic sea while a potential application to join the alliance is processed, NATO Secretary-General Jens Stoltenberg has told Swedish public broadcaster SVT.
Sweden and neighbouring Finland have remained outside the alliance but Russia's annexation of Crimea in 2014 and its invasion of Ukraine have led the countries to rethink their security policies, with NATO membership looking increasingly likely.
Both countries are seeking military protection assurances during an application process, which could take up to a year to be approved by all NATO's members.
"I am convinced that we will find solutions for the security needs Sweden will have in a transitional period," Stoltenberg told SVT.
"From the potential moment Sweden is applying, and NATO says that they want Sweden to join, there is a very strong obligation from NATO to be able to guarantee Sweden's security," he added.
Moscow has warned Sweden and Finland of "serious consequences" and that it could deploy nuclear weapons and hypersonic missiles in the European exclave of Kaliningrad if Sweden and Finland become NATO members.
3:55pm: Fighting blocks Mariupol evacuations, says Ukraine fighter
A Ukrainian fighter holed up in Mariupol's besieged steel works has accused Russian forces of breaking a promise to allow a ceasefire so that civilians could be evacuated.
Captain Sviatoslav Palamar, a deputy commander of Ukraine's Azov Regiment, posted a video online which purported to be shot in the Azovstal steel works where Mariupol's last defenders are holding out with an estimated 200 civilians.
FRANCE 24 is unable to verify where Palamar was speaking.
"It is the third day that the enemy has entered the Azovstal steel plant. Heavy, bloody fighting is going on," Palamar said.
"Yet again, the Russians have not kept the promise of a ceasefire and have not given an opportunity for the civilians who seek shelter (...) in basements of the plant to evacuate."
He appealed to the international community for help in evacuating civilians and urged President Volodymr Zelensky to do all he could to evacuate wounded fighters.
2:38pm: International donor conference raises €6 billion for Ukraine
An international donors conference in Warsaw collecting funds for Ukraine has raised 6.5 billion dollars (6.16 billion euros) to help the war-torn country, Poland's Prime Minister Mateusz Morawiecki has said.
Countries such as Finland, the Czech Republic, Croatia and others pledged millions of euros to support humanitarian and military efforts in Ukraine as part of the conference hosted by Poland and Sweden.
The European Commission also pledged 200 million euros in aid for displaced people in Ukraine, it said in a statement.
12:34pm: Zelensky launches global crowdfunding platform to help Ukraine win war
Ukrainian President Volodymyr Zelensky on Thursday launched a global crowdfunding platform to help Kyiv win the war with Russia and rebuild the country’s infrastructure.
“In one click, you can donate funds to protect our defenders, to save our civilians and to rebuild Ukraine,” Zelensky said in English in a video on his Twitter page as he launched the United24 platform. “Every donation matters for victory.”
Nine weeks into Russia's invasion, Ukrainian cities have suffered vast destruction.
"All funds will be transferred to the national bank of Ukraine and allocated to the relevant ministries," Zelensky said, indicating that his government would give an update "every 24 hours" about how the money was being used.
The Ukrainian leader called on ordinary people around the world to help Kyiv defeat Moscow.
"Only together we have the potential to stop the war and to rebuild what Russia has destroyed."
He said Ukraine will "always remember" their contributions.
We launched United24 @U24_gov_ua global initiative.Its 1st component is an online platform to raise funds in support of 🇺🇦. Other projects & programs will be added soon.You can make a donation in 1 click from any country.Together we will win!#united24 #thepoweroffreedom pic.twitter.com/notUt1P3ZF
May 5, 202211:19am: Russia 'trying to destroy' last Ukrainian units in Azovstal, Kyiv says
Ukraine said on Thursday that Russia was “trying to destroy” its remaining soldiers holed up in Mariupol’s Azovstal steel plant, with Kyiv’s last defenders in the battered city saying Moscow forces have broken into the giant factory.
“Russian occupiers are focusing on blocking and trying to destroy Ukrainian units in the Azovstal area,” Kyiv’s army said in a statement.
“With the support of aircraft, Russia resumed the offensive in order to take control of the plant.”
Fighting also raged in other parts of eastern Ukraine, with the governor of the Donbas region Pavlo Kyrylenko saying at least 25 civilians were wounded in an overnight Russian strike on the city of Kramatorsk.
09:21am: Poland, Sweden co-host donors' conference to spur Ukraine aid
The prime ministers of Poland and Sweden will host a high-level international donors’ conference on Thursday in the Polish capital in partnership with other EU countries. The aim is to mobilise substantial pledges in order to support the UN humanitarian response in Ukraine as well as to discuss steps towards supporting Kyiv’s efforts to manage the economic consequences of the war. The conference is a follow-up to the April 9 Stand Up for Ukraine event that raised €9 billion for Ukrainian refugees. The event in Warsaw is set to kick off at noon today.
FRANCE 24 Brussels Correspondent Dave Keating tells us more.
06:12am: Three-day Russian ceasefire to begin at besieged Mariupol plant
A Russian-announced ceasefire was due to begin Thursday at the besieged steel plant in the devastated Ukrainian city of Mariupol, to allow civilians to flee even as its defenders vowed to fight to the end.
The three-day halt in Russia’s attack on the Azovstal steelworks was announced as EU member states debated a proposed ban on Russian oil, the bloc’s toughest move yet over Moscow’s invasion of its neighbour.
The EU also pledged to “significantly increase” support for Ukrainian neighbour Moldova, where a series of attacks in a Russia-backed separatist region has sparked fears a war that has killed thousands could spread more than two months after it began.
European Commission chief Ursula von der Leyen on Wednesday said the bloc would “phase out Russian supply of crude oil within six months and refined products by the end of the year”, a move that would still not touch its huge gas exports.
But within hours, Hungary – whose populist leader Viktor Orban is one of Russian President Vladimir Putin’s few EU partners – said it could not support the plan “in this form”, as it would “completely destroy” the security of its energy supply.
Ukrainian Foreign Minister Dmytro Kuleba hit back that EU countries blocking an oil embargo would be “complicit” in Russia’s crimes in Ukraine.
03:45am: US intelligence helping Ukraine kill Russian generals, NY Times reports
The United States has provided intelligence that has helped Ukrainian forces kill many of the Russian generals who have died in the Ukraine war, the New York Times reported on Wednesday, citing senior US officials.
Washington has provided to Ukraine details on Russia’s expected troop movements and the location and other details about Russia’s mobile military headquarters, and Ukraine has combined that help with its own intelligence to conduct artillery strikes and other attacks that have killed Russian officers, the newspaper said.
Ukrainian officials said they have killed about 12 Russian generals on the battlefield, according to the New York Times. US officials declined to specify how many generals had been killed as a result of American intelligence, the newspaper said.
FRANCE 24 was not able to independently verify the accounts.
03:20am: Modi, Macron call for ‘immediate’ end to Ukraine hostilities
India and France on Wednesday called for “an immediate cessation of hostilities” in Ukraine, with Prime Minister Narendra Modi again stopping short of condemning Russia’s invasion of its neighbour.
India, which imports much of its military hardware from Russia, has long walked a diplomatic tightrope between the West and Moscow – notably refusing to denounce the latter or vote against it at the United Nations over its actions in Ukraine.
“France and India expressed their deep concern over the humanitarian crisis and the ongoing conflict in Ukraine,” Modi and French President Emmanuel Macron said in a joint statement after they met in Paris for talks and a working dinner.
“Both countries unequivocally condemned the fact that civilians have been killed in Ukraine, and called for an immediate cessation of hostilities in order for the two sides to come together to promote dialogue and diplomacy, and to put an immediate end to the suffering of the people.”
However, only France condemned “Russian forces’ illegal and unjustified aggression against Ukraine”.
>> Read the full story
1:50am: Ukrainian TV reporter-turned-soldier killed in fighting, says Zelensky
A Ukrainian television reporter who enlisted after the Russian invasion has been killed in fighting outside the northeastern city of Izyum, President Volodymyr Zelenskiy said on Thursday.
Oleksandr Makhov, 36, is at least the eighth journalist to have died in more than two months of conflict.
Makhov, known for graphic accounts from conflict zones, had also reported from Antarctica. He fought in a 2014 conflict after Russian-speakers staged separatist insurrections in two eastern regions of Ukraine.
"Patriotic and sincere, and always without vanity. And he was always among the bravest, among those first in line," Zelenskiy said in an early morning video address.
1:18am: Over 300 rescued from Mariupol, as Zelensky pleads for more UN help
Over 300 Ukrainians were evacuated from the battered city of Mariupol on Wednesday as President Volodymyr Zelensky asked the UN to help to rescue the remaining wounded trapped underneath the giant Azovstal steel plant.
Speaking to the nation in his nightly address, Zelensky said 344 people were evacuated from Mariupol and nearby areas and headed northwest for the city of Zaporizhzhia, which is controlled by Kyiv.
But earlier in the day, he also pleaded with UN Secretary General Antonio Guterres to help rescue the wounded who are still sheltering at the plant.
“The lives of the people who remain there are in danger,” Zelensky told Guterres by phone.
In a statement, the Red Cross said it was “relieved that more lives have been spared” and called for renewed efforts to continue evacuations from the region “in light of the immense suffering of the civilians.”
(FRANCE 24 with AFP, AP and REUTERS)
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DIPLOMACYModi, Macron call for ‘immediate’ end to Ukraine hostilities, but differences remain
The Debate
In the name of ‘de-nazification’: why May 9th matters for Putin's war in Ukraine
As it happened
Russia says it will open humanitarian corridors out of Mariupol plant
France24 - World
African students fleeing Ukraine endure hardship in France
Issued on: 05/05/2022 - 17:52Modified: 05/05/2022 - 18:00
Jean-Luc MOUNIER
Since the start of the Russian invasion of Ukraine on February 24, more than 5.5 million people have fled the country of which more than 50,000 have been welcomed by France. These refugees have been granted temporary status that entitles them to work and receive social and medical assistance.
However, foreign students who were living in Ukraine and who were also forced to flee have been exempted from this scheme – and they now find themselves in a complicated situation that risks jeopardising their university studies and, possibly, their professional careers.
When he fled the port city of Odesa a few days after the start of the war in Ukraine, Merdi couldn’t have imagined his journey would turn into an obstacle course with the goal being to stay in France. “We thought France would welcome us, but that is not the case. They tell us we don't have a nationality – that we were in Ukraine only to study and now we have to go home,” said the 26-year-old Congolese student, who arrived in France on March 11.
Merdi's case is not an isolated one. According to the Union des étudiants exiles (Union of exiled students) and the France Fraternités union, there are around 1,000 foreign students who have fled Ukraine and are experiencing the same difficulties staying in France.
The crux of the problem is administrative and dates back to early March, when many European Union countries pledged to move quickly to help those fleeing the conflict in Ukraine. France decided to implement the EU’s “temporary protection directive”, aimed at aiding displaced persons. Valid for three months, it grants several protections to refugees, including the right to a place of residence as well as access to jobs, education, and social and medical assistance.
But the foreign students living in Ukraine were excluded from this emergency measure.
“France excluded foreign students from the temporary protection measures by giving them a one-month residence permit instead,” said Pierre Henry, president of the France Fraternités union. The rationale being that, “their countries are not at war, so they can go home”.
Sabar, an Algerian student who fled Lviv when the war started, also found himself in difficulty upon his arrival in France. “The prefecture gave me just a one-month residence permit. Now, they want me to return to Algeria. But I don't want to – I spent a lot of money to go to Ukraine, study and get my diploma,” the 25-year-old said.
‘The Kafkaesque option’
After arriving in Paris on March 14, Sabar endured two days of hardship before finding a hotel that welcomed refugees. “I slept outside near a train station,” he said.
Now trapped in an administrative quagmire, he just wants to continue his studies in France. “I tried to enroll in several universities in Paris, Marseille, Lyon, Strasbourg and Bordeaux. But they didn't reply.”
“They are going to tell me that if I want a six-month residence permit to be able to stay, I will have to be registered at a university or have a guarantee of employment. My problem is that I haven't found anything in a month. But I don't want to leave,” Sabar said.
The same goes for Merdi, who just wants to continue his studies abroad. “I am afraid that I will be told to go back to Congo. If I can, I would like to continue my studies at a university here. That’s the only thing I want.”
The plight of African students who have fled Ukraine has spurred many in France to action. Among them is a group of university presidents and lecturers who are alarmed by their circumstances.
In a contribution published in “Le Monde” newspaper in April, the academics called for France to “continue educating the students that Ukraine chose to welcome”. Leftist student political organisations, such as Le Poing Levé (Raised Fist), are trying to increase the pressure on university presidents to enroll these students who find themselves caught in the middle of world affairs.
"It is an absurd situation,” Henry said. “We have chosen the Kafkaesque option rather than offering protection for all.”
He said these students, who have no intention of returning home, will soon find themselves in very precarious circumstances on French territory.
“It is a real waste, because these are French-speaking students. Since half of their education is already complete and considering their professional prospects have been totally destroyed by the war, the logical thing would be to allow them to register in France and continue their studies,” he added.
Some universities are, however, beginning to change their position and accept foreign students. “Twenty or so are in the pre-registration phase and taking applications,” Mathieu Schneider, president of the Migrants in Higher Education network of French institutions, told “Les Echos Start” media on April 19.
‘Everyone is a victim of this war’
The administrative status of students caught up in this situation remains up in the air. France’s prefectures, which handle immigration applications, favour taking a case-by-case approach, with decisions seeming to vary from one regional administration to another.
Several people, including a Congolese student living in Aveyron, said they had received provisional residence permits good for several months instead of for just one (which remains the official rule).
So which requirements currently prevail? Contacted by FRANCE 24, the French ministry of the interior detailed the arrangements available to people eligible for temporary protection, notably through Campus France, which allows eligible people to apply to enroll in French higher education.
Regarding the situation being faced by foreign students in France, the ministry said the treatment of third-country nationals is part of the EU Council’s temporary protection directive, noting: “If a third-country national is not eligible for temporary protection, he or she should return to his or her country of origin.”
However, other countries, including Portugal and Spain, have chosen to adapt the EU framework and welcome all those fleeing Ukraine.
The Council of Europe has been alarmed by the varied treatments displaced people are getting in EU member states. A report published at the beginning of April referred to a “double standard” in the reception of refugees, asylum seekers and migrants depending on their country of origin.
Foreign students thus either have to relocate to those countries that have decided to universally welcome those fleeing Ukraine or return to their countries of origin. The other option is to apply for asylum or a residence permit, provided they meet the required conditions, and hope for the best.
Sabar and Merdi have an appointment at the prefecture in the next few days to find out what their future holds. The young Algerian says continuing his studies and staying in France is “the best thing that can happen”.
Merdi still does not understand why he is being treated differently from another refugee: “No one wanted to leave Ukraine to come to France. It's not our fault. It's the war that caused all of these problems. Everyone is a victim of this war.”
“It’s the Ukrainians’ country, but we also lived there,” he said. “We paid for university. We have the right to be treated like them. There should be no difference.”
This article has been translated from the original in French.
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Valeurs Actuelles
Etats-Unis : Joe Biden veut rendre “chaque véhicule de l’armée américaine respectueux du climat“
« Chaque véhicule. Je le pense vraiment. » Sa déclaration est au cœur des critiques depuis plusieurs jours. Le vendredi 22 avril était marqué par le jour de la Terre. Et le président américain Joe Biden n’a pas manqué de faire une annonce qui sera ensuite remise en question par de nombreux experts. Comme le relaie le New York Post, le locataire de la Maison-Blanche a annoncé qu’il allait lancer un « processus » afin de rendre « chaque véhicule de l’armée américaine respectueux du climat ». Joe Biden a fait cette déclaration lors d’une prise de parole à Seattle : « Nous allons commencer le processus pour que chaque véhicule de l’armée américaine soit plus respectueux des exigences climatiques. » Avant de promettre de dépenser « des milliards de dollars pour le faire ».
Des véhicules de guerre écolos moins performants ?
L’armée américaine possède des centaines de milliers de véhicules. Et le Pentagone compte en effet rendre les engins tactiques (comme les chars ou les obusiers) hybrides grâce à un mélange de combustibles fossiles et d’électricité. Quant aux véhicules non-tactiques (ceux qui ne se déploient pas lors les combats), ils pourraient devenir électriques, précise le site military.com.
Pourtant, certains experts comme Maiya Clark, associée de recherche au Heritage’s Center for National Defense, dénoncent depuis quelques jours la décision de Joe Biden. « Faire en sorte que chacun de ces véhicules respecte les exigences que le changement climatique entraîne exposerait les militaires à un risque accru, et entraînerait une faillite du ministère de la Défense, le tout dans la poursuite de l’objectif malavisé de Biden », a rédigé Maiya Clark dans le Daily Signal. En effet, si des véhicules de combat deviennent plus écologiques, ils pourraient être moins performants. « L’ajout de batteries lourdes aux véhicules terrestres les rendrait moins capables de traverser des conditions telles que la boue et le sable », a prévenu la spécialiste. Concernant les « milliards » proposés pour mettre en place ces véhicules plus verts, cela mènerait à des difficultés financières pour la Défense américaine. « Il semble que ce soit le seul financement de la défense que (Joe Biden) soutienne réellement. »
L'Humanité
Le Parti socialiste à un tournant de son histoire
ActuLégislatives Un conseil national du PS s’est réuni jeudi soir. L’enjeu : valider ou repousser l’accord à gauche pour les élections. Un choix historique qui déterminera l’avenir de la formation qui a dominé la gauche française pendant quarante ans.
Aurélien SoucheyreL’avenir du Parti socialiste se joue désormais à couteaux tirés. La signature de l’accord avec les insoumis, les écologistes et les communistes pour les élections législatives divise profondément la formation. Si le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, a voulu ce rassemblement qu’il soutient avec ferveur, le conseil national du parti devait valider ou repousser l’accord lors d’un vote prévu la nuit dernière. « La bataille va être titanesque », pronostiquait Pierre Jouvet, porte-parole du PS assis à la table des négociations avec les insoumis. Car jamais, depuis des années, les socialistes n’ont paru à ce point irréconciliablement opposés, comme au bord de la scission. De nombreux responsables ont d’ailleurs annoncé leur volonté de présenter des candidats contre ceux de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale lors des scrutins des 12 et 19 juin, même en cas de validation de l’accord.
L’ancien ministre de François Hollande et maire du Mans, Stéphane Le Foll, a carrément indiqué qu’il était prêt à devenir directeur de campagne des candidats dissidents. Après quoi il s’en ira, s’il n’obtient pas gain de cause. L’ancien premier ministre de François Hollande, Bernard Cazeneuve a quant à lui déjà claqué la porte. « J’ai une conception nette et ferme de la laïcité, de la République, qui interdit toute convergence avec ceux dont la pensée sur ces questions est plus qu’ambiguë. Et puis, il y a cette hostilité ancienne de la FI au projet européen à laquelle je ne saurais me résoudre », a-t-il argumenté en reprenant les arguments de ceux qui, à droite, pourfendent l’alliance de gauche. « Je récuse l’accord sur le fond et même sur les circonscriptions. Mais c’est une question qui doit être tranchée par le conseil national du PS », a pour sa part commenté François Hollande.
L’accord signé prévoit 70 circonscriptions pour le PS (qui avait présenté 400 candidats en 2017). Mais 4 circonscriptions de députés PS sortants n’y figurent pas. Jean-Marc Ayrault, lui aussi ancien premier ministre de François Hollande, a dénoncé un « rafistolage » au coût « exorbitant ». Et la présidente du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, Valérie Rabault, a fait savoir que « soutenir cet accord » reviendrait pour elle à « trahir ses collègues ». Du côté des présidents PS de région, le Breton Loïg Chesnais-Girard a suspendu son adhésion au PS par hostilité envers l’accord, quand l’Occitane Carole Delga a annoncé qu’elle votera « contre ». « À bien des égards, l’accord proposé par la direction du PS ne correspond pas aux valeurs qui sont les miennes et à ma vision de notre société. Des rédactions habiles ne peuvent masquer nos divergences avec le programme de Jean-Luc Mélenchon, un programme auquel je n’adhère pas. (…). Je ne crois pas à la radicalité mais au contraire au volontarisme et à l’accompagnement », développe-t-elle.
L’ex-premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis fustige lui aussi une signature qu’il qualifie de « reddition » et « appelle les socialistes à la refuser ». La rupture semble également consommée du côté de la fédération de Paris, vent debout contre l’accord depuis que la circonscription de Lamia El Aaraje a été attribuée aux insoumis. Anne Hidalgo, la maire de Paris, et candidate du PS lors de l’élection présidentielle où elle a obtenu 1,75 % des suffrages, a pour sa part critiqué l’accord, tout en précisant qu’elle ne « souhaite pas l’empêcher ».
Au total, les près de 300 membres du conseil national ont été appelés à se prononcer la nuit dernière. Avec un avant et un après pour le PS, quel que soit le résultat. Battu, Olivier Faure pourrait être poussé à la démission, et l’accord historique signé avec la gauche grandement compromis. Un vote pour entraînerait sans doute une nouvelle vague de départs, notamment chez les socialistes qui défendent encore le bilan de François Hollande. La maire de Lille, Martine Aubry, est de son côté sortie de son silence, jeudi matin, et a appelé à valider l’accord. S’il ne « correspond pas en tous points à (s)es convictions profondes », l’ancienne ministre du Travail estime que, « comme tout accord pour s’opposer à la droite ou l’extrême droite, il implique que chacun fasse des pas vers l’autre ». Martine Aubry ajoute qu’une « forte aspiration au rassemblement et à l’unité » s’est exprimée lors de l’élection présidentielle. « Ce message, il faut l’entendre. »
une part de « frustrations » et de « sacrifices »
Dans un courrier commun, plusieurs maires PS de grandes villes ont eux aussi soutenu l’alliance de gauche. Nathalie Appéré (Rennes), Benoît Arrivé (Cherbourg), Olivier Bianchi (Clermont-Ferrand), Mathieu Klein (Nancy), Johanna Rolland (Nantes) et Cédric Van Styvendael (Villeurbanne) disent prendre « acte de la répartition des investitures dans (leur) territoire, qui reflète inégalement l’action de nos majorités locales de rassemblement ». Mais, « en responsabilité », ils appellent « les socialistes à valider cet accord qui ouvre la perspective du rassemblement de la gauche et des écologistes », estimant que cette union « répond à une aspiration profonde des femmes et des hommes de gauche de retrouver un chemin d’espoir ».
« Ce que nous ont dit les électeurs de gauche lors de la présidentielle, c’est que nous faisons tous partie de la même famille à gauche, même si nous avons des différences. C’est de notre responsabilité de l’entendre et de ne pas rester dans un isolement qui n’aurait pas été compris par nos électeurs », expose Corinne Narassiguin. La numéro 2 du PS mesure que l’accord signé avec les insoumis est « un bon accord », quand bien même il contient sa part de « frustrations » et de « sacrifices ». Satisfaite sur le fond et la forme, elle affirme n’avoir vu aucune alternative, ni pour le PS, ni pour la gauche, ni pour le pays. Elle assume la clarification en cours au PS. « Il y aura un avant et un après cet accord-là », affirme-t-elle. Restait à savoir lequel au moment d’écrire ces lignes : dans la nuit de jeudi à vendredi, le conseil national du PS a-t-il voté pour tourner le dos à la gauche ou bien au contraire pour partir à la conquête de l’Assemblée nationale avec la FI, EELV et le PCF ? Selon un sondage Elabe, 84 % des Français de gauche soutiennent l’accord, tout comme 71 % des sympathisants socialistes. Mais ce sont les délégués du PS qui avaient, jeudi, ce choix décisif entre leurs mains.
gaucheparti socialisteLégislatives 2022olivier faure Le Figaro
Migrants: le nombre de traversées de la Manche en forte hausse cette année
Le nombre de passages vers l’Angleterre enregistré depuis le 1er janvier a triplé, un record.
Plus de 7000 migrants ont réussi à traverser la Manche depuis le 1er janvier 2022, selon l’agence britannique Press Association. À la même époque l’an dernier, ce chiffre était d’environ 2400. Soit près de trois fois moins.
Jamais le rythme de passages vers l’Angleterre n’avait été aussi élevé à cette période de l’année, avec encore 250 migrants en 7 embarcations dimanche dernier, une centaine d’autres le lendemain… «Et ça risque d’exploser dans les semaines qui viennent avec le beau temps, réagit Ludovic Hochant, chargé de mission du syndicat de police Alliance à Calais. D’habitude, les mois d’hiver sont calmes. Cette année, rien ne s’est arrêté.» Le syndicaliste observe que les passeurs sont de mieux en mieux organisés. Les traversées ne se font plus sur des «small boats» mais sur de plus gros bateaux, qui peuvent embarquer plusieurs dizaines de personnes, avec des moteurs très puissants. Pour échapper aux contrôles, ils partent de tout le littoral, de Dunkerque à Berck et même jusqu’à la baie de Somme, sur 190 kilomètres environ, rendant le travail des policiers très compliqué.
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Après le drame qui avait coûté la vie à 27 migrants le 24 novembre 2021, le gouvernement français et l’Union européenne avaient annoncé un renforcement des moyens de surveillance du littoral. Un avion de l’Agence européenne de gardes-frontières Frontex survole désormais quotidiennement le Nord et le Pas-de-Calais. «Oui, c’est bien de faire de la détection par les airs, mais au sol, on n’a pas les moyens suffisants pour réussir des interceptions, analyse Ludovic Hochant. Quand on nous en signale, on arrive souvent trop tard. Il faut plus d’effectifs, des brigades spéciales avec des policiers qui connaissent bien le secteur, qui ont envie de faire ce travail. Actuellement, la stratégie employée n’est pas la bonne.»
La préfecture du Pas-de-Calais affirme de son côté que de nombreuses tentatives échouent grâce à l’intervention des forces de l’ordre: «Entre le 1er janvier et le 30 avril 2022, 548 événements ont été recensés, dont 342 tentatives de traversée interceptées par les autorités françaises (soit 62%) et 206 tentatives de traversée arrivées en Grande-Bretagne (38%).»
«Le système répressif ne marche pas»
Cette hausse du nombre de traversées met en colère l’association d’aide aux exilés Utopia 56, qui pointe l’échec de la politique du gouvernement: «Le système répressif ne marche pas, affirme Anna Richel, coordinatrice de l’association à Grande-Synthe. Ça rend les traversées plus dangereuses, car les exilés partent de plus loin ou n’hésitent pas à braver une mauvaise météo, mais ça ne les empêche pas de passer. Cette politique coûte un argent public fou qui pourrait servir à organiser un accueil digne.» Dans un communiqué, Utopia 56 affirme que la majorité des migrants «souhaitent rester en France si les conditions d’un accueil digne sont rassemblées, mais l’application des renvois “Dublin”, les situations de vie à la rue et tous les types de violences institutionnelles auxquelles ces personnes font face les poussent à vouloir quitter le territoire à tout prix».
L’augmentation du nombre de traversées réussies en ce début d’année ne se traduit pas par une multiplication des campements sur le littoral. Selon la préfecture, environ 640 migrants vivent dans le Calaisis. Les associations parlent d’un millier de personnes à Calais et 300 à Grande-Synthe. «Maintenant, les passeurs déposent les migrants juste avant les traversées, sur des petites plages où ils ne restent pas longtemps, explique Ludovic Hochant. Certains viennent de l’intérieur des terres ou même de Paris. Ils ne s’installent pas forcément dans le Calaisis.»
En 2021, 28 00 migrants avaient traversé la Manche (contre 8500 en 2020). À Calais, presque personne ne doute désormais, qu’en 2022, ce «record» sera largement battu.
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Le Figaro
«Le “permis de voter”, contrevient au caractère inaliénable du droit de vote»
FIGAROVOX/TRIBUNE - Dans une vidéo exhumée sur les réseaux sociaux, le journaliste affirmait être favorable à l'instauration d'un «permis de voter». Si cette proposition est contestable, la réflexion d'Aymeric Caron articule l'éternelle question du lien entre savoir et pouvoir, argumente le normalien Nathan Devers.
Nathan Devers est normalien, agrégé de philosophie, auteur de Espace fumeur (Grasset, 2021).
Dans son célèbre discours de Bordeaux prononcé en 1871, Gambetta revenait sur un curieux paradoxe dont l'Histoire de France a le secret: alors que la République venait d'être rétablie, la première élection législative accorda une majorité aux candidats monarchistes. Comment le vote pouvait-il être l'organe de l'anti-démocratie ? Stupéfait par une telle contradiction, et persuadé que le rapport au savoir était en cause, Gambetta lança alors un refrain que les décennies suivantes reprendraient à leur compte: « Nous n'avons qu'une seule tâche, instruire le peuple. »
Plus récemment, une vidéo a refait surface sur les réseaux sociaux: une archive télévisuelle, datant de 2017, où le journaliste Aymeric Caron (candidat aux élections législatives dans le XVIIIe arrondissement de Paris sous les couleurs de la «Nouvelle union populaire») affirme, dans une émission de télévision, être favorable à l'instauration d'un «permis de voter», empêchant par là même les «citoyens incultes et irresponsables» (la citation est d'Anne-Elisabeth Lemoine) de pouvoir s'exprimer dans les urnes. Il n'en fallait pas moins, selon la coutume de Twitter, pour déclencher une vive polémique – alimentée, il est vrai, par le contexte des élections législatives. Ma première réaction, devant une telle séquence, fut l'étonnement : il est si rare d'entendre, en France, des essayistes se prononcer en faveur d'un rétrécissement du droit de vote ! Passée cette surprise, il m'a semblé nécessaire de remonter à la source de cette controverse. Car, si l'idée avancée par Aymeric Caron est contestable à bien des égards, il n'en demeure pas moins qu'en la défendant, le problème politique qu'il soulève est bel et bien réel.
Rappelons tout d'abord que cette proposition d'Aymeric Caron est ancienne, et qu'elle n'a rien à voir avec son éventuelle candidature. Elle est formulée dans son essai Utopia XXI qui, comme son titre l'indique, ne consiste pas en un programme politique, mais entend réhabiliter un genre littéraire spécifique: l'utopie, c'est-à-dire la fresque d'une société sans lieu, et donc impossible à faire advenir concrètement, mais dont le modèle peut servir d'idéal au cours de l'Histoire. Dans une section intitulée «Propositions utopiques», Aymeric Caron exprime plusieurs arguments en faveur du permis de voter. Refusant la perspective d'un vote obligatoire, qu'il conçoit comme anti-démocratique (puisque contraire aux libertés individuelles) et comme contre-productive (elle pousserait, selon lui, les électeurs involontaires à voter au hasard), il estime au contraire que l'enjeu est de promouvoir la qualité du débat public, ce qui suppose d'inverser notre perception classique de la République : «Ceux qui prônent le vote obligatoire, écrit-il, sont dans l'erreur». C'est exactement l'inverse qu'il convient de faire. Il faut empêcher certaines personnes de voter.
Qui seraient donc les citoyens indignes de voter ? Ceux qui voteraient en «méconnaissance de cause», c'est-à-dire sur un sujet dont ils ne connaîtraient pas les enjeux. Prenons l'exemple d'un référendum qui porterait sur l'Europe: si je décide de me rendre à l'isoloir (quel que soit le contenu de mon bulletin) sans être informé du fonctionnement des institutions européennes, quelle sera la valeur de mon avis ? Ne porterait-t-il pas atteinte, demande Aymeric Caron, à la «qualité» de la parole citoyenne – et, à ce titre, ne témoignerait-il pas d'un basculement de la «démocratie» vers l'«idiocratie» ?
Le présupposé de cette thèse consiste à percevoir le vote, non comme une liberté inhérente à tous, mais comme une responsabilité.
Pour endiguer ce risque, et notant qu'il existe de facto en France des limites au droit de vote (pour les mineurs, entre autres), Aymeric Caron propose l'instauration d'un examen chargé de vérifier les «connaissances politiques générales» des électeurs quant aux institutions du pays, à l'histoire des idées et parties politiques, ainsi que sur les informations indispensables dans chaque domaine majeur (économie, agriculture, défense, environnement…). Joint à un test renouvelé à chaque élection, pour vérifier si les individus sont informés du programme des candidats, cette procédure permettrait, selon l'auteur d'Utopia XXI, de voter en pleine conscience.
Le présupposé de cette thèse consiste à percevoir le vote, non comme une liberté inhérente à tous, mais comme une responsabilité, c'est-à-dire comme un acte qui, non content d'engager les citoyens dans leur être, est susceptible d'engendrer des conséquences néfastes - à l'instar, en somme, de la conduite automobile. Ce qu'exprime Aymeric Caron, c'est la conception selon laquelle la démocratie puisse être menacée de l'intérieur: par l'ignorance, les faux débats, les sophismes et les informations trompeuses.
L'idée du permis de voter se heurte, naturellement, à plusieurs objections. On notera tout d'abord qu'elle contrevient au caractère inaliénable du droit de vote. Non que ce dernier soit absolument universel (il n'est pas ouvert aux enfants), ni qu'il ne puisse être retiré (on peut perdre ses droits civiques), mais il ne repose sur rien d'autre que sur lui-même: pour avoir le droit de s'exprimer dans la cité, il suffit d'être citoyen – et réciproquement. La participation à la volonté générale, en somme, ne saurait être conditionnée sans qu'en pâtisse l'idée-même de politique.
En critiquant les électeurs qui votent « en méconnaissance de cause » , Aymeric Caron semble penser qu'il soit possible de voter en connaissance de cause.
Plus largement, la réflexion d'Aymeric Caron articule, en des termes nouveaux, l'éternelle question du lien entre savoir et pouvoir – de la manière dont les structures de connaissance finissent toujours par se réverbérer sur les structures de contrôle. Du processus complexe, analysé par Michel Foucault, qui transforme, dans une société, les normes de la vérité en principes de légitimation, puis en effets politiques. De la relation trouble et ambiguë que cultivent, ensemble, les savants et le restant du peuple. En critiquant les électeurs qui votent «en méconnaissance de cause», Aymeric Caron semble penser qu'il soit possible de voter en connaissance de cause. Mais quel serait le critère d'une telle validité ? Dans le cadre d'une élection globale comme l'est l'élection présidentielle, chaque citoyen ne se prononce-t-il pas sur la base, non seulement de ses propres compétences, mais surtout des enjeux qu'il projette dans son bulletin ? Sans même présumer des intérêts personnels sublimés par les urnes, les uns voteront surtout en fonction du pouvoir d'achat ; les autres par rapport au programme énergétique, fiscal, agricole, éducatif ; d'autres encore songeront aux qualités individuelles des prétendants, à leur éloquence, à leur capacité d'incarnation, voire à leur beauté physique – et ainsi de suite jusqu'à créer une formidable cacophonie républicaine. La confusion du débat public que dépeint Aymeric Caron ne vient pas tant d'un problème de connaissance que d'un malentendu plus profond: les élections sont des moments où, inexorablement, le citoyen répond aux questions politiques qu'il se pose lui-même. Et comment contrôler, dans une société, la production des questions d'intérêt général ?
Et, surtout, s'il est nécessaire, et même vital, d'accorder une instruction civique aux citoyens, une République peut-elle exclure le champ de l'ignorance sans se renier elle-même ? Je laisse la question ouverte, non par goût des conclusions indécises, mais parce qu'il appartiendra aux prochaines décennies d'y répondre, pour le meilleur ou le pire de la démocratie.
Jean-Louis Bourlanges: «La capitulation des gauches devant Mélenchon est une bérézina idéologique»
ENTRETIEN - Pour le député MoDem, l’union des socialistes et des Verts avec La France insoumise, et sous sa houlette, est une compromission qui appelle un blâme très sévère. Un tel choix tourne le dos aux valeurs de laïcité, de multilatéralisme et d’engagement européen qui constituent les fondamentaux de la gauche historique, fait valoir l’auteur.
Pourquoi la France d'Outre-mer a majoritairement voté pour Marine Le Pen au second tour
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«Bots russes» dans l'affaire Benalla: en finir avec la russophobie pavlovienne
FIGAROVOX/TRIBUNE - Johann Emery revient sur les accusations d'ingérences à l'encontre de la Russie dans l'affaire Benalla. Il y voit le symptôme de l'irrationalité des élites occidentales à l'égard de la Russie et le signe d'une crise de la politique, de plus en plus réduite à une lutte manichéenne dans les sociétés néolibérales.
France24 - World
Ukrainian forces flooded village of Demydiv to hamper Russian advance on Kyiv
Issued on: 05/05/2022 - 08:07
FRANCE 24
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Nadia MASSIH
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Military analysts are still debating why Russian forces failed to seize the Ukrainian capital at the start of the war more than two months ago. While the full response to that question is complex, one tactic that clearly did aid Ukrainian forces was self-sabotage. The Ukrainian army blew up key bridges and roads near Kyiv to hamper the Russian advance. In one case, Ukraine even flooded one of its own villages for the cause.
FRANCE 24’s Nadia Massih, Bastien Renouil and Raid Abu Zaideh travelled to the town of Demydiv, still slowly pumping away the water that remains after Ukrainian forces’ tactical deluge, to see how residents there are coping with the intentional flooding of their homes.
To watch their report, click on the video player above. Below, Nadia Massih tells us more from Kyiv.
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UKRAINE CRISIS
Live: UN again trying to evacuate Mariupol civilians, says Guterres
ON THE GROUNDIn ruined Kyiv suburb, residents ask, ‘What have we done to Putin to be slaughtered like this?’
As it happened
More than 900 civilian bodies found in Kyiv region, police say
Le Monde
Bercy aux abonnés absents
Au terme d’une campagne éclair, marquée par le retour en force des sujets économiques et sociaux (inflation, pouvoir d’achat), Emmanuel Macron a été réélu, le 24 avril, pour un second mandat. Certes, le chef de l’Etat, qui s’était vu reprocher son attitude souvent hautaine, peu en phase avec les préoccupations quotidiennes des Français, a tenté de corriger le tir durant l’entre-deux-tours. Alors qu’il avait essentiellement insisté, en présentant son programme mi-mars, sur le report à 65 ans de l’âge légal de la retraite et sur la conditionnalité du revenu de solidarité active à des heures d’activités, il a ensuite axé ses efforts sur la promotion de mesures plus estampillées « de gauche » : versement des aides sociales à la source, prime Macron… La place de troisième obtenue par le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, l’obligeait, quoi qu’en dise son équipe de campagne, à donner un tour plus social à ses propositions.
Et maintenant ? Dans l’attente de la nomination d’un gouvernement et des résultats des élections législatives de juin, difficile de prévoir précisément ce que seront les premières semaines du nouveau quinquennat. Une chose est sûre cependant, il devrait débuter comme le précédent s’est terminé : les inquiétudes sur le pouvoir d’achat seront prépondérantes. La stagnation inattendue du produit intérieur brut (PIB) au premier trimestre et la persistance d’une inflation élevée annoncent la couleur : en matière économique, 2022 est loin de ressembler à 2017.
« Le cumul des dettes publique et privée en France s’établissait, en septembre, à 361 % du PIB »A l’époque, l’absence d’inversion de la courbe du chômage avait empêché François Hollande de se représenter. Pourtant, l’embellie économique était réelle, portée avant tout par les mesures pro-entreprises. Converti à la politique de l’offre, avec pour objectif de faire baisser le coût du travail, l’ancien premier secrétaire du Parti socialiste avait mis en place, au début de son quinquennat, le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi, puis le pacte de responsabilité, offrant aux entreprises baisses de cotisations patronales et allégements fiscaux. Les marges des entreprises avaient retrouvé leur niveau de 2007, l’investissement repartait, la croissance aussi. L’Europe avait enfin effacé les stigmates de la crise financière.
Cinq ans plus tard, le quinquennat s’achève presque à front renversé : le chômage a fortement reflué, à 7,4 % de la population active fin 2021, au point que le sujet a été absent de la campagne et que l’objectif de plein-emploi affiché par Emmanuel Macron ne paraît pas hors d’atteinte. Mais l’inflation repart, et la croissance, censée être l’un des moteurs principaux des recettes budgétaires dans le projet du candidat, patine.
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L'Humanité
Le choc
ÉditorialCathy Dos SantosEmmanuel Macron peaufine jusqu’au moindre détail le futur remaniement ministériel et les sacro-saintes investitures des siens pour les législatives des 12 et 19 juin. La future désignation des candidats par le chef suprême provoque bien des remous et des énervements. Les accords entre les formations de gauche sont venus contrarier les plans du camp présidentiel qui, il y a peu encore, croyait tenir un ennemi tout désigné en l’extrême droite. C’est désormais la gauche qui agite les nuits des ténors de la Macronie. La violence verbale de ces derniers jours ne laisse aucun doute : le choc droite-gauche aura bel et bien lieu. Il a déjà commencé et on peut s’en réjouir.
Les vociférations valent leur pesant d’or. Accordons d’ailleurs une palme au député parisien Gilles Le Gendre, qui compare « l’OPA » à laquelle se livrerait la France insoumise sur le Parti socialiste à une « seconde mort de François Mitterrand. Un blasphème ». Rien de moins. Les déclarations tonitruantes contre la gauche révèlent surtout le degré d’inquiétude qui mine les arcanes du pouvoir. D’abord, parce que la Macronie est divisée. Les ambitions égotiques entretiennent un climat malsain où chacun est l’ennemi de l’autre. Les désaccords entre les différents partis qui soutiennent le président pourraient leur être fatals en juin face à une gauche rassemblée et prête à jouer le match jusqu’à arracher la victoire.
Dans ce climat de grande fébrilité fleurissent poncifs, clichés et autres anathèmes contre la gauche. Le possible accord entre insoumis et socialistes ? « C’est Chavez qu’on accorde à Jaurès. Poutine avec Léon Blum », s’émeut Bernard-Henri Lévy. Risible et tellement pathétique. Rappelons aux éditorialistes et autres experts des plateaux de télévision un temps pas si lointain : le référendum de 2005 sur la Constitution européenne. Les partisans du non à l’ultralibéralisme bruxellois avaient à l’époque essuyé foudres et insultes de la part des mêmes tenants de la pensée unique qui reviennent aujourd’hui à la charge. Gare au retour de bâton, comme en 2005, où la grossièreté politique s’était avérée contre-productive.
gauchemacronieLégislatives 2022 Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : la Russie annonce un cessez-le-feu pour évacuer les civils de l’usine d’Azovstal
La Russie annonce un cessez-le-feu dans l’usine d’Azovstal
La Russie a annoncé dans la soirée de ce mercredi 4 mai mettre en place un cessez-le-feu dans l’usine d’Azovstal, située à Marioupol. Le but : permettre l’évacuation des civils toujours bloqués sur place, relaie BFM TV.
Le contact « rétabli » avec l’usine d’Azovstal
D’après un député de Marioupol désormais réfugié à Kiev, le contact a été « rétabli » avec l’usine Azovstal. Auprès de BFM TV, le député Iaroslav Zheleznyak a ajouté que des « combattants russes ont pu pénétrer » dans l’enceinte de l’usine, et « continuent l’assaut alors que des centaines de civils se trouvent à l’intérieur ».
Joe Biden compte plancher sur de possibles sanctions « supplémentaires »
Ce mercredi 4 mai, le président américain a déclaré qu’il allait entamer des discussions avec les pays du G7 afin de songer à de possibles sanctions « supplémentaires » contre la Russie. Depuis la Maison-Blanche, Joe Biden a en effet indiqué : « Nous sommes toujours ouverts à des sanctions supplémentaires. Je discuterai avec les membres du G7 cette semaine sur ce que nous ferons et ne ferons pas. »
Les pays européens qui refusent l’embargo sont « complices » de crimes de guerre
Pour le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba, les pays de l’Union européenne qui refuseraient l’embargo sur le pétrole russe, risquent d’être considérés comme « complices » de crimes de guerre. Dans une vidéo postée sur Twitter, le ministre a mis en garde : « Si un pays en Europe continue à s’opposer à un embargo sur le pétrole russe, alors il y aura de bonnes raisons de dire que ce pays est complice des crimes commis par la Russie sur le territoire ukrainien. »
D’après une enquête, la frappe contre le théâtre de Marioupol a fait 600 morts
Selon une enquête que relaie BFM TV, la frappe russe contre le théâtre de Marioupol, du 16 mars dernier, aurait fait 600 morts. À la fin du mois de mars, le maire de Marioupol parlait d’au moins 300 morts. Le gouvernement ukrainien a ouvert une enquête pour « crimes de guerre ».
Un hélicoptère russe viole l’espace aérien de la Finlande
Le ministère finlandais de la Défense a annoncé ce mercredi 4 mai qu’un hélicoptère russe avait survolé son territoire, violant ainsi l’espace aérien du pays scandinave. Un porte-parole a notamment ajouté : « L’appareil était un hélicoptère Mi-17 et la profondeur de la violation présumée était de quatre à cinq kilomètres. » Cet incident intervient au moment où la Finlande préparerait une candidature pour faire partie de l’Otan.
« Contact perdu » avec les soldats ukrainiens à l’usine d’Azovstal
Le maire de Marioupol, Vadym Boytchenko, a annoncé à la télévision ukrainienne que de « violents combats » étaient encore en cours à l’usine d’Azovstal située dans la ville assiégée de Marioupol. Comme le relaie BFM TV, Vadym Boytchenko a également déploré que le contact a été « perdu » avec les soldats ukrainiens qui combattent sur le site. « Malheureusement il y a de violents combats à Azovstal aujourd’hui. Nous avons perdu le contact avec les gars. Nous ne pouvons pas savoir ce qui s’y passe, s’ils sont en sécurité ou non. »
20 corps de civils découverts du côté de Kiev
Dans les environs de Borodyanka, vingt nouveaux corps de civils ont été découverts ce mercredi 4 mai, relate BFM TV. La police ukrainienne a confirmé ce chiffre. La découverte a également été faite dans « des villages non loin de (Borodyanka) et des villages du district de Vychgorod », a ajouté le chef de la police locale.
La France veut « continuer à aider l’Ukraine »
Lors d’une prise de parole, ce mercredi 4 mai, le porte-parole du gouvernement français Gabriel Attal a annoncé que la France continuera d’apporter son aide à l’Ukraine. « Nous avons fourni plus de 100 millions d’euros de matériel militaire et nous poursuivrons autant que nécessaire », a notamment déclaré Gabriel Attal depuis l’Élysée.
L’usine Azovstal est « en train d’être bombardée », selon un député ukrainien de Marioupol
Interrogé ce mercredi sur BFMTV, le député ukrainien de Marioupol, Iaroslav Zheleznyak, affirme que le site d’Azovstal est « en train d’être bombardée », alors que, de son côté, le Kremlin dément tout assaut. Selon Leksiy Goncharenko, député ukrainien d’Odessa, « plus de 200 civils sont à Azovstal en ce moment, femmes et enfants inclus », rapporte la chaîne d’information continu.
Moscou dément tout assaut contre l’usine Azovstal, à Marioupol
Mercredi 4 mai, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a démenti tout assaut contre l’usine Azovstal, à Marioupol en Ukraine. « L’ordre a été donné [le 21 avril] publiquement par le commandant en chef [Vladimir Poutine] d’annuler tout assaut. Il n’y a pas d’assaut », a-t-il déclaré à la presse. Le porte-parole a soutenu que les forces armées russes assiégeaient le site et n’intervenaient que pour « enrayer très rapidement les tentatives » de combattants ukrainiens de rejoindre des « positions de tir », indique BFMTV.
La Russie interdit son territoire au Premier ministre japonais
Mercredi matin, la Russie a interdit l’accès à son territoire à plus de soixante responsables japonais, dont le Premier ministre, Fumio Kishia. Dans un communiqué du ministère des affaires étrangères russe, Moscou accuse le Japon d’avoir « lancé une campagne antirusse sans précédent », relate Le Monde.
Embargo sur le pétrole russe : la Hongrie regrette l’absence de « garantie » pour sa sécurité énergétique
Après la proposition de la Commission européenne d’un embargo sur le pétrole russe, la Hongrie regrette l’absence de « garantie » pour sa sécurité énergétique, indique Le Monde.
La Commission européenne propose un embargo sur le pétrole russe
Mercredi 4 mai, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a proposé un embargo progressif de l’UE sur le pétrole et les produits pétroliers achetés à la Russie, en guise de sanction face à l’invasion en Ukraine, selon BFMTV. « Nous renoncerons progressivement aux livraisons russes de pétrole brut dans les six mois et à celles de produits raffinés d’ici à la fin de l’année », a-t-elle détaillé devant les eurodéputés à Strasbourg.
156 rescapés de Marioupol sont arrivés à Zaporijia, selon Zelensky
Dans une allocution prononcée dans la nuit du 3 mai, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a promis de poursuivre ses efforts pour évacuer les habitants de Marioupol, indique BFMTV. « Nous continuerons à faire tout ce qui est en notre pouvoir pour faire sortir tous nos concitoyens de Marioupol, d’Azovstal », a-t-il déclaré avant d’ajouter que « diverses villes ukrainiennes sont une fois de plus devenues des cibles pour les missiles russes ». Volodymyr Zelensky a également annoncé que « 156 personnes sont arrivées à Zaporijjia » depuis Marioupol. « Des femmes et des enfants. Ils sont restés dans des bunkers pendant plus de deux mois », a-t-il ajouté.
La Russie va boycotter mercredi le Comité politique et de sécurité de l’Union européenne à l’ONU
La Russie boycottera ce mercredi une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU avec le Comité politique et de sécurité (COPS) de l’Union européenne, indique BFMTV. Un geste rare qui illustre la détérioration des relations entre Moscou et des partenaires aux Nations unies, selon des diplomates.
D’après un source diplomatique russe, la décision de Moscou est liée au conflit ukrainien. Un diplomate occidental a indiqué n’avoir pas souvenir d’un boycott de la Russie d’une réunion du Conseil de sécurité depuis l’invasion de l’Ukraine le 24 février, relate BFMTV.
Le Figaro
Discours de Maastricht: «Trente ans après, la prophétie de Philippe Seguin»
FIGAROVOX/TRIBUNE- Le 5 mai 1992, Phillipe Seguin prononçait à l'Assemblée nationale un discours pour s'opposer à la ratification des accords de Maastricht. Maxime Tandonnet rend hommage à cet homme politique qui prédit une montée des extrêmes en réaction au transfert du pouvoir politique.
Fin observateur de la vie politique française et contributeur régulier du FigaroVox, Maxime Tandonnet a notamment publié André Tardieu. L'incompris (Perrin, 2019).
Le discours de Philippe Séguin sur le traité de Maastricht (5 mai 1992), célèbre aujourd'hui ses 30 ans. Or, il est sidérant de constater à quel point l'actualité donne raison à un homme qui fut de toute évidence le dernier grand visionnaire de la politique française. Sa démarche fut souvent ringardisée, considérée comme l'avatar d'un souverainisme aigri et dépassé. Les commentateurs sont ainsi pour la plupart passés à côté de ce grand discours prophétique:
«Voilà trente-cinq ans que toute une oligarchie d'experts, de juges, de fonctionnaires, de gouvernants prend, au nom des peuples, sans en avoir reçu mandat des décisions dont une formidable conspiration du silence dissimule les enjeux et minimise les conséquences […] Craignons alors que, pour finir, les sentiments nationaux, à force d'être étouffés, ne s'exacerbent jusqu'à se muer en nationalismes et ne conduisent l'Europe, une fois encore, au bord de graves difficultés, car rien n'est plus dangereux qu'une nation trop longtemps frustrée de la souveraineté par laquelle s'exprime sa liberté, c'est-à-dire son droit imprescriptible à choisir son destin…Mais qu'on y prenne garde: c'est lorsque le sentiment national est bafoué que la voie s'ouvre aux dérives nationalistes et à tous les extrémismes!»
Que voulait-il dire ? Le traité de Maastricht était entièrement fondé sur une logique de transfert massif des compétences politiques nationales à l'Union européenne: la monnaie, la sécurité, l'immigration, les politiques sociales et économiques, environnementale, etc. Il consistait ainsi dans une dépossession progressive des autorités politiques nationales au profit des instances supranationales que sont la Commission, le Parlement européen, et surtout la Cour de Justice de l'Union européenne, juridiction suprême à laquelle revient la prérogative de délimiter le partage entre le champ de compétence national et européen, et qui arbitre généralement en faveur du second.
Cet extrémisme à visages multiples, annoncé par Philippe Séguin comme l'une des conséquences inévitables de l'affaiblissement des démocraties nationales, s'impose aujourd'hui comme le maître de la politique française.
La préoccupation de Philippe Séguin portait avant tout sur le danger démocratique de ce processus. La démocratie se définit comme le pouvoir du peuple. Or, s'il existe une civilisation européenne riche de sa diversité, il est impossible de parler aujourd'hui d'un «peuple européen» ou d'une «nation européenne». Dès lors, le transfert à l'Union européenne de compétences qui incombaient jusqu'alors aux parlements nationaux élus au suffrage universel ne peut qu'aboutir à l'émergence d'un monstre bureaucratique privant les peuples européens de leur souveraineté. Et ce sentiment de dépossession, favorisant les frustrations nationales, ne pouvait dès lors déboucher que sur une flambée des extrémismes, c'est-à-dire l'exacerbation des passions comme résultat de l'impuissance.
Or, cet extrémisme à visages multiples, annoncé par Philippe Séguin comme l'une des conséquences inévitables de l'affaiblissement des démocraties nationales, s'impose aujourd'hui comme le maître de la politique française. L'extrémisme peut se définir comme la démagogie exacerbée, le déni de la réalité et la fuite dans les chimères ou la manipulation des émotions. Ce n'est donc pas un hasard si les partis de gouvernement de ces dernières décennies, notamment LR et le parti socialiste, sont en train de faire naufrage. Eux qui se sont partagé le pouvoir depuis trente ans ont échoué à répondre aux attentes des Français et n'ont cessé de décevoir. Mais que pouvaient-ils faire – par exemple dans la lutte contre le chômage ou la maîtrise des frontières – en l'absence des leviers de décision, progressivement annihilés par les conséquences du traité de Maastricht?
Le naufrage de la politique dans l'exubérance narcissique, le coup de communication et les provocations de toutes sortes – faute de pouvoir traiter les problèmes de fond – est aussi une forme d'extrémisme qui nourrit les deux autres.
Aujourd'hui l'extrémisme triomphe, sous toutes ses formes. Il est à gauche, marqué par le ralliement de l'ensemble des forces dites de «progrès» au courant de la France Insoumise. La gauche dite de gouvernement, qui prônait un compromis entre le «changement» et la réalité (économique, financière), incarnée par des personnalités comme Michel Rocard est en miettes. La politique de la «table rase» à laquelle en ce moment se convertissent les partis de gauche, est fondée sur un discours radical: un multiculturalisme forcené, un wokisme et écologisme à outrance. Mais cette chute de la gauche dans l'extrémisme a son pendant sur l'autre rive avec le triomphe du lepénisme, devenu de loin la première force «de droite». Or, qu'est-ce que le lepénisme sinon un naufrage accéléré dans les slogans mensongers et démagogiques à l'image du retour de la retraite à 60 ans ou de l'emblématique «interdiction du voile dans l'espace public» évidemment inconcevable en pratique.
Mais sous une autre forme l'extrémisme se retrouve dans la pratique du pouvoir. N'est-ce pas l'actuel chef de l'État réélu qui a qualifié son projet «d'extrême centre». Et si l'extrême centre relevait de la même essence que l'extrême gauche ou l'extrême droite ? La France connaît un vertigineux déclin sur tous les plans, qui ne date évidemment pas du seul précédent quinquennat: effondrement du niveau scolaire, déficit commercial record, explosion des déficits et de la dette publique, hausse dramatique de la pauvreté, catastrophe sanitaire, saccage des libertés, montée continue de la violence et la délinquance, perte de la maîtrise des frontières et corruption… Le naufrage de la politique dans l'exubérance narcissique, le coup de communication et les provocations de toutes sortes – faute de pouvoir traiter les problèmes de fond – est aussi une forme d'extrémisme qui nourrit les deux autres... Aujourd'hui, la France, privée des leviers démocratiques de l'action politique et réduite à l'impuissance, désespère de n'avoir pas écouté Philippe Séguin quand il en était encore temps.
PODCAST - En politique comme dans la vie, dire est-ce faire ? Le Moment Philo, par Aziliz Le Corre
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Jean-Louis Bourlanges: «La capitulation des gauches devant Mélenchon est une bérézina idéologique»
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Le Monde
A l’agenda du jeudi 5 mai
Live animé par Jérémie Lamothe, Brice Laemle, Marie Pouzadoux et Julien Lemaignen
Un direct quotidien. A l’occasion des élections législatives, Le Monde tient un direct quotidien pour vous informer sur la campagne et ses nombreux rebondissements, avec le suivi des déplacements et des prises de parole des candidats, l’analyse de leurs propositions, des tchats avec des journalistes du Monde et des spécialistes…
Vote. Le Parti socialiste (PS) soumet à son conseil national l’accord noué avec La France insoumise (LFI) pour les législatives. Le vote de ce texte, à partir de 19 heures, par le parlement du parti est organisé en visioconférence et au siège, à Ivry-sur-Seine.
Dans le poste. Le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, est l’invité de BFM-TV et de RMC à partir de 8 h 30. Le député Alexis Corbière (LFI) sera sur CNews à 8 h 15. Le président des Républicains, Christian Jacob, est l’invité de France Inter à partir de 8 h 20.
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Droit à l’avortement : tout comprendre au projet de jugement de la Cour suprême des États-Unis
Est-ce que l’on peut dire que ce projet de jugement de la Cour suprême supprime le droit à l’avortement ?
Non. Ce projet d’arrêt ne déclare pas l’avortement contraire à la Constitution, comme le fit par exemple la Cour constitutionnelle polonaise en 2020 à propos de l’avortement eugénique : il rend au peuple et à ses représentants le pouvoir de trancher cette question, comme c’était le cas avant l’arrêt Roe v. Wade de 1973. Avec une telle décision, les États fédérés américains n’ont plus l’obligation de légaliser l’avortement, mais ils n’ont pas davantage l’obligation de l’abroger. En pratique, d’assez nombreux États devraient soumettre l’avortement à des conditions plus strictes, notamment de délai, car l’avortement est aujourd’hui un droit jusqu’au seuil de viabilité du fœtus, c’est-à-dire environ 24 semaines. 26 des 50 États fédérés sont intervenus dans l’affaire pour demander à la Cour de renverser les anciens arrêts Roe de 1973 et Planned parenthood v.Casey de 1992, qui avaient créé un droit constitutionnel à l’avortement, et de renvoyer cette question à leur niveau de compétence.
Comment les juges sont-ils arrivés à ce projet de décision ?
Le projet d’arrêt — d’une grande rigueur intellectuelle — analyse au scalpel les anciens arrêts Roe et Casey. C’est une analyse sans concession, de 99 pages, qui expose les erreurs factuelles et juridiques de ces jugements et qui, plus encore, dénonce « l’abus de l’autorité judiciaire » par lequel les juges ont « court-circuité le processus démocratique » en imposant à tous leurs propres idées.
Le texte rappelle que la Cour doit faire preuve de retenue judiciaire : son rôle est d’appliquer la Constitution et non de créer de nouveaux droits et obligations qu’elle ne contient pas. C’est une exigence élémentaire de la séparation des pouvoirs : le juge ne doit pas prendre la place du législateur.
Quant aux erreurs factuelles et juridiques des précédents Roe et Casey, le projet d’arrêt en expose toute une série, mais la plus importante vise la notion de vie privée (privacy) et d’autonomie personnelle qui, selon le texte, ne peuvent pas justifier l’avortement, car cette pratique met en cause la vie d’un être humain, d’un tiers.
Ce faisant, le projet d’arrêt porte un coup à un symbole de la révolution individualiste occidentale : l’affirmation dans l’affaire Casey selon laquelle « au cœur de la liberté se trouve le droit de définir sa propre conception de l’existence, du sens de la vie, de l’univers et du mystère de la vie humaine ». C’est cette affirmation — vague et générale — qui servit de justification pseudo-juridique à l’affirmation d’un droit à l’avortement, et d’autres « nouveaux droits ».
À cette affirmation, le projet d’arrêt répond par un rappel lucide de la réalité : « Si les individus sont certainement libres de penser et de dire ce qu’ils veulent sur “l’existence”, “le sens”, “l’univers” et “le mystère de la vie humaine”, ils ne sont pas toujours libres d’agir en fonction de ces pensées. La permission d’agir sur la base de telles croyances peut correspondre à l’une des nombreuses acceptions de la “liberté”, mais ce n’est certainement pas une “liberté ordonnée”. » En d’autres termes : les croyances et désirs individuels ne créent pas de droits. La référence fréquente à la notion constitutionnelle de « liberté ordonnée » exprime une position philosophique fondamentale selon laquelle ce n’est pas la liberté, ou la « licence » de faire n’importe quoi qui est protégée par la Constitution, mais seulement celle qui est ordonnée au bien.
Autre élément significatif : les juges ont estimé que l’Etat du Mississipi, à propos duquel il était saisi, peut se prévaloir de nombreux « intérêts légitimes » pour ramener le délai légal de l’avortement sur demande à 15 semaines. Parmi ces « intérêts légitimes », le texte cite « le respect et la préservation de la vie prénatale à tous les stades de développement ; la protection de la santé et de la sécurité de la mère ; l’élimination des procédures médicales particulièrement horribles ou barbares ; la préservation de l’intégrité de la profession médicale ; l’atténuation de la douleur fœtale ; et la prévention de la discrimination fondée sur la race, le sexe ou le handicap ». Les juges ont particulièrement insisté sur le caractère « barbare » de l’avortement tardif.
Au terme de cette analyse, les anciens arrêts Roe et Casey sont littéralement détruits.
Quelles seront les suites de ce projet d’arrêt, s’il est confirmé ?
Tout d’abord, la loi du Mississipi, à l’origine de cette affaire, serait déclarée conforme à la Constitution. Cela ne devrait choquer personne en France puisque le Parlement vient d’y étendre de 12 à 14 semaines le délai légal de l’avortement sur demande.
Cet arrêt devrait aussi provoquer la validation d’une série de lois réduisant l’accès à l’avortement et actuellement contestées en justice. Il s’agit par exemple de lois interdisant l’avortement sélectif selon le sexe, la race ou le handicap de l’enfant.
Ensuite, l’administration Biden va s’emparer de ce sujet pour remobiliser ses troupes, et essayer de contourner la Cour suprême en imposant l’avortement aux États fédérés, cette fois par un vote du Congrès. La publication frauduleuse de ce projet d’arrêt est probablement une initiative désespérée pour influencer les juges en causant un scandale mondial. Mais les juges ont déjà répondu par avance à ces pressions en déclarant qu’ils ne se prononcent pas en fonction des réactions de l’opinion publique, mais seulement du texte de la Constitution, de l’histoire constitutionnelle et des précédents juridiques.
Enfin, si la teneur de ce projet d’arrêt était effectivement confirmée, le débat politique sur l’avortement serait réouvert dans chacun des États américains ; le verrou des arrêts Roe et Casey ayant sauté, rendant le pouvoir aux législateurs, la grande bataille de l’avortement ne ferait alors que commencer.
Par ce projet de jugement, les États-Unis prennent-ils une direction complètement isolée en Occident ?
Non, au contraire, et cela démontre le caractère excessif des critiques qui lui sont portées. En effet, tout comme ce projet d’arrêt, la Cour européenne des droits de l’homme a constamment affirmé que le droit au respect de la vie privée et de l’autonomie personnelle ne confère pas un droit à l’avortement, et que les États peuvent réglementer l’avortement, dans un sens ou dans l’autre, en fonction notamment de leurs différences culturelles. La Cour Suprême et la CEDH se retrouveraient ainsi sur une position commune.
Grégor Puppinck a notamment dirigé l’ouvrage collectif « Droit et prévention de l’avortement en Europe » (Les études hospitalières, 2016).
France24 - Monde
Nouveaux sous-variants d'Omicron : une "nouvelle vague en Europe au début de l’été" ?
Publié le : 05/05/2022 - 17:15
Jean-Luc MOUNIER
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L’Afrique du Sud connaît actuellement une nouvelle vague de contaminations au Covid-19. Deux nouveaux sous-variants Omicron, les BA.4 et BA.5, en sont la cause, et "semblent plus transmissibles" que ceux que l’on connaît actuellement, explique l’épidémiologiste Antoine Flahault. Entretien.
L'Afrique australe redevient le centre des attentions scientifiques en matière de Covid-19. En novembre dernier, Omicron y avait été détecté pour la première fois avant de se diffuser dans le monde entier. Cette fois, ce sont deux nouveaux sous-lignages de ce même variant qui entraînent le début d'une nouvelle vague épidémique en Afrique du Sud, selon l'avertissement lancé fin avril par le Centre pour l'innovation et la réponse aux épidémies.
"Les scientifiques sud-africains (...) ont maintenant signalé deux autres sous-variants d'Omicron, BA.4 et BA.5, comme étant à l'origine d'un pic de cas en Afrique du Sud", a déclaré mercredi 4 mai le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus.
Parallèlement, les indicateurs sanitaires s'améliorent en Europe et dans l'Hexagone : selon les chiffres de Santé publique France, 47 925 personnes ont été testées positives mercredi (-29,2 % sur une semaine), 6 767 personnes hospitalisées et 723 admises en soins critiques sur sept jours (-24 % et -24,1 % sur une semaine), ou encore 693 personnes décédées sur sept jours (-15,7 % sur une semaine).
L'agence nationale de santé publique précise aussi, dans son dernier point hebdomadaire, que 99 % des tests séquencés en France sont le fait du sous-variant Omicron BA.2 – qui domine les autres depuis des semaines. Mais, nouveauté, un cas de BA.4 et deux cas de BA.5 ont été identifiés fin avril dans l'Hexagone. Et comme ces sous-variants "semblent plus transmissibles que les précédents", selon l'épidémiologiste Antoine Flahault, le risque pour l'Europe de connaître une nouvelle vague épidémique "au début de l'été" existe.
France 24 : Pourquoi l'Afrique du Sud connaît-elle actuellement une nouvelle vague épidémique ?
Antoine Flahault : L'Afrique du Sud voit émerger deux nouveaux sous-variants d'Omicron BA.4 et BA.5 qui semblent plus transmissibles que les précédents. Ces derniers causent une nouvelle vague de contaminations mais on n'en connaît pas l'ampleur attendue, ni l'impact sur les formes graves (les hospitalisations et les décès, NLDR). Jusqu'à présent, les autorités sud-africaines ne constatent pas de recrudescence importante de la sévérité de ces nouveaux variants.
Que sait-on actuellement des nouveaux sous-variants BA.4 et BA.5 ?
Les sous-variants d'Omicron se développent à une vitesse inégalée jusqu'à présent. Il y en a plusieurs qui justifient un intérêt particulier de la communauté scientifique internationale : BA.2.12.1 – qui circule activement aux États-Unis – et les sous-variants BA.4 et BA.5, encore mal connus.
Habituellement, ces sous-variants se propagent auprès des segments jeunes, actifs et mobiles de la communauté, et donc pas auprès de ceux que l'on s'attend à voir arriver à l'hôpital. Il est donc difficile d'évaluer précisément la virulence de ces nouveaux sous-variants à ce stade, c'est-à-dire le pourcentage de formes graves qu'ils provoquent. On sait qu'ils sont plus transmissibles (que les autres variants, NDLR) puisqu'ils s'imposent respectivement aux États-Unis et en Afrique du Sud.
Sur le plan virologique, deux mutations affectant les sous-variants BA.4 et BA.5 laissent présager un accroissement de leur transmissibilité et un échappement immunitaire. Tout cela ressemble aux conditions d'émergence que nous avons connues avec BA.1 et BA.2 (dominants ces derniers mois en Europe, NDLR).
BA.4 et BA.5 – dont plusieurs cas ont été détectés en Europe – peuvent-ils supplanter à moyen terme les actuels sous-variants dominants ?
S'il est prématuré de faire des prévisions même à quelques semaines, on peut reprendre l'historique de la propagation de BA.1 et BA.2 : ils avaient aussi été identifiés initialement en Afrique australe, et il n'y avait eu qu'un mois et demi entre le pic de la vague Omicron en Afrique du Sud (le 15 décembre) et celui observé en France (fin janvier pour BA.1).
On peut donc penser que si BA.4 et BA.5 devaient se propager en Europe et suivre le même chemin que leurs prédécesseurs, alors une nouvelle vague pourrait survenir en Europe de l'Ouest entre la mi-juin et le début de l'été. J'insiste : cette vague de contaminations ne sera pas forcément associée à une augmentation notable des hospitalisations et des décès, mais on doit suivre de très près l'évolution sud-africaine actuelle et se préparer.
Qu'est-ce que cette situation dit de l'évolution de l'épidémie de Covid-19 dans le monde ?
Depuis le début, cette pandémie est imprévisible. À la fin de chaque vague ou presque, les politiques et de nombreux experts prédisent la fin de la pandémie. Il est clair que nous avons réussi pour le moment, en Europe, à contenir dans une certaine mesure l'impact de la pandémie depuis que nous avons des vaccins et des traitements disponibles. Nous avons réussi en particulier à éviter de nouveaux confinements et de nouveaux couvre-feux lors des dernières vagues pandémiques.
Mais nous n'avons pas encore réussi à éviter une forte mortalité liée au Covid-19 : en France, il y a eu 65 000 décès rapportés en 2020, 60 000 en 2021 et encore 22 000 durant les quatre premiers mois de 2022, soit un rythme assez comparable depuis le début de la pandémie. C'est en raison de la très forte transmissibilité des variants Delta puis Omicron que l'on a déploré des chiffres de mortalité si élevés ces derniers mois, en nombre absolu. Mais là où la couverture vaccinale des personnes âgées et vulnérables était imparfaite comme à Hong Kong, Omicron y a fait des dégâts considérables, tant en termes d'engorgement hospitalier que de décès.
Face à l'éventuelle nouvelle vague, deux enjeux sont à relever : le premier est de maintenir a minima cette "paix armée" qui permet aux personnes correctement immunisées d'éviter au maximum les formes sévères de Covid-19 et aux personnes vulnérables de bénéficier des traitements efficaces disponibles. Le deuxième, à plus long terme, est de s'attaquer aux mécanismes même de la transmission de ce virus respiratoire. On sait qu'il se transmet essentiellement par voie aérosol dans les lieux clos et mal ventilés, il conviendrait donc d'améliorer la qualité de l'air intérieur de tous les espaces fermés recevant du public : les habitations, les transports publics, les bars, restaurants et clubs, les écoles, les universités et les bureaux partagés.
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Covid-19 : Pékin renforce ses mesures sanitaires face au variant Omicron
Covid-19 : la Corée du Sud lève les restrictions sanitaires, sauf le masque en intérieur
Covid-19 : la deuxième dose de rappel du vaccin ouverte aux 60 ans et plus en France
L'Humanité
Crise
BilletMaurice UlrichIl avait parlé le premier des « deux gauches irréconciliables ». La vraie, réaliste, était celle du Parti socialiste, dit de gouvernement, dont il était le premier ministre. Manuel Valls vient d’obtenir l’investiture convoitée de la République en marche. Il va être candidat des Français de l’étranger, au Portugal et en Espagne. On a dû lui suggérer d’aller voir ailleurs s’il y était. Manuel Valls ou comment s’en débarrasser… Quel parcours. En somme, c’est lui qui n’était plus conciliable avec la gauche. Il faut dire qu’elle fait peur. Christian Jacob, pour « les Républicains », en était tout retourné, ce jeudi matin, sur France Inter. Pour le Figaro, la Nouvelle Union populaire, c’est « le soleil bolivarien sur une piscine municipale envahie de burkinis ». Son programme, annonce un économiste, est « une forme de soviétisation du système », le Smic à 1 400 euros va « pénaliser les travailleurs les moins qualifiés »… Franz-Olivier Giesbert, dans le Point, est entré en crise aiguë : « La haine est en marche et rien ne semble pouvoir l’arrêter. » La connerie aussi.
Législatives 2022manuel vallsle billet de Maurice Ulrich Le Figaro
Anthony Bourbon, entrepreneur révolutionnaire
Marc LandréPORTRAIT - Le fondateur et CEO de Feed., patron en vue de la «foodtech», a un parcours typique. Parti de rien et très populaire sur les réseaux sociaux, sa vie - qu’il raconte dans un livre qui vient de sortir -, fera peut-être même l’objet d’une série télé.
Tous ceux qui l’ont vu sur M6 dans la saison 2 de «Qui veut être mon associé?»l’ont jugé arrogant et obsédé par l’argent. Un jeune con prétentieux que les réseaux sociaux ont immédiatement crucifié. Pourtant… «Il est plus doux, plus posé et plus humain que le guerrier qu’on a vu à la télé», jure Brunella Emmanuelli, la fondatrice d’On remplit le frigo, association qui vient en aide aux étudiants qui ont du mal à se nourrir, et à qui il a ouvert son réseau.
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«Il mérite plus que son image», abonde Abed Tahri, le patron de Pap et Pille, start-up qui commercialise des billes de biscuits qu’il a financée et relancée. «Il n’a rien du capitaliste froid qu’il donne l’impression d’être. Il est juste guidé par sa foi de changer le monde qui renvoie de lui l’image d’un mec sans cœur», confirme son amie Carole Juge-Llewellyn, la présidente de Joone, qui produit des couches et produits bio pour bébé.
100 millions d’euros de fortune
Lui, c’est Anthony Bourbon, fondateur et CEO de Feed., qui propose sous forme de barres chocolatées, boissons énergisantes et autres compléments alimentaires des repas équilibrés (apport en nutriments essentiels) à prix modestes et fabriqués à partir d’éléments naturels. La cible de ce patron en vue de la foodtech? Des urbains actifs qui ont peu de temps pour manger, des geeks, des sportifs, des étudiants qui privilégient l’efficacité au plaisir de manger. «Je veux libérer le consommateur des contraintes de préparation ou du repas lui-même», assume cet amateur de Rachmaninov et de Booba connu pour son franc-parler et son sourire Pepsodent.
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Et ça marche! En six ans, Feed. s’est fait une place au pays de la gastronomie. La jeune pousse, qui a levé 35 millions d’euros en 2018, possède 4000 points de vente dans 15 pays, vend 1 million de produits par mois et touche 10 millions de personnes en «reach» (via la pub, les réseaux sociaux ou la télé) par semaine. Quant à la fortune de ce fan de sport de combat ultra-violent qui vise le milliard d’euros à 40 ans, elle est estimée à 100 millions…
Une soif de «vengeance sociale»
Rien pourtant ne prédestinait cet entrepreneur clivant à publier, à 33 ans, son autobiographie, Forcez votre destin, aux Éditions Michel Lafon. Fils d’une mère au foyer dépressive et d’un père contrôleur à la SNCF violent, Anthony Bourbon n’a pas eu une enfance heureuse. «Chez moi, c’était 1984 de George Orwell, se rappelle ce Bordelais d’origine très modeste. On vivait en vase clos, les volets fermés, sans jamais voir personne. On mangeait devant les infos de 20 heures et on se barricadait dans la salle de bains quand les coups commençaient à pleuvoir.»
À 16 ans, ce beau gosse au teint toujours hâlé rompt avec sa famille (il n’a jamais revu ses parents, qui ont fini par divorcer) et se retrouve SDF. Avec 500 euros en poche. Pendant six mois, il squatte chez des potes, dort dans des bus, à la rue et devient «expert en galères». Comme il a le sens des affaires, il multiplie les combines «à la limite de la légalité» pour gagner sa vie… Avec sa détermination et sa résilience hors du commun, il s’en sort et finit par démontrer qu’on peut devenir quelqu’un en venant de nulle part et s’extraire de son milieu à force de travail et de sacrifices…
Il est très dur au quotidien, exigeant avec lui-même et les autres. Il est rongé par l’injustice d’avoir réussi. Il culpabilise d’être là où il est et veut aider ceux qui n’ont rien
De ce passé, Anthony Bourbon a gardé une soif de «vengeance sociale» qui guide chacun de ses actes. «Il est très dur au quotidien, exigeant avec lui-même et les autres. Il est rongé par l’injustice d’avoir réussi. Il culpabilise d’être là où il est et veut aider ceux qui n’ont rien», analyse Mélanie Der, son bras droit chez Feed., la femme qui l’a sauvé et a partagé sa vie pendant huit ans. «Il ne vous aide pas à vous relever, mais accompagne ceux qui se bagarrent pour s’en sortir», abonde Samuel Guez, le fondateur de My Jolie Candle, marque de bougie dans laquelle il a investi.
«Il s’est forgé tout seul et ne s’intéresse qu’aux sans-grade qui ont une histoire», rapporte son ami Guy Stéphan, l’entraîneur adjoint de l’équipe de France de foot. Aux outsiders, «pas les fils à papa de 30 ans qui héritent ou ont une école de commerce», à qui il consacre son temps et sa fortune en investissant dans leur start-up.
Un robot, tendance militaire obsessionnel
Pour cette icône de la «smartfood» adrénergique (qui stimule de l’adrénaline, NDLR) qui se bourre de médicament pour calmer son hypersensibilité, l’argent n’est pas une finalité, mais un moyen de changer le cours de l’histoire et «lever une armée». Feed. et Feed.back, le fonds de dotation qu’il a créé pour aider ceux qui sont mal nés, sont à ses yeux des armes de destruction massive pour «libérer le peuple opprimé». Rien que ça!
«On se croit vivant dans un monde réel alors que nous sommes des enveloppes corporelles asservies par une illusion», se plaît à répéter cet agnostique qui se fout de la mort, stigmatisant «la bulle artificielle» à la Matrix dans laquelle on vit.
Il est sans limite et aime se brûler les ailes, se mettre en danger. Il a une vision sacrificielle de la réussite
Et rien ne doit le détourner de sa «mission», pas même le confort (il vit dans un 50m² spartiate depuis dix ans) qu’il assimile à «un piège mortel». Ce gourou des temps modernes, très suivi sur les réseaux sociaux, dirige sa boîte de chez lui en visio, travaille tout le temps, ne fait jamais la fête, ne mange que de Feed. et des plats qu’il se fait livrer une fois par semaine, ne boit que de l’eau citronnée, s’intéresse aux technos d’avenir (blockchain, NFT…), porte des tee-shirts blancs et des sweat-shirts impersonnels…
Un robot sans empathie, tendance militaire obsessionnel, qui n’a besoin de personne au quotidien! «Il est sans limite et aime se brûler les ailes, se mettre en danger. Il a une vision sacrificielle de la réussite», confirme Mélanie Der.
«Faire la révolution»
«Anthony est à l’image de l’alcool du même nom: corsé, puissant, qui booste à chaque gorgée et se bonifiera avec l’âge!», analyse Jean-Pierre Nadir, le fondateur de faimoove.fr avec lequel il a ferraillé comme investisseur dans «Qui veut être mon associé?» et qu’il va retrouver dans une saison 3.
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Qu’il surjoue ou non son côté extrémiste, Anthony Bourbon est incontestablement à part dans l’univers des entrepreneurs impactants. Au point d’intéresser, de son vivant et au faîte de sa gloire, des producteurs qui pourraient faire de sa vie une série télé. L’occasion, pour lui, de décupler la diffusion de son message et recruter encore plus de soldats pour «faire la révolution»…
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«Forcez votre destin», Anthony Bourbon. Éditions Michel Lafon.
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Live animé par Sandra Favier et Pierre Bouvier
- A Marioupol, le ministère de la défense russe a annoncé un cessez-le-feu dans l’usine Azovstal : « Les forces armées vont ouvrir un couloir humanitaire de 8 heures à 18 heures de Moscou [de 7 heures à 17 heures, heure française] les 5, 6 et 7 mai à partir du site de l’usine métallurgique Azovstal pour évacuer des civils. Sur cette période, les forces armées russes et les unités de la “république populaire de Donetsk” [unilatéralement proclamée par les séparatistes prorusses] vont cesser le feu et les hostilités unilatéralement », a poursuivi le ministère dans un communiqué. Hier, mercredi 4 mai, 344 personnes, principalement des femmes et des enfants, ont été évacuées à Marioupol a annoncé le président, Volodymyr Zelensky. Encore plusieurs centaines de militaires et civils sont toujours dans les souterrains du site.
- Plus de 600 morts dans le théâtre de Marioupol, le 16 mars. Une enquête de l’agence Associated Press conclut que le bilan de la frappe aérienne s’élève à 600 morts, soit le double de ce qui avait été estimé. C’est l’attaque la plus meurtrière depuis le début du conflit. De nombreux survivants pensent qu’environ 1 000 personnes se trouvaient à l’intérieur du bâtiment lors du raid aérien et que seules 200 personnes, au maximum, en seraient sorties.
- Les services de renseignement américains auraient aidé à éliminer des généraux russes. Des sources officielles américaines, relayées par le New York Times, font savoir que les services de renseignement ont intercepté des communications qui ont permis de mener des frappes d’artillerie sur de hauts officiers. L’armée de Volodymyr Zelensky serait parvenue à tuer douze généraux, un chiffre transmis par des officiels ukrainiens. L’aide à la localisation et à l’identification des ennemis est l’une des aides que l’administration Biden fournie à Kiev.
- La Russie simule des tirs de missiles à capacité nucléaire. Le ministère de la défense russe a affirmé, mercredi soir, que son armée avait simulé des tirs de missiles à capacité nucléaire dans l’enclave russe de Kaliningrad, située entre la Pologne et la Lituanie, deux pays membres de l’UE. Les unités de combat se sont également exercées à des « opérations dans des conditions de radiation et de contamination chimique ». La Russie a placé ses forces nucléaires en état d’alerte le 24 février, peu après l’envoi de troupes en Ukraine.
- L’Union européenne peine à mettre en place un embargo sur le pétrole russe. Le sixième paquet de sanctions contre Moscou, qui doit être adopté à l’unanimité par les Vingt-Sept, a été présenté mercredi à Strasbourg par la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen. Aucun accord n’a été trouvé pour le moment.
- D’est en ouest, la Russie a bombardé l’Ukraine ce mercredi. « Afin de détruire les infrastructures de transport de l’Ukraine, l’ennemi a tiré des missiles sur des installations dans les régions de Dnipropetrovsk, Kirovograd, Lviv, Vinnytsia, Kiev, de la Transcarpatie, d’Odessa et de Donetsk », a déclaré l’état-major de l’armée ukrainienne dans la matinée.
Lire tous nos articles, analyses et reportages sur la guerre en Ukraine
Décryptage. Guerre en Ukraine : l’Union européenne peine à mettre en place un embargo sur le pétrole russe
Analyse. Comment les hommes du président Biden se sont emparés de la cause ukrainienne
Tribune. Alexandre Rodnianski : « La paix stable en Europe ne pourra pas survenir tant que la Russie n’aura pas parcouru le chemin du repentir »
Récit. Guerre en Ukraine : les enterrés d’Azovstal, survivants de l’enfer
Décryptage. A la Cité internationale universitaire de Paris, une maison en NFT pour les réfugiés ukrainiens
Récit. 1918-1920 : la République populaire d’Ukraine ou l’histoire d’un effacement
Appel à témoignages. Marioupol : vous avez connu ou visité la ville avant la guerre en Ukraine ? Racontez-nous
Critique. « Nations désunies ? » retrace l’histoire mouvementée du multilatéralisme
Retrouvez notre live d’hier sur ce lien.
France24 - Monde
Israël : attaque mortelle à Elad lors du 74e anniversaire de l'État hébreu
Publié le : 05/05/2022 - 21:47
FRANCE 24
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Au moins trois personnes ont été tuées jeudi lors d'une attaque à Elad, ville du centre d'Israël, selon la Magen David Adom, l'équivalent israélien de la Croix-Rouge. Cette attaque, la sixième depuis le 22 mars, a eu lieu le jour de l'anniversaire de l'indépendance de l'État hébreu.
Au moins trois personnes ont été tuées le soir du jeudi 5 mai lors d'une attaque à Elad, dans le centre d'Israël, dernière attaque en date visant l'État hébreu qui célèbre le 74e anniversaire de sa création selon le calendrier hébraïque.
Selon la Magen David Adom, l'équivalent israélien de la Croix-Rouge, quatre autres personnes ont été blessées, dont deux grièvement, dans cette attaque.
"La scène de l'attaque était complexe", selon le secouriste israélien Alon Rizkan, de la MDA, qui dit avoir vu un homme âgé de 40 ans mort près d'un rond-point, puis un autre homme inconscient dans un parc adjacent, dont le décès a finalement été prononcé, et un autre à ses côtés qui a succombé à ses blessures.
Dans un communiqué, la police n'a donné aucune précision sur l'identité des assaillants et les circonstances de l'attaque. La police israélienne mène une chasse à l'homme. "Nous recherchons un ou deux terroristes", a déclaré à Elad, Avi Bitton, chef de la police dans le centre d'Israël.
S'exprimant sur la chaîne de télévision Channel 12, le maire de la ville a demandé à la population de se confiner pendant l'opération des forces de sécurité.
Le ministre de la Défense, Benny Gantz, a annoncé un bouclage, jusqu'à dimanche, de la bande de Gaza et de la Cisjordanie occupée afin "d'éviter la fuite de terroristes" vers ce territoire palestinien.
Accrochages fin avril sur l'esplanade des Mosquées
Le Hamas et le Jihad islamique palestiniens ont "célébré" une attaque "héroïque", la qualifiant de "réaction" aux tensions à Jérusalem.
"Cette opération témoigne de la colère de notre peuple face aux attaques de l'occupation contre les lieux saints", a déclaré à propos de l'attaque d'Elad, le porte-parole du Hamas Hazem Qassem.
"La prise d'assaut de la mosquée Al-Aqsa ne peut rester impunie", a ajouté ce responsable du mouvement islamiste qui contrôle la bande de Gaza, enclave palestinienne de 2,3 millions d'habitants sous blocus israélien.
"La profanation par les forces d'occupation (nom donné à la police et l'armée israélienne par des Palestiniens) et des gangs de colons à Al-Aqsa a franchi toutes les lignes rouges", a renchéri Muhammad Hamid Abu Al-Hassan, du bureau politique du Jihad islamique.
Plus tôt jeudi, de nouveaux accrochages ont éclaté entre policiers israéliens et des Palestiniens sur l'esplanade des Mosquées de Jérusalem, où des fidèles juifs ont recommencé à se rendre en nombre malgré les craintes d'une nouvelle escalade de violence.
Dix-huit morts depuis le 22 mars
L'attaque survenue jeudi soir est la sixième attaque anti-israélienne depuis le 22 mars dernier. Ces attaques, dont certaines ont été perpétrées par des Arabes israéliens et d'autres par des Palestiniens, ont fait 18 morts au total en incluant ceux de jeudi soir à Elad.
Dans la foulée des premières attaques, les forces israéliennes ont mené une série d'opérations en Cisjordanie occupée. Au total, au moins 26 Palestiniens, dont des assaillants, ont été tués.
Dans ce contexte, des heurts entre policiers israéliens et des Palestiniens ont fait, depuis mi-avril près de 300 blessés palestiniens sur et autour de l'esplanade des Mosquées à Jérusalem-Est, secteur palestinien de la Ville sainte occupé et annexé par Israël.
Avec AFP et Reuters
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Israël "ne changera pas" le statu quo sur l'esplanade des Mosquées de Jérusalem
À Jérusalem, nouvelles tensions sur l'esplanade des Mosquées
Jérusalem : une quarantaine de blessés après des accrochages sur l'esplanade des Mosquées
Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : au moins 10 morts et de nombreux blessés après une frappe contre une usine dans l’est
Joe Biden veut que « les Ukrainiens aient les armes nécessaires pour se défendre »
Le président américain a prononcé un discours ce mardi 3 mai depuis la ville de Troy en Alabama. Il a évoqué les livraisons d’armes occidentales à l’Ukraine. Alors que Vladimir Poutine a demandé à Emmanuel Macron à ce que l’Occident cesse de fournir des armes, Joe Biden ne l’entend pas de cette oreille. Le président américain veut au contraire que « les Ukrainiens aient les armes nécessaires pour se défendre » contre l’offensive russe. « Nos armes sauvent des vies en Europe », a-t-il estimé, comme le relaie BFM TV. Il a même indiqué que « l’Ukraine tourne en dérision » les troupes russes. « Une des principales raisons pour lesquelles les Ukrainiens peuvent prendre les armes et se battre, c’est parce que les États-Unis et ses alliés les soutiennent. »
Une dizaine de morts dans une frappe contre une usine de l’est de l’Ukraine
Selon le gouverneur de la région de Donetsk, au moins dix personnes sont décédées et une quinzaine ont été blessées après une frappe contre une usine située dans l’est de l’Ukraine, rapporte BFM TV. « Au moins dix morts, 15 blessés : les conséquences du bombardement de l’usine de coke d’Avdiïvka par l’occupant russe », a confirmé le gouverneur. Mais il a prévenu que le nombre de victimes pourrait « probablement être plus élevé ». Les victimes seraient des « travailleurs (qui) venaient de terminer leur (journée) et attendaient le bus à l’arrêt ».
Macron demande à la Russie de permettre les évacuations de l’usine d’Azovstal
Lors de leur échange téléphonique de plus de deux heures, Emmanuel Macron a demandé à Vladimir Poutine de permettre la « poursuite des évacuations de l’usine d’Azovstal entamées ces derniers jours », rapporte un communiqué de l’Élysée. Et ce, « en coordination avec les acteurs humanitaires et en laissant le choix aux évacués de leur destination, conformément au droit international humanitaire. » Le chef de l’État français a encore une fois réclamé à son homologue de mettre « un terme à cette agression dévastatrice ».
Des rescapés de l’usine d’Azovstal arrivés à Zaporijia
À la suite d’une évacuation de l’usine métallurgique d’Azovstal, de premiers rescapés sont arrivés à Zaporijia ce mardi. Dès leur arrivée en bus, ils ont été pris en charge par la Croix-Rouge, relate BFM TV. L’ONU a parlé d’une évacuation « réussie » de 101 civils. Ils étaient bloqués depuis plusieurs semaines sur le domaine de l’usine d’Azovstal, située dans la ville assiégée de Marioupol.
Poutine aurait demandé à Macron d’arrêter les livraisons d’armes à l’Ukraine
Lors de leur échange téléphonique de plus de deux heures, ce mardi 3 mai, Vladimir Poutine aurait demandé à son homologue français, Emmanuel Macron, d’arrêter de livrer des armes occidentales à l’Ukraine, relaie BFM TV. Le Kremlin a confirmé l’information. Le dirigeant russe aurait également accusé l’Ukraine de ne pas être « sérieuse » dans les négociations avec la Russie.
L’armée russe lance une offensive contre l’usine d’Azovstal
Ce mardi 3 mai, l’armée russe et les forces pro-russes ont visé l’usine d’Azovstal, relaie BFM TV. Le lieu appartient encore aux derniers résistants de Marioupol. Le ministère russe de la Défense a indiqué que « des unités de l’armée russe et de la République populaire de Donetsk, utilisant de l’artillerie et des avions, commencent à détruire » les « positions de tir » des soldats ukrainiens.
Plus de 350 millions d’euros d’aide supplémentaire de la part du Royaume-Uni
Le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a indiqué que l’aide accordée à l’Ukraine allait considérablement augmenter. Depuis un discours en visioconférence devant le Parlement ukrainien, Boris Johnson a annoncé une aide militaire supplémentaire de 300 millions de livres, relate BFM TV. Il s’agit d’un peu plus de 350 millions d’euros.
Un yacht saisi dans les îles Fidji
Mardi 3 mai, la justice des îles Fidji a ordonné la saisie d’un yacht qui appartiendrait à un oligarque russe visé par des sanctions de l’Union européenne et des États-Unis, relaie BFM TV. D’une valeur de 325 millions de dollars, ce yacht nommé Amadea serait la propriété de l’oligarque russe Suleyman Kerimov. Il était amarré à Lautoka dans l’ouest des îles Fidji, depuis la mi-avril.
Le Kremlin dit avoir emmené plus d’un million de personnes d’Ukraine vers la Russie
Le ministère russe de la défense a annoncé que plus d’un million de personnes, dont près de 200 000 enfants, ont été emmenés d’Ukraine vers la Russie depuis le début du conflit, indique BFM TV. Sur la chaîne d’information en continu, le 20 avril, Volodymyr Zelensky avait accusé Moscou de placer dans des « camps » les réfugiés ukrainiens déplacés sur le territoire russe.
Emmanuel Macron va s’entretenir avec Vladimir Poutine à midi
Emmanuel Macron va s’entretenir avec Vladimir Poutine à midi, selon BFM TV. Le chef d’État français ne s’était plus entretenu avec son homologue russe depuis le 29 mars.
220 enfants ukrainiens tués depuis le début du conflit, selon Kiev
Les autorités ukrainiennes ont annoncé ce mardi 3 mai que « plus de 626 enfants ont été touchés en Ukraine depuis le 24 février », indique BFM TV. Toujours selon Kiev, 220 enfants ont été tués, et 460 blessés.
Le ministère russe des Affaires étrangères accuse Israël de soutenir « le régime néo-nazi de Kiev »
Le ministère russe des Affaires étrangères a accusé sur Twitter Israël de soutenir « le régime néo-nazi de Kiev », relate BFM TV. Un tweet accompagné d’un lien redirigeant un texte écrit en russe intitulé « à propos de l’antisémitisme ». Le texte défend l’idée que des Juifs auraient collaboré avec des Nazis avant l’Holocauste.
Le pape François souhaite rencontrer Poutine à Moscou
Dans le quotidien italien Corriere Della Sera, le pape François a annoncé avoir demandé à rencontrer le président russe, Vladimir Poutine, à Moscou, indique le Monde. Une rencontre imaginée par le souverain pontife afin de tenter de faire cesser la guerre en Ukraine. Aucune réponse ne lui a été donnée. « Je crains que M. Poutine ne puisse et ne veuille pas avoir cette rencontre maintenant. Mais tant de brutalité, comment ne pas tenter de l’arrêter ? Il y a vingt-cinq ans, nous avons vécu la même chose avec le Rwanda », a déclaré le pape.
« L’armée russe est nettement plus faible », après l’invasion en Ukraine, selon le renseignement britannique
« L’armée russe est désormais nettement plus faible (…) à la suite de son invasion de l’Ukraine. Le rétablissement de cette situation sera [entravé] par les sanctions. Cela aura un impact durable sur la capacité de la Russie à déployer une force militaire conventionnelle », estime le dernier rapport des renseignements britanniques, publié mardi 3 mai sur Twitter par le ministère de la Défense, rapporte le Monde.
Washington accuse la Russie de vouloir « annexer » deux territoires prorusses grâce à des référendums
Les États-Unis sont en possession d’informations « très crédibles » selon lesquelles la Russe voudrait organiser « mi-mai » des référendums pour « annexer » les « républiques » séparatistes prorusses de Louhansk et Donetsk, indique Michael Carpenter, ambassadeur américain auprès de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). « Moscou envisage un projet similaire pour Kherson », ville côtière ukrainienne dont l’administration russe a pris le contrôle, a-t-il ajouté à la presse à Washington, indique le Monde.
France24 - Monde
À Shanghai, des policiers enfoncent une porte pour emmener des résidents en centre de quarantaine
Publié le : 04/05/2022 - 19:04Modifié le : 04/05/2022 - 19:05
Thaïs Chaigne
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Une vidéo qui circule depuis le 1er mai sur les réseaux sociaux chinois montre des policiers en combinaisons sanitaire blanche défoncer la porte d’un appartement à Shanghai pour emmener une des résidentes dans un centre de quarantaine. Une vidéo à l’image du chaos généré par la politique “zéro Covid” dans la ville de 26 millions d'habitants, confinée depuis début avril 2022.
La vidéo est filmée depuis l’intérieur de l’appartement par une des deux résidentes. Dans un premier temps, l’une d’elle discute avec un homme, également en combinaison sanitaire, depuis la fenêtre qui lui indique que la police la recherche et lui indique d’ouvrir la porte.
De l’autre côté, les policiers tambourinent à la porte verrouillée, puis la défonce face au refus d’ouvrir des deux résidentes. Un homme vêtu en combinaison sanitaire, avec un masque chirurgical et une visière pénètre alors dans l’appartement, suivi de deux autres personnes avec la même tenue. Les policiers sont identifiables à leurs brassards et l’inscription “police” en chinois et anglais sur leurs poitrines. Ils demandent aux deux femmes de les suivre. Déconcertées, ces dernières disent qu’elles vont appeler la police. “Nous sommes la police”, rétorque alors l’un d’eux. “Vous avez été testé positive, nous sommes là pour vous transférer”, dit alors l’un d’eux. Les femmes affirment que leurs résultats ne sont pas encore disponibles.
刚上海的朋友发这个视频给我,说你能发到海外的推特上吗?视频很长,发的时候要求我trim,我先Trim前面一段 pic.twitter.com/JXemU4ODEe
May 2, 2022这是接前面一个视频的后半段。我那些在墙内悲愤无力的朋友们,发帖被删,叫天天不应 叫地地不灵。老天,救救这些可怜的百姓吧 pic.twitter.com/P5TOE4d031
May 2, 2022Les 26 millions d’habitants de Shanghai sont confinés depuis le 5 avril 2022, dans des conditions très strictes : les habitants sont cloitrés chez eux, reçoivent leur nourriture par des livraisons organisées par les autorités et ne peuvent quasiment sortir que pour réaliser des tests PCR. Les personnes positives sont envoyées dans des centres de quarantaine.
“Vous ne savez pas quelles sont les règles et même si vous les connaissez, tout dépend des personnes qui les appliquent quand elles viennent vous chercher”
Maria Wang (pseudonyme), une résidente de Shanghai a découvert la scène sur Weibo. Elle ne connaissait pas les deux femmes sur la vidéo, mais a reconnu sa résidence sur les images. Le groupe de discussion sur WeChat (équivalent chinois de WhatsApp) de ses voisins y a également fait référence, une autre vidéo montrant les dégâts causés par les policiers.
This just happened in our compound. Police broke in & forcibly took someone away, without a positive COVID test (according to neighbour, the results are pending, & residential committee & cdc agreed to review/confirm latest test results before doing anything) #shanghailockdown pic.twitter.com/vUlQTJ79WV
May 1, 2022Maria Wang vit dans la résidence – et nous a transmis différents éléments de décor de la résidence visibles depuis son appartement, qui correspondent à ceux sur la vidéo.
Dans notre résidence, personne n’a le droit de sortir et personne ne répond aux questions sur notre groupe de discussion entre voisins.
Cette situation me paraît d’autant plus improbable parce qu'il y a eu à plusieurs reprises des personnes testées positives, mais qui sont restés dans la résidence (et on ne sait pas, ce n’est pas clair, si c’est parce qu’il n’y avait plus de place dans les hôpitaux ou ambulance). Le 29 avril, en insistant auprès des volontaires qui s’occupent des tests PCR, on a appris qu’on était tous négatifs, mais certains, toujours sous surveillance, donc nous devions rester confinés dans le bâtiment.
Tout cela est assez frustrant, parce que tout le monde coopère, mais il n’y a aucune communication, aucune marche à suivre claire.
Depuis le début du confinement à Shanghai, d’autres vidéos du genre qui ont circulé sur les réseaux sociaux chinois montrent des habitants tenté de protester contre leur transfert dans les centres de quarantaine.
Comme les conditions dans ces centres sont généralement mauvaises (lumières allumées 24 heures sur 24, pas d'intimité, installations sanitaires médiocres, par exemple pas d'eau courante pour les douches), les gens essaient d'éviter d'y aller, car dans de nombreux cas, ils se rétablissent d'eux-mêmes en quelques jours.
Le problème est donc le manque de procédure régulière et de clarté des règles. Et en général, il y a cette atmosphère de hasard et d'incertitude, où les choses sont faites sans base légale claire. Vous ne savez pas quelles sont les règles et même si vous les connaissez, cela ne semble pas avoir d'importance, car tout dépend des personnes qui appliquent les actions lorsqu'elles viennent vous chercher.
Face à cette situation, de plus en plus d'habitants de Shanghai tentent de faire entendre leur protestation malgré la censure. Le 23 avril, la vidéo “Voice of April” qui compile les complaintes et cris de détresses des habitants enregistrées au fil du mois, en est devenu le symbole. Repartagée en masse, la vidéo est depuis impossible à retrouver sur les réseaux sociaux chinois.
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Le journal du mercato : les grands d'Europe s'arrachent Aurélien Tchouaméni
Les prétendants de Tchouaméni, le contrat de Rüdiger ou encore l'avenir de Dybala : retrouvez toutes les infos mercato de ce jeudi 5 mai 2022.
Quatre grands d’Europe s’arrachent Aurélien Tchouaméni
Auteur d’une très bonne saison avec l’AS Monaco et l’équipe de France, dans la lignée de son exercice précédent, Aurélien Tchouaméni devrait quitter le Rocher à l’intersaison. Et selon les informations dévoilées par RMC Sport , quatre clubs seraient à la lutte pour accueillir le milieu de terrain défensif. Le Real Madrid, qui avait déjà manifesté un intérêt un peu plus tôt dans la saison, serait toujours en course. Tout comme deux clubs de Premier League : Liverpool et Chelsea. Le Paris Saint-Germain, en quête d’un renfort pour solidifier son entrejeu, insisterait également pour recruter l’international tricolore. Cependant, le média sportif révèle que le joueur formé aux Girondins de Bordeaux privilégierait «un challenge hors de l’Hexagone». Pour connaître sa future destination, il faudra attendre encore quelques semaines.
À VOIR AUSSI - Le premier but d'Aurélien Tchouaméni en Ligue 1 cette saison
Antonio Rüdiger au Real Madrid, ce serait fait
«Here we go». Selon les dernières indiscrétions de Fabrizio Romano, l’arrivée d’Antonio Rüdiger au Real Madrid serait «déjà conclue». Cependant, le journaliste spécialisé dans le marché des transferts affirme que l’officialisation devrait intervenir à la fin de la saison. Âgé de 29 ans, le défenseur allemand devrait donc découvrir la Liga, lui qui a déjà évolué en Bundesliga, en Serie A et en Premier League. Alors que son contrat arrivait à expiration au terme de l’exercice 2021-2022 et malgré de longues négociations avec Chelsea, Antonio Rüdiger n’a pas trouvé de terrain d’entente avec les Blues afin de prolonger. En dehors des Merengue, d’autres clubs étaient intéressés par son profil. C’était le cas du Paris Saint-Germain qui devra donc jeter son dévolu sur un autre joueur pour renforcer son secteur défensif.
Jesse Lingard va bel et bien quitter Manchester United cet été
Alors que son contrat avec Manchester United arrive à expiration, Jesse Lingard ne devrait pas prolonger avec les Red Devils. À en croire les révélations de Fabrizio Romano, le Britannique a pris sa décision depuis le mois de janvier et ne compte pas revenir dessus. Il devrait désormais examiner les nombreuses propositions qui s'offrent à lui. Durant le marché des transferts hivernal, l'attaquant âgé de 29 ans avait été courtisé par Newcastle. Les Magpies sont-ils encore intéressés pour s'attacher ses services ?
Tottenham encore en course pour Paulo Dybala
C'est l'une des attractions du prochain marché des transferts. En fin de contrat avec la Juventus Turin, Paulo Dybala (28 ans) devrait changer d'air après sept ans passés chez les Bianconeri. Si l'Inter Milan est sur les rangs depuis plusieurs mois, Tottenham a encore son mot à dire. Comme le révèle Sky Sports , les espoirs des Spurs de signer l'international argentin ont été «renforcés» par la déclaration de l'agent de La Joya qui a assuré que son joueur n'avait pas encore conclu d'accord avec les Nerazzurri. La lutte s'annonce donc âpre.
À VOIR AUSSI - Le top 10 des buts de Paulo Dybala avec la Juventus Turin
Matthias Ginter retourne au SC Fribourg (officiel)
C'est un retour aux sources pour Matthias Ginter (28 ans). Libre en juin prochain, le défenseur allemand s'est déjà engagé avec le SC Fribourg - son club formateur - en vue de la saison prochaine. Les modalités de son contrat n'ont pas été divulguées. «Je voulais faire quelque chose de très spécial dans ma carrière et il n'y a rien de plus spécial pour moi que de retourner au club», a expliqué le joueur qui va donc quitter le Borussia Mönchengladbach après cinq années de bons et loyaux services.
«Quand nous planifierons l'équipe, nous verrons…», Florentino Pérez entretient le flou sur l'arrivée de Mbappé
Après le sacre en Liga, le président du Real Madrid a souhaité entretenir le suspense sur la possible arrivée de l'attaquant parisien.
Mercato : Joachim Löw dans la «short-list» du PSG pour l'après-Pochettino ?
L'ancien sélectionneur de l'équipe d'Allemagne, libre depuis 2021, ferait partie des pistes pour succéder à l'Argentin sur le banc du champion de France.
New York Times - World
Los migrantes cubanos llegan en cifras récord a EE. UU. a pie, no por el mar
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La represión política y las dificultades económicas en la isla, junto con la decisión de Nicaragua de no pedirles visa, son algunos de los factores que impulsan el cambio.
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Por Maria Abi-Habib y Eileen Sullivan
Mientras la situación económica y política en Cuba se vuelve más desesperada, los migrantes cubanos están llegando a Estados Unidos en el mayor número visto en cuatro décadas. Según altos funcionarios estadounidenses, se espera que este año lleguen cerca de 150.000.
Durante décadas, los cubanos que intentaban huir de la represión, la inseguridad alimentaria y la devastación económica se embarcaban en balsas desvencijadas, y arriesgaban sus vidas para llegar a las costas estadounidenses.
Ahora llegan en números récord, pero esta vez a pie, con la ayuda de Nicaragua, que a finales del año pasado eliminó la exigencia de visa para los cubanos, dándoles un punto de apoyo en Centroamérica para viajar por tierra a través de México hasta Estados Unidos. Las autoridades estadounidenses han acusado a Daniel Ortega, el presidente autoritario de Nicaragua, de promulgar esta política para presionar a Estados Unidos para que les retire las sanciones.
El aumento de cubanos que intentan cruzar la frontera sur representa solo una parte de los migrantes que en ocasiones han desbordado a los funcionarios de la frontera, ya que los cruces de personas indocumentadas han seguido en aumento durante el gobierno de Joe Biden. Marzo batió el récord en un único mes en dos décadas de personas encontradas mientras cruzaban de manera ilegal: 221.303.
Desde octubre —el inicio del año fiscal 2022 del gobierno federal— han llegado a la frontera sur de Estados Unidos casi 79.000 cubanos, más que en los dos años anteriores juntos, según las cifras de la Oficina de Aduanas y Protección Fronteriza. En marzo, más de 32.000 cubanos llegaron a la frontera, la mayoría de ellos primero volaron a Nicaragua y luego hicieron el viaje por tierra a Estados Unidos, según un alto funcionario del Departamento de Estado, que habló bajo condición de anonimato debido al diálogo en curso con el gobierno cubano.
El funcionario dijo que la exención de visa para viajar a Nicaragua estaba animando a los emigrantes a gastar los ahorros de toda su vida para pagar a los contrabandistas por el viaje, y añadió que algunos estaban siendo presa del tráfico de grupos criminales.
Las cifras son las más altas desde el éxodo de Mariel en 1980, cuando 125.000 cubanos emigraron a Estados Unidos después de que la isla abriera sus puertos marítimos a los barcos estadounidenses para evacuar a todo aquel que quisiera salir.
El descontento de la población cubana está latente desde que el verano pasado se produjeron protestas masivas en toda la isla por la creciente inflación, la escasez crónica de alimentos y medicamentos y los continuos cortes de electricidad. Durante el gobierno de Barack Obama, Estados Unidos alivió significativamente sus restricciones a los viajes y las remesas a Cuba, solo para verlas reaparecer de nuevo durante el gobierno de Donald Trump, lo que supuso un duro golpe para la economía.
Las manifestaciones tomaron por sorpresa al gobierno comunista, que respondió imponiendo una de las mayores medidas de represión en décadas. Más de 700 cubanos han sido acusados por participar en las protestas, incluidos algunos adolescentes que recibieron 30 años de prisión.
El deterioro de las condiciones políticas y económicas está alimentando el creciente éxodo.
El gobierno nicaragüense eliminó en noviembre la exigencia de visa para Cuba, lo que abrió una ruta terrestre para los emigrantes reacios a embarcarse en el peligroso viaje por mar desde Cuba hasta las costas estadounidenses. Desde entonces, los vuelos a Managua desde La Habana se han disparado.
“Creo que estamos viendo cómo los gobiernos intentan convertir la migración en un arma porque saben que provoca trastornos políticos en los países receptores”, dijo Andrew Selee, presidente del Instituto de Política Migratoria, un centro de estudios de Washington.
Selee y otros analistas afirmaron que es probable que Nicaragua esté utilizando a los migrantes cubanos para presionar a Estados Unidos a fin de que levante las sanciones impuestas a Ortega y su círculo íntimo. La medida se ha comparado con la de Bielorrusia, que el año pasado eliminó los requisitos de visa para los iraquíes con el fin de facilitar su entrada en la Unión Europea, en represalia por las sanciones que el bloque había impuesto a Bielorrusia por sus controvertidas elecciones.
“No son tontos”, dijo Selee. “El gobierno de Managua sabía que esto obligaría a Estados Unidos a acudir a la mesa de negociación en algún momento”. Aun así, no está claro si las reglas migratorias más laxas producirían algún cambio en la política estadounidense.
El gobierno de Nicaragua no respondió a las preguntas enviadas por el Times. El gobierno de Cuba no respondió a las solicitudes de comentarios.
Muchos cubanos están desesperados por salir, incluso si eso significa endeudarse y arriesgar sus vidas en el peligroso viaje. Los cubanos describen la venta de todo lo que tienen —sus casas, ropa y muebles— y la concesión de préstamos con elevados tipos de interés para conseguir los miles de dólares que necesitan para llegar a Estados Unidos, a pesar de que el salario medio en la isla es de unos 46 dólares al mes.
Zenen Hernández, de 35 años, fue uno de los 414 cubanos que cruzaron el río Bravo hacia Estados Unidos el 5 de abril, de un total de 1488 migrantes indocumentados que cruzaron ese tramo de la frontera de Texas (cerca de 400 kilómetros) ese día.
“Los alimentos y las medicinas son escasos”, dijo Hernández, describiendo la situación en Cuba. “Solo hay pobreza”.
El gobierno cubano culpa a las décadas de embargo de Estados Unidos al país por sus problemas económicos.
La economía en la isla era mala antes de que llegara la pandemia, pero Hernández se las arreglaba vendiendo pan y papas fritas. En el verano de 2020, la situación se había vuelto insostenible. Cuando Nicaragua abrió sus fronteras a los cubanos el pasado otoño, decidió que era el momento de irse.
“Así que tuve que vender mi casa”, dijo.
El precio fue elevado: 16.000 dólares por el vuelo a Nicaragua y el consiguiente viaje de 2900 kilómetros para llegar a Estados Unidos —a menudo a pie— a través de las selvas, montañas y ríos de Centroamérica y México. A lo largo del camino, los migrantes son amenazados y extorsionados habitualmente por la policía y son presa de organizaciones criminales que los secuestran y golpean para pedir un rescate.
Cuando se le pidió a Hernández que describiera su viaje, se le quebró la voz al recordar el trayecto miserable.
“No tengo palabras”, dijo. “Te roban: la policía, los contrabandistas. Te roban”.
La demanda acumulada de cruces autorizados es otro factor que aumenta la migración. En 2017, el gobierno de Trump recortó al personal de la embajada de Estados Unidos en Cuba después de una serie de incidentes de salud inexplicables que se conocieron como el “síndrome de La Habana” que afectó al personal estadounidense allí.
La reducción obligó a los cubanos a solicitar visas a la embajada estadounidense en Guyana, un viaje demasiado costoso para muchos. La medida también impidió que Estados Unidos mantuviera su compromiso de proporcionar 20.000 visas de inmigrante al año a los cubanos, parte de un acuerdo de 1994 entre los países para proporcionar una vía legal y desalentar la migración ilegal.
Esta semana, la embajada de Estados Unidos en La Habana realizará las primeras entrevistas para solicitantes de visas de inmigrantes desde 2017, dijo uno de los altos funcionarios estadounidenses.
Las primeras conversaciones de alto nivel entre Cuba y Estados Unidos desde 2018 tuvieron lugar a finales de abril, centradas en el restablecimiento de los canales regulares de migración. El gobierno cubano pidió a Estados Unidos que mantenga el acuerdo bilateral de emitir 20.000 visas de inmigrante anualmente; el gobierno estadounidense solicitó que La Habana comience a aceptar a los deportados cubanos que han llegado ilegalmente.
El funcionario estadounidense dijo que las dos partes probablemente se reunirán de nuevo en seis meses.
“Si las conversaciones tienen éxito, volverán a una fórmula que funcionaba antes, proporcionando un canal legal real y factible para que los cubanos vengan a Estados Unidos a cambio de la deportación de los que no utilicen el canal legal”, dijo Selee, del Instituto de Política Migratoria. “La migración es un punto raro de cooperación entre los países que realmente ha funcionado”.
Durante décadas, los cubanos que emigraban a Estados Unidos disfrutaban de un trato preferencial. Los que eran atrapados en el mar eran devueltos, pero a los que llegaban a suelo estadounidense se les permitía quedarse, bajo una política comúnmente conocida como “pies secos, pies mojados”. El presidente Obama puso fin a esta política en 2017.
Las conversaciones bilaterales se producen antes de la Cumbre de las Américas que se celebrará en junio en Los Ángeles, donde los países intentarán acordar un marco regional para la migración y apuntalar el apoyo financiero a los países latinoamericanos con grandes poblaciones de migrantes. Colombia recibió el año pasado 800 millones de dólares en préstamos de prestamistas multilaterales, incluido el Banco Mundial, para apoyar a los 1,7 millones de migrantes venezolanos que acoge, el tipo de apoyo que la cumbre intentará extender a toda la región.
Aunque el gobierno de Biden ha mantenido que solamente se invitará a la cumbre a gobiernos democráticos, Cuba fue invitada a las dos anteriores, en 2015 y 2018, y espera una invitación este año.
Pero funcionarios estadounidenses dijeron que eso aún no se había decidido, lo que provocó la ira del gobierno cubano.
“Estados Unidos recurre una vez más a todo tipo de recursos y mentiras para hacer valer el derecho ganado por Cuba y su pueblo a estar presente en estas cumbres en igualdad de condiciones con el resto de los países de la región”, tuiteó el 25 de abril el canciller cubano, Bruno Rodríguez. Esto es “algo vergonzoso”.
Bryan Avelar y Frances Robles colaboraron con la reportería.
Maria Abi-Habib es la jefa de la corresponsalía para México, Centroamérica y el Caribe. Ha reportado para The New York Times desde el sur de Asia y el Medio Oriente. Encuéntrala en Twitter: @abihabib
Eileen Sullivan es una corresponsal en Washington que cubre el Departamento de Seguridad Nacional. Antes trabajó en Associated Press, donde ganó un Premio Pulitzer en la categoría de periodismo de investigación. @esullivannyt
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Le Monde
Législatives 2022 : l’accord conclu avec LFI divise le Parti socialiste
Les opposants à l’alliance signée avec les « insoumis », jugée suicidaire, veulent convaincre le conseil national du parti de rejeter, jeudi, cet accord. Pour une partie des élus, candidats pré-investis et fédérations, le résultat de la négociation sonne comme une humiliation.
La pression est enfin retombée au siège de La France insoumise (LFI), mercredi 4 mai, après des nuits de discussions : à la suite des écologistes puis des communistes, un accord est signé avec le Parti socialiste (PS). Mais les difficultés ne font que commencer. Alors que le feu couvait depuis plusieurs semaines, la maison socialiste s’embrase. Pour nombre d’éléphants et d’élus du PS, pas question de se ranger sous la bannière de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) – qui rassemble La France insoumise (LFI), le Parti communiste français (PCF) et Europe Ecologie-Les Verts (EELV). Et ce malgré le score historiquement bas enregistré par leur candidate, Anne Hidalgo, à l’élection présidentielle (1,75 %).
Le conseil national du PS se prononce sur l’accord avec LFI, la majorité annonce ses 187 premières investitures aux législatives : l’actualité politique du 5 maiParmi les plus virulents pourfendeurs d’un accord avec les « insoumis » figurent l’ancien ministre Stéphane Le Foll, l’ex-chef du gouvernement Bernard Cazeneuve, l’ancien premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis, la présidente de la région Occitanie Carole Delga, mais aussi l’ancien président de la République François Hollande.
Législatives 2022 : les coulisses de l’accord de principe entre LFI et le PS, après des négociations longues et difficilesTous estiment que leur ligne politique est incompatible avec celle, jugée radicale, de Jean-Luc Mélenchon sur l’Union européenne, la laïcité, les institutions ou encore la question des retraites. Hors de question pour eux de soutenir l’union portée par le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, et de « vendre » ce qu’il reste de leur parti et de son histoire en échange de quelques circonscriptions distribuées à la pièce par le chef de file de LFI et ses soutiens.
Jeudi 5 mai au soir, les quelque 300 membres du conseil national du PS sont appelés à trancher sur cette alliance par un vote. Un moment presque historique qui suscite un vif intérêt, y compris du côté des « insoumis », qui comptent bien voir l’accord se réaliser. Olivier Faure n’est pas assuré d’obtenir gain de cause ; chaque camp s’organise et affûte ses armes dans l’espoir de rassembler une majorité afin de faire aboutir ou capoter l’accord.
Un « rafistolage » au coût « exorbitant »
Pour faire prospérer la fronde, les opposants à ce mariage de circonstance comptent, eux, non seulement souligner leurs divergences de vues avec les « insoumis », mais aussi mettre l’accent sur le faible nombre de circonscriptions obtenues par le PS lors des négociations. Au nombre de 70, dont une trentaine jugées gagnables, elles sont en effet bien loin des plus de 300 investies par le PS en 2017.
Pour une partie des élus, candidats préinvestis et fédérations, l’offre, qui ne prend pas en compte leur ancrage territorial, sonne comme une humiliation. L’ancien premier ministre Jean-Marc Ayrault a ainsi dénoncé un « rafistolage » au coût « exorbitant ».
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France24 - Monde
L'Irlande du Nord vers une percée historique des nationalistes aux législatives
Publié le : 04/05/2022 - 14:47
Le parti nationaliste en Irlande du Nord, le Sinn Fein, favorable à une réunification avec la République d'Irlande, pourrait arriver en tête des législatives organisées jeudi. Une première dans l'histoire du pays. Mais plus qu'une montée en puissance, c'est plutôt le recul de son principal rival, les loyalistes du Parti unioniste démocrate, au pouvoir depuis un siècle, et la dilution des voix qui lui permettraient de briller.
Un tournant politique pour l'Irlande du Nord et pour le Royaume-Uni ? Les Nord-Irlandais se rendent aux urnes, jeudi 5 mai, pour élire les 90 députés de Stormont, leur Parlement. Et pour la première fois dans l'histoire de cette province britannique, le parti nationaliste, pro-réunification, le Sinn Fein, pourrait arriver en tête. Depuis plusieurs semaines, tous les sondages le donnent gagnant. Il remporterait 26 % des suffrages contre 20 % pour son principal rival, le Parti unioniste démocrate (DUP), attaché à la couronne britannique, qui domine la vie politique depuis un siècle.
Ce séisme politique interviendrait ainsi 24 ans après l'accord du Vendredi saint qui a mis fin, en 1998, aux "Troubles" : trente années de guerre civile qui ont opposé les unionistes, une majorité de protestants attachés à la place de l'Irlande du Nord au sein du Royaume-Uni et portés par le DUP, aux nationalistes, une majorité de catholiques qui rêvent d'une Irlande unifiée et dont le Sinn Fein porte le combat.
Cette victoire serait surtout un séisme symbolique dans ce territoire où les divisions communautaires restent profondes. Depuis le Vendredi saint, la province est régie par un système de partage des pouvoirs à égalité entre les deux mouvements. Donc si ces chiffres se confirment, Sinn Fein hériterait du fauteuil de Premier ministre et le DUP de Premier-ministre adjoint. Les rôles seraient donc inversés.
Un changement générationnel
Une victoire du Sinn Fein aurait paru invraisemblable à quiconque a vécu les "Troubles". Pour cause, le parti est connu pour avoir soutenu à cette période des paramilitaires de l'Armée républicaine d'Irlande (IRA).
Mais depuis plusieurs années, le parti a renouvelé ses visages, lui permettant d'améliorer son image. En 2017, un ancien membre de l'IRA, Martin McGuinness, démissionne comme vice-Premier ministre peu avant sa mort. Un an plus tard, Gerry Adams, dirigeant emblématique du parti, a cédé sa place à la jeunesse incarnée par Michelle O'Neill qui, à 45 ans, est l'actuelle vice-Première ministre du gouvernement partagé. Dynamique confirmée par l'arrivée de Mary Lou McDonald, en 2018, à la tête du parti à 49 ans. Les deux femmes jouissent d'une image positive dans les médias. Mais surtout, elles sont entrées en politique après 1998 et ne sont donc pas liées aux trois décennies de conflits sanglants.
"Le Sinn Fein ne nie pas et ne condamne pas son affiliation passée avec l'IRA", note Agnès Maillot, spécialiste de l'Irlande du Nord à l'Université de Dublin, auteure du livre "Rebels in Governement". "Mais, en même temps, il essaie de séparer autant que possible le parti actuel, qui est celui qui existe depuis le début des années 2000, et celui de la fin du XXe siècle."
D'ailleurs, si la raison d'être du parti reste la réunification de l'Irlande, sa campagne a surtout tourné autour de la question sociale. Le parti s'est positionné à gauche, tentant de rallier un électorat jeune, en colère face aux difficultés de logement et d'emploi au moment où l'Irlande du Nord subit une forte inflation.
Une victoire en trompe-l'œil
Mais même si le Sinn Fein parvient à redorer son blason et à s'affranchir de son passé, celui-ci constitue tout de même un plafond de verre, selon Agnès Maillot. "Pour certaines personnes, et pas uniquement des unionistes, c'est une ligne rouge", insiste-t-elle.
Preuve en est, si les sondages lui donnent six points d'avance sur son rival du DUP, ils montrent aussi qu'il stagne à 26 % des voix, soit moins que ce qu'il avait obtenu lors des dernières élections en 2017 (près de 28 %).
D'après la spécialiste, plus qu'une montée en puissance du Sinn Fein, cette possible victoire signerait plutôt une débâcle de son rival, le DUP, et un regain d'intérêt des électeurs pour des "troisièmes voix" comme le parti Alliance.
Depuis 2016 et le Brexit, le parti unioniste est miné par des divisions internes. S'il a d'abord soutenu le "Leave" lors du référendum en 2016, le DUP avait initialement refusé le protocole de sortie de l'Union européenne proposé par Teresa May, qui garantissait pourtant de maintenir le statut de l'Irlande du Nord au Royaume-Uni. Quelque temps après, il a décidé de soutenir le protocole nord-irlandais de Boris Johnson, qui crée pourtant une frontière douanière entre la province et le reste du Royaume-Uni. C'est cela qui cristallise aujourd'hui les tensions.
"Pour certains électeurs unionistes, le DUP ne fait pas assez pour défendre la place constitutionnelle de l'Irlande du Nord au sein du Royaume-Uni. Certains d'entre eux sont donc tentés de se tourner vers le parti Voix unioniste traditionnel [TUV], une formation plus dure", explique Agnès Maillot. "D'autres, à l'inverse, estiment que le parti est trop étroitement lié au rejet du protocole d'Irlande du Nord. Ils préfèrent donc se tourner vers le parti unioniste d'Ulster [UUP], plus modéré." Ce dernier dénonce le protocole mais prône un dialogue avec Bruxelles.
Certains préfèrent se tourner vers une troisième voix, notamment vers Alliance, un parti issu des rangs unionistes mais qui se présente comme neutre. Pour cause, au-delà de la question du Brexit, la position protestante évangélique du DUP sur les questions sociales dérangent de plus en plus d'unionistes. "Ces électeurs sont pro-choix sur l'avortement et pro-mariage homosexuel et préfèrent donc se tourner vers Alliance", explique Peter Shirlow, directeur de l'Institut d'études irlandaises de l'université de Liverpool. "À l'inverse, le DUP ne cherche pas à les récupérer, il essaie plutôt de rallier les électeurs plus conservateurs qui ont fait défection au TUV."
"Les partis centristes attirent des nationalistes comme des unionistes", poursuit-il. Selon lui, il existe "un haut niveau de frustration" chez les électeurs, lié au système de partage des pouvoirs. "Cela a été essentiel pour mettre fin au conflit dans les années 1990. Mais ça n'a pas permis d'évacuer toutes les questions constitutionnelles." "Cela a permis aux élites des partis de se maintenir au pouvoir" au lieu de se concentrer sur des questions urgentes comme l'état des services publics, estime-t-il.
Les analystes s'attendent néanmoins à ce que le DUP se maintienne mieux que ne le prévoient les sondages. Certains unionistes indécis finiront par "se boucher le nez et voter DUP" pour tenter d'empêcher le Sinn Fein de l'emporter, analyse Peter Shirlow.
"Une majorité de l'électorat nord-irlandais souhaite rester au sein du Royaume-Uni"
Quel que soit le résultat des élections de jeudi, cela ne traduira pas une baisse du soutien à l'unionisme, s'accordent par ailleurs à dire les spécialistes.
Malgré le malaise provoqué par le Brexit, les sondages montrent en effet qu'une majorité de l'électorat nord-irlandais souhaite rester au sein du Royaume-Uni. Une étude de l'Institut d'études irlandaises de l'université de Liverpool, réalisée en décembre dernier, a ainsi révélé que seulement 30 % des électeurs nord-irlandais voteraient demain pour une Irlande unie - et que 33,4 % d'entre eux se verraient bien le faire dans 10 à 15 ans.
Loin des dynamiques en cours lors du Vendredi saint, de nombreux catholiques nord-irlandais se sentent désormais à l'aise d'être rattachée au Royaume-Uni. "Même si la population catholique augmente, il y a toujours beaucoup plus de catholiques qui soutiennent l'union que de protestants qui soutiennent une Irlande unie", souligne Peter Shirlow. "De nombreux catholiques ont un intérêt matériel à rester dans l'union, qu'ils travaillent dans le secteur public ou pour des entreprises liées au Royaume-Uni. Nombre d'entre eux refusent de vivre la tourmente qu'entraînerait une adhésion à la République d'Irlande", termine-t-il.
Cet article a été adapté de l'anglais par Cyrielle Cabot, l'original est à retrouver ici.
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Brexit : le Premier ministre nord-irlandais jette l'éponge moins d'un an après sa nomination
Irlande du Nord : Boris Johnson persiste pour renégocier des mesures post-Brexit
L’Irlande du Nord commémore les 50 ans du "Bloody Sunday"
Valeurs Actuelles
Droit à l’avortement aux États-Unis : la Cour suprême s’apprêterait à le remettre en cause
Coup de tonnerre. Selon les révélations du média Politico, lundi 2 mai, la Cour suprême des États-Unis pourrait remettre en cause le droit à l’avortement. Le journal s’appuie sur une fuite de documents, notamment un projet rédigé par le juge Samuel Alito et adopté par une majorité de ses collègues, selon Politico. Un texte qui doit encore faire l’objet de négociations jusqu’à sa publication, avant le 30 juin, rapporte BFMTV.
En l’espèce, ce texte pourrait annuler la décision Roe v. Wade (1973), fondatrice de la liberté des femmes à disposer de leur corps dans tout le pays, au nom du droit à la vie privée. En conséquence, chaque État pourrait alors adopter sa propre législation, et ainsi décider de rendre l’interruption volontaire de grossesse (IVG) illégale. Selon Le Monde, une douzaine d’États ont déjà adopté de telles législations, et attendent désormais une décision de la Cour suprême allant de ce sens.
En réponse, dans la nuit de lundi 2 mai, des défenseurs du droit à l’avortement se sont réunis devant la Cour suprême de Washington. Dénonçant un retour de « 50 ans en arrière », les manifestants ont fait entendre leurs voix en scandant « mon corps, mon choix », rapporte Le Soir.
Le Monde
La confrontation nucléaire, un scénario évoqué avec de plus en plus d’insistance en Russie
Face à la multiplication des menaces verbales ou aux simulations de tirs russes, les Occidentaux préfèrent éviter pour l’heure tout alarmisme.
C’est une petite musique qui monte en Russie, avec une insistance de plus en plus troublante : la banalisation de la menace nucléaire, une pratique qui n’avait jamais atteint un tel niveau, même durant la période soviétique. A longueur de talk-shows et de journaux télévisés, présentateurs et invités dissertent sur la capacité des armes russes à détruire n’importe quel adversaire.
Lundi 2 mai, le présentateur vedette de la Première chaîne, Dmitri Kisselev, montre une animation qui, même si elle défie toutes les lois de la physique, promet au Royaume-Uni d’être effacé de la carte par un tsunami provoqué par l’explosion du drone-missile nucléaire Poséidon. Les survivants seraient exposés « à des doses extrêmes de radiations ».
En Russie, le nouveau souffle des idéologuesQuelques jours auparavant, sur une chaîne concurrente, on calculait le temps nécessaire au dernier-né des missiles pour frapper les capitales « des pays qui livrent le plus d’armes à l’Ukraine » – 106 secondes pour atteindre Berlin, 200 secondes pour Paris, 202 secondes pour Londres. « Il est impossible à intercepter, ils n’auront même pas le temps de se retourner », s’enthousiasmait l’expert en plateau.
« Couler » le Royaume-Uni
Ces avertissements suivent comme des vagues les démonstrations de force organisées par le pouvoir. Le 20 avril, c’est le tir d’essai d’un missile balistique Sarmat. Celui-ci ne doit être déployé qu’à l’automne, mais il doit « faire réfléchir à deux fois ceux qui essayent de menacer notre pays avec une rhétorique déchaînée et agressive », prévient le président Vladimir Poutine, qui parle d’une arme « sans équivalent ». La télévision, elle, évoque déjà, dans la foulée, la possibilité de « couler » le Royaume-Uni.
Les tests de missiles « invincibles », selon le mot du président Poutine, sont devenus une routine
C’est aussi, plus récemment, le survol de Moscou, remarqué mercredi par BFM-TV, de l’Iliouchine Il-80 Maxdome, avion de commandement adapté à un conflit nucléaire. Cet appareil, qui n’avait pas été vu depuis 2010, sera probablement déployé lors du défilé militaire du 9-Mai.
Plus inquiétant, le même jour, Moscou indiquait avoir simulé des tirs de missiles à capacité nucléaire dans l’enclave russe de Kaliningrad, où des armes de type Iskander porteuses de têtes nucléaires sont déployées depuis 2016. Le choix de ce territoire sur la mer Baltique n’est pas innocent, alors que la Suède et la Finlande pourraient annoncer leur intention de rejoindre l’OTAN dans les jours ou semaines qui viennent. Des violations de l’espace aérien de ces pays ont aussi été observées ces derniers jours, et une campagne d’affichage dans les rues de Moscou rappelle le « soutien au nazisme » de personnalités suédoises.
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Le Figaro
À Chaumont-sur-Loire, 30 ans de création paysagère
Alyette Debray-MauduyAu cœur des châteaux de la Loire, ce domaine accueille depuis 1992 le Festival international des jardins, rendez-vous devenu incontournable. Revue de détail.
Après avoir longé la Loire depuis Blois pendant une vingtaine de kilomètres, Chaumont-sur-Loire (Loir-et-Cher) se devine de l’autre côté du pont. Mille cent habitants, quelques commerces, et, sur les hauteurs, les 32 hectares de son château Renaissance. Un domaine renommé dans le monde entier qui reçoit chaque année plus de 500.000 visiteurs. Notamment pour son Festival international des jardins, organisé sur ses terres depuis trente ans. Un événement que les Allemands n’ont pas hésité à qualifier de «Festival de Cannes des jardins». Un rendez-vous à la fois visionnaire, inventif, étonnant, féerique, anticonformiste. «Au fil des ans, il s’est imposé comme un observatoire des tendances végétales, un véritable laboratoire de la création autour de plusieurs disciplines artistiques comme la botanique, le paysage, l’architecture, l’hydraulique», explique Chantal Colleu-Dumond, la directrice du domaine.
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Ce festival est créé en 1992 par Jean-Paul Pigeat, ex-conseiller pour les jardins de Jack Lang au ministère de la Culture. C’est grâce à ce dernier, alors maire de Blois, qu’il a l’opportunité d’installer une exposition sur une parcelle du parc de Chaumont, après avoir envisagé, un temps, d’investir les toits de Beaubourg. À l’époque, Jean-Paul Pigeat constate un net regain d’intérêt pour les jardins, et plus particulièrement pour la nature paysagée. Au même moment, plusieurs fêtes des plantes sont créées, à Courson, à Saint-Jean-de-Beauregard… Son idée consistait à proposer un panorama de la création paysagère. Les premières années, une quinzaine d’artistes émergents sont ainsi exposés à Chaumont. Le succès du festival est immédiat. Il fait figure de tremplin pour tous les paysagistes en devenir. C’est ainsi qu’en 1994 Patrick Blanc y présente un de ses premiers murs végétaux, avant d’avoir la carrière qu’on lui connaît, en réalisant des façades pour la Fondation Cartier ou le Musée du quai Branly.
Une certaine originalité
Aujourd’hui, Chaumont-sur-Loire déroule son tapis vert à plus de trente créateurs sélectionnés sur dossier, dès le mois de novembre précédant la manifestation. Trois cents candidatures sont envoyées chaque année. Le jury choisit les projets répondant le mieux au thème de chaque édition - l’eau, la mémoire, le chaos, l’érotisme - et faisant preuve d’une certaine originalité. «Certains jeunes paysagistes pleurent de joie lorsqu’ils apprennent qu’ils ont été sélectionnés. De notre côté, il arrive aussi d’avoir la surprise de découvrir derrière un projet un éminent paysagiste, car toutes les candidatures sont anonymes, raconte Chantal Colleu-Dumond. Pour cette édition anniversaire, nous avons par exemple retenu, sans le savoir, un designer réputé pour faire des hôtels de glace. Il nous a proposé une création mettant en scène des poches d’eau colorées. La sélection réunit ainsi des acteurs du monde du végétal mais aussi des architectes, des designers, des biologistes venant des quatre coins de la planète.»
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Cette diversité de profils donne lieu à des jardins à mille lieues de ce que l’on peut voir ailleurs, plus osés, plus originaux, plus créatifs. C’est tout ce qui fait la force de cette exposition à ciel ouvert. Et cela sans compter sur les invités d’honneur - de grands noms du paysagisme, de la mode, de la littérature - qui font chaque année figure de têtes d’affiche. En 2009, alors que le thème du festival était la couleur, le coiffeur Christophe Robin est convié à Chaumont pour donner sa vision d’un jardin pour les brunes, les blondes, les rousses. En 2010, c’est Benjamin Millepied qui crée un espace baptisé Main dans la main. Un an plus tard, Loulou de la Falaise imagine quant à elle un Jardin Bijou, coloré et sensible, se glissant au milieu d’une fontaine.
En trente ans, plus de mille jardins ont ainsi vu le jour à Chaumont-sur-Loire. «Ces derniers ont mis en lumière de nouveaux végétaux, de nouveaux matériaux, de nouveaux scénarios. Autant de créations, de prototypes avant-gardistes préfigurant ce qui se fera demain», ajoute Chantal Colleu-Dumond. «Notre devise pourrait être: “Venez piquer nos idées”», écrit-elle encore dans la préface d’un livre anniversaire à paraître prochainement.
Au pied du château
Cette saison, pour souffler ses trente bougies, Chaumont-sur-Loire a invité cinq grands paysagistes à imaginer leur vision du «jardin idéal», que celui-ci soit esthétique, thérapeutique, nourricier, écologique: le Français Jean Mus, paysagiste de la Méditerranée ; Jacqueline Osty, à qui l’on doit l’aménagement du parc Clichy Batignolles et du parc zoologique du bois de Vincennes ; l’Américaine Kathryn Gustafson, qui a créé la fontaine Diana dans Hyde Park, à Londres, et qui est aujourd’hui présélectionnée pour aménager les abords de la tour Eiffel, du Trocadéro au Champ-de-Mars ; le Malaisien Inch Lim, lauréat de nombreux concours à l’occasion des festivals et de shows floraux ; et enfin Patrick Blanc, qui signe là comme un retour aux sources.
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Se déroulant de mai à novembre, ce festival a l’avantage d’offrir un visage différent au fil des mois. «Les créations changent avec les saisons, la lumière et les heures de la journée», souligne la directrice du domaine, qui offre aussi sur ses 32 hectares de parc des espaces où la création paysagère sous toutes ses formes est à l’honneur. Parterres de fleurs, tantôt blanches, tantôt mauves, au pied du château ; créations liées aux grandes civilisations du jardin - coréenne, japonaise, anglaise, africaine, méditerranéenne sur les huit hectares des Prés du Goualoup ; centre d’art et de nature derrière les murs du château.
Chantal Colleu-Dumond affirme que pour découvrir l’intégralité du domaine il faut y rester deux jours. C’est pourquoi un hôtel de 39 chambres, abrité dans un ancien corps de ferme, à 500 mètres du château, ouvrira ses portes au mois de juin prochain. Il offrira un art de vivre dans l’esprit de celui du domaine avec un beau jardin, des œuvres d’art en guise de décoration et un souci permanent de la convivialité.
Festival international des jardins, jusqu’au 6 novembre, au Domaine de Chaumont-sur-Loire (Loir-et-Cher), domainedechaumontsurloire.fr
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« Une division genrée du travail subsiste dans le cinéma »
EntretienTélévision À l’approche du Festival de Cannes, France 2 met les réalisatrices à l’honneur. Une œuvre salutaire signée Selma Schnabel pour libérer le 7e art des vieux schémas patriarcaux.
Laurent Etre Selma Schnabel Réalisatrice
Comment est née cette série documentaire en quatre volets, les Effrontées, le cinéma au féminin, dont vous avez réalisé le premier épisode ?
Cette série correspond à une volonté de France 2 d’enrichir son offre cinéma. En se penchant sur les femmes et le 7e art, il s’agissait aussi d’aborder une thématique qui ne l’avait pas encore été jusque-là, en tout cas sur France Télévisions. Personnellement, je travaille depuis assez longtemps sur des films historiques. Et, dès l’écriture, la nécessité d’un rappel historique apparaissait comme une évidence. Car, dans le cinéma, à l’instar des autres domaines artistiques, les femmes sont présentes dès le début. Mais l’histoire a rarement conservé des traces de leur héritage. Ce n’est que dans les années 1970 que les féministes ont commencé à s’en saisir. Ensuite, nous nous sommes posé la question de la représentation.
C’est-à-dire ?
Quand ce sont les femmes qui font les films, elles montrent d’autres destins, d’autres rôles dans la société que ceux auxquels les hommes, hégémoniques dans le cinéma, tendent à les assigner. Et puis, le mouvement MeToo supposait également de traiter du travail et de la perception des comédiennes. Dans le troisième épisode, le témoignage de Jane Fonda, au sujet de son premier casting, est édifiant : elle se retrouve sur une chaise de dentiste, on lui regarde les dents ! C’est toute l’industrie du cinéma qui est là, à examiner cette femme, à suggérer de lui refaire une mâchoire jugée proéminente. Jane Fonda raconte aussi qu’elle a dû pendant des années porter des faux seins, teindre ses cheveux. Nous voulions donc parler de ce traitement quotidien réservé aux comédiennes, toutes les affaires de harcèlement, mais aussi cette façon d’imposer certaines normes physiques. Nous nous sommes demandé quels effets concrets les mouvements de libération de la parole qui ont suivi l’affaire Weinstein pouvaient avoir sur le cinéma.
Votre documentaire pointe aussi la réalité d’une division sexiste du travail au sein de l’industrie cinématographique. Comment combattre cette réalité ? Faut-il recourir à des quotas, de la discrimination positive ?
Certains pays, comme la Suède, ont fait ce choix, sans pour autant passer par la loi. La directrice de l’équivalent suédois de notre CNC français a simplement décidé de choisir 50 % de films réalisés par des femmes et 50 % de films réalisés par des hommes. Elle a appliqué cette règle durant des années. Et le cinéma suédois s’est effectivement féminisé. Les habitudes se prennent aussi par l’exemplarité. Faut-il passer par des quotas ? C’est aux politiques d’en décider. Mais encore faut-il avoir conscience du sexisme qui a cours dans le milieu. Comme le souligne Agnès Jaoui, on n’a pas toujours cette conscience.
Vous évoquez les grandes pionnières du cinéma, à commencer par Alice Guy, dès la fin du XIXe siècle. À quel moment ont-elles été invisibilisées ?
Au début, lorsque le cinéma est encore artisanal, on laisse les femmes passionnées comme Alice Guy s’y investir. Mais quand les trusts apparaissent, quand les sociétés de production s’associent et mettent en place des systèmes de royalties, les femmes disparaissent. On juge tout à coup qu’elles n’ont pas les capacités de diriger les équipes. Donc, elles se voient affectées aux fonctions d’habillage, de costumes, de maquillage… Une répartition genrée qui prévaut alors aussi dans le théâtre. Ou bien on les retrouve dans des métiers apparus avec le cinéma, comme celui de scripte, qui exige beaucoup d’attention mais peu de créativité. Les scriptes, aujourd’hui, sont à 94 % des femmes.
Parmi toutes les cinéastes que vous évoquez, laquelle vous inspire le plus ? Laquelle incarnerait le mieux, à vos yeux, un cinéma féministe ?
Alice Guy me touche beaucoup. Elle a réalisé des milliers de films et a été complètement oubliée. Elle a dû batailler pour faire reconnaître sa place, en particulier son rôle dans l’essor de Gaumont, alors qu’elle a été une véritable pionnière de la mise en scène. Elle a compris avant tout le monde la nécessité pour les comédiens d’être naturels dans leur jeu afin de toucher le public. C’est elle qui a inventé vraiment la fiction au cinéma, en bousculant, aussi, la société américaine de son époque par des thématiques féministes et antiracistes.
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In Epicurean Hong Kong, a Humble $4 Lunchbox Is Now All the Rage
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Hong Kong Dispatch
In a city pummeled by political upheaval, economic downturn and the pandemic, bare-bones ‘two dishes and rice’ restaurants have become a go-to destination across all social classes.
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By Vivian Wang and Joy Dong
HONG KONG — The lines begin forming before lunchtime and wind on well into the night, with customers outside craning their necks for views of the day’s selection through the window.
It is not a newly anointed Michelin bistro or the latest photogenic, Instagram-friendly confection that has captivated Hong Kong, a famously epicurean city.
It is a humble takeout box of white rice and two precooked main dishes of the diner’s choosing. The price: around $4.
Bare-bones restaurants offering these simple meals have become an unexpected food fad in Hong Kong, prompting an explosion of vendors, the fascination of food bloggers and even a 77,000-member Facebook fan group.
The food itself hardly seems worth the attention. The offerings are standards of Cantonese cuisine, with options like stir-fried tomato and eggs, sweet and sour pork, or braised beef and turnip. They are ordered cafeteria-style, by pointing or shouting one’s order to an expectant worker with a ladle. Even the name given to these establishments is as no-frills as their menus: “two dishes and rice.”
But that plainness is the point.
In a city pummeled by two years of political upheaval, economic downturn and seemingly endless pandemic controls — a ban on dining in after 6 p.m. just lifted late last month — two-dishes-and-rice places have become a lifeline.
For struggling restaurant owners, this business model is a rare source of surging demand. For diners, the food is a cheap and convenient staple, the two dishes offering the comforting flavors and variety that define Chinese home cooking.
There are now at least 353 businesses selling two dishes and rice across the city, according to a crowdsourced map. No census exists of how many existed before, but Hong Kong food scholars and diners agreed there were far fewer before the pandemic.
“You can be sure that when you go into this kind of restaurant, you can get something that won’t go wrong,” said Kitty Ho, a nurse eating lunch with her boyfriend, Jack Fung, an I.T. worker, in the blue-collar neighborhood of North Point.
Ms. Ho and Mr. Fung, both in their 20s, said they had started eating the lunchboxes multiple times a week in recent months, especially after Ms. Ho, who follows many food-related pages on social media, found the Facebook fan group.
The spot they had chosen that day, Kai Kee, was a classic of the genre in its unapologetic lack of ambience. Its walls were lime green, matching the plastic chopsticks and upholstered chairs. (While many two-dishes-and-rice shops are takeout only, some offer spartan seating areas.)
Cardboard boxes, each holding 500 Styrofoam containers, were stacked in the middle of the floor. No music played; the only soundtrack was the shouts of workers hurrying between the kitchen, which exhaled clouds of steam into the dining area, and the front, where the food was served.
The day’s two dozen or so dishes were displayed, buffet-style, in an L-shaped array of stainless steel pans. Two dishes cost 32 Hong Kong dollars, or $4, cash only; each additional dish was $1 extra. All the options — spicy eggplant, pig ears, stir-fried cauliflower — were brightly colored and clearly visible from the street through large windows to entice passers-by.
Two dishes and rice is not new to Hong Kong. But it had long been overlooked, or dismissed as the realm of broke students or the working class. In both format and quality, it recalls Panda Express in the United States. In Hong Kong, some jokingly referred to it as “cursory rice,” to reflect their low expectations.
“It was seen as food for commoners, people with low incomes,” said Siu Yan Ho, a lecturer who studies the city’s food culture at Hong Kong Baptist University.
Then the pandemic hit. Unemployment jumped. Hong Kong’s world-famous restaurant scene was left limping along. The most recent ban on dining in at restaurants in the evening lasted nearly four months, and even though it has been lifted, people still cannot gather in groups larger than four.
Many Hong Kongers also do not cook, in a city where groceries are expensive and tiny apartments may not have kitchens.
So the types and numbers of people who can appreciate a cheap, filling meal widened considerably. And Hong Kong’s food entrepreneurs have responded.
Chefs at ailing cha chaan tengs — traditional Hong Kong sit-down eateries — quit to open two-dishes-and-rice shops. A popular local hot dog chain started its own two-dishes-and-rice offshoot. Seafood banquet halls wheeled out a few pans of ready-made dishes at night as takeout options when the dine-in ban kicked in. So did coffee shops better known for their latte artistry.
“We get office ladies, students, older people, cleaning workers,” said Kai Kee’s owner, Wong Chi-wai, adding that he usually sold 1,000 meals a day at each of his six locations.
To distinguish themselves among all the competition, some shops offer whole steamed fish or lobster for a few additional dollars. Others throw in free soup. One spot in the Yau Ma Tei neighborhood includes truffle chicken, red rice and quinoa to lure younger customers.
Still, even the most devoted customers have no illusions this is fine dining.
“I don’t have too many requirements,” said Kelvin Tam, another Kai Kee customer, who had chosen curried fish balls and a beef and leek stir fry. “As long as it doesn’t taste too bad and is edible, then it’s OK.”
Despite his lukewarm praise, Mr. Tam, a 60-year-old property company employee dressed in a shirt and tie, said he was a regular, noting that the ingredients were fresher than elsewhere he had tried.
Tips like these for other diners abound on the Facebook fan group site. Every day, dozens of people post photos of their lunchbox, along with notes: The pork chops at a shop in the Prince Edward neighborhood were cold today, or the staff at this one in Tai Kok Tsui are especially friendly.
Some reviewers have the hallmarks of true connoisseurs. “The meatballs were pretty good. The ratio of lean meat to flour to water chestnuts was about 5:4:1, and I didn’t detect any fat,” one member wrote.
The Facebook group’s passion underscored the new importance of these meals during the pandemic, said Selina Ching Chan, a professor at Shue Yan University in Hong Kong who has studied the city’s food culture. Diners were expressing their appreciation for something that had become “a public good,” she said.
And the conversations on the site were more inclusive than the ones that usually take place around Hong Kong’s glittering food scene, she added. “It’s very different from Michelin stars, gourmet experts, which highlight distinction, outstanding stores. Here we salute different things.”
Like all food trends, this one is likely to end. It may already be in its sunset days: On the day the 6 p.m. dining-in ban was lifted, Andrew Wong, the Facebook fan group’s founder, posted, “The All-Hong Kong Two Dishes and Rice Thanksgiving Festival has officially ended.” Many members wrote how excited they were to sit down at dim sum parlors with friends again.
Still, many said there would always be an appetite for the rice boxes — both among the converted, and those who had long depended on them.
That includes Lo Siu-ying, 64. Peering at the day’s selection at Kai Kee, Ms. Lo, dressed in a pair of rubber work boots, said she’d been eating there for years. It was the easiest option for herself and her husband, both of whom left home at 8 a.m. for their job as building cleaners and returned past midnight.
She would be glad, she said, when others became less reliant on it, though. Her work had become extra tiring during the pandemic, because the amount of trash she had to take out had doubled.
“Everyone is buying takeout,” she said. “There are so many boxes.”
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Valeurs Actuelles
Joe Biden fait célébrer L’Aïd-el-Fitr à la Maison Blanche
Supprimé de l’agenda de la résidence présidentielle par son prédécesseur Donald Trump, le président américain Joe Biden a restauré la célébration de l’Aïd-el-Fitr à la Maison Blanche. Conformément à sa promesse faite pendant sa candidature à la présidentielle, Joe Biden a reçu ce lundi 2 mai une centaine de personnes dans l’ « East Room », pour célébrer la rupture du jeûne du ramadan, indique Le Monde.
« Aujourd’hui, autour du monde, nous voyons tellement de musulmans qui ont été des cibles d’actes de violences. Personne ne doit discriminer, ou être forcé, contraint, pour des raisons religieuses », a déclaré le président américain. « Nous savons qu’il reste beaucoup de travail à faire, à l’étranger mais aussi aux Etats-Unis. Les musulmans rendent notre nation plus forte chaque jour, même s’ils doivent faire face à de sérieux défis et menaces de la part de notre société, comme des actes de violences ciblés, et de l’islamophobie. »
Un protocole mis en place depuis Clinton
Depuis la mise en place du protocole sous l’administration Clinton, tous les présidents américains ont tenu les cérémonies annuelles de l’Aïd, à l’exception de Donald Trump. Le retour à cet usage par Joe Biden a été salué par Talib Shareef, imam de la mosquée Masjid Muhammad à Washington. « (…) Etre reçu ici est un important message envoyé à notre nation et au monde. L’islam est une composante bienvenue de notre pays, comme toutes les autres croyances. L’établissement le plus important de notre pays est en phase avec les valeurs fondamentales de notre nation, et les lois qui protègent le libre exercice des religions », a-t-il déclaré.
Le Figaro
La Lettre du «Fig Mag» du 30 avril 2022
Jean-Christophe BuissonLETTRE EXCLUSIVE ABONNÉS - Au programme : le futur chemin de croix de Macron ; une ferme révolutionnaire ; le Brésil autrement ; Céline inédit.
Chers abonnés,
Contrairement au président de la République, je me suis octroyé non pas un jour mais une bonne semaine de repos (d'où l'absence de lettre la semaine dernière) pour me préparer moi aussi aux échéances des prochaines semaines. Bon, elles sont certes d'une teneur bien moindre que celles auxquelles sera confronté Emmanuel Macron. L'Histoire le dit et Charles Jaigu le rappelle : tout hôte de l'Elysée réélu vit un second mandat douloureux. Pour lui ou pour les Français - parfois pour les deux. Charles de Gaulle réélu en 1965 ? Trois ans plus tard, le voilà empêtré dans la chienlit de mai 68 et bientôt poussé à la sortie après un référendum perdu.
François Mitterrand réélu en 1988 ? De plus en plus malade, confronté à des révélations embarrassantes sur son passé, nommant des premiers ministres qui ne conviennent pas (Cresson, Rocard), il fait perdre son camp en 1993 (le PS ne s'en est jamais vraiment remis) et en 1995. Jacques Chirac réélu en 2002 ? Pétrifié par le front anti-Le Pen, il fait régner l'immobilisme durant sept ans... dont cinq de cohabitation. Comme l'a écrit un jour Franz-Olivier Giesbert (qui a de bonnes chances d'être élu à l'Académie française dans quelques jours) : «il s'est dit qu'élu par tout le monde, il devait faire la politique de tout le monde».
