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Algérie, le dernier acte de la tragédie

Les accords d’Évian ont tiré un trait sur l’histoire de l’Algérie française, le 18 mars 1962. Celle-ci s’était ouverte le 14 juin 1830, quand 675 navires allaient débarquer 36 000 soldats français sur les plages de Sidi-Ferruch, à l’ouest d’Alger. « La cause de la France est celle de l’humanité, montrez-vous dignes de votre belle mission », dit à ses hommes le général de Bourmont, ministre et commandant en chef de l’expédition. Le 5 juillet suivant, le dey d’Alger capitule, ouvrant à la France la colonisation qui va prendre fin cent trente-deux ans plus tard. Le 3 juillet 1962, Paris reconnaît solennellement l’indépendance des Algériens qui la proclament à leur tour le 5. Pour effacer le souvenir de la capitulation du dey d’Alger.

Le 11 novembre 1996, Jacques Chirac rendait hommage à tous ceux qui s’étaient battus, comme lui, en Algérie. Il inaugurait un monument dédié à leur mémoire, dans le XIXe arrondissement de Paris.

« De cette expérience-là, dit-il, nul n’est revenu vraiment indemne. Près de 3 millions d’hommes l’ont vécue ; 25 000 ont disparu. Soldats du contingent ou militaires d’active, officiers SAS, tirailleurs et spahis, légionnaires, cavaliers, parachutistes, aviateurs et marins, harkis, moghaznis, toutes les forces supplétives, ils avaient sans doute rêvé d’une société plus fraternelle qui serait restée indissolublement liée à la France, comme en rêvaient ces populations inquiètes, menacées de jour et de nuit par le terrorisme. »

Il s’interrompt un instant avant d’ajouter : « L’Histoire devait en décider autrement, mais les sacrifices qu’ils ont consentis, la foi qui les a animés, il ne faut pas les oublier, ni la valeur de leur engagement, ni la noblesse de leur combat, ni le courage qu’ils ont déployé sous les armes. »

C’est la première fois qu’un président de la République s’adresse ainsi à tous ceux qui se sont battus en Algérie dans les rangs français. Trente-quatre ans après la fin de la guerre.

En réalité, celle-ci n’avait pas pris fin au cessez-le-feu, le 19 mars 1962. La tragédie allait encore durer trois mois et demi, scandée par des enlèvements, des coups de feu et des explosions de bombes. À la tête de l’État, le général de Gaulle estimait avoir les mains libres depuis l’échec du putsch des généraux, le 25 avril 1961. Lorsqu’il avait organisé un premier référendum sur l’auto détermination de l’Algérie, le 8 janvier précédent, il avait obtenu 75 % de oui en métropole, et 69 % en Algérie – mais il avait uni les pieds-noirs contre lui.

Un an après, la négociation engagée avec les émissaires du FLN se poursuivait aux Rousses, dans le Jura, avant de se déporter à Évian, en mars 1962.

« Réussissez ou échouez, disait le Général aux négociateurs, mais surtout, ne laissez pas la négociation se prolonger indéfiniment. » « Sombre, de Gaulle avait pris sa décision, racontera Yves Courrière (dans son livre les Feux du désespoir ) : il fallait aboutir. À plusieurs reprises, il avait téléphoné à Évian : “Alors, c’est pour bientôt ?” »

Le 18 mars après-midi, les Algériens n’ont délégué que l’un des leurs, Krim Belkacem, pour la cérémonie finale ; les trois négociateurs français, Joxe, Buron et de Broglie, signent avec lui les 93 feuillets des accords qui sont d’abord ceux d’un cessez-le-feu, pour le lendemain 19 mars.

Le haut-commissaire de la République en Algérie, Christian Fouchet (le futur ministre de l’Intérieur de mai 1968), résume l’esprit de ce texte pour les Français d’Algérie : « Si, après un délai de réflexion de trois ans, vous ne choisissez pas la nationalité algérienne, vous bénéficierez d’un statut particulier… » Et cela se termine par : « Tout en conservant la nationalité française, vous aurez la garantie d’un traitement privilégié. » Mais, hélas un traitement vide de sens.

La France va se “libérer” de l’Algérie. Pour faire approuver ces accords d’Évian, le gouvernement fixe au 8 avril un référendum en métropole. Les “oui” l’emportent à 91 %. « Je ne suis pas revenu au pouvoir pour régler l’affaire algérienne seulement, dit de Gaulle au Conseil des ministres qui suit. Maintenant, d’autres problèmes apparaissent. »

Des rafales, des hommes à terre…

Ce n’est pas fini. Il faut même revenir au mois précédent : au lundi 26 mars, qui va devenir la journée de « l’inimaginable », dira Yves Courrière, « le massacre d’une population désarmée », quand des éléments du 4e régiment de tirailleurs sont envoyés dans une foule qui s’emporte, rue d’Isly. Ils ne savent comment la gérer, avant de se mettre à tirer ! Des rafales, des hommes à terre, des mares de sang… Et le fameux « Halte au feu » crié par un officier. On relèvera 46 morts, 200 blessés du côté des manifestants et, de l’autre, deux tirailleurs grièvement atteints et huit plus légèrement. On retiendra que l’armée française a tiré sur la foule d’autres Français. Plus de mille cartouches de pistolet-mitrailleur, plus de 400 de fusil- mitrailleur…

Trois mois plus tard, alors que l’OAS a mis bas les armes, le 5 juillet, date de la célébration de l’indépendance de l’Algérie, à Oran, la journée « s’achève sur des centaines de morts et de disparus » – « dans la zone du Petit lac, à la périphérie de la ville, des charniers ». Dans son récit des évènements, Alain Vincenot décrit un déchaînement de haine contre les pieds-noirs et les Arabes profrançais. Les 18 000 soldats français cantonnés dans la ville sous les ordres du général Katz, dit-il, ne sont pas intervenus.

« La France n’a pas le droit d’abandonner ceux qui ont cru en elle ! », s’exclama Alain Peyrefitte devant le général de Gaulle. Il allait citer la réplique du Général dans le premier tome de son C’était de Gaulle : « Et moi, croyez-vous que ce serait de gaieté de cœur ? Moi qui ai été élevé dans la religion du drapeau, de l’Algérie française et de l’armée garante de l’empire ? Croyez-vous que ce n’est pas affreux pour moi d’amener les couleurs, où que ce soit dans le monde ? »

“Pieds-noirs, accords d’Évian, le grand fiasco”, d’Alain Vincenot, L’Archipel, 320 pages, 20 €.

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Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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Les nouvelles chaussures de l’élégance

Double Bexley

La Chigwell de Bexley est une chaussure homme à double boucle avec bout légèrement mufflé lui donnant une subtile touche d’originalité. Réalisé en cousu Blake sur semelle cuir avec un dessus en veau box aniline patiné à la main, avec trépointe en cuir, ce modèle est un must.

149 €. www.bexley.fr

Revisité Tod’s

Célèbre pour ses mocassins à picots, Tod’s dévoile sa version du Penny Loafer, un modèle que les étudiants américains de l’Ivy League portaient. Ils glissaient une pièce de monnaie dans l’ouverture avant afin de pouvoir utiliser les cabines de téléphone publiques. Mocassin en cuir martelé avec applique, accessoire penny en métal griffé, talon inclinable, semelle en gomme avec gommini en relief. 495 €. www.tods.com

Made in England Edward Green

Edward Green, manufacture britannique de souliers masculins depuis 1890, conçoit des collections de chaussures au style intemporel mêlant tradition de fabrication et élégance anglaise. Le Piccadilly Leather Penny Loafer rend hommage aux modèles que portaient les étudiants américains sur les campus.

1 120 €. www.edwardgreen.com et www.mrporter.com

Légèreté John Lobb

John Lobb dévoile son nouveau mocassin à pampilles avec une reliure française sur le tablier et la ligne supérieure. Baptisée 0221L, sa forme crée une pointe décontractée et arrondie. La chaussure est présentée dans différents coloris de daim souple et montée sur la semelle unique Tensile imaginée par le bottier.

Prix sur demande. www.johnlobb.com

Élancé Emling

La Napoléon, imaginée par Emling, est une bottine à double boucle dont la finesse des lignes est soulignée par l’assemblage de deux types de cuir : le cuir lisse et le veau velours. Fidèle aux exigences de la ligne Couture quant à la qualité des matériaux choisis, ce modèle offre souplesse et élégance en toute circonstance.

450 €. www.emling.fr

Collaboration Weston-Uniforme

J. M. Weston et Uniforme, marque de mode masculine fondée en 2017 par Hugues Fauchard et Rémi Bats, imaginent une version inédite du derby golf, un des modèles phares du bottier. En cuir grainé noir, il est créé avec une triple semelle montée en cousu Goodyear et paré de piqûres contrastées en fil blanc cassé assorties aux lacets.

1 150 €. eu.jmweston.com

Monochrome Crockett & Jones

Le bottier anglais Crockett & Jones dévoile les nouveaux modèles de sa ligne The Black Editions. Les formes, façonnées dans des cuirs noirs, sont montées sur des semelles en caoutchouc assorties légèrement surdimensionnées comme Whitby, une chaussure de moine à double boucle fabriquée à partir du meilleur veau de cavalerie.

575 €. eu.crockettandjones.com

Gentleman Berluti

Berluti imagine une nouvelle variation à sa forme Infini. Ce derby légèrement effilé est façonné en cuir Venezia patiné à la main, donnant ainsi transparence et profondeur exceptionnelles. De construction Blake, ce modèle est monté sur une semelle extérieure crantée en caoutchouc. Ses doublure et semelle intérieure sont rembourrées pour un confort maximal. 1 820 €. www.berluti.com

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La Serbie négocierait l’achat d’au moins 6 Rafale auprès de Dassault Aviation

par Laurent Lagneau · 5 avril 2022

En juillet 2020, le président Aleksandar Vučić, qui vient d’être réélu, avait plaidé pour un renforcement significatif des capacités militaires de son pays en raison des « tensions internationales ». Et d’insister en particulier sur le renouvellement des moyens des forces aériennes de son pays, ceux-ci reposant notamment sur une dizaine de chasseurs MiG-29 « Fulcrum » [alors récemment acquis auprès de la Russie] et vingt avions d’attaque Soko J-22.

Évidemment, au regard de la proximité entre Belgrade et Moscou, on pensait que l’état-major serbe privilégierait l’acquisition de nouveaux avions de combat russes [comme le Su-30 ou le Su-35] dès qu’il aurait les coudées franches.

« Ce genre d’achat est en grande partie une question de politique. Les avions russes nous conviendraient mieux en raison de leur technologie et de notre expérience en matière de formation et de maintenance », avait d’ailleurs admis le général Kovacevic, un ancien responsable des forces aériennes serbes, dans les colonnes du journal Vesti. Cependant, il n’avait pas écarté l’hypothèse d’un achat auprès d’un pays occidental, en citant le JAS-39 Gripen suédois.

Un an et demi plus tard, et alors que le président Vučić venait d’annoncer une hausse d’environ 500 millions d’euros des dépenses militaires pour l’année 2022, le ministre serbe de la Défense, Nebojša Stefanović, confia à la Radio-Télévision de Serbie que les responsables de la force aérienne [serbe] avaient recommandé l’achat de Rafale. « On verra ce qu’on décidera après une analyse approndie. De toute façon, cela suppose un énorme investissement qui ne peut que faire l’objet d’un examen stratégique », avait-il alors expliqué.

A priori, l’affaire est passé au stade suivant. En effet, selon La Tribune, qui s’appuie sur des « sources concordantes », Belgrade négocierait actuellement un contrat portant sur la livraison de six à douze Rafale auprès de Dassault Aviation, qui aurait remis une offre au début du mois de mars. Pour autant, une éventuelle commande est encore loin de se concrétiser.

Pour cela, il faudra qu’un tel contrat – s’il est signé – obtienne l’aval du gouvernement français, les demandes de licence d’exportation devant être instruites par la Commission interministérielle pour l’étude des exportations de matériels de guerre [CIEEMG]. En 2019, celle-ci a autorisé la vente de missiles anti-aérien Mistral 3 à la Serbie. Mais le contexte était alors différent, la Russie, avec qui Belgrade entretient des liens étroits [voire fraternels], n’avait pas envahi l’Ukraine.

Cela étant, la vente de Rafale à la Serbie permettrait sans doute de contrer les influences russe et chinoise dans ce pays [et dans les Balkans occidentaux en général], alors que ce pays négocie depuis 2014 son adhésion à l’adhésion européenne [UE], avec laquelle il a signé un accord de stabilisation d’association. Par ailleurs, Belgrade a rejoint le Parternariat pour la paix [PPP] de l’Otan en 2006.

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Cosmétiques, la tendance du fait maison

C’ est moi qui l’ai fait ! L’idée du bien fait chez soi a toujours existé dans la beauté avec les décoctions de grand-mère. Depuis quelques années, la tendance a pris un coup de fouet par réaction aux produits cosmétiques existants issus de la pétrochimie (perturbateurs endocriniens, tensioactifs polluants et irritants… ). Et certains se sont mis à concocter eux-mêmes leurs produits.

Puis la pandémie a renforcé la tendance : du temps chez soi, du temps pour soi… avec en prime une quête de naturel et de traçabilité. De la même façon qu’ils ont massivement confectionné leur pain lors du premier confinement, « 33 % des Français se sont en effet lancés dans la beauté home made » , constate le bureau d’études Toluna. Pour répondre à une demande qui aujourd’hui se confirme, des livres de beauté dédiés au DIY ( do it yourself, “faites-le vous-même”) se multiplient, comme la Fabrique de cosmétiques naturels de Marika Wilmes et Hester de Goede (Marabout, 10,90 euros), ou Fabriquer ses produits de beauté et santé de Régine Quéva (Larousse Pratique, 14,90 euros).

« Un phénomène qui repose sur trois intentions : le désir de reprendre le contrôle sur ce que l’on consomme, l’envie de s’offrir du sur-mesure et la satisfaction d’un travail réalisé par ses soins », remarque Alexandre Colin, cofondateur de MyCosmetik. Il y a de nombreux kits prêts à l’emploi : Mes premières tambouilles, de Waam (32 euros sur waamcosmetics.com), DIY Crème de jour universelle, de MyCosmetik (22,75 euros sur mycosmetik.fr), ou le coffret cosmétique maison Crème visage booster de jeunesse d’Aroma-Zone (14,50 € sur aroma-zone.com).

Les conseils de Dieynaba Ndoye, dirigeante de Waam

Leader sur ce marché, Aroma-Zone, dans chacune de ses boutiques, « dispose de présentoirs à thème (cosmétiques solides, crèmes visage… ), proposant à ces “consomm’acteurs” deux à trois ingrédients simples pour obtenir ensuite chez soi un produit fi ni » , explique Pascale Ruberti, sa responsable R & D. « Les magasins organisent des animations régulières pour apprendre à réaliser sur place son shampooing, son sérum… et même son parfum », ajoute-t-elle (à partir de 49 euros les trois heures).

« Comme en cuisine, on ne peut pas utiliser n’importe quoi n’importe comment, surtout en ce qui concerne les huiles essentielles » , remarque le Dr Isabelle Gallay, dermatologue à Dijon et vice-présidente du Syndicat des dermatologues- vénéréologues. Ce que confirme Dieynaba Ndoye, fondatrice de Waam, qui, sur son site, délivre toujours des formules courtes et naturelles. « Chaque recette est testée sous le contrôle d’un toxicologue, d’un chargé d’affaires réglementaires, d’un cosmétologue ou d’un pharmacien » , précise Pascale Ruberti.

« Les préparations recommandées sont d’ailleurs soumises aux normes européennes et à l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé », explique Alexandre Colin. Attention cependant, certains tutos sur Internet n’ont aucune caution professionnelle. Enfin, l’hygiène doit être irréprochable pour la préparation comme pour la conservation des produits : « Trois mois maximum pour une formule avec de l’eau et six avec une formule sans. À conserver au réfrigérateur de préférence », conclut le Dr Isabelle Gallay.

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La République tchèque a livré d’anciens chars T-72 à l’Ukraine

par Laurent Lagneau · 6 avril 2022

Les relations entre Prague et Moscou ont souvent été marquées par une certaine ambiguïté. Même si ses pouvoirs se limitent à une rôle de représentation, le président Milos Zeman a récemment encore été sous le feu des critiques pour ses positions pro-russes [et aussi pro-chinoises], au point d’être qualifié de « marionnette de Vladimir Poutine [le chef du Kremlin] » par ses détracteurs. En outre, le gouvernement d’Andrej Babiš s’est montré plutôt bien disposé à l’égard de la Russie, allant jusqu’à envisager de se procurer de vaccins anti-covid19 « Sputnik V »…

Mais la situation a radicalement changé après les révélations sur le rôle tenu par le GRU – le renseignement militaire russe – dans l’explosion de deux dépôts de munitions sur le territoire tchèque, en 2014. Ce qui a alors provoqué une crise diplomatique entre Prague et Moscou…

Puis, en août 2021, le président Zeman s’en est pris à l’Otan [il n’a pas été le seul dirigeant occidental à le faire…] après le retrait d’Afghanistan et la conquête de Kaboul par les talibans. « La méfiance envers l’Otan d’un certain nombre de pays membres augmentera après cette expérience car ils diront : ‘si vous échouez en Afghanistan, où est la garantie que vous n’échouerez dans aucune autre situation critique' », avait-il ainsi prophétisé dans un entretien publié, à l’époque, par le site Parlament nilisty.

Désormais, après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, ces critiques à l’endroit de l’Otan sont de l’histoire ancienne… De même que le gouvernement de M. Babiš, qui a dû céder son fauteuil de Premier ministre à Petr Fiala, conservateur pro-UE et chef de file de la coalition qui remporta les élections législatives d’octobre 2021.

« Il y a quelques jours, j’ai dit que les Russes n’étaient pas fous et qu’ils n’attaqueraient pas l’Ukraine. J’avoue que j’avais tort […]. Le fou doit être isolé. Et il s’agit de ne pas s’en défendre uniquement par des mots, mais par des mesures concrètes », a ainsi estimé Milos Zeman, qui avait été l’un des rares chefs d’État européens à se rendre à Moscou pour le 70e anniversaire de la fin de la « Grande guerre patriotique », en 2015.

Et c’est ce que fait justement Petr Fiala. Avec ses homologue slovène et polonais, il s’est rendu à Kiev, le 16 mars, pour y rencontrer Volodymyr Zelenski, le président ukrainien. « Les décisions prises par les pays de l’UE et de l’Otan fonctionnent : les sanctions causent préjudice à la Russie et notre soutien militaire et humanitaire aide l’Ukraine », a-t-il déclaré à cette occasion.

Et d’ajouter : « Mais ce qui est le plus important et ce qui a essentiellement freiné l’agresseur russe c’est le courage des Ukrainiens. Si Poutine est bien surpris par une chose, c’est certainement par le combat héroïque des Ukrainiens mais aussi par l’unité des pays de l’UE et de l’Otan qui montrent qu’ils sont derrière l’Ukraine ».

Lors de ce déplacement à Kiev, M. Fiala a indiqué avoir discuté avec les reponsables ukraniens dont ils auraient besoin pour contrer l’invasion russe. Ne pouvant pas fournir les avions de combat réclamés par le président Zelenski, la République tchèque a donc décidé de livrer des chars T-72 ainsi que des véhicules de combat d’infanterie BVP-1 aux forces ukraniennes. Et cela, via un accord négocié dans le cadre de l’Otan. Mais on ignore le nombre de véhicules concernés.

Ex-Soviet Heavy Armored spotted being moved out of Storage and onto Trains today in Czechia, this may be some of the Equipment that the Czech Government had received Approval from Germany to send to Ukraine specifically the BMP-1s, these T-72 MBTs are most likely being sent also. pic.twitter.com/cFD9LjTxVH

— OSINTdefender (@sentdefender) April 4, 2022

Révélée dans un premier temps par la presse locale et le Wall Street Journal, ce transfert d’équipements militaires a été confirmé – à demi-mots – par Jana Černochová, la ministre tchèque de la Défense, le 5 avril. « Je ne veux pas faire la cachotière mais vous comprendrez tous que pour des raisons de sécurité je ne veux pas dévoiler aux Russes les détails des livraisons de notre matériel militaire, a-t-elle dit. Cependant, a-t-elle aussi affirmé, « La République tchèque […] aide l’Ukraine autant qu’elle le peut et continuera à l’aider en [fournissant] du matériel militaire, à la fois léger et lourd ».

L’armée tchèque n’a jamais été en mesure de remplacer ses chars T-72, hérités de la période soviétique. Si, pendant un temps, l’achat de Leopard 2 auprès de l’Allemagne a pu être considéré, elle n’a pu que se permettre de moderniser seulement une trentaine d’exemplaires [portés au standard T-72M4CZ]. En outre, elle aurait 20 T-72M1 en service et 60 autres exemplaires mis en réserve. Quant aux blindés BVP-1, de facture russe, ils ont également mis sous cocon.

Évidemment, il est peu probable que Prague ait envoyé en Ukraine ses T-72 modernisés. D’autant plus que ceux-ci devraient être prochainement déployés en Slovaquie, où l’armée tchèque prendra la tête du groupement tactique que l’Otan va mettre en place.

À noter que l’effort de la République tchèque sera relativement important puisqu’elle envisage d’envoyer jusqu’à 650 soldats en Slovaquie, alors que ses forces armées n’en comptent qu’environ 25’000.

New York Times - World

In a Run-Down Roman Villa, a Princess From Texas Awaits Her Next Act

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Princess Rita Boncompagni Ludovisi, formerly Rita Jenrette, is locked in a battle over the estate of her late husband, a Roman prince.

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By Jason Horowitz

ROME — Princess Rita Boncompagni Ludovisi wasted no time in pointing out the selling points of her home, the Villa Aurora, a 16th-century estate, smack in the center of Rome, loaded with masterpiece paintings, historical archives and noble family lore.

In the entryway, the princess — a 72-year-old Texan with blond hair, unwrinkled porcelain skin and pearls dripping onto her black overcoat — noted that the crimson cloth baldachin hanging over pictures of her late husband was found “only in homes that descend from popes.” In the dining room, she admired the mythical deities painted by Guercino “ushering in a new dawn,” and a bust of Julius Caesar, on whose ancient gardens she said the villa is built.

Upstairs, she leafed through a 1975 book about Republican congressional districts that she helped write; accused a rival family member of physically threatening her; and peered at a Caravaggio painting on the ceiling of a onetime alchemy lab where she sometimes does yoga and sets up romantic dinners for V.I.P.s.

“Full-frontal nudity,” said the princess, a former Playboy centerfold, looking up at the full-frontal nudity of Caravaggio’s Roman gods. She recalled the time she spotted the ghost of Caravaggio “in a loincloth like Tarzan” haunting the grounds and wondered if the drab and peeling paint buried other masterpieces on the villa’s walls. “I kind of like the lived-in nature of a 500-year-old house,” she said.

“Princess” is only the latest title for a woman who has lived multiple lives.

She started as a Texas rancher’s daughter who became a political opposition researcher, and went on to be a congressional wife; a boa-clad pinup; a horror film starlet; an infotainment TV correspondent; a real estate agent; and, until recently, a tour guide of the villa where she lived with her third husband, Prince Nicolò Francesco Boncompagni Ludovisi, who died in 2018. She had hoped that would be her last act. Instead, she may soon be forced to make another move.

An Italian judge, sick of tit-for-tat lawsuits over her husband’s inheritance, has ordered the former hunting lodge to be publicly auctioned. January’s asking price: $531 million. Bidders: zero.

The princess’s toxic inheritance battle, her American pedigree and the villa’s unique features (see: Caravaggio on the ceiling) have drawn incessant attention from global media charmed by the trappings of a Roman fairy tale, with the Texan landing a dream role as a Roman princess. But in reality, this paragon of American hustle and reinvention joined a decadent and dysfunctional aristocracy clinging to its titles and property, both eroded relics. Even her dilapidated villa stands as a monument to faded glory and Roman decline.

For now, Princess Rita can stay in her third-floor apartment with her four bichon frise dogs — George Washington, Henry James, Gioia and Milord. But she can no longer charge for tours to support herself. She spends a good deal of time keeping warm next to a little space heater next to the cold radiator (“I haven’t turned it on in a while”) and fuming about what she sees as betrayal in an epic noble family feud. She is contesting hundreds of thousands of dollars that the prince’s family is seeking in unpaid rent.

“I’ve never seen anything like this,” the princess, who has seen quite a bit, said of the inheritance battle as she paused on a winding Baroque staircase. She insisted that her husband’s will gave her half of the entire estate and asserted that as a widow, she had absolute right to stay put.

“It’s sacrosanct,” she said, adding that she believed her stepsons and their mother were hoping to drag out court proceedings “until I kick the bucket or something.”

The Great Read

More fascinating tales you can’t help but read all the way to the end.

She argued that the restoration of the villa was her priority, and that a potential buyer — she hopes Elon Musk or Jeff Bezos might surface for the next auction in April — would have no problem with her as long as “they treat me with politeness” and don’t “flip it.” She suspected funny business in the auction process, having heard through friends that one of the “wealthiest people in America” whose “wife loves art” was blocked from participating.

But if the rare Caravaggio ceiling painting has cursed the villa with a significant overvaluation, the princess feels terribly undervalued. “I sold Donald Trump the General Motors building,” she said, recalling her commercial real estate iteration. “So why not use me?”

Born Rita Carpenter, she described herself as a bookish young girl who dreamed of becoming a Mouseketeer, but who ended up as an opposition researcher in Washington instead. There, she met Representative John Jenrette, Democrat of South Carolina, who immediately proposed that they sunbathe naked together. They married in 1976. But he philandered incessantly, drank even more and got busted in the infamous Abscam scandal.

She in turn posed in Playboy and published “My Capitol Secrets,” in which she detailed Washington’s “drop-your-clothes-at-the-door orgies.” It was around then, she said, that Roger Ailes offered her a job in television, as a Washington correspondent. She chose acting instead, and appeared in Off Broadway plays, on the television show “Fantasy Island” and in films like “Zombie Island Massacre.”

In 1986, she appeared in an episode of “Lifestyles of the Rich and Famous,” which led to a job offer from “A Current Affair,” the salacious television news weekly. At that point, she decided the big money was in real estate, and that led her, in 2003, to a meeting with Prince Nicolò, who was interested in developing a hotel on one of his properties.

Despite being married to his second wife, he was also interested in her. She moved to Rome to be with him and pitched in by giving tours of the villa. (“What am I now, a kept prince?” she recalled him saying with a laugh.) She overcame a brain tumor in 2006 that cost her hearing in her left ear but that also, she said, brought her much closer to the prince.

“We’re amazingly fragile as human beings,” said the princess, who walked gingerly on the tattered steps to the villa’s terrace. “But we’re also amazingly resourceful.”

The couple married in 2009. She dedicated herself to charities and the digitizing of a family archive including correspondence by popes and letters by Marie Antoinette (“hot to trot,” she said as she donned white gloves and unfolded one of the French queen’s brittle letters).

What the onetime romance novelist (“Conglomerate,” 1985) depicts as a great love story had a plot twist in 2015, when the prince’s second wife, Princess Ludmilla Boncompagni Ludovisi of St. Petersburg, Russia, began foreclosure proceedings on the villa, because her former husband had stopped paying her alimony.

That was no surprise, according to Prince Bante, one of the three sons from Prince Nicolò’s first marriage. He described his father as a drunk wastrel who chased women, squandered a fortune and sold off family treasures to pay for the minimum of essential renovations. He refers to his father’s widow as Ms. Carpenter, a “gold digger” who lives in the “peasant” quarters of the villa — and much, much worse.

Prince Bante said he and his brothers, who are also disputing the inheritance among themselves, became convinced that Princess Rita did not have their father’s best interests, or longevity, at heart, and that she let him drink himself to death in 2018. Princess Rita pointed to run-ins with the law by one brother and a fraud conviction against another. She called Prince Bante a “borderline personality” who once laid hands on her, an accusation he denies.

For the princess, the past few years have been a constant battle.

In December 2020, as she recovered at home from a fall that broke her kneecap and arm, the stepsons, joined by Italian Cultural Ministry officials, entered for a random inspection of the villa, which is an Italian cultural treasure. They found a leak and required that it be immediately repaired, prompting the princess, she said, to call the restaurateur Nello Balan, namesake of the Manhattan hot spot Nello’s, to whom she has been romantically linked. (“We’re very, very good friends,” she said coyly.)

She considers the inspection tantamount to a home invasion.

As she walked under a Murano chandelier with a single working bulb, past livery uniforms under plastic, she said her husband had tried to warn her about his children, who had shown “not one scintilla of appreciation” for all she had done for the house. To save money, she said, she and her husband had given up vacations and gifts for each other. She added that she hadn’t been able to do some of the things she had wanted back in America for “years and years and years because I’ve been stuck here — I mean,” she corrected herself, “not stuck here.”

But amid all of the nastiness, the thing that seems to bother her the most is Prince Bante’s charge that she is not a real princess, that she is not one of them. Back in the sitting room, where a lone Ukrainian maid, Olga, responded to her call by draping an old black mink coat over “the principessa,” the American reached for the Almanach de Gotha, a thick yellow directory of Europe’s royalty and higher nobility.

“This is the Bible of nobility,” she said, opening to a picture of her and her late husband. “And there we are.”

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Selon la Marine nationale, la disponibilité des hélicoptères Panther a atteint un niveau record

par Laurent Lagneau · 6 avril 2022

Depuis que le ministère des Armées a décidé de ne plus communiquer les données relatives à la disponibilité de ses équipements en invoquant des « impératifs renforcés de confidentialité », il est désormais compliqué d’avoir une idée précise de l’état dans lequel se trouvent ses différentes flottes d’aéronefs. Au mieux arrive-t-on à glaner quelques informations dans les rapports parlementaires et les documents budgétaires…

Quoi qu’il en soit, dans une réponse à une question écrite posée par le député François Cornut-Gentille en 2019, le ministère des Armées avait alors précisé que le taux de disponibilité des hélicoptères Panther de la Marine nationale s’était élevé en moyenne à 39,9% sur l’ensemble de l’année 2018.

Depuis, la ministre des Armées, Florence Parly, a lancé la réforme du Maintien en condition opérationnelle aéronautique [MCO Aéro], dont le principe, pour résumer à grands traits, repose sur l’attribution à un prestataire unique d’un contrat dit « verticalisé » pour chaque type d’aéronefs. L’idée étant de concentrer en un seul tous les marchés relatifs à la maintenance de certaines flottes d’appareils.

En mai 2020, la Direction de la maintenance aéronautique [DMAé] a ainsi notifié un tel contrat au Service industriel de l’Aéronautique [SIAé] pour les hélicoptères Panther et Dauphin de la Marine nationale.

Cela permettra d’atteindre les « objectifs de disponibilité et d’activité aérienne prévus pour la flotte Dauphin Pedro et Panther par la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-2025, et permettra un coût à l’heure de vol réduit », avait-il été expliqué dans un communiqué publié à l’époque.

Visiblement, les résultats sont là. En janvier dernier, le ministère des Armées s’était félicité du fait que 46% des 27 hélicoptères concernés par ce contrat [16 Panther et 11 Dauphin, ndlr] avaient été en état de voler durant l’année 2021.

Et ce taux est même récemment monté à 75% pour les seuls Panther, d’après la Marine nationale, qui parle d’un « record ». Ainsi, le 31 mars, six hélicoptères de ce type appartenant à la Flottille 36F, basée à Hyères [Var] ont volé en formation. « En réalité, ce sont 12 Panther qui étaient disponibles à travers le monde », a-t-elle précisé.

« Fidèle à son ADN de flottille embarquée, la Flottille 36F a conduit cet exercice à six appareils tandis que trois Panther étaient déployés simultanément en opération à bord des frégates légères furtives Guépratte et Aconit ainsi que sur le porte-avions Charles de Gaulle, deux autres étaient disponibles en Martinique et à La Réunion », a détaillé la Marine nationale, précisant qu’elle a prêté un exemplaire à la Direction générale de l’armement [DGA].

Ce résultat est dû en partie aux techniciens de la 36F, qui s’attachent à « maintenir un haut niveau de disponibilité de la flotte Panther partout où elle est présente », mais aussi au contrat verticalisé « HELIOSS », entré en vigueur il y a près de deux ans, et à Safran Helicopter Engines. Ce qui a eu pour effet d’optimiser le soutien, et donc à une amélioration des disponibilités constatée depuis plusieurs mois.

Évidemment, disposer de plus d’appareils disponibles ne peut qu’avoir des effets positifs sur la préparation opérationnelle des équipages. Le vol des six Panther de la 36F dans le ciel varois a, par exemple, « permis l’entraînement technique à la séparation et au rassemblement de dispositif pour une mission tactique à deux groupes de trois Panther, pour une simulation de dépose en patrouille sous appui », a fait valoir la Marine nationale.

Si la disponibilité des Panther, qui affichent un âge moyen de 27 ans, s’améliore aussi significativement, celle des NH-90 NFH « Caïman » laisse encore à désirer. Du moins était-ce le cas en janvier dernier, avec seulement sept appareils en état de vol sur 27.

« J’attends […] de meilleurs résultats sur la disponibilité de cet hélicoptère [le NH-90 NFH, ndlr] et je continuerai à être très attentive à vos efforts en ce sens », avait dit Mme Parly, lors d’une visite à Airbus Helicopters pour officialiser la commande de 169 hélicoptères interarmées légers [HIL] « Guépard », en janvier.

Photo : Marine nationale

Opex 360

L’Allemagne va investir 152 millions d’euros pour armer ses drones MALE Heron TP

par Laurent Lagneau · 6 avril 2022

C’est l’aboutissement d’une longue saga. En juillet 2016, le ministère allemand de la Défense annonça son intention de louer cinq systèmes de drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] Heron TP [ou Eitan] auprès du groupe israélien IAI, pour 580 millions d’euros.

Dans un premier temps, cette décision fut contestée par le constructeur américain General Atomics, qui voyait s’échapper une occasion de placer son MQ-9 Reaper. Et l’affaire fut portée devant la justice. Mal lui en prit puisque l’Office fédéral des ententes le débouta, de même que le tribunal de Düsseldorf. On pensait alors que l’horizon s’était dégagé pour le Heron TP.

Sauf que les députés du Parti social-démocrate [SPD] refusèrent de voter les crédits nécessaires à la location des drones israéliens avant les élections législatives de 2017. Notamment parce que le contrat, tel qu’il avait été négocié à l’époque, prévoyait une clause confidentielle portant sur l’achat potentiel d’une soixantaine de missiles air-sol destinés à armer les Heron TP destinés à la Bundeswehr. Or, pour ces parlementaires, il n’était pas question d’armer ces drones…

Il fallut encore des mois de négocations pour trouver un accord entre les sociaux-démocrates et les chrétiens démocrates [de la CDU/CSU], pourtant membres de la même coalition gouvernemntale. Ainsi, la location des drones Heron TP fut approuvée en juin 2018, à la condition d’examiner ultérieurement la question de leur armement éventuel, à l’issue d’un débat. À noter que, sur ce point précis, les écologistes [Bündnis 90 / Die Grünen] y étaient farouchement opposés.

Le débat promis eut lieu… Et alors qu’il semblait avoir été tranché en faveur de l’armement de ces Heron TP, les sociaux-démocrates firent savoir qu’ils s’opposeraient à l’acquisition des munitions nécessaires. « La frontière entre défendre la vie de nos soldats et tuer avec un joystick est extrêmement mince », fit valoir Norbert Walter-Borjans, l’un de leurs chefs de file.

« Je ne comprends absolument pas. Nous avons eu un long débat public détaillé et tous les arguments sont sur la table depuis longtemps. Si le président du SPD l’a manqué, alors je suis inquiet », avait alors réagi le lieutenant-colonel André Wüstner président de l’Association des forces armées allemandes.

On en était là quand arrivèrent les élections législatives de 2021. Les sociaux-démocrates, les écologistes et les libéraux s’étant entendus pour former la coalition gouvernementale « tricolore », le sort de la question de l’armement des futurs Heron TP de la Bundeswehr paraissait scellé… Bizarrerie de la vie politique, il n’en fut rien. Ou du moins, pas dans le sens que l’on croyait puisque l’accord trouvé entre les trois partis prévoyait de doter les forces allemandes de drones armés… mais avec des conditions d’emploi très encadrées.

Aussi, la prise de conscience suscitée, outre-Rhin, par l’invasion de l’Ukraine par la Russie n’a rien à voir avec la décision que vient de prendre le Bundestag [chambre basse du Parlement, ndlr] ce 6 avril. Au plus a-t-elle été confortée. En effet, les députés de la commission de la Défense ont approuvé la demande du gouverment consistant à acquérir 140 missiles pour armer les drones Heron TP, dont 60 à des fins d’entraînement. Le tout pour 152,6 millions d’euros. Il aura donc fallu au moins six ans pour arriver à une telle décision…

D’après l’agence Bloomberg, un projet de résolution que doit examiner la commission du Budget [qui aura aussi son mot à dire] indique, notamment, que les drones armés ne pourront être utilisés au combat que si le Bundestag l’a explicitement approuvé.

« L’utilisation de drones armés est soumise à des limites internationales et constitutionnelles ainsi qu’aux limites imposées par le Bundestag. […] L’utilisation de drones n’est autorisée que pour combattre des ‘cibles légitimes’ au sens du droit international humanitaire », est-il précisé dans ce projet de résolution.

L'Humanité

L'Humanité soutient le SPF : face aux horreurs de la guerre, l’arme de la solidarité

Actu

Au cours d’une soirée pour la paix, l’Humanité a remis, mardi, au Secours populaire français plus de 150 000 euros récoltés auprès de ses lecteurs pour aider les réfugiés ukrainiens.

Camille Bauer

« En attendant la paix, la solidarité est indispensable », a rappelé Henriette Steinberg, mardi 5 mars, à l’occasion de la soirée de soutien à l’Ukraine organisée par l’Humanité.

De sa voix forte, la secrétaire générale du Secours populaire français a expliqué l’engagement concret de son organisation auprès de ceux qui vivent sous les bombes.

Entouré de la direction de la rédaction, le directeur du journal, Fabien Gay, lui a remis un chèque de plus de 150 000 euros, fruit de la collecte organisée auprès des lecteurs. « Ensemble, nous avons donc décidé d’œuvrer à cette solidarité qui nous tient tant à cœur, nous avons décidé de la mettre en actes et de contribuer. (…) C’est tout le sens de la campagne d’appel aux dons », a-t-il expliqué à la bonne centaine de participants réunis dans la salle de la Bellevilloise, à Paris.

Les besoins sont immenses

Cette solidarité s’est exprimée d’abord en faveur du peuple ukrainien, dont les besoins sont immenses. « Nous savons qu’il va falloir beaucoup d’argent pour aider les familles à survivre, à manger », a indiqué Henriette Steinberg. Tous les éléments de la vie courante font défaut aux 10 millions de déplacés et plus encore à ceux qui sont restés sur place : nourriture, accès à l’hygiène, etc. Le peuple russe, coincé entre dirigeant autocrate et sanctions, n’a pas non plus été oublié. « Il est très difficile de mettre en regard ce qui arrive à la population russe et ce qui arrive à la population ukrainienne, qui reçoit les bombes », a néanmoins rappelé la chercheuse Anna Colin Lebedev.

Un appel a aussi été lancé pour que l’incroyable élan dont bénéficient les réfugiés ukrainiens soit étendu à tous ceux qui fuient la guerre et la répression. L’ex-députée européenne et actuelle vice-présidente de la Ligue des droits de l’homme, Marie-Christine Vergiat, a d’ailleurs regretté que l’Union européenne n’ait accordé la protection temporaire qu’aux seuls Ukrainiens. « C’est le moment de défendre l’égalité des droits et la liberté de circuler », a-t-elle martelé.

Il s’agissait aussi de mieux comprendre la situation. Les reporters de l’Humanité sont venus raconter les difficultés à couvrir ce conflit. « Il n’est pas possible d’approcher de la zone de combat et il y a un climat de suspicion », a relaté Pierre Barbancey. Tentant de tracer des perspectives, l’ex-député européen Francis Wurtz a dit la nécessité de voir fonctionner les pourparlers entre Russes et Ukrainiens. Il a souhaité la création d’un « grand mouvement de masse pour la paix et la solidarité ». Plus inquiète, Anna Colin Lebedev a estimé que « la coupure entre les deux camps est en train de s’approfondir », évoquant une « déshumanisation réciproque ».

Un peu de poésie est tout même venu éclairer la soirée. Avant la chanteuse Garance Bauhain, le comédien Olivier Rabourdin et l’écrivain Laurent Gaudé sont venus dire des textes. Dans un rôle inhabituel, le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, a lui déclamé le poème d’Aragon le Chant pour la paix.

La campagne de soutien au peuple Ukrainien continue !

Vous aussi, participez :

  1. Téléchargez ce formulaire en PDF, à nous retourner (adresse : l'Humanité, Immeuble Calliope, 93528 Saint-Denis Cedex), accompagné de votre chèque libellé à l'ordre de : l'Humanité en partage - Solidarité Ukraine
  2. Envoyez-nous par mail vos messages pour la paix.
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L’Australie, le Royaume-Uni et les États-Unis vont coopérer dans le domaine des armes hypersoniques

par Laurent Lagneau · 6 avril 2022

Malgré le lancement de leur programme « Conventional Prompt Global Strike », qui devait aboutir à la capacité de viser une cible n’importe où dans le monde en moins d’une heure, au début des années 2000, les États-Unis ont pris du retard dans le développement d’armes hypersoniques, notamment par rapport à la Russie et la Chine.

Cependant, le 5 avril, la DARPA, l’agence du Pentagone dédiée à l’innovation, a annoncé le succès d’un essai réalisé en mars par Lockheed-Martin et Aerojet Rocketdyne dans le cadre du programme HAWC [Hypersonic Air-breathing Weapon Concept]. Celui vise à mettre au point un missile hypersonique propulsé par un statoréacteur à combustion supersonique. Lors de ce test, et après avoir été largué par un bombardier B-52H Stratofortress, l’engin a atteint l’altitude de 65’000 pieds [soit près de 20’000 mètre] et parcouru 300 nautiques, en volant à une vitesse de croisière supérieure à Mach 5.

Il s’agit du second essai réussi mené dans le cadre du programme HAWC, après celui effectué en septembre 2021, avec un missile développé par Raytheon et Northrop Grumman.

Outre le HAWC, d’autres projets d’armes hypervéloces sont en cours de développement aux États-Unis, avec des fortunes diverses. Ainsi, le Common Hypersonic Glide Body [C-HGB], commun à l’US Army et l’US Navy, doit donner lieu à un planeur hypersonique lancé par un missile. Et l’Air Launched Rapid Response Weapon [ARRW ou ARROW, encore appelé AGM-183A] a connu plusieurs échecs ces derniers mois.

Outre ces programmes, les États-Unis ont conduisent un autre… en coopération avec l’Australie. Appelé SCIFIRE [Southern Cross Integrated Flight Research Experiment], il doit permettre le développement d’un missile de croisière conventionnel hypersonique pouvant être emporté par des chasseurs-bombardiers existants [comme le F-35A par exemple], voire les avions de patrouille maritime P-8A Poseidon.

En janvier dernier, le ministère australien de la Défense a inauguré un centre de recherche dédié aux armes hypersoniques à Eagle Farm, près de Brisbane, avec l’objectif de soutenir la collaboration entre la défense, les universités et les industriels, dont Thales Australia, qui tient un rôle prépondérant dans ce programme.

À ces efforts vont désormais se joindre le Royaume-Uni, au titre de l’alliance stratégique AUKUS, dont la création a été annoncée en septembre 2021.

« Nous nous sommes […] engagés aujourd’hui [05/04] à entamer une nouvelle coopération trilatérale en matière de capacités de guerre hypersonique, contre-hypersonique et électronique ainsi qu’à élargir le partage d’informations et à approfondir la coopération en matière d’innovation en matière de défense », ont en effet annoncé le président américain, Joe Biden, le chef du gouvenement australien, Scott Morrison et le Premier ministre britannique, Boris Johnson, dans un communiqué conjoint.

« Ces initiatives s’ajouteront à nos efforts en cours pour approfondir la coopération sur les cybercapacités, l’intelligence artificielle, les technologies quantiques et les capacités sous-marines […]. Au fur et à mesure de l’avancement de nos travaux sur ces capacités et sur d’autres capacités essentielles à la défense et à la sécurité, nous chercherons des occasions d’engager des alliés et des partenaires proches », ont ajouté les trois responsables.

D’après l’agence Reuters, des reponsables britanniques ont indiqué que le Royaume-Uni ne rejoindrait pas, du moins pour le moment, le programme SCIFIRE. En revanche, ils ont expliqué que les trois membres d’AUKUS « travailleraient ensemble sur la recherche et le développement pour élargir leurs options ».

En matière de technologies liées au vol hypersonique, le Royaume-Unu peut s’appuyer sur BAE Systems et Rolls Royce… mais aussi et surtout sur l’entreprise Reaction Engines, qui travaille sur le moteur SABRE [Synergetic Air-Breathing Rocket Engine], lequel se veut « révolutionnaire ».

Opex 360

Nexter s’allie avec Hellenic Defence Systems pour proposer le VBCI Philoctete à l’armée grecque

par Laurent Lagneau · 5 avril 2022

Après les frégates de défense d’intervention et les Rafale, la Grèce va-t-elle de nouveau se tourner vers la France pour moderniser son infanterie mécanisée, laquelle repose actuellement sur des plusieurs modèles de véhicules blindés de conception ancienne [M113A2, Leonidas II et BMP-1 d’origine russe, ndlr]? En tout cas, Nexter Systems s’y prépare.

Et cela d’autant plus que l’armée grecque ne doit pas trop tarder à renouveller ses moyens. « Nous en sommes arrivés à aujourd’hui à de gros problèmes de vieillissement et de dévaluation opérationnelle auxquels sont confrontés les véhicules blindés grecs. Malheureusement, les échecs, les omissions et les occasions manquées du passé font que les forces mécanisées et blindées manquent d’un véhicule blindé moderne agile et doté d’une grande puissance de feu », notait ainsi le site spécialisé grec Defence Review, en 2019.

En juillet 2021, Nexter avait profité de la première édition du salon DEFEA, organisé à Athènes, pour lever le voile sur une nouvelle version du Véhicule Blindé de Combat d’Infanterie [VBCI], appelée « PHILOCTETE », du nom d’un héros de la Guerre de Troie. Et d’assurer que ce blindé répondrait aux « exigences de l’armée grecque en matière de mobilité, de protection, de modularité et de puissance de feu ».

Mais pour mettre plus de chance de son côté pour séduire l’état-major grec [notamment face à l’allemand Rheinmetall, qui lorgne sur ce marché potentiel avec son KF-41 Lynx], Nexter vient de nouer un partenariat stratégique avec Hellenic Defence Systems [HDS], une entreprise publique grecque spécialisée dans la conception et la production de systèmes d’armes, de missiles et de munitions. L’annonce en a été faite de 5 avril.

« Nexter a signé un partenariat stratégique avec Hellenic Defence Systems pour répondre aux besoins de l’armée grecque en matière de véhicules de combat d’infanterie modernisés avec le PHILOCTETE. […] Ce partenariat participe pleinement à la dynamique de renforcement de la relation franco-grecque dans le domaine de la Défense », a fait valoir l’industriel français.

Cette version du VBCI proposée à l’armée grecque dispose d’une motorisation plus puissante, grâce à un nouveau moteur de 600 cv, ce qui est censé lui assurer une « très haute mobilité tactique, stratégique et opérative ». D’une masse de 32 tonnes, elle est dotée d’une tourelle téléopérée armée du canon 40 CTA, qui utilise des munitions télescoptée de 40mm, ainsi que de missiles moyenne portée [MMP], produits par MBDA.

Dans sa communication, Nexter insiste surtout sur l’apport du 40 CTA, capable de tirer les « les différentes munitions télescopées de 40mm qui représentent le futur des munitions de moyen calibre : obus explosifs, airburst et obus flèches capables de percer jusqu’à 140mm d’acier à blindage ». Aussi, souligne l’industriel, « l’armement de dernière génération de la tourelle T40 offre au PHILOCTETE une capacité de réponse à toutes les menaces terrestres modernes du champ de bataille ».

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L’Italie veut porter le niveau de ses dépenses militaires à 2% du PIB en 2028

par Laurent Lagneau · 5 avril 2022

Troisième économie de l’Union européenne [UE], l’Italie dut imposer une diète budgétaire sévère à ses forces armées à partir de 2012, soit au moment de la crise de la dette. Pour le président du Conseil, qui était alors Mario Monti, l’enjeu était de réaliser au moins 20 milliards d’euros d’économies dans les deux années à venir… Et le budget militaire fut donc largement mis à contribution pour tenir cet objectif.

En 2015, selon les chiffres de l’Otan, les dépenses militaires italiennes s’élevèrent à 17,6 milliards d’euros. Puis elles augmentèrent significativement par la suite, pour s’établir à un peu plus de 20 milliards d’euros en 2016. Un nouvel effort important fut consenti à partir de 2020, le budget des forces transalpines ayant fini par dépasser la barre des 26 milliards d’euros.

Et cela alors que la situation politique ne s’y prêtait pas forcément, la coalition gouvernementale dirigée par Mario Draghi devant faire avec les différentes sensibilités qui la composent, certaines, comme celle incarnée par le Mouvement Cinq Étoiles [située à gauche], n’étant pas forcément favorables à une hausse aussi élevée des dépenses militaires.

Quoi qu’il en soit, l’effort de défense de l’Italie a atteint 1,4% de son PIB en 2021 [soit 28,3 milliards d’euros]. Ce qui lui permet de lancer et de financer de nombreux programmes, comme la construction du porte-aéronefs Trieste, l’achat d’avions de combat F-35, la participation au projet Tempest, les études relatives à deux nouveaux « Cacciatorpediniere » [ou « destroyers »] ou bien encore le renouvellement des blindés médians.

Pour autant, cela s’avère encore insuffisant pour atteindre l’objectif consistant à porter les dépenses militaires à 2% du PIB d’ici à 2024. Objectif auquel a adhéré l’Italie lors du sommet de l’Otan organisé à Newport [Royaume-Uni] en 2014, soit après l’annexion de la Crimée par la Russie.

Si, après avoir longtemps traîné les pieds, l’Allemagne a fini par consentir à faire un effort significatif pour ses forces armées après l’invasion de l’Ukraine par la Russie [avec un fonds spécial de 100 milliards d’euros et un budget militaire d’un montant supérier à 2% du PIB], l’Italie s’apprête à en faire de même… Mais d’ici à 2028.

Ainsi, le 30 mars, la majorité qui soutient le gouvernement de M. Draghi a fini par se mettre d’accord sur une trajectoire financière visant à atteindre l’objectif souscrit par Rome dans le cadre de l’Otan. Mais au prix d’une concession au Mouvement Cinq Étoiles, qui a en effet obtenu que les dépenses militaires italiennes soient portés à 2% du PIB en 2028, et non en 2024. À cette échéance, les forces armées transalpines devraient bénéficier d’un budget annuel supérieur d’environ 12 milliards d’euros par rapport à celui de 2022.

Cela étant, tout ceci est à mettre au conditionnel… étant donné que nul ne sait quelle sera la coalition gouvernementale qui dirigera l’Italie d’ici-là. En attendant, cette hausse des dépenses militaires à2% du PIB n’est pas soutenue par l’opinion publique italienne. Selon un sondage publié le 29 mars par TgLa7, seulement 34% des personnes interrogées y sont favorables, contre 54% qui estiment qu’un tel effort n’est pas nécessaire.

L'Humanité

Mort de Jérémy Cohen, la famille et le parquet appellent à la prudence

Actu

Le jeune homme, de confession juive, est mort le 16 février, percuté par un tramway après avoir été agressé, ce qu’a révélé une vidéo récemment diffusée. Malgré des contours incertains, l’extrême droite évoque un acte antisémite et une dissimulation médiatique.

Florent LE DU

Que s’est-il réellement passé à Bobigny (Seine-Saint-Denis) le soir du 16 février ? Ce jour-là, Jérémy Cohen, 31 ans, perdait la vie, percuté par un tramway. Une enquête avait alors été ouverte par le parquet de Bobigny pour « homicide involontaire », avant que de nouveaux éléments soient apportés au dossier. Un appel à témoignages émis par la famille de la victime a permis de récupérer une vidéo dans laquelle on voit le jeune homme, de confession juive, tabassé par un groupe d’une dizaine d’individus, avant de fuir et d’être percuté par le tramway.

Après avoir récupéré cette vidéo mi-mars, une information judiciaire a été ouverte pour « violences volontaires en réunion ayant entraîné la mort sans intention de la donner », le 29 mars, a précisé le procureur Éric Mathais, dans un communiqué publié lundi. Il ajoute : « L’hypothèse que la victime ait traversé les voies du tramway pour échapper à ses agresseurs était naturellement prise en compte. »

Le caractère antisémite pas retenu pour l'instant

Cette même vidéo a été diffusée sur les réseaux sociaux, le week-end dernier, et rapidement reprise par des personnalités politiques, Éric Zemmour et Marine Le Pen en tête, soulignant le caractère possiblement antisémite de l’agression.

Si la candidate du RN s’est faite prudente en évoquant une affaire qui « pourrait être un meurtre antisémite », celui de Reconquête ne s’embarrasse pas des précautions d’usage : « Laxisme de la justice. Lâcheté des médias. Antisémitisme enragé. Mépris pour la vie humaine chez les racailles. Mensonges permanents pour couvrir la criminalité immigrée. Tout le cocktail empoisonné de la France contemporaine est résumé par cette affaire », écrit-il dans une tribune publiée par Valeurs actuelles, lundi.

Pour l’heure, le parquet de Bobigny n’a pas retenu le caractère antisémite comme circonstance aggravante de l’agression. « En l’état, aucun élément n’a permis jusque-là de la caractériser. Si les investigations permettent d’établir des éléments objectifs sur le lien entre l’agression et la religion de la victime, cet élément sera immédiatement pris en compte en procédure », a détaillé le parquet.

« Toute la lumière » doit être faite

La famille de Jérémy Cohen invite aussi à la prudence, tout en indiquant qu’une kippa appartenant à la victime avait été retrouvée sur les lieux du drame. Ce qu’a confirmé l’avocat de la famille, Franck Serfati, qui ne s’avance pas pour autant sur les motifs de l’agression : « Ma position aujourd’hui, c’est de ne pas crier à l’acte antisémite, car ce serait malhonnête. À ce stade, ce sont des affabulations », indique-t-il.

Ainsi, les principaux candidats de gauche à la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon, Yannick Jadot et Fabien Roussel, ont appelé à ce que « toute la lumière » soit faite dans cette affaire, tandis que le cabinet d’Emmanuel Macron a joint les parents de la victime.

Les candidats d’extrême droite, cherchant à instrumentaliser le drame, ont continué à multiplier les interventions sur ce sujet, tous deux laissant entendre que les médias auraient « étouffé l’affaire ». Marine Le Pen et Éric Zemmour ont ainsi exhumé un article du Parisien qui, le lendemain de la mort de Jérémy Cohen, relatait un simple accident. Ce qui leur avait été signalé par les services de police, qui, comme la justice jusqu’à mi-mars, ignoraient tout des circonstances du drame.

justice
L'Humanité

Entre eux

Billet

Maurice Ulrich

« L’égalité ne peut régner qu’en ­nivelant les libertés. » On ignore si Nicolas Beytout, le directeur de l’Opinion, est un lecteur de Charles Maurras, à qui on doit cette pensée, mais il s’inquiète dans son dernier éditorial de « la dérive égalitaire » que représente le temps de ­parole équivalent accordé aux candidats validés par le Conseil constitutionnel ­pendant les quinze jours précédant le scrutin. Comment, la parole d’un Emmanuel Macron, d’une Marine Le Pen, d’une Valérie Pécresse « doit être strictement équivalente à celle d’un Philippe Poutou ou d’un Jean Lassalle » ? Voilà donc « le piège dans lequel s’enferme une démocratie qui donne autant de chances à des candidats prêts à gouverner qu’à ceux qui ne sont là que pour témoigner ». Peut-on suggérer à Nicolas Beytout de déposer lui-même les listes des candidats qui pourraient être agréés selon ses vœux, par un aréopage de personnalités libérales et du CAC 40, à la condition de disposer d’un certain patrimoine comme d’une fortune les autorisant à intervenir dans le débat public entre eux ?

le billet de Maurice UlrichPrésidentielle 2022nicolas beytoutl'opinion
L'Humanité

Qui propose quoi ? Comparateur des programmes des candidats à l'élection présidentielle 2022

Avant l'élection présidentielle des 10 et 24 avril prochains, nous avons synthétisé plusieurs centaines de propositions des candidats, classées autour de 17 grandes thématiques proches des préoccupations des Français.

la rédaction

ouvrir le Comparateur

La campagne pour l'élection présidentielle entre dans sa dernière ligne droite. Le dimanche 10 avril aura lieu le premier tour de cette élection structurante et déterminante de la Ve République. 12 candidats sont en lice.

Le contexte particulier marqué par la guerre en Ukraine dans lequel se déroule ce scrutin risque de réduire à la portion congrue les débats et confrontations nécessaires entre les candidats et les projets qu'ils portent.

Pour que les électeurs puissent choisir en connaissance de cause, l'Humanité met à disposition des internautes ce comparateur des programmes des candidats soutenus par les principales formations politiques ou ayant le plus d’intentions de votes selon les sondages.

Cas particulier, le président sortant, Emmanuel Macron, n’a dévoilé sa candidature que tardivement, le 3 mars, et n’a pas encore détaillé son programme. Nous ajouterons ces informations dès que possible. Nous vous proposons d’ores et déjà un rapide bilan de son action dans différents domaines et avons sélectionné des déclarations qui donnent à voir ce qu’il envisage pour un éventuel second mandat. 

Notre comparateur de programmes synthétise plusieurs centaines de propositions, et ce qui différencie les candidats autour de 17 thèmes. D’autres seront ajoutés au fur et à mesure.

Que se soit pour connaître les principaux engagements d'un candidat ou pour comparer les différentes propositions sur un sujet, ce comparateur vous permettra d'en savoir plus sur « qui propose quoi ».

ÉLECTIONS 2022. Un seul endroit pour suivre toute l'actualité de la campagne de la présidentielle et des législatives.

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A VOTÉ #6. Prix de l'essence : les candidats à la présidentielle ont-ils la solution ?

A VOTÉ #5. Valérie Pécresse va-t-elle couler la droite ?

A VOTÉ #4. Vous avez aimé Macron 1, vous allez adorer Macron 2 !

A VOTÉ #3. Comment la guerre en Ukraine percute la campagne présidentielle

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Présidentielle 2022Élections 2022démocratieLogement
L'Humanité

Ukraine. Volodymyr Zelensky piégé par les Pandora Papers

Actu

Les révélations se multiplient autour du président ukrainien sur de nombreuses affaires commerciales via des sociétés offshore. Elles débouchent sur une crise politique pour le dirigeant, qui avait promis de combattre ces maux lors de son élection en 2019.

Vadim Kamenka

Une semaine de tous les dangers. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky essuie une véritable tempête médiatique et politique. Les révélations sorties dans le cadre des Pandora Papers depuis lundi le visent directement. Cette enquête, menée par plus de 600 journalistes de 117 pays qui ont étudié 11,9 millions de dossiers confidentiels, pointe comment s’organise l’évasion fiscale.

Zelensky, de comédien à chef de guerre : le parcours déroutant du président ukrainien

En Ukraine, c’est le site d’investigation de Slidstvo.info qui, en participant au Consortium international des journalistes d’investigation (Icij), a sorti plusieurs documents impliquant le président Zelensky dans des tractations commerciales secrètes. L’un d’eux pointe ainsi l’achat par des compagnies offshore (une entreprise enregistrée à l’étranger), appartenant à sa société de production Kvartal 95, « de trois appartements dans le centre de la capitale britannique (…) pour une somme d’environ 7,5 millions de dollars », atteste Slidstvo.info. Les journalistes ont réussi à retrouver leur localisation exacte. Les deux premiers appartiennent à l’entreprise de Serhiy Shefir, premier assistant du chef de l’État. L’un, acquis pour 3 millions de dollars en 2018, est situé dans une maison appelée Chalfont Court, en face du bâtiment 221B Baker Street. Le second se trouve dans l’immeuble Clarence Gate Gardens juste à côté. Le dernier, détenu par le copropriétaire de Kvartal 95, Andriy Yakovlev, se situe à quelques mètres du palais de Westminster.

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Des entreprises détenues par son groupe d’amis

Cette affaire est éclairante sur le cercle proche de Volodymyr Zelensky, issue de sa société de production Kvartal 95 qui se trouve au cœur du scandale. Elle est derrière un vaste réseau tentaculaire d’entreprises enregistrées à l’étranger pour cacher leur activité et détenues en copropriété par son groupe d’amis. Tous sont issus soit de la ville natale de Zelensky, Kryvyï Rih, dans le sud, ou de sa société de production. « Il s’agit de Serhiy Shefir, qui a produit les émissions à succès de Zelensky, et le frère aîné de Shefir, Borys, qui a écrit les scripts. Un autre membre du consortium est Ivan Bakanov, un ami d’enfance. Bakanov était directeur général du studio de production et le réalisateur, producteur et copropriétaire de Kvartal 95, Andriy Yakovlev », raconte Slidstvo.info.

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Ce partenariat autour de la société de production apparaît quand Volodymyr Zelensky est acteur, humoriste et comédien et pas encore dirigeant. Il s’est servi d’une de ses séries les plus populaires, Serviteur du peuple, où il tenait le rôle d’un enseignant indigné par la corruption de son pays qui devient président. En 2019, Zelensky reprend le nom de la série pour en faire une formation politique et se faire élire avec 73 % des voix sur un programme sans concession : la lutte contre les inégalités, mettre fin au système oligarchique et à la corruption. « Même si ces révélations ne nous surprennent plus. Nous sommes extrêmement déçus. Durant la campagne, Zelensky avait incarné un espoir de changement. Il s’en est pris à l’ancienne génération dirigeante impliquée dans de nombreux scandales, critiquant son prédécesseur Petro Porochenko, sur le fait de cacher des actifs à l’étranger, ou de ne pas assez combattre la corruption », rappelle Xenia, la quarantaine qui avait participé aux mobilisations massives de 2013 et 2014 sur la place Maïdan.

Deux autres crises : le Donbass et Nord Stream 2

À Kiev, un mécontentement général prend forme. Et cette colère populaire à l’égard du président pourrait bien grandir dans les jours qui viennent. Car Slidstvo.info promet encore de nombreuses révélations sur Zelensky et d’autres responsables ukrainiens. Pour Lena, une retraitée de 65 ans, habitant dans les environs de Kiev, ce scandale « n’apporte rien de nouveau. Tous les dirigeants ont été impliqués dans une affaire depuis l’indépendance. Mais il choque de nombreuses personnes qui voient leur retraite, leur salaire ne jamais augmenter, à la différence des prix, de la TVA, de l’énergie. Et à chaque fois les mêmes dirigeants nous promettent de sortir le pays de la crise économique et sociale et que chacun devra faire des efforts . Après deux révolutions (2004 et 2013-2014 – NDLR), on n’y croit plus. Et c’est le plus dangereux et regrettable ».

Tous nos articles sur le gazoduc Nord Stream 2

Deux autres crises émergent actuellement pour le chef de l’État : le Donbass et Nord Stream 2. Depuis plusieurs jours, la situation dans la région de l’est de l’Ukraine apparaît préoccupante. Les violations répétées du cessez-le-feu ont fait plusieurs morts. L’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe a d’ailleurs quitté la zone frontalière de la Russie, la mission n’ayant pas été renouvelée par Moscou. La paix dans la région, pour un conflit qui a causé la mort de 13 000 personnes, devait être l’autre priorité fixée par le président ukrainien pour son mandat. Elle est au point mort alors qu’un autre échec diplomatique semble se dessiner : la mise en marche du gazoduc reliant la Russie à l’Allemagne. Elle apparaît inéluctable dans les prochains mois, le processus de remplissage ayant débuté.

Vidéo Pandora Papers : quelles solutions pour que cesse le scandale ?

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VIDÉO. Présidentielle. Fabien Roussel : « Le 10 avril, votez pour vos convictions »

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À quelques jours du premier tour de l'élection présidentielle, le 10 avril, le candidat communiste Fabien Roussel nous a reçus dans son bureau, situé au dernier étage du siège du Parti communiste français, pour un entretien à découvrir en intégralité dans l'Humanité Magazine, le 7 avril, ou à retrouver ici (abonnés) « Ne votez pas en fonction du second tour, votez pour vos idées, pour des réformes heureuses car on en a tellement besoin » , souligne le député du Nord, qui a réussi à populariser sa campagne des « Jours heureux ».

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A VOTÉ #7 - La guerre des clips

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Depuis le 28 mars, et alors que s'applique désormais l'égalité stricte du temps de parole, les candidats à la présidentielle ferraillent à coups de clips de campagne à la télévision. Qui est le plus « punchlineur », le plus mitterrandien, le plus anxiogène, la plus enrhumée ? On fait le récap' pour vous, dans ce nouvel épisode d'A voté, notre chronique de la campagne. 

Cyprien Caddeo

A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées lisiblement... Trois minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... et voter en connaissance de cause. 

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« La Cour pénale internationale a déjà mis en place une équipe d’enquêteurs »

Entretien

Pour la spécialiste de la justice internationale, Raphaëlle Nollez-Goldbach, l’enquête ouverte par la CPI pour les crimes commis en Ukraine est inédite.

Gaël De Santis

Raphaëlle Nollez-Goldbach Chargée de recherche au CNRS

Comment va enquêter Karim Khan, le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), qui s’est saisi du dossier ukrainien en mars ?

On sait qu’il est allé sur place. Qu’il aille sur le terrain alors que la guerre en Ukraine se poursuit est quelque chose qui n’a jamais eu lieu. Il a rencontré la procureure générale d’Ukraine et le président ukrainien. On peut imaginer qu’il a déjà établi des contacts institutionnels pour avoir accès à des éléments de preuve collectés par les enquêteurs nationaux. On sait également qu’il a mis en place une équipe spéciale à la CPI, avec de nouveaux recrutements. Ce procureur a une expérience approfondie des nouvelles méthodes d’analyse de la preuve numérique. Avant d’être procureur de la CPI, il dirigeait l’équipe d’enquêteurs des Nations unies sur les crimes de Daech en Irak. Il avait utilisé et développé tout un système d’analyse de la preuve numérique : récupération de disques durs, de téléphones, d’images et de vidéos. Il existe maintenant des nouvelles techniques d’analyse avec l’utilisation de l’intelligence artificielle, du traitement automatique du langage. Cela permet de repérer, de classer, de hiérarchiser des photos et des vidéos. Le procureur mène aussi un travail sur place, quand les villes sont libérées, pour récupérer des preuves. C’est-à-dire repérer des corps, faire des autopsies, être présent quand on déterre les cadavres des fosses communes. En Ukraine, il semble que les habitants indiquent directement les endroits de celles-ci aux enquêteurs, mais elles peuvent aussi être détectées par l’usage d’images satellites. Les enquêteurs procèdent enfin à l’audition de témoins des crimes.

La Russie n’est pas membre du Statut de Rome. Sur quelles bases ses ressortissants peuvent-ils être jugés ?

La CPI ne peut juger que les crimes commis sur le territoire d’un État qui a ratifié le Statut, ou commis par un citoyen d’un de ces États. Cela laisse des brèches. Un ressortissant russe qui a commis un crime sur le territoire d’un État qui est membre de la Cour peut donc être jugé. La question se posera – si des mandats d’arrêts sont émis – de la réalité du procès et d’une éventuelle sanction. La Cour, qui ne dispose pas d’une force de police, dépend de la coopération des États pour arrêter les suspects.

Jusqu’où les poursuites peuvent-elles remonter dans la chaîne de commandement ? Les responsables politiques peuvent-ils être inquiétés ?

La CPI a été mise en place pour juger les plus hauts responsables. Elle n’est pas censée juger les soldats de base, qui relèvent des juridictions nationales. La justice internationale se concentre sur les hauts responsables. L’article 28 du Statut prévoit la responsabilité du chef militaire, qui n’a peut-être pas commis de crimes de ses mains, mais en a donné l’ordre ou n’a pas pris les mesures nécessaires pour empêcher ou réprimer l’exécution de tels crimes par les troupes qu’il dirigeait. L’article 27, lui, précise qu’il n’y a pas d’immunité de fonction pour les chefs d’État devant la CPI.

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VIDÉO. Carburants et précarité : la colère gronde chez les chauffeurs VTC

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Environ 150 chauffeurs VTC (voiture de transport avec chauffeur), ont manifesté lundi, à Paris, afin d'exiger plus de protection alors que la hausse du prix de l'essence grève leurs revenus. Une première mobilisation qui s'est tenue à l'appel de l'intersyndicale nationale VTC (INV).

"On veut un tarif minimum, horaire et kilométrique, négocié entre le gouvernement et les indépendants", a souligné Brahim Ben Ali, secrétaire général de l'INV, le syndicat national des chauffeurs VTC, qui revendique un peu plus de 2200 adhérents. 

"On a vu énormément de chauffeurs s'enfuir de cette profession qui nous promettait d'être nos propres patrons"."Même si l'Etat nous aide sur le prix du carburant, les plateformes vont baisser les prix pour attirer les clients", a dénoncé le responsable syndicale.

Des pleins de diesel à 120 euros trois fois par semaine

Autour de la Nation, où se sont rassemblés les chauffeurs, certains décrivaient des revenus divisés par deux depuis le début de la pandémie, avec des pleins de diesel à 120 euros trois fois par semaine. Uber, leader du marché, est au centre des attaques pour les fortes commissions qu'il prélève alors que les tarifs des course évoluent régulièrement à la baisse. Une situation devenue intenable avec la hausse des prix des carburants.

Les gens veulent du low cost

"Est-ce que l'on veut demain, pour nos enfants et petits enfants, des professions précaires, sans droit et sans aucune visibilité", s'alarme Denis Oudinet, président d'une petite société de VTC. Très inquiet pour l'avenir de sa société, l'entrepreneur rajoute : "Tout le monde regarde le prix donc les gens veulent du low cost et malheureusement, à ce prix là, on ne peut pas avoir un service de qualité."

A Nantes, selon la police, une quinzaine de VTC ont organisé une opération escargot sur la rocade. L'opération a duré moins d'une heure et provoqué 3 km de ralentissements selon Bison Futé.Des actions de VTC étaient également prévues à Bordeaux, Toulouse et Marseille entre lundi et mardi, et l'INV promet d'accélérer le mouvement début avril avec des opérations escargot, notamment à Rungis. 

M. Ben Ali a aussi interpellé les candidats à l'élection présidentielle à se positionner sur cette question des plateformes. "Qu'allez-vous faire si demain, vous êtes dans un monde où il n'y a pas une police du numérique pour réguler tout ça ? Dans un monde où on utilise les citoyens que l'on jette à la poubelle sans raison...Voilà la question aujourd'hui ?"

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Pour une sécurité alimentaire mondiale

Chronique

L’injustifiable et effroyable guerre déclenchée par le pouvoir Russe contre le peuple Ukrainien provoque une puissante série de réactions en chaîne : désorganisation des approvisionnements énergétiques et des matières premières essentielles à l’industrie ; risque de crise alimentaire mondiale, déraillement des actions pour sauver le climat.

Patrick Le Hyaric

Dans le contexte de la mondialisation capitaliste, la guerre met au grand jour les interdépendances mondiales pour l’agriculture et l’alimentation organisées par le capital transnational dans le cadre de la division internationale du travail qu’il a imposée. Les travailleurs des villes et des campagnes du monde entier sont placés en concurrence les uns avec les autres pour tirer vers le bas les rémunérations du travail. Cette stratégie capitaliste met en cause les sécurités énergétiques et alimentaires tout comme les sécurités environnementales.

La réaction en chaîne inflationniste impacte les prix du gaz et du pétrole, comme ceux du blé, du tournesol, du colza ou du soja. La flambée des prix du gaz indispensable à la fabrication d’engrais renchérit les coûts de production des céréales. Et, la hausse des prix des céréales et des oléo protéagineux fait augmenter les coûts de l’alimentation animale. Cet enchaînement entraîne la montée des prix des viandes de volailles, de porc ou du lait. Ces hausses frappent les consommateurs sans amélioration des revenus paysans. Les prix de l’énergie ont un impact négatif sur les cultures de fruits et légumes sous serre ainsi que les coûts des pêches maritimes.

L’organisation pour l’agriculture et l’alimentation des Nations-Unies, la FAO, prévoit une augmentation des prix alimentaires pouvant aller de 8 % à 20 %. Inutile de dire que celles et ceux qui souffrant déjà beaucoup, souffriront encore plus demain. Pour les pays en développement, le choc va donc être encore plus rude.

L’Union européenne importe peu de céréales pour l’alimentation humaine. Par contre le modèle agricole intensif, impulsé par les modifications successives de la politique agricole commune, a rendu les élevages européens dépendant du blé ukrainien et russe, de l’huile et des tourteaux de tournesol d’Ukraine comme du soja brésilien. Aujourd’hui, 10 % des calories consommées au sein de l’Union européenne sont importées. Ces politiques agricoles européennes ne contribuent donc pas à une sécurité du système alimentaire mondial. La concentration agraire avec l’élimination des petites et moyennes exploitations agricoles, dictée par les secteurs industriels et de la distribution, fragilisent notre sécurité alimentaire tout en portant atteinte à la qualité alimentaire, à la santé humaine et animale, et contribue au saccage des cultures vivrières des pays du sud.

Et, voici que ces derniers jours, à la faveur de la guerre, les multinationales de l’agrobusiness ont poussé à réintensifier encore les productions agricoles au point d’obtenir l’annulation des quelques dispositions positives inscrites dans le plan climat de la PAC votées au mois de décembre dernier par le parlement européen.

On tente de faire croire que la mise en culture de surfaces considérées en jachère serait un facteur de stabilité des prix. C’est un double leurre. Les semis de blé sont déjà réalisés depuis plusieurs mois et en général les jachères ne concernent pas les surfaces susceptibles de produire du blé. Mais montrer du doigt le « verdissement » de la PAC permet de détourner les regards des véritables responsables de la montée des prix :

Ainsi, on maintient l’opacité sur les stocks mondiaux organisée par certains pays et les sociétés de courtage qui font la pluie et le beau temps sur les marchés mondiaux des céréales : Cargill, Glencore, Vital, Transfigura ou Louis Dreyfus Compagny. Comme dans le secteur pétrolier, celles-ci organisent la spéculation et fixent chaque jour les prix mondiaux.

Sous l’égide de l’ONU et de son département chargé de l’alimentation une initiative est donc indispensable pour stabiliser, contrôler et bloquer les prix mondiaux.

Une conférence mondiale pour la sécurité alimentaire devrait être préparée - incluant évidemment la Russie et l’Ukraine - afin de prendre des décisions pour empêcher les famines. Celle-ci devrait ouvrir un dialogue pour permettre aux sept millions de tonnes de blé bloquées dans les ports de Marioupol et Odessa de transiter via un corridor céréalier afin d’être stocké sous intervention internationale afin d’être libéré en faveur des pays qui ont urgemment besoin de blé : les pays africains, L’Égypte, le Liban, la Tunisie, le Maroc, le Soudan, l’Irak, le Yémen.

Les pays qui sont aujourd’hui sous « ajustement structurel » du Fonds monétaire international (FMI) doivent bénéficier d’un moratoire de plusieurs années sur leur dette afin de pouvoir investir dans la production agricole et alimentaire.

Une telle conférence devrait également mettre à son ordre du jour, des coopérations nouvelles et de nouveaux développements des productions vivrières dans les pays du Sud aptes à affronter les changements climatiques. Ne pas engager un nouveau programme pour la souveraineté alimentaire de chaque peuple c’est condamner des millions de personnes à la famine et la sous-alimentation et des millions d’autres à prendre les redoutables et incertaines routes de l’exil.

C’est de notre solidarité, de notre humanité, dont ont besoin les populations, les jeunes et les familles, quelles que soient leurs origines, poussées à fuir famine et guerre. La mondialisation capitaliste déshumanise et fournit ce terreau empoisonné aux porteurs de haine, de racisme et de xénophobie qui prospère depuis des mois avec la complicité du grand média-business et des puissants. Et, tous ces dirigeants européens qui, il y a quelques mois, pour glaner quelques voix aux élections étaient prêts à construire un mur aux frontières de l’union européenne auront ils le courage de venir en aide à peuples menacés de famine en faisant cesser cette spéculation ? En appelant à la violence contre plus pauvre que soit, tous détournent les regards des véritables responsables des désordres du monde. Ces faiseurs de ressentiments, de violences et de douleurs, sont les gardiens zélés de la tranquillité des puissants, l’assurance vie du système. Ce sont les choix politiques fondamentaux qu’il faut radicalement changer.

Par exemple, il devient urgent d’engager une révolution des modes de consommations et de productions qui exige de ne plus utiliser les céréales à des fins industrielles et de se détourner de l’usage des agrocarburants que les États-Unis comptent bien nous revendre au prix fort. Les terres agricoles doivent en effet être réservées à l’alimentation humaine et animale.

La politique agricole commune doit redevenir une politique favorisant l’agriculture paysanne qui porte un modèle agricole non intensif, donc moins consommateur de céréales importées pour l’élevage et moins d’intrants chimiques.

Une Politique agricole et alimentaire qui permette la fixation de prix rémunérateurs pour un quantum de production par agriculteur. C’est possible avec le retour d’outils d’intervention à l’opposé des choix faits en 1992 sous la pression du reaganisme et de la construction de l’organisation mondiale du commerce. Constituer des stocks agricoles ou énergétiques devient une condition de nos sécurités. Plus qu’hier encore, nos concitoyens découvrent que l’agriculture et l’alimentation ne peuvent être considérées comme des marchandises mais comme des biens communs humains. Le combat pour la sécurité alimentaire mondiale doit être mené. Pour le bien de tous !

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A VOTÉ #6 - Prix de l'essence : les candidats à la présidentielle ont-ils la solution ?

Vidéo

La guerre en Ukraine a aggravé la hausse du prix des carburants en Europe. En France, le litre d'essence dépasse les 2 €. Journaliste au service planète, Emilio Meslet décrypte les propositions des candidats à la présidentielle pour lutter contre ces hausses.

Emilio Meslet

 

A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées lisiblement... Trois minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... et voter en connaissance de cause.

Réalisation et montage : Marius Caillol.

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Analyse. Après Boutcha, l’ONU se penche sur les crimes russes

Actu

DROIT INTERNATIONAL Volodymyr Zelensky a demandé la création d’une commission d’enquête. Moscou accuse les forces ukrainiennes de se comporter « comme des nazis ». À charge pour la CPI de définir la nature des actes commis en Ukraine.

Christophe DeroubaixLina Sankari

Tolkien, le maître de la fantasy, a à son tour fait son entrée sur le terrain de guerre. Et avec lui, ses « Orques », des créatures abjectes avides de massacre. C’est désormais ainsi que certains Ukrainiens désignent l’armée russe. Les centaines de corps de civils retrouvés dans les rues de la ville de Boutcha, dans la région de Kiev, après le départ des troupes de Vladimir Poutine, semblent leur donner raison, mais, insiste sur son compte Twitter Anna Colin Lebedev, maîtresse de conférences à Paris-Nanterre, « en tant que sociologue, je ne peux évidemment pas souscrire aux thèses de la monstruosité. Notre tâche est de comprendre ce qui s’est passé ». Reste donc à définir ces crimes.

Hier, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, s’est exprimé en direct lors du Conseil de sécurité des Nations unies. Une première en six semaines de conflit. L’ombre de Boutcha a plané sur cette réunion prévue de longue date. La veille, il s’était rendu sur place une demi-heure, où il a accusé les forces russes de «  crimes de guerre », qui seront, selon lui, « reconnus comme génocide ». Après avoir détaillé la liste des crimes de guerre et des exécutions sommaires, le président ukrainien a indiqué que Boutcha n’était qu’un exemple parmi d’autres. Disant disposer de « preuves irréfutables, (d’)images satellitaires », il a demandé l’ouverture d’une enquête, la comparution des responsables russes « devant un tribunal comme celui de Nuremberg », en référence à la cour qui jugea les nazis en 1945. Une allusion loin d’être anodine, puisque ce procès constitue la première étape de l’établissement d’une juridiction pénale internationale. Volodymyr Zelensky a également exhorté à la suspension de la Russie, qui par son droit de veto bloque le fonctionnement du Conseil de sécurité. Autre point fort de son intervention, la réforme du système des Nations unies pour que la paix soit préservée de manière effective. Pour ce faire, le président ukrainien propose une « conférence internationale à Kiev ». Le Kremlin évoque « falsifications » et mises en scène tandis que son représentant à l’ONU nie l’existence de preuves et de témoignages. Et contre-attaque en accusant les forces ukrainiennes de se comporter « comme des nazis (…) dans la bonne tradition de Goebbels ».

la russie ne reconnaît pas la cour pénale internationale ; l’Ukraine, si

C’est ici que la Cour pénale internationale (CPI) entre en piste. L’Ukraine n’en est pas membre, mais a accepté, en 2014, la juridiction de l’instance. La Russie a, quant à elle, révoqué sa signature du statut de Rome (qu’elle n’avait par ailleurs jamais ratifié), fondateur de la CPI, en 2016. En clair, des Russes ne pourront répondre de leurs actes que s’ils venaient à être arrêtés sur le territoire d’un État qui respecte cette juridiction. Le retrait russe était alors motivé par un rapport du procureur daté de la même année spécifiant que « la Fédération de Russie déploie ses forces armées pour prendre le contrôle de certaines parties du territoire ukrainien sans le consentement du gouvernement de ce pays ». Le droit continuerait toutefois à s’appliquer, puisque le territoire de la Crimée et de Sébastopol subit, selon la définition internationale, un état d’occupation. À cet égard, la CPI peut donc avoir compétence sur d’éventuels crimes si le Conseil de sécurité des Nations unies donne son feu vert.

Depuis le procès de Nuremberg, relève des crimes de guerre tout « assassinat, mauvais traitement ou déportation pour des travaux forcés, ou pour tout autre but, des populations civiles dans les territoires occupés, assassinat ou mauvais traitements des prisonniers de guerre ou des personnes en mer, exécution des otages, pillages de biens publics ou privés, destruction sans motif des villes et des villages, ou dévastation que ne justifient pas les exigences mi litaires ». L’emploi du mot génocide ne peut pas non plus être pensé en dehors de sa définition juridique qui prend également sa source à Nuremberg. Dans l’acte d’accusation, on peut lire que les criminels de guerre nazis « s’étaient livrés au génocide délibéré et systématique, c’est-à-dire à l’extermination de groupes raciaux et nationaux parmi la population civile de certains territoires occupés afin de détruire des races ou classes déterminées de populations et de groupes nationaux, raciaux ou religieux ». En janvier 1946, la première session de l’Assemblée générale des Nations unies explicite ce qu’il convient d’entendre par «  génocide », avant que cette définition ne soit gravée dans le marbre par la convention pour la prévention et la répression du crime de génocide du 9 décembre 1948.

L’article II stipule que « le génocide s’entend de l’un quelconque des actes ci-après, commis dans l’intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux comme tel : meurtre de membres du groupe ; atteinte grave à l’intégrité physique ou mentale de membres du groupe ; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d’existence devant entraîner sa destruction physique totale o u partielle ; mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe ; transfert forcé d’enfants du groupe à un autre groupe ». Ce qui caractérise un génocide n’est donc par en soi l’un des actes répertoriés mais l’intention, via ces « moyens » employés, de détruire un groupe pour ce qu’il est. Ni un massacre révoltant, ni un accablant bilan en nombre de morts ne constituent, au regard du droit international, un « génocide ».

On pourrait objecter : en quoi le droit prime lorsque, avec un mot, on peut alerter, sensibiliser sur un drame vécu par des êtres humains ? Qualifier de « génocide » tout crime de guerre, voire un crime contre l’humanité peut revenir à nier la nature singulière de ce qu’est réellement un génocide, et d’une certaine façon à le banaliser. L’ONU reconnaît pour sa part trois génocides : celui des Arméniens par l’Empire ottoman, en 1915-1916 ; celui des juifs par les nazis, de 1941 à 1945 ; celui des Tutsis par le pouvoir hutu, au Rwanda, en 1994. Quant à la notion de « crime contre l’humanité », elle a elle aussi été créée lors du procès de Nuremberg et désigne une « violation délibérée et ignominieuse des droits fondamentaux d’un individu ou d’un groupe d’individus inspirée par des motifs politiques, philosophiques, raciaux ou religieux ». En tout état de cause, c’est la CPI qui est habilitée à déterminer la nature des faits commis en Ukraine, personne d’autre.

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La population moldave face à la guerre en Ukraine

Reportage

ACCUEIL Avec 2,6 millions d’habitants, la Moldavie demeure avec la Pologne le principal pays à s’occuper de l’arrivée quotidienne et massive de réfugiés. Malgré la crainte de l’extension du conflit, la solidarité se poursuit.

Émilien Urbach

Chisinau, Palanca (Moldavie), envoyé spécial.

Svletana est debout, un sac rose à ses pieds, à côté de la guérite des gardes-frontières de la République de Moldavie. Immobile, elle balaye depuis Palanca, dans le sud-est du pays, l’horizon pluvieux et l’Ukraine juste en face, dont elle vient. Soudain, un homme, son cousin, court vers elle, l’étreint et la prend par la main jusqu’à sa voiture. « J’ai vu mon père mourir devant moi, raconte la jeune femme aux yeux clairs, encore hantée par la mort et les bombes. Je suis restée cachée deux jours dans les ruines de mon immeuble à attendre que les soldats s’en aillent. »

Au volant de sa camionnette bleue, à moins d’un kilomètre de là, Zaccaria roule sur une longue route bordée de lavande et de vignes. Après le bombardement d’une raffinerie dans la banlieue d’Odessa, sur les bords de la mer Noire, à 50 kilomètres de là, l’homme se dit résigné : « On verra bien ce qui se passera. Mais la guerre, on connaît », dit-il en pointant la région voisine de Transnistrie, dans l’est du pays. Une façon d’évoquer les trente dernières années et le conflit qui a éclaté en 1992 opposant les populations de l’est du pays, en majorité slavophones, aux troupes de l’État moldave.

Les autorités de cette région frontalière de l’Ukraine avaient unilatéralement déclaré l’indépendance du territoire, la République moldave du Dniestr (RMD) en 1991, lors de la chute de l’Union soviétique et de l’indépendance de la Moldavie. Ni l’ONU ni la Russie ne l’ont reconnue. Près de 1 400 militaires russes sont encore déployés le long du Dniestr dans une opération de maintien de la paix qui regroupe aussi des forces de Moldavie et de Transnistrie. L’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE) a voté une résolution dans laquelle la Transnistrie a été qualifiée de zone d’occupation russe à la mi-mars.

Avec un quart de ses habitants qui vivent en dessous du seuil de pauvreté, selon la Banque mondiale, la Moldavie fait partie des pays les plus pauvres d’Europe. Militairement neutre dans leur Constitution, avec un gouvernement libéral résolument engagé dans le projet d’adhésion à l’Union européenne (UE) et une population consciente de l’hyperdépendance aux ressources russes et ukrainiennes, chacun retient son souffle à chaque avancée russe vers sa frontière. « À l’heure actuelle, aucune information ne permet de confirmer la mobilisation de troupes russes dans la région de Transnistrie », a indiqué, dimanche, le ministère des Affaires étrangères moldave en réponse à la déclaration de l’état-major général ukrainien évoquant « des provocations et des actions de démonstration à la frontière ».

La Moldavie ne s’est pas alignée sur le processus de sanctions occidentales contre Moscou. Sa participation dans cette guerre réside dans l’accueil des réfugiés avec 400 000 personnes qui ont fui l’Ukraine depuis le 24 février. « Les premiers fuyaient parce qu’ils avaient peur, explique Zaccaria. Ceux qui arrivent maintenant ont véritablement connu les combats, les destructions, les coupures d’eau et d’électricité. » Ils sont souvent moins fortunés aussi.

« Dans les premiers jours, les Moldaves ont vu arriver des personnes dans de belles voitures », explique Popa, un responsable de Médecins sans frontières France (MSF), installé à la périphérie de la capitale, Chisinau. « Une certaine défiance s’est instaurée à l’égard des réfugiés venus d’Ukraine. Ici, un médecin du service public, avec vingt ans d’ancienneté, ne gagne pas plus de 750 euros par mois », explique-t-il. Attablé au bar d’un hôtel huppé, dans le centre-ville de Chisinau, Pavel, artiste plasticien, confirme cet état d’esprit : « L’Ukraine est un pays riche. La population vivait bien mieux là-bas qu’ici en Moldavie. C’est un peu paradoxal d’avoir aujourd’hui à les aider. »

Depuis plusieurs jours, les réfugiés qui passent la frontière sont ceux qui n’avaient pas forcément les ressources ou la possibilité de partir au début de l’invasion russe. Si la plupart des premiers réfugiés ont pu rejoindre de la famille ou des amis dans d’autres pays, ceux qui restent dans les centres d’hébergement d’urgence ou dans des familles d’accueil ne savent pas vraiment où aller. 100 000 seraient dans cette situation. « Nous sommes le pays le plus pauvre d’Europe, mais nous avons aussi le cœur le plus grand, s’enorgueillit timidement Stella, dans l’immense salle de la Maison du gouvernement. Dans le cadre du dispositif “Moldova pentru pace” (Moldavie pour la paix, MPP – NDLR), nous tentons d’orienter les dons en fonction des besoins. Le gouvernement a lancé un appel à projets, dès le 24 février, pour s’appuyer sur la société civile afin d’organiser l’accueil. »

Le gouvernement a également ouvert plusieurs centres d’hébergement, dont l’un regroupe spécifiquement les populations d’origine rom. « On fuit une guerre terrible, nous aussi », insiste Drima, assise dans les escaliers de l’université désaffectée de relations internationales, à Chisinau. C’est ici que les autorités ont choisi de placer les familles tziganes. « Il ne faut pas y voir de discrimination, jure Madalina, bénévole en charge de leur accueil pour MPP. C’est simplement qu’ils ont des besoins propres à leur communauté », justifie-t-elle… Ce n’est pas l’avis de Popa. « En Roumanie, on me disait, enfant, lorsque je faisais une bêtise : “On va te donner aux Roms”, relate l’humanitaire. Ils subissent un véritable racisme dans toute l’Europe de l’Est. Ce n’est pas nouveau et ça se retrouve dans la façon dont sont organisés leur départ d’Ukraine et l’accueil, ici, en Moldavie. »

Cette réalité n’empêche pas, dans la cour de l’ancienne université, des dizaines d’enfants roms de jouer. « J’ai eu des problèmes pour passer la frontière, confirme néanmoins Drima. Surtout côté ukrainien, car je n’avais pas de papiers. » Avant la guerre, ils étaient entre 250 000 et 400 000 Roms vivant en Ukraine et subissant régulièrement des actions violentes de groupes d’extrême droite et de la police. Le responsable de MSF constate : « Même au sein de nos équipes locales, il y a eu un véritable travail d’éducation, reprendre des bénévoles qui refusaient de donner des couvertures aux Roms plutôt qu’aux autres réfugiés. »

De l’autre côté de la capitale, dans un centre d’accueil installé aux abords d’un bucolique point d’eau, le Haut-Commissariat aux réfugiés (UNHCR) est venu en appui de l’effort d’accueil moldave. Le lieu sert habituellement de parc des expositions. Il se nomme Modexpo. Des familles y sont réparties dans deux grands bâtiments, plutôt bien équipés. Mais là aussi, la situation précaire des derniers arrivés est criante. « Je suis ici depuis douze jours, explique Victoria, 85 ans, dans sa chaise roulante. Je ne connais personne. » Sylvia, une bénévole de MPP est à ses côtés. Elle lui caresse la main, souriante, tout en essayant d’accrocher son regard. « Depuis deux jours, elle accepte de nous parler. Sa fille a pu rejoindre une amie en Allemagne mais pas elle. » Tatiana, elle, vit ici avec sa sœur et ses deux enfants depuis moins d’une semaine. « Je ne sais pas où aller. Nous avons d’abord été accueillis par des amis, mais ils n’avaient plus les moyens de nous garder chez eux. »

Pour le Parti communiste des Républiques moldaves (PCRM), le pouvoir libéral pro-européen n’est pas à la hauteur pour permettre à la population de faire face à cette nouvelle crise. « Les dirigeants nous disent que les “bons temps” sont terminés. Et ils nous promettent des “temps difficiles”. »

Avec l’afflux ininterrompu des réfugiés venus d’Ukraine, les autorités parient sur l’aide des ONG internationales. À Palanca, dans le campement de réfugiés à quelques centaines de mètres de la frontière, MSF a installé deux containers chauffés. « Nous y menons un accompagnement psychologique des enfants, explique Popa. Ceci en parallèle du travail de formation des personnels hospitaliers à la médecine de guerre. En cas d’intensification du conflit dans le sud de l’Ukraine, ils vont devoir faire face à un afflux de personnes blessées. »

Émilien Urbach

UkraineGuerre en Ukrainemoldavie
L'Humanité

Quand les salariés paient l’addition de la guerre en Ukraine

Actu

Économie La présence de groupes français en Russie, tels Leroy Merlin, Decathlon ou Renault, pèse sur leurs employés dans l’Hexagone, tiraillés par les décisions de leurs directions.

Cécile Rousseau

La guerre a fait irruption dans son magasin sans prévenir, un soir de mars, aux alentours de 19 heures. « L’homme est entré en brandissant un drapeau ukrainien, raconte Lisa Maruskin, vendeuse au Decathlon de la Madeleine (Paris) et élue CFDT. Il a crié “Decathlon assassin !” Les vigiles l’ont interpellé dans l’allée centrale et l’ont raccompagné vers la sortie. Cela ne m’a pas affectée plus que ça, mais une collègue inquiète m’a dit récemment : “Un jour, quelqu’un va débarquer ici et péter les plombs…” »

Chez Decathlon, Auchan ou Leroy Merlin, les rumeurs de la guerre qui se déroule à plus de 2 000 kilomètres se sont invitées dans le quotidien des salariés, pris en tenaille entre la crainte des répercussions économique en cas de départ de la Russie et la solidarité envers les collègues russes ou ukrainiens. Faut-il partir de Russie, quitte à y laisser des plumes ? Faut-il rester, au risque de se retrouver accusé de financer – indirectement – les bombes qui pleuvent sur Marioupol ? Dans l’enseigne de bricolage qui salarie toujours près de 45 000 travailleurs sur le sol russe, ces questions hantent les employés depuis cette funeste nuit du 21 mars. Le centre commercial Retroville, dans le nord-ouest de Kiev, est alors pulvérisé par un bombardement de l’armée russe. Au moins huit personnes trouvent la mort. Sur Instagram, le compte officiel de Leroy Merlin Ukraine publie une photo d’un magasin dévasté par l’explosion barrée de la mention « Stop sales in Russia » (arrêtez les ventes en Russie). L’onde de choc gagne la France.

« Un peu partout dans le pays, on me rapporte des incidents, assure Bernard Vigourous, élu FO de l’enseigne de bricolage. Des clients nous traitent de suppôts de Poutine… “J’espère que vos enfants mourront sous les bombes”, nous a dit quelqu’un. Certains collègues gardent une capacité de recul, d’autres sont choqués. Je n’ai pas de problème avec les clients qui nous boycottent au nom de leurs convictions. Mais ceux qui achètent chez nous et nous insultent ensuite… »

Pris à partie par les clients

Le délégué syndical nous a envoyé quelques photos prises dans les Leroy Merlin au cours des dernières semaines. Sur l’une d’entre elles, on voit une image de bombardement ornée de cette phrase s’adressant aux clients potentiels : « Ce magasin continue de financer le régime de Poutine. Chaque euro dépensé ici finance l’armement de la Russie. Chaque euro dépensé ici coûte des vies humaines en Ukraine. » « Il y a bien sûr des magasins où il ne se passe rien du tout, reprend Bernard Vigourous. Dans d’autres, des clients mécontents lancent quelques phrases aux personnels de caisses, avant de partir. Se prendre ça en pleine figure, c’est violent… »

Avant le début de la guerre en Ukraine, plus de 500 entreprises françaises employant 160 000 salariés étaient implantées en Russie, dont 35 multinationales du CAC 40. Depuis, sous la pression, un certain nombre ont plié bagage, à l’image de Decathlon. « La direction a suspendu ses activités en Russie, mais uniquement parce qu’elle ne pouvait plus approvisionner ses magasins en raison des sanctions internationales, précise Sébastien Chauvin, de la CFDT. Nos containers passent par les ports européens, où ils se sont retrouvés bloqués. On a entendu dire que les salariés russes continueraient à percevoir leur rémunération : la direction n’agit pas par pure générosité, mais pour s’assurer que les salariés seront toujours là quand ils rouvriront ! Avec un salaire moyen en deçà de 400 euros par mois, cela ne pèse pas trop sur les finances du groupe… »

Pour sa part, Leroy Merlin a décidé de garder ses magasins ouverts, arguant qu’une fermeture pourrait être considérée comme une « faillite préméditée » « ouvrant la voie à une expropriation qui renforcerait les moyens financiers de la Russie ». Les syndicalistes que nous avons interrogés sont divisés. Un élu du groupe Mulliez nous a confié, sous couvert d’anonymat : « Je suis totalement solidaire du peuple ukrainien. Mais je vois mal ce qu’on aurait à gagner en quittant la Russie : cela risque de retomber sur la figure des salariés russes, qui pourraient se retrouver licenciés, sans pour autant arrêter Poutine. Si on veut prendre des mesures économiques efficaces, arrêtons d’importer du gaz de Russie ! » Réaction diamétralement opposée de Lisa Maruskin : « J’étais totalement opposée à ce que Decathlon reste là-bas. C’est d’ailleurs une position partagée par environ 60 % des salariés de mon magasin… Notre direction est gouvernée par des préoccupations uniquement financières. »

Après l’intervention du président ukrainien, Volodymyr Zelensky, devant l’Assemblée nationale dénonçant le maintien du groupe Auchan en Russie (spécialisé dans le hard-discount), le PDG, Yves Claude, s’était expliqué dans le Journal du dimanche, assurant que « le plus important à nos yeux est de préserver nos collaborateurs et d’assurer notre mission première, qui est de continuer à nourrir les populations dans ces deux pays (Russie et Ukraine) ». Face à ces arguments, les employés sont tiraillés. « Ce n’est pas évident de se positionner. Le conflit aura un impact mais nous n’avons aucune visibilité pour l’instant, résume Christophe Delay, élu FO au CSEC. C’est compliqué en termes d’image et en même temps, les salariés sur place n’y sont pour rien. » Alors que le pays représente 10 % du chiffre d’affaires global (3,2 milliards d’euros de ventes en 2021, avec des pertes à venir en 2022), le groupe a tout de même annoncé le blocage des investissements en Russie.

renault réfléchit aux « options possibles »

Il n’y a pas que la famille Mulliez qui aurait beaucoup à perdre en cas de départ : de toutes les grandes entreprises françaises, Renault est probablement l’une de celles qui jouent le plus gros. Sa division auto y réalise la moitié de son résultat opérationnel, ce qui est considérable. Le 23 mars, la direction s’est résignée à annoncer la suspension des activités de son usine de Moscou, tout en assurant réfléchir aux « options possibles concernant sa participation dans AvtoVAZ », premier constructeur russe (40 000 salariés). De quoi donner des sueurs froides à certains. « Les conséquences financières peuvent être très importantes, redoute Laurent Giblot, de la CGT. Depuis 2018, nous accumulons les problèmes : d’abord une crise de gouvernance de deux ans (suite à l’arrestation de Carlos Ghosn – NDLR), ensuite la Covid, puis la crise des composants… Heureusement que l’État a mis la main à la poche pour financer nos salaires à coups de chômage partiel. Mais le groupe est très affaibli. Le marché russe est le deuxième plus gros du constructeur, et je crains des répercussions très fortes sur l’emploi. »

Les salariés suivent l’évolution du conflit à travers l’intranet de Renault, où ils reçoivent parfois des messages de leurs collègues russes. « Les travailleurs d’AvtoVAZ, on les connaît depuis des années, raconte Florent Grimaldi (CGT). Tout le monde se sent concerné. Beaucoup d’entre nous sont choqués par la communication de Renault, qui ne parle que de “crise ukrainienne” et très peu de “guerre”. Sur l’intranet du groupe, nous recevons des réactions très touchantes. Il y a quelques jours, un collègue russe a osé écrire qu’il avait peur d’être doublement victime de ce conflit : d’abord parce qu’il se retrouve embringué dans une guerre qu’il n’a pas voulue et qu’il dénonce ; ensuite parce qu’il pourrait subir les conséquences sociales d’un éventuel départ de Renault. »

Nul ne sait si la direction finira par se désengager pour de bon, ni si elle prendra prétexte des conséquences de la guerre pour annoncer de nouvelles restructurations. « Le sentiment qui domine, c’est que les salariés seront perdants quoi qu’il arrive, soupire Florent Grimaldi. La direction commence déjà à nous expliquer qu’il va falloir accélérer le programme de réduction des coûts, sans faire de lien direct avec la Russie. Une chose est sûre : s’ils s’estiment perdants, c’est à nous qu’ils feront payer les pots cassés. »

Guerre en Ukrainedécathlonrenaultauchan
L'Humanité

À Odessa, chacun se prépare à sa façon à l’offensive russe

Reportage

Le grand port de la mer Noire a été la cible de bombardements dimanche. Et Zelensky affirmait ce lundi encore que le Kremlin avait pour objectif d'occuper Odessa. De quoi raviver les craintes, mais également la mobilisation : elle ne faiblit pas dans la ville, qu’il s’agisse de collecter de la nourriture pour les soldats ukrainiens, fabriquer des gilets pare-balles ou participer à un entraînement militaire. Reportage.

Pierre Barbancey

Odessa (Ukraine), envoyé spécial.

Les bombardements qui ont détruit une raffinerie et trois dépôts de carburant dans la banlieue d’Odessa, dimanche matin, viennent de rappeler brusquement à ce grand port de la mer Noire que la guerre, pratiquement invisible jusque-là, se trouvait bel et bien à ses portes. Plusieurs énormes colonnes de fumée noire et des flammes s’élevaient au-dessus d’une zone industrielle. Des tirs de roquettes qui n’ont fait aucune victime, selon l’armée.

« La région d’Odessa fait partie des cibles prioritaires de l’ennemi. Celui-ci poursuit sa pratique sournoise de frapper des infrastructures sensibles », a expliqué un officier du commandement régional sud, Vladislav Nazarov, réitérant l’interdiction de toute publication sur la localisation ou les dégâts des frappes.

Ces derniers jours, l’étau militaire et psychologique s’était comme desserré. Le couvre-feu démarrait à 21 heures et non plus 19 heures. Et surtout, l’alcool, prohibé depuis le début des combats le 24 février, était de nouveau en vente libre. Dans les magasins, vins et spiritueux reprenaient le chemin des rayons et des devantures.

De quoi réjouir adolescents et jeunes adultes, qui, régulièrement, se faisaient attraper dans la rue, en plein couvre-feu, des bières à la main. Une infraction punie de vingt pompes à exécuter immédiatement, si la brigade territoriale leur mettait la main dessus.

Des rues barrées de barbelés et de « hérissons tchèques »

Vendredi, le week-end s’annonçait déjà chaud. Les balles traçantes rouges qui déchiraient la nuit et les explosions qui ont suivi – trois missiles Iskander dont on ne sait s’ils ont atteint leur but ou ont été détruits en vol – n’ont pas entamé cette soif de vie comme on pouvait le voir samedi : des familles entières partaient se promener, pique-nique dans les paniers agrémenté de quelques bonnes bouteilles.

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Si le couvre-feu a été allégé, les défenses mises en place dans la ville, en revanche, ont été renforcées. C’est particulièrement le cas dans le centre, où les monuments historiques sont à peine visibles. Des murs de sacs de sable ont été érigés devant le vénérable opéra, tandis que la statue du duc de Richelieu n’est même plus perceptible.

Dans ce périmètre, les rues ont été barrées à l’aide de barbelés et de ce qu’on appelle des « hérissons tchèques », des obstacles antichars composés de pièces d’acier soudées entre elles à angle droit. De drôles de croix, tel un cimetière militaire en souffrance.

L'attaque peut aussi venir de la mer

Le fameux escalier, décor d’une scène mémorable du film Potemkine, de Eisenstein, n’est plus que l’ombre de lui-même. De là, on aperçoit cependant la baie d’Odessa balayée par le vent, comme sciée par les vagues. Comme d’autres, Maks, un jeune artiste, vient scruter l’horizon, voir si un navire russe ne pointe pas son nez, annonçant un débarquement amphibie sur les plages de Chernomorsk et Zatoka. C’est ce qu’affirmait, au début du mois de mars, Alexander Velmozhko, en charge de la communication pour les brigades de défense territoriale. Plus personne ne sait quoi penser. À l’instar de Maks : « Vous croyez que les Russes vont essayer de prendre la ville ? »

Une attaque contre Odessa peut effectivement venir de la mer. Mais également de l’est, où l’armée russe contrôle déjà le port de Kherson et avance vers celui de Mykolaïv, verrou d’Odessa. L’ouest reste exposé puisque des troupes russes se trouvent en Transnistrie, une langue de terre entre la Moldavie et l’Ukraine.

Ukraine. Des éclats d’obus dans les mains de Valentina et Svetlana

Les bombardements de ces derniers jours ont ravivé les craintes, mais également la mobilisation, qui prend les formes les plus diverses dans une espèce d’unité où l’attaque de la Maison des syndicats, en mai 2014, par l’extrême droite, faisant une soixantaine de morts, semble définitivement oubliée.

« Chaque petite aide peut amener la victoire »

« Tous les Ukrainiens peuvent être utiles d’une manière ou d’une autre, estime Dima, 31 ans. Tout le monde n’a pas besoin de combattre. Chaque petite aide peut amener la victoire. C’est pas seulement les armes. Le style warriors c’est pour les Studios Marvel. »

 Après la guerre, tout va changer, on aura une vie meilleure », veut croire Dima.

À la tête d’une agence immobilière dans le « civil », il ne manque pas d’idées. Exempté d’armée pour des raisons physiques, il a eu l’idée de fabriquer des gilets pare-balles. « Je ne sais pas tuer mais je peux sauver des vies », relève-t-il. Après avoir mis sa femme et sa fille à l’abri, il vend sa voiture, prend contact avec des entreprises et lance le projet en utilisant les locaux inoccupés d’une boutique de vêtements. Des volontaires affluent pour assembler les plaques puis envoyer le matériel là où l’armée le demande.

« Après la guerre, tout va changer, on aura une vie meilleure, veut-il croire. Et si on n’est pas contents de ce que fait Zelensky, on retournera à Maïdan » (place de Kiev théâtre des événements de 2014 – NDLR). Agacé par nos questions –  « je ne les aime pas », dit-il avec agressivité – sur l’Alliance atlantique et les États-Unis, il concède néanmoins que « si l’Ukraine était membre de l’Otan et qu’il fallait faire la guerre à la Russie, je me battrais contre cette décision. On ne choisit pas ses voisins mais je ne veux pas faire la guerre ». Dehors, un garçon et une fille finissent de taguer un tee-shirt : « Stop the war. »

Collecte de bouteilles vides pour faire des cocktails Molotov

Comme les films à sketchs des années 1960, où les personnages se croisent d’une histoire à l’autre, les trajectoires individuelles entrent en interférence. Vania, par exemple, n’a que 21 ans mais évolue dans ce qu’il appelle le marché digital.

Lui aussi s’est demandé quoi faire, le 24 février. Dans un quartier d’Odessa, via un café dont il connaissait les patrons, aidé par des amis, il collecte des bouteilles de verre vides pour la fabrication de cocktails Molotov. Les casiers se remplissent vite.

Solidarité. L’accueil exemplaire des Ukrainiens en France

« Puis, on a décidé d’aider les soldats. » Une mise de fonds commune à 20 000 hryvnia (la monnaie ukrainienne), soit un peu plus de 600 euros, permet de fournir de l’eau et des vivres. L’initiative se répand sur les réseaux sociaux, la somme initiale est triplée. « On s’est alors lancés dans les équipements militaires, via des boîtes du coin », souligne Vania.

Le centre d’entraînement de la division 55

Le lien avec Dima se fait automatiquement pour les gilets pare-balles, mais il faut aussi fabriquer des cagoules, des vêtements thermiques… Toujours à la recherche d’argent, Vania a demandé à des coiffeurs et des tatoueurs de venir exercer dans les locaux du café et de reverser leurs appointements.

L’autre bout de cette chaîne se trouve quelque part dans la banlieue d’Odessa. Une usine désaffectée a été transformée en centre d’entraînement pour les volontaires. C’est la division 55. Lorsque nous arrivons, plusieurs groupes composés d’une dizaine de personnes – femmes et hommes – sont en ligne dans la cour, face à leur instructeur qui leur montre une kalachnikov.

Tous apprennent ainsi à porter l’arme et à se déplacer avec. La véritable formation, avec tirs à balles réelles, est réservée à ceux qui veulent entrer dans les brigades territoriales.

« La seule solution, c’est la capitulation russe »

Sur une cible, la tête de Poutine et cette inscription : « Tuez ce bâtard. » Au bout de quarante jours de guerre, personne ne veut être pris au dépourvu. À l’instar d’Oksana, 40 ans. Dreadlocks rouge et noir, revêtue d’une tenue de moto en cuir bleu, elle est, normalement, spécialisée dans les produits pour enfants. Elle vient là pour la quatrième fois « car on ne sait pas ce qui va se passer ».

À ses yeux, les négociations en cours entre l’Ukraine et la Russie « ne sont pour l’instant que des paroles ». Si elle espère « ne plus entendre les sirènes d’alerte », elle refuse « de laisser Donetsk, Lougansk et la Crimée aux Russes, après tous ces morts et toutes ces destructions. La seule solution, c’est la capitulation russe ».

Avant les événements en Crimée, j’étais prorusse. Mais j’ai changé, parce que la Russie est agressive et barbare.

Aleks, tatoueur

Aleks, 28 ans, tatoueur de son état, qui a maintenant accès au stand de tir, dit vouloir « acheter une arme pour pouvoir (se) défendre. Si ça arrive, (je) serai prêt ». Contrairement à Oksana, il ne voit aucun inconvénient à « lâcher des territoires où les populations avaient déjà décidé de se séparer de l’Ukraine. Mais il faut organiser un référendum ».

Lui dont la fiancée est russe prédit que « ce conflit va être long. Avant les événements en Crimée, j’étais prorusse. Mais j’ai changé, parce que la Russie est agressive et barbare. Je ne veux pas vivre dans un tel environnement ». Sur ces paroles, il saisit son fusil, ajuste la cible et appuie sur la détente, sûr de lui.

Guerre en Ukraineodessaukrai
L'Humanité

L’ONU évoque des « crimes de guerre » près de Kiev

Actu

Les témoignages se multiplient sur le massacre de civils par l’armée russe à Boutcha et Irpin. La Russie dénonce des fausses nouvelles et des falsifications.

Vadim Kamenka

Les images qui proviennent de Boutcha et d’Irpin depuis plusieurs jours s’avèrent effroyables. La haut-commissaire aux droits de l’homme de l’ONU, Michelle Bachelet, s’est déclarée « horrifiée », lundi, face aux massacres potentiels perpétrés par l’armée russe dans les environs de Kiev. « Les informations qui se font jour, de cette zone et d’ailleurs, soulèvent des questions graves et inquiétantes sur de possibles crimes de guerre et atteintes graves au droit international humanitaire », a-t-elle indiqué, appelant aussi à « préserver toutes les preuves ». Des preuves, le premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, n’en a pas besoin. Pour lui, l’affaire est entendue : il s’agit d’un « génocide » perpétré par Moscou.

En attendant de nouvelles sanctions, réclamées notamment par la France et l’Allemagne, contre Moscou, l’Union européenne va envoyer des équipes d’enquêteurs en Ukraine pour aider au recueil de preuves. Plusieurs ONG, dont Human Rights Watch, évoquent déjà avoir recueilli des témoignages confirmant des viols, des meurtres et des actes de violence contre des personnes détenues par les forces russes, et qui devraient faire l’objet d’enquêtes en tant que « crimes de guerre ».

violences insoutenables

« Il est essentiel qu’une enquête indépendante conduise à une responsabilisation efficace », a confirmé le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. Mais Moscou estime qu’il s’agit de fausses nouvelles et de « provocations haineuses » commises par l’Ukraine, et appelle à une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies. « Nous rejetons catégoriquement toutes les accusations », a confirmé le porte-parole de la présidence, Dmitri Peskov, ce lundi. Et d’indiquer à la presse que les experts du ministère russe de la Défense avaient découvert des signes de « falsifications vidéo » dans les images présentées par les autorités ukrainiennes comme preuves d’un massacre. Dmitri Peskov a appelé les dirigeants étrangers à ne pas avancer « d’accusations hâtives » à l’égard de Moscou et que « cela fasse l’objet de discussions internationales ».

En Russie, la communication du Kremlin tourne autour de trois récits : un faux massacre ; des Ukrainiens qui ont tué des « partisans russes » ; les morts à Boutcha sont en fait des soldats russes. De son côté, Anna Colin Lebedev, spécialiste des sociétés postsoviétiques à l’université Paris-Nanterre, s’interroge face aux preuves « qui s’accumulent des actes de violence insoutenables perpétrés par l’armée russe. (…) Comment un jeune homme ordinaire se ­retrouve-t-il meurtrier de civils, ou tortionnaire, ou génocidaire ? » Et elle constate deux choses : « L’armée russe n’est pas une armée de mercenaires entraînés exécutant de sang-froid des ordres. Côté soldats, appelés et contractuels, nous avons de très jeunes hommes, à peine sortis de l’adolescence, issus de milieux modestes et de provinces. Ces soldats ont été propulsés là sans préparation et sans information. » La seconde remarque porte sur la société russe, qui, depuis des années, connaît « une militarisation et la brutalisation de la mémoire de la Seconde Guerre mondiale ». Et « ce n’est pas un hasard si c’est le nazisme que le régime poutinien pointe comme adversaire en Ukraine ».

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L'Humanité

Solidarité. L’accueil exemplaire des Ukrainiens en France

Reportage

La générosité envers les familles qui ont tout perdu, à la suite de l’invasion de l’armée russe, prouve qu’un accueil digne pour tous ceux qui fuient les conflits est possible. C’est cette solidarité qui sera à l’honneur le 5 avril lors de la soirée pour la paix et la solidarité avec le peuple Ukrainien, durant laquelle l’Humanité remettra au Secours Populaire Français le fruit de la collecte de dons engagée, le 9 mars, auprès de ses lectrices et lecteurs.

Eugénie Barbezat

Depuis ce 24 février, où l’armée de Vladimir Poutine a attaqué l’Ukraine, plus de 10 millions de femmes, d’hommes et d’enfants ont quitté leur domicile, et même leur pays pour 4 millions d’entre eux.

Si la France a pour l’instant accueilli sur son sol un peu moins de 40 000 réfugiés ukrainiens, Emmanuel Macron a indiqué qu’elle était en situation d’en accueillir au moins 100 000. Une enveloppe de 400 millions d’euros a été débloquée par le ministère des Finances pour assurer l’accueil, l’aide alimentaire ou encore le logement de ces personnes. Avant même que l’État et les collectivités locales ne prennent les choses en main, les citoyens et les associations se sont immédiatement mobilisés, à l’instar du Secours populaire français (SPF).

Maria, réfugiée ukrainienne, « Maintenant, je connais la valeur de la paix et de la générosité »

« Ce matin, je reviens avec ma famille, et deux autres ! » lance Julia en passant la porte du local du Secours populaire de Pantin (Seine-Saint-Denis). Originaire de Korostychiv, à l’ouest de Kiev, la quadragénaire s’est installée en France il y a neuf ans. Depuis la mort de son mari, elle élève seule ses deux adolescents en enchaînant divers emplois : femme de ménage, garde d’enfants, professeur de violon… « Depuis le début de la guerre, je suis aussi devenue interprète et un peu assistante sociale », plaisante-t-elle.

À huit dans un petit appartement

Dès le déclenchement du conflit en Ukraine, elle a insisté pour que sa cousine Hanna la rejoigne à Pantin avec ses enfants. « Ils ne voulaient pas partir, mais quand une bombe est tombée juste à côté de chez eux, ils ont pris un bus pour Varsovie. De là, ils ont pris le train pour Berlin, avant de rejoindre Paris en car. Plus de deux jours de voyage… Ils sont arrivés épuisés, le 8 mars. Heureusement qu’ils ont fui à temps. Désormais, l’autoroute entre Jytomyr et la frontière a été bombardée et on ne peut plus passer », raconte Julia, qui a ouvert sa porte à sa cousine, élégante jeune femme d’une trentaine d’années, à ses deux enfants Sophia et Bogdan, de 5 et 2 ans, ainsi qu’à deux neveux de Hanna, Oleh, 15 ans, et Sacha-Olexander, 9 ans.

Depuis trois semaines, leur quotidien est rythmé par les démarches administratives. « Préfecture, Office français de l’immigration et de l’intégration, assurance-maladie, inscription des enfants à l’école… Sophia a déjà plein de copines et sait dire bonjour et merci en français », se félicite Hanna, qui était comptable en Ukraine. Uri, son mari, est mobilisé, mais il les appelle tous les soirs. « Les petits sont tristes, ils pleurent. Leur papa et leur maison leur manquent », confie la frêle jeune femme, les larmes aux yeux. Même s’ils sont plus grands, ses neveux souffrent aussi de l’absence leurs parents. « Leur mère est médecin, elle est restée pour soigner les blessés. Et leur père, qui dirige une entreprise de menuiserie, est devenu chauffeur d’ambulance », explique Julia.

La mère de famille a dû pousser les meubles pour qu’ils puissent tenir à huit dans son petit appartement. « Heureusement, le Secours populaire nous aide beaucoup. On a pu récupérer des vêtements, une poussette, des chèques alimentaires et aussi de la nourriture, car je ne pouvais pas tout assumer. Et ils nous ont même offert une entrée pour visiter le château de Versailles », détaille-t-elle. « Nous prêtons aussi des ordinateurs pour que les étudiants puissent suivre les cours en ligne, Sacha aura le sien la semaine prochaine », promet Nicolas Romarie, le secrétaire général de l’antenne du SPF de Pantin, tandis que Pia, une énergique bénévole, en prépare un pour Diana, 19 ans, étudiante en littérature, très motivée pour suivre ses cours « en attendant de rentrer bientôt à la maison ».

Avec sa mère Lubov, qui a décidé de partir quand le restaurant où elle était chef cuisinière a fermé, sa tante Natalya, qui travaillait dans une boulangerie, et ses deux cousins, Angelyna et Evgeny, ils sont arrivés le 5 mars en bus d’Ivano-Frankivsk, une ville de l’ouest de l’Ukraine. Ils sont hébergés pour quelques semaines à l’hôtel, en attendant un logement plus pérenne, et surtout de retrouver leur pays.

Un temps de latence mis à profit par les services de la protection de l’enfance du département pour effectuer un bilan au sein même des lieux d’accueil, en Seine-Saint-Denis. «Ces personnes restent au maximum un mois sur place, donc nous n’engageons pas un véritable suivi. Mais nous avons fait intervenir des psychologues pour permettre aux enfants d’évacuer le traumatisme de leur départ précipité », souligne Gladys Moueza, responsable de la protection maternelle et infantile (PMI) à Noisy-le-Grand.

« Chaque semaine, de nouvelles familles arrivent »

L’antenne du SPF de Pantin est devenue un point nodal de la socialisation des réfugiés qui arrivent d’Ukraine. Outre l’aide matérielle, ils trouvent dans le grand bâtiment de l’école, mis à disposition de l’association les samedis par la municipalité, un lieu de convivialité où reprendre goût à la vie. « On organise des lotos, des jeux pour les enfants et, pour Pâques, on prépare une grande chasse aux œufs », énumère Marylène Claire, en charge de l’accueil et qui coordonne la joyeuse équipe de bénévoles. « Chaque semaine, de nouvelles familles ukrainiennes arrivent à notre permanence. On en aide déjà une bonne quinzaine depuis début mars », ajoute-t-elle en consultant les fiches où sont recensés leurs besoins.

Souvent, c’est un ou une compatriote installé en France qui les oriente vers le SPF. C’est le cas de Vita qui, avec sa petite fille de 4,5 ans, a rejoint il y a un mois sa mère, installée à Pantin depuis plusieurs années. Olga, leur voisine originaire d’Ivano-Frankivsk, les a accompagnées jusqu’à la permanence de l’association, ainsi qu’une autre jeune maman récemment arrivée. « C’est dur pour eux de tout quitter, on doit être solidaires. Mais ma famille a aussi des difficultés car mon mari et moi, même si on travaille et que nos enfants vont à l’école ici, n’arrivons pas à avoir nos papiers. Peut-être qu’avec la guerre, la France n’osera pas nous renvoyer », espère la jeune femme blonde au doux regard translucide.

Dans les Alpes-Maritimes, département par lequel transitent 45 % des Ukrainiens arrivant en France, le SPF est également aux avant-postes. « À Nice, dès la fin février, nous avons renforcé les permanences avec des bénévoles russophones pour pouvoir expliquer aux nouveaux arrivants les démarches à accomplir, identifier leurs besoins les plus urgents », explique Jean Stellittano, secrétaire général de la fédération départementale du SPF. Des cours de français ont démarré, souvent assurés par des enseignants retraités.

Un camion du SPF, dans lequel des bénévoles proposent du café et une écoute, est installé devant la préfecture, où les familles font la queue parfois des heures afin de s’enregistrer dans ce département. « On a aussi équipé des logements proposés aux familles afin qu’elles puissent avoir quelques meubles et appareils électroménagers en arrivant. Il a fallu aussi mettre en place des connexions Internet pour que les étudiants et les lycéens puissent suivre leurs cours en ligne et que les appels vers leurs proches restés en Ukraine soient moins chers », précise Jean Stellittano.

Toujours en partant des besoins exprimés par les bénéficiaires, l’association propose un coffre-fort numérique pour conserver leurs documents et leur facilite l’ouverture d’un compte en banque où déposer leurs économies et encaisser leurs premiers salaires.

3 200 réfugiés présents en Île-de-France 

Quant aux simples citoyens, leur solidarité s’est immédiatement concrétisée par des dons ou des propositions d’hébergement pour les réfugiés. Sébastien Champalone, 42 ans, a ainsi décidé de mettre ses compétences professionnelles au service de l’accueil des Ukrainiens. « J’ai vu un reportage montrant des mères et des enfants en train de fuir l’Ukraine. Ces images me hantaient, j’ai cherché ce que je pouvais faire pour aider. J’ai fait un tour rapide sur Internet et constaté qu’il n’existait pas encore de plateforme pour centraliser les propositions et les demandes d’ hébergement. Comme je suis développeur Web, j’ai décidé d’en créer une », raconte ce père de famille domicilié dans le Morbihan.

Disparition des dinosaures, ça sent le soufre !

Deux jours plus tard, il mettait en ligne le site solidarite-accueil-refugies-ukrainiens.fr, un outil multilingue, simple et intuitif. Son initiative a tout de suite rencontré un grand succès, avec plus de 1 000 visites quotidiennes, d’autant que le site du gouvernement n’a été mis en place que plus d’une semaine après. « Aujourd’hui, nous recensons plus de 2 500 propositions d’hébergement, et plus de 300 ont déjà trouvé preneur. Les retours sont très positifs et très touchants », ajoute-t-il pudiquement.

« Les hébergements citoyens, c’est formidable, mais cela ne suffira pas, réagit néanmoins Jean Stellittano. Nous allons, hélas, devoir penser les conséquences de ce conflit sur le temps long. D’ailleurs, on anticipe déjà les vacances d’été. En juillet, un village “Copains du monde” accueillera des petits Ukrainiens et leur mère, ainsi que des enfants marocains, des Sénégalais, et des sinistrés de la tempête Alex. Notre principe, c’est d’accueillir tout le monde sans discrimination et de mélanger nos p ublics. »

Même réflexion de la part de Stéphane Troussel, président (PS) du conseil départemental de Seine-Saint-Denis, territoire particulièrement concerné par l’accueil des réfugiés ukrainiens. Sur les 3 200 présents en Île-de-France, un millier est hébergé dans les cinq centres d’accueil du département où, après un premier bilan, ils sont répartis dans la France entière en fonction de leurs désirs et des attaches qu’ils peuvent y compter.

« Cette expérience nous prouve que l’accueil des réfugiés est possible, s’il est organisé. Il ne peut pas y avoir de droit d’asile à double vitesse. Cela doit être une leçon pour la suite », affirme Stéphane Troussel. « Ce qui est mis en place aujourd’hui pour les Ukrainiens correspond à ce que prévoit la convention de Genève : mise à l’abri systématique, libre circulation des personnes, droit de travailler et accès aux soins. »

« C’est ce que nous demandons de longue date pour tous ceux qui fuient les conflits, quelles que soient leur religion ou leur couleur de peau, abonde Carine Rolland, présidente de Médecins du monde. Or, depuis trente ans, on est dans une politique de rejet des exilés précaires. Si, tout à coup, on change de logiciel, tout le monde va peut-être comprendre que cette politique humaine que l’on réclame est réaliste. »

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L'Humanité

Les réfugiés ukrainiennes, cibles des prédateurs

Pas honte

Alors que 90 % des 4 millions d'Ukrainiens qui ont fui leur pays seraient des femmes et des enfants, les alertes sur les risques d’exploitation des êtres humains se multiplient.

Alexandra Chaignon

C’est l’une des conséquences délétères de la guerre en Ukraine : ici, en France, les agences matrimoniales, notamment celles spécialisées dans les rencontres avec des femmes de l’Est, font face à un afflux de propositions d’hébergement de la part d’hommes.

Des intentions pour la plupart douteuses, loin d’une quelconque vocation humanitaire, qui masquent une réalité sordide : profiter de l’exil de ces femmes vulnérables. Si la plupart n’aboutissent pas, elles révèlent combien la crainte, relayée par de nombreuses organisations humanitaires, est à prendre au sérieux : l’exploitation des êtres humains.

Des cibles pour les réseaux criminels

Depuis le début de l’invasion russe, près de 4 millions de civils ont fui l’Ukraine. Parmi eux, 90 % seraient des femmes et des enfants déracinés : autant de cibles pour les réseaux criminels. Le 23 mars, la commissaire européenne aux affaires intérieures s’est d’ailleurs inquiétée du « risque énorme » de trafic de femmes et d’enfants, après que l’agence européenne de police Europol eut publié un communiqué sur le sujet.

Cette dernière estime qu’« à court terme les risques les plus élevés concernent le ciblage potentiel des victimes par des criminels sous prétexte de promettre un transport, un logement gratuit, un emploi ou d’autres formes de soutien immédiat ».

Les exemples ne manquent pas. « En Pologne, certaines femmes se voient proposer un hébergement en échange de faveurs sexuelles », avance pour sa part Geneviève Colas, coordinatrice pour le Secours catholique-Caritas France du collectif Ensemble contre la traite des êtres humains.

Carte interactive. Ces pays qui accueillent les millions d'Ukrainiens qui ont fui leur pays

Selon le Fonds des Nations unies pour la population, « la violence basée sur le genre est un problème grave que des millions de femmes et de filles, qui vivent dans l’ombre du conflit dans l’est de l’Ukraine depuis huit ans, ne connaissent que trop bien ».

Selon une enquête réalisée en 2019 pour l’organisation, près de 75 % des femmes du pays rapportent avoir subi « au moins une forme de violence depuis l’âge de 15 ans et une sur trois des violences physiques ou sexuelles ».

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Participez aux actions de solidarité avec le peuple ukrainien 

Éditorial

Fabien Gay

Le 24 février, Vladimir Poutine, en envoyant les chars russes envahir l’Ukraine, commettait un crime contre la souveraineté d’un État, contre le droit international et contre la paix. Depuis, une pluie de tirs et de bombes s’abat sur le peuple ukrainien, faisant des morts et des blessés, et semant la destruction et le chaos dans toute l’Ukraine. L’Humanité, fidèle à sa longue tradition, s’engage pour la paix, en exigeant un cessez-le-feu immédiat, le retrait des chars russes et l’organisation d’une conférence paneuropéenne pour la paix et la sécurité en Europe.

Mais la guerre, ce sont des femmes, des hommes et des enfants qui, pour éviter les bombes et les armes, fuient dans des pays voisins ou à l’intérieur de l’Ukraine. Selon le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU, ils seraient aujourd’hui deux millions, et vraisemblablement sept millions dans quelques semaines. Alors que Kiev est encerclée, il nous faut faire grandir le mouvement international pour exiger le cessez-le-feu et la paix, et œuvrer rapidement à l’ouverture d’un couloir humanitaire. Aux réfugiés et aux déplacés, sans distinction, nous devons assistance, comme s’y engagent les peuples qui manifestent chaque jour partout sur la planète. La solidarité, l’aide et l’accueil de tous les réfugiés qui fuient la guerre, l’oppression ou la misère sont une nécessité et un devoir d’humanité.

Aujourd’hui, nous lançons une opération de solidarité concrète en partenariat avec le Secours populaire français. Pendant un mois, nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à leur envoyer des dons et des mots pour la paix. Chaque mot participera à faire grandir le mouvement pour la paix, et chaque euro collecté, reversé intégralement au Secours populaire français, permettra de faire grandir la solidarité et d’être utile sur le terrain. Nous remettrons ces dons à l’occasion d’une soirée de solidarité que nous coorganiserons avec le Secours populaire français. Une nouvelle fois, avec vous, l’Humanité répond présent pour exiger la paix et être le relais de la solidarité concrète. Nous comptons sur vous.

Nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à envoyer des dons et des mots pour la paix.

Vous aussi, participez :

  1. Téléchargez ce formulaire en PDF, à nous retourner (adresse : l'Humanité, Immeuble Calliope, 93528 Saint-Denis Cedex), accompagné de votre chèque libellé à l'ordre de : l'Humanité en partage - Solidarité Ukraine
  2. Envoyez-nous par mail vos messages pour la paix.
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Bilan(s)

Chronique

Jean-Emmanuel Ducoin

Projets Nous votons ce dimanche, et le bloc-noteur repense malaisément aux séquences antérieures. Celles de ces derniers mois, bien sûr. Celles des cinq ans aussi, qui ont défilé à la vitesse de la lumière – incapables que nous fûmes d’en dévier le sens, ni la trajectoire mortifère. Question de dynamique, dit-on, de volonté collective, de rapport de forces crédible et durable. En sommes-nous donc là, à l’heure des mécomptes, quand il s’agit d’imaginer l’à-venir du pays en nous ­efforçant de croire de toutes nos forces que rien n’est encore perdu ? Entre optimisme (toujours modéré) et pessimisme (plutôt approprié), les circonstances commandent le pas de côté en tant que bilan de faillite d’une France un peu paumée, prise d’assaut entre les intérêts particuliers et généraux, entre les combats idéologiques dont l’opposition nous effraie autant qu’elle nous afflige. Car nous avons de qui tenir, et de quoi nous réjouir au fond : une longue lignée nous pousse dans le dos, une belle fratrie nous tire déjà. En vérité, le véritable tronc commun auquel se rattachent nos psaumes d’actualité, comme pour atteindre la source vive, remonte aux Lumières, versus les actuels anti-Lumières qui pullulent et polluent les débats de fond et les projets alternatifs de société.

Nation Il faut du temps et de l’énergie pour mettre en place un autre dispositif de pensée, en une époque maudite où, en effet, la guerre menée contre les valeurs et l’éthique historique des Lumières, comme horizon, se poursuit avec autant de détermination qu’au cours des deux siècles précédents. Identique rengaine, celle des philosophes du XVIIIe siècle, qu’il n’est pas vain de rappeler : une société représente-t-elle un corps, un organisme vivant, ou seulement un ensemble de citoyens ? En quoi réside l’identité nationale d’une nation comme la France ? Une communauté nationale se définit-elle en termes politiques et juridiques, ou bien en fonction d’une histoire et d’une culture ? Qu’y a-t-il de plus important dans la vie des humains, ce qui leur est commun à tous ou ce qui les sépare ? Que de questions… Auxquelles s’en ajoutent deux autres. Le monde tel qu’il existe est-il le seul envisageable ? Un changement radical de l’ordre social en place constitue-t-il un objectif légitime ou l’assurance d’un désastre ?

Individu De la conception que nous nous faisons de l’homme dépendent certaines réponses. D’autant que cette question « identitaire », de nouveau à l’ordre du jour, n’a jamais disparu depuis que l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert a formulé la définition de la nation selon les Lumières : « Une quantité considérable de peuple, qui habite une certaine étendue du pays, renfermée dans de certaines limites, qui obéit au même gouvernement ». Constatation : pas un mot sur l’histoire, la culture, la langue ou la religion. Voilà comment le citoyen vint au monde, affranchi de ses particularités. Sur cette base, furent ainsi libérés par la Révolution les juifs et les esclaves noirs. Pour la première fois dans l’histoire moderne, tous les habitants d’un même pays obéissant au même gouvernement devinrent des citoyens libres et égaux en droits, relevant tous des mêmes lois. « Pour la pensée politique représentée par le puissant et tenace courant anti-Lumières, l’individu n’a de sens que dans le particulier concret et non dans l’universel abstrait », expliquait l’historien Zeev Sternhell. Et il ajoutait : « Il convient donc de privilégier ce qui distingue, divise, sépare les hommes. Si la nation est une communauté historique et culturelle, la qualité de Français “historique” devient alors une valeur absolue, tandis que celle de citoyen français se transforme en valeur relative, puisqu’elle désigne une simple catégorie juridique, artificiellement créée. » Évidemment, l’affrontement entre les deux traditions politiques continue, pas moins aiguisé qu’hier. La défense de l’universalisme et du rationalisme reste une tâche urgente et complexe, à la mesure de ses enjeux : maintenir ce qui fonde une nation composée de citoyens autonomes. Surtout au moment des grands choix.

Le véritable tronc commun remonte aux Lumières.

Le bloc-notes de Jean-Emmanuel Ducoin
L'Humanité

L’en-commun euro-africain

Chronique

Cynthia Fleury

C’est un retour qui est loin d’être passé inaperçu tant il est chargé symboliquement : vingt-huit ans après le génocide des Tutsis, en 1994, quand l’Agence française de développement avait quitté le territoire et dans la foulée des parutions des rapports Muse (2017-2021) et Duclert (2021), la voici inaugurant un nouveau siège local et une politique de financement conséquente prioritairement dédiée à l’éducation. Pour mieux saisir l’évolution de la philosophie développementale, cap sur l’ouvrage co­écrit, codialogué entre Achille Mbembe et Rémy Rioux, Pour un monde commun. Regards croisés entre l’Afrique et ­l’Europe (Actes Sud, 2022), qui reprend les axes clés de cette « diplomatie du vivant » dépassant les affres du postcolonialisme, et notamment ce dialogue de sourds entre d’un côté « ceux qui pensent que le colonialisme ne mérite pas d’être évoqué car l’évoquer équivaudrait à une demande de repentance et de l’autre ceux qui ont pris l’habitude de se défausser sur la France ou sur l’Europe, voire de nos jours la Chine, de tous les maux africains » (Mbembe). En 2100, l’Afrique représentera 40 % de la population mondiale et hébergera un jeune sur deux.

Nos deux auteurs prêchent pour une « déclosion » du continent africain, en fantasmant (seulement) une abolition des frontières actuelles intra-africaines, pour mieux porter des initiatives transfrontalières et transétatiques, seules susceptibles de développer les modèles socio-économiques viables et la paix. Un chemin vers les « communs africains » (Rioux) qui prend appui sur des cartographies plus verticales qu’horizontales. Dès 2060, l’Afrique comptera la plus importante proportion d’actifs, autrement dit un « dividende démographique » susceptible d’être une opportunité majeure.

« L’intégration économique de l’Afrique, poursuit Rémy Rioux, et par l’Afrique progresse donc, que ce soit celle des flux financiers ou par un renforcement de la coopération économique des États dans le cadre d’organisations régionales et à l’avenir au sein de la zone de libre-échange continentale (Zlecaf). Ce processus économique et financier panafricain est un enjeu de premier plan et doit être approfondi rapidement dans l’intérêt du continent qui a la pl us forte concentration de petites économies au monde. » Il faut passer du modèle « client », renchérit Mbembe, à celui de « sociétaire », ce qui suppose d’inventer une relation mutualiste. Enfin, parce qu’il faut toujours une institution qui incarne cette nouvelle conscience des rapports, une « maison des mondes africains » telle qu’elle a été présentée au nouveau sommet Afrique-France (2021) pourrait voir le jour, prolongeant notamment le bel écho des Ateliers de la pensée de Dakar initiés en 2017.

La chronique de Cynthia Fleury
L'Humanité

Bilan : le retour des inégalités « naturelles »

Chronique

Pierre Serna

Historien

Avant de songer aux deux derniers candidat·e·s dans la course pour l’Élysée, il s’agit de ne pas oublier ce qui n’a cessé d’être pointé dans la politique de l’extrême centre durant le quinquennat : tout faire pour reproduire le second tour de 2017, en espérant que la médiocrité de la représentante de l’extrême droite construise le boulevard d’une réélection facile. Entre-temps, le réel et les conséquences d’une politique néolibérale dévastatrice sont venus quelque peu gripper le projet. En effet, en tant que candidat longtemps invisible, le président Macron doit assumer son bilan.

Concrètement, en défendant cette vision des premiers de cordée comme moteurs de la société, en défendant systématiquement la caste des oligarques qui désormais s’avancent dans le contrôle systématique des médias, le président a rompu un pacte démocratique et républicain dont il est le garant. En sabotant l’égalité des chances par la déstructuration permanente de l’éducation nationale, de l’université et de leurs diplômes, les inégalités se sont creusées, jusqu’à devenir « naturelles », comme une logique d’une lutte pour la survie, comme une règle prétendue imparable du monde tel qu’il est. La déconstruction des services publics, la dernière affaire McKinsey, dévoilant l’authentique système d’une République s’en remettant à des sociétés privées et incompétentes, démontrent que l’État entre dans un système de vénalité, comme avant 1789.

Tournant le dos au projet émancipateur d’une République démocratique et sociale, refusant la construction d’une société où les richesses sont à partager de façon équitable, ne prenant même pas la peine de cacher les préférences systématiques dans les nominations aux plus hauts postes, notamment dans le domaine de l’audiovisuel, le président a renforcé une politique de la verticalité. En ne cherchant même pas à créer de l’empathie avec un peuple qui a manifesté son désarroi, il a encore renforcé le poison de cette monarchie républicaine qu’est devenue la Ve République. Face à cette construction d’une société hiérarchisée et bloquée, trop visible pour ne point provoquer une colère légitime, sa réélection devient plus difficile.

Vénalité, privilèges, mépris de caste, fatalisme conservateur, refus d’une démocratie participative et, désormais, aveuglement écologique quand l’urgence à proposer une autre société, fondée sur les nouveaux droits du vivant, montre que, de l’extrême centre, la France macronienne est devenue réactionnaire et, désormais, assume des idéaux contre-révolutionnaires. Voilà le bilan de l’extrême centre qui s’imaginait une victoire jupitérienne.

L'Humanité

Souveraineté alimentaire et réduction des gaz à effet de serre

Chronique

Absentes du projet de réforme de la Politique agricole commune (PAC) applicable de 2023 à 2027, les pratiques inspirées de l’agroécologie et la mise en place progressive de l’agroforesterie permettraient de produire mieux en réduisant le bilan carbone de l’agriculture.

Gérard Le Puill

Pour la réforme de la Politique agricole commune (PAC) applicable entre 2023 et 2027, la Commission européenne avait proposé deux textes qui se voulaient complémentaires. Le premier, intitulé « Green deal » en anglais et « Pacte vert » en français, promettait une politique agricole plus écologique. Le second, intitulé « De la ferme à table » est déjà mis en cause par les pays membres de l’Union européenne. Il proposait une jachère obligatoire sur 4 % de la superficie de chaque ferme en Europe, soit 4 millions d’hectares au total afin de favoriser la biodiversité. Les agronomes savent que la jachère n’est ni le seul, ni le meilleur moyen pour parvenir à ce résultat. D’autant plus que la flambée des prix des céréales, favorisée au niveau mondial par l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe et par des sécheresses dans plusieurs pays producteurs de blé, fait planer une menace de famine dans les pays pauvres et de forte inflation déjà visible en France.

Produire en réduisant le recours aux engrais et aux pesticides est indispensable. Mais réduire de 4 % les superficies cultivables n’apporte pas de solution pérenne de type environnemental si aucune modification agronomique n’est apportée sur les 96 % qui restent en cultures ou en prairies. Les solutions existent. Dans les zones céréalières, le non-labour consiste à griffer le sol sans retourner la terre à la charrue. Il permet de stocker davantage ce carbone, surtout si on introduit des intercultures herbacées entre deux cultures céréalières pour servir d’engrais vert et apporter de la matière organique par cette pratique. Mais, pour éviter que les semis de blé, d’orge, de maïs ou de colza ne soient pas étouffés par des végétaux indésirables au moment de la levée, il faut parfois utiliser un peu de glyphosate afin de détruire ces adventices. Ce qui provoque la protestation indignée d’écologistes militants dépourvus d’un minimum de connaissances agronomiques.

Capter l’azote de l’air, puisqu’il est gratuit

Les engrais azotés coûtent de plus en plus cher en raison de la flambée du prix du gaz, lequel est indispensable pour les produire. Mais il est possible de réduire considérablement le recours à ces engrais en associant des graminées et des légumineuses dans les prairies, comme dans les cultures annuelles. Les trèfles et la luzerne sont des légumineuses qui captent naturellement l’azote de l’air pour en faire un fertilisant grâce à leur système racinaire. Ce fertilisant est aussi consommé par les graminées associées aux légumineuses. Ces graminées sont souvent du ray-grass ou du dactyle dans les prairies naturelles, mais aussi les prairies temporaires qui peuvent durer sept à huit ans. Mieux encore, quand on retourne la prairie pour produire des céréales pendant deux ou trois ans avant d’y semer de l’herbe à nouveau, le stock d’azote cumulé ajouté à la matière organique issu de l’herbe et des déjections des herbivores durant des années a rendu la terre assez fertile pour éviter le recours aux engrais azotés.

Sur les terres céréalières les semis associés de blé et de protéines végétales comme le pois protéagineux ou de féverole permet aussi de réduire sensiblement l’usage des engrais azotés. Ces graines mûrissent en même temps et sont récoltées à la moissonneuse-batteuse. Une trieuse sépare ensuite les graines de blé plus fines que celle du pois ou de la féverole. Cette pratique à cours depuis des décennies au GAEC Ursule à Saint-Mars – des-Prés en Vendée, en agriculture biologique depuis plus 1997. Le blé bio est vendu pour faire du pain, les protéines végétales sont transformées sur la ferme, associées à des céréales secondaires pour nourrir les deux élevages de poulets de chair et de pintades.

Promouvoir l’agroforesterie sur les terres agricoles

Quand mon dernier livre intitulé « Choses apprises en 2020 pour agir contre la faim »(1) est sorti en novembre de la même année, on ne savait pas encore ce que serait le contenu détaillé de la réforme de la PAC pour les années 2023 à 2027. Dans le chapitre 12 de ce livre, j’ai consacré 13 pages à l’agroforesterie. Cette pratique validée par un quart de siècle de plantations expérimentales observées par l’Institut national de la recherche agronomique et environnementale (INRAE) consiste à planter une cinquantaine d’arbres par hectare dans les prairies, comme dans les plaines céréalières. Le coût de plantations est d’environ 700 € par hectare. Je proposais que le budget de la PAC subventionne chaque année 4 % de la superficie de chaque exploitation sur la base du volontariat entre 2025 et 2050 afin d’être en phase avec l’objectif européen de tendre vers la neutralité carbone en 2050 dans tous les secteurs de l’économie. Il est possible en France de planter du bois d’œuvre, mais aussi des arbres producteurs de nourriture et d’huile parmi lesquels figurent les châtaigniers, les oliviers, les noyers, les noisetiers et les amandiers.

Subventionner ces plantations sur 4 % des superficies agricoles du pays chaque année serait beaucoup plus pertinent que de subventionner 4 % des terres agricoles en jachère permanente. Ce serait aussi plus favorable à la biodiversité et au freinage du réchauffement climatique grâce au cumul des conséquences positives de la croissance de cette agroforesterie au fil des ans. Car en France, comme dans d’autres pays, le taux de mortalité des arbres des forêts est en augmentation constante du fait, notamment, d’une réduction de la pluviométrie, imputable, elle aussi, au réchauffement climatique.

Mais tout cela semble échapper au collège des commissaires européen infiltré depuis des décennies par une multitude de lobbyistes ayant leurs bureaux au siège de la Commission. Ces lobbyistes préparent des projets de réforme qui vont toujours dans le sens des intérêts des multinationales de l’agrochimie et de l’agro-industrie en général. Leurs solutions vont à l’encontre des intérêts bien compris des paysans comme des consommateurs que nous sommes.

  1. « Choses apprises en 2020 pour agir contre la faim », de Gérard Le Puill, éditions du Croquant, 220 pages, 12 €

L'Humanité

Autoportrait d’un académicien en rebelle

Chronique

Jean-Claude LebrunMes révoltes

L’habit, même vert, ne fait pas forcément le moine. Derniers exemples en date, l’hommage d’Hélène Carrère d’Encausse à une révolutionnaire russe dans son livre Alexandra Kollontaï, la Walkyrie de la Révolution (Fayard). Ou le discours de réception sous la Coupole de François Sureau, pas vraiment un modèle de conformisme. Mes révoltes ne le leur cède en rien, tant sur la liberté de ton que sur le fond de la réflexion. Présenté comme un roman, le livre se fonde en fait sur l’axiome qui, très tôt, a dirigé l’existence de son auteur : « Très vite je compris que ce qui m’excitait, me passionnait, dans la littérature, c’était la vie. » C’est bien une vie qui ici se donne à voir, avec une visible sincérité, sous les allures du plus pur romanesque.

Commencé sous les lumineux auspices de l’impressionnisme, Édouard Manet et Berthe Morisot apparaissent sur son arbre généalogique l’itinéraire de Jean-Marie Rouart, contre toute apparence, tient plus d’un cours méandreux que de la ligne droite. À de nombreuses reprises, l’écrivain a évoqué son appartenance à la branche modeste, pour ne pas dire terne, de la famille, comme ses échecs scolaires, les rebuffades des débuts littéraires, les rapports tumultueux avec Raymond Aron, Jean d’Ormesson, la direction du Figaro, les cinq candidatures à l’Académie… Tout ce qui pourrait laisser accroire à une maudissure si, parallèlement, on ne le voyait affermir sa position dans la haute société comme auprès des puissants. Tout cela raconté avec un ton nouveau d’ironie et d’autodérision.

Car, aujourd’hui, Jean-Marie Rouart s’attache à une constante intimement liée à son goût pour la littérature : son romantisme et son exigence de justice, dont témoignent ses articles, mal reçus, sur le procès et le suicide de Gabrielle Russier en 1969, la répression des Basques espagnols, les ententes mafieuses entre pétroliers. Plus tard, il y aurait l’opposition à la prise de contrôle du Figaro par Hersant, le combat contre le proxénétisme ( « exploitation sexuelle d’une classe sociale par une autre ») et surtout la défense acharnée, huit années durant, contre les certitudes aveugles de la machine judiciaire du jardinier marocain Omar Raddad accusé du meurtre de sa patronne. Jean-Marie Rouart dérangeait, était lui-même attaqué en justice et perdait accessoirement sa place au Figaro. Ses révoltes n’étaient pas que de papier, elles tenaient au « lien mystérieux » qui chez lui unit littérature et justice. La beauté de la langue est aussi une beauté de l’âme. Son livre, souvent caustique et toujours émouvant, le démontre à l’envi.

Littérature
L'Humanité

Présidentielle. Pour Fabien Roussel, «les gens ont besoin de retrouver de l’espoir »

La rencontre

Après un an à arpenter le pays, le député du Nord a réussi à creuser son sillon dans la présidentielle. Le candidat communiste a marqué la campagne, fort d’un projet positif qui s’attaque à la finance et redonne du pouvoir aux salariés. Rencontre avec Fabien Roussel heureux et fier de défendre les classes populaires.

Julia HamlaouiCédric Clérin

À la veille du premier tour de l’élection présidentielle, le 10 avril, Fabien Roussel nous a reçus, entre un déplacement à Besançon, dans le Doubs, et un plateau télé. Le candidat communiste n’en démord pas ; il veut s’adresser à cette France populaire, encore indécise : « Je souhaite les convaincre, comme ceux qui ont voté à droite ou à l’extrême droite, ou qui ont été abstentionnistes», affirme le député du Nord, fier du chemin parcouru depuis le lancement de sa campagne pour des « Jours heureux ».

Le premier tour n’est plus qu’à quelques jours, dans quel état d’esprit êtes-vous alors que cette campagne présidentielle – la première avec un candidat PCF depuis quinze ans – arrive à son terme ?

D’abord, je mesure le chemin parcouru. Depuis son lancement, il y a presque un an, notre campagne s’est élargie, nous rassemblons bien au-delà des communistes. Nous finissons avec de nouvelles forces à nos côtés, d’anciens socialistes, les Radicaux de gauche, la Gauche républicaine et socialiste, le Mouvement républicain et citoyen, etc. J’ai aussi mesuré combien les Français s’attachent autant aux contenus qu’à la personne qui les porte. C’est une élection qui reste très personnalisée. J’ai aussi un regret : l’absence de débat entre candidats, projet contre projet. J’aurais souhaité notamment débattre avec le candidat Macron de la fraude fiscale, de la vie des salariés, des retraités… C’est grave qu’il ait refusé. Surtout si c’est ensuite pour verser des larmes de crocodile en cas de forte abstention. C’est un risque, car on a vécu une campagne sous Pfizer, on la finit sous morphine. A contrario, j’ai été frappé par le fait que les gens ont besoin de retrouver de l’espoir, qu’on les respecte, qu’on les défende. C’est pour cela que j’ai jusqu’au bout mis ma campagne aux couleurs des « Jours heureux ». On en a tellement besoin.

J’ai un regret : l’absence de débat entre candidats, projet contre projet. J’aurais souhaité notamment débattre avec le candidat Macron de la fraude fiscale, de la vie des salariés, des retraités… C’est grave qu’il ait refusé. Surtout si c’est ensuite pour verser des larmes de crocodile en cas de forte abstention.

Ce parcours est-il conforme à ce que vous imaginiez au départ ?

Nous savions que ce serait un immense défi, un chemin parsemé d’embûches. On n’a pas été déçu.Mais je n’avais pas imaginé non plus à quel point ce serait une campagne enthousiaste. En réalité, j’aimerais que ça continue : j’ai cet appétit des rencontres avec les Français. Je pense aux salariés des Fonderies du Poitou, qui n’ont pas de repreneur, à ceux de la SAM auxquels on demande de dégager, aux étudiants pour lesquels Macron estime que le stress de Parcoursup est salutaire. Je veux continuer de les défendre, me battre à leurs côtés, faire respecter leur boulot.

Après le Covid, la guerre en Ukraine a bouleversé la campagne. Face à une telle crise, quelles seraient vos premières décisions à l’Élysée ?

La situation évolue très vite, mais je serais guidé par deux priorités. La première, c’est donner toute sa force à la diplomatie pour un cessez-le-feu le plus rapide possible. Tout doit être fait pour peser sur Vladimir Poutine, obtenir un cessez-le-feu, et éviter l’embrasement. Il faut renforcer les sanctions contre les oligarques. Elles s’appliquent aux patrimoines d’au moins 5 milliards d’euros. Au début, c’était même 10 milliards. À ce tarif, ils ont de quoi voir venir. Ma deuxième priorité serait de mesurer l’impact de chaque décision sur la vie des Français. Parce que je n’accepterais pas davantage de dégradation de leur pouvoir d’achat ou de l’emploi.

Je mettrais en œuvre immédiatement l’augmentation du Smic à 1923 euros brut, des pensions à un minimum de 1 200 euros. Puis je lancerais une grande concertation avec l’ensemble des filières pour une hausse générale des salaires.

Dès le départ, vous avez fait de la lutte contre la vie chère un enjeu majeur de votre campagne. Alors que la plupart des candidats – parfois contraints et forcés par l’actualité – se sont saisis de la question du pouvoir d’achat, en quoi faites-vous la différence ?

Je mets en première ligne l’augmentation des salaires et des pensions. C’est tellement urgent que même la droite a été obligée de s’y mettre. Mais, attention, certains la proposent à la mode des assureurs, avec un petit astérisque « sans hausse des cotisations », voire « avec baisse des cotisations ». Bien sûr ils ne le précisent jamais, mais cela signifie en vrai, « demain, sans Sécurité sociale ». J’alerte donc sur ces arnaqueurs. À gauche, l’une des différences que j’ai revendiquées, c’est que nous voulons non seulement mieux répartir les richesses, mais aussi décider comment nous les produisons. Pour cela, il faut se réapproprier nos moyens de production en partageant le pouvoir dans les entreprises. Ce n’est pas une mesure fiscale, mais démocratique. Elle consiste à prendre le pouvoir sur la finance. C’est le cœur de mon projet pour la France.

Ça ne coûte rien – au-delà d’abroger les lois El Khomri et les ordonnances Macron – de donner du pouvoir aux salariés dans les comités d’entreprise, dans les conseils d’administration pour décider de produire mieux en respectant les êtres humains, les ressources naturelles, la biodiversité, l’égalité salariale... L’autre volet, c’est la défense et le développement de nos services publics. En cinq ans, nous proposons 500 000 créations d’emplois dans la santé, l’enseignement, les douanes, la justice, etc. Il s’agit même d’en créer un nouveau : un service public du lien pour tous ces métiers en contact avec les aînés ou la petite enfance. À 80 %, ce sont des emplois féminins avec des horaires décalés, sous-payés, alors qu’ils sont essentiels.

Au-delà de ces profonds changements, comment, au lendemain de l’élection, si vous étiez au pouvoir, les Français pourraient-ils finir leur mois plus facilement ?

Pour tout de suite donner un coup de fouet au pouvoir d’achat des Français par la loi, je mettrais en œuvre immédiatement l’augmentation du Smic à 1923 euros brut, des pensions à un minimum de 1 200 euros. Puis je lancerais une grande concertation avec l’ensemble des filières pour une hausse générale des salaires. Si nous n’y parvenons pas par le dialogue, je mettrai en place un mécanisme, qui a existé dans les années 1980 : l’échelle mobile des salaires, pour les indexer sur l’évolution du Smic. Nous nous engagerons aussi sans tarder dans la relocalisation de notre production. C’est déterminant, parce que si les gains de pouvoir d’achat servent à acheter des produits venus de l’étranger, ça ne marche pas. C’est ce qu’on a appris des années 1980. Il faut à la fois un choc de la demande et de l’offre locale.

Nous augmenterons le budget de l’État en allant chercher l’argent là où il est avec la lutte contre la fraude fiscale, la taxation du capital, le rétablissement et le triplement de l’ISF, le prélèvement à la source des bénéfices des multinationales, etc. Dès la première année, 30 milliards d’euros peuvent entrer dans les caisses de l’État.

Emmanuel Macron, en tête dans les sondages, promet retraite à 65 ans et RSA conditionné à des heures d’activité. Vous y opposez des « Jours heureux », des « réformes positives », dont la retraite à 60 ans et l’augmentation des minima sociaux. Où en trouvez-vous les moyens ?

D’abord, nous dépenserons mieux l’argent public. Le plan de relance d’Emmanuel Macron, c’est 100 milliards d’euros. Donner gratis à des multinationales comme Amazon ou Total, qui viennent de faire 160 milliards d’euros de bénéfices, c’est hors de question. Nous conditionnerons les versements à des investissements, au respect de règles climatiques et sociales. Second levier : nous augmenterons le budget de l’État en allant chercher l’argent là où il est avec la lutte contre la fraude fiscale, la taxation du capital plutôt que du travail, le rétablissement et le triplement de l’ISF, le prélèvement à la source des bénéfices des multinationales, etc. Dès la première année, 30 milliards d’euros peuvent entrer dans les caisses de l’État. La Banque centrale européenne doit aussi jouer un tout autre rôle. Le pacte de stabilité est mort, et nous voulons faire définitivement sauter le verrou budgétaire pour investir, non pas principalement dans des dépenses d’armement, mais dans des politiques sanitaires, les services publics, la formation, l’école. Enfin, créer des emplois bien rémunérés dans les services publics ou avec la relocalisation de la production, sécuriser l’emploi et la formation tout au long de la vie afin d’éradiquer le chômage de masse, ça produit des ressources tout de suite avec les cotisations sociales, la TVA, les impôts… Avec une France où les salariés sont bien payés, heureux au travail comme dans leur vie, respectés, on est beaucoup plus efficace économiquement, malgré ce que prétendent les libéraux et le Medef.

L’extrême droite est historiquement forte et occupe le débat public avec des saillies racistes, notamment de Zemmour, encore inimaginables il y a quelques années. La gauche a-t-elle été à la hauteur de cette menace ?

Ces dernières années, on a trompé les Français en leur faisant croire que leurs problèmes de salaire, de travail, du quotidien étaient liés à l’immigration. C’est une honte : tout a été fait pour les diviser en fonction de leurs origines, de leur couleur, de leur religion, même de leur prénom. Cela a aussi permis de ne pas parler des vrais sujets, des questions sociales. C’est dans un tel contexte qu’une partie de la gauche s’est détournée des classes populaires, qu’elle n’a pas su ou voulu répondre à leurs attentes, y compris la sécurité et la tranquillité publiques. On m’a aussi reproché de parler de souveraineté, d’alimentation, de « bonnes bouffes ». Or, ce sont des questions qui comptent. Je souhaite parler aux classes populaires, aux classes moyennes, des banlieues comme de la campagne, sans distinction. Parler de justice sociale, de justice fiscale, de tranquillité publique… sans complexes. Par ailleurs, tout le monde joue avec l’extrême droite en la mettant au centre du débat. Depuis un an, on nous dit que l’élection est pliée et que ce sera un duel Macron-Le Pen. Combien de fois l’ai-je dénoncé ? On récolte ce que l’on sème.

Vous avez en effet été attaqué au fil des semaines. Qu’est-ce qui vous a paru le plus injuste ?

J’en retiens deux. Lorsque j’ai défendu le droit de manger une bonne viande, tout en précisant qu’il fallait en manger moins, mais mieux. Je le répète une nouvelle fois : je suis pour la réduction de 20 % de la consommation de viande et pour qu’elle soit produite en France, alors qu’elle vient aujourd’hui à 50 % de l’étranger. Cela m’a valu une déferlante sur les réseaux sociaux. Comme lorsque j’ai plaidé pour le mix énergétique et la nécessité d’investir dans le nucléaire. Avec la même réaction en chaîne. Mais, cela est davantage passé sous les radars médiatiques, j’ai surtout été beaucoup soutenu, énormément même. Au-delà de ma famille politique.

Une de mes priorités, c’est la défense et le développement de nos services publics. En cinq ans, nous proposons 500 000 créations d’emplois dans la santé, l’enseignement, les douanes, la justice, etc. Il s’agit même d’en créer un nouveau : un service public du lien pour tous ces métiers en contact avec les aînés ou la petite enfance.

Vous plaidez pour une écologie qui « ne culpabilise pas les classes populaires », dites-vous, notamment sur l’alimentation ou l’usage de la voiture, mais un changement des modes de consommation n’est-il pas nécessaire face à l’urgence climatique ?

Justement, je défends une vraie révolution de nos modes de production, de déplacement, de consommation. Mais de manière positive, heureuse. Prenons l’exemple de la mobilité : je veux rendre accessibles les transports non polluants avec la gratuité la plus étendue possible des transports en commun, avec un investissement massif dans le rail, ou encore dans 100 000 kilomètres de pistes cyclables. Néanmoins, ceux qui n’ont pas d’autre choix que d’utiliser leur voiture doivent pouvoir la changer pour un véhicule propre avec une prime à la conversion, plutôt que de se voir interdire l’accès aux grandes villes. Moi, je ne demanderai pas à ceux qui ont déjà des petits salaires et des petites retraites de payer en plus. Je suis le seul à proposer cette économie positive, à mettre sur la table 65 milliards d’euros d’investissements publics, pour les transports, les logements, l’agriculture.

Une femme meurt sous les coups de son conjoint tous les deux jours et demi, et on ne devrait rien dire ? Nous devons former des agents, mettre des moyens dans les commissariats pour non seulement recueillir les plaintes, mais aussi écouter les femmes et les protéger.

Pourquoi jugez-vous nécessaire de porter le fer sur le terrain de la sécurité, d’ordinaire terrain privilégié de la droite et de l’extrême droite ?

Parce que c’est un droit fondamental. Et, avec le pouvoir d’achat, c’est l’une des principales préoccupations des Français. Quand j’entends la droite ériger ce sujet en étendard tout en disant qu’il faut privatiser la police ou développer les polices municipales, je dis qu’ils sont dangereux ! C’est un terrain de combat idéologique avec la droite et l’extrême droite que je veux assumer. D’autant que ce sont eux les responsables. On a fermé des commissariats, des gendarmeries, on a réduit les services publics et affaibli nos communes. Cela pose des questions réelles pour la tranquillité publique comme pour la lutte contre les trafics. Par exemple, on continue de supprimer des postes de douaniers alors que la drogue arrive par conteneurs entiers au Havre ou à Marseille. S’y ajoutent la prostitution, les trafics d’êtres humains… Et on n’aurait pas le droit de parler de tout ça ? Une femme meurt sous les coups de son conjoint tous les deux jours et demi, et on ne devrait rien dire ? Nous devons former des agents, mettre des moyens dans les commissariats pour non seulement recueillir les plaintes, mais aussi écouter les femmes et les protéger, permettre aux quartiers populaires de vivre paisiblement, sauver la justice du sinistre actuel. Une politique de gauche, de progrès social, portée par l’État en matière de tranquillité publique est indispensable. Ce n’est d’ailleurs pas qu’une question de police et de gendarmerie – au passage, les bleus ont des petits salaires, ce sont des ouvriers de la sécurité –, c’est aussi une question de République, de services publics, de moyens pour nos communes, nos écoles, nos transports publics…

Vous avez défendu tout au long de cette campagne une « République sociale et laïque ». En quoi consiste-t-elle ?

Les deux vont de pair. « La République sera sociale si elle est laïque », disait Jaurès. Et c’est un combat qui prend tout son sens aujourd’hui. D’abord, parce que tout a été fait pour qu’on évite de parler des questions sociales, du pouvoir d’achat. Et, d’autre part, parce que la laïcité a été dévoyée, utilisée notamment pour stigmatiser une partie de la population – je pense aux personnes de confession musulmane. Je souhaite pour ma part porter une République qui garantisse l’égalité des droits, l’égalité de tous les citoyens, la paix sociale. Et donc une République à la fois sociale et laïque. Sans y ajouter d’adjectifs : toute la laïcité, rien que la laïcité, celle contenue dans notre belle et grande loi de 1905.

Une présidentielle est une élection à deux tours. Il faut donc arrêter de nous jouer sans cesse le second avant que le premier ait eu lieu. Cela fait vingt ans qu’on nous demande de voter par défaut, de voter au premier tour pour éliminer un candidat prévu au second. On a vu à quelles impasses cela a mené en 2012 et en 2017. Il y en a marre. Au premier tour, on vote pour ses idées, on vote pour soi.

Une partie des autres candidats évoque un vote utile en leur faveur. Quel rôle peut jouer le bulletin de vote à votre nom, au vu des rapports de forces de cette présidentielle ?

D’abord, une présidentielle est une élection à deux tours. Il faut donc arrêter de nous jouer sans cesse le second avant que le premier ait eu lieu. Cela fait vingt ans qu’on nous demande de voter par défaut, de voter au premier tour pour éliminer un candidat prévu au second. On a vu à quels échecs, à quelles impasses cela a mené en 2012 et en 2017. Il y en a marre. Au premier tour, on vote pour ses idées, on vote pour soi. Il n’y a pas de vote inutile. D’ailleurs, j’entends tout le monde le dire à gauche. Je sais que des électeurs resteront indécis jusqu’au jour J. Je veux jusqu’au bout m’adresser à ceux qui doutent, qui hésitent, qui ont voté un coup à gauche, un coup à droite. Je leur demande de voter pour eux, pour leur porte-monnaie, l’avenir de leurs enfants. Je leur dis qu’avec ma candidature ils votent pour un projet de rassemblement et de reconstruction d’une gauche qui retrouvera le chemin du pouvoir parce qu’elle tournera la page du passé. Ils peuvent être assurés de mon engagement et de ma sincérité, pleine et entière.

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Face aux indécis, Fabien Roussel cherche à convaincre

Actu

CAMPAGNE Le candidat communiste participait lundi soir à un porte-à-porte dans un quartier populaire de Malakoff. Aux habitants, il a dit vouloir rendre leur vote le plus utile possible et « redonner de l’espoir ».

Diego Chauvet

« Il reste 30 % de Français qui n’ont pas encore fait de choix. C’est énorme, et ça peut tout changer », mesure Fabien Roussel. Alors lundi soir, à Malakoff (Hauts-de-Seine), le candidat PCF à la présidentielle s’est déplacé dans un bâtiment de la commune pour un porte-à-porte aux côtés des militants. Avec cet objectif : convaincre les abstentionnistes et ceux qui hésitent encore. Entouré d’une nuée de caméras et de micros, le secrétaire national du PCF s’engouffre dans le hall. Direction le 17e étage de ce HLM, où il commence à sonner aux portes. C’est Lydie, une retraitée, qui lui ouvre et le reconnaît. « Je ne peux plus faire grand-chose, mais je parle autour de moi, dit-elle d’emblée. Ce que je veux, c’est que le fascisme ne passe pas. » Du coup, question presque naturelle d’un journaliste : « Fabien Roussel est-il un bon candidat ? Il est derrière Jean-Luc Mélenchon dans les sondages. » Réponse de Lydie : « Je vais voter quand même pour Fabien Roussel. » Le candidat communiste n’a pas besoin de convaincre Lydie, seulement de l’écouter parler de sa petite retraite pour constater que son programme en la matière (la retraite à taux plein à 60 ans) correspond à ses besoins et attentes.

Quelques étages plus bas, c’est un futur retraité qui lui ouvre. Fonctionnaire catégorie C à Paris, il s’arrêtera en octobre 2023. Et déjà, il s’inquiète : « Je vais devoir me débrouiller avec 1 400 euros par mois, c’est-à-dire avec 600 euros de moins, après toute une vie de travail. » Il constate amer que les « primes » qui ont complété son salaire ne comptent pas dans le calcul de sa retraite. « Je suis pour que l’on calcule les pensions sur les dix dernières années de carrière », lui rappelle alors Fabien Roussel.

« donner de la force »

Le futur retraité écoute, acquiesce. Il dit ne pas avoir encore choisi pour qui il votera, et qu’il se déterminera à la dernière minute. Une autre fonctionnaire, catégorie C également, se plaint de la faiblesse de sa rémunération et de l’augmentation des prix. « Je propose le dégel du point d’indice des fonctionnaires, souligne Fabien Roussel.  Et la baisse des factures de gaz et d’électricité. »

À un autre étage encore, c’est un homme qui se dit « déchiré » qui ouvre sa porte au candidat. « Déchiré » par le choix qu’il devra faire dimanche dans les urnes. « Je regrette qu’il n’y ait pas d’union de la gauche », dit-il au candidat communiste, en affichant sa proximité avec ses idées et son programme. « J’hésite malgré tout à voter pour Jean-Luc Mélenchon. Le problème, c’est la porte ouverte actuellement à Macron et Le Pen », redoute-t-il. « Je voudrais que votre vote soit le plus utile possible », lui répond alors Fabien Roussel. « Comment peut-on imaginer que toutes ces idées que j’ai défendues dans la campagne soient balayées ? Ou pas utiles ? Je veux leur donner du poids, de la force. » Le candidat PCF rencontre ensuite d’autres indécis qui n’en disent pas plus sur leurs hésitations. Puis il évoque la situation des handicapés et son programme pour l’écologie avec un jeune de 18 ans qui votera pour la première fois le 10 avril.

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Fabien Roussel veut incarner le vote contre l’évasion fiscale

Actu

Campagne Le candidat PCF entend s’attaquer aux « délinquants en col blanc ». Il propose la création de « brigades Eliot Ness » , chargées de récupérer entre 80 et 100 milliards d’euros qui s’évaporent, chaque année, dans les paradis fiscaux.

Naïm SakhiJulia Hamlaoui

Villeurbanne (Rhône), envoyés spéciaux.

Il y en a qui s’en prennent au RSA, qui ciblent la dépense publique et fustigent la dette. Et puis, il y a un candidat à la présidentielle qui garde en ligne de mire le fléau de l’évasion fiscale, qui coûte entre 80 et 100 milliards d’euros aux finances publiques par an. Durant près d’une heure, samedi, en meeting près de Lyon, Fabien Roussel s’est attaché à dénoncer cette insupportable « délinquance en col blanc ». « Certains disent “optimisation fiscale”. C’est plus chic, c’est légal, mais c’est tout aussi déloyal et antipatriotique », accuse le candidat PCF. « Avec ces 100 milliards d’euros, tous les ans, on peut doubler le budget de l’éducation nationale et, en même temps, supprimer la CSG ou encore financer la retraite à 60 ans, qui ne coûte que 27 milliards d’euros », assure celui qui veut récupérer cet argent. « Le vote rentable, celui qui remplira nos caisses pour vivre mieux, c’est le vote de la France des Jours heureux ! » lance-t-il, avant de détailler comment il entend « mettre le paquet ».

Si Fabien Roussel devient président de la République, le sénateur PCF Éric Bocquet sera nommé ministre de la Lutte contre l’évasion fiscale. Et le gouvernement mettra sur pied des « brigades Eliot Ness », en recrutant 30 000 agents des impôts. « Elles seront chargées de traquer les fraudeurs fiscaux jusqu’à ce qu’ils finissent derrière les barreaux », précise Fabien Roussel. Le candidat plaide aussi pour le prélèvement à la source des bénéfices des multinationales. « Avec moi, c’est l’État qui calcule le montant et il l’imposera avant que les bénéfices ne partent dans les paradis fiscaux, assure le député.  C’est possible, j’ai déjà déposé le texte de loi » à l’Assemblée nationale, prévient-il. « Je serai toujours votre soutien sur ce combat-là », affirme Nicolas Forissier, lanceur d’alerte dans le scandale de la banque suisse UBS, dans une vidéo diffusée durant le meeting.

« La casa de Roussel »

La veille, le vendredi 1er avril, le candidat communiste avait lancé l’opération « Gros poissons » pour lutter contre la fraude fiscale. Si la mise en scène et l’affiche « La casa de Roussel », inspirée d’une célèbre série espagnole, tenaient de la blague, l’initiative était très sérieuse sur le fond. Avec un sourire, plusieurs militants se sont retrouvés devant le siège de l’Autorité des marchés financiers, à Paris, en combinaisons rouges et masques à l’effigie de Fabien Roussel. « Voilà notre 1er avril : la chasse aux gros poissons est ouverte. Ce tas de billets symbolise cet argent qui manque à la République. Il y a 100 sacs contenant chacun 1 milliard d’euros. C’est votre argent, c’est notre argent, on veut le retrouver dans le progrès social, dans les services publics, dans notre pouvoir d’achat  ! » lance le prétendant à l’Élysée ceint de son écharpe de député, depuis une nacelle parée d’une banderole « Le vote contre l’évasion fiscale, c’est Roussel !» 

Le candidat poursuit sa plaidoirie. « J’accuse les fraudeurs fiscaux de piller la République  ! » assène-t-il, avant d’envoyer sur le même banc les « cabinets fiscalistes, cabinets de conseil, sociétés offshore qui font le jeu de la fraude », «  les traités européens responsables de la concurrence fiscale déloyale », ou encore « les multinationales du CAC 40 qui font le choix d’installer leur siège social dans ces paradis fiscaux ». « J’accuse aussi ce gouvernement, comme le précédent, de complicité. Sur 100 milliards d’évasion, il n’en récupère que 10, à peine 10 % », dénonce-t-il, avant de dérouler des propositions. Dont l’établissement d’une « vraie liste » des paradis fiscaux et la tenue d’une « conférence européenne » dédiée à la lutte contre la fraude. En pleine affaire McKinsey, révélée par la commission d’enquête du Sénat sur les cabinets de conseil dont la sénatrice PCF Éliane Assassi est la rapporteure, Fabien Roussel l’assure : « Voilà à quoi sert le vote communiste. C’est un vote utile pour lutter contre l’évasion fiscale.  »

« pour que l’argent serve les gens »

À côté de Lyon, samedi, le candidat s’est de nouveau indigné de cette affaire. « Passer des contrats avec des McKinsey tout en sachant qu’ils ne payent pas d’impôts ? Oui, dit le candidat Macron, c’est anormal, mais c’est légal », déplore le député. En cinq ans, 2,3 milliards d’euros au minimum ont été dépensés par l’État auprès de cabinets de conseil. Et ce alors même que la Macronie détricote la haute fonction publique et impose des cures d’austérité aux administrations… À l’inverse de ce que réalise Emmanuel Macron, « voter communiste », c’est voter pour des services publics de qualité, contre l’évasion fiscale et « pour que l’argent serve les g ens », assurent les militants réunis au meeting.

Une allusion directe à la pression du « vote utile » à gauche, qui s’amplifie à l’approche du scrutin. « J’hésite avec Jadot et Mé lenchon, mais Roussel, c’est mon choix de cœur. Il sait parler et ne renonce pas aux idéaux sociaux de la gauche », confie Pascal, qui regrette l’absence d’une union à gauche pour « empêcher Marine Le Pen d’atteindre le second tour ». « Je vais sans doute finir par voter utile. Mais la candidature communiste construit l’avenir. Fabien Roussel est la relève de la gauche radicale », mesure Jordan. « Jean-Luc Mélenchon n’a rien fait de ses 19 % de 2017. Pas question de “voter utile”. Je l’ai fait en 2012 et 2017, et cela n’a rien apporté pour changer la vie. Maintenant, je vote pour mes idées », répond Morgane. « On ne vote pas en fonction des calculs, mais pour des convictions », souligne à son tour Bernard Thibault. Dans une vidéo, l’ancien secrétaire général de la CGT a appelé à voter Fabien Roussel, rappelant que «  dès que le PCF a eu une influence dans le pays, ce sont l à que les acquis sociaux ont été les plus forts ».

« La pente est rude mais nous la grimpons. Il reste encore huit jours pour renouer avec les grands progrès et les grandes espérances dont notre pays a le secret », affirme Fabien Roussel. Ce meeting près de Lyon a marqué l’avant-dernier exercice du genre pour le candidat, d’ici au 10 avril. Le prochain aura lieu à Lille, jeudi. Pour l’occasion, ses équipes ont affrété un TGV, le « train des gens heureux », au départ de Paris. «  Je suis à vos côtés aujourd’hui et je le serai demain. Toute la force que vous mettez, c’est de la force pour se faire respecter ! » assure le candidat.

Présidentielle 2022Fabien Rousselfraude fiscaleévasion fiscale
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Présidentielle. Contre la fraude fiscale, Fabien Roussel s’érige en « vote rentable »

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En meeting près de Lyon, le candidat communiste entend s’attaquer aux « délinquants en col blanc », et propose la création de « brigades Elliot Ness », chargées de récupérer les 100 milliards d’euros qui s’évaporent, chaque année, dans les paradis fiscaux.

Naïm Sakhi

Villeurbanne (Rhône), envoyé spécial.

À huit jours du premier tour, ce meeting lyonnais de Fabien Roussel fait doublement écho à l’actualité. Par les intempéries climatiques, d’abord, la neige ayant empêché plusieurs bus venus de la Loire et du Puy-de-Dôme de rejoindre les près de 4 000 personnes réunies au double mixte de Villeurbanne. Par le thème du discours, ensuite, axé sur la lutte contre l’évasion fiscale. « Passer des contrats avec des McKinsey tout en sachant qu’ils ne payent pas d’impôts ? Oui, dit le candidat Macron, c’est anormal, mais, c’est légal », déplore le communiste. Une allusion au scandale qui éclabousse l’actuel locataire de l’Élysée, autour des cabinets conseils qui ont bénéficié, en 5 ans, de 2,3 milliards d’euros de commandes publiques.

Eric Bocquet à Bercy

Durant près d’une heure, samedi 2 avril, Fabien Roussel s’est attaché à dénoncer « la délinquance en col blanc ». Un fléau qui coûte près de 100 milliards d’euros aux finances publiques. « Certains disent ’’optimisation fiscale’’. C’est plus chic, c’est légal, mais c’est tout aussi déloyal et antipatriotique », poursuit-il. Dans l’assistance, Jordan, 18 ans, approuve. « Ce n’est pas être contre les riches, mais si quelqu’un en a les moyens, il se doit d’aider la société », mesure l’étudiant. Pour ce faire, le candidat communiste entend mettre sur pied des « brigades Elliot Ness », en recrutant 30 000 agents des impôts. « Ils seront chargés de traquer les fraudeurs fiscaux jusqu’à ce qu’ils finissent derrière les barreaux », précise-t-il. « Je serai toujours votre soutien sur ce combat-là », assure le lanceur d’alerte dans le scandale de la banque suisse UBS, Nicolas Forissier, dans une vidéo diffusée en amont du discours.

Car cette lutte pour une « finance éthique » est menée de longue date par le secrétaire national du PCF qui s'est plusieurs fois illustré sur ce terrain à l'Assemblée nationale. L’intéressé plaide aussi en faveur du prélèvement à̀ la source des bénéfices des multinationales. « Avec moi, c’est l’État qui calcule le montant et il l’imposera avant que les bénéfices ne partent dans les paradis fiscaux, assure le député. C’est possible, j’ai déjà déposé le texte de loi. » Un combat qu’il confiera, s’il est élu, au sénateur PCF Éric Bocquet, au travers d’un ministère dédié. « Avec ces 100 milliards d’euros, tous les ans, on peut doubler le budget de l’Éducation nationale et, en même temps, supprimer la CSG ou encore financer la retraite à 60 ans qui ne coûte que 27 milliards d’euros », assure Fabien Roussel. « Le vote rentable, celui qui remplira nos caisses pour vivre mieux, c’est le vote de la France des jours heureux », clame le candidat du PCF.

Soutien de Bernard Thibault

Une allusion directe à la pression du « vote utile » à gauche, qui s’amplifie à l’approche du scrutin. « J’hésite avec Jadot et Mélenchon, mais Roussel c’est mon choix de cœur », confie Pascal, à l’image du quart des électeurs qui se déclare certain d’aller voter mais ne sait toujours pas quel bulletin glisser dans l’urne. Ce consultant en informatique de 57 ans regrette l’absence d’union à gauche « pour empêcher Marine Le Pen d’atteindre le second tour ». « Fabien Roussel sait parler et il ne renonce pas aux idéaux sociaux de la gauche », poursuit l’ancien militant PS. Une hésitation que partage aussi Jordan : « Je vais sans doute finir par voter utile. Mais cette candidature construit l’avenir. Fabien Roussel est la relève de la gauche radicale ». « Jean-Luc Mélenchon n’a rien fait de ses 19 % » de 2017, nuance Morgane, venue avec son bébé. Pour cette cadre territoriale de 35 ans, plus question de « vote utile » : « Je l’ai fait en 2012 et 2017 et cela n’a rien apporté pour changer la vie. Maintenant, je vote pour mes idées ». « On ne vote pas en fonction des calculs, mais pour des convictions », souligne Bernard Thibault. Dans une vidéo, l’ancien secrétaire général de la CGT a dévoilé son soutien à Fabien Roussel, rappelant que «  dès que le PCF a eu une influence dans le pays, ce sont là que les acquis sociaux ont été les plus forts ».

« La pente est rude mais nous la grimpons. Il reste encore huit jours pour renouer avec les grands progrès et les grandes espérances dont notre pays a le secret », affirme Fabien Roussel. En terres lyonnaises, ce meeting marque l’avant-dernier exercice du genre pour le candidat, d’ici au 10 avril. Le prochain aura lieu à Lille, chez le député du Nord, jeudi. Pour l’occasion, ses équipes ont affrété un TGV, le « train des gens heureux », au départ de Paris. Regardant vers l’avenir, le communiste l’assure : «  Je suis à vos côtés aujourd’hui et je le serai demain. Toute la force que vous mettez, c’est de la force pour se faire respecter. »

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L'Humanité

L’urgence démocratique est là

Éditorial

Fabien Gay

Considérons-nous que, pour exercer librement leurs choix électoraux éclairés, les citoyens et les citoyennes doivent disposer des informations nécessaires ? Au regard de la campagne électorale que nous vivons, privés de débats entre les candidates et candidats et alors même qu’une partie croissante du corps électoral boude les élections, la question mérite d’être posée.

À moins de dix jours du premier tour de la présidentielle, le président-candidat refuse le débat pour éviter le bilan de son quinquennat ; des candidats ayant obtenu leurs parrainages se voient privés de soirées avec les autres sur des grandes chaînes de télévision sous des prétextes de plus en plus discutables. Il n’y a pas loin que celles et ceux qui sont amenés à se déplacer aux urnes aient l’impression qu’on leur confisque le débat sur l’élection, donc leur choix.

Les soutiens du président-candidat se relaient pour asséner leur unique argument : « Aucun président sortant n’a fait de débats du premier tour, d’autant plus qu’il est en tête dans les sondages. Il ne va pas s’abîmer. » Fermez le ban, il n’y a rien à débattre, pas même la retraite à 65 ans, le travail pour celles et ceux qui touchent le RSA, ou encore la grande ­Sécurité ­sociale. Et s’il arrive en tête de l’élection, rien ne pourra le dévier de ces réformes annoncées mais jamais débattues, ni contredites. Le président nous a vendu le Grand Débat permanent mais, autant sur la forme que sur le fond, il ne fait que reprendre le pire du ­libéralisme économique vieux de trois siècles à l’aide d’une Constitution datant de 1958.

Contrairement à l’époque des présidents Mitterrand et Chirac, nous vivons aujourd’hui une ère d’information continue et de pseudo-débat permanent. Alors que le régime monarchique de la Ve République, le quinquennat et l’inversion du calendrier électoral ont renforcé le présidentialisme, refuser de débattre revient à priver les citoyennes et citoyens d’un choix éclairé.

Personne ne peut prévoir ni le résultat ni le taux de participation, mais l’urgence démocratique est là et le changement vers une VIe République nécessaire pour redonner du pouvoir au Parlement, aux citoyens dans la cité, aux salariés dans l’entreprise.

Cette hyperprésidentialisation a un second effet pervers. Sommés de ne pas voter pour « nos idées » pour éviter la « dispersion », il nous faudrait voter « utile », car être absent du second tour, c’est être éliminé. Alors, depuis cinquante ans, les forces qui dominent, à droite comme à gauche, utilisent cet argument au détriment des autres forces, éloignant au fil du temps une partie des citoyens du fait même de voter.

Le vote utile n’a fait que nourrir des désillusions, ­associé au « nouveau » système des primaires, véritable machine à perdre les élections – exception faite du candidat Hollande –, broyer des idées et faire du ­gagnant ou de la gagnante le « prisonnier du vaincu » – comme Pécresse de Ciotti ou Jadot de Rousseau.

Pour l’emporter, la gauche doit regagner la bataille idéologique et faire 50,1 % au second tour. En portant une campagne positive, en parlant différemment du salaire, de l’emploi, de l’énergie ou de la réindustrialisation, le candidat communiste Fabien Roussel s’emploie à redonner de l’espoir et à regagner des points sur l’abstention.

Plus haut sera le score de Fabien Roussel, plus haut sera celui de toute la gauche – permettant de gagner en cas de qualification d’un candidat de gauche au second tour. Chaque vote pour le candidat communiste n’est donc pas « perdu » mais nécessaire et vital, et comptera au mois d’avril mais aussi aux législatives, pour élire un maximum de députés communistes et, dans les mois à venir, pour conquérir les Jours heureux.

Fabien RousselPrésidentielle 2022
L'Humanité

Évasion Fiscale. Fabien Roussel déclare ouverte la pêche aux « gros poissons »

Actu

Le candidat communiste à la présidentielle et les militants du PCF se sont lancés ce vendredi dans une opération « Casa de Roussel » pour dénoncer l’évasion fiscale avec un happening reprenant en plein Paris les codes de la célèbre série.

Julia Hamlaoui

#Grospoissons, c’est un mystérieux hashtag lancé par le PCF sur les réseaux sociaux à la veille du 1 eravril. La presse, elle, est convoquée le lendemain pour une « pêche au gros » du côté du métro Grands boulevards. Le cigare et les billets de banque qu’arbore le poisson accompagnant l’invitation donnent certes un indice sur ce que prépare le candidat communiste à la présidentielle, Fabien Roussel, mais le secret demeure bien gardé.

Jour J, H-90 minutes : c’est l’effervescence place du Colonel Fabien où on joue à fond la carte de l’opération clandestine. Et pour cause les militants s’apprêtent à dérouler le scénario de « La casa de Roussel », comme le proclame l’affiche inspirée de la célèbre série mise en ligne un peu plus tard. Au troisième sous-sol du siège de la formation, c’est Olivier Marchais qui endosse le rôle du professeur. En attendant son entrée en scène, les participants continuent de s’interroger, ils ne sont pas plus au parfum : « alors qu’est-ce qu’on va faire ? », lance l’un, « il est question de déguisement, on m’a dit de prendre un sac à dos », répond l’autre.

Le rideau (un vrai, rouge et accroché au mur de béton, duquel dépassent la tête de Bernard Arnault et le logo de la BNP – un autre indice) ne tarde pas à se lever : le plan du casse est littéralement dévoilé. « Notre cible c’est l’Autorité des marchés financiers au métro Bourse, commence le coordinateur de la campagne. À 19 heures vous recevrez un SMS, commencez à converger vers le carrefour et au coup de sifflet enfilez votre combinaison rouge et… votre masque Fabien Roussel. » Applaudissement dans l’assistance.  « Ça correspond bien aux Jours heureux (le nom du programme du PCF, N.D.L.R.), on va porter un message des plus sérieux tout en se marrant », glisse Luce une communiste du 20e arrondissement parisien.

Rejoints par une autre équipe briefée dans le Val-de-Marne, les braqueurs d’un jour sont à l’heure au rendez-vous. Des trois camions qui bloquent la circulation sont sortis 100 sacs griffés des noms du Crédits agricole, de la Société générale, et autre Natixis. Tout est prêt, des « Fabien président » commencent à être scandés. La star du happening présidentiel peut arriver. « Voilà notre premier avril : la chasse au gros poisson est ouverte. Ce tas de billets symbolise cet argent qui manque à la République. Il y a 100 sacs contenant chacun 1 milliard d’euros. C’est votre argent, c’est notre argent, on veut le retrouver dans le progrès social, dans les services publics, dans notre pouvoir d’achat », lance le prétendant à l’Élysée ceint de son écharpe de député, depuis une nacelle parée d’une banderole « Le vote contre l’évasion fiscale c’est Roussel ! ».

Et le candidat d’enchaîner sa plaidoirie : « J’accuse les fraudeurs fiscaux de piller la République », assène-t-il avant d’envoyer sur le même banc les « cabinets fiscalistes, cabinets de conseil, sociétés offshore qui font le jeu de la fraude », «  les traités européens responsables de la concurrence fiscale déloyale », ou encore « les multinationales du CAC 40 qui font le choix d’installer leur siège social dans ces paradis fiscaux ». « J’accuse aussi, poursuit-il, ce gouvernement comme le précédent de complicité. Sur 100 milliards d’évasion il n’en récupère que 10, à peine 10 %. Moi président de la République, je nommerai un ministre chargé de la lutte contre la fraude fiscale », promet-il déroulant ses propositions, de l’établissement d’une « vraie liste » des pays concernés, à la tenue d’une « conférence européenne » dédiée, en passant par le prélèvement à la source des bénéfices des multinationales. Et en pleine affaire Mckinsey, révélée par la commission d’enquête du Sénat sur les cabinets de conseil dont la sénatrice PCF Éliane Assassi est la rapporteure, Fabien Roussel l’assure : « Voilà à quoi sert le vote communiste. C’est un vote utile pour lutter contre l’évasion fiscale. »

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L'Humanité

Fabien Roussel, face à des citoyens, « La richesse de la France, c’est vous, pas les actionnaires »

Premier plan

Guerre, pouvoir d’achat en berne, réchauffement climatique… à ce monde en crise, Fabien Roussel veut opposer des « Jours heureux ». Le candidat communiste s’en explique avec des citoyens engagés pour la paix, la justice sociale et le climat, invités par l’Humanité.

Julia HamlaouiNaïm SakhiAurélien Soucheyre

À un peu plus d’une semaine du premier tour de l’élection présidentielle, le candidat communiste Fabien Roussel entre « dans la dernière ligne gauche de sa campagne », plaisante-t-il, déterminé à « ne rien lâcher ». Pour l’interroger, l’Humanité a sollicité des citoyens engagés dans des luttes sociales, écologiques, pour la paix. Premier thème : le pouvoir d’achat. Une question, en conséquence de l’inflation liée à la guerre en Ukraine, plus que jamais en tête des préoccupations des Français : pour 57 % d’entre eux – c’est ce qui comptera le plus dans leur choix le 10 avril, selon Elabe.

À ce sujet, avec la coordination Pas sans nous, qui a organisé un tour de France des quartiers populaires, Fatima Lancien a accepté de répondre à notre invitation. Salariée d’un grand hôtel et syndicaliste, elle a participé aux luttes menées par les petites mains des palaces. Le conflit en Ukraine a aussi, depuis son déclenchement par la Russie le 24 février, mis en lumière de nombreuses questions qui, d’habitude, passent sous les radars d’une telle élection.

Sveta, une habitante de Kiev, et Jean-Marie Collin, porte-parole d’Ican France, s’en font l’écho. Enjeux non moins essentiels, climat et transition écologique ont, a contrario, été un peu éclipsés du débat public cette année. Charlène Fleury, porte-parole d’Alternatiba, interpelle Fabien Roussel dont les positions, sur le nucléaire ou la viande, détonnent à gauche.

POUVOIR D’ACHAT

Fatima Lancien : Je suis en poste depuis quatorze ans, j’ai commencé à 1 300 euros et je gagne aujourd’hui 1 600 euros. Est-ce qu’on peut vivre avec ça ?

Non, madame. C’est impensable et, pourtant, c’est une réalité : des gens travaillent et sont pauvres. On ne reconstruira pas la France avec des Français mal payés, épuisés et pas respectés. Mais on le fera en faisant confiance aux salariés, en leur redonnant le pouvoir. Nous, nous voulons la France de la bonne paie, augmenter le Smic à 1 500 euros net et convoquer une conférence générale pour la hausse des salaires de l’ensemble des branches professionnelles. Il y a en moyenne 20 % à rattraper. Si les patrons font de la résistance, je remettrai en place ce qui a existé il y a une quarantaine d’années : l’échelle mobile des salaires pour les indexer sur l’évolution du Smic.

Fatima Lancien : Je suis pour les 32 heures. Mais en faire 35, voire 39 avec des heures supplémentaires exonérées d’impôt, cela permet de finir le mois avec plus d’argent…

Mais le palace où vous travaillez, il n’a pas les moyens d’augmenter les salaires ? C’est le salaire avec les cotisations qui financent la Sécurité sociale, la retraite, la santé. Vous savez, les libéraux, la droite, le Medef théorisent que le salarié doit être stressé, pressuré en permanence pour être le meilleur. Nous avons une tout autre conception de la société : en misant sur un monde du travail heureux, nous sommes plus efficaces économiquement. Je veux entendre parler non plus de la valeur des actionnaires, mais de celle des hommes et des femmes qui produisent par leur travail. La richesse de la France, c’est vous. Et c’est aussi ceux qui soignent, qui enseignent, ceux qui produisent, qui créent… Si on investissait dans tous ces gens-là, nous aurions la plus belle des France.

L’Humanité : Vous évoquez les grands groupes, mais les TPE/PME, impactées par la crise économique liée au Covid, peuvent-elles assumer ces mesures ?

Beaucoup de PME et TPE ont besoin d’être soutenues. Cela passe d’abord par arrêter de donner de l’argent aux donneurs d’ordres qui sous-traitent à l’étranger ou imposent des prix si bas que les petites entreprises rognent la masse salariale. Je baisserai aussi leur facture énergétique, leur prime d’assurance avec la nationalisation d’Axa, les libérerai du poids des banques avec la nationalisation de deux d’entre elles et des prêts bonifiés. Enfin, je veux que les gros payent gros et que les petits payent petit. Les grandes multinationales doivent s’acquitter d’un impôt juste, à 30 %, prélevé à la source sur leurs bénéfices pour qu’elles arrêtent de les délocaliser, comme McKinsey et compagnie.

Fatima Lancien : Je vais bientôt avoir 65 ans, je suis toujours au travail, comment partir plus tôt en retraite ?

L’espérance de vie en bonne santé d’un ouvrier, c’est 59 ans. Alors, oui, la retraite à 60 ans, c’est un minimum de justice sociale. Ce droit, je le finance avec une cotisation sur les revenus financiers, pour lesquels Macron a mis en place un bouclier fiscal. C’est 30 milliards d’euros dans les caisses tout de suite. Il faut aussi augmenter les salaires pour relever le niveau des cotisations et des pensions. Avec 1 600 euros de salaire, vous allez avoir une retraite de misère.

Fatima Lancien : Un peu plus de 800 euros, et j’ai travaillé toute ma vie...

Comment peuvent-ils défendre un tel modèle ? Avec 800 euros, vous tombez en dessous du seuil de pauvreté, comme des millions de retraités. Je propose un minimum retraite à 1 200 euros net.

La coordination Pas sans nous : Face à la précarité et au manque de perspectives pour la jeunesse, créerez-vous un ministère dédié pour une politique ambitieuse et non plus morcelée ?

Oui, je souhaite un ministère dédié à la jeunesse et les moyens qui vont avec. Cela implique un revenu étudiant d’au moins 850 euros par mois pour être autonome sans avoir à travailler ni à souscrire un prêt, mais aussi la gratuité des transports ou encore la prise en charge de 50 % de la licence sportive. Car les jeunes que j’ai rencontrés demandent un statut social dès 18 ans, pour accéder au logement, à la culture… Pour faire vivre ces droits, je propose la création de maisons de la jeunesse dans chaque commune de plus de 9 000 habitants. Enfin, je veux passer un pacte avec le Medef pour garantir un emploi aux 800 000 jeunes qui sortent de l’école tous les ans.

Fatima Lancien : La droite risque de l’emporter, la gauche ne pourrait-elle pas s’unir pour empêcher cela ? Pourquoi ne pas vous allier avec Jean-Luc Mélenchon, vous auriez plus de chance de prendre le pouvoir ?

Je souhaite que la gauche l’emporte. Et elle le fera, reste à savoir quand et pour quoi faire. Je veux que ce soit le plus vite possible, mais pas pour mettre en place la politique menée sous Hollande. Et pour cela, il faut convaincre. Car on peut toujours additionner Mélenchon, Roussel, Hidalgo, Jadot, ça ne fait pas une majorité, parce que la gauche a déçu. Nous, nous ne nous étions pas présentés depuis 2007 et, avec ma campagne, j’ai réussi à faire revenir à gauche des Français qui n’y croyaient plus. Au premier tour, je leur demande de voter pour leurs idées, pas par défaut. Toute la force qu’on me donnera le 10 avril comptera pour la suite. Je la mettrai au service de la France et des travailleurs. Et de la gauche aussi, car je n’y ai pas d’ennemis. Au contraire, je veux la rassembler sur une politique qui tourne la page de toutes les erreurs du passé et qui remette en cause le pouvoir de la finance.

GUERRE EN UKRAINE

Sveta : Cela fait plus d’un mois que la Russie a envahi mon pays et nous subissons au quotidien ses bombardements. Comment comptez-vous stopper cette guerre et venir en aide aux populations ?

Vladimir Poutine a violé l’intégrité d’un État, c’est sans précédent de la part d’une puissance nucléaire. Les pressions les plus fortes doivent s’exercer contre les dirigeants russes afin d’obtenir le respect du droit international et, le plus vite possible, le cessez-le-feu. C’est ce qui doit guider la mobilisation de toutes les nations : protéger les civils et mettre fin aux crimes de guerre. Or, des places financières où ils ont leurs habitudes jusqu’au quai des milliardaires à Antibes où sont amarrés leurs yachts, les pressions contre les oligarques russes restent minimes.

Il faut faire bien plus. En revanche, nous ne sommes pas en guerre contre le peuple russe, nous devons tendre la main aux pacifistes russes qui subissent une répression sévère. La solidarité avec le peuple ukrainien va, bien sûr, de soi, nous devons lui permettre de résister, d’avoir accès à tout ce qui est vital, et accueillir ceux qui fuient la guerre.

Jean-Marie Collin : La guerre frappe à nos portes avec une puissance nucléaire qui a mis à bas le tabou de l’utilisation de l’arme nucléaire. Et Jean-Yves Le Drian (le ministre des Affaires étrangères – NDLR) a indiqué, en guise de réponse, que la France en possédait aussi. Cette menace inquiète, comment protégeriez-vous les Français si vous étiez à l’Élysée ?

La planète est devenue une véritable poudrière remplie d’ogives nucléaires. À la moindre étincelle, en quelques heures, l’humanité pourrait être rayée de la carte. La Seconde Guerre mondiale nous a appris que les pires crimes contre l’humanité sont possibles. Et souvenons-nous qu’il y a peu, un dirigeant américain disait au dictateur nord-coréen : «  J’ai un plus gros bouton que le tien. » Voilà où on en est. Le danger est réel, donc, en tant que président de la République, à l’issue de cette guerre, je souhaiterais que la France prenne la tête du combat pour un désarmement nucléaire multilatéral. Nous devons nous mettre autour d’une table et décider collectivement de cesser d’investir – cela coûte 5 milliards par an à la France – et de désamorcer nos bombes nucléaires. À ceux qui pensent que c’est utopiste, je rappelle qu’en pleine guerre froide, un traité de non-prolifération – bafoué depuis – a été signé. Je suis d’ailleurs favorable à ce que la France participe comme observateur à la conférence du traité sur l’interdiction des armes nucléaires, prévue en juin.

Jean-Marie Collin : Si vous preniez la tête de la présidence française de l’Union européenne, quel dialogue mettriez-vous en place avec les États de l’Union européenne, en particulier l’Allemagne avec laquelle la France tente de développer une politique européenne de défense ?

Cette guerre a montré que l’ensemble des pays européens peuvent condamner d’une même voix la violation des règles internationales. C’est très important. Mais, des pays Baltes et du Nord – qui poussent depuis longtemps à l’élargissement de l’Otan jusqu’aux portes de la Russie –, à la France et l’Allemagne qui l’ont toujours refusé et ont même dit non à l’intégration de l’Ukraine en 2008, nos divergences sont profondes. Je souhaite préserver la voix indépendante et originale de la France. Bien sûr, je le dis clairement, en période de guerre, il n’est pas d’actualité de sortir du commandement intégré de l’Otan. Mais à l’issue de celle-ci, plutôt qu’à une Europe de la défense atlantiste, je veux travailler avec les 50 pays du continent européen à un traité de sécurité collective. Je préfère nourrir la paix que l’engrenage sans fin de la guerre.

CLIMAT

Charlène Fleury : Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a décrit le 2 e volet du rapport du Giec paru en février comme un atlas des souffrances à venir. L’État français a été condamné à deux reprises pour son inaction climatique et la France n’est toujours pas sur une trajectoire compatible avec l’accord de Paris. En quoi votre programme permet-il de diminuer les émissions de gaz à effet de serre ?

C’est dans la décennie à venir que tout se joue ; nous devons mettre le paquet. Le Giec estime qu’il faut investir 6 % du PIB par an, soit 900 milliards d’euros à l’échelle de l’Union européenne et 140 milliards pour la France. C’est ce que propose notre programme des Jours heureux. Le capital doit participer à cette transformation de notre modèle économique, mais nous prévoyons aussi 65 milliards d’euros d’investissements publics par an.

C’est plus que la droite – ce n’est pas difficile –, mais aussi que le reste de la gauche, et de loin. Il s’agit d’atteindre la neutralité carbone en 2050, et pour cela, nous proposons d’investir dans les énergies renouvelables – l’éolien, le solaire, l’hydraulique – et dans le nucléaire. Donc investir dans les deux, et dans un service public. Macron veut confier les renouvelables au privé, c’est le projet Hercule. C’est dangereux car les Total, les BlackRock qui deviendront actionnaires nous feront payer très cher quand nous en aurons le plus besoin, en cas de guerre par exemple.

Charlène Fleury : Avez-vous l’impression que vous préparez un changement en profondeur suffisant, notamment au niveau de la sobriété, qui est un levier indispensable ? Et cela alors que vous défendez encore la voiture individuelle, une industrie relocalisée – certes un peu décarbonée grâce au nucléaire – et même la consommation de viande.

Je souhaite juste que ceux qui ne peuvent pas se chauffer, les douze millions de personnes en précarité énergétique, aient le droit à un toit qui ne soit pas une passoire thermique. Je suis aussi pour le grand remplacement des cuves à fioul. C’est deux milliards d’euros, on peut le faire. Je veux également que ceux qui ne peuvent pas manger dignement – sept millions de personnes font la queue de l’aide alimentaire – aient droit à une alimentation saine et française.

Venons-en aux voitures. Nous devons d’abord inciter à prendre les transports doux avec la gratuité dans les métropoles, notamment. Mais ne pas punir. Je n’ai jamais dit : « Allez-y, continuez d’utiliser votre voiture polluante. » Au contraire, pour les classes populaires, tous ceux qui n’ont pas d’autre choix pour se déplacer, je propose une prime à la conversion de 10 000 euros pour acheter un véhicule propre d’occasion de vignette Crit’Air 1 ou 2.

Charlène Fleury : Oui mais concernant la viande, par exemple, un ouvrier en consomme 25 % de plus qu’un cadre. Donc, promouvoir une consommation de viande, même française, ne semble pas aller dans le sens de la transition écologique, alors que sa production représente 80 % des émissions du secteur de l’agriculture.

Il faut manger moins de viande, réduire de 20 % notre consommation. Oui, mille fois oui. Manger moins de viande, mais de la bonne, pas de la gonflée aux antibiotiques, pas de l’importée. Je ne suis pas pour de l’élevage intensif. Il y a plein de pâtures ! Savez-vous que Xavier Niel et les Gafa (les géants du numérique Google, Apple, Facebook et Amazon – NDLR) sont en train d’investir dans les grands champs de céréales pour faire des steaks sans viande ?

Charlène Fleury : Mais pour produire un kilo de bœuf, il faut beaucoup plus de céréales que pour faire un kilo de steak aux céréales. Si on dit que tout le monde va manger de la bonne viande trois à quatre fois par semaine, on va dans le mur.

Mais permettez à ceux qui n’en mangent pas, ou que de la mauvaise, d’en manger de la bonne, et vous verrez qu’il y aura besoin de soutenir nos éleveurs français, nos espaces herbagés, en luttant contre l’industriel. Je veux un système agricole vertueux, vivable, avec moins et mieux de viande.

Charlène Fleury : Imaginons que ce système agricole soit mis en place, comment faites-vous pour que sa production soit accessible à tous ? À Alternatiba, nous défendons une sécurité sociale de l’alimentation. Un chèque de 150 euros par mois et par personne à dépenser uniquement dans des endroits conventionnés bio et durables. Vu que le PCF a été à l’origine de la Sécurité sociale, que pensez-vous de cette proposition ?

Je préfère augmenter les salaires et les retraites et ne pas avoir besoin de donner un chèque alimentaire. Je propose aussi un fonds alimentaire doté de 10 milliards d’euros pour garantir à tous nos enfants, de la maternelle à l’université, l’accès à des cantines proposant des plats issus de l’alimentation locale, avec des normes respectant le vivant, la planète et nos engagements climatiques. Pour éduquer les enfants au goût, au bon. Mais aussi pour offrir un débouché à tous nos agriculteurs et paysans.

On a perdu notre souveraineté alimentaire : pour les fruits et légumes comme pour la viande, nous dépendons à 50 % de l’étranger. Et on perd 100 000 agriculteurs tous les dix ans. À ce rythme-là, dans quelques années, on ne pourra même plus produire des steaks aux céréales. Il faut donc réformer nos codes de marchés publics avec une préférence locale et sociale.

Entretien coordonné et retranscrit par Julia Hamlaoui, Naïm Sakhi et Aurélien Soucheyre

Présidentielle 2022Fabien Rousselpcfgauche
L'Humanité

La dynamique de l’espoir

Éditorial

Cédric Clérin

Face aux crises sociales, démocratiques et environnementales que traverse notre pays, la gauche a paru ces dernières années en panne de réponse : exercice du pouvoir bien éloigné des besoins populaires pour les uns et difficulté à proposer un projet mobilisateur pour les autres. Ces carences ont contribué à permettre à l’extrême droite de faire son lit. À tel point que l’actuelle élection présidentielle ressemble un peu à la double peine : un nouveau candidat d’extrême droite plus virulent que jamais et une candidate « historique » qui profite de ces outrances pour être plus menaçante que jamais. Il faudra donc, si elle est aux portes du pouvoir, tout faire pour l’empêcher d’y accéder.

Mais depuis vingt ans et le coup de semonce du 21 avril 2002, nous avons appris que toutes les stratégies électorales ne résolvent pas la question centrale : comment mieux répondre aux aspirations populaires, ramener aux urnes et dans le camp de l’émancipation ceux qui cherchent ailleurs le moyen de changer un système qui leur est devenu insupportable ?

C’est le sillon que tente de creuser depuis des mois Fabien Roussel avec ses « Jours heureux ». Il fait en ce sens une proposition claire et novatrice : répondre aux crises par le progrès partagé. La dynamique de l’espoir contre le désenchantement. Les questions sociales sont portées haut et les urgences écologiques peuvent par ce biais trouver une nouvelle audience chez ceux qui n’y voyaient jusqu’alors que des sacrifices dans une vie qui s’y résume déjà trop.

Chaque sensibilité de gauche propose d’ailleurs, avec plus au moins de succès, des voies pour s’en sortir. Faut-il faire taire toutes ces propositions versées au débat, nécessairement pluriel à gauche, et s’en remettre à une seule candidature dont l’unique voix porterait ? L’efficacité immédiate d’une telle tactique est incertaine mais l’effacement du débat à gauche est, lui, certainement une voie sans issue. Le jour est peut-être venu pour que les stratégies électorales ne soient plus le cache-misère d’une gauche dont le défi reste de répondre au problème de fond : comment (re)devenir aux yeux du peuple l’outil de son émancipation.

Présidentielle 2022gaucheFabien Roussel
Le Figaro

Ukraine : l'UE décide un embargo sur le charbon et la fermeture des ports européens aux navires russes

Les Vingt-Sept ont également annoncé l'interdiction d'exportations vers la Russie, notamment de biens de haute technologie, à hauteur de 10 milliards d'euros, et de nouvelles sanctions contre des banques russes, a annoncé la présidence française du Conseil de l'UE.

Les Vingt-Sept sont finalement parvenus à s'accorder. Leurs représentants ont décidé ce jeudi un embargo sur le charbon russe et la fermeture des ports européens aux navires russes, dans le cadre d'une cinquième salve de sanctions contre Moscou, a annoncé la présidence française du Conseil de l'UE.

À lire aussiL'Europe va frapper l'énergie russe

Ce paquet «très substantiel» prévoit également l'interdiction d'exportations vers la Russie, notamment de biens de haute technologie, à hauteur de 10 milliards d'euros, et le gel des avoirs de plusieurs banques russes. Ces nouvelles mesures avaient été proposées par la Commission après la découverte de dizaines de cadavres de civils le week-end dernier à Boutcha, près de kiev.

C'est la première fois que les Européens frappent le secteur énergétique russe, dont ils sont très dépendants. L'UE importe 45% de son charbon de Russie pour une valeur de 4 milliards d'euros par an. Cet embargo entrera en vigueur début août, 120 jours après la publication du nouveau paquet au journal officiel de l'UE attendue vendredi.

«Isolement économique, financier et technologique»

La liste des produits russes interdits d'importation dans l'UE est également élargie à certaines «matières premières et matériaux critiques» pour une valeur estimée de 5,5 milliards d'euros par an, afin de stopper le financement de l'effort de guerre de Moscou. Les transporteurs routiers russes et bélarusses sont désormais frappés d'une interdiction d'opérer dans l'UE, précise la présidence française dans une série de tweets.

La liste noire de l'UE est également élargie de plus de 200 noms d'individus, dont des oligarques russes et les deux filles de Vladimir Poutine, selon un document consulté par l'AFP. La Russie «va subir une longue descente vers l'isolement économique, financier et technologique», a affirmé sur Twitter la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.

Une résolution adoptée par le Parlement européen

Plus tôt ce jeudi, le Parlement européen avait réclamé, dans une résolution adoptée ce même jour, l'imposition d'un embargo «total et immédiat» sur les importations «de pétrole, de charbon de combustible nucléaire et de gaz» russes. La résolution a été votée par 513 eurodéputés (22 voix contre, 19 abstentions). «C'est un moment très important et une étape significative. La position du Parlement est claire et envoie le plus fort des messages de soutien à ceux qui se trouvent sur la ligne de front», avait commenté la présidente de l'institution, Roberta Metsola, après le vote de cette résolution non contraignante.

Si la Commission européenne avait proposé mardi aux Vingt-Sept d'accentuer les sanctions en arrêtant les achats de charbon russe, le Parlement exigeait donc d'aller plus loin. Mais un embargo éventuel sur le pétrole russe (25% du total des importations européennes de pétrole) et le gaz russe (45% du total) fait l'objet d'âpres discussions entre les États membres, Berlin ayant exprimé publiquement ses réticences. Le sujet doit être discuté lundi prochain lors de la réunion des ministres européens des Affaires étrangères.

Intensifier les sanctions et le soutien à l'Ukraine

Dans leur résolution, les eurodéputés avaient également demandé «d'intensifier les livraisons d'armes à l'Ukraine», ce que Dmytro Kouleba, le ministre ukrainien des Affaires étrangères, a encore réclamé jeudi lors d'un déplacement au siège de l'Otan à Bruxelles. Jusqu'ici, les 27 se sont mis d'accord sur une enveloppe d'un milliard d'euros pour fournir des armements à Kiev. «Cela peut paraître beaucoup, mais un milliard d'euros, c'est ce que nous payons chaque jour à Poutine pour l'énergie qu'il nous fournit», avait souligné mercredi Josep Borrell, le chef de la diplomatie européenne.

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Le Parlement a aussi réclamé que «toutes les mesures nécessaires» soient prises pour que «les actes de Vladimir Poutine et d'Alexandre Loukachenko», le président biélorusse, «soient poursuivis comme crimes de guerre et crimes contre l'humanité». Les eurodéputés se sont également prononcés pour la création d'un «fonds analogue au plan Marshall» pour reconstruire l'Ukraine après la guerre.

Enquête du BEA après un «incident grave» sur un vol Air France à l'atterrissage à Roissy

Les pilotes d'un Boeing 777 ont été confrontés lundi à une «instabilité des commandes de vol».

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Prix de l'électricité: les syndicats de l'énergie saisissent le Conseil d'État

Les syndicats contestent le décret pris par le gouvernement qui oblige EDF à augmenter les volumes d'électricité vendus à bas prix à d'autres fournisseurs d'électricité.

Washington interdit à la Russie de payer sa dette avec des dollars détenus dans des banques américaines

La mesure vise à fragiliser le système financier russe et à rapprocher la Russie d'un défaut de paiement.

Le Figaro

Macron doit-il continuer de parler avec Poutine?

Isabelle Lasserre

ANALYSE - En six semaines, le président français n’a rien obtenu du maître du Kremlin, si ce n’est un minicouloir humanitaire à Marioupol, pas même accompagné d’un cessez-le-feu.

Depuis le début de la guerre, Emmanuel Macron s’est entretenu une dizaine de fois au téléphone avec Vladimir Poutine, à chaque reprise pendant au moins 1 heure 15. Les entretiens sont tendus, difficiles, parfois même désespérants. Le président français doit écouter les interminables monologues de son homologue russe, supporter ses propos révisionnistes, affronter ses mensonges, écouter ses promesses de vengeance envers un Occident qui l’aurait humilié. Face à Vladimir Poutine, Emmanuel Macron a tout essayé. Il a fait preuve de patience, il a tenté de le persuader qu’il se trompait, il a voulu le dissuader avec des sommations. Mais tous ses efforts se sont heurtés aux murs rouges du Kremlin et à l’intransigeance de son maître. En six semaines, le président français n’a rien obtenu de Vladimir Poutine, si ce n’est un minicouloir humanitaire à Marioupol, pas même accompagné d’un cessez-le-feu. Le reste ne fut qu’une suite de mensonges et de fausses promesses aussitôt trahies. Alors, depuis le terrible carnage découvert à Boutcha le week-end dernier, avec ses centaines de civils tués, parfois d’une balle dans la nuque et les mains liées, la question se pose ouvertement: Emmanuel Macron doit-il encore parler à Vladimir Poutine?

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Si l’on en croit le premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, la réponse est non. «On ne négocie pas avec les criminels, on les combat. Monsieur le président, combien de fois avez-vous négocié avec Vladimir Poutine, qu’avez-vous obtenu? Iriez-vous négocier avec Hitler, Staline, Pol Pot?», a-t-il lancé lundi. Emmanuel Macron a dénoncé des critiques «infondées» et «scandaleuses» du chef de gouvernement polonais, rappelant sa proximité avec Marine Le Pen. Depuis le début de la guerre, l’Élysée considère qu’il faut «garder le fil du dialogue» avec Vladimir Poutine, même sans obtenir de résultats. D’abord pour maintenir un lien avec le président russe, qui pourra servir le jour où il sera prêt à négocier. Car s’il reste au pouvoir et survit à la guerre en Ukraine, il faudra bien parler avec lui.

Les conflits se terminent souvent par des compromis passés avec des dictateurs ou des responsables de crimes de guerre. En 1945, le troisième signataire de la conférence de Yalta, aux côtés de Franklin Roosevelt et de Winston Churchill, était Staline, l’un des pires bourreaux du XXe siècle, responsable de la mort d’environ 20 millions de personnes. Plus récemment, on a vu les Américains négocier avec les talibans en Afghanistan, et même leur rendre le pouvoir. Cette paix de déshonneur restera sans doute comme un échec de la politique étrangère américaine, mais le fait est que deux présidents successifs à la Maison-Blanche ont considéré qu’ils n’avaient pas le choix. Quant à la France, si elle a vu fondre son influence en Syrie, c’est peut-être en partie parce qu’elle a refusé, au début de la guerre en 2011, de continuer à parler à Bachar el-Assad, misant sur l’effondrement du régime et la chute rapide du dictateur. Onze ans après, il est toujours au pouvoir et c’est avec Moscou et Téhéran qu’il dialogue.

Au sein de l’Europe, Emmanuel Macron est l’un des responsables politiques les mieux placés pour parler à Vladimir Poutine, car il connaît relativement bien le président russe. En cinq ans, il l’a rencontré plusieurs fois et lui a souvent parlé au téléphone. Leurs relations, jusqu’à la guerre, ont toujours été assez «cordiales» et «franches». Emmanuel Macron assure en outre la présidence tournante de l’Union et, à ce titre, il a des responsabilités particulières au sein de l’Europe. Les intérêts de l’Union seraient-ils aussi bien défendus si c’était, par exemple, le président turc Erdogan qui maintenait le lien avec Vladimir Poutine? On peut en douter. Il faut aussi rappeler que le président ukrainien a lui-même demandé à Emmanuel Macron de conserver le fil du dialogue avec Vladimir Poutine. Et tout se fait en étroite coordination avec lui, de même qu’avec les partenaires européens et américains de la France. «Volodymyr Zelensky a toujours voulu s’appuyer sur le président Macron pour parler à Vladimir Poutine. Et à chaque fois le président s’assure d’abord, avant de téléphoner à Vladimir Poutine, que les messages et les besoins de l’Ukraine sont bien identifiés. Tout se fait en transparence», affirme une source à l’Élysée. Après la dernière conversation entre Poutine et Macron, le 5 avril, Volodymyr Zelensky a une nouvelle fois remercié le président français pour ses appels au Kremlin. Enfin, si Emmanuel Macron ne parlait pas à Vladimir Poutine, nul doute que presque tous ses opposants le lui reprocheraient. «Parler à Vladimir Poutine à tout prix»: c’était la rengaine de plusieurs courants politiques bien avant la guerre.

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Mais le dialogue n’empêche pas l’examen critique. Et il faudra bien qu’un jour les responsables français fassent le bilan de leur politique russe… À cet égard, plusieurs des idées fixes d’Emmanuel Macron ont volé en éclats: sa certitude que la Russie est européenne par essence et qu’elle ne peut que rejoindre le camp occidental ; sa volonté d’avoir avec Vladimir Poutine un «dialogue ferme et exigeant» ; et surtout sa conviction qu’il faut revoir «l’architecture de sécurité européenne» en y associant la Russie. La politique russe se joue aussi à l’est du continent. Les pays d’Europe centrale et orientale n’avaient guère apprécié le dialogue stratégique proposé à Vladimir Poutine au fort de Brégançon en août 2019. Les récents propos du premier ministre polonais montrent que les incompréhensions envers la France, qui comme l’Allemagne est souvent accusée d’avoir été trop complaisante avec la Russie, ne sont pas toutes levées.

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Un missile polonais, le Piorun, fait mouche face aux Mi-35 et de Su-34 de l'armée russe

VU D'AILLEURS - C'est le monde à l'envers : les Américains veulent désormais acheter des missiles polonais. Car le Piorun est un tiers moins cher et deux fois plus performant que le missile américain, Stinger.

Les deux filles de Vladimir Poutine pourraient être sanctionnées par l'Union européenne

Cet élargissement des sanctions proposé par la Commission européenne fait suite à la découverte de cadavres portant des vêtements civils à Boutcha, au nord-ouest de Kiev, après le retrait des forces russes.

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L'oligarque russe Abramovitch et des négociateurs ukrainiens ont souffert d'un possible «empoisonnement», selon le Wall Street Journal

Le propriétaire du club de football anglais Chelsea, qui tente de jouer les médiateurs entre Moscou et Kiev, a «développé des symptômes» après une réunion dans la capitale ukrainienne courant mars.

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Le Figaro

Dublin proteste contre l'expulsion de deux diplomates irlandais de Moscou

EN COURS : Mis à jour le 7 avril 2022 à 21:47

Deux diplomates irlandais à Moscou se sont vu signifier leur expulsion jeudi, a annoncé le ministre irlandais des Affaires étrangères, protestant contre une mesure qui intervient quelques jours après l'expulsion par Dublin de quatre diplomates russes.

«L'ambassadeur d'Irlande auprès de la fédération de Russie a été convoqué au ministère des Affaires étrangères à Moscou cet après-midi et informé qu'il avait été demandé à deux diplomates de notre ambassade à Moscou de partir», a déclaré jeudi le ministre Simon Coveney dans un communiqué.

«Il n'y a aucune justification à cette mesure», a-t-il dénoncé, «le personnel de l'ambassade d'Irlande à Moscou n'a pas et n'exerce pas de tâches ou de fonctions incompatibles avec son statut diplomatique».

26 corps découverts dans les décombres d'immeubles près de Kiev

Vingt-six corps ont été extraits par les secouristes ukrainiens des décombres de deux immeubles d'habitation bombardés à Borodianka, au nord-ouest de Kiev, a annoncé jeudi la procureure générale d'Ukraine Iryna Venediktova.

C'est «la ville la plus détruite de la région» de la capitale, a-t-elle souligné sur Facebook, ajoutant qu'«il est difficile de prévoir combien il va y avoir de morts» au total à Borodianka, où «seule la population civile a été visée».

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L'UE approuve un embargo sur le charbon russe

Les représentants des Vingt-Sept ont décidé jeudi un embargo sur le charbon russe et la fermeture des ports européens aux navires russes, dans le cadre d'une cinquième salve de sanctions contre Moscou, a annoncé la présidence française du Conseil de l'UE.

Ce paquet «très substantiel» prévoit également l'interdiction d'exportations vers la Russie, notamment de biens de haute technologie, à hauteur de 10 milliards d'euros, et de nouvelles sanctions contre des banques russes, selon la même source. Il avait été proposé par la Commission après la découverte de dizaines de cadavres de civils le weekend dernier à Boutcha, près de kiev.

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Marioupol : les autorités pro-russes annoncent «environ 5000» civils tués et «60% à 70%» d'habitations détruites

Le «nouveau maire» proclamé par les forces pro-russes à Marioupol a annoncé jeudi qu'«environ 5000 personnes» étaient mortes parmi la population civile de cette ville ukrainienne, assiégée depuis des semaines par l'armée russe et ses alliés séparatistes.

«Environ 60 à 70% du parc de logements a été détruit ou partiellement détruit», a ajouté Konstantin Ivachtchenko, nommé à la tête de la ville mercredi par Denis Pouchiline, dirigeant des séparatistes de Donetsk. Il a également estimé que 250.000 personnes avaient quitté la ville mais qu'au moins autant, voire 300.000 restaient sur place. Ces citations sont des extraits d'une interview dont TASS a annoncé la publication vendredi.

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Poutine a «renoncé» à Kiev, selon le chef du Pentagone

Vladimir Poutine a «renoncé» à prendre Kiev pour se focaliser sur les zones séparatistes du Donbass et l'issue de la guerre en Ukraine «reste à voir», ont estimé jeudi les plus hauts responsables de l'armée américaine.

«Poutine pensait qu'il pourrait très rapidement prendre le contrôle de l'Ukraine, très rapidement prendre le contrôle de la capitale. Il avait tort», a déclaré le ministre américain de la Défense, Lloyd Austin, au cours d'une audition au Congrès. «Je pense que Poutine a renoncé à ses efforts pour capturer la capitale et se concentre maintenant sur le sud et l'est du pays», a-t-il ajouté devant la commission des forces armées du Sénat. Mais l'issue de la guerre, qui s'annonce longue, reste incertaine, a indiqué pour sa part le chef d'état-major américain, le général Mark Milley.

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La Russie annonce des sanctions contre des dirigeants australiens et néozélandais

Moscou a annoncé des sanctions personnelles jeudi contre les dirigeants d'Australie et de Nouvelle-Zélande, leur interdisant l'entrée en Russie, des mesures réciproques à celles prises par ces pays suite à l'offensive russe en Ukraine. Dans deux communiqués, le ministère des Affaires étrangères a accusé les deux pays d'«actions hostiles» envers la Russie.

Sur les listes de personnes sanctionnées figurent notamment les chefs d'Etat des deux pays, le Premier ministre australien Scott Morrison et son homologue néo-zélandaise Jacinda Ardern, ainsi que de nombreux ministres et parlementaires. En tout, 228 noms figurent sur la liste australienne et 130 sur la liste néo-zélandaise.

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Le G7 annonce de nouvelles sanctions économiques et financières contre la Russie

Les pays du G7 ont annoncé de nouvelles sanctions économiques à l'encontre de la Russie, dont une interdiction de tout nouvel investissement dans des secteurs clés en réaction à «la poursuite de l'escalade de la guerre» en Ukraine.

«Nous interdisons de nouveaux investissements dans des industries clés de l'économie russe, y compris l'énergie», indiquent les puissances du G7 dans un communiqué, qui annonce aussi «des sanctions supplémentaires contre le secteur de la défense russe» et contre des «élites» qui soutiennent la guerre décidée par le président russe Vladimir Poutine contre l'Ukraine.

Les interdictions d'exportations sur certains biens seront étendues, les sanctions contre les banques les compagnies publiques russes étendues, selon le texte. Si un embargo sur les importations d'énergie n'est pas envisagé à ce stade, les pays du G7 veulent «faire avancer» leurs plans visant à réduire leur dépendance à l'énergie russe, qui comprennent entre autres «une sortie progressive du charbon russe».

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La suspension de la Russie du Conseil des droits de l'homme de l'ONU est «illégale», selon le ministère des Affaires étrangères russe

Le ministère russe des Affaires étrangères a qualifié «d'illégale» la suspension de la Russie du Conseil des droits de l'homme des Nations unies, dans un communiqué publié jeudi.

La Russie considère cette suspension comme «illégale et politiquement motivée, visant à punir de manière ostentatoire un État membre souverain de l'ONU qui mène une politique intérieure et étrangère indépendante», et a décidé d'une «résiliation anticipée» de ce Conseil.

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Des trains d'évacuation bloqués dans l'Est par des frappes russes

Des trains d'évacuation de la population de l'Est de l'Ukraine ont été bloqués jeudi par des frappes russes sur la seule voie ferrée restée sous contrôle ukrainien, a annoncé le directeur des chemins de fer ukrainiens Olexandre Kamichine.

«L'ennemi a effectué des frappes aériennes sur la voie ferrée à côté de la gare de Barbenkovo, de la la ligne de Donetsk. C'est la seule voie de sortie ferroviaire de villes comme Sloviansk, Kramatorsk et Liman, à être sous contrôle ukrainien», a écrit ce responsable sur la messagerie Telegram.

Cette ligne est aujourd'hui une «voie de survie pour des dizaines de milliers de nos concitoyens». Selon lui, trois trains sont bloqués à Sloviansk et à Kramatorsk. «Nous attendons la fin des tirs pour éclaircir la situation. Les passagers des trains bloqués sont transférés dans les gares jusqu'à cet éclaircissement», a-t-il encore écrit.

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Les États-Unis révoquent officiellement le statut commercial de la Russie

Par un vote au Congrès, les États-Unis ont révoqué officiellement jeudi le statut commercial de la Russie et de la Biélorussie en réponse à la guerre en Ukraine, ouvrant la voie à des tarifs douaniers punitifs contre ces deux pays. Cette mesure, décrétée par le président Biden mi-mars, a bénéficié d'un fort soutien transpartisan à la Chambre comme au Sénat.

En privant la Russie de sa «clause de la nation la plus favorisée», un principe de réciprocité de base dans le libre-échange, les Occidentaux la couperaient de facto du jeu mondial du libre-échange, et se donneraient le droit de taxer lourdement les importations de produits russes. En ce qui concerne les États-Unis, seuls deux autres pays sont pour l'instant exclus de ce principe de réciprocité qui fonde l'essentiel des relations commerciales internationales: Cuba et la Corée du Nord.

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Le Portugal prend des mesures pour contenir l'envolée des prix de l'énergie

Le Portugal va adopter un ensemble de mesures pour faire face à la flambée des prix de l'énergie depuis le début de la guerre en Ukraine, afin de soutenir les ménages et les entreprises, a annoncé aujourd’hui le premier ministre Antonio Costa. Le gouvernement va notamment continuer d'ajuster sa taxe sur les produits pétroliers en fonction de l'évolution des prix des carburants.

«Nous allons procéder à une réduction de la taxe sur les produits pétroliers équivalent à une baisse de la TVA à 13%», a expliqué le premier ministre Antonio Costa lors de la présentation du programme de son gouvernement au Parlement. Le Portugal attend le feu vert de la Commission européenne pour baisser temporairement la TVA sur les produits pétroliers, actuellement fixée à 23%.

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Kiev accuse la Hongrie d'«aider Poutine» dans la guerre contre l'Ukraine

Kiev a accusé jeudi la Hongrie d'«aider Poutine» dans la guerre contre l'Ukraine, au lendemain de déclarations de Viktor Orban se disant prêt à acheter du gaz russe en roubles, à rebours des autres pays de l'Union européenne.

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«Budapest est passé à l'étape suivante: aider Poutine à continuer son agression contre l'Ukraine», a fustigé dans un communiqué le porte-parole du ministère ukrainien des Affaires étrangères, Oleg Nikolenko, estimant que la Hongrie «détruisait l'unité de l'UE» avec cette position.

Le ministre hongrois des Affaires étrangères, Peter Szijjarto, a déclaré plus tard dans la journée que son homologue ukrainien ne l'avait pas contacté et a appelé Kiev à «cesser de nous insulter». Les Ukrainiens «demandent et attendent de l'aide, tout en nous attaquant», a-t-il déclaré à la télévision publique hongroise, de Bruxelles où il assistait à une réunion de l'Otan.

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Sanctions russes : le patron de Nestlé se justifie sur le maintien d'aliments essentiels

Le patron de Nestlé s'est justifié aujourd’hui sur la décision de maintenir les produits alimentaires essentiels en Russie, tels que les produits pour bébés, lors de l'assemblée générale du groupe, mettant en avant «le droit fondamental» à la nourriture, «même en temps de guerre».

«Quand la Russie a envahi l'Ukraine, nous avons été tous profondément choqués», a déclaré Mark Schneider dans un discours diffusé en ligne lors de l'assemblée générale annuelle, qui se tenait à distance, sans présence des actionnaires, en raison des restrictions sanitaires. «Nous avons immédiatement pris toutes les mesures possibles pour assurer la sécurité de nos employés et leur apporter tout notre soutien ainsi qu'au peuple ukrainien», a-t-il poursuivi.

Le groupe suisse, qui emploie 5800 personnes en Ukraine et 7000 en Russie, avait rapidement suspendu ses investissements en Russie, arrêté les publicités et réduit les livraisons. Il avait cesser d'exporter des produits tels que les dosettes de café Nespresso ou les eaux en bouteille S. Pellegrino pour se limiter aux aliments de base, dont les produits pour animaux de compagnie.

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Vote de l'ONU : le Kremlin continuera de «défendre ses intérêts par tous les moyens légaux»

Le Kremlin a regretté jeudi la suspension de la Russie du Conseil des droits de l'homme de l'ONU, avertissant que Moscou comptait «continuer de défendre ses intérêts par tous les moyens légaux».

«Nous en sommes désolés et nous continuerons de défendre nos intérêts par tous les moyens légaux et de nous expliquer», a déclaré le porte-parole de Vladimir Poutine, Dmitri Peskov, sur la chaîne britannique Sky News.

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Un porte-parole du Kremlin reconnaît des «pertes importantes» militaires en Ukraine

Moscou a reconnu jeudi des «pertes importantes» au sein de son armée déployée en Ukraine, a déclaré le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, sans les quantifier.

«Nous avons subi des pertes militaires importantes», a déclaré Dmitri Peskov lors d'une interview à la chaîne britannique Sky News, «c'est une immense tragédie pour nous».

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L'Assemblée générale de l'ONU suspend la Russie du Conseil des droits de l'Homme des Nations unies, l’Ukraine «reconnaissante»

L'Assemblée générale de l'ONU a suspendu aujourd’hui la Russie de son siège au Conseil des droits de l'Homme des Nations unies en raison de l'invasion de l'Ukraine, lors d'un vote qui a recueilli 93 voix favorables et traduit un effritement de l'unité internationale face à Moscou.

Sur les 193 pays membres de l'Assemblée générale, 24 ont voté contre cette suspension - la deuxième de l'histoire de l'ONU après l'éviction de la Libye en 2011 -, initiée par les États-Unis. Et 58 pays se sont abstenus, mais les abstentions, un choix dénoncé par Kiev, n'étaient pas prises en compte dans la majorité des deux-tiers requise parmi les seuls votes pour et contre.

Parmi les pays ayant voté contre figure la Chine qui a dénoncé une «démarche hâtive», la mise «de l'huile sur le feu» ainsi qu'un «précédent dangereux». L'Iran, le Kazakhstan et Cuba ont aussi voté contre. Sans surprise, la Russie, la Biélorussie et la Syrie se sont opposés à la résolution proposée au scrutin.

L'Ukraine a déclaré qu'elle était «reconnaissante» de la décision, affirmant que les «criminels de guerre» ne devraient pas y être représentés. «Les criminels de guerre n'ont pas leur place dans les organes de l'ONU visant à protéger les droits de l'homme», a réagi sur Twitter le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kouleba.

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Blinken estime que les Russes commettent de nouvelles atrocités «en ce moment même»

Les États-Unis estiment que la Russie continue à commettre des «atrocités» en Ukraine «en ce moment même», a déclaré jeudi le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken à l'issue d'une réunion de l'Otan.

Au-delà de Boutcha, localité près de Kiev où l'Ukraine et les Occidentaux accusent Moscou d'avoir commis un «massacre» de civils, «il y a beaucoup d'autres villes que la Russie a occupées et d'autres villes qu'elle occupe encore, des endroits où nous devons estimer que les soldats russes commettent davantage d'atrocités en ce moment même», a-t-il dit devant la presse à Bruxelles.

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Von der Leyen annonce se rendre à Kiev vendredi en signe de «soutien indéfectible»

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a annoncé qu'elle se rendrait vendredi à Kiev pour exprimer son «soutien indéfectible» à l'Ukraine dans son combat contre l'invasion russe.

«Le peuple ukrainien mérite notre solidarité. C'est pour cette raison que je me rendrai à Kiev demain (vendredi)», a déclaré la dirigeante européenne lors d'une conférence de presse jeudi à Stockholm. «Je veux envoyer un message de soutien indéfectible au peuple ukrainien et son combat courageux pour nos valeurs communes», a-t-elle affirmé.

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Le montant des avoirs russes gelés en Suisse grimpe à 7,5 milliards CHF

Le montant des avoirs russes gelés en Suisse a augmenté pour atteindre désormais l'équivalent de 7,5 milliards de francs suisses (7,3 milliards d'euros), a indiqué jeudi un haut responsable du ministère de l'Économie. Fin mars, l'ambassadeur Erwin Bollinger, en poste au secrétariat d'État à l'Économie (Seco), avait déjà donné une première estimation des fonds bloqués depuis l'invasion de l'Ukraine, précisant alors qu'ils atteignaient l'équivalent de 5,75 milliards de francs suisses.

Ce montant englobe des fonds et valeurs patrimoniales, dont des biens immobiliers situés dans des régions touristiques de Suisse, avait-il alors détaillé. Il avait cependant déclaré s'attendre à ce que ce montant augmente encore au fur et à mesure que les informations remontent au ministère de l'Économie.

Pays neutre, la Suisse a rompu avec sa traditionnelle réserve le 28 février en s'alignant sur les sanctions de l'Union européenne. Depuis, les banques ont obligation de signaler les personnes, entreprises ou entités visées par des sanctions au ministère de l'Economie. La mise en œuvre des sanctions a toutefois fait l'objet de critiques, notamment de la part du Parti socialiste suisse, la deuxième formation politique au Parlement, qui a déposé une plainte administrative contre le Seco.

Finlande et Estonie prévoient un terminal flottant pour se passer de gaz russe

La Finlande et l'Estonie prévoient de louer un navire-terminal d'importation de gaz naturel liquéfié (GNL) dans le cadre de leurs efforts se passer de gaz russe, ont annoncé les deux pays jeudi. «Cela permettra d'assurer les besoins industriels en gaz si les importations de gaz depuis la Russie devaient cesser», a déclaré le ministre finlandais de l'Economie Mika Lintilä sur Twitter.

Le terminal mobile prendra la forme d'un grand navire spécialisé dit FSRU («Floating storage and regasification unit»), permettant de regazéifier le GNL débarqué par un méthanier et de l'injecter dans le réseau. L'installation est prévue avant l'hiver prochain.

Nouvelle étape au Congrès américain pour révoquer le statut commercial de la Russie

Le Sénat américain a voté jeudi à l'unanimité pour révoquer le statut commercial de la Russie et de la Biélorussie en réponse à la guerre en Ukraine, ouvrant la voie à des tarifs douaniers punitifs contre ces deux pays. En coordination avec ses alliés européens, le président américain Joe Biden avait annoncé cette mesure le mois dernier afin «d'isoler davantage la Russie sur la scène mondiale», mais cette nouvelle sanction devait être validée au Congrès.

La Chambre des représentants avait fait un premier pas en ce sens mi-mars, et sénateurs démocrates et républicains ont apporté leur soutien unanime à cette mesure jeudi matin. Mais quelques différences entre les textes votés dans les deux chambres obligent les élus à lancer une navette parlementaire.

En privant la Russie de sa «clause de la nation la plus favorisée», un principe de réciprocité de base dans le libre-échange, les Occidentaux la couperaient de facto du jeu mondial du libre-échange, et se donneraient le droit de taxer lourdement les importations de produits russes. En ce qui concerne les Etats-Unis, seuls deux autres pays sont pour l'instant exclus de ce principe de réciprocité qui fonde l'essentiel des relations commerciales internationales: Cuba et la Corée du Nord.

Le chef de la diplomatie ukrainienne accuse son homologue russe d'être «complice des crimes» russes

Le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kouleba a accusé jeudi son homologue russe Sergueï Lavrov d'être «complice des crimes» commis par l'armée russe depuis le début de l'invasion de l'Ukraine.

«Le fait qu'il justifie les bombardements d'un hôpital à Marioupol et les crimes de guerre commis à Boutcha et dans d'autres villes et villages d'Ukraine (...) le rend complice de ces crimes», a déclaré Dmytro Kouleba lors d'une conférence de presse, après une rencontre avec les chefs de la diplomatie des pays de l'Otan à Bruxelles.

Les bourreaux russes de Boutcha sont identifiés

Parmi les auteurs russes des massacres de civils à l'ouest de Kiev, figurerait notamment le lieutenant-colonel Azatbek Omurbekov.

Lire notre article : Guerre en Ukraine : les bourreaux russes de Boutcha sont identifiés

Des images montrent des soldats ukrainiens achevant des militaires russes

Des images mises en ligne sur Telegram en début de semaine ont beaucoup circulé sur les réseaux sociaux. Elles montrent des soldats ukrainiens en train d'achever des militaires russes capturés dans la région de Kiev. L'unité à laquelle appartiennent les soldats ukrainiens n'a pas encore été clairement identifiée. Ces événements sont constitutifs de crimes de guerre.

Lire notre article : Des images montrent des soldats ukrainiens achevant des militaires russes

L'Ukraine demande à l'Otan des armes «maintenant» ou «ce sera trop tard»

L'Ukraine a besoin des armes des pays de l'Otan «maintenant», ou «ce sera trop tard», a déclaré le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kouleba lors d'une réunion de l'Alliance atlantique à Bruxelles.

«Je ne doute pas que l'Ukraine aura les armes nécessaires pour combattre. La question c'est quand», a-t-il insisté après avoir rencontré ses homologues des pays de l'Otan, réclamant aussi avec la même urgence que les Occidentaux cessent d'acheter du pétrole et du gaz russes.

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Une enquête sur Boutcha est «la prochaine étape», selon l'ONU

Une enquête sur les circonstances de la mort de personnes habillées en vêtements civils, retrouvées mortes à Boutcha par les autorités ukrainiennes après le retrait de l'armée russe, est «la prochaine étape», a déclaré un haut responsable de l'Onu lors d'un déplacement dans cette ville proche de Kiev.

«Le monde est déjà profondément choqué», a affirmé Martin Griffiths, le secrétaire général adjoint de l'ONU pour les Affaires humanitaires, à un responsable de la mairie de Boutcha, assurant que «la prochaine étape est de mener une enquête».

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Les événements de Boutcha ont «éclipsé» les pourparlers entre l'Ukraine et la Russie, selon la Turquie

Les images des massacres perpétrés à Boutcha ou Irpin, près de Kiev, ont «éclipsé» les pourparlers initiés entre la Russie et l'Ukraine, a regretté le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlüt Cavusoglu.

La Turquie a accueilli par deux fois des négociations directes entre les deux parties, dont la dernière le 29 mars à Istanbul mais «l'atmosphère positive qui s'en dégageait a hélas été assombrie», a insisté le ministre qui s'exprimait devant la presse à Bruxelles, à l'issue de la réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Otan.

Les chars d'assaut ont-ils toujours leur place dans les conflits modernes ?

Lorsque la Russie a lancé son «opération militaire spéciale», le 24 février dernier, sa force de frappe avait de quoi faire frémir. Avec plus de 150.000 soldats engagés, épaulés par 1200 à 1500 chars d'assaut et quelque 3000 blindés, l'armée du Kremlin s'était donné les moyens, sur le papier, d'emporter la décision.

Mais après 41 jours de guerre, les pertes sont lourdes : selon le site Oryx, qui comptabilise les pertes matérielles russes en se fondant sur des preuves visuelles, la Russie a déjà perdu 427 chars au 6 avril, qu'ils aient été détruits, endommagés, abandonnés ou capturés. Soit une moyenne de dix par jour et un tiers de leurs effectifs engagés initialement. Parmi ces pertes, on comptabilise une majorité de vieux T-64, T-72 et T-80, mais aussi quelques T-90 plus modernes.

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Washington se détourne du gazoduc EastMed entre Chypre, Israël et la Grèce

La construction d'un gazoduc en Méditerranée orientale pour fournir à l'Union européenne une alternative au gaz russe prendrait trop de temps et serait trop coûteuse, a estimé à Nicosie la numéro trois de la diplomatie américaine.

Ce projet annoncé en 2016 et objet en janvier 2020 d'un accord «historique» entre Israël, Chypre et la Grèce, vise à relier à l'Europe les champs gaziers offshore situés entre l'État hébreu et Chypre. L'achèvement de ce gigantesque chantier, d'un coût de 6 milliards d'euros, est prévu pour 2025, mais aucun financement n'a pour l'instant été garanti.

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Fortement soutenu par l'administration du président américain d'alors, Donald Trump, le gazoduc ne semble plus susciter l'enthousiasme des États-Unis. «Nous considérons qu'il est trop cher, sans viabilité économique et qu'il prendra trop de temps», a résumé la sous-secrétaire d'État des Affaires politiques américaines, Victoria Nuland, à l'issue d'une rencontre à Nicosie avec le président chypriote, Nicos Anastasiades.

L'Indonésie appelle à une enquête «indépendante» sur les exactions de Boutcha

L'Indonésie a appelé à une enquête «indépendante» sur les exactions commises dans la localité ukrainienne de Boutcha, sans incriminer la Russie. Les Nations unies et plusieurs pays occidentaux ont affiché leur indignation après la découverte de dizaines de corps portant des vêtements civils à Boutcha ce week-end, au nord-ouest de Kiev, à la suite du retrait des troupes russes.

Le pays d'Asie du Sud-Est, qui préside le G20 cette année, a apporté son soutien à l'initiative des Nations unies en faveur d'une enquête indépendante sur le massacre présumé. «Nous espérons qu'il y aura une enquête par une équipe indépendante pour apporter le plus de lumière possible sur ce qui c'est passé, indépendamment des informations variées qui ont été rapportées et que nous avons suivies», a indiqué le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Teuku Faizasyah, au cours d'un briefing.

Critiqué sur l'Ukraine, le président sud-africain juge le Conseil de sécurité «dépassé»

Le président sud-africain Cyril Ramaphosa, critiqué pour son refus de condamner fermement l'invasion russe de l'Ukraine, s'en est pris au Conseil de sécurité de l'ONU, qu'il juge «dépassé» et pas assez représentatif des pays émergents. Pretoria maintient sur le dossier ukrainien une position neutre, plaidant pour des négociations, la meilleure solution de mettre fin au conflit selon elle.

Malgré la vague de condamnations internationales, venue d'Occident surtout, l'Afrique du Sud s'est jusqu'ici abstenue de voter les deux résolutions onusiennes exigeant de la Russie l'arrêt immédiat de ses opérations militaires contre l'Ukraine.

Pour le président sud-africain, le conflit ukrainien «a mis en lumière l'incapacité du Conseil de sécurité de l'ONU de remplir son mandat de maintien de la paix et de la sécurité au niveau international».

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La Grèce va doubler sa production de charbon pour diminuer sa dépendance au gaz russe

La Grèce va doubler sa production de lignite (charbon) pour les deux prochaines années afin de diminuer sa dépendance au gaz russe, a annoncé le porte-parole du gouvernement grec, Yannis Ekonomou. «Le lignite est polluant et dans des circonstances normales, le gaz naturel est moins cher.»

Mais, en raison de la guerre en Ukraine et du besoin pour la Grèce de diversifier son approvisionnement en énergie, la mesure sera, selon le porte-parole, «nécessaire» pour les deux prochaines années. Dépendante à 40% du gaz naturel russe, la Grèce cherche, depuis le début de l'invasion russe en Ukraine le 24 février, des solutions alternatives afin d'«assurer l'approvisionnement énergétique normal du pays», selon le ministère grec de l'Environnement et de l'Énergie.

Kiev appelle Moscou à «réduire son degré d'hostilité» dans les négociations

Kiev a appelé Moscou à «réduire son degré d'hostilité» dans les négociations après que la Russie a accusé l'Ukraine de revenir sur des propositions faites durant leurs pourparlers fin mars à Istanbul.

«Si Moscou veut montrer qu'il est prêt au dialogue, il doit réduire son degré d'hostilité», a déclaré sur Twitter un conseiller du président Volodymyr Zelensky, Mykhaïlo Podoliak, également membre de la délégation ukrainienne en charge des discussions avec la Russie.

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L'OMS réclame l'accès humanitaire à Marioupol

L'Organisation mondiale de la santé a demandé l'accès humanitaire à la ville ukrainienne de Marioupol assiégée par les forces russes, en condamnant à nouveau les agressions contre le système de santé ukrainien, avec désormais 91 attaques confirmées. «L'OMS a été capable de livrer du matériel permettant de sauver des vies à de nombreuses zones touchées, mais il est vrai que certaines restent très difficiles, a reconnu le directeur de la branche européenne de l'OMS, Hans Kluge, lors d'une conférence de presse diffusée depuis Lviv dans l'ouest de l'Ukraine. Je pense que la priorité, clairement, est Marioupol.»

L'armée russe et ses alliés séparatistes assiègent la ville depuis des semaines et font face à une résistance ukrainienne acharnée.

La Russie accuse l'Ukraine de revenir sur ses propositions faites aux pourparlers d'Istanbul

La Russie a accusé jeudi l'Ukraine d'être revenue sur certaines des propositions qu'elle avait faites lors de pourparlers fin mars à Istanbul, et que Moscou avait dit accueillir positivement.

«Cette incapacité une fois de plus à trouver un accord négocié démontre les véritables intentions de Kiev, sa ligne visant à faire s'éterniser voire à faire échouer les négociations, en rejetant les ententes qui avaient été trouvées», a déclaré dans une vidéo le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.

Le Parlement européen réclame un embargo «immédiat» sur gaz, pétrole et charbon russes

Le Parlement européen a réclamé dans une résolution adoptée jeudi l'imposition d'un embargo «total et immédiat» sur les importations «de pétrole, de charbon de combustible nucléaire et de gaz» russes.

La résolution a été votée par 513 eurodéputés (22 voix contre, 19 abstentions). «C'est un moment très important et une étape significative. La position du Parlement est claire et envoie le plus fort des messages de soutien à ceux qui se trouvent sur la ligne de front», a commenté la présidente de l'institution, Roberta Metsola, après le vote de cette résolution non contraignante.

La Commission européenne a proposé aux Vingt-Sept d'accentuer les sanctions en arrêtant les achats de charbon russe, qui représentent 45% du total des importations de charbon de l'UE, et en fermant les ports européens aux bateaux russes. Les modalités de ce 5e train de sanctions sont actuellement discutées entre les représentants des États membres. Le Parlement exige donc d'aller plus loin, mais un embargo éventuel sur le pétrole russe (25% du total des importations européennes de pétrole) et le gaz russe (45% du total) fait l'objet d'âpres discussions entre les États membres, Berlin ayant exprimé publiquement ses réticences.

Un avion russe admis en Hongrie pour livrer du combustible nucléaire

Un premier avion transportant du combustible nucléaire en provenance de Russie est arrivé en Hongrie, cette source d'énergie faisant exception au régime de sanctions, a indiqué jeudi le ministre hongrois des Affaires étrangères.

«Nous avons pu faire atterrir pour la première fois mercredi un avion russe transportant des combustibles nucléaires et ayant traversé la Biélorussie, la Pologne et la Slovaquie, a indiqué sur Facebook Peter Szijjarto. Jusqu'à présent, le transport s'effectuait par voie ferrée en Ukraine, mais en raison de la guerre, c'est désormais impossible».

«L'énergie nucléaire fait exception au régime de sanctions de l'Union européenne (UE)» visant Moscou et adopté suite à l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

Le G7 demande la suspension de la Russie du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU

Après une proposition des États-Unis, le G7 a lui aussi demandé la suspension de la Russie du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU. «Nous sommes convaincus que le moment est venu de suspendre l'adhésion de la Russie au Conseil des droits de l'Homme», proposition qui sera soumise au vote jeudi de l'Assemblée générale de l'ONU, indiquent les ministres des Affaires étrangères des pays membres du G7. Ils promettent en outre que les auteurs du massacre de Boutcha «devront rendre des comptes et seront poursuivis».

Hier, les États-Unis avaient déclaré : «Nous ne pouvons pas laisser un État membre qui est en train de saper tous les principes qui nous tiennent à cœur participer au Conseil des droits de l'Homme de l'ONU, selon l'ambassadrice des États-Unis auprès des Nations unies, Linda Thomas-Greenfield. Les États-Unis vont travailler à la suspension de la Russie du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU.» Une telle décision est-elle envisageable, selon le droit international ?

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Les séparatistes prorusses admettent encore combattre des milliers d'Ukrainiens à Marioupol

Les séparatistes prorusses de l'Est de l'Ukraine ont admis jeudi combattre des milliers d'Ukrainiens, dont des civils ayant pris les armes, dans la ville assiégée de Marioupol.

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Les combats se concentrent sur le site d'une vaste usine sidérurgique, Azovstal, et dans le port, selon Édouard Bassourine, représentant des forces séparatistes de Donetsk. «Nous pensons qu'il reste environ 3000 ou 3500 (militaires adverses), mais il faut aussi tenir compte du fait que parmi les habitants de Marioupol, certains ont pris les armes, et donc le nombre peut être bien plus important», a-t-il déclaré, selon plusieurs médias d’État russes.

L'Ukraine poursuit les évacutions de civils dans l'est

«Il faut se décider aussi vite que possible. La situation est très dégradée», a plaidé le gouverneur de la région de Lougansk, dans l'est de l'Ukraine, Serguiï Gaïdaï, annonçant sur Facebook la mise en place de «couloirs» pour évacuer jeudi les habitants de sept localités de cette région en partie occupée depuis 2014 par des séparatistes prorusses.

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La veille, 1200 personnes avaient pu être évacuées de la zone. Le nouvel appel à partir concerne notamment la ville de Severodonetsk, la plus à l'est tenue par les forces ukrainiennes, régulièrement pilonnée par les forces russes.

Paris convoque l'ambassadeur de Russie après sa communication «indécente» sur Boutcha

Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a de nouveau convoqué jeudi l'ambassadeur de Russie à Paris, après un tweet jugé «indécent» de l'ambassade sur les exactions commises dans la localité ukrainienne de Boutcha.

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«Face à l'indécence et la provocation de la communication de l'ambassade de Russie en France sur les exactions de Bucha, j'ai décidé la convocation au Quai d'Orsay ce matin de l'Ambassadeur de Russie», a tweeté le ministre. Il faisait référence à un tweet intitulé «plateau de tournage», alors que Moscou dénonce une «mise en scène» des corps retrouvés dans la ville.

L'Autriche expulse à son tour quatre diplomates russes

L'Autriche a annoncé jeudi l'expulsion de quatre diplomates russes, après des décisions similaires prises par d'autres pays européens depuis lundi dans le contexte de l'offensive russe en Ukraine.

«Le ministère autrichien des Affaires étrangères révoque le statut diplomatique de trois membres de l'ambassade de Russie à Vienne et d'un membre du consulat général de Russie à Salzbourg», a indiqué une porte-parole dans un communiqué transmis à l'AFP.

«Ces personnes ont commis des actes incompatibles avec leur statut diplomatique et sont invitées à quitter le territoire au plus tard le 12 avril», a-t-elle ajouté.

L’Ukraine espère évacuer des civils dans 10 couloirs humanitaires

L’Ukraine souhaite évacuer les civils piégés dans les zones de front à travers dix couloirs humanitaires, a indiqué jeudi la vice première ministre Iryna Vereshckuk. Mais les habitants qui essaient de quitter la ville assiégée de Marioupol devront utiliser leurs propres véhicules, a-t-elle ajouté.

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«Est-ce qu’il y a génocide? Les enquêtes nous permettront de le savoir»

«La cour pénale ne pourra pas poursuivre Poutine pour un crime d’agression car elle n’a pas la compétence dans le cadre de la Russie», affirme Rachel Lindon, avocate à la Cour Pénale Internationale (CPI), invitée de France Inter. «On cible des civils, des biens qui appartiennent à des civils, on cible des humanitaires, du personnel médical. On peut poursuivre la Russie pour des crimes de guerre, ou crimes contre l’humanité. Est-ce qu’il y a génocide ? Les enquêtes nous permettront de le savoir.»

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L'Ukraine réclame davantage d'armes à l'Otan

Le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba a demandé jeudi aux membres de l'Otan de fournir davantage d'armes à son pays pour combattre les forces russes.

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«Je viens demander trois choses: des armes, des armes et des armes. Plus rapidement elles seront livrées, plus de vies seront sauvées et de destructions évitées», a plaidé le ministre ukrainien des Affaires étrangères à son arrivée au siège de l'Otan à Bruxelles pour une réunion avec ses homologues des pays de l'Alliance atlantique.

Évacuations dans l’est de l'Ukraine où l'étau se resserre

L’est de l'Ukraine, désormais cible prioritaire du Kremlin, s'efforçait d'évacuer sa population civile, avant une nouvelle offensive russe attendue en dépit de nouvelles sanctions américaines «dévastatrices» contre Moscou. «Nous avons réussi à évacuer plus de 1200 personnes aujourd'hui» mercredi, a déclaré Serguiï Gaïdaï, gouverneur de la région de Lougansk (est), encore sous contrôle ukrainien.

Ce responsable a précisé que toutes ces évacuations avaient été faites en l'absence de tout cessez-le-feu et dans des conditions très difficiles en raison des bombardements intenses des forces russes. «Je demande aux gens d'évacuer, parce que nous voyons clairement qu'avant de passer à l'offensive totale, l'ennemi va juste détruire complètement tous ces endroits», avait-t-il lancé dans une interview avec une télévision ukrainienne. «S'il-vous-plaît, partez» pendant qu'il en est encore temps.

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Ce qu’il faut retenir de la journée de mercredi

Voici les principales informations à retenir de la journée de mercredi :

-Des bombardements continus sur Severodonetsk, dans l’Est

Des obus et des roquettes se sont abattus mercredi à intervalle régulier sur la ville industrielle de Severodonetsk, ville de plus de 100.000 habitants, tout près des territoires séparatistes prorusses.

-L'ONU votera une suspension de la Russie du Conseil des droits de l'Homme

L'Assemblée générale de l'ONU procédera jeudi à 10h (heure locale) à un vote sur une demande des Occidentaux de suspension de la Russie du Conseil des droits de l'Homme en raison de l'invasion de l'Ukraine

-Kiev appelle les habitants de l'Est de l'Ukraine à évacuer «maintenant»

Kiev a appelé mercredi les habitants de l'Est de l'Ukraine à évacuer la région «maintenant», sur fond de craintes d'une offensive majeure de l'armée russe sur le Donbass, désormais cible prioritaire du Kremlin

-Nouvelle volée de sanctions américaines contre la Russie

Les États-Unis ont annoncé mercredi une nouvelle volée de sanctions économiques et financières qu'ils qualifient de «dévastatrices» contre la Russie, visant les grandes banques et les enfants de Vladimir Poutine, selon un communiqué de la Maison-Blanche

Bonjour à tous

Bienvenue dans ce direct consacré à la journée de guerre après l’invasion russe de l’Ukraine. Suivez minute par minute les dernières informations au sujet du conflit.

Vous pouvez retrouver la journée de mercredi ici.

Dublin proteste contre l'expulsion de deux diplomates irlandais de Moscou

Deux diplomates irlandais à Moscou se sont vu signifier leur expulsion jeudi, a annoncé le ministre irlandais des Affaires étrangères, protestant contre une mesure qui intervient quelques jours après l'expulsion par Dublin de quatre diplomates russes.

«L'ambassadeur d'Irlande auprès de la fédération de Russie a été convoqué au ministère des Affaires étrangères à Moscou cet après-midi et informé qu'il avait été demandé à deux diplomates de notre ambassade à Moscou de partir», a déclaré jeudi le ministre Simon Coveney dans un communiqué.

«Il n'y a aucune justification à cette mesure», a-t-il dénoncé, «le personnel de l'ambassade d'Irlande à Moscou n'a pas et n'exerce pas de tâches ou de fonctions incompatibles avec son statut diplomatique».

26 corps découverts dans les décombres d'immeubles près de Kiev

Vingt-six corps ont été extraits par les secouristes ukrainiens des décombres de deux immeubles d'habitation bombardés à Borodianka, au nord-ouest de Kiev, a annoncé jeudi la procureure générale d'Ukraine Iryna Venediktova.

C'est «la ville la plus détruite de la région» de la capitale, a-t-elle souligné sur Facebook, ajoutant qu'«il est difficile de prévoir combien il va y avoir de morts» au total à Borodianka, où «seule la population civile a été visée».

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L'UE approuve un embargo sur le charbon russe

Les représentants des Vingt-Sept ont décidé jeudi un embargo sur le charbon russe et la fermeture des ports européens aux navires russes, dans le cadre d'une cinquième salve de sanctions contre Moscou, a annoncé la présidence française du Conseil de l'UE.

Ce paquet «très substantiel» prévoit également l'interdiction d'exportations vers la Russie, notamment de biens de haute technologie, à hauteur de 10 milliards d'euros, et de nouvelles sanctions contre des banques russes, selon la même source. Il avait été proposé par la Commission après la découverte de dizaines de cadavres de civils le weekend dernier à Boutcha, près de kiev.

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Marioupol : les autorités pro-russes annoncent «environ 5000» civils tués et «60% à 70%» d'habitations détruites

Le «nouveau maire» proclamé par les forces pro-russes à Marioupol a annoncé jeudi qu'«environ 5000 personnes» étaient mortes parmi la population civile de cette ville ukrainienne, assiégée depuis des semaines par l'armée russe et ses alliés séparatistes.

«Environ 60 à 70% du parc de logements a été détruit ou partiellement détruit», a ajouté Konstantin Ivachtchenko, nommé à la tête de la ville mercredi par Denis Pouchiline, dirigeant des séparatistes de Donetsk. Il a également estimé que 250.000 personnes avaient quitté la ville mais qu'au moins autant, voire 300.000 restaient sur place. Ces citations sont des extraits d'une interview dont TASS a annoncé la publication vendredi.

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Poutine a «renoncé» à Kiev, selon le chef du Pentagone

Vladimir Poutine a «renoncé» à prendre Kiev pour se focaliser sur les zones séparatistes du Donbass et l'issue de la guerre en Ukraine «reste à voir», ont estimé jeudi les plus hauts responsables de l'armée américaine.

«Poutine pensait qu'il pourrait très rapidement prendre le contrôle de l'Ukraine, très rapidement prendre le contrôle de la capitale. Il avait tort», a déclaré le ministre américain de la Défense, Lloyd Austin, au cours d'une audition au Congrès. «Je pense que Poutine a renoncé à ses efforts pour capturer la capitale et se concentre maintenant sur le sud et l'est du pays», a-t-il ajouté devant la commission des forces armées du Sénat. Mais l'issue de la guerre, qui s'annonce longue, reste incertaine, a indiqué pour sa part le chef d'état-major américain, le général Mark Milley.

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La Russie annonce des sanctions contre des dirigeants australiens et néozélandais

Moscou a annoncé des sanctions personnelles jeudi contre les dirigeants d'Australie et de Nouvelle-Zélande, leur interdisant l'entrée en Russie, des mesures réciproques à celles prises par ces pays suite à l'offensive russe en Ukraine. Dans deux communiqués, le ministère des Affaires étrangères a accusé les deux pays d'«actions hostiles» envers la Russie.

Sur les listes de personnes sanctionnées figurent notamment les chefs d'Etat des deux pays, le Premier ministre australien Scott Morrison et son homologue néo-zélandaise Jacinda Ardern, ainsi que de nombreux ministres et parlementaires. En tout, 228 noms figurent sur la liste australienne et 130 sur la liste néo-zélandaise.

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Le G7 annonce de nouvelles sanctions économiques et financières contre la Russie

Les pays du G7 ont annoncé de nouvelles sanctions économiques à l'encontre de la Russie, dont une interdiction de tout nouvel investissement dans des secteurs clés en réaction à «la poursuite de l'escalade de la guerre» en Ukraine.

«Nous interdisons de nouveaux investissements dans des industries clés de l'économie russe, y compris l'énergie», indiquent les puissances du G7 dans un communiqué, qui annonce aussi «des sanctions supplémentaires contre le secteur de la défense russe» et contre des «élites» qui soutiennent la guerre décidée par le président russe Vladimir Poutine contre l'Ukraine.

Les interdictions d'exportations sur certains biens seront étendues, les sanctions contre les banques les compagnies publiques russes étendues, selon le texte. Si un embargo sur les importations d'énergie n'est pas envisagé à ce stade, les pays du G7 veulent «faire avancer» leurs plans visant à réduire leur dépendance à l'énergie russe, qui comprennent entre autres «une sortie progressive du charbon russe».

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La suspension de la Russie du Conseil des droits de l'homme de l'ONU est «illégale», selon le ministère des Affaires étrangères russe

Le ministère russe des Affaires étrangères a qualifié «d'illégale» la suspension de la Russie du Conseil des droits de l'homme des Nations unies, dans un communiqué publié jeudi.

La Russie considère cette suspension comme «illégale et politiquement motivée, visant à punir de manière ostentatoire un État membre souverain de l'ONU qui mène une politique intérieure et étrangère indépendante», et a décidé d'une «résiliation anticipée» de ce Conseil.

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Des trains d'évacuation bloqués dans l'Est par des frappes russes

Des trains d'évacuation de la population de l'Est de l'Ukraine ont été bloqués jeudi par des frappes russes sur la seule voie ferrée restée sous contrôle ukrainien, a annoncé le directeur des chemins de fer ukrainiens Olexandre Kamichine.

«L'ennemi a effectué des frappes aériennes sur la voie ferrée à côté de la gare de Barbenkovo, de la la ligne de Donetsk. C'est la seule voie de sortie ferroviaire de villes comme Sloviansk, Kramatorsk et Liman, à être sous contrôle ukrainien», a écrit ce responsable sur la messagerie Telegram.

Cette ligne est aujourd'hui une «voie de survie pour des dizaines de milliers de nos concitoyens». Selon lui, trois trains sont bloqués à Sloviansk et à Kramatorsk. «Nous attendons la fin des tirs pour éclaircir la situation. Les passagers des trains bloqués sont transférés dans les gares jusqu'à cet éclaircissement», a-t-il encore écrit.

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Les États-Unis révoquent officiellement le statut commercial de la Russie

Par un vote au Congrès, les États-Unis ont révoqué officiellement jeudi le statut commercial de la Russie et de la Biélorussie en réponse à la guerre en Ukraine, ouvrant la voie à des tarifs douaniers punitifs contre ces deux pays. Cette mesure, décrétée par le président Biden mi-mars, a bénéficié d'un fort soutien transpartisan à la Chambre comme au Sénat.

En privant la Russie de sa «clause de la nation la plus favorisée», un principe de réciprocité de base dans le libre-échange, les Occidentaux la couperaient de facto du jeu mondial du libre-échange, et se donneraient le droit de taxer lourdement les importations de produits russes. En ce qui concerne les États-Unis, seuls deux autres pays sont pour l'instant exclus de ce principe de réciprocité qui fonde l'essentiel des relations commerciales internationales: Cuba et la Corée du Nord.

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Le Portugal prend des mesures pour contenir l'envolée des prix de l'énergie

Le Portugal va adopter un ensemble de mesures pour faire face à la flambée des prix de l'énergie depuis le début de la guerre en Ukraine, afin de soutenir les ménages et les entreprises, a annoncé aujourd’hui le premier ministre Antonio Costa. Le gouvernement va notamment continuer d'ajuster sa taxe sur les produits pétroliers en fonction de l'évolution des prix des carburants.

«Nous allons procéder à une réduction de la taxe sur les produits pétroliers équivalent à une baisse de la TVA à 13%», a expliqué le premier ministre Antonio Costa lors de la présentation du programme de son gouvernement au Parlement. Le Portugal attend le feu vert de la Commission européenne pour baisser temporairement la TVA sur les produits pétroliers, actuellement fixée à 23%.

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Kiev accuse la Hongrie d'«aider Poutine» dans la guerre contre l'Ukraine

Kiev a accusé jeudi la Hongrie d'«aider Poutine» dans la guerre contre l'Ukraine, au lendemain de déclarations de Viktor Orban se disant prêt à acheter du gaz russe en roubles, à rebours des autres pays de l'Union européenne.

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«Budapest est passé à l'étape suivante: aider Poutine à continuer son agression contre l'Ukraine», a fustigé dans un communiqué le porte-parole du ministère ukrainien des Affaires étrangères, Oleg Nikolenko, estimant que la Hongrie «détruisait l'unité de l'UE» avec cette position.

Le ministre hongrois des Affaires étrangères, Peter Szijjarto, a déclaré plus tard dans la journée que son homologue ukrainien ne l'avait pas contacté et a appelé Kiev à «cesser de nous insulter». Les Ukrainiens «demandent et attendent de l'aide, tout en nous attaquant», a-t-il déclaré à la télévision publique hongroise, de Bruxelles où il assistait à une réunion de l'Otan.

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Sanctions russes : le patron de Nestlé se justifie sur le maintien d'aliments essentiels

Le patron de Nestlé s'est justifié aujourd’hui sur la décision de maintenir les produits alimentaires essentiels en Russie, tels que les produits pour bébés, lors de l'assemblée générale du groupe, mettant en avant «le droit fondamental» à la nourriture, «même en temps de guerre».

«Quand la Russie a envahi l'Ukraine, nous avons été tous profondément choqués», a déclaré Mark Schneider dans un discours diffusé en ligne lors de l'assemblée générale annuelle, qui se tenait à distance, sans présence des actionnaires, en raison des restrictions sanitaires. «Nous avons immédiatement pris toutes les mesures possibles pour assurer la sécurité de nos employés et leur apporter tout notre soutien ainsi qu'au peuple ukrainien», a-t-il poursuivi.

Le groupe suisse, qui emploie 5800 personnes en Ukraine et 7000 en Russie, avait rapidement suspendu ses investissements en Russie, arrêté les publicités et réduit les livraisons. Il avait cesser d'exporter des produits tels que les dosettes de café Nespresso ou les eaux en bouteille S. Pellegrino pour se limiter aux aliments de base, dont les produits pour animaux de compagnie.

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Vote de l'ONU : le Kremlin continuera de «défendre ses intérêts par tous les moyens légaux»

Le Kremlin a regretté jeudi la suspension de la Russie du Conseil des droits de l'homme de l'ONU, avertissant que Moscou comptait «continuer de défendre ses intérêts par tous les moyens légaux».

«Nous en sommes désolés et nous continuerons de défendre nos intérêts par tous les moyens légaux et de nous expliquer», a déclaré le porte-parole de Vladimir Poutine, Dmitri Peskov, sur la chaîne britannique Sky News.

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Un porte-parole du Kremlin reconnaît des «pertes importantes» militaires en Ukraine

Moscou a reconnu jeudi des «pertes importantes» au sein de son armée déployée en Ukraine, a déclaré le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, sans les quantifier.

«Nous avons subi des pertes militaires importantes», a déclaré Dmitri Peskov lors d'une interview à la chaîne britannique Sky News, «c'est une immense tragédie pour nous».

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L'Assemblée générale de l'ONU suspend la Russie du Conseil des droits de l'Homme des Nations unies, l’Ukraine «reconnaissante»

L'Assemblée générale de l'ONU a suspendu aujourd’hui la Russie de son siège au Conseil des droits de l'Homme des Nations unies en raison de l'invasion de l'Ukraine, lors d'un vote qui a recueilli 93 voix favorables et traduit un effritement de l'unité internationale face à Moscou.

Sur les 193 pays membres de l'Assemblée générale, 24 ont voté contre cette suspension - la deuxième de l'histoire de l'ONU après l'éviction de la Libye en 2011 -, initiée par les États-Unis. Et 58 pays se sont abstenus, mais les abstentions, un choix dénoncé par Kiev, n'étaient pas prises en compte dans la majorité des deux-tiers requise parmi les seuls votes pour et contre.

Parmi les pays ayant voté contre figure la Chine qui a dénoncé une «démarche hâtive», la mise «de l'huile sur le feu» ainsi qu'un «précédent dangereux». L'Iran, le Kazakhstan et Cuba ont aussi voté contre. Sans surprise, la Russie, la Biélorussie et la Syrie se sont opposés à la résolution proposée au scrutin.

L'Ukraine a déclaré qu'elle était «reconnaissante» de la décision, affirmant que les «criminels de guerre» ne devraient pas y être représentés. «Les criminels de guerre n'ont pas leur place dans les organes de l'ONU visant à protéger les droits de l'homme», a réagi sur Twitter le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kouleba.

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Blinken estime que les Russes commettent de nouvelles atrocités «en ce moment même»

Les États-Unis estiment que la Russie continue à commettre des «atrocités» en Ukraine «en ce moment même», a déclaré jeudi le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken à l'issue d'une réunion de l'Otan.

Au-delà de Boutcha, localité près de Kiev où l'Ukraine et les Occidentaux accusent Moscou d'avoir commis un «massacre» de civils, «il y a beaucoup d'autres villes que la Russie a occupées et d'autres villes qu'elle occupe encore, des endroits où nous devons estimer que les soldats russes commettent davantage d'atrocités en ce moment même», a-t-il dit devant la presse à Bruxelles.

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Von der Leyen annonce se rendre à Kiev vendredi en signe de «soutien indéfectible»

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a annoncé qu'elle se rendrait vendredi à Kiev pour exprimer son «soutien indéfectible» à l'Ukraine dans son combat contre l'invasion russe.

«Le peuple ukrainien mérite notre solidarité. C'est pour cette raison que je me rendrai à Kiev demain (vendredi)», a déclaré la dirigeante européenne lors d'une conférence de presse jeudi à Stockholm. «Je veux envoyer un message de soutien indéfectible au peuple ukrainien et son combat courageux pour nos valeurs communes», a-t-elle affirmé.

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Le montant des avoirs russes gelés en Suisse grimpe à 7,5 milliards CHF

Le montant des avoirs russes gelés en Suisse a augmenté pour atteindre désormais l'équivalent de 7,5 milliards de francs suisses (7,3 milliards d'euros), a indiqué jeudi un haut responsable du ministère de l'Économie. Fin mars, l'ambassadeur Erwin Bollinger, en poste au secrétariat d'État à l'Économie (Seco), avait déjà donné une première estimation des fonds bloqués depuis l'invasion de l'Ukraine, précisant alors qu'ils atteignaient l'équivalent de 5,75 milliards de francs suisses.

Ce montant englobe des fonds et valeurs patrimoniales, dont des biens immobiliers situés dans des régions touristiques de Suisse, avait-il alors détaillé. Il avait cependant déclaré s'attendre à ce que ce montant augmente encore au fur et à mesure que les informations remontent au ministère de l'Économie.

Pays neutre, la Suisse a rompu avec sa traditionnelle réserve le 28 février en s'alignant sur les sanctions de l'Union européenne. Depuis, les banques ont obligation de signaler les personnes, entreprises ou entités visées par des sanctions au ministère de l'Economie. La mise en œuvre des sanctions a toutefois fait l'objet de critiques, notamment de la part du Parti socialiste suisse, la deuxième formation politique au Parlement, qui a déposé une plainte administrative contre le Seco.

Finlande et Estonie prévoient un terminal flottant pour se passer de gaz russe

La Finlande et l'Estonie prévoient de louer un navire-terminal d'importation de gaz naturel liquéfié (GNL) dans le cadre de leurs efforts se passer de gaz russe, ont annoncé les deux pays jeudi. «Cela permettra d'assurer les besoins industriels en gaz si les importations de gaz depuis la Russie devaient cesser», a déclaré le ministre finlandais de l'Economie Mika Lintilä sur Twitter.

Le terminal mobile prendra la forme d'un grand navire spécialisé dit FSRU («Floating storage and regasification unit»), permettant de regazéifier le GNL débarqué par un méthanier et de l'injecter dans le réseau. L'installation est prévue avant l'hiver prochain.

Nouvelle étape au Congrès américain pour révoquer le statut commercial de la Russie

Le Sénat américain a voté jeudi à l'unanimité pour révoquer le statut commercial de la Russie et de la Biélorussie en réponse à la guerre en Ukraine, ouvrant la voie à des tarifs douaniers punitifs contre ces deux pays. En coordination avec ses alliés européens, le président américain Joe Biden avait annoncé cette mesure le mois dernier afin «d'isoler davantage la Russie sur la scène mondiale», mais cette nouvelle sanction devait être validée au Congrès.

La Chambre des représentants avait fait un premier pas en ce sens mi-mars, et sénateurs démocrates et républicains ont apporté leur soutien unanime à cette mesure jeudi matin. Mais quelques différences entre les textes votés dans les deux chambres obligent les élus à lancer une navette parlementaire.

En privant la Russie de sa «clause de la nation la plus favorisée», un principe de réciprocité de base dans le libre-échange, les Occidentaux la couperaient de facto du jeu mondial du libre-échange, et se donneraient le droit de taxer lourdement les importations de produits russes. En ce qui concerne les Etats-Unis, seuls deux autres pays sont pour l'instant exclus de ce principe de réciprocité qui fonde l'essentiel des relations commerciales internationales: Cuba et la Corée du Nord.

Le chef de la diplomatie ukrainienne accuse son homologue russe d'être «complice des crimes» russes

Le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kouleba a accusé jeudi son homologue russe Sergueï Lavrov d'être «complice des crimes» commis par l'armée russe depuis le début de l'invasion de l'Ukraine.

«Le fait qu'il justifie les bombardements d'un hôpital à Marioupol et les crimes de guerre commis à Boutcha et dans d'autres villes et villages d'Ukraine (...) le rend complice de ces crimes», a déclaré Dmytro Kouleba lors d'une conférence de presse, après une rencontre avec les chefs de la diplomatie des pays de l'Otan à Bruxelles.

Les bourreaux russes de Boutcha sont identifiés

Parmi les auteurs russes des massacres de civils à l'ouest de Kiev, figurerait notamment le lieutenant-colonel Azatbek Omurbekov.

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Des images montrent des soldats ukrainiens achevant des militaires russes

Des images mises en ligne sur Telegram en début de semaine ont beaucoup circulé sur les réseaux sociaux. Elles montrent des soldats ukrainiens en train d'achever des militaires russes capturés dans la région de Kiev. L'unité à laquelle appartiennent les soldats ukrainiens n'a pas encore été clairement identifiée. Ces événements sont constitutifs de crimes de guerre.

Lire notre article : Des images montrent des soldats ukrainiens achevant des militaires russes

L'Ukraine demande à l'Otan des armes «maintenant» ou «ce sera trop tard»

L'Ukraine a besoin des armes des pays de l'Otan «maintenant», ou «ce sera trop tard», a déclaré le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kouleba lors d'une réunion de l'Alliance atlantique à Bruxelles.

«Je ne doute pas que l'Ukraine aura les armes nécessaires pour combattre. La question c'est quand», a-t-il insisté après avoir rencontré ses homologues des pays de l'Otan, réclamant aussi avec la même urgence que les Occidentaux cessent d'acheter du pétrole et du gaz russes.

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Une enquête sur Boutcha est «la prochaine étape», selon l'ONU

Une enquête sur les circonstances de la mort de personnes habillées en vêtements civils, retrouvées mortes à Boutcha par les autorités ukrainiennes après le retrait de l'armée russe, est «la prochaine étape», a déclaré un haut responsable de l'Onu lors d'un déplacement dans cette ville proche de Kiev.

«Le monde est déjà profondément choqué», a affirmé Martin Griffiths, le secrétaire général adjoint de l'ONU pour les Affaires humanitaires, à un responsable de la mairie de Boutcha, assurant que «la prochaine étape est de mener une enquête».

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Les événements de Boutcha ont «éclipsé» les pourparlers entre l'Ukraine et la Russie, selon la Turquie

Les images des massacres perpétrés à Boutcha ou Irpin, près de Kiev, ont «éclipsé» les pourparlers initiés entre la Russie et l'Ukraine, a regretté le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlüt Cavusoglu.

La Turquie a accueilli par deux fois des négociations directes entre les deux parties, dont la dernière le 29 mars à Istanbul mais «l'atmosphère positive qui s'en dégageait a hélas été assombrie», a insisté le ministre qui s'exprimait devant la presse à Bruxelles, à l'issue de la réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Otan.

Les chars d'assaut ont-ils toujours leur place dans les conflits modernes ?

Lorsque la Russie a lancé son «opération militaire spéciale», le 24 février dernier, sa force de frappe avait de quoi faire frémir. Avec plus de 150.000 soldats engagés, épaulés par 1200 à 1500 chars d'assaut et quelque 3000 blindés, l'armée du Kremlin s'était donné les moyens, sur le papier, d'emporter la décision.

Mais après 41 jours de guerre, les pertes sont lourdes : selon le site Oryx, qui comptabilise les pertes matérielles russes en se fondant sur des preuves visuelles, la Russie a déjà perdu 427 chars au 6 avril, qu'ils aient été détruits, endommagés, abandonnés ou capturés. Soit une moyenne de dix par jour et un tiers de leurs effectifs engagés initialement. Parmi ces pertes, on comptabilise une majorité de vieux T-64, T-72 et T-80, mais aussi quelques T-90 plus modernes.

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Washington se détourne du gazoduc EastMed entre Chypre, Israël et la Grèce

La construction d'un gazoduc en Méditerranée orientale pour fournir à l'Union européenne une alternative au gaz russe prendrait trop de temps et serait trop coûteuse, a estimé à Nicosie la numéro trois de la diplomatie américaine.

Ce projet annoncé en 2016 et objet en janvier 2020 d'un accord «historique» entre Israël, Chypre et la Grèce, vise à relier à l'Europe les champs gaziers offshore situés entre l'État hébreu et Chypre. L'achèvement de ce gigantesque chantier, d'un coût de 6 milliards d'euros, est prévu pour 2025, mais aucun financement n'a pour l'instant été garanti.

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Fortement soutenu par l'administration du président américain d'alors, Donald Trump, le gazoduc ne semble plus susciter l'enthousiasme des États-Unis. «Nous considérons qu'il est trop cher, sans viabilité économique et qu'il prendra trop de temps», a résumé la sous-secrétaire d'État des Affaires politiques américaines, Victoria Nuland, à l'issue d'une rencontre à Nicosie avec le président chypriote, Nicos Anastasiades.

L'Indonésie appelle à une enquête «indépendante» sur les exactions de Boutcha

L'Indonésie a appelé à une enquête «indépendante» sur les exactions commises dans la localité ukrainienne de Boutcha, sans incriminer la Russie. Les Nations unies et plusieurs pays occidentaux ont affiché leur indignation après la découverte de dizaines de corps portant des vêtements civils à Boutcha ce week-end, au nord-ouest de Kiev, à la suite du retrait des troupes russes.

Le pays d'Asie du Sud-Est, qui préside le G20 cette année, a apporté son soutien à l'initiative des Nations unies en faveur d'une enquête indépendante sur le massacre présumé. «Nous espérons qu'il y aura une enquête par une équipe indépendante pour apporter le plus de lumière possible sur ce qui c'est passé, indépendamment des informations variées qui ont été rapportées et que nous avons suivies», a indiqué le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Teuku Faizasyah, au cours d'un briefing.

Critiqué sur l'Ukraine, le président sud-africain juge le Conseil de sécurité «dépassé»

Le président sud-africain Cyril Ramaphosa, critiqué pour son refus de condamner fermement l'invasion russe de l'Ukraine, s'en est pris au Conseil de sécurité de l'ONU, qu'il juge «dépassé» et pas assez représentatif des pays émergents. Pretoria maintient sur le dossier ukrainien une position neutre, plaidant pour des négociations, la meilleure solution de mettre fin au conflit selon elle.

Malgré la vague de condamnations internationales, venue d'Occident surtout, l'Afrique du Sud s'est jusqu'ici abstenue de voter les deux résolutions onusiennes exigeant de la Russie l'arrêt immédiat de ses opérations militaires contre l'Ukraine.

Pour le président sud-africain, le conflit ukrainien «a mis en lumière l'incapacité du Conseil de sécurité de l'ONU de remplir son mandat de maintien de la paix et de la sécurité au niveau international».

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La Grèce va doubler sa production de charbon pour diminuer sa dépendance au gaz russe

La Grèce va doubler sa production de lignite (charbon) pour les deux prochaines années afin de diminuer sa dépendance au gaz russe, a annoncé le porte-parole du gouvernement grec, Yannis Ekonomou. «Le lignite est polluant et dans des circonstances normales, le gaz naturel est moins cher.»

Mais, en raison de la guerre en Ukraine et du besoin pour la Grèce de diversifier son approvisionnement en énergie, la mesure sera, selon le porte-parole, «nécessaire» pour les deux prochaines années. Dépendante à 40% du gaz naturel russe, la Grèce cherche, depuis le début de l'invasion russe en Ukraine le 24 février, des solutions alternatives afin d'«assurer l'approvisionnement énergétique normal du pays», selon le ministère grec de l'Environnement et de l'Énergie.

Kiev appelle Moscou à «réduire son degré d'hostilité» dans les négociations

Kiev a appelé Moscou à «réduire son degré d'hostilité» dans les négociations après que la Russie a accusé l'Ukraine de revenir sur des propositions faites durant leurs pourparlers fin mars à Istanbul.

«Si Moscou veut montrer qu'il est prêt au dialogue, il doit réduire son degré d'hostilité», a déclaré sur Twitter un conseiller du président Volodymyr Zelensky, Mykhaïlo Podoliak, également membre de la délégation ukrainienne en charge des discussions avec la Russie.

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L'OMS réclame l'accès humanitaire à Marioupol

L'Organisation mondiale de la santé a demandé l'accès humanitaire à la ville ukrainienne de Marioupol assiégée par les forces russes, en condamnant à nouveau les agressions contre le système de santé ukrainien, avec désormais 91 attaques confirmées. «L'OMS a été capable de livrer du matériel permettant de sauver des vies à de nombreuses zones touchées, mais il est vrai que certaines restent très difficiles, a reconnu le directeur de la branche européenne de l'OMS, Hans Kluge, lors d'une conférence de presse diffusée depuis Lviv dans l'ouest de l'Ukraine. Je pense que la priorité, clairement, est Marioupol.»

L'armée russe et ses alliés séparatistes assiègent la ville depuis des semaines et font face à une résistance ukrainienne acharnée.

La Russie accuse l'Ukraine de revenir sur ses propositions faites aux pourparlers d'Istanbul

La Russie a accusé jeudi l'Ukraine d'être revenue sur certaines des propositions qu'elle avait faites lors de pourparlers fin mars à Istanbul, et que Moscou avait dit accueillir positivement.

«Cette incapacité une fois de plus à trouver un accord négocié démontre les véritables intentions de Kiev, sa ligne visant à faire s'éterniser voire à faire échouer les négociations, en rejetant les ententes qui avaient été trouvées», a déclaré dans une vidéo le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.

Le Parlement européen réclame un embargo «immédiat» sur gaz, pétrole et charbon russes

Le Parlement européen a réclamé dans une résolution adoptée jeudi l'imposition d'un embargo «total et immédiat» sur les importations «de pétrole, de charbon de combustible nucléaire et de gaz» russes.

La résolution a été votée par 513 eurodéputés (22 voix contre, 19 abstentions). «C'est un moment très important et une étape significative. La position du Parlement est claire et envoie le plus fort des messages de soutien à ceux qui se trouvent sur la ligne de front», a commenté la présidente de l'institution, Roberta Metsola, après le vote de cette résolution non contraignante.

La Commission européenne a proposé aux Vingt-Sept d'accentuer les sanctions en arrêtant les achats de charbon russe, qui représentent 45% du total des importations de charbon de l'UE, et en fermant les ports européens aux bateaux russes. Les modalités de ce 5e train de sanctions sont actuellement discutées entre les représentants des États membres. Le Parlement exige donc d'aller plus loin, mais un embargo éventuel sur le pétrole russe (25% du total des importations européennes de pétrole) et le gaz russe (45% du total) fait l'objet d'âpres discussions entre les États membres, Berlin ayant exprimé publiquement ses réticences.

Un avion russe admis en Hongrie pour livrer du combustible nucléaire

Un premier avion transportant du combustible nucléaire en provenance de Russie est arrivé en Hongrie, cette source d'énergie faisant exception au régime de sanctions, a indiqué jeudi le ministre hongrois des Affaires étrangères.

«Nous avons pu faire atterrir pour la première fois mercredi un avion russe transportant des combustibles nucléaires et ayant traversé la Biélorussie, la Pologne et la Slovaquie, a indiqué sur Facebook Peter Szijjarto. Jusqu'à présent, le transport s'effectuait par voie ferrée en Ukraine, mais en raison de la guerre, c'est désormais impossible».

«L'énergie nucléaire fait exception au régime de sanctions de l'Union européenne (UE)» visant Moscou et adopté suite à l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

Le G7 demande la suspension de la Russie du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU

Après une proposition des États-Unis, le G7 a lui aussi demandé la suspension de la Russie du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU. «Nous sommes convaincus que le moment est venu de suspendre l'adhésion de la Russie au Conseil des droits de l'Homme», proposition qui sera soumise au vote jeudi de l'Assemblée générale de l'ONU, indiquent les ministres des Affaires étrangères des pays membres du G7. Ils promettent en outre que les auteurs du massacre de Boutcha «devront rendre des comptes et seront poursuivis».

Hier, les États-Unis avaient déclaré : «Nous ne pouvons pas laisser un État membre qui est en train de saper tous les principes qui nous tiennent à cœur participer au Conseil des droits de l'Homme de l'ONU, selon l'ambassadrice des États-Unis auprès des Nations unies, Linda Thomas-Greenfield. Les États-Unis vont travailler à la suspension de la Russie du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU.» Une telle décision est-elle envisageable, selon le droit international ?

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Les séparatistes prorusses admettent encore combattre des milliers d'Ukrainiens à Marioupol

Les séparatistes prorusses de l'Est de l'Ukraine ont admis jeudi combattre des milliers d'Ukrainiens, dont des civils ayant pris les armes, dans la ville assiégée de Marioupol.

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Les combats se concentrent sur le site d'une vaste usine sidérurgique, Azovstal, et dans le port, selon Édouard Bassourine, représentant des forces séparatistes de Donetsk. «Nous pensons qu'il reste environ 3000 ou 3500 (militaires adverses), mais il faut aussi tenir compte du fait que parmi les habitants de Marioupol, certains ont pris les armes, et donc le nombre peut être bien plus important», a-t-il déclaré, selon plusieurs médias d’État russes.

L'Ukraine poursuit les évacutions de civils dans l'est

«Il faut se décider aussi vite que possible. La situation est très dégradée», a plaidé le gouverneur de la région de Lougansk, dans l'est de l'Ukraine, Serguiï Gaïdaï, annonçant sur Facebook la mise en place de «couloirs» pour évacuer jeudi les habitants de sept localités de cette région en partie occupée depuis 2014 par des séparatistes prorusses.

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La veille, 1200 personnes avaient pu être évacuées de la zone. Le nouvel appel à partir concerne notamment la ville de Severodonetsk, la plus à l'est tenue par les forces ukrainiennes, régulièrement pilonnée par les forces russes.

Paris convoque l'ambassadeur de Russie après sa communication «indécente» sur Boutcha

Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a de nouveau convoqué jeudi l'ambassadeur de Russie à Paris, après un tweet jugé «indécent» de l'ambassade sur les exactions commises dans la localité ukrainienne de Boutcha.

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«Face à l'indécence et la provocation de la communication de l'ambassade de Russie en France sur les exactions de Bucha, j'ai décidé la convocation au Quai d'Orsay ce matin de l'Ambassadeur de Russie», a tweeté le ministre. Il faisait référence à un tweet intitulé «plateau de tournage», alors que Moscou dénonce une «mise en scène» des corps retrouvés dans la ville.

L'Autriche expulse à son tour quatre diplomates russes

L'Autriche a annoncé jeudi l'expulsion de quatre diplomates russes, après des décisions similaires prises par d'autres pays européens depuis lundi dans le contexte de l'offensive russe en Ukraine.

«Le ministère autrichien des Affaires étrangères révoque le statut diplomatique de trois membres de l'ambassade de Russie à Vienne et d'un membre du consulat général de Russie à Salzbourg», a indiqué une porte-parole dans un communiqué transmis à l'AFP.

«Ces personnes ont commis des actes incompatibles avec leur statut diplomatique et sont invitées à quitter le territoire au plus tard le 12 avril», a-t-elle ajouté.

L’Ukraine espère évacuer des civils dans 10 couloirs humanitaires

L’Ukraine souhaite évacuer les civils piégés dans les zones de front à travers dix couloirs humanitaires, a indiqué jeudi la vice première ministre Iryna Vereshckuk. Mais les habitants qui essaient de quitter la ville assiégée de Marioupol devront utiliser leurs propres véhicules, a-t-elle ajouté.

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«Est-ce qu’il y a génocide? Les enquêtes nous permettront de le savoir»

«La cour pénale ne pourra pas poursuivre Poutine pour un crime d’agression car elle n’a pas la compétence dans le cadre de la Russie», affirme Rachel Lindon, avocate à la Cour Pénale Internationale (CPI), invitée de France Inter. «On cible des civils, des biens qui appartiennent à des civils, on cible des humanitaires, du personnel médical. On peut poursuivre la Russie pour des crimes de guerre, ou crimes contre l’humanité. Est-ce qu’il y a génocide ? Les enquêtes nous permettront de le savoir.»

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L'Ukraine réclame davantage d'armes à l'Otan

Le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba a demandé jeudi aux membres de l'Otan de fournir davantage d'armes à son pays pour combattre les forces russes.

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«Je viens demander trois choses: des armes, des armes et des armes. Plus rapidement elles seront livrées, plus de vies seront sauvées et de destructions évitées», a plaidé le ministre ukrainien des Affaires étrangères à son arrivée au siège de l'Otan à Bruxelles pour une réunion avec ses homologues des pays de l'Alliance atlantique.

Évacuations dans l’est de l'Ukraine où l'étau se resserre

L’est de l'Ukraine, désormais cible prioritaire du Kremlin, s'efforçait d'évacuer sa population civile, avant une nouvelle offensive russe attendue en dépit de nouvelles sanctions américaines «dévastatrices» contre Moscou. «Nous avons réussi à évacuer plus de 1200 personnes aujourd'hui» mercredi, a déclaré Serguiï Gaïdaï, gouverneur de la région de Lougansk (est), encore sous contrôle ukrainien.

Ce responsable a précisé que toutes ces évacuations avaient été faites en l'absence de tout cessez-le-feu et dans des conditions très difficiles en raison des bombardements intenses des forces russes. «Je demande aux gens d'évacuer, parce que nous voyons clairement qu'avant de passer à l'offensive totale, l'ennemi va juste détruire complètement tous ces endroits», avait-t-il lancé dans une interview avec une télévision ukrainienne. «S'il-vous-plaît, partez» pendant qu'il en est encore temps.

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Ce qu’il faut retenir de la journée de mercredi

Voici les principales informations à retenir de la journée de mercredi :

-Des bombardements continus sur Severodonetsk, dans l’Est

Des obus et des roquettes se sont abattus mercredi à intervalle régulier sur la ville industrielle de Severodonetsk, ville de plus de 100.000 habitants, tout près des territoires séparatistes prorusses.

-L'ONU votera une suspension de la Russie du Conseil des droits de l'Homme

L'Assemblée générale de l'ONU procédera jeudi à 10h (heure locale) à un vote sur une demande des Occidentaux de suspension de la Russie du Conseil des droits de l'Homme en raison de l'invasion de l'Ukraine

-Kiev appelle les habitants de l'Est de l'Ukraine à évacuer «maintenant»

Kiev a appelé mercredi les habitants de l'Est de l'Ukraine à évacuer la région «maintenant», sur fond de craintes d'une offensive majeure de l'armée russe sur le Donbass, désormais cible prioritaire du Kremlin

-Nouvelle volée de sanctions américaines contre la Russie

Les États-Unis ont annoncé mercredi une nouvelle volée de sanctions économiques et financières qu'ils qualifient de «dévastatrices» contre la Russie, visant les grandes banques et les enfants de Vladimir Poutine, selon un communiqué de la Maison-Blanche

Bonjour à tous

Bienvenue dans ce direct consacré à la journée de guerre après l’invasion russe de l’Ukraine. Suivez minute par minute les dernières informations au sujet du conflit.

Vous pouvez retrouver la journée de mercredi ici.

Les négociateurs ukrainiens affirment que les Russes ont accepté leurs propositions

Le négociateur en chef ukrainien dans les pourparlers de paix avec la Russie, David Arakhamia, a affirmé samedi que Moscou avait accepté «oralement» les principales propositions ukrainiennes, ajoutant que Kiev attendait désormais une confirmation écrite.

Les deux filles de Vladimir Poutine pourraient être sanctionnées par l'Union européenne

Cet élargissement des sanctions proposé par la Commission européenne fait suite à la découverte de cadavres portant des vêtements civils à Boutcha, au nord-ouest de Kiev, après le retrait des forces russes.

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L'oligarque russe Abramovitch et des négociateurs ukrainiens ont souffert d'un possible «empoisonnement», selon le Wall Street Journal

Le propriétaire du club de football anglais Chelsea, qui tente de jouer les médiateurs entre Moscou et Kiev, a «développé des symptômes» après une réunion dans la capitale ukrainienne courant mars.

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L'Humanité

Récit. Une campagne présidentielle atone, avec des airs d’élection confisquée

Récit

Pandémie mondiale, guerre en Ukraine, course aux sondages, gauche souvent inaudible, duel à l’extrême droite médiatisé à outrance… la présidentielle 2022 semble s’être jouée dans une sorte de désintérêt général, des éléments venant empêcher le nécessaire débat de fond.

Aurélien Soucheyre

Le langage est loin d’être soutenu mais on ne saurait lui donner complètement tort. « C’est une campagne de merde !  » s’indigne Jean Lassalle au sujet de la présidentielle de 2022. Ce regard cruel n’est pas seulement porté par un candidat à l’Élysée lui-même. C’est aussi le ressenti de nombre de Français, qui, à quelques jours du premier tour, ont l’impression que la « grande explication » et la promesse de débat démocratique consubstantielle d’une telle élection leur sont passées sous le nez. L’un après l’autre, des éléments perturbateurs sont venus empêcher les échanges de fond dans une succession, certes, inattendue, mais suffisante pour dévitaliser un système démocratique déjà plus que balbutiant. Récit, par étape, d’une campagne empêchée.

L’ombre du Covid

Tout a très mal commencé, dès l’automne 2021. En résumé, la pandémie était toujours là, mais l’espoir d’un « monde d’après », né durant le premier confinement, s’était déjà envolé. Les failles et injustices béantes de notre modèle de société mises en lumière par le Covid s’étaient comme normalisées. Seuls restaient les restrictions contre les libertés publiques, les freins à tracter, faire du porte-à-porte, organiser des grands meetings et tenir des réunions publiques, en plus de la crainte à venir d’une nouvelle vague – ce qui fut le cas avec le variant Omicron. Certes, il restait bien les réseaux sociaux et la télévision pour parler d’écologie, de justice sociale, de service public, de souveraineté industrielle et alimentaire, mais c’est là qu’un nouveau diable est sorti de la boîte de Pandore : Éric Zemmour.

La zemmourisation des débats

L’éditorialiste d’extrême droite est ouvertement pétainiste, misogyne et xénophobe. L’avenir ne lui promet qu’une chose : les poubelles de l’histoire, dont il vient, un temps, de ressortir. Et pourtant, le cercle médiatique se met à tourner en boucle autour de lui dès septembre 2021. L’agenda politique, donc le débat public, se retrouve vampirisé par les sorties du candidat sur les « prénoms français » et par sa promotion du concept détestable et mensonger de « grand remplacement ». Les projecteurs se braquent même sur le « duel » à l’extrême droite entre Éric Zemmour et Marine Le Pen, avec chaque jour un nouveau sondage les donnant pendant des mois et des mois au coude-à-coude.

La gauche renvoyée à ses divisions

Embourbée depuis cinq ans, voire dix ans, la gauche reste globalement hors des radars à l’automne, puis pendant l’hiver. À chaque fois que l’un de ses candidats arrive avec une proposition forte sur les salaires, la retraite, la transition écologique, la première question des journalistes vient invariablement renvoyer la gauche à ses divisions : « La gauche a de nombreux candidats, tous donnés éliminés dès le premier tour. Pourquoi ne pas vous unir ? » Cette question du rassemblement, posée sans cesse pendant des mois et des mois, va venir installer l’idée que la gauche a déjà perdu et qu’elle n’est pas venue pour gagner. Qu’elle joue davantage sa recomposition que la conquête du pouvoir. Ce qui peut avoir un effet démobilisateur. L’organisation de la primaire populaire, fin janvier 2022, qui verra Christiane Taubira s’imposer avant qu’elle ne jette l’éponge, installe elle aussi une nouvelle séquence médiatique durant laquelle seule la dispersion de la gauche est interrogée, au-delà de son programme.

Des primaires désertées

Très peu investis dans les différentes primaires organisées, avec des participations très basses chez EELV, fin septembre, et surtout chez LR, début décembre (à peine plus de 100 000 votants dans les deux cas), les électeurs semblent alors se détourner du scrutin qui s’annonce. Le débat s’enlise dans une sorte de ventre mou. Valérie Pécresse, coincée entre d’un côté Emmanuel Macron et de l’autre l’extrême droite, ne trouve aucune mesure marquante à défendre, si ce n’est sa reprise du pseudo-concept de « grand remplacement », lors d’un meeting catastrophique mi-février, qui tient plus de la farce et renforce l’impression que cette campagne est une supercherie. Les jours s’égrènent et certains candidats marquent des points, notamment Fabien Roussel, qui réalise une percée, là encore mi-février, en expliquant qu’il souhaite que tout le monde puisse manger des produits sains, de bonne qualité et locaux. Il invite, comme Jean-Luc Mélenchon, Yannick Jadot et Anne Hidalgo, à augmenter les salaires. Mais ce sentiment étrange que la campagne n’a toujours pas commencé, et qu’elle pourrait ne jamais décoller, semble s’installer durablement.

La guerre en Ukraine

Et c’est là, le 24 février, qu’un nouveau coup de massue s’abat, avec l’invasion russe et le déclenchement de la guerre en Ukraine. L’avant-dernier rapport alarmant du Giec sur la situation climatique passe d’ailleurs complètement inaperçu. Et Emmanuel Macron, qui n’était toujours pas entré en campagne, s’envole mécaniquement dans les sondages. Sa posture de chef d’État, de pôle de réassurance, qui s’était déjà confortée lors de la crise sanitaire, s’en trouve de nouveau renforcée, avec cette idée très présente dans les enquêtes d’opinion qu’« on ne change pas de capitaine dans la tempête ». La guerre en Ukraine monopolise alors tous les débats. Chaque candidat tente pourtant de montrer que son programme, tant sur les relations internationales, sur les politiques de souveraineté énergétique et alimentaire, sur l’Union européenne et l’Otan, est le bon.

Un président sortant qui refuse le débat

Le match paraît alors plié. Et il est assez curieux de constater comment il a semblé l’être tout du long, alors même que les Français disent majoritairement ne pas vouloir d’un second tour opposant une nouvelle fois Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Le président sortant, qui se déclare enfin début mars, semble lui-même persuadé de marcher sur l’eau. Non seulement, il refuse de débattre avec les autres candidats, mais il rejette même l’idée d’une interview par Anne-Sophie Lapix sur France 2. Une attitude qui condense son mépris des Français et son caractère monarchique de par son refus non seulement d’être contesté, mais même d’avoir à répondre à la moindre question qu’il pourrait trouver dérangeante.

Le chef de l’État, qui aurait pu être plombé par son bilan, s’enivre de lui-même à force de voir les planètes s’aligner de nouveau en sa faveur, et croit alors qu’il pourra l’emporter les doigts dans le nez, même en proposant tout et n’importe quoi. C’est là que, sûr de son fait, il indique à la mi-mars qu’il décalera l’âge de départ à la retraite à 65 ans. Et la proposition s’abat alors sur la tête des Français, quasiment comme une fatalité. Pendant des semaines, le président de la République n’apparaît pas comme l’un des candidats les plus antisociaux qui soient, mais comme celui qui dialogue avec Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky dans le but d’éviter le pire et de mettre fin à la guerre. Ce qui a pour effet d’anesthésier la campagne française.

Les sondages plutôt que les programmes

La situation politique semble alors bloquée. Pourra-t-elle se retourner au pied du mur ? C’est ainsi, début avril, quelques jours avant le scrutin, que le dernier rapport du Giec est tombé : il ne reste plus que trois ans pour tout changer si l’humanité veut éviter la catastrophe climatique. Et c’est alors que les Français réalisent, peut-être, qu’ils n’ont qu’à peine parlé de cette question pendant la campagne, comme tant d’autres… Beaucoup disent d’ailleurs n’avoir suivi la présidentielle qu’à travers les sondages, comme une course de petits chevaux. Beaucoup disent aussi qu’ils détermineront leur vote en fonction de ces sondages, au dernier moment. Près de 30 % disent vouloir s’abstenir. Et près de 30 % de ceux qui se disent certains d’aller voter ne sont pas encore sûrs de leur vote. Un désarroi qui en dit long sur la tenue de la campagne.

Un troisième tour social ?

Reste à savoir si un réveil est à espérer. Le fait que Macron se soit mis à baisser dans les sondages peut indiquer que son état de grâce se termine, et que sa proposition sur les retraites est finalement entrée dans les oreilles, suffisamment pour provoquer des envies de refus. Une certaine latence fait que, même l’affaire McKinsey, à la suite de la commission d’enquête sénatoriale initiée par les communistes, a rattrapé le président, mais plusieurs jours après la présentation de ses résultats, le 17 mars. Comme s’il existait des temporalités différentes entre la sortie d’une information et sa concrétisation dans les esprits… Reste une certitude : si jamais le jeu électoral s’avérait se dérouler comme le prévoient les sondages, les Français n’en auront pas fini pour autant avec la politique, malgré cette campagne atone. « Non seulement le premier tour du 10 avril n’est pas joué d’avance, tout comme le second. Mais il est, de plus, fort possible que le troisième tour soit social et se joue dans la rue, avec de grandes mobilisations citoyennes, passé l’élection », prévient le politologue Jérôme Fourquet.

Présidentielle 2022
Le Figaro

Premier tour de la présidentielle: l’abstention peut-elle tout changer?

Dinah Cohen

DÉCRYPTAGE - Face à cette donnée difficile à mesurer, candidats et sondeurs restent vigilants.

«Prudence». Voilà le mot que se font passer les équipes des candidats, dans cette dernière ligne droite. Prudence à ceux qui sont donnés favoris, prudence à ceux qui ne le sont pas mais espèrent créer la surprise, prudence à ceux qui croient que les jeux sont faits. Car l’issue du scrutin reste menacée par une inconnue. Une abstention imprévisible, potentiellement massive et susceptible de faire basculer les pronostics. Cinq ans après avoir marqué le second tour de l’élection présidentielle, et quelques mois après avoir bouleversé les élections intermédiaires.

Cette menace, les candidats l’ont tous en tête. Les sondeurs aussi, tant ils se savent attendus au tournant. «On ne va pas se mentir, c’est le cas à chaque élection», sourit Frédéric Dabi, directeur général opinion de l’Ifop. Lui rappelle qu’il n’y a pas eu d’«erreur sérieuse d’appréciation en 2017», et que le souvenir amer laissé par les derniers scrutins ne doit pas se transformer en généralité. «L’abstention reste le composant le plus difficile à déceler», reconnaît-il toutefois. D’abord parce qu’elle n’est pas toujours assumée par les électeurs, ensuite parce que son fonctionnement n’est pas figé. «On voit une nouvelle abstention présentée comme un acte politique, un symbole», explique ainsi le spécialiste. Une option qui pourrait être privilégiée notamment par les électeurs de gauche, déçus de voir leur camp si fragmenté.

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Pour limiter la casse, les sondeurs prennent leurs précautions. Depuis plusieurs semaines, seules les personnes absolument certaines d’aller voter sont prises en compte dans la plupart des instituts. «C’est un métier où l’on apprend toujours des différentes expériences. On est évidemment très vigilants», témoigne Bernard Sananès, président de l’institut d’études Elabe. Une prudence d’autant plus de mise que l’année 2022 se résume déjà comme étant un rendez-vous électoral «atypique». «Les sondés nous parlent d’une campagne bizarre», assure-t-il.

«Effets dévastateurs»

«Une abstention massive peut avoir des effets totalement dévastateurs sur les résultats. Ça peut être la bérézina totale», souffle encore un sondeur qui préfère rester discret, et signale le flou régnant autour des conséquences d’un tel scénario. Le manque de mobilisation des classes populaires, traditionnellement les plus touchées, pourrait en effet affaiblir Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen, mais l’abstention des jeunes et de certains actifs pourrait également faire du tort à Emmanuel Macron.

«Si le peuple vote, le peuple gagne», martèle ainsi le candidat des Insoumis pour convaincre son camp de se rendre dans les urnes. «Il ne faut rien lâcher», complète Jean-Philippe Tanguy, directeur de campagne adjoint de Marine Le Pen. «La bonne nouvelle, c’est qu’on a de bons retours de la ruralité et des villes populaires. Après, qu’est-ce qu’ils vont vraiment faire? On ignore les raisons profondes de la participation aux municipales et aux régionales, donc on ne sait pas. Ce sont des ressorts tellement compliqués», poursuit-il, alors que le parti à la flamme avait été le plus touché par l’indifférence des électeurs. Avant de formuler un espoir: que la dynamique actuellement donnée dans les enquêtes d’opinion crée un cercle vertueux. En somme, que le suspense qui s’intensifie incite à la mobilisation et au vote utile.

Un scénario redouté par la macronie, alors que le président sortant, contraint par la guerre en Ukraine, s’est parfois contenté d’une campagne minimaliste. «On est un peu déçus», reconnaît en privé un jeune Marcheur, qui avoue ne pas comprendre le choix d’Emmanuel Macron de ne pas participer à l’émission «Élysée 2022», mardi soir dernier, sur France 2. «C’est le genre de moment qui motive les militants et peut convaincre des gens», regrette-t-il. Sur le terrain, il assure ne pas ressentir un fort rejet, mais plutôt un désintérêt. Alors pour contrer la tendance, les militants s’activent jusqu’au bout dans leurs opérations de tractage et de collage. Mercredi soir, l’équipe de campagne a également diffusé une vidéo interactive d’une quinzaine de minutes mettant en scène l’hésitation d’une jeune femme à aller voter. «On ne sait pas ce que ça va donner. On a une incertitude face à nous qui est un peu vertigineuse», s’inquiète-t-on.

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Derrière le trio de tête, l’on veut aussi croire que la volatilité - particulièrement forte pour ce scrutin - jouera un rôle. «Moi, ce que je vois, c’est que les électeurs sont perdus et que l’on peut avoir un scénario que personne n’a vu venir», se persuade Guilhem Carayon, porte-parole de Valérie Pécresse. «On ne peut pas être si bas, ce n’est pas du tout le sentiment que donnent les déplacements, notre courant politique a un espace plus grand dans ce pays», abonde un proche d’Anne Hidalgo.

Au-delà du sort de leurs propres écuries, les équipes s’entendent sur un point. Un fort taux d’abstention ne serait véritablement profitable à personne. Dans un contexte de défiance grandissante, il enverrait plutôt un signal préoccupant, et installerait finalement le «cataclysme» des régionales comme un phénomène durable.

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L'Humanité

Quelle est la nouvelle logique économique des « Jours heureux » ?

Agoras

Fabien Roussel se distingue dans le débat de l’élection présidentielle sur les questions liées au travail et à l’emploi. Cette démarche très singulière sous-tend un programme économique cohérent et chiffré qu’il présente aux suffrages des électeurs.

Pierre Chaillan

Concomitante à la crise sanitaire et ses enseignements, cette campagne électorale du premier tour aura été marquée par le retour d’un débat politique autour de la réponse aux besoins sociaux et à la question du pouvoir d’achat. Les propositions audacieuses de Fabien Roussel auront irrigué cette nouvelle prise de conscience qu’il n’est plus possible de mener une politique austéritaire et que les moyens existent pour insuffler d’autres choix économiques. Trois militants et acteurs politiques et sociaux donnent les clés de cette dynamique des « Jours heureux ».

Qu’est-ce qui différencie le programme des « Jours heureux » et en fait la cohérence ?

Frédéric Boccara Le projet répond d’abord aux besoins sociaux et écologiques (emploi, salaires, retraites, services publics, pouvoir d’achat, nouvelle production…). Pour cela, nous rompons avec l’austérité et « commençons par l’emploi », la formation et les salaires dans les services publics (hôpital, éducation, justice, culture, recherche…) et dans les entreprises (productions nouvelles, écologiques et sociales). Ces emplois vont progressivement créer des richesses. Il faut pour cela qu’ils soient appuyés par un effort massif de formation et par des investissements matériels efficaces – créateurs d’emploi, de valeur ajoutée –, économisant carbone et matières. Les travailleurs vont créer les richesses avancées, dépensées en début de quinquennat, soit, au bout de cinq ans, 650 milliards de PIB supplémentaires et 5 millions d’emplois. Notre logique est celle d’un double choc : de demande (revenus, dépenses) et d’offre efficace (production s’appuyant sur l’emploi, la formation et l’investissement efficace). Le développement qui s’ensuit va ensuite s’autoentretenir. Dans notre logique, l’emploi est créateur de richesse, au lieu d’être un coût ou un simple résultat de l’activité… Nous inversons les fins et les moyens. C’est révolutionnaire. En commençant par l’emploi, nous donnons sa pleine puissance créatrice au travail humain. Car l’emploi, ce n’est pas seulement « du travail », comme le prétend Emmanuel Macron avec la création de France Travail, qui sonne comme une injonction : « France, travaille ! Et tais-toi ! » L’emploi, c’est un statut, c’est une situation dans un collectif, une possibilité de coopérer pour réaliser un service ou une production. L’emploi, ce sont des protections. L’emploi, c’est un salaire. Bref, tout un ensemble de dispositifs qui permettent de donner au travail sa pleine créativité et son efficacité. Il faut aussi former massivement. Nous proposons des prérecrutements massifs, notamment dans la santé et l’éducation nationale, ainsi qu’un revenu étudiant pour toutes et tous. L’industrie aussi crève du manque de formation de qualité.

Marie-Claire Cailletaud La logique du programme les « Jours heureux » est profondément marxiste. Elle part du principe que c’est le travail qui crée les richesses et que celles-ci doivent être mises au service de toute la société, de l’intérêt général, des services publics. Pour cela, chacun doit avoir accès à un emploi pour participer à cette création de richesse collective, grâce à un travail émancipateur, utile socialement. Fabien Roussel parle du travail, mais en revenant aux racines comme c’est indiqué dans l’article 5 de la Constitution de 1946 : « Chacun a le droit de travailler et d’obtenir un emploi. » C’est fondamental ! Il permet de prendre le contre-pied de théories mortifères. Après la société postindustrielle et l’entreprise sans usines, qui ont fait tellement de dégâts et ont justifié la désindustrialisation massive de notre pays et fragilisé toute l’économie, on nous ferait maintenant le coup de la fin du travail ou de l’entreprise sans travailleurs… La proposition de construction d’un droit universel à l’emploi et à la formation mettant en place les mécanismes de sécurisation du travailleur en lui permettant d’alterner les périodes de travail et de formation percute le besoin du capitalisme d’avoir une armée de réserve de chômeurs pour fonctionner, mettre en concurrence les uns et les autres. Ceux qui travaillent et ceux qui sont au chômage ou encore les travailleurs français et immigrés. Les propositions des « Jours heureux » permettraient de travailler tous, mieux et moins.

Liêm Hoang-Ngoc Le programme de Fabien Roussel fixe l’horizon de « Jours heureux » pour les travailleurs, car eux seuls créent la richesse. Il propose de rémunérer la force de travail à sa juste valeur et de réduire la peine au travail tout au long de la vie. Il met l’activité économique au service de l’intérêt général en développant les services publics et en relocalisant les activités utiles à la nation. Les salaires, la dépense publique, l’impôt, l’industrie, les nationalisations, les 32 heures, la retraite à 60 ans ne sont plus des gros mots. La philosophie de ce programme est de permettre aux salariés de se réapproprier peu à peu le fruit de leur travail. En leur octroyant de nouveaux droits dans le conseil d’administration des entreprises, il instaure un contrôle plus collectif de la production. Il rétablit la justice fiscale, envisage de renationaliser des entreprises stratégiques et se distingue à tous égards des politiques actuellement menées au bénéfice de la rente financière.

Quels sont les principaux leviers à actionner pour réussir cette politique de transformation sociale ?

Frédéric Boccara Il faut deux choses : de l’argent, pour créer tout de suite les emplois, augmenter les salaires, les minima sociaux ; et changer la façon de faire des entreprises et des banques, leur gestion et leur utilisation de l’argent. L’argent de tous les profits du CAC 40 n’y suffirait pas (137 milliards) ! Notre programme prévoit 143 milliards de dépenses publiques supplémentaires dès la première année et 237 par les entreprises. Il faut donc faire des avances, par le crédit bancaire. Les milliards de la BCE à 0 %, et ceux des banques doivent être utilisés pour cela, pas pour le capital ! Ce mouvement sera appuyé par une réforme de la fiscalité, une réorientation des aides publiques et une consolidation des cotisations sociales (et non de la CSG). Il faut dans le même temps des réformes de structure pour changer la façon de faire des entreprises et des banques, sinon il en sera comme avant et l’argent ira au capital. Nous en proposons cinq principales : nouveau service public de l’emploi et de la formation, nationalisations avec des pouvoirs aux travailleurs, pôle financier public pour un autre crédit, conférences permanentes et nouvelles institutions démocratiques de planification, de financement et de suivi des engagements des entreprises et des banques, en enfin, un fonds de développement économique, social et écologique. Dans le même temps, nous tendons la main à tous les pays pour de nouveaux traités internationaux de coopération et de développement des biens communs. Baisser le coût du capital et changer l’utilisation de l’argent par des réformes de structures à l’appui des luttes, aucun autre programme ne le propose. Ni la droite (baisser le « coût du travail »), ni l’extrême droite (dénoncer le coût du « voisin », immigré ou allocataire), ni de gauche (baisse « sympa » du coût du travail payée par l’État, pour EELV et le PS ou, pour Jean-Luc Mélenchon, un « pari » soumis à la bonne volonté du patronat et des entreprises, l’État payant « en dernier ressort »).

Liêm Hoang-Ngoc Trois leviers devront être mobilisés. D’abord, le levier financier : tant que nos concitoyens préféreront rester dans l’euro, il faudra proposer de suspendre définitivement le pacte de stabilité, qui empêche les gouvernements de changer la vie « quoi qu’il en coûte ». La renégociation du pacte est, cette année, à l’ordre du jour des travaux du Conseil de l’Union européenne. Le président élu en mai doit creuser ce chantier. Il doit demander la remise à plat des textes encadrant le régime des aides d’État. Car, dans l’euro, puisque les États ne peuvent pas dévaluer leur monnaie nationale en cas de déséquilibre extérieur, ils doivent pouvoir mobiliser la politique industrielle pour redessiner le tissu productif de leurs économies respectives. Enfin, la BCE ne doit pas cesser ses programmes de rachats de dettes (ce qu’elle vient malheureusement d’annoncer), afin de permettre aux États de financer à bas taux d’intérêt la transition écologique et les relocalisations. Ensuite, le levier social : les réformes sociales proposées devront être appuyées, comme en 1936, par une mobilisation syndicale permettant d’inverser le rapport de forces dans la négociation sociale. Et enfin, le levier politique : les idées économiques libérales se sont malheureusement propagées dans notre camp au cours de ces trente dernières années. Le programme économique défendu par la gauche sociale et républicaine, aujourd’hui porté par Fabien Roussel, doit redevenir majoritaire au sein de la gauche. Toute la gauche républicaine et sociale doit pour cela commencer par se rassembler pour mener campagne commune dès les prochaines élections législatives.

Marie-Claire Cailletaud Pour réussir cette profonde transformation sociale, remettre au centre l’humain, il faut redresser l’économie et prendre la main sur le secteur productif afin que les fruits du travail servent l’intérêt général. Cela ne se fera pas sans réindustrialiser le pays, qui a vu son industrie fondre comme neige au soleil. Les grands groupes préfèrent aller produire là où l’exploitation des hommes leur est la plus aisée, et sans se soucier des dégâts environnementaux causés par la production et la circulation des marchandises. L’industrie au plus près des besoins, dans une économie circulaire, boostée par la recherche et des collectifs de travail stables et créatifs, acteurs des décisions dans l’entreprise, fournira les biens et services pour améliorer la vie de chacun. Nous aurons besoin pour cela du sang de l’économie, l’énergie. Cette question, déjà centrale avant la guerre en Ukraine, revient en force sur le devant de la scène. Nous n’avons pas le choix. Pour notre indépendance énergétique, la réponse aux besoins des populations, la réindustrialisation du pays tout en sortant des énergies carbonées, nous aurons besoin de produire plus d’électricité. De l’électricité bas carbone et pilotable. En cela, le programme des « Jours heureux » est le seul à porter clairement cette question : oui, nous aurons besoin d’une filière industrielle du nucléaire, aucun autre candidat à gauche ne porte cela, mais dans un grand service public, avec un statut de haut niveau pour tous les salariés, permettant une appropriation sociale du secteur. Ce que ne porte aucun candidat de droite.

L’objectif affiché est de vivre des « Jours heureux ». En quoi peut-on parler d’un projet de société et même d’une véritable révolution anthropologique ?

Marie-Claire Cailletaud Vivre les « Jours heureux » est déjà un formidable projet de société en lui-même. Parler de bonheur et d’espérance fait du bien dans la morosité et la période anxiogène traversée, dans une société fracturée qui va jusqu’à trier les réfugiés… Le bonheur, c’est contagieux ! Plus fondamentalement, le programme présenté prend à bras-le-corps la nécessité de produire et consommer autrement en conjuguant cause écologique et cause anthropologique afin que l’homme vive bien et en harmonie avec la nature. C’est donc bien un changement d’ordre civilisationnel. Pour cela, il faudra que ce projet collectif soit encore mis en débat démocratiquement afin qu’il soit partagé. Il faut arriver à rendre hégémoniques, dans la tête d’un plus grand nombre, des grandes propositions du niveau de la Sécurité sociale, dont l’obtention par des luttes massives et victorieuses cranterait la sortie du capitalisme. Sortir du capitalisme pour aller vers les biens communs, passer du « capitalocène » au « communocène », c’est un beau projet.

Liêm Hoang-Ngoc L’esprit des « Jours heureux » est celui du programme du Conseil national de la Résistance (CNR). Celui-ci était porteur, pour reprendre les termes de Bernard Friot, d’îlots de « déjà-là » communistes : la Sécurité sociale gérées par les travailleurs, les services publics, les entreprises et les banques nationales, le plan indicatif, le Code du travail, etc. Cet esprit a également imprégné le programme commun, qui était la poursuite du programme du CNR. Contrairement à la propagande officielle, la politique qui s’en est inspirée en 1981 était pertinente. Elle fut piteusement abandonnée lors du tournant de la rigueur, opéré en 1983 pour ancrer le franc au mark dans la perspective de la monnaie unique, alors promue par Jacques Delors, le ministre des Finances de l’époque. Quarante ans plus tard, le « peuple de gauche » dit désormais « non à l’Europe libérale ! »   et demande simplement à ses représentants de s’unir et de travailler à l’élaboration d’un nouveau programme commun, adapté aux urgences sociales et planétaire du XXIe siècle. Il faut remercier Fabien Roussel d’avoir créé les conditions de ce rassemblement et de ce travail au sein du Conseil national de la République (CNR).

Frédéric Boccara La démocratie est au cœur de ce projet pour donner un sens au travail mais aussi à la vie en société, qui exige une réduction massive du temps de travail. Le projet de sécurité d’emploi ou de formation, d’éradication du chômage, ne nie pas le travail, mais pour une émancipation bien au-delà du travail, sans s’y enfermer avec l’immense enjeu des services publics. En mettant la formation et la sécurité en son cœur, la société se donnerait aussi comme but le développement de chacun et chacune. Les  « Jours heureux »,   c’est un sacré défi face à la domination du capital, pour des idées qui vont nourrir autant les élections que les luttes à venir et les constructions qui s’ensuivront.

les jours heureuxPrésidentielle 2022Fabien Rousseléconomie
Le Figaro

À Perpignan, Marine Le Pen appelle à la mobilisation pour son «grand soir»

EN COURS : Mis à jour le 7 avril 2022 à 21:47

Mobiliser jusqu'au bout. Au-delà de tout autre message politique, c'est un appel aux urnes qu'à lancer pour son ultime meeting de campagne avant le premier tour, Marine Le Pen. «Si le peuple vote le peuple gagne. Notre cher pays a besoin de vous. Le dimanche 24 déterminera le sort du pays. Ce grand soir, il ne peut pas se faire sans vous. L'histoire ne peut pas s'écrire sans vous», a lancé la candidate devant près de 3000 supporters rassemblés, ce jeudi, au Parc des expositions de Perpignan, dans les Pyrénées-Orientales. Sous un gigantesque «M» éclairé de bleu, entourée de deux écrans géants où un compte à rebours rappelle l'imminence du moment de vérité, Marine Le Pen insiste: «Ce grand soir ne peut pas se faire sans vous […] Je vous conjure d'aller voter. On ne s'abstient pas. Surtout si on est patriote. Surtout si le pays a besoin d'un sursaut.»

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«Evidemment que je reconnaîtrai le résultat de l'élection», assure Eric Zemmour

Eric Zemmour reconnaîtra-t-il les résultats de l’élection ? Le candidat est interrogé sur ses propos, quand il a accusé Emmanuel Macron de «voler» l’élection. «Evidemment que je reconnaîtrai le résultat de l'élection, affirme Eric Zemmour. C’est une expression voler l’élection. Il fait tout pour enjamber l’élection, il ne fait pas campagne. On n’a jamais vu ça. Même François Mitterrand qui s’était déclaré très tard, il avait fait un mois de campagne. Mais Marine Le Pen fait la même chose, elle refuse tout débat. Ils veulent nous imposer leur duel. Marine Le Pen pour sauver sa boutique parce qu’elle est surendettée et Emmanuel Macron parce qu’il sait qu’il va gagner contre elle.»

«Il n’y a pas de vote utile, je suis le vote vital pour la France», assure Eric Zemmour

Eric Zemmour assure, interrogé sur LCI, qu’il n’y a pas «de vote utile et moi je suis le vote vital pour la France». Concernant sa baisse dans les sondages, il assure qu’elle n’est pas liée à l’invasion de l’Ukraine par la Russie. «Le patron des services secrets français vient d’être viré parce qu’il n’avait pas vu arriver l’agression de l’Ukraine par la Russie, estime-t-il. Je ne suis pas le seul. Ce n’est donc pas lié à cela puisque Valérie Pécresse a commencé à baisser au même moment. La vérité c’est que nous avions des électorats en commun, qui venaient de chez François Fillon. Ces électeurs là, qui sont souvent âgés, quand il y a eu la guerre, ils se sont dit qu’il fallait se rassembler autour du président de la République, c’est l’effet drapeau. C’est ça qu’il s’est passé.»

Eric Zemmour: «Il faut faire exploser LR»

Eric Zemmour évoque le second tour sur LCI et reste persuadé que Marine Le Pen «ne sera pas élue». «On a une logique sondagière qui veut absolument nous imposer ce second tour, tacle le candidat. La Ve république repose sur un second tour et le second tour il faut que des gens appellent à voter pour vous. On ne gagne pas tout seul, même le général de Gaulle n’a pas gagné tout seul. Moi, je suis entre Valérie Pécresse et Marine Le Pen. Moi, j’aurai des gens de LR et des gens du RN qui voteront pour moi. Marine Le Pen n’aura personne de LR qui votera pour elle.»

Eric Zemmour assure qu’il ne peut pas y avoir de «majorité» avec son électorat et celui de Marine Le Pen: «Il faut des gens de LR, il faut faire exploser LR avec des gens qui iront chez Macron, comme Valérie Pécresse, et les autres qui viendront chez nous. Je suis le seul à pouvoir faire ce rassemblement. Il faut réconcilier tous ces électorats qui ont été artificiellement divisés. Valérie Pécresse ne veut pas rassembler cet électorat. Marine Le Pen ne peut pas les rassembler parce qu’aucun membre de LR ne votera pour elle. Et puis elle ne le veut pas, elle fait plus des appels à la gauche que des appels à la droite. Elle veut être reconnue par la gauche».

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«J’ai rencontre ce peuple français qui ne veut pas mourir, qui ne veut pas être remplacé», assure Eric Zemmour

Eric Zemmour fait désormais face à Ruth Elkrief, sur LCI, après le passage de Valérie Pécresse. «J’ai appris de cette campagne à rencontrer des gens, à les écouter, à les entendre, estime l’ancien polémiste. Cela a été passionnant pour moi. J’avais un travail un peu solitaire et je me suis plongé dans la France avec les gens qui m’ont raconté leur vie, leurs angoisses, leurs espérances. Ça a été la rencontre entre ce que je croyais et ce que les gens voyaient. Cela m’a plus que conforté dans ce que je pensais. J’ai rencontré ce peuple français qui ne veut pas mourir, qui ne veut pas être remplacé.»

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Un peu plus des deux tiers de la propagande électorale distribué

Un peu plus des deux tiers (69%) de la propagande électorale pour le premier tour de la présidentielle a été distribué par la Poste «jeudi à 16h00», à trois jours du premier tour, a annoncé le ministère de l'Intérieur.

Dans un communiqué, il assure que cette distribution «suit son cours normalement et selon le calendrier habituel à chaque élection». Jeudi à 16h00, «33,1 millions de plis sur 47,9 millions ont déjà été distribués», indique le ministère, ajoutant que la distribution allait se poursuivre «de manière échelonnée jusqu'à samedi».

Valérie Pécresse dénonce le «scandale McKinsey»

Interrogée sur la polémique McKinsey, alors que son gouvernement avait eu recours également à des cabinets privés quand elle était ministre, Valérie Pécresse se défend: «Avoir recours à des cabinets de conseils pour faire des économies et des efforts pour les Français et le leur rendre ça c’est bien. Mais ils ont fait appel à des cabinets en augmentant les agents publics et en ne vérifiant pas qu’ils ne payaient pas d’impôts. Cela commence à faire beaucoup. C’est ça le scandale».

«Moi j’ai une politique efficace qui n'amène pas le désordre et l’impuissance»: Valérie Pécresse attaque Eric Zemmour et Marine Le Pen

Valérie Pécresse attaque également Eric Zemmour, sur LCI: «Moi je ne confonds pas Islam et islamisme comme Eric Zemmour. Il faut une union pour lutter contre le terrorisme islamiste. Je prendrai toutes les mesures qu’Emmanuel Macron n’a pas prises». La candidate LR affirme également qu’elle ne «promet pas l’immigration zéro» comme Eric Zemmour et Marine Le Pen. «Ce n’est pas possible, ils ne le feront pas, affirme la candidate. Ils ne mettront pas les quotas migratoires en place et ils sont pourtant très utiles. Parce que cela permet de traiter les pays différemment. Les pays qui refusent de reprendre leurs clandestins ce sera zéro visa, zéro regroupement familiale. Moi j’ai une politique efficace qui n'amène pas le désordre et l’impuissance.»

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Valérie Pécresse veut s’affirmer comme «la candidate de la feuille de paie»

Valérie Pécresse est l’invitée de Ruth Elkrief, sur LCI. La candidate LR veut se distinguer d’Emmanuel Macron, notamment sur le pouvoir d’achat. «La différence c’est qu’avec moi le travail paiera, il y aura 3% sur la feuille de paie. Je suis la candidate de la feuille de paie. Il ne suffit pas de faire des petits clins d’œil. Avec moi, il faut conclure un accord avec les salariats pour plus de pouvoir d’achat.»

Jean Lassalle veut revenir sur le découpage actuel des treize régions

Jean Lassalle veut également mettre fin au découpage actuel des treize régions. Il explique vouloir reconstruire une organisation du territoire. «Aujourd'hui une chatte n’y retrouverait pas ses chatons», regrette le candidat à l’élection présidentielle qui souhaite renforcer le rôle des communes qui seront «à nouveau empreintes de la clause de compétence générale».

Jean Lassalle veut sortir de l’Otan

Le candidat du mouvement Résistons entend, s’il est élu, quitter l’Otan «parce que c’est une très vieille construction. L’Otan, c’est beaucoup trop notre relation atlantique qui rappelle que nous sommes soumis aux américains. Elle n’est pas bien vécue avec le monde. Nous devons retrouver une relation nord-sud».

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Il faut augmenter de «4 ou 5%» le budget de la défense, selon Jean Lassalle

La priorité pour Jean Lassalle réside dans la «reconstruction de l’Etat». «Concrètement, je regarde avec l’ensemble des principaux chargés de suivre notre pays - je pense aux finances, à la dette, à la défense, aux renseignements, à l’espace - et je leur demande dans quel état est l’Etat et comment nous le reconstruisons», explique le candidat du mouvement Résistons.

Ce dernier affirme surtout vouloir «augmenter de 4 ou 5% le budget de la défense de façon à ce que nous puissions immédiatement engager la recherche pour mettre au point la nouvelle énergie qui nous fait cruellement défaut».

Massacre de Boutcha: «Je crains que Vladimir Poutine ne puisse être un interlocuteur pendant longtemps», estime Jean-Luc Mélenchon

Jean-Luc Mélenchon est interrogé sur TF1 sur le massacre commis à Boutcha. «Les crimes de guerre qui sont en train de s’y commettre font basculer l’image de la Russie au yeux du monde, estime le candidat LFI. Je crains que Vladimir Poutine ne puisse pas être un interlocuteur pendant longtemps. La France sera non-alignée mais elle ne sera pas neutre.»

La première mesure de Jean-Luc Mélenchon s’il était élu ? «Le blocage des prix des biens de première nécessité»

S’il était élu président de la République, la première mesure de Jean-Luc Mélenchon serait le «blocage des prix des biens de première nécessité»: «Des millions de compatriotes sont en train de basculer dans des situations de précarité alors qu’il n’y étaient pas encore. Donc on bloque d’abord les prix de l’essence d’abord, comme à La Réunion». Le candidat de LFI souhaiterait ensuite compléter avec une deuxième mesure: «On bloque les prix et le stock des céréales et en échange avec les pays du Maghreb et en échange on discute des prix du gaz et du pétrole».

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S’il était élu, le premier «geste symbolique» de Jean-Luc Mélenchon serait d’aller au Panthéon rendre «hommage aux cinq femmes qui s’y trouvent»

Jean-Luc Mélenchon est invité de l’émission «10 minutes pour convaincre», sur TF1. Quel serait le premier geste symbolique du candidat de LFI ? «Il faut s’identifier à une grande exigence de la nation. Il se trouve que la semaine qui suit l’élection, c’est le 77e anniversaire du premier droit de vote des femmes. Je veux m’identifier à la lutte des femmes pour l'égalité des droits. J’irai au Panthéon en hommage aux cinq femmes qui s’y trouvent et qui sont assez emblématiques à ce que l’humanité peut s’apporter à elle-même. Cela permet de donner de la respiration à un mandat qui commence.»

Hidalgo réunit des ténors du PS et rencontre Faure vendredi

Anne Hidalgo a dîné mercredi soir avec plusieurs personnalités du PS, dont François Hollande, pour évoquer les législatives et la reconstruction de la gauche, mais sans le premier secrétaire, Olivier Faure, qu'elle rencontrera vendredi, a expliqué la candidate à la présidentielle jeudi à Rouen.

Les maires de Lille, Martine Aubry, et de Nantes, Johanna Rolland, la présidente de la région Occitanie Carole Delga et le sénateur Patrick Kanner étaient aussi présents à cette réunion, qui s'est tenue mercredi soir au Sénat, selon Le Monde qui a révélé l'information. Cette réunion, à l'initiative de la candidate socialiste, avait pour objectif de «discuter et se positionner pour voir comment conduire les dernières heures de campagne» et envisager ensuite la reconstruction de la gauche, a-t-elle expliqué à la presse lors d'un déplacement à Rouen, à trois jours du premier tour de la présidentielle.

«Mon rôle c'est de rassembler, de prendre le pouls, d'écouter les conseils», a-t-elle expliqué. Mais «demain (vendredi) je verrai Olivier Faure», a-t-elle expliqué, assurant qu'elle allait continuer à «rencontrer et appeler des femmes et des hommes qui sont importants, non seulement pour aller au bout de ce premier tour mais aussi préparer la suite, c'est-à-dire les législatives».

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Emmanuel Macron organisera finalement sa soirée électorale du premier tour au «Paris expo» de Porte de Versailles

«Suite à des contraintes pratiques», l’équipe de campagne d’Emmanuel Macron a annoncé ce jeudi avoir finalement renoncé à organiser la soirée électorale du premier tour du président-candidat au «Paris Event Center» de La Villette, dans le 19e arrondissement. Cette dernière se déroulera à la place, selon nos informations, au «Paris expo» de la Porte de Versailles, dans le 15e arrondissement.

Lassalle sera à nouveau candidat aux législatives

Jean Lassalle sera à nouveau candidat aux élections législatives des 12 et 19 juin, pour postuler à un cinquième mandat consécutif, a annoncé jeudi le député des Pyrénées-Atlantiques sur le plateau de Public Sénat. «Je vais vous dire les yeux dans les yeux : "Je vais y aller"», a confié le candidat à la présidentielle, interrogé sur les prochaines échéances électorales, en toute fin d'émission.

Concernant l'élection présidentielle, Jean Lassalle (Résistons!), crédité entre 2 et 3% d'intentions de vote dans les sondages, a de nouveau déploré «une campagne de merde». «Elle s'améliore un peu d'ailleurs depuis que je l'ai dit», a-t-il ajouté. «J'en sors serein, c'est évident, parce que j'ai le sentiment quand même que j'y ai un peu contribué, même si je suis parti très tard (...)», a-t-il poursuivi, regrettant une nouvelle fois de ne pas avoir été suffisamment pris en considération par les médias.

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Le Pen veut sanctionner le port du voile par une «amende»

Marine Le Pen, candidate à la présidentielle désireuse d'interdire le port du voile dans l'espace public, a précisé jeudi qu'elle le sanctionnerait par une «amende». «On n'est pas arrêté dans la rue, on aura une contravention de la même manière qu'il est interdit de ne pas mettre sa ceinture de sécurité. Et il me semble que la police arrive très bien à faire appliquer cette mesure», a affirmé sur RTL la candidate d'extrême droite.

«C'est tout à fait applicable, c'est encore une fois une mesure que les Français demandent», car «dans les vingt dernières années, ce voile a été utilisé par les islamistes comme un uniforme et comme une démonstration de l'avancée du fondamentalisme islamiste», a fait valoir la candidate du Rassemblement national, qui ne compte plus en revanche interdire le port de la kippa.

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Macron en quête du «vote jeune»

En achevant vendredi soir sa campagne de premier tour par une interview sur Brut, média en ligne prisé des jeunes, Emmanuel Macron parie à nouveau sur les réseaux sociaux qui lui permettent aussi de s'affranchir des règles d'égalité de temps de parole. Cette émission, prévue à partir de 19h00, est une petite revanche pour le président-candidat, à la fois sur l'interdiction d'utiliser son compte personnel Twitter aux huit millions d'abonnés et sur l'égalité du temps de parole à la télévision et la radio.

Brut, c'est un plateau familier pour Emmanuel Macron: en décembre 2020, en pleine polémique sur les futurs vaccins, il avait déjà choisi ce format, une première pour un chef de l'Etat. L'objectif est de s'adresser aux jeunes, l'une des catégories qui lui sont les plus favorables. Selon un récent sondage Ifop, les 18-24 ans placent Emmanuel Macron (33%) en tête au premier tour devant Marine Le Pen (22%).

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Présidentielle 2022 : les interrogations de la presse étrangère sur une «possible» victoire de Marine Le Pen

L'issue du scrutin n'a jamais paru aussi incertaine. À trois jours du premier tour de l'élection présidentielle, la presse étrangère s'interroge : et si Marine Le Pen pouvait l'emporter ? La candidate soutenue par le Rassemblement national «n'a jamais été aussi proche de la victoire», rapporte le quotidien italien Il Corriere della Sera. Un sondage Harris Interactive du 4 avril 2022 la crédite notamment de 48,5% d'intentions de vote, dans l'hypothèse d'un second tour face à Emmanuel Macron.

Outre-Manche, les chiffres interpellent. D'autant plus que le chef de l'État a connu une forte hausse dans les sondages suite à l'invasion russe de l'Ukraine le 24 février. «La guerre en Ukraine (lui a permis) d'être considéré comme un homme d'État expérimenté», analyse The New Statesman. Un atout qui l'a néanmoins contraint à repousser son entrée dans une campagne électorale bien entamée par ses adversaires. «Il y a un sentiment croissant qu'il esquive», renchérit l'hebdomadaire britannique.

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Plus d'un million de procurations ont été déposées

Près de 49 millions de Français sont inscrits sur les listes électorales, et pourront donc participer au scrutin présidentiel, les 10 et 24 avril. À trois jours du premier tour, le ministère de l'Intérieur annonce que plus d'un million de Français ont déjà effectué la démarche pour voter par procuration, dont 250 000 rien que ce mercredi. 75% des demandes ont été effectuées en ligne.

Depuis janvier 2022, il est possible de donner procuration à un électeur qui vote dans une autre commune que la sienne, mais celui-ci devra se rendre dans le bureau de vote de la personne dont il porte la procuration. Le numéro national d'électeur (NNE), nouveauté de ce scrutin, est inscrit sur les nouvelles cartes électorales et peut être récupéré en ligne. Ce numéro, permettant d'identifier de façon fiable chacun 48,7 millions d'électeurs, est indispensable pour donner et recevoir une procuration.

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McKinsey paiera tous les impôts qu'il devra en France, réaffirme Bruno Le Maire

McKinsey «paiera tout ce qu'ils doivent comme impôt au Trésor public français», a réaffirmé jeudi le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, au lendemain de l'ouverture d'une enquête par le parquet national financier sur les pratiques fiscales du cabinet de conseil américain. Le ministre n'a pas souhaité commenter directement l'ouverture de cette enquête, estimant seulement sur Franceinfo que «c'est le rôle de la justice de se saisir des affaires dont elle estime qu'elle doit se saisir».

Il a aussi rappelé que l'administration avait «engagé une vérification fiscale sur le cabinet McKinsey en novembre dernier». «Qu'on ne laisse pas dire que l'administration fiscale ne fait pas son travail», a enchaîné Bruno Le Maire. Interrogé jeudi sur l'état d'avancement de cette «vérification», en marge d'une conférence de presse, le directeur général des finances publiques Jérôme Fournel s'est abstenu de donner davantage de précisions, invoquant le «secret fiscal». Le procureur national financier a indiqué mercredi qu'après avoir pris connaissance du rapport de la commission d'enquête du Sénat sur l'influence des cabinets de conseil privés sur les politiques publiques, son parquet avait ouvert une enquête préliminaire pour blanchiment aggravé de fraude fiscale.

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Marion Maréchal espère «une grande coalition» avec Éric Ciotti pour les législatives

Les alliés d'Éric Zemmour continuent de défendre sa «recomposition de la vie politique». Dans une interview accordée à Nice Matin ce jeudi, Marion Maréchal estime qu'une qualification du candidat pour le second tour entraînerait une «clarification probablement définitive au sein des Républicains». L'ancienne députée FN cible notamment Éric Ciotti, lequel a déjà fait savoir à plusieurs reprises son intérêt pour le président de Reconquête !.

Après le 10 avril, Marion Maréchal espère donc qu'«Éric Ciotti et d'autres en tireront les conséquences et qu'à partir de là on pourra construire avec lui, avec eux, quelque chose en commun et ce dès les législatives dans le cadre d'une grande coalition». La veille, Éric Zemmour a lui-même déclaré que sa possible victoire permettrait de faire «l'union des droites» que personne n'a faite jusque-là. Le candidat a aussi affirmé que le 25 avril, il sera «soit président de la République, soit chef de l'opposition», évoquant ainsi sa volonté d'être candidat aux élections législatives.

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Hidalgo appellera «à faire barrage à l'extrême droite» au second tour

«J'appellerai de toute façon à faire barrage à l'extrême droite, c'est ma boussole, et je le ferai, mais nous ne sommes pas encore au soir du premier tour», a dit sur France 2 la candidate qui jusque-là bottait en touche lorsque la question de son vote en cas de second tour Emmanuel Macron/Marine Le Pen lui était posée. A trois jours du premier tour, la candidate, créditée de 2 à 3% des intentions de vote, s'en est de nouveau pris à Emmanuel Macron, donné en tête dans les sondages (27%), et au candidat LFI Jean-Luc Mélenchon, troisième à quelque 15% après une remontée.

«Pour ces Françaises et ces Français qui viennent de la gauche, qui se sentent encore proches de ces idées de générosité, de solidarité, de fraternité, Emmanuel Macron n'est plus une option» car «il est de droite», a insisté Anne Hidalgo, l'accusant d'avoir ces cinq dernières années «fracturé» la gauche. Quant à Jean-Luc Mélenchon, elle a prévenu les électeurs qu'ils se faisaient «laver le cerveau par des gens qui disent que c'est le vote utile qui va faire le résultat de dimanche», et les a appelés à «voter pour (leurs) convictions».

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Générations suspend les adhérents ayant signé un appel à voter Mélenchon

Générations, le mouvement fondé par Benoît Hamon et soutien de Yannick Jadot pour la présidentielle, a annoncé jeudi qu'il suspendait les adhérents ayant signé un appel à voter Jean-Luc Mélenchon pour faire barrage à Marine Le Pen. «Générations vous rappelle que la décision de co-organiser la primaire des écologistes était le corollaire de notre engagement à en soutenir le vainqueur», écrit le mouvement dans une lettre interne adressée aux adhérents en question.

Elle a été publiée sur les réseaux sociaux par Roberto Romero, l'un des fondateurs du mouvement, et authentifiée par le coordinateur de Générations, Benjamin Lucas, sollicité par l'AFP. «En mettant en avant dans cet appel votre appartenance au mouvement pour justifier ce choix, c'est son image que vous utilisez», indique Générations à ces adhérents. «En application du règlement intérieur sanctionnant le soutien explicite à une démarche électorale concurrente, il vous est notifié par la présente la suspension de votre qualité d'adhérent», conclut le mouvement.

Certains militants d'EELV ont également annoncé sur les réseaux sociaux avoir été suspendus par leur parti pour avoir soutenu publiquement le candidat insoumis, placé troisième dans les sondages derrière Marine Le Pen et Emmanuel Macron. Dans une tribune appelée Militants issus du pôle écologiste, nous voterons Mélenchon dimanche prochain, près de 70 membres d'EELV et de Générations ont plaidé pour le vote utile au premier tour.

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Macron cède du terrain, Le Pen et Mélenchon en gagnent, selon un sondage

Emmanuel Macron a cédé deux points en une semaine face à Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon qui en gagnent chacun deux pour se consolider respectivement à la deuxième et à la troisième place, selon le baromètre OpinionWay-Kéa Partners pour Les Échos et Radio classique publié jeudi. Le président sortant recule à 26% d'intentions de vote, contre 28% il y a une semaine, tandis que la candidate du Rassemblement national se hisse à 22% contre 20%. L'insoumis Jean-Luc Mélenchon grimpe également pour se situer à 17% contre 15%. Au second tour, l'écart se resserre aussi: Emmanuel Macron l'emporterait face à Marine Le Pen par 53-47% contre 55-45% il y a une semaine.

Tous les autres candidats se situent sous la barre des 10%: la candidate LR Valérie Pécresse et le polémiste d'extrême droite Eric Zemmour perdent tous deux un point à 9%. L'écologiste Yannick Jadot lui reste stable à 5%, tout comme le communiste Fabien Roussel et l'iconoclaste Jean Lassalle, tous deux sans changement à 3%. La socialiste Anne Hidalgo demeure à 2%, à égalité avec Nicolas Dupont-Aignan. Nathalie Arthaud et Philippe Poutou ferment la marche, tous deux crédités de 1% des voix. Selon le baromètre, l'intérêt pour la présidentielle continue de remonter (+3 points) sur une semaine à 70%.

*Sondage réalisé du 4 au 7 avril par questionnaire auto-administré en ligne auprès d'un échantillon de 2043 personnes inscrites sur les listes électorales, issu d'un échantillon de 2154 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas. Marge d'erreur entre 1 et 2,2 points.

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A Rouen, Anne Hidalgo boucle la boucle d'une campagne «par très gros temps»

Pour son dernier déplacement de campagne en dehors de Paris, Anne Hidalgo est revenue jeudi à Rouen, où elle avait annoncé sa candidature à la présidentielle en septembre. Cantonnée dans les intentions de vote autour de 2%, la maire de Paris risque dimanche d'établir le pire score de l'histoire du PS à une élection présidentielle, derrière le résultat déjà calamiteux de Benoît Hamon en 2017 (6,34%). A rebours de ces sondages ombrageux, la candidate a suscité l'étonnement jeudi à Rouen, en sortant du métro pile au moment où apparaissait enfin le soleil après deux heures de pluie incessantes. «C'est la preuve que rien n'est joué», a estimé une militante.

Pour le sénateur Patrick Kanner, soutien de la première heure, Anne Hidalgo est surtout une candidate «en titane», qui a montré sa pugnacité en se maintenant dans la course jusqu'au bout, envers et contre tout. En déambulation sur le marché de Sotteville-les-Rouen, puis dans en centre-ville de Rouen, la candidate est venue «boucler la boucle» et remercier les militants qui «se sont battus par très très gros temps». «On lâche rien», leur a-t-elle lancé, «c'est certainement la phrase que j'ai le plus prononcée dans cette campagne».

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«La force des écologistes est d'anticiper», dit Jadot face aux submersions marines

A trois jours de la présidentielle, le candidat écologiste Yannick Jadot a estimé que la «force des écologistes est d'anticiper» les risques climatiques et notamment les submersions marines qui menacent certaines côtes, jeudi à Saint-Brévin-les-Pins (Loire-Atlantique). L'eurodéputé EELV a visité un centre médico-social qui va devoir déménager face aux risques de hausse du niveau de la mer dans les prochaines années. «La montée des digues, au bout d'un moment ça ne marche plus car il y a toujours un endroit par lequel l'eau passe», a souligné Yannick Jadot devant la presse.

«L'enjeu est d'anticiper sinon vous vous retrouvez avec des drames humains», a-t-il ajouté. «Enormément de communes vont être impactées par la montée du niveau de l'eau». Il faut s'habituer aux transferts d'habitations, a assuré Yannick Jadot, «accepter que la nature qu'on a profondément modifiée puisse reprendre la place que, malheureusement avec l'augmentation des gaz à effet de serre, on lui laisse». «La force des écologistes c'est d'anticiper pour éviter les crises et les catastrophes humaines», a-t-il dit, parlant aussi des «canicules, gels tardifs, changement de modèle économique pour les stations de ski...»

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«Ni immobilisme, ni extrémisme», demande Pécresse à trois jours du premier tour

A trois jours du premier tour du 10 avril, «je dis aux Français: ni immobilisme ni extrémisme, il y a un autre destin pour la France», a affirmé la candidate LR à la présidentielle, distancée dans les sondages, après avoir visité une usine de pièces automobiles à Belleville-en-Beaujolais. «Les Français veulent un programme de droite» mais «Emmanuel Macron n'est pas de droite», a-t-elle ajouté, en voulant pour preuve l'unique meeting du président-candidat: «il a donné un grand coup de barre à gauche samedi dernier, il a cité Hollande, il a cité Poutou», a-t-elle assuré.

Valérie Pécresse a par contraste vanté son «vrai programme de droite» avec «de l'autorité, de l'ordre, de la liberté, avec 10% de hausse des salaires pour que le travail paie». «Ne vous faites pas voler ce scrutin», a ajouté la candidate qui a régulièrement déploré, ces dernières semaines, l'absence de débat avant le premier tour. Quelques heures avant un meeting, le dernier de sa campagne, à Lyon avec Laurent Wauquiez, elle a rendu hommage au président de la région Auvergne-Rhône-Alpes qui «fait tellement pour l'industrie». «Aujourd'hui c'était important pour moi de venir dans une région qui est la première région industrielle de France», a-t-elle ajouté, assurant qu'il fallait «redevenir une grande puissance industrielle» et vantant son programme pour «retrouver la souveraineté énergétique».

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Plus de 13.000 détenus inscrits pour voter en prison

Plus de 13.000 détenus sont inscrits pour voter à l'élection présidentielle au sein même des prisons, une première pour ce type de scrutin, a appris l’AFP jeudi auprès du ministère de la Justice. Selon les chiffres communiqués par la Chancellerie, 13.672 personnes détenues - sur un total de plus de 70.000 prisonniers au 1er mars - ont opté pour ce vote par correspondance dans la prison, avant l'élection. Les opérations de vote sont organisées toute la semaine jusqu'à samedi dans certains des 188 établissements pénitentiaires français.

Les bulletins de vote seront ensuite acheminés au ministère de la Justice, dans le 1er arrondissement de Paris, où ils seront dépouillés dans ce bureau unique. Le vote par correspondance sous pli fermé, selon le même dispositif, avait été expérimenté pour la première fois à l'occasion des élections européennes en mai 2019. Lors de ce scrutin, 5184 prisonniers avaient été admis à voter par correspondance, soit 10% de la population carcérale éligible à l'époque, et 4413 avaient effectivement voté.

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Franceinfo condamne «les insultes» de Lassalle à l'encontre d'un éditorialiste

«Franceinfo condamne vivement les propos tenus par Jean Lassalle» qui «a insulté Renaud Dely en réaction à l'une de ses chroniques», après que le candidat a qualifié à deux reprises l'éditorialiste de «chien» mercredi soir sur la chaîne d'information en continu. Elle rappelle, dans un communiqué, qu'en «aucune circonstance, l'insulte n'a sa place dans le débat public, et ne saurait intimider des journalistes et des éditorialistes qui font leur travail».

Mercredi soir, Jean Lassalle a utilisé sa fin de temps de parole pour brandir une chronique de Renaud Dely sur une feuille de papier, estimant que c'était un «chien» et qu'il n'avait «pas le droit d'écrire» cela, égratignant aussi au passage le nom de l'éditorialiste Jean Quatremer. «Comment me connaît-il pour porter des jugements aussi graves? C'est indigne», «c'est un chien», a-t-il répété. Il réagissait à une chronique à charge de Renaud Dely du matin sur la radio France Info. L'éditorialiste y affirmait notamment que Nicolas «Dupont-Aignan et Lassalle, ce sont les deux faces de ce complotisme de l'époque: bruyant dans la rue et sur les réseaux sociaux mais encore faible au fond des urnes, pour l'instant».

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Marine Le Pen mobilise ses troupes au terme d'une campagne sans risques

Marine Le Pen mobilise ses troupes jeudi à Perpignan pour son dernier meeting avant le premier tour de la présidentielle, dans la plus grande ville tenue par le Rassemblement national. Échaudée par son échec aux élections régionales en juin, en raison notamment de l'abstention de ses propres électeurs, catégories populaires et jeunes en tête, Marine Le Pen tient cette fois à les emmener aux urnes, lors de sa réunion publique jeudi soir au parc des expositions de la ville. «Si les Français se déplacent, alors Emmanuel Macron sera battu», assure Jordan Bardella, chef du RN, interrogé par l’AFP.

En progression dans les sondages, elle est donnée au second tour derrière Emmanuel Macron et leur écart ne cesse de se réduire. «Le fait que ce soit possible (de gagner) est un booster de mobilisation», espère le maire RN de Perpignan, Louis Aliot. Marine Le Pen se présente comme déjà à l’Élysée, n'excluant pas d'intégrer dans son gouvernement des gens «d'une gauche souverainiste», aux côtés de l'ex LR Jean-Paul Garraud ou de Jordan Bardella. Son équipe laisse même entendre qu'un meeting est envisagé le 14 avril à Avignon, écartant l'hypothèse d'un échec au premier tour.

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Forte abstention attendue pour le premier tour

L'abstention pourrait s'approcher de son niveau historique pour le premier tour de l'élection présidentielle. Selon les prévisions de l'institut Odoxa pour Le Figaro, 27,4% des Français pourraient ne pas se rendre aux urnes dimanche. Une estimation proche du plus haut niveau d'abstention pour un premier tour, mesuré en 2002 à 28,4%. Après un regain de participation en 2007, l'abstention n'a cessé de progresser lors des deux présidentielles qui ont suivi, jusqu'à atteindre 22,2 % en 2017.

Selon Odoxa, l'abstention pourrait être la plus forte chez les sympathisants de gauche, à commencer par ceux du PS (27,8%), de la France insoumise (27,5%) et d'EELV (20,6%). Les électeurs proches de LREM sont quant à eux les plus sûrs de se rendre aux urnes (12,5% d'abstentionnistes estimés). L'abstention toucherait davantage les jeunes : 40% des 18-24 ans et 34% des 25-34 ans pourraient s'abstenir contre uniquement 20% des 65 ans et plus. Par ailleurs, les habitants des foyers les plus modestes sont les plus susceptibles de ne pas aller voter dimanche : ils sont 41% contre 16% des membres des foyers les plus aisés.

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Fabien Roussel déplore une campagne «sous morphine»

«On a vécu une campagne sous Pfizer, on la finit sous morphine», estime le député du Nord, qui regrette dans un entretien à L'Humanité Magazine de ne pas avoir pu «débattre avec le candidat Macron de la fraude fiscale, de la vie des salariés, des retraités». «C'est grave qu'il ait refusé. Surtout si c'est ensuite pour verser des larmes de crocodile en cas de forte abstention», ajoute Fabien Roussel alors qu'Emmanuel Macron est sous le feu des critiques de ses concurrents pour ne pas avoir participé mardi soir à l'émission politique «Élysée 2022» sur France 2, le seul à avoir refusé parmi les douze candidats.

À trois jours d'un scrutin indécis et qui pourrait être marqué par une forte abstention, approchant ou dépassant selon les sondages le record de 2002 (28,4%), le candidat communiste, crédité de quelque 3% des intentions de vote, défend qu'«il n'y a pas de vote inutile», quand le candidat LFI Jean-Luc Mélenchon (16% dans les sondages) prône le «vote efficace». «Cela fait vingt ans qu'on nous demande de voter par défaut, de voter au premier tour pour éliminer un candidat prévu au second», rappelle-t-il en référence à l'arrivée au second tour du candidat du Front national (devenu Rassemblement national) Jean-Marie Le Pen en 2002. «Il y en a marre. Au premier tour, on vote pour ses idées, on vote pour soi», affirme le candidat qui veut s'adresser «jusqu'au bout» à «ceux qui doutent, à ceux qui hésitent, qui ont voté un coup à gauche, un coup à droite».

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À quelques jours du premier tour, Marine Le Pen donnée à 24% selon un sondage

La candidate du RN continue sa forte progression dans les sondages. Marine Le Pen est donnée à 24% au premier tour (+0,5%), selon un sondage Ifop-Fiducial, contre 26,5% pour Emmanuel Macron. À la troisième place, Jean-Luc Mélenchon se stabilise à 17,5%. Valérie Pécresse (9%) et Éric Zemmour (8,5%) se disputent la quatrième place.

Derrière, Yannick Jadot est stable (4,5%), tout comme Fabien Roussel et Jean Lassalle (2,5%). Anne Hidalgo est, elle, créditée de 2%, devant Nicolas Dupont-Aignan (1,5%), Philippe Poutou (1%) et Nathalie Arthaud (0,5%).

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À Perpignan, Marine Le Pen appelle à la mobilisation pour son «grand soir»

Mobiliser jusqu'au bout. Au-delà de tout autre message politique, c'est un appel aux urnes qu'à lancer pour son ultime meeting de campagne avant le premier tour, Marine Le Pen. «Si le peuple vote le peuple gagne. Notre cher pays a besoin de vous. Le dimanche 24 déterminera le sort du pays. Ce grand soir, il ne peut pas se faire sans vous. L'histoire ne peut pas s'écrire sans vous», a lancé la candidate devant près de 3000 supporters rassemblés, ce jeudi, au Parc des expositions de Perpignan, dans les Pyrénées-Orientales. Sous un gigantesque «M» éclairé de bleu, entourée de deux écrans géants où un compte à rebours rappelle l'imminence du moment de vérité, Marine Le Pen insiste: «Ce grand soir ne peut pas se faire sans vous […] Je vous conjure d'aller voter. On ne s'abstient pas. Surtout si on est patriote. Surtout si le pays a besoin d'un sursaut.»

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«Evidemment que je reconnaîtrai le résultat de l'élection», assure Eric Zemmour

Eric Zemmour reconnaîtra-t-il les résultats de l’élection ? Le candidat est interrogé sur ses propos, quand il a accusé Emmanuel Macron de «voler» l’élection. «Evidemment que je reconnaîtrai le résultat de l'élection, affirme Eric Zemmour. C’est une expression voler l’élection. Il fait tout pour enjamber l’élection, il ne fait pas campagne. On n’a jamais vu ça. Même François Mitterrand qui s’était déclaré très tard, il avait fait un mois de campagne. Mais Marine Le Pen fait la même chose, elle refuse tout débat. Ils veulent nous imposer leur duel. Marine Le Pen pour sauver sa boutique parce qu’elle est surendettée et Emmanuel Macron parce qu’il sait qu’il va gagner contre elle.»

«Il n’y a pas de vote utile, je suis le vote vital pour la France», assure Eric Zemmour

Eric Zemmour assure, interrogé sur LCI, qu’il n’y a pas «de vote utile et moi je suis le vote vital pour la France». Concernant sa baisse dans les sondages, il assure qu’elle n’est pas liée à l’invasion de l’Ukraine par la Russie. «Le patron des services secrets français vient d’être viré parce qu’il n’avait pas vu arriver l’agression de l’Ukraine par la Russie, estime-t-il. Je ne suis pas le seul. Ce n’est donc pas lié à cela puisque Valérie Pécresse a commencé à baisser au même moment. La vérité c’est que nous avions des électorats en commun, qui venaient de chez François Fillon. Ces électeurs là, qui sont souvent âgés, quand il y a eu la guerre, ils se sont dit qu’il fallait se rassembler autour du président de la République, c’est l’effet drapeau. C’est ça qu’il s’est passé.»

Eric Zemmour: «Il faut faire exploser LR»

Eric Zemmour évoque le second tour sur LCI et reste persuadé que Marine Le Pen «ne sera pas élue». «On a une logique sondagière qui veut absolument nous imposer ce second tour, tacle le candidat. La Ve république repose sur un second tour et le second tour il faut que des gens appellent à voter pour vous. On ne gagne pas tout seul, même le général de Gaulle n’a pas gagné tout seul. Moi, je suis entre Valérie Pécresse et Marine Le Pen. Moi, j’aurai des gens de LR et des gens du RN qui voteront pour moi. Marine Le Pen n’aura personne de LR qui votera pour elle.»

Eric Zemmour assure qu’il ne peut pas y avoir de «majorité» avec son électorat et celui de Marine Le Pen: «Il faut des gens de LR, il faut faire exploser LR avec des gens qui iront chez Macron, comme Valérie Pécresse, et les autres qui viendront chez nous. Je suis le seul à pouvoir faire ce rassemblement. Il faut réconcilier tous ces électorats qui ont été artificiellement divisés. Valérie Pécresse ne veut pas rassembler cet électorat. Marine Le Pen ne peut pas les rassembler parce qu’aucun membre de LR ne votera pour elle. Et puis elle ne le veut pas, elle fait plus des appels à la gauche que des appels à la droite. Elle veut être reconnue par la gauche».

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«J’ai rencontre ce peuple français qui ne veut pas mourir, qui ne veut pas être remplacé», assure Eric Zemmour

Eric Zemmour fait désormais face à Ruth Elkrief, sur LCI, après le passage de Valérie Pécresse. «J’ai appris de cette campagne à rencontrer des gens, à les écouter, à les entendre, estime l’ancien polémiste. Cela a été passionnant pour moi. J’avais un travail un peu solitaire et je me suis plongé dans la France avec les gens qui m’ont raconté leur vie, leurs angoisses, leurs espérances. Ça a été la rencontre entre ce que je croyais et ce que les gens voyaient. Cela m’a plus que conforté dans ce que je pensais. J’ai rencontré ce peuple français qui ne veut pas mourir, qui ne veut pas être remplacé.»

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Un peu plus des deux tiers de la propagande électorale distribué

Un peu plus des deux tiers (69%) de la propagande électorale pour le premier tour de la présidentielle a été distribué par la Poste «jeudi à 16h00», à trois jours du premier tour, a annoncé le ministère de l'Intérieur.

Dans un communiqué, il assure que cette distribution «suit son cours normalement et selon le calendrier habituel à chaque élection». Jeudi à 16h00, «33,1 millions de plis sur 47,9 millions ont déjà été distribués», indique le ministère, ajoutant que la distribution allait se poursuivre «de manière échelonnée jusqu'à samedi».

Valérie Pécresse dénonce le «scandale McKinsey»

Interrogée sur la polémique McKinsey, alors que son gouvernement avait eu recours également à des cabinets privés quand elle était ministre, Valérie Pécresse se défend: «Avoir recours à des cabinets de conseils pour faire des économies et des efforts pour les Français et le leur rendre ça c’est bien. Mais ils ont fait appel à des cabinets en augmentant les agents publics et en ne vérifiant pas qu’ils ne payaient pas d’impôts. Cela commence à faire beaucoup. C’est ça le scandale».

«Moi j’ai une politique efficace qui n'amène pas le désordre et l’impuissance»: Valérie Pécresse attaque Eric Zemmour et Marine Le Pen

Valérie Pécresse attaque également Eric Zemmour, sur LCI: «Moi je ne confonds pas Islam et islamisme comme Eric Zemmour. Il faut une union pour lutter contre le terrorisme islamiste. Je prendrai toutes les mesures qu’Emmanuel Macron n’a pas prises». La candidate LR affirme également qu’elle ne «promet pas l’immigration zéro» comme Eric Zemmour et Marine Le Pen. «Ce n’est pas possible, ils ne le feront pas, affirme la candidate. Ils ne mettront pas les quotas migratoires en place et ils sont pourtant très utiles. Parce que cela permet de traiter les pays différemment. Les pays qui refusent de reprendre leurs clandestins ce sera zéro visa, zéro regroupement familiale. Moi j’ai une politique efficace qui n'amène pas le désordre et l’impuissance.»

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Valérie Pécresse veut s’affirmer comme «la candidate de la feuille de paie»

Valérie Pécresse est l’invitée de Ruth Elkrief, sur LCI. La candidate LR veut se distinguer d’Emmanuel Macron, notamment sur le pouvoir d’achat. «La différence c’est qu’avec moi le travail paiera, il y aura 3% sur la feuille de paie. Je suis la candidate de la feuille de paie. Il ne suffit pas de faire des petits clins d’œil. Avec moi, il faut conclure un accord avec les salariats pour plus de pouvoir d’achat.»

Jean Lassalle veut revenir sur le découpage actuel des treize régions

Jean Lassalle veut également mettre fin au découpage actuel des treize régions. Il explique vouloir reconstruire une organisation du territoire. «Aujourd'hui une chatte n’y retrouverait pas ses chatons», regrette le candidat à l’élection présidentielle qui souhaite renforcer le rôle des communes qui seront «à nouveau empreintes de la clause de compétence générale».

Jean Lassalle veut sortir de l’Otan

Le candidat du mouvement Résistons entend, s’il est élu, quitter l’Otan «parce que c’est une très vieille construction. L’Otan, c’est beaucoup trop notre relation atlantique qui rappelle que nous sommes soumis aux américains. Elle n’est pas bien vécue avec le monde. Nous devons retrouver une relation nord-sud».

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Il faut augmenter de «4 ou 5%» le budget de la défense, selon Jean Lassalle

La priorité pour Jean Lassalle réside dans la «reconstruction de l’Etat». «Concrètement, je regarde avec l’ensemble des principaux chargés de suivre notre pays - je pense aux finances, à la dette, à la défense, aux renseignements, à l’espace - et je leur demande dans quel état est l’Etat et comment nous le reconstruisons», explique le candidat du mouvement Résistons.

Ce dernier affirme surtout vouloir «augmenter de 4 ou 5% le budget de la défense de façon à ce que nous puissions immédiatement engager la recherche pour mettre au point la nouvelle énergie qui nous fait cruellement défaut».

Massacre de Boutcha: «Je crains que Vladimir Poutine ne puisse être un interlocuteur pendant longtemps», estime Jean-Luc Mélenchon

Jean-Luc Mélenchon est interrogé sur TF1 sur le massacre commis à Boutcha. «Les crimes de guerre qui sont en train de s’y commettre font basculer l’image de la Russie au yeux du monde, estime le candidat LFI. Je crains que Vladimir Poutine ne puisse pas être un interlocuteur pendant longtemps. La France sera non-alignée mais elle ne sera pas neutre.»

La première mesure de Jean-Luc Mélenchon s’il était élu ? «Le blocage des prix des biens de première nécessité»

S’il était élu président de la République, la première mesure de Jean-Luc Mélenchon serait le «blocage des prix des biens de première nécessité»: «Des millions de compatriotes sont en train de basculer dans des situations de précarité alors qu’il n’y étaient pas encore. Donc on bloque d’abord les prix de l’essence d’abord, comme à La Réunion». Le candidat de LFI souhaiterait ensuite compléter avec une deuxième mesure: «On bloque les prix et le stock des céréales et en échange avec les pays du Maghreb et en échange on discute des prix du gaz et du pétrole».

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S’il était élu, le premier «geste symbolique» de Jean-Luc Mélenchon serait d’aller au Panthéon rendre «hommage aux cinq femmes qui s’y trouvent»

Jean-Luc Mélenchon est invité de l’émission «10 minutes pour convaincre», sur TF1. Quel serait le premier geste symbolique du candidat de LFI ? «Il faut s’identifier à une grande exigence de la nation. Il se trouve que la semaine qui suit l’élection, c’est le 77e anniversaire du premier droit de vote des femmes. Je veux m’identifier à la lutte des femmes pour l'égalité des droits. J’irai au Panthéon en hommage aux cinq femmes qui s’y trouvent et qui sont assez emblématiques à ce que l’humanité peut s’apporter à elle-même. Cela permet de donner de la respiration à un mandat qui commence.»

Hidalgo réunit des ténors du PS et rencontre Faure vendredi

Anne Hidalgo a dîné mercredi soir avec plusieurs personnalités du PS, dont François Hollande, pour évoquer les législatives et la reconstruction de la gauche, mais sans le premier secrétaire, Olivier Faure, qu'elle rencontrera vendredi, a expliqué la candidate à la présidentielle jeudi à Rouen.

Les maires de Lille, Martine Aubry, et de Nantes, Johanna Rolland, la présidente de la région Occitanie Carole Delga et le sénateur Patrick Kanner étaient aussi présents à cette réunion, qui s'est tenue mercredi soir au Sénat, selon Le Monde qui a révélé l'information. Cette réunion, à l'initiative de la candidate socialiste, avait pour objectif de «discuter et se positionner pour voir comment conduire les dernières heures de campagne» et envisager ensuite la reconstruction de la gauche, a-t-elle expliqué à la presse lors d'un déplacement à Rouen, à trois jours du premier tour de la présidentielle.

«Mon rôle c'est de rassembler, de prendre le pouls, d'écouter les conseils», a-t-elle expliqué. Mais «demain (vendredi) je verrai Olivier Faure», a-t-elle expliqué, assurant qu'elle allait continuer à «rencontrer et appeler des femmes et des hommes qui sont importants, non seulement pour aller au bout de ce premier tour mais aussi préparer la suite, c'est-à-dire les législatives».

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Emmanuel Macron organisera finalement sa soirée électorale du premier tour au «Paris expo» de Porte de Versailles

«Suite à des contraintes pratiques», l’équipe de campagne d’Emmanuel Macron a annoncé ce jeudi avoir finalement renoncé à organiser la soirée électorale du premier tour du président-candidat au «Paris Event Center» de La Villette, dans le 19e arrondissement. Cette dernière se déroulera à la place, selon nos informations, au «Paris expo» de la Porte de Versailles, dans le 15e arrondissement.

Lassalle sera à nouveau candidat aux législatives

Jean Lassalle sera à nouveau candidat aux élections législatives des 12 et 19 juin, pour postuler à un cinquième mandat consécutif, a annoncé jeudi le député des Pyrénées-Atlantiques sur le plateau de Public Sénat. «Je vais vous dire les yeux dans les yeux : "Je vais y aller"», a confié le candidat à la présidentielle, interrogé sur les prochaines échéances électorales, en toute fin d'émission.

Concernant l'élection présidentielle, Jean Lassalle (Résistons!), crédité entre 2 et 3% d'intentions de vote dans les sondages, a de nouveau déploré «une campagne de merde». «Elle s'améliore un peu d'ailleurs depuis que je l'ai dit», a-t-il ajouté. «J'en sors serein, c'est évident, parce que j'ai le sentiment quand même que j'y ai un peu contribué, même si je suis parti très tard (...)», a-t-il poursuivi, regrettant une nouvelle fois de ne pas avoir été suffisamment pris en considération par les médias.

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Le Pen veut sanctionner le port du voile par une «amende»

Marine Le Pen, candidate à la présidentielle désireuse d'interdire le port du voile dans l'espace public, a précisé jeudi qu'elle le sanctionnerait par une «amende». «On n'est pas arrêté dans la rue, on aura une contravention de la même manière qu'il est interdit de ne pas mettre sa ceinture de sécurité. Et il me semble que la police arrive très bien à faire appliquer cette mesure», a affirmé sur RTL la candidate d'extrême droite.

«C'est tout à fait applicable, c'est encore une fois une mesure que les Français demandent», car «dans les vingt dernières années, ce voile a été utilisé par les islamistes comme un uniforme et comme une démonstration de l'avancée du fondamentalisme islamiste», a fait valoir la candidate du Rassemblement national, qui ne compte plus en revanche interdire le port de la kippa.

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Macron en quête du «vote jeune»

En achevant vendredi soir sa campagne de premier tour par une interview sur Brut, média en ligne prisé des jeunes, Emmanuel Macron parie à nouveau sur les réseaux sociaux qui lui permettent aussi de s'affranchir des règles d'égalité de temps de parole. Cette émission, prévue à partir de 19h00, est une petite revanche pour le président-candidat, à la fois sur l'interdiction d'utiliser son compte personnel Twitter aux huit millions d'abonnés et sur l'égalité du temps de parole à la télévision et la radio.

Brut, c'est un plateau familier pour Emmanuel Macron: en décembre 2020, en pleine polémique sur les futurs vaccins, il avait déjà choisi ce format, une première pour un chef de l'Etat. L'objectif est de s'adresser aux jeunes, l'une des catégories qui lui sont les plus favorables. Selon un récent sondage Ifop, les 18-24 ans placent Emmanuel Macron (33%) en tête au premier tour devant Marine Le Pen (22%).

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Présidentielle 2022 : les interrogations de la presse étrangère sur une «possible» victoire de Marine Le Pen

L'issue du scrutin n'a jamais paru aussi incertaine. À trois jours du premier tour de l'élection présidentielle, la presse étrangère s'interroge : et si Marine Le Pen pouvait l'emporter ? La candidate soutenue par le Rassemblement national «n'a jamais été aussi proche de la victoire», rapporte le quotidien italien Il Corriere della Sera. Un sondage Harris Interactive du 4 avril 2022 la crédite notamment de 48,5% d'intentions de vote, dans l'hypothèse d'un second tour face à Emmanuel Macron.

Outre-Manche, les chiffres interpellent. D'autant plus que le chef de l'État a connu une forte hausse dans les sondages suite à l'invasion russe de l'Ukraine le 24 février. «La guerre en Ukraine (lui a permis) d'être considéré comme un homme d'État expérimenté», analyse The New Statesman. Un atout qui l'a néanmoins contraint à repousser son entrée dans une campagne électorale bien entamée par ses adversaires. «Il y a un sentiment croissant qu'il esquive», renchérit l'hebdomadaire britannique.

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Plus d'un million de procurations ont été déposées

Près de 49 millions de Français sont inscrits sur les listes électorales, et pourront donc participer au scrutin présidentiel, les 10 et 24 avril. À trois jours du premier tour, le ministère de l'Intérieur annonce que plus d'un million de Français ont déjà effectué la démarche pour voter par procuration, dont 250 000 rien que ce mercredi. 75% des demandes ont été effectuées en ligne.

Depuis janvier 2022, il est possible de donner procuration à un électeur qui vote dans une autre commune que la sienne, mais celui-ci devra se rendre dans le bureau de vote de la personne dont il porte la procuration. Le numéro national d'électeur (NNE), nouveauté de ce scrutin, est inscrit sur les nouvelles cartes électorales et peut être récupéré en ligne. Ce numéro, permettant d'identifier de façon fiable chacun 48,7 millions d'électeurs, est indispensable pour donner et recevoir une procuration.

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McKinsey paiera tous les impôts qu'il devra en France, réaffirme Bruno Le Maire

McKinsey «paiera tout ce qu'ils doivent comme impôt au Trésor public français», a réaffirmé jeudi le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, au lendemain de l'ouverture d'une enquête par le parquet national financier sur les pratiques fiscales du cabinet de conseil américain. Le ministre n'a pas souhaité commenter directement l'ouverture de cette enquête, estimant seulement sur Franceinfo que «c'est le rôle de la justice de se saisir des affaires dont elle estime qu'elle doit se saisir».

Il a aussi rappelé que l'administration avait «engagé une vérification fiscale sur le cabinet McKinsey en novembre dernier». «Qu'on ne laisse pas dire que l'administration fiscale ne fait pas son travail», a enchaîné Bruno Le Maire. Interrogé jeudi sur l'état d'avancement de cette «vérification», en marge d'une conférence de presse, le directeur général des finances publiques Jérôme Fournel s'est abstenu de donner davantage de précisions, invoquant le «secret fiscal». Le procureur national financier a indiqué mercredi qu'après avoir pris connaissance du rapport de la commission d'enquête du Sénat sur l'influence des cabinets de conseil privés sur les politiques publiques, son parquet avait ouvert une enquête préliminaire pour blanchiment aggravé de fraude fiscale.

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Marion Maréchal espère «une grande coalition» avec Éric Ciotti pour les législatives

Les alliés d'Éric Zemmour continuent de défendre sa «recomposition de la vie politique». Dans une interview accordée à Nice Matin ce jeudi, Marion Maréchal estime qu'une qualification du candidat pour le second tour entraînerait une «clarification probablement définitive au sein des Républicains». L'ancienne députée FN cible notamment Éric Ciotti, lequel a déjà fait savoir à plusieurs reprises son intérêt pour le président de Reconquête !.

Après le 10 avril, Marion Maréchal espère donc qu'«Éric Ciotti et d'autres en tireront les conséquences et qu'à partir de là on pourra construire avec lui, avec eux, quelque chose en commun et ce dès les législatives dans le cadre d'une grande coalition». La veille, Éric Zemmour a lui-même déclaré que sa possible victoire permettrait de faire «l'union des droites» que personne n'a faite jusque-là. Le candidat a aussi affirmé que le 25 avril, il sera «soit président de la République, soit chef de l'opposition», évoquant ainsi sa volonté d'être candidat aux élections législatives.

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Hidalgo appellera «à faire barrage à l'extrême droite» au second tour

«J'appellerai de toute façon à faire barrage à l'extrême droite, c'est ma boussole, et je le ferai, mais nous ne sommes pas encore au soir du premier tour», a dit sur France 2 la candidate qui jusque-là bottait en touche lorsque la question de son vote en cas de second tour Emmanuel Macron/Marine Le Pen lui était posée. A trois jours du premier tour, la candidate, créditée de 2 à 3% des intentions de vote, s'en est de nouveau pris à Emmanuel Macron, donné en tête dans les sondages (27%), et au candidat LFI Jean-Luc Mélenchon, troisième à quelque 15% après une remontée.

«Pour ces Françaises et ces Français qui viennent de la gauche, qui se sentent encore proches de ces idées de générosité, de solidarité, de fraternité, Emmanuel Macron n'est plus une option» car «il est de droite», a insisté Anne Hidalgo, l'accusant d'avoir ces cinq dernières années «fracturé» la gauche. Quant à Jean-Luc Mélenchon, elle a prévenu les électeurs qu'ils se faisaient «laver le cerveau par des gens qui disent que c'est le vote utile qui va faire le résultat de dimanche», et les a appelés à «voter pour (leurs) convictions».

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Générations suspend les adhérents ayant signé un appel à voter Mélenchon

Générations, le mouvement fondé par Benoît Hamon et soutien de Yannick Jadot pour la présidentielle, a annoncé jeudi qu'il suspendait les adhérents ayant signé un appel à voter Jean-Luc Mélenchon pour faire barrage à Marine Le Pen. «Générations vous rappelle que la décision de co-organiser la primaire des écologistes était le corollaire de notre engagement à en soutenir le vainqueur», écrit le mouvement dans une lettre interne adressée aux adhérents en question.

Elle a été publiée sur les réseaux sociaux par Roberto Romero, l'un des fondateurs du mouvement, et authentifiée par le coordinateur de Générations, Benjamin Lucas, sollicité par l'AFP. «En mettant en avant dans cet appel votre appartenance au mouvement pour justifier ce choix, c'est son image que vous utilisez», indique Générations à ces adhérents. «En application du règlement intérieur sanctionnant le soutien explicite à une démarche électorale concurrente, il vous est notifié par la présente la suspension de votre qualité d'adhérent», conclut le mouvement.

Certains militants d'EELV ont également annoncé sur les réseaux sociaux avoir été suspendus par leur parti pour avoir soutenu publiquement le candidat insoumis, placé troisième dans les sondages derrière Marine Le Pen et Emmanuel Macron. Dans une tribune appelée Militants issus du pôle écologiste, nous voterons Mélenchon dimanche prochain, près de 70 membres d'EELV et de Générations ont plaidé pour le vote utile au premier tour.

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Macron cède du terrain, Le Pen et Mélenchon en gagnent, selon un sondage

Emmanuel Macron a cédé deux points en une semaine face à Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon qui en gagnent chacun deux pour se consolider respectivement à la deuxième et à la troisième place, selon le baromètre OpinionWay-Kéa Partners pour Les Échos et Radio classique publié jeudi. Le président sortant recule à 26% d'intentions de vote, contre 28% il y a une semaine, tandis que la candidate du Rassemblement national se hisse à 22% contre 20%. L'insoumis Jean-Luc Mélenchon grimpe également pour se situer à 17% contre 15%. Au second tour, l'écart se resserre aussi: Emmanuel Macron l'emporterait face à Marine Le Pen par 53-47% contre 55-45% il y a une semaine.

Tous les autres candidats se situent sous la barre des 10%: la candidate LR Valérie Pécresse et le polémiste d'extrême droite Eric Zemmour perdent tous deux un point à 9%. L'écologiste Yannick Jadot lui reste stable à 5%, tout comme le communiste Fabien Roussel et l'iconoclaste Jean Lassalle, tous deux sans changement à 3%. La socialiste Anne Hidalgo demeure à 2%, à égalité avec Nicolas Dupont-Aignan. Nathalie Arthaud et Philippe Poutou ferment la marche, tous deux crédités de 1% des voix. Selon le baromètre, l'intérêt pour la présidentielle continue de remonter (+3 points) sur une semaine à 70%.

*Sondage réalisé du 4 au 7 avril par questionnaire auto-administré en ligne auprès d'un échantillon de 2043 personnes inscrites sur les listes électorales, issu d'un échantillon de 2154 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas. Marge d'erreur entre 1 et 2,2 points.

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A Rouen, Anne Hidalgo boucle la boucle d'une campagne «par très gros temps»

Pour son dernier déplacement de campagne en dehors de Paris, Anne Hidalgo est revenue jeudi à Rouen, où elle avait annoncé sa candidature à la présidentielle en septembre. Cantonnée dans les intentions de vote autour de 2%, la maire de Paris risque dimanche d'établir le pire score de l'histoire du PS à une élection présidentielle, derrière le résultat déjà calamiteux de Benoît Hamon en 2017 (6,34%). A rebours de ces sondages ombrageux, la candidate a suscité l'étonnement jeudi à Rouen, en sortant du métro pile au moment où apparaissait enfin le soleil après deux heures de pluie incessantes. «C'est la preuve que rien n'est joué», a estimé une militante.

Pour le sénateur Patrick Kanner, soutien de la première heure, Anne Hidalgo est surtout une candidate «en titane», qui a montré sa pugnacité en se maintenant dans la course jusqu'au bout, envers et contre tout. En déambulation sur le marché de Sotteville-les-Rouen, puis dans en centre-ville de Rouen, la candidate est venue «boucler la boucle» et remercier les militants qui «se sont battus par très très gros temps». «On lâche rien», leur a-t-elle lancé, «c'est certainement la phrase que j'ai le plus prononcée dans cette campagne».

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«La force des écologistes est d'anticiper», dit Jadot face aux submersions marines

A trois jours de la présidentielle, le candidat écologiste Yannick Jadot a estimé que la «force des écologistes est d'anticiper» les risques climatiques et notamment les submersions marines qui menacent certaines côtes, jeudi à Saint-Brévin-les-Pins (Loire-Atlantique). L'eurodéputé EELV a visité un centre médico-social qui va devoir déménager face aux risques de hausse du niveau de la mer dans les prochaines années. «La montée des digues, au bout d'un moment ça ne marche plus car il y a toujours un endroit par lequel l'eau passe», a souligné Yannick Jadot devant la presse.

«L'enjeu est d'anticiper sinon vous vous retrouvez avec des drames humains», a-t-il ajouté. «Enormément de communes vont être impactées par la montée du niveau de l'eau». Il faut s'habituer aux transferts d'habitations, a assuré Yannick Jadot, «accepter que la nature qu'on a profondément modifiée puisse reprendre la place que, malheureusement avec l'augmentation des gaz à effet de serre, on lui laisse». «La force des écologistes c'est d'anticiper pour éviter les crises et les catastrophes humaines», a-t-il dit, parlant aussi des «canicules, gels tardifs, changement de modèle économique pour les stations de ski...»

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«Ni immobilisme, ni extrémisme», demande Pécresse à trois jours du premier tour

A trois jours du premier tour du 10 avril, «je dis aux Français: ni immobilisme ni extrémisme, il y a un autre destin pour la France», a affirmé la candidate LR à la présidentielle, distancée dans les sondages, après avoir visité une usine de pièces automobiles à Belleville-en-Beaujolais. «Les Français veulent un programme de droite» mais «Emmanuel Macron n'est pas de droite», a-t-elle ajouté, en voulant pour preuve l'unique meeting du président-candidat: «il a donné un grand coup de barre à gauche samedi dernier, il a cité Hollande, il a cité Poutou», a-t-elle assuré.

Valérie Pécresse a par contraste vanté son «vrai programme de droite» avec «de l'autorité, de l'ordre, de la liberté, avec 10% de hausse des salaires pour que le travail paie». «Ne vous faites pas voler ce scrutin», a ajouté la candidate qui a régulièrement déploré, ces dernières semaines, l'absence de débat avant le premier tour. Quelques heures avant un meeting, le dernier de sa campagne, à Lyon avec Laurent Wauquiez, elle a rendu hommage au président de la région Auvergne-Rhône-Alpes qui «fait tellement pour l'industrie». «Aujourd'hui c'était important pour moi de venir dans une région qui est la première région industrielle de France», a-t-elle ajouté, assurant qu'il fallait «redevenir une grande puissance industrielle» et vantant son programme pour «retrouver la souveraineté énergétique».

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Plus de 13.000 détenus inscrits pour voter en prison

Plus de 13.000 détenus sont inscrits pour voter à l'élection présidentielle au sein même des prisons, une première pour ce type de scrutin, a appris l’AFP jeudi auprès du ministère de la Justice. Selon les chiffres communiqués par la Chancellerie, 13.672 personnes détenues - sur un total de plus de 70.000 prisonniers au 1er mars - ont opté pour ce vote par correspondance dans la prison, avant l'élection. Les opérations de vote sont organisées toute la semaine jusqu'à samedi dans certains des 188 établissements pénitentiaires français.

Les bulletins de vote seront ensuite acheminés au ministère de la Justice, dans le 1er arrondissement de Paris, où ils seront dépouillés dans ce bureau unique. Le vote par correspondance sous pli fermé, selon le même dispositif, avait été expérimenté pour la première fois à l'occasion des élections européennes en mai 2019. Lors de ce scrutin, 5184 prisonniers avaient été admis à voter par correspondance, soit 10% de la population carcérale éligible à l'époque, et 4413 avaient effectivement voté.

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Franceinfo condamne «les insultes» de Lassalle à l'encontre d'un éditorialiste

«Franceinfo condamne vivement les propos tenus par Jean Lassalle» qui «a insulté Renaud Dely en réaction à l'une de ses chroniques», après que le candidat a qualifié à deux reprises l'éditorialiste de «chien» mercredi soir sur la chaîne d'information en continu. Elle rappelle, dans un communiqué, qu'en «aucune circonstance, l'insulte n'a sa place dans le débat public, et ne saurait intimider des journalistes et des éditorialistes qui font leur travail».

Mercredi soir, Jean Lassalle a utilisé sa fin de temps de parole pour brandir une chronique de Renaud Dely sur une feuille de papier, estimant que c'était un «chien» et qu'il n'avait «pas le droit d'écrire» cela, égratignant aussi au passage le nom de l'éditorialiste Jean Quatremer. «Comment me connaît-il pour porter des jugements aussi graves? C'est indigne», «c'est un chien», a-t-il répété. Il réagissait à une chronique à charge de Renaud Dely du matin sur la radio France Info. L'éditorialiste y affirmait notamment que Nicolas «Dupont-Aignan et Lassalle, ce sont les deux faces de ce complotisme de l'époque: bruyant dans la rue et sur les réseaux sociaux mais encore faible au fond des urnes, pour l'instant».

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Marine Le Pen mobilise ses troupes au terme d'une campagne sans risques

Marine Le Pen mobilise ses troupes jeudi à Perpignan pour son dernier meeting avant le premier tour de la présidentielle, dans la plus grande ville tenue par le Rassemblement national. Échaudée par son échec aux élections régionales en juin, en raison notamment de l'abstention de ses propres électeurs, catégories populaires et jeunes en tête, Marine Le Pen tient cette fois à les emmener aux urnes, lors de sa réunion publique jeudi soir au parc des expositions de la ville. «Si les Français se déplacent, alors Emmanuel Macron sera battu», assure Jordan Bardella, chef du RN, interrogé par l’AFP.

En progression dans les sondages, elle est donnée au second tour derrière Emmanuel Macron et leur écart ne cesse de se réduire. «Le fait que ce soit possible (de gagner) est un booster de mobilisation», espère le maire RN de Perpignan, Louis Aliot. Marine Le Pen se présente comme déjà à l’Élysée, n'excluant pas d'intégrer dans son gouvernement des gens «d'une gauche souverainiste», aux côtés de l'ex LR Jean-Paul Garraud ou de Jordan Bardella. Son équipe laisse même entendre qu'un meeting est envisagé le 14 avril à Avignon, écartant l'hypothèse d'un échec au premier tour.

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Forte abstention attendue pour le premier tour

L'abstention pourrait s'approcher de son niveau historique pour le premier tour de l'élection présidentielle. Selon les prévisions de l'institut Odoxa pour Le Figaro, 27,4% des Français pourraient ne pas se rendre aux urnes dimanche. Une estimation proche du plus haut niveau d'abstention pour un premier tour, mesuré en 2002 à 28,4%. Après un regain de participation en 2007, l'abstention n'a cessé de progresser lors des deux présidentielles qui ont suivi, jusqu'à atteindre 22,2 % en 2017.

Selon Odoxa, l'abstention pourrait être la plus forte chez les sympathisants de gauche, à commencer par ceux du PS (27,8%), de la France insoumise (27,5%) et d'EELV (20,6%). Les électeurs proches de LREM sont quant à eux les plus sûrs de se rendre aux urnes (12,5% d'abstentionnistes estimés). L'abstention toucherait davantage les jeunes : 40% des 18-24 ans et 34% des 25-34 ans pourraient s'abstenir contre uniquement 20% des 65 ans et plus. Par ailleurs, les habitants des foyers les plus modestes sont les plus susceptibles de ne pas aller voter dimanche : ils sont 41% contre 16% des membres des foyers les plus aisés.

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Fabien Roussel déplore une campagne «sous morphine»

«On a vécu une campagne sous Pfizer, on la finit sous morphine», estime le député du Nord, qui regrette dans un entretien à L'Humanité Magazine de ne pas avoir pu «débattre avec le candidat Macron de la fraude fiscale, de la vie des salariés, des retraités». «C'est grave qu'il ait refusé. Surtout si c'est ensuite pour verser des larmes de crocodile en cas de forte abstention», ajoute Fabien Roussel alors qu'Emmanuel Macron est sous le feu des critiques de ses concurrents pour ne pas avoir participé mardi soir à l'émission politique «Élysée 2022» sur France 2, le seul à avoir refusé parmi les douze candidats.

À trois jours d'un scrutin indécis et qui pourrait être marqué par une forte abstention, approchant ou dépassant selon les sondages le record de 2002 (28,4%), le candidat communiste, crédité de quelque 3% des intentions de vote, défend qu'«il n'y a pas de vote inutile», quand le candidat LFI Jean-Luc Mélenchon (16% dans les sondages) prône le «vote efficace». «Cela fait vingt ans qu'on nous demande de voter par défaut, de voter au premier tour pour éliminer un candidat prévu au second», rappelle-t-il en référence à l'arrivée au second tour du candidat du Front national (devenu Rassemblement national) Jean-Marie Le Pen en 2002. «Il y en a marre. Au premier tour, on vote pour ses idées, on vote pour soi», affirme le candidat qui veut s'adresser «jusqu'au bout» à «ceux qui doutent, à ceux qui hésitent, qui ont voté un coup à gauche, un coup à droite».

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À quelques jours du premier tour, Marine Le Pen donnée à 24% selon un sondage

La candidate du RN continue sa forte progression dans les sondages. Marine Le Pen est donnée à 24% au premier tour (+0,5%), selon un sondage Ifop-Fiducial, contre 26,5% pour Emmanuel Macron. À la troisième place, Jean-Luc Mélenchon se stabilise à 17,5%. Valérie Pécresse (9%) et Éric Zemmour (8,5%) se disputent la quatrième place.

Derrière, Yannick Jadot est stable (4,5%), tout comme Fabien Roussel et Jean Lassalle (2,5%). Anne Hidalgo est, elle, créditée de 2%, devant Nicolas Dupont-Aignan (1,5%), Philippe Poutou (1%) et Nathalie Arthaud (0,5%).

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Bienvenue dans ce live

Bonsoir et bienvenue sur ce live consacré à la campagne présidentielle. Retrouvez toutes l’actualité des candidats à la présidence de la République sur ce direct.

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Mort de Jérémie Cohen : le père de la victime reçu ce mardi au QG d'Éric Zemmour

INFO LE FIGARO - À sa demande, le père de Jérémie Cohen, un jeune homme de confession juive écrasé en février par un tramway après une agression par une dizaine d'individus, est reçu ce mardi par Éric Zemmour.

Éric Zemmour: «Je suis le seul vote vital pour sauver la France et rebâtir la droite»

GRAND ENTRETIEN - Le candidat de Reconquête! assure ne pas croire aux sondages et dit sa certitude d’être au second tour de l’élection présidentielle.

Nicolas Sarkozy sifflé par le public au meeting de Valérie Pécresse : «S'il y a eu des électeurs tristes, c'est la réalité», réagit la candidate

L'ancien président de la République, qui n'a pas soutenu la candidate LR pour la présidentielle, a été hué par une partie de la foule.

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Le Figaro

À Perpignan, Marine Le Pen appelle à la mobilisation pour son «grand soir»

Charles Sapin

REPORTAGE - En dynamique dans les sondages, la candidate RN donnait son dernier meeting avant le premier tour ce jeudi.

Mobiliser jusqu'au bout. Au-delà de tout autre message politique, c'est un appel aux urnes qu'à lancer pour son ultime meeting de campagne avant le premier tour, Marine Le Pen. «Si le peuple vote le peuple gagne. Notre cher pays a besoin de vous. Le dimanche 24 déterminera le sort du pays. Ce grand soir, il ne peut pas se faire sans vous. L'histoire ne peut pas s'écrire sans vous», a lancé la candidate devant près de 3000 supporters rassemblés, ce jeudi, au Parc des expositions de Perpignan, dans les Pyrénées-Orientales. Sous un gigantesque «M» éclairé de bleu, entourée de deux écrans géants où un compte à rebours rappelle l'imminence du moment de vérité, Marine Le Pen insiste: «Ce grand soir ne peut pas se faire sans vous […] Je vous conjure d'aller voter. On ne s'abstient pas. Surtout si on est patriote. Surtout si le pays a besoin d'un sursaut.»

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La candidate Rassemblement national jouit en cette fin de campagne d'une dynamique inédite. Une progression de cinq points ces deux dernières semaines selon l'Ifop qui la place désormais à seulement deux points derrière le chef de l'État au soir du premier tour, avec 24% des intentions de vote. Et au coude à coude avec lui au second. Une dynamique que n'a jamais connue Marine Le Pen lors de ses deux précédentes campagnes présidentielles. «En 2017, personne ne croyait véritablement à la victoire. Là il se passe quelque chose. Les gens y croient, même chez Emmanuel Macron», piaffe dans la salle l'eurodéputé Jean-Lin Lacapelle. Dans la salle, cet élan rend plus réactif et plus galvanisé qu'à l’accoutumée les supporters de Marine Le Pen qui scandent avec une régularité de métronome : «On va gagner» et «Marine Présidente».

«L'abstention est un risque»

Le traumatisme laissé par les dernières régionales n'est pas moins prégnant. La participation s'était partout en France effondrée, chez les classes populaires notamment. Avec pour conséquences pour l'ensemble des candidats RN des scores très en deçà de toutes les prévisions. «L'abstention est évidemment un risque. Mais nous n'avons jamais eu autant de demande de procuration. C'est le signe d'un regain de mobilisation», se persuadait peu avant le raout Louis Aliot. À la tribune, en introduction du discours de Marine Le Pen, le maire de Perpignan appelle pourtant les militants à garder la tête froide: «Ne croyons surtout pas que le premier tour est joué que la victoire est déjà là ou que ce sera facile. Restez calme restez serein et déterminé.»

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Avant de dérouler plusieurs thématiques de son programme présidentiel, la finaliste malheureuse de 2017 a cédé à l'anticipation de sa possible qualification au second tour. Et concentré toutes ses flèches contre le président-candidat contre lequel elle espère prendre sa revanche le 24 avril prochain. «Comme chef d'État, Monsieur Macron a failli», attaque-t-elle. Vilipendant «le mépris» ces cinq dernières années du chef de l'État contre les fonctionnaires. Sa propension à «laisser sans protection individuelle ou collective» le citoyen. Comme à être directement responsable de la «fracture territoriale, sociale et identitaire» qui touche le pays. «Nous n'avons pas eu besoin, nous, d'apprendre à aimer les Français», tacle Marine Le Pen avant de lancer un appel à tous les Français «de droite de gauche ou d'ailleurs, de métropole, d'Outre-mer et du monde» à participer à ce qu'elle appelle son «union nationale». Contre Emmanuel Macron, évidemment. «La question désormais est : qu'est qui pèsera le plus, le rejet d'Emmanuel Macron ou celui de Marine Le Pen ? Rien n'est certain», anticipe Louis Aliot.

Mort de Jérémie Cohen : le père de la victime reçu ce mardi au QG d'Éric Zemmour

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L'Humanité

Fabien Roussel à Gentilly : « Des poches pleines pour remplir le panier »

Actu

Fabien Roussel s’est rendu à Gentilly, à quatre jours du scrutin. Les préoccupations sociales étaient au cœur des discussions avec les habitants.

Naïm Sakhi

Après une vie au travail, sa pension n’est que de 1 100 euros, soit au niveau du seuil de pauvreté. À la terrasse d’un café, béret sur la tête, Marcel savoure l’un des rares apéritifs qu’il partage avec ses amis. « Quand j’en ai les moyens, je paye ma tournée, elle me coûte 16 euros », raconte cet ancien agent, catégorie C, de la fonction publique.

À la retraite depuis deux ans, il est contraint de calculer ses dépenses au centime près. « La vie est de plus en plus chère, les prix augmentent, mais pas nos retraites », déplore-t-il. Quand les fins de mois sont intenables, il est contraint de réclamer de l’aide à ses enfants pour faire ses courses. « Ça me permet au moins de remplir le congélateur », assure-t-il.

Difficultés à boucler le mois

La présidentielle ? Ce fan d’Eddy Mitchell a arrêté son choix. Ce sera Fabien Roussel. « Il parle vrai, sans chichi, et ne nous juge pas. Et son programme est bon », argumente Marcel. D’ailleurs, le candidat communiste est assis non loin de lui, à la table d’à côté. Le député du Nord achève une déambulation sur un marché populaire de Gentilly.

Dans cette municipalité communiste du Val-de-Marne, mercredi 6 avril, les difficultés à boucler les fins de mois monopolisent les discussions avec les électeurs. « J’ai perdu sur les deux tableaux, 20 euros sur ma complémentaire et aussi sur ma pension générale », s’inquiète Marie-Jeanne, une ancienne aide-soignante. « D’un côté, on vous distribue un chèque pour faire face à l’augmentation du prix de l’énergie, mais de l’autre, on vous prend les sous dans la poche », s’agace Fabien Roussel, rappelant au passage sa mesure d’un minimum retraite de 1 200 euros. Et d’ajouter, « ce soir, je mettrai les pieds dans le plat au journal télévisé », promettant ainsi à cette retraitée de relayer son témoignage. Avec une amie, Marie-Jeanne est conquise. Mais comme nombre d’électeurs, son choix n’est pas arrêté : « Voter Fabien Roussel ? C’est une possibilité. » Elle précise avoir « toujours voté à gauche ».

Un peu plus loin, le candidat est interpellé par un commerçant. « J’ai ouvert ma boucherie en 2006, et depuis je ne peux que constater la baisse du panier moyen des clients, malgré les promotions », confie-t-il. « Pour remplir le panier, il faut d’abord que les poches soient pleines », répond le communiste. Loin des fantasmes de l’extrême droite autour du « grand remplacement », le pouvoir d’achat est la préoccupation principale des Français dans cette élection (cité par 57 % d’entre eux, selon un sondage Elabe). Pour y répondre, Fabien Roussel souhaite relever le Smic à 1 923 euros brut par mois et revaloriser les salaires des fonctionnaires de 30 %, afin de rattraper le gel du point d’indice. À quatre jours du scrutin, et à la veille de son ultime meeting, le communiste entend jeter toutes ses forces dans la bataille. « Jusqu’à la dernière seconde, je veux convaincre ceux qui hésitent. Les choses peuvent bouger », insiste-t-il.

Présidentielle 2022Fabien Rousselval de marnepouvoir d'achat
Le Figaro

Israël : au moins deux morts dans l'attaque en cours à Tel-Aviv

Deux personnes ont été tuées dans cette attaque, toujours en cours sur la rue Dizengoff, dans le centre de la métropole israélienne.

Une nouvelle attaque armée a fait au moins deux morts et de nombreux blessés jeudi soir dans le centre de la métropole israélienne Tel-Aviv, où des témoins ont fait état de scènes de chaos. La Magen David Adom, l'équivalent de la Croix-Rouge israélienne, a indiqué dans un bref message avoir traité plusieurs blessés, dont certains sont dans un état critique et ont été transférés à l'hôpital Ichilov. Mais peu après, cet hôpital a fait état de deux morts et de huit blessés dans cette attaque, la seconde en neuf jours dans la région de Tel-Aviv et la quatrième en moins de trois semaines en Israël.

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Jeudi soir, des témoins sur place ont indiqué à l'AFP entendre des coups de feu et vu des scènes de chaos dans le centre de Tel-Aviv où la police israélienne a indiqué être déployée. «C'est une ambiance de guerre, des soldats et des policiers partout...ils ont fouillé le restaurant, des gens pleurent et courent dans tous les sens», a déclaré à l'AFP Binyamin Blum, qui travaille dans un restaurant près du lieu de l'attaque. L'attaque est en cours sur la rue Dizengoff, qui compte des dizaines de bars souvent bondés le jeudi soir (l'équivalent du vendredi soir, première nuit du week-end, en France).

Coups de feu

Dans un communiqué, les forces de l'ordre ont demandé à la population de ne pas sortir dehors afin d'éviter d'être la cible de tirs. «La police appelle les gens à rester chez eux et à permettre aux forces de s'occuper de l'incident qui est toujours en cours, afin de localiser des suspects», a-t-elle indiqué dans un communiqué. Le premier ministre israélien Naftali Bennett est de son côté au QG de l'armée à Tel-Aviv, où il reçoit les dernières informations sur cette quatrième attaque en un peu plus de deux semaines en Israël, ont indiqué ses services.

La semaine dernière, un Palestinien de Cisjordanie occupée avait ouvert le feu sur la foule en circulant en voiture dans la ville juive-orthodoxe de Bnei Brak, près de Tel-Aviv, tuant cinq personnes, dont deux Ukrainiens et un policier arabe israélien. Quelques jours plus tôt, deux policiers, dont une jeune Franco-israélienne, avaient été tués dans une fusillade revendiquée par l'organisation djihadiste Etat islamique à Hadera (nord). Et le 22 mars, à Beersheva, grande ville du désert du Néguev (sud), quatre Israéliens ont été tués dans une attaque au couteau et à la voiture-bélier perpétrée par un enseignant condamné en 2016 à quatre ans de prison pour avoir planifié de se rendre en Syrie afin de combattre au sein de l'EI.

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Dans la foulée de ces attaques, l'armée, la police et les services de sécurité intérieurs israéliens ont arrêté des dizaines de personnes soupçonnées de lien avec l'EI en Israël, et multiplié les opérations en Cisjordanie occupée, notamment à Jénine, secteur du nord de ce territoire palestinien d'où était originaire l'assaillant de l'attaque de Bnei Brak. Au moins trois membres du Djihad islamique, second mouvement islamiste armé palestinien après le Hamas, ont été tués la semaine dernière lors d'échange de tirs en lien avec ces opérations à Jénine.

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Les négociateurs ukrainiens affirment que les Russes ont accepté leurs propositions

Le négociateur en chef ukrainien dans les pourparlers de paix avec la Russie, David Arakhamia, a affirmé samedi que Moscou avait accepté «oralement» les principales propositions ukrainiennes, ajoutant que Kiev attendait désormais une confirmation écrite.

Les deux filles de Vladimir Poutine pourraient être sanctionnées par l'Union européenne

Cet élargissement des sanctions proposé par la Commission européenne fait suite à la découverte de cadavres portant des vêtements civils à Boutcha, au nord-ouest de Kiev, après le retrait des forces russes.

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L'oligarque russe Abramovitch et des négociateurs ukrainiens ont souffert d'un possible «empoisonnement», selon le Wall Street Journal

Le propriétaire du club de football anglais Chelsea, qui tente de jouer les médiateurs entre Moscou et Kiev, a «développé des symptômes» après une réunion dans la capitale ukrainienne courant mars.

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Le Figaro

Présidentielle 2022 : les interrogations de la presse étrangère sur une «possible» victoire de Marine Le Pen

Erwan Drouillac

Alors qu'Emmanuel Macron est encore en tête des intentions de vote, la candidate soutenue par le Rassemblement national connaît une forte progression dans les sondages.

L'issue du scrutin n'a jamais paru aussi incertaine. À trois jours du premier tour de l'élection présidentielle, la presse étrangère s'interroge : et si Marine Le Pen pouvait l'emporter ? La candidate soutenue par le Rassemblement national «n'a jamais été aussi proche de la victoire», rapporte le quotidien italien Il Corriere della Sera. Un sondage Harris Interactive du 4 avril 2022 la crédite notamment de 48,5% d'intentions de vote, dans l'hypothèse d'un second tour face à Emmanuel Macron.

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Outre-Manche, les chiffres interpellent. D'autant plus que le chef de l'État a connu une forte hausse dans les sondages suite à l'invasion russe de l'Ukraine le 24 février. «La guerre en Ukraine (lui a permis) d'être considéré comme un homme d'État expérimenté», analyse The New Statesman. Un atout qui l'a néanmoins contraint à repousser son entrée dans une campagne électorale bien entamée par ses adversaires. «Il y a un sentiment croissant qu'il esquive», renchérit l'hebdomadaire britannique.

Candidate «du pouvoir d'achat» contre «président des riches»

Le président candidat à sa réélection reste le favori, mais connaît depuis plusieurs jours une dynamique décroissante. Pour le quotidien catalan El Periódico, Emmanuel Macron pâtit des conséquences de la guerre en Ukraine sur les Français. Flambée des prix de l'essence et du gaz, hausse des prix de l'alimentation... Autant de retombées économiques dont profite Marine Le Pen, qui a fait du pouvoir d'achat la pierre angulaire de sa campagne électorale, selon le Süddeutsche Zeitung allemand.

«Marine Le Pen s'est positionnée comme la candidate du pouvoir d'achat», ajoute le quotidien milanais Il Corriere della Sera. Une image qui contraste avec celle de «président des riches» dont Emmanuel Macron peine à se défaire. «Une grande partie de la gauche se sent trahie par sa politique», analyse le New York Times. Le quotidien américain ajoute que la candidate soutenue par le Rassemblement national «pourrait être renforcée» par les électeurs de gauche déçus de la politique économique menée par le chef de l'État.

«Le nom de Marine Le Pen n'est plus un tabou»

Pas de doute : le «rapport de force» entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen a bel et bien «changé» par rapport à 2017, selon le Giornale. «Le nom de Marine Le Pen n'est plus un tabou», renchérit le quotidien italien. Un changement imputable à une stratégie de «dédiabolisation» opérée par la candidate d'extrême droite depuis plusieurs années. «Elle a adouci son image, notamment en faisant référence à son amour des chats», analyse le Guardian britannique.

Une «banalisation» favorisée ces derniers mois par la candidature de l'ancien polémiste d'extrême droite Eric Zemmour. Son «radicalisme» et son «agressivité (...) ont fait apparaître Marine Le Pen modérée», décrypte le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung. Pour le New York Times, le candidat Reconquête «a rendu service» à Marine Le Pen, et l'a aidé «dans sa tentative de gagner en légitimité et d'avoir une image plus présidentiable».

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Si une reconduction d'Emmanuel Macron reste «quasi certaine» pour le Giornale italien, une élection de Marine Le Pen apparaît aujourd'hui comme une «possibilité». Selon l'hebdomadaire britannique The New Statesman, une victoire de la candidate d'extrême droite «dépendra d'une bonne performance» durant l'entre-deux-tours et de «sa capacité à éviter les gaffes» de 2017. Une élection sur laquelle plane le risque d'un important taux d'abstention qui, pour le journal espagnol El Periódico, « menace de devenir le principal protagoniste » de la présidentielle.

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À Versailles, Bellamy et Lisnard soutiennent Pécresse en traçant des perspectives pour une droite responsable

Les deux élus membres des Républicains ont rappelé les enjeux de la présidentielle à cinq jours du scrutin, et affiché la convergence de leurs analyses politiques sur l'état de la France et les moyens de la relever.

McKinsey : le PNF confirme l'ouverture d'une enquête visant le «statut fiscal» du cabinet en France

L'enquête pour blanchiment aggravé de fraude fiscale vise les entités françaises du cabinet, accusées d'optimisation fiscale par le Sénat.

Présidentielle 2022 : l'écart se resserre entre Macron et Le Pen, Mélenchon s'installe à la troisième place

Éric Zemmour et Valérie Pécresse continuent de décrocher, se battant pour une quatrième et cinquième place, selon les sondages parus ce dimanche 3 avril.

Le Figaro

«Les soldats russes violaient sauvagement les femmes après avoir tué les hommes»: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev

Margaux Benn

REPORTAGE - Boutcha, Irpin et Hostomel, au nord de Kiev, épicentres des exactions de l’armée russe.

Envoyée spéciale à Kiev

En près de dix ans de métier, Kateryna Haliant n’avait jamais pleuré après une consultation. «C’est parce qu’on ne m’avait jamais raconté l’enfer», dit-elle. Cette psychologue clinicienne est l’une des quelques professionnels qui ont choisi de recevoir en consultation, gratuitement et de manière anonyme, des jeunes filles et des femmes affirmant avoir été violées par des militaires russes dans des territoires que ces derniers occupaient.

Les histoires se ressemblent, «comme si les Russes avaient planifié tout cela», juge Kateryna Haliant. «D’abord, le matin ou l’après-midi, les soldats vérifiaient qui vivait dans les maisons. Puis ils revenaient le soir, tuaient les éventuels hommes du foyer, pillaient l’argent et les objets précieux. Ils mangeaient et buvaient ce qu’ils trouvaient dans la maison et, quand ils étaient saouls, ils violaient les filles et les femmes. Même en présence d’enfants», raconte-t-elle, précisant que dans quasiment tous les cas connus par elle et ses collègues il s’agit de viols en réunion commis par des hommes de tous âges.

Les jeunes filles que je prends en charge n’ont plus de dents : les Russes leur ont cassées, en plus de les avoir violées

«La plupart des victimes auxquelles mes collègues et moi avons parlé jusqu’à présent sont mineures. Ce sont des adolescentes», rapporte-t-elle. «Cela donne une indication de la gravité générale de ces crimes, mais ce n’est que la partie émergée de l’iceberg», continue-t-elle. Pour l’instant, elle a personnellement eu vent d’une vingtaine de cas, principalement des jeunes femmes qui vivaient à Irpin, Boutcha et Hostomel, épicentres des combats opposant les forces ukrainiennes à l’armée russe, dans la périphérie au nord-ouest de Kiev. «Cela s’explique car les Russes s’en sont récemment retirés, donc certaines femmes peuvent venir témoigner», dit-elle.

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«Pourquoi?»

«Les victimes que l’on connaît ont dû surmonter deux obstacles: ressortir vivantes de leur calvaire, et venir le raconter. Or, beaucoup d’entre elles sont mortes», croit savoir la thérapeute. Certains cas demeureront donc à jamais inconnus. Quant à certaines femmes qui ont été trouvées vivantes et avaient subi des violences trop importantes, nombre d’entre elles n’ont pas survécu et sont mortes à l’hôpital. À Boutcha, une ville dans la périphérie de Kiev, parmi les cadavres qui jonchaient les routes jusqu’à aujourd’hui (les autorités ont nettoyé la ville), il y avait des femmes au corps à moitié calciné. D’autres étaient des enfants.

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Les trois patientes actuelles de Kateryna Haliant, âgées de 16, 17 et 20 ans, ont presque totalement perdu la parole. Certaines sont si choquées qu’elles ne se souviennent plus de leur propre nom ou d’informations basiques sur leur identité ou leur vie. Mais en plus des traumatismes qui bloquent les souvenirs et les mots, il y a les séquelles physiques. «Les jeunes filles que je prends en charge n’ont plus de dents: les Russes leur ont cassées, en plus de les avoir violées», détaille-t-elle. Sa voix se brise. «Pourquoi? Par barbarie pure? Pour les empêcher de parler? Je ne comprends pas», lâche la thérapeute.

Alors, celles qui n’ont pas été battues au point d’avoir les bras cassés dessinent ou écrivent. «Pour l’instant, les sessions, ce sont surtout des pleurs, entrecoupés de mots: les miens. Le processus de guérison, pour ces femmes, va prendre beaucoup, beaucoup de temps», conclut-elle.

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Parmi les autres séquelles physiques relevées par les médecins ayant ausculté les survivantes figuraient également des problèmes d’organes internes. Certaines des survivantes doivent subir d’importantes opérations de reconstruction gynécologique. Des chirurgiens ont proposé leurs services gratuitement.

Plusieurs groupes informels de psychologues volontaires récoltent ces témoignages, qui alimenteront un dossier compilé par le bureau de la procureur générale d’Ukraine, Irina Venediktova, pour être envoyé à la Cour pénale internationale. Irina Venediktova a déjà fait état, au-delà des allégations d’agressions sexuelles, de 410 corps sans vie de civils découverts dans les territoires proches de Kiev récemment repris aux troupes russes. Le plus grand charnier concerne Boutcha: après le retrait des troupes russes, l’armée ukrainienne y a découvert une vingtaine de cadavres de civils dans les rues ainsi que des fosses communes recelant des centaines d’hommes, de femmes et d’enfants ayant été abattus et, bien souvent, torturés.À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: à Boutcha, l’armée russe laisse l’horreur derrière elle

Des «crimes de guerre»

Selon Human Rights Watch, le 4 mars, à Boutcha, des Russes ont par exemple forcé cinq hommes à s’agenouiller, leur ont couvert la tête avec leur tee-shirt et ont exécuté l’un d’eux en tirant à l’arrière de sa tête. Le 6, à Vozel, un village non loin, des soldats ont jeté une grenade fumigène dans un sous-sol, puis ont ouvert le feu sur une femme et un enfant de 14 ans qui tentaient de fuir. Dans la région voisine de Chernihiv, où les combats continuent, les Russes ont rassemblé au moins six hommes le 27 février et les ont exécutés, selon la mère de l’un d’eux qui se trouvait à proximité et a relaté le crime à Human Rights Watch.

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Carla Del Ponte, l’ancienne procureur du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie, a appelé la Cour pénale internationale à émettre un mandat d’arrêt international contre le président russe, Vladimir Poutine. Hugh Williamson, directeur de la division Europe et Asie centrale de l’organisation, souligne que «les viols, les meurtres et autres actes de violences commis par des soldats russes contre les populations devraient être soumis à une enquête et considérés comme des crimes de guerre».

Les Russes étaient ici comme les maîtres des lieux

Plusieurs habitants de villages et de villes en périphérie de Kiev ont par ailleurs indiqué au Figaro que les soldats russes pillaient systématiquement les maisons. Bois de chauffage, nourriture, alcool, vêtements et même petit électroménager étaient dérobés. «Non seulement ils prenaient ce qu’ils voulaient, mais ils réclamaient et donnaient des ordres», s’insurgeait ainsi, samedi dernier, une femme âgée dans la ville d’Irpin.

Des bouteilles de vin et de champagne vides étaient éparpillées près des logements. «Les Russes étaient ici comme les maîtres des lieux», se rappelait Myroslav, 53 ans.

Ce lundi, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, s’est rendu dans la ville de Boutcha. Il a dénoncé «des crimes de guerre qui seront reconnus par le monde comme un génocide», tout en indiquant qu’il poursuivrait ses efforts «diplomatiques et militaires» pour mettre fin au conflit. La haute commissaire aux droits de l’homme de l’ONU, Michelle Bachelet, s’est dite «horrifiée» par les informations remontant des zones en périphérie de Kiev, appelant tous ceux qui le peuvent à «conserver toutes les preuves». Emmanuel Macron abonde, évoquant aussi des «crimes de guerre» tout en se positionnant en faveur de plus de sanctions sur les exportations russes de pétrole et de charbon.

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La Russie, elle, rejette «catégoriquement» toutes les accusations. Un porte-parole du Kremlin a publiquement dénoncé ce qu’il a appelé des «falsifications vidéo» décelées par des experts du ministère de la Défense russe en ce qui concerne les scènes découvertes à Boutcha. En retour, Moscou demande une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU pour statuer sur les supposées «provocations haineuses» de l’Ukraine.

Depuis des années déjà, dans la région du Donbass, à l’est de l’Ukraine, de nombreux assassinats extrajudiciaires et autres actes de torture sont imputés non seulement aux groupes séparatistes locaux mais également aux troupes russes, rappelle pourtant Anna Colin Lebedev, maîtresse de conférences à l’université Paris-Nanterre. «Toute personne accusée d’œuvrer pour le compte de l’Ukraine y est enlevée, arrêtée ou tuée, et les allégations d’abus sont légion», expose-t-elle.

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Par le passé, dans d’autres théâtres de conflit (dans le Caucase, en Tchétchénie…), l’armée russe s’est plusieurs fois illustrée par la sauvagerie de ses violences à l’encontre des civils. «Aujourd’hui, vingt ans plus tard, les soldats russes qui combattent en Ukraine sont les fils des soldats qui étaient en Tchétchénie, remarque la sociologue. Tout comme en Tchétchénie, ils commettent des abus contre un peuple voisin qui, linguistiquement et culturellement, leur ressemble.»

Comment expliquer que des soldats envoyés dans un pays voisin commettent viols, tueries et autres actes de torture? «Les soldats russes qui se trouvent en Ukraine sont souvent de tout jeunes hommes, à peine sortis de l’adolescence, propulsés dans l’horreur d’un contexte de guerre sans préparation ni information», analyse Anna Colin Lebedev, qui souligne que «ces facteurs ont depuis longtemps été prouvés comme favorisant des comportements inhabituels et violents en opération». Les forces armées sont, par ailleurs, des institutions violentes en Russie. «Les violences commises par les policiers, les tortures perpétrées en milieu carcéral, la réputation violente de l’armée font qu’en Russie, les hommes en arme sont nécessairement perçus - ou se perçoivent - comme violents», ajoute Anna Colin Lebedev.À VOIR AUSSI - Boutcha: Zelensky dénonce des «crimes de guerre» qui seront reconnus comme «génocide»

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L'Humanité

Et si votre vote changeait vraiment la donne ?

Premier plan

Présidentielle. L’abstention pourrait être en hausse, dimanche, selon les sondages. Pourtant, les bonnes raisons de se rendre aux urnes sont nombreuses.

Julia Hamlaoui

L’abstention sera-t-elle le choix le plus partagé dimanche ? Avec des prévisions oscillant entre 28,5 et 30 %, « il existe un risque sérieux, le 10 avril, de dépasser le record du 21 avril 2002, à 28,3 % », pointe le directeur général de l’Ifop, Frédéric Dabi, qui souhaite toutefois rester prudent puisque « c’est un comportement électoral difficile à identifier parce que ce n’est pas valorisant de dire qu’on va s’abstenir ». Après la première qualification du FN au second tour en 2002, un sursaut avait suivi en 2007 (16,23 %), mais depuis, de scrutin en scrutin, l’abstention est repartie à la hausse : 20,52 % en 2012 et 22,23 % en 2017. « Plus la participation sera faible, dimanche, plus se creuseront les inégalités de représentation en termes de territoire, d’âge et de classe sociale, ajoute le sociologue Vincent Tiberj. Ceux qu’on aura entendus, c’est la France qui va bien, des quartiers riches, des plus âgés… Au détriment de toutes les autres. » Mais il est encore temps de donner de la voix. Pour s’en convaincre, voici six bonnes raisons d’aller à la piscine seulement après avoir fait un petit tour au bureau de vote, dimanche.

1. Déjouer un scénario dont personne ne veut

Le remake du second tour de 2017 est pronostiqué depuis des mois par les instituts de sondage. En avril 2021, déjà, il y a tout juste un an, les différentes enquêtes créditaient le président de 23 à 29 % des voix et Marine Le Pen de 25 à 28 %, loin devant leurs potentiels adversaires. Une prophétie autoréalisatrice due, en partie, à l’action performative des sondages sur l’opinion. Un script que les candidats ont aussi tenté de maintenir à tout prix, chacun voyant en l’autre sa meilleure chance de victoire. Cette scène, déjà jouée aux européennes notamment, a produit des effets délétères : l’une des premières raisons invoquées par les électeurs tentés par l’abstention dimanche est le sentiment que « les jeux sont déjà faits » (24 %, selon Ipsos), à égalité avec l’idée que « les candidats disent les mêmes choses que lors des élections précédentes ». Et pourtant, jusqu’à 80 % des Français, selon une enquête Elabe de février, ne souhaitent pas ce même casting de second tour. Avec près de 14 millions d’abstentionnistes potentiels, il y a de quoi peser dans la balance.

2. Voter pour ses idées et faire valoir ses convictions

Douze candidatures sont sur la table, malgré une campagne largement amputée. Le président en porte une lourde responsabilité, entre sa déclaration tardive et son refus de débattre avec ses adversaires. Sans compter l’impact de la crise sanitaire et de la guerre en Ukraine. 80 % des Français estiment ainsi que la campagne est « de mauvaise qualité », selon une enquête Ifop de début avril, et seulement 39 % jugent qu’elle leur aura été utile pour faire leur choix. Le pluralisme des candidatures et des projets proposés aux électeurs est une condition impérative de la vitalité démocratique et ne saurait être balayé par une pression toujours plus forte et toujours plus tôt (en l’occurrence dès le premier tour) en faveur de choix stratégiques, d’un vote utile qui alimentent la lassitude. 17 % des potentiels abstentionnistes estiment, selon la même enquête Ipsos, « qu’aucun candidat ne correspond à ses idées ». À gauche, pourtant, de Nathalie Arthaud à Anne Hidalgo en passant par Philippe Poutou, Yannick Jadot, Jean-Luc Mélenchon et Fabien Roussel, pas moins de six projets sont sur la table et permettent un vote de conviction.

3. Empêcher les plus riches d’être les seuls à décider

Les plus aisés n’oublieront pas d’aller voter. Or, rappelle Frédéric Dabi, « un rapport de forces électoral, c’est d’abord le produit d’un camp qui va se mobiliser davantage qu’un autre, de segments démographiques qui vont plus voter que d’autres ». 34 % des ouvriers pensent ainsi s’abstenir, selon l’Ifop, contre 25 % des cadres. Ils ­seraient, selon Ipsos, 38 % au sein des foyers dont le revenu mensuel est inférieur à 1 200 euros, contre 24 % parmi les ménages pouvant compter sur plus de 3 000 euros par mois. Un fossé qui s’est approfondi au fil des scrutins : « L’écart entre le vote des ouvriers et celui des cadres, entre 2007 et 2017, a été multiplié par deux, passant de 6 à 12 points », rappelle la politiste Céline Braconnier. Emmanuel Macron, son RSA conditionné et sa retraite à 65 ans recueillent les meilleures intentions de vote parmi les plus aisés (44 %, selon l’Ifop) ou les cadres (38 %). Sans sursaut de participation, les préférences de ces catégories sociales s’imposeront.

4. Faire entendre la voix des jeunes générations

Ils figurent parmi les catégories les plus réticentes à se rendre aux urnes : 60 % des 18-24 ans sont certains de faire le déplacement, contre 81 % des 70 ans et plus, selon Ipsos. Là encore, l’écart d’abstention entre ces tranches d’âge « a été multiplié par deux, de 9 points en 2007 à 18 en 2017 », relève Céline Braconnier. Or les préoccupations des uns et des autres ne se recoupent pas vraiment. « Chez les 18-35 ans, ce qui compte, ce sont les inégalités ­sociales, le pouvoir d’achat, l’éducation, l’écologie… Des sujets à peine esquissés pendant la campagne », note Vincent Tiberj. Par exemple, selon Elabe, 36 % des 18-24 font de l’écologie un thème déterminant de leur choix présidentiel (en second derrière le pouvoir d’achat, à 44 %), contre 16 % des 50-64 ans. De même, 21 % des moins de 35 ans font de l’emploi une priorité, contre 13 % des 65 ans et plus. Le différentiel de participation, selon le sociologue, correspond aux « évolutions d’une citoyenneté qui passe de moins en moins par les urnes, qui est de moins en moins une logique de remise de soi à des élites ». Il n’en reste pas moins « préoccupant, prévient-il, d’être face au risque d’une présidentielle où ce sont les plus âgés qui décident complètement, où les boomers (la génération du baby-boom – NDLR), les plus de 60 ans pèsent plus qu’ils ne le devraient au détriment des citoyens qui prennent place dans la société ». Sauf si ces derniers en décident autrement…

5. Donner de la force aux propositions de la gauche

Mais à quoi bon, au fond ? La question est lancinante chez nombre d’électeurs qui pensent s’abstenir. 12 % estiment ainsi, selon Ipsos, que « cette élection n’aura pas d’impact sur (leur) vie ou la situation du pays » et 21 % que « les candidats ne parlent pas assez des sujets qui les préoccupent ». Pourtant, c’est le pouvoir d’achat qui arrive très largement en tête de ces questions jugées les plus importantes en vue du vote, toutes enquêtes confondues. Et en la matière, les candidats de gauche n’ont cessé de multiplier les propositions : hausse du Smic, des salaires et des pensions, gel des prix ou baisse des taxes, développement des services publics, fiscalité plus juste… Mais ils se heurtent aujourd’hui à la démobilisation. « Des attentes s’expriment en termes d’égalité, de redistribution, même l’indice de tolérance progresse. Dès lors, pourquoi la gauche n’en profite pas ? La désillusion considérable liée au mandat de François Hollande joue un rôle majeur », explique le politiste Rémi Lefebvre. Au total, les prétendants de gauche plafonnent entre 27 et 29 %, avec entre 15 et 17 % pour le mieux placé. Mais la mobilisation de ceux qui n’avaient pas prévu de voter permettrait de redonner des couleurs à ces idées dans leur diversité, sans rien retrancher ni aux uns ni aux autres. Alors que le débat autour du vote utile s’est amplifié dans la dernière ligne droite, « il n’y a pas de vote inutile », a reconnu sur France 2 Jean-Luc Mélenchon, tout en appelant dans ses meetings « au barrage dès le premier tour » à Marine Le Pen. « On peut toujours additionner Mélenchon, Roussel, Hidalgo, Jadot, ça ne fait pas une majorité. Donc, il nous faut convaincre », plaide le candidat communiste à la présidentielle, Fabien Roussel, qui s’y attache en défendant un « vote de conviction ».

6. Montrer que la haine n’a pas sa place en République

L’électorat d’extrême droite est davantage mobilisé, avec 80 % de participation annoncée parmi les proches du RN et 81 % de ceux de Reconquête !, le parti d’Éric Zemmour, selon l’Ifop. C’est, certes, moins que les sympathisants LaREM (84 %, contre 80 % chez LR), mais bien plus qu’à gauche où l’intention de voter culmine à 75 %. La logique est toujours la même : moins vous vous exprimez, plus ils prennent de place. Car les candidats d’extrême droite ont beau marteler le contraire à longueur d’antenne, non seulement leurs idées rances n’ont pas leur place en République, mais leurs sujets de prédilection sont désormais relégués à l’arrière-plan des préoccupations des Français. Parmi les enjeux qui détermineront leur vote, l’immigration est citée par 31 % des sondés en décembre 2021, contre 24 % aujourd’hui et, a contrario, le pouvoir d’achat passe de 41 % à 58 %, selon Ipsos (lire page 4). Marine Le Pen l’a bien compris, elle qui profite de l’épouvantail Zemmour pour apparaître plus apaisée et à l’écoute des fins de mois difficiles, malgré un programme plus libéral qu’en 2017. En réalité, après cette double imposture, les deux candidats se feront la courte échelle en cas de qualification au second tour. La peste brune n’aura jamais été si près de s’emparer du pouvoir depuis la Seconde Guerre mondiale.

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L'Humanité

Ces enseignants qui nous disent : « Si Macron repasse, j’arrête »

Témoignage

Éducations nationale. Après cinq années de réformes blanquériennes, les départs volontaires se multiplient. Une enquête du SNUipp-FSU, premier syndicat du primaire, révèle que plus de la moitié des professeurs des écoles envisagent d’arrêter. Nous avons recueilli des témoignages qui montrent le lien direct entre la politique menée – que le candidat Macron veut poursuivre et aggraver – et cet inquiétant phénomène.

Olivier Chartrain

Ce n’est pas encore un tsunami, mais c’est clairement une lame de fond : celle des enseignants qui quittent le métier. Souvent à leur corps – parfois au sens littéral du terme – défendant, contraints et forcés, avec parfois le sentiment d’abandonner le navire et surtout les élèves.

Mauvaise nouvelle : tout indique que cette lame de fond ne va pas cesser de grossir, après cinq années de potion Blanquer et le risque, au regard des annonces du candidat Macron en matière d’éducation, d’en reprendre encore pour cinq ans.

Décryptage. Cette école de la concurrence que le candidat Macron veut pour les élèves

« C’est le sujet des repas entre profs »

Dans les salles des profs, c’est devenu un sujet de conversation incontournable. « C’est le sujet des repas entre profs », précise même un ancien responsable syndical, qui ajoute, pince-sans-rire : «  Ça parle reconversion, vers quelle formation se tourner, comment on peut concilier cours et formation, on évoque des initiatives du type retaper un gîte, louer une chambre, vendre de la drogue… »

En dix ans, le nombre de départs volontaires de l’éducation nationale a crû de… 630 %, de 364 l’année 2008-2009 à 2 286 l’année dernière (2020-2021). Le premier degré comme le second degré sont touchés en proportions comparables, mais c’est chez les enseignants stagiaires, dont la carrière débute à peine, que le taux de départ est le plus élevé : 3,2 %.

« Étonnamment, pas mal de jeunes collègues... »

Encore plus alarmants sont les résultats d’une enquête approfondie (plus de 26 000 participants), tout récemment publiée par le SNUipp-FSU, premier syndicat du primaire : 73 % des professeurs des écoles en exercice se disent insatisfaits de leur situation professionnelle et plus de la moitié d’entre eux envisagent d’arrêter, soit en partant pour de bon (33 %), soit en allant exercer d’autres fonctions dans l’éducation nationale (19 %).

Rentrée 2022 : coupes claires dans les collèges et lycées

Des chiffres jamais vus, que confirment les observations de terrain. Sophie Lambert, militante du Snes-FSU (second degré) dans l’Essonne, raconte que, lors des permanences téléphoniques qu’elle tient pour son syndicat, les appels ayant pour objet démission, reconversion, rupture conventionnelle ont dernièrement « doublé ou triplé. Avec, étonnamment, pas mal de jeunes collègues. Beaucoup évoquent le mépris ressenti pendant la crise sanitaire, la réforme du lycée, la difficulté du métier en général ». Elle évoque un « degré de ras-le-bol tel que l’absence de projet ne les arrête pas forcément. Quitte à ce que, parfois, pour les jeunes femmes, cela aboutisse à un retour à la maison avec de petites activités en complément de revenu »…

Un phénomène qui rappelle l’affaire France  Télécom…

Les témoignages que nous avons recueillis (voir encadré ci-dessous) n’ont pas la prétention d’être représentatifs. Mais ils montrent que les profs passent à l’acte. C’est d’autant plus grave que, de l’autre côté – et pour les mêmes raisons –, le métier n’arrive plus à recruter.

Et, attention, outre les jeunes, découragés avant même d’avoir commencé, ce que nos témoignages montrent, c’est que ce sont aussi les plus aguerris, les plus exigeants envers eux-mêmes, les plus combatifs, enfin les plus attachés au service public d’éducation, que le système pousse à partir à force de maltraitance, de travail empêché et de perte de sens. Un phénomène qui rappelle douloureusement l’affaire France Télécom…

Car cette fuite des cerveaux ne doit rien au hasard. Vider l’éducation nationale de ses forces vives est une stratégie pour mettre en place le projet que l’on voit se dessiner, avec des profs jetables, mal formés, interchangeables, tout juste capables de venir réciter des cours prémâchés devant des élèves voués, s’ils ne suivent pas, à être écartés de la scolarité générale dès après la classe de 5e, pour mieux offrir aux entreprises un volant de main-d’œuvre à bas coût.

Destruction de l’école : Macron prêt à tirer la deuxième rafale

Au-delà de la séquence électorale en cours, on a le sentiment que seule une très forte mobilisation de l’ensemble du corps social – et pas seulement des personnels de l’éducation nationale – pourra sauver l’école de la République.

Ils témoignent

« Nos élèves sont en état de détresse »

« En 2016-2017, j’avais déjà pensé à partir. J’avais retravaillé mon CV, pris des contacts, constaté que c’était faisable. Aujourd’hui, je vise les métiers de la communication culturelle, dans une mairie ou dans l’associatif, peut-être hors de France.

Je voudrais pouvoir continuer, alors j’attends les législatives. Après tout, avec une autre majorité, les choses pourraient encore être sauvées. Je ne suis pas saturé de l’enseignement, ni des élèves. C’est un métier passionnant. Mais, si c’est encore Macron, ce ne sera plus possible.

Je ne connais pas un établissement où des collègues ne soient pas partis en burn out ou en dépression. En vingt ans, je n’avais jamais vu ça. »

Lire la suite du témoignage d'Achille*, professeur d’histoire-géographie dans l’académie d’Amiens.

« Ceux qui vont partir ne sont pas les moins bons »

« Je viens de demander une mise en disponibilité. Cela devrait me permettre de prendre au maximum trois ans sans salaire, mais sans perdre le bénéfice de mon statut, pour réfléchir à ce que je veux faire dans les années à venir. Peut-être écrire…

Voilà plus de vingt ans que j’exerce ce métier dans des établissements très différents, mais nous venons de passer deux années très difficiles et j’ai besoin de prendre du recul. J’ai adoré ce métier, que je voulais faire depuis toute petite bien que n’étant pas dans une famille d’enseignants. »

Lire la suite du témoignage de Karine*, professeure d’histoire-géographie à Paris.

« La réalité du terrain, c’est de la souffrance »

« Le 31 mars, j’ai démissionné après avoir eu une opportunité de travailler dans une collectivité locale. J’avais choisi le métier d’enseignant parce que j’ai fait beaucoup d’animation, que je voulais continuer à travailler avec des enfants et qu’en primaire, on a la possibilité de suivre les élèves sur la durée. Mais, pendant sept ans, je n’ai fait que des remplacements.

Au début, je trouvais cela enrichissant, formateur, mais rester aussi longtemps sans pouvoir monter de projet, sans pouvoir choisir le fonctionnement de sa classe, travailler en pédagogie coopérative comme je le souhaitais, ce n’est pas satisfaisant. »

Lire la suite du témoignage d'Amelle*, professeure des écoles dans la Vienne.

* Les prénoms ont été changés, à la demande des témoins.

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Le Figaro

Le Sénat américain confirme Ketanji Brown Jackson, première femme noire juge à la Cour suprême

Tous les élus du parti démocrate et trois sénateurs républicains modérés ont voté pour faire rentrer Ketanji Brown Jackson à la Cour suprême.

Le Sénat américain a procédé jeudi 7 avril à la confirmation historique de la juge Ketanji Brown Jackson à la Cour suprême, dont elle sera la première magistrate noire.

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Tous les élus du parti démocrate et trois sénateurs républicains modérés ont voté pour faire rentrer cette brillante juriste de 51 ans dans le temple américain du droit. Cette magistrate avait été choisie fin février par le président démocrate Joe Biden qui avait promis pendant sa campagne de nommer, pour la première fois, une femme noire à la plus haute institution judiciaire du pays, vieille de 233 ans.

«C'est un jour merveilleux, un jour joyeux, un jour inspirant», a salué le chef des démocrates au Sénat Chuck Schumer. Comme pour souligner le caractère historique de cette nomination, Kamala Harris, la première femme noire à accéder à la vice-présidence des Etats-Unis, a présidé la séance de vote.

«Qualifications extraordinaires»

La confirmation, que la juge Jackson a regardée en direct depuis la Maison Blanche aux côtés de Joe Biden, a été accueillie par une ovation debout des démocrates dans l'hémicycle. Sur les 115 juges ayant jusqu'ici siégé à la Cour suprême, il n'y a eu que cinq femmes -- quatre blanches et une hispanique -- et deux hommes noirs, dont l'un, Clarence Thomas, a été nommé par George Bush père et siège toujours. À la Cour suprême, Ketanji Brown Jackson remplacera le magistrat progressiste Stephen Breyer, 83 ans, qui prendra sa retraite fin juin.

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Le président Biden n'a eu cesse de vanter les «qualifications extraordinaires» de cette diplômée d'Harvard, qui possède une expérience dans le privé et le public; et a été avocate et juge fédérale. Il s'agit pour le dirigeant démocrate de sa première nomination à la haute cour. Elle ne changera toutefois pas le rapport de force au sein du prestigieux collège de neuf magistrats, dont la mission est de veiller à la constitutionnalité des lois et de trancher les importants débats de société aux Etats-Unis, comme l'avortement ou le mariage homosexuel.

«Laxisme»

Avant Joe Biden, Donald Trump a en effet eu l'occasion de nommer trois juges à la Cour suprême, ancrant l'instance dans le conservatisme, possiblement pour plusieurs décennies. En raison de ce faible enjeu, les élus républicains ont surtout utilisé l'audition de Ketanji Brown Jackson devant le Sénat pour faire résonner leurs thématiques de campagne à sept mois de législatives cruciales, à commencer par la criminalité, qui augmente selon eux à cause du «laxisme» de Joe Biden.

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En écho à cette thèse, ils ont attaqué la candidate sur son bilan en tant que juge, l'accusant d'avoir prononcé des peines légères dans plusieurs dossiers de pédopornographie, ce à quoi «KBJ» a parfois opposé une certaine lassitude. «Aujourd'hui l'extrême gauche a obtenu la juge de la Cour suprême qu'elle voulait», a fustigé le chef des républicains au Sénat, Mitch McConnell juste avant le vote.

Les démocrates, qui feront sans aucun doute campagne sur le caractère historique de cette nomination à l'heure où Joe Biden est à la peine dans les sondages, ont au contraire loué son expérience et le soutien dont elle dispose auprès de syndicats de policiers et d'anciens procureurs. «Vous êtes ici parce que vous le méritez» et «personne ne me volera ma joie!» a lancé le sénateur noir Cory Booker lors de l'audition, dans une envolée qui a arraché une larme à la magistrate. Mère de deux filles, Ketanji Brown Jackson est mariée à un éminent chirurgien.

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Un missile polonais, le Piorun, fait mouche face aux Mi-35 et de Su-34 de l'armée russe

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Les deux filles de Vladimir Poutine pourraient être sanctionnées par l'Union européenne

Cet élargissement des sanctions proposé par la Commission européenne fait suite à la découverte de cadavres portant des vêtements civils à Boutcha, au nord-ouest de Kiev, après le retrait des forces russes.

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L'oligarque russe Abramovitch et des négociateurs ukrainiens ont souffert d'un possible «empoisonnement», selon le Wall Street Journal

Le propriétaire du club de football anglais Chelsea, qui tente de jouer les médiateurs entre Moscou et Kiev, a «développé des symptômes» après une réunion dans la capitale ukrainienne courant mars.

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Le Figaro

Mort d’Yvan Colonna: les enjeux d’une action contre l’État

Antoine Giannini

EXCLUSIF - Le Figaro s’est procuré la plainte déposée par sa famille, qui accuse l’administration d’être responsable de son décès.

Bastia

Les membres de la famille d’Yvan Colonna - ses enfants, sa femme, ses parents, son frère et sa sœur -, agressé mortellement au sein de la maison d’arrêt d’Arles, le 2 mars dernier, «considèrent que l’Administration pénitentiaire est juridiquement responsable de son décès», explique leur avocat M Patrice Spinosi. C’est pourquoi ils ont saisi le tribunal administratif de Marseille d’une action en responsabilité contre l’État.

Ils se fondent sur plusieurs points: «Les différents éléments d’enquête rapportés par la presse et les auditions parlementaires n’ont fait qu’entretenir le soupçon selon lequel l’agression dont a été victime Yvan Colonna est en lien direct avec une série de dysfonctionnements administratifs. Un tribunal indépendant et impartial a désormais la charge de juger des liens entre l’inaction de l’État et la mort d’Yvan Colonna. L’article 44 de la loi du 24 novembre 2009 prévoit que “l’Administration pénitentiaire doit assurer à chaque personne détenue une protection effective de son intégrité physique en tous lieux collectifs et individuels”

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Dans la requête déposée par Me Spinosi, que Le Figaro a pu consulter, la famille Colonna fait référence à plusieurs failles: «Yvan Colonna a été laissé seul, sans surveillance, près d’une dizaine de minutes avec son agresseur, sans qu’aucun surveillant n’intervienne malgré des appels à l’aide répétés» ; il y avait une «insuffisance du nombre de surveillants pour contrôler les activités des détenus» et une «inefficacité» de la vidéosurveillance, dont «aucune caméra ne diffusait en direct les images de l’agression». L’avocat fait référence au rapport d’enquête du parquet antiterroriste, dont Le Figaro a fait état.

280 caméras de surveillance

Dans un rapport du 3 mars, au lendemain de l’agression meurtrière du nationaliste, la direction de l’Administration pénitentiaire indique que le poste de centralisation de l’information (PCI) est tenu par deux fonctionnaires, pendant les violences. «Ni l’un ni l’autre n’a vu l’agression en cours sur les caméras. Il convient donc de se demander pourquoi», souligne ce document qui précise que la prison compte 280 caméras. Au moment des faits, les surveillants voient défiler des images des portes, des escaliers et des palières du bâtiment où a lieu l’agression mais pas de la salle de cardio où se joue le drame: «Sur un écran de vidéo à la demande sont paramétrés différents scénarios regroupant des zones de la détention qui défilent sur un écran à 9 tuiles. Au moment de l’incident, le gradé surveillait un scénario qui comprend les images des coursives, escaliers et palières du bâtiment A. Ledit scénario ne comprend donc pas les images de la salle dans laquelle s’est déroulée l’agression», relate le directeur de la prison.

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Mi-mars, Laurent Ridel, qui chapeaute l’ensemble des établissements pénitentiaires de France, se montre plus précis lors de son audition par la commission des lois de l’Assemblée nationale, dans le cadre de ce dossier. «Il est matériellement très compliqué de faire son travail de régulation, d’accès, et de visionner de façon parfaite toutes les caméras. Alors un scénario est choisi, chaque matin. Et ce matin-là, le scénario n’était pas celui de la surveillance des salles d’activité, mais celui de la surveillance de la mise en place de cours de promenade, qui implique des mouvements en intérieur. C’est à l’occasion de ces mouvements qu’il y a habituellement des risques d’agression sur les autres détenus et le personnel…»

Des signaux de dangerosité

Un autre détail souligné par le rapport interpelle. Le matin des faits, une intervention informatique a «nécessité de débrancher quelques minutes l’ensemble des écrans» . Une autre problématique est abordée par l’enquête. Les deux détenus pouvaient-ils rester pendant quinze minutes dans une salle sans la présence des fonctionnaires? «La zone activité, située au rez-de-chaussée des bâtiments n’est pas une zone dans laquelle les personnes détenues sont sous surveillance constante de l’administration. Le temps écoulé entre deux passages du surveillant - quinze minutes - ne semble donc pas excessif», conclut le rapport.

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La dernière problématique met en exergue l’absence de réponse de l’administration, malgré les signaux de dangerosité rouge vif de Franck Elong Abé. Dix «commissions pluridisciplinaires uniques» se sont tenues entre le 17 octobre 2019, date de l’arrivée du Camerounais à la maison centrale d’Arles, et le 24 janvier 2022. Toutes ces commissions ont systématiquement tiré le signal d’alarme sur l’enracinement radical du détenu Elong Abé, sur sa «dissimulation», sur son «aura sur les autres détenus», sur son «idée de mourir en héros», et sur la nécessité de l’évaluer en quartier d’évaluation de la radicalisation (QER). Cette recommandation de plus en plus pressante et systématique clôture la dernière synthèse. Elle est écrite en gras et rappelle que le détenu n’a «Jamais été étudié en QER. À préconiser ++».

Selon Me Spinosi, le tribunal administratif de Marseille devrait se prononcer «d’ici à la fin de l’année». Dans sa requête, il réclame 200.000 euros de dommages et intérêts pour les ayants droit d’Yvan Colonna et 100.000 euros pour chaque membre de sa famille. Jeudi, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a commenté: «La plainte de la famille ne me choque pas. Il faut qu’on dise toute la vérité

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Dans un examen de langue vivante destiné aux élèves de troisième, les candidats étaient invités à mentionner leur sexe : masculin, féminin... ou «autre». Le ministère a reconnu une «erreur» et a retiré la proposition.

Mort d'Yvan Colonna : nouveaux heurts à Bastia, un manifestant blessé

La famille du militant indépendantiste, condamné pour l'assassinat du préfet Erignac, a annoncé mercredi avoir engagé une action en justice contre l'État pour son agression mortelle par un co-détenu dans la prison d'Arles.

Le fisc sur la piste des piscines dissimulées

RÉCIT - Les services de l’État ont recours à un logiciel d’intelligence artificielle dont les erreurs irritent les propriétaires.

El País (ESP)

SANS TITRE

Aló Comidista vuelve a su cita menstrual. En este consultorio vale todo: dudas culinarias, enigmas gastronómicos, problemas psicológicos, cuestiones metafísicas y dramas de la vida contemporánea. Solo tenéis que enviarme un mail a elcomidista[arroba]gmail.com. Responderé a vuestras chorradas (perdón, preocupaciones) el primer jueves de cada mes, salvo festivos, enfermedad grave o fallecimiento.

M. Mihura: He oído y leído barbaridades acerca del papel de cocina, como que contamina los alimentos con una serie de tóxicos espeluznantes, cuando se usa, por ejemplo, para que absorba el exceso de grasa. ¿Alguna información veraz al respecto?

Querido M. Mihura, antes de nada hagamos una pequeña reflexión. Si el papel de cocina tuviera “tóxicos espeluznantes”, ¿no crees que debería haber incontables enfermos entre los millones de personas que lo usamos? ¿Has sabido de alguien que haya sufrido daños por ponerlo en contacto con la comida? ¿Ha salido en las noticias que alguien haya muerto por escurrir las croquetas en este papel? No, ¿verdad? Pues entonces igual deberías pensar que esas barbaridades que has oído y leído pueden ser… ¿mentira?

Te imagino fumando, bebiendo gin tonics y forrándote a ultraprocesados mientras te preguntas si el papel de cocina es tóxico. Que igual son fantasías mías, pero estarías haciendo algo muy siglo XXI: preocuparte de gilipolleces y olvidarte de los actos que realmente importan. De todas formas, hemos acudido a una autoridad para que te confirme que tus miedos son infundados, por si acaso a mí no me crees.

“Leí hace poco una frase del periodista estadounidense Walter Lippmann, que decía: ‘Las grandes exclusivas de hoy envolverán el pescado de mañana”, cuenta Miguel Ángel Lurueña, autor del blog Gominolas de Petróleo y del libro Que no te líen con la comida. “Hoy casi nadie envuelve ya el pescado con papel de periódico, pero era algo muy habitual hace unas décadas por desconocimiento y porque había muchos aspectos relacionados con la seguridad alimentaria de los que nadie se ocupaba. Afortunadamente ahora sabemos que no es recomendable, porque ese tipo de papel tiene compuestos que pueden resultar tóxicos por ingestión”.

Lurueña subraya que en la actualidad tenemos la suerte de contar con organismos que controlan la seguridad de los materiales destinados a entrar en contacto con la comida, como el papel de cocina. “Estos materiales deben estar fabricados de modo que en las condiciones previsibles de empleo (por ejemplo, envolver un bocadillo o absorber el aceite) no transfieran sus componentes a los alimentos en cantidades que puedan representar un peligro para la salud, provocar modificaciones en la composición de la comida o en sus características organolépticas. En otras palabras, podemos usar papel de cocina sin preocupación. Eso sí, debemos asegurarnos de que es apto para entrar en contacto con los alimentos, para lo cual conviene consultar la etiqueta, donde se debe indicar expresamente o mediante un símbolo formado por una copa y un tenedor”.

Miguel concluye con una reflexión que suscribo al 100%: “Resulta irónico que cuantos más controles existen sobre la seguridad de los alimentos, más preocupaciones hay entre muchos consumidores. Estaría bien si eso fuera porque cada vez estamos más informados y somos más exigentes, pero me temo que en muchos casos no es por eso sino por la desinformación y los temores que ésta genera”.

Mariposa Technicolor: Hace unos días evocaba una bella historia que se remonta a mi más tierna infancia en el Pleistoceno. Mi hermana había puesto a secar las hebras de un plátano en un radiador de la habitación, cuando mi madre, al darse cuenta, entró en pánico y las tiró a la basura inmediatamente, gritando: "¡Eso es droga! ¿De dónde has sacado esa idea, loca?". Y yo mirando la escena, sin entender nada. ¿Son droga los plátanos? ¿Lo has probado? ¿Se fuman, se comen o se esnifan las fibras secas de plátano? En Euphoria no he visto nada, pero me he quedado con la mosca detrás de la oreja.

Querida Mariposa Technicolor, ciertamente es raro que Rue no haya salido nunca fumando hebras de plátano en Euphoria. Quizá después de haberse metido cinco rayas de caballo, cuatro de coca, varias pastillas de oxicodona, una puntita de speed, fentanyl, morfina, mefedrona, ketamina y MDMA ya no tenía el chichi pa’ experimentos. O igual es que las adolescentes politoxicómanas de la actualidad están más informadas que nosotras a su edad, cuando en nuestro insaciable deseo de toñarnos nos tragábamos los bulos más ridículos.

Se desconoce quién inventó exactamente la leyenda del plátano, pero sí se sabe que fue la revista Berkeley Barb quien la empezó a popularizar en la California hippie de finales de los sesenta. El fanzine contracultural publicó varios artículos satíricos en los que se decía -en broma- que las bananas colocaban, y otros medios underground se sumaron al chiste. El bulo creció hasta aparecer en periódicos serios como el New York Times, y hasta la FDA (la agencia federal de alimentos y medicamentos) y la NYU (Universidad de Nueva York) hicieron estudios para comprobarlo. Su lanzamiento internacional definitivo llegó en 1970 con la publicación del libro The anarchist cookbook, en el que se incluía una receta para convertir la piel de plátano en polvo y aprovechar así su presunta sustancia psicoactiva, la bananadina.

Puede que en España el mito tuviera especial arraigo porque, como cuentan en el blog Strambotic, apareció en 1968 en la comedia La dinamita está servida. En una escena de la película, Tony Leblanc explica cómo proceder con el plátano a un pánfilo Alfredo Landa. “Con las hebras que sacas del interior de la cáscara te lías un cigarrito y es como si te estuvieras fumando un alucinógeno. Viene a ser como el LSD”.

No me preguntes cómo llegó la historia del plátano a nuestros oídos, pero en plena ansia de evasión mis amigos y yo también secamos sus hilos y nos hicimos algún pseudoporro con ellos en un momento indeterminado de los ochenta. Comprobamos lo obvio: que aquello no hacía absolutamente nada. En conclusión, aunque te los comas, te los fumes o te los insertes por vía rectal, los plátanos no te colocarán. Ni siquiera son capaces de incrementar los niveles de serotonina en el cerebro (otro mito extendido a causa de su contenido en triptófano), así que conformémonos con que sean un alimento muy saludable.

Eudald: Que no lo vea Mikel Iturriaga.

Cuánto te fiarías de una receta de alguien que no sabe cómo se pela un plátano? pic.twitter.com/poDW7pkR3o

March 13, 2022

Querido Eudald, impresionado me hallo por este documento. Pensaba que los consumidores de batidos de proteínas eran grandes pensadores e intelectuales de nuestro tiempo, y veo que me equivocaba. ¿Qué puede haber más estúpido que pelar un plátano con cuchillo? Fumarse las hebras, seguramente.

Hugo: Estoy tratando de convencer a mi familia de volvernos un poco más vegetarianos. O sea, comer mucha menos carne y más verduras. Y tofu como complemento / sustituto de proteína animal. El problema es que no conozco muchas recetas, en el supermercado hay montones de variedades y no se cuál es el mejor, qué lo hace mejor o como aprovecharlo. ¿Alguna cata a ciegas? ¿Una lista de recetas nivel facilito-medio-avanzado?

Querido Hugo, aplaudo la voluntad de convencer a tu familia para que coma menos carne y más verduras: es lo que cualquier persona con dos dedos de frente debe hacer si le preocupa su salud y/o el futuro de este planeta. Donde no demuestras tanta inteligencia es en el uso de esa nueva y revolucionaria herramienta de última generación llamada Google: se trata de una web en la que escribes lo que quieres encontrar en una cajita, le das al botón “Buscar” y, por arte de magia, te aparecen un montón de enlaces. Si hubieras puesto allí “tofu comidista”, el primer link te habría dado unas cuantas recetas para todos los gustos, y el segundo, una guía completísima que escribió Mònica Escudero titulada Cómo conseguir que el tofu sepa a algo, en la que explica los distintos tipos de tofu y da choporrocientas ideas para usarlos.

María: Estoy en el primer trimestre de mi primer embarazo y me encuentro MUY CONFUSA respecto a lo que puedo comer y lo que no. No me fío del médico (porque me ha dicho que si tengo que tomarme un día un copazo no pasa nada), así que estoy buscando en internet y es el CAOS. Me matan el hambre y las náuseas, y estas solo se me pasan si como lo que se me antoja, soy como un monstruo ahora mismo. Últimamente solo me apetecen yemas de Santa Teresa, queso cabrales, brie y salmón ahumado. Por favor dime que si todo ello lo congelo lo puedo comer... porque si no, temo por la vida de los que viven en mi casa.

Querida María, me cuesta creer que el médico te haya dicho que te puedes tomar un copazo al día. ¿No te lo habrás inventado porque te gusta pegarle al frasco y planeas pasarte todo el embarazo toñada? Si es cierto, ya estás yéndote a otro médico. No existe consumo de alcohol seguro para el embarazo. Fin.

Respecto a tu conversión en "un monstruo", ¿no habrás participado en alguna ceremonia satánica recientemente? A ver si vas a llevar al Anticristo dentro, y de ahí esa necesidad de comer yemas de Santa Teresa y cabrales. Si este fuera el caso, llama a un exorcista. Si no, sigue los consejos de la dietista-nutricionista Sílvia Romero. “Las yemas las puedes comer si son pasteurizadas. Por eso te recomiendo que las hagas tú o busques donde las vendan con este proceso hecho. Tampoco te recomiendo comer yemas cada día: no te conviene comer bollería y postres azucarados en exceso. Con los quesos pasa lo mismo, los puedes comer si están pasteurizados. Mira bien la etiqueta, no debes comer ningún queso en el que ponga “leche cruda”. Los quesos blandos y azules no suelen estarlo y si lo están, tampoco son recomendables por el moho, así que deberías buscarles sustitutos”.

Una pequeña alegría en tus restricciones queseras: “Puedes comerlos si están cocidos, por ejemplo, en salsas o si los metes en el horno (en pizza, por ejemplo), siempre que hayan superado los 75 grados”. Congelar no sirve: “La listeria resiste la congelación, y es una bacteria puñetera (y peligrosa)”. Romero recomienda que en todo embarazo, la mayoría de la alimentación se base en comidas saludables, como verdura, hortalizas, ensaladas, legumbres o frutos secos. “Y en este momento de náuseas horribles, come lo que te apetezca y puedas”.

Sebastiao: ¿Cuáles son los mayores peligros de comer salmón crudo? Que ahora está muy de moda con esto del sushi y el poke bowl…

Querido Sebastiao, lo primero, no entres en pánico: comer salmón crudo no es un “peligro” en sí mismo, siempre que el pescado haya sido tratado correctamente para que llegue a nuestro estómago sin habitantes que nos causen alteraciones digestivas u otros problemas de salud. El más popular de estos compañeros de viaje indeseados es el anisakis: la mejor forma de evitarlo es asegurarse de que el salmón ha estado congelado a -20 grados durante al menos 5 días. “Hay que tener en cuenta que la mayoría de los congeladores domésticos no enfrían tanto”, puntualizan desde Brétema Seguridad Alimentaria. “Solamente consiguen este nivel de temperatura congeladores con tres estrellas o más, por lo que en caso contrario, se debe comprar el salmón ya congelado”.

En el salmón también puede haber bacterias o virus como la salmonella, listeria o novovirus. “Algunos pueden estar presentes en el pescado recién capturado, por lo general en unos niveles no muy elevados. Pero en su mayor parte se deben a una manipulación incorrecta del pescado en las etapas posteriores a su captura, tanto a nivel industrial (por ejemplo: pérdida de la cadena de frío), como por falta de higiene por parte del manipulador final”.

¿Cómo minimizar los riesgos? Tanto para los restaurantes como para los hogares, en Brétema recomiendan extremar la higiene en la preparación: los cuchillos, superficies y demás utensilios deben estar limpios, y hay que lavarse la manos adecuadamente siempre que sea necesario. “Asimismo, la preparación del salmón y su consumo no deben estar muy alejados en el tiempo. Y por supuesto, mantenerse refrigerado hasta justo antes de servir”. Vamos, que si pides sushi o poké a domicilio, no lo dejes una hora en la cocina cogiendo calorcito.

Nadine: Queremos publicidad en su página de Facebook, usted nacerá en اد اد, si está interesado, reproduzca esta publicación.

Querida Nadine, no sé quién eres ni de qué me hablas, pero la posibilidad de nacer en اد اد me interesa, así que reproduzco esta publicación. Espero tus noticias.

Carlos: Me llamó la atención el articulo de Jordi Luque sobre los bocadillos italianos, en el que se decía: "Nosotros, ¿qué solemos hacer? Un embutido, verdura y algún queso." No puedo negar la excelencia de los paninos italianos, pero esa sobresimplificación de los bocadillos españoles parece un poco brusca. Vosotros publicasteis un artículo sobre el 'esmorzaret' valenciano, y EL PAÍS, otro. Si se leen bien, se verá que no es solo una comida a media mañana, sino que en lo general son bocadillos y muy logrados y complejos, no necesariamente de embutido.

Querido Carlos, me encantan los correos de lectores que señalan nuestras contradicciones, sobre todo cuando puedo escurrir el bulto y reenviárselos a los autores de los artículos cuestionados para que den explicaciones ellos. Le he mandado tu misiva a Jordi Luque, que por algún motivo (¿es catalán y le molesta lo valenciano?) ha decidido ser más aún borde que yo en su respuesta. “Carlos, mira la segunda línea del artículo. !SEGUNDA LÍNEA! ‘Salvo unas pocas excepciones –que nuestra Khalessi, Mònica Escudero, tuvo a bien recopilar en este artículo–, España no es un país famoso por sus bocatas, y abundan los ejemplares mediocres tirando a malos’. Por supuesto, existen buenos bocadillos, y España es un país grande con una gastronomía excepcional pero, en general, nuestros bocatas son ramplones. ¿Te he dicho ya que admitía las excepciones en la SEGUNDA LÍNEA? Pues eso, después de la PRIMERA”. Para que luego digáis que yo soy antipático.

Unai: Como sabedor de absolutamente todos los entresijos de los alimentos y la cocina acudo a ti. He leído en varios sitios, que recalentar la comida, es malo porque se promueve la proliferación de microbios en la comida. ¿No es un contrasentido? Porque cuando estás recalentando una sopa, algo con salsa, etc, no estás dejando de subir su temperatura hasta que hierve y por tanto deberían morir las bacterias.

Querido Unai, mira que estáis pesadas con el calentamiento y el recalentamiento últimamente. Te contesto porque me has llamado omnisciente en la primera frase de tu correo, y nunca está de más que me recordéis de vez en cuando mi condición divina. Bueno, y también por la burrada que sueltas después, propia de alguien con los mismos conocimientos en seguridad alimentaria que un labriego analfabeto del medievo.

Los alimentos tienen una carga de microorganismos, bacterias y toxinas que en cantidades pequeñas no resultan problemáticas. El dramita viene cuando crecen en número y resultan inasumibles para nuestro sistema digestivo. “Este crecimiento se produce en muy poco tiempo, y se acelera en condiciones de temperaturas óptimas para el microorganismo”, explican en Brétema Seguridad Alimentaria. “Cuando refrigeramos o congelamos la comida se desacelera el crecimiento de estos microorganismos. De igual manera, cuando los cocinamos de manera correcta podemos acabar con muchos de ellos durante un tiempo, pero no todos. Hay toxinas producidas por microorganismos que son resistentes al tratamiento térmico”.

¿Es malo recalentar? No necesariamente. Pero haciéndolo, sólo estamos deteniendo el crecimiento o reduciendo el número de elementos nocivos, no destruyéndolos. “Si sometemos a un alimento cercano al final de su vida útil a un recalentamiento, lo normal será que no consigamos reducir en un número suficiente los organismos nocivos, y nos llevemos a nuestro sistema digestivo algo que nos hará daño”.

Desde Brétema recomiendan una serie de prácticas para evitar problemas. Debemos recalentar solamente las porciones de comida que se esperan consumir. Si una vez refrigerada una comida no esperamos consumirla en los próximos 3 días, es mejor congelarla. “Los platos cocinados no se deben tener a temperatura ambiente un tiempo superior a cuatro horas, y menos en épocas de calor”, añaden. “Por ello en cuanto después de cocinarla, deje de desprender calor y esté atemperada, se debe refrigerar”.

También hay que calentar uniformemente toda la comida, aspecto especialmente importante si usamos el microondas. “Puede calentar unas zonas más que otras, dejando espacios más fríos. Por ello, se debe calentar un poco, sacarla para removerla bien o darle la vuelta y volver a calentar, para que se reparta bien el calor. Se debe asegurar una temperatura mínima de 65 grados en el centro del alimento”. Por último, la regla de oro: recalentar los alimentos solamente una vez, ya que los microorganismos han estado varias veces a temperaturas a las que pueden reproducirse haciendo la comida cada vez menos segura.

Nikita: Duda de ex twink veintidiezañero, cuentacalorías patológico de esos que van con la Yuka escaneando productos en el mercado. En mi cruzada insaciable contra las grasas, estoy descubriendo los calabacines rellenos (de soja texturizada, legumbres hervidas y carnes magrísimas) y llevo días rompiéndome la poca sesera que me queda para saber si existe algún producto o elaboración que no sea quesoso, lechoso, mantecoso ni grasoso y que permita obtener un resultado parecido al del gratinado de toda la vida. Alúmbrame con tu sabiduría de madurito interesante, te lo ruego. Si, ya que estamos, dejas caer algún consejo para que la barca de calabacín sepa a algo más que a cartón verde al meterla en el horno, te pongo un piso cerquita de la López Ibor.

Querido Nikita, tus tiempos de twink ya pasaron, y por lo que dices en tu correo, los de utilizar el cerebro también. Hay tantas cosas mal en tu pregunta que no sé por dónde empezar, pero vamos a ello. ¿Yuka? ¿En serio? Posiblemente sea la app para analizar productos de supermercado menos fiable, como explicamos en este artículo. Te recomiendo cambiar a El Coco, que utiliza criterios más científicos y menos quimiofóbicos. ¿Contar calorías? Mal camino para llevar una alimentación saludable: lee este artículo del dietista-nutricionista Juan Revenga, convéncete de que hablar de calorías es más viejuno que la tarta al whisky y empieza a fijarte en los alimentos.

Hablemos ahora de tu cruzada “insaciable” contra las grasas. Vale que la emprendas contra las trans industriales y reduzcas las saturadas, pero te informo de que el resto son necesarias para vivir: como asegura la dietista-nutricionista Beatriz Robles, cumplen múltiples funciones en nuestro organismo, y el 30% de la energía que consumimos debería provenir de ellas. O sea, que no te prives de tomar -sin apiporrarte- aceite de oliva, frutos secos, aguacate o pescado azul por su alto contenido en grasa, porque estarías cometiendo otro error más.

Sobre los calabacines, puedes usar levadura nutricional en el relleno, que siempre da un saborcillo interesante parecido al queso, y ponerles pan rallado y un chorrito de aceite de oliva por encima para gratinar. No conseguirás los mismos resultados que con un gruyer, un manchego semicurado o un parmesano que, en cantidades pequeñas como las necesarias en este caso, no te harían ningún daño, pero como estás quesofóbica perdida, esa puede ser una solución. Para las “barquetas”, un paso previo por la plancha siempre sube el sabor, lo mismo que ponerles un poco de orégano, tomillo, comino, ajo en polvo o ralladura de limón antes de cubrilos con el relleno y meterlos al horno.

Alberto: Tomando como ejemplo la última cata de mantequillas de supermercado que publicasteis, y asombrado por la baja nota alcanzada por todas, quisiera proponerles que en cada video, el “artista” invitado nos acabe confesando algunas de las marcas con las que trabaja. En este caso en concreto, si mencionase una marca que le es de garantía, yo la buscaría cueste lo que cueste.

Querido Alberto, me parece una sugerencia muy interesante, sobre todo para las catas en las que ninguna marca convence demasiado al experto. Creo que lo haremos a partir de ahora. En agradecimiento, te paso este artículo de mantequillas artesanas españolas en el que podrás encontrar algunas referencias excelentes, como La Sierra, La Jarradilla, Calaveruela o El Bucarito.

María Pilar: 14 de mayo, Pozoblanco, al norte de la provincia de Córdoba. Te ubico porque aquí hace un calor considerable en esa fecha. Es la comunión de mi hijo a las 11 de la mañana y pretendo hacer unos bocadillos pequeñitos y que para las 23.00, cuando a alguien le entre hambre, pueda comerlos. ¿Cuál es la mejor manera de conservarlos después de 24 horas hechos?

Querida María Pilar, ¿y por qué no hacer los bocadillos tres días antes? O mejor aún, prepáralos ya, que así no dejas nada para última hora y seguro que un mes después están mucho más ricos. ¿No se maduran carnes hasta dos años? Pues tú lo mismo, pero con bocatas.

Alma de cántaro, un bocadillo con 24 horas de vida es un bocadillo VIEJO. Si no te queda más remedio que preparar el resopón de la comunión un día antes, yo pondría cosas fáciles de comer que no lleven pan fresco (y gomoso o securrio después de tanto tiempo): quesos, embutidos, tomatitos, gazpacho, fruta y un montón de tostaditas, que esas sí que no sufren si las tienes metidas en su bolsa. Pero como sé que no me harás ni caso porque tú tienes los bocadillos metidos entre ceja y ceja y nadie te va a sacar de ahí, ¿qué tal si apuestas por unos sandwiches? Untas el pan de molde sin corteza con mantequilla, les pones rellenos no muy húmedos (jamón, queso, bonito con un poco de mayonesa, hummus, ensalada de huevo) y los guardas metidos en bolsas de plástico con cierre hermético o en tápers en la nevera. Los sacas media hora antes para que se templen, y listo.

Carlos: Como tengo mucho dinero y no sé en qué gastarlo, compré las sartenes Woll Nowo de las que hablaste en previos consultorios. Son lo mejor que se ha inventado desde la sopa de ajo, pero siempre me pareció que tardaban en coger temperatura. Recientemente hemos comprado y reformado una casa mi esposa y yo, y el tipo que nos instaló la placa de inducción nos pidió que le enseñáramos las sartenes. Al verlas nos dijo que, aunque son compatibles con las placas de inducción, no funcionan bien y perjudican a la propia placa. Acto seguido intentó vendernos unas sartenes de la marca WMF que, según el fabricante, son las ideales.

Parece ser que el problema reside en el inserto ferromagnético. Al no ser del mismo tamaño que el radio de la sartén, hace que el sistema de inducción no funcione como debe y caliente más despacio. Las sartenes que intentaba venderme calentaban realmente rápido, y al final las compré. Te mando dos fotos en las que se ve el tema del inserto ferromagnético.

Querido Carlos, tu historia no interesará absolutamente a nadie que no tenga placa de inducción en casa, pero como yo pertenezco a ese grupo humano y además tengo sartenes Woll, he decidido incluirla en el consultorio de este mes. Por lo que nos cuenta Juan García, de la empresa Frigicoll, lo que te dijo el operario tiene bastante sentido.

“Cuanto mayor sea la parte ferromagnética, más rápidamente se transfiere la energía del inductor de la placa a la sartén. Por eso la sartén debe tener la base lo más grande posible y toda ella debe ser ferromagnética, plana y lisa. A veces nos encontramos con sartenes que utilizan materiales más estéticos, como el aluminio o el acero inoxidable, pero que no son ferromagnéticos. Llevan unos aros o unas placas distribuidas por la base, pero no tienen una buena conductividad”. En la foto de abajo, la sartén de la izquierda sería la adecuada, mientras que en la de la derecha se ve que el centro no está al mismo nivel que el resto de base, y los cambios de tono denotan uso de materiales ferromagnéticos junto a otros que no lo son.

Según García, es por esto que algunas sartenes o cazuelas calientan más en el centro que en la parte exterior. “La parte ferromagnética está en esa zona, y el resto de utensilio no reacciona al campo magnético de la placa. En algunos casos, cuando el material no es adecuado también se produce un ruido o zumbido agudo”. ¿Y cómo podemos reconocer fácilmente las sartenes adecuadas? “Nosotros recomendamos usar un imán. Si cuando lo pasamos por la base de la sartén se adhiere por igual en toda la superficie, está bien; si solo se adhiere en algunas zonas, no va a transmitir correctamente la energía”.

Ruggero: ¿No es verdad, ángel de amor, que en esas humeantes parrillas se queman las costillas y se respira peor? O dicho, si cabe, con mayor inspiración poética: volverán los oscuros hidrocarburos aromáticos policíclicos y las aminas heterocíclicas en mi estómago sus dagas a clavar hasta que la diñe sin poder apenas alentar para testar. Y ahora, Maikel, arroja luz sobre esta ontológica desazón churrasquera que me consume, fruto de una glotonería melancólica y desordenada.

Querido Rogelio, tus requiebros gongorinos son justo lo que necesitaba a estas alturas de consultorio. Como ya no tengo el níspero para bobadas, te dejo otra vez en manos de la dietista-nutricionista Sílvia Romero, a la que agradezco no habernos mandado a freír churros con tanta preguntita. “Siento decirte, ángel de amor, que si comes carne a la parrilla / barbacoa estarás comprando papeletas para un futuro incierto. Sí, me refiero a que tienes más números de tener cáncer. La solución está en la medida. Parrilla de vez en cuando, sí. A diario o varias veces a la semana, no deberías”.

Romero tiene algunos trucos para que las parrilladas sean más saludables. “Evita las carnes rojas (ternera, buey, cordero…) o carnes procesadas como hamburguesas o salchichas. Opta por carnes blancas, pescados o verduras u hortalizas. También puedes cocinar un poco las carnes antes de ponerlas en las brasas para darles el último toque. Una vez hecha la carne, verdura o pescado, retira las partes quemadas o muy tostadas, no te las comas por muy atrayentes que sean para ti. Es importante que también intentes reducir el tiempo de exposición al humo de la barbacoa o la parrilla”.

Denise: Necesito saber si es posible congelar la masa de pizza de la receta del artículo Cómo hacer pizza casera: todas las claves y una receta. Y en el caso de que la masa permita congelación sin estropear mucho el resultado final, cómo hacerlo.... si ya estirada, si antes de estirarla, cómo descongelar, etcétera. Es que así ya preparo dos o tres recetas para tenerlas a mano cuando quiera hacer pizza y no tenga tiempo de preparar la masa.