Emmanuel Macron sait tout cela, souligne Carl Meeus qui décrit le choix s'offrant à lui comme un dilemme : relancer sa politique de réformes structurelles au risque de heurter une société déjà très fracturée ou apaiser cette même société au risque de renier les principes ayant présidé à sa conquête du pouvoir. Un premier élément de réponse sur la couleur de ses ambitions pour 2022-2027 sera donné la semaine prochaine avec le choix de son Premier ministre. Consensuel ou disruptif ? Célèbre ou inconnu ? Plutôt de gauche ou plutôt de droite ? Homme ou femme ? François Bayrou ou un autre ? Elisabeth Borne ou une autre ? Transfuge ou fidèle ? Marcheur ou démarché ? Il paraît qu'outre-Manche, les bookmakers s'en donnent à cœur joie.
Quel que soit l'heureux nommé (oui, M. Mélenchon, le premier ministre n'est pas élu, mais nommé, quoi que vous en disiez...), il aura dans sa feuille de route cette mission : faire que ça tourne rond. Un peu comme à Futura Gaïa. Dans cette ferme révolutionnaire de Tarascon, c'est en effet en rond (et en hauteur) qu'on fait pousser basilic, salades, fraises et tomates. Cécile Bontron et le photographe Christophe Lepetit ont passé plusieurs jours dans cette fascinante exploitation expérimentale dont l'intérieur a les allures d'une base lunaire sortie d'un film de science-fiction. Née d'un mariage entre ingénieurs agronomes et férus de haute technologie, elle est capable d'offrir ses produits à n'importe quelle période de l'année et en quantité. D'abord parce que c'est une ferme verticale qui optimise la surface au sol - par définition limitée et réduite - en s'échelonnant sur plusieurs hauteurs. Ensuite en utilisant un système complexe de rotations qui permet aux plants d'être arrosés et nourris régulièrement et «automatiquement» dans des conditions correspondant à leurs besoins naturels. Avantages : réduire les importations de certains produits hors des saisons de leur pousse et permettre aux agriculteurs de produire plus sans avoir besoin d'agrandir la taille de leur exploitation. Silence, on tourne !
Puisqu'on est dans les paysages agricoles, restons-y. En traversant l'Atlantique, néanmoins. Direction un des pays qui restent les plus verts au monde : le Brésil. Plus précisément le Minas Gerais, au nord de Rio. Plus précisément encore, le pays Ibiti où l'agriculture (biologique) est vaille que vaille préservée afin d'éviter un tragique exode rural. Ainsi l'a voulu le riche industriel Renato Machado qui, en développant un projet hôtelier local, l'a inscrit dans une perspective sociale et écologique harmonieuse. L'homme a aussi œuvré pour la plantation d'arbres et la réintroduction d'espèces animales comme les singes Muriqui dont les spécialistes assurent qu'ils se servent de leurs queues comme d'un cinquième membre (chacun son truc). Le señor Machado n'est pas le seul, d'ailleurs, à faire feu de tout bois : tout à sa passion du forestier Brésil, le Français Alexandre Allard a lui aussi aménagé son «territoire», près de Sao Paulo, en faisant replanter des milliers d'arbres autour de son hôtel en bordure de l'oasis verte de Cidade Matarazzo. Autres points communs entre les deux hommes, que Bérénice Debras et le photographe Eric Martin ont rencontrés lors de leurs pittoresques pérégrinations au pays de Pelé : leur passion pour l'art contemporain. La sculptrice Karen Cusolito et les dizaines d'artistes locaux régulièrement exposés ou mis à l'honneur par les deux hommes ne s'en plaignent pas. Ni eux, ni personne, d'ailleurs.
ET AUSSI
L'image. Pour prolonger l'esprit de la métaphore philosophique du moineau et de la bouse de vache que connaissent bien ceux qui ont vu le western Mon Nom est Personne, avec Henry Fonda et Clint Eastwood, il est parfois préférable d'être dans une cage qu'en liberté. C'est ce que s'est sûrement dit le photographe Rodney Bursiel quand il a immortalisé le festin de ce grand requin blanc caribéen de plus d'une tonne. Sans les barreaux protecteurs de sa fausse prison aquatique, nul doute qu'il aurait fini dans le vaste estomac du squale glouton.
L'hommage. Il m'est arrivé à plusieurs reprises de rencontrer Jacques Perrin. Non sans émotion. Comme tout admirateur inconditionnel de l'œuvre cinématographique de Pierre Schoendoerffer, je ne pouvais pas le regarder sans que défilent dans ma tête, quel que fût le sujet que nous abordions, les images du Crabe-Tambour, de La 317e Section ou de L'Honneur d'un capitaine. Cela vous laisse imaginer dans quel état je me trouvais lorsque le cinéaste m'a proposé de venir assister au tournage de Là-Haut, en présence de Jacques Perrin et de Gérard Oury, et même d'apparaître (certes furtivement) dans une scène du film (avec mon ami photographe Thomas Goisque). Je me souviens aussi que «Schoen» m'avait confié combien il trouvait au fond très amusant que Jacques Simonnet (son vrai nom), fort peu porté sur la chose militaire, soit devenu pour plusieurs générations d'engagés ou de Français intéressés par l'armée le symbole incarné, vivant, éternel, de celle-ci. Mais n'est-ce pas là la preuve du talent du cinéaste oscarisé ? Diriger un acteur en lui demandant de jouer à contre-emploi au point de faire totalement illusion ? Là où le comédien ne faisant pas semblant, en revanche, c'était dans son rôle de défenseur de la planète et de sa faune sauvage. Les documentaires animaliers bouleversants qu'il a réalisés et/ou produits sont des modèles du genre. Comme ses films (même ceux, gentillets, de Jacques Demy), on continuera à les regarder même après le second mandat du successeur d'Emmanuel Macron.
Les clés pour comprendre. Les pays scandinaves ne sont plus ce qu'ils étaient. Apôtres de la tolérance et de la bienveillance, leurs dirigeants pour beaucoup issues de la social-démocratie se sont lancés durant trente ans dans une politique d'immigration massive. Pour des raisons philosophiques, mais aussi économiques : ils avaient besoin de main-d’œuvre. Accueillant les réfugiés déclarant fuir les conflits (ex-Yougoslavie, Afrique de l'Est, Proche-Orient, etc.), un pays comme la Suède a vu le nombre d'étrangers croître de 80 % en 20 ans. Le choc démographique, religieux, civilisationnel se révèle aujourd'hui rude, analyse Jean-Louis Tremblais. En bouleversant une société structurée mutatis mutandis autour de sa foi luthérienne, les immigrés pour beaucoup musulmans ont provoqué une réaction épidermique chez certains habitants. L'extrême-droite, jusque-là réduite à sa plus simple expression, s'est implantée dans plusieurs villes, des mouvements islamophobes sont nés, provoquant en réaction de violentes manifestations pro-Islam. Il y a quelques jours, elles se sont transformées en émeutes qui ont fait des dizaines de blessés chez les policiers. Le traumatisme est immense dans le royaume scandinave. La preuve : la Première ministre suédoise en personne a reconnu que «l'immigration est un échec depuis vingt ans et a créé des sociétés parallèles et alimenté le crime». L'aveu est tardif, mais on connaît des dirigeants politiques d'autres pays qui ont encore du mal à le formuler.
L'événement. «Quoi ?... Qu'est-ce qu'on apprend ?... Un Céline inédit qui paraît en librairie... sitôt qu'ils peuvent c'est bien simple les éditeurs n'en ratent pas une... ils farfouillent vos tiroirs en votre absence... piochent dedans comme s'ils étaient affamés et que les feuillets qu'ils allaient trouver étaient des carottes... ils envoient ça à l'imprimerie pour en faire des livres... et bla ! et bla ! et reblabla !... te servent une bonne soupe pour expliquer que c'est du génie comme Ferdinand n'en a jamais produit... facile !... Ferdinand il est plus là pour dire ce qu'il en pense !...».
Le 4 mai, donc, les éditions Gallimard publient Guerre, un texte inédit de Louis-Ferdinand Céline. Grand connaisseur de son œuvre qu'il a dévorée par tous les bouts, Nicolas Ungemuth est justement un peu resté sur sa faim. Quelques pages sublimes, mais aussi et surtout de longs passages grossiers dont il se demande vraiment si l'auteur du Voyage aurait aimé qu'ils soient rendus publics. Pour en avoir le cœur net, il a interrogé deux spécialistes : François Gibault et David Alliot. Le premier, avocat célèbre, biographe émérite et exécuteur testamentaire de Céline, admet que ledit texte «n'est pas abouti», mais que ce mince roman situé en 1914 est essentiel pour comprendre combien la guerre, dès ses premiers mois, a marqué durablement l'écrivain. Maître d’œuvre du monumental D'un Céline l'autre et biographe de «Madame Céline», David Alliot veut croire lui aussi que Guerre, écrit en 1934, était destiné à rejoindre les rayons des librairies et que c'est sans doute le désir de se lancer dans les pamphlets puis la guerre, au cours de laquelle il a perdu son manuscrit (sans doute volé), qui l'ont empêché de le peaufiner pour publication. Vous savez quoi ? J’ai rarement vu Nicolas Ungemuth arborer un air plus dubitatif. Suite du feuilleton dans quelques mois avec Londres et des versions complétées de Casse Pipe, La Volonté du roi Krogold et Mort à crédit.
L'anniversaire. Il y a 16 ans, le 30 avril 2006, disparaissait à 82 ans une des plus grandes intelligences françaises : Jean-François Revel. Digne héritier de Raymond Aron, ce journaliste, écrivain et philosophe haut en couleur a laissé des textes - articles ou livres - où son style, son humour, son bon sens, son courage et sa férocité éclatent à chaque page.
«Byzance tomba aux mains des Turcs tout en discutant du sexe des anges. Le français achèvera de se décomposer dans l'illettrisme pendant que nous discuterons du sexe des mots».
«C'est un des principaux arts humains que d'inventer des mobiles moraux à des actes malhonnêtes».
«Pourquoi l'homme se sent-il déshonoré s'il ne parle pas devant un tableau ?»
«Les intellectuels : plus ils sont intelligents, plus ils élaborent subtilement leur erreur».
«C'est un phénomène classique que la déchéance des études s'accompagne d'une inflation des diplômes et des titres».
Je vous souhaite à tous, diplômés et titrés ou non, un excellent week-end.
Le Monde
Vu de l’étranger, le paradoxe des passions tristes françaises
La sinistrose qui touche la France laisse perplexe certains correspondants de presse anglo-saxons, qui ont une vision moins critique de notre pays. Notre obsession décliniste trouve en partie ses origines dans l’histoire.
Il est une exception francaise dont les Anglo-Saxons ne se lassent pas : cette étrange sévérité avec laquelle nous jugeons notre pays. Le pessimisme et l’obsession décliniste des Français alimentent une abondante littérature chez nos voisins depuis vingt ans. Avec des articles aux titres évocateurs : « Aux larmes citoyens », « Bleak is chic » (« Triste, c’est chic »), « Heureux d’être malheureux », « Le célèbre malaise français »…
Ces dernières années, les grands journaux anglo-saxons ont presque tous tenté d’expliquer cette propension à l’autocritique, si tenace qu’ils y voient une sorte d’emblème national. « Les Français vivent du malheur comme les Anglais de la famille royale », ironisait le correspondant du New York Times, Roger Cohen, en 2013.
La crise sanitaire puis la campagne pour l’élection présidentielle ont constitué un terrain de jeu rêvé pour les correspondants étrangers que notre morosité rend perplexes. « La France va bien, mais se sent malheureuse », titrait The Economist en novembre 2021, s’étonnant que dans « n’importe quelle émission de débat diffusée à une heure de grande écoute », il ne soit question que « du déclin du pays, d’usines qui ferment, de PME et d’emplois détruits, de revenus en baisse, de paysages et de langue française abîmés, de frontières à l’abandon et de puissance mondiale gâchée ». Bref, d’un pays qui serait « fracturé et divisé, sinon proche de la guerre civile ».
« Le “malheur français” est apparu si profondément incrusté le 24 avril qu’il n’est pas excessif d’en appeler à la thérapie de groupe »Pourtant, vue d’ailleurs, la France ne va pas si mal. Dans une tribune au New York Times publiée en janvier, le prix Nobel d’économie (2008) Paul Krugman lui décerne la couronne du pays occidental ayant le mieux géré la crise due au Covid-19, rappelant au passage toutes les vertus d’un modèle que les Anglo-Saxons qualifient volontiers de socialiste. L’Hexagone serait « dans le déni face à ses propres succès », insistait encore le quotidien quelques semaines plus tard, juste avant le second tour, décrivant un pays qui s’est bien mieux adapté au monde moderne qu’il ne semble l’admettre lui-même.
Un modèle social qui résiste
Etablir un diagnostic objectif dans un pays si prompt à se dénigrer est périlleux. Et certaines statistiques n’ont, il est vrai, rien de réjouissant : notre dette publique approche les 113 % du produit intérieur brut (PIB), le déficit commercial du pays reste élevé et aucun gouvernement n’est parvenu à le résorber depuis vingt ans ; la désindustrialisation, plus sévère qu'ailleurs, a accru nos fragilités économiques et sociales ; notre système scolaire est durement noté dans les classements internationaux…
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France24 - World
WHO says 15 million deaths linked to Covid-19, almost three times the official toll
Issued on: 05/05/2022 - 15:54
NEWS WIRES
Almost three times as many people have died as a result of Covid-19 as the official data show, according to a new World Health Organization (WHO) report, the most comprehensive look at the true global toll of the pandemic so far.
There were 14.9 million excess deaths associated with Covid-19 by the end of 2021, the UN body said on Thursday. The official count of deaths directly attributable to Covid-19 and reported to WHO in that period, from January 2020 to the end of December 2021, is slightly more than 5.4 million.
The WHO's excess mortality figures reflect people who died of Covid-19 as well as those who died as an indirect result of the outbreak, including people who could not access healthcare for other conditions when systems were overwhelmed during huge waves of infection. It also accounts for deaths averted during the pandemic, for example because of the lower risk of traffic accidents during lockdowns.
But the numbers are also far higher than the official tally because of deaths that were missed in countries without adequate reporting. Even pre-pandemic, around 6 in 10 deaths around the world were not registered, WHO said.
The WHO report said that almost half of the deaths that until now had not been counted were in India. The report suggests that 4.7 million people died there as a result of the pandemic, mainly during a huge surge in May and June 2021.
The Indian government, however, puts its death toll for the January 2020-December 2021 period far lower: about 480,000. WHO said it had not yet fully examined new data provided this week by India, which has pushed back against the WHO estimates and issued its own mortality figures for all causes of death in 2020 on Tuesday.
WHO said it may add a disclaimer to the report highlighting the ongoing conversation with India.
The WHO panel, made up of international experts who have been working on the data for months, used a combination of national and local information, as well as statistical models, to estimate totals where the data is incomplete – a methodology that India has criticised.
However, other independent assessments have also put the death toll in India far higher than the official government tally, including a report published in Science which suggested three million people may have died of Covid in the country.
Other models have also reached similar conclusions about the global death toll being far higher than the recorded statistics. For comparison, around 50 million people are thought to have died in the 1918 Spanish Flu pandemic, and 36 million have died of HIV since the epidemic began in the 1980s.
Samira Asma, WHO assistant director general for data, analytics and delivery for impact, who co-led the calculation process, said data was the "lifeblood of public health" needed to assess and learn from what happened during the pandemic, and called for more support for countries to improve reporting.
"Too much is unknown," she told reporters in a press briefing.
(REUTERS)
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Covid-19: China confronts dilemma of lockdown in Beijing as cases hit record high
World Health Organization warns of obesity 'epidemic' in Europe
Measles cases surge 80% as Covid interrupts vaccination campaigns
L'Humanité
La Bretagne, terre de traditions, de marins et de paysans
Nos recommandations culturellesTÉLÉVISION Le réalisateur Frédéric Brunnquell explore l’histoire de l’une des régions les plus attachées à ses spécificités culturelles.
Laurent EtreLa Bretagne est la région préférée des Français, selon une étude publiée en 2021. Mais ses rapports avec l’État central n’en ont pas moins été longtemps conflictuels, ainsi que le rappelle le dernier documentaire, diffusé sur France 3, de l’écrivain et réalisateur Frédéric Brunnquell. Aujourd’hui redécouverte par les jeunes générations, la pratique de la langue bretonne fut stigmatisée et combattue au nom de l’unité nationale et de la laïcité, au tournant du XXe siècle. De fait, sous couvert de défense d’une identité régionale, le clergé exerçait une forte influence, dans cette région rurale et très croyante. Quelques décennies plus tard, emportés par leur « détestation de la République », certains nationalistes bretons iront jusqu’à soutenir l’Allemagne nazie. Une ignominie qui entachera durablement les revendications culturelles de la Bretagne, alors même que ses habitants seront nombreux à s’engager dans la Résistance.
Un autre axe majeur de cette plongée dans l’histoire bretonne est celui des luttes sociales, notamment celle des Penn Sardin (« têtes de sardine »), ces travailleuses des conserveries de Douarnenez, dans le Finistère, que l’une des archives utilisées montre à la une de l’Humanité, en 1921. Une grève victorieuse, comme le sera également la mobilisation des ouvriers du Joint français, à Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor), en 1972, exigeant l’égalité des salaires avec leurs collègues de région parisienne (le différentiel était de l’ordre de 20 à 30 % !). La Bretagne a vu aussi les prémices de l’écologie, avec le mouvement des habitants de Plogoff (Finistère), il y a de cela quarante-deux ans. Et de nos jours encore, elle s’affirme à la pointe de la prise de conscience des enjeux environnementaux. Riche de témoignages, ce documentaire permet de mieux saisir les particularités d’une terre de contrastes qui a su rencontrer la modernité sans rien perdre de son âme.
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L’inéluctable hausse des impôts
Deux semaines après la réélection d’Emmanuel Macron, la pression monte. Vu le rythme de la progression de la dette publique et face à une croissance nulle au premier trimestre, le prochain gouvernement devra manœuvrer habilement pour gérer ses rentrées fiscales. Certes, Emmanuel Macron affirme qu’il « n’y aura pas de hausse d’impôts, non ! », ajoutant même pendant sa campagne : « Nous les baisserons. Je peux le dire avec d’autant plus de crédibilité que nous l’avons déjà fait », mais les perspectives s’assombrissent jour après jour. Lorsque la situation financière du pays l’imposera, le gouvernement n’aura pas le choix et c’est avec davantage de voracité que les contribuables seront ponctionnés.
Bien sûr, le président en campagne a rassuré les Français en excluant toute nouvelle augmentation de l’impôt sur le revenu. Il est vrai qu’il a aussi proposé d’assouplir la fiscalité sur les héritages en relevant l’abattement en ligne directe de 100 000 à 150 000 euros et ceux en ligne indirecte uniformément à 100 000 euros. Et il a promis de ne pas élargir la base de calcul de l’impôt sur la fortune immobilière et de ne pas restaurer l’impôt de solidarité sur la fortune. Il n’y a, pourtant, aucun élément de nature à tranquilliser les épargnants.
Chacun a peur de l’avenir et anticipe une hausse des impôts
Car une petite musique tourne en boucle depuis quelques semaines et donne toutes les raisons de s’inquiéter. L’épargne des Français atteint des sommets. L’assurance vie a réalisé son meilleur début d’année depuis 2011 (8,4 milliards collectés au premier trimestre). Le Livret A a fait encore mieux (12,2 milliards). Le total de l’épargne atteint désormais 6 000 milliards. « De là à ce que le gouvernement nous explique que si les Français ont beaucoup trop épargné pendant la crise sanitaire, c’est parce que l’État a maintenu les niveaux de revenus, il n’y a qu’un pas », décrypte Agnès Verdier-Molinié, directrice de la Fondation iFrap. Et il est possible qu’il reprenne d’une main ce qu’il a donné de l’autre. « Chacun a peur de l’avenir et anticipe une hausse des impôts » , assure-t-elle.
Taxe exceptionnelle, retour à la taxation progressive de l’épargne, hausse de la CSG…, les pistes sont multiples et parfaitement identifiées par l’ancien gouvernement, qui ne s’est pas privé d’augmenter de 1,7 point la CSG au début du précédent quinquennat (portant son taux à 9,2 % sur les revenus d’activité et sur le capital et à 8,3 % sur les retraites). Il n’y a pas besoin d’être prophète pour comprendre que l’assurance vie, avec environ 1 800 milliards d’actifs, constitue un début de solution au problème de la dette publique.
Une taxe financière de 10 % sur l’épargne positive
Le nouveau gouvernement d’Emmanuel Macron pourrait être tenté de s’attaquer à cette manne financière, pour ne pas dire à cette source miraculeuse. En 2020, le député centriste Patrick Mignola avait proposé de taxer le capital considéré comme « improductif » à hauteur de 0,5 % sur les contrats d’assurance vie de plus de 30 000 euros… ce qui permettrait de récupérer 9 milliards.
L’idée n’est pas nouvelle. Le FMI avait, pour sa part, proposé d’instaurer une taxe financière de 10 % pour les ménages disposant d’une épargne positive (après déduction des emprunts). Ce qui, dans les faits, reviendrait à taxer prioritairement les retraités. Un tel prélèvement pourrait rapporter cette fois jusqu’à… 100 milliards d’euros dans les caisses de l’État. Comme le résume Agnès Verdier-Molinié, « l’assurance vie, présentée de longue date comme le placement idéal et préféré des Français, pourrait se révéler à terme comme le placement piégeux par excellence ».
Le Monde
Comment les hommes du président Biden s’emparent de la guerre en Ukraine
Aux Etats-Unis, le secrétaire d’Etat, Antony Blinken, le secrétaire à la défense, Lloyd Austin, et le conseiller à la sécurité nationale, Jake Sullivan, veulent faire du conflit un « échec stratégique » pour la Russie.
Ils ont pris le train dans le plus grand secret. Par la fenêtre, en roulant vers cette ville de Kiev qui semblait promise il y a deux mois à la conquête russe, ils ont observé les paysages ukrainiens, soudain si concrets. En ce 24 avril, deux des plus hauts responsables américains, éléments-clés de l’administration Biden, illustraient par le geste l’engagement de Washington en faveur de l’Ukraine, donc contre la Russie. Le secrétaire d’Etat, Antony Blinken, et le secrétaire à la défense, Lloyd Austin, avaient rendez-vous avec Volodymyr Zelensky. Le président ukrainien les a accueillis comme des interlocuteurs familiers et indispensables.
Guerre en Ukraine : les chefs américains de la diplomatie et de la défense en visite discrète à KievMieux que tout communiqué, les accolades entre les deux hommes et les ministres ukrainiens Dmytro Kuleba (affaires étrangères) et Oleksii Reznikov (défense) illustraient une évidence. Pour les Etats-Unis, l’Ukraine signifie bien plus que l’Ukraine. Cette guerre étrangère est devenue familière ; l’Amérique se l’est appropriée, à distance.
« L’administration Biden avait très bien lu les intentions militaires russes dès le départ, préparé des sanctions avec les Européens, mais elle a aussi pensé qu’il s’agissait d’une cause perdue, souligne Daniel Fried, ex-diplomate de haut rang et fin spécialiste de l’Europe, aujourd’hui expert au Atlantic Council. Que les Ukrainiens se battraient bravement et perdraient vite. Or, aujourd’hui, il y a toute une gamme d’issues possibles. » Les livraisons successives d’équipements militaires, de plus en plus sophistiqués et nombreux, ont récompensé les auteurs de cette surprise.
Par son sacrifice au nom de sa souveraineté, le peuple ukrainien est devenu le bras armé – par les Etats-Unis et les Européens – de l’affrontement entre les démocraties libérales et les régimes autoritaires, dont le président russe, Vladimir Poutine, est une figure de proue. Un thème très présent au cours de la campagne présidentielle de Joe Biden. Ce qui se joue, de Lviv au Donbass, de Kharkiv à Odessa, c’est la place de l’Occident dans le monde et des Etats-Unis à sa tête, sa capacité de mobilisation et de défense, son attachement à des principes et au droit international, et le prix qu’il est prêt à payer en leur nom.
Ancrer les Etats-Unis dans le XXIe siècle
« Il est impossible de ne pas être ému par ce que les Ukrainiens ont réalisé, expliquait Antony Blinken devant la commission des affaires étrangères au Sénat, le 26 avril. Il est aussi impossible de ne pas croire qu’ils continueront à réussir, parce qu’ils savent pourquoi ils se battent. » Croire en la victoire sans en dessiner les contours, transformer cette guerre en « échec stratégique » pour le Kremlin, rêver sans le dire à un court-circuit général au sein du régime russe : telle est la nouvelle ligne d’horizon des trois cavaliers de l’équipe Biden, MM. Blinken et Austin, ainsi que du conseiller à la sécurité nationale, Jake Sullivan.
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France24 - World
Three killed in stabbing attack in central Israel city of Elad
Issued on: 05/05/2022 - 21:29
NEWS WIRES
At least three people were killed in an attack in the central Israeli city of Elad as the Jewish state marked its independence day on Thursday, following a brief lull in deadly unrest.
The Magen David Adom emergency response service, which confirmed the deaths, said two others were in a serious condition after the incident, which comes following a series of fatal attacks committed by Palestinians and Israeli Arabs in recent weeks.
Two others suffered moderate or light injuries, according to the MDA, which is Israel's version of the Red Cross.
Police said a manhunt had been launched, including helicopters and roadblocks, to find a vehicle that had fled the scene, without providing details on the alleged perpetrators.
Police said that it appeared the attack had played out at several spots in one area.
MDA Paramedic Alon Rizkan, a first responder, described it as a "complex scene," identifying all of the dead as men in their early 40s.
Those who suffered serious injuries men aged between 35-60, according to the MDA.
The majority of Elad's 50,000 residents are members of Israel's ultra-Orthodox Jewish community, known as haredim.
Another majority haredi city, Bnei Brak, which also lies on the outskirts of the coastal city of Tel Aviv, was targeted in March.
It was one of the areas hit in the string of attacks since March 22 that, prior to Thursday's incident, had killed 15 people including an Arab-Israeli police officer and two Ukrainians, in separate attacks inside Israel.
Two of the deadly attacks were carried out in the Tel Aviv area by Palestinians.
A total of 27 Palestinians and three Israeli Arabs have died during the same period, among them perpetrators of attacks and those killed by Israeli security forces in West Bank operations.
For Palestinians, the anniversary of Israel's 1948 declaration of independence marks the Nakba, or "catastrophe", when more than 700,000 fled or were expelled during the war surrounding Israel's creation.
Hamas Islamists who control the Gaza strip and Islamic Jihad, another Palestinian armed group, praised the Elad attack as a consequence of unrest at Jerusalem's Al-Aqsa mosque compound.
Fresh clashes broke out at earlier Thursday at Al-Aqsa, which is also the holiest site in Judaism, where it is known as the Temple Mount.
The latest morning violence at the flashpoint site came following a tense April, in which nearly 300 people were injured in clashes between police and Palestinians at Al-Aqsa.
(AFP)
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Israeli police, Palestinians clash anew at Jerusalem's Al-Aqsa mosque compound
Israel closes crossing to Gaza workers after new rocket attacks
Palestinian militant group claims responsibility for killing Israeli guard
Valeurs Actuelles
Quand Anne Hidalgo rime avec toujours plus d’impôts
Plutôt que de faire des économies dans le budget de la Ville de Paris en temps de crise, la Maire de Paris veut dépenser toujours plus. Pour financer l’augmentation des dépenses dans un contexte de diminution des recettes, Anne Hidalgo propose de relever certaines taxes pour les propriétaires et de faire payer le stationnement aux deux-roues motorisés.
Cela pourrait très bien être un sujet d’économie pour le bac. Comment boucler un budget municipal 2021 d’un montant supérieur à 8 milliards d’euros avec des recettes en baisse de 1,4 %, des dépenses de fonctionnement en hausse de 2,1%, un coût de crise sanitaire estimé à 800 millions d’euros en 2020, la promesse de ne pas augmenter les impôts (notamment la taxe foncière) et un endettement qui augmentera de 1 milliard d’euros dépassant 7,1 milliards à la fin de 2021 ? C’est la question à laquelle les membres du Conseil de Paris vont être amenés à se pencher et à répondre lors du débat d’orientation budgétaire jeudi prochain avant un vote définitif au cours du mois de décembre.
Le Parisien vient de dévoiler les grandes pistes explorées par l’équipe municipale en place. Une méthode fortement ancrée à gauche puisqu’il s’agit non pas de faire des économies dans les dépenses de fonctionnement, comme un bon père de famille l’aurait fait (vision très patriarcale et capitaliste dénonceront les féministes), mais d’augmenter les rentrées (vision humaniste qui consiste, au nom d’une solidarité à sens unique, à prendre aux uns, considérés comme forcément des nantis, pour redistribuer aux autres). Pour Marie-Claire Carrere-Gee, conseillère Les Républicains de Paris, présidente de la Commission des finances au Conseil de Paris, « c’est la conséquence d’une mauvaise gestion de Paris » : elle pointe notamment du doigt « de nombreuses dépenses inutiles ».
Ces « salauds » de propriétaires, nouveaux et anciens, vont passer à l’amende : « La mairie de Paris prévoit d’augmenter les droits de mutation à titre onéreux (DMTO), communément appelés frais de notaire », croit savoir le quotidien. Ils devraient ainsi passer de 4,5 à 4,8 % après avoir été déjà augmentés en janvier 2016 (ils étaient alors de 3,8 %). En 2020, la ville de Paris devrait percevoir un peu moins de 1,6 milliard d’euros. Mais ce n’est pas tout : la mairie de Paris n’oublie pas non plus les autres propriétaires. Elle songerait aussi à augmenter de 100 % (contre 60 % aujourd’hui) la taxe d’habitation des 126.000 résidences secondaires parisiennes.
Autre piste envisagée, mettre les propriétaires de deux roues motorisées à l’amende ; il faut bien compenser la décision de réduire de moitié le nombre de places de parking pour les automobilistes, et taxer une fois encore ces « salauds » qui polluent avec leur « pétrolettes ». La mairie de Paris étudierait le moyen de faire payer le stationnement aux deux roues motorisées, proposition qui pourrait être soumise à une consultation citoyenne sur la mobilité. « Pour l’instant, il ne s’agit que d’une piste, même si elle est sérieusement envisagée. La décision définitive sera prise dans les prochaines semaines, sans doute début janvier », a expliqué David Belliard, adjoint écologiste chargé des déplacements au Parisien. Si la mairie de Paris décider d’aller jusqu’au bout, elle risque alors de se frotter à un fort mécontentement de la part d’une population de 100 000 motards et motocyclistes, toujours très prompte à se mobiliser.
Dernière catégorie visée par la mairie de Paris, ces « salauds » de propriétaires qui mettent leur bien à louer sur des plateformes de type AirBnB. Cela passerait par un relèvement « du plafond de la taxe de séjour pour les meublés touristiques de 2,30 € à 4,10 € par personne et par nuitée, soit le même plafond que pour les palaces », explique le Parisien.
Le Monde
Fabcaro et Eric Judor jettent un sort hilarant au roman-photo
L’auteur de BD et l’acteur-réalisateur explorent avec bonheur un genre nouveau pour eux dans « Guacamole Vaudou ». Un livre très drôle réalisé avec les moyens du bord.
Lorsqu’il a fallu déclencher, pour la première photo, prise dans un couloir, Eric Judor a été saisi d’un fou rire. « Tout, dans ce projet, a été hyper marrant, raconte l’acteur et réalisateur. Comme on ne connaissait personne d’expérimenté en roman-photo, on a tout découvert, en autodidactes. Dans ce type de format, on joue de façon pure, on s’amuse comme des gosses déguisés. » Le résultat, absurde, intitulé Guacamole Vaudou, publié par le Seuil, fait de Judor, coiffé d’une perruque kitsch, le héros d’un scénario signé Fabcaro.
Voici donc l’espiègle Fabcaro et l’expressif Judor, jamais avares d’un bon mot ou d’une pirouette salace, chez la vénérable maison d’édition. L’idée de les réunir vient de l’éditrice maison Nathalie Fiszman. « Ces derniers mois, tout le monde s’est mis à faire des BD, et je m’interrogeais sur la façon de renouveler le genre. J’ai pensé que le roman-photo restait un terrain assez vierge, même si on me regardait un peu comme une Martienne », retrace-t-elle.
« Le roman-photo fonctionne au travers de dessins très figés et de textes décalés, pas si loin du style de mes albums. » Fabcaro
Elle se fait d’abord les dents avec Les Six Fonctions du langage, de l’oulipienne Clémentine Mélois, un roman-photo à partir de collages, paru en mars 2021 : avec, à la clé, un joli succès à 15 000 exemplaires. Elle sollicite Eric Judor, dont elle aime « la poésie, la subtilité et l’aptitude à composer des visages dignes de dessins animés ». Le comédien, qui a apprécié le roman Le Discours et la BD Zaï Zaï Zaï Zaï, de Fabcaro, aimerait collaborer avec lui. Une proposition à laquelle ce dernier dit oui sans se faire prier.
« Le roman-photo fonctionne au travers de dessins très figés et de textes décalés, pas si loin du style de mes albums », remarque Fabcaro. Mais que raconter ? Une histoire de vaudou, réclame Judor dès la première réunion, cette pratique ésotérique « insuffisamment exploitée en comédie ». Fabcaro planche sur des story-boards en dessinant « des bonhommes patates » : « C’est avec l’idée d’un loser touché par un vaudou qui le transformerait en super-winner que le scénario fonctionnait. »
« On a photographié les scènes de bureaux et de cantine dans les locaux du Seuil. » Nathalie Fiszman
Ainsi naît Stéphane Chabert, un publicitaire, beauf et ostracisé, qui acquiert « la winne américaine » lors d’un week-end vaudou où il est béni par un sortilège. Le lecteur suit son irrésistible montée en puissance, depuis sa promotion au poste de « master boss managing winner force de l’entreprise » jusqu’à ses ambitions politiques. Le roman-photo, bien que très seventies, moque le racisme latent, la télévision-spectacle, le langage start-up ou le narcissisme des philanthropes. « Sans clin d’œil actuel, ça n’aurait fait rire que les vieux cons comme nous », dit Fabcaro, que Judor se plaît à surnommer « Fabrice Caroline ».
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Valeurs Actuelles
Le bon conseil de Mieux Vivre votre Argent : que deviendrait votre épargne en cas de crise financière majeure ?
Chaque semaine, Valeurs actuelles vous propose, en partenariat avec Mieux vivre votre argent, les meilleurs conseils épargne, fiscalité, immobilier, etc. Inflation, fiscalité, récession, que risquez-vous réellement à laisser votre épargne sur vos comptes bancaires ? Détails.
La crise actuelle a rendu l’épargne incontournable chez les Français. Les livrets d’épargne “disponibles” ont fait le plein. La crise économique qui s’annonce vous fait prendre des précautions et c’est normal ! Récession, inflation, fiscalité, vous vous demandez peut être quel risque il y a à laisser votre épargne sur vos comptes bancaires. Rassurez-vous, des mécanismes existent pour de ne pas perdre vos économies.
Epargner sur un livret A, pas si intéressant mais rassurant
Bon nombre d’actualités en ont fait écho. Le livret A, notamment, a battu des records de versements en avril et à nouveau en mai 2020. Les Français se sont réfugiés sur leur livret d’épargne dit de « précaution », et ce, malgré la baisse du rendement à 0,5 %, en place depuis février dernier et la situation d’insécurité économique liée à la crise du covid 19. « C’est un paradoxe français. En effet, en pleine crise des marchés financiers, les opportunités de placer son argent en bourse sont devenues accessibles. Après, il faut tenir compte du fameux risque systémique des systèmes bancaires. Cela reste un scénario inédit mais on ne connait pas l’issue de cette crise », analyse Karl Toussaint du Wast de netinvestissement.fr.
Cette épargne dite « de précaution » évoque surtout un état d’esprit. C’est ce que rappellent de nombreux experts, dont Philippe Crevel, directeur du Cercle de l’Épargne, dans un communiqué du 23 juin. « La décision de placer de l’argent sur le Livret A et sur le LDDS durant le confinement et voire après n’est pas anodine. Les ménages auraient pu laisser leur argent sur leurs comptes courants d’autant plus que la rémunération du Livret A est faible. Ce choix témoigne de la volonté de renforcer l’épargne de précaution, de se créer une cagnotte constituant une réserve en cas d’imprévus. » Il souligne aussi le « fort niveau d’inquiétude » induit par ce choix. « Les menaces pesant sur l’emploi et sur les revenus expliquent ce comportement de prudence », ajoute-t-il.
Vous demandez sans doute ce qu’il pourrait se passer si le système bancaire venait à basculer. Même si cette hypothèse n’est pas envisagée, des gardes-fous existent pour protéger vos économies.
A LIRE>>>> Comment les épargnants ont réagi face à la crise
Une directive protège les petits épargnants
Depuis le 1er janvier 2016, la directive relative au redressement des banques et à la résolution de leurs défaillances (BRRD) a été transposée en France, par une ordonnance du 21 août 2015. Elle prévoit que les comptes clients dotés de plus de 100.000 euros de dépôts pourraient être gelés voire prélevés pour contribuer au sauvetage de leur banque, mais une fois les créanciers et actionnaires sollicités par une procédure de renflouement interne. Il s’agit d’une directive issue de la loi Sapin II sur l’union bancaire. Objectif ? Prévenir les crises des banques et mettre en place des solutions qui impacteraient le moins possible les finances publiques.
Prélever un particulier sur son compte bancaire ne peut donc être envisagé qu’après que les créanciers et actionnaires aient contribué à l’absorption des pertes à hauteur d’au moins 8% du total des passifs de la banque. « L’objectif est de pouvoir restructurer les banques au bord de la faillite sans que le contribuable ait à mettre la main à la poche pour préserver la stabilité financière », expliquait dans un communiqué la Commission européenne en octobre 2015.
Une garantie des dépôts bancaires
A savoir qu’une garantie bancaire des dépôts existe déjà, elle est gérée par le FGDR (Fonds garantie des dépôts et résolutions) jusqu’à 100 000 euros, par client et par établissement. Elle permet de couvrir tous les types de dépôts : comptes courants, comptes à terme, livrets bancaires, Livrets Jeunes, épargne logement (CEL et PEL), Livret d’épargne populaire (LEP) et le compte espèces attaché à un compte titres ou à un PEA. Les sommes placées sur ces livrets d’épargne (livret A, LDDS et LEP) sont, quant à elles, garanties en totalité par l’Etat et ne sont donc pas décomptées du plafond des 100 000 euros. Par exemple, si vous détenez 30 000 euros sur un PEL, 15 000 euros sur votre compte courant, 40 000 euros sur le compte espèces lié à votre PEA (en cas de vente d’une partie de vos actions au début de la crise) et 30 000 euros sur un livret bancaire, vous pourriez être indemnisé à hauteur de 100 000 euros, et non des 115 000 euros, la somme totale de vos avoirs dans cet exemple.
France24 - World
Rangers, Frankfurt head to Europa League final as Leipzig and West Ham fall short
Issued on: 06/05/2022 - 00:00
NEWS WIRES
Rangers produced one of their greatest European performances to beat RB Leipzig 3-1 on Thursday to reach the Europa League final 3-2 on aggregate, while Eintracht Frankfurt reached their first European final for 42 years after a 1-0 home win on Thursday over 10-man West Ham.
James Tavernier and Glen Kamara turned the tie around inside the first 24 minutes at an emotionally charged Ibrox as players and fans united to pay tribute to long-serving kitman Jimmy Bell, who died on Tuesday.
Christopher Nkunku hit back for Leipzig in the second half, but John Lundstram scored the winner nine minutes from time.
Giovanni van Bronckhorst’s men will face Eintracht Frankfurt in the final in Seville on May 18 in just their second European final in 50 years.
The Scottish champions lost to Zenit St Petersburg in the UEFA Cup final of 2008, but have had to start again from the fourth tier following a financial collapse in 2012.
Last season they ended Celtic’s run of nine league titles in a row and will return to the Champions League for the first time since 2010 with victory over Frankfurt at the Ramon Sanchez Pizjuan in 13 days’ time.
Leipzig’s 1-0 advantage from the first leg was blown away early on in front of a cacophonous noise.
Right-back Tavernier moved outright as the top scorer in the competition with seven goals, all of which have come in the knockout phase, when he timed his run to perfection to turn in Ryan Kent’s cross.
Kamara then guided a wonderful finish low into the far corner from outside the box and kissed his black armband in tribute to Bell.
Joe Aribo should have made it three within half an hour when he missed his kick from point-blank range.
Leipzig lost just once in 19 games between January and April, but have now been beaten in three of their last four to put their chances of Champions League football next season hanging in the balance.
The Germans enjoyed the majority of the ball in the second half and were back on level terms in the tie when Nkunku steered home his 32nd goal of the season from Angelino’s cross.
Rangers then had to dig deep just to keep Leipzig at bay, but they found the winner late on.
Kent’s cross to the back post caused panic in the Leipzig defence and the loose ball broke to Lundstram to stroke into an unguarded net and spark wild scenes of celebration.
‘Dream finally comes true’ for Frankfurt
In Frankfurt, home team Eintracht reached their first European final in four decades after their goal over West Ham sealed a 3-1 aggregate victory.
West Ham had left-back Aaron Cresswell sent off early on and Hammers manager David Moyes was also dismissed from the sidelines with 12 minutes left for arguing with the referee.
“A sending off is always going to make it a mountain to climb, we had genuine belief that over two legs they weren’t going to beat us,” said West Ham captain Declan Rice.
“We just played a team that played a similar way to us and it caught us out. We’re gutted.”
Colombia striker Rafael Borre netted the first-half winner on the night to book Frankfurt a place in the Europa League final on May 18 in Seville against Scottish giants Rangers.
“A dream has finally comes true,” said Eintracht club president Peter Fischer.
“This city deserves it. And now we’re going to win this thing.”
Borre scored just after Cresswell was sent off, leaving the visitors a man down for more than an hour and needing to score twice just to force extra time.
Frankfurt had been dealt an early blow when key defender Martin Hinteregger limped off with a leg injury.
When a long ball put Frankfurt’s Jens Hauge into space, Cresswell pulled back the Norwegian, who went down just outside the area.
Cresswell, who was also sent off in the quarter-final first leg against Lyon, was initially only booked, but referee Jesus Gil Manzano brandished the red card after a VAR review.
Moyes responded by swapping Ben Johnson for forward Manuel Lanzini.
Yet Frankfurt went ahead in the 26th minute.
When the hosts attacked down the right flank, Ansgar Knauff’s cross found Borre, who fired home unmarked in the area.
Dogged defending in the second half restricted Frankfurt to just a handful of chances for Knauff and Filip Kostic, who caused havoc on the left.
West Ham had chances of their own and as the visitors pushed for an equaliser, Manzano banished Moyes to the stands after the Scot lost his temper.
Frankfurt, who lost to Chelsea on penalties in the 2019 Europa League semi-finals, are into their first European final since winning the UEFA Cup in 1979/80.
“That was an evening you never forget,” beamed Frankfurt coach Oliver Glasner. “The squad was exceptional.”
(FRANCE 24 with AFP)
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FOOTBALLMan City narrowly beat Real Madrid in Champions League semi-final thriller
Liverpool on course for Champions League final after 2-0 win over Villarreal
FootballChelsea knock out Lille, Villareal stun Juventus to enter Champions League quarter-finals
France24 - World
Pilots say new Mexico City airport causing safety issues
Issued on: 06/05/2022 - 02:50Modified: 06/05/2022 - 02:49
Mexico City (AFP) – The opening of a second international airport for Mexico City has resulted in safety incidents including warnings that aircraft were in danger of flying into the ground, a pilot association said.
Air traffic controllers appear to have received little training and support on how to operate the new configuration, the International Federation of Air Line Pilots' Associations (IFALPA) said in a safety bulletin dated May 4.
The organization said it had "been made aware of several incidents involving aircraft" at Mexico City International Airport, since Felipe Angeles International Airport opened north of the capital on March 21.
They included planes arriving "with low fuel states due to unplanned holding, diversions for excessive delays, and significant GPWS (ground proximity warning system) alerts," it said.
"One crew almost had a controlled flight into terrain," it added.
The International Air Transport Association defines such an incident as "an in-flight collision with terrain, water, or obstacle without indication of loss of control."
IFALPA urged crews to consider carrying additional fuel in case they have to wait for permission to land or divert to another airport, and to exercise heightened terrain situational awareness.
Experts have previously highlighted the challenges of operating two airports in a city surrounded by mountains and at an altitude of more than 2,200 meters (around 7,300 feet) above sea level.
So far airlines are operating only a small number of daily flights from Felipe Angeles International Airport, a flagship project of President Andres Manuel Lopez Obrador built at a military air base north of the capital.
The existing Mexico City International Airport, also known as Benito Juarez, is one of the busiest airports in Latin America.
It handled a record 50.3 million passengers in 2019 before the Covid-19 pandemic.
Lopez Obrador announced this week a plan to reduce arrivals and departures at Benito Juarez and transfer more operations to Felipe Angeles.
© 2022 AFP
Le Monde
Quel avenir pour les trois fillettes chinoises génétiquement modifiées ?
podcast En 2018, la naissance des « bébés Crispr » issue d’une expérimentation illégale avait provoqué l’émoi de la communauté scientifique internationale. Trois ans plus tard, alors que ces fillettes grandissent, de nouvelles questions éthiques se posent : comment les protéger ? Qu’arrivera-t-il à leur descendance ? Explications en podcast avec Hervé Morin, responsable du pôle « Sciences et médecine » du « Monde ».
Il y a trois ans naissaient en Chine les premiers enfants génétiquement modifiés. Le scientifique He Jiankui, à l’origine de cette expérimentation illégale, vient de sortir de prison. Aujourd’hui, les trois petites filles, prénommées Lulu, Nana et Amy, sont toujours en vie. Et leur existence continue de susciter des débats éthiques vertigineux.
Aujourd’hui se pose notamment la question de leur avenir. Leur santé est-elle en danger ? Comment les protéger ? Et qu’arrivera-t-il à leur descendance ?
Hervé Morin, responsable du pôle Sciences et médecine du Monde, raconte, dans cet épisode du podcast « L’Heure du Monde », l’histoire de ces fillettes et les interrogations des scientifiques pour les années futures.
Un épisode produit par Jeanne Boëzec, réalisé par Amandine Robillard et présenté par Morgane Tual.
« L’Heure du Monde » est le podcast quotidien d’actualité du Monde. Ecoutez chaque jour, à partir de 6 heures, un nouvel épisode, sur Lemonde.fr ou sur Spotify. Retrouvez ici tous les épisodes.
En savoir plus sur les « bébés Crispr » :
Quand la science s’intéresse aux pouvoirs de la transe Jeanne Boëzec
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Valeurs Actuelles
Côte d’Azur : pénurie de saisonniers
Ils avaient leurs habitudes ailleurs. De la douce Algarve aux eaux turquoise des Cyclades en passant par les paysages lunaires des Canaries, de nombreux Français passaient chaque année les frontières hexagonales pour s’évader à travers l’Europe.
Des destinations devenues courantes, qui ont plongé dans l’ombre bon nombre de régions françaises, trop souvent ringardisées par les charmes de stations balnéaires moins onéreuses et plus attractives.
Mais la pandémie de Covid-19 a bouleversé les habitudes. L’impossibilité de voyager a replacé certaines régions du pays au centre de la carte. Les Bouches-du-Rhône, les Alpes-Maritimes, le Var et toute la région Provence-Alpes-Côte d’Azur en tête.
« Nous avons connu l’an dernier notre meilleure saison touristique depuis de nombreuses années, bien audessus de 2019, l’année de référence », affirme François de Canson, président du comité régional de tourisme (CRT) Provence-Alpes-Côte d’Azur.
D’après un récent sondage réalisé par Siblu, leader européen de l’hôtellerie de plein air, la région Paca serait même la deuxième destination désirée par les Français cet été, derrière la Nouvelle-Aquitaine.
Une baisse considérable des candidats, alors même que les besoins croissent
Une fascination pour le territoire maralpin qui devrait se traduire par une nouvelle affluence record. De quoi inquiéter les professionnels du secteur, confrontés à une baisse considérable des candidats, alors que 45 000 off res d’emploi sont à pourvoir dans toute la région.
« À date, nous comptons près de 21 % de réservation en plus par rapport à 2019, énumère François de Canson. Depuis deux ans, la clientèle française a retrouvé l’équivalent de ce qui se faisait à l’étranger. À l’été 2020, la clientèle française restait en moyenne huit jours. En 2021, quinze jours. Et on s’attend déjà à une meilleure saison que la dernière. »
Pour faire face à cet afflux, le CRT Provence-Alpes-Côte d’Azur a lancé une grande campagne de promotion à hauteur de 5 millions d’euros, “On a tous besoin du Sud”, équivalente aux campagnes de recrutement dans l’armée, afin de sensibiliser les saisonniers, qui se sont peu à peu détournés de ces professions.
L’objectif assumé est de valoriser au mieux les métiers du tourisme à travers la plate-forme en ligne Monemploitourisme. fr, sous peine d’être submergé rapidement. D’autant que la clientèle américaine devrait aussi revenir cet été sur les bords de la Méditerranée, avec de nombreuses liaisons inédites depuis les États-Unis et le Canada vers les aéroports Nice-Côte d’Azur et Marseille-Provence.
Un défi important, qui réclame une certaine cohésion entre les diff érentes entités chargées du secteur du tourisme dans la région. Notamment avec le CRT Côte d’Azur France, anciennement présidé par David Lisnard, privé du financement de la région Sud par Renaud Muselier depuis l’année dernière.
« Nous allons trouver une solution avec Alexandra Borchio-Fontimp [nouvelle présidente du CRT Côte d’Azur] pour que les professionnels du tourisme ne soient pas lésés, assure François de Canson. Il n’y a qu’un seul CRT et nous subventionnons les agences de développement touristique (ADT). Si le CRT Côte d’Azur France reprend sa casquette d’ADT, tout rentrera dans l’ordre. »
En attendant, le temps presse, à quelques semaines du coup d’envoi de la saison estivale, qui pourrait marquer un tournant majeur pour la région Paca.
France24 - Monde
Mali : comment continuer à regarder France 24 et écouter RFI ?
Publié le : 22/03/2022 - 19:28
FRANCE 24
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La Haute Autorité de la communication du Mali a rendu publique, mercredi 27 avril, sa décision de suspendre définitivement la diffusion de France 24 et de RFI. FMM conteste avec force une telle mesure et entend utiliser "toutes les voies de recours possibles". Cependant, il existe des possibilités pour continuer à vous informer sur nos antennes. Mode d'emploi.
► Comment continuer à regarder France 24 ?
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La junte malienne suspend la diffusion de France 24 et RFI
France24 - World
French Socialist Party ratifies left coalition deal to challenge Macron in parliamentary elections
Issued on: 06/05/2022 - 02:49
FRANCE 24
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The National Council of France’s Socialist Party ratified a coalition deal with three other left-wing parties early Friday to run as a united front in June’s parliamentary elections. A large majority (62%) of the council’s members voted in favour, but only after hours of sometimes tense debates.
Debate over the proposal lasted four hours, with some major party figures condemning the alliance with the hard-left France Unbowed movement (LFI), the Greens and the Communist Party (PCF) for the parliamentary elections on June 12 and 19.
In the end, 167 members voted in favour and 101 against, with 24 abstentions.
“This is a clarifying vote,” said party chief Olivier Faure, adding that it showed that the Socialist Party belongs “on the left” and not on the side of President Emmanuel Macron.
Other key party figures, including Lille mayor Martine Aubry, also backed the deal, despite “reservations over Europe” – specifically, a proposal to “disobey” provisions of some European Union treaties.
High-level dissents
Negotiations with France Unbowed and the other coalition members centred not only the program but also on how to divvy up parliamentary seats, so that only one candidate from the coalition runs for each seat.
According to a list shared with AFP, the deal gives the Socialist Party 70 of France’s 577 parliamentary seats, while candidates from the other three parties will run in the remaining seats.
Of those 70 seats, at least 20 are seen as “winnable” for the Socialists. But some incumbent MPs will be forced to give up their spots so that another coalition candidate can run for their seat – something many Socialists see as unfair.
Former president François Hollande and his former prime minister Bernard Cazeneuve were among those voicing the strongest opposition, with Cazeneuve going as far as quitting the party rather than joining forces with France Unbowed’s Jean-Luc Mélenchon, a former Socialist himself turned fierce antagonist of the party.
Anne Hidalgo, the Socialist candidate in this year’s presidential elections, said she did not want to get in the way of a deal that could help combat “environmental and social regression”, while nevertheless criticising a program that she said “does not include the necessary guarantees on NATO, Europe, or defending secularism”.
(FRANCE 24 with AFP)
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FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS 2022
French left strikes deal on broad alliance to take on Macron in parliamentary polls
FRENCH LEGISLATIVE ELECTION
French left 'a few steps' from broad alliance to counter Macron in parliamentary polls
French Greens, leftist Mélenchon form alliance ahead of parliamentary elections
Valeurs Actuelles
La crise qui vient et cette petite dette qui monte, qui monte
Le graphique sur lequel figurent, en abscisse, les années et, en ordonnée, des montants en milliards d’euros, est impressionnant. En rouge, l’évolution des déficits cumulés, et en bleu, celle de la dette française (État, Sécurité sociale, organismes d’administration centrale et collectivités territoriales) : on constate une parfaite symétrie entre les deux séries de données. Voilà résumée la situation économique française sur le demi-siècle passé, et sur laquelle bon nombre de candidats sont restés muets lors de la campagne présidentielle, quand ils n’alignaient pas les contrevérités, alors qu’il y aurait pourtant beaucoup à dire.
« L’analyse du feuilleton politico-budgétaire hexagonal est cruelle, note Pierre-François Gouiffès, dans l’Âge d’or des déficits, 40 ans de politique budgétaire française (La Documentation française). Elle démontre qu’à partir de 1974, les gouvernements successifs se sont engagés dans un accroissement permanent des dépenses publiques au nom de la défense du modèle économique et social français des Trente Glorieuses. » Qu’ils soient de droite ou de gauche, ils ont donc, et de manière systématique, dépensé toujours plus que ce que la France a gagné, contrairement à ce qui s’est passé outre-Rhin. Avant que la crise sanitaire ne débute, en 2019, l’Allemagne alignait, depuis quelques années, des comptes dans le vert. « La moitié de la population – les Françaises et les Français nés après 1974 – n’a jamais vécu dans un pays en excédent budgétaire, poursuit Pierre-François Gouiffès. Et les trois quarts de la population – celles et ceux nés après 1952 – n’ont jamais élu une Assemblée nationale dont le budget voté se soit conclu par un excédent. »
Pour certains économistes, l’augmentation du déficit est un stimulant de l’activité économique par le biais d’une politique de relance
Doit-on pour autant s’inquiéter d’une telle dérive des finances publiques ? Le déficit, c’est comme le cholestérol ou le chasseur du Bouchonnois des Inconnus, il y a le bon et le mauvais. « Le niveau du déficit budgétaire français est source de débat, reconnaît Bercy sur son site Internet. Pour certains économistes, l’augmentation du déficit est un stimulant de l’activité économique par le biais d’une politique de relance à travers la consommation, des grands travaux, un développement de l’emploi public… Pour d’autres, l’accroissement du déficit budgétaire est le signe d’une mauvaise gestion des fonds publics et un sérieux handicap pour les investissements futurs. » Alors, bon déficit ou mauvais déficit ?
La réponse figure souvent dans la question si l’on s’en tient aux promesses électorales : la plupart des candidats (sérieux) à l’élection présidentielle s’engagent sur un retour des comptes à l’équilibre ou sur une trajectoire des déficits sous la barre des 3 %. Mais c’est compter sans les événements qui surviennent aléatoirement (crises des sub-primes, de la dette grecque, du Covid, conflit russo-ukrainien…), décalant la réalisation des promesses électorales quand ils ne les rendent pas impossibles à tenir. Une chose est en revanche certaine, le déficit budgétaire est, chaque année, financé par de l’endettement.
La France aura besoin de 298 milliards pour boucler l’année ; ce qui lui permettra de financer 153,8 milliards de déficit de l’État
À la fin du quatrième trimestre 2021, la dette française s’élevait, selon l’Insee, à 2 813,1 milliards d’euros (112,9 % du PIB) et représentait 41 743 euros par Français contre 33 686 euros au début du quinquennat d’Emmanuel Macron. En 2020, année du début du “quoi qu’il en coûte”, qui porte décidément bien son nom, elle a bondi de 273 milliards d’euros au rythme hallucinant de 1 milliard par jour ouvré. L’année dernière, la hausse s’est ralentie à 165 milliards, soit 649 millions de plus chaque jour ouvré. Et l’augmentation va continuer.
En quarante ans, la France a payé 1 350 milliards d’intérêts
Selon la loi de finances 2022 (adoptée par le Parlement le 30 décembre 2021), la France aura besoin de 298 milliards pour boucler l’année ; ce qui lui permettra de financer 153,8 milliards de déficit de l’État et 144,4 milliards d’amortissement de la dette à moyen et long terme. Pour cela, Bercy a prévu d’émettre 260 milliards d’euros de dettes à moyen et long terme. Autant dire que la barre des 3 000 milliards de dettes sera franchie au début du nouveau quinquennat d’Emmanuel Macron. Et, sans doute, bien plus rapidement qu’anticipé.
La charge de la dette sera cette année de 39,5 milliards
En effet, depuis la rédaction du projet de loi de finances pour 2022, le conflit russo-ukrainien a éclaté, le 24 février, ce qui s’est traduit par une hausse du prix de l’énergie (gaz et carburants). Pour la rendre plus supportable aux particuliers qui étaient déjà confrontés au retour de l’inflation (notamment dans l’alimentaire), le gouvernement a consenti des gestes comme le blocage du prix de l’énergie ; il en a décidé de nouveaux, dont la baisse de 18 centimes du prix du carburant à la pompe qui doit s’arrêter fin juillet. Début mars, Bruno Le Maire évoquait un coût d’au moins 20 milliards d’euros pour les finances françaises. Autant dire que le prochain gouvernement et le nouveau ministre de l’Économie auront du pain sur la planche (à billets) pour bâtir un nouveau budget. Sans compter qu’il faudra bien aussi financer les promesses électorales.
Seule consolation – mais pour combien de temps ? -, la France profite aujourd’hui du parapluie européen qui lui permet d’emprunter à des taux extrêmement bas, voire négatifs ; la charge de la dette sera cette année de 39,5 milliards (contre près de 49 milliards en 2012 alors que la dette était inférieure de 30 % par rapport à son niveau actuel). C’est le troisième poste de dépenses de l’État, derrière l’Éducation nationale et la défense. Sur la durée, il commence à peser sacrément lourd : en 2017, Jacques Cheminade affirmait sur Europe 1 qu’en une quarantaine d’années la France avait payé 1 350 milliards d’intérêts. Si elle avait mieux géré ses finances et fait les réformes structurelles nécessaires, elle aurait pu passer la crise sanitaire bien mieux qu’elle ne l’a fait. Mais les nuages commencent à s’assombrir. Avec le retour de l’inflation, les banques centrales n’évoquent plus une hausse hypothétique des taux mais s’engagent sur la période où elle se produira. Reste une autre inconnue liée à l’état des finances publiques et à une défiance sur la dette publique française. Et là, la France risque fort de se retrouver dépourvue quand la bise sera venue.
BBC
Mariupol fighting: More evacuations from besieged city on Friday, UN says
A third operation to pull civilians from Mariupol is due on Friday, the UN says, as more fighting was reported for control of a steelworks where the last Ukrainian defenders are holding out.
About 200 civilians are also believed to be hiding in bunkers in the plant.
UN chief Antonio Guterres said everything should be done to "get people out of these hellscapes".
Russia's Vladimir Putin said his forces are ready to give civilians safe passage, but fighters must surrender.
The Russian president has already declared victory in Mariupol, ordering his forces to seal off the sprawling industrial site - which was designed during the Cold War to serve as a nuclear bunker and has a network of tunnels deep below ground - rather than try to take control of it.
However the remaining Ukrainian forces inside the steelworks - fighters from the Azov regiment, some marines, border guards and police - say Russian attacks are continuing.
The Azov regiment released drone footage showing explosions at the steelworks, but the date of the footage could not be verified. Earlier on Thursday Sviatoslav Palamar, an Azov regiment commander, said Ukrainian defenders were fighting "difficult, bloody battles" with Russian troops who had managed to enter part of the complex.
But the Kremlin denied its forces had tried to storm the plant and insisted that a humanitarian corridor was open as part of a three-day ceasefire that started on Thursday.
Mr Guterres said a third operation to evacuate civilians from the city was under way and would arrive in the city on Friday. Ukrainian Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk said on social media that this would happen at about midday.
At least 20 children are thought to be among the remaining civilians in the steelworks, and food and water supplies are dwindling fast.
On Sunday an initial group of civilians was evacuated from the plant. Footage showed mainly women and children being helped to walk over piles of rubble, and boarding a bus with missing windows.
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Russia launched its invasion of Ukraine 10 weeks ago but has not yet gained full control over any of Ukraine's major cities.
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Accord entre le PS et LFI pour les législatives : Martine Aubry appelle les socialistes à le valider, Anne Hidalgo s’y oppose mais ne veut pas « l’empêcher »
Malgré des « réserves majeures sur l’Europe », la maire de Lille a apporté son soutien au compromis jeudi matin. Quant à Anne Hidalgo, elle « ne souhaite pas empêcher un accord électoral qui vise à combattre la régression écologique et sociale », mais le réfute.
Ce sont deux figures du même parti, partageant une ligne politique assez similaire, mais qui, au vu des circonstances, prennent deux positions différentes. Alors que la maire de Lille, Martine Aubry, a annoncé jeudi 5 mai être favorable à l’accord passé entre le Parti socialiste (PS) et La France insoumise (LFI) pour les législatives, « non sans quelques réserves majeures », et « appelle les socialistes » à le valider, Anne Hidalgo, candidate malheureuse du PS à l’élection présidentielle (1,75 %) et maire de Paris, a, elle, fait savoir s’y opposer mais « ne souhaite pas l’empêcher ».
« Il ne porte pas les garanties nécessaires sur des sujets aussi essentiels que l’OTAN, l’Europe de la défense, la laïcité et les valeurs universelles », et « ne se fait pas dans le respect des personnes, ni dans le respect des élus implantés », a déclaré l’édile à l’Agence France-Presse (AFP) jeudi après-midi. Mme Hidalgo ajoute cependant que face à « l’urgence démocratique, sociale et écologique », elle « ne souhaite pas empêcher un accord électoral qui vise à combattre la régression écologique et sociale ».
Restée silencieuse ces derniers jours, Martine Aubry a, elle, fait connaître son choix par le biais d’un communiqué quelques heures plus tôt, avant la tenue du conseil national du PS prévu à 19 heures, qui doit valider ou non l’accord conclu avec LFI la veille.
Le conseil national du PS se prononce sur l’accord avec LFI, la majorité annonce ses 187 premières investitures aux législatives : l’actualité politique du 5 mai« Forte aspiration au rassemblement et à l’unité »
« Je partage les propositions de justice sociale comme l’augmentation du pouvoir d’achat, la retraite à 60 ans pour tous ceux que le travail a usés, la défense des services publics, en particulier l’école et la santé, l’égalité hommes-femmes, le développement de la culture. Je soutiens évidemment les mesures en faveur d’une action résolue pour le climat, ainsi que pour plus de démocratie », commence par écrire Mme Aubry, tout en notant « que cet accord ne correspond pourtant pas en tout point à [ses] convictions profondes ».
« J’ai des réserves majeures concernant l’Europe, prévient-elle. Aussi critiquable que soit le fonctionnement actuel de l’Union européenne, qui a trop encouragé la libéralisation de l’économie et n’a pas protégé les plus fragiles exposés aux ravages de la mondialisation, la place de la France est et reste dans l’UE », assure Mme Aubry. « La désobéissance aux traités et directives n’est pas une option. Leur révision pour plus de justice sociale et écologique, en revanche, doit être notre objectif. Nous devons le faire en nous battant à l’intérieur, notamment avec les pays qui sont gouvernés par une majorité de gauche », affirme la socialiste.
Législatives 2022 : l’accord conclu avec LFI divise le Parti socialiste« Je suis consciente des limites de l’accord qui nous est proposé. Comme tout accord pour s’opposer à la droite et l’extrême droite, il implique que chacun fasse des pas vers l’autre. Depuis trop longtemps à gauche, nous n’en avions plus l’habitude, décourageant beaucoup de celles et ceux qui plaçaient en nous leurs espoirs d’un avenir meilleur », écrit encore Mme Aubry, disant comprendre ce « qu’un tel accord peut représenter comme déception pour les candidat(e)s du Parti socialiste qui préparaient leur candidature dans l’ensemble des circonscriptions du pays ».
« Cependant, les électeurs de gauche ont exprimé lors du premier tour de l’élection présidentielle une forte aspiration au rassemblement et à l’unité. Ce message, il faut l’entendre. C’est pourquoi, j’appelle les socialistes à valider cette proposition d’accord », poursuit-elle, avant de conclure :
Soyons au rendez-vous de ce que les femmes et les hommes de gauche attendent de nous et faisons tout pour que le plus grand nombre d’élus de gauche soient présents à l’Assemblée nationale pour barrer la voie au projet défendu par Emmanuel Macron et les candidat(e)s de La République en marche.
Législatives 2022 : pour une union à gauche, des accords et des « sacrifices » parfois contestésNombre d’« éléphants » du PS ne veulent pas de cet accord
Un appel qui rappelle le courrier, mercredi soir, des maires socialistes Nathalie Appéré (Rennes), Benoît Arrivé (Cherbourg-en-Cotentin), Olivier Bianchi (Clermont-Ferrand), Mathieu Klein (Nancy), Johanna Rolland (Nantes), Cédric Van Styvendael (Villeurbanne) qui prennent « acte de la répartition des investitures dans nos territoires, qui reflète inégalement l’action de nos majorités locales de rassemblement ». « En responsabilité, nous appelons les socialistes à valider cet accord qui ouvre la perspective du rassemblement de la gauche et des écologistes », écrivent-ils.
Pourtant, pour nombre d’« éléphants » et d’élus du PS, pas question de se ranger sous la bannière de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) – qui rassemble La France insoumise (LFI), le Parti communiste français (PCF) et Europe Ecologie-Les Verts (EELV). Et ce, malgré le score historiquement bas enregistré par leur candidate, Anne Hidalgo, à l’élection présidentielle (1,75 %).
Législatives 2022 : entre résignation et rejet d’une alliance avec LFI, les députés socialistes feront campagne sur leur nomParmi les plus virulents pourfendeurs d’un accord avec les « insoumis » figurent l’ancien ministre de l’agriculture Stéphane Le Foll, l’ex-ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve, qui a annoncé qu’il quittait le PS mercredi, l’ancien premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis, la présidente de la région Occitanie, Carole Delga, ainsi que l’ancien président de la République François Hollande. Tous estiment que leur ligne politique est incompatible avec celle, jugée radicale, de Jean-Luc Mélenchon sur l’Union européenne, la laïcité, les institutions ou encore la question des retraites.
Pour faire prospérer la fronde, les opposants à ce mariage de circonstance comptent non seulement souligner leurs divergences de vues avec les « insoumis », mais aussi mettre l’accent sur le faible nombre de circonscriptions obtenues par le PS lors des négociations. Au nombre de soixante-dix, dont une trentaine jugées gagnables, elles sont en effet bien loin des plus de trois cents investies par le PS en 2017.
« Rassembler pour gagner »
Le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, a défendu l’accord conclu avec les « insoumis », jeudi matin sur BFM-TV. Il juge que « le vrai Parti socialiste, c’est un Parti socialiste qui a accepté dans son histoire d’être un parti qui bousculait, avec [François] Mitterrand, avec [Lionel] Jospin, qui avait accepté l’idée d’aller vers une forme de radicalité ».
Le premier secrétaire a reconnu qu’il ne « savai[t] pas ce que sera[it] la décision » du conseil national du PS. « Je fais confiance [aux membres du conseil national]. Je leur dirai où nous nous situons. Nous devons considérer que la gauche a besoin de se rassembler pour pouvoir gagner », a-t-il affirmé. Pour vanter cet accord en vue des législatives, M. Faure explique qu’il ne souhaite pas « dérouler le tapis rouge sous les pieds d’une majorité présidentielle qui va être à l’origine de graves régressions pour les Françaises et les Français ». « Nous avons déjà vécu la réforme de l’assurance-chômage. On nous prépare maintenant la réforme des retraites. »
David Assouline, premier secrétaire de la fédération de Paris du PS à Paris et sénateur, a fait savoir jeudi après-midi dans un tweet que les socialistes parisiens, sur une ligne semblable à celle de Mme Hidalgo, « répondant à l’aspiration profonde à l’unité, ne proposeron[t] pas de défaire un accord de notre parti déjà engagé, malgré nos réserves, sur l’Europe et sur la place accordée à nos candidats ».
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New York Times - World
Christian Village in Israel Digs Into Its Crusader Past
Israel Dispatch
The residents of Mi’ilya long wondered what archaeological treasures lay beneath a crumbling castle. Now, some are excavating their homes to find out.
Ruins in Mi’ilya, Israel, where many residents have caught the archaeology bug.Credit...Amit Elkayam for The New York Times
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By Patrick Kingsley
MI’ILYA, Israel — In the middle of Eilia Arraf’s home — between two living rooms, a cactus garden and a makeshift gym — there are two large pits, each containing the ruins of a church that archaeologists believe was built about 1,600 years ago.
Mr. Arraf found large sections of the church’s mosaic floors under his house in 2020, as he tried to convert his aunt’s bedroom and an olive oil storeroom into a new kitchen. The kitchen project was quickly abandoned. Instead, Mr. Arraf turned the central part of his house into an archaeological dig — and later, a minor tourist attraction.
“We did lose part of our house,” said Mr. Arraf, 69, a mustachioed electrical engineer. “But what we have underneath us is something that money can’t buy.”
In practically any other village in Israel, Mr. Arraf’s decision to dig up his home would have been unheard-of. But in Mi’ilya, a hilltop village of some 3,200 people, mostly Arab Christians, in northern Israel, he is part of an eccentric trend of privately funded archaeological excavations.
Since 2017, four families have begun the process of excavating 10 private homes, searching for Crusader and Byzantine ruins. Hundreds more families in Mi’ilya have funded a villagewide project to restore part of its crumbling Crusader castle.
In the process, the villagers have discovered the largest-known winery from the Crusader era, a Crusader town wall, a Roman cistern and Iron Age cooking equipment — as well as the Byzantine church underneath Mr. Arraf’s home.
“It was a domino effect,” said Rabei Khamisy, an archaeologist from the village who is the driving force behind the project. “In Mi’ilya, excavation became something like a tradition.”
For years, the villagers had known they were living atop and among an array of archaeological treasure, but they had never got around to digging up much of it. Parts of the present-day village date from the 12th century, when Frankish Crusaders built a castle there, probably during the rule of Baldwin III, a Christian king of Jerusalem.
Today, Mi’ilya remains one of a handful of Christian-majority villages in Israel. Most of its residents are Greek Catholics whose ancestors began to settle here during Ottoman rule in the mid-18th century.
LEBANON
Mediterranean
Sea
SYRIA
Mi’ilya
Sea of
Galilee
Haifa
Jordan
WEST
BANK
Tel Aviv
Jerusalem
ISRAEL
20 Miles
By The New York Times
Many live in homes built among the ruins of the Crusader castle, which became the backdrop to the lives of generations of villagers. But it was never properly excavated or restored.
“The council always said, ‘We’ll do the castle, we’ll work on the castle,’” said Dr. Khamisy, who grew up in the castle’s shadow. “But nothing ever happened.”
The turning point came in early 2017, when part of the castle wall began to collapse, endangering passers-by.
A specialist in Crusader-era archaeology, Dr. Khamisy, 45, had only recently started a new research post at a nearby university and had little time for a new project. But he realized it was now or never to preserve the fortress, and felt it was a matter of hometown honor.
“I’m going to restore the castle,” he remembered thinking. “If I don’t do it, I will leave the village. I can’t live here.”
So began the first of several restoration and excavation projects in Mi’ilya.
Dr. Khamisy encouraged the village council to call a meeting, at which he asked families to each donate the equivalent of the cost of two cigarette packets. The villagers answered the call, giving roughly $60,000, and the council pitched in $30,000.
The Israel Antiquities Authority quickly supplied the relevant permits.
Several weeks later, the most dangerous stretch of the wall had been shored up.
Historically, residents of villages like Mi’ilya had been wary of notifying the antiquities authority if they found any hidden relics, which, though often kept in the custody of the homeowner, legally become state property. Residents feared the government might take over their property or demand time-consuming excavations if a particularly noteworthy ruin was discovered.
For Palestinian citizens of Israel, as some Mi’ilya residents define themselves, the fear was particularly sharp, several villagers said, because the government had requisitioned Arab-owned land across Israel in the decades after the founding of the state.
But the wall restoration project gave the villagers greater trust in the authorities — not least because Dr. Khamisy was the main intermediary between the village and the government.
“He’s a son of the village,” said Salma Assaf, a former accountant who owns several properties in and around the castle ruins. “He broke the wall between us and the antiquities authorities.”
Soon, the village clergy allowed the excavation of the village church, where Dr. Khamisy said Iron Age pottery was dug up.
But the most dramatic discovery was lurking underneath Ms. Assaf’s own property next door.
Ms. Assaf, 69, was in the middle of turning her family’s Ottoman-era house into a restaurant. As the builders worked in its cellar, they discovered an ancient stone structure.
Galvanized by Dr. Khamisy’s recent project, Ms. Assaf invited him over to examine it. The archaeologist quickly realized it was a previously unknown section of the Crusader town — perhaps part of a medieval wine press.
Excited, Dr. Khamisy called the antiquities authority, asking for permission to dig deeper. A permit was granted unusually quickly, within days.
Just as the wall restoration had made the village less wary of the authorities, the authorities were now more confident in the villagers. They were also reassured by the involvement of Dr. Khamisy.
“We knew him, we trusted him,” said Kamil Sari, the authority’s director in northern Israel. “He cares for what he’s doing.”
Armed with trowels, shovels and pickaxes, Dr. Khamisy and the Assaf family set about excavating the cellar themselves.
After digging for two weeks, Dr. Khamisy suddenly starting shouting and jumping. About two yards under the floor, he had found the first signs of a Crusader-era drainage system.
Ms. Assaf’s building, experts later concluded, was standing above the largest-known wine press in the Crusader era — a revelation that drew the attention of a major Israeli newspaper, Haaretz.
“It was the most wonderful time of my life,” Ms. Assaf remembered.
Energized by the discovery, Ms. Assaf began buying up other properties around the castle, excavating them with Dr. Khamisy’s help, and then restoring them. They uncovered a Crusader waterworks and a Roman-era cistern that the Crusaders appeared to have used as their own; neither were seismic discoveries, but they helped archaeologists deepen their understanding of Crusader life in the 12th century, when European Christians consolidated their efforts to colonize the region by force.
“The finds themselves are important for a Crusader historian, or an archaeologist like myself,” said Adrian Boas, a professor of medieval archaeology at the University of Haifa. “They’re adding information to what we know about the Crusader period.”
But perhaps more significantly, they have helped make villagers more “aware of the importance of the past and their connection to the place they live in,” Professor Boas said.
Down the hill, Mr. Arraf was the next to catch the archaeology bug. In the 1980s, his relatives had found Byzantine mosaics in a cellar behind their home. But his older siblings had always said there were larger and more impressive mosaic floors under the main part of their home — relics they said were briefly discovered and then re-hidden during renovations in the 1950s.
What if his siblings were right?
Guided by Dr. Khamisy, the Arraf family dug for two weeks — one-foot, two-feet, three-feet deep. Just beyond the four-foot mark, Dr. Khamisy made another shout: He had found what turned out to be the nave of a Byzantine church.
For a token fee to cover his expenses, Mr. Arraf lets tour groups visit his home to see the mosaics, which are inside the lower story of his two-floor house.
Occasionally, visitors have struggled to dispel their disbelief, Mr. Arraf said. In a context in which Jews, Muslims and Christians often argue over who has the stronger connection to the land, some Jewish visitors have dismissed the idea that a Christian could have found a genuine Christian ruin beneath his own home.
But to Mr. Arraf, such criticism hardly registers. He still marvels at the fact he has a ruined church underneath his aunt’s old bedroom.
“I check on it every day,” he said. “Just for my own joy.”
Rawan Sheikh Ahmad contributed reporting from Mi’ilya, and Myra Noveck from Jerusalem.
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France24 - World
Biographer says Mickelson had $40mn in gambling losses in four years
Issued on: 06/05/2022 - 02:42Modified: 06/05/2022 - 02:40
Los Angeles (AFP) – US federal auditors probing Phil Mickelson’s role in an insider trading case found he had gambling losses of more than $40 million from 2010 to 2014, according to an excerpt from Alan Shipnuck’s forthcoming biography of the US golfer.
Shipnuck posted the excerpt from the unauthorized biography on the Firepit Collective website on Thursday.
The book, "Phil: The Rip-Roaring (and Unauthorized!) Biography of Golf’s Most Colorful Superstar," is due to be released on May 17.
That's two days before the start of the PGA Championship, where Mickelson is the defending champion.
Mickelson became the oldest major winner in golf history when he won the PGA at Kiawah Island last year at the age of 50, but it's not yet known if he will defend the title at Southern Hills in Tulsa, Oklahoma.
Mickelson has not played since an uproar in February followed Shipnuck's publication of the player's explosive remarks concerning the Saudi-backed LIV golf tour spearheaded by Greg Norman.
The six-time major champion called the Saudi partners "scary," citing the 2018 murder of Washington Post journalist Jamal Khashoggi.
But he said he was willing to work with them if the breakaway tour provided "leverage" in efforts to force the US PGA Tour to alter policies that Mickelson said rob players of deserved money-making opportunities.
Mickelson was a relief defendant in a 2016 criminal insider trading case that sent gambler Billy Walters to prison.
Mickelson wasn't charged, but repaid almost $1 million made in the deal.
In the excerpt posted Thursday, Shipnuck, citing a source with direct access to the documents, writes that government auditors working the case investigated Mickelson's finances over four years from 2010 to 2014.
"In those prime earning years, Mickelson’s income was estimated to be just north of $40 million a year," Shipnuck wrote. "That's an obscene amount of money, but once he paid his taxes (including the California tariffs he publicly railed against), he was left with, what, low-20s? Then he had to cover his plane and mansion(s), plus his agent, caddie, pilots, chef, personal trainer, swing coaches and sundry others.
"Throw in all the other expenses of a big life -- like an actual T. Rex skull for a birthday present -- and that leaves, what, $10 million? Per the government audit, that's roughly how much Mickelson averaged in annual gambling losses."
Mickelson's management company confirmed in April that he had sought a release from the US PGA Tour to play in the first event of the LIV tour, the LIV Golf Invitational near London June 9-11.
But in a statement Steve Loy, co-president of Sportfive management, stressed the player had not yet confirmed his participation.
© 2022 AFP
Valeurs Actuelles
« Souveraineté », « protection des paysages » : agriculteur, un métier d’avenir ?
À la tête depuis peu de 120 hectares de céréales situés à Noizay, au sud de l’Indre-et-Loire entre Tours et Loches, Louis Boyer n’aurait jamais imaginé faire un autre métier que celui de son père Richard, exploitant d’une parcelle voisine de près du double de surface. Le jeune agriculteur, qui n’a pas obtenu son BTS agricole, s’est lancé seul dans l’aventure entrepreneuriale en 2020 où il a racheté une première exploitation de 60 hectares. En mai 2021, il a repris la même quantité de terres agricoles à son oncle toujours dans le secteur. À la clé, un endettement sur 20 ans pour racheter les terres mais aussi le matériel agricole. « Fils d’agriculteur, j’ai toujours été baigné dans le travail sur l’exploitation familiale où je vis encore. Certes, c’est compliqué de faire ce métier si on n’a pas baigné dedans dès son plus jeune âge, reconnaît Louis Boyer. Pour autant, la démarche est loin d’être impossible pour de nouveaux entrants. »
Laurence Bouju-Becherel, chargée du pôle Développement-gestion de la Chambre d’agriculture d’Indre-et-Loir confirme cette affirmation du jeune agriculteur. « Les exploitations agricoles sont des entreprises comme les autres, explique la responsable. Dans ce cadre, notre mission est d’accompagner les candidats qui ne sont pas issus du monde paysan, et ils sont de plus en plus nombreux ». Les jeunes “hors cadres familiaux”, selon le jargon technique de l’organisme consulaire, représenteraient désormais 50 % des dossiers de reprise dans le département. Parmi les outils d’attractivité déployés par la Chambre d’agriculture d’Indre-et-Loire, figure notamment le Rallye annuel des fermes à reprendre. Reste qu’avec 100 installations au total chaque année, le renouvellement des exploitations, environ 3 700 en Indre-et-Loire, n’est pas assuré. A fortiori avec le départ en retraite de 20 % des agriculteurs tourangeaux à l’horizon 2026.
Des avantages et des freins
Ce déficit s’explique par plusieurs paramètres. Le prix de l’hectare reste d’une part élevé, entre 6 000 et 9 000 euros pour les céréales en région Centre-Val de Loire. « Il reste élevé pour les primo-accédant, regrette Louis Boyer. Et la baisse n’est pas prévue, malgré les tentatives de régulation de la Safer, en raison du grossissement des exploitations. » Comme l’industrie et le commerce, l’agriculture n’échappe pas à la concentration des entreprises. « Pour pallier en partie la capacité d’investissement souvent restreinte des jeunes prétendants, des dotations émanant de l’État et de la région leur sont allouées », assure Laurence Bouju-Becherel. Les aléas climatiques, inhérents à la profession, constituent d’autre part un frein. Enfin la fluctuation du prix des récoltes en fonction de la conjoncture internationale est également source d’inquiétude. Le cours de la tonne de blé a ainsi grimpé de 150 à 385 euros depuis la fin de la crise sanitaire et le conflit en Ukraine. « Une hausse positive pour notre activité mais qui peut refluer en quelques semaines. Nous sommes évidemment tributaires de moult éléments imprévisibles, constate Louis Boyer. Il faut savoir faire preuve à la fois d’optimisme et de sang-froid. » Pour sécuriser au minimum son modèle, l’exploitation cultive donc, outre le blé et le colza, les semences de maïs dont le prix à l’hectare est au contraire garanti.
A contrario, le métier de paysan comprend aussi d’indéniables atouts. En premier lieu, l’autonomie et la vie dans la nature. Contrairement à une idée fréquemment reçue, l’agriculture n’est pas non plus systématiquement synonyme de difficultés économiques. « De nombreux jeunes agriculteurs gagnent correctement leur vie », se félicite Laurence Bouju-Becherel. Louis Boyer acquiesce. Il se dégagera cette année un salaire compris entre 15 000 et 20 000 euros, avec, il est vrai, l’avantage de vivre toujours dans la ferme familiale. Le rôle décisif des agriculteurs en matière d’alimentation de la population et d’aménagement du territoire doit enfin être mieux mis en avant pour encourager les vocations, selon Laurence Bouju. « À tous points de vue, le métier souffre d’une méconnaissance de la part des jeunes générations, notamment concernant son rôle essentiel pour la souveraineté et la protection des paysages français », explique-t-elle. Une lacune qu’une communication accrue des pouvoirs publics pourrait combler si elle était réellement mise en œuvre. L’enjeu est de taille : stopper enfin la baisse continue de la population agricole française qui ne comptait plus en 2021 que 400 000 âmes.
BBC
Putin sorry for Lavrov's claim Hitler was part Jewish - Israel PM
Russia's President Vladimir Putin has apologised after his foreign minister said that Nazi leader Adolf Hitler had "Jewish blood", Israel says.
Mr Putin made the apology in a call with Israeli PM Naftali Bennett, his office said in a statement.
Russia's account of the conversation did not mention an apology.
Sergei Lavrov made the initial comments to try to justify Russia's portrayal of Ukraine as "Nazi" despite the fact that its president is Jewish.
Mr Lavrov spoke to Italian TV on Sunday, days after Israel marked Holocaust Remembrance Day - one of the most solemn occasions in the Israeli calendar.
When asked how Russia can claim that it is fighting to "de-Nazify" Ukraine when President Volodymyr Zelensky is himself Jewish, Mr Lavrov said: "I could be wrong, but Hitler also had Jewish blood. [That Zelensky is Jewish] means absolutely nothing. Wise Jewish people say that the most ardent anti-Semites are usually Jews."
The comments sparked outrage in Israel. Nazi Germany murdered six million Jews in the Holocaust in World War Two.
Israel had demanded an apology, with Mr Bennett saying shortly after that "such lies are meant to blame the Jews themselves for the most terrible crimes in history and thus free the oppressors of the Jews from their responsibility".
In Thursday's statement, Mr Bennett's office said that he had accepted Mr Putin's apology and "thanked him for clarifying his attitude towards the Jewish people and the memory of the Holocaust".
Russia said the two discussed the Holocaust, but did not say Mr Putin apologised.
Israel has tried to mediate between Russia and Ukraine, but has also faced criticism for not taking a tougher line against President Putin.
Israeli media this week reported that Israel was considering boosting its military and civilian assistance to Ukraine.
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France24 - World
Karine Jean-Pierre named as first Black W.House press secretary
Issued on: 06/05/2022 - 02:28Modified: 06/05/2022 - 02:26
Washington (AFP) – US President Joe Biden on Thursday named Karine Jean-Pierre as the next White House press secretary, the first Black person to hold the high-profile post.
Jean-Pierre, who will also be the first openly LGBTQ+ person in the role, will replace Jen Psaki, under whom she served as deputy, from May 13.
Biden in a statement praised Jean-Pierre's "experience, talent and integrity," saying he was "proud" to announce her appointment.
The outgoing spokeswoman, bringing Jean-Pierre behind the podium for the traditional briefing of accredited journalists at the White House on Thursday, praised, in a voice sometimes choked with emotion, the qualities of her deputy, whom she hugged several times.
Jean-Pierre "will be the first Black woman, the first out LGBTQ+ person to serve in this role," said Psaki, who said from the outset that she would step down during Biden's term.
Jean-Pierre's promotion is "amazing because representation matters and she is going to give a voice to so many and show so many what is truly possible when you work hard and dream big," Psaki added, opting not to comment on media reports that she will be joining TV channel MSNBC after leaving the White House.
Also visibly moved, the future press secretary said: "This is a historic moment and it's not lost on me. I understand how important it is for so many people."
The 44-year-old Jean-Pierre, who has a daughter with her partner, a CNN journalist, has already taken to the famed podium in the White House's James S. Brady Press Briefing Room as Psaki's number two.
From May she'll take center stage at the daily White House press conference, which is broadcast live and highly scrutinized.
Before her, only one other Black woman, Judy Smith, had been deputy White House press secretary, during George H.W. Bush's presidency in 1991.
'American dream'
A long-time advisor to Biden, Jean-Pierre worked on both of former president Barack Obama's campaigns in 2008 and 2012 and then on Biden's campaign in 2020 before joining his team at the White House.
She also served under Biden during his tenure as Obama's vice president.
Jean-Pierre was previously chief public affairs officer for liberal advocacy group MoveOn.org and worked as a political analyst with NBC and MSNBC, the White House statement said.
Raised in New York, French-speaking Jean-Pierre was born in Martinique to Haitian parents who emigrated to the United States, where her father drove a taxi and her mother was a home health worker.
It was in New York that she took her first steps into politics before also becoming a leading figure in the non-profit sphere, having graduated from the prestigious Columbia University.
Jean-Pierre has often said her family's background, emblematic of the "American dream," was a determining factor in her career.
But she has also written of "the pressure of growing up in an immigrant household to succeed" in a book published in 2019.
An advocate for combatting mental health stigma, the new White House spokeswoman has also shared her own stories of being sexually abused as a child as well as suffering from depression and at one point attempting suicide.
On Thursday, when asked about the message she wanted to deliver to American youth, she said: "If you are passionate about what you want to be, where you want to go, and you work very hard to that goal it will happen.
"You'll be knocked down and you'll have some tough times and it won't be easy all the time but the rewards are pretty amazing, especially if you stay true to yourself."
© 2022 AFP
Valeurs Actuelles
Covid, crise immobilière, scandale d’Evergrande : la Chine, l’autre menace
Regarde-t-on économiquement dans la bonne direction ? Depuis le 24 février, les yeux sont logiquement (et émotionnellement) rivés sur le conflit russo-ukrainien. Il y a la guerre elle-même, ses conséquences humaines et matérielles et ses nombreuses répercussions sur l’économie mondiale : hausse des coûts de l’énergie (gaz, charbon…), rupture des chaînes d’ approvisionnement céréalières entre cette zone surnommée “le grenier à grain du monde” et le continent africain, ce qui laisse présager l’émergence de futurs conflits sociaux régionaux (lire notre article « Derrière l’Ukraine, le spectre de la faim » dans Valeurs actuelles du 7 avril).
De quoi alimenter la hausse des prix un peu partout sur la planète (+ 8,5 % en février aux États-Unis, + 7,5 % en mars en Europe, + 2 % au Japon qui n’était plus habitué à l’inflation depuis des lustres) et donc peser sur la croissance mondiale dont les anticipations ont été revues à la baisse. Pour 2022, le Fonds monétaire international s’attend désormais à une hausse de 3,6 % de la richesse mondiale, inférieure de 0,8 point à celle qu’elle prévoyait il y a encore quelques semaines. Et voilà que ressurgit le spectre de la stagflation, c’est-à-dire une (très) faible croissance associée à une (forte) inflation, phénomène délétère que l’on n’avait plus connu depuis les années 1970 et qui pèse à la fois sur l’emploi, la consommation et l’épargne.
L’équivalent de la population française cloîtrée chez elle
En fait, il conviendrait également de regarder un peu plus à l’est, vers l’Asie car une des causes de cette (supposée) stagflation vient de Chine. Une fois encore, c’est ce satané virus du Covid-19, et plus précisément son variant, le très contagieux Omicron, qui en est la cause : c’est la démonstration que la très coûteuse stratégie “zéro Covid” adoptée, dès le départ de la pandémie, par le président Xi Jinping est un cuisant échec. Il suffi t d’observer ce qui se passe actuellement dans l’empire du Milieu. La vie ne serait-elle qu’un éternel recommencement ?
En mars 2020, le monde s’était arrêté à la suite du confinement de la Chine : les Occidentaux avaient alors pris conscience à quel point ce pays était devenu l’usine du monde et leurs élites politico-économiques annonçaient, dans un bel élan unanime, des programmes ambitieux de relocalisation que l’on attend toujours (il est vrai que cela ne se fait pas d’un claquement de doigts). Aujourd’hui, avec l’expansion du variant Omnicron – les chiffres officiels chinois sont tout aussi fantaisistes qu’il y a deux ans, avec actuellement une dizaine de décès quotidiens seulement quand en France, pays 20 fois moins peuplé, on en dénombre un peu plus de 100 chaque jour -, une partie de la Chine est de nouveau à l’arrêt. Déjà sans doute, parce que le schéma vaccinal est loin d’être complet : ainsi à peine la moitié des plus de 80 ans a été vaccinée deux fois tandis que 20 % des plus de 60 ans n’ont pas une couverture vaccinale complète.
Mêmes causes, mêmes effets : la partie la plus industrialisée du pays est encore une fois à l’arrêt, placée sous une bulle. Le gouvernement chinois a commencé par confiner la ville de Shenzhen (18 millions d’habitants), puis cela a été le tour de Shanghai (25 millions), et aussi Changchun (9 millions), Tangshan (8 millions) et Jilin (4 millions), sans compter des villes plus petites. Autant dire que l’équivalent de la population française doit actuellement rester cloîtrée chez elle. Première conséquence, pour la première fois depuis le début de la pandémie de 2020, la consommation des ménages chinois a reculé de 3,5 % au cours du mois de mars.
Second problème, et non des moindres, certaines de ces villes sont aussi des berceaux industriels et technologiques chinois et fournissent le monde entier. Pour ne citer que quelques exemples, Shenzhen, où le confinement a été partiellement levé à la mi-mars, est le centre mondial de l’électronique : c’est là que sont notamment assemblés les téléphones d’Apple dans les usines du taïwanais Foxconn, de Samsung, etc. La ville de Shanghai, capitale économique mais aussi berceau de l’industrie automobile chinoise (c’est là que sont installées les usines de Tesla pour les ventes en Asie), voit ses capacités de production profondément affectées. Et le pire est à venir car de nombreux équipementiers chinois pourraient être dans l’incapacité de livrer leurs clients d’ici à un mois.
Les ouvriers, bloqués dans leurs usines, ne peuvent rentrer chez eux
Quand bien même certaines usines dans les zones confinées continueraient à fonctionner, le plus souvent au prix d’énormes acrobaties en matière de conditions de travail (les ouvriers ne peuvent plus sortir des lieux de production), les produits auraient du mal à quitter la Chine. L’activité du port de Shanghai, le premier mondial d’où partent les approvisionnements du monde entier, est ainsi quasiment au point mort. En mer, des dizaines de navires vraquiers et de porte- conteneurs attendent de pouvoir décharger des marchandises et surtout d’en embarquer pour approvisionner le monde entier ; à la mi-avril, l’agence d’information Bloomberg estimait à 500 le nombre de vraquiers et à 200 celui de porte- conteneurs attendant de pouvoir accoster dans un port chinois. Tandis qu’à terre, les chauffeurs de camion sont soumis à de nombreux et fréquents contrôles sanitaires, retardant d’ autant les allées et venues entre les centres de production et le port.
On pourrait se consoler en se disant que ces éléments sont purement conjoncturels et qu’ils prendront fin lorsque la crise sanitaire ne sera plus qu’un lointain et mauvais souvenir en Chine. Or le pays souffre aussi structurellement. Dès le mois de janvier, le FMI a tiré la sonnette d’alarme, s’inquiétant des « effets négatifs » de la crise immobilière que traverse la chine. Rappelons que la construction et l’immobilier représentent environ un tiers du PIB du pays. Depuis l’été 2020 et l’instauration des trois “lignes rouges” par le gouvernement (plafond de 70 % de passifs sur actifs immobiliers, de 100 % de dettes sur capitaux propres et ratio de trésorerie sur dettes d’au moins 1), le pays ne parvient pas à se relever.
L’objectif de freiner la spéculation et la frénésie d’acquisitions a certes été atteint ; les ventes de logements neufs ont chuté de 40 % au cours des deux premiers mois de l’année. Mais à quel prix : Evergrande, le plus gros promoteur du pays, n’en finit pas de faire trembler la Bourse de Hong Kong. Son titre vient encore d’être suspendu. Mois après mois, le groupe s’avoue dans l’impossibilité d’honorer ses échéances de prêts (plus de 3 milliards de dollars en mars et avril). Sa dette totale dépasse 300 milliards de dollars. L’économiste Jean-Marie Mercadal, directeur général de la société de gestion d’actifs Syncicap, établie à Hong Kong, résume : « Les acteurs les plus importants de l’immobilier, comme Evergrande et Kaisa Group Holdings, ont fait défaut sur leurs dettes l’année dernière et ce n’est pas fini : il y a de bonnes chances pour que d’autres acteurs importants, comme Sunac China Holdings et Shimao Group Holdings, rejoignent cette liste d’opérateurs en détresse financière. » Et c’est peu dire que l’effondrement de ce secteur entraînerait avec lui des pans entiers de l’économie. Les chiffres contrastés pour le premier trimestre laissent planer le doute.
Face à cette situation, le FMI vient de nouveau d’agiter le chiffon rouge, pointant du doigt « l’endettement massif des entreprises et des ménages » (la dette privée a augmenté de 13 % pendant la pandémie). Dans la foulée, l’institution, rejointe par plusieurs banques (Bank of America, Barclays, Nomura, DBS… ) a ramené sa prévision de croissance annuelle pour la Chine à 4,4 % (beaucoup de pays occidentaux s’en satisferaient… ).
La Banque populaire de Chine à contre-courant des banques centrales
Mais c’est loin de l’objectif officiel du gouvernement qui atteint 5,5 % et c’est surtout un chiffre qui se trouve à son plus bas niveau depuis trente ans. Malgré cela, le risque de ne pas atteindre ce but est élevé – 5 % de croissance équivaut à 900 milliards de dollars de création de richesse, soit l’équivalent du PIB des Pays-Bas -, avec à la clé des conséquences politiques majeures. « Des mesures gouvernementales sont urgentes sinon l’objectif ne sera pas atteint, ce qui ternirait l’image du président Xi Jinping dans cette année très importante : le 20e congrès national du Parti communiste chinois aura lieu en novembre prochain et le président vise une reconduction pour un troisième mandat de cinq ans, voire plus », poursuit Jean-Marie Mercadal.
Des premières mesures de relance viennent d’être annoncées. D’abord d’ordre monétaire : la banque centrale chinoise a baissé son taux de réserve obligatoire des banques de 0,25 point à compter du 25 avril. Une décision qui devrait permettre d’injecter environ 80 milliards de dollars dans l’économie selon les autorités chinoises, mais qui n’est pas sans risque : la Banque populaire de Chine agit à contre-courant de la plupart des banques centrales, qui, elles, ont décidé de resserrer leur politique monétaire et d’augmenter leurs taux d’intérêt pour contrer l’inflation. Or cette divergence de politique monétaire, notamment avec les États-Unis, risque de favoriser une fuite des capitaux du pays, les investisseurs étant à la recherche des placements les mieux rémunérés.
Pékin s’apprête aussi à prendre des mesures de soutien pour favoriser les exportations en accordant des allègements fiscaux aux entreprises. Selon plusieurs médias chinois, après la réunion du Conseil d’État la semaine dernière, les autorités devraient autoriser « en temps voulu » les grandes banques à réduire leurs ratios de provisions. En parallèle, des baisses d’impôts pour 400 milliards de dollars ont déjà été annoncées pour relancer la consommation des ménages. Mais alors que de plus en plus de villes sont concernées par les restrictions de circulation, et dans le contexte actuel de propagation d’Omicron, le bénéfice de cette politique pose question. Avec un risque majeur pour la croissance économique mondiale.
BBC
Ukraine war has dragged on, admits Putin ally Lukashenko
A key ally of Russia, authoritarian Belarusian leader Alexander Lukashenko, has defended the war in Ukraine while indicating it has not gone to plan.
He told the AP news agency that the operation had "dragged on".
Belarus shares a border with Ukraine and Russia sent troops from there when it launched its invasion.
Russia's Vladimir Putin helped Mr Lukashenko cling to power in 2020 after his widely disputed presidential re-election sparked mass protests.
In turn, Belarus's long-time leader has given his backing to Russia's invasion and critics have said he is little more than a vassal and accomplice to Mr Putin.
In his interview with AP, Mr Lukashenko said that Russia's leader had no choice but to act because Ukraine was "provoking Russia".
But he added: "I am not immersed in this problem enough to say whether it goes according to plan, like the Russians say, or like I feel it.
"I want to stress one more time: I feel like this operation has dragged on."
Mr Lukashenko said he wanted the war to end, saying Belarus had "done and are doing everything" to stop it.
By calling it a war, he went further than Russia's own description of its invasion as a "special military operation". Moscow has justified the war as an effort to "demilitarise and de-Nazify" Ukraine - which is considered a baseless pretext.
Mr Lukashenko also said that any suggestion that Russia might use nuclear weapons against Ukraine was "unacceptable because it's right next to us", but added he did not know whether Moscow intended to use them.
Although Belarus has provided a platform for Russian forces it has not sent its own troops in. On Wednesday it began snap military drills which it said posed no threat to Ukraine.
Belarus was already under Western sanctions following the 2020 election, and faces further measures over its role in the conflict.
It was one of only a handful of countries to back Russia's invasion at an emergency UN vote.
Out of the 193 UN member states, 141 condemned the war, with some major countries like China and India choosing to abstain.
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Day shoots sizzling 63 to seize PGA Wells Fargo lead
Issued on: 06/05/2022 - 01:34Modified: 06/05/2022 - 01:32
Washington (AFP) – Australia's Jason Day, chasing his first US PGA title in four years, fired a seven-under par 63 to seize the lead after Thursday's opening round of the Wells Fargo Championship.
The 34-year-old Aussie carded eight birdies against a lone bogey to top the leaderboard by one stroke over American Joel Dahmen at TPC Potomac at Avenel in suburban Washington.
"I feel like things are progressing nicely," Day said. "I have to just put my head down and keep going."
A third-place pack on 65 included English rookies Aaron Rai and Callum Tarren, who matched their lowest PGA rounds, France's Paul Barjon and Americans Matthew Wolff and Denny McCarthy.
The course is hosting a PGA event for the first time since 2018 as a one-off because Quail Hollow, the regular site in Charlotte for the Wells Fargo, is hosting this year's Presidents Cup in September.
World number 127 Day, the 2015 PGA Championship winner, seeks his 12th US PGA title and his first since the 2018 Wells Fargo, having stayed healthy lately after years of nagging back issues.
"It's actually very encouraging," Day said. "Typically if I play well then people ask me how my back is. That's probably not something you want to always be constantly talking about."
"So I've done a lot of work. I've been very diligent and disciplined in my approach to staying healthy. I get hiccups every now and then but for the most part, touch wood, I've been really good."
Day credited creative coaching approaches, saying, "at some point, you have to get out of the technical aspect and go more creative."
But he also admits that when it comes to matching his major-winning from from seven years ago, "I'm a long way away from being that confident in myself in regards to my game."
Day opened with back-to-back birdies, birdied from about five feet at the fifth and 10th holes and rolled in a 20-foot birdie putt at the par-3 12th to grab a share of the lead.
But Day's approach at the 13th found a false front and rolled off the green to set up his lone bogey.
Day responded by reeling off three birdies in a row to grab the lead, dropping his approach to three feet at the par-4 12th and making the putt, then chipping in for birdie from 31 feet at the par-4 15th and adding a 12-footer at the 16th.
I played some good golf out there," Day said.
Dahmen birdied six of the first eight holes, his longest putt a 27-foot effort at the par-4 seventh with three others from about 11 feet. He took his only bogey at 11 after missing the fairway but answered with a six-foot birdie putt at the par-3 17th.
Rory 'happy with 67'
Four-time major winner and defending champion Rory McIlroy made seven birdies against two bogeys and a double bogey to join the pack on 67.
"First week back after three weeks off, there's maybe going to be a couple of mistakes in there," McIlroy said. "Seven birdies around this place is really good. This is one of those courses. It doesn't take much to make a mistake.
"I left a couple out there. I'm still pretty happy with 67. It could have been a 65 or a 64, but it's still a good start."
Spain's Sergio Garcia holed out from 161 yards for eagle at the 15th, his longest PGA hole-out since 2012 at Riviera, in shooting 67.
But he drew global attention for an angry comment after a one-stroke penalty for a lost ball, objecting to what he considered an early start to his three-minute search clock.
Garcia seemed to indicate he was planning to drop the PGA Tour for the rival LIV Golf circuit, which debuts next month in London.
"I can't wait to leave this tour," Garcia said after the penalty. "Can't wait to get out of here.
"Just a couple more weeks until I don't have to deal with you any more."
Garcia reportedly is among the players who have asked the PGA for a release to play in the London event.
© 2022 AFP
Valeurs Actuelles
Guyane : l’église catholique au bord de la cessation de paiement
L’église catholique, en Guyane, est au bord de la cession de paiement : les comptes sont dans le rouge. La situation des finances du diocèse est tellement critique que le commissaire aux comptes a décidé de lancer l’alerte, rapporte France Info, mercredi 20 avril. Alain Ransay, évêque de Guyane, débute un ministère relativement compliqué, car un certain nombre de prêtres et de personnels religieux devront être licenciés, observent nos confrères. Raison pour laquelle il lance un appel à la mobilisation collective.
50 % de la charge du personnel payée par le diocèse
En 2020, il y a eu un million d’euros de recettes contre trois millions d’euros de dépenses, rappelle le média. Aussi, pour faire face aux dettes, la solution envisagée est celle de licencier des prêtres et des personnels administratifs. A savoir qu’environ 50 % de la charge du personnel est payée par le diocèse. Ceci constitue le poste de dépense le plus élevé, éclaire Alain Icaré, chargé de mission finance auprès du Diocèse de Guyane. « Ce que nous envisageons dans un premier temps c’est de compresser les charges, c’est la première étape, détaille-t-il auprès de France Info. Il va falloir envisager des séparations de personnels administratifs et religieux, si nous voulons redresser de manière rapide la situation des comptes. »
Sans les fidèles, « on ne pourra pas » s’en sortir
A l’heure actuelle, 40 prêtres perçoivent 1 300 euros mensuels sur le diocèse, tandis que 10 prêtres sont encore rémunérés par la Collectivité territoriale de Guyane, note le site d’actualités. Afin de payer les derniers salaires dus et renflouer les caisses, le diocèse est aussi forcé de se séparer de terrains. Ces derniers étaient destinés à la construction d’églises, de chapelles, mais également d’établissements scolaires.
« Nous avons été obligés de vendre pour assurer nos frais, payer les charges salariales et les autres charges, déplore Alain Ransay auprès du média. Il faut absolument que les fidèles participent au financement de leur prêtres. » Et de conclure : « Ce n’est plus la CTG qui finance, il faut absolument que les fidèles comprennent qu’ils doivent financer leur église de manière générale. Sans eux, on ne pourra pas, tout simplement. » Selon France Info, le diocèse a encore deux ans, environ, pour améliorer sa situation financière et éviter le risque d’une cessation de paiement. La nomination d’un administrateur, dans ce cas, ne serait pas à exclure.
Le Monde
Le Var, un jardin sur la Méditerranée
Une destination de rêve en toutes saisonsContenus réalisés par les équipes de M Publicité, la régie publicitaire du Monde. La rédaction n’a pas participé à leur réalisation.
Entre vignes et forêts, villages perchés et criques sauvages, le Var est une destination nature à découvrir en toutes saisons ! L’un des premiers départements forestiers de France, il constitue un formidable réservoir de paysages à découvrir à pied ou à vélo.
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Prendre un bain de nature dans le Var
Territoire de contrastes flamboyants, le Var alterne entre un arrière-pays sauvage et un littoral éclatant. On commence la découverte par le sud de la Presqu’île de Saint-Tropez avec les espaces protégés des 3 caps ; Camarat, Taillat et Lardier reliés par un sentier des douaniers. Le Cap Camarat, dominé par son phare qui culmine à 180 mètres de hauteur, veille sur la mythique plage de sable blond de Pampelonne. Plus loin, le Cap Lardier offre un éden de côte préservée de l’urbanisation, sous la houlette du Conservatoire du Littoral. Le Cap Taillat, qui pointe entre les deux caps, est un joyau avec son banc de sable qui relie un massif rocheux. Le long du sentier littoral alternent criques de rêves, plages de rochers ou de sable et eaux turquoise… Un véritable paradis pour les amoureux des espaces protégés !
Le Massif de l’Estérel, qui plonge dans la grande bleue, entre Saint-Raphaël et Cannes, est une merveille géologique avec sa roche rouge et ses reliefs abrupts. De nombreux circuits de randonnée ouvrent des perspectives sur le pic de l’Ours, le rocher Saint-Barthélémy, le Cap Dramont ou au creux des Gorges du Blavet. La route de la Corniche d’Or, qui borde le littoral sur 30 km au pied du Massif de l’Estérel, dessert une enfilade de calanques que l’on rejoint en empruntant des sentiers un peu raides ou des volées d’escalier. Laissez-vous saisir par le choc des couleurs et la beauté des eaux ! Véritable poumon vert du Var, le Massif des Maures n’est pas en reste côté paysages avec ses forêts de chênes-lièges et de châtaigniers. Il est semé de 26 villages pittoresques comme La Garde-Freinet, Collobrières, la Mole, Le Plan-de-la-Tour… Mais aussi de pépites telles que la Chartreuse de la Verne, un monastère fondé au XIIe siècle. Pour se recueillir, on ne manquera pas non plus le Parc naturel régional de la Sainte-Baume, avec son massif ceinturé d’une falaise de roches calcaires. Haut lieu de pèlerinage, sa grotte de Sainte-Marie Madeleine et son sanctuaire se dévoilent après 45 minutes de marche. Au retour de la virée, on s’arrête à Solliès-Pont, capitale de la figue, pour déguster la pulpe charnue de la Violette de Solliès AOC !
L’arrière-pays, la Provence préservée
Le Var possède un arrière-pays aux paysages variés, où s’égrènent des villages de caractère au sein desquels il fait bon flâner et écouter le murmure des fontaines. Dans le Haut-Var, ne manquez pas Aups, capitale de la truffe noire, ni Bargème, le plus haut village du Var en surplomb duquel veillent les tours de son château médiéval. Cotignac s’étend au pied d’une falaise de tuf creusée d’habitations troglodytes tandis que Tourtour « Village dans le ciel de Provence » étale sa vue grandiose qui s’étire du Massif des Maures à la Sainte-Victoire. Pour prendre son temps et savourer les kilomètres à vélo, on filera sur l’itinéraire EV8 – La Méditerranée à vélo, qui relie l’Espagne à l’Italie sur 850 km en passant par la Provence Verte, la Dracénie et le Pays de Fayence. En Cœur de Var, à seulement 1h des plages et des Gorges du Verdon, on écarquille les yeux à la visite de l’Abbaye du Thoronet, l’une des trois abbayes cisterciennes de Provence, chef-d’œuvre de l’art roman. Enfin, le parc naturel régional du Verdon, futur Grand Site de France, abrite le plus grand canyon d’Europe ; les Gorges du Verdon, une merveille à préserver.
Le Golfe de Saint-Tropez au printemps et à l’automne
Quel plaisir d’arpenter les ruelles du village de Saint-Tropez… Quand la foule a déserté, à l’automne, ou au printemps, la place des Lices, le port et les ruelles sont à vous ! On profite de l’escale pour admirer la vue sur le Golfe de Saint-Tropez depuis la Citadelle ou pour emprunter le sentier littoral qui rejoint la sauvage baie des Canoubiers. Du 24 septembre au 1er octobre, ne manquez pas les Voiles de Saint-Tropez, une course spectaculaire et l’événement nautique de l’année ! Face à Saint-Tropez, la cité de Sainte-Maxime, animée toute l’année, est un prétexte au shopping tandis que la commune de Cogolin est réputée pour son artisanat : fabrique de pipes et d’anches, manufacture de tapis…
On aimera aussi se perdre dans les ruelles des villages provençaux de la Presqu’île de Saint-Tropez : Gassin, Ramatuelle ou encore Grimaud, et visiter le port coloré de la cité lacustre de Port Grimaud. Sans oublier : les vignobles qui s’étalent entre les pins parasols et qui produisent ce rosé clair, sec et aromatique classé en Côtes de Provence AOP. De la grande plage de Cavalaire à celle de Gigaro à La Croix-Valmer, on suivra le fil du sentier littoral qui progresse de criques en criques. Et pour un bain de nature, on mettra le cap sur le Rayol-Canadel-sur-Mer qui abrite le domaine du Rayol, le Jardin des Méditerranées, un espace naturel protégé de 20 hectares qui regroupe différents jardins méditerranéens du monde, un vrai régal pour les yeux !
www.visitvar.fr
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L'Humanité
Podcast. Histoires franco-algériennes au féminin, du pluriel au singulier
Nos recommandations culturellesLatifa Mouaoued, journaliste de RFI, revient sur son histoire personnelle de fille d’immigrés et donne la parole à celles qui ont vécu entre les deux rives.
Sohir BelabbasL’immigration algérienne est d’abord une histoire d’hommes venus en France pour travailler. La France, mon bled propose de la relire à travers le regard de femmes qui ont vécu la guerre d’Algérie, la Marche pour l’égalité en 1983 ou le retour au pays dans les années 1980. Une chronologie qui raconte, en filigrane, la quête d’identité de Latifa Mouaoued.
La crainte d’une perte d’identité culturelle
Le premier des trois épisodes interroge les origines. Au début des années 1960, les femmes rejoignent leur mari installé en France. Leur arrivée avec enfants marque le début de l’enracinement. Aïcha se souvient de la manifestation du 17 octobre 1961. Elle n’a alors que 11 ans. Ce soir-là, elle voit son père près d’être jeté sur les rails du métro parisien par deux policiers. Un souvenir violent qui la marquera à vie, tout comme son mariage deux ans après. Car cette première génération de femmes subit le patriarcat qui sévit aussi bien à la maison qu’à l’école. Les jeunes filles sont trop systématiquement orientées vers des filières courtes, pour pouvoir rapidement fonder une famille.
Arrive ensuite un événement structurant pour les jeunes issus de l’immigration : la Marche pour l’égalité, que le sociologue Abdellali Hajjat qualifie de « Mai 68 des enfants d’immigrés ». Cette jeunesse dénonce les crimes racistes et revendique le droit à la pleine citoyenneté. Les femmes renvoient par ailleurs dos à dos l’assignation dont elles font l’objet : la fatma arriérée ou la beurette, mieux assimilable que ses frères. Elles sont ces « enfants illégitimes », décrits par le sociologue Abdelmalek Sayad : ni vraiment françaises, ni vraiment algériennes. Certains parents craignent une perte d’identité culturelle.
La violence du choc culturel
Un certain nombre se laissera alors tenter par « le million Stoléru ». Ce grand plan de départs volontaires, mis en place par le gouvernement dès 1977, devait inciter 1 million d’immigrés à regagner leur pays avec 10 000 francs en poche. Seulement 13 000 Algériens repartiront. Latifa Mouaoued en a fait partie. Dans sa petite ville de l’Ouest algérien, elle retrouve d’autres filles comme elle : françaises. Entre rires et colère, les femmes se remémorent la violence du choc culturel. Et la journaliste de constater que « la greffe n’a pas pris ».
Ce dernier épisode met en lumière cette histoire assez méconnue du retour. On peut d’ailleurs regretter que le récit s’arrête à ces années 1990 ; la France, mon bled, avec ses témoignages au féminin pluriel, dessine au final un point de vue personnel, celui de Latifa Mouaoued.
podcastrfiAlgérieFrance BBC
Rangers 3-1 RB Leipzig (agg: 3-2): Scottish side reach Europa League final
Last updated on 5 May 20225 May 2022.From the section Europa League
Rangers' dream season in Europe will culminate in a Europa League final against Eintracht Frankfurt after they swept aside RB Leipzig on another emotionally charged and memorable night at Ibrox.
Trailing 1-0 from the first leg, Rangers turned the semi-final on its head within 25 minutes through goals from James Tavernier and Glen Kamara.
Christopher Nkunku's 32nd goal of the season levelled the tie again before John Lundstram shook Ibrox with 10 minutes left after sweeping home.
Leipzig, despite their talented squad, could find no answer in the closing stages amid a cauldron of noise as a depleted Rangers side completed their remarkable run from the play-off round to the final.
Giovanni van Bronckhorst's men will meet Eintracht Frankfurt in Seville on 18 May with a tantalising chance to win the club's first European trophy for 50 years.
When the full-time whistle arrived, the Rangers players looked on in utter disbelief at their incredible achievement, but it was a performance worthy of winning any European tie.
Using the emotion of Ibrox, as they have throughout the campaign, just days after the passing of club icon and kitman of 30 years Jimmy Bell, they stormed out the blocks and into a 2-0 lead despite the absence of key strikers Alfredo Morelos and Kemar Roofe.
Firstly, Kamara held up a long ball he had no right to retain, and offloaded to Ryan Kent who picked out Tavernier at the back post for his seventh goal of the Europa League campaign.
The fans behind the goal cascaded towards the pitch in sheer elation, but it got even better six minutes later when Kamara caressed a shot with his weaker foot into the back of the net.
Leipzig, a club with a turnover about six times that of Rangers, were completely rattled and should have fallen three goals down before the break as Joe Aribo sclaffed a volley in the air from five yards.
That came so close to capping a perfectly executed first-half display from Rangers, and after the break they showed the guts and determination that has characterised their run to the final.
After seeing Aribo and Ryan Jack limp off injured, they were picked apart by Angelino's delicious cross from the left and Nkunku's gorgeous first-time finish and the momentum seemed to have swung away from Van Bronckhorst's side.
But despite the Germans cranking up the pressure and legs tiring, Rangers somehow got themselves up the pitch.
The lively Kent ghosted past his man and hung a cross into the box which almost dropped in, and Lundstram was lurking to drill home the clearance for the winning goal to send Ibrox rocking from its foundations.
Fashion Sakala should have put it to bed in stoppage time when clean through, but it did not matter as Rangers saw out the final minutes in relative comfort having knocked the stuffing from Leipzig, who managed only two shots on target all night.
This was an astounding performance from Rangers. Away from home they parked the bus and made sure they came back to Ibrox with a chance, and they put in the perfect display in front of their own fans to finish the job.
This was not a backs-against-the-wall effort, they swarmed Leipzig and completely outplayed them for the first hour and, even with key players missing and forced off, they somehow got the job done.
This is a team that has gone to extra time against Celtic and Braga in the last month, played Motherwell with 10 men for over an hour, and gone toe-to-toe with Leipzig all with a squad stretched to its limit.
But somehow they keep coming up with the answers in Europe. It has been a superhuman effort.
You could have picked any player in a blue shirt for man of the match, but Lundstram's performance in defence and midfield was totemic and he popped up with the winning goal.
Kamara - not known for his attacking threat - also stepped up massively to create and score the first two goals, while Kent seems to just come alive on European nights.
They will not fear Frankfurt in the final having already taken down Borussia Dortmund and now Leipzig, and Van Bronckhorst has shown he can adapt the team's game plan for all different types of opponents.
What a thrill it has been for them, and now there is one final job.
Rangers captain James Tavernier on BT Sport: "We wanted to do it for Jimmy. He will be looking down proud of us. It's unbelievable. Towards the end Lunny [John Lundstram] came up with the goods. A European final, it's what you dream of.
"We'll go there [Seville] full of confidence. Frankfurt got there for a reason, but it's one game and we'll fully back ourselves. We're in this to win it. We want to make all the fans proud."
Line-ups
Formation 5-4-1
Formation 3-4-2-1
Match Stats
Live Text
Match ends, Rangers 3, RB Leipzig 1.
Second Half ends, Rangers 3, RB Leipzig 1.
Attempt blocked. Benjamin Henrichs (RB Leipzig) right footed shot from the left side of the box is blocked. Assisted by Christopher Nkunku.
Corner, RB Leipzig. Conceded by Ryan Kent.
Offside, Rangers. John Lundstram tries a through ball, but Fashion Sakala is caught offside.
Marcel Halstenberg (RB Leipzig) wins a free kick in the defensive half.
Foul by Fashion Sakala (Rangers).
Attempt missed. Josko Gvardiol (RB Leipzig) header from the right side of the six yard box is too high. Assisted by Dominik Szoboszlai with a cross following a corner.
Corner, RB Leipzig. Conceded by James Tavernier.
Substitution, RB Leipzig. André Silva replaces Yussuf Poulsen.
Substitution, RB Leipzig. Marcel Halstenberg replaces Angeliño.
Goal! Rangers 3, RB Leipzig 1. John Lundstram (Rangers) left footed shot from the centre of the box to the bottom left corner following a set piece situation.
Foul by Josko Gvardiol (RB Leipzig).
Fashion Sakala (Rangers) wins a free kick on the right wing.
Offside, Rangers. James Tavernier tries a through ball, but Fashion Sakala is caught offside.
Corner, Rangers. Conceded by Konrad Laimer.
Foul by Kevin Kampl (RB Leipzig).
Glen Kamara (Rangers) wins a free kick in the defensive half.
Goal! Rangers 2, RB Leipzig 1. Christopher Nkunku (RB Leipzig) right footed shot from the centre of the box to the top right corner. Assisted by Angeliño with a cross.
Attempt saved. Konrad Laimer (RB Leipzig) left footed shot from the centre of the box is saved in the bottom right corner. Assisted by Christopher Nkunku.
France24 - Monde
Cour suprême américaine : haro sur le droit à l’avortement et plus encore ?
Publié le : 03/05/2022 - 18:15
Sébastian SEIBT
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La Cour suprême américaine s’apprêterait à mettre un terme à la protection fédérale du droit à l’avortement aux États-Unis, d’après des révélations du site Politico. Une décision qui pourrait constituer un tremblement de terre juridique aux ramifications plus larges que le droit à l’avortement et qu’il serait très difficile de contester.
Ce sont 98 pages qui risquent de mettre le feu aux poudres. Elles ont déjà poussé des centaines de manifestants à se rassembler devant la Cour suprême américaine depuis lundi 2 mai au soir, peu après la publication par le site Politico d'une ébauche de décision des juges qui remettraient en cause le droit à l'avortement.
Réunis pour défendre "le droit des femmes à disposer de leur corps", ces Américains craignent que la plus haute autorité judiciaire du pays revienne sur le célèbre arrêt Roe vs Wade de la Cour suprême. Rendue en 1973, cette décision a offert une protection fédérale aux femmes ayant recours à l'avortement.
Mais depuis la présidence de Donald Trump, la Cour suprême a basculé à droite de l'échiquier politique grâce à la nomination de trois juges conservateurs. Pour le camp républicain, le temps était venu de tourner la page de Roe vs Wade. "Depuis 1970, les conservateurs estiment que la Cour suprême avait outrepassé ses prérogatives avec cette décision", rappelle Jean-Éric Branaa, maître de conférences à l'université Panthéon-Assas et spécialiste de la politique et de la société américaines.
>>À lire aussi : Au Texas, il est désormais presque impossible d'avorter
"Les perspectives sont très sombres pour les militants du droits à l'avortement", affirme Emma Long, politologue et spécialiste de l'histoire de la Cour suprême américaine à l'université d'East Anglia (Norwich). "C'est n'est pas seulement un retour à l'avant 1973 qui se dessine, cette décision, si elle vient à être confirmée, a le potentiel de marquer un retour à la situation juridique du début du XXe siècle", estime, quant à lui, Jacob Maillet, spécialiste du droit constitutionnel nord-américain et professeur à l'université Paris Descartes.
Plus qu'une fuite, un tremblement de terre juridique
Qu'on ne s'y trompe pas : pour l'instant, l'émotion suscitée par les révélations de Politico ne concerne pas (encore) une décision de la Cour suprême. Il s'agit d'un premier jet rédigé par Samuel Alito, l'un des juges de la Cour suprême, qui a fuité à la presse.
Mais "il est très rare que le sens de la décision change entre cette mouture et la version finale", rappelle Emma Long. En fait, cette première version du jugement est toujours rédigée après un vote en interne des neuf juges pour savoir dans quel sens la Cour suprême va trancher une affaire. En d'autres termes, le plus dur est déjà fait avec ce texte, et "les changements à attendre concernent plutôt des éléments de langage et des formulations", précise cette experte.
En l'espèce, dans l'affaire qui leur a été soumise - concernant une loi de 2018 du Mississippi limitant le recours à l'avortement -, il a été expressément demandé aux juges de revenir sur Roe vs Wade. "C'est exactement ce que cette première mouture de la décision fait : elle annule ce précédent et affirme que le droit à l'avortement n'est pas protégé par la constitution", résume Jacob Maillet.
Ce qui est d'autant plus inquiétant pour le camp progressiste, c'est que "la décision s'appuie sur des arguments solides", affirme Jean-Éric Branaa. Les magistrats conservateurs ont adopté une interprétation dite "originaliste" de la constitution pour rejeter Roe vs Wade. Une approche qui consiste à coller au plus près du texte de la constitution et de la signification que les pères fondateurs des États-Unis ont voulu lui donner. Et dans cette optique, la Cour suprême estime aujourd'hui "que le droit constitutionnel à la vie privée ne couvre pas le droit à l'avortement comme cela avait été décidé dans Roe vs Wade", note Éric Branaa.
"Ce qu'il faut bien comprendre, c'est que pour les Américains, et encore plus les 'originalistes', un droit protégé par la constitution est sacré, voire quasi-divin. Et, l'idée que le droit à l'avortement puisse être quasi-divin a toujours eu du mal à être accepté aux États-Unis", explique Jacob Maillet.
Cette lourde défaite annoncée pour les militants du droit à l'avortement sonne donc aussi comme le triomphe du courant "originaliste" au détriment de ceux qui, comme à l'époque de Roe vs Wade, estime que la constitution est "un texte vivant qui doit être interprêté en tenant compte de l'évolution de la société", explique Jean-Éric Branaa.
Le droit à l'avortement et au-delà
Un autre argument des "originalistes", invoqué dans le premier jet de la décision mettant fin à Roe vs Wade, est de dire que tout ce qui n'est pas expressément cité dans la constitution comme relevant de la compétence fédérale est du ressort des États. Roe vs Wade avait donc tort de soustraire la question de l'IVG à la compétences des États.
Une logique qui "ouvre tout un champ des possibles aux conservateurs", estime Jean-Éric Branaa. Dans son histoire récente, la Cour suprême a eu recours au même grand principe du respect de la vie privée pour juger qu'il était illégal de criminaliser l'homosexualité (2003), pour reconnaître le mariage homosexuel (2015), et protéger le droit à la contraception (1965) ou même accorder un droit à la pornographie (1969).
La décision de la Cour suprême sur l'#avortement, ouvre un champ des possibles qui est plutôt inquiétant▶️ Elle serait en effet basée sur la remise en cause du Droit à la vie privée▶️ Or, de nombreuses décisions ont depuis été basée sur le même principe ⤵️
May 3, 2022Autant d'acquis qui pourraient être remis en cause. La Cour suprême pourrait décider de remettre tous ces sujets entre les mains des gouverneurs d'États. Les États-Unis reviendraient ainsi à la situation du début du XXe siècle quand la carte juridique américaine était un "patchwork où chaque État faisait un peu comme bon lui semblait", rappelle Emma Long.
Mais pour cette experte, "le combat tourne pour l'instant autour du droit à l'avortement. Personne ne dit que les conservateurs vont ensuite s'attaquer aux autres sujets".
Peut-on encore sauver le droit à l'avortement ?
Face à la fin annoncée de Roe vs Wade, les libéraux (la gauche politique américaine) ont commencé à débattre fiévreusement des meilleurs moyens de sauver le droit à l'avortement.
L'une des idées principales seraient d'amender la constitution pour y inscrire la protection du droit à l'avortement. "C'est techniquement envisageable mais politiquement impossible", résume Emma Long. Il faudrait, en effet, une majorité des deux tiers dans les deux chambres du Congrès… ce qui est déjà peu probable.
Tout amendement à la constitution nécessiterait en outre d'être ratifié par trois quart des États. "Déjà que les États-Unis ont échoué à faire ratifier un amendement qui reconnaîtrait l'égalité entre les hommes et les femmes, je ne vois pas comment ils réussiraient pour un sujet qui divise beaucoup plus l'opinion", souligne Jacob Maillet.
À défaut d'amendement, l'administration Biden pourrait faire adopter une loi fédérale obligeant, par exemple, les États à offrir des centres d'avortement. Mais "une telle loi risque de ne jamais être appliquée dans les États conservateurs et je ne pense pas que Joe Biden a le soutien politique populaire nécessaire pour engager un bras de fer sur cette question", résume Emma Long.
Mais le président pourrait aussi tenter d'augmenter le nombre de juges siégeant à la Cour suprême et de nommer des magistrats libéraux pour renverser la tendance avant que la décision tant redoutée soit rendue. C'est ce qu'on appelle le "court packing" ("bourrage de la cour") et Joe Biden pourrait y avoir recours en s'appuyant sur sa majorité au Congrès.
Sauf qu'il y a peu de chance qu'il le fasse. D'abord, parce que "les démocrates modérés s'y opposeront très probablement, ce qui fait que le président n'aurait pas de vrai majorité", estime Jacob Maillet. Ensuite, parce que ce serait perçu comme "une manœuvre purement politicienne pour bloquer une décision prise par une cour majoritairement conservatrice, ce qui réduirait considérablement la légitimité de la Cour suprême qui apparaîtrait comme un simple outil politique", avertit Emma Long.
Le président américain ne compte pas, cependant, en rester là. Il a appelé, mardi, les électeurs américains de faire de la protection de l'IVG l'un des grands thèmes de la campagne pour les élections de mi-mandat qui doivent se dérouler en novembre 2022.
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États-Unis : l'Oklahoma restreint l'avortement après six semaines de grossesse
États-Unis : décès de Sarah Weddington, l'avocate qui a obtenu le droit à l'avortement
États-Unis : la Cour suprême prête à annuler le droit à l'avortement
L'Humanité
La bonne nouvelle. À Marseille, la presse indépendante main dans la main
ActuEn mars, Zibeline, le mensuel culturel (mais pas seulement) de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, était contraint de « tirer le rideau ». Faute de soutien des pouvoirs publics, de recettes publicitaires... « Dans la France de Bolloré et Macron, où une poignée de milliardaires contrôlent les grands canaux de l’information, cette presse n’intéresse ni les princes ni leur cour. Et tout est fait pour la tuer », écrivait alors la rédaction. C’était compter sans la solidarité professionnelle : la Marseillaise, qui avait déjà établi un partenariat avec Zibeline par le passé, épaule à nouveau le titre reconnu dans le monde culturel régional. Les lecteurs retrouveront un numéro spécial au mois de juin, et à partir de septembre une parution hebdomadaire. Mais attention, prévenait il y a quelques jours le nouveau rédacteur en chef (et ancien journaliste de l’Humanité), Ludovic Tomas : « Nous sommes sur la voie, mais ce défi ne pourra être relevé qu’avec l’implication des collectivités et des acteurs culturels. »
presse écritela marseillaise BBC
Rodgers and Hammerstein were sexy people. They were hip to the idea that people have desires – Patrick Vaill
Time can have a dulling quality. Such has been the effect on Rodgers and Hammerstein's Oklahoma!, which in the 1940s revolutionised the Broadway musical as a form – it is often described as being as much of a game-changer in its day as Lin-Manuel Miranda's Hamilton. But the passing years have rendered it, in many people's eyes, familiar, folksy and cosy.
More like this: – Literature's most misunderstood villain – A new Golden Age of movie musicals – The playwright who foresaw the Trump era However just recently, a radical new version of the show has helped to change that perception. US director Daniel Fish's stripped-back staging, with its bluegrass reorchestrations, interval chilli, sudden plunges into pitch-black and undercurrents of violence, made US audiences look afresh at the material when it opened on Broadway in 2019, winning the Tony Award for best revival. It brought out the darkness in the central love triangle between farm girl Laurey and her two suitors, cowboy Curly McLain and farmhand Jud Fry, and other things too; audiences started referring to it as "sexy Oklahoma!". Now the New York hit has crossed the Atlantic to London's Young Vic, with a cast including Doctor Who's Arthur Darvill and Marisha Wallace, star of Dreamgirls and Waitress in the West End.
A hit on Broadway, now playing at London's Young Vic, Daniel Fish's production of Oklahoma! unearths its darkness (Credit: Marc Brenner)
Oklahoma! was Richard Rodgers and Oscar Hammerstein's first musical as writing partners, though the pair would go on to write seminal Great American Musicals like South Pacific, Carousel and The Sound of Music. Based on Lynn Rigg's 1930 play Green Grow the Lilacs, it opened in 1943 and was a phenomenal success. It ran for an unprecedented 2,122 performances – far ahead of the previous Broadway record holder – and won a special honorary Pulitzer. Set in 1906 in the region then known as Oklahoma Territory, Oklahoma! chronicles the characters' rival courtships but it's also about life in a young country and, for a wartime audience, it symbolised the things people were fighting for – hope, home and possibility. Oklahoma! Is very deeply embedded in US culture. The title song is now the state song of Oklahoma and references to Oklahoma! have rippled through other artworks like HBO's recent Watchmen miniseries, based on the Alan Moore and Dave Gibbons' comic books, and the Charlie Kaufman film I'm Thinking of Ending Things. But as Patrick Vaill, who has played Jud Fry in all the iterations of Fish's production since it started life at New York's Bard College in 2007, explains, Fish wanted to "stage it as if people in the future had discovered the script in a time capsule and were looking at it as if for the first time."
A cautionary tale about community
This approach allowed Fish to pare the musical back to its bones and unearth the violence and injustice already present in the material. He also offers the reminder that while the show "holds a familiar place to a great many people. I think there's a huge portion of America, for whom it holds no place and is totally strange to them," he tells BBC Culture.
To Fish, Oklahoma! is a show about "how a community is only a community by virtue of who is outside it." Fry, the lonely farmhand who develops an obsession with Laurey, occupies this role. "He is the person upon whom everyone else projects their fear, their prejudice, their classism," says Vaill. People talk about him as a threat: they cast him in that role. On stage Vaill draws out the character's vulnerability but also his unnerving sense of entitlement to Laurey's affections, all of which pours forth in the song In a Lonely Room – a song, Vaill says, that was ahead of its time in the way it allows the audience access to the character's mind – with Jud finally determining that "I ain't gonna leave her alone!" Oklahoma! is also about what constitutes justice in the US. After Jud dies in a knife fight with Curly, a makeshift trial is held and Curly is quickly declared not guilty. It's a show, says Fish, in which "a heterosexual couple's wedding night is so important that justice must be sacrificed." On this sacrifice is built not just a marriage – the smallest social unit – but "a town, a community, a state, arguably a nation."
Rodgers and Hammerstein's decision to make South Pacific's female lead Nellie Forbush a racist was a particularly powerful one at the time (Credit: Johan Persson)
A lot of the conversation surrounding Fish's production in the US concentrated on its carnality, on the heat generated between the performers. But again, he was drawing from the source. Oklahoma!, he says, is a show with "sex and death at the heart of it". Vaill agrees. "Rodgers and Hammerstein were sexy people," he says. "Carousel has complicated sexuality and South Pacific, that's some hot stuff. They were hip to the idea that people have desires. This play, it's entirely about sex." As Ben Brantley put it in his New York Times review, one of Rodgers and Hammerstein's many innovations was the way they "captured the untapped hormonal energy in a land where there's a dangerous sense of making up your rules as you go along". Trevor Nunn's 1998 production for London's National Theatre, which featured a star-making turn by Hugh Jackman as Curly, also had critics commenting on its "erotic currents". Oklahoma! is a show rich and robust enough to weather multiple re-imaginings: there have been LGBTQ-focused productions and an all-African-American production in Denver in 2018 – though there's yet to be a major West End or Broadway production directed by a woman.
You fall in love with this young woman who is a fun, down-to-earth, generous person only to find at the end of Act One that she's a racist – Daniel Evans
However, while Rodgers and Hammerstein wrote formally innovative shows that grappled with the social issues of the day, a lot of the attitudes on display can feel dated. Their 1949 hit South Pacific, about US soldiers stationed in the Pacific islands, directly addresses racial prejudice. But it also contains jarringly dated racial stereotyping – particularly the character of Bloody Mary, the local Tonkinese entrepreneur. Daniel Evans, artistic director of Chichester Festival Theatre in the UK, was very aware of this tension when he chose to stage it last year, in a production that transfers to London's Sadler's Wells this summer. Evans – who also directed Oklahoma! in 2018 – believes South Pacific is a show that, at heart, is "asking how can we all get on? How can we all cohabitate? On this small island that's representative of our planet." The cleverness of the show, he explains, lies particularly in the trajectory of female lead Nellie Forbush, an American nurse who begins a romance with local estate owner Emile de Becque, only to break things off when she finds out he has two mixed-race children. "You fall in love with this young woman who is a fun, down-to-earth, generous person only to find at the end of Act One that she's a racist," as Evans says. In order to address some of the show's more dated aspects, Evans had to disrupt the audience's expectations of certain scenes and songs. This was most overt in the number Happy Talk, which is sung by Bloody Mary. It's a song, says Evans, about a mother desperately trying to pair her daughter off with an American GI in order that she could have a better life, so the chirpy tone of the song feels inappropriate. His solution was to reorchestrate that number, so it was "more true to the situation". A progressive duo
For all these now-problematic moments, however, Evans stresses Rodgers and Hammerstein's liberal sensibilities – Hammerstein co-founded the Hollywood Anti-Nazi League – which were as central to who they were as artists as their songwriting prowess. Director Bartlett Sher, who won a Tony for his 2008 production of South Pacific at New York's Lincoln Center, echoes this point. The musical, he explains, was written at a time not long after World War One, when "all the questions about race were hugely present in the culture in the United States". The first platform on racism had just been held at the Democratic National Convention, so these two "good liberal Jews from New York" made race central to the text, interrogating and challenging these attitudes via Forbush's inherent racism. The song You've Got to be Carefully Taught, which argues that racism is learned behaviour, is the most overt example of this. It was, says Sher, "a very powerful song at the time that nobody [else] would have ever thought of putting into a traditional musical". They had to fight to keep the song in the show, he points out.
Even Rodgers and Hammerstein's family classic The Sound of Music takes place against the backdrop of Nazism in Europe (Credit: Alamy)
Before Sher's production there had been no major revivals of South Pacific in the US. He went back to Hammerstein's original book and restored some of the lines that had been cut, many of which were to do with race. Everything was there in the text, he says. "We're lucky when we do them now that we can now engage with the questions again."
They had this remarkable ability to ask these social questions at the time. Do they ask them as perfectly as we might do now? No – Bartlett Sher
In 2015, Sher went on to helm a production of The King and I, Rodgers and Hammerstein's 1951 musical exploring the struggle for understanding across the cultural divide between East and West via a story about a British governess hired to work for the King of Siam. It's a show that sets out to address the subject of colonialism, but while it was progressive in its time, its storyline can feel decidedly regressive to modern audiences, with its white saviour heroine. Sher's staging, which netted him another Tony, avoided some of the exoticism associated with the show and featured a mostly Asian cast including Ken Watanabe as the King. But the reason the material holds up, says Sher, is because "they had this remarkable ability to ask these questions at the time. Do they ask it as perfectly as we might do it now? No, they probably don't. But they're at least trying." Even The Sound of Music, he adds, takes place against the backdrop of rising Nazism in Europe. Of all the duo's works, Carousel, written in 1945 and inspired by a 1909 Hungarian play called Lilliom, is the one that feels most jarring to contemporary audiences, with its depiction of domestic abuse. It tells the story of a man, carnival barker Billy Bigelow, who ascends to heaven after dying in a robbery attempt, before being allowed back to Earth for one day: but Billy is a violent man who, when interrogated in the afterlife, denies his treatment of his wife Julie by saying: "I wouldn't beat a little thing like that — I hit her." For Timothy Sheader, who directed Carousel at the Open Air Theatre in London's Regents Park last year, the only option was to tackle the violence head-on. His version relocated the musical to a working-class town in the north of England and reorchestrated the score for brass instruments. Crucially, it did not tiptoe around Bigelow's abusiveness and when he dies, it does not let him off the hook. Sheader replaced the God-like Starkeeper figure who Billy encounters in the afterlife with a courtroom of women holding 6-ft carousel poles, which they use to surround him. The resulting production, according to Time Out's Andrzej Lukowski, didn't "so much reinvent 'Carousel' as blowtorch away three-quarters-of-a-century of chintz to reveal the greatness underneath. It preserves everything that's wonderful about the show, while ruthlessly incinerating much that dates and problematises it." Sheader thinks it's important to remember that "these two middle-class men were writing about male violence in a musical on Broadway in the 1940s. The way they treated the subject matter may be quite different to how we would treat that subject matter if we were writing about it right now, but they addressed it." At the same time, reinvention and interrogation of the material is essential, says Sheader, if the shows are to continue to have relevance – and continue to be performed at all. Though the Rodgers and Hammerstein estate took some convincing of his concept to begin with, they were open to his approach – a decision founded on a degree of pragmatism, he believes, since "I don't think those titles have very much longer in their original form." After Oklahoma! opened, Lorenz Hart – Rodgers' former writing partner – came up to the duo in the Broadway hangout Sardi's and congratulated them on a show that would last 20 years. He was over half-a-century out and counting, which is testament to their complexity and their ability to speak to us today.
Oklahoma! is at London's Young Vic until 25 June
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Valeurs Actuelles
“Si tu ne viens pas au Puy du Fou, le Puy du Fou ira à toi”
Nous avons bravé deux années de Covid, nous devions braver la tempête aujourd’hui, c’est un signe, c’est un symbole. Ce 8 avril, Nicolas de Villiers, le patron du Puy du Fou, avait une allure de tribun romain pour lancer la quarante-cinquième saison du célèbre parc vendéen. Normal, puisqu’il le faisait depuis l’arène gallo-romaine du Puy du Fou sur laquelle les éléments de la nature s’étaient déchaînés une bonne partie de l’après-midi. Mais il était surtout extrêmement fier de dévoiler la nouvelle version du spectacle le Signe du triomphe, et le moins que l’on puisse dire, c’est que le Puy du Fou a, une fois de plus, frappé fort, très fort.
Finis les fauves qui se pourléchaient les babines à l’idée de dévorer des esclaves chrétiens (les antispécistes, qui ne jurent que par le bien-être animal, y seraient pour beaucoup), place à un final époustouflant où le décor central se transforme en galère impériale de 40 mètres de long et de 15 mètres de haut. Navigant sur un flot de fumée au centre de l’arène, elle devient l’élément central d’une naumachie (représentation d’un combat naval) où elle s’oppose à des radeaux gaulois. « Quand nous faisons évoluer un spectacle, nous réfléchissons quatre ou cinq ans avant de déployer le projet, mais la naumachie est une idée qui a 2 000 ans, explique Nicolas de Villiers que nous retrouvons le lendemain tandis que les premiers visiteurs étaient accueillis par un soleil éclatant. Cette galère romaine est d’une complexité sans nom avec 110 éléments de décors distincts motorisés ; il suffit qu’un seul soit capricieux et tout le spectacle peut être mis en péril. »
Nous sommes persuadés que l’artistique doit présider à notre destinée.
Aucune limite. C’est, depuis sa création, le mantra du Puy du Fou, et le quadragénaire vendéen nous livre la recette du succès : « Nous avons une logique visionnaire, nous allons de l’avant et nous n’hésitons pas à nous mettre en danger, y compris économiquement, pour assurer, être toujours en avance en France et dans le monde, et non des suiveurs. » Tous les bénéfices sont réinvestis dans les nouveautés ; c’est ce qui explique que, depuis son ouverture à la fin des années 1970, le parc a accueilli 45 millions de visiteurs et que 60 % d’entre eux, attirés par cette dynamique créative, reviennent tous les trois ou quatre ans. « Nos talents, nos équipes sont toujours dans cette angoisse créative qui leur permet de ne jamais se reposer sur des logiques purement marketing, ajoute Nicolas de Villiers. Nous sommes persuadés que l’artistique doit présider à notre destinée. » Déjà, une nouvelle attraction pour 2023 est annoncée par deux mystérieuses affiches au détour d’une allée.
« Nous avons une vision du Puy du Fou pour 2030, lance le jeune patron. Il y aura ceux en France et en Espagne et dans d’autres pays où nous planterons notre drapeau, comme nous avons appris patiemment à le faire ici, pour que les peuples aient la fierté rayonnante de leur héritage, de leur patrimoine. » Les projets se multiplient avec le Grand Tour, une épopée ferroviaire de six jours et cinq nuits à la découverte des splendeurs françaises, et une percée dans le monde du cinéma avec un premier film documentaire historique prévu pour 2023 : « C’est un premier coup que nous espérons de maître pour toucher nos spectateurs de manière différente, explique Nicolas de Villiers. Nous sortons de nos frontières pour aller vers ceux qui hésitaient encore à venir nous voir et nous leur disons : si tu ne viens pas au Puy du Fou, le Puy du Fou ira à toi. »
Valeurs actuelles. Le Puy du Fou a rouvert ses portes le 9 avril. Que viennent d’abord chercher les visiteurs ? L’histoire de France ? Des retrouvailles en famille ?
Nicolas de Villiers. Le Puy du Fou s’adresse à toute la France et c’est toute la France qui vient ici ; il suffit de se mettre à l’entrée pour se rendre compte que les visiteurs sont de toutes conditions sociales et de toutes origines – 14 % d’entre eux viennent de l’étranger. La première motivation, c’est de se retrouver en famille ou entre amis pour partager des émotions : nous offrons des spectacles remplis de générosité que l’on peut voir quelles que soient les générations alors que, dans les parcs d’attractions, les activités en famille sont très souvent segmentées selon les âges.
Mais le Puy du Fou, ce sont aussi des retrouvailles avec l’histoire de France, avec ce qui nous rassemble, avec ce patrimoine commun dont nous sommes les héritiers. Que l’on soit français ou étranger, nous avons tous des images d’Épinal quand nous pensons à la France, et le Puy du Fou les met en scène de façon spectaculaire à travers des hommes, des femmes, des architectures, des paysages, des musiques, la danse, la peinture, la sculpture et le cinéma, tout ce qui peut célébrer la culture française. Notre parc est une œuvre enracinée dans l’Histoire, un légendaire qui célèbre l’âme d’un peuple, qu’il soit de France, comme aux Herbiers, ou d’Espagne, à Tolède, où nous nous sommes implantés en 2019. Notre modèle consiste finalement à nous enraciner dans tous les pays qui nous tendent la main, que ce soit en Espagne, au Royaume-Uni ou aux Pays Bas.
Que répondez-vous à vos détracteurs qui prétendent que le Puy du Fou réécrit l’histoire ?
Je ne commente pas. Si vous demandez à Rafael Nadal ce qu’il pense de la stratégie de Fabien Galthié pour l’équipe de France de rugby, je ne suis pas sûr que son commentaire sera très pertinent. Le Puy du Fou, c’est une œuvre universelle et, par conséquent, chacun se fait son avis. Sur Google, Facebook, Tripadvisor, plus de 100 000 avis ont été postés et nous placent numéro un des plus grands sites touristiques culturels français. Le meilleur juge de paix, c’est le succès populaire : nous avons reçu 45 millions de visiteurs depuis quarante-cinq ans.
Comment expliquez-vous ce succès phénoménal ?
La création par une seule et même équipe dont les membres ont une vision identique pour mettre en scène, de manière spectaculaire et émouvante, des moments où l’humain a montré sa grandeur est notre signature artistique, notre marque de fabrique. Notre écriture permet aux visiteurs de voyager dans l’imaginaire collectif. Nous voulons, comme Victor Hugo l’a dit, peindre les traits de l’homme éternel sous les traits de l’homme momentané. C’est cette vocation – elle va bien au-delà du simple divertissement – qui nous a permis, en 2021, d’ouvrir, le même jour, à la même heure, cinq spectacles – quatre de jour et un de nuit.
Chaque spectacle repose sur trois piliers, les trois “E”. Il y a l’ émotion : notre pari sera gagné si, quand vous assistez à un spectacle du Puy du Fou, vous en ressortez ému. Grâce à un subtil mélange entre l’Histoire pour l’ensemble et la légende pour le détail, qui se complètent souvent fort bien, nous voulons aussi provoquer de l’ émerveillement, nous voulons ouvrir les cœurs, l’esprit, à ce qu’on ne connaissait pas : notre objectif sera rempli si, lorsque vous sortez de Mousquetaire de Richelieu, vous désirez en savoir un peu plus sur Cyrano de Bergerac, d’Artagnan, Athos, Portos, Aramis, la Sérafina, Bouton d’or ou le Bossu. Dernier pilier, l’ élévation. Au Puy du Fou, nous faisons le choix de croire que l’être humain est capable de grandir et donc de s’élever. Vous n’êtes donc pas dans des manèges qui provoquent des sensations physiques. Nous nous adressons au contraire à l’âme, à la part invisible de l’homme. Élever, c’est l’idée que tout doit être beau, touchant, poétique, pour que les visiteurs repartent du parc avec le désir de réaliser ses rêves et de se dépasser. C’est un art, ce n’est pas une mathématique.
Sans le faire exprès, nous avons inventé, depuis longtemps, le nouveau langage du XXIe siècle qui correspond à un besoin des hommes de notre temps. Il y a eu les vitraux des cathédrales au Moyen Âge étincelant, l’imprimerie qui a permis l’essor de la littérature et des arts au fil des siècles, et le cinéma. Regardez nos spectacles, ils durent trente minutes, comme les séries. En permettant aux visiteurs d’aller d’une représentation à une autre et de voir ainsi les différents épisodes d’une histoire de France qui se composent sous leurs yeux telle une marqueterie, nous avons inventé les séries avant l’heure.
Pourtant, vous vous lancez dans le cinéma avec un film, Vaincre ou Mourir …
Nous avons voulu commencer par un long-métrage et ainsi acquérir de l’expérience avant de nous lancer dans une série qui se construit sur le temps. Ce projet de film, d’un budget de plusieurs millions d’euros, avec un beau casting (Hugo Becker, Jean-Hugues Anglade…), est né il y a un peu moins d’un an. J’étais allé voir les équipes de Canal Plus pour leur proposer un film documentaire où seraient mêlées histoire et légende. Ils ont été enthousiastes. Le film repose sur une histoire que nous maîtrisons bien, sujet d’un de nos spectacles, le Dernier Panache, et qui raconte l’épopée de Charette. Depuis 2016, ce spectacle rencontre un succès énorme ; il a déjà été vu par plus de 10 millions de spectateurs. Le film devrait sortir au premier semestre 2023 et sa distribution sera assurée par Studiocanal.
Votre objectif est-il d’impulser le retour des grands films historiques français ?
Il y a le cinéma américain qui écrase tout, le cinéma chinois qui ne vient pas chez nous et le cinéma indien qui sort de temps en temps de ses frontières. Nous avons la chance folle, en France, d’avoir un des cinémas les plus créatifs et prolifiques au monde. Il tente des choses qu’on peut ne pas aimer, mais il a aussi cette puissance. Nos acteurs, comme Marion Cotillard et Jean Dujardin, sont aussi mondialement reconnus.
Nous avons peut-être abandonné le grand cinéma d’aventures, que nous avons laissé aux États-Unis ; on le retrouve sur les petits écrans, produits par de grandes maisons, dont Netflix. Mais je suis aussi persuadé que notre cinéma peut retrouver l’ambition de produire de grands films internationaux qui fassent rayonner la France à travers des histoires universelles, typiquement françaises. Ne serait-ce que parce que notre glorieux passé a engendré une exceptionnelle richesse en hommes et en femmes. Regardez comme les cinémas britannique et américain ont produit des films et des séries inspirés de récits historiques, comme Kingsman, Peaky Blinders, The Crown. Il faut oser des films d’aventures en France, enracinés dans son histoire, et il y a une vraie place pour ce type de cinéma.
Si le Puy du Fou se lance dans ce domaine, c’est bien parce qu’il a quelque chose à apporter, ce souffle qui peut permettre de créer de grands films familiaux, inspirés de l’Histoire. Dans un monde qui se numérise à grande vitesse, le cinéma est une formidable occasion de faire venir le Puy du Fou à des visiteurs intéressés. Le numérique n’est qu’un moyen, ce n’est pas une fin.
Votre stratégie de diversification repose donc sur le numérique ?
Les jeunes d’aujourd’hui peuvent tout faire depuis leur canapé : acheter de quoi manger, se vêtir, se divertir avec Amazon ou Netflix, et même suivre des études… Nous devons donc avoir une démarche créative mise au service de cette réalité-là. Le cinéma, le jeu vidéo, que nous allons lancer en juin en partenariat avec Microids – un jeu très familial -, se résument dans la formule : “Si tu ne viens pas au Puy du Fou, le Puy du Fou ira à toi. ” Mais l’objectif final sera de susciter auprès du public l’envie de se déplacer physiquement et de vivre des émotions incarnées.