Querida Denise, veo que eres una persona inteligente, algo que no abunda mucho por este consultorio, y quieres optimizar tus esfuerzos. Yo también, y por eso he remitido tus dudas a Mònica Escudero, que sabe mucho más de masas y de pizzas. "Puedes preparar dos o tres veces más masa y congelarla justo después de terminar el amasado, cuando el gluten ya está desarrollado". Conviene congelar siempre en un envase completamente estanco, para que el frío no queme la masa y ésta no coja olores. "Si quieres puedes pincelar el recipiente -que también puede ser una bolsa de congelación- con un poco de aceite para que no se te pegue la masa y dejar descongelar en la nevera de un día para otro", añade Mònica. Después sigue con los pasos de atemperado, formado, etcétera, tan ricamente, y ya tienes tu pizza lista. ¡Que la disfrutes!".

Documentación: Carlos Doncel

Le Figaro

De la «start-up nation» au grand retour de la planification d’État

William PlummerAnne de Guigné

RÉCIT - Le jeune président libéral, qui s’était engagé en 2017 sur un programme d’émancipation et d’autonomie des citoyens, a, sous la contrainte des crises - des «gilets jaunes» à la guerre en Ukraine en passant par la pandémie - organisé au contraire l’expansion de l’État dans l’économie.

Alors oui, pouvons-nous être vraiment les mêmes qu’il y a cinq ans?» Pour incarner son mantra de la continuité dans le changement, Emmanuel Macron a lancé un pont, lors de son discours fleuve de samedi dernier à l’U Arena de la Défense, entre sa candidature actuelle, aussi poussive qu’évidente, et la tension conquérante qui l’avait porté au pouvoir en 2017. «Le monde de marche en avant continue du progrès que nous avions fini par croire inébranlable, tout cela semble se défaire sous nos yeux», a reconnu le président-candidat, sacrifiant même à l’inévitable «retour du tragique dans l’Histoire». Une note inquiète, bien éloignée du ton triomphant, affiché il y a cinq ans. «Je crois à l’esprit des Lumières qui fait que notre objectif est bien l’autonomie de l’homme libre, conscient et critique», avançait alors un Emmanuel Macron obsédé par l’idée de donner à chacun les moyens de son émancipation. Libéral, le jeune président assumait un retour à la pensée des révolutionnaires de 1790, fondé sur la responsabilité des individus. Citant Sieyès et Mirabeau, il promettait devant le Congrès réuni à Versailles de s’attaquer «aux forces de l’aliénation» qui entravent la société française.

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Sur le volet économique, la «start-up nation» incarnait cette ambition d’autonomie. À peine élu, Emmanuel Macron déclarait ainsi vouloir faire de la France «un pays de licornes, le pays des géants de demain» et s’enthousiasmait pour les autoentrepreneurs. Une vision que le président s’appliqua ensuite lui-même à caricaturer au rythme de ses fameuses petites phrases, du prosaïque «je vous trouve un travail en traversant la rue», jusqu’au lapidaire «il y a ceux qui ont réussi et ceux qui ne sont rien». Las, de crise en crise, «gilets jaunes», Covid, Ukraine…, la réussite ne structure plus la pensée macroniste. L’horizon des rêves d’émancipation est désormais collectif. Absorbant tous les chocs, l’État est devenu omnipotent dans l’économie, au point que, fin 2021, les dépenses publiques représentaient près de 60% de la richesse nationale. La souveraineté et les relocalisations rythment désormais les discours présidentiels, en réponse à l’effroi des Français découvrant au printemps 2020 que la production nationale était incapable de les fournir en équipements médicaux les plus simples. «J’assume d’avoir une volonté de planification» pour les secteurs stratégiques, avançait même le candidat, lors de son premier discours de campagne.

L’État ne fait pas confiance aux citoyens, aux partenaires sociaux et aux entreprises. Le problème c’est que ça coûte “un pognon de dingue” et que ça ne fonctionne pas

Le premier acte de ce changement de ton survient fin 2018. Après une année hyperactive toute dédiée aux réformes, l’exécutif est soudain rattrapé par un mouvement qu’il n’avait pas vu venir, la colère des «gilets jaunes», ces désormais fameux habitants de la «France périphérique». La contestation née sur les ronds-points exprime un rejet radical du projet présidentiel de responsabilisation de tous et, en corollaire, une demande virulente d’un État toujours plus protecteur. La France se déchaîne. Les symboles de la République - Arc de triomphe, ministères… - sont attaqués, la préfecture de Haute-Loire est la proie aux flammes. Au Puy-en-Velay, en décembre 2018, Emmanuel Macron se retrouve lui-même, quelques jours après l’incendie, pris pour cible par des manifestants. La violence de la contestation fait vaciller les certitudes du chef de l’État. Il promet «un changement de méthode», s’engage à construire «l’État-providence du XXIe siècle» et à réinventer «le partage social». La «start-up nation» a vécu.

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Sous la pression sociale, Emmanuel Macron signe un chèque de 17 milliards d’euros, premier d’une longue série, afin d’apaiser les esprits. Il baisse les impôts sur le revenu des classes moyennes, s’engage à geler les prix de l’énergie et à élargir la prime d’activité. Plus de 1 million de foyers supplémentaires percevront cette prestation. «Le gouvernement est venu financer une partie du revenu des plus modestes. C’est un geste extrêmement interventionniste sous teinte d’un pragmatisme contraint», analyse le sociologue et spécialiste de la protection sociale, Julien Damon. Dans l’urgence, l’exécutif concède aux contestataires que l’État a les moyens, du moins sur le court terme, de répondre aux maux socio-économiques du pays. Le sémillant ministre de l’Économie de François Hollande qui, pour provoquer son camp, estimait en 2015 qu’on ne pouvait pas «tout attendre de l’État», s’est rangé.

Retour aux recettes traditionnelles

À l’occasion de cette inflexion, Emmanuel Macron assume de s’affranchir de la règle européenne limitant le déficit à 3% du produit intérieur brut (PIB). «Un vrai changement de matrice s’est opéré début 2019, concède un ancien conseiller gouvernemental. On avait auparavant un œil averti sur les dépenses, mais depuis notre regard s’est complètement décomplexé.» La promesse de lutte contre les inégalités de destin, axe fort du macronisme, semble aussi passer au second rang. Le gouvernement assume, le temps de ces crises, un retour aux recettes traditionnelles françaises du saupoudrage des aides. Les priorités données à l’école et à la santé pour la campagne 2022 expriment toutefois le net souhait de revenir, pour un éventuel second mandat, sur cette ligne.

L’État ne fait pas confiance aux citoyens, aux partenaires sociaux et aux entreprises. Le problème c’est que ça coûte “un pognon de dingue” et que ça ne fonctionne pas

Le dossier de la réforme de l’assurance-chômage témoigne encore des ambiguïtés du président autour de sa vision de l’État-providence. La refonte du système passe par un durcissement des conditions d’éligibilité des chômeurs, une baisse de leur indemnisation mais aussi une ouverture du régime aux démissionnaires et aux travailleurs indépendants. Elle semble ainsi acter la conversion du modèle assurantiel traditionnel français vers un système anglo-saxon, dit de filet de sécurité. En plaçant tout le monde sous la protection de la puissance publique, la réforme assume aussi un mouvement d’étatisation aux dépens des corps intermédiaires, jusqu’ici en charge de la gestion de l’assurance pour perte d’emploi. «Se cache derrière cette emprise l’idée que la haute administration défend l’intérêt général et qu’elle le fait mieux que quiconque. L’État ne fait pas confiance aux citoyens, aux partenaires sociaux et aux entreprises. Le problème c’est que ça coûte “un pognon de dingue” et que ça ne fonctionne pas», alerte un économiste, écouté dans les couloirs des ministères.

Socialiser les chocs

Le Covid va définitivement emporter les subtilités du «en même temps» macronien. Face à l’épidémie, l’État français, comme tous ses pairs occidentaux, ouvre grand les vannes des dépenses pour contrer le risque d’effondrement de l’économie. Fonds de solidarité, chômage partiel, prêts garantis par l’État, plan jeunes… Pour soutenir les entreprises comme les particuliers, Bercy met les moyens. Au total, pendant cette longue année qui s’écoule, de confinements en restrictions, plus de 120 milliards sont dépensés. Ces aides massives permettent aux Français de surmonter le choc mais ne s’attaquent en rien aux faiblesses structurelles du pays. Ainsi, en sortie de crise, il apparaît que les personnes les plus fragiles n’ont jamais été aussi loin de la réinsertion. Alors que le taux d’emploi des Français atteignait un record fin 2021, celui des non-diplômés était au point bas. De quoi offrir de nouvelles marges de manœuvre pour étendre la solidarité de l’État. En début d’année, le gouvernement a ainsi lancé le contrat d’engagement jeunes: une aide de 500 euros, conditionnée au suivi d’un parcours d’insertion, destiné à tous «les invisibles» qui n’ont plus de lien avec les services publics. Dispositif qui pèsera, chaque année, plus de 2,6 milliards d’euros.

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La fin du mandat sera marquée par les questions de pouvoir d’achat liées à l’inflation galopante provoquée par l’invasion de l’Ukraine par la Russie et, plus tôt, par la rapide reprise économique post-Covid. Au total, depuis l’automne, près de 30 milliards d’euros d’aides ont été annoncés pour supporter le choc. Tous les conducteurs bénéficient ainsi déjà de la très populaire remise à la pompe. La facture devrait continuer à gonfler. De nouvelles aides ayant été promises par tous les candidats, et singulièrement Emmanuel Macron, pour soutenir le revenu des Français dans les prochains mois. En trois ans, semble ainsi s’être imposé le principe que le coût de tout choc externe subi par le pays doit être socialisé et pris en charge par la collectivité, c’est-à-dire, au final, via la dette, par les futures générations. Ainsi, de crise en crise, le jeune président libéral qui voulait replacer le principe de responsabilité au cœur de la vie politique aura basculé dans un étatisme triomphant. Un nouveau paradigme qui s’est imposé apparemment sans mal à cet ancien haut fonctionnaire.

Enquête du BEA après un «incident grave» sur un vol Air France à l'atterrissage à Roissy

Les pilotes d'un Boeing 777 ont été confrontés lundi à une «instabilité des commandes de vol».

Regarder la vidéo

Prix de l'électricité: les syndicats de l'énergie saisissent le Conseil d'État

Les syndicats contestent le décret pris par le gouvernement qui oblige EDF à augmenter les volumes d'électricité vendus à bas prix à d'autres fournisseurs d'électricité.

L'Europe va frapper l'énergie russe

La Commission veut un embargo sur le charbon. Paris souhaite aller plus loin et inclure le pétrole.

L'Humanité

Roman Toute ressemblance avec une présidentielle existante...

Prescription culture

Marie-José Sirach

Neuf jours avant le second tour de la présidentielle, Philippe Rex, le grand magnat propriétaire de la chaîne d’info Rex News, est enlevé. On ignore tout du ravisseur passé sous les radars des renseignements généraux, mais son profil, ancien volontaire au Donbass en Ukraine en 2014, survivaliste, a de quoi inquiéter les autorités. Sa seule revendication : un débat avec le président-candidat (Macron) en direct sur Rex News.

Deuxième roman de David Dufresne, 19 h 59 tient du roman d’anticipation, du thriller politique, dans la veine des polars des années 1980, à la manière d’un Frédéric Fajardie. Si le fond idéologique, les magouilles et les marigots sont restés un peu les mêmes, la lepénisation des esprits a bien creusé son sillon et les outils de communication (pour ne pas dire de propagande) ont changé la donne : les #ceci ou #cela, les fakes news qui courent la Toile, les tweets intempestifs, l’hyperréactivité émotionnelle remplacent l’analyse. Les gourous de la com, théoriciens de la phrase-buzz et de la gestuelle de leurs candidats, pensent tirer les ficelles de l’Histoire. Toute ressemblance avec des personnages existants n’étant pas fortuite, on reconnaît pas mal de notre personnel politique et médiatique sous la plume féroce de Dufresne.

On a coutume de dire que la réalité dépasse la fiction. C’est désormais la fiction qui dépasse la réalité, une réalité fictionnée jusqu’à l’os. Jusqu’à quand ? La frontière est ténue entre doute et complotisme. L’exercice d’écriture dans ce court roman consiste à revendiquer le premier et à dénoncer le second. Exercice compliqué quand le complotisme se diffuse bien plus vite que l’information. « Les gens ne veulent plus être informés. Ils veulent se sentir informés », dixit le patron-fondateur de Fox News. Phrase en exergue rapportée au début du livre en guise d’avertissement. Derrière le constat d’un monde politique à la dérive gangrené par la soif du pouvoir et de l’argent, de citoyens méprisés considérés comme de la chair à consommer, Dufresne dénonce la concentration financière et idéologique des médias, leur capacité de nuisance, le cynisme permanent, les confusions idéologiques. À lire de toute urgence.

LittératurePrésidentielle 2022david dufresne
Le Figaro

Russie : le prix Nobel de la Paix Dmitri Mouratov attaqué dans un train

L'assaillant aurait crié «Mouratov, c'est pour nos gars», a déclaré Dmitri Mouratov cité dans une publication publiée par le journal indépendant Novaïa Gazeta.

Le journaliste russe Dmitri Mouratov, prix Nobel de la Paix 2021 et rédacteur en chef du journal indépendant Novaïa Gazeta, a annoncé avoir été attaqué jeudi 7 avril par un inconnu l'ayant aspergé d'un produit rouge dans le train.

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«Un inconnu a attaqué le rédacteur en chef de Novaïa Gazeta et prix Nobel de la paix Dmitri Mouratov dans le wagon d'un train», a annoncé le journal sur sa chaîne Telegram. «Ils ont versé de la peinture à l'huile avec de l'acétone dans le compartiment. Les yeux me brûlent terriblement. Dans le train de Moscou à Samara. Le départ a déjà été retardé de 30 minutes. Je vais essayer de me laver», a déclaré Dmitri Mouratov cité dans cette publication. «Il a crié “Mouratov, c'est pour nos gars”», a ajouté Dmitri Mouratov.

Liquide de couleur rouge sang

Le message est assorti de deux photos visiblement prises par l'intéressé: l'une le montre se reflétant dans le miroir de ce qui semble être les sanitaires du train, la tête, le torse et les bras aspergés d'une substance rouge. La deuxième photo montre un compartiment de train couchette éclaboussé par une grande quantité de liquide de couleur rouge sang. «Mouratov a obtenu les premiers soins médicaux et a pris son train pour aller voir sa mère (...). Nous recherchons le criminel qui l'a fait», a déclaré sur Twitter Kirill Martinov, l'ancien adjoint de Dmitri Mouratov.

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Le journal Novaïa Gazeta a annoncé fin mars suspendre ses publications en ligne et au format papier en Russie jusqu'à la fin de l'intervention en Ukraine, en plein durcissement du Kremlin contre les voix dissonantes. Ce jeudi, les journalistes de la publication exilés à l'étranger ont annoncé le lancement d'une nouvelle publication «Novaïa Gazeta. Europe» en plusieurs langues, dirigée par Kirill Martinov, tout en précisant qu'il ne s'agissait pas d'une filiale du journal d'origine mais bien d'une initiative indépendante.

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Un missile polonais, le Piorun, fait mouche face aux Mi-35 et de Su-34 de l'armée russe

VU D'AILLEURS - C'est le monde à l'envers : les Américains veulent désormais acheter des missiles polonais. Car le Piorun est un tiers moins cher et deux fois plus performant que le missile américain, Stinger.

Les deux filles de Vladimir Poutine pourraient être sanctionnées par l'Union européenne

Cet élargissement des sanctions proposé par la Commission européenne fait suite à la découverte de cadavres portant des vêtements civils à Boutcha, au nord-ouest de Kiev, après le retrait des forces russes.

Regarder la vidéo

L'oligarque russe Abramovitch et des négociateurs ukrainiens ont souffert d'un possible «empoisonnement», selon le Wall Street Journal

Le propriétaire du club de football anglais Chelsea, qui tente de jouer les médiateurs entre Moscou et Kiev, a «développé des symptômes» après une réunion dans la capitale ukrainienne courant mars.

Regarder la vidéo
Le Figaro

Feuille de match

David Moyes

Peter Bosz

EN COURS : Mis à jour le 7 avril 2022 à 21:13

Oh Dembélé !!! (9e)

Début de rencontre est équilibré (6e)

Les Lyonnais entament bien cette rencontre avec plusieurs centres pour l’instant mal ajustés. Les Gones se sortent bien du pressing des Anglais qui n’arrivent pas à mettre une énorme pression. Les deux équipes alternent des phases de possession.

Très belle ambiance au London Stadium !

Tous les supporters de West Ham sont debout ! La pelouse est en parfait état, une véritable billard ! En espérant que la rencontre soit à la hauteur !

Première faute de Fredericks sur Aouar (2e)

Le coup d’envoi est donné !

L’échauffement est terminé, le coup d’envoi approche !

Petit rappel

West Ham qui reçoit Lyon ce soir a éliminé le FC Séville en 8e de finale (0-1, 2-0).

De son côté, l’Olympique Lyonnais a sorti le FC Porto (1-0, 1-1).

Les supporters de West Ham sont prêts !

Le match se déroule au London Stadium et sera arbitré par Félix Zwayer. Les supporters de West Ham sont prêts à soutenir leur équipe !

Le vestiaire Lyonnais est prêt

La composition de l’OL avec le retour de Boateng titulaire en défense centrale

Le onze concocté par David Moyes pour affronter l’OL

Bienvenue sur le live West Ham-OL en quart de finale de la Ligue Europa !

Oh Dembélé !!! (9e)

Début de rencontre est équilibré (6e)

Les Lyonnais entament bien cette rencontre avec plusieurs centres pour l’instant mal ajustés. Les Gones se sortent bien du pressing des Anglais qui n’arrivent pas à mettre une énorme pression. Les deux équipes alternent des phases de possession.

Très belle ambiance au London Stadium !

Tous les supporters de West Ham sont debout ! La pelouse est en parfait état, une véritable billard ! En espérant que la rencontre soit à la hauteur !

Première faute de Fredericks sur Aouar (2e)

Le coup d’envoi est donné !

L’échauffement est terminé, le coup d’envoi approche !

Petit rappel

West Ham qui reçoit Lyon ce soir a éliminé le FC Séville en 8e de finale (0-1, 2-0).

De son côté, l’Olympique Lyonnais a sorti le FC Porto (1-0, 1-1).

Les supporters de West Ham sont prêts !

Le match se déroule au London Stadium et sera arbitré par Félix Zwayer. Les supporters de West Ham sont prêts à soutenir leur équipe !

Le vestiaire Lyonnais est prêt

La composition de l’OL avec le retour de Boateng titulaire en défense centrale

Le onze concocté par David Moyes pour affronter l’OL

Bienvenue sur le live West Ham-OL en quart de finale de la Ligue Europa !

Ligue Europa : Lyon et Marseille face à leur destin européen

Les deux Olympiques entament leur dernière ligne droite sur la scène continentale avec un même objectif.

Ligue Europa Conférence : Mandanda titulaire, Milik forfait pour l'OM contre le PAOK

Jorge Sampaoli a fait plusieurs annonces en conférence de presse avant le quart de finale aller de Ligue Europa Conférence.

Ligue Europa : indiscutable à West Ham, Zouma reste fragile et dans la tourmente

Absent du dernier rassemblement des Bleus, Kurt Zouma va faire son retour sur la scène internationale par le biais de la… Ligue Europa. Ce jeudi, l'ancien joueur de l'ASSE retrouve l'OL en quarts de finale. Près de deux mois après l'affaire de maltraitance animale, le défenseur montre encore des faiblesses.

L'Humanité

bd La politique hors champ

Prescription culture

Sophie Joubert

L’origine de ce roman graphique collectif est une pièce de théâtre de Vincent Farasse née d’un appel à témoignages. À quels souvenirs intimes les présidentielles de 1995 à 2017 sont-elles associées ? C’est par exemple la rencontre, le soir de la première élection de Jacques Chirac, entre les parents de deux ados fugueurs qui réalisent qu’ils sont de bords politiques opposés. Le 21 avril 2002, un couple savoure l’arrivée du printemps. Ils ont tous les deux omis de faire une procuration et plaisantent sur le résultat du premier tour, selon eux couru d’avance. Un inconnu au crâne rasé pénètre soudain dans le jardin… La troisième histoire, dessinée conjointement par David Prudhomme, Alfred, Anne Simon et Sébastien Vassant, se passe le soir de l’élection de Nicolas Sarkozy dans un hôpital où un vieil homme vient de mourir. Ses enfants se disputent pour savoir s’il s’agit d’une erreur médicale tandis qu’au-dehors, les CRS frappent des manifestants. Premier titre de la collection « Virages graphiques », les Représentants provoque une sensation de malaise, de désenchantement. Comme dans ce jeu de rôle entre un homme et une femme qui font semblant de croire que l’élection de François Hollande va changer la vie. Dans chaque histoire, la politique est hors champ mais pèse comme une chape de plomb. Dessinée par Sébastien Vassant, la dernière nouvelle saisit les prémices de l’ère macroniste dans un monde ubérisé où une femme est obligée d’accorder des faveurs sexuelles à un maire pour sortir de son logement insalubre. C’est sordide, dérangeant, terriblement juste. S. J.

bande dessinée
L'Humanité

Polar Et les fauves sont lâchés…

Prescription culture

Marie-José Sirach

Dans une de ses récentes chroniques, Jean-Claude Lebrun écrivait tout le bien qu’il pensait du dernier ouvrage de Jérôme Leroy, les Derniers Jours des fauves. Dans le mini-éventail des livres qui abordent de face l’échéance de l’élection présidentielle, cette petite piqûre de rappel pour vous dire combien ce roman, sur fond de réchauffement climatique et de coups bas sur l’échiquier ­politique, est rondement mené et instructif.

Émeutes sporadiques à répétition, répression, effondrement démocratique, extrême droite aux aguets… la plume acérée de Jérôme Leroy fait mouche. Son sens de la dramaturgie et du suspense, ainsi que son humour noir ravageur et sa connaissance des ­arcanes politiques sont incontestables. Leroy peut agacer par moments, mais il a un talent indéniable. M.-J. S.

polars
Le Figaro

Comment Auchan résiste à la pression internationale pour quitter la Russie

Marie Bartnik

RÉCIT - Pointée du doigt par le président ukrainien, l’enseigne y maintient sa présence. Elle reste aussi active en Ukraine, malgré la guerre.

«Renault, Auchan, Leroy Merlin et autres doivent cesser d’être les sponsors de la machine de guerre de la Russie. Ils doivent arrêter de financer le meurtre d’enfants et de femmes, le viol. Les valeurs valent plus que les bénéfices.» Deux semaines après le sermon du président ukrainien, Volodymyr Zelensky, devant les parlementaires français, le 23 mars, l’Association familiale Mulliez (AFM), qui détient Auchan et Leroy Merlin, résiste à la pression.

Peu importe que d’autres groupes français, à commencer par Renault, aient annoncé dès le lendemain réfléchir à quitter la Russie. Peu importe que les réseaux sociaux et certains candidats à la présidentielle, dont Anne Hidalgo, entretiennent la pression. Peu importe que Dmytro Kouleba, le ministre ukrainien des Affaires étrangères, ait appelé sur Twitter, le 27 mars, au boycott d’Auchan partout dans le monde. «Apparemment, les pertes d’emplois en Russie sont plus importantes que les morts en Ukraine, a-t-il twitté. Si Auchan ignore les 139 enfants ukrainiens assassinés pendant ce mois d’invasion russe, ignorons Auchan et tous ses produits.»

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Le lendemain, Yves Claude, le PDG d’Auchan, s’est adressé par vidéo aux salariés de l’enseigne. Certains sont désarçonnés par les appels au boycott; quelques-uns, à Auchan comme chez Leroy Merlin, ont même été pris à partie par des clients. «On souffre d’entendre son entreprise pointée du doigt pour sa présence en Russie», souligne Gilles Martin, délégué syndical central CFDT d’Auchan.

Que ce soit pour les salariés, les dirigeants ou les actionnaires familiaux d’Auchan et de Leroy Merlin, tous habitués à une grande discrétion, ces accusations sont difficiles à encaisser. Auchan est l’une des plus grandes entreprises françaises présentes en Russie, avec 30.000 salariés, 231 magasins et 3,2 milliards d’euros de chiffres d’affaires. Leroy Merlin y est encore plus gros, avec 45.000 salariés, 113 magasins et 4 milliards d’euros de chiffre d’affaires.

Une présence des deux côtés de la ligne de front

Paradoxe essentiel pour appréhender à la fois la complexité de ce dossier et le refus des Mulliez de céder à la pression de quitter la Russie: ces deux enseignes sont présentes des deux côtés de la ligne de front. Auchan est un important distributeur alimentaire en Ukraine, et Leroy Merlin un leader du bricolage. «Cette situation est extrêmement compliquée, car certains de nos collaborateurs sont en guerre les uns contre les autres, explique un dirigeant. Mais nous ne sommes ni une armée ni un État. Nous sommes une entreprise: ce que nous faisons, c’est d’abord respecter scrupuleusement les sanctions, ensuite prendre des décisions à la fois morale et efficaces.» La direction d’Auchan a d’ailleurs rencontré le gouvernement ukrainien pour lui expliquer les efforts qu’elle déploie pour maintenir ouverts et approvisionnés ses 43 magasins dans le pays. Si Leroy Merlin y a fermé les siens depuis l’invasion russe, Auchan fait tout pour continuer à nourrir les Ukrainiens.

Nous fabriquons dans nos magasins du pain frais tous les jours pour les Ukrainiens et pour les Russes

«La raison d’être de notre enseigne, c’est d’être utile où que nous soyons, expliquait Yves Claude, le PDG du groupe, dans le Journal du dimanche le 27 mars. Nous fabriquons dans nos magasins du pain frais tous les jours pour les Ukrainiens et pour les Russes.» L’activité d’Auchan en Ukraine légitime son maintien en Russie.

Au siège mondial d’Auchan, à Croix (Nord), les réunions de la cellule de crise dédiée à l’activité du groupe en Ukraine rythment depuis un mois le quotidien de la direction, PDG compris. Chaque jour, la directrice générale ukrainienne y fait le décompte des magasins ouverts ou fermés en fonction des combats, des difficultés d’approvisionnement à résoudre ou des salariés à rapatrier. «Quand une alerte aux bombardements retentit, la directrice ukrainienne interrompt la réunion pour aller s’abriter», témoigne un participant. La moitié des 6000 salariés ukrainiens d’Auchan travaillent en zone de guerre. À Kiev, dans un quartier limitrophe d’Irpin, un magasin vient de rouvrir suite au recul de l’armée russe.

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Chaque jour amène son lot de difficultés à résoudre et de solutions à trouver, parfois grâce au système D. Lorsque les magasins ukrainiens ont commencé à manquer de produits à vendre, les filiales polonaises, hongroises et roumaines ont pris le relais pour leur en faire parvenir. Des bananes, le fruit préféré des Ukrainiens, attendent dans des chambres de mûrissement polonaises, de passer la frontière. Lorsque la vente d’alcool a été interdite dans certaines régions d’Ukraine, la levure des brasseries d’Auchan a été reconvertie pour faire du pain.

Quand une alerte aux bombardements retentit, la directrice ukrainienne interrompt la réunion pour aller s’abriter

De l’autre côté de la ligne de front, en Russie, la poursuite de l’activité est moins compliquée à gérer. Mais elle est aussi l’objet de toute l’attention de la direction du groupe. Les filiales russes de Leroy Merlin et d’Auchan sont désormais coupées du reste du groupe et fonctionnent en autarcie. Les trois quarts de l’approvisionnement de Leroy Merlin s’y font localement, 95 % pour Auchan. Les flux financiers sont taris avec la France, du fait des sanctions. Mais les liens ne sont pas coupés. À Auchan, une réunion de coordination quotidienne permet de s’assurer que la filiale russe respecte à la fois les sanctions européennes et les directives, parfois contradictoires, des autorités russes. Un ministère lui avait ainsi demandé de rationner les produits, de telle sorte que les clients ne stockent pas des denrées amenées à s’apprécier du fait de l’inflation… avant qu’un autre ne l’interdise.

Continuer à communiquer avec les salariés russes n’est pas aisé quand l’emploi du mot «guerre» les expose à quinze ans de prison. «Certains salariés d’Auchan ont peur de travailler pour une entreprise française», relève une source proche du distributeur. Auchan justifie d’ailleurs son maintien en Russie par sa volonté de protéger ses salariés locaux et leur famille. Selon la loi russe, si l’enseigne partait, les patrons de sa filiale seraient menacés de six ans de prison pour faillite frauduleuse.

Quand il le faut, les autorités russes savent pourtant se montrer conciliantes. Leroy Merlin s’est vu proposer de reprendre les actifs d’un concurrent ayant plié bagage. Mais l’enseigne s’y est refusée.

Un retrait difficile

À mesure que s’éloigne la perspective d’un retour à des relations normalisées entre l’Occident et la Russie, le choix d’Auchan et Leroy Merlin d’y rester implantés peut être compliqué à assumer. Mais quitter le pays serait bien plus douloureux pour ces enseignes que pour des géants comme Danone, qui y songe, ou Ikea, qui y a fermé ses magasins. L’Association familiale Mulliez (AFM) a investi beaucoup en Europe de l’Est. L’AFM y est un grand propriétaire immobilier. New Immo Holding, sa foncière, y détient 132 sites (galeries marchandes, centres commerciaux…), soit un tiers de ses emplacements dans le monde. L’agence de notation S&P estime qu’ils ne pèsent pas plus de 5 % de la valeur des actifs et des loyers perçus par la foncière. Les enseignes, en revanche, sont en grande partie propriétaires de leurs magasins. Le risque de se les faire confisquer par l’État russe est réel.

Plus que pour les finances, c’est pour le symbole qu’un retrait serait difficile. Les enseignes de l’AFM ont été des pionnières dans l’ex-bloc soviétique. Auchan est l’un des premiers distributeurs à avoir saisi le potentiel de la Russie, au début des années 2000. Sous l’impulsion de Jean Mailly, alors directeur de la Pologne, une petite équipe part vivre six mois chez l’habitant pour s’imprégner des besoins des consommateurs russes. Cette immersion paie. Le premier hyper ouvert à Mytischi, dans la banlieue de Moscou, rencontre un franc succès. Il y propose des prix bas tous les jours sur le modèle du discount, quand les Russes étaient habitués à faire leurs courses dans de petites boutiques. «Les municipalités ont accueilli Auchan à bras ouverts, se souvient Philippe Goetzmann, consultant et ex-cadre d’Auchan. Elles étaient ravies de voir s’implanter un groupe ayant pignon sur rue, qui permettait de sortir du marché noir et de structurer les filières de production.»

Les municipalités russes ont accueilli Auchan à bras ouverts. Elles étaient ravies de voir s’implanter un groupe qui permettait de sortir du marché noir et de structurer les filières de production

L’installation précoce d’Auchan en Russie lui permet de rafler les meilleurs emplacements. Son départ ferait les affaires de ses rivaux russes, désireux de les reprendre. Longtemps, cette filiale a été la «machine à cash» du distributeur, remontant d’importants bénéfices à la maison mère, jusqu’à ce que son modèle s’enraye. À partir de 2016, Auchan se retrouve dépassé par des concurrents gérant des magasins plus petits et faisant des promotions. Le distributeur affronte des problèmes de corruption. Mais la situation commerciale et financière s’est éclaircie l’an passé. Troisième marché d’Auchan derrière la France et l’Espagne, la Russie pesait 10 % des ventes et une part plus faible de sa rentabilité. «Mais, aujourd’hui, nous n’y gagnons plus d’argent», précise le distributeur. Cette année, une partie des dividendes du groupe seront reversés à un fonds de solidarité destiné aux Ukrainiens.

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Le succès d’Auchan en Russie a entraîné ceux de Decathlon (qui a annoncé la semaine dernière la fermeture de ses magasins, faute de pouvoir les approvisionner) et de Leroy Merlin. Le marché russe est une aubaine pour l’enseigne de bricolage, car l’immense majorité des Russes y sont propriétaires. Elle réalise dans le pays, son deuxième marché, 18 % de son chiffre d’affaires, et y emploie plus de salariés qu’en France. «Le mode de fonctionnement des magasins russes est très différent des magasins français, explique Jean-Marc Cicuto, délégué syndical central chez Leroy Merlin. Un magasin emploie 500 à 700 salariés contre 300 en France, mais les produits y sont beaucoup moins chers. Avec les familles, 100.000 personnes dépendent de Leroy Merlin en Russie. Créer un nouveau front de misère n’aurait pas de sens.»

L’image de Leroy Merlin et d’Auchan souffrira-t-elle de leur décision de rester en Russie? Les appels au boycott ont d’ores et déjà un impact sur les ventes de l’enseigne de bricolage en Pologne, mais pas en France. Leroy Merlin et Decathlon étaient, avant la guerre, les deux enseignes préférées des Français.

La Russie, marché clé

Auchan

10 % du chiffre d’affaires mondial réalisé en Russie: 3,2 milliards d’euros en 2021.

Parc en Russie: 231 magasins.

Nombre de salariés russes: 30.000.

Leroy Merlin

18 % du chiffre d’affaires mondial réalisé en Russie: soit 4 milliards d’euros.Parc en Russie: 113 magasins.

Nombre de salariés russes: 45.000, contre 28.000 en France.

Decathlon

Parc en Russie: 60 magasins.

Nombre de salariés en Russie: 2500 salariés, qui continuent d’être payés depuis que Decathlon a suspendu ses activités dans le pays.

New Immo Holding

Nombre de sites détenus par la foncière en Russie: 132, sur 390 au total.

Starlink perd ses autorisations de fréquence en France

De nombreuses associations environnementales avaient posé un recours devant le Conseil d'État.

Départ de Russie: les entreprises françaises dans l’impasse

RÉCIT - Sous pression, elles multiplient les annonces de départ du pays. Mais leur retrait effectif est un parcours semé d’embûches.

Aucun risque de pénurie alimentaire en France avant l'été, selon Leclerc

Michel-Edouard Leclerc appelle les consommateurs à ne pas surstocker inutilement. Le PDG du groupe Leclerc ne voit pas de risque de pénurie avant l'été mais prévoit une hausse de l'inflation.

L'Humanité

Bande Dessinée Dans les coulisses du pouvoir

Prescription culture

Sophie Joubert

Ils sont communicants, lobbyistes, plumes, conseillers des ministres ou du président de la République. On ne les voit jamais, certains n’apparaissent même pas dans les organigrammes des ministères, mais ils jouent un rôle essentiel dans les rouages du pouvoir.

Publié conjointement par la Revue dessinée et les Jours, À l’oreille des politiques rassemble plusieurs enquêtes de la journaliste Aurore Gorius, mises en images par Vincent Sorel.

On y apprend comment, depuis 1968, le patronat français s’est structuré pour donner une image positive de l’entreprise, notamment dans les écoles, ou comment les méthodes de propagande éprouvées pendant les deux guerres mondiales ont été utilisées par l’industrie du tabac ou par McDonald’s.

Très précis et documenté, ce numéro spécial s’intéresse aussi aux lieux de pouvoir comme la Maison de la chimie, à Paris, l’agence Publicis ou le palais de l’Élysée, où les conseillers se livrent une guerre feutrée digne de la cour d’un roi. S. J.

bande dessinée
Le Figaro

Pourquoi il faut relire Rouge Brésil, de Jean-Christophe Rufin

LE MEILLEUR DU PRIX GONCOURT - Chronique d'une fantastique utopie, ce roman nous parle du rêve d'une seconde France, amazonienne et tropicale, à six mille kilomètres de sa matrice.

Didier Decoin est romancier et scénariste, auteur notamment de John l'Enfer, prix Goncourt 1977, et de La Femme de chambre du Titanic (1991). Il a été élu à l'Académie Goncourt en 1995, il en est le président depuis 2020.

Parodiant le prologue de l’Évangile de Jean qui s’ouvre sur les mots « Au commencement était le Verbe », on pourrait dire à propos de la démarche littéraire de Jean-Christophe Rufin qu’au commencement est le Vrai, le fait historique dément recensé, avéré, et surtout si minutieusement relaté qu’on ose à peine le soupçonner de relever de la fiction. Ainsi en était-il déjà dans L’Abyssin, prix Goncourt du premier roman 1997, de l’ambassade que conduit auprès du Négus, empereur d’Éthiopie, un certain Jean-Baptiste Poncet, apothicaire, humanitaire avant l’heure, rêveur impénitent, et surtout Cyrano d’une impossible Roxane : la ravissante Alix de Maillet, fille du consul du Caire .

«Rouge Brésil», un livre de la sélection «Le meilleur du prix Goncourt»

Le meilleur du prix Goncourtsur le Figaro Store

Nonobstant des obstacles qui seraient insurmontables pour tout autre qu’un héros de roman, l’histoire d’amour de Jean-Baptiste Poncet et de sa belle Alix finira en conte de fées, inspirant à Rufin l’un de ses meilleurs livres.

Quatre ans plus tard, l’auteur confirme et sa méthode et surtout son extraordinaire talent de conteur. Car il y a en lui du Dumas mais aussi du Jules Verne, et sans doute aussi un zeste de Melville pour la perfection des scènes maritimes, ce qui fait de Rufin cette denrée rare : un romancier tout à la fois de l’Histoire et de la Géographie, double étiquette dont Michel Tournier affirmait qu’elle était le signe de l’écrivain parfait comme il existe un œuf parfait dont, après cuisson, le jaune doit avoir une texture de crème et le blanc conserver toute son élasticité.

Preuve de son excellence, l’histoire se résume aisément : deux enfants de onze et treize ans, Just et sa ravissante sœur Colombe aux yeux bordés d’un godron d’or , sont embarqués comme truchements, on dirait aujourd’hui fixeurs, avec mission d’assister les marchands français fraîchement débarqués en servant d’intermédiaires entre eux et les autochtones – on partait en effet du principe qu’il suffisait de quelques semaines à un jeune enfant pour intégrer n’importe quelle tribu indigène et en parler couramment l’idiome, là où un adulte aurait besoin de dix ans pour avoir la pratique de quelques mots familiers. A priori, l’expédition placée sous les ordres du chevalier de Villegagnon envisage de recruter des petits gueux, des misérables, parce que c’est là une denrée plus facile à trouver – et à négocier. Mais, en 1555, cette « marchandise » s’est déjà raréfiée : l’orphelin de base est devenu presque introuvable, et Villegagnon va devoir « se contenter » de Just et de Colombe, rejetons de bonne condition dont la mère est morte et le père soudainement disparu.

Digne descendant de L'Abyssin, Rouge Brésil est en effet un formidable roman d'aventures… mais pas que

Ma tragédie est faite, disait Racine, je n’ai plus qu’à l’écrire : Rufin a planté le décor, déroulé l’argument, « casté » ses personnages, il n’a plus qu’à laisser l’écran de son roman prendre les dimensions du plus spectaculaire des CinemaScope et autres Cinérama – et que l’Aventure (oui, ce A majuscule est intentionnel) commence.

Autrefois, quand j’avais l’âge de Just et ma sœur celui de Colombe, un des rituels du jeudi, alors jour du congé hebdomadaire des écoliers, dont l’après-midi était pour nous dédié au cinéma, consistait à consulter Le Figaro qui donnait les programmes des cinémas parisiens en assortissant chaque titre de film d’une abréviation : A C, notre préférée, signifiait « film d’Aventures en Couleurs ». Si Rouge Brésil était un film (ce que d’ailleurs il est d’une certaine façon tellement il « cavale » le mors aux dents, enchaînant les scènes d’action comme autant de palanques, de haies, d’oxers ou de barres de Spa – l’amateur de concours hippiques sait ce dont je parle), il aurait figuré dans le peloton de tête des A C.

Digne descendant de L’Abyssin, Rouge Brésil est en effet un formidable roman d’aventures… mais pas que : Jean-Christophe Rufin, médecin, écrivain, ambassadeur, alpiniste fou des Dolomites, essayiste, académicien, est un auteur protéiforme qui écrit comme l’aquarelliste superpose ses couleurs à la façon des Japonaises de l’époque Heian enfilant l’une sur l’autre quinze robes de soie, chacune d’une teinte différente, pour que, au final, l’addition chromatique donne naissance à une couleur nouvelle à laquelle Dame Nature n’avait pas songé. Ainsi Rouge Brésil est-il aussi la chronique d’une fantastique utopie, le rêve d’une seconde France, amazonienne et tropicale à six mille kilomètres de sa matrice – et il s’en est fallu de peu que ce beau songe ne devînt réalité, tant la France a été longtemps prisée des élites brésiliennes : le français, qui fut obligatoire à l’école jusque dans les années 1960, avait même failli devenir langue officielle…

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Las ! le beau rêve devait s’effilocher, et même s’ensanglanter. Les conquistadores à la française, qui avaient imaginé peupler leur future France Deuxième de protestants auxquels ils avaient fait miroiter le Brésil comme un royaume de liberté où rien ni personne ne viendrait entraver leurs pratiques religieuses, avaient négligé le bellicisme des Portugais qui se prétendirent les premiers à occuper les lieux et furent surtout premiers à contaminer les paysages idylliques de la baie de Rio avec le virus de l’intolérance et ses mutants : la haine, l’injustice, la cruauté…

Mais si le désenchantement a sonné le glas d’une France brésilienne de Lille à Manaus, et si les perroquets en Technicolor n’ont pas remplacé les pigeons gris de Paris, si la sarabande des singes n’est pas venue s’ajouter au sabbat des embouteillages, cette France de l’autre côté de l’eau aura tout de même eu le mérite d’inspirer un livre qui procure ce même sentiment d’enthousiasme et d’émerveillement que l’on ressent en écoutant les quatre Suites de Découverte du Brésil d’Heitor Villa-Lobos…

Vol. 3 : Rouge Brésil, de Jean-Christophe Rufin, ISBN 978-2-8105-0945-4 Prix public : 12,90 € – 512 pages. Parution le 7 avril 2022 en kiosque (le 21 avril 2022 en librairie).

> Vous pouvez obtenir cet ouvrage de la collection «Le meilleur du Prix Goncourt» au tarif de 12,90 euros.

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L'Humanité

Roman Tous présidents ou la joyeuse révolte

Prescription culture

Sophie Joubert

Tout a commencé dans un train, autour d’un coloriage et d’une très sérieuse discussion à propos d’une vache peut-être prénommée Mireille. Hélio, le petit-fils de la narratrice, engage la conversation avec Simon, un jeune homme de 19 ans qui dit très naturellement : « Je suis fou. »

Quelques jours plus tard, Simon confie à la narratrice, lors d’une promenade au jardin du Luxembourg, qu’il a un grand projet, sans lui dire lequel. Peu après, la radio informe la population que le président de la République fait des visites surprises dans un collège de Seine-Saint-Denis, dans un lycée, à la Sorbonne, où, coiffé d’un béret basque, il hurle une citation de Kant dans un mégaphone.

Alors que l’Élysée finit par dénoncer l’imposture, un mouvement grandit dans le pays : une jeune comédienne, déguisée en président, rappelle l’importance de la culture, un ouvrier parle du « stade grotesque du capitalisme », un infirmier en psychiatrie, des maîtresses d’école, un chauffeur de bus coiffé d’une perruque… tous font entendre leurs revendications sur l’éducation, l’hôpital, l’écologie.

C’en est trop pour le pouvoir en place et les partis réactionnaires, qui expriment leur peur et répriment cette joyeuse révolte dont les enfants prennent la tête en recouvrant les murs de graffitis. « Cantine = nul », écrit l’un d’eux, suivi par des milliers d’autres dont Hélio, ravi.

Entre roman et théâtre, Leslie Kaplan met en scène les mensonges et le vide de la parole politique, et la subvertit en inventant des slogans et des actions minuscules qui, mis bout à bout, expriment un désir salutaire de renouveau et, pourquoi pas, de révolution. Une fable réjouissante et salutaire sur la démocratie, l’utilisation du langage et les dérives autoritaires du pouvoir. S. J.

Littérature
L'Humanité

Faire émerger d’autres possibles du réel

Prescription culture

ESSAI Avec la Perspective du possible, Haud Guéguen et Laurent Jeanpierre proposent de faire du possible un objet d’enquête des sciences sociales.

Pierre Henri-Lab

Comment se défaire de la « tyrannie du présent » et retrouver une capacité à dessiner le futur ? Comment renouer avec la transformation de la société et en finir avec le sentiment d’impuissance qui paralyse trop souvent ses partisans ? Pour y parvenir, Haud Guéguen et Laurent Jeanpierre, respectivement maîtresse de conférences en philosophie et professeur de science politique, entendent « définir et refonder un nouveau sens du possible », reprenant à leur compte le concept développé par Robert Musil dans l’Homme sans qualités.

Les deux auteurs relèvent que le possible a été préempté par le capitalisme. Si ce dernier cultive la croyance en un progrès infini, un « gouvernement du possible » veille à empêcher toute remise en cause de l’ordre établi. D’un côté, à coups d’expertises et de statistiques, il multiplie les injonctions au réalisme comme autant de rappels à l’ordre. C’est le fameux « There is not alternative », de Margaret Thatcher. De l’autre côté, il promeut une idéologie du développement personnel comme conduite des conduites individuelles et l’illusion destructrice pour les individus que tout dépend de soi.

Haud Guéguen et Laurent Jeanpierre ne proposent pas de définir ce qui est possible ou ce qui ne l’est pas. Leur projet est d’établir une « perspective du possible » qu’ils veulent « critique » au sens du « refus de réduire le monde à sa réalité, d’une défiance vis-à-vis de l’existant mais aussi vis-à-vis des idéologies de l’innovation, du dépassement et de la conquête des possibles ». Leur perspective « vise à dénaturaliser les réalités présentes mais aussi futures ». Elle conçoit enfin « l’émancipation – plus de liberté, plus d’égalité, plus de solidarité ».

La « perspective du possible » a une genèse dans laquelle Karl Marx et Max Weber jouent chacun un rôle fondamental. Marx, pour qui le possible est en quelque sorte immanent, déjà présent dans le réel. La possibilité de la révolution étant à la fois déterminée par le niveau de développement des forces productives et par l’action politique du prolétariat. Weber, qui, avec sa théorie de la « possibilité objective », introduit la notion de contingence, c’est-à-dire la possibilité qu’une chose se produise ou pas. Ce faisant, il ouvre la voie à ce que le possible devienne un objet de recherche.

Haud Guéguen et Laurent Jeanpierre s’appuient aussi sur les travaux de différents auteurs de l’école de Francfort, comme Ernst Bloch. Ils puisent aussi dans ceux du sociologue états-unien Erik Olin Wright. Haud Guéguen et Laurent Jeanpierre, pour qui « se réclamer d’une théorie critique de la société, ce n’est pas abandonner l’horizon scientifique et la visée empirique des sciences sociales », voient dans les « utopies réelles » de ce dernier les objets de recherche d’une enquête sur les possibles. Ils proposent des questions et une méthode. C’est dans les expériences (coopératives, communautés autogérées…) conduites aux marges du capitalisme que résident, selon eux, les préfigurations d’un futur ­différent.

Laurent Jeanpierresciences socialeskarl marxmax weber
Le Figaro

L'enfer vécu par Hélène, victime présumée de viols incestueux chez les témoins de Jéhovah

Etienne Jacob

ENQUÊTE - Cette femme, âgée aujourd'hui de 34 ans, affirme avoir été violée par son père, de ses 8 ans jusqu'à ses 21 ans. Elle témoigne auprès du Figaro.

Parfois, l'effroyable côtoie l'inimaginable. L'histoire racontée par Hélène, mère de famille de 34 ans, pourrait sortir d'un mauvais thriller. Cette Lorientaise, désormais professeure de piano, dit avoir été victime de viols et agressions sexuelles par son père, pendant 13 ans. Avec la complicité, la maltraitance présumée de sa mère, et l'omerta généralisée de la communauté des témoins de Jéhovah, dont sa famille fait partie. «Ma vie est finie, je me bats pour mes enfants. Un pédocriminel est dans la nature», balaye celle qui n'a déposé une première plainte qu'en 2019, poussée par son mari, dont l'envie d'obtenir justice est au moins aussi forte que sa femme. Une enquête préliminaire a ainsi été ouverte et est toujours en cours, selon le parquet de Lorient. Pour accélérer les procédures et faire en sorte qu'un juge d'instruction soit nommé, Hélène s'est constituée partie civile en décembre 2021, révèle Le Figaro. «On passe d'une situation passive, à une situation où on est dans l'action», se félicite l'avocate Karine Shebabo, contactée par nos soins.

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Dans l'histoire d'Hélène, les faits ne sont pas prescrits, ayant eu lieu il y a moins 30 ans, ce qui est plutôt rare en matière d'inceste. Les premiers sévices sexuels qu'elle aurait subis, la trentenaire bretonne s'en souvient parfaitement. Elle avait tout juste 8 ans. Comme souvent, les soirs, la famille regardait la télévision. Ce jour-là, c'était Croc-Blanc, adaptation sortie en 1991 du roman culte de Jack London. «Il y a eu une scène violente dans le film, quelqu'un avait été poignardé», se remémore-t-elle. Ce genre de scènes étant réprimées par les témoins de Jéhovah, la mère d'Hélène lui a alors demandé d'aller dormir... avec son mari, dans le lit conjugal. La petite fille qu'elle était se rappelle avoir senti le sexe de son père, sur ses jambes, lui qui dormait quasiment nu. «Mon père aimait les jeunes filles, ça l'excitait», commente-t-elle.

Devenu routier après une éphémère vie de musicien, le père d'Hélène, au physique imposant, cheveux châtain clair toujours coiffés sur le côté, semblait déborder de libido. Il aurait lui-même grandi dans un climat incestueux, assistant au viol de sa propre sœur Linda par son grand-père par alliance, confie celle qui est aussi la tante d'Hélène. «Ma mère le frustrait, le trouvait dégoûtant, et ça s'est répercuté sur nous», avance pour sa part Hélène. Dès ses 8 ans, à l'aube de la préadolescence, son père se fait plus insistant. Une «échelle de perversité» survenue sous les yeux de sa mère, qui «feignait l'ignorance». Laquelle préfère «traiter» sa fille de «coincée», lorsqu'il dépasse les bornes. Moment marquant de cette période: à 10 ans, Hélène se déchire l'hymen par accident en faisant du sport. Son père devient alors «fasciné» par le fait de «voir à quoi ressemble un hymen déchiré».

Climat pervers et incestueux

Dans les années qui suivent, Hélène dit avoir été contrainte à des pénétrations anales digitales, mais aussi avec divers objets comme «des bananes, crayons ou petites cuillères lorsqu'elle faisait la vaisselle, qu'elle était dans la douche ou qu'elle se baissait», a pu lire Le Figaro dans sa plainte. Son père aurait eu pour habitude de lui caresser ou pincer les seins ou les fesses, raillant régulièrement son manque de «formes». Des faits niés en bloc par l'intéressé. «Je n'ai rien fait, j'aime trop mes enfants pour leur faire du mal», répond-il aux policiers lors d'une audition, le 4 mai 2021. Interrogé sur le fait d'avoir «soupesé» la poitrine de sa fille, il déclare aux forces de l'ordre: «Elle se plaignait tout le temps (...) Quand nous avions eu cette conversation sur ses seins, nous avions essayé de la consoler». Hélène accuse son père de lui avoir, à certains moments, caressé tout le corps, le matin au réveil, lui maintenant les mains au-dessus la tête pendant qu'il commettait ses méfaits. La mère d'Hélène aurait été présente lors de plusieurs agressions, ce qui a valu à la plaignante de l'accuser de «complicité». Devant les policiers, elle a, elle aussi, fermement nié les faits. Était-elle contente d'avoir eu Hélène comme fille ? «Le médecin m'avait dit un garçon donc c'est vrai que cela m'a fait bizarre», a-t-elle admis lors de son interrogatoire. «J'ai eu d'autres patientes qui ont été victimes de viol, attouchements, sévices sexuels et [elles] ont les mêmes réactions que Madame», a témoigné la sage-femme d'Hélène devant la police.

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Ces violences auraient été commises dans un climat incestueux généralisé, où le père se baladait nu dans l'appartement familial, situé en haut d'une tour HLM. Il usait, d'après sa fille, de blagues perverses et graveleuses à outrance, lui demandant de se déshabiller pour «voir son évolution physique», ou encore de laisser la porte ouverte lorsqu'elle allait aux toilettes ou à la salle de bains. D'après Hélène, il justifiait aussi ses agissements par des prétextes religieux, accusant au contraire ses enfants de fanatisme à la lecture d'Harry Potter, ou à la vue d'un match de football: «Nous devions tout le temps être en robe ou jupe car nous devons honorer Dieu par notre tenue et être prêt à rendre témoignage en toutes circonstances à l'extérieur», relate-t-elle. Le bourreau présumé aurait été en proie à des crises de démences liées à ses croyances de fin du monde imminente. «Il parlait au Diable, l'entendait, se levait parfois la nuit pour ça. Ça a hanté notre enfance», se remémore-t-elle. «Je sais qu'il existe», a confirmé l'intéressé devant les policiers. Comme cette fois où, en balade sur le littoral, il aurait fait crier à ses enfants: «Je t'aime Jéhovah». «On ne criait pas assez fort donc il m'a secoué, m'a hurlé dessus j'étais terrifiée, il me claquait, me prenait par les cheveux et me disait de le dire plus fort. Je n'ai pas pu. Il m'a donc dit que je n'aimais pas Jéhovah, que je mourrai à Armageddon (le moment de la guerre finale entre les gouvernements humains et Dieu, à l'issue de laquelle il rétablira son royaume, NDLR)», décrit Hélène.

Jérémie, le frère d'Hélène, a été auditionné à plusieurs reprises en 2019. Il a, devant les policiers, confirmé la plupart des faits décrits par sa sœur, notamment à propos de son père. «Avec elle, il ne faisait que parler de sexe», indiquait-il en août 2019. «Il prenait Hélène sur ses épaules et on sentait qu'il prenait plaisir à avoir les fesses d'Hélène proche de sa tête», donnait-il comme exemple. Et de résumer: «Je sais que mon père prenait des plaisirs sur des choses qui ne sont pas saines». Concernant les scènes à caractère sexuel, «il y a des choses que je ne peux pas vous dire. J'avais décidé de l'enfouir loin et je ne peux pas le ramener. Tout ce que je peux dire c'est que je ne le ferai jamais à mes enfants», avait-il déclaré, énigmatique. «Il finira par parler, si un juge est nommé», espère Me Karine Shebabo.

«Mon père a une attirance pour les enfants, c'est indéniable», martèle Hélène. Elle cite l'exemple de petites filles gardées par sa mère, assistante maternelle, à son domicile, qui auraient elle aussi été touchées par son père. «Il le faisait dès que ma mère avait le dos tourné», assure-t-elle. Ces enfants, soulève-t-elle, auraient été à plusieurs reprises frappés, mal nourris et mal pris en charge lors de leurs passages à la maison. «Les fesses de Erwan* étaient rouges donc nous pensions qu'elle ne changeait pas régulièrement ses couches», a déclaré aux policiers la mère d'un «petit» dont la mère d'Hélène avait la garde. Malgré certains doutes pour certains, les parents n'ont pas explicitement fait état de trace de coups, ou d'attouchements devant les forces de l'ordre. Lors de ces interrogatoires, on apprend d'ailleurs que l'agrément de la mère d'Hélène lui a été retiré depuis plusieurs années, mais pas pour des raisons de maltraitance. «C'est aussi pour ces enfants que je me bats», fait valoir Hélène.

L'omerta chez Jéhovah?

Cette souffrance, Hélène assure l'avoir endurée en vase clos, au sein d'une famille vivant dans un cercle très restreint: celui des témoins de Jéhovah. «Nous n'avions pas le droit de côtoyer les gens du monde», souligne-t-elle. Chacun des membres de la communauté est noté. Ceux qui choisissent de maintenir des relations avec l'extérieur, ou des principes contraires à leurs valeurs (Noël, anniversaires, sport en compétition, fumer, etc) prennent le risque d'être mis à l'écart ou, pire, d'être excommuniés, c’est-à-dire exclus. D'après Hélène, les membres de ce cocon aux allures de bocal étaient, pour la majorité, au courant des violences. «Tout a toujours été géré en interne», déplore-t-elle. «Ce contexte communautaire, de non-dénonciation de crime, est très important et différencie cette affaire des autres affaires d'inceste», souligne Me Shebabo.

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La plainte d'Hélène fait état d'un évènement, survenu en 2013, qui va dans ce sens. Son frère venait d'avoir un deuxième enfant. Il a alors eu une violente altercation au téléphone avec leur père. Comme le veut la règle dans la communauté lors d'un incident de ce type, un «ancien», chargé de chapeauter et surveiller la famille, a été mis au courant. Le frère lui aurait alors révélé les horreurs subies par sa sœur. Un comité disciplinaire a été organisé, malgré la rétractation du plaignant. Lors de cette réunion, où les anciens ont confronté Hélène avec son père, ce dernier aurait alors déclaré: «Je ne m'en souviens pas, mais si je l'ai fait je m'en excuse».

L'ancien aurait alors conseillé à Hélène d'aller porter plainte. Les autres l'ont, a contrario, enjoint à «ne plus en parler au motif que de telles dénonciations allant salir le nom de Dieu et de la communauté et, qu'après tout, son père s'était excusé», peut-on lire dans la plainte. Personne n'a alerté les services de police et aucune sanction n'a été prise à l'encontre du père, qui continue de vivre à Lorient, avec son épouse, et à pratiquer le porte à porte, comme le font les fidèles. Si la communauté des témoins de Jéhovah de Lorient a, dans un premier temps, certifié avoir détruit toutes ses archives papiers, au motif de la loi RGPD de 2020, un document relatant ce «comité disciplinaire» a finalement été retrouvé. Cette réunion «est constituée(e) uniquement pour décider si la personne incriminée peut rester membre de l'assemblée ou non» et son action «n'interfère en rien avec la procédure judiciaire devant les autorités», avait précisé le Béthel, nom de la filiale française des témoins de Jéhovah, dans un courriel transmis à l'AFP en 2021.

« J'ai toujours peur de mourir car j'ai trahi Jéhovah »

L'omerta, chez les témoins? Il faut dire que les textes de la communauté n'aident pas. L'un d'eux stipule qu'«une fois que ces anciens ont sérieusement examiné une affaire de cette sorte et qu'une décision a été rendue, nul ne doit chercher à en connaître le pourquoi et le comment. Tous devraient accepter humblement la décision des anciens et continuer à soutenir ces étoiles de la congrégation». Une «tour de garde», leur revue internationale, diffusée en 1995, notifie également: «S'il y a de bonnes raisons de penser que l'agresseur présumé commet toujours des agressions sur des enfants, il faudra peut-être lui donner un avertissement. Dans une telle circonstance, les anciens de la congrégation peuvent apporter leur aide. Mais si ce n'est pas le cas, ne vous précipitez pas. Avec le temps, vous vous accommoderez peut-être de ne pas donner suite à l'affaire».

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Concernant l'histoire d'Hélène, le Béthel a réagi, lorsque l'affaire a été rendue publique: «Cette situation nous peine grandement, car la victime, si les faits sont avérés, risque de souffrir longtemps des atteintes subies. Notre première pensée est donc une pensée de compassion». Désormais mère de trois enfants, Hélène reconnaît être «formatée» à vie par les témoins de Jéhovah, tout en affirmant que ses croyances restent intactes. Elle se peint comme traumatisée, n'ayant pas respecté Exode 20:12, texte biblique qui demande à chacun d'«honorer sa mère et son père», elle qui a vécu avec eux jusqu'à ses 22 ans. Après avoir lancé une telle procédure judiciaire, Hélène l'admet: «Je crains les représailles et d'être excommuniée», ce qui pourrait entraîner une rupture totale avec ses enfants. Sans parler de sa «peur de mourir», après avoir «trahi Jéhovah».

*Le prénom a été changé.

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À Lviv, le patriarcat de Moscou lâché par de nombreux orthodoxes : le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - L’hémorragie de fidèles, dont est victime le patriarcat de Moscou en Ukraine, se fait à petites gouttes depuis des décennies. Elle s’amplifie au gré des soubresauts politiques du pays.

Kharkiv résiste sous le feu des bombes russes: le récit des envoyées spéciales du Figaro

GRAND REPORTAGE - Frappés sans relâche depuis le début de l'offensive russe, les habitants de la deuxième ville d'Ukraine, qui n'ont pas pris la fuite, tiennent tête dans les décombres.

Dans l’Ouest ukrainien, l’étroit corridor des armes occidentales: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - La Russie cible régulièrement la zone frontalière de la Pologne par où transite l’aide des Occidentaux.

Un mois de guerre en Ukraine, le récit de notre envoyé spécial

GRAND RÉCIT - Ayant échoué à prendre puis à encercler Kiev, les Russes ont surtout progressé dans l’extrême sud du pays.

Kryvyï Rih, la ville natale de Zelensky, se prépare à l’assaut des Russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Selon les autorités, quelque 100.000 personnes ont déjà quitté la ville, soit près d’un habitant sur six.

À Starobilsk, les Russes instaurent la terreur: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - La ville de 16.000 habitants est occupée depuis le 28 février par les groupes séparatistes de Louhansk, appuyés par Moscou.

La Russie intensifie ses frappes contre les civils: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev

REPORTAGE - Les bombardements et tirs de missiles russes contre des cibles non militaires se multiplient dans la capitale ukrainienne depuis une semaine.

Guerre en Ukraine: écrasée par les bombes, la ville stratégique de Marioupol refuse de capituler

REPORTAGE - Les habitants qui ont réussi à s’exfiltrer de la ville portuaire accomplissent une traversée dangereuse pour retourner derrière les lignes ukrainiennes. Ils racontent le calvaire de leur ville.

Les plaies ouvertes des enfants victimes de la guerre en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Blessés lors des pilonnages russes, ils se sont retrouvés en première ligne dans la descente aux enfers de l’Ukraine.

Guerre en Ukraine: à Kiev, dans le bunker des bébés sans parents

REPORTAGE - L’Ukraine est l’un des seuls pays au monde à autoriser la GPA pour des clients étrangers. Mais l’industrie controversée est rattrapée par la guerre.

Pour les réfugiés qui avaient dû fuir le Donbass en 2014, le cauchemar se répète

REPORTAGE - Avec l’invasion russe, les réfugiés sont confrontés à la même question pour la seconde fois: pourra-t-on revenir un jour ?

L’effroyable calvaire des naufragés de Marioupol sous la mitraille russe: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Sortis par miracle de la ville en ruine après trois semaines de bombardements, ils racontent la faim la peur et la mort.

Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre: le récit de notre envoyée spéciale

REPORTAGE - Ils sortent à peine de l’adolescence et sont déjà enrôlés aux check-points ou dans les tranchées. Ils savent qu’en face, certains ennemis russes ne sont guère plus âgés.

Guerre en Ukraine : notre envoyée spéciale revient sur son reportage avec Vadym, un soldat âgé de 18 ans

STORY - À 18 ans, Vadym s’est engagé dans la défense territoriale à Kiev, en Ukraine. Notre envoyée spéciale Margaux Benn l’a rencontré à un point de contrôle aux abords de la capitale. Retrouvez également son reportage «Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre»

Guerre en Ukraine: Iryna Venediktova, à la poursuite des crimes de guerre

RÉCIT - La procureur générale d’Ukraine a reçu Le Figaro pour évoquer le travail amorcé par son institution depuis de début de l’agression russe.

À Odessa, ces volontaires biélorusses au service de leur «seconde patrie»

REPORTAGE - La plupart d’entre eux ont fui la Biélorussie après la réélection frauduleuse d’Alexandre Loukachenko, en août 2020, et la violente répression qui fut alors déchaînée contre toute forme d’opposition.

Sur le front de Kiev avec les Tchétchènes pro-ukrainiens: le récit de notre envoyée spéciale

REPORTAGE - Le chef de ce groupe de volontaires caucasiens explique au Figaro les raisons de son engagement antirusse.

Guerre en Ukraine: Voznessensk, verrou où l’armée russe a subi une humiliante défaite

REPORTAGE - La localité, carrefour stratégique situé à 145 km au nord-est d’Odessa, a créé la surprise en repoussant début mars l’offensive d’une colonne de blindés russes venue de l’est.

Guerre en Ukraine: ces réfugiés qui rentrent malgré tout au pays

REPORTAGE - Beaucoup d’Ukrainiens, ayant mis leurs enfants à l’abri en Europe, reviennent pour retourner à leur poste de travail ou se porter volontaire.

À Kherson, occupée par les Russes, la population continue de résister

REPORTAGE - L’occupant, de son côté, tente de faire croire à un début de normalisation. Accusant des «nationalistes ukrainiens» de vouloir semer le désordre dans cette ville majoritairement russophone, il a offert d’indemniser les résidents qui accepteraient de remettre les armes en leur possession.

En Ukraine, derrière la «vraie» guerre, les combattants du front invisible de la cyberguerre

REPORTAGE - Le ministre de la Transformation digitale, Mykhailo Fedorov, a lancé une chaîne sur le réseau Telegram, suivie par une armée de 100.000 geeks. Chaque jour, il publie une liste de cibles en Russie, auxquelles s’attaquent ensuite ses «cyberguerriers».

Guerre en Ukraine: les bénévoles polonais débordés par l’afflux de réfugiés ukrainiens

REPORTAGE - Les personnes ayant accueilli, de leur propre initiative, les plus de 1,5 million d’Ukrainiens arrivés en Pologne n’arrivent plus à faire face.

À Odessa, la société civile mobilisée pour soutenir l’effort de guerre

REPORTAGE - La défense du grand port sur la mer Noire fait feu de tout bois et l’initiative privée supplée les lacunes de la préparation militaire partout où c’est possible.

À Kiev, les derniers juifs prient pour que l’Ukraine soit sauvée: le récit de l’envoyé spécial du Figaro en Ukraine

REPORTAGE - Cette communauté jusqu’ici florissante, contrainte de fuir la guerre, dénonce les accusations de «nazisme» derrière lesquelles s’abrite Poutine.

Guerre en Ukraine : à Mykolaïv, les civils tentent de fuir la violence des bombardements

REPORTAGE - Dimanche matin, onze d’entre eux ont été tués dans le quartier résidentiel de Soliani.

Guerre en Ukraine: à Odessa, le zoo recueille les animaux d'habitants qui ont choisi de fuir la guerre

REPORTAGE - Plus de 400 nouveaux pensionnaires ont été confiés à la structure par des habitants partis se réfugier à l'étranger.

À Mykolaïv, les habitants comptent les morts en louant les progrès de l’armée

REPORTAGE - Dans cette ville située sur la route d’Odessa, les combats font rage.

Ukraine: à la gare de Lviv, les trains bondés fuient vers l’Ouest

REPORTAGE - Pour fuir les combats et les bombardements, le train reste le moyen le plus sûr. De 30.000 à 40.000 personnes transitent chaque jour par la gare de Lviv, selon le maire.

Comment la résistance s'organise dans l'ouest de l'Ukraine

REPORTAGE - Au nord, à l'est et au sud de l'Ukraine, les troupes russes continuent d'avancer, lancent des attaques, bombardent toutes les localités et encerclent désormais Kiev. À l'ouest du pays, encore épargné, la population refuse le diktat de Moscou et s'organise contre l'envahisseur.

En Transnistrie, les pro-russes en embuscade

REPORTAGE - Sur cette bande de terre large de 10 km et longue de 450 km dans l’est de la Moldavie, sont officiellement stationnés 1500 soldats russes. En réalité, leur nombre est d’au moins 3200.

Ukraine: Odessa, perle méridionale russophone, retient son souffle face aux navires ennemis

REPORTAGE - Sur les rives de la mer Noire, l’heure n’est plus au doute depuis qu’une dizaine de navires ennemis sont apparus au loin et que des drones sillonnent le ciel, régulièrement pris pour cible par la défense antiaérienne ukrainienne.

À Lviv, notre ambassadeur dans la tourmente

REPORTAGE - Étienne de Poncins est un diplomate rompu aux terrains difficiles. Après des séjours en Somalie et en Libye, il représente désormais la France en Ukraine. Nous l’avons suivi dans le bastion de l’ouest du pays, où l’ambassade a été déménagée de la capitale Kiev assiégée.

Ilia Ponomarev, l’autre voix de la Russie en Ukraine

PORTRAIT - Opposant historique au chef du Kremlin, il est resté dans sa patrie d’adoption pour mener depuis Kiev la bataille médiatique en langue russe.

Guerre en Ukraine: reportage à Kiev avec les artistes qui se mobilisent, armés ou en musique

REPORTAGE - Dans la capitale ukrainienne, des rock stars ont annulé des tournées internationales pour jouer dehors malgré les raids aériens ou rejoindre les forces armées.

Sans perspectives d’avenir, les jeunes russes tentés par un départ à l’étranger

REPORTAGE - Tous opposés à la guerre, ils redoutent la fermeture totale des frontières, l’autoritarisme et la censure ainsi que l’effondrement économique.

Guerre en Ukraine: au nord-ouest de Kiev, le moral d’acier des défenseurs de la capitale

REPORTAGE - Continuellement pilonnés par l’artillerie russe, la garde nationale et les cosaques tiennent le choc dans les banlieues d’Irpin et de Gorenka, conscients d’être un ultime rempart.

Guerre en Ukraine: les Russes pilonnent Mykolaïv, dernier verrou sur la route d’Odessa

REPORTAGE - Une partie des forces russes a fait route en direction de Mykolaïv tandis qu’une autre entreprendrait de la contourner par le nord, sans doute pour couper la route reliant le grand port de la mer Noire à la capitale.

En Ukraine, les femmes mobilisées sur tous les fronts

REPORTAGE - Quand elles ne se portent pas volontaires pour collecter des vêtements, de la nourriture, des médicaments ou encore de l’équipement pour l’armée ou les déplacés, beaucoup d’Ukrainiennes participent à l’effort de guerre et de résistance.

Sous la menace des forces russes, Odessa se mobilise

REPORTAGE - Le grand port de la mer Noire est l’un des principaux buts de guerre de Vladimir Poutine.

Les Ukrainiens unis par l’esprit de résistance face à la Russie

REPORTAGE - Au coin des rues bombardées, dans les maternités ou leurs immeubles dévastés, femmes et hommes de tous les âges jurent de contrer l’ennemi.

À Kiev, la guerre patriotique de l'ancien président Petro Porochenko

REPORTAGE - Battu à la dernière présidentielle par Volodymyr Zelensky, l'ex-président accuse l'actuel chef de l'État d'instrumentaliser la justice contre lui. Mais il se bat désormais à ses côtés pour défendre l'Ukraine contre l'invasion russe.

Guerre en Ukraine: dans les rues de Kiev, la traque incessante des infiltrés russes

REPORTAGE - La traque des « saboteurs » a fait plonger la ville dans un climat de suspicion maximale.

Guerre en Ukraine: Berlin retrouve, démultiplié, l’élan de 2015 en faveur des réfugiés

REPORTAGE - La capitale allemande se mobilise pour accueillir les réfugiés, dans le même élan qu’il y a sept ans, pendant la guerre syrienne.

À Irpin, verrou au nord de Kiev, les combattants ukrainiens résistent pied à pied

REPORTAGE - Tandis que les Russes reprenaient leur offensive, le 206e bataillon de la force territoriale a évacué jeudi une colonne de civils vers la capitale.

Guerre en Ukraine: Jean-Yves Le Drian «ému» par la mobilisation des Moldaves à l’égard de ses voisins

REPORTAGE - Le ministre des Affaires étrangères est venu soutenir les autorités de Moldavie dans leur action d’accueil des réfugiés ukrainiens.

Ukraine: à Kiev, le berceau du monde slave craint d’être effacé par les bombes

REPORTAGE - Personne ne veut ­imaginer que Poutine bombardera le cœur historique de la capitale. Mais tout le monde l’en croit capable, tant le président russe semble prêt à tout pour effacer l’histoire de l’Ukraine afin de se l’approprier.

À Lviv, les volontaires ukrainiens se bousculent pour s’enrôler dans l’armée et être envoyés au front

REPORTAGE - Depuis quelques jours, cette ville située à 80 kilomètres de la frontière polonaise, devient un carrefour pour les millions de déplacés ukrainiens. Certains restent ici et tentent de rejoindre l’armée, d’autres repartent vers l’Union européenne.

Ukraine: Kharkiv sous le feu de l’artillerie russe

REPORTAGE - Les soldats de Poutine concentrent leur assaut sur la grande cité du nord-est de l’Ukraine, ainsi que sur Marioupol sur la mer d’Azov.

Ukraine: à Vassylkiv, les habitants se préparent à un déluge de feu imminent

REPORTAGE - Cette ville de garnison ukrainienne, qui se trouve à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest du centre de Kiev et qui dispose d’un aéroport militaire, est l’un des objectifs prioritaires des militaires russes.

À Lviv, en Ukraine, la population s’organise pour venir au secours des déplacés

REPORTAGE - Située à une centaine de kilomètres de la frontière polonaise, la ville est devenue un carrefour qui permet aux réfugiés d’attendre quelques jours ou de repartir vers l’étranger.

«On va leur donner une leçon» : dans les tranchées ukrainiennes, la guerre resserre les rangs de la nation

REPORTAGE - Dans la capitale, les combats font rage et ses habitants, militaires ou membres de la défense territoriale, affichent la même détermination face à l’ennemi commun.

Kiev, hier ville de culture, aujourd’hui cité de la désolation

RÉCIT - Les projets culturels, la société civile florissante, les cafés et ­restaurants délicieux, les expo­sitions et festivals, voilà comment ses habitants décrivent Kiev, leur ville aujourd’hui assiégée.

Les Ukrainiens galvanisés par leurs premières victoires

REPORTAGE - Au quatrième jour de l’offensive russe sur leur pays, les forces ukrainiennes résistent mieux qu’anticipé. À Kiev, on redoute désormais des frappes aériennes.

Guerre en Ukraine: de Kiev à Lviv, la fuite désespérée dans des wagons bondés

REPORTAGE - Emportant le strict minimum, de nombreux habitants de la capitale tentent de rejoindre en train la grande ville près de la frontière polonaise.

À Kiev, l'armée ukrainienne résiste aux assauts russes

REPORTAGE - Au troisième jour de l'offensive lancée par Vladimir Poutine, au moins 198 civils ukrainiens, dont trois enfants, ont été tués et 1115 personnes blessées en Ukraine.

Guerre en Ukraine: la bataille de Kiev a commencé

REPORTAGE - Découvrez le récit de notre envoyé spécial au cœur des combats, dans les faubourgs de la capitale attaquée sur plusieurs fronts par les forces russes.

Kiev, cœur de l’Ukraine sous les bombes russes

REPORTAGE - Depuis jeudi à l’aube, le pays tout entier se trouve sous le feu de l’envahisseur. Les rues de la capitale se vident à mesure qu’avance l’ennemi.

Guerre en Ukraine: les séparatistes pro-russes espèrent une victoire rapide grâce à l’appui militaire de Moscou

REPORTAGE - Dans la journée, l’armée russe a annoncé que les séparatistes avaient réalisé des gains territoriaux face à l’armée ukrainienne.

Guerre en Ukraine: Kharkiv, aux premières loges du conflit et de l’exode

REPORTAGE - Les habitants de la deuxième ville d’Ukraine ont été réveillés jeudi matin par des explosions. Certains essaient de fuir l’offensive de la Russie en voiture.

Donetsk à l’heure de la mobilisation générale

REPORTAGE - Dans la république prorusse appuyée par Moscou, qui vient de la reconnaître officiellement, les hommes de 18 à 55 ans sont appelés à s’enrôler pour monter au front.

Crise en Ukraine: à Kiev, le camp prorusse est plus inaudible que jamais

REPORTAGE - Il ne s’agit pas d’une guerre entre deux peuples, une majorité d’entre eux faisant endosser à Vladimir Poutine la responsabilité de la situation actuelle… hormis les militants prorusses.

À Donetsk, pas de lendemain de fête, juste la lassitude après huit ans de conflit et la crainte des jours à venir

REPORTAGE - Aucun tir n’a été entendu à Donetsk mais l’incertitude règne en maître et personne n’écarte la possibilité d’une épreuve de force.

Ukraine: Marioupol, qui enfin revivait après les épreuves de 2014, a de nouveau peur des combats et d’une annexion

REPORTAGE - Le spectre de la guerre plane à nouveau sur cette ville portuaire stratégique de 500.000 habitants, la plus en danger en cas d’une invasion à grande échelle.

Des colonnes de blindés en direction de Donetsk

EXCLUSIF - Notre envoyé spécial Alain Barluet a pu constater lundi soir l'avancée de dizaines de chars, moins de deux heures après la déclaration d'«indépendance» de la province par Vladimir Poutine.

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À Rostov-sur-le-Don, où arrivent les évacués du Donbass, «personne ne veut la guerre»

REPORTAGE - La région frontalière des territoires séparatistes prorusses d’Ukraine accueille une population poussée à trouver refuge en Russie avant un conflit jugé imminent.

Ukraine: à Kiev, la population ne croit pas à la désescalade

REPORTAGE - Face à Moscou qui souffle le chaud et le froid, les Ukrainiens refusent de spéculer sur une sortie de crise.

À Kiev, la population résiste à la panique malgré les rumeurs de guerre

REPORTAGE - En Ukraine, les troupes russes massées de l’autre côté de la frontière sont au cœur de beaucoup de discussions.

Le Figaro

Ces volontaires français venus porter secours et résister avec les Ukrainiens

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GRAND REPORTAGE - Taras, le médecin ambulancier corse, Edmond, l'instructeur de tir, Franck-Olivier, le combattant venu de Paris, Franck et Jade, les « exfiltreurs » d'Aurillac, ont répondu à l'appel de Volodymyr Zelensky.

Margaux Benn

Envoyée spéciale à Kiev et Kharkiv

Assis au milieu d'un fouillis de cartons remplis d'équipement médical, à l'arrière de l'ambulance, Taras Pierre Pankevych ne sait pas exactement où il va, ni s'il va voir des vivants ou des morts. Dans l'ambulance conduite par le jovial Sergueï au bonnet vissé sur la tête, flanqué de la caustique infirmière Victoria, l'as de la logistique, le trio s'enfonce dans les faubourgs dévastés de la région de Kiev. Village après village, le véhicule jaune fluo épouse les crevasses et les débris, vestiges des combats qui, voici encore une semaine, y faisaient toujours rage.

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Les villes d'Irpin, Boutcha et Borodyanka se succèdent. Quelques jours auparavant, d'abominables charniers y ont été découverts : des centaines de civils semblent avoir été abattus à bout portant, pour certains les mains dans le dos, avec parfois des traces de torture sur le corps. Les témoignages des survivants évoquent pillages, enlèvements, viols et autres abus. La plupart des bâtiments sont détruits, répandus en marées de gravats. Devant l'un des nombreux checkpoints qui ponctuent la route, un pneu crève sur un débris trop acéré. La petite ambulance jaune en a vu d'autres ; Taras aussi.

Cet ancien chirurgien militaire ukrainien âgé de 56 ans, qui s'est engagé dans la Légion étrangère française au sein de la compagnie d'infanterie à Orange en 1994 avant de reprendre la vie civile pour exercer la médecine dans le sud de la France, a essuyé de nombreux bombardements russes alors qu'il partait récupérer des blessés au plus fort des combats. Il est l'un des nombreux volontaires français venus aider l'Ukraine que nous avons rencontrés. « Parfois, il fallait manger la terre ! » se rappelle cet habitant de Penta-di-Casinca, une commune de Haute-Corse où il s'est installé en 2010. Se jeter, donc, à plat ventre pour éviter les tirs de roquettes et de mortiers qui s'abattaient tout autour.

Taras a quitté son village corse pour devenir secouriste autour de Kiev

Lorsque la Russie a envahi l'Ukraine, le 24 février, Taras Pankevych a tout de suite décidé de partir pour aider le pays qui l'avait vu naître. «J'ai averti les patients de mon cabinet que je serais absent. Mon épouse, qui n'avait pas voulu que je m'aventure dans la région séparatiste du Donbass en 2014, a vu à quel point je bouillais d'être dans mon paradis corse alors que tant d'Ukrainiens souffraient. Elle a compris », raconte cet homme un peu bourru mais d'une gentillesse à toute épreuve, qui se dit « amoureux de (son) île de Beauté ». « Quel exemple aurais-je montré à mes trois enfants si je n'avais pas mis mes aptitudes de soignant au service de mon peuple qui en avait besoin ? », demande-t-il. Alors, il a rassemblé quelques affaires et a rejoint une organisation locale de volontaires qui vient en aide aux blessés de guerre.

À présent que les troupes russes viennent de se retirer de la région de Kiev, les missions de Taras Pankevych sont moins musclées qu'auparavant. « Mais tout aussi nécessaires », tient-il à souligner. De nombreuses personnes, à cause des combats ou parce que leur village était occupé, n'ont pas eu accès à des soins médicaux pendant une longue période. Et, depuis quelques jours, Taras endosse une responsabilité toute particulière : le 5 avril, il a reçu un message de la part du centre de crise du ministère français des Affaires étrangères, qui l'avait identifié en tant que Français ukrainophone sillonnant la région kiévienne pour apporter de l'aide médicale. « Alors, après m'avoir demandé une copie de mon passeport, ils m'ont chargé de partir à la recherche de citoyens français n'ayant pas donné de nouvelles pendant la guerre. »

Les messages sont anonymes. « Je sais juste qu'au téléphone il y a une femme qui parle d'un ton un peu sec et qui a l'air très professionnelle ! » rit Taras Pankevych, rangeant son téléphone portable dans l'une des nombreuses poches de sa veste, elle-même ceinte d'un gilet pare-balles sur lequel sont accrochés ciseaux, bandages et autres matériels de premiers secours. La veille, il a retrouvé trois familles de Français dans un petit village. « Enfin, plutôt deux, car la troisième avait fui à l'ouest du pays… Mais j'ai retrouvé leur trace ! », précise-t-il fièrement.

Ce 6 avril, la cellule de crise lui a confié une nouvelle mission : retrouver une famille – dont on pense que les membres se prénomment Laurent, Carolina et Claire – habitant la campagne de Kiev. « On ne sait pas s'ils sont vivants ou morts ou bien s'ils ont quitté l'Ukraine », dit Taras. L'interlocutrice du Quai d'Orsay, sur WhatsApp, indique des coordonnées de géolocalisation : ce serait là, dans le village de Velyki Lis, qu'habiteraient les disparus.

L'équipée va de maison en maison s'enquérir des « voisins français ». Beaucoup de gens sont partis. Mais une jeune femme donne enfin quelques informations. Il faut aller plus loin, longer le chemin en terre jusqu'à la grande ferme, à un kilomètre de là. À l'arrivée, la propriétaire du domaine, qui s'appelle en fait Olena, discute avec quelques voisins. Sa fille Claire, 5 ans, court autour du petit groupe avec une amie du même âge. Elle parle ukrainien mais, lorsque apparaît son père, elle se jette dans ses bras et passe aussitôt à la langue française. Laurent, qui ne souhaite pas que son nom de famille soit divulgué, s'apprête à fêter ses 62 ans le lendemain. Cet ancien militaire, pilote de chasse pendant dix ans avant d'entamer une carrière de vingt-cinq ans chez Air France, s'est installé en Ukraine il y a six ans. « J'y venais régulièrement depuis 2001, lors d'escales, par exemple, en tant que pilote de ligne », précise cet homme originaire d'Ariège derrière ses lunettes fumées. Avec Olena, 42 ans, il coule des jours heureux dans « le plus beau des pays, où il fait si bon vivre », explique-t-il. Laurent et Olena tiennent une ferme pittoresque. Au fond du jardin, quelque part entre les cinq petits lacs qui s'étendent sur la propriété, un sanglier domestique fait la joie des enfants du village.

Le 26 mars, les Tchétchènes sont arrivés. Des fous furieux armés jusqu'aux dents !

La famille, donc, se porte bien. Il s'en est pourtant fallu de peu : Taras s'apprête à écouter une histoire qui a tout d'un récit de la Seconde Guerre mondiale. Le village, commence Laurent, n'était depuis le début de la guerre qu'un point de passage des chars russes, et l'un des seuls des environs à ne pas être ciblé par les bombardements. La présence russe se résumait, assure-t-il, à une position des Spetsnaz : un terme générique qui désigne des unités d'élite de la police ou des services secrets russes. « Ils avaient réquisitionné la jolie maison verte que vous voyez là », indique le père de famille, désignant une habitation à environ 200 mètres de là. « Un jour, ils ont capturé des ouvriers qui travaillaient sur notre ferme, les ont embarqués dans le village d'à côté où ils étaient majoritairement postés, et les ont interrogés. Ils voulaient savoir qui habitait dans la maison. Puis, ils les ont relâchés cinq kilomètres plus loin dans les bois », explique-t-il. Les soldats russes ne sont jamais venus. « Et puis, le 26 mars, les Tchétchènes sont arrivés. Des fous furieux ! Ils étaient armés jusqu'aux dents », se rappelle Laurent, qui est certain d'avoir reconnu, à l'insigne en forme de tête de mort de leurs uniformes, des membres des Kadyrovtsy, la sulfureuse garde rapprochée du président tchétchène Ramzan Kadyrov, coupable des pires crimes de guerre dans plusieurs autres pays. « Après coup, nous avons appris que ce serait un habitant du village, à qui j'avais plusieurs fois prêté du matériel de jardinage, qui m'aurait vendu. Il était pro-Poutine, affichait des drapeaux russes devant chez lui et, il y a quelques jours, des membres du SBU (les services secrets ukrainiens, NDLR) sont venus l'arrêter et ont trouvé chez lui une carte sur laquelle il indiquait le chemin à l'ennemi», soutient Laurent, qui croit savoir que cet homme « en aurait pris pour quinze ans de prison ».

Les combattants tchétchènes ont saisi « la BMW X3 de madame et ma camionnette », s'insurge-t-il, con­ti­nuant son récit. Ils auraient également pris les documents des véhicules, probablement afin de les revendre. « Le lendemain, ils sont revenus et m'ont embarqué à mon tour dans leur véhicule. Celui qui était à côté de moi m'a dit : “Nous, les musulmans, on n'aime pas les Français. Je vais te tuer” », ajoute ce Français russophone. Arrivés à un bois non loin du village, ils l'auraient passé à tabac avant de le tirer au-dehors. « Ils m'ont mis à genoux, les mains sur la tête, et l'un d'eux a aboyé : “Donne-moi 300.000 dollars, sinon je te tue !”, avant de tirer une balle qui a sifflé juste à côté de mon oreille. J'ai dit que je n'avais pas autant d'argent, alors il m'a donné un grand coup de crosse de Kalachnikov dans les côtes droites. Un autre me donnait des coups de godasse du côté gauche », se rappelle le sexagénaire. Voyant que leur victime s'en tenait au même scénario, ils l'ont à nouveau jetée dans la voiture pour rentrer au village, en insistant : « Où c'est qu'il y a de l'argent et des voitures ? » En vain : « Je leur ai dit que l'argent était en ville, à Kiev. Ah ça, ça les a énervés… L'un d'eux a écrasé sa canette en aluminium vide sur ma tête », poursuit-il. Le ravisseur aurait ensuite plaqué « un grand couteau » contre la gorge du Français, hurlant qu'il allait « le finir au couteau ». Et de faire une embardée pour repartir vers le bois.

« Une fois à nouveau dehors, ils m'ont donné une pelle et ordonné : “Tu creuses. La tombe, c'est pour toi.” Ils m'ont aussi remis le couteau sous la gorge et fait baisser les enchères : ils voulaient à présent 100.000 dollars. » Pour se tirer d'affaire, Laurent a donc acquiescé. Retour à la maison. Selon son époux, Olena, une quadragénaire menue, haute d'environ 1,55 m, a tenu tête aux intrus armés, agressifs et aux visages dissimulés par des cagoules. « Elle a dit à celui qui semblait être leur chef : “Arrête de nous emmerder. La grosse voiture que vous avez dérobée n'est pas à mon mari, mais à moi. Et j'y ai mis toutes mes économies. Il ne me reste plus que 500 dollars. Débrouillez-vous avec ça” », raconte Laurent. Olena, elle, sourit timidement : elle n'est pas du genre à se vanter. Pour sa part, Laurent a consenti à donner 20.000 gryivnas ukrainiens, l'équivalent de 700 euros. « C'est la première fois qu'ils voyaient de l'argent ukrainien, ils pensaient peut-être avoir écopé de millions ! » raille-t-il, précisant que les pilleurs auraient regardé sa montre à 8000 euros sans y prêter attention.

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Chez eux, Laurent et son épouse hébergeaient dix-sept Ukrainiens, dont cinq enfants, qui avaient fui les combats et se cachaient, les Russes les ayant avertis de l'arrivée de « barbares tchétchènes ». «C'est d'ailleurs pour cela que je n'ai pas quitté le pays malgré la guerre. Je n'aurais pas pu me regarder dans le miroir », confie-t-il. À une petite fille, l'un des Kadyrov­tsy aurait lancé, évoquant Laurent : « C'est ton père ? Je vais te faire cadeau de son oreille ! » Olena s'est, dit-il, interposée. Le Tchétchène, interloqué, lui aurait réclamé son numéro de téléphone et averti qu'il reviendrait un jour pour l'amener chez lui. « Elle lui a répondu, l'air goguenard : “On va habiter où ?” », raconte Laurent, hilare.

Laurent s'en est sorti avec deux côtes fêlées, mais n'a pas jugé bon d'aller se faire soigner. Taras, charmé par la bravade de ce couple, ne propose pas de vérifier l'état de santé de Laurent, qui affirme d'ailleurs qu'il n'en a pas besoin. « Il lui faut juste du repos, le temps de réparer les os ! » sourit le médecin. Il salue la famille, prend une photo-souvenir, et commence à écrire un message à l'attention de la cellule de crise avant de se raviser : le réseau téléphonique a depuis longtemps disparu, tout comme la zone est dépourvu d'électricité.

Sur le chemin du retour, la petite équipée passe par un bâtiment en ruines autour duquel s'affairent pompiers, démineurs et ouvriers municipaux. À l'aide de pelles et d'une grue, ils déblaient les décombres. L'immeuble, à l'entrée de la ville de Boutcha, qui avait été fragilisé par des frappes pendant les combats, vient de s'écrouler. « Il y avait des gens qui vivaient là, à qui nous amenions à manger depuis quelques jours, souffle un volontaire civil. Alors, il faut déblayer les décombres pour voir s'ils se trouvent dessous. » Il se fait tard. Le couvre-feu, qui débute à 21 heures, approche. L'ambulance de Taras, Victoria et Sergueï est la seule à être passée par là depuis quelque temps, et sûrement la dernière de la journée. Alors, il faut attendre. Le trio, que les aventures du dernier mois ont lié d'une amitié solide, attendra jusqu'à la tombée de la nuit et l'arrêt des travaux. Le lendemain, à la reprise du déblayage, une autre ambulance prendrait le relais.

Edmond, instructeur de tir

Dans un autre district de la région de Kiev, Edmond Huet, 63 ans, n'est pas là. Ou, plutôt, les hommes qu'il entraîne n'existent officiellement pas. Ce Français, expert en armement, qui réside en Ukraine depuis huit ans, s'est engagé dans la Défense territoriale, une organisation de volontaires civils armés qui supplée les forces ukrainiennes. « J'ai dû lutter un peu pour me faire accepter, car j'ai dépassé de deux ans l'âge limite pour entrer dans la Défense territoriale », raconte-t-il. Mais cet amoureux de l'Ukraine, où il s'est marié et a travaillé notamment dans le domaine de la construction, a su convaincre les recruteurs.

Officiellement, Edmond Huet est instructeur de tir pour les nouvelles recrues. « C'est en tout cas ce que je faisais, au début », sourit-il. Mais, voyant les progrès rapides de ces recrues, il a attiré l'attention de ses responsables. Depuis, il forme également une unité spéciale qui n'a pas d'existence officielle, chargée de passer derrière les lignes ennemies afin de récolter des renseignements. « Les Russes sont au courant, il ne faut pas se leurrer », lance-t-il toutefois, préférant tout de même que l'on ne donne pas sa position exacte.

« Le travail avec cette unité est extrêmement intéressant car, contrairement aux jeunes débutants que je formais jusqu'ici et qui n'avaient jamais tenu une arme de leur vie, mes élèves actuels ont des bases bien plus solides », explique-t-il. « De plus, l'objectif de leurs missions n'est pas le combat. Le moins ils auront tiré, le mieux ils auront réussi. Mais je dois les former au tir de précision », ajoute ce tireur sportif, arrivé quatrième aux sélections du championnat européen à la Tremblade, catégorie Revolver IPSC en 2003, et qui affirme avoir œuvré en tant qu'expert en armement et fournisseur pour la gendarmerie et la police entre 2005 et 2015.

La base de la Défense territoriale est dans un grand espace couvert, où des volontaires stockent des vêtements donnés par des habitants de Kiev à l'attention des ­recrues, et ont érigé des tables de bureau : il y a le département administratif, où des bénévoles s'occupent des listes de recrues ou encore des finances ; le département juridique ; la cantine. Des hommes aux treillis dépareillés s'exercent au maniement des armes dans ce camp d'entraînement improvisé, mais aussi au combat à mains nues.

L'entraînement dispensé par Edmond s'effectue ailleurs. Aujourd'hui, ses élèves apprennent à se déplacer discrètement tout en portant leur fusil de manière à être le plus réactifs possible, et à pouvoir atteindre une cible survenue par surprise sans avoir à viser. Et, alors que nombre d'Ukrainiens craignent que Moscou pourrait faire usage d'armes chimiques, les membres de la Défense territoriale de cette région proche de Kiev apprennent à combattre parés de masques à gaz.

À quelques dizaines de mètres du quartier général de la Défense territoriale, M. Moroz, le fossoyeur, observe l'horizon gris en fumant. Aujourd'hui, on lui a demandé de creuser 17 tombes. Elles accueilleront bientôt les dépouilles de victimes des combats provenant de villages alentours comme Boutcha, où des centaines de civils ont été découverts après le départ des troupes russes. M. Moroz, le regard embrumé par des pensées qu'il ne souhaite pas évoquer, nous salue : « Que le ciel vous soit clément », murmure-t-il. Pour l'heure, celui de la région de Kiev s'est apaisé : les bombardements et autres tirs d'artillerie ont cessé, alors que Moscou affirme vouloir concentrer ses opérations dans l'est du pays. Le temps est aujourd'hui à l'enterrement des morts, dont certains sont restés à l'air libre, sans sépulture, pendant des semaines entières.

Un professeur d'histoire parisien rejoint la «légion internationale»

À Lviv, dans l'ouest du pays, Franck-Olivier était venu combattre. Ce professeur d'histoire dans un lycée parisien, qui travaillait, il y a peu, dans un lycée privé de Californie, a fait ses bagages lorsqu'il a entendu l'appel du président ukrainien Volodymyr Zelensky peu après le début de l'invasion de son pays. L'homme d'État annonçait la création de la Légion internationale, invitant les étrangers qui le souhaitaient à venir grossir les rangs des combattants opposés aux soldats envoyés par Moscou. « J'ai aussi regardé une émission sur France 5, où l'un des intervenants disait qu'on ne pouvait pas ne rien faire en Ukraine. Et je me suis dit : “J'y vais !” », ajoute, au téléphone, cet homme de 51 ans. Y aller, oui, mais pas tout de suite : il a fallu s'occuper de quelques formalités (faire son testament, acheter des treillis et des vêtements chauds, écrire des lettres à ses proches expliquant son projet). Passer du temps avec sa fille cadette, Esther, âgée de 6 ans, dont il a, depuis son divorce, la garde alternée.

Cet engagement est une manière de défendre la liberté et les valeurs européennes, contre la brutalité et l'obscurantisme de Poutine

Au bout de quelques semaines, Franck-Olivier était prêt pour aller à la guerre. Il a rejoint la Pologne, et s'est dirigé tout droit vers le centre de recrutement de la Légion internationale. Rapidement, ses ardeurs ont été calmées : « L'un des responsables auxquels j'ai exposé mon projet, en arrivant, m'a dit gentiment qu'il ne m'enverrait pas me battre car nous, les enseignants, nous sommes trop précieux. Que je pouvais me rendre utile autrement », raconte-t-il. Il y a peu de chances que Franck-Olivier aille jamais combattre : on lui a attribué quelques tâches administratives, comme répondre aux appels des quelques étrangers qui souhaitent se renseigner sur la Légion internationale. Il apprend aussi, lors de formations dispensées aux nouveaux venus sans aucune expérience de combat, les bases des soins de premiers secours et du maniement des armes. Le quinquagénaire prend son sort avec philosophie : « Être ici, c'est aussi intéressant ! Je viens d'une famille où l'on partait en vacances, donc je n'ai jamais été en colonie de vacances, et n'ai jamais intégré les scouts. Je n'ai jamais vécu au sein d'un grand groupe de garçons, sauf une fois, brièvement, dans un kibboutz en Israël ! » rit-il. « Je découvre une camaraderie franchement sympathique. Et puis, on a quand même un peu l'expérience de la guerre, avec les sirènes qui nous obligent régulièrement à foncer dans des abris au cas où nous serions bombardés, » continue-t-il, tout en convenant avec humour qu'à Lviv, « la situation est à peine plus dangereuse que sur les pistes cyclables à Paris ».

Les raisons de son engagement ? « Mon grand remords est de ne pas avoir pris part aux combats pendant la guerre en Bosnie », avoue-t-il. « À l'époque, je faisais mon service militaire, mais ma compagne de l'époque était enceinte et n'avait pas voulu que j'aille à la guerre », explique-t-il. Il n'avait pas insisté. Aujourd'hui, il voit en cet engagement « une manière de défendre la liberté et les valeurs européennes, contre la brutalité et l'obscurantisme de Vladimir Poutine », continue cet agrégé d'histoire, féru de Marc Bloch et de Raymond Aron.

Franck et Jade mènent des « exfiltrations » à Kharkiv

À Kharkiv, dans l'Est, Franck et Jade ont arrêté leur petite camionnette verte dans le centre-ville complètement dévasté. « Ça, c'est notre maison ! » plaisante Franck, 41 ans, désignant le vieux fourgon avec lequel ils sont venus depuis la France. En ce mois de mars, le duo, originaire d'Aurillac, est venu dans cette deuxième plus grande ville d'Ukraine, l'une des plus dévastées par les bombardements, pour « faire des exfiltrations ». En d'autres mots : accueillir dans leur véhicule des personnes qui souhaiteraient quitter la ville autrement que par leurs propres moyens.

Le train, à Kharkiv, ne s'est jamais arrêté de fonctionner, et permet de rejoindre Kiev ou Lviv (à l'ouest du pays, préservé des combats). « Nous pensons aux personnes à mobilité réduite, ou à des personnes âgées qui ne pourraient pas s'en sortir toutes seules », explique Franck.

Jade, une toute jeune femme de 19 ans à la moue boudeuse, parée d'épais faux cils qui noircissent encore son regard de jais, peine à contenir son agacement lorsque, en fin de journée, on les invite à dormir plutôt dans une station de métro. « Il y a une chance sur deux pour qu'au réveil, vous trouviez votre véhicule écrasé ! » leur lance Petro, un jeune policier qui achemine les habitants dans la station Heroiv Pratsi. Jade a un caractère bien trempé et une volonté de fer. Ancienne gymnaste (jeune adolescente, elle est arrivée troisième au championnat d'Europe en équipe), elle a dû arrêter ce sport après une blessure et a commencé la boxe en 2017 ; Franck est son entraîneur. L'adolescente brille déjà dans son nouveau sport de prédilection, et s'exerce aussi au Krav Maga. Dans quelques mois, elle passera son diplôme d'agent de sécurité.

Franck et Jade avaient déjà fait une première virée jusqu'à la capitale ukrainienne, avant de déchanter : « À regarder les informations télévisées, on avait l'impression que la ville était assiégée et sous les bombes… Mais il n'en était rien ! Les bombardements se cantonnaient aux banlieues », raconte Franck. Le duo a fait chou blanc : personne ne voulait être « exfiltré », et ceux qui le souhaitaient pouvaient aisément quitter la capitale. Alors, ils ont décidé de partir « là où ça tape vraiment ». Leur choix s'est arrêté sur Kharkiv.

Dans la station de métro, Franck obtient des responsables de passer une annonce : « Quiconque souhaite rejoindre Lviv en voiture peut se présenter demain matin à six heures devant le local des policiers ! » Le lendemain, à 5h30, une vieille dame est déjà sur place. Maria est octogénaire, et se déplace avec difficulté. Son appartement rendu inhabitable par les frappes russes qui déchirent la ville depuis le tout début de la guerre, elle habite dans cette station de métro, devenue un refuge pour des centaines de personnes.

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Ce sera la seule passagère du couple : après avoir parcouru la ville au petit matin et découvert que la plupart des gens restés sur place espèrent encore que la paix arrivera, ou veulent braver la mort plutôt que de quitter leur maison, ils repartiront pour la frontière polonaise. Leur expédition, finalement, aura été moins flamboyante qu'escompté… « Mais ce n'est pas grave. On a sauvé Maria, et ça, ça compte, pas vrai ? », sourit Franck.

Le Figaro

Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

Alexis FeertchakService Infographie

INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution de la situation sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 43e jour de l'invasion, la carte de l'offensive russe est profondément transformée avec le retrait russe au nord du pays.

Nos cartes de la situation militaire en Ukraine sont actualisées chaque jour.

La ligne de front a changé du tout au tout depuis le lancement de l'«opération militaire spéciale» par Vladimir Poutine le 24 février 2022. Jusqu'aux premiers jours d'avril, elle délimitait une invasion globale de l'Ukraine avec trois fronts au Nord, au Sud et à l'Est. Mais depuis lors, les troupes russes ont quitté Kiev au Nord et se concentrent dans la région orientale du Donbass, contrôlée pour partie par des séparatistes depuis 2014 et où se concentrent les principaux combats actuellement. Au Sud, la ligne de front est immobilisée.

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Malgré cette réorientation, les Russes restent engagés dans «la plus grande opération militaire russe depuis 1945», comme le rappelait l'historien militaire Michel Goya, par ailleurs ancien colonel des troupes de marine, dès les premiers jours du conflit. On aurait tendance à l'oublier en raison de son si vaste voisin, mais l'Ukraine est, derrière la Russie, le plus grand État d'Europe (603.548 km²), devant la France (543.940 km²). La carte suivante montre l'évolution de la ligne de front et les différentes zones sous contrôle russe ou ukrainien.

Moscou n'aura donc pas réussi à faire s'effondrer l'armée ukrainienne ni renverser le gouvernement. Les combats, qui s'annoncent longs sauf percée diplomatique majeure à ce stade improbable, se déroulent désormais largement en milieu urbain, ce qui entraîne des affrontements meurtriers, y compris pour les civils.

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Depuis le 24 février, les Ukrainiens montrent une résistance farouche. Les Russes ne contrôlent qu'une grande ville - Kherson -, pourraient par ailleurs conquérir le port stratégique de Marioupol dans les prochains jours, mais ont largement abandonné leur politique de siège aux abords de Tchernihiv, Kharkiv ou Kiev. Ce retrait russe partiel montre que Moscou n'est pas en mesure de réaliser une poussée sur toute la ligne de front : un «effondrement brutal» des forces ukrainiennes, évoqué il y a quinze jours par le chef d'état-major français, le général Burkhard, est à ce stade improbable, en revanche un enlisement des forces russes est loin d'être certain dans la mesure où les Russes concentrent désormais leur effort dans le Donbass. En revanche, l'idée que l'on s'approche du «point culminant» de la guerre - ce qui ne signifie pas pour autant la fin du conflit - est avancée par plusieurs analystes, notamment dans une récente note de la Fondation pour la recherche stratégique (FRS).

Passons en revue les fronts.

À l'Est, avancée russe dans le Donbass

À l'est du pays, les forces russes maintiennent une pression aux abords de Kharkiv - deuxième plus grande ville d'Ukraine avec 1,5 million d'habitants - et de Soumy, mais ont interrompu leur tentative d'encerclement, qui était pour eux hors de portée.

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Le front de l'Est est malgré tout le plus stratégique puisque c'est là qu'a lieu la principale offensive, dans le Donbass, les séparatistes ne contrôlant à ce jour que 40% de l'oblast de Donetsk et 90% de celui de Lougansk. Les défenses ukrainiennes étant particulièrement denses dans cette région où seraient concentrées environ 40% de l'ensemble des forces de Kiev avec des fortifications établies depuis 2014, les Russes essaient de les contourner par le Nord et par le Sud.

Au Nord, cette tenaille s'est particulièrement resserrée ces derniers jours avec la prise de la ville d'Izyoum. Mais les Russes avancent par ailleurs lentement dans cette zone fortement urbanisée - avec notamment les localités de Sievierodonetsk et Lisichansk - qui rend structurellement la tâche de l'attaquant plus difficile.

En ligne de mire aussi, cette fois dans le sud du Donbass, le port de Marioupol sur la mer d'Azov. Les Russes l'ont encerclé depuis le 1er mars et sont désormais à l'intérieur de la ville. Le 24 mars, ils auraient même pris la mairie, selon les combattants tchétchènes dépêchés par Ramzan Kadyrov, atout essentiel du Kremlin, face aux combattants ukrainiens du bataillon ultranationaliste Azov désormais retranchés dans plusieurs quartiers de la ville. Des couloirs humanitaires ont été mis en place afin d'évacuer la population, mais Russes et Ukrainiens s'accusent mutuellement de les bloquer.

Au Sud, percée interrompue autour du Dniepr

La bataille de Marioupol ne se joue pas seulement sur le front de l'Est. L'encerclement n'aurait pas été possible si, sur le front du Sud, l'armée russe n'avait pas avancé depuis la Crimée dans le but de constituer un corridor terrestre entre la péninsule annexée en 2014 par Moscou et les séparatistes du Donbass. Avant d'atteindre le verrou de Marioupol, les Russes ont conquis la ville de Melitopol le 26 février puis le port de Berdiansk le 27.

Le front au Sud a donc comme objectif probable le contrôle des bords de la mer d'Azov, qui deviendrait ainsi définitivement un «lac» russe, mais pas seulement. Le contrôle des bords de la mer Noire à l'Ouest, voire une remontée vers le Nord sont d'autres cibles potentielles, même si la ligne de front s'est là aussi stabilisée, avec même des contre-attaques ukrainiennes aujourd'hui interrompues.

Depuis la Crimée, les forces russes ont très rapidement poussé vers le Nord-Ouest dans les premiers jours de l'invasion. Dès le 2 mars, elles ont conquis la grande ville de Kherson, à l'embouchure du Dniepr, enjeu stratégique car il alimente en eau la péninsule annexée. L'armée russe a franchi le grand fleuve ukrainien, se retrouvant sur l'autre rive, et s'est approchée d'une grande ville portuaire, Mykolaïv, mais que les Russes n'ont pas réussi à encercler. Des troupes avancées, mais qui ont été repoussées ces deux dernières semaines, ont même poussé vers Odessa, troisième ville du pays et port important au bord de la mer Noire, au large duquel un débarquement russe de «marines» était craint, mais il est plus qu'improbable à ce stade sans avancée terrestre en parallèle. Si les Ukrainiens perdaient cette ville fondée en 1794 par l'impératrice russe Catherine II, l'Ukraine serait privée de tout accès à la mer. On en est loin. Les Russes sont aujourd'hui sur la défensive et retranchés à Kherson.

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Depuis la Crimée, les troupes russes ont également percé vers le Nord avec la prise de contrôle le 3 mars de la plus grande centrale nucléaire d'Europe, située le long du Dniepr au sud de la grande ville de Zaporijié qui pourrait être à l'avenir un prochain objectif russe. Dans la même direction mais de l'autre côté du fleuve, les Russes ne sont certes plus loin de Kryvyï Rih, mais manquent de combattants pour avancer plus loin car leurs troupes sont largement fixées dans le Donbass, priorité du moment. Une victoire dans cette partie orientale de l'Ukraine pourrait leur permettre de redéployer des forces vers l'Ouest ou vers le Nord, mais un tel mouvement est improbable à court terme car la bataille du Donbass s'annonce longue.

Au Nord, la fin de la bataille de Kiev

Le principal retournement de ces derniers jours est la fin - au moins temporaire - de la bataille de Kiev. Face aux contre-attaques ukrainiennes, les Russes se sont retirés dans les premiers jours d'avril alors qu'ils n'étaient qu'à 30 km du centre de la capitale. La prise du berceau de la Rus de Kiev du IXe siècle - premier grand État slave dont l'Ukraine et la Russie se disputent la descendance historique - et même le siège de la cité de 2,8 millions d'habitants étaient hors de portée des Russes : il leur aurait fallu tenir une zone circulaire de 100 à 150 km de périmètre pour l'encercler. Même s'ils n'ont pas formellement été battus - puisqu'ils se sont retirés de la région - cela sonne comme une défaite pour le Kremlin puisque, depuis le 24 février, en termes d'ampleur des déploiements, le front du Nord apparaissait comme le plus stratégique.

La réorientation vers le Donbass apparaît donc comme une révision à la baisse des objectifs russes. L'idée soutenue par Moscou selon laquelle l'opération vers Kiev était en fait secondaire et visait à y fixer les forces ukrainiennes ne semble guère crédible au regard du dispositif militaire engagé au départ de l'invasion. Vers Kiev, trois percées étaient observables. Pour les deux premières, les forces russes ont été engagées depuis le territoire biélorusse en suivant les rives du Dniepr des deux côtés. Les Russes sont ainsi arrivés jusqu'à l'ouest de la capitale avec des combats particulièrement violents à Irpin et Boutcha, localité marquée par la découverte de corps de civils abattus par balles ; ils sont également arrivés à l'est de Kiev, au niveau de Brovary. Cette percée passait en amont par la grande ville de Tchernihiv que les Russes n'ont pas réussi à prendre ni à encercler complètement. Enfin, la troisième percée venait directement du front de l'Est - depuis le territoire russe et non biélorusse - avec l'encerclement de la ville de Konotop. Dans ces trois directions convergeant vers la capitale, les Russes se sont entièrement retirés.

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Quant au plan initial russe, une attaque-éclair contre la capitale, visant à décapiter le gouvernement, il a échoué. Le premier jour de l'opération, un assaut par hélicoptères a débarqué des troupes aéroportées - les VDV - à l'aéroport Antonov de Gostomel, à 20 km seulement du centre de Kiev. L'objectif était de tenir la zone pour établir une tête de pont aérien afin d'attaquer aussitôt le cœur de la capitale. Sauf que les Ukrainiens ont contre-attaqué vivement, imposant de lourdes pertes aux VDV, ce qui a empêché le déploiement rapide de renforts russes.

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Echec de la stratégie russe ?

La stratégie russe en Ukraine a subi un revers. Elle s'inscrivait au départ dans la tradition soviétique des «opérations en profondeur». Il ne s'agit pas du «Blitzkrieg» allemand bien connu, qui s'appuie sur une percée initiale très rapide, mais plutôt du lancement sur plusieurs fronts de vastes manœuvres en profondeur pour créer un «choc» - l'«oudar» - contre l'ensemble du dispositif ennemi, visant à le morceler et à le déstructurer. L'«art opératique» russe passe par des vastes mouvements d'enveloppement de l'adversaire pour le réduire dans de larges poches, des «chaudrons» - «kottel» en russe -, tentative que l'on peut encore observer dans la prise en tenaille des forces ukrainiennes dans le Donbass. Mais à Kiev, à Kharkiv, à Tchernihiv ou à Mykolaïv, la marche était trop haute.

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Faute de manœuvres, le risque pour Moscou était que son invasion s'enlise et se transforme en longue guerre d'usure, marquée par des sièges devant les grandes villes, où l'avantage est au défenseur. Pour éviter un tel revers, les Russes ont levé les principaux sièges et se reconcentrent dans le Donbass. Mais, à Donetsk et Lougansk, «les Ukrainiens résistent par une manœuvre de freinage fondée sur des bastions urbains. Le coût en pertes et en temps pour s'emparer de chaque kilomètre est très élevé pour les Russes», commentait récemment Michel Goya. La réorientation de la campagne russe est donc loin d'être gagnée d'autant que, si les forces russes présentes au Nord vont pouvoir être redéployées dans le Donbass, c'est aussi le cas des troupes ukrainiennes.

Un recours croissant à l'artillerie

Depuis le début de l'invasion, les experts militaires ont noté un changement dans la tactique russe, visiblement en réaction à cette résistance ukrainienne à laquelle Moscou ne s'attendait pas. Le premier jour de l'invasion, d'intenses frappes russes ont été menées sur tout le territoire ukrainien - 160 missiles à longue portée tirés en une nuit selon Washington -, et même jusqu'à Lviv à l'extrême ouest du pays. Ont été utilisés des batteries terrestres de missiles Iskander-M stationnées en Russie et en Biélorussie, mais aussi des missiles de croisière Kalibr tirés depuis des navires ou des missiles tirés depuis des chasseurs-bombardiers. Les Russes ont visé des dépôts de munitions, des centres de commandement, des bases aériennes et des systèmes de défense aérienne en vue de lancer les opérations terrestres en ayant la maîtrise du ciel et en affrontant un ennemi désorganisé.

Ces frappes de précision qui font penser à la guerre américaine en Irak de 2003 se sont accompagnées, au départ en tout cas, d'un usage très limité de l'artillerie et de l'aviation. Sauf que les Russes n'ont visiblement pas réussi à atteindre leur objectif initial - s'assurer la maîtrise complète du ciel et désorganiser la chaîne de commandement -, raison pour laquelle ils ont décidé d'en finir avec cette relative retenue. Depuis début mars, conformément à la doctrine soviétique, l'artillerie résonne de plus en plus sur toute la ligne de front, notamment autour des principales villes assiégées ou en passe de l'être.

De nombreuses vidéos montrent l'emploi de lance-roquettes multiples, des Grad et des Smerch, héritiers des «orgues de Staline» de la Seconde Guerre mondiale, et même de TOS-1 utilisant des projectiles thermobariques aux effets particulièrement dévastateurs. L'emploi de chasseurs-bombardiers Soukhoï, au départ limité, monte également en puissance.

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Les tirs de missiles de précision à longue portée continuent par ailleurs, même si le stock de ces derniers n'est pas infini pour les Russes, qui en auraient tiré plus de 1000, selon Washington. «Les deux tiers du stock ont déjà été consommés», estime Michel Goya. Le 19 mars, les Russes ont déclaré avoir utilisé pour la première fois un missile hypersonique Kinjal. Ce tir d'une arme dite «stratégique» représente surtout un message adressé aux Occidentaux et fait partie de la «grammaire» de la dissuasion employée depuis le début du conflit.

Une forte résistance ukrainienne

Du côté des Ukrainiens, leur équipement, largement d'origine soviétique, est assez similaire à celui utilisé par les Russes, mais ils peuvent par ailleurs s'appuyer sur des armements occidentaux fournis depuis 2014, notamment des missiles anti-chars Javelin ou des missiles anti-aériens Stinger particulièrement redoutables. Les tourelles des chars russes T-72 ou T-90 sont d'ailleurs équipées de cages «anti-Javelin», mais leur efficacité est toute relative. Depuis le début de l'invasion, les images de blindés russes calcinés pullulent : plusieurs centaines d'entre eux auraient été détruits ou capturés.

Les Ukrainiens disposent aussi de drones turcs Bayraktar TB2 dont l'efficacité a été prouvée en Syrie, en Libye ou dans le Haut-Karabagh. Plusieurs convois russes ont été détruits, y compris des systèmes anti-aériens qui n'ont pas pu réagir. Quant à la défense aérienne ukrainienne, si elle a été fortement touchée par les frappes russes, elle subsiste encore, plusieurs chasseurs et hélicoptères russes ayant été abattus ces dernières semaines.

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La vulnérabilité de certaines troupes russes, qui avancent souvent sans appui aérien ni moyens de reconnaissance appropriés, est patente. Le soutien logistique semble aussi être particulièrement déficient du côté russe, problème traditionnel pour cette armée, mais aggravé par une ligne de front qui s'étend avec un contrôle relatif des zones conquises. La communication paraît aussi être une faiblesse du côté russe, avec l'utilisation de radios civiles non protégées dont les informations transmises sont brouillées et interceptées par les Ukrainiens.

Une victoire russe toujours possible ?

Toutes ces informations sont bien sûr à prendre avec prudence tant il est difficile d'apprécier réellement la situation sur le terrain car les images publiées sur les réseaux sociaux peuvent produire un «effet-loupe» trompeur tandis que la communication de guerre est largement gagnée par Kiev.

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Quid de la suite ? «Nous avions une puissance nucléaire face à une puissance non nucléaire et le rapport de force, sur le papier, penchait clairement en faveur des Russes. C'est pourquoi les observateurs pensaient initialement à un conflit dissymétrique. Or, le déroulement des combats nous amène à penser que nous faisons face désormais à un conflit symétrique», analyse sur Twitter le général (2S) Olivier Kempf, chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS), qui observe que «les forces russes sont essoufflées et manquent de masse, ce qui était initialement leur qualité supposée».

La principale interrogation est désormais le sort du Donbass : les Russes parviendront-ils à défaire les Ukrainiens lors d'une bataille décisive ? Et la guerre va-t-elle se limiter désormais aux deux oblasts de Donetsk et Lougansk ? Ou Moscou pourrait-il reprendre l'offensive vers l'Ouest pour conquérir les bords de la mer Noire et priver l'Ukraine d'un accès la mer ? Il est trop tôt pour le dire.

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Au fond, pour les Russes, une victoire militaire, mais géographiquement localisée, est toujours de l'ordre du possible, mais à quel prix ? C'est tout l'enjeu, aussi, des négociations qui ne devraient pas avancer substantiellement dans les semaines à venir. «Il leur faut obtenir des résultats minimaux. [Mais] les deux parties ont des espoirs d'avancée militaire dans les jours ou semaines à venir. La fenêtre de négociation vient donc de se refermer. Surtout, plus la guerre dure, moins l'une ou l'autre partie sera prête (sauf écroulement local) à abandonner la partie», analyse Olivier Kempf, qui prédit : «La guerre durera donc encore longtemps. Et même si l'Ukraine gagne, elle sortira très durement affectée de cette guerre».

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Le Figaro

«Présidentielle 2022: le mal abstentionniste»

Yves Thréard

L’éditorial du Figaro, par Yves Thréard.

Toutes les études l’annoncent, l’abstention pourrait être, comme jamais auparavant, le premier parti de France ce dimanche. Si tel était le cas, de quoi serait-elle le signe, de quoi serait-elle le nom?

Les plus pessimistes y verront, bien sûr, le symptôme d’une démocratie fatiguée. À force de ne pas tenir leurs promesses et de ne pas reconnaître leurs responsabilités, les politiques ont perdu l’attention de leurs électeurs, qui pensent que leur vote ne sert à rien. Pas une des quatre consultations intermédiaires de ce quinquennat (européennes, municipales, régionales, départementales) n’a enregistré une participation supérieure à 50 %! À ce rejet, prononcé dans les catégories populaires, s’ajoutent peut-être chez les jeunes - où l’indifférence au débat électoral grandit de façon vertigineuse - le refus de l’autorité et le fait que l’individualisme l’emporte aujourd’hui sur le collectif dans notre société. Génération abstention?

Le mal abstentionniste peut cependant être analysé sous un jour moins sombre. Et être observé comme un phénomène heureusement temporaire, réversible. La faible participation constatée au premier tour en 2002 (72,6 %) fut suivie, cinq ans plus tard, par une mobilisation très élevée (84 %). Celle-ci ponctuait un débat qui fut passionné et passionnant - en l’absence du président sortant - entre Nicolas Sarkozy, Ségolène Royal et François Bayrou. Caractéristique que l’on ne retrouve vraiment pas cette année. Au terme d’une campagne perturbée par la crise sanitaire, puis par la guerre en Ukraine, plutôt terne sur le front des idées et dont il a été longtemps dit que l’issue était écrite à l’avance, il n’y a rien d’étonnant à ce que les sondages relèvent une démobilisation certaine de la population.

À quarante-huit heures du scrutin, la donne peut-elle encore changer? Quels candidats pourraient alors en bénéficier? Un suspense demeure.

« Sur les questions de société, Emmanuel Macron ne veut pas entraver ce qu'il appelle le progrès»

FIGAROVOX/GRAND ENTRETIEN - Samuel Pruvot, journaliste et rédacteur en chef à Famille Chrétienne, s'est longuement entretenu avec Emmanuel Macron. Il raconte, dans un livre, le rapport que l'hôte de l'Élysée entretient avec les religions.

Présidentielle: «La grande dépolitisation»

L’éditorial du Figaro, par Vincent Trémolet de Villers.

Meeting d'Emmanuel Macron: «Le “en même temps” a laissé place à un “copier-coller” laborieux»

FIGAROVOX/TRIBUNE - Emmanuel Macron a donné son unique meeting de campagne, samedi 2 avril. Cet unique rendez-vous de campagne interroge sur la capacité du président sortant à mobiliser, analyse Arnaud Benedetti.

L'Humanité

Récit Une vie de combats et de partage avec Gabriel Péri

Prescription culture

Alain Garnier

C’est le témoignage fort d’une « passeuse de mémoire ». Le deuxième livre de Pauline Talens-Péri (fille adoptive de Gabriel Péri) donne un éclairage sur le présent à partir des événements du passé en lien avec la personnalité historique majeure. L’autrice a connu l’exil, l’exode, la délation. Elle a vu le jour et passé ses premières années sous les bombardements et la tourmente de la guerre civile espagnole et de la France occupée. Apatride, elle a grandi dans le camp de Rieucros, en Lozère. Elle est passée de famille d’accueil en famille d’accueil jusqu’à ce que Gabriel Péri, le mari de sa tante maternelle Mathilde, l’adopte et lui donne une place dans la société. Malgré toutes ces tempêtes, Pauline Talens-Péri a construit sa vie. Elle n’a jamais cessé de s’interroger sur le cours du monde.

EssaisGabriel Péripcf
L'Humanité

Essai Diagnostic vital sur une injustice croissante

Prescription culture

Gérard Le Puill

La volonté politique de reculer l’âge de départ à la retraite a été claire depuis des semaines. D’où l’intérêt du livre d’Alfred Spira et Nicolas Leblanc. Au fil des pages, ils citent des statistiques sur toutes les causes qui détériorent la santé des personnes, montrent aussi comment les conditions de travail difficiles favorisent parfois des addictions qui augmentent le taux de mortalité. Plus on est pauvre, plus il est difficile de se maintenir en bonne santé. L’âge du départ à la retraite et l’amélioration des conditions de travail méritent donc un vrai débat dans le cadre de la campagne pour l’élection des députés, au mois de juin. En cette période, le livre contient beaucoup d’arguments accompagnés des chiffres officiels montrant que les combats pour le droit à la santé pour tous sont à mener sans attendre.

Santélivres
Le Figaro

Revivez le treizième numéro du «Club Le Figaro présidentielle», l'émission politique du Figaro

John Timsit

Un premier bilan de la campagne a été tiré dans ce nouveau numéro, présenté par Yves Thréard, directeur adjoint de la rédaction du Figaro.

Le Figaro continue d'apporter sa pierre au débat présidentiel. Tous les mardis entre 20 heures et 21 heures, dans l'auditorium Jean d'Ormesson, au siège du journal, Yves Thréard anime en direct son émission : «Le Club Le Figaro présidentielle». Émission que les abonnés peuvent retrouver sur le FigaroLive.

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Pour le treizième numéro du «Club Le Figaro présidentielle», le directeur adjoint de la rédaction recevait Benjamin Morel, politologue et maître de conférences à Paris II. Pour débattre de l'actualité politique et des enjeux de la campagne présidentielle, Yves Thréard était également entouré de Charles Jaigu, grand reporter au Figaro Magazine et chroniqueur au Figaro (Débat et opinion), de Claire Bommelaer, grand reporter au service Culture du Figaro, et de Jacques-Olivier Martin, rédacteur en chef du Figaro Économie.

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Trois thèmes étaient au programme ce mardi : «Qui, parmi les prétendants, a fait la meilleure campagne ?», «Un thème ou des thèmes ont-ils été oubliés ?», «Que faut-il penser généralement de la campagne ?»

«Qui, parmi les prétendants, a fait la meilleure campagne ?»

À quelques jours du premier tour, seuls deux des actuels douze candidats à l'Élysée seront qualifiés dimanche pour la finale de ce scrutin présidentiel. D'où cette question : qui a fait la meilleure campagne ? Si Marine Le Pen a su retrouver une dynamique après avoir posé ses jalons depuis plusieurs mois sur la thématique du pouvoir d'achat, Jean-Luc Mélenchon, lui aussi, connaît une même poussée dans l'opinion. À l’inverse, Valérie Pécresse et Éric Zemmour, pour des raisons bien différentes, ont décroché sous les 10% dans les sondages. Pendant ce temps, Emmanuel Macron accélère pour ne pas voir son avance s'éroder.

«Un thème a-t-il été oublié ?»

Alors que le Covid, la guerre en Ukraine et le pouvoir d'achat ont marqué la campagne ces derniers mois, des thématiques ont-elles été oubliées ou effacées au fil des débats ? C'est la question que beaucoup se posent dans un contexte national mais surtout international qui a parfois peu laissé de place à l'émergence d'autres enjeux qui préoccupent pourtant les Français.

«Que faut-il penser généralement de la campagne ?»

Au moment où la première partie de la campagne se termine, beaucoup en ressortent déçus face à une période électorale très poussive et qui n'a pas imprimé dans l'opinion. Covid, Ukraine, entrée tardive du président-candidat... le faible intérêt que portent les Français à cette élection présidentielle a de quoi interroger et fait craindre un fort taux d'abstention dimanche prochain.

» Voir l'émission du mardi 5 avril :

» Écouter l'émission en podcast :

Rendez-vous pour un nouveau «Le Club Le Figaro présidentielle» mardi prochain, à 20 heures, sur le figaro.fr

Mort de Jérémie Cohen : le père de la victime reçu ce mardi au QG d'Éric Zemmour

INFO LE FIGARO - À sa demande, le père de Jérémie Cohen, un jeune homme de confession juive écrasé en février par un tramway après une agression par une dizaine d'individus, est reçu ce mardi par Éric Zemmour.

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Le Figaro

Emmanuel Macron: «Les crises m’ont forgé, mon énergie est intacte»

Arthur BerdahFrançois-Xavier BourmaudChristine DucrosAlexis Brézet

GRAND ENTRETIEN - Dans un entretien au Figaro, le président candidat analyse la situation politique et précise son projet.

Président de la République sortant, Emmanuel Macron est candidat à sa réélection.

LE FIGARO. - Vous disiez en 2017 vouloir «tout faire» pour qu’il n’y ait «plus aucune raison de voter pour les extrêmes», or la somme des intentions de vote Zemmour-Le Pen-Mélenchon dépasse les 40 %. Quelle est votre part de responsabilité?

Emmanuel MACRON. - Durant ces cinq dernières années, nous avons réussi à nous attaquer à quelques causes - le chômage, le travail, la désindustrialisation - sur lesquelles j’avais reçu un mandat clair des Français. Mais, quand on dirige, qu’on gouverne ou qu’on préside, on a toujours une part de responsabilité. Dans le domaine de l’immigration, les résultats sont insuffisants mais nous avons renforcé la protection des frontières et durci fortement les conditions d’entrée sur notre territoire dans un contexte où les flux ont considérablement augmenté suite à la dégradation du contexte international.

Notre pays n’est pas submergé, comme certains le prétendent, et le « zéro immigration » n’est ni réaliste ni souhaitable

Les flux et la pression entre 2017 et 2019 ont ainsi été plus forts qu’entre 2015 et 2017. Une inquiétude est née là-dessus: je n’ai pas réussi à la calmer, et elle a beaucoup nourri les extrêmes. Mais notre pays n’est pas submergé, comme certains le prétendent, et le «zéro immigration» n’est ni réaliste ni souhaitable. Et le projet que je porte permet de renforcer la lutte contre l’immigration clandestine et de faciliter le retour vers leur pays d’origine des étrangers sans titre.

Vous parlez «des» extrêmes, au pluriel. Tracez-vous un signe égal entre l’extrême droite et l’extrême gauche?

Non, je fais un distinguo profond, parce qu’ils procèdent de mouvements très différents. Mais, par rapport au champ républicain, ils apportent des réponses simplistes et des contre-vérités qui cultivent les peurs. Leur rapport à notre République et à ses valeurs est un rapport aux marges.

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Comment définissez-vous l’extrême droite que vous dites combattre aujourd’hui?

Il existe sur ce sujet une historiographie constante et les fondamentaux actuels de l’extrême droite sont toujours les mêmes: les attaques et le rejet de la République, une base d’antisémitisme - sinon revendiquée au moins cultivée -, une xénophobie très claire et une volonté d’ultraconservatisme.

Dans ce paysage, la droite et la gauche traditionnelles peinent à exister…

Comme j’en avais fait le constat en 2017, cette opposition ne correspond plus à la réalité des clivages et chaque élection à caractère national l’a démontré. Cela ne correspond plus aux attentes des Français, qui veulent moins de faux clivages et plus de réponses concrètes. C’est pourquoi je crois profondément au dépassement des clivages et au rassemblement.

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Les deux anciens grands partis républicains sont devenus des partis d’élus locaux. Si je devais donner une forme de matrice ou de translation de ce que nous faisons depuis 2017, c’est le regroupement de la social-démocratie, de l’écologie de progrès qui refuse la décroissance, du centre politique, des radicaux, de la droite orléaniste et d’une partie de la droite libérale et bonapartiste.

Espérez-vous le soutien de Nicolas Sarkozy, et seriez-vous prêt à travailler avec lui?

Au-delà du caractère personnel de l’élection présidentielle, il y a une notion de mandat qui est essentielle. Je suis donc prêt à travailler avec tous ceux qui croient en mon projet et veulent m’aider à le mettre en œuvre. Sur l’immigration, par exemple, je veux défendre l’asile constitutionnel, mais je veux aussi mieux protéger nos frontières, réformer Schengen, et casser les filières clandestines. Sur la question du travail et du mérite, pour ne prendre qu’un exemple, je me retrouve dans ce qu’a défendu le président Sarkozy.

Si vous êtes réélu, votre future majorité prendra-t-elle la forme d’une coalition, ou devra-t elle se réunir dans un grand parti central?

Je crois profondément que l’on répond aux angoisses par des mesures concrètes et de l’efficacité. Si l’on veut faire cela de manière claire, il ne faut pas recréer la IVe République dans la Ve République. Je suis donc favorable à l’unité, au rassemblement et à la clarté.

Édouard Philippe et son parti Horizons y auront-ils leur place?

Bien sûr. En 2017, j’ai fait le choix inédit de nommer un premier ministre qui n’était pas à mes côtés durant la campagne, et qui n’était pas de ma famille politique. J’ai ensuite refait la même chose avec Jean Castex. Je suis très heureux, à titre politique, de ces années de travail commun. Ils ont tous les deux intégré cette famille.

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Est-ce à dire que vous nommerez un troisième premier ministre venu de la droite?

Il faut toujours choisir celui ou celle qui apparaît comme le plus compatible avec ce que l’on souhaite porter à une période donnée. Cela supposera en tout cas de continuer à avancer dans le dépassement. Viendra ensuite la question du gouvernement, où seront présentes des figures qui permettent de continuer à donner une dynamique et où je veux aussi continuer de faire émerger une nouvelle génération. Il faudra un sursaut au lendemain de la présidentielle pour donner un nouvel élan.

Ce sursaut pourrait-il venir plus tôt que prévu, avec des législatives anticipées?

La guerre en Ukraine et la situation internationale ont des conséquences sur la vie de nos compatriotes et sur celle de nos entreprises. Dans ce contexte, pouvoir réunir le Parlement en cas d’urgence me paraît important, ce qui ne serait pas possible en cas de dissolution. Par ailleurs, il ne faut pas donner à nos compatriotes le sentiment que l’on jouerait avec le calendrier électoral. D’autant que ce calendrier a été fixé par le président de la République sortant. Enfin, une dissolution n’avancerait le scrutin que de quinze jours à peine.

Débattre de la guerre, de la géopolitique, de l’énergie, du pouvoir d’achat ou du travail, ce n’est ni une sous-campagne ni une non-campagne

Craignez-vous une mandature fragilisée par cette drôle de campagne?

Non. D’abord, les campagnes dans lesquelles un sortant se représente sont toujours différentes. Ensuite, je me suis déclaré à peu près aussi tardivement que mes prédécesseurs. Enfin, je n’ai pas pu partir aussi vite que je l’aurais souhaité en raison de la fin de l’épidémie et du début de la guerre. C’est ainsi, cela fait partie des contraintes. Pour le reste, je considère que les questions abordées dans cette campagne sont loin d’être mineures ou mesquines! Débattre de la guerre, de la géopolitique, de l’énergie, du pouvoir d’achat ou du travail, ce n’est ni une sous-campagne ni une non-campagne. Et les Français auront à exprimer un choix fort en toute connaissance de cause.

Faut-il aller vers la proportionnelle pour résoudre la fracture démocratique?

Je pense que la proportionnelle a un intérêt: c’est qu’elle permet de faire vivre des tensions qui existent dans la société au sein du Parlement. J’y suis favorable parce que je préfère avoir les clivages à l’Assemblée nationale plutôt que dans la rue. Mais j’y suis favorable à la condition qu’elle n’impuissante pas l’exécutif. La Ve République nous a apporté une stabilité et une efficacité qui doivent être préservées.

Et le recours aux référendums?

J’y suis favorable, à la condition qu’ils soient dépersonnalisés du président de la République. Prenons l’exemple de la fin de vie, qui est un sujet éminemment complexe et auquel je suis très sensible. Une des bonnes manières de faire mûrir ce sujet peut être une convention citoyenne, où des experts éclaireraient les aspects techniques de ce sujet auprès des citoyens présents dans cette convention Puis, à l’issue de ce processus qui permet de dégager un consensus entre les citoyens, un référendum pourrait alors être convoqué, sur le schéma irlandais.

C’est ce que vous avez appelé la «souveraineté populaire»?

Sur la question du référendum, la séquence 2005-2007 a nourri un traumatisme (lorsque le pays a dit non à la Constitution européenne avant que le traité de Lisbonne ne la reprenne, NDLR). Je ne suis pas favorable au référendum d’initiative populaire mais ce n’est pas un hasard si le sujet s’est installé dans le débat public. On a confié à des autorités administratives indépendantes des décisions parfois lourdes. Il faut revoir ce sujet parce qu’à la fin personne n’est responsable.

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En démocratie, une autorité technique n’a pas de mandat. Il faut redonner du sens au mandat démocratique. C’est le peuple qui donne mandat et, s’il ne s’y retrouve pas, vous sanctionne. Il faut reprendre le contrôle et remettre de la légitimité politique. C’est ce que nous sommes en train de faire, et même au niveau européen par exemple. La question de l’énergie était dans la main de techniciens, nous avons pris des décisions souveraines pour mettre des boucliers énergétiques pour protéger le pouvoir d’achat. Partout, il faut remettre de la souveraineté populaire.

Au sujet de l’affaire McKinsey, pensez-vous avoir dissipé le doute sur un éventuel renvoi d’ascenseur?

On appelle ça «l’affaire McKinsey» mais ce cabinet ne représente que 4 % des contrats passés. Il y a une forme d’antiaméricanisme primaire qui s’exprime là. Remettons les choses dans le bon ordre. D’abord, McKinsey fait l’objet d’une enquête du parquet national financier. C’est tant mieux car nous saurons au terme de ce travail de la justice s’il y a une fraude fiscale de la part cette entreprise ou non.

Si c’est le cas, elle sera évidemment condamnée et devra payer. Sinon, cela n’en reste pas moins choquant qu’une telle société ne paie pas d’impôt et c’est pour cela que j’ai porté au niveau international l’impôt minimum sur les sociétés qui est en passe d’être mis en œuvre. Ensuite, ce n’est pas le président de la République qui signe des contrats ni qui donne des instructions pour en signer. C’est la responsabilité des administrations, des ministres, des opérateurs.

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Par ailleurs, les études commandées concernent aux trois quarts des prestations informatiques. Cela a été fait pour mettre en place des systèmes d’information face au Covid et des défenses cyber. Je n’ai pas regardé contrat par contrat mais s’il y a des procédures aberrantes, il faut qu’il y ait des procédures et un contrôle parlementaire. Il y a des contrôles et en cas d’infraction des procédures existent. Enfin, la réponse politique qui consiste à dire: «Avec moi il n’y aura plus de recours à des cabinets extérieurs» est absurde, sans compter qu’elle vient aussi de ceux qui y ont massivement recours.

Pourquoi ne pas plutôt recourir à des fonctionnaires?

Si ce que vous apportent les cabinets de conseil est redondant avec ce que vous avez, c’est de la mauvaise utilisation de l’argent public. Mais prenez l’exemple de la vaccination: recourir à un cabinet de conseil qui a mis en place une procédure efficace dans un pays et importer sa pratique, c’est utile. Avoir des cabinets qui ont des compétences techniques que vous n’avez pas et qui vous permettent de former vos agents, c’est pertinent. Et ça l’est parfois plus que d’embaucher des gens à vie en créant des milliers de postes de fonctionnaires.

L’État attire des gens formidables qui savent très bien innover mais avec la contrainte de la norme. Or, beaucoup des problèmes que nous avons aujourd’hui supposent de pouvoir travailler très vite sur des situations complexes au niveau international. C’était ça, le Covid. Il n’y avait pas uniquement besoin de gens qui sachent administrer mais de talents qui comprennent ce que les Chinois ou les Israéliens étaient en train de faire, les évolutions les plus pointues sur le plan scientifique et en termes d’innovation. Ce n’est pas forcément les profils qu’il y avait le plus dans la fonction publique. C’est pour ça que je veux que l’État travaille beaucoup plus en «équipes projets» et pas en administration rigide.

La Constitution vous empêche, si vous êtes réélu, d’accomplir un troisième mandat. Est-ce que le macronisme vous survivra, et à travers qui?

Par superstition et respect pour les électeurs dont je sollicite la confiance, je ne vais pas commencer à m’interroger sur les problèmes que je pourrais avoir dans cinq ans. Je vais chercher la confiance de nos compatriotes parce que j’ai acquis une expérience des crises, une expérience internationale, j’ai appris aussi de mes propres erreurs.

Les crises m’ont forgé, j’ai encore une énergie intacte, ce qui me permet de faire des choses de manière plus claire et tranchée qu’il y a cinq ans

Les crises m’ont forgé, j’ai encore une énergie intacte, ce qui me permet de faire des choses de manière plus claire et tranchée qu’il y a cinq ans. C’est d’abord ça qui m’importe. Je veux convaincre mes concitoyens que la France a toute sa place pour apporter une réponse aux défis du monde contemporain. Je n’ai jamais été dans le défaitisme mais je ne suis pas dans l’irénisme non plus. Je n’ai jamais sous-estimé nos difficultés. Les grands dérèglements frappent toutes les sociétés. Mais, par nos valeurs, nous sommes parmi les mieux armés pour les affronter.

C’est-à-dire?

L’attachement de la France à la liberté est un trésor. Nous avons su, face au terrorisme, aux pandémies, nous doter de mécanismes de protection efficaces en ne tombant jamais dans le piège de l’illibéralisme qui tente beaucoup de pays, même en Europe. Notre attachement à l’égalité est aussi une réponse formidable à la crise du capitalisme. Parce que le capitalisme s’est déréglé.

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Avec l’hyperfinanciarisation, il a créé des déséquilibres au sein des sociétés. Nous avons commencé à y répondre avec nos politiques du travail, de la réindustrialisation, du pouvoir d’achat, de la juste taxation. Notre rapport à la fraternité est lui aussi un formidable levier pour notre société, qui aspire à trouver cette trame qui forge une nation. Enfin, la laïcité française est pour moi la meilleure réponse à ces défis du monde. C’est pour toutes ces raisons que la France, en tant que nation, peut apporter une réponse singulière et efficace aux dérèglements du monde.

Quel est votre plus grand regret du quinquennat?

Le temps. Les choses vont si vite, si vite! Je regrette de ne pas avoir eu il y a cinq ans l’expérience que j’ai aujourd’hui. J’ai sans doute manqué de temps à cause de l’enchaînement des événements, de la tyrannie de l’immédiateté et parfois par erreur ou indiscipline. J’en ai peut-être passé trop sur des choses secondaires. Je souhaite me consacrer à des chantiers essentiels et passer moins de temps sur d’autres. Il faut réussir à trouver ce temps long pour les choses essentielles qui impriment sinon ça passe trop vite, on ne laisse pas de trace.

«Je veux lancer les grands chantiers école, santé, retraite, autonomie, justice dès la première année»

LE FIGARO. - Vous voulez mettre en place une nouvelle méthode pour réformer. Laquelle?

Emmanuel MACRON. - Prenez la santé. On fait un plan historique. Depuis la création de l’hôpital, il n’y avait jamais eu autant d’investissement. C’est le «Ségur de la santé». Plus de 11 milliards d’euros par an pour revaloriser les salaires et 19 milliards d’investissements. Est-ce que l’hôpital va radicalement mieux aujourd’hui? Non. Pourquoi? Déprise. Perte de sens. Bureaucratie. Il y a donc un problème de méthode. Quand nous nous sommes battus pendant la crise sanitaire, nous avons retrouvé des libertés que nous n’avions plus. C’est cela que je veux retrouver.

Comment faire?

Par exemple, l’école. Nous sommes un des pays qui investissent le plus sur l’éducation et nous avons de mauvais résultats dans les tests Pisa avec des élèves qui manquent de confiance, des parents pas très heureux et des professeurs pas reconnus. Tout le monde fait ce constat. Et si on se dit que le système fonctionne bien, et qu’il faut mettre de l’argent public en plus, c’est qu’on ne regarde pas en face le problème. Dans les premiers mois du quinquennat, nous allons poser le cadre national. Il y a des jalons intangibles: la demi-heure de sport quotidienne au primaire, remettre les mathématiques jusqu’au bac dans le tronc commun…

Il faut passer un pacte avec les enseignants

Mais il faut passer un pacte avec les enseignants. On demande aux professeurs de travailler plus. Ils le font déjà aujourd’hui pour certains mais ils ne sont pas reconnus. Je veux répondre au syndrome de la salle des profs où celui qui se démène est parfois moqué par celui qui fait le minimum syndical. Les devoirs faits à la maison, l’engagement avec le périscolaire, l’accompagnement plus individualisé au collège, le remplacement des collègues absents… Tout ça doit faire l’objet d’une rémunération. Mon objectif, c’est que les professeurs soient mieux reconnus, les parents d’élèves rassurés, les élèves mieux formés. Je veux donc donner plus de liberté aux directeurs d’établissement, plus de liberté d’affectation. Il faut sortir d’un système trop centralisé qui conduit beaucoup d’enseignants à partir dans le privé.

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Je laisse donc des leviers localement en mettant autour de la table le maire, son directeur d’établissement, les professeurs, les parents d’élèves, le périscolaire et même, quand c’est au lycée ou au collège, des représentants d’élèves. Et pour faire tout cela, il faudra une plus grande transparence dans le système et sur ses résultats. Le chantier de l’éducation qui est au cœur de mon projet pour faire avancer le pays sera prioritaire et doit pouvoir être engagé dès après l’élection.

Quand et comment lancerez-vous précisément votre réforme des retraites?

Je veux lancer les grands chantiers école, santé, retraite, autonomie, justice dès la première année. On doit continuer la réforme aussi du marché du travail. Pour les retraites, il y aura une phase de concertation avec les partenaires sociaux. Je ne le ferai pas par ordonnance. Mais le mandat est clair, je l’ai posé dans toute sa transparence. Ce doit être dès l’automne prochain.

Pourquoi vouloir installer la solidarité à la source?

Elle regroupera le RSA, les APL et la plupart des allocations de solidarité comme les allocations familiales, qui sont aujourd’hui très hétérogènes. On va clarifier le système pour qu’il soit plus lisible pour tout le monde. On va lutter contre cette injustice qu’est le «non-recours»: des gens qui ont droit aux aides mais qui ne les demandent pas. Je ne crois pas aux chiffres farfelus que certains évoquent sur la fraude sociale mais en automatisant tout le système, cela va nous permettre de chasser les personnes qui abusent. C’est un gain d’efficacité.

La sécurité est-elle l’angle mort du macronisme?

En deux ans, nous avons mis 10.000 policiers et gendarmes supplémentaires sur le terrain. J’ai donné à la justice les moyens d’aller plus vite avec une augmentation historique de son budget (30 %) et des réformes de structure comme la numérisation des procédures. Ce quinquennat était assez ingrat de ce côté-là car nous avons beaucoup réparé. Au début du mandat, on a beaucoup investi sur l’antiterrorisme et le renseignement. Je l’assume totalement. J’ai accompagné ça d’une réforme en profondeur qui va permettre aux policiers de dégager du temps sur le terrain.

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Nous avons changé les voitures, les locaux, on s’est équipé en caméras. Deux cents brigades de gendarmerie vont ouvrir dans la ruralité dans les trois ans qui viennent. Dans les quartiers très en difficulté, on déploie une force d’action pendant six à dix-huit mois qui implique tous les acteurs: police, justice mais aussi éducation. La société est plus violente, c’est un fait. Les réponses rapides et démagogiques qui consistent à dire que notre problème c’est l’état de droit, notamment pour répondre aux problèmes de l’insécurité, sont fausses. L’autodéfense ou la fin des libertés pour répondre à un problème de sécurité du quotidien, c’est une mauvaise réponse.

Vous avez dénoncé les manipulations politiques autour de la mort de Jérémie Cohen. Cette tragédie n’illustre- t-elle pas malgré tout la violence barbare qui sévit dans le pays?

J’ai une pensée pour la famille de Jérémie Cohen, que je veux assurer de mon soutien et de mon affection. La justice a été saisie et doit pouvoir faire son travail sereinement: comme président de la République, j’en suis le garant. On ne devrait pas, quand on aspire à des responsabilités éminentes, instrumentaliser la violence mais dire comment on la combat. J’ai évoqué mon programme pour la sécurité, pour lutter pied à pied contre les contenus violents.

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Je pourrais également souligner la mise en place sous ce quinquennat de nos policiers, gendarmes, magistrats pour établir le caractère raciste ou antisémite des crimes et délits. Je veux dire aussi que le recul de la violence doit passer par une action à la racine. Lutter contre les contenus de haine qui, sur les réseaux sociaux, corrompent les jeunes âmes. C’est pour cela que nous mettrons en place le contrôle parental par défaut sur tous les appareils. Faire des républicains, enseigner le respect, ce sera au cœur du chantier pour l’école.

Comment réduire la dette du pays?

Je porte un projet de progrès financé sans hausse de dette ni d’impôts. Le projet que je porte assure une part d’économie dont les leviers sont le plein-emploi, la retraite à 65 ans et la réforme de l’État. C’est faisable! La preuve: avec toutes les crises affrontées depuis la mi-mandat, nous avons atteint notre objectif de baisse de chômage. Il faut continuer. Le modèle auquel je crois est celui d’une amélioration de notre croissance potentielle. Le problème français, c’est le chômage de masse et la désindustrialisation.

Ensuite, ça a été le court-termisme budgétaire. On a fait des coupes et des augmentations d’impôts. Je suis le premier depuis très longtemps à avoir baissé le déficit tout en baissant les impôts. Je crois à ce modèle où l’on continue à baisser les impôts sur les facteurs de production et à investir massivement sur les grands facteurs productifs (éducation, santé, industrie). Je crois à un modèle où on réduit les dépenses courantes pour investir davantage. Ceux qui sont pour le coup de rabot permanent se trompent.

La réaction de l’Europe est-elle à la hauteur de l’émotion et de l’effroi provoqués par les massacres de Boutcha?

L’Europe, depuis le début de cette guerre, est au rendez-vous des sanctions. Que ce soit sur le plan économique, financier, énergétique, politique: jamais nous n’avions pris des décisions aussi rapides et aussi fortes. Ce qui se passe à Boutcha, où des centaines de civils ont été tués sauvagement, est un massacre insoutenable.

C’est très vraisemblablement un crime de guerre qui a été commis là-bas, dont les auteurs devront répondre devant la justice internationale et devant l’Histoire. Nous ne laisserons pas faire. Je suis favorable à un nouveau train de sanctions européennes contre la Russie pour que cessent ces exactions. Je veux ajouter: que des candidats à l’élection présidentielle minimisent cela me révolte profondément. Cela revient à tuer une deuxième fois ces innocents. C’est pour moi indigne et disqualifiant pour quiconque prétend exercer des responsabilités.

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L'Humanité

ESSAI Quand l’économie déraisonne

Prescription culture

Jean-Christophe le Duigou

Ce petit ouvrage plein d’allant fait suite aux deux premiers volumes des Mythologies économiques, du même auteur. Eloi Laurent poursuit son travail de désintoxication économique à un moment où le débat démocratique peine à se frayer un chemin. Dans ce nouveau livre, ce ne sont pas moins de 15 dogmes économiques qui sont étrillés par l’auteur, de « la responsabilité individuelle est la clé de la prospérité collective » à « sans croissance, il n’y a pas d’État-providence », en passant par « le Covid prouve que la technologie soutenue par la finance va nous sauver des crises écologiques »… Mobilisant les figures de la mythologie antique, il s’en prend à la « chimère économique » et à ses trois têtes, le néolibéralisme, la social-xénophobie et l’écoloscepticisme. Il y oppose une démarche renouant avec nos liens sociaux. Une nouvelle réussite !

Essaiséconomie
Le Figaro

La météo du vendredi 8 avril : tempête Diego et fortes pluies, sept départements en alerte orange

Le Figaro

Les conditions seront exécrables ce vendredi, et notamment à cause d'une tempête nommée Diego. Les deux tiers nord du pays seront sous la pluie, et il y aura de la neige abondante sur le nord des Alpes.

La météo s'annonce contrastée sur l'ensemble du territoire ce vendredi 8 avril, avec l'arrivée d'une tempête nommée Diego. Cette dépression traversera tout le pays, allant du golfe de Gascogne le matin et se dirigeant en Alsace le soir. Son passage provoquera de fortes rafales de vent atteignant parfois 100 km/h. Sept départements sont ainsi placés en alerte orange, soit la Charente, la Charente-Maritime, le Cher, la Creuse, l'Indre, la Haute-Vienne et enfin la Savoie.

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La météo de votre région :

De la Bretagne et des Pays de la Loire à la Normandie, le temps est à la pluie ou aux averses dès le matin. Le vent souffle fort des côtes sud de la Bretagne à la Vendée avec des rafales de 80-90 km/h, localement 100 km/h sur le littoral, 70-80 km/h dans les terres. Dans l'après-midi, quelques éclaircies reviennent par l'ouest de la Bretagne mais le risque de pluie ou d'averses parfois fortes persiste. Le vent de Nord-Est est soutenu en Manche. Le vent de Sud-Ouest continue de souffler fort sur les Pays de la Loire. Les températures sont contrastées l'après-midi avec 6 à 9°C près de la Manche mais 13-14°C au sud de la Loire.

Du Centre-Val de Loire et de l'Ile-de-France aux Hauts-de-France, nuages et pluies ou averses dominent tout au long de cette journée. Le vent souffle fort de la Touraine et du Berry au sud du Bassin parisien l'après-midi avec des rafales de 70 à 90 km/h. Les températures sont très contrastées l'après-midi avec 4 à 6°C dans les Hauts-de-France mais 13-14°C en Centre-Val de Loire.

Du Grand Est et de la Bourgogne-Franche-Comté à l'Auvergne-Rhône-Alpes, le ciel est chargé avec de fréquentes précipitations qui sont parfois soutenues. La neige tombe sur les hauteurs des Vosges et sur les Alpes au-dessus de 1800 à 2000 m. Le vent se renforce l'après-midi avec des rafales de 60 à 80 km/h en plaine mais parfois plus de 100 km/h sur les reliefs. Les températures sont contrastées l'après-midi avec 5°C dans les Ardennes mais 18°C à Lyon.

De la Nouvelle-Aquitaine à l'Occitanie, des pluies circulent une bonne partie de la journée sur le nord de ces régions avec de violentes rafales de vent entre les Charentes et le Limousin. Sur les régions proches des Pyrénées et de la Méditerranée, le temps reste sec avec des éclaircies et de la grande douceur. Les températures de l'après-midi sont comprises entre 13 et 21°C.

En PACA et Corse, le temps reste sec avec de belles périodes ensoleillées et de la grande douceur. Le vent d'Ouest souffle fort entre Corse et continent. Les températures dans l'après-midi atteignent 18 à 23°C.

*La Chaîne Météo est une propriété du groupe Figaro.

La météo du jeudi 7 avril : des pluies soutenues et un vent fort

Le mauvais temps persiste ce jeudi et s'accentue davantage avec l'arrivée d'un vent fort au Nord ainsi que des pluies sur les versants ouest des reliefs.

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La météo du mercredi 6 avril : des nuages et quelques pluies

Le mauvais temps persiste en ce début de semaine et chasse le peu de soleil encore présent dans le sud de la France. Il y aura également quelques averses, même si les précipitations restent faibles.

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Gel : Météo France enregistre sa nuit la plus froide depuis 1947 pour un mois d'avril

Après le retour de la neige la semaine dernière, les températures sont toujours aussi basses, jusqu'à battre le record de la nuit la plus froide entre dimanche et lundi, selon Météo France.

L'Humanité

Carburants : faut-il plafonner le prix à la pompe ?

Le débat

La flambée des prix du pétrole a porté ceux du gasoil et de l’essence au-dessus de 2 euros le litre, grevant le revenu des familles déjà entamé par l’inflation.

Pierre-Henri LabPierre-Henri Lab

Le blocage des prix profiterait aussi aux plus aisés. La CGT revendique une augmentation des salaires, une baisse des taxes et la restauration de l’ISF.

 Nathalie Verdeil Secrétaire confédérale de la CGT

Aux discours déjà bien engagés sur l’inévitable montée des prix des carburants et des énergies carbonées pour respecter les engagements vis-à-vis de la transition écologique, vient s’ajouter celui sur l’augmentation du coût de la vie due à la reprise de l’économie et à la guerre en Ukraine.

Prendre en compte les enjeux environnementaux ne se fera pas sans prendre en compte leur acceptabilité sociale, tout comme ce ne sont pas aux travailleurs de supporter ces augmentations pendant que les grands groupes pétroliers s’enrichissent et parient sur la guerre !

La vie chère est souvent un détonateur de luttes parce que le premier problème, c’est que, pour des millions de travailleurs, les salaires sont trop bas dans notre pays pour se nourrir, se loger, se déplacer, se chauffer, se soigner, se cultiver, se distraire… vivre tout simplement ! C’est pour ça que la plupart des automobilistes interrogés à la pompe sur une baisse de 15 centimes au litre, de 30 ou même de 40 centimes, répondent que ce n’est pas suffisant.

Plutôt que le blocage des prix, la CGT revendique un ensemble de mesures fiscales et sociales qui répondent aux besoins, tout en luttant contre la hausse des inégalités. Des mesures qui portent sur le long terme et qui peuvent être rapidement mises en place parce qu’elles dépendent de la seule volonté du gouvernement.

Le 1 % le plus riche a vu son niveau de vie augmenter de 2,8 % en moyenne, quand les 5 % des ménages les plus modestes ont perdu jusqu’à 0,5 % de pouvoir d’achat.

Un blocage des prix ne peut être seul envisagé car il bénéficierait de la même façon à tous, des plus précaires aux plus riches, donc surtout aux plus gros consommateurs et aux plus pollueurs. Le gouvernement, par la voix de son ministre de l’Économie, invite les Français à faire des efforts sur la consommation d’énergie et nous dit qu’il va ruiner la Russie avec les sanctions.

En attendant, la politique du gouvernement a enrichi les plus riches et plongé dans la précarité les plus pauvres, surtout celles et ceux obligés de prendre leur voiture pour aller travailler. En même temps, l’État engrange 60 % de taxes pour chaque litre d’essence ou de gasoil acheté. Au-delà du carburant, c’est l’énergie qui est considérée comme une marchandise. Elle est devenue un objet de spéculation comme les autres.

Le 1 % le plus riche a vu son niveau de vie augmenter de 2,8 % en moyenne, quand les 5 % des ménages les plus modestes ont perdu jusqu’à 0,5 % de pouvoir d’achat. On peut assez facilement constater que l’allègement de la fiscalité des plus riches dès le début du quinquennat n’a certainement bénéficié ni aux intérêts du pays ni à ses citoyens, et a renforcé le creusement des inégalités.

Au-delà des promesses électorales, la CGT propose une pétition, disponible sur son site Internet, pour un Smic à 2 000 euros brut avec la revalorisation de tous les salaires dans le public et le privé ; la TVA à 5,5 % sur les carburants ; le retour de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF).

Pour soulager immédiatement les familles, il faut bloquer les prix. Sur le long terme, il faut investir en faveur du transport public.

 Jacques Baudrier Adjoint PCF à la maire de Paris et administrateur d’Île-de-France Mobilités

Des dizaines de millions de Français ont besoin de leur automobile au quotidien. La hausse des prix des carburants attaque de plein fouet leur pouvoir d’achat et c’est insupportable pour nombre d’entre eux. Fabien Roussel propose à juste titre de bloquer les prix des carburants à 1,70 euro le litre. C’est une mesure d’urgence indispensable. Elle peut être financée grâce à un prélèvement sur les dividendes des multinationales, en particulier celles qui font des profits sur le pétrole comme Total, qui s’apprête à distribuer un montant record de 7 milliards de dividendes à ses actionnaires en 2022.

Mais il faut aussi prendre au plus vite des mesures pour consommer moins de carburant, moins de produits pétroliers. Aujourd’hui, 12 % du pétrole et 17 % du gaz importés en France viennent de Russie. La consommation au quotidien de ces produits pétroliers est mauvaise pour le climat et en plus donne des moyens à la Russie pour continuer son agression inqualifiable contre l’Ukraine.

Fabien Roussel propose de respecter les recommandations du GIEC et que la France investisse pour le climat 6 % de son PIB chaque année. Il propose le plan le plus ambitieux pour le climat de tous les candidats à la présidentielle avec 65 milliards d’investissements publics supplémentaires par an.

Fabien Roussel propose à juste titre de bloquer les prix des carburants à 1,70 euro le litre. Elle peut être financée grâce à un prélèvement sur les dividendes des multinationales.

Beaucoup des mesures qu’il comprend auront un effet immédiat pour consommer moins de carburant. La prime à la conversion de 10 000 euros pour permettre aux 14 millions de propriétaires de voitures Crit’Air 3, 4 ou 5 d’acheter une nouvelle voiture permettra de faire évoluer le parc automobile vers des voitures qui consomment beaucoup moins. Le « grand remplacement » des 3,5 millions de chaudières au fioul, grâce à des aides à hauteur de 3 milliards par an, permettra de supprimer directement 12 % de la consommation française de produits pétroliers, soit autant que les importations de pétrole russe. Les 20 milliards par an investis dans la rénovation énergétique des logements permettront de réduire fortement la consommation de gaz.

La gratuité des transports publics, la baisse de 30 % du prix du train, la gratuité des trajets domicile-travail en TER, la création d’un réseau cyclable de 100 000 kilomètres, les investissements supplémentaires massifs pour le rail (5 milliards par an), les transports publics (3 milliards par an) et le vélo (1 milliard par an) permettront aussi d’offrir des alternatives moins polluantes, et de réduire la consommation de carburant.

La droite, Macron ou Pécresse, et l’extrême droite version Le Pen ou Zemmour préfèrent maintenir les cadeaux aux plus riches et la suppression de l’ISF, et ne veulent pas investir pour le climat. Ils sont irresponsables.

Fabien Roussel propose, lui, d’investir massivement pour sauver le climat, tout en donnant à chacun la possibilité de se déplacer et de se chauffer. Il faut pour cela bloquer les prix des carburants et investir pour en consommer moins. On ne sauvera pas le climat contre le peuple, mais avec le peuple. C’est ce que propose le candidat des Jours heureux.

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Le Figaro

Guerre en Ukraine : Marianna, la femme enceinte de Marioupol, manipulée par les médias russes ?

DÉCRYPTAGE - La jeune femme ukrainienne, devenue le symbole de la frappe contre une maternité le 9 mars, est réapparue sur une chaîne YouTube d'un blogueur russe et récuse la version ukrainienne.

Le visage blême, les yeux cernés, la femme enceinte de Marioupol, Marianna Vishegirskaya, est réapparue le 2 avril sur une vidéo pro-russe d'une trentaine de minutes. Trois semaines après le drame à la maternité de Marioupol, bombardée par l'armée russe, la jeune ukrainienne, aujourd'hui maman, est interrogée par le blogueur russe Denis Seleznev. On se souvient du visage ensanglanté de la jeune femme, descendant rapidement les escaliers d'une maternité endommagée, photographiée par l'agence Associaced Press (AP). Le cliché avait rapidement fait le tour du monde, et avait fait de Marianna un symbole ukrainien, représentant les crimes de guerre de l'envahisseur. Mais devant le blogueur russe, elle tient un tout autre discours.

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Immobile sur le canapé, adossée à un coussin blanc, Marianna prend la parole en russe. Lors de l’entretien, elle commence par détailler sa vie à Marioupol, sa rencontre avec son mari... Ensuite, son arrivée à la maternité le 6 mars, son déplacement d'un bâtiment à l'autre, du fait de la présence de soldats ukrainiens. Le blogueur lui demande alors de retracer précisément sa journée du 9 mars, le jour du drame. Elle donne un récit précis, s’appuyant sur trois conclusions : des soldats ukrainiens étaient dans l'un des bâtiments ; il n'y aurait pas eu de frappes aériennes ; et enfin, les journalistes de l'AP l'auraient filmée contre son gré.

Quelques minutes avant la fin de la vidéo, un écran noir. Le cadre change. Elle se tient droite, face à la caméra, les yeux rivés vers l'objectif. Son regard a lui aussi changé. Le blogueur lui demande de faire une déclaration à Zelensky, qui selon lui, regardera l'entretien. Elle déglutit et commence : «Cher président de l'Ukraine Vladimir Alexandrovitch, vous nous aviez promis que l'armée ukrainienne pourrait nous protéger, mais finalement la ville s'est transformée en cage. Plus personne ne peut en sortir. (...) La majorité de la ville n'existe plus, sans parler de toute une partie de la population. Les habitants sont en train de mourir, des soldats des deux côtés, aussi. Les gens ont perdu espoir, l'espoir qu'ils pourraient survivre et s'en sortir (...) S'il vous plaît, il faut essayer de se mettre d'accord, de trouver des compromis, parce que c'est devenu insupportable. C'est douloureux de voir tout ça, et, là-bas, on vit dans la peur. Il faut essayer de trouver une solution à ce problème.»

Manipulation des Russes ?

Une fois publiée, l'interview est immédiatement repartagée par un compte du gouvernement russe à Genève, mais aussi sur le compte Telegram de la jeune femme, dont les réseaux n'avaient pas été réactivés depuis au moins trois semaines. Dans un message publié le 1er avril, elle écrit : «J'ai raconté ce que j'ai vu, ce que j'ai entendu et ce que des témoins ont dit, et j'ai tiré mes propres conclusions». Alors que son discours sonne désormais pro-russe, la véracité de ses propos est tout de suite remise en cause. Sur Twitter, bon nombre de personnes affirment que Marianna se trouve désormais entre les mains des Russes, dont Thomas Van Linge, cartographe néerlandais, qui écrit sur Twitter : «Une nouvelle très préoccupante. Marianna, la fille enceinte de Marioupol, s'avère être une réfugiée qui a été emmenée en Russie en violation de l'accord d'évacuation. Là, ils l'ont mise devant une caméra et lui ont fait dire qu'il n'y avait pas eu d'attaque aérienne contre l'hôpital».

Qu'en est-il vraiment ? Les Russes pourraient-ils se cacher derrière cette vidéo ? Le général François Chauvancy, consultant en géopolitique et docteur en sciences de l'information et de communication, répond : «pour le moment, nous ne sommes qu'au stade des suppositions». Toutefois, il admet que «la Russie a des moyens pour faire pression sur quelqu'un». En ce qui concerne la localité de la jeune femme, impossible en l'espèce de savoir où elle est. Mais là encore, d'après le général, «si elle est sur une chaîne prorusse et qu'elle a été tamponnée par les Russes, il y a de grandes chances qu'elle ne se trouve pas physiquement du côté ukrainien».

Rappelons tout de même qu'elle a contribué à donner cette image de crime de guerre à la Russie, et que d'un autre côté, elle est une icône temporaire des Ukrainiens. Elle ne doit pas être dans une position très facile.

Un autre détail laisse laisse planer le doute : la jeune femme, influenceuse, a réactivé ses réseaux uniquement pour cette interview. Sur Instagram, le même jour que la publication de l'entretien, elle justifie cette absence par la coupure d'Internet et des réseaux sociaux actuellement en Ukraine. Mais d'autres éventualités peuvent être aussi envisagées : «Si la jeune femme n'apparaît que par moments, c'est soit qu'elle n'est pas forcément libre de ses mouvements, soit qu'elle ne veut pas forcément trop se mettre en avant du fait de ses positions». Rappelons tout de même «qu'elle a contribué à donner cette image de crime de guerre à la Russie, et que d'un autre côté, elle est une icône temporaire des Ukrainiens», note alors le général, avant d'admettre : «Elle ne doit pas être dans une position très facile».

Une chose est sûre, c'est que sa photographie prise par AP il y a trois semaines a créé une émotion et en a fait le symbole de Marioupol : «Et souvent, ces images émotionnelles peuvent influencer la géopolitique», rappelle le général Chauvancy. Il prend alors l'exemple de l'image du corps sans vie de l'enfant syrien de trois ans, retrouvé sur une plage turque : «Elle aussi a fait le tour du monde et a eu un réel impact sur l'émotion des Occidentaux». «Sans dire qu'il y a une manipulation, mais il faut faire attention à la diffusion d'images qui reposent sur des témoignages directs et qui suscitent une émotion énorme. L'émotion prime alors sur l'information», relève-t-il. Une question finale reste alors à se poser : «Comment être sûr qu'une information n'a pas été manipulée par l'un des deux belligérants ?».

Associated Press réfute les accusations

Suite à ces accusations, le 3 avril, Associated Press a publié un article réfutant point par point les accusations de la femme enceinte. Au sujet des affirmations concernant la frappe aérienne qui n'en serait pas une, AP écrit que les récits de témoins oculaires et les vidéos des journalistes de l'agence AP à Marioupol fournissent des preuves d'une frappe aérienne, «notamment le bruit d'un avion avant l'explosion, un cratère à l'extérieur de l'hôpital d'une profondeur d'au moins deux étages et des entretiens avec un officier de police et un soldat présents sur les lieux qui ont tous deux qualifié l'attaque de 'frappe aérienne'».

Ensuite, concernant les affirmations de Marianna Vishegirskaya qui déclarait ne pas vouloir être filmée, «les enregistrements des interactions des journalistes d'AP avec elle contredisent cette affirmation», écrit encore AP. «Pendant les échanges avec les journalistes, Mme Vishegirskaya sait qu'elle est filmée et ne fait aucun signe indiquant qu'elle ne souhaite pas être filmée. Les journalistes d'AP ont également déclaré que ni elle ni son mari n'ont jamais indiqué qu'ils ne souhaitaient pas être filmés ou interviewés lorsqu'ils ont parlé avec le couple le 11 mars, le lendemain de son accouchement», note l'agence de presse.

Enfin, dans une vidéo enregistrée ce jour-là, elle a parlé de ce qu'elle a vu et entendu à l'hôpital. La question de savoir si l'hôpital a été touché par des frappes aériennes ou des bombardements n'a pas été explicitement abordée. La seule référence que Marianna Vishegirskaya a faite à ce sujet est qu'elle n'était pas sûre de l'origine de la frappe. Donc il y aurait bien eu une frappe.

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VU D'AILLEURS - C'est le monde à l'envers : les Américains veulent désormais acheter des missiles polonais. Car le Piorun est un tiers moins cher et deux fois plus performant que le missile américain, Stinger.

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Cet élargissement des sanctions proposé par la Commission européenne fait suite à la découverte de cadavres portant des vêtements civils à Boutcha, au nord-ouest de Kiev, après le retrait des forces russes.

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L'oligarque russe Abramovitch et des négociateurs ukrainiens ont souffert d'un possible «empoisonnement», selon le Wall Street Journal

Le propriétaire du club de football anglais Chelsea, qui tente de jouer les médiateurs entre Moscou et Kiev, a «développé des symptômes» après une réunion dans la capitale ukrainienne courant mars.

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Le Figaro

Vaccination Covid-19 : rendez-vous, différences Pfizer, Moderna, AstraZeneca, effets secondaires…

Camille Lestienne

TOUT SAVOIR SUR LES VACCINS - La quatrième dose de vaccin est ouverte aux personnes de plus de 60 ans.

  • La deuxième dose de rappel de vaccin contre le Covid-19 va être ouverte aux personnes âgées de plus de 60 ans, dont la dernière injection remonte à plus de six mois, a annoncé le 7 avril le ministre de la Santé, Olivier Véran. Cette mesure, qui n'est pas obligatoire, concerne 500.000 Français. Le 12 mars, Jean Castex avait annoncé l'ouverture de la quatrième dose de vaccin aux Français plus de 80 ans ayant eu leur dose de rappel il y a plus de trois mois. Les autorités sanitaires de l'Union européenne ont donné leur feu vert à une deuxième dose de rappel des vaccins anti-Covid de Moderna et Pfizer aux personnes âgées de 80 ans et plus mais n'y voient pas de bénéfice pour les personnes de moins de 60 ans.

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  • Depuis le 14 mars, le passe vaccinal est supprimé mais le passe sanitaire reste toujours exigé dans les établissement de santé et les maisons de retraite.
  • Depuis le début du mois de mars, le vaccin de Novavax est disponible en France en primo-vaccination pour les personnes de plus de 18 ans. Le sérum de Novavax baptisé Nuvaxovid est un vaccin dit «sous-unitaire», à base de protéines qui déclenchent une réponse immunitaire, sans virus. Un technologie proche de celle de vaccins courants et qui pourrait séduire les personnes hostiles au vaccin à ARN messager. Dans les huit premiers jours de mars, seulement 1200 personnes environ se sont laissées convaincre. Le sérum serait efficace à 90% mais les données restent cependant limitées sur son efficacité contre le variant Omicron.

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  • Le vaccin de Sanofiest enfin prêt. Le laboratoire français et son allié britannique GSK s'apprêtent à soumettre leur dossier auprès des autorités réglementaires européenne et américaine. En cas de feu vert, les premières doses de ce sixième vaccin pourraient être disponibles au printemps. Ce vaccin est, comme celui de Novavax, à base de protéine recombinante et serait commercialisé comme booster (ou rappel).

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  • Le vaccin de la biotech franco-autrichienne Valneva pourrait, lui, être disponible en mai. «On espère pouvoir avoir fin avril l'enregistrement final de la part de l'Agence européenne du médicament», a indiqué son directeur général Franck Grimaud le 18 mars, pour de «premières livraisons aux États membres quelques semaines plus tard». Le produit de Valneva n'utilise pas la technologie de l'ARN messager mais celle, plus classique, du virus inactivé.
  • Depuis le 15 février, le délai pour recevoir sa dose de rappel est raccourci, passant de sept à quatre mois après la fin de son schéma vaccinal initial (deuxième dose ou infection au Covid). Les mineurs ne sont pas concernés par ces nouvelles règles tout comme les personnes qui ont eu le Covid après leur deuxième dose.

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Dans cet article régulièrement mis à jour, Le Figaro vous propose un point complet sur les vaccins et sur la campagne de vaccination en France.

1. Où en est la campagne de vaccination?

En France. Au 6 avril 2022, 54,3 millions de personnes ont reçu au moins une injection (soit 80,5% de la population totale) et 53,4 millions de personnes ont désormais un schéma vaccinal complet (soit 79,2% de la population totale), selon les données de la Direction générale de la Santé. 40,3 millions de personnes ont reçu une dose de rappel. Si 92% des Français de plus de 18 ans sont complètement vaccinés, 12% encore des personnes de plus de 80 ans n'ont reçu aucune dose de vaccin.

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2. Qui peut se faire vacciner et quand ?

Comment ça se passe ? La vaccination contre le Covid-19 se fait en deux temps : une première injection intramusculaire dans le bras, suivi d’une seconde après un délai de trois à sept semaines pour les vaccins Pfizer et Moderna et de neuf à douze semaines pour le vaccin d'AstraZeneca qui n'est presque plus utilisé en France. Le vaccin de Johnson & Johnson ne nécessite en théorie qu'une seule dose. Le vaccin de Novavax est administré en deux doses espacées de trois semaines.

• Une dose de rappel de vaccin à ARNm est fortement recommandée trois mois après la vaccination initiale pour toutes les personnes majeures et à toutes les personnes ayant reçu le vaccin Janssen quatre semaines après la première injection. Une quatrième dose de vaccin est dorénavant recommandée aux personnes de plus de 80 ans. Pour connaître la date limite à laquelle la dose de rappel doit être faite, l'Assurance maladie propose un téléservice Mon rappel Vaccin Covid.

L’inscription se fait via le numéro national 0800 009 110 ou en appelant directement un centre de vaccination référencé sur sante.fr. Ou en utilisant les plateformes de prise de rendez-vous médical en ligne - Doctolib, Maiia et Keldoc. Les injections se font également en ville chez le médecin et le pharmacien sans prescription médicale.

• Les adolescents de plus de 12 ans sans comorbidités, sont éligibles à la vaccination avec le vaccin de Pfizer/BioNTech. Les mineurs de plus de 16 ans n'ont pas besoin de l'autorisation de leurs parents. Pour les autres, âgés de 12 à 15 ans, l'autorisation d'un seul parent est requise.

Les enfants de 5 à 11 ans en surpoids et à risque de faire une forme grave de la maladie sont éligibles à la vaccination depuis le 15 décembre. Les autres depuis le 22 décembre. Ils bénéficient du vaccin Pfizer/BioNTech avec un dosage pédiatrique adapté.

• Le vaccin Moderna n'est plus recommandé pour les personnes de moins de 30 ans. Le vaccin Janssen est réservé aux plus 55 ans tout comme AstraZeneca qui n'est quasiment plus administré en France.

• Le vaccin de Novavax est réservé aux aux personnes de plus de 18 ans.

Faut-il se vacciner si on a déjà eu le Covid ? Les personnes ayant déjà développé une forme symptomatique ou asymptomatique du Covid-19 n'avaient besoin que d'une seule dose de vaccin pour être totalement vaccinées. Mais une dose de rappel est maintenant recommandée, elle doit être faite trois mois après la dernière injection ou après l'infection au Covid-19 si la contamination a eu lieu après la primo-vaccination.

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3. Pfizer, Moderna, AstraZeneca… Quels sont les vaccins disponibles contre le Covid-19?

L’OMS recense plusieurs dizaines de candidats vaccins contre le SARS-CoV-2 en phase d’essais cliniques chez l’homme à travers le monde.

En Europe, cinq vaccins ont pour le moment été autorisés par la Commission européenne après avis favorable de l’Agence européenne du médicament (EMA). Celui du germano-américain Pfizer/BioNTech le 21 décembre 2020, celui de l’américain Moderna le 6 janvier 2021. Un troisième vaccin, celui de l'anglo-suédois AstraZeneca/Oxford a été approuvé le 29 janvier 2021 par l’EMA. Enfin le vaccin de l'américain Johnson & Johnson mis au point par sa filiale Janssen a été approuvé le 11 mars 2021 en Europe. Ils ont, dans la foulée, obtenu de la Haute Autorité de Santé l’autorisation de mise sur le marché français. Depuis fin juillet toutefois, les nouvelles doses livrées d'AstraZeneca sont en France destinées aux pays en développement via Covax, le système de solidarité internationale.

L'Europe a donné son accord à une mise sur le marché du vaccin du laboratoire américain Novavax le 20 décembre 2021. En France, le sérum a obtenu le feu vert de la Haute autorité de santé le 14 janvier dernier.

Le vaccin de la biotech franco-autrichienne Valneva est en cours d'évaluation et pourrait être disponible en mai 2022.

4. ARN messager, vecteur viral, virus atténué... Quels types de vaccin?

Les vaccins développés contre le coronavirus SARS-CoV-2 utilisent différentes techniques.

Les vaccins à ARN messager (ARNm) : Ce sont ceux de Pfizer/BioNTech, Moderna et CureVac. Pour les deux premiers déjà commercialisés, le taux d’efficacité annoncé est de plus de 90%. Cette technologie très récente utilise des fragments d’ARN du virus qui, une fois dans les cellules de l’organisme, vont leur faire fabriquer des protéines virales qui vont déclencher la réaction immunitaire. Cet ARN est ensuite rapidement éliminé par l’organisme et ne pénètre jamais dans le noyau de la cellule et n’a aucune action sur le génome, précise le ministère de la Santé. L’inconvénient ? Ils ne peuvent être stockés à long terme qu’à très basse température (-70° Celsius pour le premier, -20°C pour le second).

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Les «vaccins à virus inactivé» et les «vaccins à virus vivant atténué» : C’est la méthode la plus courante déjà utilisée pour la grippe, la rubéole ou la rougeole et développée contre le Covid-19 par les chinois Sinovac et Sinopharm et le franco-autrichien Valneva. Ces vaccins reposent sur une injection du virus entier préalablement rendu inoffensif afin de déclencher une réponse immunitaire en cas d’infection.

Les vaccins à «vecteur viral non réplicatif» : Ce sont ceux d’AstraZeneca et Johnson & Johnson. Un virus inoffensif est utilisé pour transporter le matériel génétique du coronavirus, fabriquant la protéine qui enclenchera une réponse immunitaire. Ils présentent l’avantage d’être conservé à la température d’un réfrigérateur, soit entre deux et huit degrés Celsius.

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Le vaccin développé par Sanofi Pasteur avec l’anglais GSK et celui de Novavax sont basés sur la méthode de protéine recombinante. On ne présente pas le virus en entier, mais des fragments de son enveloppe ou son enveloppe vidée du virus. Les vaccins contre l’hépatite B ou le papillomavirus sont fabriqués selon cette méthode.

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5. Pourquoi se faire vacciner?

La vaccination contre le Covid-19, qui est gratuite en France, n’est pas obligatoire sauf pour les soignants, les professionnels travaillant avec des personnes fragiles et les gendarmes. L’objectif de la campagne déterminé par le ministère de la Santé est de faire baisser le nombre des formes graves de COVID-19 et empêcher ainsi la saturation des services hospitaliers. Le second objectif plus incertain est de réduire le risque de transmission du virus d’une personne à l’autre. Or, si le vaccin protège d’une infection «profonde», le virus peut éventuellement être transmis, sans provoquer de symptôme autre qu’un léger rhume. La contagiosité sera donc plus faible mais pas éliminée. Le respect des gestes barrières reste donc de mise en attendant une immunité collective qui ne serait pas atteignable en 2021 selon l’OMS.

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Se faire vacciner facilite les déplacements et la vie quotidienne. Il permet d'éviter les tests. Initialement prévu pour les rassemblements de plus de 1000 personnes et les discothèques, le passe sanitaire a été élargi aux lieux culturels et de loisirs, aux restaurants, bars et trains. Il est constitué de la preuve d'un test négatif RT-PCR ou antigénique, d'un certificat de rétablissement du Covid-19 ou d'un certificat de vaccination (attestant d'un vaccin reconnu par l'UE, Pfizer-BioNtech, Moderna, AstraZeneca ou Janssen). Le passe sanitaire permet aux voyageurs de se déplacer dans l'espace européen.

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6. Doit-on craindre des effets secondaires?

Les effets secondaires associés aux vaccins anti-Covid autorisés en France sont principalement légers à modérés : des douleurs au point d’entrée de l’injection, frissons, fièvres ou maux de tête. Le vaccin est bien sûr contre-indiqué en cas d’hypersensibilité à la substance active ou à l’un de ses excipients. Les autres contre-indications listées par le ministère de la santé sont le syndrome de fuite capillaire, des réactions graves à une première dose (réaction anaphylactique de grade 2, PiMS, myocardite ou péricardite...)

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L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a mis en place un dispositif spécifique de surveillance renforcée des effets indésirables des vaccins anti-Covid-19 sur le territoire français. Sur signalement-sante.gouv.fr, les professionnels de santé et les usagers peuvent signaler tout effet indésirable à la suite d’une vaccination. L'ANSM publie chaque semaine sur son site internet un point de situation sur la surveillance des vaccins et les potentielles alertes. Suite à ces dernières, les vaccins d'AstraZeneca et Janssen ont été réservés aux plus de 55 ans (rares cas de thrombose) et le Moderna aux plus de 30 ans (rares cas de myocardite et péricardite évoluant favorablement).

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Le Figaro

Covid-19 : dans quels lieux le passe sanitaire est-il encore obligatoire ?

Le Figaro

FOCUS - Le passe vaccinal est suspendu en France depuis le 14 mars mais le passe sanitaire est encore exigé dans les établissements de santé.

Moins de deux mois après son entrée en vigueur le 24 janvier dernier, le passe vaccinal a été suspendu le 14 mars, tout comme le port du masque dans la plupart des lieux publics. La raison ? Malgré un rebond récent des contaminations au Covid-19, les indicateurs hospitaliers se sont stabilisés. Le sésame vaccinal n'est ainsi plus exigé, ni dans les lieux de loisirs et de culture, activités de restauration commerciales, foires et salons professionnels, ni dans les transports publics longue distance interrégionaux (vols intérieurs, trajets en TGV, Intercités et trains de nuit, cars interrégionaux).

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Mais si le passe vaccinal n'est plus, le passe sanitaire est toujours obligatoire dans certains lieux. Le Figaro fait le point.

Comment activer le passe sanitaire ?

Le passe sanitaire se présente sous la forme d'un QR code stocké dans l'application TousAntiCovid ou en format papier. Il peut être activé par plusieurs documents :

  • Un certificat de vaccination attestant d'un schéma vaccinal complet de plus de sept jours (avec une dose de rappel pour les majeurs sauf en cas d'infection plus de trois mois après la deuxième dose).
  • Un test PCR ou antigénique négatif de moins de 24 heures.
  • Un certificat de rétablissement (test positif d'au moins 11 jours et de moins de 4 mois pour les personnes non vaccinées ou d'une durée illimitée pour les personnes vaccinées).
  • Un certificat attestant une contre-indication médicale à la vaccination.

Dans quels établissements faut-il présenter un passe sanitaire?

Le passe sanitaire est exigé pour les personnes de plus de 12 ans, accompagnants ou visiteurs, se rendant dans les établissements de santé suivants:

  • Les hôpitaux, cliniques, établissements médico-sociaux.
  • Les maisons de retraites, Ehpad.
  • Les établissements accueillant des personnes en situation de handicap.

Les patients qui ont un soin programmé à l'hôpital doivent se munir d'un passe sanitaire, sauf décision contraire du chef de service. L'obligation est évidemment levée dans toutes les situations d'urgence.

En revanche, l'obligation vaccinale pour les soignants (avec une dose de rappel) est maintenue, a précisé le premier ministre sur TF1 le 3 mars dernier.

Puis-je voyager sans passe sanitaire ?

Oui en France, en trains, cars ou avions, mais le passe sanitaire peut être exigé lors du passage des frontières dans le cadre de voyages de/vers la France et dans certains territoires d'Outre-mer où des restrictions sont maintenues. Les voyageurs doivent toujours se conformer aux règles du pays de destination en Europe ou ailleurs. Certains pays comme l'Irlande ou l'Islande n'exigent plus aucun document de santé, preuve de vaccination ou test alors que d'autres imposent une vaccination complète.

En France, les autorités ont établi une classification par couleur des pays du monde en fonction du niveau de circulation du virus et de la présence de variants du Covid-19. Le service voyage du Figaro tient à jour la liste des pays classés aujourd'hui en vert ou en orange. Depuis le 1er juillet 2021, le QR code présent sur le passe sanitaire français peut être lu partout en Europe, directement dans l'application TousAntiCovid ou au format papier, en français et en anglais.

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Jusqu'à quand?

Le recours au passe sanitaire est possible jusqu'à l'été. Après des débats houleux à l'Assemblée nationale et au Sénat, la loi de vigilance sanitaire publiée au Journal officiel du 11 novembre 2021 a prolongé jusqu'au 31 juillet 2022 le régime de sortie de l'état d'urgence sanitaire. Elle prévoit notamment la possibilité de recourir au passe sanitaire jusqu'à cette date si la situation sanitaire le justifie.

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En Europe, les règles relatives à la présentation par les voyageurs de leur certificat COVID numérique de l'UE pour leurs déplacements dans l'Union sont prévues au plan juridique jusqu'au 30 juin 2023, selon.

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Covid-19 : 27.648 nouveaux cas en 24 heures, 147 morts dans les hôpitaux français

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L'Humanité

Carburants. Comment éteindre la flambée des prix à la station-service

Décryptage

Alors que les tarifs de l'essence et du gaz oil atteignent des niveaux record, les mesures du gouvernement ne suffisent pas à réduire durablement la facture des automobilistes et des professionnels.

Marie ToulgoatMarion d'Allard

Les prix à la pompe atteignent des records et la tendance n’est pas à la baisse. Face à une réalité qui dégrade sévèrement le pouvoir d’achat des automobilistes, le gouvernement a pris le parti d’accorder une remise de 15 centimes d’euros par litre de carburant pour une durée de quatre mois. Ce lundi, Jean Castex a également évoqué réfléchir à un dispositif « plus ciblé » en direction de « ceux qui gagnent peu » et de « ceux qui roulent beaucoup », sans donner plus de détails. Des mesures saupoudrées au gré de la volatilité des prix, alors que d’autres leviers existent que le gouvernement rechigne à actionner.

Essence. Une mesure ponctuelle contre la flambée des prix à la pompe

1. Remettre à plat l’imposition

Les taxes représentent environ 60 % du prix d’un plein. À la TVA de 20 % sur le pétrole brut s’ajoute, en effet, la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE), qui représente approximativement 40 % de la note réglée par les automobilistes. Une seconde TVA prélevée sur la TICPE complète l’addition. Les impôts représentent ainsi un pactole non négligeable que le gouvernement pourrait moduler pour faire baisser les prix à la pompe. « Si le prix des carburants explose, il faut baisser les taxes », estimait il y a quelques semaines l’économiste Christophe Ramaux, sur France Info.

Les propositions en ce sens ne manquent pas. Tandis que certains recommandent de réduire la TVA à 5,5 %, comme pour les produits de première nécessité, d’autres suggèrent de rogner la TICPE. Certaines de ces options ont d’ailleurs été passées au banc d’essai ces dernières années. En 2000, le gouvernement de Lionel Jospin avait opté pour la Tipp (ex-TICPE) flottante, permettant de moduler l’impôt selon les cours du pétrole. En 2012, le nouvellement élu François Hollande avait aussi baissé le niveau de cette taxe. Depuis 2018 et la crise des gilets jaunes, la TICPE est tout bonnement gelée.

Pour autant, selon l’économiste atterré Thomas Porcher, ces baisses ponctuelles des taxes ne diffèrent pas beaucoup de la récente ristourne du gouvernement. « Si on ne fait pas de refonte totale de la taxation du carburant, on sera toujours confrontés à ces situations où on sera contraints de baisser les prix de quelques centimes, mais ils continueront d’augmenter quoi qu’il arrive ! » tranche-t-il. En ce sens, l’économiste préconise de se passer de la TICPE et de la TVA – injustes puisque le même montant est facturé à tous les consommateurs – au profit d’un impôt plus progressif. « Il faudrait conduire une réflexion par département. À Paris, seulement 14 % des actifs se rendent au travail en voiture, contre 85 %, voire 90 % dans le reste de la France. La taxation sur les carburants devrait être plus forte dans la capitale pour inciter les gens à prendre les transports en commun et plus faible là où la voiture est indispensable », illustre le spécialiste.

2. Taxer les profits des pétroliers

Les profits des multinationales du pétrole s’envolent à mesure que les prix à la pompe flambent. Selon les chiffres de l’OCDE, les surprofits engrangés par les géants du secteur depuis le début de la guerre en Ukraine atteignent, au global, 200 milliards de dollars (181 milliards d’euros). Taxer la rente pétrolière serait donc un des leviers pour réduire la facture des automobilistes. D’ailleurs, le gouvernement n’exclurait pas de l’actionner, d’après les informations du Figaro. Mais, si l’option est bien sur la table des fonctionnaires de Bercy, Bruno Le Maire, lui, continue de se montrer sceptique. « Si, à chaque changement de conjoncture, votre réponse est une nouvelle taxe, vous affaiblissez toutes les entreprises parce que vous affaiblissez l’attractivité de votre pays », a fait valoir récemment le ministre de l’Économie.

En dehors de l’antienne sur l’attractivité, mettre en place une telle taxation exceptionnelle ne semble pas si facile, prévient pour sa part Xavier Timbeau, économiste à l’OFCE, qui dénonce une « certaine forme de démagogie » sur la question. « La majeure partie des profits dégagés par les grands pétroliers, TotalEnergies entre autres (qui affiche 16 milliards d’euros de profits sur la seule année 2021 – NDLR), est réalisée sur leurs opérations d’extraction, donc à l’étranger. La partie distribution, en France, sur laquelle une taxe pourrait s’appliquer est très minoritaire », explique l’économiste. En d’autres termes, poursuit Xavier Timbeau, « les pétroliers sont des entreprises privées qui font leurs profits à l’étranger ». Pour autant, « tout cela ne signifie pas que ces profits sont légitimes, mais la seule question qu’il convient de se poser, c’est : “Pourquoi existe-t-il une rente pétrolière ?” » conclut l’économiste.

3. Bloquer les prix par décret

Serait-il possible de tout simplement empêcher que les prix dépassent un certain plafond ? Le Code du commerce, en tout cas, le permet. Le gouvernement est habilité à décider par décret du blocage des prix, dans le cas d’une « situation de crise, de circonstances exceptionnelles, d’une calamité publique ou d’une situation manifestement anormale du marché dans un secteur déterminé », pour une durée de six mois au maximum. L’idée, reprise par de nombreux candidats à l’élection présidentielle, est adoubée par l’économiste Thomas Porcher. « On pourrait recourir au blocage des prix puisque la guerre en Ukraine est une circonstance exceptionnelle », confirme-t-il.

Ce mécanisme temporaire d’urgence a d’ailleurs été utilisé dans le passé. En 1990, lorsque la première guerre du Golfe éclatait et que les prix à la pompe subissaient une poussée inflationniste, le ministre de l’Économie, Pierre Bérégovoy, avait décidé de prix plafonds pour les carburants, pour préserver le pouvoir d’achat des automobilistes et des professionnels. Plus récemment, en juillet 2020, le gouvernement a plafonné les prix du gel hydroalcoolique.

Si le gouvernement choisissait de bloquer les prix du carburant, qui paierait la note ? Les autorités pourraient décider de mettre les groupes pétroliers à contribution en réduisant leurs marges. Pour compléter, l’État serait toutefois contraint de faire l’impasse sur une partie des taxes sur le carburant, qui représentent une part substantielle de l’addition.

pétroleéconomieÉnergiecarburants
Le Figaro

Covid-19, ce qu'il faut savoir cette semaine : la longue traîne de l'épidémie

Camille Lestienne

Malgré l'absence de restriction sanitaire dans les bureaux de vote, l'épidémie pourrait peser sur le scrutin.

Bonjour,

Le nombre des contaminations a beau rester élevé, le Covid-19 semble sorti de nos préoccupations. À tel point que le rouge à lèvres a repris sa place dans la trousse à maquillage des Françaises. Signe que le temps du Covid est derrière nous, le premier tour de l'élection présidentielle dimanche prochain se tiendra sans restriction sanitaire. L'épidémie pourrait toutefois ne pas se laisser oublier si vite car la crise sanitaire a renforcé l'émergence d'électeurs antisystème. Gilets jaunes, antivax et antipasse pourraient peser sur le scrutin.

Bonne lecture,

Camille Lestienne, journaliste au Figaro.

1. Présidentielle sous Covid

Impact sanitaire. Après que le protocole sanitaire pour l'élection présidentielle a été dévoilé jeudi dernier, le professeur Gilles Pialoux s'est inquiété d'une explosion des contaminations entre les deux tours, jusqu'à un million de cas en deux semaines. Les épidémiologistes interrogés par Le Figaro sont plus sereins et estiment que les interactions dans les bureaux de vote sont suffisamment limitées pour ne pas trop peser sur la courbe des indicateurs. Les assesseurs toutefois devraient se protéger avec des masques FFP2 et avoir un passe vaccinal à jour, recommandent-ils.

Impact électoral. Si le déroulement du vote n'est pas perturbé par le Covid, la crise sanitaire a toutefois favorisé l'émergence d'une frange d'électeurs réfractaires, aujourd'hui courtisés par les candidats, rapporte le service politique du Figaro. «Il y a deux façons de s'opposer au système, indique le politologue et sondeur Jérôme Sainte-Marie. Ne pas voter du tout ou se tourner vers des forces politiques antisystème.» Autrement dit: Antivax ou antipasse constituent des réservoirs de voix non négligeables pour Marine Le Pen ou Jean-Luc Mélenchon à moins que l'abstention ne rafle la mise.

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2. Les dernières infos

Les chiffres. La pandémie de Covid-19 continue de sévir, selon les données de Santé publique France, même si l'on constate une amorce de décrue. Les contaminations ont ainsi cessé de monter : avec 161.950 cas positifs enregistrés en 24 heures la moyenne des sept derniers jours s'établit à 134.991, après avoir dépassé 140.000 vendredi dernier. La tendance reste toutefois à la hausse à l'hôpital. En Moselle, le CHR Metz-Thionville a annoncé mardi déclencher son plan blanc pour tenter de faire face à l'augmentation du taux d'incidence et de la pression hospitalière.

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Les chiffres à retenir en France

  • 1561 malades en soins critiques (+9 depuis la veille)
  • 23.014 patients hospitalisés (+4 depuis la veille)
  • 161.950 nouveaux cas détectés (contre 169.024 il y a une semaine)
  • 116 décès en 24 heures à l'hôpital (142.012 morts depuis le début de l'épidémie à l'hôpital et en Ehpad)
  • 53,4 millions de personnes avec un schéma vaccinal complet (79,2% de la population)
  • 40,3 millions de doses de rappel administrées

Source : Santé publique France au 6 avril

Vaccin. En France, la deuxième dose de rappel de vaccin contre le Covid-19 va être ouverte aux personnes âgées de 60 ans et plus, dont la dernière injection remonte à plus de six mois, a annoncé ce jeudi matin le ministre de la Santé Olivier Véran. En Europe, les autorités sanitaires ont donné leur feu vert mercredi à une deuxième dose de rappel (ou quatrième dose) de vaccin pour les personnes de plus de 80 ans. Pour les adultes de moins de 60 ans dotés d'un système immunitaire normal, il n'existe actuellement «aucune preuve concluante» que la protection vaccinale contre les maladies graves diminue et qu'une quatrième dose ait une valeur ajoutée, ont conclu les institutions.

Allemagne. L'Allemagne renonce à lever l'obligation d'isolement pour les personnes positives au Covid à partir du 1er mai. «C'était une erreur dont je suis personnellement responsable. Cela a donné un mauvais signal», a déclaré à la presse le ministre de la Santé, Karl Lauterbach.

Europe. Le Covid-19 «a contribué» à diminuer la population carcérale en Europe en 2020, selon une étude publiée mardi par le Conseil de l'Europe. Et cela, en partie grâce aux «restrictions de circulation» imposées durant la pandémie. L'étude réalisée par l'Université de Lausanne invoque également «le ralentissement des systèmes judiciaires» et «les programmes de libération» instaurés «dans certains pays pour prévenir ou freiner la propagation» du virus.

Et aussi. La semaine du 14 mars où l'obligation du port du masque a été levée, les ventes de rouge à lèvres ont bondi de 35 % dans les parfumeries, selon le cabinet NPD. Un regain de forme cependant insuffisant pour regagner le terrain perdu pendant deux ans d'épidémie. Chewing-gums et dentifrices sont aussi en hausse nous signale-t-on.

3. Voyager (presque) tranquille

Les restrictions de voyage continuent de s'alléger un peu partout en Europe et au-delà selon la carte tenue à jour par le service voyages du Figaro . Il n'y a par exemple plus de test obligatoire pour les vaccinés voulant atterrir au Brésil ou au Canada. Mais attention, voyager vers les départements d'Outre-mer nécessite encore un test. Certains ont même maintenu des restrictions voire le passe sanitaire comme en Martinique. Enfin, voyager peut encore réserver des surprises aux personnes vaccinées et testées. Le week-end dernier, la compagnie Easyjet a dû annuler plus de 200 vols en raison de nombreux cas de Covid-19 détectés parmi son personnel navigant.

4. Masque et passe

Depuis le 14 mars, les restrictions sanitaires liées à l'épidémie sont pour la plupart abandonnées. Cependant, masque et passe sont encore requis dans certains lieux:

Le masque reste exigé dans les transports collectifs de voyageurs et les établissements de santé. Le port du masque reste recommandé pour les personnes positives et cas contacts à risque, les personnes symptomatiques et les professionnels de santé.

Le passe sanitaire (vaccin, test négatif, certificat de rétablissement) est toujours demandé à l'entrée des hôpitaux, des maisons de retraite et des établissements pour personnes handicapées.

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5. Les réflexes à conserver

Le virus se transmet par les gouttelettes et les aérosols. Les gestes barrières détaillés par le ministère de la Santé doivent être observés pour se protéger et protéger les autres:

  • Se laver les mains régulièrement ou utiliser du gel hydroalcoolique
  • Tousser ou éternuer dans le pli de son coude
  • Utiliser des mouchoirs à usage unique
  • Eviter de se toucher le visage
  • Aérer les pièces le plus souvent possible, au minimum quelques minutes toutes les heures
  • Saluer sans serrer la main et arrêter les embrassades

6. Que faire en cas de symptômes ?

La maladie se manifeste le plus souvent par la toux, la fièvre ou la sensation de fièvre, la perte de l'odorat et du goût, la fatigue. Si après quelques jours, vous avez du mal à respirer ou êtes essoufflé, il faut contacter le 15. Les symptômes seraient plus légers avec le variant Omicron, s'apparentant à ceux d'un rhume: maux de gorge, maux de tête, écoulement nasal.

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En cas de signes de la maladie, le plus important est de se faire tester. Le test, PCR ou antigénique, reste gratuit pour les non vaccinés sur prescription médicale ou après avoir été identifié comme cas contact par l'Assurance maladie. En cas de résultat positif sur un autotest, un test PCR de confirmation est recommandé. En attendant le résultat, vous devez vous isoler et porter un masque. Dans le cas où le test est positif, l'isolement doit durer 7 jours à compter des premiers symptômes pour les personnes vaccinées, 10 jours pour les personnes non vaccinées. Il peut être rompu à respectivement J+5 ou J+7, si on dispose d'un test négatif et que l'on n'a pas de symptômes depuis 48 heures. Bon à savoir, depuis le 21 mars 2022, les cas contact n'ont plus besoin de s'isoler, vaccinés ou non.

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À la semaine prochaine.

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Le Figaro

Clichés de campagne (9/10) : 2012, le candidat «normal» défie l'«hyperprésident»

Clémentine Maligorne

EN IMAGES - François Hollande construit son image de candidat en promettant d'être un président «normal» et rassembleur, contre Nicolas Sarkozy qui ne parvient pas à ôter son étiquette de «président des riches».

ÉPISODE 9/10. Quelles images resteront de la campagne électorale de 2022 pour la présidentielle ? Meetings, déplacement, débat télévisé...En politique, convaincre c'est séduire, et tout particulièrement en période électorale. Qu'on le veuille ou non, la bataille de l'image reste primordiale. Comment les candidats construisent leur image et parviennent (ou non) à s'imposer ? Retour sur la campagne électorale de 2012.

Le 6 mai 2012, comme si de rien n'était, François Hollande devient président de la République. À 57 ans, il entre dans l'Histoire comme le deuxième président socialiste de la Ve République. Pourtant, personne n'aurait parié sur sa victoire quelques mois plus tôt.

Le candidat «normal»...

À un an de la présidentielle, c'était Dominique Strauss-Kahn, alors directeur général du FMI, qui faisait figure de favori face à Nicolas Sarkozy. Mais son arrestation aux États-Unis, quelques mois avant l'été 2011 pour agression sexuelle sur une femme de chambre dans la suite 2806 de son hôtel new-yorkais, rebat les cartes.

François Hollande, dont personne ne se méfiait, se lance dans la course à l'Élysée. Pour entrer dans la peau de candidat à la présidentielle, l'ancien patron rondouillard du PS, travaille son image. Il s'impose un régime, endosse des costumes mieux taillés, change de lunettes - plus modernes - qui affinent son visage. Celui qui était surnommé «M. Petites Blagues» adopte un ton plus grave pour paraître «présidentiable».

François Hollande construit aussi son image de candidat en promettant d'être un président «normal» et rassembleur, contre l'hyperprésident Nicolas Sarkozy, qualifié par ses détracteurs de «président des riches». Le 22 janvier, François Hollande prononce au Bourget (Seine-Saint-Denis), devant 20.000 partisans, le discours fondateur de sa campagne présidentielle. Avec cette tirade : «Mon véritable adversaire, il n'a pas de nom, de visage, pas de parti, et pourtant il gouverne, c'est le monde la finance».

Ses meetings - comme ceux des autres candidats - sont retransmis en direct sur les chaînes d'informations en continu. Les équipes de campagne confient à des sociétés de production l'exclusivité des tournages. «C'est une étape supplémentaire dans la fabrique de l’image des candidats», souligne Christophe Piar, enseignant à Sciences Po et spécialiste de la communication politique. «Les journalistes sont considérés comme courroies de transmission des candidats.» Mais ils ripostent. «Dans leurs sujets télévisés, obligés de reprendre des images fournies par les équipes de campagne, les médias réduisent le temps de parole des candidats pour davantage montrer et décrypter leur stratégie», ajoute Christophe Piar.

...contre l'hyperprésident

Ces images de shows à l'américaine, véritables démonstrations de force se retrouvent aussi dans le camp adverse. Comme ci-dessous, lors du meeting de Nicolas Sarkozy, le 11 mars 2012 au Parc des expositions de Villepinte.

Le président sortant, Nicolas Sarkozy, qui pensait affronter DSK, se retrouve en posture de challenger face à François Hollande. Dans cette campagne il veut en finir avec son image de «président des riches». Il se pose en sauveur de la crise de 2008, fait campagne sur son sérieux. Mais son image de président «bling-bling» lui colle à la peau depuis sa victoire du 6 mai 2007 qu'il a fêté au Fouquet's, ce restaurant chic des Champs-Élysées. «Si c'était à refaire, je ne reviendrais pas dans ce restaurant puisque ça a été vraiment le feuilleton», déclare-t-il d'ailleurs sur le plateau du 20 heures de France 2. François Hollande en joue. Lors du débat d'entre-deux tours, il prononce cette nouvelle tirade qui restera : «Moi, président de la République…»

Contrairement à 2007, Nicolas Sarkozy ne peut se présenter comme le candidat de la rupture. À son tour, en tant que sortant et «hyperprésident», aux manettes de la France durant cinq ans, il est comptable de son bilan.

Les Français choisissent l'alternance. François Hollande l'emporte avec 51,64% des suffrages exprimés contre Nicolas Sarkozy avec 48, 36%. François Hollande promet d'être un «président normal». Peut-être un peu trop...

24 heures photo du 4 avril 2022

EN IMAGES - Retrouvez les photographies les plus marquantes de la semaine, sélectionnées par la rédaction du Figaro Magazine.

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Clichés de campagne (8/10) : 2007, le renouvellement

EN IMAGES - Une nouvelle génération de candidats se présente à l'élection présidentielle de 2007. Innovant en matière de communication politique, ils parviennent à intéresser les Français à cette campagne.

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Essence, gazole : « On se serre la ceinture et d’autres se sucrent sur notre dos »

Reportage

À la campagne comme à la ville, dans les stations-service, pistolet de carburant en main, les automobilistes de la périphérie de Nice témoignent de leurs difficultés face à la hausse des prix. Reportage

Émilien Urbach

Cantaron/Nice (Alpes-Maritimes), envoyé spécial.

Dans l’arrière-pays niçois, tous les habitants de la vallée du Paillon viennent remplir leur réservoir au supermarché de Cantaron, sur les rives du fleuve qui, autrefois, en aval, enserrait Babazouk, la vieille ville de Nice. Sur le grand panneau rouge, noir et blanc, ce lundi 21 mars au matin, les prix affichés des carburants dépassent pour la plupart les 2 euros le litre.

Carburants. Comment éteindre la flambée des prix à la station-service

« En tant qu’infirmier libéral, je fais 40 000 kilomètres par an, explique Philippe. Si c’était pour le plaisir, je choisirais de moins rouler, mais je n’ai pas le choix. Je paye. » Même son de cloche pour Syndie, coiffeuse à domicile. « C’est mon outil de travail, explique-t-elle en pointant sa voiture avec le pistolet de la pompe à essence. Bientôt, ça va me coûter plus cher d’aller travailler que de rester chez moi. Le problème, c’est que ce sont toujours les mêmes qui payent. Je ne suis pas sûre que dans les familles riches, on calcule les prix des courses… »

Carburants. Avec les prix record, la campagne rebondit sur le pouvoir d’achat

Ici, la voiture est indispensable

Ici, on n’est pas loin de Nice mais tout de même en milieu rural. La voiture y est indispensable, au-delà même du trajet pour aller au travail. Les routes ne sont pas vraiment plates dans ce Piémont alpin et l’idée de prendre le vélo pour des petits déplacements requiert une bonne forme physique. Retraité, Jean-Jacques s’occupe justement d’un club cycliste dans la vallée et en veut aux responsables politiques locaux. « Ils découvrent qu’on pourrait imaginer des pistes cyclables pour se rendre en ville, mais rien n’a été prévu quand ils ont transformé les axes routiers, dénonce-t-il. Maintenant, c’est presque dangereux d’utiliser celles qui ont été tracées au sol. » Salvatore, également retraité, est venu remplir le réservoir rouge de sa débroussailleuse et n’imagine pas, lui, utiliser son vélo pour se déplacer. « J’évite de rouler pour rien, résume-t-il en haussant les épaules. Quand je pars faire les courses, je remplis le coffre pour deux semaines au lieu d’une seule. »

Une précarité grandissante

Tout le monde essaie de trouver des solutions. Certaines témoignent surtout d’une précarité grandissante. « Je mange plus de pâtes pour pouvoir payer mon plein, annonce Christelle, travailleuse en Ehpad. Cette hausse est une catastrophe. Comment voulez-vous que je m’en sorte avec 1 200 euros par mois ? Et ce n’est pas leurs 15 centimes qui vont changer quoi que ce soit. Il faut augmenter les salaires ! »

Essence. Une mesure ponctuelle contre la flambée des prix à la pompe

Le sentiment que cette crise vient surtout aggraver les injustices est largement partagé. « Un coup, c’est les gilets jaunes, ensuite le Covid, et maintenant la guerre en Ukraine, reprend Jean-Jacques, accoudé au toit de sa voiture. Chaque fois, on demande aux plus modestes de faire des efforts pendant que d’autres en profitent et se sucrent sur notre dos. »

La colère gronde contre les compagnies pétrolières

Les bénéfices engrangés ces derniers mois par les compagnies pétrolières ont du mal à passer. « Que des entreprises fassent de l’argent, ce n’est pas le problème, convient Philippe. Mais on pourrait quand même imaginer que les richesses soient un peu mieux réparties. Et sur des secteurs aussi importants que l’énergie, l’État devrait avoir le monopole. »

Bientôt ça va me coûter plus cher d'aller travailler que de rester chez moi.

Pierre arrive pour faire le plein de son camion-grue et voit les choses différemment. « Je n’y crois pas, à leurs histoires de solidarité avec les Ukrainiens, rouspète cet entrepreneur du bâtiment. On paye déjà assez, on n’a pas à sortir de l’argent pour les autres. Il faudrait surtout que le gouvernement baisse les charges. Moi, si ça continue, je répercuterai la hausse sur les prix facturés à mes clients. »

Dans une station du centre-ville de Nice, Richard, artisan serrurier, tient à peu près le même discours. Lui conduit une petite moto. Ici, les prix sont en moyenne 10 centimes plus élevés qu’à Cantaron. Du coup, les personnes conduisant des deux-roues y sont aussi plus nombreuses que les automobilistes. « Un plein peut me durer un mois, sourit Benjamin. D’autant que, la plupart du temps, je me déplace en bus. Mais je suis plus inquiet de la hausse des prix de l’électricité et du gaz… »

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Valeurs Actuelles

Grand Débat des Valeurs : dans le chaudron des droites

C’est une tradition perdue. À droite, il fut un temps où l’on aimait débattre. Deviser des heures. S’écharper. Se diviser en chapelles. Conservateurs contre modernes. Libéraux contre souverainistes. Mondialistes contre patriotes… Droite forte contre droite molle. Autant de nuances qui sont parfois devenues des fossés infranchissables. Au point de rendre la discussion impossible. À Valeurs actuelles, nous avons toujours voulu faire cohabiter ces droites qui se tournent le plus souvent le dos, quand elles ne s’ignorent pas ou ne se maudissent pas. C’est le choix que nous avons voulu faire en proposant cette soirée, au cœur d’une campagne atone. Et parce que l’esprit de sérieux ne doit pas nous faire oublier que « le rire cache une arrière-pensée d’entente, je dirais presque de complicité, avec d’autres rieurs, réels ou imaginaires », comme l’écrivait Bergson, nous avons demandé au plus corrosif de nos humoristes d’introduire cette soirée.

« Dans le brief que m’ont fait les mecs de Valeurs actuelles : il faut que tu mettes les gens à l’aise, qu’il n’y ait pas de favoritisme, on n’est pas là pour orienter l’avis de nos lecteurs, l’important, c’est de passer un bon moment et qu’à la fin, tout le monde rentre à la maison en se disant “au fond, Zemmour a raison”. » Gaspard Proust, grinçant, a réussi son coup : il prend la salle et ses hôtes à contrepied. Dans le public, certains rigolent quand d’autres lancent les premiers “Zemmour président”.

À seulement quelques mètres de là, Marlène Schiappa et sa conseillère en communication échangent un bref regard. « Ça promet », souffle la ministre déléguée à la Citoyenneté. Elle sait qu’elle joue ce soir à l’extérieur. « La polytechnicienne de Touche pas à mon poste ! vous remercie », lance-t-elle en direction de Gaspard Proust, qui s’était amusé, sous ses yeux, de son rôle dans le débat public. Face au refus d’Emmanuel Macron de s’afficher sur le même plan que ses concurrents, Marlène Schiappa s’est justement placée en défenseur de la démocratie : « Je déplore que l’on traverse une période dans laquelle très souvent l’invective, la petite phrase, l’attaque personnelle remplacent ce débat d’idées. » Chahutée sur le bilan de son gouvernement en matière de sécurité, la ministre aura tout de même eu droit à sa salve d’applaudissements. En sortant de scène, raccompagnée par Charlotte d’Ornellas avec qui elle a débattu, elle s’éclipse rapidement. Comme tout ministre qui se respecte, Marlène Schiappa est une femme pressée.

Entre calmeur et ferveur, 4 000 spectateurs ont répondu à l’appel du Grand Débat des Valeurs. © Marie de Jeaghere

Marion Maréchal s’installe au premier rang. Arrivée à l’heure au Dôme de Paris, la jeune femme préfère suivre le sketch de l’humoriste plutôt que de patienter en loge. Elle l’avoue bien volontiers : « Mon passage sera moins drôle que celui de Gaspard : on m’a demandé de parler de Macron, ce n’est pas hypersexy mais on va le faire. » Lors de son entrée en scène, l’ancienne députée du Vaucluse est acclamée par le public. « On a dit en introduction qu’il fallait faire rêver, mais je dois parler du bilan d’Emmanuel Macron, donc ça risque d’être un petit peu plus délicat », souffle-t-elle aux 4 000 personnes présentes dans la salle. Face à Raphaël Stainville, notre rédacteur en chef politique, elle dézingue le bilan du président sortant, évoque le scandale du cabinet McKinsey et pointe du doigt le refus de débattre d’Emmanuel Macron : « Il explique que demain il mettra en place des états généraux, des grandes consultations, comme si l’élection était une formalité et n’était plus le lieu où on accepte le clivage. »

Devant un public où se mêlent les électeurs LR, ceux de Reconquête ! et ceux du RN, Marion Maréchal avertit : « Voter Emmanuel Macron, c’est jouer à la roulette russe. » Il est « le président de l’immigration massive ». Un rappel qu’elle juge nécessaire : « Je le dis en particulier pour les électeurs de droite qui ont la tentation de voter pour lui. » En coulisses, Philippe Olivier, conseiller de Marine Le Pen et époux de Marie-Caroline Le Pen, ne se prive pas de commenter la prestation de Marion Maréchal : « Elle a réussi à faire pire que Pécresse, faut le faire ! » Assise sur le canapé, Marie-Caroline se demande, pensive, ce que sa nièce est venue faire dans cette « galère zemmourienne ».

Dans les gradins, les partisans d’Éric Zemmour tapent du pied. Leur fracas et le grondement sourd de leurs cris font trembler les murs des coulisses. « Zemmour président, Zemmour président ! » Va lé rie Pé c re s se jette un œil au plafond de sa loge. Les conduits d’aération vibrent sous le poids de cette ferveur. Sourire malicieux, elle se rassure : « Les lecteurs de Valeurs actuelles sont des gens élégants et courtois. » Et se motive : « Vous allez voir, je vais les intéresser à cette présidentielle et les convaincre que c’est moi qui porte le projet le plus concret. » « Passer entre Marion Maréchal et Éric Zemmour, on ne peut pas dire que ce soit un cadeau », ironise-t-elle. Un proche lui rappelle la présence de Marlène Schiappa ce soir. Elle répond ironiquement : « Monsieur Macron se fait représenter, enfin. Il a compris qu’on devait se battre pour une campagne électorale. » Elle tend une oreille aux cris de la foule. « Je n’ai pas peur des débats et des confrontations d’idées. C’est ma vision de la politique. Je vais montrer ce qui avec moi va clairement changer en France sur la sécurité et l’immigration », insiste-t-elle. Elle nous interpelle : « Je vous respecte. Vos lecteurs ont envie de battre Macron. Et c’est avec moi qu’ils le battront. »

Valérie Pécresse revendique l’électorat filloniste

Un bénévole des Éveilleurs, l’association qui coorganise la soirée, frappe à sa porte. Il lui annonce son passage. Elle passe derrière les rideaux de la scène. Geoffroy Lejeune l’y attend. « Valérie, tout va bien ? », s’enquiert le directeur de la rédaction. Elle répond d’une voix rauque : « Vous invitez tous ceux qui ont leur carte. Ils sont tellement anti-moi qu’ils s’attendent à ce que je me couche. » Les sifflets se font déjà entendre. Avant de monter sur scène, Pécresse lance : « Ils ne me font pas peur. Leurs cris me donnent l’énergie. » À peine prend-elle la parole que la salle la siffle. La candidate ne se laisse pas abattre : « Quand on a tenu neuf mois face à la rue, aux étudiants gauchistes et qu’on a fait 70 évacuations de fac, on n’a pas peur de venir débattre. »

Face à un public d’anciens fillonistes, la candidate LR tente de reprendre les accents de la dernière campagne : « L’élection de 2017 a été volée à la droite. J’ai l’impression qu’on essaye de voler celle-ci aussi et que Macron est en train de se dérober à cette élection. Les Français doivent se réveiller ! » Valérie Pécresse se présente comme le seul choix crédible face à la majorité actuelle : « C’est la huitième fois qu’un Le Pen se présente à une élection présidentielle, si les Français en voulaient, ça se saurait. Éric Zemmour, je ne crois pas qu’il puisse être élu. » Bronca dans la salle. Ayant pleinement conscience que beaucoup de choses la séparent de l’assemblée qui lui fait face, elle conclut sur une volonté de rassemblement des droites. « Si on est là ce soir, c’est qu’on ne veut plus d’Emmanuel Macron – on veut le remplacer -, qu’on ne croit pas aux sondages et qu’on ne veut pas se laisser voler cette élection ! » Pécresse quitte la salle, le sourire aux lèvres.

Quelques minutes plus tôt, Éric Zemmour arrive dans les loges, accompagné par de nombreux membres de son équipe de campagne. Un responsable de l’organisation le prévient qu’il rentrera par la droite de la scène, contrairement aux trois précédents invités. Valérie Pécresse ne veut pas le croiser. « Oh non, quel dommage, je suis déçu », ironise Éric Zemmour. L’ancien journaliste est souriant. Marion Maréchal, qui vient d’en finir, passe une tête dans sa loge avec son mari, Vincenzo Sofo, et sa mère, Yann Le Pen. Valérie Pécresse, elle, commence son grand oral. Dans la loge de Zemmour, le son de la télévision saute, puis revient après quelques secondes de coupure. « C’était peut-être mieux sans », raille un proche du candidat.

“La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution”

Il est 22 h 24. Éric Zemmour entre sur Paint It, Black, le morceau phare des Rolling Stones, son groupe préféré. Le public l’ovationne. Le Dôme de Paris prend des airs de Villepinte. « Pourquoi la remigration devient-elle nécessaire maintenant ? », questionne Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour répond du tac au tac : « La remigration, c’est le renvoi de personnes dont on ne veut plus. Quand on trahit le pays qui nous accueille, nous nourrit, nous loge, nous éduque, on ne mérite pas d’y rester. » Deux Femen interrompent l’explication du candidat en criant : « Valeurs réacs, riposte féministe », avant d’être exfiltrées. Zemmour ironise : « C’est un rituel. Ça nous aurait manqué si elles n’étaient pas venues. » L’entretien se poursuit en toute quiétude. « Avez-vous la foi ? », le questionne Geoffroy Lejeune. « J’ai l’impression de croire en Dieu de plus en plus. Mes parents me regardent, il ne faut pas que je les déçoive. » Évoquant sa vidéo postée pour la fête de Noël, l’essayiste rappelle les racines chrétiennes de la France, “fille aînée de l’Église” : « Je suis rentré dans le christianisme par la France. Cette religion a contribué à la fondation de notre nation. »

Éric Ciotti débarque au Palais des Sports après un JT de TF1. Fidèle à sa réputation de “monsieur Sécurité”, il salue tout ce qui porte un insigne. Durant quelques instants, il s’arrête pour discuter avec deux agents du Service de la protection (SDLP) d’Éric Zemmour. Puis, à quelques minutes de monter sur la scène, il voit venir à sa rencontre le candidat de Reconquête !. « Ils m’ont sollicité comme toi, à ce que je vois », s’exclame Zemmour. Insistant, il lance en direction de Geoffroy Didier : « Il y a des amitiés de longue date qu’il faut honorer. » Présent à ses côtés, Guillaume Peltier lance à son collègue parlementaire : « Tu es à ta place, là. » Des sous-entendus qui créent un certain malaise.

Interrogé par Tugdual Denis sur la proposition du candidat de Reconquête ! de créer un “ministère de la remigration”, le questeur de l’Assemblée nationale répond sans détour : « La remigration, ça ne veut rien dire. » Face aux sifflets, Éric Ciotti ne varie pas : « J’entends vos réactions, mais vous ne m’empêcherez pas de dire ce que je pense. La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution ! » Après avoir été remercié par le directeur adjoint de notre rédaction, l’élu quitte la scène sous des applaudissements nourris.

Photo © Marie de Jeaghere

Le passage d’Éric Ciotti est le seul qu’Éric Zemmour suit attentivement. « Il parle comme nous, répète-t-il plusieurs fois devant son écran. Même les chiffres qu’il utilise viennent de chez nous. » À la fin de la séquence du député, la loge d’Éric Zemmour se remplit. Alors que Valérie Pécresse a quitté les lieux, deux de ses soutiens pénètrent dans l’antre de son concurrent. Le magistrat Charles Prats, orateur national de la candidate LR, vient saluer Éric Zemmour et son amie Sarah Knafo. Durant le discours du candidat, le fils du juge n’a pas arrêté de hurler « Zemmour président ». L’ancien journaliste lui demande : « Bon, quand est-ce que tu viens avec nous ? » Réponse de l’intéressé : « Il est trop tard pour moi. » Zemmour aura au moins la progéniture. Vingt minutes plus tard, une élue habituée de ces soirées débarque. « Alors, les voyous, quand est-ce que vous remigrez ? » Éric Zemmour rigole. Nadine Morano tape dans le mille. La députée européenne vient discuter avec Zemmour, qu’elle connaît depuis longtemps. La conversation dure quelques instants. L’ancien journaliste la questionne sur la proposition de Guillaume Larrivé, député LR, qui appelle d’ores et déjà à une “nouvelle majorité” avec Emmanuel Macron si Valérie Pécresse est battue. La réponse est foudroyante : « Larrivé a un gros problème : le syndrome du “si t’as pas été ministre avant 40 ans, t’as raté ta vie”. » Il en a 45. Puis l’ancienne ministre de Sarkozy se retire pour discuter quelques instants de manière informelle avec Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour, lui, quitte les lieux en lâchant une dernière phrase : « Elle n’a pas dit qu’elle était contre la remigration… »

Quelques minutes plus tôt, Jordan Bardella est d’humeur taquine. Les yeux rivés sur son téléphone, il assiste, sourire aux lèvres, à l’entrée en scène du candidat de Reconquête !. « J’aurai au moins fait un meeting d’Éric Zemmour dans ma vie ! » Depuis sa loge, il peut entendre, çà et là, les “Zemmour président”, les “ben voyons” qui émanent de la foule. Pas de quoi le faire trembler. Il peaufine calmement ses notes griffonnées sur des petites feuilles. « Je vais leur parler de pouvoir d’achat, ça va les calmer », s’amuse le jeune président par intérim du Rassemblement national. Il s’apprête pourtant à discourir d’union des patriotes et à pénétrer dans une arène loin d’être aussi hostile à son égard qu’il semble le penser. Il faut dire que les militants du RN ne sont pas légion dans les travées du Dôme. « Ils préféreront toujours un barbecue à une soirée parisienne », raille Jordan Bardella. Les 4 000 spectateurs présents à cette “soirée parisienne” attendent, eux, sa prise de parole de pied ferme. Chez les partisans de Reconquête ! notamment, où il est perçu comme un acteur majeur de la future grande recomposition du “camp national” promise par Éric Zemmour au sortir des élections.

L’union des droites ? Jordan Bardella n’y croit pas. Ou plutôt, il s’en moque. Il sait pourtant qu’il en sera question quand son tour viendra de monter sur la scène. « Il faut bien qu’on explique pourquoi on ne croit pas à cette grande union. » Philippe Olivier et Marie-Caroline Le Pen accompagnent leur gendre. Le conseiller de la candidate du RN se moque encore plus de l’union des droites que son poulain : « C’est un concept complètement fumeux et dépassé. » Bardella acquiesce. Serein, il s’inquiète seulement de l’état d’épuisement mental de l’assemblée. « Vous pensez que la salle va se vider ? », se demande-t-il tout en renouant son nœud de cravate.

“Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire”

Malgré l’heure tardive et les deux heures et demie de débats écoulées, seule une petite partie du public a quitté le Dôme. « Je ne suis pas venu ce soir pour vous flatter », assure-t-il d’emblée quand on lui demande de décrire les liens qui pourraient unir la droite conservatrice et le Rassemblement national. Il convainc son auditoire par son honnêteté : « La grande recomposition, 2027… je vous le dis franchement, je m’en fous complètement. Mon sujet, c’est qu’on puisse sauver la France dans trois semaines. » Jugeant le clivage historique entre la droite et la gauche « dépassé », Jordan Bardella tend la main aux électeurs d’Éric Zemmour en vue du second tour. Geste de rassemblement plus que d’union. « Sa stratégie nous cantonne à du témoignage, elle vous mène à faire 15 %, lâche-t-il sous quelques applaudissements. Ce que fait Éric Zemmour aujourd’hui, c’est ce qu’on faisait avec Jean-Marie Le Pen il y a trente ans. À force d’avoir été les champions des premiers tours, on a longtemps oublié qu’il y en avait un second. »

Quand il regagne sa loge, Jordan Bardella arbore une moue satisfaite : il sait qu’il a réussi son grand oral. Il a avancé encore un peu plus l’hypothèse d’un vote utile en faveur de sa candidate. Un phénomène électoral dont il a lui-même subi les fâcheuses conséquences par le passé : « Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire. Une fois qu’il est face à nous, on est morts. Je l’ai vu aux régionales. » Au Palais des Sports, il était bien décidé à laisser les défaites aux vestiaires. En quittant la scène, il pouvait mesurer les effets de sa prestation. Outre ses collègues qui ne tarissaient pas d’éloges, des sympathisants LR et de Reconquête ! – même des journalistes – se joignaient à cette chorale de louanges. Son incursion d’un soir dans cette marmite lui aura même inspiré une dernière saillie, résumant, à bien des égards, l’atmosphère qui se sera dégagée de l’événement : « Finalement, les seuls à avoir réussi l’union des droites, c’est Valeurs actuelles … »

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Le Figaro

DIRECT - Masters d'Augusta : Tiger Woods dans le coup après l'Amen Corner

  • Par  Laurent Louët, avec Romain Schneider à Augusta
  • Mis à jour le 07/04/2022 à 21:08
  • Publié le 07/04/2022 à 10:28

Lors de chaque tour jusqu'à dimanche, retrouvez les commentaires de nos journalistes sur la 86e édition du Tournoi des Maîtres, qui se déroule sur l'Augusta National Golf Club, en Géorgie (E.-U.).

A VENIR : Début du direct : 07/04/2022 à 10:48

EN COURS : Mis à jour à 21:08

TERMINE : Fin du direct :

Masters d'Augusta 2022 : le leaderboard en temps réelRetrouvez le classement complet en temps réel de la 86e édition du Masters d'AugustaSeul leader, Cameron Smith accélère encore !

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April 7, 2022Enorme recovery de Woods

"That felt like old-school Tiger right there." pic.twitter.com/1KrbwMEfPn

April 7, 2022Birdie de Tiger Woods au trou 13, qui sort de l'Amen Corner

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April 7, 2022Oh !!! Shane Lowry colle son petit chip dans la boîte !

Ireland's Shane Lowry draws back to even par after a chip-in eagle on No. 13. #themasters pic.twitter.com/DdqZFlFlnb

April 7, 2022Le public encourage Tiger Woods dans l'Amen Corner

All rise at Amen Corner. #themasters pic.twitter.com/pk4R5ATi0S

April 7, 2022Départ canon de Sungjae Im !Hideki Matsuyama et Tiger Woods dans le par après l'aller

With a birdie on No. 13, past champion Danny Willett is within one of the lead. #themasters pic.twitter.com/f8z2f257LO

April 7, 2022Oh l'approche dans le trou de Joaquin Niemann pour eagle !!!!

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April 7, 2022Woods poste un bogey au 8 après deux chips ratés

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April 7, 2022Premier birdie pour Tiger Woods, le public s'enflamme

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April 7, 2022Matthew Wolff en grosses difficultésOh la virgule de Tiger Woods !

Tout le monde la voyait dedans...Tiger aussi#Themasters - 1er tour➡ https://t.co/WBKPPyIkZ6 pic.twitter.com/fmrdFFsInW

April 7, 2022Woods enchaîne les pars, Niemann déjà à l'attaque

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April 7, 2022Hideki Matsuyama à la défense son titreLe par pour Woods, Scottie Scheffler en piste

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April 7, 2022C'est parti pour Tiger Woods !

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April 7, 2022Le Tigre affiche ses ambitionsMasters : après treize mois d'absence, Tiger Woods pense qu'il peut «gagner»Un putt de 20 mètres dans la boîte pour Harrington

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April 7, 2022Le retour de Woods salué et scruté par ses pairsMasters : Le retour de Woods salué et scruté par ses pairsLes meilleurs moments de Woods à AugustaMasters : Tiger Woods, 25 ans d'Augusta et cinq sacres inoubliablesCes greens d’Augusta qui rendent fouMasters : ces greens d'Augusta qui rendent fouLe système magique de l’Augusta National pour sécher ses greens Voir la suiteLe départ des starters honoraires en vidéo

With 15 top-10 Masters finishes and a legacy that will last a lifetime, Tom Watson joins the Honorary Starters. #theMasters pic.twitter.com/AXMu9McRop

April 7, 2022Les positions des drapeaux du premier tour

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April 7, 2022Les nouveaux horaires des principaux favoris

Due to thunderstorms in the early morning hours Thursday, gate opening times will be delayed by 30 minutes.Ticketing gates will open at 7:30 a.m. The Honorary Starters will take place at 8:15 a.m., followed by the first tee time at 8:30 a.m. #themasters

April 7, 2022Les starters honoraires lanceront la fête à 8h15 (14h15 en France)

Sur le parcours de l'Augusta National Golf Club, les premiers départs sont donc prévus ce jeudi, à 8H30, soit 14h30 en France. Ce sont l'Espagnol José Maria Olazabal et l'Américain J.J Spaun qui ouvriront le bal du tee n°1. A 8H15, les légendes et starters honoraires, Jack Nicklaus, Gary Player et Tom Watson donneront le traditionnel départ honorifique. L’an passé c’est Lee Elder qui s’était joint à Nicklaus et Player mais Lee Elder est décédé en novembre dernier.

"I am greatly honored to join my friends and fellow competitors, Jack and Gary, as an Honorary Starter." #themastershttps://t.co/9AJa1E1fny

April 7, 2022La météo à Augusta (Géorgie, E.-U.), aujourd'hui

Les deux dernières journée d’entraînement, ainsi que le par 3 contest, ont été très perturbés par les orages violents. Aujourd'hui à Augusta, une amélioration du temps est heureusement prévue en cours de journée : encombré le matin, le ciel pluvieux se dégagera au fil des heures. Des éclaircies de plus en plus larges s'installeront au point que le ciel deviendra peu nuageux dans l'après-midi. Quelques précipitations prévues. Le vent va souffler, de 19 à 25 km/h. Quelques rafales avec des pointes à 40 km/h pourraient même souffler. Côté températures, il fera entre 16 et 22 degrés Celsius.

Les départs du premier tour retardés de 30 minutes

 Les conditions sont encore humides à Augusta. En raison des violents orages qui ont sévi mercredi et dans la nuit, les départs ont été retardés de 30 minutes. Le premier départ s’élancera ainsi à 8h30 (14h30) et Tiger Woods débutera à 11h04 (17h04 en France).

Bienvenue sur Le Figaro Golf

Bonjour et bienvenue sur Le Figaro pour suivre la 86e édition du Masters d'Augusta en direct. Chaque jour, jusqu'au dimanche 10 avril, nos journalistes partageront leurs commentaires en Live : infos, tweets, photos, videos, articles... Le meilleur du Masters 2022 en direct ce jeudi 7 avril à partir de 13 heures (heure française).

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A VENIR : Début du direct : 07/04/2022 à 10:48

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April 7, 2022La météo à Augusta (Géorgie, E.-U.), aujourd'hui

Les deux dernières journée d’entraînement, ainsi que le par 3 contest, ont été très perturbés par les orages violents. Aujourd'hui à Augusta, une amélioration du temps est heureusement prévue en cours de journée : encombré le matin, le ciel pluvieux se dégagera au fil des heures. Des éclaircies de plus en plus larges s'installeront au point que le ciel deviendra peu nuageux dans l'après-midi. Quelques précipitations prévues. Le vent va souffler, de 19 à 25 km/h. Quelques rafales avec des pointes à 40 km/h pourraient même souffler. Côté températures, il fera entre 16 et 22 degrés Celsius.

Les départs du premier tour retardés de 30 minutes

 Les conditions sont encore humides à Augusta. En raison des violents orages qui ont sévi mercredi et dans la nuit, les départs ont été retardés de 30 minutes. Le premier départ s’élancera ainsi à 8h30 (14h30) et Tiger Woods débutera à 11h04 (17h04 en France).

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Frédéric Pierrot, le psy de la nation

Constance Jamet

PORTRAIT - Le comédien est entré dans l’inconscient collectif en interprétant le praticien de la série En thérapie, dont la seconde saison vient de démarrer, jeudi, sur Arte.

Sous l’égide d’Éric Toledano et Olivier Nakache, dont il n’était pourtant pas le premier choix, Frédéric Pierrot a plus fait pour la psychanalyse que n’importe quelle campagne de prévention. Praticien posé, réfléchi et inébranlable d’En thérapie, son Dr Philippe Dayan a pris le pouls d’une France marquée par les attentats de 2015 et qui retournait en confinement. Ses sessions l’ont fait entrer dans l’inconscient collectif. La seconde saison qu’a lancée, jeudi, Arte braque à nouveau ce grand discret sous les feux des projecteurs.

À lire aussiNotre critique de la saison 2 d’En thérapie: psy au carré et confinement sur arte.tv

«Je ne crois pas aux personnages construits par des acteurs. C’est le spectateur qui leur donne corps. Je regarde peu les séries et n’avais jamais vu la version originale israélienne de Hagai Levi. J’avais l’espoir qu’En thérapie toucherait les gens qui connaissent mal le travail psychanalytique et avaient des réticences», confie celui qui fréquente le divan depuis des décennies et craignait la réaction de son médecin: «J’avais peur d’avoir franchi des lignes. Il m’a dit que j’avais été juste sur sa profession et que j’avais peut-être contribué à éclairer certaines choses.» Cette même exigence l’a fait batailler sur ces nouveaux épisodes où son personnage, Philippe Dayan, ébranlé, se retrouve en posture de patient. Aveuglé par son complexe de sauveur, il défend des positions à la limite de l’éthique. «Il fallait bien marquer qu’il déconnait», note le comédien de 61 ans.

S’il partage avec le psy de la série son regard scrutateur et une propension à chercher ses mots avec soin, Frédéric Pierrot part dans des grands éclats de rire à la Gargamel qui trahissent sa faiblesse pour la nicotine. Ce natif du pays de Caux, «un endroit pas facile», avoue avoir vécu le succès d’En thérapie presque sous un rocher: «Je ne suis pas sur les réseaux sociaux. Je vois que les gens sont bienveillants avec moi. Mais j’ai peur qu’on me voie trop. Un acteur doit disparaître sous le personnage», pointe celui qui sera abordé par plusieurs passants à la terrasse de café du 11e arrondissement parisien où il nous reçoit. Second rôle à la filmographie impressionnante sur le petit et le grand écran, ayant collaboré avec Tavernier, Blier, Godard ou Loach, Frédéric Pierrot n’a jamais cessé de tourner depuis des débuts peu conventionnels en 1986 dans le court-métrage de Jacques Nolot Le Manège.

«Je n’imaginais pas devenir acteur. C’était un désir inconscient nourri par les séances du cinéma de notre village, entre Dieppe et Rouen, où j’ai découvert Bourvil, Ben Hur», se souvient ce fils de vétérinaire qui s’est retrouvé à 9 ans à New York, en plein milieu du tournage du Cerveau, avec un Jean-Paul Belmondo suspendu à la statue de la liberté.

Lors d’un autre voyage en 1979 aux États-Unis, il rencontre de nombreux artistes, rédige des poèmes. Impossible de se reconnecter aux maths de sa prépa d’ingénieur. Pour ne pas inquiéter ses parents, pour qui ce rêve de cinéma est «un peu timbré», il s’engage à travailler derrière la caméra. Électricité, décors, puis machiniste. «Je voulais devenir réalisateur. Pour cela, je voulais comprendre le métier d’acteur.» Frédéric Pierrot intègre l’atelier de Christian de Tillière. «Les participants n’étaient pas professionnels, travaillaient au tri postal, étaient assistants de direction.» Mais le virus du jeu s’empare de l’observateur.

À la télé ou au cinéma, une fois la scène tournée, le texte est oublié. Au théâtre, il se sédimente, on le réinvente, on le redécouvre chaque soir

Maurice Pialat veut lui donner son premier rôle dans l’un de ses films mais le projet capote finalement. En 1989, Frédéric Pierrot se fait cependant remarquer dans le téléfilm et drame familial Retour à Malaveil, de Jacques Ertaud. Il y partage l’affiche avec Françoise Fabian et une Géraldine Pailhas débutante. «Cela a enclenché le mouvement mais pendant longtemps il n’y a rien eu d’énorme, plutôt de brefs frémissements, comme à la fin des années 1990 avec les films de Laurence Ferreira Barbosa.»

Ce Normand, à qui on donne d’abord des rôles de provinciaux, vit sur les plateaux mille vies. Il tourne au Burkina Faso, au Rwanda, en Érythrée. Se perd dans le désert de l’Atacama en ramassant des cailloux. Hanté par la guerre d’Espagne depuis sa participation à Land and Freedom, de Ken Loach, il gravite, quand il le peut, vers les rôles engagés comme Capitaines d’avril où Maria de Medeiros revisite la révolution portugaise des œillets. Au mitan des années 1990, il foule les planches qui lui apportent une satisfaction particulière: «À la télé ou au cinéma, une fois la scène tournée, le texte est oublié. Au théâtre, il se sédimente, on le réinvente, on le redécouvre chaque soir.»

Une nomination au César

Sur En thérapie, il insiste pour à chaque prise jouer toute la séance du D Dayan. «C’est en la refaisant qu’on découvre les lignes de faille, les oppositions», souligne celui qui a appris à travailler avec une oreillette. «Chaque épisode équivaut à quarante-cinq pages de texte, impossible de tout retenir. Avoir les répliques dans l’oreille permet d’être à l’écoute de ses partenaires, d’être attentif et de rebondir au moindre accident.»

Une nomination au César du meilleur second rôle pour Polisse de Maïwenn, en 2011, lui apporte la liberté de choisir les projets qui le font vibrer. Il apparaît dans la série Les Revenants, La guerre est déclarée, de Valérie Donzelli, Hors normes , de Toledano et Nakache.

Est-ce qu’En thérapie affinera les propositions? Frédéric Pierrot reste prudent: «Je ne vois pas d’effet En thérapie. On a tourné non stop, c’est difficile à détecter», note le patriarche de quatre enfants (un comédien, un maçon, une directrice littéraire et une benjamine en charge des actions du Théâtre de la Ville). De quoi son avenir sera-t-il fait? Il n’y aura, à l’entendre, plus d’autres consultations du Dr Dayan. Cet automne, il sera sur les planches avec Les Enfants de Lucy Kirkwood. La suite sera sans doute composée de cinéma. L’écriture l’occupe aussi - «Mais ce que je produis est très bric-à-brac», prévient-il. Une certitude: il savoure le bonheur d’être grand-père. «À l’heure où une guerre commence en Europe, je m’imagine me promener avec cet enfant. Cela fait bien longtemps que je n’ai pas tenu la main d’un bambin», conclut-il. Et, en attendant que le nourrisson marche, il revoit avec une de ses filles les films de Fellini.

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Banksy volé au Bataclan : huit personnes renvoyées devant la justice

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L'Humanité

Sciences. Comment faire de l’hydrogène un carburant abordable. Explications

Actu

L’hydrogène, carburant du futur ? Une équipe de chercheurs vient de mettre au point un matériau qui divise par 100 le coût de sa production traditionnelle. Une découverte qui pourrait donner un coup d’accélérateur aux recherches actuelles pour développer le combustible vert de demain.

Jérémie Bazart

«Je crois que l’eau sera un jour employée comme combustible, que l’hydrogène et l’oxygène, qui la constituent, utilisés isolément ou simultanément, fourniront une source de chaleur et de lumière inépuisable (…) Un jour, les soutes des steamers et les tenders des locomotives, au lieu de charbon, seront chargés de ces deux gaz comprimés, qui brûleront dans les foyers avec une énorme puissance calorifique. (…) Je crois donc que, lorsque les gisements de houille ­seront épuisés, on chauffera et on se chauffera avec de l’eau. L’eau est le charbon de l’avenir. » Ce texte est tiré de l’édition de 1875 du roman de Jules Verne « l’Île mystérieuse ». Cent cinquante ans plus tard, il fait encore rêver, mais peut-être plus pour longtemps.

Les objectifs de la France pour 2030

♦ 7 milliards d’euros d’investissement.♦ 6 millions de tonnes de CO2 évitées chaque année dès 2030, soit l’équivalent des émissions annuelles de la ville de Paris.♦ 6,5 GW d’électrolyseurs installés (un réacteur nucléaire en fait 900).♦ 150 000 emplois créés ; une industrie en neutralité carbone pour 2050.Source : ministère de la Transition écologique.

Les prix des carburants à la pompe ­atteignent 2 euros le litre aujourd’hui, les réserves de combustibles fossiles (­pétrole, charbon et gaz) se réduisent et il y a urgence à utiliser des énergies décarbonées, comme l’a rappelé le rapport du Giec publié le 28 février. Alors remplacer ces énergies polluantes par de l’eau du ­robinet serait de bon augure, et pas si ­insensé que ça. Car l’électrolyse de l’eau, c’est-à-dire la séparation des molécules constituantes de l’eau par l’électricité, produit de l’oxygène et de l’hydrogène. Ce dernier peut être stocké pour être ensuite réutilisé comme carburant (en étant brûlé) ou intégré dans une pile à combustible pour produire de l’électricité. Mais sans « aide », « cette ­réaction est lente et, pour l’accélérer, il faut dépenser beaucoup d’énergie.

Climat. Faire vite et juste : les points clés du rapport du Giec

L’efficacité globale est faible et c’est pourquoi les ­ingénieurs utilisent des catalyseurs », ­expliquent des chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT) dans une étude qui vient de paraître dans la revue « Nature Materials ». Effectivement, l’électrolyse doit être réalisée avec un matériau facilitateur, mais, jusqu’à maintenant, les versions de ces auxiliaires de réaction nécessitaient l’utilisation d’éléments rares et coûteux comme l’iridium (26 euros/gramme), et cela limitait le ­potentiel de production de l’hydrogène.

Des composants peu coûteux et abondants

Les chercheurs du MIT ont trouvé un moyen d’adapter les propriétés des catalyseurs. Pour cela, ils sont parvenus à structurer des cadres organométalliques, des matériaux poreux déjà connus qui, grâce à leur grande surface et à leur architecture tridimensionnelle, sont susceptibles de jouer un rôle important dans le stockage et la conversion de l’énergie. L’équipe a été en mesure d’ajouter en fait un groupement chimique supplémentaire qui parvient à booster la réaction. « Le nouveau matériau présente l’avantage d’être constitué à partir de composants peu coûteux et abondants, comme le ­nickel et le fer.

L’électrolyse sépare les molécules constituantes de l’eau au moyen de l’électricité.La réaction produit de l’oxygène et de l’hydrogène.

De plus, il offre un paramétrage précis du catalyseur en fonction des besoins de la réaction chimique. L’électrolyse réalisée peut alors égaler, voire dépasser les performances des ­catalyseurs conventionnels, et peut même durer plus longtemps, augmentant encore le rendement de la production d’hydro­gène, déclarent les ingénieurs. Cette famille de matériaux permet en effet de régler les sites actifs de catalyse de la séparation de l’eau afin de produire de l’hydrogène avec un apport d’énergie ­réduit. » Jusqu’à présent, les matériaux ont été testés dans des dispositifs expérimentaux à petite échelle, et l’équipe s’attaque maintenant à l’extension du procédé à une échelle industrielle, ce qui pourrait encore prendre quelques années.

Mais, pour les chercheurs, cette idée a un grand potentiel pour aider à catalyser la production d’hydrogène propre (à partir d’électricité ­décarbonée renouvelable, par exemple) et sans émissions, de sorte que « nous puissions réduire le coût de l’hydrogène de ce processus sans être limité par la disponibilité des métaux précieux ». En baissant le coût de production de l’hydrogène, d’autres laboratoires devraient expérimenter ces nouveaux matériaux et accélérer la recherche pour l’utilisation de cette énergie potentielle.

 

Le dihydrogène : des atouts et des limites

Incolore, inodore, non corrosif, le dihydrogène a l’avantage d’être particulièrement énergétique. La combustion de 1 kg de ce gaz libère environ trois fois plus d’énergie que le même volume de pétrole. En revanche, comme ce gaz est très peu dense, il occupe, pour la même masse, un volume bien plus grand qu’un autre gaz. Ainsi, pour produire autant d’énergie qu’avec 1 L d’essence, il faut 4,5 fois plus de dihydrogène comprimé à 700 bars. Ce sont donc des volumes importants qui constituent une contrainte pour leurs transport et stockage sous forme gazeuse.

scienceshydrogènecarburantsrapport du giec
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«  80 kilomètres à faire pour aller travailler »

Actu

À Bourgueil, comme dans toutes les zones périurbaines et rurales, beaucoup d’habitants subissent de plein fouet la hausse du prix des carburants.

Marie-Noëlle Bertrand

Bourgueil (Indre-et-Loire), envoyée spéciale.

« M oins rouler ? Ils sont marrants, eux… » Penché devant la pompe, Stivonn finit de remplir son jerrican, après avoir laissé 50 euros dans le réservoir de sa camionnette. « J’ai renoncé au plein, il m’aurait coûté 150 euros. » S’il avait pu se passer d’essence tout court, il l’aurait fait. Mais pas le choix. « Je suis chauffeur de bus. Selon d’où je démarre, j’ai entre 48 et 80 kilomètres à faire chaque jour pour aller travailler. » L’idée d’avaler ces distances à vélo le fait sourire ; l’option covoiturage est inenvisageable au vu de ses horaires fluctuants. Idem pour ce qui est du train. Bref, même si la hausse des prix du carburant le prend au porte-monnaie, il n’a pas d’alternative. Peu de ceux qui remplissent leur réservoir, ce mardi midi à la station-service du Super U de Bourgueil, en ont. Les prix qui s’affichent ont de quoi refroidir – ici, le sans-plomb 95 a grimpé à 1,985 euro, plus cher que le SP98 (1,918 euro) et moins que le gasoil (1,999 euro). Mais dans cette zone rurale, à cheval entre Maine-et-Loire et Indre-et-Loire, les trajets quotidiens, souvent, sont contraints.

« Nous faisons près de 35 kilomètres par jour », expliquent Claude et Nadine, à l’avant de leur camion frigo. Ils sont poissonniers, vendent chaque jour sur un marché différent et se déplacent à deux véhicules. « On dépense déjà entre 200 et 250 euros par semaine », reprend Claude. Alors que la tendance ne va pas s’arranger, « cela va mordre sur le chiffre d’affaires ». Pareil pour le mari d’Aline. « Il a une entreprise de terrassement. À un moment, il faudra bien qu’il répercute le coût de la hausse des carburants sur ses clients », note la jeune femme. Elle se dit plus chanceuse que d’autres : elle roule à l’éthanol. Encore n’est-ce que relatif : « L’E85 était à 0,70 euro, hier, à Saumur. » Il s’affiche aujourd’hui à 0,91 euro à Bourgueil.

Certains tentent de modérer l’usage des moteurs. « Je prends le vélo quand il ne fait pas trop froid », explique Anne-Sophie, qui ne travaille qu’à 10 kilomètres de chez elle. Encore n’est-ce pas toujours possible. « Aujourd’hui, je dois me rendre à Tours (à 55 km – NDLR) pour des rendez-vous médicaux », relève-t-elle. Et il ne suffit pas de travailler près de chez soi pour être sorti d’affaire. «  Le vélo ? Impossible : il y a une grande route à passer, la petite à aller déposer à la crèche et les deux grands à l’école », explique Manon. Depuis peu, elle a décidé de regrouper ses plus gros déplacements : « Aller chez mes beaux-parents me coûte désormais 15 euros, alors je couple le trajet avec les matchs du fils. » Olivier, retraité, n’a plus tous ces soucis – au reste, il aime pédaler. N’empêche, il prend les devants : « Je viens de faire le plein de nos deux autos, de la motobineuse et de la tondeuse, après ça, je sortirai le moins possible les voitures. » Pas de chance, la station Total où il s’est arrêté affiche parmi les prix les plus élevés du coin, avec un gasoil à 2,199 euros.

carburantshausse des prixessenceUkraine
Le Figaro

Présidentielle 2017: Emmanuel Macron, marcheur et dynamiteur

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (10/10) - Totalement inconnu trois ans plus tôt, l’ancien ministre de l’Économie de François Hollande marginalise le PS, profite de «l’affaire» Fillon et s’impose nettement face à Marine Le Pen.

Présidentielle 2012: avec François Hollande, un socialiste revient à l'Élysée

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (9/10) - Bénéficiant du coup de théâtre qui disqualifie Dominique Strauss-Kahn en mai 2011, l’ancien premier secrétaire du PS s’impose à la primaire socialiste. Et bat Nicolas Sarkozy.

Présidentielle 2007: la dynamique Sarkozy s'impose à droite

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (8/10) - Le ministre de l’Intérieur fait campagne sur la «rupture» avec le quinquennat Chirac dont il fut l’un des premiers acteurs. Face à lui, Royal et Bayrou créent aussi la surprise.

Présidentielle 2002: Jean-Marie Le Pen prive Lionel Jospin de second tour

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (7/10) - Le «21 avril» deviendra une date symbole, synonyme d’élimination de la gauche au profit du Front national. Jacques Chirac est réélu avec 82,21% des voix.

Présidentielle 1995: l'incroyable retour de Jacques Chirac

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (6/10) - Face à Édouard Balladur, grand favori de la compétition, le maire de Paris reprend des forces en faisant campagne sur le thème de la «fracture sociale».

Présidentielle 1988: Mitterrand joue la «France unie» contre Chirac

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (5/10) - La gauche n’a pas su redresser le pays. Mitterrand est pourtant réélu avec 54% des voix. Il a su faire de sa défaite aux législatives une arme contre la droite.

Présidentielle 1981: François Mitterrand impose l’alternance politique

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (4/10) - Le premier secrétaire du Parti socialiste est élu président à la troisième tentative. Grâce à l’accord secret passé avec Chirac.

Présidentielle 1974: Valéry Giscard d'Estaing conjugue changement et continuité

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (3/10) - Le ministre de l’Économie s’impose face à François Mitterrand, candidat de la gauche unie, dans le duel le plus serré de toutes les présidentielles de la Ve République

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DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (2/10) - L’ex-premier ministre se lance sans l’aval du général de Gaulle. Celui-ci en nourrit une certaine amertume et ne le soutiendra pas officiellement.

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L'Humanité

Allemagne. Dans la première économie de la zone euro, les pauvres grelottent

Actu

La flambée des prix, qui atteint 5,3 % outre-Rhin, soit un record absolu sur les trente dernières années, touche surtout les plus démunis, accablés par les hausses vertigineuses de leurs factures de gaz et d’électricité.

Bruno Odent

Des centaines de milliers de citoyens allemands affirment avoir des difficultés à faire face à leurs dépenses ordinaires. L’inflation, qui a atteint 5,3 % en décembre sur le niveau des prix mesuré le mois précédent, frappe de plein fouet les plus pauvres, les plus âgés et les femmes. Selon un sondage réalisé en ligne du 7 au 9 janvier par l’institut YouGov pour le compte de la Postbank (Banque postale), plus de 10 % des personnes interrogées affirment avoir désormais des difficultés à boucler leurs fins de mois. C’est même 17 % chez ceux qui perçoivent un revenu net mensuel inférieur à 2 500 euros. L’inflation, qui dépasse des niveaux jamais atteints sur trente ans outre-Rhin, dopée par l’explosion des prix de l’énergie et des loyers, touche de plein fouet les milieux populaires.

L’inquiétude s’étend dans de très larges couches de la population puisque 44 % des personnes interrogées par YouGov se disent préoccupées par l’évolution de leur pouvoir d’achat, leurs salaires restant en panne alors que les prix s’envolent. À côté de l’augmentation du coût du carburant, la flambée des factures de gaz et d’électricité frappe très douloureusement les plus modestes. Pour se chauffer, ceux qui sont équipés de chaudières au gaz ont ainsi dû dépenser près de 50 % de plus en 2021. Quant aux tarifs d’électricité, ils ont crû de 18,4 %, à 34 centimes le kilowattheure (14 centimes pour le tarif réglementé d’EDF), selon une moyenne réalisée entre les prix pratiqués par les différents opérateurs privés d’un marché électrique totalement libéralisé.

La précarité énergétique a fait irruption dans le débat public

Plusieurs associations tirent la sonnette d’alarme sur les conséquences de ces hausses. Une allocation spécifique versée aux plus pauvres pour les aider à faire face à leurs dépenses énergétiques n’a pas été indexée sur cette soudaine flambée des prix. Ainsi n’en couvre-t-elle aujourd’hui que moins des deux tiers. Le Deutscher Paritätischer Verband (DPV), qui regroupe plusieurs dizaines d’ONG humanitaires et caritatives du pays, est sorti de ses gonds pour demander au chancelier Scholz ­et à son gouvernement de coalition – SPD­-Verts-libéraux – d’introduire d’urgence des dispositions exceptionnelles pour que les plus démunis ne soient « pas condamnés à grelotter cet hiver ». Pour les personnes réduites à survivre avec les minima sociaux comme l’allocation Hartz de base, « c’est une vraie descente aux enfers », souligne Dieter Kleinecke, responsable local de DPV à Düsseldorf, qui revendique « un relèvement d’au moins 50 % » de ces versements.

La Stromarmut (littéralement « indigence en courant électrique ») a fait irruption dans le débat public tant cela est devenu un sujet de préoccupation. Quelque 600 000 foyers ont déjà été victimes de coupures d’électricité durant l’hiver 2020-2021. Et ce nombre de citoyens de la première économie de la zone euro privés d’accès à la lumière, au chauffage et à l’usage du réfrigérateur va être dépassé cette année « tant la situation s’aggrave de jour en jour », prévient Dieter Kleinecke.

Les défauts systémiques de la transition énergétique organisée par les autorités allemandes ont largement contribué à l’envolée des prix de l’électricité. La confirmation de sortie du nucléaire comme la fuite en avant sur les renouvelables – éolien et solaire – dans l’aménagement du « territoire énergétique » par le nouveau superministre de l’Économie et de l’Écologie, le Vert Robert Habeck, ne peuvent qu’enclencher de nouveaux engrenages funestes. Tant sur l’envolée du prix du kilowatt­heure que sur le front climatique.

Un allégement de 50 % de la taxe destinée à subventionner les renouvelables, prélevée jusqu’ici directement sur chaque facture d’électricité, a bien été adopté, l’État fédéral se substituant désormais aux clients des fournisseurs d’électricité pour cofinancer l’installation de structures éoliennes ou photovoltaïques. Mais les indispensables centrales « pilotables » qui, faute de l’énergie nucléaire, devront assurer seules ­l’alimentation du réseau et le préserver d’intempestives coupures d’électricité quoi qu’il arrive dans le champ météorologique fonctionneront au gaz naturel et sinon avec ce charbon primaire qu’est le lignite. Ce qui ne va pas contribuer à réduire les factures des clients ni les émissions de CO2 d’une Allemagne qui est déjà l’un des principaux émetteurs européens de gaz à effet de serre.

Allemagnehausse des prixTarification de l'énergiepauvreté en europe
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John Timsit

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Chers abonnés,

Si vous lisez attentivement cette Lettre depuis plusieurs mois, nous imaginons que vous irez glisser un bulletin dans l'urne dimanche prochain. Car c'est bien la grande inconnue qui pèse sur le scrutin présidentiel : la participation sera-t-elle plus basse que celle du 21 avril 2002, où seuls 71,6% des électeurs avaient voté ? À la vue des récentes enquêtes d'opinion, ce record d'abstention sous la Ve République pourrait bien être battu. En jeu ? Une possible remise en cause des tendances sondagières, comme cela avait été le cas lors des régionales en juin 2021 - la non-participation avait atteint des sommets, aux alentours de 66%. Nous reviendrons sur cette donnée qui fait planer un doute sur l'issue de l'élection reine. Au programme aussi ce soir, les divisions idéologiques qui vont probablement gagner la droite dès la semaine prochaine. Nous évoquerons également l'autre ancien «parti de gouvernement», le Parti socialiste, déjà tourné vers l'après.Merci de votre lecture attentive et de votre fidélité.Très bonne soirée,John Timsit

L'ombre de l'abstention plane sur l'issue du scrutin

C'est une inconnue qui appelle l'ensemble de la classe politique à la prudence d'ici dimanche soir et qui pourrait bien venir chambouler les prévisions actuelles : l'abstention. Après avoir marqué le second tour de la dernière présidentielle et les résultats des scrutins municipaux et régionaux, la menace d'une non-participation massive est dans toutes les têtes. Un défi pour les candidats et un enjeu pour les sondeurs eux-mêmes qui sont attendus au tournant. Afin d'anticiper des rapports de force les plus justes possibles, les instituts ne prennent en compte depuis plusieurs mois que les personnes certaines d'aller voter. Dans ce contexte, deux franges de la population vont être notamment scrutées : les catégories populaires, dont le niveau d'implication est susceptible d'impacter les scores de Jean-Luc Mélenchon et de Marine Le Pen, et les jeunes, dont la participation pourrait faire évoluer le score d'Emmanuel Macron. Lisez l'article de Dinah Cohen.

Selon le dernier sondage Odoxa Backbone-Consulting pour Le Figaro, publié jeudi, l'abstention pourrait atteindre 27,4% le 10 avril. Pour l'institut, le phénomène toucherait durement les sympathisants de gauche, notamment ceux du PS (27,5%), de LFI (27,5%) et d'EELV (20,6%). Les possibles électeurs LREM sont, quant à eux, les plus sûrs de se rendre aux urnes dimanche prochain. Lisez l'article de Marius Bocquet.

La malédiction des scrutins de réélection : le «contre-point» de Guillaume Tabard

«Le record est annoncé, pas glorieux celui-là. Dimanche, l'abstention pourrait être la plus forte pour une présidentielle. Il y a à cela une raison structurelle. La participation électorale a cessé d'être une évidence pour un nombre croissant de Français. Quelle que soit la nature du scrutin, elle recule. Et même l'élection reine - si on peut qualifier ainsi celle doit désigner le président de la République - n'y échappe pas», analyse notre chroniqueur Guillaume Tabard. Lisez le contre-point en intégralité.

À Tourcoing, des électeurs entre désintérêt et lassitude

Pour mieux comprendre ce phénomène et en saisir les ressorts, notre journaliste Claire Conruyt s'est rendue dans l'une des villes du Nord qui s'est le plus abstenue lors de la dernière présidentielle, au contact de ces Français qui ne croient même plus en la parole politique. Beaucoup d'entre eux ne savent pas encore s'ils se rendront aux urnes dimanche. Si certains iront bien glisser un bulletin dans l'urne «par devoir» ou même par dépit - faute de mieux -, d'autres considèrent que le vote «ne changera rien dans la vie des gens». Lisez l'article de Claire Conruyt.

L'abstention, fardeau des dernières élections

C'est un processus qui grandit à chaque élection. Si les responsables politiques et spécialistes tirent la sonnette d'alarme, le niveau de l'abstention a pu surprendre... jusqu'à faire démentir les pronostics. Et les exemples ne manquent pas. En mars 2020, alors que la première vague commençait à submerger le pays, les Français sont appelés aux urnes pour choisir leurs maires. Avec la crainte d'être contaminés, de nombreux électeurs se détournent des bureaux de vote - seuls 55,25% des Français participent au premier tour du scrutin local. Même mauvaise dynamique lors du second tour reporté de trois mois. Le sommet sera atteint lors des régionales de juin 2021, où 2/3 des électeurs n'iront pas dans les bureaux de vote. Ce qui avait massivement touché la base électorale du RN, n'ayant pas pu remporter de régions. Lisez l'article de Jean Cittone.

Les Républicains cherchent à éviter l'implosion

Que compte dire Valérie Pécresse dimanche soir si les prévisions sondagières se confirment ? « Difficile de lui poser cette question alors qu'elle n'a pas terminé sa course. Tout devrait s'éclaircir samedi », reconnaît un cadre des Républicains. Si la prétendante de la droite promet de battre la campagne «jusqu'au dernier jour», elle exhorte ses électeurs à ne pas se «laisser voler l'élection.» Mais, en coulisses, les ténors LR s'activent déjà face à un second tour entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Et ce, pour prévenir les irrémédiables divisions entre ceux qui appelleront à voter pour le président-candidat face au RN et ceux qui préféreront s'abstenir. Entre les deux, certains espèrent que la droite pourra tout de même survivre à ses fractures. Lisez l'article d'Emmanuel Galiero.

Les dissensions au PS étalées au plein jour

Alors que les derniers sondages laissent prédire un score historiquement bas pour le parti à la rose dimanche, les grandes manœuvres vont déjà bon train quant à l'après 10 avril. Lors d'un dîner secret au Sénat, Anne Hidalgo a réuni mercredi soir une dizaine de convives dont Martine Aubry, François Hollande, ou encore le chef de file des sénateurs PS Patrick Kanner. Et ce, afin de tracer les perspectives de ce que sera le mouvement qui dépassera le PS après la présidentielle, en prévision des législatives. Une réunion des socialistes... sans le patron du parti, Olivier Faure, dont les relations avec Anne Hidalgo ne sont plus au beau fixe depuis plusieurs mois. Lisez l'article de Sophie de Ravinel.

La phrase du jour : Le Pen n'exclut pas de gouverner avec «des gens d'une gauche souverainiste»

Je vais gouverner dans le cadre d'un gouvernement d'union nationale, d'abord avec des gens avec qui je travaille (...). mais également avec des gens qui me rejoindront (...). Je pourrais très bien avoir des gens qui viennent par exemple de la gauche chevènementiste, c'est-à-dire d'une gauche souverainiste, d'une gauche qui défend la réindustrialisation, la défense de nos grandes industries

Ce qu'il ne fallait pas manquer aujourd'hui

Fabien Roussel déplore une campagne «sous Pfizer» et qui se «sous morphine»

Dans un entretien à L'Humanité Magazine, le leader communiste a déploré une campagne qui s'est déroulée «sous Pfizer», et qui se finit «sous morphine», regrettant qu'il n'ait pas pu «débattre avec le candidat Macron de la fraude fiscale, de la vie des salariés, des retraités». «C'est grave qu'il ait refusé. Surtout si c'est ensuite pour verser des larmes de crocodile en cas de forte abstention», étrille-t-il. Crédité de 3% d'intentions de vote dans les sondages, Fabien Roussel hausse le ton : «Cela fait vingt ans qu'on nous demande de voter par défaut, de voter au premier tour pour éliminer un candidat prévu au second.»

Plus d'un million de procurations ont été déposées

Selon le dernier décompte du Ministère de l'Intérieur arrêté mardi, plus d'un million de mandats de vote ont été déposés sur un corps électoral qui totalise près de 49 millions de Français. À quelques jours du scrutin, et alors que l'abstention sera scrutée de près par l'ensemble des écuries présidentielles, ce nombre élevé peut aussi s'expliquer par le fait que certaines zones seront encore en vacances dimanche. Lisez l'article de Jean Cittone.

Darmanin conteste tout retard de livraison de la propagande électorale

Les professions de foi tardant à arriver dans les boîtes aux lettres des Français, le ministre de l'Intérieur, chargé de la bonne tenue des élections, tente de déminer le début de polémique. Invité de BFMTV jeudi matin, Gérald Darmanin temporise : «Comme dans toute élection présidentielle, jusqu'à samedi, la propagande peut être distribuée.» «Il n'y a aucun retard, nous sommes exactement au moment où nous devions distribuer. C'est la poste qui le fait. (...). La moitié des Français l'ont pour l'instant reçu et ils le recevront tous», a-t-il ajouté.

Les candidats à suivre ce vendredi...

Emmanuel Macron

Le président-candidat sera l'invité de RTL dès 7h30. Et du média Brut à 19h.

Jean Lassalle

Le candidat de Résistons! sera l'invité de France 2 à 7h30.

Nicolas Dupont-Aignan

Le prétendant DLF sera l'invité de CNews à 8h15.

Fabien Roussel

Le communiste sera l'invité de France 2 à 8h10. Puis tiendra un «apéro» de fin de campagne à Paris dès 12h.

Nathalie Arthaud

La leader de Lutte ouvrière sera l'invitée d'Europe1 à 8h10.

Marine Le Pen

La leader du RN sera l'invitée de France Info à 8H30. Et sera en visite à Perpignan (Pyrénées-Orientales).

Éric Zemmour

Le leader de Reconquête! sera l'invité de CNews à 8h30.

Jean-Luc Mélenchon

Le leader insoumis sera l'invité de BFMTV à 8h30.

Yannick Jadot

L'écologiste sera en déplacement à Lyon (Rhône) dès 11h.

Anne Hidalgo

La socialiste effectuera une déambulation au marché de Belleville à Paris. Puis sera l'invitée du JT de TF1 à 20h.

Valérie Pécresse

La candidate de la droite sera en déplacement à Cairanne (Vaucluse) dès 10h30. Et sera l'invité du JT de TF1 à 20h.

À VOIR AUSSI - Présidentielle 2022: des détenus commencent à voter à Fleury-Mérogis

Mort de Jérémie Cohen : le père de la victime reçu ce mardi au QG d'Éric Zemmour

INFO LE FIGARO - À sa demande, le père de Jérémie Cohen, un jeune homme de confession juive écrasé en février par un tramway après une agression par une dizaine d'individus, est reçu ce mardi par Éric Zemmour.

Éric Zemmour: «Je suis le seul vote vital pour sauver la France et rebâtir la droite»

GRAND ENTRETIEN - Le candidat de Reconquête! assure ne pas croire aux sondages et dit sa certitude d’être au second tour de l’élection présidentielle.

Nicolas Sarkozy sifflé par le public au meeting de Valérie Pécresse : «S'il y a eu des électeurs tristes, c'est la réalité», réagit la candidate

L'ancien président de la République, qui n'a pas soutenu la candidate LR pour la présidentielle, a été hué par une partie de la foule.

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L'Humanité

Éditorial. Ça gronde

Éditorial

Cédric Clérin

Mobilisations et inquiétudes s’accumulent sur le front social. La hausse des prix des carburants est dans toutes les têtes et pèse sur beaucoup de bourses. Plus 400 euros en 2021 selon certaines associations ! C’est particulièrement vrai pour les familles modestes et ceux qui ne peuvent se passer de leur voiture et se voient contraints de débourser un argent qu’ils n’ont pas. Si les poches sont vides, c’est aussi que les employeurs rechignent à les remplir. Les augmentations de salaires l’an dernier, autour de 0,6 %, n’ont même pas pu couvrir l’inflation. À ce tarif, pas étonnant de voir tant d’entreprises où les revendications salariales se font entendre. Cela devient parfois une question de survie.

Le décalage entre l’autosatisfaction du gouvernement sur ses résultats économiques et la réalité du vécu devient insupportable pour un grand nombre de nos concitoyens. La situation du service public, ceux de la santé comme de l’éducation, n’est pas de nature à rassurer. La mobilisation puissante dans l’éducation, la semaine dernière, a envoyé un signal fort. Il n’est pas besoin de dire que les blouses blanches sont aussi en état d’alerte. Ça gronde. La situation réelle du pays est en train de dissiper les chimères d’un débat présidentiel souvent bien éloigné de ces préoccupations.

La question sociale frappe à la porte et la droite et son extrême, qui ont tout misé sur les questions migratoires et sécuritaires, se voient dans l’incapacité d’y répondre. C’est à gauche que devrait donc se mener le débat sur les vrais enjeux de notre temps : comment permettre à chacun de vivre dignement et de ne pas subir les grands changements à l’œuvre ? L’heure n’est plus à la demi-mesure mais aux changements structurels quant à notre manière de produire, de répartir les richesses, de nous déplacer… Voilà quelques-unes des questions qui devraient agiter le débat. Certains à gauche, comme Fabien Roussel hier encore sur les péages, s’évertuent déjà à les mettre sur le tapis. L’urgence sociale peut-elle changer le cours de l’actuelle élection ?

carburantshausse des prixTarification de l'énergieConsommation
Le Figaro

Nicole Maestracci, ancienne membre du Conseil constitutionnel, est décédée

Le Figaro

L'ancienne magistrate a siégé au Conseil constitutionnel jusqu'au 13 mars dernier, neuf ans après sa nomination par l'ex-président de la République François Hollande.

La magistrate Nicole Maestracci, qui fut membre du Conseil constitutionnel entre 2013 et 2022, est morte à l'âge de 71 ans, a annoncé jeudi 7 avril le ministère de la Justice. «C'est avec une grande tristesse que le garde des Sceaux, ministre de la Justice, a le regret de vous faire part du décès survenu la nuit dernière, à l'âge de 71 ans, de Madame Nicole Maestracci, magistrate de l'ordre judiciaire et ancienne membre du Conseil constitutionnel», dit un communiqué du ministère.

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Nicole Maestracci a intégré l'École nationale de la magistrature (ENM) en 1977 en qualité d'auditrice de justice. À sa sortie deux ans plus tard, elle est nommée juge des enfants à Melun puis juge à Paris en 1982. Par la suite, elle intègre l'administration centrale du ministère de la Justice jusqu'en 1992, avant de retourner sur le «terrain».

«Particulièrement investie dans la lutte contre les addictions, elle dirigera de 1998 à 2002 la mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie», rappelle le ministère. Il évoque une personne «très attachée à l'indépendance de la justice, investie au cœur de la société civile», qui a veillé à «valoriser et renforcer la place du magistrat au cœur de la cité».

Nommée par François Hollande

Nicole Maestracci a administré le tribunal de grande instance de Melun de 2003 à 2010 avant d'être nommée présidente de chambre à la Cour d'appel de Paris puis première présidente de la Cour d'appel de Rouen en 2012. Elle est nommée en 2013 par le président de la République François Hollande, pour siéger au Conseil constitutionnel pour un mandat de neuf ans.

«Au Conseil constitutionnel comme tout au long de son parcours professionnel, Nicole Maestracci a servi hautement la justice, avec engagement et courage. Même la maladie n'avait pu affecter sa détermination dans la dernière période. Sa force de caractère a continûment fait l'admiration de ses collègues», indiquent les Sages dans un communiqué.

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Mort de Jérémie Cohen : l'Élysée a contacté les parents du jeune juif agressé puis écrasé par un tramway

INFO LE FIGARO - À la demande du président, le cabinet du chef de l'État s'est entretenu avec la mère puis avec le père de la victime ce lundi soir.

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À Versailles, Bellamy et Lisnard soutiennent Pécresse en traçant des perspectives pour une droite responsable

Les deux élus membres des Républicains ont rappelé les enjeux de la présidentielle à cinq jours du scrutin, et affiché la convergence de leurs analyses politiques sur l'état de la France et les moyens de la relever.

Présidentielle 2022 : l'écart se resserre entre Macron et Le Pen, Mélenchon s'installe à la troisième place

Éric Zemmour et Valérie Pécresse continuent de décrocher, se battant pour une quatrième et cinquième place, selon les sondages parus ce dimanche 3 avril.

L'Humanité

Énergie. Pour les automobilistes, le coût du racket à la pompe

Actu

Les tarifs de l’essence et du diesel atteignent des records. Une nouvelle hausse qui creuse encore les inégalités sociales et impose l’option d’un blocage des prix.

Diego ChauvetMarion d'Allard

Poussés par des tensions sur les marchés mondiaux, les prix à la pompe enregistrent des records historiques. Pour la première fois, le litre de diesel a dépassé 1,60 euro. Dans la foulée des hausses considérables des prix de l’électricité et du gaz, cette flambée menace une nouvelle fois le porte-monnaie des ménages les plus modestes. Alors que le gouvernement rechigne à agir sur les taxes, les candidats de gauche se prononcent en faveur d’un blocage des prix.

1. Les plus modestes paient le prix fort

Électricité, gaz, carburant, les hausses tarifaires s’enchaînent, minant un peu plus le pouvoir d’achat des ménages alors que la crise sanitaire a considérablement creusé les inégalités sociales. L’électricité a augmenté de 12 % en octobre et, depuis 2020, le gaz a subi une hausse de 41 %, quand les prix à la pompe, eux, ont bondi de plus de 20 %. À l’origine du mouvement historique des gilets jaunes, la flambée des carburants atteint désormais des records, le litre de sans-plomb flirtant avec les 2 euros. S’il s’agit là de moyennes nationales, « le renchérissement de l’énergie affecte les ménages dans des proportions diverses (…) selon leur niveau de vie ou selon qu’ils résident en zone urbaine ou rurale », estime l’Insee. L’institut précise que le budget carburant s’établit en moyenne sur un an entre 650 euros pour les habitants des agglomérations et 1 550 euros pour ceux d’une commune rurale. « Le principal problème du budget auto, c’est qu’il n’est pas stable. Pour les familles populaires qui vivent en zone rurale ou périphérique, il est très dépendant des frais d’entretien et d’usage, auxquels se rajoute l’augmentation des prix du carburant », expose Yoann Demoli. « Ces ménages vont alors se priver de trajet, ils vont mettre 30 ou 50 euros d’essence et tenir  jusqu’à ce qu’ils puissent en remettre », poursuit le sociologue, maître de conférences à l’université de Saint-Quentin-en-Yvelines. « C’est un paradoxe terrible », note-t-il. Car, d’un côté, il y a l’injonction à se passer de son véhicule, à en acquérir un moins polluant, à faire du covoiturage ou à emprunter les transports en commun et, de l’autre, « on estime que 40 % des ménages ont au moins deux voitures, essentielles pour aller travailler, singulièrement lorsque les horaires de travail sont atypiques, ce qui est fréquent chez les familles populaires ». Quant à ceux qui parviennent à se démotoriser, « ce sont principalement les ménages du haut de la hiérarchie sociale », rappelle le sociologue.

2. Une augmentation sur fond de tensions internationales

L’augmentation des prix des carburants tient en premier lieu à celle de la matière première sur le marché : le baril de brut. Le lundi 17 janvier, le baril de brent (pétrole de la mer du Nord) dépassait ainsi les 84 dollars, en hausse de 4,60 dollars sur une semaine seulement. En décembre, le même baril s’écoulait à 70 dollars. Ce cours du pétrole brut varie en fonction de l’offre et de la demande, rappelle le ministère de la Transition écologique. Or en la matière, si la demande mondiale repart à la hausse, l’offre demeure de son côté stable. Les pays producteurs de pétrole, réunis au sein de l’Opep+, ont en effet décidé de ne pas extraire davantage de brut pour répondre à la reprise de l’économie mondiale, qui se poursuit malgré la diffusion du variant Omicron. En parallèle, la situation politique de certains pays producteurs et les tensions géopolitiques au Moyen-Orient compliquent sérieusement l’apaisement du marché mondial. La révolte sociale qui ébranle le Kazakhstan, plus gros producteur de pétrole d’Asie centrale et membre de l’Opep, a par exemple largement contribué à déstabiliser le marché, de même que les tensions persistantes entre la Russie et l’Ukraine. Dans un tel contexte, les analystes s’accordent sur un point : la hausse risque de se poursuivre dans les prochains mois.

3. Selon le gouvernement, ça aurait pu être pire

« Il y a une reprise économique très forte, il y a des besoins partout dans le monde et des manques, donc les prix augmentent, a justifié le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, le 19 janvier. Aucun autre gouvernement européen n’a fait autant que nous pour protéger les Français. » Alors qu’il fait face à cette flambée depuis des mois, l’exécutif se refuse toujours à agir sur les taxes. En octobre 2021, Jean Castex avait annoncé le versement d’une prime inflation de 100 euros, somme destinée selon lui à compenser les hausses qui pèsent sur les Français. Sauf que celle-ci a largement été absorbée depuis, alors que les factures d’énergie tombent dans les boîtes aux lettres ce mois de janvier et que le carburant bat de nouveaux records à la pompe. Bruno Le Maire n’en démord pourtant pas : pas question de baisser la TVA à 5,5 %. « 5 euros en moins sur un plein de cinquante litres, c’est 5 milliards de manque à gagner pour l’État », dit-il. Le 20 janvier, le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, s’est à nouveau félicité du « blocage » des prix du gaz et de l’électricité, bien que la hausse de 2021 reste effective, jusqu’à dire qu’il a fait économiser « 300 euros en moyenne » aux Français… En somme, la réponse du pouvoir consiste à dire « sans nous ça aurait pu être pire ». Bruno Le Maire a tout de même précisé le 19 janvier que de nouvelles mesures seraient prises si « nécessaire ».

4. Ce que proposent les candidats à l’élection présidentielle

Les candidats à l’élection présidentielle avancent leurs propositions face à cette flambée historique des prix des carburants. Jean-Luc Mélenchon plaide ainsi pour un blocage des prix non seulement des carburants, mais aussi du gaz, de l’électricité et des produits alimentaires de base dans le cadre d’un projet de loi « d’urgence sociale » défendu le 13 janvier lors de la niche parlementaire des députés insoumis. À gauche toujours, le candidat communiste Fabien Roussel (lire ci-contre) se prononce en faveur d’un blocage des prix et de l’instauration d’une « taxe flottante » : lorsque les tarifs du pétrole grimpent, les taxes baissent de façon à épargner le budget des ménages. Il est en outre partisan d’une TVA à 5,5 % sur les carburants et défend la « gratuité des transports en commun où c’est possible ». Dans son programme présenté le 13 janvier, la socialiste Anne Hidalgo souligne que l’énergie est « un bien de première nécessité » et propose de baisser la TVA pour les carburants « en cas de flambée du prix à la pompe ». L’écologiste Yannick Jadot, qui ne dévoilera son programme que le 29 janvier, ne propose pas jusqu’ici de baisse des taxes, mais des chèques énergie : 400 euros pour les foyers les plus modestes, 100 euros pour les classes moyennes. À droite, Valérie Pécresse ne s’est pour l’instant prononcée qu’en faveur d’un relèvement du plafond kilométrique pris en charge par les employeurs de 50 %.

essencehausse des prixpouvoir d'achatTarification de l'énergie
Le Figaro

À Rouen, déferlement de violence contre trois policiers lors d'une interpellation

Margaux d'Adhémar

RÉCIT - Les fonctionnaires de police ont été pris à partie par une bande d'une vingtaine d'individus alors qu'ils interpellaient trois jeunes venant de violenter un homme à coups de batte de baseball.

Alors qu'ils patrouillaient en compagnie de leurs chiens Rocky et Buck, trois policiers sont intervenus à Notre-Dame-de-Bondeville, non loin de Rouen, après avoir reçu un message radio les prévenant qu'un individu venait d'être agressé par trois hommes. La victime avait été rouée de coups à l'aide d'une batte de base-ball, rapporte au Figaro une source policière, confirmant une information de Valeurs Actuelles .

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Sur place, les forces de l'ordre ont découvert un certain Jonathan L., 37 ans, blessé au visage. Alors que ce dernier est transféré à l'hôpital CHU Charles Nicolle de Rouen, les trois policiers ont tenté de retrouver les trois fuyards.

Des individus déjà interpellés

Informés que les auteurs des violences se trouvaient à bord d'une Citroën blanche de type C3 et que l'un d'eux portait un jogging de couleur bleue, les enquêteurs font le lien avec un véhicule qu'ils avaient eux-mêmes contrôlé la veille. À son bord se trouvaient alors quatre individus : Kamel G., 19 ans, Koussai B., âgé également de 19 ans, Edwin N., 24 ans, et Pacôme C., 17 ans. Le dénommé Koussai avait alors été verbalisé pour «usage illicite de stupéfiants». La majorité d'entre eux était domiciliée sur la commune de Canteleu, une banlieue de Rouen.

Les policiers s'y rendent et finissent par tomber sur une Citroën blanche dont l'immatriculation correspond à celle identifiée comme étant le véhicule des agresseurs de Jonathan L. Un homme en jogging bleu est aperçu et interpellé.

Reconnaissant le chien Rocky avec lequel les forces de l'ordre l'avaient interpellé hier, l'homme tend spontanément aux policiers «un petit flacon contenant une tête d'herbe de cannabis et une boulette de résine de cannabis», nous indique une source policière. Un brin interloqués, les gardiens de la paix remarquent sur la chaussure droite de l'homme en jogging bleu des traces de sang.

Le courage du chien Rocky

«Agissant dans le cadre de la flagrance», les policiers décident de menotter l'individu en question. Mais ce dernier ne se laisse pas faire et devient violent. Face à l'agressivité de cet homme, le chien Rocky lui saute au visage pour lui infliger une «percussion muselée» sur le haut du corps. Au même moment, l'homme assène un coup de poing à l'un des policiers. Une bagarre s'engage et, au milieu des coups, un homme, sorti de nulle part, intervient et filme la scène. «Il prend plaisir à invectiver les policiers en ces termes : 'c'est des violences policières, vous n'avez pas le droit, vous êtes en train de lui casser le bras et lui briser l'épaule'», nous rapporte la même source. Puis l'homme à la caméra appelle «ses amis» en «hurlant».

Immédiatement, «une vingtaine d'individus hostiles, capuchés et porteurs de masques» déferlent sur les policiers, tentant d'empêcher l'interpellation de l'individu en jogging bleu en encerclant les policiers et en leur jetant des pierres, des pavés, des arbustes et même une balance. D'autres habitants du quartier interviennent également en insultant les agents et en encourageant des violences policières à leur égard. Deux membres des forces de l'ordre se retrouvent à terre, «exposés physiquement». Rocky est alors démuselé, les policiers espérant intimider leurs agresseurs. Mais ces derniers ne sont pas moins violents : l'un des policiers, couché au sol, reçoit un coup de pied, pendant que d'autres individus s'en prennent à leur véhicule, brisant notamment l'une des vitres arrière et tentant de pénétrer dans l'habitacle.

Dans la cohue, l'homme au jogging bleu n'a finalement pas pu être interpellé. «La situation devenant extrêmement menaçante pour l'intégrité physique des policiers», ces derniers sont finalement contraints de laisser partir l'interpellé qui «prend la fuite avec les menottes au poignet gauche». Les violences continuent malgré tout, forçant l'un des policiers à sortir son arme en direction des individus.

Ce n'est qu'à l'arrivée des renforts que les agresseurs ont finalement déguerpis. Une batte de baseball a été retrouvée dans la Citroën et une enquête est en cours.

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Manche: un avion avec deux personnes à bord disparaît en mer

L'appareil volait en compagnie de cinq autres avions de tourisme, partis du Royaume-Uni pour rejoindre Le Touquet.

Théo Luhaka et ses frères condamnés pour escroquerie aux contrats aidés

La fratrie a été déclarée coupable de l'utilisation de centaines de milliers d'euros d'aides publiques versées à des associations pour l'embauche d'«emplois d'avenir».

Une épaisse fumée noire au-dessus de Paris après l'incendie d'un bus

EN IMAGES - Le feu était complètement éteint en fin de journée mais son origine demeure inconnue à ce stade.

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France24 - Monde

En direct : la Russie reconnaît des "pertes militaires importantes" en Ukraine

Publié le : 07/04/2022 - 06:35Modifié le : 07/04/2022 - 21:18

FRANCE 24 Suivre

L'Assemblée générale des Nations unies a adopté jeudi une résolution suspendant la Russie du Conseil des droits de l'Homme, en raison des atteintes "flagrantes et systématiques" aux droits humains et au droit international humanitaire qu'elle a commises dans le cadre de l'invasion de l'Ukraine. Suivez notre direct. 

  • 21 h 05 : 26 corps découverts dans les décombres de deux immeubles près de Kiev

Vingt-six corps ont été extraits par les secouristes ukrainiens des décombres de deux immeubles d'habitation bombardés à Borodianka, au nord-ouest de Kiev, a annoncé jeudi la procureure générale d'Ukraine Iryna Venediktova.

C'est "la ville la plus détruite de la région" de la capitale, a-t-elle souligné sur Facebook, ajoutant qu'"il est difficile de prévoir combien il va y avoir de morts" au total à Borodianka, où "seule la population civile a été visée".

 

  • 20 h 49 : l'Union européenne décide un embargo sur le charbon russe

Les représentants des Vingt-Sept ont décidé jeudi un embargo sur le charbon russe et la fermeture des ports européens aux navires russes, dans le cadre d'une cinquième salve de sanctions contre Moscou, a annoncé la présidence française du Conseil de l'UE.

Ce paquet "très substantiel" prévoit également l'interdiction d'exportations vers la Russie, notamment de biens de haute technologie, à hauteur de 10 milliards d'euros, et de nouvelles sanctions contre des banques russes, selon la même source. Il avait été proposé par la Commission après la découverte de dizaines de cadavres de civils le weekend dernier à Boutcha, près de kiev.

 

  • 19 h 25 : le G7 annonce de nouvelles sanctions économiques et financières contre la Russie

Les pays du G7 ont annoncé jeudi de nouvelles sanctions économiques à l'encontre de la Russie, dont une interdiction de tout nouvel investissement dans des secteurs clés en réaction à "la poursuite de l'escalade de la guerre" en Ukraine.

"Nous interdisons de nouveaux investissements dans des industries clés de l'économie russe, y compris l'énergie", indiquent les puissances du G7 dans un communiqué, qui annonce aussi "des sanctions supplémentaires contre le secteur de la défense russe" et contre des "élites" qui soutiennent la guerre décidée par le président russe Vladimir Poutine contre l'Ukraine.

  • 19 h 02 : les États-Unis révoquent officiellement le statut commercial de la Russie et de la Biélorussie

Par un vote au Congrès, les États-Unis ont officiellement révoqué jeudi le statut commercial de la Russie et de la Biélorussie en réponse à la guerre en Ukraine, ouvrant la voie à des tarifs douaniers punitifs contre ces deux pays.

En coordination avec ses alliés européens, le président américain Joe Biden avait annoncé cette mesure le mois dernier afin "d'isoler davantage la Russie sur la scène mondiale", mais cette nouvelle sanction devait être validée par les élus de la Chambre et du Sénat. La mesure a bénéficié d'un fort soutien transpartisan dans les deux chambres.

En privant la Russie de sa "clause de la nation la plus favorisée", un principe de réciprocité de base dans le libre-échange, les Occidentaux la couperaient de facto du jeu mondial du libre-échange, et se donneraient le droit de taxer lourdement les importations de produits russes.

  • 18 h 35 : le Kremlin regrette la suspension de la Russie du Conseil des droits de l'homme de l'ONU

Le Kremlin a regretté jeudi la suspension de la Russie du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU, avertissant que Moscou comptait "continuer à défendre ses intérêts par tous les moyens légaux".

"Nous en sommes désolés et nous continuerons à défendre nos intérêts par tous les moyens légaux et à nous expliquer", a déclaré le porte-parole de Vladimir Poutine, Dmitri Peskov, sur la chaîne britannique Sky News.

De son côté, le ministère des Affaires étrangères russe a jugé cette suspension comme "illégale et politiquement motivée, visant à punir de manière ostentatoire un État membre souverain de l'ONU qui mène une politique intérieure et étrangère indépendante", et a décidé d'une "résiliation anticipée" de ce Conseil.

  • 18 h 22 : le Kremlin reconnaît des "pertes militaires importantes" en Ukraine

La Russie a reconnu des "pertes importantes" au sein de son armée déployée en Ukraine, a déclaré le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, sans les quantifier.

"Nous avons subi des pertes militaires importantes", a-t-il déclaré lors d'une interview à la chaîne britannique Sky News, "c'est une immense tragédie pour nous".

  • 18 h 16 : l'Ukraine "reconnaissante" pour la suspension de la Russie du Conseil des droits de l'homme de l'ONU

L'Ukraine a déclaré jeudi qu'elle était "reconnaissante" de la décision de suspendre la Russie du Conseil des droits de l'Homme des Nations unies, affirmant que les "criminels de guerre" ne devraient pas y être représentés.

"Les criminels de guerre n'ont pas leur place dans les organes de l'ONU visant à protéger les droits de l'Homme", a réagi sur Twitter le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kouleba.

  • 18 h 11 : Antony Blinken estime que les Russes commettent de nouvelles atrocités "en ce moment même"

Les États-Unis estiment que la Russie continue à commettre des "atrocités" en Ukraine "en ce moment même", comme l'a laissé entendre le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken à l'issue d'une réunion de l'Otan.

Au-delà de Boutcha, localité près de Kiev où l'Ukraine et les Occidentaux accusent Moscou d'avoir commis un "massacre" de civils, "il y a beaucoup d'autres villes que la Russie a occupées et d'autres villes qu'elle occupe encore, des endroits où nous devons estimer que les soldats russes commettent davantage d'atrocités en ce moment même", a-t-il dit devant la presse à Bruxelles.

  • 17 h 56 : la présidente de la Commission européenne annonce se rendre à Kiev vendredi

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a annoncé qu'elle se rendrait vendredi à Kiev pour exprimer son "soutien indéfectible" à l'Ukraine dans son combat contre l'invasion russe.

"Le peuple ukrainien mérite notre solidarité. C'est pour cette raison que je me rendrai à Kiev demain (vendredi)", a déclaré la dirigeante européenne lors d'une conférence de presse à Stockholm. "Je veux envoyer un message de soutien indéfectible au peuple ukrainien et son combat courageux pour nos valeurs communes", a-t-elle affirmé.

  • 17 h 50 : la Russie suspendue du Conseil des droits de l'Homme des Nations unies

L'Assemblée générale de l'ONU, composée des 193 pays membres, a suspendu jeudi la Russie de son siège au Conseil des droits de l'Homme des Nations unies en raison en raison des atteintes "flagrantes et systématiques" aux droits humains et au droit international humanitaire qu'elle a commises dans le cadre de l'invasion de l'Ukraine.

En ne recueillant que 93 voix favorables, le vote a traduit un effritement de l'unité internationale face à Moscou.

Vingt-quatre pays ont voté contre cette suspension - la deuxième de l'histoire de l'ONU après l'éviction de la Libye en 2011 -, initiée par les États-Unis. Et 58 pays se sont abstenus, mais les abstentions, un choix dénoncé par Kiev, n'étaient pas prises en compte dans la majorité des deux-tiers requise parmi les seuls votes pour et contre.

  • 16 h 18 : le chef de la diplomatie ukrainienne accuse son homologue russe d'être "complice des crimes" russes

Le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kouleba a accusé son homologue russe Sergueï Lavrov d'être "complice des crimes" commis par l'armée russe depuis le début de l'invasion de l'Ukraine.

"Le fait qu'il justifie les bombardements d'un hôpital à Marioupol et les crimes de guerre commis à Boutcha et dans d'autres villes et villages d'Ukraine (...) le rend complice de ces crimes", a déclaré M. Kouleba lors d'une conférence de presse, après une rencontre avec les chefs de la diplomatie des pays de l'Otan à Bruxelles.

  • 15 h 54 : les membres de l'Otan vont renforcer leur soutien à l'Ukraine

Le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg a annoncé que les membres de l'Alliance se sont accordés pour renforcer leur soutien à l'Ukraine.

  • 15 h 34 : selon la Turquie, les événements de Boutcha ont "éclipsé" les pourparlers entre l'Ukraine et la Russie

Les "images honteuses et inacceptables" des exactions commises à Boutcha et Irpin, près de Kiev, ont "éclipsé" les pourparlers initiés entre la Russie et l'Ukraine, a regretté l'un de leurs artisans, le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlüt Cavusoglu.

"Les images de Boutcha, Irpin et d'autres régions sont inacceptables. Ces images ont éclipsé les négociations", a déclaré le chef de la diplomatie turque.

Cependant, "la Russie et l'Ukraine semblent disposées à se réunir de nouveau à Istanbul", a assuré le ministre qui s'exprimait devant la presse à Bruxelles, à l'issue de la réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Otan.

  • 15 h 18 : Kiev demande à l'Otan des armes "maintenant" ou "ce sera trop tard"

L'Ukraine a besoin des armes des pays de l'Otan "maintenant", ou "ce sera trop tard", a déclaré le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba, lors d'une réunion de l'Alliance atlantique à Bruxelles.

"Je ne doute pas que l'Ukraine aura les armes nécessaires pour combattre. La question, c'est quand", a-t-il insisté après avoir rencontré ses homologues des pays de l'Otan, réclamant aussi avec la même urgence que les Occidentaux cessent d'acheter du pétrole et du gaz russes.

  • 15 h 15 : une enquête sur Boutcha est "la prochaine étape", selon l'Onu

Une enquête sur les circonstances de la mort de personnes habillées en vêtements civils, retrouvées mortes à Boutcha par les autorités ukrainiennes après le retrait de l'armée russe, est "la prochaine étape", a déclaré un haut responsable de l'ONU lors d'un déplacement dans cette ville proche de Kiev.

"Le monde est déjà profondément choqué", a affirmé Martin Griffiths, le secrétaire général adjoint de l'ONU pour les Affaires humanitaires, à un responsable de la mairie de Boutcha, assurant que "la prochaine étape est de mener une enquête".

  • 14 h 17 : Kiev appelle Moscou à "réduire son degré d'hostilité" dans les négociations

Kiev a appelé Moscou à "réduire son degré d'hostilité" dans les négociations après que la Russie a accusé l'Ukraine de revenir sur des propositions faites durant leurs pourparlers fin mars à Istanbul.

"Si Moscou veut montrer qu'il est prêt au dialogue, il doit réduire son degré d'hostilité", a déclaré sur Twitter un conseiller du président Volodymyr Zelensky, Mykhaïlo Podoliak, également membre de la délégation ukrainienne en charge des discussions avec la Russie.

De son côté, la Russie accuse l'Ukraine d'être revenue sur certaines des propositions qu'elle avait faites lors de pourparlers fin mars à Istanbul, et que Moscou avait dit accueillir positivement.

Mercredi, "la partie ukrainienne a présenté au groupe de négociateurs un projet d'accord dans lequel il est évident qu'elle revient sur les dispositions les plus importantes déterminées le 29 mars à Istanbul", a déclaré dans une vidéo le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.

  • 13 h 52 : l'OMS dit se préparer à d'éventuelles attaques chimiques en Ukraine

"Compte tenu des incertitudes de la situation actuelle, rien ne garantit que la guerre n'empirera pas", a souligné jeudi le directeur régional de l'OMS pour l'Europe, Hans Kluge, dans un communiqué envoyé aux journalistes présents à Lviv, dans l'ouest de l'Ukraine.

"L'OMS étudie tous les scénarios et prépare des plans pour répondre à toutes les situations qui pourraient affecter le peuple ukrainien, des soins à apporter à un afflux massif de victimes aux conséquences d'attaques chimiques", dit-il sans autre précision.

  • 13 h 50 : Moscou accuse Kiev de "faire s'éterniser voire de faire échouer les négociations" de paix

La Russie a accusé jeudi l'Ukraine d'être revenue sur certaines des propositions qu'elle avait faites lors de pourparlers fin mars à Istanbul, et que Moscou avait dit accueillir positivement. 

"Cette incapacité une fois de plus à trouver un accord négocié démontre les véritables intentions de Kiev, sa ligne visant à faire s'éterniser voire à faire échouer les négociations, en rejetant les ententes qui avaient été trouvées", a déclaré dans une vidéo le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.

Il a également déclaré jeudi que l'Ukraine avait présenté à la Russie un projet d'accord de paix incluant des points "inacceptables", mais que Moscou poursuivrait néanmoins les discussions et ferait pression pour satisfaire ses propres exigences, rapporte l'agence russe Interfax.

  • 13 h 40 : le G7 condamne les "atrocités" commises à Boutcha 

Les ministres des Affaires étrangères du G7 ont dénoncé dans un communiqué commun les "atrocités" commises par les troupes russes en Ukraine et promis un soutien accru militaire et financier accru à l'Ukraine.

Les chefs de la diplomatie des pays du G7 (Allemagne, Canada, États-Unis, France, Italie, Japon et Royaume-Uni) et le haut représentant de l'Union européenne pour les Affaires étrangères, Josep Borrell, ont déclaré, dans ce communiqué, "condamn(er) dans les termes les plus vifs les atrocités commises par les forces armées russes à Boutcha et dans d'autres villes ukrainiennes".

"Nous continuerons de lutter contre l'impunité de tous les complices de cette guerre choisie par Moscou, et notamment du régime d'Alexandre Loukachenko en Biélorussie", ajoutent-ils.

Les ministres des Affaires étrangères du G7, qui se sont réunis ce jeudi en présence de leur homologue ukrainien Dmitro Kuleba, l'ont assuré de leur volonté commune de "fournir une assistance accrue, notamment en termes de matériel militaire et de moyens financiers" pour permettre à l'Ukraine de se défendre contre l'agression russe et de se reconstruire.

  • 13 h 33 : les députés européens plaident pour un embargo sur le gaz, pétrole et charbon russes

Le Parlement européen a réclamé dans une résolution adoptée l'imposition d'un embargo "total et immédiat" sur les importations "de pétrole, de charbon de combustible nucléaire et de gaz" russes.

La résolution a été votée par 513 eurodéputés (22 voix contre, 19 abstentions). "C'est un moment très important et une étape significative. La position du Parlement est claire et envoie le plus fort des messages de soutien à ceux qui se trouvent sur la ligne de front", a commenté la présidente de l'institution, Roberta Metsola, après le vote de cette résolution non contraignante.

La Commission européenne a proposé mardi aux Vingt-Sept d'accentuer les sanctions en arrêtant les achats de charbon russe, qui représentent 45 % du total des importations de charbon de l'UE, et en fermant les ports européens aux bateaux russes. Les modalités de ce 5e train de sanctions sont actuellement discutées entre les représentants des États membres.

Le Parlement exige donc d'aller plus loin, mais un embargo éventuel sur le pétrole russe (25 % du total des importations européennes de pétrole) et le gaz russe (45 % du total) fait l'objet d'âpres discussions entre les États membres, Berlin ayant exprimé publiquement ses réticences. Le sujet doit être discuté lundi lors de la réunion des ministres européens des Affaires étrangères.

Avec cette résolution, les eurodéputés demandent également "d'intensifier les livraisons d'armes à l'Ukraine", ce que Dmytro Kuleba, le ministre ukrainien des Affaires étrangères, a encore réclamé jeudi lors d'un déplacement au siège de l'Otan à Bruxelles.

  • 13 h 20 : la Biélorussie veut participer aux négociations sur la "guerre" en Ukraine 

Le président de la Biélorussie, principal allié de la Russie, a réclamé de participer aux négociations sur la "guerre" en Ukraine, utilisant le terme dont l'emploi a été banni par Moscou.

La Russie a appelé son offensive "opération militaire spéciale" et a interdit, notamment aux médias, d'utiliser les termes de "guerre" ou d'"invasion", sous peine de lourdes peines de prison.

Visiblement agacé de ne pas participer aux pourparlers en cours entre Moscou et Kiev, le président biélorusse, Alexandre Loukachenko, qui a prêté son territoire à l'armée russe, a martelé devoir être associé à ce processus.

"Nous considérons cela comme une guerre qui est juste à la porte de notre pays. Et elle a des effets sérieux sur la situation en Biélorussie. C'est pourquoi, il ne doit pas y avoir d'accord dans le dos de la Biélorussie", a-t-il insisté lors d'une réunion de son conseil de sécurité. 

Selon lui, Moscou "comprend" cette position, mais pas l'Occident, qui n'entretient presqu'aucune relation avec Minsk du fait de la répression interne massive de l'opposition et de son alliance avec la Russie.

L'Ukraine ne veut pas de Minsk à la table des négociations, car il a laissé l'armée russe lancer son offensive sur Kiev depuis le territoire biélorusse.

  • 13 h 13 : la Russie réclame des œuvres d'art russes à la Finlande

"L'ambassadeur de Finlande à Moscou, Antti Helantera, a été convoqué le 7 avril au ministère russe des Affaires étrangères", a indiqué la diplomatie russe dans un communiqué, en précisant avoir "protesté fermement" contre la saisie des œuvres d'art appartenant à des musées russes qui transitaient via la Finlande.

La Finlande a annoncé mercredi la saisie de ces œuvres, d'une valeur dépassant les 40 millions d'euros, dans le cadre des sanctions européennes contre Moscou. Pour sa part, la diplomatie russe a dénoncé une décision "juridique arbitraire".

"Le retour des biens culturels qui se trouvaient légalement à l'étranger dans le cadre d'une coopération entre les musées, ne peut pas faire l'objet de restrictions", insiste-t-elle.

"Moscou s'attend à ce que les autorités finlandaises prennent le plus vite possible la décision d'assurer le retour des œuvres d'art des musées en Russie", selon la même source.

  • 13 h 06 : l'Estonie va cesser d'importer du gaz russe 

L'Estonie cessera d'importer du gaz russe et louera à la place un terminal d'importation de gaz naturel liquéfié (GNL) à la Finlande d'ici à l'automne, a déclaré mardi la Première ministre Kaja Kallas, selon des propos rapportés par l'agence de presse BNS.

"Nous devons cesser d'acheter du gaz au régime de Poutine, qui utilise cet argent dans la guerre contre l'Ukraine, le plus tôt possible", a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse à Tallinn.

>> À lire aussi : Gaz russe : les pays Baltes, fers de lance européens de l'autonomie énergétique

Le gouvernement estonien, qui dit vouloir acheter 1 térawattheure d'approvisionnement, n'a toutefois pas fixé de date pour la fin des importations de gaz en provenance de Russie. Son voisin lituanien a annoncé samedi dernier qu'il n'importerait plus de gaz russe.

  • 12 h 54 : le G7 réclame la suspension de la Russie du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU

Les pays du G7 ont demandé jeudi la suspension de la Russie du Conseil des droits de l'Homme des Nations unies, dans une déclaration commune.

"Nous sommes convaincus que le moment est venu de suspendre l'adhésion de la Russie au Conseil des droits de l'Homme", proposition qui sera soumise au vote jeudi de l'Assemblée générale de l'ONU, indiquent les ministres des Affaires étrangères des pays membres du G7. 

Ils promettent en outre que les auteurs du massacre de Boutcha "devront rendre des comptes et seront poursuivis". 

Les États-Unis et le Royaume-Uni avaient réclamé lundi la suspension de la Russie de cette instance internationale, en réponse "aux images de Boutcha", où ont été retrouvés de nombreux cadavres après le départ des forces russes. L'Assemblée générale de l'ONU doit procéder au vote à 14 h GMT.

  • 12 h 39 : Volodymyr Zelensky demande le "soutien de la Grèce" pour aider Marioupol

"Marioupol a besoin d'un soutien imminent", notamment par l'aide humanitaire, "les Russes l'attaquent avec des forces terrestres, aériennes et maritimes (...) mais avec le soutien de la Grèce, nous allons gagner", a affirmé le président ukrainien, invité à parler devant le Parlement par le Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis.

"Je vous exhorte à utiliser votre influence en tant que membre de l'UE pour mieux organiser tout sauvetage pouvant être effectué à Marioupol", a-t-il souligné.

Il a évoqué la "coexistence paisible", avant la guerre, entre les Ukrainiens et la communauté grecque de Marioupol, ville industrielle au bord de la mer Noire, où sont restés quelque 100 000 habitants malgré les combats.

"La grande majorité des bâtiments ont été détruits (...) les Russes ont attaqué les civils, il faut les arrêter", a dit le président ukrainien réitérant son appel à la communauté internationale à "arrêter les barbares".

Le président ukrainien a également appelé à interdire "l'accès des tankers ayant des intérêts russes aux ports européens", et a exhorté à "fermer la porte" du système financier international aux banques russes.

Le président ukrainien a été chaleureusement applaudi par les parlementaires grecs réunis pour l'écouter. Le ministre grec des Affaires étrangères, Nikos Dendias, avait déjà proposé il y a deux semaines d'acheminer une aide humanitaire à Marioupol.

  • 11 h 52 : pour Moscou, le soutien militaire américain à l'Ukraine "ne contribuera pas au succès des pourparlers"

La Russie a déclaré que la décision américaine de continuer à fournir des armes et un soutien militaire à l'Ukraine pourrait compromettre les chances de réussite des négociations de paix entre Moscou et Kiev.

Envoyer des "armes en Ukraine ne contribuera pas au succès des pourparlers russo-ukrainiens", a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, lors d'une conférence avec des journalistes, ajoutant que cela aurait "très probablement un effet négatif".

Dmitri Peskov a, par ailleurs, fait savoir qu'une décision sur la participation du président russe, Vladimir Poutine, au sommet du G20 en octobre serait prise en fonction de l'évolution des événements.

Plusieurs pays occidentaux, dont les États-Unis, se sont exprimés en faveur d'une exclusion de la Russie du groupe des vingt pays aux économies les plus développées en raison de l'invasion de l'Ukraine.

  • 11 h 38 : "dernière chance" de partir pour les habitants de l'Est 

Les jours à venir seront pour les civils de l'est de l'Ukraine "la dernière chance" d'évacuer la région, ont averti les autorités locales sur fond de crainte d'une offensive majeure de l'armée russe.

"Les prochains jours sont peut-être la dernière chance pour partir. Toutes les villes libres de la région de Louhansk sont sous le feu ennemi", a averti sur Facebook le gouverneur de la province, Serguiï Gaïdaï, indiquant que les Russes "étaient en train de couper toutes les voies possibles de sortie".

"N'hésitez pas à évacuer", a-t-il martelé, après avoir assuré plus tôt sur Telegram que les autorités "n'autoriseront pas de deuxième Marioupol", en référence à cette ville portuaire du sud de l'Ukraine assiégée et dévastée par l'armée russe depuis fin février.

La situation à Roubijne et Popasna, deux villes de la région de Lougansk, "se déteriore", a-t-il ajouté. "Les évacuations sont compliquées" et "il n'y a pas un hôpital de la région qui soit toujours intact".

"Nous sortirons des gens par autocars jusqu'au dernier jour, jusqu'à ce que les Russes lancent une attaque", a-t-il toutefois dit.

  • 11 h 12 : Moscou interdit Google de diffuser de la publicité pour ses plateformes en Russie

Le gendarme russe des télécommunications a annoncé jeudi interdire à Google de faire sa publicité en Russie, accusant sa plateforme YouTube de diffuser de fausses informations sur les forces russes engagées en Ukraine.

Moscou a engagé une répression tous azimuts pour juguler la diffusion d'informations ne correspondant pas à la ligne officielle. 

"YouTube est devenu une plateforme clé pour la diffusion de 'fakes' sur l'opération militaire spéciale sur le territoire de l'Ukraine, discréditant les forces armées russes", indique Roskomnadzor, qui reproche aussi au site de publier les contenus d'"extrémistes" ukrainiens.

Il l'accuse encore de censurer les médias d'État russes, dont les chaînes YouTube ont été fermées. En conséquence, Google n'aura plus le droit "de faire la réclame de Google LLC" et de ses plateformes en Russie. 

Par ailleurs, les moteurs de recherche russes devront indiquer que Google et ses filiales violent la loi russe lorsqu'une recherche est effectuée sur leurs noms.

  • 10 h 51 : à Marioupol, le quotidien des enfants sous les bombes

À cause de l'offensive prévue à l'est de l'Ukraine par les Russes, la population craint que les villes du Donbass ressemblent à Marioupol. Bombardée sans relâche depuis 43 jours, la ville du sud de l'Ukraine abrite encore quelques survivants, dont des enfants. Ils ont appris à vivre terrés et au rythme des bombes

  • 10 h 30 : l'Ukraine accuse la Hongrie d'"aider Poutine" 

Kiev a accusé jeudi la Hongrie d'"aider Poutine" dans la guerre contre l'Ukraine, au lendemain de déclarations de Viktor Orban se disant prêt à acheter du gaz russe en roubles, à rebours des autres pays de l'Union européenne.

"Budapest est passé à l'étape suivante : aider Poutine à continuer son agression contre l'Ukraine", a fustigé dans un communiqué le porte-parole du ministère ukrainien des Affaires étrangères, Oleg Nikolenko, estimant que la Hongrie "détruisait l'unité de l'UE" avec cette position.

Kiev "analyse les déclarations hongroises se disant prêt à acheter du gaz russe en roubles comme une position inamicale contre notre État", a-t-il appuyé, jugeant en outre "cynique" la proposition hongroise d'organiser des discussions de paix russo-ukrainiennes à Budapest. 

"Si la Hongrie veut vraiment mettre un terme à la guerre, voilà ce qu'elle doit faire: arrêter de détruire l'unité de l'UE, soutenir de nouvelles sanctions contre la Russie, aider militairement l'Ukraine", a-t-il ajouté. "Et non pas créer des sources supplémentaires de financement pour la machine militaire russe"

  • 10 h 09 : Paris convoque l'ambassadeur de Russie en France

L'ambassadeur de Russie en France a été convoqué jeudi matin au Quai d'Orsay, annonce le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, sur Twitter.

"Face à l'indécence et la provocation de la communication de l'ambassade de Russie en France sur les exactions de Boutcha, j'ai décidé la convocation au Quai d'Orsay ce matin de l'Ambassadeur de Russie", écrit le ministre.

"Nous continuerons à lutter contre toutes les manipulations russes de l'information sur la guerre en Ukraine", poursuit-il.

Face à l'indécence et la provocation de la communication de l'ambassade de Russie en France sur les exactions de Bucha, j'ai décidé la convocation au Quai d'Orsay ce matin de l'Ambassadeur de Russie.

April 7, 2022
  • 10 h 05 : l'Autriche expulse à son tour quatre diplomates russes

"Le ministère autrichien des Affaires étrangères révoque le statut diplomatique de trois membres de l'ambassade de Russie à Vienne et d'un membre du consulat général de Russie à Salzbourg", a indiqué une porte-parole dans un communiqué transmis à l'AFP. 

"Ces personnes ont commis des actes incompatibles avec leur statut diplomatique et sont invitées à quitter le territoire au plus tard le 12 avril", a-t-elle ajouté. 

De nombreux pays européens comme la France, l'Allemagne, l'Italie, l'Espagne, la Slovénie ou la Grèce ont massivement expulsé des diplomates russes depuis lundi. 

Ces expulsions interviennent alors que les Occidentaux affichent leur indignation après la découverte ce week-end de dizaines de corps portant des vêtements civils à Boutcha, au nord-ouest de Kiev, après le retrait des Russes qui desserrent l'étau sur la capitale.

  • 9 h 12 : Shell prévoit jusqu'à 5 milliards de dépréciations et charges liées à la Russie

Le géant pétrolier britannique Shell a prévenu jeudi que son retrait d'activités en Russie dans la foulée de l'invasion de l'Ukraine allait entraîner 4 à 5 milliards de dollars de dépréciations et charges dans ses résultats du premier trimestre, qui seront publiés le 5 mai.

"Shell n'a pas renouvelé ses contrats de plus long terme pour le pétrole russe" mais le groupe est en revanche "légalement obligé de prendre livraison du brut acheté dans le cadre de contrats qui ont été signés avant l'invasion" russe en Ukraine, a précisé l'entreprise dans un communiqué.

Le groupe avait annoncé fin février se séparer de ses parts dans plusieurs projets avec le géant gazier russe Gazprom, des actifs évalués à 3 milliards de dollars fin 2021 et qui avaient généré un bénéfice ajusté de 700 millions de dollars l'an dernier.

  • 9 h 09 : l'UE pourrait annoncer jeudi ou vendredi de nouvelles sanctions contre la Russie 

L'Union européenne pourrait s'accorder jeudi ou vendredi sur un cinquième train de sanctions à l'encontre de la Russie, a déclaré jeudi le Haut représentant de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell.

"Cet après-midi, peut-être, ou demain au plus tard", a déclaré le chef de la diplomatie européenne à son arrivée à une réunion de l'Otan.

Les diplomates de l'Union européenne ne sont pas parvenus à s'accorder mercredi sur cette nouvelle série sanctions que la Commission européenne a proposées mardi.

Par ailleurs, onze États membres ont plaidé jeudi pour que l'UE "avance avec détermination vers la transition verte", ce qui permettrait de réduire la dépendance européenne à l'égard des énergies fossiles russes. Cette déclaration commune, à l'initiative du Danemark, a été signée par l'Allemagne, l'Autriche, l'Espagne, la Finlande,l'Irlande, la Lettonie, le Luxembourg, les Pays-Bas, la Slovénie et la Suède.

Le ministre danois du Climat, Dan Jorgensen, a précisé que ces pays appelaient à une "nouvelle voie verte vers l'indépendance de l'Union européenne à l'égard des énergies fossiles russes, aussi rapidement que possible."

  • 8 h 56 : à Kharkiv, les quartiers nord sont des "spectacles de désolation"

Une pluie de bombes s'abat sur Kharkiv, la deuxième ville d'Ukraine, alors que les forces russes concentrent leurs efforts sur l'est du pays. Les explosions ont ravagé les quartiers nord de la ville, décrits comme des "spectacles de désolation" par notre envoyé spécial à Kharkiv, Roméo Langlois.

  • 7 h 50 : l'Ukraine demande à l'Otan de lui fournir plus d'armes

"Je viens demander trois choses : des armes, des armes et des armes. Plus rapidement elles seront livrées, plus de vies seront sauvées et de destructions évitées", a plaidé jeudi Dmytro Kuleba, le ministre ukrainien des Affaires étrangères, à son arrivée au siège de l'Otan à Bruxelles pour une réunion avec ses homologues des pays de l'Alliance atlantique. 

"L'Ukraine a le droit de se défendre. Nous allons écouter les besoins que va nous soumettre Dmytro Kuleba et discuter comment répondre", a déclaré le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg.

"Nous avons besoins d'avions, de véhicules blindés, de défense anti-aérienne", a insisté le ministre ukrainien.

"J'appelle tous les alliés à mettre de côté leurs hésitations, leur réticence à fournir à l'Ukraine tout ce dont elle a besoin", a-t-il insisté.

  • 7 h 45 : Kiev appelle les civils à fuir "avant qu'il ne soit trop tard"

Alors que la Russie prépare une grande offensive à l'est de l'Ukraine, Kiev a demandé aux habitants de quitter le plus vite possible le Donbass. 

Pour Sylvain Rousseau, notre envoyé spécial à Lviv, où des milliers d'Ukrainiens ont trouvé refuge, cet appel des autorités vise à éviter, "avant qu'il ne soit trop tard", que les civils soient pris au piège des bombardements. 

  • 7 h 32 : Washington resserre l'étau économique sur Moscou

Les États-Unis ont annoncé mercredi une nouvelle volée de sanctions économiques et financières contre la Russie, qu'ils qualifient de "dévastatrices" et qui visent notamment les grandes banques et les filles du président russe Vladimir Poutine.

Selon Washington, la Russie pourrait voir son économie s'effondrer de quelque 15 % cette année. Les précisions de notre correspondante à Washington, Sonia Dridi.

  • 6 h 47 : l'ONU va voter sur la suspension de la Russie du Conseil des droits de l'Homme

L'Assemblée générale des Nations unies doit voter jeudi sur une proposition soumise par les États-Unis concernant la suspension de la Russie du Conseil des droits de l'Homme en raison de rapports faisant état de "violations et d'abus flagrants et systématiques des droits de l'Homme" par les forces russes en Ukraine.

Un vote réunissant une majorité des deux tiers des 193 États membres de l'Assemblée générale de l'ONU, qui siège à New York, peut suspendre un pays du Conseil des droits de l'Homme pour atteintes graves et systématique aux droits humains.

Les diplomates occidentaux sont convaincus de bénéficier d'un soutien suffisant pour parvenir à l'adoption d'une résolution visant à suspendre Moscou de l'instance onusienne basée à Genève.

Un projet de résolution fait part de "graves préoccupations concernant la crise humanitaire et (le respect des) droits humains en Ukraine", particulièrement après les rapports d'abus des droits de l'homme par la Russie.

  • 6 h 30 : l'Est ukrainien se prépare à de violents combats

Les forces russes ont bombardé mercredi plusieurs localités dans l'est de l'Ukraine, dont Severodonetsk ou Rubizhne, faisant au moins un mort, a dénoncé mercredi soir le gouverneur de la région de Louhansk encore sous contrôle ukrainien, Serguiï Gaïdaï.

"Je demande aux gens d'évacuer, parce que nous voyons clairement qu'avant de passer à l'offensive totale, l'ennemi va juste détruire complètement tous ces endroits", a-t-il déclaré, interrogé par une chaîne de télévision ukrainienne. "S'il vous plaît, partez" pendant qu'il en est encore temps, a-t-il insisté.

La vice-Première ministre, Iryna Verechtchouk, a également lancé depuis Kiev mercredi un appel aux habitants de l'est du pays à évacuer la région "immédiatement", en raison des craintes d'une offensive majeure de l'armée russe sur le Donbass (est) dont la Russie a désormais fait sa cible numéro un.

Avec AFP

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Carburants. Laura Foglia : « Si la voiture est devenue incontournable, c’est parce qu’elle est plus qu’un véhicule : c’est un système »

Actu

Coûteuse, l’auto s’est imposée à nous au fil de politiques urbaines qui en ont décidé ainsi. Mais tout peut de nouveau changer, affirme Laura Foglia, ­experte en mobilités bas carbone. Entretien.

Marie-Noëlle Bertrand

Laura Foglia Experte en mobilités, responsable de projet au Shift Project

L’impact de la hausse des prix de l’essence sur le budget des ménages met en relief notre dépendance à l’automobile individuelle. Est-elle une fatalité ? Entretien avec Laura Foglia, autrice principale du Guide pour une mobilité quotidienne bas carbone, publié par le think tank The Shift Project.

Notre dépendance à la voiture nous coûte cher. Est-elle inéluctable ?

Laura Foglia Non. La voiture s’est installée dans nos usages après guerre, suivant une dynamique impulsée par les industries pétrolières et automobiles. Elle s’est imposée dans nos imaginaires comme l’accomplissement d’un idéal de liberté enfin accessible. Dans le même temps, la forte croissance démographique des années 1950 à 1970 a impliqué la réalisation de nouveaux espaces. Ce nouvel urbanisme s’est entièrement construit autour de la voiture, avec l’arrière-pensée d’un monde aux ressources infinies. Les espaces urbains tels que nous les connaissons sont le produit de tout cela, et c’est ce qui fait le « système voiture ».

Vous parlez des espaces urbains. C’est là que se trouvent les solutions ?

Laura Foglia Une partie des solutions : aujourd’hui, un déplacement sur quatre en voiture fait moins de 3 kilomètres. À condition que les aménagements existent, il pourrait se faire à pied ou à vélo. Cela posé, il faut bien distinguer deux choses : d’une part, les centres des grandes villes, où les destinations – emploi, école, espace culturel… – sont proches des habitations. Et les villes moyennes, aux tissus urbains plus distendus. Or ces espaces de moyenne densité, qui couvrent 11 % du territoire, concernent 40 % de la population. Depuis les années 1960, la longueur des distances parcourues a été multipliée par 4,7. Il faut revenir vers des modèles d’aménagement où faire de la distance sera moins nécessaire. Avec ce corollaire : plus les trajets sont courts, plus les alternatives à l’automobile individuelle deviennent accessibles.

Où porter les efforts en priorité ?

Laura Foglia Si la voiture est devenue incontournable, c’est parce qu’elle est plus qu’un véhicule : elle est un système. Les alternatives doivent, elles aussi, se réfléchir comme un système, c’est-à-dire globalement. Il ne s’agit pas d’être dogmatique et d’imposer la même solution partout, et il faudra sans doute investir davantage dans les zones rurales et de moyenne densité.

La disparition des commerces dans les villages ne va pas dans le sens d’un raccourcissement des distances en zone rurale…

Laura Foglia Effectivement. Il faut recréer des lieux de vie là où les gens habitent. Mais il faut aussi des équipements ad hoc. 45 % dès déplacements quotidiens font moins de 5 kilomètres. Encore une fois, ils pourraient se faire à vélo ou à pied. Or cela est souvent rendu impossible par le franchissement d’une voie rapide, par exemple. Aller prendre le train, par ailleurs, oblige à prendre sa voiture. Si les gares disposaient de parkings à vélos, de services d’autopartage ou de covoiturage, de navettes de bus, il en serait autrement. Il faut repenser cette palette des offres au porte-à-porte, y compris à la campagne.

Peut-on aller vite ?

Laura Foglia Certaines mesures peuvent avoir des effets rapides. Prenez les dispositifs d’urbanisme tactique installés à la sortie du premier confinement : avant cela, on pensait que construire une piste cyclable prenait des années. La preuve que non. Il est envisageable de faire vite, quitte à être imparfait dans un premier temps. L’important est de montrer les possibles.

aménagement du territoirecarburantsTarification de l'énergie
France24 - Monde

Guerre en Ukraine : dans le sillon de l'armée russe, des mines antipersonnel sophistiquées

Publié le : 07/04/2022 - 17:41

Sébastian SEIBT Suivre

Des mines antipersonnel POM-3 ont été identifiées par l’ONG Human Rights Watch autour de la ville de Kharkiv fin mars. C’est le premier cas documenté de recours à des mines depuis le début de la guerre en Ukraine. Surtout, il s’agit d’un modèle sophistiqué très récent.

Les soldats russes commencent à laisser des mines derrière eux alors que leurs troupes reculent ou se repositionnent en Ukraine. Le président ukrainien Volodymyr Zelenski a tiré la sonnette d'alarme dès dimanche 3 avril en affirmant que l'armée russe laissait des mines antipersonnel autour "des maisons détruites, des équipements abandonnés et même dans les corps de ceux qui ont été tués". 

Des affirmations quant à l'utilisation massive de ce type d'armes qui n'ont pas pu être vérifiées sur le terrain indépendamment, souligne l'agence de presse AP. En revanche, l'existence de mines antipersonnel laissées en Ukraine par des Russes a déjà pu être vérifiée par Human Rights Watch (HRW). 

Des mines à capteurs sismiques

L'organisation non-gouvernementale a reçu des photos de ces engins meurtriers prises dans la région de la ville de Kharkiv, dans l'est de l'Ukraine. "Elles nous ont été envoyées par des démineurs ukrainiens le 28 mars", souligne Fred Abraham, directeur associé des programmes pour Human Rights Watch, contacté par France 24. Les clichés ont ensuite été soumis pour vérification à des experts indépendants travaillant avec HRW.

#Ukraine Les forces russes ont utilisé des mines terrestres antipersonnel dans la région de Kharkiv. Ces armes sont pourtant interdites par un traité international, en raison de leur effet dévastateur sur les civils. https://t.co/5rx5fVPCRz pic.twitter.com/4YD1DpACxS

March 30, 2022

C'est le premier cas documenté de recours à des mines antipersonnel depuis le début de la guerre d'invasion en Ukraine déclenchée par Moscou le 24 février. La Russie, qui n'est pas signataire de la Convention sur l'interdiction des mines antipersonnel de 1997 contrairement à l'Ukraine, a l'habitude d'avoir recours à ce type d'armes au cours des conflits auxquels elle participe. "On n'a pas été surpris, car partout où les soldats russes vont, que ce soit en Syrie, en Libye ou ailleurs, ils laissent des mines derrière eux", affirme Mark Hiznay, directeur associé de la division armes de Human Rights Watch, contacté par France 24. "Nous avons trouvé des traces de mines antipersonnel de facture soviétique ou russe dans 60 pays", précise Fred Abraham.

Mais celles qui ont été localisées autour de Kharkiv sont d'un genre nouveau. Il s'agit de mines POM-3 qui "ont été fabriquées en 2021 et qui étaient en développement depuis cinq ans", détaille Mark Hiznay. Ce nouveau modèle peut se déclencher avant même qu'une victime marche dessus. Il est doté de capteurs capables de détecter le mouvement à proximité et qui se déclenchent à une certaine distance.

Ce mécanisme, en tant que tel, n'a rien de neuf. "Ce sont des capteurs sismiques qui sont utilisés sur des mines depuis les années 1970, et notamment par les Américains durant la guerre du Vietnam. Ils ne servent pas uniquement à repérer les mouvements, mais peuvent aussi être configurés pour déclencher la mine uniquement lorsqu'un certain poids est détecté, ce qui permet, par exemple en théorie, de n'exploser que lorsqu'un camion militaire passe et pas une voiture civile", explique Alexandre Vautravers, expert en sécurité et en armement et rédacteur en chef de la "Revue militaire suisse" (RMS), contacté par France 24.

Mais les POM-3 poussent la sophistication meurtrière bien plus loin. Lorsqu'elles sont déclenchées, ces mines bondissent au-dessus du sol et explosent en se fragmentant sur un périmètre de 16 mètres autour d'elles, précise le site d'informations militaires CAT-UXO ("Collective awareness to UXO", un sigle qui désigne les Unexploded Ordnance, ou "engins explosifs immergés"), qui a documenté ce modèle de mines antipersonnel russes.  

Le déminage rendu plus difficile et dangereux

En d'autres termes, ce sont des munitions qui ont été mises au point pour exploser au niveau de la tête des victimes et faire des dommages sur une aire bien plus large que les mines antipersonnel traditionnelles. 

Ce n'est pas tout. Ces mines ne sont pas placées manuellement. Elles sont envoyées par grappe de dizaines depuis des lance-roquettes sur une distance de 15 kilomètres. Les POM-3 sont aussi équipés d'un système d'autodestruction qui peut être déclenché à distance et permet de programmer l'explosion de l'engin huit heures ou 24 heures plus tard, peut-on lire sur le site de CAT-UXO.

Enfin, les POM-3 seraient capables "de faire la différence entre un animal et un être humain", écrit le New York Times. C'est en tout cas "ce que le constructeur affirme sur sa documentation commerciale, arguant qu'il y a des algorithmes et de l'intelligence artificielle embarquée qui permettent de faire la distinction", note Mark Hiznay. Pour Alexandre Vautravers, "c'est purement un discours marketing, il n'existe pas de mines antipersonnel capables de faire ça". 

Même si ces mines ne sont pas aussi "intelligentes" que le prétendent les Russes, "il peut sembler étonnant d'utiliser des engins aussi perfectionnés", souligne Mark Hiznay. Peut-être "qu'ils n'ont plus rien d'autres comme mines", note cet expert de Human Rights Watch.

Il reste à savoir si Kharkiv est le seul endroit où les POM-3 ont été disposées par l'armée russe. Leur découverte "doit en tout cas nous pousser à intensifier nos recherches, surtout autour d'autres villes en Ukraine dont l'armée russe s'est retirée ces derniers temps, comme Kiev ou Marioupol", note Fred Abraham de Human Rights Watch. 

C'est d'autant plus important que ce type de mines antipersonnel est plus complexe à désamorcer à cause de ses capteurs. "À l'heure actuelle, nous n'avons pas de solution pour ce type de menace", affirme au New York Times James Cowan, directeur du HALO Trust, une ONG britannique qui travaille à nettoyer les anciennes zones de conflits des engins explosifs qui seraient restés, tels que les mines. "Il faudra probablement qu'un donateur nous fournisse des robots capables de désamorcer ces engins à distance", conclut-il. 

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Ukraine : le massacre de Boutcha, un mode opératoire qui rappelle la Tchétchénie

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Dans quelles conditions travaillent nos journalistes en Ukraine ? France 24 vous répond

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Collecte de témoignages sur les crimes de guerre en Ukraine : "Il y aura des Boutcha un peu partout"

L'Humanité

Carburants. Roussel veut taxer les dividendes de Total et consorts

Actu

Depuis le péage de Saint-Arnoult, sur l’A10, le candidat du PCF a proposé de « s’attaquer » au profit des compagnies pétrolières pour financer la baisse à 5,5 % de la TVA sur le carburant.

Julia HamlaouiNaïm Sakhi

Gilet jaune sur le dos – sécurité oblige – et écharpe de député en bandoulière, le candidat communiste à la présidentielle s’est rendu, jeudi, au péage de Saint-Arnoult, sur l’autoroute A10, avec un message : « Stop à la vie chère !  »  « Les automobilistes sont de véritables vaches à lait et sont saignés tous les jours, à chaque fois qu’ils paient leur plein d’essence. Nous voulons défendre le pouvoir d’achat et, pour cela, nous attaquer aux dividendes des compagnies pétrolières », explique Fabien Roussel entre deux tracts tendus aux conducteurs.

Une action symbolique, destinée à braquer les projecteurs sur des propositions que le gouvernement s’obstine, pour l’heure, à écarter. Face à la flambée des prix, le député du Nord plaide ainsi pour une baisse des taxes. Outre une « taxe flottante sur l’essence pour baisser de 50 centimes le prix au litre », la TVA pourrait être ramenée à « 5,5 % sur les carburants », juge-t-il. « 5 euros de moins pour un plein de 50 litres, c’est 5 milliards d’euros » de perte pour l’État, a objecté, mercredi, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire. « Mais, quand les prix de l’essence grimpent, ce sont les frigos des Français qui se vident. Baisser le prix de l’essence, c’est sauver l’alimentation de toutes les classes populaires », réplique le candidat du PCF. Surtout, ce n’est pas sur le budget de l’État mais via un prélèvement lié aux dividendes distribués par les compagnies pétrolières à leurs actionnaires qu’il propose de financer la mesure : « 16 milliards d’euros de dividendes ont été versés en deux ans rien que par Total  ! » martèle-t-il.

« Mais nous savons que cela ne suffira pas : l’enjeu est aussi de consommer moins », estimait à l’automne Fabien Roussel, alors que les prix de l’énergie s’envolaient déjà. En la matière, le communiste défend « un plan de développement des transports en commun ». « Dans les 45 métropoles de notre pays, l’État doit prendre à sa charge leur gratuité, en priorité pour les moins de 25 ans et les salariés. Dans les autres territoires, je propose que les 50 % du ticket de TER des salariés non remboursés par l’employeur le soient par l’État », indique le candidat. Quelques heures avant de se rendre sur le péage yvelinois, il a d’ailleurs visité la gare routière de Briis-sous-Forges (Essonne), en compagnie du maire Emmanuel Dassa, où un « dispositif unique favorise l’usage du bus sur l’autoroute jusqu’à la gare RER de Massy ». Une alternative au tout-voiture en zone périurbaine déjà en actes.

Présidentielle 2022Fabien Rousselcarburantsdividendes
Le Figaro

Covid-19 : 98 morts en 24 heures, 158.792 nouveaux cas

LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.

Le pic du rebond de l'épidémie est passé selon Olivier Véran, la deuxième dose de rappel ouverte aux 60 ans et plus, moins de 10.000 injections de Novavax à ce stade en France... Le Figaro fait le point ce jeudi 7 avril sur les dernières informations liées à la pandémie de Covid-19.

98 morts en 24 heures, 158.792 nouveaux cas

98 personnes sont mortes ce jeudi du Covid, selon le bilan quotidien de Santé publique France. 23.271 patients sont actuellement hospitalisés, dont 1760 qui sont arrivés ces dernières 24 heures. 1572 malades sont traités en soins critiques. 158.792 nouveaux cas ont été détectés.

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Pour le gouvernement, le pic du rebond de l'épidémie est passé

Le gouvernement a estimé jeudi que le pic du rebond de la vague de Covid-19 était désormais derrière nous, tout en ouvrant la deuxième dose de rappel de vaccin aux personnes âgées de 60 ans et plus qui le souhaitent. «Nous avons passé le pic du rebond» de l'épidémie de Covid-19, a affirmé le ministre de la Santé, Olivier Véran, sur la radio RTL.

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Entre 140.000 et 150.000 nouvelles contaminations sont enregistrées quotidiennement en moyenne. «Cela baisse d'environ 5% désormais depuis cinq jours. Ça doit être confirmé dans la durée, en tout cas nous n'assistons pas au raz-de-marée des 500.000 cas auquel nous avons assisté il y a quelques semaines», a ajouté Olivier Véran.

Les contaminations ont en effet cessé de monter, selon les données des autorités de santé. Ainsi, avec 161.950 cas positifs enregistrés en 24 heures par Santé publique France mercredi, la moyenne des sept derniers jours s'établit à près de 135.000 cas, après avoir dépassé 140.000 vendredi dernier.

La deuxième dose de rappel ouverte aux 60 ans et plus, annonce Véran

La deuxième dose de rappel de vaccin contre le Covid-19 va être ouverte aux personnes âgées de 60 ans et plus, dont la dernière injection remonte à plus de six mois, a annoncé jeudi le ministre de la Santé, Olivier Véran. «Nous allons pouvoir ouvrir cette 2e dose de rappel pour les Français âgés de 60 ans et plus s'ils sont à six mois de leur dernière injection de rappel», sans qu'elle devienne obligatoire, a indiqué le ministre sur la radio RTL. Jusqu'ici, cette dose était réservée aux personnes de 80 ans et plus, une annonce faite par le premier ministre Jean Castex mi-mars face au rebond de la pandémie.

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«On sait qu'une injection de rappel, quand on a 60 ans et plus, réduit de 80% le risque d'hospitalisation, de réanimation et de décès. Même si ce risque est moins élevé aujourd'hui qu'il l'était avec les variants précédents et lorsqu'il n'y avait pas de couverture vaccinale, il y a un risque résiduel. On peut le réduire par quatre, donc on le propose», a fait valoir Olivier Véran, s'appuyant sur une recommandation de la Haute autorité de santé.

Cette mesure, qui n'est donc pas obligatoire, concerne 500.000 Français de 60 ans et plus qui sont à six mois ou plus de leur dernière injection, a précisé Olivier Véran: «En période de circulation du virus, c'est autant de réduction d'un impact hospitalier. On sait que nos hôpitaux ont besoin de souffler».

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La hausse des tests se poursuit mais sur un rythme ralenti

Le nombre de tests de dépistages du Covid-19 a augmenté pour la quatrième semaine consécutive mais «sur un rythme ralenti», selon des chiffres publiés jeudi par le ministère de la Santé qui estime que «nous avons passé le pic du rebond» de l'épidémie.

Entre le 28 mars et le 3 avril, plus de 4 millions de tests antigéniques et PCR ont été réalisés, contre plus de 3,8 la semaine précédente, précise la Direction des statistiques (Drees) dans un communiqué. La demande est donc toujours en augmentation mais sur un rythme nettement moins soutenu que ces dernières semaines.

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Le Covid-19 accroît le risque de caillots sanguins jusque 6 mois après l'infection, selon une étude

Le Covid-19 accroît le risque de développer des caillots sanguins graves jusque six mois après l'infection, montre une étude publiée jeudi dans le British Medical Journal (BMJ). Cette étude suédoise révèle un risque accru de thrombose veineuse profonde (un caillot sanguin dans la jambe) jusqu'à trois mois après l'infection au Covid-19, d'embolie pulmonaire (un caillot de sang dans les poumons) jusqu'à six mois après et d'un événement hémorragique jusqu'à deux mois après.

Ce risque est plus élevé chez les patients atteints de comorbidités et ceux atteints d'un Covid-19 sévère. Il était plus marqué pendant la première vague pandémique par rapport aux deuxième et troisième vagues, souligne aussi l'étude. On savait déjà que le Covid-19 augmente le risque de caillots sanguins graves (connus sous le nom de thrombose veineuse), mais on avait moins d'informations sur la durée pendant laquelle ce risque était accru et s'il a varié pendant les différentes vagues épidémiques.

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Novavax : moins de 10.000 injections à ce stade en France

Le vaccin contre le Covid-19 de Novavax, présenté comme une alternative pour ceux auxquels les vaccins à ARN messager font peur, a servi pour moins de 10.000 injections jusqu'ici, «résultats un peu en dessous des attentes», a indiqué jeudi le ministère de la Santé. Les autorités sanitaires espéraient que ce vaccin du laboratoire américain, le cinquième disponible en France, convaincrait des personnes réticentes à se faire vacciner avec les vaccins à ARN messager de Pfizer et Moderna, basés sur une technologie jusqu'alors inédite.

«Les résultats sont un peu en dessous des attentes: on enregistre 9700 injections avec ce vaccin», a précisé le ministère lors d'un point de presse sur la campagne de vaccination en France. Les premières injections ont eu lieu début mars. Il s'agit «très majoritairement de premières doses: 6195», selon la même source.

Comme hypothèses sur le peu d'appétence pour ce vaccin en France, le ministère note qu'il est «arrivé un peu tard» et qu'il est «utilisable seulement pour la primo-vaccination, il n'est pas possible en rappel». «Les résultats sont un peu en deçà de ce qu'on espérait, mais l'histoire n'est pas finie. Il est possible que les recommandations scientifiques évoluent et conduisent à l'utiliser aussi en rappel, ce qui pourrait lui donner un petit coup de boost», a-t-on ajouté de même source.

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Vaccins : la France s'efforce de «minimiser les pertes » de doses

La France s'efforce de «minimiser les pertes» de doses de vaccins dont elle dispose, a déclaré jeudi le ministère de la Santé, alors que 218.000 doses du stock national ont dû être jetées jusqu'alors parce qu'elles étaient périmées. Le stock stratégique national est composé de 50 millions de doses de vaccin à ARN messager (Pfizer et Moderna), «notre assurance en cas de reprise épidémique s'il faut vacciner très vite et très fort», a indiqué le ministère lors d'un point presse sur la campagne de vaccination.

Lorsque les doses disponibles «dépassent les besoins nationaux, elles sont orientées vers des dons» internationaux. «Malgré tous nos efforts», à ce jour «218.000 doses d'AstraZeneca du stock national ont été perdues, pas données à temps et périmées», a ajouté le ministère de la Santé. Ce chiffre est «à comparer aux 140 millions de doses injectées nationalement et aux 80 millions de doses additionnelles fléchées vers les dons», a-t-on souligné de même source. «A ce jour, en stock national, il n'a pas été perdu de doses de Pfizer ou Moderna, qui ont toujours trouvé un pays récipiendaire ou été utilisées dans la campagne nationale», selon le ministère.

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Cuisant échec pour le chancelier allemand sur la vaccination obligatoire

Camouflet pour Olaf Scholz: le chancelier allemand, déjà critiqué pour son manque de charisme, a échoué jeudi à faire voter un projet de vaccination obligatoire contre le Covid-19 pourtant en grande partie vidé de sa substance.

Une proposition de loi en ce sens, issue d'une promesse du successeur d'Angela Merkel, a obtenu 296 voix pour mais a été rejeté par 378 députés du Bundestag. Neuf membres de la chambre basse du parlement allemand se sont abstenus. Le ministre de la Santé, Karl Lauterbach, a dans la foulée assuré que l'objectif de vaccination obligatoire n'était pas «abandonné», afin «d'éviter des victimes inutiles à l'automne».

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Taïwan s'éloigne de la stratégie zéro Covid

Le ministre de la santé taïwanais a déclaré jeudi que l'île cesserait d'essayer de maintenir le taux d'infection au coronavirus à zéro et se concentrer sur les cas les plus graves pour, à terme, privilégier une stratégie lui permettant de vivre avec le virus.

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Interrogé jeudi lors d'une session parlementaire sur la question de savoir si Taïwan se trouvait dans une «phase de transition» pour vivre avec le virus, le ministre de la santé Chen Shih-chung a répondu: «Oui, on peut le dire.» «Nous n'arrêterons pas notre voyage vers l'ouverture, c'est notre direction, mais nous maintiendrons une gestion efficace. L'objectif principal est désormais d'atténuer les dommages», a-t-il déclaré.

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Hongkong défend une suspension temporaire des vols en cas de passagers infectés

La cheffe de l'exécutif d’Hongkong, Carrie Lam, a défendu jeudi une mesure consistant à interdire temporairement des lignes aériennes en cas d'importation de cas de coronavirus sur le territoire, malgré les avertissements du secteur affirmant que la ville avait perdu son statut de plaque tournante du trafic aérien. L'aéroport de la ville, auparavant l'un des plus fréquentés au monde, a été largement coupé du monde depuis le début de la pandémie, Hongkong poursuivant une stricte politique sanitaire de zéro Covid, dans le sillage de la Chine.

La mesure défendue par Carrie Lam jeudi consiste à suspendre pendant 7 jours l'itinéraire desservi par toute compagnie aérienne ayant transporté au moins trois passagers infectés sur un seul et même vol. Selon la cheffe de l'exécutif, les vols amènent des passagers contaminés, important ainsi des cas à Hongkong «probablement en raison de l'approche très détendue adoptée dans de nombreux endroits» à travers le monde.

Covid-19 : 116 morts en 24 heures, 161.950 nouveaux cas

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Covid-19 : les hospitalisations toujours en hausse

Le nombre de cas de Covid-19 reste élevé en France, aussi bien pour les contaminations que pour les hospitalisations, selon les chiffres des autorités sanitaires dimanche.

Covid-19 : 27.648 nouveaux cas en 24 heures, 147 morts dans les hôpitaux français

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Le Figaro

Pizzas Buitoni et chocolats Kinder: l’inquiétante série de rappels alimentaires

Anne-Laure Frémont

Plusieurs marques sont frappées par des contaminations à très grande échelle. Le dernier rappel en date concerne des fromages au lait cru fabriqués par une marque du groupe Lactalis.

Loi des séries ou dysfonctionnement inquiétant de la surveillance de nos aliments? Depuis plusieurs jours, les rappels de produits alimentaires se multiplient: le dernier concerne des fromages au lait cru fabriqués dans une usine de Livarot appartenant à Graindorge, marque du groupe Lactalis. Un contrôle a mis en évidence «une très faible présence» de la bactérie responsable de la listériose (une maladie rare, avec environ 400 cas par an en France, mais potentiellement mortelle) sur un seul fromage, selon le directeur de la fromagerie, qui «par précaution», a rappelé l’ensemble du lot. Pour l’heure, aucun cas d’infection lié à ces produits n’est identifié, selon Santé publique France (SpF) ; mais la remontée des cas, leur analyse et l’établissement d’un lien avec les produits incriminés prend un certain temps.

À lire aussiBuitoni: face à un «niveau dégradé» d’hygiène, le préfet du Nord interdit la production de pizzas dans l’usine

Le mois dernier déjà, la marque Buitoni (Nestlé) a lancé un rappel massif de ses pizzas surgelées Fraich’up après plusieurs cas graves de contamination par la bactérie Escherichia coli. En France, SpF recense deux décès chez des enfants, 41 cas de syndrome hémolytique et urémique (SHU) directement liés à la consommation de ces pizzas, et 34 cas en cours d’investigation. Vingt-trois pays dont 15 en Afrique ont reçu des produits de cette référence. Et si Nestlé assure que les 75 prélèvements effectués à l’usine de Caudry, où ont été fabriqués ces produits, étaient «tous négatifs», la préfecture du Nord a indiqué mercredi y avoir interdit la production de pizzas après «deux inspections approfondies» menées fin mars qui «ont mis en évidence un niveau dégradé de la maîtrise de l’hygiène alimentaire». L’arrêté préfectoral pointe notamment «la présence de rongeurs et l’absence de moyens de protection contre l’entrée des nuisibles et de lutte contre les nuisibles efficaces et adaptés à une activité alimentaire» ainsi que le «manque d’entretien et de nettoyage des zones de fabrication, de stockage et de passage», selon l’AFP.

À moins de deux semaines de Pâques, c’est le service consommateurs de Ferrero qui croule aussi sous les appels de parents inquiets après le rappel de ses produits Kinder (dont les fameux œufs en chocolat), fabriqués dans l’usine d’Arlon, en Belgique. Les autorités sanitaires européennes enquêtent sur 134 cas confirmés ou probables de salmonellose dans au moins neuf pays, dont 21 en France chez des enfants et leurs parents. Les premiers cas ont été détectés au Royaume-Uni dès décembre, et fin janvier en France. Le partage de données à l’échelle européenne a permis de constater qu’il s’agissait de la même souche. «Le point commun, c’était la consommation de ces chocolats», explique Nathalie Jourdan-Da Silva, médecin épidémiologiste à Santé publique France.

Ces trois événements, les pizzas, les chocolats et le fromage n’ont aucun lien entre eux aussi bien en termes de contaminations que du type de produits ou des industriels impliqués

Une chose est sûre, selon elle: «Ces trois événements, les pizzas, les chocolats et le fromage n’ont aucun lien entre eux aussi bien en termes de contaminations que du type de produits ou des industriels impliqués. S’ils ont été détectés au même moment, c’est un pur hasard.» L’épidémiologiste assure que la survenue de cas de listériose ou de salmonellose est «relativement stable» en France, qu’il n’y a pas de tendance à l’augmentation. Les cas actuels concernent toutefois de grands groupes industriels qui produisent des aliments consommés à large échelle. «Le risque de multiplication des cas est donc plus important que s’il s’agissait d’une production artisanale et locale», remarque Nathalie Jourdan-Da Silva.

Les rappels de produits ne sont pas rares: selon le site officiel Rappel Conso, ils ont concerné plus de 4300 références alimentaires depuis mars 2021, pour diverses raisons qui vont d’un simple défaut de notice à la présence de corps étrangers. Depuis fin 2020 par exemple, des centaines de références de glaces et autres produits (sésame, épices, infusions…) font l’objet d’une procédure de rappel car ils sont contaminés à l’oxyde d’éthylène, un pesticide cancérogène interdit en Europe, indique que la Répression des fraudes (DGCCRF).

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Dans ce genre de dossiers, la responsabilité incombe au fabricant: c’est à lui de procéder à des autocontrôles pour vérifier qu’il met sur le marché un produit propre à la consommation. Des enquêtes sont également réalisées par les autorités sanitaires, que ce soit la DGCCRF, qui dépend de Bercy, ou la direction générale de l’alimentation (DGAL), qui relève du ministère de l’Agriculture, selon le type d’aliments surveillés. Mais faute de moyens, les pouvoirs publics sont de plus en plus contraints de faire confiance aux contrôles des fabricants, alertent les associations de consommateurs. Olivier Andrault, d’UFC-Que choisir, rappelle ainsi les coupes constantes ces dernières années dans les effectifs des contrôleurs de la DGCCRF… «Et parallèlement, le nombre d’établissements contrôlés dans le domaine alimentaire a diminué de 24% entre 2011 et 2016.»

Plus de quatre ans après le scandale du lait contaminé chez Lactalis, «une forme d’opacité perdure», déplore-t-il: «Comment se fait-il que l’on n’apprenne qu’aujourd’hui que les inspections réalisées il y a 15 jours à l’usine Buitoni de Caudry montraient de graves problèmes d’hygiène? Et quid de l’efficacitédes rappels lancés le 18 mars auprès des consommateurs? On n’a aucune information.» Une enquête pour «homicides involontaires», «tromperie» et «mise en danger d’autrui» a été ouverte par le parquet de Paris.

Covid-19 : les hospitalisations toujours en hausse

Le nombre de cas de Covid-19 reste élevé en France, aussi bien pour les contaminations que pour les hospitalisations, selon les chiffres des autorités sanitaires dimanche.

Bactérie E. coli dans des pizzas Buitoni : ouverture d'une enquête pour «homicides involontaires»

Cette enquête est ouverte depuis le 22 mars. Les autorités sanitaires ont récemment établi un lien entre la consommation de ces pizzas et plusieurs cas graves de contamination, alors que des dizaines d'enfants français sont tombés malades et deux sont morts.

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Covid-19 : 116 morts en 24 heures, 161.950 nouveaux cas

LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.

L'Humanité

Bricolage. Mieux isoler ses fenêtres sans les remplacer

Actu

À l’heure où l’énergie coûte si cher, il est utile de rappeler quelques techniques rapides d’isolation des fenêtres, par où passent tout de même quelque 15 % des déperditions thermiques d’une habitation.

Marcel Guedj

Avant de remplacer une fenêtre traditionnelle en bois, il y a plusieurs solutions pour en améliorer facilement l’isolation thermique (contre le froid et le chaud), et parfois phonique selon la performance du produit. On utilise notamment des joints de calfeutrement (en mousse polyuréthane, plastique, thermoplastique, caoutchouc EPDM, silicone) qui se posent dans la feuillure, entre le dormant et les vantaux, sur tout l’encadrement.

Durabilité

Ces joints sont disponibles en rouleaux de différentes largeurs que l’on doit choisir en fonction de celle de l’espace dans lequel ils doivent être insérés. Ils peuvent aussi servir à calfeutrer une porte.

Il s’agit de joints autoadhésifs de différentes couleurs (blanc, marron, noir, etc.), soit universels (pour menuiseries en bois, PVC ou alu), soit spécifiques (c’est indiqué sur l’emballage). Ces produits présentent par ailleurs une durabilité différente (jusqu’à quinze ans pour certains d’entre eux) et une efficacité variable, certains s’usant plus vite que d’autres.

Matériel

  • Spatule
  • Cutter
  • Savon liquide
  • Papier abrasif à grain fin
  • Alcool à brûler
  • Chiffon

La pose d’un joint de calfeutrement en 6 étapes

  1. Nettoyer les supports à l’alcool à brûler avec un chiffon et gratter éventuellement avec la lame d’une petite spatule sur une fenêtre en bois.
  2. Poncer avec du papier abrasif fin si nécessaire pour avoir une surface lisse. Sur une fenêtre en PVC, utiliser uniquement une éponge et de l’eau savonneuse.
  3. Laisser sécher un quart d’heure.
  4. Retirer la pellicule protectrice ou séparer les deux brins du joint sur quelques centimètres.
  5. Appuyer fermement pour faire adhérer le joint depuis un angle et progresser jusqu’à l’angle opposé en ôtant la pellicule protectrice au fur et à mesure.
  6. Couper le joint au cutter pour plus de précision, une fois parvenu dans un angle. Procéder ainsi sur tout le périmètre.

Pour une excellente étanchéité

Les mastics d’isolation au silicone disponibles en cartouche doivent être posés avec un pistolet, comme les mastics d’étanchéité. Leur avantage est d’épouser parfaitement le profil de la feuillure, et donc d’assurer une liaison parfaite entre les vantaux et le dormant.

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Bricolage
Le Figaro

Élection présidentielle : dans les derniers jours, les sondages se sont-ils toujours trompés depuis 1995 ?

Marie-Liévine Michalik

LA VÉRIFICATION - À l'aube du premier tour de l'élection présidentielle, le candidat Reconquête! espère créer la surprise et faire démentir les enquêtes d'opinion. L'histoire lui donne-t-elle raison ?

LA QUESTION. «Les sondages ne correspondent pas à la réalité politique du pays. Ils se sont toujours trompés depuis la présidentielle de 1995», a critiqué Éric Zemmour, le 6 avril sur France Inter. Ainsi le polémiste espère faire mentir les enquêtes d'opinion qui, depuis fin février, le donnent en quatrième ou cinquième place, en duel avec Valérie Pécresse.

«Les suffrages valent plus que les sondages», a répété le candidat Reconquête! en appelant ses électeurs à se mobiliser pour espérer créer la surprise. Une rengaine partagée par son équipe de campagne. Dans une vidéo publiée sur Twitter, son porte-parole, Guillaume Peltier, tente de surfer sur la même vague, accusant les sondages de ne pas refléter la réalité et de fausser le comportement des électeurs : «Si vous ne voulez pas faire partie du camp des ah si j'avais su [...] Votez Éric Zemmour!» Alors que le polémiste a fleureté avec les 18% d'intentions de vote en janvier, un renversement des résultats annoncés par les sondages est-il possible ? Ces derniers se sont-ils «toujours trompés» ?

VÉRIFIONS. Avant tout, il convient de rappeler qu'un sondage n'est pas un pronostic, mais à une photographie à un instant donné en se fondant sur un échantillon représentatif de la population. Aujourd'hui quotidiennes, ces enquêtes d'opinion se sont multipliées et sont parfois accusées de jouer un rôle prédominant dans la campagne électorale. Nous avons choisi de remonter le temps jusqu'en 1995 et de regarder si les sondages, à moins d'une semaine du premier tour de l'élection présidentielle, étaient différents des résultats finaux.

Premier exemple : en 2017, s'affrontent Emmanuel Macron, Marine Le Pen, François Fillon, dont la dynamique a été plombée par l'affaire des emplois fictifs, et Jean-Luc Mélenchon, pour la première fois à l'orée du podium. À une semaine du scrutin, les sondages annonçaient le candidat En Marche à 23%, celle du RN à 22.5%, François Fillon à 19.5%, Jean-Luc Mélenchon à 19% et Benoît Hamon à 8%. Des prévisions qui étaient exactes à un point près.

Autre exemple d'une élection présidentielle où les enquêtes d'opinion se sont révélées justes, malgré une précision plus faible. En 2007, Nicolas Sarkozy est donné vainqueur au premier tour avec 28,5% des voix contre 24% pour Ségolène Royal. Une adhésion sous-estimée dans les deux cas, ils ont tous les deux récolté plus de voix qu'annoncées sans pour autant bouleverser l'ordre d'arrivée. Il en est de même pour l'élection de 2012 où François Hollande est attendu à la première place du premier tour avec 28% des voix (28.63% récoltées) face à Nicolas Sarkozy avec 24% des suffrages (25.87% le jour de l'élection).

Par conséquent, il est faux d'affirmer que les sondages se sont toujours trompés. Au contraire, à une semaine du scrutin présidentielle, la tonalité a souvent sonné juste à quelques demi-tons près. Pour autant, l'argumentaire d'Eric Zemmour est-il entièrement faussé ?

Les exemples de 1995 et 2021

Revenons en avril 1995 alors que s'affrontaient à l'époque Jacques Chirac, Lionel Jospin, Édouard Balladur et Jean-Marie Le Pen. Deux mois avant l'élection, Édouard Balladur était donné vainqueur au premier tour avec plus de 35% des voix. C'était sans attendre Jacques Chirac qui un mois plus tard prendra la première place dans les sondages, s'élevant à 23-24% des suffrages. Le soir du premier tour, le maire du Paris obtient 20.84% des voix contre 18% pour le premier ministre. En face, le candidat socialiste est resté installé sur un plateau de 20%, lui permettant d'accéder facilement au second tour, où il a été ensuite battu avec 47.3% des voix. De son côté, Jean-Marie Le Pen, annoncé entre 10% et 13% décroche une quatrième place avec 15% des voix, juste derrière le malheureux Édouard Balladur.

Les sondages s'étaient-ils alors trompés ? Deux éléments sont intéressants à observer. Premièrement, si Édouard Balladur était annoncé vainqueur à deux mois du scrutin, l'adhésion à Jacques Chirac avait été ressentie par les dernières enquêtes. Par ailleurs, la percée du FN était à l'époque nouvelle et inimaginable.

Sautons dans le temps et passons en 2021 avec les élections régionales. À un mois du premier tour, les sondages annoncent la droite LR en première position avec 27% des suffrages, suivie de près par le RN avec 26% des voix. Le parti présidentiel était à la traîne avec 16% des intentions de vote, le PS encore derrière avec 11%. Deux semaines plus tard, la tendance se confirmait : 28% pour LR, 25% pour le RN, 12% pour LREM, 12% pour le PS. Seulement, au soir du premier tour, la gauche crée la surprise en récoltant 35% des voix. La droite est distancée de cinq points à 30% des suffrages. Le RN ne dépasse pas la barre des 20% avec 19,34%. Le parti d'Emmanuel Macron est lui crédité de 10,5% des suffrages.

En d'autres termes, «2021 est un traumatisme pour la profession», selon le cabinet de sondages BVA, interrogé par Le Figaro. Deux facteurs peuvent expliquer ce décalage. Le premier souligné par les instituts de sondage est la difficulté de pénétrer l'électorat avant un scrutin régional où les logiques de parti sont moins importantes que lors d'une élection nationale. De plus, le taux d'abstention était historique, à 67% au premier tour, soit plus de deux fois celui qui est attendu pour une présidentielle.

«Une forte abstention peut rejouer les cartes, analyse Martial Foucault, directeur du Cevipof. Au-delà de 50%, cela fragilise toutes les constructions d'intention de vote et bouleverse les enquêtes.» Pour autant, pour le chercheur, en dehors de l'exemple de 2021, tous les résultats d'élection étaient prévisibles, non pas par les chiffres bruts mais par la dynamique observée.

Suivre davantage les dynamiques

«La dynamique d'un candidat est essentielle, ajoute Martial Foucault. Dans un sondage il faut regarder cette tendance qui nous donne une idée assez précise de ce qui peut ressortir le jour de l'élection.» C'est en effet ce que l'on observe en 1995, mais aussi en 2007, 2012 ou encore 2017. Prenons ce dernier exemple. Quatre semaines avant, on observait déjà une chute des intentions de vote pour François Fillon contrairement à Jean-Luc Mélenchon qui bénéficiait d'un nouveau souffle poussé par un report des voix de la gauche. Marine Le Pen s'installait, elle, sur son plateau en deuxième position.

Autre exemple en 2012 où cette fois-ci, la tendance annonçait Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen à la baisse, faisant profiter François Hollande et Nicolas Sarkoy.

Peut-on alors attendre un bouleversement des prévisions actuelles, à quelques jours du premier tour ? «Il reste pas mal d'inconnus, note le cabinet de sondage BVA. 35% des Français hésitent encore et cette volatilité est différentielle, elle plus marquée dans certains électorats.» Pour Jérôme de Sainte-Marie, spécialiste de l'opinion publique, il y a des éléments qui peuvent alimenter l'idée que 2022 serait une année plus volatile que les précédentes. «La campagne a été hachée par des événements extérieurs, tels que la guerre en Ukraine et le Covid, le président-candidat n'est que très peu descendu dans l'arène... Enfin, les électeurs font face à plusieurs candidats dans un même courant, le paysage politique est beaucoup plus morcelé qu'en 2007 où le clivage droite-gauche était très marqué.»

En résumé, pour aucune élection nationale les sondages ont annoncé des résultats faussés à une ou deux semaines du scrutin. La précision de certains, notamment en 2017, était même pointue, au point près. Seul le scrutin régional de 2021 a marqué un radical échec des prévisions, mais ce dernier est dû non au seulement à la dimension plus locale de l'élection, mais aussi à la très forte abstention.

L'élection de 2022 aussi comporte certes des zones d'incertitude liées notamment au contexte politique et géopolitique. Pour autant, «l'incertitude serait plus dans l'ordre d'arrivée entre Valérie Pécresse et Eric Zemmour», ajoute Jérôme de Sainte-Marie. Mais ces deux candidats sont loin du trio de tête. Pour Martial Foucault, seul un très haut taux d'abstention pourrait venir complètement bouleverser les courbes.

À Versailles, Bellamy et Lisnard soutiennent Pécresse en traçant des perspectives pour une droite responsable

Les deux élus membres des Républicains ont rappelé les enjeux de la présidentielle à cinq jours du scrutin, et affiché la convergence de leurs analyses politiques sur l'état de la France et les moyens de la relever.

Le premier ministre luxembourgeois en meeting pour Macron

INFO LE FIGARO - Xavier Bettel participera jeudi à Strasbourg à une réunion publique en faveur de la réélection du chef de l'État.

Présidentielle 2022 : l'écart se resserre entre Macron et Le Pen, Mélenchon s'installe à la troisième place

Éric Zemmour et Valérie Pécresse continuent de décrocher, se battant pour une quatrième et cinquième place, selon les sondages parus ce dimanche 3 avril.

Le Figaro

Trois skieurs français tués dans une avalanche en Norvège

Les trois personnes décédées, âgées d'une soixantaine d'années, ont pu être dégagées de la neige par d'autres membres d'un groupe avec qui elles skiaient, à Lyngen, dans la région de l'extrême nord de Troms.

Trois skieurs français sont morts jeudi 7 avril dans une avalanche à Lyngen en Norvège, dans la région de l'extrême nord de Troms, a indiqué la police alors que des recherches se poursuivaient pour trouver d'autres possibles victimes. «Les médecins ont établi trois décès», a précisé sur Twitter la police du comté de Troms, réputé pour ses aurores boréales.

À lire aussiTrois morts dans une avalanche en Autriche

Les trois personnes décédées, âgées d'une soixantaine d'années, ont pu être dégagées de la neige par d'autres membres d'un groupe avec qui elles skiaient, mais ont été déclarées mortes à l'arrivée de l'hélicoptère de secours, a déclaré à l'AFP Karl Erik Thomassen, commissaire de police de la région de Troms.

Une alerte aux avalanches était lancée dans la région après plusieurs récentes coulées de neige. Le 30 mars, une personne a trouvé la mort et sept autres ont été blessées dans deux avalanches à Lyngen. Et mercredi, deux autres personnes ont été surprises par une avalanche dans le même secteur, sans être blessées.

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Un missile polonais, le Piorun, fait mouche face aux Mi-35 et de Su-34 de l'armée russe

VU D'AILLEURS - C'est le monde à l'envers : les Américains veulent désormais acheter des missiles polonais. Car le Piorun est un tiers moins cher et deux fois plus performant que le missile américain, Stinger.

Les deux filles de Vladimir Poutine pourraient être sanctionnées par l'Union européenne

Cet élargissement des sanctions proposé par la Commission européenne fait suite à la découverte de cadavres portant des vêtements civils à Boutcha, au nord-ouest de Kiev, après le retrait des forces russes.

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L'oligarque russe Abramovitch et des négociateurs ukrainiens ont souffert d'un possible «empoisonnement», selon le Wall Street Journal

Le propriétaire du club de football anglais Chelsea, qui tente de jouer les médiateurs entre Moscou et Kiev, a «développé des symptômes» après une réunion dans la capitale ukrainienne courant mars.

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France24 - Monde

Au Yémen, entre trêve et bouleversement politique, l'espoir de la paix ?

Publié le : 07/04/2022 - 19:50

Cyrielle CABOT

Le président yéménite, Abd Rabbo Mansour Hadi, a annoncé jeudi transmettre ses pouvoirs à un nouveau conseil présidentiel pour diriger le pays. Parmi les objectifs affichés derrière ce bouleversement politique : ramener la paix dans ce pays ravagé par la guerre depuis 2014. Une nouvelle lueur d'espoir pour la population, alors qu'un cessez-le-feu fragile est déjà appliqué depuis le 2 avril.

"Je délègue de manière irréversible mes pleins pouvoirs à ce conseil présidentiel." Abd Rabbo Mansour Hadi, le président du Yémen, a annoncé, jeudi 7 avril, céder l'ensemble de ses pouvoirs à un conseil présidentiel pour diriger le pays. Figure controversée dans ses rangs, en exil en Arabie Saoudite depuis 2015, il espère ainsi unifier son camp en guerre contre les rebelles Houthis depuis bientôt huit ans et avancer vers un processus de paix. 

Pays le plus pauvre de la péninsule arabique, le Yémen est en proie depuis 2014 à un conflit entre les rebelles Houthis, soutenus par l'Iran, et les forces gouvernementales, appuyées depuis 2015 par une coalition militaire dirigée par l'Arabie Saoudite et qui inclut notamment les Émirats arabes unis. Cette guerre a provoqué l'une des plus graves tragédies humanitaires au monde, causant la mort de près de 380 000 personnes, selon l'ONU et faisant des millions de déplacés.

Ce bouleversement politique est d'ailleurs intervenu au dernier jour de pourparlers sur le Yémen organisés par le Conseil de coopération du Golfe (CCG) à Riyad, sans la présence des Houthis qui ont refusé tout dialogue en territoire "ennemi". 

Le départ d'Hadi, une nouvelle donne politique ? 

"Abd Rabbo Mansour Hadi était un président fictif. Il vit isolé, en exil, dans un palais mis à sa disposition en Arabie Saoudite", explique auprès de France 24, François Frison-Roche, chercheur au CNRS spécialiste du Yémen. "Et il ne jouit d'aucune légitimité. En 2012, il a été élu alors qu'il était le seul candidat. À l'origine, son mandat devait durer deux ans. Depuis, aucune élection n'a été organisée à cause des combats", détaille le spécialiste.

Le camp gouvernemental est loin d'être unifié. Le président est contesté par les séparatistes du Sud, eux aussi anti-Houthistes, qui accusent son gouvernement de "corruption". Et à l'échelle  régionale, ces forces sudistes sont soutenues par les Émirats arabes unis qui ne voient pas d'un bon œil la proximité d' Abd Rabbo Mansour Hadi avec des figures des Frères musulmans, bêtes noires d'Abu Dhabi dans la région.

En déléguant ses pouvoirs, le président espère unifier son camp. Le conseil présidentiel sera ainsi présidé par l'ancien ministre de l'Intérieur et conseiller du président Hadi, Rashad Al-Alimi. Il comprend huit membres : quatre venant du Nord du pays et quatre du Sud. Le groupe inclut notamment Aidarous al-Zoubaïdi, le chef du Conseil de transition du Sud, organe politique des séparatistes du Sud. Parmi les autres membres figurent Tareq Saleh, le neveu de l'ancien président yéménite, Ali Abdallah Saleh, assassiné par les Houthis en 2017, et Sultan al-Arada, gouverneur de Marib, le dernier bastion du gouvernement dans le Nord, au cœur d'une bataille clé avec les Houthis. Il n'est cependant pas clair si Abd Rabbo Mansour Hadi conservera un poste honorifique de président ou s'il se retirera de la vie politique.

"Cette annonce est "l’un des changements les plus importants survenus au sein du bloc anti-Houthis depuis le début de la guerre", a salué sur Twitter Peter Salisbury, de l'ONG Crisis Group. "Un changement important devait arriver pour mettre les parties en conflit sur la voie d'un processus politique (...) Ce transfert des pouvoirs présidentiels pourrait être ce changement", a abondé Elisabeth Kendalll, chercheuse à l'Université d'Oxford, auprès de l'AFP.

"Mais il y a tout de même une question majeure qui se pose : quelle sera la légitimité de ce conseil présidentiel ? Rien ne prévoit ce type de scénario dans la Constitution yéménite. "On se maintient dans une fiction juridique et politique", nuance François Frison-Roche. "D'autant plus qu'il risque d'être difficile pour ce groupe hétérogène de travailler ensemble."

Les rebelles yéménites ont vu dans la création de ce conseil "une tentative désespérée de resserrer les rangs des mercenaires […] Le chemin vers la paix passe par l'arrêt de l'agression, la levée du blocus et le retrait des forces étrangères du pays", a réagi leur porte-parole, Mohammed Abdelsalam, sur Twitter.

Une trêve "symbolique" au milieu d'un "conflit qui s'enlise"

Cette décision intervient une semaine après l'entrée en vigueur d'une trêve de deux mois grâce à un accord arraché par les Nations unies aux belligérants. 

Selon l'accord, les offensives militaires doivent cesser, permettant l'entrée de pétroliers dans le port d'Hodeida, sur la Mer rouge, et la reprise de vols commerciaux à Sanaa. Deux villes contrôlées par les Houthis. Habituellement, la coalition, qui contrôle l'espace aérien et maritime du Yémen n'autorisent que les vols de l'ONU à atterrir à Sanaa. Des mesures dénoncées comme un "blocus" par les Houthis. 

"Nous sommes en période de Ramadan. Il y a évidemment une forte portée symbolique à décréter une trêve et à permettre à la population de vivre dans un climat un peu moins anxiogène à ce moment-là", note François Frison-Roche. 

"Du côté des Houthis, notamment, cela répond aussi certainement aussi à une nécessité, après huit ans de guerre, de poser les armes temporairement et à faire cesser des combats quotidiens", analyse-t-il. "Nous sommes dans un contexte où le conflit s'enlise. Actuellement, la victoire n'est envisageable ni d'un côté, ni de l'autre et aucune des parties n'a envie de céder. Avoir cette trêve permet aux belligérants de reprendre leur souffle." 

"La guerre en Ukraine fait craindre le pire"

Le 2 avril, le patron de l'ONU, Antonio Guterres, a exprimé l’espoir que cette trêve aboutirait à "un processus politique" pour régler le conflit. De son côté, François Frison-Roche se montre plutôt pessimiste : "Je crains que ce conseil présidentiel et cette trêve ne changent pas vraiment la donne dans une guerre aussi longue que celle-ci", estime-t-il. "La guerre au Yémen est une guerre nationale, mais aussi régionale et internationale. Rien ne se règlera tant que tous les acteurs ne s'installeront pas tous ensemble autour de la table des négociations." 

"Sans compter que cette guerre se joue aussi au Conseil de sécurité de l'ONU puisque la France, les États-Unis et le Royaume-Uni y ont des intérêts financiers. Et pour l'instant, leurs yeux sont rivés sur l'Ukraine."

"Ce qui m'inquiète le plus, c'est que le Yémen est déjà dans une situation humanitaire catastrophique, et cela va encore empirer avec la guerre en Ukraine. Le pays ne sera pas en mesure de faire face à la hausse des prix, notamment du blé", craint le spécialiste. Le Yémen dépend quasi entièrement de ses importations alimentaires. Et 30 % du blé consommé dans le pays provient d’Ukraine, selon le Fonds des Nations unies pour l’enfance.

"Cette trêve, pour le temps qu'elle durera, permettra au moins l'arrivée de pétrole qui pourra fournir un peu d'électricité à la population et l'acheminement d'aides alimentaires supplémentaires", termine-t-il. 

De son côté, le Conseil de coopération du Golfe (CCG) semble vouloir y croire. Dans le communiqué final publié jeudi soir, les participants ont appelé le nouveau conseil présidentiel à "engager des négociations avec les Houthis sous l'égide des Nations unies pour parvenir à un règlement politique global et final".

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Au Yémen, nouveaux raids saoudiens après une annonce de trêve des rebelles Houthis

Yémen : une trêve de deux mois débute au premier jour du ramadan

Au Yémen, le président délègue ses pouvoirs à un nouveau conseil présidentiel

L'Humanité

Compte formation piraté. Le mode d’emploi pour faire rétablir vos droits

Actu

Si, comme des milliers de bénéficiaires, vous avez été victime d’arnaque visant à siphonner votre « compte formation », pas de panique, ces sommes ne sont pas perdues. Suivez le guide.

Mélanie Mermoz

Depuis juillet 2021, il n’est plus possible de transférer ses heures acquises au titre du droit individuel à la formation sur son compte personnel formation (CPF). Le rythme des appels et emails concernant ce sujet ont ralenti, sans disparaître tout à fait. Après les escroqueries à la rénovation énergétique, les arnaques CPF ont été la plaie des derniers mois.

Le procédé est toujours le même

Il faut dire que le public potentiel est important : en France, 38 millions d’actifs bénéficient de droits au titre du CPF. Entre 2020 et 2021, 4 948 signalements ont été remontés aux services de l’administration (chiffre RTL). Le nombre de victimes est sans doute encore plus important.

Ni la Caisse des dépôts, qui gère la plate­forme, ni Pole emploi, ni le ministère du Travail n’appellent au sujet de votre CPF.

Le procédé est toujours le même : vous recevez un appel ou un courriel vous invitant à profiter d’une formation « gratuite ». Au téléphone, la personne, qui dit appartenir à la plateforme Mon compte formation, vous propose de vous aider à faire valoir vos droits à la formation. Pour cela, elle a simplement besoin que vous lui donniez votre numéro de Sécurité sociale et le mot de passe de votre compte personnel de formation. Si vous n’avez pas encore créé de compte, elle vous propose de vous aider à le faire.

Pas question d’accepter : ni la Caisse des dépôts, qui gère la plate­forme, ni Pole emploi, ni le ministère du Travail n’appellent au sujet de votre CPF. Le but de votre interlocuteur est de vous soutirer ces informations et de vous inscrire à une formation « bidon », et donc de récupérer l’argent de votre CPF.

Inscrit à votre insu ? C’est une fraude !

Si vous avez été victime de cette arnaque, tout n’est pas perdu. La première chose à faire est d’immédiatement changer votre mot de passe – le mieux est d’en créer un complexe, dédié à ce seul usage, et de le noter.

Ensuite, consultez votre historique CPF. Vous pourrez alors voir les connexions dont vous n’êtes pas l’auteur. Si vous vous rendez compte que vous avez été inscrit à votre insu à une formation, il s’agit bien sûr d’une fraude. Avant de la signaler, multipliez les captures d’écran pour pouvoir appuyer votre plainte.

Effectuer un signalement

Vous allez, en effet, avoir besoin de différents éléments : le numéro de téléphone ou l’adresse e-mail avec laquelle les escrocs vous ont contacté, les dates et heures auxquelles ils se sont connectés à votre compte, le nom de la formation à laquelle ils vous ont inscrit, les coordonnées de l’organisme de formation, le numéro du dossier de formation, le montant détourné...

Vous pouvez vous faire aider par la plateforme Info escroqueries du ministère de l’Intérieur, au 0 805 805 817 (appel gratuit). Ces éléments collectés, vous pouvez effectuer alors un signalement sur la page « Avertissement » de la plateforme Mon compte formation. Cette démarche a une utilité à la fois collective (faire radier les organismes malhonnêtes) et individuelle : si la tromperie est avérée, votre CPF sera recrédité du montant détourné. Porter plainte auprès de la police est la dernière étape.

droit du travailformation professionnelle
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Guerre en Ukraine : les très discrètes filles de Vladimir Poutine dans le viseur des Occidentaux

Publié le : 07/04/2022 - 14:05

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Les États-Unis ont annoncé mercredi une nouvelle volée de sanctions économiques et financières qu'ils qualifient de "dévastatrices" contre la Russie, visant notamment les deux filles du président russe, Maria Vorontsova et Katerina Tikhonova, soumises désormais à un gel de leurs avoirs dans le pays. Une sanction inédite dans l'entourage immédiat de Vladimir Poutine.

Les États-Unis ont voulu frapper fort. Washington a franchi un cap en sanctionnant, pour la première fois, la famille du maître du Kremlin. La Maison Blanche a annoncé, mercredi 6 avril, un nouveau train de sanctions à l'encontre de la Russie, visant notamment des banques et des élites du pays, mais aussi l'entourage du président russe Vladimir Poutine, en imposant des sanctions contre les filles de ce dernier, en raison des "atrocités en Ukraine" après l'invasion russe. Leurs avoirs sont gelés et elles n'ont plus accès au système financier américain.

Maria Vorontsova et Katerina Tikhonova, âgées d'une trentaine d'années, sont issues du mariage de Vladimir Poutine avec Lioudmila Poutina, dont le président russe a annoncé qu'il divorçait en 2013. 

>> À lire aussi : "Guerre en Ukraine : Alicher Ousmanov ou les limites de la chasse aux oligarques russes"

L'aînée, Maria Vorontosa, est sanctionnée pour son rôle dans Nomenko, une importante société de projets d'investissement dans le secteur de la santé qui procure "des sources substantielles de revenus" au gouvernement russe, selon le document.

Sa sœur, Katerina Tikhonova, dirige un fonds de soutien aux jeunes scientifiques russes, fondé par des compagnies dont les dirigeants "sont des membres du cercle d'oligarques proches" de Poutine, selon la même source.

Des oligarques russes aux filles de Poutine 

Les deux filles du président russe Vladimir Poutine sont toujours restées à l'écart de la sphère publique, et on ne sait que peu de choses à leur sujet.

Le Trésor américain a identifié les deux femmes comme Katerina Tikhonova, "une dirigeante de la tech qui soutient (...) l'industrie de défense russe", et Maria Vorontsova, qui dirige un programme de recherche en génétique financé par l'État russe et "supervisé personnellement par Poutine".

Selon un haut responsable américain, Washington est convaincu que des "actifs de Poutine sont cachés à travers des membres de sa famille".

>> À voir : "Eldorado des Russes, le Monténégro est inquiet pour son avenir"

La biographie officielle du président russe sur le site du Kremlin affirme que sa fille Maria est née en 1985 avant que la famille ne déménage à Dresde, en Allemagne de l'Est, où Vladimir Poutine était envoyé comme agent du KGB.

Sa seconde fille, Katerina, est née l'année suivante dans cette ville. La seule photo des deux femmes les montre en petites filles avec des rubans dans leurs tresses blondes.

À travers quelques rares remarques au fil des ans, Vladimir Poutine révèle que ses filles ont reçu leur éducation supérieure en Russie, parlent plusieurs langues européennes et vivent en Russie.

Mais le grand public ne connaît que peu de choses à leur sujet au-delà de ces quelques informations, le Kremlin ayant gardé la vie de famille de Vladimir Poutine résolument en dehors de la sphère publique.

Endocrinologue et mathématicienne

Selon certains médias russes, Maria Vorontsova est une endocrinologue travaillant au sein d'une grande entreprise de recherche médicale focalisée sur les traitements contre le cancer et qui possède des liens avec l'État russe.

Les médias russes ont également identifié Katarina Tikhonova comme une mathématicienne qui dirige une fondation scientifique et technologique affiliée à la principale université d'État de Russie.

Elle est également danseuse professionnelle de rock'n'roll acrobatique, ayant participé à de prestigieuses compétitions internationales, selon ces mêmes médias.

Des vidéos issues de ces tournois la montrent vêtue de costumes scintillants, prenant notamment appui sur les mains de son partenaire avant d'être catapultée dans les airs pour un retourné acrobatique.

Lors d'une conférence de presse en 2019, Vladimir Poutine avait refusé de répondre directement à une question sur l'influence grandissante de ses filles en affaires et leurs liens avec l'État.

Le président russe ne reconnaissait pas en outre que Maria Vorontsova et Katarina Tikhonova étaient ses filles, les désignant simplement comme des "femmes".

Plusieurs années plus tôt, lors d'une autre conférence de presse, Vladimir Poutine avait pourtant affirmé être "fier d'elles".

"Elles continuent d'étudier et de travailler", avait-il dit, avant d'ajouter qu'elles n'étaient "impliquées dans aucune activité d'affaires" ni "en politique".

En 2020, à l'occasion d'une interview, le président russe affirmait qu'il ne voulait pas partager d'informations sur sa famille, en raison de "problèmes de sécurité", précisant tout de même qu'il avait des petits-enfants, sans pour autant donner leur nombre.

"J'ai des petits-enfants, je suis heureux. Ils sont très bons, tellement gentils. J'apprécie de passer du temps avec eux", déclarait alors Vladimir Poutine.

Avec AFP 

 

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Quand un deuxième enfant arrive, tout change et l’amour se démultiplie

Actu

Un nouveau venu dans la famille ? Cet « heureux » événement révolutionne le quotidien du foyer et la vie du plus grand qui doit trouver sa place, appréhender sa situation d’aîné, apprendre à vivre en fratrie et partager l’attention de ceux qui n’avaient d’yeux que pour lui.

Noé Blouin

Un nouveau venu dans la famille est toujours un événement. Pour les parents, mais aussi pour le ou la futur(e) aîné(e) du petit bout de chou qui est encore dans le ventre de sa maman. Lui qui avait l’habitude d’être seul au monde va bientôt devoir apprendre à partager l’attention de ses parents. Pour les plus petits, ce nouveau monde plein d’inconnu peut être une période de stress, de peur, ou de jalousie quant à l’arrivée du petit dernier. Mais les sentiments de l’enfant sont un peu plus complexes que cela et les parents interprètent parfois un peu vite des comportements, et les jugent problématiques. Ceux-ci méritent pourtant d’être nuancés.

« Empathie naturelle »

S’il convient de garder le secret au début (80 à 90 % des fausses couches se produisent durant les douze premières semaines), mieux vaut ensuite ne pas trop tarder à informer l’enfant. En effet, maintenu dans l’ignorance, le petit va percevoir des signes de changement dans le quotidien familial sans pouvoir mettre de mots dessus. Pour lui permettre d’appréhender cette nouvelle situation, les parents peuvent le faire participer aux choses positives de la grossesse : sentir le ventre qui bouge, échanger sur l’arrivée du bébé, etc. Pour toute la famille, la venue d’un petit frère ou d’une petite sœur est une fête. C’est dans ce contexte que le futur aîné appréhendera au mieux l’arrivée d’un nouveau membre. En moyenne, il arrive lorsque l’aîné est âgé d’environ 3 ans. C’est une année qui correspond aussi à l’entrée en maternelle, autre cap qui vient chambouler une toute jeune existence. Le mieux est donc d’y aller graduellement. L’apprentissage du partage, comme l’éducation en général, prend du temps.

Il n’est pas exclu qu’après la naissance de son cadet, l’aîné se mette à régresser pour essayer de capter l’attention de ses parents, qui semblent bien plus préoccupés par le plus jeune, moins autonome. Là encore, il faut laisser du temps, ne pas mettre de pression pour que son premier enfant soit « le grand » et lui expliquer à quel point c’est agréable de dormir dans un lit sans barreaux, d’aller à l’école plutôt que de rester auprès de sa mère. Qu’il se sente lésé ou non, pour peu que l’enfant soit autorisé à y assister, à y participer, à observer sa maman s’occuper d’un plus petit a quelque chose d’exaltant et même de rassurantr. « À ce moment-là, les identifications parentales sont très puissantes, car nous nous éprouvons d’abord comme parents, l’identification sexuelle ne se confirmant que plus tard », expliquait la psychologue Hélène Sallez en 2017 dans la revue « Spirale », tout en défendant l’idée d’une « empathie naturelle » parfois réprimée par l’éducation.

La naissance d’une fratrie

Chaque enfant est différent. Penser que la jalousie et la violence de l’aîné envers le nouveau-né vont être obligatoirement de mise est une erreur. Dans les cas où le phénomène se produit, c’est, comme bien souvent, la communication qui permet de résoudre le problème. Ici, il faut pousser l’enfant à se confier et lui réexpliquer qu’il a toujours sa place dans cette famille. Dans les actes, cela passe aussi par dégager du temps pour être avec lui. Les jeux de société, la lecture du soir, des moments partagés avec lui l’aideront à faire passer plus ou moins rapidement cette crise existentielle.

Malgré les tumultes, l’arrivée d’un petit frère ou d’une petite sœur dans une vie marque finalement la naissance d’une relation aussi tumultueuse que fondamentale. Le pédopsychiatre Marcel Rufo, auteur d’un livre sur le sujet, définissait la fraternité et ses aspérités ainsi : « Une maladie d’amour chronique. »

Famille
Le Figaro

Impôt sur le revenu: ce qui change en 2022

Manon Malhère

Bercy veut encourager les ménages à utiliser la revalorisation exceptionnelle de 10 % du barème kilométrique.

Pas question de faire de vagues, bien au contraire. À quelques jours du premier tour de l’élection présidentielle, Bercy a lancé jeudi la dernière campagne de déclaration de revenus du quinquennat - qui reste une obligation pour tous malgré le prélèvement à la source - et n’a pas hésité à mettre en avant les nouvelles dispositions qui peuvent permettre d’alléger un peu la facture des contribuables.

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Cette année, c’est plus spécifiquement l’application de la revalorisation exceptionnelle de 10 % du barème kilométrique qui devrait être regardée de près par un certain nombre de ménages. Ceux qui subissent de plein fouet l’explosion des prix des carburants. Annoncée en janvier dernier par le gouvernement pour justement atténuer le coût des prix à la pompe, cette mesure prévoit plus spécifiquement de revaloriser de façon «exceptionnelle» - de 10 %, donc - le barème kilométrique. Celui-ci permet aux ménages de déduire du revenu imposable, chaque année, des dépenses liées à l’utilisation de leur véhicule pour des déplacements professionnels. Il est déterminé selon le type de véhicule et les kilomètres parcourus.

«Frais réels»

Seulement voilà, pour bénéficier de ce coup de pouce non négligeable du fait de la revalorisation, les ménages doivent opter pour la déduction des frais réels et donc renoncer à l’abattement forfaitaire de 10 % qui s’applique automatiquement. Ce qui n’est pas gagné d’avance tant cette option «frais réels» peut être jugée plus complexe.

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«Pas mal de personnes ont intérêt à basculer en frais réels, il faut qu’elles se saisissent de cet outil», a insisté Jérôme Fournel, le directeur général des finances publiques. C’est le cas, par exemple, d’un célibataire de 30 ans dont le revenu net imposable pour 2021 est de 28.000 euros, qui parcourt 50 km chaque jour pour se rendre à son travail. Selon les calculs de la DGFiP, si cette personne opte pour l’abattement forfaitaire de 10 %, il obtiendra une déduction de 2800 euros de son revenu imposable. S’il choisit la déduction de «frais réels», et bénéficie donc de la revalorisation de 10 % du barème kilométrique, il aura une réduction de 4880 euros.

Pour s’assurer que les contribuables optent pour la meilleure option, la DGFiP a mis en ligne un simulateur dédié au calcul des frais kilométriques et autres frais professionnels. Plus surprenant, le fisc s’engage même à appliquer automatiquement l’option la plus avantageuse pour les ménages qui se tromperaient…

Frais de télétravail

Autre mesure mise en avant: le crédit d’impôt pour les ménages qui ont installé une borne de recharge de véhicule électrique dans leur logement. Plus spécifiquement, cet avantage fiscal correspond à 75 % du montant des dépenses engagées l’an dernier dans la limite de 300 euros par système de charge, précise l’administration fiscale.

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L’exécutif a par ailleurs décidé de reconduire en 2021 l’exonération des frais professionnels liés au télétravail. Cette mesure avait été mise en place pour l’année 2020 au cours de laquelle de nombreux salariés ont travaillé à leur domicile en raison des confinements et des restrictions pour lutter contre le coronavirus. Dans le détail, cette exonération est plafonnée à 2,50 euros par journée de télétravail, 55 euros par mois et 580 euros par an, soit un peu plus que les 550 euros prévus en 2020.

Enfin, le fisc se mobilise avec le ministère de l’Éducation nationale pour améliorer le taux de recours aux bourses scolaires, qui est jugé «insuffisant». Les foyers qui ont des enfants scolarisés au collège ou au lycée pourront ainsi vérifier leur droit en la matière à la fin de leur déclaration de revenus en ligne, via un simulateur. Cette année, les dates limites pour remplir les déclarations en ligne s’étalent du 24 mai au 8 juin selon le département.

Impôt sur le revenu: le prélèvement à la source fait ses preuves

DÉCRYPTAGE - Le dispositif est une «réussite opérationnelle», selon la Cour des comptes. La crise du coronavirus en est une parfaite illustration.

Plongée au cœur de la «police fiscale», qui traque sans relâche les fraudeurs dans l’ombre

REPORTAGE - Ce jeune service vient d’être saisi par le parquet pour enquêter sur McKinsey.

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L'Humanité

Recettes. Tout, vous saurez tout sur le céleri

Actu

Peu apprécié des petits mais doté de mille et un bienfaits pour la santé, le céleri fait partie des légumes verts en vogue. En branche ou en « rave party », savoureux cru ou cuit, il se cuisine de la racine aux feuilles et se marie à tous les plats, du plus simple au plus raffiné. Magique céleri !

Noé Blouin

Du goût, peu de calories et une nuée de propriétés bénéfiques pour le corps : le céleri semble avoir tout pour lui. Ces dernières années, ce légume de la famille des apiacées s’est forgé une réputation de produit miracle. En branche ou rave, en jus bien frais ou rémoulade, cet incontournable des recettes de grand-mère possède en effet plusieurs vertus indispensables pour une alimentation équilibrée. Mais pourquoi un tel attrait ? Depuis sa découverte il y a au moins deux millénaires, il a d’abord été utilisé comme produit médicinal. Il était apprécié pour sa teneur avérée en sodium naturel – donc à déconseiller pour les régimes sans sel –, par exemple, pour les fibres qu’il contient ou ses effets diurétiques, qui aident les reins à bien fonctionner, carminatifs et dépuratifs. 

Des auteurs peu scrupuleux ont aussi prétendu que les calories nécessaires à sa digestion étaient plus importantes que l’apport du produit en lui-même. C’est qu’une belle branche de céleri ne contient qu’une quinzaine, voire une vingtaine de calories au maximum. Mais des études plus sérieuses ont montré depuis que l’« effet calorie négatif » n’était que fiction et ne devait pas faire oublier toutes les vertus de ce légume, qui, en plus d’être abordable, est largement cultivé en France.

Osez la version sucrée

Sorti de terre et lavé, le céleri se retrouve directement dans le commerce en branche ou rave. Cette seconde forme est en réalité la racine d’une variété de céleri, cultivée pour son tubercule chargé en minéraux et en oligoéléments rares, comme le sélénium. Pour être sûrs de ne pas se tromper devant l’étal du primeur, il faut le choisir lourd et blanc. Pour le céleri branche, qui se récolte de fin juillet jusqu’à l’automne, vérifier que celui-ci brille d’un beau vert tendre et que ses pétioles bien fermes se cassent d’un coup sec. 

Au réfrigérateur, on peut le garder quelques jours, enveloppé dans du film plastique. Plus résistant, le céleri-rave se garde, comme de nombreux tubercules, trois semaines hors du frigo. Il existe des centaines de recettes pour le cuisiner. Pour un apéritif sortant un peu de l’ordinaire, les branches croquantes garnies d’un peu de fromage à pâte persillé sont un excellent choix. Si l’on pense souvent au céleri rémoulade, on peut aussi plonger la rave découpée en fines lamelles dans une sauce proche de la mayonnaise. I

l existe également des solutions moins caloriques, en remplaçant l’huile et les œufs par du fromage blanc. Cuit, le céleri se décline en gratin, en soupe, en purée, en chips, en frites, en bâtonnets, poêlé, rôti ou à la vapeur. Seule l’imagination du cuisinier semble être la limite de ce produit complexe et riche, que certains cuisinent même sucré (son alliance subtile avec la pomme granny-smith aidant) pour des desserts hors du commun.

Côté branche : velouté gourmand

Ingrédients pour 4 personnes :  600 grammes de céleri branche, 1 oignon, 30 cl de crème fraîche, 1 c. à s. d’huile d’olive, 100 g de lardons, 1 cube de bouillon de volaille, 50 cl d’eau, Curry en poudre, Ciboulette.

  1. Éplucher puis hacher finement l’oignon et découper le céleri.
  2. Faire revenir quelques minutes l’oignon dans une casserole avec un filet d’huile d’olive. Ajouter les morceaux de céleri et une pincée de curry et mélanger.
  3. Verser 50 cl d’eau et le cube de bouillon. Laisser cuire une vingtaine de minutes à feu doux, en mélangeant sporadiquement.
  4. Faire bien griller à sec les lardons dans une poêle.
  5. Après cuisson, mixer le céleri, l’oignon et le bouillon en ajoutant la crème fraîche.
  6. Au dressage, ajouter les lardons dans le bol et la ciboulette hachée.

Côté rave : ravioles de céleri aux champignons

Ingrédients pour 4 personnes : 1 céleri-rave, 400 g de champignons de Paris frais, 1 grosse ou 2 petites échalotes, 20 cl de crème fraîche épaisse, une dizaine de noisettes beurre salé, Huile d’olive, Sel, poivre.

  1. Éplucher le céleri-rave, en enlevant la peau sur 1 cm pour atteindre la partie la plus blanche.
  2. Détailler de gros morceaux et passer à la mandoline pour obtenir des lamelles d’environ 4 mm d’épaisseur.
  3. Plonger les durant 2 min 30 dans une casserole d’eau bouillante.
  4. Faire revenir quelques minutes à feu vif avec du beurre les champignons frais et l’échalote découpés en petits morceaux. En baissant le feu, ajouter la crème fraîche et les noisettes concassées. Saler, poivrer.
  5. Détailler les lamelles de céleri en faisant des ronds d’environ 8 cm de diamètre à l’emporte-pièce (un mug et un couteau feront l’affaire). Ajouter la sauce aux champignons et plier les lamelles en deux.
  6. Arroser d’un filet d’huile d’olive et servir.

    À lire

    Légumes plaisir. Comme les épinards ou le navet le céleri ne fait pas partie des stars de la cantine. Pour de nombreux parents, faire manger des légumes à leurs enfants se révèle un véritable casse-tête. Dans « le Petit Ogret », Jean-Christophe Morera et Marie-Pierre Oddoux évoquent ce problème en racontant l’histoire d’une fratrie d’ogres abandonnés dans la forêt et forcés à manger des choux. Une manière ludique d’amener les petits à voir un peu plus loin que le bord de leur assiette et découvrir, comme Petit Ogret, que les légumes aussi peuvent être délicieux.

        À voir

        Stars en tablier. Qui de mieux que les concernés pour raconter leur histoire ? Dans le podcast « Chefs », David Ordono rencontre ceux qui font vivre la cuisine d’aujourd’hui, des plus grands étoilés, comme Guy Savoy ou Yannick Alléno, jusqu’aux jeunes espoirs de la gastronomie moderne, comme Alessandra Montagne. En une quarantaine de minutes, le journaliste revient sur la carrière et les aspirations de ces stars en tablier, dans des entretiens inspirants et gastronomiques.

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        Bon et sainrecettes
        Le Figaro

        «C’est un chien!»: Jean Lassalle s’en prend violemment à un journaliste de franceinfo

        • Par  Damien Mercereau
        • Mis à jour le 07/04/2022 à 17:16
        • Publié le 07/04/2022 à 16:43

        VIDÉO - La chaîne publique a condamné les propos tenus mercredi soir sur son canal d’information par le candidat à la présidentielle à l’encontre de son éditorialiste Renaud Dély.

        Il était 22h22 mercredi soir sur franceinfo lorsque, en direct dans «#VIPol» sur la chaîne franceinfo, Jean Lassalle a coupé la parole à Gilles Bornstein qui allait lui poser une dernière question. «Je voudrais dire simplement à Renaud Dély que je regrette profondément ce qu’il a écrit. Même si c’est franceinfo, c’est un chien. C’est un chien!», s’est exclamé avec colère le candidat à la présidentielle du parti Résistons!. «Il n’a pas le droit d’écrire ce qu’il a écrit. Et je le dis à Jean Quatremer (correspondant de Libération, ndlr) aussi, ça, ce n’est pas de la politique.» Face à lui, le journaliste de franceinfo s’est immédiatement opposé à Jean Lassalle en indiquant qu’il ne pouvait pas tenir de tels propos sur son plateau.

        » LIRE AUSSI - Toute l’actualité de la présidentielle 2022

        «Comment me connaît-il cet homme-là? Porter des jugements aussi graves, ce n’est pas digne!», s’est énervé le Béarnais de 66 ans en tapant du poing sur la table. Gilles Bornstein lui a répondu ne pas savoir de quoi il parlait avant de mettre un terme à son émission. «Honte à eux!», s’est exclamé une dernière fois Jean Lassalle. Ce coup de gueule visait l’édito politique de Renaud Dély publié le matin même sur franceinfo dans lequel il est qualifié de «complotiste des champs» en opposition à Nicolas Dupont-Aignan le «complotiste des villes». «Il a fait son métier», a souligné Gilles Bornstein sur Twitter au sujet de son collègue.

        » LIRE AUSSI - Présidentielle 2022: où en sont les candidats dans les sondages?

        «franceinfo condamne vivement les propos tenus, mercredi 6 avril, par Jean Lassalle à l’encontre d’un de ses éditorialistes, a communiqué la chaîne du service public. Lors d’un rendez-vous politique, le candidat à l’élection présidentielle a insulté Renaud Dély en réaction à une de ses chroniques. En aucune circonstance, l’insulte n’a sa place dans le débat public et ne saurait intimider des journalistes et éditorialistes qui font leur travail. franceinfo en appelle au respect et à un climat de sérénité que mérite le débat démocratique.»

        France24 - Monde

        En meeting à Perpignan, Marine Le Pen appelle au vote pour faire "gagner le peuple"

        Publié le : 07/04/2022 - 21:35

        Romain BRUNET Suivre

        La candidate du Rassemblement national a tenu son dernier meeting jeudi soir à Perpignan où elle a appelé "le peuple", et en particulier les abstentionnistes, à voter dimanche pour la placer en tête du premier tour de l’élection présidentielle.

        "Cela dépend de vous. N’oubliez jamais et répétez autour de vous : si le peuple vote, le peuple gagne !" Le message était clair, jeudi 7 avril, pour son dernier meeting : à trois jours du premier tour de l’élection présidentielle, Marine Le Pen a enjoint ses électeurs et les abstentionnistes à faire l’effort de se rendre aux urnes, dimanche 10 avril, pour la qualifier au second tour.

        "Ce grand soir, il ne peut pas se faire sans vous. L’Histoire ne peut pas se faire sans vous. (…) Je vous conjure d’aller voter. Aucun résultat n’est acquis. À la présidentielle, on ne s’abstient pas !", a-t-elle insisté devant les 4 000 spectateurs – selon les organisateurs – venus la soutenir au parc des expositions de Perpignan, ville tenue depuis 2020 par le vice-président du Rassemblement national (RN), Louis Aliot.

        "On va gagner ! On va gagner ! On va gagner !", lui ont répondu ses soutiens dès les premières minutes du meeting, agitant frénétiquement drapeaux tricolores et drapeaux "Marine présidente", plus certains que jamais que cette année est la bonne pour leur candidate.

        Ils auraient tort de ne pas y croire. La candidate d’extrême droite bénéficie depuis plusieurs semaines d’une dynamique favorable, à en croire les sondages. Ces derniers lui accordent des intentions de vote en constante progression : 24 % des Français seraient prêts à voter pour elle, selon le dernier sondage Odoxa, alors qu’ils n’étaient que 16 %, selon plusieurs sondages, à la mi-mars.

        "Elle n’a jamais été aussi proche de la victoire, veut croire Mathieu, agent de sécurité de 22 ans. Je la soutiens parce qu’elle pense d’abord aux Français et pas seulement aux riches, comme Emmanuel Macron."

        Encore plus dédiabolisée grâce à Éric Zemmour

        Marine Le Pen fait le pari qu’une partie des Français ne profite pas de la mondialisation et que certains ont le sentiment d’avoir été méprisés par le chef de l’État, dont elle a fait sa cible privilégiée. "N’oubliez pas ce que vous avez vécu : les Gilets jaunes, les retraités, les jeunes à qui on a pris deux années pour des raisons pas toujours justifiées, ces Français dont on a dit qu’ils n’étaient rien", a rappelé la candidate du RN en référence à des propos tenus par Emmanuel Macron en juillet 2017. "Ce qui se joue ce 10 avril, c’est le retour du débat entre nationaux et mondialistes", a-t-elle promis.

        Marine Le Pen a multiplié les références aux petites phrases d’Emmanuel Macron et aux affaires ayant émaillé son quinquennat. De l’affaire Benalla au récent scandale McKinsey, tout est bon pour bien signifier qui est, à ses yeux, son seul adversaire. En face d’elle, le public siffle tant qu’il peut le président de la République. À les voir et à écouter la candidate, le remake du duel de 2017 ne fait aucun doute. La concurrence de Jean-Luc Mélenchon, actuellement troisième dans les sondages et lui aussi porté par une bonne dynamique, était d'ailleurs totalement absente de son discours.

        La fille de Jean-Marie Le Pen semblait pourtant un temps menacée par l’arrivée dans le paysage politique d’un autre candidat d'extrême droite n'hésitant pas à tenir ouvertement des propos radicaux sur les étrangers et les musulmans : Éric Zemmour. L’ancien polémiste a su attirer vers lui les identitaires les plus extrêmes, plusieurs cadres du Rassemblement national, ainsi que Marion Maréchal, la nièce de Marine Le Pen. Les sondages lui ont accordé jusqu’à 16,5 % d’intentions de vote en février. Mais sa candidature bat de l’aile depuis le début de la guerre en Ukraine et sa présence dans la course à l’Élysée semble finalement avoir rendu service à Marine Le Pen. Totalement dédiabolisée, elle apparaît désormais comme beaucoup moins dangereuse aux yeux des électeurs en comparaison avec l'ex-journaliste condamné pour provocation à la haine raciale.

        "Je trouve qu’elle s’est adoucie, témoigne ainsi Mandy, 27 ans, infirmière. Avant, j’étais de gauche et j’ai voté Philippe Poutou en 2017. Mais cette année, je vais voter Le Pen car j’en ai ras-le-bol, les Français ont trop souffert et en ont marre de se faire entuber. Beaucoup de gens autour de moi franchissent le pas comme moi car ils se disent qu’elle n’est pas son père. Je n’aurais jamais pu voter pour Jean-Marie Le Pen. Mais elle, elle est différente et, surtout, elle est la seule à pouvoir battre Macron."

        "C’est aux Français qu’il revient de dire qui entre et qui doit quitter le pays"

        "Pour moi, il y a une grande différence avec Éric Zemmour qui est un fasciste, un sexiste et un macho qui représenterait mal la France", abonde Amaël, 19 ans, qui vient de passer le concours de la gendarmerie. Selon lui, pas besoin d’être aussi "hard" qu’Éric Zemmour. Les propositions de Marine Le Pen suffisent.

        Car les fondamentaux du parti d’extrême droite n’ont pas été oubliés malgré la dédiabolisation : bien que moins présente qu'il y a cinq ans, toute une séquence du meeting a été consacrée à l’immigration et à l’insécurité. "C’est aux Français qu’il revient de dire qui entre et qui doit quitter le pays. (…) C’est aux Français de dire quelle loi s’applique chez eux. Ce ne sera ni celle des caïds, ni celle des islamistes, ni celle d’un État financier", a-t-elle affirmé, promettant "25 000 places de prison en plus et un centre éducatif fermé par département, des procédures simplifiées, des coopérations nationales afin que les étrangers purgent leur peine dans leur pays".

        Enfin, Marine Le Pen a réussi un tour de force : faire oublier son naufrage du débat d’entre-deux-tours de la présidentielle de 2017. "Nous sommes prêts !", a-t-elle assuré devant un public qui la trouve désormais mieux préparée.

        "Elle a changé par rapport à 2017, affirme Benjamin, un cuisinier de 27 ans. Elle ne veut plus sortir de l’Union européenne, elle a compris que c’était une mauvaise idée. Je trouve aussi qu’elle parle mieux dans les médias, elle est plus sûre d’elle, elle connaît mieux ses dossiers. Je suis confiant. Cette année, c’est son année", conclut-il, sourire aux lèvres.

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        Rive gauche à Paris, sur la piste des communards

        Actu

        Si Montmartre demeure le haut lieu de la Commune de 1871 et de la résistance aux versaillais, la Butte-aux-Cailles, au sud de la capitale, fut l’autre place forte des fédérés. Retour, à pied, sur le théâtre d’un tragique et glorieux épisode de l’histoire.

        Léa Gaucher

        Entre le 21 et le 28 mai 1871, la Commune de Paris vit ses derniers jours. Face à l’armée, femmes et hommes se battent quartier par quartier, barricade par barricade. Sur la Butte-aux-Cailles et dans la vallée de la Bièvre à ses pieds, la résistance est acharnée. La déambulation dans les rues de la capitale nécessite un peu d’imagination : il n’y a plus de traces des combats et ce quartier du 13e arrondissement de Paris a été complètement transformé depuis la dernière révolution française.

        Le 25 mai 1871, trois colonnes versaillaises dirigées par le général de brigade Alfred Bocher s’avancent sur les boulevards Port-Royal et Arago en direction des Gobelins. Entrées dans Paris le 21, les forces d’Adolphe Thiers occupent déjà plusieurs arrondissements au sud- ouest de la cité. Les troupes traversent l’île aux Singes, à l’emplacement actuel du square René-le-Gall. L’îlot est enserré par deux bras de la Bièvre, dont les eaux sont encore intensément exploitées. Au sud, des guinguettes côtoient de modestes jardins, entretenus par les ouvriers de la manufacture des Gobelins. La fabrique, devenue royale puis nationale, tire son nom d’une famille non pas de tapissiers mais de teinturiers qui doit sa renommée à ses rouges vifs « à l’écarlate ». Au nord, les habitations des ouvriers des tanneries et des mégisseries installées sur les berges sont insalubres. Les versaillais prennent la rue de Croulebarbe, dont le tracé épouse celui de la rivière et où un moulin resta en activité jusqu’en 1826. La couverture de l’affluent de la Seine, en 1912, puis l’aménagement des jardins et la construction du bâtiment du Mobilier national, dans les années 1930, vont définitivement effacer les traces de ce passé industriel.

        à défaut de mémorial, une place

        Les soldats ont un objectif : l’actuelle place d’Italie et la mairie du 13e arrondissement, où le général communard Walery­ Wroblewski, réfugié en France après l’insurrection polonaise de 1863, a installé son quartier général. Le 31 octobre 1870, lors d’un premier soulèvement des Parisiens au lendemain de la défaite du Bourget face aux Prussiens, la garde nationale est entrée de force dans le bâtiment et a hissé le drapeau rouge sur le toit. La place a été rebaptisée en avril 1871 place Émile-Duval, en l’honneur de l’ouvrier fondeur en fer devenu général qui vient d’être fusillé. Le militant a appliqué la doctrine d’action d’Auguste Blanqui, qui vécut quelques années plus tard au numéro 25 du boulevard qui porte son nom. Au-dessus de l’enseigne de l’hôtel qui s’y trouve aujourd’hui, une plaque rappelle que le révolutionnaire socialiste, « l’Enfermé », y passa les trois dernières années de sa vie, de sa dernière sortie de prison jusqu’à sa mort en 1881. Au printemps 1871, l’artère est hérissée de barricades. Sur le versant nord de la Butte-aux-Cailles, une douzaine de pièces d’artillerie sont installées sur la pente abrupte.

        Dans l’ancien faubourg, parisien depuis une dizaine d’années seulement, peu de rues sont pavées et les habitants, des chiffonniers et des ouvriers du cuir notamment, vivent dans la misère. Au numéro 46 de la rue des Cinq-Diamants se tient le local des Amies et Amis de la Commune de Paris. Créée en 1882 par les communards rentrés d’exil et de déportation, elle est la plus ancienne organisation du mouvement ouvrier français encore en activité. À défaut de mémorial, la petite place de la Commune-de-Paris réveille le souvenir de la terrible bataille qui s’est déroulée ici. Si Wroblewski et ses trois bataillons de fédérés sont parvenus à repousser à quatre reprises les assauts des 23 000 soldats du général Ernest Courtot de Cissey, le 25 mai au matin, après trente-six heures de résistance acharnée, ils doivent céder à la cinquième attaque des troupes versaillaises, considérablement renforcées.

        un toast au « temps des cerises »

        Des centaines de prisonniers sont exécutés. Wroblewski parvient à franchir la Seine avec un millier d’hommes par le pont d’Austerlitz, mais les versaillais sont désormais maîtres de toute la rive gauche.

        Bilan humain de la « semaine sanglante » : entre 3 000 et 5 000 fédérés tués au combat et au moins 15 000 autres massacrés, selon des chiffres qui ne font pas consensus parmi les historiens. Des morts sans sépulture enfouis dans « ce tragique sous-sol de Paris », selon la formule de Victor Hugo. Aux 18-20 de la rue de la Butte-aux-Cailles, le Temps des cerises, restaurant organisé comme société coopérative ouvrière de production, est sans doute l’endroit idéal pour leur porter un toast avec un verre de vin, rouge de préférence.

        Des Gobelins à la Butte-aux-Cailles

        1. Départ de la station de métro les Gobelins.

        2. Le square René-le-Gall (anciennement l’île aux Singes).

        3. La manufacture des Gobelins.

        4. La mairie du 13e arrondissement, QG du général de la Commune Wroblewski.

        5. Au 46, rue des Cinq-Diamants, le local des Amies et Amis de la Commune de Paris 1871.

        6. Aux 18-20, rue de la Butte- aux-Cailles, le restaurant le Temps des cerises organisé en Scop.

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        Le Figaro

        Guerre en Ukraine: «La mémoire du goulag concourt à l’esprit de résistance contre les Russes»

        TRIBUNE - Sous l’ère soviétique, déjà, les Ukrainiens se distinguaient par leur combativité et leur attachement à la liberté. La persistance de maquis plusieurs années après 1945, le rôle des déportés ukrainiens lors des épisodes de révoltes dans les camps, puis la détermination des dissidents ukrainiens l’attestent, raconte l’historien Jean-Louis Panné.

        Ancien éditeur, Jean-Louis Panné est l’auteur d’une remarquable biographie, Boris Souvarine. Le premier désenchanté du communisme (Robert Laffont, 1993), et l’un des coauteurs du  Livre noir du communisme. Crimes, terreur, répression (Robert Laffont, 1997), dirigé par Stéphane Courtois, qui a fait événement.

        La vaillance des Ukrainiens face à l’agression russe fait l’admiration de beaucoup de nos concitoyens. Cet esprit de résistance vient de loin. Non seulement l’Ukraine a subi la «famine programmée» par Staline, l’Holodomor, mais les Ukrainiens ont fait l’objet de répressions répétées de la part du pouvoir soviétique, obsédé par l’édification d’une société «socialement pure».

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        Avec la collectivisation des terres, ce sont des dizaines de milliers de paysans ukrainiens qui furent déportés au goulag dès 1930, le système concentrationnaire prenant alors son essor avec les camps de redressement par le travail (ITL). La résistance générale des paysans fut réprimée violemment: les morts sur place se comptèrent par milliers. Pour la période 1930-1938, l’historien Viktor Zemskov a établi que 400.000 Ukrainiens ont été déportés hors de l’Ukraine. La part des Ukrainiens parmi les détenus des camps soviétiques est estimée à 13% en 1939 (environ 1,3 million de détenus), à 20% en 1951 (2,5 millions de détenus).

        De nouvelles vagues de déportations frappèrent l’Ukraine occidentale lorsque l’Armée rouge entra dans cette région qui faisait alors partie de la Pologne, le 17 septembre 1939, en vertu des clauses secrètes du pacte germano-soviétique.

        Fut particulièrement visé le mouvement nationaliste ukrainien, notamment l’OUN (Organisation des nationalistes ukrainiens), créée en 1929, qui avait pu s’organiser - non sans difficultés - face à l’État polonais. De nouvelles déportations eurent lieu en 1944 avec le retour de l’Armée rouge - dans les rangs de laquelle combattaient d’ailleurs des centaines de milliers d’Ukrainiens.

        L’OUN et l’Armée insurrectionnelle ukrainienne (UPA), qui poursuivit la lutte antisoviétique (les derniers partisans déposant les armes au début des années 1950), furent la cible privilégiée du NKVD et des services de l’Armée rouge. Des milliers de paysans soupçonnés d’avoir hébergé des militants de ces organisations sont alors raflés, condamnés à vingt-cinq ans de travaux forcés pour «trahison de la patrie» et déportés. Toute la population est passée au «crible»: membre de l’OUN, Anna Mikhaïlevitch a rapporté que les officiers du NKVD procédaient à un examen des carnets scolaires d’avant-guerre pour décider de l’arrestation des élèves les plus doués, susceptibles de devenir des opposants au nouveau régime (M. Craveri, N. Formozov, revue Communisme, numéro 42-45, 1995). C’est une constante de la politique soviétique que de détruire les élites des pays dont elle entend prendre un contrôle absolu.

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        En 1948, le ministère de l’Intérieur soviétique décida de créer des camps à «régime spécial» pour les prisonniers politiques considérés comme particulièrement dangereux. Les Ukrainiens déportés, mais aussi les Lituaniens, fort d’une expérience analogue de résistance aux Soviétiques, avaient réussi à constituer des réseaux de solidarité à l’origine de grèves et de quasi-insurrections. Ces réseaux œuvraient à l’élimination de «mouchards» et s’opposaient aux droits communs qui avaient acquis, avec la mansuétude des autorités, la gestion des camps. L’expérience de la lutte clandestine armée, d’abord contre les Allemands puis contre les Soviétiques, se révélait alors fort utile. Au Rechtlag, nom de l’ensemble des camps (lag comme lager) de la région de Vorkouta, les détenus disposaient de radios qui leur permettaient de capter les radios occidentales, d’apprendre la mort de Staline (5 mars 1953) mais aussi l’insurrection des ouvriers de Berlin-Est (17 juin 1953).

        En mai 1953, au Gorlag, les camps autour de la ville d’au-delà du cercle polaire de Norilsk, les trois quarts des prisonniers (environ 20.000) se mirent en grève pour protester contre les mauvais traitements que les escortes policières leur faisaient subir. Ils revendiquaient une amélioration de leurs conditions de vie et de travail. Ils résistèrent aux gardes et aux soldats mais au moins 23 d’entre eux furent tués.

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        En juillet 1953, au Rechtlag, un tiers des prisonniers firent grève pour les mêmes raisons, sous la direction d’un comité constitué de représentants des différentes nationalités dont les Ukrainiens. Le témoignage, en 1954, de Joseph Scholmer sur la grève précise que, dans sa section du camp, sur 3500 détenus, 1800 étaient Ukrainiens et que 60% à 70% venaient d’Ukraine occidentale. Au sein du comité de grève, les Ukrainiens étaient majoritaires. Des dizaines de détenus seront tués lors de l’assaut des troupes du MVD (ex-NKVD), selon les documents officiels.

        Au Steplag, nom de l’ensemble des camps de la région de Karaganda (Kazakhstan), près de village de Kenguir, en mai 1954, 5000 détenus ont fait grève pendant quarante jours sous l’autorité d’une commission élue de treize membres, avec en sous-main un centre clandestin qui avait pris la direction du camp où près de la moitié des 20.000 détenus étaient ukrainiens. Anna Mikhaïlevitch, évoquée plus haut, a joué un rôle dans cette révolte.

        Lors des révoltes de détenus politiques dans des camps soviétiques, les témoins insistent sur le rôle de premier plan des Ukrainiens, ce que les archives confirment

        La répression fut féroce: ce furent les chars qui intervinrent le 26 juin, écrasant les grévistes, roulant sur les baraques avec les gens dormant à l’intérieur. Par la suite, six membres de la commission furent exécutés. L’agitation ne cessa pas pour autant dans les différents camps: un rapport signale en juin 1954 que les détenus ukrainiens transférés du Gorlag en transit dans la prison de Sverdlovsk préparaient d’autres grèves.

        Dans tous ces épisodes tragiques, notamment au Rechtlag et au Gorlag, les témoins insistent sur le rôle de premier plan des Ukrainiens, ce que les archives confirment.

        L’histoire des répressions contre les Ukrainiens ne s’interrompt nullement dans les années 1950. Jusqu’à la chute de l’URSS, les nationalistes ukrainiens et toutes sortes d’opposants furent pourchassés. La situation bloquée poussa à des gestes tragiques: Vassyl Makoukha se suicida par le feu en novembre 1968 au cri de «Vive l’Ukraine libre!». Après la conclusion des accords d’Helsinki (1972) devait naître en novembre 1976 le Groupe social ukrainien pour le respect des accords d’Helsinki, qui fut l’un des plus actifs. D’autres réseaux, religieux, culturels, apparurent également.

        S’il est impossible ici de faire toute l’histoire de cette dissidence nationale, du lien entre les années du goulag et l’Ukraine d’aujourd’hui, il faut cependant rappeler, comme un symbole, la mort du poète Vassyl Stous le 4 septembre 1985, sous Gorbatchev. Condamné à quinze ans de camp en tant que membre du Groupe de surveillance du respect des accords d’Helsinki, il était le quatrième de ce groupe à périr dans les geôles de l’Union soviétique.

        La résistance ukrainienne d’aujourd’hui plonge ses racines dans cette longue histoire de drames et d’espoirs.

        France24 - Monde

        Le FMI annonce un accord de principe avec le Liban en crise

        Publié le : 07/04/2022 - 21:26

        Beyrouth (AFP) – Après des mois de tractations, le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé jeudi un accord de principe avec les autorités libanaises pour un plan d'aide de trois milliards de dollars afin d'extirper le Liban d'une des pires crises économiques de son histoire.

        Causée par des décennies de mauvaise gestion et de corruption d'une classe dirigeante quasi inchangée depuis des dizaines d'années, la crise a été exacerbée par la pandémie et désormais par la guerre en Ukraine.

        Le FMI exigeait un engagement fort de Beyrouth à mettre en œuvre des réformes ambitieuses nécessaires pour s'attaquer notamment à la restructuration du secteur financier et à la corruption.

        Le Premier ministre libanais Najib Mikati a salué cet accord et "les réformes nécessaires, qui sont en réalité un visa pour que les pays donateurs commencent à coopérer avec le Liban et le remettent sur la carte de la finance mondiale".

        Mais des experts se montrent sceptiques quant à la volonté de la classe politique de mener ces réformes.

        Peu après l'annonce du FMI, l'Arabie saoudite a annoncé le retour de son ambassadeur au Liban après des mois de crise diplomatique entre Beyrouth et des pays du Golfe, et l'ambassadeur du Koweït devait lui aussi retourner cette semaine.

        Accordé pour une durée de quatre ans au titre du mécanisme élargi de crédit, le plan d'aide doit au préalable recevoir l'aval de la direction du FMI et de son conseil d'administration, a précisé le Fonds dans un communiqué.

        "Les autorités libanaises ont convenu d'entreprendre plusieurs réformes essentielles avant la réunion du conseil d'administration du FMI", a-t-il assuré.

        Les autorités doivent notamment faire adopter par le Parlement une législation destinée à restructurer le secteur bancaire et à "relancer le processus de rétablissement du secteur financier, qui est fondamental pour soutenir la croissance", a détaillé le Fonds.

        Beyrouth avait évalué en début d'année les pertes du secteur financier à 69 milliards de dollars (60 milliards d'euros). C'est ce montant qui avait été retenu comme base de négociation avec le FMI.

        Le Parlement libanais doit notamment amender la loi sur le secret bancaire "afin de la mettre en conformité avec les normes internationales de lutte contre la corruption et supprimer les obstacles à une restructuration et une supervision efficaces du secteur bancaire", a poursuivi le Fonds, qui n'a pas donné d'échéance pour la réunion de son conseil.

        Experts sceptiques

        L'Etat libanais avait fait défaut sur sa dette souveraine en mars 2020 pour la première fois de son histoire. Cinq mois plus tard, l'explosion du port de Beyrouth avait encore aggravé la situation.

        Dès le printemps 2020, Beyrouth s'était tourné vers le FMI pour obtenir une aide. Mais les discussions formelles n'avaient démarré que le 24 janvier.

        Le mécanisme élargi de crédit "vise à soutenir la stratégie de réformes des autorités pour rétablir la croissance et la viabilité financière, renforcer la gouvernance, la transparence et augmenter les dépenses sociales et de reconstruction", précise le Fonds.

        Ce programme devra toutefois être complété par la restructuration de la dette publique extérieure libanaise avec l'objectif d'y faire participer suffisamment les créanciers pour rétablir la viabilité de la dette, a poursuivi le FMI.

        Mais Nasser Saïdi, un ancien vice-gouverneur de la Banque centrale du Liban, dit douter que les réformes se matérialiseront. "C'est une bonne nouvelle si les réformes monétaires-budgétaires-structurelle et en matière de gouvernance sont menées. Très improbable !", a-t-il écrit sur Twitter.

        "Le Liban est confronté à une crise sans précédent, qui a entraîné une contraction économique dramatique et une forte augmentation de la pauvreté, du chômage et de l'émigration", a rappelé Ernesto Ramirez Rigo, le chef de mission du FMI, à l'issue de la visite qui s'est achevée jeudi.

        Environ 80% de la population libanaise est en effet plongée dans la pauvreté.

        Le responsable du FMI a souligné que cette crise est "une manifestation des vulnérabilités profondes et persistantes générées par de nombreuses années de politiques macroéconomiques non viables qui ont alimenté d'importants déficits".

        Il a aussi évoqué un taux de change surévalué et un secteur financier surdimensionné et relevé de "graves problèmes de responsabilité et de transparence".

        A Beyrouth, le président libanais Michel Aoun et M. Mikati ont affirmé dans un communiqué que l'accord avec le FMI aiderait "à redonner vie au Liban et le mettre sur la voie du redressement et des solutions."

        Mais pour l'analyste financier Henri Chaoul, cet accord est un "non évènement". "Nous sommes à des années-lumière", a-t-il dit à l'AFP. "Nous avons 30 ans d'expérience avec une ligne de régression parfaitement ajustée."

        © 2022 AFP

        Le Figaro

        Mort de Jérémie Cohen : sa famille appelle à «rester prudent»

        «Concernant le caractère antisémite de cette agression, le positionnement de notre famille est clair: nous ne savons pas à l'heure actuelle si celui-ci est avéré», a déclaré la mère du jeune homme de confession juive mortellement percuté mi-février par un tramway après avoir été violenté.

        La famille de Jérémie Cohen, jeune homme de confession juive mortellement percuté mi-février par un tramway après avoir été violenté, a appelé jeudi 7 avril à «rester prudent» face aux affirmations d'un mobile antisémite, non établi par l'enquête en cours.

        À lire aussiGeorges Bensoussan: «Jérémie Cohen a été victime d’une barbarie décomplexée»

        À VOIR AUSSI - Mort de Jeremie Cohen: pas de «motifs discriminatoires» à ce stade de l'enquête

        «Concernant le caractère antisémite de cette agression, le positionnement de notre famille est clair: nous ne savons pas à l'heure actuelle si celui-ci est avéré», a déclaré sa mère Evelyne Cohen selon un extrait d'une conférence de presse diffusé notamment par BFMTV. «Nous souhaitons que justice soit rendue et demandons à tous, à tous les réseaux, internautes, et autres médias, de rester prudent», a-t-elle poursuivi, indiquant faire «entièrement confiance» aux enquêteurs.

        Le mercredi 16 février vers 20h00, Jérémie Cohen, 31 ans et porteur d'un handicap léger, traversait les voies ferrées quand il a été percuté par le tramway à Bobigny (Seine-Saint-Denis) juste après avoir été frappé par des jeunes. En arrêt cardio-respiratoire et victime d'un traumatisme crânien, il est décédé à l'hôpital peu après minuit. À quelques jours du premier tour de l'élection présidentielle, ce drame est devenu un fait politique, abondamment commenté par les candidats.

        «Toute la lumière doit être faite»

        Jérémie Cohen «est-il mort parce que juif?», s'est interrogé le premier, lundi sur Twitter, le candidat d'extrême droite Eric Zemmour (Reconquête!). Sa rivale Marine Le Pen (RN) a évoqué un «acte criminel» qui «pourrait être un meurtre antisémite». «Toute la lumière doit être faite», sur le drame, ont de leur côté demandé trois autres candidats à la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon (LFI), Yannick Jadot (EELV) et Valérie Pécresse (LR) qui a dénoncé un «lynchage ignoble qui pourrait être de nature antisémite». Face à cette avalanche de réactions politiques, le procureur de Bobigny Eric Mathais a pris la parole mardi pour indiquer que l'enquête ne permet pas à ce stade d'établir de «motifs discriminatoires» dans la mort du jeune homme.

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        Une vidéo de la scène filmée par un témoin, qui a été communiquée aux enquêteurs le 10 mars, a fait évoluer l'enquête. Celle-ci a été confiée le 29 mars à un juge d'instruction, a détaillé le parquet de Bobigny. «Il serait faux de penser que ce sont les réseaux sociaux ou un candidat à la présidentielle qui ont permis d'ouvrir une enquête», a estimé jeudi sur BFMTV le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, «ce n'est que quinze jours après que les médias, poussés par un candidat à la présidentielle, en parlent». L'enquête est confiée à la police judiciaire de Seine-Saint-Denis.

        À VOIR AUSSI - Décès de Jérémie Cohen: le procureur lance un appel à témoins

        Genre «autre» dans un test d'anglais en 3e : le ministère de l'Éducation nationale évoque une «erreur»

        Dans un examen de langue vivante destiné aux élèves de troisième, les candidats étaient invités à mentionner leur sexe : masculin, féminin... ou «autre». Le ministère a reconnu une «erreur» et a retiré la proposition.

        Le FLNC tapi dans l’ombre d’un retour à la lutte armée en Corse

        Les services de renseignement observent les tensions que connaît actuellement l’île de Beauté.

        Mort de Jérémie Cohen: le mystère persiste, des témoins espérés

        RÉCIT - L'enquête sur la mort d'un jeune Juif à Bobigny se poursuit. Le mobile antisémite n'est pas avéré à ce stade.

        France24 - Monde

        Mondial-2022: les conditions de travail des agents de sécurité au Qatar en question

        Publié le : 07/04/2022 - 21:04Modifié le : 07/04/2022 - 21:03

        Doha (AFP) – Les conditions de travail des agents de sécurité au Qatar, "y compris dans des projets liés à la Coupe du monde de football 2022", sont comparées à du "travail forcé" par l'ONG Amnesty International, les autorités insistant elles sur les "progrès" réalisés.

        Critiqué depuis qu'il s'est vu attribuer en 2010 la première Coupe du monde dans un pays arabe, le Qatar a mené d'importantes réformes, abolissant le système de parrainage faisant des salariés des quasi propriétés de leur employeur et instaurant un salaire minimum horaire.

        Outre le secteur de la construction, dans lequel le quotidien britannique The Guardian parlait d'"esclavage moderne" en 2013, les conditions de travail ont été améliorées dans les services, particulièrement l'hôtellerie.

        "Mais ces promesses ne se sont pas encore pleinement matérialisées dans le secteur de la sécurité", estime Amnesty International dans un rapport, alors que des milliers d'agents doivent être recrutés d'ici au Mondial-2022 du 21 novembre au 18 décembre, quand entre 1,2 et 1,4 million de personnes visiteront l'émirat.

        Trente-quatre employés, actuels et anciens, de huit sociétés de sécurité privées, des travailleurs migrants originaires principalement du Kenya et d'Ouganda, y décrivent des journées de travail de plus de douze heures, sept jours sur sept (soit 84 heures par semaine), parfois sans ombre ou eau potable durant les mois les plus chauds.

        Pourtant, la loi qatarie prévoit un maximum de 60 heures de travail hebdomadaires et un jour de repos, le minima fixé par l'Organisation internationale du travail (OIT).

        "Tu ne peux pas te plaindre"

        Ceux qui prennent ce congé ou un arrêt maladie "risquent (...) des retenues arbitraires sur leur salaire", affirme Amnesty International, qui dénonce également des amendes pour des pauses prises pendant la journée et des heures supplémentaires insuffisamment payées.

        Sans la possibilité légale d'être défendu par un syndicat, "tu ne peux pas te plaindre, sinon tu es licencié et expulsé", commente l'un des employés interrogés entre avril 2021 et février 2022.

        Les conditions de travail et les salaires varient aussi selon l'origine, les travailleurs d'Afrique subsaharienne étant les plus maltraités, assurent les agents de sécurité, dont une grande partie ajoute avoir vécu dans des logements "surpeuplés et insalubres".

        "Les lois qatariennes sur (leur) temps de travail sont claires mais trop souvent violées", confirme l'OIT. "Les heures supplémentaires sont autorisées mais doivent être volontaires, limitées et mieux payées, comme la loi le stipule."

        "Alors que le gouvernement a la responsabilité de faire respecter la loi, les clients qui font appel à des sociétés de sécurité doivent également faire les vérifications nécessaires et surveiller le traitement des gardes, y compris leurs horaires de travail et leurs conditions de vie", rappelle l'organisation.

        Les migrants interrogés ont notamment travaillé pour des entreprises engagées pendant des tournois de la Fifa au Qatar, Coupe du monde des clubs et Coupe arabe, en 2021.

        "Mesures punitives"

        "Malheureusement, trois entreprises se sont avérées ne pas être en conformité dans un certain nombre de domaines", admet le Comité suprême d'organisation du Mondial-2022 dans un communiqué, suite à la publication de ce rapport.

        Ces violations "ont conduit à l'application d'une série de mesures, notamment la mise sous surveillance ou sur liste noire de certains prestataires (...) avant de les signaler au ministère de Travail pour une enquête plus approfondie et des mesures punitives".

        "Le Qatar a pris des mesures immédiates pour remédier aux cas particuliers d'actes répréhensibles", assure ce ministère. Selon lui, "la prévalence des entreprises qui enfreignent les règles a et continuera de diminuer".

        Ainsi, d'après le Comité suprême, 391 prestataires ont été signalés au ministère, 50 interdits de travailler sur des projets liés au Mondial et 56 démobilisés, 226 ont été placés sous surveillance et 7 "blacklistés".

        Le ministère du Travail, qui "encourage les travailleurs étrangers à porter réclamation lorsqu'ils soupçonnent qu'une loi a été enfreinte", assure que 24 agences de recrutement "ont été fermées et ont vu leurs licences révoquées le mois dernier".

        Il précise également que 96% des "travailleurs éligibles" sont désormais protégés grâce à un système mis en place fin 2015 pour contrôler le versement des salaires.

        © 2022 AFP

        Le Figaro

        Aux portes de Paris, plongée dans les entrailles fascinantes et monstrueuses du plus grand incinérateur d'ordures en Europe

        Cécile Thibert

        ENQUÊTE - Certains riverains s'inquiètent de possibles rejets de dioxines pointées par une étude controversée. Le Figaro s'est rendu sur place pour en visiter les coulisses.

        Comme un rapace fondant sur sa proie, l'immense grappin métallique plonge dans la fosse. Maladroitement, ses lourdes griffes se referment sur un indescriptible monticule de sacs-poubelles, de plastiques et d'emballages de tout poil. Soudain, il remonte vers le ciel de l'usine et lâche son fardeau au-dessus de la bouche de l'un des deux énormes fours. « Il vient d'attraper 4 ou 5 tonnes de déchets, l'équivalent d'un camion-benne plein », lance le technicien, la main sur le levier de commande.

        De l'autre côté de la vitre, la vision qui s'offre à nous est aussi monstrueuse que fascinante : un immense mur de déchets contenu dans une fosse en béton profonde d'environ 20 mètres – soit un immeuble de 6 étages –, s'étalant sur plusieurs dizaines de mètres de long. Contre toute attente, aucune odeur nauséabonde n'incommode ceux qui travaillent ici. On nous explique que c'est grâce aux hottes qui aspirent l'air et l'envoient dans les fours pour alimenter le feu en permanence.

        Chaque jour, 400 à 500 camions poubelle viennent déverser leur contenu dans cette usine d'incinération des déchets implantée à Ivry-sur-Seine – la plus grosse du pays. Dans cette commune toute proche du sud-est de la capitale sont incinérées quelque 690.000 tonnes d'ordures ménagères par an. C'est plus que le poids d'un Boeing 737 qui y brûle chaque heure. Les déchets qui finissent ici sont ceux qui n'ont pas été triés (les ordures ménagères résiduelles) par les habitants de 11 arrondissements parisiens et de 14 communes alentour. La chaleur produite est en partie réutilisée pour produire de l'électricité et du chauffage (notamment pour les piscines et hôpitaux publics parisiens).

        Une usine qui «a fait son temps»

        Des boutons « vintage » du panneau de contrôle au carrelage jaune décrépit, tout dans cette usine rappelle les années 1960. Les couleurs primaires un peu fades des innombrables tuyaux – tous recouverts d'une fine couche de poussière grise – donnent aussi un charme désuet à l'ensemble. « L'usine a été mise en fonctionnement en 1969, c'est sûr qu'elle a fait son temps. Elle coûte quatre à cinq fois plus cher en entretien qu'une usine récente », glisse Bruno Bernier, chef de projet en charge de la transformation de l'usine Ivry/Paris XIII au Syctom, l'agence métropolitaine des déchets ménagers. Cet établissement public est en charge de 10 sites de traitement de déchets en Ile-de-France, dont celle d'Ivry-sur-Seine. Près des fours, la chaleur augmente sensiblement. Une petite trappe permet d'apercevoir l'immense brasier qui s'y tient nuit et jour. Un aperçu de l'enfer.

        De l'usine, les riverains connaissent surtout les deux cheminées monumentales, hautes de 80 mètres. Les épais panaches blanchâtres qui s'en dégagent – visibles à plusieurs kilomètres à la ronde – sont vus d'un mauvais œil. « On nous dit que c'est de la vapeur d'eau, mais c'est faux. Il y a seulement 30% de vapeur d'eau », affirme Jean-Christophe Brassac, riverain de l'usine et coprésident du collectif 3R (réduire, réutiliser, recycler), une association qui milite à la fois contre l'incinération des déchets et pour une meilleure gestion de ceux-ci.

        Une étude alarmante sur les dioxines

        En février dernier, ce collectif a publié une étude qui montre que les niveaux en dioxines relevés aux alentours de l'usine sont élevés. L'étude en question a été réalisée à la demande du collectif 3R par Toxicowatch - une petite ONG hollandaise qui a fait de la bataille contre les incinérateurs en Europe sa spécialité - pour un coût d'environ 15.000 euros. Ses conclusions ? Des niveaux « élevés » en dioxines ont été mesurés sur des épines de résineux, des mousses et dans des œufs de poules récoltés près de l'usine. Sans tarder, l'Agence de Santé d'Ile-de-France a recommandé de ne plus manger d'œufs pondus à proximité immédiate de l'incinérateur par mesure de précaution, en attendant d'y voir plus clair.

        Pour rappel, les dioxines sont une grande famille de quelque 200 molécules, dont une dizaine est redoutée pour leur toxicité depuis leur découverte au moment de la catastrophe industrielle de Seveso, en 1976. Un nuage d'herbicides échappé d'une usine dans le nord de l'Italie avait provoqué des dizaines d'hospitalisation (essentiellement des enfants), tué ou motivé l'abattage de milliers d'animaux domestiques, et contaminé les sols. Parmi les dioxines, deux sont des cancérigènes avérés pour l'homme ; d'autres sont suspectées d'avoir des effets néfastes sur les systèmes endocriniens, immunologique et neurologique, ou encore sur le développement fœtal, même si aucun lien de causalité n'est encore clairement établi.

        Activités industrielles, incinération des déchets, brûlage de câbles pour récupérer du cuivre, feux de déchets verts mais aussi tabagisme, barbecue, éruption volcanique ou feu de forêt… Des dioxines sont émises dans l'atmosphère dès lors qu'une combustion a lieu, même lorsque celle-ci est d'origine naturelle. Les dioxines se déposent ensuite au sol et dans l'eau, des milieux à partir desquels elles contaminent la chaîne alimentaire. Une fois ingérées, ces molécules s'accumulent dans les graisses et dans le foie pendant de longues années. La contamination des êtres humains se fait quasi uniquement par la consommation de produits laitiers, de viandes, de poissons et d'œufs. La contamination par inhalation est quant à elle négligeable.

        L'usine met en cause les résultats de l'étude fournie par l'ONG

        Au Syctom, on reste circonspect devant le travail de l'ONG. « Leur étude comporte un certain nombre de biais, fustige Claire Bara, chimiste et directrice de l'écologie urbaine et de la réglementation environnementale au sein de l'établissement public. Par exemple, elle ne compare pas les valeurs obtenues avec des valeurs témoin obtenues en dehors de la zone d'influence de l'usine ». L'étude ne permet donc pas de savoir si les résultats sont anormalement élevés, ni d'attribuer cette pollution à l'usine. « Par ailleurs, la biosurveillance par les œufs n'est pas une méthodologie scientifiquement reconnue en raison de leur forte concentration en gras. Et concernant les mesures faites sur les mousses, ils ont mis du rouge partout pour signifier que les valeurs étaient trop élevées. Mais en pratique, la réglementation n'établit pas de seuil de biosurveillance pour les mousses, donc chacun peut interpréter les chiffres comme il veut. »

        « Bien sûr, les questionnements des riverains à l'égard de l'incinérateur sont légitimes. Mais aujourd'hui il y a des filtres qui permettent de limiter considérablement les rejets de dioxines dans l'environnement ainsi que des protocoles de conformité stricts, nous ne sommes pas sur quelque chose de l'ordre de l'accident industriel», estime Xavier Coumoul, professeur de toxicologie à l'université Paris Cité. Le scientifique estime par ailleurs que « la causalité entre la présence de dioxines dans les œufs et l'incinérateur sera très difficile à établir, d'autant que cela concerne des molécules persistantes dans l'environnement qui peuvent résulter d'autres sources ».

        Bien sûr, les questionnements des riverains à l'égard de l'incinérateur sont légitimes. Mais aujourd'hui il y a des filtres qui permettent de limiter considérablement les rejets de dioxine dans l'environnement ainsi que des protocoles de conformité stricts, nous ne sommes pas sur quelque chose de l'ordre de l'accident industriel.

        Interrogée par Le Figaro, l'Agence de Santé d'Ile-de-France a fait savoir qu'une étude allait être menée pour « mieux appréhender les conditions et niveaux d'exposition des Franciliens aux dioxines, et plus particulièrement via la consommation de produits animaux issus d'élevages domestiques ». Autrement dit, tenter de définir qui, du collectif 3R ou de l'usine, a raison.

        De son côté, le collectif 3R en est convaincu : on leur cache quelque chose. « Tout ronronne toujours du côté du Syctom. C'est comme s'il ne se passait jamais rien. Et quand il se passe quelque chose, c'est toujours minimisé », accuse Jean-Christophe Brassac.

        Tout ronronne toujours du côté du Syctom. C'est comme s'il ne se passait jamais rien. Et quand il se passe quelque chose, c'est toujours minimisé.

        En face, à l'usine, on se défend de toute malversation et on tente de jouer cartes sur table. « Le collectif 3R nous accuse d'un manque de transparence, mais nous leur avons fourni un carton entier avec toutes les informations demandées », fait valoir Claire Bara. « Nous avons également mis en accès libre sur notre site internet toutes les données de biosurveillance ainsi que le suivi des mesures de polluants pour l'année 2021 ». Pour le collectif 3R, on ne s'y serait pas pris autrement pour leur mettre des bâtons dans les roues. « Nous devons numériser tous les documents papiers, cela prend un temps fou ! Ne me dites pas qu'ils ne pouvaient pas nous les envoyer par mail », s'agace Jean-Christophe Brassac. Entre les deux parties, le dialogue semble impossible.

        Des rejets de dioxines en très forte baisse

        Pendant longtemps, les usines d'incinération de déchets représentaient l'une des principales sources d'émission de dioxines en France, avec le secteur de la transformation d'énergie et l'industrie manufacturière selon le Citepa (Centre interprofessionnel technique d'études de la pollution atmosphérique). Mais à partir du milieu des années 1990, leurs rejets ont considérablement diminué, grâce aux évolutions réglementaires et aux progrès réalisés en matière de traitement. En trente ans, les rejets de dioxines par les usines d'incinération de déchets ont ainsi été divisés par 800. Désormais, ces usines ne sont plus responsables que de 1% des dioxines émises chaque année en France, contre 25% en 1990, selon le Citepa.

        En 2018, une campagne de mesures réalisée par Airparif - l'association chargée de surveiller la qualité de l'air en Ile-de-France - a même montré que « les centres d'incinération n'ont pas d'impact notable sur les niveaux de dioxines chlorées et bromées ». En revanche, les « sources diffuses non contrôlées » - notamment le brûlage des câbles pour récupérer le cuivre – sont liées à des niveaux de dioxines « nettement plus élevés que dans la zone de retombée des panaches de centres d'incinération de déchets ménagers ».

        Une surveillance étroite

        Alors, l'usine d'Ivry représente-t-elle oui ou non un danger pour la santé des riverains ? Ce qui est certain, c'est que jusqu'en 2005 – année de la mise en place d'une nouvelle réglementation –, les dioxines étaient directement rejetées dans l'atmosphère, sans aucun traitement. Désormais, elles sont en grande partie neutralisées grâce à une bonne maîtrise de la combustion (moins de dioxines sont émises au-delà de 750 degrés) et à l'ajout de réactifs permettant leur élimination. En parallèle, leur concentration dans les rejets fait l'objet d'une surveillance étroite, tout comme les autres substances. « Les dioxines sont prélevées dans les fumées des cheminées en continu via des cartouches qui sont analysées une fois par mois », renseigne Bruno Bernier du Syctom.

        À en croire le dernier bilan annuel publié en juillet 2021, il semble que l'usine soit parfaitement dans les clous. « Toutes les émissions respectent parfaitement la réglementation, nous sommes même très en dessous des seuils limites », soutient Claire Bara. En 2020, les niveaux moyens de dioxines rejetés par l'usine dans l'atmosphère étaient en effet deux à cinq fois inférieurs au seuil imposé par la réglementation (0,1 nanogramme de dioxine par m3 de fumée). Ce qui ne veut pas dire que celui-ci n'est jamais dépassé. « La réglementation autorise 60 heures de dépassement par an. Nous étions à 10 heures en 2021 pour l'ensemble des polluants suivis en continu », indique Bruno Bernier.

        Les émissions respectent parfaitement la réglementation, nous sommes même très en dessous des seuils limites.

        Claire Bara reconnaît que « comme sur toute installation industrielle, des incidents d'exploitation peuvent se produire sur le centre de valorisation énergétique Ivry-Paris XIII ». Selon la responsable, « ces incidents peuvent conduire au rejet de fumées partiellement traitées ou non traitées sur une courte période. Ces rejets sont caractérisés et documentés au même titre que ceux issus d'un fonctionnement normal de l'installation et ces incidents sont systématiquement signalés à la Direction régionale de l'environnement ». Mais ils ne pèsent finalement pas très lourd dans la balance des rejets de l'usine: en 2020, les émissions accidentelles de l'usine étaient de 0,0016 gramme iTEQ* de dioxines, soit un peu moins du total de 2% des 0,084 gramme iTEQ rejetés dans l'atmosphère cette année-là.

        Comme sur toute installation industrielle, des incidents d'exploitation peuvent se produire sur le centre de valorisation énergétique Ivry-Paris XIII (...). Ces incidents sont systématiquement signalés à la Direction régionale de l'environnement.

        Quant aux dioxines retrouvées dans l'environnement à proximité de l'usine, des campagnes de mesures permettent de les contrôler chaque année dans l'eau de pluie, les mousses et les lichens prélevés dans les environs. Résultats ? « Aucun impact de l'activité de l'incinérateur d'Ivry-sur-Seine n'a été identifié lors de la campagne de mesures 2020 pour les dioxines et furanes », conclut le Syctom dans son rapport. En pratique, les concentrations mesurées autour de l'usine sont du même ordre que celles retrouvées au-delà de sa zone d'influence. De l'autosurveillance qui n'assure pas une indépendance absolue, selon le collectif 3R. « Un laboratoire de contrôle indépendant vient effectuer des analyses quatre fois par an à l'usine pour vérifier que nos mesures sont faites correctement », répond Claire Bara. Elle ajoute : «Toutes les données que nous collectons sont envoyées à l'État, nous n'avons jamais eu aucun retour négatif. »

        Les riverains des usines moins exposés que les amateurs de poisson

        Qu'en est-il de la contamination des riverains ? Il n'existe pas encore d'étude spécifique pour ceux résidant autour de l'usine d'Ivry-sur-Seine. Mais en 2009, une équipe de Santé publique France a cherché à savoir si les populations vivant à moins de 20 km d'une usine d'incinération d'ordures ménagères étaient davantage imprégnées par plusieurs polluants, dont les dioxines. L'étude, qui a notamment permis d'analyser des échantillons sanguins d'un millier de personnes (dont 80% exposées), a révélé qu'il n'y a pas de différence d'imprégnation entre les habitants des zones exposées et ceux des zones non exposées. À l’exception des agriculteurs consommateurs d'œufs et de produits laitiers locaux, en particulier ceux produits dans des zones exposées à d'anciens incinérateurs.

        Malgré cette différence, « les concentrations de dioxines atteintes restent dans l'ensemble dans des valeurs observées actuellement en Europe pour des populations d'âge comparable et non exposées à un incinérateur pouvant émettre des dioxines », notent les chercheurs. Et surtout, « ces concentrations restent inférieures à celles des forts consommateurs de poissons ». Les poissons gras constituent en effet un très gros réservoir de dioxines.

        Le tri, une alternative à la peine

        « Nous ne disons pas que notre part dans l'émission de dioxines est nulle, mais elle est minime comparée à d'autres sources », plaide Bruno Bernier du Syctom. Lui et ses collègues reconnaissent volontiers que l'impact environnemental de l'usine n'est pas nul, bien que les normes soient respectées. Cela relève du bon sens : pour être exposé au minimum de polluants, mieux vaut habiter en pleine forêt que dans une ville comme Ivry-sur-Seine, qui est de surcroît à proximité immédiate du boulevard périphérique et de l'autoroute A4. Encore faut-il avoir le choix...

        Les employés de l'usine estiment toutefois que l'impact environnemental pourrait être encore pire. « Aujourd'hui, il y a un haro sur l'incinération des déchets. Mais il ne faut pas oublier que sans cela, les ordures ménagères résiduelles seraient enfouies ! Le jour où il n'y aura plus de déchets à brûler, nous fermerons nos incinérateurs avec plaisir et nous ouvrirons des centres de tri. Mais cela fait trente ans que l'on a mis en place la collecte sélective et aujourd'hui elle stagne », dénonce-t-il.

        Le jour où il n'y aura plus de déchet à brûler, nous fermerons nos incinérateurs avec plaisir et nous ouvrirons des centres de tri. Mais cela fait 30 ans que l'on a mis en place la collecte sélective et aujourd'hui elle stagne.

        Quant à l'idée de déplacer l'usine à l'extérieur de la ville, les responsables du Syctom n'en voient pas l'intérêt. « Pourquoi aller incinérer ces déchets produits par les parisiens chez les habitants du 77 ou du 95 ? Ce ne serait pas juste. Et cela ferait faire des dizaines de kilomètres supplémentaires aux bennes, ce qui n'a pas de sens », estime Bruno Bernier, l'œil rivé vers la nouvelle usine en construction, dont la mise en service est prévue pour le printemps 2024. Un chantier pharaonique qui pourrait satisfaire en partie les habitants du quartier : non seulement la nouvelle usine sera moins polluante, mais sa capacité sera divisée par deux. Et surtout, elle utilisera un autre procédé de traitement ne générant pas de vapeur d'eau, et ne crachera donc plus de fumée blanche.

        *iTEQ : équivalence de toxicité. Parmi les 210 dioxines et furanes qui existent, seuls 17 sont considérés comme toxiques. Chacun d'entre eux a un coefficient de toxicité. L'équivalent toxique d'un mélange de dioxines et de furanes est la somme des concentrations des 17 dioxines et furanes toxiques, pondérées par leurs coefficients de toxicité respectifs.

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        Walmart remonte les salaires de ses chauffeurs routiers et va en embaucher 5.000 cette année

        Publié le : 07/04/2022 - 21:02Modifié le : 07/04/2022 - 21:00

        New York (AFP) – Le géant américain de la distribution Walmart a annoncé jeudi qu'il allait remonter les salaires de ses chauffeurs routiers, pour les porter à des niveaux bien supérieurs à la moyenne du secteur, et accélérer la formation de nouveaux conducteurs.

        Les routiers salariés du groupe pourront désormais gagner jusqu'à 110.000 dollars dès leur première année, selon le communiqué. Jusqu'ici, le salaire moyen pour une nouvelle recrue était de 87.500 dollars, a précisé le groupe à l'AFP.

        Une étude publiée en 2020 par l'Association américaine des routiers (ATA) évaluait à 58.000 dollars par an le salaire moyen d'un chauffeur en 2019. Ce chiffre masque d'importantes disparités. Les chauffeurs indépendants ou appartenant à des compagnies de transport gagnent souvent moins que les salariés de "flottes privées".

        Ces dernières dépendent directement de la société propriétaire des marchandises transportées, comme dans le cas de Walmart, et dont le transport routier n'est pas le métier principal.

        Walmart compte environ 12.000 chauffeurs salariés. Le groupe de distribution est, au total, le premier employeur aux Etats-Unis avec 1,6 million de salariés. L'annonce de la société de Bentonville (Arkansas) intervient alors que le secteur du transport routier souffre d'une importante pénurie.

        En octobre dernier, l'ATA estimait à un peu plus de 80.000 le nombre de conducteurs manquant pour satisfaire la demande en matière de fret routier, un record. C'est environ 30.000 de plus qu'il y a quatre ans.

        Cette pénurie est attribuée, pour partie, selon l'ATA, à la pénibilité du travail, à l'âge minimum fixé à 21 ans, ou à l'obligation de fournir un test négatif au cannabis, alors que sa consommation est désormais légale dans de nombreux Etats américains.

        La pandémie de Covid-19 s'est ajoutée à tous ces éléments et a entraîné le départ de nombreux camionneurs.

        "Nous prévoyons de faire croître notre flotte" et d'embaucher 5.000 chauffeurs cette année, a indiqué à l'AFP un porte-parole de Walmart. Par ailleurs, le groupe prévoit également d'augmenter ses capacités pour former de 400 à 800 conducteurs d'ici fin 2023.

        © 2022 AFP

        Le Figaro

        Le destin sous surveillance d'Ekaterina, la fille de Vladimir Poutine

        Leonie Dutrievoz

        Fille cadette du président russe, issue de son premier mariage, Ekaterina Poutina se voit rattrapée par la guerre en Ukraine, et pourrait être sanctionnée, avec sa sœur, par l'Union européenne.

        Entre les murs ultrasécurisés du Kremlin, Vladimir Poutine est toujours resté très mystérieux sur sa famille. Depuis le début du conflit entre l'Ukraine et la Russie, le chef d'État est, bien sûr, encore plus vigilant. D'après Page Six , il aurait envoyé sa supposée compagne Alina Kabaeva et leurs quatre - supposés - enfants en Suisse. Mais il essaierait également de protéger ses deux filles «officielles», issues de son seul mariage, avec Lioudmila Chkrebneva (dont il a divorcé en 2013). Ces dernières figurent désormais sur une nouvelle liste noire de sanctions de l'UE examinées par les représentants des Vingt-Sept, selon un document consulté par l'AFP.

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        Elles sont nées en 1985 et 1986, et s'appellent Maria et Ekaterina. En Russie, on connaît particulièrement la seconde, qui, malgré les tentatives de son père pour la garder à l'ombre des lumières médiatiques, se passionne très jeune pour le rock acrobatique et prend part à de nombreuses compétitions jusqu'à participer au championnat du monde. Les spectateurs découvrent la danseuse sous le nom d'Ekaterina Tikhonova. Elle aurait choisi d'utiliser le nom de famille de sa grand-mère maternelle pour préserver son anonymat. Mais ce secret ne durera pas longtemps puisque en 2015, son identité est révélée. Lors d'une enquête sur l'université d'État de Moscou, le peuple russe découvre que la fille de Vladimir Poutine y a étudié et fait alors partie du conseil scientifique en tant que spécialiste en sciences mécaniques.

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        Fortune, pouvoir et oligarchie

        Par ailleurs, la jeune femme a travaillé pour le groupe de média russe, RBC. En 2013, elle épouse Kirill Shamalov, le fils d'un vieil ami de son père, dans une station de ski. Selon Reuters, le couple serait à la tête d'une fortune estimée à plus de 2 milliards de dollars (1,8 milliard d'euros), grâce à ses investissements dans des usines de pétrochimie. En parallèle, ils deviennent gestionnaires d'Innopraktika, un programme controversé visant à réformer l'université de Moscou et à soutenir les prouesses scientifiques russes. Le couple investit aussi en France, en devenant notamment propriétaire d'une villa près de Biarritz estimée à 3,3 millions d'euros (maison vandalisée depuis le début du conflit). Ils se séparent en 2017, sans raison officielle.

        Tel père telle fille ?

        À l'époque, certains soupçonnent Vladimir Poutine de préparer sa fille à prendre sa place de chef d'État en 2024. Alors qu'il a déclaré la guerre à l'Ukraine en février, il semblerait que la passation de pouvoir ne soit plus à l'ordre du jour.

        Lundi 14 mars, le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, a affirmé, sur LCI, que la France voulait sanctionner «plusieurs dizaines» de proches de Vladimir Poutine supplémentaires. Il semblerait qu'Ekatenira en fasse partie.

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        Le Figaro

        Un convoi russe transportant des œuvres d'art «inestimables» saisi à la frontière finlandaise

        Simon Cherner

        PATRIMOINE - Les camions ont été interceptés ce week-end alors qu'ils rapatriaient en Russie des collections prêtées par plusieurs musées, dont l'Ermitage. Leur valeur a été assurée à plus de 42 millions d'euros.

        Le ton monte entre la Finlande et la Russie. Un convoi transportant une collection d'objets d'art évaluée par leur assurance à 42 millions d'euros a été saisi le 1er et 2 avril, ont annoncé mercredi les autorités finlandaises. Inspectés au poste frontalier de Vaalimaa, entre Helsinki et Saint-Pétersbourg, trois camions renfermaient, selon les gardes-frontières, un lot «inestimable» de peintures, de sculptures et d'antiquités appartenant à plusieurs musées russes. Un chargement de biens de luxe, donc, ont déterminé les douanes finlandaises qui ont saisi la collection en vertu des sanctions européennes suspendant le transfert vers la Russie de tels objets.

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        «Il est important que le contrôle des sanctions soit efficace», a déclaré mercredi, lors d'une conférence de presse, le directeur du département de contrôle des douanes finlandaises, Sami Rakshit. Les caisses contenant les œuvres d'art n'avaient pas été cachées, ont précisé les douaniers. Dix personnes sont soupçonnées par les autorités d'avoir participé au déplacement de la collection, alors qu'une enquête préliminaire a été ouverte en Finlande. Composé de plusieurs dizaines d'objets revenant du Japon et d'Italie, l'ensemble a été placé sous la surveillance de la Direction des musées de Finlande. «Des professionnels ont été consultés pour le déménagement et le stockage des marchandises. Nous n'allons pas ouvrir les caissons», a précisé Hannu Sinkkonen, directeur du contrôle douanier.

        Victimes des sanctions

        En mars, la Russie avait pris la décision de rapatrier ses œuvres d'art prêtées à l'Italie ou encore à la France, en réaction à des mesures similaires décidées par plusieurs pays européens. Le musée de l'Ermitage, en particulier, entendait réinstaller dans ses galeries de Saint-Pétersbourg ses Titien, Picasso et autres Canova prêtés à différentes institutions milanaises et romaines.

        La liste des œuvres saisies ce week-end dans le convoi n'a pas été précisée. Les autorités russes ont, en revanche, confirmé qu'il s'agissait de biens notamment conservés par le musée de l'Ermitage, la galerie Tretiakov et le musée Pouchkine - soit une poignée des institutions les plus prestigieuses de Russie.

        L'action des douanes finlandaises a fait promptement réagir les autorités russes. «Cette situation relève de l'illégalité la plus complète, a estimé mercredi le ministère russe des Affaires étrangères, avant de convoquer, jeudi, l'ambassadeur de Finlande à Moscou pour réclamer le retour des objets. Nous exigeons que les autorités finlandaises garantissent au plus vite le retour intégral de nos œuvres d'art». Les autorités finlandaises ont précisé, de leur côté, ne pas avoir pour autant confisqué les œuvres saisies. «Il s'agit d'une situation temporaire. Les musées russes possèdent toujours ces œuvres d'art», a clarifié Teemu Sepponen, le directeur de l'unité de contrôle des exportations au sein du ministère finlandais des Affaires étrangères.

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        Les douanes finlandaises ont renforcé leurs contrôles aux frontières depuis l'annonce par l'Union européenne de sanctions contre la Russie, dans le contexte de la guerre en Ukraine. D'abord préservés, les produits de luxe ont été rajoutés le 15 mars à la liste élargie de produits faisant l'objet de restrictions d'exportation. Une manière de porter un «coup à l'élite russe», en empêchant aux plus riches de «profiter de leur style de vie somptueux pendant que des bombes tombent sur des innocents en Ukraine», déclarait le 11 mars la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

        Les relations entre la Finlande et la Russie, historiquement exécrables, se sont encore rafraîchies depuis le début des opérations russes en Ukraine, le 24 février. Le soutien de la population finlandaise à une éventuelle adhésion à l'Otan a atteint un niveau record de 62%, selon un sondage paru à la mi-mars, reflétant l'inquiétude croissante du pays pour sa sécurité face à un voisin russe devenu imprévisible. En déplacement à Bruxelles, le ministre finlandais des Affaires étrangères Pekka Haavisto a promis jeudi de clarifier dans les prochaines semaines la position du gouvernement vis-à-vis d'une hypothétique entrée dans l'alliance atlantique. Un tel rapprochement «serait une erreur stratégique» et une «terrible tragédie pour tous les Finlandais», a commenté mercredi un sénateur russe cité par l'agence de presse RIA Novosti, proche du Kremlin.

        La fresque numérique collaborative r/place s'est achevée par une bataille autour du drapeau français

        WEB - Cinq ans après sa première édition, ce grand jeu mondial de dessins sur une unique toile numérique a été marqué par une compétition bon enfant et une créativité aussi folle qu'éphémère.

        Pourquoi la porte de Bibracte est la proie des bulldozers

        PATRIMOINE - De nouvelles données scientifiques ont fait évoluer la connaissance des remparts gaulois décrits par Jules César.

        Banksy volé au Bataclan : huit personnes renvoyées devant la justice

        Une juge d'instruction du tribunal judiciaire de Paris a signé le 2 mars une ordonnance de renvoi devant le tribunal correctionnel des huit suspects du vol en janvier 2019 d'une porte du Bataclan, décorée d'un dessin attribué au célèbre street artiste.

        Le Figaro

        Des photos rassurantes de Bruce Willis, en forêt avec sa femme

        Bruce Willis et Emma Heming ont fait une pause loin du tumulte de Los Angeles, comme en témoigne une publication Instagram, datée du mercredi 6 avril. On a appris il y a quelques jours que l'acteur souffrait d'aphasie.

        Bras dessus, bras dessous. L'acteur Bruce Willis et sa femme Emma Heming sont apparus complices sur une série de photos publiées par l'actrice sur son compte Instagram, le mercredi 6 avril. On y voit le couple - qui a célébré son 13e anniversaire de mariage le mois dernier - assis sur un tronc d'arbre ou debout enlacés, le sourire aux lèvres, lors d'une balade en forêt. Des photos qui rassurent après l'annonce, le 30 mars, selon laquelle Bruce Willis souffrait d'aphasie et mettait fin à sa carrière.

        Jean bleu, k-way noir et chaussures de randonnée fourrées pour elle, jean gris, chemise marron et doudoune sans manches orange pour lui : les photos, prises par leur fille aînée, Mabel Ray Willis, 10 ans, sont légendées : «Maman et papa dans leur endroit préféré».

        Avec Emma Heming, Bruce Willis a une deuxième fille, Evelyn Penn Willis, 7 ans. Durant son mariage avec Demi Moore, il a également eu trois autres filles, Rumer Glenn, 33 ans, Scout LaRue, 30 ans et Tallulah Belle Willis, 28 ans.

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        L'histoire d'une famille recomposée

        L'acteur de Die Hard semble être resté très proche de son ex-femme, Demi Moore, dont il s'est séparé en 2000. Elle a récemment publié une photo sur son compte Instagram, avec un message de soutien à l'acteur de 67 ans, après la révélation de sa maladie. Depuis 13 ans, il partage la vie de l'actrice américaine Emma Heming.

        Ils se sont rencontrés grâce à un ami commun, puis se sont mariés en 2009, avant d'avoir leurs deux filles en 2012 et 2014. Dès son arrivée dans la famille, Emma Heming a tout de suite entretenu de bonnes relations avec Demi Moore et ses belles-filles. Une complicité synonyme de soutien depuis l'annonce de la maladie de Bruce Willis.

        Tom Cruise invite Kate Middleton et le prince William à une projection très privée du nouveau Top Gun

        Alors que le public s'apprête à découvrir, près de 36 ans plus tard, la suite du film culte de Tony Scott sorti en 1986, Tom Cruise a voulu offrir au couple princier une avant-première de choix.

        Six mois d'amour : Lily-Rose Depp de nouveau immortalisée avec un jeune rappeur français

        Lily-Rose Depp et Yassine Stein ont été photographiés ensemble, bras dessus, bras dessous, lors d’une sortie à Los Angeles, le lundi 4 avril.

        La chute du fils préféré : comment la famille royale a mis à l'écart le prince Andrew après le scandale Epstein

        Malgré un accord financier conclu avec Virginia Giuffre, et dévoilé le mardi 15 février, les déboires judiciaires du prince Andrew, qui embarrassent la Couronne, ont achevé de l'en isoler.

        Le Figaro

        Filles et mathématiques : aux racines du problème

        Léa Mabilon

        Face à la désertion des filles en mathématiques, les associations s’inquiètent pour l’avenir. Mais à quoi est-ce dû ? Peur de l'échec, menace du stéréotype, effet pygmalion... Cette carence pourrait bien venir d'idées reçues tout au long de l’éducation.

        Du plus loin qu'elle s'en souvienne, Amandine*, 17 ans, a toujours aimé les maths. Jongler avec les chiffres, déjouer les théorèmes... Il y a encore quelques années, l’adolescente faisait partie des rares filles de sa classe à être assise au premier rang de ses cours de maths, au collège d'Yvetot, en Normandie. Quand elle est rentrée en Seconde, en 2021, c’est donc tout naturellement qu’elle a choisi de mettre l’accent sur cette matière, grâce à l’option maths spé. S’inscrivant dans la réforme de Jean-Michel Blanquer, initiée en 2019, l’option s’affiche comme la grande remplaçante du Bac S, diminuant des heures de mathématiques dans le tronc commun enseigné pour privilégier la matière en tant que spécialité.

        «Lorsque j’ai pris maths spé en première, le niveau a vraiment augmenté. Je ne comprenais plus rien, explique celle qui doit passer son bac, littéraire, en juillet prochain. Je suis descendue à 14/20 de moyenne, avec l’impression de ne plus avoir le niveau.» Avec son tempérament plutôt timide et en retrait, Amandine se souvient qu'elle s'enfonçait dans son siège à mesure que l'année défilait. Alors, lorsqu’il a fallu décider de la suite pour son passage en terminale en septembre, elle a décidé d’arrêter, remplaçant sa spécialité renforcée par une simple option maths complémentaires, composée de moins d’heures par semaine et d’aucune épreuve au bac. «C’était un bon compromis pour moi, car j’aime les maths, mais je ne me sentais pas capable d’avoir cette matière au bac», continue la jeune fille.

        Cerveau bleu, cerveau rose ?

        Comme Amandine, elles sont nombreuses à avoir déserté la filière maths spé en terminale depuis la réforme Blanquer, préférant abandonner plutôt que d'échouer. «Ce qu’il se passe, c’est qu’on supprime des heures de maths dans l’enseignement général, et on dit que pour continuer il faut prendre l'option maths spé, aussi appelée “maths expertes”, dont le niveau est deux fois plus élevé. Cela convoque l'imaginaire des filles selon lequel elles ne vont pas y arriver», replace Clémence Perronnet, sociologue et auteur de l'ouvrage La bosse des maths n'existe pas. Ainsi, selon le ministère de l'Éducation nationale, elles étaient encore 44% à choisir cette option en terminale en 2020, contre 24% l'année suivante (avec le nouveau bac). Une chute considérable qui interroge, moins sur leurs capacités, que sur les raisons de ce manque de confiance en elles.

        « L'idée selon laquelle il existerait un déterminisme en fonction du sexe a été démentie depuis la découverte de la plasticité cérébrale »

        D’autant que pour Catherine Vidal, neuroscientifique et auteur de l'ouvrage Les filles ont-elles un cerveau fait pour les maths ?, aucune différence neurologique entre filles et garçons ne pourrait justifier la carence de ces dernières en maths. «Chaque cerveau est différent, assure la scientifique. L’idée selon laquelle il existerait un déterminisme strict a été démentie depuis la découverte de la plasticité cérébrale. C’est-à-dire que notre cerveau se développe ou se rétracte, en fonction de nos expériences et de nos apprentissages», reprend-elle. Ainsi, concernant les mathématiques, Catherine Vidal garantit que d’un point de vue neurologique, aucune différence n’est observée entre les sexes entre 3 mois et 4 ans, comprenez l’«âge où les enfants ne sont encore touchés par aucuns stéréotypes de genre». Pour elle comme pour ses homologues, comprendre la désertion des filles dans ces filières nécessite avant tout de remonter aux prémices de l'éducation, là où s'opèrent les premières formes de conditionnement.

        «Je pense donc tu es»

        Clémence Perronnet aime comparer l'apprentissage des rôles sociaux à celui de la marche. «Les nourrissons apprennent à se tenir debout en moins d'un an. Soyez-en sûr, ils apprennent aussi vite ce que c'est que d'être un homme ou une femme dans la société», ironise-t-elle. L’auteur de La bosse des maths n’existe pas cite volontiers une vieille doctrine selon laquelle le monde fonctionne par couple d’opposés : masculin/féminin, chaud/froid, émotivité/rationalité. «Dans cette catégorisation, les filles se placent du côté des émotions, de l’empathie, de la communication, et les hommes du côté de la raison, de la froideur et de la science». Une construction mentale liée à des normes culturelles ancrées malgré nous dans notre inconscient, qui influencerait nos comportements, et par ricochet, ceux des enfants.

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        C’est ce qu’ont nommé les docteurs Robert Rosenthal et Lenore Jacobson d'effet Pygmalion, dans leur ouvrage L'effet Pygmalion : Je pense donc tu es. «C'est parce que l’on pense que les filles ont plus de facilité à s'exprimer, qu'on leur parlera plus et qu'elles le feront davantage, explique Clémence Perronnet. Plus tard, elles penseront qu’elles sont "meilleures" dans ces domaines et se dirigeront "naturellement" dans des métiers liés au care - soin et santé.» À l’inverse, les garçons, étant "plus bouillonnants", seront canalisés avec des sports collectifs, comme le football ou le basket, leur permettant, par la suite, de développer certaines capacités, comme le repérage dans l’espace. «Des activités sportives servant d’entraînement pour des matières comme la géométrie par exemple, tout en laissant penser que cela est naturel», pointe-t-elle.

        En 2018, une étude baptisée Qu’apprend-on des évaluations de CP-CE1, allait dans le même sens, révélant qu’en mathématiques «aucune différence entre filles et garçons n’existait en début de CP». Mais que, quelques mois de scolarisation suffisaient «pour qu’un avantage apparaisse en faveur des garçons et croisse au cours de l’année». Sébastien Godeau, professeur dans une école élémentaire de Paris (7e), est de cet avis. Passé par la petite section, puis par le CP, il donne désormais des cours à des classes de CM1. «Avant le CP, tous les enfants sont au même niveau. Les mathématiques sont enseignées grâce à des jeux de numérisation, avec des formes et des couleurs. En revanche, il est vrai qu’en CE2 et CM1, des écarts se dessinent car la confrontation à des jeux collectifs va augmenter l’esprit de compétition chez les garçons», ajoute-t-il, précisant cependant qu’il n’y voit pas de réelle «incidence sur les résultats.»

        « À l'heure où la préadolescence entraîne un fort questionnement sur soi, les filles qui aiment les maths vont prendre conscience qu'elles n'y sont pas représentées »

        Ainsi, pour Clémence Perronnet, la véritable fracture entre filles et mathématiques s’opérerait au collège. «À l’heure où la préadolescence entraîne un fort questionnement sur soi, les filles qui aiment les maths vont prendre conscience qu’elles n’y sont représentées», analyse-t-elle. Des illustrations de matheux dans les manuels scolaires, jusqu’aux émissions télévisées, comme C’est pas Sorcier, mettant en vedette deux hommes, Jamy Gourmaud et Frédéric Courant. «Tout est une question d’accumulation, relance la sociologue. À un moment, la contradiction entre filles et mathématiques devient trop forte.»

        Bien sûr, des figures féminines sont toujours portées en étendard auprès du grand public, comme c’est le cas de Marie Curie ou Sophie Germain. Mais que valent-elles vraiment pour les adolescentes ? «Marie Curie est une femme dont le parcours est extraordinaire. Trop extraordinaire», déplore Isabelle Régner, professeure de psychologie sociale à l’université Aix Marseille. Et d’ajouter : «Surtout elle est trop morte. Pour que des femmes se projettent dans les sciences, il leur faut des modèles vivants et pluriels.» À ce titre, plusieurs associations préconisent encore l’effet Scully, tiré du nom du personnage de Dana Scully dans la série X-Files, sorti en 1993. Agente au FBI, incarnée à l’écran par Gillian Anderson, cette dernière aurait influencé de nombreuses femmes à se diriger, cette même année, vers des études scientifiques. Mais, bien que la culture populaire ait toujours son importance pour convaincre la jeune génération, les héroïnes féminines manquent encore dans ces domaines.

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        Menace du stéréotype

        Ainsi, Clémence Perronnet ose parler d’un «sappage de la confiance en soi» pour ce qui est des filles face aux maths. Ce conditionnement s’est d’ailleurs observé lors d’une expérience menée en 2007 par Isabelle Régner et Pascal Huguet, directeur de recherche au CNRS. Connue sous le nom de «menace du stéréotype», celle-ci consistait à donner à deux groupes, tous sexes confondus, un exercice sur la figure complexe de Rey-Osterrieth. Les élèves devant la mémoriser et la reproduire. Face au premier groupe, l’expérimentateur se présentait comme un enseignant en géométrie. Dans le second, il était professeur de dessin. «À l’issue de ce test, nous avons observé des performances nettement supérieures chez les filles pour le test de dessin, alors qu’une grande majorité avait échoué en géométrie», analyse Isabelle Régner. Et d’argumenter : «À partir du moment où l’on est la cible d’un stéréotype négatif, le cerveau panique et enclenche des zones liées au stress et à l’anxiété. Cela va générer des pensées interférentes et une peur de l’échec, s'immisçant de manière inconsciente sur la performance».

        Mais alors, comment expliquer que celles qui passent la frontière du lycée aient souvent des résultats excellents en école supérieure scientifique ? Marie, 25 ans, ingénieur chargée d’expertise en simulation, a fait partie des meilleures de sa promo lorsqu’elle étudiait à l’Isen (Grandes Écoles d'ingénieurs basées dans plusieurs villes, dont Marseille et Lilles), en 2017. La jeune femme, qui a fait une prépa intégrée maths sup et maths spé, assure pour sa part n’avoir jamais ressenti le poids des stéréotypes peser sur elle. Quand elle était petite, son père lui faisait réciter ses tables de calculs avec la même rigueur que pour son frère aîné. «Quand tu passes le bac et que tu entres en parcours sup, tu sais pourquoi tu es là et dans quoi tu t’embarques. Ce sont des milieux bien plus compétitifs, il faut avoir un fort caractère. C’est sûr que si tu t’attardes sur les remarques, tu ne peux pas y arriver», explique-t-elle. À l’inverse, Marie explique que cela l’a «boosté». «Les générations changent, les filles font des études et ont cette envie de réussir professionnellement», reprend-elle.

        « Alors que l'on met l'accent sur les innovations, l'intelligence artificielle et le Big Data, le vivier des hommes n'est plus assez suffisant »

        Cependant, une vérité perdure : le nombre de filles en parcours sup reste trop réduit. Ainsi, nombreuses sont les associations à faire preuve de créativité pour tenter de fédérer. «À l’heure où l’on met l’accent sur les innovations, l’intelligence artificielle et le Big Data, le vivier des hommes n’est plus assez suffisant pour assurer l’avenir des métiers liés aux sciences», tranche Véronique Chauveau, présidente de l’association Femmes et Mathématiques, qui multiplie les initiatives sur le territoire français.

        Le 10 mars dernier, elle organisait, en collaboration avec Animaths, une journée de débats sur le campus de l’école d’ingénieurs INSA, à Valenciennes. Ce jour-là, au cœur d’un grand amphithéâtre, une centaine de jeunes filles, issues de collèges et lycées, étaient venues assister à une pièce de théâtre. Codée, une création interactive, narrant l’histoire d’une adolescente à l’approche du bac, adorant les maths mais ne se sentant pas capable de continuer. «Vous aussi, vous aimez les maths ?», lançait alors la comédienne à l’assemblée.

        Les Trump, les Clinton, Elon Musk, Kevin Spacey... Ces célébrités qui ont côtoyé Ghislaine Maxwell

        Ghislaine Maxwell doit comparaître le 14 juillet devant un juge fédéral new-yorkais. Ancien «bras droit» de Jeffrey Epstein et complice présumée des actes pédophiles imputés au défunt milliardaire, elle pourrait révéler les sombres secrets de nombreuses personnalités.

        Les Anges et le démon : les sombres liens entre Jeffrey Epstein et Victoria's Secret

        Ghislaine Maxwell n’était pas la seule à «rabattre» de jeunes proies vers le prédateur sexuel. Celui-ci aurait également fait jouer les liens étroits qu’il entretenait avec la marque de lingerie, à l'époque véritable phénomène culturel et mastodonte financier.

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        Il y a presque un an, le milliardaire Jeffrey Epstein était retrouvé pendu dans la cellule de sa prison new-yorkaise. Retour sur la chute de l'homme d'affaires défunt, accusé de trafic sexuel sur mineures, et auquel Netflix consacre une série documentaire.