Parlez-nous de votre projet de train…
Le Grand Tour, sur la première compagnie ferroviaire privée de France, offrira un voyage itinérant dans un train de luxe pendant six jours et cinq nuits, avec la même idée que pour le cinéma : faire de la France un spectacle avec ses paysages, son architecture, ses arts, ses personnages. Chaque journée aura son thème musical, sa couleur, sa gastronomie… L’objectif est que vous repartiez avec une certaine idée de la France éternelle. Ce sera une occasion de s’émerveiller ; j’aime ce terme car la France regorge de merveilles fantastiques. Le train passera notamment par Reims, où on rencontrera bien sûr Clovis. Tout au long du parcours, le public suivra une femme, mais en réalité c’est elle qui nous précédera. L’enjeu sera de comprendre qui elle est. Naturellement, je ne vous révèle pas ce mystère…
Quel bilan et quelles leçons retenez-vous du Covid ?
Ces deux années ont ressoudé les liens internes, qui sont ceux d’une grande famille – on pourrait dire d’une cousinade -, chez nos talents. Je déteste employer le mot “salarié”, qui définit une personne par son lien pécuniaire à l’entreprise, je préfère le mot “talent”, qui considère la personne pour ce qu’elle apporte à l’entreprise et, au-delà, à la communauté : nous comptons 2 500 talents saisonniers, et 4 300 personnes participent bénévolement à la Cinéscénie.
Les confinements liés au Covid ont, certes, entraîné une pause forcée dans l’activité, mais ils ont été aussi un accélérateur dans la diversification. En plus du numérique, nous réfléchissons à l’ouverture de deux parcs à l’étranger d’ici à 2030. Des rumeurs évoquent un parc aux États-Unis, je ne les commente pas. Notre chiffre d’affaires atteint 125 millions d’euros. Il a été multiplié par dix en dix ans. Nous avons le même objectif pour les dix prochaines années, avec une part croissante de la diversification à l’étranger – l’Espagne représentant déjà près de 20 % de l’activité.
Où en est votre projet de spectacle en Chine ?
Il sera inauguré dans quelques mois à Shanghai. Nous allons plonger les visiteurs dans la Chine des années 1930, quand le pays était envahi par les troupes japonaises. Une histoire très douloureuse pour les Chinois, qui ont pris conscience qu’ils faisaient partie d’un même peuple à un moment très chaotique de leur histoire. Nous, au Puy du Fou, nous prenons toujours garde à l’histoire des peuples, que nous traitons toujours avec la plus grande prudence, avec une main tremblante. Comme Marivaux, il faut “peser des œufs de mouche dans des balances en toile d’araignée”.
Ce sera un spectacle immersif qui pourra durer jusqu’à deux heures. Les visiteurs feront partie de la résistance chinoise qui s’organise et qui n’a pas de couleur politique. Ils seront accueillis à une table de restaurant par un personnage mystérieux qui leur donnera un message qui va les embarquer dans l’histoire avec 28 possibilités différentes.
Vous disposez d’une réserve foncière importante au Puy du Fou. Que prévoyez-vous comme nouvelles activités ou nouveaux spectacles ?Sur les 500 hectares que nous possédons, environ 150 hectares sont ouverts au public, entre le parc, les hôtels, la Cinéscénie, les parkings… Nous sommes constamment en quête d’évolutions mais nous voulons avoir un développement foncier raisonné, de telle sorte que nous puissions grandir sans grossir. Un nouveau spectacle sera inauguré en 2023 et nous préparons également de nouvelles activités, mais notre développement doit rester à taille humaine pour que le visiteur ne se transforme pas en marathonien.
France24 - Monde
Selon l'OMS, le Covid-19 est responsable de la mort de 13 à 17 millions de personnes
Publié le : 05/05/2022 - 16:13
FRANCE 24
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L'Organisation mondiale de la santé a annoncé jeudi que le Covid-19 avait fait 13 à 17 millions de victimes jusqu'à la fin de l'année 2021. Dans son calcul, l'OMS intègre les décès provoqués par la maladie mais aussi ceux qui sont liés aux conséquences de la pandémie.
La pandémie de Covid-19 était responsable de la mort de 13 à 17 millions de personnes à la fin 2021, soit beaucoup plus que le nombre de morts officiellement recensés, selon une nouvelle estimation de l'OMS publiée jeudi 5 mai.
Ces chiffres permettent de donner une idée plus réaliste des effets dévastateurs - y compris indirects - de la pire pandémie depuis un siècle, qui continue de faire des milliers de morts chaque semaine.
"De nouvelles estimations de l'Organisation mondiale de la santé montrent que le bilan total associé directement ou indirectement avec la pandémie de Covid-19 entre le 1er janvier 2020 et le 31 décembre 2021 est d'environ 14,9 millions de morts (une fourchette de 13,3 à 16,6 millions)", a révélé l'organisation dans un communiqué.
Depuis le début de la pandémie, les chiffres des pays membres compilés par l'OMS arrivent à un total de 5,4 millions de morts sur la même période, mais l'OMS a averti de longue date que ces chiffres sous-estimaient la réalité.
"Investir dans des systèmes de santé plus résilients"
"Ces données, qui donnent à réfléchir, soulignent non seulement l'impact de la pandémie, mais aussi la nécessité pour tous les pays d'investir dans des systèmes de santé plus résilients qui peuvent soutenir les services de santé, essentiels pendant les crises, y compris des systèmes d'information sanitaire plus solides", a déclaré le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus.
La surmortalité est calculée en faisant la différence entre le nombre de décès réels et le nombre de décès estimés en l'absence de pandémie, en se basant sur des statistiques existantes.
>> À lire aussi : La vaccination contre la rougeole en France, victime collatérale du Covid-19
La surmortalité comporte aussi bien les décès directement provoqués la maladie que ceux qui l'ont été indirectement en raison de l'impact de la pandémie sur les systèmes de santé et la société en général.
Les causes indirectes de décès liées au Covid-19 peuvent être notamment dues à des structures de santé surchargées et forcées par exemple de retarder des procédures chirurgicales ou des séances de chimiothérapie pour des malades du cancer.
L'OMS a déclaré que la plupart des décès excédentaires (84 %) étaient concentrés en Asie du Sud-Est, en Europe et dans les Amériques. Quelque 10 pays représentaient à eux seuls 68 % du total de la surmortalité.
Plus d'hommes que de femmes touchés
Les pays à revenu élevé représentaient 15 % des décès excédentaires contre 28% pour les pays à revenu intermédiaire supérieur et 53 % aux pays à revenu intermédiaire inférieur. Quant aux pays à faible revenu il représentaient 4 %.
Le nombre de morts dans le monde est plus élevé chez les hommes que chez les femmes - 57 % d'hommes, 43 % de femmes - et chez les personnes âgées.
"Mesurer la surmortalité est un composant essentiel pour comprendre l'impact de la pandémie", a expliqué Samira Asma, en charge du dossier à l'OMS.
>> À lire aussi : Confinement des Français de Shanghai : "Quand mon QR code est passé au rouge, ça a été la panique"
Les informations plus fiables permettent aux décideurs de mieux préparer le terrain pour limiter l'impact de futures crises. "Ces nouvelles estimations sont basées sur les meilleures données disponibles produites à l'aide d'une solide méthodologie et d'une approche complètement transparente", a-t-elle expliqué.
L'OMS a indiqué qu'elle s'était appuyée sur un groupe d'experts reconnus dans leur domaine qui ont mis au point une méthodologie permettant d'extrapoler dans les cas où les données sont insuffisantes ou incomplètes.
De nombreux pays dans le monde n'ont pas les moyens de collecter des données fiables sur la mortalité et par conséquent ne peuvent pas s'appuyer sur les enseignements que l'on peut tirer de l'étude des données de surmortalité. La méthodologie mise aux point par les experts de l'OMS doit permettre de contourner l'obstacle.
Avec AFP
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La Ligue veut mettre la haine hors jeu
ActuFOOTBALL En 2019, la LFP lançait avec la Licra une plateforme de signalement contre les actes racistes et antisémites. Trois ans après, les résultats sont encourageants mais des progrès restent à faire.
Léo AguesseVendredi 12 avril 2019, le match de L1 Dijon-Amiens est interrompu plusieurs minutes par l’arbitre à la suite de cris de singes visant le capitaine amiénois, Prince Gouano. Un énième acte raciste qui, enfin, va agir comme un électrochoc. La classe politique s’insurge, la Fifa et la Ligue de football professionnel (LFP) sont vent debout. Quelques mois plus tard, la LFP, en association avec la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra), lance une plateforme de signalement des actes racistes et antisémites, mais également homophobes et sexistes.
Hébergée sur le site de la Licra, l’interface est assez simple d’utilisation et le signalement « prend moins de deux minutes », précise Audrey Koulidiati, chargée de mission sport, jeunesse et éducation de l’association. Chaque témoignage arrive automatiquement dans la boîte mail d’un juriste lié à l’organisation, dont le rôle est d’accompagner la victime dans la réalisation des démarches juridiques. « Ces signalements sont aussi transmis à la commission de discipline », indique la LFP.
Cette saison, plusieurs débordements plus ou moins graves de supporters montrent un accroissement des tensions dans les stades. Dès la 3e journée de L1, le 22 août 2021, un acte antisémite est signalé lors du Nice-Marseille. La Licra accompagne le témoin dans son dépôt de plainte, tandis que la LFP se porte partie civile contre le spectateur auteur d’un salut nazi. Il sera condamné à un an de prison avec sursis et trois ans d’interdiction de stade.
La plateforme va ensuite permettre à la Licra de signaler deux autres incidents au procureur de la République. Après le derby Lens-Lille, le 18 septembre 2021, une enquête est ouverte à la suite d’une photographie postée sur les réseaux sociaux, reprise dans la presse, montrant un homme bras tendu, un geste pouvant évoquer un salut fasciste. Le 20 février dernier, lors du match Reims-Brest, des insultes racistes descendent d’une tribune. Réunie rapidement, la commission de discipline de la Ligue prononce la fermeture pour un match avec sursis d’une partie de la tribune. Plus récemment, la LFP a annoncé, mercredi, l’ouverture d’une instruction après le déploiement d’un « drapeau à connotation raciste » par des supporters rémois à Lorient, le 1er mai.
des ateliers de sensibilisation pour encourager aux témoignages
Malgré nos nombreuses sollicitations, la LFP et la Licra n’ont pas souhaité communiquer un bilan chiffré du nombre de signalements depuis 2019. Pourtant, lors de la mise en place de la plateforme en 2019, Nathalie Boy de La Tour, alors présidente de la LFP, annonçait qu’elle publierait « le nombre de signalements chaque saison ». Visiblement, ce n’est pas le cas. La LFP aurait-elle des choses à cacher ? « On n’avance pas aussi vite qu’on le souhaiterait, du côté de la Licra comme de celui de la Ligue, nous explique Audrey Koulidiati. Il reste des progrès à faire, d’où les campagnes de communication mises en place. S’il y a peu de signalements dans le milieu du football, c’est à cause de la banalisation des propos racistes, considérés comme de simples provocations. »
Pour encourager les victimes à témoigner, des ateliers de sensibilisation au racisme et à l’antisémitisme sont mis en place auprès des clubs professionnels volontaires. Ils s’adressent à l’ensemble des joueurs (centres de formation, équipes de réserve et professionnelles) et du personnel encadrant. Ces modules détaillent « les droits et devoirs des clubs en tant qu’employeurs et organisateurs d’événements en matière de lutte contre le racisme et l’antisémitisme », précise la LFP. La Licra confie travailler à une extension en direction des dirigeants afin de leur « rappeler leurs responsabilités ». Aucun atelier n’a été mis en place auprès de supporters à ce jour, mais cette possibilité n’est pas écartée par l’association.
Depuis janvier 2022, quatorze interventions ont été réalisées auprès de clubs de Ligue 1 et 2, huit autres sont prévues d’ici juillet. Audrey Koulidiati sillonne la France (Reims, Strasbourg, Paris, Auxerre…) pour mettre en place ces ateliers avec l’aide des sections locales de la Licra. « Notre objectif est de délier la parole, souligne-t-elle. Soit les victimes ont honte, soit elles ont peur. On leur donne la possibilité de parler et on leur apprend à être solidaires. La parole se libère progressivement. »
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Débrouille et système D, le nouveau quotidien des familles d'accueil d'Ukrainiens en France
Publié le : 05/05/2022 - 07:37
Tiffany FILLON
En France, la guerre en Ukraine a entraîné un élan de solidarité, poussant de nombreux Français à ouvrir leurs portes aux déplacés. Face à un conflit qui s'enlise, cet accueil, au départ prévu dans l'urgence, prend des allures de cohabitation à long terme, avec son lot de charges administratives et financières.
"On cuisine ensemble, on fait le ménage ensemble. On vit comme une famille", raconte Tatiana Dumaine qui héberge une Ukrainienne, ses deux filles âgées de 2 ans et 7 ans, et leur grand-mère. Mais après plus d'un mois de cohabitation, la réalité de la colocation solidaire l'a rattrapée, elle et son mari. "On est un peu serrés dans notre appartement", admet cette habitante du 17e arrondissement de Paris. La maîtresse de maison et son mari ont installé un matelas gonflable sur leur mezzanine. C'est ici que dorment la mère de famille et sa benjamine. La grand-mère et l'aînée dorment, elles, dans l'unique chambre d'amis.
Malgré le manque d'espace, le couple assume son choix d'accueil spontané, sans faire appel aux services de l'État ou à une association spécialisée dans l'accueil chez l'habitant. Un choix qui ne suit pas la procédure officielle française : avec l'invasion russe de l'Ukraine, depuis le 24 février, la France a mis en place un dispositif coordonné par chaque préfet. C'est dans ce cadre que sont accueillis la grande majorité des Ukrainiens fuyant la guerre. Ils passent d'abord quelques jours en hébergement d'urgence, dans un gymnase ou à l'hôtel, puis pendant plusieurs semaines, ils sont logés en hébergement collectif, dans des centres de vacances par exemple.
Dans un troisième temps, des logements individuels sont proposés aux déplacés ukrainiens qui ne veulent pas retourner dans leur pays. Ces logements sont "mis à disposition gratuitement ou à un prix modique par les collectivités locales, les bailleurs sociaux ou des citoyens", selon l'association la Cimade. "L’hébergement citoyen, sous une forme encadrée, sera éventuellement mobilisé en appoint", précise le ministère de l'Intérieur.
>> À lire sur France24.com : Reportage : les déplacés ukrainiens à Paris, entre solidarité et imbroglios administratifs
"Il y a eu une énorme mobilisation citoyenne envers les Ukrainiens qui traduit une dynamique d'accueil dans notre pays. Mais accueillir chez soi n'est pas quelque chose d'anodin d'autant plus sur le moyen terme", soulève Vincent Berne, directeur du dispositif J'accueille, qui accompagne l'hébergement de déplacés chez des particuliers, lancé par l'association Singa. "Le problème, ce sont ceux qui se retrouvent dans une solution de long terme et qui n'avaient pas pris forcément toute la mesure de leur engagement", abonde Margaux Lemoîne, cofondatrice des "Mamans de Paris pour l'Ukraine", un collectif qui fédère et coordonne plus de 4 500 parents engagés pour les déplacés en Île-de-France.
Budget limité et complexités administratives
Tatiana Dumaine a dû, par exemple, changer ses habitudes. "On doit se coucher plus tôt pour les enfants. On ne fume plus dans l'appartement", décrit cette Franco-Russe qui travaille dans l'industrie de la cosmétique et s'improvise désormais travailleuse sociale. "J'ai aidé la famille à entreprendre des démarches administratives… Les transports collectifs, la Sécurité sociale, la scolarisation des enfants… Pour elles, c'est compliqué. Elles sont perdues parce qu'elles ne parlent pas français."
Isabelle, qui accueille une mère et sa fille dans sa maison près de Maubeuge (nord de la France), se bat pour que l'adolescente ukrainienne de 15 ans soit scolarisée au plus vite. "Il y a quinze jours, on lui a demandé de passer un test de mathématiques. La semaine prochaine, elle doit passer un test de français. J'ai dit au Centre d'information et d'orientation (CIO) où elle passe les tests : 'À cette vitesse-là, elle n'est pas prête d'aller à l'école cette année'. Et on m'a répondu : 'Tant pis, elle ira en septembre'", raconte cette technicienne de gestion de 49 ans. "Ça me fait mal au cœur pour elle, parce qu'elle veut aller à l'école."
La scolarisation mais aussi l'accès à un emploi deviennent, au bout de plusieurs semaines en France, la clef de voûte pour s'émanciper de la famille d'accueil. Mais c'est aussi un parcours du combattant pour les hébergeurs et "leurs invités" ukrainiens. "Pour que ces familles trouvent un logement individuel, il faut qu'elles travaillent, mais pour trouver un travail, il faut scolariser les enfants ou faire garder les plus petits", égrène Margaux Lemoîne, des "Mamans de Paris pour l'Ukraine", qui souligne le manque de place en crèches en Île-de-France.
>> À lire aussi sur France24.com : L'accueil des réfugiés ukrainiens en Pologne, ou comment panser les plaies de l'Histoire
La barrière de la langue est un autre frein majeur pour l'accès à l'emploi des déplacés, dont la majorité parlent seulement russe et ukrainien. "Je suis allée dans une agence d'intérim avec la mère et la grand-mère. Elles veulent absolument travailler. L'agence a dit être intéressée parce qu'il y a des besoins pour des petits boulots, comme du ménage et de la garde d'enfants. Mais on doit attendre quelques semaines pour améliorer leur niveau de français. Elles devront passer un test de langue. J'espère que ça va le faire", confie Tatiana Dumaine.
Travailler permettrait aussi aux déplacés de participer aux besoins du foyer qui les accueille. Même si les déplacés ukrainiens bénéficient d'une allocation. Elle s'élève à seulement 6,8 euros par personne et par jour. Les familles ukrainiennes reçoivent, elles, un supplément de 7,4 euros par jour. "Ça aide beaucoup", se réjouit Tatiana Dumaine, qui concède toutefois "consommer plus d'électricité" et avoir dû "réajuster le budget pour la nourriture". "On prépare des plats plus simples, plus conviviaux. Les Ukrainiennes achètent les produits de base et avec mon mari, on achète les produits plus sophistiqués", explique-t-elle. Une organisation simple en théorie, mais qui se complique en pratique : il faut parfois attendre plusieurs semaines avant de toucher l'allocation.
"L'État aide quand même beaucoup par rapport à d'autres pays d'Europe, mais en tant qu'accueillant on a droit à aucune aide", déplore Isabelle. "Dans trente jours, la femme que j'accueille va toucher l'allocation mais moi, j'ai quand même des coûts. On a convenu qu'elle me donnerait une partie, mais elle n'est pas obligée car c'est son argent. Je ne les accueille pas pour l'argent, mais je trouve que l'État pourrait être un peu plus reconnaissant envers ceux qui accueillent des Ukrainiens chez eux sans passer par le circuit de l'État", poursuit-elle.
"On ne peut pas les laisser tomber"
Pour être aidée, Isabelle se rabat sur les associations d'aide alimentaire. "Si je n'avais pas les Restos du cœur et le Secours populaire, la nourriture aurait été de ma poche. Je ne peux pas les nourrir tout le temps et elles en sont conscientes", admet-elle.
Elle ne semble pas être la seule à avoir trouvé cette solution. À Montélimar (sud-est de la France) par exemple, le Secours populaire a noté une hausse de la demande venant des familles. "Des Ukrainiens viennent accompagnés par les familles qui les hébergent. On les dépanne, mais je ne sais pas combien de temps on va tenir", s'inquiète la présidente locale Ouahiba Amara.
>> À lire aussi sur France24.com : "Une situation absurde" : la galère des étudiants africains en France après avoir fui l'Ukraine
Pour éviter que l'accueil ne vire au casse-tête, Vincent Bern, le directeur du dispositif J'accueille, conseille "de se rapprocher d'associations pour se faire accompagner dans les démarches avant d'ouvrir ses portes".
"Ainsi, on fixe un cadre à la cohabitation et cela évite de se sentir seul au bout de quelques semaines d'accueil", explique-t-il. Singa demande, par exemple, de fixer une date de fin de l'hébergement et de signer une charte de cohabitation comprenant les engagements de l'accueillant, des personnes accueillies et de l'association. L'accompagnement prévoit des rendez-vous d'information avant l'accueil et des suivis réguliers. Singa travaille également avec d'autres associations pour organiser un accompagnement adapté à chaque Ukrainien. "Ces partenariats sont essentiels, parce que le rôle de l'accueillant est de passer un bon moment et de ne pas faire des démarches administratives", plaide Vincent Berne.
Si cet investissement quotidien est parfois un poids pour les familles accueillantes, Isabelle, elle, souligne d'abord la richesse de cette expérience humaine. "J'ai la chance d'avoir chez moi une famille super reconnaissante. Ce sont des belles personnes, elles sont très courageuses. Je commence à m'attacher à elles", confie-t-elle. Tatiana Dumaine relativise elle aussi. "Cette expérience a changé beaucoup de choses dans ma vie quotidienne. Mais ce n'est rien par rapport à ces gens qui ont tout perdu. Ils ont vécu des choses tellement difficiles. On ne peut pas les laisser tomber."
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TÉMOIGNAGES"Une situation absurde" : la galère des étudiants africains en France après avoir fui l'Ukraine
REPORTAGE
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Valeurs Actuelles
À la manifestation “Justice pour Adama”, la haine anti-flic d’Assa Traoré ne fait plus recette
« Ça s’essouffle! Ils sont combien ? Allez, 1500 au maximum. » Dans un bistrot à proximité de la gare de Persan (Val-d’Oise), le gérant du Café de la Gare se souvient des manifestations précédentes organisées par Assa Traoré, la soeur d’Adama, décédé le 24 juillet 2016 en tentant d’échapper aux forces de l’ordre [depuis cette date, les autorités judiciaires n’ont toujours pas déterminé si les gendarmes qui l’avaient interpellé sont responsables, NDLR]. « Il y a deux ans ou trois vous ne pouviez pas passer dans les rues tellement c’était bondé, se remémore le barman attablé à sa terrasse. Là, ils n’ont pas réussi à rameuter beaucoup de monde. »
À cet instant de la journée le cortège est déjà sur pied depuis deux heures. La manifestation débute aux alentours de 12h30, les proches de la famille de Beaumont-sur-Oise se regroupent sur le parvis de la mairie de Persan. Seules 200 personnes attendent avec impatience l’arrivée de la soeur aînée de cette très nombreuse famille polygame de dix-sept enfants. Ici, tous se connaissent et se saluent par un franc et amical « Salam ». Parmi les manifestants, les incontournables protagonistes de la lutte « anti-flics » qui assistent Assa Traoré depuis 2016 se sont déplacés, notamment son frère Bagui. Suspecté d’avoir agressé des policiers après le décès d’Adama Traoré, la justice l’a acquitté le 10 juillet faute de preuves suffisantes.
« La SNCF a volontairement annulé des trains »
Avec cinquante minutes de retard, la cheffe du clan Traoré débarque sur la place. T-shirt noir floqué du slogan « Justice pour Adama, sans justice, vous n’aurez jamais la paix », banane Adidas autour de la taille et Nike Air Jordan flambantes neuves, l’icône française de la lutte dite « anti-raciste » affiche une mine déconfite devant ce nombre peu élevée de manifestants. Mais la « Gardienne de l’année » selon le magazine américain Time tient une explication pour ce comité d’accueil restreint : « La SNCF a volontairement annulé des trains qui viennent de Paris. »
Rassurée par un argument quelque peu fallacieux — des travaux sont en cours sur la ligne de Transilien H entre Paris et Persan obligeant la SNCF à annuler des trains —, la tonitruante militante harangue la foule et ressasse les mantras habituels : « Les policiers ont causé la mort de mon petit frère », « la justice française est complice, c’est une honte », « nous sommes les victimes d’un système raciste qui nous oppresse ». À noter que l’acquittement de Bagui Traoré donne de nouveau du grain à moudre à la militante dans sa lutte contre l’institution judiciaire : « L’État français a tenté de faire taire mon frère Bagui car il était le dernier témoin de l’assassinat d’Adama. » Ce jour-là, un autre évènement joue aussi son rôle dans l’énervement exacerbé de l’activiste indigéniste. Le 14 juillet, les trois policiers qui ont interpellé Adama Traoré ont été décorés de la Légion d’honneur. « Une honte », peste-t-elle.
Aux alentours de 14h15 le petit groupe se met en marche direction Beaumont-sur-Oise, la commune voisine. Au début, l’ambiance est morose. Aucun manifestant ne scande de slogans, les organisateurs en t-shirts roses sont désorganisés et n’entonnent aucun chant ou autre maxime anti-raciste. Après être passé sous un pont ferroviaire, du bruit arrive du bout du tunnel. Sur un rond-point, des militants du NPA rejoignent défilé d’Assa Traoré. Au nombre de trente environ, ils tiennent tous un drapeau rouge floqué d’un haut-parleur blanc, le sigle de leur formation politique.
La gauche réunie derrière Assa Traoré
D’autres organisations de gauche arrivent en nombre pour soutenir la lutte de la « gardienne de l’année ». L’UNEF avec sa déléguée Maryam Pougetoux arbore les drapeaux de son syndicat pour parader aux côtes du clan Traoré, tout comme Révolution Permanente, un média d’obédience marxiste qui appelle depuis plusieurs semaines les internautes à se mobiliser autour de la famille de Beaumont-sur-Oise. Le militant antiraciste Taha Bouhafs, lui aussi, marche dans le cortège.
La France Insoumise ne boude pas non plus son plaisir d’assister à cette marche. Un grand bataillon d’élus du parti mélenchoniste arpente les chemins des communes du Val-d’Oise tels Éric Coquerel, député de Seine-Saint-Denis, et l’eurodéputé Manuel Bompard.
Une prière de rue organisée au milieu de la route
La manifestation se met en branle. Le nombre de participants atteint désormais les « 1500 personnes » affirme un jeune homme, joint de cannabis au coin des lèvres. Un membre du staff estime à 1200 individus la foule qui bat le pavé. En dépit de sa taille réduite, les voix du groupe portent dans toute la commune de Persan. Le désormais très connu « Pas de justice ! Pas de paix ! » s’ébruite dans toutes les rues de cette ville de banlieue parisienne.
En comité plus restreint que les années précédentes, les actions de la manifestation n’en sont pas moins marquantes. Devant le commissariat de Persan, le défilé s’arrête. Assa Traoré qui est montée sur un char depuis la jonction avec les syndicats et les partis de gauche, tance les forces de l’ordre. « Regardez ce bâtiment, il restera une tâche dans l’histoire de France », tempête la jeune militante. Même la musique sur les enceintes porte un message houleux, l’un des morceaux répétant en boucle « Fuck le 17 ».
Puis, la douce mélodie du rap s’estompe, les militants se taisent, Taha Bouhafs cesse de discuter avec ses proches de LFI, la mère d’Adama Traoré arrive à la tribune. Émue aux larmes, elle demande à l’un des organisateurs d’entonner une prière en arabe en hommage à son fils décédé. Militants, partisans, simples manifestants lèvent tous les paumes de leur main vers le ciel et écoutent ce qui s’assimile à une oraison funèbre.
Prière de rue organisée par la famille Traoré devant le commissariat de Persan ! pic.twitter.com/LISmSSz8w8
— charles paliard (@CharlesPaliard) July 18, 2021
La famille Traoré : une guerre de l’image
À la fin du chant, un court instant, le silence s’installe avant qu’Assa Traoré ne vienne le briser en hurlant « Justice pour Adama ». Une expression que les manifestants répètent comme un seul homme.
La marche se poursuit. Dans une avenue à l’entrée de Beaumont-sur-Oise, la dirigeante du comité Adama demande aux manifestants de lever le poing pour une photographie. Dans cette rue, tous les participants du cortège sont regroupés sur un seul axe pour donner à la maigre troupe l’illusion d’une foule immense. Sur Twitter, une prise de vue de cet instant sera publiée et mise en avant « pour montrer que nous sommes nombreux aujourd’hui », souligne Assa Traoré du haut de son char.
Des habitants de Beaumont-sur-Oise craintifs
Cette guerre de l’image et de la communication se produit devant des riverains craintifs sinon méfiants. Au milieu de l’après-midi, aux alentours de 15 heures, une femme observe la manifestation depuis sa fenêtre. Quand Valeurs actuelles l’approche et lui demande son avis sur les violences policières ou encore sur le Comité Adama, elle refuse et ferme avec entrain ses volets. « Je ne veux pas témoigner devant la presse », lâche-t-elle inquiète.
Dans la rue où « Adama Traoré a été interpellé parce qu’il faisait du vélo », comme le martèle sa soeur, les langues se délient. À l’écart de l’oeil des manifestants, les habitants de cette allée des hauteurs de Beaumont-sur-Oise brisent l’omerta. « Je ne veux pas donner mon prénom, je peux seulement vous dire que j’ai 66 ans, lance un homme sur le palier de sa maison. En tout cas, je ne comprends pas pourquoi ils manifestent, il faut arrêter maintenant. Ils mettent un bazar dans la ville. »
De l’autre côté de la rue, sur son balcon, Claire, 59 ans, ne mâche pas ses mots : « Je suis quasiment née ici et j’ai toujours vécu dans cette ville. Avant, c’était une bourgade tranquille, sans racailles. Je ne peux pas certifier que les Traoré dérangent dans la ville. En revanche, je peux vous dire que toute la journée il y a des jeunes qui trainent dans les rues. Je ressens une hausse de la délinquance. »
Quelques encablures plus loin, les organisateurs du cortège annoncent fièrement dans les microphones l’arrivée dans le « quartier » où vivent les Traoré. Sur les toits de immeubles, des banderoles à l’hommage d’Adama sont tenues par de jeunes hommes qui allument en même temps des fumigènes. Cette étape annonce la fin de la manifestation et le début d’un festival.
« On était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République »
Cinq-cent mètres plus loin, sur un terrain de foot, une véritable kermesse s’est installée. Des stands vendent des souvenirs à l’effigie d’Adama Traoré. Révolution Permanente le média marxiste tient lui aussi un petit commerce. Plus loin quelques saucisses sont grillées pour rassasier des manifestants qui ont marché toute l’après-midi sous le soleil. Une scène de concert a été montée. Tout le gratin du rap français sera présent mais fatiguée par une journée de reportage nous ne resterons pas. Dans son micro, comme pour se rassurer, Assa Traoré continue d’affirmer : « Nous sommes hyper nombreux à manifester. C’est incroyable. »
Un discours qui tranche avec ce que pensent les autres manifestants. Dans une voiture qui nous a pris en stop sur le bord de la route, deux militantes nous ramènent à la gare de Persan. Elles témoignent : « Ouais, là on était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République. » Mais leur cheffe leur a rappelé le discours à tenir pendant toute la journée. La conductrice répète machinalement : « De toute façon, c’est la faute de la SNCF qui a annulé les Transiliens. » Un Transilien que nous prenons vingt minutes après avoir été déposé à la gare de Persan…
L'Humanité
La femme du jour. Nguyen Thi Thu Nhi
La femme du jourLa première Vietnamienne championne du monde professionnelle de boxe WBO des poids paille s’apprête à concourir aux Mondiaux amateurs, qui se tiennent du 6 au 21 mai en Turquie. En octobre 2021, la jeune femme de 25 ans avait créé une énorme surprise face à la Japonaise Etsuko Tada en décrochant sa première ceinture mondiale. Pour son cinquième combat professionnel seulement, Nguyen Thi Thu Nhi l’avait emporté aux points face à la championne du monde en titre, plus grande et beaucoup plus expérimentée. Une victoire importante pour une athlète, alors que la pratique de sports par les femmes, en particulier ceux de combat, est souvent méprisée ou moquée.
C’est à l’âge de 13 ans que Nguyen Thi Thu Nhi s’est tournée vers la boxe, sans savoir où cela allait la mener. Repérée par un entraîneur de l’équipe d’Hô Chi Minh-Ville, celle qui vit à neuf dans une minuscule maison se consacre entièrement à l’entraînement, dans le but de sortir sa famille de la pauvreté. « Je n’avais pas le temps de sortir et de m’amuser, se souvient-elle . Je m’entraînais presque tous les jours de la semaine. »
Mais à peine était-elle montée sur la plus haute marche que la fédération WBO lui retirait son titre, en avril, au motif qu’elle ne l’avait pas défendu dans le délai réglementaire de 180 jours. Au Vietnam, les athlètes doivent en effet trouver un équilibre entre leurs contrats avec des promoteurs professionnels et leurs obligations légales envers les autorités nationales du sport. Désormais, elle se concentre sur les championnats du monde amateurs. « Mon objectif maintenant est de gagner une médaille en Turquie, souligne-t-elle, pour prouver à tous que je peux y arriver dans les deux voies. » Sa détermination reste inchangée. Aujourd’hui la boxe a transformé sa vie.
Jasmine Djennane
boxevietnamhomme ou femme du jour France24 - Monde
À Jérusalem, nouvelles tensions sur l'esplanade des Mosquées
Publié le : 05/05/2022 - 10:18Modifié le : 05/05/2022 - 13:57
FRANCE 24
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La police israélienne a repoussé des manifestants palestiniens, jeudi, sur l'esplanade des Mosquées de Jérusalem-Est, où les fidèles juifs ont recommencé à se rendre, selon des témoins, après une pause liée à la fin du ramadan. Une présence de plus en plus croissante qui suscite des craintes auprès de nombreux musulmans.
De nouveaux accrochages ont éclaté, jeudi 5 mai, entre policiers israéliens et des Palestiniens sur l'esplanade des Mosquées de Jérusalem-Est, où des fidèles juifs ont recommencé à se rendre après une interruption pour les fêtes musulmanes.
La police israélienne a indiqué dans un communiqué avoir "repoussé des émeutiers ayant lancé des projectiles dans l'esplanade des Mosquées" et fait état d'au moins un "blessé léger" dans ses rangs.
Selon un photographe de l'AFP sur place, la police a tiré des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc après avoir renforcé sa présence devant la mosquée al-Aqsa, située sur l'esplanade, troisième lieu saint de l'islam mais aussi le site le plus sacré du judaïsme sous son nom de Mont du Temple.
Après une pause de plusieurs jours liée à la fin du mois de jeûne musulman du ramadan, des fidèles juifs se sont rendus sur l'esplanade jeudi, le jour du 74e anniversaire de la création de l'État d'Israël selon le calendrier hébraïque, coïncidant avec la fin des célébrations musulmanes de l'Aïd al-Fitr.
"De 7 h à 11 h, environ 600 extrémistes (juifs, ndlr) provenant de 25 organisations différentes sont venues à l'esplanade", a déclaré à l'AFP le cheikh de la mosquée al-Aqsa, Omar al-Kiswani.
Depuis la mi-avril, des heurts entre policiers israéliens et manifestants palestiniens ont fait près de 300 blessés, en grande majorité des Palestiniens, sur l'esplanade située dans la partie palestinienne de Jérusalem, occupée depuis 1967 par Israël.
Craintes liées au "statu quo"
En vertu d'un statu quo tacite, les non-musulmans peuvent se rendre sur l'esplanade mais sans y prier. Or le nombre croissant de juifs se rendant sur ce site et le fait que certains d'entre eux y prient subrepticement suscitent des craintes d'une remise en cause de ce statu quo chez de nombreux musulmans.
La semaine dernière, le chef du mouvement islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza, Yahya Sinouar, a menacé Israël de tirs de roquettes en cas de "nouvelle agression" sur la mosquée Al-Aqsa, où les forces de l'ordre israéliennes avaient pénétré en avril suscitant une vague d'indignation chez les Palestiniens et dans des pays de la région.
La décision du gouvernement Bennett est "une déclaration officielle israélienne de guerre de religion qui enflammera toute la région", a déclaré dans un communiqué le ministère palestinien des Affaires étrangères.
Le ministère a accusé Israël de vouloir "judaïser" l'esplanade des mosquées et la police d'avoir bloqué la porte de la mosquée al-Aqsa alors que des fidèles musulmans s'y recueillaient.
De son côté, la Jordanie a fustigé la décision du gouvernement israélien de permettre à des "extrémistes" juifs "d'entrer par effraction" sur l'esplanade, affirmant que leur présence sur place devait être "coordonnée" au préalable avec le Waqf jordanien, l'autorité responsable des lieux de culte musulmans.
Avec AFP
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Israël annonce la fermeture du passage de la bande de Gaza après des tirs de roquettes
Israël "ne changera pas" le statu quo sur l'esplanade des Mosquées de Jérusalem
Valeurs Actuelles
Une si longue attente
C’est un phénomène optique qui chaque jour se confirme, mon cousin. Plus vous êtes loin du Château, de M. de Marville, de son gouvernement, plus les contours du tableau sont nets : le chef de l’État décide, les ministres exécutent, les députés marchent au pas. Plus vous vous approchez plus les figures sont floues, si bien qu’à hauteur d’homme l’observateur se trouve perdu dans une atmosphère aussi nébuleuse qu’incertaine. M. de Marville hésite, Félix Coudreux est fébrile, les députés marchent comme des canards sans tête. Voyez le dilemme autour des élections de nos provinces.
À l’heure où j’écris cette missive, M. de Marville a enfin renoncé à repousser la chose après l’été. Il l’a fait parce que la colère était trop grande. C’est heureux, mais le plus étonnant est qu’il ait un moment songé à disposer, comme d’un instrument, d’un élément essentiel de la liturgie démocratique. Cette idée m’est apparue au départ si baroque que je ne voulais pas y croire. Je me trouvais, l’autre semaine, dans le bureau d’un jeune et brillant ministre qui m’assurait que ce report lui apparaissait inutile et dangereux. « Quitte à perdre une élection, m’expliquait-il, il vaut mieux que ce soit au seuil de l’été plutôt qu’en plein automne. »
Il s’en trouvait d’autres pourtant pour échafauder dans le secret d’un souper ou d’une conversation des théories avantageuses, où les légitimistes se déchiraient à force d’attendre, où le scrutin installait définitivement le duel tant désiré entre M. de Mar-ville et Mme du Halga. Déjà, certains imaginaient Jérôme-Nicolas Séchard profitant de ce sursis pour abandonner sa province et se lancer pleinement dans la seule et grande bataille. Le chef de l’État, dit-on, penchait d’abord pour l’automne.
Dans cette préférence, la politique avait la meilleure part, mais la crainte des juges, sachez-le, comptait aussi pour beaucoup. Il a finalement changé d’avis. Il y a un an, croyez-moi, j’aurais tenté de comprendre les causes profondes du cheminement de son esprit, aujourd’hui, il m’apparaît inutile de faire un tel effort.
Une fois encore, en effet, M. de Marville a poussé jusqu’au bout l’hésitation avant de décider. Il a donc organisé en trois jours une étrange consultation, demandant aux maires de trancher à sa place. Nos petits maires sont admirables, mais, enfin, quelle curieuse idée de demander aux simples édiles de choisir comme doit le faire un chef d’État !
Sachez-le, mon cousin, il est environ cent villes en France où les lois jouent dans toute leur vigueur, où l’intelligence des citoyens s’élève jusqu’aux problèmes d’intérêt général ou d’avenir que la loi veut résoudre ; mais, dans le reste de la France, où l’on ne comprend que les jouissances immédiates, l’on se soustrait à tout ce qui peut les atteindre. Aussi, dans la moitié de la France rencontre-t-on une force d’inertie qui déjoue toute action légale, administrative et gouvernementale.
Entendons-nous. Cette résistance ne regarde point les choses essentielles à la vie politique. La rentrée des impôts, le recrutement, la punition des grands crimes ont lieu certainement ; mais, hormis certaines nécessités reconnues, toutes les dispositions législatives qui touchent aux mœurs, aux intérêts, à certains abus sont complètement abolies par un mauvais gré général. Pour ceux-là, la valeur d’une élection compte pour peu. Finalement, la majorité d’entre eux se sont montrés sages et nos élections auront lieu. M. de Marville a fort heureusement changé d’avis.
Me revenaient à l’esprit les confidences d’un conseiller (celui d’un ministre) que j’interrogeais sur toutes ces décisions qui tardent à venir. « Ne vous impatientez pas, persiflait-il, et ne cherchez pas à savoir, M. de Marville décidera en fonction du dernier qui a parlé ! » Attendre, attendre à chaque fois jusqu’à la dernière seconde, telle est la règle de ce règne. Tantôt, nous appelions M. de Marville “Jupiter”, mon cousin, sans savoir que ce grand dieu de l’Olympe pouvait être à ce point la proie d’interminables oscillations…
Félix Coudreux : président du Conseil ; Amphitryte du Halga : présidente des frontistes ; Jérôme-Nicolas Séchard : président de la région Hauts-de-France.
New York Times - World
Demolishing City of the Dead Will Displace a Lively Quarter of Cairo
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Cairo’s oldest cemetery is being razed, and thousands of families living amid the grand mausoleums face eviction. “You’re not at ease when you’re living. You’re not at ease even when you’re dead.”
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By Vivian Yee
CAIRO — Whoever was being buried in Cairo’s oldest working cemetery on a recent afternoon had been of some consequence. Glossy S.U.V.s crammed the dusty lanes around an antique mausoleum draped in black and gold; designer sunglasses hid the mourners’ tears.
The cemetery’s chief undertaker, Ashraf Zaher, 48, paused to survey the funeral, another job done. But he didn’t stop for long. Just down the lane, his daughter was about to get married. Hundreds of his neighbors, who like him also live in the cemetery, were gathering outside his home, a few mausoleums away.
As part of the celebration, men and boys were already updating a traditional sword dance with new break-dance moves. Women were serving celebratory couscous. They had set out on long tables the belongings the bride would take to her new home, a jumble of abundance against the austere centuries-old tombs where she had grown up: pots and plates; a furry red basket; a mattress made up as if for the wedding night, its frilly white coverlet topped with a stuffed panda.
Since the Arabs conquered Cairo in the seventh century, Cairenes have been burying their dead beneath the Mokattam cliffs that rise over the city’s historic core, interring politicians, poets, heroes and royalty in marble-clad tombs set amid verdant walled gardens.
By the mid-20th century, the City of the Dead had also come to house the living: tomb caretakers, morticians, gravediggers and their families, along with tens of thousands of poor Cairenes who found shelter in and among the grand mausoleums.
Much of it will soon be gone.
The Egyptian government is razing large swaths of the historic cemetery, clearing the way for a flyover bridge that will link central Cairo to the New Administrative Capital, Egypt’s grandiose new seat of government, which President Abdel Fattah el-Sisi is raising in the desert about 28 miles east of Cairo. The destruction and construction are part of his campaign to modernize Egypt. But its costs are rarely mentioned.
“You’re seeing Cairo’s family tree. The gravestones say who was married to whom, what they did, how they died,” said Mostafa el-Sadek, an amateur historian who has documented the cemetery. “You’re going to destroy history, you’re going to destroy art.”
“And for what?” said Seif Zulficar, whose great-aunt, Queen Farida, the first wife of King Farouk of Egypt, was buried here in one of the mausoleums scheduled for destruction. “You’re going to have a bridge?”
Great cities are always cannibalizing their pasts to build their futures, and Cairo is a notorious recycler. The medieval conqueror Saladin tore down ancient buildings to construct his massive citadel, now one of the chief landmarks of the city it overlooks. In the 1800s, one of Egypt’s rulers pried stones off the pyramids to erect new mosques (though, as far as pharaonic plunder goes, European visitors were greedier).
Nor is Cairo the only metropolis to pave over graveyards for public infrastructure, as New York did to establish some of its best-known parks. But, preservationists say, Cairo’s City of the Dead is different: What will disappear is not only a historical monument where Egyptians still visit their ancestors and bury the newly deceased, but also a lively neighborhood.
Mediterranean Sea
City of the Dead Cemeteries
SALAH SALEM ST.
EGYPT
EASTERN
CEMETERY
Cairo
New
Capital
40 miles
Cairo
MOKATTAM
HILLS
Nile
SOUTHERN
CEMETERY
EGYPT
OLD CAIRO
75
Map data from OpenStreetMap
1 mile
By The New York Times
Parts of the cemetery have already been razed over the last two years, and some mausoleums are already little more than rubble, their carved antique wooden doors carted away and their marble gone.
“It’s against religion to remove the bones of dead people,” said Nabuweya, 50, a tomb dweller who asked that her last name not be published for fear of government reprisal. “You’re not at ease when you’re living. You’re not at ease even when you’re dead.”
The cemetery is unlike a typical Western one. Each family has a walled plot, in which a garden of palms and fruit trees surrounds an airy mausoleum. Marble tombs are carved with gilded Arabic calligraphy. In the bigger plots, outbuildings once hosted living relatives who came on death anniversaries and major holidays to spend the night, honoring the dead with feasts and charity handouts.
The rest of the year, live-in caretakers maintained the mausoleums. That was how Fathy, 67, who also did not want his last name used, his wife, Mona, 56, and their three children came to live next to the tomb of Neshedil Qadin, a consort to the 19th-century ruler Khedive Ismail, considered modern Egypt’s founder. Fathy’s father and grandfather looked after the royal mausoleum, raising their children there before passing down their jobs and homes.
After the 1952 Egyptian revolution deposed the king and sent most of the Egyptian aristocracy fleeing, the government allowed commoners to buy burial plots inside the old family mausoleums and stopped paying to maintain the tombs. The custom of relatives staying overnight faded.
Fathy drew his last government paycheck in 2013. But he had built a decent life: Saving up, the family renovated their quarters, installing electricity and running water. They enjoyed what amounted to a private garden, drying their laundry on lines running over half a dozen graves.
The government plans to move residents to furnished public housing in the desert. But, critics say, few will have the means to cover the roughly $3,800 down payment or the $22 monthly rent, especially after their livelihoods — jobs in the cemetery or commercial districts nearby — disappear along with the graves.
The dead, too, will go to the desert. The government has offered new grave plots to families south of Cairo, uniform brick mausoleums much smaller than the originals. They are free, though families must pay for the transfer.
Fathy’s parents were buried near Neshedil’s tomb. But he was concerned about where the princess, as he called her, would go. “My grandfather and my father and me all spent our lives living here with her,” he said.
Egyptian officials have weighed destroying the cemetery and moving its inhabitants to the desert for years, partly to modernize the city and improve living standards, partly, critics charged, because private developers were eyeing the land it sat on.
In the early 1980s, Galila el-Kadi, an architect who has studied the cemetery for decades, found about 179,000 residents, the last known count. She said many more moved in after Egypt’s 2011 revolution, when a power vacuum loosened security enforcement.
“They have never dealt with the relationship between the city of the living and the city of the dead,” Ms. el-Kadi said of the officials. “It was an embarrassment for the government. And in Egypt, when there’s a problem that seems unsolvable, or very hard to solve, the solution is to just delete it.”
The mausoleums registered as landmarks will be preserved, according to Khaled el-Husseiny, a spokesman for Administrative Capital for Urban Development, the government-run company developing the new capital. Other tombs to be spared include that of a relative of Mr. el-Sisi, according to preservationists, who said that the government’s plans for the cemetery had changed to avoid razing his relative’s grave.
But only a small portion of the total have the landmark designation, which will leave them isolated islands between new construction, preservationists said.
Mr. Zaher, the chief undertaker, is moving to the new cemetery along with the displaced dead. He is not wasting time on nostalgia. There are many cemetery residents happy to be leaving shabby make-do homes for new apartments, he said.
“Instead of living in a graveyard,” said Mr. Zaher, shrugging, “they’ll get to live in an apartment.”
He said the new flyover would also ease traffic, though it was unclear whether this should matter to people who are largely carless and rarely travel beyond the neighborhood.
Many officials do not appear to realize what the new bridge will replace.
While leading a tour of the new capital, Ahmad el-Helaly, a development company official, was troubled to learn that Queen Farida had been disinterred, her remains moved to a nearby mosque by special government permission. Mr. el-Helaly had named his baby daughter after the queen.
It was sad, he said. But after a moment, he shook it off.
“What can I say?” he said. “Cairo is too overcrowded. We have to do something to regain the glory of ancient Cairo, to restore the beauty of ancient Cairo.”
So much for the old. Then it was back to the tour, and the new.
Nada Rashwan contributed reporting.
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L'Humanité
Gerson, la forme olympique
PortraitFootball Le milieu brésilien de l’OM, qui reçoit le Feyenoord Rotterdam en demi-finale retour de Ligue Europa Conference, ce jeudi, s’épanouit dans son nouveau club. La polyvalence de l’international auriverde y fait des merveilles.
Nicolas GuillerminIl est en train de prendre une place à part dans le cœur des supporters marseillais. Élégant sur le terrain, technique et polyvalent, doté d’un sens du jeu et du placement qui comble ses partenaires, Gerson s’épanouit à l’OM, et ça se voit. Arrivé l’été dernier en provenance de Flamengo, le plus populaire des clubs du Brésil, le Carioca n’est pas étranger à la bonne saison réalisée par le club phocéen, et s’inscrit peu à peu dans la grande lignée des joueurs brésiliens à vocation offensive qui ont marqué l’OM, comme Paulo César ou Jairzinho. Face au Feyenoord Rotterdam, jeudi 5 mai au Vélodrome, en demi-finale retour de Ligue Europa Conference (M6, 21 heures), le milieu auriverde constitue l’une des valeurs sûres du club phocéen, battu 3-2 à l’aller et qui ambitionne de remporter la première édition de cette « petite » Coupe d’Europe.
Dans la baisse de régime que connaît Marseille avec deux défaites consécutives, aux Pays-Bas puis à domicile, dimanche, contre Lyon (0-3) – une première depuis le début de la saison –, Gerson Santos da Silva, plus connu sous le nom de Gerson, est l’un des rares joueurs à être sorti du lot. Auteur du but égalisateur au stade De Kuip, à Rotterdam, il s’est démarqué par ses appels de balle dans la profondeur et ses passes millimétrées face à l’OL, dont une aurait pu devenir décisive. Un véritable couteau suisse, capable d’évoluer à plusieurs postes, dont l’entraîneur, Jorge Sampaoli, à l’origine de son recrutement, ne se prive pas au gré de ses expérimentations tactiques. « Nos positionnements ont toujours à voir avec les espaces laissés par l’adversaire », répète souvent le technicien argentin.
Un diamant brut qui rayonne
Depuis le début de saison, le natif de Belford Roxo, ville moyenne de l’État de Rio de Janeiro, a ainsi joué milieu relayeur, à droite comme à gauche, milieu offensif, faux numéro 9 en alternance avec Dimitri Payet, et même parfois arrière gauche en cours de match. À l’AS Rome (2016-2018) puis à la Fiorentina (2018-2019), le Brésilien, qui était encore un diamant brut à polir, a aussi eu différentes fonctions, ses entraîneurs cherchant alors son meilleur rôle. « J’ai toujours joué à plusieurs postes. C’est comme ça qu’on m’a appelé “Coringa” (le Joker – NDLR). Je suis toujours disponible pour aider l’équipe », glisse celui qui a remporté la Copa Libertadores (Ligue des champions sud-américaine) et deux championnats nationaux lors de son passage à Flamengo entre 2019 et 2021.
Auteur de 8 buts et de 9 passes décisives depuis le mois d’août, toutes compétitions confondues, le milieu formé à Fluminense, l’un des autres grands clubs de Rio, aime régaler les supporters marseillais de gestes techniques. Sur une passe de Dimitri Payet, une reprise de volée en pivot qui fait mouche (1-0, 16e journée), une talonnade pour Dieng face à Montpellier qui provoque un penalty (2-0, 31e journée), un passement de jambes puis un crochet conclu par un tir imparable face à Reims (1-0, 34e journée), le Brésilien (1,80 m, 76 kg) rayonne.
Une belle revanche pour l’onéreuse recrue du mercato estival (20 millions d’euros, 3e renfort le plus cher de l’histoire du club), ciblée par les critiques durant l’automne, avant de s’imposer comme une pièce maîtresse du dispositif de l’ancien sélectionneur de l’Argentine et du Chili. « Gerson s’est parfaitement adapté au groupe, à un football différent et à un nouveau pays, souligne l’entraîneur de l’OM. Il gagne des duels, il attaque la surface, il élimine ses adversaires. Il a vraiment répondu aux attentes. »
L’international auriverde (4 sélections) ne cache pas qu’il a traversé une période de doute les premiers mois. « Quand on est bien dans sa tête, tout fonctionne mieux, reconnaît-il aujourd’hui . À partir du moment où on se libère de ce qu’on peut lire ou entendre, tout va mieux. Je me sens de mieux en mieux, plus adapté, plus heureux. J’ai toujours travaillé pour être au meilleur niveau et j’ai été aidé par mes équipiers, le staff, un groupe très uni qui sait ce qu’il veut. (…) Chaque pays a sa culture, ses spécificités. Ici, il y a beaucoup de joueurs rapides, physiquement très forts. J’ai essayé de m’adapter, et maintenant je suis en harmonie avec mes coéquipiers. »
footballolympique de marseille France24 - World
Frustrated Garcia says he 'can't wait to leave this tour'
Issued on: 06/05/2022 - 01:14
Washington (AFP) – Spain's Sergio Garcia, the 2017 Masters champion, blurted out angry comments Thursday at the US PGA Wells Fargo Championship that indicated he could be planning to join the upstart LIV golf series.
Garcia's comments came as he was searching for a lost ball following his tee shot at the par-4 10th hole on his way to an opening-round 67, three-under par, at TPC Potomac in suburban Washington.
Garcia pulled his tee shot into tall grass left of the fairway and found his ball after a lengthy search, but was told by a US PGA Tour official that he had taken 90 seconds beyond the three-minute limit that rules allow to search for a missing ball.
After arguing that he had not started looking for the ball until he reached a certain area where he knew it landed, well after the official had started the clock, Garcia's frustration boiled over.
"I can't wait to leave this tour," Garcia said. "I Can't wait to get out of here.
"Just a couple more weeks until I don't have to deal with you any more."
Garcia went on to make par at the par-5 10th hole and later holed out from 161 yards to eagle the par-4 15th hole.
Garcia did not speak to reporters after his round so there were no more details about his future plans, but the Spaniard appears set to leave the PGA for the Saudi-backed LIV Golf series.
According to multiple reports, Garcia is among at least 12 players who have requested a release from the US PGA Tour to play in next month's inaugural LIV Golf event in London rather than the Canadian Open, that week's US PGA tournament.
The new rival series to the PGA plans four more events later this year in the United States and has found support from six-time major winner Phil Mickelson, last year's PGA Championship winner.
© 2022 AFP
Valeurs Actuelles
Le progressisme de A à Z
Propos recueillis par Mickaël Fonton
Emmanuel Macron vient d’être réélu président de la République. Votre Dictionnaire du progressisme consacre une entrée au « Macronisme ». Y a-t-il vraiment un courant intellectuel derrière la personne d’Emmanuel Macron et, si oui, quel est son progressisme ?
La question est on ne peut plus d’actualité, car il y a une dizaine de jours Emmanuel Macron, dans l’un de ces grands “entretiens-confessions” dont il est coutumier, a déclaré qu’il continuait de parler « de progrès du quotidien », mais « plus vraiment de progressisme. Parce que le progressisme brandi comme étendard peut parfois apparaître comme une fuite en avant sans bornes, comme une dépossession de ce qui est ». Il faut, certes, se méfier de ces textes, qui se situent souvent entre l’exhibition et l’enfumage, entre psychanalyse et démagogie, mais celui-ci paraît réellement intéressant.
Emmanuel Macron y laisse entendre qu’il aurait été, mais qu’il ne serait plus vraiment progressiste, allant jusqu’à décrire celui-ci comme le ferait un lecteur de Burke ou de Roger Scruton : « une dépossession de ce qui est », une négation du réel et des limites – avant de s’élever vigoureusement contre le « renoncement à notre Histoire et à nos racines » (sic) ! Comme toujours avec Emmanuel Macron se pose la question de la sincérité du propos. Aurait-il changé ou se borne-t-il à caresser dans le sens du poil la fraction la plus conservatrice de son électorat, s’amusant à jouer avec virtuosité sur tous les claviers ? Est-on toujours dans le “en même temps” ?
La question se pose d’autant plus que, dans la suite de cette longue confession, le lecteur constate que le président Macron, s’il ne se reconnaît plus dans le progressisme, en conserve toutes les idées-forces : « Oui au neuf, à l’optimisme, à la conquête », oui au mouvement, à l’émancipation, à l’universalisme, aux Lumières, etc. Un progressisme hérité de la tradition saint-simonienne, dont nous avons essayé de montrer dans ce Dictionnaire qu’il constitue effectivement la colonne vertébrale idéologique du président : le “Macron profond”, en somme. Un progressisme dont il semble douteux qu’il ait pu se débarrasser d’une seconde à l’autre, prenant subitement (et miraculeusement) conscience de ce qu’il n’aurait jamais perçu jusque-là : que le « progressisme brandi comme étendard peut parfois apparaître comme une fuite en avant sans bornes » – un thème récurrent dans les différentes entrées du Dictionnaire.
Comment cerne-t-on cet objet total qu’est le progressisme et en quoi le format du dictionnaire vous semble-t-il particulièrement satisfaisant pour cette entreprise ?
Après le Dictionnaire du conservatisme et le Dictionnaire des populismes, publiés également au Cerf, il s’agissait pour nous de boucler ce que nous considérons comme un triptyque. Notre ambition est d’offrir à travers ces trois ouvrages un panorama des grandes idées politiques de notre temps. Lorsque nous avons mis sur pied le dernier, en 2020, les difficultés étaient nombreuses. D’une part, parce que les études disponibles sur le progressisme étaient bien moindres que sur le conservatisme et les populismes. Ensuite, parce que le progressisme a connu des sens très différents depuis l’apparition du mot en 1842. Avant d’être repris à son compte par Emmanuel Macron, il a notamment désigné l’aile droite des républicains à la fin du XIXe siècle, les catholiques de gauche de “l’Union des chrétiens progressistes” proches des communistes, ou encore l’“Union progressiste” réunissant en 1950 des compagnons de route du PCF.
Notre objectif a été de saisir deux siècles de progressisme pour rendre compte de sa diversité, mais aussi de ses caractères structurants, marqués par une vision de l’histoire et de l’homme qui découlent de l’idée de Progrès. Pour mener à bien cette entreprise, nous avons très longuement réfléchi à une liste d’entrées, faisant toute sa place au cas français mais pas seulement. Celle-ci établie, nous avons ensuite sollicité chacun des auteurs, qui sont principalement des universitaires mais aussi des journalistes et des écrivains. Ces dictionnaires assument leur diversité et le choix d’une politique d’auteurs qui en rend la lecture moins monotone. La forme même du dictionnaire nous paraît bien adaptée. Certes, nous n’échapperons jamais au reproche d’avoir omis telle ou telle entrée, mais il faut souligner que, grâce au double index, nominum et rerum, le lecteur peut voyager sans problème dans l’ouvrage et y découvrir, comme nous d’ailleurs, des liens et des cohérences auxquels nous n’avions pas spontanément pensé.
Le clivage progressiste/conservateur remonte selon vous à la Révolution française ; pourquoi ?
Il remonte à la Révolution française pour la simple et bonne raison que c’est à cette époque que l’idée de Progrès, qui constitue la matrice philosophique du progressisme, et donc la condition de son émergence, va être pour la première fois synthétisée à travers l’œuvre-testament de Condorcet, le Tableau historique des progrès de l’esprit humain (1794). Par ailleurs, c’est également à ce moment-là, en rapport direct avec la prise de conscience de la fragilité des choses suscitée par la violence de la rupture révolutionnaire, que naît le conservatisme – naissance symbolisée elle aussi par la parution d’un ouvrage, les Réflexions sur la Révolution de France (1790) du Britannique Edmund Burke.
En somme, l’événement révolutionnaire porte à la fois l’idéologie progressiste, qui voit en lui la preuve incontestable de sa propre véracité (la sortie de l’Ancien Régime démontre que l’homme est nécessairement voué à s’améliorer et à se libérer au cours du temps) ; et la pensée conservatrice qui, à partir de cette expérience, reconnaît que le mouvement peut être bénéfique, mais qu’il peut aussi s’avérer mortellement dangereux pour les valeurs qui fondent la civilisation. Clivage déterminant, dans la mesure où l’appartenance à l’un ou à l’autre de ces courants entraîne, au-delà du simple positionnement politique, des façons opposées de concevoir l’homme, la société, l’histoire, la nature et la culture, la guerre et la paix, la vie et la mort, comme nous avons tenté de le démontrer dans nos deux dictionnaires consacrés à ces notions…
Au-delà de l’évident “progrès”, quels sont les mots principaux du progressisme ? “Amélioration”, “technique”, “mouvement” ?
« Aller vite ? Mais aller où ? », se demandait Georges Bernanos en 1947 dans la France contre les robots , où il dénonçait, sans être écouté, « un monde tout entier voué à l’Efficience et au Rendement » . Qu’aurait-il écrit sur notre temps, où les termes d’amélioration, de technique et de mouvement sont connotés très positivement par le progressisme technocratique gouvernemental, qui pourrait effectivement en faire sa devise ? J’ajouterai d’ailleurs que se pose la question de la finalité d’un tel projet, en citant toujours Bernanos, qui ne discernait « aucun but déterminé, sinon celui de durer le plus longtemps possible ». « Un monde gagné pour la tech-nique est perdu pour la Liberté », notait-il encore. Une formule à méditer.
La couverture de votre ouvrage figure un échangeur autoroutier. La mobilité, on l’a dit, est centrale dans le progressisme ; quel rôle y joue la vitesse, la voiture, la voie rapide ?
La civilisation moderne, grande consommatrice d’espace, puisque basée sur la mondialisation des échanges, est nécessairement obsédée par le temps de transport d’un point à l’autre, qu’il importe de réduire. Certes, routes, voiture ou vitesse représentent une certaine forme de liberté individuelle : celle du voyageur, du pilote de voitures rapides, de l’Homme pressé, le progressisme futuriste de Marinetti. Mais c’est aussi un monde où l’homme se perd dans le mouvement…
De plus, le temps est venu des déplacements en masse des personnes et des biens, dans lequel l’objet qui vient de Chine n’est qu’un ignoble ersatz de notre artisanat et où des hordes profanent jusqu’aux plus secrets des temples oubliés. Encore s’agit-il ici de déracinements volontaires, mais notre époque est aussi celle du déracinement obligatoire : on est contraint d’utiliser sa voiture, pour aller travailler, amener ses enfants à l’école, faire ses courses ; contraint aussi de déménager pour trouver un travail. La mobilité brouillonne et aléatoire du zombie ou celle, subie, de l’esclave, accompagnées dans les deux cas de ces “projets structurants” qui détruisent tout par leur indicible laideur et la pollution qu’ils engendrent, voilà sans doute le vrai visage de la modernité progressiste.
On a l’impression que le progressisme ne renvoie pas à une valeur morale (vrai/faux ; bien/mal) mais plutôt à une question de tempérament ; le progressiste est-il par nature un insatisfait ?
Dans une certaine mesure, on pourrait dire que le “tempérament” occupe toujours une certaine place, plus ou moins significative, dans les choix idéologiques, politiques, sociaux, etc. de chacun, de même que l’histoire familiale. De ce point de vue, le progressiste n’échappe pas plus à la règle commune que le conservateur ou le populiste. En revanche, le qualifier d’ insatisfait paraît difficilement recevable : le progressiste ne se confond pas avec les nihilistes que Dostoïevski décrit dans les Possédés, pas plus d’ailleurs qu’avec le Raskolnikov amer et jaloux de Crime et châtiment.
S’il fallait mettre en avant un trait de son caractère, c’est sans doute à l’optimisme qu’il faudrait songer ; car le progressiste, s’il considère que sa situation est moins satisfaisante que ne le sera celle de ses descendants, n’en est pas moins persuadé qu’elle est aussi infiniment supérieure à celle de ses ancêtres, et qu’en définitive, on n’a jamais été aussi bien : c’est le fameux “penser printemps” que Macron avait emprunté au philosophe Alain. C’est aussi ce que déclament, de l’autre côté de l’Atlantique, ceux que l’on a appelé les “Nouveaux Optimistes”, en particulier leur star incontestée, le psychologue évolutionniste Steven Pinker, à qui l’on doit la bible du mouvement, la Part d’ange en nous. Dans cet ouvrage, dont Bill Gates affirmait qu’il s’agissait du meilleur livre qu’il ait lu de toute sa vie, Pinker répète en boucle, “chiffres à l’appui”, que nous vivons l’époque la moins violente et par conséquent la plus heureuse de toute l’histoire de l’humanité. Et qu’il n’y a aucune raison pour que cela cesse.
Le progressiste a-t-il un problème avec la mesure, avec la limite ? La notion de seuil, de bascule, est très présente dans votre ouvrage.
Le progressisme pousse à l’extrême des comportements naturels (curiosité, goût de la nouveauté ou du mouvement), mais en en faisant la seule vérité, sans plus concevoir qu’ils s’articulent avec d’autres (prudence, goût de la tradition), et que c’est cet équilibre seulement qui a rendu possible la survie de l’humanité. À la démesure, à cette hubris qui conduit au néant, le monde antique opposait pourtant la nécessaire phronesis, qui est bien une détermination des limites. En ce sens, la question du refus des limites, de l’impossibilité que l’homme puisse en accepter sans en être nécessairement diminué ou humilié, paraît centrale dans le progressisme – d’où, d’ailleurs, son opposition au conservatisme.
Le territoire que l’on parcourt, les familles, les solidarités, les amitiés qui nous entourent dans une Cité, la culture spécifique dont on s’imprègne, voilà autant d’éléments sans lesquels, pour un conservateur, l’homme ne serait pas ce qu’il est, mais que le progressiste perçoit, lui, comme autant d’atteintes à sa liberté de devenir non ce qu’il est mais ce qu’il voudrait être, et ce qu’il voudrait par cela seulement qu’il le pourrait : car à ses yeux ce qui est possible doit être réalisé, parfois uniquement parce qu’il est possible de le faire. Mais plus les techniques progressent, et plus elles imposent leurs méthodes, leurs logiques… et moins l’homme est homme.
« Start-up », « Selfie », « Nudge », « Safe space », etc. Le dictionnaire compte un certain nombre d’entrées en langue anglaise. L’Amérique est-elle une des sources du progressisme – et pourquoi ?
Les États-Unis, nation d’immigrants, se sont formés autour du mythe d’un monde meilleur que l’on trouverait en se coupant de ses racines, et cette nouvelle “promesse” donnée à un peuple élu porte encore des millions d’aventures individuelles. Il était dès lors logique qu’ils soient une source du progressisme. Celui d’un progressisme économique d’abord : entre fordisme et propagande publicitaire, c’est le monde de la production illimitée, de la croissance sans fin, qui culmine dans une mondialisation financiarisée. Mais il s’agit aussi de nos jours d’un progressisme “culturel” qui vise à déconstruire les sociétés en en faisant éclater tout ce que l’on considérait classiquement comme devant en constituer les bases, des territoires qui ne sauraient plus être bornés par aucune frontière aux familles maintenant nécessairement “recomposées”, des rapports sociaux d’où toute autorité est bannie au remplacement des sexes imposés par la nature par des genres librement choisis. Ce qu’il convient d’appeler “l’idéologie woke ”, grosse de heurts et de violences, est maintenant passé des campus d’Amérique du Nord aux universités françaises et irrigue notre classe médiatique – et donc notre classe politique. On notera pour conclure que ces deux visages du progressisme états-unien, loin de s’opposer comme le croient certains, se complètent parfaitement pour aboutir à un monde d’ilotes au service d’une superclasse.
Le Dictionnaire du progressisme, sous la direction de Christophe Boutin, Frédéric Rouvillois et Olivier Dard, Les Éditions du Cerf, 1 234 pages, 39 €.
L'Humanité
« Tu roules bien, pour une fille »
ChroniqueMejdaline Mhirirédactrice en cheffe des Sportives
La ville n’a rien d’un espace neutre. Construite par et pour les hommes, elle reproduit les rapports de pouvoir entre les genres. Selon que l’on soit femme ou homme, nous n’envisageons pas l’espace public, la fréquentation des transports, l’heure à laquelle sortir, la tenue vestimentaire de la même façon. Un état de fait lourd de conséquences sur la pratique sportive. En passant devant un city-stade, un skatepark, on ne s’étonne plus de n’y croiser quasiment que des jeunes hommes. Lorsque les femmes investissent ces lieux, elles évoluent généralement en groupe, via une association, sur un créneau bien identifié.
Le cyclisme est une de ces disciplines profondément marquées par les stéréotypes de genre et le sexisme. Mais, participant ainsi au combat féministe de ces dernières années, des groupes ont vu le jour sur Facebook afin de s’appuyer sur la force du collectif pour dépasser les craintes et éviter la violence. À Paris, les Girls on Wheels se réunissent les mercredis soir « entre femmes et minorités de genre » pour un tour à vélo. Elles ont inspiré les Girls on Wheelsh, qui ont ajouté « du cheddar, du jambon et de la bière » pour promouvoir cet état d’esprit à la sauce lilloise. À Nantes, les Women Ride clôturent leurs sorties par le même breuvage au houblon. Bicyclette sauvage (Bordeaux), les Bikettes (Annecy), Grav’Elles (Montpellier), Bike Paradise Women’s Community (Tours) partagent une ambiance similaire.
La récurrence des mauvaises expériences en selle explique la non-mixité. Dans leur charte, les Parisiennes des Girls on Wheels dénoncent : « Sur la route, en magasin, en atelier, en peloton sur les anneaux cyclistes ou même sur les réseaux sociaux, nous avons tou· te·s déjà été confronté·e·s à des regards allant de la surprise au paternalisme en passant par l’agressivité, et à des remarques telles que : “Tu roules bien pour une fille”, “attends, je vais te montrer comment on répare” (…). Ces expériences s’additionnent à toutes les autr es démonstrations de sexisme auxquelles nous faisons face quotidiennement. »
En créant les Bornées en 2018, Maude Baudier s’est également attaquée au problème. L’entreprise promeut une communauté mixte et inclusive via des événements cyclistes adaptés à tous les niveaux. « En sortie, l’idée est de s’attendre, de s’entraider, expose Maude Baudier. Plutôt que de condamner la personne qui a un coup de mou, on l’abrite du vent et on la relance. » Les Bornées existent dans 24 villes de l’Hexagone et se sont ouvertes aux autres disciplines du triathlon (course à pied et natation).
Pour prolonger la réflexion, lisez À vos cycles ! Le guide du vélo au féminin, de Louise Roussel, chez Tana Éditions. L’autrice y a regroupé des conseils pratiques, des portraits de cyclistes inspirantes, tout en partageant son parcours. Un petit bijou de sororité sportive. Parce que la rue, la route appartiennent à toutes et tous.
La chronique sportive de Mejdaline Mhiricyclisme New York Times - World
Star Ferry, ‘Emblem of Hong Kong,’ May Sail Into History After 142 Years
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By Alexandra Stevenson
HONG KONG — On a damp Monday morning in Hong Kong, Freeman Ng looked out from the upper deck of the Star Ferry as it approached land. A sailor tossed a heavy rope to a colleague on the pier, who looped it around a bollard as the swoosh of the waves crashed against the green and white vessel pulling in from Victoria Harbor.
Mr. Ng, 43, commutes from Kowloon to Hong Kong Island on the ferry most weekdays. The subway would be much faster, but Mr. Ng prefers to cross the harbor by boat. “The feeling is better on the ferry,” he said, taking in the salt air.
Hong Kong has had many casualties over the last three years. Mass social unrest in 2019 scared off tourists and hit restaurateurs and hoteliers. Coronavirus restrictions wiped out thousands of mom-and-pop shops. But the prospect of losing the Star Ferry — a 142-year-old institution — has resonated differently.
Since the pandemic began, the crowds that Mr. Ng once jostled to squeeze onto the ferry gangplank are gone. There are now so few passengers that the company that owns Star Ferry says the service may soon end, dimming the life of the harbor and the city itself.
“It has so much history,” said Chan Tsz Ho, a 24-year-old assistant coxswain. “In the minds of Hong Kong people, including me, it’s an emblem of Hong Kong.”
Like Hong Kong, the Star Ferry once represented a link between the East and the West. It was the first scheduled public ferry service in 1880 to connect Hong Kong Island to the Kowloon Peninsula, and the Chinese territory beyond it. Its founder, a Parsi baker and businessman, arrived in the city from Mumbai decades earlier as a stowaway on a ship headed to China.
At the time of his arrival, Hong Kong, only recently colonized by the British, was already transforming into a boomtown with corruption, drugs and disease on land and piracy and smuggling on the water. A police force made up of European, Chinese and South Asian officers tried to keep order.
Dorabjee Naorojee Mithaiwala, the ferry’s founder, named his first four vessels Morning Star, Evening Star, Rising Star and Guiding Star. The current fleet includes eight boats that have changed little in the six decades since they were built. All eight have a star in their name.
The Star Ferry grew to become part of the lifeblood of Hong Kong. Residents were so dependent on it that a government-approved fare increase in 1966 led to days of protests, a harbinger of social unrest that spilled over into deadly demonstrations and riots a year later. British officials eventually responded with policy reforms.
The Star Ferry riots came to symbolize the power of protest in Hong Kong, but as the ferry jolted across the harbor on a recent trip, with sailors pulling a chain to lower a red and yellow gangplank, that history appeared unremarkable to the scattered passengers trickling off the boat.
Issac Chan’s first memory of the Star Ferry was five decades ago, when his parents took him for an adventure as a young boy. “It traveled slow, but it was enjoyable. It wasn’t easy to go on a boat on the sea,” he said. Mr. Chan, 58, grew up in the New Territories, near the border with mainland China.
These days, he takes the ferry each morning after his shift as a night security guard in a residential building on Old Peak Road, a well-heeled area where Chinese people were unable to own property for part of British rule. The ride gives him time to unwind at the end of his work day, he said.
When the British handed Hong Kong over to China in 1997, some who had fled to Hong Kong from China during the Cultural Revolution and, later, the bloody crackdown of Tiananmen Square in 1989 feared they would have to flee once again. Instead, life went on and little seemed to change for decades. Hong Kong continued to thrive as a hub for international finance and as a stopover for travelers in Asia.
After the city built a cross harbor tunnel in 1972, other forms of public transport offered faster trips, and the ferry began to rely more on foreign visitors hopping on the boat for a cheap tour of the city. Commuters and touring passengers with cameras around their necks sometimes sat cheek by jowl, taking in the sights of flashing neon billboards, junk boats and shard-like skyscrapers rising toward Victoria Peak.
Yet the Star Ferry would once again witness upheaval.
In 2019, confrontations in Hong Kong between pro-democracy protesters and riot police officers were broadcast around the world. Protesters carrying helmets and protective goggles made their way to demonstrations to demand political freedom from China. Streets once crowded with tourists were shrouded in tear gas.
The confrontations brought on a fierce crackdown from Beijing and marked the beginning of the Star Ferry’s recent financial troubles: The company says that it has lost more money in the 30 months since the protests erupted than it made over the last three decades. Even though the ferries can still be crowded at certain times of the day, especially when the weather is nice, the overall passenger numbers are far below what they were three years ago.
The Latest on China: Key Things to Know
A strict Covid policy. As China battles its worst coronavirus outbreak since the beginning of the pandemic, its uncompromising determination to eliminate infections is taking its toll on the economy. Lockdowns have left millions unable to work, and foreign companies are becoming less willing to continue investing in the country.
The war in Ukraine. China’s officials and its media are increasingly repeating the Kremlin’s narrative about the conflict. This joint propaganda has undercut Western efforts to isolate Russia diplomatically and has found a receptive audience in the Middle East, Africa and Latin America.
A new security deal. The Solomon Islands signed a sweeping security agreement with China that could threaten the stability of the entire Asia-Pacific region. The deal gives Beijing a foothold in an island chain that played a decisive role in World War II and could be used to block vital shipping lanes.
A pause on wealth redistribution. For much of last year, China’s top leader, Xi Jinping, waged a fierce campaign to narrow social inequalities and usher in a new era of “common prosperity.” Now, as the economic outlook is increasingly clouded, the Communist Party is putting its campaign on the back burner.
“The company is bleeding hard and we definitely need to find our way out,” said David Chow Cheuk-yin, the general manager. Mr. Chow has appealed to the public through media appearances, hoping that a cry for help will resonate with a deep-pocketed investor in a city built by business tycoons.
When he was asked to take over running the Star Ferry late last year, things were looking up, Mr. Chow said. Hong Kong had declared victory over the virus. Small businesses nearly destroyed by pandemic restrictions that had mostly cut Hong Kong off from the rest of the world began making plans to fully reopen. Some lawmakers even discussed loosening border controls.
“We were talking about recovery when I first took up this role,” Mr. Chow said.
Then Omicron broke through Hong Kong’s fortress walls, forcing restaurants, bars, gyms and schools to close. “Instead of recovery, we are talking about survival mode,” said Mr. Chow. “Everything changed so quickly.”
For Mr. Chan, the assistant coxswain, being a seaman is a time-honored family tradition. His father, also a Star Ferry sailor, regaled him with stories of the sea as a young boy. His grandfather, a fisherman, also shared tales. So when there was an opening for a trainee position at Star Ferry three years ago, Mr. Chan jumped.
The baby-faced boatman, who stands out among the weathered older sailors at Star Ferry, said he would spend the rest of his life on the water if given the chance. His favorite part of the job is navigating the whims of the currents and steering the ferries in challenging weather, carving out different paths each time, he said.
When the fog hangs over the water, hindering visibility in the crowded harbor, he and the crew have to use their ears as well as their eyes to navigate. “You can’t even see the other end of your own vessel,” he said.
Mr. Chan’s young face betrayed a hint of disappointment as he started to explain that his morning shift begins an hour later now because the ferry has reduced its hours. For much of this year it had stopped running two hours earlier at night, too. The sounds of passengers flipping the ferry’s wooden seats are muted.
“Sometimes there is only one or two passengers crossing the harbor,” Mr. Chan said, “but we are a full crew.”
Joy Dong contributed reporting.
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France24 - World
French left strikes deal on broad alliance to take on Macron in parliamentary polls
Issued on: 04/05/2022 - 09:37
NEWS WIRES
Clovis CASALI
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France's left-of-centre parties on Wednesday reached an alliance deal for June parliamentary polls, aiming for a strong enough showing to hinder President Emmanuel Macron's controversial reform plans.
After talks dragged through the night past a Tuesday deadline, the Socialist Party (PS) fell in line alongside the Greens and the Communist Party (PCF) behind the hard-left France Unbowed movement (LFI), who emerged as the dominant force on the left in April's presidential election.
"We want to elect MPs in a majority of constituencies to stop Emmanuel Macron from pursuing his unjust and brutal policies and beat the far-right," the PS and LFI said in a joint statement.
The alliance must still be approved by the Socialists' National Council on Thursday, with people close to the party leadership warning against viewing the vote as a foregone conclusion.
"No one on the left can win on their own," PCF leader Fabien Roussel told France Inter radio, saying the new alliance needed to harness "the immense hope among the French public, among workers, among young people who are asking us to unite".
A strong showing for LFI leader Jean-Luc Mélenchon saw him miss out on the April presidential runoff vote by a whisker, while the other left candidates were all but wiped out.
After Macron's win, Melenchon immediately called on voters to "elect him prime minister" and hand the left a National Assembly majority to block the centrist's reforms, including an unpopular plan to push the retirement age back from 62 to 65.
A forced "cohabitation" between Macron and Melenchon would be the first in two decades, but observers say that such a scenario remains unlikely.
Like the presidential election, the legislative polls in France's 577 constituencies work in a two-round system -- meaning alliances off the bat offer the best chance of making it to the run-off.
A united left ahead of the parliamentary poll is "an unprecedented and important event", political historian Gilles Candar told AFP -- although he added that it remains to be seen whether it can secure power or remain coherent.
Socialist 'disappearance'?
Major policy differences have kept negotiations among the left-wing parties tense throughout, with LFI's proposal to unilaterally "disobey" the provisions of some European Union treaties a particular sticking point.
But the new allies have agreed on Mélenchon's core policy proposals, including raising the minimum wage, reducing the retirement age to 60 and rolling back labour market reforms introduced under former Socialist president François Hollande.
Hollande himself -- in power just five years ago, before the storied party's fall from grace -- said Wednesday he would "turn down the deal, on substance and even on constituencies".
He has previously warned the left-wing tie-up could amount to the "disappearance" of the Socialists.
But LFI lawmaker Manon Aubry said Wednesday that it was exactly their "important steps concerning Hollande's legacy" that had allowed the Socialists to align with the rest of the left.
Behind the euphoria at overcoming the traditionally fragmented French left's differences, the junior partners are eyeing how constituencies will be parcelled out between the parties, with each aiming to run on the united ticket in a maximum of "winnable" seats.
The final deal looks set to distribute around 100 constituencies to the Greens, 70 for the Socialist Party and 50 for the Communist Party.
With some Socialists refusing to stand down, former minister under Hollande Stéphane Le Foll said he was ready to lead them in a separate campaign.
At least one Communist candidate, in a suburb of eastern city Lyon, has also said she will not make way for an alliance-backed replacement.
(AFP)
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FRENCH LEGISLATIVE ELECTION
French left 'a few steps' from broad alliance to counter Macron in parliamentary polls
French Greens, leftist Mélenchon form alliance ahead of parliamentary elections
FACT OR FAKE
Debunking claims that the French president is the head of the EU
France24 - World
France’s conservatives torn over Macron’s ‘siren call’ before parliamentary polls
Issued on: 03/05/2022 - 07:07
Tom WHEELDON
Aude MAZOUE
France’s traditional conservative party Les Républicains (LR) was humiliated in last month’s presidential elections, squeezed between the biggest voting blocs on the centre right and far right. Now LR’s leading figures are rowing over the prospect of joining forces with Emmanuel Macron as the president is expected to maintain his majority in June’s parliamentary vote.
Until LR’s Valérie Pécresse launched her presidential campaign – destined to get 4.8 percent in the first round – it looked like the party could escape its identity crisis.
LR topped the polls in the 2021 regional elections, demonstrating formidable get-out-the-vote machinery across France’s provinces. More importantly, the centre ground of French politics had moved rightwards and the centrist Macron had shifted with it – yet France had not re-elected an incumbent in two decades, while Macron’s technocratic style vexed much of the electorate.
So for a while, Pécresse looked like the most potent threat to Macron. But her campaign crashed amid wooden Star Wars jokes and failure to recollect that Mali no longer had an ambassador in France. Macron romped to first-round victory in LR’s former heartlands – bourgeois-rich places like the beaux quartiers of western Paris and the Vendée region on the Atlantic Coast – as well as winning older age groups from the party.
That leaves LR in the same place it occupied for most of Macron’s first term – trapped between France’s two biggest electoral blocs.
LR’s on-the-ground presence throughout regional France counts for little on the national stage: “There’s a complete divorce between local politics and national politics,” noted Paul Smith, a professor of French politics at Nottingham University.
‘Lure of the centre’
LR’s luminaries agree on seeking solace in the party’s local strength, regardless of whether it is warranted. But they disagree strongly about where to steer their ship as water seeps in.
The official message is clear: After convening a “strategic council” on April 26, the party’s leader Christian Jacob said there is no way LR is joining forces with anyone.
“We are Les Républicains, an independent group,” he told news channel BFMTV. Jacob demanded that LR MPs sign a written commitment agreeing to this approach – although he emphasised that independence does not mean heedless opposition to Macron’s agenda.
Jacob and like-minded figures are “worried about the lure of the centre, the siren call of government, when there’s a continuation of the binds LR finds itself in with so much policy space taken up by Macron on one side and Le Pen on the other”, said Andrew Smith, a professor of French politics at the University of Chichester.
After all, joining forces with Macron was an exemplary move for the first and most prominent LR politician to have done so: Édouard Philippe spent three years as Macron’s prime minister then went back to his former job running Le Havre as France’s most liked political figure.
Indeed, Jacob finds his authority limited as he tries to hold his MPs back from Macron’s siren call. Eighteen have already defected to the president. Several prominent MPs refused to sign Jacob’s text, including Damien Abad – LR leader in the National Assembly and a major figure on the party’s centrist wing, rumoured to be joining Macron’s cabinet soon.
Another MP, Sébastien Huyghe, argued that Jacob had no authority to impose it, saying the strategic council has “no statutory role” and so “it makes no sense to have a non-existent body vote on something!”
‘Committee for sucking up to Macron’
Abad and Huyghe are part of a faction edging towards a deal with Macron’s supporters ahead of the parliamentary elections on June 12 and 19. Nicholas Sarkozy backs this approach – and the ex-French president and LR grandee remains influential amongst the rank and file.
At a strategy meeting between the two presidential rounds, this group clashed with another camp endorsing Jacob’s approach of being adamantly opposed to a deal with Macron – a camp including the party’s ex-leader Laurient Wauquiez, the pre-eminent voice of its socially conservative wing.
The dispute has spilled out onto social media. Soon after Macron’s win, LR treasurer Daniel Fasquelle called for the party to offer its support to Macron to “bring France together in an ambitious project”, not to fall into line behind him but to “engage in dialogue”. LR Secretary-General Aurélien Pradié responded thus on Twitter: “If @DFasquelle has got a little bit of energy left, he should become treasurer of the committee for sucking up to Emmanuel Macron.”
For all Pradié’s cut-throat rhetoric, the forthcoming elections are expected to weaken his side of the debate: Analysts anticipate that the parliamentary polls will only amplify that “siren call of government”, because Macron is projected to get a majority and LR is forecast to lose a lot of seats.
The “most likely scenario” for the parliamentary elections is a “deal between [Macron’s party] La République En Marche [Republic on the Move] with its centrist allies and the most Macron-compatible components of Les Républicains”, said Jim Shields, a professor of French politics at Warwick University.
‘Union of the rights?’
Macron’s bloc is not the only lure for LR politicians. The narrowness of Pécresse’s primary victory over hardliner Éric Ciotti underlined LR’s finely balanced divide between its centre right and hard right.
Ciotti complained that Pécresse refused to countenance his idea for a French version of Guantanamo Bay – before announcing that he would back far-right ex-pundit Éric Zemmour if he faced Macron in the presidential run-off. Much more than Rassemblement National (National Rally) leader Marine Le Pen, Zemmour yearns to pull a large chunk of the traditional right into the far-right fold.
“A lot of people in LR are tempted by this idea of the union of the rights,” Paul Smith pointed out.
But past precedent shows the far right underperforming in the parliamentary polls. So for LR’s hard right, Le Pen and Zemmour are unlikely to possess anything close to the patronage Macron could offer the party’s centre-right.
And for the likes of Ciotti and Zemmour, there are mutual benefits in consorting without joining forces, Andrew Smith pointed out: “Ciotti is useful to Zemmour because he lends a veneer of respectability to his ideas by being a member of a storied party fraternising with him. The connection to Zemmour benefits Ciotti because in Ciotti’s constituency in Nice, Zemmour’s ideas are not unpopular. Moving towards an alliance would sever those benefits."
This article has been adapted from the original in French.
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FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONLe Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTIONWhat are the biggest challenges for Macron’s second term?
FRANCECaught between Macron and Le Pen, France’s conservatives face ‘catastrophe’
BBC
Karine Jean-Pierre: White House names first black press secretary
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President Biden has named Karine Jean-Pierre as his new top spokesperson - the first time a black, or openly gay, person has held the role.
Ms Jean-Pierre, 44, has served as the administration's principal deputy press secretary since Mr Biden was elected.
She will replace outgoing press secretary Jen Psaki, 43, in the top role at the end of next week.
Press secretaries conduct daily news briefings with White House reporters, meaning the role can be high profile.
Ms Psaki is taking up a job at the left-leaning MSNBC cable news outlet.
On Twitter, she called her successor a "remarkable woman" with "a moral core".
"I can't wait to see her shine as she brings her own style, brilliance and grace to the podium," she said.
The White House press secretary is a presidential administration's face to the national media and, by extension, to the country and the world.
The individual can become an instantly recognisable figure in times of national crises or political scandal. They often develop cult-like followings among some - and are the butt of jokes for others.
For the first time in US history, the face of an administration will be that of a black woman, and of one who is openly gay.
The ground-breaking announcement underscores a Biden administration that has placed an emphasis on putting black women - frequently considered an essential, but politically invisible part of the Democratic Party coalition - in positions of power.
She joins Vice-President Kamala Harris, incoming Supreme Court Justice Ketanji Brown Jackson, Domestic Policy Council chair Susan Rice, UN Ambassador Linda Thomas-Greenfield, and a handful of other officials and judges in prominent roles.
While press secretaries do not set policy, they help shape the public perception of an administration. Jean-Pierre has a challenging high-wire act ahead of her.
Ms Jean-Pierre, previously an analyst at MSNBC, brings more than two decades of experience in Democratic politics to the role.
Born on the French Caribbean island of Martinique and raised in Queens, New York, she was a key political director in the Obama administration.
During the 2016 presidential election, she was the national spokeswoman for MoveOn, a major liberal advocacy group.
Before joining the White House press team, she served as chief of staff to Kamala Harris, after she was chosen as Mr Biden's vice-presidential nominee.
Ms Jean-Pierre's appointment comes ahead of crucial mid-term elections this November that will determine how the rest of Mr Biden's presidency turns out.
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BBC
Elad attack: Three dead in central Israeli city
Three people have been killed and others wounded in what police say is a suspected terror attack in the central Israeli city of Elad.
Israeli media reported that two attackers, armed with knives, axes, or both, targeted passers-by in a park.
A manhunt is under way, with police setting up roadblocks and searching vehicles.
The attack came on Israel's Independence Day, a public holiday marking the country's founding.
A volunteer medic said the "incident will be deeply etched in my heart".
Moti Tsinvert told The Jerusalem Post the victims were people "who went out just to breathe fresh air in the park, and their lives were ended so harshly".
Local authorities in Elad have ordered residents to stay indoors.
Most of the city's population are members of Israel's ultra-Orthodox Jewish community.
"The joy of Independence Day was cut short in an instant. A murderous attack in Elad that shocks the heart and soul," said Israeli Foreign Minister Yair Lapid, posting on Twitter.
The incident follows a spate of deadly attacks carried out by Palestinians and Israeli Arabs in recent weeks, the deadliest period of attacks in Israel since 2006.
Sixteen Israelis, including an Israeli Arab policeman, and two Ukrainians have been killed in the attacks in Israel and the West Bank in the latest flare-up.
Israel has responded by raiding Palestinian towns, sparking clashes that left at least 26 people dead, including bystanders.
There has also been Israeli-Palestinian violence at a flashpoint holy site in Jerusalem revered by Muslims as the al-Aqsa mosque compound and by Jews as the Temple Mount.
Israel holds memorial ceremonies each year before Independence Day, marking its wartime losses and victims of deadly attacks.
The Jewish state was founded on 14 May 1948, and anniversaries are calculated in accordance with the Hebrew calendar.
On 15 May, Palestinians mark the creation of Israel with a day of mourning called al-Naqba, Arabic for "catastrophe".
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Jerusalem holy site clashes fuel fears of return to war
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France24 - World
French far-right rivals Le Pen, Zemmour settle scores after bitter presidential race
Issued on: 29/04/2022 - 18:37
Romain BRUNET
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Despite competing with a newcomer candidate for the far-right vote, Marine Le Pen once again made it to the final round of France’s presidential election. But Le Pen is now looking to vanquish pundit-turned-candidate Éric Zemmour – as well as even the score with allies who left her camp to join him – in June’s legislative elections.
After garnering a lot of attention ahead of the first round of presidential elections on April 10, far-right newcomer Éric Zemmour spent much of his campaign denigrating France’s longtime far-right populist Marine Le Pen of the Rassemblement National (National Rally or RN) party.
But that might have been a strategic mistake: Zemmour won only slightly more than 7 percent of the vote while Le Pen scored more than 23 percent and managed to make it to the second round against President Emmanuel Macron. "It's the eighth time that defeat has been associated with the Le Pen name," Zemmour said shortly after Macron’s victory.
But all eyes are now on the legislative elections taking place on June 12 and 19, and Zemmour, a former journalist, is now calling for "union nationale". But he might be the only one wanting the far right to unite ahead of France’s next electoral deadline.
The former presidential candidate announced on Wednesday via Twitter that his party, Reconquest, would not field candidates for legislative elections against fellow far-right politicians Le Pen and Nicolas Dupont-Aignan as well as right-winger Éric Ciotti: "This is union nationale in action," he stated.
On Monday he claimed that the "union nationale" he called for would come out on top in 246 constituencies, over double the expected 105 constituencies if the parties remain separated.
Zemmour also stressed that 70 percent of RN voters are in favour of such a proposed "union", according to an Ipsos poll. Finally, he published a press release from the vice presidents of his party – former RN members Marion Maréchal (Le Pen's niece) and Nicolas Bay, as well as conservative Les Républicains former member Guillaume Peltier – proposing a meeting with Le Pen's party "to form an electoral coalition for the legislative elections".
Nous ne présenterons pas de candidat face à Marine Le Pen, Éric Ciotti et Nicolas Dupont-Aignan. L’union nationale en actes.#UnionNationaleLegislatives #legislatives2022
April 27, 2022Le Pen seems to prefer consolidating the supremacy of her party, and insiders do not see starting discussions with those who "betrayed" France’s oldest active far-right party to join Zemmour’s team as an option. Their departure was "a one-way ticket", Le Pen has said.
According to Erwan Lecœur, a political scientist and specialist on the far right, party founder (and Marine's father) Jean-Marie Le Pen used to say, "There is no No. 2 in the National Front," as the party used to be known. "There is a leader and this leader will do everything to crush the others." Lecœur noted that others who have tried to change the party from within have also ended up being expelled from it.
"Éric Zemmour wanted to play the new leader of the new far right: He will pay the price in the coming weeks," Lecœur predicted.
>>> ‘Victory’ in defeat? Le Pen raises the far right’s glass ceiling, fails to crack it
Cela fait trop longtemps que ceux qui aiment passionnément la France sont vaincus. J’ai fait ce que j’ai pu pour éviter ce résultat. Je me suis engagé pour cela.#UnionNationale #legislatives2022 #presidentielles2022pic.twitter.com/qbX7KoMJ5B
April 24, 2022Not here to ‘help a movement hostile to us’
"Many voters were misled by Zemmour, who made them believe there was a wave of hidden voting in his favour. The goal of Zemmour was clear: to end the National Rally and replace Le Pen. But the French decided otherwise," Laurent Jacobelli, a spokesman for the RN, told France Culture radio on Wednesday. He added that his party’s purpose is "not to help a movement that is hostile to us".
Despite a solid financial situation and 122,000 party members, the legislative campaign is likely to be delicate for Zemmour, who has not yet officially announced if he will be a candidate.
>>> How Zemmour’s storm in a teacup hijacked French campaign – and helped Le Pen
As Le Pen improved her finish in the second round of the presidential election by nearly eight points when compared to 2017, she is also poised to prove victorious over Reconquest. RN spokesperson Sébastien Chenu said the party would put up a candidate even if opposing Zemmour, should he opt to run.
"I agree that we should work with Reconquest MPs if Zemmour manages to get them elected, but they have a different approach. We are not for the unity of the right wing: We want a union of patriots, and that goes beyond the right and the left because we no longer believe in those divisions," Chenu told French news channel LCI on Monday.
"I don't see any point in Le Pen openly letting Zemmour and Maréchal pursue their objectives," Lecœur said. "Reconquest will only be able to get a handful of MPs in the southeast of France while Le Pen can expect having around 50 elected representatives and, for the first time without proportional representation, have a substantial group of MPs in the National Assembly."
Her party estimated that Le Pen finished first in 159 constituencies in the presidential election. She also finished first in 23 metropolitan departéments (administrative units), up from two in 2017.
However, as the party is deep in debt, obtaining as many votes as possible in legislative elections and securing parliamentary seats is also a financial necessity. This election will determine how and which political parties are financed for the next five years. Parties obtaining 1 percent of the vote in at least 50 constituencies receive state subsidies to the tune of €1.42 per vote. For each MP, parties receive €37,280 every year of their five-year mandates.
This story has been adapted from the original in French.
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FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONHow France’s parliamentary elections play a crucial role in party funding
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FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONLe Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority
BBC
Eintracht Frankfurt 1-0 West Ham (agg 3-1): Hammers' European dream is over
Last updated on 5 May 20225 May 2022.From the section European Footballcomments1096
West Ham's European dream is over as they were beaten in the Europa League semi-final by Eintracht Frankfurt, who will meet Rangers in the final.
Defender Aaron Cresswell and manager David Moyes were both sent off on a heated night in Germany as West Ham failed to set up an all-British final.
Moyes' side lost their home leg 2-1 but started brightly until Cresswell pulled down Jens Petter Hauge, who would have been through on goal. He was initially shown a yellow card but it was upgraded to a red after a video assistant referee review.
The German side - who enjoyed a marvellously colourful partisan home support - went ahead when the unmarked Rafael Borre hammered home from Ansgar Knauff's low ball.
The night got even worse for West Ham when a frustrated Moyes booted the ball at a ball boy and was shown a straight red card.
At full-time thousands of Frankfurt fans streamed on to the pitch to celebrate their first European final since 1980.
West Ham had a few chances in the closing stages with Michail Antonio forcing a save from Kevin Trapp and Tomas Soucek heading wide.
The Hammers' wait for a major trophy will tick over into a 43rd year. It also means no place in next season's Champions League.
Scottish side Rangers beat Leipzig in the other semi-final to ensure they will face Frankfurt in Seville on Wednesday, 18 May.
West Ham boss Moyes, who has never won a major trophy, said before the game he hoped this was his turn. Sadly, it is not.
And it ended on a low as he angrily asked for the ball back from a ball boy before blasting it back in their direction, earning himself a red card.
The Hammers have enjoyed some great moments on this run to the last four, but their last European final remains the 1975-76 Cup Winners' Cup.
Now they have to make sure they take advantage of this momentum and book a place in Europe again next season. A poor finish to the season could yet lead to them dropping from seventh and missing out.
Frankfurt have some similarities to West Ham - they won trophies in the past, have provided players to their country's World Cup win and have reached European finals - but have had more relegations than trophies in recent years.
Their season too has been based around Europe, with their run including a famous win over Barcelona in the quarter-finals. They sit 11th in the Bundesliga.
They were backed to the hilt at the Deutsche Bank Park as the players came out to a sea of black and white, loads of noise, banners, flares and confetti.
The scenes at the end were a concern, though, with West Ham's players trying to applaud their travelling fans when thousands of Frankfurt supporters streamed on to the pitch.
About 30 fans had been arrested on Wednesday night after incidents involving both sets of fans.
The home side had a nightmare start when they lost key defender Martin Hinteregger to an early injury.
But they were able to replace him, a luxury West Ham did not have when Cresswell picked up his second Europa League red card for a professional foul in less than a month.
Ben Johnson replaced Manuel Lanzini and went to left-back but Frankfurt's goal came from that flank when Knauff, who scored in the first leg, picked out Borre to fire home.
The Hammers had a few chances, including a Craig Dawson header at Trapp, but never really looked like completing a famous comeback.
Frankfurt did not threaten too much either, with mostly long-range shots, but that mattered little and Oliver Glasner's first season in charge will end in a European final.
Player of the match
JakicKristijan Jakic
Eintracht Frankfurt
Avg
6.54
6.22
6.18
6.14
6.09
6.07
6.05
6.00
5.98
5.95
5.87
5.85
5.84
5.80
5.74
West Ham United
Avg
5.88
5.71
5.40
5.21
5.19
5.12
5.08
5.06
4.99
4.97
4.94
4.67
3.85
3.42
Line-ups
Formation 3-4-3
Formation 4-2-3-1
Match Stats
Live Text
Match ends, Eintracht Frankfurt 1, West Ham United 0.
Second Half ends, Eintracht Frankfurt 1, West Ham United 0.
Attempt missed. Tomas Soucek (West Ham United) header from the centre of the box misses to the right. Assisted by Andriy Yarmolenko with a cross.
Attempt saved. Andriy Yarmolenko (West Ham United) right footed shot from a difficult angle on the right is saved in the centre of the goal. Assisted by Saïd Benrahma.
Attempt blocked. Declan Rice (West Ham United) right footed shot from outside the box is blocked. Assisted by Ben Johnson.
Corner, West Ham United. Conceded by Kristijan Jakic.
Attempt missed. Andriy Yarmolenko (West Ham United) left footed shot from outside the box is close, but misses to the right. Assisted by Declan Rice.
Attempt saved. Jarrod Bowen (West Ham United) left footed shot from the right side of the box is saved in the centre of the goal. Assisted by Declan Rice.
Attempt missed. Kristijan Jakic (Eintracht Frankfurt) right footed shot from outside the box is high and wide to the right. Assisted by Ajdin Hrustic following a fast break.
Foul by Gonçalo Paciência (Eintracht Frankfurt).
Declan Rice (West Ham United) wins a free kick in the defensive half.
Kevin Trapp (Eintracht Frankfurt) is shown the yellow card.
Attempt missed. Tomas Soucek (West Ham United) header from the centre of the box is close, but misses to the left. Assisted by Jarrod Bowen with a cross following a corner.
Corner, West Ham United. Conceded by Kevin Trapp.
Foul by Ansgar Knauff (Eintracht Frankfurt).
Saïd Benrahma (West Ham United) wins a free kick on the left wing.
Attempt saved. Michail Antonio (West Ham United) right footed shot from the left side of the box is saved in the centre of the goal. Assisted by Declan Rice.
Attempt saved. Djibril Sow (Eintracht Frankfurt) right footed shot from outside the box is saved in the centre of the goal.
Attempt blocked. Almamy Touré (Eintracht Frankfurt) header from the left side of the six yard box is blocked. Assisted by Filip Kostic with a cross.
Corner, Eintracht Frankfurt. Conceded by Craig Dawson.
France24 - World
How France’s parliamentary elections play a crucial role in party funding
Issued on: 27/04/2022 - 17:05
France is gearing for a fiercely contested parliamentary election on June 12 and 19 as Emmanuel Macron’s defeated adversaries make long-shot bids to deprive him of a National Assembly majority. But the forthcoming polls will be crucial for another reason, as winning votes in them is a vital source of parties’ public funding.
After the drama of the presidential campaign comes the parliamentary election – or the “third round”, to use its telling nickname. Nationalist runner-up Marine Le Pen and extreme-left standard-bearer Jean-Luc Mélenchon, who came third, have launched unlikely attempts to scupper Macron’s second term by winning a parliamentary majority.
But outcome of the législatives (as the parliamentary elections are called in French) will also be consequential due to their role in party financing. On top of what they receive in donations and membership dues, parties get state subsidies if they pass the threshold of at least 1 percent of the vote in at least 50 constituencies – to the tune of €1.42 per vote.
This low bar to qualify for public funding makes the législatives an invaluable source of income for France’s constellation of small political parties. Consequently, these polls “incentivise the parties to put forward as many candidates as possible”, said Paul Bacot, a professor emeritus of politics at Sciences Po Lyon University.
“The only problem is that it costs money to campaign and if you don’t meet the threshold all of that money is wasted,” Bacot continued. So the parties have to “think strategically” about where to field candidates.
Winner takes all
As well as the electoral performance threshold, parties have to follow certain rules to access public funding ? For starters, they have to put themselves on the interior ministry’s official register of political parties and file their campaign accounts with France’s national body regulating party financing.
Parties also find their funding reduced if there is an imbalance between the numbers of male and female candidates they field. The fewer women a party puts forward, the less state financing it receives.
>> Le Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority
But winning seats in the National Assembly is the way to hit the jackpot. Parties get €37,280 per MP per year for the duration of their five-year mandate. Thus it takes the election of just 27 MPs out of the 577 National Assembly seats for a party to get €1 million a year.
Because the freshly (re)elected president’s party tends to sweep to victory in the législatives, there is a real winner takes all effect. In 2017, Macron’s La République En Marche (Republic on the Move) won a landslide with 333 seats – and therefore raked in more than €20 million in state subsidies.
The flipside is brutal for poorly performing parties. The Parti Socialiste (PS) – for years the French left’s strongest party – haemorrhaged support in 2017 législatives. Following this debacle the party had to sell its exquisite headquarters in central Paris.
“Everything rests on these elections and I find that shocking,” Daniel Fasquelle, former treasurer of France’s traditional conservative party Les Républicains (LR) told Le Figaro. “We need a better, less brutal system.”
“It’s definitely the case that there’s a bonus for the winner,” Bacot said. “And that’s understandable – but it would be possible to create a system that also takes into account parties’ results in local, regional and EU elections, and that would allow party funding to be decided at shorter intervals, not just every five years.”
A lot is at stake for some parties: Le Pen’s Rassemblement National (National Rally) – which she described as a “poor party” during the TV debate with Macron – was in debt to the tune of nearly €23.8 million by the end of 2020.
France’s traditional parties of the right and left, LR and PS, find themselves in similarly dire financial straits after their candidates failed to get the 5 percent of the vote minimum for the state to partially reimburse their campaign funds.
>> What are the biggest challenges for Macron’s second term?
So as these various parties scramble for parliamentary seats and the funding that goes with them, alliance-building is likely to be a contentious issue. Like-minded parties can and often do unite in particular constituencies to avoid splitting the vote – but when their shared candidate wins, the winning candidate’s specific party is the exclusive recipient of the state funding.
Hence parties favour deals ensuring that when an ally gains in any given constituency, “they can win elsewhere”, Bacot said.
Alliances on left and right?
As the législatives campaign kicks into gear, vexed negotiations amongst France’s left-wing parties are on the horizon.
The presidential election showed how the left that swung its support behind Mélenchon is the smallest of France’s third biggest voting blocs – behind the centre-right coalesced around Macron and the far-right coalesced around Le Pen, both of whom outperformed Mélenchon.
This makes alliance-building crucial, although Mélenchon’s potential allies have signalled reluctance to fall into line behind the mercurial La France Insoumise (France Unbowed) candidate.
Nevertheless, talks start on Wednesday –and if there is an agreement on “substantive issues”, discussion on which party fields candidates in which constituencies “will follow”, said PS deputy leader Corinne Narassiguin.
“When the PS was in a position of strength in these negotiations, we bore in mind that our partners also needed public funding for their operations,” Narassiguin continued. Parties have to ensure they don’t “strangle their allies financially”, she said.
In all the left-wing parties involved in talks, there are “experts in the electoral map” who “know where it’s best to have a Socialist, where best to have a Communist” and so on and so forth, Narassiguin added.
On the other side of the political spectrum, the LR leadership stated its commitment to the party’s “total independence” in the législatives – although analysts point out that many figures in this divided party are inclined to throw in their lot with Macron.
But both parties are living off diminishing returns from their august histories, Bacot said, whatever alliances they make: “They can’t carry on forever, selling off the family silver.”
This article was translated from the original in French.
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FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONLe Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTIONWhat are the biggest challenges for Macron’s second term?
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION
‘Victory’ in defeat? Le Pen raises the far right’s glass ceiling, fails to crack it
France24 - World
Thirty years on, remembering the Furiani stadium disaster in Corsica
Issued on: 05/05/2022 - 15:34Modified: 05/05/2022 - 15:37
FRANCE 24
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On this day thirty years ago, a stand came crashing down at a crammed football stadium in Bastia, on the island of Corsica, killing 19 people and injuring thousands. To this day, the Furiani stadium collapse remains the worst disaster in French sporting history.
The collapsed stand had been specially built for the May 5, 1992 French Cup semi-final between local club Bastia and French giants Marseille, doubling capacity to 18,000. It came crashing down just before kick-off, leaving fans trapped in a tangle of metal.
A minute's silence will be held in tribute to the victims on Thursday at the Vélodrome stadium in Marseille, ahead of Marseille's Europa Conference League semi-final match with Dutch club Feyenoord.
Click on the player above to watch the report.
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UKPolice chief among six charged over Hillsborough football stadium crush
UK
Hillsborough stadium victims were unlawfully killed, jury finds
IN THE WORLD PAPERS
Hillsborough tragedy: After 27 years, justice
BBC
Miami Grand Prix: Will fake marina and Super Bowl-style opening ceremony deliver classic race?
Last updated on 5 May 20225 May 2022.From the section Formula 1comments640
The Formula 1 roadshow has well and truly landed in Miami.
Making its debut on the calendar for the 2022 season, this weekend's grand prix is set in the Hard Rock Stadium complex - home to the NFL's Miami Dolphins - and looks set to be the biggest and boldest event the sport has ever seen.
On Wednesday, an opening ceremony took place on the enormous podium, featuring drivers and team principals, as American fans were treated to a Super Bowl-style extravaganza.
For all the glitz, glamour and showmanship the organisers have laid on so far, it's the addition of an artificial marina, complete with fake water, around a section of the 5.412km circuit that has fans talking.
Will racing in the sunshine state of Florida live up to the colossal hype? BBC Sport takes a look at what is in store.
In a media conference before the 2017 Australian Grand Prix, when asked where they would like to see Formula 1 go next, Lewis Hamilton had only one location in mind. "Miami," said the then three-time world champion. "That would be a pretty good one."
Fast forward five years, and Hamilton's wish has been granted.
The popularity of the Netflix series Drive to Survive has opened up a new generation of fans to the sport, and F1's owners have been keen to tap into the vast potential of the US market. A night race against the backdrop of the Las Vegas strip will be joining Miami, plus the grand prix in Austin, Texas, from 2023.
This weekend's event has not been without its teething problems, however. The Miami International Autodrome went through 36 different layouts before developers settled on a street-circuit feel with 19 corners, three straights and scope for three DRS zones.
Although situated in the Miami Gardens campus of two-time Super Bowl winners the Miami Dolphins, the temporary track acts more like a moat that goes around the stadium, using the franchise's car park to maximum effect. The circuit also tips its hat to the Mexico City Grand Prix, with an homage to the semi-circular Foro Sol grandstand section that sits inside the Autodromo Hermanos Rodriguez.
And then there is the 'marina'.
When the original idea to have cars whizz around downtown Miami and the real marina were met by opposition from local residents, some decided they would give F1 bosses their Monaco-inspired camera shots of luxurious yachts in any way possible.
Since pictures of the marina were released, social media has been awash with memes poking fun of the moored boats and the walk-on-water wooden platform. Many see it as a budget version of the opulence of Monte Carlo, while others feel the forced spectacle of Miami takes the sport further away from its traditional roots.
If fans lucky enough to be attending do not fancy the beach club experience, they can also watch the grand prix from above the action.
The first of its kind, a gondola lift will be running during the 57-lap race which will allow supporters to not only take in an aerial view of proceedings, but also give a unique perspective thanks to the glass bottoms of the cable cars.
Drivers have certainly been making the most of their time in the United States this week to promote the Formula 1 brand.
Mercedes may be under pressure to deliver in South Florida after a disappointing start to the season, but that hasn't stopped Hamilton playing golf with seven-time Super Bowl champion Tom Brady or making an appearance on the popular ABC show Good Morning America.
"I've been coming out here for a long, long time but I never quite understood why people weren't into Formula 1," Hamilton told GMA. "This Netflix show [Drive to Survive], through the pandemic, has just brought massive awareness to the sport - and now it's booming."
For world champion Max Verstappen, Red Bull team-mate Sergio Perez and title leader Charles Leclerc, a trip to the Miami Marlins baseball team to try their hand at pitching was in order, while Pierre Gasly had dinner with basketball icon Michael Jordan - and let the six-time NBA winner squeeze his head into his Alpha Tauri race helmet.
The race this weekend throws up an unknown challenge for teams to face after the old-school test of Imola in April.
Leclerc's early dominance for Ferrari hit a bump in the road last time out, and his sixth-placed finish because of an error has allowed rival Verstappen to creep up behind him into second in the standings.
Dutchman Verstappen has one win and two podium places on US soil at the United States Grand Prix in Texas, while Leclerc has never finished higher than fourth competing in the country.
A Silver Arrows revival is all Hamilton can hope for at the inaugural event on Sunday. Team boss Toto Wolff apologised to the seven-time world champion after another dismal performance left the 37-year-old stranded in 13th place.
Mercedes are aiming to bring upgrades to Miami that they hope will begin to solve the car problems that have afflicted them this year.
L'Humanité
Quand la finance fait main basse sur la santé
Premier planOPA Le fonds d’investissement américain KKR veut poursuivre son rachat des cliniques françaises. De quoi alerter les syndicats, qui mettent en garde contre une financiarisation du secteur, mortifère tant pour les salariés que pour les patients.
Cyprien BogandaIl est toujours désagréable d’apprendre, en ouvrant le journal, que son entreprise est convoitée par l’un des fonds d’investissement les plus sulfureux de la planète. Surtout lorsque sa société appartient à un secteur aussi sensible que la santé… Olivier Poher est délégué CGT chez Ramsay, l’un des plus gros groupes de soins de l’Hexagone, du haut de ses 132 hôpitaux et cliniques privés. « Même notre direction générale l’a appris dans les médias, soupire-t-il. L’inquiétude domine. Tout ce que nous savons, c’est que nous sommes sous le coup d’une OPA (offre publique d’achat – NDLR) hostile, et que les choses se jouent très loin de l’Hexagone, entre la maison mère australienne et un fonds américain. » KKR, géant financier, a donc l’intention d’avaler Ramsay, en déboursant près de 14 milliards d’euros. Pour le syndicaliste, cette somme colossale pourrait faire tourner bien des têtes parmi les actionnaires du groupe. En cas de rachat réussi, le fonds d’investissement se taillerait une place de choix dans la santé hexagonale, en devenant tout simplement le plus gros propriétaire de cliniques privées.
Si le nom de KKR donne des sueurs froides aux salariés, c’est que ces trois lettres renvoient à une histoire funeste, ponctuée de raids fracassants et de saignées sociales, qui s’étend sur quatre décennies. Fondé en 1976 par trois anciens banquiers d’affaires, Jerome Kohlberg, Henry Kravis et George Roberts, KKR a bâti un empire planétaire en expérimentant à grande échelle une technique jusque-là confidentielle, le LBO (leveraged buy-out, ou rachat par endettement). En gros, l’opération consiste à racheter une entreprise grâce à de l’argent emprunté auprès des banques, à la restructurer à la hache avant de la revendre quelques années plus tard, dans le but de réaliser une coquette plus-value. Peu porté sur la question sociale, KKR n’a aucun scrupule à dépecer des entreprises entières, licenciant des salariés par dizaines de milliers. Aux États-Unis, la rudesse des fondateurs leur a valu le sympathique qualificatif de « barbarians » (les « barbares »), à la fin des années 1980. Aujourd’hui, KKR gère 471 milliards de dollars d’actifs et emploie 800 000 salariés à travers ses entreprises.
Pas de quoi rassurer les salariés de Ramsay, qui redoutent de voir le fonds importer sa culture financière, faite de rationalisation à tous les étages et de course au profit. « Le risque, c’est que KKR nous impose une vision court-termiste, craint Olivier Poher. Pour l’instant, nos actionnaires (dont le Crédit agricole – NDLR) ne se versent pas de dividendes et défendent des projets plutôt sociaux. Par exemple, nous avons une politique d’implantation de centres de santé dans des quartiers populaires très faiblement dotés en médecins : est-ce que KKR se souciera d’investir dans des déserts médicaux ? »
Un secteur qui fait figure d’eldorado
Ce n’est pas la première fois que les fonds d’investissement s’intéressent à la santé, en France comme à l’étranger. Dans un contexte de vieillissement de la population et de multiplication des maladies chroniques, le secteur fait même de plus en plus figure d’eldorado, une réalité encore renforcée par la pandémie. Résultat, les fonds ont injecté 151 milliards de dollars en 2021 pour mettre la main sur des entreprises de santé à travers la planète, soit cinq fois plus que dix ans plus tôt (1). Exemple parmi d’autres de cette folie des grandeurs, le fabricant géant de produits médicaux Medline (masques, gants, solutions de stérilisation…) a été raflé par un consortium de fonds d’investissement, dont Blackstone et Carlyle. Montant de l’opération : 34 milliards de dollars.
La France occupe une place de choix sur cet échiquier, pas tant en raison de la taille de sa population que d’une particularité liée à son histoire : chez nous, c’est la Sécurité sociale qui finance 80 % de nos dépenses de santé. Autrement dit, une très large partie du chiffre d’affaires des cliniques est directement subventionnée par les assurés sociaux. Un rêve pour les fonds, qui savent qu’ils disposent ainsi d’un marché « solvable », préservé des aléas de la conjoncture par le système de protection sociale. Et les géants de la finance ne se privent pas. Le groupe Elsan, concurrent de Ramsay, est déjà détenu par une kyrielle de fonds d’investissement, dont KKR. Si ce dernier menait à bien son OPA sur Ramsay, il se retrouverait donc – indirectement – propriétaire d’environ 270 cliniques, soit près de 30 % de l’ensemble du parc tricolore. L’autorité de la concurrence y trouverait d’ailleurs peut-être à redire…
En attendant, si KKR ne voit pas d’inconvénient à débourser 14 milliards d’euros pour acquérir sa cible, c’est qu’il espère la revendre encore plus cher dans quelques années. Question : comment le monstre financier compte-t-il s’y prendre pour doper le prix de revente ? « Une fois qu’ils se retrouvent à la tête d’un groupe de cliniques, les fonds utilisent principalement trois leviers pour créer de la valeur, explique un très bon connaisseur du secteur. Premier levier, la course à la taille, ou croissance externe. Racheter d’autres établissements permet à la fois de gonfler le prix de revente du groupe, et de se retrouver en position de force face aux fournisseurs. Deuxième levier, la course à la marge, par l’augmentation du reste à charge pour le patient, c’est-à-dire la partie du séjour non remboursée par la Sécu. Troisième levier, l’améliorati on de la productivité des salariés, par la diminution du taux d’encadrement (le nombre de soignants par patient – NDLR). »
L’obsession des marges
Bref, les fonds gagnent à tous les coups. Ce n’est pas le cas de tout le monde. La course à la taille aggrave la concentration d’un marché livré aux appétits des conglomérats. Quant à l’obsession des marges, elle accentue les logiques de médecine à deux vitesses, où il vaut mieux être riche quand on est mal portant : dans certaines cliniques Elsan, les chambres les plus chères valent près de 200 euros par jour. À ce tarif, le patient a le droit à un « espace salon et décoration soignée », un meuble réfrigéré et un déjeuner à la carte.
La hausse de la productivité, elle, se fait au détriment des salariés. Valérie Galaud, infirmière et secrétaire du comité de groupe CGT chez Elsan, a vu au quotidien les effets délétères de la financiarisation : « Je travaille dans la même clinique depuis vingt-deux ans, j’ai vécu le passage d’une gestion familiale à une gestion technocratique axée sur le profit avec l’arrivée des fonds d’investissement. Nos propriétaires restructurent les services en permanence pour diminuer le plus possible le ratio soignants/malades. Jusqu’à présent, chez nous, un binôme – c’est-à-dire un médecin et une infirmière – s’ occupait de 12 patients : ils veulent passer à 15 lits pour un binôme. »
Faire la toilette d’un malade ou remettre un pansement sont autant d’activités exécutées désormais avec un œil sur la montre. Et la peur de sortir des clous. « Nous avons une “équipe performance” qui passe de clinique en clinique avec un tableau Excel à la main, raconte Valérie Galaud. Ils nous expliquent que telle activité doit être réalisée en tant de minutes, à nous de faire en sorte de ne pas dépasser le temps imparti. Le problème, c’est que nous nous occupons d’êtres humains, pas de boîtes de conserve. » Un autre syndicaliste ajoute, en écho : « C’est du commerce plus que de la santé. Les patients sont vus avant tout comme des clients qui doivent débourser le plus d’argent possible quand ils passent la porte de la clinique. »
Que l’OPA de KKR sur Ramsay réussisse ou non, il semble peu probable que les fonds relâchent leur emprise dans les années à venir : le gâteau est trop alléchant. « Quand vous êtes à la tête d’une boîte de smartphones, vous pouvez devenir obsolète d’un coup, observe notre expert de la santé. Il suffit qu’un concurrent sorte un modèle plus innovant. Rien de tel dans la santé : c’est un investissement sans risque. On continuera d’avoir des enfants, les personnes âgées auront toujours besoin de prothèses… Et la Sécu, bonne fille, continuera de verser son obole. »
médecinecliniques privéesfonds d'investissementfonds vautours France24 - Monde
En Ukraine, le sabotage comme arme de guerre contre les forces russes
Publié le : 05/05/2022 - 08:20
Nadia MASSIH
Bastien RENOUIL
Raid ABU ZAIDEH
Bastien RENOUIL
Pour bloquer l'avancée russe vers Kiev, l'armée ukrainienne a saboté ses propres installations : ses ponts, ses routes et même parfois ses barrages. Une équipe de France 24 s'est rendue dans la ville de Demydiv, à quelques kilomètres de la capitale, désormais inondée.
Lorsque les Russes tentaient de prendre Kiev, fin février, au début de l'invasion de l'Ukraine, la ville de Demydiv, à une cinquantaine de kilomètres de la capitale, se trouvait sur leur route.
Pour freiner l'avancée de l'ennemi, les soldats ukrainiens ont ouvert le barrage voisin. Si la majorité des civils avaient déjà fui, certains sont restés malgré les risques. Depuis deux mois ces derniers vivent dans une ville inondée alors qu'un long travail a débuté pour évacuer l'eau.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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GRANDE GUEULEGuerre en Ukraine : Andrij Melnyk, le poil à gratter diplomatique de Kiev à Berlin
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L'Humanité
À Vaulx- en-Velin, trop de pauvres selon Renault
ActuAutomobile Le constructeur justifie la fermeture d’un site de vente de véhicules installé en banlieue de Lyon en avançant des arguments jugés discriminants par les employés et des élus locaux.
Luis Reygada« U ne formulation maladroite. » C’est le moins qu’on puisse dire, mais il n’est pas certain que les excuses présentées par Renault parviennent à apaiser si facilement le tollé soulevé le 15 avril. À Vaulx-en-Velin, à quelques kilomètres à l’est de Lyon, la branche Renault Retail Group (RRG) – numéro un européen sur les activités de vente de véhicules et services après-vente – a en effet annoncé la prochaine fermeture de sa concession locale avec des arguments pour le moins déconcertants. Dans le document présenté aux membres du CSE (que l’Humanité a pu consulter), RRG constate « un environnement peu propice au développement du commerce automobile » avec un établissement qui serait « pris en tenaille » dans un cadre caractérisé par « des zones de trafic et non-droit ». Puis ce sont les riverains qui sont montrés du doigt : « Une population à faibles revenus par foyer » avec un « revenu médian par ménage inférieur de 6 000 euros à la moyenne nationale ».
« C’est scandaleux de décrire comme ça une population qui est cliente chez nous depuis bientôt cinquante ans ! s’indigne Amara Fenniche, employé sur le site depuis 2001. L’annonce de la fermeture nous a beaucoup secoués », ajoute celui qui est aussi délégué syndical CGT dans l’établissement de 11 000 mètres carrés. Ouvriers, agents de maîtrise, employés, cadres et apprentis : Amara peut compter sur ses 104 collègues pour faire vivre le garage automobile, entre l’espace de vente, l’atelier mécanique et carrosserie et l’espace services. « Nous serions prêts à comprendre la fermeture si elle était justifiée économiquement. Mais là, les raisons apportées sont difficiles à entendre », affirme-t-il. Alors que son syndicat s’active depuis plusieurs jours pour dénoncer l’affaire dans la presse locale, une élue d’opposition (PCF) de la ville de Vaulx-en-Velin remue ciel et terre pour empêcher la fermeture, mais aussi pour laver l’affront. « Les propos de la direction sont insultants et stigmatisants ; c’est inacceptable et je ne laisserai personne salir ma ville ni ses habitants ! s’exclame Ange Vidal. Nous allons soutenir les salariés, avertit celle qui a été dix ans conseillère prud’homale. J’envisage d’ailleurs de porter plainte contre Renault pour ses propos discriminants. »
Non contente d’avoir interpellé la maire de Vaulx-en-Velin, Hélène Geoffroy, puis la sénatrice et conseillère régionale Auvergne-Rhône-Alpes Cécile Cukierman afin de faire remonter ses protestations jusqu’au président de la région, Laurent Wauquiez, la conseillère municipale somme directement la direction de Renault RRG, dans un courrier adressé au siège, de revoir son projet de fermeture basé sur un « argumentaire fallacieux et faussement économique ».
« Les salariés ne doivent pas perdre de pouvoir d’achat, surtout dans le contexte actuel»
De son côté, RRG évoque des performances « difficiles », des perspectives commerciales « en demi-teinte », un chiffre d’affaires « en constante baisse » depuis 2019, ainsi qu’un contexte concurrentiel qui pousse à la restructuration. L’arrêt de l’exploitation prévu pour le 31 décembre permettrait ainsi de « limiter les effets négatifs sur les performances financières attendues sur la plaque RRG Lyon », constituée de trois autres établissements autour de l’ancienne capitale des Gaules. C’est dans ces structures que seraient redéployée une partie des activités du site de Vaulx-en-Velin et reclassés « l’ensemble des collaborateurs » en fonction des besoins du groupe et « de leurs emplois et lieux d’habitation ».
Amara Fenniche reste pourtant assez sceptique : « Nous sommes en colère parce que les entretiens individuels ont presque tout été menés, mais la direction prétend nous laisser partir en vacances d’été sans savoir ce qui adviendra. Nous avons besoin de réponses claires au plus vite, c’est difficile psychologiquement d’être maintenus dans le doute. » Le syndicaliste espère aussi que Renault prenne en charge les frais engendrés en cas de mutation : « Carburant, péages… Les salariés ne doivent pas perdre de pouvoir d’achat, surtout dans le contexte d’inflation que nous connaissons aujourd’hui. »
Néanmoins, c’est avant tout l’espoir de voir le projet de fermeture annulé qui l’anime : « On reste optimistes car une enquête a été ouverte par le préfet pour que Renault justifie ce départ. Les chiffres, ça peut être présenté de différentes manières. Ce qu’il faudrait, c’est l’intervention d’un expert-comptable indépendant pour avoir une analyse neutre sur la viabilité économique du site. » Ces derniers jours, lui et ses collègues ont déployé une grande banderole « Non à la fermeture », à l’entrée de l’établissement. Pour que leur message passe bien auprès de la direction, un appel à la grève est lancé pour ce vendredi, à partir de midi.
renaultcgtfermeture d'entreprisevaulx-en-velin France24 - Monde
Législatives 2022 : une alliance qui marque un virage historique pour la gauche
Publié le : 05/05/2022 - 11:48
Romain BRUNET
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La France insoumise, Europe Écologie-Les Verts, le Parti communiste et le Parti socialiste ont conclu un accord inédit pour présenter des candidatures communes aux élections législatives. Une page majeure de l’histoire de la gauche se tourne.
Après plusieurs jours de discussions, les ennemis d’hier ont fini par s’entendre sur une union de la gauche en vue des élections législatives des 12 et 19 juin. Europe Écologie-Les Verts (EELV), le Parti communiste (PCF) et le Parti socialiste (PS) – sous réserve de validation de l'accord par son Conseil national jeudi 5 mai – ont fini par s'entendre avec La France insoumise (LFI) sur des propositions communes et une répartition des 577 circonscriptions électorales. À ces partis pourrait s’ajouter le Nouveau parti anticapitaliste (NPA), qui poursuit ses discussions avec LFI.
Les résultats des législatives diront s’il s’agit d’une union historique, comparable, comme l’ont avancé certains insoumis, au Front populaire de 1936 ou au programme commun de la gauche en 1972. En attendant, l’alliance de la gauche de 2022 autour de La France insoumise est inédite, tant un tel accord semblait impensable il y a encore trois semaines.
Pour rappel, Yannick Jadot et Anne Hidalgo ont eu des mots très durs à l'encontre de Jean-Luc Mélenchon durant la campagne présidentielle. Le candidat EELV a accusé le leader des insoumis de "complaisance" vis-à-vis de Vladimir Poutine. La candidate socialiste l'a quant à elle carrément qualifié d'"agent", d'"allié" et de "soutien" du président russe, qui a lancé une offensive militaire en Ukraine.
>> Présidentielle : le pari gagnant-perdant de Jean-Luc Mélenchon
Depuis, le premier tour de l’élection présidentielle est venu clarifier les rapports de force. En obtenant 21,95 % des suffrages et en échouant à se qualifier pour le second tour pour seulement 422 000 voix, Jean-Luc Mélenchon et La France insoumise se sont imposés comme la force centrale à gauche, loin devant les 4,63 % de Yannick Jadot, les 2,28 % de Fabien Roussel (PCF) ou le 1,75 % obtenu par Anne Hidalgo.
"La présidentielle a vraiment confirmé le statut de La France insoumise comme force principale à gauche, analyse le politologue Pascal Perrineau, professeur à Sciences-Po. La situation était différente en 2017, même si Jean-Luc Mélenchon avait déjà réalisé un bon score. Lui était sur une ligne qui consistait à faire cavalier seul aux législatives, tandis que le PS avait encore des arguments et pouvait à l’époque prétendre obtenir un groupe par ses propres moyens."
Cinq ans plus tard, la situation est bien différente. La présidentielle de 2022 a permis aux partis de gauche d’ouvrir les yeux : non seulement sur le désir d’union de son électorat – 84 % des sympathisants de gauche se disent favorables à l’alliance conclue par LFI, EELV, le PCF et le PS, selon un sondage Elabe pour BFMTV publié mercredi 4 mai –, mais aussi, en particulier pour le PS et EELV, sur l’idée que ce rapprochement devait se faire sur un programme de rupture avec le néolibéralisme prôné par Emmanuel Macron, reconduit à la tête de l'État.
Le Parti socialiste tourne le dos au quinquennat Hollande
Ainsi, l’alliance conclue par les partis de gauche s’accorde sur un programme qui fait la part belle aux propositions des insoumis : Smic à 1 400 euros nets, garantie d’autonomie pour les jeunes, blocage des prix des produits de première nécessité, rétablissement de l’ISF, abrogation de la "flat tax", planification écologique, mise en place d’une "règle verte", VIe République. Mais le fait le plus marquant, dans le catalogue de mesures mises en avant, est sans aucun doute le virage pris par le PS. En se prononçant pour l’abrogation de la loi Travail El Khomri et la retraite à 60 ans, les socialistes tournent clairement le dos au quinquennat de François Hollande et au social-libéralisme.
Ce dernier "récuse l’accord sur le fond et même sur les circonscriptions", a-t-il indiqué, mercredi, au quotidien régional La Montagne. L’ancien président avait déjà prévenu, le 28 avril sur Franceinfo, qu’un accord entre le PS et LFI mettrait en cause les "principes mêmes qui sont les fondements de l’engagement socialiste", estimant qu’une alliance avec LFI entraînerait la "disparition" du Parti socialiste.
🗣 Alliance à gauche ➡️ "Je pense que cet accord ne sera pas accepté. S’il l’est, le PS aura décidé de disparaître”, accuse François Hollande, qui souhaite “une autre union” avec les communistes et les écologistes.Suivez le live 👉 https://t.co/cEwi3c61QM pic.twitter.com/bt62kVQBMP
April 28, 2022Réponse cinglante de Corinne Narassiguin, numéro 2 du PS, le 29 avril sur Radio J : "J’ai du mal à penser que ma première préoccupation aujourd’hui soit d’écouter ce que François Hollande a à nous dire sur ce qu’est la gauche et ce qu’est la fidélité au socialisme. Je préfère écouter ce que les électeurs nous ont dit au premier tour de l’élection présidentielle. C’était un message très fort et très clair."
🗣️"J’ai du mal à penser que ma première préoccupation soit d’écouter ce que Hollande a à nous dire sur ce qu’est la gauche et la fidélité au socialisme."@CorinneNara, secrétaire nationale du PS, invitée de @C_Barbier sur Radio J - 94.8 fm pic.twitter.com/aUsN9p4bj3
April 29, 2022Si le PS, EELV et le PCF consentent tous à ce que Jean-Luc Mélenchon devienne Premier ministre en cas de victoire de la gauche aux législatives, peut-on parler d'accord de gouvernement pour autant ? Il est tout à fait notable que les quatre partis de gauche n’ont pas publié de déclaration commune. Au contraire, chaque accord bilatéral a donné lieu à un communiqué spécifique, autorisant des formulations différentes en fonction des partis concernés.
Il est un sujet, en particulier, qui a suscité de longs débats : la désobéissance aux traités européens en matière économique et budgétaire. Si le secrétaire national d’EELV, Julien Bayou, auteur d’un livre intitulé "Désobéissons pour sauver l’Europe", publié en 2018, est rapidement tombé d’accord avec LFI sur cette question, dès lors qu’une éventuelle sortie de l’Union européenne était clairement exclue, il n’en a pas été de même pour le PS. Le terme de "désobéissance" a été l’objet d’intenses discussions, y compris entre le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, qui n’en voulait pas, et Jean-Luc Mélenchon. Finalement, le communiqué commun de LFI et du PS emprunte des chemins tortueux.
>> Désobéissance aux traités européens : pour le meilleur ou pour le pire ?
"Du fait de nos histoires, nous parlons de désobéir pour les uns, de déroger de manière transitoire pour les autres, mais nous visons le même objectif : être en capacité d’appliquer pleinement le programme partagé de gouvernement et respecter ainsi le mandat que nous auront donné les Français", affirme le document.
On comprend les tergiversations d’Olivier Faure. L’accord conclu entre LFI et le PS marque un tournant majeur dans la vie politique française. En se rangeant derrière Jean-Luc Mélenchon, le premier secrétaire du Parti socialiste acte un déplacement du centre de gravité de sa famille politique vers la gauche, voire jusqu’à l’extrême gauche, estiment les plus fervents opposants à cet accord.
Le tour de force politique de Jean-Luc Mélenchon
Il s’est au passage mis à dos tout ce qu’il reste des éléphants du parti à la rose. Outre François Hollande, l’ancien Premier ministre, Bernard Cazeneuve, et l’ancien président de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone, ont annoncé, mercredi soir, qu’ils quittaient le PS, tandis que l'ancien premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis appelle "les socialistes à refuser cet accord sous toutes les formes possibles" et que l'ancien ministre Stéphane Le Foll se dit "prêt à conduire la campagne" des éventuels candidats socialistes dissidents.
"Les réactions des éléphants sont compréhensibles, estime Pascal Perrineau. Avec cet accord, le PS va devenir un supplétif de La France insoumise. En cela, c’est une rupture totale avec l’histoire du Parti socialiste qui était auparavant la force centrale. Désormais, la gauche va se redéfinir autour de la force radicale que représente LFI."
Les négociations entre LFI, EELV, le PCF et le PS ont également – ou essentiellement, assurent les opposants à cet accord – porté sur la répartition des circonscriptions. Les alliés de La France insoumise ont chacun obtenu l’assurance de disposer d’un groupe à l’Assemblée nationale, soit au moins 15 députés. Mais surtout, et contrairement à ce que proposaient les insoumis à l’ouverture des discussions, ils pourront tous prétendre au financement public des partis politiques en présentant chacun au moins 50 candidats aux législatives. Dans le détail, les écologistes ont obtenu 100 circonscriptions, les communistes 50 circonscriptions et les socialistes 70 circonscriptions. Les insoumis seront, eux, présents dans plus de 350 circonscriptions.
>> Législatives 2022 : des bulletins de votes qui valent de l'or
Enfin, les partenaires de LFI ont aussi obtenu que le nom de "L’Union populaire", auquel tenait Jean-Luc Mélenchon, évolue en "Nouvelle Union populaire écologique et sociale" pour mieux représenter l’ensemble des forces.
Reste à savoir ce que donnera cette alliance dans les urnes. La gauche espère obtenir en juin la majorité à l’Assemblée nationale. Sur le papier, une telle perspective paraît utopique. Depuis l’instauration du quinquennat en 2002 et l’inversion du calendrier électoral plaçant les élections législatives quelques semaines après l’élection présidentielle, le président élu a toujours obtenu dans la foulée une majorité pour gouverner. Mais Jean-Luc Mélenchon a réussi un tour de force politique en parvenant à maintenir l’espoir et à garder la mobilisation de l’électorat de gauche intacte malgré sa défaite à la présidentielle.
>> À lire : Comprendre les élections législatives françaises en six questions
"Jean-Luc Mélenchon a réussi une opération de communication extraordinaire, affirme Pascal Perrineau. Demander aux Français de l’élire Premier ministre, même si c'est un non-sens, était une stratégie extrêmement habile qui lui a permis non seulement de prendre la place de Marine Le Pen comme opposant numéro 1 à Emmanuel Macron, mais aussi de changer le visage de la gauche française pour en devenir l’élément central."
De fait, alors que l’extrême droite est divisée et que la macronie s’écharpe sur la répartition des circonscriptions pendant qu’Emmanuel Macron tente en vain de trouver un Premier ministre, la gauche est aujourd’hui la seule force politique en dynamique. Et à en juger par les attaques dont cette alliance fait l’objet depuis plusieurs jours, il semblerait qu’il plane comme un léger parfum d’inquiétude au sein de la majorité.
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Législatives : fracturé, le PS soumet l'accord avec LFI à son parlement
LÉGISLATIVES 2022Désobéissance aux traités européens : pour le meilleur ou pour le pire ?
UNION DE LA GAUCHE
Législatives : la France insoumise et le Parti socialiste concluent leur accord
BBC
Many participants said they’d witnessed cheating via the app; about 64% reported seeing someone on Tinder whom they knew to be in an exclusive relationship
Dating today comes with plenty of pitfalls. Yet if a stranger began chatting up someone in a pub, few people would respond directly with, “No, you’re too short for me, and I don’t think I’ll like your politics – please remove yourself from my orbit.” Similarly, most men wouldn’t expose their genitalia before saying a word on a first date. And very few people would abruptly walk out of a coffee shop mid-conversation, leaving behind a person they’d been seeing for weeks.
As bizarre as these behaviours seem when enacted ‘in real life’, however, people do the digital equivalents all the time while dating online. These situations have become commonplace on the thousands of online dating sites and apps, which isn’t great news for the millions of people who use them – in the US, three in 10 adults, a proportion that jumps to 48% among 18-to-29-year-olds.
Accordingly, would-be daters face lots of emotional hazards as they swipe and scroll. In 2018, a team of researchers across the Netherlands and US found 42% of people with dating-app Tinder profiles were married or in a relationship but still seeking dates. Meanwhile, abuse in the form of trolling is prevalent on the apps; users also endure ghosting, as matches disappear without a trace, and some people are also targeted with unsolicited graphic photos.
Of course, plenty of people behave badly when trying to pick up someone at a pub or club, or even on a date organised by mutual friends. But certain features of dating apps specifically make them unusually rife with poor conduct. “The screen mediates our courage, so we will do and say things online that we would never do in real life,” says Dr Joanne Orlando, an Australia-based researcher and author who focuses on digital wellness.
Other aspects of these apps, like their addiction-inspiring algorithms and wealth of options, also make people braver. They seem to give users not only a license to behave badly, but also even an incentive. What they offer, after all, is a numbers game – whether users want to find casual sex or romantic love, the wider they cast their nets, the more chance they have of finding it. This can encourage users to callously throw back the less promising catches, and move quickly from one person to the next, so they can use the apps to their maximum effect.
All of this has troubling implications for online dating, and the millions of people who lean on these sites and apps to find matches – a number that’s growing each year. Bad behaviour practiced and perfected on dating apps can easily bleed into the rest of our lives. And, often, it does.
Thousands of available daters in one place can mean people are more likely to ghost or behave badly, since they can quickly move onto the next person (Credit: Getty Images)
Daters behaving badly
‘Bad behaviour’ on dating apps ranges widely, from the relatively innocuous but presumptuous pick-up line (“hey gorgeous, what are we doing tonight”), to full-blown threats and abuse. But many of the most common transgressions fall somewhere in the middle.
This includes infidelity. Dana Weiser, an associate professor at Texas Tech University, US, whostudies infidelity, became interested in examining this phenomenon on Tinder after one of her undergraduate research assistants mentioned she’d seen her friend’s boyfriend on the app. He was posing as single, and the friend didn’t know how to deal with it. Sympathetic to – and intrigued by – her student’s dilemma, Weiser began collecting data from 550 undergraduate students about infidelity on Tinder, which was published in a 2018 study.
Many participants said they’d witnessed cheating via the app; about 64% reported seeing someone on Tinder whom they knew to be in an exclusive relationship. Even those in the survey weren’t exempt from this behaviour: roughly 17% of the study’s participants themselves admitted to messaging someone on Tinder while in a relationship, and about 7% said they’d had a sexual experience with someone they met on Tinder while dating someone else.
Weiser acknowledges there are diverse reasons why people engage in infidelity, calling Tinder one of many “tools” that can facilitate the process. But she says apps like Tinder can make looking for people to cheat with easier, as it offers up a pool of people already seeking romance and sex that don’t necessarily exist in the cheater’s immediate community.
Last year, for example, Tinder released a feature that lets users block contacts of people they wouldn’t want to run into while trying to find a date – such as family members, colleagues and exes. That could make the app an even safer tool for aspiring or active cheaters who want features that can help them avoid getting caught.
Another problem is ghosting: a notorious online dating behaviour that’s become an increasingly accepted way to end short-term dating relationships. There are multiple ways to ghost, from ending a relationship abruptly by ceasing to reply to messages, to slowly “trailing off” communication, says Leah LeFebvre, associate professor in communication studies at the University of Alabama, US. A 2016 survey by dating service Plenty of Fish showed 80% of respondents between 18 and 33 years old reported having at least one relationship end via ghosting.
Interpersonal conflict is never easy, and online dating services let people break off relationships without a face-to-face interaction, says LeFebvre. In these cases, daters can simply melt away or disappear in the digital world. As far as bad conduct goes, this trailing off can seem “more subtle”, adds LeFebvre, “but it can be impactful”, leaving the recipient to question what they did wrong.
While LeFebvre’s 2019 paper on ghosting didn’t focus exclusively on dating apps, many of the people she surveyed noted how “ghosting emerged simultaneously with mobile dating apps”, she says, suggesting the practice is somehow intertwined with meeting potential partners online. “There are so many opportunities to be ghosted [on the apps] before you ever meet,” she says.
‘A lot of negative emotions’
Generally, women are disproportionately affected by online dating bad behaviour. But this is particularly the case with what LeFebvre believes is the biggest issue on dating apps: “unsolicited, explicit sexting messages”. Through her research, she’s found – unsurprisingly – the targets of these messages are mostly women.
While 35% of respondents to the 2020 Pew Research Center study reported someone had sent them an “explicit message or image they didn’t ask for” on a dating app, that number rose to 57% among female users aged 18 to 34. Of that demographic, 44% reported someone calling them an offensive name on a dating site or app, compared to 28% of the larger user population, and 19% of young women say someone’s threatened physical harm to them on the apps, versus 9% of people overall.
Young women are particularly the target of bad online dating behaviour, often on the receiving end of abuse from men (Credit: Getty Images)
In conducting her study on “digital dating abuse perpetration and impact”, University of Melbourne researcher Cynthia Brown was particularly struck by the “misperception of young men about the impact [their dating app behaviours had] on young women”, she says.
“For example, some young men thought that some young women would like and be flattered by [the young woman’s] lewd image being shared.” In their minds, believes Brown, other men approving of the woman’s nude photos (that they’d shared privately with their date only) would amount to a positive endorsement – and what woman wouldn’t want that?
Young women on the receiving end of bad digital dating behaviour in Brown’s study reported “a lot of negative emotions”, like stress and fear, while young men were much more “concerned about their reputations”, based on their experiences on the apps. This comes down to some men feeling that rejection on dating apps challenges their masculinity, suggests Brown, which can feed into their abusive behaviours.
Digital-wellness researcher Orlando says that although both men and women can be on the receiving end of negative comments while dating online, there’s a gender divide for how this abuse manifests. She suggests women are more likely to be the target of inappropriate sexual comments on dating apps, whereas men are more likely to get negative comments pertaining to their success and achievements (or lack thereof). And these “derogatory remarks” are a growing problem, she adds, as people are “taking out their problems and frustrations on others”. Subsequently, “there is an overall acceptance that people will ‘not be nice’ online”.
‘We gradually drop our standards’
As these kinds of actions proliferate across online dating, there’s a problematic side effect: “Some of the bad behaviour becomes more normative,” says LeFebvre. And this growing acceptance has caused these online transgressions to bleed into people’s off-screen lives, too.
The screen mediates our courage, so we will do and say things online that we would never do in real life – Dr Joanne Orlando
For instance, the endless swiping culture of online dating can make people more dismissive of others’ humanity – and potentially make them act more callously. Online, the endless stream of user photos may practically feel no different from the colourful jellybeans raining down their screens when they play Candy Crush. So, even when app users meet dates in person, they’ve become conditioned to this dismissive dating app culture, and more naturally defer to insensitive behaviours like ghosting, even after an in-person date.
The business of online dating hasn’t made everyone worse, however; on the upside, LeFebvre has noticed in her work that sometimes, poor conduct on dating apps can inspire those who experience it to do better. Among those who were ghosted and found the behaviour to be particularly harmful to them psychologically, some take note to not ever hurt anyone else that same way. This, unfortunately, was a “small category” of the people LeFebvre studied.
Ultimately, then, many daters have had to growing thicker skins to guard against hurt, if they stay in the dating game. And many people have become resigned to dating simply being an unpleasant process, says LeFebvre, because they’ve been on the receiving end of bad behaviours so many times.
Overwhelmingly, the burden of having to filter through so many people on dating apps, not knowing who will send an unsolicited nude photo and who will show up with flowers on date two, can cause users to “accept” the negative behaviours along with the good ones, suggests Orlando.
“We get used to communication like that and it becomes part of [a] relationship, and probably the next one and the one after that,” she says, affecting in the long-term what people see as acceptable parts of dating. “We gradually drop our standards.”
L'Humanité
Colère sur les salaires
ChroniqueJean-Christophe le DuigouElément clé du débat des présidentielles, la question du pouvoir d’achat, est en tête des préoccupations des Français. A tel point qu’aussitôt réélu, Emmanuel Macron se voit obligé d’annoncer un train de mesures destinées à « atténuer le choc de la reprise de l’inflation sur le revenu des ménages ». On est cependant loin d’une conversion du « nouvel élu » qui sous-estime les conséquences de la longue stagnation des salaires et qui prétent traiter la déstabilisation des budgets des familles populaires due à la reprise de la hausse des prix par quelques mesures ponctuelles.
Si 7 français sur 10 « estiment avoir perdu du pouvoir d’achat », le gouvernement, jusque dans la dernière période, a nié cette dégradation. S’appuyant sur les données de l’INSEE, c’est-à-dire les chiffres pour 2020, dernière année complète connue de la Comptabilité nationale, il affirmait : « En 2020, le revenu disponible brut des ménages (RDB) a progressé de 0,4 % ». Ajoutant : « Le pouvoir d’achat a progressé deux fois plus vite de 2017 à 2022 que sous les deux quinquennats précédents »1
Ces affirmations résonnent comme autant de provocations dans des millions de foyers pour lesquels les fins de mois n’ont jamais été aussi difficiles. On est bien loin, avec ces chiffres, de la perception qu’ont les ménages de l’évolution de leur pouvoir d’achat et qu’expriment nombre de mobilisations dans les entreprises.
Cette hausse du RDB, mesurée pour l’ensemble des ménages, ne tient compte ni de la croissance de la population ni de l’évolution de la taille ou de la structure des ménages. Le biais est si gros que l’INSEE le corrige spontanément. En prenant en compte les paramètres cités, le pouvoir d’achat par ménage non seulement ne progresse plus, mais a même baissé de 0,2% en 2020 !
Par ailleurs quand 4 salariés sur 10 n’ont chaque année aucune hausse de rémunération, l’évolution moyenne ne veut plus rien dire. Le retour de l’inflation renforce les inégalités préexistantes, amputant proportionnellement davantage le budget des familles modestes en raison de la flambée du prix du carburant, du prix des loyers et du prix de certains produits alimentaires. Peut-on accorder une signification à une moyenne qui agrège la rémunération de Monsieur Tavarès (19 millions d’euros) et celle de tous les PDG, à celle des salariés du rang, déformant de fait le calcul de l’évolution moyenne des rémunérations ?
La rémunération des salariés, dans ses deux composantes que sont le salaire d’une part et les cotisations sociales d’autre part, recule fortement : -3,9%. Le salaire, reconnaissance du travail, ne représente plus que 47,5% du revenu des ménages, ménages qui n’ont jamais été autant dépendant des prestations sociales et des conditions de leur revalorisation. Retrait, invalidité, chômage partiel, et nouvelles allocations « prime inflation », « prime Macron », « chèque énergie » qui n’apportent qu’une aide temporaire et limitée.
Si les salariés ont donc quelques raisons d’être fâchés avec de telles statistiques, c’est que celles-ci sont loin de refléter la réalité. Et que l’on ne nous parle pas de « subjectivité » comme l’ont défendu les gouvernements successifs voulant se débarrasser du problème des salaires2. Quand le salarié revendique une amélioration du pouvoir d’achat, et réclame une augmentation de salaire pour pouvoir vivre dignement de son travail, il souhaite aussi la garantie qu’il conservera dans le futur son emploi et sa place dans la société productive. Plus que jamais apparait la nécessité de bâtir une Sécurité sociale professionnelle, un nouveau système de garanties sociales visant le dépassement du marché du travail, et allant au-delà de ce qui avait été conquis au moment du Front populaire, de la Libération ou de mai 1968.
1 Rapport économique et financier annexé au projet de loi de finances pour 2022
2 Les salariés étant à leurs yeux « plus sensibles aux hausses de prix qu’aux baisses » et « plus marqués par les années de stagnation des salaires que par les périodes de hausse des rémunérations ».
Salaires et pouvoir d'achat Valeurs Actuelles
Pour Emmanuel Macron, le Premier ministre sera attaché au “social” et à “l’environnement”
Qui pour remplacer Jean Castex ? Lors d’un déplacement à Cergy (Val-d’Oise), mercredi 27 avril, Emmanuel Macron a indiqué que le prochain Premier ministre serait « quelqu’un qui est attaché à la question sociale, à la question environnementale et à la question productive », indique Le Point. Interrogé par un journaliste sur l’éventualité d’une personnalité de gauche, le président de la République a répondu croire « au dépassement », estimant que « la couleur politique ne dit pas tout ».
À propos de l’actuel Premier ministre, le chef de l’État a eu des mots élogieux : « Jean Castex venait de la droite ; il a mené une des politiques les plus sociales des dernières décennies parce que c’est aussi un homme de cœur et qu’il a la fibre sociale ».
Une femme à Matignon ?
Reste que les spéculations continuent sur l’identité du prochain chef du gouvernement. Un sondage IFOP commandé par le Journal du dimanche, mercredi 27 avril, faisait état de la volonté des Français (74 %) de voir une femme accéder à la fonction. Un pilier de la macronie miserait d’ailleurs sur Élisabeth Borne, actuelle ministre du Travail, selon un témoignage rapporté par Le Point. « Les deux réformes impossibles menées durant ce quinquennat, celles de la SNCF et de l’assurance-chômage, c’est elle », rappelle-t-il. Même son de cloche chez un ex-LR interrogé par l’hebdomadaire : « Elle est femme, polytechnicienne, elle vient de la gauche, communique peu, elle sera Première ministre si Macron l’emporte ».
France24 - Monde
Irlande du nord : le Sinn Fein favori des élections locales, un virage historique ?
Publié le : 05/05/2022 - 10:57
Hervé AMORIC
Les élections locales organisées le 5 mai s'annoncent décisives pour l'Irlande du Nord où les républicains du Sinn Fein espèrent obtenir une victoire historique. Les 90 députés au sein de l'Assemblée nord-irlandaise devront partager le pouvoir au sein du gouvernement local, selon les termes prévus par les accords de paix de 1998. Et le Sinn Fein, parti qui représente principalement des catholiques d'identité irlandaise, pourrait devenir pour la première fois le parti majoritaire.
Une émission préparée par Jennie Shin, Fadile Bhayat et Agnès Le Cossec.