        Le Monde

        Occasion d’accélérer la transition énergétique

        Editorial du « Monde ». Pour l’Union européenne (UE), se passer du gaz russe n’est plus une option, mais une question de calendrier. Le président du Conseil européen, Charles Michel, a déclaré, mercredi 6 avril, que « tôt ou tard » une décision devrait être prise. Tout l’enjeu consiste à ne pas la prendre trop tard. Malgré un cinquième paquet de sanctions adopté mercredi, dont un embargo sur les achats de charbon, les mains des Vingt-Sept tremblent encore pour abattre cette carte décisive. La poursuite de l’agression russe en Ukraine montre pourtant que le temps est désormais compté.

        En continuant à acheter du gaz russe, les Européens financent à leur corps défendant la guerre menée par Vladimir Poutine en Ukraine. Depuis le début du conflit, la facture énergétique des pays de l’UE payée à la Russie se monte à 35 milliards d’euros. A comparer à la valeur des armes livrées à Kiev, estimée par Josep Borrell, le chef de la diplomatie européenne, à seulement 1 milliard d’euros.

        Guerre en Ukraine : les Européens prêts à un embargo sur le charbon russe

        Les Vingt-Sept ont adopté une stratégie de sanctions graduelles qui, malgré leur caractère massif et inédit, n’ont pas entamé la détermination du président russe. Bien au contraire. Les atrocités perpétrées par l’armée russe à Boutcha, au nord-ouest de Kiev, et l’intensification annoncée des combats dans le Donbass rendent inévitable le passage à un niveau supérieur de rétorsion.

        La mise en œuvre d’un embargo sur le gaz est complexe. Pour les Européens, c’est prendre le risque de rompre le front commun qu’ils ont su jusqu’à présent opposer. Tous ne présentent pas le même degré de dépendance à l’égard des importations en provenance de Russie. La France, du fait de son mix énergétique, aurait les moyens de s’en sortir sans trop en ressentir les effets, mais l’impact pour l’Allemagne, dont l’approvisionnement en gaz dépend à 55 % de la Russie, serait beaucoup plus lourd.

        Se priver de gaz russe serait « gérable » pour l’Union européenne, selon le Conseil d’analyse économique

        Toute une partie de l’industrie européenne, faute d’alternative, ne peut pas se passer du gaz russe en quelques semaines. Il paraît difficile d’éviter des arrêts de production avec leur lot de chômage partiel et de suppressions d’emplois, sans compter un renchérissement des coûts à la fois pour les fabricants et les consommateurs.

        Mais la poursuite de la guerre, au-delà du désastre humanitaire qu’elle provoque, a aussi un coût économique. Les Européens n’ont rien à gagner d’un enlisement du conflit qui va maintenir de fortes tensions sur les prix de l’énergie et entretenir une instabilité nuisible à la marche des affaires.

        Les positions des Européens sont en train d’évoluer. Il y a quelques jours, la Lituanie a totalement arrêté d’importer du gaz russe. En Pologne, la décision sera effective d’ici à la fin de l’année. L’Italie, elle aussi très dépendante des importations russes, a fait savoir qu’elle ne mettrait pas son veto à un embargo européen sur l’énergie.

        Les pays baltes cherchent à se sevrer du gaz russe

        Celui-ci doit être appréhendé comme une occasion pour accélérer une transition énergétique que l’Europe aurait eu à accomplir même sans la crise russe. De la même façon que l’UE a su trouver des mécanismes de solidarité pour affronter la pandémie, les Vingt-Sept doivent inventer ensemble les solutions pour que le sevrage au gaz russe soit le moins douloureux possible.

        L’Europe a fait le choix justifié de ne pas devenir cobelligérante. Il ne lui reste que l’arme économique pour se faire respecter. L’utiliser dans les circonstances actuelles réclame des efforts dont les Vingt-Sept ont largement les moyens. Y renoncer serait un aveu de faiblesse qui annulerait le bénéfice des sanctions déjà prises et prolongerait la guerre. Il est temps d’en finir avec le gaz russe.

        Le Monde

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        L'Humanité

        CBD, ou les bienfaits du chanvre

        Actu

        Depuis quelques années, les boutiques fleurissent à tous les coins de rue et l’offre marketing bat son plein. Après un feuilleton législatif à rebondissements, comment s’initier au CBD sans se planter ?

        Marie Mersier

        Le CBD, ou cannabidiol, est un cannabinoïde présent dans la fleur de chanvre, tout comme le THC. Ce qui va faire la différence et donc induire des usages et des effets singuliers, c’est la concentration plus ou moins élevée en THC et en CBD, car dans le cannabis il existe plein de variétés : certaines très riches en THC, d’autres en CBD. Les premières, considérées comme stupéfiants, correspondent à un usage « récréatif », le THC ayant des effets psychoactifs modifiant l’état de conscience du consommateur et pouvant provoquer une accoutumance. Les deuxièmes, s’apparentant au « cannabis bien-être », sont dépourvues de THC ou en tout cas à un taux inférieur à 0,2 %.

        Le CBD a la capacité de réguler et dynamiser un système clé de notre organisme : le système endocannabinoïde, sorte de chef d’orchestre jouant un rôle central dans l’équilibre de notre corps. Il a ainsi de nombreux atouts « bien-être », confirmés par l’expérience positive des personnes en consommant et par des études menées dans le domaine. Anti-inflammatoire, le CBD peut réduire les douleurs dans le corps, qu’elles soient musculaires, articulaires… Par ailleurs, en régulant la production de sérotonine, il agit sur les états anxieux. Son spectre d’action est dès lors très vaste : il peut contribuer à améliorer la qualité du sommeil, aider à la récupération sportive ou offrir une alternative lorsque l’on souhaite se détacher de la consommation du THC.

        En huiles sublinguales, en capsules à ingérer, par vaporisation ou par combustion de la fleur, le CBD se prête à de multiples usages et besoins. En quelques années, il a connu un véritable essor, mais difficile de s’y retrouver face à une offre qui abonde et qui ne garantit pas toujours la qualité des produits. La France est autorisée à cultiver des variétés de chanvre avec un maximum de 0,2 % de THC, mais n’a pas le droit d’isoler la fleur pour la vendre, ni de l’extraire en France pour fabriquer les huiles ou baumes à base CBD. Le CBD que l’on consomme en France a poussé ou a été transformé à l’étranger, parfois de façon très éthique, parfois non.

         

        Apaisant ou stimulant

        Pour s’orienter avec justesse, nous avons glané quelques conseils auprès de Frédéric Gié, fondateur d’Arpa (ar-pa.fr/), l’une des marques précurseurs dans le domaine du CBD. Arpa propose des huiles 100 % naturelles issues de de chanvre biologique cultivé en France, Suisse et Autriche et se rend disponible 7 jours sur 7 afin de répondre à toutes les questions de néophytes ou de consommateurs aguerris. « Le CBD est un produit qui aide à tendre vers un certain équilibre, mais les bienfaits ressentis seront propres à chacun. Il ne faut pas s’attendre à des effets miraculeux du jour au lendemain, mais plutôt être patient et régulier dans ses prises, jusqu’à trouver le dosage adéquat. Sur certains, le CBD aura un effet apaisant, sur d’autres il sera stimulant », explique-t-il. « Quant à la fleur, qui aura un effet assez immédiat sur l’état de détente mais moins durable que les huiles sur les inflammations ou douleurs, je conseille de ne pas la fumer pour éviter la combustion, mais de la consommer grâce à un vaporisateur. Il faut, enfin, sensibiliser les consommateurs sur la provenance du CBD qu’ils vont acheter, ajoute Frédéric Gié, et les inciter à aller vers des produits au plus proche de la plante qui auront vraiment conservé un maximum de principes actifs. »

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        Le Monde

        Idéologiquement datées

        Chronique. Un temps occultée par la pandémie puis la guerre en Ukraine, la question sociale fait un retour en force dans la campagne présidentielle. C’est elle qui anime la dernière semaine précédant le premier tour, avec la mise en exergue de propositions-chocs autour du pouvoir d’achat : suppression de la TVA sur un panier de produits de première nécessité (Marine Le Pen), smic à 1 400 euros net par mois (Jean-Luc Mélenchon), prime de pouvoir d’achat pouvant aller jusqu’à 6 000 euros sans charges ni impôt (Emmanuel Macron), hausse des salaires de 10 % sur un quinquennat (Valérie Pécresse), blocage des prix de l’énergie (Anne Hidalgo).

        Election présidentielle 2022 : comment le pouvoir d’achat a redessiné la fin de la campagne

        La flambée des prix du pétrole et du gaz, le retour des tensions inflationnistes au sortir d’une crise sanitaire qui a profondément déréglé le fonctionnement de l’économie alimentent une inquiétude qui n’est pas que conjoncturelle : au rythme des crises que traverse le pays depuis cinq ans, personne ne peut jurer de quoi l’avenir sera fait. Ceux qui ont du mal à joindre les deux bouts craignent d’en être une fois de plus les victimes. Le comportement électoral des classes moyennes et populaires, leur crainte du déclassement sont devenus l’enjeu majeur de cette fin de campagne.

        Le fait que le match se concentre autour d’un tout petit nombre de candidats – Emmanuel Macron, Marine Le Pen et, dans une moindre mesure, Jean-Luc Mélenchon – révèle la disqualification des deux grands partis qui ont naguère dominé la vie politique. Anne Hidalgo croyait bien faire en entrant en campagne sur la promesse d’une hausse substantielle du salaire des enseignants, lesquels ont longtemps constitué la clientèle électorale du Parti socialiste. Elle a fait chou blanc. Valérie Pécresse pensait trouver du souffle en réactivant le slogan gagnant de 2007 « travailler plus pour gagner plus » et en lui adjoignant un volet sécuritaire musclé. L’une et l’autre sont pourtant apparues idéologiquement datées, sans cesse renvoyées aux bilans respectifs de la gauche et de la droite au pouvoir, comptables des années durant lesquelles la France a encaissé le choc de la mondialisation sur fond de désindustrialisation et de chômage de masse. Dans le rôle de procureurs implacables, Jean-Luc Mélenchon à gauche, Eric Zemmour à droite.

        Comment la campagne de Valérie Pécresse s’est enrayée

        Les fissures qui ont eu raison des deux camps, parce que l’électorat populaire les a abandonnés, étaient présentes depuis longtemps. Elles sont apparues en 1992 au moment du référendum sur Maastricht, se sont creusées en 2005 lors du référendum sur le traité constitutionnel européen et ont depuis poursuivi leur œuvre à bas bruit, entraînant un début de recomposition politique en 2017. Le duel Macron-Le Pen a alors supplanté la traditionnelle alternance gauche-droite autour du clivage entre « progressistes » et nationaux.

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        Le Figaro

        Un «délit de non-partage des tâches domestiques», est-ce bien sérieux?

        Aziliz Le Corre

        ANALYSE - La reconnaissance d’une sphère publique et d’une sphère privée permet de limiter la puissance de l’État-Léviathan et de se prémunir contre l’extension incontrôlée de tout pouvoir.

        «Le privé est politique.» C’est ce qu’a déclaré Sandrine Rousseau le 21 mars dernier dans l’émission Twitch «La présidentielle selon Madmoizelle». Elle a ajouté qu’elle souhaitait instaurer un «délit de non-partage des tâches domestiques» qui permettrait de sanctionner le conjoint qui ne prend pas sa part des tâches ménagères ou parentales. Selon une enquête Ifop paru le 7 avril 2022, aussi étonnant que cela puisse paraître, une femme interrogée sur deux (50%, contre 44% des hommes) se dirait aujourd’hui favorable à l’instauration de ce délit.

        Le slogan, que la membre du parti EELV reprend à son compte, est emprunté à l’activisme du féminisme radical des années 1970. Selon ces militantes, le sexisme était d’abord une affaire personnelle et la vie privée, le lieu privilégié de la «domination masculine».

        À lire aussiPrimaire écologiste: les sorties polémiques de Sandrine Rousseau qui ont fini par agacer les Verts

        La part importante des sondés adhérant à l’instauration de ce délit pose question. Certes, il soulève l’absence d’équité dans la division sexuelle du travail domestique: la majorité des Françaises (57%) déclarent toujours en faire «plus» que leur conjoint, contre 37% qui disent en faire «à peu près autant» et seulement 8% qui se prévalent d’en faire «moins» que lui. Mais, pour la majorité des personnes favorables à cette infraction, celle-ci serait avant tout symbolique.

        Dans les faits, le sondage nous indique que seuls 14% des personnes en couple pourraient y avoir recours, ce qui représente cependant un potentiel d’un million de plaintes, si l’on extrapole le pourcentage de personnes «certaines» d’y avoir recours (sur la base des 30 millions de personnes vivant actuellement en couple).

        Cette irruption du politique dans la sphère privée romprait avec la distinction philosophie et juridique d’espaces privé et public, héritée des Lumières. Selon la tradition libérale, le «public» désigne l’État, les pouvoirs publics et leurs représentants au service du bien commun, quand le «privé» relève de la vie personnelle des individus.

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        La reconnaissance d’une sphère publique et d’une sphère privée permet de limiter la puissance de l’État-Léviathan et de se prémunir contre l’extension incontrôlée de tout pouvoir. Pour séparer ces deux sphères, les penseurs libéraux du contrat social ont élaboré la théorie d’une communauté politique neutre. Ainsi, la vie publique préserve la dimension universelle de l’individu, et en exclut les particularismes, comme les traditions culturelles ou religieuses des personnes. Il ne peut donc pas, non plus, interférer dans la gestion des tâches domestiques.

        Mais ne faut-il pas penser, comme Sandrine Rousseau, que la séparation qu’opère la modernité entre homme public et homme privé est une illusion? Selon Marx, «l’émancipation humaine» ne peut se réaliser «que lorsque l’homme a reconnu et organisé ses propres forces comme forces sociales et ne sépare donc plus de lui la force sociale sous la forme de la force politique». Autrement dit, on ne peut scinder le lieu politique des éléments qui l’engendrent (conditions sociales, appartenances religieuses et communautaires…), sinon la politique se prive des moyens d’agir efficacement sur la société, estime-t-il. Ce serait donc, au contraire, en tenant compte des particularismes des individus que le politique pourrait réellement transformer la vie des citoyens. Ce raisonnement sera à l’origine de la pensée des mouvements activistes des années 1960 et 1970.

        Renoncer aux libertés

        Au XIXe siècle, Tocqueville nous mettait déjà en garde contre cette tendance, qu’il nommait le «despotisme démocratique». En confiant progressivement chaque parcelle de leur intimité à l’État, les individus déposent entre ses mains l’intégralité de leur vie. L’État est sommé de mettre en œuvre les moyens de leur épanouissement, en intervenant jusque dans la vie du foyer. Chacun renonce ainsi, pas à pas, à ses libertés pour satisfaire ses passions: celle de l’égalité et celle du bien-être, du confort matériel, ses «petits et vulgaires plaisirs», écrit l’auteur de La Démocratie en Amérique.

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        Contre cette insertion d’un État tout puissant, mû par des intentions bienveillantes et égalitaires, dans la vie intime des citoyens, une des exigences essentielles de la politique contemporaine est de maintenir un espace qui protège l’intimité des individus.

        Lettre ouverte aux candidats: «Il est urgent d'améliorer le niveau des élèves en mathématiques»

        FIGAROVOX/TRIBUNE - Dans une lettre ouverte adressée aux candidats à l'élection présidentielle, un collectif composé de sociétés savantes et associations d'enseignants, chercheurs, ingénieurs et universitaires scientifiques, alerte sur l'importance d'améliorer l’enseignement des matières scientifiques.

        Mort de Jérémie Cohen: vers une nouvelle affaire Sarah Halimi ?

        FIGAROVOX/TRIBUNE - Le 4 avril, le parquet a ouvert une information judiciaire après la mort de Jérémie Cohen, agressé puis percuté par un tramway en février dernier. Céline Pina déplore que la famille ait dû elle-même enquêter sur les circonstances de l'accident de ce jeune homme de confession juive.

        Condamnation de Nicolas Sarkozy: «François Hollande a créé le PNF pour casser la droite et ça a porté ses fruits»

        FIGAROVOX/ENTRETIEN - L'ancien président de la République a été condamné à trois ans de prison dont un ferme dans l'affaire des écoutes. Pour l'ancien juge d'instruction et avocat de Paris Hervé Lehman, ce verdict contraste avec les peines prononcées à l'égard d'un ancien ministre socialiste.

        Le Figaro

        Un séminaire de «genre et inclusion» à l’IEP de Lyon

        Paul-Henri Wallet

        «Usage du terme patriarcat», «genre et économie»: des étudiants contestent le caractère obligatoire de ces cours.

        Du 2 au 6 mai, la théorie du genre, selon laquelle l’identité sexuelle doit être décorrélée de tout fondement biologique, va faire l’objet, à Sciences Po Lyon, d’un séminaire destiné aux élèves de deuxième année. Intitulé «genre et inclusions sociales», il est obligatoire. Au programme: des cours de «genre et économie», «usage du terme patriarcat» ou encore «masculinité dans le contexte américain».

        «Tout est parti du fait que des étudiants de Sciences Po ont demandé à être sensibilisés aux grands enjeux écologiques et féministes», explique Antoine, en deuxième année. Accédant à cette demande, l’IEP a ajouté ce séminaire au programme, le rendant obligatoire. Ce qui agace certains étudiants. Ils ont accepté de témoigner, sous pseudonyme de peur d’être stigmatisés.

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        Ces étudiants sceptiques au sujet des thèses abordées sont en effet très minoritaires au sein de l’école. «On nous enseigne la théorie du genre comme une vérité absolue alors que ces sujets ne font absolument pas l’unanimité dans la recherche scientifique», déplore Claire, étudiante en deuxième année.

        L’incompréhension est d’autant plus grande que ces thématiques sont déjà proposées parmi les cours à choisir en plus du tronc commun. «En début d’année, ceux qui le souhaitent peuvent choisir des cours sur les minorités et sur l’égalité professionnelle entre les hommes et les femmes», affirme Joséphine, avant d’ajouter: «Il n’y avait vraiment aucune raison de l’imposer à toute la promotion». Antoine n’en revient pas que «les cours soient évalués par un coefficient 2, autant qu’une matière comme le droit administratif».

        Démêlés avec leurs futurs coéquipiers

        Lors de ce séminaire, plus de la moitié de la semaine sera consacrée à des travaux de groupe et, une fois n’est pas coutume, les étudiants n’auront pas le droit de choisir leurs camarades. Pour Joséphine, l’objectif est clair: «Ils veulent éviter que des groupes se constituent par amitié politique», indique la jeune fille. «La majorité des étudiants adhère aux théories qu’on nous enseigne. Les récalcitrants seront donc forcément minoritaires et leur parole n’aura aucun poids», regrette-t-elle. Certains étudiants ont déjà eu des démêlés avec leurs futurs coéquipiers. C’est le cas de Jules, exclu de son groupe avant même le début de la semaine. Le jeune homme, qui se place pourtant à gauche sur l’échiquier politique, déplore le sectarisme de ses camarades. «Je leur ai dit que je voulais bien travailler sur le genre, mais que je ne défendrai pas des idées qui ne sont pas les miennes», raconte le jeune homme avant d’ajouter: «Ils m’ont tout suite demandé de changer de groupe».

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        Des problèmes logistiques ajoutent à l’irritation des étudiants. À deux semaines des partiels, les deuxième année de Saint-Étienne devront se rendre tous les jours à Lyon. «Tous les Stéphanois vont être obligés de faire trois heures de transport pour assister aux cours», soupire Claire. «Normalement, c’est à l’intervenant, et non à l’ensemble des étudiants, de se déplacer d’un campus à l’autre», ajoute la jeune femme. Contactée par le Figaro, la direction de l’IEP a fait savoir qu’elle n’était pas disponible jeudi.

        Genre «autre» dans un test d'anglais en 3e : le ministère de l'Éducation nationale évoque une «erreur»

        Dans un examen de langue vivante destiné aux élèves de troisième, les candidats étaient invités à mentionner leur sexe : masculin, féminin... ou «autre». Le ministère a reconnu une «erreur» et a retiré la proposition.

        Mort d'Yvan Colonna : nouveaux heurts à Bastia, un manifestant blessé

        La famille du militant indépendantiste, condamné pour l'assassinat du préfet Erignac, a annoncé mercredi avoir engagé une action en justice contre l'État pour son agression mortelle par un co-détenu dans la prison d'Arles.

        Le fisc sur la piste des piscines dissimulées

        RÉCIT - Les services de l’État ont recours à un logiciel d’intelligence artificielle dont les erreurs irritent les propriétaires.

        France24 - Monde

        La juge afro-américaine Ketanji Brown Jackson confirmée à la Cour suprême, une première historique

        Publié le : 07/04/2022 - 20:20Modifié le : 07/04/2022 - 20:34

        FRANCE 24 Suivre

        Le Sénat américain a procédé jeudi à la confirmation historique de la juge Ketanji Brown Jackson à la Cour suprême, dont elle sera la première magistrate afro-américaine. Tous les élus du parti démocrate et trois sénateurs républicains modérés ont voté pour faire rentrer la juriste de 51 ans dans le temple américain du droit.

        Le Sénat américain a procédé, jeudi 7 avril, à la confirmation historique de la juge Ketanji Brown Jackson à la Cour suprême, dont elle sera la première magistrate afro-américaine. La Maison Blanche a salué un "jour historique". 

        Tous les élus du parti démocrate et trois sénateurs républicains modérés ont voté pour faire rentrer cette brillante juriste de 51 ans dans le temple américain du droit.

        Cette magistrate avait été choisie fin février par le président démocrate Joe Biden qui avait promis pendant sa campagne de nommer, pour la première fois, une femme noire à la plus haute institution judiciaire du pays, vieille de 233 ans.

        "C'est un jour merveilleux, un jour joyeux, un jour inspirant", a salué le chef des démocrates au Sénat Chuck Schumer.

        Comme pour souligner le caractère historique de cette nomination, Kamala Harris, la première femme noire à accéder à la vice-présidence des États-Unis, a présidé la séance de vote.

        "Qualifications extraordinaires"

        La confirmation, que la juge Jackson a regardée en direct depuis la Maison Blanche aux côtés de Joe Biden, a été accueillie par une ovation debout des démocrates dans l'hémicycle.

        Sur les 115 juges ayant jusqu'ici siégé à la Cour suprême, il n'y a eu que cinq femmes - quatre blanches et une hispanique - et deux hommes noirs, dont l'un, Clarence Thomas, a été nommé par George Bush père et siège toujours.

        À la Cour suprême, Ketanji Brown Jackson remplacera le magistrat progressiste Stephen Breyer, 83 ans, qui prendra sa retraite fin juin.

        Le président Biden n'a eu cesse de vanter les "qualifications extraordinaires" de cette diplômée d'Harvard, qui possède une expérience dans le privé et le public; et a été avocate et juge fédérale.

        Il s'agit pour le dirigeant démocrate de sa première nomination à la haute cour. Elle ne changera toutefois pas le rapport de force au sein du prestigieux collège de neuf magistrats, dont la mission est de veiller à la constitutionnalité des lois et de trancher les importants débats de société aux Etats-Unis, comme l'avortement ou le mariage homosexuel.

        "Laxisme"

        Avant Joe Biden, Donald Trump a en effet eu l'occasion de nommer trois juges à la Cour suprême, ancrant l'instance dans le conservatisme, possiblement pour plusieurs décennies.

        En raison de ce faible enjeu, les élus républicains ont surtout utilisé l'audition de Ketanji Brown Jackson devant le Sénat pour faire résonner leurs thématiques de campagne à sept mois de législatives cruciales, à commencer par la criminalité, qui augmente selon eux à cause du "laxisme" de Joe Biden.

        En écho à cette thèse, ils ont attaqué la candidate sur son bilan en tant que juge, l'accusant d'avoir prononcé des peines légères dans plusieurs dossiers de pédopornographie, ce à quoi "KBJ" a parfois opposé une certaine lassitude.

        "Aujourd'hui l'extrême gauche a obtenu la juge de la Cour suprême qu'elle voulait", a fustigé le chef des républicains au Sénat, Mitch McConnell juste avant le vote.

        Les démocrates, qui feront sans aucun doute campagne sur le caractère historique de cette nomination à l'heure où Joe Biden est à la peine dans les sondages, ont au contraire loué son expérience et le soutien dont elle dispose auprès de syndicats de policiers et d'anciens procureurs.

        "Vous êtes ici parce que vous le méritez" et "personne ne me volera ma joie!" a lancé le sénateur noir Cory Booker lors de l'audition, dans une envolée qui a arraché une larme à la magistrate.

        Mère de deux filles, Ketanji Brown Jackson est mariée à un éminent chirurgien.

        Avec AFP

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        États-Unis : Joe Biden nomme la magistrate noire Ketanji Brown Jackson à la Cour suprême

        PORTRAIT

        États-Unis : Ketanji Brown Jackson, la première femme noire aux portes de la Cour suprême

        France24 - Monde

        Présidentielle : un rendez-vous manqué pour l’écologiste Yannick Jadot ?

        Publié le : 07/04/2022 - 12:16

        Romain BRUNET Suivre

        Le candidat écologiste, qui tient son dernier meeting de campagne jeudi soir à Nantes, est à la peine dans les sondages, qui le placent très loin du second tour. Si l’heure n’est pas encore au bilan pour Yannick Jadot, cette fin de campagne a de quoi laisser des regrets.

        Yannick Jadot veut encore y croire. Pas question pour lui d’acter la défaite avant que les résultats du premier tour de l’élection présidentielle ne tombent, dimanche 10 avril à 20 h. Pour son dernier meeting de campagne, jeudi 7 avril à Nantes, il se projettera à nouveau comme futur président de la République. Il énumérera devant son auditoire les mesures qu’il prendra pour lutter contre le réchauffement climatique ou pour améliorer le pouvoir d’achat des Français.

        Nul doute, également, qu’il rappellera les sondages des dernières européennes, en 2019, qui lui accordaient moins de 10 % d’intentions de vote alors que la liste qu’il portait avait finalement obtenu 13,47 % des suffrages. Yannick Jadot a raison. Il ne faut préjuger de rien dans cette campagne incertaine. Les électeurs peuvent encore créer la surprise.

        Mais au sein d’Europe Écologie-Les Verts (EELV) et de l’équipe de campagne du candidat écologiste, le moral n’est plus vraiment le même qu’en janvier, lorsque Yannick Jadot prenait la lumière en étrillant Emmanuel Macron au Parlement européen. "Vous resterez dans l’Histoire comme le président de l’inaction climatique", avait-il alors lancé, le 19 janvier, au président de la République assis devant lui.

        >> À lire aussi : "Présidentielle : quand le vote utile devient l’enjeu majeur pour accéder au second tour"

        Les planètes semblaient pourtant alignées. Après le bon score aux européennes et les marches massives pour le climat de 2019, les écologistes ont raflé plusieurs villes importantes – Lyon, Bordeaux, Strasbourg notamment – lors des municipales de 2020. Yannick Jadot se sentait alors pousser des ailes et prenait l’initiative d’une tentative de rassemblement de la gauche au printemps 2021. Sa candidature confirmée par une victoire – de justesse – à la primaire écologiste en septembre 2021, à laquelle plus de 120 000 personnes ont participé, il n’y avait plus qu’à battre la campagne.

        "Le problème, c’est que l’idée d’un président écolo ne passe pas auprès des Français", analyse Daniel Boy, directeur de recherche émérite au Cevipof et spécialiste de l'écologie politique, contacté par France 24. "Un maire, oui, mais pour la présidentielle, les écologistes sont encore considérés comme des extraterrestres. Tous les autres candidats ou presque sont dans les partis depuis toujours, alors que les écolos viennent d’autres horizons. Yannick Jadot, par exemple, vient de Greenpeace. C’est manifestement encore un handicap."

        L’enjeu climatique passé sous silence

        La candidature de Yannick Jadot n’a pas non plus été aidée par le contexte d’une présidentielle reléguée au second plan par la guerre en Ukraine et dans laquelle les enjeux environnementaux ont été passés sous silence.

        "Avec seulement 3 % d’espace médiatique accordé au climat et d’autres candidats qui préfèrent parler de sujets annexes comme le grand remplacement, c’est difficile d’exister et d’imposer nos thématiques", regrette Mélissa Camara, porte-parole de Yannick Jadot, contactée par France 24, s’appuyant sur des mesures de L’Affaire du siècle.

        🤦‍♀️Après tout, l'Etat n'est que doublement condamné pour inaction climatique... #Elysée2022 #PasDeClimatPasDeMandat pic.twitter.com/xlYZjJzoPJ

        April 5, 2022

        De fait, les médias n’ont quasiment pas interrogé les candidats à l’élection présidentielle sur ce sujet. L’urgence climatique est pourtant un enjeu planétaire qui a de nouveau été rappelé par le dernier rapport du Giec, publié mardi 5 avril, qui prévient que l’humanité dispose de moins de trois années pour inverser la courbe des émissions de gaz à effet de serre si elle veut conserver un monde "vivable".

        Le climat a occupé 3% du débat public ces dernières semaines, on peut s’interroger sur notre responsabilité collective. #Elysee2022#Jadot2022 pic.twitter.com/RJpHsYh9Oo

        April 5, 2022

        Résultat, Yannick Jadot a été contraint de tenter des coups médiatiques en se raccrochant à l’actualité afin d’exister. Il était ainsi de toutes les manifestations : mardi 5 avril, au côté des accompagnantes d’élèves en situation de handicap (AESH) à Paris, ou encore samedi 2 avril avec l’association AVA France manifestant contre la chasse à courre à Compiègne.

        Mais le député européen d’Europe Écologie-Les Verts a surtout cherché à se démarquer à gauche, en particulier de Jean-Luc Mélenchon, en se saisissant de la guerre en Ukraine, quitte à s’éloigner de la tradition pacifiste du parti écologiste. Il n’a ainsi pas hésité à adopter une position des plus fermes et à endosser les habits d’un chef de guerre en qualifiant Vladimir Poutine de "dictateur", en appelant à l’envoi d’armes françaises aux Ukrainiens et en accusant la multinationale française TotalEnergies de "complicité de crimes de guerre" car coupable selon lui de poursuivre ses activités en Russie.

        "On a vu un Yannick Jadot qui faisait tout ce qu’il pouvait pour faire parler de lui, analyse Daniel Boy. Il a été amené à en rajouter sur tout ce qui pouvait aller dans le sens de l’indignation des gens. Le problème, c’est qu’il a souvent donné l’impression de se forcer, de mimer l’indignation."

        Le choix de cibler Jean-Luc Mélenchon

        Même s'il a parfois durement attaqué Emmanuel Macron durant la campagne, comme mardi soir lors de l'émission "Élysée 2022" sur France 2, Yannick Jadot a pris le parti de tirer à boulets rouges sur Jean-Luc Mélenchon, l’accusant de "complaisance" vis-à-vis de Vladimir Poutine et d’être "prêt à sacrifier les Ukrainiens". Le candidat écologiste avait de bonnes raisons de cibler son concurrent de la gauche radicale : son programme pour l’environnement est jugé égal, voire meilleur que le sien, par les ONG environnementales, et une partie de l’électorat EELV hésite entre les bulletins Jadot et Mélenchon. Mais cette stratégie ne semble pas avoir porté ses fruits puisque, à en croire les sondages, les intentions de vote, depuis le début de l’invasion russe en Ukraine, le 24 février, ne cessent de grimper côté Mélenchon (d’environ 11 % à environ 16 %) quand celles de Jadot stagnent (environ 5 %).

        >> À lire aussi : "Présidentielle : comment Hidalgo et Jadot utilisent la crise ukrainienne pour attaquer Mélenchon"

        La campagne de Yannick Jadot a également souffert de problèmes internes. Il y a d’abord eu les accusations d’agressions sexuelles visant Nicolas Hulot, qui ont contraint le candidat écologiste à écarter de l’équipe de campagne le député Matthieu Orphelin, un proche de l’ancien ministre de la Transition écologique qui avait été nommé porte-parole de Yannick Jadot à l’automne.

        Et puis il y a le cas Sandrine Rousseau. Nommée à l’automne présidente du "conseil politique" de Yannick Jadot, la finaliste de la primaire écologiste n’a jamais été réellement intégrée à la campagne du candidat EELV et s’est régulièrement permise, en retour, de critiquer la stratégie de son ancien rival. Une liberté de parole qui a fini par pousser Yannick Jadot à l’exclure de sa campagne le 4 mars.

        🗣 Evaluation des candidats sur les enjeux climatiques ➡️ "Le programme qui coche le plus de cases est celui de la France insoumise”, dit Jean-Marc Jancovici. “On n’a pas jaugé la compatibilité des mesures économiques avec ce qui est proposé” sur l’environnement, dit-il. pic.twitter.com/dhkX7l3xXe

        March 29, 2022

        "Je ne crois pas que ces problèmes aient vraiment eu un impact", balaie Mélissa Camara, qui préfère se focaliser sur des signaux positifs. "On reste une force politique en ascension, on n’est pas comme d’autres partis qui sont en train de s’effondrer, souligne-t-elle. Les européennes et les municipales l’ont montré et quoi qu’il arrive dimanche, nous continuerons de nous battre pour placer l’écologie politique le plus haut possible."

        "C’est à la fin de la foire qu’on compte les bouses, on verra dimanche soir à 20 h ce que les Français ont décidé pour le premier tour", a répété de son côté Yannick Jadot à la presse, le 2 avril, lors de la manifestation antichasse. Parmi les manifestants ce jour-là, peu savaient qu'il devait venir. Le candidat, qui a pris la parole, a été chaleureusement applaudi. Mais certains participants, a rapporté l’AFP, l'ont admis : "Je ne sais pas qui c’est."

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        Guerre en Ukraine : Yannick Jadot engage un bras de fer avec TotalEnergies

        ÉLYSÉE 2022

        Présidentielle : que proposent les candidats pour l’environnement ?

        Élysée 2022

        Présidentielle française 2022 : Sandrine Rousseau exclue de la campagne de Yannick Jadot

        Le Figaro

        «En fait, on n'a pas du tout envie de la même société...» : Louise et Gaspard, le couple mi gauche mi-droite

        Madeleine Meteyer

        POLITIQUE EN FAMILLE (6/6) - Alors que la présidentielle se profile, Le Figaro s'est invité chez des familles le temps d'un repas afin de sonder leurs membres sur leur rapport à la gauche, à la droite.

        21h30, brouhaha dans l'entrée, Gaspard rentre du travail. À 21h30 ? «Il est dans la finance» justifie Louise en finissant de touiller une saine fricassée de poireaux qu'elle mangera le lendemain entre 12h50 et 13h20 dans sa salle de classe. Cette blonde aux traits fins est institutrice en maternelle dans le XIème arrondissement de Paris. «On commande indien?» propose son compagnon - ils sont pacsés - après l'avoir embrassée, en ébouriffant sa chevelure dense et bien peignée («des cheveux de riches» rit-il.)

        Comme on paraît surpris de le trouver si Monsieur à 28 ans, en chemise et veston, Louise rit «Il a une tête de mec de droite, hein ?» en servant à chacun un petit verre de bière. Oui et à ce compte-là, elle a une tête de fille de gauche. Une frange séparée en deux, des oreilles doublement percées de fins anneaux, un pull fluo, qui sont comme chacun sait l'apanage des filles de ce bord.

        La remarque de sa compagne amuse Gaspard : leur dualité politique est une composante de leur relation. Ils forment un couple au sujet duquel on ergote : digère-t-elle son refus de l'accompagner aux manifestations pour le climat? Que pense-t-il quand elle raille ses années de scoutisme? Et, surtout, Louise respectera-t-elle le choix de Gaspard en votant pour lui, car il sera «en train de faire du bateau», au premier tour de la présidentielle? Elle sourit malicieuse, «ah, ah, on verra...»

        Quand Louise et Gaspard se sont rencontrés, par des amis communs, en 2015, ils avaient 21 ans. Elle se préparait à travailler dans le secteur du tourisme et était «bien moins de gauche qu'aujourd'hui» dit Monsieur. Lui projetait déjà de gagner des K en série «même s'il était moins matérialiste» dit Madame. «Aujourd'hui il se passionne pour des valeurs abstraites comme son bonus annuel» plaisante-t-elle en arrachant un bout de naan au persil. N'étant ni l'un ni l'autre ni aveugle ni sourd, ils mesurèrent vite le fossé entre leurs vues du monde. Mais «on se plaisait physiquement, et on avait des intérêts communs, on était d'accord sur l'Histoire par exemple».

        Si Louise a grandi en région parisienne, elle est originaire de Vendée et donc au fait des exactions républicaines commises sur cette terre en 1783-1794. La famille de Gaspard est bretonne, noble et chouanne. Tous deux ont hérité de la mémoire de cette période violente. Les tourtereaux s'accordent donc pour dénoncer 221 ans plus tard les colonnes infernales du général Turreau qui ravagèrent la Vendée, violèrent et tuèrent ses habitants.

        D'accord sur Robespierre

        Hors ces conversations, la vie de leurs 21 ans est légère. Le moment de se dire «qu'est-ce qu'on a en commun déjà?» repoussable à l'envi. Trois ans passent. En 2018, ils se séparent («on n'était plus heureux».) Et quand ils se retrouvent 2 ans plus tard, leurs caractères se sont affirmés, leur antagonisme creusé. «J'étais devenu un peu plus capitaliste et elle beaucoup plus revendicatrice, grimace Gaspard en avalant son riz au safran et beurre doux. Avant elle n'allait jamais manifester, maintenant oui. Moi ça me paraît hors sol de bloquer des centaines de personnes pour réclamer des droits. Les revendications, c'est dans les urnes.»

        «Moi je fais des manifestations sociales, pas corporatistes», se défend Louise, «les manifs où je vais servent à toute la société. Je vais à la grève du 8 mars pour le droit des femmes, aux marches pour le climat...»

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        Où Gaspard ne l'accompagne jamais. «Et je n'irai jamais» tranche-t-il. Ces sujets ne font même pas partie de ses priorités. «Y'a trois trucs qui m'intéressent : l'économie, les relations internationales et les réformes sociétales, pas sociales, sociétales.» Ce dernier intérêt est une survivance de son éducation catholique, laquelle le fait se questionner sur toutes les supposées «avancées» égalitaires.

        Macron président !

        Issue d'une famille d'enseignants de gauche, Louise ne voit pas au contraire pourquoi il faudrait craindre «des nouveaux modèles de famille qui ne retirent aucun droit à personne.» Ainsi et bien qu'elle soupire chaque fois qu'il est question de lui, elle sait gré à Macron d'avoir fait voter la PMA pour toutes «qui s'oppose au cléricalisme en s'opposant à la famille traditionnelle». Quand, pour Gaspard, c'est le point le plus gênant du bilan présidentiel... Car oui, levons le mystère, le 10 avril, notre conseiller en fusion-acquisition donnera sa voix à l'ancien conseiller en fusion-acquisition.

        Et Louise? Après avoir voté Hamon en 2017, elle votera Jadot «pour lutter contre l'élevage intensif, les violences faites aux femmes. Sur ce sujet, Macron, c'est une blague». On lui rappelle le Grenelle dédié à ce sujet, la loi du 28 décembre 2019 visant à suspendre les droits des parents violents... «Il y a de plus en plus de féminicides, argue-t-elle, les plaintes ne sont pas prises dans certains commissariats, rien que d'avoir gardé Darmanin en ministre (alors qu'il était accusé de viol, NDLR), ça en dit long...» Soudain elle braque les yeux qu'elle a très verts sur Gaspard et soupire : «En fait, on n'a pas du tout envie de la même société...» «Ah ouais, à ce point?» s'étonne-t-il surpris. Alors qu'on pensait avoir déréglé une mécanique conjugale avec nos questions sur l'élevage intensif, Louise redevient badine : «Bah ouais, à ce point. T'es un libéral conservateur, y'a pas pire!»

        Un peu d'ambition, que diable

        Pourtant elle prévoit de faire ce libéral-conservateur le père de ses enfants... Comment vont-ils au juste se débrouiller pour leur donner une éducation à peu près cohérente ? «Bah, on est un peu d'accord quand même. Par exemple, on trouve les mêmes enfants mal élevés». Ce n'est pas rien. Mais autrement, que transmettront-ils? Le respect des institutions? Un goût pour la révolte? La foi?...

        Sur ce sujet, Gaspard avoue être inquiet. Dans sa famille, «qui remonte à 1400!» dit-il fiérot, «on se transmet un héritage immatériel....», «l'obligation d'aller au catéchisme par exemple» le taquine Louise. «La religion, c'est vrai, reprend Gaspard. Et ça me fait flipper parce que je suis avec quelqu'un d'assez extrême. (Louise opine) Si je veux emmener mes enfants au caté ou aux scouts plus tard, tu t'arracherais les cheveux, non?» «Pas pour le caté, commence Louise. C'est intéressant l'étude du fait religieux.» Mais, pour les scouts, oui «c'est trop communautaire».

        Semi rassuré, Gaspard anticipe «ça me ferait mal que mon enfant ne soit pas baptisé.» «Nos enfants seront Français et donc catholiques de culture», le rassure la jeune femme. «Et aussi si un de mes enfants manque d'ambition, ça me ferait chier, continue Gaspard, parti sur sa lancée. Si mon fils veut faire médecine, j'aimerais qu'il soit médecin, pas infirmier. Pour que son salaire ne soit pas plafonné toute sa vie...»

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        «Ah oui, Louise se prend le front dans les mains, parce qu'il veut un fils, pour transmettre son nom. Il m'a dit un jour que ce serait, je le cite, “un gâchis” s'il n'avait que des filles, il est maboule, non?» Nous rappelons notre position d'observateur strictement neutre.

        «Nos enfants feront ce qu'ils veulent, c'est marrant que tu planifies à ce point» conclut la jeune femme. Et si l'un d'eux veut devenir militaire? Une mouche vole. «Ah, bredouille-t-elle. Je me suis déjà posé la question.» «Et donc?», la cuisine Gaspard. «Là, j'avoue, je me demanderais ce que j'ai raté.» Ah! triomphe-t-il. Qu'est-ce qui l'ennuie dans la vocation militaire? «Je ne comprendrai pas cet intérêt pour les armes, ce goût de l'autorité» «Mais t'es prof et t'es la plus directive que je connaisse!», s'étrangle Gaspard en riant.

        Là, l'observateur neutre intervient pour demander «que transmettrez-vous en commun à vos enfants?» «Notre sens de l'humour, notre respect, même si ça ne se voit pas forcément pour les idées de l'autre, notre capacité à être les caricatures de nous-mêmes».

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        L'Humanité

        La vieille arnaque du « Travailler plus »

        Actu

        Inefficace économiquement et injuste socialement, le leitmotiv sur l’allongement du temps de travail commun à LaREM, LR et l’extrême droite occupe plus que jamais une place de choix dans les programmes. Des candidats de gauche y opposent une tout autre logique : « travailler moins pour travailler tous ».

        Julia HamlaouiFlorent LE DU

        Depuis le « travailler plus » de Nicolas Sarkozy, de l’eau a coulé sous les ponts. Mais la formule demeure une obsession à droite. Quant au « gagner plus » avec lequel l’ex-président avait séduit, les candidats en lice ne s’en embarrassent plus vraiment. La ficelle de cette vieille arnaque sociale – entre chantage à l’emploi et au pouvoir d’achat – n’en est que plus grosse et se pare de nouveaux atours. Avec la crise sanitaire, et la guerre en Ukraine, c’est la question de la souveraineté qui sert désormais de prétexte. Dès l’annonce de sa candidature, Emmanuel Macron a donné le ton. « Il n’y a pas d’indépendance sans force économique. Il nous faudra donc travailler plus », a-t-il écrit dans sa « lettre aux Français ». La prétendante LR, Valérie Pécresse, qui propose un « choc de pouvoir d’achat » en échange d’heures au travail en hausse, n’est pas en reste, ni le candidat d’extrême droite Éric Zemmour, pour qui « travailler plus pour gagner plus était un excellent principe ».

        Les uns et les autres manient aussi l’argument de la « compétitivité ». « Quand on se compare, nous sommes un pays qui travaille moins que les autres (…), à la fois dans le cycle de vie et en horaires ­cumulés », plaide Emmanuel Macron. Une rhétorique loin d’être nouvelle mais tronquée, selon l’économiste Christophe Ramaux : « En prenant en compte les emplois à temps partiel, la France est dans la moyenne de la zone euro sur le temps de travail hebdomadaire, calculé sur une année entière. Nous sommes à 34,9 heures, l’Allemagne 34,2, le Danemark 33, les Pays-Bas, 30,6. Les pays qui sont bien au-dessus sont la Grèce et le Portugal, à 38 heures. » Mais peu importe pour la droite et l’extrême droite, qui cherchent à justifier l’appropriation par le capital d’une part toujours plus grande des richesses produites par le travail. Et ce, alors même que « la nécessité d’une transition écologique interroge la course à ce qui est devenu un “travailler plus pour produire plus”, au risque de perdre sa vie à la ­gagner », souligne l’économiste Anne Eydoux.

        seuls les dividendes augmentent

        Cette logique mortifère se décline très concrètement dans les programmes, à commencer par le chapitre retraite. « Nous sommes dans une société qui vieillit, c’est une chance ; il est donc normal, que nous ­travaillions plus », insiste le président-candidat. Il entend repousser l’âge légal de départ à 65 ans, comme Valérie Pécresse et à peine plus qu’Éric ­Zemmour (64 ans), tandis que Marine Le Pen a renoncé à la retraite à 60 ans pour tous. Or, « rien ne justifie que l’espérance de vie gagnée ou les gains de productivités soient rendus au capital », avance le député PCF Pierre Dharréville, dont le candidat, Fabien Roussel, propose un retour à 60 ans avec 37,5 annuités. D’autant que les inégalités sont abyssales : selon l’Insee, 25 % des travailleurs les plus pauvres meurent avant 62 ans, contre 5 % des plus riches.

        « En dix ans, les dividendes aux actionnaires ont augmenté de 70 %, alors que les salaires n’ont augmenté que de 10 % et que l’investissement productif recule de 5 % », ajoute le député FI Adrien Quatennens, qui prône une tout autre répartition. Contrairement à Anne Hidalgo et Yannick Jadot qui plaident pour le statu quo à 62 ans, Jean-Luc Mélenchon défend également la retraite à 60 ans, mais avec 40 annuités. Une question de justice sociale, comme d’efficacité économique, puisque le départ des seniors permet l’embauche des plus jeunes.

        À l’instar de Richard Ferrand, l’un des porte-voix de la Macronie, les partisans du report de l’âge légal présentent la mesure comme l’unique moyen « d’équilibrer l’ensemble du système ». En passant sous silence le montant des prestations sociales qu’induirait une retraite plus tardive (chômage, invalidité), et en tentant d’invisibiliser les alternatives de financement des candidats de gauche. Dont la mise à contribution des revenus financiers, la fin des exonérations de ­cotisations sociales (comme le Cice), l’égalité ­salariale et les créations d’emplois qui permettraient de remplir davantage les caisses.

        fabien roussel  plaide pour les 32 heures

        Droite et extrême droite ne s’arrêtent pas là : le temps de travail hebdomadaire est aussi en ligne de mire. Valérie Pécresse veut ainsi « laisser aux entreprises le pouvoir de sortir des 35 heures ». Comme Éric Zemmour, elle entend « complètement défiscaliser et ­décharger les heures supplémentaires » et y ajoute la possibilité de « convertir les RTT en salaire ». De son côté, Emmanuel Macron propose un compte épargne-temps « monétisable » et « portable » afin, affirme- t-il, « de permettre à chacun de choisir différemment son temps de travail dans le cycle de vie, et son rapport au travail, à son temps et à l’argent qu’on gagne ». Là encore, l’inefficacité économique guette : « Cela va toujours dans le même sens, non seulement les salariés sont fragilisés face au patronat, mais en plus lorsque la flexibilité s’accroît, les entreprises ne font pas travailler plus. La défiscalisation des heures supplémentaires n’a augmenté ni l’emploi ni le volume général de production », assure l’économiste atterrée Mireille Bruyère, qui pointe de surcroît « les inégalités engendrées par ces dérégulations ».

        À l’inverse, la réduction du temps de travail a un ­impact contre le chômage, comme l’expérience des 35 heures l’a montré avec environ 350 000 créations d’emplois. Une voie que souhaitent poursuivre les candidats de gauche, comme l’écologiste Yannick Jadot qui veut « une convention citoyenne » sur le sujet et envisage la semaine de quatre jours. Mais aussi Jean-Luc Mélenchon qui propose de « rétablir les 35 heures en majorant les heures supplémentaires » et de « passer aux 32 heures dans les métiers pénibles ». Fabien Roussel plaide lui pour « la semaine de travail à 32 heures, sans diminution de salaire ». De telles réformes doivent se combiner avec l’amélioration des conditions de travail, insiste la sociologue Dominique Méda, qui pointe « un phénomène d’adaptation dans les entreprises : lors du passage aux 35 heures, elles ont embauché mais pas autant que nécessaire, intensifiant la productivité, ce qui explique que cela soit mal vu chez certains salariés ».

        L’enjeu est de taille, à moins de deux semaines du premier tour. Mais si droite et extrême droite sont en bonne place dans les intentions de vote selon les sondages, les propositions de gauche ont néanmoins la cote, puisque 71 % des Français, selon l’Ifop, sont favorables à la retraite à 60 ans.

        Présidentielle 2022temps de travailréforme des retraites
        Le Figaro

        Sécurité, emploi, budget... Nous avons vérifié dix déclarations d'Emmanuel Macron

        Le Figaro

        Le chef de l'État vante depuis plusieurs mois son bilan, en particulier sur le plan économique et social. Mais que peut-on penser de ses prises de position et de celles de ses ministres ? Florilège.

        Après des mois de faux suspens, Emmanuel Macron sort enfin du bois : candidat à un deuxième mandat, le président de la République présente son programme, qui devrait être divisé en cinq grands thèmes, comme Le Figaro le soulignait cette semaine. L'occasion de découvrir ses plans pour les années à venir, alors que le président-candidat est en tête de tous les sondages.

        Le chef de l'État vante depuis plusieurs mois son bilan, en particulier sur le plan économique et social. Mais que peut-on penser de ses prises de position ? Comme pour les autres candidats à l'élection présidentielle, Le Figaro a vérifié plusieurs des déclarations d'Emmanuel Macron ainsi que de membres de son gouvernement. Florilège.

        À VOIR AUSSI - Le quinquennat a «bousculé notre économie»: Emmanuel Macron vante le bilan de ses réformes

        Âge de départ à la retraite : la France, une exception européenne ?

        Alors qu'il promettait de ne pas toucher à l'âge de départ à la retraite en 2017, Emmanuel Macron a changé son fusil d'épaule, en confirmant vouloir le repousser progressivement jusqu'à 65 ans. Un moyen de réduire le chômage des seniors, et de financer les retraites pour les années à venir, selon son entourage. Autre argument, nos voisins ont tous déjà franchi le pas : «en Allemagne, en Espagne, en Italie, au Royaume-Uni, on part déjà à 65 ans», a affirmé le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal. À raison ? Notre vérification propose un tour d'horizon en Europe.

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        Emploi : le chômage des jeunes, au «plus bas» ?

        Emmanuel Macron comme son gouvernement le répètent à l'envi : l'emploi et la lutte contre le chômage font partie des priorités du quinquennat. Le plein-emploi serait même à portée de main, selon plusieurs ministres, qui assument cet objectif pour les prochaines années. Plus spécifiquement, le président de la République s'est récemment félicité de bons résultats obtenus sur le front de l'emploi des jeunes, après des années de chômage massif dans cette classe d'âge. Mais son bilan est-il si flatteur ? Notre vérification est revenue en détail sur les chiffres.

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        À lire aussiEmmanuel Macron a-t-il raison de se féliciter d'un chômage des jeunes au plus bas depuis «40 ans» ?

        Énergie : le nucléaire, un facteur d'indépendance pour la France ?

        Pointant du doigt les importations d'uranium de l'Hexagone pour alimenter ses centrales nucléaires, Yannick Jadot a estimé récemment que «la seule souveraineté énergétique, c'est les énergies renouvelables, parce que le vent, le soleil, l'eau, la chaleur du sol, la mer, ça n'appartient à personne». De son côté, l'exécutif assume son choix de construire de nouveaux EPR dans les décennies à venir : «les renouvelables comme le nucléaire, ce sont des énergies de souveraineté». Le nucléaire nous rend-il indépendant ou dépendant de l'étranger ? Notre vérification vous explique ce dossier.

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        Créations d'entreprises : un bilan particulièrement positif ?

        Emmanuel Macron met régulièrement en avant son bilan économique et social, qu'il présente de manière particulièrement positive. «On a jamais créé autant d'entreprises, on n'a jamais eu si peu de faillites», avait ainsi martelé le chef de l'État sur le bilan de son action, en décembre. Mais cet état des lieux est-il vrai ? Que cachent ces chiffres ? Notre vérification décrypte les réalités derrière la déclaration du locataire de l'Élysée.

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        Budget : le «quoi qu'il en coûte», des dépenses massives contre un effondrement économique ?

        Dépenser massivement... pour éviter de dépenser massivement ? Voulu par Emmanuel Macron dès les premières heures de la pandémie, le «quoi qu'il en coûte» aurait permis d'éviter une explosion de la dette en France, selon Bruno Le Maire. «On se serait bien davantage appauvri si on n'avait pas dépensé de l'argent pour protéger les salariés et les entreprises, tous les Français l'ont bien compris», a assuré le ministre de l'Économie et des Finances. À raison ? Pour le savoir, cliquez sur notre vérification.

        À lire aussiLe «quoi qu'il en coûte» a-t-il permis d'éviter une explosion de la dette ?

        Sécurité : une promesse de campagne de 2017 a-t-elle été remplie ?

        Emmanuel Macron le promettait haut et fort en 2017. Lui président, il recrutera «10.000 policiers et gendarmes supplémentaires». Cinq ans après, l'exécutif l'assure : l'engagement a été tenu, et les postes promis sont bel et bien là. À quelques semaines de la fin du quinquennat, qu'en est-il ? Le calendrier a-t-il été tenu ? Notre vérification revient sur cette promesse.

        À lire aussiY a-t-il bien eu 10.000 postes supplémentaires de policiers et gendarmes durant le quinquennat Macron?

        Emploi : plus d'un million de postes créés en cinq ans, malgré la crise sanitaire ?

        Porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal l'assure : «En cinq ans, nous avons créé 1,2 million d'emplois en France». De leur côté, Élisabeth Borne, Agnès Pannier-Runacher et Bruno Le Maire parlent plutôt d'«un million» d'emplois créés depuis 2017. Ces chiffres sont-ils exacts, alors que la France a traversé d'importantes crises, dont celle du Covid-19, depuis le début du quinquennat ? Nous revenons sur ces chiffres dans notre vérification.

        À lire aussi«1,2 million d'emplois» ont-ils été créés pendant le quinquennat Macron ?

        Défense européenne : un bond en avant depuis 2017 ?

        Emmanuel Macron l'a assuré devant les eurodéputés : «Des avancées considérables, inédites dans notre histoire, ont eu lieu ces dernières années», en matière d'Europe de la défense. Un bilan positif, donc, contesté par l'élu (LR) Arnaud Danjean. Alors, qui faut-il croire ? En matière d'Europe de la défense, des progrès ont-ils réellement été enregistrés depuis le début du quinquennat d'Emmanuel Macron ? Pour le savoir, lisez notre vérification.

        À lire aussiL'Europe de la défense a-t-elle plus progressé ces dernières années qu'en trente ans ?

        Emploi : le chômage au plus bas depuis «quinze ans» ?

        C'est un argument brandi à maintes reprises par Emmanuel Macron : le taux de chômage serait au plus bas depuis la crise de 2008. Soit «quinze ans». Un constat qui peut surprendre, alors que la France a fait face à plusieurs crises, dont le Covid-19, depuis 2017. Est-il donc vrai ? Le gouvernement a-t-il bien «fait le travail» ? Notre vérification vous explique ce que montrent les chiffres en la matière.

        À lire aussiLe chômage est-il vraiment au plus bas «depuis quinze ans» ?

        Éducation : le niveau scolaire des élèves progresse-t-il ?

        Jean-Michel Blanquer l'assure : le constat sévère de la Cour des comptes sur l'état des écoles en France est exagéré. Si les magistrats considèrent que la «performance globale du système éducatif français» tendrait à «se dégrader», le ministre de l'Éducation nationale affirme qu'il n'en est rien. Alors, qu'en est-il ? Notre vérification revient sur les éléments permettant de juger l'état du système éducatif tricolore.

        À lire aussiLe niveau scolaire des élèves français est-il vraiment en train de progresser ?

        Du Covid-19 à la présidentielle en passant par la guerre en Ukraine, vous pouvez aussi retrouver toutes nos vérifications ici !

        Présidentielle 2022 : le lapsus de Zemmour sur les législatives

        En parlant trop vite, le candidat nationaliste a annoncé qu'il serait prétendant à la députation. Avant de rectifier le tir quelques secondes après.

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        Nicolas Sarkozy sifflé par le public au meeting de Valérie Pécresse : «S'il y a eu des électeurs tristes, c'est la réalité», réagit la candidate

        L'ancien président de la République, qui n'a pas soutenu la candidate LR pour la présidentielle, a été hué par une partie de la foule.

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        Mort de Jérémie Cohen : le père de la victime reçu ce mardi au QG d'Éric Zemmour

        INFO LE FIGARO - À sa demande, le père de Jérémie Cohen, un jeune homme de confession juive écrasé en février par un tramway après une agression par une dizaine d'individus, est reçu ce mardi par Éric Zemmour.

        France24 - Monde

        Présidentielle : les candidats se démultiplient à l'avant-dernier jour de campagne

        Publié le : 07/04/2022 - 12:12

        FRANCE 24 Suivre

        Alors que la campagne présidentielle prend officiellement fin vendredi à minuit, la tension monte d'un cran pour les 12 candidats à l'Élysée, qui continuent de se mobiliser sur le terrain. Ils devront tous répondre à deux défis de taille : l'abstention et les électeurs encore indécis.

        Les candidats à la présidentielle se démultiplient sur tous les terrains jeudi 7 avril, avant-dernier jour de campagne à trois jours d'un scrutin qui voit l'écart se resserrer entre les deux favoris, Emmanuel Macron et Marine Le Pen.

        Pour les 12 prétendants à l'Élysée, deux grands défis s'imposent avant la fin officielle de la campagne vendredi à minuit : mobiliser leurs partisans alors que l'abstention pourrait approcher ou dépasser le record de 2002 (28,4 %) et aller chercher les nombreux indécis, qui représentent un tiers des personnes sûres d'aller voter.

        Le scrutin de dimanche intervient dans un contexte international très tendu, avec la guerre en Ukraine et ses répercussions, qui ont des effets très concrets sur la vie quotidienne des Français, avec une flambée des prix de l'énergie et de l'alimentation. L'élection se tient aussi sur fond de pandémie du Covid-19.

        >> À lire aussi : "JO-2024, infrastructures et passion football… Le programme sportif des candidats"

        Tardivement entré en campagne et après avoir été très mobilisé par la situation en Ukraine, le candidat-président, toujours donné favori avec environ 27 % des intentions de vote au premier tour, et donné victorieux au second tour par les sondages, était dans la matinée face aux lecteurs du quotidien Aujourd'hui en France - Le Parisien.

        Mercredi soir, il a promis d'indexer les retraites sur l'inflation "dès cet été" tout en réaffirmant qu'il faudrait faire la réforme des retraites "à l'automne".

        "Notre objectif est d'abord de conforter notre avance, éviter qu'elle (Marine Le Pen) soit devant au premier tour", a confié à l'AFP un membre de la majorité présidentielle.

        "Choses sérieuses"

        "C'est pas parce que Marine Le Pen s'est drapée dans une cape de banalité depuis quelques mois qu'elle a changé en profondeur, elle reste la représentante d'une extrême droite en France, mais surtout, elle est quelqu'un qui prétend être présidente de la République en proposant tout et n'importe quoi", a encore asséné Christophe Castaner, chef de file des députés LREM, sur Sud Radio.

        Dans son programme, le président sortant promet une baisse des impôts et le retour du plein emploi. Mais la campagne de l'entre-deux-tours pour un possible duel Macron-Le Pen, remake de 2017 avec un score donné beaucoup plus serré, "va être très violente. Je n'exclus pas des boules puantes", a-t-il ajouté.

        >> À voir : "Élection présidentielle à J-5 : le scrutin face à un risque d'abstention record"

        De son côté, la candidate d'extrême droite, qui a beaucoup œuvré pour lisser son image même si son projet reste aussi "radical" sur le plan migratoire et institutionnel, tient son dernier meeting dans le plus grand fief du RN, à Perpignan.

        Son ancien compagnon et vice-président du parti, Louis Aliot est le seul maire RN à diriger une ville de plus de 100 000 habitants en ayant fait échouer un "front républicain" organisé par le maire LR sortant.

        Dynamique insoumise

        En pleine dynamique dans les sondages ces derniers jours, autour de 21/22 %, Marine Le Pen veut mobiliser un électorat largement populaire, face à la menace de l'abstention qui pourrait être particulièrement importante dans les classes modestes.

        Bien décidé à s'inviter au second tour, le candidat insoumis Jean-Luc Mélenchon, en hausse autour de 16 % des intentions de vote, met également les bouchées doubles.

        LFI multiplie les réunions publiques, au moins une dans chaque département.

        Un cran en-dessous, l'écologiste Yannick Jadot sera en déplacement à Nantes, où il tiendra en soirée son dernier meeting.

        La candidate LR Valérie Pécresse et son rival d'extrême droite Éric Zemmour (Reconquête !), tous deux autour de 8/9 % après être partis de bien plus haut, se livrent une bataille acharnée en vue d'une recomposition dans leur camp. La première tiendra une réunion publique le soir à Lyon, le second un meeting à Paris.

        "Vous m'avez vu trébucher dans cette campagne, parce que c'était ma première campagne, parce que j'ai commis des erreurs, mais vous m'avez vu aussi me relever", a fait valoir jeudi matin Valérie Pécresse sur CNews.

        Autour ou sous la barre fatidique des 5 %, qui détermine le remboursement des frais de campagne, le communiste Fabien Roussel sera en meeting à Lille, la socialiste Anne Hidalgo à Rouen et, pour l'extrême gauche, Philippe Poutou (NPA) à Toulouse.

        Anne Hidalgo appellera "de toute façon à faire barrage à l'extrême droite" au second tour, a-t-elle indiqué jeudi sur France 2, tandi qu'au Parti socialiste, on pense de plus en plus à l'après-présidentielle.

        "Le PS d'Épinay arrive à la fin de son histoire", a reconnu un cadre de la campagne, laissant augurer des changements profonds à gauche après le couperet de dimanche.

        Avec AFP

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        Peu de marge

        Soixante-dix huit francs de l’heure. C’était le niveau, en anciens francs du premier salaire minimum interprofessionnel garanti, le SMIG, instauré au sortir de la guerre en 1950. On travaillait 45 heures par semaine, et il s’agissait de lutter contre la pauvreté et de relancer la consommation. L’objectif reste le même. La France est le pays d’Europe où le salaire minimum, touché par 13 % des Français, se rapproche le plus du salaire médian (50 % des salariés au-dessus).

        Face à la flambée des prix de l’énergie et à l’inflation, des augmentations de salaires jugées trop faibles

        La revalorisation régulière a accéléré cette convergence. Avec les retraites, le smic est le seul revenu indexé sur l’inflation. Sa revalorisation, au minimum annuelle, est fonction de l’évolution de l’indice des prix et du pouvoir d’achat. De ce fait, le smic est un totem. Rares sont les candidats à la présidentielle à ne pas promettre un généreux coup de pouce.

        L’accélération soudaine de l’inflation vient singulièrement compliquer cette architecture. Depuis octobre, il a été augmenté de plus de 5 % en cumulé. Ce qui engendre deux effets collatéraux compliqués. Du fait de son taux élevé, la hiérarchie des salaires s’est progressivement écrasée à ses alentours. Désormais presque 7,6 millions de Français, soit un tiers des salariés, gagnent jusqu’à 1,3 smic. Ceux qui sont juste au-dessus se retrouvent rattrapés, voire dépassés par le smic, générant un sentiment de déclassement.

        Des minima salariaux parfois inférieurs au smic dans 108 branches professionnelles

        Charge à eux, bien sûr, de se retourner vers leurs employeurs pour tenter de se rattraper. Bien peu y parviennent, et, c’est l’autre effet collatéral du dispositif, les employeurs ont bien souvent trop peu de marge pour augmenter les salaires. En effet, depuis vingt ans, les bas salaires ont massivement migré vers les métiers de services non automatisables ni délocalisables. La restauration et les services à la personne représentent la majorité des smicards. Des professions à la rentabilité et aux salaires plus faibles que dans les autres services ou l’industrie. La solution d’une augmentation générale par des accords de branche est possible, mais elle conduirait à repasser le mistigri de l’inflation au consommateur, ce qui ralentirait l’économie très dépendante de la consommation. Le piège de l’inflation est en train de se refermer.

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        Le Monde

        SANS TITRE

        Live animé par Fatoumata Sillah et Sandra Favier

        • Les Etats-Unis ont annoncé mercredi une nouvelle salve de sanctions « dévastatrices » contre la Russie, accusée de crimes de guerre en Ukraine. Ces nouvelles mesures américaines interdisent « tout nouvel investissement » en Russie et vont appliquer les contraintes les plus sévères possibles aux grandes banques russes Sberbank et Alfa Bank ainsi qu’à plusieurs importantes entreprises publiques. Elles visent également les filles du président russe, Vladimir Poutine.
        • Le président du Conseil européen, Charles Michel, a estimé mercredi que l’UE devrait « tôt ou tard » prendre des sanctions sur le pétrole et le gaz russes. Mais les discussions sont toujours en cours entre les 27 Etats membres.
        • Interrogé sur TF1 sur le conflit en Ukraine, Emmanuel Macron a qualifié d’« infondées » et de « scandaleuses » les critiques émises par le premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, à propos des entretiens téléphoniques entre M. Poutine et le président français.
        • Sur le terrain, Kiev a appelé mercredi les habitants de l’est de l’Ukraine à évacuer la région « maintenant », face à la menace d’une offensive majeure de l’armée russe dans le Donbass. Des obus et roquettes se sont abattus à intervalles réguliers sur Sievierodonetsk, la ville la plus à l’est tenue par l’armée ukrainienne.
        • Un convoi de sept autobus et d’environ quarante véhicules privés sous protection du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) est arrivé mercredi du sud-est de l’Ukraine à Zaporijia (Sud). Il transportait environ cinq cents personnes qui avaient fui le siège de Marioupol.

        Lire tous nos articles, analyses et reportages sur la guerre en Ukraine

        Factuel. Exactions à Boutcha, en Ukraine : de nombreux pays accusent la Russie, qui conteste

        Décryptage. Le Donbass pris en tenaille, la nouvelle stratégie russe

        Reportage. A Tbilissi, les exilés russes n’envisagent pas de « retour possible »

        Récit. Tour de France des initiatives en faveur des réfugiés ukrainiens

        Décryptage. Les pays baltes cherchent à se sevrer du gaz russe

        Entretien. « En Russie, les crises ne sont pas l’exception, elles sont la règle »

        Vidéo. A Boutcha, les rues transformées en cimetière à ciel ouvert

        Vous pouvez retrouver notre live d’hier sur ce lien

        « Pourquoi ma question n’est pas publiée ? » : comment « Le Monde » gère les contributions dans les suivis en direct

        L'Humanité

        Comment consolider le système des retraites ?

        Chronique

        Jean-Christophe le Duigou

        L’idée « d’une retraite à 60 ans » est plébiscitée par les salariés. Mais 8 sur 10 d’entre eux s’interrogent sur la solidité financière des régimes de retraites. Et pour cause ! Depuis 20 ans, gouvernements et patronat accréditent l’idée d’un système au bord de la faillite et ne cessent, sous couvert d’urgence financière, de mettre en œuvre des réformes qui amputent les droits des assurés. Emmanuel Macron, candidat-président, promet une économie de 12 à 18 milliards d’euros, en … reculant d’encore de 2 ou 3 ans l’âge de départ à la retraite. Si 65 ans devenait l’âge minimal de liquidation des droits cela signifierait pour une partie de la population, féminine en majorité, désireuse d’échapper à la décote, une retraite à…7O ans ! On voudrait tuer notre système par répartition, système bâti sur la solidarité et la confiance, qu’on ne s’y prendrait pas autrement.  

        Pour le jeune qui entre aujourd’hui sur le marché du travail à 20 ans et qui réussirait à obtenir le plein de ses droits à l’issue de sa carrière, la promesse de pension chute d’un quart. Dit autrement, la retraite d’un ouvrier ou d’un employé ayant eu une carrière complète, ne représentera plus, régime de base et régime complémentaire confondus, que moins de 2/3 du dernier salaire d’activité contre plus des 3/4 pour la génération qui a cessé son activité il y a 15 ans. La retraite ne serait plus dès lors le prolongement de la vie de travail avec le maintien du niveau de vie mais une « assurance »  dont les gouvernants peuvent réduire le niveau en fonction des vicissitudes de la conjoncture, une assurance justifiant que ceux qui le peuvent financièrement souscrivent de couteux compléments.

        Il ne s’agit pas de nier les besoins de financement des caisses de retraites, ce qui serait absurde : le nombre de retraités augmentera jusqu’en 2030 relativement à la population totale.  Si l’on veut maintenir le niveau des pensions, il faudra bien augmenter les moyens collectifs alloués au financement des retraites. Cela n’est nullement impossible. La difficulté est moins technique que politique.

        Les retraités ne sont pas un coût mais bien une catégorie sociale à part entière, répondant à nombre de besoins et assurant des fonctions sociales importantes. Ils sont surtout des travailleurs qui pendant toute leur vie ont contribué à développer la richesse collective. Ils ont assumé le paiement de la retraite de la génération précédente et doivent pouvoir compter sur la solidarité de la nouvelle génération pour assurer la leur.

        Il est pour cela essentiel de réfléchir aux conditions d’intégration des jeunes dans le pacte de solidarité, fondement de la répartition. Comment ces derniers peuvent-ils être parties-prenantes d’un système dans lequel ils ne peuvent entrer que tardivement en moyenne à plus de 20 ans ? Comment peuvent-ils croire au système alors qu’on leur explique que l’horizon de leur retraite s’éloigne inéluctablement et que leur situation sera de moins en moins favorable ? Comment peuvent-ils espérer une plus grande liberté de choix dans leurs parcours de vie, si en fin de compte le système de retraite leur est inaccessible ?

        Deux mesures immédiates peuvent et doivent être prises. Il s’agit d’abord de réamarrer les pensions aux salaires en garantissant une évolution parallèle de leurs montants. Il s’agit ensuite de considérer les jeunes précaires, les jeunes à la recherche d’emplois stables comme des cotisants de plein droit. Une partie des années d’études pourrait aussi être validée afin de compenser une entrée plus tardive dans la vie active.

        Il y a donc des réponses possibles au défi des retraites à condition de ne pas pousser les jeunes à faire sécession. Ce sont ces pistes qu’il faut d’urgence explorer si l’on veut consolider le principe de solidarité, fondement du système par répartition et gage d’un revenu décent pour chaque retraité.

        réforme des retraites
        Le Monde

        Au procès Zepeda, une mère et trois heures trente de douleur

        Taeko Kurosaki a fait chavirer la cour d’assises du Doubs en racontant Narumi, sa fille disparue. Le jeune Chilien accusé des faits nie l’avoir assassinée.

        Depuis sept jours, une ombre de mère, lovée dans les bras de sa fille, caresse la pochette brodée qu’elle tient serrée contre son buste. Un casque de traduction sur les oreilles, elle dissimule son visage derrière un rideau de cheveux noirs et écrase ses larmes dans un carré de coton immaculé. Une douleur muette dans un pays étranger dont elle ne parle pas la langue. Dans la ville inconnue où sa fille a disparu. Au procès de celui qui est accusé de l’avoir assassinée.

        Mercredi 6 avril, Taeko Kurosaki s’est approchée à petits pas de la barre de la cour d’assises, la pochette brodée toujours serrée contre elle, son mouchoir à la main. Elle s’est inclinée devant la cour et les jurés. La voix masculine de l’interprète a traduit ses premiers mots d’un ton assuré : « Tout d’abord, j’aimerais exprimer ma gratitude et mes excuses pour le dérangement occasionné, à tous ceux qui se sont donné la peine de poursuivre cette affaire si longtemps pour ma fille aimée. »

        Une mère, seule au milieu du prétoire, et trois heures trente de douleur.

        « Depuis plus de cinq ans, je suis psychiquement détruite et j’ai une grande méfiance à l’égard des humains. Je m’isole, je ne vois personne, et c’est la raison pour laquelle j’ai perdu la facilité de m’exprimer. Il se peut que mon discours soit long, entrecoupé de silences, je vous demande d’être patients pour m’écouter.

        Nous le serons, madame », a répondu le président de la cour.

        Taeko Kurosaki parle de son aînée, Narumi. De la fillette qui, « dès la maternelle, lit des livres à ceux qui ne savent pas lire », commence le piano à 7 ans, décide seule d’apprendre l’anglais à la fin de l’école élémentaire et devient « la meilleure élève de sa classe au collège ». Elle parle de l’adolescente qui travaille d’arrache-pied pour réussir l’examen d’entrée au lycée international, se lève à 5 heures, « ouvre légèrement le rideau de sa fenêtre à la lueur de l’aube pour réviser sans dépenser d’électricité », est sélectionnée parmi d’autres lycéens « pour dialoguer avec des responsables politiques », choisit le français à 16 ans comme deuxième langue étrangère et « couve ce rêve d’aller en France un jour ». Elle parle de l’étudiante qui renonce à l’université privée si convoitée et rejoint celle, publique, de Tsukuba « pour alléger le fardeau financier » de sa mère divorcée, multiplie les petits jobs et se prive de cours de danse parce que derrière elle, il y a les études de deux cadettes à assurer.

        « Et c’est hélas ! dans ce contexte qu’elle va rencontrer Nicolas Zepeda. C’était à l’automne 2014. »

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        Le Figaro

        McKinsey: «Soit le PNF a appris de l'affaire Fillon, soit son comportement change quand il s'agit du pouvoir»

        Ronan Planchon

        ENTRETIEN - Le Parquet national financier a ouvert une enquête préliminaire pour blanchiment aggravé de fraude fiscale à l'encontre du cabinet de conseil. Cette affaire peut perturber le futur quinquennat d'Emmanuel Macron s'il est réélu, note l'ancien juge d'instruction et avocat Hervé Lehman.

        Hervé Lehman est ancien juge d'instruction et avocat au barreau de Paris. Il a notamment publié L'air de la calomnie. Une histoire de la diffamation (éd. du Cerf, 2020), Le Procès Fillon (éd. du Cerf, 2018) et Justice, une lenteur coupable (PUF, 2002).

        LE FIGARO. - Le Parquet national financier a annoncé ce 6 avril avoir ouvert une enquête préliminaire du chef de «blanchiment aggravé de fraude fiscale», «après avoir pris connaissance du rapport » de la commission d'enquête sénatoriale sur l'influence croissante des cabinets de conseil privés sur les politiques publiques, et «après avoir procédé à des vérifications». Que vous inspire cette décision ?

        Hervé LEHMAN. - Le Parquet national financier (PNF) a été utilisé (sinon créé) par François Hollande pour casser les dirigeants de la droite républicaine, Nicolas Sarkozy puis François Fillon, avec une efficacité remarquable. La situation est aujourd'hui bien différente puisque l'affaire McKinsey concerne le pouvoir en place. Rappelons-nous: en 2017, le parquet national financier avait ouvert une enquête le jour même de la publication de l'article du Canard Enchaîné sur l'emploi de Pénélope Fillon, et avait publié aussitôt un communiqué. Cette fois-ci, le Parquet national financier s'est laissé le temps de la réflexion puisque le rapport de la commission du Sénat a été rendu public le 17 mars, et que l'enquête a été ouverte le 31 mars, dans la plus grande discrétion pour être révélée le 6 avril après que de nombreuses voix, dont un collectif de magistrats, se sont étonnées de l'absence d'ouverture d'enquête.

        Il existe deux hypothèses: soit le Parquet national financier a appris de l'expérience catastrophique de l'affaire Fillon, où son intervention précipitée et tonitruante a altéré le processus démocratique, et a souhaité cette fois-ci respecter la trêve républicaine en période préélectorale, soit son comportement est différent lorsque l'affaire concerne le pouvoir en place.

        Que peut-on attendre de cette enquête ? Ce dossier pourrait-il, à terme, provoquer une myriade de perquisitions au cœur de l'appareil d'État ?

        L'enquête judiciaire ne perturbera pas les élections, car le calendrier est maintenant trop serré. Cela ne veut pas dire que les révélations du rapport parlementaire n'ont pas d'effet sur les électeurs, mais il ne s'agit pas d'une ingérence de la justice dans les élections.

        L'affaire va donc suivre le rythme malheureusement habituel des affaires financières: cela va être très long. L'affaire des assistants parlementaires du MoDem, qui a valu son portefeuille ministériel en 2017 à l'éphémère garde des Sceaux François Bayrou, est toujours en cours. On peut s'attendre en effet à des perquisitions dans les ministères, surtout si un juge d'instruction est désigné. Rappelons qu'il y a peu, c'est le cabinet du garde des Sceaux qui a été perquisitionné par des juges de la Cour de justice de la République, jusqu'à percer au chalumeau un vieux coffre-fort vide.

        De son côté, Emmanuel Macron a suggéré que les pratiques fiscales de McKinsey n'avaient rien d'illégal. «Personne ne fait payer l'impôt à des entreprises comme celle-ci, car ce ne sont pas les règles», a-t-il déclaré le 23 mars sur M6.

        Il est loin d'être certain que McKinsey a commis un délit de fraude fiscale. Il est évidemment choquant pour tous ceux qui n'ont pas d'autre choix que de payer leurs impôts de voir des sociétés étrangères, souvent américaines, ne pas payer en France d'impôts sur l'argent qu'elles ont gagné en France. Mais l'optimisation fiscale n'est pas forcément synonyme de fraude fiscale. Le délit suppose que les règles ont été violées, ou à tout le moins qu'il y a eu un abus de droit. Dans le cas de ce qu'on appelle les prix de transfert, la détermination du caractère abusif des redevances payées par la filiale française à la maison mère étrangère n'est pas chose aisée. Ainsi, le redressement de plus d'un milliard d'euros infligé à Google avait été annulé par la cour administrative d'appel.

        La justice a choisi d'enquêter sur une éventuelle fraude fiscale de McKinsey et non sur un potentiel conflit d'intérêts ou trafic d'influence. Comment l'expliquer ?

        La fraude fiscale ne concerne que McKinsey. Les questions autour de l'utilisation des services de McKinsey concernent le pouvoir en place. Est-ce une explication ? Il est certain qu'il existe des questions sérieuses sur les relations entre McKinsey et le président sortant. On sait que des salariés de McKinsey ont travaillé bénévolement pour la campagne électorale d'Emmanuel Macron en 2017, puis que les ministères ont fait travailler cette société. Les prestations gratuites ont-elles été comptabilisées dans les comptes de campagne ? Y a-t-il un lien entre ces services gratuits à un candidat et les marchés publics attribués ensuite à McKinsey ? Les procédures de passation de marchés publics ont-elles été bien respectées ? Voilà des questions qui devraient plus intéresser un Parquet national financier que les impôts payés ou non par un contribuable parmi d'autres. Tôt ou tard, la justice va s'y attaquer. Mais après l'élection.

        Si le PNF se met en tête de vérifier toutes les prestations facturées par McKinsey, cela risque de l'occuper tout un quinquennat. Ce dossier sera-t-il vraiment une épine dans le pied d'Emmanuel Macron, si le président sortant est réélu ?

        On a vu comment l'affaire des sondages de l'Élysée et celle des comptes de campagne avaient nui à Nicolas Sarkozy et à son entourage pendant dix ans. Emmanuel Macron jouit d'une immunité tant qu'il est président de la République, puis pour tout ce qu'il a fait comme président. Mais cette immunité ne bénéficie ni aux membres de son cabinet, ni à ses ministres. Il est douteux que les magistrats, qui n'ont pas avalé l'affront qu'ils ont ressenti du fait de la nomination comme garde des Sceaux d'Éric Dupond-Moretti, soient finalement beaucoup plus souples avec l'entourage d'Emmanuel Macron qu'avec celui de Nicolas Sarkozy. S'il y a un second quinquennat d'Emmanuel Macron, cette affaire va distiller son venin au fur et à mesure des investigations et des révélations. Malheureusement, cela renforce la conviction chez certains électeurs que les politiques sont «tous pourris».

        À VOIR AUSSI - Affaire McKinsey: «Il ne faut pas seulement s'en indigner, il faut agir en Européens», affirme Emmanuel Macron

        Florence Portelli et Nathalie Finan: «Avec Valérie Pécresse, la France connaîtra le sursaut culturel dont elle a besoin !»

        FIGAROVOX/TRIBUNE - Florence Portelli, porte-parole de la campagne de Valérie Pécresse, et Nathalie Finan, scientifique et musicienne, défendent le projet de la candidate LR, qui promet de «renouer avec une vraie ambition culturelle».

        « Sur les questions de société, Emmanuel Macron ne veut pas entraver ce qu'il appelle le progrès»

        FIGAROVOX/GRAND ENTRETIEN - Samuel Pruvot, journaliste et rédacteur en chef à Famille Chrétienne, s'est longuement entretenu avec Emmanuel Macron. Il raconte, dans un livre, le rapport que l'hôte de l'Élysée entretient avec les religions.

        Gilles-William Goldnadel: «L'éternelle diabolisation de l'“extrême droite” ou l'impossible débat démocratique»

        FIGAROVOX/CHRONIQUE - Alors que certains commentateurs politiques insistaient sur l'affadissement de sa figure, l'avocat s'étonne de voir Marine Le Pen de nouveau affublée de l'étiquette d'«extrême droite», quand la dynamique des sondages lui est favorable.

        France24 - Monde

        Vincent Macaigne, acteur, juge "important de pouvoir faire des films sur la politique et d'en rire"

        Publié le : 07/04/2022 - 12:42

        Pauline PACCARD Suivre

        Dans le film "En même temps" sorti cette semaine en salles, le comédien Vincent Macaigne campe un élu écolo qui va se retrouver collé à son double maléfique, un maire corrompu peu regardant du climat interprété par Jonathan Cohen. Une comédie détonante sur la politique à l'approche du premier tour de l'élection présidentielle. Le film évoque aussi deux combats majeurs des années à venir : celui de la lutte contre le réchauffement climatique et celui de la place des femmes dans la société.

        À L’AFFICHE !

        Cinéma : Jonathan Cohen et Vincent Macaigne inséparables dans "En même temps"

        ÉLYSÉE 2022

        Présidentielle : que proposent les candidats pour l’environnement ?

        Élysée 2022

        Présidentielle : les candidats déroulent leurs propositions en faveur des femmes

        France24 - Monde

        Présidentielle française : dernier meeting de Nicolas Dupont-Aignan

        Publié le : 06/04/2022 - 17:31Modifié le : 06/04/2022 - 18:21

        Dernière ligne droite avant le premier tour de l'élection présidentielle ce dimanche. Le candidat souverainiste Nicolas Dupont-Aignan (NDA) organise un meeting ce mercredi soir à Paris, tandis qu'à l'opposé de l'échiquier Philippe Poutou (NPA) sera à Bordeaux.

        Le Monde

        La campagne des Tchétchènes de Kadyrov dans la guerre en Ukraine : violence, impunité et propagande

        Le dirigeant du petit territoire du Caucase du Nord met en scène l’intervention de son armée personnelle dans la guerre. Sa chaîne Telegram est surtout devenue l’un des principaux canaux de propagande pour l’« opération spéciale » russe.

        Un regard qui se veut perçant mais qui surveille en coin l’objectif de la caméra. Un signe de tête bien sec en direction d’un officier au rapport. Une main qui se perd dans l’épaisseur d’une imposante barbe blonde puis caresse, à la ceinture, la crosse d’une arme de poing. Torse bombé, Ramzan Kadyrov, 45 ans, est dans l’un ses rôles favoris : celui du chef de guerre. Dans cette vidéo postée le 28 mars sur son compte Telegram, présentée comme ayant été filmée dans la ville ukrainienne assiégée de Marioupol, le chef tchétchène, qui ne rend de comptes qu’à Vladimir Poutine, se montre entouré de ses fidèles, les Kadyrovtsy. Leurs uniformes sont impeccables, les armes parfaitement astiquées. Les barbes à la taille précise évoquent un respect rigoureux, en apparence du moins, des prescriptions islamiques en vigueur dans ce territoire à majorité musulmane de Russie.

        Plus de vingt ans après que sa famille a rallié le camp de Moscou lors de la deuxième guerre de Tchétchénie, Ramzan Kadyrov, potentat à la carrure de culturiste, règne toujours sans partage sur cette terre caucasienne. Après avoir envoyé ses hommes en Géorgie en 2008, puis dans le Donbass, aux côtés des séparatistes prorusses en 2014, et enfin en Syrie, à partir de 2015, il a mis sa garde prétorienne, sorte d’armée privée sans équivalent dans la Fédération de Russie, à la disposition de l’effort de guerre de Moscou contre l’Ukraine. Depuis le début de l’invasion, il ne manque d’ailleurs pas de le faire savoir quotidiennement sur une chaîne Telegram suivie, fin mars, par près de 1,8 million de personnes. Alors que les soldats russes sont peu visibles, sauf lorsqu’ils sont exhibés, tout dépenaillés et épuisés, après avoir été capturés par les militaires ukrainiens, les hommes de Kadyrov n’en finissent pas de se montrer.

        Tantôt ils se filment, forçant des prisonniers à répéter leur slogan : « Akhmad Sila ! » Akhmad, le prénom du père de Ramzan Kadyrov, artisan du rapprochement de son clan avec Poutine jusqu’à son assassinat, en 2004. « Sila », pour le mot russe qui signifie « force ». Tantôt ils s’affichent à Marioupol en train d’évacuer, avec grandeur d’âme, des civils ukrainiens des caves, ou d’arrêter des combattants ennemis qu’ils appellent, au diapason de la propagande de Moscou, les « nazis ». A plus de vingt ans d’écart, les ruines de la ville des bords de la mer Noire rappellent pourtant celles de Grozny, la capitale tchétchène, hier ravagée par les forces russes, quand Ramzan Kadyrov faisait ses premières armes dans l’ombre de son père. D’une guerre à l’autre, il reste un supplétif. Mais dans une Russie où le climat de guerre corrode les institutions et renforce le pouvoir personnel d’un seul homme, Kadyrov en profite pour se donner de l’envergure.

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        France24 - Monde

        Présidentielle : les clips de campagne des 12 candidats

        Publié le : 07/04/2022 - 17:26

        FRANCE 24 Suivre

        Temps de parole, affiches, clips de campagne : avec le début de la campagne officielle, lundi 28 mars, les candidats et les médias audiovisuels sont tenus de respecter des règles strictes.

        Fini les interviews tous azimuts des principaux candidats, pendant que les autres se battent pour grappiller quelques minutes d'antenne. Le temps de parole des douze candidats à la présidentielle, du président Macron à la candidate de Lutte ouvrière Nathalie Arthaud, est désormais décompté selon le principe d'égalité stricte, chacun disposant du même temps d'antenne dans les médias audiovisuels.

        Il en va ainsi des clips de campagne sur les radios et télévisions, que France 24 diffusera sur son antenne et mettra en ligne tous les jours jusqu’au vendredi 8 avril minuit, date de fin de la campagne officielle.

        Le premier tour de l’élection présidentielle a lieu le dimanche 10 avril. Un second tour est prévu le dimanche 24 avril.

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        L'Humanité

        Les 4 preuves que Macron poursuit sa droitisation à tout-va

        Actu

        Retraite à 65 ans, conditionnement du RSA à une activité, nouvelle baisse des impôts sur la production… Le président-candidat revendique une vision conservatrice des enjeux sociaux et sociétaux, loin du prétendu « humanisme » dont il se réclamait en 2017.

        Lola Ruscio

        Après cinq années passéés à singer les mesures et les discours de la droite, Emmanuel Macron a franchi un nouveau palier qu’il mettra en scène lors de son premier grand meeting, ce samedi à Nanterre (Hauts-de-Seine).

        Conditionnement du RSA à l’exercice d’une activité, retraite à 65 ans, surenchère sécuritaire et anti-immigration, attaque contre les services publics et baisse des cotisations… Le candidat continue de piocher dans la boîte à idées du Medef et de la droite en se détournant désormais ouvertement du projet « d’émancipation » qu’il prétendait porter en 2017.

        Cette stratégie visant à siphonner définitivement l’électorat LR représente la suite logique des politiques mises en place sous son mandat.

        1. Un modèle social menacé de disparition

        Dans son livre Révolution et dans son programme de 2017, Emmanuel Macron s’engageait à créer un « système universel de retraite » fondé sur les principes « d’équité » et de « justice sociale », sans « modifier l’âge de départ à la retraite ». Sa réforme abandonnée en 2019 prévoyait tout l’inverse, quand bien même le président jurait ne pas vouloir toucher à l’âge de départ. Il montre désormais son vrai visage et ne s’embarrasse plus de faux-semblants : s’il est réélu cette année, le chef de l’État entend faire travailler les Français jusqu’à 65 ans ! Il faudrait « travailler plus » afin de « préserver les pensions des retraités », argumente-t-il. Sa réforme ne prévoit pourtant rien pour obliger les patrons à embaucher les salariés âgés au chômage. Bien au contraire, elle organise un élargissement du cumul emploi-retraite qui serait « plus simple et plus avantageux » pour les entreprises. Une proposition similaire à celle de Valérie Pécresse (LR), qui entend « libéraliser totalement le cumul d’un emploi et d’une retraite ». Emmanuel Macron a également annoncé une nouvelle refonte de l’assurance-chômage, déjà considérablement affaiblie sous son mandat.

        2. Un programme économique au service du capital

        L’ancien banquier d’affaires prend soin de faire de beaux cadeaux aux grands patrons. Sous son mandat, ils ont déjà obtenu la suppression de l’ISF, l’instauration d’une flat tax sur les revenus du capital et la pérennisation du CICE, qui en cumulé ont fait perdre plus de 100 milliards d’euros à l’État. Et Emmanuel Macron propose désormais une baisse massive « des impôts sur la production ». À la demande du Medef, il entend supprimer la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises à hauteur de 7,5 milliards d’euros par an. L’argument est toujours le même : ces impôts pèseraient trop lourd sur les entreprises. Mais dans le même mouvement, le candidat appelle à « rembourser la dette » et à retrouver un déficit à 3 % du PIB. Comment faire si de nouveaux cadeaux sont faits aux riches ? En retirant 10 milliards d’euros aux collectivités locales, comme le président vient de l’annoncer, alors même que celles-ci font vivre les services publics et la commande publique…

        Mobilisé au service du capital, Emmanuel Macron veut aussi « poursuivre la modernisation du Code du travail engagée avec les ordonnances de 2017 », soit le détricoter toujours plus au nom d’une prétendue « compétitivité ». D’autres droits sociaux sont dans le viseur puisque le candidat veut s’attaquer au RSA, versé aux plus démunis. Absente de son projet 2017, la refonte de cette aide apparaît aujourd’hui comme l’une de ses priorités. En cas de réélection, il conditionnera le RSA à l’ « obligation de consacrer quinze à vingt heures par semaine » à une activité. Une façon de stigmatiser les plus précaires sans répondre à la question de l’emploi.

        3. Un virage conservateur revendiqué sur l’immigration

        En 2017, Emmanuel Macron promettait « d’accueillir dignement les réfugiés ». Mais les temps et les discours ont changé. Le président sortant tient aujourd’hui une ligne réactionnaire en promettant l’expulsion systématique des déboutés du droit d’asile ou le durcissement des conditions d’accès aux titres de séjour. Il veut également expulser « les étrangers ou les personnes détenant des titres provisoires qui troublent l’ordre public ». Une volonté de se montrer « ferme » sur l’immigration qui ne date pas d’hier. Dès les premiers mois de son mandat, le président avait fait des mesures d’éloignement un cheval de bataille, notamment avec la loi asile et immigration défendue par l’ancien ministre de l’Intérieur Gérard Collomb. Un texte qui a considérablement nui à l’accueil et aux conditions de vie des exilés en France. Et que le président-candidat veut aggraver en copiant plusieurs mesures défendues par Valérie Pécresse.

        4. Un « pacte républicain » aux accents répressifs

        Quand Emmanuel Macron parle des quartiers sensibles, c’est uniquement sous un prisme sécuritaire. Il s’engage ainsi à créer une « force d’action républicaine » qui « va permettre de projeter des forces de sécurité dédiées qui vont venir sécuriser le quartier, aider à démanteler les principaux points de deal ». En parallèle, son programme de 2022 ne prévoit aucune mesure de soutien aux quartiers populaires, tandis qu’il promettait il y a cinq ans la création de « 10 000 » emplois pour les jeunes. Le président, qui a jeté aux orties le rapport Borloo sur les quartiers prioritaires, souhaite s’enfermer dans le tout-répressif sans se poser la question des services publics, de la formation et de l’emploi. Il entend ainsi doubler la présence policière sur la voie publique, augmenter significativement le budget du ministère de l’Intérieur et créer 200 brigades de gendarmerie en milieu rural, etc.

        Celui qui a présidé à la répression des gilets jaunes et voulu interdire journalistes et citoyens de filmer la police tient également un double discours sur les violences policières. En mars 2017, il déclarait : « Ce n’est pas possible quand il y a une violence policière qu’il n’y ait aucune sanction dans la hiérarchie policière. Il y a un commissaire de police, il y a un directeur départemental de la sécurité publique, il y a un préfet et il y a un ministre… » Mais depuis, le chef de l’État a sans cesse soutenu les ministres de l’Intérieur et la hiérarchie policière, alors même que des affaires de brutalités policières ont secoué le quinquennat. Aujourd’hui, il récuse même l’usage du terme de violence policière. Par conséquent, aucune mesure n’est prévue dans son projet pour lutter contre ce problème systémique.

        Emmanuel MacronPrésidentielle 2022droiteLaREM
        Le Monde

        Ligue des champions : Karim Benzema met Chelsea au supplice, le Bayern Munich perd à Villarreal

        Belle opération pour les clubs espagnols engagés en Ligue des champions mercredi, puisque le Real Madrid et Villarreal s’imposent respectivement face à Chelsea (3-1) et au Bayern Munich (1-0).

        Un Karim Benzema imparable et un Bayern Munich méconnaissable. Voilà qui résume une soirée de Ligue des champions pleine d’intensité, durant laquelle le Real Madrid a brillé à Chelsea (3-1), tandis que Villarreal a surpris les Allemands (1-0), mercredi 6 avril.

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        Magistral, extraordinaire, extraterrestre, galactique… Les titres de la presse espagnole ne vont sans doute pas manquer de superlatifs pour qualifier la performance de Karim Benzema, auteur d’une prestation XXL à Chelsea. A Stamford Bridge, le Français a tutoyé les étoiles et fait tomber de nouveaux records. En faisant trembler les filets d’Edouard Mendy à trois reprises, l’ancien Lyonnais est devenu le premier joueur français à inscrire plus de dix buts en une saison en Ligue des champions (11) ; un record qui tenait depuis la saison 1958-1959 et les dix réalisations de Just Fontaine.

        Entreprise de démolition

        Preuve supplémentaire, s’il en fallait une, de la performance du buteur français mercredi soir : Chelsea avait remporté cette saison tous ses matchs de Ligue des champions à domicile, sans encaisser le moindre but. Mais face au Real, les Blues ont été dominés, surtout dans le cœur du jeu, où N’Golo Kanté et Jorginho ont été débordés par les milieux de terrain madrilènes, et notamment Casemiro, auteur d’une superbe prestation.

        Alors que les joueurs de Thomas Tuchel atteignaient avec difficulté la surface adverse, le Real Madrid a parfaitement exploité la profondeur et les espaces laissés par Chelsea pour prendre les devants grâce à son capitaine.

        Revivez Chelsea-Real Madrid : les Madrilènes remportent la première manche grâce à un triplé de Benzema

        Et même si Kai Havertz a réduit l’écart en première période, Karim Benzema a repris son entreprise de démolition du club londonien au retour des vestiaires, en profitant d’une erreur d’Edouard Mendy, trop fébrile sur un contrôle.

        Avec du sang frais et un esprit de rébellion, les Anglais ont tenté de revenir au score, mais sans succès. Chelsea s’incline pour la première fois de son histoire face aux Merengue, et ira les affronter au stade Bernabeu avec deux buts de retard.

        Copie parfaite pour Villarreal face au Bayern Munich

        Dans l’autre match de la soirée, Villarreal a créé l’exploit en s’imposant à domicile face au Bayern Munich (1-0). Les hommes d’Unai Emery ont fait douter les Bavarois grâce à un but d’Arnaut Danjuma à la 8e minute, avant de faire totalement déjouer les sextuples vainqueurs de la compétition durant toute la partie.

        Méconnaissables, les joueurs du Bayern n’ont jamais trouvé la solution face à une défense solidaire et exemplaire. Le sous-marin jaune a même réussi à rendre muet le meilleur buteur de la compétition, Robert Lewandowski (12).

        L’addition aurait pu être plus salée pour une équipe bavaroise fébrile, à l’image de son gardien, Manuel Neuer, coupable d’une perte de balle au milieu de terrain, qui aurait pu être convertie en but si le lob de Gerard Moreno n’avait pas manqué la cible. Intenables, les ailiers Francis Coquelin et Giovanni Lo Celso ont aussi eu leur chance de marquer, sans y parvenir.

        Avec cette courte défaite, le Bayern Munich conserve ses chances de qualification mais peut s’estimer heureux de n’avoir qu’un but à rattraper lors du match retour.

        Hortense Leblanc

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        Le Monde

        Au menu, jeudi 7 avril

        Live animé par Jérémie Lamothe, Julien Lemaignen et Simon Auffret

        Un direct quotidien. A trois jours du premier tour de l’élection présidentielle et à un peu plus de deux mois des législatives, Le Monde tient un direct quotidien pour suivre ces deux campagnes et leurs nombreux rebondissements. Suivi des déplacements et des prises de parole des candidats, analyse de leurs propositions, tchats avec des journalistes du Monde et des spécialistes…

        Au micro. Pas moins de six meetings de candidats sont au programme, jeudi 7 avril. Yannick Jadot ouvre le bal à 18 heures à Nantes, tandis qu’à 18 h 30 suivront Fabien Roussel au Zénith de Lille et Marine Le Pen à Perpignan. Valérie Pécresse sera à Lyon à partir de 19 heures.

        Philippe Poutou est attendu à partir de 20 heures à Toulouse ; à la même heure, Eric Zemmour sera au Palais des sports de Paris – auparavant, le candidat de Reconquête ! aura visité la basilique de Vézelay (Yonne). A noter également, une réunion publique à Bordeaux avec François Bayrou et Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement. Lemonde.fr aura les yeux et les oreilles un peu partout.

        Dans la rue. Des syndicats et collectifs de soignants appellent à manifester à Paris, à 14 h 30, à l’occasion de la Journée mondiale de la santé.

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        Les essentiels de la campagne

        Le Figaro

        Périscope N° 73 : La troisième guerre d'Ukraine

        Philippe Gélie

        LETTRE EXCLUSIVE ABONNÉS - Un regard à 360° sur la scène internationale, par Philippe Gélie.

        Chers abonnés,

        Les forces russes ont lâché leur proie de choix : Kiev ne tombera pas entre leurs mains, le président Zelensky ne sera pas traîné à Moscou pour y être jugé comme un « nazi », la Russie n'assujettira pas l'ensemble de l'Ukraine. Que peut-il se passer maintenant ?

        La troisième guerre d'Ukraine

        Deuxième essai. Il y a déjà eu deux guerres d'Ukraine : celle de 2014, qui a vu Moscou annexer la Crimée et se tailler deux mini-républiques vassales à Louhansk et Donetsk, dans le Donbass. Vladimir Poutine semble avoir cru, à l'époque, que le « gel » de ce conflit à l'est suffirait à déstabiliser l'ensemble du pays, à le rendre « indésirable » aux yeux de l'UE et de l'Otan et à enseigner à ses dirigeants la prudence et le respect envers le grand frère russe. Mauvais calcul : la Russie a au contraire fait office de repoussoir et Kiev s'est rapprochée de l'Otan au point de se comporter comme un de ses membres, sans en faire partie. D'où la deuxième guerre, déclenchée le 24 février dernier. Cette fois, l'Ukraine tout entière allait plier ou être détruite. On a vu ce qui est advenu : les destructions sont colossales, les crimes nombreux, mais les Ukrainiens n'ont rien cédé et l'ours russe a dû lâcher le morceau. Des faubourgs ravagés de la capitale il est reparti piteusement vers le nord, laissant dans son sillage des cadavres de civils, des femmes violées, des hommes torturés – la matière de longues procédures pour crimes de guerre ou crimes contre l'humanité.

        Et de trois. Mais ce n'est pas la fin de l'histoire. Une troisième guerre commence, concentrée dans l'est du pays comme la première, quoique sur un territoire plus étendu. Au premier jour de l'invasion, Moscou a «reconnu» les républiques autoproclamées du Donbass dans les contours originels de leurs oblasts (provinces) : ne pas parvenir à sécuriser ces territoires serait un échec plus humiliant encore que le revers subi à Kiev. C'est donc l'option minimale pour l'état-major russe. Elle explique l'acharnement sur Marioupol et l'intensité des bombardements sur Kramatorsk et Sievierodonetsk. L'option haute, elle, pourrait aller jusqu'à confisquer un gros tiers du territoire ukrainien, sur une ligne allant de Kharkiv à Odessa - même si cela s'annonce comme un sacré défi pour l'armée russe. D'ores et déjà, le gouvernement ukrainien a appelé la population du Donbass à évacuer sans délai la région en prévision d'une offensive majeure de la Russie.

        Lire aussi : Quels scénarios pour la suite du conflit ? (Foreign Policy, en anglais)

        Verrou. Comme l'anticipent l'Otan et la Maison-Blanche, cette guerre va certainement être plus longue et plus dure encore que celle à laquelle nous avons assisté jusqu'ici. Elle sera peut-être un peu moins sous les projecteurs que la bataille de Kiev, capitale européenne moderne soumise à la barbarie. Elle sera plus éparpillée, le long d'un chapelet de villes et de villages aux noms moins connus, où la brutalité des méthodes russes ne manquera pas de se déchaîner à nouveau. Mais on peut parier que les Ukrainiens ne se laisseront pas faire, sur le champ de bataille comme sur celui de la communication. Selon les experts de l'Institut pour l'étude de la guerre (ISW) de Washington, les prochains combats devraient se concentrer autour de Sloviansk, non loin d'Izyoum : ils seront particulièrement acharnés, car ce verrou permettrait aux Russes de couper en deux les forces de défense ukrainiennes (quelque 40% des effectifs positionnés sur le front du Donbass risqueraient alors d'être encerclés et privés de leurs arrières).

        Armes. Dans cette nouvelle phase, le Kremlin est contraint de réviser ses objectifs stratégiques. La conquête de territoires reste à portée de main, mais la démilitarisation et la « neutralisation » de l'Ukraine deviennent irréalistes – sans parler de la prétendue « dénazification ». Le rapprochement avec l'Ouest devrait plutôt s'accentuer, alors que Kiev va avoir besoin de chars et d'artillerie pour affronter les Russes en terrain plat – jusqu'ici, elle a surtout reçu des Européens des missiles antichars et antiaériens efficaces dans la guérilla urbaine. Alors que les ministres des Affaires étrangères de l'Otan débattent de leurs prochaines contributions, la République tchèque a proposé la première de livrer des chars T-72 de fabrication soviétique. Mais beaucoup redoutent de franchir une ligne rouge invisible qui ferait d'eux des cobelligérants aux yeux de Moscou, amorçant une escalade incontrôlable.

        La saison de la guérilla totale va bientôt commencer. Il ne restera qu'un scénario pertinent pour les Russes: trouver comment survivre

        Résistance. En quelques jours, dès le début de l'invasion russe, 37.000 réservistes ont remis l'uniforme et plus de 100.000 Ukrainiens se sont enrôlés dans la Défense territoriale. Parallèlement, les Forces spéciales ont été chargées d'organiser, former, équiper et diriger un mouvement de résistance populaire inspiré des groupes de partisans de la Seconde Guerre mondiale. Un Centre de la résistance nationale virtuel est apparu sur Internet et un manuel a été publié contenant des instructions sur la façon de mener des opérations de sabotage, de monter des embuscades, de réagir à des attaques chimiques ou d'organiser la résistance pacifique. « Pour devenir un vengeur invisible que l'envahisseur redoutera, il faut s'y connaître en tactique, médecine, cybersécurité, armes artisanales et actions non-violentes », est-il précisé aux volontaires.

        Jusqu'au-boutisme. Cette mobilisation populaire augmente les chances de l'Ukraine face à une armée d'invasion peu motivée, mal équipée et piètrement commandée. Mais elle rend aussi plus difficile l'acceptation d'un compromis susceptible d'écourter la guerre. Chaque succès militaire encouragera les Ukrainiens à aller plus loin, à chercher à récupérer tout leur territoire. Quand un peuple en armes croit la victoire possible, il est peu disposé à faire des concessions.

        Partition. Or, pour la partie russe, la défaite n'est pas davantage une option, comme l'explique très clairement Sergueï Karaganov, conseiller de l'ombre du Kremlin, dans une interview à The New Stateman. « Je ne sais pas quelle sera l'issue de cette guerre, mais je pense qu'elle impliquera la partition de l'Ukraine, d'une façon ou d'une autre. Avec un peu de chance, il restera quelque chose appelé Ukraine à la fin. Mais la Russie ne peut pas se permettre de perdre, donc nous avons besoin d'une forme de victoire. Et s'il y a le sentiment que nous perdons la guerre, alors je crois très clairement à la possibilité d'une escalade. Il s'agit d'une guerre par procuration entre l'Ouest et le reste – la Russie étant au sommet du « reste » – pour le futur ordre mondial. L'enjeu est très élevé pour les élites russes – c'est pour elles une guerre existentielle. » Dans le même texte, Sergueï Karaganov affiche aussi ses doutes sur l'automaticité de l'article 5 de l'Otan (clause de solidarité) « face à une puissance nucléaire comme la Russie » et dit explicitement « ne pas exclure » une escalade nucléaire « si nous ne gagnons pas ».

        Danger. La victoire militaire d'un camp sur l'autre est censée apporter la moins discutable des solutions à un conflit armé. Mais on voit bien que ce n'est pas si simple. Quand, dans son éditorial, The Economist explique « Pourquoi l'Ukraine doit gagner » , le magazine britannique ne prend en compte aucune des répercussions potentiellement négatives d'une humiliation de la Russie : il ne voit que l'opportunité de « rebâtir un État ukrainien démocratique, moins corrompu par les oligarques et les infiltrations russes » et la « mise en échec de l'expansionnisme de la Russie », bref « une chance historique ». C'est oublier qu'au Kremlin, un homme isolé, apparemment mal informé sur les réalités de la guerre par un entourage apeuré, est devenu au fil des ans un dictateur solitaire, « dont les caprices peuvent déterminer la politique », souligne Ben Judah, analyste à l'Atlantic Council. Si en plus il se confirmait qu'il est malade, il y aurait de quoi s'inquiéter sur les suites de son aventure militaire en Ukraine.

        À lire

        • États-Unis : comment une victoire aux législatives de mi-mandat pourrait préparer la prochaine contestation des résultats de la présidentielle, d'après Politico.
        • Rivalité : Joe Biden ne veut pas changer la Chine, il veut la battre, selon le Washington Post.
        • Revers : malgré l'humiliation de l'Aukus, la France n'a aucune intention de quitter la zone Indo-Pacifique, assure l'expert Philippe Le Corre à Nikkei.

        Parlons-en :

        Partagez vos remarques ou posez vos questions par courriel à periscope@lefigaro.fr. À la semaine prochaine.

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        Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

        INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution de la situation sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 43e jour de l'invasion, la carte de l'offensive russe est profondément transformée avec le retrait russe au nord du pays.

        «Les soldats russes violaient sauvagement les femmes après avoir tué les hommes»: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev

        REPORTAGE - Boutcha, Irpin et Hostomel, au nord de Kiev, épicentres des exactions de l’armée russe.

        Un missile polonais, le Piorun, fait mouche face aux Mi-35 et de Su-34 de l'armée russe

        VU D'AILLEURS - C'est le monde à l'envers : les Américains veulent désormais acheter des missiles polonais. Car le Piorun est un tiers moins cher et deux fois plus performant que le missile américain, Stinger.

        L'Humanité

        Les perdants de la future réforme des retraites donnent de la voix

        Premier plan

        Entre le recul de l’âge légal de départ à 65 ans et la fin programmée des régimes spéciaux, la réforme imaginée par le candidat Emmanuel Macron va toucher de nombreux travailleurs déjà soumis à des conditions de travail difficiles.

        Cécile RousseauCyprien Boganda

        Qu’il semble loin, le temps où un certain Emmanuel Macron, candidat à la présidentielle de 2017, s’engageait à ne pas toucher à l’âge légal de départ à la retraite ! « Il restera à 62 ans ! » martelait-il alors, soulignant dans son programme l’ineptie économique d’un éventuel recul. Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts et le Macron 2022 semble décidé à enterrer la promesse faite par celui de 2017. Le président­-candidat a prévenu : s’il est réélu, l’âge légal de départ passera de 62 à 65 ans en 2034. Et de façon abrupte. Si le projet de réforme Delevoye-Philippe, mis en échec par les mobilisations en 2019 et 2020, se donnait dix ans pour se mettre en place, ne touchant que les générations 1975 et suivantes, celui présenté il y a huit jours commencera à s’abattre sur les personnes nées dès 1961. Tant pis si celles-ci pensaient déclencher leurs droits à pension l’an prochain, dès 62 ans : elles devront travailler quatre mois de plus. Chacune des ­générations suivantes, jusqu’à celle de 1969, se verra accablée d’un trimestre supplémentaire à cotiser, afin de parvenir à l’officialisation du nouvel âge légal de départ à 65 ans, en 2034.

        Aucune urgence économique

        Cette réforme est d’autant plus brutale qu’elle n’est justifiée par aucune urgence économique (lire notre entretien). Le Conseil d’orientation des retraites (COR) le rappelait en juin 2021 : « Malgré le contexte de la crise sanitaire et le vieillissement progressif de la population française, les évolutions de la part des dépenses de retraite dans le PIB resteraient sur une trajectoire maîtrisée à l’horizon de la projection, c’est-à-dire 2070. »

        Valérie Pistone craint de se retrouver prise au piège de ces nouvelles bornes d’âge. Née en 1965, l’infirmière à l’hôpital gériatrique René- Muret à Sevran (Seine-Saint-Denis) n’imagine pas une seconde pousser son activité jusqu’à 65 ans : « Cette mesure s’inscrit dans un quinquennat injuste pour les soignants et ne prend absolument pas en compte le quotidien professionnel des gens », tacle celle qui est aussi syndicaliste SUD santé. La quinquagénaire avait initialement envisagé son départ pour 2025. En 2012, elle avait choisi de passer en catégorie A de la fonction publique avec une retraite portée à 60 ans. Un effort consenti pour percevoir un meilleur salaire. D’autres infirmières sont restées en catégorie B (catégorie active) et ont conservé la possibilité de départ à 57 ans. « Je me suis assise sur la pénibilité à ce moment-là, je n’aurais peut-être pas dû », glisse-t-elle, en précisant bien que les primes des infirmières ou de week-end ne rentrent pas dans le calcul de la pension.

         

        Miser sur la formation et l’embauche des jeunes

        Alors que les tâches administratives se sont multipliées pour coller à l’impératif de rentabilité et que le quotidien s’est alourdi avec le Covid, Valérie est épuisée : « On y laisse notre santé, donc on aimerait bien profiter de notre retraite. Quand on s’occupe des autres, il faut être en forme ! D’ailleurs, je ne fais pas des actes, mais des soins. L’interaction avec le patient est essentielle, surtout pour les personnes âgées. » À rebours de la future réforme, la soignante souhaiterait plutôt que les personnes proches de la retraite puissent diminuer leurs heures et qu’en retour, un jeune soit formé puis embauché.

        Chez d’autres spécialistes du soin, le corps a déjà lâché. Fabienne Montet, aide à domicile de 53 ans, souffre de multiples pathologies apparues dans l’exercice de son travail-passion : tendinite du bassin, arthrose aux deux genoux, hernie discale… « On est seul pour effectuer les transferts du lit au fauteuil avec des personnes qui n’ont souvent plus aucune autonomie. On est auxiliaire de vie, femme de ménage… Le métier est très physique, comme celui d’assistante maternelle que j’occupais avant. » En arrêt maladie depuis un an et en parcours de reconnaissance de maladie professionnelle, elle envisage une reconversion dans un métier administratif. Pourtant, selon ses calculs, Fabienne ne pourrait prétendre à une retraite complète qu’à 67 ans, avec un montant de misère. « J’ai travaillé à temps plein puis à temps partiel pour m’occuper de mes trois enfants, le tout payée un peu plus de 8 euros de l’heure, soit le Smic ! s’indigne-t-elle. Je devrais toucher 1 000 euros de pension. Je vis comment avec cette somme, compte tenu de l’augmentation des prix ? Sans mon mari artisan, je ne m’en sortirais pas. Plutôt que de subir la réforme d’un président installé bien au chaud dans son bureau, j’attendais une augmentation de salaire et la reconnaissance de la difficulté de notre travail. »

         

        L’usine à gaz du compte professionnel de prévention

        Dans le secteur du bâtiment, cet éloignement de l’âge légal de départ paraît aussi inconcevable. Si la pénibilité­ des tâches n’est plus à démontrer, leur reconnaissance concrète reste compliquée. Le compte professionnel de prévention (ex-compte pénibilité) a tout d’une usine à gaz. « Quatre critères de pénibilité ont été supprimés par Emmanuel Macron, comme l’exposition à des vibrations et le port de charges lourdes. Pour les critères restants, on nous répond qu’on ne peut pas toujours mesurer l’impact réel sur le salarié », déplore Ali Tolu, représentant CGT au comité de groupe de Vinci.

        Tenir jusqu’à 62 ans relève déjà de l’exploit. « Comme les patrons proposent rarement des postes aménagés, à 55 ans, de très nombreux collègues finissent licenciés pour inaptitude avec juste les indemnités légales. Beaucoup d’anciens, partis en retraite, sont tombés malades quelques mois après et sont décédés, dénonce Seyfettin Kurnaz, représentant de FO dans l’entreprise Dodin Campenon Bernard.

        Une impression de bis repetita de 2019

        Décidé à ignorer les particularités inhérentes aux métiers, l’actuel locataire de l’Élysée a réaffirmé sa volonté de supprimer les régimes spéciaux. Ciblés explicitement, les agents de la RATP ont une impression de bis repetita de l’année 2019. « Notre régime nous donne théoriquement le droit de partir à 52 ans avec vingt-sept années d’ancienneté­ pour les conducteurs et à 57 ans pour les agents de maintenance, rappelle Pierre Yaghlekdjian, délégué syndical CGT. Dans les faits, c’est très compliqué car l’impact des réformes précédentes s’amplifie avec le temps. Tout cela vise à réduire le montant des pensions car aucun conducteur ne restera jusqu’à 65 ans au volant, en horaires de nuit, en repos ­décalé… »

        En grève ce vendredi contre la dénonciation des accords sur les conditions de travail par leur direction en vue de la privatisation du réseau bus, les conducteurs refusent de travailler, entre autres, une heure de plus par jour. Une mobilisation qui devrait en appeler bien d’autres en cas de réélection du président de la République.

        réforme des retraitesEmmanuel Macronfinancement des retraitesRetraite à 60 ans
        Le Monde

        Autour de Jean-Luc Mélenchon, des hauts fonctionnaires « prêts à gouverner »

        Le candidat de La France insoumise dispose de soutiens parmi tous les grands corps de l’élite républicaine sur laquelle il entendrait bien s’appuyer pour gouverner s’il était élu, le 24 avril.

        Jean-Luc Mélenchon aime à dire qu’il est « prêt à gouverner ». C’est souvent pour mettre en valeur son épais programme, « L’Avenir en commun ». Plus rarement pour assurer qu’il connaît la composition de son gouvernement s’il était élu le 24 avril. En campagne à Toulouse, fin mars, le député François Ruffin lançait des pistes : « Je postule, ce soir, pour être ministre du logement », disait-il lors d’une réunion publique.

        La renaissance du candidat Mélenchon

        Mais derrière les têtes d’affiche, l’ancien trotskiste entretient aussi un certain rapport à l’appareil d’Etat : faire primer le politique sur la technique d’un côté, s’appuyer, de l’autre, sur cette élite républicaine, « ces fonctionnaires plein d’intelligence et de savoir-faire », comme il les qualifiait, dimanche 3 avril, à Toulouse. « L’Etat m’est souvent suspect quand il s’occupe de violence, de mater, d’imposer. L’Etat, tel que je le pense, soumis à la volonté de la loi, du législateur et du peuple, n’est pas compatible avec la vision libérale qui anime M. Macron et ses cabinets de conseil », ajoutait-il, en meeting sur la place du Capitole, promettant de dénoncer tous les contrats avec les cabinets privés.

        Jean-Luc Mélenchon appelle à « aller chercher la victoire avec les dents » lors d’un meeting à Toulouse

        Favorable au maintien du corps diplomatique, hostile à la suppression de l’Ecole nationale d’administration (ENA) telle qu’annoncée par le chef de l’Etat, le candidat de La France insoumise (LFI) s’appuie, à la veille du premier tour, sur des soutiens dans les grands corps, d’autant plus mis en valeur que l’échéance approche. En 2017, l’« insoumis » avait le projet d’organiser son gouvernement autour d’une quinzaine de ministres, assortis de hauts-commissaires dédiés à des missions précises et limitées dans le temps. Une manière de « mettre sous tension » la puissance publique et de lancer au plus vite ses réformes.

        « Loyauté à la patrie »

        Parmi ses soutiens, des diplomates, des membres de l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS), des conseillers d’Etat – au premier rang desquels son fidèle conseiller Bernard Pignerol –, des centraliens, des polytechniciens et des énarques. Même à Bercy, à la direction générale des finances publiques, on trouve des convaincus. « Il n’y a pas de honte à dire qu’on est des technos, on est formés pour faire tourner la machine de l’Etat et on aime ça », revendique M. Pignerol. Pour autant, ajoute-t-il, « il n’y a chez nous aucun mépris des militants ».

        Serait-il devenu facile, pour des hauts fonctionnaires, de s’engager pour le candidat LFI ? Les 19,6 % de 2017, l’ancrage à droite d’Emmanuel Macron et la faiblesse du Parti socialiste ont contribué à l’attractivité du parti. Et si l’anonymat reste de mise, tous mettent à distance l’idée que l’appareil de l’Etat serait réfractaire à une présidence mélenchonienne. « La fonction publique est loyale à la patrie et elle obéit chaque fois qu’on lui demande de le faire », résumait, dimanche, M. Mélenchon. Un pari à l’heure où une large part de ministères régaliens, de Bercy à l’intérieur, adhèrent à Emmanuel Macron.

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        France24 - Monde

        Pakistan : la Cour suprême annule la dissolution de l'Assemblée nationale

        Publié le : 07/04/2022 - 18:31Modifié le : 07/04/2022 - 18:41

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        La Cour suprême du Pakistan a jugé, jeudi, inconstitutionnel le processus qui a permis au Premier ministre Imran Khan d'éviter une motion de censure et d'obtenir la dissolution de l'Assemblée nationale, conduisant à la convocation d'élections anticipées. Elle a annulé la dissolution et ordonné que les députés procèdent au vote sur la motion de censure présentée.

        La Cour suprême du Pakistan a annulé, jeudi 7 avril, la dissolution de l'Assemblée nationale et ordonné que celle-ci procède au vote sur la motion de censure présentée par l'opposition contre le Premier ministre Imran Khan.

        La plus haute instance judiciaire du pays a considéré comme "contraire à la Constitution et sans effet légal" le refus du vice-président de l'Assemblée nationale, un fidèle du Premier ministre, de soumettre dimanche cette motion au vote, ce qui avait permis à Imran Khan d'éviter d'être très probablement renversé.

        L'opposition avait annoncé avoir rallié suffisamment de voix pour faire perdre sa majorité parlementaire à M. Khan, 69 ans, une ancienne star du cricket qui avait remporté les élections en 2018.

        Mais elle avait été surprise par la manœuvre de dernière minute du vice-président de l'Assemblée, qui avait refusé de faire voter la motion au motif qu'elle était inconstitutionnelle car résultant d'une "ingérence étrangère".

        Imran Khan avait plusieurs fois ces derniers jours accusé les États-Unis de s'immiscer dans les affaires intérieures pakistanaises avec la complicité de l'opposition, dont il a dénoncé la traîtrise.

        Il reprochait à Washington, qui a nié toute implication, de vouloir obtenir son départ, en raison de son refus de s'aligner sur les positions américaines concernant la Russie et la Chine.

        Un pays habitué aux crises politiques

        Le chef du gouvernement avait ensuite obtenu dimanche du président de la République, Arif Alvi, un autre de ses alliés, la dissolution de l'Assemblée, ce qui entraînait automatiquement la convocation de législatives anticipées sous 90 jours.

        Il n'y aura donc pas d'élections dans l'immédiat après le jugement de la Cour suprême et Imran Khan semble désormais n'avoir aucune chance de survivre à la motion de censure.

        "Cette décision a sauvé le Pakistan et sa Constitution. Elle a accru l'honneur et la dignité de la Cour", a réagi le chef de l'opposition à l'Assemblée, Shehbaz Sharif, leader de la Ligue musulmane du Pakistan (PML-N) et pressenti pour devenir Premier ministre si la motion de censure est approuvée.

        Le Pakistan, une république islamique de 220 millions d'habitants dotée de l'arme nucléaire, qui fête cette année ses 75 ans d'existence, est habitué aux crises politiques.

        Aucun Premier ministre n'est jamais allé au bout de son mandat dans ce pays qui, depuis son indépendance en 1947, a connu quatre putschs militaires réussis et au moins autant de tentatives de coups d'EÉtat, et a passé plus de trois décennies sous un régime militaire.

        Avec AFP

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        France24 - Monde

        Cette vidéo ne prouve pas que les morts de Boutcha ont été tués après le départ de l’armée russe

        Publié le : 07/04/2022 - 19:27

        Arthur Bamas Suivre

        D’après des comptes prorusses, une vidéo tournée le 2 avril à Boutcha serait la preuve que les civils retrouvés morts le lendemain dans cette ville ukrainienne n’ont pas été tués par l’armée russe. La vidéo ne montre pas de corps de civils, mais elle a été prise loin du lieu de découverte des cadavres. Et d’autres preuves visuelles permettent de confirmer que certains corps jonchaient déjà les rues avant le départ de l’armée russe. 

        La vérification en bref

        • Une vidéo de 7 minutes postée par la police ukrainienne montre des hommes en uniforme patrouiller le 2 avril dans la ville de Boutcha.
        • D’après des comptes pro-russes, ces images démontreraient qu’il n’y avait aucun cadavre de civils dans les rues de la ville à ce moment, suite au départ de l’armée russe le 30 mars. 
        • En réalité, ces images ont été prises à 2 kilomètres de la rue où ont été découverts, le 3 avril, plus d’une dizaine de corps de civils. Des images satellites prouvent que certains de ces cadavres étaient d'ailleurs déjà présents dans la ville avant le départ de l’armée russe. 

        Le détail de la vérification

        "Zéro victime civile dans les rues". Depuis le 5 avril, des comptes Twitter et Facebook prorusses partagent une vidéo publiée le 2 avril par la chaîne Youtube de la Police nationale ukrainienne. On y voit des hommes en habits militaires patrouiller dans les rues de Boutcha. D’après ces comptes prorusses, cette vidéo démontrerait que, le 2 avril, il n’y avait aucune trace des victimes civiles retrouvées à la suite du départ de l’armée russe. Mais cette vidéo n’a pas été tournée dans la zone où ont été découverts ces corps, et d’autres preuves permettent d’affirmer que des cadavres jonchaient bien certaines rues de Boutcha, alors que l’armée russe occupait encore la ville. 

        Retracer le parcours des policiers

        Dans cette vidéo, les hommes portant des uniformes de la police ukrainienne arpentent bien les rues de Boutcha le 2 avril, donc après le départ de l’armée russe. Certains échangent avec des civils rencontrés sur leur parcours, tandis que d’autres, dont les uniformes portent la mention de "spécialistes des explosifs", inspectent des véhicules abandonnés avant de les écarter des routes.

        Le détail qui retient l’attention des comptes prorusses est qu’aucun cadavre de civil n’est visible dans la vidéo, qui dure plus de sept minutes. (Un seul cadavre apparaît à la vingt-quatrième seconde de la vidéo, mais il s’agit d’un militaire en uniforme). Or, puisque ces policiers patrouillent dans Boutcha, ce serait la preuve que les victimes civiles découvertes le 3 avril n’étaient pas encore dans les rues la veille. Et donc, qu’ils auraient été tués après le départ de l’armée russe. Mais cette démonstration est fausse.

        Nous avons retracé le parcours emprunté par ces policiers. Pour cela, nous avons identifié plusieurs indices visuels tels que des panneaux remarquables, des immeubles de couleur, ou encore des enseignes de magasins et de pharmacies. Puis, nous les avons géolocalisés grâce à l’outil Google street view.

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        Ce parcours emprunté le 2 avril par les policiers ukrainiens débute à l’est de Boutcha. Leur convoi entre dans la ville par la route E373 qui devient ensuite la rue Shevchenka sur laquelle ils inspectent plusieurs véhicules abandonnés. Après avoir atteint un grand centre commercial, ils font demi-tour et repartent vers les rues Shevchenka et Vokzalna.

        Une zone éloignée du lieu de découverte des corps

        Or, ce parcours est éloigné de la zone où ont été découverts, le 3 avril, plusieurs corps de civils. Les cadavres filmés dans cette vidéo partagée massivement jonchaient en effet la rue Yablonska, située à au moins deux kilomètres de la patrouille des policiers. 

        Plusieurs médias, dont le New York Times, ont identifié les lieux de découverte de corps de civils. Or, aucun de ces lieux n’est situé sur le trajet des policiers ukrainiens. De plus, d’autres preuves permettent d’affirmer que des corps étaient présents dans la ville de Boutcha avant le départ de l’armée. 

        Ce sont par exemple les images satellites datées du 11 mars sur lesquelles des journalistes du New York Times ont identifié certains des civils découverts le 2 avril. Ou encore, la vidéo d’un tank russe abattant un cycliste circulant dans la rue Yablonska. Ces images authentifiées par le site Bellingcat ont été filmées avant le 11 mars.

        Télécharger l'application

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        Le Monde

        Guerre en Ukraine : les Etats-Unis élargissent encore les sanctions financières contre la Russie

        A la suite de « crimes de guerre majeurs » , selon l’expression du président américain, Joe Biden, son administration a pris des sanctions visant des centaines de personnalités symboliques, comme les filles de Poutine ainsi que le secteur financier.

        Un cran de plus. Les Etats-Unis ont accentué leur pression économique et financière sur la Russie en annonçant de nouvelles sanctions, mercredi 6 avril. Cette décision, suivie immédiatement par le Royaume-Uni, intervient après le choc international causé par les images des cadavres de civils, abattus dans la commune de Boutcha.

        « Des crimes de guerre majeurs » sont commis par les forces russes, a souligné le président Joe Biden. Sur un plan symbolique, le Trésor américain vise les deux filles de Vladimir Poutine, Maria Vorontsova et Katerina Tikhonova, ainsi que l’épouse et la fille du ministre des affaires étrangères, Sergueï Lavrov, et la totalité des 21 membres du Conseil de sécurité de la Russie. Sans révéler les détails, l’administration Biden estime que de nombreux actifs appartenant au président russe sont « cachés » dans son cercle familial.

        les dernières informations sur la guerre en Ukraine

        Au total, 140 hommes d’affaires et membres de leur entourage ainsi que 400 officiels russes figurent déjà sur la liste des sanctions américaines. Une façon de rendre ces élites radioactives et de limiter, espère-t-on à Washington, leurs capacités de déplacement et d’enrichissement. « Nos yeux sont fixés sur chaque yacht et sur chaque jet, a expliqué la procureure générale adjointe, Lisa Monaco. Nos yeux sont fixés sur chaque pièce d’art, chaque bien immobilier acheté avec de l’argent sale et sur chaque portefeuille bitcoin rempli avec les recettes de vols ou d’autres crimes. »

        Malgré ces propos volontaristes, les interrogations se multiplient au sujet des sanctions américaines, décidées en coopération étroite avec les alliés européens. La préservation des recettes russes dans le secteur de l’énergie en raison de l’indécision européenne, l’intervention massive de la Banque centrale russe en soutien du rouble, revenu à son cours antérieur à la guerre par rapport au dollar, ainsi que l’alignement rigoureux des élites derrière le Kremlin au nom d’une mission dite « existentielle » en Ukraine ne semblent pas dessiner à court terme une crise assez incitative pour arrêter la guerre.

        C’est à nouveau le secteur financier russe qui est visé par l’administration américaine, pour hausser le prix de l’invasion, à défaut de l’empêcher. « La réalité est que le pays s’enfonce dans un isolement économique, financier et technologique, expliquait un haut responsable à la presse, mercredi. A ce rythme, il va retourner aux normes de vie de type soviétique des années 1980. »

        Deux établissements sont cette fois dans la ligne de mire, la Sberbank et Alfa Bank. Interdiction sera faite à tout citoyen ou entité, aux Etats-Unis, d’opérer la moindre transaction avec eux, peu importe la devise. « La Sberbank est l’artère principale du système financier russe, indiquait le haut responsable américain. Elle détient à elle toute seule un tiers des actifs du secteur bancaire, soit plus de 500 milliards de dollars [460 milliards d’euros]. »

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        L'Humanité

        Pour Michaël Zemmour « la retraite à 65 ans, un choix politique, non économique »

        Entretien

        L’économiste Michaël Zemmour décortique la réforme macroniste et met en garde contre ses effets pervers à court et moyen terme.

        Cyprien Boganda

        Contrairement à ce que beaucoup de libéraux nous assurent depuis des années, notre régime de retraite n’est pas menacé. L’acharnement de l’actuel président à vouloir repousser l’âge de départ, en cas de deuxième mandat, est donc en bonne partie motivé par des raisons idéologiques.

        Comment analysez-vous la rapidité du recul de l’âge de départ à la retraite voulu par Emmanuel Macron ?

        L’objectif affiché est de repousser de trois ans l’âge légal de départ, au rythme de quatre mois par an. Cela va concerner des personnes qui se trouvent déjà aux portes de la retraite : imaginez la situation de ceux qui comptaient partir à 62 ans en 2023 et qui vont devoir attendre quatre mois supplémentaires. Quant à la génération née en 1969, elle devra patienter trois ans de plus. C’est une très grosse augmentation.

        Pour avoir une idée des conséquences immédiates d’un tel recul, on peut analyser ce qui s’est produit lors du passage de 60 à 62 ans (après la réforme des retraites de 2010 de Nicolas Sarkozy – NDLR). Pour résumer, les gens qui étaient encore en emploi à 60 ans sont restés deux ans supplémentaires.

        En revanche, tous ceux qui n’avaient plus de travail à ce moment-là (je rappelle que c’est le cas d’une personne sur deux au moment où elle prend sa retraite) ont vu se prolonger cette période de précarité où le taux de pauvreté est très marqué.

        Le deuxième effet produit par le recul de l’âge de départ se situe au niveau des conditions de travail. Avec l’âge, les risques d’incapacité faible ou sérieuse augmentent fortement. Dans le secteur du nettoyage, par exemple, le taux d’emploi chute après 45 ans à la suite de tous les facteurs de pénibilité (troubles musculo-squelettiques, notamment).

        Y a-t-il une logique économique derrière la décision d’allonger la durée de cotisation au régime des retraites ?

        Selon moi, cette mesure n’est pas une réponse à une nécessité financière : le Conseil d’orientation des retraites (COR) nous explique que le déficit va se résorber de lui-même à l’horizon 2030 et que le régime des retraites n’est pas menacé. Les économies représentées par un passage à 65 ans excéderaient largement ce qui serait nécessaire pour revenir à l’équilibre. En réalité, cette mesure ne répond pas à une logique économique, mais relève d’un choix politique.

        Emmanuel Macron cherche soit à réduire les dépenses publiques en tant que telles au nom d’une idée non démontrée selon laquelle une baisse des dépenses serait nécessairement une bonne chose pour l’économie, soit à augmenter la population présente sur le marché du travail (ce qu’on appelle « l’offre du travail »).

        Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire affirme en substance que « nous rembourserons notre dette publique par la croissance créée par la réforme des retraites ». Selon ce raisonnement, la réduction de la part des retraites dans le PIB, et plus largement de nos dépenses publiques, dynamiserait mécaniquement l’économie. Pour un économiste, c’est une logique curieuse qui ne repose sur aucune démonstration.

        Quelles pourraient être les conséquences sociales, à long terme, d’un nouveau recul de l’âge de la retraite ?

        Le temps que l’on passe à la retraite a déjà commencé à diminuer, car les précédentes réformes ont reculé l’âge de départ plus vite que nous ne réalisions des gains d’espérance de vie : autrement dit, cette nouvelle mesure conduirait surtout à raccourcir encore la durée de la retraite.

        Les salariés atteindront l’âge légal plus tard, et en plus mauvaise santé. Par ailleurs, on sait déjà que nous allons vers un appauvrissement relatif des retraités : le niveau de vie de ces derniers par rapport à celui des actifs sera 20 % plus faible en 2070. En réalité, le vrai sujet, c’est que si l’on ne fait rien, les retraités pourraient connaître l’expérience d’un déclassement demain.

        Emmanuel Macron n’essaie-t-il pas de s’attaquer à ce risque d’apauvrissement des retraités en relevant le minimum vieillesse à 1 100 euros ?

        Cette proposition est cosmétique. Le gouvernement précise bien que ces 1 100 euros ne seraient accordés qu’aux personnes avec des carrières complètes… c’est-à-dire à des gens qui, très largement, perçoivent déjà ce niveau de pension ! Ce sont les retraités aux carrières incomplètes qui sont les plus pauvres.

        Il faudrait prendre de vraies mesures pour s’attaquer au problème en envisageant une véritable retraite minimale, certes plus coûteuse pour les finances publiques. Cela supposerait de redéfinir les conditions nécessaires pour percevoir les minima de retraite : aujourd’hui, ils ne se déclenchent que lorsque l’on part à temps plein. Demain, certaines personnes devront donc attendre 67 ans pour pouvoir les toucher.

        michael zemmourréforme des retraitesRetraite à 60 ansdépart à la retraite
        Le Figaro

        Ardèche : les systèmes informatiques du département paralysés par une cyberattaque

        Tom Kerkour

        Un rançongiciel perturbe le travail des 1900 agents de la collectivité territoriale.

        Le système informatique du département de l'Ardèche est fortement perturbé par une cyberattaque. Depuis le mercredi 6 avril, l'infrastructure numérique de la collectivité est «immobilisée». Selon nos informations, l'incident n'était pas encore clos ce jeudi 7 avril. Une plainte a déjà été déposée.

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        Pour éviter que le virus ne se propage, les équipes ont «circonscrit» le logiciel malveillant en déconnectant une partie du réseau. Une procédure qui parasite le travail des 1900 agents de la collectivité. «Les services du département ne disposent pas actuellement de l'intégralité de leurs outils mais sont en capacité de poursuivre leurs missions. Des mesures d'organisation ont été mises en place pour assurer la continuité du service public», assurent les autorités.

        Pas de fuite de données

        Le département a identifié la nature de l'attaque, mais pas son origine. Il s'agit d'un rançongiciel, un type de virus qui s'approprie les données d'une entreprise ou administration et n'accepte de les libérer qu'en échange d'une rançon. «Nous n'avons pourtant pas reçu de demande de rançon», assure le département. Le logiciel malveillant n'aurait récupéré aucune donnée personnelle appartenant aux Ardéchois.

        Pour les collectivités la menace cyber s'est accentuée depuis la crise du Covid-19. L'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (Anssi) a lancé il y a deux semaines «un nouveau dispositif pour soutenir l'acquisition et le déploiement de produits et services de cybersécurité dans les collectivités territoriales». Il devrait aider les communes à renforcer leur sécurité, en commençant par les plus petites.

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        «Spot» aide les équipes de préservation et les archéologues à mieux protéger les zones mises à jour de la cité antique.

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        Le milliardaire a acquis une part minoritaire de 9,2 %, mais n'a pas dévoilé ses intentions.

        Bras de fer judiciaire entre Orange et son sous-traitant Scopelec

        Scopelec, spécialisé dans le déploiement de réseaux télécoms fixes et dans leur entretien, dénonce une rupture de commandes trop rapide.

        Le Monde

        Avec la guerre en Ukraine, l’Allemagne est obligée de repenser son modèle économique

        Berlin tente de mettre fin en catastrophe à sa dépendance aux énergies fossiles russes, en particulier à son gaz. Il s’agit d’une rupture majeure, qui aura des implications sur de nombreux secteurs.

        La guerre en Ukraine est-elle en train de provoquer un tournant dans le modèle économique allemand ? Un signe fort de rupture a en tout cas été donné par le ministre de l’économie Robert Habeck, lundi 4 avril, qui a décidé la quasi-nationalisation de la société Gazprom Germania, filiale allemande du groupe énergétique d’Etat russe, qui organisait la distribution et le stockage du gaz outre-Rhin. Motivée par des raisons de sécurité nationale et d’approvisionnement, cette mise sous tutelle d’une entreprise étrangère privée par l’Etat est inédite. Elle brise un tabou économique majeur et illustre l’adaptation en catastrophe de la première économie européenne au nouvel ordre mondial.

        les dernières informations sur la guerre en Ukraine

        Pour prendre la mesure de l’évolution en cours, il faut rappeler le choc que constitue l’agression russe contre l’Ukraine pour l’Allemagne. Moscou a ruiné la relation spéciale qui l’unissait encore à Berlin, héritée de l’histoire et entretenue par les échanges, en assumant les conséquences dramatiques sur l’économie de la Russie et sur sa population. Ce scénario, d’une violence inenvisagée par l’Allemagne, la frappe sur son talon d’Achille : l’énergie, qu’elle a largement rendue dépendante des importations de fossiles russes.

        Berlin place sous tutelle la filiale allemande de Gazprom

        La guerre jette aussi une ombre sur le modèle qui a fait la fortune de l’Allemagne ces vingt dernières années. Depuis la fin des années 1990, la formule gagnante du « made in Germany » consiste à importer à bon prix matières premières, énergie et produits intermédiaires, pour construire et assembler en Allemagne des produits à haute valeur ajoutée, exportés dans le monde avec une forte marge, en particulier vers la Chine. Aucun autre pays de cette taille n’a autant profité de la mondialisation. L’agression russe, qui entraîne avec elle une perte de confiance dans les échanges internationaux, remet en cause les bases intellectuelles, morales et économiques de ce modèle.

        « Bilan amer » de la politique russe

        Depuis quelques jours, plusieurs grands responsables économiques et politiques de la décennie 2010 reconnaissent leur aveuglement sur Vladimir Poutine. Mercredi 6 avril, l’ancien patron de Siemens Joe Kaeser, qui a rencontré plusieurs fois en tête-à-tête le président russe, a fait acte de contrition. « J’espérais que [les échanges économiques] contribueraient à faire progresser le développement industriel de la Russie. J’ai toujours fait partie de ceux qui croyaient au principe du “changement par le commerce”. Cela a échoué, du moins dans ce cas », a-t-il reconnu. Cette théorie, longtemps soutenue par les milieux d’affaires, défend l’idée que les échanges avec les pays non démocratiques contribuent positivement au changement.

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        Le Figaro

        La France du tourisme présidentiel: sur les traces des chefs de l’État de la Ve République

        Philippe Viguié-Desplaces

        ENQUÊTE - Un village, une ville, à la mer, à la campagne ou à la montagne… D’un petit coin de l’hexagone, nos huit derniers présidents ont, par leur seule présence, parfois boosté la vocation touristique, le temps de leur mandat voire au-delà.

        De notre envoyé spécial à Cajarc, Solutré-Pouilly et Courchevel

        Des territoires mis à la mode le temps d’un mandat, la roche de Solutré que gravit François Mitterrand, dans une mise en scène un rien monarchique, paraît aujourd’hui iconique. Car les destinations présidentielles, inscrites dans la durée d’un septennat ou d’un quinquennat, racontent ce que furent les premiers serviteurs de l’État. Ou tout au moins du style dont ils voulurent imprégner leur présidence. Si Charles de Gaulle s’incarne dans les austères plaines céréalières de la Haute-Marne, la modernité ne pouvait, chez Valéry Giscard d’Estaing, trouver meilleur tremplin que les pistes enneigées de Courchevel. Et quelle autre terre que celle de la Corrèze pour inventer ce lien étroit entre Jacques Chirac et une ruralité dont il semble pour l’éternité être devenu le gardien. De même, le plus jeune des présidents de la V République, Emmanuel Macron, lorsqu’il se promène à bicyclette au Touquet, entraîne avec lui une présidence où se mêlent la légèreté de sa génération et la gravité de sa fonction. Celui ou celle que les Français désigneront bientôt, pour occuper la première charge de l’État, ne devra pas manquer ce rendez-vous intime avec la France des paysages.

        À lire aussiMaillots de bain, dérapages et petits secrets: en vacances avec les présidents français

        Georges Pompidou à Cajarc

        Il faut aller à Prajoux, petit hameau situé près de Cajarc, dans le Lot, pour humer ce parfum de bonheur que nous renvoient les années Pompidou. C’est à la tante de Françoise Sagan que Claude Pompidou doit de découvrir, en 1962, deux fermes ruinées dans ce lieu oublié. À l’été 1969, devenu président de la République, Georges Pompidou savoure ici une paix totale. Le couple aménage une maison sans ostentation et se baigne dans une ancienne citerne transformée en piscine. Et puis il y a les animaux: trois chevaux de promenade et des moutons, pour lesquels est construite une bergerie. On imagine Georges Pompidou, col roulé blanc, pantalon de velours côtelé, humaniste, amateur de poésie, parcourant les chemins creux et les paysages venteux du causse aride. De Prajoux, par un chemin pentu qui descend du plateau, se faufilant dans une combe, les Pompidou gagnent le petit hameau de Seuzac, au bord du Lot. La famille de Françoise Sagan y possède une belle maison, à proximité du cimetière où repose l’écrivain.

        Et aujourd’hui? De part et d’autre de la route de Prajoux, de fausses cabanes de berger en béton, maquillées de pierres sèches, montent la garde. Construites pour permettre aux gendarmes de se dissimuler, elles n’ont jamais été détruites. Jusqu’à sa mort, en 2007, la veuve de l’ancien chef de l’État occupa Prajoux. La maison a finalement été vendue par son fils, Alain Pompidou. C’est une nièce de Françoise Sagan qui s’en serait portée acquéreur… Demeure l’immensité d’un paysage inchangé, terre de nombreuses randonnées. On s’attendrait presque à voir surgir sur la route silencieuse qui monte de Cajarc la Peugeot 504 grise que conduisait le président au retour de la messe dominicale. À Cajarc, la Maison des arts Georges et Claude Pompidou, rattachée au Centre Pompidou (de Paris), qui en assure la gestion, propose d’audacieuses expositions d’art contemporain, comme «La Cérémonie», à l’affiche jusqu’au 29 mai. 134, avenue Germain-Canet, Cajarc, tél.: 05 65 40 78 69 ; magcp.fr

        Dormir: au Cajarc Blue Hôtel, dont Georges Pompidou est à l’origine de la construction, à l’époque destiné à accueillir personnalités et journalistes. Autour de 90 € la nuit. 380, avenue François-Mitterrand, tél.: 05 65 40 65 35 ; cajarcbluehotel.fr

        Valéry Giscard d’Estaing à Courchevel

        À Courchevel, en 1975, Giscard se montre en fuseau et anorak, spatules aux pieds. L’événement médiatique est considérable. Plus d’une soixantaine de journalistes assistent au lâcher prise du tire-fesses présidentiel et suivent les dérapages, très contrôlés, du jeune président, dont la raideur provoque quelques sourires. «Il pallie son manque d’entraînement par sa volonté», commente Gaby Fejoz, le moniteur attitré du chef de l’État. Habitué aux pistes de Courchevel, Valéry Giscard d’Estaing a hérité d’une tante un des premiers préfabriqués de la station, le chalet Blanchot. Rien de luxueux dans ce bâtiment construit dans un lotissement en 1947, au quartier de Bellecôte (Courchevel 1850). David Derenai, conseiller municipal de la commune, plante le décor: «La station était à l’époque très sportive, les gens skiaient toute la journée et le côté bling bling n’existait pas encore…» L’idée du président est tout à la fois d’inciter les Français à skier, discipline encore très élitiste, et de donner un coup de jeune à sa fonction. Courchevel en tira-t-elle un bénéfice? «La notoriété internationale de la station était engagée bien avant, mais sa présence a été un peu comme la cerise sur le gâteau», admet David Derenai.

        Et aujourd’hui? Le chalet Blanchot a été vendu par la famille Giscard d’Estaing. Rénové et agrandi, il est méconnaissable, tout comme la station qui, depuis les années Giscard, a vu se multiplier les palaces et le «show-off». Au restaurant du Chabichou, on peut encore lire dans le livre d’or les mots écrits par VGE après un dîner en famille à la table étoilée de Michel Rochedy: «Le meilleur de la France!»

        Dormir : à la Sivolière, qui fête ses 50 ans cette année et où Giscard d’Estaing avait ses habitudes. Autour de 700 €. Rue des Chenus, tél.: 04 79 08 08 33, hotel-la-sivoliere.com

        François Mitterrand à Solutré

        La roche de Solutré fend le paysage comme une hache plantée dans les vignes du Pouilly-Fuissé. Cet ex-voto à la «mitterrandie» semble narguer l’horizon qu’il toise du haut de ses 493 mètres. François Mitterrand en fait, à partir de 1981, le rendez-vous incontournable de la Pentecôte. Mais c’est en 1946 qu’il découvre le lieu, au côté de son beau-frère, Roger Gouze, dont la famille est originaire de Cluny. Il se promet d’y revenir chaque année, jusqu’à sa mort. Ce qu’il fera. Des hordes de curieux, de gendarmes et de journalistes, accompagnent le souverain de la République dans cette balade institutionnalisée, à laquelle une absence fait figure chez les courtisans de disgrâce. «Il aimait, une fois le sommet atteint, observer dans le paysage ce qui était en mouvement et ce qui ne changeait jamais», raconte le guide Hervé Josserand. En 1995, affaibli par la maladie, l’ancien président tente une dernière ascension, en véhicule tout-terrain, mais sans jamais atteindre le sommet. Il meurt quelques mois plus tard.

        Et aujourd’hui? Quelque 250.000 visiteurs fréquentent chaque année la roche de Solutré, inscrite depuis 1995 comme grand site de France. Une plaque, gravée sur un rocher, rappelle l’existence du pèlerinage mitterrandien. Un musée de la préhistoire a été creusé dans la pente. Mitterrand ne serait pas étranger à sa construction, mais n’aurait pas été invité à son inauguration, en 1987… sous la cohabitation. Furieux, il n’y mettra jamais les pieds. À l’intérieur, il n’est fait aucune allusion au quatrième président de la Ve République.

        Dormir: à l’hôtel Europe d’Angleterre, au centre de Mâcon, sur les rives de la Saône, le plus vieil hôtel de la ville, entièrement rénové mais charmant. Autour de 100 €. 92-109, quai Jean-Jaurès, tél.: 03 85 38 27 94 ; hotel-europeangleterre-macon.com

        Jacques Chirac à Sarran

        On atteint par une route sinueuse et déserte le petit village de Sarran, au pays des Monédières, monts usés couverts de bruyères et de hauts sapins. Des paysages d’une beauté à couper le souffle s’imposent dans le silence venteux d’une campagne désœuvrée. La petite bourgade de 250 habitants, (Jacques Chirac en fut député et Bernadette Chirac, conseillère générale) est celle du château de Bity, qu’acquiert en 1969 le futur chef de l’État. La fière bâtisse, échauguettes en poivrière, est protégée d’un bouquet d’arbres et d’une compagnie de CRS, pour laquelle on construit une caserne à proximité. «Maire de Paris, il venait les trois premières semaines du mois d’août, mais président, beaucoup moins», nous confie un voisin. Qu’importe, pour toute la France, la Corrèze, c’est Chirac. Durant deux mandats, le couple présidentiel assoit Sarran à la première place du cirque médiatique. Le président chinois Jiang Zemin et la première dame des États-Unis Hillary Clinton font le déplacement, provoquant la stupeur des agriculteurs. «Pour Clinton, il y avait plein d’hélicoptères dans le ciel et des agents de la CIA partout, jusque dans les bois, raconte encore aujourd’hui l’un d’entre eux, Jean-Paul Merpillat, fils de l’ancien maire, qui n’a jamais oublié le remue-ménage que provoqua la visite du numéro un chinois. Un de mes amis, que j’ai croisé sur son tracteur le lendemain m’a dit: “Jean-Paul, souviens-en-toi, tu ne verras plus jamais ça!”» En 2000, le Musée du président Jacques Chirac, œuvre de Jean-Michel Wilmotte, destiné à recevoir les cadeaux officiels, est inauguré en grande pompe à Sarran…

        Et aujourd’hui? On peut s’approcher de très près du château de Bity, à condition de trouver la bonne route, qu’aucun panneau n’indique. La caserne de CRS, désertée, a été transformée en village de vacances. Claude Chirac, la fille de l’ancien chef de l’État, élue au conseil départemental de la Corrèze, occupe régulièrement les lieux. Pour autant, Sarran, après tant d’heures de gloire, semble assoupi. Le Musée du président, avec 20.000 visiteurs, connaît une baisse de fréquentation. «Du temps de Bernadette, il y avait de superbes expositions. Elle savait y faire», poursuit avec ses mots Jean-Paul Merpillat. «Les gens demandent moins où est le château de Bity», observe-t-il, redoutant qu’à la nostalgie succède l’oubli.

        Dormir: dans les superbes cabanes design et contemporaines du Domaine de Salagnac. Autour de 200 € la nuit. Meyrignac-l’Église, tél.: 06 64 61 29 16 ; cabanesdesalagnac.com

        Nicolas Sarkozy aux Glières

        La saisissante beauté du plateau des Glières prend à la gorge quand, au débouché de la route qui monte depuis Annecy, se laisse entrevoir cette étendue de neige. À 1440 mètres d’altitude, bordée de montagnes et de sapins qui semblent en protéger le secret, il règne un impressionnant silence, presque sacré. Les premiers maquisards y arrivent en janvier 1944 et durant les deux mois suivants font des Glières un haut lieu de la Résistance. Là «s’exprima l’un des plus vieux langages des hommes, celui de la volonté, du sacrifice et du sang», déclare André Malraux, venu en 1973 inaugurer un monument commémoratif spectaculaire. Nicolas Sarkozy, qui visite les Glières à la veille de son élection, en 2007, trouve ici son héros, Tom Morel, officier du 27e bataillon de chasseurs alpins, l’âme des Glières, un chef, tombé à 28 ans sous les balles d’un GMR (la police de Vichy). «C’est un lieu de mémoire et un lieu d’avenir. Il ne faut jamais que cela se reproduise. La politique doit servir à ça, à faire barrage à la folie des hommes.» Il promet, élu président de la République, d’y revenir chaque année, ce qu’il fera, à une exception près.

        Et aujourd’hui? «Il y a eu un effet Sarkozy, pas pour la région, où l’histoire des Glières est bien connue, mais pour les Français, reconnaît Éric Choiral, un des médiateurs culturels du site, encore aujourd’hui il y a des gens qui me disent: mais c’est là où Sarkozy venait…». Quelque 50.000 personnes pénètrent chaque année dans l’Espace Mémoire du maquis. Des visites guidées (passionnantes) entraînent le public autour du monument national de la Résistance et du drapeau tricolore, dont le mât a été planté à l’emplacement même où fut provisoirement enseveli Tom Morel, en 1944. Le site est aussi, en hiver, un des premiers spots de ski nordique que fréquentent les écoliers d’Annecy, animant joyeusement le plateau, rendu définitivement à la vie.

        Dormir: à l’Auberge des Glières, un nouvel établissement, avec un beau spa, doté d’une très bonne table dont la terrasse s’ouvre sur le plateau. Autour de 180 €. 305, chemin de l’Auberge, plateau des Glières, tél.: 04 50 24 83 14 ; aubergedesglieres.fr

        Ce fut la plus belle soirée que connut de toute son histoire Tulle

        François Hollande à Tulle

        François Hollande est parachuté en Corrèze en 1981, pour affronter Jacques Chirac aux législatives. En vain. Le futur président devra attendre 1988 pour être élu député de la Corrèze. Le soir du 6 mai 2012, il apprend à Tulle son élection à la présidence de la République et enflamme la ville, dont nombre d’habitants sont réunis devant la cathédrale, sur la place Monseigneur-Berteaud. «Ce fut la plus belle soirée que connut de toute son histoire Tulle», se souvient Cécile At, propriétaire de la brasserie La Taverne du Sommelier, où l’ancien président avait ses habitudes. Durant tout son mandat, il revient deux fois par an, pour les vœux et pour commémorer, chaque 9 juin, le souvenir des pendus de Tulle (99 otages exécutés par la division SS Das Reich le 9 juin 1944). Quelques heures durant lesquelles Tulle sort de l’ombre. L’office de tourisme met alors en place une visite «Sur les pas de François Hollande»! «Ce fut un flop complet, explique Gilles Bergeal, en charge de la communication de Corrèze Tourisme. On emmenait les gens dans des bâtiments administratifs qui n’avaient pas beaucoup d’intérêt.» Et pour cause: le président Hollande ne posséda jamais aucun logement à Tulle. On raconte même que «député, il dormait dans sa permanence».

        Et aujourd’hui? François Hollande a acheté, en 2018, une villa cossue sur les hauteurs de Tulle, repérée dans une publication du Figaro immobilier. La ville, longtemps vilain petit canard, accueille désormais de nombreux touristes, venus visiter sa cathédrale et de belles ruelles, bordées de maisons à colombage. À la Taverne du Sommelier, l’ancien président a sa table, qui fait face à celle de Jacques Chirac. Mais seule cette dernière bénéficie d’une plaque…

        Dormir: au Manoir de Peyrafort, une jolie chambre d’hôte. Autour de 90 €.6, chemin de Peyrafort,tél.: 05 55 27 34 66 ; manoirXV.com

        Et Emmanuel Macron au Touquet…

        Au terme de son mandat, l’actuel président de la République ne s’est pas identifié à un lieu dans la France des clochers. La Lanterne, près de Versailles, et le fort de Brégançon, deux résidences officielles mises à sa disposition, ont ses faveurs chaque été. Au Touquet, où son épouse possède une villa, les rares visites présidentielles n’ont pas encore imprimé le territoire. Et, d’ailleurs, s’enracine-t-on dans le sable et sur une plage?

        Frédérique Neau-Dufour: «De Gaulle, un homme du nord qui vire à l’est»

        Historienne, Frédérique Neau-Dufour a dirigé durant vingt ans, jusqu’en 2008, le musée de la Boisserie installé dans l’ancienne demeure personnelle du général de Gaulle, à Colombey-les-Deux-Églises. Auteur du livre De Gaulle aime l’Est (Éditions La Nuée Bleue), elle explique au Figaro pourquoi sa maison de la Haute-Marne a donné de lui l’image d’«un homme enraciné dans la France éternelle» et son lien avec l’Alsace, la Lorraine et la Champagne-Ardenne.

        LE FIGARO. - Le général de Gaulle a-t-il utilisé sa résidence de la Boisserie pour servir son image?

        Frédérique NEAU-DUFOUR. - Le général de Gaulle ne se souciait pas de son image, mais indirectement la Boisserie a contribué à lui donner celle d’un homme enraciné dans la France éternelle, un homme de réflexion et un dirigeant au contact des petites gens. Dans ses Mémoires, il dit qu’il aime les gens de Colombey. Devenu président, il fait de la Boisserie une forteresse qui protège sa vie privée.

        En 1916, prisonnier à Verdun, il sait que l’Est, c’est le point faible de la France, par lequel vient l’ennemi. Tout ça compte dans le choix d’acheter, en 1934, la ­Boisserie

        En quoi le Général s’identifie-t-il à l’est de la France?

        C’est un homme du Nord qui vire à l’Est. Il entretient avec l’Est une relation intime. En 1916, prisonnier à Verdun, il sait que l’Est, c’est le point faible de la France, par lequel vient l’ennemi. Tout ça compte dans le choix d’acheter, en 1934, la Boisserie. Comme président il s’incarne dans cette région de forêts, d’étendues brumeuses, peuplée de patriotes et de Français qui travaillent dur. Il nourrit sa grandeur de l’âpreté des paysages.

        Pensez-vous que le tourisme dans les pas des chefs d’État ait un avenir en France?

        C’est paradoxal. Il y a chez nos compatriotes, tout à la fois, une fascination pour les hommes de pouvoir, héritée de la monarchie et une forte érosion du lien qui les unit à leurs anciens dirigeants. Seuls survivront les lieux de mémoire des présidents qui sont entrés dans l’Histoire. Pour les autres, je crains qu’ils soient condamnés à l’oubli.

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        Le Monde

        Quatrième dose de vaccin contre le Covid-19 : les personnes âgées de plus de 60 ans bientôt éligibles

        Cette injection de rappel ne sera pas obligatoire et sera ouverte à ceux et celles dont la dernière injection remonte à plus de six mois, a annoncé Olivier Véran.

        La deuxième dose de rappel de vaccin contre le Covid-19 va être ouverte aux personnes âgées de 60 ans et plus, dont la dernière injection remonte à plus de six mois, a annoncé, jeudi 7 avril, Olivier Véran. Cette 2e dose de rappel ne sera pas obligatoire, a précisé le ministre de la santé sur la radio RTL. Jusqu’ici, cette dose était réservée aux personnes de 80 ans et plus, avait annoncé, le premier ministre, Jean Castex, mi-mars face au rebond de la pandémie.

        Covid-19 : une quatrième dose de vaccin pour les plus de 80 ans et les plus fragiles

        S’appuyant sur une recommandation de la Haute Autorité de santé, Olivier Véran a fait valoir :

        On sait qu’une injection de rappel, quand on a 60 ans et plus, réduit de 80 % le risque d’hospitalisation, de réanimation et de décès. Même si ce risque est moins élevé aujourd’hui qu’il l’était avec les variants précédents et lorsqu’il n’y avait pas de couverture vaccinale, il y a un risque résiduel. On peut le réduire par quatre, donc on le propose.

        Réduire « l’impact hospitalier »

        Cette mesure concerne 500 000 Français de 60 ans et plus qui sont à six mois ou plus de leur dernière injection, a précisé Olivier Véran :

        En période de circulation du virus, c’est autant de réduction d’un impact hospitalier. On sait que nos hôpitaux ont besoin de souffler.

        Les autorités sanitaires de l’Union européenne ont donné mercredi leur feu vert à une deuxième dose de rappel des vaccins anti-Covid de Moderna et Pfizer aux personnes âgées de 80 ans et plus, mais jugé prématuré d’émettre une recommandation pour la population plus jeune.

        Toutefois, de plus en plus de pays ouvrent la 2e dose de rappel – qui correspond à la quatrième dose – aux populations âgées de moins de 80 ans, dans un contexte de rebond épidémique.

        Les autorités sanitaires grecques ont ainsi annoncé mardi une quatrième dose pour « les personnes âgés de plus de 60 ans, surtout en présence d’une maladie sous-jacente ». L’Australie va faire de même pour les plus de 65 ans.

        Par ailleurs, concernant le premier tour de l’élection présidentielle qui se tient en France dimanche, le ministre de la santé a confirmé que les personnes testées positives au Covid-19 « peuvent aller voter en toute sécurité ». « Il y aura à disposition des masques, du gel hydroalcoolique, ils peuvent venir avec un stylo, on sait faire », a souligné Olivier Véran.

        Le Monde et AFP

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        France24 - Monde

        Accord de principe entre le FMI et le Liban pour un plan d'aide de 3 milliards de dollars

        Publié le : 07/04/2022 - 17:23

        FRANCE 24 Suivre

        Le Fonds monétaire international a annoncé jeudi être parvenu à un accord de principe avec Beyrouth pour un plan d'aide de trois milliards de dollars sur quatre ans. Les autorités libanaises "ont convenu d'entreprendre plusieurs réformes essentielles avant la réunion du conseil d'administration du FMI", auquel sera soumis pour approbation le programme accordé au pays du Cèdre.

        Le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé, jeudi 7 avril, être parvenu à un accord de principe avec les autorités libanaises pour un plan d'aide de trois milliards de dollars sur quatre ans, alors que le pays du Cèdre traverse la pire crise économique de son histoire.

        Le programme accordé au Liban au titre du mécanisme élargi de crédit est soumis à l'approbation de la direction du FMI et de son conseil d'administration, a précisé l'institution dans un communiqué. "Et les autorités libanaises ont convenu d'entreprendre plusieurs réformes essentielles avant la réunion du conseil d'administration du FMI", a ajouté le Fonds.

        "Les réformes nécessaires sont en réalité un tampon de visa pour que les pays donateurs commencent à coopérer avec le Liban et remettent le Liban sur la carte de la finance mondiale", a déclaré le Premier ministre libanais, Najib Mikati à des journalistes, après l'annonce de l'accord.

        Une délégation du FMI avait entamé fin mars une nouvelle mission au Liban avec l'espoir de parvenir à un accord préliminaire sur un programme d'aide en faveur du pays frappé par une crise économique inédite.

        Le mécanisme élargi de crédit "vise à soutenir la stratégie de réformes des autorités pour rétablir la croissance et la viabilité financière, renforcer la gouvernance, la transparence et augmenter les dépenses sociales et de reconstruction", a précisé le Fonds.

        Une contraction économique dramatique et une forte augmentation de la pauvreté

        Le FMI rappelle néanmoins que ce programme devra être complété par la restructuration de la dette publique extérieure libanaise avec l'objectif d'y faire participer suffisamment les créanciers pour rétablir la viabilité de la dette.

        "Le Liban est confronté à une crise sans précédent, qui a entraîné une contraction économique dramatique et une forte augmentation de la pauvreté, du chômage et de l'émigration", a rappelé Ernesto Ramirez Rigo, le chef de mission du FMI, à l'issue de la visite qui s'est achevée jeudi.

        Environ 80 % de la population libanaise sont en effet plongés dans la pauvreté.

        Le responsable du FMI a souligné que cette crise est "une manifestation de vulnérabilités profondes et persistantes générées par de nombreuses années de politiques macroéconomiques non viables qui ont alimenté d'importants déficits". Il a aussi noté que les autorités avaient apporté leur soutien à un taux de change surévalué et que le secteur financier était surdimensionné.

        Enfin, il a relevé de "graves problèmes de responsabilité et de transparence".

        Autant de problématiques auxquelles les autorités libanaises devront répondre.

        En outre, la crise a été aggravée par la pandémie de Covid-19 et l'explosion du port de Beyrouth en août 2020, et plus récemment par la guerre en Ukraine, principal pourvoyeur de blé de plusieurs pays du Moyen-Orient.

        Avec AFP

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        Environ 120 millions d'euros d'avoirs libanais gelés lors d'une opération contre le blanchiment

        La semaine de l'éco

        Reprise des discussions entre le Liban et le FMI : un espoir de sortie de crise ?

        Le Figaro

        Le journal du mercato : Ten Hag vers Manchester United, le Barça «travaille» pour prolonger Dembélé

        Le futur entraîneur d'United, la prolongation de Dembélé ou encore le rêve de l'Inter Milan : retrouvez toutes les infos mercato de ce jeudi 7 avril 2022.

        Erik ten Hag tout proche de Manchester United

        Quel sera le nouvel entraîneur de Manchester United à l’issue de la saison ? Ces derniers mois, plusieurs noms sont sortis dans la presse, comme celui de Mauricio Pochettino dont la position au Paris Saint-Germain est extrêmement fragilisée par des résultats décevants…ou celui d’Erik ten Hag (52 ans). Et à en croire les dernières révélations de Fabrizio Romano, les Red Devils auraient jeté leur dévolu sur l’actuel technicien de l’Ajax Amsterdam. D’après le journaliste spécialisé dans le marché des transferts, la formation mancunienne et le Néerlandais seraient même tout proches de s’entendre puisqu’ils discuteraient d’ores et déjà «du budget, des joueurs, des plans à long terme, des membres du staff». Sous contrat avec les Lanciers jusqu’en juin 2023, Erik ten Hag dispose d’une clause de libération d’un montant de 2 M€. Ce qui ne devrait poser aucun problème à Manchester United. Ainsi, la tendance actuelle est à une arrivée de l’ex-milieu de terrain sur le banc mancunien à la place de Ralf Rangnick, qui assure l’intérim depuis début décembre 2021. «Wait and see».

        Le Barça «travaille à la prolongation» d'Ousmane Dembélé

        Écarté et sommé de quitter le FC Barcelone en janvier dernier pour avoir repoussé une nouvelle proposition de prolongation, Ousmane Dembélé (24 ans) a réussi à renverser la situation ces dernières semaines en enchaînant les excellentes prestations sous les ordres de Xavi Hernández. Au point où une extension de son contrat est de nouveau à l'ordre du jour. Ce jeudi, en conférence de presse, l'entraîneur catalan a assuré que la formation barcelonaise «travaillait à la prolongation» de l'international français. Avant d'ajouter : «Depuis que je suis en charge de l'équipe, depuis le mois de novembre, il a été exemplaire. Sa manière de s'entraîner, son attitude, son engagement... Je ne sais pas comment il était avant, mais, là, je le sens très motivé et très heureux. Je vois un grand professionnel. [...] Le club connaît mes priorités sur le plan sportif, et j'espère qu'il restera. [...] S'il travaille bien, il peut être l'un des meilleurs à son poste. Il y a très peu de joueurs qui ont les qualités d'Ousmane. Le club n'est pas dans les meilleures dispositions financières, il faut s'adapter, mais, moi, Dembélé, je le ferais signer tout de suite.» La balle semble désormais dans le camp de l'attaquant tricolore.

        À VOIR AUSSI - Le meilleur d'Ousmane Dembélé au FC Barcelone

        Le Paris SG et le Real Madrid (encore) suspendus aux lèvres de Kylian Mbappé

        Le feuilleton Kylian Mbappé se poursuit. Dimanche soir, en marge de l’écrasante victoire du Paris Saint-Germain face au FC Lorient, Kylian Mbappé (23 ans) s’est exprimé sur son avenir. «Je n'ai pas encore pris ma décision, tout le monde sait que je n'ai pas fait mon choix. Je réfléchis parce qu'il y a des nouveaux éléments, plein de choses, plein de paramètres, je n'ai pas envie de me tromper», expliquait-il au micro d’Amazon Prime Vidéo. Pour Fabrizio Roman, cette décision se résumerait à choisir entre prolonger son aventure chez les Rouge et Bleu - alors que son contrat expire au terme de la saison - ou rejoindre le Real Madrid et son ami Karim Benzema. «Aucun autre club n’est impliqué [dans sa décision, ndlr]», assure le journaliste spécialisé dans le marché des transferts. Les deux clubs sont donc toujours accrochés aux lèvres de l’international français. Pour encore combien de temps ?

        L’Inter Milan rêve d’un retour de Romelu Lukaku...et de Paulo Dybala

        Acheté 113 M€ l’été dernier, Romelu Lukaku est désormais relégué sur le banc des remplaçants de Chelsea. Une situation qui ne lui convient absolument pas, lui qui enchaînait but sur but la saison dernière sous le maillot de l’Inter Milan. Forcément, le Belge est au centre des rumeurs de transferts. Selon les dernières informations de La Gazzetta dello Sport , les Nerazzurri rêveraient de rapatrier l’avant-centre âgé de 28 ans. Mieux, ils aimeraient pouvoir l’associer à Paulo Dybala à partir de la saison prochaine. L’Argentin, qui arrive en fin de contrat, pourrait en effet quitter la Juventus Turin gratuitement à l’intersaison. Cependant, ce rêve est encore très loin d’être concrétisé. Pour atteindre leurs ambitions, les dirigeants milanais doivent d’abord réaliser «deux grosses ventes» et réduire leur masse salariale. Peuvent-ils le faire ?

        Le journal du mercato : Lukaku draguerait l'Inter Milan, Tchouaméni préférerait l'étranger au PSG

        Lukaku tenté par l'Inter, Tottenham fan de Kulusevski ou Tchouaméni loin de Paris : toutes les infos du mercato foot de ce mercredi 6 avril 2022.

        Foot, Transferts : Le Real et Chelsea à fond sur Tchouaméni

        Aurélien Tchouaméni, à qui le Real Madrid fait les yeux doux, se rapproche d'un départ de l'AS Monaco…

        L'Humanité

        Mélenchon espère un duel avec Macron au second tour de la présidentielle

        Actu

        Le 20 mars, à Paris, la Marche pour la VIe République a rassemblé « plus de 100 000 personnes ». Le candidat FI appelle à faire du scrutin élyséen un référendum pour la retraite à 60 ans.

        Diego Chauvet

        «Si on est au deuxième tour, ce sera déjà une très belle victoire. Ça obligera Macron à affronter de vraies problématiques. » Pierre, la vingtaine, est monté de Lyon rejoindre la Marche pour la VIe République, organisée par la France insoumise, dimanche à Paris. Au même moment, sur le boulevard Beaumarchais, le candidat de l’Union populaire à la présidentielle fait son entrée dans le cortège sous les ovations de la foule. Malgré la virulence des attaques dont il est l’objet depuis l’invasion russe de l’Ukraine, Jean-Luc Mélenchon garde un soutien intact dans les rangs des insoumis et des sympathisants. Alors que les manifestants rejoignent la place de la République, la situation internationale qui bouleverse la campagne est évidemment dans toutes les têtes.

        Un grand coup de pression dans la campagne

        Manon, venue de Haute-Savoie, reconnaît que « ça a changé les choses, oui. Mais pour l’essentiel, ce sont des gens qui ne voulaient pas voter pour Mélenchon, et qui se sentent renforcés dans leurs positions. » Jean-Luc et Félix, eux, ont fait « dix heures de bus depuis Brest » pour être présents. Le premier est optimiste, persuadé que son candidat va l’emporter. Le second, lui, est conscient que, si le second tour peut être à portée, la marche vers la victoire est beaucoup plus haute… « Si on avait un mois de campagne de plus, peut-être que ce serait possible. Mais Macron, c’est un mur. C’est incroyable, il est à 33 % dans certains sondages. » La marche du 20 mars fait ainsi figure de grand coup de pression dans la campagne pour faire grimper le candidat d’ici au 10 avril. Car certains dans le cortège ont vraiment du mal à envisager un nouveau second tour entre Macron et Le Pen. C’est le cas de Christine, « militante depuis trente ans », qui dit qu’elle pourrait ne pas glisser un bulletin au nom du président sortant dans une telle configuration… Drapeau à la main, venue d’Île-de-France, elle se dit persuadée que « 90 % des gilets jaunes vont voter Mélenchon ».

        Smic à 1 400 euros net et blocage des prix

        Dans son intervention, le candidat FI leur a d’ailleurs adressé quelques signaux, promettant l’amnistie de tous ceux qui ont été condamnés, et l’indemnisation des victimes des violences policières en manifestation. Il s’est aussi déclaré en faveur du référendum d’initiative citoyenne, et de la fin de la monarchie présidentielle à travers la mise en place d’une Constituante pour une VIe République. Mais c’est surtout face au programme du président sortant que le député s’est positionné. Jean-Luc Mélenchon commence son discours en dédiant ce rassemblement « à la résistance du peuple ukrainien face à l’invasion russe », et aux « Russes courageux qui résistent dans leur propre pays ». Sortant du seul débat international qui domine la campagne depuis plusieurs semaines, il ouvre alors le feu sur la mesure la plus emblématique du programme d’Emmanuel Macron : la retraite à 65 ans. Il y oppose la retraite à 60 ans, qu’il promet de rétablir s’il est élu le 24 avril. Juste avant le discours, le coordinateur de la FI, Adrien Quatennens, le clamait : « Avec Jean-Luc Mélenchon au second tour, cette élection présidentielle vaudra un référendum pour la retraite. » « Une nouvelle fois, nous allons lui faire remballer sa réforme », promettait-il. « Ne vous cachez pas derrière les divergences entre les chefs et les étiquettes, c’est vous qui faites la différence », appuie ensuite le candidat à la présidentielle à l’intention des électeurs, notamment ceux qui, à gauche, hésiteraient encore sur le nom à glisser dans les urnes le 10 avril. Et d’en appeler à leur « responsabilité » : « Oui, ce vote est un référendum social, vous êtes prévenus », un vote pour faire barrage à « la retraite à 65 ans », lance-t-il à la foule.

         Une élection qui, parce qu’elle concentre tous les pouvoirs, nous permet de les renverser tous en même temps » jean-Luc Mélenchon

        Pour mobiliser encore au-delà de ses troupes rassemblées place de la République (plus de 100 000 personnes selon les insoumis), le candidat met aussi l’accent sur la rapidité avec laquelle de nouvelles « conquêtes sociales » pourraient être mises en place en cas de victoire. C’est « une élection qui, parce qu’elle concentre tous les pouvoirs, nous permet de les renverser tous en même temps ». Aussi, dès son arrivée au pouvoir, Jean-Luc Mélenchon promet un décret faisant passer le Smic à 1 400 euros net et le blocage des prix. Avec la retraite à 60 ans, « tout de suite, 830 000 personnes pourront partir jouir de leur temps libre », tandis qu’autant d’emplois seront libérés pour les jeunes. « Pas besoin de grèves coûteuses pour votre budget, ou de manif rendue dangereuse par le préfet Lallement », assure encore le candidat. Pour y parvenir, il reste trois semaines à la « tortue électorale », donnée entre 12 % et 14 % des intentions de vote selon les sondages, pour convaincre… une majorité de Français.

        Jean-Luc MélenchonPrésidentielle 2022réforme des retraitesunion populaire
        L'Humanité

        Présidentielle. Les mauvais coups que mijote Emmanuel Macron pour son deuxième mandat

        Enquête

        Le président de la République a annoncé sa volonté de briguer un nouveau mandat. Que prépare-t-il ? Réforme des retraites et des institutions, fin des 35 heures et attaques contre la Sécurité sociale au nom de la dette... S’il est réélu, Macron, aux manettes d’un deuxième quinquennat, va se lâcher. Le directeur général de l’Ifop, Frédéric Dabi, explique comment la situation de crise se transforme en arme politique pour l’actuel locataire de l’Élysée. décryptage et Entretien

        Aurélien Soucheyre

        Emmanuel Macron aura attendu le dernier moment pour se déclarer candidat à la présidentielle, à travers une lettre publiée jeudi soir dans la presse quotidienne régionale. Mais le président, très investi sur le sujet de la guerre en Ukraine, va-t-il seulement faire campagne ? Quel programme proposera-t-il aux Français ? Quels coups durs et coups de bluff leur réserve-t-il ? Macron n’a jamais renoncé à son projet de sape des fondamentaux démocratiques et sociaux. Décryptage.

        Qui propose quoi ? Comparez les programmes des candidats à l'élection présidentielle !

        La retraite pour les riches

        Dans sa missive, le chef de l’État se veut clair : « Il n’y a pas d’indépendance sans force économique. Il nous faudra donc travailler plus et poursuivre la baisse des impôts pesant sur le travail et la production. »

        « Bien sûr, il va falloir remettre les retraites sur la table », confirme d’emblée Roland Lescure, qui fait partie des députés LaREM qui travaillent au nouveau programme d’Emmanuel Macron. Soit l’une des réformes les plus impopulaires du quinquennat, abandonnée en pleine crise sanitaire au plus grand regret de Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, qui appelle sans cesse à la reprendre. « Il faut bien la relancer pour des raisons de dette et de financement », confirme Sacha Houlié, qui soumet lui aussi des idées en interne.

        La bataille des retraites est (à nouveau) déclarée

        Les arguments types déjà utilisés en 2018 et 2019 sont toujours là : « Aucune pension ne doit être sous les 1 000 euros. » Mais à partir de combien d’années de travail ? Les macronistes n’ont pas de réponse. Reste à savoir s’ils entendent reprendre le texte déjà adopté en première lecture, à coups de 49-3, ou non. « Il faut tout remettre à zéro et ne rien s’interdire, affirme Bruno Questel, député LaREM. Il faut faire davantage de coconstructions, même si la concertation avait duré dix-huit mois quand même avec Jean-Paul Delevoye. »

        L’ex-haut commissaire à la réforme des retraites, qui défendait un texte sans aucune garantie de montant de pension et d’âge de départ, avait dû démissionner après la révélation de ses liens étroits avec les assurances, très intéressées par une privatisation des retraites. Si le programme n’est pas encore ficelé, Macron lui-même s’est prononcé en novembre pour la suppression des régimes spéciaux et la possibilité de travailler plus longtemps. Concernant le temps hebdomadaire de travail, ses équipes parlent déjà d’en finir avec les 35 heures.

        Départ à 65 ans : Macron parti pour accélérer la casse sociale

        Des institutions verrouillées

        « Une autre réforme qu’il faut relancer, c’est celle des institutions », mesure Roland Lescure. Celle-ci avait été stoppée par l’affaire Benalla. Mais que contenait-elle ? Un renforcement accru de la verticalité de l’exécutif à travers l’affaiblissement d’un Parlement de plus en plus transformé en chambre d’enregistrement.

        « Je pense toujours qu’il faut réduire le nombre de députés et de sénateurs », affirme Sacha Houlié, qui souhaite également instaurer une dose de proportionnelle de 25 % pour les législatives. « Je suis pour la proportionnelle intégrale », prévient cependant Erwan Balanant, député Modem, qui défend ici une proposition chère à François Bayrou.

        Comment les deux partis les plus importants de la majorité dialoguent-ils pour préparer le programme de Macron ? « On travaille, mais c’est difficile de faire vivre une campagne qui n’existe pas vraiment », observe l’élu.

        Les marcheurs promettent néanmoins « d’innover pour faire vivre la démocratie, comme lors du grand débat national et lors de la Convention citoyenne pour le climat ». Deux innovations, en effet. Mais les cahiers de doléances des gilets jaunes et les recommandations des citoyens tirés au sort lors de la Convention sur le climat ont été jetés aux orties.

        Enfumage sur l’énergie

        Le président sortant a annoncé depuis Belfort vouloir renforcer le nucléaire : « Je souhaite que six EPR2 soient construits et que nous lancions les études sur la construction de huit EPR2 additionnels ».

        Dans son courrier de candidature, il plaide également pour « continuer d’investir dans notre innovation et notre recherche afin de placer la France en tête dans les secteurs comme les énergies renouvelables, le nucléaire, les batteries, l’agriculture, le numérique, ou le spatial ». Le tout afin de « devenir une grande nation écologique, celle qui la première sera sortie de la dépendance au gaz, au pétrole et au charbon ».

        « Décarboner l’énergie est un enjeu majeur et non négociable, mais celui du contrôle public de la production et de la distribution de l’énergie l’est tout autant », fait valoir Sébastien Jumel. Le député PCF fustige un président « qui essaie de rattraper ses erreurs juste avant le scrutin présidentiel ». Après avoir laissé General Electric acheter l’essentiel d’Alstom, le chef de l’État s’est réjoui du rachat des turbines Arabelle par EDF. Et Bruno Le Maire a même déclaré qu’une nationalisation d’EDF « ne doit pas être écartée ».

        « En réalité, ce gouvernement a volontairement affaibli EDF et le risque de voir démantelée cette structure primordiale est réel. Elle pourrait être découpée comme l’a été la SNCF. De plus, il laisse totalement les énergies vertes et renouvelables au privé », ajoute le parlementaire communiste. Derrière les coups de com de l’exécutif se cache un véritable risque de privatisation accrue de la filière, quand bien même les macronistes reprennent de plus en plus l’expression de « souveraineté énergétique », notamment depuis l’invasion russe en Ukraine.

        Une grande attaque contre la Sécu

        L’Humanité avait révélé que la Macronie voulait supprimer toutes les références au budget de la Sécurité sociale dans la Constitution, avant de faire marche arrière.

        Elle parle désormais de mettre en place une « grande Sécu ». L’idée, sur le papier, est alléchante : la prise en charge par l’assurance-maladie de toutes les dépenses de santé, y compris celles jusque-là dévolues aux complémentaires. Sauf qu’en réalité, le projet entend instaurer un « panier de soins » limité, ainsi qu’un « périmètre remboursable » au-delà duquel les dépenses seront… à la charge individuelle des patients ! Il s’agira donc avant tout d’un beau cadeau aux assurances privées, bien loin de tout esprit mutualiste.

        Grande sécu, grosse manip’

        D’ailleurs, le rapport remis sur la « grande Sécu » invite à la « régulation » des dépenses, soit une réduction des dépenses publiques et sociales de santé. Et au lieu de lever les exonérations de cotisations sociales (75 milliards d’euros par an sont ici à récupérer !) et de taxer le capital, le rapport n’évoque comme source de financement que la TVA et la CSG, soit essentiellement les poches des Français.

        Du reste, concernant les aides sociales telles que le RSA, les APL ou l’ancienne prime d’activité, elles pourraient se voir fusionnées au sein d’un « filet de protection » unique. Mais la Macronie ne précise ni les montants ni les personnes concernées.

        En débat Financement, mutualisme, accès aux soins. Comment répondre au projet de « Grande Sécurité sociale » ?

        Les services publics dans le viseur

        Les marcheurs parlent désormais de « refonder l’école et l’hôpital » après leur avoir fait tant de mal. Le président promet ainsi que la « priorité sera donnée à l’école et à nos enseignants, qui seront plus libres, plus respectés et mieux rémunérés », et qu’en « matière de santé, nous opérerons la révolution de la prévention et ferons reculer les déserts médicaux ». « Il faut mettre des moyens massifs. Dans les années 1980, un professeur en début de carrière touchait 2,3 Smic. Aujourd’hui, c’est 1,2 Smic, ce n’est pas normal », assure l’élu LaREM Sacha Houlié. « L’Élysée parle surtout de supprimer le Capes et le recrutement à vie dans l’éducation nationale. L’idée, c’est encore une fois de casser la fonction publique, de remplir les établissements de vacataires et d’affaiblir l’école de la République », s’inquiète Pierre Dharréville, député PCF.

        Même son de cloche pour l’hôpital et les Ehpad : « Nous investirons pour permettre à chacun de vivre le grand âge à domicile tant qu’il le peut, pour rendre les maisons de retraite plus humaines », écrit Emmanuel Macron. « L’attitude de surprise de l’exécutif devant le scandale Orpea est révoltante, s’insurge le parlementaire marseillais. Cela fait des années que nous dénonçons cette situation.

        Quelles préconisations du rapport Fiat-Iborra ont été retenues par LaREM sur le sujet ? Quasiment aucune. » Quant à la cinquième branche de la Sécu dédiée à la dépendance, elle a bien été créée pour 2022, mais sans pour autant être financée. Les services publics pourraient également trinquer au motif que Bruno Le Maire exclut « toute idée de nouvelle recette fiscale pour financer l’amortissement de la dette », et préconise surtout une baisse de la dépense publique.

        Vers un durcissement sécuritaire

        Le nombre de personnes mutilées en manifestations n’avait jamais été aussi fort depuis le départ de De Gaulle. L’hôte de l’Élysée, qui a fait réprimer par la violence les revendications sociales des gilets jaunes, a également commencé à privatiser les missions de police avec la loi de sécurité globale. « Parce que le respect des lois n’est pas négociable, nous poursuivrons l’investissement dans nos forces de sécurité et notre justice », assure le président-candidat dans un paragraphe de sa lettre à la rhétorique toute sarkozyste, où il évoque « une histoire, une langue, une culture que, lorsque l’on est français, on se doit de connaître, d’aimer, de partager ».

        Il a annoncé pour 2022 son intention d’augmenter de 1,5 milliard d’euros le budget du ministère de l’Intérieur, de lutter contre « l’intolérable combat que certains mènent contre les forces de l’ordre » et de simplifier les mesures pénales. Si l’exécutif n’a pas pu mettre en place l’interdiction qui devait être faite à tous de filmer la police, il entend mieux « encadrer » la présence des journalistes en manifestation, et n’a pas renoncé à la surveillance par drones, malgré les avis du Conseil d’État. La multiplication des états d’urgence, des interdictions de manifester et le renforcement permanent des pouvoirs des préfets interrogent de plus en plus quant à la nature du régime. Réélu, Macron se sentirait autorisé à aggraver cette dérive.

        Frédéric Dabi : « Une campagne figée sous l’effet drapeau qui bénéficie au sortant »

        La déclaration de candidature du chef de l’État intervient dans un contexte de guerre inédit pour une élection présidentielle. Le directeur général de l’Ifop, Frédéric Dabi, explique comment la situation de crise se transforme en arme politique pour l’actuel locataire de l’Élysée et le place en position de force.

        C’est en pleine guerre qu’Emmanuel Macron vient de se déclarer officiellement pour la présidentielle. Quelles conséquences peut avoir ce contexte sur sa candidature ?

        C’est une situation inédite, jamais nous n’avions connu de crise si aiguë si près de la présidentielle. Et elle bénéficie clairement à Emmanuel Macron. Il est passé en moins d’une semaine de 26 à 29 % d’intentions de vote et relègue à plus de 12 points ses premiers poursuivants. Cette progression est due à ce que j’appelle « l’effet drapeau » : dans un contexte de crise, beaucoup de Français resserrent les rangs autour du président de la République. Cela a été un peu le cas lors du Covid, mais cette fois c’est particulièrement spectaculaire. Cette guerre exacerbe une logique de distinction en faveur du locataire de l’Élysée. Cela signifie que nombre d’électeurs n’imaginent pas un autre candidat faire mieux que lui à sa place. Les enjeux internationaux font partie de la panoplie présidentielle. Quand, en 2012, nous interrogions les futurs électeurs pour savoir s’ils pensaient que François Hollande ferait mieux que Nicolas Sarkozy, le prétendant socialiste devançait le chef de l’État sortant en tout domaine sauf sur la dimension internationale. De surcroît, Emmanuel Macron est préservé d’un sentiment de fin de règne qui peut nuire au sortant, parce que, par la force des choses, il peut tous les jours montrer qu’il est en action. En outre, cet effet drapeau fige la campagne et empêche pour l’instant l’émergence d’autres thématiques qui pourraient le gêner.

        En 2017, le candidat Macron faisait campagne sur le thème « et de droite et de gauche ». Cinq ans plus tard comment se compose son électorat ?

        Contrairement à ce qui a pu être dit, on observe une certaine continuité. En 2017, Emmanuel Macron a capté presque 50 % de l’électorat 2012 de François Hollande, un électeur de Nicolas Sarkozy sur cinq et tous ceux de François Bayrou. En 2022, il conserve trois quarts de son électorat de 2017 et prend 10 % de celui de Jean-Luc Mélenchon, 24 % de celui de Benoît Hamon, et 27 % de celui de François Fillon. Même si les Français ont le sentiment que sa politique est de droite, son équation « électorat », qui consiste à capter des votants de chaque bord, mise à mal pendant le mouvement des gilets jaunes ou avant le Covid, fonctionne désormais peu ou prou. Et cette crise si singulière va sans doute la favoriser.

        En revanche, l’implantation locale, concernant les élus comme le parti LaREM, a assez peu fonctionné. Cela peut-il être un handicap pour la constitution d’une majorité ?

        À l’issue de cette longue séquence électorale 2017-2022, on voit que le dégagisme qui a marqué le quinquennat de François Hollande ne s’est pas poursuivi. Mais aussi que coexistent un champ politique national dominé par Emmanuel Macron et Marine Le Pen, et un espace local où les partis traditionnels PCF, PS, LR, UDI ont plutôt bien tenu. Néanmoins, cette dernière donnée ne posera aucun souci au chef de l’État dans la course à l’Élysée. Aux législatives, cela peut avoir des conséquences si des députés En marche élus en 2017 se représentent. Mais n’oublions pas l’effet de souffle lié à une victoire à la présidentielle. Il est, pour l’heure, difficilement mesurable mais il devrait quand même lui assurer, s’il était réélu, un avantage sans doute décisif.

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        France24 - Monde

        Afghanistan : l'impossible conditionnement de l'aide humanitaire à l'éducation des filles

        Publié le : 31/03/2022 - 20:32

        Bahar MAKOOI Suivre

        Alors que l’ONU tente de mobiliser une aide humanitaire record de 4,4 milliards de dollars pour remédier à une grave crise humanitaire en Afghanistan, la décision des Taliban de fermer les collèges et lycées pour les Afghanes risque d'empêcher l'octroi des aides internationales.  

        L'Afghanistan privée de dons ? Les conséquences de la décision brutale des Taliban d’interdire aux filles les écoles secondaires commencent à se faire sentir. La Banque mondiale a annoncé, mercredi 30 mars, la suspension de quatre projets d'une valeur d'environ 600 millions de dollars (540,9 millions d'euros). 

        Ces projets étaient prêts à être mis en œuvre par des agences des Nations unies pour soutenir des initiatives dans les secteurs de l'éducation, de la santé et de l'agriculture, ainsi que les moyens de subsistance des communautés. C’était sans compter le revirement soudain des Taliban, qui sont revenus la semaine dernière sur leur décision de permettre aux filles d'étudier dans le secondaire, quelques heures à peine après la réouverture annoncée de longue date. Une volte-face qui a provoqué une vague d’indignation dans le monde et chez les femmes afghanes. 

        Ce grand bond en arrière risque désormais de compromettre non seulement la reconnaissance internationale du régime de ces islamistes fondamentalistes, mais surtout les milliards d’euros d’aide internationale prévus pour sortir l’Afghanistan d’une profonde crise économique et humanitaire.

        Pour cause, la communauté internationale a fait du droit à l'éducation pour toutes et tous une condition de l'octroi de cette aide. Avant la Banque mondiale, le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) avait, lui aussi, émis des réserves quant à l’attribution des aides promises à l’Afghanistan après le revirement des nouveaux maîtres de Kaboul. L'aide de la communauté internationale pourrait ainsi aller vers d'autres crises humanitaires dans le monde si les Taliban tardent à rouvrir les collèges et les lycées pour filles en Afghanistan, a ainsi prévenu le chef du PNUD, Achim Steiner, en visite, lundi, à Kaboul. 

        Pourtant, le temps presse. Depuis l'arrivée au pouvoir des Taliban et l'arrêt des financements internationaux, qui représentaient 75 % du budget afghan, le pays est plongé dans une profonde crise qui aggrave une situation humanitaire déjà désastreuse après quatre décennies de conflits et des récentes sécheresses. Selon les Nations unies, quelque 23 millions d’Afghans souffrent désormais de la faim et 95 % des habitants du pays ne mangent pas à leur faim, tandis que 10 millions d'enfants ont un besoin urgent d'aide pour survivre. 

        "Un million d'enfants en sévère malnutrition sont au bord de la mort", a pour sa part averti le chef de l'ONU, Antonio Guterres, qui tente de mobiliser une aide humanitaire record de 4,4 milliards de dollars (3,9 milliards d'euros), tout en condamnant les interdictions édictées par les Taliban aux Afghanes. Une conférence des donateurs, coorganisée jeudi 31 mars par l'ONU, le Royaume-Uni, l'Allemagne et le Qatar, visait à réunir cet appel de fonds, le plus grand jamais engagé pour un seul pays. Mais jusqu'à présent, seuls 13 % de la somme nécessaire ont été promis. 

        "Ils ne feront jamais de concessions"

        "Les donateurs risquent de se montrer moins généreux, or chaque dollar compte pour sauver des vies humaines", déplore Heather Barr, co-directrice par intérim de la division Droits des femmes de Human Rights Watch (HRW). Jointe à Islamabad par France 24, elle se dit pessimiste quant à la réouverture des écoles pour filles en Afghanistan.

        Le ministère afghan de l'Éducation, qui n'a donné aucune explication claire pour justifier la fermeture du secondaire aux filles, avait évoqué "quelques problèmes d'ordre pratique non résolus avant la date limite prévue pour l'ouverture". Une déclaration laissant entendre qu’un compromis serait possible sur l’adoption d’un uniforme pour les jeunes afghanes, une tenue qui viserait notamment à couvrir leur visage sur le trajet de l’école.   

        "Les Taliban ont pris le pouvoir en août 2021, et en sept mois ils n’ont toujours pas trouvé de solution ?", ironise Heather Barr. "Je n’y crois pas. Ils ne feront jamais de concessions. Ils vont faire miroiter ça et ne le feront jamais, tout comme il y a 25 ans".  

        Dénonçant une augmentation des attaques contre les droits des femmes, HRW estime que les Taliban "semblent avoir cessé de faire semblant d'apaiser les donateurs dans l'espoir d'obtenir de l'aide et de la reconnaissance". L'ONG rappelle d’autres restrictions annoncées les jours suivant la fermeture des écoles pour filles, comme l’interdiction aux femmes de voyager en avion sans un membre masculin de leur famille, ou encore l’interdiction pour elles de fréquenter les parcs de Kaboul quatre jours par semaine. 

        Des Taliban divisés au sujet des libertés accordées aux femmes 

        "Les Taliban sont encore divisés en factions. Les luttes de pouvoir entre ces groupes ont joué sur ces revirements de dernière minute en défaveur des Afghanes", assure Heather Barr.  

        "Certains Taliban ont été éduqués en dehors de l’Afghanistan, ils ont passé du temps au Pakistan, ou ailleurs. Notamment au Qatar, où ils ont pu constater que l’islam encourageait l’éducation des femmes tout en faisant respecter des règles vestimentaires strictes pour celles-ci", explique à France 24 Afzal Ashraf, maître de conférences en relations internationales et sécurité à l'Université de Loughborough. "Mais la plupart ont une approche plus traditionnelle. Ils souhaitent que les femmes ne sortent pas de la maison. Ces Taliban considèrent toute concession sur cette question comme une défaite de l'Occident, qui veut qu'ils scolarisent les jeunes filles dans le cadre de son désir constant de changer les croyances et les coutumes de leur peuple".

        Le chercheur avance par ailleurs que chez les Taliban, le leadership n'est pas central. Aussi, le poids politique des différentes factions change au gré des alliances. "Leur influence est proportionnelle à la puissance militaire, elle est fondée sur le nombre d'hommes qui suivent un chef taliban plutôt que sur des motifs religieux". Une complexité qui explique sans doute les volte-face à répétition et le flou politique depuis l'arrivée des Taliban au pouvoir.  

        "Ne punissez pas tous les Afghans"  

        Pour nombre d’observateurs de la société afghane, l’Occident ne doit pas s’attendre à des engagements des maîtres de Kaboul en matière d’éducation et ne doit pas lier l’aide humanitaire aux politiques incertaines du nouvel exécutif afghan, d’autant que l’urgence est autre. "Ne doit-on pas sauver la vie des femmes avant de se soucier de leur éducation ? Sans cette aide, des Afghanes et leurs bébés vont mourir. La question de l’éducation des jeunes filles afghanes ne se posera plus, puisqu’elles seront mortes de faim", souligne Afzal Ashraf. 

        "Ne punissez pas tous les Afghans pour les abus des Taliban", implore de son côté HRW. "L'Afghanistan souffre d'une crise humanitaire largement due aux décisions des donateurs, en particulier des États-Unis. Les exactions des Taliban ne doivent pas freiner les efforts des donateurs pour endiguer la crise humanitaire et débloquer l'économie afghane". 

        Avec AFP

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        En Afghanistan, "certains vendent déjà leurs enfants pour nourrir leur famille"

        Afghanistan : les Taliban interdisent finalement aux filles de reprendre l'école

        Manifestation en Afghanistan contre la fermeture des collèges et lycées aux filles

        L'Humanité

        Départ à 65 ans : Macron parti pour accélérer la casse sociale

        Actu

        La majorité a présenté, jeudi 10 mars, sa future réforme en cas de second mandat. Avec un report de l’âge légal de départ à la retraite – comme le proposent Valérie Pécresse et Éric Zemmour – affiché comme indispensable pour faire face à des « difficultés de financement » et à l’allongement de l’espérance de vie. Des arguments fallacieux.

        Florent LE DU

        Cinq ans de plus pour finaliser la destruction de notre modèle social. Deux ans après avoir renoncé à sa réforme des ­retraites pour cause de crise sanitaire, le président-candidat promet aux travailleurs un scénario encore plus sombre en cas de second mandat : attendre 65 ans pour partir à la retraite à taux plein. Exit la proposition de fin 2019 d’introduire un « âge pivot » qui n’avait pas valeur de couperet à 64 ans, le chef de l’État veut bien repousser au-delà de 62 ans l’âge légal de départ, comme Valérie Pécresse (65 ans) et Éric Zemmour (64 ans).

        « C’est une réforme de responsabilité et de justice », a osé le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, jeudi. Les arguments fallacieux ne manqueront pas pour défendre cette « réforme prioritaire » qui doit se faire progressivement, jusqu’à 2032. Le 9 novembre, Emmanuel Macron avait ainsi prévenu qu’il faudrait « travailler plus » afin de « préserver les pensions de nos retraités ». Comme ses concurrents de droite et d’extrême droite, la majorité présente le report de l’âge de départ comme le seul moyen « d’équilibrer l’ensemble du système », comme l’a soutenu Richard Ferrand, président de l’Assemblée nationale. Mais réformer le financement des retraites est d’abord une question de choix politique. « Les difficultés dont parle la majorité sont dues aux critères capitalistes qui dictent notre gestion de l’économie en voulant toujours faire baisser le coût du travail et des cotisations pour laisser plus de place aux profits », explique l’économiste communiste Denis Durand. Pour Jean-Marie Harribey, ancien coprésident d’Attac, « la droite veut faire oublier que d’autres solutions existent, comme augmenter les volumes des cotisations en augmentant leur part dans le salaire brut, en embauchant davantage, en augmentant les salaires, en stoppant les exonérations accordées aux plus riches . »

        le chef de l’État entend toujours supprimer les régimes spéciaux

        Selon la majorité, ce « sauvetage » du système des retraites permettrait à terme 14 milliards d’euros d’économies annuels. Mais d’après l’économiste François Ecalle, pourtant favorable au recul de l’âge de départ, la réforme ne rapporterait que 3,75 milliards d’euros par an en 2032, en prenant en compte les prestations sociales qu’induit le report (chômage, invalidité, RSA). Des économies qui ne pourraient suffire qu’à financer la hausse des montants minimaux des pensions à taux plein : 1 100 euros pour Emmanuel Macron et Éric Zemmour, 1 230 euros pour Valérie Pécresse. Et donc ne pas résoudre les fameuses difficultés de financement du système. De quoi justifier d’ici là une accélération de la mesure ou un nouveau report de l’âge ?

        D’autres différences existent entre la réforme avortée en 2020 et le projet présenté par les soutiens d’Emmanuel Macron. Fini la retraite par points, système plébiscité par Valérie Pécresse pendant la primaire LR. Tandis que, si le chef de l’État veut toujours supprimer les régimes spéciaux, il prévoirait désormais « trois grands régimes » pour les fonctionnaires, les salariés du privé et pour les indépendants. Reste une conséquence pouvant bouleverser durablement notre modèle social : faciliter la retraite par capitalisation. La majorité prévoit qu’au-delà de 120 000 euros de revenus bruts par an, les plus riches ne cotiseraient qu’à hauteur de 2,81 % (au lieu de 6,90 %), sans ouvrir de droits à la retraite. « Un manque à gagner qui en plus ouvre un boulevard aux fonds de pension privés pour récupérer leurs cotisations », anticipe Jean-Marie Harribey.

        un quart des travailleurs les plus pauvres meurent avant 62 ans

        Quant à l’âge légal, la Macronie adopte désormais le même argument que « Les Républicains  », qui réclamaient déjà son report en 2019 : « Parce que nous vivons plus longtemps, il nous faudra partir à la retraite plus tard », déclarait Emmanuel Macron en juillet 2021. Une drôle de vision du progrès social. « Pourquoi est-ce qu’on vit plus longtemps ? Aussi parce qu’on a baissé l’âge de départ à la retraite, commente Ian Brossat, directeur de campagne de Fabien Roussel (PCF). Dans le même temps, les richesses produites ont augmenté de manière considérable. Est-ce que ces gains de productivité ne doivent pas aussi profiter au monde du travail ? » L’argument selon lequel « nous vivons plus longtemps » est factuellement discutable : selon l’Insee, depuis 2016, l’espérance de vie en France stagne, tandis que l’espérance de vie en bonne santé commence à baisser. Elle se situait en 2020 à 63,7 ans mais fluctue en fonction des catégories sociales : pour les ouvriers, elle se situe entre 55 et 59 ans.

        Repousser l’âge de départ à la retraite ­continuerait d’accroître ces inégalités sociales. Économiquement, avec des difficultés d’embauche des plus de 60 ans et la tentation de prendre une ­retraite anticipée avec une pension revue à la baisse. Du point de vue de la santé également alors que, toujours selon l’Insee, 25 % des travailleurs les plus pauvres meurent avant 62 ans, contre 5 % des plus riches. Mais la majorité sortante a tout prévu. Selon Richard Ferrand, la ­réforme « doit permettre, dès l’âge de 40 ans, d’investir dans les formations et de faire en sorte qu’on soit en capacité physique, intellectuelle de se réorienter et d’embrasser d’autres tâches dans sa deuxième partie de carrière ». Plutôt que de prendre en compte la pénibilité de certains métiers et des carrières, la Macronie exhorte les Français à s’adapter, anticiper. Défense de vous plaindre si à 60 ans le travail ronge votre santé : vous n’aviez qu’à y penser avant.

        Retraite à 60 ansréforme des retraitesfinancement des retraitesdépart à la retraite
        Le Figaro

        Notre palmarès des plus beaux jardins de France

        Alyette Debray-Mauduy

        CLASSEMENT - Pendant quinze jours, les lecteurs du Figaro.fr ont voté pour leur parc préféré parmi une sélection de trente adresses. Voici les résultats.

        Avec la crise sanitaire, le rapport des Français à la nature a profondément évolué et leur appétence pour les parcs et les jardins n’a cessé de grandir. «Il y a une immense envie de verdure et de liberté, explique Philippe Orain, le directeur des guides de voyage Michelin. Pour la satisfaire, l’offre touristique de jardins est allée crescendo, dans toutes les régions. Ces lieux sont une ode à la beauté de la nature façonnée par l’homme. On n’imagine pas tout ce qui peut exister.» D’où l’idée du Guide vert Michelin de réinventer ses ouvrages consacrés à cette thématique avec une édition enrichie de belles photos et de portraits de jardiniers d’hier et d’aujourd’hui. «Manière d’ajouter de l’authentique et du vécu à nos contenus», ajoute-t-il.

        La sortie de Visiter les parcs et jardins de France, le 8 avril en librairie, a été l’occasion pour Le Figaro de demander à ses internautes quel est leur jardin préféré, celui qui leur procure une vraie émotion, où ils aiment se promener, se prélasser. Ils ont voté pendant quinze jours, choisissant parmi 30 lieux sélectionnés en collaboration avec le Guide vert Michelin. Parmi eux, des incontournables comme Versailles ou Villandry, mais aussi des adresses plus confidentielles, comme le jardin de Flaugergues, surprenant second de ce sondage, ou le jardin botanique du Kestellic, également plébiscité par nos 7926 votants. Voici le top 10 de ce classement.

        1• Le château de Versailles (Yvelines)

        Une surprise, cette première place? «Pas vraiment, rétorque Alain Baraton, le jardinier en chef du parc le plus fréquenté de France (10 millions de visiteurs par an avant la pandémie ; 2,5 millions aujourd’hui). Les gens ont voté pour un symbole. Versailles est le jardin de tous les Français, il a une place à part dans leur cœur. On y a tous un souvenir d’enfance et son histoire est régulièrement liée à l’actualité. En mars, Macron y a encore réuni les chefs d’États européens pour évoquer la guerre en Ukraine.» En 1661, Louis XIV fait appel à Le Nôtre pour créer un jardin à la française qui serait l’incarnation de son pouvoir. Les travaux sont titanesques pour le concevoir dans les règles de l’art, là où il n’y a que bois, prairies et marécages.

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        «Des broderies en buis visibles depuis les fenêtres du château, des allées bordées de charmilles, de la symétrie, une perspective. Tout y est» , précise Alain Baraton. Louis XV apportera un jardin botanique au Trianon riche de 4000 variétés différentes. En 1774, Louis XVI offre ce dernier à Marie-Antoinette, qui le transforme en un parc anglais où elle plante des espèces rares, comme des sophoras du Japon ou des cèdres du Liban. «Même si, au fil des siècles, plusieurs bosquets ont évolué avec les modes, la tempête de 1999 est passée par là, Versailles est resté le symbole de la grandeur de la France», estime Alain Baraton.

        Place d’Armes, 78000 Versailles. Tél.: 01.30.83.78.00 ; chateauversailles.fr

        2• Le château de Flaugergues (Hérault)

        Cette folie du XVIIe siècle - en plein centre de Montpellier - et ses 30 hectares de jardin en terrasses sont bel et bien la surprise de notre classement. Ils reflètent pourtant l’air du temps. Celui d’une nature humaniste et responsable, conçue comme un lieu de cohabitation entre les plantes, la biodiversité et les humains. Ce domaine s’est bâti au fil des siècles, sous l’impulsion de ses différents propriétaires: Étienne de Flaugergues, à la fin du XVIIe siècle, puis Charles-Joseph de Boussairolles et sa descendance jusqu’à Henri de Colbert, qui veille au grain depuis plus de cinquante ans.

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        Le parc se divise en cinq espaces: un jardin «franco-italien persan d’inspiration française», précise ce dernier, comptant plus de 10.000 buis ; un espace botanique qui doit sa richesse aux Brachychiton, bambous, agrumes - ramenés par des marins hollandais au XIX siècle - et aux 700 palmiers plantés par Henri de Colbert ; un potager collaboratif en permaculture et 20 hectares de vigne. Soixante espèces d’oiseaux mais aussi des écureuils, des hérissons vivent dans cet écosystème où des abris en pierre sèche ont été aménagés pour préserver la biodiversité.

        1744, avenue Albert-Einstein, Quartier Millénaire, 34000 Montpellier.

        Tél.: 04.99.52.66.37 ; flaugergues.com

        3• Le château de Villandry (Indre-et-Loire)

        C’est à Joachim Carvallo que l’on doit la réhabilitation du parc entourant ce château Renaissance du XVIe siècle. Ce dernier rachète le domaine en 1906, se plonge alors dans des archives en tout genre (livres, plans, cadastres) et consacre sa vie à redonner sa superbe au jardin qui offre aujourd’hui six espaces répartis sur quatre niveaux de terrasses. En bas, le potager décoratif où plants de salades, de tomates, de carottes paysagent cet aménagement géométrique en damier. Devant les pièces de réception s’étale un parc d’ornement où les buis et les massifs de fleurs composent un jardin de l’amour, aux formes évocatrices, et un jardin des croix. La visite se poursuit par un jardin d’eau, recréé comme le parc à la française du XVIIIe siècle de ce château. Au quatrième niveau, la dernière création de Villandry, le jardin du soleil, imaginé en 2008 par les paysagistes Louis Benech et Alix de Saint Venant, est une composition bien plus contemporaine. À cela il faut ajouter un jardin de simples et un labyrinthe, qui font de Villandry une étape incontournable dans les châteaux de la Loire.

        3, rue Principale, 37510 Villandry.

        Tél.: 02.47.50.02.09 ; chateauvillandry.fr

        4• Les jardins de Claude Monet à Giverny (Eure)

        Plus de 250 peintures s’inspirent de l’étang fleuri de nénuphars de cette propriété où le peintre impressionniste habita pendant près de quarante ans. Léguée par le dernier fils de Monet à l’Académie des beaux-arts, celle-ci est recréée à l’identique par Gérald Van der Kemp - ancien conservateur en chef du château de Versailles - et ouverte au public en 1980.

        Aujourd’hui, son jardin s’articule autour de deux espaces: le Clos normand, devant la maison, et ses 50.000 espèces de fleurs offrant une impressionnante palette de couleurs, en toute saison et à toute heure de la journée ; l’étang fleuri de nénuphars et aménagé de son pont japonais, de l’autre côté de la route. Un paysage que Monet avait aménagé de toutes pièces comme source d’inspiration pour ses toiles. Onze jardiniers entretiennent ces espaces, deuxième lieu le plus visité de Normandie après le Mont Saint-Michel.

        84, rue Claude-Monet, 27620 Giverny. Tél.: 02.32.51.28.21 ; fondation-monet.com

        5• Le parc floral d’Apremont-sur-Allier (Cher)

        Ici, pas de jardin clos, mais un dédale de nature qui s’étire dans l’intégralité de ce bourg de 70 habitants ayant pris des allures de village médiéval à l’entre-deux-guerres, sous l’impulsion d’Eugène Schneider. Le parc floral est créé dans les années 1970 par son petit-fils, le paysagiste Gilles de Brissac. Il plante alors plus de mille espèces de fleurs et d’arbres. Des iris, des roses, du pavot mais aussi des hêtres pleureurs, des érables cannelle. «Le spectacle démarre dès le printemps avec la voûte de glycine, en fleurs de fin avril à fin mai. En juin, ce sont les rosiers grimpants, présents sur la plupart des façades, qui prennent le relais avant que les érables japonais, les ginkgos, les liquidambars n’offrent une explosion de couleurs à l’automne», explique Louise Hurstel, la directrice des lieux.

        18150 Apremont-sur-Allier.

        Tél. 02.48.77.55.06 ; apremont-sur-allier.com

        6• Le château d’Eyrignac (Dordogne)

        Cette propriété à 13 kilomètres de Sarlat, plongeant sur les collines du Périgord noir et classée monument historique, appartient à la même famille depuis 22 générations (500 ans). Le jardin à la française n’est réalisé qu’à partir de 1965, par Gilles Sermadiras. Avec ses charmes et ses buis taillés comme de véritables sculptures végétales, il résonne comme un hymne à l’art topiaire. Depuis, son fils Patrick et sa femme, Capucine, n’ont eu de cesse de réinventer le lieu. Ils ont créé une roseraie blanche dans laquelle sont organisés chaque lundi de l’été des pique-niques dansants avec feux d’artifice, où le dress code «blanc» est de rigueur. Ces derniers réunissent chaque semaine 500 personnes aux premières loges pour admirer le coucher de soleil. Ils ont ajouté à cela un potager, un verger, des sentiers botaniques, des parterres de fleurs blanches, un jardin de l’ivresse présentant tous les cépages français, un jardin flamboyant planté de 50 érables… Ce petit bijou accueille 80.000 visiteurs par an.

        24590 Salignac-Eyvigues. Tél.05 53 28 99 71 ; eyrignac.com

        7• Les jardins suspendus de Marqueyssac (Dordogne)

        Ici, les 150.000 pieds de buis centenaires moutonnants au-dessus de la vallée de la Dordogne font écho aux collines environnantes. Ce paysage saisissant est l’œuvre de Julien de Serval, qui aménagea au XVIIe siècle un jardin d’inspiration italienne. Abandonné, ce dernier a ensuite été restauré par Kléber Rossillon, qui racheta la propriété en 1996. La balade dans les 22 hectares du parc se fait sans quitter des yeux les villages et les châteaux alentour - La Roque-Gageac, Castelnaud-la-Chapelle, Fayrac. Elle se termine par un belvédère que l’on rejoint en empruntant une grande allée ou de petits sentiers boisés de chênes verts, de pins parasols, de cyprès. Tous les jeudis soir, en été, Marqueyssac organise une soirée aux chandelles, pendant laquelle le parc est éclairé à la bougie et ponctué d’orchestres et de spectacles de danse.

        24220 Vezac.

        Tél.: 05.53.31.36.36 ;marqueyssac.com

        8• Le parc et le festival de Chaumont-sur-Loire (Loir-et-Cher)

        Ce domaine doit sa renommée à son Festival international des jardins qui accueille chaque année pendant six mois (depuis trente ans), les créations éphémères de grands architectes paysagers. «Les Allemands nous considèrent comme le Festival de Cannes du jardin, d’autres estiment que nous sommes un observatoire des dernières tendances, précise Chantal Colleu-Dumond, la directrice du domaine. Nous sommes dans l’inventivité permanente, aux avant-postes sur l’esprit du jardin contemporain.»

        Cette année, du 5 mai au 6 novembre, trente paysagistes épondront à la thématique «Qu’est-ce qu’un jardin idéal?». «Est ce un lieu esthétique, écologique, nourricier?» , ajoute-t-elle. Mais Chaumont-sur-Loire ne se résume pas à ces 3 hectares d’exposition. Son parc de 32 hectares, créé au XIX siècle et réinventé par Louis Benech en 2010, est classé remarquable. Il abrite des cèdres exceptionnels, plus de 1000 bulbes de fleurs blanches (tulipes, narcisses…), des végétaux aux tons de mauve ou de rose pâle. Depuis 2012, il consacre également un espace aux grandes civilisations du jardin - le Japon, la Chine, l’Angleterre…

        41150 Chaumont-sur-Loire. Tél.: 02 54 20 99 22 ; domaine-chaumont.fr

        9• Le domaine de Kestellic (Côtes-d’Armor)

        Surplombant la rivière Jaudy et le port de Tréguier, ce jardin tout en dénivelé se distingue pour ses 2000 essences provenant du monde entier - Australie, Chine, Japon… Il possède l’une des plus hautes forêts de fougères arborescentes d’Europe mais aussi d’impressionnants Ginkgo biloba et arbres aux mouchoirs centenaires. Cette propriété est créée à la fin du XIXe siècle par Aristide Talibart. Celui-ci trace les premiers contours du parc, mais c’est grâce à Yann de Kerouartz, un passionné de botanique qui rachète le domaine en 1957, qu’il est paysagé avec d’étonnantes variétés de plantes exotiques. Classé monument historique, ce jardin romantique serpente autour d’un beau manoir néobreton.

        La Montagne, 22220 Plouguiel.

        Tél.: 06.60.83.66.05 ; kestellic.fr

        10• Le Désert de Retz (Yvelines)

        À Chambourcy, entre les forêts de Saint-Germain-en-Laye et de Marly, ce jardin anglo-chinois - imaginé François-Nicolas-Henri Racine de Monville entre 1774 et 1789 - est pour le moins atypique. À l’origine, cet aristocrate acquiert 38 hectares de terrain pour y construire une vingtaine de fabriques - très en vogue à l’époque - se référant à différentes civilisations (mongole, chinoise, égyptienne…). Dans le parc, il plante plus de 4000 essences différentes. «L’histoire raconte que celles-ci ont d’abord transité chez le jardinier du roi, à Versailles, qui aurait déclaré “Cet homme est fou, il ne doute de rien”», raconte Pierre Morange, le maire de Chambourcy. Aujourd’hui, le parc ne s’étend plus que sur 20 hectares et ne plus compte que 7 fabriques. La plus étonnante: la Colonne détruite - un monument de 25 mètres de haut et de 15 de diamètre, éclairé par une verrière et aménagé d’un escalier hélicoïdal - où résida Monville pendant un temps.

        Allée Frédéric-Passy, 78240 Chambourcy.

        Tél.: 01.30.87.20.63 ; ledesertderetz.fr

        Un Trophée pour les Jardins

        Lancé en 2012 par Le Figaro Magazine, le Grand Trophée de la plus belle restauration a été rebaptisé en 2021 Grand Trophée Dassault Histoire et Patrimoine. À cette occasion, et pour la première fois, trois prix ont été décernés: le Coup de cœur du jury, le Grand Trophée des monuments et le Grand Trophée des jardins. Ce dernier distingue un propriétaire privé ayant réalisé au sein d’un jardin ou d’un parc historique un programme exemplaire de restauration. Ce prix a été attribué, en octobre dernier, au château d’Ainay-le-Vieil (Cher), propriété de Marie-Sol de La Tour d’Auvergne, géré par sa fille Arielle Borne et son mari, Hervé. Ce parc paysager réputé pour ses arbres séculaires et sa roseraie de roses anciennes fera l’objet d’un reportage dans Le Figaro Magazine en juin prochain. Le jury de ces Trophées, présidé par Marie-Hélène Habert-Dassault et Alexis Brézet, était composé de personnalités de l’architecture et du patrimoine comme Stéphane Bern ou Jacques Garcia. Les appels à candidature sont ouverts pour l’édition 2022 qui dévoilera son nouveau palmarès en octobre prochain.

        legrandtropheedassaulthistoireetpatrimoine.fr

        Suivez le guide

        Cent quatre-vingts adresses sont à l’honneur dans le nouveau Guide vert Visiter les parcs & jardins de France. Elles ont été minutieusement choisies pour proposer tous types de créations - historiques, botaniques, contemporaines -, dans toutes les régions. On y retrouve de grands jardins, auréolés de 3 étoiles, mais aussi des lieux plus discrets, plus originaux. Plus qu’un guide, cette édition se feuillette comme un livre avec ses belles photos et ses portraits de paysagistes.

        editions.michelin.com

        Néflier du Japon : l'arbre à « bibasses »

        FICHE PLANTE - Ce bel arbre originaire de Chine est apprécié pour son feuillage dense et ses délicieux fruits orangés.

        Déneiger devant chez soi : que dit la loi ?

        Avec les épisodes neigeux de cette semaine, la question du déneigement se pose. Êtes-vous obligé de déneiger devant chez vous ? Qui est responsable si quelqu'un chute devant chez vous ? Qui détermine les règles ? Réponses.

        Que planter, semer ou récolter en avril ?

        Le début du printemps est le coup d'envoi que beaucoup de jardiniers attendent chaque année avec impatience. Mais par quoi commencer ? Que planter dès le mois d'avril ? Et que semer ? Y a-t-il déjà des récoltes à entreprendre ? Réponses.

        France24 - Monde

        Hwasong-15 ou Hwasong-17 : la Corée du Nord aurait-elle truqué son dernier tir de missile ?

        Publié le : 27/03/2022 - 14:39

        Marc DAOU Suivre

        Le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un, qui a supervisé le tir du plus puissant missile balistique intercontinental (ICBM) du pays, jeudi 24 mars, s'est dit prêt pour une "confrontation de longue haleine" avec les États-Unis. Après l'inquiétude des pays voisins et l'indignation exprimée par la communauté internationale, des doutes sont apparus sur la nature du missile qui a été lancé.

        Washington et Seoul sont convaincus que le régime nord-coréen a truqué le lancement, jeudi, de son missile balistique intercontinental (ICBM), rapporte, dimanche 27 mars, l’agence de presse sud-coréenne Yonhap. "Les alliés pensent que le Nord a de nouveau testé jeudi un ICBM Hwasong-15, du même type que celui qu'il a tiré fin 2017, selon plusieurs sources, indique Yonhap. Et ce, alors que le Nord a publiquement revendiqué le succès du lancement d'un missile Hwasong-17", soit le dernier modèle de missile.

        Cette analyse, émanant des services de renseignements et de données satellitaires, se base sur l’aspect du moteur-fusée du missile, précisément sur le nombre de ses tuyères, et le temps de combustion du premier étage du projectile, tous deux caractéristiques du Hwasong-15 et non pas du Hwasong-17.

        Par ailleurs, des experts ont également mis en doute le récit nord-coréen en constatant que la photo prise au moment du lancement du missile montrait un ciel clair à Pyongyang, alors que le temps était nuageux dans la capitale nord-coréenne à l'heure précise du tir.

        At @JamesMartinCNS, we agree with @ColinZwirko that some of the footage released by North Korea is from the failed test on the morning of March 16 instead of the successful March 24 afternoon test.The TEL's shadow matches a morning launch much better than an afternoon launch. pic.twitter.com/2uzYo02G52

        March 25, 2022

        Ils ont également relevé que de nombreuses images du test du 24 mars ne correspondent pas aux images satellite du site de lancement.

        Lots of KCTV footage of the Hwasong-17 ICBM test doesn't match up with satellite imagery of the launch sitePossible scenario: it's Hwasong-17 footage up until it exploded on March 16, using Hwasong-15 flight data March 24 as coverhttps://t.co/sh5nmkDc4K

        March 25, 2022

        S'agit-il des images de l'essai de missile du 16 mars ? Celui-ci s'était soldé par un échec, le projectile explosant dans le ciel au-dessus de Pyongyang peu après son lancement depuis l'aéroport de Sunan, au nord de la capitale. Le régime garde un silence complet sur cet événement.

        Selon les analyses du ministère de la Défense japonais, le missile a volé pendant 71 minutes avant de tomber dans la zone économique exclusive, dans la mer du Japon, à environ 150 km à l'ouest de la péninsule d'Oshima, dans l'île septentrionale de Hokkaido.

        "Étant donné que le missile balistique a cette fois-ci volé à une altitude de plus de 6 000 km, ce qui était beaucoup plus haut que l'ICBM Hwasong-15 qui a été lancé en novembre 2017, on pense que celui d'aujourd'hui est un nouvel ICBM", avait déclaré, le 24 mars, le numéro deux du ministère japonais de la Défense, Makoto Oniki.

        Depuis, l'armée sud-coréenne a minimisé l'importance de ces données, selon Yonhap, en expliquant que le projectile tiré la semaine dernière peut très bien être un Hwasong-15 porteur d'une ogive plus légère conçu pour voler en apparence comme un Hwasong-17, à plus longue portée.

        "Missile monstre"

        Car en effet, le missile qui a été tiré jeudi a volé plus haut et plus loin que tous les précédents ICBM testés par le pays doté de l'arme nucléaire. Ce qui le rend capable de frapper n'importe quelle partie du territoire américain.

        Dévoilé pour la première fois en octobre 2020 et surnommé "missile monstre" par les analystes, le Hwasong-17, que Pyongyang affirme avoir tiré, n'avait jamais été testé auparavant. Et ce en rupture du moratoire sur les lancements de missiles balistiques intercontinentaux auquel Kim Jong Un s'était engagé en 2017.

        NEW: First images of North Korea's Hwasongpho-17 ICBM. pic.twitter.com/QyC8E6hjMT

        March 24, 2022

        Le dirigeant nord-coréen, qui a personnellement supervisé l'essai du 24 mars, selon les images diffusées en Corée du Nord, en est si fier qu’il a ordonné le tournage d’un clip de propagande dans lequel il apparaît en blouson de cuir noir et de lunettes de soleil sombres, déambulant avec des officiers devant un énorme missile.

        Le régime n’a jamais caché sa priorité : développer un ICBM capable de porter plusieurs ogives conventionnelles ou nucléaires suivant chacune une trajectoire indépendante, difficiles à intercepter par les systèmes antimissiles. 

        "Ce qui est important avec (Hwasong-17), ce n'est pas la distance qu'il peut parcourir, mais ce qu'il peut potentiellement transporter, c'est-à-dire des ogives multiples", a déclaré l'analyste Ankit Panda à l'AFP.

        Les résolutions de l'ONU interdisent à la Corée du Nord, frappée par de lourdes sanctions internationales pour ses programmes nucléaire et d'armement, de procéder à des essais de missiles balistiques, ce qui n'a pas empêché Pyongyang de réaliser une dizaine de tests de ce type depuis le début de l'année.

        Mais il ne s'agissait pas jusqu'à présent de missiles intercontinentaux, même si Washington et Séoul soupçonnent le régime nord-coréen d'avoir testé certains systèmes d'ICBM lors de ces lancements.

        Hwasong-15 ou Hwasong-17, pour Kim Jong Un le message reste le même, comme le résume Jeffrey Lewis, de l'Institut Middlebury en Californie, sur Twitter : "Je serai capable de vous atomiser si vous m'envahissez. Alors ne le faites pas !".

        Avec AFP 

        Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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        Tir de missile intercontinental nord-coréen : Washington impose de nouvelles sanctions

        La Corée du Nord tire un missile intercontinental, Séoul riposte avec plusieurs missiles

        La Corée du Nord échoue à tirer un "projectile non identifié", selon Séoul

        Le Figaro

        Concurrence: la Cour d'appel de Paris confirme l'amende de 150 millions d'euros infligée à Google

        Claudia Cohen

        L'affaire concerne sa plateforme publicitaire Google Ads, dont les règles imposées aux annonceurs ont été jugées par l'Autorité de la concurrence «opaques et difficilement compréhensibles».

        La Cour d'appel de Paris a confirmé jeudi 7 avril l'amende de 150 millions d'euros prononcée par l'Autorité de la concurrence il y a plus de deux ans à l'encontre de Google. L'affaire concerne la plateforme publicitaire du géant américain Google Ads, dont les règles imposées aux annonceurs ont été jugées «opaques et difficilement compréhensibles».

        À lire aussiThierry Breton : «Le Digital Markets Act va contraindre les géants de la tech à respecter les règles européennes»

        Le gendarme de la concurrence reprochait à l'époque au géant américain, en position dominante sur le marché de la publicité, de discriminer certaines entreprises en appliquant de «manière inéquitable et aléatoire» ses règles. L'Autorité avait été saisie en 2015 par la société Gibmedia, éditrice de plusieurs sites (Info-meteo.fr, Pages-annuaire.net et Annuaires-inverse.net), après la suspension de son compte sur Google Ads, qu'elle utilisait pour monétiser ses sites par l'affichage de campagnes publicitaires. Google avait alors expliqué que Gibmedia diffusait des publicités pour des sites web incitant les utilisateurs à payer pour des services qui étaient disponibles par ailleurs gratuitement, ou à moindre coût sur des sources officielles.

        Le problème, c'est que si GibMedia voyait son compte être suspendu sur de tels motifs, d'autres sites aux modes de fonctionnement identique pouvaient, eux, continuer à utiliser Google Ads. C'est précisément ce fonctionnement «opaque», induisant un «deux poids, deux mesures», qu'avait sanctionné l'Autorité de la concurrence en 2019. Cette sanction est aujourd'hui validée par la Cour d'appel de Paris.

        Avalanche de procédures

        Google n'a pas tardé à réagir jeudi à cette dernière décision de justice. Un porte-parole invoque les mêmes raisons qu'à l'époque pour justifier la suspension du compte de Gibmedia. «Nous ne voulons pas ce type de publicités trompeuses sur notre plateforme, c'est pourquoi nous avions suspendu Gibmedia afin de protéger nos utilisateurs de conséquences dommageables», défend-il. La plateforme explique que suite à la décision initiale de l'Autorité de la concurrence, elle avait déjà apporté des modifications pour rendre ses règles «encore plus claires». «Nous allons à présent prendre le temps d'analyser la décision avant d'envisager les prochaines étapes», abonde la firme. Sur le Vieux continent, Google commence à accumuler les décisions pour abus de position dominante. La Commission européenne a, à plusieurs reprises, sanctionné la firme de Mountain View pour ce motif. Début mars, Bruxelles a ouvert une nouvelle enquête sur Google et Facebook, qu'elle soupçonne d'avoir manipulé ensemble le système d'enchères publicitaires en ligne pour biaiser la concurrence. Au-delà, Google est fortement attaqué aux États-Unis, où la société est visée par une enquête antitrust menée par près de cinquante procureurs généraux.

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        L'Humanité

        La bataille des retraites est (à nouveau) déclarée

        Actu

        ENJEU DE CAMPAGNE Comme le président qui veut reporter la retraite à 65 ans, les tenants du « travailler plus » disent qu’il n’existe pas d’alternative. Pourtant, des candidats de gauche proposent de la ramener à 60 ans, financements à l’appui.

        Julia Hamlaoui

        Travailler toujours plus. Tel est le credo d’Emmanuel Macron, dont le futur programme prévoit, a confirmé jeudi le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, de reporter la retraite à 65 ans (lire page 10). C’est aussi ce que proposent Valérie Pécresse ou encore Éric Zemmour. Pourtant, près de quarante ans après son premier aboutissement, le combat pour la retraite à 60 ans est toujours d’actualité : 71 % des Français se déclarent favorables à son retour, selon un sondage Ifop paru dans le JDD en février. La mobilisation historique en 2019 contre la réforme du chef de l’État en témoigne également. Mais que mettent au juste sur la table ceux des candidats qui proposent de réduire le temps de travail ?

        « L’allongement de la durée de vie doit améliorer l’existence au lieu d’allonger le temps de travail. En dégageant une offre importante d’emplois dans des délais rapides, (le départ à la retraite à 60 ans) associera efficacité économique et progrès social », plaide le programme du candidat communiste à la présidentielle, Fabien Roussel. « Rien ne justifie que l’espérance de vie gagnée ou les gains de productivité soient rendus au capital », ajoute le député PCF Pierre Dharréville, précisant que la mesure est assortie d’une « pension à taux plein garantie pour une carrière complète, allant de 18 à 60 ans, avec prise en charge des cotisations pour les périodes de non-travail ». À défaut, « les jeunes qui entrent tard dans l’emploi n’auraient pas le bon nombre d’annuités ».

        La question de ce fameux nombre de trimestres de ­cotisation est également posée dans le monde syndical : « Il s’agit de ne plus nécessairement se référer à des annuités car cela permet de prendre en compte les différents parcours professionnels, les durées de formation, de recherche d’un premier emploi, de transition… » défend Régis Mezzasalma, en charge du dossier pour la CGT, qui porte l’ambition d’une « retraite à 60 ans pour toutes et tous ». En attendant l’avènement d’un tel système, le PCF plaide pour un retour à 37,5 annuités. « Le sens de l’Histoire, ce n’est pas d’allonger la durée du travail et notre proposition de sécurité d’emploi et de formation s’inscrit dans ce mouvement », explique l’économiste communiste Denis Durand.

        Anne Hidalgo et Yannick Jadot pour le statu quo à 62 ans

        Cet âge de départ à 60 ans est également défendu dans son programme présidentiel par Jean-Luc Mélenchon. Nuance   chez les insoumis, le compteur affiche 40 annuités de cotisation pour ouvrir le droit au départ à taux plein. « En dix ans, les dividendes aux actionnaires ont augmenté de 70 % alors que les salaires n’ont progressé que de 10 % et que l’investissement productif recule de 5 %. Le capital s’est bien servi, maintenant c’est l’heure du travail », estime le député FI Adrien Quatennens. La mesure, pointe-t-il, s’inscrit « au volet diminution et répartition du temps de travail de notre programme, avec un réel retour aux 35 heures et une 6e  semaine de congés payés ».

        La candidate PS, Anne Hidalgo, en revanche, souhaite, peu ou prou, le statu quo avec un « âge légal de départ (qui) ne sera pas augmenté, et plafonné aux 62 ans actuels ». Même position pour l’écologiste Yannick Jadot, dont le programme promet de ne reporter « en aucun cas l’âge légal de départ à la retraite », s’engageant à permettre « à toutes celles et tous ceux qui ont exercé des métiers pénibles de partir plus tôt à la retraite ».

        Élément tout aussi essentiel que l’âge de départ, le niveau des pensions est également au cœur de toutes les attentions. D’ailleurs, la maire de Paris justifie sa position sur la borne d’âge en plaidant la priorité aux « retraités qui ont des petites pensions et une vie professionnelle difficile pour les augmenter et pour leur permettre de vivre mieux ». Elle propose ainsi de porter « les montants nets du minimum vieillesse à 1 000 euros et du minimum contributif à 1 200 euros » et de rétablir « les 4 critères de pénibilité supprimés par le président sortant ». Des ­revalorisations que ceux des candidats qui plaident pour le retour à 60 ans ne comptent pas sacrifier. « Aucune pension sous le Smic, revalorisé à 1 400 euros net, pour une carrière complète », promet Adrien Quatennens. «  Nous voulons que tout le monde parte à la retraite avec un ­minimum de 1 200 euros », répond aussi Fabien Roussel, qui, au-delà du Smic, veut atteindre 75 % du revenu net d’activité et indexer les pensions à l’évolution des salaires. Quant au calcul, le député du Nord défend un retour aux 10 meilleures années dans le privé, avec dans le public la création d’un droit d’option entre les six derniers mois et l’alignement sur le privé en incluant les primes.

        Des progrès sociaux qui nécessitent des financements ? Impossible, jurent en chœur les droites et le Medef. À l’inverse, Jean-Luc Mélenchon assume que ce soit « la mesure la plus chère de tout (son) programme ». « Cela suppose 2 points de plus aux quasi 14 % du PIB consacrés aux retraites », complète Adrien Quatennens. La FI compte sur les cotisations supplémentaires qu’apporteraient l’égalité salariale femmes-hommes, la création d’emplois – dont 1,5 million par la planification écologique – et la hausse des salaires. « Augmenter de 1 % les salaires fait rentrer 2,5 milliards d’euros dans la caisse », y rappelle-t-on. Des leviers qu’entend aussi actionner le PCF : « Concrètement, cela signifie d’aller vers une société zéro chômage » via « l’embauche de 500 000 fonctionnaires, des conférences permanentes pour l’emploi et la formation, mais aussi par l’attribution de droits nouveaux aux salariés dans les entreprises. Au bout de cinq ans, nous visons 650 milliards d’euros de PIB supplémentaires », détaille Denis Durand.

        Exit, bien sûr, la retraite par capitalisation. Pour renforcer le système par répartition, une « surcotisation de 2 points sur tous les salaires au-delà de 3 400 euros » est aussi à l’ordre du jour chez la FI, quand le PCF mise aussi sur une nouvelle contribution, celle des revenus financiers, à hauteur de 30 milliards d’euros. Sans compter la suppression des exonérations de cotisations. À commencer par le Cice, qui grève les comptes d’environ 20 milliards d’euros. « La cotisation sociale – la part différée du salaire – ne doit pas être une variable d’ajustement qui sert à financer des politiques économiques. C’est pour ça que la Sécurité sociale n’a pas été pensée à sa création comme une structure d’État », insiste le parlementaire communiste des Bouches-du-Rhône, dont le parti propose « de faire progressivement disparaître la CSG », contrairement à la FI, qui veut la « rendre progressive avec 14 tranches ». Selon le sondage Ifop, les catégories populaires sont les plus favorables (85 %) à la retraite à 60 ans, que le RN vient d’enterrer. Reste à savoir si elles se mobiliseront quand l’électorat de droite, lui, ne s’y trompera pas.

        Présidentielle 2022Retraite à 60 ansréforme des retraitesFabien Roussel
        France24 - Monde

        Collecte de témoignages sur les crimes de guerre en Ukraine : "Il y aura des Boutcha un peu partout"

        Publié le : 05/04/2022 - 20:13

        Stéphanie TROUILLARD Suivre

        Depuis près d'une vingtaine d'années, le prêtre français Patrick Desbois identifie les sites ayant servi à l'extermination des juifs en Europe de l'Est au cours de la Seconde Guerre mondiale. Après avoir fait un travail analogue auprès des Yazidis victimes du groupe État islamique en Irak et en Syrie, il a décidé de collecter des témoignages des victimes de la guerre actuelle en Ukraine.

        À la tête de l'association Yahad - In Unum, le prêtre français Patrick Desbois documente depuis près de vingt ans les crimes commis par les nazis contre les juifs en Europe de l'Est lors de la Seconde Guerre mondiale. Avec ses équipes, ce petit-fils de déporté enquête sur les exécutions de masse. Il a aussi accompagné des Yazidis victimes des exactions du groupe État islamique en Irak et en Syrie.

        Dès le début de l'invasion russe en Ukraine, le père Desbois a décidé de lancer une collecte de témoignages sur ce conflit. Directeur du conseil académique du mémorial de Babi Yar à Kiev – un site qui contient les restes de près de 34 000 juifs massacrés en 1941 alors que la ville était sous occupation nazie –, il a commencé à interroger des victimes de la guerre en Ukraine. Avec l'aide de médiateurs sur le terrain, il a pu enregistrer ces entretiens en utilisant une application de visioconférence.

        France 24 : Pourquoi avoir décidé de lancer cette collecte de témoignages sur la guerre actuelle en Ukraine ?

        Patrick Desbois Lorsque la guerre en Ukraine a éclaté, un de mes meilleurs amis, Ruslan Kavatsiuk, le directeur-adjoint du mémorial de Babi Yar, m’a dit cette phrase terrible : "Patrick, tu vas revenir pour nos fosses communes à nous." Je ne pensais vraiment pas qu’il y en aurait. Mais quand on a commencé à voir les massacres de civils sans aucune motivation militaire, cela m’a semblé évident de faire ce travail de collecte. Si je ne le fais pas, qui va le faire ? Il y a vingt ans qu'on travaille en Ukraine. En tout, on a interrogé 8 000 personnes de l’ex-Union soviétique témoins de la Shoah par balles. On connaît énormément de gens, les villages, la topographie.

        Father Patrick Desbois starts investigation of crimes committed by the Russian Federation in #Ukraine. The goal of the project: Discovering the horrors of the crimes committed on a massive scale against the Ukrainian civilian population. @desbois_patrick pic.twitter.com/x3MZQbyb24

        March 25, 2022

        De quelle façon procédez-vous pour recueillir ces témoignages ?

        On est une équipe de quatre personnes ici en Europe de l’Ouest et on a une équipe d'une douzaine de médiateurs sur place. L'un d'eux est à Irpin et il cherche des témoins. Il connaît beaucoup de gens et nous introduit. On sent aussi l'urgence de le faire. Les témoins peuvent rapidement se disperser.

        Les gens acceptent de parler à visage découvert, en zoom et en donnant leur vraie identité. Cela m'a surpris. Quels que soient les dommages qu’ils ont subis, ils veulent rester dans leur pays et le défendre. Dans toutes les enquêtes que j’ai faites, je n'ai jamais vu ça. J'ai en tête le témoignage d'une femme blessée et qui se trouvait à l'hôpital. Elle avait perdu une partie de sa famille alors qu'ils étaient en voiture. Elle a presque pleuré pendant l’entretien, mais quand elle a fini, elle a dit : "Dès que je vais mieux, je reprends ma vie et je vais aider les gens." Je n’en revenais pas. Il y a vraiment un esprit de résistance.

        Comment le travail que vous avez déjà effectué sur les crimes de masse vous a-t-il aidé ?

        En Irak, on a filmé 450 Yazidis qui venaient de sortir de chez Daech et qui cherchaient à identifier leurs violeurs ou leurs assassins. Sans ces précédentes enquêtes, on ne pourrait pas faire ce travail aujourd'hui. On sait gérer ce genre d'entretiens. Je pense à une femme qui était en voiture avec son fils de trois ans sur les genoux. Elle nous a dit qu’elle avait tout de suite compris qu’une balle avait traversé le corps de son enfant. On lui a demandé beaucoup de détails sur la couleur de la voiture, si elle avait pu être confondue avec un véhicule militaire ou encore le lieu exact de l’attaque. Il fallait pouvoir la situer sur une carte interactive et voir s’il n’y avait pas d’objectifs militaires dans cette zone car il est clair que les Russes vont dire qu'il s'agit de dégâts collatéraux et qu’il n’y a pas d’atteintes envers les civils.

        Cette dénégation récurrente des Russes me frappe tout particulièrement. Quand ils bombardent une maternité, comme à Marioupol, ils disent que ce n'était plus une maternité et qu’il n’y avait pas de femmes enceintes. Ils dénient le crime dès qu'il est dénoncé. Pour les corps retrouvés dans la ville de Boutcha, ils disent qu'ils ont été placés là, qu'ils ne sont pas morts et que les cadavres bougent. Historiquement, je n’avais jamais vu cela. Chaque fois qu’un crime est découvert, ils le dénient le jour même en détail. C’est comme si à Oradour-sur-Glane, le jour même, les Allemands avaient dit : "Non, ce sont les résistants qui ont tiré sur les habitants. On n'a tué personne."

        Ces démentis rapides s'expliquent par l’accélération due aux médias sociaux et par le fait que la guerre menée par Poutine est appuyée par une propagande inimaginable. Toute faille à la propagande doit être comblée tout de suite. Je pense aussi qu'après les annonces d'ouvertures d'enquête par la Cour pénale internationale ou de jugement en France ou en Allemagne, les Russes savent que des actions en justice vont être menées. Ils cherchent une protection immédiate. Les témoignages que nous recueillons seront des preuves pour ces enquêtes.

        Je me souviens de Kherson, de son rabbin, de sa synagogue et de son aide aux plus pauvres. Je me souviens des fosses communes des juifs fusillés. Et mon coeur est avec vous. On annonce Kherson est tombée. Poutine n'a pas libéré Kherson, il l'a anéantie. pic.twitter.com/oGdmjjMtWY

        March 3, 2022

        Qu'avez-vous ressenti en découvrant les images des exactions commises dans la ville de Boutcha ?

        Cela m’a fait songer aux rues de Kigali. On savait que des crimes avaient été commis en Ukraine, mais jusque là, on ne savait pas que les Russes avaient fusillé des gens en masse et qu'ils avaient utilisé la méthode des fosses communes. En diffusant ces images, on montre aux autorités russes qu’elles sont sous notre regard. Nous leur disons : "Nous savons que vous tuez des civils, nous savons que vous violez des femmes, nous savons que vous pillez des appartements. Toute la planète vous regarde et vous serez jugés. Vos démentis ne tiendront pas." Malgré tout, je crains que les Russes se disent qu'ils ont fait une erreur à Boutcha et qu'ils décident désormais de faire disparaître les preuves, comme cela s'est beaucoup fait pendant la Seconde Guerre mondiale. Ils savent qu’on expose leurs victimes et leurs crimes et ils peuvent décider de donner des ordres dans ce sens.

        Est-ce qu’il y a aussi des similitudes avec les témoignages que vous avez recueillis sur la Seconde Guerre mondiale ?

        Les gens à qui on a lavé la tête par la propagande se transforment en criminels, avec viols, vols et assassinats. J’ai vu cela plusieurs fois dans des villages touchés par les Allemands. Ils venaient soi-disant "avec la pureté de la race" et disaient qu’ils ne faisaient qu’éliminer une "sous-race". Mais quand on les voyait sur le terrain, ils violaient des femmes, ils massacraient des familles et ils pillaient des appartements. Il n’y a pas de crime pur, cela n’existe pas. Et de voir qu'aujourd'hui, quelqu'un a pu lancer une idéologie qui mobilise ainsi une population et une armée et que cette propagande continue de marcher, c'est presque irréel. Les gens pensent que l’humanité a avancé sur ces questions-là, mais apparemment le degré de liberté de conscience est très fragile.

        C’est presque incroyable que ces crimes commis quasiment en public arrivent aux frontières de l’Europe, à deux heures et demie d’avion de Paris. Tout le monde est révolté en voyant Boutcha, mais je me demande ce que cela va être quand Marioupol va être libérée ? Il faut s’attendre à des scènes de massacres beaucoup plus larges. Il y aura des Boutcha un peu partout.

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        Les Occidentaux veulent enquêter sur les "crimes de guerre" de l'armée russe à Boutcha

        Info ou intox

        Ces images de Boutcha ne montrent pas des "faux cadavres" qui bougent

        IL Y A 80 ANS

        Babi Yar : "Le premier grand massacre de la Shoah par balles"

        Le Monde

        Antibes Juan-les-Pins, terres d’inspiration(s) en Méditerranée

        Une destination de rêve en toutes saisons

        Contenus réalisés par les équipes de M Publicité, la régie publicitaire du Monde. La rédaction n’a pas participé à leur réalisation.

        Antibes, ses ruelles pavées, son Fort carré, Juan-les-Pins ; son festival de jazz, ses plages de sable fin et la Presqu’île du Cap d’Antibes, poumon vert d’Antibes Juan-les-Pins, ont en commun la douceur de vivre ! Version arty, jazzy, nature et archi… À chacun son voyage au bord de la Méditerranée.

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        Les trésors d’Antibes

        Son centre historique, lové entre des remparts dessinés par Vauban, est une perle de la Côte d’Azur. Une fois passée la Porte Marine, on plonge dans le dédale de ruelles du vieil Antibes ; la rue Sade et ses petits commerces, la rue Saint-Bernardin et sa chapelle gothique, les charmantes ruelles du Haut et du Bas Castelet de la Commune du Safranier, le cours Masséna et son marché provençal couvert… Une balade piétonne enchanteresse au cours de laquelle on ne manquera pas une halte au Musée Picasso ! Fondé sur l’ancienne acropole de la ville grecque d’Antipolis, il a été habité jusqu’en 1608 par la famille Grimaldi. On peut y admirer quelque 275 œuvres de Picasso ainsi que celles de Fernand Léger, Modigliani, Miró ou Nicolas de Staël. La Galerie municipale des Bains Douches, installée dans les casemates d’Antibes, d’anciens locaux militaires, recense peintres, céramistes et maîtres verriers et organise des expositions !

        À deux pas du centre urbain, domine le Fort Carré entouré d’un îlot de verdure de 4 hectares semé de palmiers européens, d’oliviers, de caroubiers et de fleurs qui regardent la mer, terrain de jeux des plus grands sportifs ! Parmi eux, Alain Bernard, champion olympique de natation en 2008 et 2012 ou Nicolas Charbonnier, quintuple champion du monde de voile et médaillé de bronze aux JO de Pékin. Sans oublier les autres « stars » d’Antibes : Jean Quiquampoix (double médaillé : argent à Rio) et médaille d’or en tir rapide au JO de Tokyo et Alexis Raynaud, médaille de bronze à la carabine à Rio. Pour profiter de l’art de vivre dans la vieille ville, on pose ses valises à la Villa Port d’Antibes & Spa, un hôtel 4 étoiles flambant neuf situé à deux pas du Port Vauban. Côté régalades, on ne manquera pas les pâtisseries du chef Lilian Bonnefoi, dans son atelier boutique de la place du Safranier, les ateliers de cuisine des fleurs organisés par Yves Terrillon ou un repas gastronomique au Figuier de Saint-Esprit, la table étoilée du chef Christian Morisset.

        La Presqu’île et le Cap d’Antibes

        Antibes Juan-les-Pins, c’est aussi un littoral de 23 km et des espaces naturels préservés. Depuis 2013, le site « Baie et cap d’Antibes-îles de Lérins » est d’ailleurs classé Zone Natura 2000 avec ses côtes rocheuses, le site du Fort Carré et le Bois de la Garoupe. Ce dernier, qui recense 9 hectares, abrite une majestueuse forêt de chênes verts ! Sur un promontoire rocheux, à l’extrémité Sud du Cap d’Antibes, la Batterie du Graillon, organise des visites guidées sur sa faune et sa flore à préserver. En suivant le balisage du sentier de « Tire-poil », une promenade de 3,7 km autour du Cap d’Antibes, on découvrira de nombreuses essences méditerranéennes. On peut aussi flâner dans le jardin et la roseraie de la Villa Eilenroc, symbole du luxe de la Belle Epoque, qui plonge sur la baie des milliardaires. Légende de la Riviera, l’Hôtel du Cap-Eden-Roc, 5 étoiles, a fêté ses 150 ans en 2020. Ne manquez pas son restaurant Louroc, 1 étoile Michelin, dont la carte est signée Eric Frechon en collaboration avec les chefs Sébastien Broda et Lilian Bonnefoi.

        Juan-les-Pins, côté nature et jazz

        Véritable icône du jazz, c’est à Juan-les-Pins que le saxophoniste et clarinettiste Sidney Bechet a composé ses plus grands morceaux. Un an après son décès, en 1960, le mythique festival Jazz à Juan, qui se tient chaque année en juillet, a vu le jour ! C’est en sifflotant un air jazzy que l’on peut parcourir le jardin botanique de la Villa Thuret labellisé « Jardin remarquable » avec ses pins parasols centenaires et ses espèces en voie d’extinction. Entre Juan-les-Pins et Antibes, le parc Exflora ouvre une parenthèse nature au cœur des nuances du jardin méditerranéen, depuis la Rome antique à la Riviera du XIXe siècle. Enfin, en juin, on ne manquera pas les Voiles d’Antibes, une régate qui convoque les plus beaux voiliers du monde, dans la baie d’Antibes Juan-les-Pins. Peut-être les apercevrez-vous depuis votre chambre à l’Hôtel Belles Rives, ancienne demeure de Francis Scott Fitzgerald, niché dans une anse du cap d’Antibes.

        www.antibesjuanlespins.com

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        Le Figaro

        Avec le sacre de The Lesson Canneseries cherche la recette du vivre ensemble

        Constance Jamet

        Le jury présidé par Fanny Herero a livré un palmarès compact et concentré ses prix sur trois titres, dont ce drame illustrant les divisions de la société israélienne.

        De notre envoyée spéciale

        Les divisions de la société israélienne, un récit de science-fiction et une fable sur le handicap et la convalescence... Pour sa cinquième édition, CanneSéries a embrassé la diversité et la créativité luxuriante de la production audiovisuelle. Pleine de grâce, la présidente du jury Fanny Herero confiait que les dix feuilletons en compétition étaient d'une qualité irréprochable et qu'aucun n'avait déçu. Elle a d'ailleurs eu un compliment pour chacun. Face à cette richesse et foisonnement, elle et ses compères ont toutefois fait des choix assumés et appuyés.

        À lire aussiNotre critique de Drôle de Fanny Herrero: pari enfin gagnant pour Netflix

        Plutôt que de de multiplier les lauréats et distribuer les récompenses, le jury a fait le choix d'un palmarès compact en primant trois séries deux fois. Le prix de la meilleure série longue et de la meilleure interprète revient au drame israélien The Lesson et à son interprète force de la nature Maya Landsmann.

        Phénomène de société en Israël et projetée au premier jour de CanneSéries, The Lesson a laissé une marque profonde sur le jury et raconte confrontation en cours d'une lycéenne rebelle et d'un professeur d'éducation sur la question du racisme et du traitement des Arabes dans l'État hébreu. Lui se bat pour déstigmatiser ses voisins, elle milite pour leur exclusion de la piscine locale. Réseaux sociaux et désinformation ne feront qu'envenimer leur querelle. En venant chercher son trophée, Maya Landsmann s'est exclamée : «Vivre en Israël est magique mais frustrant. Puisse l'art nous aider à surmonter nos préjugés personnels et étatiques».

        À lire aussiAprès le tintamarre de Halo, CanneSéries met le cap sur l'onirisme et le baroque

        A la recherche de diffuseurs français

        Le grand prix Dior et le prix spécial d'interprétation, qui récompense l'ensemble d'une distribution, sont allés à la comédie québécoise douce-amère Audrey est revenue , signée d'une des créatrices et comédiennes les plus en vue de la Belle Province Florence Longpré. L'ancienne aide-soignante incarne le retour à la vie d'Audrey qui s'éveille après 15 ans de coma. Comment rapprivoiser un corps dont les muscles se sont atrophiés ? Comment récupérer mot par mot le langage et le vocabulaire et retrouver les siens dans un environnement amical et familial bouleversé ? La série fait cohabiter l'humour, la gravité avec une étrangeté inattendue. Audrey a pour ami imaginaire un corbeau géant. On a rarement trouvé depuis Patients de Grand Corps malade une évocation aussi fine et authentique du handicap et du lent processus de rééducation et de réadaptation.

        Un dernier doublon est venu couronner Souls . Dans la veine de Dark, cette production allemande de science-fiction repose sur un entrelacs de temporalités et suit un adolescent, qui prétend vivre avec les souvenirs d'une vie antérieure. Celle d'un pilote héroïque, dont l'avion avait été détourné par des terroristes. Malgré un épisode introductif confus, cette fresque d'Alex Elsam a reçu le prix du scénario et de la musique.

        Plus belle ovation du festival, la production norvégienne Afterglow sur la réaction d'une mère de famille, lorsqu'on lui diagnostique un cancer, repart avec le prix des lycéens. Inspirée par le destin de la femme du créateur, emportée par la maladie, cette série se veut pleine de vie et de couleurs.

        Restent désormais pour toutes ces séries lauréates à trouver un diffuseur français.

        Après une efficace cérémonie de clôture accompagnée par l'orchestre de Cannes qui rendait hommage au compositeur légendaire de Mission : impossible Lalo Schifrin, l'auditorium Lumière a accueilli une dernière vague de clameur pour l'avant-première du Flambeau, suite de la série parodique La Flamme. Cette fois, Jonathan Cohen, très en vue avec la sortie au cinéma d’En même temps, s'amuse avec les jeux d'aventure à la Koh Lanta. Très motivé, le public du Palais des festivals a plusieurs fois scandé des «Maaaaaaaarc» tonitruants. À charge au public du Festival du film de faire aussi strident le mois prochain.

        Ukraine: le réalisateur lituanien Mantas Kvedaravicius tué à Marioupol

        Le cinéaste de 45 ans est mort alors qu'il tentait de quitter la ville portuaire, au sud-est de l'Ukraine. Son documentaire Mariupolis avait été présenté à la Berlinale en 2016.

        Qu'est-ce qu'on a tous fait au bon Dieu, En même temps, Abuela… Les films à voir ou à éviter cette semaine

        La suite des aventures de la plus multiculturelle des familles françaises, la cocasse comédie politique de Kervern et Delépine, le nouveau film horrifique du réalisateur de Rec... Que faut-il aller voir au cinéma cette semaine ?

        Banksy volé au Bataclan : huit personnes renvoyées devant la justice

        Une juge d'instruction du tribunal judiciaire de Paris a signé le 2 mars une ordonnance de renvoi devant le tribunal correctionnel des huit suspects du vol en janvier 2019 d'une porte du Bataclan, décorée d'un dessin attribué au célèbre street artiste.

        France24 - Monde

        Covid-19 : la deuxième dose de rappel du vaccin ouverte aux 60 ans et plus en France

        Publié le : 07/04/2022 - 10:13

        FRANCE 24 Suivre

        Les personnes âgées de 60 ans et plus, dont la dernière injection remonte à plus de six mois, sont désormais éligibles à une deuxième dose de rappel de vaccin anti-Covid, a annoncé jeudi le ministre français de la Santé. Une dose qui était réservée jusqu'ici aux personnes de 80 ans et plus.  

        Recommandée mais pas obligatoire. La deuxième dose de rappel de vaccin contre le Covid-19 va être ouverte en France aux personnes âgées de 60 ans et plus, dont la dernière injection remonte à plus de six mois, a annoncé jeudi 7 avril le ministre de la Santé, Olivier Véran.

        "Nous allons pouvoir ouvrir cette 2e dose de rappel pour les Français âgés de 60 ans et plus s'ils sont à six mois de leur dernière injection de rappel", sans qu'elle devienne obligatoire, a indiqué le ministre sur la radio RTL. Jusqu'ici, cette dose était réservée aux personnes de 80 ans et plus, une annonce faite par le Premier ministre Jean Castex mi-mars face au rebond de la pandémie.

        >> À (re)lire : "Covid-19 : la fin des restrictions sanitaires arrive-t-elle trop tôt en France ?"

        "On sait qu'une injection de rappel, quand on a 60 ans et plus, réduit de 80 % le risque d'hospitalisation, de réanimation et de décès. Même si ce risque est moins élevé aujourd'hui qu'il l'était avec les variants précédents et lorsqu'il n'y avait pas de couverture vaccinale, il y a un risque résiduel. On peut le réduire par quatre, donc on le propose", a fait valoir Olivier Véran, s'appuyant sur une recommandation de la Haute autorité de santé.

        500 000 Français concernés

        Cette mesure, qui n'est donc pas obligatoire, concerne quelque 500 000 Français, a précisé Olivier Véran : "En période de circulation du virus, c'est autant de réduction d'un impact hospitalier. On sait que nos hôpitaux ont besoin de souffler".

        Les autorités sanitaires de l'Union européenne ont donné mercredi leur feu vert à une deuxième dose de rappel des vaccins anti-Covid de Moderna et Pfizer aux personnes âgées de 80 ans et plus, mais jugé prématuré d'émettre une recommandation pour la population plus jeune.

        Toutefois, de plus en plus de pays ouvrent la 2e dose de rappel – qui correspond à la quatrième dose – aux populations âgées de moins de 80 ans, dans un contexte de rebond épidémique.

        Les autorités sanitaires grecques ont ainsi annoncé mardi une quatrième dose pour "les personnes âgés de plus de 60 ans, surtout en présence d'une maladie sous-jacente". L'Australie va faire de même pour les plus de 65 ans.

        Par ailleurs, concernant le premier tour de l'élection présidentielle qui se tient en France dimanche, le ministre de la Santé a confirmé que les personnes testées positives au Covid-19 "peuvent aller voter en toute sécurité". "Il y aura à disposition des masques, du gel hydroalcoolique, ils peuvent venir avec un stylo, on sait faire", a souligné Olivier Véran.

        Avec AFP

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        BBC

        Ukraine war: Sharing space with the dead - horror outside Chernihiv

        By Yogita LimayeBBC News, Chernihiv

        On the white, damp wall of the Yahidne school basement is a crude calendar, drawn in red crayon. It marks a period of unimaginable trauma - from 5 March to 2 April - for the people of this village.

        Yahidne, 140km (80 miles) north-west of Kyiv and just outside the city of Chernihiv which is close to the borders with Belarus and Russia, was occupied by Russian soldiers for nearly a month.

        When they entered, they took men, women and children from their homes at gunpoint and held them in the basement of the local school for four weeks - around 130 people cramped into a room roughly 65 sq m (700 sq ft) in size.

        Sixty-year-old Mykola Klymchuk was one of them. He offered to show us the basement.

        As we climbed down a short flight of stairs, we began to smell the stench of disease and decay. The room was dirty - some mattresses, clothes, shoes and books were strewn on the floor, there were four small cots in the centre and a stash of utensils in one corner.

        Mykola took us straight to the far end of the room.

        "This was my half a metre of space. I was sleeping standing up," he said. His voice choked up and he started crying. "I tied myself to the railing here with my scarf so I wouldn't fall over. I spent 25 nights like this."

        Mykola said you couldn't move at all for fear of stepping on people. About 40 or 50 children were among those held captive, including babies. The youngest was just two months old.

        Russian forces were quick to reach villages such as Yahidne as they launched their assault on Chernihiv. For weeks the city of about 300,000 people was cut off as Russian forces surrounded and bombed it, having met resistance. They also destroyed a bridge on the road to the capital Kyiv, leaving residents with nowhere to flee.

        Now the Russians have withdrawn following their failure to take Kyiv. The BBC is one of the first news organisations to reach the area and the horror of what happened under both occupation and bombardment can be revealed. So close to the border, people worry too that the Russians could soon return.

        Fifteen-year-old Anastasiia was in the Yahidne basement along with her father and grandmother.

        "There was barely any room. We were living sitting up. We were sleeping sitting up. Not that we slept at all. It was impossible. So many shells were landing around here. It was unbearable," she said.

        The room had no ventilation. Its two windows were boarded up.

        "During my time here, 12 people died," Mykola said.

        Living with the dead

        Most of them were elderly people. It's unclear what they died of, but Mykola believes some suffocated to death.

        When people died, the bodies couldn't immediately be removed. Russian soldiers would not allow it every day. And because of the constant fighting outside - mortar shelling, explosions and gunfire - it was dangerous as well.

        This meant that people, including children, lived amidst corpses for hours, and sometimes days, until they could be taken outside.

        "It was very scary. I knew the people who died," says Anastasiia. "They treated us very kindly. I felt so sad, they just died here for no reason."

        "In normal conditions, they would not have died. Putin is a war criminal," said Mykola.

        "My feet had begun to swell up. But I kept thinking to myself, I have to survive. I have to, for my daughter and two granddaughters."

        Most of the time people were not allowed to go out even to use a toilet. They were made to use buckets instead.

        "Sometimes the soldiers took people out to use them as shields," Mykola said.

        They were allowed to cook on open fires outside twice a day. The village had enough food stocks and a well for water.

        One of the Russian soldiers told Mykola they had been told they would be in Ukraine for just four days, which would be enough to take over Kyiv.

        Looking for loved ones - in graves

        On 3 April, the Russians withdrew from Yahidne.

        Ukrainian soldiers are now in the village, and most of those who were trapped have been evacuated to areas nearby.

        "I wake up many times every night. I feel like I can hear the sound of shooting. I run to my parents, scared," says Anastasiia.

        The Russians occupied villages like Yahidne around Chernihiv in a bid to lay siege to the city and eventually take control of it.

        They weren't able to enter the city, but there's been extensive destruction to many parts of it and officials say around 350 civilians have been killed.

        Since Russia's withdrawal from around Chernihiv, volunteers have been burying the dead. One part of the local graveyard now entirely full of fresh graves, with a placard stuck in each, for the purpose of identification.

        Families who have been separated have been coming to see if they can find the grave of their loved ones.

        A local football stadium was bombed, Ukrainian officials say by Russian aircraft. A giant crater can be seen in the centre of the field where one bomb fell. Another destroyed a part of the stands, now a mangled mess of broken plastic seats and metal railings.

        Next to the stadium, a children's library housed in a historic building has also been badly damaged.

        As we drove through the city, we passed several residential neighbourhoods which have been almost flattened.

        At Novoselivka, in the north of Chernihiv, destruction is visible as far as the eye can see.

        Piles of stones and bricks lie where homes must have stood. We saw a child's pink winter jacket, a teddy bear, a stuffed elephant and pieces of Lego on one of the paths going into the residential area.

        Along the way, we saw more bomb craters.

        'Why were we not warned?'

        A woman and child on bicycles gestured to us to follow them.

        Sixty-two-year-old Nina Vynnyk and her grandson, 10-year-old Danylo, wanted to show us their home - only a shell now, everything in and around it has been destroyed.

        Nina's daughter and Danylo's mother, 39-year-old Ludmyla, has lost her leg and is in hospital.

        When Nina's home began to be shelled, they ran to another person's house hoping to seek shelter in their basement. But that was bombed too.

        "We were knocked out by the explosion. Someone got a concussion, someone was injured. When we came to our senses, I saw that my daughter was screaming, 'Mummy, mummy I don't have a leg'. It was horrible," she said.

        Ludmyla crawled to safety and was taken to a hospital.

        "I feel like this is a terrible nightmare. It can't be true. Why didn't our government warn us? Why didn't they evacuate us," said Nina.

        Four generations of her family lived in the home. "In one moment, there is nothing left. I don't know where I will live in the winter," she said.

        She can't afford to pay for prosthetics for her daughter.

        On Russian statements that they have not targeted civilians, she says, "He [Putin] is full of lies. There is a woman in a hospital without a leg. That is the truth.

        "Let Putin pay for her surgery. Let Putin build this house. He wanted it so much, didn't he? Let him pay for all of it now."

        Additional reporting by Imogen Anderson, Anastasiia Levchenko and Daria Sipigina

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        Retraites : le grand revirement de Marine Le Pen

        Actu

        La candidate du Rassemblement national a entériné, jeudi 17 février, l’abandon de la retraite à 60 ans, qu’elle défendait bec et ongles depuis dix ans.

        Benjamin König

        C’est la « question centrale du programme que je défends », qui touche à la « juste répartition des richesses et à la conception de notre modèle social (…) après tant de décennies de trahison et de fausses promesses ». C’est par ces mots que Marine Le Pen a entamé la présentation de son projet de réforme des retraites, jeudi, pour mieux noyer le poisson. Car, après plusieurs semaines de tergiversations, il paraissait de plus en plus clair que la cheffe du RN était sur le point d’abandonner un des marqueurs sociaux forts de son projet politique, qu’elle défendait depuis dix ans : le retour à 60 ans de l’âge légal de départ à la retraite. Lors de son premier grand meeting, à Reims, le 5 février, elle n’en a pipé mot.

        Exclusif : la retraite à 60 ans ? Les cadres votent pour !

        Cette fois, si elle a dit croire « au système de protection sociale français », c’était pour mieux le dénoncer au prétexte qu’il aurait été « dévoyé et ouvert au monde entier ». Dans le détail, son projet ne fait nulle mention de l’âge légal, aujourd’hui fixé à 62 ans. Il ne sera possible de partir à 60 ans à taux plein qu’à deux conditions : avoir commencé à travailler entre 17 et 20,5 ans, et avoir cotisé et validé 40 annuités. Pour la tranche suivante, ceux qui ont commencé à travailler entre 21 et 24,5 ans, la cheffe du RN propose « un système progressif de 160 à 168 trimestres de cotisations » pour un départ entre « 60,75 et 62 ans ». Pour les autres, les 42 années de cotisations seront maintenues et l’âge effectif de départ à la retraite monterait donc à 67 ans. Et si elle a bien évoqué la question de la pénibilité, elle n’a en rien détaillé les modalités de sa prise en compte.

        Des gages aux patrons

        Pourtant, voici à peine plus de trois mois, le 15 novembre 2021, Marine Le Pen, déjà candidate à l’élection présidentielle, exposait sa vision du sujet : « La manière dont vivent nos aînés, pour moi, c’est un marqueur de civilisation. » Elle critique alors « la vision ultralibérale (qui) consiste à dire qu’il faut un allongement indéfini de la durée de travail ». Et met en avant « un choix budgétaire » pour financer ce départ à 60 ans. Début février, Marine Le Pen et son entourage réfutent encore tout virage. « Rien ne change ! avance Philippe Ballard, l’ex-journaliste devenu directeur de la communication : Ceux qui ont commencé à 20 ans partent à 60 ans, et tous les autres auront aussi 40 annuités pour partir à la retraite. » Raté. En réalité, ce changement de pied avait déjà été esquissé dès janvier dernier. Tout à sa volonté de se « présidentialiser », la candidate avait montré patte blanche lors de son déjeuner avec le mouvement Ethic (Entreprises de taille humaine, indépendantes et de croissance), un organisme patronal inféodé au Medef. « C’est un vrai problème », lui ont alors lancé les patrons présents, à propos du financement de l’âge légal à 60 ans. Marine Le Pen leur répond déjà que son seul objectif est d’éviter que des salariés ayant commencé à travailler avant 20 ans ne doivent attendre l’âge légal de 62 ans. Et donne des gages pour le reste…

        Course à l’échalote

        Ce recul est d’autant plus criant que les programmes des deux élections présidentielles précédentes sont des plus clairs. Celui de 2017 indique : « Engagement n° 52 : fixer l’âge légal de la retraite à 60 ans avec 40 annuités de cotisations pour percevoir une retraite pleine. » En 2012, il était plus net encore, puisque à l’âge légal de 60 ans et aux 40 annuités s’ajoutait un « élargissement de l’assiette aux revenus du capital pour financer l’ensemble des prestations ». Mais là encore, il y avait un loup libéral : cet élargissement de l’assiette était justifié par une « perte de compétitivité » due aux cotisations.

        Présidentielle 2022 : tous nos articles sur la campagne

        Si, à l’instar d’autres propositions comme la sotie de l’euro, Marine Le Pen fait machine arrière sur celle centrale des retraites, c’est également en raison de la bataille qui se joue à droite et à l’extrême droite entre la cheffe du RN, Éric Zemmour et Valérie Pécresse. Cette dernière annonce un âge légal de 65 ans, quand l’ex-chroniqueur du Figaro parle de 64 ans. Dans cette course à l’échalote, Marine Le Pen a été critiquée jusque dans son camp pour des positions jugées bien trop « sociales », notamment de la part de l’aile ultralibérale et conservatrice qui refuse ce que ses partisans nomment le « national-populisme ». C’est cette fraction du RN, politiquement plus encline à l’union des droites, qui a pour partie rejoint Éric Zemmour. Jeudi, Marine Le Pen a ponctué son laïus d’une formule traditionnelle du RN : « Je ne vous trahirai pas, je ne vous mentirai pas. » Difficile à croire.

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        Le Monde

        Aix-en-Provence, une pépite de destination

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        La cité aixoise offre une parenthèse chaleureuse et animée toute l’année. Places ombragées, marchés provençaux, hôtels particuliers chantent l’art de vivre de son centre-ville classé. Ville d’art et de culture, Aix-en-Provence se situe au beau milieu d’un formidable environnement. À proximité : les sentiers de la Sainte-Victoire et les domaines vignerons.

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        Une ville multifacettes où l’on se promène

        Qu’il est bon de flâner dans les ruelles du centre historique d’Aix-en-Provence ! D’un côté : le quartier Mazarin avec son emblématique fontaine des Quatre Dauphins (protégée au titre des Monuments Historiques), ses antiquaires et ses hôtels particuliers. Classée troisième ensemble d’architecture baroque en France, après Paris et Versailles, Aix-en-Provence est un véritable régal pour le promeneur sensible à l’élégance des centres urbains. Au centre, le Cours Mirabeau qui débouche sur la magistrale fontaine de la Rotonde. De part et d’autre ; des cafés, des restaurants et des librairies, qui font de cet axe long de 440 mètres le cœur battant de la ville !

        Dans les ruelles adjacentes, que l’on parcourt à pied ou en diabline, un petit véhicule électrique, les magasins et les commerces de bouche sont légion. Pour un voyage olfactif, on poussera la porte de l’enseigne Rose et Marius, avec leurs eaux de parfums terriblement addictives. Ça se bouscule aux devantures de Maison Z & W, connue pour ses cookies bio juste sortis du four, ou des Madeleines de Christophe, très gourmandes. Pour une pause bien-être, le spa des Thermes Sextius, véritable institution, prend ses quartiers à l’emplacement des Thermes d’Aquae Sextiae (en 122 av. J.-C). Pour une virée shopping, on peut aussi mettre le cap sur Les Allées, au bas du Cours Mirabeau. Ville de marchés provençaux, Aix-en-Provence attire chineurs et gourmets chaque jour de la semaine ! Et, sur la place de l’Hôtel de Ville, on peut repartir avec un joli bouquet de fleurs.

        Une parenthèse d’art et de culture

        Cité au patrimoine remarquable, Aix-en-Provence regorge de curiosités comme la très ancienne place Albertas, au sol pavé et bordée d’hôtels particuliers. Plus à l’écart du centre historique, on visitera le Pavillon de Vendôme, une « folie » héritée du Grand Siècle avec ses jardins à la française. Dans le quartier Mazarin, l’Hôtel de Caumont Centre d’art est l’un des plus beaux hôtels particuliers de la ville où se tiennent des expositions toute l’année ! Après la visite, on se restaure à la table chic du Café Caumont qui donne sur des jardins romantiques.

        Situé dans l’ancien palais de Malte, le Musée Granet abrite des œuvres de Rembrandt, Ingres et Cezanne. Il est classé parmi les plus beaux musées de France ! Plus contemporaine, la Fondation Vasarely, Monument Historique, explore l’univers fascinant de l’art optique avec 42 intégrations monumentales de l’artiste. À l’agenda de la cité aixoise, impossible de manquer le Festival International d’Art Lyrique (4 au 23 juillet 2022), dédié à l’opéra et à la musique classique. Le Pavillon Noir, conçu par l’architecte Rudy Ricciotti accueille le célèbre Ballet Preljocaj tandis qu’au Grand Théâtre de Provence on peut assister à des représentations de danse et des concerts symphoniques toute l’année.

        La campagne aux portes de la ville

        Emblème d’Aix-en-Provence, la montagne de la Sainte-Victoire est un paradis pour les randonneurs. On peut s’y rendre en empruntant la très bucolique route Cezanne, qui relie le centre d’Aix au village du Tholonet. Il s’agit de la seule route de France classée Monument Historique ! Dans les environs de la cité aixoise, on peut aussi découvrir le village belvédère de Ventabren duquel on aperçoit le Mont Ventoux. En chemin, vous croiserez le viaduc de Roquefavour, le plus grand aqueduc en pierre au monde qui enjambe la vallée de l’Arc.

        Située au cœur du vignoble de Provence, Aix-en-Provence est également un point de départ vers des domaines viticoles de renom. Parmi eux, le Château de la Gaude qui propose des hébergements de luxe, plusieurs restaurants, un spa et l’exposition d’œuvres monumentales dans ses jardins. La villa Baulieu, quant à elle, prend place au creux d’un ancien cratère de volcan ! Le Château La Coste, connu pour son centre d’art contemporain à ciel ouvert, possède aussi des suites et des restaurants.

        www.aixenprovencetourism.com

        Contenus réalisés par les équipes de M Publicité, la régie publicitaire du Monde. La rédaction n’a pas participé à leur réalisation.

        Le Figaro

        Trop chère, la villa romaine à la fresque caravagesque ne trouve pas preneur

        PATRIMOINE - Snobée une seconde fois en quatre mois, la demeure qui renferme l'unique plafond peint par le maître italien sera de nouveau proposée à la vente en juin, pour «seulement» 301 millions d'euros cette fois.

        Ce n'est peut-être pas le Caravage qui fait la demeure, mais la demeure qui fait le Caravage. Restée invendue en janvier lors de sa première mise aux enchères, la somptueuse villa des princes Ludovisi Boncompagni n'a toujours pas trouvé acquéreur au terme de la seconde vente organisée en ce début d'avril, ont annoncé les organisateurs jeudi à l'AFP. Prix désiré pour la bâtisse ? 376 millions d'euros. «Personne n'a présenté d'enchère», a indiqué l'avocate Antonella Scano à l'AFP. Et ce, malgré la présence d'une peinture exceptionnelle du Caravage (1571-1610) sur un plafond de l'édifice - l'unique peinture murale connue du maître italien.

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        Propriété d'une antique famille de l'aristocratie romaine, la villa, qui porte le joli nom de Casino de l'Aurore avait été dans un premier temps mise en vente à un prix frôlant le demi-milliard d'euros. Une valeur justifiée, selon ses propriétaires, par la présence du Caravage rarissime entre ses murs. L'œuvre en question se trouve au premier étage de la demeure. Cette peinture à l'huile du Caravage, Michelangelo Merisi de son vrai nom, représente Jupiter, Pluton et Neptune entourant le globe terrestre et les signes du zodiaque. Elle daterait, selon les spécialistes, de 1597.

        Séparation difficile

        Outre la peinture exceptionnelle, cette demeure de 2800 m2, située en plein centre de Rome, entre la via Veneto, berceau de la Dolce Vita, et la place d'Espagne, abrite des fresques du Guerchin (1591-1666) et un jardin élégant. Une nouvelle vente du bâtiment sera organisée le 30 juin, avec une ristourne de 20% sur le prix initial. Soit 301 millions d'euros tout de même.

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        La vente aux enchères a été décidée par un tribunal de Rome pour mettre fin à un conflit opposant les héritiers du prince Nicolo Ludovisi Boncompagni, le patriarche de la famille décédé en 2018. Le litige oppose la troisième et dernière épouse du prince, Rita Jenrette Boncompagni Ludovisi, une Américaine de 72 ans haute en couleur ayant posé pour Playboy , aux enfants nés de son premier mariage.

        De nombreux Italiens souhaiteraient que la propriété reste italienne plutôt que de tomber dans l'escarcelle d'un richissime étranger et demandent à l'État de se porter acquéreur. Mais l'investissement est considérable dans le contexte de la relance économique post-pandémie par la troisième économie de la zone euro, mise à mal par les conséquences de la guerre en Ukraine. En vertu de la législation italienne, le gouvernement ne peut exercer son droit de préemption qu'après son acquisition effective par un particulier, dans un délai de 60 jours après la conclusion de la vente et en proposant le même prix d'achat.

        Ukraine: le réalisateur lituanien Mantas Kvedaravicius tué à Marioupol

        Le cinéaste de 45 ans est mort alors qu'il tentait de quitter la ville portuaire, au sud-est de l'Ukraine. Son documentaire Mariupolis avait été présenté à la Berlinale en 2016.

        La fresque numérique collaborative r/place s'est achevée par une bataille autour du drapeau français

        WEB - Cinq ans après sa première édition, ce grand jeu mondial de dessins sur une unique toile numérique a été marqué par une compétition bon enfant et une créativité aussi folle qu'éphémère.

        Notre critique de Qu’est-ce qu’on a tous fait au Bon Dieu?: Clavier et Lauby font le sketch

        CRITIQUE - Le duo formé par les deux acteurs n’a rien perdu de son abattage comique pour incarner une vieille France conservatrice.

        Valeurs Actuelles

        [Nay]Le Pen devant ou derrière Macron ?

        Sale temps pour faire campagne ! Tout augmente : l’essence, le fioul, le gaz, le panier de la ménagère. Le pouvoir d’achat est en berne. La faute à Vladimir le Terrible, qui fait planer une menace de fin du monde pour avoir le dernier mot. Depuis quarante-trois jours, les images de la guerre en Ukraine arrivent dans nos foyers, les bombes, les immeubles dévastés et maintenant les preuves évidentes de la barbarie de l’armée russe, qui massacre les populations civiles. Depuis soixante-quinze ans, les Européens s’imaginaient que de telles horreurs étaient impossibles si près d’eux.

        Et puis le froid qui revient, un péril pour les récoltes. Le Covid qui est toujours là. Beaucoup de gens sont malades. Est-il vraiment judicieux d’ôter son masque…

        Emmanuel Macron et sa campagne froide

        Le premier tour de la présidentielle, c’est demain. Il clôt un quinquennat très chahuté : “gilets jaunes”, violence au quotidien, Covid avec sa collection de variants mutants… et la guerre ! Dans la Macronie, tous le constatent : sur le terrain, c’est l’indifférence. Les gens ne disent rien, n’expriment ni hostilité ni encouragements. Une ambiance de drôle de guerre. Comme si les Français préparaient un mauvais coup. À moins qu’ils soient résignés, faute de mieux, à réélire le président. En tout cas, l’enthousiasme d’il y a cinq ans s’est bien évaporé. Du coup, le doute s’installe.

        Samedi, la scénographie du premier meeting de leur candidat à la Paris La Défense Arena était une réussite. Mais son discours était trop long, un catalogue, sans horizon. C’est que le héros est épuisé et cela se voit. Depuis le début de la guerre, il ne dort plus : les coups de fil à Poutine et ensuite aux partenaires européens, aux Américains. Avec le décalage horaire, « il passe de sept à dix heures chaque jour au téléphone. Il ne s’économise pas », dit un proche.

        Personne ne lui reprochera d’être paresseux, mais pour l’heure, il mouline dans le vide. Il est possible que l’effet drapeau, bénéfique au début de la guerre, devienne un handicap. Car il est trop occupé pour avoir le temps d’encourager ses équipes, ses soutiens. Les ministres en campagne se plaignent de n’avoir aucun retour du chef. Ils aimeraient un peu de chaleur. Son absence freine la dynamique. On se rassure aussi, car son face-à-face du deuxième tour, ce sera avec Marine Le Pen, tous les sondages le disent.

        Une Marine Le Pen qui s’accroche

        On s’en inquiète aussi. L’ancienne présidente du Rassemblement national n’est plus dans la tête des Français la vaincue de 2017. Il y a cinq ans, les sondages lui promettaient un premier tour entre 27 et 28 % des suffrages. Ils n’ont cessé de refluer. Elle a obtenu 21,3 % au premier tour. Cette fois, le chemin est inverse : partie de 15 à 16 % – victime de l’effet Zemmour -, elle est aujourd’hui en phase ascendante 22-23 %, alors que lui s’écroule. Les Français la jugent-elle plus compétente ? Peut-être pas. Mais à coup sûr, ils la jugent plus humaine, plus accessible, car elle leur parle de leur quotidien, de la vie chère. Elle n’est plus dans la culture du clash permanent qui était anxiogène. Elle a gommé de son programme tout ce qui inquiétait (la retraite à 60 ans, la sortie de l’Union européenne, de l’euro… ). Elle a changé de style : plus d’agressivité mais de l’empathie.

        Au moment de l’envol du polémiste, Jean-Marie Le Pen expliquait que sa candidature rendrait finalement service à Marine : “Maintenant, c’est lui qui incarne l’extrême droite. ” Et, de fait, les tags désobligeants sur les affiches lui sont désormais réservés. Y aurait-il un vote caché Zemmour, comme le croient ses partisans ? Les sondages ne repèrent aucun effet Trocadéro et pas d’effet Marion non plus. « Depuis que Marion l’a rejoint, il plonge », commente, goguenard, le patriarche, qui n’a jamais compris la stratégie de sa petite-fille depuis qu’elle n’a pas été candidate à un second mandat de député. Ceux qui font campagne pour Marine Le Pen sentent d’abord une volonté de virer Macron.

        Alors, tout est possible, vraiment ? « Elle est psychologiquement préparée et devenue plus grave » , disent ses proches. Dans la Macronie, on veut tout de même croire que le débat du deuxième tour remettra les pendules à l’heure, que leur champion l’emportera. À une condition : qu’il ne lâche pas une de ses petites phrases maladroites dont il a le secret.

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        France24 - Monde

        Sahara occidental : aux origines de la crise entre l’Espagne et le Maroc

        Publié le : 06/04/2022 - 22:08

        Marc DAOU Suivre

        Critiqué au sein même de sa coalition pour avoir mis fin à la neutralité de l'Espagne sur le Sahara occidental, le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez se rend jeudi au Maroc, où il doit refermer, avec le roi Mohammed VI, la page d’une crise diplomatique qui a mis à mal les relations entre les deux pays. Retour sur l’affaire à l’origine des tensions.

        Le chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez est attendu jeudi au Maroc à l’occasion d’une visite officielle de deux jours censée marquer la fin d’une crise diplomatique majeure entre les deux pays et relancer les relations bilatérales.

        Le palais royal marocain a précisé dans un communiqué que Mohammed VI "aura des entretiens officiels" avec Pedro Sanchez et "offrira également un iftar", rupture du jeûne du ramadan, "en l'honneur" de son "illustre hôte".

        Une invitation à la rupture du jeûne saluée par le chef de la diplomatie espagnole, José Manuel Albares, qui a indiqué, mardi, qu’elle est considérée à Madrid comme un "signe d'amitié très fort".

        Toujours est-il que l’Espagne et le Maroc, brouillés depuis avril 2021, reviennent de loin. Les voisins ont entamé la normalisation de leurs relations le 18 mars, après un an de crise, à la faveur d’un changement de position de Madrid sur le statut du Sahara occidental, ancienne colonie espagnole.

        Le dossier, élevé au rang de cause nationale au Maroc, est très sensible. Il oppose depuis 1975 le royaume chérifien aux indépendantistes sahraouis du Front Polisario, soutenus par le pouvoir algérien. Pour l’ONU, le Sahara occidental, contrôlé à 80 % par le Maroc, est un territoire non autonome.

        Rompant avec la neutralité affichée par l’Espagne depuis des décennies sur la question, Pedro Sanchez a annoncé publiquement son soutien au plan d'autonomie sous souveraineté marocaine proposé en 2007 par Rabat. Un plan qu’il considère désormais comme "la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution de ce différend" du Sahara occidental.

        L'étincelle Brahim Ghali

        Ironie de l’histoire, la crise diplomatique entre les deux pays avait été provoquée en avril 2021 par la présence en Espagne du chef du Front Polisario, Brahim Ghali, avec en toile de fond la question du Sahara occidental.

        "En danger de mort" après avoir contracté le Covid-19, l’ennemi numéro un du Maroc était arrivé en Espagne, selon le quotidien El Pais, dans le plus grand secret le 18 avril, à bord d'un avion médicalisé de la présidence algérienne et muni d'un "passeport diplomatique".

        Autorisée au "plus haut niveau", selon El Pais, cette faveur accordée à l’Algérie, principal fournisseur de gaz de l'Espagne, avait provoqué l’ire de Rabat qui a demandé une "enquête transparente" sur les conditions de l'arrivée de Brahim Ghali, accusé d'être entré en Espagne "avec des documents falsifiés et une identité usurpée".

        Échanges musclés, rappel de l’ambassadrice marocaine… L’accueil du chef des indépendantistes sahraouis, que Madrid avait justifié par des "raisons humanitaires", avait provoqué plusieurs semaines de tensions. Le départ, début juin, de Brahim Ghali en direction de l’Algérie n'avait rien arrangé. Visé par deux plaintes pour "tortures" et "génocide", Brahim Ghali avait été entendu par un juge espagnol qui n'a pris aucune mesure coercitive à son égard, le laissant libre de quitter le territoire espagnol, au grand dam du royaume chérifien.

        Remonté, ce dernier avait fait pression en jouant la carte migratoire. Le partenaire traditionnel de Madrid dans la lutte contre l’immigration illégale avait ainsi relâché, pendant quelques jours, ses contrôles frontaliers à la mi-mai, laissant passer par la plage ou par la mer 10 000 migrants dans l'enclave espagnole de Ceuta, située au nord du Maroc.

        L’Espagne penche en faveur du plan marocain

        Madrid avait qualifié l’initiative marocaine de "chantage" et "d’agression à l'égard des frontières espagnoles mais aussi des frontières de l'Union européenne". Pedro Sanchez avait déclaré qu'il était "inadmissible" que "les frontières soient ouvertes pour que 10 000 migrants puissent entrer en moins de 48 heures dans une ville espagnole" en raison de "différends en matière de politique étrangère".

        De son côté, Rabat avait assuré que la crise entre les deux pays ne "s'ach(evait) pas avec (le) départ" de Brahim Ghali, car elle était liée à la position espagnole sur le Sahara occidental : celle-ci y est considérée comme "cause sacrée de l'ensemble du peuple marocain".

        En penchant en faveur du plan d’autonomie marocain, après plusieurs mois de tensions, le socialiste Pedro Sanchez place l’Espagne aux côtés de la France, de l’Allemagne et des États-Unis. Cependant, il est désormais critiqué au sein même de sa coalition, notamment par le parti de gauche radicale Podemos, favorable à l'autodétermination des Sahraouis.

        Surtout, en se rabibochant avec Rabat, au nom d’une "coopération étroite" avec les Marocains, "indispensable pour protéger la sécurité des Espagnols (...), en premier lieu (grâce) à la lutte contre l'immigration irrégulière", Madrid s’est froissé avec Alger.

        Dénonçant un "revirement", l’Algérie a rappelé le 19 mars son ambassadeur en Espagne, ouvrant une nouvelle période de tensions avec un partenaire essentiel du pays.

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        L’Espagne et le Maroc mettent fin à une crise diplomatique liée au Sahara occidental

        Sahara occidental : des centaines de personnes manifestent contre la "trahison" de Madrid

        Sahara occidental : sans céder, le Maroc se dit déterminé à "tourner la page" du conflit

        BBC

        Bucha murders: German report says Russian troops discussed killings

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        Russian troops were heard discussing killing civilians in the Ukrainian town of Bucha, in messages intercepted by German intelligence, German media say.

        Der Spiegel magazine says some of the radio traffic tracked by the BND intelligence agency appears to match locations of bodies just outside Kyiv.

        The BND has so far made no public comments on the issue.

        Ukraine says more than 300 civilians were killed by the Russians in Bucha - Moscow denies any involvement.

        Recent images of Bucha streets strewn with bodies have shocked the international community. Some of the victims appeared to have been shot in the back of the head after their hands were tied.

        Ukrainian President Volodymyr Zelensky has accused Russia of genocide, an accusation flatly rejected by Moscow.

        Warning: This piece contains graphic images which some may find upsetting.

        Bucha was seized by Russian troops soon after President Vladimir Putin ordered an invasion of Ukraine on 24 February.

        After more than a month, the Russians eventually withdrew from Bucha, and Ukrainian forces soon entered the town.

        The BND's intelligence was shared with German parliamentarians during a briefing on Wednesday, Der Spiegel reported on Thursday.

        In one intercepted radio message, the magazine said, Russian soldiers appeared to be talking about interrogating people and then shooting them.

        In another, a soldier talked about shooting someone on a bike, which appeared to match a notorious photo showing a dead cyclist in Bucha.

        According to Spiegel, the intercepts also appeared to indicate that mercenaries from Russia's private Wagner group played a key role in the Bucha killings.

        An unnamed security source told Reuters news agency: "It's true that the [German] federal government has indications of Russian perpetration in Bucha".

        "However, these findings on Bucha refer to satellite images. The radio transmissions cannot be clearly assigned to Bucha."

        Russia says its forces withdrew from Bucha on 30 March. The Ukrainians say this happened in the early hours of 31 March.

        On 1 April, footage was posted filmed from a car driving through the town which showed bodies on either side of a road.

        Russia has claimed, without providing evidence, that the footage shows "fake dead bodies" and it was "staged" after its troops had left the town.

        However, a satellite image from 19 March, first reported by the New York Times and confirmed by the BBC, directly contradicted the Russian claim.

        The photo by the Maxar technology company shows objects that appear to be bodies in the exact locations where they were subsequently found by Ukrainian forces when they regained control of the town north of Kyiv.

        War in Ukraine: More coverage

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        En mars 1972, une pilule pas facile à faire passer

        Il était une fois

        Il a fallu cinq ans pour que la pilule contraceptive autorisée par la loi Neuwirth en 1967, devienne réalité en France. Une véritable révolution qui a permis aux femmes en maîtrisant leur fécondité, de libérer leur sexualité et de conquérir la souveraineté sur leur corps. Un peu tombé dans l’oubli, ce symbole fort de la lutte féministe est aujourd’hui remis en question, au profit d’une contraception sans danger et d’une responsabilité partagée avec les hommes.

        Une texte de Myriam Chopin et Olivier Faron, historiens.

        On associe généralement l’histoire de la pilule contraceptive à deux lois phares : celles portées respectivement par Lucien Neuwirth en 1967 et Simone Veil en 1974. Pourtant, 1972 est bien la véritable année de libéralisation de son accès car c’est de mars que datent les derniers décrets d’application de la loi Neuwirth. Il aura fallu cinq années pour que la libéralisation annoncée devienne réalité, pour que les femmes puissent enfin maîtriser leur fécondité. Cinq années pour que la société française connaisse une formidable révolution culturelle et sociétale, aujourd’hui un peu tombée dans l’oubli. La pilule permet en effet de rompre avec des siècles de contraception incertaine et essentiellement portée par des hommes recourant soit au coït interrompu, soit au préservatif.

        Le député Lucien Neuwirth devient « le père de la pilule »

        La pilule est d’abord une formidable découverte scientifique. Inventée par le médecin américain Gregory­ Pincus au milieu des années 1950, elle incarne l’explosion de l’utilisation des hormones. À la demande de la féministe Margaret Sanger, qui a créé outre-Atlantique dès 1942 le Planning familial, Pincus engage des recherches sur la reproduction des femmes. Composé original d’œstrogènes et de progestérones, la pilule empêche l’ovulation. Sa diffusion est toutefois plus que contrainte. En 1963, soit sept ans après les États-Unis, l’Enidrel est la première pilule utilisée en France, mais elle est prescrite sur ordonnance pour des insuffisances endocriniennes… sans que l’intention contraceptive ne soit mentionnée. Elle ne le sera qu’au début des années 1970. Depuis le début des années 1960, la pilule aura donc permis de manière détournée et fortement limitée la régulation des naissances.

        Dans l’après-guerre, la France connaît une politique nataliste volontariste, appuyée sur un cadre juridique particulièrement restrictif. La loi de 1920, emblématique du traumatisme de 14-18, encore en vigueur dans les années 1960, proscrit toute forme de contraception dite moderne. Cela explique que les années 1950-1960 soient celles d’avortements sauvages, pratiqués dans des conditions ­inhumaines, qui meurtrissent les femmes, voire les tuent. Certaines grandes voix s’élèvent, comme celle du journaliste communiste Jacques Derogy qui dénonce en 1956 ce « drame intime des couples ». Pour le médecin lui aussi communiste Jean Dalsace, notre pays connaît à la fin des années 1960 autant d’avortements que de naissances, en raison de l’absence d’une véritable éducation sexuelle.

        La contraception gratuite, c’est bien ; avoir le choix, c’est mieux

        Des propositions d’abrogation de la loi de 1920 sont présentées sans succès par la gauche. Dès 1956, la journaliste Françoise Giroud dénonce des hommes ayant « toujours beaucoup de courage pour supporter les malheurs des femmes ». Créée la même année par le docteur Marie-Andrée Lagroua Weill-Hallé, la Maternité heureuse devient le Planning familial en 1960. C’est la naissance de l’un des plus importants mouvements associatifs de notre pays. En 1961, le centre grenoblois du Planning bénéficie de la tolérance des autorités pour distribuer des contraceptifs, principalement des stérilets. Mais c’est bien l’ensemble de la situation qu’il faut changer.

        C’est un député stéphanois gaulliste, Lucien Neuwirth, qui porte cette cause. Il s’appuie sur l’action de tout un courant de pensée, incarné notamment par des médecins francs-maçons comme Pierre Simon. Pendant la campagne présidentielle de 1965, François Mitterrand fait de la contraception l’un des axes majeurs de sa campagne contre de Gaulle. Neuwirth réussit ensuite à rallier le général à peine réélu, qui aurait été influencé par sa femme, bouleversée par tous ces avortements dramatiques.

        Le texte de 1967 est présenté devant un Parlement incandescent. Neuwirth est à contre-courant de son camp politique. Combat à front renversé quand il est défendu par la gauche et attaqué violemment par ses compagnons. Place à une surenchère oratoire où l’on dénonce pêle-mêle la « flambée inouïe d’érotisme » qui saisirait le pays, le « néant » qui s’annonce… Rien de moins que de demander un huis clos, bien entendu refusé, sur un sujet qui s’apparenterait à une « affaire de mœurs ». Attaqué personnellement, Neuwirth porte le texte avec beaucoup de courage et le soutien du ministre des Affaires sociales Jean-Marcel Jeanneney. Étonnant choc de dates et de personnalités : la loi Neuwirth est signée par le général de Gaulle à la fin de l’année 1967, six mois avant Mai 68. En définitive, elle constitue un plus grand accélérateur de la libération des mœurs qu’une révolution estudiantine, peu mobilisée sur la contraception des femmes.

        Le débat ouvert en 1967 ne s’arrête pas et deux camps se forment. Les défenseurs de la pilule fourbissent leurs armes. Le quotidien « Paris Jour » du 13 février 1968 se prononce même en faveur du remboursement au nom du slogan évocateur « Non à la pilule du riche » ! Le début des années 1970 voit la naissance d’un féminisme français désormais organisé grâce au Mouvement de libération des femmes (MLF) en 1970, suivi de Choisir la cause des femmes en 1971 et du Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception (Mlac) en 1973. Mais, si les militantes plébiscitent la pilule, elles sont de plus en plus happées par le combat majeur qui s’ouvre : celui pour l’interruption volontaire de grossesse.

        Le courant anti-pilule se mobilise de son côté pour différentes raisons. Les premières renvoient aux frémissements initiaux de la pill scare, cette peur des dangers sanitaires induits par la contraception hormonale, surgie outre-Manche. « Le Nouvel Observateur » du 12 mai 1969 en arrive à s’interroger sur « Faut-il interdire la pilule ». La réponse du docteur Cohen, l’un des meilleurs experts, est plutôt rassurante : « Les risques secondaires existent, mais on exagère les dangers et nous le prouverons bientôt. » Ce sont toutefois surtout les catholiques qui s’interrogent. Comment appliquer le refus de tout moyen contraceptif artificiel prôné par Paul VI ? Un journal télévisé de la première chaîne, fin juillet 1968, souligne combien l’encyclique « Humanae Vitae », publiée le 25 du même mois, représente « un idéal élevé », voire trop, générant un complexe de culpabilité.

        Entre 1967 et 1972, cinq années ont été perdues et les espoirs de la loi Neuwirth déçus, la diffusion de la pilule restant encore circonscrite. Difficile de trancher entre ce qui relève de la juste préoccupation de protéger la santé des femmes et ce qui renvoie au contraire à une hostilité d’ordre moral. En 1972-1973, les choses changent donc. Replongeons-nous dans les journaux télévisés de l’époque pour comprendre les enjeux du débat. Soulagé, Neuwirth n’en condamne pas moins les retards dus à « un état d’esprit rétrograde », à « un manque de clairvoyance ». De son côté, le ministre de la Santé publique Jean Foyer manifeste son refus de la contraception hormonale, en privilégiant la création de bureaux des « problèmes de la naissance », visant à une éducation de la personnalité, voire de l’amour. Il revient au premier ministre Pierre Messmer de trancher en faveur de la diffusion large de la pilule.

        Ce jour où Simone Veil porta la dépénalisation de l’IVG au Palais-Bourbon

        La loi Veil de 1975 marque une nouvelle étape dans la banalisation de la contraception, en supprimant notamment quelques blocages significatifs mis en place en 1967 pour faire passer le texte : c’est la fin en particulier du carnet à souches, qui assimilait de facto les contraceptifs à des drogues. En 1974 est aussi instauré le remboursement par la Sécurité sociale.

        En un peu moins de trente ans, la France devient un pays « pilulo-centré » tant la contraception hormonale y est véritablement plébiscitée. Les clivages se sont progressivement estompés, à l’image des pratiques des femmes catholiques qui l’adoptent malgré l’interdit de l’Église. Le sommet est atteint en 2000, quand une femme sur deux en âge d’enfanter prend la pilule, alors que, de manière paradoxale, le nombre d’avortements ne baisse pas.

        Depuis les années 1980, des ouvrages à charge mais à l’impact limité dénoncent le danger de la pilule, prônant le retour à des méthodes anciennes comme celle du Dr Ogino datant de 1924. Mais le consensus français autour de la contraception hormonale ne se lézarde véritablement qu’au milieu des années 2010, avec la crise de la pilule dite de troisième génération. Mise sur le marché en 1984, elle semble parée de tous les avantages, des dosages hormonaux plus légers permettant de diminuer les effets secondaires. Bien que sceptique sur les progrès médicaux engendrés, l’administration française en facilite même le remboursement.

        C’est alors que des drames se produisent. Jeune Borde­laise de 18 ans, Marion Larat subit un AVC ischémique en 2006 et en reste lourdement handicapée. Alors qu’elle devient une lanceuse d’alerte grâce aux réseaux sociaux, « le Monde » raconte combien cette pilule de troisième génération traduit une pharmaco- négligence. Des analyses prescrites aux femmes à risques, notamment en raison de facteurs héréditaires, auraient ainsi permis d’éviter certains accidents. La ministre de la Santé Marisol Touraine se saisit en 2013 de la question en rencontrant les intéressées et en mobilisant les acteurs du système de santé.

        La confiance en la pilule est toutefois considérablement ébranlée. La chute de consommation de ces nouvelles pilules est spectaculaire, sans être compensée par un retour aux anciennes. C’est le début d’une baisse inexorable et de nouvelles prises de position mettant en avant combien la pilule constitue à la fois un travail féminin « invisibilisé » et le symbole de l’hormonophobie qui se répand parmi des jeunes femmes, de plus en plus attachées à l’envi­ronnement et à leur propre bien-être. De nouvelles porte-parole proclament même qu’elles en ont « marre » d’une contraception qu’elles jugent dangereuse.

        Contraception. La pilule a de moins en moins la cote

        Difficile de prédire l’avenir de cette histoire de l’intime. Sur ce sujet comme sur d’autres, les jeunes femmes ont perdu la mémoire des luttes, celles qui ont abouti à la libéralisation de la contraception, donc de la sexualité – probablement parce qu’on leur a mal transmise. Elles ne se retrouvent pas dans un tout-pilule devenu une norme banalisée. Elles ­aspirent à autre chose, qui n’existe pas encore pour des raisons techniques et/ou culturelles. La recherche sur la contraception est en effet quasiment bloquée, ce qui explique que la fabrication d’une pilule masculine reste un horizon flou. En France, les hommes ont accepté allègrement une pilule prise par leur compagne. Ils sont bien loin d’utiliser des méthodes telles que le slip chauffant, l’anneau testiculaire ou la stérilisation à laquelle leurs homologues anglo-saxons recourent facilement, pour que la contraception soit, enfin, la responsabilité du couple.

        pilulecontraceptionsimone veillucien neuwirth
        New York Times - World

        Ukraine Live Updates: In Congress and at U.N., Votes to Further Isolate Moscow

        Kyiv April 7, 10:52 p.m.

        Moscow April 7, 10:52 p.m.

        Washington April 7, 3:52 p.m.

        U.S. lawmakers moved to revoke Russia’s normal trade status and ban its oil and gas, and the United Nations suspended the country from the Human Rights Council. The E.U. is weighing a ban on Russian coal, and NATO is meeting to discuss military aid to Ukraine.

        Matthew Rosenberg

        Here are the latest developments in the war in Ukraine.

        Western allies on Thursday hammered out new steps to further isolate Russia, with Congress voting to strip Moscow of its preferential trade status and to ban the importation of Russian energy while the European Union pledged to cut off coal imports from Russia, a significant step for a bloc that is heavily dependent on Russian fossil fuels.

        NATO foreign ministers were also meeting in Brussels to discuss expanding military aid to Ukraine in anticipation of an intensified Russian onslaught in the east. There, officials warned civilians that they faced their “last chance to leave” as Russian forces massed on the border.

        “The enemy is trying to cut off all possible ways to leave,” the regional governor of Luhansk, Sergiy Haidi, said in a video posted on his Facebook page. “Do not delay — evacuate.”

        Russian forces were continuing their push toward the eastern city of Sloviansk from the neighboring city of Izium, which they are using as a repair and resupply depot, according to the latest report from the Institute for the Study of War, a Washington research group.

        Still, there were signs that further sanctions were testing Europe’s unity against Russia. Germany, which would be especially hurt by the coal ban, successfully pushed to have it phased in over four months, instead of instead of the three originally proposed by the European Commission, the bloc’s executive arm, according to E.U. diplomats familiar with the evolution of the talks. And a proposed measure to ban Russian and Russian-operated vessels from E.U. ports would likely just include vessels bearing the Russian flag, after insistence by Greece, Cyprus and Malta, officials said.

        The discovery of dozens of bodies in the northern town of Bucha after Russian forces retreated has spurred Western allies to provide more weapons to Ukraine and to increasingly isolate Russia, with several European nations expelling Russian diplomats this week.

        It also prompted the United States to propose suspending Russia from the United Nation’s Human Rights Council, and the organization’s General Assembly voted to approve the measure on Thursday. After the vote, Russia said it was withdrawing from the council.

        In other major developments:

        With thousands of people having fled eastern Ukraine in fear of Russia’s escalating its attacks, President Volodymyr Zelensky warned in an overnight address that Russian forces had begun to accumulate fighters “to realize their ill ambitions” in the Luhansk and Donetsk regions.

        Ukrainian forces were holding out amid fierce fighting in the besieged southern city of Mariupol, local officials said. But they described a dire humanitarian situation with most infrastructure destroyed and few ways out the city.

        German intelligence has intercepted radio transmissions in which Russian forces discussed carrying out indiscriminate killings north of Kyiv, the capital, the German newsmagazine Der Spiegel reported on Thursday. The report adds to evidence uncovered by The New York Times and other organizations of the killings of civilians in Ukrainian towns under Russian occupation.

        Prospects for successful peace talks between Moscow and Kyiv dimmed further on Thursday after Russia’s foreign minister said the Ukrainian side had proposed a new draft deal that deviated from previous versions. President Aleksandr G. Lukashenko of Belarus complicated matters by demanding that his country be included in the negotiations.

        The Kremlin’s spokesman, Dmitri S. Peskov, told Sky News that Russia had suffered “significant losses of troops.” His comments were a stark acknowledgment, given that the Russian government has been withholding the scale of the losses from its people.

        Yousur Al-HlouMasha FroliakBen Laffin and Benjamin Foley

        Residents of Kyiv’s suburbs describe the horrors of Russian occupation.

        After weeks of heavy fighting in the suburb of Ukraine’s capital, Kyiv, residents who had been in hiding returned to the streets to find extensive damage and signs of carnage left behind by retreating Russian troops: land mines, bullet holes and corpses.

        On April 4 and 5, video journalists from The New York Times entered the towns of Bucha, Borodianka and Hostomel to witness the aftermath of the Russian occupation.

        Tetyana Hrinenko, a resident of Bucha, described seeing Russian military vehicles outside her home, and being forced to take shelter during heavy shelling.

        “We went outside five or six hours later,” said Ms. Hrinenko. “Cars were on fire, dead bodies lying everywhere.”

        In Hostomel, a few miles north of Bucha, Maryna Shevchuk described being taken from her home by Russian forces and held in a basement for days, with around 60 other people.

        Ms. Shevchuk’s son, Yuriy Rutskyi, who was held at gunpoint in the basement, said they saw a neighbor who had a mental illness on the street. He had been detained and tortured by Russian forces after he climbed into an armored personnel carrier to take a look, and could barely walk.

        “The next day, around 4 p.m., we found out that he was shot dead,” said Mr. Rutskyi.

        Accounts of alleged atrocities in Kyiv’s northern suburbs have sparked international outrage and condemnation. The United Nations has called for an independent investigation into potential war crimes in Bucha, as well as reparations for the victims and their families.

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        Daniel Berehulak

        Since the Russian withdrawal from areas around Kyiv, the Ukrainian capital, volunteer teams have been gathering up bodies. One team found a civilian’s body with an apparent gunshot wound to the head in a glass factory in Bucha, a suburb in which dozens of bodies have been found on the streets and in homes, yards and businesses.

        Farnaz Fassihi

        The United Nations’ top emergency coordinator, Martin Griffiths, described as “horrifying” the scenes of death and destruction he saw on a visit to Bucha and Irpin, two suburbs of the Ukrainian capital, Kyiv, from which Russian troops have withdrawn. Griffiths called for an immediate independent investigation that would guarantee accountability, according to the U.N. spokesman Stephane Dujarric.

        Matina Stevis-Gridneff

        European Union diplomats have concluded two days of talks, approving a phased-in ban of Russian coal imports and other measures in a fifth round of sanctions since the invasion of Ukraine began. The measures are expected to be endorsed in writing by individual member-state governments, a formality, by Friday.

        Anton Troianovski

        The Kremlin’s spokesman, Dmitri S. Peskov, said in an interview with Sky News that Russia had suffered “significant losses of troops,” which he termed “a huge tragedy.” The comments were a stark acknowledgment, given that the Russian government has been keeping the scale of the losses from its people. On March 25, Russia set the death toll at 1,351; U.S.officials last month offered a conservative estimate of more than 7,000.

        Valeriya Safronova

        Dmitri A. Muratov, the editor of the independent Russian newspaper Novaya Gazeta and a Nobel Peace Prize winner, reported that he was attacked with red paint and acetone on a train in Russia by a man who shouted, “This is for our boys.” Novaya Gazeta shut down its operations in Russia in late March, citing pressure from the Kremlin.

        Matina Stevis-Gridneff

        European diplomats slowly close in on new sanctions, adding limitations.

        BRUSSELS — European Union ambassadors meeting for a second day in Brussels on Thursday afternoon entered what officials said would be their last round of negotiations to approve a fifth package of sanctions against Russia, having dragged out the talks longer than expected, and inserting important limitations to the new measures.

        The lengthy deliberations and watering down of some measures highlighted that the bloc’s appetite for fresh sanctions, which are increasingly hurting European economies, was diminishing, even in the wake of wrenching images of slaughter in Ukraine as Russian troops withdrew from areas around Kyiv to focus their offensive in the country’s east.

        Demands by Ukraine to expand sanctions to Russian oil and gas, which the United States supports, are meeting profound resistance by E.U. countries heavily reliant on Russian energy.

        A ban on Russian coal imports, an important, $4.4 billion measure that would especially hurt Germany, would be phased in over four months, instead of the three originally proposed by the European Commission, the bloc’s executive arm, according to E.U. diplomats familiar with the evolution of the talks. Germany and Bulgaria had been advocating for a longer transition period into the coal ban to wind down existing contracts.

        And a proposed measure to ban Russian and Russian-operated vessels from E.U. ports would likely just include vessels bearing the Russian flag, after insistence by Greece, Cyprus and Malta, officials said. While that measure would include vessels that opportunistically switched out of the Russian flag in recent weeks, after the Feb. 24 invasion, to evade sanctions, it would not affect a large number of vessels that operate for, or are owned by, Russian firms but carry flags such as those of St. Kitts or Belize, which are popular in global shipping because of tax benefits.

        The European Union has taken major steps to sever its close financial links to Russia in the weeks since the invasion began, in lock step with the United States, Britain and other allies, but a growing fatigue is slowing efforts to expand those measures.

        The ambassadors’ meeting is expected to agree on the new sanctions later Thursday evening; individual governments will then rubber stamp the measures in writing, a formality, before they come into effect.

        Michael Crowley

        Reporting from Brussels

        Blinken says ‘sickening images’ from Ukraine are strengthening NATO’s resolve.

        Secretary of State Antony J. Blinken concluded a visit to NATO headquarters in Brussels on a note of disgust with Russia on Thursday, saying that “the sickening images and accounts coming out of Bucha and other parts of Ukraine have only strengthened our collective resolve.”

        Speaking after two days of meetings at NATO’s headquarters with U.S. allies, along with Ukraine’s foreign minister, Dmytro Kuleba, Mr. Blinken cited some of the emerging stories from Bucha, a town north of the capital, and elsewhere of summary executions and rape attributed to Russian forces. He said that “the revulsion against what the Russian government is doing is palpable.”

        Mr. Blinken, making his second trip to Brussels in a month, addressed reporters shortly after Mr. Kuleba publicly urged the West to expedite its shipment of weapons to Ukraine’s military in time to fend off an expected Russian assault on the eastern Donbas region later this month.

        Mr. Blinken did not offer new details on such military assistance.

        He noted that the United States has supplied Ukraine with arms for months, totaling more than $1.7 billion since Russia’s invasion in late February. That aid includes an additional $100 million worth of Javelin anti-tank missiles that the Biden administration approved for shipment this week.

        Mr. Blinken also expressed skepticism about the near-term prospects for intermittent peace talks between Russia and Ukraine even as hostilities continue, saying that he had “heard nothing from the Russians suggesting that they’re serious” about a negotiated settlement.

        Mr. Blinken said that in his meetings this week, he was “hearing very clearly a commitment to end” European dependence on Russian oil and gas. Mr. Kuleba had called earlier in the day for Western nations to cut off energy imports from Russia, which he said were funding Moscow’s war machine.

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        Catie Edmondson

        In Washington, the House voted to strip Moscow of its preferred trade status and to ban U.S. imports of Russian energy products, hours after the Senate unanimously passed the legislation. The two bills now head to President Biden’s desk to be signed into law.

        Shashank Bengali and Katrin Bennhold

        Russians discussed killings of civilians in radio traffic intercepted by Germany, officials say.

        German intelligence has intercepted radio transmissions in which Russian forces discussed carrying out indiscriminate killings north of Kyiv, the capital, according to two officials briefed on an intelligence report.

        The conversations were intercepted from Russian military radio and include one Russian telling another that first you interrogate people and then you kill them. The intercepts were reported earlier by the German newsmagazine Der Spiegel.

        The report adds to evidence uncovered by The New York Times and other organizations of the killings of civilians in northern Ukrainian towns under Russian occupation, despite the Kremlin’s broad denials of wrongdoing. The images from the town of Bucha, north of Kyiv, showing bodies — some with their hands bound or shot through the back of the head — have prompted global outrage and new promises by Western countries of military aid to Ukraine.

        It could not be confirmed whether the radio transmissions collected by German intelligence were from Bucha or another place near the capital, one of the officials said.

        German intelligence reported its findings to the parliamentary intelligence oversight committee on Wednesday.

        Among the material that German intelligence has collected is satellite imagery showing bodies lying in the street in Bucha during the time that Russian forces occupied the town. The images would add to evidence, including satellite photos verified by The Times, that refute Russian claims that the killings occurred after their forces withdrew from Bucha.

        Russia, after being stymied in its attempts to take Kyiv, has withdrawn the troops it had arrayed against the capital and Chernihiv, another major city in northern Ukraine. Russian forces are now moving in force in Ukraine’s east, where officials are urgently calling for residents to evacuate while there is still time.

        Megan SpeciaCora Engelbrecht and Jane Arraf

        Ukrainian forces still hold central Mariupol but conditions are dire, local officials say.

        Ukrainian forces are holding out amid fierce fighting in the besieged southern city of Mariupol, but the humanitarian situation has grown even more dire, with most infrastructure destroyed and few ways out, local officials say.

        The Ukrainian forces are still facing a very tough fight, the deputy defense minister, Hanna Maliar, said on Thursday. Russian forces have bombarded the city for weeks with assaults that have prevented large-scale evacuations and made getting information difficult.

        Russia-backed separatists on Thursday claimed that they had taken the center of the city, but there was no evidence to back that assertion, and local officials and Western military analysts said the city remained in Ukrainian hands.

        “Ukrainian armed forces are doing everything they can to free the city, but it is very complicated,” Ms. Maliar said, adding that officials believe the Russian military plans to use Mariupol as a springboard to take over other regions.

        The city’s government is working out of another city, Zaporizhzhia, around 130 miles northwest of Mariupol, and officials acknowledged that it had been tough to get a full picture of the fighting. But Pyotr Andryushchenko, a city government adviser, said the military situation in the city had remained stagnant in recent weeks amid the fierce battling.

        “It’s difficult because we are not physically in Mariupol,” he said, adding that officials were relying in part on images put out by Russian forces and also in touch with people still in the city.

        Sharing information can make those sources targets. “It’s very dangerous for those who remain,” Mr. Andryushchenko said.

        Ukraine’s human rights ombudsman, Lyudmila Denisova, said in a statement posted on Telegram on Thursday that men were being forcibly conscripted into pro-Russian militias in occupied areas on the outskirts of Mariupol.

        Thousands of civilians are finding their way out, sporadically evacuating by private car through dangerous checkpoints and along risky routes. But approximately 130,000 people remain, according to local officials.

        The city is spiraling deeper into humanitarian crisis, with limited access to food, water and electricity, and sporadic or unsafe options for escape. It has been impossible to repair crucial infrastructure, Mr. Andryushchenko said.

        Yulia Gorbunova, the author of a Human Rights Watch report on alleged Russian war crimes earlier in the conflict, said she feared that what happened in Bucha, a Kyiv suburb where dozens of civilians were found dead after the Russian retreated, could be magnified in Mariupol.

        “I can’t stop thinking about it what we are going to see in Mariupol,” she said. “We were looking at villages with a few thousand people.”

        Since the start of the siege last month, Russian forces have destroyed most of the city’s infrastructure and more than 5,000 people have died, Mariupol’s mayor, Vadym Boichenko, said Wednesday at a virtual round table.

        Mr. Andryushchenko said that a Russian video of medical staff and patients leaving the last functioning hospital in Mariupol confirmed reports that the staff had been taken into a Russian-controlled area, rather than being allowed to enter Ukrainian territory.

        “We have lots of information, we know about everything that’s happening in the city,” he said, adding that officials were monitoring the skewed reporting of Russian state television to get visual confirmation of reports from the ground.

        Russian news outlets have shared images of Russian forces handing out humanitarian aid to civilians at a supermarket. Photos show aid boxes emblazoned with a “Z,” a symbol of support for the invasion, and a hashtag in Russian that translates as “We Don’t Leave Our Own.”

        Last month, satellite imagery showed hundreds of people lined up at the same store, located in an industrial area on the western outskirts of the city, where Russian forces have had control for some time.

        “The Russians tried to get some food for our people,” Mr. Andryushchenko said. He acknowledged he was glad to see people get desperately needed provisions, but that they were likely taken from Ukrainian warehouses in occupied areas.

        “All of these humanitarian goods are made in Ukraine — and they say it’s Russian,” he said.

        Advertisement

        Farnaz Fassihi

        Russia announced that it was ending its membership at the U.N. Human Rights Council moments after the General Assembly voted to suspend it. Russia said it was leaving the Council, because the body “is monopolized by one group of states who use it for their short-term aims.”

        Cora Engelbrecht and Jane Arraf

        Officials in Sloviansk, a Ukrainian city in Russian forces’ path, press residents to evacuate.

        Local officials in eastern Ukraine warned residents on Thursday that the window was narrowing to evacuate ahead of anticipated large-scale attacks from Russian forces.

        “These next few days may be your last chance to leave!” the regional governor of Luhansk, Sergiy Haidi, said in a video posted on his Facebook page. “The enemy is trying to cut off all possible ways to leave,” he said. “Do not delay — evacuate.”

        Ukraine’s deputy defense minister, Hanna Maliar, said on Thursday that Russia was preparing for a second wave of attacks in the areas of Donetsk and Luhansk, which lie along Ukraine’s eastern border with Russia. “They are building up more troops near the border,” she said. “There is a big probability they are preparing for a new attack,” Ms. Maliar said in an interview.

        Russian forces were continuing their push toward the eastern city of Sloviansk from the neighboring city of Izium, according to the latest report from the Institute for the Study of War, a Washington think tank. They seized Izium last week and have been reportedly resupplying and repairing damaged units.

        Sloviansk was flagged earlier this week by military experts as the next likely ‘pivotal battle’ as Moscow tries to connect its soldiers with Russia-backed forces in the region of Donbas. But the troops have not made “any major territorial gains in the past 24 hours,” according to the Institute for the Study of War report.

        “We are preparing for the worst,” Sloviansk’s mayor, Vadim Lyakh, said in a phone interview on Thursday. He said the city was stockpiling medical supplies and food at bomb shelters and hospitals.

        “We have been watching closely how the Russians have encircled and seized nearby cities like Mariupol and Izium,” Mr. Lyakh said. He added, “It’s clear that these cities were not evacuated in time, but in Sloviansk we have some notice, and that’s why we are actively pushing people to leave.”

        Mr. Lyakh has taken to social media platforms daily to appeal to residents to evacuate the city while there is still time. His fear, he said, is that people have not grasped the urgency of the situation because crucial infrastructure, like electricity and gas, remain functional. Still, he said, over the past week, around 1,500 people, mostly women and children, have departed each day for western parts of the country by special trains and personal cars.

        Referring to disturbing photographs and videos of dead civilians, some with hands bound, emerging from areas around Kyiv where Russian forces withdrew from this week, Mr. Lyakh said, “I have no doubt that the images of those atrocities could come from Sloviansk next.”

        Farnaz Fassihi and Nick Cumming-Bruce

        U.N. members vote to suspend Russia from the body’s Rights Council.

        A United Nations General Assembly vote on Thursday approved an American-led effort to suspend Russia from the 47-member Human Rights Council over the Kremlin’s war in Ukraine.

        Suspension from the council, which is based in Geneva, is a large diplomatic slap at Russia, one of the United Nations’ founding members. The resolution to suspend Russia needed a two-thirds majority of votes cast, with abstentions not counting as votes, and is seen as a barometer of the world’s abhorrence over the apparent atrocities in Ukraine.

        The resolution received 93 votes in favor and 24 against, and 58 countries abstained. China had said before the vote that it would not support the measure, and India, Brazil, Mexico and United Arab Emirates — all members of the U.N. Security Council — abstained from voting. Their arguments included that the move could worsen the war, and that further investigation of reported atrocities was needed before the United Nations took action.

        They also said the United Nations should focus on ending the conflict through diplomatic negotiations. “When innocent human lives are at stake, diplomacy must prevail as the only viable option,” India’s ambassador, T.S. Tirumurti, said.

        Ukraine’s ambassador, Sergiy Kyslytsya, had said before the vote that suspending Russia was “not an option, but a duty,” in order to save lives and prevent the Human Rights Council from foundering.

        Russia called the move “an attempt by the U.S. to maintain its domination and total control” and to “use human rights colonialism in international relations.”

        The action came in the aftermath of Russia’s indiscriminate bombings in Ukraine and the reported killings and torture of civilians in the suburbs of Ukraine’s capital, Kyiv, that point to Russian culpability. Ukraine, the United States and other countries have said that the acts amount to war crimes.

        Only four countries voted with Russia in two General Assembly resolutions in March that rebuked Russia over its invasion of Ukraine and demanded the withdrawal of Russian forces.

        The General Assembly, which elects members of the Human Rights Council, has suspended only one other country: Libya, in March 2011. But that action, taken after President Moammar al-Qaddafi launched a ferocious crackdown on antigovernment protesters, was taken with the support of Libyan diplomats in New York and Geneva who had dissociated themselves from the actions of their government.

        Russia’s suspension, by contrast, comes in the face of its blanket denials of any rights violations in Ukraine. The Kremlin had warned that it would consider votes in support of the resolution or even abstentions as “unfriendly” acts that would have consequences for its relations with those countries.

        Russia’s suspension is the first time one of the five permanent members of the U.N. Security Council has lost its membership rights in any United Nations organization, rights groups said.

        Its suspension from the Human Rights Council has practical as well as symbolic significance.

        Russia has been active in Council proceedings challenging any resolutions critical of individual countries, particularly allies such as Syria and Belarus, and proposing amendments aimed at undercutting a wide range of rights initiatives.

        After Thursday’s General Assembly vote, it will remain a member of the Council but unable to propose resolutions, table amendments or address the council except in deliberations on situations in which it is directly involved.

        The suspension will remain in force until either the General Assembly decides to lift it or until the end of 2023, when Russia’s term as a member comes to an end.

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        Farnaz Fassihi

        China says it opposes suspending Russia from the U.N. Human Rights Council.

        China said on Thursday that it would vote against suspending Russia from the United Nations Human Rights Council, condemning a U.S.-led resolution to do so as “politicized” and “hasty” and saying that it would exacerbate the conflict in Ukraine.

        Zhang Jun, China’s ambassador to the Unite Nations, said, “We oppose double standards and oppose exerting pressure on other countries in the name of human rights.”

        Some other countries — including Brazil, Egypt, Mexico, Iran and South Africa — also said they would not support the resolution, because it would not be helpful to peace negotiations. They also said that investigations into atrocities in the Kyiv suburb of Bucha must be completed before the United Nations takes action.

        Catie Edmondson

        The Senate votes unanimously to suspend normal trade relations with Moscow and ban Russian gas and oil.

        WASHINGTON — The Senate voted unanimously on Thursday to strip Moscow of its preferential trade status and to ban the import of Russian energy into the United States, moving to further penalize Russia’s economy in response to the invasion of Ukraine.

        The legislation would allow the United States to impose higher tariffs on Russian goods and cut off a significant revenue stream for President Vladimir V. Putin, though experts have said that the oil and gas ban would be largely symbolic. Russian energy represents a small fraction of American imports, and Moscow is already having trouble exporting its oil.

        The House is expected to pass the measures later on Thursday, sending them to President Biden’s desk.

        The bills came after weeks of partisan deadlock paralyzed legislative action on Ukraine. The House passed similar legislation last month, but the legislation languished as senators bickered over various provisions, especially human rights language that Senator Rand Paul, Republican of Kentucky, deemed overly broad.

        Leery of the prospect of allowing the House-passed legislation to hang in limbo as senators prepared to leave Washington for a planned two-week recess, Senator Chuck Schumer, Democrat of New York and the majority leader, said on Wednesday night that the Senate would pass the legislation just hours before confirming Judge Ketanji Brown Jackson to the Supreme Court.

        “Putin must absolutely be held accountable for the detestable, despicable war crimes he is committing against Ukraine,” Mr. Schumer said. “The images we have seen coming out of that country, especially out of the town of Bucha, are just pure evil.” He later called the grisly crimes perpetrated by Russian soldiers “genocide.”

        “When we murder wantonly innocent civilians because of who they are, whether it be their religion, their race or their nationality, that is genocide, and Mr. Putin is guilty of it,” Mr. Schumer said.

        Still, the difficulty of passing legislation broadly supported by Republicans and Democrats in both chambers to punish Russia — and replicating efforts announced by the White House nearly a month ago — suggested a grim outlook for future attempts by lawmakers to pass any sweeping measures aimed at supporting Ukraine.

        Senators passed a bill late Wednesday to resurrect the 1941 Lend-Lease Act, last used in World War II to aid allies fighting Germany, to lend military equipment to Ukraine. It was passed after 9 p.m. without warning or debate, using a mechanism that automatically approves the legislation unless a senator present on the floor objects, suggesting that lawmakers were wary that one or more of their colleagues would move to thwart the bill's passage.

        The trade and the gas and oil bills passed Thursday will be the first stand-alone legislation Congress has sent to Mr. Biden’s desk in the more than 40 days since Russia’s invasion in an attempt to punish Moscow or aid Kyiv. The most significant bill Congress has passed to help Ukraine was the $13.6 billion package of military and humanitarian aid passed last month, which was tied to a must-pass federal spending bill.

        The move by the United States to strip Russia of its preferential trade status — known as “permanent normal trade relations” — carries symbolic weight, but trade experts have said that it will have a limited economic effect compared with other sanctions that have been imposed. Revoking that status has a much larger effect for the European Union, Russia’s largest trading partner.

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        Catie Edmondson

        The Senate passed a bill revoking Russia’s normal trade status by a vote of 100-0. A second vote on barring all Russian oil and gas is ongoing.

        Ana Swanson

        The U.S. cuts off parts and maintenance for 3 Russian airlines.

        The Commerce Department said Thursday that it was issuing restrictions to prevent three Russian airlines from acquiring foreign planes and products and receiving maintenance or other services.

        The department said the airlines — Aeroflot, Azur Air and UTair — had breached export controls the Biden administration put in place to punish Russia for its invasion of Ukraine. Those export controls targeted American-made planes, parts and technology in the airlines’ fleets; the new move targets the entire airlines.

        By cutting the airlines off from parts and maintenance, the rule — called a temporary denial order — will over time prevent the carriers from flying, the Commerce Department said.

        The order prevents the companies from purchasing planes and parts with a certain amount of U.S.-made technology for 180 days, and it suspends or revokes the airlines’ licenses for items subject to export controls, the department said. The restrictions also apply to maintenance contracts.

        The Commerce Department observed the companies flying U.S.-origin aircraft into and within Russia without required authorizations, said Matthew Axelrod, the assistant secretary for export enforcement.

        “Those restrictions are significant because it’s obviously difficult to keep flying if you can’t service your planes,” he said. He added that the restrictions would mean that the three airlines would over time “be unable to continue flying either internationally or domestically.”

        The Commerce Department may grant exceptions for safety or humanitarian concerns, he said.

        In February, the administration imposed restrictions to cut off Russia’s access to foreign products like semiconductors, computers, lasers, aircraft parts and telecommunications equipment in response to its invasion of Ukraine, in an attempt to curtail key Russian industries like defense, aerospace and shipping.

        The restrictions, which were taken in cooperation with 33 other countries, aim to freeze Russia’s technology supplies and prevent it from replacing or repairing the planes, tanks and other equipment that are damaged in the war.

        Hundreds of global companies have already halted business with Russia, and U.S. exports to Russia of restricted products, measured by value, have decreased 99 percent from a year earlier, said Don Graves, the deputy secretary of commerce.

        In mid-March, the Commerce Department said that it had identified 100 commercial and private aircraft that violated U.S. export controls by flying into Russia and that their owners, operators and servicers were at risk of substantial jail time, fines, loss of export privileges or other restrictions.

        Michael Crowley and Steven Erlanger

        Outsiders ‘can’t understand’ what’s happening to Ukraine’s civilians, an official says.

        BRUSSELS — Ukraine’s foreign minister grew emotional during remarks at NATO headquarters on Thursday, saying in response to a question about potential Ukrainian military atrocities that outsiders “can’t understand” the horrors that Russian troops have inflicted on his people.

        The minister, Dmytro Kuleba, said he had heard about, but not seen, a video showing a group of Ukrainian soldiers killing captured Russian troops outside a village west of Kyiv. The video has been verified by The New York Times.

        Mr. Kuleba said his country’s military observed the rules of warfare and would investigate any “isolated incidents” of atrocities. He added that he wanted to “double-check the date of the video, because you should understand one thing.”

        Then Mr. Kuleba stopped himself and, with a mixture of barely controlled rage and grief, he added: “No, you will not understand it. I’m sorry.”

        He then recounted the story of an unnamed woman who he said had been raped four days in a row by Russian invaders. “And when she finally made it to Kyiv, she was directly taken to the psychiatrist,” he said.

        It was unclear what Mr. Kuleba meant about checking the video’s date and whether he may have been suggesting that it had been recorded immediately after the horrifying discovery by Ukrainian forces of killings apparently committed by Russian forces in the city of Bucha, a suburb of Kyiv.

        “You don’t understand how it feels that Russian soldiers rape children,” he said. “This is not an excuse to those who violate the rules of warfare on either side of the front line. But there are some things which you simply can’t understand. I’m sorry.”

        Asked about the video in a separate appearance, NATO’s secretary general, Jens Stoltenberg, said that he could not comment on specific instances but that any alleged war crime was unacceptable and should be investigated.

        Both the Ukrainian and U.S. governments say that Russian troops have committed widespread war crimes across Ukraine, including indiscriminate attacks on apartment blocks, hospitals, schools and other civilian targets, and were almost surely responsible for execution-style killings in Bucha. Moscow has broadly denied the accusations.

        Mr. Kuleba also issued a renewed call for more weapons from European nations, placing a particular emphasis on the speed of their delivery.

        “The discussion is not about the list of weapons. The discussion is about the timeline. When do we get them?” he said. “One month, two weeks ago, it was enough to say what will be given. Today it’s more important to know when it will be given.”

        Mr. Kuleba urged Western nations to cut off their purchases of Russian oil and gas, saying that sanctions now in place will not cripple Russia’s economy quickly or severely enough.

        “We need steps which will stop Russia’s war machine today,” he said. “As long as the West continues buying Russian gas and oil, it is supporting Ukraine with one hand while supporting the Russian war machine with the other hand.”

        Asked about the nature of weapons that might be supplied to Ukraine, including ones traditionally considered “offensive,” Mr. Stoltenberg added that “this distinction between offensive and defensive is a bit strange, because we speak about providing weapons to a country which is defending itself.”

        “And self-defense is right, which is enshrined in the U.N. Charter,” he said. “So everything Ukraine does with the support from NATO allies is defensive, because they’re defending themselves.”

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        Ivan Nechepurenko

        Hopes for peace talks dim as Russia raises objections and Belarus demands to take part.

        The prospect of successful talks between Moscow and Kyiv over a potential peace agreement further dimmed on Thursday after Russia’s foreign minister said the Ukrainian side had proposed a new draft deal that deviated from previous versions.

        President Aleksandr G. Lukashenko of Belarus also complicated the situation by demanding that his country be included in the negotiations.

        Talks between Russia and Ukraine began four days after President Vladimir V. Putin of Russia ordered his troops into Ukraine on Feb. 24. Several rounds have been held in person and via video link, leading observers to be cautiously optimistic about their progress.

        But the talks have been repeatedly disturbed by the events on the ground in Ukraine, most recently by reports of atrocities committed by Russian troops in Bucha, a suburb of Kyiv.

        It is not clear whether the two countries’ delegations have convened again after the events in Bucha. But Russia’s foreign minister, Sergey Lavrov, said on Thursday that the Ukrainian side had rolled back some of the proposals it made during the last in-person round of negotiations, held in Istanbul in late March.

        The Ukrainian side did not immediately respond to Mr. Lavrov’s claims.

        Mr. Lavrov said in a statement that Kyiv had suggested an “unacceptable idea” that the two countries’ leaders needed to discuss the status of Crimea and the Donbas, the Ukrainian region that Russia recognized as independent before the war. In Istanbul, the Ukrainian delegation proposed a 15-year negotiating process for Crimea, the peninsula that Russia seized in 2014.

        Mr. Lavrov also said that the new draft put forward by Ukraine on Wednesday had removed a clause that would allow Russia to veto all international “war games” held on Ukrainian soil. He said the new Ukrainian proposals “highlight Kyiv’s true intentions, its position of dragging and even undermining the talks by moving away from the understandings reached earlier.”

        He said the Russian delegation would nonetheless continue the negotiations, pushing its own draft agreement.

        In Belarus — which has been aligned with Russia in the conflict, including by providing its territory to conduct attacks against Ukraine and resupply Russian troops — Mr. Lukashenko said that “there can be no negotiations” without his country’s involvement.

        “There can be no separate deals behind Belarus’s back,” he said in Minsk, the Belarusian capital, during a meeting with government members. “I know that Russia understands this position.”

        Minsk’s involvement in the talks would benefit Russia and would carry symbolic significance for Mr. Putin. In 1991, the leaders of Russia, Ukraine and Belarus signed an agreement that declared the dissolution of the Soviet Union, a move that Mr. Putin has described as “the greatest geopolitical catastrophe of the century.”

        Farnaz Fassihi

        The U.N. General Assembly will reconvene an emergency session on Ukraine to vote on suspending Russia from the U.N. Human Rights Council amid reports of civilians being killed and tortured in Ukraine. A two-thirds majority of votes cast is needed to pass the resolution. Abstentions do not count.

        Catie Edmondson

        Congress is expected to send legislation to President Biden’s desk on Thursday banning the import of Russian energy into the United States and stripping Moscow of its preferential trade status.

        Thomas Gibbons-Neff

        A key highway intersection in the northwestern corner of Kharkiv has come under heavy shelling. It was unclear whether there were any casualties. “This is the heaviest shelling I’ve ever encountered near this bridge,” said Vasyl Karlovskyi, 31.

        Ivan Nechepurenko

        Russia’s foreign minister, Sergey Lavrov, said Ukraine had presented a new draft peace deal proposal that was a stark departure from what was suggested during in-person talks in Istanbul in late March. He said that it contained unacceptable elements and that Russia would continue to pursue its own version of the potential deal.

        Marie Solis and Jason Karaian

        Shell says it expects to lose up to $5 billion for pulling out of Russia.

        The British oil giant Shell said on Thursday that its decision to pull out of its projects in Russia would slash its quarterly profit by $4 billion to $5 billion.

        The estimate, detailed in an update to Shell shareholders, is among the largest publicly announced financial hits by any of the hundreds of companies that have curtailed their operations in Russia or withdrawn entirely since its invasion of Ukraine.

        Shell, however, made $20 billion in profit last year, and high energy prices are expected to bolster its bottom line this year — analysts expect it to make over $30 billion in 2022, according to FactSet.

        Shell, Europe’s largest oil company, said in February that it would leave its joint ventures with Gazprom, the Russian state-controlled gas monopoly, and end its involvement with the Nord Stream 2 pipeline, which by Germany suspended after the invasion. In March, the company announced a more definitive break with Russia, saying it would stop buying oil and gas from Russia and shutter its service stations in the country in a “phased withdrawal” from its operations there.

        The move followed criticism of Shell for buying a cargo of Russian crude at a large discount, a purchase the company said it had made because it was unable to find alternative oil sources. Shell promised to donate profits from the purchase to humanitarian aid.

        On Thursday, more than a month after its latest announcement about ending business in Russia, Shell said it had not renewed longer-term contracts with Russia but was “legally obliged to take delivery of crude bought under contracts that were signed before the invasion.”

        According to some estimates, Shell tankers carried an average of 175,000 barrels of crude oil every day from Russia in 2021, about 9 percent of what the company refined globally.

        A long list of companies have pulled out of Russia, but not all have provided estimates about the financial impact. BNY Mellon said in March that it could lose $100 million this quarter and as much as $200 million this year as it stopped new business with Russia and complied with sanctions on the country. JPMorgan Chase’s chief executive, Jamie Dimon, told shareholders on Monday that the bank could lose $1 billion “over time” because of its exposure to Russia.

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        Kate Conger

        Pro-Russian hackers have ramped up the use of Facebook in an information war, its parent company says.

        Hackers affiliated with the governments of Russia and Belarus have turned their attention to Ukraine since the Russian invasion began in February, attempting to use Facebook for cyberespionage and disinformation campaigns, the social network’s parent company, Meta, said on Thursday.

        Some of the hackers, who had been focused on disinformation campaigns in Poland and the West, suddenly pivoted their attention to Ukraine, where they began trying to spread false messages about a Ukrainian military surrender, Meta executives said. Others blamed Russia’s invasion on NATO and accused Ukrainian forces of killing civilians, while amateur hackers and social media users tried to spread disinformation, remove Facebook accounts that criticized the invasion and profit off the crisis through scams.

        “Since Russia’s invasion of Ukraine, we’ve seen attacks on internet freedom and access to information intensifying sharply,” said Nick Clegg, Meta’s president for global affairs. The company has scrambled in recent weeks to moderate conversations about the conflict on its platform, while also fending off hackers. Some of the disinformation campaigns also used Twitter, YouTube and Russian social media sites to spread their messages, Meta said.

        Ghostwriter, a hacking group affiliated with Belarus, has continued its efforts to break into dozens of Ukrainian military officials’ Facebook accounts and post false messages about a surrender, Meta said in a broader quarterly report about cyberattacks and disinformation on its platform. The company, which disclosed similar efforts by Ghostwriter last month, blocked the group from posting videos purporting to show surrendering soldiers, said Ben Nimmo, Meta’s global threat intelligence lead for influence operations.

        Another group linked to the Belarusian K.G.B., which had focused on spreading disinformation in Poland, switched its focus to Ukraine as the conflict began and also tried to spread false surrender messages, Meta said in its report.

        Russia’s Internet Research Agency, which has been known for creating misleading social media profiles and using them to spread disinformation, set up a website last year to spread messages about police violence in the West and tried to set up Facebook accounts in January and February to boost content from the website, Meta executives said. Meta blocked the profiles but noticed that, upon the invasion, the group suddenly began creating articles blaming NATO for the war in Ukraine and accusing the Ukrainian military of targeting civilians.

        Civilians also jumped into the online conflict, Meta said. In the Luhansk region of Ukraine, websites and social media accounts that had promoted pro-Russian commentary were taken over by hackers, who directed their audiences to Telegram channels that showed images of Russian casualties. And in Russia, users established a Facebook group that purported to be for sharing cooking tips but was then used to mass-report profiles that criticized the invasion in an effort to get Facebook to remove them.

        Jane Arraf

        The Ukrainian deputy defense minister says Ukrainian forces still face a very tough fight in Mariupol. “Ukrainian armed forces are doing everything they can to free the city, but it is very complicated,” she told The New York Times.

        Jane Arraf

        Ukraine’s deputy defense minister says Russia is preparing for a second wave of attacks in the Donetsk and Luhansk regions of eastern Ukraine. “They are building up more troops near the border,” says the minister, Hanna Maliar. “There is a big probability they are preparing for a new attack.”

        Aina J. Khan

        A W.H.O. news briefing on the health situation in Ukraine was briefly delayed after air raid sirens sounded in Lviv, forcing speakers to take shelter underground. The briefing began from inside the bunker, before they returned to the Ukraine Media Center.

        Cora Engelbrecht

        Officials in eastern Ukraine urged residents to evacuate in anticipation of large-scale attacks by Russian forces in the coming days. “These next few days may be your last chance to leave!” the regional governor of Luhansk said in a video on his Facebook page.

        Matina Stevis-Gridneff

        The European Commission president, Ursula von der Leyen, will visit Kyiv on Friday to meet with President Volodymyr Zelensky of Ukraine.

        Jason Karaian

        The British oil giant Shell said that it expected to take a hit of $4 billion to $5 billion to its earnings this year by pulling out of its projects in Russia. That said, the company made $20 billion in profit last year, and high energy prices are expected to bolster its bottom line this year — analysts expect it to make over $30 billion in 2022.

        Graham Bowley

        Finland seizes artwork shipments suspected of violating E.U. sanctions on Russia.

        The Finnish customs authorities have seized three shipments containing works of art being transported back to Russia from exhibitions in Italy and Japan, because they were suspected of being subject to European Union sanctions imposed on Russia over its invasion of Ukraine, the Finnish customs service said on Wednesday.

        The shipments, containing paintings and sculptures, were stopped at Vaalimaa, a border crossing between Finland and Russia, on Friday and Saturday, according to a news release on the website of the Finnish customs service, Tulli.

        A spokesman for the service, Mika Parkkonen, confirmed the seizure.

        Mr. Parkkonen said in a telephone interview that the shipments had an estimated insurance value of 42 million euros ($46 million) but gave no further details.

        “The works of art were being transported from Italy and Japan to Russia via Finland,” the statement on the website said. “They had been displayed at exhibitions.”

        Images provided by the customs service showed the shipments in large wooden containers.

        Sami Rakshit, the director of the Finnish customs’ enforcement department, gave some details about the seizure at a news conference on Wednesday. According to Reuters, he told reporters that the works had included antiquities and that they had been temporarily on loan from Russian museums and art galleries.

        The Russian news agency Tass reported that the artwork shown in Italy had been featured in two exhibitions: one, at the Piazza Scala Gallery in Milan, with pieces from the State Hermitage and the Tsarskoye Selo, Pavlovsk and Gatchina museum reserves; and another at the Museum of Modern Art in Udine, with works from the State Tretyakov Gallery and the State Museum of the East.

        The customs service said that Finland’s Foreign Ministry had confirmed that the European Union’s sanctions list “contains a paragraph on works of art” and that the ministry had started a preliminary investigation into whether the works stopped at Vaalimaa contravened E.U. sanctions.

        The Finnish authorities said they would also consult with the European Commission in Brussels.

        “The preliminary investigation will continue in the form of information gathering, international cooperation and requests for mutual assistance,” the statement on the customs services’ website said. “Finnish Customs aims to complete the investigation as soon as possible.”

        Ivan Nechepurenko contributed reporting.

        Le Figaro

        L'ombre des jeunes indiennes disparues couronnée par le World Press Photo

        Après la découverte d'un ossuaire comptant plus de 200 corps d'enfants près d'un pensionnat pour indigènes, le photographe Amber Bracken a donné à voir le passé colonial que le Canada tentait d'oublier.

        Le cliché saisi par la photographe documentaire Amber Bracken a remporté jeudi le prix du World Press Photo de l'année 2022. Il capture des robes de petites filles rouges et ocres suspendues à des croix près d'une autoroute à Kamloops, une petite ville en Colombie-Britannique, au Canada.

        À lire aussiUne photo du Figaro Magazine primée au World Press Photo

        Non loin se trouvait un pensionnat, où les restes de quelque 215 enfants indigènes ont été retrouvés l'année dernière. Cet ossuaire a été le premier d'une série à être découvert, forçant les Canadiens à affronter leur passé colonial. De nombreuses enquêtes sur ces anciens pensionnats indiens sont en cours à travers le pays. Les autorités estiment que plus de 4000 enfants pourraient être portés disparus.

        «Je n'ai pas l'impression que c'est une photo qui pourrait m'appartenir», a déclaré à l'AFP Amber Bracken, 38 ans. «C'était une représentation de quelque chose qui a été créé par la communauté pour honorer et se remémorer leurs enfants perdus», a-t-elle expliqué. La photo est «un moment calme de réflexion (...) sur l'histoire de la colonisation non seulement au Canada, mais dans le monde entier», a déclaré la jurée Rena Effendi. À gauche du cliché, un arc-en-ciel termine sa courbe près du lieu où le charnier a été découvert, siège d'un soi-disant pensionnat, créé il y a un siècle pour assimiler de force la population indigène. Cette image «inspire une sorte de réaction sensorielle», a déclaré l'un des jurés.

        Les autochtones mis en lumière

        Le réalisateur australien de documentaires Matthew Abbott a remporté le premier prix dans la catégorie Histoire de l'année avec une série d'images montrant comment le peuple natif de Nawarddeken de la lointaine terre d'Arnhem a utilisé le feu comme efficace outil de gestion des terres contre le changement climatique.

        Grâce à une pratique appelée «combustion à froid», les indigènes allument des petits brasiers pendant la saison fraîche, brûlant les sous-bois et la brousse hautement inflammables, ce qui aide à prévenir les incendies de forêt, qui ont dévasté l'Australie touchée par une augmentation des vagues de chaleur. «Cela a été fait pendant des dizaines de milliers d'années», a déclaré Matthew Abbott à l'AFP, «mais maintenant, avec le changement climatique si rapide, ces pratiques sont pleinement testées».

        Les lauréats reçoivent chacun une récompense de 6.000 euros et leur travail sera exposé à partir du 15 avril à Amsterdam avant d'être montré dans le monde entier.

        La fresque numérique collaborative r/place s'est achevée par une bataille autour du drapeau français

        WEB - Cinq ans après sa première édition, ce grand jeu mondial de dessins sur une unique toile numérique a été marqué par une compétition bon enfant et une créativité aussi folle qu'éphémère.

        Banksy volé au Bataclan : huit personnes renvoyées devant la justice

        Une juge d'instruction du tribunal judiciaire de Paris a signé le 2 mars une ordonnance de renvoi devant le tribunal correctionnel des huit suspects du vol en janvier 2019 d'une porte du Bataclan, décorée d'un dessin attribué au célèbre street artiste.

        Pourquoi la porte de Bibracte est la proie des bulldozers

        PATRIMOINE - De nouvelles données scientifiques ont fait évoluer la connaissance des remparts gaulois décrits par Jules César.

        Valeurs Actuelles

        [D’Orcival] Derrière l’élection présidentielle, le défi des législatives

        François Fillon soutient Valérie Pécresse. Au moins, c’est clair, puisque Nicolas Sarkozy, dont il a été le Premier ministre, a conservé son mutisme. Mais ce soutien était-il si nécessaire ? Avant de quitter la vie politique au lendemain de son échec au premier tour de la présidentielle d’avril 2017, François Fillon avait déclaré : « L’abstention n’est pas dans mes gènes. […] L’extrémisme ne peut qu’apporter malheurs et divisions à la France. Dès lors, il n’y a pas d’autre choix que de voter contre l’extrême droite. Je voterai donc en faveur d’Emmanuel Macron. J’estime de mon devoir de vous le dire avec franchise. » Et Emmanuel Macron, déjà soutenu par ses voix de gauche et du centre, allait être élu grâce à celles qui lui viendraient de la droite.

        Cinq ans ont passé ; Macron n’est plus le jeune premier qui surgissait en politique. Il ne peut plus ménager de surprises. Il ne s’en cache pas. On le connaît au-dedans comme au-dehors. Jusqu’à se demander s’il n’a pas fait de sa présidence européenne et de ses échanges téléphoniques avec Vladimir Poutine ses principaux arguments de campagne. Quand François Fillon lui apporta ses voix en 2017, il pouvait au moins affirmer qu’il lui faisait confiance comme à un moindre mal. Mais cinq ans après, les dirigeants de droite doutent de pouvoir, le soir ou le lendemain de ce premier tour, convaincre leurs électeurs de refaire la même chose qu’en 2017…

        La droite majoritaire mais divisée

        C’est la deuxième fois depuis 1965, qui fut la première élection présidentielle au suffrage universel (quand le général de Gaulle fut réélu), que la droite peut n’être pas présente au second tour, si l’on se fie aux vagues de sondage. Certes, la droite, mais laquelle ?

        Au moins, quand de Gaulle ou Giscard faisaient face à Mitterrand, Chirac à Jospin, et Sarkozy à Ségolène Royal, c’était clair. Mais lorsque Valeurs actuelles organise l’autre mardi, à Paris, un superbe meeting où notre journal rassemble toutes les sensibilités de droite jusqu’à l’aile gouvernementale, qui est présent ? Marlène Schiappa, secrétaire d’État puis ministre de ce gouvernement depuis cinq ans, Valérie Pécresse et Éric Ciotti, Éric Zemmour et Marion Maréchal, ainsi que Jordan Bardella, le président du RN, qui représente Marine Le Pen.

        C’est dire si la droite est présente dans ce pays et majoritaire sous toutes ses couleurs. Mais, en 2017, nous le disions déjà, à la veille de la présidentielle : « Alors que toutes les valeurs de droite se sont imposées comme des impératifs de survie nationale, les électeurs de droite ne peuvent pas être privés de leur voix au second tour. » Allons-nous recommencer ? Les sondages traduisent un état des forces ; la participation au scrutin peut les démentir.

        Le défi macronien

        Les écarts de voix du premier tour ne signifient pas toujours ce qu’ils seront au second. La victoire d’Emmanuel Macron face à Marine Le Pen en 2017 n’avait déjà plus la dimension de celle de Jacques Chirac face à son père, Jean-Marie, en 2002. Le rapport de force qui se prépare, même avec des acteurs identiques, promet d’être infiniment plus serré.

        Mais, en admettant que le succès de Macron se confirme au second tour, ce qui n’est plus garanti selon les actuelles enquêtes d’intentions de vote, celui-ci va devoir gérer les deux tours des élections législatives qui suivront les 12 et 19 juin. C’est-à-dire non pas dans le mois qui suit la présidentielle, mais sept semaines plus tard. On avait pris l’habitude de voir les législatives confirmer la présidentielle, et c’est pour cette raison que l’élection des députés avait été placée après celle du président de la République depuis l’instauration du quinquennat.

        Or cette année, le calendrier imposé par les fêtes du mois de mai allonge la réflexion des électeurs durant la campagne des législatives. La majorité qui en sera issue, infiniment plus variée que la sortante, pourrait bien être différente de la majorité présidentielle. Cela laisse prévoir de nouvelles surprises. On y reviendra.

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        France24 - Monde

        Reportage en Ukraine : à Tchouhouiv, avec les civils qui se terrent dans des caves

        Publié le : 07/04/2022 - 08:33

        FRANCE 24 Suivre Achraf ABID Roméo LANGLOIS Catherine NORRIS-TRENT Suivre

        Depuis le début de la guerre en Ukraine, les civils sont contraints de fuir ou de se terrer. À Tchouhouiv, une ville située à 30 km au sud-est de Kharkiv, nos journalistes ont partagé quelques heures avec les habitants, qui vivent dans la peur des bombardements russes. Reportage de Roméo Langlois, Catherine Norris Trent, et Achraf Abid.

        Dans la localité de Tchouhouiv, située à une trentaine de kilomètres de Kharkiv, dans l'est de l'Ukraine, des milliers d'habitants s'entassent dans des pièces souterraines, pour tenter de survivre aux bombardements incessants de l'armée russe. Les hôpitaux, les bâtiments administratifs et les écoles ne sont pas épargnés.

        Tous les jours, à l’hôpital, des blessés arrivent de toute la commune. Six civils ont déjà été tués, plus d’une centaine blessés. La maire de la ville est débordée.

        Femmes, enfants, personnes âgées... Ils ont tous fui leurs maisons et se retrouvent contraints de vivre les uns sur les autres, tenaillés par la peur et la faim, épuisés et malades, faute d'endroit où aller. 

        À l'image des autres villes en Ukraine, dans ce refuge de Tchouhouiv, près de 400 personnes s'entassent depuis maintenant six semaines. La famille de Denys, travailleur ukrainien rencontré par nos équipes, se partage une pièce à seize. Et à chaque nouvelle alerte de bombardement, le même schéma : les rues se vident de ses habitants.

        >> À lire : "Collecte de témoignages sur les crimes de guerre en Ukraine : 'Il y aura des Boutcha un peu partout'"

         

        Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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        Dans quelles conditions travaillent nos journalistes en Ukraine ? France 24 vous répond

        INTERVIEW

        Collecte de témoignages sur les crimes de guerre en Ukraine : "Il y aura des Boutcha un peu partout"

        EXCLUSIF

        Reportage en Ukraine : à Kharkiv, un mariage sous les bombes russes

        Le Figaro

        24 heures photo du 4 avril 2022

        EN IMAGES - Retrouvez les photographies les plus marquantes de la semaine, sélectionnées par la rédaction du Figaro Magazine.

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        Clichés de campagne (8/10) : 2007, le renouvellement

        EN IMAGES - Une nouvelle génération de candidats se présente à l'élection présidentielle de 2007. Innovant en matière de communication politique, ils parviennent à intéresser les Français à cette campagne.

        Clichés de campagne (9/10) : 2012, le candidat «normal» défie l'«hyperprésident»

        EN IMAGES - François Hollande construit son image de candidat en promettant d'être un président «normal» et rassembleur, contre Nicolas Sarkozy qui ne parvient pas à ôter son étiquette de «président des riches».

        Publié il y a 43 min
        L'Humanité

        Mars 1932. L’affaire Lindbergh, ou l’éclosion de la presse à sensation

        Il était une fois

        Le 1er mars 1932, le bébé du célébrissime aviateur Charles Lindbergh est enlevé. « L’affaire du siècle », nourrie par une médiatisation sans précédent, passionne les États-Unis de la Grande Dépression et au-delà. Elle signe l’avènement d’un journalisme sans morale et va permettre la création d’une police fédérale aux pouvoirs colossaux, le futur FBI.

        Pascal Cauchy

        L’hiver prend fin dans le New ­Jersey où le célèbre aviateur Charles Lindbergh et son épouse Anne habitent une villa cossue, à l’écart de la petite ville de Hopewell (Virginie). En cette soirée du 1er mars 1932, leur fils, Charles Augustus Jr., 20 mois, dort à l’étage. Il est 22 heures quand la nurse, Betty Gow, vient s’assurer du sommeil de l’enfant.

        Il n’est pas dans son lit, elle se précipite auprès des parents. Charles arrive dans la chambre de son fils. La fenêtre est ouverte, une échelle est placée contre le mur de la maison. Sur le rebord de la fenêtre, un papier froissé a été laissé en évidence.

        Dans un anglais approximatif et avec une écriture maladroite, l’auteur réclame une rançon de 50 000 dollars, en coupures de 20, 10 et 5 dollars. Le ravisseur indique qu’il contactera les parents dans deux ou quatre jours pour fixer les conditions de l’échange. Bien entendu, la police ne doit pas être prévenue.

        Le colonel Lindbergh, c’est son grade dans l’armée américaine, appelle immédiatement son avocat et ami, le colonel Henry Breckinridge, qui le convainc de prévenir la police de Hopewell. Le chef de poste informe la police de l’État, qui se charge de l’enquête. Lors de la perquisition, des traces de boue sont relevées dans la chambre de l’enfant. Des empreintes de pas sont retrouvées au pied de l’échelle, qui est brisée en son milieu, mais elles ne sont guère utilisables. Aucune tache de sang, aucune empreinte digitale.

        1929. L'aviateur Charles Lindbergh (1902 - 1974) et sa femme, Anne Morrow (1906 - 2001),devant leur avion sur l'aéroport de Gleinview (Illinois). © George Rinhart/Corbis via Getty Images

        Les domestiques des Lindbergh sont interrogés, les enquêteurs supposant qu’un complice dans la maison, volontaire ou non, a indiqué la chambre de l’enfant et les habitudes de la famille. Charles Lindbergh fait appel à des amis pour servir d’intermédiaires, et surtout pour lancer des appels aux ravisseurs et établir un contact. La police fait passer le mot par ses indicateurs de la pègre.

        Le 6 mars, les Lindbergh reçoivent enfin une lettre. La rançon est portée à 70 000 dollars, mais rien n’est dit sur le moyen de contacter le ou les ravisseurs. Le gouverneur du New Jersey organise une réunion des différentes forces de police pour coordonner les efforts des enquêteurs. Des détectives privés sont engagés par Breckinridge. Une troisième lettre arrive à Hopewell le 8 mars. L’auteur refuse un intermédiaire nommé par les Lindbergh, mais demande que la famille corresponde par voie de presse.

        Un maître d’école à la retraite, John F. Condon, du Bronx, publie une proposition dans le journal local : il offre d’agir comme intermédiaire et de payer lui-même une rançon supplémentaire de 1 000 dollars. Dès le lendemain il reçoit une lettre d’accord du ou des ravisseurs. De son côté, Lindbergh accepte la proposition de Condon et lui remet 70 000 dollars. Condon entame les négociations par petites annonces en utilisant le nom de code Jafsie. Le 12 mars, un chauffeur de taxi lui remet une cinquième lettre. Il rencontre un individu qui se fait appeler « John », et ils se mettent d’accord sur le paiement de la rançon, un vêtement de l’enfant devant être remis comme preuve de l’identité de celui-ci. Un pyjama envoyé le 16 est identifié par les parents. Il faut attendre encore quinze jours et plusieurs échanges de messages pour que Condon remette la rançon à « John » qui lui indique que le petit Charles se trouve sur un bateau dans le ­Massachusetts. Le colonel Lindbergh s’y rend en hydravion, mais l’enfant est introuvable.

        Le 12 mai, un camionneur découvre le cadavre d’un bébé à quelques kilomètres de la maison des ­Lindbergh. Le petit Charles est formellement identifié. Le médecin légiste indique que le bébé est mort depuis deux mois d’un coup violent à la tête.

        L’émotion est considérable dans tout le pays et bien au-delà. Charles Lindbergh est un héros mondial, il est l’homme de la première traversée de l’Atlantique sans escale et en solitaire sur le « Spirit of Saint Louis » en 1927, une fierté pour les États-Unis. La naissance, le 22 juin 1930, de son fils, largement couverte par la presse, a été célébrée par la nation américaine et dans le monde. Dès l’annonce de l’enlèvement, le pays est bouleversé et beaucoup, tel Condon, brûlent de participer au sauvetage du jeune enfant, surnommé « bébé de la nation », et à l’arrestation des ravisseurs.

        La presse, au-delà même des États-Unis, s’empare avec frénésie de l’affaire. La célébrité de Lindbergh augure d’une publicité considérable et de ventes prometteuses pour les journaux. Le monde entier est ainsi invité à suivre les épisodes de l’affaire, jusqu’aux plus infimes. Mais la durée de l’enquête et le manque d’informations conduisent les journalistes à se faire feuilletonistes, brodant, spéculant, relayant des rumeurs, inventant de fausses pistes. En France, le fameux magazine « Détective » invente même un correspondant américain, Roy ­Pinker. Les mêmes mots saturent l’information, les mêmes photos sont reprises à l’infini. L’emballement médiatique ne cessera pas, de l’enlèvement à l’exécution, quatre ans après, de l’homme reconnu coupable. Tout cela n’est pas si neuf. En France, l’affaire Landru avait suscité une intense fébrilité médiatique, douze ans plus tôt.

        Si l’affaire envahit les journaux, c’est aussi que le monde a besoin de rêves, y compris sous la forme d’une tragédie haletante. Les États-Unis sont traumatisés par la crise économique – et le reste du monde à leur suite. Le nombre de chômeurs y atteint le nombre terrifiant de 13 millions. Des millions d’Américains sont jetés sur les routes, urbains chassés par la misère, paysans chassés par la sécheresse.

        Dans ce contexte, le cambriolage et le hold-up sont des fléaux. Et les enlèvements explosent : plus de 2 000 de 1930 à 1932. La plupart sont le fait de bandes organisées, mais celui de l’enfant du couple Lindbergh est le premier d’une célébrité. Il va d’ailleurs donner son sens moderne au terme kidnapping.

        La montée du crime organisé et des kidnappings est une occasion pour le directeur du Bureau of Investigation, Edgar Hoover, d'étendre les moyens de son agence rebaptisée Federal Bureau of Investigation (FBI). © G. Rinhart/Corbis/Getty Images

        Quand le corps du petit Charles est retrouvé, ce 12 mai 1932, une vague d’horreur soulève le pays et dépasse ses frontières. Les policiers du New Jersey n’ont aucune véritable piste. L’enquête prend une nouvelle tournure avec l’entrée en scène du Bureau of Investigation (BOI), créé en 1908, qui deviendra le Federal Bureau of Investigation (FBI) en 1935. C’est J. Edgar Hoover, son directeur depuis 1924, qui lui donne ses missions policières étendues et, surtout, la compétence fédérale qui lui permet de lutter contre le crime organisé, en particulier contre les gangs de Chicago.

        Jusqu’à la découverte du cadavre de Charles Jr., le BOI n’avait qu’un rôle consultatif. Le 13 mai 1932, le président des États-Unis, Herbert Hoover – qui avait appelé personnellement les Lindbergh pour les assurer de son soutien –, l’autorise à participer aux investigations, et le Bureau devient officiellement l’agence de liaison et de coordination de l’enquête. En juin, le retentissement de l’affaire conduit le Congrès à voter le Federal Kidnapping Act, dit loi Lindbergh, qui reconnaît l’enlèvement comme crime fédéral, passible de la peine capitale.

        Le seul vrai espoir des policiers réside dans les billets de la rançon, des « certificats or », billets convertibles en or qui ressemblent aux billets fédéraux. En avril 1933, face à la dévaluation et pour empêcher la thésaurisation de l’or pendant la Grande Dépression, la convertibilité est supprimée et les certificats or doivent être échangés contre des billets de la Réserve fédérale avant mai 1933. Une mesure qui permet aux enquêteurs de pister l’argent de la rançon, d’autant que les numéros des billets ont été répertoriés.

        La piste est mince, mais non négligeable. Pour l’emprunter, il faut le concours de plusieurs administrations fédérales. C’est là qu’intervient le BOI. Il entreprend de faire un portrait-robot de « John ». Entre-temps, la Réserve fédérale indique que des certificats or de la rançon ont été déposés dans un bureau de New York, le 2 mai 1933. Il faut attendre le 18 septembre 1934 pour qu’un pompiste de cette ville, méfiant, note le numéro de plaque du véhicule d’un client qui venait de le payer avec un certificat or de 10 dollars. Les policiers remontent la piste jusqu’à Bruno Hauptmann, un menuisier, émigré allemand récent, arrêté le lendemain. Il est en possession d’un grand nombre des billets recherchés, pour 13 000 dollars. Le portrait-robot est ressemblant. Il est identifié par Condon.

        Le 3 janvier 1935, s'ouvre le procès ultra-médiatisé, le tout premier filmé, du ravisseur Bruno Hauptmann (au centre, bras croisés). © SZPhoto/Bridgeman Collection

        Le procès de Hauptmann commence le 3 janvier 1935 à Flemington, New Jersey. Surnommé « le procès du siècle », il dure cinq semaines et, pour la première fois, est filmé. La frénésie médiatique reprend de plus belle. Car Hauptmann est présenté comme l’envers du héros Lindbergh, son origine allemande, doublée de son immigration illégale, l’accable.

        L’accusation repose sur des preuves circonstancielles. Les marques d’outils sur l’échelle correspondent à ceux de Hauptmann, et le bois de l’échelle à celui qui revêt le sol de son grenier. Le numéro de téléphone de Condon a été trouvé chez lui, griffonné à l’intérieur d’une porte de placard. L’écriture manuscrite sur les notes de la rançon correspond à celle de Hauptmann, qui clame pourtant son innocence.

        Le 13 février 1935, il est condamné à mort. Malgré des recours et l’action de comités de soutien, il est exécuté le 3 avril 1936. Dans les années qui suivent, dans la presse, et longtemps encore par d’autres biais, doutes et spéculations perdurent sur sa culpabilité.

        En décembre 1935, pour fuir la pression, les Lindbergh partent pour la Grande-Bretagne. Envoyé à Berlin par l’ambassade américaine pour faire un rapport sur la Luftwaffe, Charles Lindbergh se fait le zélateur du IIIe Reich et reçoit des mains de Göring, en 1938, l’ordre de l’Aigle allemand.

        De retour aux États-Unis, où il est conseiller de l’armée de l’air, son engagement dans le mouvement isolationniste et suprémaciste blanc America First Committee (800 000 membres), opposé à l’aide américaine aux Alliés et à l’entrée en guerre, son refus de dénoncer l’Allemagne nazie et ses déclarations antisémites lui valent un certain ostracisme.

        L’attaque de Pearl Harbor lui fait opérer un revirement ; il participe notamment à des missions aériennes dans le Pacifique. Côté vie privée, tout en ayant cinq autres enfants avec son épouse, les liaisons se multiplient, les naissances aussi. Il reçoit le prix Pulitzer en 1954 pour son autobiographie. Il meurt en 1974. L’affaire du bébé Lindbergh a connu une postérité notamment littéraire, inspirant par exemple Agatha ­Christie dès 1934 pour une partie du « Crime de l’Orient Express ».

        enlèvementFBIÉtats-Unispresse écrite
        Valeurs Actuelles

        Présidentielle : des syndicats policiers et pénitenciers se disent empêchés d’aller voter dimanche

        « Être des sous-citoyens, ras le c.. ! » Dans les rangs de l’UFAP UNSa Justice, qui rassemble notamment les agents de l’administration pénitentiaire, la colère gronde. Dans un communiqué publié jeudi 7 avril, le syndicat signale que « la quasi-majorité des chefs d’établissements » pénitentiaires ont fait savoir à leurs agents que « toute demande (…) pour se rendre, durant le service, dans l’isoloir (…) fera l’objet d’une fin de non-recevoir ».

        « Les personnels pénitentiaires ne sont ni des citoyens de seconde zone ni des sous-citoyens », écrit l’UFAP UNSa Justice, rappelant que « les agents qui assureront la continuité du service public n’ont pas à être écartés de la vie démocratique ». Le syndicat précise que les agents pénitentiaires effectuent des services de 12h, ce qui complique très largement le déplacement dans un bureau de vote d’un agent en service dimanche.

        France Police en appelle à Darmanin

        Le problème n’est pas isolé. Bruno Attal, secrétaire général adjoint du syndicat France Police – Policiers en colère, a également alerté sur l’existence d’un problème similaire pour les policiers. « Suite à la mise en place du cycle horaire de 12H08 au sein de la police nationale, des milliers de policiers se trouvent dans l’impossibilité d’aller voter lors du premier et du second tour de l’élection présidentielle 2022 », écrit le syndicat.

        Lettre ouverte au Ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin lui demandant d’autoriser les policiers à aller voter lors du premier et du second tour de l’élection présidentielle 2022 https://t.co/4CrSqOKKZd

        — Syndicat France Police – Policiers en colère (@francepolice) April 7, 2022

        Là encore, « les directeurs rencontrés refusent catégoriquement d’accorder des facilités aux policiers désirant aller voter au motif que vos services, Monsieur Le Ministre de l’Intérieur, n’ont pris aucune disposition en ce sens via une circulaire. ». France Police et l’UFAP UNSa Justice demandent tous deux à Gérald Darmanin – responsable de la bonne tenue des élections, des forces de l’ordre et de l’administration pénitentiaire – la rédaction d’une circulaire obligeant leurs cadres à permettre aux agents concernés d’aller voter.

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        France24 - Monde

        Affaire Khashoggi : sans surprise, la justice turque renvoie le dossier à l'Arabie saoudite

        Publié le : 07/04/2022 - 10:47

        FRANCE 24 Suivre

        La justice turque a décidé, jeudi, de transférer le délicat dossier du meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, assassiné en 2018 à Istanbul, à l'Arabie saoudite. Sa compagne, Hatice Cengiz, va faire appel.

        La décision était attendue. La justice turque a décidé, jeudi 7 avril, de renvoyer à l'Arabie saoudite le dossier du meurtre de Jamal Khashoggi, journaliste saoudien assassiné en octobre 2018 à Istanbul, dans le consulat du royaume.

        "Nous avons décidé de transférer le dossier à l'Arabie saoudite", a déclaré le juge du tribunal d'Istanbul, où se tenait depuis juillet 2020 le procès par contumace de 26 accusés saoudiens.

        Le suspense était très limité : le ministre turc de la Justice, Bekir Bozdag, avait donné un avis positif à la requête du procureur, qui souhaitait "clore et transférer le dossier" à Riyad.

        >> À lire : "Affaire Khashoggi : la déchéance internationale de Mohammed ben Salmane"

        Le meurtre de Jamal Khashoggi, tué et démembré dans le consulat saoudien, empoisonne les relations entre les deux puissances régionales sunnites. Mais la Turquie, en proie à une crise économique, cherche depuis quelques mois le rapprochement avec l'Arabie saoudite.

        Pour l'un des avocats de la fiancée de Khashoggi, Me Gokmen Baspinar, "cette décision de transférer le dossier va à l'encontre de la loi" et "constitue une violation de la souveraineté turque".

        Appel de la décision 

        "Il n'y a aucune poursuite en Arabie saoudite. Les autorités saoudiennes ont déjà clos le procès et décidé d'acquitter de nombreux suspects", a-t-il rappelé, précisant avoir déposé un recours devant le tribunal administratif d'Ankara contre la décision du ministère.

        Pour un autre des défenseurs, Me Ali Ceylan, cette décision revient à "jeter l'agneau dans la gueule du loup".

        >> À (re)voir : "Pour la fiancée du journaliste assassiné Khashoggi, 'l’administration Biden doit sanctionner MBS'"

        Hatice Cengiz, la fiancée de Jamal Khashoggi, assassiné à l'intérieur du consulat saoudien à Istanbul, a annoncé faire appel du renvoi du dossier à l'Arabie saoudite.

        "Nous ne sommes pas gouvernés ici par une famille, comme en Arabie saoudite. Nous avons un système judiciaire qui répond aux doléances des citoyens : à ce titre, nous allons faire appel", a-t-elle déclaré à la presse.

        Avec AFP

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        Assassinat de Khashoggi : le Saoudien arrêté en France n'est pas le suspect recherché

        Assassinat de Khashoggi : des membres du commando saoudien formés aux États-Unis, selon le NYT

        Affaire Khashoggi : un des meurtriers présumés arrêté en France, Riyad évoque une "erreur"

        BBC

        Ketanji Brown Jackson: US Senate votes to confirm judge to top court

        The US Supreme Court is to include a black female justice for the first time in its 233-year history after the Senate confirmed Justice Ketanji Brown Jackson to the nine-member bench.

        Three Republicans crossed the aisle to seal her appointment by a vote of 53 to 47.

        Justice Jackson's appointment fulfils President Joe Biden's campaign promise to put a black woman on the court.

        Chuck Schumer, the majority leader, called it a "joyous day" for the US.

        The vote was overseen by Vice-President Kamala Harris, the first black woman to hold the office.

        Ms Jackson, 51, will replace Justice Stephen Breyer, a fellow liberal judge for whom she once clerked, upon his retirement in June.

        The lifetime appointment will likely see Ms Jackson on the bench for decades, but will not shift the ideological balance of the current court, with its 6-3 conservative majority.

        Ms Jackson has said she has a "methodology" to deciding cases but not an overarching philosophy. And she agreed with Republican senators about the importance of abiding by the text of the Constitution, as it was intended by the founders.

        During her confirmation, Democrats touted her experience working as a public defender. She will be the first Supreme Court justice since Thurgood Marshall - the first black Supreme Court justice - to have career experience representing criminal defendants.

        The jurist, a Washington DC native, currently sits on the influential US court of Appeals for the DC circuit. She has two degrees from Harvard University and once served as editor of the Harvard Law Review. She worked as a public defender in Washington before joining a private practice prior to her judicial appointments.

        Some Republicans took issue with clients Ms Jackson took on as a public defence lawyer - namely terrorism suspects held at Guantanamo Bay, with some accusing her of being soft on crime.

        Others, however, applauded the diversity of experience her legal career would bring to the bench over the course of what was at times highly fractious and almost entirely polarised six week confirmation process.

        Senator Lisa Murkowski of Alaska, one of three Republicans to vote in favour of Justice Jackson said this decision rested, in part, as a "rejection of the corrosive politicisation" that has come to shape the confirmation process.

        The new justice "will bring to the Supreme Court a range of experience from the courtroom that few can match given her background in litigation," Ms Murkowski said.

        The top court plays a crucial role in American public life and is often the last word on highly contentious laws and disputes between states and the federal government.

        Ketanji Brown Jackson's Supreme Court confirmation is a historic one as the appointment of the first black female justice. It's also notable because her professional background differs markedly from recent justices. She is the first since Thurgood Marshall in 1967 to come to the court with extensive experience as a criminal defence attorney.

        A recent Cato Institute study found that throughout the federal court system, former prosecutors outnumber defence attorneys by four to one.

        Some conservatives have accused Ms Jackson of being "soft" on criminals, pointing to her experience as a public defender and willingness as a federal judge to issue prison sentences below federal guidelines. While her supporters vociferously dispute this, Ms Jackson is likely to bring a different perspective to the court, particularly on the criminal procedure cases that regularly appear on the docket.

        As one of nine justices, replacing one of only three liberals on the court, her arrival may have a negligible impact on the court rulings. She has a lifetime appointment to assert her influence, however. And even if she's not penning majority rulings, that influence can come through private interactions with justices and through dissenting opinions that could preview new legal principles if the court's ideological balance someday shifts.

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        L'Humanité

        Le FIS précipite l’Algérie dans une décennie noire

        Il était une fois

        Confronté à une déferlante du Front islamique du salut lors des élections législatives et à une vague d’attentats des groupes djihadistes, le pouvoir algérien décrète l’état d’urgence le 9 février 1992. S’ensuivent dix années de violence qui vont déchirer le pays, mettre à mal l’état de droit et causer des dizaines de milliers de morts.

        Hassane Zerrouky

        La proclamation de l’état d’urgence, le 9 février 1992, est survenue moins d’un mois après la démission, le 11 janvier, du président Chadli Bendjedid. Démission suivie, le lendemain 12 janvier, par l’annulation des élections législatives, marquées par une forte abstention (41 %), qui prive le Front islamique du salut (FIS) d’une victoire totale en cas de second tour ! Le parti islamiste avait frôlé la majorité absolue en remportant 188 sièges (3,2 millions de voix, soit 23 % du total des inscrits) sur les 430 en lice : il ne lui manquait donc que 28 sièges. 

        En ballottage très favorable dans 135 circonscriptions sur 199, il était assuré, en cas de second tour, d’une victoire écrasante. Ses concurrents directs, le Front des forces socialistes (FFS, social-démocrate) avec ses 25 sièges (510 000 voix), et le FLN, avec 15 sièges (1,6 million de voix), étaient dans tous les cas de figure dans l’impossibilité d’inverser la tendance. Autant dire que les jeux étaient faits, or, comme on le verra plus loin, le FIS, qui faisait régner l’ordre islamiste dans les villes et quartiers sous sa coupe, projetait d’instaurer un État islamique.

        Les islamistes sous-estimés par  le pouvoir politique et l’armée

        Le choc causé par la victoire des islamistes est tel que plusieurs organisations de la société civile, dont le syndicat Ugta (Union générale des travailleurs algériens) d’Abdelhak Benhamouda (qui sera assassiné en 1997), le syndicat de l’enseignement supérieur, le patronat public, la dizaine d’associations féministes, le Rais (Rassemblement des artistes, intellectuels et scientifiques) et plusieurs personnalités, créent le 30 décembre 1991 le Comité national de sauvegarde de l’Algérie (CNSA) et appellent à l’annulation des élections. À partir de là, comités locaux du CNSA, appels, déclarations, pétitions d’intellectuels, rassemblements se multiplient à travers l’Algérie pour empêcher le second tour des législatives.

        Et ce, dans une conjoncture où le pouvoir politique et l’armée, qui avaient sous-estimé les islamistes, étaient totalement désemparés par la tournure d’une situation qu’ils avaient eux-mêmes contribué à créer. N’avaient-ils pas autorisé, en 1989, la légalisation du FIS en violation de la loi qui interdisait la création de partis fondés sur des bases religieuses ? Or ce parti n’avait pourtant jamais fait mystère de ses objectifs et, pour lui, la souveraineté divine était exclusive de toute autre forme de souveraineté (1). En réalité le pouvoir, incarné alors par Chadli Bendjedid, pensait instrumentaliser les islamistes contre les courants démocrates, progressistes et berbéristes qui constituaient à ses yeux la vraie menace.

        « Premier pas vers la restauration du califat »

        Le 2 janvier 1992, deux jours après la création du CNSA, plus de 500 000 personnes marchent à Alger à l’appel du leader du Front des forces socialistes, Hocine Aït Ahmed, pour « barrer la route à toutes les forces totalitaires ». Face à ces réactions, le dirigeant islamiste Abdelkader Hachani, qui n’avait jamais laissé planer le moindre doute sur les intentions de son parti, se charge alors de le leur rappeler, le vendredi 3 janvier 1992, à la mosquée Es-Sunna de Bab-el-Oued, un des fiefs islamistes de la capitale algérienne, devant plusieurs milliers de barbus. Qu’on en juge : « Les pharaons ont fait appel aux magiciens pour combattre Moïse et ils ont perdu. Le pouvoir a fait appel aux démocrates et il a perdu. Il n’y a qu’un seul parti en Algérie, c’est le parti de Dieu. »

        En verve, Abdelkader Hachani dénonce « cette démocratie défendue par l’Occident qui prétend préserver les libertés, celle des homosexuels, et qui nous a amené le communisme, le marxisme et le capitalisme, des systèmes qui asservissent l’homme, alors que l’islam, lui, le libère », avant d’asséner : « Notre combat est celui de la pureté islamique contre l’impureté démocratique ! »  Juste avant ce prêche, l’imam de la mosquée, Abdelkader Moghni, un des membres fondateurs du FIS, avait qualifié ce premier tour des élections législatives de « premier pas vers la restauration du califat ». Et Mohamed Saïd, de son vrai nom Lounis Belkacem, futur dirigeant du GIA (Groupe islamique armé), avertit les Algériens qu’il faudra désormais changer de tenue vestimentaire après avoir promis l’instauration du califat (État théocratique).

        La peur de l’arrivée du FIS au pouvoir était bien réelle

        En vérité, il n’y avait là rien de nouveau dans le discours des islamistes sinon une réaffirmation de ce que le FIS, depuis sa légalisation, n’avait cessé de clamer à coups de prêches incendiaires contre les femmes, les démocrates et progressistes, les intellectuels, les artistes et tout ce qui incarnait la modernité, sur fond d’agressions de proximité, de pressions au quotidien et d’interdits, comme ceux des concerts et la fermeture de salles de cinéma (2).

        Et les premiers actes terroristes ne faisaient qu’alimenter les craintes et suspicions à son endroit : attaque du poste frontalier de Guemar (frontière tunisienne), le 28 novembre 1991, provoquant la mort de plusieurs militaires, suivie par des attentats ciblant des policiers et gendarmes à Alger, Boumerdès et dans d’autres localités, que le FIS n’a ni condamnés ni franchement désavoués, ainsi que le fait qu’il ait laissé planer la menace de recourir au djihad si le régime ne respectait pas « le choix du peuple ».

        Car la peur qu’inspirait l’arrivée du FIS au pouvoir était bien réelle : chaque manifestation des islamistes à Alger était ponctuée en fin de cortège par une parade de centaines d’« Afghans (3)» (ces vétérans algériens de retour d’Afghanistan) défilant en tenue afghane et au pas de commando. Et les assurances données par les dirigeants du FIS que la loi islamique ne serait appliquée que par étapes ne rassuraient pas !

        Le « djihad » contre le « taghut »

        À compter du 12 janvier, date de l’annulation des élections, les événements vont se précipiter. « La bataille est engagée entre, d’une part, le peuple, sa religion, d’autre part, le colonialisme et ses valets », estime alors Abdelkader Hachani (4), dont le parti a fait le pari d’un basculement de la population en faveur des islamistes, oubliant ce faisant que seuls 23 % du corps électoral avaient voté pour le FIS.

        Le 2 février 1992, Ikhlef Cherrati, autre membre fondateur du FIS, qui présidait sa « cellule de crise », promulgue une fatwa (avis religieux) autorisant le djihad : « Désormais, plus de coexistence possible entre l’islam et la nouvelle religion choisie par le pouvoir. Guerre à la religion de l’occidentalisation et de la laïcité ! » Et de menacer : « Nulle excuse n’est plus permise à qui ne se dresse pas contre la junte et ne la combat pas, en donnant sa vie et son argent ; en aidant, hébergeant, soignant les moudjahidin, en leur apportant toute l’assistance voulue, en prenant en charge leurs proches chassés de leur travail. » Une fatwa que n’a pas attendue le mouvement Baqoun Ala Ahd (les Fidèles du serment) de Kamreddine Kherbane, dirigeant du FIS et ancien d’Afghanistan, pour proclamer le « djihad » contre le « taghut » (le pouvoir mécréant), tandis que le MIA (Mouvement islamiste armé), déjà réactivé en juin 1991 dans les monts de Zbarbar (à l’est d’Alger), s’apprêtait à entrer en action (5).

        « La religion est la seule réponse au marxisme et au libéralisme ! »

        Avant d’en arriver à cette décision extrême, le FIS n’avait même pas jugé utile de consulter les partis politiques qui n’étaient pas d’accord avec la décision d’annulation du scrutin législatif. Ni de donner suite à la main tendue par Mohamed Boudiaf  6), président du HCE (Haut Comité d’État, présidence collégiale), dans son discours du 4 février 1992 : « Le FIS est un parti comme les autres, reconnu. Nous n’avons nullement l’intention de remettre en cause cette reconnaissance », ajoutant qu’il était prêt à l’écouter s’il renonçait à « utiliser les mosquées et la religion à des fins politiques » et au recours à la violence. Réponse du parti islamiste dans un communiqué signé par celui qui deviendra le chef du FIS clandestin, Abderrazak Redjem : « La religion est la seule réponse au marxisme et au libéralisme ! » Ce qui a fait dire à Aït Ahmed (FFS), pour qui le président Boudiaf était « un homme sincère », que « le FIS n’a pas su prendre ses responsabilités et se démarquer de la violence ».

        Alger, Médéa au sud d’Alger, El Eulma, Aïn Beïda, Khenchela et Batna dans l’Est algérien, Bel-Abbès, Saïda dans l’Ouest algérien et les universités algériennes sont dès lors le théâtre d’affrontements quasi quotidiens entre policiers et manifestants islamistes, à quoi s’ajoutent des attaques armées contre des policiers et gendarmes. Des milliers d’islamistes, dont des dirigeants du FIS, parmi lesquels Abdelkader Hachani et Ikhlef Cherrati, sont alors interpellés et internés. Et le nombre de morts commence à se chiffrer par dizaines.

        Une tragédie macabre qui fera plus de 100 000 morts

        C’est en arguant de la réelle menace d’insurrection que le Haut Comité d’État proclame, le 9 février, l’état d’urgence pour un an sur l’ensemble du territoire algérien. Fallait-il y recourir ? Mohamed Boudiaf avait-il un autre choix quand on sait que l’ex-FIS ne lui avait laissé aucune alternative ? Toujours est-il que le président Boudiaf avait préalablement informé neuf partis politiques, dont le FLN, le FFS, le RCD (Rassemblement pour la culture et la démocratie) et les communistes du Pags (Parti de l’avant-garde socialiste), de sa décision d’instaurer l’état d’urgence, mesure qui ne ciblait que le FIS et qui ne mentionnait ni la suspension des activités politiques des autres partis, ni les libertés syndicales, d’expression et de la presse. Le lendemain 10 février, neuf policiers sont froidement abattus au bas de la Casbah d’Alger. Quatre jours après, le 13 février, un commando islamiste attaque l’amirauté d’Alger, tuant plusieurs militaires. Le 4 mars, le FIS est dissous par la loi.

        À partir de là, l’Algérie va basculer dans une tragédie macabre qui va durer plus de dix ans et qui fera plus de 100 000 morts. Plus de 200 000 cadres, chercheurs, médecins, étudiants, artistes et intellectuels devront s’exiler. Quelque 4 731 unités économiques, ainsi que 916 établissements scolaires, universitaires et de formation ont été tout ou en partie détruits par les groupes islamistes armés, pour un coût financier estimé à près de 20 milliards de dollars, avec plusieurs centaines de milliers de salariés en chômage technique.

        Valeurs Actuelles

        Présidentielle : Marine Le Pen poursuit son ascension et se rapproche de Macron

        Gagnée d’avance, l’élection ? Il y a quelques semaines, aux premières heures de la guerre en Ukraine, les soutiens d’Emmanuel Macron pouvaient se réjouir de sondages mirifiques. Donné à 30% des intentions de vote au premier tour, le président sortant semblait se diriger vers une réélection remportée haut la main. Pourtant, comme souvent en politique, rien ne s’est passé comme prévu. Depuis, Emmanuel Macron a nettement baissé dans les intentions de vote. Sa principale rivale, Marine Le Pen, semble au contraire bénéficier d’une progression constante.

        Une nouvelle enquête d’opinion, réalisée par Ipsos-Sopra-Steria pour Le Parisien et publiée ce jeudi 7 avril, confirme une nouvelle fois cette dynamique. A trois jours du premier tour, la candidate et ex-présidente du Rassemblement national (RN) est créditée de 23% des intentions de vote. Un niveau qu’elle n’avait plus atteint depuis de longs mois, qui la place tout proche d’Emmanuel Macron – 26,5%, en baisse de 0,5 point depuis la précédente enquête.

        Le changement, c’est dimanche ?

        Cette « dynamique Le Pen », explique Le Parisien, est notamment due au retour de l’électorat RN. Longtemps tentés par Zemmour ou écœurés par les déboires du parti, les Français qui avaient voté Marine Le Pen en 2017 se décident de plus en plus à récidiver. Ils n’étaient que 55% à vouloir retenter l’expérience il y a trois semaines, détaille le quotidien francilien, contre 75% aujourd’hui.

        De quoi inquiéter Emmanuel Macron ? Le président sortant doit en tout cas faire avec les envies de changement des Français. Selon un sondage réalisé par le CSA pour CNews, jeudi 7 avril, 66% d’entre eux souhaiteraient changer de président de la République. Seuls 13% des sondés estiment qu’il n’est « pas du tout » souhaitable de nommer un nouveau locataire à l’Elysée.

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        France24 - Monde

        Mexique : le long périple des réfugiés ukrainiens à la frontière américaine

        Publié le : 07/04/2022 - 14:36

        Depuis quelques semaines, les ressortissants ukrainiens et Russes sont de plus en plus nombreux à affluer à la frontière sud des États-Unis pour demander l'asile. Si les premiers parviennent à passer la frontière sans grande difficultés, les Russes, qui fuient le la répression du régime de Vladimir Poutine, sont souvent refoulés. Ils rejoignent les rangs des milliers de migrants bloqués à Tijuana.

        ActuElles

        Pour les réfugié.e.s d’Ukraine, un risque d’exploitation sexuelle par les réseaux mafieux

        LE FIL DU 6 AVRIL

        Joe Biden dénonce des "crimes de guerre majeurs" en Ukraine

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        Dix millions de personnes ont fui leurs foyers en Ukraine

        L'Humanité

        Marie-Claude Vaillant-Couturier : Une grande dame dans la mêlée

        Il était une fois

        Reporter-photographe, résistante, survivante des camps nazis, infatigable militante de la mémoire de la déportation, féministe pionnière, élue et dirigeante communiste... Suivre les pas de Marie-Claude Vaillant-Couturier, née en 1912, c’est arpenter la vie et le parcours d’une héroïne du XXe siècle.

        Patrick Apel-Muller

        Elle s’est plantée face à Göring et Rudolph Hess, et les a regardés dans les yeux. Le lundi 28 janvier 1946, Marie-Claude Vaillant-Couturier témoigne au procès de Nuremberg, qui juge les crimes nazis. « Je parle pour toutes celles qui ne sont plus là. Pourvu que je n’oublie rien. » Assise la main sur la barre, elle parle précisément, détache ses mots face au micro, consulte rarement ses notes, le regard lointain. Belle, trop pour l’un des avocats des 21 criminels qu’on juge. « Nous nous étions dit, il n’est pas possible que nous mourions toutes comme des rats. Il faut que ça se sache, que le monde sache ! » Elle a remonté sa manche sur le numéro tatoué, et elle a raconté Auschwitz, les paillasses, la fumée des crématoires, le typhus, les enfants juifs, le travail dans les marais, les microbes injectés aux jeunes Polonaises, les stérilisations, les coups, les corps qui tombent. Et Ravensbrück.

        Jamais elle n’oubliera le serment de témoigner. À la barre face au chef du camp de Ravensbrück, aux procès en France de Klaus Barbie, le chef de la Gestapo à Lyon et le bourreau de Jean Moulin, ou de Paul Touvier, le milicien. Marie-Claude Vaillant-Couturier restera fidèle aux mortes comme sa camarade communiste Danielle Casanova, mais aussi à celles qui ont partagé la même souffrance, telles Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Germaine Tillion ou Martha Desrumaux. Avec l’avocat communiste Joë Nordmann, elle fait grandir la notion de crime contre l’humanité et son imprescriptibilité.

        Les appareils Rolleiflex puis Leica sont ses premières armes

        À 21 ans, reporter-photographe formée par le génial Imre Kertész et travaillant aux côtés de Capa, Brassaï ou Cartier-Bresson, elle avait été la première à photographier les camps de concentration d’Hitler en 1933, Dachau et Oranienburg. « J’ai photographié l’entrée du camp de Dachau avec des SA puis nous avons tourné autour du camp et je suis montée sur le capot de la voiture pour faire une photo par-dessus le mur pour regarder les types qui travaillaient à l’intérieur », raconta-t-elle. La zone était interdite et le reportage périlleux. Ses photos seront publiées dans les numéros 268 et 269 du magazine « VU » sous le titre : « “VU” explore incognito le IIIe Reich ». Les appareils Rolleiflex puis Leica sont ses premières armes.

        Quel itinéraire pour cette jeune femme, élevée par des précepteurs, fille du fondateur du « Jardin des modes », de « VU » et patron de « Vogue », parente du créateur de « Babar » ! Elle a fréquenté la meilleure société et est destinée au scintillement de cette bourgeoise intellectuelle que fascinent les États-Unis. À la faisanderie, le relais de chasse que loue son père, Lucien Vogel, dans la forêt de Saint-Germain, se croisent, autour d’une grande table, les grands noms du temps : Einstein, le roi Gustav de Suède, Picasso, Daladier, Fernand Léger, André Gide, René Clair, l’ancien président de Hongrie… et Paul Vaillant-Couturier. Il n’est pas encore, en 1932, le rédacteur en chef de « l’Humanité », d’où l’avait écarté un virage sectaire du PCF. Mais c’est une personnalité fascinante, d’une immense culture, chaleureuse, prête à débattre et à s’engueuler, amoureuse de la vie.

        « Paul, c’était un homme, voyez-vous, au sens plein du terme, pas un personnage en représentation, écrira Aragon, qui le porte au plus haut. Je connais des gens que ça indignera si j’écris d’abord de lui qu’il aimait les femmes. Et ne s’en privait pas. Mais, que voulez-vous, c’était comme ça… Pas de honte, mes enfants, pour quelqu’un qu’on dise de lui, au bout du compte, qu’il a été un coureur… Il aimait les femmes, la chasse et la pêche… Un beau jour, on a appris qu’il se mariait. Pour un homme comme lui, c’est toujours un scandale et même un défi. Surtout parce qu’il y avait désormais dans sa vie cette jeune fille dont j’ai entendu dire que sa beauté était scandaleuse. Elle était très belle, pas un peu. »

        C’est le temps des choix, des apprentissages

        La liaison entre la jeune femme de 20 ans et le séduisant quadragénaire fait tousser Lucien Vogel, qui multiplie les obstacles, puis finit par baisser les bras. Pour Marie-Claude Vaillant-Couturier, c’est le temps des choix, des apprentissages comme celui du métier de reporter-photographe et des engagements. Elle a adhéré aux Jeunesses communistes en 1934. Sans le dire à Paul, c’était son affaire. Très vite, dans le sillage de Danielle Casanova, elle était devenue une animatrice de l’Union des jeunes filles de France (UJFF).

        Il lui fallait tracer sa voie. Pas si facile dans le tourbillon de Paul. Comme s’il voulait toujours précéder les mouvements du siècle et anticiper les espoirs ou les périls qui se dessinent, particulièrement en Espagne, d’où il témoigne et mobilise, comme le 28 juillet 1936 à Santander.

        Le temps est compté. Elle se marie fin septembre 1937 et Paul meurt dix jours plus tard, fauché en pleine partie de chasse. Sur son lit de mort, il lui dit : « Tu vois, quand on se marie avec quelqu’un de beaucoup plus vieux que soi, on est veuve de bonne heure. » Et ce nouveau statut pèse lourd. Des centaines de milliers de personnes assistent aux obsèques, un cortège interminable de peine et de fleurs rouges dans Paris. Marie-Claude évoquera « le souvenir d’un grand fleuve avec des milliers de gouttes d’eau et j’étais une goutte d’eau parmi des milliers d’autres gouttes. J’appartenais au fleuve. La mort n’était donc pas ce trou noir que j’avais imaginé… »

        Dès 1940, elle participe à l’activité clandestine du Parti communiste

        Difficile pourtant de se remettre. Thorez lui a proposé de devenir photographe à « l’Humanité » – ses collègues n’apprécient pas tous l’arrivée d’une femme –, elle prend des responsabilités à l’UJFF, travaille un temps à Moscou… Puis la guerre. Dès l’automne 1940, elle participe à l’activité clandestine du Parti communiste qui se reconstitue, avec Pierre Villon notamment. Architecte dans la lignée de Le Corbusier et Lurçat, celui qui se nomme en fait Roger Ginsburger est devenu un « révolutionnaire professionnel ». Désormais compagnon de Marie-Claude, il est le père d’un petit Thomas que la jeune femme, qui ne peut avoir d’enfant, élève comme son fils.

        En lien avec Arthur Dallidet, le bras droit de Jacques Duclos, elle travaille avec Georges Politzer, corrige les épreuves des publications clandestines, comme « la Pensée libre », « l’Université libre », ou « les Cahiers du bolchevisme » ; elle concourt à la rédaction de l’appel aux intellectuels français, puis à celui pour la constitution d’un Front national de lutte pour l’indépendance de la France. Elle est chargée de transmettre à Marcel Cachin, sur lequel les nazis veulent faire pression, une injonction à passer dans la clandestinité. Dans ces temps de désorganisation, les animatrices de l’UJFF vont jouer un rôle important pour reconstituer des réseaux, nouer des contacts, retisser des liens et des liaisons.

        Le 9 février 1942, Marie-Claude est arrêtée

        Pierre Villon est arrêté le premier (il s’évadera plus tard du château de Gaillon). Les « époux Delguet », c’est leur nom sur les faux papiers, se retrouvent dans une planque, mais le 9 février 1942, Marie-Claude est arrêtée. Un contact a parlé. Elle ne reverra Pierre et Thomas qu’en juin 1945, au retour d’Auschwitz.

        Emprisonnée d’abord au fort de Romainville, elle y retrouve Danielle Casanova et toutes deux mettent sur pied une structure communiste dans les chambrées de la prison, avec revendications et manifestations. Le 23 janvier 1943, départ pour l’Allemagne. Dans ce convoi, près des deux tiers des 230 femmes appartiennent à la résistance communiste. En entrant à Birkenau, elles chantent « la Marseillaise » malgré le gel mordant. Sur un panneau, Marie-Claude traduit pour ses compagnes : « Vernichtungslager », « camp d’anéantissement ». Les portes de l’enfer. Parce qu’elle parle allemand, la jeune femme trouve des occasions pour soulager d’autres déportées moins bien loties. Charlotte Delbo, qui relate leur histoire, décrit : « Quand elle arrive avec son bon sourire, dans ce bloc sombre, c’est comme une flamme qui nous réchauffe. » Elle apporte quelques cachets d’aspirine, du pain dérobé, un lainage… et surtout quelques nouvelles du dehors. La victoire de Stalingrad. Danielle Casanova meurt du typhus et c’est Marie-Claude qui prend sa place comme « responsable des Françaises » dans la résistance internationale du camp.

        Une des premières femmes élues à l’Assemblée nationale

        « Auschwitz ! Auschwitz ! Ô syllabes sanglantes ! /(…) C’est vous que je salue en disant en cette heure, la pire / Marie-Claude, en disant : “Je vous salue Marie”. » Des informations ont fuité vers la France, et les vers d’Aragon, sous le pseudonyme de François La Colère, paraissent dans le recueil clandestin « le Musée Grévin ». Après le transfert à Ravensbrück, Marie-Jo Chombart de Lauwe raconte la générosité et la force de celle qui deviendra une amie pour la vie.

        Le 22 juin 1945, son avion atterrit au Bourget. Personne ne l’attend. Elle se fait conduire au siège du Parti communiste. Carrefour Châteaudun, elle retrouve Maurice Thorez, Jeannette Vermeersch, et Laurent Casanova, le mari de Danielle. Dès le lendemain, elle assiste au congrès du PCF qui s’ouvre. Mais avant, elle retrouve Pierre. Président du comité militaire du CNR, il est l’un des dirigeants nationaux de la Résistance. Elle entre comme suppléante au comité central de son parti. Elle en sera membre jusqu’en 1983.

        Mais d’abord, elle reprend place auprès de Pierre et de Thomas. L’enfant de 4 ans en a 8 désormais. Mais, et c’est peut-être le meilleur moyen de chasser les horribles spectres qui la hantent, elle s’engouffre dans la vie publique. Membre de l’Assemblée consultative, dirigeante de l’Union des femmes françaises et de la Fédération des déportés (FNDIRP), elle est élue pour la première fois députée de Villejuif, au siège de Paul. Une des premières femmes à l’Assemblée nationale. Elles n’ont le droit de vote que depuis avril 1944… En 1946, elle figure en troisième position sur la liste communiste derrière Maurice Thorez et le général Malleret-Joinville. Dans les années suivantes, elle devient une des animatrices de l’Appel de Stockholm contre l’arme atomique et noue une amitié avec le dessinateur de la « Colombe de la paix », Picasso.

        Manifestation pour la journée internationale des femmes, le 7 mars 1955. De tous les combats, Vaillant-Couturier a porté très tôt celui de l’égalité des sexes. © Mémoires d’Humanité/Archives départementales de la Seine-Saint-Denis.

        Jusqu'aux rencontres du PCF avec les femmes, en avril 1975. Ici en compagnie d’Angela Davis. © Proust Fréderic/Sygma/Getty Images

        Elle préside en 1966 la commission qui examine la loi Neuwirth

        « Je suis revenue féministe des camps de concentration. » Un sentiment puissant de sororité mais aussi une attention à la place des femmes qu’elle fera retentir dans l’Hémicycle comme sur les tribunes de la Fédération démocratique internationale des femmes, aux côtés de la Pasionaria, Dolorès Ibarruri. Elle préside en 1966 la commission spéciale chargée d’examiner la loi Neuwirth, qui abolit l’interdiction de la contraception. Elle doit ferrailler dur pour faire passer le texte. Égalité salariale, contribution patronale pour le financement des crèches, renforcement des droits des femmes dans les régimes matrimoniaux, abaissement de la majorité à 18 ans… elle cède sa place de députée à Georges Marchais quand, en 1974, le projet qui autorise les femmes à choisir d’avoir ou non un enfant est adopté.

        À deux reprises, Marie-Claude Vaillant-Couturier est élue vice-présidente de l’Assemblée nationale, qui n’avait guère connu de femmes à un poste qu’elle avait assumé « avec élégance et autorité, relevait Philippe Séguin. Toujours avec les mêmes égards pour ses adversaires. Sans aucune concession sur ses idées et ses convictions ».

        marie-claude vaillant-couturierHistoireFéminismeIl était une fois
        BBC

        Georgian women don't measure ingredients or follow a recipe!

        "I express emotion through colour," chef Davit Narimanishvili said, as my fork hovered over a trio of perfectly spherical amber, green and purple appetisers, almost too exquisite to eat.

        This is Georgian-born Narimanishvili's reworked version of his motherland's beloved vegetarian dish: pkhali (the "kh" is pronounced as a deep, guttural "h"). Held together with a seasoned walnut paste known as bazhe, the moulded balls are typically made with vegetables like aubergine and chard. But in the spirit of Georgians' resourcefulness, everything from unused celery leaves to wilting parsley finds its way into pkhali, making it the perfect leftover dish. 

        A culinary chameleon, pkhali can be slathered on toast as a vegan pâté, served mezze-style as a flavourful dip, or spooned – along with other cold appetisers – into a special bowl made for sharing known as a gobi. Above all, pkhali is a mainstay of the supra: a structured dinner party that celebrates Georgians' boundless hospitality and melting pot cuisine. The South Caucasian nation has endured its share of invasions, so it's no surprise to find Mongol, Mediterranean and Persian flavours infusing its dishes.

        "There's no supra without pkhali," Narimanishvili told me from the kitchen of his chic riverside restaurant. Opened last August, Kevri (s8, Khashuri-Akhaltsikhe-Vale St) is a two-hour drive west from capital city Tbilisi, in the village of Tashiskari, better known for being the site of a 24-hour skirmish between the Georgians and the Turks in 1609.

        Narimanishvili revealed how he draws out pkhali's earthy flavours by smoking pumpkin on an outdoor fire and baking beetroot in salt. Equal parts creamy, spicy and aromatic, the delicately textured balls are a taste explosion.

        At Kevri chef Davit Narimanishvili reworked a version of pkhali into spherical appetisers (Credit: Sarah Freeman)

        Despite Georgia's poster dishes being a juicy meat dumpling called khinkali and the cheese-laden flatbread khachapuri, a bewildering number of vegan dishes like pkhali are stacked high at a supra. One reason stems from this deeply Orthodox Christian country abstaining from eating meat on fasting days, which can amount to 200 a year. The other is self-sufficiency. Fifty-eight-year-old Tbilisian Marine Dzandzava's girlhood memories of pkhali are blighted by hardship. When her parents couldn't afford to put food on the table, they cooked up pkhali from garden greens, she told me. 

        As for walnuts – pkhali's staple ingredient and the workhorse of Georgian cooking – Dzandzava told me how her family swapped them out for hazelnuts, which flourish in her hometown of Samegrelo. Her daughter Tamari Jakonia fondly remembers shaking the branches of their hazelnut tree as a young child, come June.

        Together with her sister-in-law Vera Kiria, Jakonia hosts cooking classes from their guesthouse (6 Soliko Virsaladze St) in Tbilisi's hilly Mtatsminda district. "Pkhali is all about vegetables. We do things with every vegetable imaginable," Jakonia said, while tossing beetroot greens into bubbling pans of water, as Kiria showed me how to pulverise hazelnuts using a hand-cranked meat grinder, as part of my private class.

        "Georgian women don't measure ingredients or follow a recipe!" she exclaimed, grating carrots (a familial twist that adds sweetness) into the spiced mix of minced blanched spinach, creamy bazhe, fresh coriander and vinegar.

        In Georgia, walnuts typically form the base of a seasoned vegetable paste known as bazhe (Credit: Sarah Freeman)

        It's precisely this centuries-old tradition of oral recipes that makes piecing together pkhali's history almost impossible.

        As I smeared silky strips of badrijani (fried aubergine) with the bazhe, Kiria deftly rolled them into cigarillos known as nigvziani badrijani (aubergine pkhali). In a final touch, I garnished the rustic, country-style plates of pkhali with pomegranate arils, which, Jakonia explained, adds a mouth-puckering tartness.

        With a geography spanning snow-capped peaks and coastal plains, it's no surprise to discover the dish has scores of regional iterations. In Black Sea-bordered Guria, their herb-heavy pkhali is laced with parsley and coriander. Meanwhile, 400km east in Khaketi, walnuts are supplemented with the famous wine region's signature unrefined sunflower oil.

        Pkhali's spicier version belongs to Samegrelo. In this western territory, megrelian ajika (a fiery relish spiked with hot red peppers and garlic) is added to Georgia's "holy trinity of spices", a dusty green blend that contains ground coriander, crushed marigold flowers (dubbed "Georgia's saffron") and High Caucasus-grown blue fenugreek.

        Louisa Valerangovna sells spices at her stall in Tbilisi’s Dezerter Bazaar (Credit: Sarah Freeman)

        Louisa Valerangovna sells this spice mix by the bucket load from her ambrosial stall on Wine Lane in Tbilisi's Dezerter Bazaar (5 Abastumani St). Like many market vendors here, she's a refugee who fled from Abkhazia in the early '90s during Georgia's separatist wars. Upstairs, under the vaulted ceiling of the market's central building, cardiologist-turned-market-trader Tina Nugzarashvili told me she folds her homemade pkhali into scrambled eggs.

        "People would pay a lotof lari [Georgian currency] for this recipe." she said. Her favourite is made with wild asparagus, which grows like wildfire during spring in Akhalkalaki, a village 60km west of the capital. 

        "You have to be fast to pick it," remarked culinary tour guide Paul Rimple, explaining that children sell it on the roadside in Akhalkalaki's neighbouring village of Garikula, Rimple's second home. The Californian native knows every wrinkle of this sprawling 2,000 sq m market, named after absconding soldiers from the 1920s Russo-Georgian War who offloaded their gear here.

        "Dezerter [Bazaar] was my playground when I first moved to the city two decades ago," he said while walking past supersized jars of pickled ekala (a climbing sarsaparilla). "Ekala used to be a village thing. Now it's everywhere in Dezerter."

        Just as Tbiliselians are embracing rural Georgia's wild edibles, the one-time Silk Road capital's neighbourhood restaurants are giving pkhali a modern makeover. At Culinarium Khasheria (23 Abano St), iconoclastic chef Tekuna Gachechiladze churns her pkhaliinto sharing dips, which diners feverishly scoop up with fluffy flatbreads in the shadow of Tbilisi's domed sulphur baths.

        At Barbaresgan, people queue for mchadi (a fried corn bread) stuffed with red bean and eggplant pkhal (Credit: Sarah Freeman)

        Meanwhile, upstairs at Barbaresgan – located in the capital's recently opened food emporium, Bazari Orbeliani – 20-somethings queue for mchadi (a fried corn bread) stuffed with red bean and eggplant pkhali. Described as "Georgian healthy fast food" by co-founder Andria Kurasbediani, the takeaway food booth's 12 lari (£3) "mchad's" (which include meat and vegetarian options) were trialled at Tbilisi's annual street food festival, Taste Tbilisi, last year.

        Back in Tbilisi's boho neighbourhood of Sololaki, a second floor apartment-turned-restaurant is wooing the tapas crowd with its bold pkhali plates. Dreamed up by five friends in the throes of the pandemic, Iasamani (33 Lado Asatiani St) is a vision of distressed walls, shuttered windows and vintage chandeliers. Here you can try pkhali contemporised with corn bread sticks and pickled jonjoli: Georgia's endemic caper-like shrub.

        Restaurateur Meriko Gubeladze's "pkhali trio" at Ninia Garden (97 Dimitri Uznadze St) is a holdover from the country's Soviet rule (1922-1991), which introduced carrots and beetroot to the Georgian kitchen. Despite decades of collective farming under Russia's thumb, Georgia's soils are largely pesticide free, and organic produce is surprisingly affordable.

        "Georgians are very close to nature," ethnobotanist Łukasz Łuczaj told me over Zoom. The associate professor's fieldwork has taken him from his native Poland to pkhali's culinary heartland: Imereti, a region in western-central Georgia. The softness of Imereti's landscape and subtropical climate is reflected in its delicately flavoured cuisine, where vegetables are king.

        Pkhali can be made with practically any vegetable, making it the perfect leftover dish (Credit: Sarah Freeman)

        "Whole Imeretian families go to forage from hedges and forest clearings come April," Łuczaj said. Mixed weeds like chinchris (nettles) and bati (goosefoot) are cooked up into a pkhalicalled veluri, along with some of their toxic cousins like comfrey and buttercups. "By boiling the pkhali vegetables for half an hour and squeezing the water out, toxicity is reduced," Łuczaj explained.

        "You can't find veluri pkhali on any restaurant menu." Łuczaj said. But you can buy its foraged ingredients in the central market of Imereti's palm tree-studded capital, Kutaisi.

        Pkhali could be a superfood for vegans all over the world

        Keen to extol Pkhali's nutritious properties in general, Łuczaj proclaimed that it "could be a superfood for vegans all over the world."

        And, as I've since discovered, you don't need to head into the wilds to forage for forgotten vegetables. You can start in your own fridge.

        BBC Travel's Already Vegan highlights dishes and cuisines from around the world that have been historically and culturally animal-free for eons.

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        Valeurs Actuelles

        Scandale McKinsey, alerte rouge en Macronie

        La République en marche serait-elle en train de perdre ses nerfs ? D’habitude, les polémiques glissent sur eux comme l’eau sur les plumes d’un canard et s’évanouissent d’elles-mêmes en moins de quarante-huit heures ; cette fois-ci, les petits soldats du macronisme doivent s’employer à rassurer – et à se rassurer.

        Ils ont dû recevoir un cours d’éléments de langage pour mieux surpasser tout ça

        L’infime espoir de renverser une campagne écrite d’avance motive l’ensemble de l’opposition à s’emparer du dossier. Depuis le début de la semaine dernière, les différents candidats à l’élection présidentielle sentent le coup, le terme “scandale d’État” est largement employé aussi bien par les politiques que par les médias, mais au sein de la Macronie, on joue la sérénité et l’absence d’affolement. « Ils ont dû recevoir un cours d’éléments de langage pour mieux surpasser tout ça », ironise une ancienne parlementaire LREM. Certains cadres de la majorité disent ne pas comprendre le tollé, comme le député LREM Florian Bachelier : « Tout ceci est consternant, soupire le premier questeur de l’Assemblée nationale auprès de Valeurs actuelles. La réaction de la classe politique française traduit une profonde déconnexion avec le monde réel. »

        Pour neutraliser cette affaire, le gouvernement tient quand même à clarifier le rôle du cabinet McKinsey durant le mandat. « C’est normal que les citoyens puissent se poser des questions. Il faut expliquer qu’il est courant de faire appel à des cabinets de conseil », nous explique Maud Bregeon, porte-parole pour la campagne d’Emmanuel Macron. Quand les dépenses et la dépendance à des cabinets étrangers interpellent, le gouvernement répond qu’il est utile d’employer ces dispositifs. « S’il faut un temps de pédagogie pour expliquer, nous le ferons, l’État est droit dans ses bottes », précise Bregeon.

        “Aucun cabinet de conseil n’a perçu plus d’un milliard d’euros”, promet le ministre

        Le spectre de l’affaire Fillon ne semble pas effrayer l’équipe de campagne du président sortant. Chacun se persuade, au moins en façade, que l’affaire McKinsey n’aura aucune incidence sur le scrutin présidentiel.

        Il y a pourtant des faits qui ne trompent pas, comme la conférence de presse de deux membres du gouvernement organisée en catastrophe pour tenter d’éteindre l’incendie. Initialement, la ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, Amélie de Montchalin, et le ministre chargé des Relations avec le Parlement, Marc Fesneau, devaient tenir une conférence de presse le jeudi 31 mars dans l’Indre, pour défendre le bilan du président dans le cadre de la campagne. Sauf que l’affaire McKinsey intrigue de plus en plus l’opinion publique et les soupçons autour de la place du cabinet de conseil se cristallisent. La ministre et son équipe décident alors d’organiser une conférence de presse le jeudi matin, puis, dans l’urgence, avancent finalement une nouvelle fois le rendez-vous au mercredi soir.

        Mme de Montchalin n’est pas forcément la meilleure personne pour éteindre le feu…

        Envoyés au casse-pipe pour jouer les pompiers, Amélie de Montchalin et le ministre délégué chargé des Comptes publics, Olivier Dussopt, improvisent un point presse à Bercy. Le fameux “temps de pédagogie” dont nous parlait Maud Bregeon. Quelques instants avant cette explication publique, un élu LREM nous confiait son scepticisme : « Mme de Montchalin n’est pas forcément la meilleure personne pour éteindre le feu… » La suite lui donnera raison.

        « Vous décalez une conférence de presse. Mais pour vous, il n’y a pas d’affaire McKinsey ? », demande un journaliste de Quotidien aux deux ministres face à leurs pupitres. Amélie de Montchalin précise que cette réunion vise en partie à répondre aux « attaques de plus en plus fortes et de plus en plus grossières » qui polluent le débat démocratique. Les deux ministres s’y attellent laborieusement et se défendent tout d’abord sur le terrain des dépenses : « Aucun cabinet de conseil n’a perçu plus d’un milliard d’euros », promet Olivier Dussopt. Nous voilà rassurés…

        Après avoir pourtant souligné plusieurs fois la qualité du rapport sénatorial, les ministres tentent de démonter ce qui fait le cœur de la polémique. « Il n’y a pas de rapport de dépendance ou d’interdépendance entre l’État et un cabinet », reprend le ministre. C’est même un « fantasme », selon Amélie de Montchalin. La vision gouvernementale de la collaboration entre État et cabinets privés n’est pas du goût du Sénat, dont le travail d’enquête accuse l’exécutif de « minimiser l’influence des cabinets de conseil ». Chacun jugera.

        La froide maîtrise jupitérienne s’en est allée

        En Macronie, ça sent la panique à tous les étages. La veille de la conférence de presse des deux ministres, une réunion publique se tient autour de Richard Ferrand dans le XIIe arrondissement de Paris. Dans la salle, glissé parmi les citoyens conquis par le bilan et le programme d’Emmanuel Macron, un homme tente de placer le président de l’Assemblée devant les échecs et les scandales du mandat. « Vous avez des conflits d’intérêts. Le scandale Alstom, le scandale McKinsey. » Le mot magique est prononcé : les huées de la salle recouvrent la voix de l’impertinent, rapidement évacué de force par des membres du public.

        Quelques jours plus tôt, c’est Emmanuel Macron en personne qui perdait son sang-froid. Le dimanche 27 mars, sur le plateau de France 3, il récite sa partition sans fausse note. Guerre en Ukraine, pouvoir d’achat, lancement de sa campagne… : le candidat déroule. En fin d’interview, le présentateur Francis Letellier l’interroge sur la transparence du gouvernement sur le sujet McKinsey. L’invité change de ton, s’agace, s’emporte : « Il n’y a aucun contrat qui est passé dans la République sans qu’il ne respecte la règle des marchés publics. » Letellier embraye : « Tout est clair là-dessus ? » Réponse irritée : « Oui, sinon c’est du pénal. Que quiconque a la preuve qu’il y a une manipulation mette le contrat en cause au pénal. » Le président- candidat répond à côté, sans jamais s’expliquer sur sa dépendance aux cabinets de conseil. La froide maîtrise jupitérienne s’en est allée. Dimanche dernier, lors de son unique meeting à La Défense Arena, Emmanuel Macron n’évoqua le sujet que sur le ton de la rigolade. Les fameux éléments de langages…

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        New York Times - World

        Russia-Ukraine War

        ‘He Is a Child of War’: Giving Birth Amid Chaos in Ukraine

        Ukrainian women with their children and partners last month in the basement shelter of Maternity Hospital No. 5 in Kyiv, Ukraine.Credit...

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        As artillery shells fall, pregnant women are delivering prematurely, being shuttled in and out of bomb shelters or having babies in basements without even a midwife to help. Tens of thousands more are displaced.

        By Andrew E. Kramer

        Photographs by Lynsey Addario

        KYIV, Ukraine — Before the war, Alina Shynkar’s gynecologist advised her to avoid stress during her pregnancy, suggesting she spend time “just watching cartoons and being silly.” It was simple enough advice, but not so easy to follow after air-raid sirens wailed, artillery booms rattled windows and vicious street fighting broke out a few miles away from her maternity hospital.

        Then, keeping calm for her baby became Ms. Shynkar’s quiet, personal battle in the Ukraine war. She checked into Maternity Hospital No. 5 in the capital, Kyiv, before the war began in late February for bed rest because of a risk of preterm labor, only to witness the hospital unravel into a chaotic, panicked state weeks later.

        “The girls were under so much stress they started to deliver” prematurely, she said. Doctors in her hospital moved frightened pregnant women, some of them already in labor, in and out of a bomb shelter multiple times a day. Some were crying and some were bleeding.

        “They were scared,” Ms. Shynkar recalled. “It was hard to see.”

        The Russian assault on Ukraine has been a nightmare for expectant mothers, particularly in cities like Mariupol, Kharkiv and Chernihiv that have been under almost constant bombardment from the beginning of the war in late February.

        In the besieged city of Mariupol, in southern Ukraine, last month, Russian artillery struck a maternity hospital, resulting in the death of a woman and her unborn child and wounding a number of pregnant women, according to the Ukrainian authorities.

        Women in war zones throughout the country have been forced to give birth in cold, decrepit basements or subway stations crowded with people cowering from shelling, and without electricity, running water or midwives to assist them.

        And the recent reprieve as Russian forces pulled back won’t help all that much in many locations. As of late March, Russian missiles, bombs and artillery had destroyed at least 23 hospitals and health clinics.

        Even those pregnant women fortunate enough to escape the war torn areas are deeply stressed, racing in and out of shelters during air raids or enduring arduous and perilous journeys to the relative safety of western Ukraine or to neighboring European countries.

        An estimated 265,000 Ukrainian women were pregnant when the war broke out, according to the United Nations Population Fund, the organization’s sexual and reproductive health agency. About 80,000 births are expected in the next three months.

        The war poses both immediate and long-term risks to mothers, fathers and newborns. Among them are premature births, which can lead to a host of complications both immediately and later in life.

        “Prematurity because of the conditions of the war sets the baby up for death or for complications for the rest of his life,” said Dr. Jeanne Conry, the president of the International Federation of Gynecology and Obstetrics. While data is not available yet, she said that doctors in Ukraine were reporting an increase in premature babies, who are more likely to have respiratory, neurological and digestive problems later.

        Dr. Conry said a lack of access to medication to prevent postpartum hemorrhage could result in an increase in deaths of mothers. Babies are at risk, she said, because physicians might not have immediate access to the necessary equipment to resuscitate them, and they have only moments to catch their first breath.

        Evidence from World War II shows that starvation in pregnant mothers can lead to high blood pressure and diabetes in the child later in life. Dr. Andrew Weeks, a professor of international maternal health at the University of Liverpool, said that war makes it harder for babies to be monitored during labor, which raises the chances of brain damage in the child.

        Live Updates: Russia-Ukraine War

        Dislocation and stress are affecting virtually all of Ukraine’s pregnant women. Doctors say that refugees who are pregnant and their babies face a higher risk of disease, death during childbirth and mental health issues that can carry over after the birth. Displaced people have higher rates of premature birth, low birth weight and stillbirth, according to doctors.

        Some pregnant women in Ukraine have had elevated blood pressure and, in isolated instances, a stress-related inability to produce breast milk, which can be temporary, doctors said. Stress has also caused pre-eclampsia, a complication of elevated blood pressure that can be lethal.

        When an air-raid siren wailed one recent day at the hospital, the stairway filled with women from the maternity ward clutching their bellies and shuffling down to the shelter, a warren of low-ceilinged corridors and storage rooms. One room was converted into a makeshift post-operation observation room and neonatal site. Another, still cluttered with filing cabinets, became a birthing room. Women rested on mats on the floor.

        Dr. Yarushchuk directed the women to benches along the walls, where they sat in near silence in the dim space, waiting the few minutes for the imminent danger to pass.

        Dr. Yarushchuk said she had made video calls to assist women giving birth in the basements of apartment buildings in the Kyiv suburb of Bucha, a few dozen miles away but, at the time, cut off from the capital by fighting.

        “Our work has changed,” she said.

        After Russian forces retreated from Bucha last week, dozens of corpses were found strewn around the city — bloated, charred bodies of civilians, including children. Some, with hands bound, had been shot in the head.

        Russia-Ukraine War: Key Developments

        New efforts to isolate Russia. NATO foreign ministers are discussing an expansion of military aid to Ukraine, and the European Union is weighing a ban on Russian coal. The United Nations voted to suspend Russia from the Human Rights Council, while the U.S. Senate agreed to strip the country of its preferential trade status with the United States.

        Peace talks. Hope for progress dimmed after Russia’s foreign minister said the Ukrainian side had proposed a new draft deal that deviated from previous versions. Belarus further complicated the situation by demanding to be included in the negotiations.

        On the ground. Spurred by reports of Russian atrocities outside Kyiv and alarmed at signs that Russia’s military is about to escalate assaults in eastern Ukraine, many civilians appeared to be fleeing the region.

        In the city of Mariupol. More than 5,000 people have died in the southeastern city since the start of Russia’s invasion, according to the city’s mayor, Vadym Boichenko, who said Moscow’s forces have destroyed almost all the city’s infrastructure.

        In Kyiv, another complication is a 9 p.m. to 6 a.m. curfew that leaves pregnant women wholly reliant on ambulances, which can operate at any time. Any travel by private car, whatever the circumstances, risks an accidental shooting at a checkpoint by jittery Ukrainian soldiers patrolling for Russian saboteur groups after curfew.

        Yulia Sobchenko, 27, said she went into labor around midnight on March 20 and took an ambulance to the hospital. But she was delayed by Ukrainian soldiers at checkpoints who, fearful of saboteurs, insisted on opening the ambulance door to verify that it was a woman about to give birth.

        Her child was delivered at 2:55 a.m., and within two hours, she was ushered into the basement because of an air-raid alert.

        “Me in my sleeping shirt and with a cloth between my legs and a tiny baby just after giving birth, and my husband with all our bags, had to go to the basement,” she said.

        Her son, Mykhailo, was healthy and weighed 6 pounds 3 ounces at birth, she said, and “is a child of war.”

        After the birth, these families face other troubles. New mothers who recently left Maternity Hospital No. 5 have said they are unable to breastfeed, something Dr. Yarushchuk attributed to stress.

        Finding calm was the strategy for Ms. Shynkar, who worked as an event organizer before the war. Her maternity hospital in Kyiv has allowed women, their husbands and children to check in three weeks before their due dates to prevent them from getting separated from the medical facility by the shifting front lines of the war.

        Speaking from her hospital room a few days before she gave birth on March 25, she beamed with a broad smile and seemed so calm as to be almost unaware of the swirl of lethal violence just outside. She said she never watched or read any news of the war.

        “I’m trying to focus on the baby,” she said. “Can I help fight the war? I want to, but I cannot, not now. But I cannot panic,” she said. “I can keep myself safe. That is what I can do.”

        Ms. Shynkar gave birth to a daughter, Adeline.

        “It was a natural birth in a very pleasant, intimate setting,” she said of her delivery at the hospital. “My husband was present at the birth and cut the umbilical cord. To be honest, I have no idea if there were air-raid sirens because I was completely in the process.”

        It was a small personal victory amid a much larger battle raging all around her.

        For herself and for her country, she gave her baby the middle name Victoria.

        Maria Varenikova contributed reporting from Kyiv, and Emma Bubola from London.

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        France24 - Monde

        Exactions à Boutcha : Poutine devra-t-il rendre des comptes ?

        Publié le : 07/04/2022 - 20:24

        Stéphanie ANTOINE Suivre Stéphanie ANTOINE Suivre

        Depuis la découverte de dizaines de cadavres habillés en civil à Boutcha, l'évocation des crimes de l'armée russe en Ukraine a pris une nouvelle dimension. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky évoque un génocide, un terme repris par l'Espagne et la Pologne. Washington, Paris et Berlin parlent, eux, de crimes de guerre. Une enquête a été ouverte par l'ONU et la Cour pénale internationale. De son côté, Moscou nie toute implication et continue de désinformer, notamment sur les réseaux sociaux.

        Une émission préparée par Élise Duffau, Franck Lalanne et Morgane Minair.

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        • Cécile COUDRIOU, Présidente d'Amnesty International France
        • Nicolas TENZER, Enseignant à Sciences Po et directeur de la publication de Desk Russie
        • Maître Emmanuel DAOUD, Avocat au barreau de Paris, spécialiste en droit pénal international
        • Général Dominique TRINQUAND, Ancien chef de la mission militaire française auprès de l'ONU
        • Stéphane SIOHAN, Correspondant France 24 à Kiev
        INTERVIEW

        Collecte de témoignages sur les crimes de guerre en Ukraine : "Il y aura des Boutcha un peu partout"

        L’invité du jour

        Reed Brody, avocat : "Jamais la justice internationale ne s'est mobilisée aussi vite" qu'en Ukraine

        Les Occidentaux veulent enquêter sur les "crimes de guerre" de l'armée russe à Boutcha

        New York Times - World

        Political Turmoil in Pakistan

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        Pakistan’s Supreme Court Blocks Imran Khan’s Move to Stay in Power

        The prime minister will now face a no-confidence vote, which he had tried to avoid by dissolving Parliament, a move his opponents called a coup.

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        By Christina Goldbaum

        ISLAMABAD, Pakistan — Pakistan’s Supreme Court on Thursday overturned Prime Minister Imran Khan’s move to dissolve Parliament, setting the stage for a no-confidence vote widely expected to remove him from office and offering a major victory to opposition leaders, who said that Mr. Khan had attempted an “open coup.”

        Mr. Khan, the international cricket-star-turned-politician, and his allies dissolved Parliament on Sunday, effectively blocking a no-confidence vote. The move plunged the country into a constitutional crisis and sharply escalated the political instability that has embroiled Pakistan for weeks.

        The recent developments have revived fears of unrest in the nuclear-armed nation of 220 million that has experienced repeated military coups since its founding 75 years ago.

        The prospect of Mr. Khan being ousted by opposition parties, former allies and defectors from within his own party in Parliament is likely to damage his ability to rally widespread support ahead of the next elections. While no prime minister in Pakistan has ever completed a full five-year term in office, Mr. Khan would be the first to be removed in a no-confidence vote.

        In its verdict Thursday, the court agreed that the move violated the Constitution and ordered the no-confidence vote take place on Saturday morning. If he loses that vote, as expected, an interim government will be formed and the country will prepare for elections in the coming months.

        The ruling seemed to turn the political tides for the opposition parties, which had been taken aback when Mr. Khan evaded the no-confidence vote on Sunday. In the days since, Mr. Khan, a populist leader, had dominated the political narrative and rallied support around his allegations of an American-led conspiracy against him.

        Now, it is likely that both the opposition and Mr. Khan must turn their attention to new elections. They will be a referendum on Mr. Khan’s political brinkmanship after a public rebuke to his leadership from both the country’s courts and lawmakers, including some of his political allies.

        “Imran Khan will lose face,” said Ayesha Siddiqa, a research associate at SOAS University of London. “It will become very clear that he lost the confidence of the Parliament, including members of his own party.”

        The elections will also test whether the coalition of opposition parties — typically at loggerheads, but teaming up around the goal of the no-confidence vote — can remain united.

        In a country where the military controls the main levers of power, the elections are also widely seen as an opportunity for military leaders to choose and elevate new political partners.

        “Pakistani politics has two parallel strands,” said Arifa Noor, an Islamabad-based political analyst. “One is public support, and the other is military. One without the other doesn’t land you in the big seat.”

        Moments after the court issued its ruling, opposition supporters flooded the street outside the Supreme Court in Islamabad and erupted in cheers. Pumping their fists in the air, they shouted: “Long live the Constitution!” and “Go Imran Go!”

        Speaking to reporters, the opposition leader Shehbaz Sharif said that the top court’s decision has saved the country and maintained its independence.

        “The court definitely fulfilled the people’s expectations,” Mr. Sharif said.

        In an apparent effort to plot his next move, Mr. Khan convened a meeting of his cabinet and top political committee in parliament on Friday, and plans to address the nation Friday evening, according to Fawad Chaudhry, the information minister.

        Mr. Khan, 69, came to power on a nationalist platform and pledges to tackle corruption. His popularity has taken a hit in recent months as inflation has surged. His relationship with key military leaders also soured after he refused to back the appointment of a new chief of the country’s intelligence agency last year.

        Last month, a coalition of opposition parties called for a no-confidence motion and secured the votes needed to win. But minutes before the vote was to take place on Sunday, Mr. Khan’s allies in the National Assembly blocked it and announced that he planned to dissolve the body, a move he later confirmed in a televised speech. He also called for early elections.

        Hours later, Mr. Khan and his allies justified his moves by asserting that the opposition was conspiring with the United States government to oust him. American officials have denied involvement in the campaign to remove Mr. Khan.

        In recent days, Mr. Khan has tried to use such accusations to whip up support among his core base and draw people into the streets — offering a glimpse of the approach he will most likely use to attract public support ahead of the general elections.

        On Monday night, thousands gathered in Islamabad at a political rally for Mr. Khan’s Pakistan Tehreek-e-Insaf party. Men and women draped the party flag around their shoulders or hoisted it in the air while party leaders rallied the crowd.

        Standing atop a platform above the crowd, the defense minister, Pervez Khattak, shouted, “The youth will go to every street of the country to convey the message that they will oust traitors, and Imran Khan has promised that the country will not be a slave!”

        The crowd erupted in applause. Below him, a group of women began chanting: “Traitors! Traitors! Traitors!”

        If the no-confidence vote proceeds as expected and Mr. Khan is voted out, then many expect Mr. Sharif, the younger brother of former Prime Minister Nawaz Sharif and a former chief minister of Punjab Province, to become interim prime minister.

        The country’s election commission, an independent federal body responsible for organizing and conducting elections to the national Parliament, announced on Thursday that general elections could be held in October at the earliest.

        It is unclear how Mr. Khan would fare in elections without the full backing of the country’s military, which was widely seen as having undermined the 2018 elections to pave the way for his victory. Mr. Khan has denied that accusation, as has the military.

        The Supreme Court’s ruling on Thursday also casts doubt on his political narrative that the United States conspired to oust him from power, and it is likely to cost him public support.

        “This is a more significant political blow to Imran Khan than a mere vote of no-confidence loss would have been, especially as it dents his U.S. regime change conspiracy narrative,” said Asfandyar Mir, a senior expert at the United States Institute of Peace.

        Still, the fallout from Mr. Khan’s recent bid to remain in power could have long-lasting consequences.

        Amid the turmoil, the Pakistani rupee sank to an all-time low on Thursday. And the current crisis has further polarized the country and could escalate into unrest ahead of the upcoming elections, analysts say.

        “I’m not sure how an election campaign in which people are really charged up, and there’s a high level of intolerance, remains peaceful,” said Ijaz Khan, former chairman of the department of international relations at the University of Peshawar. “I have a real fear there will be more violence.”

        Reporting was contributed by Salman Masood and Ihsanullah Tipu Mehsud from Islamabad, Austin Ramzy from Hong Kong, and Zia ur-Rehman from Paris.

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        Valeurs Actuelles

        McKinsey : le secret au cœur de la stratégie vaccinale

        Mercredi 23 décembre 2020, avenue Duquesne, à Paris. Une réunion en visioconférence pilotée par Olivier Véran au ministère de la Santé réunit les directeurs des agences régionales de santé et les patrons d’hôpitaux. L’objectif : présenter la stratégie vaccinale de la France. Après quelques mots d’introduction, le ministre de la Santé cède la parole à un inconnu, Maël de Calan, « partenaire associé » au sein du cabinet américain McKinsey. Ce dernier détaille par le menu « la méthode et l’agenda gouvernemental, les dates de livraison des vaccins, le circuit logistique, etc. », selon les informations révélées par le Canard enchaîné. La présence du cabinet américain étonne certains participants. Le ministère de la Santé justifie l’appel à ses services pour renforcer la « task force vaccin » et soulager les équipes essorées par des mois de pandémie. Outre les problèmes logistiques liés à la conservation des vaccins, le gouvernement fait face à la méfiance d’une partie des Français à leur endroit : seulement 59 % d’entre eux se disent favorables à l’injection.

        Salle des Quatre Colonnes, on crie au scandale

        La France affiche un sérieux retard à l’allumage par rapport à ses voisins européens. Une semaine après le lancement officiel de la campagne de vaccination fin décembre, seulement 2 000 résidents en Ehpad ont reçu le précieux sérum, contre 200 000 personnes en Allemagne et près d’un million en Grande-Bretagne. Il faut accélérer. Une course à la vaccination est enclenchée.

        Le rôle de l’influente firme américaine dans la campagne vaccinale française, révélé par le Canard enchaîné, fait jaser l’opposition. Salle des Quatre Colonnes, on crie au scandale. L’État sous-traite la politique vaccinale à un cabinet américain privé alors même qu’une horde de fonctionnaires des ministères est mobilisable. Le gouvernement balaie d’un revers de main les critiques : « Un soutien du secteur privé en plus de l’expertise de nos fonctionnaires. C’est dans ce contexte que nous avons utilisé [McKinsey] . Comme vous le savez, la logistique est au cœur de la campagne de vaccination », désamorce Gabriel Attal en conférence de presse en janvier 2021. Fermez le ban.

        « Est-ce que le gouvernement dans cette période [la pandémie, NDLR] a délégué la gestion de crise à des consultants ? La réponse est non. Parce que c’est un fantasme », ose Amélie de Mont-chalin, ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, lors de la conférence de presse censée désamorcer les débuts d’un “McKinseygate”. Pourtant, le rapport sénatorial sur l’influence des cabinets de conseil dans l’appareil d’État, rendu public le 17 mars, met au jour une véritable emprise du privé avec un coût considérable pour les finances publiques.

        11,63 millions d’euros pour le seul McKinsey

        Sur la seule campagne vaccinale, l’intervention de McKinsey est « massive », précise le rapport. Outre le coût – au moins 41,05 millions d’euros pour l’ensemble des missions confiées à McKinsey, Accenture, Citwell et JLL, dont 11,63 millions d’euros pour le seul McKinsey, lequel a vu sa mission, prévue initialement pour trois semaines, s’étaler in fine sur une année -, le rapport dévoile le niveau de proximité entre le cabinet et l’administration.

        Lors de son audition, un de ses directeurs associés, Thomas London, explique que les consultants bénéficiaient de badges d’accès à la cellule de crise du ministère de la Santé. Les synthèses, infographies, supports PowerPoint et autres « livrables » réalisés par la quinzaine de consultants employés pour cette mission étaient destinés directement à Emmanuel Macron, Jean Castex, ainsi qu’au Conseil de défense et de sécurité nationale (CDSN). Les points d’étape avaient lieu tous les lundis au ministère de la Santé. Et chaque jour, à 17 heures, les fonctionnaires rejoignaient une visioconférence présidée par un consultant de McKinsey.

        Des documents McKinsey estampillés du ministère de la Santé

        Quels ont été les contours exacts de sa mission ? La culture du secret propre au cabinet les rend flous. Dans son devis, McKinsey écrit : « Notre intervention aux côtés du [ministère des Solidarités et de la Santé] restera confidentielle et tous nos documents seront réalisés au format du [ministère]. »

        Lors de son audition par la commission sénatoriale le 2 février 2022, Olivier Véran s’emmêle les pinceaux. Après avoir affirmé que les « livrables » étaient clairement identifiés et flanqués du logo McKinsey, le ministre de la Santé finit par reconnaître que les documents produits par le cabinet étaient tous estampillés du ministère de la Santé.

        Cette “affaire” McKinsey révèle en outre de possibles conflits d’intérêts. Aamir Malik, qui dirigeait jusqu’à l’été dernier la branche pharmaceutique et médicale du cabinet, a rejoint il y a quelques mois Pfizer, comme vice-président exécutif. De même, Victor Fabius, directeur associé chez McKinsey et fils de Laurent Fabius, aurait-il pu influencer les décisions du Conseil constitutionnel présidé par son père ? Les sages ont tour à tour donné leur feu vert pour les passes sanitaire et vaccinal, accélérant la campagne de vaccination…

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        L'Humanité

        L’opération « Mains propres », cataclysme à l’italienne

        Il était une fois

        Le 17 février 1992, une affaire de pots-de-vin révèle au grand jour l’étendue de la corruption dans le système politique de la péninsule. Suivront deux années d’enquêtes et de procès à l’issue desquelles aucun des partis qui ont gouverné le pays depuis l’après-guerre ne survivra. Une crise du régime qui mettra en selle un « cavaliere » nommé Berlusconi.

        Gaël De Santis

        Les intuitions des communistes sont parfois les bonnes. Le 27 novembre 1980, quatre jours après un tremblement de terre en Irpinia où l’État a démontré son incapacité à venir en aide aux rescapés, le Parti communiste italien (PCI) réunit sa direction. Son secrétaire général décide d’en finir avec la politique du « compromis historique », l’appui extérieur au gouvernement de la Démocratie chrétienne, et de passer dans l’opposition. Enrico Berlinguer déclare alors : « La vérité est que tout cela met en cause non seulement la responsabilité d’un ou plusieurs ministres, ou de l’actuel gouvernement, mais un système de pouvoir, une conception et une méthode de gouvernement qui ont généré une inefficacité et une confusion dans le fonctionnement des organes de l’État, de la corruption et des scandales dans la vie des partis gouvernementaux, l’omerta et l’impunité pour les responsables. La question morale est devenue aujourd’hui la question nationale la plus importante. » L’appel aux partis gouvernementaux, démocrate-chrétien, socialiste, républicain, social-démocrate, libéral, à se réformer n’est pas entendu.

        Le système de corruption survit jusqu’à ce que les communistes ne fassent plus peur. Il faut attendre que tombe le mur de Berlin en 1989 et que le plus puissant parti communiste d’Occident se transforme en force sociale-démocrate en 1991. Car avant cette date, face à la peur du rouge, les pressions sont fortes – des États-Unis au Vatican en passant par le patronat, la Confindustria – pour que rien ne change.

        La « partitocratie » est à son comble

        Pourtant, il y a besoin d’un coup de balai. Les scandales bancaires se succèdent. Les formations politiques gouvernementales vivent sous perfusion d’argent sale. « La particularité italienne était que là, on ne finançait pas subrepticement les partis, comme partout ailleurs ; en Italie, les pots-de-vin servaient pour financer les courants des partis », rappelle le journaliste Alberto Toscano (1). À l’époque, les électeurs votent à la proportionnelle, mais doivent exprimer, au sein de la liste présentée par un parti, quatre préférences. Les courants avaient donc besoin d’argent liquide pour entretenir un système clientéliste et promouvoir leurs poulains. De plus, il existe un phénomène dit de « lottizzazione » : les partis gouvernementaux et leurs courants se répartissent les emplois publics. Entre 1965 et 1990, 65 % des nouveaux fonctionnaires ont été embauchés hors concours. La « partitocratie » est à son comble.

        Mais, en 1992, le système craque. Luca Magni, un entrepreneur, est fatigué de payer des pots-de-vin. Il prévient la justice. Le 17 février, il se rend avec 7 millions de lires au bureau de Mario Chiesa, directeur de l’hôpital milanais Pio Albergo Trivulzio.

        À peine le deal est-il conclu que les carabiniers débarquent et arrêtent ce dernier. Il est membre du Parti socialiste. La machine s’emballe ; d’autres arrestations viendront. L’opération « Mains propres », ou encore l’enquête « Tangentopoli » (« pots-de-vin city »), désignera désormais l’enquête du pool des magistrats de Milan autour d’Antonio Di Pietro. D’autres affaires de dessous-de-table sont mises au jour qui touchent tous les partis de la coalition gouvernementale : le Parti socialiste italien, la Démocratie chrétienne, le Parti républicain, etc.

        Une telle opération n’aurait jamais pu être organisée deux ans plus tôt. Avec un Parti communiste italien à près de 30 % des voix, la peur du rouge était trop grande. « Dans les années 1970, une enquête de ce genre n’aurait certainement pas provoqué les mêmes effets, et la preuve en est qu’à chaque fois que l’on prenait quelqu’un les mains dans le pot de confiture (…), c’était le juge qui était dessaisi, d’habitude par le biais de mutations ou de promotions », rappelle Alberto Toscano. Cette fois-ci, les juges peuvent faire leur travail.

        Des billets de banque volettent au-dessus de la foule

        C’est tout un système politique qui s’effondre. La confiance entre citoyens et hommes politiques est rompue. En témoigne la sortie de l’hôtel Raphael du leader socialiste et ex-premier ministre Bettino Craxi, le 30 avril 1993. Le Parlement avait refusé aux juges l’autorisation de le poursuivre pour quatre des six chefs d’inculpation auxquels il était confronté. Des centaines de mécontents l’accueillent en reprenant une chanson populaire : « Il n’est qu’un chef de bande/Il est un pharaon/Qui se fait passer pour Mitterrand/Mais est pire que Néron », l’empereur qui incendia Rome. Des billets de banque volettent au-dessus de la foule, les gens lui jettent des pièces de cinq cents lires en criant : « Vole aussi celles-ci ! » Un an plus tard, mis en examen, Bettino Craxi s’exile en Tunisie, à Hammamet, où il mourra en l’an 2000.

        Plus de vingt mille personnes seront visées par une enquête Tangentopoli. 4 600 personnes feront l’objet d’un mandat d’arrêt. Le Parlement est particulièrement visé puisqu’on y comptera 338 députés et cent sénateurs poursuivis ! Des élus échappent au lynchage en pleine rue. On déplorera également une vingtaine de suicides. Parmi eux, Sergio Moroni. Dans une lettre adressée au président du Parlement, il écrit : « J’ai commis une erreur en acceptant le “système”, considérant que recevoir des contributions et soutiens pour le parti se justifiait dans un contexte où c’était la pratique commune. (…) Et pourtant je suis (…) reconnu dans la définition de “voleur” aujourd’hui si diffuse. Je ne l’accepte pas. J’ai la conscience sereine de n’avoir jamais profité personnellement d’une seule lire. » Cet épisode, et d’autres, conduiront à noircir l’image du pool de Milan. Craxi parlera de « climat infâme ».

        Une mort civile des suspects

        Leurs procédés ont pu apparaître discutables, notamment la généralisation de l’incarcération préventive pour faire parler les suspects. Arnaldo Forlani, secrétaire d’une Démocratie chrétienne vouée à disparaître, parle de « méthode de Gestapo ». Plus tard, face aux juges qui l’interrogent sur le financement illégal des partis, il dira : « Je ne me souviens pas. » Parallèlement, quatre journaux, « l’Unità », « Corriere della Sera », « la Repubblica » et « la Stampa », se coordonnent en ce que le journaliste de « l’Unità » Marco Brando appelle une « rédaction judiciaire unifiée ». Le secret de l’instruction n’est plus respecté, conduisant à une mort civile des suspects.

        Cet épisode aura une conséquence politique profonde. Les partis qui ont dominé la vie politique depuis 1945 en faisant corps contre les communistes sont balayés. Le Parti socialiste italien (PSI) plonge dans une crise abyssale. Plus jamais ses héritiers ne dépasseront la barre des 2 %. La Démocratie chrétienne (DC) se saborde en 1993, une aile gauche fondant un éphémère Parti populaire et une aile droite formant un plus éphémère encore CCD. Le Parti républicain et le Parti libéral retournent à l’anonymat. Ce séisme, accompagné suite à un référendum d’une réforme du système électoral qui abandonne la proportionnelle intégrale, entraîne la naissance de ce qui sera appelé la « Seconde République », où le Parlement perd son poids prépondérant au profit du gouvernement. Les « toges rouges », pourfendues par la droite, participent de la recomposition politique.

        Dès 1993, l’Italie connaît son premier gouvernement technique

        Pas pour le meilleur. D’autant plus qu’en changeant de nom en 1991 pour devenir le Parti démocrate de gauche, les héritiers du Parti communiste italien s’enferrent dans une fuite en avant sociale-libérale. Dès 1993, l’Italie connaît son premier gouvernement technique avec, à sa tête, l’ancien banquier central Carlo Azeglio Ciampi. Il a pour mission de faire appliquer les critères du traité de Maastricht, signés dix jours avant l’arrestation de Mario Chiesa en février 1992. C’est le début d’un nouveau cycle politique où la priorité est donnée à la lutte contre les déficits publics et aux premières réformes rétrogrades du système de retraite. La disparition de la Démocratie chrétienne et du Parti socialiste italien – qui, au moins, étaient liés aux syndicats CISL et UIL – laisse un vide pour l’électorat modéré, effrayé par la perspective de voir les anciens communistes arriver au pouvoir. Ce vide sera comblé au Nord par la Ligue séparatiste d’Umberto Bossi, qui doit son succès au fait d’épouser la cause des juges en criant « Rome voleuse ! », au Sud par les anciens fascistes d’Alliance nationale de Gianfranco Fini et, pour unifier le tout, par Forza Italia du millionnaire Silvio Berlusconi.

        Dans un pays où l’attribution des marchés publics est bloquée depuis deux ans du fait des enquêtes, l’homme d’affaires et de télévision, qui connaîtra lui aussi une vie judiciaire agitée, se fait élire en mai 1994 en laissant entendre que le monde de l’entreprise est plus vertueux et surtout plus efficace que celui de la politique. À partir de ce jour, le centre droit sera plus libéral et plus populiste qu’il ne l’a jamais été sous l’ère démocrate-chrétienne.

        Un cycle se ferme. Les vieilles pratiques reprennent sous d’autres formes. Un retour à la normale est enclenché. Le ministre de la Justice Alfredo Biondi adopte un décret, le 13 juillet 1994, qui réduit les possibilités d’incarcération préventive dans les affaires de corruption. Cette date est celle où l’Italie bat la Bulgarie et se qualifie pour la finale de la Coupe du monde de football. Une bonne façon de faire oublier le scandale des « flammes sales » (en référence au logo de la garde des finances), un vaste réseau de pots-de-vin à Milan pour éviter les contrôles fiscaux dans lequel est mêlé un certain Berlusconi… Le 6 décembre 1994, Antonio Di Pietro, l’un des principaux juges du pool de Milan, démissionne après une campagne de déstabilisation contre lui orchestrée par les médias proches de Berlusconi. Les enquêtes s’achèvent. Pour en savoir plus

        Le tribunal populaire et médiatique

        Les excès du traitement judiciaire de la crise politique entraînent un nouveau clivage durable qui divise et la gauche et la droite depuis trente ans. D’un côté, on trouve les « garantistes », qui en appellent aux droits de la défense, que l’on retrouve sur les bancs du centre gauche et des berlusconiens, mais aussi dans le patronat et les syndicats, pour qui la stabilité économique est importante. De l’autre, naît un courant « justicialiste » et antipolitique incarné dans les années 1990 par le juge Di Pietro, qui a créé un parti, Italie des valeurs, qui pèsera jusqu’en 2004 plus de 5 % des suffrages.

        À partir de 2009, cette sensibilité sera incarnée par le Mouvement 5 étoiles du comique Beppe Grillo, qui se hisse au rang de premier parti du pays avec 30 % des voix. Cette conception justicialiste invite à faire le ménage et appelle à démissionner dès qu’une enquête est ouverte contre un individu qui se retrouve jugé par le tribunal populaire et médiatique avant que justice ne passe. Dans un pays où les affaires judiciaires ne se concluent qu’au bout de trop longues années, ce courant restera minoritaire, mais influent. La question de la corruption politique, irrésolue, alimentera le populisme qui mine la péninsule depuis trois décennies. La rage populaire se tourne depuis cette date contre une classe politique loin d’être à la hauteur plutôt que contre un système économique improductif, népotiste et inégalitaire.

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        France24 - Monde

        Série : quand Johnny raconte Johnny

        Publié le : 07/04/2022 - 16:53

        Louise DUPONT Suivre Sonia PATRICELLI

        Dans ce numéro de "À l'Affiche", Louise Dupont revient sur la sortie sur Netflix de la série documentaire "Johnny par Johnny". Elle retrace en cinq épisodes la vie intime de la star Johnny Hallyday décédée il y a plus de quatre ans. Grâce à de nombreuses images d'archives inédites on y voit l'interprète des chansons "Allumer le feu" ou "Que je t'aime" se confier sur la célébrité, sa carrière de chanteur, ses démons, sa traversée du désert et les femmes de sa vie.

        Également au programme de cette émission, le retour au cinéma de la famille préférée des Français dans "Qu'est-ce qu'on a tous fait au Bon Dieu ?" et le regard du photojournaliste Raymond Depardon sur l'Algérie des années 60 dans une exposition de l'Institut du monde arabe (IMA) à Paris.

        Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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        Une esplanade, une statue et un concert : journée d'hommage à Johnny Hallyday à Paris

        Afrique Hebdo

        IMA : Kamel Daoud et Raymond Depardon racontent l’Algérie avec leurs photos et leurs mots

        A L'AFFICHE

        "Qu’est ce qu’on a fait au bon Dieu ?" : décryptage d’un phénomène

        Valeurs Actuelles

        L’affaire Emmanuel Mac… Kinsey

        C’était en février 2017. Depuis plusieurs mois, une méchante rumeur agite le Paris mondain. Emmanuel Macron aurait une vie cachée. Des photos compromettantes seraient sur le point d’être publiées dans la presse people qui montreraient le candidat d’En marche !, main dans la main avec Mathieu Gallet, le président de Radio France. Si certains dans son équipe de campagne s’inquiètent des effets de cette duplicité supposée, Emmanuel Macron affiche une sérénité de marbre. Mieux, il profite d’un meeting au théâtre Bobino pour démentir avec humour les amours qu’on lui prête. « Si dans les dîners en ville, on vous dit que j’ai une double vie avec Mathieu Gallet, c’est mon hologramme qui m’a échappé. Ça ne peut pas être moi ! » Des rires fusent dans le public. La presse salue son audace.

        Cinq ans plus tard, il n’est plus question de rumeur, mais d’une affaire dont le candidat Macron se serait bien passé, à quelques jours d’une élection présidentielle qu’il voulait enjamber. Samedi dernier, devant ses sympathisants réunis à la Paris LA Défense Arena pour l’unique meeting de sa non-campagne, Emmanuel Macron s’autorise une parenthèse : « Ces derniers jours, j’ai entendu parler beaucoup d’évasion fiscale et de cabinets américains. Bon, simplement, je voulais rappeler simplement à tous ceux qui s’en indignent, qu’ils les ont à chaque fois utilisés dans leur collectivité ou au gouvernement », argue-t-il, le ton badin, l’œil moqueur comme pour mettre une nouvelle fois les rieurs de son côté. Et de reprendre le fil de son discours, avec l’air d’avoir désamorcé une fois pour toutes la mèche allumée par quelques sénateurs trop zélés. Voire…

        L’affaire des cabinets privés : un rapport explosif du Sénat

        Régulièrement décriée pour son rôle de faire-valoir démocratique, la Haute Assemblée est la seule à avoir réussi à imposer un sujet politique dans cette campagne présidentielle anesthésiée, jusqu’alors écrasée par la lutte contre le Covid puis la guerre en Ukraine. Le 16 mars, alors qu’Emmanuel Macron dévoile les grandes lignes de son programme lors d’une conférence de presse fleuve, la “commission d’enquête sur l’influence croissante des cabinets de conseil privés sur les politiques publiques” présente au Sénat un rapport autrement plus explosif que l’inépuisable verbosité présidentielle.

        Alertés en janvier 2021 par les révélations du Canard enchaîné sur le rôle de plusieurs cabinets de conseil privés dans la gestion de la crise du Covid (lire notre article page 27), les élus du palais du Luxembourg ont enquêté pendant plusieurs mois sur les pratiques opaques de ces entreprises et leur influence au sein de l’appareil d’État. Menés par la communiste Éliane Assassi et l’élu LR Arnaud Bazin, les membres de la commission ont eu accès aux contrats passés par les ministères avec les différents cabinets ainsi que leurs montants, auditionné des ministres et les responsables des firmes en question et synthétisé ce travail dans un document de 385 pages levant le voile sur ce qu’ils décrivent comme « un phénomène tentaculaire ». L’affaire McKinsey, du nom de ce cabinet américain prestigieux, qui allait bientôt résumer l’emprise de ces sociétés de conseil en stratégie sur nos politiques publiques, était née.

        L’ampleur de leurs révélations donne le vertige : rien que pour l’année 2021, l’État a dépensé au bas mot 1 milliard d’euros en “consulting”. Malgré « des données lacunaires et non centralisées » et une certaine « opacité » entourant l’intervention des cabinets, le Sénat dénombre plus de 2000 sociétés sollicitées par des ministères depuis 2018 – dont les plus grosses, McKinsey, donc, mais aussi Accenture, Capgemini, Roland Berger, Wavestone… se partagent une immense majorité du chiffre d’affaires -dans le cadre de 945 missions touchant à des domaines très variés.

        Les ministres peinent à s’expliquer

        Devant la commission d’enquête, Olivier Véran, le ministre de la Santé, a bien tenté de mettre la boulimie gouvernementale en matière de conseils sur le dos de la crise du Covid, dont l’ampleur aurait selon lui « nécessité de mobiliser, en un temps record, des renforts importants en nombre et en expertise », mais le recours systématique à ces cabinets était déjà monnaie courante avant l’apparition du virus chinois. Dans son enquête “Consultocratie : un quinquennat de conseils”, le Monde évoque même le nombre de 1 600 missions réalisées par les ministères et leurs agences depuis le début du quinquennat Macron…

        Auditionnée en janvier au palais du Luxembourg, la ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, Amélie de Montchalin, estimait à 140 millions d’euros les dépenses de l’État en consultants et affirmait que les budgets étaient inchangés depuis le début du quinquennat – Emmanuel Macron reprend lui-même cet argumentaire depuis quelques jours. Là encore, les sénateurs sont en désaccord et évoquent une « explosion des prestations de conseil », qui ont doublé entre 2018 et 2021.

        Sommes faramineuses et influence politique

        Au-delà de l’aspect chiffré par lequel le scandale est arrivé – les sommes faramineuses et l’insolente optimisation fiscale (lire notre article page 29) -, le plus inquiétant réside dans l’influence considérable exercée par ces cabinets qui interviennent aujourd’hui « sur des pans entiers des politiques publiques ». Faire appel à eux est devenu, selon les sénateurs, « le réflexe d’un État qui donne parfois le sentiment qu’il ne sait plus faire ».

        Le gouvernement affirme garder « la maîtrise de la décision, en toutes circonstances » (Montchalin), mais les sénateurs documentent exactement l’inverse. Selon le rapport, « l’influence des cabinets sur la prise de décision » est « avérée », et se matérialise de trois manières : tout d’abord, une « stratégie d’influence dans le débat public », non dénuée de vision politique, puisque leurs documents visent souvent à diffuser une « doctrine de la transformation » ; ensuite, « une intervention sur des réformes majeures, répondant aux priorités politiques du gouvernement » ; enfin, « la formulation de scénarios souvent orientés vers le choix que les consultants considèrent comme optimal ». Loin de constituer un appui logistique ou technique, le consultant est devenu réellement « prescripteur » de l’action publique.

        Si, au moins, les sommes investies avaient permis d’obtenir des résultats probants… Mais le rapport fourmille d’exemples démontrant la qualité parfois déplorable du travail fourni par les entreprises, qui facturent en moyenne 1 528 euros la journée de consultants dont la direction interministérielle de la transformation publique (DITP) regrette parfois la « juniorité » et le « manque de valeur ajoutée » et que l’anthropologue David Graeber aurait probablement rangé dans sa catégorie des “bullshit jobs”.

        Naissance de la République du Post-it

        Les sénateurs ont étudié 76 prestations réalisées entre 2018 et 2021 et concluent, pour un quart d’entre elles, à « une qualité insuffisante ou tout juste suffisante ». En 2021, Capgemini facture par exemple 280 200 euros une mission sur le projet “Communauté 360”, dont l’objectif est de « structurer un réseau de professionnels soutenant les parcours de vie des personnes en situation de handicap ». Selon la DITP, le travail témoigne d’une « compréhension limitée du sujet », d’une « absence de rigueur sur le fond comme sur la forme » et d’une « valeur ajoutée quasi nulle, contre-productive parfois ». On pourrait allonger la liste – le cabinet Roland Berger a touché 425 565 euros pour une prestation « pas au niveau », McKinsey 260 880 euros pour l’élaboration d’une stratégie trahissant « un manque de culture juridique et plus largement du secteur public » -, mais il y a pire : il arrive que les sommes engagées ne débouchent sur absolument rien.

        C’est le cas, par exemple, des 496 800 euros payés à McKinsey pour réfléchir aux « évolutions attendues du marché de l’enseignant » (lire notre encadré page 28) ou, mieux, des 957 674 euros engagés pour la réforme des retraites à la fin de l’année 2019. Les sénateurs consacrent deux pages à cette mission qui mobilisa pendant plusieurs mois une douzaine de consultants censés « aider la Caisse [nationale d’assurance retraite] à se transformer en vue de la réforme » et dont la seule trace correspond à « des fichiers Powerpoint pour préparer les réunions hebdomadaires et à un guide d’une cinquantaine de pages pour les responsables de chantier ». Soit plus de 19 000 euros la page – si le Powerpoint est mis à disposition gracieusement – pour une réforme n’ayant jamais vu le jour…

        Une gabegie pour des résultats nuls sinon fantomatiques, alors même que l’État dispose d’une haute fonction publique pléthorique. Interrogée, le 22 mars dernier, au Grand Débat des Valeurs, Marion Maréchal, par-delà le parfum de scandale que certains se refusaient encore à entrevoir, était l’une des premières à en donner une lecture politique. Le recours massif à ces cabinets de conseil par Emmanuel Macron participe, selon elle, d’une capacité du chef de l’État à dépolitiser la politique : contournement de l’État, contournement de la haute fonction publique, contournement des élus… Seule prévaut alors une vision technocratique et managériale.

        Les slides, cantonnés jusqu’alors à l’univers de l’entreprise, envahissent bientôt le champ politique. C’est l’avènement de la République du Post-it, l’extension du domaine du paperboard.

        Endogamie profonde

        La commission d’enquête sénatoriale raconte ainsi que deux cabinets de conseil sont intervenus sur les états généraux de la justice (Inop’s et Capgemini) pour un montant total de 950 241 euros : « Outre une plate-forme en ligne, des “ateliers délibératifs” sont organisés avec 48 citoyens volontaires. Les participants doivent déposer un Post-it sur un paper-board en répondant à la question “ Qu’est-ce qu’est pour vous la justice idéale ?”. Ils procèdent ensuite à la lecture du “nuage de mots” ainsi constitué. À la fin de la journée, ils votent avec des gommettes vertes, jaunes et rouges sur les thématiques qui leur paraissent prioritaires. » Cette délégation de service public à des cabinets extérieurs, en général américains, « impose peu à peu au cœur de la machine étatique une idéologie de réduction des coûts (l’efficience) et d’extension progressive des normes juridiques anglo-saxonnes (la fameuse “compliance” ) fondée uniquement sur une vision à court terme, en dehors de toute stratégie et de toute défense des intérêts nationaux », analyse Natacha Polony dans Marianne.

        Mais il y a plus grave. Et qui explique que les travaux de la commission d’enquête sur l’influence croissante des cabinets de conseil privés sur les politiques publiques se résument aujourd’hui en une affaire Macron-McKinsey. Et pour cause, il existe une endogamie profonde entre Emmanuel Macron et “la Firme”, l’autre nom que l’on donne à McKinsey dans le milieu. Dès février 2021, cette étroite relation est décrite par le menu dans une enquête très fouillée de M, le magazine du Monde.

        En 2007, en tant que rapporteur général adjoint de la commission Attali, chargée par Nicolas Sarkozy de formuler des propositions pour “libérer la croissance” française, l’énarque de 29 ans fait forte impression aux huiles siégeant dans le cercle de réflexion, parmi lesquelles figure Éric Labaye, patron de McKinsey. L’inspecteur des finances se rapproche de Karim Tadjeddine, 32 ans, mis à disposition bénévolement par le cabinet, et se lie avec Thomas Cazenave, également inspecteur des finances et rapporteur au sein de la commission Attali.

        Le programme 2017 du candidat Macron travaillé par des membres du cabinet McKinsey

        Ce dernier publiera, en 2016, un livre intitulé l’État en mode start-up, préfacé par Emmanuel Macron et dont Tadjeddine signera un chapitre. Alors, quand Emmanuel Macron crée, en 2017, la DITP, chargée de chapeauter les commandes de missions à des cabinets de conseil, qui place-t-il à sa tête ? Son ami Cazenave. Et l’un des principaux clients de cette DITP est le département “secteur public” de McKinsey dirigé par Tadjeddine. Comment ne pas y voir un soupçon de copinage…

        L’accusation est d’autant plus pressante que les “MacronLeaks” ont mis en lumière le rôle important joué par McKinsey dans l’ascension politique qui mena Emmanuel Macron à l’Élysée. Dès l’été 2016, plusieurs membres du cabinet – une vingtaine – travaillent avec le candidat En marche !, planchent sur son futur programme, montent un projet de site Internet, synthétisent les retranscriptions du porte-à-porte censé servir de base à son projet, l’aident à gérer des sujets logistiques, sans que tout cela fasse l’objet d’aucune facture. Interrogé par le Sénat au sujet de l’utilisation de son adresse professionnelle dans ce cadre, Karim Tadjeddine plaide… l’erreur.

        Le programme du candidat Macron – en 2017 comme, du reste, en 2022 -s’inspire largement des notes et rapports rédigés par le cabinet de conseil… Après l’élection, on observe beaucoup d’allers-retours entre la Firme et la Macronie, que ce soit au sein des cabinets ministériels ou de La République en marche. Éric Labaye, ancien membre de la commission Attali, est nommé patron de Polytechnique en août 2018 par le président de la République. Guillaume de Ranieri, expert des dossiers industriels chez McKinsey, compte parmi ceux qui, en 2016, participent bénévolement avec Hervé Grandjean à la campagne Macron. Ce dernier deviendra porte-parole des armées. Quand on sait que le ministère de la Défense dispose d’une enveloppe de 87 millions pour acheter des conseils qui échappent au contrôle de la DITP… Le parfum de l’entre-soi. « Cette affaire démontre de manière éclatante ce que symbolise Emmanuel Macron : le manque absolu de respect pour votre argent, le copinage et le cynisme dangereux qui règnent à l’Élysée depuis cinq ans », accuse Éric Zemmour.

        Un ancien de la Firme ne dément pas cette proximité, mais tempère les accusations de conflits d’intérêts et de retour sur investissement de ces missions pro bono. « II y a des amis de Macron à McKinsey et inversement, mais le système d’attribution des marchés publics en France est ultrarigide. Les infractions au code des marchés publics ne se soldent pas par des amendes, mais des peines de prison. » Et d’expliquer : « Pour bosser dans des marchés publics, il faut gagner un appel d’offres ou être lauréat d’un contrat cadre… Trois ou quatre cabinets de conseil sont réunis par l’État, mais ils tournent dans le fameux système du tourniquet. Le copinage, s’il existe, franchement, il est extraordinairement difficile à mettre en œuvre. »

        À entendre cet ancien consultant de McKinsey, si le cabinet américain est mis en cause, c’est d’abord parce qu’il s’agit d’une opération de déstabilisation qui vise à fragiliser Macron. « Sur le milliard d’euros de prestations de conseil recensé en 2021, McKinsey ne représente qu’une part infime des dépenses, mais le cabinet est cité 477 fois dans le rapport LR-communiste », s’aventure notre homme, le seul qui a consenti à nous répondre. McKinsey dit quelque chose du macronisme : « L’élitisme, l’argent roi, la globish culture. C’est plus excitant que de parler de gros cabinets français. »

        Culture du secret et opacité chez McKinsey

        Si l’affaire passionne, c’est aussi en raison de la culture du secret que pratique McKinsey. L’intervention des consultants doit rester discrète : lors de la crise sanitaire, la firme américaine indique qu’elle restera « behind the scene », en accord avec le ministère. En d’autres termes, le cabinet n’utilise pas son propre logo pour rédiger ses livrables, mais celui de l’administration. Ni vu ni connu. Olivier Véran l’a d’ailleurs confirmé devant la commission d’enquête : « Si vous aviez voulu [les] documents estampillés McKinsey présents dans le dossier, vous auriez trouvé une feuille blanche. »

        Cette absence de visibilité, notent les sénateurs, alimente un sentiment de défiance, en particulier chez les agents publics. Un exemple ? Les syndicats se sont émus du guide sur le télétravail dans la fonction publique, rédigé par Alixio, sous-traitant de McKinsey (235 620 euros) : « Pourquoi ne nous a-t-il pas été précisé qu’il avait été élaboré avec le concours d’un cabinet de consultants ? Le coût nous aurait peut-être choqués, certes, mais nous aurions pu en discuter. […] Tout le monde était persuadé qu’il avait été fait par [l’administration] . » Cette affaire McKinsey a tout du scandale d’État. Peut-elle rebattre les cartes pour la présidentielle ? Emmanuel Macron qui, il y a encore quelques semaines, s’imaginait faire mieux au soir du premier tour que les 34,1 % de François Mitterrand en 1988, est aujourd’hui menacé de terminer derrière Marine Le Pen. Et les sondages de second tour ne sont guère plus enthousiasmants pour le président. Harris Interactive note dans son dernier sondage que la candidate du RN, avec 48,5 % d’intentions de vote, talonne désormais Emmanuel Macron. Fin observateur de la vie politique, Guillaume Tabard observait, voilà quelques jours, dans le Figaro qu’ « une polémique n’atteint pas forcément un candidat en dynamique mais fragilise celui qui est en baisse ». Or, le président, avant que les premiers effets de cette affaire se fassent ressentir, pâtissait déjà d’une campagne ennuyeuse.

        Reste que le chef de l’État peut encore compter sur une partie de la presse peu encline à lui chercher des poux alors que la droite nationale n’a jamais paru si proche du perron de l’Élysée. L’affaire McKinsey n’est qu’une “polémique”. Mieux, une simple “controverse”. Circulez, il n’y a (presque) rien à voir. Et lorsque le service public a le privilège de pouvoir questionner le chef de l’État, il s’emploie à poser des questions qui ne fâchent pas. Lundi 4 avril, sur France Inter, Emmanuel Macron a eu tout le loisir de démontrer qu’en ayant recours à ces cabinets, il ne faisait que perpétuer une pratique habituelle et dans une moindre mesure que nombre de nos voisins. Pas une question en revanche sur le choix de privilégier McKinsey quand certains de ses consultants ont participé bénévolement à sa campagne.

        Voilà cinq ans, la campagne avait été prise en otage par le Parquet national financier. Sitôt le “Penelope Gate” révélé par le Canard enchaîné, le PNF avait diligenté une enquête préliminaire pour soupçon de travail fictif.

        L’inaction du PNF

        Un raid judiciaire dont François Fillon ne s’était jamais relevé. Aujourd’hui ? Rien ! « On a l’impression qu’il y a des combines, c’est faux, a plaidé Emmanuel Macron alors qu’il était apostrophé, le 27 mars, sur l’affaire. Il y a des règles de marchés publics. Que quiconque a la preuve qu’il y a manipulation mette le contrat en cause au pénal. » « Malgré les milliards d’euros en cause, les autorités de poursuite, et en particulier le PNF, achevant de se déconsidérer, restent obstinément muettes », accusait quant à lui l’avocat Régis de Castelnau dans Valeurs actuelles . Une semaine a passé et le PNF hésite toujours. « En matière fiscale, le parquet est bloqué par le verrou de Bercy, puisque seul le fisc peut engager les poursuites pour fraude fiscale. Mais le PNF peut toujours lancer une enquête pour blanchiment de fraude fiscale » , décode un magistrat spécialisé sur le site de Marianne , le 4 avril. Il y a pourtant matière à enquêter sans attendre l’avis du fisc. Sur son blog, Régis de Castelnau s’amuse même à lister les motifs qui suffiraient au PNF de se saisir de cette affaire : « La corruption, la concussion, le délit de favoritisme, la fraude électorale, et le faux témoignage. N’en jetez plus, la Cour (de justice de la République) est pleine. » Tic-tac, tic-tac… En attendant, le copinage continue. Près de 300 000 euros ont été versés à un cabinet de conseil dirigé par Pierre Feracci pour qu’il livre par la poste les professions de foi des candidats. Son fils n’est autre que le témoin de mariage du président. Et réciproquement.

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        L'Humanité

        En 1942, le régime de Vichy organise le procès de Riom

        Il était une fois

        Vingt mois après le coup d’état vichyste, le 19 février 1942, s’ouvre le procès des responsables de la « défaite». La mascarade ordonnée par Pétain pour diaboliser la République et le Front populaire, qui aurait «perverti les Français en les rendant inaptes au combat » via les congés payés, va se retourner contre lui. Les accusés démontent un à un les arguments et font du procès une tribune des valeurs républicaines et de la Résistance. Un véritable camouflet.

        Bernard Frédérick

        Le maréchal Pétain, qui a reçu le 10 juillet 1940 les pleins pouvoirs d’une large majorité du Parlement réuni à Vichy, institue le 30 juillet, par l’acte constitutionnel no 5, une cour suprême de justice dont le siège est à Riom, dans le Puy-de-Dôme. Celle-ci est chargée de juger « les anciens ministres et leurs subordonnés immédiats », accusés d’avoir « trahi les devoirs de leur charge ».

        Une information judiciaire est ouverte le 8 août, le jour où la cour est installée sous la présidence de Pierre Caous, un ami personnel de Pétain, et en présence du garde des Sceaux, Raphaël Alibert, par ailleurs ami d’enfance du procureur général Gaston Cassagnau, qui avait eu l’occasion de requérir au parquet général de Paris contre les responsables du Parti communiste et de « l’Humanité ».

        La revanche de Vichy

        Le 19 février 1942, après dix-huit mois d’instruction, le procès des « fauteurs de guerre et responsables de la défaite » s’ouvre. Dans le box des accusés, cinq hommes.

         Léon Blum (à gauche), ancien président du Conseil du Front populaire, et Édouard Daladier (à droite), ancien ministre de la Guerre et président du Conseil de 1938 à 1940 – qui, avec son homologue anglais, avait abandonné la Tchécoslovaquie à Hitler et fait arrêter et juger, en 1939, les parlementaires communistes.

         Ainsi que le général Maurice Gamelin (photo ci-contre), ancien chef d’état-major ; Guy La Chambre, ancien ministre de l’Air – qui a voté les pleins pouvoirs ; Robert Jacomet, ancien secrétaire général du ministère de la Guerre.

        Vichy croit tenir sa revanche et enterrer la IIIe République en accusant ses gouvernements d’avoir mal préparé la France au combat. Mais Pétain a pris ses précautions : l’instruction couvre la période de 1936 – le Front populaire, bien sûr – à 1940. C’est que, en 1934, il était ministre de la Guerre : mieux valait ne pas remonter plus loin.

        Condamner le gouvernement du Front populaire

        Vichy veut donner au procès « le plus important de l’histoire » le plus de publicité possible. Laval, avant d’être écarté en décembre 1940, s’est mis d’accord avec l’ambassadeur allemand, Otto Abetz. Radios et journaux sont mobilisés. La mise en scène, la présence de hauts magistrats connus, tout concourt à donner un caractère solennel à l’événement.

        Les pleins pouvoirs ne suffisent pas à consacrer le « Sauveur de la France ». Il lui faut consolider sa légitimité par la condamnation des gouvernements qui ont précédé la guerre. Celui du Front populaire, évidemment, mais aussi la République dans son ensemble.

        Pétain, cependant, veut assurer ses arrières. Bien que la cour de Riom lui soit totalement dévouée, il s’arroge le droit de condamner lui-même. Le 12 août 1941, il déclare : « J’ai décidé d’user des pouvoirs que me donne l’acte unique constitutionnel pour juger les responsables de notre désastre. » Le 16 octobre, le jour où les accusés prennent connaissance des réquisitions du procureur général et à la surprise de tous, magistrats de Riom compris, Pétain annonce la condamnation de Léon Blum, d’Édouard Daladier et du général Gamelin à la détention au fort du Portalet, dans les Pyrénées-Atlantiques ; Guy La Chambre et Robert Jacomet, « dont les responsabilités apparaissent moins graves », restent internés au château de Bourrassol, dans le Puy-de-Dôme.

        « Un grand procès de notre histoire dans une période troublée »

        Certains des magistrats de la cour suprême sont prêts à démissionner, comprenant qu’ils ne sont plus que des figurants d’un spectacle mis en scène par Vichy. Mais Pétain précise : « Le conseil de justice politique m’a demandé de préserver le pouvoir judiciaire des empiétements du pouvoir politique (sic). Ce respect de la séparation des pouvoirs fait partie de notre droit coutumier, c’est donc très volontiers que j’ai répondu à cet appel qui correspond à mes sentiments intimes. (…) Sans doute, le simple déroulement de la procédure judiciaire m’eût-il dispensé de faire intervenir l’acte constitutionnel no 7 (sur les pouvoirs judiciaires du chef de l’État – NDLR), puisque aussi bien les principaux responsables sont atteints aujourd’hui d’une première sanction qui peut être transformée en peine plus grave. Mais, à l’époque où nous vivons, chacun doit prendre ses responsabilités. Je donne l’exemple, je prends les miennes. (1) »

        Un communiqué de Vichy explique que la condamnation prononcée par le maréchal Pétain est perpétuelle et que la sanction d’ordre politique n’a pas d’incidence sur la procédure engagée devant la cour suprême. À Riom, on allait donc juger des personnes déjà condamnées. « Historique », en effet ! Mais Pétain tient à « sa » condamnation et au procès. Avec un peu d’inquiétude : « Portant sur un grand procès de notre histoire et se déroulant au cours d’une période troublée, ils (les débats) ne seront pas sans danger (…), mais (…) un jugement différé eût été pour le pays un jugement manqué. (2) »

        Les audiences ne répondent pas aux attentes de Pétain

         De leur côté, les magistrats de la cour suprême se couchent : « La décision rendue par le chef de l’État ne fait pas obstacle à la poursuite engagée devant la cour suprême, pas plus que la sanction prononcée par une juridiction disciplinaire n’interdit l’exercice de poursuites devant la juridiction répressive, indique l’acte de renvoi. (…). (Cette) décision a laissé intacts les pouvoirs de la cour ; elle ne constitue, à l’encontre des inculpés, aucun préjugé de culpabilité ; (…) la cour est donc compétente pour statuer sur les réquisitions dont elle est saisie. » Surréaliste !