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Brexit : le Premier ministre nord-irlandais jette l'éponge moins d'un an après sa nomination
Analyse
L'Irlande du Nord vers une percée historique des nationalistes aux législatives
L’Irlande du Nord commémore les 50 ans du "Bloody Sunday"
L'Humanité
Gafam. La régulation européenne peut-elle contraindre Elon Musk ?
ActuLe rachat de Twitter par l’homme le plus riche du monde a quelque peu occulté l’accord, au niveau européen, sur un règlement visant à encadrer les plateformes.
Pierric MarissalPreuve que l’affaire commence à sérieusement inquiéter, 26 ONG outre-Atlantique, luttant contre la désinformation, le racisme ou le sexisme, ont adressé lundi une lettre à Coca-Cola, Apple et autres Disney. « En tant que principaux annonceurs sur Twitter, votre marque risque d’être associée à une plateforme amplifiant la haine, l’extrémisme, la désinformation sur la santé et les théoriciens du complot », déplorent les associations. Elon Musk a en effet affirmé que, lorsque le rachat serait effectif, il comptait bien mettre fin à toute politique de modération sur son réseau social.
« Qu’il s’agisse de voitures ou de plateformes numériques, toute entreprise opérant en Europe doit se conformer à nos règles », lui a rappelé Thierry Breton. Le commissaire européen au marché intérieur fait référence explicitement au Digital Service Act (DSA), qui a fait l’objet d’un accord il y a tout juste une semaine entre la Commission et le Parlement européen. Ce règlement va directement concerner Twitter, à propos, justement, de la modération des contenus. Le DSA entend imposer aux réseaux sociaux une obligation de moyens, proportionnée à la taille de la plateforme (l’obligation de résultat n’existe, depuis 2021, que pour la suppression des contenus à caractère terroriste).
Le règlement ne spécifie pas le type de contenu à modérer, renvoyant pour cela aux lois de chacun des pays membres. Il s’agira de faciliter le signalement de contenus problématiques, d’avoir des équipes de modérateurs dans chaque langue du continent, de réagir rapidement et, le cas échéant, de transmettre aux autorités les informations sur l’auteur du message contrevenant. Les réseaux sociaux devront en outre publier des rapports réguliers sur leur activité de modération. En la matière, le DSA se résume finalement à rappeler aux entreprises leur obligation de respecter la loi.
Des sanctions maximales non appliquées
Si demain Twitter ne s’y plie pas, il risquera une amende allant jusqu’à 6 % de son chiffre d’affaires mondial, voire, en cas de récidive, une exclusion du territoire communautaire. Le DSA apporte également d’autres obligations qui vont concerner Twitter, comme de rendre auditables les algorithmes de recommandation, ou l’interdiction d’utiliser certaines données personnelles comme l’orientation sexuelle ou les opinions politiques à des fins publicitaires.
Le problème est que les institutions européennes ne mettent pas les moyens nécessaires pour faire appliquer le règlement. Ainsi, seules 40 personnes piloteront le Digital Market Act en 2023, accord validé en mars et qui vise à faire respecter par les plateformes numériques les règles de la libre concurrence. Dans le même ordre d’idée, le règlement général sur la protection des données (RGPD), appliqué dans tous les États membres depuis 2018, n’est globalement pas respecté par les Gafam. Et les sanctions maximales – jusqu’à 4 % du chiffre d’affaires mondial – ne sont pas appliquées. Ainsi, si chaque année la Cnil condamne Google pour manquement au RGPD à des amendes – 50 millions d’euros en 2019, 60 millions en 2020 et 150 millions en décembre 2021 –, celles-ci pourraient s’élever à 10 milliards.
elon musktwitterréseaux sociauxcommission européenne Valeurs Actuelles
La présidente LR de la région Pays de la Loire plaide pour le “rassemblement” avec Emmanuel Macron
A l’issue de l’élection présidentielle, le président des Républicains, Christian Jacob, a martelé que le parti n’était pas « soluble dans le macronisme », écartant toute alliance. Une consigne dont s’écartent certains élus LR, à l’instar de Christelle Morançais, président de la région Pays de la Loire, relève Ouest France. Après avoir été porte-parole de Valérie Pécresse durant la campagne présidentielle, elle a appelé, lundi 25 avril, à « tendre la main » à LREM.
Eviter « l’aveuglement idéologique »
« Je suis une femme de droite, je suis attachée à mes convictions, mais je considère que, dans le contexte extrêmement tendu dans lequel nous vivons, il faut savoir tendre la main, se rassembler et s’ouvrir », a déclaré Christelle Morançais, mettant en garde contre la tentation de « l’aveuglement idéologique, le déni des réalités ou le goût de la revanche ». Une vision qui s’oppose à celle de son prédécesseur à la tête de la région, Bruno Retailleau, note Ouest France. Le même jour, celui-ci évoquait le « combat » des législatives à venir. « La démocratie, ce n’est pas la concentration de tous les pouvoirs dans les mains d’un seul », a-t-il également tweeté.
Christelle Morançais illustre la compatibilité d’une partie des Républicains avec Emmanuel Macron. Elle est notamment proche de l’ancien Premier ministre, Édouard Philippe, qui, avec son parti Horizon, incarne une droite de soutien au président de la République. « Emmanuel Macron a désormais la responsabilité d’unir le pays. À nous de l’aider à bâtir l’unité dont la France a tellement besoin », a-t-elle déclaré. Sa position en fait pour certains observateurs une candidate à un poste de ministre.
Pays-de-la-Loire : les dernières actualités
France24 - Monde
Un bébé kidnappé découvert dans une valise à l’aéroport de Dubaï? Non, une vidéo humoristique détournée
Publié le : 03/05/2022 - 18:10
Fatma Ben Hamad
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Une vidéo partagée en français, anglais et en arabe sur Twitter prétend montrer un bébé découvert in-extremis dans un sac de voyage à l’aéroport de Dubaï, après avoir été kidnappé par sa nourrice qui était sur le point de quitter le pays. En réalité, c’est une vieille vidéo qui ressort régulièrement sur les réseaux sociaux, accompagnée de différents récits.
La vérification en bref
- Une vidéo publiée sur Twitter prétend montrer un bébé de 5 mois retrouvé dans un sac de voyage, alors que sa nourrice comptait kidnapper l'enfant et quitter les Émirats Arabes Unis.
- La vidéo a déjà circulé accompagnée de récits différents en 2018, 2019 et 2020 en anglais, français et en arabe. Toutes les versions accusent cependant une nourrice originaire d’Asie du sud-est d’être à l’origine du kidnapping, dans un but de vengeance ou d’extorsion.
- En réalité, une seconde vidéo mettant en scène le même enfant montre qu’il ne s’agit pas d’un enlèvement.
La vérification en détail
La vidéo, publiée en français sur Twitter le 2 mai, a cumulé plus de 22 000 vues. Pendant une quarantaine de secondes, on voit une personne déballer un sac de voyage, dans lequel se trouve un bébé.
Un homme commente en arabe égyptien : “Nous remercions les agents de sécurité de l’aéroport de Dubaï... Le bébé est sain et sauf. La criminelle l’a kidnappé, mais elle a été heureusement arrêtée. ne faites pas venir travailler des gens chez vous sans tout savoir sur eux au préalable… Ce bébé aurait pu mourir étouffé.”
Une employée de maison aux Émirats 🇦🇪 vole un bébé qu’elle a dissimulé dans un sac.Elle était sur le point de voyager,mais la police de l’aéroport de Dubai a découvert le nourrisson😞 pic.twitter.com/ze7uwWM6EX
May 2, 2022En faisant une recherche d’image inversée avec l’outil InVid (voir ici comment procéder), on retrouve la vidéo dans des publications Facebook, Twitter et Youtube datant de 2020, 2019 et de 2018, en anglais, en français et en arabe.
Chaque publication relate une version différente : le bébé aurait été kidnappé au Pakistan et retrouvé à l’aéroport de Dubaï ; une nourrice indonésienne (ou philippine dans certaines versions) aurait kidnappé l'enfant afin de se venger du mauvais traitement de ses employeurs.
Une autre version étendue de la vidéo, publiée sur Youtube en 2018, montre une jeune femme asiatique, portant une tenue de ménage, interrogée par un homme à partir de 0’24, en arabe avec un accent émirati. Ces images pourraient montrer un employeur s’adresser à sa domestique.
Son employeur lui demande : “Qu’as-tu fait au bébé ? Tu lui as arraché les cils ? Parce que tu es fâchée contre [sa] maman?”. Le montage sous-entend que les deux vidéos sont reliées, et que la domestique interrogée est la ravisseuse présumée de l’enfant.
Dans la vidéo originale de 45 secondes, on aperçoit le logo, en arabe, d’une marque sur une trousse de toilette qui recouvrait le bébé dans le sac de voyage. Il s’agit de la marque “Al Sanidi”, une société saoudienne qui vend, entre autres, du matériel de camping, de chasse et de sport.
De plus, la personne qui déballe le sac porte une dishdasha, sorte de longue tunique masculine portée dans la péninsule arabique, qui n’est pas une tenue d’un agent de sécurité de cet aéroport.
En poussant les recherches sur Twitter à l’aide des mots-clé “enfant” et “sac” en arabe, on retrouve cette vidéo postée en 2018. On y voit un nom d’utilisateur en blanc, @noash_a. Cependant, le compte protège ses tweets, qui sont donc inaccessibles.
Ces recherches permettent de retrouver le travail du journaliste Mohammed Zubair du média de vérification indien Alt News, qui a enquêté sur la même vidéo en 2019.
This is the same baby. The video which you posted has nothing to do with @DubaiAirports or kidnapping. Here is @AltNews fact check https://t.co/HP1EKZwcFr pic.twitter.com/E9RXtSRSGL
September 17, 2019Contacté, il nous a communiqué une vidéo supplémentaire publiée par le même compte -avant que ce dernier ne protège ses tweets- en octobre 2018. Tournée cette fois-ci dans le désert, on y voit le même enfant installé sur un siège bébé. La personne qui filme jette d’abord un sac de voyage de la marque Al Sanidi à terre, avant de se rapprocher de l’enfant, qui lui sourit. Dans cette vidéo aussi, l’homme porte une dishdasha blanche.
Selon l’article de Alt News, le tweet accompagnant cette seconde vidéo dit : “C’est le père [de l’enfant], calmez vous, il l’a juste emmené en promenade (…)”. En comparant les deux vidéos, on constate qu’il s’agit bien du même enfant.
Quant à la voix-off que l'on entend dans cette version de la vidéo du soi-disant kidnapping, elle a été visiblement ajoutée au montage : sur la vidéo d’origine, aucune voix-off, on entend uniquement le bruit du vent et les rires de l’enfant.
S’il n’est pas possible de connaître le contexte exact dans lequel cette vidéo a été tournée, aucun élément ne permet d’affirmer que ces images seraient tournées à l’aéroport de Dubaï et montreraient le kidnapping d’un enfant par une domestique sud-asiatique.
En 2012, deux parents égyptiens avaient tenté, à l’aéroport de Dubaï, de faire passer leur bébé dans une valise à pour la faire entrer aux Emirats Arabes Unis sans visa préalable.
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France : pourquoi l'huile de tournesol manque-t-elle dans les rayons des supermarchés ?
Publié le : 05/05/2022 - 09:42
Christophe DANSETTE
Les rayons des supermarchés dans lesquels sont proposées les huiles sont souvent vides ces dernières semaines. La raison : cette huile vient bien souvent d'Ukraine qui ne peut plus assurer ses livraisons. Avant l'invasion de la Russie, ce pays assurait la moitié de la production mondiale de tournesol. Les professionnels ont beau assurer cependant qu'il y a du stock pour l'instant, de nombreux consommateurs stockent ces produits et alimentent ainsi la pénurie constatée dans de nombreux magasins.
Invité de l'Économie
Prix de l'énergie et agriculture : "Le prix des engrais a doublé"
la géopolitique du bléLa guerre en Ukraine ravive le spectre d'une explosion de pénuries alimentaires
Focus
Agriculture en Ukraine : le grenier à blé du monde à l'épreuve de la guerre
L'Humanité
Renaud
Homme du jourPour ses 70 ans, Renaud nous offre, ce vendredi, Métèque, où il revisite de sa voix cabossée le répertoire classique des artistes qui l’ont accompagné, avant de participer à une « émission spéciale », mardi 10 mai, sur France 2, à la veille de son anniversaire. De Brassens à Ferrat, de Moustaki à Montand, en passant par Higelin ou Hardy, le chanteur aux 20 millions d’albums y reprend « Si tu me payes un verre », jadis interprété par Serge Reggiani. « Un peu revenu de tout, un peu désabusé par la vie et le côté vain de toute chose », se décrivait-il ces dernières années. Mais notre Renaud national populaire, engagé et tendre, ne lâche rien et surtout pas la chanson française. L’auteur de Mistral gagnant envisage même « un ou deux concerts exceptionnels ».
renaudchanson françaisehomme ou femme du jour France24 - Monde
"Algérie mon amour" : une exposition qui retrace 70 ans de fraternité artistique
Publié le : 05/05/2022 - 15:56
Louise DUPONT
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Axelle SIMON
Au programme de ce numéro de "À l’Affiche" : un tour d’horizon de l’actualité culturelle, avec notamment l’évènement littéraire lié à la parution de "Guerre", un texte inédit de Louis-Ferdinand Céline, la découverte de la ville de Esch-sur-Alzette au Luxembourg, déclarée capitale européenne de la culture 2022, et une visite de l'exposition de peinture "Algérie mon amour" qui réunit à l'Institut du monde arabe (IMA) de Paris une collection d’art moderne et contemporain d’Algérie et des diasporas.
À L’AFFICHE !
Isabelle Adjani, ses liens avec l’Algérie
À L’AFFICHE !
Guerre d’Algérie : les artistes s’emparent du devoir de mémoire
Le chanteur algérien Idir, légende de la musique kabyle, est mort
L'Humanité
La pensée logistique
ChroniqueCynthia FleuryParler de « flux » n’est nullement réservé aux marchandises ou aux avoirs financiers. Le terme concerne tout autant les hommes et reste indissociable de la mondialisation, comme la rationalité instrumentale l’était du monde capitalistique. Dans son ouvrage Flux (la Découverte, 2022), Mathieu Quet revient sur cette pensée qui gouverne le monde, à savoir la « logistique ». Fille de la stratégie militaire, la logistique s’est démilitarisée pour mieux militariser le monde, l’organiser, le contrôler. Dorénavant, le capitalisme est inséparable d’une gestion des flux. « La densification marchande, souligne l’auteur, désigne (…) un phénomène à la fois technique et économique de multiplication d’infrastructures, de technologies de communication et de transport, qui servent la massification de la présence, dans l’espace socio-naturel et mental, de matières liées à l’exaspération des logiques marchandes à l’échelle mondiale. »
Nous l’avons dit, ces techniques s’appliquent également aux hommes, et notamment aux migrants. En Italie, en Grèce, des hot spots se multiplient sur les îles de Lampedusa et Lesbos pour mieux gérer les flux migratoires, à leur arrivée sur le territoire européen. Dès lors, il s’agit d’orchestrer leur « accueil » par le fait de les enregistrer, de les maintenir en centre de rétention et de les transférer de centre en centre, pour mieux les surveiller sans pour autant les accueillir réellement. On parle alors d’un régime de « rétention par la mobilité » : « La gestion des flux de personnes est ainsi une caractéristique essentielle des politiques migratoires, qui interviennent sur les trajectoires en tant que celles-ci relèvent d’un flux que l’Union aurait à “traiter” ou à “gérer”. Ce mode de gestion met en lumière que la pensée logistique exerce un contrôle sur le mouvement, sans viser à y mettre fin, en le stimulant, en l’aiguillant, en le quadril lant. »
Côté économie mondiale, la Banque mondiale publie depuis 2007 un indice de performance logistique « Connecting to Compete », pour classer les pays. Nulle surprise, les plus riches sont ceux qui affichent le meilleur indice d’optimisation logistique : « Les critères d’évaluation de la performance logistique d’un pays placent au cœur du débat la facilité et la rapidité du transport (…), l’efficacité des douanes et du contrôle frontalier, la qualité de l’infrastructure liée au commerce et au transport, la facilité d’expédition à l’international, la compétence des services logistiques, la traçabilité des cargaisons, la régularité et la ponctualité des livraisons. » Derrière cette rentabilité du mouvement, un monde « moral » surgit : celui de la transparence et de la traçabilité totales.
La chronique de Cynthia Fleury BBC
SANS TITRE
I am dazzled by the rural beauty of France's Basque Country, where the untamed coast and rolling green hills are dappled with red tile-roofed villages and surrounded by clouds of white sheep. Walking through these towns, I'm always on the lookout for a singular wall, measuring approximately 16m wide and 10m tall. It's often pink, sometimes pale yellow, and the date it was erected is usually emblazoned on the façade. It's possible, but not required, that the top of the wall rises into an arch and is lined with a mesh fence.
Once I've found the wall, chances are high that I'm near the town hall, with signs identifying it in two languages: "herriko etxe" in Basque and "mairie" in French. And next to the town hall, I'm sure to find a stone church with a reverently tended cemetery.
This trio of buildings is so sacred to locals that it's known as the trinité: the town hall, the church and that wall, which the Basque call the plaza, or fronton in French. Communities gather here to watch and play a dozen different ball games known together as Euskal pilota – Euskal meaning Basque, and pilota meaning the specific type of ball, a nut of latex wrapped in yarn, then covered in leather.
Developed in these mountains hundreds of years ago, the games (commonly known as Basque pelota around the world) vary from hand pilota, in which the ball is thrown and caught with bare hands, to pala, a collection of games played with a wooden paddle or a cord-strung racket. In an age of football idols and video games, it's a testament to the strength of Basque culture that plazas are still busy with players vying for time on any given Sunday afternoon, while enthusiastic friends, families and fans watch from the sidelines.
These wall sports are generally considered to be the descendants of jeu de paume, a 17th-Century game that originated in France, and the direct ancestors of tennis, squash and racket ball. Today they are played all over the world, thanks in large part to Basque entrepreneurs who exported one of the games, cesta punta, to Florida in the 1920s. They rebranded it as "jai alaï", which means "joyful celebration", and it sparked a betting trend with an international following.
This trio of buildings is so sacred to locals that it's known as the trinité: the town hall, the church and that wall, which the Basque call the plaza (Credit: Sylvia Sabes)
Cesta punta, along with its sister sport grand chistera, are among the fastest ball games on record. They are played with a chistera, a leather glove attached to a long, thin basket that curves like a hook. Players catch the pilota with the basket, swing it back in a dramatic arch and then send the ball hurtling against the plaza at fantastic speeds. In fact, cesta punta holds a Guinness World Record for a ball that clocked in at 302km/h.
The best chisteras are still made by hand in traditional workshops, such as the family-run Atelier Gonzalez in the seaside town of Anglet. When I visited, sunbeams pierced a small room that was littered with wood shavings and cluttered with chisteras in every state of repair. Peio Gonzalez, the fourth of five generations of chistera makers here, was deftly building a frame out of chestnut, while his father, Jean-Louis, stood nearby weaving willow branches into a glove's basket. The family's fifth-generation artisan, Bixente Gonzalez, was at a plaza, practicing cesta punta for the pro circuit.
At Ona Pilota in Bidet, world jai alaï champions Patxi and Jon Tambourindeguy make custom-designed chisteras and hand-crafted pilotas (Credit: Sylvia Sabes)
"The frontons are a lieu de vie [community centre]. You go on a Sunday to Saint-Jean-Pied-de-Port or Hasparren and the entire village is there," Gonzalez explained, naming two nearby villages that lie in the heart of the Pyrenees, not far from the Spanish border. "We drink. We laugh."
At my next stop in the coastal village of Bidart, Patxi Tambourindeguy agreed: "These traditions keep the culture alive." He and his brother Jon are world jai alaï champions who have competed in Cuba, Acapulco and Miami. When not on the circuit, they are at Ona Pilota, a light-filled atelier they opened six years ago to answer the growing need for custom-designed chisteras and hand-crafted pilotas.
Communities gather at these walls to watch and play a dozen different ball games known together as Euskal pilota (Credit: NurPhoto/Getty Images)
The Basque are as proud of their locally sourced cuisine as they are of their unique sports, so it is no surprise that plazas are often near a restaurant or bar. In February, strolling through Bayonne, the popular resort port city on the Basque coast, I followed the sound of a pilota game echoing through the Petit Bayonne quartier and stumbled into a brasserie serving fans and players beside one of the oldest indoor plazas in France, the 300-year-old Trinquet Saint André. Similarly, in the small village of Arcangues, 15km inland, Jean-Claude Astigarraga's Restaurant du Trinquet was built with a viewing window, allowing diners to watch a match while savouring traditional specialties, like pigeon or acorn-fed pork, grilled over an open flame. From behind the bar, the owner threw out his arms exuberantly, "You see this? How lucky am I to live with this every day?"
Visitors who want to learn more about the various games can start at the Pelota and Xistera Pilotari Ecomuseum in St-Pée-sur-Nivelle, or get tickets to professional matches held throughout the summer in Bidart. But the best way to truly understand to power of the pilota is to head to the nearest plaza on your own, or to sign up for lessons like those offered cesta punta champions Patxi and Jon as they teach the fun of this Basque tradition.
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France24 - Monde
Omar Youssef Souleimane, poète et écrivain : "Une fois qu’on est exilé, on est exilé à vie"
Publié le : 05/05/2022 - 11:22
Pauline PACCARD
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Né en Syrie, Omar Youssef Souleimane a trouvé asile en France en 2012. Cet écrivain, devenu français depuis quelques mois, signe le roman "Une chambre en exil" qui dit autant de son pays natal que de celui qui l’a adopté. Son personnage principal, qui débute une nouvelle vie en banlieue parisienne, peine à trouver sa place entre les différentes communautés. Également poète, Omar Youssef Souleimane a accepté de réciter un de ses textes à la fin de cette interview accordée à France 24.
DIPLOMATIEVisite aux Émirats : "Bachar al-Assad veut montrer qu’il est de nouveau fréquentable"
Le monde dans tous ses États
Syrie : retour à la case Bachar ?
Reporters
La traque des criminels de guerre syriens en Europe
L'Humanité
La pop-folk enchanteresse et organique de November Ultra
Nos recommandations culturellesMusique Avec Bedroom Walls, la chanteuse parisienne de 33 ans signe un premier album solo captivant qu’elle présente sur la scène du Trianon, à Paris, le 11 mai.
Ingrid PohuNovember Ultra, alias Mélanie Pereira, s’est choisi son nom de scène en référence à son mois de naissance et au rappeur américain Frank Ocean, dont elle a usé la mixtape Nostalgia, Ultra. Sa nostalgie à elle vagabonde dès les premiers accords d’ Over and Over and Over, où elle laisse éclore ses peurs (I’m losing my mind/I don’t know what to do ; Je perds la tête/Je ne sais pas quoi faire). « Avant de me lancer en solo, confie-t-elle, je sortais de quatre années de collaboration au sein du groupe pop Agua Roja. Tout était flou dans ma vie, j’étais un peu perdue. J’ai alors compris que je devais me mettre en action pour être face à moi-même et voir de quoi j’étais capable. »
En apesanteur, sa voix satinée et enveloppante procure un vertige de douceur qui propulse l’imaginaire vers des contrées oniriques. Dans ce disque intimiste, né entre les murs de sa chambre (d’où son titre), l’autrice-compositrice-interprète abaisse les ponts-levis de ses châteaux forts intérieurs pour laisser échapper des sentiments de tristesse et d’allégresse.
La plupart des titres sont interprétés en anglais avec quelques passages en espagnol, la langue de sa mère. Celle de son père est le portugais. « L’anglais me permet de délier mes pensées plus facilement ; avec l’espagnol, j’ai l’impression de me grandir. » Telle une funambule marchant sur le fil de mélodies mélancoliques, November Ultra sème ses mots sur des plages à la langueur éternelle. Le temps s’efface. Il faut l’entendre braver sa peine à coups de « Talala-lala » faussement légers sur Fade. Et effleurer les notes sur une envolée quasi lyrique dans la prière cosmique Open Arms. Dans la veine du folk dénudé de la chanteuse canadienne Feist et de sa suprême balade Now at Last, elle n’a nul besoin de faire la course aux octaves pour émouvoir.
« un musée sonore »
L’artiste chorégraphie aussi une valse amoureuse qui tourne à l’obsession (le Manège). « Parfois, quand on aime quelqu’un très fort, on a envie de ne faire qu’un avec lui, mais ça frôle le court-circuit. » Et d’évoquer ses angoisses dans Monomania (« I cry, I panic, I lay on the floor » ; Je pleure, je suis prise de panique, je reste allongée au sol) ». « C’est comme être au milieu d’un labyrinthe, commente November Ultra. On a l’impression qu’on ne va jamais réussir à s’en sortir. Et puis, finalement, on y arrive petit à petit. C’est comme si on se déplaçait, c’est la sensation que j’ai avec mon album. »
S’agit-il de sanglots que l’on capte soudainement ou du frottement d’une corde ? Son ciel pop expérimental est traversé de touches électro-acoustiques et de trouvailles sonores. « Le son organique vient des bruits blancs des pièces où j’ai enregistré, parfois on entend une moto qui passe ou mon voisin qui fait du piano. C’est comme un musée sonore avec un côté cinématographique. » À la fin du film, on flotte, apaisé. « Au Trianon, conclut-elle, je serai seule sur scène en guitare et piano-voix pour offrir un moment doux, précis et précieux. Avec mes sentiments en bandoulière et mes blagues. » Ainsi soit-elle.
Musique BBC
Raimi's vision for the film was truly focused on the human drama of a young man being torn between two worlds rather than superhuman ass-kickings or franchise course-setting
"With great power, there must also come great responsibility." Through all of Spider-Man’s variations and different authors and artists, those final words from Amazing Fantasy #15 – the 1962 comic book that first introduced the spectacular superhero – remain the focal point of the story of Peter Parker, the teenage boy bitten by a radioactive spider that grants him arachnid-like powers – and Parker's struggle to live up to that adage has remained the same throughout the decades since. More like this: – The greatest Marvel movie ever made? – The science behind the multiverse – Why we no longer need superheroes
When it comes to Spider-Man's multiple big-screen iterations, though, the films that have perhaps best embodied this timeless quest are Sam Raimi's early Noughties Spider-Man series – with Tobey Maguire as the eponymous web-slinger – a trilogy as swooningly romantic and tragic as it is high-flying and colourful. Twenty years ago this week, the first of the films opened in US cinemas, and it was both instrumental to – and really, completely unlike – the superhero films that followed it.
Raimi's Spider-Man was really invested in the human drama of the clash between Peter Parker's two identities (Credit: Alamy)
On the one hand, Spider-Man's huge box-office success was a revitalizing shot in the arm (or bite on the hand) for the entire comic-book movie genre. Yet it also now feels somewhat quaint in the face of the all-consuming industry that has flourished in its wake, where every Marvel or DC film is but a cog in a giant machine requiring viewers to buy into multiple franchises that are constantly crossing over.
Before the film's release in 2002, there were already other successful superhero series in motion, such as the X-Men and Blade series, but as James Hunt of the Cinematic Universe podcast notes, it was Raimi's Spider-Man films that created the rough shape of what comic-book movies are now, for all the good and bad that entails. What set it apart right away was the "light (if heightened) tone", Hunt says, one that "tracks through to the likes of Iron Man, Captain America and Thor. While Raimi was making upbeat family movies, other companies were off making dour superhero action so that they could avoid accusations of campness."
A true comic-book movie
Where these other franchises sought to "modernise" superheroes and make them cooler, (but were more in step with a "1990s action movie tradition with a heavy dose of post-Matrix influence" as Hunt says) Raimi instead leant into the classic cadence of the original 1960s "Silver Age" comics of Stan Lee and Steve Ditko and embraced their dorkiness as well as their pathos. With their forever youthful characters and continued use of the same iconography, superhero comic books are basically timeless by design, and Raimi's films themselves sought this sense of timelessness, of being able to leap (or web swing) into a story that doesn't age.
Despite making his name with the extreme gore of The Evil Dead franchise, Raimi's take on Spider-Man had a classic feel. It was that of someone who had grown up reading classic Marvel Comics, and whose love for the source material extends outwards into every element of the film, from the colourful Spidey costume ripped straight from 4-colour print pages, to the old-fashioned feeling of its central romance between Spider-Man/Peter Parker and his classmate Mary Jane Watson. It truly has the feel of a comic book, in a way that superhero movies haven't since.
Why Raimi's film also holds up so well is that amongst all the superhero spectacle, it remains decidedly humanist: Parker's Uncle Ben and Aunt May (played by Cliff Robertson and Rosemary Harris) leave as much impact with their parental wisdom as Willem Dafoe does with his theatrics as the villainous Green Goblin. It's all told with an unabashed earnestness that, as Hunt points out, gave it more in common with Richard Donner's 1978 Superman film, starring Christopher Reeve, than its edgier contemporaries – a parallel that was also apparent in the film's brightly coloured romanticism and the title hero's bespectacled, mild-mannered alter ego with red and blue spandex under his shirt. There's perhaps something of Tim Burton's Batman movies, too. in its pulpiness and flirtations with the macabre – as well as the recruitment of composer and one-time frontman of New Wave band Oingo Boingo, Danny Elfman, for the operatic touch of his incredible score.
At a time when too many comic-book adaptations choose to deploy a defensively ironic tone, complete with lots of self-conscious quipping, that sincerity feels particularly refreshing – and it's a quality that was thrown into sharper relief by the recent, soullessly meta Spider-Man: No Way Home, which brought together three different live-action iterations of the friendly neighbourhood wall-crawler, with the latest Spidey Tom Holland joined by Maguire and Andrew Garfield. By contrast, Raimi himself notes in a recent Variety interview looking back on his trilogy: "I wanted to make sure we weren't making an 'in on the joke with the audience' presentation… I never wanted to have that separation for me and the material, or assume that the audience had it."
The upside-down kiss between Maguire and Kirsten Dunst's Mary Jane is both iconic and embodies the film's old-school romanticism (Credit: Alamy)
Spider-Man also benefitted from Raimi's distinct visual style in capturing that earnestness: it embodied a nostalgia for the comic books, which the MCU movies have tried and failed to emulate, having so often submerged the quirks of their directors in CGI and an interchangeable house style. It is uniquely goofy in its aesthetic and use of techniques like montage and superimposition: Peter Parker's initial creation of the Spider-Man costume plays out through a shifting collage of images, the silver screen's answer to the visual language of comic books. Indeed, there is a sense that Raimi, more than most directors, has an innate understanding of the comic-book mythos: you can practically see the yellow boxes surrounding the narration by Peter Parker that bookends the film.
It is interesting that Raimi has himself now joined the MCU as director of Doctor Strange In The Multiverse of Madness, released this week. What's gratifying is that, as critics have suggested, his directorial instincts are still as striking, even in a franchise known for its oppressive visual sensibilities that typically nullify even the strongest cinematic voices. Though the film is still beginning from that familiar MCU template, Raimi manages to bring to the franchise the gleefully goofy visual flourishes he brought to Spider-Man, as well as his talent for horror comedy.
For Raimi, the Spider-Man gig was the culmination of a period in which he had begun to apply his B-movie horror training to a wealth of different genre films, from postmodern western The Quick and the Dead (1995) to neo-noir A Simple Plan (1998). Before his hiring, Spider-Man had been a project stranded in production hell, as it changed hands between directors including Tobe Hooper, James Cameron (who came up with Peter's gross organic webs), even Harry Potter's Chris Columbus at one point.
A different kind of superhero
If Raimi was a maverick choice for a project like Spider-Man, then his casting was equally so: against expectations, he picked Maguire to be the lead, having been impressed by his performance in The Cider House Rules, and enamoured by his gentle demeanour on sceeen, that was in opposition to the macho-ness of his superhero contemporaries. Maguire's casting is emblematic of where screenwriter David Koepp and Raimi's vision for the film was truly focused – on the human drama of a young man being torn between two worlds rather than superhuman ass-kickings or franchise course-setting. It's all about the essence of Spider-Man as a character, in Peter's struggle with his two personas; as Raimi has said, his film was about "investing wholly into [Parker's] heart and matters of his soul". The human side of the character is made to matter perhaps even more than the superhero fantasy, Peter's flaws being the basis of his appeal: his failures are relatable, while his constant work to be a better person in his late uncle's memory is inspiring.
The upside-down kiss between Tobey Maguire and Kirsten Dunst is both iconic and embodies the film's old-school romanticism
Meanwhile the tension of Peter's dual lives is evident even in the costume design, with the eye lenses of Spider-Man’s outfit designed to resemble a mirror. They make for one of the film's most striking shots, where he is seemingly forced to choose between saving Mary Jane or a cable car full of children, the person he loves or the citizens he has sworn to protect – with each of the imperilled parties reflected in a different eye (this being Spider-Man, he of course decides to save both, against all odds). It's one of many instances of "the struggle of a dual identity rendered in thrilling visual metaphor" as Daniel Dockery, senior writer at entertainment website Crunchyroll, puts it. Peter Parker's duality is then itself mirrored in Dafoe's performance as Norman Osborn, the wealthy Manhattanite who transforms into the Green Goblin, like a modern-day Gollum – but where the key transformative special effect is not CGI but the elasticity of Dafoe's face. His is an incredibly physical performance, all big theatrical expressions and movements, where Maguire instead retreats inward.
Another thing at the core of the film's success is its heart-rending romance. Though people might first associate the character with high-flying action, there is a particular attachment to affairs of the heart in the Spider-Man mythos – Peter Parker and Mary Jane might be one of comic books' most beloved couples. And while the Andrew Garfield and Tom Holland Spidey eras are also full of longing, the romance feels strongest in the presentation of the Raimi/Maguire films.
Willem Dafoe is incredibly expressive as the villain, with the elasticity of his face helping to enact his transformation into the Green Goblin (Credit: Alamy)
Whole articles could be dedicated to the MTV Award-winning upside-down kiss between Maguire and Kirsten Dunst's Mary Jane, but in short, it's both iconic and embodies the film's old-school romanticism: it's notable too that Parker's narration is as much focused on Mary Jane as the life he leads as Spider-Man. In Raimi's conception, this Mary Jane (stepping into the shoes of canonical first girlfriend Gwen Stacy, whom Dunst initially thought she was being cast for), is a simpler, more down-to-earth take on her character in the comic books: the archetypal girl next door, but also someone with insecurities, familial struggles and financial problems of her own unfolding on screen.
Mary Jane is also something like the Lois Lane to Spider-Man's Superman – someone who as the result of constantly being in harm's way, begins a romantic relationship with the mysterious symbol before the man himself, again furthering the estrangement Peter feels between these two parts of his life. That tension between his two selves, the timid geek and the Amazing Spider-Man, the lovelorn teenager and action hero, his growing pains and that oft-mentioned responsibility, all lead into one of the most impressively miserable blockbuster endings of its time – one where even when the hero saves the day, he loses still. For while Mary Jane declares her love for Parker, he feels forced to reject her in order to keep her safe from his perilous double-life, that she still doesn't know about. It's an ending that is quintessential Spider-Man, and also rounds off the film in a way that allows it, crucially, to stand on its own – something that feels particularly rare when nowadays seemingly every superhero flick requires homework, and has to have end-credit cameos from characters trailing other movies to come.
A heady mix of genres
Above all, it's Raimi's deft handling of various genres and tones that makes the film such a rich tapestry. Empire's associate editor Amon Warmann agrees: "my favourite superhero movies are often the ones which have an excellent tonal balance, and Spider-Man achieves that masterfully," he says. "There’s a lot of funny humour and purely entertaining heroics, but when the film gets serious, those moments hit hard too."
Indeed, there are so many disparate elements to Spider-Man that shouldn't make sense when blended together, but somehow work perfectly: Raimi's aforementioned horror roots revealing themselves following Peter's fateful radioactive spider-bite feels like a huge contrast to the absurd comedy of the appearance of wrestler "Macho Man" Randy Savage as "Bonesaw McGraw" in the formative cage-match that solidifies Spider-Man's identity. As Hunt says: "Raimi was the one director who really understood that Spider-Man is simultaneously a romance, a comedy, a horror, a sci-fi and an action franchise, and he shot it like it was all of those things with a coherence we've not seen since".
Raimi has now entered the MCU with this week's Dr Strange in the Multiverse of Madness – and managed to retain some of his directorial style (Credit: Alamy)
It's all tied together with that heightened visual style that the trilogy became known for. Though the VFX shows its 20-year-age a little, it hardly matters when the stylisation still feels so lively and striking, the camera swooping along with the wall crawler as he swings through the city, movements that cinematographer Bill Pope would perfect in Spider-Man 2. Even with this use of digital effects and animation, there is also a heartening dedication to making the action feel as authentic as possible – Willem Dafoe did many of his own stunts and insisted on being the one in the costume so as to best capture Green Goblin's body language. Even the moment when Peter miraculously catches food falling through the air on a cafeteria tray was done for real. In Raimi's hands, the most menial sequences feel more meticulously choreographed and ultimately more lively than the detachable, washed-out set pieces that accompany much MCU fare. Spider-Man's final showdown with the Green Goblin also feels a lot more personal, even brutal, than we are now used to from superhero films: Warmann notes how Elfman's score fades into the background, allowing "each punch [to] land harder", as Raimi's camera "never cuts away from the carnage".
Raimi's Spider-Man series did not end in glory: Spider-Man 3 (2007) was (in this writer's opinion, somewhat unfairly) maligned, and plans for a fourth film were canned after studio conflicts. But amid today's comic-book filmmaking, the trilogy still truly stands apart, embodying qualities that have since been lost. "Raimi's films would be some of the last of their kind in the superhero genre," agrees Dockery. "They bear a sincere, aw-shucks mentality and a distinct storytelling and visual style that is often lost in the machinations of franchising. To return to them is a reminder that, just as Spider-Man is constantly 'trying to do better', so can cinema in this form."
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France24 - World
Modi, Macron call for ‘immediate’ end to Ukraine hostilities, but differences remain
Issued on: 05/05/2022 - 03:43
NEWS WIRES
India and France on Wednesday called for “an immediate cessation of hostilities” in Ukraine, with Prime Minister Narendra Modi again stopping short of condemning Russia’s invasion of its neighbour.
India, which imports much of its military hardware from Russia, has long walked a diplomatic tightrope between the West and Moscow – notably refusing to denounce the latter or vote against it at the United Nations over its actions in Ukraine.
“France and India expressed their deep concern over the humanitarian crisis and the ongoing conflict in Ukraine,” Modi and French President Emmanuel Macron said in a joint statement after they met in Paris for talks and a working dinner.
“Both countries unequivocally condemned the fact that civilians have been killed in Ukraine, and called for an immediate cessation of hostilities in order for the two sides to come together to promote dialogue and diplomacy, and to put an immediate end to the suffering of the people.”
However, only France condemned “Russian forces’ illegal and unjustified aggression against Ukraine”.
The two countries said they would “respond in a coordinated and multilateral way” to the risk the conflict would intensify a global food crisis, with Ukraine one of the world’s main wheat producers.
Ahead of the meeting, Macron’s office had said he would “emphasise the consequences of the war for the international order well beyond the European Union, including in Asia” to Modi.
France wants to “help the Indians diversify their supply” away from Russian arms and energy, officials added.
The aim, they said, “is not to leave the Indians with no way out, but to offer solutions”.
Modi, who is on a European tour, told reporters after meeting with German Chancellor Olaf Scholz in Berlin on Monday that “there won’t be any winners in this war and everyone will lose”.
‘Trusting relationship’
The Elysee said Macron has an “extremely warm relationship” with Modi, who has visited France three times since 2017, while the French leader went to India in 2018.
Modi invited Macron to visit India again to deepen cooperation on defence technology and the transition to clean energy.
The two men embraced and posed for photographs when Modi arrived in the courtyard of the Elysee Palace, where he was also greeted by Macron’s wife Brigitte.
Going into the meeting, officials described France’s relationship with India as “trusting”, and the joint statement reaffirmed the two countries’ desire to strengthen the “strategic Franco-Indian parnership, particularly in the Indo-Pacific”.
Securing France’s place in the region is especially important after Britain, the United States and Australia last year sealed their AUKUS security pact – dumping a lucrative French contract to supply Canberra’s next generation of submarines along the way.
India has bought dozens of French Rafale fighter jets and six submarines, and cooperates with Paris on civil nuclear projects.
French state-owned energy giant EDF wants to build six next-generation EPR reactors in Jaitapur on India’s west coast.
The Elysee said it was pushing hard to get that deal signed, fitting in with Macron’s vow ahead of his re-election last month to renew France’s nuclear industry and replace its fleet of ageing power plants.
(AFP)
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DIPLOMACY
Modi, Macron put Ukraine rift aside to take Indo-French ties to next level
WAR IN UKRAINE
India tries diplomatic dance on Ukraine, but Russia is an awkward partner
India’s neutrality on Ukraine tops agenda as Modi heads to Europe
BBC
Does US really have world's highest Covid death toll?
By Jake HortonBBC Reality Check
The US is approaching one million Covid deaths - the highest total officially recorded anywhere in the world.
But a new report from the World Health Organization (WHO) shows several other countries recorded more deaths above their normal levels than the US over the last two years.
So does the US really have the highest Covid death toll, and by what measure?
US deaths above global average
There's no international standard for measuring deaths or their causes, and countries record deaths in different ways, which makes comparison difficult.
But experts say one of the most accurate measures is how many extra deaths are recorded in a country above the number that would have been expected to die in an average year.
Many countries publish excess death data, but some poorer nations don't or do it far less frequently.
The WHO has published a report calculating every country's excess death count for 2020 and 2021.
This measure takes into account deaths not directly due to Covid, but as a consequence of the pandemic, such as people being unable to access hospitals for the care they needed.
It also accounts for poor record-keeping in some regions.
The report concludes that, although the US was not the worst hit country in the world by this measure, it remained in the top five in terms of overall numbers of deaths.
According to the WHO, in 2020 and 2021 the US recorded more than 930,000 excess deaths, behind India (4.7m), Russia (1.1m) and Indonesia (1m).
The WHO's numbers are largely consistent with statistics from the Economist which run into 2022, as well as other excess death studies.
When adjusted for population size, the US slips down the rankings with 140 excess deaths per 100,000 people. But it remains a long way above the global average of 96 per 100,000 - and it's also one of the worst performing among the most developed nations.
Prabhat Jha, an epidemiologist who worked on the WHO report, says: "The US has about a 15% undercount using excess deaths compared to official Covid deaths - that's mostly a result of some of the early problems that occurred with nursing home deaths being missed."
"On the whole the US isn't missing many deaths compared with, say, India," he adds.
What about the official Covid death numbers?
The US has recorded the most deaths from coronavirus in the world - over 300,000 more than the next closest country, Brazil.
But the US has a larger population than many other countries.
When you look at the same top 10 countries in per capita terms, the US is below both Brazil and Peru for recorded Covid deaths.
Overall the US ranks 18th in the world in recorded Covid deaths per capita, according to Johns Hopkins University data.
"Short term I think the per capita confirmed death rate is a pretty good indicator" says Justin Lessler, professor of epidemiology at the University of North Carolina.
"The US is not the highest, but it's certainly on the higher end."
Experts say it's also important to take the average age of a country's population into account.
"We should compare with countries which have similar age structures as we know Covid has a higher fatality rate in the elderly - so we should compare apples to apples," says Bhramar Mukherjee, professor of epidemiology at the University of Michigan.
When comparing with Spain, UK, and France, as well as neighbouring Canada - developed countries with similarly aged populations to the US - the US has performed worse.
"A lot of the European countries - like the UK, France and Spain - are reasonable to compare, and they've had lower per capita death rates. It's not night and day, but the US is on the upper end of that spectrum," says Professor Lessler.
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L'Humanité
Festival. Semaine mémoires, l’afrodescendance mise à l’honneur
EntretienSemaine mémoires, en partenariat avec l’Humanité, célèbre les abolitions de la traite et de l’esclavage. Rencontre avec son initiateur, James Germain, grande voix d’Haïti. Entretien
Fara C.La Semaine mémoires, organisée par le Théâtre Traversière, en partenariat avec l’Humanité et Jazz Magazine, s’inscrit dans une commémoration vivante, vivifiante, des abolitions de la traite négrière et de l’esclavage. Conçue par James Germain, voix majeure d’Haïti, et son complice Marco Quesada (guitariste), elle sera inaugurée le 10 mai (entrée libre) avec la projection de l’émouvant documentaire Citoyens bois d’ébène, suivi d’une rencontre avec le réalisateur, Franck Salin, le médecin guadeloupéen Emmanuel Gordien (figure centrale du film, parti sur les traces de son ancêtre esclave) et James Germain.
Ce débat, modéré par votre serviteuse, traitera du thème de l’afrodescendance et des séquelles de l’esclavage. La Semaine mémoires offre un feu d’artifice de créativité, grâce à des éminences grises d’une créolité (qui se) mutine : deux soirées avec l’envoûtant James Germain et ses « guests » de haut vol ; pièce musicale par l’émérite Mariann Mathéus autour du Discours sur le colonialisme (d’Aimé Césaire) ; concert-apéro avec la fougueuse chanteuse guadeloupéenne Céline Languedoc ; spectacle jeune public Black Boy ; bal mené par le maître du chouval bwa Dédé Saint-Prix ; jazz biguine proposé par Mouvanss et l’Association des cheminots créoles de Paris-Nord… Et, en apothéose, la Nuit Caraïbes. Bref, l’afrodescendance dans son inventive effervescence et dans l’impétuosité de son appel à la conscience.
Quels objectifs se fixe la Semaine mémoires ?
Avec le Théâtre Traversière, elle met un lieu splendide, situé en plein Paris, au service des artistes afrodescendants, qui, depuis nombre d’années, sont programmés principalement dans de petites salles. Cela donne à notre art et notre parole une visibilité, particulièrement réduite sur le plan médiatique, politique, social… Je remercie le directeur du lieu, Frédéric Henaut, de l’opportunité qui nous est accordée pour exprimer nos frustrations, nos désirs, notre esprit de résistance. Dans la continuité des actions culturelles que développe le Théâtre Traversière auprès des publics éloignés, la Semaine mémoires conjugue création artistique, réflexion et transmission. Une préoccupation primordiale, en cette époque de fake news et de polémiques montées en épingle.
Dans Citoyens bois d’ébène, Emmanuel Gordien déclare, au sujet des répercussions de l’esclavage : « En général, nos gouvernants n’imaginent pas que cette histoire fait encore souffrir aujourd’hui… »
Tout à fait. Pour régner, les esclavagistes et les colons se sont attelés à inoculer la division, d’une part, au sein des esclaves, puis des générations suivantes et, d’autre part, entre ces communautés et les populations blanches. Nous en éprouvons les conséquences jusqu’à aujourd’hui. La montée de l’extrême droite et les résultats du premier tour de l’élection présidentielle montrent à quel point la mémoire a été mise en miettes. Dans les outre-mer, la candidate de l’ancien Front national est arrivée en tête. Les Afrodescendants qui ont voté pour elle ont oublié les racines historiques de ce parti. Nous devons nous retrousser les manches pour faire revivre la mémoire collective.
Dans Oli Olan, que vous interpréterez au Théâtre Traversière, vous exhortez au rassemblement…
Cette chanson dit qu’en réponse à la déstabilisation fomentée par le colon, le dominant, nous devons unir nos forces en œuvrant à une mémoire partagée avec tout le monde sans exclusion, afin de reconstruire ensemble une société juste. Dans le même sens, notre festival célèbre l’héritage d’artistes comme la pionnière haïtienne Toto Bissainthe, dont les chanteuses et comédiennes Malou Beauvoir et Mariann Mathéus reprendront des titres.
Quel lien y a-t-il entre votre travail de musicien et votre projet en cours, les Tambours sacrés d’Ayiti ?
Ils sont complémentaires. Le second consiste en un documentaire. Une première partie du tournage a été effectuée à Saint-Domingue, à Haïti et au Bénin. Nous poursuivrons cette quête du tambour haïtien en Colombie et à Cuba. Ce projet inclut des ateliers sur le tambour ouverts à tous. En tant qu’artiste qui combat la haine, je diffuse l’attachement à résister en même temps que l’amour pour l’humanité dans son entièreté.
Citoyens bois d’ébènefestivalMusiqueabolition de l'esclavagejazz France24 - World
Gabon football chief detained in child sex abuse scandal
Issued on: 05/05/2022 - 19:57
NEWS WIRES
The head of the Gabonese Football Federation (Fegafoot) has been detained after being charged with failing to report alleged sexual abuse of hundreds of children within the sport, his lawyer told AFP on Thursday.
Fegafoot President Pierre-Alain Mounguengui faces charges of "failing to denounce crimes of paedophilia" and was placed in detention Thursday after being temporarily held in custody, attorney Charles-Henri Gey said.
The scandal, revealed by Britain's Guardian newspaper in December, snowballed after a well-known youth coach, Patrick Assoumou Eyi, was held on accusations of sexually abusing hundreds of children over a scale of years.
Assoumou Eyi coached the national under-17 team until 2017 and was technical director of the football league in Estuaire, the province that includes the capital Libreville.
Since his arrest, two other club coaches, Orphee Mickala and Triphel Mabicka, have been detained and charged with the same offences, which carry up to 30 years' jail on conviction.
Pierre-Alain Mounguengui - the president of the Gabonese Football Federaton - has been charged for "non-denunciation of crimes of paedophilia". He faces up to three years in prison... #Gabon https://t.co/tz0WnMSxJT
May 5, 2022Gey said Mounguengui contested the accusation and his attorneys would ask for him to be bailed.
The 64-year-old had been re-elected as Fegafoot's president for a third term on April 16.
"This is crazy – at this moment, no victim has been identified," Gey said.
"This affair is just a pretext for removing Pierre-Alain Mounguengui as president of Fegafoot."
FIFA on Tuesday opened a disciplinary inquiry into the three coaches and Mounguengui.
The case has gained much political traction since it exploded into public view, spurred also by charges of sexual abuse in January against leading taekwondo coach Martin Avera.
President Ali Bongo Ondimba said the accusations surrounding Assoumou Eyi were "very serious and unacceptable" and ordered the government to open an inquiry into all of Gabon's sports federations "to eradicate potential sexual predators."
(AFP)
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Leading Gabon football coach accused of raping young players, president demands probe
FOCUS
Breaking the silence: Germany urges victims of sex abuse in sport to speak out
USAUSA Gymnastics 'to be shut down' in wake of sex abuse scandal
BBC
Jamestown: America's first English settlement now endangered
By Jane O'BrienJamestown, Virginia
One of the most important historic sites in America has been put on a list of endangered places. Preservation groups warn that Jamestown, Virginia, may not survive another generation because of climate change.
In 1607, the small island near the mouth of the Chesapeake Bay became the first successful English colony. It is often described as the birthplace of both democracy and slavery in America.
But the tides of the James River are becoming higher and more damaging, the water table is rising, and storms are more frequent and severe, causing dangerous floods.
"There are multiple challenges and they're all related to climate change," says James Horn, president of the Jamestown Rediscovery Foundation. "Essentially, we can't get rid of the water."
The threat from water is nothing new - the James River had already eroded the western part of the island settlement and until digging began in 1994, it was erroneously believed that the original fort was already underwater. Archaeologists have since excavated most of the fort and recovered millions of artefacts. In 2013 they found evidence of cannibalism during the brutal winter of 1609-10, known as the Starving Time. And in 2015 they discovered the skeletal remains of the first settlers.
But climate change is accelerating the pace of erosion and flooding, jeopardising the site as well as further research and the potential for future discoveries.
"Because of the rate of change, we estimate that a good portion of the fort and surrounding area will be underwater within 35 years," says Mr Horn.
"There is basically a five-year window at Jamestown," says Katherine Malone-France, chief preservation officer at the National Trust for Historic Preservation, which compiles the annual list of 11 Most Endangered Historic Places.
"If we do not begin to address these issues within that five-year window, mitigating the impact of climate change becomes exponentially harder. This can't wait another 10 or 15 years. This is about right now."
Work to repair the 100-year-old sea wall is expected to start soon and plans are underway to overhaul the drainage system and install protective berms with pumps. The projects will cost tens of millions of dollars and funding is urgently needed.
Ms Malone-France says Jamestown is particularly important because of its multi-layered - and conflicting - cultural importance.
When the settlers arrived in 1607 they encountered the Powhatan people, launching a complex and often violent relationship with the indigenous tribes. In 1619 the first General Assembly was held - the beginnings of democratic government in America based on the rule of law and individual freedoms. But a few months later slavery was established in the new colony when a ship carrying captives from Angola arrived at its shores.
Jamestown is not the only site on the list endangered by climate change. Olivewood Cemetery in Houston, Texas, is one of the oldest known African American cemeteries. It contains more than 4,000 graves and was incorporated in 1875, 10 years after slavery ended in Texas when federal troops took control of the state at the end of the American Civil War.
Situated on low-lying ground near a bayou, it too is experiencing damaging floods caused by extreme weather and erosion.
America's 11 most endangered historic places
Other sites - which include a Japanese internment camp, an artist's house and a cave sacred to native Americans - are threatened by neglect, development and private ownership. And severe termite damage has forced the closure of the Brown Chapel AME Church in Selma, Alabama. The church played a pivotal role in the civil rights marches that led to the Voting Rights Act of 1965.
But Ms Malone-France says climate change is becoming a regular feature of the list. Last year the culturally significant and ecologically sensitive Boston Harbor Islands were included because of the threat of erosion and rising sea levels.
"We have to acknowledge that climate change is an urgent threat to our cultural resources. We have to recognise that and we have to begin to take action," she says. "I have hope because I think these places matter so deeply to people."
She says the work planned at Jamestown could become a model for other historic places threatened by climate change.
Mr Horn says the situation is poignant because the English settlers chose Jamestown because the river offered protection from attack, safe harbour for ships and a vital line of communication.
"What served them well during the early years of settlement has increasingly become the most destructive part of Jamestown," he says. "What they thought would protect them is now leading to the destruction of the site."
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BBC
Association of Photographers Awards 2021 winners revealed
By Matthew TuckerBBC News
The winners of the 37th Association of Photographers (AOP) Awards have been revealed, with images on a range of subjects, including lockdowns during the pandemic.
"The Covid pandemic meant the latest awards have been put together across two years, so we received many more moving image and series entries this time round than ever before and, as such, there is a strong sense of storytelling to the subjects," AOP chief executive Isabelle Doran said.
"For my first awards as the incoming CEO, I am totally captivated by what the judges have selected for each of the awards and open projects as finalists - and the choice of winners is genuinely exciting to see, with more than half of our winners this year having never won an award before."
Formed in 1968, the AOP is a trade association, with all revenue providing support for photographers.
Here are this year's gold and silver winning entries, with captions from the photographers.
Documentary, gold: Classical Beats on Brixton Streets - The Brixton Chamber Orchestra, by Michael Wharley
"I photographed Brixton Chamber Orchestra's diverse, characterful group of young, classically trained musicians, in a series of portraits that aimed to showcase both them and a vibrant, modern Brixton, while sensitively tracing connections to local history."
Documentary, silver: Cold Water Swimmer, by Hannah Maule-ffinch
"The series explores how humans are strongest when coming together in the face of adversity.
"It is the kindness and empathy of community that is the true healer in hard times.
"Loneliness, anxiety and uncertainty was widespread during lockdown - simple acts of kindness and friendship were enough to get many people though very hard times."
Environment, gold: Neowise and Old Faithful, by Tony Gale
"Old Faithful [a geyser in Yellowstone National Park, Wyoming, US] has been photographed many times.
"In an attempt to make a different image, I photographed it at night while the comet Neowise was in the sky."
Environment, silver: Gainsborough - Craft in Process, by Alun Callender
"A short film made at the Gainsborough Mill, following the processes from the dye-house to winding, warping and weaving."
Fashion, gold: Moon Growth, by Rocio Chacon
Food and Drink, gold: Pan Cake, by Catherine Losing
"A fun commission for Ikea."
Food and Drink, silver: Childhood Cakes, by Richard Pullar
"When I was little, my mother would give us cake treats - usually, a Mr Kipling cake with strawberry milk, banana milk or cream.
"These images are heightened visuals of the anticipation moment from when I was about seven years old, an increasingly distant memory."
Lifestyle, gold: Note, by Samuel Hicks
"I was travelling home on the London Overground - and on the other side of the carriage, I saw a small poster with the poem Note by Leanne O'Sullivan.
"I read it over and over and it really got me.
"I decided I would like to make a film based on the poem.
"It was shot at the beginning of December, just as the UK was about to go into the second lockdown."
Lifestyle, silver: Working from Home, by Igor Emmerich
"I wanted to create a series of images that focused on the positive outcomes of the pandemic, such as working from home, celebrating our human ingenuity and our ability to adapt.
"It was a chaotic time, however, I decided to make the compositions very calm and balanced, bringing the sense of total harmony which we were all striving for."
Portrait, gold: Gino, Butcher, by Orlando Gili
"The image was made for a commission by Ginger Pig, to capture realistic portraits of their butchers.
"Gino, a highly experienced Lithuanian butcher, carries a pig carcass over his shoulders.
"The idea behind the shoot was to celebrate butchery, without shying away from the realities of meat production.
"Gino was therefore captured in the blood-stained outfit he had arrived in, coming straight from a morning shift behind the counter."
Portrait, silver: Sadiq Khan, by Charlie Clift
"I photographed the Mayor of London, Sadiq Khan, for the Sunday Times Magazine straight after the UK's first lockdown.
"We had all been through such tough times, it was important to hear a leader talking so openly about that."
Project, gold: Looking out from Within, by Julia Fullerton-Batten
"Covid-19 swept around the world and life changed, perhaps forever.
"From one day to the next, London, a vibrant exciting city, came to a sudden and emphatic halt.
"The humming of humanity quietened and it felt like someone had pressed the pause button on life.
"Together but apart, we were all united in limbo.
"The freedom we had always taken for granted was suddenly removed."
Project, silver: Portrait of a Village, by Catherine Losing
"Portrait of a Village documents the Ukrainian village from which my family were taken by Nazis in 1942.
"I'm the first of my family to ever go back.
"The village has witnessed great horrors - epidemics, famines, invasions and murders.
"The original focus of the project was my relief to find such a welcoming and colourful place - a wonderful Ukrainian community that didn't echo my Black Sea German ancestors' dark history.
"The recent Russian invasion of Ukraine has turned all of that on its head.
"I'm deeply concerned about everyone who was involved in the project and fear history is repeating itself."
Sport, gold: Calcio Storico, by Stephen Ambrose
"Calcio storico is a game fought between the four districts of Florence, Italy, every year - 27 men in each team play a 50-minute game.
"The game has been played since the16th Century, in the Piazza Santa Croce.
"Passions run high.
"The rules are no sucker punches and only one-on-one fighting - but apart from this, pretty much anything goes."
Sport, silver: Flying Stars, by Todd Antony
"The civil war in Sierra Leone (1991-2002) not only killed more than 50,000 people, it also led to thousands of innocent civilians having legs, arms or hands forcibly amputated by rebel soldiers or from landmines and bullets.
"The Flying Star Amputees are a group of football teams across Sierra Leone, born out of the adversity of this war.
"All the players are victims of civil-war amputations and football has brought them happiness, confidence and hope for a better future for disabled people in Sierra Leone."
Still Life and Object, gold: Drydock - Edinburgh, by Robert J Wilson
"The image was shot at Imperial Dry Dock Shipyard, in Edinburgh.
"This ship was having work done on its hull, whilst sitting in the drained dry dock.
"This viewpoint struck me for the structure and scale of the ship... a scale that is literally painted on the stern, showing the depth of the waterline."
Still Life and Object, silver: Poly, by Nick Ballon
"This playful series forms the basis of Maharam's newest print advertising campaign."
All pictures are subject to copyright.
France24 - World
Sinn Fein expected to top N. Ireland polls – but only thanks to greater DUP decline
Issued on: 04/05/2022 - 07:21
Tom WHEELDON
Carys GARLAND
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Irish nationalist party Sinn Fein is expected to make a historic breakthrough and emerge from Thursday’s elections as Northern Ireland’s largest party. But Sinn Fein’s advance looks limited, as it is projected to lose votes compared to last time. It owes its poll lead to a greater fall in support for the Democratic Unionist Party – while support for the union itself remains robust.
Polls forecast that the largest party in the Northern Irish Assembly will soon be Sinn Fein – the former political wing of nationalist terrorist group the IRA, the biggest killer in the Troubles before renouncing violence in the 1998 Good Friday Agreement.
Generational change has improved Sinn Fein’s image. Former IRA member Martin McGuiness resigned as Northern Ireland’s deputy first minister shortly before his death in 2017. Sinn Fein’s other dominant figure since the 1970s, Gerry Adams, stepped down as party president in 2018.
Michelle O’Neill and Mary Lou McDonald took over their respective roles. Strong media performers, O’Neill and McDonald both entered politics after the Good Friday Agreement ended the Troubles – so they are untainted by association with those three decades of sectarian violence.
But some moments have prompted questions about how much Sinn Fein has really moved forward – most notably in 2020 when the new party leadership attended the funeral of Bobby Storey, widely believed to have been the IRA’s head of intelligence.
A year later, Sinn Fein made a symbolic move in the opposite direction – removing from the party ticket Martina Anderson, a former IRA bomber who launched a political career after the Good Friday Agreement released her from prison, following a poor electoral showing.
In the current campaign, O’Neill has downplayed identity issues. Acknowledging that Northern Irish public opinion opposes a referendum on joining the Republic, she has focused her campaign on the cost of living.
“They’re not denying, not condemning, their history of affiliation with the IRA but at the same time they’re trying to sever as much as possible the current political party of the early 2020s from the political party of the late twentieth-century,” noted Agnès Maillot, a Northern Ireland specialist at Dublin City University and the author of a book about Sinn Fein, Rebels in Government.
Winning while losing support?
It is a testament to Sinn Fein’s image change that O’Neill is expected to become Northern Ireland’s first ever nationalist premier – an impossible scenario to imagine during the Troubles.
But there is a paradox here. The nationalists enjoy a whopping six-point lead over their arch-nemesis the Democratic Unionist Party (DUP). Yet surveys have repeatedly shown them stuck at just 26 percent of support – a slight dip from the 27.9 percent they won at the last Northern Irish elections in 2017.
Sinn Fein’s history imposes a ceiling on the support it can win, Maillot said: “For some people it’s a red line – and not only people in the unionist community.”
This time a broader phenomenon in Northern Irish politics is affecting Sinn Fein, as polls show some of its voters switching to centrist outfits – neither unionist nor nationalist – such as the Alliance Party.
“In this election we’re seeing the same shift in nationalism that took place in unionism about ten years ago, when you saw people moving towards the centre ground, particularly the Alliance Party,” said Peter Shirlow, director of Liverpool University’s Institute of Irish Studies.
Centrist parties like Alliance are gaining from both sides, Shirlow explained, because of a “high level of frustration” with Northern Ireland’s governance system set up during the Good Friday Agreement – a system designed for power-sharing between unionist and nationalist parties.
Devolution in Northern Ireland was “critical to end the conflict, but it didn’t take the heat out of constitutional questions”, Shirlow continued. It allowed “party elites to carry on playing those games” instead of focusing on pressing issues like the state of public services.
DUP losing votes from ‘various directions’
While this frustration affects both Sinn Fein and the DUP, there are other factors hurting the latter. For decades the hegemonic force in Northern Irish unionism, the DUP has been in crisis mode ever since the Northern Ireland Protocol in Boris Johnson’s 2019 Brexit deal created a customs border between the province and the rest of the UK.
There is a deep historic awareness that Conservative governments in Westminister will not protect their unionist friends in Northern Ireland if it conflicts with their interests. Ulster “has stuck too well to you, and you believe that because she is loyal you can kick her as you like”, Northern Ireland’s first premier and unionist icon Sir Edward Carson famously said in 1921.
Nearly a century on, the Irish border question was a Damoclean sword hanging over Northern Irish nationalists throughout Brexit talks – until Johnson struck his deal by plunging it into the unionists.
Far less astute than Carson, the DUP leadership seemed blind to the forces creating this outcome. The party backed Leave in the 2016 referendum, then gained disproportionate power following the 2017 general elections: The votes of its 10 MPs propped up Theresa May’s government after she lost the Conservatives’ majority. But they refused to support her withdrawal deal – even though it would have treated Northern Ireland the same as Great Britain – then backed May’s successor Johnson.
Johnson told the 2018 DUP party conference that “no British Conservative government could or should sign up to any […] agreement” requiring custom checks in the Irish Sea – a year before he was in Downing Street and did exactly that.
The DUP have lost support from various directions, Maillot pointed out: “For some unionist voters, the DUP are not doing enough to defend Northern Ireland’s constitutional place in the UK and those votes are being transferred to the more hardline Traditional Unionist Voice [TUV]. For other unionist voters, the DUP are too closely identified with rejection of the Northern Ireland Protocol, so they’re going to the more moderate Ulster Unionist Party [UUP].”
Leaving aside these constitutional questions, the DUP’s evangelical Protestant stance on social issues has increasingly grated on many Northern Irish unionists, no matter how much they agree with the party about staying in the UK. “They’re socially liberal overall, like most other parts of the British electorate,” Shirlow put it. “They’re pro-choice on abortion and pro-gay marriage. The DUP has been losing these voters to the Alliance and hasn’t been chasing them back, instead they’ve focused on voters who defected to the TUV.”
All that said, analysts expect the DUP to hold on better than the polls forecast. Some undecided unionists will end up “holding their noses and voting DUP” to try and stop Sinn Fein winning, Shirlow said. Meanwhile the province’s complex voting system means second preference votes from other unionist parties will bolster their tally in tight races. “Clearly the DUP will take a hit and their share of the vote will be down, but the scale of their demise is overdone; and they will pick up transfers from the TUV and UUP,” said Jonathan Tonge, also a Northern Ireland expert at Liverpool University.
Catholic support for the union
Falling support for the DUP does not translate into falling support for unionism. Despite the unease Brexit has caused, polls have consistently shown a majority of the Northern Irish electorate wants to stay in the UK. “Brexit has undeniably had an impact, but there was a lazy assumption that it would lead to a united Ireland,” Tonge said.
A study by Liverpool University’s Institute of Irish Studies last December found that just 30 percent of the Northern Irish electorate would vote for a united Ireland tomorrow – and only 33.4 percent could see themselves doing so in 10 to 15 years.
This might seem surprising: since Northern Ireland was founded in 1921 to protect Ulster Protestants’ British identity upon the creation of the Irish Free State, demographic trends have slowly but surely favoured its largely nationalist Catholics due to a higher birth rate.
However, religious identity in the province is no longer interchangeable with political identity. In the 2011 UK census, 45 percent of Northern Irish said they came from a Catholic background, but only 25 percent expressed an exclusively Irish identity. Since the Good Friday Agreement, many Northern Irish Catholics have grown comfortable with being part of the UK – as well as appreciating advantages of the British system like the free medical care provided by the National Health Service.
“Even as the Catholic population rises, there are always significantly more Catholics who support the union than Protestants who support a united Ireland,” Shirlow pointed out. “Many Catholics have a lot of material interests in the union; whether they work in the public sector or for businesses linked to the UK. Many don’t want to go through the turmoil [of joining the Republic of Ireland]; they don’t want to have to pay for their healthcare, they don’t want the higher cost of living you tend to get in the Republic.”
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How Brexit created a ‘recipe for endless tension’ among unionists upon N. Ireland’s centenary
Northern Ireland's first minister resigns over Brexit trade checks
N. Ireland loyalist militants urge end to street violence, demand Brexit changes
France24 - World
In Shanghai, police officers break down a door to take residents to quarantine centre
Issued on: 04/05/2022 - 19:04Modified: 05/05/2022 - 10:19
Thaïs Chaigne
A video that has been circulating since May 1 on Chinese social networks shows police officers in white sanitary suits breaking down the door of an apartment in Shanghai to take one of the residents to a quarantine centre. The video reflects the chaos generated by China's "zero Covid" policy in the city of 26 million residents, under lockdown since early April 2022.
The video was filmed by one of the apartment's two residents from inside. It shows one of them speaking to a man, also wearing a sanitary suit, from the window. He says that the police are looking for them and tells her to open the door.
On the other side, the police officers pound on the locked door and then break it down when the two residents refuse to open up. A man dressed in a sanitary suit, with a surgical mask and a visor then enters the apartment, followed by two other people in the same outfit. Each of them wears an armband and has the inscription "police" written in Chinese and English on their chests.
They ask the two women to follow them. Worried, the women say they will call the police. "We are the police", one of them retorts. "You tested positive, we're here to transfer you," another says. The women say their results are not yet available.
刚上海的朋友发这个视频给我,说你能发到海外的推特上吗?视频很长,发的时候要求我trim,我先Trim前面一段 pic.twitter.com/JXemU4ODEe
May 2, 2022这是接前面一个视频的后半段。我那些在墙内悲愤无力的朋友们,发帖被删,叫天天不应 叫地地不灵。老天,救救这些可怜的百姓吧 pic.twitter.com/P5TOE4d031
May 2, 2022Shanghai's 26 million residents have been on lockdown since April 5, 2022, under very strict conditions: residents are confined to their homes, receive their food through deliveries organised by the authorities, and can only go out to undergo PCR tests. People who test positive are sent to quarantine centres.
'You don’t know what the rules are and even if you do know, it doesn’t seem to matter, because it’s all down to the individual people enforcing the actions when they come for you'
Maria Wang (not her real name), a resident of Shanghai, discovered the scene on Weibo. She did not know the two women in the video but recognised her apartment building in the video. Her neighbours' WeChat (Chinese equivalent of WhatsApp) group message also referred to the incident, with another video showing the damage caused by the police.
This just happened in our compound. Police broke in & forcibly took someone away, without a positive COVID test (according to neighbour, the results are pending, & residential committee & cdc agreed to review/confirm latest test results before doing anything) #shanghailockdown pic.twitter.com/vUlQTJ79WV
May 1, 2022Wang lives in the same apartment building and sent us photos of the decor that can be seen from her apartment, corresponding to elements seen in the video.
No one is allowed to go out and questions posed on the neighbour's chat seeking info never gets answered.
The situation (of police breaking in to retrieve an 'abnormal' but not proven Covid-positive case) is even more incredulous given that since early April, in our compound there have been many cases of positive cases not transferred [to quarantine centres]. By April 29, after pressing volunteers who were administering Covid tests, we got info that everyone is now negative, but on some 7-day personal monitoring regime, and so no one can leave the building.
The situation is extremely frustrating because people have always been happy to comply, but there's no communication, there's no process.
Since the beginning of the lockdown in Shanghai, other videos that have circulated on Chinese social networks show residents attempting to protest against their transfer to quarantine centres.
Because the conditions in these facilities tend to be poor (lights on 24/7, no privacy, poor sanitary facilities, for example, no running water for showers), people try to avoid going because in many cases, they recover by themselves in a few days.
The issue is lack of due process and clarity over the rules. And in general, there is this atmosphere of randomness and uncertainty, where things are carried without clear legal basis. You don’t know what the rules are and even if you do know, it doesn’t seem to matter, because it’s all down to the individual people enforcing the actions when they come for you.
More and more Shanghai residents are trying to protest against lockdown conditions despite widespread censorship in China. On April 23, the video "Voice of April", which compiles the complaints and cries of distress of Shanghai residents recorded during the month, became a symbol of dissent. Massively re-shared, the video is now impossible to find on Chinese social networks.
Download the app
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Israeli police, Palestinians clash anew at Jerusalem's Al-Aqsa mosque compound
Issued on: 05/05/2022 - 10:32Modified: 05/05/2022 - 12:46
NEWS WIRES
Clashes erupted between Israelis and Palestinians at Jerusalem’s Al-Aqsa mosque compound on Thursday, after a 10-day cooling of tensions at the holy site, Israeli police said.
The police said they had repelled “dozens of rioters” who had been “throwing stones and other objects” at the security forces.
An AFP correspondent said there was a heavy police presence in front of the mosque as groups of Jewish worshippers returned to the site for the first time this month.
The Palestinian Red Crescent said two people had been injured in clashes.
The clashes came on the anniversary of Israel’s 1948 independence and followed a tense period in which the Muslim fasting month of Ramadan, the Jewish festival of Passover and the Christian holiday of Easter overlapped.
Some 600 Jewish “extremists” converged on the compound, the sheikh of Al-Aqsa mosque, Omar al-Kiswani, told AFP.
The Palestinian foreign ministry labelled the Israeli actions a “declaration of religious war” while Jordan condemned Israel for allowing Jewish “extremists” to “break into” the compound.
The site is Islam’s third-holiest. It is also Judaism’s holiest place, known to Jews as the Temple Mount.
Palestinians have been angered by an uptick in Jewish visits to the compound, where by longstanding convention Jews may visit but are not allowed to pray.
Israeli Foreign Minister Yair Lapid has said the Jewish state “will not change” this status quo.
The latest morning violence came following a tense April, in which nearly 300 people were injured in clashes between police and Palestinians at Al-Aqsa, while violence also flared in the occupied West Bank, following a wave of attacks in Israel and raids by the Israeli military.
Last week, the Gaza Strip’s Islamist rulers Hamas threatened Israel with rockets and synagogue attacks if Israeli forces carried out further raids on the site.
“You should be ready for a great battle if the (Israeli) occupation does not stop attacking Al-Aqsa mosque,” said Yahya Sinwar, Hamas chief in the Israeli-blockaded Palestinian enclave.
A raid by Israeli police into the compound last month sparked widespread condemnation from regional leaders.
Jordan, which manages Jerusalem’s holy sites, accused Israel of upsetting the long-standing status quo which allows all faiths to worship at their sacred sites in the city.
The mounting violence since March 22 has killed 14 people, including an Arab-Israeli police officer and two Ukrainians, in four separate attacks inside Israel. Two of the deadly attacks were carried out in the Tel Aviv area by Palestinians.
A total of 26 Palestinians and three Israeli Arabs have died during the same period, among them perpetrators of attacks and those killed by Israeli security forces in West Bank operations.
(AFP)
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Israel ‘committed’ to status quo at Jerusalem’s Al-Aqsa compound despite wave of violence
Scores of Palestinians wounded in clashes with Israeli police at Jerusalem's Al-Aqsa mosque compound
Palestinian militant group claims responsibility for killing Israeli guard
L'Humanité
Bruno Fuligni, le goût de l’anecdote
Un jour avecD’une curiosité insatiable, l’essayiste passe avec délice d’un sujet à l’autre, explorant les moments les plus absurdes et les plus parlants de notre histoire, en bon pataphysicien.
Aurélien SoucheyreBruno Fuligni est le plus sérieux des drôles d’érudits. Voilà quelques années qu’il a été nommé régent du Collège de pataphysique. « La pataphysique est essentiellement compliquée. Elle est la science des solutions imaginaires, des épiphénomènes et des exceptions », expose-t-il d’un ton docte et courtois. « C’est le collège qui repère vos travaux et vous appelle. C’est ainsi que je suis devenu régent de Pompagogie, Pomponiérisme et Zozologie, avec des majuscules », précise-t-il. Bruno Fuligni en parle avec application et gravité. Pas un rire. Même pas un sourire dans l’œil ou dans la voix. Et c’est tout ce qui fait le charme de la démonstration. « La pataphysique est l’ennemie de la certitude. Il s’agit d’étudier très sérieusement ce que les esprits légers considèrent comme futile, et inversement. Cela me convient tout à fait. Dans la plus petite anecdote, on trouve des significations qui ne demandent qu’à être relevées et explorées. »
L’art de l’injure
Parfois, Bruno Fuligni porte la Grande Gidouille qui distingue les pataphysiciens. « Il n’y a aucune vanité à en tirer », ajoute-t-il aussitôt. Qu’a-t-il fait pour mériter pareille médaille ? Des livres, à la pelle, où sa passion pour cette petite histoire qui fait la grande s’exprime allègrement. C’est lui qui a dirigé un dictionnaire des injures politiques. Sa préférée ? « J’aime celles qui ont la beauté d’un compliment. À la mort de Faure, Clemenceau a déclaré : “En entrant dans le néant, il a dû se sentir chez lui”. C’est un pur chef-d’œuvre. » C’est aussi lui qui a écrit une histoire amusée des promesses électorales, dont certaines totalement absurdes. « On y trouve un candidat qui avait proposé d’accorder une particule à tous les Français. » Bruno Fuligni s’est également penché sur les guerres les plus stupides de l’histoire. « Celle des émeus est spectaculaire. C’est la première fois qu’une nation, l’Australie, va déclarer la guerre à une espèce animale, en plus de la perdre ! »
« Jaurès, l’honnête homme »
Le lecteur, dans son ouvrage consacré aux gastronomes de l’extrême, apprendra aussi qu’au XIX e siècle, des scientifiques et des élus avaient déjà essayé de convertir la population française à la dégustation d’insectes, au motif que c’est une formidable réserve de protéines. Sans succès. « Au Sénat, Achille Testelin a donné la recette de la soupe aux hannetons en pleine séance, c’est donc consigné au Journal officiel », s’enthousiasme Bruno Fuligni, passionné par l’histoire parlementaire. Entré comme rédacteur de comptes rendus de séances à l’Assemblée nationale, il y est désormais chargé de mission. C’est lui qui a coordonné, à l’intérieur même du Palais Bourbon, l’exposition sur d’authentiques affiches placardées sur les murs de Paris pendant la Révolution française. « Un fonds colossal de 2 500 affiches. Un patrimoine historique qu’il fallait absolument mettre en valeur », mesure-t-il.
Sa connaissance de l’Assemblée l’a amené à écrire un livre sur les « quinze mille », soit le nombre de députés depuis la Révolution. « On serait plutôt à 16 000 aujourd’hui. Certains parcours me fascinent : Philibert Besson, poilu, sort d’hôpital psychiatrique lorsqu’il est élu député en 1932. Il prédit la Seconde Guerre mondiale et propose une solution pour l’éviter : lier les économies européennes avec une monnaie unique, qu’il appelle l’Europa. » Un autre député l’impressionne. « Dans la galerie des parlementaires, il y a des personnages d’exception tels Jean Jaurès. Il anéantit les cloisons entre philosophie, politique, poésie, histoire et journalisme. C’est l’idéal de l’honnête homme. Ses discours sont d’une très grande richesse, j’ai lu ses écrits par goût. » C’est Bruno Fuligni qui a écrit le docu-fiction la Séparation, sur la loi de 1905, en plus de deux pièces de théâtre consacrées à Jaurès, incarné par l’acteur Jean-Claude Drouot.
Vieux papiers et jargon taafien
Fils d’un militaire, petit-fils d’un marchand forain, l’auteur se dit émerveillé par Paris, cette « gigantesque bibliothèque » où il fréquente avec assiduité librairies, bouquinistes, marchés aux puces et salles de vente : « Je vais partout où il y a du vieux papier », à la recherche de documents rares. Il a ainsi exploré les archives de la police pour plusieurs livres. « Parce qu’elle écrit beaucoup, la police laisse des témoignages de ceux qui n’en ont pas laissé, de la vie sociale intime du peuple des bas-fonds. C’est ce qui m’intéresse. » Ses derniers ouvrages ? Un sur les « lois folles » de la République, dont celle autorisant de « glander » en forêt. Et, enfin, le premier lexique complet du taafien, le jargon utilisé sur les Terres australes et antarctiques françaises (Taaf). Là-bas, on gondonne, on slingue, on s’ensouille… Anecdotique ? « En réalité, il n’y a pas d’anecdote, car l’anecdote ne vaut que lorsqu’elle éclaire », répond Bruno Fuligni.
Histoireassemblée nationale France24 - World
Covid-19: China confronts dilemma of lockdown in Beijing as cases hit record high
Issued on: 28/04/2022 - 18:43
Sébastian SEIBT
Chinese authorities are seriously considering imposing a lockdown in Beijing as confirmed cases of Covid-19 in the country's capital topped 100 on Wednesday. But after a much-criticised month-long lockdown in Shanghai, such an option could have a very high economic and political cost.
At least 113 people have been infected with Covid-19 in China’s capital, health authorities announced on Wednesday, and the pressure is growing on local officials to contain infection. Some 1,300 kilometres away, in China’s largest city Shanghai, a strict lockdown has already been imposed on the population for the past month in an attempt to stem the spread of the highly contagious Omicron variant.
Avoiding Shanghai’s mistakes
But Beijing’s picture could be grimmer, since the latest figures in the Chinese capital do not include cases detected during the testing wave launched on Sunday: Authorities have, in effect, decided that the 21 million residents of Beijing must undergo three tests over five days.
The local government wants to avoid repeating the mistakes of Shanghai at all costs: Testing had only begun there after contaminations topped 1,000, too late to contain the epidemic without resorting to the heavy artillery of China's "zero Covid" policy, a strict lockdown. The drastic measures still in place after a month led to a rare public expression of anger in Communist China, led by a regime that has very little tolerance for political dissent.
Beijing authorities insist that no Shanghai-style lockdown will be imposed, but they do admit that "the epidemic situation is complex and severe", Tian Wei, a local government spokesman, said on Tuesday.
Some restrictions are nevertheless already being put in place. This is particularly the case in the Chaoyang district, where most of the infections in the capital have been recorded. One of its most popular and important districts, Chaoyang houses most foreign embassies as well as luxurious Western shops, chic restaurants and bars.
It is now an unusually quiet area. Several blocks of buildings have been sealed off and the streets are almost deserted, the South China Morning Post reported. Loudspeakers inside supermarkets have been blasting messages reassuring the population that the stalls are well-supplied and there will be no Shanghai-style shortages, accentuating the unusual atmosphere in the area, the New York Times reported.
Economic impact on China … and beyond
The local Beijing authorities are not the only ones who hope they have reacted quickly enough: The country’s government is also not keen to hear about a possible total lockdown of the capital. It is not clear that the country – or even the world – could afford it after over two years of restrictions.
From an economic point of view, the measures imposed in Shanghai have shown that China’s "zero Covid" policy has a significant cost. Even if its actual impact has yet to be determined, "we know that in Shanghai, the local economy – local shops and restaurants, for example – suffered greatly, as port activity did. And that will have an impact on the value chain and spare parts exports," said Mary-Françoise Renard, a specialist on the Chinese economy at the University of Clermont Auvergne.
"We must not forget that Shanghai is the main supplier of spare parts for the global automobile industry," Xin Sun, a specialist in Chinese economic policy at King's College London, added.
Data on Shanghai’s economic activity from January 1 until April give an idea on how the long lockdown caused economic damage. "These figures show that after sustained growth in the first two months, there has been a sudden halt in March, even though the strictest measures – such as total confinement – were only put in place in April. I therefore expect negative growth in April," Xin Sun said.
A lockdown in Beijing "would of course increase the impact of these measures, even if Beijing does not have the economic importance of Shanghai," Renard said. For the expert, it would be especially bad news for the service sector, which represents "83 percent of Beijing's economic activity".
A Beijing lockdown would certainly sound the death knell to the government’s objective of 5 percent growth for 2022. "The measures in Shanghai have already led the IMF (International Monetary Fund) to slash down this estimation, and a similar situation in Beijing would confirm that China must considerably downgrade its predictions," said Frédéric Rollin, an investment strategy advisor in charge of the Chinese economy at Pictet Asset Management.
A halt in activity in two of the country's main economic and political centres "will most likely also have a butterfly effect outside China's borders", Renard said. Especially in the current context of rising prices. "There has been a multitude of inflationary shocks since the start of the pandemic – a halt in international trade, rising energy prices, the war in Ukraine – to which must be added the disruption of exports due to Covid-19 measures," Rollin said.
Politically impossible?
But China’s headache is not just economic, it is also political. "With Beijing, you also have to take into account the political repercussions of a lockdown," Zeno Leoni, a China expert at King's College London, explained. The country’s capital is the one city "where the Chinese Communist Party does not want to give the impression that it might be losing any control," he added.
And with the Omicron variant of Covid-19, no scenario seems to be satisfactory. On one hand, failure to impose measures could force the government to face the uncontrolled spread of the virus. On the other, a strict lockdown could push Beijing's population to the brink and spark their anger, like in Shanghai, where residents are strongly opposing the "zero Covid" policy.
"If the distress of the inhabitants of Beijing and Shanghai came to light, it would discredit the official rhetoric that China handled the pandemic better than Western countries. And it would be unacceptable to the authorities," Xin Sun said.
Even more so in 2022, a very important year for President Xi Jinping. "The 20th Congress of the Chinese Communist Party – during which Xi Jinping is poised to be re-elected – is taking place this autumn in Beijing. And the regime wants to avoid at all costs that such a historic event takes place in a city traumatised by another strict lockdown," Leoni explained.
According to the expert, there are two possible scenarios for China’s capital: "Either the authorities are convinced that they can get rid of the pandemic in Beijing with a total but short lockdown, and they will absolutely impose it … or the situation in Shanghai will keep dragging on, leading to fears that anger would also rise in the capital. In this case, the authorities could try to avoid locking all inhabitants up at the same time," the Sinologist said.
But there could be one last option: recognising that China’s "zero Covid" policy is not as effective when it comes to the Omicron variant, and thus adopt a more flexible strategy. For Xin Sun, this would be impossible: "Xi Jinping has made this policy his own, and abandoning it would mean that he made a mistake, which is unimaginable," the expert predicted.
This story has been adapted from the original in French.
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Covid: Beijing in race to stave off Shanghai-style lockdown with more mass testing
Fear of lockdown sparks panic buying in Beijing following Covid outbreak
Covid death toll rises in China as authorities warn of 'grim' situation
France24 - World
France: Low growth and inflation increase risk of stagflation
Issued on: 01/05/2022 - 17:39
Income growth has stagnated as prices for essential goods and energy are on the rise. New figures from France’s National Institute of Statistics and Economic Studies (Insee) indicate that France could be entering a period of stagflation.
Rising prices and weak economic growth could create the ideal circumstances in France for stagflation, some analysts warn. The combination of inflation and stagnation is an economic contradiction that risks undermining quality of life for many in France. While slow growth normally means an increase in unemployment that decreases spending power, rising prices mean the money consumers do have begins to lose value.
A comparable economic situation has not been seen since in France since the 1980s: inflation rose once again in April to reach 4.8%, according to initial estimates published April 29 by Insee. Inflation reached 7.5% in the same month across the eurozone, the highest-ever rate since the common European currency was introduced.
"The inflation is essentially due to increases in energy prices," said Thierry Breton, the European commissioner for the internal market, in an interview with France Inter radio on Saturday.
Price increases for essential and agricultural goods kicked into gear as the global economy resumed after the initial phases of the Covid-19 pandemic and then accelerated due to the war in Ukraine. Supply-chain disruptions in China, exacerbated by Beijing’s zero-Covid strategy, are also pushing prices higher.
"In France and all European countries, spending on transport and energy has become an enormous burden on household budgets,” economist Stéphanie Villers told FRANCE 24. “The initial effect of this is reduced consumption in the first trimester. Households are being cautious, as they understand that price hikes are going to affect their spending power – but household spending is the main motor for economic growth.”
>> Thousands of May Day protesters raise the pressure on Macron
Data from Insee shows household spending in France fell by 1.3% in March, correlating with a first trimester that saw gross domestic product came to a standstill. In the eurozone, GDP rose by only 0.2% in the first quarter while in the US it fell slightly. After a euphoric post-pandemic rebound in 2021, global economic growth has tapered off.
‘The first signs’ of stagflation
“If the trend for increasing prices lasts, [stagflation] is a risk. We could now be seeing the first signs,” Villers said.
To be officially classed as stagflation, the combination of inflation and stagnation must last “at least” for multiple trimesters, Pierre Jaillet, a researcher at the Jaques Delors Institute think tank, told AFP. France calculates its annual financial cycle in trimesters rather than the four quarters used in Britain and the United States.
As such, it is too soon to say whether France is on track for stagflation similar to that experienced in the 1970s following two global oil crises.
"One question being asked now is how much the future government will factor in this loss of spending power,” Jaillet said.
Moreover, these new economic risks come on the heels of the generous financial aid packages offered to many in France during the economic uncertainties of the pandemic.
Some economic indicators suggest there is reason for cautious optimism. Despite slowing down overall, business investments in France still grew in the first trimester. Unemployment rates also fell to 5.3% among active job seekers.
However, France’s falling unemployment rate has now “probably reached the limit", Villers says. "Businesses are faced with rising production costs and expenses for essential materials. They are seeing an accumulation of negative financial signs. So we cannot expect further reductions in the unemployment rate in the coming trimesters.”
'Historically high' prices until 2024
Prices are likely to keep rising for the foreseeable future, according to a report published by the World Bank on Tuesday. “The war in Ukraine has dealt a major shock to commodity markets, altering global patterns of trade, production and consumption in ways that will keep prices at historically high levels through the end of 2024,” it said.
"It is hard to know how long this pressure on prices that is impacting all goods and services will continue,” Villers said. “It really depends on how long the conflict in Ukraine goes on.”
So how can France and other countries avoid falling into a vicious circle of stagflation? There is no simple answer for central banks, which have two main levers for reducing inflation: reducing the assets they purchase, which limits the amount of liquidity in the market to avoid spurring inflation (known as quantitative tightening), or by raising their interest rates.
"The risk of this strategy is that it will become more difficult to obtain loans. This could reduce consumption and therefore growth, which is already not in the best state,” explained FRANCE 24 economics reporter Joanna Sitruk.
The president of the European Central Bank (ECB), Christine Lagarde, raised the possibility on Wednesday of increasing interest rates this summer if inflation continues at its current rate. “The ECB’s objective is to create price stability,” said Lagarde, France’s former finance minister.
The ECB in March ended its emergency programme aimed at supporting the economy during the Covid-19 crisis and declared it would reassess its purchase of net assets from July. The result, it hopes, will be to keep prices under control while waiting for better days.
This article has been adapted from the original in French.
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Talking Europe
EU sanctions on Russia: Increasing pressure on Putin as cost of living bites in Europe
Business Daily
US inflation hits 40-year high of 8.5%
The Debate
First lockdown, now inflation: Could surging prices wipe out spending power?
Valeurs Actuelles
Lettre ouverte à Vladimir Poutine
Marioupol, Kharkiv, Irpin, Boutcha, Borodyanka, Kramatorsk : autant de noms de villes ukrainiennes synonymes aujourd’hui, par l’atrocité des massacres qui les ensanglantent aussi bien que par l’ampleur des destructions qui les ravagent, d’horreur, de morts, de désolation et indescriptibles souffrances, assimilables, par l’indignation qu’ils suscitent très justement au sein de la conscience humaine, à de terribles “crimes de guerre”, sinon à d’encore plus effroyables “crimes contre l’humanité”.
Certes, nous connaissons les arguments que vous invoquez, dont une hypothétique « dénazification » de l’Ukraine en même temps qu’un supposé « génocide » à l’encontre des populations civiles du Donbass, pour expliquer ce que vous appelez, d’un euphémisme langagier qui ne peut que nous étonner sur le plan militaire mais aussi nous heurter au niveau intellectuel, une « opération spéciale » . À l’inverse, nous sommes également parfaitement conscients des très contreproductives maladresses et autres non moins préjudiciables fautes que la communauté internationale, les États-Unis d’Amérique en tête, a pu parfois commettre, sur le plan diplomatique et souvent pour d’hypocrites mais rentables intérêts géostratégiques, à l’encontre de votre pays, qu’elle a parfois, par le passé, unilatéralement humilié, sinon inconsidérément insulté, et quelquefois même outrageusement diabolisé.
Bref : une inacceptable stigmatisation où l’on voit même désormais poindre, çà et là, d’insidieux, et d’autant plus troublants, accents de racisme antirusse, d’inacceptables relents de xénophobie à l’encontre, non seulement de vos diplomates et autres oligarques mais, plus généralement, de manière bien plus indistincte et abusive encore, de vos sportifs, artistes et intellectuels également, y compris les plus inoffensifs idéologiquement. Cela s’avère, certes, nous l’admettons volontiers, éminemment regrettable !
Mais, enfin, quelles que soient ces erreurs d’appréciation ou nuances d’analyse, quels que soient même, et peut-être surtout, les motifs que vous employez pour justifier ce que nous ne craignons pas d’appeler, plus encore qu’une brutale agression, une guerre insensée, due précisément à cette inconcevable invasion de l’Ukraine, nation libre et souveraine, par la Russie, ces mêmes motifs nous paraissent, au vu de l’immense tragédie humaine que votre armée provoque impitoyablement, aussi injustifiables moralement qu’illégitimes politiquement. Nous l’avons fermement condamnée, du reste, dès le début, tout en nous rangeant aussitôt, et parallèlement, aux côtés de l’admirable résistance ukrainienne !
Ainsi, Monsieur le Président,
Ainsi, Monsieur le Président, souhaitez-vous vraiment passer à l’histoire comme, de sinistre mémoire et même si cette comparaison peut parfois sembler, à certains, excessive, voire outrancière, un nouveau Hitler, quoique, paradoxalement, votre pays eût naguère grandement contribué à vaincre, pour le bien de l’Europe elle-même, l’Allemagne nazie ? Voulez-vous vraiment que la postérité, vos enfants comme votre peuple, sinon le monde entier, se souvienne de vous comme, croupissant misérablement au fin fond d’une obscure prison pour criminels de guerre, le pire des tyrans, à l’instar, autrefois, d’un Staline, d’un Pol Pot ou d’un Milosevic ? Désirez-vous vraiment faire partie de cette funeste procession de dictateurs finis, comme bon nombre de fous furieux en mal de pouvoir absolutiste, dans les nauséabondes cuvettes de l’histoire et que, pire encore, votre nom, déjà suffisamment terni par l’abjection de cette guerre, soit à jamais marqué du sombre et méprisable sceau de l’infamie ?
À cela, déjà déplorable en soi, s’ajoute un autre élément, non négligeable, et qui, comme tel, devrait, pour le « patriote » que vous clamez être, vous interpeller aussi : le fait que ce soit l’image même de la Russie, son richissime héritage culturel comme son inestimable patrimoine artistique, qui, par cette guerre que vous menez de façon aussi violente, arbitraire et indiscriminée à l’encontre de milliers d’innocents, se voit ainsi aujourd’hui, certes injustement mais néanmoins gravement, dégradée, endommagée aux quatre coins de la planète, stigmatisée dans son ensemble. Et, faut-il vous l’avouer, nous en sommes, nous qui aimons tant votre pays, sa grande littérature (de Pouchkine, Lermontov ou Gogol à Dostoïevski, Tchekhov ou Tolstoï, en passant par Essenine, Tourgueniev, Pasternak, Maïakovski, Soljenitsyne ou Vassili Grossman) aussi bien que ses fabuleux musiciens (de Tchaïkovski à Rachmaninov en passant par Prokofiev, Moussorgski, Chostakovitch, Scriabine, Stravinski ou Rimski-Korsakov), infiniment tristes, profondément désolés !
De même, nous souvenons-nous que l’une des plus belles villes du monde, Saint-Pétersbourg, qui est par ailleurs aussi votre berceau natal, fut bâtie par les meilleurs architectes et ouvriers vénitiens, y abritant l’un des plus somptueux musées du monde, l’Ermitage, connexe au magistral palais d’Hiver, et où, au XVIIIe siècle déjà, quelques-uns de nos philosophes les plus prestigieux, dont Voltaire et Diderot, précurseurs de la Révolution française, nantis de leur inaliénable sens de la démocratie chevillé au cœur comme au corps, allaient présenter leurs hommages à votre légendaire impératrice, Catherine II !
C’est donc au nom même de la civilisation,
C’est donc au nom même de la civilisation, de son esprit en ce qu’il a de plus noble, haut et précieux, y compris au sein de la grande et belle âme russe, que nous vous demandons instamment, Monsieur le président, de mettre un terme, toutes affaires cessantes, à cet indicible carnage en Ukraine. L’abomination y est, en effet, à son comble, inimaginable, dans son indescriptible cruauté, pour le commun des mortels. Les récits des rescapés sont glaçants. Les témoignages des victimes, épouvantables et bouleversants tout à la fois. N’éprouvez-vous donc aucune compassion, Monsieur le Président, envers ces nouveaux martyrs ? Rien, absolument rien, ne peut justifier un tel déchaînement, incompréhensible, inique et aveugle, de violence !
Revenez donc, Monsieur Poutine, à la Raison ! Respectez le droit international au lieu de vous mettre ainsi, par cette folie meurtrière tout autant que par cette suicidaire fuite en avant, au ban des nations ! De grâce, pitié pour les innocents ! Cette barbarie est une insulte à l’humanité, une honte comme une tache indélébile aux yeux de bon nombre, ne vous en déplaise, de vos concitoyens ! Davantage : arrêtez, s’il n’est pas trop tard, cette immonde guerre et engagez-vous plutôt, en toute honnêteté et transparence, en de véritables, sérieux pourparlers de paix ! Mieux : ne trahissez pas, au fallacieux nom d’on ne sait quel patriotisme de mauvais aloi, d’un nationalisme aussi mal entendu qu’interprété, la féconde et brillante culture de votre patrie ! Ne la déshonorez pas ! Ne faites pas en sorte que le Crime et châtiment du mémorable Dostoïevski et autres Âmes mortes du génial Gogol deviennent finalement, mais surtout très concrètement, la hideuse et infernale métaphore romanesque, pour votre malheur, de votre propre tombeau !
L’insondable mais équitable tribunal de l’histoire,
L’insondable mais équitable tribunal de l’histoire, sinon celui des hommes, pourra peut-être ainsi, s’il en est encore temps, vous sauver de son implacable justice… Une ultime précision : si nous prenons la peine de nous adresser par écrit à vous aujourd’hui, risquant peut-être ainsi de devoir nous confronter à certaines critiques de la part de nos estimables pairs, au vu d’un sujet aussi douloureux comme d’une problématique aussi épineuse, indéfendable à tous égards, ce n’est finalement, sachez-le, qu’en désespoir de cause. Aucune conscience digne de ce nom ne peut, en effet, rester insensible et silencieuse, à moins de faire preuve d’une indifférence dont on ne sait si c’est l’incroyable cynisme ou le terrifiant égoïsme qu’il faut déplorer le plus en pareille circonstance, face à un tel drame humain !
* Daniel Salvatore Schiffer est philosophe, écrivain et éditorialiste ; Robert Redeker est philosophe ; Guy Sorman est écrivain et économiste ; Pierre-André Taguieff est philosophe et historien des idées.
L'Humanité
Une plaque à la mémoire de Salek Bot et Hersch Zimmermann
ActuÀ Paris, il y a 80 ans, deux résistants FTP-MOI périssent en préparant un attentat contre l’occupant nazi. Les habitants se mobilisent pour que leur combat et leur histoire soient reconnus.
Patrick KamenkaLe 25 avril 1942, deux jeunes résistants juifs polonais communistes, appartenant au 2 e détachement des Francs-Tireurs et Partisans juifs de la Main-d’œuvre immigrée, trouvent la mort en préparant un attentat à l’explosif contre l’armée allemande.
Salek (Saül) Bot, violoniste, militant antifasciste, qui a quitté en la Pologne en 1937 pour la France où il poursuit des études musicales, est recruté en novembre 1941, par Anna Kowalska, ancienne rédactrice de Naïe Presse, le quotidien en langue yiddish de la section juive de la MOI, pour participer à des actions de résistance. Il entre alors dans la clandestinité sous le pseudonyme d’Yves Moulin. Il fait la connaissance de Hersch Zimmermann, ingénieur chimiste, un ancien des Brigades internationales, alias Henri Lefevre dans la Résistance.
Leur mission : créer un laboratoire clandestin pour y fabriquer des explosifs et frapper l’occupant à l’aide de bombes artisanales.
Ce 25 avril, réunis au 7 e étage du 49 rue Geoffroy Saint-Hilaire, les deux jeunes communistes s’activent pour fabriquer les bombes qui doivent être utilisées par la résistance contre une caserne allemande à l’occasion du 1 er mai. Mais une tragique erreur de manipulation provoque vers 20 h 30 une violente explosion – dont ne connaîtra jamais la cause réelle — entraînant la mort des deux résistants : l’un périra déchiqueté, l’autre grièvement blessé trouvera la mort à l’hôpital.
Avant ce tragique accident, Salek, qui utilisait pour donner le change son étui de violon afin de transporter armes et munitions, avait déjà opéré un attentat à la grenade contre une unité allemande et placé un engin explosif dans l’immeuble du journal allemand Parizer Zeitung…
Aussitôt, la direction des Renseignements généraux de la préfecture de police enquête sur les lieux de l’explosion et identifie Masza Lew, l’amie de Salek, elle-même résistante et militante du Travail allemand (TA) qui consistait à approcher les soldats allemands pour obtenir des renseignements et les pousser à déserter les rangs de la Wehrmacht.
Au lendemain de l’explosion, elle est appréhendée à son domicile 1 bis rue Lacépède, tout proche du laboratoire. Les Brigades spéciales, qui traquent les résistants, découvrent chez elle des documents prouvant sa participation à la lutte antinazie et au Travail allemand. Livrée aux nazis, Masza Lew sera internée à Drancy avant d’être déportée par le convoi N° 33 à Auschwitz où elle périra assassinée le 7 décembre 1942. Le nom de Masza Lew a été inscrit sur le mur des noms au Mémorial de la Shoah.
Après l’arrestation de Masza, les policiers tendent une souricière à son domicile entre le 26 et 30 avril et procèdent dans la foulée à l’arrestation le 4 mai de 10 militant(e) s juifs communistes, décapitant ainsi le réseau.
Parmi eux figurent deux femmes : Souka Guttmann, Raissa Kagan-Rappoport. Et sept hommes : Zygmunt Brajlowski, Bronislav Lecki, Tibor Kallai (chimiste), Joseph Bursztyn médecin et responsable du travail parmi les intellectuels juifs et non juifs, rédacteur de Notre Voix et Notre Parole édition en français de la Naïe Presse clandestine, Stanislas Toporowski, Samuel Nadler (1), et Natan Dyskin, ingénieur chimiste, engagé dans la Résistance dès l’arrivée des Allemands à Paris.
Accusés d’ « être des terroristes communistes à la solde de l’Angleterre », ils seront tous fusillés dans un groupe de 88 otages, le 11 août 1942 au mont Valérien. En hommage à ces femmes et ces hommes qui ont combattu les nazis, plusieurs personnalités, association et habitants ont formulé le souhait que la Ville de Paris, comme elle a l’habitude, apposera une plaque 49 rue Geoffroy Saint Hilaire. Cela permettrait de faire connaître une page méconnue de l’histoire de la Résistance, au cœur de la capitale.
Un musée virtuel dédié à la section juive de la MOI sera inauguré officiellement, au cours d’une soirée de présentation et artistique le 24 mai à 18 heures à l’espace Jean Dame 17 rue Léopold Bellan 75002 (2). C’est l’Association Mémoire des Résistants juifs de la Main-d’Oeuvre Immigrée (MRJ-MOI) qui a lancé ce projet (3). Elle a entrepris un travail d’Histoire et de Mémoire pour mettre en lumière le rôle de la section juive de la MOI et, après un film documentaire, a réalisé un musée virtuel dédié aux femmes et aux hommes de la section juive de la MOI qui se sont engagés dans la lutte civile et armée contre l’occupant nazi (dont Salek Blot et Hersch Zimmermann).
mrjmoi@mrj-moi.comFTP MOI2ème guerre mondialerésistance France24 - Monde
Droit à l'IVG menacé aux États-Unis : la Cour suprême pourrait annuler l'arrêt Roe v. Wade
Publié le : 05/05/2022 - 10:17
Florent RODO
La Cour Suprême des États-Unis va-t-elle supprimer le droit à l'avortement ? Un projet de décision en ce sens a été révélé en début de semaine par le site Politico. Plusieurs milliers d'Américains ont réagi en manifestant dans les rues en faveur du texte qui autorise l'avortement au niveau fédéral depuis 1973. Douglas Herbert, chroniqueur international de France 24, analyse la portée politique de cette bataille juridique.
Au Brésil, le secteur agricole s’inquiète d'une pénurie de composantes de fertilisants, l'une des conséquences inattendues de la guerre en Ukraine. Le reportage de Fanny Lothaire et Louise Raulais.
Organisé à New York, le Met Gala est chaque année l'un des plus grands rendez-vous de stars de la planète. Le thème choisi pour cette édition, était l’âge d'or américain de la fin du XIXe siècle, miroir inversé de la situation que connaissent actuellement les États-Unis confrontés à de nombreuses crises.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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États-Unis : la Cour suprême prête à annuler le droit à l'avortement
Revue de presse
Avortement aux États-Unis : "une preuve supplémentaire de la dérive politique de la Cour suprême"
ANALYSE
Cour suprême américaine : haro sur le droit à l’avortement et plus encore ?
Valeurs Actuelles
Malika Sorel-Sutter : “La prime va à la non-assimilation”
Valeurs actuelles. On a l’impression que ce livre procède d’une fatigue, d’une déception, d’une blessure même. Pouvez-vous nous en expliquer la genèse ?
Malika Sorel-Sutter. Fatigue ? Non. Déception et blessure ? Oui. Voilà des années que je me bats pour la France. Dans ce combat, j’ai laissé bien des plumes et je ne m’attendais pas à ce que l’on se mette à jouer une partition de la francité selon l’ethnie et la race, symbolisée par une vision attribuée à tort au général de Gaulle, ainsi que par ce que j’ai appelé la querelle des prénoms. On ne devrait juger les autres que sur leur engagement à défendre la France. Or ceux des élites de souche qui ont précipité la France dans les épreuves actuelles ne voient, eux, aucunement leur francité entachée du soupçon d’illégitimité. Oui, cela m’a fendu le cœur de constater qu’aucune leçon ne semblait avoir été tirée de l’histoire des harkis.
Qui sont ces “dindons de la farce”, dont vous faites le titre de votre ouvrage ?
Les Français de souche du peuple, bien sûr, et les enfants de l’immigration extra-européenne qui ont fait le choix de l’assimilation. Les premiers ont longtemps cru au conte de fées selon lequel la réussite de l’intégration culturelle et de l’assimilation n’était qu’une question de temps et de moyens financiers, quand il n’en était rien. Quant aux seconds, ils constatent qu’il est bien plus profitable de se réclamer de la diversité ou de toute autre communauté que de la communauté française. La prime va à la non-assimilation. C’est ce que démontrent les politiques de discrimination positive, qui se transforment en discrimination négative pour ces deux catégories de Français qui se retrouvent être les dindons de la farce.
« La conjugaison des identités est extrêmement aléatoire », écrivez-vous. L’assimilation, que vous avez vécue, et sur laquelle vous avez beaucoup travaillé, relève-t-elle du miracle ?
En matière d’assimilation, toutes les erreurs, ou presque, ont été commises par les gouvernants ces quarante dernières années. C’est pourquoi elle relève effectivement de plus en plus du miracle. Pour la favoriser et non l’entraver, il convenait de respecter un certain nombre de précautions. Il importe de rappeler que l’assimilation des Italiens n’a pas été le franc succès que pensent beaucoup de Français : seul un Italien sur trois du flux 1870-1940 s’est assimilé. Les autres sont repartis. Je cite Cavanna qui évoque la manière dont l’assimilation était vécue par la communauté italienne. Celui qui se faisait naturaliser était qualifié de vendu. Concernant le flux polonais de 1920-1939, 42 % sont repartis. Pourtant, aussi bien les Italiens que les Polonais de l’époque étaient catholiques… L’assimilation est loin d’être une simple formalité, et se révèle d’autant plus difficile que les cultures en présence partagent peu de principes et de valeurs, et qu’il existe de lourds contentieux historiques entre le pays d’origine et celui d’accueil.
Les Occidentaux ont fini par perdre le sentiment d’appartenance à leur communauté avec les devoirs que cela implique.
Vous vous étonnez qu’il soit difficile d’admettre cela et même simplement d’en débattre ; vous dites : « C’est parce que nous sommes trop sûrs de l’universalité de nos valeurs, de notre pouvoir de séduction, etc. » Bref, nous pécherions par orgueil. N’est-ce pas plutôt que la France, par paresse, par fatigue, par haine de soi, a souhaité ne plus avoir d’identité, et n’ose plus rien réclamer au nouvel arrivant ?
Je ne partage pas votre point de vue sur la paresse, la fatigue. S’il avait été dit aux Français que l’accueil de pauvres venus d’ailleurs aboutirait à une exigence de renoncement à des pans entiers de l’identité française, ils auraient résisté. La plupart des Français aiment leur culture, leur art de vivre, et ne sont pas prêts à y renoncer. C’est tout autre chose qui a fragilisé les sociétés occidentales et les a rendues vulnérables. La France n’est pas seule dans sa situation. Je m’en tiendrai ici à quelques-uns des nombreux paramètres que je développe dans mon livre : l’individualisme, l’égocentrisme, la trop grande confiance en soi qui confine parfois à l’arrogance, ainsi que la quête éperdue d’amour, de plaisir et de jouissance matérielle.
Alexis de Tocqueville voyait « une foule innombrable d’hommes semblables et égaux qui tournent sans repos sur eux-mêmes pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs, dont ils emplissent leur âme. Chacun d’eux, retiré à l’écart, est comme étranger à la destinée de tous les autres ». Les Occidentaux ont fini par perdre le sentiment d’appartenance à leur communauté avec les devoirs que cela implique. Seule subsiste la dimension “droits”, d’où désormais leur incapacité chronique à supporter et gérer le moindre conflit, la moindre tension ou contrariété. C’est une immense vulnérabilité car aussi longtemps que leurs intérêts privés ne se trouvent pas affectés, ils demeurent indifférents. Pour beaucoup, la poursuite de la satisfaction du bien-être personnel, au détriment de la défense de l’intérêt supérieur de leur nation, constitue un horizon indépassable.
La surveillance des faits et gestes de chacun rend l’intégration culturelle extrêmement compliquée
Il est par ailleurs des commandements moraux puissants qui rebondissent à travers les siècles, sont inscrits dans les plis de l’âme des Occidentaux, et les ont programmés à la culpabilité, à la contrition et à la repentance. Le pape prend soin de les rappeler régulièrement, avec ferveur et grand enthousiasme. Pour Jésus, il faut même aller jusqu’à ses ennemis, comme le traduit l’Évangile selon Matthieu : « Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent afin que vous soyez fils de votre Père qui est dans les cieux », car « si vous aimez ceux qui vous aiment, quel salaire aurez-vous ? »
Je rappelle dans mon livre l’histoire du pasteur Saïd Oujibou qu’aucun chrétien ne l’a invité chez lui et qui se retrouve terriblement seul le jour de Noël, jour de sa propre conversion ; cette histoire illustre à la perfection le manque criant de solidarité et de cohésion dont souffre l’Occident. Jamais telle situation n’eût pu se produire pour quiconque aurait rejoint la communauté des musulmans. C’est dans cet esprit de solidarité que réside l’étendue de la puissance et de la force d’un groupe. Éduquée dans deux civilisations qui diffèrent sur bien des aspects, il me saute aux yeux que la préférence étrangère est consubstantielle à l’identité chrétienne. D’ailleurs, n’est-il pas rappelé que « j’étais étranger et vous m’avez accueilli, sans vêtement, et vous m’avez habillé » ? Le riche, au contraire du pauvre, n’est pas en odeur de sainteté, et « il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche de rentrer dans le royaume de Dieu ». Il n’y avait donc guère de surprise à voir les Occidentaux œuvrer à accueillir toute la misère du monde, quand bien même cela s’opérait au détriment des leurs. Mais l’histoire nous enseigne aussi que les peuples sont capables de sursaut pour assurer leur propre continuité en tant que corps politique.
Les partis politiques n’ont plus eu d’autre choix que de verser dans le clientélisme par le biais d’accommodements déraisonnables
Que pouvons-nous encore intégrer ? Quelle est la capacité d’assimilation des nouveaux arrivants ? Les personnes issues du même pays sont-elles ou non assimilées ? Voilà les questions qu’il vous semble impératif de se poser en la matière. Croyez-vous que nous en prenions le chemin ?
Avant toute chose, il faut suspendre les flux migratoires aussi longtemps que l’assimilation – ou tout au moins l’intégration culturelle – d’une part substantielle que l’immigration déjà présente n’a pas réussi. La principale raison en est que l’importance des flux migratoires a conduit à la constitution de diasporas, rendant le clientélisme politique incontournable. Comme le définit Dominique Schnapper, les diasporas sont des « peuples qui gardent un sentiment de leur unité malgré l’éclatement géographique ». Pour peser dans le jeu politique, ces peuples n’ont aucun intérêt à laisser leurs membres leur échapper. C’est pourquoi la pression exercée sur les individus s’est considérablement accrue au fil du temps. La surveillance des faits et gestes de chacun rend l’intégration culturelle extrêmement compliquée. La liberté des individus et des familles s’en trouve entravée, de même que celle des enseignants, et c’est pourquoi ces derniers échouent de plus en plus dans la mission que leur confie la nation, qui est de préparer des citoyens.
Eu égard à l’évolution de la démographie électorale, les partis politiques n’ont plus eu d’autre choix que de verser dans le clientélisme par le biais d’accommodements déraisonnables et autres concessions sur le respect des principes républicains. C’est ce clientélisme qui a cultivé le communautarisme, qui a finalement conduit à parler de “séparatisme”. Rien de tout cela n’eût été possible si les élites politiques et la haute administration avaient respecté le code civil, qui subordonne l’octroi de la nationalité, donc du droit de vote, à la réussite de l’assimilation.
L’école se voulant de plus en plus le reflet de la société, on comprend que ce formidable outil d’assimilation soit aujourd’hui contre-productif. Pensez-vous qu’une école qui explique (ou accepte tacitement) que deux hommes peuvent se marier et avoir des enfants, puisse encore espérer intégrer des personnes venues par exemple du monde arabo-musulman ?
Votre question m’amène à évoquer le fait gravissime suivant, à savoir que des associations catholiques aient pu défiler avec, à leurs côtés, des Frères musulmans, permettant ainsi à ces derniers de se trouver, en quelque sorte, anoblis dans le champ politique. Observez ce qui se produit avec les Coptes en Égypte, ou plus généralement avec les chrétiens d’Orient. Là-bas, on ne met pas de sujets sociétaux sur la table et pourtant, le “vivre-ensemble” y semble bien fragile.
L’obligation de donner s’accompagne de l’obligation de recevoir, et enfin de rendre. C’est le principe de la solidarité.
Vous placez très haut la théorie du don et du contre-don, de Marcel Mauss. Pouvez-vous nous expliquer de quoi il s’agit ?
C’est après avoir réalisé une étude comparative du fonctionnement de diverses sociétés pour identifier les formes du contrat social qui y lie les individus entre eux et, surtout, leur permet de fonctionner ensemble de manière harmonieuse, que le fondateur de l’anthropologie en France pose sa conclusion. Partout, Mauss relève que c’est le don qui joue le rôle décisif dans la qualité des relations et dans la cohésion du groupe, car ce qui se joue au travers du don, c’est la reconnaissance de la place de chacun au sein du groupe, et de son droit au respect de sa dignité. Cela passe par la participation active de chacun à la chaîne des échanges de biens. L’obligation de donner s’accompagne de l’obligation de recevoir, et enfin de rendre. C’est le principe de la solidarité. Celui qui reçoit le don doit l’accepter ; et celui qui a donné, et ainsi initié la chaîne, doit à son tour accepter le contre-don. Il ne s’agit pas de rendre à l’identique, ni même à celui qui nous a donné ; mais de rendre à un membre du groupe, à proportion de ses facultés propres.
Ce qui importe, c’est que chacun, riche ou pauvre, devienne acteur de ce processus dynamique et foisonnant qui vise à instaurer des relations fluides pour prévenir l’établissement d’interactions sociales déséquilibrées qui engendrent tensions et ressentiments. Empêcher l’autre de donner, c’est le maintenir dans une position d’inférieur ou de dominé. Mauss, qui s’est engagé aux côtés de sowcialistes tels que Jean Jaurès ou Léon Blum, dit qu’ « il faut que l’individu travaille. Il faut qu’il soit forcé de compter sur soi plutôt que sur les autres. D’un autre côté, il faut qu’il défende ses intérêts, personnellement et en groupe. L’excès de générosité et le communisme lui seraient aussi nuisibles et seraient aussi nuisibles à la société que l’égoïsme de nos contemporains et l’individualisme de nos lois » . À mille lieues de notre société et de sa propension sans égale à cultiver l’assistanat et maintenir ainsi les classes défavorisées au bas de l’échelle sociale !
Placer l’autre dans une impossibilité de restituer tout ou partie d’un don devient à la longue une humiliation qui nourrit une formidable frustration, laquelle peut conduire à l’expression de violences au sein de la société ; une façon de se venger. Une part de la violence qui se déploie contre les Occidentaux, perçus comme des privilégiés, doit aussi être analysée sous cet angle. Bien des malheurs qui frappent les sociétés occidentales se trouvent dans le non-respect de cette nécessité d’instaurer une relation de don – contre-don entre individus, puis entre les individus et la communauté qu’ils forment ou sont appelés à former.
Lorsque Pierre Rosanvallon traite des termes du contrat implicite qui lie les citoyens à la nation, c’est l’approche de Mauss qui se trouve mobilisée : « En son essence, l’appartenance à la cité est indissociable d’un pacte moral. La vie commune repose sur l’adoption d’une arithmétique simple : les obligations de la collectivité envers chacun de ses membres sont la contrepartie de ceux-ci. C’est parce que les citoyens sont prêts à mourir pour la patrie que celle-ci a une dette à leur égard » . Je souscris pleinement.
Les Dindons de la farce, Malika Sorel-Sutter, Albin Michel, 220 pages, 18,90 €.
L'Humanité
Avril 1982, la révolte des OS pour la dignité
Il était une foisDans les usines Citroën et Talbot du groupe Peugeot, un ordre patronal implacable règne sur des ouvriers majoritairement immigrés et très peu qualifiés. Il va pourtant voler en éclats, quand en avril 1982, ces « OS à vie » se mobilisent pour les salaires, les libertés, et entament, avec le soutien de la CGT en particulier, un long et violent conflit syndical. Retour à Aulnay et Poissy... sur un printemps oublié.
Aujourd’hui, au nord d’Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, on peut voir une plate-forme logistique, le chantier d’un centre d’exploitation de la RATP et bientôt une station de métro, un data center, un campus numérique, un gymnase, des groupes scolaires… Seule trace d’un passé industriel, le conservatoire Citroën, censé entretenir la mémoire de PSA grâce à une présentation de voitures de collection.
Des hommes et des femmes qui ont travaillé ici pendant des décennies, des souffrances endurées sur les chaînes de production, de la répression antisyndicale mais aussi des grèves et des victoires ouvrières, il ne reste rien. La désindustrialisation est aussi une opération d’effacement d’une histoire qui dénote face aux discours de modernisation de ce territoire.
Comment alors se souvenir que, quarante ans auparavant, l’usine automobile la plus récente lancée en France (1973) pouvait être décrite dans un documentaire comme « une usine modèle, aveugle (…), un camp retranché. (…), un goulag industriel à visage capitaliste, avec ses gardiens par centaines pour un effectif de 6 500 travailleurs (…), qui faisaient régner l’ordre patronal, celui du silence et de l’échine courbée ». Placés en ouverture du film de Claude Blanchet « Haya » (1982), ces mots décrivent quelques aspects d’un ordre patronal qui semble alors éternel. Jusqu’à ce qu’il vacille, en 1982.
L’usine d’Aulnay-sous-Bois n’a jamais jusque-là connu de grève. Elle hérite d’une tradition patronale déjà forte dans les anciennes usines Citroën du 15e arrondissement parisien ou des Hauts-de-Seine, mais qui avait été bousculée en mai 1968, et surtout marquée dans une autre usine du groupe Peugeot, à Poissy.
Les usines d’Aulnay (Citroën) et de Poissy (Simca, Chrysler puis Talbot) partagent deux grandes caractéristiques qui, conjuguées, les distinguent de celles de Sochaux, Billancourt ou Flins. D’une part, elles ont un recours massif à une main-d’œuvre immigrée très peu qualifiée, et dont la majorité vient du Maroc. À Aulnay au début des années 1980, les ouvriers spécialisés (OS, sans qualification) composent presque 70 % des effectifs, et les ouvriers sont pour plus des trois quarts étrangers ; à Poissy, dont l’effectif est passé entre 1978 et 1982 de 25 000 à 16 000 salariés, les OS représentent 67 % de l’effectif total et les étrangers 55 % de l’effectif ouvrier. D’autre part, ces usines ont constitué les fiefs d’un syndicat patronal qui a contribué à faire régner entre les années 1950 et 1990 un ordre usinier, réprimant tout autre engagement syndical : la Confédération des syndicats libres (CSL), qui a remplacé en 1977 la Confédération française du travail (CFT).
Dès lors, peu de choses laissaient présager, début 1982, qu’une série de conflits allait secouer ces usines et quelques autres, dans un contexte de chute libre du nombre de journées de grève depuis la fin des années 1970. Cependant, quelques signes avant-coureurs pouvaient être décelés. Depuis octobre 1981 ont eu lieu dans d’autres usines automobiles plusieurs grèves, souvent victorieuses, et dans lesquelles les OS immigrés ont joué un rôle important. Ensuite, l’arrivée de la gauche au pouvoir a permis d’envisager que les atteintes aux libertés syndicales allaient être plus sévèrement punies, notamment pour faire respecter les règles des élections professionnelles. Cela facilite l’engagement de certains ouvriers immigrés, qui se portent candidats sur les listes de la CGT.
Pour autant, une étincelle était nécessaire. À Aulnay-sous-Bois, c’est d’abord un court arrêt de travail, le 8 avril 1982, à l’atelier de montage à la suite du refus d’un chef d’atelier de discuter avec des ouvriers, « parce qu’on ne discute pas avec des esclaves ». Puis un deuxième, le 16 avril, à l’atelier ferrage-carrosserie, pour une diminution des cadences et une augmentation des salaires. Aussi brefs soient-ils, ils paraissent exceptionnels aux yeux des militants de la CGT, et signalent une disponibilité pour l’action chez certains ouvriers immigrés.
C’est sur cette disponibilité que s’appuie un groupe d’ouvriers immigrés membres de la CGT, qui, le 22 avril au soir, parvient à faire débrayer plusieurs chaînes, soutenu dès le lendemain par les structures de la CGT qui permettent l’élargissement de la grève, laquelle conduit au blocage total de la production à partir du 26 avril.
Les débrayages initiaux expriment déjà ce qui va être au cœur de la grève : les conditions de travail avec le rythme des cadences, les salaires avec la demande d’une augmentation de 400 francs, les libertés syndicales, le respect, la dignité, et de manière sous-jacente le refus du racisme qui se manifeste régulièrement, notamment dans les propos vexatoires des petits chefs. Les grévistes occupent les parkings, soutenus matériellement par les communes communistes de Seine-Saint- Denis et par les unions locale et départementale de la CGT, tandis que la direction, les cadres et la maîtrise gardent l’intérieur des lieux, leur relève étant assurée par hélicoptère.
Les premiers jours de grève donnent lieu à plusieurs incidents, notamment lorsque l’hélicoptère qui vient déposer des non-grévistes envoie des projectiles sur les grévistes. Plusieurs manifestations unitaires de soutien se déroulent, à Aulnay et à Paris. Le 4 mai débute une grève à l’usine Citroën de Levallois, puis le 12 à celle d’Asnières, suivies de celle de Saint-Ouen-les Épinettes le 18 et de Saint-Ouen-gare le 24. Les premières négociations s’engagent les 15 et 16 mai, mais sont rapidement rompues par la direction de Citroën, qui prend prétexte du maintien des piquets de grève, puis annonce le licenciement de 17 militants de la CGT, dont des candidats aux élections. Les directions et les cadres des usines Citroën ainsi que la CSL organisent également des manifestations de rue pour dénoncer les agissements des grévistes et défendre la « liberté de travailler ». La plus importante, le 25 mai, regroupe à Paris 16 000 personnes, conduite par le PDG de Citroën, Jacques Lombard.
Néanmoins, devant le blocage des négociations, le gouvernement nomme un médiateur dont les conclusions, qui satisfont bon nombre de revendications syndicales, sont acceptées après un mois de grève. La reprise du travail dans les usines Citroën s’effectue le 1er juin. À Aulnay, l’entrée triomphale dans l’usine du cortège, ouvert par les 17 militants de la CGT menacés de licenciement et dont les sanctions ont été levées, est précédée par un grand meeting, où l’on entend des slogans tels que « Français, immigrés, même patron, même combat », et où des milliers de mains tendues tiennent une carte de la CGT, comme une promesse de liberté conquise.
Le groupe Peugeot croit pouvoir souffler, mais dès le lendemain une dynamique semblable démarre à l’usine de Poissy, avec un débrayage progressif des chaînes de l’atelier B3, qui s’étend le 3 juin. La journée est marquée par d’importants affrontements physiques. À la tête de salariés antigrève et soutenus par la CSL, le directeur du personnel veut expulser les grévistes manu militari, mais il rencontre une résistance inattendue ; au cours de la bagarre, il est atteint à l’œil et 40 à 100 antigrévistes sont blessés.
Le gouvernement, qui avait soutenu la grève à Aulnay, appelle au calme, sans prendre parti pour un camp ou pour l’autre, tout en insistant sur l’intérêt industriel du pays. Et alors qu’aucun piquet de grève n’avait été évacué devant les usines Citroën, le ministre de l’Intérieur, Gaston Defferre, demande l’évacuation de l’usine Talbot le 4 juin. Comme pour Citroën, mais dans une ambiance plus tendue et plus violente, et avec des conflits importants entre la CGT et la CFDT, les grévistes et les non-grévistes multiplient les actions à Poissy. Là encore, face à l’enlisement des négociations, le gouvernement nomme un médiateur. Ses conclusions, touchant notamment à l’amélioration des conditions de travail, aux libertés et à la mise en place d’un processus de négociations de longue durée, finissent par être acceptées et permettent la reprise du travail le 5 juillet.
Dans les deux cas, on a donc affaire, en quelques semaines, à un renversement important des rapports de forces entre les ouvriers, surtout immigrés, soutenus par la CGT et la CFDT, et les directions des entreprises soutenues par la CSL. Cela se traduit par une syndicalisation massive des OS immigrés, dont la plupart ont fait leur apprentissage dans le feu de l’action gréviste et doivent désormais agir au quotidien en syndicalistes, non sans susciter de nombreux débats, dans les équipes syndicales, dans les médias et au sein de l’appareil d’État. La peur d’un syndicalisme dirigé par des travailleurs immigrés ou les suspicions d’une supposée influence islamiste parmi ces derniers irriguent analyses et commentaires, tant dans les directions des entreprises que chez les Renseignements généraux ou au gouvernement.
Les mois qui suivent les grèves du printemps 1982 voient la poursuite de la contestation de l’ordre patronal. Elle incite d’autant plus le groupe Peugeot à accélérer les restructurations industrielles. Celles-ci vont laisser sur le carreau des milliers de travailleurs immigrés et les contraindre bien souvent à repartir dans leurs pays d’origine, malgré de nouvelles grèves qui ne parviennent pas à empêcher les licenciements collectifs.
Une autre période s’ouvre alors. La figure de l’ouvrier immigré, importante dans les conflits d’usines après 1968, s’efface peu à peu de la scène sociale. D’autres figures issues de l’immigration deviennent médiatiques, notamment à partir de la marche pour l’égalité et contre le racisme à l’automne 1983. Et, dans les usines automobiles, le constant mouvement de restructuration, les suppressions de postes et les fermetures de sites vont continuer à affaiblir les résistances ouvrières.
Il n’en reste pas moins que, en restituant ce « moment 1982 », il peut s’agir, comme l’a écrit l’historien Howard Zinn, d’« ouvrir de nouvelles possibilités en exhumant ces épisodes du passé laissés dans l’ombre et au cours desquels, même si ce fut trop brièvement, les individus ont su faire preuve de leur capacité à résister, à s’unir et parfois même à l’emporter » (1).
Vincent Gay, Maître de conférences en sociologie à l'université Paris-Diderot.
grèvescitroënAutomobile France24 - Monde
Ligue des champions : invincible, le Real Madrid renverse Manchester City et file en finale
Publié le : 04/05/2022 - 23:36
Marc DAOU
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Au terme d’une double confrontation spectaculaire, le Real Madrid s’est adjugé le dernier billet pour la finale de la Ligue des champions, après une demi-finale retour complétement folle contre Manchester City, au stade Santiago Bernabéu (3-1). Les Merengue affronteront Liverpool le 28 mai au stade de France.
Condamnés à s’imposer après un magnifique match aller à l'Etihad Stadium, remporté par Manchester City (4-3), le Real Madrid, encore mené au score à la 90e, est entré un peu plus dans la légende de la C1 après avoir arraché sa qualification dans les prolongations (3-1).
Très présents dès l’entame du match, les Merengue s’offrent une première situation à la 4e minute, avec une tête de Karim Benzema, trouvé plein axe par Dani Carvajal, envoyée au-dessus du but d’Ederson. L’international français récidive quelques minutes plus tard, mais sa volée du pied gauche, sur un centre délivré par Federico Valverde, finie, là aussi, au-dessus du cadre (12e).
Manchester City réagit à la minute avec une violente frappe du Belge Kevin De Bruyne, bien captée par son compatriote Thibaut Courtois (15e).
Guère impressionnés par leurs adversaires, les Merengue tentent une nouvelle incursion, mais cette fois c’est Vinicius Junior qui envoie le ballon largement au-dessus du but de Citizens.
Après les attaquants madrilènes, c’est Thibaut Courtois qui s’illustre en détournant avec autorité une frappe de près de Bernardo Silva, idéalement servi, côté droit, par Kevin de Bruyne. Une grosse occasion qui donne des idées aux hommes de Pep Guardiola qui campent dans le camp du Real et tentent à nouveau leur chance, mais cette fois la frappe de Gabriel Jesus passe à côté du poteau droit du gardien madrilène (23e).
Les Espagnols se rebiffent avec un coup-franc de l’artificier allemand Toni Kroos qui passe juste à côté de la lucarne droite d'Ederson (26e).
L’intensité des débats baissent pendant une dizaine de minutes, jusqu’à une faute de Kyle Walker, qui dans un duel avec Vinicius Junior, bouscule du coude l’ailier brésilien près de la surface, non sifflée par le très indulgent arbitre italien Daniele Orsato (37e).
Les Citizens s’en sortent bien et repartent de l’avant, avec une reprise de volée du droit du prodige anglais Phil Foden, à une vingtaine de mètres, détournée par le portier belge du Real (40e). Lorsque l’arbitre siffle la mi-temps, le Real, qui n’a cadré aucun de ses 5 tirs, est toujours éliminé.
Une fin de deuxième période folle
Après à peine dix secondes après l’entame de la deuxième mi-temps, les Madrilènes ratent une occasion incroyable maladroitement gâchée au second poteau par Vinicius Junior qui manque le cadre de près, après un service idéal de Dani Carvajal.
Une occasion en or qui n’a pas découragé les tous nouveaux champions d’Espagne et Luka Modric qui sèment la panique dans la défense mancunienne qui éloigne le danger laborieusement à la 53e, ainsi qu’à la 55e, après un nouveau raid de Vinicius Junior, aussi intenable qu’imprécis.
Une frappe mémorable de notre magicien @Mahrez22 🪄🎩⚪️ 0-1 🔵 #ManCity pic.twitter.com/X9vWdaXfYM
May 4, 2022Alors qu’un faux rythme s’est installé dans le match, Manchester City trouve la faille à la 73e et s’ouvre encore plus grand la porte vers la finale grâce à un but de Ryad Mahrez. Décalé à droite par Bernardo Silva, lui-même parfaitement servi dans l'axe par Ilkay Gündogan qui venait de remplacer Kevin De Bruyne, l’international algérien prend à contre-pied Thibaud Courtois d’une frappe sans contrôle du pied gauche.
Dos au mur et poussés les Madrilènes ne parviennent à revenir dans le match. Pis, c’est le gardien belge du Real qui empêche les Anglais d’inscrire un nouveau but sur une frappe soudaine de Joao Cancelo. Quelques instants plus tard, c’est le Français Ferland Mendy qui sauve miraculeusement les siens en dégageant sur sa ligne une frappe du nouvel entrant Jack Grealish (86e). L’attaquant anglais retente sa chance quelques instants plus tard, mais bute sur Thibaud Courtois (87e).
EL HOMBRE CHAMPIONS pic.twitter.com/dqQqvz0Pyn
May 4, 2022Alors que City pensait se diriger tranquillement vers la finale, Rodrygo est venu redonner espoir au Real Madrid en inscrivant un but capital à la 90e. Servi par Karim Benzema, le Brésilien, qui avait commencé le match sur le banc, marque du pied droit. Le public du Santiago-Bernabéu s'est remis à y croire, surtout après un nouveau but de Rodrygo deux minutes plus tard, en reprenant de la tête un centre de Dani Carvajal !
Benzema met le Real sur orbite
Direction les prolongations pour les Merengue et des Citizens KO. Galvanisés par leur remontada, les Merengue obtiennent rapidement un penalty par Karim Benzema, fauché dans la surface par Ruben Dias. Le buteur maison exécute la sentence en prenant Ederson, parti sur sa droite, à contre-pied, et donne un avantage inespéré quelques minutes plus tôt (96e). Il s'agit du 15e but de la saison en Ligue des champions pour l'international français, qui est remplacé à la 105e. En menant 3 buts à 1, c'est bien le Real qui est qualifié à cet instant du match!
NUNCA QUISE A NADIE TANTO pic.twitter.com/uuSM8xd62N
May 4, 2022Bien que dominé par leurs adversaires, Man City était à deux doigts de revenir au score, quelques secondes avant la mi-temps. Sur un centre de Joao Cancelo, côté droit, Phil Foden place une tête qui oblige Thibaud Courtois à réaliser une parade décisive sur sa droite. En embuscade dans son dos, le Brésilien Fernandinho ne parvient à cadrer.
En deuxième période, les Merengue se sont contentés de gérer leur petit avantage jusqu'au coup de sifflet final synonyme de qualification. Au stade de France, le 28 mai, ils disputeront, contre Liverpool, leur 17e finale de C1. Légendaire.
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L'Humanité
Les pogroms du Gujarat, prélude à 20 ans de haine
Il était une foisAu printemps 2002, cet État prospère de l’ouest de l’Inde s’embrase. Des massacres antimusulmans sont perpétrés par des extrémistes hindous avec l’assentiment des plus hautes autorités gujaraties, à la tête desquelles on trouve un certain Narendra Modi. Cette campagne de persécutions froidement orchestrée lui servira de tremplin jusqu’au sommet de l’état indien.
Dominique BariAux origines de la tragédie, l’« incident de Godhra ». Le 27 février 2002, le Sabarmati Express entre en gare de la cité, à une centaine de kilomètres d’Ahmedabad, la capitale économique du Gujarat. À son bord, des activistes du Vishva Hindu Parishad (VHP, organisation religieuse extrémiste liée au Bharatiya Janata Party, le BJP, Parti du peuple indien), d’obédience nationaliste hindoue.
Ils reviennent d’Ayodhya, une des villes sacrées de l’hindouisme, épicentre des troubles intercommunautaires depuis la destruction par les extrémistes hindous, en 1992, de la mosquée de Babri Masjid, sur les ruines de laquelle ils veulent construire un temple dédié à Ram. Chauffés à blanc, ces miliciens prennent à partie des vendeurs ambulants musulmans. Les provocations dégénèrent en échauffourées. Tout juste le train repart-il que plusieurs centaines de musulmans se massent sur les voies. Quelques instants plus tard, un incendie se déclenche dans un wagon : 57 miliciens hindous périssent.
Un inconnu qui se nomme Narendra Modi
Le nouveau chef du gouvernement du Gujarat, qui assure depuis quelques mois la fonction par intérim, est encore un inconnu. Il se nomme Narendra Modi, membre du BJP et ancien cadre du Rashtriya Swayamsevak Sangh (RSS), branche armée du BJP. Tous ces mouvements sont intégrés à la Sangh Parivar, défendant les thèses de l’Hindutva selon lesquelles seuls peuvent se prétendre indiens ceux qui appartiennent à la « race hindoue ».
Le soir même, des affrontements de Godhra, Modi crée les conditions de véritables opérations de représailles. Il impose la version officielle des événements : l’incendie est un « acte de violence terroriste prémédité de longue date ». Des consignes sont données aux responsables de la police : ne pas réprimer les hindous qui allaient inévitablement réagir à l’attaque de Godhra, légitimant ainsi les émeutes qui allaient suivre.
Le lendemain, le VHP organise une opération « ville morte », point de départ d’un déferlement de violences bien réglé. À Ahmedabad, une foule armée de plusieurs milliers de personnes attaque habitations et magasins musulmans. Bilan de la journée : 200 morts. Ce n’est qu’un début : fin mars, on y dénombre déjà plus de 1 000 morts, victimes de sauvagerie comme à Gulberg et à Naroda Patiya, deux quartiers résidentiels musulmans.
Le magazine anglophone « The Week » rapporte qu’à Ahmedabad 1 679 habitations, 1 965 magasins, 21 entrepôts ont été incendiés, et 204 magasins mis à sac. L’armée mobilisée sur place dès le 1er mars – 12 colonnes avec 600 hommes stationnant alors dans la ville et dans d’autres points chauds du Gujarat – n’intervient pas. Les victimes qui sollicitent la police s’entendent dire : « Nous n’avons pas pour ordre de vous sauver. »
Les femmes sont les proies privilégiées
Au cours des semaines qui suivent, plusieurs villes et plus de 1 200 villages du Gujarat sont frappés par des vagues d’assassinats ciblant la population musulmane. Les victimes sont abattues ou brûlées vives après avoir été torturées. Comme dans toutes les opérations de « nettoyage ethnique », les femmes sont les proies privilégiées. Les tueries font au bas mot 2 000 morts et des milliers de blessés. 125 000 personnes sont déplacées dans des camps de fortune.
Les massacres se déroulent selon un plan quasiment militaire, menés par des groupes encadrés par le RSS et le Bajrang Dal, milice armée du VHP, disciplinés et extraordinairement nombreux. Ces escouades arrivent par camions entiers dans les quartiers musulmans, munies d’armes blanches (poignards, tridents). Leur uniforme est sommaire, short kaki du RSS et bandeau couleur safran. Le caractère organisé des assauts est attesté par les listes que tenaient les meneurs indiquant les maisons et les magasins des musulmans.
« La violence a toutes les traces d’une épuration ethnique »
Selon un rapport du consulat britannique de l’Inde du Sud qui filtre, en avril, « la violence a toutes les traces d’une épuration ethnique. (…) Loin d’être un acte spontané, il s’agit d’une action planifiée, possiblement des mois en avance, et exécutée par une organisation extrémiste hindoue avec le soutien du gouvernement de l’État ». Le 11 avril 2002, l’Union catholique de toute l’Inde (Aicu) dénonce à son tour les tueries et accuse la Sangh Parivar d’en être responsable. La conférence épiscopale indienne réclame la destitution de Modi et un « grand nettoyage » dans les rangs de l’administration locale et des forces de police, où sont infiltrés de « nombreux extrémistes ».
À New Delhi, le gouvernement de Vajpayee (membre du BJP) est particulièrement passif. Les massacres s’inscrivent dans la stratégie électorale des nationalistes hindous. En décembre 2002, Narendra Modi est élu ministre en chef du Gujarat. Sur la scène internationale, il sera longtemps traité en paria pour « avoir incité à la haine interreligieuse ». Les États-Unis lui refuseront tout visa pendant près de dix ans.
Mais la machine de guerre des partisans de l’Hindutva est en marche, accroissant leur étreinte sur la société indienne, ouvrant la voie à la prise de pouvoir politique et à l’application de leur projet idéologique. Modi gagne par trois fois les élections générales du Gujarat (2002, 2007, 2012), avant de triompher aux élections législatives nationales de 2014, accédant au poste de premier ministre de l’Inde. Il est reconduit avec une large majorité en 2019. Durant ses mandats, l’ambition fondamentaliste hindoue se concrétise : les violences et discriminations se multiplient contre les minorités musulmanes, chrétiennes, mais aussi contre les dalits (1).
La commission d’enquête conclut à un « complot des musulmans »
Fin 2019, le vote du Citizenship Amendment Act entérine juridiquement le statut de citoyen de seconde zone des musulmans. Il provoque d’importantes manifestations pour défendre les principes de laïcité et d’égalité. À New Delhi, en février 2020, des groupes d’extrémistes hindous se livrent à de nouvelles violences antimusulmanes qui font 33 morts et plus de 200 blessés.
Dans cette Inde qui tourne le dos au sécularisme et affirme l’hindouisation de la vie politique, un vent mauvais souffle sur les institutions judiciaires en perte de leur indépendance. En attestent des conclusions d’enquêtes et les verdicts de procès basés sur des témoignages falsifiés et des juges complaisants à l’égard des nouvelles donnes politiques.
La commission d’enquête mise en place dès mars 2002 sur les causes de l’incendie de Godhra conclut, en 2008, à un « complot des musulmans », étayant ainsi la version de Modi. Une commission nommée par le gouvernement central qui soutient, elle, la thèse de l’accident est jugée inconstitutionnelle. Le procès qui suit, en 2009, avalise, en 2011, la culpabilité des musulmans et juge l’incendie criminel en s’appuyant sur des témoignages de membres du VHP, fabriqués de toutes pièces. Onze musulmans sont condamnés à mort et vingt à la prison à perpétuité. Or, un rapport du laboratoire technique et scientifique du Gujarat démontre que le déroulement des faits sur le déclenchement de l’incendie retenu par la cour est impossible.
4 250 autres plaintes déposées
Les dénis de justice se multiplient quand il s’agit de déterminer les responsables des pogroms et leurs exécutants. En 2003, le procès de « l’affaire Best Bakery » devient le symbole de l’iniquité judiciaire : 14 personnes, dont 2 enfants, avaient été brûlées vives dans une boulangerie au cours des émeutes. Les 21 accusés, pourtant clairement identifiés, sont acquittés. En cause, dénonce alors le président de la Cour suprême, une « collusion totale » entre l’instruction et les prévenus, affiliés au VHP ou au BJP.
Quant aux 4 250 autres plaintes déposées auprès de la police gujaratie, près de la moitié sont classées sans suite. Et les procès donnent lieu à des simulacres de justice et débouchent dans la plupart des cas sur des non-lieux.
La partialité de l’appareil judiciaire du Gujarat contraint la Cour suprême à intervenir et à réexaminer les 2 107 plaintes des victimes rejetées par la police. Elle juge que 1 594 d’entre elles sont recevables. Face à l’obstruction systématique des tribunaux et du gouvernement gujaratis, la Cour suprême crée, en 2008, une Special Investigation Team (SIT) – fait inédit. Celle-ci concentre ses enquêtes sur les neuf cas les plus graves, laissant de côté des centaines de plaintes et ignorant les innombrables témoignages recueillis par des commissions d’enquête spontanées – du fait d’ONG – ou par des médias mettant au jour une conspiration gouvernementale faisant des émeutes du Gujarat le marqueur d’une phase nouvelle de la politique indienne.
Implication de cadres du BJP et de la police
En 2007, le journaliste Ashish Khetan recueille les propos du vice-président du Bajrang Dal, Haresh Bhatt, qui affirme avoir fabriqué des bombes et fait venir du Pendjab des camions remplis d’armes blanches destinées aux massacres. La journaliste Rana Ayyub révèle dans son livre « Gujarat Files » l’implication directe de cadres du BJP et de la police dans la préparation et la planification des pogroms. Les témoignages qu’elle a obtenus mettent directement en cause Narendra Modi et son homme de main, Amit Shah, qui deviendra ministre de l’Intérieur dans son gouvernement.
Si la mission de la SIT permet la tenue de procès suivis de plus d’une centaine de condamnations, elle refuse de s’attaquer au sommet de l’appareil d’État gujarati. En mars 2010, Modi est entendu par la SIT et en sort indemne. En 2012, la Cour suprême l’exempte de toute responsabilité. Le verdict de la Cour spéciale d’Ahmedabad de juin 2016 en rajoute dans la complaisance et la complicité.
Le procès concernait l’un des neuf cas retenus par la SIT en 2009 et jugeait les auteurs de la tuerie du quartier Gulberg où 69 personnes ont péri ; 24 des accusés sont condamnés, dont 11 pour homicide ; 36 autres sont relaxés, dont un inspecteur de police et l’un des leaders locaux du BJP. Mais surtout les magistrats « rejettent l’accusation de crime prémédité », blanchissant de facto celui qui met l’Inde en péril.
Laboratoire de l’intégrisme hindou
Péril d’autant plus imminent que le BJP vient de remporter une victoire spectaculaire en Uttar Pradesh à l’issue d’élections régionales débutées le 10 février 2022. Dirigé depuis 2017 par le sulfureux gouverneur Yogi Adityanath, cet État de 200 millions d’habitants, le plus peuplé et l’un des plus pauvres, est devenu le laboratoire de l’intégrisme hindou. Tête d’affiche du BJP, ce fanatique de l’Hindutva a poussé à des niveaux inédits les lois discriminatoires à l’encontre des minorités, destinées à être généralisées à toute l’Inde, conduisant le pays sur ce que l’écrivaine Arundhati Roy nomme « l’autoroute de la haine ».
dalitsindenarendra modi France24 - Monde
"Une situation absurde" : la galère des étudiants africains en France après avoir fui l'Ukraine
Publié le : 04/05/2022 - 18:03
Jean-Luc MOUNIER
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Depuis le début de la guerre en Ukraine, la France a accueilli plus de 50 000 réfugiés, leur permettant d'avoir une protection temporaire ouvrant droit à un travail ou à des aides sociales et médicales. Mais les étudiants étrangers en exil ont été exclus de ce dispositif, et se trouvent aujourd'hui dans une situation complexe qui risque de mettre en péril leur cursus universitaire et leurs parcours professionnels. Témoignages.
Quand il a fui la ville portuaire d'Odessa quelques jours après le début de la guerre en Ukraine, le 27 février, Merdi ne s'imaginait pas que son périple deviendrait un parcours du combattant pour rester en France, où il est arrivé le 11 mars. "On pensait que la France allait bien nous accueillir, mais ce n'est pas ça. On nous dit qu'on n'a pas la nationalité, qu'on était en Ukraine seulement pour étudier et que maintenant, il faut qu'on rentre chez nous", explique cet étudiant congolais de 26 ans.
Le cas de Merdi n'est pas isolé : on estime aujourd'hui à un peu moins de 1 000 le nombre d'étudiants étrangers ayant fui l'Ukraine qui rencontrent les mêmes difficultés pour rester sur le territoire français, selon un décompte des associations de l'Union des étudiants exilés et de France Fraternités.
Le nœud du problème actuel, d'ordre administratif, remonte à début mars quand la plupart des pays de l'Union européenne se sont accordés pour "aider rapidement" les personnes qui fuyaient le conflit en Ukraine. Il a été décidé d'appliquer la directive de protection temporaire – valable trois mois en France – accordant plusieurs droits aux personnes exilées : un droit de séjour, l'accès au marché du travail, à un logement, à l'éducation ou encore à des aides sociales et médicales.
Mais les étudiants étrangers résidant en Ukraine ont été exclus de ce dispositif d'urgence. Plusieurs voix dont Pierre Henry, le président de France Fraternités, ont alors prévenu dès la fin mars, dans une tribune pour le journal La Croix, que "le tri entre réfugiés d'Ukraine nourrirait une accusation de traitement discriminatoire". À France 24, il explique que "la France a exclu les étudiants étrangers de la protection temporaire en leur donnant un titre de séjour d'un mois et en considérant qu'après tout, leur pays d'origine n'étant pas en guerre, ils pouvaient y retourner."
>> À lire sur France24.com, notre reportage : Exode à la frontière Ukraine-Pologne : "Ils nous refoulent juste parce qu'on est Noirs !"
C'est le cas de Sabar. Cet étudiant algérien a fui Lviv (ville à l'ouest de l'Ukraine à quelques dizaines de kilomètres de la frontière polonaise) quand la guerre a démarré, fin février. "La préfecture ne m'a donné qu'un titre de séjour d'un mois, et maintenant on veut que je retourne en Algérie. Mais moi je ne veux pas, j'ai dépensé beaucoup d'argent pour pouvoir aller en Ukraine, étudier et avoir mon diplôme", témoigne le jeune homme de 25 ans.
"L'option kafkaïenne plutôt que celle de la protection pour tous"
Une fois arrivé à Paris, le 14 mars, Sabar a connu la galère pendant deux jours – "j'ai dormi dehors près d'une gare" – avant de trouver un hôtel qui accueillait des réfugiés. Dans une situation administrative précaire, il souhaite simplement poursuivre ses études – interrompues brutalement par la guerre en Ukraine – en France.
"J'ai essayé de m'inscrire dans plusieurs universités : à Paris, à Marseille, à Lyon, à Strasbourg, à Bordeaux… Mais elles ne m'ont pas répondu", poursuit-il. "On va me dire que si je veux un récépissé de six mois [un récépissé de demande de titre de séjour, NDLR] pour pouvoir rester, il faudra que je sois inscrit dans une université ou que j'aie une promesse d'embauche. Ce n'est pas le cas, je n'ai rien trouvé en un mois, et c'est ça mon problème maintenant. Mais je ne veux pas partir."
Même situation pour Merdi, qui s'inquiète de sa situation actuelle : "J'ai peur qu'on me dise de retourner au Congo. Si j'ai l'occasion, j'aimerais continuer mes études dans une université ici. La seule chose que je veux, c'est ça."
Le statut particulier des étudiants africains ayant fui l'Ukraine mobilise plusieurs acteurs en France. Parmi eux, un collectif de présidents d'université et de maîtres de conférences se sont alarmés de leur sort, dans une tribune au journal Le Monde publiée début avril, appelant à "continuer à former les étudiants que l'Ukraine a choisi d'accueillir." Des organisations politiques étudiantes d'extrême gauche, comme Le Poing Levé, essaient aussi d'accentuer la pression sur les présidences d'université pour qu'elles acceptent d'inscrire ces étudiants étrangers pris entre deux eaux.
"C'est une situation absurde, nous avons choisi l'option kafkaïenne plutôt que celle de la protection pour tous : on va vers des situations avec des étudiants qui n'ont pas l'intention de rentrer chez eux, qui vont se retrouver en situation irrégulière sur le territoire français et dans la précarité", explique Pierre Henry. "C'est un véritable gâchis, parce que ces étudiants sont francophones, la moitié de leur formation est déjà assurée et le mieux serait – en toute logique, car leur projet professionnel s'est trouvé totalement anéanti par la guerre – de leur permettre de s'inscrire en France et de poursuivre leurs études."
Des universités commencent, cependant, à changer de position et à accepter d'inscrire des étudiants étrangers. Une "vingtaine sont en phase de pré-accueil, prennent des inscriptions", a expliqué aux Échos Start le 19 avril Mathieu Schneider, président du réseau Migrants dans l'enseignement supérieur.
"Tout le monde est victime de cette guerre"
Le statut administratif des étudiants dans cette situation n'est pas pour autant réglé, et le cas par cas est privilégié par les préfectures, et les décisions semblent varier d'un département à l'autre : plusieurs autres personnes contactées – dont un étudiant congolais résidant dans l'Aveyron – déclarent avoir reçu un titre de séjour provisoire de plusieurs mois, et non un seul comme cela semblait être la règle.
Quelle règle générale prévaut finalement ? Joint par France 24, le ministère de l'Intérieur détaille les dispositifs disponibles pour les personnes éligibles à la protection temporaire, notamment par le biais de l'organisme public Campus France, qui permet aux personnes éligibles de faire une demande d'inscription dans l'enseignement supérieur français.