        Pourtant, il a raison de se faire du souci, le maréchal. À Riom, les audiences ne vont pas répondre à ses attentes, ni à celles des Allemands, du reste. Les accusés, surtout Blum, contre-attaquent dès le premier jour. Déjà, prenant connaissance du réquisitoire le visant, le 20 octobre 1941, Blum répondait par écrit à ces juges : « Quand on impute une responsabilité pénale à un homme, à un chef de gouvernement ; (…) quand on lui fait crime exclusivement d’avoir pratiqué la politique commandée par le suffrage universel souverain, contrôlée et approuvée par le Parlement délégataire de la souveraineté, alors on dresse le procès non plus de cet homme, non plus de ce chef du gouvernement, mais du régime républicain et du principe républicain lui-même. Ce procès, je suis fier de le soutenir au nom des convictions de toute ma vie. »

        Léon Blum et Édouard Daladier accusent

        Le 19 février 1942, lors de l’audience d’ouverture, Blum présente des observations liminaires. « Messieurs, quoi qu’on fasse, dit-il, il y a une iniquité fondamentale, il y a une tare originelle qui pèse sur ce procès. Des hommes que votre devoir de juges, ainsi que Monsieur le président le disait tout à l’heure, est de considérer comme innocents jusqu’à l’heure même de votre verdict, se présentent devant vous, condamnés par la plus haute autorité de l’État, par une autorité à laquelle vous avez prêté un serment personnel (…). Vous croyez-vous vraiment libres de renvoyer d’ici, par un verdict d’acquittement, les hommes déjà déclarés coupables, sous la même inculpation pénale, en raison des mêmes faits, par la plus haute autorité de l’État ? Vous savez très bien qu’il ne vous a pas laissé d’autre choix que d’appliquer une peine plus forte que celle déjà prononcée. Non, Messieurs, à cet égard, vous êtes bien réellement dessaisis. Il y a chose jugée contre vous comme contre nous. »

         Brillants orateurs, Blum et Daladier se défendent et accusent. Notamment Pétain lui-même, ministre de la Guerre en 1934 alors qu’Hitler est au pouvoir depuis un an et qu’on connaît ses intentions à l’égard de la France (dans « Mein Kampf »). Plus de 400 témoins sont cités et bon nombre sont mis en difficulté, surtout les militaires. Les juges eux-mêmes sont pris à partie : « Si vous persévériez dans le système de l’instruction du réquisitoire et de l’arrêt de renvoi, leur dit Blum, vous proclameriez par là même que ce procès est une entreprise politique, que vous êtes des juges politiques : et nous n’aurions plus qu’à enregistrer l’aveu. (3) »

        Malgré la pugnacité des accusés, le procès se traîne. Le président et le procureur général semblent mal maîtriser le dossier. Ainsi, Caous « se montre attentif à délimiter le débat dans de médiocres frontières, tout au plus dignes d’un capitaine d’habillement ou d’armement », écrit le journaliste James de Coquet (4).

        Les préfets s’étonnent de ne pas voir de communistes au banc des accusés

        Les débats se déroulent sous le regard de la presse française, soumise à la censure, et de la presse étrangère, bien plus libre. Radio Londres diffusera, le 4 mars, ces propos de De Gaulle : « Chez nous, l’ennemi et ses amis écoutent chaque jour grandir contre eux la haine et la menace. Et l’on voit même des accusés, que les traîtres ont traînés à l’infâme procès de Riom, bousculer la mascarade et accuser la trahison. »

        En dépit de la censure, les propos des accusés rencontrent un large écho dans l’opinion. Les préfets s’en inquiètent et s’étonnent de ne pas voir des communistes au banc des accusés. Celui de la Haute-Marne, par exemple, affirme que « les débats annihilent les heureux effets du discours du maréchal du 1er janvier » et que, « si l’on veut ramener la confiance, il faut à tout prix mettre fin aux débats ; il y a là une question de régime ».

        Hitler finit par s’en mêler. Le 15 mars 1942, alors que s’ouvre la 13e audience, prenant la parole au palais des sports de Berlin, il dénonce « ce spectacle où on voit l’accusation, formulée au nom des peuples trompés et si sévèrement battus, portée non contre la folle décision qui a causé la guerre, mais contre la négligence dans la préparation des armements et (…) de la guerre. Les juges ont en effet refusé de juger les accusés comme responsables de la guerre (…) or c’était la seule exigence du Reich ».

        Le 11 avril 1942, un décret suspend les débats

        Dans un rapport au maréchal Pétain, le 10 avril, l’amiral Darlan, président du Conseil, et Joseph Barthélemy, ministre de la Justice, regrettent « l’évocation (par les accusés) de votre bref passage au ministère de la Guerre, pendant les neuf mois de 1934 (…). Malheureusement, la presse du monde entier, comme si elle obéissait à un chef d’orchestre invisible, reproduit, en les amplifiant, les diffamations injustes (…). Nous n’avons pas le droit de laisser ternir votre prestige ».

        Le lendemain, 11 avril 1942, un décret suspend les débats sine die. Le 14 avril, l’arrêt du procès est officiel. « Une fois de plus, Pétain a ordonné l’armistice », ironise Robert Jacomet.

        Laval revient au gouvernement et les accusés restent emprisonnés. Ils seront plus tard livrés aux Allemands. Blum, Daladier, Gamelin seront placés en résidence surveillée, le premier près du camp de Buchenwald, les seconds au château d’Itter, et ne seront libérés qu’en 1945.

        www.cairn.inforégime de vichyprocès de Riomléon blumedouard daladier
        France24 - Monde

        Élection présidentielle J-3 : dernière ligne droite dans la campagne

        Publié le : 07/04/2022 - 18:27

        Roselyne FEBVRE Suivre

        Dernière émission avant le premier tour de l’élection présidentielle du 10 avril. L'occasion de faire un tour de table de l’actualité politique des derniers jours. Autour de Roselyne Febvre : Jean-Marie Colombani, directeur de Slate.fr, Carole Barjon de L'Obs, David Revault d'Allonnes du Journal Du Dimanche et Pascal Jalabert, éditorialiste politique.

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        McKinsey : enquête ouverte pour blanchiment aggravé de fraude fiscale

        BBC

        SANS TITRE

        "As far as Ukrainians are concerned, the war has been going on for eight years already," the Ukrainian director Sergei Loznitsa told Indiewire last month, soon after the Russian incursion into his country began. There is no more artful evidence than Loznitsa's own fiction film Donbass, a vivid kaleidoscope of life in parts of Eastern Ukraine that have been controlled by Russian separatists since 2014. Made in 2018, the film is only now about to open in the US, is currently streaming in the UK; and it is timelier than ever. It is being promoted as a satire, which is fair enough, but now lands more like a documentary laced with Alice in Wonderland absurdism. Beyond offering valuable context for the war, Donbass reveals how art can be an intimate, eye-opening counterpart to what we're seeing on the news.

        The name Donbas, a region of Ukraine bordering Russia, now registers more than it might have two months ago because the area is a flashpoint of the ongoing war. Loznitsa's film is set in 2015, a starting point of the conflict. The year before, separatists backed by Russia took control of the cities of Donetsk and Lahansk in the Donbas region, declaring them independent republics. Ever since, armed combat has continued between the Ukrainian army supported by volunteers, and the separatist troops supported by Russia. On 21 February of this year, when Vladimir Putin officially recognised those two republics, it was a prelude to his invasion of Ukraine three days later.

        In 13 lively, loosely-connected episodes ranging from Grand Guignol humour to tragedy, the film depicts characters including separatist and Ukrainian soldiers with their tanks and guns, an ordinary businessman, and a drunken bride and groom. Loznitsa writes in a director's note that he gathered real-life personal accounts and spun them into these representative, fictionalised stories. Although this is his fourth feature, he is also known for archival documentaries, including State Funeral (2019), about the national mourning after Stalin's death. That documentarian's instinct and his artistry combine beautifully in Donbass.

        Loznitsa has lived in Germany for more than 20 years, but his loyalty is clear from the words that appear on screen to establish the film's setting: "Occupied Territory, Eastern Ukraine." The theme of lies and deception under authoritarian rule is established right away, too. The first vignette takes place in an actors' make-up trailer, but we soon learn they are not cast in a movie. As they wait for their cue to move on to the street, we hear a blast. These actors are pretending to be horrified at a faked bus explosion, appearing in a bogus news report that will be glimpsed on TV in the background of a later scene. The connections between episodes are that fluid and sly. And the hand-held camera that tracks the actors running toward the explosion site adds a verité touch that Loznitsa uses effectively throughout.

        There are some dark comic turns. In one of the most effective episodes, a Ukrainian man arrives at the Russian-controlled police headquarters to retrieve his stolen car. Instead, a police official asks him to sign the car over to the republic. The tone gradually darkens, as the illogical world of Alice in Wonderland gives way to that of Kafka. At first hapless and confused, the car owner realises that the official, in the way of all authoritarian regimes, is not really asking him a question.

        But mordant humour is balanced by set pieces that are eerily close to today's news reports. A woman on a bus is heard telling her seatmate that she is heading home to see how much of her house is left after the neighbourhood was shelled. Later, the film enters an underground city bomb shelter. A gaunt man guides us through as if talking to a reporter, revealing a dank, miserable place, without heat, running water or a working toilet.

        In the most brutal, revealing episode, separatist soldiers chain a volunteer for the Ukrainian army, his face bloodied and the Ukrainian flag draped around his shoulders, to a pole on a busy city street. Young men jump out of a red car and taunt him. A granny pokes him with a stick and smashes a tomato in his face. Eventually a crowd gathers, beats him and yells "Kill him". They also call him a fascist, just as other Russian loyalists in the film claim Ukraine is full of Nazis and fascists, echoing Putin's discredited claim that Russia has now entered Ukraine to rid it of Nazi influences. The scene is the film's most visceral, and a reminder of how complex the cultural situation is, with many ethnic Russians and loyalists in Donbas.

        That episode leads into a garish, drunken wedding at a city hall, with a cackling middle-aged bride in white and her husband looking barely able to stand, surrounded by their Russian loyalist friends. The scene seems comic, but that sense soon curdles. The red car from the previous scene pulls up, with the belligerent guys as wedding guests. Amidst the raucous laughter, one of them pulls out his cell phone to gleefully show his friends video of the Ukrainian volunteer being beaten.

        The mastery of tone and style explains why Loznitsa won the best director's prize for Donbass in the Cannes Festival's Un Certain Regard section. Still, for many of us, especially in the West, the film is likely to be confusing here and there. It would have been helpful, for example, if the subtitles had let us know who's speaking Russian and who's speaking Ukrainian. But it is worth a bit of confusion for a film so powerful and immediate, and made with such a lucid artistic vision.

        In the news, the Russian defence ministry has stated that their "main goal" is now "the liberation of Donbas", to officially take control. And recently, US intelligence reportedly learned that Russia's immediate goal is to take over Donbas by early May. On screen, the film Donbass ends by returning to the make-up trailer where it started. You might guess that Loznitsa will reveal that everything so far has been faked, but no. The situations he presents are all too realistic and harrowing, as the fate of the people in the trailer makes clear.

        ★★★★☆

        Donbass opens in cinemas in the US on 8 April and is currently streaming on Prime Video in the UK.

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        Valeurs Actuelles

        Theo Luhaka et sa fratrie condamnés pour avoir détourné des centaines de milliers d’euros de fonds publics

        Les trois frères Luhaka ont été condamnés à différentes peines de prison, jeudi 7 avril, par le tribunal de Bobigny. Théo, qui s’était fait connaître après avoir été blessé lors de son interpellation par les forces de l’ordre en 2017, Gregory et Mickaël étaient accusés d’avoir utilisé, à des fins personnelles, des aides publiques versées à des associations pour l’embauche d’ « emplois d’avenir », relate Le Figaro.

        Deux autres complices ont également été condamnés. Au total, les cinq associés auraient détourné plusieurs centaines de milliers d’euros. « À la fin, cela représente beaucoup d’argent, presque un million d’euros. Un million d’euros qui auraient dû se retrouver dans la poche de jeunes en difficulté, au titre de salaire », a expliqué le tribunal de Bobigny au moment de rendre sa décision.

        Quatre ans de prison pour le frère aîné

        Si Théo est le plus célèbre de ses frères, à son corps défendant, le tribunal a également jugé qu’il était le moins impliqué des trois frères. Il a tout de même été condamné à douze mois de prison avec sursis, assujettis à cinq ans d’interdiction de gérer une entreprise, notamment pour avoir touché des dizaines de milliers d’euros dans le cadre de l’affaire. C’est Mickaël, son frère aîné âgé de 38 ans, qui semble être réellement au cœur du dossier.

        Entrepreneur, détaille Le Figaro, Mickaël Luhaka a été condamné à quatre ans de prison, dont deux ferme, pour avoir créé les structures juridiques lui permettant de toucher les subventions publiques. Selon Le Figaro, il devrait effectuer sa peine de prison à domicile, sous bracelet électronique. Il a également été condamné à dix années d’interdiction de gestion d’une entreprise ou d’une structure associative.

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        L'Humanité

        « Pourquoi nous avons choisi les Jours heureux »

        Premier plan

        Présidentielle Salariés dans le privé ou le public, venus du monde de la culture, du mouvement social, habitants de la ville ou de la campagne, ils soutiennent Fabien Roussel.

        Julia Hamlaoui

        C’est la grande crainte pour le premier tour de la présidentielle. L’abstention pourrait atteindre des sommets dimanche, peut-être même frôler le record de 2002 (28,4 %). Ce sont ces classes populaires qui, en général, sont celles qui boudent le plus les urnes que le candidat communiste, Fabien Roussel, a tenté de convaincre au fil des mois.

        « Je veux être le candidat de la dignité retrouvée », a-t-il répété, multipliant les appels à reprendre le chemin des urnes. Face aux crises, alors que le « there is no alternative » si cher aux libéraux guette, le communiste a pris le parti de « redonner espoir », choisissant les « Jours heureux » comme slogan et nom de son programme. « Nous avons aussi besoin d’un horizon positif », explique-t-il encore ce jeudi, à quelques heures de son dernier meeting à Lille, sur ses terres du Nord.

        Au menu, la lutte contre la vie chère : hausse du Smic à 1 500 euros net, des salaires et pensions, accès à une alimentation de qualité pour tous, baisse des taxes sur l’essence… Et qu’on ne vienne pas lui dire que c’est « trop cher » : « Ce sont les riches qui nous coûtent cher », réplique du tac au tac celui qui a donné un nom à sa contre-théorie du ruissellement : le « roussellement ». Prélèvement à la source des bénéfices des multinationales, retour et triplement de l’ISF, partage du pouvoir dans les entreprises, nationalisation de banques pour baisser les « vraies charges des entreprises, celles de la finance »… Là aussi, les propositions sont pléthore.

        Alors, face à la pression du « vote utile », Fabien Roussel en est persuadé : « Il n’y a pas d’électeurs inutiles, je dis aux indécis : Votez pour vos idées. » Eux ont entendu son appel. Infirmière, ouvrier agricole, étudiant, enseignante, cuisinière, écrivain, économiste, militants bien connus… ils nous livrent les raisons de leur choix de dimanche pour des « Jours heureux ».

        « Il faut inverser la priorité entre revenu du capital et du travail »

        « C’est le moment de rappeler que, dans notre histoire, le Parti communiste et ses élus ont joué un rôle essentiel à chaque fois que des avancées sociales ont été obtenues. C’est lorsqu’il était le plus influent que les droits des salariés ont progressé, que des mesures économiques ont été prises en leur faveur. Il me semble opportun de rappeler cette évidence à l’heure du choix, même si j’aurais préféré, comme beaucoup, que la gauche soit plus rassemblée pour cette élection.

        Je me réjouis aussi de voir la gauche porter l’idée de “Jours heureux”. La formule, au-delà du slogan qui attire l’attention, est un rappel de l’histoire. Mais elle nous permet de nous projeter dans l’avenir de manière tout à fait différente de tous ceux – et ils sont nombreux, singulièrement à droite mais aussi à l’extrême droite – qui assombrissent notre paysage chaque jour un peu plus.

        Face à la très longue période que nous vivons, où les revenus du capital sont prioritaires sur les revenus du travail, il faut absolument trouver les moyens d’inverser la situation. C’est ce que propose Fabien Roussel. Il réaffirme notamment la nécessité de renforcer les prérogatives d’institutions comme l’Organisation internationale du travail quand 6 emplois sur 10 dans le monde sont aujourd’hui informels. Cela compte pour chacun de nous. Car, quand on nous parle de compétitivité, cela signifie en réalité compétition entre les travailleurs, ce qui se traduit par du moins-disant social pour tous. »

        BERNARD THIBAULT Syndicaliste

        « La fin des devoirs à la maison, c’est s’attaquer aux inégalités »

        « Pour nous, le quinquennat qui s’achève a été rude. Je travaille en zone d’éducation prioritaire, ce gouvernement a promis monts et merveilles, mais l’objectif n’a jamais vraiment été que les élèves des milieux populaires puissent réussir comme les autres. Malgré une communication omniprésente, le ministre ne nous a jamais entendus, affichant en permanence son mépris. Pendant la période de confinement, par exemple, il a commencé par promettre une école à distance dont nous n’avions pas du tout les moyens. Quand on est revenus, l’institution a fait comme si rien ne s’était passé, une catastrophe pour les enfants les plus éloignés de l’école. Et ce alors que, depuis Sarkozy, de nombreuses heures ont été supprimées : on a externalisé les difficultés, demandé aux parents de prendre en charge ce qui relève de l’école.

        À la clé, ce sont toujours plus d’inégalités. Et c’est à cela que s’attaque Fabien Roussel en proposant d’allonger le temps scolaire et la fin des devoirs à la maison : remettre l’école au centre des apprentissages. Cela va, bien sûr, de pair non pas avec l’allongement du temps de travail des enseignants ou le recours à toujours plus de contractuels, mais avec le recrutement, la formation de professeurs et du temps pour le travail en équipe. Évidemment, comme pour les autres fonctionnaires, le gel des salaires nous met aussi à mal depuis bien trop longtemps. Au milieu de ce marasme, sortir de cette dynamique de dépression et aller vers un projet optimiste, qui vise du mieux pour tous au lieu de se contenter de s’opposer, fait beaucoup de bien. »

        Claire Bordachar Enseignante

        « Hausse du Smic et 32 heures nous changeraient la vie »

        « Dans l’hôtellerie-restauration, on n’imagine pas l’avancée que représenterait, pour tous les employés, le passage aux 32 heures couplé à une hausse du Smic, comme le propose Fabien Roussel. Au contraire, nous avons tendance à ne pas compter nos journées, sans pour autant être rémunérés de nos heures supplémentaires, avec des horaires décalés.

        C’est d’autant plus vrai pour les saisonniers comme moi, où l’embauche se fait avec un salaire le plus bas possible. Des conditions de travail qui rendent difficile une vie privée épanouie. D’ailleurs, depuis le confinement, mon milieu professionnel a du mal à recruter. Des collègues ont pu goûter à la vie de famille et aux loisirs, et ont fait le choix d’arrêter ces métiers. Le programme des “Jours heureux” nous changerait donc la vie. Je pense aussi à ma sœur, qui a du mal à financer ses études. Le revenu étudiant est une réponse convaincante. Autant de propositions qui m’ont poussée à m’engager au PCF. »

        Nora Flacelière Cuisinière

        « Quand j’entends parler du report de l’âge de la retraite, je vois rouge »

        « Depuis des années, je désespérais d’entendre une voix sincèrement de gauche. Mais avec Fabien Roussel, nous avons un discours qui revient aux fondamentaux de la gauche, axé sur les luttes sociales traditionnelles. Issu d’une famille d’ouvriers et de petits employés, j’ai vu l’usure précoce provoquée par le travail. Dans ma famille, ceux qui ont pu atteindre la retraite n’ont vécu, au mieux, que deux ou trois ans au-delà. Alors, quand j’entends parler du ­report de l’âge de départ, je vois rouge. La retraite à 60 ans proposée par Fabien Roussel est un marqueur important de mon soutien, tout comme son engagement en faveur de l’éducation nationale. Sans les professeurs du collège à Bagneux, jamais je ne serais arrivé là où j’en suis. Je le vois autour de moi, les enseignants sont épuisés, démoralisés et ont l’impression d’être pris pour rien. C’est contre cette maltraitance que la gauche d’habitude agit. On est heureux si les conditions matérielles de notre existence permettent d’accéder au bonheur. Il était temps de rompre avec les discours sociaux-démocrates. Ils ont complètement failli, au point de se fondre avec Emmanuel Macron. Le désespoir profite aux puissants, aux cyniques, les “Jours heureux” redonnent un espoir consistant, loin des vaines paroles. Enfin, je suis frappé que le mot “fraternité” ait disparu du langage politique. La liberté et l’égalité, tout le monde les revendique, mais la fraternité, beaucoup plus ancrée à gauche, me semble nécessaire ces jours-ci. »

        « Des droits et une protection pour tous les réfugiés »

        « Face à la véritable imposture sociale de Marine Le Pen, qui se moque du monde puisqu’elle défend l’exclusion et le chacun-pour-soi, un discours clair, qui s’attaque sans démagogie aux problèmes de notre société, est indispensable. C’est ce que j’ai trouvé dans cette campagne des “Jours heureux”, que j’ai vu monter en puissance : percer le mur du silence avec un discours qui redonne de l’espoir en un autre monde. Parler des réalités du quotidien, de ce que vivent tous les laissés-pour-compte, d’augmenter les salaires, d’améliorer les conditions de travail, de permettre l’accès à un logement digne, à la culture… c’est complètement à contre-courant du discours ambiant et c’est ouvrir la possibilité de penser qu’on peut faire autrement. Un autre message essentiel porte sur le sort des réfugiés, mis en lumière par la guerre en Ukraine. Tous – ceux qui fuient ce conflit mais aussi tous les autres – doivent bénéficier de droits et de protection quand ils arrivent dans notre pays. La hiérarchie et le tri sont insupportables. En ce ­domaine, comme pour la préservation de nos libertés, nous ­devons faire vivre les grands principes de notre République. C’est une graine semée qui doit continuer à germer parce que je suis convaincue qu’un autre monde – un monde qui ne serait pas complètement soumis à la finance – est possible. »

        Dominique Noguères Militante des droits humains Gilles Leroy Écrivain, Prix goncourt 2007

        « Le revenu étudiant résoudrait mes problèmes »

        « En 2017, j’avais voté pour Emmanuel Macron… mais c’était avant d’être obligé de prendre un boulot pour financer mes études. À force d’enchaîner les petits jobs, j’ai réalisé que la vie comme les fins de mois sont parfois ­difficiles. Avec mon premier appartement étudiant, j’ai été contraint de payer l’électricité, en plus de l’assurance de ma voiture et son essence. Fabien Roussel a commencé à me convaincre, il y a six mois. Sa proposition d’un revenu étudiant de 850 euros au minimum résoudrait nombre de mes problèmes. Dans cette campagne, je prends énormément de plaisir à m’engager. Non pas comme communiste, car je ne souhaite pas m’investir dans un parti politique, mais comme “rousseliste”. Dans son programme, je retiens également son engagement en faveur du nucléaire, la mise en place des 32 heures de façon négociée dans les branches professionnelles, ou encore la retraite à 60 ans. Ce sont des marqueurs déterminants dans mon choix. La campagne des “Jours heureux” permet de tourner le dos aux quinze dernières années et leurs discours politiques déprimants. Revendiquer le droit au bonheur devrait être un élan national ! »

        Baptiste Durand Étudiant

        « Les 100 milliards d’évasion fiscale seraient mieux employés pour nos écoles »

        « Dans sa lutte contre l’évasion fiscale, Fabien Roussel a pleinement le soutien du gaulliste social que je suis, quand bien même nous ne portons pas forcément les mêmes regards sur d’autres enjeux économiques. Comme lanceur d’alerte de l’affaire UBS, j’ai toujours reçu le soutien des communistes. Il faut en avoir du courage pour aller chercher cet argent, même caché dans des pays européens comme le Luxembourg. Dans cette campagne, il a été le seul à crier haut et fort que les 80 à 100 milliards qui s’évaporent chaque année dans les paradis fiscaux seraient mieux employés dans nos écoles ou pour nos hôpitaux.

        D’ailleurs, face au Covid, on pourrait penser que, si on avait eu ces sommes, nous aurions eu plus de lits, que les soignants auraient été épargnés, que Sanofi aurait pu mettre sur pied un vaccin…

        Un certain nombre de candidats ont ajouté cette lutte dans leurs projets. Mais, dès le départ, Fabien Roussel a proposé un ministère dédié à la lutte contre l’évasion et les fraudes fiscales. Grâce à un discours franc et sincère sur ces valeurs, il est la révélation de cette campagne, sans transiger sur les sujets transpartisans et régaliens. Comme Fabien Roussel, j’appelle à la reconstitution d’un Conseil national de la Résistance de notre temps. Quand il s’agit de l’intérêt supérieur de la nation, les idées priment. La lutte contre l’évasion fiscale fait partie de ces intérêts-là. »

        Nicolas Forissier Lanceur d’alerte UBS

        « Les classes populaires doivent prendre les commandes  »

        « La France, les travailleuses et les travailleurs, les classes populaires ont besoin d’un grand parti démocratique qui représente les classes populaires, qui défend résolument les principes de la République et la laïcité. Un parti qui se bat pour l’augmentation des salaires, pour la défense et l’extension de la protection sociale, du service public et du droit du travail. Un parti qui se bat pour la transition écologique, mais qui veut que celle-ci ne pèse pas sur les classes populaires. Un parti qui sait que rien ne pourra être fait sans la mise en cause de la propriété privée des moyens de production, sans la socialisation des grandes entreprises et des institutions financières.

        Le régime actuel, où l’évolution de l’économie est décidée par les grandes entreprises capitalistes, où ces dernières comme les institutions financières sont gérées dans l’intérêt de leurs actionnaires, où l’État se donne comme objectif d’assurer leur rentabilité, prétend améliorer l’attractivité du pays en faisant pression sur les salaires et la protection sociale, en dégradant le service public.

        Face à ces logiques qui conduisent à l’explosion des inégalités sociales, à l’instabilité financière, à la catastrophe écologique, un tournant est nécessaire et urgent vers une société sobre, solidaire, égalitaire, socialiste. Les classes populaires doivent prendre les commandes de l’État, des grandes entreprises, des institutions financières. C’est ce programme que porte en France le Parti communiste. Le 10 avril, je voterai pour Fabien Roussel, qui incarne son combat. »

        Henri Sterdyniak Économiste

        « Je suis révoltée par le traitement indigne des enfants handicapés »

        « Je suis AESH depuis 2018. Je travaille 21 heures par semaine, sur deux villes. Je n’ai jamais reçu de formation pour l’accompagnement d’enfants handicapés dans leur scolarité. Heureusement que j’avais effectué un stage au sein d’un institut médico-éducatif avant d’être embauchée dans les écoles. Les enfants dont je m’occupe ne bénéficient pas de toutes les heures auxquelles ils ont droit. Je suis très impliquée auprès des élèves dont j’ai la charge, et révoltée par cette façon indigne dont ils sont traités par le gouvernement. J’ai été scandalisée d’entendre Emmanuel Macron dire que les AESH avaient été “titularisées” : ce n’est pas le cas, il s’agit au mieux de CDI ! Nous ne sommes ni formées ni intégrées dans l’éducation nationale.

        Le programme des “Jours heureux” y répond avec un service public des métiers du lien. Les communistes sont les premiers à nous défendre lors des débats à l’Assemblée nationale et sont parmi les seuls à proposer que nous bénéficiions d’une vraie formation qui nous permettrait d’être titularisées. Et au-delà de notre cas, Fabien Roussel est sensible aux discriminations subies par les porteurs de handicap. Il est pour la déconjugalisation et l’augmentation de l’allocation aux adultes handicapés. J’aime son programme, les valeurs qu’il porte, l’être humain qu’il est. Alors que dans notre société, il n’y a plus beaucoup d’écoute, c’est aussi ce côté fraternel, qui me pousse à voter pour lui le 10 avril. »

        Lauranne Esseul Accompagnante d’élèves en situation de handicap (AESH)

        « Enfin un responsable politique de gauche qui ne nous fait pas la morale »

        « Après les cinq années ­d’Emmanuel Macron à l’Élysée, c’était important que quelqu’un, à gauche, soit pleinement aux côtés des habitants des zones rurales. Les enjeux y sont nombreux, de la défense du service public aux déserts médicaux, en passant par les fermetures d’écoles. Fabien Roussel propose d’ailleurs de recruter 100 000 soignants et 90 000 enseignants. Plus largement, étant un jeune ouvrier agricole, sa candidature m’a convaincu d’abord parce que c’est un responsable politique de gauche qui ne nous fait pas la morale sur nos modes de consommation ou de transport. Ici, prendre sa voiture n’est souvent pas un choix mais une nécessité. Ensuite, parce que l’augmentation des salaires ne peut plus attendre. Porter le Smic à 1 923 euros brut par mois est une urgence absolue face à l’augmentation des prix de l’essence ou des aliments. Les “Jours heureux” font référence à la sortie de la Seconde Guerre mondiale, où la France a mis en place la Sécurité sociale. Alors, comme syndicaliste, cela me parle forcément. »

        Nicolas Chanudet Ouvrier agricole

        « Pour les soignants, il y a urgence »

        « Infirmière, j’ai fait toute ma carrière à l’hôpital public. Au fil des ans, j’ai pu constater à quel point les conditions de travail se sont dégradées : stress, heures supplémentaires non rémunérées, vie de famille hachée… Et ce sont, au final, les patients qui en paient le prix. Le recrutement de 100 000 personnels soignants, tout comme la hausse de 30 % des salaires dans la fonction publique comptent ainsi à mes yeux parmi les mesures indispensables du programme des “Jours heureux”. D’autant qu’il y a urgence : avec le gel du point d’indice, nos rémunérations sont bloquées depuis dix ans. De longue date, Fabien Roussel fait preuve d’un soutien sans faille aux soignants et plus généralement au service public. Je n’oublie pas le tour de France des hôpitaux, initié par les parlementaires communistes lors de ce quinquennat, avant même la crise du Covid. Un vrai point d’appui pour nos luttes, alors qu’avant la pandémie, les soignants étaient dénigrés, vus comme une charge pour le pays. C’est une candidature qui porte la lutte des classes, et nous en avons besoin ! »

        Aglawen Véga Infirmière à l’hôpital Cochin

        « La défense des services publics est centrale »

        « Dès juillet 2022, si rien ne change, nos conditions de travail se dégraderont. Notre temps de travail sera allongé, des primes comme des jours de repos seront supprimés. Il est prévu de nous imposer tout ça afin d’être prêts pour l’ouverture à la concurrence, en 2025.

        Ce sont les politiques libérales qui sont responsables de ces attaques, qui auront des répercussions sur la qualité du service pour les usagers. Fabien Roussel veut mettre fin à la privatisation à tout-va du service public, sans lequel aucune société ne peut bien se porter. Qu’il s’agisse de la santé, des transports, de l’éducation ou de la sécurité, leur place est centrale. Il faut les développer, c’est vrai pour le fret ou la gratuité des transports en commun. Et surtout, arrêter de dire que ça nous coûte trop cher.

        L’argent existe bel et bien, encore faut-il aller le chercher. C’est une conception du vivre-ensemble en société. Les “Jours heureux”, pour moi, c’est prendre le temps de vivre sans être pressé par le temps, l’argent, la crainte de ne pas être à la hauteur dans la société. »

        Linda Chakatill Conductrice de bus à la RATP

        France24 - World

        Live: Kremlin says Russia has suffered 'significant losses' in Ukraine

        Issued on: 07/04/2022 - 06:37

        FRANCE 24 Follow Douglas HERBERT Follow

        Kremlin spokesman Dmitry Peskov said on Thursday that Russia had sustained "significant losses" in Ukraine, which its troops entered on February 24 in what it calls a "special military operation". Russia's defence ministry said on March 25, its most recent update, that 1,351 Russian soldiers had been killed since the start of the campaign, and 3,825 had been wounded. Follow our live blog for all the latest developments. All times are Paris time [GMT+2].

        8:00pm: Ukraine says 26 bodies have been found under two ruined buildings in Borodianka

        Ukraine's Prosecutor General Iryna Venediktova on Thursday said 26 bodies had been found under two ruined buildings in the Kyiv region town of Borodianka, which is been being searched by the authorities after Russian troops occupying it withdrew.

        In a televised briefing, Venediktova did not say if the authorities had established the cause of death, but she accused Russian troops of carrying out air strikes on the town before they seized control of it.

        "Borodianka is the worst in terms of destruction and in terms of the uncertainty about (the number of) victims," she said.

        7:59pm: Revoke Russian investor passports, Zelensky urges Cyprus

        Ukrainian President Volodymyr Zelensky on Thursday urged Cyprus to revoke passports issued to Russians through an investment scheme and stop private yachts docking in its marinas. Zelensky made the plea during an address to the Cypriot parliament via live video link, the latest in a series of such speeches he has made to foreign legislatures after Russia's invasion of Ukraine.

        "I'm grateful to you for your moral stance. You reacted to the Russian invasion and banned the docking of Russian ships in your ports," Zelensky said. He added that Cyprus has "tools to pressure" its traditionally close friend Russia, and urged Cypriot authorities to "close the ports" to all Russian private yachts.

        7:53pm: Kremlin says Russia has suffered 'significant losses' in Ukraine

        Kremlin spokesman Dmitry Peskov said on Thursday that Russia had sustained "significant losses" in Ukraine, which its troops entered on February 24 in what it calls a "special military operation".

        Russia's defence ministry said on March 25, its most recent update, that 1,351 Russian soldiers had been killed since the start of the campaign, and 3,825 had been wounded.

        7:06pm: Russia says it would have to 'rebalance' if Finland and Sweden join NATO

        Kremlin spokesperson Dmitry Peskov said on Thursday that if Finland and Sweden joined NATO then Russia would have to "rebalance the situation" with its own measures.

        Moscow's invasion of Ukraine, which it says aims among other things to degrade Ukraine's military potential and prevent it becoming a bridgehead for a NATO attack, has prompted the two Nordic countries to consider joining the US-led alliance.

        If the two countries join, "we'll have to make our western flank more sophisticated in terms of ensuring our security", Peskov told Britain's Sky News.

        7:02pm: 'We must assume' Russians committing more atrocities in Ukraine, Blinken says

        US Secretary of State Antony Blinken said Thursday it is likely that Russian forces are carrying out more "atrocities" in parts of Ukraine after bodies were found in the town of Bucha.

        "For every Bucha there are many more towns Russia has occupied and more towns that it is still occupying, places where we must assume Russian soldiers are committing more atrocities right now," Blinken told journalists after meeting foreign ministers from NATO and Ukraine in Brussels. He said the US had warned ahead of Russia's invasion that part of the Kremlin's "campaign plan was to inflict atrocities, was to target individuals, was to commit the kinds of crimes that we're now seeing to terrorise civilian populations".

        "And so this, as we saw it, was part of the game plan all along," he said.

        5:59pm: US, allies have supplied Ukraine 25,000 anti-aircraft weapons, US general says

        Ukraine has received about 25,000 anti-aircraft weapons systems from the United States and its allies, helping Kyiv prevent Russia from establishing air superiority that would have aided Moscow's ground invasion, the top U.S. general said on Thursday.

        Army General Mark Milley, chairman of the Joint Chiefs of Staff, said the United States and its allies had also supplied Ukraine with 60,000 anti-tank systems. "The Ukrainians ... are very, very thankful, extraordinarily thankful," Milley told the Senate Armed Services Committee.

        5:56pm: Ukraine says it needs 'weapons, weapons, and weapons'

        "NATO will be supporting Ukraine with more weapons and also delivery of the weapons that they have already promised to Ukraine," FRANCE 24's Dave Keating reported from Brussels.

        "We'll get more details about what exactly that assistance is going to look like," Keating continued. When Ukraine's foreign minister entered this summit this morning, he said Ukraine needs three things: weapons, weapons, and weapons. So are they getting all the weapons that they want? That's what we're going to see here today. But we have very strong words there from the [NATO] Secretary-General Stoltenberg that they understand the gravity of the situation."

        5:54pm: UN General Assembly suspends Russia from Human Rights Council

        The United Nations General Assembly voted to suspend Russia from the Geneva-based Human Rights Council on Thursday with the US-led push garnering 93 votes in favor, while 24 countries voted no and 58 countries abstained.

        5:50pm: 'Usual suspects' supporting Russia at UN

        As the UN assembly readies to vote on suspending Russia from the body's Human Rights Council, "we've heard from countries that you might call the usual suspects when it comes to supporting Russia; we've heard already from Venezuela, Syria, Iran, North Korea, Kazakhstan that they will be voring against this resolution, saying that it's politicised, that it won't help move forward dialogue, that it will undermine efforts to move towards peace," FRANCE 24's Jessica Le Masurier reported.

        5:49pm: NATO members agree to strengthen support to Ukraine, Stoltenberg says

        NATO members have agreed to strengthen support to Ukraine and are providing a wide range of weapon systems to the country, NATO Secretary-General Jens Stoltenberg said on Thursday following a meeting of foreign ministers. Stoltenberg told reporters that NATO members also agreed to do more to help other partners and shore up their ability to defend themselves, including Georgia and Bosnia and Herzegovina.

        Watch his speech here:

        5:21pm: German intelligence service has radio intercepts on Bucha killings

        German intelligence services have intercepted radio traffic of Russian soldiers discussing the killings of civilians in the Ukrainian town of Bucha, Spiegel reported Thursday, in what would be new evidence linking Moscow troops to the deaths.

        Some of the audio material collected appears to relate to victims found dead along a main street in Bucha, the magazine said, citing a closed-door parliamentary briefing given by Germany's foreign intelligence service BND. Among the intercepts was a soldier's description of how he and his platoon mates shot a person on a bicycle.

        5:21pm: Ukraine using landmines effectively against Russia, US general says

        Ukraine is effectively using landmines in the conflict with Russia, forcing Russian armored vehicles into engagement areas where they are vulnerable to US-supplied anti-tank weaponry, the top US general told a Senate hearing on Thursday.

        "That's one of the reasons why you see column after column of Russian vehicles that are destroyed. So anti-tank or anti-personnel mines are very effective," Army General Mark Milley, chairman of the Joint Chiefs of Staff, told the Senate Armed Services Committee.

        4:43pm: After Kyiv win, Ukraine still faces significant battle in southeast, US general says

        Ukrainian forces have successfully managed to counter Russia's attempt to take Kyiv but a significant battle is still ahead in the southeast of the country, the top US general said on Thursday.

        "There is a significant battle yet ahead down in the southeast, down around the Donbas, Donetsk region where the Russians intend to mass forces and continue their assault," General Mark Milley, chairman of the Joint Chiefs of Staff, told lawmakers during a hearing.

        4:42pm: Conquering Mariupol will 'take time', pro-Russian separatist official says

        A pro-Russian separatist official in eastern Ukraine said Thursday it was impossible to say how long it could take Moscow's forces to fully seize the besieged city of Mariupol.

        Mariupol, located in the country's southeast between Russia-occupied Crimea and pro-Russian separatist regions in Ukraine's east, has been the scene of some of the fiercest fighting.

        Most recently, fighting has centred around the city's Azovstal iron and steel works and port, said Eduard Basurin, a senior official in the self-proclaimed breakaway stronghold of Donetsk. In televised remarks, he described Mariupol's industrial zone as a "city within a city".

        4:40pm: India says focus is on stabilising economic ties with Russia

        India is focused on stabilising its economic ties with Russia and is working to devise a payment mechanism to settle trade  amid Western sanctions against Moscow for its invasion of Ukraine, the foreign ministry said on Thursday.

        "We have an etablished economic relation with Russia. Given the current circumstance post development in Ukraine, I think there is an effort by both sides to ensure that this economic relationship remains stable," ministry spokesperson Arindam Bagchi told a news conference.

        3:51pm: Novaya Gazeta opens outlet in Europe after suspending activities in Russia

        Russian journalists from investigative paper Novaya Gazeta said on Thursday they were launching a new media outlet in Europe after their paper suspended its activities over warnings it received from the authorities.

        Novaya Gazeta, whose editor-in-chief Dmitry Muratov was co-winner of last year's Nobel Peace Prize, was among the liberal Russian media facing increased pressure in the wake of Moscow's military intervention in Ukraine.

        Last month, the paper said it could no longer operate in Russia after receiving warnings from communications watchdog Roskomnadzor for failing to properly identify an organisation deemed a "foreign agent" by the authorities in its publications.

        3:50pm: Turkey offers to host future Ukraine-Russia peace talks

        Turkish Foreign Minister Mevlut Cavusoglu said on Thursday he had told his Ukrainian counterpart Dmytro Kuleba that peace talks with Russia can be held in Turkey from now on.

        Speaking after a NATO meeting in Brussels, Cavusoglu said there were still around 30 Turkish citizens, including their companions, stuck in Ukraine's southern port city of Mariupol, where thousands of people are believed to have died after a month under Russian siege and relentless bombardment.

        3:48pm: 'The road to Chuhuiv is deserted'

        "The road to Chuhuiv is deserted; the debris from recent fighting litters the wayside," FRANCE 24's Catherine Norris-Trent reports. "This small town southeast of Kharkiv has been caught in the crossfire for weeks. Hiding from the bombs, thousands here are still living underground. Four hundred people are crammed into this network of bunkers; most have been living here non-stop since the first days of the war nearly six weeks ago. Among them, the elderly and nearly 80 children."

        3:47pm:Thousands find refuge in Lviv transit centres

        "Since the start of this war in Ukraine, some 200,000 people have come to Lviv in the west of the country; most of them have come through transit centres like this one, where they're given initial accomodation, food, security, backup, and of course they have to go through security checks as well," FRANCE 24 Chief International Affairs Editor Robert Parsons reported from Lviv. "After that, they're redistrubuted around the country -- to families, to churches, to anywhere that can take them and provide them with food."

        3:28pm: Turkey says Bucha killings 'overshadow' Russia-Ukraine talks

        Images of bodies found in the Ukrainian town of Bucha and other areas near Kyiv in the wake of a Russian pullback have scuppered the positive atmosphere that followed recent talks between Russia and Ukraine, Turkey said Thursday.

        "The images from Bucha, Irpin and other regions are unacceptable. These scenes have overshadowed the negotiations," Turkish Foreign Minister Mevlut Cavusoglu told journalists after a NATO meeting in Brussels. "The emerging positive atmosphere, unfortunately, was overshadowed."

        3:23pm: Ukraine dismisses Russian criticism of Kyiv over peace talks as propaganda

        Ukrainian negotiator Mykhailo Podolyak dismissed comments by Russian Foreign Minister Sergei Lavrov on Thursday suggesting Kyiv had presented it with a draft peace deal that deviated from proposals both sides had previously agreed on.

        Podolyak told Reuters in a written statement that Lavrov was not directly involved in negotiations and his statements were "of purely propagandistic significance". Podolyak said Moscow wanted to divert attention from events in the town of Bucha, where Ukraine accuses Russian troops of killing civilians, and added: "That is how any such statements should be regarded."

        3:21pm: More than 4.3 million Ukrainians flee war, UN says

        More than 4.3 million Ukrainians have now fled their country since the Russian invasion, the United Nations said Thursday.

        UNHCR, the UN refugee agency, said 4,319,494 Ukrainians had fled across the border since the war began on February 24 – a figure up 40,705 since Wednesday. The agency says it is Europe's largest refugee crisis since World War II. The UN's International Organisation for Migration estimates that 7.1 million internally displaced people had fled their homes but were still in Ukraine.

        2:43 pm: Dnipro mayor urges women and children to leave as fighting intensifies

        The mayor of Dnipro in central-eastern Ukraine urged women, children and the elderly on Thursday to leave the city because the conflict with Russia is expected to intensify in eastern regions.

        The recommendation follows similar warnings by the authorities in the Luhansk region, which is east of Dnipro. The regional governor of Luhansk urged all residents on Wednesday to evacuate while they still could in relative safety.

        "All those who have the ability, as I have already said, should leave. This involves women, children, the elderly, those who are not [...] directly integrated into the economy," said Dnipro's mayor Borys Filatov in an online video address.

        2:37 pm: Cyprus to revoke passports of four sanctioned Russians

        Cyprus will revoke the passports of four sanctioned Russians who had received citizenship under an investment scheme discontinued in late 2020, government sources said on Thursday.

        The names of the individuals were not disclosed, but they are on a list of more than 800 people sanctioned by the European Union in the wake of Russia's invasion of Ukraine and considered to be close to Russian President Vladimir Putin.

        2:36 pm: Russia accuses Ukraine of changing demands since Istanbul talks

        Russia on Thursday accused Ukrainian negotiators of changing demands since last month's talks in Istanbul, claiming that Kyiv was not interested in ending fighting. 

        Russian Foreign Minister Sergei Lavrov said that on Wednesday the Ukrainian side had presented its draft agreement. "It shows a departure from the most important provisions spelled out at the meeting in Istanbul on March 29," he said.

        In Turkey, "the Ukrainians clearly stated that future (international) security guarantees for Ukraine do not apply to Crimea and Sevastopol," Lavrov said, referring to territory Moscow annexed in 2014.

        2:35 pm: WHO says making contingency plans for possible 'chemical assaults'

        The World Health Organisation's European head said on Thursday that the body was preparing for possible "chemical assaults" in Ukraine, in a sign it is taking warnings that have emerged from both the West and Moscow seriously.

        "Given the uncertainties of the current situation, there are no assurances that the war will not get worse," Hans Kluge, WHO regional director for Europe, said during a briefing from Lviv, Ukraine. "WHO is considering all scenarios and making contingencies for different situations that could afflict the people of Ukraine, from the continued treatment of mass casualties, to chemical assaults," he said.

        2:03 pm: Hungary breaks ranks with the EU on the issue of arming Ukraine

        NATO countries are debating over whether or not they should provide hard weapons to Ukraine. There are worries that hard military equipment like tanks would be vulnerable to Russian attacks while they are within NATO territory. For its part, Hungary has said that not only will it not arm Ukraine, but it will not allow any arms to go through Hungary if they were to come from another country further west in the EU. FRANCE 24's Dave Keating reports from Brussels. 

         

         

        1:44 pm: Ukrainian military says Russia likely to renew attack on Kyiv if it takes Donbas

        Russia is likely to renew its attack on Kyiv if its forces succeed in taking full control of the eastern regions of Donetsk and Luhansk, the deputy chief of staff of Ukraine's ground forces said on Thursday.

        Speaking at an online briefing about efforts to defend the capital, Oleksandr Gruzevich said: "It is likely the enemy has not given up the goal of a second attack on Kyiv – there is such a threat."

        11:37 am: Ukraine warns of 'last chance' to flee Russian attacks in east

        A Ukrainian official in the east of the county warned residents remaining there Thursday that time was running out to flee mounting Russian attacks, saying that all villages in the region were under attack.

        "These few days may be the last chance to leave," Lugansk regional governor Sergiy Gaiday wrote to residents on Facebook, cautioning that Russian forces were "trying to cut off all possible ways of taking people out".

        10:30 am: Ukraine's Zelensky to meet EU's von der Leyen on Friday

        Ukrainian President Volodymyr Zelensky will hold talks in Kyiv on Friday with European Commission President Ursula von der Leyen, Ukrainian presidential spokesman Sergii Nykyforov said on national television.

        He said other details of the talks would not be announced for security reasons. A European Union spokesman said on Tuesday that the EU's top diplomat, Josep Borrell, would also travel to Kyiv this week.

        9:49 am: UK says Russian artillery, air strikes continue along Donbas line of control

        Russian artillery and air strikes are continuing along the Donbas line of control, British military intelligence said on Thursday in an update on Moscow's invasion of Ukraine.

        The UK defence ministry said on Twitter that the main focus of Russian forces was to advance offensive operations in eastern Ukraine.

        9:38 am: Ukraine urges Hungary to 'get on the right side of history' over Russia

        Ukraine said on Thursday that Hungary's position that it is prepared to pay in roubles for Russian gas was an "unfriendly" stance that was destroying the unity of the European Union over Russia's invasion.

        "If Hungary really wants to help end the war, here's how to do it: stop destroying unity in the EU, support new anti-Russian sanctions, provide military assistance to Ukraine, and not create additional sources of funding for Russia's military machine. It is never too late to get on the right side of history," Ukrainian foreign ministry spokesman Oleg Nikolenko said.

        9:26 am: Turkey says Black Sea countries discussed Ukraine war, floating mines

        Defence ministers from Black Sea coastal countries held a video call on Thursday to discuss the war in Ukraine, mines floating in the sea and regional security, the Turkish Defence Ministry said, adding that the ministers had called for an immediate ceasefire.

        In a statement, Ankara said the defence ministers of Turkey, Bulgaria, Georgia, Poland, Romania and Ukraine had met via video conference upon the invitation of Turkey, adding they held "very efficient" talks.

        "Aside from the mines, the importance of cooperation in the Black Sea for peace, calm and stability was emphasised," Turkish Defence Minister Hulusi Akar said after the meeting, according to his ministry, adding the ministers discussed possible steps to alleviate the humanitarian crisis and get aid to Ukraine.

        Turkish military diving teams have so far detonated three separate floating naval mines in the Black Sea, while Romania has also defused a stray mine in its waters since the Ukraine war.

        9:22 am: Russia says it destroyed fuel storage facilities in four Ukrainian cities

        The Russian defence ministry said on Thursday its missiles had destroyed four fuel storage facilities in the Ukrainian cities of Mykolayiv, Kharkiv, Zaporizhzhia and Chuhuiv overnight.

        The ministry said the facilities were used by Ukraine to supply its troops near the cities of Mykolaiv and Kharkiv and in the Donbas region in the far southeast.

        8:25 am: Ukraine seeks 'long-term solutions' to help it win war with Russia

        Ukrainian Foreign Minister Dmytro Kuleba, who was holding talks with G7 and NATO nations on Thursday, said his country was seeking "long-term solutions" to help it win its war with Russia.

        "I came here today to discuss three most important things: weapons, weapons, and weapons. Ukraine’s urgent needs, the sustainability of supplies, and long-term solutions which will help Ukraine to prevail," Kuleba wrote in a tweet which he said was sent from NATO headquarters in Brussels.

        8:07 am: Russian troops withdraw from outskirts of Kyiv, build up forces in the east

        The Ukrainian defence ministry confirmed Pentagon reports this morning that Russia had withdrawn its military from the north of Kyiv and is now in the process of moving troops to the east of Ukraine. There has already been a considerable uptick in the fighting in the Donbas region. FRANCE 24's Rob Parsons reports from Lviv. 

         

         

        7:36 am: Ukraine to press West for full energy embargo on Russia

        Ukraine will keep up demands on the West for an oil and gas embargo on Russia after its invasion of the country, the Ukrainian foreign minister said on Thursday. Dmytro Kuleba also called for the dispatch of more planes, air defence systems, missiles and military vehicles from NATO allies.

        "We will continue to insist on full oil and gas embargo," he told reporters at NATO, speaking alongside Secretary-General Jens Stoltenberg.

        7:29 am: US ramps up sanctions on Russia 

        The Biden administration announced it would expand and increase some of the same types of sanctions that have been seen in the past, with full blocking sanctions on two major Russian banks. These sanctions, like the previous ones, include a carve-out for energy purchases. FRANCE 24's correspondent Kethevane Gorjestani reports from Washington, DC. 

        6:05 am: Ukraine girds for renewed Russian offensive on eastern front

        Ukraine braced for a climactic battle for control of the besieged country's industrial east, as Russian forces withdrew from the shattered outskirts of Kyiv to regroup and intensify their offensive across the Donbas region, where authorities urged people to evacuate before time runs out.

        The mayor of the southern port city of Mariupol said Wednesday that more than 5,000 civilians had been killed there. Meanwhile, in areas north of the capital, Ukrainian officials gathered evidence of Russian atrocities amid telltale signs that Moscow’s troops killed people indiscriminately before retreating over the past several days.

        In his nightly address, Ukrainian President Volodymyr Zelenskyy warned that the Russian military continued to build up its forces in preparation for a new offensive in the east, where the Kremlin has said its goal is to “liberate” the Donbas, Ukraine’s mostly Russian-speaking industrial heartland. But he said Ukraine, too, was preparing for battle.

        “We will fight and we will not retreat,” he said. “We will seek all possible options to defend ourselves until Russia begins to seriously seek peace. This is our land. This is our future. And we won’t give them up.”

        5:30 am: US Senate to vote on revoking Russia's trade status, oil ban

        The US Senate will take up legislation Thursday to end normal trade relations with Russia and to ban the importation of its oil. Both bills have been bogged down in the Senate, frustrating lawmakers who want to ratchet up the US response to Russia’s war with Ukraine.

        Senate Majority Leader Chuck Schumer said Russian President Vladimir Putin needs to be held accountable for what Schumer said were war crimes against Ukraine.

        The trade suspension measure paves the way for US President Joe Biden to enact higher tariffs on certain Russian imports. The bill banning Russian oil would codify restrictions Biden has already put in place through executive action.

        (FRANCE 24 with AFP, AP and REUTERS)

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        Debunking Russian claims that Bucha killings are staged

        The Debate

        Scorched earth? West weighs stiffer sanctions as Russia denies war crimes in Ukraine

        AS IT HAPPENED

        Zelensky tells UN that Russia must be expelled from Security Council

        BBC

        SANS TITRE

        Yogita Limaye

        BBC News, Yahidne

        On the white, damp wall of the Yahidne school basement is a crude calendar, drawn in red crayon. It marks a period of unimaginable trauma - from 5 March to 2 April - for the people of this village.

        Yahidne, 140km (80 miles) north-west of Kyiv, which is close to the borders with Belarus and Russia, was occupied by Russian soldiers for nearly a month.

        They took men, women and children from their homes at gunpoint and held them in the basement of the local school for four weeks - around 130 people cramped into a room roughly 65 sq m (700 sq ft) in size.

        Sixty-year-old Mykola Klymchuk was one of them. He offered to show us the basement.

        "This was my half a metre of space. I was sleeping standing up," he said. His voice choked up and he started crying. "I tied myself to the railing here with my scarf so I wouldn't fall over. I spent 25 nights like this."

        Mykola said you couldn't move for fear of stepping on people. About 40 or 50 children were among those held captive. The youngest was just two months old.

        "During my time here, 12 people died," Mykola said. Most were elderly people. It's unclear what they died of, but Mykola believes some suffocated to death.

        When people died, the bodies couldn't immediately be removed.

        This meant that people, including children, lived amidst corpses for hours, and sometimes days, until they could be taken outside.

        Read the report in full: Ukraine war: Sharing space with the dead - horror outside Chernihiv

        The war has entered a "new and different phase", UK Foreign Secretary Liz Truss said, after today's meeting of Nato allies.

        Ms Truss said there was now "a more concentrated Russian offensive" in Ukraine, and Nato had agreed to supply new and heavier equipment to fight it.

        Speaking after the meeting of foreign ministers in Brussels, Ms Truss said: "Putin has changed his tactics but not his intent. He wants a hold over the whole of Ukraine."

        She earlier said the UK would be "stepping up" its supply of weapons but has not yet detailed what this would include.

        You can read about her comments here and we look at what Nato is and how it's helping Ukraine here.

        Alice Evans

        BBC News

        Land warfare analyst Nick Reynolds, who works for the Royal United Services Institute (RUSI) think tank, has been filling us in on what the next few weeks of the war in Ukraine might look like, as Russia shifts its focus to the area in the south and east known as the Donbas.

        Was Ukraine's foreign minister accurate when he said the fighting in the Donbas could be reminiscent of World War Two?

        “Yes I think that’s accurate," Reynolds said. "With all the forces freed up from the north of Ukraine… we’re going to see a clash of arms on European soil that hasn’t been seen for generations."

        Could Ukraine actually take back territory?

        There are a lot of unknown factors here, Reynolds says.

        Many Ukrainians will be buoyed up by the withdrawal of Russian forces in the north, but in the south and east “the map has still been slowly turning red”, he says, and that's even before any reinforcements have arrived from the north.

        So Russia certainly still has some forwards momentum in the south and east, he says.

        How much difference could Western arms make?

        The weapons Western countries have so far sent to Ukraine have been game-changing but Nato has handed over a "significant amount of its stocks - and that supply was finite", Reynolds says.

        Western arms will be "absolutely essential" in the coming weeks but it's hard to know how they can get them to where they need to go, he adds.

        Ramping up industrial production of sophisticated weapons such as Javelins, NLAWs and Stingers is not easy, he says, as they have complex supply chains, He believes Western governments are struggling to keep up with demand.

        Switchblade drones could “start to change things on the ground within a short timeframe” – but there’s “very little else” that could do so, he adds.

        Paul Adams

        BBC Diplomatic correspondent

        Ukrainian Foreign Minister Dmytro Kuleba isn’t the only one warning of horrendous battles to come.

        Western military officials expect Russia to throw everything into an offensive in the Donbas, in an effort to secure something that Moscow can describe as a victory.

        The question is how long it’ll take before the Russians are ready and whether Ukraine will be able to withstand the pressure when it comes.

        Hence the sense of urgency, with Kuleba warning on Thursday that additional military support must come in days, not weeks, saying that the three items on his agenda were "weapons, weapons, and weapons".

        He and Nato Secretary General Jens Stoltenberg are deliberately coy about what equipment is being sent.

        They don’t want the Russians to know exactly what is being supplied, something that would help Moscow organise its attack.

        But the UK Foreign Secretary, Liz Truss, says there’s support within Nato for sending “new and heavier equipment”, and the MoD announced earlier that Ukrainian officials were in the UK earlier this week looking at “protected mobility vehicles,” which could include the heavily armoured Mastiff patrol vehicle.

        With the Czech government sending Soviet-era T-72 tanks and the US announcing another $100m worth of Javelin anti-tank missiles, the flow of weapons is continuing, and the pace is picking up.

        If you are just joining us, or need a recap, here's what's happened so far today.

        In international diplomacy:

        In Ukraine:

        Moscow has said that the decision to suspend Russia from the United Nations Human Rights Council on Thursday was "illegal" and "politically motivated".

        The vote at the United Nations General Assembly saw 93 member states vote to suspend Russia (58 abstained and 24 voted against).

        Kremlin spokesman, Dmitry Peskov, told Sky News Russia was sorry about the decision and would continue to defend its interests "using every possible legal means".

        It was only the second ever suspension of a country from the Human Rights Council. The first was Libya in 2011.

        Damien McGuinness

        BBC News, Berlin

        Russian soldiers can be heard talking about the murder of Ukrainian civilians in military radio traffic intercepted by Germany's foreign intelligence (BND), according to several separate media reports.

        The BND has audio material that appears to match the locations of bodies found in Bucha, the reports from German media say.

        In one, Russians appear to talk about interrogating people and then shooting them.

        In another, a soldier talks about shooting someone on a bike - which apparently matches a well-known photo showing a dead cyclist.

        The intelligence was shared with German parliamentarians during a briefing on Wednesday.

        However, a German security source told Reuters news agency that the findings on Bucha related to satellite images. “The radio transmissions cannot be clearly assigned to Bucha."

        A German government spokesman confirmed Berlin has evidence that Russian troops committed the atrocities.

        The reported intelligence also appears to show evidence that Wagner mercenaries are also fighting for Russia in Ukraine - backing up claims made by British intelligence earlier this week.

        The group has been active over the past eight years in Ukraine, Syria and African countries, and has repeatedly been accused of war crimes and human rights abuses.

        Russia has suffered "significant losses of troops", President Vladimir Putin's spokesman has said.

        Dmitry Peskov was asked on Sky News whether the war had been a "humiliation", given that Russia had retreated from the capital, lost thousands of troops and that President Volodymyr Zelensky was still in power.

        He said this was a "wrong understanding" of what was going on.

        But asked again if Russia has lost thousands of troops, he said: "Yes, we have significant losses of troops and it's a huge tragedy for us."

        He then added that the withdrawal from the Kyiv region and the northern city of Chernihiv was an "act of goodwill" to "lift tension" during peace talks.

        In the interview, Peskov repeated Russia's reasons for what it describes as a "special military operation", saying Ukraine had become "anti-Russian" and Russia was "really nervous" as Nato had "started to move towards our boundaries".

        Russia has previously said that 1,351 soldiers have been killed. The full death toll is not known, but a Nato official has been quoted in the US media as saying between 7,000 and 15,000, and there are similar US estimates.

        US Secretary of State Antony Blinken has been speaking to reporters after today’s meeting of Nato foreign ministers in Belgium.

        “There is a greater determination than ever to stand with Ukraine,” he said, and to inflict “even greater costs” on Russia for its invasion.

        He also said for every Bucha - a city in which Russia has been accused of committing war crimes - there were likely to be more places in which atrocities were happening.

        Blinken also welcomed the earlier vote to suspend Russia from the UN Human Rights Council, saying: “Today, a wrong was righted.”

        Ukraine's Foreign Minister Dmytro Kuleba has responded to the news that Russia has been suspended from the UN's Human Rights Council.

        Kuleba said: "War criminals have no place in UN bodies aimed at protecting human rights. Grateful to all member states which supported the relevant UNGA resolution and chose the right side of history."

        More now on that vote moments ago to suspend Russia from the UN’s Human Rights Council during a session in New York.

        Ninety-three countries voted in favour of the move, 24 against, and there were 58 abstentions.

        Among the countries who supported the suspension were the US, EU nations, the UK, and of course Ukraine itself.

        China, Syria, and Belarus were among those who voted against the motion.

        And India, Egypt, and South Africa were among the nations which abstained.

        You can see the full list here.

        The General Assembly of the United Nations has just voted to suspend Russia from its Human Rights Council during a session in New York.

        It follows allegations of war crimes by Kremlin troops in Ukraine.

        Before votes were cast, Ukraine’s ambassador to the UN Sergiy Kyslytsya accused Russia of “horrific” abuses – raising the issue of alleged civilian killings in the city of Bucha.

        Russia’s own representative Gennady Kuzmin condemned the vote, and other nations including North Korea and Syria rallied behind him.

        Nato Secretary General Jens Stoltenberg has stated that allies are “ready to do more” to provide military equipment and support to Ukraine.

        But Ukraine’s Foreign Minister Dmytro Kuleba, also speaking at a press conference earlier at Nato HQ in Brussels, said that help was needed in “days not weeks” if it was to avoid coming too late.

        Articulating the severity of the situation, Kuleba compared the unfolding fighting in the Donbas region to the Second World War.

        “[It] will remind you of the Second World War, with large operations... the involvement of thousands of tanks, armoured vehicles, planes, artillery.”

        He said this would “not be a local operation” based on current observations of Russian preparations.

        "Russia has its plan, we have ours - and the outcome of this battle will be decided on the battlefield," he added.

        The Donbas is Ukraine's old coal and steel-producing area. The term refers to two big eastern regions, Luhansk and Donetsk. Russian-backed separatists declared "republics" in parts of the regions in 2014 and Russian forces have captured more territory since Vladimir Putin's invasion began in late February.

        Russian forces executed civilians in various locations in the Kyiv region, according to new testimony published by Amnesty International.

        The human rights organisation interviewed more than 20 people from towns and villages near the capital, some were witnesses to, or had direct knowledge of, the violence committed, it says.

        "In recent weeks, we have gathered evidence that Russian forces have committed extrajudicial executions and other unlawful killings, which must be investigated as likely war crimes," says Amnesty International Secretary General Agnès Callamard.

        "Testimonies shows that unarmed civilians in Ukraine are being killed in their homes and streets in acts of unspeakable cruelty and shocking brutality."

        In one account given, a woman in a village east of Kyiv told Amnesty two Russian soldiers entered her house on 9 March, killed her husband, then repeatedly raped her at gunpoint while her young son hid in a boiler room nearby.

        With Russian forces retreating from the north of Ukraine, disturbing stories of life under occupation have been emerging. The BBC's Jeremy Bowen has been told of Russian troops using villagers as human shields against Ukrainian counter-attacks.

        Russia has repeatedly denied that its forces have committed atrocities, and sought to point the finger of blame elsewhere.

        We're still waiting for the UN vote on whether Russia will be suspended from the Human Rights Council.

        Making the case earlier for Russia to be suspended, the Ukrainian representative at the UN said the world had come to a "crucial juncture".

        Sergiy Kyslytsya said Russia was committing "horrific" human rights abuses in Ukraine, adding that suspending Russia was "not an option but a duty".

        In response, Russia's representative, Gennady Kuzmin, claimed the vote was an "attempt by the US to maintain its dominant position and total control".

        He said the vote had no relation to the human rights situation on the ground in Ukraine.

        Women, children and the elderly in Dnipro have been urged to evacuate while they still can by the city's mayor, as fears of intensified fighting in eastern Ukraine increase.

        In a video address, Borys Filatov said anyone who is not directly involved in critical infrastructure should leave the city in central Ukraine for safer places in the west of the country, given the "worsening situation in Donbas".

        Dnipro, which had a pre-war population of around one million, is currently seeing an influx of people who have been evacuated from areas to its east.

        The recommendation follows similar warnings by authorities in Luhansk and Donetsk - which make up the Donbas - where the Russian military is expected to ramp up attacks in the coming weeks.

        Away from the UN and Nato, earlier today a security guard at the British embassy in Berlin denied spying for Russia.

        British national David Smith, 57, is accused of collecting information from the embassy and passing it to a person he believed was a Russian representative, among other allegations.

        He pleaded not guilty to nine offences under the Official Secrets Act at Westminster Magistrates' Court.

        It's alleged that Smith tried to communicate by letter with General Major Sergey Chukhurov, the Russian military attache based out of the Russian Embassy in Berlin.

        He's also accused of collecting information about the layout and operations of the UK embassy in Berlin that could be useful to the Russian state.

        Read the full story here

        A round-up of his key points

        As we wait for that UN vote on whether Russia is to be suspended from the Human Rights Council, here is a recap of what Nato Secretary General Jens Stoltenberg just said following the alliance summit in Brussels:

        The United Nations General Assembly is to shortly vote on a move to suspend Russia from the UN Human Rights Council, after Ukraine accused Russian troops of killing dozens of civilians in the town of Bucha.

        A two-thirds majority vote by the 193-member assembly in New York can suspend a state for persistently committing gross and systematic violations of human rights.

        We'll bring you the results of that vote when it happens.

        The world must be prepared for the "long haul" with the war in Ukraine, Nato's secretary general warns.

        Jens Stoltenberg says the war may last for weeks, months or even years more, adding allies were "imposing heavy costs" on Russia through sanctions to help shorten the duration of the conflict.

        He adds if the war is going to last for a long time, the risk is primarily with the people of Ukraine "who will suffer more, who will see more death and destruction".

        Stoltenberg says: "But of course, as long as war continues, there will be risk for escalation beyond Ukraine and that is what Nato is focused on, to prevent that escalation."

        France24 - World

        Act or dissolve, Zelensky challenges UN, but Ukraine atrocities already pile pressure on Russia

        Issued on: 07/04/2022 - 15:59Modified: 07/04/2022 - 18:40

        Leela JACINTO Follow

        In his first address to the UN Security Council since the Russian invasion, Ukrainian President Volodymyr Zelensky this week called on the 15-member body to reform itself or face dissolution. That may be easier said than done. But the response to reports of Russian atrocities in Bucha, near Kyiv, highlights how the broader UN system, if not the Security Council, is doing its job in responding to Moscow’s actions. 

        Ukrainian President Volodymyr Zelensky was not mincing his words when he addressed the UN Security Council via video link on Tuesday, April 5.  

        Scowling into the camera, in his now trademark military green gear, Zelensky focused on the failure of the premier global body to fulfill its mission to maintain international peace and security. 

        “You could do two things: Either remove Russia as an aggressor and a source of war so it cannot block decisions about its own aggression,” said the TV actor-turned wartime president. “Or, if there’s no alternative, then the other option is for the Security Council to dissolve itself altogether.”  

        Zelensky’s address came a day after his much-publicised visit to Bucha, where he once again accused Russian troops of committing war crimes and genocide while they occupied the Kyiv satellite city. 

        In his first address to the UN Security Council since his country was invaded, Zelensky informed the 15-member body that, “We are dealing with a state that is turning the veto of the United Nations Security Council into the right to die,” before warning: “If it continues, countries will rely not on international law or global institutions to ensure security, but rather, on the power of their own arms.” 

        The war in Ukraine has once again highlighted the imperfections and imbalances of the world’s pre-eminent security forum, where five permanent members – the US, UK, France, Russia and China – have the power to veto resolutions in the 15-member body that also includes 10 non-permanent members are elected for two-year terms by the General Assembly.

        Proposals to reform what is sometimes called “the broken” UN system – from ditching the veto power to enlarging the elite club of permanent members – clog academic libraries across the world.  

        But by calling for reform of the existing UN system, Zelensky may be asking for more than he bargained for. The international response to the war in Ukraine may have sparked unity among Western powers and their allies. But it has also highlighted the failure of major emerging powers to jettison economic interests and patronage links that may not align with what Zelensky called Ukraine’s “moral right to propose a reform of the world security system”. 

        Expanding the elite club 

        The veto power, which is the source of much of the UN Security Council’s difficulties, dates back to the 1945 San Francisco conference that laid the basis for the formation of the successor to the League of Nations, which had failed to prevent World War II. 

        In his discussions with Soviet leader, Joseph Stalin, US wartime president, Franklin D. Roosevelt, argued for a veto to be restricted to a limited number of countries with the manpower for expeditionary military forces. Consensus among a smaller group of nations, Roosevelt believed, would enable the new international body to overcome the problems the League of Nations faced due to the lack of unanimity among members. “But two years after the setting up of the UN, the Cold War began – that was the end of the consensus that Roosevelt was trying to set up with Stalin at that time,” explained Yves Doutriaux, a former French deputy ambassador to the UN.

        The end of the Cold War was supposed to unfreeze the deadlock, but that did not happen. In recent times, the Security Council’s voting list shows Russia – often in conjunction with China – dominating the “No” votes with 23 vetoes since 2010, primarily over the Syrian conflict. The US comes next, with four vetoes over the same period, mostly over “the Palestinian question”. The UK and France have not used their veto since 1989.   

        Meanwhile emerging powers, such as India, Brazil and South Africa, argue that the wartime restrictions of five permanent members in the 15-member Security Council does not reflect the world’s changing balance of power.  

        The limitation, which harks back to the 19th century Concert of Europe, does not represent the world’s population either. As former US ambassador to the UN, Samantha Power, argued in a 2009 column, the permanent five once spoke for 40 percent of the world’s population. These days, they speak for only 29 percent. 

        The obvious solution would be to include the world’s most populous nations, including India, Brazil and Indonesia. Reform proposals have also called for the inclusion of one or more African nations such as Nigeria, Ethiopia as well as Egypt. 

        “It’s a prestige issue: India feels it has more credible power than the UK, which it believes is now a diminished power. The primary driver for India is the prestige and power of the veto,” explained Avinash Paliwal of London University’s School of Oriental and African Studies. 

        Arms, anti-colonial struggles block ‘global alliance’ in ‘free world’ 

        The Ukraine war though has shown that many of the top Security Council aspirants have failed to join what Michael Beckley and Hal Brands in a Foreign Affairs article called a “global alliance that unites democracies” that “secures the free world” against autocrats with expansionist plans.

        But many of the world’s emerging and biggest democracies have not joined the condemnations of Russia’s aggression and breach of Ukraine’s sovereignty. Nor have they signed up for US and EU-led calls to sanction Moscow for its actions. 

        In a March 3 UN General Assembly vote condemning the Ukraine invasion, 35 countries – including India and South Africa – abstained. While the resolution passed with an overwhelming 141 votes in the 193-member General Assembly, the abstentions included 16 African countries that have close links to Russia.  

        A reliance on cheap Russian military hardware combined with a sympathy for Moscow during anti-colonial and anti-apartheid struggles accounts, in some measure, for many of the abstentions.  

        >> Read more: India tries diplomatic dance on Ukraine, but Russia is awkward partner

        Russia has also exploited anti-West sentiment in several African, South Asian and Latin American nations, targeting countries such as India, Pakistan, Mali and the Central African Republic with disinformation campaigns.

        Patrons in permanent member ranks 

        Over the past few weeks, there has been much media focus, for instance, on India’s abstentions over the Ukraine invasion. But New Delhi’s discomfort over Russia’s actions is evident in its strongly worded statements in the UN calling for the “respect for the sovereignty and territorial integrity of states” – albeit without naming Russia.

        For countries such as India, the balancing act hinges not just on a dependence on Russian arms, but also on a diplomatic debt for Moscow’s past support in the Security Council on issues related to New Delhi’s regional and foreign policy interests.  

        It is a well-known fact in UN circles that most countries find a “patron” among Security Council permanent members that will veto any resolutions directed against them in return for diplomatic, economic, or security benefits. 

        Paliwal argues that enlarging the Security Council’s permanent members “might enable India to take much more autonomous decisions particularly since it relies on the Russian veto on issues relating to India’s national interests”. 

        While most permanent members officially state their support for an enlargement, in practice, the move is blocked by behind-the-scenes opposition from current veto holders as well as geopolitical rivals of countries that have been proposed for a permanent seat. 

        “The UN Security Council is by design stymied because the UN is set up that way,” said Kenneth Roth, executive director of Human Rights Watch. “Security Council reform has been on the agenda for a long time, but it can’t go anyplace unless the five permanent members agree and there’s no consensus on this.” 

        Broken, but not defeated 

        But Roth cautions against dismissing the UN system as broken.  

        “The Security Council may be stymied, but the other UN bodies are acting within what they can do,” Roth said, noting the General Assembly vote condemning the Ukraine invasion, as well as the activities of treaty bodies such as the International Criminal Court (ICC) and the UN Human Rights Council (UNHRC). “The ICC is very actively collecting evidence of war crimes in Ukraine, which are very likely to lead to charges being filed,” he added.  

        Just days after Zelensky’s address, the UN General Assembly on Thursday voted to suspend Russia from the UN Human Rights Council. Of the 193 members of the assembly, 93 voted in favour of suspension while 24 voted against and 58 abstained – including Brazil, India and South Africa.

        Final vote of the United Nations General Assembly resolution to kick Russia out of the UN Human Rights Council.Russia is out. pic.twitter.com/wp4lffFS6b

        April 7, 2022

        Ahead of Thursday’s vote, Moscow had warned select General Assembly members that abstentions or “yes” votes on the resolution to suspend Russia from the UNHRC will be viewed as an "unfriendly gesture" with consequences for bilateral ties, according to a note sent to some countries that was seen by news organisations.

        Thursday’s General Assembly vote record of 58 abstentions and 24 members voting against Russia’s suspension signals a weakening international unity against Moscow.

        Nevertheless, the General Assembly did succeed in pushing through the second ever suspension of a country from the UN Human Rights Council. Libya was the first, in 2011.

        Russia may have a lock on the Security Council, but the actions of most UN member states, as well as individual governments, are ensuring that while all members may not be equal in the UN system, they still uphold the principles of equality and justice.  

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        India tries diplomatic dance on Ukraine, but Russia is an awkward partner

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        The Debate

        Can India stay out of it? While West sanctions Russia, Delhi maintains historic ties

        Valeurs Actuelles

        Affaire Théo : le Défenseur des droits s’acharne et demande la “poursuite disciplinaire” des policiers

        Trois ans après l’interpellation de Théodore Luhaka, la Défenseure des droits dresse une liste des comportements allant à l'encontre de la déontologie des forces de l'ordre.

        Le 2 février 2017, Théo Luhaka était grièvement blessé lors d’un contrôle de police à Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis. Trois ans après cet incident, la Défenseure des droits, Claire Hédon a réclamé, ce mardi, des «poursuites disciplinaires» à l’encontre des quatre policiers qui ont interpellé le jeune homme. Comme le relaye Le Figaro, Claire Hédon relève dans une décision publique adressée au ministère de l’Intérieur des «manquements» des quatre fonctionnaires à la déontologie policière et demande des sanctions disciplinaires, «indépendamment» du procès aux assises souhaité par le parquet de Bobigny. Elle recommande également des sanctions disciplinaires contre l’ancien commissaire d’Aulnay et une inspection administrative, face à «l’accumulation des manquements» dans cette affaire.

        «Plusieurs gestes étaient disproportionnés»

        La Défenseure des droits considère que «plusieurs gestes étaient disproportionnés» lors de l’interpellation, citant notamment le «coup pointé» de matraque télescopique qui a grièvement blessé Théo dans la zone anale, provoquant une incontinence qui le handicape à vie, selon une expertise médicale de 2019. Claire Hédon a rendu cette décision après avoir auditionné le jeune homme, les quatre policiers et avoir eu accès à l’information judiciaire.

        Selon les précisions du Figaro, le document souligne également que «rien ne pouvait justifier les coups portés après le menottage et la maîtrise» de Théo, et détaille les «coups de poing», «de genou» et l’usage de «gaz lacrymogène» démontré par la vidéosurveillance de la ville, avant que le jeune homme ne soit amené hors champ des caméras pendant «deux minutes et 20 secondes». Claire Hédon réclame enfin une «inspection» administrative concernant les pratiques de la Brigade de sécurité de terrain (BST) et de l’ensemble du district nord-est de la Seine-Saint-Denis.

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        BBC

        Video appears to show killing of captive Russian soldier

        By Reality Check and BBC MonitoringBBC News

        A video has emerged which purports to show Ukrainian forces shooting and killing a captive Russian soldier.

        It was filmed on a road to the west of the Ukrainian capital Kyiv, where Russian forces have been retreating.

        Ukraine's Foreign Minister Dmytro Kuleba said on Thursday that he was aware of the video and it would "definitely be investigated".

        The BBC has been analysing the footage - here is what we have found out so far.

        Warning: Graphic image and details that some may find upsetting.

        What does the video show?

        The video shows four people in military fatigues on the ground and one of those has their arms tied behind their back.

        Three are not moving but one appears still to be alive and wheezing although badly injured. A man out of shot says "[expletive] leave him" and another responds "I don't want to [expletive] leave him". A soldier (whose face cannot be seen on the video) then shoots him several times until he stops moving.

        The video then pans round to show other soldiers reacting.

        All of the bodies on the floor are wearing military uniform and there are pools of blood.

        You can only see the face of one of these people - the other three are face down on the road.

        Where and when was the video filmed?

        We have located the incident to the main road outside the town of Dmytrivka to the west of Kyiv. The road links Dmytrivka to Irpin and Bucha.

        Scenes shown in the video match the scenery on Google Street View of the area.

        In a satellite image taken of the same road on 31 March, you can see what appears to be blood stains on the ground and armoured vehicles which are in the video.

        We can't be sure what day the video was filmed, although we do know it was taken in the afternoon due to the position of the shadows on the road.

        The first version we found of the video was posted on the morning of 30 March - meaning it was filmed in the afternoon of 29 March or earlier.

        How do we know the dead soldiers are Russian?

        The main clue comes from what is said during the video.

        One of the soldiers standing over the bodies on the floor says: "Here they are, the defenders of the Russian army."

        On top of this, the video also features unaccompanied armoured vehicles with a V painted on the side - typically a sign Russian troops mark their vehicles with.

        Two of the people on the floor are wearing white armbands, which have been used as identification by Russian soldiers in some parts of Ukraine. Red and orange armbands have also been used. There have also been reports that civilians have been encouraged to wear white armbands in some areas.

        Are we sure that Ukrainian soldiers are involved?

        On the military fatigues of some of the soldiers we can see blue armbands and Ukrainian flag patches, which are typical identifiers for Ukrainian forces. Clearly that is not proof of their identity.

        From what we can hear in the videos the soldiers are all speaking Russian, which is widely spoken in Ukraine.

        About half way through the video we can see one of the soldiers faces - a bearded man - very clearly. A couple of other soldiers' faces are clearly visible at points in the video.

        We have tried to biometrically match this face - a process where a computer algorithm compares an image to a database of photos of people's faces. The match is to a Georgian man with close links to Ukraine, but we are not naming him as we have not confirmed his identity.

        As the camera pans towards the man with the beard, another person shouts "Glory to Ukraine", to which the man with a beard responds "Glory to heroes". The first person then shouts in an excited way - although the audio is not clear - what sounds like the word "Gruziny" which means Georgians in Russian.

        The audio ends with a man saying: "Do not [expletive] come to our land."

        We have approached the Ukrainian Ministry of Defence for comment.

        We are still trying to verify elements of this video and will update this piece when we have more information.

        Reporting by Paul Myers, Daniele Palumbo, Olga Robinson, Jake Horton, Alex Murray, Shayan Sardarizadeh, Alistair Coleman, Richard Irvine-Brown

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        Related Topics

        New York Times - World

        A Decaying Art Gem Signifying Venezuela’s Divisions Could Now Help It Heal

        Caracas’s Museum of Modern Art, a symbol of a westernized Venezuela, was dismantled by the Socialist governments. Its modest recovery offers hope to the troubled nation.

        Sculptures decorating the gardens that lead to the Museum of Modern Art of Caracas.Credit...

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        By Anatoly Kurmanaev and Isayen Herrera

        Photographs by Adriana Loureiro Fernandez

        CARACAS, Venezuela — In a decaying housing complex filled with garbage-strewn hallways, shuttered shops and barren gardens lies one of Latin America’s greatest art treasures.

        The vaults above inundated basements contain the region’s largest public collection of Pablo Picasso’s works, as well as hundreds of millions of dollars worth of paintings and drawings by masters such as Joan Miró, Marc Chagall and Lucian Freud.

        Nearby, 700 sculptures by iconic artists, including Salvador Dalí and Fernando Botero, are crammed in a large room to protect them against encroaching humidity.

        This is Venezuela’s Caracas Museum of Modern Art, or MACC, once a regional reference for cultural education, that has fallen victim to economic collapse and authoritarianism.

        Buoyed by Venezuelan oil wealth, the museum hosted exhibitions by internationally renowned artists, bought masterpieces and fostered groundbreaking local artists, projecting an image of a confident nation speeding toward modernity and prosperity. Now, the museum’s underpaid workers and cultural officials are working to preserve and exhibit the collection after years of deterioration, technical closures and official indifference.

        The museum’s decline illustrates the long-lasting effect of political polarization on national culture. A “cultural revolution” launched by Venezuela’s Socialist Government in 2001 turned every institution into a political battleground and divided citizens along ideological lines, tearing apart the shared cultural heritage over the last two decades.

        “The culture, like everything else, became divided,” said Álvaro González, a Venezuelan art conservation expert working in the museum. “We have lost the moorings of who we are as a nation.”

        Thanks to the work of Mr. González’s team and the Culture Ministry, as well as pressure from Venezuela’s civil society and local media, the museum partially reopened in February to the public after a two-year closure, reflecting the country’s recent modest, uneven economic recovery.

        Workers have repainted five of the museum’s showrooms, sealed the leaking ceiling and replaced burned light bulbs with modern fixtures. Museum officials says repairs are underway in the remaining eight rooms.

        The renovated space showcases 86 selected masterpieces from the museum’s 4,500 collected works. A visit by The New York Times to the main storage vault in February found the museum’s most important works in apparently good condition.

        Some officials believe MACC’s partial reopening will presage a wider recovery of the art scene, as the authoritarian government of President Nicolás Maduro abandons radical socialist economic and social policies in favor of a more moderate approach designed to attract private investment.

        “The collection of our museums is the heritage of all of Venezuelan people, and that’s why it’s so important that the spaces are in optimal condition for its preservation,” said Clemente Martínez, president of the National Museums Foundation, which oversees Venezuela’s public museums.

        However, several prominent Venezuelan art experts say the museum’s partial renovation masks deeper problems that continue to threaten its collection. They warn that the museum will not recover without major new investments and a profound change in how the Venezuelan state views culture.

        Most of the museum remains shut. The experienced technical staff is mostly gone, having fallen victim to the political purges of the former Socialist leader, Hugo Chávez, or having escaped the economic downfall under his successor, Mr. Maduro.

        Years of hyperinflation gutted the institution’s budgets, forcing most of the staff to emigrate or move to the private sector, which pays in U.S. dollars. Top MACC officials last year earned an equivalent of $12 a month and the museum received a daily budget of $1.50 to maintain its 100,000 square feet of facilities, according to a former employee who spoke on condition of anonymity for fear of reprisals.

        The Ministry of Culture and MACC’s director, Robert Cárdenas, both declined to comment.

        “People can’t work indefinitely just for the love of art,” said María Rengifo, a former director of Venezuela’s Fine Arts Museum, MACC’s sister institution. “It’s very hard seeing everyone who had dedicated their lives to the museums leave.”

        The economic hardships have pushed some employees to theft.

        In November 2020, Venezuelan police officials detained MACC’s head of security and a curator for participating in the theft of two works by the renowned Venezuelan artists Gertrud Goldschmidt and Carlos Cruz-Diez from the vaults.

        Art experts say the collection will remain at risk until the state starts paying living wages, installs basic security systems and buys an insurance policy.

        The museum’s main works were worth a combined $61 million in 1991, the last time it carried out an evaluation. Today, art dealers say parts of its collection, such as the 190 paintings and engravings by Picasso and 29 paintings by Miró, are worth around 30 times more, putting the combined value at hundreds of millions of dollars and making it a target for crime.

        The economic crisis has also devastated the museum’s building, which forms part of a social housing project called Central Park. Built during Venezuela’s oil boom in the early 1970s, Central Park adopted the slogan “a new way of living” to symbolize the country’s rapid modernization.

        The 25-acre complex included schools, swimming pools, restaurants, office blocks, a metro station, a church and a theater, along with hundreds of luxury apartments in what were the tallest buildings in Latin America until 2003. Many of the apartments were offered to working-class residents under heavily subsidized mortgages.

        Today, Central Park’s hallways and passages are spattered with garbage, leaking water, used condoms and the remains of dead animals. The once lush gardens are barren grounds punctuated with mosquito-riddled puddles. The underground parking has been abandoned to the rising groundwaters.

        Central Park’s decline has affected the MACC, which relied on the complex’s central air conditioning and maintenance budget to protect its collection from humidity.

        Yet, art experts believe the greatest blow to the museum came not from the economic downturn but the Socialist Party’s policies.

        After winning the presidency in 1998, Mr. Chávez, a former paratrooper born into a poor provincial family, sought a radical break from the discredited traditional parties, who had alternated power since the 1950s.

        Mirroring the slogans of his mentor, Fidel Castro, the Cuban leader, Mr. Chávez proclaimed a “cultural revolution,” seeking to elevate Venezuela’s traditional music, dance and painting styles at the expense of what he called the elitist culture of his predecessors.

        One of his first targets was the MACC, which was founded and managed since its inception by the seminal Venezuelan art patron Sofía Ímber. To Mr. Chávez, Ms. Ímber represented everything that was wrong with the country: a member of a closed elite circle who had monopolized Venezuelan oil wealth.

        Two years after taking power, Mr. Chávez fired Ms. Ímber from the MACC on live television.

        It was the first time in 42 years that a Venezuelan president had intervened in the cultural centers, presaging Mr. Chávez’s wider dismantling of democratic institutions.

        “The museum represented a vision of the country, a space where artistic excellence reinforced democracy and the free exchange of ideas,” said María Luz Cárdenas, who was the MACC’s chief curator under Ms. Ímber. “It clashed with Chávez’s government project.”

        Mr. Chávez’s “cultural inclusion” policies ended abruptly after oil prices and the country’s economy collapsed soon after his death in 2013. His successor, Mr. Maduro showed little interest in high culture, focusing his shrinking economic resources on keeping power by force amid mass protests and American sanctions.

        “When crude prices fell, the entire economic system that supported cultural policy had collapsed,” said Jacques Leenhardt, an art expert at the School of Advanced Studies in Social Sciences in Paris. “The Maduro populist government, now penniless, did nothing to protect this cultural heritage.”

        Mr. Maduro’s crisis management differed greatly from that of his allies, Cuba and Russia, who have largely shielded their artistic treasures during the worst years of their downturns.

        Today, the neat premises of Havana’s Fine Arts Museum contrast with the MACC’s dilapidation. Havana itself has become an international art destination, as Cuba’s Communist government mounts exhibitions and festivals to earn hard currency and boost its reputation.

        In contrast, Mr. Maduro never followed Cuba’s cultural example.

        Yet, paradoxically, Venezuela’s economic collapse could now help revive the country’s cultural institutions, said Oscar Sotillo, who directed the MACC last year.

        To survive the sanctions, Mr. Maduro has over the last two years quietly started courting private investors and returned some expropriated businesses to their previous owners.

        The forced moderation is spreading into the art world. Adriana Meneses, the daughter of Ms. Ímber, said the government had recently contacted her about collecting financing support for cultural projects from Venezuela’s traditionally anti-government diaspora, a development that was unthinkable a few years ago.

        The government also recently began repairing Caracas’s iconic Teresa Carreño Theater and the Central University of Venezuela, a UNESCO World Heritage site. Venezuela’s lauded state-run network of children’s orchestras is negotiating private sponsorships.

        Caracas’s private galleries are booming, as oligarchs and Western-educated officials invest wealth in art, mimicking the lifestyles of Venezuela’s traditional moneyed elites.

        “Art has this possibility to transcend politics,” Mr. Sotillo said. “And what is a country if not its culture? Heritage doesn’t have a price.”

        Ed Augustin contributed reporting from Havana, and Robin Pogrebin from New York.

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        Valeurs Actuelles

        Six ans de prison pour l’Afghan qui avait agressé sexuellement une femme de 72 ans dans la Creuse

        Avant de commettre les faits qui lui ont valu une condamnation à six ans de prison ferme, Ikmatullah Anwary s’était déjà fait remarquer pour différents troubles à l’ordre public et « comportements perturbateurs » à l’égard des femmes. Rien de tout cela, pourtant, n’était parvenu à remettre en question la validité de sa carte de séjour, accordée en août 2019 par la préfecture de Guéret (Nouvelle-Aquitaine) pour une durée de quatre ans. De source policière, Ikmatullah A. avait d’ailleurs demandé l’asile en 2016, alors qu’il se trouvait en détention (a priori, cause d’une condamnation). Asile qui lui avait été accordé sous la forme de la protection subsidiaire, ce qui explique le renouvellement de sa carte de séjour. Il aura donc fallu attendre ces drames, survenus le soir du 2 février 2022.

        Ce soir-là, relate une source policière, une femme âgée de 72 ans rentrait chez elle après avoir rendu visite à une amie. Elle croisait alors la route de cet Afghan, âge de 31 ans. Ce dernier entreprenait d’abord plusieurs attouchements sur sa victime. Après être parvenu à plaquer la septuagénaire au sol et à l’empêcher de crier, il tentait alors de la sodomiser, puis parvenait à effectuer une pénétration vaginale. Ce n’est qu’alors que la malheureuse femme parvenait à prendre la fuite, et à se réfugier chez elle.

        170 Afghans à Guéret, d’après une source locale

        Le lendemain, la septuagénaire se rendait au commissariat et portait plainte pour viol. Étant parvenue à fournir un signalement précis de son agresseur, elle réussissait à l’identifier « formellement » sur une planche photographique fournie par les policiers. Le même jour, une autre femme âgé d’une trentaine d’année selon France Bleu se présentait devant eux, et identifiait à son tour Ikmatullah A. comme l’auteur d’une agression sexuelle qu’elle avait subi elle aussi le 2 février 2022, juste après le viol présumé de la septuagénaire. Par ailleurs, un autre ressortissant afghan déposait lui aussi plainte contre le même homme qu’il accusait de l’avoir frappé, et de lui avoir dérobé son téléphone portable, à l’aide d’un complice afghan lui aussi.Interpellé dans la foulée du dépôt de plainte de la septuagénaire, Ikmatullah A. avait alors été placé en garde en vue. Lors d’un premier interrogatoire, il avait nié l’ensemble des faits qui lui étaient reprochés. Finalement jugé à huis clos le 28 mars dernier, il a donc été condamné à six ans de prison ferme pour agression sexuelle, à l’issue desquels il sera soumis à une interdiction définitive du territoire. Selon une source policière, l’Afghan n’a pas pu être jugé et condamné pour viol, ce dernier n’ayant pas pu être avéré. Le développement de ce volet de la plainte de la septuagénaire aurait par ailleurs nécessité le renvoi de l’affaire devant une cour d’assises, prolongeant nettement le traitement du dossier.

        En 2021, avec l’arrivée au pouvoir des Talibans, la ville de Guéret s’était dite prête à accueillir des familles afghanes, rapportait France Bleu. Contactée par Valeurs actuelles à propos de la politique d’accueil de la ville, la mairie nous renvoie vers l’association Viltais, « qui gère l’accueil des réfugiés », mais qui n’a pas répondu à nos sollicitations répétées. D’après une source locale, environ 170 Afghans auraient été accueillis sur le secteur depuis trois ans, dont 50 ces derniers mois avec le retour des Talibans au pouvoir, pour une population municipale d’environ 12 700 habitants.

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        L'Humanité

        Le sens de la démocratie

        Éditorial

        Sébastien Crépel

        Le poison du présidentialisme aura fait son œuvre sans relâche jusqu’aux dernières heures de la campagne. D’abord en promettant depuis des mois, par le jeu d’un mode de scrutin qui écarte les voix de dizaines de millions d’électeurs d’un tour à l’autre, la réédition du duel final de 2017 Macron-Le Pen, dont la majorité des Français ne veulent pas. Et même quand est apparue une lueur d’espoir de déjouer ce funeste scénario au second tour, que croit-on qu’il advint ? La logique toxique du présidentialisme a repris le dessus, transformant l’espoir en chantage au « vote utile » pour des centaines de milliers d’électeurs de gauche.

        Il n’y a que dans l’élection présidentielle française, qui allie scrutin majoritaire à deux tours et concentration des pouvoirs unique au monde entre les mains du vainqueur, que l’on peut trier les suffrages des électeurs pourtant égaux en droit entre votes « utiles » et ceux qui ne le seraient pas. Dans ce système, les soutiens des candidats crédités de moins de 15 % dans les sondages doivent rentrer dans le rang, sous peine d’être accusés de favoriser l’adversaire commun. Le moyen et la fin sont inversés : les querelles de tactique électorale prennent le pas sur l’adhésion à un projet de société. L’extrême droite contre laquelle chacun se bat est constamment remise au centre du jeu, tandis que des électeurs convaincus de voter à gauche sont repoussés vers l’abstention plutôt que de se laisser dicter leur choix.

        La candidature de Fabien Roussel fait au contraire le pari que c’est en retrouvant le sens de la démocratie que la droite et l’extrême droite reculeront. Nombre d’électeurs ont confié leur soulagement de voir leurs idées retrouver droit de cité avec Fabien Roussel comme porte-parole. Il est redevenu possible de débattre du mode de production énergétique dans le cadre de la lutte pour sauver le climat ou de donner de la noblesse au mot « populaire ». Surtout, il est redevenu possible de parler de « Jours heureux ». L’intérêt suscité par la campagne du candidat communiste montre que le pays et la gauche en ont grand besoin.

        Présidentielle 2022Fabien Rousselgauchepcf
        BBC

        Israel: Two killed, several wounded in Tel Aviv shooting

        Two people have been killed by at least one gunman in the centre of Tel Aviv, Israel, in the fourth attack of its kind in just over two weeks.

        Some of the shootings are reported to have happened on Dizengoff Street, one of the busiest streets in the city.

        Initial reports say a gunman has been killed, with a possible second attacker still at large.

        It follows a spree of attacks by Israeli Arabs and a Palestinian which left 11 people dead.

        Eight people were wounded in Thursday night's shootings, four of them critically, Tel Aviv's Ichilov hospital said.

        Video from Dizengoff Street shows people running away as emergency vehicles pour into the area, sirens wailing. CCTV footage from an outside bar shows people drinking then suddenly dashing away at the moment of the attack, overturning chairs in the scramble to escape.

        As security forces scoured the area, police appealed to people to stay indoors.

        "Don't leave your homes. Don't stick your heads out of the window. Stay off your balconies," police spokesman Eli Levy said on Channel 13 television.

        Israeli Prime Minister Naftali Bennett is reportedly being debriefed at the military headquarters in Tel Aviv, about 1km (0.6 miles) from Dizengoff Street.

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        Haut-Karabakh : l'Arménie et l'Azerbaïdjan sur la voie de pourparlers de paix

        Publié le : 07/04/2022 - 10:14

        FRANCE 24 Suivre

        L'Arménie et l'Azerbaïdjan ont convenu de débuter la préparation de pourparlers de paix, après un regain detensions dans la région du Haut-Karabakh, a annoncé, jeudi, la diplomatie arménienne. La veille, le Premier ministre Nikol Pachinian s'était entretenu, à Bruxelles, avec le président azerbaïdjanais, Ilham Aliev. 

        L'Arménie et l'Azerbaïdjan ont décidé de lancer les préparatifs pour les pourparlers de paix entre ces deux pays du Caucase, qui se sont affrontés en 2020 pour le contrôle de la région disputée du Haut-Karabakh, a indiqué, jeudi 7 avril, la diplomatie arménienne dans un communiqué.

        Le Premier ministre arménien, Nikol Pachinian, et le président azerbaïdjanais, Ilham Aliev, ont ordonné à leurs ministres des Affaires étrangères respectifs de "commencer les préparatifs aux pourparlers de paix entre les deux pays", lors d'une rencontre organisée mercredi, à Bruxelles, sous médiation du président du Conseil européen, Charles Michel, précise le communiqué.

        "Un accord a été obtenu lors de cette rencontre (...) pour mettre en place une commission bilatérale sur les questions de délimitation de la frontière", poursuit-il. Cette commission sera notamment chargée d'assurer la sécurité et la stabilité le long de la frontière, selon la même source.

        Pour sa part, le ministère azerbaïdjanais des Affaires étrangères a annoncé que des travaux étaient en cours pour commencer les négociations de paix, en ajoutant que le futur accord serait fondé sur "les principes de base proposés plus tôt par l'Azerbaïdjan".

        Un accord sous l'égide de Bruxelles

        De son côté, Charles Michel a assuré, dans un communiqué, que "le président Aliev et le Premier ministre Pachinian ont tous les deux exprimé leur volonté d'avancer rapidement vers un accord de paix entre leurs pays".

        La rencontre à Bruxelles est intervenue après un regain de tensions au Haut-Karabakh, où sont déployés, depuis novembre 2020, des forces russes de maintien de la paix.

        La Russie avait accusé, fin mars, l'Azerbaïdjan d'y avoir violé le cessez-le-feu négocié par Vladimir Poutine pour mettre fin au conflit en 2020. Aux termes de cet accord, une force de paix russe a été déployée au Haut-Karabakh.

        Selon Moscou, l'armée azerbaïdjanaise y a occupé une localité et a fait usage de drones d'attaque. Trois militaires arméniens ont été tués, d'après Erevan.

        Nouvelle passe d'armes au Haut-Karabakh 

        L'Arménie a, en outre, accusé Bakou d'avoir coupé le gaz au Haut-Karabakh, empêchant la population de se chauffer malgré une météo hivernale. L'Azerbaïdjan a balayé ces accusations, insistant sur sa souveraineté sur la région.

        En novembre 2020, un cessez-le-feu signé sous médiation russe entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan a mis fin à une guerre de six semaines entre ces deux ex-républiques soviétiques du Caucase qui se battent pour le contrôle de l'enclave indépendantiste du Haut-Karabakh.

        Ce conflit, qui a fait plus de 6 500 morts, s'est soldé par une lourde défaite de l'Arménie, qui a dû rétrocéder d'importants territoires qu'elle contrôlait depuis une première guerre victorieuse au début des années 1990.

        Peuplée majoritairement d'Arméniens, la région montagneuse du Haut-Karabakh, soutenue par Erevan, a fait sécession de l'Azerbaïdjan à l'effondrement de l'URSS, entraînant une première guerre dans les années 1990 qui a causé la mort de 30 000 personnes et fait des centaines de milliers de réfugiés.

        Avec AFP et Reuters 

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        New York Times - World

        How a Saudi-Led Alliance Battling an Iran-Backed Militia Devastated Yemen

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        Yemen was already the Arab world’s poorest country before its civil war began in 2014. Then a Saudi-led coalition joined the fight against the Iran-backed Houthi militia, spreading the ruin.

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        By Ben Hubbard

        BEIRUT, Lebanon — Months after a rebel movement aligned with Iran seized control of Yemen’s capital in 2014, Saudi Arabia pulled together a military coalition and unleashed a rain of bombs aimed at driving the rebels back to their homes in the mountains.

        It didn’t work.

        Instead, it set off an escalating cycle of violence that heavily damaged Yemen’s cities and killed an untold number of civilians while creating new threats to the global oil supply and maritime traffic around the Arabian Peninsula.

        Seven years in, victory for Saudi Arabia, which receives extensive military aid from the United States, remains elusive. Now, the kingdom is searching for a way out of the war by backing a cease-fire and a new presidential council to lead the Yemeni government, which was announced on Thursday.

        Here is a look back at how the war settled into a grinding stalemate that has shattered communities, sent starving children to depleted hospitals, and spread diseases such as cholera across Yemen in what United Nations officials have deemed one of the world’s worst humanitarian crises.

        How did the Yemen war begin?

        The conflict began as a civil war in 2014, when the Houthis, seeking to take over the country, took control of the northwest and the capital, Sana, sending the government into exile in Saudi Arabia.

        The Saudi-led coalition soon intervened, but the Houthis stayed put while the coalition’s bombs fell, often killing civilians and destroying factories and infrastructure in what was already the Arab world’s poorest country.

        Saudi Arabia and its coalition partner, the United Arab Emirates, also backed various Yemeni fighting groups to battle the Houthis.

        What went wrong?

        Early on, the coalition heavily bombarded Saada Province, the Houthis’ ancestral homeland, embittering its residents and providing an opening for accusations that it was committing war crimes by not differentiating between civilian and military targets.

        Elsewhere, Saudi bombs repeatedly fell on civilian gatherings, including weddings. An attack on a high-profile funeral in Sana in 2016 killed more than 100 people, including political figures who might have helped bridge gaps between Yemenis to end the war.

        That and other strikes made the war hugely unpopular in Washington and other Western capitals whose governments had sold the Saudis many of the weapons being used to kill civilians.

        The Saudis and their allies said they adopted protocols to ensure better targeting.

        But then in 2018, they bombed a school bus, killing at least 44 people, most of them young boys on a field trip. That renewed questions about whether the Saudi air force had poor targeting skills or just did not care enough to take the necessary precautions.

        The harshness of the bombing campaign and the imposition of a blockade that hobbled the economy and left more Yemenis dependent on limited international aid made the Saudis deeply unpopular in parts of the country and increased support for the Houthis’ idea that they were fighting unjust aggression.

        “First, they gave them the moral high ground by attacking civilians, then they made it possible for the Houthis to recruit by applying economic sanctions that impoverished the population and made enlisting in the Houthi forces the only survival option,” said Abdulghani Al-Iryani, a senior researcher at the Sana’a Center for Strategic Studies.

        How did Iran get involved?

        Iran, the Saudis’ regional nemesis, had a relationship with the Houthis before the war but dramatically ramped up military aid to the movement after the fighting began.

        Understand the War in Yemen

        A divided country. A Saudi-led coalition has been fighting in Yemen against the Houthis, a Shiite Muslim rebel group that dominates in northern parts of the country, for years. Here’s what to know about the conflict:

        The origins. The conflict has its roots in the country’s Arab Spring uprising, which forced then-President Ali Abdullah Saleh to step down in 2012. Mr. Saleh then decided to join forces with the Houthi rebels, which had been growing in strength.

        Hostilities begin. In 2014, the Houthis, supported by sections of the military loyal to Mr. Saleh, stormed Sana, the capital of Yemen, and forced then-President Abdu Rabbu Mansour Hadi into exile in Saudi Arabia. A Saudi-led coalition including the United Arab Emirates began bombing the country in 2015 in response.

        A proxy war? The conflict has been a source of friction between Sunni Saudi Arabia and Shiite Iran in their battle for influence in the Middle East. The Saudis have accused Iran of supporting the rebels. Iran has denied the claim, though the rebels have used Iranian-made weapons.

        The U.S. role. The United States has backed the Saudi-led coalition from the start of the conflict. President Biden announced the U.S. would end its support, but his administration has continued selling it weapons. In January, the U.S. military intervened to help the U.A.E. thwart a missile attack by the rebels.

        Enduring crisis. Yemen remains divided between the Houthis, who control the north and Sana, and the Saudi-backed government in the south. As military operations drag on, the country has become the site of what aid groups say is one of the world's worst humanitarian disasters.

        A truce. On April 1, the United Nations said that the two warring sides had accepted a two-month truce. President Abdu Rabbu Mansour Hadi also announced his abdication, another sign that his Saudi backers may be looking for a path out of the bloodshed.

        It was a win-win for the anti-Saudi team.

        The Houthis needed help to fight back against a much wealthier and better equipped foe, and Iran found a new way to menace Saudi Arabia and weaken its defenses without attacking the kingdom directly.

        Over time, the Houthis progressed from targeting spots along the Saudi border with short-range missiles to targeting the Saudi capital, Riyadh, with large ballistic missiles as well as using exploding drones to attack Saudi oil facilities deep inside the kingdom.

        “When we are talking about the Houthi movement, the biggest inflection is the military capability, which has allowed them to have an outsized effect on the region and put them in the position where they are the gatekeepers to peace in Yemen,” said Katherine Zimmerman, a fellow at the American Enterprise Institute.

        Does this mean the war will end?

        Saudi officials have argued that they had no choice but to fight the Houthis and often ask what the United States would do if a violent militia seized control of territory across its border and started firing missiles at American cities. Wouldn’t it bomb them, too?

        The Houthis also stand accused of committing war crimes, including using child soldiers, and they rule their areas with an iron fist that leaves no room for disagreement with their policies.

        The Yemeni government’s new presidential council, announced on Thursday and backed by the Saudis, is supposed to lead peace talks with the Houthis, and a two-month cease-fire that went into effect on Saturday could also provide an opening for negotiations. Both are indications that Saudi Arabia is intensifying efforts to find a way out of the war.

        But some analysts question whether the Houthis want to end a war that has so greatly expanded their power, and that costs Saudi Arabia so much to pursue.

        “It is expensive for the Saudis, and it is certainly more expensive for them than it is for their enemy, which is always problem, even if you are the rich guy,” Ms. Zimmerman said.

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        Santé : la France des déserts médicaux

        Publié le : 01/04/2022 - 14:14

        Pauline GODART Claire PACCALIN

        Le système de santé français est souvent cité en exemple pour sa qualité et son universalité. Mais les disparités sont nombreuses sur le territoire, la pénurie de médecins dans certaines zones limitant grandement l'accès aux soins. Et si le gouvernement a choisi d'augmenter le nombre d'étudiants pouvant être admis en médecine, les effets de cette mesure ne se feront sentir que d'ici plusieurs années. Nos reporters Pauline Godart et Claire Paccalin se sont rendues dans plusieurs déserts médicaux de l'Hexagone.

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        Valeurs Actuelles

        Jérémy Cohen, la tragédie qui chamboule la campagne

        Mercredi 16 février, Bobigny (Seine-Saint-Denis). Peu avant 20 heures, un homme, la trentaine, est heurté par un tramway de la ligne 1 entre les arrêts Libération et La Ferme. En arrêt cardio-respiratoire et souffrant d’un traumatisme crânien, la victime, Jérémy Cohen, est transportée à l’hôpital en état d’urgence absolue, avant d’y décéder peu après minuit. Le lendemain, la rédaction du Parisien 93, qui ne dispose pas d’informations supplémentaires, rapporte ce fait divers. Un banal accident de voie publique, pense-t-on alors. Le commissariat central de la ville, préfecture du département, ouvre dans la foulée une enquête pour homicide involontaire. Comme l’explique une source proche du dossier au Figaro, les enquêteurs ont privilégié cette piste dans un premier temps, « car les caméras sur la voie publique ne fonctionnaient pas ». L’histoire aurait pu en rester là. Mais « nous ne comprenions pas comment cet accident avait pu se produire », raconte Raphaël Cohen, frère du défunt, le 31 mars, au micro de Radio Shalom. Ne bénéficiant encore d’aucun relais médiatique ou politique et même juridique au lendemain du drame. Ainsi, la famille se résout à prendre seule les choses en main, tant elle est dubitative quant aux conclusions de la police, qui penche toujours vers l’hypothèse de l’accident. Selon nos informations, la famille du défunt se heurte même au refus de plusieurs avocats qui ne souhaitent pas se porter civile dans ce dossier.

        L’émission de Radio Shalom étant passée sous les radars des pouvoirs publics, des auditeurs de la station juive ont décidé de se tourner vers le site très droitier Fdesouche pour relayer l’affaire

        En compagnie de son père Gérald, le cadet décide donc de distribuer des flyers aux passants sur le lieu du drame et se hasarde même à glisser quelques coupons, à la nuit tombée, dans les boîtes aux lettres environnantes. « De manière assez étonnante, nous avons obtenu des retours », relate-t-il encore, au micro de Bernard Abouaf. Remarquant tout de même au passage que le voisinage, souvent évasif, ne semble pas vouloir « mettre en cause des gens qu’ils connaissent » … Faute de source fiable, l’appel à témoins patine, jusqu’à ce qu’un document « déterminant » permette enfin de « relancer l’enquête » : la vidéo d’un jeune homme tabassé par une bande de voyous dans une rue passante, qui tombe, se relève puis, déboussolé, court pour fuir ses agresseurs. On y reconnaît Jérémy Cohen, abruti de coups, qui traverse des voies ferrées sans voir qu’un tramway approche. La suite est connue de tous. Avant que les autorités aient vu le clip, « le dossier a failli être fermé », nous confie Shana Marer, la présidente de Paul Marer, une association d’aide aux handicapés qui a pris sous son aile le jeune Jérémy, souffrant d’une invalidité « non-visible ». Fort heureusement, les Cohen ont effectué un véritable « travail de police » à la place des forces de l’ordre, nous dit Shana Marer, sans quoi l’affaire en serait restée au stade du fait divers. « La famille n’aurait jamais dû avoir à faire tout cela », s’agace-t-elle, mais c’est bien parce qu’elle est « partie porter plainte avec ces nouveaux éléments » qu’une seconde enquête, cette fois-ci pour violences volontaires en réunion, a pu être ouverte. Ne restait plus qu’à faire monter la mayonnaise médiatique.

        L’émission de Radio Shalom étant passée sous les radars des pouvoirs publics, des auditeurs de la station juive ont décidé de se tourner vers le site très droitier Fdesouche pour relayer l’affaire.

        Un “game changer” nommé Zemmour

        Ce que la revue de presse identitaire a fait dès le samedi 2 avril. Mais c’est la vidéo, seulement évoquée par la famille sur Radio Shalom, puis diffusée sur le compte Twitter d’un membre du Crif, qui déclenche un véritable tsunami médiatique le lundi qui suit. Bien qu’elle ait sans doute été diffusée par erreur… Après l’avoir partagée, le tweetos l’a aussitôt retirée. Trop tard. Elle était déjà entre les griffes de Pierre Sautarel, fondateur de Fdesouche, qui la relaie, sincèrement choqué par les images qu’il a sous les yeux et qui donnent, comme l’avait déclaré la famille, un tout autre visage à l’affaire. « Il faut faire buzzer cette histoire », écrit-il sur Twitter, épicentre médiatique de l’affaire.

        Pour cela, Pierre Sautarel peut compter sur l’influence d’un candidat à la présidentielle dont le succès sur la plate-forme n’est plus à démontrer : Éric Zemmour. Contacté via e-mail par Gérald Cohen, las de constater que la mort de son fils ne bénéficiait pas d’une médiatisation suffi sante, le champion de Reconquête ! s’empare aussitôt de l’affaire. « Pourquoi aucun média, ni aucun politicien, ni aucun membre du gouvernement ne parle de la mort de Jérémy Cohen, tabassé par des racailles ? », tweete lundi Éric Zemmour, au sortir d’une conversation d’une quinzaine de minutes avec Gérald Cohen. Au téléphone, le père a demandé à Zemmour d’user de son statut pour faire éclater l’affaire au grand jour, lui confiant que son fils était handicapé et qu’il portait une kippa blanche au soir des faits. Quelques heures plus tard, sur BFM TV, M. Cohen justifie publiquement son choix : « Je l’ai contacté pour qu’il fasse quelque chose et que l’enquête ne soit pas étouffée. » Enfin, la mayonnaise prend. Vers 15 heures, Valeurs actuelles contacte l’attachée de presse d’Éric Zemmour pour recueillir une réaction du candidat. Celle-ci nous propose une tribune, que nous publions sur notre site trois heures plus tard. Il dénonce le « laxisme de la justice et des médias », « l’antisémitisme enragé » dans les banlieues et « le mépris pour la vie humaine chez les racailles ».

        Des politiques s’inquiètent du possible caractère “antisémite” du drame

        Invité le jour même sur le plateau de TF1, dans l’émission 10 Minutes pour convaincre, le descendant de juifs d’Algérie consacre deux minutes de son temps de parole pour « lever l’omerta » sur la mort de Jérémy Cohen. Une partie du monde politique lui emboîte rapidement le pas. À droite, Marine Le Pen et Valérie Pécresse ont respectivement dénoncé un « tabassage » et un « lynchage », s’inquiétant toutes deux du possible caractère antisémite du drame. À gauche, Yannick Jadot et Jean-Luc Mélenchon ont pour une fois joint leurs voix, réclamant à l’unisson que la « lumière soit faite ». Une réactivité rare du candidat de La France insoumise sur ce type d’affaires, qui n’est sans doute pas étrangère à son effroyable réputation au sein des institutions juives. À quelques jours du premier tour, mieux vaut essayer de réparer les pots cassés. Trop tard : « Avant, quand un juif était victime d’une agression, sa famille contactait SOS Racisme, la Licra ou le Crif. Désormais, elle contacte Zemmour », souligne sur Twitter Pierre Sautarel. Les temps changent.

        Devant l’ampleur médiatico-politique de l’affaire, le procureur de Bobigny, Éric Mathais, a publié lundi un communiqué de presse qui revient sur les différentes étapes de l’enquête : « Rapidement, les éléments recueillis permettaient de comprendre que, quelques instants avant l’accident, la victime avait subi des violences. Une seconde enquête était ouverte pour violences volontaires en réunion. L ‘hypothèse que la victime ait traversé les voies du tramway pour échapper à ses agresseurs était naturellement prise en compte », explique le texte. Dans la foulée, les deux procédures sont regroupées en un seul dossier judiciaire. Le 29 mars, l’affaire rebondit. Une information judiciaire, pour “violences volontaires en réunion ayant entraîné la mort sans intention de la donner” est ouverte et confiée à un juge d’instruction qui ne retient pas à ce stade la qualification d’antisémitisme. Sa famille, elle aussi, préfère rester prudente sur ce point.

        S’il affirme qu’une kippa a bien été retrouvée à proximité du corps de Jérémy, son frère, Raphaël, ignore s’il la portait au moment de l’agression. Une position partagée par le conseil de la famille, Franck Serfati, mardi, au micro de BFM TV : « Pour l’instant, non, on n’a pas de preuves tangibles [du caractère antisémite de l’attaque, NDLR] . Il serait inutile, mensonger, voire inefficace d’aller aujourd’hui crier à l’acte antisémite. Pour autant, il existe un certain nombre de faits. »

        La longue liste de crimes alimentés par une haine des juifs

        À l’heure où nous mettons sous presse, en effet, aucun élément tangible ne permet de conclure à un acte antireligieux. Toutefois, devant la recrudescence des faits antisémites – 589 selon un rapport public remis le 29 mars 2022 -, cette piste n’est pas à exclure. D’autant que cette agression vient se surajouter à la (trop) longue liste de crimes alimentés par une haine des juifs, d’Ilan Halimi, en 2006, à Mireille Knoll, en 2018, en passant par le massacre de l’école Ozar-Hatorah, en 2012.

        À noter que William Attal, le frère de Sarah Halimi, a d’ailleurs contacté Shana Marer pour en savoir plus sur l’affaire. La mort du jeune Jérémy Cohen lui rappelant sans doute celle de sa sœur, sexagénaire juive défenestrée aux cris d’ « Allahou akbar » en 2017, sans que le motif antisémite du meurtre soit immédiatement reconnu. « La coïncidence est terrible », abonde dans nos colonnes Meyer Habib, député UDI ayant présidé une commission d’enquête parlementaire sur le dossier Halimi. Ironie du sort, la mort de Jérémy Cohen fait les gros titres le 4 avril, « date anniversaire du décès » de la vieille dame, soupire de son côté Shana Marer.

        Qu’elle prenne ou non les contours d’un acte antireligieux, l’agression contre Jérémy Cohen remet de nouveau en lumière la question de l’insécurité et ses conséquences tragiques

        Qu’elle prenne ou non les contours d’un acte antireligieux, l’agression contre Jérémy Cohen remet de nouveau en lumière la question de l’insécurité et ses conséquences tragiques. On la croyait reléguée au magasin des accessoires, escamotée par une sale guerre face à laquelle tout paraissait dérisoire. Et puis, la revoilà, à quelques jours du premier tour de la présidentielle, dans sa cruelle nudité. L’insécurité, ce tabou qu’on aime tant garder sous le boisseau, quand on ne le renvoie pas à une affaire de fausse perception – vous savez, ce fameux « sentiment » -, finit toujours par se rappeler au souvenir de ceux qui ne veulent pas voir.

        Comme l’affaire “Papy Voise”, en 2002, du nom de ce retraité violemment agressé chez lui, à Orléans (Loiret), trois jours avant le premier tour de la présidentielle, la mort de Jérémy Cohen heurte de plein fouet cette fin de campagne. Il y a vingt ans, le visage tuméfié du retraité devant sa maison incendiée était devenu le symbole de l’insécurité en France et du laxisme supposé du Premier ministre, Lionel Jospin, éliminé lors du premier tour, le 21 avril. L’histoire, dit-on, se répète toujours deux fois.

        Conscient du potentiel éruptif de ce nouveau drame abondamment médiatisé, un conseiller de l’Élysée s’est entretenu, dès lundi soir, avec les parents du défunt, les assurant du soutien d’Emmanuel Macron. Toutefois, c’est vers le candidat Reconquête ! que s’est à nouveau tourné le père de la victime. Mardi matin, Gérald Cohen a été reçu, à sa demande, au siège de campagne d’Éric Zemmour.

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        L'Humanité

        « Le Pen et Zemmour sont les deux faces d’une même pièce »

        Entretien

        À la veille du premier tour, le danger que le « camp national » – selon l’expression de Marine Le Pen – ne s’impose n’a jamais semblé aussi prégnant. Il a dicté ses thèmes dans le débat et la cheffe du RN a adouci son image et son discours. En façade tout au moins.

        Benjamin König

        Raphaël Llorca Doctorant à l’EHESS en philosophie du langage et expert à la Fondation Jean-Jaurès

        C’est à Perpignan, plus grande ville dirigée par le RN avec Louis Aliot, que Marine Le Pen a tenu ce jeudi son dernier meeting. La fin d’une campagne marquée par l’émergence d’Éric Zemmour, qui a apporté à la cheffe du RN de potentielles réserves de voix, une médiatisation sans précédent des thèmes de l’extrême droite, mais aussi – par contraste – une image de sérieux et de modération. Une dissimulation qui cache un danger mortel : la possibilité de voir l’héritière du FN accéder à l’Élysée. Auteur du récent ouvrage les Nouveaux Masques de l’extrême droite (éditions de l’Aube, février 2022), Raphaël Llorca décode les stratégies et les évolutions qui ont conduit à voir l’extrême droite aux portes du pouvoir.

        Dans une note de la Fondation Jean-Jaurès, vous écrivez que cette campagne restera comme celle qui a étendu plus que jamais la sphère d’influence de l’extrême droite. De quelle façon et pour quelles raisons ?

        Tout d’abord, il y a le constat arithmétique. Marine Le Pen a de grandes chances de faire un meilleur score qu’en 2017, mais avec un Éric Zemmour en plus. Au premier comme au second tour, l’extrême droite n’a jamais été aussi puissante. Ce qui me frappe, c’est sa capacité, dans une bataille de long terme qui semble se cristalliser sur les douze derniers mois, à imposer ses mots, ses images, ses raisonnements. Je pense à l’expression « grand remplacement », longtemps cantonnée à une frange marginale, et qu’une partie de la droite républicaine a reprise. Dans le jargon des communicants, on parle d’élargissement de la fenêtre d’Overton (théorie qui situe les idées et opinions considérées comme acceptables dans le débat public – NDLR). Première conséquence : les discussions des thèmes radicaux dans le débat public ont explosé. La seconde est que, par effet de contraste, toutes les propositions historiques de Marine Le Pen apparaissent comme modérées, adoucies. On ne discute même plus des conséquences philosophiques et idéologiques de la préférence nationale, on ne parle pas non plus de l’interdiction du voile dans l’espace public. On se rend compte qu’Éric Zemmour a été d’une aide assez extraordinaire pour Marine Le Pen. Sur la guerre en Ukraine, il a aussi servi de paratonnerre.

        Elle ne parle pas de « grand remplacement » mais de « dissolution du peuple français »… Comment analysez-vous cette nouvelle stratégie de la dissimulation, alors que les fondamentaux sont là : préférence nationale et référendum contre l’immigration ?

        Son analyse est de dire : « Quand la société est d’accord avec mes idées, la brutalité devient inutile. » C’est sa différence avec Zemmour. Au fond, elle peut conserver la charge radicale de son programme tout en la neutralisant, en multipliant les signes d’unité, d’adoucissement, et même, pour reprendre l’expression malheureuse de Darmanin, de « mollesse ». Mais il faut insister sur trois points quand on parle de son programme : le référendum sur l’immigration, l’interdiction du voile dans l’espace public et la préférence nationale, qui est une rupture majeure de l’égalité des citoyens. Le tout accompagné d’une forme de sérénité, de rires, de « cocooning », qu’elle a beaucoup travaillée : rien n’est laissé au hasard. Il faut faire abstraction des horreurs qu’a prononcées Éric Zemmour pour retrouver une capacité d’indignation sur des points de programme défendus par Marine Le Pen.

        Précisément, le fait qu’il y ait une « hydre à deux têtes » marque une nouveauté dans cette campagne ?

        Je parle à ce sujet de « deux faces d’une même pièce », en rappelant la citation de Guy Debord : « Pour que le spectacle fonctionne, il faut qu’il y ait de fausses oppositions. » À force de vouloir les distinguer, les comparer, on oublie qu’il y a une différence de degré, mais pas de nature.

        D’ailleurs, dans son entretien au Figaro, Marine Le Pen parle à nouveau « d’unité du camp national », regrettant la candidature de Zemmour…

        Il ne faut pas s’y tromper : demain, si Marine Le Pen est présidente, son gouvernement fera de la place aux zemmouristes. Les deux sont en tandem. Je parle dans le livre de force centrifuge et force centripète : l’une part de la marge pour s’adresser au centre et cherche à gagner des franges plus modérées de la société, l’autre (Zemmour) veut radicaliser le centre de la société, les 40 % de Français qui ne s’estiment ni modérés ni radicaux, notamment la bourgeoisie patriote. Cet électorat n’a jamais pensé voter Le Pen, pour des raisons sociologiques et culturelles, et a une tradition intellectuelle d’extrême droite, avec Maurras, Bainville. Zemmour apporte ainsi à Marine Le Pen des réserves de voix dont elle ne disposait pas jusqu’ici.

        Après la « dédiabolisation », la stratégie de Marine Le Pen tend vers une « normalisation ». Comment la désamorcer, quand les alertes sur les dangers qu’elle représente et les appels au front républicain semblent inopérants ?

        Elle s’est arrogé la carte de la « campagne thérapie » qui historiquement n’est pas celle de l’extrême droite, et qui est très difficile à déconstruire car elle entre en résonance profonde avec l’état de la société. Marine Le Pen vient coller aux émotions dominantes du pays en essayant d’accompagner dans ce registre les Français. Une façon de déconstruire cette posture est de prendre le contrepied de cette image de psy démago qui brosse dans le sens du poil les pulsions de ses patients.

        Pour la gauche, quelles sont les réponses à apporter pour déconstruire ce récit ?

        Retrouver cette capacité d’indignation sur le programme de Marine Le Pen, qui est aujourd’hui banalisé. Ce ne sera pas suffisant, mais c’est nécessaire. Deuxième élément : mener la bataille de l’émotion, ne pas lui laisser le monopole de la compréhension émotionnelle de la société. Enfin, s’attaquer à sa stratégie du « cocooning », qui vise à endormir le front républicain. Elle parie non pas sur une conquête d’électeurs, mais sur le fait que, notamment au second tour, des gens de gauche ne votent pas Macron. Il ne faut pas leur jeter la pierre, et Macron a une énorme responsabilité, mais le problème est qu’elle joue à plein là-dessus. Si le loup entre dans la bergerie, il sera trop tard.

        Extrême droiteMarine Le PenÉric ZemmourPrésidentielle 2022
        France24 - Monde

        Au Yémen, le président délègue ses pouvoirs à un nouveau conseil présidentiel

        Publié le : 07/04/2022 - 06:16Modifié le : 07/04/2022 - 08:26

        FRANCE 24 Suivre

        Le président yéménite, Abd Rabbo Mansour Hadi, a annoncé jeudi la délégation des ses pouvoirs à un nouveau conseil présidentiel pour diriger le pays. Ce nouveau conseil sera composé de huit membres et sera dirigé par Rashad al-Alimi, un ancien ministre de l'Intérieur et conseiller du président.

        Le président du Yémen a annoncé jeudi 7 avril la création d'un nouveau conseil présidentiel pour diriger le pays exsangue, ravagé par la guerre qui sévit depuis 2014 contre les rebelles Houthis, a annoncé un média d'État.

        "Je délègue de manière irréversible mes pleins pouvoirs à ce conseil présidentiel", a indiqué le président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi dans une déclaration télévisée tôt jeudi matin, au dernier jour de pourparlers de paix dans la capitale saoudienne.

        Ce nouveau conseil sera composé de huit membres et sera dirigé par Rashad al-Alimi, un ancien ministre de l'Intérieur et conseiller de Abd Rabbo Mansour Hadi.

        Trêve annoncée pendant le ramadan 

        Le gouvernement de Abd Rabbo Mansour Hadi – reconnu par la communauté internationale et soutenu depuis 2015 par une coalition militaire pilotée par l'Arabie saoudite – et les rebelles Houthis, soutenus par l'Iran qui nie leur fournir des armes, se disputent le pouvoir depuis que les insurgés ont pris la capitale Sanaa en 2014.

        Une trêve arrachée par les Nations unies est entrée en vigueur samedi – au premier jour du ramadan, le mois du jeûne musulman –, offrant une lueur d'espoir dans une guerre qui a causé l'une des crises humanitaires les plus graves au monde.

        En vertu de cette nouvelle trêve, qui peut être renouvelée "avec le consentement" des belligérants, toutes les offensives militaires aériennes, terrestres et maritimes doivent cesser, dans ce conflit qui a fait des centaines de milliers de morts, selon l'ONU, et poussé ce pays pauvre de la péninsule arabique au bord de la famine.

        L'annonce de la trêve est intervenue alors que des discussions sur le Yémen se tenaient en Arabie saoudite, en l'absence des rebelles, qui ont dit refuser de participer à des pourparlers en territoire "ennemi".

        Avec AFP 

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        Au Yémen, nouveaux raids saoudiens après une annonce de trêve des rebelles Houthis

        Yémen : une trêve de deux mois débute au premier jour du ramadan

        DEMAIN A LA UNE

        Conflit au Yémen : la guerre oubliée ?

        BBC

        SANS TITRE

        Woods -1, Oosthuizen +3, Niemann -3 (16)

        Oh this is wonderful stuff now as the crowd are bang up for this as Tiger tees off on 17, and it almost feels like it's the 17th tee on Sunday with Woods holding a one-shot lead.

        Many people complain about too much coverage of Woods, but scenes like these help to explain why, he's just box office!

        DeChambeau +3, Smith -6 (16)

        Smith, firing on all cylinders, is safely onboard the 17th green and will have a chance to secure his ninth (!) birdie of an increasingly sublime opening round.

        Spieth E, Schauffele +1, Hovland E (5)

        Spieth is playing some wonderful golf, until he gets the putter in his hands as he lets a great birdie chance go begging.

        Schauffele goes even worse by three-putting for a bogey.

        MacIntyre +2 (11)

        Bad news for Bob MacIntyre as he finds the drink at the 11th and slumps to a double bogey.

        Three shots gone in the last two holes. Expensive.

        McIlroy -1, Koepka E, Fitzpatrick -1 (4)

        McIlroy's a dangerous man when he's finding his driver's sweet-spot.

        He's just done it again, sending a 355-yarder screaming down the fifth. That'll be a wedge from there.

        Rory in full flow's a joy to watch.

        Woods -1 (16)

        Trish Johnson

        Eight-time member of the Team Europe Solheim Cup team

        We just head an enormous roar and we just said 'it's got to be Tiger!'

        It's just sensational.

        Woods -1 (16)

        Alistair Bruce-Ball

        Commentator on BBC Radio 5 Live

        Woods putting for birdie - he staring at it - and it's in.

        An explosion of arms and cheering. He's giving them something to treasure and he stomps off with his putter raised in the air.

        Woods -1, Oosthuizen +3, Niemann -3 (16)

        Woods sends the patrons around the 16th green wild as he drains a bomb from downtown to claim a birdie two to get back into the red.

        Some of these patrons will have been waiting hours to get a glimpse of the big cat, and he's rewarded them with a putt that brought about a Tiger roar of old.

        We've been entertained by Tiger on the 16th before of course....

        Finau +1, Scheffler -3, Scott +2 (14)

        What?! How did that stay out??

        Scheffler's birdie putt looks destined to drop at the 14th, but it somehow dies to the right at the end.

        Agonisingly close, but on he goes, still bogey-free.

        There's a welcome birdie for Scott, too! His first gain since the second gets him back to two over.

        Woods E (15)

        Alistair Bruce-Ball

        Commentator on BBC Radio 5 Live

        Tiger Woods very casually leaning on his golf bag - he's being roared onto every green and every tee.

        Commanding the attention on the 16th tee, good crisp strike and he finds the heart of the green.

        McIlroy -1, Koepka E, Fitzpatrick -1 (4)

        McIlroy leaves his birdie putt at the fourth out to the left. No problem, a par there is not to be sniffed at. He looks to be somewhat in control so far, which is good sign given his indifferent form since the turn of the year.

        Pars for Fitzpatrick and Koepka at the fourth as well, with the Englishman doing brilliantly to get up and down after going left off the tee.

        Woods E, Oosthuizen +3, Niemann -3 (15)

        Tiger wins closest to the pin on 16 out of the group as he finds the dancefloor and the top shelf of it where the flag is today as well.

        Oosthuizen is short right and Niemann hits a shocker which almost finds the drink way left of the pin but just catches the bunker.

        DeChambeau +3, Smith -6 (16)

        Smith is -8 for his last 12 holes. Ridiculous.

        No surprise, then, to see him smoke his drive down the 17th.

        The Players champion looks untouchable in this form.

        Woods E, Oosthuizen +3, Niemann -3 (15)

        Question for Joaquin Niemann is this: does he putt or chip from the back edge of the 15th green? He goes with the putter and rattles his ball past the hole.

        Back to Woods, who has a long putt for birdie. Speed looks good, line even better. Ball hits the brakes at the end but leaves Woods with a knock-in for par.

        Niemann tucks away his par, but Oosthuizen goes one better than his playing partners with a much-needed birdie.

        DeChambeau +3, Smith -6 (16)

        McIlroy -1, Koepka E, Fitzpatrick -1 (3)

        A second birdie on the way for McIlroy?

        He smacks a glorious long iron high into the sky at the 240-yard par-three fourth to just 20 feet.

        Good chance coming up for Rors.

        Spieth E, Schauffele E, Hovland E (4)

        All three sitting on level par for the tournament with two pars on the fourth and a bogey from Spieth after a wonderful recovery shot was followed by a poor putt on his par save.

        Spieth has struggled with the flat stick of late and he can't really afford to have another bad day on the greens if he wants to challenge.

        DeChambeau +3, Smith -6 (16)

        Listen to those roars. On the Masters hole-by-hole guide it says "an exacting tee shot is required to set up a reasonable birdie chance."

        Cameron Smith knocks his to within five feet. Reckon he's hit the mark?

        Up he strides to knock in his putt. Never. In. Doubt. Is there some magic in that mullet? It feel like it.

        After a couple of ropey holes Bryson DeChambeau responds with a birdie and an even better shot off the tee.

        Woods E, Oosthuizen +4, Niemann -3 (14)

        Woods doesn't look to be walking as comfortably as he was earlier, unsurprising after playing 14 holes on one of the most demanding golf courses on the planet.

        As he said earlier this week, it's dragging himself around 72 holes which is the biggest challenge this week.

        Matsuyama +1, Piot (US)* +8, Thomas +2 (13)

        Much better from Hideki Matsuyama who rolls an eagle putt to within seven feet and then tidies up.

        Steady par from JT but a bit of a chastening hole for James Piot. The 23-year-old goes well left and out of bounds off the tee and makes matters a whole lot worse when he finds the tributary to Rae's Creek with his fourth shot.

        Two dropped shots. And eventually a very sorry eight.

        L'Humanité

        À gauche, nombre d’indécis choisiront dans l’isoloir

        Actu

        Coincés entre leurs convictions, les divisions entre partis et l’envie d’éviter le même second tour qu’en 2017, les électeurs de gauche se montrent très hésitants cette année.

        Aurélien Soucheyre

        Que se passe-t-il dans la tête des électeurs de gauche ? À quelques jours du premier tour, ils sont à peine plus d’une moitié à être certains de leur vote, et ce quel que soit l’institut de sondage. Ainsi, 50 % de ceux qui ambitionnent de voter Fabien Roussel précisent qu’ils pourraient changer d’avis une fois dans l’isoloir. Et 58 % des électeurs qui prévoient de se saisir d’un bulletin au nom de Yannick Jadot se disent capables de changer d’avis au dernier moment. Des chiffres stables depuis des mois. Seul Jean-Luc Mélenchon progresse sur ce plan, puisqu’il est passé en quelques semaines de 66 % à 79 % d’électeurs potentiels se disant définitivement convaincus de voter pour lui.

        « Un œil sur les sondages »

        Malgré cette évolution notable pour l’un des candidats, la volatilité observée à gauche reste très forte pour les autres, ce qui rend le scrutin de dimanche d’autant plus illisible. « J’hésite sans cesse entre Jean-Luc Mélenchon et Fabien Roussel. Entre se donner une chance de battre Le Pen ou donner du poids à une candidature qui reconstruit la gauche », souffle ainsi Bouchra, juste après avoir vu le candidat communiste en déplacement au marché de Gentilly (Val-de-Marne). « D’un côté, je suis plus proche du projet de Roussel, notamment sur le nucléaire, et puis Mélenchon n’a rien fait de ses 19 % en 2017. Mais, d’un autre côté, éliminer Le Pen d’emblée, puis avoir une confrontation et un débat public entre Mélenchon et Macron au second tour, c’est tentant », ajoute-t-elle. Le candidat insoumis est d’ailleurs celui qui bénéficie le plus d’un « vote de barrage » ou « vote contre », au premier tour, puisque 21 % de ceux souhaitant voter pour lui disent le faire afin d’empêcher un autre candidat d’y accéder, selon les enquêtes d’opinion. Bouchra n’a pas rejoint ces électeurs-là. Elle hésite encore. « Je garde un œil sur les sondages et je verrai au dernier moment », conclut-elle.

        Une indécision qui se retrouve de la sortie de la station de métro Jules-Joffrin jusqu’à la fin de la rue commerçante du Poteau, à Paris, où militants PCF, FI, EELV et PS tractent régulièrement. « Moi, ne me demandez pas, je vote Hidalgo, je suis déjà prêt à prendre une claque  ! » assène Gérard, quand d’autres électeurs historiques du PS confient hésiter entre Roussel, Mélenchon et Jadot. « Je change d’avis tout le temps. Un coup, je me dis que mon vote naturel va à Yannick Jadot ; un coup, je me dis qu’à en croire les sondages, si je veux qu’il y ait un candidat qui défende la bifurcation écologique au second tour, il va falloir que je vote Mélenchon, même si je ne peux pas le supporter. Et puis, je me dis que, de toute façon, Mélenchon va rater le second tour, alors je repars sur Jadot, et mon raisonnement tourne en boucle », confie Marc.

        « Si c’est juste pour faire barrage…»

        « C’est perdu d’avance. Mélenchon sera en haut d’un champ de ruines, dont il est l’un des grands responsables, avec François Hollande. Alors moi, je vote pour repartir sur des bases saines. J’ai toujours voté PCF, et la gauche a besoin d’un PCF fort. Dans son histoire, elle n’a jamais rien fait de bien sans ce parti », mesure pour sa part Fanny, qui trouve que Fabien Roussel a réussi sa campagne. « Il risque de se faire siphonner un peu à la fin. L’argument du vote utile en faveur de celui qui est en tête à gauche, ça marche toujours, surtout quand l’extrême droite est en embuscade. Mais le fait que Mélenchon ne soit pas clair sur sa consigne de vote en cas de duel Macron-Le Pen, franchement, ça ne me donne pas envie de voter pour lui », regrette Paolo, qui ne sait toujours pas ce qu’il fera le 10 avril.

        Par rapport à 2017, le nombre de Français ne se déclarant pas certains d’aller voter a augmenté de 11 %. « Je n’ai pas trop suivi cette année. Je m’en fous un peu. On sait très bien que Macron et Le Pen sont donnés devant depuis des mois, mais la gauche n’a rien tenté pour gagner cette élection. J’aurais bien voté Taubira. Une candidature de rassemblement avec un programme qui va à tout le monde à gauche, c’était une bonne idée. Je n’ai pas compris pourquoi personne n’a suivi », regrette Stéphanie, qui ira sans doute voter « pour faire barrage à Le Pen, quand même ». « Si c’est juste pour faire barrage, je vais plutôt attendre le second tour et voter pour un candidat qui me plaît au premier tour, reste à savoir qui entre Jadot et Hidalgo, car c’est un peu la même chose, non ? » expose ensuite Valérie. Sa fille, qui n’a pas encore le droit de vote, à deux mois près, lève les yeux au ciel. « Moi non plus, je ne sais pas ce que j’aurais fait car les partis de gauche se font la guerre pour rien, alors que l’urgence est là ! » tance-t-elle.

        Présidentielle 2022gauche
        France24 - Monde

        Coupes d'Europe : Lyon et Marseille visent un printemps exaltant

        Publié le : 07/04/2022 - 07:44

        Nicolas BAMBA

        Derniers clubs français en lice au niveau européen, l'OL et l'OM s'attaquent aux quarts de finale ce jeudi. Les Lyonnais, décrochés en Ligue 1, n'ont plus que la Ligue Europa pour sauver leur saison. Ils défient West Ham chez eux lors du match aller. De leur côté, les Marseillais sont en forme et comptent bien briller encore dans cette nouvelle Ligue Europa Conférence, face au PAOK Salonique au Vélodrome.

        Lille et Paris sortis par Chelsea et le Real Madrid en huitièmes de finale de la Ligue des champions (C1), Lyon et Marseille sont les deux derniers représentants tricolores en coupes d'Europe. Les deux Olympiques sont en quarts de finale dans deux compétitions : l'OL est en Ligue Europa (C3) tandis que l'OM dispute la Ligue Europa Conférence (C4), toute nouvelle compétition, hiérarchiquement un cran en-dessous de la C3. L'un et l'autre nourrissent de gros espoirs.

        Rhodaniens et Phocéens ont des ambitions, mais leurs motivations sont différentes. Pour les premiers, la Ligue Europa est la dernière carte à jouer pour sauver les meubles, voire plus, et conclure sur une note très positive une saison 2021-2022 fort pénible jusqu'à présent.

        "Cette année sera la bonne", assure Jean-Michel Aulas

        Avec 10 matches nuls et 8 défaites en championnat après 30 journées, l'OL est décroché au classement. Ces résultats en dents de scie laissent les Gones à une décevante neuvième place en Ligue 1. Sauf grosse surprise, le podium est inaccessible. Par ailleurs, mi-décembre, Lyon a été disqualifié de la Coupe de France après les heurts survenus lors du 32e de finale contre le Paris FC, également exclu.

        Ainsi, la Ligue Europa apparaît comme le dernier moyen de remporter quelque chose cette saison. C'est aussi l'ultime possibilité de se qualifier pour la prochaine Ligue des champions. La donne est simple : il faut gagner cette Ligue Europa pour jouer la C1 en 2022-2023. Outre son prestige, la Ligue des champions est aussi lucrative, un paramètre important dans le business-plan lyonnais.

        Demi-finaliste de la Ligue Europa en 2016-2017, l'OL s'imagine aller plus loin ce printemps, et même soulever le trophée. Jean-Michel Aulas l'a assuré, le 31 mars, au moment où il présentait sa nouvelle recrue, le Brésilien Tetê : il a eu "une vision". "Cette année sera la bonne", a révélé le président du club.

        Mais avant de se rêver en finale à Séville le 18 mai, il faut déjà passer les quarts de finale. Avec Karl Toko-Ekambi, co-meilleur buteur de la Ligue Europa avec 6 buts, les Lyonnais se rendent à Londres pour affronter West Ham en match aller. Grâce à leur premier tour brillant, avec cinq victoires et un match nul, puis leur huitième de finale très sérieux contre le FC Porto (victoire 1-0 à l'extérieur, match nul 1-1 à domicile), les Gones ont un statut à assumer face aux Hammers. "Nous sommes là pour gagner et non pas pour attendre de faire un bon résultat à la maison", prévient l'entraîneur, Peter Bosz. Ce West Ham-OL est "le match le plus important" en ce moment, insiste le coach néerlandais.

        𝖴𝗇 𝗂𝗇𝗏𝗂𝗍𝖾́ 𝖽𝖾 𝖽𝖾𝗋𝗇𝗂𝖾̀𝗋𝖾 𝗆𝗂𝗇𝗎𝗍𝖾 𝗏𝗂𝖾𝗇𝗍 𝖽’𝖺𝗋𝗋𝗂𝗏𝖾𝗋 👀Hello Karl ✌️🔴🔵#WHUOL #UEL pic.twitter.com/j4bt1vmnhd

        April 6, 2022

        L'OM a une dynamique à entretenir et des objectifs à atteindre

        Du côté de Marseille, l'atmosphère est plus sereine. La phase quelque peu compliquée entre début février et début mars, où l'OM a concédé quatre défaites, a été digérée. Le club vient d'enchaîner cinq victoires consécutives, en L1 et en C4, a inscrit 14 buts et s'est installé seul à la deuxième place du championnat de France. Idéal pour faire le plein de confiance.

        Un possible dilemme se présente désormais pour l'entraîneur Jorge Sampaoli et ses hommes : doivent-ils se concentrer avant tout sur la Ligue 1, avec la perspective de se qualifier pour la prochaine Ligue des champions, et peut-être négliger la Ligue Europa Conférence ? Car jouer sur les deux tableaux peut s'avérer dangereux et exigeant, surtout à un moment de la saison où le calendrier s'affole et où les organismes fatiguent.

        Mais comme Jorge Sampaoli l'a rappelé en conférence de presse, l'Olympique de Marseille a une "histoire européenne". Alors certes, entre les indisponibilités et le rythme soutenu, le coach va "faire des rotations" dans son effectif au Vélodrome face au PAOK Salonique. Cela ne veut pas dire pour autant que les Olympiens aborderont ce quart de finale aller avec légèreté. L'OM a "des objectifs", a rappelé Sampaoli, à deux mois de la fin de la saison. L'usage du pluriel n'est pas anodin.

        La Ligue Europa Conférence n'est pas la compétition la plus prestigieuse. Mais après sa victoire en Ligue des champions en 1993, Marseille a goûté plusieurs fois à l'ivresse européenne à des échelons plus modestes : finaliste de la Ligue Europa (anciennement connue sous le nom de Coupe de l'UEFA) en 1999, 2004 et 2018, vainqueur de la Coupe Intertoto en 2005... À chaque fois, les supporters marseillais se sont enflammés pour leur équipe de cœur. Et ils ne leur en faut pas beaucoup pour recommencer.

        👋 @orangevelodrome 😍🔜 #OMPAOK, #OMMHSCVous passez à la maison cette semaine ? 🙂#TeamOM 🔵⚪️ pic.twitter.com/lFO3xdc3Dc

        April 6, 2022

        Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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        Ligue des champions : De Bruyne délivre Manchester City contre l'Atlético de Madrid

        Ligue des champions : Liverpool entrevoit les demi-finales après sa victoire à Benfica

        AVANT-MATCH

        Ligue des champions : Hazard et Courtois, deux destins opposés à Madrid avant de retrouver Chelsea

        L'Humanité

        L’homme du jour. Olivier Dubois

        Homme du jour

        Caroline Constant

        Le journaliste a été enlevé voici tout juste un an, le 8 avril 2021, à Gao, au Mali. La confirmation de sa captivité est arrivée, via une vidéo, le 4 mai 2021. Âgé de 47 ans, d’origine martiniquaise, Olivier Dubois travaille pour le Point Afrique, Libération et Jeune Afrique. Il est aujourd’hui le seul otage français à l’étranger. Une pétition lancée par ses parents sur Change.org a déjà recueilli plus de 82 000 signatures. En février, Emmanuel Macron a assuré qu’un « travail inlassable » était mené pour le faire libérer. Aujourd’hui, les sociétés de journalistes et de personnels de la plupart des sociétés de rédaction françaises, dont celle de l’Humanité, ont interpellé le président de la République pour lui demander de traiter ce dossier de façon prioritaire.

        olivier duboisotages françaisMali
        BBC

        Helmut Sonneberg: A spellbinder's story of survival, no longer kept secret

        Last updated on 6 April 20226 April 2022.From the section European Football

        Helmut Sonneberg usually gives the same answer whenever he gets asked how he is: "Even crappy would be sugar coating it."

        People tend to be taken aback, but really there is no need to worry. 'Sonny', as he's known, is a bit of a rogue. In truth he's an amazingly fit and healthy 90-year-old. He's a warm-hearted, sensitive guy, and spellbinding in conversation.

        I first met Sonny six years ago in his hometown of Frankfurt for a report on away-game supporters over the age of 80. He quickly launched into a passionate tirade that took in half a dozen different topics in about three minutes. I described him as "the Julius Caesar of grouchy pensioners" and he enjoyed the remark.

        He smiled back: "Do you know what the hardest punishment would be for me? When I am told to keep quiet."

        So in truth Sonny is anything but embittered, although his life story might easily have left him so.

        Sonny is a Holocaust survivor. For decades he did not speak about the great suffering he experienced at the hands of the Nazis, not even with his closest friends and family.

        That changed a few years ago. It was perhaps his greatest passion - football and Bundesliga side Eintracht Frankfurt in particular - that helped him find the words.

        We should start with the night of 9 November 1938, Kristallnacht. Across Germany the Nazi regime and its supporters hunted Jews, burning their homes and pillaging their shops.

        Sonny was an ordinary seven-year-old boy. His mother was Jewish and his father was too, although he left shortly after Sonny was born.

        His surname (Wessinger) was his stepfather's, who was not Jewish. He didn't know about his birth father. That night he found out.

        The family had watched as Frankfurt's synagogue went up in flames and Sonny's mother couldn't emotionally bear to tell him the truth. So it was a woman from the neighbourhood bakery who told him that he was different to the rest of his family, that the man he knew as his father was his stepfather, and that he himself was a Jew. "What is that?" replied Sonny.

        "Jews are people who go to the synagogue, like the one you saw on fire today," the woman explained.

        Sonny was forced away from his family and into an orphanage for Jewish children. He had to wear the yellow star of David that marked him out as "an enemy of the people". He was spat on in the street.

        He would hear the horrifying chants of the Hitler Youth. Sometimes they were encouraged to indiscriminately beat the Jewish children. The sole relief in Sonny's world came from the books brought by his half-sister Lilo.

        "I cried and cried," he says. "I would read day and night. It was my only refuge."

        When the Gestapo first came for Sonny his stepfather had resisted. In June 1943 he took them on once more, throwing down a box of his WWI medals as he demanded: "Give me back my son."

        Remarkably, Sonny was allowed to return home. So on the night of 22 March 1944, when Frankfurt's entire old town was destroyed and over 1,000 citizens were killed in Allied bombing raids, he was sheltering with his family on the cellar floor.

        "War really is the worst thing that can happen to the human race," Sonny says. "You saw things that night that one really cannot talk about. People lying in the street with no limbs."

        In February 1945, with the Allies advancing, Sonny was deported along with his mother to Theresienstadt, in what is now the Czech Republic. His stepfather could do no more. He himself had been forced to take up arms.

        Theresienstadt was primarily a transit camp for Jews sent to their deaths further east.

        "There were about 55,000 people in a space designed for 4,000," Sonny says.

        "There was barley soup in the morning, at noon and in the evening. That was all we got to eat. Sometimes it was thick, sometimes thin, salty or sweet. There was one special ration every five days: 500g bread, 50g sugar, 50g butter. If I got that at 11, it was eaten by 12. So my mother gave me her ration too.

        "People were starving to death but it was not an extermination camp. When we were liberated by the Red Army - in late May or early June, it was warm - trains arrived from Auschwitz. They were like cattle cars, all the doors open, with people in there. They were just skin and bones. Nothing more.

        "Some lay or knelt. Some stood. Doomed people who could move just a bit.

        "That kind of image leaves an impression. If there are still people today who say that it was just made up... I am a fervent pacifist but I'd punch them in the face."

        An emaciated Sonny weighed only 4.2 stone (27kg) when, as a 14-year old, he got back home to Frankfurt.

        His older half-sister recoiled in horror at their first encounter. "I was afraid I would break him," she wrote in her memoirs, 'Endlich Reden' (Finally Talking).

        Sonny still carries Theresienstadt with him in the haunting memories he will "never forget".

        As tears come to his eyes he says: "People ask me can you forgive and can you forget? I tell you that I can forgive. And I'd like to forget. But the scars remain."

        It was Matthias Thoma, director of the Eintracht Frankfurt club museum, who cautiously encouraged Sonny to speak about his early life.

        Thoma is the author of the book 'Wir waren die Juddebube' (We were the Jewish boys). It tells the story of Eintracht's early nickname and the pre-war Jewish influence at the club.

        When Sonny coincidentally met Thoma in 2007, Thoma was carrying the book and Sonny said to him: "Oh, I could tell you something about that."

        They stayed in contact but Sonny did not feel ready to speak until 2017. Thoma had invited him to talk at an event about fan culture in the 1950s. Afterwards he said to Sonny: "Now you have to tell your whole story." Sonny made a start, and soon he began to open up more and more.

        He says: "After the war, nobody talked about it. Nobody asked about it. At that time you only wanted one thing: to live."

        Looking back on his life since the Holocaust, it seems like Sonny perhaps tried to move on by living as fast as he could.

        He had 17 different jobs: for the fire brigade, as a taxi driver, unloading planes at the airport. He also opened several bars. But there was one job that brought him great self-worth; driving a mobile library that helped children from disadvantaged backgrounds access reading material in Frankfurt.

        "For a long time in my childhood, from the age of seven to 14, I had zero friends. Books were my only friends," he says.

        Then there was football. It gave him a "taste of freedom". And he could play.

        Sonny joined Eintracht Frankfurt's youth ranks almost straight after the war. He quickly put on weight and didn't let the pain brought on by leg ulcers stop him either. He even broke into Eintracht's second team.

        He fell in love with the club. He didn't make it as a player but following Eintracht became his great passion.

        In 1959, Eintracht faced local rivals Kickers Offenbach in the German championship final in Berlin. Sonny travelled as a fan, driving in a VW Beetle.

        When he and his friends crossed the West German border into East Germany, the customs officials told them not to stop until they reached the capital, but his beer-drinking companions had to pee.

        Spotting them, a guard fired warning shots with his automatic rifle and they rushed back out of the bushes.

        Eintracht won the title in a breathtaking 5-3 victory, with two goals in extra time.

        "Eintracht Frankfurt had become my blood, my second family," says Sonny. "You had to be there to know what it meant to us."

        It remains their only league title. The following year they reached the European Cup final and lost 7-3 to Real Madrid before a crowd of 127,000 at Hampden Park. Sonny still recalls the hospitality of the Scots with great fondness.

        At that time, Frankfurt's chairman was Rudolf Gramlich. He'd been captain of the Germany team at the Berlin Olympic Games of 1936. It was that same year he joined the SS.

        Sonny only found out about Gramlich's background in his "late 40s". He immediately ended his club membership.

        Gramlich was Eintracht's chairman until 1970. After that he was made honorary president. He died in 1988.

        "For such a man, a criminal and a killer who pretends to be an innocent lamb, to be involved in my club, my Eintracht, I could not accept that," Sonny says.

        After WWII, Gramlich was arrested by the Americans over suspected war crimes before being released in 1947.

        Eintracht Frankfurt is today well-known for their campaigns against discrimination, anti-Semitism and fascism.

        As part of their efforts to mark the 75th anniversary of the liberation of Auschwitz-Birkenau on Holocaust Memorial Day 2020, the club commissioned research into Gramlich's past and stripped him of the honorary title.

        The club's current president is Peter Fischer.

        "Sonny is somebody who always gives me inner strength," he says.

        "He's one of the survivors of the disgusting Nazi killing machine. They killed millions and unfortunately only a few are left of those who survived.

        "One of them is Sonny. You can touch him, he's here, you can have a beer with him and he will tell you exactly what happened.

        "He gives me the strength as president to say we are 100% clear in our principles - and we won't move a millimetre."

        In early 2022, Sonny was the subject of our 30-minute Hessischer Rundfunk documentary filmexternal-link called 'A story about the Holocaust, Unity (Eintracht) and Frankfurt'

        When Sonny sat in the car after one of the five days of shooting, exhausted after a phenomenal endeavour for a 90-year-old and on the road back to his beloved partner Emmi, he said: "I say thanks to God every day when I wake up.

        "Thank you that I see the sky, the moon, the weather, feel the rain on my skin. That's great fun for me.

        "But I absolutely have to live to 104 years old, to get back what I've paid into the pension fund. I've calculated it.

        "I know a lot of people of my age who have already passed. I don't know really why I am still here.

        "Maybe God thinks that, after all that pain, he owes me some years of life."

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        France24 - World

        US Senate confirms Ketanji Brown Jackson as first Black woman on Supreme Court

        Issued on: 07/04/2022 - 20:19

        NEWS WIRES

        Ketanji Brown Jackson was confirmed by the Senate on Thursday as the first Black woman to serve on the Supreme Court in a milestone for the United States and a victory for President Joe Biden, who made good on a campaign promise as he seeks to infuse the federal judiciary with a broader range of backgrounds.

        The vote to confirm the 51-year-old federal appellate judge to a lifetime job on the nation's top judicial body was 53-47, with three Republicans - Susan Collins, Lisa Murkowski and Mitt Romney - joining Biden's fellow Democrats. A simple majority was needed, as Jackson overcame Republican opposition in a Supreme Court confirmation process that remains fiercely partisan.

        Jackson will take the 83-year-old Breyer's place on the liberal bloc of a court with an increasingly assertive 6-3 conservative majority. Breyer is due to serve until the court's current term ends - usually in late June - and Jackson would be formally sworn in after that. Jackson served early in her career as a Supreme Court clerk for Breyer.

        Democrat Raphael Warnock, one of the Senate's three Black members, said in debate before the vote: "I'm the father of a young Black girl. I know how much it means for Judge Jackson to have navigated the double jeopardy of racism and sexism to now stand in the glory of this moment. ... Seeing Judge Jackson ascend to the Supreme Court reflects the promise of progress on which our democracy rests. What a great day it is in America."

        Of the 115 people who have served on the Supreme Court since its 1789 founding, all but three have been white. It has had two Black justices, both men: Clarence Thomas, appointed in 1991 and still serving, and Thurgood Marshall, who retired in 1991 and died in 1993. Current Justice Sonia Sotomayor is the only Hispanic ever to serve on it. Jackson is set to become the sixth woman justice ever.

        Presidential nominations to the Supreme Court have become a flashpoint in American politics. The court wields great influence in shaping American policy on hot-button issues including abortion, guns, voting laws, LGBT rights, religious liberty, the death penalty and race-based practices.

        Before Jackson joins the bench, the Supreme Court is due to rule in major cases including one that could overturn the landmark 1973 decision that legalized abortion nationwide and another that could expand gun rights.

        Mitch McConnell, the Senate's top Republican, criticized Jackson in the debate before the vote, calling her the choice of the "radical left" and saying her "disturbing" judicial record included injecting personal policy biases in rulings and treating convicted criminals as gently as possible in sentencing.

        Vice President Kamala Harris, who became the first Black woman to hold that post after Biden selected her as his 2020 election running mate, presided over the vote. A Harris spokesperson said the vice president believes Jackson will become an "exceptional" justice.

        'Equal justice'

        Senate Majority Leader Chuck Schumer noted the country's legacy of slavery and past struggles to bring rights to women and Black Americans, adding: "Today we are taking a giant, bold and important step on the well-trodden path toward fulfilling our country's founding promise."

        Democratic Senator Dick Durbin, the Judiciary Committee chairman, said, "We are beginning to write another chapter in our nation's quest for equal justice under the law, and that chapter begins with three letters: KBJ," using her initials.

        Biden appointed Jackson last year to the U.S. Court of Appeals for the District of Columbia Circuit after she spent eight years as a federal district judge. Like the three conservative justices appointed by the Democrat Biden's Republican predecessor Donald Trump, Jackson is young enough to serve for decades in the lifetime job.

        During her March confirmation hearings, Jackson said what she hopes to bring to the Supreme Court is similar to what the prior 115 justices have delivered: their own life experiences and perspectives. She said hers included time as a federal judge, a court-appointed lawyer for criminal defendants who could not afford an attorney, a member of a federal commission on criminal sentencing and "being a Black woman, lucky inheritor of the civil rights dream."

        Jackson noted that she was born in 1970 in the aftermath of congressional passage of major civil rights laws aimed at curbing discrimination against Black people and other minorities and referenced the fact that her parents had experienced lawful racial segregation first-hand in their hometown of Miami.

        Biden has aimed to bring more women and minorities and a broader range of backgrounds to the federal judiciary. His appointment of Jackson fulfilled a pledge he made during the 2020 presidential campaign to name a Black woman to the Supreme Court.

        The other women to have served on the Supreme Court include current members Amy Coney Barrett, Elena Kagan and Sotomayor, the retired Sandra Day O'Connor and Ruth Bader Ginsburg, who died in 2020.

        (REUTERS)

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        US Supreme Court Justice Thomas hospitalised with ‘flu-like symptoms’

        US Senate begins grilling Biden Supreme Court nominee Jackson

        Biden Supreme Court nominee Jackson advances toward final Senate confirmation

        BBC

        SANS TITRE

        West Ham 0-0 Lyon

        Controversy!

        West Ham 0-0 Lyon

        A free-kick goes West Ham's way for a foul on Jarrod Bowen and it draws big cheers. No need to guess who the home fans think the ref is favouring.

        West Ham 0-0 Lyon

        Tanguy Ndombele looks to drive forward through the middle but is tackled and stays down. The home fans think it is another player acting up.

        I think they might be wrong this time, though. It looked a reasonable challenge but he took a blow in it too.

        Leicester 0-0 PSV Eindhoven

        This is on a knife-edge. Good entertainment for a 0-0.

        Leicester 0-0 PSV Eindhoven

        So close for Leicester.

        A delicious move - which of course involves Kiernan Dewsbury-­Hall - ends with Harvey Barnes striking the bar with a sweeping attempt.

        Leicester are banging on the door at the end of the first half.

        West Ham 0-0 Lyon

        Castello Lukeba goes in to try and meet the corner but narrowly misses the ball. West Ham are able to clear.

        West Ham 0-0 Lyon

        Declan Rice makes a mess of a backward header and it releases Emerson, who charges to the edge of the box and sees his shot deflect over for a corner.

        Leicester 0-0 PSV Eindhoven

        World Cup winner Mario Gotze goes in hard on James Maddison. The home fans don't like that one bit. He gets away with a lecture from the ref.

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        West Ham have lacked composure in the last third all season. Wasting so many chances will cost them later.

        West Ham 0-0 Lyon

        A few tackles flying in and it sparks a little head-to-head confrontation between Ryan Fredericks and Emerson.

        Few fireworks is what this game needs.

        Leicester 0-0 PSV Eindhoven

        Five minutes of the first half left at the King Power. Brendan Rodgers will be pleased with what he has seen. Lots of positives but no goal yet to show for their work.

        West Ham 0-0 Lyon

        Boateng now receiving boos every time he touches the ball.

        Leicester 0-0 PSV Eindhoven

        Kiernan Dewsbury­-Hall just gets better and better every game he plays. He's just hunted the ball down midway inside PSV's half before finding Kelechi Iheanacho on the edge of the box.

        The ball eventually falls for James Maddison but it's a tame attempt and a comfortable save for Yvon Mvogo.

        West Ham 0-0 Lyon

        Clinton Morrison

        Former Crystal Palace striker on BBC Radio 5 Live

        He's going to be all right.

        He's a big, strong centre-half, get up! He's got to be stronger to go and make the tackle.

        West Ham 0-0 Lyon

        Simon Stone

        BBC Sport at the London Stadium

        The West Ham bench was furious their attack just got stopped by the referee for an injury to Jerome Boateng.

        David Moyes and his coaching staff gave the fourth official a real ear-bending.

        West Ham 0-0 Lyon

        Boos from the home fans and a very cross David Moyes.

        They think Jerome Boateng is making the most of a challenge between himself and Pablo Fornals to halt play. The heat was on the away side and this buys them breathing room.

        Leicester 0-0 PSV Eindhoven

        Aston Villa boss Steven Gerrard is here on a scouting mission. He knows all about big European nights. Leicester are enjoying a positive spell after PSV's strong start.

        West Ham 0-0 Lyon

        West Ham win another corner. They're growing into this as a threat.

        The delivery is curled in to the near post but headed away by Moussa Dembele.

        West Ham 0-0 Lyon

        Clinton Morrison

        Former Crystal Palace striker on BBC Radio 5 Live

        Lyon are technically good but they don't look like they have a lot of pace.

        Dembele can be quick but he just likes to play on the shoulder.

        When they are breaking, I can't see them causing problems for West Ham running in behind.

        West Ham 0-0 Lyon

        Chance!

        Jarrod Bowen plays a low corner to the edge of the box for Declan Rice. He hits his shot through a host of bodies but it is saved by Anthony Lopes.

        France24 - Monde

        Dans quelles conditions travaillent nos journalistes en Ukraine ? France 24 vous répond

        Publié le : 06/04/2022 - 20:26

        Bahar MAKOOI Suivre

        Dès le 24 février et le début de l’invasion russe en Ukraine, France 24 a envoyé de nombreux reporters dans ce pays en guerre pour rendre compte de la situation sur le terrain. De retour, deux d’entre eux répondent à vos questions sur leur couverture du conflit, notamment à Kiev, à Odessa et à Mykolaïv.

        France 24 déploie actuellement six reporters en Ukraine pour couvrir le conflit qui oppose les Ukrainiens à l’armée russe depuis le 24 février. Plusieurs journalistes sont déjà rentrés, d’autres sont repartis. Nos équipes se succèdent sur le terrain. Comment se déroule un reportage en Ukraine ? Deux de nos envoyés spéciaux, David Gormezano et Julie Dungelhoeff, de retour de Kiev, d’Odessa et de Mykolaïv, répondent aux questions que vous nous avez posées sur Facebook, Instagram et Twitter.

        Comment avez-vous fait pour ne pas vous faire tirer dessus et pour échapper aux bombardements là où vous vous trouviez ? Existe-t-il encore des endroits sûrs en Ukraine ?

        David Gormezano : Non, il n’y a plus vraiment d’endroit "sûr" en Ukraine. Depuis un mois et demi, il y a des frappes de toutes sortes (missiles tirés depuis la Russie, depuis la mer, tirs d'artillerie plus proches) sur l’ensemble du territoire. Nous consultons de nombreuses sources pour nous informer des activités militaires sur place. Elles émanent d'organismes comme l'Institute for the Study of War qui collectent des informations à disposition de tous. Quand c'est possible, nous parlons sur le terrain avec les personnes qui tiennent les checkpoints [points de contrôle sur les routes du pays, NDLR]. Et à France Médias Monde [la maison mère de France 24, RFI et MCD, NDLR], nous bénéficions d’un dispositif pour veiller à notre sécurité sur le terrain. Une personne est chargée de nous suivre tous les jours et d’évaluer le risque.

        Julie Dungelhoeff : Je rejoins David. Il n'y a plus d'endroits sûrs en Ukraine. À Odessa et à Mykolaïv, nous ne nous sommes pas rendus dans des zones dites de "combats d’homme à homme", donc nous n'avions pas de risques de nous faire tirer dessus. Les plus gros risques étaient ceux liés aux bombardements. La plupart du temps – ça n’est pas infaillible –, les boucliers antimissile repèrent les bombardements et une sirène retentit. Il faut alors se mettre à l’abri au plus vite pour ne pas être exposé. Si on ne trouve pas de sous-sol pour s’abriter, il faut s’éloigner de la zone. Cela m'est arrivé une fois à Mykolaïv lorsque j'ai entendu les sirènes, car je n’ai pas trouvé d’abri. Nous sommes aussi vigilants à ne pas nous retrouver près d’un site qui peut être visé, comme une administration ou un site militaire. Comme de nombreux Ukrainiens, j’avais aussi installé sur mon téléphone portable une application qui déclenche une très forte alarme, quelques secondes avant que la sirène d’avertissement antibombardement ne retentisse.

        À France 24, nous sommes formés aux règles de sécurité élémentaires. Avant tout déplacement, nous vérifions les positions des différentes armées et les routes que nous pouvons emprunter pour éviter les combats intensifs, qui tient quel checkpoint, etc. Des renseignements que nous vérifions avec notre responsable interne de la sécurité, les autorités locales et tous nos contacts sur place des points de départ et d’arrivée.

        Comment vous abritiez-vous la nuit ?

        D. G. : À Kiev, nous étions hébergés dans l’un des rares hôtels encore ouverts du centre-ville. Nous avions choisi celui-ci car on y trouvait de la nourriture, du chauffage, Internet et un abri anti-aérien. On a d'ailleurs dû s’y réfugier plusieurs fois, le temps de comprendre ce qu’il se passait et de savoir si les bombardements avaient touché notre quartier. Notre hôtel était occupé au tiers seulement. Il m’a semblé que les personnels de l’hôtel avaient fait venir leur famille sur place, dans des chambres, pour les mettre à l’abri et aussi pour éviter d'avoir à se déplacer pour venir travailler chaque jour.

        J. D. : Dans la zone que je couvrais, il était question au départ que je dorme à Mykolaïv, mais un hôtel du centre-ville a été touché, alors on a préféré faire des allers-retours avec Odessa. Nous avons trouvé un hôtel encore ouvert à Odessa, avec un abri souterrain. J’ai pris une chambre au premier étage, au cas où l’hôtel serait bombardé.

        Pourquoi ne pas être restés sur place plus longtemps alors que la guerre continue ?

        D. G. : Être en reportage dans une zone de guerre comme l’Ukraine, c’est quasiment du 24 heures sur 24. Nous avons adopté à France 24 une organisation où les équipes de journalistes se relèvent tous les quinze jours environ, parce qu’on estime qu’au bout de deux semaines, on est épuisés, et qu’on a besoin de se régénérer pour conserver de la lucidité et continuer à faire correctement notre travail de journaliste. Cela permet aussi de garder une forme de recul. Le risque, c'est de finir par adopter le point de vue d’une seule des deux parties au conflit.

        J. D. : Ces zones sont compliquées à couvrir d’un point de vue physique et psychologique. On mange très peu, on dort très peu. Or cela nécessite de rester en forme et de respecter sa condition physique pour pouvoir assurer le travail. Systématiquement quand une équipe rentre, une équipe part.

        Avez-vous approché les soldats russes sur le terrain ? Pourquoi n'interviewez-vous pas l’armée russe en Ukraine pour avoir aussi leur point de vue, afin de recouper les informations ?

        D. G. : Dans ce contexte de guerre de haute intensité, il nous est très difficile de franchir les lignes de front. Les deux armées – les Russes comme les Ukrainiens – ne nous y autorisent pas. C’est notre sécurité personnelle que nous mettons en jeu si nous cherchons à les franchir. Les équipes de confrères qui ont fait des reportages avec les forces russes, ou dans des zones qui sont sous leur contrôle, l’ont souvent fait en arrivant par la Russie.

        J. D. : Nous étions du côté ukrainien et il ne nous est pas possible de franchir la ligne de front pour nous rendre côté russe. Par ailleurs, pour que vous compreniez comment cela fonctionne concrètement, pour aller sur la ligne de front, il faut l’accréditation de l’armée ukrainienne ou être emmené par l’armée ukrainienne. Or, dans la zone où je me trouvais, elle ne prend pas beaucoup de journalistes avec elle pour des questions de sécurité. Quoi qu'il en soit, il n'est pas possible de passer de l’autre côté du front tout seul car on risque de se faire tirer dessus.

        Mais en soi, il n’est pas impossible d’avoir accès aux soldats russes, pour cela il faut partir en "embed" [en étant embarqué, NDLR] avec l’armée russe, en partant depuis la Russie. Pour cela, il faut négocier avec les autorités russes et obtenir des autorisations.

        Nous n'avons pas pu lire et voir de reportages dans des villes et des zones occupées par l'armée russe en Ukraine. Pourquoi n’y êtes-vous pas allés ? Est-ce que l'armée russe interdit à la presse d'y travailler ?

        J. D. : J’aimerais beaucoup m’y rendre. J’ai demandé des accréditations aux autorités autoproclamées pour la LNR et la DNR [les Républiques séparatistes de Louhansk et de Donetsk, NDLR] et j’ai essuyé des refus, comme de nombreux journalistes.

        Moscou parle de combattants "nazis" côté ukrainien. En avez-vous vu ? Avez-vous vu des combattants du régiment Azov ?

        D. G. : Nous avons rencontré les membres d’un mouvement nationaliste, l'Organisation des nationalistes ukrainiens (OUN), dans les environs de Kiev. Ce sont ces groupes que le gouvernement russe qualifie de "nazis". Ce sont des ultranationalistes qui se revendiquent d’un héritage politique comprenant la collaboration avec les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale. Aujourd’hui, ce groupe n’est pas formellement intégré à l’armée ukrainienne, il a une autonomie militaire. En revanche, comme l’expliquait le responsable que nous avons rencontré, ces hommes se placent volontiers sous le commandement de l’armée.

        Y a-t-il un espoir de reconstruire l’Ukraine après votre constat sur le terrain ?

        D. G. : Mon sentiment, c’est que cette guerre ne fait que commencer. La partie russe semble décidée à poursuivre ses opérations militaires et les Ukrainiens paraissent prêts à résister à tout prix à cette invasion. Plus le temps passera et moins ils seront enclins à accepter un compromis avec Moscou.

        Il me semble que le point de non-retour a été atteint dès l’invasion le 24 février. Le dernier des pacifistes ukrainiens a cessé de l’être. Ça m’a particulièrement marqué lorsque j’ai rencontré une troupe de théâtre à Kiev. Ce sont des artistes, et j’ai senti chez eux non seulement une haine de la Russie mais aussi des Russes, qu'ils seraient prêts désormais à combattre même au péril de leur vie.

        J. D. : On n’est pas encore au stade de la reconstruction, mais toujours à celui de la destruction. À Mykolaïv, où je me suis rendue, ça bombardait tous les jours, tout le temps. Et ça continue.

        Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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        Reportage en Ukraine : à Kharkiv, avec les derniers habitants d'un quartier sous les bombes

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        Collecte de témoignages sur les crimes de guerre en Ukraine : "Il y aura des Boutcha un peu partout"

        LE FIL DU 6 AVRIL

        Joe Biden dénonce des "crimes de guerre majeurs" en Ukraine

        BBC

        Women may feel compelled to compensate for violating traditional gender roles as a breadwinner by redoubling their contributions at home – Raina Brands

        When Erin first got together with her boyfriend, they both worked in minimum wage jobs. She was a student working part-time in customer service, while he worked as a chef. In 2020, she got what she refers to as her first “big girl” job in local government, and was catapulted up the career ladder. At 27, Erin now earns significantly more than her partner.

        “When I got the phone call to say I had got the job, we immediately spoke about the salary,” says Erin, who lives in Yorkshire, UK. “I asked if the fact that I was earning more was going to make him feel bad. He said that yes, he likes it when he can do things for me that I can’t afford to do, because it makes him feel like he’s taking care of me. But he doesn’t feel emasculated by my higher pay. He just wants me to be happy.”

        Although it’s not unusual for women to out-earn their partners, Erin remains in the minority as a female breadwinner. In the UK, only around 26% of women were making more money than their partner in 2019, and in the US this was around 30% – hardly surprising, as working women still earn 16% less than men on average.

        That’s why Erin, and many women in heterosexual relationships like her, feel the need to have conversations about how their partner feels about their higher earning-power, and protect them from any negative emotions or feelings of emasculation – talks they likely wouldn’t feel the need to have if the situation were reversed. 

        Women’s earning power may have surged in many instances, yet attitudes towards female breadwinners still lag behind. As well as facing external judgement, women who out-earn their partners still often shoulder the majority of traditionally ‘female’ labour, such as housework and childcare, leaving them chronically overworked, under pressure and fighting to protect their partnership against negative emotions and perceptions.

        All this can take its toll – research shows that heterosexual marriages with a female breadwinner are more likely to end in divorce. But experts point out that this doesn’t have to be the case.

        The domestic burden of women breadwinners

        Historically, men have almost always out-earned their female partners. Women, often entirely excluded from the workforce, tended to instead shoulder the majority of domestic labour, including housework and childrearing.

        But evidence suggests that since women have entered the workforce en masse, the imbalance in domestic duties hasn’t really been redressed – even when women make more money than their partners.

        Some researchers have found that in the UK, 45% of female breadwinners still do the majority of household tasks, compared to just 12.5% of male breadwinners, and that the average female breadwinner spends the equivalent of an entire working day taking care of the house on top of their full-time job.

        Additionally, research carried out in Australia and the US showed that although women decreased their housework as their earnings increased, this was only true up to a certain extent. Once women started to out-earn their partners, researchers found that couples often reverted to more traditional gender roles, with women picking up a disproportionate share of housework.

        “Feeling like we are violating society’s expectations about what it means to be a woman or man can be very uncomfortable,” says Raina Brands, an associate professor at the UCL School of Management, whose research focuses on gender stereotypes.

        “Women may feel compelled to compensate for violating traditional gender roles as a breadwinner by redoubling their contributions at home,” she continues. “But what couples should keep in mind is that feelings of discomfort can lead to some very irrational household decisions, such as women opting to earn less or leaving paid work entirely (which takes away from the financial security of the household), or taking on more than their fair share of household work (which leads to unhappiness).”

        Women might do more at home to compensate for out-earning their partner, say experts, but this may have consequences down the line (Credit: Getty)

        External judgements

        Even when a couple have the best intentions of splitting labour in an equitable way, external judgements and perceptions can get in the way, argues Siran Cao, the co-founder and CEO of Mirza, a London-based fintech company that focuses on the gender pay gap. This can leave female high-earners picking up extra work and responsibilities.

        “Schools still tend to call the mum, even if the dad is listed as the primary contact,” says Cao. “It’s crucial for men to disrupt these caregiving gender norms, so that they have the opportunity to parent.”

        This isn’t the only situation in which external perceptions of high-earning women have a negative impact. Rowan, 24, works as an accountant, and currently out-earns her fiancé. She says she often faces judgement from others about their current set-up. “I’ve had reactions of ‘it must be hard’ or people saying that it’s admirable that I don’t mind supporting him,” says Rowan, who is based in Birmingham, UK. She says she tries to avoid bringing up the topic, and that she’s learned not to let hostility or negativity bring her down. 

        This kind of judgement is extremely common, particularly for high-earning mothers. One 2013 study showed that 16% of Americans believed that raising a child in a family where the mother is the primary earner would have a negative effect on kids, and 59% of adults still say that children are better off when one of their parents stays at home with them. Forty-five percent of these people said it was better if the stay-at-home parent was the mother, with only 2% favouring the father.

        It’s no surprise these deeply ingrained outlooks can affect how couples talk about their own earning power. Some research even supports that couples are so aware of the societal perception of female breadwinners that mixed-income spouses tend to lie about their respective earning power when a wife out-earns her husband, exaggerating how much the man earns. Some couples go even further, with women actively choosing not to be the breadwinner; in couples where a woman’s income has a greater potential to exceed her partner’s (for example, if she has qualifications in a higher paying industry), she is still less likely to engage in paid work, and tends to earn below her potential when she does.

        Research shows dissatisfaction is high in couples in which the female breadwinner spends more time on chores (Credit: Getty)

        The divorce factor

        For most couples, their relationship is truly tested when and if they have children – a milestone Erin and Rowan have yet to reach. Couples already going against the norm in terms of their earnings balance must make important decisions about whether they will also choose a non-traditional balance of childcare, with the lower-earning father taking on more of the caring responsibilities.

        The data suggests most don’t – after all, even though around a quarter of women are the primary earners in the UK and US, only about one in 10 men say they are the primary carer of their children – significantly less than one might expect if earning power directly correlated to household labour. Like many facets of gender inequality, it seems that the most significant gaps and judgements emerge once women become mothers.

        And while some couples with a female breadwinner do manage to find an equitable – and happy – balance, data shows that for many couples this isn’t the case.

        Despite decades of work to empower women financially, some research shows heterosexual couples are still more likely to divorce if the female spouse out-earns her husband. Judgement and the difficulties of dividing household labour both also play a huge part in the complicated dynamics of these relationships – studies have shown men who earn less than their female partner are more likely to cheat, with researchers positing that this is a way of restoring masculine gender identity. And in couples where the female breadwinner spends more time on household chores, marital dissatisfaction is at its highest.

        In a world in which women have worked hard to overcome gender biases, this might make the outlook for female breadwinners seem bleak. But Brands argues it’s important for couples not to get caught up in the overarching statistics, and to focus on how a relationship can be as equitable as possible for them.

        “The main takeaway is that gender roles are not destiny,” she says. “Couples that push through the discomfort of non-traditional arrangements and negotiate a fair split of household chores relative to financial contributions are more likely to achieve equity in a broader sense, too, meaning both the woman and the man have financial security and independence from their partner, the ability to pursue meaningful careers and being able to balance both their career and family life.”  

        Erin and Rowan’s last names are being withheld for privacy reasons

        BBC

        A community health worker might go to a village, and then see all of a sudden a lot of kids sick. They are the best way to spot outbreaks quickly and bring in the cavalry – Robert Yates

        When Cynthia Luogon and her young son became feverish and started vomiting one night, she feared the worst. It was 2014, and an epidemic of Ebola – the highly contagious haemorrhagic fever that can cause uncontrollable internal bleeding – was spreading like wildfire across West Africa.

        Without phone signal or access to a vehicle, several of Luogon’s neighbours in the remote Liberian village of Gipo – just nine miles (15km) from the border with neighbouring Guinea – were forced to carry the pair in a hammock for over an hour to the nearest health facility. "I thought I was going to die," she says.

        Luogon, now 35 and with nine children, was initially suspected of having Ebola, but later diagnosed with cholera. She eventually recovered after being treated. "We were lucky," she says. "But plenty others passed away in those days."

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        Nearly a third of Liberia’s population lives in rural areas similar to Gipo, which health experts say have the potential to be hotspots for emerging infectious diseases that could in turn break out into major epidemics or, in the worst case, pandemics. Traditional healthcare provision systems often aren't a viable way to address this threat in many countries across sub-Saharan Africa, due to limited national budgets and often inadequate infrastructure.

        But Liberia has found remarkable early success via another approach: recruiting members of rural communities to act as the crucial first line of defence against infectious diseases – helping to spot them before they become a wider problem.

        Emmanuel Poler, a community health worker in Grand Gedeh county, tests a child for malaria (Credit: Peter Yeung)

        Throughout the 21st Century, many infectious diseases have emerged or re-emerged across sub-Saharan Africa.

        Rural areas in the region are often a particularly vulnerable to disease outbreaks, says Florence Fenollar, an infectious disease specialist at the University Hospital Institute of Mediterranean Infection in Marseille, France. Limited public health systems, poverty and social inequality, violent conflict, and close contact between humans and wildlife are among the reasons for this, she adds.

        "Africa has both the greatest infectious disease burden and the weakest public health infrastructure in the world," says Fenollar. "This combination means the region must be observed carefully."

        Some of the infectious diseases seen in sub-Saharan Africa in recent years, such as Rickettsia felis, a variety of cat-flea typhus, and the bacteria which causes Whipple's disease, are newly discovered. Others are historically well known, such as cholera and the bubonic plague. Still others, such as Ebola and Zika, are previously known diseases from elsewhere but have seen their first large outbreaks in the area.

        The risk of failing to properly implement defences in the region has been underlined by the low supply of COVID-19 vaccines in Africa, which the World Health Organization has warned could lead to further variants. Liberia itself is currently battling with Covid-19, but must also be prepared for the potential resurgence of Ebola, as occurred in neighbouring Guinea last year. There is also the ever-present threat of an entirely new disease appearing that could lead to a serious outbreak.

        But Liberia's community health workers offer a compelling solution to this threat, with thousands of them now on constant lookout for infectious disease in the furthest remote reaches of Liberia. They are part of a radical scheme in the West African nation that has provided disease surveillance and healthcare to rural populations since 2016.

        Liberia’s threadbare infrastructure is a huge obstacle for quick diagnosis of disease outbreaks (Credit: Peter Yeung)

        These workers are paid, trained healthcare providers who come from and are based in remote villages that traditional healthcare systems often can’t reach. Crucially, the workers also provide a new aspect of pandemic preparedness: rapid warning.

        "If you’re building trust with the health workers and the communities, then this is a very effective way for the government to be kept abreast of goings on," says Robert Yates, director of the global health programme at Chatham House.

        Sumor Lomax Flomo, a coordinator at the National Public Health Institute of Liberia (NPHIL), which carries out surveillance for 21 diseases including yellow fever and tuberculosis, describes a recent example where a community health worker identified two cases of measles in Liberia’s north-central Lofa County.

        "That quick work prevented a serious outbreak," he says. "If they have proper support, they can prevent, detect and respond to public health threats."

        The health workers are familiar with and trusted by their patients, he adds. This means their work can also be critical in potentially tricky issues such as vaccination hesitancy – an important factor in an age of rumour and disinformation.

        Mercy Waylee says her five-year-old son Maurice's fever calmed after community health worker Theresa Wulu treated him. “The sickness stopped," she says (Credit: Peter Yeung)

        There are now some 4,000 community health workers across Liberia's 15 counties, according to data shared by Liberia’s Ministry of Health. Each worker, who must be nominated by fellow villagers and then pass a literacy test, receives months of training, covering topics such as malaria diagnosis, first aid and maternal health. They then engage with members of their community, helping to respond to any concerns, registering the details of households in the area, and aiding the launch of a community committee to discuss health issues.

        Since the scheme’s nationwide launch in 2016, there have been considerable signs of progress. Around 80% of Liberia’s one million rural residents now have access to care, according to the Ministry of Health, with 7.1 million household visits carried out to date. That is resulting in faster care, according to data (which is not publicly available) provided by the Liberian government which shows the proportion of malaria cases treated in less than 24 hours rose from 47% in 2016 to 71% in 2021. Other diseases are also being picked up by community health workers: the number of detected pneumonia cases nearly trebled to 33,800 between 2017 and 2021, with a similar rise seen in the number of seriously ill patients referred to health facilities.

        "A community health worker might go to a village, and then see all of a sudden a lot of kids sick,"  says Yates. "They are the best way to spot outbreaks quickly and bring in the cavalry."

        The next emerging disease will be identified by a community health worker. They are living on the frontlines – Daniel Palazuelos

        The community health worker model also channels sorely needed income and employment to disadvantaged communities. Early indications also suggests the model is cost effective: the day-to-day running of standard health facilities would cost twice as much per year as the community health model to deliver the similar health services, according to an evaluation by Last Mile Health, one of the Liberian government’s implementing partners for the programme.

        "The community health model has proven our best shot at reaching universal health coverage," says Ruston Yarnko, director of national community health systems at Last Mile Health. "It's improved prevention and control, surveillance and identification and coordination."

        The Boundary health clinic in the village of Konobo, Grand Gedeh county, the birthplace of Liberia's community health programme (Credit: Peter Yeung)

        Just a few years ago, the picture across rural Liberia was dramatically different.

        The country’s long underfunded healthcare system was decimated by civil wars between 1989 and 2003. In 2008, just 51 doctors were serving a population of 3.7 million people, many living in rural, hard-to-reach areas.

        With the arrival of Ebola, trust in health institutions plummeted: outpatient visits dropped 61% in a year, immunisation rates among children more than halved, dropping to as low as 36% and women began to give birth at home again. Ebola killed more than 11,000 across the region, 40% of all those infected.

        But the epidemic also marked a turning point for Liberia’s health service, which was forced to innovate in the face of disaster. The community health model was thrust centre stage, providing, among other things, an early warning system for outbreaks.

        "Before Ebola, community members were not engaged and they were not given responsibility," says Olasford Wiah, head of community health for Liberia’s Ministry of Health. "One of the lessons we learned was the power of communities."

        Community health workers’ ability to rapidly identify infections was crucial in putting an end to the outbreak in 2016, the year the model was scaled nationally.  They were found to be more effective at carrying out Ebola-related activities than outsiders, and their relationships with locals proved resilient over time.

        "Before, it could take days for villagers to be diagnosed," says Flomo. "By then, it was often too late. Community health workers cut the time it took for diagnosis and treatment to a fraction."

        A community health worker measures the arm circumference of a child in Wulu Town, Konobo, to check for signs of malnutrition (Credit: Peter Yeung)

        Life in Gipo, whose population of 4,600 relies heavily on subsistence agriculture, has markedly improved thanks to the community health workers, who visit people’s houses to check for signs of illness and are on call for emergencies.

        Amelia Paye, a former farmer, has been watching over the community of Gipo, where she was born, since 2016. "I do this to help my people, my brothers and my sisters," says the 50-year-old.

        My aunt’s child died of measles before. I don’t think that would happen again – Rita Leah

        Zoonotic diseases – those transferred from animals to humans – are a particular risk in rural areas like Gipo, where local populations hunt monkeys and other bushmeat for food, according to Bernice Dahn, a public health expert at the University of Liberia and former chief medical officer for the country. These diseases are particularly likely to emerge in areas where humans mix with wildlife and account for more than 65% of all emerging infectious diseases globally.

        Rita Leah, 26, who lives in Gipo says she sought help from a community health worker in December when one of her children had "hot skin". Within an hour the child tested positive for malaria, thanks to a rapid diagnostic test, and by the third day of treatment they were in good health. "My aunt’s child died of measles before," says Leah. "I don’t think that would happen again."

        Drug stocks and health supplies including malaria tests, condoms and paracetamol for community health worker distribution at a health centre in Konobo (Credit: Peter Yeung)

        Community-based health schemes like those being used in Liberia are increasingly seen by global health experts as both an effective way of spotting and preventing epidemics and of delivering better healthcare to rural communities around the world.

        The Independent Panel for Pandemic Preparedness and Response, which was formed by the World Health Organization at the onset of COVID-19 pandemic, has called on countries to further invest in community health workers to "build resilient health and social protection systems".

        "The pandemic has shown there’s too much at stake to have half-baked programs or approaches," says Daniel Palazuelos, assistant professor of medicine at the Blavatnik Institute at Harvard Medical School. "The next emerging disease will be identified by a community health worker. They are living on the frontlines."

        Several countries have introduced community health worker schemes over the past 50 years. In the early 1970s, Bangladesh – then the world’s poorest and most densely populated country – began to deploy its first community health workers, which have helped to cut maternal mortality by 75% between 1990 and 2015. Ethiopia’s 40,000 full-time health extension workers and three million part-time volunteers ensure that 92% of the population has access to care. In 1988, Haiti’s "accompagnateurs" formed the world’s first programme to provide free HIV treatment in the Global South.

        The hope is that, in Liberia at least, the humble community health worker could play a key role in nipping the next emerging infectious disease in the bud

        When not sufficiently backed, however, the community model can flounder. Experts have warned that the failure to support Brazil’s 286,000 community workers, who, unlike Liberia’s, are low-paid and not considered to be health professionals, has put them "at risk" during the Covid-19 pandemic.

        But Liberia’s community health scheme is breaking new ground. One reason is its formalisation, which includes several months of training and fixed pay of $70 (£53) a month for four hours work a day, a considerable income in a country where people earn on average just $1.70 (£1.30) a day.

        "I’ve always railed against volunteer-based programmes," says Paula Tavrow, adjunct professor at the department of community health sciences at the University of California, Los Angeles. "To have a paid workforce who is supervised and more accountable and better equipped is definitely an improvement. They become the final fingertips of the healthcare system."

        Another key plank is Liberia’s commitment to employing one community health worker for every 350 villagers. "It’s one of the lowest ratios I’ve seen," says Palazuelos. "In many other countries, it’s 1 to 2000 or it’s 1 to 500."

        The speed of the programme’s scale-up – going from dispersed pilots in 2012 to fully-integrated nationwide scale four years later – is also remarkable. "It shows that even extremely low-resourced countries can achieve this," adds Palazuelos.

        Bongarplay in Nimba County, Liberia’s second most populous county.Community health workers in Nimba have reported being overworked (Credit: Peter Yeung)

        But the programme still has its difficulties. In Nimba, Liberia’s second most populous county, community health workers report being overworked. Paye says she should be visiting five households a day in Gipo, but often it’s many more. "All day we are in the community," she says.

        Drug shortages are a regular occurrence in the county, which has porous borders with Guinea and the Ivory Coast. Supply chains must be improved, workers say, but demand is heightened by influxes of migrants visiting for free treatment. "The improvement has been immense," says Ibrahim Kamara of Plan International, Nimba’s implementing partner. "But everyone wants a piece of the pie."

        The model has also yet to overcome gender barriers such as societal gender norms and literacy disparities. Just 17% of Liberia’s community health workers are female, which can be problematic if female patients aren't comfortable interacting with a male health worker about pregnancy or reproductive health.

        And while the priority for community health workers is the diagnosis and treatment of children under five for malaria, pneumonia and malnutrition in rural areas, Liberia’s wider population also has enormous health needs.

        Yet amendments are on the way as Liberia’s scheme evolves to the end goal of universal health coverage.

        In its second five-year strategy, set to come into effect later this year, reporting tools and methods are being improved – negative as well as positive malaria test results, for example, will be recorded. Training will be expanded from four to eight modules, including new areas such as administering injectable contraceptives, and to tackle the low numbers of female community health workers, the minimum requirement of sixth grade education will be dropped to open up access.

        "We are on the right trajectory," says Wiah. "But we want to see more being done."

        A mother collects water from a pump in Tuglor, Grand Gedeh county (Credit: Peter Yeung)

        Still, question marks remain over the long-term financial sustainability of the scheme, which is currently heavily reliant on funding from international donors such as US Aid and the Global Fund.

        That funding could disappear at any time, particularly as governments cut foreign aid budgets. UNICEF, for example, provided technical and financial support to five Liberian counties from 2015 up until March 2021, when, according to a spokesperson, "it ran out of funds and could no longer support the programme".

        A revolving drug fund (RDF) could be one solution. Here, users are required to pay fees for medication rather than receiving it for free, although those who can’t afford the fees can in theory be exempt. Implementing this system could help put an end to drug shortages. A pilot in Lofa County is currently trialling the system.

        But global health experts argue that the Liberian government should take up the slack instead, arguing that introducing drug fees would see the poorest suffer. "It would be a huge mistake," says Yates. "Drug fees are inequitable and the poor get excluded – exemptions never work."

        Yates points to the examples of Rwanda and Uganda, which scrapped fees, and Ethiopia, which pays for its community health workers through taxation. "I know public financing is difficult, but other countries have done it," he says. "But given Liberia’s economic situation, external funding will be needed for quite a while."

        Studies show that the cost of the damage done by major outbreaks far outweigh the investment required to prevent them

        Donors acknowledge the necessity of that long-term shift. A spokesperson for the Global Fund said it focuses on supporting countries in "moving away from donor financing toward domestically funded health systems" as they grow economically.

        Studies show that the cost of the damage done by major outbreaks far outweigh the investment required to prevent them. The West African Ebola epidemic cost the region $6bn (£4.6bn), and the world $15bn (£11.4bn). Meanwhile, the Covid-19 pandemic is expected to cost the global economy at least $12.5 trillion (£9.6 trillion) by 2024.

        The hope is that, in Liberia at least, the humble community health worker could play a key role in nipping the next emerging infectious disease in the bud. Meanwhile these workers on the health frontline keep their eyes open for anything out of the ordinary.

        Under the baking afternoon sun, in Liberia's Wulu Town, Konobo, community health worker Emmanuel Poler examines a four-month-old whose mother has brought to him with swollen feet, a persistent fever, and, she says, "white eyes".

        Wearing blue rubber gloves, Poler, 45, takes a pin prick of blood from the child to test for malaria, which comes out positive. Due to the severity of the symptoms, Poler refers the child to the health facility.

        "They know the signs and symptoms themselves," says Poler, writing down the results in his large black notebook. "Now they come to me [for treatment]. They know that their health is in their hands. It’s in all of our hands."

         

        Reporting for this article was funded by the European Journalism Centre, through the Global Health Security Call, a programme supported by the Bill & Melinda Gates Foundation.

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        France24 - Monde

        Dans un pays divisé, Sarajevo commémore les 30 ans de son siège le regard tourné vers l'Ukraine

        Publié le : 06/04/2022 - 18:43

        Stéphanie TROUILLARD Suivre

        Il y a trente ans, le 6 avril 1992, débutait le siège de Sarajevo, le plus long de l'histoire moderne. Pendant plus de trois ans et demi, les 360 000 habitants ont été pris au piège sous le feu des forces des Serbes de Bosnie et sous le regard du monde entier. Trois décennies plus tard, les images des victimes de la guerre en Ukraine ravivent ce traumatisme alors que le pays est toujours en proie à des menaces de sécession.

        Le 6 avril 1992, le jour de la reconnaissance de l’indépendance de la Bosnie-Herzégovine par la Communauté européenne, des milliers de citoyens venus de tout le pays se rassemblent à Sarajevo et appellent à la paix. Des Croates, des Serbes, des Bosniaques sont réunis ensemble dans les rues. Mais depuis le toit de l’hôtel Holiday Inn, des nationalistes serbes ouvrent le feu sur la foule. La ville bascule alors dans un siège qui va durer 44 mois, jusqu’en février 1996. Depuis les hauteurs, les forces des Serbes de Bosnie bombardent la capitale, des snipers tirent sur les habitants assiégés et un blocus complet est établi.

        Trente ans plus tard, les images de ce siège qui avait bouleversé le monde sont gravées dans tous les esprits. À l’occasion des commémorations et quelques jours après la découverte, à la suite du retrait de troupes russes, de nombreux cadavres dans la ville ukrainienne de Boutcha, les autorités locales n’ont pas manqué de faire le parallèle avec le conflit actuel.

        "Ce qui n'avait pas été arrêté dans les années 1990 en Bosnie devient plus visible encore à travers l'Europe et le monde", a déploré, mardi, comme le rapporte l’AFP, la maire de Sarajevo, Benjamina Karic, lors de la cérémonie organisée à la Bibliothèque nationale, symbole des destructions commises pendant le siège, aujourd'hui reconstruite. "Ce qu'on croyait appartenir à l'histoire du déshonneur humain revient sur la scène à travers la brutalité, la destruction et l'idéologie fascistes parées de nouveaux habits", ajoute Benjamina Karic, qui avait un an en avril 1992.

        "Une volonté farouche de résister et de survivre"

        Au cours du siège de Sarajevo, plus de 11 500 personnes, dont 1 600 enfants et adolescents, avaient été tuées et plus de 50 000 personnes blessées par les forces des Serbes de Bosnie. Pour Henry Zipper de Fabiani, chercheur associé à l’Iris et spécialiste des Balkans, ledit siège avait alors marqué "le dur réveil d’une Europe figée par le rideau de fer et l’opposition Est-Ouest et la réapparition soudaine sur le sol européen d’une guerre d’une sauvagerie sans nom". Pour cet ancien ambassadeur, ce conflit a notamment marqué les pays occidentaux par "l’admiration face au comportement très digne et héroïque des habitants de Sarajevo qui, à l’époque, n’avaient pas voulu être rabaissés à l’état de bêtes sauvages". Les images des hommes et des femmes courant sous les balles dans "Sniper Alley" pour aller au travail ou de la vie artistique qui a continué sous les bombardements sont ainsi restées vives dans nos esprits.

        Ce comportement est l’une des similarités observées par Loïc Trégourès, docteur en science politique et membre de l’Observatoire des Balkans, depuis le début de l’invasion russe en Ukraine. À trente ans d’intervalle, le conflit actuel a lui aussi mis en lumière les "files d'attente, les gens cachés en sous-sol, l'incrédulité quand cela commence et la volonté farouche de résister et de survivre".

        "Un conflit local qui est très vite devenu international"

        Mais pour l’historienne Anne Madelain, chercheuse au Centre de recherche Europes-Eurasie de l'Inalco, il ne faut pas tomber dans le piège de la comparaison. "Le siège de Sarajevo avait eu lieu dans le cadre d’un pays qui éclate avec la dislocation de la Yougoslavie. L’Ukraine est indépendante depuis trente ans. Ce n’est pas la même configuration", note cette spécialiste des Balkans. "Nous ne sommes pas non plus dans le même contexte technologique. En 1992, nous étions avant l’ère de l’Internet. Sarajevo était une ville coupée, sans courrier ni communications. Les journalistes qui étaient alors sur place étaient les seules sources d’information", précise la chercheuse.

        L’historienne note toutefois une comparaison possible avec l’Ukraine d’aujourd’hui, celle d'"un conflit local très vite devenu international". À l’époque, dès juillet 1992, un pont aérien avait été mis en place par l’ONU pour apporter une aide humanitaire. Mais pendant trois ans et demi, la communauté internationale a paru bien incapable de mettre un terme aux violences commises notamment contre les civils. "Le dispositif de l’ONU était inadapté, mais il avait été décidé dans le contexte des précédentes étapes de l’éclatement de la Yougoslavie. On était en pleine phase de mutation. Les Américains considéraient aussi que c’était un problème d’Européens et qu’il ne fallait pas engager l’Otan car sa doctrine était alors exclusivement la défense du territoire de ses États membres. Il a fallu adapter cette doctrine et créer la Force d'action rapide (FAR) pour épauler puis remplacer la Force de protection des Nations unies (Forpronu)", résume Henry Zipper de Fabiani.

        En 1995, avec l’aval de l’ONU, l’Otan déclenche des frappes ciblées sur les positions de l’armée de la République serbe de Bosnie. Elles aboutissent, enfin, à un cessez-le feu et à la signature en décembre 1995, à Paris, des accords de paix de Dayton. Depuis, le pays est administré par deux entités distinctes : la Fédération de Bosnie-et-Herzégovine et la République serbe de Bosnie (Republika Srpska), sans oublier le district de Brcko, au nord, au statut particulier. Plus de vingt-cinq ans après la fin de la guerre, les tensions sont toujours vives entre les différentes communautés.

        "Un risque de sécession"

        En décembre 2021, le Parlement des Serbes de Bosnie a ainsi posé les premiers jalons de ce qui s’apparente à un processus de séparation de l’entité serbe du pays, mettant ainsi à exécution les menaces du leader séparatiste Milorad Dodik, l’élu serbe à la présidence tripartite de la Bosnie-Herzégovine. Les parlementaires ont donné un délai de six mois pour organiser le départ des Serbes de trois institutions cruciales de cet État central déjà peu pourvu : l'armée, la justice et les impôts.

        "Il devrait y avoir une réponse des institutions en juin et on est dans une situation relativement bloquée avec le risque d'une sécession soutenue par la Russie, qui s’implique de plus en plus dans la géopolitique des Balkans", précise l’historienne Anne Madelain. "C’est vraiment cela le danger. Une situation où d’autres acteurs internationaux s’immiscent et jouent la carte de la division." De leur côté, les nationalistes croates de Bosnie menés par Dragan Covic défendent une réforme électorale visant à renforcer le caractère ethnique du vote. Les négociations sur cette réforme ont finalement échoué le 20 mars, mais les nationalistes croates et serbes menacent aujourd’hui de boycotter les élections du 2 octobre qui doivent renouveler les Parlements de toutes les entités du pays.

        Pour Loïc Trégourès, l’avenir est incertain. "Personne ne sait sur quoi cela peut déboucher" et, au sein de la population, "la peur existe au regard de la dégradation de la situation politique locale", analyse-t-il. Selon ce spécialiste des Balkans, il ne faut toutefois pas trop regarder en arrière : "Une guerre ne se reproduit jamais à l'identique. Si on anticipe ça – quelque chose qui va ressembler à ce qu'on a vu il y a trente ans –, on se trompe."

        En attendant, Sarajevo, qui continue de panser ses plaies, pense aujourd’hui aux villes ukrainiennes assiégées. "De cette ville, symbole de la résistance, nous disons qu'il ne faut jamais perdre l'espoir et renoncer au combat pour un meilleur avenir", a lancé la maire Benjamina Karic lors des commémorations du 30e anniversaire du début du siège. "Abandonnée par quasiment tout le monde, sans armes, sans électricité, sans eau, sans nourriture, sans gaz, Sarajevo ne s'est jamais rendue", a-t-elle rappelé.

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        Guerre de Bosnie : voilà trente ans débutait le siège cauchemardesque de Sarajevo

        DÉCRYPTAGE

        Ukraine : le massacre de Boutcha, un mode opératoire qui rappelle la Tchétchénie

        JUSTICE INTERNATIONALE

        Radovan Karadzic, de Sarajevo à La Haye

        Valeurs Actuelles

        Paris : une messe « inclusive » organisée par des féministes fait polémique

        Au sein du diocèse de Paris, la vie est loin d’être un long fleuve tranquille : l’application plus que vigoureuse du Motu Proprio par Monseigneur Aupetit, la démission dans des circonstances troubles de ce dernier, les disputes autour du chantier de Notre-Dame de Paris ou encore l’installation – certes temporaire – d’un espace de prière islamique dans l’enceinte de Saint-Sulpice n’ont cessé, ces derniers mois, de semer la discorde au sein d’un diocèse battu par les flots. Dernière polémique en date, relate La Croix : l’organisation, le dimanche 3 avril dernier, d’une « messe inclusive » en la paroisse Saint-Pierre de Montrouge.

        C’est sur les réseaux sociaux que les débats ont éclaté, quelques jours après la célébration. L’affiche qui en faisait la promotion, exhumée par plusieurs internautes, a rapidement concentré le feu des critiques. L’usage du terme « Dieu.e » a particulièrement été débattu, tout comme l’annonce d’une lecture de l’Évangile et de son commentaire par une femme. Selon La Croix, ce sont d’ailleurs l’ensemble des lectures, le psaume et la prière universelle, qui ont été lues par une laïque. Pourtant, rappelle le quotidien catholique, le droit canonique réserve cette fonction aux seuls ministres ordonnés. Par ailleurs, et toujours selon La Croix, des théologiennes protestantes et une femme rabbin avaient été conviées. Enfin, un temps de partage en petits groupes a été tenu après la lecture de l’Évangile, au beau milieu de la messe.

        Une initiative provocatrice desservant l’unité des catholiques

        Selon La Croix, la messe a rassemblé une quarantaine de personnes, et a été célébrée par un prêtre étranger au diocèse de Paris. C’est donc assez rapidement que ce dernier a réagi dans un bref communiqué, regrettant de n’avoir pas été informé de la tenue d’une telle célébration – pas plus que ne l’a été le curé de Saint-Pierre de Montrouge. Par ailleurs, le logo de la paroisse a également été utilisé sans autorisation. « Le diocèse de Paris et le curé de la paroisse Saint-Pierre de Montrouge ne peuvent que regretter cette initiative, qui dessert l’unité et la communion », constate le communiqué.

        Pour autant, les organisatrices de cette « messe inclusive », membres du collectif Féminisme en Église, assurent avoir notifié le curé, par l’envoi de l’affiche à une liste de 250 personnes dont il est membre. Elles assurent faire de même avant chacune de leur réunion mensuelle. De son côté, l’abbé Branchu – curé de Saint-Pierre-de-Montrouge – regrette une initiative pensée dans un « esprit de provocation et de revendication », et ajoute que l’organisation d’une telle messe repose sur une « double ignorance » : l’ignorance de « ce que sont un homme et une femme, leurs différences et leurs complémentarités », et l’ignorance théologique sur « ce qu’est la messe ».

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        Valeurs Actuelles

        Droit de vote des résidents, l’autre scandale Orpea

        Après la mort de sa mère, Georges n’a pas d’autre choix que d’accompagner son père vers un EHPAD. Il choisit un établissement réputé dit de “standing”, un de la chaîne Orpea, situé non loin de la tour Eiffel. Si le personnel soignant se montre d’un dévouement sans borne, il reconnaît volontiers être parfois un peu gêné par le désir de contrôle que manifeste de temps à autre la directrice multisites. Rien de flagrant, sans doute, même si la pandémie contribue depuis deux ans désormais à placer les prescriptions sanitaires au-dessus des droits fondamentaux. Jusqu’aux dernières élections régionales.

        Juin 2021. Son vieux père ne marche guère plus. Il perd la vue, la mémoire et une partie de ses repères. Mais il aime à réciter les vers de ces poésies qui l’ont accompagnées tout au long de sa vie et dicte volontiers son adresse e-mail pour des échanges 2.0. La politique l’a toujours vivement animé. Pour lui, voter est un droit autant qu’un devoir auquel il ne s’est jamais soustrait.

        En ces temps de Covid, toute sortie est désormais soumise à autorisation. Alors même traverser la rue pour se rendre au commissariat en face de l’établissement afin d’établir une procuration au père doit requérir l’aval du chef d’établissement. Sa réponse tombe, cinglante : « Votre père ne peut pas voter, il ne connaît pas le nom du président de la République », objecte-t-on au fils.

        « Les citoyens français ont le droit à la protection de la loi française, même chez Orpea »

        Pourtant, une directrice d’établissement n’a aucun jugement à porter sur les droits civiques de ses résidents. Elle a même le devoir légal de « faciliter l’exercice effectif de la totalité de leurs droits civiques », comme le stipule l’article 10 de la charte de la personne accueillie, et que Georges s’évertue de lui rappeler. « Nous ne facilitons l’exercice des droits civiques que de ceux qui sont capables de voter ! […] Votre père est dément ! […] Ça ne vous pose pas un problème éthique de faire voter votre papa alors même qu’il est incapable de savoir pour qui il va voter ? », tente-t-elle de clore définitivement le chapitre civique de ce fils aux démarches démocratiques trop encombrantes.

        Le fils se décide alors à écrire à Yves Le Masne, à cette époque encore directeur général de la chaîne Orpea avant que le scandale ne l’éclabousse et provoque son limogeage. Il obtiendra alors cette réponse lapidaire : « Si nous comprenons vos interrogations et votre peine devant la démence de votre père, nous regrettons vivement les propos que vous tenez à l’égard de notre directrice multisites. »

        Après un deuxième courrier laissé lettre morte, le fils obtiendra pour ultime réponse celle d’un directeur régional d’Orpea : « Nos équipes ont à cœur de faire respecter les droits civiques, conformément aux exigences humaines et éthiques qui sont les nôtres. » Fermez le ban, et ce, sans qu’aucune proposition de discussion avec un médiateur, que les EHPAD ont pourtant l’obligation de mettre à disposition, notamment à un plaignant qui paye leurs services 6 000 euros par mois…

        Aujourd’hui les anciens, demain quels seront ceux que l’on traitera comme des sous-citoyens ?

        Après avoir contacté les associations, les cabinets d’audit mandatés par le conseil d’administration d’Orpea, l’inspection générale des affaires sociales et la représentation nationale… c’est auprès du Conseil de l’Ordre des médecins que le fils obtient un appui discret finissant par faire fléchir la direction et lui permettant d’obtenir in fine ladite procuration.

        Les droits civiques ne sont pour le fils en aucun cas négociables. « Les citoyens français ont le droit à la protection de la loi française, même chez Orpea. Aujourd’hui, les anciens. Demain les handicapés. Quels seront ceux que l’on va ensuite traiter comme des sous-citoyens, au bon vouloir de responsables d’établissement sans aucune formation ? », interroge-t-il, encore sidéré.

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        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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        France24 - Monde

        Guerre en Ukraine : les tomates françaises en danger

        Publié le : 07/04/2022 - 17:39Modifié le : 07/04/2022 - 17:49

        Laura MOUSSET Suivre

        Depuis la flambée des prix du gaz, qui ont atteint jusqu'à dix fois leur cours habituel à cause de la guerre en Ukraine, Jean Guilbaud, cultivateur de tomates, a drastiquement réduit le chauffage dans ses serres. Privées de chaleur, les tomates risquent de pousser moins vite et de développer des maladies, entraînant une chute des rendements.  

        L'Humanité

        Dayan dépoussière son divan

        Prescription culture

        Télévision Le psychanalyste incarné par Frédéric Pierrot reprend du service auprès de nouveaux analysants qui doivent faire face aux conséquences de la pandémie de Covid.

        Grégory Marin

        Depuis la fin de la première saison, cinq années ont passé. Si le traumatisme des attentats du 13 novembre 2015 cogne encore à bas bruit dans la conscience française, un autre est venu le concurrencer : la pandémie de Covid et ses conséquences, au premier rang desquelles le confinement.

        Philippe Dayan (Frédéric Pierrot), après son divorce, doit affronter un procès à la suite de la mort d’Adel Chibane (Reda Kateb), le policier qu’il suivait en 2015, parti combattre Daesh en Syrie. Un contexte particulier pour recevoir de nouveaux analysants : Lydia (Suzanne Lindon), étudiante qui nie son cancer ; Inès (Eye Haïdara), avocate qu’il avait suivie des années auparavant, avec un difficile rapport à la famille ; Alain (Jacques Weber), chef d’entreprise poursuivi par la justice… Outre l’affaire Chebane, le lien avec la première saison passe par le jeune Robin (Aliocha Delmotte), qui accepte mal la séparation de ses parents Léonora et Damien (Clémence Poésy et Pio Marmaï). Pour faire face à cette patientèle qui réveille ses propres questionnements, il fait appel à Claire (Charlotte Gainsbourg), une consœur qui va le bousculer dans ses convictions.

        Le fond ne change pas : il s’agit de questionner l’intime à partir d’un traumatisme partagé. « On ne peut pas aller voir son père à l’Ehpad, on ne peut pas prendre l’avion… C’est une série sur ce qui nous empêche », explique Éric Toledano, qui assure avec Olivier Nakache la cohérence de la série, dont la réalisation est tournante : Agnès Jaoui, Emmanuelle Bercot, Arnaud Desplechin, Emmanuel Finkiel… « On a de la chance de les avoir », insiste le duo, qui réalise aussi quelques épisodes.

        « J’ai vraiment eu l’impression de me retrouver en analyse »

        Cette saison voit aussi s’installer de nouveaux acteurs face à Frédéric Pierrot. Jacques Weber, « séduit » par un texte « fort et intelligent », mais aussi par ce duo qui fonctionne : « Si Frédéric n’est pas là, je ne suis pas là », avance-t-il… avant de lâcher : « J’ai vraiment eu l’impression de me retrouver en analyse. » Même sensation pour Suzanne Lindon, « portée », dit-elle, par « l’écoute et le regard de Frédéric ». Eye Haïdara a carrément « abordé le tournage comme une thérapie »  ! « J’ai appris à vivre avec le personnage (mais) je n’ai eu le sentiment de pouvoir le jouer qu’à la fin du tournage. D’ailleurs, on a retourné la première scène après coup. »

        Sans doute ne faut-il pas exagérer le côté cathartique de la série, prévient son acteur principal : « Je ne suis pas sûr que Dayan soit un bon praticien. C’est le héros de la série, mais je trouve normal de s’interroger sur sa pratique. Cette question, le public va se la poser. » D’où l’importance du personnage de Claire, approchée par Dayan pour devenir sa superviseuse, et qui préférera entamer avec lui une analyse. Une opposition forte, mais volontairement éloignée de celle qu’il avait avec Esther (Carole Bouquet) dans la première saison : « On ne voulait pas refaire le match de la saison 1 », assure Clémence Madeleine-Perdrillat, scénariste. Mêmes ingrédients, mais recette revisitée. La marque des grands chefs ?

        Séries téléviséesArtecharlotte gainsbourgjacques weber
        Valeurs Actuelles

        [Vidéo] “L’Etat n’a rien à cacher” : Gérald Darmanin réagit à la plainte de la famille de Samuel Paty contre le ministère

        💬 « L’État n’a rien à cacher »

        Gérald Darmanin (@GDarmanin) dit « comprendre » la plainte déposée par la famille de Samuel Paty pic.twitter.com/YtMvLZS0qX

        — BFMTV (@BFMTV) April 7, 2022

        L’Etat « continue de protéger »

        « Il ne faut pas se tromper de cible »

        Affaire Samuel Paty: Gérald Darmanin (@GDarmanin) « ne croit pas » qu’il y a eu des failles de l’État pic.twitter.com/JbvhIv412G

        — BFMTV (@BFMTV) April 7, 2022

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        BBC

        SANS TITRE

        Thirty kilometres west of central Karachi, on the border of Balochistan province, members of Pakistan's Anti-Terrorism Force were waiting for me.

        With AK-47s in hand, they approached the vehicle to check my passport and NOC (No Objection Certificate), the official, government-issued permit that allows foreigners to travel in sensitive areas of the country. Once they were satisfied that everything was in order, I set off, accompanied by my guide and members of the Anti-Terrorism Force, in convoy towards the Makran Coast – the starting point of my road trip towards the Iranian border.

        "For decades, the Makran, indeed all of Balochistan, was off-limits, not only to Westerners but Pakistanis from outside the province too," said my guide, Amir Akram, as Karachi's vast suburbs slowly gave way to mesquite-covered scrubland. "Previously, I wouldn't have dared to come here because of the separatist movement and the presence of some militant Islamists. But nowadays, the army have Balochistan under control. We're safe. Travelling with a security detail is just SOP: Standard Operational Procedure. It's also the only way to see the Makran Coast, and I want you show you the highlights of one of the most beautiful, friendly and culturally rich regions in all of Pakistan." (While it is still complex to arrange travel to the area, that it is possible at all is a relatively recent development, Akram said.)

        We would be doing this by driving National Highway 10, more commonly known as the Makran Coastal Highway – a 584km route through the south of Balochistan that ends at the border with Iran. Renowned as one of the most dramatic drives anywhere in South Asia, much of the Makran Coastal Highway skirts the Arabian Sea, its sparkling cerulean waters dotted with fishing boats out searching for eel, sardine, crab and lobster.

        Much of the Makran Coastal Highway runs along the cerulean Arabian Sea (Credit: Muhammad Owais Khan/Getty Images)

        "Fishing has been the mainstay of the Makran economy for centuries," Akram told me; the name 'Makran' itself is said to be a corruption of the Persian word for 'fish eaters'. Today, it's just as important, but locals may also be involved in other industries, such as ship-breaking and even smuggling."

        Some 200km from Karachi, we reached the first main destination along the highway: the rugged expanses of the Hingol National Park, Pakistan's largest, where surreal lunar landscapes have been sculpted by the Makran's whipping ocean winds, furnace-like heat and occasional deluges of storm water.

        Hingol National Park is the largest in Pakistan (Credit: Simon Urwin)

        Just inside the park perimeter, a rough track led us to the foot of a rare geological oddity – a pair of volcanoes that emit mud rather than lava. Every year, a caravan of pilgrims climb to their summits at the start of a spiritual quest considered one of the holiest in the Hindu faith. "Tens of thousands of people come from all over Balochistan and Sindh provinces for the Mata Hinglaj Yatra," Akram told me. "They light candles and throw coconuts into the crater, declaring their sins out loud and asking for forgiveness before taking a purifying bath in the Hingol River. Then they are in a fit state to visit the Hinglaj Mata shrine nearby. It's a journey which – along with performing good deeds in life – is believed to elevate the soul."

        The sacred Hingol River, where pilgrims bathe before visiting the Hinglaj Mata shrine (Credit: Simon Urwin)

        We followed a path into the depths of a cool, dark canyon. There, below a rocky overhang, we met an elderly gentleman named Maharaj Gopal who was keeping watchful guard over an ornate glass box – the Hinglaj Mata shrine. He invited us to sit before recounting the story of the shrine.

        "In the first yuga (era of humankind) millions of years ago, the goddess Sati died, and the deity Vishnu had her body cut into 51 parts," said Gopal. "The pieces fell to Earth, mostly over India, but part of her head landed here in the Makran. All of these sites are known as Shatki Peetha – holy places where Hindus travel to revere the goddess, a devotion they will perform until the end of time.

        "That day will come sometime soon," he added, rather disconcertingly. "We are now in the fourth and final yuga. When it ends, all that you see here, all of the Makran, the whole world in fact, will be totally destroyed."

        Maharaj Gopal keeps guard at the Hinglaj Mata shrine (Credit: Simon Urwin)

        His doom-laden prediction hanging in the air, he handed out coconuts with a smile and wished us well on the journey ahead. We set off, skirting the great fortress cliffs and rock spires of the Makran Coastal Range. For much of the journey there were only rare glimpses of life in Pakistan's largest but least populated province: the occasional farmer heading to a distant market on his donkey; village boys engaged in the national pastime – cricket – on makeshift pitches marked in the dust and sand.

        The highway began to climb steeply, testing our vehicle's four-wheel-drive, but taking a greater toll on some of the gaudily painted trucks that also plied the route – shearing their axles and toppling their loads despite the many trinkets they carried on board to ward off the evil eye and keep them safe from harm.

        "Nowadays it can be a rough ride on a good asphalt road," said Akram, as we inched around a hairpin bend. "But back in Alexander the Great's time, his army travelled across this harsh terrain on foot and horseback. In 325 BCE it is said he led 30,000 troops from his campaign in India across the Makran towards Babylon [in modern-day Iraq]. There was terrible suffering in the heat and many casualties. Only half of those that started the journey are thought to have crossed into what is modern-day Iran alive." Today's highway is widely believed to be the same route Alexander the Great took, although it's difficult to know for sure.

        The highway skirts the mountains of the Makran Coastal Range (Credit: Simon Urwin)

        Our last stop was some 50km east of the Iranian border in the dusty town of Jiwani. Its main street was dominated by the statue of a turbaned sardar, one of the old tribal chiefs of Balochistan whose power was traditionally passed from one eldest son to another in a "turbanning" ceremony, the equivalent of a coronation. We went in search of a regal monument of a different kind: a hut built especially for Queen Victoria, now part of a high-security complex occupied by the Pakistani coastguard's Second Battalion.

        Although the hut is normally closed to the public, after much polite diplomacy a captain allowed us through the security barriers to see the bungalow down by the shores of the Arabian Sea. He told us that, since Queen Victoria had heard of the beautiful Makran sunsets, this viewing hut was built for her in 1876. Historians say she never came to this part of the world, but elderly locals insist she did.

        We climbed the front steps of the far-from-palatial residence. Inside were just three small, sparse rooms: a bedroom, dining room and sitting room. Few original details remained except for a telephone linking the hut to servants' quarters – buildings that had recently been converted to accommodate the coastguard's anti-smuggling operations.

        "It's big business," the captain said as we chatted over cups of green tea. "It's mostly gasoline, but also drugs and weapons. But here we are perfectly placed to keep an eye on any cross-border traffic as well as illicit activities in the Gulf of Oman."

        Sunset-watchers gather at Sunset Point on Jiwani Beach (Credit: Simon Urwin)

        We weren't allowed to stay to watch the sunset, but the captain recommended a spot on Jiwani Beach nearby. When we arrived, a group of visitors from the city of Sibi, more than 1,000km to the north-east, had already gathered to witness the spectacle.

        "The long journey is worth the effort," one of them said, "because a Makran sunset is like no other. As the sun drops in the sky it turns many beautiful colours: from yellow to orange, then streaked with red like a pomegranate, and finally shades of purple. When it disappears into the night, we say our prayers and hope that by the grace of God it will rise again next morning. And that Inshallah, God willing, we ourselves will live to see another day."

        The Open Road is a celebration of the world's most remarkable highways and byways, and a reminder that some of the greatest travel adventures happen via wheels.

        ---

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        New York Times - World

        French Presidential Election

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        What You Need to Know About France’s Presidential Election

        The French are choosing their president in April, an election that is crucial for France and key for Europe. President Emmanuel Macron is favored to win, but the race has gotten closer.

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        By Aurelien Breeden

        PARIS — The French are going to the polls this month to choose their president, who holds the most powerful office in France and has considerable control of domestic and foreign policy, in one of the European Union’s most populous and influential member states.

        The war in Ukraine has dominated news coverage in France and largely overshadowed the campaign. President Emmanuel Macron has been accused of using his status as a wartime leader and Europe’s diplomat in chief to avoid facing his opponents and cruise into a second term, with some critics worrying that the lopsided campaign has lacked substantive debate.

        But the race has opened up recently with a surge from his main challenger, Marine Le Pen, the far-right leader with an anti-E.U., anti-NATO and pro-Russia platform that would reverberate globally if she won.

        Here is what you need to know about the vote, which will be held over two rounds on April 10 and April 24.

        What’s at stake?

        France, a nation of over 67 million people, is the world’s seventh-largest economy, the world’s most visited country, one of five permanent members of the United Nations Security Council and a nuclear power. It is a founding member of the European Union and a key driver of its policy.

        France’s next president will have to help the country navigate two forces currently buffeting Europe: a brutal Russian invasion of Ukraine that has displaced millions on the continent’s doorstep, and a pandemic-related economic recovery that is straining supply chains.

        While right-wing forces have largely won France’s culture wars in recent years, voter surveys show that French voters are now primarily concerned with the growing cost of living. The next president will have to juggle those worries with other long-term issues on voters’ minds, like France’s clean energy transition, the sustainability of its generous welfare model, fears of immigration and hand-wringing over the place of Islam in the country.

        Broad disillusionment with politics has also become a major source of concern, with worries that this election could see the lowest voter turnout for a presidential race in decades.

        What are the powers of the French presidency?

        French presidents have formidable powers at their disposal — more than most Western leaders, with fewer of the checks and balances that limit the executive branch in other countries.

        Learn More About France’s Presidential Election

        The run-up to the first round of the election has been dominated by issues such as security, immigration and national identity.

        Unlike British prime ministers or German chancellors, who are chosen by the parties that control the most seats in Parliament, French presidents are elected directly by the people for five-year terms. Shortly after that election, France returns to the polls to vote for representatives in the National Assembly, the more powerful house of Parliament, where terms also last five years.

        Having both of those elections on the same five-year cycle strongly increases the likelihood that France will vote in lawmakers who back their newly elected president, meaning French presidents do not need to worry as much as some other leaders about internal party turmoil or midterm elections. France’s prime minister, as the head of government, plays an important role in the constitutional system, as does Parliament. But the president, who appoints the prime minister, sets much of France’s agenda.

        Who is running?

        There are 12 official candidates, but polls suggest that only a handful have a shot at winning.

        The current favorite is Mr. Macron, 44, a former investment banker who was elected in 2017 with little political experience and is running for a second term. He was elected on the ruins of France’s traditional political parties with a strong pro-business platform. He overhauled the labor code, eliminated a wealth tax and reformed the national railway company. But his reformist zeal was tempered by massive strikes over his pension reform plans, Yellow Vest protests and the coronavirus pandemic. The war in Ukraine put him ahead in the polls but his lead has dwindled recently, to roughly 25 percent in voter surveys.

        Mr. Macron’s main challenger is Ms. Le Pen, 53, the perennial far-right leader who is running for the third time and who lost to him in 2017. She leads the National Rally, a movement long known for antisemitism, Nazi nostalgia and anti-immigrant bigotry that she has tried to sanitize and turn into a credible, governing party. Ms. Le Pen has faced criticism of her past sympathy for President Vladimir V. Putin of Russia, but inflation and rising energy prices play well into her protectionist platform. She is currently polling in second place, with about 20 percent support in voter surveys.

        Several candidates are jostling for third place and polling between 10 and 15 percent, hoping for a last-minute surge that would send them into the second round of voting.

        Jean-Luc Mélenchon, 70, is the leader of the far-left France Unbowed party, and the left-wing candidate best positioned to reach the runoff. A veteran politician and skilled orator known for his fiery rhetoric and divisive personality, he has vowed to invest in green energy, lower the legal retirement age, raise the monthly minimum wage and redistribute wealth by taxing the rich. He also wants to radically overhaul France’s Constitution to reduce presidential powers.

        Valérie Pécresse, 54, is a politician who presides over the Ile-de-France region of France, an economic and demographic powerhouse that includes Paris. She is the candidate for Les Républicains, the mainstream French conservative party. Several of her economic proposals, like raising the legal retirement age to 65, are similar to Mr. Macron’s. But in an election where more radical voices have set the tone of the debate on the right, she has taken a hard turn on issues like immigration and crime, leaving her struggling to stand out from other right-wing candidates.

        Éric Zemmour, 63, is a far-right writer, pundit and television star who has been a fixture in the French media for years but whose campaign, with echoes of Donald J. Trump, has scrambled French politics. He is a nationalist who conjures images of a France in steep decline because of immigration and Islam, and he has been convicted multiple times for running afoul of laws that punish defamation or acts provoking hatred or violence on the basis of race and religion. His prospects have recently been fading.

        The remaining candidates are polling in the single digits and have little chance of reaching the runoff. Among them are Anne Hidalgo, 62, the mayor of Paris and the candidate for the moribund Socialist Party, and Yannick Jadot, 54, the candidate for the Green party, which has struggled to make headway despite growing support in France for environmental causes.

        How does it work?

        A candidate who gets an absolute majority of votes in the first round of voting is elected outright, an unlikely outcome that has not occurred since 1965 — the first time a French president was chosen by direct popular vote. Instead, a runoff is usually held between the top two candidates.

        French election regulations are strict, with stringent limits on campaign finances and airtime, and with financial and logistical support from the state that is intended to level the playing field. (Still, many news outlets are owned by the rich, giving them an avenue to influence elections.)

        Campaign spending is capped to roughly 16.9 million euros for candidates in the first round, or about $18.5 million, and roughly €22.5 million for those who reach the second one. Those who flout the rules — like Nicolas Sarkozy, France’s former right-wing president — face fines and criminal penalties.

        Private companies cannot make campaign donations, and individuals can only donate up to €4,600 for the entire election. Candidates are reimbursed for a portion of their campaign expenditures, and the state pays for some expenses.

        Airtime is closely regulated by France’s media watchdog. At first, television and radio stations must ensure candidates are given exposure that roughly matches their political importance, based on factors like polling, representation in Parliament and prior election results. When the campaign officially starts, two weeks before the vote, all candidates get equal airtime. Campaigning on voting weekends is banned.

        What comes next?

        At 8 p.m. on Election Day, April 10, the French news media will work with pollsters to publish projected results based on preliminary vote counts. That will give a good indication of who is expected to make it into the second round, but if the race is close, projections might not become clear until later. Official results will be available on the Interior Ministry website.

        The two runoff candidates will face off in a televised debate before the second round of voting, on April 24. If Mr. Macron isn’t re-elected, the new president will have until May 13 to take office. Attention will then shift to the elections for the National Assembly. All seats there will be up for grabs, in a similar two-round system of voting, on June 12 and June 19.

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        L'Humanité

        Fatima Oussoufa, femme de combat, gardienne d’idéaux

        Prescription culture

        Télévision Julien Blanc-Gras suit le quotidien de la concierge de son immeuble, militante pour la démocratie aux Comores, son pays d’origine.

        Sohir Belabbas

        « Non, je ne me doutais pas que ma concierge attaquait des ambassades entre deux coups de serpillière. » Le récit à la première personne du réalisateur Julien Blanc-Gras s’intéresse à sa concierge, Fatima Oussoufa. Depuis deux ans, elle se bat pour destituer le colonel Azali Assoumani, président des Comores. La gardienne d’immeuble fait partie de l’appel de Paris aux Comores, un collectif d’opposants au régime. Comme d’autres compatriotes (ils sont au total 400 000 en France, l’équivalent d’un tiers de la population de l’archipel), Fatima ne supporte pas la misère et les atteintes aux droits humains perpétrées par le régime. À 8 000 kilomètres de son pays d’origine, avec son collectif, elle espère provoquer un mouvement social, un printemps comorien.

        Fatima Oussoufa travaille à Paris et vit en banlieue avec ses trois enfants. Il y a vingt ans, elle a quitté son pays, puis son mari, et se démène depuis pour s’en sortir. Sans rien lâcher de ses combats : pendant qu’elle organise les actions avec un camarade au téléphone, elle frotte les portes et sort les poubelles. Le président des Comores doit arriver pour une visite officielle en France, son collectif organise un comité d’accueil. À défaut de surprendre « Gozibi », le mal-aimé en comorien, Fatima enfarine son conseiller. Elle est arrêtée à l’aéroport, la vidéo circule sur les réseaux sociaux. Elle devient une figure de proue du mouvement et une opposante désormais fichée par les autorités comoriennes. Mais le soulèvement au pays ne prend pas.

        Le film suit le quotidien de cette militante, entre engagement politique, vie professionnelle et vie familiale. Il montre la difficulté de concilier tous ses combats au quotidien, comme sa légitimité à lutter de l’extérieur. Une histoire d’immigration, de « double absence », comme la décrivait si bien le sociologue Abdelmalek Sayad.

        Télévisiondocumentairefrance 2comores
        France24 - World

        IMF staff reaches agreement on $3 billion deal for Lebanon

        Issued on: 07/04/2022 - 17:11

        NEWS WIRES

        The International Monetary Fund (IMF) said on Thursday it had reached a staff-level agreement with Lebanon for a four-year extended fund facility that would however only get full approval from the fund if Beirut enacts a series of reforms.

        An agreement with the IMF is seen as vital for Lebanon to begin exiting a crippling economic and financial meltdown that marks its most destabilising crisis since the 1975-90 civil war.

        The extended fund arrangement would run over 46 months and Lebanon had requested access to the equivalent of around $3 billion, the IMF said in a statement.

        Lebanese authorities had agreed, prior to the IMF board considering whether to approve the deal, to complete eight reform measures.

        >> Lebanon’s political class ‘squabbling over a field of ruins’ as economic crisis rages

        These included approval of a banking restructuring strategy that "recognizes and addresses upfront the large losses in the sector, while protecting small depositors and limiting recourse to public resources".

        The measures also included "initiation of an externally assisted bank-by-bank evaluation for the 14 largest banks", parliamentary approval of a reformed banking secrecy law and completion of an audit of the central bank's foreign asset position.

        The facility would also depend on enactment of a comprehensive economic reform programme agreed with the IMF, aimed at restoring financial sustainability, strengthening governance and transparency and removing impediments to job-creating growth, it said.

        >> Hezbollah’s campaign against Beirut blast judge paralyses Lebanon’s government

        (AFP)

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        .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN LEBANON CRISIS

        Hezbollah’s campaign against Beirut blast judge paralyses Lebanon’s government

        Lebanon’s political class ‘squabbling over a field of ruins’ as economic crisis rages

        What political, economic consequences will Lebanon face over Saudi Arabia row?

        Valeurs Actuelles

        A La Ciotat, une pétition pour héberger des réfugiés ukrainiens sur un yacht russe recueille 27 000 signatures

        Il souhaite aider les Ukrainiens à sa manière. Comme l’a rapporté La Provence mercredi 6 avril, un habitant de La Ciotat, dans les Bouches-du-Rhône, a décidé de lancer une pétition pour permettre aux réfugiés d’être accueillis. Pour ce faire, il a pensé qu’un yacth russe appartenant à un oligarque et saisi le 3 mars dernier dans le cadre de la mise en œuvre des sanctions de l’Union européenne à l’égard de la Russie pourrait servir. A peine lancée, sa pétition a récolté un franc succès, puisqu’elle compte déjà 27 000 signataires.

        « Action symbolique »

        « J’espère recevoir le soutien de la Métropole Aix-Provence, le Conseil départemental, la Ville », a confié l’initiateur du projet. Ce dernier compte bien se rapprocher des institutions afin de parvenir à réquisitionner le yatch pour héberger les réfugiés. En attendant, Philippe Bonneau assure que de nombreux Ciotadens partagent son idée, qu’il a eue en s’inspirant d’un ferry Corsica Linea transformé en hôtel pour réfugiés à Marseille. « On voit bien que la vague de solidarité existe (…) Il s’agirait là d’une action symbolique », s’est-il enthousiasmé. Même si de nombreuses difficultés pourraient apparaître sur son chemin, le militant croit « dur comme fer » à son projet. En 2017, il avait participé à une action de solidarité pour la venue de jeunes migrants soudanais.

        Bouches-du-Rhône : les dernières actualités

        Marseille : une bagarre éclate entre des supporters grecs et olympiens

        Un groupe de dealers payait une locataire pour utiliser son appartement d’Arles comme entrepôt de drogue

        A Marseille, Eric Zemmour prend sa revanche

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        L'Humanité

        « Nous n’avons pas la statue de la Liberté mais la Canebière »

        Prescription culture

        Dans le documentaire de Hugues Nancy, Marseille est présentée sous une lumière vive et passionnante.

        Gérald RossiGérald Rossi

        En 1896, les frères Lumière filment le Vieux-Port de Marseille. Ce premier document, qui mérite le qualificatif d’historique, est un des nombreux films précieux (et colorisés) que propose ce passionnant documentaire de Hugues Nancy. Et Clara Luciani, qui fait se raconter à la première personne du singulier la cité phocéenne millénaire, lui prête sa voix. Depuis les frères Lumière, « inventeurs » du cinématographe, Marseille est, dans le monde contemporain, la ville de France le plus souvent filmée après Paris. Mais l’histoire débute voilà près de trois mille ans, avec la rencontre et le mariage de la belle princesse gauloise Gyptis et du beau marin grec Prôtis.

        Un « parler » unique en Provence

        « On dit qu’ils étaient beaux, mais on n’en sait rien, peut-être qu’elle était une “cagole”et que lui était un “cake” », s’amuse Médéric Gasquet-Cyrus. Car, pour lui, Marseille c’est aussi un « parler » unique en Provence. Ce que ne contredisent pas les autres intervenants connus, comme la metteure en scène et directrice du Théâtre national de la Criée, Macha Makeïeff, le cinéaste Robert Guédiguian, la comédienne Ariane Ascaride… ou d’autres habitants de la ville. Et tous montrent une fierté réfléchie d’ « être marseillais ». Et dire, comme l’un d’eux, « nous n’avons pas la statue de la Liberté, mais nous avons la Canebière », n’est pas une galéjade.

        Populaire avec sa main-d’œuvre de multiples origines

        Lorsque Louis XIV fait construire les deux forts (Saint-Jean et Saint-Nicolas), il fait tourner une partie des canons de défense vers la mer, mais une autre vers la ville, dont il craint la violence populaire. Car, populaire, Marseille l’a toujours été, avec sa main-d’œuvre de multiples origines, qui s’est usée à trimer sur les quais comme dans les usines de sucre, dans les savonneries, etc.