Concernant la situation des étudiants étrangers actuellement en difficulté en France, Place Beauvau répond que "le traitement des ressortissants de pays tiers est uniquement la déclinaison de la décision du conseil de l'UE activant le mécanisme [de protection temporaire]. Si un ressortissant de pays tiers n'est pas éligible à la protection temporaire, il a vocation à regagner son pays d'origine." Pourtant, d'autres pays ont choisi d'adapter le cadre donné par l'UE et d'accueillir toutes les personnes fuyant l'Ukraine, sans distinctions, comme le Portugal et l'Espagne.
Une vision à géométrie variable en fonction des États membres de l'UE dont le Conseil de l'Europe s'est d'ailleurs alarmé, dans un rapport publié début avril, évoquant un accueil "deux poids, deux mesures" vis-à-vis des réfugiés, demandeurs d'asile et migrants en fonction de leur pays de provenance.
Les étudiants internationaux ont, par conséquent, peu d'options disponibles : soit partir vers ces pays qui ont décidé l'accueil universel de toutes les personnes fuyant l'Ukraine, soit rentrer dans leur pays d'origine, soit faire une demande d'asile ou de titre de séjour pour un autre motif (pour avoir un titre étudiant, salarié ou vie privée et familiale) – à condition de remplir les conditions requises.
Sabar et Merdi ont un rendez-vous en préfecture ces prochains jours pour être fixés sur leur avenir. Le jeune homme algérien "veut continuer ses études et rester en France, c'est la meilleure chose qu'il puisse nous arriver", espère-t-il.
L'étudiant congolais, lui, ne comprend toujours pas pourquoi on le traite différemment d'un autre réfugié : "Personne ne voulait quitter l'Ukraine pour venir en France. Ce n'est pas de notre faute, c'est la guerre qui a causé tous ces problèmes. Tout le monde est victime de cette guerre : les Ukrainiens c'est leur pays, mais nous aussi on vivait là-bas, nous aussi on payait l'université. On a le droit d'être traités comme eux aujourd'hui, il ne devrait pas y avoir de différence."
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GUERRE EN UKRAINEReportage : les déplacés ukrainiens à Paris, entre solidarité et imbroglios administratifs
REPORTAGE
Des bénévoles russes accueillent les réfugiés ukrainiens qui cherchent refuge en France
New York Times - World
A ‘Wild West’ of Marijuana Shops Grows in Toronto
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Permitted to operate during the pandemic, even during lockdowns, Toronto’s marijuana shops have flourished and changed the character of an iconic neighborhood.
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By Catherine Porter
Photographs by Ian Willms
TORONTO — If you are hankering for a government-sanctioned joint, then you have come to the right city.
The options along Queen Street West are bountiful. You could start at Toronto Cannabis Authority, with a sign outside suggesting customers “warm up with hot cannabis infused beverages.” You could take a few steps down the sidewalk and enter Friendly Stranger, which trades on nostalgia for tokers who picked up their first bong here, long before cannabis was legalized three and a half years ago. Or you could dash across the street to the Hunny Pot, which made headlines in 2019, when it became the city’s first legal cannabis store and saw an overnight line of customers.
And that’s just in 1,000 square feet. Walk two minutes and three more options appear.
“There’s a standing joke in Toronto that dispensaries are sprinkled around like parsley. They are everywhere,” said Dalandrea Adams, a budtender standing behind the long glass display counter — revealing pipes, grinders and rollers — inside Friendly Stranger. “Which is convenient, if you are a pothead.”
As Toronto slowly comes back to life after two years of repeated lockdowns and closures, the wreckage of the pandemic is surfacing like cigarette butts in melted snow drifts. Along the city’s many neighborhood main streets, “For lease” signs hang in dusty windows. Office towers in the city’s dense core remain mostly empty.
The obvious exception: cannabis shops, which the provincial government permitted by emergency order to keep operating during the pandemic. Just 12 existed in the sprawling city of 2.8 million back in March 2020. Today, 430 compete for customers, with another 88 in the approval process, even as some struggle to stay open amid the stiff competition.
“It’s the wild, wild West,” said Kristyn Wong-Tam, a city councilor who supported the legalization of cannabis but has called for a moratorium on new shops in the city.
“Never at any community meeting has anyone said, ‘Our neighborhood is not complete without a pot shop,’” she said. “But now, in some places, you can’t get groceries but you can get weed.”
Nowhere is that more apparent than along Queen Street West.
For years, the downtown road has been known as the city’s pulsing heart for music, art and street fashion. Starting at the Court of Appeal, it stretches past a jazz hall, restaurants and retail stores selling Doc Martens and sunglasses — all jumbled together in tight storefronts.
There’s an old instrument shop where Bruce Cockburn picked up guitars, and music venues where the classic Canadian band Blue Rodeo and international stars like the South African musician Hugh Masekela played on Friday nights.
Over the past two decades, the street has gentrified and lost much of its grit — a Lululemon replaced the world-music BamBoo club and many of the vintage clothing stores have been supplanted by chains. If only through nostalgia, the strip still retains its artsy, hipster reputation.
But lately, just about the only thing that has opened here is pot shops: There are 13 along a 1.4 kilometer drag.
“It’s like, ‘Oh look, another pot store, next to the pot store, across from the pot store,’” said Teddy Fury, who has been serving beers on the street for 35 years now at the Horseshoe Tavern. The shops are just the latest trend he’s seen and an occupied store is better than an empty one, he said. But it does raise an obvious question: “How stoned are people getting?”
The reasons for the sudden proliferation across the city include loosening license restrictions, a surge in available storefront space and the government’s decision to allow cannabis shops to operate during lockdowns. While Toronto restaurants were ordered to close for more than 60 weeks, according to Restaurants Canada, cannabis stores serviced customers — though sometimes just at their doors — for all but a handful of days.
“It was a perfect storm of supply and demand in Ontario,” said Jack Lloyd, a lawyer specializing in cannabis.
In 2018, Canada became the second country in the world after Uruguay to legalize marijuana, in an effort to extinguish the criminal trade and keep the substance out of the hands of youth by regulating the market. The stores appeared slowly at first, because of a shortage of legal marijuana. The provincial government permitted just five to open in Toronto, North America’s fourth biggest city, in the spring of 2019.
Two of those were along Queen Street West.
Back then, some 20 salespeople worked four retail floors of the Hunny Pot, walking a never-ending line of customers through the finer differences between various strains of marijuana. The store had two extra floors for celebrities, so they could shop in private. On its best day, more than 2,000 customers came through, said Cameron Brown, the communications manager for the Hunny Pot, which now has 17 cannabis stores in Ontario.
“It was nonstop, all day, every day,” he said. “It was insane.”
Competition remained limited for the first year. But just as the pandemic arrived, the doors were thrown wide open for retail licenses. Unlike other jurisdictions in the country, the Ontario government favored unbridled competition, introducing just one simple restriction on shops, requiring that they be no closer than 150 meters to a school.
In only three years, sales of legal marijuana in Ontario have outpaced estimates of unlicensed sales and boosted the economy by $10.6 billion, a recent government-sponsored report states. More Canadians consume it than did before — 25 percent of people 16 and up, according to a recent Statistics Canada poll.
But the crowded competition has pushed some shops out of business.
By the time Lula Fukur’s license was finally approved, and she opened her first of two cannabis shops on Queen West last year, there was already one across the street, with another three opening two blocks away.
“There’s too many of them,” she said, sitting at the end of her cavernous, artfully decorated and noticeably empty store, Cori, on a recent afternoon. “Definitely half of us will shut down. Everyone is burning money at this point.”
In their heyday, the first cannabis stores were selling $20,000 a day of marijuana, on average, according to a government report. But the Hunny Pot is serving just one-tenth of its record, Mr. Brown said, forcing management to close all but the front foyer, where a budtender serves customers from a simple desk. Cori is lucky to see 60 people a day, said Ms. Fukur, who plans to fill half of one store with natural wellness and beauty products, hoping that draws more customers.
Even more than unfettered competition, the biggest problem for store owners is an inability to differentiate their product, said Ms. Fukur. Every legal store is required to get their supply from the government wholesaler. That means they all sell the same things, in the same plain, sealed packages.
Most have tried to entice customers with friendly, knowledgeable service and unique interior design — a difficult feat, given government rules forbid cannabis or accessories being visible from the street.
“It feels like it’s still illegal,” said Ms. Fukur, who has created a window display reminiscent of a health food store, with vases of dried flowers on wooden stumps. The nearby store Bonnefire appears like a walk into the Canadian bush, with birch trees, canoes and log piles.
Already, one of the new stores on Queen West closed. Most expect more to follow. Even so, the government is reviewing another five applications for cannabis stores on the strip.
Hollywood Hi is an old fashioned head shop a few doors down from Friendly Stranger. Its window is filled with rolling trays and a giant inflatable joint — permitted only because the store is not selling cannabis. The owner, Christina Ciddio, applied for a cannabis license two years ago. She still doesn’t have it, and she’s happy about that.
“Do they not check maps to see how close they are?” she said of the government office approving new stores.
She figures she is making more money selling cannabis paraphernalia than her neighbors do selling pot.
“Yeah, I don’t have cannabis,” she said. “At this point, with the saturation, I don’t want to. They can have it.”
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France24 - Monde
Guerre en Ukraine : Emmanuel Macron et Narendra Modi appellent à une "cessation des hostilités"
Publié le : 05/05/2022 - 01:41
FRANCE 24
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Eliott SAMUEL
Le président français a reçu, mercredi soir, le Premier ministre indien, Narendra Modi, à l'Élysée pour un entretien bilatéral suivi d'un dîner. Les deux dirigeants ont appelé à une "cessation immédiate des hostilités" en Ukraine. l'Inde s'est cependant abstenue de condamner ouvertement l'invasion russe.
Après l'Allemagne et le Danemark, le Premier ministre indien Narendra Modi a poursuivi sa tournée européenne en France. Il a été accueilli à l'Élysée par le président Emmanuel Macron, mercredi 4 mai. Ensemble, les dirigeants ont appelé à une "cessation immédiate des hostilités" en Ukraine.
"La France et l'Inde ont exprimé leur profonde préoccupation quant à la crise humanitaire et au conflit en cours en Ukraine", ont-ils souligné à l'issue d'un entretien et d'un dîner de travail. "Les deux pays ont condamné sans équivoque le fait que des civils aient été tués en Ukraine, et appelé à une cessation immédiate des hostilités afin que les parties se réunissent pour promouvoir le dialogue et la diplomatie et pour mettre fin immédiatement aux souffrances de la population."
Seule la France, en revanche, a condamné "avec force l'agression illégale et injustifiée des forces russes contre l'Ukraine".
L'Inde, à la recherche d'un difficile équilibre entre Occident et Russie, qui lui fournit une grande partie de ses besoins en armes et énergie, s'abstient de condamner ouvertement l'invasion russe de l'Ukraine mais appelle au dialogue pour y mettre un terme.
La guerre en Ukraine a des "conséquences bien au-delà de l'Union européenne", y compris en Asie, avait souligné avant l'entretien la présidence française. La France veut "aider les Indiens à diversifier leurs approvisionnements", avait-elle jouté.
Les deux pays se sont dits également "déterminés à répondre de manière coordonnée et multilatérale au risque d'aggravation de la crise alimentaire dû au conflit en Ukraine", l'un des principaux producteurs mondiaux de blé.
>> Guerre en Ukraine : l'Inde prise au piège de sa proximité avec la Russie
Macron invité en Inde
Narendra Modi est le premier dirigeant étranger reçu par Emmanuel Macron depuis sa réélection à la présidentielle. Le Premier ministre indien effectuait sa troisième visite en France depuis 2017, tandis qu'Emmanuel Macron s'est déplacé en Inde une fois en mars 2018.
Narendra Modi a invité le président français à revenir en Inde afin "d'approfondir" la coopération engagée.
Les deux dirigeants ont aussi réaffirmé leur volonté d'intensifier le "partenariat stratégique franco-indien, en particulier dans l'espace Indopacifique".
Un partenariat devenu encore plus important depuis que le Royaume-Uni, les États-Unis et l'Australie ont conclu en 2021 le pacte de sécurité AUKUS, qui a privé la France d'un mégacontrat de sous-marins avec Canberra. Il porte sur la défense – avec de multiples exercices conjoints dans l'océan Indien – et la sécurité, le commerce, l'investissement, la connectivité, la santé et le développement durable.
Signe de ce rapprochement entre les deux pays : New Delhi a notamment acquis 36 avions Rafale en 2016 et six sous-marins Scorpène, tandis que les deux pays coopèrent dans le nucléaire civil, EDF proposant de construire six EPR sur le site de Jaitapur.
Outre leur alliance dans l'énergie solaire, les deux pays souhaitent "renforcer leur coopération relative à l'hydrogène décarboné (...) afin de bâtir un partenariat industriel robuste".
La France entend, en outre, accueillir 20 000 étudiants indiens d'ici à 2025, "ce qui ouvrira de nouvelles perspectives pour la création d'entreprises, de start-up ainsi que pour l'innovation entre les deux pays".
Avec AFP
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ENTRE ÉCONOMIE ET DIPLOMATIEGuerre en Ukraine : l'Inde prise au piège de sa proximité avec la Russie
Guerre en Ukraine : à Berlin, le Premier ministre indien Narendra Modi appelle au "dialogue"
Narendra Modi en Europe : l'Ukraine et la neutralité de l'Inde au menu des discussions
France24 - Monde
"Otoniel", le plus grand narcotraficant de Colombie, extradé vers les États-Unis
Publié le : 05/05/2022 - 04:42Modifié le : 05/05/2022 - 04:48
FRANCE 24
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Bilal TARABEY
Le plus grand narcotrafiquant de Colombie, "Otoniel", chef du Clan del Golfo, a été extradé mercredi vers les États-Unis où il est réclamé par un tribunal de New-York, a triomphalement annoncé le président colombien Ivan Duque.
C'est une victoire dans la guerre contre la drogue menée par la Colombie. Le plus grand narcotrafiquant du pays, Dairo Antonio Usuga, alias "Otoniel", a été extradé mercredi 4 mai vers les États-Unis où il est réclamé par un tribunal de New York, a annoncé fièrement le président colombien Ivan Duque. Il a ajouté que le chef du Clan del Golfo "ne peut être comparé qu'à Pablo Escobar", célèbre narcotrafiquant co-fondateur du Cartel de Medellin, abattu par la police en 1993.
Quiero informar que fue extraditado Dairo Antonio Úsuga alias 'Otoniel'; el narcotraficante más peligroso del mundo, asesino de líderes sociales y policías, abusador de niños, niñas y adolescentes. Hoy triunfan la legalidad, el Estado de Derecho, la #FuerzaPública y la justicia. pic.twitter.com/K66UhJuWkE
May 4, 2022"Il s'agit du trafiquant de drogue le plus dangereux du monde, du meurtrier de leaders sociaux et de policiers, d'un violeur d'enfants et d'adolescents. Aujourd'hui, la légalité, l'État de droit, la force publique et la justice triomphent", s'est félicité le chef de l'État colombien.
"Otoniel", âgé de 50 ans, avait été arrêté le 23 octobre dans le nord-ouest du pays lors d'une vaste opération militaire. Il est poursuivi pour trafic de drogue depuis 2009 devant un tribunal de New York et sa tête était mise à prix 5 millions de dollars par les États-Unis.
Les médias locaux ont diffusé les images d'un convoi d'imposants véhicules blindés, escortés de policiers lourdement armés, se rendant vers l'aéroport de Bogota. La présidence a également publié des photos d'"Otoniel", menotté et veste grise, à bord d'un jet, peu avant le décollage de l'appareil.
Une peine aux États-Unis, puis en Colombie
Des proches des victimes d'Otoniel avaient demandé une "suspension" de l'extradition, estimant que cette procédure allait "soustraire à la justice un chef paramilitaire qui a commis des crimes contre l'humanité dans notre pays". Ils invoquaient leur droit de connaître la vérité et de recevoir des réparations.
Mais la justice colombienne a finalement donné son feu vert à son extradition, a indiqué à l'AFP l'équipe de défense de Dairo Antonio Usuga.
Toutefois, une fois sa peine accomplie aux États-Unis, le chef du Clan del Golfo "reviendra en Colombie payer pour tous ses crimes commis dans notre pays", a assuré le chef de l'État colombien. Il a aussi "remercié" la Cour suprême, le Conseil d'État ainsi que la JEP (une juridiction spéciale enquête sur le conflit armé en Colombie) "pour avoir évité les manipulations intentionnelles de ce criminel pour tenter d'éviter cette extradition".
Des incidents durant la détention
La détention sous haute surveillance à Bogota du baron de la drogue a été marquée par plusieurs incidents et polémiques.
Des enregistrements de ses témoignages devant la Commission de la vérité, instance qui enquête sur les violations des droits humains pendant le conflit armé en Colombie jusqu'à la signature de l'accord de paix de 2016, ont été volés par des inconnus.
La police colombienne avait également interrompu une audition d'"Otoniel", disant soupçonner une tentative d'évasion.
De son côté, le média en ligne indépendant Cambio avait estimé que certains voulaient faire taire le narcotrafiquant, qui aurait déclaré durant ses auditions que l'armée continuait à travailler en complicité avec des paramilitaires d'extrême droite dans certaines régions du pays.
Selon la presse, citant un document de la JEP, "Otoniel" aurait mis en cause 63 personnes, prétendument liées au Clan de Golfo, dont un ancien ministre, un ancien directeur national des services de renseignements, six anciens gouverneurs et quatre anciens membres du Parlement. D'après ses avocats, le baron de la drogue a affirmé également avoir organisé sa reddition.
En cinq décennies de guerre contre la drogue soutenue par les États-Unis, la Colombie a tué ou capturé plusieurs barons de la drogue, le plus connu du grand public étant Pablo Escobar auquel une série télévisée à été dédiée.
Mais le pays reste premier producteur mondial de cocaïne et les États-Unis le principal marché, tandis les violences liées au trafic perdurent.
Avec AFP
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L'extradition d'un proche de Maduro vers les États-Unis suscite l'ire de Caracas
En Colombie, le chef de la diplomatie américaine salue son "meilleur allié" dans la région
Arrestation d'"Otoniel", le plus grand narcotrafiquant de Colombie
France24 - Monde
Guerre en Ukraine : Andrij Melnyk, le poil à gratter diplomatique de Kiev à Berlin
Publié le : 04/05/2022 - 18:41
Sébastian SEIBT
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Andrij Melnyk, l'ambassadeur ukrainien en Allemagne, a osé comparer, mardi, le chancelier allemand Olaf Scholz à une "saucisse vexée". Ce n'est pas la première provocation de ce diplomate qui n'a pas son pareil pour appuyer là où ça fait mal à l'Allemagne, qui a souvent été critiquée pour ses hésitations dans sa politique à l'égard de l'Ukraine.
Ce n'est pas tous les jours que le chancelier allemand, Olaf Scholz, se fait surnommer en public la "saucisse [Leberwurst, littéralement saucisse de foie à tartiner, NDLR] vexée". C'est encore plus rare quand une telle comparaison sort de la bouche d'un diplomate aguerri, juriste de formation, qui maîtrise parfaitement la langue de Goethe et a la réputation d'être une personne "très raffinée".
Mais Olaf Scholz n'a pas dû être plus étonné que ça. Cette sortie à la limite de l'insulte à chancelier a été prononcée par Andrij Melnyk, l'ambassadeur d'Ukraine en Allemagne. Depuis le début de la guerre, son langage fleuri et ses coups de gueule l'ont élevé au rang de "diplomate le moins diplomate de l'histoire", selon le Süddeutsche Zeitung ou encore d'émissaire étranger "le plus étrange que l'Allemagne a[it] jamais connu", d'après le journal Frankfurter Allgemeine Zeitung.
"Saucisse vexée", "trou du c…", "ferme ta gueule"
Si ce diplomate de 46 ans, toujours impeccablement vêtu et adoré par les médias, s'en est pris directement au chef du gouvernement cette fois-ci, c'est parce que ce dernier venait d'annoncer qu'il ne se rendrait pas à Kiev dans l'immédiat. La raison ? Il n'avait pas apprécié le refus du gouvernement ukrainien de recevoir, en avril, le président allemand Frank-Walter Steinmeier. Les Ukrainiens l'accusent d'avoir favorisé la politique conciliante de l'Allemagne envers la Russie sous Angela Merkel.
Face à la réaction d'Olaf Scholz, Andrij Melnyk a voulu remettre les points sur les i : "On parle ici de l'attaque la plus brutale contre un peuple en Europe depuis la Seconde guerre mondiale, ce n'est pas une cour de récréation. Cette attitude de saucisse vexée n'est pas digne d'un chef d'État", a-t-il déclaré à la télévision allemande.
Les sociaux-démocrates du SPD – le parti d'Olaf Scholz – se sont tous indignés, bien que modérément, regrettant le ton employé par le diplomate ukrainien. Mais sans plus. En fait, tout le monde a accepté que, ces jours-ci, lorsque Andrij Melnyk s'exprime, l'Allemagne déguste.
Les soirées twitter de monsieur l'ambassadeur ont, en effet, rhabillé pour l'hiver bon nombre de protagonistes. "Vous êtes vraiment un trou du c…", a-t-il ainsi lancé à un politologue allemand qui, début mars, avait appelé Kiev à se rendre pour ne pas "prolonger inutilement la guerre". Une amabilité qu'il a aussi adressé au député du SPD Michael Roth, coupable à ses yeux de rester trop flou sur l'aide à apporter aux Ukrainiens. Fabio De Masi, un élu du parti de gauche radicale, Die Linke, a écopé, quant à lui, d'un "ferme ta gueule" après avoir voulu parler des éléments d'extrême droite dans l'armée ukrainienne.
Andrij Melnyk n'a pas la provocation ou même l'insulte gratuite. Chaque soir, "je me demande si j'ai fait avancer la cause de mon pays ou si j'ai énervé un nouveau responsable allemand pour rien", a-t-il raconté au Frankfurter Allgemeine Zeitung qui lui a consacré un portrait.
Grande gueule de la diplomatie ukrainienne
"Il est convaincu que l'Allemagne ne bougera que si on exerce une pression maximum sur elle", estime Julia Friedrich, spécialiste des questions de sécurité ukrainienne et des relations germano-ukrainiennes au Global Public Policy Institute de Berlin.
Pour un diplomate comme Andrij Melnyk, cela signifie ne pas se contenter d'évoquer les sujets en prenant mille et une précautions pour rester fidèle au sacro-saint principe de réserve des diplomates. L'émissaire ukrainien "n'a pas de filtre et un accès garanti 24h/24 à n'importe quel plateau télé", souligne la ZDF.
Une combinaison explosive pour quiconque apparaîtrait comme un obstacle à la mission qu'Andrij Melnyk s'est fixée depuis le début de la guerre : convaincre les Allemands à livrer des armes lourdes à l'Ukraine et participer à un embargo sur le gaz et le pétrole russe.
>> À lire aussi sur France24.com : Guerre en Ukraine : le dilemme allemand de la livraison de chars à Kiev
Il ne manque pas une occasion de vilipender les hésitations du gouvernement allemand à ce sujet et épingler ceux qui, à ses yeux, l'incarnent. Il ne s'est pas privé, par exemple, de rapporter aux médias l'entretien qu'il avait eu, au lendemain du début de l'invasion russe, avec Christian Lindner, le ministre des Finances issu des rangs du parti libéral allemand. Ce dernier lui aurait dit ne pas comprendre pourquoi il faudrait imposer des sanctions à la Russie, étant donné que de toute façon la guerre allait être gagnée par les Russes en "quelques heures". "C'est l'entretien le plus pénible que j'ai eu de toute ma vie", a raconté l'ambassadeur. Le ministre s'était empressé de contester avoir jamais tenu de tels propos.
Andrij Melnyk ne s'est pas improvisé grande gueule de la diplomatie à la faveur de la guerre. "Avant cela, il était beaucoup moins connu du grand public, mais avait déjà la réputation de dire ses quatre vérités à son interlocuteur", souligne la chercheuse Julia Friedrich.
Il a été nommé ambassadeur en 2014, après avoir déjà travaillé au consulat général d'Ukraine entre 2007 et 2010. Il a joué un temps au "bon diplomate" qui ne fait pas de vague dans la presse avant de comprendre que "les politiciens n'ont peur que d'une mauvaise image dans les médias", raconte-t-il au Frankfurter Allgemeine Zeitung.
Diplomate critiqué
Il a alors commencé à s'exprimer beaucoup plus fort, notamment pour dénoncer le projet de gazoduc Nord Stream 2 qu'il "voyait comme un préambule à la déclaration de guerre à l'Ukraine", souligne le quotidien Süddeutsche Zeitung.
Andrij Melnyk sait aussi qu'il "avance sur un fil très étroit". Ses inlassables attaques contre les responsables allemands ne lui ont pas valu que des amis. Dans les médias, certains commentateurs le qualifient de "diplomate balourd" qui devrait comprendre qu'on obtient rien en ne se faisant que des ennemis. Le hashtag #renvoyezMelnyk a même eu ses heures de gloire sur Twitter en Allemagne.
"Une partie des responsables politiques allemands lui en veut parce qu'ils voudraient que l'Ukraine remercie l'Allemagne pour le soutien financier et militaire déjà apporté. Mais Andrij Melnyk est là pour leur rappeler qu'il ne juge pas ça suffisant", analyse Julia Friedrich.
La chercheuse juge aussi que ceux qui lui reprochent d'être trop peu conciliant pour obtenir des résultats se trompent. Après tout, "l'Allemagne a voté la semaine dernière en faveur de l'envoi d'armes lourdes à l'Ukraine. Ce n'est pas uniquement grâce aux efforts d'Andrij Melnyk, mais il y est forcément pour quelque chose", conclut la spécialiste.
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exportations d'hydrocarburesGaz et pétrole : en pleine guerre en Ukraine, Moscou empoche le jackpot
MYTHEGuerre en Ukraine : le "fantôme de Kiev", faux pilote mais vrai atout de propagande
ANALYSE
Guerre en Ukraine : les Occidentaux veulent inscrire leur soutien militaire dans le temps long
France24 - World
Joël Lautier, the French chess star on the US sanctions list
Issued on: 23/04/2022 - 15:49
Sébastian SEIBT
French chess star and businessman Jöel Lautier was added to the US sanctions list over the war in Ukraine back in March, French business daily Les Echos reported on Wednesday, the only non-Russian to be targeted by Washington.
On a long list of mainly affluent people targeted by US sanctions, one name stands out. Of the more than 340 individuals sanctioned by the United States on March 24 over the war in Ukraine, only one is not Russian: Frenchman Joël Lautier, a former international chess champion turned mergers and acquisitions consultant.
Lautier’s inclusion on the ever-growing US blacklist went completely unnoticed until French business daily Les Echos mentioned him in an article published on April 20.
Lautier, the head of a mergers and acquisitions consultancy, actually appears twice on the US sanctions list: once under his French name (Joël Raymond Lautier) and once under the "Russified" version of his surname, Zhoel Raimon Lote.
Why Lautier?
Lautier even gets a special mention from the US Treasury because he is quoted separately in a press release about Washington's efforts to target "the elite close to Russian President Vladimir Putin". The 48-year-old Frenchman is named alongside 15 wealthy Russians, including Gennady Timchenko, a businessman and longtime friend of Putin.
However, unlike the oligarchs targeted by the US and European authorities, Lautier is not being targeted for making a fortune from his Putin ties.
Instead, he owes his inclusion on the list to the fact that in 2020 he became a non-executive director and member of the supervisory board of the Russian bank Sovcombank.
One of Russia's "systemically important" banks, Sovcombank is suspected of helping the Russian elite enrich themselves illegally. It was one of the first targets of US sanctions, as soon as the Russian invasion of Ukraine began on February 24.
A month later, Washington decided to ramp up the pressure on Sovcombank by individually targeting all of its executives, including members of the board of directors.
For Les Echos, it is "bizarre" that Lautier should come under fire from Washington. Firstly, the daily points out, he resigned from his position at Sovcombank on February 25, the day after the bank was placed on the sanctions list. This decision is only effective after "an AGM [of shareholders]", Les Echos says. Since the US sanctions were announced, all references to the members of the board of directors have disappeared from the bank's website.
Moreover, there seems to be a double standard at play in Washington. Lautier was officially sanctioned because he was on the supervisory board of Sovcombank. But German national Regina von Flemming became a non-executive director of the Russian bank in 2020, a position she held just before the start of the war, and yet she does not appear on the US sanctions list. When contacted by FRANCE 24, the US Treasury did not comment on this discrepancy.
From chess champion to businessman
When contacted by Les Echos, Lautier made no comment on his inclusion on the US sanctions list.
His listing means that any assets he holds in the United States or at a US bank can be seized, and he cannot do business with Americans.
Ironically, Lautier was put on the US sanctions list on the same day as Anatoly Karpov, the former world chess champion who became a Russian MP and voted for the war in Ukraine. These two have clashed in the past on several occasions – on a chessboard.
Lautier’s feelings for Russia, a superpower in the chess world, appear to stem partly from his chess career.
Until 2006, Lautier was the greatest chess star in France. He was world junior champion in 1988, competed in the Chess World Cup 2005, and is one of the few players to have beaten chess legend Garry Kasparov twice, in 1994 and 1995.
His love of the game has taken him to Russia on numerous occasions. He became fluent in Russian by devouring the chess books of the Russian grandmasters.
When he retired from chess in 2006 to turn to finance, "Russia offered me the best bridge to go from chess to business," he told French business daily Les Echos in 2016. He also used the interview to denounce, two years after the annexation of Crimea, the "demonisation of Russia in Europe" and called for more business ties with Moscow.
In 2006, he founded his own mergers and acquisitions consultancy RGG (Russia goes global) which specialises in buying and selling assets in Russia. At the same time, he trained at Skolkovo, the leading management school in Moscow.
Since then, he has advised several large Russian groups in sectors as diverse as oil, electricity and pharmaceuticals. In addition to his role at Sovcombank, Lautier was also a non-executive director for Evropeyskaya Elektrotekhnica, a Russian electronics company.
Any one of these may have been a role too many for the US Treasury; for the US authorities, it looks like the former chess champion may have positioned too many of his pawns inside Russia.
This article has been translated from the original in French.
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#The 51%
Allegations of mass rape by Russian troops in Ukraine
ANALYSISWar in Ukraine threatens geopolitical balance in the Arctic
AS IT HAPPENED
Several killed in Russian missile strike on Ukraine’s Odesa
France24 - World
Colombia extradites major drug trafficker ‘Otoniel’ to US
Issued on: 05/05/2022 - 04:36
NEWS WIRES
One of Colombia’s most notorious drug lords was extradited Wednesday to the United States to face drug trafficking charges, announced President Ivan Duque.
“I want to reveal that Dairo Antonio Usuga, alias ‘Otoniel’ has been extradited,” Duque said on Twitter, calling him “the most dangerous drug trafficker in the world.”
Usuga, 50, was the most wanted person in Colombia until he was arrested last October in the northwest of the country after a massive military operation.
Duque described Usuga as a “murderer of social leaders and police, an abuser of boys, girls and teenagers.”
“Today legality, the rule of law, the security forces and justice triumphed,” he added.
Quiero informar que fue extraditado Dairo Antonio Úsuga alias 'Otoniel'; el narcotraficante más peligroso del mundo, asesino de líderes sociales y policías, abusador de niños, niñas y adolescentes. Hoy triunfan la legalidad, el Estado de Derecho, la #FuerzaPública y la justicia. pic.twitter.com/K66UhJuWkE
May 4, 2022On Wednesday afternoon, a convoy of five bulletproof police vehicles transported Usuga from a prison in the capital Bogota to a military airport, where he was handed over to US Drug Enforcement Administration officials.
Images shared by local media showed a handcuffed Usuga seated in an airplane alongside Colombian police and an Interpol official.
Usuga was the leader of Colombia’s largest narco-trafficking gang, known as the Gulf Clan.
He was captured near the border with Panama following a military operation involving 500 soldiers backed by 22 helicopters, in which one police officer was killed.
His arrest was one of the biggest blows to Colombia’s drug trafficking business since the assassination of Pablo Escobar in 1993.
Usuga was indicted in 2009 in the United States, which had offered a $5 million bounty for information leading to his arrest.
The United States accuses Usuga and the Gulf Clan of illegally bringing at least 73 tons of cocaine into the country between 2003 and 2012.
Following Usuga’s arrest and that of another 90 suspected gang members, Duque declared the “end” of the Gulf Clan.
However, four Colombian soldiers were killed in attacks blamed on the gang just days after Usuga’s arrest.
The Gulf Clan was believed to be responsible for 30 percent of cocaine exports from Colombia, the world’s largest producer and supplier of the drug.
‘Who is afraid of Otoniel?’
Since his capture, Usuga has been held in a high-security prison in Bogota, and has been at the heart of multiple controversies.
Recordings of testimony “Otoniel” gave to the Truth Commission – an extrajudicial body investigating the decades-long conflict between the government and the Revolutionary Armed Forces of Colombia (FARC) – were stolen, the perpetrators unknown.
Colombian police also halted one of Usuga’s Truth Commission hearings, saying the Gulf Clan had organized an escape attempt.
“Who is afraid of Otoniel?” read a headline on Cambio, an independent online news outlet, which charged that some people in the Colombian government sought to silence the drug lord.
The site reported Usuga would have said during his hearings that the army continued to work in complicity with right-wing paramilitaries in some parts of the country.
Citing a leaked Truth Commission document, the outlet said “Otoniel” had implicated 63 people as linked to the Gulf Clan, including a former minister, a former national director of intelligence, six former governors and four former members of parliament.
Family members of Usuga’s victims had asked for the courts to suspend his extradition, arguing that he should stand trial in Colombia for “crimes against humanity.”
But the Colombian justice system ultimately gave the green light for his extradition, Usuga’s defense team told AFP.
Duque vowed that Usuga would still face justice in Colombia.
“This criminal was extradited to serve drug trafficking sentences in the United States,” the president said.
“But I want to be clear that once those are served, he will return to Colombia to pay for the crimes committed against our country.”
(AFP)
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Focus
Submarines, the new weapon of choice for Colombian drug traffickers
Honduras ex-president Orlando Hernandez extradited to US on drugs charges
Retired Colombian soldiers confess to murdering scores of civilians
France24 - World
Real Madrid wow Man City in extra time to reach Champions League final
Issued on: 04/05/2022 - 23:46
NEWS WIRES
Karim Benzema scored an extra-time penalty as Real Madrid pulled off another astonishing comeback in the Champions League to stun Manchester City 3-1 on Wednesday and book a showdown with Liverpool in the final.
City looked certain to go through when Riyad Mahrez put them 1-0 up and 5-3 ahead on aggregate but Rodrygo, on as a substitute, scored an incredible late double, his goals in the 90th and 91st minutes sending the tie to extra time.
With City still reeling, Real Madrid landed the knock-out blow as Benzema earned and then converted a spot-kick to snatch a 6-5 win on aggregate, with another remarkable fightback at the Santiago Bernabeu added to the club’s long list of magical European nights.
“It’s the greatness of this club,” said Real coach Carlo Ancelotti. “It’s a club that doesn’t allow you to give up even if it seems everything is over. It gives you the strength to keep going, to fight, to believe.”
Ancelotti said his players had watched a video before the game, showing eight of Real Madrid’s comebacks this season, for inspiration.
“At the end it said ‘There’s one more left’ and we have achieved it,” Ancelotti said, after becoming the first coach to reach five Champions League finals.
Madrid had already performed the unlikeliest of rescue acts to defeat both Paris Saint-Germain in the last 16 and Chelsea in the quarter-finals.
Like PSG and Chelsea before them, City will wonder how they emerged as losers from a match they largely controlled and there will be fresh scrutiny on coach Pep Guardiola, who, for all his success, goes another year without leading City to the European glory they so crave.
“It’s tough for us, I can’t deny that,” said Guardiola. “We were so close.”
City’s collapse would have been almost inexplicable had it been against anyone other than Real Madrid, who advance to their 17th final in the competition. They are a victory against Liverpool away from lifting a 14th European Cup.
“Another magic night from the kings of Europe,” read a banner draped over the stand at one end before kick-off but for most of normal time, this match failed to live up to the seven-goal thriller at the Etihad Stadium last week.
Real Madrid were the more assertive early on, with Benzema given a couple of difficult opportunities that he put off target.
In between, Luka Modric and Rodri clashed over a Casemiro challenge and then City stepped forward, squeezing Madrid into errors as Kevin De Bruyne hit Thibaut Courtois from distance before the goalkeeper had to make a smart reaction save from Bernardo Silva.
Real Madrid survived and then improved before the break, Modric causing a roar of satisfaction when he outsprinted De Bruyne to cut off a counter.
Probably their best chance came within seconds of the restart as Dani Carvajal found space down the right but Vinicius Junior shot wide at the back post.
Mahrez strikes
An injury to City right-back Kyle Walker checked Madrid’s momentum and when the game found its rhythm again, the visitors struck, Ilkay Gundogan’s pass cutting through Madrid’s midfield and finding Silva, who danced through to the edge of the box.
Silva shaped to shoot but instead wedged the ball right to Mahrez, who smashed it hard, early and past Courtois.
Modric went off and with the Croatian seemed to go some of Madrid’s belief.
Jack Grealish, on as a substitute, could have made it two for City but somehow Ferland Mendy cleared off the line, before another Grealish shot flashed past the post.
It felt inconsequential because Madrid looked dead and buried but somehow, out of nowhere, they found a way back.
It was the 90th minute when Benzema cushioned a ball brilliantly across for Rodrygo to feather in at the near post and the cheer for the goal was only a little louder than for the stadium announcer then saying there would be six minutes of added time.
Madrid only needed one as Carvajal swung a cross into the box, where the diminutive Rodrygo headed in.
When play resumed, Madrid emerged the stronger and four minutes in, they had a penalty, Benzema tumbling over the tired, lunging leg of Ruben Dias before ignoring City’s attempts at distraction by rolling the spot-kick into the corner.
City pushed as Fernandinho came up just short at the back post when Courtois parried away. A late flick from Dias into the box floated harmlessly into the hands of Courtois, City’s final attempt coming to nothing.
(AFP)
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FOOTBALLMan City narrowly beat Real Madrid in Champions League semi-final thriller
Liverpool on course for Champions League final after 2-0 win over Villarreal
FootballChelsea knock out Lille, Villareal stun Juventus to enter Champions League quarter-finals
France24 - World
UN denounces Haitian gang's recruitment of children
Issued on: 05/05/2022 - 01:30
NEWS WIRES
The United Nations expressed concern Wednesday over the recruitment of children by gangs whose violence has plagued Haiti, with at least 39 civilians killed in the last two weeks alone.
The UN "is particularly worried about the recruitment of minors within the gangs, one of the six serious violations of the rights of the child," the Integrated Office of the United Nations in Haiti tweeted.
The armed bands have roved the poorest neighbourhoods of the capital for decades, but their hold on the city has increased drastically in recent years.
Last week, a video circulated on Haitian social media showing a masked pre-teen child wielding a high-caliber automatic weapon.
In the clip -- taken in Martissant, a poor neighbourhood in western Port-au-Prince that has been entirely controlled by gangs since last year -- the boy explains he is at war with a rival gang's leader.
The UN's denunciation of the criminal groups' inclusion of children comes as the gangs' control has continued to spread to the city's northern and eastern suburbs.
The UN in Haiti "condemns the armed gang violence ongoing since April 24 that is affecting the communities in the north and northeast of Port-au-Prince, which has killed dozens of Haitians and injured and displaced thousands of others," the organization's account tweeted.
Human rights organizations have not yet assembled a detailed account of the situation in the areas most severely affected as they have been unable to enter due to the violence.
In a statement released Wednesday afternoon, Haiti's civil protection authority estimated that -- between April 24 and May 2 -- at least 39 people have been killed and 68 injured, along with "around 9,000 people (who) have been displaced" from three communities in suburban Port-au-Prince.
"Forty-eight schools, five medical centers and eight markets have been closed because of the situation," the statement said.
The national police and other government officials have not yet commented on this latest outbreak of violence, which has blocked all safe land routes out of the capital.
(AFP)
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Leader of major Haitian gang extradited to US on weapons, kidnapping charges
Several dead, others wounded after small plane crashes into Haiti road
Haiti’s deadly gang violence spikes, families caught in crossfire
France24 - World
Ex-Belarus leader Stanislav Shushkevich, who helped dissolve USSR, dies at 87
Issued on: 04/05/2022 - 15:36
NEWS WIRES
The first head of state of an independent Belarus, Stanislav Shushkevich, who with the leaders of Russia and Ukraine signed a decree dissolving the Soviet Union, has died aged 87, his wife told AFP.
Shushkevich, who later became a critic of Belarus's strongman leader Alexander Lukashenko, died of complications from coronavirus, his wife Irina said Wednesday.
As chairman of the Belarus Supreme Soviet, Shushkevich, along with Russian leader Boris Yeltsin and Ukrainian leader Leonid Kravchuk, signed the 1991 declaration that dissolved the Soviet Union.
Shushkevich led Belarus from independence until he was defeated in a 1994 election by Lukashenko, becoming a prominent member of the opposition.
"We hope that a state funeral will be organised, but no one has contacted us yet" Irina Shushkevich said.
The Belavezha Accords, signed on December 8, 1991 at a luxury dacha in the Belovezhskaya Pushcha forest in Belarus, set up the post-Soviet group the Commonwealth of Independent States (CIS) to replace the Soviet Union.
The three leaders were reported to have fired off guns and downed glasses of vodka at the hunting lodge before signing the historic document.
Born in Minsk, Shushkevich took over the Supreme Soviet after the previous chairman was ousted because of his support for a Communist hard-line coup attempt in August 1991 against Mikhail Gorbachev.
After Belarus's independence, he remained head of state until 1994, although he never formally held the title of president.
He was ousted in a graft probe spearheaded by Lukashenko, who at the time headed the Belarus anti-corruption committee.
'Big loss'
In June 1994, Shushkevich stood in presidential elections against Lukashenko and other candidates but was knocked out in the first round.
Lukashenko won a landslide victory in the second round and has remained president ever since.
Shushkevich subsequently became a leading critic of Lukashenko and strong supporter of the country's liberal opposition.
In 2012 Lukashenko accused Shushkevich of leading a "fifth column" in Belarus and the ex-leader was barred from leaving the country.
A year later, while writing his memoirs, Shushkevich said he had tried to access the original signed declaration from Belavezha but it appeared to have been lost.
Shushkevich had been less active in recent years and played no role in the huge anti-government protests that erupted after Lukashenko claimed another victory in an August 2020 presidential election.
Tens of thousands took the streets for weeks and thousands were arrested in a severe crackdown that crushed the demonstrations and saw many opposition leaders flee the country.
Svetlana Tikhanovskaya, the Belarusian opposition leader who now lives in exile, called Shushkevich's death "a big loss for the Belarusian people and the democratic world."
The pass away of Stanislau Shushkevich is a big loss for the Belarusian people & the democratic world. My condolence to his family & friends. The first leader of independent Belarus will be remembered for his role in the dissolution of the Soviet Union. May he rest in peace. pic.twitter.com/lXICP6Ie2k
May 4, 2022"The first leader of independent Belarus will be remembered for his role in the dissolution of the Soviet Union. May he rest in peace," she said on Twitter.
Belarusian media reported in April that Shushkevich was in intensive care due to complications from the coronavirus.
There was no immediate reaction from officials in Minsk on Wednesday to his death.
(AFP)
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The Debate
What's left of the USSR? Remembering the break-up of the Soviet Union
Lukashenko defiant as Western powers levy new sanctions on Belarus, a year after disputed reelection
The France 24 Interview
Exiled Belarus opposition chief Tikhanovskaya urges France to play 'role of mediator'
France24 - Monde
Ukraine : de la fabrication d'armures aux protections pare-balles
Publié le : 03/05/2022 - 16:53Modifié le : 03/05/2022 - 17:01
Samia METHENI
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En temps de guerre, il y a tous les soldats en première ligne, et il y a les travailleurs de l’ombre qui soutiennent ces efforts. Parmi eux, Vadim Mirnichenko forgeron qui a adapté son activité et mis son savoir-faire au service de l'armée ukrainienne.
L'Humanité
La médecine de ville dans le viseur
ActuDéjà leader sur le marché de l’hospitalisation privée, Ramsay Santé a décidé de jeter son dévolu sur les soins primaires en ouvrant plusieurs centres de santé en France. Si ceux-ci répondent à des besoins locaux, professionnels et patients s’inquiètent d’une marchandisation accrue du secteur.
Loan NguyenC’est un nouvel arrivant dans le secteur des soins primaires qui fait grincer des dents. Ramsay Santé, numéro un de l’hospitalisation privée en France, a décidé de se lancer dans la médecine de ville en ouvrant, cette année, une dizaine de centres de santé dans le pays. Cinq structures nouvelles et six autres que le groupe pourraient acquérir à travers la cession de centres médicaux jusqu’ici gérés par la Croix-Rouge française en Île-de-France. Une stratégie qui étonne tout d’abord les acteurs installés que sont les médecins généralistes libéraux : « On regarde ça avec pas mal de curiosité et de questions. Comment se fait-il qu’un acteur privé investisse ce champ, alors qu’on sait qu’il est particulièrement difficile d’équilibrer les dépenses et les recettes ? Une équation que nous sommes contraints de régler en sous-investissant dans le personnel », pointe Jacques Battistoni, président de MG France. « Ils vont surtout en profiter pour capter de la clientèle pour leurs cliniques privées », redoute de son côté Jean-Paul Hamon, président d’honneur de la Fédération des médecins de France (FMF).
Dans l’immédiat, la rentabilité, Ramsay semble l’avoir trouvée en optimisant le temps des médecins sur des tâches purement médicales. Exit la paperasse ou la bobologie, les activités ne nécessitant pas l’attention du praticien sont déléguées à des secrétaires ou des infirmières, permettant aux médecins de traiter plus de patients. Sur le plan du financement, ces centres bénéficient d’une expérimentation portée par le ministère de la Santé et l’assurance-maladie. Cette dernière verse à la structure un forfait dont le montant dépend du nombre de patients et du type de pathologies traitées. Inspiré du modèle scandinave, ce financement est censé être « vertueux », explique Olivier Poher, représentant CGT au conseil d’administration de Ramsay. « L’idée, c’est que, contrairement à la tarification à l’acte, cela incite à ce qu’on soigne mieux le patient, à renforcer la prévention pour qu’il vienne moins souvent », précise-t-il.
Aucune garantie écrite
Un scénario qui ne rassure que partiellement les salariés des centres de la Croix-Rouge française d’Île-de-France que Ramsay compte acquérir d’ici à début juillet. « Ils nous ont expliqué qu’ils créeraient une structure associative et qu’ils seraient tenus de respecter la convention des centres de santé leur imposant notamment d’accueillir tous les publics et de ne pas pratiquer de dépassements d’honoraires », explique une représentante du personnel. Mais sur ce sujet comme sur celui de la pérennisation des statuts et des salaires des employés de ces centres, l’élue déplore qu’il n’existe aucune garantie écrite, renforçant les craintes à l’approche d’un possible changement d’actionnaires chez Ramsay (lire page 2). « On travaille à la Croix-Rouge, parce qu’on est engagés sur un certain nombre de principes qui ne sont pas ceux du privé lucratif », pointe une autre syndicaliste. Contactée, la direction de Ramsay France n’a pas répondu aux sollicitations de l’Humanité.
Santécentres de santé France24 - Monde
Islam en prison : aumônier, un métier en manque de candidats
Publié le : 02/05/2022 - 17:35Modifié le : 03/05/2022 - 17:05
Samia METHENI
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Depuis 2006, les aumôniers musulmans officient dans les prisons, où ils apportent une aide spirituelle aux détenus musulmans tout en assurant une médiation avec l'administration pénitentiaire. Une action indispensable dont le développement est pourtant freiné par le manque de candidats.
L'Humanité
Les biologistes indépendants lancent l’alerte
ActuDétenue à 67 % par des fonds de pension, la biologie médicale est le « laboratoire » de la financiarisation de la santé, pointe une étude publiée jeudi.
Eugénie BarbezatHoraires d’ouverture restreints, prise en charge impersonnelle du fait d’une rotation importante, impossibilité de se faire expliquer par un biologiste les examens réalisés, résultats envoyés tardivement aux médecins, impossibilité de lancer rapidement des examens médicaux urgents faute de personnel suffisant… Tels sont les dysfonctionnements de plus en plus fréquents constatés unanimement par les patients et les médecins généralistes dans les laboratoires de biologie, selon une enquête Ipsos publiée jeudi 5 mai. Elle révèle que la surcharge des professionnels de santé employés par les grands groupes conduit à une indisponibilité vis-à-vis des patients et des correspondants médicaux.
Plus de 50 % des médecins interrogés déplorent une absence de communication sur les résultats de leurs patients, ce qui entraîne parfois un retard de diagnostic, et donc de prise en charge médicale. Pour la docteure Dominique Lunte, présidente du réseau des biologistes indépendants, « cette dégradation tient à la financiarisation du secteur. La pression de la rentabilité existe chez tous les laboratoires qui sont aux mains de grands groupes financiers. Or, ceux-ci détiennent aujourd’hui 67 % du marché, contre 0 % il y a vingt ans ». Selon l’étude Ipsos, 67 % des Français et 75 % des médecins généralistes pointent une tendance négative, car ces grands groupes financiers vont surtout chercher à réduire les investissements matériels et humains pour dégager le plus possible de profits pour leurs actionnaires.
Désertification médicale
Le souci de rentabilité a notamment pour conséquence de renforcer la désertification médicale dans les territoires à faible densité de population. « Le constat est accablant, confirme Étienne Mercier, directeur du pôle opinion et santé d’Ipsos. Il devient difficile pour les patients d’accéder aux infrastructures de santé, dont le nombre se tarit au fil des années. D’après notre étude, six médecins généralistes sur dix estiment que le territoire sur lequel ils exercent est d’ores et déjà un désert médical ou est en passe de l’être. »
Ces craintes liées aux difficultés d’accès aux infrastructures de santé vont d’ailleurs compter dans le choix de plus de 80 % Français aux élections législatives, indique l’enquête. C’est pourquoi les biologistes indépendants appellent les pouvoirs publics à veiller à la préservation d’une biologie au service de tous les patients sur l’ensemble du territoire, « pour que l’argent soit au service de la santé, et non l’inverse ».
SantébiologieprivatisationDéserts médicaux Valeurs Actuelles
Nucléaire français, histoire d’un sabordage
Au tournant du millénaire, la France disposait d’un système électrique envié, fournissant une électricité fiable et bon marché. Vingt ans plus tard, RTE, le gestionnaire du réseau, met en garde, pour le second hiver consécutif, sur le risque d’insuffisance de production pour répondre à la demande en cas d’anticyclone et de vague de froid. Depuis quelques mois, le prix de l’électricité, lié à celui du gaz, a explosé. Et, depuis quelques semaines, avec la guerre en Ukraine, nul ne sait à quel niveau montera ce cours du gaz, ni même si celui-ci continuera de parvenir dans les pays d’Europe qui en dépendent plus ou moins fortement (la proportion de gaz russe dans la consommation nationale de gaz est de 55 % pour l’Allemagne, 80 % pour l’Autriche, la Pologne et les pays Baltes, 17 % quand même pour la France… ).
La France a déconstruit sa souveraineté électrique que lui avait apportée le plan Messmer. Ce plan, d’essence gaulliste, décidé dans les années 1970 pour faire face au premier choc pétrolier, a doté la France d’un parc de 58 réacteurs nucléaires produisant jusqu’à 75 % de notre électricité. Un record mondial. Cette électricité abordable et fiable a été longtemps un de nos (rares) avantages compétitifs. Elle a offert en outre à la France la place de leader des pays du G7 quant à ses émissions de gaz à effet de serre, ce qui n’est pas rien.
comment en sommes-nous arrivés là ?
Dès lors la question qui se pose est : comment en sommes-nous arrivés là ? L’énergie étant vitale et stratégique, cette dégringolade découle de décisions, ou de non-décisions, politiques. L’accès à une énergie abondante et le nucléaire sont liés, ils s’opposent à l’idéologie de la décroissance, dont l’opposition au nucléaire est la pierre angulaire. La pression idéologique sur l’opinion, les médias, certains partis politiques en mal d’électeurs ou certains élus en mal de popularité, a ouvert la voie à la montée du relativisme. Aujourd’hui, l’opinion l’emporte sur les faits, l’idéologie l’emporte sur la science.
L’infiltration de cette idéologie dans le ministère de l’Environnement est de notoriété publique, comme le sont les liens entre ses services et des associations ou ONG militantes activistes antinucléaires et décroissantes, officialisés par le versement de subventions. Cet entrisme est devenu décisif quand, en 2007, l’énergie, jusque-là sous la dépendance du ministère de l’Industrie, est passée sous celle du ministère de l’Écologie. Tout était dit. Qu’on y songe : alors qu’un militaire n’est jamais nommé ministre de la Défense afin d’éviter tout parti pris, des personnalités ouvertement antinucléaires ont été ministres dix-huit années sur vingt-cinq depuis 1997. Sans parler des militants constituant les cabinets ni des nominations dans les organismes extérieurs censés être indépendants ; l’administration a été imprégnée d’un parti pris décroissant et antinucléaire.
L’ignorance, l’indifférence, le carriérisme l’ont disputé au militantisme dans ce qui pourrait être considéré comme une affaire d’État
L’ignorance, l’indifférence, le carriérisme l’ont disputé au militantisme dans ce qui pourrait être considéré comme une affaire d’État. Rappelons que, dans d’autres affaires, avec pourtant des conséquences bien moindres en gravité que celle du devenir de la filière nucléaire, de tels agissements ont conduit des membres de gouvernement devant la Cour de justice de la République. Mais, quand il s’agit de l’énergie, aucun abus, aucune faute, aucun conflit d’intérêts patent n’a jusqu’à ce jour donné lieu à des poursuites. C’est dire l’ampleur et la profondeur de l’infiltration et de l’ignorance du sujet dans les médias et l’administration.
Le poids de l’idéologie antinucléaire en Allemagne, lié au tragique héritage de la Shoah et à la propagande de la Stasi en Allemagne de l’Est, a poussé Gerhard Schröder, en 1998, puis Angela Merkel, en 2011, pour des raisons politiques, à abandonner le nucléaire. Dès lors, l’influence allemande, prédominante au niveau des institutions européennes, a renversé la position communautaire sur le nucléaire. Alors que le traité Euratom, encore en vigueur, encourage le développement de l’usage civil de l’atome, refuser aujourd’hui l’abandon du nucléaire dans tous les pays de l’Union est devenu une croisade incertaine, comme l’ont montré les tergiversations pour aboutir à une timide inclusion du nucléaire dans la taxonomie de la finance durable. À Bruxelles, les élus de l’écologie politique et ceux qui ont délaissé ce parti pour goûter au pouvoir aux côtés d’Emmanuel Macron sont des relais inlassables de l’antinucléarisme au mépris des intérêts nationaux – le cas de Pascal Canfin, ancien directeur général du WWF France et que l’on dit proche du président de la République, en étant l’archétype.
L’idéologie antinucléaire renforcée par les promoteurs des énergies renouvelables
L’idéologie antinucléaire s’est rapidement trouvé des alliés intéressés avec les promoteurs des énergies renouvelables intermittentes (EnRI) : l’éolien et le photovoltaïque. Ces machines sont pour leur totalité importées, la France ayant raté le coche industriel. Les panneaux solaires sont presque exclusivement chinois ; quant aux éoliennes, l’Allemagne, le Danemark et l’Espagne en sont les premiers exportateurs européens (et, étonnamment, les plus antinucléaires). Pour développer les énergies renouvelables, l’Europe a imposé – et la France l’a imprudemment accepté – l’injection prioritaire, sur le réseau, de l’électricité produite par les EnRI, obligeant à arrêter la production nucléaire, pourtant la seule pouvant répondre à tout moment aux besoins, puisque, à la différence de l’intermittence des EnRI, elle est pilotable.
À cette priorité, s’ajoutent des subventions publiques massives aux EnRI et un prix de rachat garanti sur des durées pouvant aller jusqu’à vingt-cinq ans. Bref, un jackpot destiné à pousser les organismes financiers et autres gestionnaires de fortune à investir et faire investir dans les EnRI…Les vendeurs de machines et leurs financiers ont été rejoints par les gaziers, puisque l’intermittence de production oblige à doublonner les EnRI avec des centrales à gaz afin de suppléer celle-ci. Face à ce rouleau compresseur national et européen, il n’y a pas, comme le martèlent pourtant leurs opposants, le moindre “lobby nucléaire” qui vaille. C’est même tout le contraire : la France, EDF et tous nos industriels culpabilisés ont depuis longtemps le nucléaire honteux.
S’il y avait eu un lobby nucléaire, ce qui est arrivé ne serait pas arrivé. Quelques dates, pour mémoire. En 1998, la fermeture, sous l’impulsion de Dominique Voynet et Corinne Lepage, de Superphénix, le surgénérateur de Creys-Malville, réacteur de quatrième génération, utilisant comme combustible les déchets des réacteurs des générations précédentes. Cet arrêt a comblé les antinucléaires, dont Superphénix était la hantise, car il bouclait la chaîne du combustible, faisant du nucléaire une filière totalement vertueuse. La France avait vingt ans d’avance dans le domaine, où elle compte désormais vingt ans de retard. Les antinucléaires voulaient à tout prix “avoir la peau” de ce nucléaire durable. Lionel Jospin ayant cédé au chantage de l’écologie politique, ils l’ont eue.
Succédant à Dominique Voynet, Yves Cochet tout aussi antinucléaire que son prédécesseur, et de surcroît col-lapsologue, décide des premières mesures financières aussi coûteuses que favorables aux EnRI. Avec le transfert de l’énergie au ministère de l’Écologie, en 2007, le glissement en faveur des EnRI au détriment du nucléaire va se confirmer. Le Grenelle de l’environnement, suite donnée au pacte écologique de Nicolas Hulot, antinucléaire convaincu, rassemble autour de la table au ministère de l’Écologie toutes les ONG antinucléaires et leurs dirigeants, militants politiques aguerris.
Les mesures financières pro-EnRI vont s’amplifier, tandis que la France accepte à Bruxelles le “paquet énergie-climat” imposant 20 % d’EnRI en 2020, ce qui allait à l’encontre des intérêts nationaux, sans pour autant diminuer nos émissions de CO2, notre électricité étant déjà quasi totalement décarbonée grâce au nucléaire. C’est aussi à ce moment qu’un projet d’investissement privé dans le nucléaire a été écarté.
Déroute suite à l’accord entre le PS et Europe Écologie-Les Verts
Nouvelle déroute en 2012 quand, à l’issue d’un accord entre le PS et Europe Écologie-Les Verts, François Hollande cède aux exigences politiques des antinucléaires les plus radicaux et annonce qu’élu, il fermera la centrale de Fessenheim et réduira la part du nucléaire dans le mix électrique. À la manœuvre de cet engagement désastreux, Ségolène Royal, Élisabeth Borne et François Brottes, alors député de l’Isère, futur président de RTE. La loi de 2015, fondée sur la volonté politique de sortie à terme du nucléaire et sur une sous-évaluation militante des besoins, prévoit de réduire en 2025 de 70 à 50 % la part du nucléaire dans le mix en fermant 14 réacteurs. Son étude d’impact est indigente. La puissance installée nucléaire est plafonnée à 63,2 gigawatts sans aucune raison autre que politique.
En 2017, Emmanuel Macron, malgré des alertes lancées par des scientifiques, reprend le programme énergétique de François Hollande
En 2017, Emmanuel Macron, malgré des alertes lancées par des scientifiques, reprend le programme énergétique de François Hollande en s’appuyant sur des personnalités socialistes ou vertes qui l’ont rallié et qui en seront toutes récompensées : Pascal Canfin, Arnaud Leroy, Élisabeth Borne, Xavier Piechaczyk. En 2019, il décide d’arrêter le programme Astrid, réacteurs à neutrons rapides de quatrième génération, mettant un terme à un demi-siècle de travaux sur la fermeture du cycle de l’uranium, pilier de la filière. Cette décision a été prise sans consulter le Parlement et fut qualifiée de « très dommageable » par un rapport de l’OPECST (Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques). En 2020 enfin, ce sont les deux réacteurs de Fessenheim qui sont fermés, sans même attendre le couplage de l’EPR de Flamanville. La France perd 1,8 gigawatt de puissance pilotable alors que l’Autorité de sûreté (ASN) avait confirmé la sûreté de l’installation, qui aurait pu produire encore pendant dix ou vingt ans. Coût estimé de cette décision : 10 milliards d’euros, et beaucoup plus avec la hausse du prix de l’électricité.
Et puis, tout à coup, à quelques mois de la présidentielle et alors que le sujet nucléaire (et des énergies au sens large) monte dans l’opinion, Emmanuel Macron annonce un changement de cap dans un discours au Creusot, en décembre, changement de cap qu’il confirmera à Belfort, quelques mois plus tard. Alors que la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) de 2020 prévoit la fermeture de 12 réacteurs en plus des deux de Fessenheim, il annonce renoncer à toute fermeture de réacteur dont la sûreté a été validée et lance la construction de nouveaux réacteurs ! Bien sûr, prétextant les longs délais de construction des EPR pour lesquels tant d’années ont été perdues, il appelle aussi (et surtout) à un programme massif de construction d’EnRI, réclamant même de “lever des barrières”, comme s’il en subsistait encore dans le domaine, comme si le droit des tiers à s’opposer aux parcs éoliens n’avait pas été considérablement réduit (et en particulier sous son quinquennat). Passons !
Ce changement de cap à la sincérité indiscernable ne change rien. Le lobby des EnRI est toujours à la manœuvre, quoique les 200 milliards d’euros engagés pour leur développement n’aient pas réduit nos émissions de CO2 et que la poursuite de leur développement exigerait, pour pallier leur intermittence, la construction de centrales à gaz au moment où celui-ci devient inabordable et finance l’effort de guerre russe.
Le moment est trop grave pour oublier que, devant le choc pétrolier de 1973, la France a su réagir et que, aujourd’hui, devant un choc gazier beaucoup grave, nous ne pouvons plus ni nous tromper ni tergiverser. Un choix clair et immédiat doit être opéré entre idéologie et science. Il faut prolonger autant que l’ASN l’autorisera l’exploitation des réacteurs en fonction. Il faut relancer sans délai la filière nucléaire en engageant la construction des trois premières paires d’EPR2, attendues par EDF, en préparant une montée en cadence pour passer progressivement de un à deux réacteurs par an de façon à disposer de l’équivalent d’un parc de 50 à 60 EPR2 dans les années 2050-2060. Il faut enfin réduire des délais administratifs excessifs, hors sûreté. Telles sont les priorités, tout en relançant la R&D sur la quatrième génération et en concrétisant le programme d’enfouissement des déchets Cigéo. Les EnRI ne peuvent plus mobiliser des investissements colossaux en bénéficiant de subventions publiques tout en déstabilisant un marché de l’électricité qui ne peut plus dépendre du cours incontrôlable du gaz.
Les fondements de l’Europe sont des fondements nucléaires, il est temps de le rappeler à nos partenaires
Les fondements de l’Europe sont des fondements nucléaires, il est temps de le rappeler à nos partenaires, qui, pour certains, en particulier l’Allemagne, ont cédé imprudemment à l’idéologie et se sont mis sous la dépendance du gaz. Une situation devenue aujourd’hui dramatique. L’enjeu est simple : sans relance du nucléaire, il n’y aura pas de réindustrialisation. Donc pas d’avenir.
* Bernard Accoyer est un homme politique, ancien président de l’Assemblée nationale et président de l’ONG PNC-France. Dernier ouvrage paru, avec Chantal Didier : “Une affaire d’État, la tentative du sabordage du nucléaire français”, Hugo Doc.
France24 - Monde
Kiev démolit un monument historique dédié à l'amitié entre l’Ukraine et la Russie
Publié le : 27/04/2022 - 14:58Modifié le : 27/04/2022 - 17:49
Laura MOUSSET
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La mairie de Kiev a démantelé un monument historique d'époque soviétique célébrant l'amitié entre l'Ukraine et la Russie, après l'invasion du pays par Moscou lancée il y a plus de deux mois.
Valeurs Actuelles
[Entretien] Bérénice Levet : « L’écologie est devenue un alibi »
Propos recueillis par
Qu’avez-vous donc contre l’écologie ? Nombreux sont les lecteurs de Valeurs actuelles amoureux de la nature ou soucieux de l’environnement qui nous posent cette question. À leurs yeux, nos critiques récurrentes contre l’écologie nous rangeraient dans cette vieille droite occupée avant tout de travail, d’emploi, de croissance et indifférente au reste du monde, sauf en matière d’immigration ou, parfois, de défense de la vie, mais la vie réduite aux mœurs, aux traditions. Grâce soit rendue à Bérénice Levet et à son dernier essai, l’Écologie ou l’ivresse de la table rase, qui nous permet de nous expliquer sur ce qui nous motive dans ce combat acharné et longtemps solitaire que nous avons engagé contre l’écologie, c’est-à-dire contre ce qui en tient lieu depuis deux bonnes décennies et qui, après avoir patiemment noyauté la société française, déroule aujourd’hui ses plans au grand jour. Dans cet ouvrage absolument essentiel, pas de développement technique sur le glyphosate, les perturbateurs endocriniens ou le bio, ces totems de l’écologie médiatique ; seules les éoliennes font exception, parce qu’elles incarnent la souillure portée à nos paysages, l’indifférence à la beauté, à l’histoire, à l’équilibre, en un mot à l’âme française. Pas de développement technique, mais, avec les fulgurances visionnaires de Simone Weil, d’Antoine de Saint-Exupéry, de Hannah Arendt, de Bergson, de Montaigne, de Walter Benjamin ou d’autres, une réflexion qui se porte directement au cœur, à savoir l’homme, l’humanité, la civilisation. Quel homme, quelle vision de l’homme derrière l’écologie ? Voilà la question à laquelle ce livre, nourri de toute la culture exigeante, attentive, inquiète de l’auteur, entend répondre.
Qu’est-ce qui vous a poussé à écrire ce livre ? Y a-t-il eu un élément déclencheur en particulier ?
Je ne saurais dire qu’il y eut un élément déclencheur particulier, mais le constat de la montée en puissance d’une doxa écologiste des plus sommaires mais des plus terrorisantes et jouissant d’une autorité exorbitante. Avec pour point d’orgue l’engouement qu’a suscité l’apparition, et j’emploie le mot à dessein, de Greta Thunberg. Une enfant, l’œil noir, venait accuser l’Occident, tonnait contre une civilisation, la civilisation occidentale, dont elle ne sait rien sinon qu’elle est coupable, et nous avancions, en pénitents, la corde au cou. Il s’agissait donc, pour moi, de ne pas laisser le dernier mot aux procureurs de l’Occident qui ont trouvé dans la nature un nouvel élément à charge contre cette civilisation qu’ils honnissent et dont ils entendent hâter la fin. J’ai alors décidé de passer en revue les éternels appelés à la barre des prévenus : le christianisme, Descartes, notre pensée du propre de l’homme. Il y eut, par ailleurs, les élections municipales de juin 2020, qui portèrent à la tête de huit villes de France, et non des moindres, des maires Verts. Nous savions déjà, avec Anne Hidalgo, à quoi pouvait ressembler une politique placée sous le signe de l’écologie, mais désormais nous dispositions de huit laboratoires d’expérimentation, ainsi qu’ils envisagent eux-mêmes les villes dont ils sont devenus les princes.
Vous observez aussi un air du temps qui ne semble plus en avoir que pour l’écologie, l’environnement, la planète, comme un vaste fourre-tout qui paraît surtout relever du prétexte…
Ce n’est pas que l’on se soucie de la nature, des sols, des bêtes, que je déplore. Au contraire, je considère que c’est une très heureuse chose. Un homme sans contact avec le monde sensible est un homme mutilé. L’inquiétude écologique nous offrait la magnifique occasion d’être rapatriés sur terre, dans le monde concret, charnel des êtres et des choses, d’ouvrir les yeux, mais, préemptée par la gauche, elle a tourné à l’idéologie. Elle est un nouvel écran interposé entre nous et le réel, un grand récit dans lequel celui-ci doit entrer de gré ou de force. Je ne crains pas de soutenir que l’écologie est, pour les associations militantes et les politiques qui l’incarnent, un alibi : le “sauvetage de la planète”, comme ils disent, leur sollicitude envers les bêtes, ne sont jamais que l’occasion d’allonger la déjà longue liste des victimes dont l’Occident serait la grande fabrique. Aux femmes, aux Noirs, aux musulmans, aux homosexuels, aux transsexuels viendraient s’ajouter les animaux, la Terre, le climat. Domination et destruction qui seraient la vérité de l’Occident, son essence même – d’où le mot de “systémique”, vernis plus savant que structurel. Il ne s’agit pas d’exonérer l’Occident de sa responsabilité dans la dégradation du donné naturel, mais de n’être pas dupe de la rhétorique militante.
Pourquoi parlez-vous d’une victoire à la Pyrrhus ?
Que le modèle de développement que nous nous sommes choisi au XIXe siècle et plus encore après la Seconde Guerre mondiale vienne à être interrogé, inquiété, était salutaire – en prenant soin de préciser que ce n’est pas tant le capitalisme, le libéralisme économique qui sont à remettre en question que le fait d’avoir, selon l’analyse de Polanyi, « désencastré » l’économie et d’avoir substitué, pour ce qui nous concerne, au génie français, si bien peint par madame de Staël, de la grâce, du goût de la gaieté, les impératifs d’efficacité, de rentabilité, de fonctionnalité. La dégradation de la nature n’est pas la vérité de l’Occident mais l’indice d’une déchirure dans son histoire, la déchirure d’ « un pacte millénaire qu’il avait conclu avec la Terre », selon la belle formule de Bertrand de Jouvenel. Le tourment écologique aurait dû rendre ses droits à la conversation civique, abandonnée aux technocrates, l’occasion de nous interroger sur ce que nous faisons, sur ce que nous poursuivons et sur ce nous hasardons, comme dirait Corneille. Mais non : le réchauffement, le sauvetage de la planète sont des causes péremptoires et il suffit d’invoquer ces fins pour que tous les moyens se trouvent justifiés.
Les écologistes ne parlent que de combats, de causes, ne produisent que des slogans ; il faut changer les rêves, les consciences. Pourquoi cet entêtant parfum de révolution ?
C’est à tort que l’on assimile les écologistes à des amish ; comme notre président et les siens, ils sont en marche. Les écologistes sont des progressistes, ils sont enivrés de mouvement. “Réinventer” est leur maître mot, doublé de cette obsession de “régénérer” l’humanité. Vous faites allusion à l’épisode de Léonore de Moncond’huy, la maire de Poitiers, appelant à changer les rêves des enfants. Son programme trahissait les aspirations démiurgiques des Verts. Et ce, avec le cynisme commun aux progressistes. Les destructions les grisent : « Nous n’avons pas peur des ruines, nous qui portons dans notre cœur un monde nouveau », le choix de Julien Bayou de placer en exergue de son livre cette citation d’un anarchiste espagnol était un formidable aveu. Citons encore le slogan de Sandrine Rousseau à la primaire d’EELV : “Oui les temps changent”, autrement dit, votre monde, votre vieux monde s’éboule et c’est heureux. On notera d’ailleurs qu’il est tout à fait extraordinaire qu’elle voue aux gémonies un Occident dont toute l’histoire se résumerait, selon elle, à « prendre, utiliser et jeter » quand elle-même n’a rien de plus obsédant que de “prendre, utiliser et jeter” une civilisation à laquelle elle doit tout. La gratitude est décidément la dernière vertu des écologistes ! L’écologie ne se soucie guère de conserver, de préserver, d’ « empêcher le monde de se défaire » comme dirait Camus, elle déconstruit, elle détruit, elle “annule” ( cancel).
L’écologie ou « l’art d’être en guerre contre la domination », écrivez-vous. Comment expliquer cette métamorphose ?
Ce n’est pas tant la lutte contre la domination qui fait le visage propre de l’écologie actuelle que sa complicité avec l’internationale woke. Ce n’est pas tant non plus une question de métamorphose – la lutte contre la domination est depuis les années 1960-1970 l’aimant qui attire à lui toute la limaille des militantismes – que de génération. J’ai regardé la date de naissance de ceux qui incarnent aujourd’hui politiquement l’écologie (Jadot, Rousseau, Batho, Piolle, Doucet… ) : ils sont tous nés tous dans les années 1970. Autrement dit, ils appartiennent à cette génération que je décrivais dans mon Crépuscule des idoles progressistes (Stock, 2017), à laquelle la France n’a plus été donnée à connaître, à comprendre et encore moins à aimer. D’où leur docilité aux mots d’ordre de la déconstruction : « D’autant que l’âme est plus vide et sans contrepoids, disait Montaigne, elle se baisse plus facilement sous la charge de la première persuasion. » Et c’est ainsi que les écologistes parlent à merveille la langue des féministes, des indigénistes, des décoloniaux. Au chapitre « Lyon émancipatrice », le candidat et futur élu Grégory Doucet s’engageait à œuvrer à la « valorisation des cultures non dominantes et de la mémoire et de la culture des migrations ». Tout est dit.
Vous expliquez que la domination de l’idéologie écologiste passe par la création d’une nouvelle langue. À quoi faites-vous référence ?
Les écologistes sont de grands fossoyeurs de la langue. Rappelons que c’est par eux que l’épouvantable “impacter” a contaminé les discours et les esprits. Significativement, mettant leurs pas dans ceux d’Anne Hidalgo, à peine élus, les nouveaux maires EELV n’eurent rien de plus pressé que de convertir leur communication administrative en écriture inclusive. Les intitulés de leurs adjoints offrent un ubuesque florilège de novlangue. Il est deux raisons à cette dévastation sémantique. L’une tout idéologique : quiconque est en guerre contre le passé s’en prend au phénomène de la langue où le passé a son assise ; l’autre, générationnelle là encore : leur langue est une langue sans couleur, sans saveur, sans parfum parce qu’elle n’est plus apprise dans la littérature. Ils ne savent rien par exemple de la langue sensuelle, olfactive, de Colette ou de Giono. Une écologie conséquente élèverait la langue au rang de grande cause nationale. La langue est un instrument de perception. La nature souffre de n’avoir plus été regardée que comme stock de ressources ; retrouver les mots qui l’expriment comme réalité sensible et qui nous permettent de reprendre contact avec elle formerait des consciences vertes autrement précieuses pour l’avenir du monde que l’institution par Jean-Michel Blanquer des “éco-délégués” ou l’apprentissage des gestes du tri sélectif.
N’est-il pas curieux, cet appel à défendre la nature chez des gens qui ne craignent pas de chambouler jusqu’aux repères les plus fondamentaux de l’humanité ?
Je dirai, pour paraphraser Rousseau, que les écologistes sont des hommes à paradoxes, parce qu’ils sont des hommes à préjugés, inféodés à des “nœuds mentaux”, des associations d’idées moralement connotées (l’ouverture, c’est bien ; les frontières c’est mal, l’enracinement, c’est barrésien). S’il est un point aveugle de l’écologie, c’est bien leur impuissance à remettre en question le dogme de l’individu délié, désaffilié, force qui va et qui veut, dont les désirs doivent être élevés au rang de droits, ce qui explique qu’ils soient des militants acharnés de la PMA, GPA et autres émancipations à l’endroit du donné naturel. Qu’ils se soient choisi pour égérie Greta Thunberg, cette adolescente trépignant, réclamant, incontinent, que ses désirs soient des ordres, autrement dit figure par excellence d’un consumérisme qu’elle est censée pourfendre, n’a rien de fortuit. Leur idée de l’homme est d’une funeste indigence : leur homme cultive peut-être son jardin, mais il n’est réinscrit dans aucune histoire. Il demeure incarcéré dans la prison du présent, sans épaisseur temporelle. Vivant parmi les vivants.
Finalement, pourquoi parlez-vous d’un rendez-vous manqué ?
Être écologiste c’est, ce devrait être, avoir la conscience et le sens de la fragilité des choses, du donné, naturel aussi bien que civilisationnel. La nature est mortelle ? Assurément, mais comme les civilisations. On ne joue pas l’une (la nature) contre les autres (les civilisations). Ensemble, inextricablement, elles sont remises à la garde de cette créature qu’est l’homme. L’écologie est donc, pour moi, d’abord une question de dispositions à former, à cultiver : égards, scrupules, tact, gratitude. Ce dont la Terre, les bêtes ont besoin ce n’est pas d’un homme qui efface la frontière qui le sépare de la nature. La grande vertu de l’effraction de l’écologie dans nos vies, c’est à la fois sa vertu épiphanique (des réalités pour lesquelles nous n’avions plus de regard redeviennent des objets d’attention) et sa vertu de “réincarnation”, si je puis dire : on dénonce volontiers, et à très juste titre, la baisse de niveau intellectuel, on ne s’inquiète pas suffisamment, à mon sens, de l’indigence du vocabulaire de la sensibilité. Or, celui-ci pour se former demande la fréquentation des réalités sensibles et de ceux qui nous apprennent à les percevoir, les poètes, les peintres, les musiciens. Hélas, l’écologie est plus intéressée à fabriquer des “acteurs du changement”, des armées d’indignés, que des âmes incarnées et capables de s’émerveiller.
L’Écologie ou l’ivresse de la table rase, de Bérénice Levet, Éditions de l’Observatoire, 224 pages, 19 €.
L'Humanité
En Espagne, l’anti-tsiganisme devient illégal
L’anti-tsiganisme est maintenant reconnu comme un délit en Espagne. La loi d’égalité de traitement et de non-discrimination a été adoptée le 27 avril par la commission sur l’égalité du Congrès des députés. Aussi nommée loi Zerolo, en hommage au militant LGBTQI et membre du Parti socialiste espagnol (PSOE), elle viendra amender l’article 22 du Code pénal. Porté depuis janvier 2021 par le PSOE, ce texte permettra de condamner les actes de violence, d’incitation à la haine ou de discrimination à des peines pouvant aller jusqu’à quatre ans de prison. Pour la députée socialiste Beatriz Carrillo, première femme gitane nommée présidente d’une commission législative au Congrès espagnol, il s’agit d’un « jour historique ». Près de 800 000 Tsiganes, appelés Gitans dans la péninsule Ibérique, habitent aujourd’hui en Espagne. Un sur deux vit en dessous du seuil de pauvreté et la communauté subit encore de nombreuses discriminations, notamment dans le monde du travail.
tziganesgitansespagneégalité des droits BBC
Eurovision: Australia's Sheldon Riley's song details his autistic experience
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Australian singer Sheldon Riley has described how being autistic has informed his song for this year's Eurovision Song Contest in Turin.
Best known for appearing on The X Factor: Australia and America's Got Talent, Sheldon will perform Not The Same in the second semi-final on Thursday 12 May.
The Grand Final is on Saturday 14 May at 2000BST/1900GMT.
Video by Isabelle Rodd.
France24 - Monde
Au Liban, une travailleuse domestique népalaise réduite en esclavage pendant quinze ans
Publié le : 04/05/2022 - 18:41
Fatma Ben Hamad
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La comparaison entre les photos prises à son arrivée au Liban en 2007 et à son départ en 2022 choque : Muna Giri, travailleuse domestique originaire du Népal, a l’air d’avoir vieilli d’une quarantaine d’années après quinze ans de travail forcé chez ses employeurs libanais. Abus, violence physique et morale, sans aucun salaire : une ONG libanaise dénonce son traitement et appelle à se mobiliser pour les droits de Muna Giri et des centaines d’autres travailleuses étrangères au Liban.
À 43 ans, Muna Giri a enfin pu rentrer au Népal le 25 avril 2022, et rencontrer pour la première fois ses petits-enfants, après une absence de quinze années de son pays natal.
1/3 This is Muna Giri b4 and after 15 yrs of slavery for Antoine and Graziella Mouawad in Zgharta, Lebanon. She left behind 4 kids aged 2-11 in 2007. She missed her husband's funeral, daughter's marriage and births of 2 grandkids. She was abused daily. https://t.co/UmkRqhejRM pic.twitter.com/a6NPWALbYL
April 29, 2022C’est à la suite de la publication d’un article, sur la vie de Muna en esclavage, dans les médias népalais que sa fille, Chitra Giri, a contacté l’ONG This is Lebanon début avril, afin de relayer son histoire et tenter de sauver sa mère de l’emprise de ses employeurs.
Une enquête s’en est suivie durant laquelle l'ONG a révélé les conditions désastreuses dans lesquelles travaillait et vivait Muna Giri depuis quinze ans : à Zghorta, ville à 90 kilomètres au nord de Beyrouth, elle travaillait dans une famille maronite d’anciens ministres. Illettrée, elle n’avait pas droit au téléphone, ni de contact en dehors de la maison, était battue, privée de sommeil et de nourriture. Mis au courant, le consulat du Népal a demandé à rencontrer les employeurs, qui ont alors préféré renvoyer Muna dans son pays.
Elle n’a à ce jour reçu qu’une partie du total que lui doivent ses employeurs : quelques mandats par an envoyés à sa famille au Népal, pour un total de 7 000 dollars (soit environ 6 600 euros). Selon This is Lebanon, ses employeurs libanais lui doivent des dizaines de milliers de dollars de salaire impayé.
Le Liban accueille environ 250 000 travailleurs domestiques, souvent issues du Bangladesh, du Sri Lanka et du Népal. Toutes travaillent sous le système de la kafala, un parrainage d’une durée indéfinie, qui permet à l’employeur de confisquer les papiers des travailleuses et engendre de nombreux abus financiers et physiques.
“Même si j’ai travaillé pendant tout ce temps, je suis sans le sou”
Avant le départ du Liban de Muna Giri, This is Lebanon a recueilli le témoignage de la Népalaise en la contactant sur le numéro de sa patronne libanaise.
Dans la vidéo, Muna Giri raconte :
Mon patron m’a déjà frappée à une ou deux reprises, mais ma patronne me frappe tous les jours. Elle me gifle la bouche et me tire les oreilles fréquemment.
Bien sûr, je veux rentrer au Népal ! Mais comment le pourrais-je ? Je suis au Liban depuis douze ou treize ans, et même si j’ai travaillé ici tout ce temps, je suis sans le sou. Je ne sais même pas à quoi ressemble un dollar. Je n’ai pas mis le pied dehors depuis mon arrivée.
Vidéo envoyée à This is Lebanon par la famille de Muna Giri après son retour au Népal, montrant des bleus et des traces de brûlures sur son visage et son corps.
Lorsque j’ai demandé la rupture de mon contrat de travail, mes employeurs m’ont dit qu’ils n’avaient pas assez d’argent pour me payer le billet du retour, et que ma fille devait leur envoyer la somme nécessaire.
Je n’ai pas d’affaires à moi. Ils ont dit que si je devais partir, je devais leur rendre même mes sous-vêtements, car ils leur appartenaient.
La patronne de Muna Giri a porté plainte pour diffamation contre l’ONG This is Lebanon, auprès du tribunal de Tripoli, le 28 avril.
La rédaction des Observateurs a contacté les employeurs de Muna Giri, sans obtenir de réponse.
“On arrive parfois à obtenir réparation, mais les condamnations d’employeurs restent très rares”
Wadih Al Asmar est le président du Centre Libanais pour les droits de l’homme. Comme beaucoup d’activistes libanais, il appelle à la fin du système de kafala :
Souvent ces familles de “sponsors” expliquent qu’ils mettent le salaire de la travailleuse sur un compte à part, pour sa protection, et leur entourage ferme les yeux sur les abus physiques. C’est un pattern très fréquent : la travailleuse arrive au Liban, on lui promet un emploi de rêve, puis son sort est entre les mains de l’employeur, elle se retrouve coincée.
Nous essayons d’apporter une aide légale, de contacter l’employeur ou le bureau de l’emploi s’il est impossible de parler à la domestique, puis nous déposons une plainte auprès des services sociaux et essayons d’obtenir un avocat pour la plaignante. Souvent, lorsqu’on fait pression sur le kafil, il concède d’améliorer les conditions de travail, ou bien il accepte une rupture de contrat.
L’ONG arrive parfois à obtenir réparation, mais les condamnations d’employeurs restent très rares.
"C’est la responsabilité de l’État de les protéger depuis leur arrivée jusqu’à leur départ"
En 2011, l’Organisation Internationale du Travail (OIT) et les pays signataires ont adopté la convention n°189 encadrant les activités des travailleuses domestiques. Zineh Mezhar du Bureau régional des États arabes de l’OIT estime que le Liban doit ratifier cette convention et démanteler le système de la kafala :
Au Liban, le travail domestique n’est pas encadré par la loi. On parle là de tous les droits basiques comme la sécurité sociale, le droit de se syndiquer, ainsi que le temps maximum de travail par semaine et la garantie du salaire. Le Liban n’a pas signé la convention de 2011. Un changement légal est nécessaire afin de garantir aux travailleuses le droit de démissionner si elles le souhaitent, de pouvoir choisir leur employeur et de garder leurs papiers d’identité.
Il n’y a pas d’article de loi sur lequel peuvent s’appuyer les juges dans ce genre d’affaires. On note des contradictions entre les décrets ministériels, qui limitent par exemple le nombre d’heures travaillées par semaine ou les jours de congés ; et la pratique du système de kafala.
Souvent, l’employeur accuse à tort la domestique de vol, et les employées sont régulièrement jugées par contumace [entre 2013 et 2017, 91% des audiences dans des affaires judiciaires de travailleuses domestiques ont été menées par contumace, selon l’OIT] soit parce qu’elles ont été rapatriées, soit parce qu'elles n’ont pas été informées du tout.
Il y a aussi du travail à faire au niveau de la sensibilisation sociale : le travail domestique est vu comme une activité réservée aux femmes, notamment étrangères, de classe populaire. Cela donne un désavantage à trois niveaux : misogynie, xénophobie et mépris de classe.
Leur migration est le résultat direct de la forte demande de travailleurs étrangers au Liban. C’est donc la responsabilité de l’État de les protéger depuis leur arrivée jusqu’à leur départ.
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Fact or fake : le locataire de l'Élysée est-il à la tête de l'Union Européenne ?
Publié le : 29/04/2022 - 16:31
La France a pris la présidence tournante du Conseil de l'Union européenne le 1er janvier 2022. Mais cette présidence ne signifie pas pour autant que le chef d'État français dirige l'Union Européenne. Notre équipe a fait le point sur le fonctionnement des institutions européennes pour clarifier les fonctions de chacun et démêler le vrai du faux.
Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.
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Taking Senegalese Soccer to New Heights, With Pride and Style
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Aliou Cissé, one of the best of a new generation of African coaches, has reinvented Senegal’s national team and given the country a new sense of patriotism. His next goal: the World Cup.
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By Elian Peltier and Mady Camara
DIAMNIADIO, Senegal — Standing on the sidelines of Senegal’s brand-new national stadium, Aliou Cissé, the biggest fan of his own team, waved his arms at 50,000 fans, exhorting them to cheer even louder, his signature dreadlocks bouncing on his shoulders.
Fans roared back, clapping and blowing their vuvuzelas at a more deafening pitch. Minutes later, Senegal defeated its fiercest rival, Egypt, earning a qualification for soccer’s World Cup, which begins this November in Qatar.
“When we are together, Senegal wins,” a grinning Mr. Cissé, 46, said at a postgame news conference. Or, as he likes to repeat in Wolof, one of the country’s national languages, “Mboloo Mooy gagner” — “Unity brings victory.”
If Senegal feels proud and patriotic these days, it’s thanks in large part to its national team — and to Mr. Cissé, a former professional player who has reinvented Senegalese soccer and built what is currently the best team in Africa.
“The barometer of the Senegalese society today is soccer,” Mr. Cissé said in a recent interview with The New York Times in Diamniadio, a newly built city on the outskirts of Dakar where the new stadium sits. “People watch us play and they’re proud to be Senegalese, proud to be African.”
Mr. Cissé led the squad that won the Africa Cup of Nations earlier this year, the country’s first soccer title. In doing so, he proved to the Senegalese people that one of their own could succeed where no one else had.
European managers have long coached many African national teams, including Senegal’s, but that is changing, a shift embodied by Mr. Cissé.
From Algeria to Zimbabwe, Sudan to Burkina Faso, a rising generation of African managers are building a new coaching culture on the continent. Sixteen teams now have local coaches, and the three sub-Saharan African teams going to Qatar later this year — Cameroon, Ghana and Senegal — all have former national players as managers.
“More and more professional players on the continent want to be coaches,” said Ferdinand Coly, a former teammate of Mr. Cissé’s. “Local expertise is gaining ground.”
Read More on the World Cup
Although Mr. Cissé maintains that European coaches have done a lot for African teams, that era is fading.
Born in the southern Senegalese region of Casamance in 1976, Mr. Cissé moved to France when he was 9 and grew up in the suburbs of Paris, one of the world’s best pools of soccer talent.
His trajectory is similar to many African players who were raised in Europe or joined youth academies there. “When I was out, I was French, but at home I was truly Senegalese,” Mr. Cissé said about speaking Wolof and following the family’s customs while in France.
Mr. Cissé joined the youth academy of Lille, in northern France, at 14, and played in French and English clubs in the 1990s and 2000s, including the French powerhouse Paris St.-Germain, Portsmouth and Birmingham City, which competed in England’s top league.
At the 2002 World Cup, he captained a Senegalese squad participating in its first World Cup — one that stunned France, the world champions at the time, in a surprise victory that many still refer to with warm nostalgia. Senegal reached the quarterfinals, the team’s biggest achievement to date in the competition.
As a coach, Mr. Cissé now appeals to both Senegalese players raised in their native country, and to those who moved to France in their youth like him, building a bridge between the squad’s “locals” and its “binationals,” as they are referred to among the team’s staff.
It has been a long road to success. When Mr. Cissé took over the team in 2015, Senegal had been performing poorly at the Africa Cup of Nations and had failed to qualify for the last three World Cup editions. Mr. Cissé’s predecessors were fired one after another.
Seven years later, Mr. Cissé, nicknamed “El Tactico,” for his efficient but restrained approach to the game, will bring Senegal to its third World Cup and his second one as a coach. The era when African teams were “observing” is over, he says, and one will win the coveted trophy one day.
“Why not us?” he said.
Régis Bogaert, a former French youth coach of Mr. Cissé’s at Lille and now his deputy on the Senegalese team, said Mr. Cissé had conveyed a sense of mission to his players. “He is making many people want to be the next Aliou Cissé in Senegal and in Africa,” Mr. Bogaert said.
Soccer, a national passion, is everywhere in Senegal, whether in the youth academies nurturing future talents, or on Dakar’s beaches, empty construction sites and pitches dotting the city’s corniche along the Atlantic Ocean.
“To be the coach of the national team today is to be a politician,” said Mr. Cissé, who often repeats that he lives in Senegal and feels the country’s pressure on a daily basis, unlike his players or the foreign coaches who live abroad. “It’s about knowing the economy, the culture, the education and history of your country.”
His sense of humor and fashion tastes have also helped with his popularity: Mr. Cissé often wears shiny white sneakers and thick black square glasses, and he keeps his dreadlocks under a New York Yankees or Team Senegal cap, giving him the air of a cool father. He has five children, whom he makes sound as challenging to manage as the national team.
If Mr. Cissé has shared Senegal’s biggest successes, he has also experienced some of the country’s worst traumas. In 2002, he lost 11 relatives in a shipwreck that killed more than 1,800 passengers off the coasts of Senegal and Gambia.
Senegal’s victory at the Africa Cup of Nations earlier this year came 20 years after Mr. Cissé missed a penalty in the final of the same tournament, depriving the team of its first trophy back then — a memory that long haunted his nights, he said.
Since then, Senegal has been having happier days on the pitch, and the national pride surrounding the team was on full display last month when Senegal defeated Egypt in a penalty shootout in its first game in Diamniadio’s stadium.
Some fans said they had slept outside the stadium the night before to make sure they got the best seats. Hours before kickoff, thousands more lined up to enter, the sounds of whistles and drums filling the air.
“It’s a great day for Senegal,” said Sally Diassy, a French-Senegalese 30-year-old who lives in France and said she was visiting Senegal to support her favorite team.
The jubilation on display after the win echoed the triumphant return of the Senegalese players after they won the Africa Cup of Nations in February. Tens of thousands of fans greeted them as they paraded in the streets of Dakar. President Macky Sall rewarded the team and Mr. Cissé’s staff with some land in the capital and in Diamniadio, along with about $83,000, an exorbitant sum that set off some minor protests in a country where nearly half of the population lives under the poverty line.
But some players have also given back: Sadio Mané, the team’s star, has built a hospital in his native village. Kalidou Koulibaly, the captain, bought ambulances for his father’s village.
“Players want to be role models in their own country,” said Salif Diallo, a veteran soccer journalist who has followed Mr. Cissé’s career as a player and a coach. “This team is changing the perception that Senegalese have of themselves.”
Those who know Mr. Cissé say that once he is done with the national team, he will want to play a greater role for his country.
“I’ve tried to set an example,” Mr. Cissé said of his career as both player and coach. “If a Senegalese player moves to Birmingham or Montpelier or wherever I’ve played tomorrow, I hope he will be welcomed because they will remember that Aliou Cissé was a good guy.”
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Macron 2 : une impulsion pour les Européens ?
Publié le : 29/04/2022 - 16:05
Caroline DE CAMARET
Les leaders des institutions et la majorité des eurodéputés ont poussé un ouf de soulagement à l'annonce des résultats des élections présidentielles françaises. Emmanuel Macron rempile donc pour un second mandat après avoir mené une campagne pro-européenne alors que la France est toujours présidente en exercice du Conseil de l'UE.
Du point de vue des européens, une victoire d'une candidate d'extrême droite, Marine le Pen, représentait un danger existentiel pour la construction européenne. La France, pays fondateur, deuxième économie de l'Union, et locomotive des 27, ne peut avancer sans son engagement. Cinq ans de plus, mais pour quoi faire au plan européen ? Quel regard nos voisins européens portent-ils sur ce second mandat et les ambitions affichées par Emmanuel Macron ?
Émission préparée par Isabelle Romero, Perrine Desplats, Sophie Samaille et Georgina Robertson.
Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.
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Jerusalem Tattoo Artist Inks Pilgrims, Priests and Those Scarred by Conflict
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For Wassim Razzouk, Holy Week is his busiest time as Christians seek a reminder of their visit to Jerusalem. But his family’s centuries-old tattoo business caters to all faiths.
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By Isabel Kershner
JERUSALEM — A Jewish man who may have been drunk once asked him to tattoo “kosher” in Hebrew on his butt. His oldest customer was a woman of 101. Members of the U.S. Secret Service often stop by to sample his handiwork when they’re in town.
He has also been a regular participant in Healing Ink, a project providing free tattoos to cover the scars sustained by survivors of terrorist attacks and by Israeli soldiers injured in combat.
But during Holy Week and the days leading up to it, Wassim Razzouk’s tattoo parlor in Jerusalem’s Old City is packed with some of his most reliable customers: Easter visitors who, seeking an indelible reminder of their time in Jerusalem, “want a tattoo as a certificate of pilgrimage,” Mr. Razzouk said.
One customer, Kathryn O’Brien, a 20-year-old student from Texas, deliberated between getting inked with an image depicting either the Last Supper or the Crucifixion. Her friend Emily Rodriguez, 20, also from Texas, settled on a more contemporary impression, spelling out the title of a popular Christian song, “Through & Through,” the black lettering ascending her arm.
Getting his first tattoo, Steve Ferguson, an Episcopalian priest in his 70s, opted for a Christian fish symbol merging into a Star of David and a menorah, a design intended to illustrate, he said, his affinity for Israel and the Jewish people.
Jerusalem has been especially tense in recent days, before the rare convergence this weekend of Passover, Easter and Ramadan, and amid a surge in violence. Those tensions flared again on Friday when Palestinians threw stones at the police, who responded with sound grenades and rubber bullets. More than 100 Palestinians and several Israeli officers were reported injured.
Since March 22, there have been four attacks in four Israeli cities, involving five Arab assailants who have killed 14 people. About 20 Palestinians have been killed by Israeli fire during the same period, most while committing or trying to commit an attack, according to the Israeli authorities, or in clashes during Israeli counterterror operations in the occupied West Bank.
The Old City, in predominantly Palestinian East Jerusalem, has long been a crucible of friction. Captured from Jordan in the Arab-Israeli War of 1967, the area was later annexed by Israel in a move that was never internationally recognized. Palestinian leaders covet it as the capital of a future state and much of the world considers it occupied.
Mr. Razzouk’s tiny store is something of a haven amid all the hostility, a symbol of religious and political tolerance.
“I have tattooed Christians, Palestinians, Ethiopians, Israelis — believe it or not, I’ve tattooed an Orthodox Jew with sidelocks,” said Mr. Razzouk, who identifies as a member of the Palestinian Christian minority. “I’ve tattooed nuns, atheists and bishops.”
As dusk fell on a recent evening, the ink machine at his shop was still buzzing as more customers gathered in the cobbled alley outside, waiting their turn.
While tattoos may have moved into the global mainstream only in the last few decades, the Razzouk family has been practicing the art form a little bit longer: 700 years, or 27 generations, he said. He’s the scion of a long-venerated family of tattoo artists, Coptic Christians who, as family lore has it, came on a pilgrimage from Egypt to the Holy Land hundreds of years ago, and decided to stay in Jerusalem and set up shop.
Mr. Razzouk — with his long hair, Harley-Davidson biker’s jacket and passion for motorcycles — decided to follow in the family tradition at the age of 33. His two sisters and the cousins of his generation were not interested in becoming tattoo artists, he said, adding, “I knew that if it wasn’t for me the tradition would disappear.”
His father, Anton, 82, taught him the craft, having learned it from his father, Jacob, or Yaqoub.
Tattooing is generally considered forbidden in both Islam and Judaism, and for many Jews, tattoos stir disturbing memories of the numbers etched into the arms of victims of the Holocaust. But tattooing is now wildly popular among Jewish Israeli hipsters, and Mr. Razzouk said some young Palestinian Muslims now wanted tattoos as well, influenced by the Russian prison ones they have seen in movies.
He sends customers seeking more contemporary designs to a studio he opened a few weeks ago in predominantly Jewish West Jerusalem. It caters mainly to the local market, which prefers more realism in body art, and is run by his wife, Gabrielle, and an employee he trained.
“If somebody wants a Russian star or a pistol or a Kalashnikov,” Mr. Razzouk said, “it is not appropriate to tattoo them alongside a pilgrim in their 70s getting a cross.”
He opened the new store, which also offers piercing, to diversify after two difficult years of the pandemic. Tattoo parlors were shuttered for the first year, and for much of the second year, Israel was largely closed to foreign tourists and pilgrims.
Now they are coming back.
While a tattoo parlor may seem an unlikely station on a pilgrim’s route, the Razzouk family business has long been popular — under Ottoman, British, Jordanian and now more than half a century of Israeli rule.
The business is renowned for its continued use of the Razzouks’ centuries-old, hand-carved wooden stamps as stencils to guide the tattooist’s hand. The most popular images remain variations of the Jerusalem cross, an emblem of the crusades that is a cross of four equal sides with four smaller crosses drawn in each of its quadrants.
“Crosses are not easy to do,” Mr. Razzouk said, because of the straight lines.
For some religious customers, a stop at Razzouk Tattoo is almost a spiritual rite on the voyage to the Holy Land.
“To walk in and be inspired by someone’s art is exciting,” said Ms. O’Brien, the student from Texas, who went with the Last Supper. “I was seeing something unique that I couldn’t get anywhere else.”
Mr. Ferguson, the Episcopal priest, left uplifted, describing the experience as “a great tradition.”
Razzouk Tattoo in the Old City occupies a two-roomed, cavelike space with a stone, domed ceiling near Jaffa Gate. Mr. Razzouk moved here about six years ago from his grandfather’s original studio deeper in the Christian Quarter of the Old City, which was up steep stairs and harder to reach.
Mr. Razzouk said that while he wanted to adapt the business to make it “bigger, more modern and more professional,” he added that he was committed to preserving the family heritage, which he called a “gift.”
Dozens of antique stamps are stored in a glass case. A framed entry from the 2022 Guinness Book of Records declares Razzouk the world’s longest-running tattoo business.
Customers can leaf through two books, one with the traditional designs from the antique stamps, another with other designs, including various types of crosses and religious symbols and some more modern designs, such as “Love and Peace” in Arabic calligraphy.
A poster commemorates Mr. Razzouk’s role in Healing Ink, a project started in 2016 by the advocacy group Artists 4 Israel. His participation has drawn criticism from some staunch supporters of the Palestinian cause.
“My answer is always the same,” he said. “I tell them I don’t need your judgment.” He added that Healing Ink “is a beautiful experience and one of the most humanitarian things we have done.”
He has known trauma up close. Growing up as a teenager in the shadow of the first Palestinian intifada, or uprising, Mr. Razzouk lost a friend who went out to throw stones at an Israeli settler bus and was fatally shot.
More recently, a Jewish Israeli customer postponed an appointment. His girlfriend called to say that he had been involved in a Palestinian stabbing attack. When he finally arrived, after a delay of several months, Mr. Razzouk saw two scars on his upper body.
As for the man who wanted a “kosher” brand on his behind, Mr. Razzouk said he had checked that the customer was sure before getting down to work.
Mr. Razzouk has found his own way of transcending the conflict, without ignoring its complexities. His chief identity today, he said, is as the founder of the Holy Land Bikers Motorcycle Club. Its members include Christians and Muslims, he said, and they ride in coalition with all types of Israeli motorcycle groups and have connections throughout the Arab world.
And he has trained the 28th generation of Razzouk tattooers: His sons — Anton, 21, and Nizar, 19 — work in the shop.
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France24 - Monde
Elles sont l'avenir de l'Europe
Publié le : 08/04/2022 - 12:46
Xavier CHEMISSEUR
Céline SCHMITT
Elles ont entre 16 et 22 ans et représentent l'avenir dans cette Conférence sur le futur de l'Europe, un projet inédit mené à Strasbourg et donnant la parole à 800 citoyens des 27 pays de l'Union dans l'attente d'avancées concrètes sur le climat, l'emploi, la santé ou encore la diplomatie. Parmi eux, un tiers a moins de 25 ans. Tout au long de cette conférence, France 24 a suivi au plus près quatre jeunes Européennes : une Italienne étudiante en anthropologie, une lycéenne française, une thésarde slovaque et une Suédoise préoccupée par l'environnement. Quels sont leurs souhaits en matière de migration, de santé ou de climat ? Quels sont leurs projets et l’origine de leur implication ?
Un reportage de Xavier Chemisseur et Céline Schmitt.
Pour soumettre vos idées sur l'Union européenne, rendez-vous sur la plateforme de la Conférence sur l'avenir de l'Europe.
>> À voir, notre webdoc : "Elles sont l'avenir de l'Europe"
Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.
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Présidence française de l'UEConférence sur l’avenir de l’Europe : pour Thilde Karlsson, l'environnement au nom des siens
présidence française de l'UEConférence sur l'avenir de l'Europe : la parole aux citoyens
La France prend la présidence de l'Union européenne pour six mois
France24 - World
Russia says it will open humanitarian corridors out of Mariupol plant
Issued on: 04/05/2022 - 06:37
FRANCE 24
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Russia said its forces would cease fire at the Azovstal steel plant in the Ukrainian port city of Mariupol and open a humanitarian corridor for civilians for three days beginning Thursday. On the diplomatic front, US President Joe Biden said he would discuss slapping further sanctions on Moscow with G7 leaders this week as the European Commission called for a gradual ban on Russian oil imports. Read about the day’s events as they unfolded on our liveblog. All times are Paris time (GMT+2).
This live page is no longer being updated. For more of our coverage of the war in Ukraine, click here.
03:45am: US intelligence helping Ukraine kill Russian generals, NY Times reports
The United States has provided intelligence that has helped Ukrainian forces kill many of the Russian generals who have died in the Ukraine war, the New York Times reported on Wednesday, citing senior US officials.
Washington has provided to Ukraine details on Russia’s expected troop movements and the location and other details about Russia’s mobile military headquarters, and Ukraine has combined that help with its own intelligence to conduct artillery strikes and other attacks that have killed Russian officers, the newspaper said.
Ukrainian officials said they have killed about 12 Russian generals on the battlefield, according to the New York Times. US officials declined to specify how many generals had been killed as a result of American intelligence, the newspaper said.
FRANCE 24 was not able to independently verify the accounts.
03:20am: Modi, Macron call for ‘immediate’ end to Ukraine hostilities
India and France on Wednesday called for “an immediate cessation of hostilities” in Ukraine, with Prime Minister Narendra Modi again stopping short of condemning Russia’s invasion of its neighbour.
India, which imports much of its military hardware from Russia, has long walked a diplomatic tightrope between the West and Moscow – notably refusing to denounce the latter or vote against it at the United Nations over its actions in Ukraine.
“France and India expressed their deep concern over the humanitarian crisis and the ongoing conflict in Ukraine,” Modi and French President Emmanuel Macron said in a joint statement after they met in Paris for talks and a working dinner.
“Both countries unequivocally condemned the fact that civilians have been killed in Ukraine, and called for an immediate cessation of hostilities in order for the two sides to come together to promote dialogue and diplomacy, and to put an immediate end to the suffering of the people.”
However, only France condemned “Russian forces’ illegal and unjustified aggression against Ukraine”.
>> Read the full story
1:50am: Ukrainian TV reporter-turned-soldier killed in fighting, says Zelensky
A Ukrainian television reporter who enlisted after the Russian invasion has been killed in fighting outside the northeastern city of Izyum, President Volodymyr Zelenskiy said on Thursday.
Oleksandr Makhov, 36, is at least the eighth journalist to have died in more than two months of conflict.
Makhov, known for graphic accounts from conflict zones, had also reported from Antarctica. He fought in a 2014 conflict after Russian-speakers staged separatist insurrections in two eastern regions of Ukraine.
"Patriotic and sincere, and always without vanity. And he was always among the bravest, among those first in line," Zelenskiy said in an early morning video address.
1:18am: Over 300 rescued from Mariupol, as Zelensky pleads for more UN help
Over 300 Ukrainians were evacuated from the battered city of Mariupol on Wednesday as President Volodymyr Zelensky asked the UN to help to rescue the remaining wounded trapped underneath the giant Azovstal steel plant.
Speaking to the nation in his usual evening address, Zelensky said 344 people were evacuated from Mariupol and nearby areas and headed northwest for the city of Zaporizhzhia, which is controlled by Kyiv.
But earlier in the day, he also pleaded with UN Secretary General Antonio Guterres to help rescue the wounded who are still sheltering at the plant.
“The lives of the people who remain there are in danger,” Zelensky told Guterres by phone.
In a statement, the Red Cross said it was “relieved that more lives have been spared” and called for renewed efforts to continue evacuations from the region “in light of the immense suffering of the civilians.”
11:50pm: Ukraine's Zelensky spoke to Israeli PM about 'scandalous' Russian remarks
Ukrainian President Volodymyr Zelensky on Thursday said he had spoken to Israeli Prime Minister Naftali Bennett and discussed the "scandalous and completely unacceptable remarks" by Russia's foreign minister about Hitler.
In his nightly video address, Zelensky said the comments by Foreign Minister Sergei Lavrov had outraged the entire world. In an interview on Sunday, Lavrov said the Nazi dictator had had Jewish origins.
9:45pm: Russia says it will open corridors to let civilians out of Mariupol plant
Russia's military has said it will open humanitarian corridors from the Azovstal steel plant in Mariupol on May 5, 6 and 7 to allow civilians to leave the facility.
In an online posting, the military said the corridors would be open from 8am to 6pm Moscow time (0500 to 1500 GMT) each day. During this period Russian forces will cease any military activity and withdraw units to a safe distance, the army said.
Civilians that have been sheltering at the plant will be allowed to travel to Russia or Kyiv-controlled territory, the statement added.
9:20pm: Ukraine's Zelensky asks UN chief for help save Azovstal civilians
Ukraine's president has asked United Nations Secretary-General Antonio Guterres for help save people trapped in the Azovstal steel works in Mariupol, his office said in a statement.
"The lives of the people who remain there are in danger. Everyone is important to us. We ask for your help in saving them," the statement quoted Zelenskiy as saying.
7:25pm: Zelensky shares blame for Ukraine war, says Brazil's Lula
Brazilian presidential front-runner Luiz Inacio Lula da Silva has suggested Ukraine's Volodymyr Zelensky and his Russian counterpart Vladimir Putin bear equal responsibility for the war in Ukraine, putting the leftist icon at odds with Western powers.
"I see the president of Ukraine, speaking on television, being applauded, getting a standing ovation by all the (European) parliamentarians," Lula, Brazil's president from 2003 to 2010, told Time magazine on Wednesday.
"This guy (Zelensky) is as responsible as Putin for the war," he added.
Lula, 76, said Zelensky should have yielded to Russian opposition to Ukraine's moves to join NATO and held negotiations with Putin to avoid a conflict. He also had criticism for US President Joe Biden.
"Biden could have taken a plane to Moscow to talk to Putin. This is the kind of attitude you expect from a leader," he said.
I sat down with @LulaOficial to find out how he plans to "rebuild" Brazil after Bolsonaro. Lula was very charming, and he talked a lot about the past https://t.co/iu5uBQJYfP pic.twitter.com/eolsUcTddR
May 4, 2022Lula, who leads President Jair Bolsonaro in the polls for October's elections, was a key player on the international stage during his two terms as president, building Brazil's diplomatic clout.
Portraying himself as a bridge-builder, he maintained friendly ties with counterparts as disparate as George W. Bush of the US and Hugo Chavez of Venezuela or Mahmoud Ahmadinejad of Iran.
7:15pm: Biden to discuss further Russia sanctions with G7 leaders
US President Joe Biden says he will speak to other leaders of the Group of Seven advanced economies this week about possible additional sanctions against Moscow.
Meanwhile, Ukraine's Foreign Minister Dmytro Kuleba has welcomed talk of an EU ban on Russian oil imports, though renewing Kyiv's plea for more aggressive steps to starve Russia's war machine.
"Don't get me wrong, we welcome that, but for six more months the EU countries will pay Russia billions of euros that will be invested in the Russian war machine," he told Austrian TV channel Puls 4 in an interview.
"My position is simple: every euro paid to Russia for gas, oil or other goods ends up as rounds of ammunition in Ukraine to kill my compatriots," he said, while calling for modern tanks and multiple launch rocket systems to protect territory.
6:05pm: Why Hungary is pushing back against Russian oil ban
Hungary has warned it cannot support the proposed EU ban on Russian oil in its current form, claiming it would "completely destroy" its energy supply security. FRANCE 24's Florence La Bruyère reports from Budapest.
4:20pm: More bodies found in Kyiv region
The bodies of another 20 civilians have been found in the past 24 hours in the Kyiv region, police say, raising the total number found there so far to 1,235.
Kyiv regional police chief Andriy Nebytov says the latest discoveries were found in Borodianka and the surrounding villages, some 25 kilometres (15 miles) from Bucha, the town near Kyiv now synonymous with allegations of Russian war crimes.
>> FRANCE 24 in Bucha: Residents look for loved ones after massacre of civilians
4:15pm: 'It is our European duty to help Moldova'
Earlier today, European Council President Charles Michel pledged to increase EU military aid to Moldova, Ukraine's neighbour that has seen a series of attacks in a pro-Moscow separatist region.
"This year we plan to significantly increase our support to Moldova by providing its armed forces with additional military equipment," Michel told a press conference with Moldova's President Maia Sandu during a visit to the country.
Michel said the EU will up support in the "field of logistics, of cyber defence" and will seek to provide "more military-building capacities" to Moldova, without going into further detail.
"The EU stands in full solidarity with you, with Moldova. It is our European duty to help and to support your country," Michel said, adding that the bloc will help Moldova "cope with the consequences of the spillover from the Russian aggression in Ukraine".
4:05pm: EU readying sanctions on Russian Patriarch Kirill
The European Commission has proposed freezing the assets of Patriarch Kirill, head of the Russian Orthodox Church, a diplomat has said.
The Patriarch, a staunch Putin ally, has been added to a draft blacklist that already includes hundreds of military officers and businessmen close to the Kremlin whom the EU accuses of supporting the war in Ukraine.
Russian Orthodox Church head Patriarch Kirill denied Russia's invasion of Ukraine yesterday: “We don’t want to fight with anyone, Russia has never attacked anyone. It’s amazing when a great and powerful country didn’t attack anyone, it only defended its borders"
May 4, 20222:45pm: 'Heavy fighting' at Azovstal, contact 'lost' with Ukraine forces
Mariupol Mayor Vadym Boichenko says fighting is continuing at the steel works where the last Ukrainian forces are holed up with scores of civilians who were unable to evacuate the sprawling facility.
Boichenko says contact with the last Ukrainian fighters at Azovstal has been lost. The report comes as Ukraine's defence ministry says Russia is attempting to increase the tempo of its offensive in the east of the country.
Defence Ministry spokesman Oleksandr Motuzyanyk gave few details but said Moscow had conducted nearly 50 air strikes on Tuesday alone.
He said Russian strategic bombers had fired 18 rockets from airspace above the Caspian Sea at targets in Ukraine "with the aim of damaging our country's transport infrastructure."
1:00pm: Ukraine says Russia planning WWII parade in Mariupol
Ukraine on Wednesday accused Russia of planning to hold a military parade in the captured city of Mariupol on May 9 to celebrate victory over the Nazis in World War II.
Kyiv said an official from Russia's presidential administration had arrived in the strategic southern port city, which has been largely destroyed in Russia's more than two-month invasion of Ukraine, to oversee plans for the Victory Day parade.
"Mariupol will become a centre of 'celebration,'" Ukraine's military intelligence said in a statement on social media.
"The central streets of the city are urgently being cleaned of debris, bodies and unexploded ordnance," it added.
Mariupol is among the most battered cities in Ukraine. A group of Ukrainian forces are still holding out in its Azovstal steel plant.
"A large-scale propaganda campaign is under way. Russians will be shown stories about the 'joy' of locals from meeting the occupiers," the military intelligence statement said.
11:23am: Hungary says Russia oil ban lacks energy security 'guarantee'
Hungary on Wednesday said it saw no guarantee for its energy security in a proposed EU ban on Russian oil.
"We don't see any plan or guarantee on how even a transition could be managed on the basis of the current proposals, and what would guarantee Hungary's energy security," the Hungarian government's press office said in a statement sent to AFP.
Asked if this meant Hungary outrightly rejected the EU's proposal, the press office did not immediately answer.
11:10am: Russia bars entry to 63 Japanese, including PM
Russia's foreign ministry on Wednesday announced sanctions against 63 Japanese officials, journalists and professors for engaging in what it called "unacceptable rhetoric" against Moscow.
The list includes Japanese Prime Minister Fumio Kishida, Foreign Minister Yoshimasa Hayashi and Defence Minister Nobuo Kishi, among other officials
The sanctions bar the targeted individuals from entering Russia indefinitely, the ministry said.
10:56am: Russia warns NATO: transport carrying weapons in Ukraine is a 'target'
Russian Defence Minister Sergei Shoigu said on Wednesday the Russian military would consider NATO transport carrying weapons in Ukraine as targets to be destroyed, RIA news agency quoted him as saying.
Shoigu also said that the Ukrainian fighters holed up in the sprawling Azovstal plant in Mariupol were kept under secure blockade after President Vladimir Putin ordered that they be hermetically sealed off.
10:39am: EU vows to 'significantly increase' military support for Moldova
European Council President Charles Michel on Wednesday pledged to increase EU military aid to Moldova, Ukraine's neighbour that has seen a series of attacks in a pro-Moscow separatist region.
"This year we plan to significantly increase our support to Moldova by providing its armed forces with additional military equipment," Michel told a press conference with Moldova's President Maia Sandu during a visit to the country.
Michel said the EU will up support in the "field of logistics, of cyberdefence" and will seek to provide "more military-building capacities" to Moldova, without going into more detail.
"The EU stands in full solidarity with you, with Moldova, it is our European duty to help and to support your country," Michel said, adding that the bloc will help Moldova "cope with the consequences of the spillover from the Russian aggression in Ukraine".
"We will continue to deepen our partnership with you to bring your country closer to the EU," Michel said.
We will help Moldova strengthen its resilience and cope with the consequences of the spill-over from Russia's aggression in Ukraine.By providing additional military equipment to 🇲🇩.And by helping to counter disinformation and withstand cyber-attacks. @sandumaiamd pic.twitter.com/Q4NJHUqj6Y
May 4, 20229:55am: Hungary, Slovakia can continue to buy Russian crude oil until end of 2023
Hungary and Slovakia will be able to continue buying Russian crude oil until the end of 2023 under existing contracts, an EU source told Reuters on Wednesday, benefitting from exemptions from an oil embargo proposed by the European Commission.
The EU executive proposed on Wednesday to ban imports of Russian crude oil within six months, and refined oil products by the end of the year.
In a bid to convince reluctant countries not to veto the proposal, Brussels has proposed a longer period to implement the embargo for Hungary and Slovakia, the source said.
Slovakia wants a three-year transition period for it to phase in the European Union's proposed oil embargo on Russia, Economy Minister Richard Sulik said on Wednesday.
Slovakia, highly reliant on Russian crude supplies, supported the EU's sanctions, Sulik said, but was still seeking an exemption to give it time to secure alternative oil supplies.
9:39am: EU leader calls for Russian oil ban in new set of sanctions
The European Union’s chief executive is proposing that the bloc ban oil imports from Russia over its war on Ukraine, and target the country’s biggest bank and major broadcasters in a new round of sanctions.
European Commission President Ursula von der Leyen told EU lawmakers Wednesday that the sanctions should involve “a complete import ban on all Russian oil, seaborne and pipeline, crude and refined.”
She says the aim is to “make sure that we phase out Russian oil in an orderly fashion, in a way that allows us and our partners to secure alternative supply routes and minimizes the impact on global markets.”
The sanctions proposals are to be debated by the 27 EU member countries. Hungary and Slovakia have already said they would not take part. The two are landlocked and heavily dependent on Russia for their energy supplies.
Banks are also in the EU executive arm’s sights, and notably the giant Sberbank. Von der Leyen says the aim is to “de-SWIFT Sberbank", as well as two other banks. SWIFT is the major global system for financial transfers.
Von der Leyen says those alleged to be spreading disinformation about the war in Ukraine should be targeted, notably three big Russian state-owned broadcasters. She did not identify any of the outlets.
8:29am: Ukraine, UN and Red Cross make new effort to evacuate civilians from Mariupol
A convoy of buses left Mariupol on Wednesday in a new attempt by Ukraine, the UN and the International Committee of the Red Cross to evacuate civilians from the southern Ukrainian city, the regional governor said.
The buses were heading for the Ukrainian-controlled city of Zaporizhzhia, Donetsk Governor Pavlo Kyrylenko said. He did not make clear whether any more civilians had been evacuated from a vast steel works in Mariupol where the city's last defenders are holding out against Russian forces. FRANCE 24's Luke Shrago reports from Zaporizhzhia, Ukraine.
8:28am: Russia-linked superyacht owners to appeal Fiji seizure order
A company registered as the owner of a Russia-linked superyacht has applied to prevent Fiji from seizing it under a US warrant, pending an appeal against the move.
A High Court judge in Fiji's capital Suva had granted an order on Tuesday for the seizure of the Amadea, which is reportedly owned by a sanctioned Russian oligarch.
The US warrant for its seizure was filed with the High Court last month.
The Amadea, with an estimated value of more than US$300 million, has been berthed at Lautoka in western Fiji since mid-April.
It has been linked in some reports to Russian oligarch Suleiman Kerimov, a target of US and European Union sanctions over Moscow's invasion of Ukraine.
6:50am: Belarus says surprise army drills no threat to neighbours
The armed forces of Belarus began sudden drills on Wednesday to test their combat readiness, the TASS news agency cited the defence ministry of Ukraine's neighbour as saying.
"It is planned that the (combat readiness) test will involve the movement of significant numbers of military vehicles, which can slow down traffic on public roads," the Belarusian ministry said in a statement.
Against the backdrop of the Russian invasion of Ukraine, the ministry said the exercise posed no threat to its neighbours or the European community in general.
Belarusian President Alexander Lukashenko spoke to his Russian counterpart Vladimir Putin on Tuesday and the two discussed the Russian operation in Ukraine, among other issues, according to official statements.
Areas of Ukraine adjacent to Belarus, including its capital Kyiv, came under Russian assault in the initial stage of the invasion, but now Russia has focused its attacks on Ukraine's eastern and southeastern regions.
4:15am: Russia to boycott UN Security Council meeting with EU committee
In a rare move, Russia will boycott a UN Security Council meeting Wednesday with the EU’s Political and Security Committee (PSC), diplomats said, a further sign of deteriorating relations between Moscow and its United Nations partners.
According to a Russian diplomatic source speaking anonymously Tuesday, Moscow’s decision is linked to the situation in Ukraine.
A Western diplomat told AFP they had no memory of Russia boycotting a Security Council meeting since it invaded Ukraine on February 24.
The annual informal meeting between the council and the PSC has not been held since 2019 due to the Covid pandemic. Wednesday’s meeting is expected to address the EU’s interaction with the UN in countries where both organizations are conducting operations.
Russia, which is one of the five permanent members on the Security Council, has been ousted from several UN bodies, including the human rights council.
At a press conference Tuesday, US Ambassador to the UN Linda Thomas-Greenfield, whose country will assume the Security Council presidency in May, said the council has been “extraordinarily successful” in “isolating Russia” since the end of February.
“Russia is isolated in the Security Council, and every time we have a discussion in the Security Council as it relates to Russia, they are on the defensive and we will continue to keep them on the defensive until they end their brutal attack on the Ukrainian people,” she told reporters.
2:44am: European Council chief ‘confident’ EU will adopt embargo on Russian oil, despite pushback
“Our goal is simple, we must break the Russian war machine,” said European Council president Charles Michel on Tuesday. “I am confident that the council will imminently impose further sanctions, notably on Russian oil.”
Such an embargo could far-reaching impacts, as the EU imports one-third of its oil from Russia, and accounts for two-thirds of the country’s oil exports. FRANCE 24’s Alison Sargent explains:
May 4, 12:21am: Russia strikes Lviv, other parts of western Ukraine
Russian strikes hit several regions across Ukraine on Tuesday, including the western hub of Lviv and a mountainous region bordering Hungary which was targeted for the first time, officials said.
The mayor of Lviv, near the Polish border, said the strikes caused power outages in parts of the city.
“As a result of the rocket strike (on Lviv), two power substations were damaged. A part of the city doesn’t have electricity,” Andriy Sadoviy said on Twitter, adding that one person was wounded.
Authorities also reported strikes in the central region of Kirovograd and the southwestern region of Vinnytsia.
The mountainous region of Transcarpathia, which borders Hungary and Slovakia and which has so far been spared attacks, was also hit Tuesday.
“Services are working on the spot, we are clarifying information about injuries and possible victims,” the head of the region’s military administration Viktor Mykyta said on Telegram.
Ukrainian media said it was the first time the region was hit since the Russian invasion in late February.
While Russia has focused its invasion on Ukraine’s eastern regions, it has also targeted western areas, with the Kremlin warning it will target flows of Western weapons into the country.
FRANCE 24’s Nadia Massih reports from Kyiv:
(FRANCE 24 with AFP, AP and REUTERS)
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Truth or Fake
How Russian war bloggers cover the war in Ukraine
As it happened
Scores of civilians reach safety as Russia renews assault on Mariupol plant
Perspective
‘If you don’t have a witness, you don’t have a crime’ says French photojournalist Patrick Chauvel
France24 - World
The secret to long life? Why life expectancy is long in France
Issued on: 05/05/2022 - 16:37
Florence VILLEMINOT
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Compared to other industrialised countries, French people tend to live relatively long lives. Currently the oldest person alive in the world is a French woman: a Catholic nun living in the South of France. So what’s the secret? Do long lunch breaks and red wine have something to do with it? What’s the economic impact of an aging population and what can the country do to improve care for a growing number of dependent people?
France24 - World
What role for cryptocurrency in the 21st century?
Issued on: 05/05/2022 - 17:16
Kate MOODY
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Cryptocurrency has become a global phenomenon in recent years. More mainstream financial institutions are now embracing crypto assets, while two countries have adopted Bitcoin as legal tender. But there are many concerns around the technology and its capacity to disrupt traditional financial systems, even as Russia's war in Ukraine has highlighted its potential as a geopolitical tool. Sean Lee, senior advisor at the Crypto Council for Innovation joins Kate Moody to talk about the future of cryptocurrencies.
France24 - World
Northern Ireland elections: would Sinn Fein’s historic win pave the way to Irish unity?
Issued on: 05/05/2022 - 10:53
Northern Ireland voters go to the polls today (May 5) in what could be the most important election in a generation. They will elect the 90 members of the Northern Ireland Assembly, from which a power-sharing executive should be formed. These institutions were created by the 1998 Good Friday peace agreement. According to opinion polls, Sinn Fein - representing mostly people of Catholic and Irish background - could become the largest party for the first time.
Program prepared by Jennie Shin, Fadile Bhayat and Agnès Le Cossec.
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Ukraine's refugee crisis: concerns grow about human trafficking
Issued on: 05/05/2022 - 09:52
Erin Ogunkeye
Since the start of the war, more than 5 million Ukrainians have fled the country, resulting in Europe's fastest-growing refugee crisis since World War II. With women and children making up as many as 90% of refugees, international organizations and rights groups are warning of the growing risk of sexual violence and human trafficking. Ilias Chatzis, the head of the human trafficking and migrant smuggling section at the UN Office on Drugs and Crime joined us on Perspective for a closer look.
© Studio graphique France Médias Monde
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Haïti : l'ONU s'inquiète du recrutement d'enfants par les gangs
Publié le : 05/05/2022 - 02:24
FRANCE 24
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Le bureau de l'ONU en Haïti s'inquiète, mercredi, de l'embrigadement d'enfants par les gangs qui gangrènent l'île, "une des six violations graves du droit de l'enfant".
L'emprise des bandes armées en Haïti alarme le bureau local de l'Organisation des Nations unies (ONU), alors qu'au moins 39 civils ont été tués depuis le 24 avril, lors d'affrontements entre bandes criminelles. L'institution "s'inquiète particulièrement du recrutement de mineurs au sein des gangs, une des six violations graves du droit de l'enfant", dans un communiqué publié mercredi 4 mai.
Depuis plusieurs décennies, les bandes armées sévissent dans les quartiers les plus pauvres de la capitale haïtienne, Port-au-Prince, mais elles ont drastiquement accru leur emprise à travers la ville et le pays ces dernières années, multipliant assassinats et enlèvements crapuleux.
La semaine dernière, une vidéo, qui a largement circulé sur les réseaux sociaux en Haïti, montre un enfant d'une dizaine d'années, son visage masqué, qui exhibait une arme automatique de gros calibre. Dans ce clip, tourné à Martissant, un quartier pauvre de l'ouest de Port-au-Prince totalement contrôlé par des gangs depuis juin dernier, le garçon explique être en guerre avec le chef d'une bande armée rivale à la sienne.
L'ONU a dénoncé cet enrôlement d'enfants dans la criminalité organisée alors que les affrontements entre gangs paralysent désormais aussi la banlieue nord et est de la capitale haïtienne.
Un bilan humain difficile à établir
Le bureau des Nations unies en Haïti a ainsi "condamné la violence des gangs armés depuis le 24 avril qui affecte les communes du nord et nord-est de Port-au-Prince, tuant des dizaines d'Haïtiens et blessant et déplaçant des milliers d'autres".
La protection civile haïtienne a notamment estimé mercredi "qu'entre le 24 avril et le 2 mai, au moins 39 personnes auraient été tuées, 68 blessées et 8 portées disparues" dans cette zone qu'au moins 9 000 personnes ont été contraintes de fuir précipitamment en raison des violences.
L'établissement d'un bilan humain précis de ces affrontements est encore impossible car les équipes de la protection civile et celles des organisations de défense des droits humains ne peuvent se rendre dans ces quartiers où les fusillades résonnent quotidiennement.
Avec AFP
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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Haïti : un puissant chef de gang extradé vers les États-Unis
En Haïti, crash meurtrier d'un petit avion près de Port-au-Prince
En Haïti, le calvaire des familles piégées au milieu d'une guerre des gangs
France24 - Monde
Plus de 300 civils évacués de l'aciérie Azovstal à Marioupol, visée par un assaut attribué à Moscou
Publié le : 04/05/2022 - 06:36Modifié le : 04/05/2022 - 21:49
FRANCE 24
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L'Union européenne a proposé un sixième train de sanctions contre Moscou incluant un embargo total sur le pétrole et les produits pétroliers. Sur le terrain, les combats faisaient rage sur le site d'Azovstal à Marioupol. Une nouvelle opération a tout de même permis à plus de 300 personnes d'être évacuées. Retrouvez les points forts de la journée du 4 mai.
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3 h 00 : les renseignements américains ont aidé Kiev à abattre des généraux russes, selon le NYT
Les renseignements américains ont fourni des renseignements qui ont aidé l'armée ukrainienne à abattre plusieurs des généraux russes, rapporte mercredi le New York Times, citant un haut responsable américain.
Washington a fourni des détails concernant les mouvements de troupes prévus par la Russie à Kiev, ainsi que l'emplacement et d'autres détails sur les quartiers généraux militaires mobiles de la Russie. L'Ukraine, ayant recoupé ces informations avec ses propres renseignements, a mené des frappes et d'autres attaques dans lesquelles des officiers russes ont trouvé la mort, indique le journal.
Les responsables ukrainiens ont déclaré avoir abattu environ douze généraux russes sur le champ de bataille, selon le New York Times.
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1 h 10 : Macron et Modi appellent à une "cessation immédiate des hostilités" en Ukraine
Le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre indien Narendra Modi, en tournée en Europe, ont appelé à une "cessation immédiate des hostilités" en Ukraine.
Seule la France, en revanche, a condamné "avec force l'agression illégale et injustifiée des forces russes contre l'Ukraine". L'Inde, à la recherche d'un difficile équilibre entre Occident et Russie, qui lui fournit une grande partie de ses besoins en armes et en énergie, s'abstient de condamner ouvertement l'invasion russe de l'Ukraine mais appelle au dialogue pour y mettre un terme.
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1 h 02 : la Russie a simulé des tirs de missiles à capacité nucléaire
Moscou a affirmé que son armée avait simulé des "lancements électroniques" de systèmes de missiles balistiques mobiles Iskander à capacité nucléaire dans l'enclave russe de Kaliningrad, entre la Pologne et la Lituanie, lors de manoeuvres militaires.
Les forces russes ont procédé à des frappes uniques et multiples sur des cibles qui simulaient des lanceurs de systèmes de missiles, des aérodromes, des infrastructures protégées, des équipements militaires et des postes de commandement d'un ennemi fictif, a précisé le ministère russe de la Défense dans un communiqué. Après avoir effectué les tirs "électroniques", les militaires ont effectué une manoeuvre pour changer de position afin d'éviter "une éventuelle frappe en représailles", selon le ministère de la Défense.
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0 h 54 : plus de 300 civils évacués mercredi de Marioupol
Dans son message vidéo quotidien, Volodymyr Zelensky a annoncé que 344 civils avaient déjà été évacués mercredi de Marioupol et de ses environs vers Zaprorijjia, ville sous contrôle ukrainien. Selon Kiev, des centaines de militaires et de civils, dont des dizaines d'enfants, se trouvent toujours dans des galeries souterraines de ce site.
La Croix-Rouge internationale s'est dite, dans un communiqué, "soulagée que davantage de vies aient pu être sauvées" et a appelé à renouveler les efforts pour poursuivre les évacuations.
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23 h 02 : Zelensky demande l'aide de l'ONU à Marioupol
"La vie des gens qui restent là-bas est en danger (...) Nous demandons votre aide pour les sauver." Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé dans un entretien téléphonique le secrétaire général de l'Organisation des Nations unies (ONU), Antonio Guterres, à aider à "sauver" les blessés se trouvant dans les installations en ruines de l'aciérie Azovstal.
L'ONU a déjà participé dimanche à l'organisation de l'évacuation d'une centaine de civils piégés à Azovstal, la dernière poche de résistance à Marioupol.
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21 h 30 : cessez-le-feu sur le site d'Azovstal dès jeudi, dit Moscou
La Russie a annoncé ce soir que ses forces allaient cesser le feu pendant trois jours à compter de jeudi sur l'aciérie Azovstal et ouvrir un couloir humanitaire pour évacuer des civils.
"Les forces armées russes vont ouvrir un couloir humanitaire de 8 h à 18 h heure de Moscou (de 5 h à 15 h GMT) les 5, 6 et 7 mai à partir du site de l'usine métallurgique Azovstal pour évacuer des civils", a indiqué un communiqué du ministère de la Défense.
Les civils ayant trouvé refuge dans l'usine seront autorisés à gagner la Russie ou les territoires sous le contrôle de Kiev, selon ce texte.
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19 h 25 : des troupes russes sont entrées dans la zone d'Azovstal, selon un parlementaire ukrainien
Des troupes russes sont entrées dans la zone de l'usine Azovstal à Marioupol, a déclaré David Arakhamia, chef de file du groupe majoritaire au parlement ukrainien à la radio RFE/RL. "Des tentatives de prise d'assaut de l'usine continuent pour la deuxième journée consécutive. Des troupes russes sont déjà dans la zone d'Azovstal", a-t-il dit selon des propos diffusés par la radio.
David Arakhamia a ajouté que les autorités de Kiev étaient encore en contact dans la soirée avec la résistance ukrainienne qui défend le site. Le maire de Marioupol avait indiqué l'inverse plus tôt dans la journée.
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18 h 35 : au G7, Biden évoquera la possibilité de "sanctions supplémentaires" contre Moscou
Le président américain, Joe Biden, a déclaré qu'il évoquerait cette semaine avec ses homologues du G7 d'éventuelles sanctions supplémentaires contre la Russie.
"Nous sommes toujours ouverts à des sanctions supplémentaires", a déclaré Biden à la presse, interrogé sur les projets de Washington après que l'Union européenne a proposé mercredi un nouvel ensemble de sanctions contre la Russie, notamment un embargo pétrolier. "Je vais parler avec les membres du G7 cette semaine sur ce que nous allons faire ou ne pas faire", a-t-il ajouté.
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18 h 15 : le Brésilien Lula juge Zelensky "autant responsable de la guerre" que Poutine
Dans un entretien au magazine américain Time, l'ancien président brésilien s'est montré critique à l'égard du dirigeant ukrainien Volodymyr Zelensky, l'estimant "autant responsable de la guerre" que Vladimir Poutine.
"On dirait qu'il fait partie d'un spectacle. Il est à la télé matin, midi et soir, au Parlement anglais, français, allemand, comme s'il était en campagne. Il devrait être plus préoccupé par la table des négociations", a ajouté le favori de l'élection présidentielle d'octobre au Brésil, accusant par ailleurs les puissances occidentales "d'inciter à la haine contre Poutine".
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16 h 30 : 63 responsables japonais interdits d'entrée en Russie, dont le Premier ministre, Fumio Kishida
La Russie a interdit mercredi l'accès à son territoire à plus 63 responsables japonais, dont le Premier ministre, Fumio Kishida, en représailles aux sanctions prises par le Japon contre Moscou.
Sur cette liste publiée par le ministère des Affaires étrangères russe figurent également des ministres, des députés, des hommes d'affaires, des responsables médiatiques et des professeurs d'université.
Pour le ministère russe des Affaires étrangères, le gouvernement japonais "a lancé une campagne anti-russe sans précédent, permet une rhétorique inacceptable contre la Fédération de Russie, y compris des calomnies et des menaces directes".
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16 h 15 : un défilé militaire russe en préparation à Marioupol, affirme Kiev
La Russie prépare un défilé militaire à Marioupol pour le 9 mai, jour où Moscou célèbre la victoire soviétique sur l'Allemagne nazie en 1945, ont assuré mercredi les renseignements ukrainiens.
Les services de renseignement militaire ukrainien (GUR) assurent que le directeur adjoint de l'administration présidentielle russe Sergueï Kirienko est arrivé à Marioupol, ville aujourd'hui presque entièrement détruite, pour préparer ce défilé.
"La mission principale du responsable de M. Poutine est de préparer les cérémonies du 9 mai", peut-on lire dans un communiqué du GUR sur Telegram. "Les avenues principales de la ville sont nettoyées en urgence, les débris et les corps des morts enlevés, tout comme les munitions qui n'ont pas explosé", précise le texte.
Interrogé sur les préparatifs pour le 9 mai, le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou n'a pas explicitement évoqué la possibilité d'un tel défilé.
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16 h 05 : la Hongrie rejette la proposition de l'UE sur le pétrole russe
La Hongrie a rejeté mercredi la proposition d'un embargo européen progressif sur le pétrole russe "dans sa forme actuelle", jugeant qu'une telle mesure "détruirait complètement la sécurité énergétique" du pays.
Le projet bruxellois "ne peut pas être soutenu dans sa forme actuelle. En toute responsabilité, nous ne pouvons pas voter pour", a déclaré le ministre des Affaires étrangères hongrois, Peter Szijjarto, dans un message vidéo diffusé sur sa page Facebook.
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14 h 50 : "contact perdu" avec les combattants ukrainiens de Marioupol
De "violents combats" sont en cours sur le site d'Azovstal, à Marioupol, a affirmé mercredi le maire Vadim Boïtchenko, quelques instants après que Moscou a assuré ne pas mener d'assaut sur cette immense usine où sont retranchés des combattants ukrainiens.
"Malheureusement il y a de violents combats à Azovstal aujourd'hui", a-t-il déclaré à la télévision ukrainienne. "Nous avons perdu le contact avec les gars. Nous ne pouvons pas savoir ce qui s'y passe, s'ils sont en sécurité ou non", a-t-il ajouté.
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13 h 20 : vingt nouveaux corps de civils découverts dans la région de Kiev, selon la police
Vingt nouveaux corps de civils ont été découverts au cours des dernières 24 heures dans la région de Kiev, en partie occupée pendant plusieurs semaines par les forces russes, a annoncé la police ukrainienne, pour un total cumulé de 1 235 corps de civils retrouvés à ce stade.
Ces 20 corps ont été découverts "à Borodianka, des villages non loin de là et des villages du district de Vychgorod", a précisé le chef de la police régionale, Andriï Nebytov, dans une vidéo publiée par le ministère de l'Intérieur.
"Au total 1 235 corps de civils ont été retrouvés et inspectés", a-t-il annoncé, dont 800 ont déjà été "examinés par des experts".
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12 h 59 : Moscou dément l'assaut sur Azovstal, à Marioupol
Le Kremlin dément l'assaut contre l'aciérie d'Azovstal, dernier réduit contrôlé par les forces ukrainiennes dans la ville portuaire de Marioupol, dans le sud-est de l'Ukraine.
"L'ordre a été donné (le 21 avril) publiquement par le commandant en chef (Vladimir Poutine) d'annuler tout assaut. Il n'y a pas d'assaut" à l'heure actuelle, a affirmé à la presse le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov.
Il a ajouté que les forces de Moscou assiégeaient le site n'intervenaient que pour "enrayer très rapidement les tentatives" de combattants ukrainiens de rejoindre des "positions de tir".
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10 h 59 : un convoi de bus transportant des civils a quitté Marioupol, selon les autorités locales
Un convoi de bus a quitté Marioupol dans le cadre d'une nouvelle tentative de l'Ukraine, de l'ONU et du Comité international de la Croix-Rouge d'évacuer les civils de la ville située dans le sud du pays, a déclaré le gouverneur régional.
Le convoi se dirigeait vers la ville de Zaporijjia, contrôlée par les Ukrainiens, a déclaré le gouverneur de Donetsk, Pavlo Kirilenko.
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10 h 44 : la Russie dit avoir frappé des gares ukrainiennes acheminant des armes fournies par les Occidentaux
Le ministère russe de la Défense a déclaré avoir mis hors service six gares ferroviaires en Ukraine, utilisées pour approvisionner les forces ukrainiennes dans l'est du pays avec du matériel militaire fourni par les Occidentaux.
Le ministère a affirmé avoir bombardé l'alimentation électrique des gares à l'aide d'armes aériennes et maritimes de haute précision, sans préciser quelles armes fournies par les pays occidentaux arrivaient via ces gares. Kiev n'a pas réagi dans l'immédiat.
Le ministère a également déclaré avoir frappé 40 cibles militaires ukrainiennes, dont quatre dépôts de munitions et d'armes d'artillerie.
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10 h 30 : l'UE promet de renforcer son soutien militaire à la Moldavie
L'Union européenne va "considérablement accroître" son soutien militaire à la Moldavie, a annoncé le président du Conseil européen, Charles Michel, après des attaques dans une région séparatiste de ce pays frontalier de l'Ukraine faisant craindre une déstabilisation.
"Nous prévoyons cette année de considérablement accroître notre soutien à la Moldavie en livrant des équipements militaires supplémentaires à ses forces armées", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse conjointe à Chisinau avec la présidente moldave, Maïa Sandu, une pro-occidentale.
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9 h 23 : l'UE propose un embargo total sur le pétrole russe
La Commission européenne a proposé un embargo total sur le pétrole russe ainsi que l'exclusion de nouvelles banques russes du réseau interbancaire Swift, dans le cadre d'un sixième train de sanctions du bloc contre la Russie en raison de l'offensive militaire qu'elle a lancée il y a plus de deux mois en Ukraine.
"Nous cesserons progressivement l'approvisionnement en pétrole brut dans un délai de six mois et celui en produits raffinés d'ici à la fin de l'année", a déclaré la présidente de l'exécutif européen, Ursula von der Leyen, lors d'un discours de présentation de ce nouveau train de sanctions au Parlement européen réuni à Strasbourg.
"Il s'agira d'un embargo total sur l'ensemble du pétrole russe, livré par voie maritime ou via des oléoducs, brut ou raffiné", a-t-elle précisé. Selon une source européenne, la Hongrie et la Slovaquie pourraient continuer à acheter du pétrole brut jusqu'à la fin 2023. Cette exemption vise à convaincre les plus réticents des Vingt-Sept d'approuver la proposition, a-t-elle précisé.
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8 h 25 : les civils évacués le 3 mai d'Azovstal, à Marioupol, sont arrivés à Zaporijjia
Cinq bus transportant une centaine de personnes évacuées depuis Marioupol (sud-est), dont 69 depuis l'aciérie d'Azovstal, sont arrivées à Zaporijjia. Des civils traumatisés qui ont décrit à l'envoyé spécial de France 24, Tarik Kai, l'enfer des bombardements, dans les immenses galeries souterraines de cet énorme complexe métallurgique.
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7 h 30 : Les forces russes ont lancé l'assaut contre l'aciérie d'Azovstal, à Marioupol
Les forces russes ont lancé pour la première fois l'assaut contre l'aciérie d'Azovstal, dernière poche de résistance ukrainienne à Marioupol (sud-est), tout en continuant à pilonner l'est du pays.
"Un puissant assaut sur le territoire d'Azovstal est en cours actuellement, avec le soutien de véhicules blindés, de chars, avec des tentatives de débarquement de troupes, avec l'aide de bateaux et d'un grand nombre d'éléments d'infanterie", a affirmé Sviatoslav Palamar, commandant adjoint du régiment ukrainien Azov, dans un message vidéo sur Telegram.
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7 h 12 : l'armée biélorusse lance des exercices militaires
L'armée biélorusse a lancé des exercices militaires afin de vérifier son aptitude au combat, rapporte l'agence de presse TASS citant le ministère biélorusse de la Défense.
Le ministère a déclaré que ces exercices ne représentaient pas une menace pour ses voisins ou pour la communauté européenne. La Biélorussie partage une frontière de 891 km avec l'Ukraine.
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6 h 35 : plusieurs quartiers de Lviv plongés dans le noir après des bombardements
Lviv est désormais partiellement privée d'électricité. Plusieurs villes ukrainiennes ont été visées mardi soir par des tirs de missiles russes qui ont notamment détruit trois centrales électriques dans la plus grande ville de l'ouest de l'Ukraine, selon le maire.
"Trois centrales électriques ont été endommagées à la suite d'une frappe de missiles", a indiqué le maire Andriï Sadovy sur la messagerie Telegram, ajoutant que des stations de pompage étaient privées d'électricité en raison des dégâts. Au moins une personne a été blessée, a-t-il ajouté.
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5 h 38 : l'UE prépare un embargo pétrolier
Un projet d'embargo sur le pétrole et les produits pétroliers achetés à la Russie a été soumis dans la nuit aux pays membres de l'UE, mais la mesure suscite encore des réserves, ont indiqué à l'AFP plusieurs responsables et diplomates européens.
Le projet prévoit un arrêt progressif des achats européens sur une période de six à huit mois, jusqu'à fin 2022, avec une exemption pour la Hongrie et la Slovaquie.
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5 h 13 : une opération d'évacuation de Marioupol programmée
Une nouvelle opération d'évacuation de l'aciérie d'Azovstal à Marioupol est prévue mercredi, "si la situation en termes de sécurité le permet", a déclaré la vice-Première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk. Or, rien ne dit que les conditions seront réunies après l'annonce par les forces russes de leur attaque, lancée après des semaines d'intenses bombardements.
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3 h 56 : Kiev reçoit de plus en plus d'aides militaires et financières
L'Ukraine reçoit des aides de plus en plus massives. Les États-Unis sont le pays le plus généreux avec Kiev, avec un peu plus de 3 milliards d'euros d'aide militaire, se plaçant devant la Pologne (1,5 milliard d'euros). Côté européen, on peut s'attendre à un virage dans les prochaines semaines, pour contribuer notamment à la reconstruction de l'Ukraine.
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2 h 23 : Moscou va boycotter à l'ONU le Comité politique et de sécurité de l'UE
La Russie boycottera, mercredi, une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU avec le Comité politique et de sécurité (COPS) de l'Union européenne (UE).
Un diplomate occidental a indiqué à l'AFP n'avoir pas souvenir d'un boycott de la Russie d'une réunion du Conseil de sécurité depuis l'invasion de l'Ukraine. Cette réunion informelle annuelle doit permettre d'aborder les interactions de l'UE avec l'ONU dans des pays où les deux organisations mènent des opérations, comme en Bosnie, en Centrafrique ou au Mali.
Avec AFP et Reuters
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Info ou intox
Le "fantôme de Kiev", un mythe au service de la propagande ukrainienne
LONG FORMATUkraine : comment juger les crimes de guerre ?
LE FIL DU 3 MAI
Ukraine : un "puissant assaut" russe lancé sur l'usine Azovstal de Marioupol
L'Humanité
Sciences. Limites planétaires : jusqu’à quel point la Terre craque-t-elle ?
ActuPubliée fin avril, une étude réalisée par une équipe internationale de chercheurs stipule qu’une sixième frontière environnementale a été franchie : celle de l’eau disponible pour la végétation, et plus globalement pour la vie.
Marie-Noëlle BertrandLa Terre est-elle en train de nous lâcher pour de bon ? La publication, fin avril, d’une étude avançant qu’une nouvelle limite planétaire venait d’être franchie a de quoi soulever la question. Selon une équipe internationale de chercheurs, le cycle de l’eau a atteint, à l’échelle mondiale, un déséquilibre tel que la disponibilité en eau verte, celle qui permet à la végétation d’être et de croître, serait compromise.
La sixième des neuf limites planétaires à l’intérieur desquelles l’humanité peut fonctionner en toute sécurité serait ainsi sur le point d’être dépassée. La cinquième limite – trop-plein de pollution chimique dans la biosphère – est jugée l’être depuis le mois de janvier. Bouleversements climatiques, érosion de la biodiversité, changement d’usage des sols et modification des cycles biochimiques : les quatre autres le sont depuis 2015, selon des travaux similaires. Six limites sur neuf : est-ce à dire qu’un point de non-retour a été atteint ? Tout en restant alarmante, la réponse est à la fois plus complexe et moins définitive.
« Attention à ne pas tout mélanger », prévient Wolfgang Cramer, chercheur à l’Institut méditerranéen de biodiversité et d’écologie marine et continentale (IMBE) et coauteur du sixième rapport du Giec. « Les limites planétaires ne sont pas des points de basculement. » Ces derniers peuvent se définir « comme les changements de plus en plus susceptibles d’advenir à mesure que la terre se réchauffe et qui feront passer un système d’un état à un autre », poursuit le scientifique. Une fois atteint, l’actuel deviendrait passé impossible à recouvrer, si ce n’est à une échelle de temps géologique indéterminable.
Ces basculements, en outre, pourraient conduire à une réaction en chaîne et déboucher sur un scénario d’emballement : chaque renversement favoriserait le réchauffement de l’atmosphère et la survenue d’un nouveau basculement. Figurent dans cette liste le dégel du pergélisol (permafrost), l’affaiblissement des puits de carbone naturels, le dépérissement des forêts amazoniennes et boréales, la réduction de la couverture de neige dans l’hémisphère nord ou encore celle des glaces de mer de l’Arctique et de l’Antarctique. Certains, déjà, sont effectifs : selon le sixième rapport du Giec publié au cours des derniers mois, le niveau de fonte des glaces du Groenland est tel que le processus est désormais considéré comme inéluctable.
Autre facette d’une même pièce, les limites planétaires, elles, ne sont ni aussi tranchées, ni aussi précises. À la différence des points de basculement, elles ne se focalisent pas sur un système terrestre précis, mais établissent une moyenne globale d’événements induits par l’activité humaine et susceptibles de compromettre la durabilité de nos sociétés telles que nous la connaissons. Développé en 2009 par une équipe de 28 chercheurs internationaux réunie à l’initiative du Suédois Johan Rockström, aujourd’hui à la tête du Potsdam Institut, le concept porte ainsi sur un ensemble de processus environnementaux jugés indispensables à la régulation et à la résilience des systèmes terrestres. Au final, ces limites indiquent plus une tendance au déséquilibre qu’un point de non-retour.
Il n’empêche : « Transgresser une (de ces) frontière(s) augmente le risque que les activités humaines puissent conduire le système terrestre à un état beaucoup moins hospitalier, nuisant aux efforts visant à réduire la pauvreté et conduisant à une détérioration du bien-être humain dans de nombreuses régions du monde », résumait, en 2015, Will Steffen, du Stockholm Resilience Centre et acteur majeur du collectif.
C’est ce même Stockholm Resilience Centre qui, en collaboration avec le Potsdam Institut, a publié la semaine dernière l’étude qui nous intéresse présentement. Voici ce qu’elle dit. L’eau verte « est maintenant grandement perturbée par les pressions humaines à l’échelle continentale ou planétaire ». Les preuves d’une détérioration généralisée du fonctionnement du système terrestre, entre autres, « indiquent que la limite planétaire est déjà transgressée », estiment encore les chercheurs. Outre que de pointer ce déséquilibre, leur étude a ceci de singulier qu’elle est la première à parvenir à avancer une évaluation spécifique de l’état de cette ressource, composante importante de nos ressources en eau douce.
Un sol sans vie est un sol qui s'assèche
« Lorsqu’on parle du cycle de l’eau, on parle de deux choses », explique Emma Haziza, hydrologue et fondatrice du centre de recherche et de consulting Mayane. L’eau bleue est la mieux connue, elle représente 97 % des réserves aquatiques mondiales. « Ce sont les océans, les lacs, les fleuves, les nappes phréatiques… » Celle-ci n’est, pour l’heure, pas considérée comme ayant atteint un stade critique.
L’usage inconsidéré de pesticides mène à la perte de biodiversité dans les sols », explique-t-elle. « Or, un sol sans vie est un sol qui s’assèche. Emma Haziza, hydrologue
L’eau verte, elle, ne vaut que pour 2 % de ces réserves, mais est tout aussi indispensable à la vie : elle se cache dans le cœur même des terres, là où plongent les racines des végétaux dont elle permet d’assurer la croissance. Son cycle complet est fait de précipitations terrestres, d’humidification des sols et d’évaporation. Et c’est ce cycle qui est aujourd’hui cassé. « La disparition de l’eau verte, c’est en quelque sorte la disparition de la rosée du matin », résume Emma Haziza. De quoi coller le blues.
Un risque de renversement d’un système terrestre
Pendant des années, pourtant, cette donnée est restée la grande oubliée des travaux scientifiques, faute de pouvoir être finement appréhendée. Les modèles de calculs mis en place par le collectif de chercheurs ont permis qu’il en soit autrement.
Ils font intervenir, entre autres, les données sur la raréfaction des précipitations continentales et la multiplication des sécheresses. Provoquées par le réchauffement climatique, elles ne sont toutefois pas seules en cause, insiste Emma Haziza. « L’usage inconsidéré de pesticides mène à la perte de biodiversité dans les sols », explique-t-elle. « Or, un sol sans vie est un sol qui s’assèche. » En grande partie destinée à l’alimentation animale, l’intensification des productions agricoles est elle aussi en cause, quand elle contribue au stress hydrique des terres. Une absence d’eau qui elle-même obère le processus d’évaporation, perte qui contribue à la raréfaction des précipitations : le cercle vicieux de l’aridification se voit ainsi bouclé.
Ces changements pourraient pousser l’Amazonie à se rapprocher d’un point de basculement où de grandes parties pourraient passer de la forêt tropicale à des états proches de la savane. Arne Tobian, scientifique
Pointée pour sa responsabilité dans le processus, l’agriculture en est aussi une des premières victimes, au même titre que la biosphère dans son ensemble. « La forêt amazonienne dépend de l’humidité du sol pour sa survie », souligne ainsi l’étude du Stockholm Resilience Centre. Or, « il y a des preuves que certaines parties de l’Amazonie se dessèchent. La forêt perd de l’humidité du sol en raison du changement climatique et de la déforestation », rappelle Arne Tobian, coauteur des travaux. Où l’on en revient au risque de renversement d’un système terrestre : « Ces changements pourraient pousser l’Amazonie à se rapprocher d’un point de basculement où de grandes parties pourraient passer de la forêt tropicale à des états proches de la savane », conclut le scientifique.
Publiés après la sortie du dernier rapport du Giec, vaste synthèse des connaissances scientifiques mondiales, les résultats de cette étude n’y ont, de fait, pas été inclus. « Mais elles le seront certainement dans un prochain rapport s’il y en a un », reprend Wolfgang Cramer. Limitées, en ce qu’elles offrent une moyenne globale qui ne permet pas de distinguer ce qu’il en est d’une région du monde à une autre – le niveau d’aridité des sols n’est de fait pas le même au Sahel qu’en Bourgogne –, elles offrent néanmoins « une idée du niveau global de carence en eau verte », estime-t-il. Elles complètent en ce sens les données déjà avancées par le Giec dans plusieurs de ses rapports. « Personne n’est vraiment très surpris par ces conclusions, mais le fait est que ce regard porté sur l’eau disponible pour les plantes est unique », estime le scientifique, pour qui la conclusion s’impose : « L’atténuation des gaz à effet de serre doit rester notre priorité. »
Du basculement au point de non-retour
Les points de basculement, ou points de non-retour, peuvent se définir « comme les changements de plus en plus susceptibles d’advenir à mesure que la Terre se réchauffe et qui feront passer un système terrestre d’un état à un autre », explique Wolfgang Cramer, coauteur du sixième rapport du Giec. Une fois atteint, l’actuel deviendrait alors passé impossible à recouvrer, si ce n’est à une échelle de temps géologique indéterminable.
Ces basculements pourraient, en outre, conduire à une réaction en chaîne et déboucher sur un scénario d’emballement : chaque renversement favoriserait le réchauffement de l’atmosphère et la survenue d’un nouveau basculement. Figurent à cette liste le dégel du pergélisol (permafrost), l’affaiblissement des puits de carbone naturels, le dépérissement des forêts amazoniennes et boréales, la réduction de la couverture de neige dans l’hémisphère nord ou celle des glaces de mer de l’Arctique et de l’Antarctique. Certains, déjà, sont effectifs : selon le sixième rapport du Giec publié en 2021-2022, le niveau de fonte de la calotte du Groenland est tel que le processus est considéré comme quasi inéluctable.
QU’EST-CE QUE LE GIEC ?Créé par l’ONU, en 1988, le Giec (groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat ) est un organisme intergouvernemental chargé « d’évaluer les travaux scientifiques consacrés au changement climatique ». Il regroupe des centaines de chercheurs du monde entier et produit tous les cinq à sept ans un rapport d’évaluation qui synthétise l’ensemble des connaissances sur le sujet.
Le Giec est organisé en trois groupes travaillant sur des thèmes ainsi répartis :
- la physique du système climatique.
- les impacts du réchauffement climatique sur l’environnement et les sociétés, et les mesures d’adaptation à mettre en place.
- les moyens de réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Le 28 février, le GIEC présenté le second volet de son sixième rapport réalisé à partir de l’analyse de 34 000 études..
Pour télécharger le rapport, c’est par ici !
eauClimat Valeurs Actuelles
Antoine Blondin : un funambule à l’amer
Longtemps, Antoine Blondin s’est avancé sur une corde raide, de celles où les funambules progressent avec une légèreté qui vise à faire oublier au public, et peut-être d’abord à eux-mêmes, l’inexorable gravité qui les attire vers le bas. Une posture toute de panache, un corps qui voltige avec la légèreté d’une plume, et pourtant la pesanteur est là, qu’il faut vaincre à chaque instant. Elle ne se fait jamais tout à fait perdre de vue et le spectacle suppose que l’on se souvienne qu’à tout moment la chute est possible. Pour Blondin, elle s’est produite bien trop tôt, menaçant d’engloutir l’écrivain et son œuvre sous la légende douteuse du pochetron agressif de la rue Mazarine. Antoine Blondin n’était plus que Monsieur Jadis, ce double avachi dans la mélancolie qui, en ses dernières années, avait cessé de lutter contre l’horreur d’être au monde.
« Je suis resté mince, mon œuvre aussi », avait-il coutume de dire pour exorciser le remords d’avoir trop souvent, sous l’effet de la paresse, de l’angoisse ou de l’alcool, laissé son talent en friche : cinq romans, un recueil de nouvelles et quelques-uns d’articles de sport ou de ces chroniques issues d’un journalisme qu’il élevait au rang d’un art majeur. C’est pourtant là l’essentiel, auquel il faut revenir. Mais en se souvenant que si la biographie n’explique pas l’œuvre, souvent elle l’éclaire – et particulièrement dans le cas d’un écrivain chez qui, comme il l’écrit de Fitzgerald dans un texte qui résonne comme un autoportrait, « l’auteur écrit sous la dictée intime de l’homme ». L’œuvre de Blondin compose souvent une forme d’autobiographie déguisée, dissimulant sous la fantaisie vagabonde la profonde inadaptation à l’existence qui ne cessa de miner cette « faiblesse de la nature ».
Celui-ci pouvait-il naître – le 11 avril 1922, à Paris – ailleurs que dans une famille bohème ? La mère est poétesse et fantasque, le père, correcteur qui se rêve écrivain, ne s’est jamais vraiment remis de sa guerre. Dans un vaste appartement du 33, quai Voltaire, ils partagent la vie du couple d’amis à qui il appartient. Le père, lui, se tient un peu à l’écart, vivant dans la chambre de bonne d’où il descend prendre ses repas… dans la cuisine. Il se suicidera le 1er janvier 1948, événement traumatique pour Antoine, qui sera toujours resté un fils, rejeton aimé de trop loin par des parents distraits.
L’œuvre de Blondin compose souvent une forme d’autobiographie déguisée, dissimulant sous la fantaisie vagabonde la profonde inadaptation à l’existence
La guerre interrompt des études de philosophie et Antoine part en Autriche pour le Service du travail obligatoire. Avant son départ, Roland Laudenbach, futur fondateur des éditions de La Table ronde, lui avait fait faire ses débuts de journaliste dans des revues très droitières. À son retour, les rencontres de Pierre Boutang ou de François Brigneau contribueront à l’ancrer dans ce camp-là, auquel il restera fidèle jusqu’au combat pour l’Algérie française. Puis c’est la rencontre des autres Hussards, Nimier, Laurent et Déon : moins qu’un groupe littéraire, Antoine, qui cherchait toujours des familles de substitution où le copinage remplacerait les contraintes, y trouvera d’indéfectibles amis.
Revenu à Paris, il se marie et a bientôt deux filles. Très vite, il se montre un mari et un père absent, transformant l’appartement familial en bivouac pour fêtards de passage, puis y rentrant de moins en moins, préférant les virées nocturnes aux joies domestiques, sans travail fixe et dilapidant le peu qu’il gagnait avec la générosité d’un prince de comptoir. Cette incapacité à rentrer dans la vie adulte avec ce qu’elle suppose de responsabilités va devenir le sujet récurrent de ses livres.
Le premier d’entre eux, l’Europe buissonnière, en 1949, brode sur l’expérience de la guerre. La première partie, toute de fantaisie, met en scène les aventures picaresques d’un dénommé Muguet, tout jeune homme coincé dans un corps plus vieux que son âge, à l’intérieur duquel « il demeurait un gentil gamin, tendre et rêveur, paresseux à l’excès » : sous la caricature, l’autoportrait est patent. Plus réaliste, la seconde partie relate le STO d’un autre double, Superniel, à la fois collaborationniste et zazou, reflet des contradictions d’Antoine, anarchiste épris d’ordre.
Ce roman touffu et dispersé n’en révèle pas moins un écrivain naturel, dont le style galope et joue à saute-mouton avec les mots et les idées. Marcel Aymé ne s’y était pas trompé qui, s’il déplorait « l’abus des jeux de mots, calembours et à-peu-près », saluait une langue « qui donne l’impression au lecteur d’être monté sur patins à glace en buvant un vin de pays ». Blondin y mettait en scène la difficulté d’être de personnages qui avaient besoin du vent de l’histoire pour se sentir exister – béquille existentielle dont ceux des romans suivants se verront privés, ce qui les condamnera souvent, au propre ou au figuré, à faire de la figuration. Ouvert par l’un des plus fameux incipits de la littérature française – « Passé huit heures du soir, les héros de roman ne courent pas les rues dans le quartier des Invalides » -, l’ouvrage installa d’emblée Blondin parmi les espoirs de nos Lettres.
“Étouffer beaucoup de jeunes hommes en soi pour atteindre à la respectabilité”
Mais l’angoisse d’écrire obligera le fidèle Laudenbach à lui arracher ses livres, l’un après l’autre, au forceps. L’alcool, au fil des années, ne fera qu’aggraver les choses et l’écart entre deux romans se fera de plus en plus long. En 1952 paraît les Enfants du bon Dieu, qui romance l’échec de sa vie conjugale. Vivant avec son épouse dans un vaste appartement bourgeois, Sébastien Perrin étouffe dans une vie qui n’est pas faite pour lui. Professeur d’histoire dont les cours sont immuablement calés sur les saisons ( en décembre « les premiers flocons tombent dans la barbe de Charlemagne », à l’Épiphanie « le pays est découpé comme une galette et c’est Charles VII qui a la plus petite part. Mais il a la meilleure, celle qui contient la fève : Jeanne d’Arc » ), il se rebelle en refusant de signer le traité de Westphalie puis en renouant avec Albertina, une princesse autrichienne avec qui il avait ébauché une idylle durant le STO. Tout rentrera dans l’ordre, mais Blondin note : « Il faut étouffer beaucoup de jeunes hommes en soi pour atteindre à la respectabilité, à l’ordre, à la discipline, qui constituent le fondement de la société familiale. » Antoine n’y parviendra jamais et deviendra, comme il l’écrira à la fin de Monsieur Jadis, « un de ces vieux messieurs qui ont gardé le cœur jeune ».
En 1955, l’Humeur vagabonde est un autre récit de vagabondage hors du cercle de la famille. Cette histoire d’un Rastignac au petit pied dont la tentative d’émancipation prendra une tournure tragique alterne scènes comiques et pages déchirantes : « Je me suis efforcé de ne pas sangloter, j’ai remis à plus tard d’avoir du chagrin, j’ai attendu comme d’une délivrance de tout mon être le moment de pouvoir pleurer. À force de me retenir, le besoin m’a passé ; il ne m’est plus resté que cette appréhension de la douleur qui m’étreint parfois. J’ai encore toute ma tristesse devant moi ; je ne sais si j’en dispose ou si c’est elle qui attend son heure ; aujourd’hui même, je suis un homme qui peut fondre en larmes d’un instant à l’autre. Nous sommes plus nombreux qu’on ne pense dans ce cas. »
Cette coexistence mouvementée d’une gaieté de surface et d’une mélancolie sourde, c’est la marque de fabrique de Blondin. La gaieté, c’est évidemment la facétie des calembours : chez Antoine, les hippies perdus dans leurs songes font « chanvre à part », tandis que les époux, méfiants, vivent sous le régime de « la communauté réduite aux aguets » et que Blondin zigzague entre les « bars parallèles » où s’échangent des « verres de contact ». La mélancolie, c’est ce sentiment d’exil qui transpire de tous les écrits de celui qui, à la fin de l’ Hume u r vagabonde, espère contre toute espérance : « Un jour, peut-être, nous abattrons les cloisons de notre prison ; nous parlerons à des gens qui nous répondront ; le malentendu se dissipera entre les vivants ; les morts n’auront plus de secrets pour nous. » Et cette dernière phrase, l’une des plus poignantes de notre littérature : « Un jour, nous prendrons des trains qui partent. »
À défaut de trains, une voiture est partie – le n° 101 de la caravane du Tour de France, à bord de laquelle il a couvert 27 fois cette épreuve. Pour l’Équipe, il aura chroniqué de 1954 à 1982 maintes compétitions ; aucune ne l’aura ravi autant que ce Tour dans lequel il trouvait l’une de ces communautés humaines selon son cœur, unie par une passion partagée et une solidarité de camaraderie indéfectible, sorte de phalanstère ambulant où l’exigence de l’excellence quotidienne était contrebalancée par la chaleur d’un copinage vagabond. Brillantes, drôles et érudites, alternant gros calembours et pastiches littéraires savants, ses chroniques restent un col du Tourmalet du journalisme sportif, qu’il franchissait en danseuse, masquant l’effort quotidien par le brio des formules.
Dévasté par la mort de son ami Nimier
En 1959, Un singe en hiver met en roman son alcoolisme. Si le film qu’en tireront Verneuil et Audiard tombe parfois dans le piège énoncé par Blondin : « Je sais tout ce qu’il peut y avoir d’odieux à entendre de gentils ivrognes vanter ce qu’ils ont l’air de considérer comme des exploits », le livre est un « témoignage exact sur la solitude morale qui étreint l’homme moderne dès qu’il s’éloigne des rives d’adolescence » (Philippe Ariès), entre horreur de l’ivrognerie et terreur de la normalité, souffrance d’être passé à côté de sa paternité et conscience d’en être profondément indigne, orgueil et honte d’une existence condamnée aux marges de la vie. Désabusée, la conclusion était prémonitoire : « Et maintenant, voici venir un long hiver… »
En 1970, Monsieur Jadis ou l’école du soir décrit le début de cet hiver ; dernier “roman” de Blondin, il témoigne qu’en lui un ressort s’était définitivement brisé. Autofiction avant la lettre, ce livre déchirant dépeint un homme en morceaux, qui n’existe presque plus que par des frasques qui le conduisent plus souvent qu’à son tour au poste de police, vivant dans le souvenir désolé de l’amitié lumineuse de celui qui, bien que son cadet de trois ans, lui fit office de grand frère : Roger Nimier. Ami attentif et exigeant, toujours prêt à venir à la rescousse de son copain par des subterfuges de connivence qui sauvegardaient son amour-propre, Roger aura été pour Antoine une sorte d’ange gardien qui l’empêchait de sombrer tout à fait dans la désespérance. Après l’accident de voiture qui coûta la vie à Nimier, en 1962, rien ne sera plus pareil : « Cette mort m’est nouvelle à chaque instant. Je l’apprends par un manque soudain, une insatisfaction qu’elle précise. Plus exactement, chaque instant m’apprend la mort de Roger. »
Les dernières années d’Antoine, pathétiques, s’effacent désormais dans les souvenirs. Place à une œuvre qui avait su domestiquer le désespoir pour en faire le miroir d’une exigence inassouvie, « étancher sa soif de merveilleux et de picaresque » selon la belle formule de Pol Vandromme. De la même manière qu’en politique, Blondin aimait « quand le drapeau noir mêle ses plis à ceux du drapeau tricolore », l’anarchisme qui désordonnait la vie d’Antoine et de ses personnages était inséparable d’une nostalgie pour un équilibre qu’il n’avait jamais connu, cette harmonie où la fantaisie créatrice n’exclut pas une forme de stabilité sinon sereine, du moins tranquille – idéal dont Nimier lui apparaissait fournir l’exemple le plus accompli. Le funambule Blondin, lui, aura vécu toute sa vie dans la crainte de la chute, à la fois conjurée et rendue plus inéluctable encore par l’ivresse ; il n’aura connu que le tourbillon de l’intranquillité, l’inconfort de la fuite en avant, les tempêtes sous un crâne de la gueule de bois. Sans pourtant cesser d’aspirer à une vie meilleure où « les communications soient rétablies entre les êtres » : « Un jour, nous prendrons des trains qui partent. »
“Un singe en hiver”, d’Antoine Blondin, La Table ronde, édition illustrée avec des photos du film, 208 pages, 28 € (à paraître le 19 mai). “Ma Vie entre des lignes”, d’Antoine Blondin, La Table ronde, coll. “La Petite Vermillon”, 512 pages, 11,20 €. Sept autres titres disponibles.
France24 - Monde
Le maillot de la "Main de Dieu" de Diego Maradona adjugé pour près de 9 millions d'euros
Publié le : 04/05/2022 - 18:12
FRANCE 24
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La maison d'enchères Sotheby's a établi un record en adjugeant un maillot de Diego Maradona pour près de 9 millions d'euros, un montant inédit pour une pièce sportive de collection.
Le maillot que portait la légende argentine du football Diego Maradona quand il a cloué l'Angleterre à la Coupe du monde de 1986 en marquant de la main, a été adjugé pour près de 9 millions d'euros, battant tous les records pour une pièce sportive de collection, a annoncé la maison d'enchères.
Le précédent record pour un vêtement de sport de collection était détenu par un maillot porté par la légende américaine du base-ball Babe Ruth à la fin des années 1920, vendu en 2019 l'équivalent de 5,3 millions d'euros. Le prix dépasse même le manuscrit du manifeste olympique de 1892, vendu 8,3 millions d'euros en décembre 2019, établissant alors un record absolu.
La vente se déroulait en ligne depuis le 20 avril. Jusqu'à mercredi, une seule offre avait été enregistrée, à environ 5 millions de dollars. Mais la vente s'est animée dans les toutes dernières minutes, avec plusieurs offres se répondant, jusqu'à atteindre la somme de 9,28 millions de dollars, frais inclus. L'identité du ou des acheteurs n'a pas été dévoilée dans l'immédiat par Sotheby's.
Seule certitude, la Fédération argentine de football (AFA), qui s'était mis sur le coup avec le collectionneur Marcelo Ordas, a échoué, a annoncé sur Twitter son président, Claudio " Chiqui " Tapia. Marcelo Ordas a déclaré à la chaîne La Nacion "qu'il avait "malheureusement" échoué avec une offre à 6,8 millions de dollars, face à "une offre du Moyen-Orient arrivée au dernier moment".
Quart de finale mémorable
En 1986, Diego Maradona avait échangé son maillot à la fin du match avec le milieu de terrain anglais Steve Hodge, qui en est resté propriétaire pendant plus de trente-cinq ans et l'avait prêté au musée de Manchester. Les deux joueurs ont raconté l'épisode dans un de leurs livres respectifs.
La fille du joueur avait auparavant jeté le doute sur la vente en affirmant que ce maillot avait été porté par son père seulement lors de la première mi-temps – au cours de laquelle aucun but ne fut inscrit. Une information démentie par la maison Sotheby's.
Ce quart de finale à Mexico est entré dans l'histoire et a contribué à écrire la légende contrastée du "pibe de oro". À la 51e minute, juste après un ballon détourné dans sa surface par Steve Hodge, le capitaine argentin avait marqué de la main – "la main de Dieu", avait dit le joueur – mais le but avait été validé par l'arbitre.
Seulement quatre minutes plus tard, la star argentine avait inscrit un but d'anthologie, élu "but du siècle" lors d'un vote de la FIFA, en partant de son camp et en éliminant quatre joueurs anglais puis le gardien Peter Shilton pour marquer. L'Argentine avait remporté la Coupe du monde-1986.
Avec AFP et Reuters
>> À (re)lire sur France24.com : Argentine - Angleterre 1986 : le chef-d'œuvre de Diego Maradona
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Argentine - Angleterre 1986 : le chef-d'œuvre de Diego Maradona
De la musique au cinéma, Diego Armando Maradona, icône de la culture populaire
REPORTAGE
À Villa Fiorito, l'idole Diego Maradona "fierté des quartiers pauvres"
L'Humanité
« Engie est en train de valider vingt ans d’importation de gaz de schiste »
EntretienFinances Alors que les énergéticiens et leurs financiers tiennent leurs assemblées générales annuelles, Lucie Pinson, directrice générale de l’ONG Reclaim Finance et honorée du prix Goldman pour l’environnement, alerte sur la non-prise en compte du climat.
Marie-Noëlle BertrandChaque année, au printemps, les grands groupes pétroliers et gaziers, ainsi que les banques et les assureurs qui leur accordent des financements, tiennent leurs assemblées générales. Ils y soumettent les plans climat que leur impose la loi pour réduire leurs émissions de CO2. Trois semaines après la sortie du troisième volet du rapport du Giec portant sur les transitions économiques à opérer pour limiter le réchauffement climatique, et en pleine guerre en Ukraine, cette nouvelle saison des assemblées générales prend une tournure singulière. Entretien avec Lucie Pinson, cofondatrice et directrice générale de l’ONG Reclaim Finance, qui suit tout cela de près.
Les assemblées générales des énergéticiens français et de leurs financiers ont démarré. Prennent-elles en compte les dernières données du Giec ?
Clairement pas. Les actionnaires d’Engie, par exemple, ont voté à 80 % un plan climat qui rejette l’objectif de limiter le réchauffement à un maximum de 1,5 °C. Le groupe continue de miser gros sur le gaz. Dans le contexte de la guerre en Ukraine, il se tourne vers les gaz de schiste des États-Unis, dont il a décidé de prolonger les contrats d’importation de neuf ans, en plus des onze déjà prévus. On est en train de valider vingt ans de gaz de schiste ! Cela nous amène à 2042, alors que l’Europe n’est plus censée produire d’électricité carbonée d’ici à 2035. Engie est complètement hors des clous.
Note-t-on plus de réactions du côté des banques ou des assureurs ?
Ces assemblées générales sont les premières à se tenir depuis que l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a stipulé que nous devons renoncer à toute nouvelle exploitation d’énergie fossile. Son rapport avait été publié tard en mai 2021, et les acteurs financiers avaient ainsi justifié le fait de ne pas en intégrer les conclusions. Mais un an a passé. Le rapport de l’AIE a, depuis, été corroboré par celui du Giec. Nous souhaitons que les acteurs financiers prennent enfin acte de toutes ces conclusions et reconnaissent la nécessité de tendre vers l’objectif zéro expansion. Nous les appelons à sanctionner les entreprises qui continuent d’investir dans les énergies fossiles, en votant contre le renouvellement des membres de leurs bureaux et contre leurs faux plans climat.
À lire le troisième volet du rapport du Giec, l’argent ne manque pas à l’échelle internationale, ce sont les flux qui sont mal orientés. Qu’est-ce que cela raconte de l’état de la finance verte ?
C’est la bonne nouvelle du rapport du Giec. Tous les financements nécessaires à la transition climatique existent et sont disponibles. Maintenant, il s’agit d’augmenter les flux vers les bonnes solutions, et surtout de cesser ceux destinés aux énergies fossiles. En outre, tous les financements verts ne sont pas aussi verts que l’on dit. Prenez les green bonds (obligations vertes émises, entre autres, par des acteurs publics sur le marché mondial pour pousser les acteurs économiques à investir dans la transition – NDLR) : certains sont très valables. Mais quand BNP Paribas soutient l’émission d’une obligation verte pour le développement d’un aéroport à Hong Kong en faisant valoir que les bâtiments sont basse consommation, cela n’a rien de vert : on contribue à augmenter le trafic aérien !
Beaucoup d’investisseurs se dirigent aujourd’hui vers les technologies de capture et stockage du carbone. Sont-elles un des éléments de ces faux plans climat ?
Elles peuvent y contribuer. Beaucoup de majors pétrolières et gazières parient sur la compensation (mécanisme qui permet à une entreprise d’investir, par exemple, dans le reboisement forestier pour compenser les émissions carbone induites par son activité – NDLR) et les technologies de capture et stockage de CO2. Cela peut être extrêmement dangereux. Concernant la compensation, il a été démontré que son utilité pour le climat est faible, voire nulle, dans la mesure où les industriels s’en servent pour justifier la poursuite de leurs émissions. Il ne faudrait pas parler de compensation, mais de contribution : toutes ces choses devraient être faites en addition des efforts de baisse des émissions, pas en substitution. Concernant le stockage de CO2, c’est un peu la même chose. Il va en falloir. Mais le Giec est très clair : il faut le réserver aux secteurs économiques qui ne peuvent être transformés sur le fond. Ce n’est certainement pas le cas du secteur énergétique, et encore moins du secteur de la production électrique, alors qu’il est possible de le décarboner très rapidement.
Quelles sont nos chances de réussir à réorienter les flux financiers d’un système qui, par essence, ne souffre pas d’être contrôlé ?
C’est tout le problème. Il faut un contrôle des acteurs financiers. Ils peuvent, dans une certaine mesure, changer à la marge leurs activités – souvent dans une logique de prévention du risque financier, en écartant de leurs portefeuilles les entreprises les plus exposées aux énergies fossiles. Mais cette logique est très lente, et ne remet pas en question celles de la croissance et de l’exploitation des ressources, radicalement antinomiques avec nos objectifs climatiques. Il va falloir réguler ; il va falloir interdire, aussi, le financement de certaines activités reconnues par la science comme incompatibles avec le respect de notre budget carbone planétaire. Et il va falloir, enfin, décourager certaines pratiques et en inciter d’autres, en se servant des mécanismes monétaires des banques centrales, qui ont, dans leur mandat, l’obligation de respecter les objectifs climatiques européens.
Total conclura, fin mai, cette nouvelle saison des assemblées générales. Qu’espérez-vous de ce groupe pétrolier ?
Pas grand-chose. Le plan climat qu’il va soumettre à consultation de ses actionnaires fait la part belle au gaz, au point d’annuler tous les efforts opérés pour réduire les émissions du pétrole. Il autorise toujours le déploiement de projets catastrophiques, tels que celui d’EACOP, en Afrique de l’Est (1). Enfin, Total vient de rejeter une résolution de ses actionnaires qui exigeaient plus de transparence quant à sa stratégie climatique. Qu’attendre d’un groupe qui refuse de rendre des comptes à ses propres actionnaires ?
engieClimatpétroleenvironnement France24 - Monde
Biélorussie : décès de Stanislav Chouchkevitch, premier président post-soviétique
Publié le : 04/05/2022 - 16:07
FRANCE 24
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Le premier président de la Biélorussie est décédé à Minsk à l'âge de 87 ans, a annoncé mercredi son épouse. En 1991, Stanislav Chouchkevitch avait paraphé, avec les présidents de la Russie et de l'Ukraine soviétiques, Boris Eltsine et Léonid Kravtchouk, un traité organisant la dissolution de l'URSS.
Premier président de la Biélorussie indépendante, Stanislav Chouchkevitch est décédé à l'âge de 87 ans, a annoncé mercredi 4 mai son épouse à l'AFP.
"Nous espérons qu'il aura des funérailles d'État, mais personne ne nous a contactés jusqu'à présent]", a indiqué sa veuve, Irina Chouchkevitch, dont le mari était dans l'opposition à l'autoritaire président Alexandre Loukachenko.
Le pouvoir biélorusse n'avait pas réagi mercredi après-midi à ce décès. La cheffe de l'opposition, Svetlana Tikhanovskaïa, a rendu hommage à celui qui fut l'un des fossoyeurs de l'Union soviétique. Forcée à l'exil après la présidentielle de 2020, l'opposante a évoqué "une grande perte pour le peuple biélorusse et le monde démocratique".
Selon plusieurs médias, l'ancien président est mort après avoir été très affaibli par le Covid-19 qu'il a contracté en mars. Son épouse avait indiqué fin avril que son mari était en réanimation.
Le 8 décembre 1991, à Belovejskaïa Pouchtcha (ouest de la Biélorussie), les présidents de la Russie, de la Biélorussie et de l'Ukraine soviétiques, Boris Eltsine, Stanislav Chouchkevitch et Léonid Kravtchouk, avaient paraphé un traité organisant la dissolution de l'URSS, forçant peu après son dernier dirigeant Mikhaïl Gorbatchev à la démission, signant ainsi l'arrêt de mort de l'empire soviétique qu'il tentait alors de réformer.
Opposition à Alexandre Loukachenko
L'actuel président biélorusse, Alexandre Loukachenko, fut le seul député du Parlement biélorusse qui, en décembre 1991, refusa de voter en faveur de la ratification de l'accord de Belovejskaïa Pouchtcha.
Dès 1994, Stanislav Chouchkevitch est démis de ses fonctions par les députés, accusé, avec d'autres hauts responsables, de corruption dans un rapport d'Alexandre Loukachenko, alors chef d'une commission parlementaire anti-corruption. Quelques mois plus tard, ce dernier remportera la présidentielle face à Stanislav Chouchkevitch et d'autres candidats. Près de trente ans plus tard, Loukachenko est toujours à la tête du pays.
Stanislav Chouchkevitch a de son côté dirigé, jusqu'en 2018, un petit parti social-démocrate d'opposition. Durant un mouvement de contestation, en 2011, il avait été interpellé à plusieurs reprises, et avait indiqué en 2012 que le régime lui avait interdit de quitter le pays. Il n'a cependant jamais joué de rôle central dans la vie politique nationale.
Avec AFP
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The film that changed cinema: Basic Instinct turns 30
Issued on: 05/05/2022 - 10:07
Dheepthika LAURENT
IN THE PAPERS - Thursday, May 5: We look at reactions in France to a possible alliance between the socialists and the far left in the upcoming parliamentary elections. Also, the sports pages are buzzing after Real Madrid's thrilling victory brings the team into the Champions League final. Also, Basic Instinct was released here in France almost 30 years ago to the day. We look at how the film changed cinema. Finally, is this the future - an artificial intelligence wine critic?
For more on the stories we mentioned:
Champions League
Marca - front page
L'Equipe - front page
Other stories
Guardian - "The romcom queens return! Can Meg Ryan, Julia Roberts and Sandra Bullock revive the ailing genre?"
Tasting Table - "That wine review you're consulting could be written by a robot"
The Independent - "People were afraid of it’: Basic Instinct and the scandalous making of a zeitgeist-shifting blockbuster"
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Russia-Ukraine War
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The Saturday Profile
For Ukrainian Writer, War Evokes Scars of Time in Captivity
Stanislav Aseyev, a 32-year-old journalist, had documented his abuse in a prison run by Russian-backed separatists. Now, the war reminds him of why Ukrainians are fighting for their lives.
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By Valerie Hopkins
KYIV, Ukraine — Stanislav Aseyev spent two and a half years in a notorious prison run by Russian-backed separatists in eastern Ukraine, where he said he and other inmates were regularly tortured, beaten, demeaned and forced to wear bags on their heads. Yet, even he was unprepared for the grim scenes of abuse and executions that he witnessed in the Kyiv suburb of Bucha.
“I was still not ready for this,” he said. “I did not think that I would see genocide with my own eyes, despite the fact that I have a lot of experience in this war.”
Mr. Aseyev, a 32-year-old journalist, had documented his time in prison in a memoir published in 2020, “The Torture Camp on Paradise Street.” Today, he bears witness to a new brutality, a Russian invasion, and the physical and emotional scars that are being inflicted anew.
In Bucha, “the corpses lay in front of every private house,” said Mr. Aseyev, who had traveled there recently with a volunteer military unit to help ensure the safety of the region after Ukrainian forces had pushed the Russians back.
Mr. Aseyev had moved to the Kyiv area to put his prison years behind him, but war and its associated traumas found him once more, in February, when missiles whistled into the city’s eastern suburb of Brovary.
“I had thought that it was all over, that I still had a very long process ahead to work on it,” he said of the lingering scars in an interview conducted in the back seat of a car because it was too dangerous to speak at his home. “But now it’s all irrelevant, because now the old psychological traumas from captivity are again beginning to slowly make themselves felt.”
Jerked back to wartime, Mr. Aseyev has also chosen a new way to address his fears and anger. He has taken up arms for the first time in his life, defending his adopted city militarily as part of the Territorial Defense Forces, a volunteer unit in the Ukrainian army.
Mr. Aseyev’s story is an extreme version of the one many Ukrainians are experiencing today, as the Russian military spreads violence, indiscriminate and otherwise, throughout the country. His experiences have seen him — someone raised with Russian language and Russian culture, with a worldview relatively sympathetic to Moscow — reject all of that to the extent that he is not only ready but willing to kill Russian soldiers.
He was born in the town of Makiivka, just outside Donetsk, the largest city in eastern Ukraine. As a native Russian speaker, he grew up listening to Soviet rock bands like Kino, reading Dostoyevsky in the original Russian and learning history from a predominantly Russian perspective.
Before the separatist war that broke out in 2014, he says he was sympathetic to President Vladimir V. Putin’s vision of Ukraine as part of “Russky Mir,” or “Russian World,” a nationalist and chauvinistic ideology focused on the idea of Russia’s civilizational superiority. “I really had such ‘Russky Mir,’ illusions about Putin, Great Russia, all these things,” he said.
Those were shattered by his experiences after 2014, just as they are being shattered now for millions of other Ukrainians. He now prefers not to speak Russian, except to talk to his mother.
In 2014, Makiivka, a place that Mr. Aseyev has described as “a city of Soviet sleepwalkers,” was occupied by Russian-backed separatist forces loyal to the self-proclaimed Donetsk People’s Republic. Many of his friends signed up to fight on the side of the pro-Moscow rebels, buying the Russian propaganda line that Ukrainian fascists had taken control in Kyiv. Shortly thereafter, he said, he realized that the separatists were the ones committing human rights abuses.
In 2015, he started writing about the abuses for Ukrayinska Pravda, a daily newspaper, as well as the U.S. funded RFE/RL outlet and a liberal-leaning newspaper, Dzerkalo Tyzhnia, or Mirror Weekly. He continued that line of reporting under a pseudonym for two years, until he was detained on June 2, 2017.
Mr. Aseyev was first taken to “The Office,” a prison camp in a group of buildings along a wide boulevard in the center of Donetsk that had served as office space before the war. After beatings and electric shock torture, he said, he spent six weeks in solitary confinement, in a cell so cold that he had to grasp bottles of his own urine to stay warm.
Then he was transferred to Izolyatsia prison, named for a former insulation factory — both Russian and Ukrainian languages use the same word for insulation and isolation — that had become a cultural center after the Soviet-era factory went bankrupt. There, Mr. Aseyev says he was beaten and tortured for more than two years, before being released in a prisoner exchange in 2019, just before New Year’s Eve, having spent 962 days inside.
Mr. Aseyev said that his own persecution, and the Russians’ pummeling today of cities around Kyiv and across southern and eastern Ukraine, many of them Russian-speaking areas, belied the Kremlin’s assertion that it went to war to protect ethnic Russians and Russian speakers from the “Nazis” supposedly in control in Kyiv.
“They don’t care who they kill,” he said. “I am a Russian speaker, I grew up on Russian culture, on Russian music, books, cinema, even Soviet in a sense.”
Despite this, he said, “I am definitely considered an enemy by these people, just as those who grew up somewhere in Lviv on completely different values,” he said, referring to the predominantly Ukrainian-speaking city in the country’s west that is the beating heart of Ukrainian nationalism.
“For them,” he said of Russia’s leadership, “the state of Ukraine simply does not exist, and that’s all. And everyone who does not agree with this is already an enemy.”
Mr. Aseyev spent the years after his release from prison trying to heal from his traumas. Much of that process centered on writing his memoir, which detailed the treatment he and others endured.
He described the horrors in a powerful passage from the introduction: “The principal tasks here are surviving after the desire to live has forsaken you and nothing in the world depends on you any longer, preserving your sanity as you teeter on the brink of madness and remaining a human being in conditions so inhuman that faith, forgiveness, hate, and even a torturer locking eyes with his victim become laden with manifold meanings.”
In thematic essays, he describes how a father and son were tortured together; how a man was electrically shocked in his anus; cases of rape and forced labor; the way cameras were constantly watching the inmates; and the depravity of Izolyatsia’s commander.
Russia-Ukraine War: Key Developments
In Mariupol. Russian soldiers breached Ukrainian defenses around the Azovstal steel plant, as Moscow’s forces mounted a final push to seize the port city. Gaining full control of Mariupol would allow President Vladimir V. Putin to claim a victory days before a highly symbolic Russian holiday.
Victory Day concerns. There are growing fears among Western officials that Mr. Putin may use the Russian holiday on May 9, which commemorates the Soviet Union’s triumph over Nazi Germany, to turn what he calls a “special military operation” in Ukraine into explicit, all-out war.
Targeting Russian generals. The United States has provided real-time intelligence to Ukraine that has allowed them to target and kill many of the Russian generals who have died in the war, according to senior American officials. Ukrainian officials say they have killed approximately 12 Russian generals.
Russian oil embargo. The European Union unveiled a plan to halt imports of Russian crude oil in the next six months and refined oil products by the end of the year. If approved as expected, it would be the bloc’s biggest and costliest step yet toward ending its own dependence on Russian fossil fuels.
A collection of his dispatches from Ukraine’s occupied eastern Donbas region, written before his 2017 arrest, was also recently published in English translation by Harvard University Press.
When the war began in February, Mr. Aseyev took his mother to the country’s relatively safer west, and then took the train back to the capital. Returning to Kyiv in the first days of the war, he was one of only three people who disembarked at the city’s central station.
“There is simply nowhere else to run,” he said. “If we all leave Kyiv, then one way or another we will be crushed in the rest of Ukraine.”
In prison, his mother was “constantly” on his mind. “For two and a half years my mother went through hell,” he said, not knowing for long periods if he was dead or alive, and not being able to visit him or communicate with him.
While she is safe for now, Mr. Aseyev said he is furious about what she was subjected to, and is ready for revenge. “I will kill them at every opportunity,” he said.
Mr. Aseyev said he was convinced that “as soon as” Russian troops “have the opportunity and infrastructure to build something like Izolyatsia in the occupied territory, of course they will.”
He has continued his writing and advocacy for Ukraine even as he goes through military training. He recently visited the newly liberated town of Bucha, the site of numerous alleged atrocities by Russian soldiers, and posted photos on Facebook of a mass grave site.
In his memoir, Mr. Aseyev wrote a chapter on how and why he had considered taking his own life in prison.
“The choice to take my life, so I thought, was the last freedom I had,” he wrote.
In a video message shared by Secretary of State Antony J. Blinken on his Instagram account, Mr. Aseyev recalled this thought as he spoke about his time in Izolyatsia and implored Western leaders not to be afraid of Russia or Mr. Putin.
“They took away everything — relatives, friends, communications, even an old calendar” that had been hanging in his cell, he said. “But they couldn’t take one thing away from me: I was ready to die. This is something that cannot be taken away from a person even when everything else is taken away.”
And that, he said, is why Ukraine has stood up to the supposedly superior Russian forces, and why it will ultimately prevail.
“This is what our whole country is now,” he said. “We are more willing to die than to give up or lose. And that is why the Russian Federation has already lost in this war.”
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BBC
Dust storm and wildfires seen from space
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Massive plumes of smoke from wildfires in New Mexico have been caught on satellite images at the exact same moment a dust storm swept across Colorado.
The footage from the National Oceanic and Atmospheric Administration shows the moment three times.
Wind gusts in Colorado reached up to 97km/h (60mph) as the dust storm reduced visibility to nearly zero while the fires consumed about 283 square miles.
BBC
Why one firm is banking on carbon fibre bikes in Europe
By Pedro GarciaBusiness reporter, Lisbon
There is growing demand from amateur cyclists for more affordable, carbon fibre bike frames.
The material is light and strong, and among other things enthusiasts hope it will improve their speed.
In Portugal, Carbon Team and its investors are betting on this appetite for high-end bikes growing in Europe.
Located in Campia (not far from Oliveira de Frades, a town famous for bikes), a group of investors from Portugal, Germany, and Taiwan launched the firm in 2018.
The company believe manufacturing of hi-tech bicycle components is poised to return to Europe, after decades of supply from firms in China and Taiwan.
Emre Ozgunes joined Carbon Team in 2019, hired as a general manager for the new company after years of experience in the Portuguese bike sector.
Originally from Turkey, he worked as a factory floor employee in a bicycle company in central Portugal, where he learned the trade.
"I always yearned to start a business from scratch", Mr Ozgunes tells the BBC.
The investors put €8.4m (£7m; $9.2m) into Carbon Team and after three years of product development, production started last year.
Just three people staffed that first production line: Mr Ozgunes, Miguel Oliveira, the company's production manager, and Filipa Antunes, now technical manager.
By March of this year output had increased - with 30 employees constructing between 8 and 10 frames per day.
Mr Ozgunes hopes that by 2023 they will have almost 200 people on Carbon Team's payroll, making up to 150 frames per day.
Although it's a long way off, expansion to this size would make Carbon Team the only company in Europe to mass produce carbon fibre frames. Almost all the frames will be exported.
If demand really takes off, there is land available behind the factory where they could build an additional unit and double maximum capacity to 110,000 frames per year.
There is a wider trend gaining popularity among European industries to relocate key elements of their supply chain closer to home, limiting their dependency on Asian suppliers for parts and raw materials.
The Covid-19 pandemic accelerated this trend. Freight prices skyrocketed and lockdowns forced many Asian factories to sporadically suspend their production.
The Confederation of the European Bicycle Industry (Conebi) estimates that among all bicycles sold in Europe, 40% of their parts are made on the continent, rising to more than half for electric bikes.
"This is positive, but there is still the need to have more production of components in Europe," says Manuel Marsilio, general manager of Conebi.
"The supply chain disruptions in the bicycle industry have boosted discussions that started already before the pandemic. Making components closer to where bicycles and e-bikes are assembled has many advantages and the industry is likely to go in that direction," he adds.
The industry is currently debating how to speed-up this shift - but it will be a slow transition.
The latest Global Bike & Bike Accessories Market report by consultancy firm, PwC, shows that over half of European bicycle manufacturers buy their frames on the international markets.
Marta Baldin, from PwC's Italian branch and co-author of the study, tells the BBC, that "in the near future, supply from overseas is not expected to decrease or slow down. It is expected that the biggest concentration of imports will still come from Asian markets".
More technology of business:
Analysts suggest the biggest opportunity for European firms lies at the higher end of the market.
"On quality and innovation, EU producers do not suffer from foreign competition and this is the main reason why niche and high-quality bike products are still manufactured in the EU," she adds.
And as wages rise for factory workers in Asia, buying from that region is losing some of its economic advantage. Meanwhile, freight costs are increasingly prohibitive, points out Mr Ozgunes.
Volatility on international commodities markets is also helping Carbon Team at the moment.
The price of aluminium, for instance, traditionally the cheaper alternative to carbon fibre, soared to record levels in March before moving lower.
Although carbon fibre prices have risen as well, the increase is currently nowhere near the rise in aluminium prices.
This inflationary trend will likely have an impact on the price of mid-range bicycles too, according to Mr Ozgunes.
On the factory floor, Carbon Team's employees focus silently on their tasks, all demanding precision. A group of employees applies carbon fibre to moulds. Others, on separate tables, prepare and test the raw material.
In a separate aisle, four large ovens bake the final product, while recently made frames are tested for quality and safety.
Filipa Antunes, Carbon Team's technical manager, joined in February 2020, one month before the onset of the pandemic.
"Demand for two-wheeled vehicles rose exponentially with the pandemic and luckily many companies built up their capacity," she says.
She is optimistic and thinks the proposed expansion promises a bright future for her and her company.
France24 - World
Serbia: The lithium mine sowing deep discord
Issued on: 25/02/2022 - 13:40
Discovered in Serbia's Jadar region, jadarite might be considered miraculous – at least by the Serbian government and the Rio Tinto mining group. They view this lithium derivative as an ideal raw material source for electric car batteries. But activists say it destroys ecosystems and causes severe illnesses. After months of protests, the government cancelled the project, but as elections loom, many suspect it is purely a political manoeuvre. FRANCE 24’s Laurent Rouy reports.
BBC
Disabled children 'dumped' in Ukrainian institutions
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There are claims that thousands of disabled Ukrainian children have been forgotten and abandoned in institutions that can’t look after them.
The human rights organisation, Disability Rights International, has carried out an investigation and found children with severe disabilities tied to beds in overrun children’s homes unable to cope.
The BBC has been given exclusive access to an institution in western Ukraine, where disabled children from the east have been left by their carers who fled to neighbouring countries.
Reporting by Dan Johnson
Filmed by Jonathan Dunstan
Produced by Ruth Clegg and Natalie Higgins
BBC
Myanmar civil war: ‘I saw my son’s body on Facebook’
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Joseph is mourning the death of his son.
After the Myanmar military entered his village, he fled into the jungle but 13-year-old Pali Nang did not make it.
Joseph saw a photo of his son’s dead body on Facebook where it showed signs of torture.
He’s one of an estimated 40,000 Myanmar refugees who have fled to India.
Aamir Peerzada has this exclusive report from Indian border state of Mizoram.
Reporting and Editing by Aamir Peerzada
Filming by Faisal H. Bhat
Produced by Rebecca Henschke
France24 - World
Guinea to prosecute ousted president Alpha Condé for murder
Issued on: 04/05/2022 - 20:40
NEWS WIRES
Guinea said Wednesday it would prosecute former president Alpha Condé, who was toppled in a military coup last September, for murder and other crimes committed during his time in office.
Condé is among 27 former senior officials who face prosecution for "murder, assassination and complicity," according to a document given to journalists by public prosecutor Alphonse Charles Wright.
Other alleged crimes include detention, torture, kidnapping, disappearances, rape and other sexual abuse and looting.
The list of names includes a former president of the constitutional court, ex-speakers of parliament, a former prime minister and many former ministers, legislators and heads of the security services.
In a message to AFP, Wright, who was appointed by the junta, said the prosecution was launched following a complaint filed by the National Front for the Defence of the Constitution (FNDC), an umbrella group that had spearheaded protests against Conde.
Condé, 84, was ousted by mutinous soldiers amid anger at his successful bid for a third term.
In 2010 he had become the first democratically elected president in the history of the West African country.
But his popularity dived in his second term as critics accused him of authoritarianism, and opposition protests were violently repressed.
Tension escalated bloodily in the runup to elections in October 2020.
The vote, boycotted by most of the opposition, followed a controversial referendum on constitutional change months earlier.
Critics said that Condé was limited to two terms in office under the constitution, but he argued that the change to the constitution meant that the clock had been set back to zero.
He was deposed last year by army officers led by Colonel Mamady Doumbouya, a former special forces commander.
Doumbouya has since been sworn in as interim president and implemented a crackdown on alleged corruption by the former regime.
Condé's future became a major issue between the junta and the regional bloc ECOWAS after the coup.
He was initially detained and then allowed to go to the United Arab Emirates for medical treatment in January, returning home on April 10.
On April 22, the junta declared it was informing "national and international opinion that the former president of the republic is finally free" -- an assertion contested by Condé's Rally of the Guinean People (RPG) party.
(AFP)
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Guinea junta leader Doumbouya announces 39-month transition to civilian rule
UN chief calls on juntas in Burkina Faso, Guinea, Mali to hand power back to civilians
African Union condemns ‘wave’ of coups, suspends debate on Israel ties
France24 - World
'This is the final straw': Gabonese activists outraged at yet another oil spill by Perenco
Issued on: 03/05/2022 - 18:59Modified: 04/05/2022 - 14:52
A leak was detected on April 28 in a petrol terminal run by the French-British petrol company Perenco near Port-Gentil, the economic capital of Gabon. The company, which has already been accused of serious environmental violations, has insisted the leak is under control. But our Observer says that the leak is a serious pollution risk.
The Cape Lopez petrol terminal, located a few kilometres north of Port-Gentil on Mandji Island, is the largest in Gabon. The site is run by Perenco, the largest producer of petrol in this central African nation.
Late in the morning of April 28, Perenco located a leak in a tank in Cape Lopez containing 50,000 cubic metres of crude oil, or 300,000 barrels.
Aerial images taken the morning after the spill by activist Bernard Christian Rekoula show the extent of the damage – two storage tanks are surrounded by a huge pool of crude oil contained in a basin. A vacuum truck is covered with oil and the Atlantic Ocean is only a few metres away.
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'Oil spilled over an area the size of three football fields'
Bernard Christian Rekoula says there is a real risk of pollution.
We first noticed, on Friday morning, that there were strong gas fumes, of the type produced by oil, several kilometres in every direction from the site. We went to a fishing village near Cape Lopez. The villagers told us that they had been evacuated around 11pm on Thursday. The electricity was cut and they were told not to light fires, cigarettes or anything else due to the explosion risk.
I flew my drone over the site and, from the footage, I could see that there was a defective oil tank. You can clearly see where the leak is. The oil spill covers an area the size of three football fields and is at least a metre and a half to two metres deep.
'No marine pollution' identified, says Perenco
In a statement published in French on April 29, Perenco said that its teams immediately started pumping but that the leak “increased” and that the oil spilt into "two containment basins built for this purpose.”
"All of the petrol was contained in the containment basins and no marine pollution has been identified at this moment,” the company said in the statement.
Perenco said that they had declared the situation one of "force majeure", which removes liability for natural catastrophes that may affect business.
The company said it had called on the force majeure clause in its contracts in order to "secure the installations and prevent any environmental damage”. The company also said that there would be an investigation into what had caused the leak.
Rekoula, however, wasn’t convinced by the company’s response:
Essentially, we saw that Perenco had installed what they call retaining walls, which are nothing more than mounds of sand that stand two metres high. But you can see from the photos that petrol has spilled over, overflowing the containment basins.
Contrary to the reassuring and politically correct messages from the director of Perenco, which were parroted by the authorities, we sounded the alarm. It’s rainy season and it is sure that this bassin could fill up and spill into the ocean.
On Saturday, April 30, the general director of Gabonese petrol visited the site on Cape Lopez. He said that the “situation was under control".
But while the company and the authorities say that they are carrying out petrol pumping operations to clean up the spilt oil, Rekoula wanted to know where the pumped petrol is being stocked, adding that the "crude oil is still there".
'Perenco needs to be penalised'
Perenco is already being sued by several NGOs. The company was placed under formal investigation in Gabon in July 2021 for pollution and petrol damage to rivers, lakes and the ocean.
Rekoula says that this latest incident "has just added fuel to the fire":
It’s important to know that this site was built by Elf [Editor's note: A French oil company which has since been merged with Total] back in the day. So the site is more than fifty years old. When Perenco bought the site, they should have carried out repairs, bringing it up to standard. That wasn’t the case. Today, Perenco is busy blaming others.
This is the final straw. Perenco needs to be internationally penalised. And institutions need to help us to get this company to abide by international standards.
Even when the Gabonese government and Perenco are forced to admit that an incident has taken place, at least somewhat, they still don’t tell us the source of the pollution. In their statement, they talked about a leak, but they didn’t explain the reasons for it. It can’t continue like this.
Alarm sounded in 2020 after petrol spills
Gabon is one of the largest producers of petrol on the African continent, producing nearly 220,000 barrels of petrol a day.
Owned by one of the richest families in France, the Perrodo family, Perenco specialises in optimising petrol wells that have been previously exploited. The company is often considered opaque, with strong links to the Gabonese government.
In 2020, residents of the petrol field near Étimboué in western Gabon spoke out against Perenco’s practices. Photos taken by residents documented numerous oil spills. Residents along with NGOs said that the company’s structures were dilapidated and poorly maintained.
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Durban floods survivors: 'I thought the world was ending'
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Communities in KwaZulu-Natal, South Africa, have been affected by the worst floods in decades, leaving over 430 people dead and tens of thousands displaced.
Moeketsi Manake and his family lost everything within minutes but managed to survive.
They are now living with relatives as they begin to think about rebuilding their lives.
They told the BBC’s Pumza Fihlani what happened when the flood water hit.
Producers: Camilla Mills, Jesse David Preyser, Mark Sedgwick
France24 - World
US makes biggest interest rate hike in 22 years in bid to tame soaring inflation
Issued on: 04/05/2022 - 21:47Modified: 04/05/2022 - 21:50
NEWS WIRES
The Federal Reserve on Wednesday made its biggest rate hike since 2000 with a half percentage point increase meant to crush soaring inflation in the United States.
After a quarter-point hike in March, the US central bank's policy-setting Federal Open Market Committee (FOMC) pushed the rate above 0.75 percent as it works to cool the economy, while noting more increases "will be appropriate."
That will raise the costs of all types of borrowing, from mortgages to credit cards to car loans, cooling demand and business activity.
Inflation has become an overriding concern after the world's largest economy saw annual consumer prices jump 8.5 percent over the 12 months to March – the biggest jump since December 1981.
Policymakers continue to believe inflation will gradually return to the Fed's two-percent target as it raises borrowing costs, but in a statement following the conclusion of its two-day meeting, the FOMC said it will be "highly attentive to inflation risks."
The Fed's goal is to engineer a "soft landing" in which it reins in inflation while avoiding a contraction in economic activity.
But with China's pandemic lockdowns worsening global supply snarls and the war in Ukraine pushing commodity prices higher, analysts fear factors beyond the central bank's control could undermine that goal, and perhaps plunge the US economy into a recession.
The committee noted the "highly uncertain" impact of Russia's invasion of Ukraine and Western sanctions on Moscow, which are "creating additional upward pressure on inflation and are likely to weigh on economic activity."
In addition, Covid lockdowns in China "are likely to exacerbate supply chain disruptions," the statement said.
Offloading bonds
Though it contracted in the first quarter, Fed officials have said they view the economy as healthy enough to withstand higher rates, and the FOMC statement noted robust job gains and strong household and business spending.
However, central bankers cannot engineer a solution for the worker shortages that have challenged businesses and raised fears of a wage-price spiral, when employees demand higher salaries and fuel price increases.
On Wednesday, payroll services firm ADP reported private employers added a weaker-than-expected 247,000 workers in April, a sign that companies are struggling to find available labor, while government data released Tuesday showed there are nearly two openings for every job seeker.
The FOMC also said it would begin reducing its massive bond holdings starting June 1, beginning at the pace of $47.5 billion a month, and then doubling after three months.
The decision was widely expected, and many economists believe the FOMC will again hike rates by a half-point in June, though Ian Shepherdson of Pantheon Economics said, "it's not a done deal," and it's even more difficult to say what might happen later in the year.
"We think all bets are off, given the likelihood of a steep, sustained drop in inflation, a clear softening in manufacturing, and a meltdown in housing market activity," he wrote in an analysis of the meeting.
(AFP)
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Business Daily
US inflation hits 40-year high of 8.5%
InflationFrance: Low growth and inflation increase risk of stagflation
Business Daily
Oil prices tumble as US prepares to release more from reserves
France24 - World
Oklahoma governor signs one of US’s strictest abortion laws as furore mounts over Roe v. Wade
Issued on: 04/05/2022 - 02:17
FRANCE 24
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Jessica LE MASURIER
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Oklahoma Governor Kevin Stitt signed a bill on Tuesday that bans abortion after six weeks of pregnancy, immediately outlawing almost all abortions in the state. The move came as anger grew over a leaked draft opinion suggesting the Supreme Court would strike down abortion rights nationally, which President Joe Biden called “radical”.
The law, passed by the Republican-led legislature, relies on private citizens to sue providers or anyone who “aids or abets” an abortion after six weeks to be enforced. It is modeled after a Texas law that has withstood legal challenges since it took effect in that state in September.
The ban, one of several anti-abortion bills Oklahoma lawmakers approved this session in hopes that at least one will withstand legal challenges, takes immediate effect with the Republican governor’s signature. The Oklahoma Supreme Court earlier in the day declined to block its enforcement pending the outcome of litigation challenging it.
“I want Oklahoma to be the most pro-life state in the country because I represent all four million Oklahomans who overwhelmingly want to protect the unborn,” Stitt said on Twitter.
The US Supreme Court appears ready to overturn the landmark 1973 Roe v. Wade ruling that legalised abortion nationwide, according to a leaked draft of the majority opinion published by Politico on Monday. That would allow states to decide whether to restrict abortion access.
“This moment is dark. Last night, our fears about the fate of abortion rights at the US Supreme Court were confirmed – and today, Oklahomans are faced with an immediate loss of abortion access,” Alexis McGill Johnson, president of Planned Parenthood Federation of America, said in a statement.
President Joe Biden denounced the expected move as “radical” as Democrats in Washington and in statehouses scrambled to try to find a response to defend a right that women in the United States have held for almost half a century.
Speaking to reporters before boarding Air Force One, Biden said he hoped the draft wouldn't be finalised by justices, contending it reflects a “fundamental shift in American jurisprudence" that threatens “other basic rights” like access to birth control and marriage.
“If this decision holds, it’s really quite a radical decision,” he added.
“If the court does overturn Roe, it will fall on our nation’s elected officials at all levels of government to protect a woman’s right to choose,” Biden said. “And it will fall on voters to elect pro-choice officials this November. At the federal level, we will need more pro-choice Senators and a pro-choice majority in the House to adopt legislation that codifies Roe, which I will work to pass and sign into law.”
‘As urgent and real as it gets’
Though past efforts have failed, Senate Majority Leader Chuck Schumer said he intended to hold a vote.
“This is as urgent and real as it gets,” Schumer said on the Senate floor Tuesday. “Every American is going to see on which side every senator stands.”
Speaking at the EMILY’s List political action committee conference Tuesday, Vice President Kamala Harris said the draft opinion showed “women’s rights in America are under attack".
“Women’s issues are America’s issues and democracies cannot be strong if the rights of women are under attack,” she added. “Let us fight with everything we’ve got.”
Leaders in New York and California rolled out the welcome mat to their states for women seeking abortions, and other Democratic states moved to protect access to abortion in their laws.
Protests were held, or planned, in US cities coast to coast, including Atlanta, Denver, Philadelphia and Los Angeles, as the national Women’s March organisation urged supporters to bring families and signs to “courthouses and federal buildings everywhere” promoting the social media hashtag #BansOffOurBodies.
The Supreme Court itself became the epicentre for some of the earliest protests on both sides of the issue after the surprise publication of the 98-page draft ruling, while one of the largest protests took place in New York City.
“We are now at the brink of collapse for something that is so fundamental and needed for half the population,” one New York protester told FRANCE 24.
“I know people who died, I know people who had septic abortions – we can’t go through that again,” said another woman.
Some moderate Republicans were also dismayed by the draft ruling, but social conservatives were delighted even as they voiced anger that the opinion was leaked.
Republican lawmakers across the United States have been flooding statehouses with measures to curtail access in anticipation of the decision in the Mississippi case due by the end of June.
Oklahoma’s six-week ban, which outlaws abortion before many women know they are pregnant, allows exceptions for later-term abortions in medical emergency cases.
On April 28, the state Senate approved a separate near-total ban on abortion that makes exceptions only in cases of medical emergency, rape or incest, and also relies on civil lawsuits for enforcement. The bill would immediately go into effect if Stitt signs it after the House considers amendments made to its text.
Earlier in April, Stitt enacted yet another ban on nearly all abortions that threatens prison time for abortion providers. It is due to take effect in August.
Oklahoma’s new law will expand a swath of US southern states with little to no abortion access. Women in Texas have been traveling to Oklahoma to end pregnancies since Texas’ six-week ban took effect and will now have to go elsewhere if they want abortions past that gestational limit.
(FRANCE 24 with REUTERS and AP)
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The Debate
Constitutional crisis? Bitter battle as US looks set to roll back abortion rights
US Supreme Court says draft opinion on overturning abortion rights is authentic
In landmark ruling, Colombia legalises abortion up to 24 weeks of pregnancy
L'Humanité
Science. Avec le réchauffement, les virus passeront du phoque à l’âne
ActuSelon une étude, 15 000 cas de transmission de virus entre mammifères de différentes espèces vont survenir d’ici à 2070 du fait de la hausse des températures. L’humain ne sera pas épargné.
Marie-Noëlle BertrandCombien de virus attendent l’humain au détour des bouleversements climatiques ? Une nouvelle étude publiée la semaine dernière dans la revue Nature offre un début de réponse pas vraiment réjouissant. Déjà, il était clairement établi que la déforestation et l’érosion de la biodiversité favorisent la recrudescence des transmissions zoonotiques, c’est-à-dire le passage d’un virus animal à l’humain. Non seulement le réchauffement global des températures atmosphériques ne freinera pas le phénomène, mais les risques sont nombreux qu’il le favorise, avance désormais une équipe de chercheurs états-uniens.
La hausse des températures va conduire à de nouvelles migrations d’animaux
Si la nouvelle n’est ni totalement neuve, ni complètement surprenante, l’article est le premier à modéliser la mécanique qui conduit à ce bouleversement et à quantifier le nombre de fois que des virus pourraient passer du phoque à l’âne. D’ici à 2070, avancent ainsi les scientifiques, le changement climatique pourrait entraîner plus de 15 000 nouveaux cas de transmission de virus entre mammifères de différentes espèces. Schématiquement, le processus est relativement simple à expliquer : la hausse des températures va conduire à la migration d’animaux en quête d’espaces plus frais. Le compte rendu anticipe que beaucoup « se regrouperont en de nouvelles combinaisons (de populations) à des altitudes élevées, dans des points chauds de la biodiversité et dans des zones à forte densité de population humaine en Asie et en Afrique ». L’ensemble favorisera le passage de virus d’une espèce à une autre et, dans certains cas, les transmissions zoonotiques. Pour arriver à ces conclusions, l’équipe scientifique a modélisé le déplacement de 3 139 espèces et les nouvelles répartitions géographiques qui en découleront. Elle a, après cela, calculé la probabilité qu’un virus saute d’une espèce à l’autre pour la première fois.
Quel est le niveau de risque que cet « autre » soit un humain ? Les chercheurs ne s’avancent pas outre mesure sur ce point. Trop de facteurs économiques et sociaux entrent en jeu, avancent-ils en substance. Une chose paraît en revanche établie : au moins 10 000 espèces de virus ont la capacité d’infecter l’humain, parmi ceux qui circulent aujourd’hui silencieusement chez les mammifères sauvages.
De nombreux facteurs permettent de réduire ce risque
Déjà soupçonnées d’être à la source de la transmission du coronavirus à l’homme, les chauves-souris restent les suspectes numéro 1 de l’étude. « En raison de leur capacité de dispersion unique, elles représentent la majorité des nouveaux partages viraux » envisagés, singulièrement chez les humains. La bonne nouvelle vient du fait que de nombreux facteurs permettent de réduire ce risque, entre autres un investissement accru dans les soins de santé et dans la recherche. À condition de l’anticiper dès maintenant.
« Nos résultats appellent à une très grande vigilance », insistent les scientifiques, qui refusent de ne parler qu’au futur. « Cette transition écologique est peut-être déjà en cours, et maintenir le réchauffement à moins de 2 °C au cours du siècle ne réduira pas le partage futur du virus. » Autrement dit, le processus est désormais inévitable. Notre seul salut est de nous y préparer.
Réchauffement climatiqueSantéBiodiversité France24 - World
Maradona's 'hand of God' World Cup jersey auctioned for $9.3 million
Issued on: 04/05/2022 - 18:03
FRANCE 24
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The jersey worn by Argentina football legend Diego Maradona when scoring twice against England in the 1986 World Cup, including the infamous "hand of God" goal, was auctioned for $9.3 million, a record for any item of sports memorabilia, Sotheby's said Wednesday.
Maradona, regarded by many as the greatest player of all time, died of a heart attack in November 2020, aged 60.
Seven bidders vied for his iconic World Cup jersey in an auction that began on April 20 and ended Wednesday morning, Sotheby's said.
"This historic shirt is a tangible reminder of an important moment not only in the history of sports, but in the history of the 20th century," Sotheby's head of streetwear and modern collectibles Brahm Wachter said in a statement after the sale.
"This is arguably the most coveted football shirt to ever come to auction, and so it is fitting that it now holds the auction record for any object of its kind," he said.
Shortly after scoring the opener with his hand – the "hand of God", as he famously coined it – Maradona followed up with a legendary run past England's hapless defenders to double Argentina's lead.
The outrageous one-two, which sealed Argentina’s quarter-final win over their bitter rivals, would define his career: the brilliance and the trickery, the prodigy and the myth.
>> Pain and glory: The extraordinary life of Diego Maradona
The jersey had been owned since the end of the controversial encounter by England midfielder Steve Hodge, who swapped his jersey with Maradona after England lost 2-1 in Mexico City.
Maradona's daughter cast doubt on the sale earlier this month when she claimed that the shirt put up for auction had been the one her father wore in the goalless first half, not the second when he scored his two goals.
Sotheby's insisted they had the right shirt, though.
The previous record for a game-worn shirt from any sport was $5.6 million, set in 2019 for a jersey Babe Ruth wore while on the New York Yankees.
(FRANCE 24 with AFP)
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Pain and glory: The extraordinary life of Diego Maradona
ON THE GROUND
Underground Maradona museum in Naples pays tribute to football legend
Argentine football legend Maradona was left to die, say medical experts
BBC
Huge volume of water detected under Antarctic ice
Jonathan AmosScience correspondent@BBCAmoson Twitter
Vast quantities of water have been detected in sediments that underlie a part of the West Antarctic ice sheet.
The volume is equivalent to a reservoir that is several hundred metres deep.
The water was detected below the Whillans Ice Stream, but its presence is likely replicated elsewhere across the White Continent.
That being the case, it could be an important influence on how Antarctica reacts to a warmer world, researchers tell the journal Science this week.
Water at the base of glaciers and ice streams generally works to lubricate their movement.
The transfer of water into or out of this deep reservoir has the potential therefore to either slow down or speed up ice flow.
Models that simulate future climate impacts will now have to account for it.
The detection was made by a team led by Dr Chloe Gustafson from the Scripps Institution of Oceanography in San Diego, US.
She said the deep sediments were ancient ocean muds and sands that became saturated with salty seawater thousands of years ago when the West Antarctic Ice Sheet was much less extensive than it is today.
"These sediments I like to think of as a giant sponge," she explained.
"If you could squeeze out all that water and pool it on the surface, the water would range anywhere from about 220m in depth all the way up to 820m.
"For comparison, the Empire State Building is about 440m tall. So at the shallowest, this water would go halfway up the Empire State Building, and at the deepest it would almost submerge two Empire State Buildings," the postdoctoral researcher told BBC News.
Dr Gustafson made her measurements during a six-week expedition on the Whillans Ice Stream, an 800m-thick, 100km-wide convoy of fast moving ice that feeds into the Ross Ice Shelf.
The technique she deployed is called magnetotellurics. This records variations in the the Earth’s natural electric and magnetic fields to determine the properties of deeply buried materials, be that rock, sediments, ice or water.
"You get a resistivity pattern and you have to invert that to work out how much water is present, and it's huge," said Scripps glaciology professor, Helen Fricker.
"People had long suspected this groundwater was there, but this is the first time we've really been able to measure it."
Prof Fricker used satellite observations in the 2000s to describe the dynamic hydrological system under Whillans. From the way the ice surface rose and fell over weeks and months, she could tell there were melt rivers filling and draining water from lakes that lay directly under the ice at its interface with the sediments.
This newly discovered groundwater is held further down, in the pore spaces of the 500m-2,000m of ancient muds and sands that are sandwiched between the ice stream and basement rock.
The key question being asked is: to what extent can the groundwater add to or subtract from the network of freshwater rivers and lakes just under the ice, to aid lubrication? And the inference in the measured changes in the saltiness of the upper part of the ground reservoir is that there is exchange.
Dr Tom Jordan conducts geophysical investigations of the deep structures of Antarctica.
He said the groundwater was potentially relatively warm because of the heat of basement rocks.
"If you then dump that warm water at the ice-bed interface, it could accelerate the flow of ice," the British Antarctic Survey scientist told BBC News.
The Scripps-led team wants to repeat its work at Thwaites Glacier. At roughly the size of Great Britain or Florida, Thwaites is much, much bigger than the Whillans Ice Stream. It is currently the subject of intense study by US and UK researchers because of its melt rate.
Thwaites' outflow speed has doubled in the past 30 years and there is concern that future ice losses could add significantly to global-sea level rise.
Dr Jordan said his data suggested there were large sediment basins under Thwaites that could hold impressive volumes of groundwater, but there were also places where the glacier ice was directly in contact with bedrock. This meant the Scripps would likely find a mixed picture if it pursued its investigations, he added.
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L'Humanité
«Le H5N1 qui circule en ce moment en France n’est pas transmissible à l’homme»
EntretienAlors qu’un cas humain de grippe aviaire a été rapporté en Chine, Gilles Salvat, microbiologiste et directeur général délégué de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) pour la recherche, explique ce qui distingue les virus de grippes humaines et de grippes aviaires et pourquoi certains nous contaminent et d’autres pas.
Marie-Noëlle BertrandLa souche H3N8 qui a infecté un enfant en Chine est-elle une variante nouvelle du virus de la grippe aviaire ?
Gilles Salvat Cette souche particulière H3N8 n’est pas complètement inconnue chez les volailles mais elle a acquis des gènes de virulence pour l’homme. Tous les virus influenza aviaires comme humain se composent d’une protéine nommée hémagglutinine - c’est ce que désigne le H de H5N1, H3N8… Son rôle est extrêmement important : c’est elle qui ouvre la porte d’entrée au virus. Encore faut-il être doté des récepteurs qui le permettent. Les bronches des volailles le sont. Pas celles des humains. En revanche, chez l’homme, ces récepteurs existent plus profondément dans l’organisme, tout au fond des alvéoles pulmonaires. C’est ce qui explique que des personnes fortement exposées à des oiseaux infectés où à leurs poussières - particules de plumes ou d’excréments en suspension dans l’air - courent tout de même le risque d’être contaminées. Cela peut être potentiellement grave, selon le type d’influenza aviaire auquel on a affaire. Parfois, cela débouche sur des pneumonies. Mais les risques d’être infecté restent nettement moindre chez les humains que chez les oiseaux. Les risques de se contaminer entre humains avec ces virus influenza aviaires sont encore plus faibles. En outre, d’autres facteurs limitent ce risque de transmission interespèces. La température corporelle des volailles est de 42°C, et les virus qui les infectent se multiplient à une température de 40°C, celle de l’arbre respiratoire des oiseaux. La température de l’air qui circule dans nos bronches à nous avoisine quant à elle les 35°C : les virus aviaires ne s’y sentent pas très à l’aise.
Et pourtant des contaminations arrivent…
Gilles Salvat Nous surveillons étroitement les virus aviaires, entre autre du fait des risques de mutation qui existent et qui leur permettent de s’adapter à ces changement de température de multiplication. Des risques existent aussi de réassortiment des virus. Schématiquement, chaque virus est composé de 8 segments - à la manière d’une suite de cartes de la même couleur. Certains ont une suite à cœur, d’autres à pique… Imaginons qu’un individu soit infecté par une grippe aviaire juste après avoir contracté la grippe humaine : les gènes des deux virus peuvent alors se mélanger, tout comme des cartes se mélangent dans un jeu. On se trouve dès lors face à un nouveau virus, auquel l’humain n’a jamais été confronté. C’est là que se cache le danger de pandémie. Ces cas sont très rares lorsque l’hôte des virus est un humain. Ils sont en revanche plus probable lorsque l’hôte des virus est un cochon. Celui-ci a la particularité d’être doté non seulement des récepteurs propres au porc, mais également de ceux propres à l’humain et à la volaille. La pandémie de H1N1 survenue en 2009 avait démarré ainsi. On l’avait baptisée grippe porcine, mais elle était en fait un réassortiment de gènes de virus porcins, humains et aviaires.
Au bout de combien de temps peut-on être sûr qu’un virus ne présente pas de danger pour l’humanité ?
Gilles Salvat Longtemps cela n’a pu être mesuré qu’après coup, au vu du nombre de contaminations. Aujourd’hui, on est capable d’évaluer rapidement cette probabilité à partir de la séquence du virus. On peut rechercher dans le génome de ce dernier les marqueurs génétiques qui indiquent une augmentation du risque de transmission à l’homme. C’est rapide : cela ne nécessite que trois 3 à 7 jours. La Chine est parfaitement équipée pour cela. Toutes ces séquence sont mises sur la base GISAID, une base internationale de données sur les virus qui permet d’avoir accès en temps réel aux nouvelles séquences de grippes. Cette base est très utile à la communauté scientifique pour les coronavirus, comme pour les virus grippaux.
L’ANSES va-t-elle être appelée à travailler sur le H3N8 ?
Gilles Salvat Pour le moment, pas directement car ce virus ne circule pas chez les oiseaux en Europe. La cas de contamination relevé en Chine ne paraît pas alarmant : le jeune garçon infecté vit dans une famille d’éleveurs de volailles et est en contact étroit avec les oiseaux dans sa vie quotidienne. Par ailleurs la souche n’a pas été à l’origine d’une transmission interhumaine à ce jour. Santé publique France, le Centre national de référence des grippes humaines et l’Anses ont été saisis par la direction générale de la santé pour produire une évaluation des risques liés à ce virus dans les semaines qui viennent. Nous l’avions été de la même manière l’an dernier, au sujet d’un autre virus aviaire, le virus H10N3, devenu pathogène chez l’homme. La précédente crise aviaire en Europe, celle du H5N8 (en 2021, NDLR), avait elle aussi provoqué des cas d’infections : trois cas humains avaient été détectés dans un énorme élevage de 800 000 volailles, en Russie. Les personnes concernées avaient été fortement exposées, mais leurs symptômes étaient restés légers. Cela nous a permis, en revanche, de rappeler les conditions de protection des salariés qui travaillent à proximité des volailles, singulièrement lorsque ces volailles sont porteuses de virus influenza.
Ceux qui travaillent dans les élevages touchés en France courent-ils un danger ?
Gilles Salvat Le H5N1 qui circule en ce moment en France n’est a priori pas zoonotique, c’est à dire pas transmissible à l’homme. Il n’empêche que porter un masque chirurgical, voire un masque FFP2 est indispensable pour tous ceux qui exercent en ce moment dans les élevages ou gèrent les abattages de volailles.
C’est pourtant bien un H5N1 qui avait été responsable d’une pandémie en 2003…
Gilles Salvat Derrière le même nom de virus peuvent se cacher plusieurs identités. A l’intérieur de chacune d’elle existent 6 autres gènes qui varient sans arrêt. Le H5N1 de 2003 a ainsi provoqué la mort de plusieurs milliers de personnes en Asie - il était mortel à 50% - alors que celui qui sévit cette année en France n’est pas dangereux pour l’homme pour le moment. D’ailleurs, ce n’est pas tout à fait le même virus qui circule dans le sud-ouest - une souche H5N1 dite de sérotype 1 - que dans les Pays de la Loire - un H5N1 dit de sérotype 2. Ce dernier parait s’être particulièrement bien adapté à la volaille domestique, ce qui pourrait expliquer sa virulence. Mais les deux sont a priori inoffensifs pour l’homme. Une très forte exposition pourrait à la rigueur déclencher une réaction immunitaire voire une infection bénigne.
grippe aviaireChine Valeurs Actuelles
Colmar : le mythique Retable d’Amsterdam entièrement restauré
L’œuvre est mythique et elle vient de retrouver un nouveau souffle. Le 30 avril, France24 a fait savoir que le célèbre Retable d’Issenheim exposé au musée Unterlinden de Colmar (Haut-Rhin) avait fini d’être restauré grâce au travail « colossal » de plusieurs experts. « Il y a la chapelle Sixtine, il y a la Joconde, et il y a le Retable d’Issenheim : c’est une œuvre primordiale », a estimé Pantxika de Paepe, la directrice du musée.
Large équipe
La restauration du chef-d’œuvre cinq fois centenaire aura duré quatre ans et demi et aurait coûté 1,4 million d’euros, financés intégralement par le mécénat. 10 personnes étaient en charge des sculptures et 21 personnes mobilisées pour la peinture. « C’était un exercice très méticuleux. Voir l’amincissement des vernis, redécouvrir certains plans, des couleurs, des profondeurs, des contrastes, c’est merveilleux », s’est réjouie Pantxika de Paepe.
Colmar : les dernières actualités
France24 - Monde
Macron II : qui pour remplacer Jean Castex à Matignon ?
Publié le : 04/05/2022 - 12:21
FRANCE 24
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Emmanuel Macron fait durer le suspense quant aux choix de son prochain Premier ministre. Alors qu’une femme au profil rassembleur semble l’option privilégiée, plusieurs collaborateurs du président seraient également dans les startings blocks.
Qui Emmanuel Macron va-t-il choisir pour piloter son second quinquennat ? Deux semaines après sa réélection, le Président français fait durer le suspens quant au choix de son nouveau Premier ministre. "Le gouvernement Castex ira au bout du premier quinquennat d'Emmanuel Macron, qui s'achève le 13 mai minuit", a déclaré mercredi 4 mai le porte-parole Gabriel Attal, écartant ainsi toute nomination d'une nouvelle équipe d'ici cette date.
Le futur chef du gouvernement sera "attaché à la question sociale, à la question environnementale et à la question productive", a-t-il seulement esquissé. Et il devra s'attaquer à une fracture sociale de plus en plus béante, un électeur sur deux ayant opté pour les extrêmes au premier tour de la présidentielle.
Une femme à Matignon ?
Une femme aurait sa préférence, selon des proches. Mais le casting n'est pas si simple. La ministre du Travail Elisabeth Borne, régulièrement citée, reste peu connue des Français.
"Elle coche des cases. Mais est ce qu'elle envoie un message politique ?", s'interroge un membre du gouvernement. Ce scénario est "devenu tellement insistant" qu'il apparaît de plus en plus improbable, relève un autre.
Approchée au lendemain du second tour, Véronique Bédague, ex-directrice de cabinet du Premier ministre Manuel Valls devenue DG du groupe immobilier Nexity, n'a pour sa part pas donné suite, selon une information du Parisien confirmée à l'AFP.
La présidente du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, Valérie Rabault, rompue aux questions budgétaires, n'est pas candidate, jugeant que la retraite à 65 ans met trop le "curseur à droite", selon BFM-TV.
Le nom de la présidente de la région Pays de la Loire, Christelle Morançais (Les Républicains), gagne en audience. "Je n'y crois pas du tout", lance toutefois un ministre.
Sont aussi citées Catherine Vautrin, ex-ministre de la Cohésion sociale de Jacques Chirac et présidente de la communauté urbaine du Grand Reims. Et l'ex-ministre de l'Écologie de Nicolas Sarkozy, Nathalie Kosciusko-Morizet ("NKM"). Sans faire l'unanimité.
"Techno" ou politique ?
La tentation d'un chef de gouvernement "techno", connaissant bien l'appareil d'État et sans ambition politique, pourrait être grande.
Après deux mandats, Emmanuel Macron ne pourra pas se représenter en 2027. Le risque est grand qu'un Premier ministre trop politique n'ait rapidement d'autres ambitions et ne lui fasse de l'ombre.
"Comme le disait Chateaubriand à propos de Bonaparte, il ne peut y avoir qu'une seule étoile qui brille dans le ciel", souligne Gaspard Gantzer, ex-conseiller du président François Hollande et spécialiste de communication politique.
Dans la galaxie "techno", Emmanuel Macron pourrait opter pour le ministre de l'Agriculture Julien Denormandie, dont il est proche, ou le secrétaire général de l'Élysée, Alexis Kohler, au cœur de tous les arbitrages du premier quinquennat.
Face à un front social qui s'annonce agité, de la réforme des retraites à la défense du pouvoir d'achat, "il faut quelqu'un de politique !", insiste pour sa part un ministre, à l'unisson d'autres membres de la majorité.
"Quelqu'un de prêt à sauter dans six mois car avec les réformes sociales ça va être dur", ajoute-t-il. Bref, un fusible qui protègerait le président.
Chercher un profil rassembleur
Pour le directeur des études politiques de l'institut Kantar, Emmanuel Rivière, le Premier ministre devra aussi apporter "un peu d'apaisement" et compenser l'image d'Emmanuel Macron, jugé "trop peu à l'écoute et parfois méprisant" dans l'opinion.
Un chef de gouvernement à droite, comme le ministre de l'Économie Bruno Le Maire, lui permettrait de parachever son entreprise de siphonnage des Républicains.
Cela présenterait aussi l'avantage de perturber la montée en puissance d'Edouard Philippe qui a quitté Matignon auréolé d'une popularité supérieure à celle du chef de l'État en 2020.
Mais les attentes de l'opinion sont aussi très fortes sur le pouvoir d'achat et l'écologie, ce qui pourrait justifier un "rééquilibrage à gauche", estime Emmanuel Rivière.
Spectre réduit à gauche
La tête d'affiche sera toutefois difficile à trouver de ce côté-là, observe un conseiller de l'exécutif. Y compris chez Europe Ecologie-Les Verts (EELV) avec lesquels le "schisme sur le nucléaire" est profond, renchérit un cadre de la majorité proche du président.
Le candidat des Verts à la présidentielle, Yannick Jadot, n'a "pas l'épaisseur technique" pour un tel poste, estime Gaspard Gantzer.
Reste Pascal Canfin, président de la commission environnement au Parlement européen. "C'est quand même lui qui a théorisé la planification écologique", nouveau credo du président, relève le cadre de la majorité.
"Je pense que le président de la République a en tête et son Premier ministre et son gouvernement. Il joue uniquement avec le calendrier. Il veut une campagne courte", analyse un ministre.
Contrairement à 2012 et 2017, les législatives n'interviendront que sept semaines après la présidentielle. De quoi casser l'élan que le nouveau gouvernement est censé insuffler en ce début de quinquennat Macron II. Le président a donc tout intérêt à temporiser.
Avec AFP
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Élysée 2022Second mandat : les défis qui attendent Emmanuel Macron
LE JOUR D'APRÈS
Présidentielle : au lendemain de la réélection d'Emmanuel Macron, cap sur les législatives
UNION DE LA GAUCHE
Législatives : la France insoumise et le Parti socialiste concluent leur accord
Valeurs Actuelles
Les naufragés : recueil de quatorze histoires d’amour et de séparation
L’amour passe, il ne résiste pas à la vie en couple, à la familiarité, aux efforts qu’il faut consentir l’un pour l’autre, à l’ennui, à l’envie de nouveauté. Le constat est amer, alarmiste, désarmant ; lucide, aussi, à une époque où tout est soumis à péremption et où le mariage semble n’être plus qu’emprisonnement consenti et volontaire. Sur fond de jalousie, d’amertume, de fausses confidences ou de grandes trahisons, Franck Courtès imagine quatorze histoires d’amour malheureuses et affreusement banales. Une journaliste médiocre qui retrouve un ancien collègue qui a sombré en même temps que sa famille ; une jeune épouse usée par la monotonie des jours qui se ressemblent ; un couple qui revient visiter son ancien appartement et les reliques de ses souvenirs vieux de quinze ans… Tous se rejoignent dans l’effrayante tranquillité qui n’est pas celle des jours heureux mais d’un quotidien morne et douillet où « les mots convenus de l’amour » s’échangent plus par coutume que par affection.
Là, les scènes de ménage terriblement ordinaires finissent souvent mal, dans les braises douloureuses d’une passion qui n’a pas su se muer en amour. « On peut s’aimer, s’en faire une fête, s’en vanter, l’afficher, croire qu’on a découvert le secret du bonheur, un jour les rouages se grippent. » Les histoires, elles, ont en commun l’allure photographique de leur ébauche, entre le cliché et la scène de genre, une scène de genre contemporaine, du moins, qui n’est plus ni celle du Siècle d’or espagnol ni celle de la peinture flamande, mais qui a de semblable avec elles qu’elle met en scène l’habitude, sans apparat ni éclat.
C’est sûrement à sa carrière de photographe que l’auteur doit son style ; on perçoit comme hors champ, hors de la page et de la pellicule, la détresse et la solitude des sujets mis en scène. Si Franck Courtès a, depuis, rangé son Hasselblad et son Leica, ses vieux compagnons de route ressurgissent dans ses pages. « Un drame se joue là » : celui de tous ceux qui se sont aimés trop vite, trop tôt, trop fort pour que la passion se sublime ou se transforme. « Deux naufragés ne peuvent pas s’aider. En s’appuyant l’un sur l’autre, ils précipitent leur noyade », même quand ils tentent désespérément de recoller les morceaux.
Dans les Liens sacrés du mariage, Franck Courtès ausculte la lente désagrégation, puis l’agonie de ces couples qui se ressemblent et qui ne croient en rien. On reproche tout de même au récit son écriture parfois molle qui n’épouse qu’un seul point de vue ; sans rêver de mièvres prairies ou de romances pastorales, peut-être justement qu’aimer n’est pas cela, précisément car le mariage n’a rien de la « cage » , ni de la « routine » qu’il met en scène en reprenant les grands poncifs de la pensée contemporaine sans – et c’est ce que l’on attend de l’art – les métamorphoser. Là, les passions s’allument aussi vite qu’elles s’éteignent et le lien qui unit deux personnes n’est que le miroir dans lequel on se plaît à s’admirer soi-même. La famille, elle, est fatiguée par les repas où l’on n’a rien à se dire, surgelés dans l’assiette, alors que l’heure qui sonne la fin de l’idylle emporte avec elle ceux qui ne s’aiment que lorsque le ciel est bleu et qui sont comme ces châteaux de sable qui s’effondrent lorsque la marée monte.
“Les Liens sacrés du mariage”, de Franck Courtès, Gallimard, 192 pages, 18 €.
BBC
Covid: World’s true pandemic death toll nearly 15 million, says WHO
By Naomi Grimley, Jack Cornish and Nassos StylianouBBC News
The Covid pandemic has caused the deaths of nearly 15 million people around the world, the World Health Organization (WHO) estimates.
That is 13% more deaths than normally expected over two years.
The WHO believes many countries undercounted the numbers who died from Covid - only 5.4 million were reported.
In India, there were 4.7 million Covid deaths, it says - 10 times the official figures - and almost a third of Covid deaths globally.
The Indian government has questioned the estimate, saying it has "concerns" about the methodology, but other studies have come to similar conclusions about the scale of deaths in the country.
The measure used by the WHO is called excess deaths - how many more people died than would normally be expected based on mortality in the same area before the pandemic hit.
These calculations also take into account deaths which were not directly because of Covid but instead caused by its knock-on effects, like people being unable to access hospitals for the care they needed. It also accounts for poor record-keeping in some regions, and sparse testing at the start of the crisis.
But the WHO said the majority of the extra 9.5 million deaths seen above the 5.4 million Covid deaths reported were thought to be direct deaths caused by the virus, rather than indirect deaths.
Speaking about the scale of the figures, Dr Samira Asma, from the WHO's data department, said "It's a tragedy.
"It's a staggering number and it's important for us to honour the lives that are lost, and we have to hold policymakers accountable," she said.
"If we don't count the dead, we will miss the opportunity to be better prepared for the next time."
Alongside India, countries with the highest total excess deaths included Russia, Indonesia, USA, Brazil, Mexico and Peru, the WHO figures suggest. The numbers for Russia are three-and-a-half times the country's recorded deaths.
The report also looks at the rates of excess deaths relative to each country's population size. The UK's excess mortality rate - like America, Spain and Germany - was above the global average during 2020 and 2021.
Countries with low excess mortality rates included China, which is still pursuing a policy of "zero Covid" involving mass testing and quarantines, Australia, which imposed strict travel restrictions to keep the virus out of the country, Japan and Norway.
The academics who helped compile the report admit their estimates are more speculative for countries in sub-Saharan Africa, because there is little data on deaths in the region. There were no reliable statistics for 41 out of 54 countries in Africa.
Statistician Prof Jon Wakefield, from Seattle's University of Washington, helped the WHO and told the BBC: "We urgently need better data collection systems.
"It is a disgrace that people can be born and die - and we have no record of their passing.
"So we really need to invest in countries' registration systems so we can get accurate and timely data."
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Why India's real Covid death toll may never be known
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WHO - World Health Organization
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L'Humanité
La « bourde » d’Einstein pour comprendre l’Univers
Nos recommandations culturellesEssai La « constante cosmologique » telle que définie par le physicien pour mesurer des grandeurs de l’espace-temps est aujourd’hui appliquée à la neurologie.
Paul MazliakPosant que la vitesse de la lumière dans le vide (300 000 km/s) est une vitesse limite, Einstein montre, en 1905, que toutes les grandeurs de temps et d’espace mesurées par un observateur, dans un milieu donné, sont relatives à la position ou au mouvement de cet observateur. Ces grandeurs relatives s’inscrivent dans l’espace-temps plat de Minkowski à quatre dimensions (trois spatiales et une temporelle). Vers 1915, Einstein montre que la gravitation est une accélération : il remplace alors l’espace-temps plat par un espace-temps courbe de Riemann, ce qui ramène la gravitation à une cavité de l’espace-temps. En 1917, on pensait l’Univers stable : Einstein introduisit donc dans ses équations une constante de stabilité, la « constante cosmologique ». C’est là une erreur qu’il qualifia lui-même comme « la plus grosse bourde de (s)a vie ». En effet, Georges Lemaître observa, en 1920, que les longueurs d’onde des lumières provenant des galaxies lointaines se décalaient constamment vers le rouge, ce qui prouvait que ces galaxies s’éloignaient sans cesse de nous et que l’Univers était instable, en expansion.
Le cerveau a aussi son espace-temps
Einstein supprima donc, en 1931, la « constante cosmologique » de ses équations. Notre Univers, vieux de 13,7 milliards d’années, né à la suite d’un big-bang, se dilate sans cesse grâce à une « énergie sombre » fournie par une « matière noire » de nature inconnue. Cet Univers présente des « trous noirs » absorbant toute lumière. On sait aujourd’hui que l’expansion de l’Univers s’accélère, ce qui justifie la réintroduction d’une « constante cosmologique » de très faible valeur (10-52).
Le cerveau humain a aussi son espace-temps. Les neurones (environ 100 milliards) ont des corps cellulaires avec de longs prolongements (les axones) parcourus par les influx nerveux. Les neurones ne sont pas contigus mais séparés par de petits intervalles : les synapses. Les influx nerveux parcourent les axones de 0,3 à 100 m/s ; ce sont des potentiels électriques dus au franchissement des membranes neuronales par des ions sodium ou potassium. Le franchissement des synapses se fait à l’aide de neurotransmetteurs (acétylcholine, dopamine…) captés par des récepteurs spécifiques qui, une fois chargés, déclenchent de nouveaux influx.
Le maillage des neurones cérébraux forme un réseau, le connectome cérébral, observable par neuro-imagerie (IRM de diffusion). Les influx nerveux qui arrivent en un point du connectome ont des vitesses et des parcours différents selon la position du point et le moment de la réception. Le connectome cérébral peut donc être décrit mathématiquement par un espace-temps. Les états mentaux sont des configurations particulières de cet espace-temps. En cas de schizophrénie, la vitesse des influx se trouve limitée en certains points du réseau, alors qu’elle reste normale ailleurs. Ce décalage entraîne une incohérence dans l’expression du malade. Chaque cerveau interagit avec les cerveaux qui l’entourent. Un « tenseur d’interactions sociales » pourrait traduire mathématiquement les déformations induites dans un connectome cérébral par son environnement. Chez l’enfant autiste, certaines aires cérébrales étant altérées, les interactions entre le connectome de l’enfant malade et ceux environnants s’établissent très difficilement.
Essaisalbert einsteinsciences France24 - Monde
Soudan : le tuk-tuk électrique, un moyen de transport rentable en plein développement
Publié le : 05/05/2022 - 17:23Modifié le : 05/05/2022 - 17:27
Laura MOUSSET
Suivre
Le Soudan connaît une importante crise économique aggravée par les troubles politiques qui ont suivi le coup d'État militaire d'octobre dernier. Une situation qui a fait exploser le prix de l'essence et a provoqué une inflation. Beaucoup de conducteurs de tuk-tuk n’arrivent plus à s’en sortir et certains se tournent vers des modèles électriques, une alternative qui semble plus rentable. Ces derniers mois, l’usine de Mohamed Samir connaît un rebond d’activité.
BBC
Climate change: Spring egg-laying shifts by three weeks
By Victoria GillScience correspondent, BBC News
"In some parts of this wood, egg-laying has shifted by three weeks," explains Dr Ella Cole of Oxford University.
The softly-spoken, seasoned ornithologist is showing me around a very special field site - Wytham Woods in Oxfordshire; one of the most studied woodlands in the world.
This year is the 75th anniversary of a study that has tracked 40 generations of great tits in the wood.
It is one of the longest-running animal-tracking studies in the world.
It is precisely because this is a decades-long study that has followed every nestling - marking and counting the birds, recording the exact date that females lay their eggs and the date those eggs hatch - that the data has revealed this trend in the timing of critical seasonal behaviour.
"The tits here are actually managing to track the other members of their food chain," explains Dr Cole. "So, that's the peak in the number of the caterpillars they feed on and in the timing of the oak trees [that the caterpillars] feed on.
"The whole sort of food chain has shifted earlier in the spring."
A 75-year study in numbers:
The site was bequeathed to the University of Oxford by a local family in 1942, specifically for the pursuit of science.
Researchers have certainly lived up to the condition of that bequest. In an area of about 800 acres, there are now about 1,200 specially-built nest boxes, some of which have been there, repeatedly occupied by great tits and blue tits, since the project began in 1947.
There are signs of on-going ecological experiments everywhere - with netted bags hanging off branches to catch caterpillars and seed traps laid out beneath the canopy.
But the longest-running of the Wytham Woods experiments is the great tit project.
These birds are relatively short-lived - with an average life span of just under two years - so 75 years of research has tracked 40 generations. "The human equivalent of that would be studying a family tree back to the 10th Century," Dr Cole explains.
She and her colleagues have special permission to access the nest boxes, to mark each nestling and to ring every bird before it fledges.
The detail and longevity of the study has produced some remarkable insights.
One evolutionary study back in 2017 that compared Wytham's great tits with a population in the Netherlands revealed that UK great tits had evolved longer beaks, which appear to allow them to use bird feeders more efficiently.
"In this country we spend more than twice as much on bird food than the rest of Europe put together, so in some ways it's easy to see how we might be causing evolutionary change," says Dr Cole.
Our changing climate has put a renewed focus on the evidence this project has provided about how the natural world is responding - allowing scientists to put all of the aspects of how a population of wild birds works in the context of climate change.
"We can ask how productivity and survival change over time, as well as behaviours like dispersal and migration," says Prof Ben Sheldon from Oxford University, who currently leads the great tit project.
"We're also able to ask how extreme climatic events - increasingly seen as a risk of climate change - affect the population because the length of the study gives us more chance to observe these."
The study shows no sign of slowing down - a small group of researchers has the task of checking about 800 occupied nest boxes every spring. And each year, the timing of their busiest season becomes a little more unpredictable.
Hear more from the Wytham Woods project and its 75 years of discoveries on BBC Inside Science on Radio 4 and BBC Sounds
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Record tree losses in northern regions in 2021
Many protected areas do not help wildlife - study
Endangered bird 'has forgotten its song'
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Valeurs Actuelles
Cinq nouveaux spots à voir avant le Festival de Cannes
L’hôtel Belle Plage pour dormir et faire la fête sur le toit terrasse
Un tout nouvel établissement qui vient d’ouvrir ses portes dans le quartier du Suquet à Cannes. On doit son architecture et son design bleu-blanc-sable à Raphael Navot. Belle Plage, c’est une parenthèse de douceur au cœur de la vieille ville à l’ombre des palmiers du square Mistral, face à la mer et avec vue sur les montagnes de l’Esterel.
Derrière sa façade futuriste ondoyante, ce colosse immaculé a été entièrement conçu dans un style avant-garde et onirique, par Raphael Navot épaulé par le studio Faar Architects. Figure de proue du design contemporain, il y livre son interprétation tout en finesse de la French Riviera. Faisant la part belle aux matériaux naturels : bois, pierre, terrazzo, mais aussi le plâtre. Entre terre, mer et ciel, le toit tout en briques rouges évoque les teintes flamboyantes de l’Esterel.
Les 50 chambres et 10 résidences privées, dont 1 penthouse, s’habillent de bleu profond, comme la mer, et de teintes claires organiques sable. On découvre également un beau jardin méditerranéen dans ce cocon balnéaire baigné de lumière.
Aux fourneaux, c’est le chef de renommée mondiale Eyal Shani qui s’y colle. Le natif de Tel-Aviv ouvre sur le toit terrasse de l’hôtel le Bella, son 31e restaurant.
Le nouveau spa du Martinez pour se relaxer
Tout nouveau, tout beau et prêt à nous “cocooner”. C’est la nouveauté du palace chéri du Festival de Cannes, qui voit passer chaque année les plus grandes stars internationales. Valeurs actuelles en a eu la primeur, car il ouvrira ses portes le 10 mai. Le spa a été construit à l’arrière de l’hôtel au cœur d’une oasis de verdure de plus de 2 800 mètres carrés.
Il est doté d’une piscine, d’un joli couloir de nage de 20 mètres de long et d’une plage exotique sous les palmiers. Le spa de 600 mètres carrés est doté de 7 cabines de soin débouchant sur un espace fitness extérieur de 200 mètres carrés. Un magnifique bar au bord de la piscine et une promenade végétalisée complètent ce cocon de détente et de beauté, le premier au Martinez.
Il y a fort à parier que les plus grandes stars internationales venues pour le Festival vont se précipiter dans ce nouveau lieu idyllique. Le nouvel espace détente bien-être “Oasis” accueillera la maison de beauté Carita, une valeur sûre.
Autour d’un livre pour le côté culture
Si les people, la furie des groupies, le monde tout simplement risque de survolter la ville, il sera bon pour les intellectuels de se précipiter chez Autour d’ un livre pour recharger le stock de littérature générale, de romans de l’année ou de rapports politiques, car on trouve tout dans ce café salon de thé littéraire au charme pas du tout suranné. Au-delà d’une librairie, d’un salon de thé où l’on peut déguster des mets à toute heure, Autour d’un livre est un lieu de partage littéraire et amical.
Mi-caverne d’Ali Baba, mi-boudoir aux multiples passages, on y passerait volontiers la journée à déambuler. De nombreux écrivains y signent leurs ouvrages, de Catherine Nay à Alexandre Jardin en passant par Julie Félix ou Jean-Christophe Rufin.
Le Majestic Barrière pour déguster
La Méditerranée s’invite aux terrasses des chambres de l’hôtel nouvellement embelli. Parmi les offres thématiques concoctées par le palace cannois, un package dédié aux fins palais : Escapade gourmet à partir de 1 413 euros pour deux personnes – une nuit en chambre Prestige Mer, un accueil gourmand sucré ou salé selon les goûts et champagne. Sont aussi prévus les petits déjeuners buffets au champagne au Fouquet’s Cannes, la visite du marché avec le chef des cuisines de l’hôtel, un cours de cuisine autour d’un produit choisi en amont et décliné en trois plats puis la dégustation au déjeuner. Un livre dédicacé de Pierre Gagnaire sera offert. L’apéritif au champagne avec une assiette d’antipasti Pierre Gagnaire et, au choix, un dîner au Fouquet’s Cannes (menu Pierre Gagnaire, avec accord mets et vins) ou au Paradiso Nicole & Pierre (trois plats, avec accord mets et vins).
Écomusée sous-marin…pour plonger dans le monde du silence
Il y a des navettes toutes les heures au départ de Cannes pour aller voir les six sculptures monumentales (10 tonnes de matériau marin écologique chacune) réalisées par le célèbre artiste britannique Jason de Caires Taylor, à quelques dizaines de mètres du rivage de l’île Sainte-Marguerite. Le choix de l’emplacement des sculptures, entre 3 et 5 mètres de profondeur, s’est porté vers un site fortement anthropisé et dégradé, facilement accessible, ne nécessitant pas de matériel de plongée puisqu’un simple masque et un tuba sont suffisants. L’accès est gratuit et sanctuarisé par une interdiction de mouillage des navires. Un secret : elles ont le nez tourné vers le sud.
L'Humanité
Le dinosaure de Patagonie livre ses secrets
Jérôme SkalskiLa revue Nature fait état de la description d’un formidable représentant du genre mégaraptor, découvert il y a trois ans dans le sud de l’Argentine. Datant du crétacé, époque de la formation des grands bancs de craie du Bassin parisien, il est sorti de l’œuf dans les plaines de la Patagonie antérieures à la formation des Andes. L’animal a pour lui une taille à faire pâlir d’envie coccolithophores et autres planctons, microscopiques certes, mais responsables d’une chute drastique du taux de dioxyde de carbone de l’atmosphère depuis cette époque heureuse bien qu’irrespirable. Avec 10 mètres de long de l’extrémité caudale au museau, 6 tonnes sur la balance et doté de griffes lui permettant d’éviscérer des proies de la taille d’un éléphant d’Afrique, l’exemplaire « d’un des derniers mégaraptors à avoir habité la planète avant l’extinction des dinosaures », selon Fernando Novas, son découvreur, a disparu il y a 66 millions d’années. Un soulagement pour les mammifères et autres résidents provisoires de la chaîne alimentaire actuelle.
dinosauresargentine France24 - Monde
Guinée : la justice annonce des poursuites pour "assassinats" contre l'ex-président Alpha Condé
Publié le : 04/05/2022 - 23:58Modifié le : 05/05/2022 - 00:02
Mounia KACEM
Célia CARACENA
Suivre
Le procureur général de Conakry, nommé par les militaires au pouvoir en Guinée en 2021, a annoncé des poursuites contre l'ex-président Alpha Condé et une trentaine d'anciens hauts responsables sous sa présidence, notamment pour assassinats, actes de torture et enlèvements. Parmi les personnalités visées par les poursuites, outre l'ancien chef de l'État, un ancien président de la Cour constitutionnelle, d'anciens présidents de l'Assemblée, un ex-Premier ministre et d'anciens ministres.
Au Burkina Faso, les violences jihadistes poussent les habitants des territoires ruraux à fuir. Plus de 2 millions de personnes ont ainsi rejoint des villes ou des camps de déplacés. Un exode qui provoque une flambée des prix dans ce pays menacé une grave crise alimentaire.
La guerre en Ukraine est une opportunité pour les producteurs de charbon sud-africains. Certains ne traitaient qu'avec l'Europe il y a dix ans, avant que la Russie ne s'impose. Pretoria envisage de récupérer ces parts de marché, d'autant que les stocks affluent. Le reportage de nos correspondants Caroline Dumay, Stefan Carstens et Nadine Theron.
La 15ème Conférence des Parties (COP15) de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification et la sècheresse se tiendra à Abidjan du 9 au 20 mai. Près de 5 000 personnes venant de 196 pays doivent y participer. Jean-Luc Assi, ministre Ivoirien de l'Environnement et du Développement durable, analyse dans cette édition les enjeux de cet événement.
Cheffe d'édition : Célia Caracena
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Guinée : des poursuites pour "assassinats" engagées contre l'ex-président Alpha Condé
Guinée : le chef de la junte militaire opte pour une transition de "39 mois" et déçoit la Cédéao
Burkina Faso : "dialogue" avec des groupes armés pour tenter de sortir de la spirale de la violence
New York Times - World
Living With Gusto Despite a Rare, Fatal Disease, and Hunting for Answers
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At 26, Sammy Basso is believed to be the oldest person with the disease Progeria. And now he’s researching it, hoping to find a treatment and the secrets of aging.
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By Jason Horowitz
TEZZE SUL BRENTA, Italy — Like many an Italian man living at home in his mid-20s, Sammy Basso is a little embarrassed by the childhood mementos that clutter his small bedroom.
There is a poster of the alphabet, old toys, a cherished teddy bear and trophies he earned during arduous clinical trials at Boston Children’s Hospital when he was 12. Above votive candles, pictures on his wall show his meetings with three popes, including Francis, who called to chat when Mr. Basso was in high school.
Feet hanging off the bed, he showed off the medal of knighthood given to him by Italy’s president and put on the oversized novelty sunglasses he got in Roswell, N.M., where he played a prank on a woman in the U.F.O. museum by pretending to be an alien “because I look a little like them.”
But Mr. Basso, 26, looks less like a being from an advanced civilization than one from an advanced stage of life. At about 4 feet 5 inches and 44 pounds, he has barely any fat below his parchment thin skin, or any hair on his head. His face is small and wizened, his nose overly prominent. His bones are frail, his hip joints are at risk of painful dislocation, and his heart and arteries are blocked, calcified and stiffened like a person many decades older.
“By now, I’m the oldest person with progeria in the world,” said Mr. Basso, referring to Hutchinson-Gilford Progeria syndrome, an exceedingly rare and fatal disease that afflicts only about one in 18 million people. Progeria, from the Greek for prematurely old, weakens cell structure and creates the resemblance of aging on cells, the body and, fatally, the cardiovascular system. Unlike natural aging, the syndrome leaves the mind free from senility, which Mr. Basso joked in his soft and gravelly voice, could be considered a miracle, “or a damnation.”
He was hardly expected to outgrow his bedroom’s childhood memorabilia before the maladies of old age cut him down. “This was really painful for me,” Mr. Basso said of first understanding, as a child, that “my life span could be different.”
A breakthrough drug — tested during the trials in which Mr. Basso took part — has extended by at least two and a half years the traditional average life expectancy for people with progeria, 14.5 years. That has given researchers hope of an eventual cure, as well as critical insights into ordinary human senescence.
“Researching something that is premature aging,” Mr. Basso said, “you can understand aging better.”
Mr. Basso, busy in his borrowed time, is himself one of those researchers, after earning degrees in natural science and molecular biology.
The Great Read
More fascinating tales you can’t help but read all the way to the end.
In few places is aging as urgent a subject as in Italy, which has one of the world’s highest median ages, about 47 years. The country’s low birthrate and increased longevity mean it will face a daunting population boom of the old and infirm. Mr. Basso’s condition gives him a unique perspective on the ravages of aging, and how critical it is, no matter the economic cost, that his beloved Italy continue to “respect our ancestors,” value wisdom and understand that “physical limitations are not the most important thing.”
The power of Mr. Basso’s message and active example — whether in his theater group, Ted Talks, frequent television appearances or new local radio slot — has made him one of Italy’s most recognizable advocates for science and human dignity, regardless of age. In his native Veneto region, crowds have mobbed him on the street, artists sculpt him and officials have enlisted him as a unique spokesman for coronavirus vaccinations who can urge all Italians, whether young like him or seemingly old and vulnerable like him, to get inoculated.
“I lived this duality,” Mr. Basso said.
In fact, Mr. Basso’s slight frame embodies a dizzying span of human experience. He is a young man who appears old, an adult sometimes patronized like a child. He is a scientist and a devout Catholic, a clinical trials patient and a researcher.
And he is an example to the roughly 130 people worldwide, overwhelmingly children, identified by the U.S.-based Progeria Research Foundation as having the disorder. He hopes his high profile increases the chances of others coming forward for help.
“The thing I would like them to learn by my experience is that their life is important,” he said. “They can be helpful for the world.”
Mr. Basso often exhibits a drink-life-to-the-dregs wisdom far beyond his sped-up years. But spending a day with him in his family home in Tezze Sul Brenta reveals that he is, above all else, a fun guy to hang out with.
He peppers his good English and default Venetian dialect with Yiddish expressions. (“Oy-yoy-yoy.”) He can eye roll with the best of them. He is the star and inspiration of Sammy’s Runners club, a group of friends and fans who run marathons to support progeria awareness, and he smiles as his friends push him in a wheeled chariot around the track and the cold hits his face. (“I’m fine,” Mr. Basso said. “They’re the ones who are running!”)
In many ways, he is a typical Veneto guy, joking with his friends about his bottomless appetite and fondness for a tipple. When doctors in Boston told him red wine was good for his heart, he said he replied, “Oh, I will live forever.”
That levity was hard-earned.
Mr. Basso’s parents noticed something different about their son soon after his birth. After several invasive tests, a pediatrician, remembering a photo from medical school, told them he was sure their son had progeria,which occurs when a single uninherited genetic mutation produces toxic levels of an abnormal protein, progerin, which naturally increases, though in much lower levels, in aging people. Doctors told Mr. Basso’s parents to enjoy each moment with him, because he probably wouldn’t live past 13.
“We were devastated,” his mother, Laura Lucchin, 53, said. “You have a 2-year-old son and you have your plans and instead, no.”
But even as her son appeared to age faster and look older than his parents, “Sammy was never old to us,” she said. He was a happy child and remarkably resistant to self-pity. She recalled once crying as she did the dishes, when her son came in and told her, “Mom, give me a smile.”
His mother smiles at him a lot. She also gently scratches his back and puts on his New Balance shoes, one cobbled with a platform to help even out his gait. His father kisses him on top of the head when he comes home from working at a sweater factory. The toddler next door barges in, jumps into Sammy’s arms and showers her favorite neighbor with kisses. She is too young to notice the gradations of age.
In 2000, Mr. Basso for the first time saw other people with his condition at a meeting in Washington. It was nice to see people who looked and lived like him, he said, but just as impressively, “it was the first time I saw other people from other countries.”
In 2007, he returned to the United States for the first clinical trials of experimental drugs, and suffered a crisis of faith. He believed that God had given him the disease for a reason and that “trying to cure progeria for me was to go against God’s plan.” He said the researchers and his family “led me to understand that science was a gift of God,” a miracle “to do something for others.”
In recent years, he has faced new adversity. He just got over pneumonia and his hips hurt. In 2019, he underwent surgery to replace his aortic valve, an operation he put off until he got his first college degree.
“He didn’t even miss one exam,” his father, Amerigo, 56, said.
Since then, he has also kept up with his research into progeria, his foundation in Italy and his role as a global spokesman for the Progeria Research Foundation.
“He’s looking for ways to help because that’s what’s in his heart,” said Dr. Leslie Gordon, the foundation’s co-founder whose own son, Sam, was a good friend of Mr. Basso and died from progeria in 2014 at age 17. She has known Mr. Basso since he was 3, and seen him grow into a colleague with whom she can talk shop.
Topping their list is gene editing, which they are eager to test and which they think could eventually reverse the aging effects of progeria in children. First they need the funding, and in an aging-obsessed era, with billions spent on longevity science, Mr. Basso’s is a powerful voice to attract worthwhile attention.
After leaving the running track, Mr. Basso and his friends and parents went to the local pub, where he scarfed down an enormous burger, topped with cheese, lard and an egg. At a certain point his mother stopped him from washing down his medications, including the experimental drug from the trial, with his beer and slid over a glass of water. He rolled his eyes and cracked a smile.
“I’m still understanding who I am, what I’m going to become. I learned how to live with progeria as a baby, as a kid, as a teenager, and now I’m trying to understand how to live with progeria as an adult,” Mr. Basso said. “I don’t know if I will be able to do that. But I’m trying.”
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Valeurs Actuelles
Voiture: Bestial Maserati Grecale
PHILOSOPHIE
Maserati persiste et signe sur le segment des SUV ( sport utility vehicles, véhicules sportifs polyvalents). On connaissait le Maserati Levante et ses 5 mètres de long. Voici le petit frère Grecale, du nom d’un vent méditerranéen aux accents fougueux. Rappelons que la marque italienne synonyme de sport et d’élégance est entrée dans le giron de Stellantis, ce groupe tentaculaire qui coiffe, entre autres, les marques Peugeot, Citroën, Opel, mais aussi Alfa Romeo, Lancia, Chrysler, Dodge et Jeep. Aussi bien entourée, Maserati ne craint pas d’annoncer la sortie, sous son propre label, de cinq modèles électrifiés d’ici 2025. Son Grecale est taillé pour les marchés américains et chinois. Mais il trouvera grâce également aux yeux des amateurs de belles voitures sur le vieux continent, avec son style impétueux et ses prestations de haut niveau. Sa plate-forme est dérivée de celle de l’Alfa Stelvio qui nous avait conquis lors d’un précédent essai.
AMBIANCE
Cuir surpiqué, finitions soignées bois ou carbone, volant à commandes multiples, horloge centrale numérique digne d’une pièce d’horlogerie de luxe, le cockpit impressionne. On aime ce double écran tactile très lisible, dont l’un spécifique aux fonctions usuelles de climatisation et autres touches à action directe, comme celles de l’éclairage, du contrôle de descente, de l’ESP ou du Start & Stop. Bien vu également : le système de commande vocale “intelligente” Alexa (celui développé par Amazon) ou encore l’affichage tête haute des données de conduite. Maserati n’était jamais allé aussi loin dans l’intégration des dernières technologies. Les places arrière seront parfaites pour deux. Le coffre, spacieux, bénéficie d’un plancher plat qui facilite le chargement. La sono à 21 haut-parleurs flattera l’oreille des mélomanes.
TECHNIQUE
Le Grecale est, pour l’heure, proposé en trois versions : GT (300 chevaux) autour de 75 000 euros, Modena (330 chevaux) à 86 000 euros et Trofeo (530 chevaux) à plus de 115 000 euros. Dès 2023, un Grecale Folgore 100 % électrique complétera l’offre. Au moins cette version à zéro émission échappera-t-elle au malus écologique, qui démarre à 16 000 euros sur le GT, et auquel s’ajoute un malus “au poids” de 700 euros ! Le bloc essence à hybridation légère du GT offre déjà de sacrées performances. Quant au V6 biturbo du Trofeo, il permet à la bête d’abattre le “0 à 100” en seulement 3,8 secondes. Un joli chrono pour un engin de 2 tonnes. Vitesse de pointe annoncée : 285 kilomètres par heure, sur circuit bien sûr.
France24 - Monde
Guinée : des poursuites pour "assassinats" engagées contre l'ex-président Alpha Condé
Publié le : 04/05/2022 - 22:22
FRANCE 24
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Le procureur général de Conakry, nommé par la junte au pouvoir en Guinée depuis 2021, a annoncé mercredi des poursuites contre l'ex-président Alpha Condé et une trentaine d'anciens hauts responsables sous sa présidence, notamment pour assassinats, actes de torture et enlèvements.
Le procureur général de Conakry, Alphonse Charles Wright, a annoncé mercredi 4 mai des poursuites contre l'ex-président Alpha Condé et une trentaine d'anciens hauts responsables sous sa présidence, notamment pour assassinats, actes de torture et enlèvements.
Parmi les personnalités visées par les poursuites figurent un ancien président de la Cour constitutionnelle, d'anciens présidents de l'Assemblée, un ancien Premier ministre et une foule d'anciens ministres, députés et responsables des services de sécurité, selon une liste communiquée à des journalistes.
Le magistrat a donné "instructions aux fins de poursuite judiciaire par voie de dénonciation" contre l'ex-président Alpha Condé, renversé par les militaires en septembre 2021, et 26 autres personnalités pour "meurtre, assassinat et complicité", disparitions forcées, détentions, enlèvements, acte de torture, coups et blessures volontaires, viols et agressions sexuelles ou encore actes de pillage.
Au vu des réquisitions du procureur général, les investigations paraissent viser essentiellement les deux dernières années de la présidence Condé.
Protestation contre un troisième mandat d'Alpha Condé
Le magistrat a précisé dans un message à l'AFP que les poursuites étaient lancées à la suite d'une plainte du Front national de défense de la Constitution (FNDC), un collectif qui a mené pendant des mois à partir d'octobre 2019 la contestation contre un troisième mandat d'Alpha Condé.
La répression de ces protestations a fait des dizaines de morts, quasiment tous civils. Cette mobilisation n'avait pas empêché Alpha Condé, devenu en 2010 le premier président démocratiquement élu après des décennies de régimes autoritaires ou dictatoriaux, d'être réélu en octobre 2020 après avoir fait modifier la Constitution en début d'année.
Le FNDC n'a cessé depuis de réclamer justice. La plainte déposée en janvier en son nom par un cabinet français d'avocats désignait le Président comme principal responsable des violences.
Alpha Condé, 84 ans aujourd'hui, a été renversé le 5 septembre lors d'un putsch conduit par le colonel Mamady Doumbouya à la tête de ses forces spéciales. Gardé prisonnier par les militaires après le putsch, il avait été autorisé en janvier à se rendre mi-janvier aux Émirats arabes unis pour être soigné. Il est rentré en Guinée depuis. La junte assure qu'il est libre de ses mouvements.
Depuis le coup d'État de septembre 2021, le colonel Doumbouya s'est fait introniser président. Il s'est engagé à remettre le pouvoir à des civils élus a assuré en prenant le pouvoir qu'il n'y aurait pas de "chasse aux sorcières", mais que la justice serait la "boussole" du pays.
Avec AFP
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Guinée : le chef de la junte militaire opte pour une transition de "39 mois" et déçoit la Cédéao
Antonio Guterres appelle les juntes à rendre le pouvoir aux civils en Afrique de l'Ouest
Revue de presse
39 mois de transition en Guinée : "En rire ou en pleurer ?"
BBC
Falklands war: Welsh guard reveals unseen images
By Natalie GriceBBC News
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When Tim Rees bought himself a camera while first serving in the Welsh Guards in the 1980s, he could not have foreseen how it would change his life.
Falklands War veteran Tim, of St Twynnells, Pembrokeshire, describes his life up to that point as a regular young soldier "doing bits and pieces with the army".
He was taking pictures at a winter sports' day when he noticed the commanding officer moving towards him.
A young private at the time, he was keen to avoid the attentions of his superior and kept backing away as he took snaps but "eventually, I couldn't go any further".
But the commanding officer's (CO) words took him by surprise.
"He said to me, 'I see you're taking pictures and that's a lovely camera you've got there. I want you to get them printed and bring them to me'," Tim said.
When the CO looked at Tim's photographs, he sent him on a photography course at the brigade's headquarters in Berlin.
"I became battalion photographer because of Colonel Guthrie… a wonderful man and it was him who first gave me belief in myself," Tim said.
"After failing at everything, in education, in life, academically, suddenly I was getting top marks in this photography course in the army.
"Then he put me on to an intelligence photography course and suddenly, I don't know, it was him giving me faith in me, that I just grew as a human being. I appreciate him hugely."
It was in this role that Tim was dispatched to the Falklands when war with Argentina over sovereignty of the south Atlantic islands broke out in April 1982.
Now he has released images from the period which have never been seen by the public before.
He recalls having limited time within daylight hours to take photos.
"I did as much as I possibly could," he said.
"When I was taking those images I was literally grabbing five minutes here or five minutes there.
"We had to do everything within that... window of daylight. We're cleaning our weapons, cooking our food, we're having cups of tea. We're still doing guard duty and watching out."
He describes the Welsh Guard as a "family regiment".
"I knew everybody so I'd go around and everybody is relaxed and doing their own thing. So for me from a photographer's perspective, there were a lot of guys posing and being foolish but you're looking for those photographs when they're relaxed."
The photographs are a mix of the men at work and relaxing, some taken after the ceasefire when a 25 June "Christmas Day" was held in the snow.
But there is one picture - at first glance the empty landscape of the wild islands - that on closer inspection reveals a tragic tale.
Forty-eight men - 32 of them Welsh Guards, like Tim - lost their lives when Argentine plans bombed two logistics ships, the RFA Sir Galahad and the RFA Sir Tristram.
One of those on board the Sir Galahad was Tim's friend, Mark.
"There's one photograph where I've got the back of someone's head and in the distance there's a curl of smoke, and that is Galahad and Tristram burning.
"All we'd known is there's been a call gone out - red, red, red - and then you see Skyhawks [attack planes] looping across the sky and suddenly everybody is shooting at these Skyhawks.
"So the sky is just full of tracer rounds aiming at these planes and then they go down and they bomb the Galahad and Tristram and then they come back for us," he said.
When they saw the smoke in the distance, the troops realised ships had been hit.
"My first thought was, 'god Mark, I hope you weren't on there, mate'. He was."
Tim's voice breaks and tears fill his eyes as he remembers the loss of his best friend, the emotion still raw even after four decades.
"We knew that our guys were on that ship. That was a tough one."
Unlike many of those who served, Tim was able to work through the experiences after the war. He joined the BBC and the head of drama asked to turn his war story into a drama, Mimosa Boys, screened as part of the Play for Today series.
"It was an incredible experience for me making a whole film but about a period of my life which was still then very fresh in my mind. It gave me a licence to explore my own creativity," he said.
"It was hugely beneficial to me in that I've since written five novels and now this [new] film script as well."
He knows the process has helped him deal with the trauma.
"Because of Mimosa Boys, I had to talk about it. Writing Insights, my memoir, I had to really relive those moments and remember them and try and put them in some kind of context, and that is cathartic," he said.
"One of the problem I think with a lot of the guys who have PTSD is they don't talk about it. Maybe they haven't had the opportunity to talk about it, maybe they don't know how to talk about it."
He had a revelation years after he started writing about how the creative process might have eased the burden he carried.
In a conversation with his father about 10 years ago, Tim mentioned that he had never suffered from PTSD.
But his father told him that he had - when he had returned from the conflict to live at home for a while.
"Apparently, I was screaming at night and crying my eyes out," Tim said.
"I don't remember that."
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France24 - Monde
Web, attention ça coupe !
Publié le : 29/04/2022 - 16:49
Guillaume GRALLET
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Si d'après l'ONU, 37 % de la population mondiale n'a jamais eu accès à Internet, pour les autres, l'accès à un réseau gratuit, libre et universel est de plus en plus menacé. Tour du monde de la solidité du Web.
Alors que la France a été victime ces jours-ci d'un surprenant sabotage de fibres optiques, les arrêts d'Internet se multiplient dans le monde, observent Reporters sans frontières, ou encore l'ONG Nothing2Hide, dont le cocréateur Jean-Marc Bourguignon est l'invité de Tech24.
Phénomènes grandissants, les coupures sont souvent perlées, c'est-à-dire limitées géographiquement, dans le temps ou réservées à quelques services. Mais il y a des dommages collatéraux. Après avoir détaillé les coûts liés à ces blocages de sites, passage en revue des quelques pistes qui permettent de continuer à s'informer et de "réparer" Internet.
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Embedded with the Ukrainian soldiers facing the Russians across no man's land
Issued on: 05/05/2022 - 16:48
Juliette MONTILLY
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In southeastern Ukraine, a group of soldiers man a series of gun emplacements and makeshift trenches in a deserted no-man's land. About four or five kilometres away are the Russians, whose rockets frequently wreak havoc in nearby towns. Soldier Dmytro Sirenko insists that his unit will not leave its positions no matter what, because the Russians want to "push us out and then keep marching".
France24 - World
Bolivia: Read a book, get out of jail
Issued on: 04/05/2022 - 17:41Modified: 04/05/2022 - 17:42
Sam BALL
Prisoners in Bolivia now have a chance to get out of jail early by reading books. Called 'Books Behind Bars', the new state programme allows inmates to wipe days or weeks off their sentences while also promoting reading and literacy.
BBC
Kebab seller image wins international food photo contest
A photo of a street food vendor working at a smoke-covered oven has won a major food photography award.
Debdatta Chakraborty was named as the overall winner of Pink Lady Food Photographer of the Year 2022 for an image titled Kebabiyana, which was taken in Srinagar, in Indian-administered Kashmir.
The Indian photographer took the picture on a busy street at night, as vendors fired up charcoal ovens to prepare wazwan kebabs and other street food.
"In today's world, more than ever, we feel the need for comfort, for love," says awards founder and director Caroline Kenyon.
"There is so much to reassure us here - the beautifully captured billowing embrace of the smoke, the golden light, the subject's expression as he prepares the food for sharing.
"Sparks fly from the skewers, whose roasting we can almost smell. We imagine the warm, delicious aroma.
"This image, gentle but powerful, nourishes our soul."
Thousands of entries were submitted from more than 60 countries across the world, and the winners were announced online via a livestreamed event.
Here are some of the competition category winners, with descriptions by the photographers.
Champagne Taittinger Food for Celebration: Traditional Skill, by Chen Ying, China
Food at the Table: Putting On The Ritz, by John Carey, UK
Fujifilm Award for Innovation: Central Park, by Yuliy Vasilev, Bulgaria
The Claire Aho Award for Women Photographers: At The Table, by Marguerite Oelofse, South Africa
On the Phone: Drying Stockfish, by Kasia Ciesielska-Faber, UK
Politics of Food: Where Dreams Fly Away, by K M Asad, Bangladesh
Food Stylist Award: Summer Veg Tart, by Carolin Strothe, Germany
Young (10 and under): Processing Fish, by Rupkotha Roy Barai, Bangladesh
Errazuriz Wine Photographer of the Year - Overall Winner: Gathering Prunings on Corton Hill, by Jon Wyand, UK
One Vision Imaging Cream of the Crop: Carrot Field Forever, by Paolo Grinza and Silvia Vaulà, Italy
Pink Lady Food Photographer of the Year (South East Asia): Anchovy Catching, by Thien Nguyen Ngoc, Vietnam
All photographs courtesy Pink Lady Food Photographer of the Year 2022. An exhibition of the finalists will be be held at The Royal Photographic Society, in Bristol, from 20 November - 12 December 2022.
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France24 - World
'Our windows have melted': Vast landfill fire still burning as India swelters
Issued on: 29/04/2022 - 18:46
Sam BALL
A huge fire that broke out at a vast landfill site in New Delhi, India on Tuesday is still burning three days later, sending plumes of thick, acrid smoke into the air and causing some locals to complain of breathing difficulties. Officials have blamed the fire on a severe heatwave sweeping across South Asia.
France24 - World
Central African Republic adopts bitcoin as an official currency, a first in Africa
Issued on: 28/04/2022 - 19:02Modified: 28/04/2022 - 19:06
Sam BALL
The Central African Republic, one of the world's poorest nations, has become only the second country in the world to adopt bitcoin as an official currency. But some have questioned the need for the cryptocurrency in a country where few even have access to the internet.
L'Humanité
En France, le Cnes sonne l’alarme
ChroniqueSylvestre HuetIl n’est pas courant qu’une communauté scientifique presque entière interpelle le pouvoir politique. C’est pourtant ce qui vient de se passer avec un texte signé par 1 000 – le chiffre est symbolique – chercheurs et ingénieurs d’une centaine de laboratoires (1). Tous impliqués dans l’utilisation des technologies spatiales – fusées et satellites – pour l’observation de la Terre et de l’Univers.
Leur texte sonne l’alarme : « La situation a dramatiquement changé ces derniers mois , avec l’apparition d’une contrainte très forte exercée sur le budget du Cnes (Centre national d’études spatiales – NDLR) alloué à la science qui met en péril la place de la France dans la recherche spatiale : dans la thématique “Étude et observation de la Terre”, il n’y a actuellement aucune capacité d’engagement de nouvelles missions scient ifiques jusqu’en 2026 ; côté science de l’Univers et exploration, le risque est très grand de devoir abandonner des projets déjà démarrés. À courte échéance, les laboratoires français vont ainsi devoir se désengager de plusieurs projets internationaux de premier plan scientifique et technologique, rompant un partenariat établi de longue date avec les plus grandes agences spatiales internationales. »
La colère des scientifiques est partagée par un grand nombre des salariés de l’Agence spatiale française. Elle s’est traduite par un mouvement de protestation sans précédent sur les sites de Toulouse et au Centre spatial guyanais contre la décision gouvernementale d’arroser d’argent public, via le budget du Cnes, des start-up dont certaines ne sont que des coquilles vides. Et comme ce budget n’est pas extensible, ce choix s’opère au détriment des programmes scientifiques.
Ce tournant veut suivre le « New Space » venu des États-Unis, un mouvement de privatisation d’où sortent les délirants, coûteux et obscènes voyages de touristes super-fortunés pour un petit saut spatial, vers la station spatiale internationale et peut-être demain des hôtels pour multimillionnaires. Ou les projets de constellations à plusieurs milliers de satellites susceptibles de rapporter des profits au prix d’un encombrement non maîtrisé des orbites basses.
La politique spatiale dont ont besoin les citoyens est à l’opposé. Par l’usage le plus pertinent possible de ses possibilités pour étudier la Terre et l’Univers, et la coopération européenne pour financer l’accès à l’espace. Un sujet qui relève du prochain gouvernement… mais aussi de la future Assemblée nationale, qui vote le budget du Cnes.
la chronique scientifique de sylvestre huetcnesmobilisations France24 - World
Debunking claims that the French president is the head of the EU
Issued on: 29/04/2022 - 18:31
Maros Sevcovic
In one of the final televised debates before the first round of the French presidential election, the far-left candidate Jean-Luc Mélenchon claimed that if he were elected, he would become the head of the European Union for six months. FRANCE 24's Georgina Robertson and Sophie Samaille look at what it actually means to be at the helm of the Presidency of the Council of the EU and how long the French presidency will last.
The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.
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Les coups de food de VA
Chez Fred, bistrot depuis 1945
Cette institution du très bourgeois XVIIe arrondissement est devenue incontournable depuis l’arrivée de Laurent Hullo, le propriétaire qui a repris cette adresse datant des années 1945. Tout le monde connaît l’épicurien, qui oscille entre les tables, le sourire aux lèvres et l’œil pétillant, recevant ses hôtes comme des amis. On se rend chez Fred pour l’ambiance, mais aussi pour l’assiette canaille revisitée et raffinée. Rendez-vous d’affaires, dîner de copains ou en famille, toutes les excuses sont bonnes. Choisir l’œuf mayo (8 euros) ou la terrine du chef (11 euros), le cœur d’aloyau bleu et pommes grenailles (26 euros) ou le filet de bœuf au poivre (36 euros). Les produits sont d’une qualité formidable et les viandes de belle provenance. On adore ce vieux bistrot agréablement relooké aux prix doux.
DokiDoki, comptoir nippon
C’est le nouveau phénomène nippon qui arrive à Paris avec un modèle branché et fun. Après la mode du sushi et l’addiction aux ramens, voici le hand-roll bar, qui nous rend tous fous. Doki-Doki se cache dans l’ancienne poste du Louvre avec, en guise de tables, un comptoir monumental en béton, une déco très minérale. Au bout des baguettes : un rouleau de riz rond tiède garni de tartare de poisson cru dans une algue nori, préparé devant nous. La carte minimaliste se coche au crayon, à vous de bosser. Rolls de saumon, thon gras, Saint-Jacques, toro, crabe ou homard (à partir de 16 euros les trois), sashimis de saumon (10 euros). À boire, ginger-beer, saké ou tasse de thé. Dessert : mochi maison au sésame noir, coco, yuzu ou praliné (5 euros). Menu du jour à 22 euros.
L’EnvoléE, café caché
Sous la grande verrière d’une boutique-hôtel cachée, avec sa cheminée et son mobilier qui brouille la frontière entre intérieur et extérieur, L’Envolée doit son nom au gigantesque mobile réalisé par le sculpteur François Lavrat, qui représente une nuée d’oiseaux s’envolant. La cuisine ouverte met le chef Grégory Réjou en scène. À la carte, volontairement courte, un pâté croûte, l’œuf bio cuit à basse température. En plat, lieu jaune de Bretagne ou volaille des Landes fumée au foin. Pour aboutir sur un dessert très rock and roll avec cette pavlova ananas au romarin. À savoir, une formule pour un plat du jour 29 euros, pour une entrée et un plat ou un plat et un dessert 39 euros, et pour une entrée, un plat et un dessert, 49 euros.
Le Cent 33, un bistronomique à Bordeaux
Proche du jardin public de Bordeaux, la salle lumineuse du restaurant Le Cent 33 est avenante et fait le buzz depuis déjà quelques mois. Le restaurant des Bordelais d’adoption Fabien et Émilie Beaufour propose une cuisine française audacieuse qui plaît à une clientèle d’habitués branchés. Poulpe en salade tiède, fenouil, aneth et ponzu, râble de lapin au feu de bois, salsifis et jus de moutarde violette, morue charbonnière laquée au feu de bois, morilles et Tio Pepe. En dessert, citron Meyer et agrumes, meringue de champagne, sablé Linzer. Environ 80 euros.
France24 - Monde
Elon Musk et Twitter : la "liberté d'expression absolue"… à géométrie variable
Publié le : 26/04/2022 - 18:30
Sébastian SEIBT
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Sonia DRIDI
Le nouveau patron de Twitter, Elon Musk, est souvent décrit comme un libertarien pour qui la liberté d'expression est le principe le plus important. Mais, en réalité, il apparaît comme un entrepreneur très pragmatique qui peut mettre ce principe de côté dès qu'il s'agit de protéger ses intérêts économiques.
Il est venu, il a vu, il s'est installé, il a racheté. Elon Musk, le patron multimilliardaire de Tesla et SpaceX, vient d'ajouter une ligne à son CV : propriétaire de Twitter. Le célèbre réseau social a accepté, lundi 25 avril, l'offre d'environ 44 milliards de dollars de l'homme le plus riche au monde après avoir joué au chat et à la souris pendant deux semaines.
Début avril, lorsqu'Elon Musk avait rendu publique son envie de racheter Twitter, le conseil d'administration avait fait la moue. Pourrait-il réellement mobiliser plus de 40 milliards de dollars en liquide (la plupart de la fortune d'Elon Musk est en actions Tesla ou SpaceX) ? Fallait-il remettre les clefs du réseau à un entrepreneur fantasque qui, au gré de ses envies "twitteriennes", se moque du physique de Bill Gates, accuse quelqu'un sans la moindre preuve d'être un pédophile ou encore flirte avec l'illégalité en tweetant des informations financières sensibles sur l'une de ses entreprises.
"Absolutiste de la liberté d'expression"
Elon Musk lui-même avait laissé entendre qu'il ne parviendrait peut-être pas à réunir les fonds lors d'un discours à l'occasion d'une conférence TED. Finalement, il a non seulement levé les 44 milliards de dollars nécessaires, mais Elon Musk a aussi réussi à convaincre les actionnaires que son plan était le bon.
Tout est bien qui finit bien ? Pas si vite. Pour beaucoup de commentateurs, ce n'est que le début de l'histoire. Une histoire qui, par ailleurs, risque de virer au cauchemar à en croire la plupart des observateurs "libéraux" (autrement dit à gauche de l'échiquier politique américain).
Tout viendrait de la conception qu'Elon Musk se fait de la liberté d'expression. Il se décrit lui-même comme un absolutiste de ce principe. Le premier "gazouillis" du milliardaire en tant que nouveau propriétaire de Twitter consistait d'ailleurs à rappeler l'importance à ses yeux de la "liberté d'expression qui est le fondement de toute démocratie en bonne santé".
Pour les détracteurs du patron de Tesla, cet "absolutisme" autoproclamé est précisément ce qui rend ce rachat "dangereux pour notre démocratie", a réagit Elizabeth Warren, une sénatrice démocrate qui s'est déjà fait rabrouer sur Twitter par Elon Musk, qui l'avait comparé à une "mère sévère qui crie après ses enfants sans raison" pour avoir osé réclamer une fiscalité plus lourde pour les milliardaires.
Concrètement, Elizabeth Warren et d'autres craignent qu'Elon Musk mette à terme à tous les efforts entrepris par Twitter pour modérer ou censurer les propos haineux ou les "fake news".
Le retour de Donald Trump ?
Des personnalités et élus conservateurs dont les tweets ont pu être effacés par les équipes de modération ou qui ont même été bannis de la plateforme, se sont d'ailleurs réjouis de cette arrivée fracassante. "Elon Musk est probablement notre dernier espoir", a affirmé Tucker Carlson, le commentateur star de la chaîne ultra-conservatrice Fox News, qui s'est souvent plaint que Twitter serait aux mains de "libéraux" qui veulent censurer les républicains.
Marjorie Taylor Greene, une élue républicaine conspirationniste dont le compte personnel a été fermé définitivement début janvier 2022 après qu'elle a soutenu des théories du complot sur le Covid-19, a prédit qu'Elon Musk allait lui permettre de revenir sévir sur Twitter.
"Elon Musk va probablement aussi ramener Donald Trump sur Twitter", déplore Arwa Mahdawi, une journaliste du Guardian. L'ex-président américain avait, en effet, été banni en janvier 2021 pour des messages contestant les résultats de l'élection présidentielle qu'il avait perdu face à Joe Biden.
À l'époque, le patron de Tesla avait regretté la décision de Twitter arguant qu'il n'y avait pas de quoi se réjouir que "des groupes high tech s'improvisent arbitre de ce qu'on a le droit de dire ou non".
Donald Trump a reconnu, lundi, que c'était "un bon gars" qui arrivait à la tête de Twitter. Mais pour autant, il a affirmé préféré rester sur Truth Social, le concurrent à Twitter qu'il a créé et qui peine à décoller.
Libertarien à géométrie variable
En fait, la droite américaine considère Elon Musk comme l'un des leurs. Mais c'est faire un raccourci politique, comme le rappelle le New York Times. Le patron de Tesla est souvent décrit comme un libertarien, en référence à cette théorie politique qui prône un laissez-faire quasi absolu en matière d'économie et un rôle aussi minime que possible pour l'État.
De ce fait, Elon Musk apparait en phase avec une majorité de républicains américains qui vilipendent à longueur de temps l'État providence. Mais il sait aussi "profiter de millions d'aides de l'État quand il s'agit de choisir un État où implanter son usine Tesla", rappelle Robert Reich, l'ancien ministre du Travail sous Bill Clinton (1993 à 2001). Elon Musk avait quitté la Californie pour profiter de subventions promises par le Texas.
Le multimilliardaire a aussi soutenu financièrement les campagnes d'Hillary Clinton et Barack Obama. Autant dire qu'il est libertarien à géométrie variable. "Inclassable", préfère dire le New York Times.
Il en va d'ailleurs de même pour la liberté d'expression. Elon Musk a beau clamer son amour pour ce grand principe, "il peut tout mettre en œuvre pour que d'autres ne l'exercent pas", écrit dans le Washington Post Ellen K. Pao, une investisseuse américaine qui a été la PDG de Reddit, un site communautaire connu pour sa liberté de ton.
Elon Musk a, en effet, tout fait pour faire censurer un jeune internaute qui publiait sur son compte Twitter les déplacements du jet privé du PDG de Tesla. Robert Reich, l'ancien ministre de Bill Clinton, a été bloqué par cet apôtre autoproclamé de la liberté d'expression parce qu'il avait "critiqué sa manière de traiter les ouvriers dans les usines Tesla", raconte-t-il au Guardian.
Surtout, Elon Musk est accusé d'avoir transformé la vie de Martin Tripp, un ancien employé de Tesla, en enfer parce que ce dernier avait parlé à un journaliste en 2019. Le téléphone de Martin Tripp avait été mis sur écoute, il avait été suivi par des détectives privés, a été assigné en justice par Tesla et "une campagne pour ternir sa réputation avait été organisée", raconte le site The Verge. Martin Tripp avait finalement décidé de s'installer en Hongrie "pour protéger sa famille", rappelle Nicole Perlroth, une journaliste du New York Times.
En fait, les détracteurs du patron de Tesla jugent que la liberté d'expression à "la sauce Musk" n'est rien d'autre que la liberté de "faire sa promotion et celle de ses produits", note le New York Times. "Il avait été très contrarié quand, en 2019, ses avocats avaient décidé de relire tous ses tweets avant qu'il ne soit envoyé afin d'éviter des problèmes avec la SEC (Security and exchange commission, le gendarme américain de la Bourse, NDLR)", rappelle le quotidien. "Qui maintenant va empêcher Elon Musk de tweeter ce qu'il veut puisqu'il détient la plateforme ?", s'interroge Robert Reich.
C'est cela que craignent en réalité les critiques de ce rachat : sous couvert de rendre la parole à ceux qui ont été censurés par Twitter, Elon Musk risque de privatiser le réseau social pour en faire un outil de com' personnel.
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Twitter adopte un plan pour empêcher Elon Musk de racheter l'intégralité de ses actions
Le milliardaire Elon Musk rachète Twitter pour 44 milliards de dollars
La chronique de l’éco
Le raid d'Elon Musk sur Twitter
Valeurs Actuelles
Après deux ans de pandémie, les touristes de retour dans les musées du Débarquement
A un mois du 78e anniversaire du Débarquement de Normandie, les musées de la région consacrés au « Jour-J » et à la campagne qui a suivi retrouvent le sourire, relate mercredi 4 mai, Le Parisien. Après deux ans de vaches maigres en raison de la pandémie de Covid-19, les touristes sont de retour et la saison 2022 s’annonce exceptionnelle. Avant même la période du 6 juin, à l’évidence la plus faste pour le secteur, les professionnels du tourisme lié à la commémoration du Débarquement se réjouissent déjà.
Déficit de main-d’œuvre
« C’est au-delà de tout ce qu’on espérait », affirme au Parisien le directeur du musée D-Day Experience, situé à Carentan-Les-Marais, ville libérée par la 101e Division aéroportée dans les premiers jours de la campagne de Normandie. « On est nous-mêmes étonnés : c’est un signe fantastique pour l’enjeu que représente la transmission de la mémoire », ajoute-t-il. Un constat partagé par Magali Mallet, directrice du Musée Airborne de Sainte-Mère-Église, qui évoque un mois d’avril faste. Les chiffres des visites ont augmenté de 20 % par rapport à 2018, dernière année de référence pré-Covid, 2019 ayant été celle de la commémoration des 75 ans de l’opération Overlord.
Normandie : les dernières actualités
L'Humanité
Nasa. Programme Artemis : un seul objectif la Lune
ActuL’agence spatiale américaine a procédé à la répétition du lancement de la mission Artemis 1. Il s’agit de la première mission d’un programme grâce auquel les États-Unis comptent remarcher sur la Lune d’ici à 2026. Explications
Anna Musso
Et cette fois-ci, le premier pas pourrait être celui d’une femme… Cinquante ans après les derniers vols Apollo, le programme américain Artemis, mené par la Nasa, doit ouvrir une série d’explorations lunaires qui s’étaleront sur plusieurs années. Dès 2025, il a pour ambition de déposer sur notre satellite un premier équipage, dont une astronaute. Avec l’objectif, à long terme, d’organiser des missions régulières et d’installer un poste permanent qui serviront de modèle pour de futures missions vers l’espace lointain.
Le programme Artemis comprend trois étapes principales d’ici à 2025
Mais ce nouveau « petit pas pour l’homme et ce bond de géant pour l’humanité » se fait attendre. « La mission a souffert des retards de développement de la fusée qui devait voler en 2018, puis des retards dus à la pandémie, à des tempêtes comme l’ouragan Ida et à d’autres facteurs qui ont prolongé le calendrier de la mission », explique le professeur Bernard Foing, astrophysicien, directeur du groupe international d’exploration lunaire de l’Agence spatiale européenne (ESA). La Nasa reste néanmoins optimiste. Et prévoit un lancement en juin, si la fenêtre de tir le permet. Tous les passionnés d’astronomie croisent les doigts.
Le programme Artemis – la déesse grecque était la sœur jumelle d’Apollon, faisant ainsi référence au programme Apollo – comprend trois étapes principales d’ici à 2025. La mission « Artemis I », qui doit durer une dizaine de jours, est chargée cette année de propulser jusqu’à la Lune, grâce à la mégafusée Space Launch System (SLS), la capsule habitable Orion. Celle-ci sera placée en orbite, sans aucun passager à bord. Elle demeurera ainsi dans l’espace plus longtemps que tous les précédents vaisseaux habitables. « Orion se lancera au sommet de la fusée SLS pour atteindre l’orbite lunaire grâce au module de service européen, mais n’ira pas sur la surface lunaire. Puis Orion sera redirigé vers la Terre avant d’être récupéré dans l’océan », précise Bernard Foing .
La deuxième étape, « Artemis II », initialement prévue en mai 2024, donnera lieu au premier vol d’essai habité d’Orion effectué autour de la Lune depuis 1972. Dans le même vaisseau s’envolera un équipage de quatre astronautes qui établira alors le record du vol habité le plus éloigné. La mission, d’une durée de huit à dix jours, permettra de vérifier le bon fonctionnement de l’ensemble des systèmes et des instruments de vol.
La troisième étape, « Artemis III », en 2025, d’une durée d’environ un mois, permettra de poser sur le sol lunaire un équipage mixte composé de quatre astronautes qui séjourneront six jours et demi sur la Lune. Deux d’entre eux se rendront sur notre satellite pour y recueillir des échantillons, pendant que les deux autres resteront à bord d’une nouvelle station spatiale lunaire baptisée Deep Space Gateway (DSG).
La station orbitale DSG, une escale pour aller sur la Lune
Pour assurer ce programme, la Nasa a dû concevoir plusieurs engins spatiaux. Le lourd lanceur lunaire SLS, développé avec Boeing, devrait être le plus puissant de l’histoire. Chargé de mettre le vaisseau Orion en orbite, ce monstre de plus de 110 mètres de haut et de 8 mètres de diamètre, mesure deux fois la taille d’une fusée Ariane 5 . Le vaisseau spatial Orion, destiné au transport des équipages entre la Terre et l’orbite lunaire, à l’aller comme au retour, est capable, grâce à son bouclier thermique, de supporter une chaleur et des forces physiques infernales lors de sa rentrée à très grande vitesse dans l’atmosphère terrestre.
Quant à la station orbitale lointaine DSG – pièce maîtresse du programme –, elle servira, à partir de 2026, de point de départ pour de longues expéditions, jusqu’à quarante-deux jours, sur la Lune. Ce devrait être une base permanente qui servira d’escale pour aller sur notre satellite. Mais avant de faire alunir des hommes, la Nasa veut lancer des missions robotiques chargées de réaliser des reconnaissances et des études scientifiques. Enfin, l’agence spatiale états-unienne développe un nouveau vaisseau lunaire, Human Landing System (HLS), chargé de déposer des astronautes sur le sol lunaire, de leur servir d’habitat durant une semaine, puis de les ramener à la station spatiale où ils seront transférés dans le vaisseau Orion pour retourner sur Terre.
Phase ultime : l’envoi de missions habitées vers Mars
Pour mener à bien ce programme ambitieux, la Nasa a sous-traité la conception et le développement de plusieurs éléments, en particulier ceux du vaisseau lunaire HLS. Elle a fait appel à des entreprises privées et à des partenaires internationaux dont le Canada, l’Italie, le Japon et l’ESA, qui fournit le module de service pour les équipages du vaisseau Orion.
L’exploration lunaire aide à préparer les missions martiennes pour la science, les technologies, la sécurité et les facteurs humains. Bernard Foing, astrophysicien, directeur du groupe international d’exploration lunaire de l’Agence spatiale européenne (ESA)
L’objectif final du programme Artemis est d’établir des structures permanentes sur notre satellite, afin de mettre au point des technologies d’exploration des planètes et étudier la Lune depuis ce nouveau poste d’observation. Surtout, ces explorations sont un préambule à la phase ultime du programme : l’envoi de missions habitées vers Mars, pour lesquelles la station spatiale sera un avant-poste. « L’exploration lunaire aide à préparer les missions martiennes pour la science, les technologies, la sécurité et les facteurs humains », explique Bernard Foing. Jusqu’ici , « seuls des robots sont allés sur Mars pour analyser et comprendre la géologie, l’histoire, l’évolution de l’eau ou l’habitabilité de cette planète, et pour préparer de futures missions habitées ». En retournant sur la Lune, Artemis fait un nouveau pas vers Mars.
Voyage virtuel embarquement à bord de la capsule Orion. « Envoyez votre nom autour de la Lune. » C’est le slogan de la campagne lancée par la Nasa à l’occasion de la mission Artemis I pour vous inviter à embarquer à bord de la capsule Orion qui sera placée en orbite autour de la Lune, avant de revenir sur notre planète. Il n’y aura pas d’équipage à bord, mais vous pourrez participer à la mission et obtenir votre carte d’embarquement en inscrivant votre prénom, votre nom et un code de 4 à 7 chiffres sur le site de la Nasa. Un billet sera alors généré avec le patronyme inscrit, les logos de la Nasa et du programme Artemis. Les noms ainsi récoltés seront enregistrés sur une clé USB qui volera à bord d’Orion. En un mois, plus de 2,2 millions de personnes ont déjà enregistré leurs nom et prénom pour faire partie du voyage et ont obtenu leur billet pour ce vol pas complètement « inhabité » vers la Lune.
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‘I’m Old, Not an Idiot.’ One Man’s Protest Gets Attention of Spanish Banks
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A campaign by a 78-year-old retired doctor with Parkinson’s disease against banks closing branches and moving services online resonates with a rapidly aging Spanish population.
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By Raphael Minder
MADRID — Because he has Parkinson’s disease, and his shaking hands make it hard for him to push buttons, Carlos San Juan de Laorden, a retired Spanish doctor, finds it difficult to withdraw his money from the ATM.
So when in December his bank reduced its retail opening hours, and then told him that the only way of reaching a customer representative was by making an appointment using an app he found too complicated, Mr. San Juan, 78, felt not only distressed but also wronged.
“I was politely told that I could change banks if I didn’t like it,” he said. “I’ve kept my money in the same bank for 51 years, since I got my first paycheck, and it hurts to see that the digital world has dehumanized us to the point that loyalty has lost all of its worth.”
Infuriated, Mr. San Juan started an online petition that he called “I’m Old, Not an Idiot,” arguing that banks and other institutions should serve all citizens, rather than sideline the oldest and most vulnerable members of society in their rush to online services.
In two months, his petition gathered more than 600,000 signatures, attracting the attention of the local media and eventually forcing the banks and Spain’s government to respond. Mr. San Juan became something of a minor celebrity in Spain, and was invited on to a string of TV shows to talk about himself and his campaign.
In February, Mr. San Juan attended the signing of a protocol at the economic ministry in Madrid in which banks pledged to offer better customer services to senior citizens, including by extending again their branch opening hours, giving priority to older people to access counters and also simplifying the interface of their apps and web pages.
During the signing ceremony, José María Roldán, the president of the Spanish Bank Association, thanked Mr. San Juan for highlighting a problem that he said banks had overlooked. “We have seen that new measures are needed in order to not leave behind vulnerable groups” of people, said Mr. Roldán, whose association includes banking giants like Banco Santander and BBVA.
Spain has one of the world’s fastest aging populations, with 9.3 million people over the age of 65 who now account for one fifth of its residents. Before the pandemic hit, Spain was projected to overtake Japan as the country with the longest life expectancy in the world, according to a study by the Institute for Health Metrics and Evaluation, in Seattle.
But over the past decade, Spain’s banking network has also shrunk dramatically, following a financial crisis that forced the country to negotiate an international bailout in 2012. While there used to be a bank office in almost every Spanish village and at every city crossroads, Spanish banks have halved their number of branches to about 20,000 since the crisis.
Mr. San Juan is not a Luddite — for this article, he used WhatsApp and Skype. But he believes older adults should not pay the price for an online transition that has allowed banks and other institutions to make significant staff cuts and other savings.
In fact, Mr. San Juan said it was ironic that few of the senior citizens whom his petition sought to defend appeared to have been among its signatories, possibly because they were not online. Still, he said, “many younger people feel sympathy for us, starting with my own granddaughters who have been very worried about my health and many others who now have an older family member who cannot cope with apps, and in some cases somebody who cannot afford a smartphone.”
Mr. San Juan was forced into early retirement 13 years ago, when he was diagnosed with Parkinson’s and the shaking made it very hard for him to carry out his hospital work as a urologist in his home city of Valencia, in eastern Spain. Mr. San Juan has since spent his time listening to jazz and reading history books and spy novels — until he became an unlikely activist.
While acknowledging that the digital transition was unstoppable, Mr. San Juan said the authorities and major institutions had a duty to make the change “less abrupt” for older and vulnerable people. Almost every public organization or private corporation is now forcing people to communicate online, including in the health care sector, where Mr. San Juan worked his entire life.
Were it not for Parkinson’s, Mr. San Juan said he would have wanted to work more years, although he looks with some skepticism at changes in the profession that require more remote consultations with patients.
“For me, medicine is a human treatment, which requires looking a patient in the eyes, talking and perhaps consoling if that is what’s required.”
Mr. San Juan also noted that a model of Spanish society in which different generations used to live under the same roof, and help each other, was changing fast, putting more pressure on old people. When he was younger, Mr. San Juan lived for a while with his only grandmother. And after his mother-in-law was widowed, she spent her last 15 years living with him and his wife.
He added that he had long been attuned to the challenges faced by the elderly as a result of his medical specialty.
“Because I’m a urologist, most of my patients have been older people, so I’ve always had a clear understanding of the sense of helplessness and the suffering that can come with age,” he said.
As for the banks, Mr. San Juan said that his disappointment was fueled by the fact that the institutions did not hesitate to ask for billions in taxpayers’ money to rescue them during the financial crisis a decade ago. But when Covid-19 started to spread, he said, the same banks used the pandemic as an excuse to close more branches. Over 3,000 branches shuttered in Spain between the second quarter of 2020 and the third quarter of 2021, according to data from the Bank of Spain.
“The coronavirus has been a perfect excuse for banks and others to force people to stay away and act like robots, while also making their clients do the work that bank employees used to do,” he said.
Some banks took measures to offset their reduced footprint. In 2020, Banco Santander signed an agreement with the Spanish mail service to allow its clients to withdraw cash at post offices in about 1,500 municipalities where the bank doesn’t have a branch. But with millions of retirees forced to withdraw their pension payments from banks, Mr. San Juan believes the institutions still have a long way to go in terms of caring for those whose savings they rely on, rather than prioritizing their shareholders.
“The banks need to keep our pension money, but that should either oblige them to really act as a public service, or force the government to offer us a different way to get hold of the money that is ours,” he said. “You cannot expect old people to queue for hours in the baking sun or in the rain in order to get their life savings.”
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Le miracle finlandais de l’hiver 1939
L’état-major de l’Armée rouge l’avait promis à Staline : ce serait une offensive éclair. En deux ou trois semaines, la petite Finlande serait amenée à résipiscence. Mais à la guerre, rien ne se passe comme prévu. Lorsque les troupes soviétiques s’élancent, le 6 décembre 1939, dix jours après le début de la guerre, contre les positions de l’armée finlandaise à Taipale, dans l’est de la Carélie, elles sont aussitôt repoussées.
Sur l’immense front de 1 000 kilomètres qui va de l’isthme de Carélie à la péninsule de Rybachii, à travers la forêt boréale, les soldats russes, harcelés par les embuscades des fantassins à ski, invisibles dans leurs tenues de camouflage blanches, échouent partout à faire une percée. Mi-décembre, deux divisions soviétiques sont encerclées au nord du lac Ladoga. Plus au nord, à hauteur de la ville de Suomus-salmi, deux autres divisions sont détruites par l’armée finlandaise, pourtant inférieure en nombre. À la fin janvier, l’assaillant a été repoussé à la frontière.
Depuis des années, Moscou faisait pression afin d’obtenir des concessions militaires ou au moins une neutralisation de son voisin.
Cet épisode est demeuré dans l’histoire de ce petit pays, alors peuplé de 3,5 millions d’habitants à peine (l’URSS en compte 170 millions à l’époque), comme “le miracle de la guerre d’Hiver”. L’Armée rouge a commencé à bombarder le poste-frontière de Mainila, en Carélie soviétique, l’après-midi du 26 novembre 1939. Moscou incrimine aussitôt la Finlande et en profite pour dénoncer le pacte de non-agression conclu sept ans plus tôt avec Helsinki. Au matin du 30 novembre, à 6 h 50, après un barrage d’artillerie, l’Armée rouge attaque sur un large front, depuis le golfe de Finlande au sud jusqu’à la mer de Barents au nord. Le maréchal Gustaf Mannerheim, 72 ans, est nommé commandant en chef des armées finlandaises.
La supériorité militaire russe est écrasante : 23 divisions, soit 450 000 soldats appuyés par 2 000 chars, autant de pièces d’artillerie et un millier d’avions, se lancent à l’assaut. En face, l’armée finlandaise ne peut aligner que 300 000 hommes, peu de blindés, une centaine d’avions. Dès le premier jour, la capitale, Helsinki, est bombardée et la Diète – l’assemblée législative – est évacuée. Le 1er, Radio Moscou annonce la formation dans un des villages occupés d’un “gouvernement de la République populaire finlandaise” composé de communistes finlandais prêts à collaborer. Depuis des années, Moscou faisait pression afin d’obtenir des concessions militaires ou au moins une neutralisation de son voisin. Le pouvoir soviétique n’a pas oublié que la Finlande, grand-duché autonome au sein de l’empire russe, n’est indépendante que depuis 1917.
Un esprit de cohésion nationale inédit
Tout au long du mois d’octobre 1939, les diplomates soviétiques réclament avec insistance le contrôle des îles du golfe de Finlande et des cessions de territoires en Carélie afin d’élargir une zone de sécurité située autour de Leningrad jusqu’à Mourmansk. Staline peut hausser le ton : dans le pacte de non-agression que l’URSS vient de signer avec l’Allemagne hitlérienne, la Finlande et les républiques baltes ont été reconnues par Berlin comme parties de la zone d’influence soviétique. Pourtant, le gouvernement finlandais tient bon. Ses services de renseignements l’ont convaincu que Moscou bluffait.
En France comme au Royaume-Uni, la bravoure des Finlandais est vécue comme une guerre par procuration avec l’Allemagne
L’invasion a donc pris les autorités finlandaises par surprise. Mais un esprit de cohésion nationale inédit prévaut. “Blancs” (conservateurs) et “rouges” (socialistes), qui s’étaient affrontés au lendemain de l’indépendance dans une guerre civile meurtrière de cent jours, s’unissent face à l’envahisseur. Et l’armée, quoique sous-équipée, tient ses lignes avec un courage qui force l’admiration. Face aux Soviétiques, les Finlandais mènent une guerre d’embuscades meurtrières. Lorsqu’ils doivent reculer, ils minent leurs arrières. Dans la ville frontalière de Terijoki, on se bat dans les rues. La propagande exalte l’héroïsme des tireurs d’élite. L’un d’entre eux, Simo Häyhä, un petit caporal de 34 ans, surnommé “la mort blanche”, sera crédité d’avoir abattu 505 soldats de l’Armée rouge avec son fusil M28 Pystykorva. Blessé à la mâchoire en mars 1940 et défiguré, il mourra dans son lit en 2002.
Cet esprit de résistance vaut aux Finlandais l’appui de l’opinion occidentale, d’autant plus passionnée par ce conflit que, sur le front ouest, c’est la “drôle de guerre”. En France comme au Royaume-Uni, la bravoure des Finlandais est vécue comme une guerre par procuration avec l’Allemagne, alliée de l’Union soviétique, qui n’a pas encore lancé d’offensive. « Tandis que les délégations préparent la condamnation de l’agresseur, le délégué de l’URSS [à la Société des nations, l’ancêtre de l’Onu] discute, commente et ironise » , s’indigne ainsi Paris-Soir , le 10 décembre.
“Staline vient donc de recevoir une terrible leçon”
Son envoyé spécial dans l’extrême nord raconte, le 23, comment les troupes soviétiques « dans cette région où la nuit dure vingt-deux heures par jour reculent devant le froid, harcelées par les contingents finlandais » . Quatre jours plus tard, le journaliste interroge un prisonnier de l’Armée rouge qui lui sert la propagande de Moscou : « Staline a assez d’avions pour couvrir le soleil. » La veille de Noël, le Figaro relate une « grave défaite » de l’Armée rouge : au nord du lac Ladoga, « les soldats russes qui n’ont pas été tués se sont rendus. Les pertes seraient considérables : 20 000 hommes et un matériel important, dont de nombreux tanks et des canons. » Et le journal de conclure : « Staline, qui croyait que la guerre contre son petit voisin serait une promenade militaire, vient donc de recevoir une terrible leçon. »
Au début février 1940, l’Armée rouge lance une nouvelle offensive générale.
Malgré la sympathie que leur courage inspire, les Finlandais restent seuls. Certes, quelques Suédois se sont portés volontaires au secours du voisin agressé. Londres et Paris ont envisagé l’envoi d’un corps expéditionnaire, mais la Suède neutre refuse tout passage par son sol. Or, à Moscou, après la stupeur initiale, Staline s’est ressaisi. Il confie à son général préféré, Semion Timochenko, le commandement des opérations. Les effectifs des troupes sur le front sont doublés. Au début février 1940, l’Armée rouge lance une nouvelle offensive générale. Face à la supériorité numérique de l’ennemi, l’armée finlandaise doit se replier en bon ordre sur sa deuxième ligne de défense. Le 23, Moscou fait part de ses conditions de paix : la Finlande devra céder la Carélie, la région située autour du lac Ladoga et lui louer la presqu’île de Hanko pour trente ans. Consulté par son gouvernement, le maréchal Mannerheim fait un compte rendu désespéré de la situation : il n’y aura pas de second “miracle”. Le 6 mars, alors que les combats se poursuivent, une délégation conduite par le Premier ministre, Risto Ryti, part négocier à Moscou. Le 12 mars, à 1 heure du matin, un traité de paix est signé. Les Russes ont obtenu ce qu’ils voulaient.
La guerre de Continuation se solde, à la fin de l’été 1944, par une nouvelle défaite.
Le bilan est lourd. L’armée finlandaise déplore la mort de 24 000 hommes et compte 44 000 blessés dont le quart seront des invalides à vie. Un millier de civils sont morts. Les pertes soviétiques sont elles aussi considérables, à la hauteur de la résistance : entre 140 000 et 170 000 soldats tués et un millier de blindés détruits. La Finlande cède des territoires, mais conserve son indépendance et a acquis un prestige nouveau à l’étranger. « Le peuple finlandais a démontré qu’une nation soudée, même modeste par la taille, peut faire preuve d’une capacité à se battre sans précédent, et par là même, résister aux épreuves les plus formidables que le destin lui réserve » , écrira Mannerheim dans ses Mémoires publiés en 1952. Quinze ans plus tard, lui aussi dans ses Mémoires, Nikita Krouchtchev écrira ce que cette guerre aura coûté : « Une victoire à un tel prix est en réalité une défaite morale. Nous tous, à commencer par Staline, avons senti dans cette victoire une défaite. »
L’opération Barbarossa, l’invasion surprise par Hitler de l’URSS, déclenchée le 22 juin 1941, va offrir aux Finlandais l’occasion d’une revanche contre les Soviétiques dès le 25 juin. Malgré des débuts prometteurs, la guerre de Continuation se solde, à la fin de l’été 1944, par une nouvelle défaite. Les Soviétiques obtiennent une nouvelle rectification de la frontière et d’énormes réparations financières, mais, échaudés par la résistance finlandaise, ils renoncent à imposer une “démocratie populaire” à Helsinki.
Le souvenir de la guerre d’Hiver aura préservé la souveraineté du pays. Un « accord d’amitié, de coopération et d’assistance mutuelle » entre les deux pays sera signé le 6 avril 1948. La Finlande ne rejoindra pas l’Otan, fondée l’année suivante. On appellera son statut la “finlandisation”.
France24 - Monde
"Voices of April", quand les habitants de Shanghai défient la censure chinoise
Publié le : 25/04/2022 - 17:30
Sébastian SEIBT
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La vidéo "Voices of April" est devenue, depuis vendredi, un phénomène sur les réseaux sociaux chinois. Elle permet d’entendre des courts témoignages d’habitants de Shanghai qui expriment leur ras-le-bol du confinement en place depuis plus d’un mois. De quoi irriter au plus haut point les censeurs chinois.
Un long plan panoramique de six minutes, des images en noir et blanc de Shanghai vu de haut, une musique mélancolique et une succession de courts extraits sonores d’habitants confinés au bout du rouleau.
Impossible d’échapper depuis ce week-end à la vidéo "Voices of April" sur les réseaux sociaux chinois… malgré la censure de Pékin. Ce montage, mis en ligne vendredi 23 avril, est devenu "le contenu critique des autorités le plus discuté sur Internet depuis le décès du Dr Li Wenliang [le médecin lanceur d'alerte mort du Covid-19 en février 2020]", affirme What’s on Weibo, un site anglophone sur l’actualité du célèbre réseau social chinois.
"Ce n’est pas le virus qui tue, c’est la faim"
Le ton de la vidéo est donné dès le début. Elle commence par les autorités sanitaires de Shanghai qui assuraient encore mi-mars qu’une quarantaine ne serait jamais imposée à la ville qui était "économiquement et socialement trop importante".
Deux semaines plus tard, le principal centre financier chinois était mis totalement à l’arrêt en vertu de la politique de "zéro Covid" défendue par le gouvernement chinois. Mais plus d’un mois de confinement strict n’ont pas encore permis à la Chine de venir à bout du variant Omicron à Shanghai. Il y a eu 19 000 nouveaux cas et quinze décès dans cette ville de 26 millions d’habitants dimanche 24 avril.
"Voices of April" permet de mieux comprendre, à travers des enregistrements d’appels téléphoniques, l’ampleur du coût humain de ce confinement très strict imposé à Shanghai. On y entend une mère qui demande à ses voisins s’ils ont un médicament spécifique dont a besoin son fils, car elle ne peut sortir en acheter. Un autre résident se plaint aux autorités locales que son père - très malade - n’a été accepté dans aucun hôpital, car ils doivent gérer en priorité tous les patients du Covid-19. Un autre encore se plaint au téléphone que "ce n’est pas le virus qui tuent, c’est la faim !".
Mais il n’y a pas que les habitants que l’on entend dans ces courts extraits. Un camionneur qui vient juste d’arriver à Shanghai se plaint de ne trouver personne pour toute la nourriture qu’il est venu livrer "de son propre chef pour aider la population". Des volontaires pour les services sanitaires locaux expriment aussi leur frustration de ne pouvoir aider tout le monde car ils sont débordés.
>> À lire sur les Observateurs : "Ils vont mourir de faim" : à Shanghai, les habitants "ne voient pas le bout" d’un confinement ultra-strict
Ce ne sont pas les seuls témoignages disponibles d’habitants et France 24 a aussi pu en contacter plusieurs. Mais ils sont en Chinois, ce qui, dans le contexte d’une politique "zéro Covid" qui commence à être critiquée par certains scientifiques y compris par Zhong Nanshan, le Monsieur Covid de la Chine depuis 2020, est du plus mauvais effet. Surtout que "dès samedi matin, elle était sur tous les téléphones, que ce soit sur le service de messagerie WeChat ou sur Weibo", souligne What’s On Weibo.
Jeu du chat et de la souris entre censeurs et internautes
"Cette vidéo est devenue un symbole de la résistance à la politique sanitaire voulue par le gouvernement et elle a le potentiel pour servir à mobiliser la population contre les autorités", estime un expert chinois des questions politiques qui a préféré garder l’anonymat.
D’où, d’après lui, la censure tous azimuts que les autorités n’ont pas tardé à déployer. Dès samedi après-midi, tous les liens vers la vidéo partagés sur Internet pointaient vers des pages 404, indiquant que le contenu avait été effacé. La phrase "Voices of April" ne pouvait plus non plus être utilisée sur les réseaux sociaux, raconte le quotidien britannique The Guardian.
Une censure somme toute traditionnelle dans un pays comme la Chine où l’Internet est très étroitement surveillé. Mais cette fois-ci, les "netizens" chinois semblent décidé à ne pas se laisser faire. "Vous voulez la guerre ? Vous l’aurez ! Vous ne réussirez pas à censurer toute la population unie de Shanghai", s’est énervé un internaute.
Le nom de la vidéo a d’abord été changé dans l’espoir d’échapper à la vigilance du Big Brother chinois. "Voices of April" est ainsi devenu "Voices of Shanghai". Un subterfuge qui n’a pas suffi longtemps à berner des censeurs qui ont été habitués, par le passé, à débusquer des formes très créatives de critiques contre Xi Jinping (comme le fait d’utiliser le personnage de Winnie l’ourson, censé ressembler au dirigeant chinois, pour dénoncer le régime).
Dans ce jeu du chat et de la souris, les internautes ont ensuite trouvé d’autres solutions, raconte le Guardian. Certains ont modifié les paroles de poèmes célèbres pour y insérer des références aux "Voices of April", tandis que d’autres ont posté des simples QR code qui, une fois scannés, permettaient de visionner le désormais célèbre montage.
Face à cet effort de propagation de la vidéo virale, il semblerait que les censeurs n’aient pas encore réussi à bouter ce contenu hors de tous les recoins du Web chinois, note l’expert chinois contacté par France 24.
Le régime chinois a donc décidé de mobiliser le très influent quotidien Global Times pour contre-attaquer. Hu Xijin, son ancien rédacteur en chef, a tenté de justifier sur Weibo la censure expliquant "que c’était le signe que les autorités avaient bien entendu" les critiques des habitants de Shanghai qui, "après avoir été enfermés longtemps, ont besoin d’un canal pour s’exprimer".
Les autorités chinoises sont prises entre deux feux. Elles n’ont aucune envie d’apparaître comme insensibles aux souffrances des habitants de Shanghai toujours confinés. Surtout qu’ils n’ont jamais nié que la politique "zéro Covid" nécessitait des mesures parfois drastiques. Mais ils jugent d’autant plus impossible de laisser ce genre de témoignages de première main circuler, qu’avec la découverte de foyer d’infections à Pékin, un éventuel confinement de la capitale chinoise est dorénavant très sérieusement envisagé.
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Taïwan s’inquiète de possibles retards pour ses commandes d’équipements militaires américains
par Laurent Lagneau · 3 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerDurant les années 2017-21, et contrairement à celle du président Obama plutôt frileuse en la matière, l’administration Trump autorisa quasiment toutes les ventes d’armes que souhaitait se procurer Taiwan afin de faire éventuellement face à une invasion chinoise.
Ainsi, Taipei put commander 108 chars M1A2 Abrams, 11 systèmes d’artillerie M142 HIMARS [avec les munitions associées], 66 F-16 Viper, des drones MQ-9B SeaGuardian, 135 missiles de croisière AGM-84 SLAM ER [Standoff Land Attack Missile / Expanded Response], de 400 missiles antinavires RGM-84L-4 Harpoon Block II, 100 systèmes de défense côtière Harpoon [HCDS], 1.649 missiles anti-char [dont 1.240 Javelin et 409 Tow] ainsi que 250 missiles sol-air portables Stinger. En outre, en août 2021, l’administration Biden autorisa la vente de 40 obusiers de 155 mm M109A6 « Paladin ».
Seulement, signer une commande est une chose. Encore fait-il qu’elle puisse être honorée. Or, il apparaît que les industriels américain connaissent actuellement quelques difficultés pour livrer les équipements commandés par Taïwan. Et cela pour au moins deux raisons : des tensions sur les chaînes d’approvisionnement de certains composants et la forte demande en missiles anti-chars et anti-aériens, tirée par la guerre en Ukraine.
Ce 3 mai, le ministère taïwanais de la Défense a dit craindre des retards pour la livraison des missiles Stinger, dont 1400 exemplaires ont été expédiés en Ukraine par le Pentagone, alors même que le fabricant, Raytheon, a fait savoir qu’il ne serait pas en mesure d’en accélérer la production avant 2023, faute de composants disponibles.
« Il est vrai qu’en raison de changements dans la situation internationale, il peut y avoir un risque de retard de livraison des missiles portables Stinger », a déclaré Chu Wen-wu, un responsable de la planification des forces armées taïwanaises. « L’armée se coordonnera avec le plan d’approvisionnement complet et continuera d’exiger de l’armée américaine qu’elle le mette en œuvre normalement, conformément au contrat », a-t-il ajouté, alors que la commande doit etre honorée d’ici 2026.
Si l’échéance pour la livraison des 109 M1A2 Abrams demeure inchangée [soit d’ici 2027] alors que General Dynamics Land Systems aura en fournir 250 à la Pologne dans les plus brefs délais, il y aurait risque de retard pour les F-16 Viper destinés aux forces aériennes taïwanaises. Celle-ci est « en contact avec les autorités américaines pour s’assurer que les livraisons de nouveaux avions de chasse se dérouleront comme prévu, c’est à dire avant 2026 », a déclaré Sun Li-fang, le porte-parole du ministère taïwanais de la Défense.
En tout cas, il est pratiquement certain que les obusiers M109A6 « Paladin » ne seront pas au rendez-vous. La semaine passé, l’état-major taïwanais a fait savoir qu’il cherchait une autre solution après avoir été informé que sa commande ne serait pas honorée dans les temps [soit avant 2023] à cause d’une « chaîne de production encombrée », pour une raison qui n’a pas été précisée. La livraison de ces quarante pièces d’artillerie ne pourra pas se faire avant 2026… au plus tôt.
Taïwan s’inquiète de possibles retards pour ses commandes d’équipements militaires américains
par Laurent Lagneau · 3 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerDurant les années 2017-21, et contrairement à celle du président Obama plutôt frileuse en la matière, l’administration Trump autorisa quasiment toutes les ventes d’armes que souhaitait se procurer Taiwan afin de faire éventuellement face à une invasion chinoise.
Ainsi, Taipei put commander 108 chars M1A2 Abrams, 11 systèmes d’artillerie M142 HIMARS [avec les munitions associées], 66 F-16 Viper, des drones MQ-9B SeaGuardian, 135 missiles de croisière AGM-84 SLAM ER [Standoff Land Attack Missile / Expanded Response], de 400 missiles antinavires RGM-84L-4 Harpoon Block II, 100 systèmes de défense côtière Harpoon [HCDS], 1.649 missiles anti-char [dont 1.240 Javelin et 409 Tow] ainsi que 250 missiles sol-air portables Stinger. En outre, en août 2021, l’administration Biden autorisa la vente de 40 obusiers de 155 mm M109A6 « Paladin ».
Seulement, signer une commande est une chose. Encore fait-il qu’elle puisse être honorée. Or, il apparaît que les industriels américain connaissent actuellement quelques difficultés pour livrer les équipements commandés par Taïwan. Et cela pour au moins deux raisons : des tensions sur les chaînes d’approvisionnement de certains composants et la forte demande en missiles anti-chars et anti-aériens, tirée par la guerre en Ukraine.
Ce 3 mai, le ministère taïwanais de la Défense a dit craindre des retards pour la livraison des missiles Stinger, dont 1400 exemplaires ont été expédiés en Ukraine par le Pentagone, alors même que le fabricant, Raytheon, a fait savoir qu’il ne serait pas en mesure d’en accélérer la production avant 2023, faute de composants disponibles.
« Il est vrai qu’en raison de changements dans la situation internationale, il peut y avoir un risque de retard de livraison des missiles portables Stinger », a déclaré Chu Wen-wu, un responsable de la planification des forces armées taïwanaises. « L’armée se coordonnera avec le plan d’approvisionnement complet et continuera d’exiger de l’armée américaine qu’elle le mette en œuvre normalement, conformément au contrat », a-t-il ajouté, alors que la commande doit etre honorée d’ici 2026.
Si l’échéance pour la livraison des 109 M1A2 Abrams demeure inchangée [soit d’ici 2027] alors que General Dynamics Land Systems aura en fournir 250 à la Pologne dans les plus brefs délais, il y aurait risque de retard pour les F-16 Viper destinés aux forces aériennes taïwanaises. Celle-ci est « en contact avec les autorités américaines pour s’assurer que les livraisons de nouveaux avions de chasse se dérouleront comme prévu, c’est à dire avant 2026 », a déclaré Sun Li-fang, le porte-parole du ministère taïwanais de la Défense.
En tout cas, il est pratiquement certain que les obusiers M109A6 « Paladin » ne seront pas au rendez-vous. La semaine passé, l’état-major taïwanais a fait savoir qu’il cherchait une autre solution après avoir été informé que sa commande ne serait pas honorée dans les temps [soit avant 2023] à cause d’une « chaîne de production encombrée », pour une raison qui n’a pas été précisée. La livraison de ces quarante pièces d’artillerie ne pourra pas se faire avant 2026… au plus tôt.
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Ainsi, Taipei put commander 108 chars M1A2 Abrams, 11 systèmes d’artillerie M142 HIMARS [avec les munitions associées], 66 F-16 Viper, des drones MQ-9B SeaGuardian, 135 missiles de croisière AGM-84 SLAM ER [Standoff Land Attack Missile / Expanded Response], de 400 missiles antinavires RGM-84L-4 Harpoon Block II, 100 systèmes de défense côtière Harpoon [HCDS], 1.649 missiles anti-char [dont 1.240 Javelin et 409 Tow] ainsi que 250 missiles sol-air portables Stinger. En outre, en août 2021, l’administration Biden autorisa la vente de 40 obusiers de 155 mm M109A6 « Paladin ».
Seulement, signer une commande est une chose. Encore fait-il qu’elle puisse être honorée. Or, il apparaît que les industriels américain connaissent actuellement quelques difficultés pour livrer les équipements commandés par Taïwan. Et cela pour au moins deux raisons : des tensions sur les chaînes d’approvisionnement de certains composants et la forte demande en missiles anti-chars et anti-aériens, tirée par la guerre en Ukraine.
Ce 3 mai, le ministère taïwanais de la Défense a dit craindre des retards pour la livraison des missiles Stinger, dont 1400 exemplaires ont été expédiés en Ukraine par le Pentagone, alors même que le fabricant, Raytheon, a fait savoir qu’il ne serait pas en mesure d’en accélérer la production avant 2023, faute de composants disponibles.
« Il est vrai qu’en raison de changements dans la situation internationale, il peut y avoir un risque de retard de livraison des missiles portables Stinger », a déclaré Chu Wen-wu, un responsable de la planification des forces armées taïwanaises. « L’armée se coordonnera avec le plan d’approvisionnement complet et continuera d’exiger de l’armée américaine qu’elle le mette en œuvre normalement, conformément au contrat », a-t-il ajouté, alors que la commande doit etre honorée d’ici 2026.
Si l’échéance pour la livraison des 109 M1A2 Abrams demeure inchangée [soit d’ici 2027] alors que General Dynamics Land Systems aura en fournir 250 à la Pologne dans les plus brefs délais, il y aurait risque de retard pour les F-16 Viper destinés aux forces aériennes taïwanaises. Celle-ci est « en contact avec les autorités américaines pour s’assurer que les livraisons de nouveaux avions de chasse se dérouleront comme prévu, c’est à dire avant 2026 », a déclaré Sun Li-fang, le porte-parole du ministère taïwanais de la Défense.
En tout cas, il est pratiquement certain que les obusiers M109A6 « Paladin » ne seront pas au rendez-vous. La semaine passé, l’état-major taïwanais a fait savoir qu’il cherchait une autre solution après avoir été informé que sa commande ne serait pas honorée dans les temps [soit avant 2023] à cause d’une « chaîne de production encombrée », pour une raison qui n’a pas été précisée. La livraison de ces quarante pièces d’artillerie ne pourra pas se faire avant 2026… au plus tôt.
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Ainsi, Taipei put commander 108 chars M1A2 Abrams, 11 systèmes d’artillerie M142 HIMARS [avec les munitions associées], 66 F-16 Viper, des drones MQ-9B SeaGuardian, 135 missiles de croisière AGM-84 SLAM ER [Standoff Land Attack Missile / Expanded Response], de 400 missiles antinavires RGM-84L-4 Harpoon Block II, 100 systèmes de défense côtière Harpoon [HCDS], 1.649 missiles anti-char [dont 1.240 Javelin et 409 Tow] ainsi que 250 missiles sol-air portables Stinger. En outre, en août 2021, l’administration Biden autorisa la vente de 40 obusiers de 155 mm M109A6 « Paladin ».
Seulement, signer une commande est une chose. Encore fait-il qu’elle puisse être honorée. Or, il apparaît que les industriels américain connaissent actuellement quelques difficultés pour livrer les équipements commandés par Taïwan. Et cela pour au moins deux raisons : des tensions sur les chaînes d’approvisionnement de certains composants et la forte demande en missiles anti-chars et anti-aériens, tirée par la guerre en Ukraine.
Ce 3 mai, le ministère taïwanais de la Défense a dit craindre des retards pour la livraison des missiles Stinger, dont 1400 exemplaires ont été expédiés en Ukraine par le Pentagone, alors même que le fabricant, Raytheon, a fait savoir qu’il ne serait pas en mesure d’en accélérer la production avant 2023, faute de composants disponibles.
« Il est vrai qu’en raison de changements dans la situation internationale, il peut y avoir un risque de retard de livraison des missiles portables Stinger », a déclaré Chu Wen-wu, un responsable de la planification des forces armées taïwanaises. « L’armée se coordonnera avec le plan d’approvisionnement complet et continuera d’exiger de l’armée américaine qu’elle le mette en œuvre normalement, conformément au contrat », a-t-il ajouté, alors que la commande doit etre honorée d’ici 2026.
Si l’échéance pour la livraison des 109 M1A2 Abrams demeure inchangée [soit d’ici 2027] alors que General Dynamics Land Systems aura en fournir 250 à la Pologne dans les plus brefs délais, il y aurait risque de retard pour les F-16 Viper destinés aux forces aériennes taïwanaises. Celle-ci est « en contact avec les autorités américaines pour s’assurer que les livraisons de nouveaux avions de chasse se dérouleront comme prévu, c’est à dire avant 2026 », a déclaré Sun Li-fang, le porte-parole du ministère taïwanais de la Défense.
En tout cas, il est pratiquement certain que les obusiers M109A6 « Paladin » ne seront pas au rendez-vous. La semaine passé, l’état-major taïwanais a fait savoir qu’il cherchait une autre solution après avoir été informé que sa commande ne serait pas honorée dans les temps [soit avant 2023] à cause d’une « chaîne de production encombrée », pour une raison qui n’a pas été précisée. La livraison de ces quarante pièces d’artillerie ne pourra pas se faire avant 2026… au plus tôt.
L'Humanité
L’ambassadrice d’Ukraine fait du zèle anticommuniste
ActuPortugal Début avril, Inna Ohnivets avait affirmé que des « organisations prorusses » s’étaient infiltrées dans les structures d’accueil aux réfugiés. Domingos Abrantes, leader historique du PCP, proteste.
Pierre BarbanceyLa semaine dernière, l’hebdomadaire portugais Expresso, de droite, « révélait » que des réfugiés ukrainiens étaient accueillis par des militants prorusses. Était surtout pointé du doigt un membre de la communauté russe, Igor Kashin – dont l’épouse travaille pour la municipalité communiste de Setubal –, ayant participé à l’accueil d’au moins 160 réfugiés ukrainiens. Selon le témoignage d’une Ukrainienne publié par l’Expresso, le couple lui aurait notamment demandé où se trouvaient les membres de sa famille restés en Ukraine après l’invasion déclenchée par Moscou le 24 février. Une question qui semble logique, mais qui a servi de prétexte au déclenchement d’une campagne d’une violence inouïe, alimentée, voire suggérée, par l’ambassadrice d’Ukraine au Portugal, Inna Ohnivets.
Des déclarations non étayées de la part de la diplomate
Au début du mois d’avril, la diplomate ukrainienne met en cause, sur CNN Portugal, des associations qui, dit-elle, « n’ont aucun lien avec l’Ukraine » et qu’elle considère comme « prorusses ». Parmi celles-ci, Mir, Amizade et surtout Edinstvo, association des immigrés des pays de l’Est qui regroupe des Ukrainiens, des Russes et des ressortissants d’autres nationalités. Edinstvo est justement dirigée par Igor Kashin. Pour Inna Ohnivets, les données sur les réfugiés ukrainiens pourraient être transmises à l’ambassade de Russie. Rien ne vient étayer ses dires, mais tout ce qui est russe semble devoir être voué aux gémonies. En mars, la même avait exprimé sa « préoccupation » quant à l’existence d’écoles russes au Portugal. Peu après, elle accusait les communistes de participer à une « campagne de désinformation » russe !
De son côté, la mairie de Setubal rappelle apporter « tout le soutien nécessaire », en articulation avec des entités telles que la Sécurité sociale, le Haut Commissariat aux migrations, l’Institut pour l’emploi et la formation professionnelle et le service des étrangers et des frontières. Elle a surtout rejeté « fermement (…) toute suggestion de violation de la confidentialité dans le traitement des données des citoyens ukrainiens hébergés par ses services ».
Le président de l’Association des Ukrainiens du Portugal, Pavlo Sadoka, proche de l’ambassadrice, a en quelque sorte révélé le pot aux roses. À l’agence Lusa, il a déclaré, selon le quotidien Abril, ne pas comprendre « comment le Portugal continue à avoir un parti comme le Parti communiste portugais (PCP) ». Il a également déploré que ne soient pas « identifiées les mairies, les organisations participant à l’accueil et (que) ne soient pas contrôlées les personnes qui y travaillent. Qui sont-elles, que font-elles et quelles sont leurs idées » ?
Cela a provoqué l’ire de Domingos Abrantes, leader historique du PCP, prisonnier et torturé sous la dictature fasciste de Salazar, ancien député. Pour lui, « ces déclarations sont d’une gravité extrême. Ce monsieur n’a manifestement pas compris qu’il n’était pas en Ukraine, où le Parti communiste a été la première organisation à être interdite, comme c’est hélas classique, avant toutes les autres. »
UkrainePortugalRéfugiés ukrainiens France24 - Monde
Ligue Europa Conférence : inoffensif, l'OM laisse filer le Feyenoord Rotterdam en finale
Publié le : 05/05/2022 - 22:56
Marc DAOU
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Tenu en échec sur sa pelouse par le Feyenoord Rotterdam (0-0), l'Olympique de Marseille n'a pas réussi à renouer, jeudi, avec l’histoire de ses épopées européennes. Les Phocéens laissent les Néerlandais se qualifier pour la première finale de la Ligue Europa Conference de l'histoire.
Battu par le Feyenoord Rotterdam en demi-finale aller de la Ligue Europa Conférence (3-2), l'Olympique de Marseille devait se reprendre, jeudi 5 mai, chez lui, dans le stade Vélodrome qui ne demandait qu’à s’enflammer. Mais faute d'avoir réussi à emballer le match, les Olympiens n'ont jamais réussi à inquiéter les Néerlandais qui se sont contentés d'un nul (0-0), pour se qualifier pour la finale de cette nouvelle compétition européenne.
Dès l’entame du match, les Marseillais se sont portés à l’assaut du but néerlandais. Mais il a fallu attendre la 10e minute pour voir la première occasion des Olympiens, avec une frappe de Dimitri Payet contrée in extrémis par Marcos Senesi, qui s'est jeté sur lui pour l’empêcher de cadrer.
Onze minutes plus tard, à la 21e, le meneur de jeu phocéen, trouvé côté droit dans la surface par Mattéo Guendouzi, est à nouveau dangereux, mais sa frappe, enroulée cette fois, frôle le but gardé par Ofir Marciano. C’était, hélas pour les Marseillais qui affichent à ce moment une possession qui frôle les 70 %, la dernière occasion de Dimitri Payet qui sort sur blessure, remplacé par le buteur maison Arkadiusz Milik (33e).
Quelques secondes après son entrée en jeu, le Polonais s’illustre en reprenant de la tête un centre travaillé de Gerson, mais le portier du Feyenoord, bien placé, capte facilement le ballon.
Les Néerlandais, qui ont décidé de jouer plus haut, se montrent dangereux à la 39e, avec une frappe de Guus Til, servi au point de penalty, déviée en corner par le dos de Gerson. Un corner qui ne donne rien.
Perturbés par la sortie prématurée de Dimitri Payet, les Marseillais, qui ont une dernière situation sur une tête de Milik, trop molle pour inquiéter Ofir Marciano, n’ont pas réussi à concrétiser leur domination en première mi-temps.
Une deuxième mi-temps ratée
De retour des vestiaires, l’OM reste devant la même équation : il faut marquer un but pour aller en prolongation, ou deux pour se qualifier directement. Le tout sans prendre de but.
Mais ce sont bien les visiteurs qui s’offrent la première situation avec une tête de l’ailier colombien Luis Sinisterra, facilement captée par Steve Mandanda.
Poussés par le Vélodrome sous tension, les hommes de Jorge Sampaoli tentent d’emballer le match, mais se heurtent à des adversaires disciplinés et déterminés à conserver leur petit avantage. Il faut attendre la 55e pour les voir tenter leur chance dans la surface du Feyenoord. Mais la frappe écrasée de Valentin Rongier, dans l’axe, termine sa course dans les gants d’Ofir Marciano.
Une nouvelle incursion marseillaise sème la panique dans la défense néerlandaise, mais Arek Milik, trouvé sur la gauche dans la surface par Amin Harit, manque son contrôle, et permet aux joueurs d'Arne Slot d’éloigner le danger.
L’OM frôle la correctionnelle à la 67e, mais la frappe du défenseur Gernot Trauner, idéalement placé à l'entrée de la surface, passe au-dessus du but de Steve Mandanda. Ce dernier est tout heureux de récupérer un ballon qui voyageait dans sa surface, à deux doigts d’être repris par Cyriel Dessers, auteur d'un doublé à l'aller (72e).
Sur corner tiré par Amine Harit, Lirola hérite du ballon face au but, mais sa frappe du gauche est déviée par Bryan Linssen, entré en jeu quelques minutes plus tôt.
Impuissants, les Marseillais ont concédé la dernière occasion du match, précisément à Alireza Jahanbakhsh servi côté droit et qui oblige Steve Mandanda à se coucher sur sa droite pour repousser le ballon. Malgré tous leurs efforts, ils laissent filer le Feyenoord en finale. Il défiera la Roma, le 25 mai à Tirana, en Albanie.
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AVANT-MATCHLigue Europa Conférence : malgré les doutes, l’OM espère regoûter à une finale européenne
Ligue Europa Conférence : l'OM battu par Feyenoord mais encore en vie
AVANT-MATCHLigue Europa Conférence : l'OM veut encore être "à jamais les premiers"
L'Humanité
La Fed dégaine contre les salaires et le reste du monde
ActuÉconomie La Réserve fédérale des États-Unis a décidé une augmentation de ses taux d’un demi-point, soit le plus important resserrement monétaire depuis plus de vingt ans.
Bruno OdentLa Réserve fédérale des États-Unis (Fed) a relevé ses taux d’un demi-point, mercredi 4 mai. Cela va les porter dans une fourchette entre 0,75 % et 1 %. Un resserrement monétaire d’une telle ampleur n’avait pas eu lieu depuis mai 2000. Voilà qui fragilise encore davantage une conjoncture internationale déjà passablement ébranlée. La décision met en effet la pression sur les autres instituts d’émissions, singulièrement sur la Banque centrale européenne (BCE) qui se voit quasiment enjointe de suivre Washington à brève échéance en dépit des conséquences d’un tel mimétisme sur une activité européenne déjà presque atone.
Le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, met explicitement la priorité sur le combat contre une inflation qui a atteint à 8,5 %, un niveau jamais vu depuis quarante ans outre-Atlantique. Et il ne fait pas mystère de rehausser à nouveau, et dans les mêmes proportions, les taux directeurs états-uniens lors des deux prochaines réunions de la Fed, les 14 et 15 juin et les 26 et 27 juillet.
La hausse des prix serait, selon les grands argentiers états-uniens, le résultat exclusif de tensions en matière d’approvisionnement énergétique, la guerre en Ukraine ayant encore exacerbé le phénomène. L’explication est très courte. Car elle fait l’impasse sur le contrecoup de l’énorme inflation financière observée durant les années Covid, celle de l’explosion des gigafortunes détenues par les oligarques du capital états-unien et occidental. Ceux-là ont bénéficié, on le sait, du « quoi qu’il en coûte » qui leur a fourni un accès sans limite à des fleuves de crédits gratuits, qu’ils ont employés dans des opérations bien plus souvent spéculatives qu’adressées à l’économie réelle.
Cette inflation financière s’est transmise, en grande partie, à la hausse des prix supportée par les citoyens ordinaires avec force goulots d’étranglement dans nombre de secteurs sous-investis. La Fed l’ignore et présente l’addition de la crise aux travailleurs dont le pouvoir d’achat est toujours davantage amputé, en avançant avec le resserrement monétaire dans une logique d’austérité destinée à entraver les hausses salariales.
La Réserve fédérale espère aussi renvoyer une partie de la crise sur l’Europe et les pays émergents, incités à la suivre pour ne pas perdre toujours davantage de terrain sur le roi dollar. La BCE est en position très délicate. D’aucuns plaident de plus en plus bruyamment en faveur d’un serrage de vis monétaire pour, comme aux États-Unis, dompter l’inflation et toute velléité de hausse salariale. Et mettent l’accent sur le besoin de combattre une trop forte dépréciation de l’euro.
Chez les émergents, le licou de la hausse du dollar se resserre encore davantage sur le col de pays qui se sont endettés massivement dans la devise états-unienne, jadis si bon marché. La hausse du dollar rend leurs remboursements de plus en plus difficiles. Ce qui pèse sur la valeur de leur propre monnaie, nourrissant des niveaux d’inflation record, supérieurs à 60 % en Turquie et en Argentine, autour de 12 % au Brésil et de 8 % en Afrique du Sud. Du coup, ces pays se voient contraints de propulser vers le haut leurs propres taux d’intérêt. Au détriment de… l’activité réelle. Après la Fed, le déluge.
États-Unisfeddollaréconomie France24 - Monde
Ligue Europa : Francfort et Glasgow Rangers s'affronteront en finale
Publié le : 05/05/2022 - 23:50
FRANCE 24
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Les Rangers ont battu le RB Leipzig (3-1) quand l'Eintracht Francfort s'est imposé (1-0) contre West Ham, jeudi, lors des demi-finales de la Ligue Europa. La finale opposera les deux clubs à Séville, le 18 mai.
Glasgow Rangers contre Eintracht Francfort : la finale de la Ligue Europa le 18 mai à Séville (Espagne) sera une histoire de passion entre deux équipes transcendées cette saison par le parfum de l'Europe.
L'Eintracht, après avoir réussi l'exploit d'aller gagner à l'aller 2-1 à West Ham, a confirmé jeudi 5 mai en maîtrisant chez lui les Londoniens 1-0, grâce à Rafael Borre (26e).
Les Rangers, eux, avaient perdu 1-0 à l'aller chez l'autre club allemand de ces demi-finales, le RB Leipzig. Mais c'est une équipe écossaise transfigurée qui a étouffé les Saxons pendant plus d'une heure dans son chaudron de l'Ibrox Park, avec d'abord des buts de James Tavernier (18e) et Glen Kamara (24e). L'inévitable Christopher Nkunku a brièvement redonné espoir à Leipzig (2-1, 70e), mais John Lundstram a scellé la logique victoire des Rangers (3-1, 80e).
Le 18 mai, le stade Ramón Sánchez Pizjuán, l'antre habituelle du FC Séville, n'accueillera peut-être pas deux des plus grands clubs d'Europe, mais deux formations qui ont montré une envie et une combativité enthousiasmantes tout au long de la compétition.
Une finale qui s'annonce passionnée
L'Eintracht, lauréat de la C3 qui s'appelait alors Coupe de l'UEFA en 1980, a un peu été, cette saison, le "Villarreal" de la Ligue Europa : une équipe sans éclat de milieu de tableau de son championnat (actuellement 11e), mais littéralement transfigurée par les lumières de l'Europe.
Les coéquipiers de Kevin Trapp, l'ancien gardien du Paris SG, atteignent la finale invaincus après 12 matchs dans la compétition. Leur ticket pour Séville est d'autant plus mérité qu'ils ont eux-même éliminé en quart de finale le grand favori, le FC Barcelone, en allant s'imposer 3-2 au Camp Nou (1-1 à l'aller à Francfort).
Contre West Ham jeudi, ils ont bénéficié de l'exclusion du défenseur Aaron Cresswell dès la 17e minute, pour une faute en position de dernier défenseur. L'entraîneur des "Hammers" David Moyes a également reçu un carton rouge en fin de match pour contestation.
Leurs adversaires en finale, les Rangers, qui ont remporté la Coupe des vainqueurs de Coupes, leur seul trophée européen, en 1972, avaient construit une muraille défensive dans leurs 30 mètres à l'aller à Leipzig, pour n'encaisser qu'un seul but en toute fin de match.
Ils ont rappelé jeudi que, poussés par 50 000 fans déchaînés, ils savaient aussi mettre leur agressivité au service de l'attaque. Avec son ouverture du score, James Tavernier est devenu au passage l'unique meilleur buteur de cette Ligue Europa, avec sept réalisations.
Entre le "fighting spirit" écossais et l'ivresse de l'Europe qui saisit Francfort à chaque sortie, la finale promet au minimum d'être passionnée. On peut compter, en outre, sur les supporters des deux camps, archi-bouillants, pour créer l'atmosphère d'une grande soirée européenne.
Avec AFP
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Coupes d'Europe : West Ham humilie Lyon, Marseille ne tremble pas face au PAOK
Coupes d'Europe : Lyon et Barcelone bousculés en C3, l'OM victorieux en C4
AVANT-MATCHCoupes d'Europe : Lyon et Marseille visent un printemps exaltant
L'Humanité
Opep. Pas de changement de politique des exportateurs de pétrole, malgré la hausse des prix
ActuRéunis ce jeudi à Vienne, les membres de l’organisation des pays producteurs de pétrole ont décidé une très légère augmentation de la production, en dépit de prix élevés à la pompe et malgré un probable embargo européen sur l’or noir russe.
Les 23 pays de l’Opep + (13 membres de l’Opep et 10 partenaires non-membres) se sont réunis, ce jeudi à Vienne (Autriche). Le cartel, qui a pourtant la mission de réguler le prix du pétrole à l’échelle mondiale, refuse d’augmenter significativement la production. En parallèle, les prix élevés à la pompe plombent le pouvoir d’achat des ménages. Les membres de l’organisation ont seulement convenu « d’ajuster à la hausse la production totale mensuelle à hauteur de 432 000 barils par jour ». Déjà en février, mars et avril 2022, les réunions de l’Opep + avaient donné des résultats semblables.
Le cartel ignore les appels à baisser les prix, lancés notamment par les Occidentaux. Au cours des derniers mois, le président américain et le premier ministre britannique ont fait des pieds et des mains en faveur d’une augmentation de la production par les pays du Moyen-Orient. Mais Ryad a ignoré les appels de Joe Biden et les Émirats arabes unis ont opposé une fin de non-recevoir à Boris Johnson.
L’invasion de l’Ukraine par la Russie suscite des inquiétudes du côté de l’offre. Encore plus depuis que la présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, a proposé, ce mercredi 4 mai « une interdiction de tout le pétrole russe, brut et raffiné », d’ici la fin 2022. Un coup de massue, quand on sait que l’Europe importe plus de deux millions et demi de barils de brut par jour depuis la Russie.
Mais si le cartel ne cède pas aux pressions des Européens, c’est avant tout pour ne pas froisser Moscou. La Russie, membre de l’Opep +, est le plus grand exportateur de pétrole, après l’Arabie saoudite. Par ailleurs, l’organisation se montre également frileuse à cause du ralentissement de l’activité en Chine. La flambée de la pandémie de Covid-19, qui a entraîné le confinement de Shanghai et de ses 25 millions d’habitants, a eu des conséquences néfastes sur la demande en pétrole. Un grand manque à gagner puisque Pékin est le deuxième consommateur et le plus grand importateur de pétrole au monde.
Toujours est-il que la flambée des cours profite aux exportateurs et aux grands groupes pétroliers. La Russie a vu ses revenus issus du gaz, du pétrole et du charbon doubler depuis le début de la guerre en Ukraine Dans le même temps, TotalEnergies enregistre un bénéfice net ajusté de 9 milliards de dollars (8,57 milliards d’euros). Un record.
Reste à savoir si l’Opep + détient réellement la clé du problème. Entre le manque d’investissement et les problèmes opérationnels que connaissent certains pays membres, le cartel échoue régulièrement à atteindre ses quotas de production. La Libye, par exemple, connaît de grandes difficultés de production en raison de la crise politique qui agite le pays. En outre, certains grands producteurs de pétrole ne sont pas membres du cartel. C’est le cas des États-Unis et du Royaume Uni. Or, les marchés à terme de New York et Londres influencent le cours du pétrole et limitent l’influence de l’Opep +.
Antoine Poncet
Guerre en Ukraineinflationpétroleopep France24 - Monde
Pédophilie dans le football : le président de la Fédération du Gabon mis en examen
Publié le : 05/05/2022 - 19:13
FRANCE 24
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Le président de la Fédération gabonaise de football, Pierre Alain Mounguengui, a été mis en examen et placé sous mandat de dépôt à Libreville, a annoncé jeudi son avocat. Pierre Alain Mounguengui est accusé de "non-dénonciation de crimes de pédophilie", dans le cadre d'une affaire d'abus sexuels sur des enfants visant l'ancien entraîneur Patrick Assoumou Eyi.
C'est un scandale qui secoue le milieu du sport au Gabon. Le président de la Fédération gabonaise de football (Fégafoot), Pierre Alain Mounguengui, a été mis en examen et placé sous mandat de dépôt à Libreville pour "non-dénonciation de crimes de pédophilie" dans une affaire d'abus sexuels présumés de centaines d'enfants, a déclaré, jeudi 5 mai, à l'AFP son avocat.
Le scandale, révélé par le quotidien britannique The Guardian en décembre 2021, a éclaté quand Patrick Assoumou Eyi, entraîneur de la sélection nationale des moins de 17 ans jusqu'en 2017 et figure très connue dans le milieu du football gabonais sous le surnom de "Capello", a été incarcéré après avoir été accusé de centaines de viols et agressions sexuelles sur des enfants dont il avait la responsabilité dans ses fonctions pendant plusieurs années.
Patrick Assoumou Eyi était, depuis 2017 et jusqu'à son arrestation, directeur technique de la ligue de football de l'Estuaire, la province de la capitale, Libreville.
Depuis son arrestation, deux entraîneurs de clubs, Orphée Mickala et Triphel Mabicka, ont également été mis en examen pour les mêmes chefs et incarcérés. Les trois hommes risquent 30 ans de prison.
Le président de la Fédération "conteste" l'accusation
Pierre Alain Mounguengui, 64 ans, réélu fin avril à la présidence de la Fégafoot (la Fédération gabonaise de football), "a été mis en examen pour non-dénonciation de crimes de pédophilie, ce qu'il conteste", a indiqué à l'AFP son avocat, Charles-Henri Gey. "Il a été placé sous mandat de dépôt et nous avons demandé sa remise en liberté provisoire."
"Pierre Alain Mounguengui est accusé d'avoir couvert les agressions présumées commises par 'Capello'", avait assuré fin avril à l'AFP Romain Molina, journaliste français qui avait écrit l'enquête dans The Guardian.
>> À lire aussi : La pédophilie dans le football gabonais, "un secret de Polichinelle"
"Nous sommes dans le délire, il n'y a pour l'instant aucune victime identifiée", a déclaré Me Charles-Henri Gey, ajoutant : "Cette affaire n'est qu'un prétexte pour que Pierre Alain Mounguengui ne soit plus président de la Fégafoot."
La Fifa a ouvert mardi une enquête disciplinaire visant les trois entraîneurs accusés d'actes de pédophilie ainsi que Pierre-Alain Mounguengui.
Une affaire "très grave et inacceptable", dénonce le président du Gabon
Le ministre gabonais des Sports, Franck Nguema, a déclaré en décembre que Patrick Assoumou Eyi "aurait abusé de centaines de jeunes garçons dans le cadre de ses fonctions".
Le scandale a par la suite éclaboussé le taekwondo gabonais : Martin Avera, entraîneur connu surnom" "Maître Chaka", a été mis en examen à Libreville pour pédophilie et abus sexuels, et incarcéré en janvier.
Le président gabonais, Ali Bongo Ondimba, avait évoqué une affaire "très grave et inacceptable" après la mise en cause de "Capello" et ordonné au gouvernement de demander à la justice l'ouverture d'une enquête dans le football mais aussi dans toutes les fédérations sportives nationales, pour "éradiquer les potentiels prédateurs sexuels".
Avec AFP
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L'international français Benjamin Mendy accusé de deux viols supplémentaires
Agressions sexuelles : entrepreneur et président du SCO d’Angers, Saïd Chabane dans la tourmente
ÉTATS-UNIS
Accusé de viol, Cristiano Ronaldo dément catégoriquement
Valeurs Actuelles
Des tombes chrétiennes datant du VIe siècle mises au jour à Périgueux
La ville de Périgueux, dont l’histoire remonte à l’époque gallo-romaine, s’est enrichie de nouveaux vestiges millénaires, rapporte France 3 Régions, mercredi 27 avril. Les fouilles préalables à la construction d’un nouveau bâtiment dans le quartier de la Cité administrative ont mis au jour une quarantaine de sarcophages datant du VIe siècle. Il s’agit vraisemblablement de sépultures chrétiennes appartenant au cimetière de Vésone. Les historiens pensent que la nécropole avait été érigée autour de la première église chrétienne de la ville, Saint-Pierre de la Cité ou Saint-Pierre l’Ancien. Rares par leur conception, ces sarcophages témoignent sans doute des premières heures de la chrétienté dans la cité de Dordogne.
Démêler les époques
Mais la découverte ne s’est pas arrêtée là. Sous cette première couche d’histoire, les archéologues ont découvert des vestiges d’une construction gallo-romaine, relate France 3 Régions. Ils ont identifié les murs d’un bâtiment, situé à quelques dizaines de mètres de la Domus de Vesunna, autre trésor archéologique de la ville.
La superposition de ces éléments va imposer un long travail de « tri » aux archéologues. La tâche sera d’autant plus ardue que certaines structures ont été construites directement sur d’autres, plus anciennes. L’Institut National de Recherches Archéologiques Préventives (INRAP) devrait avoir besoin de deux ans pour retracer l’histoire de ces ossements.
Périgueux : les dernières actualités
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Bamako déchire les accords de défense conclus avec Paris; Moscou admet la présence de Wagner au Mali
par Laurent Lagneau · 3 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerDans son dernier rapport sur le Mali, et alors qu’il est reproché à Bamako d’avoir sollicité les services du groupe paramilitaire russe Wagner, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a seulement évoqué la « présence présumée d’une société militaire privée étrangère opérant aux côtés des forces de sécurité maliennes », sans la nommer. Et de souligner que la junte malienne parle « d’instructeurs militaires déployés dans le cadre d’une coopération bilatérale d’État à État ».
Puis, au moment d’aborder la question des violations des droits humains constatées au cours des trois derniers mois, M. Guterres a tenu à rappeler qu’il revenait à l’État malien de « faire tout ce qui est en son pouvoir pour faire appliquer le principe de responsabilité » et de « veiller à ce que ses opérations militaires, y compris celles menées avec ses partenaires bilatéraux, soient conduites dans le respect de ses obligations internationales ». Que de précautions prises pour ne pas dires les choses…
Cela étant, pour son prochain rapport, M. Guterres pourra affirmer que le groupe Wagner et bel et bien présent au Mali : le 2 mai, lors d’un entretien donné à la chaîne de télévision Mediaset, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a fini par l’admettre, précisant que son déploiement au Sahel [ainsi qu’en Libye] s’était fait sur une « base commerciale ».
« Mon cher collègue Jean-Yves Le Drian [ministre français des Affaires étrangères, ndlr], de même que Josep Borrell [le chef de la diplomatie européenne, ndlr], en septembre 2021, m’ont dit directement que la Russie n’avait rien à faire en Afrique, ni par des moyens étatiques, ni par des moyens privés, car l’Afrique est une zone [d’intérêt] de l’UE et de la France », a affirmé M. Lavrov. « Nous avons également expliqué » qu’en Libye, « cette compagnie militaire privée a été invitée par les autorités à Tobrouk, où se situe le parlement », a-t-il continué. Et d’assurer : « Ils sont présents là sur une base commerciale, de même qu’au Mali ».
Quelques heures la diffusion des propos du ministre russe, et après avoir accusé la France « d’espionnage » et de « subversion » suite à la mise en échec d’une tentative d’attaque informationnelle à l’issue de la rétrocession par Barkhane de la base opérationnelle avancée [BOA] de Gossi, le gouvernement malien de transition a annoncé sa décison de dénoncer les accords de défense conclus avec la France il y a près de neuf ans.
Le #Mali a officiellement mis fin au traité de coopération de défense signé avec la #France le 16 juillet 2014, y compris les accords #Barkhane et #Takuba. pic.twitter.com/NRzWA4C6Bm
— Malibook (@Malibooknews) May 2, 2022
« Depuis un certain temps le gouvernement de la République du Mali constate avec regret une détérioration profonde de la coopération militaire avec la France », a justifié le colonel Abdoulaye Maïga, le porte-parole du gouvernement malien, dans une déclaration lue à l’antenne de la chaîne de télévision publique.
Et de dénoncer « l’attitude unilatérale » de la France quand celle-ci décida, en juin 2021, de suspendre temporairement opérations conjointes avec les Forces armées maliennes [FAMa], après le nouveau coup d’État fomenté par le colonel Assimi Goïta, l’annonce du retrait de la force Barkhane, « sans aucune consultation de la partie malienne » ainsi que de « multiples violations » de la zone d’interdiction aérienne mise en place dans le centre du pays [zone aux limites fluctuantes, le secteur de Gossi, par exemple, en fait désormais partie depuis le 22 avril…].
Sur ce dernier point, le reproche fait à Barkhane ne tient pas… étant donné que l’article 5 de l’accord « sous forme d’échange de lettres » entre la France et le Mali relatif au statut des forces françaises dans le pays [SOFA, Status of Force Agreements] précise que « pour les activités liées à l’exécution du présent accord, le personnel du détachement français circule sans restriction sur le territoire » malien, « y compris dans son espace aérien ».
Quoi qu’il en soit, Bamako a décidé de dénoncer avec « effet immédiat » cet accord sur le statut des forces françaises au Mali. Et la dénoncation du traité de coopération militaire [.pdf], signé en juillet 2014, prendra effet d’ici six mois.
Reste à voir dans quelle mesure ces décisions – qui n’ont pas encore fait l’objet du moindre commentaire officiel à Paris – compliqueront la « ré-articulation » de Barkhane au Sahel.
Ainsi, le SOFA signé en mars 2013 indique que le « détachement français est autorisé à prendre toutes les mesures requises pour assurer la protection de ses personnels, de son matériel et des installations et terrains mis à sa disposition ou confiés à sa garde » et que les « autorités maliennes chargées de l’ordre et de la sécurité publics facilitent la surveillance et la protection des installations accueillant des ressortissants français » [article 6]. Cette disposition n’a donc plus lieu d’être… Et plus largement, Barkhane ne pourra plus mener d’opérations contre les groupes armés terroristes [GAT] sur le sol malien.
Autre exemple : les autorités maliennes pourraient faire des complications au niveau des procédures douanières, l’article 7 stipulant que les matériels et les munitions, acheminés au Mali pour les besoins de Barkhane pourront être « réexportées en exonération de taxe vers la France à la fin de la mission du détachement français ».
Photo : État-major des armées
Bamako déchire les accords de défense conclus avec Paris; Moscou admet la présence de Wagner au Mali
par Laurent Lagneau · 3 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerDans son dernier rapport sur le Mali, et alors qu’il est reproché à Bamako d’avoir sollicité les services du groupe paramilitaire russe Wagner, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a seulement évoqué la « présence présumée d’une société militaire privée étrangère opérant aux côtés des forces de sécurité maliennes », sans la nommer. Et de souligner que la junte malienne parle « d’instructeurs militaires déployés dans le cadre d’une coopération bilatérale d’État à État ».
Puis, au moment d’aborder la question des violations des droits humains constatées au cours des trois derniers mois, M. Guterres a tenu à rappeler qu’il revenait à l’État malien de « faire tout ce qui est en son pouvoir pour faire appliquer le principe de responsabilité » et de « veiller à ce que ses opérations militaires, y compris celles menées avec ses partenaires bilatéraux, soient conduites dans le respect de ses obligations internationales ». Que de précautions prises pour ne pas dires les choses…
Cela étant, pour son prochain rapport, M. Guterres pourra affirmer que le groupe Wagner et bel et bien présent au Mali : le 2 mai, lors d’un entretien donné à la chaîne de télévision Mediaset, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a fini par l’admettre, précisant que son déploiement au Sahel [ainsi qu’en Libye] s’était fait sur une « base commerciale ».
« Mon cher collègue Jean-Yves Le Drian [ministre français des Affaires étrangères, ndlr], de même que Josep Borrell [le chef de la diplomatie européenne, ndlr], en septembre 2021, m’ont dit directement que la Russie n’avait rien à faire en Afrique, ni par des moyens étatiques, ni par des moyens privés, car l’Afrique est une zone [d’intérêt] de l’UE et de la France », a affirmé M. Lavrov. « Nous avons également expliqué » qu’en Libye, « cette compagnie militaire privée a été invitée par les autorités à Tobrouk, où se situe le parlement », a-t-il continué. Et d’assurer : « Ils sont présents là sur une base commerciale, de même qu’au Mali ».
Quelques heures la diffusion des propos du ministre russe, et après avoir accusé la France « d’espionnage » et de « subversion » suite à la mise en échec d’une tentative d’attaque informationnelle à l’issue de la rétrocession par Barkhane de la base opérationnelle avancée [BOA] de Gossi, le gouvernement malien de transition a annoncé sa décison de dénoncer les accords de défense conclus avec la France il y a près de neuf ans.
Le #Mali a officiellement mis fin au traité de coopération de défense signé avec la #France le 16 juillet 2014, y compris les accords #Barkhane et #Takuba. pic.twitter.com/NRzWA4C6Bm
— Malibook (@Malibooknews) May 2, 2022
« Depuis un certain temps le gouvernement de la République du Mali constate avec regret une détérioration profonde de la coopération militaire avec la France », a justifié le colonel Abdoulaye Maïga, le porte-parole du gouvernement malien, dans une déclaration lue à l’antenne de la chaîne de télévision publique.
Et de dénoncer « l’attitude unilatérale » de la France quand celle-ci décida, en juin 2021, de suspendre temporairement opérations conjointes avec les Forces armées maliennes [FAMa], après le nouveau coup d’État fomenté par le colonel Assimi Goïta, l’annonce du retrait de la force Barkhane, « sans aucune consultation de la partie malienne » ainsi que de « multiples violations » de la zone d’interdiction aérienne mise en place dans le centre du pays [zone aux limites fluctuantes, le secteur de Gossi, par exemple, en fait désormais partie depuis le 22 avril…].
Sur ce dernier point, le reproche fait à Barkhane ne tient pas… étant donné que l’article 5 de l’accord « sous forme d’échange de lettres » entre la France et le Mali relatif au statut des forces françaises dans le pays [SOFA, Status of Force Agreements] précise que « pour les activités liées à l’exécution du présent accord, le personnel du détachement français circule sans restriction sur le territoire » malien, « y compris dans son espace aérien ».
Quoi qu’il en soit, Bamako a décidé de dénoncer avec « effet immédiat » cet accord sur le statut des forces françaises au Mali. Et la dénoncation du traité de coopération militaire [.pdf], signé en juillet 2014, prendra effet d’ici six mois.
Reste à voir dans quelle mesure ces décisions – qui n’ont pas encore fait l’objet du moindre commentaire officiel à Paris – compliqueront la « ré-articulation » de Barkhane au Sahel.
Ainsi, le SOFA signé en mars 2013 indique que le « détachement français est autorisé à prendre toutes les mesures requises pour assurer la protection de ses personnels, de son matériel et des installations et terrains mis à sa disposition ou confiés à sa garde » et que les « autorités maliennes chargées de l’ordre et de la sécurité publics facilitent la surveillance et la protection des installations accueillant des ressortissants français » [article 6]. Cette disposition n’a donc plus lieu d’être… Et plus largement, Barkhane ne pourra plus mener d’opérations contre les groupes armés terroristes [GAT] sur le sol malien.
Autre exemple : les autorités maliennes pourraient faire des complications au niveau des procédures douanières, l’article 7 stipulant que les matériels et les munitions, acheminés au Mali pour les besoins de Barkhane pourront être « réexportées en exonération de taxe vers la France à la fin de la mission du détachement français ».
Photo : État-major des armées
PartagezTweetezPartagezEnregistrerDans son dernier rapport sur le Mali, et alors qu’il est reproché à Bamako d’avoir sollicité les services du groupe paramilitaire russe Wagner, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a seulement évoqué la « présence présumée d’une société militaire privée étrangère opérant aux côtés des forces de sécurité maliennes », sans la nommer. Et de souligner que la junte malienne parle « d’instructeurs militaires déployés dans le cadre d’une coopération bilatérale d’État à État ».
Puis, au moment d’aborder la question des violations des droits humains constatées au cours des trois derniers mois, M. Guterres a tenu à rappeler qu’il revenait à l’État malien de « faire tout ce qui est en son pouvoir pour faire appliquer le principe de responsabilité » et de « veiller à ce que ses opérations militaires, y compris celles menées avec ses partenaires bilatéraux, soient conduites dans le respect de ses obligations internationales ». Que de précautions prises pour ne pas dires les choses…
Cela étant, pour son prochain rapport, M. Guterres pourra affirmer que le groupe Wagner et bel et bien présent au Mali : le 2 mai, lors d’un entretien donné à la chaîne de télévision Mediaset, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a fini par l’admettre, précisant que son déploiement au Sahel [ainsi qu’en Libye] s’était fait sur une « base commerciale ».
« Mon cher collègue Jean-Yves Le Drian [ministre français des Affaires étrangères, ndlr], de même que Josep Borrell [le chef de la diplomatie européenne, ndlr], en septembre 2021, m’ont dit directement que la Russie n’avait rien à faire en Afrique, ni par des moyens étatiques, ni par des moyens privés, car l’Afrique est une zone [d’intérêt] de l’UE et de la France », a affirmé M. Lavrov. « Nous avons également expliqué » qu’en Libye, « cette compagnie militaire privée a été invitée par les autorités à Tobrouk, où se situe le parlement », a-t-il continué. Et d’assurer : « Ils sont présents là sur une base commerciale, de même qu’au Mali ».
Quelques heures la diffusion des propos du ministre russe, et après avoir accusé la France « d’espionnage » et de « subversion » suite à la mise en échec d’une tentative d’attaque informationnelle à l’issue de la rétrocession par Barkhane de la base opérationnelle avancée [BOA] de Gossi, le gouvernement malien de transition a annoncé sa décison de dénoncer les accords de défense conclus avec la France il y a près de neuf ans.
Le #Mali a officiellement mis fin au traité de coopération de défense signé avec la #France le 16 juillet 2014, y compris les accords #Barkhane et #Takuba. pic.twitter.com/NRzWA4C6Bm
— Malibook (@Malibooknews) May 2, 2022
« Depuis un certain temps le gouvernement de la République du Mali constate avec regret une détérioration profonde de la coopération militaire avec la France », a justifié le colonel Abdoulaye Maïga, le porte-parole du gouvernement malien, dans une déclaration lue à l’antenne de la chaîne de télévision publique.
Et de dénoncer « l’attitude unilatérale » de la France quand celle-ci décida, en juin 2021, de suspendre temporairement opérations conjointes avec les Forces armées maliennes [FAMa], après le nouveau coup d’État fomenté par le colonel Assimi Goïta, l’annonce du retrait de la force Barkhane, « sans aucune consultation de la partie malienne » ainsi que de « multiples violations » de la zone d’interdiction aérienne mise en place dans le centre du pays [zone aux limites fluctuantes, le secteur de Gossi, par exemple, en fait désormais partie depuis le 22 avril…].
Sur ce dernier point, le reproche fait à Barkhane ne tient pas… étant donné que l’article 5 de l’accord « sous forme d’échange de lettres » entre la France et le Mali relatif au statut des forces françaises dans le pays [SOFA, Status of Force Agreements] précise que « pour les activités liées à l’exécution du présent accord, le personnel du détachement français circule sans restriction sur le territoire » malien, « y compris dans son espace aérien ».
Quoi qu’il en soit, Bamako a décidé de dénoncer avec « effet immédiat » cet accord sur le statut des forces françaises au Mali. Et la dénoncation du traité de coopération militaire [.pdf], signé en juillet 2014, prendra effet d’ici six mois.
Reste à voir dans quelle mesure ces décisions – qui n’ont pas encore fait l’objet du moindre commentaire officiel à Paris – compliqueront la « ré-articulation » de Barkhane au Sahel.
Ainsi, le SOFA signé en mars 2013 indique que le « détachement français est autorisé à prendre toutes les mesures requises pour assurer la protection de ses personnels, de son matériel et des installations et terrains mis à sa disposition ou confiés à sa garde » et que les « autorités maliennes chargées de l’ordre et de la sécurité publics facilitent la surveillance et la protection des installations accueillant des ressortissants français » [article 6]. Cette disposition n’a donc plus lieu d’être… Et plus largement, Barkhane ne pourra plus mener d’opérations contre les groupes armés terroristes [GAT] sur le sol malien.
Autre exemple : les autorités maliennes pourraient faire des complications au niveau des procédures douanières, l’article 7 stipulant que les matériels et les munitions, acheminés au Mali pour les besoins de Barkhane pourront être « réexportées en exonération de taxe vers la France à la fin de la mission du détachement français ».
Photo : État-major des armées
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerDans son dernier rapport sur le Mali, et alors qu’il est reproché à Bamako d’avoir sollicité les services du groupe paramilitaire russe Wagner, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a seulement évoqué la « présence présumée d’une société militaire privée étrangère opérant aux côtés des forces de sécurité maliennes », sans la nommer. Et de souligner que la junte malienne parle « d’instructeurs militaires déployés dans le cadre d’une coopération bilatérale d’État à État ».
Puis, au moment d’aborder la question des violations des droits humains constatées au cours des trois derniers mois, M. Guterres a tenu à rappeler qu’il revenait à l’État malien de « faire tout ce qui est en son pouvoir pour faire appliquer le principe de responsabilité » et de « veiller à ce que ses opérations militaires, y compris celles menées avec ses partenaires bilatéraux, soient conduites dans le respect de ses obligations internationales ». Que de précautions prises pour ne pas dires les choses…
Cela étant, pour son prochain rapport, M. Guterres pourra affirmer que le groupe Wagner et bel et bien présent au Mali : le 2 mai, lors d’un entretien donné à la chaîne de télévision Mediaset, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a fini par l’admettre, précisant que son déploiement au Sahel [ainsi qu’en Libye] s’était fait sur une « base commerciale ».
« Mon cher collègue Jean-Yves Le Drian [ministre français des Affaires étrangères, ndlr], de même que Josep Borrell [le chef de la diplomatie européenne, ndlr], en septembre 2021, m’ont dit directement que la Russie n’avait rien à faire en Afrique, ni par des moyens étatiques, ni par des moyens privés, car l’Afrique est une zone [d’intérêt] de l’UE et de la France », a affirmé M. Lavrov. « Nous avons également expliqué » qu’en Libye, « cette compagnie militaire privée a été invitée par les autorités à Tobrouk, où se situe le parlement », a-t-il continué. Et d’assurer : « Ils sont présents là sur une base commerciale, de même qu’au Mali ».
Quelques heures la diffusion des propos du ministre russe, et après avoir accusé la France « d’espionnage » et de « subversion » suite à la mise en échec d’une tentative d’attaque informationnelle à l’issue de la rétrocession par Barkhane de la base opérationnelle avancée [BOA] de Gossi, le gouvernement malien de transition a annoncé sa décison de dénoncer les accords de défense conclus avec la France il y a près de neuf ans.
avoir accuséLe #Mali a officiellement mis fin au traité de coopération de défense signé avec la #France le 16 juillet 2014, y compris les accords #Barkhane et #Takuba. pic.twitter.com/NRzWA4C6Bm
— Malibook (@Malibooknews) May 2, 2022
Le #Mali a officiellement mis fin au traité de coopération de défense signé avec la #France le 16 juillet 2014, y compris les accords #Barkhane et #Takuba. pic.twitter.com/NRzWA4C6Bm
#Mali#France#Barkhane#Takubapic.twitter.com/NRzWA4C6Bm— Malibook (@Malibooknews) May 2, 2022
May 2, 2022
« Depuis un certain temps le gouvernement de la République du Mali constate avec regret une détérioration profonde de la coopération militaire avec la France », a justifié le colonel Abdoulaye Maïga, le porte-parole du gouvernement malien, dans une déclaration lue à l’antenne de la chaîne de télévision publique.
Et de dénoncer « l’attitude unilatérale » de la France quand celle-ci décida, en juin 2021, de suspendre temporairement opérations conjointes avec les Forces armées maliennes [FAMa], après le nouveau coup d’État fomenté par le colonel Assimi Goïta, l’annonce du retrait de la force Barkhane, « sans aucune consultation de la partie malienne » ainsi que de « multiples violations » de la zone d’interdiction aérienne mise en place dans le centre du pays [zone aux limites fluctuantes, le secteur de Gossi, par exemple, en fait désormais partie depuis le 22 avril…].
Sur ce dernier point, le reproche fait à Barkhane ne tient pas… étant donné que l’article 5 de l’accord « sous forme d’échange de lettres » entre la France et le Mali relatif au statut des forces françaises dans le pays [SOFA, Status of Force Agreements] précise que « pour les activités liées à l’exécution du présent accord, le personnel du détachement français circule sans restriction sur le territoire » malien, « y compris dans son espace aérien ».
l’article 5 de l’accordQuoi qu’il en soit, Bamako a décidé de dénoncer avec « effet immédiat » cet accord sur le statut des forces françaises au Mali. Et la dénoncation du traité de coopération militaire [.pdf], signé en juillet 2014, prendra effet d’ici six mois.
[.pdf]pdfReste à voir dans quelle mesure ces décisions – qui n’ont pas encore fait l’objet du moindre commentaire officiel à Paris – compliqueront la « ré-articulation » de Barkhane au Sahel.
Ainsi, le SOFA signé en mars 2013 indique que le « détachement français est autorisé à prendre toutes les mesures requises pour assurer la protection de ses personnels, de son matériel et des installations et terrains mis à sa disposition ou confiés à sa garde » et que les « autorités maliennes chargées de l’ordre et de la sécurité publics facilitent la surveillance et la protection des installations accueillant des ressortissants français » [article 6]. Cette disposition n’a donc plus lieu d’être… Et plus largement, Barkhane ne pourra plus mener d’opérations contre les groupes armés terroristes [GAT] sur le sol malien.
Autre exemple : les autorités maliennes pourraient faire des complications au niveau des procédures douanières, l’article 7 stipulant que les matériels et les munitions, acheminés au Mali pour les besoins de Barkhane pourront être « réexportées en exonération de taxe vers la France à la fin de la mission du détachement français ».
Photo : État-major des armées
L'Humanité
Olivier Abel « Pour le capitalisme, une part de l’humanité est superflue »
EntretienReconnaissance Dans son dernier ouvrage, le philosophe analyse les tensions liées aux humiliations contemporaines et aux manipulations des ressentiments.
Nicolas MatheyÊtre rangé du côté des « premiers de corvée » ou de « ceux qui ne sont rien », être méprisé comme un « sans-dents », être dévalorisé comme assisté ou réduit à un lieu… Les discours contemporains d’humiliation ne manquent pas, souligne Olivier Abel, qui publie De l’humiliation. Le nouveau poison de notre société. Alors que la scène métapolitique est, selon lui, mise à mal par l’immédiateté affective des réseaux sociaux, le philosophe invite à mettre un frein aux exploitations haineuses des ressentiments et aux humiliations sourdes. Il s’agirait non seulement de repenser des institutions moins humiliantes et de refonder les circuits de la reconnaissance sociale, mais aussi de sortir du paradoxe selon lequel on tendrait à se sentir toujours plus humilié tout en étant davantage plus insensible à l’humiliation des autres.
En quoi l’humiliation est-elle le « sentiment composite et mouvant » que vous décrivez dans votre essai (1) ?
Je partirai de l’observation que l’on se plaindra d’une injustice ou d’une violence, mais pas d’avoir été humilié. L’humiliation fait taire, elle s’attaque au sujet parlant. Soit parce qu’elle le bannit de la conversation et le rend invisible. Soit, au contraire, en ce qu’elle le montre là où il voudrait se cacher. La violence attaque le corps, l’humiliation attaque le visage : elle fait rougir de honte, blanchir de colère rentrée. Dans tous les cas, elle est subie.
Quel est le rapport entre humiliation et humilité ?
Contrairement à l’humiliation, l’humilité est volontaire. Elle est souvent une vertu, mais elle peut aussi être une technique pour ne pas être humilié. Ce que je reproche à la tradition stoïcienne, comme à la tradition chrétienne, ici unies à force de modestie et d’humilité volontaires, c’est de nous avoir rendus insensibles aux humiliations que nous infligeons aux autres.
Vous commencez votre essai en évoquant Trump, Erdogan et les majorités antidémocratiques qui se constituent à partir du sentiment d’humiliation. Qu’en est-il de Macron parlant de « ceux qui ne sont rien » ?
Je pense que Macron ne se rend même pas compte qu’il est blessant… Par exemple, il ne perçoit pas ce que sa proposition récente sur le RSA sous condition d’activité peut avoir d’humiliant. Pour moi, ce ne sont pas des erreurs de communication, c’est profondément sa manière de voir. Le discours néolibéral de Macron, qui enjoint un « soyons ouvert », a réussi à nous enfermer dans l’alternative entre l’ouverture et la fermeture, et c’est pourquoi il n’a eu de cesse de remettre en selle le discours adverse de l’extrême droite, celui du besoin de protection, des manipulations du ressentiment, de la nostalgie. Ce qui me semble grave et dangereux politiquement, c’est que le discours de l’ouverture libérale enjoint à tous d’être émancipés, autonomes, flexibles, et stigmatise tous ceux qui se sentent rejetés, inutiles, « assistés » ou alourdis par des liens qu’ils ne peuvent pas rompre. On se retrouve ainsi avec, d’une part, une droite qui a acquis le quasi-monopole du discours libéral de l’émancipation, et, d’autre part, une autre droite qui a le monopole du discours de la fidélité au sens des racines identitaires et closes de l’entre-soi. Pour sortir de ce piège, il nous faudrait à la fois remettre sur le métier le concept d’émancipation, pour le sortir de ce dévoiement et le repenser de manière plus radicale face aux nouvelles servitudes. Mais, dans le même temps, face à l’exclusion, à cette masse de plus en plus grande de gens qui sont rejetés dans les marges, il faut penser le besoin d’attachements, les fidélités, les liens solidaires. Parmi les gilets jaunes, on a vu de nombreuses vies cantonnées à des lieux, à cause d’attachements familiaux ou amicaux. Qu’est-ce qu’une société où il faut rompre tous les attachements pour réussir ?
Qu’entendez-vous par l’instrumentalisation du sentiment d’humiliation et des formes du ressentiment ?
Il y a des manipulations cyniques du ressentiment. Quand on est vraiment humilié, on ne le clame pas. Le propre du ressentiment est qu’on ne se souvient pas de la blessure, mais qu’on entretient la cicatrice. On se re-raconte l’histoire à sa guise. Jadis, il y avait un grand discours progressiste de l’émancipation, mais ce grand récit s’est éboulé. Le seul grand récit qui le remplace est celui du ressentiment, au mieux le grand récit contre l’Occident. Ce discours de la rancune monte de tous les côtés, et je me méfierais aussi d’un discours de gauche porté par le ressentiment. Ce qui m’inquiète avec les manipulations actuelles de l’humiliation, c’est quand les uns se sentent étrangers aux autres, au point qu’ils soient juste bons à être éliminés. Ne sous-estimons pas le risque de la guerre civile, la fabrique imaginaire de l’étranger. Ce qui est difficile, c’est de tisser un récit commun capable de rassembler suffisamment des populations diverses.
Vous parlez de l’invasion de l’espace politique par les affects et les sentiments…
Des auteurs aussi différents que Cynthia Fleury, Frédéric Lordon, Gloria Origgi et Pierre Rosanvallon ont montré combien l’espace politique actuel est traversé par des passions, des affects et des sentiments. Il existe certes des passions proprement démocratiques, comme le remarquait déjà Rousseau. Mais ce qui se passe aujourd’hui, c’est un ensauvagement de ces passions, qui deviennent « apolitiques » et barbares. C’est ici que je propose un détour : la tragédie grecque avait pour fonction de convertir les forces de la vengeance. C’était sa fonction « métapolitique » : comme s’il fallait, à côté de l’espace politique, une scène qui autorise la conversion des passions, non en les humiliant mais en les apprivoisant. Cette fonction de « catharsis » des affects a longtemps été assurée par les cultes religieux. Les grands théâtres de l’âge moderne avaient aussi cette fonction, tout comme le cinéma. Ces scènes du métapolitique ont laissé place aux réseaux sociaux, qui nous mettent en prise directe avec les affects. Il n’y a plus de différé, la scène métapolitique est destituée.
Qu’est-ce qui distingue les humiliations instituées de celles infligées par mégarde ?
Il existe en effet des institutions structurellement humiliantes, quand une partie de la population n’est pas traitée comme les autres. Mais l’humiliation marche dans tous les sens et concerne aussi le professeur chahuté ou le policier à terre. Il y a cependant une asymétrie : un policier peut se montrer d’autant plus humiliant qu’il est du bon côté du manche et qu’il est adossé à une institution. Il a fallu du courage à ce commissaire de police qui s’était excusé après une bousculade, et qui avait été sanctionné pour cette attitude non humiliante, alors qu’il avait ainsi noué avec les gens du quartier un lien de reconnaissance précieux. C’est pourquoi, comme le philosophe Avishaï Margalit le propose dans la Société décente, je crois qu’il faut déjà penser des institutions les moins humiliantes possible, des institutions qui traitent de la même manière les citoyens et les non-citoyens.
Il y aurait, selon vous, un paradoxe entre une ultrasensibilité à l’humiliation et une « curieuse insensibilité »…
Ma thèse de base est que, si nous sommes sensibles aux inégalités et aux violences, nous restons trop insensibles devant les humiliations. Cela se manifeste par les expressions « ce ne sont que des mots », « prends du recul », « c’est pas grave ». Elles retournent la charge, en demandant aux humiliés de refouler leurs sentiments. En même temps, aujourd’hui, il y a une montée de ressentiment qui fait qu’on voit l’humiliation partout. Ce qui m’inquiète, c’est que les deux vont ensemble. Si on était sensible à l’humiliation, si on en parlait tranquillement, on ne basculerait pas dans cette ultrasensibilité pleine de rancune mortifère.
Le problème de l’humiliation est-il lié à celui de la reconnaissance, comme tend à le faire penser le cas de gilets jaunes ou des professions dites « essentielles » pendant le confinement ?
L’humiliation a, en effet, été un élément parmi d’autres pour expliquer les mouvements des gilets jaunes. De même, les travailleurs des secteurs dits essentiels auraient pu s’attendre à un peu plus de reconnaissance et de rétribution – il faut les deux ! La question de la place dans la société est aussi celle de l’attractivité. Les métiers du soin et du « care » n’attirent pas, c’est ceux où il faut le plus donner de sa personne. Au fond, nous sommes dans des sociétés de la mesure, du quantitatif, de l’assurantiel. Ce qui n’est pas quantifiable, imputable et rétribuable n’existe pas. La société de marché ne voit que ce qui peut se vendre et s’acheter. Tout ce qui renvoie aux liens de fidélité, de reconnaissance, de gratitude, est refoulé. D’où l’importance prise dans nos sociétés par les mafias. Or, mettre son enfant dans une école choisie, c’est déjà un geste mafieux. Ce n’est pas une attitude citoyenne. Les grandes écoles ne servent qu’à fournir des carnets d’adresses. Sans parler des lobbies… Il faut repenser la place de la reconnaissance, qui va trop là où il y a de la réputation : les grands joueurs de foot, les « influenceurs »…
Il s’agit, selon vous, de refonder le rôle de la famille pour prévenir « les structures récurrentes d’humiliation » ?
Les gens qui sont humiliants de façon délibérée l’ont été très tôt dans leur existence, comme l’a montré Boris Cyrulnik. Une humiliation tôt subie dans l’enfance est une porte ouverte aux circuits de bouc émissaire. D’où l’importance dans les familles de faire avec l’humiliation. Les rapports entre frères et sœurs sont souvent humiliants, en ce qu’ils engagent de la comparaison et de la rivalité. Dans les familles, il importe de donner à chacun l’occasion de montrer de quoi il est capable, de varier et de diversifier les scènes de compétences. Le danger du capitalisme est de tout ramener à la seule scène de l’« avoir » et du profit. Pour déjouer ce poids social et symbolique de l’humiliation, l’éducation par les jeux de société et par l’humour nous apprend qu’on peut gagner sans être écrasant et perdre sans être humilié, et que rien n’est joué pour toujours.
Vous consacrez un chapitre à l’humiliation par le travail. Les chômeurs comme les précaires, les petits salaires et petits retraités ne sont-ils pas le symptôme des impasses du capitalisme ?
Dans la lutte du maître et de l’esclave, typique du Marx relisant Hegel, l’esclave doit sa vie au maître, sous menace de mort. Aujourd’hui, les travailleurs sont sous la menace du chômage. D’où le management par l’humiliation qui était devenu à France Télécom un système méthodique : il s’agissait de briser les routines, de faire des travailleurs toujours plus flexibles et malléables. Mais, pour le capitalisme actuel, une grande part de l’humanité est simplement superflue. L’humiliation n’est plus tant celle de la servitude que celle de l’exclusion, et prend la forme du rebut, des laissés-pour-compte. N’être plus que des consommateurs est déjà humiliant. On n’est plus des sujets parlants. C’est face à cette situation que le discours sur l’émancipation ne suffit plus. Il a du sens face aux servitudes, à l’esclavage. Mais, face à l’exclusion et à la solitude, pour ceux qui sont rejetés hors du système comme inutiles, je tiens que c’est le discours de l’attachement libre mais solidaire qui nous manque.
Autres humiliations, celles qui surviennent en géopolitique et que vous soulignez dans votre préambule à travers l’exemple russe.
Oui, les guerres sont un grand théâtre des humiliations collectives à l’échelle de générations entières. Au moment de l’effondrement du système soviétique, il y a eu un triomphalisme occidental ridicule, mais humiliant qui a eu des effets dévastateurs sur le long terme. De même, Erdogan utilise le ressentiment de la population turque qui était tournée vers l’Europe et s’est vue rejetée depuis trop longtemps. Comme on l’a observé dans les guerres franco-allemandes, le ressentiment revanchard prend du temps à s’installer. C’est que l’humiliation attaque des circuits très profonds, les circuits de la reconnaissance. Le propre de la reconnaissance est de prendre du temps. Si on me fait un cadeau, je dois attendre un certain temps avant de donner autre chose, comme l’ont montré Mauss et Bourdieu. Les circuits de l’humiliation sont le négatif de ceux de la reconnaissance.
Philosophieolivier abel France24 - Monde
Jour du dépassement en France : "Ce quinquennat commence dans le rouge"
Publié le : 05/05/2022 - 14:20
Grégoire SAUVAGE
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Si tous les habitants de la Terre vivaient comme les Français, la planète aurait déjà épuisé, ce jeudi, tout ce que la nature est en mesure de régénérer. Arnaud Gilles, responsable climat et énergie chez WWF France, appelle donc à revoir à la hausse les engagements du prochain gouvernement pour réduire une "dette écologique" qui ne cesse de s'alourdir chaque année.
Quatre mois. Il n'aura fallu que quatre mois à la France pour commencer à vivre au dessus de ses moyens écologiques : le pays a consommé au jeudi 5 mai, "jour du dépassement", toutes les ressources que la planète peut renouveler en un an, a annoncé l'organisation de défense de l'environnement, WWF (Fonds mondial pour la nature).
Ce jour du dépassement, arrêté au 29 juillet en 2021 pour la planète entière, croise l'empreinte écologique des activités humaines (surfaces terrestre et maritime nécessaires pour produire les ressources consommées et pour absorber les déchets de la population) et la "biocapacité" de la Terre (capacité des écosystèmes à se régénérer et à absorber les déchets produits par l'Homme, notamment la séquestration du CO2).
Cet indice, qui ne cesse de se dégrader depuis des décennies (à l'exception de l'année 2020 marquée par la crise du Covid-19), vise à illustrer la consommation d'une population humaine en expansion sur une planète limitée. Et il se décline également par pays.
Pour 2022, le jour du dépassement pour la France tombe le 5 mai, environ 5 mois plus tôt qu'en 1961. Si le monde entier consommait aujourd'hui comme les Français, il faudrait 2,9 planètes Terre pour subvenir aux besoins des habitants.
Un constat alarmant, mais qui doit permettre de faire bouger les lignes lors du prochain quinquennat, espère le WWF. Arnaud Gilles, responsable climat et énergie de l'organisation, assure qu'il est possible de faire reculer ce "jour du dépassement" de 25 jours d'ici 2027. Entretien.
France 24 : Comment est calculé "le jour du dépassement", cet indice devenu un marqueur fort de l'épuisement des ressources naturelles ?
Arnaud Gilles : On calcule cet indice avec les experts de l'ONG américaine Global Footprint Network, qui relève chaque année les données nécessaires pour évaluer notre empreinte sur les ressources naturelles. La plus importante est notre empreinte carbone, soit toutes les émissions générées par les produits consommés en France, fabriqués sur place ou importés. Cela représente 57 % du total de notre empreinte écologique.
On mesure également l'impact de l'agriculture et de l'élevage grâce aux bases de données de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). Cela nous permet d'évaluer l'évolution du gaspillage alimentaire ou de la consommation de protéines animales (lait, œufs, viandes). Ensuite, on regarde ce que l'on fait des océans, notamment combien de poissons sont pêchés par espèce.
Une autre donnée importante du calcul concerne l'artificialisation des sols [aménagement d'un sol naturel]. Sur ces 10 dernières années, 25 000 hectares ont été artificialisés en France. C'est extrêmement préoccupant car cela grignote des terres, des paysages et des écosystèmes précieux pour l'humanité. Enfin, on évalue notre consommation de bois utilisé pour construire des bâtiments, des meubles, du papier ou brûlé pour créer de l'énergie.
Comment "le jour du dépassement" a t-il évolué ces dernières années et quelles sont les activités humaines qui pèsent le plus en France sur notre "dette écologique" ?
La performance écologique des précédents mandats a été plutôt négative puisque tous les présidents de la Ve République ont participé à creuser notre empreinte et à faire avancer dans l'année "le jour du dépassement". En moyenne, entre 1981 et 2007, le "jour du dépassement" a avancé de 10 jours à l'issue de chaque mandat présidentiel.
>> Climat : "63 milliardaires en France émettent autant de CO2 que 50 % de la population"
L'empreinte carbone est vraiment structurante. Pour la France, cela va concerner le parc automobile qui représente 7 % des émissions territoriales en 2019. En tout, les transports représentent près d'un tiers des émissions françaises. La consommation énergétique de nos bâtiments joue également un grand rôle, tout comme la consommation de viande.
Le WWF explique qu'il est possible de faire reculer le jour du dépassement de 25 jours en un mandat. Comment ?
La mauvaise nouvelle c'est que nous avons consommé en quatre mois l'ensemble de notre "budget nature" dont nous disposions pour l'année. Mais la bonne nouvelle, c'est que l'on peut faire beaucoup mieux en cinq ans. Concrètement, cela signifie agir pour la rénovation thermique des bâtiments. Il faudrait aller dix fois plus vite. Aujourd'hui, on compte quelques dizaines de milliers de rénovations globales, il en faudrait 700 000 à la fin du quinquennat.
Il faut agir dans tous les domaines : dans les transports, nous recommandons d'arriver en 2027 à 20 % de véhicules électriques, contre 2 % aujourd'hui. Il faut également sortir du "tout-voiture" et développer considérablement l'usage du vélo. On propose également de réduire de 20 % notre consommation de protéines animales et de diviser par deux le gaspillage alimentaire. Il faut aussi réduire le rythme de l'artificialisation des sols. Il y a un bon objectif inscrit dans la loi Climat et résilience, maintenant il faut la mettre en œuvre et atteindre l'objectif de 15 000 hectares consommés chaque année, contre 25 000 actuellement.
Le premier quinquennat d'Emmanuel Macron a été critiqué pour son manque d'engagement écologique par les associations de défense de l'environnement. Pensez-vous que le prochain mandat sera différent ?
Emmanuel Macron affiche son ambition de faire de la France une grande nation écologique et de déployer "une planification écologique". Nous avons remis, mercredi, nos travaux au président de la République, qui a marqué un intérêt pour ces résultats. Nous voulons montrer qu'il est possible de faire beaucoup mieux qu'au cours du précédent quinquennat.
>> Sobriété écologique : un modèle pour consommer moins, mais qui peine à convaincre les Français
C'est une opportunité d'entrer dans l'histoire pour Emmanuel Macron en devenant le premier président à mettre la France sur la voie de la réduction de son empreinte écologique. Ce quinquennat commence dans le rouge et on aimerait le terminer dans le vert, ou tout du moins d'en prendre le chemin.
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ENVIRONNEMENTJour du dépassement : "Il faudra du temps avant d'espérer voir la date reculer"
Avec la pandémie, le "jour du dépassement" des ressources naturelles a reculé en 2020
"Jour du dépassement" : l’humanité a déjà épuisé ses ressources biologiques annuelles
Opex 360
Le Royaume-Uni négocie l’achat de 26 chasseurs-bombardiers F-35B supplémentaires
par Laurent Lagneau · 2 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerToutes les photographies prises durant le récent déploiement du porte-avions HMS Prince of Wales près du Grand Nord et diffusées par la Royal Navy ont un point commun : elles montrent un pont d’envol vide d’avions de combat F-35B. Et pour cause : actuellement, les forces britanniques en comptent à peine une vingtaine, ce qui est clairement insuffisant quand l’on sait qu’un certains d’entre-eux servent à la formation des pilotes, quand ils ne sont pas tout simplement en maintenance.
En outre, huit de ces F-35B [ceux du No 617 Squadron de la Royal Air Force – RAF] avaient été mobilisés pendant plus de six mois pour le premier déploiement du porte-avions HMS Queen Elizabeth. Pour rappel, l’un d’eux fut accidentellement perdu en Méditerranée. Pour faire l’appoint, le groupe aérien embarqué avait été complété par des appareils du Marine Fighter Attack Squadron 211 de l’US Marine Corps.
Pour le moment, le Royaume-Uni a commandé 48 F-35B auprès du constructeur américain Lockheed-Martin, sur les 138 initialement prévus.
Cela étant, rien ne dit que cette cible sera effectivement atteinte. Publié en mars 2021, la revue stratégique intitulée « La défense à l’ère de la compétition » était restée floue sur ce point. « La Royal Air Force continuera à accroître sa capacité de combat aérien au cours des prochaines années […] en allant au-delà des 48 avions F-35 que nous avons déjà commandés », y était-il indiqué. Et le document n’avait rien dit au sujet de la Fleet Air Arm, alors que le 809 Naval Air Squadron est appelé, en principe, à mettre en oeuvre ce type de chasseur-bombardier.
Finalement, on en sait désormais un peu plus sur les intentions de Londres. En effet, lors d’une audition parlementaire, la semaine passé, l’Air Marshal Richard Knighton, chef d’état-major adjoint des forces britanniques, responsable du budget et des capacités militaires, a précisé qu’un second lot comprenant 26 F-35B serait commandé, ce qui portera le nombre d’appareils en service à 74 unités [ou 73 si celui perdu en Méditerranée n’est pas remplacé, ndlr]. Cependant, il n’a pas donné d’échéance pour cette nouvelle commande.
« Nous sommes en train de négocier cet achat supplémentaire au-delà des 48 [exemplaires] avec le Bureau du programme conjoint et Lockheed Martin. Le ministre [de la Défense, Ben Wallace] a été très clair sur le fait que l’engagement final que nous prendrons pour ces avions dépendra de l’amélioration des coûts associés au soutien et à l’intégration des armes britanniques. Mais nous avons réservé le budget pour cette augmentation et l’infrastructure associée », a expliqué l’Air Marshal Knighton.
Sera-t-il question d’aller plus loin par la suite? La lettre d’intention signée par le Royaume-Uni pour acquérir jusqu’à 138 F-35B reste valable pendant la durée du programme.
Cependant, une décision sur la commande d’un troisième lot ne sera pas prise d’ici 2025. Et elle dépendra de « ce que nous déciderons de faire avec le programme « Future Combat Air System » [FCAS, encore appelé Tempest », a indiqué l’officier. « Il est parfaitement plausible d’imaginer une situation dans laquelle nous pourrions avoir la flotte de 138 F-35 que nous avons initialement décrite au début des années 2000 », a-t-il ajouté.
Le Royaume-Uni négocie l’achat de 26 chasseurs-bombardiers F-35B supplémentaires
par Laurent Lagneau · 2 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerToutes les photographies prises durant le récent déploiement du porte-avions HMS Prince of Wales près du Grand Nord et diffusées par la Royal Navy ont un point commun : elles montrent un pont d’envol vide d’avions de combat F-35B. Et pour cause : actuellement, les forces britanniques en comptent à peine une vingtaine, ce qui est clairement insuffisant quand l’on sait qu’un certains d’entre-eux servent à la formation des pilotes, quand ils ne sont pas tout simplement en maintenance.
En outre, huit de ces F-35B [ceux du No 617 Squadron de la Royal Air Force – RAF] avaient été mobilisés pendant plus de six mois pour le premier déploiement du porte-avions HMS Queen Elizabeth. Pour rappel, l’un d’eux fut accidentellement perdu en Méditerranée. Pour faire l’appoint, le groupe aérien embarqué avait été complété par des appareils du Marine Fighter Attack Squadron 211 de l’US Marine Corps.
Pour le moment, le Royaume-Uni a commandé 48 F-35B auprès du constructeur américain Lockheed-Martin, sur les 138 initialement prévus.
Cela étant, rien ne dit que cette cible sera effectivement atteinte. Publié en mars 2021, la revue stratégique intitulée « La défense à l’ère de la compétition » était restée floue sur ce point. « La Royal Air Force continuera à accroître sa capacité de combat aérien au cours des prochaines années […] en allant au-delà des 48 avions F-35 que nous avons déjà commandés », y était-il indiqué. Et le document n’avait rien dit au sujet de la Fleet Air Arm, alors que le 809 Naval Air Squadron est appelé, en principe, à mettre en oeuvre ce type de chasseur-bombardier.
Finalement, on en sait désormais un peu plus sur les intentions de Londres. En effet, lors d’une audition parlementaire, la semaine passé, l’Air Marshal Richard Knighton, chef d’état-major adjoint des forces britanniques, responsable du budget et des capacités militaires, a précisé qu’un second lot comprenant 26 F-35B serait commandé, ce qui portera le nombre d’appareils en service à 74 unités [ou 73 si celui perdu en Méditerranée n’est pas remplacé, ndlr]. Cependant, il n’a pas donné d’échéance pour cette nouvelle commande.
« Nous sommes en train de négocier cet achat supplémentaire au-delà des 48 [exemplaires] avec le Bureau du programme conjoint et Lockheed Martin. Le ministre [de la Défense, Ben Wallace] a été très clair sur le fait que l’engagement final que nous prendrons pour ces avions dépendra de l’amélioration des coûts associés au soutien et à l’intégration des armes britanniques. Mais nous avons réservé le budget pour cette augmentation et l’infrastructure associée », a expliqué l’Air Marshal Knighton.
Sera-t-il question d’aller plus loin par la suite? La lettre d’intention signée par le Royaume-Uni pour acquérir jusqu’à 138 F-35B reste valable pendant la durée du programme.
Cependant, une décision sur la commande d’un troisième lot ne sera pas prise d’ici 2025. Et elle dépendra de « ce que nous déciderons de faire avec le programme « Future Combat Air System » [FCAS, encore appelé Tempest », a indiqué l’officier. « Il est parfaitement plausible d’imaginer une situation dans laquelle nous pourrions avoir la flotte de 138 F-35 que nous avons initialement décrite au début des années 2000 », a-t-il ajouté.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerToutes les photographies prises durant le récent déploiement du porte-avions HMS Prince of Wales près du Grand Nord et diffusées par la Royal Navy ont un point commun : elles montrent un pont d’envol vide d’avions de combat F-35B. Et pour cause : actuellement, les forces britanniques en comptent à peine une vingtaine, ce qui est clairement insuffisant quand l’on sait qu’un certains d’entre-eux servent à la formation des pilotes, quand ils ne sont pas tout simplement en maintenance.
En outre, huit de ces F-35B [ceux du No 617 Squadron de la Royal Air Force – RAF] avaient été mobilisés pendant plus de six mois pour le premier déploiement du porte-avions HMS Queen Elizabeth. Pour rappel, l’un d’eux fut accidentellement perdu en Méditerranée. Pour faire l’appoint, le groupe aérien embarqué avait été complété par des appareils du Marine Fighter Attack Squadron 211 de l’US Marine Corps.
Pour le moment, le Royaume-Uni a commandé 48 F-35B auprès du constructeur américain Lockheed-Martin, sur les 138 initialement prévus.
Cela étant, rien ne dit que cette cible sera effectivement atteinte. Publié en mars 2021, la revue stratégique intitulée « La défense à l’ère de la compétition » était restée floue sur ce point. « La Royal Air Force continuera à accroître sa capacité de combat aérien au cours des prochaines années […] en allant au-delà des 48 avions F-35 que nous avons déjà commandés », y était-il indiqué. Et le document n’avait rien dit au sujet de la Fleet Air Arm, alors que le 809 Naval Air Squadron est appelé, en principe, à mettre en oeuvre ce type de chasseur-bombardier.
Finalement, on en sait désormais un peu plus sur les intentions de Londres. En effet, lors d’une audition parlementaire, la semaine passé, l’Air Marshal Richard Knighton, chef d’état-major adjoint des forces britanniques, responsable du budget et des capacités militaires, a précisé qu’un second lot comprenant 26 F-35B serait commandé, ce qui portera le nombre d’appareils en service à 74 unités [ou 73 si celui perdu en Méditerranée n’est pas remplacé, ndlr]. Cependant, il n’a pas donné d’échéance pour cette nouvelle commande.
« Nous sommes en train de négocier cet achat supplémentaire au-delà des 48 [exemplaires] avec le Bureau du programme conjoint et Lockheed Martin. Le ministre [de la Défense, Ben Wallace] a été très clair sur le fait que l’engagement final que nous prendrons pour ces avions dépendra de l’amélioration des coûts associés au soutien et à l’intégration des armes britanniques. Mais nous avons réservé le budget pour cette augmentation et l’infrastructure associée », a expliqué l’Air Marshal Knighton.
Sera-t-il question d’aller plus loin par la suite? La lettre d’intention signée par le Royaume-Uni pour acquérir jusqu’à 138 F-35B reste valable pendant la durée du programme.
Cependant, une décision sur la commande d’un troisième lot ne sera pas prise d’ici 2025. Et elle dépendra de « ce que nous déciderons de faire avec le programme « Future Combat Air System » [FCAS, encore appelé Tempest », a indiqué l’officier. « Il est parfaitement plausible d’imaginer une situation dans laquelle nous pourrions avoir la flotte de 138 F-35 que nous avons initialement décrite au début des années 2000 », a-t-il ajouté.
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diffuséesEn outre, huit de ces F-35B [ceux du No 617 Squadron de la Royal Air Force – RAF] avaient été mobilisés pendant plus de six mois pour le premier déploiement du porte-avions HMS Queen Elizabeth. Pour rappel, l’un d’eux fut accidentellement perdu en Méditerranée. Pour faire l’appoint, le groupe aérien embarqué avait été complété par des appareils du Marine Fighter Attack Squadron 211 de l’US Marine Corps.
Pour le moment, le Royaume-Uni a commandé 48 F-35B auprès du constructeur américain Lockheed-Martin, sur les 138 initialement prévus.
Cela étant, rien ne dit que cette cible sera effectivement atteinte. Publié en mars 2021, la revue stratégique intitulée « La défense à l’ère de la compétition » était restée floue sur ce point. « La Royal Air Force continuera à accroître sa capacité de combat aérien au cours des prochaines années […] en allant au-delà des 48 avions F-35 que nous avons déjà commandés », y était-il indiqué. Et le document n’avait rien dit au sujet de la Fleet Air Arm, alors que le 809 Naval Air Squadron est appelé, en principe, à mettre en oeuvre ce type de chasseur-bombardier.
Finalement, on en sait désormais un peu plus sur les intentions de Londres. En effet, lors d’une audition parlementaire, la semaine passé, l’Air Marshal Richard Knighton, chef d’état-major adjoint des forces britanniques, responsable du budget et des capacités militaires, a précisé qu’un second lot comprenant 26 F-35B serait commandé, ce qui portera le nombre d’appareils en service à 74 unités [ou 73 si celui perdu en Méditerranée n’est pas remplacé, ndlr]. Cependant, il n’a pas donné d’échéance pour cette nouvelle commande.
audition parlementaire« Nous sommes en train de négocier cet achat supplémentaire au-delà des 48 [exemplaires] avec le Bureau du programme conjoint et Lockheed Martin. Le ministre [de la Défense, Ben Wallace] a été très clair sur le fait que l’engagement final que nous prendrons pour ces avions dépendra de l’amélioration des coûts associés au soutien et à l’intégration des armes britanniques. Mais nous avons réservé le budget pour cette augmentation et l’infrastructure associée », a expliqué l’Air Marshal Knighton.
Sera-t-il question d’aller plus loin par la suite? La lettre d’intention signée par le Royaume-Uni pour acquérir jusqu’à 138 F-35B reste valable pendant la durée du programme.
Cependant, une décision sur la commande d’un troisième lot ne sera pas prise d’ici 2025. Et elle dépendra de « ce que nous déciderons de faire avec le programme « Future Combat Air System » [FCAS, encore appelé Tempest », a indiqué l’officier. « Il est parfaitement plausible d’imaginer une situation dans laquelle nous pourrions avoir la flotte de 138 F-35 que nous avons initialement décrite au début des années 2000 », a-t-il ajouté.
L'Humanité
La précarité alimentaire , urgence sociale et écologique
TribuneCollectifTexte collectif
L’alimentation constitue un lien fort entre la terre, les humains et nos sociétés. Une alimentation choisie, de qualité, saine pour soi et pour la planète doit être accessible à toutes et tous, quel que soit leur pouvoir d’achat : le droit à l’alimentation est un droit fondamental.
Pourtant, dans la sixième puissance économique mondiale, le droit à une alimentation saine est bafoué pour les catégories les plus précaires de la population. Faute de budget, ces dernières n’ont pas la possibilité de se nourrir dignement, en quantité suffisante et de manière adaptée à leurs besoins nutritionnels et leurs convictions personnelles. En 2020, près de 7 millions de personnes étaient contraintes de passer par l’aide alimentaire pour se nourrir. Cette précarité alimentaire frappe notamment les plus jeunes, étudiant∙e∙s ou non, qui représentent 50 % des bénéficiaires des repas servis par les Restos du cœur. Et cela ne va pas aller en s’améliorant : à la suite des dernières négociations commerciales, les prix en grande surface devraient augmenter de 3 à 4 % et, du fait de la guerre en Ukraine et de la perturbation des marchés mondiaux associée, le prix de certaines denrées pourrait augmenter d’autant plus. En France, ce serait le cas des produits d’origine animale en particulier, comme le porc et les produits laitiers. Comment vivre dignement lorsque se nourrir s’apparente à une épreuve de survie ? D’après l’Organisation mondiale de la santé, ce sont en effet les personnes les plus précaires qui présentent le plus de risques de développer des maladies fortement liées à l’alimentation, comme l’obésité, le diabète ou certains cancers.
Garantir le droit à une alimentation saine contribuerait fortement à résoudre un grave problème de santé publique. Donner à chaque personne les moyens de manger à sa faim des produits sains et durables permettrait aussi de contribuer à la nécessaire transformation de notre système agricole et alimentaire, en assurant des débouchés à l’agriculture locale et écologique. C’est un levier puissant pour développer des modèles alimentaires résilients, équitables et intensifs en emplois.
Ainsi, remédier à la précarité alimentaire, et plus généralement réaliser le droit à l’alimentation, est une urgence sociale, sanitaire et écologique, dont les responsables politiques doivent se saisir immédiatement. Des mesures fortes et structurantes s’imposent aujourd’hui au sein des débats scientifiques, politiques et associatifs relatifs au droit à l’alimentation.
Parmi elles, on recense notamment la sécurité sociale de l’alimentation, un dispositif universel qui permettrait à chaque personne de disposer d’une somme allouée à l’achat de produits alimentaires dits conventionnés, c’est-à-dire choisis par un processus démocratique. Le but : donner à chacun et à chacune les moyens économiques de se nourrir avec des produits alimentaires sains et durables. Mettre en œuvre la sécurité sociale de l’alimentation permettrait sans nul doute de renforcer le droit à l’alimentation.
Par ailleurs, assurer un accès à des menus sains et durables et mettre en place une tarification sociale des repas dans les lieux de restauration de l’enseignement supérieur permettraient de répondre à la précarité alimentaire de la population étudiante. Cette mesure, qui doit être financée par l’État pour assurer la qualité des menus concernés, inclut la mise en place de repas à 1 euro. Cette tarification doit également s’accompagner d’un renforcement des progrès réalisés dans l’approvisionnement : avec près de 70 millions de repas servis chaque année, les restaurants universitaires constituent un potentiel débouché pour les productions agricoles vertueuses, tant sur le plan écologique que social.
Les mesures existent pour remédier à la précarité alimentaire, mais il manque une réelle volonté politique pour les mettre en place.
Précarité alimentaire France24 - Monde
En Inde et au Pakistan, une canicule record et des coupures d'électricité
Publié le : 30/04/2022 - 10:24
FRANCE 24
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Des coupures d'électricité en Inde et au Pakistan ont aggravé, vendredi, les conditions de vie de millions d'habitants, déjà accablés depuis plusieurs semaines par une vague de chaleur record que les experts lient au changement climatique.
Une vague de canicule qui sévit depuis plusieurs semaines en Inde et au Pakistan a conduit, vendredi 29 avril, à des coupures d'électricité dans les deux pays, aggravant les conditions de vie de millions d'habitants.
Les mois de mars et d'avril, exceptionnellement chauds, ont fait grimper la demande énergétique en Inde et plus particulièrement au Pakistan, si bien que les centrales électriques manquent à présent de charbon pour répondre à la demande.
Plusieurs villes pakistanaises ont ainsi subi jusqu'à huit heures de coupure de courant par jour la semaine dernière, tandis que des zones rurales enregistraient des délestages la moitié de la journée.
"Il y a une crise de l'électricité et des délestages dans tout le pays", a déclaré le ministre de l'Énergie, Khurram Dastgir Khan, évoquant les pénuries et des "défaillances techniques".
>> À voir, notre Focus : Réchauffement climatique : comment limiter ses effets en ville ?
Or, les températures devraient dépasser de 8 °C la normale saisonnière dans certaines parties du Pakistan, pour culminer à 48 °C dans certaines zones du Sind rural mercredi, selon la Société météorologique pakistanaise.
Possibles coupures d'électricité dans les hôpitaux de Delhi
Les scientifiques affirment qu'en raison du changement climatique, les canicules sont plus fréquentes mais aussi plus sévères.
Dans la mégalopole indienne de New Delhi, où la température a atteint 43,5 °C vendredi, les autorités estiment qu'il reste "moins d'un jour de charbon" en stock dans de nombreuses centrales électriques.
"La situation dans toute l'Inde est désastreuse", selon Arvind Kejriwal, ministre en chef de Delhi, qui a mise en garde contre de possibles coupures dans les hôpitaux et le métro de la capitale. L'Inde a même annulé certains trains de voyageurs pour accélérer l'acheminement du charbon vers les centrales électriques, selon Bloomberg News.
Les réserves de charbon des centrales indiennes ont en effet diminué de près de 17 % depuis début avril, tombant à à peine un tiers des niveaux requis, selon la même source.
Feux de forêt autour de la ville où réside le dalaï-lama
À Calcutta, dans l'est de l'Inde, après des malaises en série dans les transports en commun, de l'eau sucrée a été distribuée aux passagers.
"Sans pluie depuis plus de 57 jours, Calcutta est en proie à la plus longue période de sécheresse de ce millénaire", affirme Sanjit Bandyopadhyay du Centre météorologique régional.
À cette époque de l'année, dans les régions d'altitude de l'État de l'Himachal Pradesh, de la pluie, de la grêle et même de la neige tombent normalement mais depuis deux mois, pas une goutte d'eau et les températures battent des records.
Conséquence, des centaines d'incendies ont réduit des forêts de pins en cendres, notamment autour de Dharamsala, la ville où réside le dalaï-lama.
"La plupart de ces incendies sont des feux de terre qui se propagent dans les forêts de pins, les plus vulnérables aux incendies", explique à l'AFP le chef des forêts de l'État, Ajay Srivastava. "Des équipes de pompiers travaillent d'arrache-pied pour éteindre ces feux et aussi pour sauver les animaux sauvages", a-t-il ajouté, en précisant que les secours ont dû demander l'aide des riverains.
Un élixir rose pour étancher la soif
Pour les musulmans observant le ramadan, la chaleur a rendu le jeûne pénible.
Au coucher du soleil, les vendeurs ont fait un commerce florissant du Rooh Afza, un élixir rose et sucré en vogue depuis des générations dans le sous-continent pour étancher la soif.
La canicule a aussi entraîné la fermeture des écoles ou la réduction des horaires de classe.
À Patna, capitale de l'État du Bihar, les insolations ont augmenté ces dix derniers jours, tout comme le nombre d'enfants souffrant de fièvre, de vomissements et de diarrhée.
Les autorités ont ordonné l'arrêt des cours à 10 h 45 et recommandé de ne pas sortir l'après-midi.
Une plaie pour l'économie car si "les gens restent chez eux dans la journée, nous peinons à gagner notre vie", résume un chauffeur de rickshaw, Rameshwar Paswan.
Avec AFP
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Climat
Inondations, canicule, incendies… L'été 2021, saison de tous les extrêmes en Europe
La Grèce frappée par "la pire canicule" depuis plus de 30 ans, prévient le Premier ministre
Focus
Réchauffement climatique : comment limiter ses effets en ville ?
Opex 360
Le français Naval Group se retire de l’appel d’offres lancé par l’Inde pour six sous-marins supplémentaires
par Laurent Lagneau · 2 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerAlors que le Premier ministre indien, Narendra Modi, vient d’entamer un périple diplomatique en Europe qui passera par Paris dans quelques jours, le français Naval Group a confirmé qu’il ne participerait à l’appel d’offres lancé par New Delhi dans le cadre du programmant P-75i, lequel vise à construire six sous-marins à propulsion anaérobie pour répondre aux besoins exprimés par l’Indian Navy.
La décision de Naval Group a été annoncée avec une relative discrétion, à l’occasion de la mise à l’eau du sixième sous-marin Scorpène destiné à l’Indian Navy [l’INS Vagsheer, ndlr] au chantier Mazagon Dock Shipbuilders Ltd [MDL], à Bombay, le 20 avril dernier. Pour rappel, l’industriel français avait été retenu pour livrer six navires de ce type, avec d’importants transferts de technologie à la clé.
Cela étant, pour accompagner la montée en puissance de la composante océanique de sa dissuasion – qui repose sur le sous-marin nucléaire lanceur d’engins [SNLE] de type Arihan – et faire face aux menaces chinoises et pakistanaises, la marine indienne doit impérativement étoffer sa flotte de sous-marins. D’où le projet P75i.
Celui-ci prévoit la construction de six sous-marins supplémentaires, devant être plus imposants que les Scorpène, dotés d’un système de propulsion anaérobie [AIP] et capable de tirer des missiles de croisières ainsi que des missiles anti-navires. Le tout pour environ 5,3 milliards d’euros.
Parmi les candidats potentiels, le suédois Kockums [A26] ainsi que les japonais Kawasaki Heavy Industries et Mitsubishi Heavy Industry [classe Sōryū] passèrent leur tour. De même que, durant l’été 2021, ThyssenKrupp Marine Systems [TKMS], avec son U-214. L’industriel allemand avait alors expliqué sa décision par son désaccord sur plusieurs clauses techniques de l’appel d’offres, notamment sur les questions de responsabilité, de transferts de technologie et de charges de travail.
Puis, en février, via Rosoboronexport, le russe Rubin décida, pour des « raisons techniques », de se retirer de la compétition et de proposer, à la place de son sous-marin Amour-1650, six modèles améliorés de la classe Kilo. Une telle offre avait déjà été mise sur la table par Moscou en… 2019, l’idée étant alors de signer un contrat de gré à gré, sans passer par le dialogue compétitif lancé par New Delhi.
Il ne restait alors plus que trois candidats en lice : l’espagnol Navantia [S-80 plus], le sud-coréen Daewoo Shipbuilding and Marine Engineering [DSME-3000, variante du KSS-III] et, donc, Naval Group, avec une variante du Shortfin Barracuda.
Seulement, étant donné que, désormais, l’Inde veut que le système de propulsion anaérobie de ses futurs sous-marins soit déjà opérationnel, Naval Group a préféré jeté l’éponge. Au passage, seul Daewoo Shipbuilding and Marine Engineering peut satisfaire cette exigence indienne… à moins que TKMS revienne dans la course…
« Nous ne sommes plus dans la course. Nous nous sommes investis dans la phase de demande d’informations, mais certaines conditions de l’appel d’offres ne nous permettent finalement pas de participer », a fait savoir la direction de Naval Group, selon La Presse de la Manche.
« Naval Group a toujours été prêt à offrir la meilleure solution […] pour le projet P75(I) de la marine indienne. […] Cependant, le présent appel d’offres exige que l’AIP soit éprouvé en mer, ce qui n’est pas le cas car la marine française n’utilise pas un tel système de propulsion », a confirmé, plus tard, l’industriel, d’après des sources indiennes. Et d’ajouter, sans plus de précisions : « Néanmoins, nous attendons avec impatience une association plus étroite avec l’Inde ».
Just ahead of PM Modi’s visit to France, French submarine manufacturer Naval Group has pulled out of India’s Project 75(I).
NG: "Naval Group has always been ready to offer the best in class and adapted solution for IndianNavy's P75(I), being fully in line wth #AatmaNirbharBharat pic.twitter.com/OChb51rjWH
— Defence Decode® (@DefenceDecode) April 30, 2022
Quoi qu’il en soit, et en l’état actuel des choses, le Projet 75(i) paraît condamné étant donné qu’il ne peut plus y avoir de dialogue compétitif… En outre, Daewoo ne serait pas enclin à partager son savoir-faire… Aussi, la marine indienne devra très probablement changer ses plans.
En septembre 2021, après l’affaire australienne, il avait été avancé que l’Inde pourrait s’engouffrer dans la brèche ouverte par l’alliance AUKUS [États-Unis, Australie, Royaume-Uni] dans le domaine de la propulsion nucléaire pour nouer un partenariat avec la France afin de se doter, elle aussi, de sous-marins nucléaires d’attaque [SNA], sans avoir à en louer auprès de la Russie.
« Après le revers qu’elle vient de subir, la France sera peut-être beaucoup plus ouverte sur cette question. L’accord AUKUS a montré que les pays de la zone indo-pacifique qui souhaitent contenir la présence chinoise doivent mettre en place une coopération dans les hautes technologies », avait expliqué Harsh Pant, analyste à l’Observer Research Foundation, un centre de recherche proche de la diplomatie indienne, dans les colonnes du quotidien Le Figaro.
Probablement que la visite de M. Modi en France permettra d’y voir plus clair…
Le français Naval Group se retire de l’appel d’offres lancé par l’Inde pour six sous-marins supplémentaires
par Laurent Lagneau · 2 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerAlors que le Premier ministre indien, Narendra Modi, vient d’entamer un périple diplomatique en Europe qui passera par Paris dans quelques jours, le français Naval Group a confirmé qu’il ne participerait à l’appel d’offres lancé par New Delhi dans le cadre du programmant P-75i, lequel vise à construire six sous-marins à propulsion anaérobie pour répondre aux besoins exprimés par l’Indian Navy.
La décision de Naval Group a été annoncée avec une relative discrétion, à l’occasion de la mise à l’eau du sixième sous-marin Scorpène destiné à l’Indian Navy [l’INS Vagsheer, ndlr] au chantier Mazagon Dock Shipbuilders Ltd [MDL], à Bombay, le 20 avril dernier. Pour rappel, l’industriel français avait été retenu pour livrer six navires de ce type, avec d’importants transferts de technologie à la clé.
Cela étant, pour accompagner la montée en puissance de la composante océanique de sa dissuasion – qui repose sur le sous-marin nucléaire lanceur d’engins [SNLE] de type Arihan – et faire face aux menaces chinoises et pakistanaises, la marine indienne doit impérativement étoffer sa flotte de sous-marins. D’où le projet P75i.
Celui-ci prévoit la construction de six sous-marins supplémentaires, devant être plus imposants que les Scorpène, dotés d’un système de propulsion anaérobie [AIP] et capable de tirer des missiles de croisières ainsi que des missiles anti-navires. Le tout pour environ 5,3 milliards d’euros.
Parmi les candidats potentiels, le suédois Kockums [A26] ainsi que les japonais Kawasaki Heavy Industries et Mitsubishi Heavy Industry [classe Sōryū] passèrent leur tour. De même que, durant l’été 2021, ThyssenKrupp Marine Systems [TKMS], avec son U-214. L’industriel allemand avait alors expliqué sa décision par son désaccord sur plusieurs clauses techniques de l’appel d’offres, notamment sur les questions de responsabilité, de transferts de technologie et de charges de travail.
Puis, en février, via Rosoboronexport, le russe Rubin décida, pour des « raisons techniques », de se retirer de la compétition et de proposer, à la place de son sous-marin Amour-1650, six modèles améliorés de la classe Kilo. Une telle offre avait déjà été mise sur la table par Moscou en… 2019, l’idée étant alors de signer un contrat de gré à gré, sans passer par le dialogue compétitif lancé par New Delhi.
Il ne restait alors plus que trois candidats en lice : l’espagnol Navantia [S-80 plus], le sud-coréen Daewoo Shipbuilding and Marine Engineering [DSME-3000, variante du KSS-III] et, donc, Naval Group, avec une variante du Shortfin Barracuda.
Seulement, étant donné que, désormais, l’Inde veut que le système de propulsion anaérobie de ses futurs sous-marins soit déjà opérationnel, Naval Group a préféré jeté l’éponge. Au passage, seul Daewoo Shipbuilding and Marine Engineering peut satisfaire cette exigence indienne… à moins que TKMS revienne dans la course…
« Nous ne sommes plus dans la course. Nous nous sommes investis dans la phase de demande d’informations, mais certaines conditions de l’appel d’offres ne nous permettent finalement pas de participer », a fait savoir la direction de Naval Group, selon La Presse de la Manche.
« Naval Group a toujours été prêt à offrir la meilleure solution […] pour le projet P75(I) de la marine indienne. […] Cependant, le présent appel d’offres exige que l’AIP soit éprouvé en mer, ce qui n’est pas le cas car la marine française n’utilise pas un tel système de propulsion », a confirmé, plus tard, l’industriel, d’après des sources indiennes. Et d’ajouter, sans plus de précisions : « Néanmoins, nous attendons avec impatience une association plus étroite avec l’Inde ».
Just ahead of PM Modi’s visit to France, French submarine manufacturer Naval Group has pulled out of India’s Project 75(I).
NG: "Naval Group has always been ready to offer the best in class and adapted solution for IndianNavy's P75(I), being fully in line wth #AatmaNirbharBharat pic.twitter.com/OChb51rjWH
— Defence Decode® (@DefenceDecode) April 30, 2022
Quoi qu’il en soit, et en l’état actuel des choses, le Projet 75(i) paraît condamné étant donné qu’il ne peut plus y avoir de dialogue compétitif… En outre, Daewoo ne serait pas enclin à partager son savoir-faire… Aussi, la marine indienne devra très probablement changer ses plans.
En septembre 2021, après l’affaire australienne, il avait été avancé que l’Inde pourrait s’engouffrer dans la brèche ouverte par l’alliance AUKUS [États-Unis, Australie, Royaume-Uni] dans le domaine de la propulsion nucléaire pour nouer un partenariat avec la France afin de se doter, elle aussi, de sous-marins nucléaires d’attaque [SNA], sans avoir à en louer auprès de la Russie.
« Après le revers qu’elle vient de subir, la France sera peut-être beaucoup plus ouverte sur cette question. L’accord AUKUS a montré que les pays de la zone indo-pacifique qui souhaitent contenir la présence chinoise doivent mettre en place une coopération dans les hautes technologies », avait expliqué Harsh Pant, analyste à l’Observer Research Foundation, un centre de recherche proche de la diplomatie indienne, dans les colonnes du quotidien Le Figaro.
Probablement que la visite de M. Modi en France permettra d’y voir plus clair…
PartagezTweetezPartagezEnregistrerAlors que le Premier ministre indien, Narendra Modi, vient d’entamer un périple diplomatique en Europe qui passera par Paris dans quelques jours, le français Naval Group a confirmé qu’il ne participerait à l’appel d’offres lancé par New Delhi dans le cadre du programmant P-75i, lequel vise à construire six sous-marins à propulsion anaérobie pour répondre aux besoins exprimés par l’Indian Navy.
La décision de Naval Group a été annoncée avec une relative discrétion, à l’occasion de la mise à l’eau du sixième sous-marin Scorpène destiné à l’Indian Navy [l’INS Vagsheer, ndlr] au chantier Mazagon Dock Shipbuilders Ltd [MDL], à Bombay, le 20 avril dernier. Pour rappel, l’industriel français avait été retenu pour livrer six navires de ce type, avec d’importants transferts de technologie à la clé.
Cela étant, pour accompagner la montée en puissance de la composante océanique de sa dissuasion – qui repose sur le sous-marin nucléaire lanceur d’engins [SNLE] de type Arihan – et faire face aux menaces chinoises et pakistanaises, la marine indienne doit impérativement étoffer sa flotte de sous-marins. D’où le projet P75i.
Celui-ci prévoit la construction de six sous-marins supplémentaires, devant être plus imposants que les Scorpène, dotés d’un système de propulsion anaérobie [AIP] et capable de tirer des missiles de croisières ainsi que des missiles anti-navires. Le tout pour environ 5,3 milliards d’euros.
Parmi les candidats potentiels, le suédois Kockums [A26] ainsi que les japonais Kawasaki Heavy Industries et Mitsubishi Heavy Industry [classe Sōryū] passèrent leur tour. De même que, durant l’été 2021, ThyssenKrupp Marine Systems [TKMS], avec son U-214. L’industriel allemand avait alors expliqué sa décision par son désaccord sur plusieurs clauses techniques de l’appel d’offres, notamment sur les questions de responsabilité, de transferts de technologie et de charges de travail.
Puis, en février, via Rosoboronexport, le russe Rubin décida, pour des « raisons techniques », de se retirer de la compétition et de proposer, à la place de son sous-marin Amour-1650, six modèles améliorés de la classe Kilo. Une telle offre avait déjà été mise sur la table par Moscou en… 2019, l’idée étant alors de signer un contrat de gré à gré, sans passer par le dialogue compétitif lancé par New Delhi.
Il ne restait alors plus que trois candidats en lice : l’espagnol Navantia [S-80 plus], le sud-coréen Daewoo Shipbuilding and Marine Engineering [DSME-3000, variante du KSS-III] et, donc, Naval Group, avec une variante du Shortfin Barracuda.
Seulement, étant donné que, désormais, l’Inde veut que le système de propulsion anaérobie de ses futurs sous-marins soit déjà opérationnel, Naval Group a préféré jeté l’éponge. Au passage, seul Daewoo Shipbuilding and Marine Engineering peut satisfaire cette exigence indienne… à moins que TKMS revienne dans la course…
« Nous ne sommes plus dans la course. Nous nous sommes investis dans la phase de demande d’informations, mais certaines conditions de l’appel d’offres ne nous permettent finalement pas de participer », a fait savoir la direction de Naval Group, selon La Presse de la Manche.
« Naval Group a toujours été prêt à offrir la meilleure solution […] pour le projet P75(I) de la marine indienne. […] Cependant, le présent appel d’offres exige que l’AIP soit éprouvé en mer, ce qui n’est pas le cas car la marine française n’utilise pas un tel système de propulsion », a confirmé, plus tard, l’industriel, d’après des sources indiennes. Et d’ajouter, sans plus de précisions : « Néanmoins, nous attendons avec impatience une association plus étroite avec l’Inde ».
Just ahead of PM Modi’s visit to France, French submarine manufacturer Naval Group has pulled out of India’s Project 75(I).
NG: "Naval Group has always been ready to offer the best in class and adapted solution for IndianNavy's P75(I), being fully in line wth #AatmaNirbharBharat pic.twitter.com/OChb51rjWH
— Defence Decode® (@DefenceDecode) April 30, 2022
Quoi qu’il en soit, et en l’état actuel des choses, le Projet 75(i) paraît condamné étant donné qu’il ne peut plus y avoir de dialogue compétitif… En outre, Daewoo ne serait pas enclin à partager son savoir-faire… Aussi, la marine indienne devra très probablement changer ses plans.
En septembre 2021, après l’affaire australienne, il avait été avancé que l’Inde pourrait s’engouffrer dans la brèche ouverte par l’alliance AUKUS [États-Unis, Australie, Royaume-Uni] dans le domaine de la propulsion nucléaire pour nouer un partenariat avec la France afin de se doter, elle aussi, de sous-marins nucléaires d’attaque [SNA], sans avoir à en louer auprès de la Russie.
« Après le revers qu’elle vient de subir, la France sera peut-être beaucoup plus ouverte sur cette question. L’accord AUKUS a montré que les pays de la zone indo-pacifique qui souhaitent contenir la présence chinoise doivent mettre en place une coopération dans les hautes technologies », avait expliqué Harsh Pant, analyste à l’Observer Research Foundation, un centre de recherche proche de la diplomatie indienne, dans les colonnes du quotidien Le Figaro.
Probablement que la visite de M. Modi en France permettra d’y voir plus clair…
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerAlors que le Premier ministre indien, Narendra Modi, vient d’entamer un périple diplomatique en Europe qui passera par Paris dans quelques jours, le français Naval Group a confirmé qu’il ne participerait à l’appel d’offres lancé par New Delhi dans le cadre du programmant P-75i, lequel vise à construire six sous-marins à propulsion anaérobie pour répondre aux besoins exprimés par l’Indian Navy.
La décision de Naval Group a été annoncée avec une relative discrétion, à l’occasion de la mise à l’eau du sixième sous-marin Scorpène destiné à l’Indian Navy [l’INS Vagsheer, ndlr] au chantier Mazagon Dock Shipbuilders Ltd [MDL], à Bombay, le 20 avril dernier. Pour rappel, l’industriel français avait été retenu pour livrer six navires de ce type, avec d’importants transferts de technologie à la clé.
Cela étant, pour accompagner la montée en puissance de la composante océanique de sa dissuasion – qui repose sur le sous-marin nucléaire lanceur d’engins [SNLE] de type Arihan – et faire face aux menaces chinoises et pakistanaises, la marine indienne doit impérativement étoffer sa flotte de sous-marins. D’où le projet P75i.
Celui-ci prévoit la construction de six sous-marins supplémentaires, devant être plus imposants que les Scorpène, dotés d’un système de propulsion anaérobie [AIP] et capable de tirer des missiles de croisières ainsi que des missiles anti-navires. Le tout pour environ 5,3 milliards d’euros.
Parmi les candidats potentiels, le suédois Kockums [A26] ainsi que les japonais Kawasaki Heavy Industries et Mitsubishi Heavy Industry [classe Sōryū] passèrent leur tour. De même que, durant l’été 2021, ThyssenKrupp Marine Systems [TKMS], avec son U-214. L’industriel allemand avait alors expliqué sa décision par son désaccord sur plusieurs clauses techniques de l’appel d’offres, notamment sur les questions de responsabilité, de transferts de technologie et de charges de travail.
Puis, en février, via Rosoboronexport, le russe Rubin décida, pour des « raisons techniques », de se retirer de la compétition et de proposer, à la place de son sous-marin Amour-1650, six modèles améliorés de la classe Kilo. Une telle offre avait déjà été mise sur la table par Moscou en… 2019, l’idée étant alors de signer un contrat de gré à gré, sans passer par le dialogue compétitif lancé par New Delhi.
Il ne restait alors plus que trois candidats en lice : l’espagnol Navantia [S-80 plus], le sud-coréen Daewoo Shipbuilding and Marine Engineering [DSME-3000, variante du KSS-III] et, donc, Naval Group, avec une variante du Shortfin Barracuda.
Seulement, étant donné que, désormais, l’Inde veut que le système de propulsion anaérobie de ses futurs sous-marins soit déjà opérationnel, Naval Group a préféré jeté l’éponge. Au passage, seul Daewoo Shipbuilding and Marine Engineering peut satisfaire cette exigence indienne… à moins que TKMS revienne dans la course…
« Nous ne sommes plus dans la course. Nous nous sommes investis dans la phase de demande d’informations, mais certaines conditions de l’appel d’offres ne nous permettent finalement pas de participer », a fait savoir la direction de Naval Group, selon La Presse de la Manche.
La Presse de la Manche« Naval Group a toujours été prêt à offrir la meilleure solution […] pour le projet P75(I) de la marine indienne. […] Cependant, le présent appel d’offres exige que l’AIP soit éprouvé en mer, ce qui n’est pas le cas car la marine française n’utilise pas un tel système de propulsion », a confirmé, plus tard, l’industriel, d’après des sources indiennes. Et d’ajouter, sans plus de précisions : « Néanmoins, nous attendons avec impatience une association plus étroite avec l’Inde ».
a confirméJust ahead of PM Modi’s visit to France, French submarine manufacturer Naval Group has pulled out of India’s Project 75(I).
NG: "Naval Group has always been ready to offer the best in class and adapted solution for IndianNavy's P75(I), being fully in line wth #AatmaNirbharBharat pic.twitter.com/OChb51rjWH
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Just ahead of PM Modi’s visit to France, French submarine manufacturer Naval Group has pulled out of India’s Project 75(I).
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April 30, 2022
Quoi qu’il en soit, et en l’état actuel des choses, le Projet 75(i) paraît condamné étant donné qu’il ne peut plus y avoir de dialogue compétitif… En outre, Daewoo ne serait pas enclin à partager son savoir-faire… Aussi, la marine indienne devra très probablement changer ses plans.
En septembre 2021, après l’affaire australienne, il avait été avancé que l’Inde pourrait s’engouffrer dans la brèche ouverte par l’alliance AUKUS [États-Unis, Australie, Royaume-Uni] dans le domaine de la propulsion nucléaire pour nouer un partenariat avec la France afin de se doter, elle aussi, de sous-marins nucléaires d’attaque [SNA], sans avoir à en louer auprès de la Russie.
« Après le revers qu’elle vient de subir, la France sera peut-être beaucoup plus ouverte sur cette question. L’accord AUKUS a montré que les pays de la zone indo-pacifique qui souhaitent contenir la présence chinoise doivent mettre en place une coopération dans les hautes technologies », avait expliqué Harsh Pant, analyste à l’Observer Research Foundation, un centre de recherche proche de la diplomatie indienne, dans les colonnes du quotidien Le Figaro.
Probablement que la visite de M. Modi en France permettra d’y voir plus clair…
L'Humanité
Comment endiguer la vague brune ?
AgorasLégislatives Le passage du seuil des 30 % par l’extrême droite aux deux tours de la présidentielle laisse augurer une entrée en force à l’Assemblée nationale. Une perspective qui interpelle l’ensemble de l’arc politique républicain.
Jérôme SkalskiAlain Hayot Ludivine Bantigny Alain Bergounioux Anthropologue, auteur de Face au FN, la contre-offensive (Arcane, 2014) Historienne, autrice de l’Ensauvagement du capital (Seuil, 2022) Historien, coauteur de Lettres sur la laïcité (Fondation Jean-Jaurès, 2019)
Qu’est-ce qui explique la popularité des idées avancées par l’extrême droite en France ?
Alain Hayot Depuis les années 1980, un nouveau discours d’extrême droite s’est progressivement imposé dans la société française au point de devenir, pour une part, hégémonique. De quoi est composé ce discours ? En premier lieu, d’un appel au peuple contre des « élites » aux contours si vagues, larges et confus que chacun peut s’y retrouver. D’un discours se voulant laïc mais en réalité raciste, xénophobe et néocolonialiste. Il est fondé sur la défense d’une identité nationale prétendument menacée par une immigration « massive » et « sauvage », et par un « grand remplacement » du Français, mâle, blanc et chrétien, au profit d’une croisade à l’envers venue du Sud et de l’Orient arabo-musulman. Cette nouvelle extrême droite va rayonner au-delà de ses rangs historiques et parvenir à gagner la bataille culturelle en « dédiabolisant » sa démarche et ses thèmes au point que les grands médias les reprennent comme des évidences.
Pourquoi ce discours a-t-il pris une dimension crédible ?
Alain Hayot Premièrement, parce que la brutalité des politiques néolibérales va provoquer une extrême précarisation sociale des classes populaires, en particulier des jeunes, au sein desquelles vont s’instaurer de fortes divisions et discriminations ethniques. Deuxièmement, du fait de la peur du déclassement qui s’est instaurée dans les classes moyennes, menacées pour certaines de prolétarisation. Troisièmement, du fait de l’individualisation des destins sociaux consécutive au délitement des solidarités anciennes et des services publics. Enfin, sur un terrain proprement politique, du fait d’une double fracture qui s’est opérée, d’une part entre les classes populaires et une gauche qui les a progressivement abandonnées à leur sort, d’autre part entre la population française en général et le monde politique en particulier, perçu comme très éloigné des préoccupations réelles. Le danger, c’est que cette extrême droite et cette droite extrême apparaissent comme la seule force alternative aux ravages causés depuis un demi-siècle par le capitalisme financier et mondialisé.
Quelles en sont les causes structurelles ?
Ludivine Bantigny Ce que je dirais prolonge un peu ce qui vient d’être dit par Alain. Les causes structurelles de ce phénomène sont liées à un certain stade du capitalisme qu’on a appelé le néolibéralisme, phase où l’État, au service des intérêts du capitalisme et du profit qu’il s’agit de faire pour lui, prend en charge un certain nombre de contre-réformes extrêmement violentes. La première de ces causes structurelles, c’est tout simplement le désespoir, la détresse sociale, le sentiment d’être abandonné, de voir toute une série de services publics délaissés, et d’être plongé dans le chômage, la précarité et la pauvreté. Le mouvement des gilets jaunes, de ce point de vue, a été comme un révélateur de cette situation de détresse sociale où des gens qui n’avaient pas la parole ont décidé de la prendre et se sont sentis légitimes à s’exprimer comme tels dans l’espace public. Ensuite, il y a une deuxième cause structurelle qui accompagne la première : ce sont les politiques qui ont été menées depuis le début des années 1980 et qui ont fait s’effondrer les espoirs qui étaient portés à l’égard de la gauche de gouvernement, laquelle développait des politiques qui n’avaient rien à envier à celles de la droite.
Le troisième facteur est beaucoup plus récent, c’est Macron lui-même, avec non seulement la brutalité de ses politiques, mais aussi sa condescendance, son mépris de classe, en fait, exprimés clairement avec des formules comme « les gens qui ne nous sont rien », etc. Couplés à des mesures se présentant symboliquement comme des gifles à chaque fois – la suppression de l’ISF, l’augmentation de la taxe sur les carburants, la diminution des APL, etc. –, il en a résulté le sentiment d’être humilié vécu par une grande frange des catégories populaires. La quatrième raison, c’est l’évolution du Front national-Rassemblement national lui-même, qui, à compter des années 1990, a opéré un tournant à 180° par rapport à la politique qui avait été celle du Jean-Marie Le Pen des années 1980, qui rêvait d’être une espèce de Reagan français. Voyant que l’extrême droite pouvait s’attirer les voix des déçus de la gauche, notamment dans les régions très ouvrières, saccagées par le chômage et la pauvreté, le FN s’est mis à parler de lui-même comme du parti des travailleurs et à procéder à tout un ensemble d’emprunts à des programmes qui, jusque-là, venaient de la gauche. Le programme de Marine Le Pen se présente aujourd’hui comme un mélange de libéralisme au service du capital, qui s’associe – comme c’est le cas souvent des programmes d’extrême droite et fascistes, sinon le fascisme ne peut pas avoir d’assise populaire – avec des mesures sociales. Face à cela, il y a une cinquième raison qui est une responsabilité politique et médiatique avec la façon dont Marine Le Pen a été prise dans en étau, finalement bénéfique, entre le gouvernement d’Emmanuel Macron, qui allait de plus en plus sur le terrain de l’extrême droite, et la fabrication médiatique d’un Zemmour qui, lui, pour le coup, s’est présenté comme un candidat ouvertement fasciste.
L’extrême droite a-t-elle procédé stratégiquement pour aboutir à ses fins ?
Alain Bergounioux Je ferai deux remarques. La première, c’est que, quand le Front national s’est constitué, essentiellement après sa naissance en 1972 jusque dans les années 1980, cela s’est fait sur la base traditionnelle de l’extrême droite française. Avec Jean-Marie Le Pen, c’était le libéralisme, avec un discours contre les fonctionnaires, contre la laïcité, etc. Ensuite, il y a eu une évolution à partir du début des années 1990, notamment avec le traité de Maastricht et le vote qu’il a révélé, qui a remis en cause le clivage droite-gauche. On peut remonter un peu plus loin si l’on veut, mais c’est le caractère anti-européen, anti-mondialisation et anti-immigration de son discours qui a commencé à trouver un écho populaire au-delà de ce qu’était l’extrême droite traditionnelle. Ce n’est pas Jean-Marie Le Pen qui a mené la dédiabolisation du FN mais les prémices ont commencé avec lui. À partir des années 2000, notamment de 2011, quand Marine Le Pen est arrivée, le FN a compris qu’il y avait autre chose qui permettait d’élargir ce qu’il était traditionnellement en s’orientant vers ce que j’appellerai une « droite radicale populiste », à l’exemple de ce qui se passait ailleurs en Europe. Pour ma deuxième remarque, je partirai de ce que dit Jean-Luc Mélenchon avec sa distinction entre « fâchés » mais pas « fachos » pour caractériser un grand nombre d’électeurs du FN et du RN. La bataille culturelle n’est pas perdue dans la société française parce que beaucoup d’électeurs du FN ou du RN, en réalité, ne partagent pas les valeurs des cadres du FN et encore moins celles d’Éric Zemmour, qui a repris, dans le fond, la tradition de l’extrême droite française et a ressuscité le Front national de Jean-Marie Le Pen des années 1980 sur bien des points. Parmi les 41 % d’électeurs qui ont voté pour Marine Le Pen, on n’a pas 41 % de « fachos », loin de là. Dans la société française, il y a, en outre, des contre-tendances qui existent et qui sont réelles. Toutes les études faites sur les valeurs montrent qu’il y a plus de tolérance dans la société, contrairement à ce qu’on peut penser, notamment au sein des jeunes générations.
Comment faire face à cette situation, dans le contexte actuel, conduisant aux élections législatives et au-delà ?
Ludivine Bantigny Qu’est-ce qu’on peut faire ? D’abord, mener campagne le plus possible pour lever les illusions sur ce qu’est réellement l’extrême droite. Il faut aussi éviter d’utiliser le terme de « populisme ». En utilisant le terme de « populisme », on prive de légitimité la catégorie de peuple qui est éminemment politique. Ensuite, il faut aller à l’encontre de tout ce petit discours qui consiste à relativiser la caractérisation d’extrême droite à propos de Marine Le Pen et du RN, comme quand on entend Michel Onfray nous expliquer cela ou encore Marcel Gauchet sur le même sujet. La séquence que nous sommes en train de traverser doit nous permettre d’avancer sur la nécessité d’un véritable bloc de gauche et sur quelque chose qui ressemble à un rassemblement populaire. Il y a un espoir immense, comme en 1934, toutes proportions gardées, pour avancer sur un programme qui soit véritablement émancipateur, véritablement de justice sociale et engagé dans une logique anticapitaliste. Les enquêtes politiques le montrent : de plus en plus de gens se rallient à l’idée que le capitalisme n’est pas un bon système, que c’est un système prédateur. Comment pourrait-il en être autrement étant donné la situation, y compris de crise environnementale catastrophique dans laquelle nous nous trouvons ? Il faut avancer sur trois jambes, c’est-à-dire être extrêmement clair sur ce qu’est l’extrême droite – violente et liberticide –, montrer aussi ce qu’est le macronisme et développer une perspective réellement émancipatrice qui donne de l’espoir face à la détresse sociale avec un programme qui soit d’une vraie gauche et qui soit porteur de l’idée que des alternatives sont possibles et non pas utopiques ou lunaires.
Alain Bergounioux Si j’ai parlé de « droite radicale populiste », ce n’est pas pour atténuer la caractérisation d’extrême droite du RN et de Marine Le Pen, mais pour essayer de comprendre à quoi nous avons affaire. Dans le fond, qu’est-ce que Marine Le Pen promet ? Elle promet de raser gratis. Les électeurs n’ont pas vu ses contradictions et ses impossibilités : la question des cotisations sociales, l’oubli complet de la fiscalité avec cette mesure extraordinaire, par exemple, qui consiste à exonérer d’impôts les gens de moins de 30 ans, qu’ils soient traders ou garçons de café. Ils n’ont pas vu cela. Ils ont vu l’augmentation du Smic et la retraite à 60 ou à 62 ans. C’est cela, la première bataille qu’il faut mener : une bataille de démystification et de déconstruction pour montrer à des gens qui ont des difficultés que ce sont de fausses solutions. Créer une coalition de la gauche est aussi nécessaire. Dans ce cadre, on pourrait travailler vraiment à la déconstruction de toute la démagogie, de tous les mensonges et de toutes les impossibilités pratiques, économiques et sociales du programme de Marine Le Pen. Cela donnerait une petite chance de faire des résultats intéressants aux législatives, mais cela ne se jouera pas en quelques semaines. C’est peut-être la bataille des années à venir.
Quelles perspectives à gauche pour contrer la vague brune qui menace ?
Alain Hayot Tout d’abord, l’élection d’une Assemblée nationale au service exclusif du président de la République n’apparaît plus comme une donnée automatique. Cela demeure une hypothèse crédible mais il se peut que cela ne se passe pas comme ça. Pourquoi ? Parce que l’élection présidentielle a exprimé dans beaucoup de votes une immense colère sociale. Elle a révélé, en outre, non pas deux blocs politiques, comme l’affirment les médias, mais trois blocs, avec le retour inattendu d’une gauche globalement au-dessus de 30 %. Certes, si elle est encore très éclatée et très largement dominée par une seule force politique, la France insoumise, elle semble capable de se rassembler autour d’un triptyque social, écologique et démocratique qui peut lui permettre, l’avenir le dira, de prendre une nouvelle place politique. Mais, au-delà des législatives, il faut sur le long terme lancer les chantiers d’une contre-offensive face à l’extrême droite, mais aussi contre le macronisme, devenu aujourd’hui la figure principale de la droite française. Ces chantiers ne sont pas seulement des chantiers gouvernementaux élaborés au sommet et s’appliquant de manière verticale. Ils doivent être coconstruits sur le terrain, auprès des populations. La première est le chantier de la solidarité, qu’il faut instaurer dans chaque territoire pour répondre aux besoins sociaux des populations, repenser et reconstruire les services publics, lutter ensemble contre toutes les formes de racisme et de discrimination. Le deuxième, c’est le chantier de la démocratie et de la citoyenneté, parce qu’il faut repenser les formes et l’exercice des pouvoirs, et renouer les liens entre le politique, les élus et le tissu social. Enfin, le troisième chantier, c’est celui de la reconstruction proprement dite de la gauche sur la base de la reconnaissance de sa diversité – qui est une richesse et non un obstacle –, pour en finir ainsi avec toutes formes d’hégémonie. Sur la base aussi d’un véritable travail citoyen autour de l’élaboration d’un projet commun d’émancipation humaine fondé sur la rupture avec le capitalisme. Il s’agit, selon la formule de Ludivine, de recréer l’espoir qu’un autre monde est possible.
Extrême droiteLégislatives 2022alain hayotludivine bantigny Opex 360
Les forces ukrainiennes affirment avoir détruit deux patrouilleurs côtiers russes de type Raptor
par Laurent Lagneau · 2 mai 2022
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Cela étant, des affirmations de l’état-major ukrainien ont été par la suite démenties. En effet, celui-ci a prétendu que le patrouilleur hauturier lance-missile « Vassili Bykov » et la frégate » Amiral Essen » avait été touchés. Or, le premier a été photographié, en bon état, lors de son retour au port de Sébastopol. Quant à la seconde, le ministère russe de la Défense a diffusé une vidéo la montrant tirer un missile Shtil pour détruire un drone Bayraktar TB-2, dont un exemplaire aurait joué un rôle dans le naufrage du croiseur Moskva, touché par deux missiles anti-navires P360 Neptune.
Ce 2 mai, la Défense ukrainienne a de nouveau assuré avoir « détruit » deux autres bateaux russes, en l’occurrence des patrouilleurs côtiers « Raptor », avec au moins un drone Bayraktar TB-2. Une vidéo a été diffusée à l’appui de cette affirmation.
« Deux bateaux russes de classe Raptor ont été détruits aujourd’hui près de l’île aux Serpents », a en effet déclaré le général Valeri Zaloujny, le commandant en chef des forces ukraniennes. « Bayraktar fonctionne! », s’est-il félicité.
💬Головнокомандувач ЗС України генерал Валерій Залужний:
Сьогодні на світанку біля острова Зміїний було знищено два російські катери типу Раптор.
Працює #Байрактар. Разом до Перемоги!🇺🇦 pic.twitter.com/3wxlwjDtdx
— Defence of Ukraine (@DefenceU) May 2, 2022
Selon les images publiées par l’état-major ukrainien, le premier patrouilleur semble immobile au moment où il est touché tandis que le second naviguait à grande vitesse avant d’être rattrapé par la munition tirée par le TB-2.
Pour rappel, pouvant naviguer à une vitesse de 48 noeuds, le patrouilleur Raptor [Projet 03160] a été conçu pour soutenir les opérations spéciales [avec vingt commandos à bord], assurer la protection des bases navales, surveiller les frontières maritimes et effectuer des missions de recherche et de sauvetage. Affichant un déplacement de seulement 16 tonnes [pour une longueur de 16 mètres], blindé, il est armé de trois mitrailleuses.
Quant au Bayraktar TB-2, de conception turque, il peut emporter deux missiles antichar à longue portée air-sol UMTAS ou des munitions légères de type MAM-C ou MAL-L, à guidage laser.
L’état-major ukrainien n’a pas précisé la nature des munitions utilisées contre les deux patrouilleurs russes. Ni si les cibles ont été « illuminées » laser par un autre drone.
Les forces ukrainiennes affirment avoir détruit deux patrouilleurs côtiers russes de type Raptor
par Laurent Lagneau · 2 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerSi le rapport de forces face à son homologue ukrainienne est clairement à son avantage, la marine russe n’en connaît pas quelques déconvenues, comme avec la perte du croiseur lance-missiles Moskva ou encore la destruction – dans des circonstances qui restent à confirmer – du navire de débarquement Orsk, alors amarré au port de Berdyansk. Un troisième bateau – un patrouilleur côtier de type Raptor – aurait été touché par un missile antichar ATGM au large de Marioupol, ce qu’aucun élément n’est venu corroborer par la suite.
Cela étant, des affirmations de l’état-major ukrainien ont été par la suite démenties. En effet, celui-ci a prétendu que le patrouilleur hauturier lance-missile « Vassili Bykov » et la frégate » Amiral Essen » avait été touchés. Or, le premier a été photographié, en bon état, lors de son retour au port de Sébastopol. Quant à la seconde, le ministère russe de la Défense a diffusé une vidéo la montrant tirer un missile Shtil pour détruire un drone Bayraktar TB-2, dont un exemplaire aurait joué un rôle dans le naufrage du croiseur Moskva, touché par deux missiles anti-navires P360 Neptune.
Ce 2 mai, la Défense ukrainienne a de nouveau assuré avoir « détruit » deux autres bateaux russes, en l’occurrence des patrouilleurs côtiers « Raptor », avec au moins un drone Bayraktar TB-2. Une vidéo a été diffusée à l’appui de cette affirmation.
« Deux bateaux russes de classe Raptor ont été détruits aujourd’hui près de l’île aux Serpents », a en effet déclaré le général Valeri Zaloujny, le commandant en chef des forces ukraniennes. « Bayraktar fonctionne! », s’est-il félicité.
💬Головнокомандувач ЗС України генерал Валерій Залужний:
Сьогодні на світанку біля острова Зміїний було знищено два російські катери типу Раптор.
Працює #Байрактар. Разом до Перемоги!🇺🇦 pic.twitter.com/3wxlwjDtdx
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Selon les images publiées par l’état-major ukrainien, le premier patrouilleur semble immobile au moment où il est touché tandis que le second naviguait à grande vitesse avant d’être rattrapé par la munition tirée par le TB-2.
Pour rappel, pouvant naviguer à une vitesse de 48 noeuds, le patrouilleur Raptor [Projet 03160] a été conçu pour soutenir les opérations spéciales [avec vingt commandos à bord], assurer la protection des bases navales, surveiller les frontières maritimes et effectuer des missions de recherche et de sauvetage. Affichant un déplacement de seulement 16 tonnes [pour une longueur de 16 mètres], blindé, il est armé de trois mitrailleuses.
Quant au Bayraktar TB-2, de conception turque, il peut emporter deux missiles antichar à longue portée air-sol UMTAS ou des munitions légères de type MAM-C ou MAL-L, à guidage laser.
L’état-major ukrainien n’a pas précisé la nature des munitions utilisées contre les deux patrouilleurs russes. Ni si les cibles ont été « illuminées » laser par un autre drone.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerSi le rapport de forces face à son homologue ukrainienne est clairement à son avantage, la marine russe n’en connaît pas quelques déconvenues, comme avec la perte du croiseur lance-missiles Moskva ou encore la destruction – dans des circonstances qui restent à confirmer – du navire de débarquement Orsk, alors amarré au port de Berdyansk. Un troisième bateau – un patrouilleur côtier de type Raptor – aurait été touché par un missile antichar ATGM au large de Marioupol, ce qu’aucun élément n’est venu corroborer par la suite.
Cela étant, des affirmations de l’état-major ukrainien ont été par la suite démenties. En effet, celui-ci a prétendu que le patrouilleur hauturier lance-missile « Vassili Bykov » et la frégate » Amiral Essen » avait été touchés. Or, le premier a été photographié, en bon état, lors de son retour au port de Sébastopol. Quant à la seconde, le ministère russe de la Défense a diffusé une vidéo la montrant tirer un missile Shtil pour détruire un drone Bayraktar TB-2, dont un exemplaire aurait joué un rôle dans le naufrage du croiseur Moskva, touché par deux missiles anti-navires P360 Neptune.
Ce 2 mai, la Défense ukrainienne a de nouveau assuré avoir « détruit » deux autres bateaux russes, en l’occurrence des patrouilleurs côtiers « Raptor », avec au moins un drone Bayraktar TB-2. Une vidéo a été diffusée à l’appui de cette affirmation.
« Deux bateaux russes de classe Raptor ont été détruits aujourd’hui près de l’île aux Serpents », a en effet déclaré le général Valeri Zaloujny, le commandant en chef des forces ukraniennes. « Bayraktar fonctionne! », s’est-il félicité.
💬Головнокомандувач ЗС України генерал Валерій Залужний:
Сьогодні на світанку біля острова Зміїний було знищено два російські катери типу Раптор.
Працює #Байрактар. Разом до Перемоги!🇺🇦 pic.twitter.com/3wxlwjDtdx
— Defence of Ukraine (@DefenceU) May 2, 2022
Selon les images publiées par l’état-major ukrainien, le premier patrouilleur semble immobile au moment où il est touché tandis que le second naviguait à grande vitesse avant d’être rattrapé par la munition tirée par le TB-2.
Pour rappel, pouvant naviguer à une vitesse de 48 noeuds, le patrouilleur Raptor [Projet 03160] a été conçu pour soutenir les opérations spéciales [avec vingt commandos à bord], assurer la protection des bases navales, surveiller les frontières maritimes et effectuer des missions de recherche et de sauvetage. Affichant un déplacement de seulement 16 tonnes [pour une longueur de 16 mètres], blindé, il est armé de trois mitrailleuses.
Quant au Bayraktar TB-2, de conception turque, il peut emporter deux missiles antichar à longue portée air-sol UMTAS ou des munitions légères de type MAM-C ou MAL-L, à guidage laser.
L’état-major ukrainien n’a pas précisé la nature des munitions utilisées contre les deux patrouilleurs russes. Ni si les cibles ont été « illuminées » laser par un autre drone.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerSi le rapport de forces face à son homologue ukrainienne est clairement à son avantage, la marine russe n’en connaît pas quelques déconvenues, comme avec la perte du croiseur lance-missiles Moskva ou encore la destruction – dans des circonstances qui restent à confirmer – du navire de débarquement Orsk, alors amarré au port de Berdyansk. Un troisième bateau – un patrouilleur côtier de type Raptor – aurait été touché par un missile antichar ATGM au large de Marioupol, ce qu’aucun élément n’est venu corroborer par la suite.
Cela étant, des affirmations de l’état-major ukrainien ont été par la suite démenties. En effet, celui-ci a prétendu que le patrouilleur hauturier lance-missile « Vassili Bykov » et la frégate » Amiral Essen » avait été touchés. Or, le premier a été photographié, en bon état, lors de son retour au port de Sébastopol. Quant à la seconde, le ministère russe de la Défense a diffusé une vidéo la montrant tirer un missile Shtil pour détruire un drone Bayraktar TB-2, dont un exemplaire aurait joué un rôle dans le naufrage du croiseur Moskva, touché par deux missiles anti-navires P360 Neptune.
une vidéoCe 2 mai, la Défense ukrainienne a de nouveau assuré avoir « détruit » deux autres bateaux russes, en l’occurrence des patrouilleurs côtiers « Raptor », avec au moins un drone Bayraktar TB-2. Une vidéo a été diffusée à l’appui de cette affirmation.
« Deux bateaux russes de classe Raptor ont été détruits aujourd’hui près de l’île aux Serpents », a en effet déclaré le général Valeri Zaloujny, le commandant en chef des forces ukraniennes. « Bayraktar fonctionne! », s’est-il félicité.
💬Головнокомандувач ЗС України генерал Валерій Залужний:
Сьогодні на світанку біля острова Зміїний було знищено два російські катери типу Раптор.
Працює #Байрактар. Разом до Перемоги!🇺🇦 pic.twitter.com/3wxlwjDtdx
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💬Головнокомандувач ЗС України генерал Валерій Залужний:
Сьогодні на світанку біля острова Зміїний було знищено два російські катери типу Раптор.
Працює #Байрактар. Разом до Перемоги!🇺🇦 pic.twitter.com/3wxlwjDtdx
#Байрактарpic.twitter.com/3wxlwjDtdx— Defence of Ukraine (@DefenceU) May 2, 2022
May 2, 2022
Selon les images publiées par l’état-major ukrainien, le premier patrouilleur semble immobile au moment où il est touché tandis que le second naviguait à grande vitesse avant d’être rattrapé par la munition tirée par le TB-2.
Pour rappel, pouvant naviguer à une vitesse de 48 noeuds, le patrouilleur Raptor [Projet 03160] a été conçu pour soutenir les opérations spéciales [avec vingt commandos à bord], assurer la protection des bases navales, surveiller les frontières maritimes et effectuer des missions de recherche et de sauvetage. Affichant un déplacement de seulement 16 tonnes [pour une longueur de 16 mètres], blindé, il est armé de trois mitrailleuses.
Quant au Bayraktar TB-2, de conception turque, il peut emporter deux missiles antichar à longue portée air-sol UMTAS ou des munitions légères de type MAM-C ou MAL-L, à guidage laser.
L’état-major ukrainien n’a pas précisé la nature des munitions utilisées contre les deux patrouilleurs russes. Ni si les cibles ont été « illuminées » laser par un autre drone.
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Pro-EU 'Monsieur Europe' Emmanuel Macron re-elected: Europe reacts
Issued on: 29/04/2022 - 17:47
Catherine NICHOLSON
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It was a French election, to elect a French president. But Emmanuel Macron took to the stage below the quintessentially French Eiffel Tower on April 24 for his victory speech to the sound of the European anthem, Beethoven's "Ode to Joy". He told his supporters that their fellow electors had chosen "a more independent France and a stronger Europe". Many of them waved EU flags, as well as the French tricolore. So what does the re-election of "Monsieur Europe" mean for the Union and France's place in it? We speak to MEPs from the two European political groups represented by Emmanuel Macron and his rival Marine Le Pen.
Produced by Perrine Desplats, Georgina Robertson, Isabelle Romero and Sophie Samaille
The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.
French presidential election © France 24
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FRENCH PRESIDENTIAL ELECTIONWhat are the biggest challenges for Macron’s second term?
FRANCE IN FOCUS
Macron's challenges ahead: Re-elected president vows to unite a divided France
France's Macron faces a divided nation after election win
L'Humanité
Antillais et Guyanais sont-ils d’extrême droite ?
TribuneFred Reno Professeur de science politique, université des Antilles
La question surprend, mais se pose après les résultats de l’élection présidentielle dans les outre-mer. Pour rappel, Marine Le Pen, avec 69,6 % des suffrages, obtient son meilleur score dans le département-région de Guadeloupe. Dans les deux collectivités territoriales de Martinique et de Guyane, elle réalise également un score historique, avec respectivement 60,8 % et 60,7 % des suffrages. À la différence des territoires du Pacifique et de l’océan Indien, les Antilles et la Guyane ont choisi Marine Le Pen contre Emmanuel Macron. Le nom Le Pen est historiquement associé à un parti, le Front national devenu Rassemblement national, qualifié de xénophobe, d’antisémite et raciste. Comment comprendre alors que tous ces territoires dont l’histoire est marquée par des discriminations raciales aient voté pour Marine Le Pen ? C’est aussi une question que se posent de nombreux observateurs.
Pour analyser le comportement électoral des Antillo-Guyanais, il convient tout d’abord d’écarter les réactions passionnelles et d’éviter de ne prendre en compte que le second tour. Au premier tour, en Guadeloupe avec 56 % et en Martinique avec 53 %, Jean-Luc Mélenchon est plébiscité dans toutes les communes. Ary Chalus, président du conseil régional, et Guy Losbar, président du conseil départemental de Guadeloupe, qui avaient pourtant appelé à voter Macron, n’ont pas été suivis. Au second tour, Mélenchon étant absent de la course, une partie vraisemblablement importante de ses électeurs se sont reportés sur la candidature Le Pen. Au premier tour, face à Mélenchon, la représentante du Rassemblement national avait obtenu 18 % en Guadeloupe et 13 % en Martinique.
Une analyse des résultats des deux tours nous incite à relativiser les conclusions hâtives et spontanées qui postulent que les Antilles auraient adhéré à l’extrême droite. Avant de s’intéresser aux causes de ce choix, il faut aborder une question que l’on pose moins souvent, mais qui est certainement la plus importante. Les Ultramarins ont-ils voté pour l’extrême droite ? La réponse est affirmative si on considère que voter Le Pen, c’est voter consciemment pour l’extrême droite. En réalité, les choses sont plus complexes. Dire que les Antilles et la Guyane ont voté pour l’extrême droite signifie que les électeurs ont opté pour un programme et une idéologie incarnés par Marine Le Pen. Il est difficile de faire cette hypothèse. En effet, lorsque l’on interroge ces électeurs, beaucoup d’entre eux répondent qu’ils ont voté contre Macron et les élus locaux.
S’ils étaient d’extrême droite, ils auraient manifesté leur fidélité à cette idéologie dès le premier tour, ce qu’ils n’ont pas fait. Leur premier choix a été Mélenchon. Les Antillais et les Guyanais ont voté Le Pen au second tour par défaut. Au premier comme au second tour, ils manifestent un vif mécontentement contre les politiques d’Emmanuel Macron en instrumentalisant les candidatures Mélenchon et Le Pen.
En dépit des résultats favorables à Marine Le Pen, c’est Jean-Luc Mélenchon l’élu des électeurs antillo-guyanais si on intègre le premier tour dans l’analyse. En obtenant la majorité absolue dès le premier tour, il est devenu le président de la République fictif des Antilles et de la Guyane. Il doit ce succès à ses initiatives sur le terrain et à sa capacité à se présenter comme le porte-parole de la demande sociale de ces populations La présence active aux Antilles de la députée Mathilde Panot, autrice d’un rapport sur l’eau, les interventions de la députée Danièle Obono et de Jean-Luc Mélenchon lui-même sur le chlordécone, la crise sanitaire, la vie chère, sans compter ses références régulières au concept de créolisation de l’auteur antillais Édouard Glissant pour alimenter le débat sur la gestion publique du multiculturalisme en France, sont autant d’éléments qui expliquent le ralliement, voire l’adhésion relative des Antillo-Guyanais au projet de la France insoumise.
Autrement dit, le vote Le Pen serait moins un vote pour l’extrême droite que contre les politiques gouvernementales et les non-décisions des collectivités locales. Aux Antilles et en Guyane, comme dans l’Hexagone, l’appauvrissement croît. Le contexte local est encore marqué par les mobilisations contre la vie chère et la vaccination qui ont été des révélateurs de la rupture entre les autorités politiques et la société locale. Dans ces territoires régis par une départementalisation à bout de souffle, il convient de repenser le rapport de ces territoires à l’État dans le sens d’une responsabilité politique locale accrue. À l’instar de la démarche récente des Guyanais, la prochaine réunion du congrès des élus en Martinique et en Guadeloupe pourrait en offrir l’opportunité.
antillesguyanePrésidentielle 2022 Opex 360
Les forces françaises vont accroître leur capacité à collecter du renseignement en mer Noire
par Laurent Lagneau · 2 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerAlors qu’il est prévu de les retirer du service d’ici la fin de cette année, les deux Transall C-160G « Gabriel », spécialisés dans la collecte du renseignement d’origine électromagnétique [ROEM] sont actuellement très actifs. En effet, à en croire par les données fournies par les sites de suivi du trafic aérien, ces appareils sont régulièrement repérés dans la région de la mer Noire, comme cela a encore été le cas le 30 avril.
Cela étant, et afin d’affiner la connaissance de la situation tactique dans cette zone, un avion de patrouille maritime Atlantique 2 de la Marine nationale va désormais dans la zone économique exclusive de la Roumanie, où la France a déployé plus de 500 militaires au titre de la mission Aigle, lancée sous l’égide de l’Otan en réaction à l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
-French Air Force C160G Gabriel FRAGT-NATO E3 AWACS NATO11-RAF KC2 Voyager KK31-US Army CL600 ARTEMIS BRIO68-US Navy P8 Poseidon AE67FF-USAF RQ4 Global HAWK FORTE10 pic.twitter.com/iqzx58b7hP
— Manu Gómez (@GDarkconrad) April 30, 2022
Le 17 mars, un Atlantique 2 [au standard 5] appartenant à la Flottille 23F a été déployé sur la base de La Sude [Grèce], d’abord en soutien direct du groupe aéronaval formé autour du porte-avions Charles de Gaulle, puis pour des missions de surveillance maritime en Méditerranée [où, par ailleurs, la marine russe est très présente]. Cet appareil a été relevé un mois plus tard par un Atlantique 2 au standard 6, mis en oeuvre par la Flottille 21F.
Pour rappel, l’Atlantique 2 Standard 6 dispose de capacités accrues, notamment grâce à son radar à antenne active Searchmaster, fourni par Thales, d’un sous-système de traitement acoustique numérique de dernière génération [STAN], d’une boule optronique L3Harris MX20 et d’une nouvelle version du logiciel de mission LOTI [Logiciel Opérationnel de Traitement de l’Information]. En outre il est également pourvu d’un système de détection d’émissions radar ARAR 13, lequel lui donne la capacité d’intercepter et d’identifier des émissions très brèves à grande distance.
Quoi qu’il en soit, la mission de ce détachement de la Flottille 21F va changer… puisque, désormais, elle concernera donc également la mer Noire en général et les eaux roumaines en particulier. Comme le rapporte Air&Cosmos, si ces vols se feront depuis la Crète pour le moment, il est envisagé de redéployer cet Atlantique 2 à Constanza [Roumanie]. Ce qui permettrait de passer plus de temps sur la zone à surveiller.
Depuis qu’elles ont pris le contrôle de l’Île des Serpents [qui fut autrefois roumaine… avant de devenir ukrainienne en 1948], la marine russe se trouve à moins d’une trentaine de nautiques de la Roumanie. D’où l’intérêt des missions que doit effectuer l’Atlantique 2 de la 23F. La première pourrait avoir lieu dès ce 2 mai.
Photo : État-major des armées [EMA]
Les forces françaises vont accroître leur capacité à collecter du renseignement en mer Noire
par Laurent Lagneau · 2 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerAlors qu’il est prévu de les retirer du service d’ici la fin de cette année, les deux Transall C-160G « Gabriel », spécialisés dans la collecte du renseignement d’origine électromagnétique [ROEM] sont actuellement très actifs. En effet, à en croire par les données fournies par les sites de suivi du trafic aérien, ces appareils sont régulièrement repérés dans la région de la mer Noire, comme cela a encore été le cas le 30 avril.
Cela étant, et afin d’affiner la connaissance de la situation tactique dans cette zone, un avion de patrouille maritime Atlantique 2 de la Marine nationale va désormais dans la zone économique exclusive de la Roumanie, où la France a déployé plus de 500 militaires au titre de la mission Aigle, lancée sous l’égide de l’Otan en réaction à l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
-French Air Force C160G Gabriel FRAGT-NATO E3 AWACS NATO11-RAF KC2 Voyager KK31-US Army CL600 ARTEMIS BRIO68-US Navy P8 Poseidon AE67FF-USAF RQ4 Global HAWK FORTE10 pic.twitter.com/iqzx58b7hP
— Manu Gómez (@GDarkconrad) April 30, 2022
Le 17 mars, un Atlantique 2 [au standard 5] appartenant à la Flottille 23F a été déployé sur la base de La Sude [Grèce], d’abord en soutien direct du groupe aéronaval formé autour du porte-avions Charles de Gaulle, puis pour des missions de surveillance maritime en Méditerranée [où, par ailleurs, la marine russe est très présente]. Cet appareil a été relevé un mois plus tard par un Atlantique 2 au standard 6, mis en oeuvre par la Flottille 21F.
Pour rappel, l’Atlantique 2 Standard 6 dispose de capacités accrues, notamment grâce à son radar à antenne active Searchmaster, fourni par Thales, d’un sous-système de traitement acoustique numérique de dernière génération [STAN], d’une boule optronique L3Harris MX20 et d’une nouvelle version du logiciel de mission LOTI [Logiciel Opérationnel de Traitement de l’Information]. En outre il est également pourvu d’un système de détection d’émissions radar ARAR 13, lequel lui donne la capacité d’intercepter et d’identifier des émissions très brèves à grande distance.
Quoi qu’il en soit, la mission de ce détachement de la Flottille 21F va changer… puisque, désormais, elle concernera donc également la mer Noire en général et les eaux roumaines en particulier. Comme le rapporte Air&Cosmos, si ces vols se feront depuis la Crète pour le moment, il est envisagé de redéployer cet Atlantique 2 à Constanza [Roumanie]. Ce qui permettrait de passer plus de temps sur la zone à surveiller.
Depuis qu’elles ont pris le contrôle de l’Île des Serpents [qui fut autrefois roumaine… avant de devenir ukrainienne en 1948], la marine russe se trouve à moins d’une trentaine de nautiques de la Roumanie. D’où l’intérêt des missions que doit effectuer l’Atlantique 2 de la 23F. La première pourrait avoir lieu dès ce 2 mai.
Photo : État-major des armées [EMA]
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Cela étant, et afin d’affiner la connaissance de la situation tactique dans cette zone, un avion de patrouille maritime Atlantique 2 de la Marine nationale va désormais dans la zone économique exclusive de la Roumanie, où la France a déployé plus de 500 militaires au titre de la mission Aigle, lancée sous l’égide de l’Otan en réaction à l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
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— Manu Gómez (@GDarkconrad) April 30, 2022
Le 17 mars, un Atlantique 2 [au standard 5] appartenant à la Flottille 23F a été déployé sur la base de La Sude [Grèce], d’abord en soutien direct du groupe aéronaval formé autour du porte-avions Charles de Gaulle, puis pour des missions de surveillance maritime en Méditerranée [où, par ailleurs, la marine russe est très présente]. Cet appareil a été relevé un mois plus tard par un Atlantique 2 au standard 6, mis en oeuvre par la Flottille 21F.
Pour rappel, l’Atlantique 2 Standard 6 dispose de capacités accrues, notamment grâce à son radar à antenne active Searchmaster, fourni par Thales, d’un sous-système de traitement acoustique numérique de dernière génération [STAN], d’une boule optronique L3Harris MX20 et d’une nouvelle version du logiciel de mission LOTI [Logiciel Opérationnel de Traitement de l’Information]. En outre il est également pourvu d’un système de détection d’émissions radar ARAR 13, lequel lui donne la capacité d’intercepter et d’identifier des émissions très brèves à grande distance.
Quoi qu’il en soit, la mission de ce détachement de la Flottille 21F va changer… puisque, désormais, elle concernera donc également la mer Noire en général et les eaux roumaines en particulier. Comme le rapporte Air&Cosmos, si ces vols se feront depuis la Crète pour le moment, il est envisagé de redéployer cet Atlantique 2 à Constanza [Roumanie]. Ce qui permettrait de passer plus de temps sur la zone à surveiller.
Depuis qu’elles ont pris le contrôle de l’Île des Serpents [qui fut autrefois roumaine… avant de devenir ukrainienne en 1948], la marine russe se trouve à moins d’une trentaine de nautiques de la Roumanie. D’où l’intérêt des missions que doit effectuer l’Atlantique 2 de la 23F. La première pourrait avoir lieu dès ce 2 mai.
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Cela étant, et afin d’affiner la connaissance de la situation tactique dans cette zone, un avion de patrouille maritime Atlantique 2 de la Marine nationale va désormais dans la zone économique exclusive de la Roumanie, où la France a déployé plus de 500 militaires au titre de la mission Aigle, lancée sous l’égide de l’Otan en réaction à l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
-French Air Force C160G Gabriel FRAGT-NATO E3 AWACS NATO11-RAF KC2 Voyager KK31-US Army CL600 ARTEMIS BRIO68-US Navy P8 Poseidon AE67FF-USAF RQ4 Global HAWK FORTE10 pic.twitter.com/iqzx58b7hP
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-French Air Force C160G Gabriel FRAGT-NATO E3 AWACS NATO11-RAF KC2 Voyager KK31-US Army CL600 ARTEMIS BRIO68-US Navy P8 Poseidon AE67FF-USAF RQ4 Global HAWK FORTE10 pic.twitter.com/iqzx58b7hP
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April 30, 2022
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Pour rappel, l’Atlantique 2 Standard 6 dispose de capacités accrues, notamment grâce à son radar à antenne active Searchmaster, fourni par Thales, d’un sous-système de traitement acoustique numérique de dernière génération [STAN], d’une boule optronique L3Harris MX20 et d’une nouvelle version du logiciel de mission LOTI [Logiciel Opérationnel de Traitement de l’Information]. En outre il est également pourvu d’un système de détection d’émissions radar ARAR 13, lequel lui donne la capacité d’intercepter et d’identifier des émissions très brèves à grande distance.
Quoi qu’il en soit, la mission de ce détachement de la Flottille 21F va changer… puisque, désormais, elle concernera donc également la mer Noire en général et les eaux roumaines en particulier. Comme le rapporte Air&Cosmos, si ces vols se feront depuis la Crète pour le moment, il est envisagé de redéployer cet Atlantique 2 à Constanza [Roumanie]. Ce qui permettrait de passer plus de temps sur la zone à surveiller.
le rapporte Air&CosmosDepuis qu’elles ont pris le contrôle de l’Île des Serpents [qui fut autrefois roumaine… avant de devenir ukrainienne en 1948], la marine russe se trouve à moins d’une trentaine de nautiques de la Roumanie. D’où l’intérêt des missions que doit effectuer l’Atlantique 2 de la 23F. La première pourrait avoir lieu dès ce 2 mai.
Photo : État-major des armées [EMA]
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Rethinking the EU: The young Europeans reshaping a continent
Issued on: 11/04/2022 - 14:39
Céline SCHMITT
Over the past eight months, the Conference on the Future of Europe has aimed to give a voice to 800 citizens from the 27 EU member states. The goal of this unprecedented endeavour was to see concrete progress on the climate, employment, health and even diplomacy. A third of the participants were under 25 years old. Throughout the event in Strasbourg, FRANCE 24 closely followed four of the young panellists: an Italian anthropology student, a French high school student, a Slovakian doctoral student and a young Swedish woman concerned about the environment. What are their expectations in terms of migration, the environment, health or the climate? Why did they get involved? Our reporters have been finding out.
A report by Xavier Chemisseur and Céline Schmitt.
Submit your views and put forward your ideas to the Conference on the Future of Europe.
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Guinea's ousted leader Alpha Conde ordered to stay in the country to face trial
Issued on: 05/05/2022 - 22:46
Georja Calvin-Smith
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In tonight's edition: Guinea's ousted former president Alpha Condé is no longer allowed to leave the country after authorities move to prosecute him for violence that broke out over his bid for a third term. A community in Darfur is finally able to access medical care after a new clinic has opened. The village had not had a health center for almost 20 years. And film lovers in Paris can enjoy NolywoodWeek Film Festival, a curated selection of Nigerian films challenging the status quo.
Opex 360
La force aérienne turque ne participera pas à l’exercice « Nato Tiger Meet 2022 », organisé en Grèce
par Laurent Lagneau · 1 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerÉtant donné leur différend concernant le tracé de leurs frontières en mer Égée, la Grèce et la Turquie, pourtant tous les deux membres de l’Otan, s’accusent régulièrement de violations de leurs espaces aériens respectifs. Et cela peut parfois donner lieu à des face-à-face tendus entre leurs forces aériennes…
Cela étant, le 27 avril, et après une nouvelle série de violations de l’espace aérien qu’elle revendique, la Grèce a de nouveau élevé le ton en adressant une note de protestation diplomatique à la Turquie. Le même jour, le Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, a fait savoir qu’il avait évoqué cette question avec Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’Otan pour « l’informer des derniers comportements provocateurs des forces armées turques, qui […] survolent dangereusement des îles grecques ».
La veille, Athènes avait étant de 126 violations de son espace aérien n une seule journée [un record], des drones et des F-16 turcs ayant survolé une trentaine d’îles grecques.
« J’ai clairement indiqué que ce type de comportement de la part d’un allié de l’Otan est inacceptable et porte atteinte à la sécurité européenne, en particulier à un moment où il est essentiel que nous soyons unis contre l’agression de la Russie contre l’Ukraine », a fait valoir M. Mitsotakis, lors d’une conférence de presse donnée au côté de Sanna Marin, son homologue finlandaise.
Qui plus est, le Premier ministre grec a également reproché à la Turquie de ne pas s’être alignée sur les sanctions prises par l’Union européenne contre Moscou. « Ce n’est pas le comportement d’un pays qui aspire à rejoindre la famille européenne », a-t-il justifié. Et cela d’autant plus qu’Ankara n’a pas renoncé à se procurer un second lot de systèmes russes de défense aériennes S-400, d’après des propos tenus par Ismail Demir, le président des industries de défense turques [SSB].
En outre, avant les déclarations de M. Mitsotakis, le porte-parole du gouvernement grec, Yannis Ikonomu, avait annoncé qu’Athènes allait geler les mesures de confiance avec la Turquie. « Les actions turques sont inacceptables, elles constituent une violation de la souveraineté du pays et c’est une provocation qui ne restera pas sans réponse », avait-il fait valoir.
Ankara n’a pas répliqué par la voie officielle. En effet, c’est par l’intermédiaire de l’agence de presse Anadolu que des sources sécuritaires turques ont dénoncé trente violations de l’espace aérien de la Turquie par des avions de combat grecs en trois jours. « La Grèce, qui considère chaque succès de la Turquie comme son échec, tente de mettre en œuvre une provocation imaginaire », a affirmé l’une d’elles.
C’est dans ce contexte que la force aérienne turque a fait savoir, le 30 avril, qu’elle ne participerait finalement pas à l’édition 2022 du Nato Tiger Meet, laquelle se tiendra sur la base aérienne grecque d’Araxos, entre le 9 et le 20 mai. Et cela alors que la présence de son 192e escadron [192. Filo « Kaplan »], doté de F-16, était juqu’à présent annoncée.
Pour rappel, le NATO Tiger Meet est un exercice annuel réunissant les unités aériennes de l’Otan ayant un tigre pour emblème [à l’exception de la Flottille 11F de la Marine nationale, qui en fait toutefois partie pour avoir été à bord du porte-avions Clemenceau, surnommé le « Tigre, ndlr]. Outre l’aspect « traditions », il vise à encourager le partage d’expérience, à améliorer l’interopérabilité et à renforcer la solidarité.
Quoi qu’il en soit, rapporte l’AFP, des sources sécuritaires turques ont précisé que l’état-major grec avait été notifié de la décision d’Ankara le 22 avril dernier. Et d’expiquer que celle-ci avait été prise en raison d’un désaccord sur le contenu de l’exercice. Des ajouts « intentionnels » ont poussé la force aérienne turque à demander des « modifications » à son homologue grecque, qui les a refusées. « La Grèce manipule pour ses intérêts politiques », ont-elles accusé.
Cela étant, quand la Turquie avait accueilli le Nato Tiger Meet en 2015, le 335e escadron « Mira » de la force aérienne grecque, équipé de F-16, s’était aussi fait porter pâle.
Photo : Alan Wilson – cc-by-sa-2.0
La force aérienne turque ne participera pas à l’exercice « Nato Tiger Meet 2022 », organisé en Grèce
par Laurent Lagneau · 1 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerÉtant donné leur différend concernant le tracé de leurs frontières en mer Égée, la Grèce et la Turquie, pourtant tous les deux membres de l’Otan, s’accusent régulièrement de violations de leurs espaces aériens respectifs. Et cela peut parfois donner lieu à des face-à-face tendus entre leurs forces aériennes…
Cela étant, le 27 avril, et après une nouvelle série de violations de l’espace aérien qu’elle revendique, la Grèce a de nouveau élevé le ton en adressant une note de protestation diplomatique à la Turquie. Le même jour, le Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, a fait savoir qu’il avait évoqué cette question avec Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’Otan pour « l’informer des derniers comportements provocateurs des forces armées turques, qui […] survolent dangereusement des îles grecques ».
La veille, Athènes avait étant de 126 violations de son espace aérien n une seule journée [un record], des drones et des F-16 turcs ayant survolé une trentaine d’îles grecques.
« J’ai clairement indiqué que ce type de comportement de la part d’un allié de l’Otan est inacceptable et porte atteinte à la sécurité européenne, en particulier à un moment où il est essentiel que nous soyons unis contre l’agression de la Russie contre l’Ukraine », a fait valoir M. Mitsotakis, lors d’une conférence de presse donnée au côté de Sanna Marin, son homologue finlandaise.
Qui plus est, le Premier ministre grec a également reproché à la Turquie de ne pas s’être alignée sur les sanctions prises par l’Union européenne contre Moscou. « Ce n’est pas le comportement d’un pays qui aspire à rejoindre la famille européenne », a-t-il justifié. Et cela d’autant plus qu’Ankara n’a pas renoncé à se procurer un second lot de systèmes russes de défense aériennes S-400, d’après des propos tenus par Ismail Demir, le président des industries de défense turques [SSB].
En outre, avant les déclarations de M. Mitsotakis, le porte-parole du gouvernement grec, Yannis Ikonomu, avait annoncé qu’Athènes allait geler les mesures de confiance avec la Turquie. « Les actions turques sont inacceptables, elles constituent une violation de la souveraineté du pays et c’est une provocation qui ne restera pas sans réponse », avait-il fait valoir.
Ankara n’a pas répliqué par la voie officielle. En effet, c’est par l’intermédiaire de l’agence de presse Anadolu que des sources sécuritaires turques ont dénoncé trente violations de l’espace aérien de la Turquie par des avions de combat grecs en trois jours. « La Grèce, qui considère chaque succès de la Turquie comme son échec, tente de mettre en œuvre une provocation imaginaire », a affirmé l’une d’elles.
C’est dans ce contexte que la force aérienne turque a fait savoir, le 30 avril, qu’elle ne participerait finalement pas à l’édition 2022 du Nato Tiger Meet, laquelle se tiendra sur la base aérienne grecque d’Araxos, entre le 9 et le 20 mai. Et cela alors que la présence de son 192e escadron [192. Filo « Kaplan »], doté de F-16, était juqu’à présent annoncée.
Pour rappel, le NATO Tiger Meet est un exercice annuel réunissant les unités aériennes de l’Otan ayant un tigre pour emblème [à l’exception de la Flottille 11F de la Marine nationale, qui en fait toutefois partie pour avoir été à bord du porte-avions Clemenceau, surnommé le « Tigre, ndlr]. Outre l’aspect « traditions », il vise à encourager le partage d’expérience, à améliorer l’interopérabilité et à renforcer la solidarité.
Quoi qu’il en soit, rapporte l’AFP, des sources sécuritaires turques ont précisé que l’état-major grec avait été notifié de la décision d’Ankara le 22 avril dernier. Et d’expiquer que celle-ci avait été prise en raison d’un désaccord sur le contenu de l’exercice. Des ajouts « intentionnels » ont poussé la force aérienne turque à demander des « modifications » à son homologue grecque, qui les a refusées. « La Grèce manipule pour ses intérêts politiques », ont-elles accusé.
Cela étant, quand la Turquie avait accueilli le Nato Tiger Meet en 2015, le 335e escadron « Mira » de la force aérienne grecque, équipé de F-16, s’était aussi fait porter pâle.
Photo : Alan Wilson – cc-by-sa-2.0
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Cela étant, le 27 avril, et après une nouvelle série de violations de l’espace aérien qu’elle revendique, la Grèce a de nouveau élevé le ton en adressant une note de protestation diplomatique à la Turquie. Le même jour, le Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, a fait savoir qu’il avait évoqué cette question avec Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’Otan pour « l’informer des derniers comportements provocateurs des forces armées turques, qui […] survolent dangereusement des îles grecques ».
La veille, Athènes avait étant de 126 violations de son espace aérien n une seule journée [un record], des drones et des F-16 turcs ayant survolé une trentaine d’îles grecques.
« J’ai clairement indiqué que ce type de comportement de la part d’un allié de l’Otan est inacceptable et porte atteinte à la sécurité européenne, en particulier à un moment où il est essentiel que nous soyons unis contre l’agression de la Russie contre l’Ukraine », a fait valoir M. Mitsotakis, lors d’une conférence de presse donnée au côté de Sanna Marin, son homologue finlandaise.
Qui plus est, le Premier ministre grec a également reproché à la Turquie de ne pas s’être alignée sur les sanctions prises par l’Union européenne contre Moscou. « Ce n’est pas le comportement d’un pays qui aspire à rejoindre la famille européenne », a-t-il justifié. Et cela d’autant plus qu’Ankara n’a pas renoncé à se procurer un second lot de systèmes russes de défense aériennes S-400, d’après des propos tenus par Ismail Demir, le président des industries de défense turques [SSB].
En outre, avant les déclarations de M. Mitsotakis, le porte-parole du gouvernement grec, Yannis Ikonomu, avait annoncé qu’Athènes allait geler les mesures de confiance avec la Turquie. « Les actions turques sont inacceptables, elles constituent une violation de la souveraineté du pays et c’est une provocation qui ne restera pas sans réponse », avait-il fait valoir.
Ankara n’a pas répliqué par la voie officielle. En effet, c’est par l’intermédiaire de l’agence de presse Anadolu que des sources sécuritaires turques ont dénoncé trente violations de l’espace aérien de la Turquie par des avions de combat grecs en trois jours. « La Grèce, qui considère chaque succès de la Turquie comme son échec, tente de mettre en œuvre une provocation imaginaire », a affirmé l’une d’elles.
C’est dans ce contexte que la force aérienne turque a fait savoir, le 30 avril, qu’elle ne participerait finalement pas à l’édition 2022 du Nato Tiger Meet, laquelle se tiendra sur la base aérienne grecque d’Araxos, entre le 9 et le 20 mai. Et cela alors que la présence de son 192e escadron [192. Filo « Kaplan »], doté de F-16, était juqu’à présent annoncée.
Pour rappel, le NATO Tiger Meet est un exercice annuel réunissant les unités aériennes de l’Otan ayant un tigre pour emblème [à l’exception de la Flottille 11F de la Marine nationale, qui en fait toutefois partie pour avoir été à bord du porte-avions Clemenceau, surnommé le « Tigre, ndlr]. Outre l’aspect « traditions », il vise à encourager le partage d’expérience, à améliorer l’interopérabilité et à renforcer la solidarité.
Quoi qu’il en soit, rapporte l’AFP, des sources sécuritaires turques ont précisé que l’état-major grec avait été notifié de la décision d’Ankara le 22 avril dernier. Et d’expiquer que celle-ci avait été prise en raison d’un désaccord sur le contenu de l’exercice. Des ajouts « intentionnels » ont poussé la force aérienne turque à demander des « modifications » à son homologue grecque, qui les a refusées. « La Grèce manipule pour ses intérêts politiques », ont-elles accusé.
Cela étant, quand la Turquie avait accueilli le Nato Tiger Meet en 2015, le 335e escadron « Mira » de la force aérienne grecque, équipé de F-16, s’était aussi fait porter pâle.
Photo : Alan Wilson – cc-by-sa-2.0
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Cela étant, le 27 avril, et après une nouvelle série de violations de l’espace aérien qu’elle revendique, la Grèce a de nouveau élevé le ton en adressant une note de protestation diplomatique à la Turquie. Le même jour, le Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, a fait savoir qu’il avait évoqué cette question avec Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’Otan pour « l’informer des derniers comportements provocateurs des forces armées turques, qui […] survolent dangereusement des îles grecques ».
La veille, Athènes avait étant de 126 violations de son espace aérien n une seule journée [un record], des drones et des F-16 turcs ayant survolé une trentaine d’îles grecques.
« J’ai clairement indiqué que ce type de comportement de la part d’un allié de l’Otan est inacceptable et porte atteinte à la sécurité européenne, en particulier à un moment où il est essentiel que nous soyons unis contre l’agression de la Russie contre l’Ukraine », a fait valoir M. Mitsotakis, lors d’une conférence de presse donnée au côté de Sanna Marin, son homologue finlandaise.
Qui plus est, le Premier ministre grec a également reproché à la Turquie de ne pas s’être alignée sur les sanctions prises par l’Union européenne contre Moscou. « Ce n’est pas le comportement d’un pays qui aspire à rejoindre la famille européenne », a-t-il justifié. Et cela d’autant plus qu’Ankara n’a pas renoncé à se procurer un second lot de systèmes russes de défense aériennes S-400, d’après des propos tenus par Ismail Demir, le président des industries de défense turques [SSB].
En outre, avant les déclarations de M. Mitsotakis, le porte-parole du gouvernement grec, Yannis Ikonomu, avait annoncé qu’Athènes allait geler les mesures de confiance avec la Turquie. « Les actions turques sont inacceptables, elles constituent une violation de la souveraineté du pays et c’est une provocation qui ne restera pas sans réponse », avait-il fait valoir.
Ankara n’a pas répliqué par la voie officielle. En effet, c’est par l’intermédiaire de l’agence de presse Anadolu que des sources sécuritaires turques ont dénoncé trente violations de l’espace aérien de la Turquie par des avions de combat grecs en trois jours. « La Grèce, qui considère chaque succès de la Turquie comme son échec, tente de mettre en œuvre une provocation imaginaire », a affirmé l’une d’elles.
C’est dans ce contexte que la force aérienne turque a fait savoir, le 30 avril, qu’elle ne participerait finalement pas à l’édition 2022 du Nato Tiger Meet, laquelle se tiendra sur la base aérienne grecque d’Araxos, entre le 9 et le 20 mai. Et cela alors que la présence de son 192e escadron [192. Filo « Kaplan »], doté de F-16, était juqu’à présent annoncée.
Pour rappel, le NATO Tiger Meet est un exercice annuel réunissant les unités aériennes de l’Otan ayant un tigre pour emblème [à l’exception de la Flottille 11F de la Marine nationale, qui en fait toutefois partie pour avoir été à bord du porte-avions Clemenceau, surnommé le « Tigre, ndlr]. Outre l’aspect « traditions », il vise à encourager le partage d’expérience, à améliorer l’interopérabilité et à renforcer la solidarité.
Quoi qu’il en soit, rapporte l’AFP, des sources sécuritaires turques ont précisé que l’état-major grec avait été notifié de la décision d’Ankara le 22 avril dernier. Et d’expiquer que celle-ci avait été prise en raison d’un désaccord sur le contenu de l’exercice. Des ajouts « intentionnels » ont poussé la force aérienne turque à demander des « modifications » à son homologue grecque, qui les a refusées. « La Grèce manipule pour ses intérêts politiques », ont-elles accusé.
Cela étant, quand la Turquie avait accueilli le Nato Tiger Meet en 2015, le 335e escadron « Mira » de la force aérienne grecque, équipé de F-16, s’était aussi fait porter pâle.
Photo : Alan Wilson – cc-by-sa-2.0
Opex 360
Un avion de renseignement russe a violé l’espace aérien suédois
par Laurent Lagneau · 1 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLe 29 avril, et alors que son adhésion à l’Otan se précise [en même temps que celle de la Finlande], la Suède a annoncé son intention d’investir 1,6 milliard de couronnes suédoises [environ 150 millions d’euros] pour renforcer ses infrastructures militaires sur l’île stratégique de Götland, surnommée le « porte-avions de la Baltique ». Et cela, après avoir décidé d’y réaffecter des troupes en 2015, en réponse à une intensification des activités aériennes et navales russes dans la région.
Signe de l’intérêt que porte Moscou à Götland, mais aussi probablement en réponse au soutien apporté par Stockholm à Kiev, deux bombardiers tactiques russes Su-24 « Fencer », escortés par deux Su-27 « Flanker », violèrent brièvement l’espace aérien de l’île, le 2 mars dernier. Ce qui avait contraint la force aérienne suédoise à faire décoller en alerte une patrouille de JAS-39 Gripen pour les intercepter.
Cette « violation […] de l’espace aérien suédois est, bien sûr, totalement inacceptable. […] Elle fera l’objet d’une notification diplomatique adressée à la Russie. La souveraineté et le territoire suédois doivent toujours être respectés », avait alors réagi Peter Hultqvist, le ministre suédois de la Défense.
Cette protestation diplomatique aura été sans effet étant donné qu’un avion de renseignement russe de type AN-30, autrefois utilisé pour les missions d’observations effectuées dans le cadre du traité « Ciel ouvert », que la Russie a dénoncé à la suite des États-Unis, a violé l’espace aérien suédois « pendant une courte période », dans la soirée du 29 avril.
Selon les explications données par le général Carl-Johan Edström, le chef de la force aérienne suédoise, l’AN-30 russe a d’abord été repéré alors qu’il volait à l’est de l’île danois de Bornholm. Puis il a mis le cap vers le sud de la Suède, plus précisément vers le comté de Blekinge. Puis ayant longé l’espace aérien suédois pendant un « certain temps », il y a fait une incursion. Son équipage a ensuite été contacté sur une fréquence d’urgence. Puis, il a viré vers le sud et quitté la région en prenant la direction de l’est. L’incident aura duté moins d’une minute.
Si la violation du 2 mars avait été jugée « intentionnelle », les autorités militaires suédoises se veulent plus prudente pour celle commise par cet AN-30. « Nous ne pouvons rien dire à ce sujet pour le moment. Une analyse est en cours pour déterminer quelles peuvent en être les raisons », a déclaré Therese Fagerstedt, la porte-parole de l’état-major suédois. Cependant, le général Edström a estimé que, au vu des tensions actuelles, il est « tout à fait irresponsable et peu professionnel de voler si près de nos frontières ».
De son côté, Peter Hultqvist n’a pu que reprendre les mêmes mots qu’il avait utilisés lors de la violation de l’espace aérien de l’île de Götland. « Il est totalement inacceptable de violer l’espace aérien suédois. Nous protesterons, bien sûr, par la voie diplomatique. Une telle action n’est pas professionnelle et, compte tenu de la situation générale en matière de sécurité, extrêmement inappropriée. La souveraineté suédoise doit toujours être respectée », a-t-il réagi.
Pour rappel, dérivé de l’Antonov AN-24, l’AN-30 est un biturbopropulseur conçu au début des années 1970. Pour les missions réalisées au titre du traité « Ciel Ouvert » [ou « Open Skies »], il est doté de caméras d’une résolution de 30 cm, de capteurs infrarouge et d’un radar imageur.
Photo : Forces armées suédoises
Un avion de renseignement russe a violé l’espace aérien suédois
par Laurent Lagneau · 1 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerLe 29 avril, et alors que son adhésion à l’Otan se précise [en même temps que celle de la Finlande], la Suède a annoncé son intention d’investir 1,6 milliard de couronnes suédoises [environ 150 millions d’euros] pour renforcer ses infrastructures militaires sur l’île stratégique de Götland, surnommée le « porte-avions de la Baltique ». Et cela, après avoir décidé d’y réaffecter des troupes en 2015, en réponse à une intensification des activités aériennes et navales russes dans la région.
Signe de l’intérêt que porte Moscou à Götland, mais aussi probablement en réponse au soutien apporté par Stockholm à Kiev, deux bombardiers tactiques russes Su-24 « Fencer », escortés par deux Su-27 « Flanker », violèrent brièvement l’espace aérien de l’île, le 2 mars dernier. Ce qui avait contraint la force aérienne suédoise à faire décoller en alerte une patrouille de JAS-39 Gripen pour les intercepter.
Cette « violation […] de l’espace aérien suédois est, bien sûr, totalement inacceptable. […] Elle fera l’objet d’une notification diplomatique adressée à la Russie. La souveraineté et le territoire suédois doivent toujours être respectés », avait alors réagi Peter Hultqvist, le ministre suédois de la Défense.
Cette protestation diplomatique aura été sans effet étant donné qu’un avion de renseignement russe de type AN-30, autrefois utilisé pour les missions d’observations effectuées dans le cadre du traité « Ciel ouvert », que la Russie a dénoncé à la suite des États-Unis, a violé l’espace aérien suédois « pendant une courte période », dans la soirée du 29 avril.
Selon les explications données par le général Carl-Johan Edström, le chef de la force aérienne suédoise, l’AN-30 russe a d’abord été repéré alors qu’il volait à l’est de l’île danois de Bornholm. Puis il a mis le cap vers le sud de la Suède, plus précisément vers le comté de Blekinge. Puis ayant longé l’espace aérien suédois pendant un « certain temps », il y a fait une incursion. Son équipage a ensuite été contacté sur une fréquence d’urgence. Puis, il a viré vers le sud et quitté la région en prenant la direction de l’est. L’incident aura duté moins d’une minute.
Si la violation du 2 mars avait été jugée « intentionnelle », les autorités militaires suédoises se veulent plus prudente pour celle commise par cet AN-30. « Nous ne pouvons rien dire à ce sujet pour le moment. Une analyse est en cours pour déterminer quelles peuvent en être les raisons », a déclaré Therese Fagerstedt, la porte-parole de l’état-major suédois. Cependant, le général Edström a estimé que, au vu des tensions actuelles, il est « tout à fait irresponsable et peu professionnel de voler si près de nos frontières ».
De son côté, Peter Hultqvist n’a pu que reprendre les mêmes mots qu’il avait utilisés lors de la violation de l’espace aérien de l’île de Götland. « Il est totalement inacceptable de violer l’espace aérien suédois. Nous protesterons, bien sûr, par la voie diplomatique. Une telle action n’est pas professionnelle et, compte tenu de la situation générale en matière de sécurité, extrêmement inappropriée. La souveraineté suédoise doit toujours être respectée », a-t-il réagi.
Pour rappel, dérivé de l’Antonov AN-24, l’AN-30 est un biturbopropulseur conçu au début des années 1970. Pour les missions réalisées au titre du traité « Ciel Ouvert » [ou « Open Skies »], il est doté de caméras d’une résolution de 30 cm, de capteurs infrarouge et d’un radar imageur.
Photo : Forces armées suédoises
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Signe de l’intérêt que porte Moscou à Götland, mais aussi probablement en réponse au soutien apporté par Stockholm à Kiev, deux bombardiers tactiques russes Su-24 « Fencer », escortés par deux Su-27 « Flanker », violèrent brièvement l’espace aérien de l’île, le 2 mars dernier. Ce qui avait contraint la force aérienne suédoise à faire décoller en alerte une patrouille de JAS-39 Gripen pour les intercepter.
Cette « violation […] de l’espace aérien suédois est, bien sûr, totalement inacceptable. […] Elle fera l’objet d’une notification diplomatique adressée à la Russie. La souveraineté et le territoire suédois doivent toujours être respectés », avait alors réagi Peter Hultqvist, le ministre suédois de la Défense.
Cette protestation diplomatique aura été sans effet étant donné qu’un avion de renseignement russe de type AN-30, autrefois utilisé pour les missions d’observations effectuées dans le cadre du traité « Ciel ouvert », que la Russie a dénoncé à la suite des États-Unis, a violé l’espace aérien suédois « pendant une courte période », dans la soirée du 29 avril.
Selon les explications données par le général Carl-Johan Edström, le chef de la force aérienne suédoise, l’AN-30 russe a d’abord été repéré alors qu’il volait à l’est de l’île danois de Bornholm. Puis il a mis le cap vers le sud de la Suède, plus précisément vers le comté de Blekinge. Puis ayant longé l’espace aérien suédois pendant un « certain temps », il y a fait une incursion. Son équipage a ensuite été contacté sur une fréquence d’urgence. Puis, il a viré vers le sud et quitté la région en prenant la direction de l’est. L’incident aura duté moins d’une minute.
Si la violation du 2 mars avait été jugée « intentionnelle », les autorités militaires suédoises se veulent plus prudente pour celle commise par cet AN-30. « Nous ne pouvons rien dire à ce sujet pour le moment. Une analyse est en cours pour déterminer quelles peuvent en être les raisons », a déclaré Therese Fagerstedt, la porte-parole de l’état-major suédois. Cependant, le général Edström a estimé que, au vu des tensions actuelles, il est « tout à fait irresponsable et peu professionnel de voler si près de nos frontières ».
De son côté, Peter Hultqvist n’a pu que reprendre les mêmes mots qu’il avait utilisés lors de la violation de l’espace aérien de l’île de Götland. « Il est totalement inacceptable de violer l’espace aérien suédois. Nous protesterons, bien sûr, par la voie diplomatique. Une telle action n’est pas professionnelle et, compte tenu de la situation générale en matière de sécurité, extrêmement inappropriée. La souveraineté suédoise doit toujours être respectée », a-t-il réagi.
Pour rappel, dérivé de l’Antonov AN-24, l’AN-30 est un biturbopropulseur conçu au début des années 1970. Pour les missions réalisées au titre du traité « Ciel Ouvert » [ou « Open Skies »], il est doté de caméras d’une résolution de 30 cm, de capteurs infrarouge et d’un radar imageur.
Photo : Forces armées suédoises
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Signe de l’intérêt que porte Moscou à Götland, mais aussi probablement en réponse au soutien apporté par Stockholm à Kiev, deux bombardiers tactiques russes Su-24 « Fencer », escortés par deux Su-27 « Flanker », violèrent brièvement l’espace aérien de l’île, le 2 mars dernier. Ce qui avait contraint la force aérienne suédoise à faire décoller en alerte une patrouille de JAS-39 Gripen pour les intercepter.
Cette « violation […] de l’espace aérien suédois est, bien sûr, totalement inacceptable. […] Elle fera l’objet d’une notification diplomatique adressée à la Russie. La souveraineté et le territoire suédois doivent toujours être respectés », avait alors réagi Peter Hultqvist, le ministre suédois de la Défense.
Cette protestation diplomatique aura été sans effet étant donné qu’un avion de renseignement russe de type AN-30, autrefois utilisé pour les missions d’observations effectuées dans le cadre du traité « Ciel ouvert », que la Russie a dénoncé à la suite des États-Unis, a violé l’espace aérien suédois « pendant une courte période », dans la soirée du 29 avril.
a violéSelon les explications données par le général Carl-Johan Edström, le chef de la force aérienne suédoise, l’AN-30 russe a d’abord été repéré alors qu’il volait à l’est de l’île danois de Bornholm. Puis il a mis le cap vers le sud de la Suède, plus précisément vers le comté de Blekinge. Puis ayant longé l’espace aérien suédois pendant un « certain temps », il y a fait une incursion. Son équipage a ensuite été contacté sur une fréquence d’urgence. Puis, il a viré vers le sud et quitté la région en prenant la direction de l’est. L’incident aura duté moins d’une minute.
Si la violation du 2 mars avait été jugée « intentionnelle », les autorités militaires suédoises se veulent plus prudente pour celle commise par cet AN-30. « Nous ne pouvons rien dire à ce sujet pour le moment. Une analyse est en cours pour déterminer quelles peuvent en être les raisons », a déclaré Therese Fagerstedt, la porte-parole de l’état-major suédois. Cependant, le général Edström a estimé que, au vu des tensions actuelles, il est « tout à fait irresponsable et peu professionnel de voler si près de nos frontières ».
De son côté, Peter Hultqvist n’a pu que reprendre les mêmes mots qu’il avait utilisés lors de la violation de l’espace aérien de l’île de Götland. « Il est totalement inacceptable de violer l’espace aérien suédois. Nous protesterons, bien sûr, par la voie diplomatique. Une telle action n’est pas professionnelle et, compte tenu de la situation générale en matière de sécurité, extrêmement inappropriée. La souveraineté suédoise doit toujours être respectée », a-t-il réagi.
Pour rappel, dérivé de l’Antonov AN-24, l’AN-30 est un biturbopropulseur conçu au début des années 1970. Pour les missions réalisées au titre du traité « Ciel Ouvert » [ou « Open Skies »], il est doté de caméras d’une résolution de 30 cm, de capteurs infrarouge et d’un radar imageur.
Photo : Forces armées suédoises
Opex 360
M. Macron veut « œuvrer activement au rétablissement de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de l’Ukraine »
par Laurent Lagneau · 30 avril 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerUne semaine après que le président Macron en a fait l’annonce, on ne connaît toujours pas les modalités de la livraison à l’Ukraine de douze Camions équipés d’un système d’artillerie [CAESAr], et en particulier s’ils seront prélevés ou non sur les 76 exemplaires dont dispose l’armée de Terre. Une réduction de 15% des capacités de l’artillerie française mériterait quelques éclaircissements…
En tout cas, interrogé sur ce point lors de la dernière conférence de presse du ministère des Armées, le porte-parole de l’État-major des Armées [EMA], le colonel Pascal Ianni a répondu qu’il n’avait « pas de commentaire à faire sur ce sujet ».
Quoi qu’il en soit, lors d’un échange téléphonique, ce 30 avril, le président ukrainien, Volodymyr Zelenski, a remercié son homologue français pour de ces « envois de matériel militaire d’envergure qui contribuent à la résistance ukrainienne ». Car, outre les CAESAr, la France a également fourni à l’Ukraine des missiles MILAN, MISTRAL et Javelin ainsi que des équipements optroniques et des moyens de protection.
Mais cette liste ne devrait pas s’arrêter là. En effet, lors de son entretien téléphonique avec M. Zelensky, Emmanuel Macron a indiqué, selon l’Élysée, que cet « appui continuera de se renforcer, de même que l’assistance humanitaire apportée par la France ». Et d’ajouter que la « mission d’experts français contribuant au recueil de preuves pour lutter contre l’impunité et permettre le travail de la justice internationale relatif aux crimes de guerre ».
Le renforcement de ce soutien militaire pourrait passer par la livraison de pièces supplémentaires d’artillerie [AUF1, TRF1, 105LG1], de véhicules de l’avant blindé [VAB], en cours de remplacement par les Griffon, voire, pourquoi pas, d’AMX-10RCR, qui doivent s’effacer devant les Jaguar.
Mais plus encore, M. Macron a aussi réaffirmé « sa volonté d’œuvrer activement lors de son second mandat à rétablir la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine, en maintenant toujours une étroite coordination avec ses partenaires européens et alliés ».
Reste à voir ce qu’il faut entendre par « rétablissement de l’intégrité territoriale » de l’Ukraine… S’agit-il de revenir aux frontières qui étaient les siennes avant l’annexion de la Crimée par la Russie et la sécession des républiques autoproclamées de Donetsk et de Louhansk?
Par ailleurs, ce 30 avril, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a fait une nouvelle mise en garde en s’adressant à l’Otan.
« Si les États-Unis et l’OTAN sont vraiment intéressés à résoudre la crise ukrainienne, alors avant tout, ils doivent se réveiller et arrêter de livrer des armes et des munitions au régime de Kiev », a-t-il dit. Et d’ajouter : « L’opération militaire spéciale [sic!] qui a commencé le 24 février se déroule en stricte conformité avec le plan. Tous les objectifs de l’opération militaire spéciale seront atteints malgré l’obstruction de nos adversaires ».
M. Macron veut « œuvrer activement au rétablissement de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de l’Ukraine »
par Laurent Lagneau · 30 avril 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerUne semaine après que le président Macron en a fait l’annonce, on ne connaît toujours pas les modalités de la livraison à l’Ukraine de douze Camions équipés d’un système d’artillerie [CAESAr], et en particulier s’ils seront prélevés ou non sur les 76 exemplaires dont dispose l’armée de Terre. Une réduction de 15% des capacités de l’artillerie française mériterait quelques éclaircissements…
En tout cas, interrogé sur ce point lors de la dernière conférence de presse du ministère des Armées, le porte-parole de l’État-major des Armées [EMA], le colonel Pascal Ianni a répondu qu’il n’avait « pas de commentaire à faire sur ce sujet ».
Quoi qu’il en soit, lors d’un échange téléphonique, ce 30 avril, le président ukrainien, Volodymyr Zelenski, a remercié son homologue français pour de ces « envois de matériel militaire d’envergure qui contribuent à la résistance ukrainienne ». Car, outre les CAESAr, la France a également fourni à l’Ukraine des missiles MILAN, MISTRAL et Javelin ainsi que des équipements optroniques et des moyens de protection.
Mais cette liste ne devrait pas s’arrêter là. En effet, lors de son entretien téléphonique avec M. Zelensky, Emmanuel Macron a indiqué, selon l’Élysée, que cet « appui continuera de se renforcer, de même que l’assistance humanitaire apportée par la France ». Et d’ajouter que la « mission d’experts français contribuant au recueil de preuves pour lutter contre l’impunité et permettre le travail de la justice internationale relatif aux crimes de guerre ».
Le renforcement de ce soutien militaire pourrait passer par la livraison de pièces supplémentaires d’artillerie [AUF1, TRF1, 105LG1], de véhicules de l’avant blindé [VAB], en cours de remplacement par les Griffon, voire, pourquoi pas, d’AMX-10RCR, qui doivent s’effacer devant les Jaguar.
Mais plus encore, M. Macron a aussi réaffirmé « sa volonté d’œuvrer activement lors de son second mandat à rétablir la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine, en maintenant toujours une étroite coordination avec ses partenaires européens et alliés ».
Reste à voir ce qu’il faut entendre par « rétablissement de l’intégrité territoriale » de l’Ukraine… S’agit-il de revenir aux frontières qui étaient les siennes avant l’annexion de la Crimée par la Russie et la sécession des républiques autoproclamées de Donetsk et de Louhansk?
Par ailleurs, ce 30 avril, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a fait une nouvelle mise en garde en s’adressant à l’Otan.
« Si les États-Unis et l’OTAN sont vraiment intéressés à résoudre la crise ukrainienne, alors avant tout, ils doivent se réveiller et arrêter de livrer des armes et des munitions au régime de Kiev », a-t-il dit. Et d’ajouter : « L’opération militaire spéciale [sic!] qui a commencé le 24 février se déroule en stricte conformité avec le plan. Tous les objectifs de l’opération militaire spéciale seront atteints malgré l’obstruction de nos adversaires ».
PartagezTweetezPartagezEnregistrerUne semaine après que le président Macron en a fait l’annonce, on ne connaît toujours pas les modalités de la livraison à l’Ukraine de douze Camions équipés d’un système d’artillerie [CAESAr], et en particulier s’ils seront prélevés ou non sur les 76 exemplaires dont dispose l’armée de Terre. Une réduction de 15% des capacités de l’artillerie française mériterait quelques éclaircissements…
En tout cas, interrogé sur ce point lors de la dernière conférence de presse du ministère des Armées, le porte-parole de l’État-major des Armées [EMA], le colonel Pascal Ianni a répondu qu’il n’avait « pas de commentaire à faire sur ce sujet ».
Quoi qu’il en soit, lors d’un échange téléphonique, ce 30 avril, le président ukrainien, Volodymyr Zelenski, a remercié son homologue français pour de ces « envois de matériel militaire d’envergure qui contribuent à la résistance ukrainienne ». Car, outre les CAESAr, la France a également fourni à l’Ukraine des missiles MILAN, MISTRAL et Javelin ainsi que des équipements optroniques et des moyens de protection.
Mais cette liste ne devrait pas s’arrêter là. En effet, lors de son entretien téléphonique avec M. Zelensky, Emmanuel Macron a indiqué, selon l’Élysée, que cet « appui continuera de se renforcer, de même que l’assistance humanitaire apportée par la France ». Et d’ajouter que la « mission d’experts français contribuant au recueil de preuves pour lutter contre l’impunité et permettre le travail de la justice internationale relatif aux crimes de guerre ».
Le renforcement de ce soutien militaire pourrait passer par la livraison de pièces supplémentaires d’artillerie [AUF1, TRF1, 105LG1], de véhicules de l’avant blindé [VAB], en cours de remplacement par les Griffon, voire, pourquoi pas, d’AMX-10RCR, qui doivent s’effacer devant les Jaguar.
Mais plus encore, M. Macron a aussi réaffirmé « sa volonté d’œuvrer activement lors de son second mandat à rétablir la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine, en maintenant toujours une étroite coordination avec ses partenaires européens et alliés ».
Reste à voir ce qu’il faut entendre par « rétablissement de l’intégrité territoriale » de l’Ukraine… S’agit-il de revenir aux frontières qui étaient les siennes avant l’annexion de la Crimée par la Russie et la sécession des républiques autoproclamées de Donetsk et de Louhansk?
Par ailleurs, ce 30 avril, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a fait une nouvelle mise en garde en s’adressant à l’Otan.
« Si les États-Unis et l’OTAN sont vraiment intéressés à résoudre la crise ukrainienne, alors avant tout, ils doivent se réveiller et arrêter de livrer des armes et des munitions au régime de Kiev », a-t-il dit. Et d’ajouter : « L’opération militaire spéciale [sic!] qui a commencé le 24 février se déroule en stricte conformité avec le plan. Tous les objectifs de l’opération militaire spéciale seront atteints malgré l’obstruction de nos adversaires ».
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerUne semaine après que le président Macron en a fait l’annonce, on ne connaît toujours pas les modalités de la livraison à l’Ukraine de douze Camions équipés d’un système d’artillerie [CAESAr], et en particulier s’ils seront prélevés ou non sur les 76 exemplaires dont dispose l’armée de Terre. Une réduction de 15% des capacités de l’artillerie française mériterait quelques éclaircissements…
En tout cas, interrogé sur ce point lors de la dernière conférence de presse du ministère des Armées, le porte-parole de l’État-major des Armées [EMA], le colonel Pascal Ianni a répondu qu’il n’avait « pas de commentaire à faire sur ce sujet ».
Quoi qu’il en soit, lors d’un échange téléphonique, ce 30 avril, le président ukrainien, Volodymyr Zelenski, a remercié son homologue français pour de ces « envois de matériel militaire d’envergure qui contribuent à la résistance ukrainienne ». Car, outre les CAESAr, la France a également fourni à l’Ukraine des missiles MILAN, MISTRAL et Javelin ainsi que des équipements optroniques et des moyens de protection.
Mais cette liste ne devrait pas s’arrêter là. En effet, lors de son entretien téléphonique avec M. Zelensky, Emmanuel Macron a indiqué, selon l’Élysée, que cet « appui continuera de se renforcer, de même que l’assistance humanitaire apportée par la France ». Et d’ajouter que la « mission d’experts français contribuant au recueil de preuves pour lutter contre l’impunité et permettre le travail de la justice internationale relatif aux crimes de guerre ».
Le renforcement de ce soutien militaire pourrait passer par la livraison de pièces supplémentaires d’artillerie [AUF1, TRF1, 105LG1], de véhicules de l’avant blindé [VAB], en cours de remplacement par les Griffon, voire, pourquoi pas, d’AMX-10RCR, qui doivent s’effacer devant les Jaguar.
Mais plus encore, M. Macron a aussi réaffirmé « sa volonté d’œuvrer activement lors de son second mandat à rétablir la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine, en maintenant toujours une étroite coordination avec ses partenaires européens et alliés ».
Reste à voir ce qu’il faut entendre par « rétablissement de l’intégrité territoriale » de l’Ukraine… S’agit-il de revenir aux frontières qui étaient les siennes avant l’annexion de la Crimée par la Russie et la sécession des républiques autoproclamées de Donetsk et de Louhansk?
Par ailleurs, ce 30 avril, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a fait une nouvelle mise en garde en s’adressant à l’Otan.
« Si les États-Unis et l’OTAN sont vraiment intéressés à résoudre la crise ukrainienne, alors avant tout, ils doivent se réveiller et arrêter de livrer des armes et des munitions au régime de Kiev », a-t-il dit. Et d’ajouter : « L’opération militaire spéciale [sic!] qui a commencé le 24 février se déroule en stricte conformité avec le plan. Tous les objectifs de l’opération militaire spéciale seront atteints malgré l’obstruction de nos adversaires ».
France24 - World
Can Europe afford to wean itself off Russian gas?
Issued on: 29/04/2022 - 16:41
Valérie DEKIMPE
Europe is at a crossroads. Amid the war in Ukraine, can the continent wean itself off Russian gas? An energy transition is underway, but the alternatives could lock countries into dirty fossil fuels for years to come. We take a closer look in this edition of Down to Earth.
The world economy has been rocked by the current energy crisis, but one industry in particular has been hit the hardest. Yara is a Norwegian fertiliser company and industry leader, with production sites around the world. Since the start of the war in Ukraine, which has seen gas prices skyrocket, the firm's production costs have also gone through the roof.
Ammonia is the main ingredient required to make fertilisers for the farming industry. To make ammonia, the company heavily relies on gas. At Yara, 80 percent of the manufacturing costs are determined by the price of natural gas.
"We are not in a position of economic equilibrium. We have had no other choice but to shut down some of our factories, in the city of Le Havre but also in Italy,” says Daniel Ménard, the director of a Yara production site in the French region of Brittany.
Yara has been on the hunt for alternatives that could replace gas for a long time now, long before the conflict began. But time is running out.
"Clearly, if you come back in a month, I can’t guarantee that this plant will be operating and will continue to produce fertilisers," Ménard concludes.
Stocking up ahead of winter
Gas companies are required by law in France to store 85 percent of the country's total consumption, starting in the spring until the reservoirs are full in November ahead of the winter season.
The massive reservoirs lie 500 metres below the surface, usually inside a natural geological structure, where the gas gets injected through pipelines.
A quarter of French gas supplies are stored in a rural area of southwestern France.
"It's a strategic tool," explains Michel Boche, an engineer at Teréga, a leader in the field. "It allows us to secure gas supplies; it also allows us to meet seasonal demand and to cushion the effects of winter price hikes."
Despite the crisis in Ukraine, the company’s storage campaign will go ahead as normal. For Boche, the continent is not yet facing an emergency.
"We can't hurry the process and fill up our storage facilities too quickly," he says, adding that France’s minimum storage requirement means that, compared to its neighbours, it is well prepared in the event that Russian suppliers decide to turn the taps off. The EU is even considering imposing similar restrictions on all member states.
Liquefied natural gas: Bad news for climate change
Stocking up will only avert a crisis. To wean itself off Russian gas, Europe will also need to diversify supply, starting out with liquefied natural gas, also known as LNG. It consists of 90 percent methane, cooled to a liquid state at -161 degrees Celsius. The fuel takes up about 600 times less volume, allowing it to be shipped from the US, Qatar, Australia, Algeria or Nigeria, but at a steep price. In its liquid form, the gas is four to five times more expensive.
But with a gas shortage looming, Europe plans to import 50 billion cubic metres of LNG every year – a solution that could backfire, according Maxence Cordiez, an energy analyst.
"There’s not enough liquefied natural gas in the world to replace the Russian gas that the European Union buys," he says, since Asia and China in particular are draining the LNG market.
In the long term, it also means massive investments in yet more fossil fuels.
"LNG emits more greenhouse gases than gas pipelines, mainly CO2 and methane," Cordiez explains.
Biogas, a greener alternative?
What if plans to ditch Russian gas were in fact an opportunity to embrace a greener alternative? Biogas, a byproduct of agricultural waste, tops the list.
Not far from the French city of Angers, thousands of tonnes of waste macerate inside massive blue tanks. The company Evergaz owns several such biomethane production plants.
Evergaz collects all kinds of waste: manure, as well as agricultural waste like onion peels or discarded food. They mix it all together, heat it and let it ferment for 60 days along with bacteria, which break down the organic matter. The result is biogas.
The European Commission plans to double the production of biomethane before the end of the year. But things won't change overnight. This green gas accounts for just 1 percent of gas consumption in France.
Frédéric Flipo, CEO and founder of Evergaz, is optimistic nonetheless: "We represent an alternative to Russian gas. By 2030 we will be able to replace 17 percent of French gas supplies imported from Russia."
Until now, the price of biogas was a major obstacle: it's four to times times higher than natural gas. The crisis has come to shake things up, even though Flipo acknowledges that scaling up production will require massive investments.
"It's not a short-term solution on a national scale. But on a local level, near our production sites, it's an immediate solution."
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Business Daily
Some European energy firms consider paying for gas in roubles
The Debate
Putin shuts the tap: How will Europe respond to Russian gas cut?
AS IT HAPPENED
EU says ‘era of Russian fossil fuels in Europe is coming to an end’
Opex 360
La force aérienne ukrainienne réclame des avions de combat F-16, F-15 ou F/A-18 aux États-Unis
par Laurent Lagneau · 30 avril 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerSur un plan quantitatif, l’aviation de combat urkrainienne ne peut pas rivaliser avec son homologue russe, laquelle dispose probablement de dix fois plus d’avions de combat. Qui plus est, son format a été considérablement réduit après l’annexion de la Crimée, en 2014, la Russie ayant mis la main sur 45 MiG-29 « Fulcrum » qui y était basés. Certes, elle a pu en récupérer une partie… mais les exemplaires rendus n’étaient plus en état de voler.
Depuis le début de l’offensive russe, le 24 février, la situation s’est dégradée, la force aérienne ukrainienne ayant perdu une vingtaine d’avions au combat, dont 11 MiG-29, 3 Su-27 « Flanker » [sur 32], 3 Su-24 « Fencer » [sur 12] et 6 Su-25 « Frogfoot » [sur 17].
En outre, on ignore le nombre d’appareils susceptibles d’avoir été détruits lors des frappes russes contre les bases aériennes ukrainiennes. Et c’est sans compter les difficultés d’approvisionnement en pièces détachées, ce qui complique évidemment la maintenance des avions restants.
Depuis deux mois, certains pays de l’Otan sont sollicités pour remettre à l’Ukraine les avions de combat hérités de leur période soviétique, notamment les MiG-29. La Pologne et la Slovaquie sont disposées à faire un tel geste… mais à condition de pouvoir remplacer les appareils donnés. Une telle solution permettrait cependant de renforcer rapidement la force aérienne ukrainienne étant donné qu’elle exploite déjà de tels appareils.
Mais, apparemment, celle-ci voudrait disposer d’autres types d’avions de combat… de facture américaine si possible. C’est en effet ce qu’elle a fait savoir, via une vidéo diffusée le 26 avril sur les réseaux sociaux.
« Nous avons besoin de plus d’avions de combat pour combattre nos ennemis dans les airs. Les avions américains F-16 « Falcon », F-15 voire F-18 permettraient de faire pencher la balance de notre côté. Nous avons un plan pour recycler nos pilotes et notre personnel technique vite que possible. Pour que l’on puisse maîtriser de tels appareils rapidement, une décision doit être prise maintenant, avant qu’il ne soit trop tard », a affirmé la force aérienne ukrainienne, reprenant ainsi à son compte une demande formulée la semaine passée par le général Serhii Drozdov, son ancien chef d’état-major [de 2015 à 2021, ndlr].
🇺🇦 pilots keep defending the sky from the 🇷🇺 invaders But they critically need and they are ready to master the modern jets.(1/2)#StopRussia pic.twitter.com/n8S2Zb25tM
— Ukrainian Air Force (@KpsZSU) April 26, 2022
« Pour protéger efficacement son territoire, l’Ukraine a besoin d’au moins un escadron d’avions de combat modernes, tels que des F-16 ou des F-15 », avait-il fait valoir dans une tribune publiée sur le site de la chaîne américaine NBC. Et d’ajouter : « Selon nos estimations, nos pilotes peuvent apprendre à piloter de tels appareils à un rythme accéléré, en deux ou trois semaines ».
Cela étant, de tels propos paraissent très optimistes étant donné que, même s’ils sont expérimentés, les pilotes ukrainiens n’ont pas l’habitude des avions de combat de conception occidentale. Il ne suffit pas de savoir les faire décoller et atterrir… mais il s’agit de pouvoir tirer le meilleur parti de leurs capacités. Ce qui ne s’apprend pas en un claquement de doigts. Et cela vaut aussi pour les mécaniciens qui auront en assurer la maintenance.
D’ailleurs, en mai 2020, lors de la publication de son plan stratégique dans lequel elle avait exprimé sa volonté de moderniser son aviation de combat selon des standards occidentaux, la force aérienne ukrainienne avait estimé qu’il lui faudrait mener, pendant au moins deux ans, des « tests et des évaluations opérationnelles » afin « d’étudier les formes et les méthodes d’emploi et l’organisation de la formation du personnel » avant d’aquérir de nouveaux avions de chasse.
En outre, et bien avant le début de la guerre, la force aérienne ukrainienne manquait de pilotes de chasse, alors qu’il en fallait au moins 400. C’est en effet ce qu’avait relevé Forbes, en 2021. « À l’été 2021, [elle] a fait face à une pénurie massive de main-d’oeuvre. Pas moins de 70 de ses pilotes l’avaient quittée en 2019 et au moins autant en 2020. Beaucoup d’entre eux ont invoqué des salaires trop bas, des formalités administratives lourdes et une formation inadéquate pour les préparer à une guerre avec les Russes », avait expliqué le magazine américain.
S’il a évoqué la possibilité de fournir des F-16 à l’Ukraine, le général Jeffrey L. Harrigian, le commandant des forces aériennes américaines en Europe, a cependant estimé que cela ne pourrait pas se faire à court terme. « Collectivement, nous devons comprendre quelles sont les exigences des Ukrainiens et trouver un moyen de le leur faire parvenir rapidement », a-t-il dit à Air Force Magazine. Mais, a-t-il aussi dit, « il ne suffit pas de donner un F-16 à quelqu’un et de lui souhaiter bonne chance ».
La cession d’avions de combat modernes ne peut donc qu’être envisagé à plus long terme. En clair, si la guerre s’éternise… La question est donc de savoir si la force aérienne ukrainienne tiendra le coup…
La force aérienne ukrainienne réclame des avions de combat F-16, F-15 ou F/A-18 aux États-Unis
par Laurent Lagneau · 30 avril 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerSur un plan quantitatif, l’aviation de combat urkrainienne ne peut pas rivaliser avec son homologue russe, laquelle dispose probablement de dix fois plus d’avions de combat. Qui plus est, son format a été considérablement réduit après l’annexion de la Crimée, en 2014, la Russie ayant mis la main sur 45 MiG-29 « Fulcrum » qui y était basés. Certes, elle a pu en récupérer une partie… mais les exemplaires rendus n’étaient plus en état de voler.
Depuis le début de l’offensive russe, le 24 février, la situation s’est dégradée, la force aérienne ukrainienne ayant perdu une vingtaine d’avions au combat, dont 11 MiG-29, 3 Su-27 « Flanker » [sur 32], 3 Su-24 « Fencer » [sur 12] et 6 Su-25 « Frogfoot » [sur 17].
En outre, on ignore le nombre d’appareils susceptibles d’avoir été détruits lors des frappes russes contre les bases aériennes ukrainiennes. Et c’est sans compter les difficultés d’approvisionnement en pièces détachées, ce qui complique évidemment la maintenance des avions restants.
Depuis deux mois, certains pays de l’Otan sont sollicités pour remettre à l’Ukraine les avions de combat hérités de leur période soviétique, notamment les MiG-29. La Pologne et la Slovaquie sont disposées à faire un tel geste… mais à condition de pouvoir remplacer les appareils donnés. Une telle solution permettrait cependant de renforcer rapidement la force aérienne ukrainienne étant donné qu’elle exploite déjà de tels appareils.
Mais, apparemment, celle-ci voudrait disposer d’autres types d’avions de combat… de facture américaine si possible. C’est en effet ce qu’elle a fait savoir, via une vidéo diffusée le 26 avril sur les réseaux sociaux.
« Nous avons besoin de plus d’avions de combat pour combattre nos ennemis dans les airs. Les avions américains F-16 « Falcon », F-15 voire F-18 permettraient de faire pencher la balance de notre côté. Nous avons un plan pour recycler nos pilotes et notre personnel technique vite que possible. Pour que l’on puisse maîtriser de tels appareils rapidement, une décision doit être prise maintenant, avant qu’il ne soit trop tard », a affirmé la force aérienne ukrainienne, reprenant ainsi à son compte une demande formulée la semaine passée par le général Serhii Drozdov, son ancien chef d’état-major [de 2015 à 2021, ndlr].
🇺🇦 pilots keep defending the sky from the 🇷🇺 invaders But they critically need and they are ready to master the modern jets.(1/2)#StopRussia pic.twitter.com/n8S2Zb25tM
— Ukrainian Air Force (@KpsZSU) April 26, 2022
« Pour protéger efficacement son territoire, l’Ukraine a besoin d’au moins un escadron d’avions de combat modernes, tels que des F-16 ou des F-15 », avait-il fait valoir dans une tribune publiée sur le site de la chaîne américaine NBC. Et d’ajouter : « Selon nos estimations, nos pilotes peuvent apprendre à piloter de tels appareils à un rythme accéléré, en deux ou trois semaines ».
Cela étant, de tels propos paraissent très optimistes étant donné que, même s’ils sont expérimentés, les pilotes ukrainiens n’ont pas l’habitude des avions de combat de conception occidentale. Il ne suffit pas de savoir les faire décoller et atterrir… mais il s’agit de pouvoir tirer le meilleur parti de leurs capacités. Ce qui ne s’apprend pas en un claquement de doigts. Et cela vaut aussi pour les mécaniciens qui auront en assurer la maintenance.
D’ailleurs, en mai 2020, lors de la publication de son plan stratégique dans lequel elle avait exprimé sa volonté de moderniser son aviation de combat selon des standards occidentaux, la force aérienne ukrainienne avait estimé qu’il lui faudrait mener, pendant au moins deux ans, des « tests et des évaluations opérationnelles » afin « d’étudier les formes et les méthodes d’emploi et l’organisation de la formation du personnel » avant d’aquérir de nouveaux avions de chasse.
En outre, et bien avant le début de la guerre, la force aérienne ukrainienne manquait de pilotes de chasse, alors qu’il en fallait au moins 400. C’est en effet ce qu’avait relevé Forbes, en 2021. « À l’été 2021, [elle] a fait face à une pénurie massive de main-d’oeuvre. Pas moins de 70 de ses pilotes l’avaient quittée en 2019 et au moins autant en 2020. Beaucoup d’entre eux ont invoqué des salaires trop bas, des formalités administratives lourdes et une formation inadéquate pour les préparer à une guerre avec les Russes », avait expliqué le magazine américain.
S’il a évoqué la possibilité de fournir des F-16 à l’Ukraine, le général Jeffrey L. Harrigian, le commandant des forces aériennes américaines en Europe, a cependant estimé que cela ne pourrait pas se faire à court terme. « Collectivement, nous devons comprendre quelles sont les exigences des Ukrainiens et trouver un moyen de le leur faire parvenir rapidement », a-t-il dit à Air Force Magazine. Mais, a-t-il aussi dit, « il ne suffit pas de donner un F-16 à quelqu’un et de lui souhaiter bonne chance ».
La cession d’avions de combat modernes ne peut donc qu’être envisagé à plus long terme. En clair, si la guerre s’éternise… La question est donc de savoir si la force aérienne ukrainienne tiendra le coup…
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Depuis le début de l’offensive russe, le 24 février, la situation s’est dégradée, la force aérienne ukrainienne ayant perdu une vingtaine d’avions au combat, dont 11 MiG-29, 3 Su-27 « Flanker » [sur 32], 3 Su-24 « Fencer » [sur 12] et 6 Su-25 « Frogfoot » [sur 17].
En outre, on ignore le nombre d’appareils susceptibles d’avoir été détruits lors des frappes russes contre les bases aériennes ukrainiennes. Et c’est sans compter les difficultés d’approvisionnement en pièces détachées, ce qui complique évidemment la maintenance des avions restants.
Depuis deux mois, certains pays de l’Otan sont sollicités pour remettre à l’Ukraine les avions de combat hérités de leur période soviétique, notamment les MiG-29. La Pologne et la Slovaquie sont disposées à faire un tel geste… mais à condition de pouvoir remplacer les appareils donnés. Une telle solution permettrait cependant de renforcer rapidement la force aérienne ukrainienne étant donné qu’elle exploite déjà de tels appareils.
Mais, apparemment, celle-ci voudrait disposer d’autres types d’avions de combat… de facture américaine si possible. C’est en effet ce qu’elle a fait savoir, via une vidéo diffusée le 26 avril sur les réseaux sociaux.
« Nous avons besoin de plus d’avions de combat pour combattre nos ennemis dans les airs. Les avions américains F-16 « Falcon », F-15 voire F-18 permettraient de faire pencher la balance de notre côté. Nous avons un plan pour recycler nos pilotes et notre personnel technique vite que possible. Pour que l’on puisse maîtriser de tels appareils rapidement, une décision doit être prise maintenant, avant qu’il ne soit trop tard », a affirmé la force aérienne ukrainienne, reprenant ainsi à son compte une demande formulée la semaine passée par le général Serhii Drozdov, son ancien chef d’état-major [de 2015 à 2021, ndlr].
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— Ukrainian Air Force (@KpsZSU) April 26, 2022
« Pour protéger efficacement son territoire, l’Ukraine a besoin d’au moins un escadron d’avions de combat modernes, tels que des F-16 ou des F-15 », avait-il fait valoir dans une tribune publiée sur le site de la chaîne américaine NBC. Et d’ajouter : « Selon nos estimations, nos pilotes peuvent apprendre à piloter de tels appareils à un rythme accéléré, en deux ou trois semaines ».
Cela étant, de tels propos paraissent très optimistes étant donné que, même s’ils sont expérimentés, les pilotes ukrainiens n’ont pas l’habitude des avions de combat de conception occidentale. Il ne suffit pas de savoir les faire décoller et atterrir… mais il s’agit de pouvoir tirer le meilleur parti de leurs capacités. Ce qui ne s’apprend pas en un claquement de doigts. Et cela vaut aussi pour les mécaniciens qui auront en assurer la maintenance.
D’ailleurs, en mai 2020, lors de la publication de son plan stratégique dans lequel elle avait exprimé sa volonté de moderniser son aviation de combat selon des standards occidentaux, la force aérienne ukrainienne avait estimé qu’il lui faudrait mener, pendant au moins deux ans, des « tests et des évaluations opérationnelles » afin « d’étudier les formes et les méthodes d’emploi et l’organisation de la formation du personnel » avant d’aquérir de nouveaux avions de chasse.
En outre, et bien avant le début de la guerre, la force aérienne ukrainienne manquait de pilotes de chasse, alors qu’il en fallait au moins 400. C’est en effet ce qu’avait relevé Forbes, en 2021. « À l’été 2021, [elle] a fait face à une pénurie massive de main-d’oeuvre. Pas moins de 70 de ses pilotes l’avaient quittée en 2019 et au moins autant en 2020. Beaucoup d’entre eux ont invoqué des salaires trop bas, des formalités administratives lourdes et une formation inadéquate pour les préparer à une guerre avec les Russes », avait expliqué le magazine américain.
S’il a évoqué la possibilité de fournir des F-16 à l’Ukraine, le général Jeffrey L. Harrigian, le commandant des forces aériennes américaines en Europe, a cependant estimé que cela ne pourrait pas se faire à court terme. « Collectivement, nous devons comprendre quelles sont les exigences des Ukrainiens et trouver un moyen de le leur faire parvenir rapidement », a-t-il dit à Air Force Magazine. Mais, a-t-il aussi dit, « il ne suffit pas de donner un F-16 à quelqu’un et de lui souhaiter bonne chance ».
La cession d’avions de combat modernes ne peut donc qu’être envisagé à plus long terme. En clair, si la guerre s’éternise… La question est donc de savoir si la force aérienne ukrainienne tiendra le coup…
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Depuis le début de l’offensive russe, le 24 février, la situation s’est dégradée, la force aérienne ukrainienne ayant perdu une vingtaine d’avions au combat, dont 11 MiG-29, 3 Su-27 « Flanker » [sur 32], 3 Su-24 « Fencer » [sur 12] et 6 Su-25 « Frogfoot » [sur 17].
En outre, on ignore le nombre d’appareils susceptibles d’avoir été détruits lors des frappes russes contre les bases aériennes ukrainiennes. Et c’est sans compter les difficultés d’approvisionnement en pièces détachées, ce qui complique évidemment la maintenance des avions restants.
Depuis deux mois, certains pays de l’Otan sont sollicités pour remettre à l’Ukraine les avions de combat hérités de leur période soviétique, notamment les MiG-29. La Pologne et la Slovaquie sont disposées à faire un tel geste… mais à condition de pouvoir remplacer les appareils donnés. Une telle solution permettrait cependant de renforcer rapidement la force aérienne ukrainienne étant donné qu’elle exploite déjà de tels appareils.
Mais, apparemment, celle-ci voudrait disposer d’autres types d’avions de combat… de facture américaine si possible. C’est en effet ce qu’elle a fait savoir, via une vidéo diffusée le 26 avril sur les réseaux sociaux.
« Nous avons besoin de plus d’avions de combat pour combattre nos ennemis dans les airs. Les avions américains F-16 « Falcon », F-15 voire F-18 permettraient de faire pencher la balance de notre côté. Nous avons un plan pour recycler nos pilotes et notre personnel technique vite que possible. Pour que l’on puisse maîtriser de tels appareils rapidement, une décision doit être prise maintenant, avant qu’il ne soit trop tard », a affirmé la force aérienne ukrainienne, reprenant ainsi à son compte une demande formulée la semaine passée par le général Serhii Drozdov, son ancien chef d’état-major [de 2015 à 2021, ndlr].
🇺🇦 pilots keep defending the sky from the 🇷🇺 invaders But they critically need and they are ready to master the modern jets.(1/2)#StopRussia pic.twitter.com/n8S2Zb25tM
— Ukrainian Air Force (@KpsZSU) April 26, 2022
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April 26, 2022
« Pour protéger efficacement son territoire, l’Ukraine a besoin d’au moins un escadron d’avions de combat modernes, tels que des F-16 ou des F-15 », avait-il fait valoir dans une tribune publiée sur le site de la chaîne américaine NBC. Et d’ajouter : « Selon nos estimations, nos pilotes peuvent apprendre à piloter de tels appareils à un rythme accéléré, en deux ou trois semaines ».
tribune publiéeCela étant, de tels propos paraissent très optimistes étant donné que, même s’ils sont expérimentés, les pilotes ukrainiens n’ont pas l’habitude des avions de combat de conception occidentale. Il ne suffit pas de savoir les faire décoller et atterrir… mais il s’agit de pouvoir tirer le meilleur parti de leurs capacités. Ce qui ne s’apprend pas en un claquement de doigts. Et cela vaut aussi pour les mécaniciens qui auront en assurer la maintenance.
D’ailleurs, en mai 2020, lors de la publication de son plan stratégique dans lequel elle avait exprimé sa volonté de moderniser son aviation de combat selon des standards occidentaux, la force aérienne ukrainienne avait estimé qu’il lui faudrait mener, pendant au moins deux ans, des « tests et des évaluations opérationnelles » afin « d’étudier les formes et les méthodes d’emploi et l’organisation de la formation du personnel » avant d’aquérir de nouveaux avions de chasse.
En outre, et bien avant le début de la guerre, la force aérienne ukrainienne manquait de pilotes de chasse, alors qu’il en fallait au moins 400. C’est en effet ce qu’avait relevé Forbes, en 2021. « À l’été 2021, [elle] a fait face à une pénurie massive de main-d’oeuvre. Pas moins de 70 de ses pilotes l’avaient quittée en 2019 et au moins autant en 2020. Beaucoup d’entre eux ont invoqué des salaires trop bas, des formalités administratives lourdes et une formation inadéquate pour les préparer à une guerre avec les Russes », avait expliqué le magazine américain.
avait relevéS’il a évoqué la possibilité de fournir des F-16 à l’Ukraine, le général Jeffrey L. Harrigian, le commandant des forces aériennes américaines en Europe, a cependant estimé que cela ne pourrait pas se faire à court terme. « Collectivement, nous devons comprendre quelles sont les exigences des Ukrainiens et trouver un moyen de le leur faire parvenir rapidement », a-t-il dit à Air Force Magazine. Mais, a-t-il aussi dit, « il ne suffit pas de donner un F-16 à quelqu’un et de lui souhaiter bonne chance ».
La cession d’avions de combat modernes ne peut donc qu’être envisagé à plus long terme. En clair, si la guerre s’éternise… La question est donc de savoir si la force aérienne ukrainienne tiendra le coup…
France24 - World
In a circular economy, 'fashion and sustainability are not an oxymoron'
Issued on: 28/04/2022 - 17:09Modified: 29/04/2022 - 21:57
The EU recently announced proposals to crack down on "fast fashion" by making fashion products and clothing more sustainable as part of a push to bolster environmental standards. The plan, which will now be negotiated by EU member states and lawmakers, also aims to ensure their production takes place in full respect of social rights. FRANCE 24 is joined by environmental and social justice campaigner Livia Firth to offer insight and a deeper perspective on the urgency of embracing a circular economy and implementing environmental and social standards in the fashion industry. She is Co-founder and Creative Director of Eco-Age and Founder of the Green Carpet Challenge (GCC). "We created Eco-Age fourteen years ago," recounts Ms. Firth. "We started talking about sustainability when very few people or businesses were even considering it." Fast forward to 2022, sustainability has become so fashionable that it's become a veritable catchphrase and "there is more greenwashing than you can handle," she explains. Ms. Firth describes fashion as "an all-encompassing industry," beginning with agriculture. "When you talk about deforestation, for example, you have fashion. When you talk about planetary boundaries, you have fashion. When you talk about slave labour, you get fashion. When you talk about pollution and carbon emissions, it's all about fashion." And so, as individuals and consumers, we have "the power to effect change," she asserts.
France24 - Monde
Éloi Laurent (OFCE) : "Le Covid-19 vient directement de systèmes économiques dysfonctionnels"
Publié le : 29/04/2022 - 17:09
Farah BOUCHERAK
Ali LAIDI
Ali Laïdi reçoit Éloi Laurent, économiste, enseignant à Sciences-Po Paris et à l'université de Stanford. Il est aussi l'auteur de "La raison économique et ses monstres" (éditions Les liens qui libèrent), un livre dans lequel il explique comment les systèmes économiques sont devenus autodestructeurs : "Le Covid-19 n'est pas tombé du ciel, il est venu de la terre", explique-t-il sur France 24. "Nous sommes en train de détruire les écosystèmes (...) qui sous-tendent nos économies".
France24 - World
'Reclaim the Earth': Artists invite us to reconsider our links to the land
Issued on: 28/04/2022 - 16:52
Olivia SALAZAR-WINSPEAR
A new group exhibition hopes to serve as a rallying cry and a wake-up call by asking humans to embrace a more gentle relationship with the planet we live on. "Reclaim the Earth" sees an international group of artists engaging with environmental concerns through a collection of work at the Palais de Tokyo in Paris.
We also check in with Ukrainian artist Pavlo Makov at the Venice Biennale, as the contemporary art event puts women's work front and centre.
Plus, the treasures of Machu Picchu conjure up an idea of daily life at the world heritage site in Peru thanks to an exhibition here in Paris, and ancient artefacts from the dynasties of the Nile Delta take us back to the 8th century BC at the Louvre.
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L’armée de Terre a reçu ses quatre premiers blindés multi-rôles légers Serval
par Laurent Lagneau · 5 mai 2022
Dans le cadre d’un contrat notifié en décembre 2020, le groupement momentané d’entreprises formé par Nexter et Texelis a lancé la production en série du véhicule blindé multi-rôles [VBMR-L] Serval, après des essais prometteurs réalisés sur les pistes du centre d’expertise et d’essais « Techniques terrestres » de la Direction générale de l’armement [DGA] à Angers.
Moins de dix-huit mois plus tard, les quatre premiers Serval ont été livrés à l’armée de Terre, plus précisément au Centre d’appui de préparation au combat interarmes – 51e régiment d’infanterie [CAPCIA-51eRI] de Mourmelon [Marne]. L’annonce en a été faite par le minsitère des Armées, ce 5 mai.
« La modernisation des blindés de l’armée de Terre continue à un rythme soutenu. Le Serval vient notamment remplacer les VAB, en service depuis plus de quarante ans. Dans un environnement stratégique en pleine mutation, alors que la guerre fait son retour sur le continent européen, la modernisation d’équipements phares est indispensable pour la crédibilité des forces armées françaises. C’est ce que permet un budget fortement en hausse via la Loi de Programmation Militaire actuelle », a souligné Florence Parly, la ministre des Armées.
Selon la Loi de finances 2022, l’armée de Terre doit recevoir 70 Serval d’ici la fin de cette année. Soit 38 de moins par rapport aux plans initiaux. En effet, selon Nexter, il était question de livrer les 12 premiers exemplaire au cours du premier semestre 2022, puis 96 autres lors du second. Pour autant, il est toujours question de doter l’armée de Terre de 978 VBMR-L à l’horizon 2030.
En effet, selon les explications données par le général Pierre Schill, son chef d’état-major [CEMAT], l’armée de Terre a accepté « une baisse du point de passage 2025 du programme de livraisons » prévues dans le cadre du programme SCORPION. « Alors que 50 % des livraisons de l’ensemble étaient prévues à cette date, ce chiffre pourrait être ramené à 45 %, sachant que la cible reste de 100 % en 2030 », avait-il dit aux parlementaires.
Et d’ajouter : « Cette baisse est liée à la prise en compte des impératifs industriels de livraison pour certains segments de ces véhicules et à la possibilité, pour nous primordiale, de financer en contrepartie la pérennisation du char Leclerc, le lancement du programme de l’engin de combat du génie et le lancement du programme VBAE [véhicule d’aide à l’engagement, ndlr] successeur de nos VBL ».
Quoi qu’il en soit, 364 Serval ont pour le moment été commandés. Ce qui a permis d’ouvrir une nouvelle ligne de production sur le site que possède Nexter à Roanne et de créer « plusieurs centaines d’emplois », fait valoir le ministère des Armées.
Complément du VBMR Griffon, le Serval est un blindé 4×4 de 15 à 17 tonnes, disposant évidemment des équipements communs à tous les véhicules issus du programme SCORPION. Doté d’un tourelleau télé-opéré et de détecteurs de menaces, il permettra de transporter, en plus de ses deux membres d’équipage, huit soldats équipés du système FELIN. Conçu pour intervenir au plus près de l’ennemi, il sera avant tout destiné aux unités de la 11e Brigade Parachutiste [BP] et à celles de la 27e Brigade d’Infanterie de Montagne [BIM]. « Il renforcera également les moyens déployés au sein des forces terrestres pour l’appui et le soutien », complète le minstère des Armées.
Photos : Nexter et armée de Terre
Opex 360
Le ministère des Armées commande 21 nacelles optroniques Talios supplémentaires pour 100 millions d’euros
par Laurent Lagneau · 5 mai 2022
Dans l’avis budgétaire qu’il avait remis au moment du débat sur le projet de loi de finances initiale pour 2022, le député Jean-Jacques Ferrara avait de nouveau fait le constat que les forces aériennes françaises [armée de l’Air & de l’Espace et Aéronautique navale] manquaient de nacelles de désignation laser, pourtant indispensables pour les frappes au sol et… les opérations menées en coalition. Un problème récurrent…
Si les nacelles [ou pods] « Damoclès » donnent encore satisfaction, leur ancienneté [leur mise en service a commencé en 2003, ndlr] fait qu’elles tombent [trop] souvent en panne. Quant aux modèles Atlis et PDL CTS, utilisés par les Mirage 2000D, ils ne sont plus adaptés aux exigences opérationnelles actuelles : le premier ne peut qu’être utilisé de jour quand la qualité et la stabilité de l’image et de la tâche laser du second sont insuffisantes. Qui plus est, leur disponibilité se réduit d’année en année, passé ainsi de 54% en 2018 à seulement 34% trois an plus tard. Ce qui, là encore, n’est pas satisfaisant, tant pour les opérations que pour l’entraînement des équipages.
Cela étant, le renouvellement de ces nacelles optroniques a été amorcé avec la livraison des premiers pods de désignation laser de nouvelle génération [PDL-NG] Talios, fournis par Thales. Depuis que ce modèle a été qualifié par la Direction générale de l’armement [DGA], les forces aériennes françaises en ont reçu trente exemplaires, sur quarante-six commandés. Seulement, cet effort est encore insuffisant… D’où l’annonce faite par le ministère des Armées, ce 5 mai.
Ainsi, grâce aux « ressources extrabudgétaires générées par la cession à la Croatie d’avions Rafale [12 au total, ndlr] provenant du parc de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] », la DGA a notifié à Thales la commande de 21 nacelles Talios supplémentaires pour 100 millions d’euros, cette somme comprenant également un « complément en moyens de soutien initial ».
Au total, 67 nacelles Talios auront donc été commandées pour équiper les Rafale F3R de l’AAE et de la Marine nationale. Cette commande permet de « dépasser ainsi les objectifs initiaux de la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-2025 », a fait valoir le ministère des Armées.
Pour rappel, la nacelle Talios [TArgeting Long-range Identification Optronic System – système optronique d’identification et de ciblage à longue distance] concentre des capteurs électro-optiques et infrarouges de haute résolution particulièrement performant. Sa capacité d’identification, de jour comme de nuit permet d’effectuer des frappes longue portée. En outre, elle offre aussi la possibilié de de mener parallèlement des missions de frappes et de reconnaissance, les informations collectées étant transmises en temps réel. Son entretien est facilité par un système de maitenance prédictive [SmartFleet].
Opex 360
Niger : Un drone MQ-9 Reaper Block 1 français endommagé après un incident technique
par Laurent Lagneau · 5 mai 2022
Apparemment, les six drones MQ-9 Reaper [soit deux systèmes, ndlr] engagés par l’armée de l’Air & de l’Espace au Sahel, dans le cadre de l’opération Barkhane, n’appartiennent pas tous à la version « Block 5 », c’est à dire celle qui dispose de capacités opérationnelles sensiblement accrue par rapport aux premiers modèles…
En effet, ce 5 mai, via Twitter, l’État-major des armées [EMA] a fait savoir qu’un MQ-9 Reaper Block 1, armé, avait été victime, la veille, d’un incident technique à l’issue d’une mission de surveillance au-dessus de la zone dite des trois frontières, car situées aux confins du Mali, du Niger et du Burkina Faso.
Selon les explications livrées par l’EMA, le train d’atterrissage du drone s’est bloqué alors qu’il était en phase d’approche de l’aéroport de Niamey [Niger]. Afin de ne pas causer de dommage à la piste où il devait atterrir, et « en accord avec les autorités locales », le MQ-9 Reaper s’est posé, « en sécurité », dans un champ de tir situé à 45 km de la capitale nigérienne.
« L’évaluation des dommages est en cours. Une enquête technique a été initiée pour déterminer l’origine de l’incident », a précisé l’EMA.
Barkhane | Hier, un drone armé type Block 1 a conduit une mission de surveillance dans la zone des Trois frontières. A la fin de la mission, alors qu’il se trouvait en phase d’approche de la piste de Niamey, un incident technique a bloqué son train d’atterrissage. pic.twitter.com/ZEeSqvpqMG
— Armée française – Opérations militaires (@EtatMajorFR) May 5, 2022
Ce n’est pas la première fois qu’un Reaper de l’AAE est victime d’un incident au Sahel. En novembre 2018, l’un d’eux s’était écrasé près de Niamey, également au retour d’une mission de surveillance. À l’époque, il fut avancé que cet accident avait été causé par une « perte de contact entre le drone et sa station de contrôle ».
Si les opérations de Barkhane sont sur le point de se terminer au Mali, il n’en reste pas moins que cet incident arrive à un mauvais moment. Pour rappel, c’est grâce aux images collectées par un appareil de ce type que les forces françaises ont pu déjouer une tentative d’attaque informationnelle, après avoir rendu la base opérationnelle avancée [BOA] de Gossi aux forces armées maliennes [FAMa]. Ce qui leur a valu d’être accusées par la junte au pouvoir à Bamako de se livrer à de l' »espionnage » et de violer l’espace aérien malien. Depuis, celle-ci a dénoncé les accords de défense conclus avec Paris.
Le 4 mai, le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a fait valoir que, avec la fin, avec effet immédiat, de l’accord encadrant la présence militaire française dans son pays [SOFA], il n’y avait désormais plus de « base légale » permettant à Barkhane d’opérer au Mali.
« Nous considérons que l’analyse juridique des autorités maliennes selon laquelle le SOFA est dénoncé avec effet immédiat en raison de violations n’est pas fondée. Nous considérons qu’à ce stade le SOFA court toujours, jusqu’à ce que le dernier soldat français quitte le territoire malien », a réagi l’État-major des armées.
L’enjeu est de faire en sorte que ce désengagement du Mali se fasse en sécurité [ce qui n’exclut pas un éventuel recours à la force en cas d’une attaque jihadiste, par exemple]. En outre, il s’agit d’éviter de nouvelles tentatives de manipulation de l’information. « Nous nous attendons à de nouvelles accusations injustifiées envers les soldats français, concernant des méfaits, voire des exactions », a d’ailleurs prévenu l’EMA.
Opex 360
La Russie a simulé des tirs de missiles à capacité nucléaire « Iskander » depuis Kaliningrad
par Laurent Lagneau · 5 mai 2022
À plusieurs reprises, depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, des reponsables russes, à commencer par le premier d’entre-eux, Vladimir Poutine, ont fait des allusions plus ou moins explicites à un usage potentiel de l’arme nucléaire. Comme le 27 février dernier, quand le Kremlin annonça avoir mis ses forces stratégiques en état d’alerte.
Le recours à une telle rhétorique n’est pas nouveau : lors de la crise de Suez, en 1956, l’Union soviétique avait directement brandi une telle menace devant la France et le Royaume-Uni afin de les pousser à retirer leurs troupes d’Égypte.
Cela étant, pour Moscou, évoquer l’arme nucléaire vise surtout à modérer le soutien que les Occidentaux apportent à l’Ukraine pour l’aider à faire face à l’invasion de son territoire, voire à les dissuader de s’impliquer dans la guerre en cours. C’est d’ailleurs le sens d’une séquence qui, diffusée la semaine passée par la chaîne publique Rossiya 1, a montré des journalistes vanter les capacités du nouveau missile balistique russe RS-28 Sarmat, lequel serait en mesure de détruire Paris, Londres ou Berlin en moins de deux minutes depuis l’enclave de Kaliningrad [coincée entre la Lituanie et la Pologne, ndlr].
Reste que, pour le moment, ces allusions à l’arme nucléaire n’ont nullement amoindri le soutien fourni à Kiev par les Occenditaux, États-Unis en tête. « Nous voulons voir la Russie affaiblie à un degré tel qu’elle ne puisse pas faire le même genre de choses que l’invasion de l’Ukraine », a même justifié Lloyd Austin, le chef du Pentagone. « Elle a déjà perdu beaucoup de capacités militaires, et beaucoup de troupes pour être franc, et nous ne voudrions pas qu’elle puisse rapidement reconstituer ces capacités », a-t-il ajouté, peu avant une réunion devant rassembler une quarantaine de pays pour faire le point sur l’aide apportée aux forces ukrainiennes.
Si certains pays européens craignent d’être considérés comme des « co-belligérants », ce n’est pas le cas des États-Unis, qui ont admis fournir des renseignements aux forces ukrainiennes. Selon le New York Times, certains d’entre-eux auraient même permis de cibler des généraux russes impliqués dans l’offensive contre l’Ukraine.
Les renseignements fournis par les services américains pour aider les forces ukrainiennes se sont notamment « concentrés sur la localisation des postes de commandement mobiles de l’armée russe, qui se déplacent régulièrement », a en effet écrit le New York Times, le 4 mai. Ce qui a fait sortir de ses gonds le Conseil de sécurité nationale [NSC], qui relève directement de la Maison Blanche.
« Les États-Unis fournissent des renseignements sur le champ de bataille pour aider les Ukrainiens à défendre leur pays. Nous ne fournissons pas de renseignements dans l’intention de tuer des généraux russes », a réagi Adrienne Watson, porte-parole du NSC, auprès de l’AFP. Et de qualifier « d’irresponsable » l’affirmation du quotidien new yorkais.
Alors que celui-ci venait à peine de publier ses révélations, le ministère russe de la Défense a de nouveau brandi la menace nucléaire en affirmant que ses forces établies dans l’enclave de Kaliningrad venaient de simuler des tirs de missiles balitiques Islander [à capacité nucléaire, nldr], dont la portée est suffisante pour atteindre les pays baltes, la Pologne et le nord de l’Allemagne [dont Berlin].
Par tir simulé, l’état-major russe entend « lancement électronique » ayant visé virtuellement des aérodromes, des sites sensibles et des postes de commandement d’un « ennemi » fictif. Selon ses explications, les missiles Iskander ont été déployés sur leurs positions de tir puis leurs servants ont manoeuvré pour éviter « une éventuel frappe en représailles ». En outre, les unités impliquées dans cet exercice ont opéré dans des « conditions de radiation et de contamination chimique ».
Par ailleurs, l’Iliouchine Il-80 « Eimak » [code Otan : « Maxdome »] a été vu dans le ciel de Moscou, quelques heures plus tôt. Or, c’est cet appareil, surnommé « l’avion du jugement dernier », qui serait utilisé par les autorités russes comme centre de commandement aéroporté en cas de guerre nucléaire. Sa participation à la Grande parade militaire de la Victoire sur l’Allemagne nazie, le 9 mai, est annoncée.
Quoi qu’il en soit, ce 5 mai, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, n’a pas évoqué l’arme nucléaire… En revanche, il a critiqué le soutien des Occidentaux à l’Ukraine.
« Les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Otan dans son ensemble partagent en permanence des données du renseignement avec les forces armées ukrainiennes. Conjuguées aux approvisionnements en armes […], ces actions ne permettent pas d’achever rapidement l »opération' », a dit M. Peskov. Mais elles « ne sont toutefois pas en mesure d’empêcher » que les objectifs de l’offensive russe en Ukraine soient remplis », a-t-il estimé.
Opex 360
L’aviation de chasse polonaise va protéger l’espace aérien de la Slovaquie, qui a immobilisé ses MiG-29
par Laurent Lagneau · 5 mai 2022
Alors que l’Otan a mis en place une « mission de vigilance renforcée » [eVA] à son profit [et à laquelle participe l’armée de l’Air & de l’Espace, avec quatre patrouilles assurées par des Rafale chaque semaine et l’engagement d’un E-3F AWACS, ndlr], la Pologne va assurer la protection de l’espace aérien de la Slovaquie. Cette décision a été prise le 29 avril dernier, lors d’une rencontre entre les ministres de la Défense polonais et slovaque, à savoir Mariusz Błaszczak et Jaroslav Naï.
« Je suis très heureux qu’une fois que les mesures législatives sur lesquelles nous allons commencer à travailler immédiatement auront été mises en place, la Pologne veillera à la sécurité de notre espace aérien jusqu’à ce que les avions de combat F-16 commandés arrivent en Slovaquie en provenance des États-Unis », a commenté M. Naï.
Cet engagement de Varsovie auprès de Bratislava est lié à l’immobilisation prochaine des 11 MiG-29AS/UBS qui, hérités de la période soviétique et mis aux normes de l’Otan, sont actuellement en service au sein de la force aérienne slovaque. Ces appareils doivent être remplacés par 14 F-16 « Viper » commandés auprès du constructeur américain Lockheed-Martin en 2018.
Le ministère slovaque de la Défense n’a pas explicitement donné la raison pour laquelle il a décidé de cloué ses MiG-29 au sol… Cependant, le 12 avril dernier, il s’était dit prêt à les transférer à l’Ukraine, en échange de la protection de son espace aérien par les alliés de l’Otan. Une garantie que vient donc lui donner la Pologne, qui dispose également de MiG-29… mais aussi de F-16.
Depuis qu’elles se concentrent sur la région du Donbass [sud-est de l’Ukraine] et le littoral donnant sur la mer Noire, les forces russes ont intensifié ses opérations aériennes, avec un nombre sorties de ses avions de combat ayant augmenté de 150%, selon Sam Cranny-Evans, analyste militaire du Royal United Services Institute [RUSI], un groupe de réflexion britannique.
Dans le même temps, la force aérienne ukrainienne a été mise à rude épreuve, avec une activité intense alors qu’il lui est désormais très difficile d’assurer la maintenance de ses appareils, fautes de pièces détachées et, surtout, d’installations adéquates pour les réparer.
Cependant, le 19 avril, le porte-parole du Pentagone, John Kirby, avait indiqué que Kiev avait reçu des pièces détachées pour ses MiG-29 ainsi que de nouveaux avions de combat… avant de se raviser par suite.
Quoi qu’il en soit, selon l’accord conclu par Varsovie et Bratislava, les avions de combat polonais voleront dans les cieux slovaques depuis leurs bases en Pologne.
« Avec le ministre Mariusz Błaszczak, nous nous sommes assurés que notre perception de la situation géopolitique et sécuritaire dans notre région et en Ukraine était absolument identique. Nous savons parfaitement qui est l’agresseur et que nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour aider l’Ukraine, qui se bat pour l’avenir de toute l’Europe », a par ailleurs fait valoir Jaroslav Naï.
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Pour l’armée de Terre, l’expérimentation de la mule robotisée « Robopex » au Sahel a été décevante
par Laurent Lagneau · 4 mai 2022
Entre mars et juin 2021, le Groupement tactique « Bison », formé essentiellement par le 126e Régiment d’Infanterie [RI] de Brive, a été doté de quatre mules robotisées « ROBOPEX » durant son déploiement sur la plateforme opérationelle désert [PfOD] de Gao, au Mali. C’était la première fois qu’une unité de l’armée de Terre déployait des « drones terrestres » lors d’une opération extérieure.
Pour rappel, propos par le groupe GACI Rugged Systems, associé à l’israélien Roboteam, le ROBOPEX avait été sélectionné par l’Agence de l’Innovation de Défense [AID] en 2019, parmi les offres soumises par l’estonien Milrem Robotics [associé au français CNIM], Sharks Robotics [allié à Nexter] et Arquus, avec l’appui de l’Institut de recherche franco-allemand Saint-Louis.
Les premiers retours de son utilisation par le contingent estonien de la force Barkhane ayant été positifs, on s’attendait à ce que le THeMIS de Milrem Robotics fût choisi par l’AID, d’autant plus qu’il avait obtenu de meilleures notes techniques que ses concurrents. Seulement, l’offre de GACI Rugged Systems, basée sur une solution développée par l’israélien Roboteam, avait été la moins chère. Mais ce choix fut cependant critiqué.
« Nous avons lancé une compétition européenne afin d’acquérir un robot et de le tester en opération. La PME vainqueur de la compétition n’est pas israélienne mais 100 % française. Elle a proposé d’assembler en France, des composants mécaniques et électroniques d’origine israélienne, de la même manière qu’une entreprise utilise des composants d’origine chinoise pour assembler un ordinateur », avait alors rétorqué Emmanuel Chiva, le directeur de l’AID, à l’occasion d’une audition parlementaire.
Et d’ajouter : « Il ne s’agit pas d’acquérir une grande série de robots […] Il s’agit de procéder à une expérimentation qui nous permettra de déterminer les contours de ce que pourrait être le robot mule de demain, répondant au mieux aux besoins de nos forces. […] Cette expérimentation permettra de définir la meilleure adéquation entre classe de robot et usage notamment ».
Au Mali, l’armée de Terre voulait utiliser le ROBOPEX, capable de transporter une charge de 750 kg pendant huit heures, à la vitesse de 8 km/heure, pour des « missions de logistique » et « assurer des liaisons entre deux groupes distants ».
Depuis le retour des quatre exemplaires du « ROBOPEX » utilisés à Gao, l’armée de Terre a gardé le silence sur les résultats de cette expérimentation. D’où la question écrite adressée par le député François Cornut-Gentille au ministère des Armées. Celui-ci y a répondu le 3 mai. Et, visiblement, le bilan de ces essais est en demi-teinte.
Ainsi, selon le ministère des Armées, l’utilisation de ces engins a « permis à l’armée de Terre de caractériser le fonctionnement d’un système à l’état de l’art ainsi que les enjeux particuliers liés au soutien en opération de ce type de plateforme ».
Si l’expérimentation « de robots terrestres de cette gamme » a permis de démontrer qu’ils sont « particulièrement adaptés lorsque le fantassin est engagé dans la durée sans pouvoir être accompagné d’un véhicule de combat », il faut pas en avoir besoin sur le terrain… Le « tractage » de ces mules robotisées « par un véhicule de combat ne semble pas être recommandé pour les amener sur la zone d’évolution », admet en effet le ministère des Armées. Qui plus est, poursuit-il, les « contraintes d’un robot électrique nécessitant un moyen dédié pour la recharge sont trop importantes pour permettre un engagement en milieu déstructuré ».
Il fallait d’ailleurs s’y attendre, comme l’admet le minsitère, quand il écrit que « les limites anticipées de ces systèmes, non conçus et non développés pour les besoins de l’armée de Terre, ont également pu être éprouvées ».
Toutefois, et comme l’avait d’ailleurs indiqué le directeur de l’AID, cette expérimentation a permis d’établir une « liste de recommandations et d’exigences » au bénéfice des « des équipes […] en charge des futurs incréments du programme SCORPION », notamment au sujet des « performances attendues, du transport, de la mise en oeuvre, de l’intergace avec un véhicule maître et du combat collaboratif », est-il détaillé dans la réponse du ministère.
Quant aux quatre ROBOPEX, ils ont depuis été « reversés dans différentes unités de l’armée de Terre, notamment la section robotique VULCAIN », qui a vu le jour en juin 2021.
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Qu’est-il arrivé au sous-marin nucléaire d’attaque américain USS Texas?
par Laurent Lagneau · 4 mai 2022
Début avril, le Service d’enquêtes criminelles de la marine américaine [NCIS – Naval Criminal Investigative Service] a publié un avis afin de proposer une récompense de 2500 dollars pour tout renseignement devant permettre de retrouver le [ou les] auteur[s] de dégradations commises à bord de l’USS Texas, un sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] de la classe Virginia. Et cela, en se gardant de livrer le moindre détail sur cette affaire.
Au moment des faits, qui se seraient produits aux alentours du 29 mars, le navire se trouvait au chantier naval de Portsmouth [Maine], qu’il avait rejoint en septembre 2020 pour y subir une lourde opération de maintenance et de modernisation.
USS Texas and @RealNCIS looking for info regarding possible sabotage or negligence?? Not much info given. Let's hope it's not another USS Miami situation or worse. #Submarines pic.twitter.com/228HFXhNMM
— Eric Moreno (@KingNeptune767) April 9, 2022
Plus tard, le NCIS a retiré son offre de récompense qu’il avait diffusée sur les réseaux sociaux, ce qui a pu faire penser que le dossier était clos… En réalité, il n’en était rien puisqu’il vient de publier un nouvel avis pour la même affaire. Et cette fois, la récompense promise est de 5000 dollars.
Et l’US Navy refuse toujours de donner des précisions sur les dégâts subis par l’USS Texas, se bornant à indiquer que des « équipements gouvernementaux » ont été « endommagés » à bord du sous-marin, dont le chantier de modernisation était sur le point de se terminer.
En tout cas, cette affaire reste bien mystérieuse. Évidemment, il est très compliqué de pénétrer à l’intérieur d’une enceinte qui abrite un navire aussi « sensible » que peut l’être un SNA. D’autant plus que la surveillance est censée être stricte…
Ainsi, par exemple, en 2018, un groupe d’activistes anti-nucléaire du mouvement religieux Plowshares avait tenté de s’infiltrer dans le périmètre de la base de sous-marins de Kings Bay en Géorgie… Ils ne purent pas aller bien loin, le service de garde les ayant prévenus qu’ils étaient autorisés à tirer sur tout intrus.
Visiblement, le NCIS n’a aucune piste sérieuse pour le moment, sinon, il n’aurait pas doublé sa prime pour avoir des renseignements [ou alors, ceux qui pourraient en avoir jugent peut-être la récompense trop faible?].
Cela étant, par le passé, des navires de l’US Navy immobilisés pour des opérations de maintenance ont été victimes d’actes criminels. Tel fut le cas du sous-marin USS Miami, auquel un employé du chantier naval où il se trouvait mit le feu. Ou bien encore celui du navire d’assaut amphibie USS Bonhomme Richard, qui fut la proie des flammes pendant plusieurs jours, en juillet 2020. Un marin fut par la suite accusé d’en avoir été à l’origine. Mais les dégâts subis par ces deux bâtiments furent d’une telle ampleur qu’il fut décidé de les désarmer.
Photo : Le SNA USS Texas, en 2019 – US Navy
Opex 360
L’Union européenne promet d’accroître son soutien à la Moldavie en lui livrant des équipements militaires
par Laurent Lagneau · 4 mai 2022
Au regard de déclarations faites par certains responsables russes et les récents incidents sur le territoire de la sécessioniste république moldave du Dniestr [ou Transnistrie] soutenue par Moscou, la Moldavie craint d’être à son tour dans le collimateur de la Russie, d’autant plus que Chisinau souhaite un rapprochement avec l’Otan et rejoindre l’Union européenne.
D’ailleurs, la présidence française lie le sort de la Moldavie à celui de l’Ukraine étant donné, dans un communiqué publié le 2 mai, elle a fait le point sur le soutien de la France à ces deux pays. Au passage, on notera que, s’agissant de l’appui aux forces ukrainiennes, le texte ne mentionne pas la livraison de Camions équipés d’un système d’artillerie [CAESAr], la valeur de l’aide militaire accordée à Kiev étant bloquée à 100 millions d’euros [ce montant avait déjà été donné le 13 avril dernier…].
Quoi qu’il en soit, et jusqu’à présent, le soutien de la France à la Moldavie se résume à 15 millions d’euros d’aide budgétaire, la livraison de 37 tonnes de matériel humanitaire [notamment pour les établissements de santé], la mise en place d’un fonds de concours doté de 5,8 millions d’euros [venant des collectivités locales et d’une cinquantaine d’entreprises] et l’envoi de « six personnels de la police aux frontières », dans le cadre d’un accord entre l’agence européenne Frontex et Chisinau. Aucune aide militaire n’a été mentionnée par l’Élysée.
En revanche, le président du Conseil européen, Charles Michel a estimé, ce 4 mai, que la Moldavie doit être soutenue militairement, afin de faire face à d’éventuelles actions de déstabilisation, voire à une menace visant son intégrité territoriale.
« Nous prévoyons cette année de considérablement accroître notre soutien à la Moldavie en livrant des équipements militaires supplémentaires à ses forces armées », a en effet déclaré M. Michel, lors d’une conférence de presse donné à Chisinau, au côté de Maïa Sandu, la président moldave.
« L’UE est pleinement solidaire de votre pays, la Moldavie. Il est de notre devoir européen d’aider et de soutenir votre pays et d’accroître notre soutien à votre stabilité, sécurité et intégrité territoriale », a poursuivi Charles Michel. Et « nous allons continuer d’approfondir notre partenariat avec vous pour rapprocher encore plus votre pays de l’UE », a-t-il ajouté.
Accroître le soutien militaire à la Moldavie, alors que, après l’aide apportée à l’Ukraine, plusieurs pays européens n’ont pratiquement plus rien à offrir, au point que certains, comme la Slovaquie, s’en remettent à l’Otan pour assurer leur défense? En outre, il sera compliqué de refaire les stocks de missiles antichars et sol-air en raison de tensions sur l’approvisionnement de certains composants.
Or, les forces armées moldaves, dont le format est des plus modestes [à peine 5000 militaires], souffrent de déficits capacitaires importants. Dotées d’équipements quasiment tous hérités de la période soviétique [à l’exception de véhicules Humvee fournis par les États-Unis], elles n’ont ni char de combat, ni avions de chasse [mis à part six MiG-29 qui ne sont a priori plus en état de voler et quatre Aero L-39]. Et c’est sans compter les lacunes en matière de logistique, de commandement et de contrôle [C2], de transmissions et de renseignement.
El País (ESP)
Diez rutas maravillosas en España para hacer en bicicletas eléctricas
LONELY PLANETLas ‘e-bikes’ permiten emprender excursiones que antes solo podían realizar ciclistas experimentados. Pistas forestales, caminos rurales o carreteras locales y de montaña nos permiten alcanzar horizontes antes impensables. Del Cabo de Gata a la sierra de Ayllón pasando por el Maestrazgo, ideas para pedalear sin mucho esfuerzo por bellos paisajes
En muy pocos años nos hemos familiarizado con las e-bikes (bicicletas eléctricas), sobre todo en las ciudades y en zonas con desniveles, donde han pasado a formar parte de lo cotidiano. Existen infinitos modelos que se adaptan a las diferentes necesidades y terrenos, y también kits de batería y motor que permiten transformar una bici convencional en una eléctrica. Entre las destinadas al ocio, las de montaña son las más populares; la mejor opción para quien desea explorar caminos y sendas. Las hay de diversos tipos —gravel, enduro, trail— y cada modelo tiene prestaciones distintas. Evidentemente, también se puede circular con ellas por asfalto y pistas fáciles, pero en este tipo de vía son menos eficientes, por lo que, si nunca vamos a ir por caminos, quizá sea buena idea apostar por un modelo híbrido.
Más información en la guía 'España en e-bike' (GeoPlaneta) y en www.lonelyplanet.es.
Los aficionados al cicloturismo saben que a la hora de disfrutar de una excursión lo más determinante no son tanto los kilómetros, sino las cuestas. Y una buena parte de los parajes más interesantes están en rincones montañosos, remotos y solitarios. Se puede llegar hasta ellos con una bicicleta de montaña convencional, pero tal vez disfrutemos más del paisaje si el pedaleo nos requiere menos esfuerzo. Estas son 10 rutas en bici eléctrica por España a tener muy en cuenta.
Por playas de película del Cabo de Gata (Almería)
Entre los paisajes más originales por los que pedalear por España está el del Cabo de Gata, uno de los pocos tramos de costa todavía virgen del país; un surrealista escenario de lava enfriada que se asoma al Mediterráneo. El pueblo de San José es el centro del parque natural almeriense, el punto de partida para emprender excursiones sobre dos ruedas por un paisaje volcánico de relieves agrestes, con acantilados, playas y calas de película.
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A partir de este pueblo se puede hacer una ruta de unos 27 kilómetros con paradas en rincones como la playa de los Genoveses o la de Mónsul que, presidida por un espectacular tómbolo negruzco conocido como La Peineta, ha servido de decorado en diversas filmaciones, como en Indiana Jones y la última cruzada, en la secuencia en la que Sean Connery abre el paraguas y ahuyenta a las gaviotas para librarse de un caza alemán. Y seguimos pedaleando por playas como la de la Media Luna y cala Carbón, ganando altura hasta la torre de la Vela Blanca, y a partir de allí, por un carril asfaltado hasta el arrecife de las Sirenas, en realidad focas monje que vivían por estas costas hasta hace unos cuarenta años.
Otra posible ruta sobre dos ruedas desde San José nos lleva pedaleando veinte kilómetros por el desierto litoral, recorriendo el sector norte del parque natural Cabo de Gata-Níjar. Todo empieza con una durísima subida que se ve recompensada por la panorámica desde lo alto, casi con tintes apocalípticos. Desde allí el camino se ensancha y va perdiendo altura hasta las ruinas de la Casa del Tomate, el antiguo cuartel de la Guardia Civil. Entre hermosos acantilados se desciende por la pista hasta la ensenada de los Escullos, su duna fósil y el castillo de San Felipe. Un buen baño en la playa del Arco nos preparará para emprender el camino de retorno por el desierto del interior hasta San José.
Y una escala antes de llegar al final: el Pozo de los Frailes, donde se ha restaurado una monumental noria de sangre, de las que en otros tiempos servían para extraer agua utilizando la fuerza de los animales.
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El corazón de la sierra de Segura (Jaén)
Hay montones de rutas posibles para conocer la sierra de Segura en el parque natural más extenso de España, el de Cazorla, Segura y Las Villas (en la provincia de Jaén). En este caso, escogemos una que arranca del municipio jienense de Santiago-Pontones. Pontón Alto nos recibe con callejuelas por las que los coches tienen el paso complicado pero las bicicletas no tendrán problema. Desde allí, el antiguo camino que subía hacia Fuente Segura de Abajo, continua hacia Fuente Segura de Enmedio y después hacia Fuente Segura de Arriba.
Poco más allá está la poza donde nace el río Segura, aunque en determinadas estaciones puede llegar a secarse del todo. Aquí empiezan las pendientes más duras, las que llevan hasta el monte Mariasnal y el altiplano de los Campos de Hernán Perea. Casi 300 metros más arriba, avanzamos por la inmensa planicie una estepa kárstica atravesada por numerosos carriles, la mayoría de ellos perfectos para la bicicleta. Si seguimos el camino del Pinar del Risco podremos asomarnos a un bonito mirador. Y, después, toca seguir hacia el sur el camino de regreso. Pedaleando tranquilamente descubriremos la enorme diversidad de este parque en el que no faltan caminos y sendas para practicar el cicloturismo.
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Sin prisas por el Maestrazgo (Teruel)
El silencio puede ser el mejor compañero de ruta mientras se pedalea por Teruel. Y se hace por una carretera panorámica mucho mejor. Como la llamada Silent Route, o Ruta del Silencio, 56 kilómetros de carretera autonómica (A-1702) que conecta el Bajo Aragón con el Maestrazgo turolense.
El itinerario es una experiencia de slow driving para los automovilistas y también para las motos y las bicicletas; una ruta a la que viene gente de toda Europa a probar el encanto de lo auténtico. Uno de sus hitos es el llamado puerto de Los Degollaos, al que se llega desde Ejulve, coronado por una imagen monumental de una cabra montés. Entre los ríos Pitarque y Guadalope se extiende uno de los tramos más espectaculares: lo mejor será alternar el pedaleo con el senderismo, para así llegar a los rincones más inaccesibles. Por ejemplo, la excursión hasta el nacimiento del río Pitarque son unos 10 kilómetros entre ida y vuelta. O la ruta que nos lleva a los estrechos de Valloré, un impresionante cortado por el que fluye el Guadalope. El sendero comienza en la pedanía de Montoro de Mezquita y avanza por el fondo del desfiladero, a través de unas pasarelas de madera sobre el nivel del cauce (tres kilómetros en total).
El pedaleo resulta especialmente interesante cuando pasa por el monumento natural de los Órganos de Montoro, unas inmensas murallas de roca caliza cuya forma recuerda a los tubos de los órganos de las catedrales. La senda nos desvía por una carretera aún más estrecha y seductora hacia el apartado pueblo de Pitarque, adonde se llega tras atravesar varios túneles excavados toscamente en la roca. En Pitarque, la mayoría de los visitantes da media vuelta, pero se puede ir más allá y ascender al alto de San Cristóbal por una dura pendiente, para después descender por pistas y caminos hasta Montoro de Mezquita, cerrando el circulo de la excursión por el lado opuesto de la montaña. No es una ruta muy larga (31 kilómetros) pero está llena de rincones de postal y además, al ser circular, se puede empezar en cualquier punto.
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De pueblo blanco en pueblo blanco en la sierra de Grazalema (Cádiz)
Los pueblos blancos gaditanos son el hilo conductor de una ruta por la sierra de Grazalema, que puede comenzar en el pueblo homónimo, uno de los más lluviosos de España y también uno de los más bonitos. La ruta puede iniciarse en la fuente romana de los Ocho Caños, donde el agua mana con fuerza por los ocho caños que salen de otras tantas cabezas de piedra.
Desde sus casas blancas, toca pedalear cuesta arriba, rumbo al puerto de las Palomas. Es una subida agradable, a través del bosque y bajo las grandes paredes de roca de la sierra del Pinar. La carretera aquí forma parte del encanto del viaje: una senda asfaltada como un balcón suspendido cerca de la cumbre. Luego la subida se vuelve más exigente e incluso a los ciclistas de La Vuelta a España les cuesta este tramo. Pero la ventaja de la e-bike es que todo va a otro ritmo y muy pronto solo vemos Grazalema abajo a lo lejos, rodeada de bosques. Nos espera un largo descenso hacia Zahara de la Sierra, custodiada por un castillo de origen árabe y asomada al embalse de Zahara-El Gastor, en lo más hondo del valle. Al final de la interminable bajada, parando aquí y allá en los miradores para admirar con calma el paisaje, llegamos al pueblo, donde reponer fuerzas en varios bares, terrazas y restaurantes.
De nuevo en marcha, ponemos camino hacia los pueblos blancos de Prado del Rey y El Bosque. Y solo queda el final de la ruta: una prolongada ascensión hasta el puerto del Boyar, parando para tomar aliento en Benamahoma, otra bonita localidad. En los últimos kilómetros pedalearemos de nuevo por las faldas de la sierra del Pinar y con un poco de suerte disfrutaremos de una buena puesta de sol desde el mirador de la cumbre. Ya solo queda bajar tranquilamente de nuevo a Grazalema y regalarnos con unos cubiletes, el dulce local elaborado con masa de mantecado.
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Entre faros por la Costa da Morte (A Coruña)
Puestos a buscar una ruta espectacular, hay pocos lugares que puedan hacer competencia a los recorridos por la Costa da Morte: playas salvajes, rías bellísimas, faros… Y de todos los caminos, el que se dirige al cabo de Fisterra es el más famoso porque lleva nada más y nada menos que al fin del mundo, o al menos donde acababa el mundo conocido hasta hace quinientos años, si bien el punto más occidental de la Península está un poco más al norte, en el cabo Touriñán.
Para pedalear, podemos comenzar en Muxía, frente al santuario de Nosa Señora da Barca, con una imagen inolvidable: la de las barcas de pesca abandonando la bahía por la mañana temprano, con las últimas luces del faro. Se dice que las grandes rocas que hay junto al santuario, y en especial la Pedra dos Cadrís, tienen poderes mágicos y propiedades curativas. Pedaleando por un camino empedrado atravesamos el pueblo de Muxía y por la carretera local seguimos rumbo a Lourido. En el camino nos encontraremos con muchos peregrinos que apuran el último tramo del Camino de Santiago entre Muxía y Fisterra.
Desde Lourido, la ruta serpentea entre bosques de eucalipto y pinares y se asoma a balcones sobre el mar. Todo el itinerario alterna pistas asfaltadas con caminos de piedra que nos llevan al faro de Touriñán. Aquí es donde durante dos meses al año (en primavera y en otoño), Europa recibe los últimos rayos de sol. Se puede subir al faro, y el esfuerzo merece la pena solo por sus espectaculares vistas. El regreso podemos hacerlo pedaleando por Talón, pasando por la playa de Nemiña, para de nuevo enlazar con el Camino de Santiago y las señales amarillas que nos guiarán por el monte, entre pequeñas aldeas y bosques, hasta llegar a la aldea de Xurarantes. Desde este punto podremos tomar un carril asfaltado hasta la playa de Loureiro, ya muy cerca del puerto de Muxía, con sus buenos restaurantes para reponernos del esfuerzo después de 50 kilómetros largos de pedaleo.
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La sorpresa de las hoces del Cabriel (Cuenca y Valencia)
El Cabriel, principal afluente del Júcar, es un río de aguas muy puras que nace en los Montes Universales, en la comarca turolense de la Sierra de Albarracín. Allí, en un collado rodeado de pinos, una parte del agua se desliza hacia el noroeste para cruzar toda la Península hacia el Atlántico. El resto correrá por la vertiente opuesta hacia el Mediterráneo: ese es el Cabriel, que cruza en su recorrido la reserva natural de las Hoces del Cabriel, entre Villargordo del Cabriel (Valencia) y Minglanilla (Cuenca).
Comenzaremos a pedalear, por ejemplo, en el camping y complejo rural La Venta de Contreras, una antigua casa de postas del siglo XVI en Minglanilla que atendía a los caminantes y carreteros que llegaban por las míticas cuestas de Contreras. Este lugar encajonado entre montañas, y hoy olvidado, siempre fue un lugar estratégico en las comunicaciones entre el centro peninsular y Valencia. Tomaremos rumbo hacia el sendero de los Cuchillos por un camino cómodo que desciende hacia la central hidroeléctrica hasta un paisaje espectacular: un barranco sobrecogedor hecho a base de agua y tiempo. El río se puede salvar por una pasarela peatonal y se puede ver desde lo alto en el mirador de la Fonseca. Un poco más adelante están las hoces del Cabriel, primero la del Rabo de la Sartén y después la de San Vicente. Asomarse a cualquiera de ellas es peligroso y da cierto vértigo. Tras ver las hoces, nos queda pedalear hasta la fuente de La Oliva, donde podremos optar por dos caminos: uno para los más aventureros hacia el pueblo de Los Cárceles (Albacete); otro por Cañada Moluengo (Valencia) y las cuestas de Contreras. Un total de 65 kilómetros llenos de paisajes sorprendentes.
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Por el Valle del Silencio (León)
Uno de los rincones más tranquilos de la Península está en el Bierzo, concretamente en el valle del río Oza, afluente del Sil, o Valdueza, conocido como el Valle del Silencio. Durante siglos ha sido un refugio para gentes en busca de paz y sosiego, desde los principios del cristianismo, cuando los anacoretas se retiraban a estos lugares apartados para meditar. Mil años después la cosa ha cambiado, pero los pueblos conservan el encanto de tiempos medievales. El valle está a unos 15 kilómetros de la ciudad de Ponferrada y discurre entre el solo sonido del agua de los arroyos y nuestro propio pedaleo.
La ruta en bicicleta eléctrica puede comenzar y terminar en el pueblo de San Cristóbal de Valdueza, junto al monumental tejo milenario que hay al lado del cementerio. El árbol tiene un perímetro de cinco metros y se le calculan casi 1.300 años de vida. Pedalearemos por la única calle del pueblo, pasando frente a la iglesia, para ponernos en camino por una espectacular carretera de montaña que lleva hasta el puerto de El Morredero, entre León y Zamora, un clásico de La Vuelta Ciclista. Allí nos desviaremos a la altura del alto de la Cruz por un camino rural asfaltado que nos llevará zigzagueando y en pendiente muy pronunciada hasta de Peñalba de Santiago, un pueblo de piedra con tejados negros de pizarra. Escondido entre bosques y montañas gigantescas, es una valiosa muestra de la arquitectura tradicional del Bierzo, con una iglesia mozárabe del siglo X. Desde aquí volveremos, ya por pistas forestales, a San Cristóbal de Valdueza.
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Curvas de vértigo en el parque natural de Ponga (Asturias)
Uno de los trayectos más épicos para los ciclistas por Asturias es el que llaman “el pequeño Alpe d’Huez". Se trata de un camino de solo 12 kilómetros, pero encaramado por paredes casi imposibles, que parte de las profundidades del parque natural de Ponga. Desde el sombrío desfiladero de los Beyos, tallado por la fuerza del río Sella, parte una estrechísima senda asfaltada que trepa hacia el pueblo de Casielles, en un recorrido vertiginoso que en menos de tres kilómetros encadena 23 curvas de herradura consecutivas. Es decir, un giro de 180 grados cada 160 metros.
La pendiente exige aplicarse desde el primer momento, acompañados por el estruendo del torrente que sigue toda esta parte de la ruta, hasta el desvío de Casielles. Aquí, tras pasar un puente, empieza la segunda parte de la ascensión, que continúa siendo dura, con un desnivel de 380 metros en solo tres kilómetros y con pendientes del 13% de media que en algunos tramos superan el 20%. La recompensa la tenemos al mirar a nuestro entorno: una perspectiva cada vez más aérea. Una vez en Casielles, con la bicicleta podremos continuar el camino que desciende hasta la remota aldea de Biamón, un pueblo casi abandonado del concejo de Ponga. Antes de afrontar el descenso —pronunciado, sombrío y algo resbaladizo—, el camino de tierra regala varias postales del desfiladero, cuyas peñas se desploman verticales hacia el río. Aquí hay que dar media vuelta porque ya no hay caminos, solo sendas como la del Cartero, en las que es preciso adentrarse a pie. Si nos han quedado ganas de pedalear, en el descenso encontraremos un desvío hasta Viboli, otra aldea aislada del mundo, donde quedan algunos hórreos que, a falta de suelo horizontal, se construyen en estas zonas asturianas agarrándose como pueden al terreno.
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A pedales por Tierra de Cameros (La Rioja y Soria)
En los solitarios límites entre La Rioja y Soria, Cameros brinda rutas maravillosas, sorteando pistas sobre la llamada sierra de Hormazas, a más de 1.500 metros sobre el nivel del mar. Son unos 25 kilómetros por el cordal de la sierra, que pueden comenzar en Montenegro de Cameros, el único pueblo de Soria que pertenece a la comarca de Cameros, y que presume de tener una de las ermitas más antiguas y bellas de la zona, la de San Mamés, del siglo XII. Y todo comienza cuesta arriba, rumbo al puerto de Santa Inés, una carretera que requiere cierto esfuerzo en bicicleta convencional y que es muy frecuentada por los ciclistas locales.
Otra opción es subir por pistas forestales, bajando en dirección a Villoslada de Cameros y desde ahí enlazar con la pista. Villoslada fue en otro tiempo un pueblo próspero, famoso por sus telares (más de 40) en los que se fabricaban paños reales. En Santa Inés se toma la pista que corona el alto de los Tres Mojones, donde hay un pequeño refugio y, sobre todo, una vista a de 360 grados realmente espectacular. Desde allí todo es bajada hasta el puerto de Montenegro, donde la ruta se convierte en una aventura solo apta para ciclistas con experiencia en caminos de montaña. Quien prefiera una bajada más tranquila también puede hacerlo por la carretera.
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La ruta de los pueblos negros de la sierra de Ayllón (Guadalajara)
En el noroeste de Guadalajara, los llamados pueblos negros son el eje vertebrador de los trazados para descubrir los agrestes caminos que se abren paso por un relieve complicado, entre imponentes paredes de pizarra. Son sendas tranquilas y solitarias, entre pueblos que conservan todo el encanto y una original arquitectura popular. El pedaleo puede comenzar en Campillo de Ranas, uno de sus pueblos más representativos. Una tranquila carretera nos llevará a Robleluengo, donde termina el asfalto. Desde allí y hacia el norte, un camino enlaza con la carretera que va desde Majaelrayo a Riaza por la garganta de la Peña del Rayo. Son pueblos que los fines de semana reciben cada vez más turistas, la mayoría desde Madrid, visitantes seducidos por el ambiente tranquilo y el cuidado entorno.
Alternaremos de nuevo el asfalto y las pistas de tierra que nos dejarán en el punto más elevado de la excursión para luego descender hasta la carretera de Corralejo, que nos llevará a un vertiginoso cañón conocido como la Muralla China de Guadalajara. Desde allí la carretera serpentea, curva tras curva, cada vez más cerrada entre un muro de pizarras. Los últimos kilómetros son más tranquilos: un agradable pedaleo hasta el punto de inicio, ayudados por el motor eléctrico de la bicicleta.
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El País (ESP)
Dónde comer en Oporto: mucho más que bacalao y ‘francesinhas’
PORTUGALEste contundente sándwich es uno de los clásicos de la cocina popular de la localidad portuguesa. Pero no el único. ‘Bifanas’, ‘sandes de pernil com queijo’, sardinas y dulces ‘tigelinhas’ protagonizan también esta ruta por la ciudad
El Oporto actual tiene dos rituales gastronómicos ineludibles. El primero es, por supuesto, acudir a alguna de las bodegas que, repletas de barriles e historia, se asoman desde la localidad de Vila Nova de Gaia al río Duero para hacer una cata del secular vino de Oporto y sus variedades. La otra, mucho más reciente, es atreverse con una francesinha, el contundente sándwich que con tan solo 70 años de historia se ha convertido, junto a los célebres vinos, en el gran icono de la gastronomía popular de la segunda ciudad más grande de Portugal. Así lo atestiguan las cartas de numerosos restaurantes y la existencia, desde 2010, de una autodenominada Hermandad que tiene como único fin “encontrar la mejor francesinha del mundo”. Y este es el objetivo de esta ruta, que tampoco se olvida de otros clásicos aquí muy demandados como las bifanas, la casquería y el pescado.
La búsqueda de la mejor francesinha no es tarea fácil. La mayoría de los locales de comida popular que lo ofrecen añaden pequeños toques de distinción, ya sea en la salsa que la acompaña o en los ingredientes cárnicos, para poder presumir de originalidad. No obstante, el contenido del bocadillo es, a grandes rasgos, similar: una sucesión de capas de pan de molde y distintas carnes y embutidos (ternera, mortadela, salchicha fresca y linguiça portuguesa, entre otros), recubierto todo con queso fundido en su punto justo y bañado con una salsa ligeramente picante en la que poder mojar tanto la propia francesinha como las patatas fritas que suelen acompañarla. En algún caso, todo ello coronado además con un huevo frito.
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Su origen se sitúa en el restaurante A Regaleira (rua do Bonjardim, 83), cerca de la estación de São Bento. Fue allá por 1952 cuando el cocinero Daniel David da Silva, que había trabajado varios años en Bélgica y Francia, quiso trasladar al público portugués su propia versión del célebre sándwich galo croque-monsieur. El invento tuvo enorme éxito y en la actualidad son pocos los restaurantes de Oporto que se resisten a ofrecerlo. En la plaza de los Poveiros, a pocos pasos de la iglesia de Santo Ildefonso, Casa Guedes (con dos locales en esta plaza) y el Santa Francesinha rivalizan literalmente pared con pared. A solo unas decenas de metros está Café Santiago (rua de Passos Manuel, 226), otro clásico. Pero la lista es larga y salpica toda la ciudad: Capa Negra II (rua do Campo Alegre, 191), Yuko Tavern (rua de Costa Cabral, 2331) y Bufete Fase (rua de Santa Catarina, 1147) son algunos más de los que recomiendan los lugareños.
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El éxito de la francesinha ha eclipsado inmerecidamente otros bocados populares de Oporto, como el sandes de pernil com queijo da Serra (bocadillo de jamón asado con queso de oveja de la sierra de la Estrella) de Casa Guedes, marca que tiene otro local en el número 5 de la rua Actor João Guedes. O la muy extendida bifana, que se puede disfrutar por todo Portugal. Se trata este de un bocadillo relleno de carne de cerdo guisada al que, como ocurre con su competidor, cada establecimiento da su toque particular para distinguirlo de la competencia. Uno de los lugares más populares para comerlo es el Conga (rua do Bonjardim, 318), un local que se describe, precisamente, como “casa das bifanas”. Situado en una estrecha calle cercana a la avenida de los Aliados y al Ayuntamiento, a través del gran ventanal de su fachada se puede ver al cocinero cómo las prepara. Tras abrir el bollo redondo de pan, lo rellena generosamente con trozos de carne que se guisan en grandes cazuelas a la vista para, antes de ponerlo en el plato en el que se servirá, darle el toque final: lo moja hasta la mitad en una rojiza salsa ligeramente picante. Luego solo queda hincarle el diente.
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Sin embargo, los platos populares del Conga no se reducen a su célebre bifana. Hay, por supuesto, francesinhas en diferentes versiones, codorniz en salsa picante, cachorros (perrito caliente al estilo portugués) y las tradicionales papas de sarrabulho. Esta última es una receta típica del norte del país cuyos principales ingredientes son sangre e hígado de cerdo, diferentes tipos de carne, harina y comino que conforman un plato de cuchara contunde y muy reconfortante cuando hace frío. De hecho, la casquería tiene un importante hueco en la gastronomía de Oporto, como lo demuestra otra de las recetas más típicas: las tripas (callos) à moda do Porto, tan apreciadas aquí que ha servido para que todo Portugal conozca a los habitantes de la ciudad como los tripeiros. En la sencilla Adega Viseu No Porto (rua da Madeira, 212) cerca de la Torre de los Clérigos, sirven generosas raciones a precios populares.
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Pescado a la brasa junto al Duero
El pescado también es un ingrediente fundamental en la gastronomía local y no solo por el omnipresente bacalao. Ahí están las humildes sardinas. En Afurada, un pueblo de pescadores en la desembocadura del Duero y perteneciente a Vila Nova de Gaia, estos sabrosos pescados van directamente de la lonja al plato con el único tránsito de las parrillas de brasas dispuestas al aire libre, como en la Taberna São Pedro (rua Costa Goodolfim, 84) lo que inunda de su peculiar olor las estrechas calles de la localidad, con sus casas engalanadas con azulejos que alternan los motivos religiosos y los marineros. En el centro de Oporto, frente a la iglesia del Carmen, está el restaurante A Tasquinha (rua do Carmo, 23), cuya fachada blanca precede a un sencillo comedor de bancos y mesas corridos con manteles de cuadros siempre repletos de lugareños. Sus filetes de polvo com arroz do mesmo (filetes de pulpo rebozados y fritos acompañados con arroz) son uno de sus platos estrella.
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A la hora del dulce, aquí los pastéis de nata (pasteles de crema) lucen en todos los escaparates, como en el resto de Portugal. Para buscar algo diferente, nada como acercarse a la Confeitaria do Bolhão (rua Formosa, 339), con más de 125 años de historia y situada delante del mercado del mismo nombre, el más célebre de la ciudad. Tanto el escaparate como el mostrador interior son una tentación para golosos. Por supuesto que hay pastéis de nata junto a bollos con chocolate y otros bocados salados, como el rotundo sandes de leitão (bocadillo de lechón), pero son sus tigelinhas, un pequeño pastel de hojaldre y almendra, las que marcan la diferencia. Sobre todo cuando se toman en su comedor, revestido aún de su clásica decoración
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El País (ESP)
SANS TITRE
Cualquier bocado que lleve una combinación de jamón y queso fundido tiene algo gustoso y primigenio; son sabores que hemos disfrutado desde pequeños en forma de bocadillos, pizza, flamenquines y demás. Estas sincronizadas cumplen este supuesto al 100%, pero tienen una peculiaridad: el añadido de una pequeña cantidad de crema agria, que aporta un puntito de acidez y cremosidad mucho más interesante que si usamos solamente los dos ingredientes clásicos. Si esta crema te suena a algo muy exótico e imposible de encontrar, busca creme fraiche o nata fresca: es exactamente lo mismo y la encontrarás en muchos supermercados. También puedes prepararla en casa poniendo un chorro de zumo de limón o vinagre a un brik de nata: deja reposar 30 minutos y cuando haya espesado ya tienes tu crema lista.
Le he robado vilmente la receta de estos antojitos a mi amigo mexicano Antonio Luna, al frente de las taquerías Taco Alto y burritos Chula Vista; cuando le pregunto de dónde salió también -qué sorpresa- se refiere a su infancia. “Yo debía tener unos siete años y mi mamá dijo ‘vamos a hacer sincronizadas como en el Norte’, y eran estas”, cuenta (lo que tiene sentido, ya que en la zona norte de México se usan más las tortillas de harina de trigo para estas preparaciones con queso, mientras en el sur triunfan las de maíz).
Lo más complicado por aquí es encontrar el queso que se usa en México: de Oaxaca, Chihuahua o manchego. Su manchego no tiene nada que ver con el nuestro -de oveja y curado-: es un queso tierno de vaca pasteurizado muy fundente y de sabor bastante suave. Se puede imitar con una mezcla de Havarti y mozzarella rallada -la que se usa para la pizza- o, como me recomendaron unas señoras mexicanas encantadoras con las que estuve charlando un día mientras compraba masa de tortillas, tronchón tierno.
Otra buenísima opción para hacer unas quesadillas diferentes es rellenarlas con carne al pastor -lo que se conoce como una gringa-, con aguacate y frijoles, con champiñones previamente salteados o con cochinita pibil, perfectas para cuando queda ese resto que no llega a dar para una ración para todos y amenaza con orbitar en la nevera hasta que se estropee (la cebolla encurtida es obligatoria).
Dificultad
La de recordar que tienes que poner queso y crema a ambos lados del jamón.
Ingredientes
Para 12 sincronizadas
- 24 tortillas de harina (de trigo) de 12 cm
- 12 lonchas finas de jamón dulce
- 300 g de queso fundente rallado (ver arriba)
- 150 g de crema agria
- Pico de gallo o salsa picante para acompañar (opcional)
Preparación
- Poner 12 tortillas sobre la encimera de la cocina. Disponer sobre ellas la mitad del queso y la crema, poner la loncha de jamón doblada, poner encima el resto de queso y crema y cubrir con la otra tortilla.
- Dorar por ambos lados en una sartén hasta que tengan color y el queso esté derretido. Servir inmediatamente, si se quiere con pico de gallo o alguna salsa picante para acompañar (y, si se quiere, una michelada para beber).
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El País (ESP)
SANS TITRE
Por mucho que lloren y pataleen los machotes del chuletón, las hamburguesas vegetales están cada vez más presentes en las tiendas y supermercados españoles. Ya sean veganos, vegetarianos o simplemente personas que quieren comer menos carne por motivos de salud o por conciencia medioambiental, los consumidores de este producto crecen, y la industria responde a esa demanda con propuestas que intentan imitar el sabor y la jugosidad del vacuno.
La cata de hoy va precisamente de ese tipo de hamburguesas que parecen de carne. Y la catadora es Marta Martínez, responsable de Mi Dieta Vegana y buena conocedora de las mismas. Martínez probó a ciegas nueve marcas, y sus valoraciones fueron de lo bueno a lo nefasto. Si quieres verlas, no tienes más que ver el vídeo de arriba.
HAMBURGUESAS VEGETALES DE LA CATA
Beyond Burger
Natur soy
Garden Gourmet
Next Level Burger de LIDL
Gerblé
Hamburguesa Heura
Very Burguer Delatierra
Green Cuisine Findus
BurVeg