        Du Corbusier à l’OM

        La cité phocéenne a également été martyrisée sous l’occupation nazie, avec rafles de juifs et dynamitage d’une part de son cœur historique ( le Panier). Après la Libération, la municipalité, conduite par le communiste Jean Cristofol, s’attache à la reconstruction. Marseille, c’est aussi le Chant des Marseillais, composé en 1792 et devenu l’hymne national ; la « maison du fada », construite entre 1947 et 1952, pour parler de l’immeuble futuriste de Le Corbusier qui suscite toujours des passions ; ou encore l’OM, qui, bien plus qu’un club de foot, est un état d’esprit et de résistances.

        Marseille, pointe le film, est une ville de tensions sociales, parfois racistes, et de délinquance. Mais c’est avant tout une cité de solidarité. Philippe Fragione (Akhenaton) la compare à une mosaïque : « Si on la regarde de trop près, on ne voit que de petits morceaux de toutes les couleurs. Mais si on prend un peu recul, elle apparaît dans toute sa beauté. » Et dans son attachante complexité.

        Télévisiondocumentairemarseille Télévisiondocumentaire
        France24 - World

        At least two dead, several wounded in Tel Aviv shooting attack

        Issued on: 07/04/2022 - 21:44

        NEWS WIRES

        At least two people have died and four were seriously wounded in a shooting in Tel Aviv's city center on Thursday, the latest of several attacks in which 13 people have been killed over the past month, the sharpest spike in Israel for years.

        An Israeli hospital official said two people were killed. The Magen David Adom ambulance service said it had transported six people with serious injuries to hospital.

        Large numbers of emergency responders arrived on the scene and police, searching for the shooter, told residents to stay indoors.

        "A terrorist opened fire at short range and then fled on foot. Several people are wounded," police spokesman Eli Levy said on Channel 13 television.

        "Don’t leave your homes. Don’t stick your heads out of the window. Stay off your balconies," he said.

        Television footage showed armed officers running down Dizengoff Street, a major commercial street, and smaller side streets trying to track down the attacker. A police helicopter shined a spotlight on the streets from above.

        (REUTERS)

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        Israeli security forces kill three militants in West Bank amid surge of violence

        Several killed in West Bank clashes after Palestinian attacks in Israel

        Israeli forces kill Palestinian in West Bank as violence spikes

        BBC

        Clothes are often referred to in ghostly terms, which is unsurprising given their appearance. Suspended, they take on a spectral guise. They also hold echoes of the dead

        In the first room of Louise Bourgeois: The Woven Child – an exhibition looking at the final chapter of the great French-American artist's career, currently at London's Hayward Gallery – there stand a set of doors. They are huddled together, forming a small, room-like space. Their surfaces reveal their age. The wood is faded and splintered. Glass panels hold webs of cracks. Inside, arranged on a series of metal armatures and fat, yellow cattle bones, there hang a series of undergarments: slips, shirts, chemises. The fabrics are feather light against the heavy bones. They betray signs of their storage, crumpled and imprinted with creases from decades of being folded away. On the floor there lurks a watchful metal spider. To one side there sits a model of Bourgeois' childhood house in Choisy-le-Roi. To the other there is a spiral staircase, threads spooling out from the top and tethering it to these still, white clothes.

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        Entitled Cell VII, this installation was created by Bourgeois in 1998. In the last two decades of her life – which is the period the Hayward Gallery show covers – the prolific artist turned to textiles. Or rather, she returned. As a child she watched her parents mend and trade antique tapestries, her mother repairing them and her father selling them in a gallery in St Germain, Paris. Sometimes Bourgeois helped out, drawing in the missing parts of scenes – often feet, which were the first to wear away because they were at the bottom of the work – but she wasn't initiated into the intricacies of needlework or weaving.

        Louise Bourgeois' 1998 installation Cell VII features a series of undergarments many of which belonged to her mother (Credit: Hayward Gallery)

        She did, however, go on to live a life haunted by fabric. Clothes were a source of great joy and even greater friction. As quoted in Charlie Porter's What Artists Wear, in 1968 she wrote in her notes, "it gives me great pleasure to keep my clothes my dresses, my stockings… It's my past, and as rotten as it is I would like to take it and hold it tight in my arms." Later she would describe these possessions as burdensome, representing "failures, rejects abandoned." In 1995, she finally managed to let them go, transferring most of her clothes to her studio where she could turn them into raw, sculptural material. She commented on the weight that had been lifted: "the cord was cut and I felt dizzy – the history of the wardrobe had started". It's an image that simultaneously evokes birth – the umbilical cord – and death – the cord akin to the thread cut by Atropos, the third Fate of Greek mythology tasked with deciding life's end point.

        This "history of the wardrobe" shaped the closing chapter of Bourgeois' long career. Many of her textiles, which also included household napkins and linens, were cut up and turned into sculptures and artworks: contorted faces, cloth books, lumpen bodies constructed with exposed seams like scars. Others were kept as they were. Items from her youth – black cocktail dresses, pink silk coats, pale blouses – became mementoes of previous selves, hanging freely or stuffed and sewn closed to suggest a human form. She conjured family members too, invoking them by the clothes they had once worn. Many of the garments in Cell VII belonged to Bourgeois' mother Jósephine, who died when Bourgeois was only 22. Jósephine was the symbolic spider who hovered over her anxious, furious daughter, an emblem of protection and methodical repair.

        Katie Guggenheim, assistant curator of The Woven Child, sees Cell VII as an eerie assemblage. "They're intimate clothes – night clothes – and they're ghostly in the way they float… Like nightmares [or] apparitions," she says, surveying the thin fabrics.

        Clothes are often referred to in ghostly terms, which is unsurprising given their appearance. Suspended, they take on a spectral guise. Like ghosts, they also hold echoes of the dead. Garments outlive their owners. In their presence, they allude to an irrevocable absence. As the academic and author Peter Stallybrass writes in Worn Worlds: Clothes, Mourning and the Life of Things, an essay on memory and a much-loved blazer, "in thinking of clothes as passing fashions, we repeat less than a half-truth. Bodies come and go; the clothes that have received those bodies survive."

        Bourgeois is not the only artist to have been moved by the survival of clothing beyond mortal flesh. Nor is she the only person who has felt both the solace and burden of garments too heavy with meaning to easily dispense with. In life, our clothes are incredibly personal. They enfold us and keep us warm. They signal our jobs, our tastes, the ways we want to be seen. In death, they become tactile reminders of what once was, made to fit bodies that can no longer fill them.

        Mourning rites

        The heavy scent of perfume. A half-stirred memory of a dress worn on a summer's day. The prickling texture of a jumper, rubbing against skin. At once mundane and tactile, clothes are extraordinary vessels of memory. This is what gives them their power at the point of death. They retain the most intimate parts of ourselves: our smell, our sweat, evidence of our presence (scuffed toes, worn down elbows). When an artist chooses to use clothes belonging to someone they loved, they make that intimacy public.

        In the final part of her career, Bourgeois used her clothes and miscellaneous textiles, such as household linens, to create sculptures and artworks (Credit: Hayward Gallery)

        In 2016, the Ghanaian artist Serge Attukwei Clottey embarked on a project titled My Mother's Wardrobe. Two years after his mother died, he walked the streets of Accra in one of her patterned dresses, a bag of hers slung over one shoulder. He was joined by other men from his GoLokal art collective, also dressed in clothing belonging to their mothers. It wasn't just a grief ritual or personal act of remembrance, but a riposte to tradition. In Ghanaian culture a mother's possessions are often left undisturbed for a year after her death before being distributed among daughters and other female members of the family. Attukwei Clottey, an only son, wanted to claim them instead for himself. Later he worked on a photo series that further cemented the significance of this inheritance, standing quietly in her gowns and posing with the elaborate kente cloth that was used to cover her coffin.

        Why do we want to hold onto the clothes of the dead, to wrap ourselves in them? It is, in part, a simple act of possession. Death is the cruellest vanishing act. Someone who was once here, filling the room, transforming it with their presence, is gone – and nothing can bring them back. But that is not to say that they have entirely vanished. Traces linger. Sometimes they are unbearable. In grief, a person might find it impossible to go near a wardrobe, or want to throw everything out immediately in order to lessen the pain (one thinks of Simone de Beauvoir writing in A Very Easy Death, her account of her mother's death from cancer: "they found Maman lying on the floor in her red corduroy dressing gown… I never want to see that dressing gown again"). But keeping such items close, even putting them on, offers both a form of reclamation – a thread of connection between the living and the lost – and a promise of continued existence.

        In a piece in the collection Sketches by Boz (1836), Charles Dickens describes a second-hand clothes market as a 'burial place of… fashions'

        Authors understand this complicated afterlife of objects. In the moving middle section of Virginia Woolf's To the Lighthouse (1927), a chapter marked by the relentless march of time, a number of characters die. Woolf places their deaths in brief parentheses. The passing of matriarch Mrs Ramsay is described thus: "Mr Ramsay, stumbling along a passage one dark morning, stretched his arms out, but Mrs Ramsay having died rather suddenly the night before, his arms, though stretched out, remained empty." The real emptiness though is described in the clothes "shed and left" in their holiday home. "For there were clothes in the cupboards… They had the moth in them – Mrs Ramsay's things. Poor lady! She would never want them again." A mother's death is made concrete in her abandoned clothes, in their slow degradation. That is where the real, aching emptiness of loss resides.

        It's notable that in Bourgeois' Cell VII, the clothes remain intact. Elsewhere the exhibition is full of mutilated materials. Things are cut, stitched, stuffed, frayed, patchworked and repaired. Coats gain tails. Hook and eyes form angry circles. A cluster of red fabric legs dangle from the ceiling. But her mother's clothes seem sacrosanct. Hanging there in their own little room, they remain untouched – as though Bourgeois could have reached in and taken them down from their cow bones at any point, gathering them in her arms once more. However, decay is present even here. As Katie Guggenheim observes of the work, "because they're textiles, they are very fragile. You can see these have yellowed. They're not marble. They're vulnerable fabrics. They are ageing… like second skins." Clothing extends time, but it doesn't freeze it. We can't hold on to anyone forever.

        What could have been

        The choice to use or invoke a mother's clothing feels especially charged with meaning. It suggests the physicality of parenthood: a world of breastfeeding and being held, of kissed foreheads and reassuring hugs. In wearing or working with such garments, an artist turns tangible memory into a relic, offered up for others to see. However, another kind of meaning emerges when clothes are stripped of individual biography. For every garment held onto by a loved one, there is another that has been sent back out into the world shorn of its stories.

        Serge Attukwei Clottey's project My Mother’s Wardrobe saw him walk the streets of Accra wearing one of his late mother's patterned dresses (Credit: Nii Odzenma/ Gallery 1957)

        Often when looking at a vintage jacket or old handbag, one is prompted to picture its previous lives. In a piece in the collection Sketches by Boz (1836), Charles Dickens describes wandering through the second-hand clothes market found on Monmouth Street in London. He characterises it as a "burial place of… fashions," and a space where "wandering through the extensive groves of the illustrious dead" one might indulge in speculation: "now fitting a deceased coat… and anon the mortal remains of a gaudy waistcoat, upon some being of our own, conjuring up and endeavouring, from the shape and fashion of the garment itself, to bring the former owner before our mind's eye." In the world of worn clothes, spectres of former owners are never far away.

        Rozanne Hawksley's Pale Armistice (1987) is a startling funeral wreath. It is composed entirely of white gloves, in every fabric and size. Some are for children. Others for army officers. Cheap nylon suggests a wedding. Soft suede mimics skin. Made to commemorate the losses of World War One, Hawksley's work uses clothing to suggest a vast number of possible lives and narratives. Gloves are an effective accessory for this kind of exercise, given how closely they resemble the hand they are made to clad. Looking at the wreath, it's easy to imagine the fingers of a dead soldier or a bride with no one to marry. When discussing the piece, Hawksley spoke of the dual function of the hand as something that brought both kindness and cruelty. A hand can hold a child or aim a gun. Jumbled together, thick layers of gloves conjoined and overlayed with artificial flowers, those meanings become fused into one, tragic whole.

        These garments have a history, they have touched my body, and they hold memories of people and places. They are chapters from the story of my life – Louise Bourgeois

        In their anonymity, clothes have this incredible capacity to evoke life – and death – on a vast scale. Christian Boltanski, a French sculptor, spent much of his life making huge memorial-style pieces. He filled rooms and corridors and warehouses with clothes, using them as stand-ins for the people who had once worn them. In an interview for his 1997 monograph, he explained their power: "What is beautiful about working with used clothes is that these have really come from somebody. Someone has actually chosen them, loved them, but the life in them is now dead. Exhibiting them… is like giving the clothes a new life – like resurrecting them." These resurrections have yielded many interpretations. Among other things, there are powerful post-Holocaust implications, many of his pieces drawing inevitable parallels with museums and memorials that have retained the possessions – especially the shoes – of those who were murdered in concentration camps including Auschwitz and Majdanek.

        Sometimes, though, the meanings are less straightforwardly legible. For a 2010 piece titled Personnes, Boltanski filled the Grand Palais in Paris with 69 piles of clothing. Laura Cumming, in an echo of Dickens, wrote in her review for The Observer that they were reminiscent of "mass graves, or… a kind of cemetery". Overhead a metal claw roamed, picking from the clothes at random and depositing them in a central pile that came to resemble a mountain. The only sound in the space was a recorded loop of heartbeats. Here, it was suggested, lay unknown legions – every garment symbolising a person, becoming a souvenir of an entire life. His only regret, he later said, was that they didn't have a stronger smell. He wanted them to overwhelm the viewer with evidence of those absent bodies.

        Telling stories

        On the wall near her mother's clothes in the Hayward Gallery, there is another quote from Bourgeois: "These garments have a history, they have touched my body, and they hold memories of people and places. They are chapters from the story of my life." A history of a person is a complex thing, whether one is recalling their own life or that of someone they were close to. Like a gown inherited after death, often these histories are subject to competing claims of ownership. We all have our own accounts, our particular interpretations of events and relationships. No wonder, then, that garments have the capacity to hold so many feelings at once: love, ambivalence, grief, resentment, yearning, comfort, unease. In becoming extensions of ourselves, they end up taking on all of our own complications.

        The French sculptor Christian Boltanski made huge memorial-style pieces filling rooms and corridors and warehouses with clothes (Credit: Alamy)

        There are many ways to tell the story of a life. In using personal items to deal with the intricacies of loss, an artist often finds themselves committing an act of preservation. Bourgeois' clothes are no longer just clothes. They are part of an installation, treated with the same level of reverence and care as an oil painting or a statue in a museum. The truth is, no one could now take down Jósephine's slips and feel the fabric beneath their fingertips. Only a select few archivists wearing their own protective layers are allowed to handle them. As Katie Guggenheim explains, "they are handled like the most precious thing in the world." Reassembly is a finely tuned process, full of slow movements and padded tables. She sees their signs of storage as both literal and symbolic evidence of the passage from possession to creation. "Those folds represent the time they were waiting in between being lived clothes and being artworks." Cell VII alludes to mortality and memory, but in making it, Bourgeois changed the very meaning of the garments featured.

        In using textiles to evoke any number of possible lives now forgotten, an artist engages the imagination. Here there are no dates or details. Instead, piles of trousers and coats or wreaths of gloves invite us to look closer and envision the bodies that once touched them: the hands they passed through, the situations they saw, the drawers and wardrobes they slept in. Such pieces might function as resurrections, but they also demand creative reconstruction. All we have in front of us is cloth. Cloth that was designed, shaped, cut and stitched into something fit to wear. We must speculate for ourselves what kind of life it could conceivably have held.

        Louise Bourgeois: The Woven Child is at London's Hayward Gallery until 15 May

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        France24 - World

        At least two killed in Tel Aviv attack: hospital

        Issued on: 07/04/2022 - 21:44Modified: 07/04/2022 - 21:42

        Tel Aviv (AFP) – At least two people were killed Thursday and several wounded during an attack in the Israeli city of Tel Aviv, a hospital said.

        It is the latest incident among a surge of violence in Israel and the West Bank since late March.

        "So far, 10 wounded have arrived at the trauma room of Ichilov Hospital. But unfortunately, despite the doctors' efforts, two of the wounded died," Ichilov Hospital said in a statement.

        It said four of those wounded in the attack were in "critical condition" and undergoing surgery.

        Two witnesses told AFP that they heard gunshots in the centre of Tel Aviv, where police said they were being deployed.

        In a statement, they asked residents to stay inside during the incident "which is still ongoing."

        Eli Bin, head of the Magen David Adom emergency responders, initially told public TV broadcaster Kan that five people were wounded and one was "in a critical state."

        Outside a cafe where what appeared to be shattered glass carpeted the ground outside the entrance, a man comforted a woman sitting on a bar stool while police converged on the scene.

        "It's an atmosphere of war. Soldiers and police are everywhere... They searched the restaurant," and people are crying, said Binyamin Blum who works in a restaurant near the scene of the attack.

        Brenda Ehrlich, 31, an insurance agent from the Tel Aviv suburb of Holon, told AFP she heard about the attack as she rode a bus into the city to celebrate a friend's birthday.

        The group sat indoors and Ehrlich said she felt "like I need to look in all directions to not be caught by surprise, as police hunted for suspects.

        "We were thinking of heading home but it feels a little dangerous so we might stay inside in Tel Aviv before we go home."

        Prime Minister Naftali Bennett was at army headquarters in the coastal city where he was receiving updates on this, the fourth attack in just over two weeks in Israel.

        On March 29 a Palestinian gunman opened fire with an M-16 assault rifle in Bnei Brak, a mostly Jewish Orthodox city near Tel Aviv.

        He killed two Ukrainian men and two Israeli civilians. An Arab-Israeli officer died of wounds sustained in the ensuing gunfight that also killed the assailant.

        Two days earlier "terrorists" opened fire and killed two police officers in the northern city of Hadera before officers shot the assailants dead, police said.

        On March 22 a convicted Islamic State group sympathiser killed four Israelis in a stabbing and car-ramming spree in the southern city of Beersheba.

        © 2022 AFP

        BBC

        Covid: Blood clot risk higher for six months after having virus

        By Philippa RoxbyHealth reporter

        After a Covid infection, there is an increased risk of developing a serious blood clot for the next six months, a study from Sweden suggests.

        The research found people with severe Covid, and those infected during the first wave, had the highest clot risk.

        This highlights the importance of being vaccinated against the virus, the researchers say.

        Blood clots can also occur after vaccination but the risk is far smaller, a major UK study found.

        People who have had Covid-19 are more likely to develop a blood clot - particularly patients who have needed hospital treatment. Scientists wanted to find out when that risk returns to normal levels.

        The researchers tracked the health of just over one million people who tested positive for Covid between February 2020 and May 2021 in Sweden, and compared them with four million people of the same age and sex who had not had a positive test.

        After a Covid infection, they found an increased risk of:

        When the researchers compared the risks of blood clots after Covid to the normal level of risk, they found that:

        The study, published in the BMJ, said the raised risk of blood clots was higher in the first wave than later waves, probably because treatments improved during the pandemic and older patients were starting to be vaccinated by the second wave.

        'Good reason to have vaccine'

        The risk of a blood clot in the lung in people who were very seriously ill with Covid was 290 times greater than normal, and seven times higher than normal after mild Covid. But there was no raised risk of internal bleeding in mild cases.

        "For unvaccinated individuals, that's a really good reason to get a vaccine - the risk is so much higher than the risk from vaccines," says Anne-Marie Fors Connolly, principal study investigator from Umea University in Sweden.

        The researchers can't prove that Covid caused the blood clots in this study but they have several theories on why it happens.

        It could be the direct effect of the virus on the layer of cells which line blood vessels, an exaggerated inflammatory response to the virus, or the body making blood clots at inappropriate times.

        Vaccines are very effective against severe Covid, but offer less protection against infection, particularly with the Omicron variant - meaning repeat infections with symptoms are common as countries work out how to live with Covid.

        Frederick K Ho, public health lecturer from the University of Glasgow, said this study "reminds us of the need to remain vigilant to the complications associated with even mild [Covid] infection, including thromboembolism".

        The risk of blood clots goes up after vaccination, but "the magnitude of risk remains smaller and persists for a shorter period than that associated with infection", he adds.

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        BMJ study - Risks of deep vein thrombosis, pulmonary embolism, and bleeding after Covid-19

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        Jean-Luc Mélenchon, the veteran leftist standing in way of Macron-Le Pen rematch

        Issued on: 07/04/2022 - 21:41

        Benjamin DODMAN Follow

        In the space of a decade, Jean-Luc Mélenchon bounced back from a lifetime on the fringes of the Socialist Party to become the dominant force in France’s post-Socialist left. As voters head to the polls on Sunday, he is hoping to prevent a repeat of President Emmanuel Macron’s 2017 duel with the far right’s Marine Le Pen.

        By most accounts, France’s presidential campaign ranks among the most disappointing in recent decades, overshadowed by the horror of the war in Ukraine, hampered by a largely absent incumbent, and tarnished by ramblings far removed from the real concerns of the public.

        In the words of Jean Lassalle, the ruralist candidate who once donned a Yellow Vest in parliament, it’s been a “campagne de merde”.

        But one man begs to differ. Veteran leftist Jean-Luc Mélenchon has described his third presidential run as the “most thrilling” yet – in part, no doubt, because it has cemented his status as the only powerful voice in a weak and divided left.

        “Never before have we had so many critical issues to address,” Mélenchon told reporters in late March, as he prepared to address tens of thousands of supporters in Marseille. “We’re at a historic moment, I hope the French people realise this (…). If other candidates have nothing to say, that’s their problem,” he added. “I have plenty to say.”

        French presidential election © France 24

        Mélenchon’s response to this “historic moment” – most notably his stance on Russia’s invasion of Ukraine – has been the subject of intense scrutiny in the final stretch of the campaign. It has weighed heavily on leftwing voters as they agonise over their choice of ballot in the first round of the election on April 10.

        In recent weeks, his rivals on the left have relentlessly targeted the candidate of the Union populaire (Popular Union), accusing him, at best, of complacency towards Russia’s Vladimir Putin. Whether their incessant negative campaigning will damage Mélenchon’s chances, or turn against them, could turn out to be a decisive factor in this election.

        Either way, the focus on Mélenchon has bolstered his status as the campaign’s dark horse – and the only candidate with a chance, however slim, of pulling a surprise in an election long billed as a rematch of 2017.

        “If I can make it to the second round [on April 24], the election would take on a whole different meaning,” Mélenchon said this week, hoping to sway undecided voters on the centre-left. “After 20 years of sectarian debates on security and immigration, we will finally turn the page.”

        A man with a plan

        According to his supporters, Mélenchon is not just the only man with a chance; he’s also the only man with a plan.

        While his rivals have squandered their time in the spotlight attacking him, Mélenchon has seized on every opportunity to expose his policy platform – a detailed and vastly ambitious plan of action he has been polishing, updating and expanding for much of the past decade, channelling the imput of intellectuals, NGOs and civil society activists.

        Of all the candidates’ platforms, Mélenchon’s L’Avenir en commun (Our Common Future) has consistently received the highest grades from advocacy groups, including feminist campaigners, health workers and – damningly for the Greens – climate activists. Even the head of France’s right-leaning business lobby, the Medef, has lauded the programme, suggesting Mélenchon is “ready to govern”, while Macron has praised his concept of long-term environmental planning.

        “After years of the left pulling back, fighting a losing battle with neoliberal dogma and the far right,” one can only rejoice at the fact that Mélenchon is scoring points in the battle of ideas, Libération wrote in a column this week.

        The leftist candidate has described his platform as “a global vision for our world, with extremely precise measures to get us there”. He has pushed with professorial clarity on television sets and with exalted rhetoric before large crowds at campaign rallies.

        There are indeed few topics this political omnivore has not touched on during the campaign. He has looked equally at ease discussing digital technologies, ocean pollution, space exploration or animal suffering.

        “It’s the magic of politics, you can be interested in all sorts of things,” he told the Journal du Dimanche in mid-March. “Until my last breath, I will be a political activist. I cannot live any other way.”

        A life in politics

        The passion dates back to Mélenchon’s early childhood in Tangiers, on the other side of the Mediterranean, where he was born in 1951 to French-Algerian parents of Spanish origin. He has spoken fondly of the animated political discussions and rallies for Moroccan independence that helped foster a lifelong taste for the rough and tumble of radical politics.

        Mélenchon was 11 when the family moved to mainland France, in the eastern Jura region. Like many young leftwingers of his generation, he was drawn to Trotskyist politics during his student years, becoming a leader of the May 68 protests at his local university in Besançon.  He got a first job in the press four years later, before starting a 32-year-long association with the Socialist Party in 1976. An admirer of François Mitterrand, who clinched the presidency in 1981, Mélenchon soon rose up the ranks to become France’s youngest senator five years later, aged 35.

        Despite the promising start, Mélenchon would spend the next two decades on the party’s fringe, an outspoken and relatively well-known figure who was kept at bay by moderates at the helm. He finally broke with the Socialists in 2008, three years after he defied the party line by campaigning against a draft European constitution that he feared would enshrine neoliberal economics in EU law. The bitter divorce has hampered the French left ever since, resulting in irreconcilable factions that blame each other for wiping out the left.

        When he walked out on the Socialists, the left was already a field of ruins, Mélenchon has argued, describing the once mighty party as an empty shell, bereft of ideas. So was the rump of the Communist Party, with which he teamed up in 2012 and 2017, but which is fielding its own candidate this year.

        >> Let them eat steak: French Communists bounce back with recipe for ‘happy days’

        “We had to start from scratch, without dissociating strategy and programme – whereas with the old left, it was only strategy,” Mélenchon told Libération last week, reflecting on his efforts to build an alternative force on the left. The turning point was “the growing environmental awareness of younger generations, and their radicalisation. I adopted it as the common thread of our ideological renewal", he said.

        “Other parties, including the Greens, failed to grasp the radicalism of this new political ecology. The old left chose not to embrace it, hoping it would go away quietly, but we made the opposite choice,” Mélenchon added. “We are the youngest political force on the left and yet we are the largest, the better organised, the most coherent.”

        On the campaign trail, Mélenchon has repeatedly said he was haunted by the vanishing of Italy’s Communist-led left wing, “long Europe’s most intelligent and creative”. During a two-hour address in Toulouse on Sunday, he recalled his fear that “France’s radical humanist tradition” would go the same way. Instead, he told the crowd of 20,000 crammed into the city’s main square, “our mission is accomplished, the strength is here, you are the living proof".

        Chasing Le Pen

        Mélenchon has enjoyed less success with his other stated mission: to reach out to working-class voters who were once solidly left-wing, and lure them back from the far right. According to a study by the Fondation Jean Jaurès published earlier this week, the share of blue-collar workers and employees who plan to back the leftist candidate has shrunk, relative to other professions since 2017. “The Mélenchon vote is neither a class-based vote nor a working-class vote,” the study argued.

        After his rally in Marseille last month, Mélenchon spoke candidly to reporters about his chances in the upcoming presidential contest. “Either the quartiers populaires vote in droves on April 10, or I’m a dead man,” he sighed, referring to the working-class suburbs of Paris and other French cities, where many tend to shun the polls. Turning to the principal obstacle standing in his way, he added: “I don’t understand how Marine Le Pen can keep rising in the polls without even campaigning, whereas we have to chase down each vote with our teeth.”

        The upcoming presidential contest marks the third time Mélenchon and Le Pen are vying for the elusive vote populaire. As in the past two elections, the leader of the far-right National Rally has enjoyed a comfortable headstart over her left-wing rival in what has always been a lop-sided contest. Polls suggest she is 3% to 7% ahead of third-placed Mélenchon, meaning she is likely to qualify for the all-important run-off on April 24.

        >> Read more: Could Le Pen’s blandest campaign be her most successful yet?

        While both Mélenchon and Le Pen have put purchasing power at the heart of their platforms, the latter’s pitch is likely to appeal more directly to low-income voters, said Cécile Alduy, a professor at Stanford University, noting that: “Mélenchon’s discourse is more political and ideological, whereas Le Pen talks about prices in supermarkets, fuel costs for fishermen and keeping people’s homes warm, all the while campaigning on the ground.”

        On paper, the narrowing gap in second-round surveys suggests Le Pen is also more likely to benefit from the “anyone but Macron” vote than Mélenchon, who is seen as a longer shot to defeat the incumbent. Le Pen’s camp has been eagerly sharing the latest polls, hoping widespread voter anger can propel her to an unlikely victory over Macron.

        A new Republic

        Discontent with France’s self-styled “Jupiterian” president has highlighted one aspect of Mélenchon’s platform that allows him to reach beyond his core support: the promise to quash the presidential regime instituted by General Charles de Gaulle, France’s wartime hero, more than 60 years ago, and put power “back into the people’s hands”.

        “Over the past five years, Emmanuel Macron has aggravated every aspect of the solitary power fostered by the Fifth Republic,” says the leftist candidate’s online platform. “His predecessors were presidential monarchs; he has become an absolutist presidential monarch.”

        Mélenchon’s proposals for a Sixth Republic include introducing proportional representation to make parliament more representative; giving citizens the power to initiate legislation and referendums, and to revoke their representatives; and scrapping special powers that currently give France’s executive right to pass legislation without parliamentary approval.

        But those are just proposals. The Union populaire candidate says it will be up to the people to decide on their next constitution. Never one to miss a revolutionary reference, he has promised to convene a constituent assembly whose members will be either elected or drawn by lots. Their draft constitution will then be submitted to the people via referendum.

        >> Read more: Leftist Mélenchon promises to topple France’s ‘presidential monarchy’

        Ironically, Mélenchon is, in many ways, the quintessential Fifth Republic politician: egocentric, domineering, temperamental, without the veneer of sophistication and politeness that allows his rivals to get away with the very same traits. But his promise of a new Republic has enabed him to lure voters allergic to his personality – people like 32-year-old dance teacher Hélène Lallemand, who quipped at a rally for the Sixth Republic in March that she showed up “despite Mélenchon, rather than because of him”.

        Though no fan of the firebrand leftist, Lallemand praised his idea of convening a constituent assembly to draw up a new constitution – “by and for the people” – and giving voters the power to revoke their representatives. She said such moves were urgently needed to offset “the mounting voter apathy and disillusion that are sapping French democracy”.

        “It is up to the people to write their constitution, not a cabinet of experts,” Mélenchon roared moments later as he addressed the crowd, promising to “breathe new life into a country that is dying a slow death through abstention".

        ‘Non-aligned’

        The promise has allowed Mélenchon to lure some of Macron’s best-known foes: the Yellow Vest protesters that at one point looked capable of bringing his presidency to a premature end.

        “There were two main requirements for our choice of candidate: to carry our aspirations and have a chance of beating Macron. Mélenchon is the only one who meets both,” said Sabine, a primary school teacher from the Montpellier area who has donned the Gilet jaune since Novembre 2018. She pointed to Mélenchon’s pledges to impose a cap on prices, boost wages, bolster public services and replace France’s “presidential monarchy”.

        “Mélenchon is not our ideal candidate, he’s not to everyone's taste and we are well aware that there’s no easy fix,” she said. “But he’s our best option. We’re at a crossroads: either we change course now or we let those in power dismantle our social system.”

        Like Le Pen, Mélenchon has been cautious in his appeals to the Yellow Vest electorate, wary of scaring away more moderate voters, said Frédéric Gonthier, a political scientist at the Pacte research centre in Grenoble. “For candidates who are trying to project an image of respectability, overtly anti-elitist statements aimed at seducing the Yellow Vests would be counterproductive,” he said.

        Mélenchon has been at pains to reassure centre-left voters tempted to vote for the Green’s Yannick Jadot or the Socialist candidate Anne Hidalgo. He has refrained from attacking his rivals even as they branded him unfit to rule. He has also strived to remain calm and composed, hoping to erase memories of his infamous 2018 outburst, when he pushed aside a police officer who was searching his party’s premises, and shouted: “I am the Republic!”  

        As war continues to rage in Ukraine, much will depend on those voters’ willingness to cast aside their misgivings about Mélenchon’s stance on NATO – the legacy of a lifelong hostility to American interventionism on the international stage.

        >> Ukraine war puts France’s NATO-sceptic presidential candidates in a tight spot

        In a chapter devoted to the subject of “Peace”, his policy platform describes the transatlantic alliance as “an instrument to make countries subservient to the United States”, calling NATO an “archaic” institution that “should have been dissolved at the end of the Cold War”. “Instead, it has only extended its reach with nefarious consequences for peace and our security.”

        Only a week before the launch of Russia’s full-scale invasion, Mélenchon pleaded for France’s “non-alignment” in the Ukrainian standoff, writing on Twitter: “The Russians must not cross Ukraine’s borders, which must be respected, and the Americans must not annex Ukraine into NATO.” He has stuck to this line of thinking even as Russian forces continue to pound Ukraine, rejecting talk of a volte-face.

        “Our condemnation of Russia’s military intervention does not mean we have shifted our stance, on the contrary,” he told reporters at the start of the war. “I have always said that we cannot continue to humiliate Russia by pushing NATO ever closer to its borders. It’s a danger they’ll never accept.”

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        A new Republic: Leftist Mélenchon promises to topple France’s ‘presidential monarchy’

        FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

        Closing in on Macron: Could Le Pen’s blandest campaign be her most successful yet?

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        France's Mélenchon looks to magic up more leftist votes with hologram campaign rallies

        BBC

        Tanis: Fossil of dinosaur killed in asteroid strike found, scientists claim

        Jonathan AmosScience correspondent@BBCAmoson Twitter

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        Scientists have presented a stunningly preserved leg of a dinosaur.

        The limb, complete with skin, is just one of a series of remarkable finds emerging from the Tanis fossil site in the US State of North Dakota.

        But it's not just their exquisite condition that's turning heads - it's what these ancient specimens purport to represent.

        The claim is the Tanis creatures were killed and entombed on the actual day a giant asteroid struck Earth.

        The day 66 million years ago when the reign of the dinosaurs ended and the rise of mammals began.

        Very few dinosaur remains have been found in the rocks that record even the final few thousand years before the impact. To have a specimen from the cataclysm itself would be extraordinary.

        The BBC has spent three years filming at Tanis for a show to be broadcast on 15 April, narrated by Sir David Attenborough.

        Sir David will review the discoveries, many that will be getting their first public viewing.

        Along with that leg, there are fish that breathed in impact debris as it rained down from the sky.

        We see a fossil turtle that was skewered by a wooden stake; the remains of small mammals and the burrows they made; skin from a horned triceratops; the embryo of a flying pterosaur inside its egg; and what appears to be a fragment from the asteroid impactor itself.

        "We've got so many details with this site that tell us what happened moment by moment, it's almost like watching it play out in the movies. You look at the rock column, you look at the fossils there, and it brings you back to that day," says Robert DePalma, the University of Manchester, UK, graduate student who leads the Tanis dig.

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        It's now widely accepted that a roughly 12km-wide space rock hit our planet to cause the last mass extinction.

        The impact site has been identified in the Gulf of Mexico, off the Yucatan Peninsula. That's some 3,000km away from Tanis, but such was the energy imparted in the event, its devastation was felt far and wide.

        The North Dakota fossil site is a chaotic jumble.

        The remains of animals and plants seem to have been rolled together into a sediment dump by waves of river water set in train by unimaginable earth tremors. Aquatic organisms are mixed in with the land-based creatures.

        The sturgeon and paddlefish in this fossil tangle are key. They have small particles stuck in their gills. These are the spherules of molten rock kicked out from the impact that then fell back across the planet. The fish would have breathed in the particles as they entered the river.

        The spherules have been linked chemically and by radiometric dating to the Mexican impact location, and in two of the particles recovered from preserved tree resin there are also tiny inclusions that imply an extra-terrestrial origin.

        "When we noticed there were inclusions within these little glass spherules, we chemically analysed them at the Diamond X-ray synchrotron near Oxford," explains Prof Phil Manning, who is Mr DePalma's PhD supervisor at Manchester.

        "We were able to pull apart the chemistry and identify the composition of that material. All the evidence, all of the chemical data, from that study suggests strongly that we're looking at a piece of the impactor; of the asteroid that ended it for the dinosaurs."

        The existence of Tanis, and the claims made for it, first emerged in the public sphere in the New Yorker Magazine in 2019. This caused a furore at the time.

        Science usually demands the initial presentation of new discoveries is made in the pages of a scholarly journal. A few peer-reviewed papers have now been published, and the dig team promises many more as it works through the meticulous process of extracting, preparing and describing the fossils.

        To make its TV programme, the BBC called in outside consultants to examine a number of the finds.

        Prof Paul Barrett from London's Natural History Museum looked at the leg. He's an expert in ornithischian (mostly plant-eating) dinosaurs.

        "It's a Thescelosaurus. It's from a group that we didn't have any previous record of what its skin looked like, and it shows very conclusively that these animals were very scaly like lizards. They weren't feathered like their meat-eating contemporaries.

        "This looks like an animal whose leg has simply been ripped off really quickly. There's no evidence on the leg of disease, there are no obvious pathologies, there's no trace of the leg being scavenged, such as bite marks or bits of it that are missing," he tells me.

        "So, the best idea that we have is that this is an animal that died more or less instantaneously."

        The big question is whether this dinosaur did actually die on the day the asteroid struck, as a direct result of the ensuing cataclysm. The Tanis team thinks it very likely did, given the limb's position in the dig sediments.

        If that is the case, it would be quite the discovery.

        But Prof Steve Brusatte from University of Edinburgh says he's sceptical - for the time being.

        He's acted as another of the BBC's outside consultants. He wants to see the arguments presented in more peer-reviewed articles, and for some palaeo-scientists with very specific specialisms to go into the site to give their independent assessment.

        Prof Brusatte says it's possible, for example, that animals that had died before the impact were exhumed by the violence on the day and then re-interred in a way that made their deaths appear concurrent.

        "Those fish with the spherules in their gills, they're an absolute calling card for the asteroid. But for some of the other claims - I'd say they have a lot circumstantial evidence that hasn't yet been presented to the jury," he says.

        "For some of these discoveries, though, does it even matter if they died on the day or years before? The pterosaur egg with a pterosaur baby inside is super-rare; there's nothing else like it from North America. It doesn't all have to be about the asteroid."

        There's no doubting the pterosaur egg is special.

        With modern X-ray technology it's possible to determine the chemistry and properties of the egg shell. It was likely leathery rather than hard, which may indicate the pterosaur mother buried the egg in sand or sediment like a turtle.

        It's also possible with X-ray tomography to extract virtually the bones of the pterosaur chick inside, to print them and reconstruct what the animal would have looked like. Mr DePalma has done this.

        The baby pterosaur was probably a type of azhdarchid, a group of flying reptiles whose adult wings could reach more than 10m from tip to tip.

        Mr DePalma gave a special lecture on the Tanis discoveries to an audience at the US space agency Nasa's Goddard Space Flight Center on Wednesday. He and Prof Manning will also present their latest data to the European Geosciences Union General Assembly in May.

        Dinosaurs: The Final Day with Sir David Attenborough will be broadcast on BBC One on 15 April at 18:30 BST. A version has been made for the US science series Nova on the PBS network to be broadcast later in the year.

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        France24 - World

        Pink Floyd release first new song since 1994 for Ukraine

        Issued on: 07/04/2022 - 21:28Modified: 07/04/2022 - 21:26

        Paris (AFP) – Pink Floyd have written their first new song in almost 30 years to support Ukrainians, the band announced on Thursday.

        "Hey, Hey, Rise-Up!" will be released on Friday, and be used to raise funds for humanitarian causes linked to the war.

        It samples Andriy Khlyvnyuk, from one of Ukraine's biggest bands BoomBox, singing in Sofiyskaya Square in Kyiv in a clip that went viral.

        Khlyvnyukh abandoned a world tour to return to Ukraine and help defend his country.

        "We, like so many, have been feeling the fury and the frustration of this vile act of an independent, peaceful democratic country being invaded and having its people murdered by one of the world's major powers," Pink Floyd said on their official Twitter feed.

        In a press release, band leader David Gilmour said he had been moved by Khlyvnyuk's video: "It was a powerful moment that made me want to put it to music."

        He was able to speak with Khlyvnyuk from his hospital bed in Kyiv, where the singer was recovering after being hit by shrapnel in a mortar attack, the record company said.

        "I played him a little bit of the song down the phone line and he gave me his blessing. We both hope to do something together in person in the future," Gilmour said.

        The image accompanying the song is of a sunflower, and was inspired by a viral video showing a Ukrainian woman insulting two armed Russian soldiers.

        In it, she tells the soldiers: "Take these seeds and put them in your pockets. That way sunflowers will grow when you all rest here."

        It is the first original music from Pink Floyd since 1994's "The Division Bell".

        Gilmour tweeted his opposition to the war soon after Russia's invasion, saying: "Putin must go".

        The band has also pulled their music from Russian and Belarusian streaming sites in protest at the invasion.

        © 2022 AFP

        New York Times - World

        Turkey Transfers Khashoggi Murder Trial to Saudi Arabia

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        The move will almost certainly end the last case aimed at serving justice for a heinous crime that drew global outrage.

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        By Safak Timur and Ben Hubbard

        ISTANBUL — A court in Turkey ordered the transfer of the trial in the murder of the Saudi dissident journalist Jamal Khashoggi to Saudi Arabia, a move almost certain to end the last case that held out some hope of serving justice for a heinous crime that drew global outrage.

        The Turkish decision on Thursday was a blow to human rights advocates who had hoped this trial would at least make public more evidence of who was involved and how Mr. Khashoggi was killed and dismembered by a Saudi hit squad in 2018 inside the Saudi Consulate in Istanbul, where he had gone to get paperwork he needed to marry his Turkish fiancée, Hatice Cengiz.

        “Let’s not entrust the lamb to the wolf,” Ali Ceylan, a lawyer for Ms. Cengiz, told the court on Thursday before the decision was announced. “Let’s protect the dignity and honor of the Turkish nation, and let’s not make such a decision.” Mr. Ceylan reminded the court that President Recep Tayyip Erdogan and other Turkish officials had said that justice did not exist in Saudi Arabia.

        A panel of judges granted a request last week by the prosecutor in the trial to transfer the case because none of the 26 Saudi suspects were in Turkish custody. The transfer had been requested by Saudi Arabia in March, and Turkey’s justice minister endorsed the prosecutor’s request.

        Gokmen Baspinar, another lawyer for Ms. Cengiz, told the court that Saudi Arabia’s trial of suspects in the case was already over and that many of the defendants in the Turkish trial had been acquitted there.

        “It would be irresponsible for the Turkish nation to transfer the case to a country with no justice,” Mr. Baspinar said.

        The decision coincided with efforts by Mr. Erdogan, the Turkish president, to improve his country’s relationship with Saudi Arabia. Last week, the Turkish foreign minister, Mevlut Cavusoglu, said in a televised interview that “concrete steps” were on the way to mend ties with the Arab world’s richest state.

        The chief judge who read the panel’s decision in court on Thursday was assigned to the case recently, and that hearing was only the third he had attended, fueling suspicion among rights activists that he was appointed for political reasons.

        “It is a devastating blow to all of those who have worked on the case,” said Agnès Callamard, who led an extensive investigation of the killing for the United Nations and now heads Amnesty International. “It is cowardly, it is spineless, it is a denial of justice.”

        Her report to the U.N. on the case relied heavily on information provided by the Turkish authorities, including an audio recording of the murder captured by Turkish intelligence. It detailed not only the hit squad’s movements, but also subsequent efforts by Saudi officials to cover up the crime.

        She said the Turks were transferring the case in full knowledge that the Saudis would not pursue it further.

        “Now politics goes ahead of justice,” she said.

        The Turkish trial, which opened in 2020, was largely symbolic from the start because Saudi Arabia had refused to extradite the suspects and Turkish law does not allow convictions of people who have not testified.

        But the trial’s proponents said it would at least make public evidence collected by the Turkish authorities, including possibly the recording of Mr. Khashoggi’s death, and pave the way for a real prosecutions if any of the defendants happened to be taken into custody.

        After the hearing, Ms. Cengiz told reporters that she planned to appeal the decision and that Turkey’s relationship with Saudi Arabia should not affect Turkish courts.

        “The two countries can open a new page in relations, but the crime is the same crime,” she said. “It didn’t change, and neither did the perpetrators.”

        Mr. Khashoggi was a prominent journalist who fell out with his government and moved to the United States, where he wrote columns for The Washington Post that were critical of Crown Prince Mohammed bin Salman and his plans to remake the kingdom. Mr. Khashoggi’s body has never been found.

        Prince Mohammed has insisted he knew nothing of the murder plot in advance. However, the C.I.A. concluded that he had greenlighted the operation to kill or capture Mr. Khashoggi.

        Turkish authorities dribbled out details to keep the case in the spotlight, which, along with the murder, aggravated longstanding tensions between Turkey and Saudi Arabia over Turkey’s relationship with political Islamists in the Arab world and its support for the antigovernment uprisings of the Arab Spring, which Saudi Arabia largely opposed.

        Saudi Arabia had imposed an unofficial boycott of Turkish goods, drastically reducing the flow of Turkish exports to Saudi Arabia, and Turkey has more recently suffered a significant financial crisis that has caused the value of its currency to plummet.

        In 2019, Saudi Arabia sentenced five men to death and three to prison terms over Mr. Khashoggi’s killing. The next year, the death sentences were changed to prison terms after one of Mr. Khashoggi’s adult sons pardoned the killers.

        That trial reinforced the Saudi narrative that Mr. Khashoggi’s death was the result of a rogue operation without the oversight of top officials. The Saudis have never named the men who were sentenced, and a United Nations expert dismissed the trial as “the antithesis of justice.”

        In endorsing the case’s transfer to Saudi Arabia last week, Justice Minister Bekir Bozdag said in a statement that the trial would continue in Saudi Arabia and that Turkey would wait to see convictions and sentences before dropping its own case.

        But it appeared unlikely that Saudi Arabia would hear the case because Saudi officials have said they consider their trial the final word on the matter.

        Safak Timur reported from Istanbul, and Ben Hubbard from Beirut, Lebanon.

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        BBC

        South Korea: Why so many struggle to sleep

        By Chloe HadjimatheouBBC News

        South Korea is one of the most sleep deprived nations on earth, and it has taken a massive toll on its population.

        Ji-Eun began having trouble sleeping when her office hours became so gruelling she couldn't relax any longer.

        On average she worked from 07:00 until around 22:00 but on particularly busy days, the 29-year-old public relations officer would find herself in the office until three in the morning.

        Her boss often called in the middle of the night, requesting something be done right away.

        "It was almost like I forgot how to relax," she says.

        At the Dream Sleep Clinic in the glitzy Gangnam district of Seoul, Dr Ji-hyeon Lee, a psychiatrist specialising in sleep, says she often sees clients who take up to 20 sleeping pills a night.

        "It usually takes time to fall asleep, but Koreans want to sleep real quick and so they take medication," she says.

        Addiction to sleep medication is a national epidemic. There are no official statistics but it is estimated 100,000 Koreans are addicted to sleeping pills.

        When they still can't sleep they often resort to drinking alcohol on top of the medication - with dangerous consequences.

        ''People sleep walk. They go to the refrigerator and eat a lot of things unconsciously, including uncooked food,'' Dr Lee says. ''There were even cases of car accidents in the centre of Seoul caused by a sleepwalking patient.''

        Dr Lee is used to seeing chronic insomniacs suffering from what is known as hypo-arousal. Some of her patients tell her it has been decades since they have slept for more than a few hours a night.

        ''They cry [but] still hold a single thread of hope [when they come here]. It's a really sad situation,'' she says.

        Overworked, stressed out and sleep deprived

        South Korea is one of the most sleep deprived nations on earth. It also has the highest suicide rate among developed nations, the highest consumption of hard liquor and a huge number of people on antidepressants.

        There are historic reasons for these statistics.

        In just a few decades the country has gone from being one of the poorest countries on earth to one of the world's most technologically advanced nations. It also wields considerable soft power, with its growing influence on pop culture.

        Nations with a similar trajectory, like Saudi Arabia and the UAE, could tap into their natural resources, but Korea has no such hidden wealth. It transformed itself through the sheer dedication of a population driven by a collective nationalism pushing them to work harder and faster.

        One result is that its people are overworked, stressed out and sleep deprived.

        Now, an entire industry has grown around catering to those who can't sleep - with the sleep industry estimated to be worth $2.5bn in 2019.

        The burgeoning sleep-aid industry

        In Seoul, whole department stores are devoted to sleep products, from the perfect sheets to the optimum pillow, while pharmacies offer shelves full of herbal sleep remedies and tonics.

        And then there are the tech approaches to insomnia. A little over two years ago Daniel Tudor started a meditation app - Kokkiri - aimed at helping stressed out young Koreans.

        Although Korea is historically a Buddhist country, young people think of meditation as an old person's pastime, not something an office worker in Seoul might do. Daniel says he had to re-import and re-package meditation as a Western idea for young Koreans to find it attractive.

        More traditional institutions have also joined in on the action.

        Hyerang Sunim is a Buddhist nun who helps run a Temple-Stay retreat on the edge of Seoul where the sleep-deprived can engage in meditation and absorb Buddhist teachings.

        In the past these kinds of mini-breaks were reserved for retirees who wanted teachings and prayer. Now the participants tend to be younger, working-age Koreans. But these same Buddhist temples have also been criticised for making a profit from such retreats.

        ''Of course there are concerns… but I think the benefits outweigh them,'' said Hyerang Sunim.

        ''Traditionally it has been rare to see young people come and seek the Buddhist teachings. And they are getting a lot out of their interactions with the temple stay.''

        The need for fundamental change

        Lee Hye-ri, who attended one such Buddhist retreat after the pressure at work became too much, says she has learned to take responsibility for her stress.

        ''Everything starts from me, all problems start with me. That's what I learned here.''

        But framing the solution to stress and sleep deprivation as something to be dealt with at the individual level can be problematic.

        Those who believe the problem is caused by an unreasonable work culture and societal pressures have criticised this individualistic approach saying it is tantamount to victim-blaming. These critics say meditation or relaxation is a sticking plaster and that real solutions can only come about through fundamental changes to society.

        Ji-Eun was eventually so sleep deprived and stressed that she quit her job. These days she works far more reasonable hours as a freelancer and the pandemic means she can work from home. She has also sought professional help at Dr Lee's sleep clinic to manage her insomnia.

        ''What's the point of working so hard now that we've made it as a country?'' Ji-Eun says. ''We should be able to relax.''

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        Pour Sansus, Laure de gloire a sonné

        Actu

        Rugby Le XV de France affronte l’Ecosse pour son troisième match du tournoi des Six Nations, dimanche au Scots Toun Stadium de Glasgow. La demi de mêlée Laure Sansus, au sommet de sa forme face à l’Irlande, devrait être à nouveau titularisée.

        Léo Aguesse

        Remplaçante lors du match d’ouverture face à l’Italie (39-6), elle avait réalisé une entrée fracassante. Samedi dernier, la manager Annick Hayraud l’a donc logiquement alignée d’entrée contre l’Irlande (40-5). Un choix payant puisque la demi de mêlée, en inscrivant deux essais, a réalisé une prestation de haute volée qui lui a valu d’être nommée femme du match. Face aux Ecossaises, la numéro 9 des Bleues, co-leaders du tournoi des Six nations (10 points) avec l’Angleterre et le pays de Galles (1) - constituera un sérieux atout dans la quête du Grand Chelem (France 2, 14 heures).

        Lorsqu’on lui sert la comparaison avec le talentueux Antoine Dupont, également demi de mêlée du Stade Toulousain et de l’Équipe de France, la numéro 9 s’esclaffe.  «  Ce n’est pas la première fois qu’on me compare à lui. C’est le meilleur joueur du monde, donc je prends le compliment avec plaisir !  » L’analogie semble évidente, mais la joueuse de 27 ans reste modeste et préfère mettre le collectif en avant.  « Je relativise beaucoup. Sans les 14 filles qui jouent avec moi, je ne ferai pas ce type de prestations  ».

        Pur produit du rugby occitan, l’internationale aux 25 sélections confie, non sans une pointe de fierté, être «  née avec un ballon dans les mains » et évoque les week-ends passés au bord des pelouses du Sud-ouest à scruter avec attention les matchs de son frère aîné. Jusqu’à ses 14 ans, elle joue avec les garçons. «  On s’habitue à évoluer dans un monde qui n’est pas fait pour nous. Forcément, il faut se battre », nous raconte celle qui a fait ses premiers pas au club de Labastide-Beauvoir, en Haute-Garonne.

        Son parcours n’a rien d’un long fleuve tranquille. En 2017, un an après avoir remporté le trophée des Six Nations pour ses débuts en bleu, Laure doit raccrocher les crampons. Vendeuse chez Decathlon, elle a du mal à mener de front travail et sport de haut niveau.  «  On était des salariés lambda, se souvient-elle. Il n’y a vite plus de congés à poser pour partir en sélection. Afin d’avoir un salaire à la fin du mois, j’ai du arrêter le rugby ». Elle revient à ses amours en 2018, toujours sous le maillot rouge et noir mais armée d’un contrat fédéral qui lui permet de se consacrer au rugby, tout en étant employée comme gestionnaire des stocks à la boutique du club, afin de  «  garder la tête sur les épaules  ».

        Au sein du vestiaire, la demi de mêlée cause tactique et stratégie mais ne se considère pas comme un  «  leader d’émotion  », de ceux qui galvanisent les troupes avant le combat. Ses deux essais inscrits face à l’Irlande témoignent d’une philosophie de jeu à son image, authentique et instinctive. En mêlée, Laure guette la brèche qui va lui permettre de s’engouffrer astucieusement dans la défense pour surprendre l’adversaire. Fidèle à elle-même, elle préfère mettre en lumière ses coéquipières qui la font rayonner.  «  En club comme en sélection, dit-elle, j’ai la chance d’appartenir à une équipe dominante, avec des avants qui font le boulot. C’est plus facile de briller dans ces conditions là  ».

        Fortes de deux victoires au compteur, les Bleues peuvent rêver de Grand Chelem. Avec en prime, la perspective excitante de jouer une finale face à leurs  « meilleures ennemies anglaises  », le 30 avril à Bayonne. Avant cela, il faut se concentrer sur l’opposition de dimanche contre l’Écosse, quatrième du classement (2 défaites face à l’Angleterre et le pays de Galles), qui peut vite  «  se transformer en match piège. La météo sera mauvaise, elles seront à domicile et voudront nous faire tomber  ». La demi de mêlée rappelle qu’il ne faut  « pas se laisser endormir » par les succès afin d’éviter la douche froide.  « Tout n’est pas parfait. On est encore en rodage et il reste des automatismes à trouver », tempère-t-elle. À six mois de la Coupe du Monde en Nouvelle-Zélande, chaque match compte et les performances seront scrutées.  « Au-delà de la victoire, il faut aller en Ecosse avec l’intention de produire un jeu qui nous ressemble », assure la finaliste du championnat de France 2019.

        Remporter le Grand Chelem serait une première pour celle dont la carrière était en suspens lors du dernier exploit des Bleues en 2018. La médiatisation croissante du rugby féminin témoigne en tout cas, selon elle, d’avancées significatives.  « Les barrières tombent progressivement : je vois de plus en plus de petites filles sur les terrains », se réjouit la native du Lauragais, en Haute-Garonne. Avec le Stade Toulousain comme en Équipe de France, Laure Sansus s’épanouit avant tout dans l’esprit d’équipe.  « On a toutes grandi et évolué ensemble. On est en train de construire notre histoire ».

        France24 - Monde

        Présidentielle 2022 : des préservatifs décalés pour inciter au vote

        Publié le : 06/04/2022 - 14:48Modifié le : 06/04/2022 - 14:56

        Samia METHENI Suivre

        "Je pense que ça contribue quand même à remettre, malgré tout ce décalage, peut-être une petite impulsion de vote": dans un "love shop" parisien, des préservatifs aux messages électoraux décalés sont alignés en vitrine, à quelques jours du premier tour de l'élection présidentielle.

        BBC

        Ian Woosnam: 'You work all your life for a putt to win the Masters'

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        Ian Woosnam went into Masters week in 1991 ranked number one in the world, and backed up his status by winning the tournament by one shot from Jose Maria Olazabal.

        Woosnam's par at the 18th on the final Sunday meant the realisation of a long-held dream, to win the famous Green Jacket, as his childhood heroes Jack Nicklaus and Gary Player had done.

        Here the Welshman describes how he played the final hole and sank the crucial final putt to earn his victory.

        L'Humanité

        Mondiaux de Ski-alpinisme. L’irrésistible ascension d’une discipline

        Actu

        Jusqu’au 9 avril, Flaine, en Haute-Savoie, accueille les finales de Coupe du monde de ce sport exigeant où les Français excellent. Des athlètes qui attendent avec impatience d’intégrer le programme des JO de Milan-Cortina, en 2026.

        Georgia Diaz

        Le ski-alpinisme est le versant compétition et technique du ski de ­randonnée. Une discipline d’endurance alternant des ascensions vertigineuses sur des skis légers équipés de peau de phoque ou à pied, skis dans le sac, puis des descentes hors piste. « Quand on aime l’effort et la montagne, c’est juste génial », soutient Axelle Gachet-Mollaret­.

        « Gagner devant mon fils et ma famille »

        À 29 ans, elle est une des meilleures athlètes de la discipline – encadrée en France par la Fédération de la montagne et de l’escalade. À son palmarès, notamment, trois consécrations sur la mythique Pierra Menta (2016, 2018, 2022), un record du monde de kilomètre vertical détenu depuis 2019 et plus d’une ­dizaine de titres de championne du monde, d’Europe et de France.

        La Française a quasiment tout gagné et fait carton plein, cet hiver, sur les courses individuelles de Coupe du monde. Cinq victoires en autant de manches disputées. « Le calendrier était dense. J’ai choisi de renoncer à quelques courses pour pouvoir gérer au mieux ma vie personnelle, professionnelle et sportive (kinésithérapeute, elle est aussi maman depuis août 2020 — NDLR). Les résultats prouvent que c’était une bonne chose. J’ai fait une superbe saison et ce sera un beau défi que de gagner à Flaine devant mon fils et ma famille », avance-t-elle.

        Épreuve reine de la discipline, l’individuelle, avec ses quelque 1 800 m de ­dénivelé positif et sa succession de cinq montées et descentes à réaliser le plus rapidement possible, est le format de course préféré d’Axelle Gachet-Mollaret, qui excelle aussi en vertical race, montée sèche sur 700 mètres de dénivelé…

        Dans l’armée des champions

        Le ski-alpinisme requiert d’être des sportifs « complets tant du point de vue physique que mental. Et contrairement à ce que beaucoup pourraient croire, il n’y a pas que la montée qui compte ! La descente peut permettre de creuser les écarts au chrono », poursuit la Française.

        « Ski en hiver, vélo et ski-roue en été, préparation physique ­générale, gainage, étirements, récupération : un athlète de haut niveau s’entraîne de 700 à 1 000 heures par an », détaille Thibault Anselmet, 24 ans et déjà numéro 2 mondial chez les hommes. « J’ai commencé le ski alpin à 3 ans, fait mes premières randonnées dans les traces de mon père vers 13 ou 14 ans et j’y ai pris goût », raconte-t-il.

        Membre de l’armée des champions, le groupe de sportifs de haut niveau sous contrat avec le ministère de la Défense, il peut se consacrer pleinement à sa carrière dans un univers majoritairement amateur ou semi-professionnel. « Notre sport évolue. L’implication des athlètes va probablement croître à l’approche des JO, et avec elle, le niveau et la densité de la concurrence », prévoit-il. L’intégration du ski-alpinisme au programme des Jeux de Milan-Cortina en 2026 a été entérinée lors de la 138e session du CIO, en août 2021

        L’ancrage historique de la pratique dans les Alpes ainsi que son dynamisme croissant ont motivé cette décision. « On attend d’avoir plus de précisions quant aux modalités de sélection, nombre de dossards alloués dans chaque discipline et déroulement de la compétition, pour savoir comment s’entraîner et que mettre en place pour performer, mais c’est une chance énorme », se réjouit Anselmet. Et Axelle Gachet-Mollaret­ de renchérir : « Cela fera connaître notre sport et lui permettra peut-être d’avoir un peu plus de moyens. »

        Arêtes vertigineuses

        Et tant pis si, pour répondre aux critères du CIO en matière de présence de public, les épreuves doivent se dérouler au plus près des pistes et perdre peut-être de leur dimension sauvage. « Tant que le parcours est technique, qu’il y a des conversions et des portages, ça nous va. Il n’y a pas besoin de faire des arêtes ­vertigineuses pour que la compétition soit intéressante. »

        À la Fédération française de montagne et d’escalade, le président, Alain Carrière, ne cache pas son enthousiasme. « La France est depuis longtemps dans les nations qui comptent. C’est particulièrement vrai cette année, avec sept titres remportés aux championnats d’Europe, toutes catégories et disciplines confondues. Cela nous met en confiance et ouvre de belles perspectives pour les Jeux. »

        La structuration de la discipline, forte de 7 000 à 8 000 licenciés, s’accélère. En septembre, un pôle espoirs ski-alpinisme doit ouvrir à Font-Romeu. « On travaille aussi au développement du premier pôle France à Chamonix avec l’École nationale des sports de montagne (ENSM) », précise le dirigeant. ­Affaire à suivre.

        ski
        France24 - Monde

        États-Unis : à Jackson, une interminable crise de l’eau

        Publié le : 05/04/2022 - 16:22

        Samia METHENI Suivre

        Dans la capitale du Mississippi, des dizaines d'enfants quittent chaque jour leur école car il est impossible d'y remplir les chasses d'eau. Manque de pression, eau brunâtre contaminée au plomb, usine de traitement centenaire...La ville de Jackson est en proie depuis des années à une crise de l'eau interminable. 

        BBC

        Are paper football programmes on their way out?

        By Bill WilsonBusiness reporter

        For a great many football fans an essential thing to do when going to watch a game is to buy the match-day programme.

        Yet as Paul Matz, editor of collectors' magazine, Programme Monthly, admits, some people now wonder if paper programmes are set to become a thing of the past.

        "Some suggest that the days of the printed programme are numbered," he says. "I don't agree, although they will be if professional clubs do not recognise the potential of the programme, as well as the role it plays as a major part of the match-day experience."

        Football, like most parts of society, has seen lasting changes as a result of the Covid-19 pandemic.

        One of those changes was that with fans not being able to attend games during lockdowns, sales of match-day programmes fell sharply. This was because only a very limited number of supporters made the effort to arrange to get them sent out in the post.

        On other occasions, clubs have had to pulp thousands of copies of programmes after games were postponed at short notice due to a coronavirus outbreak.

        As a result, a growing number of teams in England and Scotland have now stopped producing physical programmes. These include Hibernian from the Scottish Premiership, and five sides from the Championship, England's second tier - Blackburn Rovers, Bristol City, Derby County, Reading, and Swansea City.

        Hibernian and Derby have instead moved to a regular club magazine, and Blackburn, Bristol City and Swansea have switched to publishing online versions of the matchday programme.

        Mr Matz says the problem is that the days when printed programmes were the only way for clubs to directly communicate with fans are long gone. In this ever more digital world teams now have websites, numerous social media accounts, plus even their own TV stations for the largest clubs.

        However, he points out that the vast majority of clubs are still selling physical programmes. "Big championship clubs like Blackburn and Swansea going over to digital programmes has made headline news, but the fact is the majority of clubs still put out hard copies."

        Teams in the English Football League could choose to stop selling physical programmes after a 2018 ruling that ended their obligation to do so.

        Swansea City went down the digital-only route from the start of the current 2021-22 season. The previous two seasons were transitional ones, with the Welsh club introducing a digital programme, but also physical copies for those supporters wishing to buy them.

        Now, the digital programme is available for fans to download free from the club website before home games. Season ticket holders and supporters club members also receive it by email.

        The club says going digital offers "all the elements provided by a printed programme", plus the added ability to link to highlights clips and other video.

        A club spokesman adds it also removes printing costs, while later digital deadlines allow more up-to-date information, and there is also no need to discard printed programmes if a game is postponed.

        He adds that the move to a digital programme was mainly precipitated by a decline in printed sales, and income, each season over the past decade. Although sales did go up in their first, historic, Premier League season, in 2011/12.

        "With most things being online now, we felt that it was the right move for us as a club, and we have plans to improve our digital offering even further next season and strive to give our supporters as much quality content as possible," says the spokesman. "[Yet] there is no doubt that some supporters would prefer a physical copy, as such items are considered collectables."

        For those Swansea fans there is good news, as at the end of this season they will be able to buy a complete physical set of the 2021/22 home programmes for £69.

        David Cottrell, programme editor for Premier League club Liverpool, says "people still have this desire for a printed programme, it is our staple bread and butter".

        He adds: "Programmes are still popular and more so when the team is doing well, when we see big increases in sales.

        "Also, when it is a big historic occasion, people want something they can hold, touch, flick through. You might not get that tangible feeling on the internet or on a phone."

        New Economy is a new series exploring how businesses, trade, economies and working life are changing fast.

        While Liverpool does also provide the programmes digitally, Mr Cottrell says that the extensive historical content - including archive photos - found in many programmes nowadays, as well as longer-form interviews, work better in print.

        Mr Cottrell, who works for publisher Reach Sports, adds that print numbers vary according to visiting opposition, with more produced for Everton or Manchester United than Brighton or Norwich.

        Two memorable Liverpool programmes from recent years were for the 2019 Champions League semi-final against Barcelona, with its mural-style cover, and the sell-out programme for the last home match of the 2019/20 championship-winning season, against Chelsea. The latter sold 60,000 initially and had a second print run.

        Mr Cottrell adds: "We can't compete with the speed and accessibility of social media on breaking news, but we can think differently about what we put in the programme, and we have two exclusive columns - by manager Jurgen Klopp and captain Jordan Henderson."

        The future of the printed football programme may be more secure at the non-league levels of the game, where clubs get gates in the hundreds or thousands.

        Elsa Jones has been marketing manager of Isthmian League club, Hanwell Town, for the past two years.

        As well as overseeing a paper programme for every game, she also produces the west London club's digital presence on Twitter, Facebook, Instagram and WhatsApp.

        The club's programme print run varies from between 75 and 100 for each game, depending on the estimated away support.

        "Nine out of ten times we sell out, or we will have maybe a maximum of five programmes left," says Ms Jones.

        "I know there is talk of a move towards [a] digital programme, and they are becoming a lot more popular. But I think - if you are going to produce the programme, why not print it as well?"

        She says that as well as the programme promoting Hanwell Town's presence and history, it also brings in a valuable source of revenue through advertising.

        The only downside the club has experienced with paper programmes, was with four postponed home games during the 2021-22 winter. It meant the club was left with unused printed programmes from those games.

        "We can't afford to throw them in the bin and print new programmes, so we put inside an updated insert sheet, and put a sticker with the new match date over the old one," Ms Jones says.

        Programme Monthly's Mr Matz says he is upbeat about the future of printed programmes. "Clubs are thinking more about programme content, and I think they recognise there is still a strong demand for them."

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        L'Humanité

        UTMB : du tour du Mont-Blanc au tour du monde

        Actu

        ULTRA-TRAIL Course de référence en montagne, l’Ultra-Trail du Mont-Blanc donne le coup d’envoi, jeudi 7 avril, de son circuit mondial, l’UTMB World Series. Retour sur une success story française et familiale.

        Nicolas Guillermin

        « On a créé l’Ultra-Trail du Mont-Blanc avec mon mari Michel, en 2003, par passion. On n’avait aucun business plan, on était soutenus par quelques copains. Très vite, nous avons été surpris par le nombre d’inscriptions dès le mois de décembre, alors que la course a lieu en août. 722 coureurs de 25 nationalités ont pris le départ. Les gens nous prenaient pour des fous de vouloir faire le tour du Mont-Blanc. C’était l’année de la grande canicule et la course a coïncidé avec le premier week-end de mauvais temps, beaucoup de coureurs ont abandonné en raison des chemins glissants, 67 seulement ont franchi la ligne d’arrivée. Le mythe était né. »

        Dix-neuf ans plus tard, l’engouement populaire ne s’est pas démenti et Catherine Poletti, qui a cocréé cette épreuve unique, où les traileurs dépassent leurs limites physiques et mentales dans le cadre magnifique des cimes alpines, concède qu’elle ne s’attendait pas « à un tel développement », mais souligne que c’est « le résultat de beaucoup de travail ». Course de référence d’une discipline qui s’est rapidement internationalisée, l’UTMB est devenu une marque et occupe une place centrale dans le calendrier du trail running, qui avait besoin d’une réorganisation pour plus de lisibilité. C’est désormais chose faite avec la première édition de l’UTMB World Series, un circuit mondial d’ultra-trail composé de 25 événements sur 5 continents, dont 15 en Europe, qui débute le 7 avril en Croatie avec l’Istria 100 by UTMB, où plus de 2 000 coureurs sont attendus.

        « Pour participer au tirage au sort de l’UTMB Mont-Blanc, les coureurs devront avoir disputé au moins une course du circuit UTMB World Series, explique Catherine Poletti. Peu importe qu’ils finissent premiers ou derniers. » Victime de son succès, la course de Chamonix est en effet, depuis plusieurs années, obligée de tirer au sort les 10 000 chanceux qui auront le droit de prendre le départ de l’une des 7 courses. « En 2019, on a eu 32 000 demandes ! On a été obligés d’en refuser plus des deux tiers », regrette l’organisatrice, qui travaille avec sa fille et son fils. Face à cet afflux, l’Ultra-Trail du Mont-Blanc a dû se réinventer afin d’offrir un accès égalitaire à ceux qui veulent prétendre accomplir le défi de parcourir les 170 km autour du toit de l’Europe en passant par l’Italie et la Suisse avec 10 000 mètres de dénivelé positif ou participer à l’une des 6 autres courses plus courtes en distance.

        les amateurs représentent plus de 90 % des participants

        « Pour ne pas sélectionner par l’argent et être le plus juste possible, on a décidé de mettre en place un tirage au sort à partir de 2010, précise Catherine Poletti. Participer à au moins une course montre aussi qu’on a de l’expérience. C’est important en termes de sécurité, car il y a des passages de haute montagne. » Hormis les professionnels qui, de par leurs classements à des épreuves durant la saison, se qualifieront pour le rendez-vous tant attendu du mois d’août, les amateurs devront collecter des « running stones » en terminant au moins un événement. Les « running stones » sont cumulables et chacune offre une chance supplémentaire d’être tiré au sort. Un règlement qui peut sembler compliqué mais qui s’avère nécessaire quand on sait que les amateurs représentent plus de 90 % des participants.

        Pour créer ce circuit, l’UTMB Group, qui compte aujourd’hui 50 salariés, s’est associé à The Ironman Group, spécialiste international de triathlon et notamment de course de VTT, mais reste l’actionnaire majoritaire. Chacune des 25 épreuves sera une déclinaison de l’UTMB de Chamonix, qui est devenu la référence au niveau de l’organisation. « On a un cahier des charges très complet en termes de sécurité, santé, qualité des ravitaillements, marquage des courses, inclusion des habitants, hébergements, respect de l’environnement, transports en commun… L’objectif de ce circuit mondial, précise Catherine Poletti , ce n’est pas que les coureurs disputent les 25 épreuves, bien au contraire. Les courses ont été créées partout où il y a de nombreux bassins de coureurs comme en Europe, où elles sont majoritaires. L’objectif, c’est d’aller vers eux plutôt qu’ils viennent à nous afin d’éviter de parcourir le monde. »

        >

        course à piedmont blanc
        France24 - Monde

        Conférence sur l'avenir de l'UE : Laura Maria, pour une Europe ouverte, responsable et sans murs

        Publié le : 07/04/2022 - 16:12

        Xavier CHEMISSEUR

        Tout au long de la Conférence sur l’avenir de l’Europe, France 24 part à la rencontre des jeunes citoyens européens participant à l’événement. Près de 800 Européens originaires des 27 pays de l’UE sont concernés. Parmi eux, un tiers a moins de 25 ans. Quelles sont leurs attentes en matière de migration, d’environnement, de santé ou de climat ? Quels sont leurs projets et l’origine de leur implication ? Rencontre avec Laura-Maria, l’une des voix de la Conférence, originaire d’Italie.

        L’image a pu surprendre. Un à un, les panélistes réunis à ce moment-là montent sur une chaise pour donner leur point de vue. Il s’agit d'un atelier parallèle, né de la frustration engendrée par la lenteur des débats et l’incertitude concernant l’avenir et l’application des recommandations des panélistes lors de cette plénière du mois de mars. Tous - ou presque - appartiennent au groupe de travail consacré aux migrations et tous souhaitent rappeler que le fruit de leurs discussions doit être traité avec respect. Parmi eux, Laura-Maria, une Italienne, originaire de Toscane. Une détermination et une énergie mise au service du collectif, pour faire avancer ce dialogue auquel elle croit tant.

        "Je me battrai jusqu’au bout pour défendre cet exercice. Un exercice démocratique unique en son genre"

        Dès le mois d’octobre, Laura Maria avait tiré la sonnette d’alarme en plein hémicycle. Le ton de son allocution avait fait mouche parmi les participants. Pas question de se laisser dicter les agendas par les politiques, les citoyens de la Conférence ont des choses à dire :

        "Nous voulons vraiment être une partie active de ce projet démocratique et nous voulons être entendus pour que vous puissiez nous aider à être cette partie active pour que cet événement soit vraiment réussi et ne soit pas juste une mascarade, mais quelque chose qui construit un vrai projet démocratique."

        Du haut de la tribune, l’Italienne de 22 ans avait décidé d’interpeller les autorités de la Conférence pour tenter de "sauver cet exercice démocratique unique en son genre" et d’extérioriser un sentiment que beaucoup de panélistes ne parvenaient pas à exprimer.

        "La première plénière, celle du mois d’octobre était vraiment mal organisée. C’était la première fois qu’un tel évènement avait lieu. Ça a beaucoup évolué depuis et tout le monde a beaucoup travaillé pour cela, j’en suis consciente. Mais à ce moment-là, je me suis sentie à la fois très frustrée et malheureuse parce que lors des discussions entre citoyens j’ai pu trouver un environnement poli dans lequel nous avons pu échanger nos propres idées, mais avec les politiques et les représentants de la société civile, ça s’est passé différemment. Et je ne m'y attendais pas. Mais je me battrai jusqu’au bout pour défendre mes idées et défendre cet exercice démocratique unique en son genre, pour ne pas que ça soit juste une mascarade."

        Une énergie, un engagement pour faire avancer les choses qui ne semblent pas surprendre ses proches et tout particulièrement Fulvio, son ami d’enfance. Fulvio et Laura Maria sont voisins et se connaissent depuis la maternelle. C’est à deux pas de chez eux, dans son aumônerie, que nous retrouvons l’ami de la panéliste ce matin-là : Fulvio y enseigne le catéchisme.  L’anecdote fait sourire le jeune italien, qui retrouve là des traits de caractère bien connus de son amie :

        "C’est la Laura Maria que je connais, celle avec qui j’ai grandi, oui, reconnaît-il dans un grand éclat de rire. C’est une personne engagée, 'cash', passionnée. C’est aussi quelqu’un qui s’implique pour les autres, pour sa ville. Quelqu’un de curieux et qui est toujours à l’écoute. Mais c’est aussi quelqu’un qui se bat pour ses idées. Je me rappelle que lors d’une élection des représentants des étudiants, elle m’avait moi-même mis en difficulté en questionnant certaines de mes propositions qui, d’après elles, n’allaient pas dans le bon sens. Elle est restée mon amie et nous avons fini par travailler ensemble, mais elle m’avait pas mal remis en question on va dire. C’est tout elle. Elle est impliquée et si elle s’engage c’est à fond. C’est quelqu’un de sincère et de respectueux aussi, qui écoute beaucoup, se remet en question et qui ne triche pas."

        Le panel migration a choisi le dialogue pour avancer

        Ne pas tricher, et profiter de cette opportunité pour tenter de faire bouger les lignes, tel pourrait être le crédo de Laura Maria au sein de la Conférence. La question des migrations au sein de l’Union européenne est un sujet clivant et elle le sait. Mais son panel a choisi le dialogue pour avancer.

        "C'est un bon point de la Conférence :  les gens peuvent se rencontrer et échanger leurs propres expériences. Cela rend les esprits plus ouverts. Nous sommes des citoyens : nous ne sommes pas des hommes ou des femmes politiques, on n’a pas l’identité d’un parti ou un programme à défendre. Nous sommes plus flexibles, plus ouverts aux idées et ça rend les discussions plus ouvertes et plus équilibrées. Le sujet des migrations est controversé et c’est normal qu’on en discute. La controverse ne nous fait pas peur, cela peut rendre la discussion plus créative, productive, faire naître des idées ou des compromis. Mais j’ai du mal avec les controverses un peu 'vides' de certains partis ou de gens qui n’ont pas pris le temps de se renseigner sur la question… Parfois, les gens ne savent pas grand-chose sur les politiques européennes ou les lois nationales en ce qui concerne l'immigration. Je pense que les gens méritent d’être mieux informés à ce propos."

        Le dialogue autour des migrations au sein des groupes de travail tourne à l’Erasmus démocratique. Il s’en dégage une énergie et une réelle complicité qui semblent faire avancer les discussions et dépasser les divergences de points de vue au moment d’établir des recommandations. Une alchimie s’installe au sein du groupe dans et en dehors de l’hémicycle du Parlement de Strasbourg.

        "Ça s’est fait naturellement, quasi-immédiatement, explique Laura Maria en plein dîner alsacien et avant une partie de babyfoot. C’est incroyable d’ailleurs, on peut dire que la solidarité, cette solidarité qui manque quelquefois en Europe, on peut la retrouver ici entre nous. Je ne sais pas si la Conférence aura des conséquences, des résultats, des avancées mais ce qui est sûr, c’est qu’il y a un vrai esprit européen. C’est quelque-chose que j’ai découvert au début de cet évènement."

        Laura Maria savoure chaque moment : son aventure strasbourgeoise - elle en est consciente - aurait pu ne jamais commencer. C’est au désistement de son père qu’elle doit sa participation. L’organisation souhaitait qu’un tiers des participants soient âgés de 16 à 25 ans. Son père a décidé de lui laisser la place.

        "L’idée de la Conférence est bonne mais la réalisation n’est pas facile. Quand le téléphone a sonné j’ai pensé que c’était une expérience intéressante qui permettait de voyager, de rencontrer des gens, je me suis dit que ma fille était plus adaptée que moi pour profiter, pour vivre à fond cette expérience… Elle est passionnée de politique et elle est pleine de passion et d’enthousiasme et puis elle parle bien mieux que moi",dit tendrement son père, Rigo Roberto, un sourire aux lèvres.

        Prato : un creuset de 124 nationalités et une inspiration pour Laura Maria

        Cet enthousiasme, Laura Maria, fraîchement diplômée d’anthropologie culturelle à l’université de Bologne, le met au service de la Conférence et d’une certaine idée de l’Italie et de l’Europe, qu’elle souhaite ouvertes, accueillantes et responsables. Un engagement qui, selon elle, ne doit rien au hasard, mais trouve son origine dans sa ville de naissance : Prato, une ville de Toscane située à une quinzaine de kilomètres seulement de Florence. Prato compte un peu plus de 200 000 habitants, c’est une cité plutôt industrielle, considérée comme la capitale européenne du textile. Mais l’autre spécificité de la ville c’est son multiculturalisme : on y compte 124 nationalités.

        "La diversité culturelle et la migration. C’est une chose à laquelle on est confrontés quasiment tous les jours depuis pas mal d’années, c’est donc quelque chose de naturel pour nous. Pour être tout à fait honnête, il y a pu y avoir des problèmes aussi ici en relation avec la migration bien sûr, mais avec les années, Prato a appris à bénéficier de cette diversité culturelle. Et je pense que cette diversité c’est quelque chose qui nous rend beaucoup plus riches au niveau humain." 

        Pendant notre rencontre en Toscane, Laura Maria déambule au milieu des bâtiments Renaissance. Ses pas nous amènent assez naturellement vers le "Chinatown" local : Prato compte notamment la plus grande communauté chinoise d’Italie et l’une des plus importantes d’Europe. Une opportunité pour la jeune toscane, qui a décidé d’en faire un sujet d’études, une opportunité aussi pour la ville qui bénéficie d’un dynamisme culturel assez rare. C’est ici que Laura Maria retrouve Vitoria. L’artiste aux cheveux bleus a choisi de déménager dans le quartier il y a plus de dix ans pour profiter, elle aussi, de cette énergie nouvelle.

        "L'art se nourrit de conflits, là où il y a conflit il peut y avoir créativité. L’art n’est pas là pour trouver des solutions aux conflits, ça ne nous appartient pas, ça c’est du domaine des politiciens, avertit l’artiste. Mais notre rôle, c’est de créer des liens, de permettre aux gens de se poser des questions, de se remettre en question peut-être aussi. Alors dans ce cas, on joue un rôle de médiateurs."

        Sa galerie, Dryphoto, est devenue une référence et un symbole de dialogue entre communautés dans la ville. Vitoria n’hésite pas à faire entrer, par exemple, les grands photographes dans les magasins de la communauté chinoise de la ville. "Il faut questionner, décloisonner et faire entrer la culture un peu partout. L’art a un rôle à jouer."

        Une action qui a "permis de créer des ponts et ce dialogue nous a rapprochés, confirme Victor, représentant de la communauté chinoise au conseil municipal. le regard sur les communautés a changé."

        "C’est contre-productif de fermer les frontières. Nous avons besoin d’une organisation pour une politique gérée au niveau européen"

        Tout au long de la Conférence, Laura Maria a trouvé, à Prato, une inspiration et défendu ce modèle avec enthousiasme. Les habitants de la ville n’oublient pas que c’est aussi sa communauté chinoise qui a en partie sauvé Prato pendant la crise du Covid, en appliquant les confinements avant l’heure et en fournissant du matériel médical comme les masques alors que l’Union européenne tardait à se montrer solidaire. Pour Laura Maria, la diversité peut être une chance, l’Europe doit rester ouverte et le terme crise migratoire problématique :

        "Je pense qu'il est nécessaire de changer notre façon d'en parler. Ce n'est pas une crise. C’est quelque chose de naturel que les gens bougent. C'est contre nature de fermer les frontières. Nous n'avons pas besoin des murs, ils ne sont pas utiles du tout. Nous avons juste besoin d'une organisation pour de la politique migratoire, quelque chose qui se gère au niveau européen et pas forcément à un niveau plus ou moins national."

        Après plusieurs sessions de travail et de discussions, cette conception d’une Europe ouverte et responsable est l’une des recommandations du groupe en charge des migrations. Laura Maria est consciente que l’idée demandera beaucoup de pédagogie, mais elle a décidé de se battre pour défendre le travail de son groupe et celui des 800 panélistes de la Conférence. Elle attend de voir comment les politiques s’en saisiront. L’anthropologue italienne mettra encore, en attendant, toute son énergie pour faire de cette Conférence une réussite de démocratie participative.

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        Conférence sur l’avenir de l'Europe : Camille Girard, la santé et le handicap à cœur

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        Les Bleues balayent les Irlandaises

        Nicolas Guillermin

        Rugby Les Françaises poursuivent leur marche en avant. Six jours après avoir battu l’Italie à Grenoble (39-6), les Bleues ont largement dominé l’Irlande (40-5), samedi 2 avril à Toulouse, signant une deuxième victoire bonifiée consécutive dans le tournoi des Six Nations 2022. Pour ce match, la sélectionneuse, Annick Hayraud, a opéré sept changements dans le XV titulaire avec notamment Laure Sansus, alignée au poste de numéro 9 d’entrée de jeu, qui a apporté dynamisme et maîtrise, effaçant les maladresses et les imprécisions vues à Grenoble. Avec six essais inscrits dans un match contrôlé de bout en bout, les Bleues (10 points) ont fait le plein de confiance avant leur déplacement en Écosse, le 10 avril, à Glasgow.

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        France24 - Monde

        Conférence sur l’avenir de l'Europe : Camille Girard, la santé et le handicap à cœur

        Publié le : 06/04/2022 - 07:37

        Xavier CHEMISSEUR

        Tout au long de la Conférence sur l’avenir de l’Europe, France 24 part à la rencontre des jeunes citoyens européens participant à l’événement. Près de 800 Européens originaires des 27 pays de l’UE sont concernés. Parmi eux, un tiers a moins de 25 ans. Quelles sont leurs attentes en matière de migration, d’environnement, de santé ou de climat ? Quels sont leurs projets et l’origine de leur implication ? Rencontre avec Camille Girard, l’une des benjamines de la Conférence, originaire de Toulouse.

        Depuis son siège en haut de l’hémicycle, Camille bat la mesure du pied droit sur la moquette du confortable Parlement de Strasbourg. Dans quelques minutes, elle va prendre la parole pour livrer son avis sur la séance du jour de l’assemblée plénière de la Conférence sur l’avenir de l’Europe.

        Après plusieurs mois de travail au sein du groupe santé, Camille a pris de l’assurance mais c’est la première fois qu’elle va parler en public au Parlement de Strasbourg. Elle ne disposera que d’une minute de temps de parole, alors elle choisit les mots, les remplace et tente de se les réapproprier fébrilement. Le texte prend forme peu à peu, devant elle, sur son téléphone portable. Elle espère provoquer un électrochoc dans les rangs des députés européens participant à l’événement.

        "Il faut vraiment que ça les booste un peu plus et qu’ils sortent de leur zone de confort, qu’ils arrivent à gérer nos recommandations différemment de la façon dont ils gèrent les affaires habituellement", assure-t-elle avec un brin d’impatience. "Je me dis que je n’ai pas fait tout ça pour rien quand même, car j'ai donné de mon temps, de la fatigue, je me suis vraiment donnée à fond. Je veux que notre travail soit utile et mis en application."

        Un message volontaire et empreint d’humilité

        À peine le temps d’apporter quelques retouches à son intervention, son nom apparaît sur l’écran géant. Guy Verhofstadt, qui copréside cette assemblée plénière de la Conférence sur l’avenir de l’Europe, l’invite à prendre la parole.

        "C’était très intense. Quand j'ai vu mon nom, je me suis dit que je n'avais plus le temps de réfléchir. Il va falloir se lever. Il va falloir parler. Quand j'ai entendu 'Girard', j'ai vite enlevé mon casque. Je me suis levée, j’ai allumé mon micro, j'ai inspiré et j'ai parlé. J'ai regardé ma mère d'un coin de l'œil", se souvient-elle.

        Des mots simples, un message volontaire mais également empreint d’humilité – et un instant immortalisé par sa mère, portable à la main. En tant que mineure, Camille est accompagnée de sa mère pendant les plénières. C’est elle qui l’a inscrite à la Conférence. La candidature de sa fille a été retenue et Camille est même rapidement devenue ambassadrice de son groupe de travail, le panel consacré à la santé. Avant la Conférence, elle était peu habituée aux thématiques européennes mais en quelques mois, le Parlement de Strasbourg est devenu un lieu où elle a pris ses habitudes. Elle a aussi appris à défendre ses recommandations et celles de son groupe de travail.

        "C'est la première fois qu'on est là, que les citoyens participent pleinement à cette aventure et donnent leur avis sous cette forme. C'est une innovation. Je pense qu'il faudrait quand même sortir de sa zone de confort. C'est déjà quelque chose de différent qu'on soit là, c'est la première fois", dit fièrement Camille. "Pourquoi ne pas gérer aussi nos idées différemment ? Et que ça ne prenne pas des années, et qu'il n'y ait pas qu'une seule recommandation sur une centaine qui passe."

        Le bilan de son groupe de travail : 51 recommandations en faveur de la santé

        Camille est sur tous les fronts ce samedi-là. Elle interviendra une deuxième fois en tant que porte-parole pour porter les recommandations de son groupe de travail consacré à la santé.

        Une cinquantaine de recommandations (51 exactement). Le fruit de plusieurs mois de discussions, de confrontation et de recherche de solutions à des problématiques assez variées. Début octobre, Camille a été élue ambassadrice au sein de son groupe pour travailler au sein de la plénière, un instant clef qui a poussé l’une des benjamines de la Conférence à se lancer pleinement dans l’aventure. À seulement 16 ans, il lui a fallu appréhender un nouvel environnement complexe, apprendre en temps réel le fonctionnement des institutions et approfondir sa connaissance des dossiers de la santé au niveau européen.

        Avant le Covid-19, la santé n’entrait que partiellement dans le domaine de compétence de l’Union européenne mais la pandémie a changé la donne. Le groupe de Camille souhaite en profiter pour faire avancer le développement des soins pour tous au sein des 27.

        Une santé à échelle européenne et l’inclusion du handicap

        Les États membres sont encore loin d’avancer au même rythme dans le domaine de la santé, ce qui chagrine la jeune panéliste et donne lieu à de nombreuses discussions en famille.

        "Si j’avais une baguette magique, je crois vraiment que c’est ce que je changerais en premier, parce que là, on n’est pas du tout unis", déplore Camille. "Dans plein de domaines, d’ailleurs, et ça pose question. Plus d’union, à ce niveau-là, la santé, ça ferait partie de la solution pour que tout le monde aille dans le bon sens", glisse-t-elle sous le regard complice de son père.

        Chez Camille, à Toulouse, l’Union européenne s’est invitée dans les discussions. Le sujet de la santé, lui, était déjà abondamment évoqué. La question du handicap et de l’inclusion retient particulièrement l’attention de Camille et de sa mère.

        "Ce sujet-là me touche personnellement. Déjà parce que j’ai quelques personnes dans ma famille qui sont en situation de handicap, et également en raison de mon travail : je travaille dans un service RH", explique Stéverine, la mère de Camille.

        "On en parle, c’est vrai. Ça fait partie du quotidien : du tien et donc du nôtre", complète Camille. "J’aimerais bien aller porter ça mais j’ai l’impression que mon avis n’est pas encore assez construit. Il y a certains problèmes que je vois à mon échelle mais vous, vous voyez plus dans les entreprises, dans votre vie quotidienne. Moi, je me réveille et je vais au lycée."

        Le baccalauréat et la Conférence sur l’avenir de l’Europe la même année

        Mener de front la Conférence et sa vie de lycéenne n’est d’ailleurs pas toujours simple pour la Toulousaine. Mais Camille a appris à jongler entre les cours de terminale, les devoirs à rattraper et sa présence à la Conférence. "Il y a des moments où je me suis dit que j'allais arrêter mais je suis là", confirme-t-elle dans un sourire.

        Son expérience au sein de la Conférence, Camille a décidé de la partager avec ses camarades de classe du lycée Ozenne à Toulouse. Les lycéens n’ont pas forcément une bonne connaissance des institutions mais se prêtent au jeu. Une heure de questions-réponses menées sans langue de bois. Un exercice périlleux pour Camille, qui ne se laisse pas déstabiliser.

        "Au début, je ne pensais pas trop que cette Conférence allait vraiment changer quelque chose. Et puis est arrivée la deuxième session, quand j’ai été nommée ambassadrice, et là, ça a un peu changé : il y avait des députés et on a parlé avec eux. Dans les groupes de travail aussi, on était avec eux. On avait l’impression de donner notre avis à des personnes qui peuvent faire quelque chose", raconte-t-elle.

        "Ça t’a donné envie de faire une carrière politique ?", lui demande un camarade.

        "Non, pas du tout, précise-t-elle. Je pense que c’est une expérience très enrichissante mais je ne me vois pas être là-dedans plus tard. C’est très intéressant, j’aime bien pouvoir donner mon avis mais débattre sur des sujets toute la journée, ça ne m’intéresse pas beaucoup."

        "Est-ce que tu penses que ça a un vrai impact politique ou c’est trop difficile de faire ressortir quelque chose parce qu’il y a trop de différences entre les pays ?", interroge un autre élève.

        "C’est compliqué mais je pense qu’on peut essayer de trouver un accord sur tous ces sujets", rassure Camille.

        Cette expérience au sein de la Conférence sur l’avenir de l’Europe, Camille la partage aussi sur les réseaux sociaux en petit comité, auprès de ses proches et de ses amis, qui se chargent ensuite de la relayer. Peu à peu, Camille s’est prise au jeu. Pour elle, la Conférence est une opportunité.

        "La Camille du mois de septembre était perdue et elle s'est dit 'Dans quoi ma mère m'a embarquée ?' Et là, la Camille de maintenant, elle se dit 'Heureusement que ma mère m’y a embarquée parce que c’est vraiment un truc de fou.'"

        Une transformation en temps réel : "Maintenant, c’est à fond 'one life'"

        Touchée par le Covid-19 en janvier, elle n’a pas pu participer à la seule séance de travail en dehors du Parlement de Strasbourg, à Natolin, près de Varsovie, en Pologne. La déception passée, elle a décidé de s’investir jusqu’au bout dans cette aventure à la fois humaine et citoyenne.

        "Le Covid, le rendez-vous manqué de Natolin, ça a été un électrochoc. Je me suis dit que c'était une raison de plus pour m'impliquer à fond. Et puis le fait d’en parler autour de moi, que tout le monde me dise 'Ah, c'est une opportunité de dingue, t'as vraiment de la chance d'être là' m'a fait vraiment prendre conscience que ça, je ne le vivrai qu'une fois probablement et que, du coup, maintenant, c'est à fond 'one life'."

        Une transformation, une mue en temps réel qui n’a pas échappé à l’entourage de cette Conférence et notamment aux députés européens venus féliciter Stéverine pour l’implication de sa fille, qui aborde en avril deux de ses dernières séances plénières à Strasbourg avec forcément beaucoup d’attentes et d’émotion. Il y sera question de porter les propositions des groupes de travail. Celui de la santé pourra compter sur l’énergie et la fraîcheur d’une Camille plus investie que jamais.

        Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.

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        France24 - World

        Russian Nobel laureate Muratov assaulted on train

        Issued on: 07/04/2022 - 21:12

        Moscow (AFP) – Russian journalist and Nobel Peace prize laureate Dmitry Muratov was Thursday assaulted on a train by a person who sprayed him with paint, his newspaper Novaya Gazeta reported.

        "An unknown assailant attacked the chief editor of Novaya Gazeta and Nobel prize winner in a train coach," the independent publication said via Telegram.

        "He threw oil-based paint mixed with acetone into the compartment. He shouted, 'Muratov, that's for our boys'," the paper quoted Muratov as saying, in apparent allusion to Russian casualties in the Ukraine war.

        My eyes are burning terribly. I am going to try to wash it off," Muratov was quoted as saying after the attack on a train headed from Moscow to the southeastern city of Samara.

        The report was accompanied by two pictures of Muratov-- one showing him apparently in a train toilet with his head, torso and arms covered with a red substance.

        The second photo showed the train coach daubed with a substantial quantity of blood red-coloured liquid.

        "Muratov received first aid and took his train to go and see his mother ... We are looking for the criminal who did it," tweeted Kirill Martinov, Muratov's former deputy editor

        Martinov added the attack could have damaged Muratov's eyesight.

        Novaya Gazeta said last month is was suspending paper and online publications in Russia until the Ukraine conflict ceases.

        Since the February 24 invasion of Ukraine, Moscow has significantly tightened control of independent media and passed legislation providing for tough jail terms against anyone criticising the military intervention.

        Also Thursday, foreign-based reporters at the paper said they were on their own initiative launching a new edition -- "Novaya Gazeta. Europe" in several languages under the editorship of Martinov.

        © 2022 AFP

        France24 - World

        Trailblazing US jurist Ketanji Brown Jackson has seen real impact of the law

        Issued on: 07/04/2022 - 20:56Modified: 07/04/2022 - 20:54

        Washington (AFP) – Ketanji Brown Jackson does not have the background typical of US Supreme Court judges, and not just because she will be first Black woman ever to serve at the pinnacle of the legal profession.

        While many judges have made their mark as prosecutors, Jackson -- who was confirmed by the Senate Thursday -- spent two years as a federal public defender representing clients who could not afford their own lawyer.

        The 51-year-old -- who is already seeing her name abbreviated to her initials in the tradition of beloved late justice Ruth Bader Ginsberg -- has served on the US Sentencing Commission, an independent agency created by Congress in 1984 to address sentencing disparities.

        And she has personal experience with the harsh sentences meted out for drug crimes in the United States -- an uncle was sentenced to life in prison in 1989 for cocaine possession.

        "For Ketanji, the law isn't just an abstract set of concepts... Her family's experience does inform her awareness of the real impact the law has on people's lives," a friend and former colleague from the public defender's office told The Washington Post.

        Jackson noted her non-traditional background in her 2021 Senate confirmation hearing for a seat on the US Circuit Court of Appeals.

        "I've experienced life in perhaps a different way than some of my colleagues because of who I am, and that might be valuable -- I hope it would be valuable -- if I was confirmed to the court," she said at the time.

        Jackson spent more than 20 hours being grilled by senators as part of her confirmation process on her sentencing record, past statements and political views.

        "I have dedicated my career to ensuring that the words engraved on the front of the Supreme Court building -- equal justice under law -- are a reality and not just an ideal," the trailblazing jurist said.

        'Lovely one'

        Her Supreme Court nomination hearings last month teased out Jackson's approach to a wide array of legal matters, but also shone a light on the kind of person friends and family see when she is not in her judge's robes.

        They also allowed Jackson to flesh out her perspective on a crucial milestone for Black American girls who rarely see powerful role models that look like them.

        "Since I was nominated to this position, I have received so many notes and letters and photos from little girls around the country who tell me that they are so excited for this opportunity," Jackson told senators.

        Raised with an African given name that means "lovely one," Ketanji Onyika Brown moved at a young age from the nation's capital to the Miami suburbs.

        Her interest in the law was inspired in part by her father, who earned his law degree after working as a teacher and went on to be the chief attorney for the Miami-Dade school system in Florida.

        Jackson told the Senate Judiciary Committee she had learned the value of diligence and tenacity from her family, including uneducated grandparents who were the "hardest working people I've ever known."

        "I stand on the shoulders of people from that generation," she said.

        On her own role as a mother of two grown-up children and one of the country's most high profile judges, she was disarmingly candid.

        "Juggling motherhood and job responsibilities, I didn't always get the balance right," she said in an acknowledgement that will have struck a chord with working mothers nationwide.

        Political awakening

        Jackson's political awakening began in the late 1980s, when a fellow freshman at Harvard hung a Confederate flag from his window and she joined protests of the "huge affront."

        She pursued her dream of becoming a lawyer after graduating in 1996, the year she married medic Patrick Jackson.

        Jackson worked for a series of elite law firms in Boston and Washington and as a law clerk for Justice Stephen Breyer, the man she is replacing on the Supreme Court, in 1999 and 2000.

        Jackson became an assistant special counsel with the US Sentencing Commission in 2003 and worked for the Office of the Federal Public Defender in Washington from 2005 to 2007.

        While she was at the public defender's office, her father's incarcerated older brother, Thomas Brown Jr, reached out to her asking for help getting him out of prison, according to the Post.

        She passed on his appeal to a top private law firm and Brown eventually had his sentence commuted, in November 2016 by Barack Obama -- one of hundreds of nonviolent drug offenders who had their sentences reduced during his presidency.

        Her most notable ruling came in 2019 when she said a former White House counsel to president Donald Trump had to obey a congressional subpoena.

        "Presidents are not kings," Jackson wrote.

        In March 2021, she was nominated by Biden to serve as a US Circuit Judge for the US Court of Appeals for the District of Columbia, a position seen as a springboard to the Supreme Court.

        "I'm looking at the arguments, the facts and the law. I'm methodically and intentionally setting aside personal views, any other inappropriate considerations."

        © 2022 AFP

        France24 - World

        Facing a drubbing, France's beleaguered Socialists hold secret summit on future

        Issued on: 07/04/2022 - 16:38

        NEWS WIRES

        French Socialist heavyweights held a secret meeting to discuss forming a new left-wing movement, Le Monde daily said Thursday, ahead of the expected elimination of their candidate Anne Hidalgo in Sunday's presidential vote.

        Analysts have said Hidalgo's looming defeat could be the death knell for the financially-strapped Socialists (PS) in a country where rightwing parties, focusing on issues like security and spending power, have been gaining force.

        The private dinner hosted by Hidalgo on Wednesday was notably attended by Francois Hollande, the former president who abandoned his chance for re-election five years ago but who still wants to shape his party's future, Le Monde said.

        They were joined by four Socialist heavyweights but not by party president Olivier Faure -- reportedly no longer on speaking terms with Hidalgo.

        >> French left in disarray as right, far right dominate presidential campaign

        Also absent was Jean-Luc Melenchon, the strident far-left candidate who quit the PS in 2008 but who is leading in polls among leftists hoping to unseat Emmanuel Macron.

        The fractious French left, which counts six candidates among the 12 on the ballot Sunday, is hugely divided ideologically and was unable to forge even a semblance of unity against the centrist Macron.

        Hidalgo, who is on track for the worst-ever presidential score for a French Socialist at just two percent in polls, convened the dinner to ponder a new left that would include Greens as well as Communists and other far-left factions, Le Monde said.

        "My job is to bring people together, to take the pulse, to listen to advice," Hidalgo told journalists at a campaign stop in Rouen, northwest France, on Thursday when asked about the dinner. "We're going to need to be together, there's no place for individual adventures."

        But the so-called "Yalta" summit on a post-election reconstruction was viewed in the media as a de facto capitulation by Hidalgo, who on Thursday called to vote against far-right leader Marine Le Pen if she makes the run-off against Macron as widely predicted.

        Faure, for his part, responded by tweeting a picture of him with Socialist Party activists in Morlaix, western France, captioned: "A public dinner with those fighting on to the end."

        Macron remains in the lead in polls at around 26 percent for the first round, which would set up a rematch of the 2017 contest against Le Pen.

        But Le Pen has seen a last-minute surge in polls, which say she could get up to 22 percent, that could make for a close race in the April 24 second round.

        If Hidalgo scores less than five percent in the first round, she will not be reimbursed by the state for her campaign spending -- a huge blow for the Socialist Party after it had to raise cash by selling its historic Paris headquarters in 2018 and moving to the suburbs.

        (AFP)

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        FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

        'Macron looks right through you!': Socialist candidate Hidalgo calls on progressives to return to the fold

        BBC

        South America: More than 100 animals released back into Colombian wild

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        More than 163 animals have been released back into the Colombian wild.

        The 15 different species of wildlife were released to the Casanare province, after being seized and rehabilitated by authorities fighting wildlife trafficking.

        There were anteaters, turtles, macaws, a toucan and a leopard, who were nurtured back to health by fauna vets from environmental authority Corporinoquia, in charge of managing sustainable development.

        Corporinoquia released more than 1,200 animals back into the wild last year alone.

        France24 - World

        Le Pen shrugs off market 'doom-mongering' as French election race tightens

        Issued on: 07/04/2022 - 13:52

        FRANCE 24 Follow

        French far-right candidate Marine Le Pen shrugged off investor jitters triggered by her rise in the polls ahead of Sunday's first round of the presidential election, saying her economic platform was meant to work for voters, not the markets.

        Long unfazed by what looked like an easy path to re-election for President Emmanuel Macron, markets woke up this week as Le Pen narrowed the gap enough in opinion polls for a potential victory to fall within the margin of error.

        Le Pen scoffed at what she called "doom-mongering", telling RTL radio on Thursday that her programme aimed to support business and "give money back to the French" by lowering VAT as well as France's contribution to the EU budget.

        "The policies I want to implement are not meant for the stock markets, which will be a change from Emmanuel Macron," she said. "It's not the markets that create jobs, it's not international finance."

        French presidential election © France 24

        Macron is still ahead in all opinion polls. But his late start with a lacklustre campaign has pushed even some in his camp to say a win for Le Pen could be possible.

        Polls suggest Le Pen is 3% to 7% ahead of third-place leftist Jean-Luc Mélenchon, meaning she is likely to qualify for the all-important run-off on April 24.

        >> Closing in on Macron: Could Le Pen’s blandest campaign be her most successful yet?

        Second-round data also looks encouraging for Le Pen, who has significantly narrowed the gap with Macron since she lost by more than 20 percentage points five years ago.

        Some pollsters this week said the gap had shrunk to as little as 4%, with a probable high level of abstention adding uncertainty.

        "There is a dynamic in favour of Marine Le Pen," said Ifop pollster Frederic Dabi, adding that there was a possibility that she could overtake Macron to lead the first round, though he was still ahead for now.

        "The second round will be very tight," he said, adding that Macron was still the most likely winner but all would depend on which camp is better at getting the vote out.

        Macron camp counter-attacks

        The prospect of a tight race has pushed France's borrowing costs up as investors grow jittery over a closer-than-expected race. 

        France saw firm investor demand at a monthly long-term bond auction on Thursday, but the public debt management agency had to more than double the interest rate on its 10-year benchmark bond to 1.17% from only 0.52% the previous month.

        On Thursday, Macron's campaign fought back on the economic front.

        "I want people to realise what France would be like under Marine Le Pen," Finance Minister Bruno Le Maire told broadcaster Franceinfo. "There would be more inflation," he said, and more taxes to fund her plan to nationalise toll roads.

        "And there would be less sovereignty, because we would be allies of Russia, of Vladimir Putin," he added, attacking Le Pen over her longstanding admiration of the leader – which she has toned down and nuanced since Russia's invasion of Ukraine.

        The pro-business Institut Montaigne think-tank has said Le Pen's programme, which aims to lower the retirement age to 60 and cut taxes on energy, could come in at a cost 75% higher than she estimates.

        Macron himself, long focused on Russia's invasion of Ukraine, is now concentrating his campaign on purchasing power, which Le Pen has successfully focused on for months.

        The incumbent president promised on Wednesday to increase pensions as French households struggle with surging prices amid the fallout from the war in Ukraine.

        (FRANCE 24 with REUTERS)

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        Closing in on Macron: Could Le Pen’s blandest campaign be her most successful yet?

        France 2022: The Campaign

        French far-right challenger Le Pen narrows gap with Macron amid 'McKinsey affair'

        FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

        Pushing far-right agenda, French news networks shape election debate

        France24 - World

        'The useful vote': French presidential contenders irk rivals with tactical taboo

        Issued on: 06/04/2022 - 12:14

        Tracy MCNICOLL Follow

        Presidential campaigns offer an abundance of catch phrases, whether slogans finessed by a candidate's team to deliver maximum impact or coined spontaneously on the trail. The proclamations of presidential hopefuls bring texture to an election race and come to define a campaign – for a news cycle or forever in the history books. FRANCE 24 breaks through the language barrier to bring you the buzzwords of the 2022 French presidential race. In the spotlight: "Vote utile", the useful vote.

        The topic materialises with every French presidential vote and yet nevertheless elicits a frenzy of pearl-clutching from the relevant offended adversaries: the vote utile, the appeal to cast one's ballot usefully. The idea is a compromise: Go for a tolerable candidate with the best chance at the top prize, rather than the ideal pick in a perfect world. Better to win vaguely contented than to lose in a blaze of glory on stubborn principle.

        But the prospect of such tactical voting is so frowned upon in France, particularly on the left, that the candidate with the most to gain from it in the 2022 presidential race, far-leftist Jean-Luc Mélenchon, has dodged that loaded phrase. Instead, he favours "le vote efficace", the efficient vote.

        "I don't like the term 'useful vote'," Mélenchon demurred in a February tweet thanking former Socialist presidential candidate Ségolène Royal for controversially endorsing the La France Insoumise party candidate as the only sound tactical choice on the left. "The useless vote doesn't exist. Everyone deploys a conviction and deposits a ballot with the country's best interest in mind," said the 70-year-old.

        Mélenchon continues to climb in the polls ahead of the French presidential election's first round on Sunday, leaving behind an idling pack of left-wing rivals. With many voters still undecided and up to 30 percent considering abstaining, Mélenchon is seeking to better his 2017 performance, when a late surge left him just 600,000 votes shy of advancing to the run-off duel.

        But the leftist adversaries that Mélenchon is offending – namely Socialist candidate Anne Hidalgo, French Communist Party (PCF) candidate Fabien Roussel and Greens candidate Yannick Jadot – are pointedly not falling for his semantic antics. Mélenchon does want a useful vote, the rivals say, and they won't stand for it. Jadot last week deemed "a useful or efficient vote" a "mirage", while Hidalgo on Sunday urged lapsed Socialists to "come back to your first family", even as she polls at under 2 percent.

        Where does the term come from?

        Candidates' entreaties to vote tactically have been a mainstay of French politics at least since the 2002 presidential election's historic shocker: Back then, for the very first time, a far-right candidate, the grizzled rabble-rouser Jean-Marie Le Pen, insinuated himself into the presidential run-off with less than 17 percent of the vote, beating out the much-heralded Socialist Party candidate Lionel Jospin, much to the surprise of all concerned.

        >> Flashback: Jean-Marie Le Pen's 2002 'thunderclap' shocker

        In 2002, the toxic alchemy of record low voter turnout, a record high number of candidates lowering the vote-count bar needed to advance, a glut of competing leftists, and plain old overconfidence proved politically deadly. The left wing was eliminated in the first round, leftist voters held their noses to re-elect the conservative Jacques Chirac over Le Pen in a run-off landslide, the defeated Socialist Jospin quit politics forever, and the general sentiment was. "never again".

        In a 2019 study, the independent French media watchdog Acrimed found that the press and wire services had only used the term "useful vote" 39 times in the eight months running up to that fateful 2002 presidential vote. But their use of the term skyrocketed in the races to follow: 1,075 times in 2007, 1,068 in 2012 and, finally, 1,503 in 2017, when Marine Le Pen followed in her father's footsteps and scored a place for the far-right in the final.

        Taboo remains

        Be it a design flaw of France's two-round electoral system or its cathartic saving grace, the notion of voting tactically on the first Sunday of a presidential election remains somewhat taboo.

        When Charles de Gaulle, a founding father of France's Fifth Republic and its first president, helped design the nation's modern system for voting by universal suffrage after 1958, he imbued it with his own mistrust of political parties and sought to curb their influence.

        The upshot has been a presidential first-round ballot brimming with options of every political stripe, a wide palette of candidates who hardly need to engage in compromise to stand for France's top job. Indeed, the left-wing choices on offer habitually include a couple of revolutionaries – this time, there are two candidates from the Trotskyist school alone, Philippe Poutou and Nathalie Artaud.

        Spoiled for choice, a common French voter refrain is that the first round is for voting with one's heart while the second is for voting with one's head. Voters are free to choose their (more or less) ideal candidate at the ballot box on the election's first Sunday. Pragmatism's place is in the resulting run-off two weekends later – when many are reduced to choosing between the lesser of two evils.

        "The presidential election is two rounds. There is one where we vote for our ideas. It's a vote of conviction," PCF candidate Roussel told RTL radio on Friday. "Otherwise, we do it like they do in the United States: Republican, Democrat, one round, two candidates and we speak no more of it. There have always been five or six candidates on the right and five or six candidates on the left. The French love to vote for the one that they feel the closest to in the first round. Leave them to it," the Communist chief implored.

        Roussel can take solace in the knowledge his party faithful won't begrudge him that stance. He won his party's leadership in 2018 on a specific pledge to put the French Communist Party back on the presidential ballot in 2022. The party regretted having declined to field a candidate under its own banner during the last two elections, backing Mélenchon instead. In the end, no matter how close the far-leftist had come to the ultimate prize in 2017, it wasn't worth it.

        Le Pen turns the tables

        With two high-polling far-right candidates on the presidential ballot in 2022, Marine Le Pen has, too, been appealing for a tactical vote in her favour at the expense of rival newcomer Éric Zemmour. Closing the gap on the centrist incumbent Emmanuel Macron down the stretch – and finally poised to profit from the tactical voting first brandished to keep her father from winning the Élysée Palace – she, however, doesn't shy away from the term. Keen to prevent Zemmour from splitting the far-right vote and keeping her from a run-off rematch with Macron, Le Pen used a campaign ad to command of voters "neither abstention nor dispersion, but a useful vote. Very useful".

        To explore FRANCE 24's other campaign buzzwords, click here.

         

        French presidential election © France 24

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        ‘Happy days’: French Communist candidate promises a return to the good times

        CAMPAIGN BUZZWORDS

        'Kärcher': Pécresse rinses off a classic to show crime won't wash with her

        French Presidential Election

        Explainer: How does France's two-round presidential election work?

        France24 - Monde

        Édition spéciale : l'ex-président Blaise Compaoré condamné à la prison à vie dans le procès Sankara

        Publié le : 06/04/2022 - 21:35

        Meriem AMELLAL Célia CARACENA Suivre

        L'ancien chef de l’État du Burkina Faso Blaise Compaoré, l’un des trois principaux accusés de l'assassinat en 1987 de l'ex-président Thomas Sankara, a été condamné mercredi à la prison à perpétuité par le tribunal militaire de Ouagadougou. Revivez notre édition spéciale en compagnie de Francis Kpatindé, spécialiste de l’actualité africaine, et Bénéwendé Sankara, l'avocat de Mariam Sankara, la veuve du président assassiné.

        L'ancien président du Burkina Faso Blaise Compaoré a été condamné mercredi 6 avril par contumace à la prison à perpétuité pour sa participation à l'assassinat de son prédécesseur Thomas Sankara, tué avec douze de ses compagnons lors d'un coup d'État en 1987.

        En exil en Côte d'Ivoire depuis 2014, Blaise Compaoré a été condamné par contumace. Des peines de prison à perpétuité ont aussi été prononcées contre les deux autres principaux accusés de l'assassinat :  Hyacinthe Kafando, commandant de sa garde au moment des faits et en fuite depuis 2016, et le général Gilbert Diendéré, un des chefs de l'armée lors du putsch de 1987, qui purge déjà une peine de 20 ans de prison pour sa participation à une tentative de coup d'État en 2015. Il était présent à l'énoncé du verdict.

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        Burkina Faso : un soldat reconnaît les faits lors du procès de l'assassinat de Thomas Sankara

        Procès Sankara : après six mois d'audience, verdict attendu au Burkina Faso

        Le Débat de France 24

        Procès Sankara : un verdict historique avec la condamnation à perpétuité de Blaise Compaoré

        New York Times - World

        French Presidential Election

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        A Reinvented Marine Le Pen Threatens to Upend French Elections

        The far-right presidential candidate has opened up about her personal life and tweaked her policies to gain sympathy and credibility among more mainstream voters.

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        By Norimitsu Onishi and Constant Méheut

        STIRING-WENDEL, France — Marine Le Pen, the far-right leader making her third attempt to become president of France, already had the backing of voters who came to listen to her recently in Stiring-Wendel, a former coal-mining town struggling to reinvent itself.

        But after a 40-minute speech focusing on the rising cost of living, Ms. Le Pen succeeded in doing what even few of her supporters would have predicted just months ago: impressing them. Voters trickling out of an auditorium into the cold evening said she had become “less extreme,” more “mature” and “self-assured” — even “presidential.”

        “She has softened, she is more composed, calmer, more serene,” said Yohan Brun, 19, a student who grew up in Stiring-Wendel and had come to listen to Ms. Le Pen because “she cares more about the French people than the other candidates.”

        As France votes on Sunday, polls are predicting that this election will be a rematch of the previous one, pitting Ms. Le Pen against President Emmanuel Macron in a second-round showdown. But that does not mean that precisely the same Ms. Le Pen is running.

        Ms. Le Pen has revamped her image since the last election five years ago. She has pragmatically abandoned certain ideas that had alienated mainstream voters. She has held on to others that certify her far-right credentials. And she has shifted emphasis toward pocketbook issues.

        But as important, she has self-consciously sanded the rough edges off her persona in an effort to make herself appear more presidential and voter-friendly.

        The makeover is part of a long and deliberate strategy by Ms. Le Pen to “undemonize” herself and her party, and ultimately gain the French presidency. While the effort remains unconvincing to many who consider her a wolf in sheep’s clothing, it has nonetheless succeeded in giving her a last-minute surge in the polls before Sunday’s election that is worrying Mr. Macron’s camp.

        “Marine Le Pen appears more sympathetic than Emmanuel Macron,” said Pierre Person, a national lawmaker of the president’s party, adding that he was worried that she could win.

        On the Scene: At a Far Right Rally in France

        On the Scene: At a Far Right Rally in France

        I went to a rally held by Marine Le Pen, the far-right French presidential candidate who is rising in the polls.

        Here’s what I heard →

        On the Scene: At a Far Right Rally in France

        With just days left before the election, many supporters believe Ms. Le Pen has changed many of her far-right past positions and is ready to lead the country.

        Ms. Le Pen and her family have long been at the center of French politics. Her father founded the party she now leads, which she has sought to strip of its vestiges of antisemitism and Holocaust denialism. She is running for president for the third time.

        On the Scene: At a Far Right Rally in France

        In her quest for credibility, Ms. Le Pen has dropped a number of divisive proposals, such as exiting the eurozone, which could affect trade and prices.

        On the Scene: At a Far Right Rally in France

        “Many people are afraid when they are told they will leave Europe,” said Kurt Mehlinger, a retired miner who attended the rally. “We’re more comfortable with her current platform.”

        On the Scene: At a Far Right Rally in France

        Ms. Le Pen has sought to sanitize her image throughout the campaign to project an air of credibility. Many people I spoke to noticed a softening of rhetoric and tone in her campaign speeches.

        Her campaign posters show her smiling against a deep blue background with a slogan reading “Stateswoman.”

        On the Scene: At a Far Right Rally in France

        “She’s more relaxed compared to 2017,” Martine Bour, 54, told me, recalling Ms. Le Pen’s debate against then-candidate Emmanuel Macron, in which she appeared tense.

        On the Scene: At a Far Right Rally in France

        “She has become much calmer, much more composed,” said Tom Scherer, 18, a student who attended the rally. “It makes her much more credible.”

        On the Scene: At a Far Right Rally in France

        But even as she softened her style, Ms. Le Pen has held onto her party’s core, hardline positions on immigration, Islam and security.

        On the Scene: At a Far Right Rally in France

        At the rally, when she vowed to expel foreigners who misbehaved, the crowd chanted “This is our home!”

        Read more on Marine Le Pen’s campaign for president.

        Ms. Le Pen had learned how to talk directly to working-class French people by showcasing a simple life not that different from the lives led by her own supporters, said Jean-Yves Camus, director of the Observatory of Radical Politics and an expert on Ms. Le Pen’s party, National Rally.

        “The question is whether she sounds fake or real,” Mr. Camus said. “And to me, she sounds real.”

        She has convinced some voters, too.

        Learn More About France’s Presidential Election

        The run-up to the first round of the election has been dominated by issues such as security, immigration and national identity.

        “Many people are afraid when they are told they will leave Europe,” said Kurt Mehlinger, a former miner who attended the rally with his wife, Christiane Mehlinger, referring to Ms. Le Pen’s past proposals to quit the eurozone, which she dropped a few years ago. “We’re more comfortable with her current platform.”

        The perception of Ms. Le Pen has no doubt been helped by the contrast with Éric Zemmour, a television pundit and rival in the race, who managed to outflank her on the far right, where previously few had thought there was much room left for a politician seeking to enter the mainstream.

        He has even acted as a lightning rod for the far right’s past praise of President Vladimir V. Putin of Russia, allowing Ms. Le Pen to reposition herself by appearing firm against Russia’s invasion of Ukraine and sympathetic toward refugees fleeing the war.

        That juxtaposition has left Ms. Le Pen appearing as the more presentable and acceptable far-right candidate, though it is not clear that much actually separates them.

        Ms. Le Pen has dropped her opposition to dual citizenship, a longstanding core position of the far right. But she still wants to make it harder to become French and to reserve social services for the French. She wants to cut taxes for the French by cutting services to immigrants. She wants to make it illegal for Muslims to wear head scarves or other face coverings in public, even though she recently took a selfie with a teenager who was wearing one.

        “She’s looking to widen her electoral base while keeping the core of her program,” Mr. Camus said.

        Still, the changes mark some evolution for Ms. Le Pen and her party, which had long been identified with her father, Jean-Marie Le Pen, an antisemitic firebrand whose politics were shaped by France’s wartime and colonial history.

        Even before the last election, which Ms. Le Pen lost with 34 percent of the vote to Mr. Macron’s 66, she expelled her father from the party, then called the National Front, and later renamed it the National Rally.

        Immediately after her defeat in 2017, Ms. Le Pen and her closest allies set out working on changing her image to broaden her appeal, said Philippe Olivier, a special adviser to Ms. Le Pen and her brother-in-law.

        Back then, she was seen as a “war machine,” “a bull charging ahead,” an “ideologue,” “not very human” and acting according to “political logic,” Mr. Olivier said. And she had always refused to speak about her private life because she felt that she and her siblings had suffered personally from their father’s political career.

        “She was reticent,” Mr. Olivier said, adding that before one recent speech in which she talked about herself, she said she had “thought about it all day.”

        But recently she has opened up — about the lasting trauma of the apparently politically motivated bombing of her childhood home in Paris; of losing friends whose parents feared letting them play with a Le Pen; of failing to keep up a legal career because of her radioactive name.

        Her relations remain complicated with her father, who last year publicly flirted with the idea of supporting Mr. Zemmour over his own daughter and even remarried in a religious ceremony that Ms. Le Pen learned of only through the news media.

        Ms. Le Pen has also rhapsodized about her love of cats, which she breeds. In the fall, she sat for an Oprah-like television interview at her home, accompanied by her cats and her roommate, a childhood friend. Her mother, with whom she had been estranged for 15 years, spoke emotionally about her daughter.

        She earned positive reviews last month for her performance on a popular political and entertainment show. She appeared comfortable in her own skin, even disclosing that she had been romantically unattached for the past three years and, as president, would live in the Élysée Palace with just her cats.

        For voters in Stiring-Wendel, a town of 12,000 people on the border with Germany, Ms. Le Pen’s proposals to cut energy taxes and get tough on crime rang sympathetic.

        Who Is Running for President of France?

        The campaign begins. French citizens will go to the polls in April to begin electing a president. Here is a look at the candidates:

        The incumbent. President Emmanuel Macron, an inveterate political gambler who in 2017 became the nation’s youngest elected leader, announced his re-election bid just a day before the deadline, against the background of the crisis in Ukraine.

        A center-right candidate. Valérie Pécresse, the current leader of the Paris region, recently won the nomination of the Republicans by adopting a vocabulary with racial and colonial undertones. She now faces the difficult task of enlarging her support base.

        A Trump-style provocateur. Éric Zemmour, a longtime conservative journalist and a right-wing television star, says he is running to “save” a country that he says is being assailed by Islam, immigration and identity politics.

        The far-right veteran. Marine Le Pen, who has long used fiery rhetoric to fight her way to power in France, is seeking to sanitize her image. She finished third in 2012 and was defeated by Mr. Macron in the 2017 runoff.

        A fiery French leftist. For months, left-wing candidates barely made a dent with voters. Then Jean-Luc Mélenchon, a skilled orator and the leader of the far-left France Unbowed movement, started surging in voter surveys. He now sits comfortably in third place.

        The town became a far-right stronghold after mines began closing in the region more than a generation ago. People talk about life before and after the mines — about the young who left, the laid-off miners who drank themselves to premature deaths, and about the town’s main commercial street, where the last bookstore shut down recently.

        “You see, every two or three shops, there’s a storefront that is closed,” Olivier Fegel, a 55-year-old truck driver whose father was a miner, said in the town center, a few hours before Ms. Le Pen’s campaign stop.

        At her pet grooming store, Karine Barth said that her business had been struggling lately because of a rise in fuel prices. “She would bring order to the country,” said Ms. Barth, 43, as she shaved a Pomeranian. “There are too many foreigners in our country.”

        Ms. Le Pen’s emphasis on pocketbook issues was a gambit that has paid off. Robert Ménard, a hard-right mayor who supports Ms. Le Pen and is a longtime acquaintance of Mr. Zemmour, said he had dinner this year with Ms. Le Pen as her poll numbers were plummeting.

        “Of course, she was worried,” Mr. Ménard recalled, adding that some of her lieutenants were urging her to copy Mr. Zemmour’s tough line on immigration and crime.

        Mr. Ménard said she ignored the calls and decided to stick to pocketbook issues.

        “It’s at that moment when everything hung in the balance,” he said.

        Ms. Le Pen’s decision to stick to the economy, the rising cost of living and voters’ weakening purchasing power proved prescient as fuel and other prices spiked with the war in Ukraine.

        “I’ll be the president of real life and, above all, of your purchasing power,” Ms. Le Pen said to loud applause in Stiring-Wendel.

        Tellingly, though, the loudest applause came after her attacks on what she described as an “anarchic immigration” that was “feeding crime and ruining our social services,” as well as putting France at risk of “internal secession and civil discord.”

        “A stranger who comes to our home will not take advantage of our hospitality and will respect the French,” she said.

        For Vincent Vullo, a rare Macron supporter who had come to listen to Ms. Le Pen, those words were “pure, hard-core racism” and further proof that she had not really changed.

        “She’s a liar — she wants us to believe that she’s settled down and that she’s more moderate and less racist than before,” Mr. Vullo, 62, said. “It’s just her trying to get into the second round.”

        But pivoting back to the cost of living, Ms. Le Pen reminded the audience that when she publicly made it her priority in the fall, some treated the topic sarcastically. Mr. Macron, she said, was the captive of globalized elites like McKinsey and other highly paid, politically unaccountable consultants.

        “The people must rise against the elite bloc, against the oligarchy personified by Emmanuel Macron,” she said, adding, “We will win.”

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        L'Humanité

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        Actu

        Mobilisations Les huit méga-entrepôts que la multinationale compte en France sont en grève pour obtenir une revalorisation bien plus haute que celle proposée par la direction de la filiale hexagonale.

        Luis ReygadaJoseph Korda

        La mobilisation est sans précédent. Voilà en effet plusieurs jours que les salariés des huit grands centres logistiques que compte la filiale tricolore d’Amazon sont en grève, à l’appel d’une large intersyndicale, pour réclamer de meilleurs salaires. Fruit de négociations annuelles obligatoires dans lesquelles la direction campe sur une augmentation salariale de 3 %, la contestation s’est propagée ce jeudi à huit entrepôts de préparation de commandes du géant du commerce en ligne. Entre 1 200 et 1 500 salariés (selon SUD) auraient cessé le travail sur les sites de Brétigny-sur-Orge (Essonne), Boves (Somme), Saran (Loiret), Montélimar (Drôme), Lauwin-Planque (Nord), Metz (Moselle), Senlis (Oise), et Sevrey (Saône-et-Loire).

        Filtrage des camions à l’entrée du site

        Sur le site de Saran, qui compte 2 200 salariés, des salariés avaient spontanément cessé le travail avant même que les cinq syndicats représentatifs (CAT, CFE-CGC, CFDT, CGT et SUD) n’aient lancé le mouvement, lundi dernier. « Ça s’est passé vendredi 1er  avril, explique Jean-François Bérot, représentant syndical SUD. Une trentaine de collègues ont débrayé pour protester, entre autres, contre la proposition de la direction. » Alors que l’inflation fait s’envoler les prix, il précise que les organisations syndicales tablent sur une hausse minimale de 5 % pour entamer de véritables discussions. « Il faut voir l’argent qu’ils se mettent dans les poches depuis la crise sanitaire ! renchérit-il. Au lieu d’augmenter les salaires, ils proposent de revaloriser la prime de départ à la retraite, ainsi que les ruptures conventionnelles pour les employés présents depuis plus de quatorze ans. Ce qui n’arrive quasiment jamais sur nos sites. »

        Ses camarades grévistes du site de Boves montrent sur les réseaux sociaux une détermination entière et une organisation à faire pâlir d’envie leur employeur : stocks de palettes et de pneus, braseros copieusement alimentés, barnums ornementés de drapeaux aux couleurs de l’intersyndicale et même présence d’un DJ pour ambiancer le tout… Des dizaines de travailleurs en tenue, chasuble orange de sécurité de rigueur, apparaissaient dans l’après-midi à l’entrée de l’entrepôt situé en périphérie d’Amiens, tandis qu’un barrage filtrant ne laissant passer les transporteurs qu’au compte-gouttes créait une file d’attente de camions. « C’est parti pour un bon moment, prévient dans une vidéo un représentant du personnel CGT d’Amazon France Logistique. Tant qu’on n’aura pas gain de cause, on continuera. Aujourd’hui on (sera) là jusqu’à minimum minuit, une heure, voire jusqu’à demain matin…  »

        Certains sites s’étaient déjà mis en grève quelques semaines auparavant, mais c’est la première fois que les huit méga-entrepôts placés au cœur du dispositif logistique du numéro un mondial de la livraison à domicile coordonnent une action en même temps. Et coupent ainsi l’herbe sous le pied aux dirigeants de la filiale aux 7,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires (2020), habitués à dérouter les livraisons lorsque l’entreprise doit faire face à des mobilisations ponctuelles.

        Des pressions pour briser le mouvement

        Pour l’heure, les témoignages faisant état de « pressions » de la part des managers pour briser le mouvement s’accumulent. Dans une communication, la CGT Beauvais dénonce une «  entrave au droit de grève » et prévient : « L’inspection du travail va être saisie. » Joint par téléphone, Mathieu Ciserane, représentant du personnel SUD à Brétigny-sur-Orge, confirme : « Des managers sous-entendent aux grévistes qu’ils n’auront pas d’avancement, ni de prime ou d’intéressement… » Pas de quoi casser, selon lui, le « ras-le-bol général. Les cadences sont toujours plus élevées et on est de plus en plus surveillés. Au pack, si tu es à 60 colis préparés à l’heure, ils viennent te voir pour te demander de monter à 100 ».

        Une « intensification de la charge de travail » que met en lumière un nouveau rapport rendu en février par Progexa, missionné par le CSE d’Amazon. « L’amélioration des conditions de travail devra être un des défis majeurs » des années à venir, indiquait le cabinet indépendant, tout en soulignant une « précarisation de la rémunération ». L’actuel mouvement social semble confirmer cette tendance. La multinationale se glorifiait de payer ses employés au-dessus du Smic. Mais les seules revalorisations successives et mécaniques de ce dernier, du fait de l’augmentation de l’inflation, risquent de voir la majorité des payes versées par la multinationale rejointes par le salaire minimum légal.

        Pour l’heure, la direction justifie sa proposition de faible augmentation collective par « des augmentations de salaire supérieures à la moyenne de la branche transport et logistique, ainsi que d’autres avantages ». L’argument tiendra-t-il encore, jeudi 14 avril, date de l’ultime réunion de négociation avec l’intersyndicale ?

        AmazonSalaires et pouvoir d'achatsmiclogistique
        New York Times - World

        The Coronavirus Pandemic

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        Shanghai Seethes in Covid Lockdown, Posing Test to China’s Leadership

        Residents in Shanghai, China’s most populous and cosmopolitan city, have responded to the government’s pursuit of zero Covid with a rare outpouring of criticism.

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        By Vivian Wang and Isabelle Niu

        Parents have organized petitions, imploring the government not to separate children infected with the coronavirus from their families. Patients have demanded to speak with higher-ups about shoddy conditions at isolation facilities. Residents have confronted officials over containment policies that they see as unfair or inhumane, then shared recordings of those arguments online.

        As the coronavirus races through Shanghai, in the city’s worst outbreak since the pandemic began, the authorities have deployed their usual hard-nosed playbook to try and stamp out transmission, no matter the cost. What has been different is the response: an outpouring of public dissatisfaction rarely seen in China since the chaotic early days of the pandemic, in Wuhan.

        The crisis in Shanghai is shaping up to be more than just a public health challenge. It is also a political test of the zero tolerance approach at large, on which the Communist Party has staked its legitimacy.

        For much of the past two years, the Chinese government has stifled most domestic criticism of its zero tolerance Covid strategy, through a mixture of censorship, arrests and success at keeping caseloads low. But in Shanghai, which has recorded more than 70,000 cases since March 1, that is proving more difficult.

        Shanghai is China’s most populous metropolis, its shimmering commercial heart. It is home to a vibrant middle class and many of China’s business, cultural and academic elite. A large share of foreign-educated Chinese live in Shanghai, and residents’ per capita disposable income is the highest in the country. Even in a country where dissent is dangerous, many there have long found ways to demand government responsiveness and have a say over their own lives.

        “I’m just too angry, too sad,” said Kristine Wu, a 28-year-old employee of a tech company who was visited at home by two police officers after she criticized the city’s Communist Party leader on social media. She recorded her defiant confrontation with them, in which she asked why they were wasting time harassing her, when they could be helping people in need of care. She then shared a photo of the encounter on social media, despite the officers’ warnings against doing so. (It was later censored.)

        “I thought, whatever, I’ll just go for it,” said Ms. Wu, who had not considered herself political before the lockdown. “I used to live pretty comfortably, and before anything had happened, everyone was very polite, very rule abiding. Now all that has just crumbled.”

        For now, the government looks largely unmoved. A Chinese vice premier visited Shanghai and demanded that officials focus on eliminating cases “without hesitation.” Public health experts have warned that China is unprepared to live with the coronavirus, with just over half of people aged 80 and over fully vaccinated as of late March. In addition, China’s leader, Xi Jinping, has held up the country’s suppression of the virus as proof of the superiority of his governance model; maintaining that line will be especially important this year, when he is expected to claim an unprecedented third term.

        But in shutting down Shanghai, an economic engine that contributes 4 percent of China’s gross domestic product, the authorities have revived questions about the costs of their approach, especially in the face of the highly transmissible, relatively mild Omicron variant. If even Shanghai could be cut off, people might worry there was no limit to how far the government would go, said Lynette Ong, a political scientist at the University of Toronto.

        “The fact that Shanghai is being locked down suggests that we are pretty close to the red line, to the tolerable limit of how defensible zero Covid is,” Professor Ong said. “This is a big city with a 25 million population, and is extremely challenging to undergo lockdown — it’s pretty close to people’s psychological breaking point.”

        For most of the pandemic, Shanghai offered an alternate vision of China’s containment strategy. While other places that detected even a few cases snapped into widespread lockdowns, Shanghai isolated individual buildings. Dr. Zhang Wenhong, an infectious disease expert who helped steer the city’s response, attracted admirers nationwide for advocating a more restrained approach. The Global Times, a nationalistic state-owned tabloid, praised Shanghai’s “precise and targeted containment.”

        Even after caseloads surged to record highs last month, officials insisted that Shanghai could not be sealed off because of its economic importance.

        But cases continued rising, and the central government probably grew nervous, said Yanzhong Huang, director of the Center for Global Health Studies at Seton Hall University.

        “They were afraid maybe that if this situation cannot be under control in a short period of time, it’s going to threaten social and economic stability,” Dr. Huang said. “It also might derail the leadership transition in the months to come.”

        The rollout of the more heavy-handed methods, however, has set off chaos, shocking a city with among the country’s highest standards of medical care. At least two people with asthma have died after being denied care by health care workers citing Covid protocols. Patients with chronic illnesses have had operations indefinitely postponed or been unable to obtain medicine, forcing them to post desperate calls for help online. Care facilities for older adults are straining under outbreaks.

        The Coronavirus Pandemic: Latest Updates

        Whatever pride Shanghaiers had taken in their city’s response has morphed into dismay and outrage. When local officials asked residents of one neighborhood to sing patriotic songs to boost morale, they joined in a chorus of curses instead, according to footage circulated online. After the authorities confirmed that they were separating infected children from their uninfected parents, a petition to allow children with mild or no symptoms to isolate at home garnered more than 24,000 signatures in three hours, before it was censored. This week, residents in the Baoshan suburb struck pots and pans and shouted “We want supplies! We don’t want to starve to death.”

        Some responses have been more lighthearted, though still reflecting the dire circumstances. Three local rappers wrote a viral song about panic-buying groceries.

        Even city officials have expressed frustration with the new direction. In a leaked recording of a phone call between a Shanghai resident and a purported employee of the city’s Center for Disease Control, the staff member said she believed the approach to the epidemic had become politicized. (While officials did not confirm the authenticity of the recording, they later said they were investigating its contents.)

        Amid continuing backlash, officials have made some concessions, this week allowing certain infected children to stay with their parents and delivery drivers to return to work.

        Jin Dongyan, a virologist at the University of Hong Kong, said Shanghai’s educated, connected population was more primed than people elsewhere in China to be skeptical of the measures, especially given the lesser severity of the Omicron variant. Chinese propaganda has often emphasized the dangers of the virus.

        In Shanghai, “many people have a good understanding of the disease and of the virus, and also of what is happening in other places” that have retreated from the harshest restrictions, Dr. Jin said. “They just don’t feel that this is going to work.”

        Jeremy Wu, a 26-year-old Shanghai native, now wonders if he should have moved back to China from Australia, where he was in graduate school.

        Mr. Wu returned to Shanghai in the fall of 2020, believing that the city would be one of the few places in China where officials would keep cases low while avoiding excessive restrictions. When his friends in the northwestern city of Xi’an were locked down earlier this year, he felt relief at being in Shanghai.

        “While sympathizing with my friends, in my mind I was thinking, ‘Thank god this would never happen to Shanghai,” Mr. Wu said.

        “What a ‘da lian’ moment that is for me,” he added, using Chinese slang to suggest hitting oneself in the face when proven wrong.

        Still, for all the dissatisfaction within Shanghai, support for zero Covid remains high in much of China. Nationalist social media users have accused the city of arrogance or lack of patriotism for pursuing its own approach at first. Even in Shanghai, some have said the city should have locked down sooner.

        The central government has leaned into propaganda about the need for drastic steps in Shanghai, recently deploying more than 2,000 military medics and thousands more medical professionals from other provinces to the city.

        Chen Daoyin, a former assistant professor at the Shanghai University of Political Science and Law, said Beijing had clearly doubled down on zero Covid, and was bringing Shanghai in line with the rest of the country.

        “In a system like China’s, where politics determines everything,” he said, “it’s impossible for you to walk a different road.”

        Reporting and research contributed by Joy Dong, Li You and John Liu.

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        France24 - Monde

        Conférence sur l’avenir de l'Europe : Zuzana, Européenne convaincue en terre eurosceptique

        Publié le : 07/04/2022 - 09:57

        Xavier CHEMISSEUR

        Tout au long de la Conférence sur l'avenir de l’Europe, France 24 part à la rencontre des jeunes citoyens européens participant à l'événement. Près de 800 Européens originaires des 27 pays de l’Union sont concernés. Parmi eux, un tiers a moins de 25 ans. Quelles sont leurs attentes en matière de migration, d'environnement, de santé, ou de climat ? Rencontre avec Zuzana, jeune Slovaque de 22 ans. Dans un pays où l'adhésion à l'UE est parfois remise en cause, Zuzana a été désignée ambassadrice.

        Cette semaine, une nouvelle fois, Zuzana va devoir boucler ses valises. Direction Strasbourg. Un voyage long dont elle a désormais pris l'habitude, pour retrouver une ville dont elle est tombée sous le charme. Zuzana vit à Bratislava, en Slovaquie, et c'est une Européenne convaincue. L'Europe est pour elle à la fois une passion et un sujet d'études, puisqu'elle prépare une thèse sur l'efficacité de la représentation des jeunes au niveau européen. La Conférence sur l'avenir de l'Europe, forcément, lui donne des idées même si l'événement ne sera pas terminé à temps pour lui permettre de concentrer sa thèse dessus. Depuis sa désignation comme ambassadrice slovaque auprès de la Conférence, la vie de Zuzana a pris une nouvelle dimension. 

        "C'est vraiment particulier d'être invitée ici, de venir à Strasbourg, d'être choisie parmi toute la population de Slovaquie parmi quasiment 5 millions de personnes. Quand je pense qu'il y a trente ans environ, la Slovaquie n'était pas une démocratie et qu'aujourd'hui, je suis ici au Parlement européen, sans mandat élu pour le faire… Pour expliquer ce qu'attendent les gens en Slovaquie… C'est quelque chose de tellement incroyable", s'étonne encore Zuzana dans un large sourire.

        Zuzana est originaire de Nové Zámky près de la frontière hongroise. Avec cette conférence, la voilà aux premières loges pour observer et comprendre un peu mieux encore le fonctionnement des institutions européennes. Chaque état membre de l'Union a dépêché un ambassadeur auprès de la Conférence l'été dernier.

        60 bienfaits pour lutter contre l'euroscepticisme

        Zuzana prend son rôle de représentante de la Slovaquie très au sérieux, que ça soit à Strasbourg ou à Bratislava. Bratislava où elle souhaite mettre en avant les bienfaits de l'Union afin de lutter contre une spécificité locale : l'euroscepticisme. La Conférence a été pour le gouvernement du pays l'occasion d'un tour des villes, "un roadshow" autour des thématiques européennes qui a permis de prendre le pouls des attentes et des espoirs, des déceptions aussi d'une population qui avait pourtant voté à une large majorité pour l'adhésion à l'UE en 2003 : 93,7 %. Le résultat était certes trompeur, puisque seulement 52,1 % des Slovaques en âge de voter y avaient participé. Depuis, l'euroscepticisme n'a visiblement pas faibli comme nous le confirme Martin Klus, secrétaire d'État slovaque aux Affaires européennes.

        "Malheureusement, la Slovaquie est l'un des pays européens où les citoyens sont le moins investis dans le projet européen. Un exemple pour s'en rendre compte : nous détenons le record de la plus faible participation aux élections européennes des 27 États membres, regrette Martin Klus. Cette Conférence ça a été pour nous une superbe opportunité de persuader les gens que nous sommes Européens, que l'Europe c'est nous. Malheureusement, les Slovaques sont aussi vulnérables face aux 'fake news', et il est difficile de les convaincre que ce qui circule sur les réseaux sociaux ou sur Internet, ce n'est quelquefois pas de la véritable info. En ce sens, la participation de Suzana à notre 'roadshow' nous a permis de pénétrer d'autres bulles. C'est la personne idéale pour parler aux jeunes Slovaques. C'est normal. Et puis elle peut partager ses expériences à Strasbourg avec eux. De ce point de vue, ça a été fantastique de l'avoir à nos côtés", conclut le secrétaire d'État.  

        Évidemment, la guerre en Ukraine et la menace russe pourraient bien avoir changé la donne et rapproché rapidement l'opinion publique de ce pays d'Europe centrale de Bruxelles. Pour Zuzana, l'adhésion à l'Union Européenne est une évidence et une véritable chance pour le pays. C'est le discours qu'elle a porté tout au long de l'été en présentant 60 bienfaits pour la Slovaquie d'être membre de l'UE. 

        "Il y en a plus de soixante bien sûr, mais c'était important de pouvoir entrer dans le concret, de parler de ce qui marche : parler d'Erasmus, d'Erasmus+, de tout ce qui fait que l'Union est un progrès pour notre pays. Je pense que beaucoup de gens ici ne comprennent pas comment les institutions européennes fonctionnent. Ils pensent que c'est loin d'eux. Un exemple : j'ai parlé avec des Slovaques eurosceptiques. Certains étaient très nostalgiques du communisme, tout le monde avait du travail, tout était plus simple… J'ai compris que ces gens avaient surtout besoin que leurs sentiments, leurs doutes soient entendus. D'autres ont été victimes du communisme, et pour eux non plus ça n'est pas simple : ils ne comprennent pas qu'on puisse se laisser imposer des choses depuis Bruxelles", déplore-t-elle.

        Cette expérience, ces craintes, ces doutes, Zuzana s'en est fait l'écho à la tribune du Parlement européen à Strasbourg en octobre 2021. En tant qu'Européenne convaincue, elle a rappelé que cet engagement appelait aussi quelques devoirs. Un discours direct qui a marqué les esprits.

        "Je crois que c'est seulement en ayant une discussion directe avec les gens eurosceptiques, que nous pouvons les atteindre personnellement et les rassurer que l'UE est là pour eux. J'ai eu des discussions avec des personnes qui ont été stigmatisées par le régime communiste par le passé et qui ont perdu l'habitude de croire les politiciens. Pourquoi le feraient-ils ? Les gens auraient besoin de voir que les conclusions de cette Conférence seront mises en œuvre dans la réalité et qu'elles toucheront notre vie quotidienne. L'UE doit leur prouver son rôle par ses actions, et non par des promesses vides. Merci beaucoup. J'ai toujours voulu parler à un hémicycle à moitié vide."

        À la tribune du Parlement, un discours direct de la part d'une européenne exigeante 

        L'absence des députés au moment de son intervention avait choqué la Slovaque qui, bien que passionnée d'Europe et de questions européennes, se montre très sourcilleuse envers les institutions. 

        "Comme toujours, comme partout, comme chez vous peut-être en France, mais particulièrement ici en Slovaquie, je crois qu'il faut expliquer les choses, faire preuve de pédagogie, mieux communiquer en somme pour montrer aux citoyens ce qui est fait pour eux. En particulier quand il y a des problèmes. Sinon, c'est toujours 'la faute à l'Europe', tout le monde blâme Bruxelles, cette bulle bruxelloise même si on ne sait pas vraiment ce que le terme recouvre. En revanche, quand quelque chose de bénéfique arrive grâce à Bruxelles, les politiques ont immédiatement le réflexe de le récupérer en disant : 'Regardez ce qu'on a fait/obtenu pour vous'. Il faut sortir de ce schéma, d'autant que les gens ne connaissent pas le fonctionnement des institutions."

        Le fonctionnement des institutions européennes c'est à l'université que Zuzana l'a appris. Elle étudie les affaires européennes depuis trois ans. Entre la Conférence sur l'avenir de l'Europe, le dialogue pour la jeunesse et ses études, cette passionnée de musique vit à l'heure européenne quasiment 24 heures sur 24, même si son quotidien a été chamboulé par le Covid-19.

        Une étudiante engagée sur tous les fronts

        La Slovaquie a fait face à une propagation rapide de la pandémie. Celle-ci a coûté sa place au précédent gouvernement après un scandale de grande ampleur de vaccins russes achetés en catimini. Devant le faible taux de vaccination, le pays a dû recourir à des mesures drastiques et notamment un confinement long, les cours ont été placés en distanciel. 

        C'est donc avec beaucoup d'émotion que Zuzana retrouve les bancs de l'université ce matin de décembre lorsque nous la rencontrons à Bratislava. Dans un pays alors en plein confinement, elle redécouvre des lieux qu'elle n'a plus fréquentés depuis plus de deux ans. Elle retrouve aussi des professeurs qui ont vu débarquer, dès sa première rentrée, cette étudiante engagée.

        "À l'époque, nous étions encore sous le choc de l'assassinat de Ján Kuciak [journaliste slovaque] et de Martina Kušnírová, sa compagne. Zuzana, déjà, était très impliquée, explique son professeur. Et depuis, ça ne s'est pas démenti. C'est une exemple positif pour ses camarades, Zuzana s'engage en faveur de ce qu'elle pense être juste." 

        Les sujets ne manquent pas : liberté de la presse, le droit des minorités et des LGBT+, la lutte contre les 'fake news', l'Europe ou la qualité de l'enseignement. Zuzana est sur tous les fronts. La guerre en Ukraine, pays voisin, évidemment et l'accueil des réfugiés devenant un nouveau sujet de préoccupation et d'engagement.

        Les retrouvailles avec "son" Conseil européen

        Cette semaine et à la fin du mois, Zuzana renouera avec la Conférence sur l'Avenir de l'Europe. Il y sera question, comme toujours depuis le début du conflit, de l'Ukraine, mais aussi de la défense des recommandations de chacun des groupes de travail. Zuzana souhaiterait voir apparaître un tronc de formation commun aux institutions européennes et à l'Europe dans toutes les écoles des 27. En tant qu'ambassadrice de son pays, la Slovaquie, elle s'impliquera totalement dans cette nouvelle session et dans un hémicycle où beaucoup la verraient faire carrière. 

        "Quand je viens ici, que je m'assieds dans l'hémicycle et que j'ai des conversations avec les députés européens et toutes les parties prenantes, tout à coup, j'ai ce sentiment, je me dis : 'Oh mon Dieu, nous sommes en train de faire quelque chose de tellement énorme qui va probablement avoir un impact énorme', enfin je l'espère… J'aimerais que ça ne s'arrête jamais, car je pense que cette Conférence avec quelques améliorations peut devenir un outil formidable pour notre démocratie et pour les citoyens, pour leur permettre d'améliorer cette Union à laquelle nous participons, leur permettre de confronter leurs idées aux décideurs politiques et à leurs réalités aussi quelquefois. À mon sens, il faudrait donc que l'événement soit pérennisé évidemment. Il faudrait aussi que les recommandations puissent être mises en application, sinon évidemment, ça n'a pas de sens." 

        Une fois les sessions terminées Zuzana retrouvera alors ce qu'elle appelle "[s]on Conseil européen" : d'autres ambassadeurs et ambassadrices des 27 qui, comme elle, participent à la Conférence. Avec ces nouveaux amis, un nouvelle fois, elle refera le monde. Il y sera beaucoup question, naturellement, d'Europe.

        Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.

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        Conférence sur l'avenir de l'Europe : la parole aux citoyens

        Présidence française de l'UE

        Conférence sur l’avenir de l'Europe : Camille Girard, la santé et le handicap à cœur

        Présidence française de l'UE

        Conférence sur l’avenir de l’Europe : pour Thilde Karlsson, l'environnement au nom des siens

        L'Humanité

        Révélation : le gouvernement achève les contrats aidés

        Actu

        Cinq ans après avoir supprimé 250 000 emplois aidés réservés aux personnes éloignées de l’emploi, le ministère du travail finit la besogne. Une circulaire prise en catimini en février et appliquée avec zèle par certains préfets vide de sa substance leurs successeurs lointains et minimalistes : les Parcours emploi compétences (PEC).

        Stéphane Guérard

        Est-ce pour boucler la boucle et finir le (sale) boulot avant de partir ? Le ministère du Travail, de l’emploi et de l’insertion a publié en toute discrétion, le 7 février dernier, une circulaire « relative au Fonds d’inclusion dans l’emploi (FIE) en faveur des personnes les plus éloignées du marché du travail ». Dans ce texte, instruction est donnée aux préfets de « veiller au pilotage physico-financier des enveloppes de contrats aidés, en particulier des parcours emploi compétences (PEC) ». Il est notamment noté : « Vous serez particulièrement attentifs au respect des paramètres prévus, afin de maîtriser l’enveloppe physico-financière qui vous est allouée, mutualisée, comme en 2021, entre les prescripteurs ». Autrement dit : le gouvernement donne ordre de diminuer les soutiens publics au dispositif.

        Ce changement de cap ne manque pas de sel. Presque cinq ans après avoir décidé de la disparition des emplois aidés, donnant le coup d’envoi du plus grand plan social de l’époque avec 250 000 contrats supprimés entre 2017 et 2018, le ministère du travail donne un coup d’arrêt aux PEC, leurs ersatz successeurs créés en 2018.

        Début août 2017, Muriel Pénicaud avait affirmé que les contrats aidés étaient « extrêmement coûteux pour la nation », « pas efficaces dans la lutte contre le chômage », encore moins « un tremplin pour l’insertion professionnelle ». L’anathème prononcé par la ministre du Travail de l’époque avait permis au gouvernement Philippe d’ajouter cette coupe franche à d’autres mesures d’économies budgétaires antisociales, telles la diminution des Aides personnalisées au logement. Face à la colère des 293 000 bénéficiaires, le plus souvent des personnes éloignées de l’emploi promises à la perte de leur contrat d’insertion, ainsi qu’au courroux de leurs employeurs floués (collectivités locales, associations), Jean-Marc Borello, alors président du Groupe associatif SOS et codirigeant de LaREM, avait été appelé à la rescousse pour restaurer l’image d’un exécutif peu soucieux des plus en difficulté. Un rapport plus tard, les Parcours emploi compétences étaient nés. Soit des contrats de droit privé, en CDD ou CDI, de 20 heures de travail par semaine en moyenne, courant sur un minimum de six mois, mais d’au moins neuf mois encouragés, renouvelables jusqu’à 24 mois cumulés, mêlant accompagnement vers l’emploi et formation. Le tout soutenu par une prise en charge publique bien moindre que pour les emplois aidés : de 30 % à 60 % du Smic horaire versé, mais 65 % pour les moins de 26 ans et en situation de handicap et 80 % pour les résidents des QPV, quartiers prioritaires de la ville, et ZVR, zones de revitalisation rurale.

        Ce qui devait arriver arriva : les PEC étant taillés a minima, ils ont convaincu un public rikiki. Seuls 67 632 sont pour l’heure financés en 2022. La circulaire éteint le dispositif à petit feu. D’autant que son application par certains préfets est zélée, comme le dénonce le Collectif des associations citoyennes qui sonne l’alerte : « Un nouvel arrêté publié le 22 février par la préfet d’Île-de-France stipule que désormais tous les renouvellements seront limités à 6 mois. Le maximum des durées de contrat tombe à 16 mois, 10 mois de prise en charge initiale et 6 mois de renouvellement. Dans le précédent arrêté de janvier 2021 le renouvellement allait jusqu’à 24 mois, une différence de taille ! Cette décision vide de tout son sens la démarche d’insertion et de formation en principe attachée à ces contrats. »

        La liste des conséquences fâcheuses ne s’arrête pas là. La prise en charge publique des PEC passe de 60 % à 45 %. Les prolongations possibles de contrats des travailleurs seniors jusqu’à l’âge de départ à la retraite sont remises en cause. Quant au PEC jeunes ou PEC QPV-ZRR, ils ne sont plus proposés.

        Comme en 2017 avec les contrats aidés, les employeurs associatifs qui ont joué le jeu des PEC se retrouvent à nouveau trahis. D’autant qu’ils ont appris la nouvelle par hasard. « C’est en allant chercher la cause d’un refus de prolongation d’un contrat par un conseiller Pôle emploi que nous sommes tombés sur l’arrêté préfectoral et la circulaire. Ça nous met très en colère, d’autant qu’il s’agit d’une rupture brutale de parcours pour le salarié, condamne Élizabeth Foscolo, dirigeante de La Petite Rockette, association parisienne du réemploi qui propose deux recycleries, un atelier vélo, une friperie atelier et bien d’autres activités écolo. Quinze personnes sont en PEC chez nous. Pour le moment, nous ne savons pas quoi faire . » Sur 17 structures sondées par le Réseau francilien des acteurs du réemploi, 62 personnes en contrat voient leur avenir professionnel compromis. « La soudaineté (du changement de règle, ndlr) limite fortement notre capacité à trouver des solutions adaptées pour chacun et conduira inévitablement à des licenciements », prévient le REFER. Son coordinateur, Benoît Ralu, est dépité : « Nous sommes piétinés une nouvelle fois. Le gouvernement fait le choix de concentrer ses efforts budgétaires en direction des entreprises d’insertion par l’activité économique au détriment des ateliers d’insertion. Il faut un vrai débat sur l’emploi associatif. On ne peut plus être ballottés de dispositif en dispositif. »

        emplois aidéscontrats aidésministère du travailinsertion professionnelle
        New York Times - World

        Killer of Woman in London Park Faces Life in Prison

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        The murder of a schoolteacher, Sabina Nessa, 28, added to a sense of outrage amid fears the authorities were failing to address violence against women.

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        By Isabella Kwai

        LONDON — Sabina Nessa, a popular and admired schoolteacher living in southeast London, was running late to meet a friend at a local pub when she left her home and cut through a park on an evening last September.

        But on what should have been a five-minute route, the 28-year-old was ambushed from behind. Koci Selamaj, a garage worker in the park searching for a target, delivered dozens of blows to her head with a metal traffic sign until she was unconscious, before strangling Ms. Nessa in a premeditated attack of “truly evil violence,” prosecutors said.

        A judge at the Central Criminal Court in London on Thursday began a sentencing hearing for Mr. Selamaj, a 36-year-old Albanian, after he admitted in February that he was guilty of her murder — a crime that carries a mandatory life sentence in England, although that does not preclude the possibility of an early release.

        Mr. Selamaj refused to attend the hearing on Thursday in person or by video link, his lawyer said, and had not expressed remorse. Asked why he had killed Ms. Nessa, his lawyer said: “There is simply no answer.” The judge said he would announce a sentence in the case on Friday.

        The attack and killing of Ms. Nessa in a public park, part of which was captured on surveillance footage, intensified outrage over what women in particular have viewed as a failure of the authorities to combat gender-based violence in Britain.

        The anger over the killing of Ms. Nessa built on outrage that emerged after Sarah Everard, a 33-year-old marketing executive in London, was kidnapped and murdered by a London police officer, Wayne Couzens, while walking in a public area.

        But coverage of the two cases also opened a broader conversation about whether crimes against women of color drew the same attention as those against white women.

        Her family and other women’s rights advocates have criticized the media for not giving Ms. Nessa, who is British-Bangladeshi, the same level of coverage as Ms. Everard.

        Ms. Nessa’s family has called Mr. Selamaj’s admission of guilt a step toward gaining justice for her murder, but said it would not ultimately end their suffering.

        “Our beautiful, loving, caring and funny daughter is no more,” her parents said in a statement directed at Mr. Selamaj that was read to the court. “You are not a human, you are an animal. Sabina died in a way that no one should die, and this will torment us for the rest of our lives.”

        Facing their first Ramadan without their daughter, a nature and animal lover, was heartbreaking, they said. “Our family will never forget what you did,” said her sister Jebina Yasmin Islam. “But we will not let you take anything more from us.”

        Ms. Nessa’s death rattled the southeast London community where she was a beloved figure who was passionate about growing produce and cooking food. Staff at Rushey Green Primary School in Catford, southeast London, are raising money to build a garden for Ms. Nessa. They described her as talented, dedicated and kind.

        “She had a lifelong career ahead of her and this was taken away through this senseless murder,” said Lisa Williams, the school’s head, in a statement to the court, describing the emotional toll on the school community. “Our school has lost an incredibly talented teacher, and the teaching community has lost an inspiring individual destined to have lasting impact on so many young lives.”

        Mr. Selamaj did not have any prior convictions, prosecutors said, but his ex-wife had told the authorities that he had a history of violence, including strangling her on two occasions, and that she feared for her life.

        He drove from the town of Eastbourne in Sussex, about 50 miles south of London, that night with the intention of carrying out an attack, the prosecution said, and waited in the Cator Park area around 8 p.m.

        According to surveillance footage, he walked past Ms. Nessa at about 8:30 p.m. and came up behind her, striking her with the traffic sign until she was unconscious, before carrying her to an area of the park that was shrouded in darkness.

        He then strangled her to death, prosecutors said, before covering her body with long grass and driving back to Eastbourne. Her body was not discovered until the evening of the next day.

        Mr. Selamaj denied that the attack was sexually motivated, although he admitted to attacking and strangling Ms. Nessa. On Thursday, his lawyer said that he “did not challenge” the prosecution’s case that the attack was sexually motivated.

        Women’s rights groups have called on the government to not only enact harsher punishments for such crimes but also increase policing and focus on prevention programs to educate men and boys.

        “We are angry and devastated at the senseless killing of Sabina Nessa, one of hundreds of women killed each year by an epidemic of male violence,” said Andrea Simon, director of the End Violence Against Women Coalition, adding that people of color “too often” received less public attention when they went missing or were murdered because of inequalities in the justice system.

        The initial response to the murders of Ms. Nessa and Ms. Everard, she added, focused on superficial measures such as street lighting, and placed the onus of safety on women.

        “There is a desperate need for long-term commitment and funding to address the root causes of male violence against women, and the attitudes that minimize and tolerate abuse,” she said.

        The government said last month that it would carry out a sweeping education campaign to address gender-based violence and harassment after it received 180,000 responses to a public request for personal experiences and views. Policing authorities have said that they will now take violence against women as seriously as terrorism, organized crime and child sexual abuse.

        In 2021, at least 141 British women were killed by men, or in attacks where a man was the primary suspect, according to Counting Dead Women, a project dedicated to tracking such killings.

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        France24 - Monde

        Au Soudan, un jeune homme tué par balles lors des manifestations antiputsch

        Publié le : 06/04/2022 - 23:43

        FRANCE 24 Suivre

        Les Soudanais sont descendus dans les rues par milliers, mercredi, afin de "dégager les putschistes et ne plus jamais vivre de coups d'État". Selon une source médicale, un jeune manifestant a été tué à Khartoum.

        "Non au pouvoir militaire", "Non au gouvernement de la faim". Par milliers, les Soudanais ont manifesté mercredi 6 avril dans plusieurs régions du pays, et à Khartoum, un jeune manifestant a été tué par balles.

        Les protestataires contre le coup d'État du 25 octobre 2021 avaient choisi de manifester le 6 avril pour marquer un double anniversaire : celui de deux révoltes (1985 et 2019) qui, à 34 ans d'écart, ont fait tomber deux présidents putschistes.

        Depuis plusieurs jours sur les réseaux sociaux, les militants au Soudan, pays englué dans une grave crise politique et économique depuis le putsch du général Abdel Fattah al-Burhane le 25 octobre, promettent "la tempête" ou "le séisme du 6 avril".

        Ils veulent, disent-ils, en finir avec les généraux – quasiment toujours au pouvoir en 66 ans d'indépendance – et surtout la vie chère, avec une livre soudanaise en chute libre et une inflation à plus de 250 %.

        Grenades lacrymogènes à Khartoum

        En cette journée de ramadan, décrétée fériée par le pouvoir militaire et sous une chaleur écrasante, les manifestants sont sortis dans le Sud, l'Est côtier ou le Darfour, une région de l'Ouest ravagée par les guerres, ont rapporté des témoins à l'AFP. 

        À Khartoum, des défilés ont été accueillis par des salves de grenades lacrymogènes tirées par les forces de sécurité, selon les témoins. Mêmes tirs à Omdourman, sa banlieue, et à Wad Madani (Sud).

        Les forces de sécurité "ont pris d'assaut" un hôpital dans la capitale soudanaise, y tirant des grenades lacrymogènes et "provoquant des problèmes respiratoires chez des médecins et des patients", a affirmé un syndicat de médecins prodémocratie. Dans la soirée, ce syndicat annonçait la mort d'un protestataire de 19 ans.

        "Avril, mois des victoires"

        "Avril est le mois des victoires pour les Soudanais", s'enthousiasme Jaafar Hassan, des Forces de la liberté et du changement (FLC), une coalition civile anti-Béchir mais qui a volé en éclats avec le putsch. 

        Le 6 avril 1985, la rue poussait l'armée à évincer le président Jaafar al-Nimeiri, lui-même un officier. Le 6 avril 2019, la foule entamait un sit-in et forçait les généraux à mettre quelques jours plus tard un point final à 30 ans de dictature du général Omar el-Béchir.

        Trois ans plus tard jour pour jour, "on veut dégager les putschistes et ne plus jamais vivre de coups d'État", explique à l'AFP le manifestant Badoui Bachir à Khartoum.

        Les autorités ont fermé dès mardi soir à Khartoum les ponts menant vers les banlieues et déployé des troupes aux abords du siège de l'armée et du palais présidentiel, les deux QG du général Burhane, qui concentrent la fureur populaire.

        94 morts dans la répression

        Depuis octobre, la répression des antiputsch a fait 94 morts et des centaines de blessés, les rafles de militants ont continué, selon des médecins prodémocratie.

        En rétorsion au putsch, l'État a perdu toute l'aide internationale – soit 40 % de son budget. Depuis, le prix du pain a flambé, celui de l'électricité a été multiplié par six et celui de l'essence varie d'une heure à l'autre.

        Dans le même temps, le putsch a entraîné un vide sécuritaire, qui a favorisé pillages, conflits tribaux, attaques armées et viols dans différentes régions.

        Le général Burhane, lui, continue de soutenir qu'il ne "remettra le pouvoir qu'à une autorité de confiance et élue qui conviendrait à tous". Et il menace de manière de plus en plus tonitruante d'expulser l'émissaire de l'ONU qui plaide pour des négociations et un retour au partenariat militaires-civils.

        En face, chez les civils, l'idée d'une nouvelle alliance avec les militaires a fait long feu.

        Avec AFP

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        Au Soudan, des milliers de manifestants visés par des grenades lacrymogènes

        Soudan : un mort lors d'une nouvelle journée de manifestations contre le putsch

        Soudan : deux nouveaux manifestants tués dans des défilés contre les militaires

        L'Humanité

        « Emmanuel Macron incarne l’aboutissement ultime de l’idéologie néolibérale »

        Entretien

        Economiste, professeur à Sciences-Po et à l’université américaine Stanford, Eloi Laurent déconstruit les discours économiques dominants et nous livre son analyse de l’équation politique actuelle, à quelques jours du premier tour de la présidentielle.

        Cyprien Boganda

        Dans son dernier livre, « La raison économique et ses monstres » (Les liens qui libèrent, mars 2022), Eloi Laurent s’en prend aux grands récits économiques qui empoisonnent le débat : les mythologies néolibérales (incarnées notamment par le chef de l’Etat), « social-xénophobes » (représentées par l’extrême-droite) et « écolo-sceptiques». Rencontre.

        Vous dites qu’il y a urgence à « nous désintoxiquer des mythologies économiques ». Pouvez-vous définir ce que sont ces mythologies ?

        C’est l’ensemble des discours économiques présents dans le débat public qui prétendent s’appuyer sur des vérités scientifiques mais qui relèvent en réalité de la croyance collective. La langue politique repose sur une grammaire économique imaginaire. Par exemple cette idée selon laquelle l’Etat providence étoufferait l’économie. Cela fait quarante ans qu’on annonce l’effondrement de ce dernier et vingt ans que l’on veut « libérer la croissance » de son poids, mais ce raisonnement est un contre sens historique. Depuis 120 ans, les pays dotés d’un Etat providence sont aussi ceux qui ont le niveau de développement humain le plus élevé : plus d’éducation, plus de santé, plus de revenu et accessoirement plus de croissance.  Il faut se désintoxiquer d’urgence de ces croyances nocives, à plus forte raison dans une période où le choix qui nous est imposé oppose deux mythologies : d’un côté, on prétend lutter contre l’insécurité en poussant les feux de la guerre civile, de l’autre on prétend œuvrer pour l’efficacité économique en ruinant le modèle social et en appauvrissant la population.

        Vous faites référence aux deux candidats en tête des sondages, Emmanuel Macron et Marine Le Pen: quel regard portez-vous sur cette offre politique ?

        Elle est avant tout étrangère aux préoccupations exprimées dans l’opinion. D’un côté, il y a ce que je nomme la mythologie « social-xénophobe » incarnée par l’extrême droite. Inscrite au cœur de son programme, la priorité nationale implique de déclarer la guerre à une partie de la population, en la privant de l’accès à certains droits (logement, emploi, etc.). Ce tri opéré sur des bases ethniques signerait la fin de la république française. De l’autre côté, Emmanuel Macron incarne l’aboutissement ultime de l’idéologie néolibérale. Au bout de cette logique, c’est l’Etat lui-même qui s’attaque au modèle social, en démantelant la protection sociale (financée dorénavant davantage par l’impôt que par les cotisations), en affaiblissant les services publics, en externalisant de plus en plus de missions au privé, etc. Il est fascinant de voir à quel point une idéologie a engendré l’autre : les néolibéraux ont convaincu une partie de la population que l’effondrement prochain du modèle social justifiait de le défendre contre les « profiteurs » étrangers. Or, toutes les études le montrent, être Français, c’est être attaché à la solidarité sociale, or ces deux projets veulent l’affaiblir par des voies différentes.

        Dans le livre, vous expliquez que pour s’imposer dans le débat public, les mythologies économiques ont besoin d’un « clergé » : comment cela fonctionne-t-il ?

        Exactement comme une religion. Au sommet de la pyramide, vous avez de grands oracles, des universitaires influents, friands de sentences définitives sur des sujets dont ils ne savent rien. Jean Tirole, qui a reçu le prix « Nobel » d’économie, affirme que la réduction du temps de travail serait un outil inefficace pour réduire le chômage… alors qu’il n’a pas écrit une ligne dans toute sa carrière sur les politiques d’emploi, et que de très nombreux travaux universitaires ont conclu au contraire que la baisse du temps de travail avait créé des centaines de milliers d’emplois en France. A l’étage intermédiaire de la pyramide, vous trouvez des « syndicats d’économistes » et des représentants de la banque et de la finance qui défendent leurs intérêts en propageant les sentences du grand oracle qui les arrangent. Ces dernières sont ensuite reprises, en bas de la pyramide, par des journalistes politiques ou économiques, qui vont multiplier les éditoriaux sur le thème « les Français ne travaillent pas assez », accumulant les contrevérités…

        Dans le livre, vous en prenez aussi à l’idée selon laquelle la croissance serait indispensable à la survie de l’Etat social…

        C’est une idée très largement partagée : la croissance économique serait une solution à tout, alors qu’elle est en train de détruire la biosphère et donc notre bien-être. Les derniers rapports du GIEC sont sans équivoque sur les dangers que nos systèmes économiques, nourris aux énergies fossiles et à la croissance, font courir à notre planète. On établit très souvent un lien entre croissance et emploi, mais il est dans les faits très fragile. L’Allemagne est considérée comme la plus grande réussite européenne en matière d’emploi et de croissance. Pourtant, la plus longue expansion de l’emploi dans ce pays au cours du dernier demi-siècle (entre 2006 et 2018) s’est accompagnée d’une baisse du PIB réel. De même en France au cours du dernier quinquennat : progression du pouvoir d’achat et de l’emploi avec une croissance qui décline pour devenir négative !

        Mais comment créer des emplois sans croissance (et sans imiter le pseudo « modèle » allemand) ?

        La réduction du temps de travail peut créer des emplois. La vraie question n’est pas le « plein emploi », mais l’emploi plein de sens. Sur ce point, de nombreux modèles comme ceux de l’institut Negawatt, nous montrent que la transition énergétique vers la sobriété crée bien plus d’emplois qu’elle n’en détruit. L’énergie renouvelable solaire et éolienne est bien plus riche en emplois que ne l’est l’énergie fossile et bien moins couteuse que le nucléaire, qui est un véritable « gouffre sans fin ». J’insiste dans mon livre sur une idée forte : il n’y aura pas de transition réussie sans sobriété. L’exemple de la Chine le prouve : ce pays a considérablement réduit sa consommation d’énergie par unité de production, tout en faisant exploser ses émissions de CO2 en volume par une croissance folle.

        Comment concilier sobriété et haut niveau de protection sociale ?

        Si vous mettez en place une taxe carbone sans concertation ni compensation comme l’a fait le gouvernement en 2018, vous prenez le risque de faire exploser les inégalités sociales et vous poussez les gens à détester la transition écologique. Il faut, au contraire, articuler question sociale et environnementale, en partant de sujets essentiels : la mobilité (en développant des transports en commun pour réduire les mobilités pendulaires entre centre urbain et périphéries) ; la justice alimentaire (en rendant gratuite les cantines bio, par exemple) ; le partage des terres (en développant les communs forestiers ou agricoles), etc. Là aussi, gardons-nous des mythologies : l’économie, à l’origine, c’est la sobriété au service des besoins essentiels.

        Entretien réalisé par Cyprien Boganda

        Emmanuel Macronlibéralisme
        France24 - Monde

        Procès d'un des "Beatles" de l'EI : l'ex-otage français Nicolas Hénin raconte son calvaire

        Publié le : 07/04/2022 - 01:13

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        L'ex-otage français en Syrie Nicolas Hénin a témoigné mercredi, au 6e jour du procès aux États-Unis d'El Shafee el-Sheikh, accusé d'avoir fait partie d'un groupe de jihadistes du groupe État islamique surnommés "les Beatles". Il a notamment évoqué l'humour macabre de ses anciens geôliers.

        Les cruels "Beatles" du groupe État islamique (EI) trouvaient drôle de faire chanter une parodie macabre du tube "Hotel California" à leurs otages "terrifiés", a raconté mercredi 6 avril dans un tribunal américain le Français Nicolas Hénin.

        L'ancien reporter de guerre, devenu consultant, fait partie d'un groupe de 27 journalistes et humanitaires occidentaux enlevés en Syrie par l'EI entre 2012 et 2015, dont une dizaine ont été exécutés.

        Il a témoigné mercredi, au 6e jour du procès d'El Shafee el-Sheikh, un homme de 33 ans accusé d'avoir fait partie d'un groupe de jihadistes surnommés "les Beatles" par leurs otages en raison de leur accent britannique.

        "Sadiques"

        Enlevé à Raqqa le 22 juin 2013 par d'autres ravisseurs, Nicolas Hénin a entendu parler d'eux la première fois en août, quand le Britannique David Haines et l'Italien Federico Motka l'ont rejoint en détention après plusieurs semaines sous la coupe de ces Britanniques "sadiques". 

        "Quand je les ai vus, j'ai pensé aux photos de la libération des prisonniers des camps nazis à la fin de la Seconde Guerre mondiale", a déclaré le Français, en référence à l'extrême maigreur et fragilité des deux hommes. Ces humanitaires de l'ONG Acted confient avoir été torturés par trois hommes qu'ils ont surnommés "Ringo, John et George".  

        En septembre, le trio rend visite à ce petit groupe de détenus. "Federico et David était terrifiés, tremblants", s'est rappelé Nicolas Hénin. Rapidement, les autres otages développent la même peur. 

        Les "Beatles", devenus des visiteurs réguliers, aiment frapper, forcent leurs prisonniers à s'agenouiller devant eux et leur imposent "des sessions de daawa", à savoir une heure de rhétorique théologique et politique qui "servait surtout à justifier" les enlèvements.

        "Hotel Oussama"

        En décembre, "ils nous ont forcés à chanter une parodie de 'Hotel California', devenue 'Hotel Oussama' (...) en référence à Ben Laden". "Ça faisait en gros : bienvenue à l'hôtel Oussama, que vous ne quitterez jamais, et si vous essayez, vous serez tué dans le style de M. Bigley". 

        L'ingénieur britannique Ken Bigley a été décapité en Irak en 2004 par le groupe de l'islamiste Abou Moussab Al-Zarqaoui, et sa mort a été mise en scène dans une vidéo de propagande. "C'était terrifiant pour nous, mais eux voyaient ça comme une blague", a raconté Nicolas Hénin.

        En janvier, tous les otages sont regroupés au sud de Raqqa, dans un lieu qu'ils baptisent "la prison du désert". Nicolas Hénin reconnaît l'endroit : c'est là qu'il a été détenu juste après sa capture. 

        C'est là aussi qu'il avait réussi à s'évader au 3e jour de sa détention, par une fenêtre dont il avait arraché les barreaux. "Malheureusement", après une nuit de marche, il était tombé sur "deux combattants de l'EI" et avait été rendu à ses geôliers. Il avait alors subi une séance de torture en règle, battu et pendu en l'air pendant des heures sous un soleil brûlant.

        Raid du 4 juillet

        Malgré son échec, cet épisode lui donne une bonne connaissance des lieux. Après sa libération en avril 2014 avec trois autres journalistes français – Didier François, Pierre Torres et Édouard Elias –, il est donc capable de décrire précisément cette prison aux agents qui l'interrogent.

        Il parle notamment à des militaires américains qui veulent tenter un raid pour libérer les otages américains et britanniques, dont les gouvernements refusent de verser des rançons. "Nicolas Hénin a fait un croquis qui s'est avéré particulièrement utile", a ensuite dit à la barre un agent du FBI, Robert Daniel Story, impliqué dans cette opération délicate.

        Le 4 juillet, jour de la fête nationale américaine, des soldats débarquent en hélicoptère à "la prison du désert". Après des échanges de feu, ils entrent dans le bâtiment. "Mais les otages n'étaient plus là, ils avaient été déplacés", a rappelé Robert Daniel Story. "C'était une énorme déception."

        Dans les mois suivants, plusieurs d'entre eux, dont les trois Américains James Foley, Peter Kassig et Steven Sotloff, subiront le même sort que Ken Bigley. Leur mort vaut à El Shafee el-Sheikh, arrêté en 2018 par les forces kurdes syriennes, d'être jugé aux États-Unis. Son procès doit encore durer deux semaines.

        Avec AFP

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        Assassinat du père Hamel : huit à treize ans de prison pour les trois accusés présents

        États-Unis : "Jihadi George", l'un des "Beatles" de l'État islamique, devant la justice

        La France a violé les droits des enfants français détenus en Syrie, selon un comité de l'ONU

        L'Humanité

        « Ordonnances Macron » : syndicats, 1, gouvernement, 0

        Actu

        Droit L’Organisation internationale du travail a donné raison à la CGT et FO, qui contestent notamment la légalité du « barème Macron » sur les indemnités de licenciement.

        Luis Reygada

        « On vient de mettre une baffe à Macron et à quelques jours du premier tour. » Sylvain Goldstein, spécialiste des questions économiques internationales à la CGT, ne cache pas son plaisir : dans un rapport publié le 25 mars, l’Organisation internationale du travail (OIT) vient en effet de remettre en cause des dispositions contenues dans les « ordonnances travail » promulguées en début de quinquennat.

        Retour en 2017. Sous la présidence de François Hollande, la CGT et Force ouvrière saisissent l’agence de l’ONU pour y dénoncer la « loi El Khomri » relative « au travail, à la modernisation du dialogue social et à la sécurisation des parcours professionnels», qui porterait atteinte « à la liberté syndicale, au droit à une négociation collective libre et progressiste et au droit à un licenciement juste ». Deux ans plus tard, les deux syndicats complètent leur plainte à la suite de la « loi Travail 2 » de 2018, mise en place par l’actuel locataire de l’Élysée.

        La récente décision de l’organisme basé à Genève, chargé notamment d’établir des normes internationales en matière de droit du travail, leur donne aujourd’hui raison en invitant la France à revoir sa copie sur le respect de la « convention 158 sur le licenciement ». « À l’époque, nous avions questionné la conformité des ordonnances vis-à-vis de cette convention, que la France a ratifiée, et dont l’objectif est de garantir aux travailleurs une protection efficace contre le licenciement et notamment par rapport aux indemnités versées », explique Marjorie Alexandre, secrétaire confédérale FO et responsable au secteur international.

        « On prend cette décision comme une victoire, précise Pierre Coutaz, coanimateur du département international de la CGT. Elle porte sur trois sujets : le barème prud’homal, le motif du licenciement et la situation économique de l’entreprise. L’OIT nous donne raison sur toute la ligne en rendant au juge une liberté d’appréciation que les ordonnances lui ôtaient. » L’OIT remet ainsi en question l’une des mesures phares de l’actuel quinquennat : le « barème Macron », qui plafonne les indemnités versées aux salariés dans les cas de licenciement abusif. Dans un communiqué de presse commun, CGT et FO demandent maintenant au gouvernement français de suivre les conclusions du rapport « et de mettre pleinement en œuvre ses obligations internationales », notamment en permettant une réparation adéquate du préjudice subi par les salariés licenciés.

        « Ce qu’il faut maintenant, c’est que les magistrats en France prennent en compte l’avis de l’OIT, ce qui semble déjà être le cas : jeudi dernier, une chambre sociale a suspendu son jugement pour prendre la mesure de ses implications », complète Pierre Coutaz. De son côté, Marjorie Alexandre rappelle que la décision endossée par le conseil d’administration de l’OIT s’insère dans un contexte « très opportun », avec une décision de la Cour de cassation sur la légalité du « barème Macron » à venir le 11 mai, ainsi que d’autres décisions « dans les prochaines semaines » de la part du Comité européen des droits sociaux (du Conseil de l’Europe – NDLR), à la suite des réclamations portées, cette fois séparément, par la CGT et FO.

        droit du travailjustice internationaledroit internationalordonnances macron
        France24 - Monde

        Ligue des champions : avec un Benzema de gala, le Real Madrid assomme Chelsea

        Publié le : 06/04/2022 - 22:53Modifié le : 06/04/2022 - 23:04

        Nicolas BAMBA

        À l'issue d'un quart de finale aller de haute volée, le Real Madrid s'est imposé à Stamford Bridge mercredi contre Chelsea (3-1). Karim Benzema, magistral, a signé un triplé face aux Blues. Les Madrilènes ont fait un grand pas vers les demi-finales.

        Lors du match retour des huitièmes de finale, le PSG était bien parti face au Real Madrid avant de s'écrouler, englouti par sa fébrilité et par le talent de Karim Benzema. Jeudi, pour la manche aller des quarts de finale, le géant espagnol n'a pas laissé à Chelsea le luxe d'espérer. Avec son n°9 étincelant, le Real a mis à terre les champions d'Europe.

        Sous la pluie londonienne, ce choc a démarré sur un rythme élevé avec des visiteurs immédiatement dans le coup. Sur un contre mené par Karim Benzema, Vinicius Junior s'est retrouvé dans la surface. Le Brésilien a crocheté son compatriote Thiago Silva avant d'envoyer un tir enroulé sur la barre transversale (10e). Un premier avertissement sans conséquence avant le show de capitaine Benzema.

        Benzema plane au-dessus de tout le monde

        Après une brève réaction de Chelsea, le Real Madrid a fait la différence grâce à ses deux meilleurs buteurs. Bien lancé côté gauche par Karim Benzema, Vinicius Junior a échappé à la défense avant d'adresser un centre en retrait parfait en direction du Français. Arrivé lancé, l'international tricolore a placé un coup de tête surpuissant qui a fait mouche (21e).

        Insatiable, l'ancien Lyonnais a remis ça dans la foulée. Cette fois, c'est des pieds de Luka Modric que le centre millimétré est parti, sans contrôle. Et Karim Benzema, bien placé entre Thiago Silva et Andreas Christensen, s'est de nouveau élevé dans les airs pour reprendre de la tête et faire le break (24e). La détente d'Édouard Mendy n'y a rien changé.

        Football is a simple game: 22 men chase a ball for 90 minutes and, in the end, @Benzema always scores.

        April 6, 2022

        L'erreur de Mendy offre le but du triplé à KB9

        Avant la pause, Chelsea a repris espoir quand Kai Havertz, bien servi par Jorginho, a réduit l'écart, là encore de la tête (40e). Après ces trois buts, cette première période de haute volée et ce scénario indécis, les 45 minutes promettaient beaucoup. Malheureusement pour les tenants du titre, la grosse erreur du portier Mendy a été payée cash. On ne jouait que depuis 40 secondes dans le deuxième acte quand le Sénégalais a mal appuyé sa passe vers Antonio Rüdiger. Pressé par Karim Benzema, le défenseur allemand a perdu le cuir, et le Madrilène n'avait plus qu'à éviter le tacle désespéré de Mendy pour marquer dans la cage vide (46e).

        Avec ce triplé, son deuxième consécutif après celui inscrit contre Paris, Karim Benzema écrit une nouvelle page de son histoire au Real et du football français. Il compte désormais 11 buts inscrits dans cette campagne de Ligue des champions, surpassant Just Fontaine et ses 10 réalisations avec le Stade de Reims en 1959. Chelsea ne s'en est pas relevé, malgré quelques occasions. Les Blues ont manqué de précision quand ils ne se heurtaient pas aux parades impeccables de leur ancien gardien, Thibaut Courtois.

        🧵🪡 Se hacen goles a medida y por encargo. pic.twitter.com/sGdknqUVWI

        April 6, 2022

        Victorieux avec deux buts d'écart (3-1), le Real Madrid est bien parti pour disputer les demi-finales. Il lui faudra confirmer au match retour, au stade Santiago-Bernabeu, le 12 avril. Pour renverser les Espagnols, Chelsea devra réaliser une très grosse performance... et trouver le moyen de contenir Karim Benzema, si une telle chose est possible en ce moment.

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        Football : l’imbroglio judiciaire perdure autour de la greffe de foie d’Éric Abidal

        COMPTE-RENDU

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        France24 - Monde

        Joe Biden dénonce des "crimes de guerre majeurs" en Ukraine

        Publié le : 06/04/2022 - 06:41Modifié le : 06/04/2022 - 22:07

        FRANCE 24 Suivre

        Les Occidentaux ont durci leurs positions, mercredi, après la récente découverte de nombreux cadavres à Boutcha, près de Kiev. Les bombardements russes se poursuivent dans plusieurs régions d'Ukraine cruciales stratégiquement. Le pays se prépare par ailleurs à une offensive majeure de Moscou dans le Donbass. Voici le fil du 6 avril.

        Cette page n’est plus mise à jour. Retrouvez plus d’informations sur la guerre en Ukraine en cliquant ici.

        • Zelensky appelle l'Occident à trouver un accord concernant un embargo sur le pétrole russe

        Dans une allocution vidéo, le président ukrainien a déclaré que Moscou gagnait tellement d'argent grâce aux exportations de pétrole qu'elle n'avait pas besoin de prendre les pourparlers de paix au sérieux et a appelé le "monde démocratique" à ne pas recourir au brut russe.

        "Certains hommes politiques sont toujours incapables de décider comment limiter le commerce pétrolier avec la Russie afin de ne pas mettre en danger leurs propres économies", a déclaré Volodymyr Zelensky, prédisant qu'un embargo pétrolier serait néanmoins imposé. "La seule question est de savoir combien d'Ukrainiens les militaires russes auront le temps de tuer pour que vous, certains politiciens – et nous savons qui vous êtes – trouviez une certaine détermination", a-t-il ajouté.

        Volodymyr Zelensky a également déclaré qu'il continuerait à insister pour que les banques russes soient complètement bloquées du système financier international.

        • 0 h 01 : la Grande-Bretagne prévoit d'envoyer des véhicules blindés en Ukraine

        Le Royaume-Uni élabore des plans pour envoyer des véhicules blindés en Ukraine, rapporte le quotidien britannique The Times. Les options envisagées par le ministère de la Défense comprennent l'envoi de véhicules de patrouille, tel que le Mastiff ou le Jackal. Les véhicules seraient dépouillés de leurs équipements sensibles et les troupes britanniques seraient envoyées dans un pays voisin de l'Ukraine pour y effectuer des formations, ajoute le quotidien, citant une source militaire.

        D'autres mesures de soutien, notamment concernant des missiles antichars et anti-aériens, seront annoncées par la Grande-Bretagne dans les prochains jours.

        • 22 h 05 : un convoi de la Croix-Rouge arrive à Zaporojie avec des réfugiés du sud-est de l'Ukraine

        Un convoi de sept autobus et d'environ 40 véhicules privés sous protection du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) est arrivé mercredi du sud-est de l'Ukraine à Zaporojie, a constaté une journaliste de l'AFP.

        "Notre équipe a mené un convoi de bus et de voitures privées avec plus de 500 personnes vers Zaporojie", a précisé sur Twitter le CICR, ajoutant qu'ils avaient essayé d'atteindre la ville assiégée de Marioupol, mais que les "conditions de sécurité l'ont rendu impossible".

        Nous avons aidé 500 personnes venant de #Marioupol à rejoindre la ville de Zaporizhzhia.Nous espérons qu'elles retrouveront la sécurité dont elles ont été privées pendant de longues semaines. pic.twitter.com/1hr4qG2saT

        April 6, 2022

        "Ceux qui faisaient partie du convoi avaient réussi à fuir Marioupol", a expliqué la Croix-Rouge, dont l'une des équipes chargée d'aider à évacuer les civils avait été "retenue" lundi par la police dans une localité sous contrôle russe, contrainte ensuite de rebrousser chemin.

        "Ces gens ont vraiment vécu le pire", a déclaré à l'AFP Lucile Marbeau, la porte-parole du CICR. "Nous entendons des gens dire qu'ils ont dû quitter Marioupol à pied. Là-bas, à Marioupol, il n'y a toujours pas de nourriture, pas d'eau, pas d'électricité."

        "Il y a eu de très gros bombardements. C'est pourquoi nous avons été retardés", a raconté l'une des personnes évacuées, Iryna Nikolaïenko, qui a pu se frayer un chemin hors de cette cité portuaire pendant une pause dans les combats. "La Marioupol que je connaissais et que j'aimais n'existe plus", a-t-elle lâché. "J'ai compris que je partais pour toujours, que je ne retournerai jamais dans ma ville et que je ne la reverrai jamais."

        • 21 h 21 : la Russie bloque l'accès humanitaire à Marioupol pour cacher les "milliers" de victimes, accuse Volodymyr Zelensky

        Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé mercredi la Russie de bloquer l'accès humanitaire à Marioupol pour dissimuler les "milliers" de victimes dans cette ville assiégée et toujours bombardée du sud-est de l'Ukraine.

        "Je pense que l'une des principales raisons pour lesquelles nous ne pouvons pas faire entrer d'aide humanitaire dans Marioupol est que, tant que tout n'a pas été 'nettoyé' par les soldats russes, ils ont peur que le monde voie ce qu'il s'y passe", a-t-il déclaré dans un entretien avec la chaîne de télévision turque Habertürk, mis en ligne par la présidence.

        Il s'agit "non pas de dizaines mais de milliers de personnes tuées et de milliers de blessés", a-t-il ajouté. "Nous savons combien de militaires (ukrainiens) y sont morts et combien y ont été blessés, mais nous ne savons pas combien de civils". "Mais, dans tous les cas, ils (les Russes) ne pourront pas tout cacher (...). Un tel nombre, c'est impossible à dissimuler. Et je pense que nous le verrons tous quand nous pourrons entrer" dans Marioupol, a-t-il encore déclaré.

        • 19 h 25 : Joe Biden dénonce des "crimes de guerre majeurs" en Ukraine

        Joe Biden a dénoncé mercredi des "crimes de guerre majeurs" en évoquant les "corps laissés dans les rues après le retrait des Russes" et les "civils exécutés de sang-froid" à Boutcha, à côté de Kiev.

        "Ce qui se passe ce n'est rien de moins que des crimes de guerre majeurs. Les nations responsables doivent s'unir pour que les responsables rendent des comptes", a dit le président américain lors d'une conférence syndicale à Washington, en promettant également "d'étouffer pour des années" le développement économique de la Russie.

        • 18 h 50 : bombardements soutenus sur la ville de Severodonetsk, dans le Donbass

        Severodonetsk, la ville la plus à l'est tenue par l'armée ukrainienne, a été mercredi la cible de bombardements soutenus, a constaté une équipe de l'AFP qui a vu un bâtiment en feu, tandis que de rares civils étaient visibles dans les rues.

        Plus tard dans la journée, Serguiï Gaïdaï, le gouverneur de la région de Louhansk, dont Severodonetsk est la capitale, a annoncé sur Telegram que ces frappes avaient au total touché dix immeubles, un centre commercial et des garages avoisinants, provoquant un incendie.

        Quoique plus active, la ligne de front ne semble cependant pas avoir bougé de façon significative ces dernières heures et est toujours située à la périphérie nord de Severodonetsk. Les affrontements de ce jour semblaient se limiter à des échanges d'artillerie.

        • 17 h 23 : Londres durcit ses sanctions contre Moscou

        Le Royaume-Uni a durci mercredi ses sanctions imposées à Moscou à la suite de l'invasion de l'Ukraine, interdisant tout investissement britannique en Russie et ciblant les secteurs bancaire et énergétique, ainsi que des oligarques.

        Les nouvelles mesures annoncées dans un communiqué du Foreign Office prévoient "un gel complet des actifs" de la première banque russe Sberbank, la fin des importations de charbon russe d'ici à la fin de l'année et visent nommément huit hommes d'affaires, dont le milliardaire Leonid Mikhelson qui dirige le conglomérat gazier Novatek.

        • 16 h 50 : Washington sanctionne les deux filles adultes de Vladimir Poutine

        Les États-Unis ont annoncé mercredi une nouvelle volée de sanctions économiques et financières qu'ils qualifient de "dévastatrices" contre la Russie, visant les grandes banques et les enfants de Vladimir Poutine, selon un communiqué de la Maison Blanche.

        En plus d'interdire tous les nouveaux investissements en Russie, l'exécutif américain va appliquer les contraintes les plus sévères qu'il puisse imposer aux grandes banques russes Sberbank et Alfa Bank, ainsi qu'à plusieurs grandes entreprises publiques, en réponse aux "atrocités" commises en Ukraine.

        Washington va sanctionner également les "enfants adultes" de Vladimir Poutine. Un haut responsable américain a précisé qu'il s'agissait des deux filles du président russe.

        >> À lire : Guerre en Ukraine : Alicher Ousmanov ou les limites de la chasse aux oligarques russes

        • 16 h 09 : Vladimir Poutine dénonce une "provocation grossière et cynique" de l'Ukraine au sujet de Boutcha

        Le président russe Vladimir Poutine a qualifié, mercredi, de "provocation grossière et cynique" des autorités ukrainiennes la découverte de cadavres de civils dans la ville de Boutcha après le retrait des forces de Moscou.

        Lors d'un entretien avec le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, le président russe a évoqué notamment "la provocation grossière et cynique de la part du régime de Kiev dans la ville de Boutcha", selon un communiqué du Kremlin. Il s'agit de la première réaction du président russe sur cette affaire qui suscite une indignation internationale.

        >> À lire : Collecte de témoignages sur les crimes de guerre en Ukraine : "Il y aura des Boutcha un peu partout"

        • 16 h 01 : la guerre en Ukraine pourrait durer "des mois, voire des années", selon le chef de l'Otan

        Le président russe Vladimir Poutine n'a pas renoncé à sa volonté de s'emparer de toute l'Ukraine et la guerre risque de durer "des mois, voire des années", a averti mercredi le secrétaire général de l'Otan.

        "Nous devons être réalistes. La guerre peut durer longtemps, plusieurs mois, voire des années. Et c'est la raison pour laquelle nous devons également être préparés à un long parcours, à la fois en ce qui concerne le soutien à l'Ukraine, le maintien des sanctions et le renforcement de nos défenses", a déclaré Jens Stoltenberg avant le début d'une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Alliance atlantique.

        • 15 h 33 : Kiev appelle les habitants de l'est de l'Ukraine à évacuer "sous peine de mort"

        Kiev a appelé les habitants de l'est de l'Ukraine à évacuer la région "maintenant", sur fond de craintes d'une offensive majeure de l'armée russe sur le Donbass, désormais cible prioritaire du Kremlin.

        Les autorités régionales "appellent la population à quitter ces territoires et font tout pour que les évacuations se déroulent de façon organisée", a déclaré la vice-Première ministre, Iryna Verechtchouk, citée par le ministère de l'Intégration sur Telegram, ajoutant qu'il fallait le faire "maintenant" sous peine de "risquer la mort".

        • 15 h 06 : Viktor Orban a parlé avec Vladimir Poutine pour demander "un cessez-le-feu immédiat"

        Le Premier ministre nationaliste hongrois, Viktor Orban, a annoncé s'être entretenu avec le président russe Vladimir Poutine, dont il est proche, et lui avoir proposé une rencontre avec les dirigeants ukrainien, français et allemand.

        "J'ai proposé au président Poutine de déclarer un cessez-le feu immédiat", a-t-il dit devant la presse, ajoutant lui avoir proposé de venir à Budapest pour des discussions avec les dirigeants ukrainien, français et allemand. "Il a dit oui, mais avec des conditions".

        • 13 h 20 : les morts de civils à Boutcha "ne semblent pas loin du génocide", selon Boris Johnson

        "Quand vous regardez ce qui se passe à Boutcha, les révélations sur ce que (le président russe Vladimir) Poutine a fait en Ukraine, (cela) ne semble pas loin du génocide, selon moi", a déclaré le Premier ministre britannique, Boris Johnson, se disant sûr que davantage de sanctions occidentales seraient imposées contre des intérêts russes.

        • 12 05 : la Russie annonce avoir réglé en roubles une dette en dollars

        Le ministère des Finances russe a annoncé avoir réglé en roubles une dette en dollars à la suite du refus d'une banque étrangère d'effectuer le paiement en dollars, ce qui l'expose à un risque de défaut.

        "Une banque étrangère a refusé d'exécuter des instructions" de paiement d'un montant de 649,2 millions de dollars dus le 4 avril, indique le ministère dans un communiqué, affirmant donc avoir été "contraint de faire appel à une institution financière russe pour faire les versements nécessaires […] dans la devise de la Fédération de Russie".

        • 11 h 50 : deux civils tués dans le bombardement d'un centre de distribution d'aide dans l'est 

        Deux civils ont été tués et cinq blessés dans le bombardement d'un centre de distribution d'aide à Vougledar, dans l'est de l'Ukraine, a annoncé le gouverneur de la région de Donetsk, Pavlo Kirilenko. L'attaque "a eu lieu pendant la distribution d'aide humanitaire", a-t-il précisé, publiant des photos montrant des corps inertes, gisant à l'extérieur d'un bâtiment dont les fenêtres sont soufflées.

        • 11 h 20 : Volodymyr Zelensky fustige l'"indécision" des Européens

        Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a fustigé, dans une adresse au Parlement irlandais, l'"indécision" de certains dirigeants dans l'introduction de sanctions contre la Russie, pressant l'UE de durcir encore ses mesures.

        • 11 h 15 : la Grèce va expulser douze diplomates russes

        "Les autorités grecques ont déclaré personæ non gratæ douze membres des missions diplomatiques et consulaires de la Fédération de Russie, accrédités en Grèce", a indiqué un communiqué du ministère grec des Affaires étrangères, précisant que le secrétaire général du ministère en avait informé l'ambassadeur de Russie en Grèce. 

        • 10 h 10 : après Boutcha, le pape fustige "une cruauté toujours plus horrible"

        "Les récentes nouvelles de la guerre en Ukraine (...) attestent de nouvelles atrocités, comme le massacre de Boutcha, une cruauté toujours plus horrible, commise aussi contre des civils, des femmes et des enfants", a dénoncé le pape François.

        >> Ukraine : le massacre de Boutcha, un mode opératoire qui rappelle la Tchétchénie

        • 9 h 45 : l'ambassade de Turquie retourne à Kiev

        La Turquie a entrepris de rouvrir son ambassade en Ukraine dans la capitale, Kiev, après l'avoir temporairement déplacée à la frontière roumaine, en mars, par sécurité. "Nous avions temporairement déplacé nos activités dans la ville de Tchernivtsi, devenue le centre logistique des efforts d'évacuation. Nous sommes rentrés aujourd'hui à Kiev, chez nous", a annoncé l'ambassade de Turquie en Ukraine sur son compte Twitter.

        • 9 h 20 : des sanctions sur le pétrole et le gaz russes seront "nécessaires tôt ou tard"

        Des sanctions sur le pétrole et le gaz russes seront "nécessaires tôt ou tard", a affirmé le président du Conseil européen, Charles Michel, dénonçant les "crimes contre l'humanité" perpétrés à Boutcha "et beaucoup d'autres villes" en Ukraine.

          "Je pense que des mesures sur le pétrole et même le gaz seront nécessaires tôt ou tard", a déclaré le responsable belge devant les eurodéputés réunis en session plénière à Strasbourg.

        We are toughening our sanctions to keep maximum pressure on the Kremlin.The new package includes a ban on coal imports.And I think that measures on oil, and even gas, will also be needed sooner or later. pic.twitter.com/bhc9NGu4as

        April 6, 2022

        >> À lire : En cas d'arrêt des exportations de gaz russe, "Moscou a plus à perdre que l'Europe"

        • 9 h 05 : les Pays-Bas immobilisent 14 yachts en raison des sanctions contre la Russie

        Les autorités douanières néerlandaises ont immobilisé quatorze yachts dans des chantiers navals, dont douze en construction et deux en entretien, qui sont visés par les sanctions contre la Russie, a indiqué le ministre des Affaires étrangères. "Compte tenu des mesures actuelles, ces navires ne peuvent pas être livrés, transférés ou exportés pour le moment", a déclaré Wopke Hoekstra, dans une lettre au parlement néerlandais.

        • 8 h 45 : un dépôt de pétrole détruit par l'armée russe près de Dniepr

        Un dépôt de pétrole proche de Dniepr, dans l'est de l'Ukraine, a été bombardé et détruit par l'armée russe dans la nuit, sans faire de victimes, ont annoncé les autorités locales. "Ce fut une nuit difficile. L'ennemi a attaqué par les airs et a touché un dépôt de pétrole et une usine. Le dépôt est détruit (...) et un feu puissant ravage l'usine", a déclaré le gouverneur de la région de Dnipropetrovsk, Valentin Reznitchenko, sur Telegram.

        • 8 h 30 : la Turquie réclame une enquête sur les cadavres de Boutcha

        "Les images du massacre, qui ont été publiées dans la presse depuis diverses régions dont Boutcha et Irpin près de Kiev, sont choquantes et tristes pour l'humanité", a écrit le ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué, réclamant la mise en place d'une enquête indépendante.

        Mis à part un tweet de l'ambassade de Turquie en Ukraine publié le 4 avril, ce communiqué est la première réaction officielle d'Ankara, après que des dizaines de cadavres ont été retrouvés dans des fosses communes ou dans les rues pendant le week-end.

        • 8 h 25 : à Kharkiv, les bombardements se poursuivent

        À Kharkiv, deuxième ville d'Ukraine, les combats sont permanents depuis le début de l'invasion russe. "Tous les jours, des habitations, des hôpitaux, des écoles sont touchés par des bombardements aériens", témoigne Roméo Langlois, envoyé spécial dans la ville. 

        • Notre décryptage à 7 h 45 : les Russes se redéployent dans le sud-est de l'Ukraine

        À la suite du récent retrait des troupes russes qui assiégeaient Kiev et sa région, Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l'Otan, avait estimé, mardi, que la Russie se renforçait pour "prendre le contrôle de l'ensemble du Donbass", dans l'est de l'Ukraine, et pour réaliser "un pont terrestre avec la Crimée", annexée par Moscou en 2014.

        Armelle Charrier, chroniqueuse internationale.

        • 6 h 30 : vers de nouvelles sanctions contre Moscou

        Les États-Unis prévoient adopter de nouvelles sanctions contre la Russie mercredi, en coordination avec l'Union européenne et le G7, visant notamment à interdire "tout nouvel investissement" en Russie, selon une source proche du dossier.

        L'Union européenne a de son côté promis de nouvelles sanctions "cette semaine" contre la Russie. La Commission européenne a proposé que les Vingt-Sept cessent leurs achats de charbon russe, qui représentent 45 % des importations de l'UE, et qu'ils ferment leurs ports aux bateaux opérés par des Russes.

        • 3 h 21 : les États-Unis vont fournir une aide supplémentaire de 100 millions de dollars à l'Ukraine

        Les États-Unis fourniront une aide supplémentaire en matière de sécurité de 100 millions de dollars (91,8 millions d'euros) à l'Ukraine, qui comprendra notamment des systèmes antichar, a déclaré mardi le secrétaire d'État américain Antony Blinken.

        Avec AFP

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        Ukraine : pendant la guerre, les affaires continuent pour les fonds spéculatifs

        EXCLUSIF

        Reportage en Ukraine : à Kharkiv, un mariage sous les bombes russes

        Le Débat de France 24

        Guerre en Ukraine : faut-il boycotter la culture russe ?

        BBC

        Ukraine's dream of a Eurovision win

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        The Ukrainian group Kalush Orchestra are the bookies’ favourites to win the Eurovision Song Contest when it is held in Turin, Italy, next month.

        On Thursday they will be holding their first international performance since the invasion of Ukraine. The six members of the band were given special permission to come to Israel, for a pre-Eurovision concert, as men of military age are banned from leaving the country.

        Russia was banned from taking part in the annual competition following its invasion of Ukraine.

        France24 - Monde

        JO-2024, infrastructures et passion football… Le programme sportif des candidats

        Publié le : 06/04/2022 - 19:02Modifié le : 07/04/2022 - 17:41

        Romain HOUEIX Suivre

        À quelques jours du premier tour, le sport a été un parent pauvre de la campagne présidentielle qui s'achève. Les douze prétendants à l'élection suprême française ont peu mis en avant leur proposition en la matière, alors que le prochain mandat sera marqué par les jeux olympiques à Paris en 2024. 

        Pour la présidentielle française, les métaphores sportives ne manquent pas : un "marathon à la vitesse d'un sprint", une "course de chevaux", un "combat"ou un "match" entre les candidats… Cependant, le thème du sport et des politiques sportives est resté absent du débat public.

        Si la plupart des douze candidats – Nathalie Arthaud, Nicolas Dupont-Aignan, Anne Hidalgo, Yannick Jadot, Jean Lassalle, Marine Le Pen, Emmanuel Macron, Jean-Luc Mélenchon, Valérie Pécresse, Philippe Poutou, Fabien Roussel et Éric Zemmour – ont formulé au moins quelques propositions, celles-ci n'ont jamais pris la lumière.

        Si le Comité national olympique et sportif français (CNOSF) a bien tenté de remédier à cela en organisant un grand oral le 17 mars, seuls trois candidats sur les huit conviés ont répondu à l'invitation. La preuve d'un désintérêt pour le sujet à moins de deux ans et demi des JO de Paris ? Pourtant, les politiques n'hésitent pas à instrumentaliser les événements sportifs quand ils peuvent booster leur popularité…

        France 24 vous propose un tour d'horizon des programmes et passions sportives des douze candidats (par ordre alphabétique).

        Nathalie Arthaud

        Sport et marxisme font rarement bon ménage. Pourtant, Nathalie Arthaud est loin d'être anti-sport. Elle a même suivi un cursus sport-études volley au lycée, au sein duquel elle dit avoir découvert le militantisme. Côté football, cette Drômoise affichait son attachement aux Verts et à Saint-Etienne, dans une interview à SoFoot en 2017.

        Internationaliste convaincue, elle n'admire pas particulièrement l'équipe de France, même si elle lui reconnaît une vertu : être le reflet de l'intégration à la française. 

        Mort de raymond Kopaszewski dit kopa, fils d'immigrés polonais et légende du football français. Le sélectionneur ne s'appelait pas #Le Pen.

        March 3, 2017

        Sur son site Internet, le sport est cependant complètement absent des programmes de Lutte ouvrière. Par le passé, la candidate s'était exprimée sur les dérives du football actuel : "La vie politique et économique se reflète vraiment dans le football, avec ces capitaux qui font leur marché sur celui du foot. […] Dans le foot comme dans la société : qui a l'argent tient la victoire", a-t-elle notamment déclaré. Elle s'était également prononcé contre l'organisation des JO-2024 à Paris et aussi pour un accès pour tous au sport et aux infrastructures sportives.

        Nicolas Dupont-Aignan

        Quand la politique l'énerve, le député de l'Essonne a une solution très simple : il part nager un kilomètre. Nicolas Dupont-Aignan s'est en effet découvert une passion pour la natation lors de sa première campagne présidentielle en 2012. "C'est une école d'endurance. La régularité, l'effort constant, porte toujours ses fruits. Comme en politique, ce qui compte en natation, c'est la persévérance et la rectitude", assurait-il au Figaro en 2018.

        Pour sa troisième campagne, le sport n'est pas oublié. Le candidat de "Debout la France" lui a consacré un volet entier dans son programme. Il y place les clubs et l'économie sociale et solidaire au cœur de son projet en la matière. Il propose 14 mesures concrètes sur 3 axes : encourager la pratique du sport pour tous les Français et réduire les inégalités d'accès à la pratique sportive, renforcer la compétitivité du sport de haut niveau en France et moderniser le fonctionnement de nos fédérations sportives et de nos clubs.

        Parmi celles-ci, la piscine n'est évidemment pas délaissée, puisque le candidat veut déployer un "plan piscine à 1 euro" pour faciliter l'accès à ces infrastructures publiques et développer l'apprentissage de la natation.

        Anne Hidalgo

        Maire de Paris depuis 2014, Anne Hidalgo s'est pleinement engagée pour la candidature de sa ville pour l'organisation des JO-2024. La représentante du Parti socialiste, a fait sien dans cette campagne le slogan de Tony Estanguet, président de Paris 2024, en se déclarant "candidate qui sait que le sport change la vie".

        Anne Hidalgo promet, si elle est élue, "du sport pour toutes et tous" en imposant plus de sport à l'école, en développant notamment les classes à horaires aménagés et en réalisant un grand plan de rénovation et construction des équipements de proximité de 3 milliards d'euros. Elle promet également un ministère de plein exercice consacré au Sport qui aura un budget d'au moins 1,5 milliard d'euros et qui gagnera ses arbitrages budgétaires.

        À Lyon, ville où elle a vécu son adolescence, la maire de Paris avait créé, avec sa sœur Mary, une section de foot féminin dans le quartier de la Duchère. Elle a également pratiqué le handball puis le volley. Désormais, elle se contente de s'entretenir avec de la musculation, du vélo d'appartement et un peu de natation, selon une interview à Gala.

        Yannick Jadot

        Yannick Jadot n'a pas peur des clichés, quitte à arriver à son meeting du Zénith de Paris le 27 mars à vélo pour la photo. Ou encore à se dire fan de Saint-Etienne, un comble pour le candidat des Verts qui répète souvent qu'il possédait un poster de Dominique Rocheteau, "l'ange vert", dans sa chambre, enfant. 

        Arrivé à vélo au Zénith #ZenithJadot pic.twitter.com/feIcam5C0M

        March 27, 2022

        Au niveau politique sportive, Yannick Jadot avoue avec une honnêteté désarmante avoir laissé plus compétent que lui rédiger le programme : Régis Juanico, député de la Loire, vice-président de la commission des Affaires culturelles et de l'Éducation, mais aussi capitaine du onze parlementaire. En revanche, le candidat connaît sur le bout des ongles les propositions. Il fait du sport un outil au service de la santé. "Chaque adulte devra avoir accès à une demi-heure de sport par jour", a-t-il promis.

        Les Écologistes souhaitent la création d'une Fête du Sport, au mois de septembre. Ils souhaitent également que chaque jeune se voit prêter un vélo, vélo "Made in France" pour participer à la réindustrialisation de la filière. Yannick Jadot se montre également préoccupé par le harcèlement sexiste et sexuel dans le milieu du sport et veut renforcer les moyens alloués aux cellules d'écoute dans ces domaines. Il veut également faire répondre toutes les compétitions sportives à une charte d'éco-responsabilité, en matière de respect des droits sociaux et humains et se dit opposé à la privatisation des compétitions internationales, afin éviter que des dictatures ne s'emparent des compétitions pour véhiculer des messages politiques à l'encontre des valeurs du sport. Il espère que les JO de 2024 seront un événement modèle, notamment sur l'égalité hommes-femmes.

        Jean Lassalle

        Jean Lassalle est un grand fan de sports. Élu du sud-ouest oblige, il y a avant tout le rugby. Son fils Thibault est d'ailleurs professionnel à Oyonnax et a ainsi réalisé un vieux rêve de papa avant une blessure aux ligaments. Cependant, le "candidat berger" ne renie pas le ballon rond. Il est fan des Girondins de Bordeaux, comme il le disait à SoFoot en 2017, et avait d'ailleurs invité l'ancienne star Marouane Chamakh à figurer sur sa liste pour les régionales en 2010.

        Pourtant, dans son programme 2022, le sport n'apparaît que très peu. Il indique seulement vouloir créer une grande Fête du Sport le 21 septembre sur le modèle de la Fête de la Musique et "encourager les temps d'activités périscolaires" à l'école pour dégager du temps notamment pour le sport et la culture. Il aimerait également favoriser l'apprentissage des arts martiaux, une véritable école de la vie selon le candidat.

        Dans la dernière ligne droite de la campagne, il a également affirmé que lui président, il retirerait l'organisation de la prochaine Coupe du monde au Qatar. Une prérogative qui ne dépend cependant pas du président français.

        Marine Le Pen

        Au Rassemblement national, le sport ne semble pas être la priorité de la campagne : aucun des livrets thématiques, ni des 22 mesures de départ de Marine Le Pen ne sont tournés vers le sujet.

        Néanmoins, la candidate et son entourage ont laissé filtrer quelques idées sur le sujet dans la campagne, notamment à franceinfo. Marine Le Pen veut notamment laisser la religion et la politique dans les vestiaires. Pourtant, elle s'est rarement privée de le faire, comme quand elle critiquait Benzema en décembre qui ne chantait pas La Marseillaise. Une fois au pouvoir, elle entend créer une fête du sport dans chaque école et favoriser les compétitions interécoles.

        Au quotidien, la députée du Pas-de-Calais n'est pas une grande sportive. Dans une interview à Gala, elle admet qu'avec son emploi du temps d'élue et la campagne, elle n'a que peu de temps à consacrer à ces loisirs. À peine s'entretient-elle à la salle de sport avec un peu de musculation. Sa véritable passion reste cependant l'équitation qu'elle pratique depuis l'adolescence et à laquelle elle aime s'adonner durant ses congés.

        Emmanuel Macron

        Depuis son élection en 2017, Emmanuel Macron s'est rêvé en nouveau Valéry Giscard d'Estaing. Président hyper-actif, il a multiplié les opérations de communication où il joue au football, fait du vélo avec sa femme, supporte l'équipe de France de foot en Russie, soucieux d'apparaître comme un jeune président dynamique. Ce fan de l'Olympique de Marseille s'est également affiché avec Kylian Mbappé, pourtant star du Paris Saint-Germain pour faire passer ses messages.

        La photo déjà collector d'Emmanuel Macron explosant de joie dans les tribunes de la finale du Mondial https://t.co/YALtHgHiNe pic.twitter.com/Hmb8vG5n2f

        July 16, 2018

        Pourtant au niveau de l'action politique en matière de sports, le bilan est moins dynamique. Le quinquennat avait pourtant bien débuté, avec l'annonce en grande pompe d'une loi sport et société. Celle-ci a finalement été adoptée en catimini à la toute fin de la mandature, avec un texte – si ce n'est une mesure sur la parité des fédérations sportives, largement à la traîne sur ce terrain – bien maigre. Sur les 36 fédérations olympiques, seules trois sont dirigées par des femmes. Elles devront représenter 50 % au prochain renouvellement en 2024. 

        Une séquence illustre notamment le rendez-vous manqué entre le sport français et Emmanuel Macron. Lors d'une réception à l'Élysée des médaillés des Jeux olympiques et paralympiques de Tokyo, le président français a appelé les athlètes à "faire plus" en vue de Paris 2024. Un tançage en règle qu'ont assez peu goûté les sportifs. "La France est une grande nation de sport, mais se dire qu'on va faire 90 médailles à Paris 2024, non. Il faut faire beaucoup plus de choses pour prétendre à 90 médaillés dans trois ans. Il fallait investir déjà sept ans en arrière dans le sport, massivement", a notamment estimé Teddy Rinner.  Dans la foulée, le président a cependant annoncé en octobre 2021 un un grand plan d'aide aux équipements de proximité à hauteur de 200 M€ gérés par l'Agence national du sport pour créer 5 000 petites structures – citystades, terrains de basket, dojos, skateparks .–  d'ici à 2024.

        Jean-Luc Mélenchon

        Dans "L'Avenir en commun", le livre-programme de la France insoumise de Jean-Luc Mélenchon, le sport n'est pas négligé. Un livret de 24 pages est consacré au sujet, coécrit notamment par Bally Bagayoko, militant associatif et ancien joueur de basket ainsi que Sarah Soilihi, doctorante en droit et championne du monde de kick-boxing, pour "une pratique sportive populaire et émancipatrice".

        Président de la République, Jean-Luc Mélenchon entend lancer un grand d'investissement dans des infrastructures sportives de proximité aux normes écologiques. L'insoumis entend également favoriser la gratuité de la pratique pour les populations modestes. Il veut également un grand plan pour lutter contre le dopage et toutes les dérives du sport, s'inscrivant ainsi dans les pas de Marie-Georges Buffet, ministre des Sports de 1997 à 2002 du gouvernement Jospin.

        Au niveau personnel, Jean-Luc Mélenchon est loin d'être un adepte du sport. Contrairement à nombre de ses concurrents, le leader de la gauche dans les sondages avoue ne pas faire vraiment de sport : "L'ascension des escaliers du métro en courant. Voilà le sport que je pratique dans la journée. Mais, selon la ligne que je fréquente, il peut y avoir beaucoup de marches", expliquait-il à Ouest-France en février 2022. Et sinon, Jean-Luc Mélenchon s'est converti à l'OM depuis qu'il est député des Bouches-du-Rhône. Lui qui a longtemps, et en paraphrasant Marx, fait du foot "l'opium du peuple".

        Valérie Pécresse

        Ministre pendant cinq ans de Nicolas Sarkozy (2007-2012), Valérie Pécresse est sortie exténuée et hors de forme de cette période de sa vie. Après la défaite de la droite à l'élection présidentielle puis aux législatives, elle décide de se reprendre en main. La boxe est une première révélation. Le Pilates est la suivante. Mais sa grande passion reste le tennis.

        Valérie Pécresse a voulu faire du sport, un des axes majeurs de sa campagne. Dès le 19 février, elle a avancé ses propositions pour devenir la "présidente du sport français". Elle résume ses priorités sur quatre axes : protéger les athlètes de haut niveau, ouvrir le sport à tous, lancer un grand plan d'investissement sportif et mettre le sport au centre des politiques publiques.

        Contactés, Teddy Riner et Leïla Slimani n'étaient pas au courant. Réponse du judoka depuis le Brésil : "😂". Réponse de la romancière : "Je trouve ça très inélégant. Rien ne me ferait plus horreur ! Ceci dit ça ferait une belle idée de roman !". No comment chez Pierre de Villiers https://t.co/RufSisPol4

        March 19, 2022

        La présidente de la Région Île-de-France a connu un couac lors de sa campagne. Alors qu'elle déclamait son gouvernement de rêve, elle a évoqué la possibilité de voir le judoka Teddy Rinner, comme ministre dans son gouvernement. La légende vivante du judo français lui a répondu par un simple émoji hilare, selon franceinfo.

        Philippe Poutou

        Tout comme dans celui de l'autre candidat trotskiste à l'élection présidentielle, Nathalie Arthaud, le sport n'apparaît nulle part dans le programme du Philippe Poutou (NPA).

        Pourtant, le conseiller municipal de la ville de Bordeaux n'est pas avare en sortie sur le sujet, notamment quand il s'agit de dénoncer les dérives ultralibérales du football professionnel :"Il [faute] mener un combat rigoureux contre le chauvinisme, le racisme et l'homophobie qui y règnent. Ensuite, il s'impose de libérer le foot du pognon, en revenir à un sport amateur dans l'esprit du moins", expliquait-il dans une interview à SoFoot lors de sa candidature de 2017.

        Et le candidat-ouvrier n'hésite pas aller à l'encontre de l'humeur du moment pour défendre ses positions. En juillet 2018, après la victoire contre la Belgique en demi-finale du Mondial et les scènes de liesse sur les Champs-Élysées, il n'avait pas hésité à ironiser, récoltant une volée de bois vert au passage : ""Il se passe quoi sur les Champs-Élysées ? Y a du monde bizarre ! Y a une manifestation contre les attaques antisociales du gouvernement ? Un réveil de la population qui se mobilise enfin contre les licenciements ou pour l'accueil des réfugiés ? Ça devait arriver. Ouf", avait-il écrit.

        Il se passe quoi ce soir sur les champs Élysées ? Y a du monde bizarre ! Y a une manifestation contre les attaques antisociales du gouvernement ? Un réveil de la population qui se mobilise enfin contre les licenciements ou pour l’accueil des réfugiés ? Ça devait arriver. Ouf.

        July 10, 2018

        Sur le plan personnel, le Bordelais est un fan historique des Girondins de Bordeaux. Il ne faut cependant pas y voir là une récupération électorale pour accéder au conseil municipal en 2020 : Philippe Poutou n'y a pas plus remis les pieds depuis l'inauguration du nouveau stade le Matmut Atlantique… "La seule raison de passer à cette nouvelle enceinte consistait à engranger plus d'argent, notamment avec le naming", regrette-t-il.

        Fabien Roussel

        Vendredi 25 mars, le candidat communiste a fait le buzz en encourageant publiquement "son grand garçon", Kevin Oumar, combattant de MMA. Fier papa d'une famille recomposée, Fabien Roussel considère le fils aîné de son ex-compagne comme son fils aîné. "Oumar, c'est le nom de son père", explique le candidat à BFMTV. "Je l'ai en partie élevé ; on est une grande famille recomposée. C'est mon grand fils."

        En bon communiste, Fabien Roussel est passé dans sa jeunesse par la FSGT, Fédération sportive et gymnique du travail, la fédération sportive d'éducation populaire créée au début du 20e siècle par un journaliste de l'Humanité. Il dit garder de cette période de sa vie la capacité à "marcher sur les mains et faire des saltos arrières, deux compétences très utiles en politique". Désormais, il préfère courir quand son emploi du temps le permet, entre "8 et 10 kilomètres" par session.

        Aujourd'hui mon grand garçon va combattre en MMA à l'UAE Warriors Africa à Abu Dhabi.Vas y mon grand, t'es le meilleur!#KevinOumar #Fiertédepapa pic.twitter.com/tMvNH3Jtge

        March 25, 2022

        Le candidat du PCF entend investir massivement dans le sport. Un ministère de plein exercice y sera dédié et aura 3 milliards de budget, soit 1 % du budget total. S'inspirant du général de Gaulle, il veut lancer un nouveau plan d'investissements dans les piscines et, plus globalement, dans les infrastructures de proximité. Enfin, il veut permettre à tous les enfants d'avoir accès à davantage d'heures d'éducation physique et sportive.

        Éric Zemmour

        S'il arrive au pouvoir, le polémiste d'extrême droite entend "remettre le sport au service de la France et des Français", selon les mots de son programme. Pour Éric Zemmour, cela passe par deux axes qui n'ont pas peur d'être paradoxaux : remettre le sport au service de la nation tout en le protégeant des idéologies et des lobbies.

        L'ex-éditorialiste en campagne souhaite notamment relancer les Jeux de la Francophonie et de la Méditerranée pour en faire un vecteur d'influence – à noter que ces deux évènements existent toujours. Il veut également imposer la neutralité politique aux athlètes et interdire aux femmes voilées la pratique du sport et imposer aux transsexuels de concourir dans la catégorie de leur sexe de naissance.

        Le candidat de "Reconquête !", grand défenseur du virilisme, se décrit évidemment comme un sportif invétéré. Selon Gala et Paris Match, pendant la campagne, il trouverait le temps d'aller nager et de jouer au tennis. Malgré sa défense de la neutralité, il sait l'influence que peut avoir le sport sur la société. Le multi-condamné pour provocation à la haine avait ainsi donné une interview à Pierre Ménès, le très populaire éditorialiste sportif sous le coup d'une enquête pour harcèlement sexuel. Début avril, il a également tenté de créer un événement en se rendant dans un complexe sportif appartenant à la famille Zidane, à Marseille. Le candidat a été raccompagné à l'extérieur du terrain à la demande du frère du champion du monde.

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        France24 - World

        What economic policies are France’s presidential candidates proposing?

        Issued on: 05/04/2022 - 12:27

        Aude MAZOUE

        Economic policy has taken something of a back seat in a French presidential campaign initially focused on cultural and identity issues, then overshadowed by the war in Ukraine. But as the country prepares for the April 10 first round, the various candidates are offering different visions of France’s economic future.  

        The French economy performed better than expected after the calamitous effects of the Covid crisis, with 7 percent growth in 2021 – higher than Germany, Italy and Spain. Unemployment sank to 7.4 percent in the fourth quarter of 2021, its lowest rate since 2008.

        But despite President Emmanuel Macron’s “whatever it takes” approach – throwing as many resources as necessary at dealing with the fallout from Covid – France’s public debt remains substantial, at 112.9 percent of GDP in 2021 (although down from 115.7 percent in 2020), according to the national statistics office INSEE. France was the only country in Europe to see public spending surpass 60 percent of GDP in 2020.

        FRANCE 24 looks at what all the candidates are proposing on the economy.

        Centrist

        Emmanuel Macron has moved to the right on cultural issues since entering the Élysée Palace in 2017, along with the centre ground of the French electorate. But on economic policy he remains true to the en même temps (“at the same time”) approach at the core of his original presidential campaign, keeping a foot in both the centre-right and the centre-left.

        The incumbent and favourite wants to renew the dirigiste (interventionist) approach Charles de Gaulle used in the 1960s for the fourth industrial revolution – proposing to pump €30 billion into high-tech industries including semiconductors, space exploration and the life sciences.   

        Macron is looking anew to protectionist policies –  much like those favoured by his main election rival, nationalist-populist Marine Le Pen – and is looking for a way to force the state to buy French products, although it is unclear how he would circumvent the EU’s restrictive state aid laws

        At the same time, Macron wants to increase the inheritance tax threshold from €100,000 to €150,000 while widening the threshold’s application to indirect relatives of the deceased, such as nephews, nieces and step-children.

        As a social liberal, Macron also wants to recognise “how families have transformed” by giving couples who live together the same tax status as married couples or those in a civil partnership.

        Conservative

        Valérie Pécresse, candidate for the traditional conservative Les Républicains (The Republicans or LR) party, has based much of her campaign around the charge that Macron is merely a “pale imitation” of a centre-right leader. As such, she hopes to go further than Macron in economic liberalism, proposing to get rid of France’s famous 35-hour working week in sector-by-sector agreements between business groups and trade unions. Pécresse wants to cut 150,000 civil service jobs and abolish companies’ “social solidarity” contributions – which she sees as an “absurd” tax that dents firms’ competitiveness. She also wants to reduce VAT on electricity, housing and cultural goods.

        Pécresse is keen to reach out beyond LR’s bourgeois core support base with a proposal to guarantee a 10 percent increase in the net salary of people earning less than €2,800 per month within the next five years.

        Far right

        Keen to attract LR voters that are members of what he terms the “patriotic bourgeoisie”, far-right pundit-turned-candidate Éric Zemmour wants to prove his credentials as an economic liberal, proposing a 15 percent tax cut for small businesses, artisans and farmers. He also wants to reduce the inheritance tax, abolish the tax entirely for the transfer of family companies and allow people to transfer property to relatives tax free.  Zemmour also proposes exempting primary residences from property tax and eliminating the annual TV licence fee.

        But the far-right candidate also has a protectionist streak, calling for the “full reimbursement” of any state subsidies given to firms that take jobs offshore. He also wants low-salaried workers to receive a 13th month of pay, funding it by reducing national insurance contributions.  

        Targeting a working-class core vote, nationalist-populist Rassemblement National (National Rally) leader Marine Le Pen has a more statist economic platform than her far-right rival. She wants to intervene to set prices, give out subsidies to prop up faltering sectors of the economy and set up a French sovereign wealth fund to invest in strategic sectors.

        Le Pen also favours replacing the current property tax with a wealth tax directed at the rich, totally exempting primary residences. Keen to attract the youth vote, Le Pen wants to get rid of income tax for workers aged under 30 “so that they stay in France and start families here”.

        Le Pen’s nationalist-populist rival Nicolas Dupont-Aignan of Debout la France (Stand Up France) is also looking to court workers with the promise of an 8 percent wage increase for all. He has also proposed expanding the role of employees in managing companies and restoring the wealth tax Macron abolished.

        Left and far left

        The most popular candidate on France’s flagging left and Le Pen’s biggest rival in the battle for a ticket to the second round, La France Insoumise (France Unbowed) leader Jean-Luc Mélenchon hopes to pass a “social emergency law” as soon as possible after taking office, increasing the minimum wage to €1,400 per month (from €1,269.03 at present) and capping salary differences between workers and CEOs at 1 to 20.

        He also wants to give 800,000 public sector workers on temporary contracts permanent tenure – while preventing the top companies listed on the French stock exchange, the CAC 40, from paying dividends.

        What’s more, Mélenchon wants to bring capital gains tax up to the same level as income tax, introduce a progressive corporate tax and seize all inheritances greater than €12 million (a measure of dubious constitutionality).

        The once venerable Socialist Party is a shadow of its former self, having lost votes to Macron in the centre as well as Mélenchon on the far left in 2017. The party’s candidate, Paris Mayor Anne Hidalgo, nevertheless proposes an ambitious economic programme looking to increase the minimum wage by 15 percent, recruit tens of thousands of civil servants and create a new wealth tax she believes will raise €4 billion to spend on environmental “transition”.

        Hidalgo also hopes to institute a €5,000 endowment for people who reach 18 to spend on professional or private projects.

        Like many of her presidential rivals, Hidalgo wants to reduce the inheritance tax, exempting all fortunes below €300,000 – which would ensure that 95 percent of the population would not pay anything.

        Hidalgo’s leftist rival, Yannick Jadot of the Green party, wants to increase the minimum wage by 10 percent and to reduce the hours people have to work. Jadot favours a universal basic income, paid to everybody from the age of 18, and recruiting more than 200,000 new public sector workers.

        Jadot also favours increasing VAT on energy to encourage more environmentally friendly behaviour. As the French Greens have so far enjoyed little appeal outside urban areas, Jadot is trying to reach out to rural voters by proposing financial incentives to pass family farms down to relatives.  

        Betting that the likes of Hidalgo and Jadot have little appeal to the French working class, Communist candidate Fabien Roussel has distinguished himself a throwback to the post-war left, hoping to appeal to a nostalgic nation. Roussel proposes creating 500,000 new civil service posts, increasing civil service salaries by 30 percent, and equalising pay between both men and woman and private and public sector employers within a year.

        Far-left candidate Nathalie Arthaud of the communist Lutte ouvrière (Workers’ Fight) party wants to abolish VAT, end “banking secrecy”, exempt workers from “fuel taxes”, and expropriate the entirety of both wealthy people’s fortunes and corporate profits.

        Arthaud’s fellow far-leftist Philippe Poutou wants to nationalise energy and pharmaceutical companies, create one million public sector jobs and increase all incomes by €400.

        Nationalisation is also on the agenda for Jean Lassalle, leader of the small Resistons! (Resist!) party. Formerly an acolyte of perennial centrist candidate François Bayrou, the rurally-focused Lassalle proposes a “new Marshall Plan” to revitalise the countryside and to exempt firms located in places with fewer than 15,000 from corporation and property taxes.

        This article was translated from the original in French.

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        Macron’s blunt vow to ‘piss off’ the unvaccinated takes aim at centrist voters

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        'McKinsey Affair': Prosecutors probe French state's use of private consultancy firms

        Issued on: 06/04/2022 - 14:22

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        France's financial prosecutor said on Wednesday it had opened a preliminary investigation into the role of private consultancy firms used by the state and into possible tax fraud, just days ahead of the first round of France's presidential election. 

        The probe comes after a Senate inquiry committee revealed that state spending on consulting firms had skyrocketed during President Emmanuel Macron's term in office.

        The French president has been forced to defend his government's liberal use of public money on the likes of US-based giant McKinsey, with political rivals sensing an opportunity to narrow his lead just 10 days ahead of the first round of presidential elections on April 10.

        >> McKinsey affair ‘galvanises’ Macron’s opponents – but gives them a ‘weak weapon’

        In its report last month, the Senate investigation concluded that public spending on consultants had more than doubled from 2018-2021, reaching more than €1 billion ($1.1 billion) last year, a record.

        The investigation, which condemned the “sprawling phenomenon”, also slammed McKinsey – which declared 329 million euros of sales in France over the last ten years – for failing to pay corporate taxes on that money, which McKinsey denies. 

        Although government use of private consultants is common elsewhere, the practice is viewed with suspicion in France, where an elite civil service is expected to manage public affairs.

        While Macron is still the overwhelming favourite to win a new term, the critiques come as polls suggest the vote may be tighter than expected.

        French presidential election © France 24

        “You get the impression that there's something murky, but that's not true,” Macron said last week, challenging anyone with evidence of wrongdoing to report it to authorities.

        He argued that public procurement policies had been strictly followed and additional help had been required during the Covid-19 pandemic, when ministries and civil servants were stretched thin.

        Attention has focused in particular on McKinsey, whose eye-watering fees and tax policies have seen it join other US corporate bogeymen in France – from the BlackRock investment group to Goldman Sachs to genetically modified seed-maker Monsanto.

        Some of Macron's rivals have hinted at possible criminality while others have focused on what they see as irresponsible spending and overly cosy relations between the government and companies known for high prices and cut-throat business advice. 

        “With me, consulting groups will be gone,” hard-left candidate Jean-Luc Mélenchon promised last week, while far-right leader Marine Le Pen's party has denounced a “state scandal”.

        >> Who are the 11 candidates challenging Emmanuel Macron?

        Several candidates blasted the government for giving private consultants precedence over France’s highly trained civil servants, noting that their reach extended well beyond management of the Covid-19 pandemic.

        McKinsey “received half a million euros to reflect on teachers’ jobs", said Nathalie Arthaud, the candidate from the hard-left Lutte Ouvrière (Workers’ Struggle) party, herself a teacher.

        “I reflect on my job every day when I face my students (...) but I don’t ask for half a million; I ask for a decent pay rise, like many workers.”

        (FRANCE 24 with AFP, REUTERS)

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        McKinsey affair ‘galvanises’ Macron’s opponents – but gives them a ‘weak weapon’

        FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

        'McKinsey Affair': Macron under fire from election rivals over costly consultancy fees

        France 2022: The Campaign

        'McKinsey Affair': Could using private consultants weaken Macron's campaign?

        Valeurs Actuelles

        Marion Maréchal : “Je n’ai aucun regret d’être là où je suis”

        Valeurs actuelles. En concluant votre discours à Avignon par un discret « À très vite ! », peut-on considérer qu’il s’agit d’une déclaration de candidature pour les législatives dans le Vaucluse ? Marion Maréchal. Je n’ai pas encore pris de décision. Ce serait cohérent, à partir du moment où je me suis engagée auprès d’Éric Zemmour, dans ce mouvement de construction d’une majorité présidentielle. Cependant, pour des raisons personnelles, je n’ai pas tranché. Dans tous les cas, je reviendrai dans le Vaucluse, et plus largement en Provence-Alpes-Côte d’Azur, ne serait-ce que pour contribuer à construire et installer durablement ce grand mouvement national lancé par Éric Zemmour. Il a de beaux jours devant lui.

        Candidate ou non, c’est donc dans cette région que vous souhaitez de nouveau vous implanter ? J’ai un attachement personnel et affectif au Vaucluse. Je n’ai pas oublié qu’ils m’ont accordé leur confiance quand je n’étais qu’une jeune femme de 22 ans candidate à la députation, puis à nouveau aux élections régionales, en 2015, en nous accordant un score historique de 45 %. Nous étions en tête lors des deux tours dans le Vaucluse. En m’investissant dans la construction de ce grand pôle national, j’espère pouvoir y jouer un rôle particulier, spécifique et singulier en PACA, et dans le Vaucluse notamment.

        Pourquoi, selon vous, ne faut-il pas croire dans les sondages annonçant une défaite d’Éric Zemmour dès le premier tour ? L’expérience passée nous appelle à la prudence. En 1995, Jacques Chirac était donné dix points au-dessus d’Édouard Balladur. Finalement, il n’y a eu qu’un point d’écart. Les électeurs balladuriens s’en sont mordu les doigts de leur démobilisation. En 2002, Lionel Jospin était très largement devant Le Pen. En 2017, François Fillon était donné très loin derrière, mais n’a fini qu’à quelques points de Marine Le Pen. Aux dernières régionales, Thierry Mariani était donné vainqueur dans tous les cas de figure, il perd finalement de dix points. En Hongrie, Viktor Orbán vient de gagner avec dix points de plus qu’annoncé… Il y a des indicateurs qui montrent une dynamique et une ferveur chez Éric Zemmour. Sa capacité de mobilisation partout en France, des audiences largement au-dessus des autres candidats, sa sûreté de vote… Cela doit nous appeler à la mobilisation et à la prudence, parce qu’on n’est pas à l’abri d’une grande surprise dimanche prochain.

        C’est déjà une victoire politique majeure que n’a jamais réussie Marine Le Pen.

        En cas d’élimination, dimanche prochain, cela empêchera-t-il le processus de recomposition politique ? En politique, les histoires se déroulent sur le temps long. Éric Zemmour a réussi en quelques mois ce qui prend normalement des années. En devenant le premier parti de France, en réunissant des électorats qui ne se parlaient plus depuis des années, en agrégeant une équipe qui sera la nouvelle génération politique à droite et en affaiblissant le fameux cordon sanitaire : c’est déjà une victoire politique majeure que n’a jamais réussie Marine Le Pen. Des personnalités ont d’ores et déjà dit qu’ils appelleraient à voter Zemmour au deuxième tour, le cas échéant. Une victoire en soi, qui appelle probablement demain à une accélération de la recomposition, avec une majorité présidentielle faite d’alliances cohérentes. La grande clarification qui va s’opérer, notamment du côté des Républicains, dans l’entre-deux-tours, va aller dans ce sens. Personne n’est dupe, Pécresse appellera à voter Macron au second tour. On sait que des lieutenants de premier plan de Valérie Pécresse, comme Philippe Juvin ou Guillaume Larrivé, appellent déjà à des alliances avec Macron pour les législatives. Il va y avoir une nécessité de vérité et de cohérence de la part des élus et des cadres LR qui ne se retrouvent pas dans cette lecture technocentriste macroniste. Il faudra créer une maison commune où tout le monde se retrouvera.

        On parle d’une dynamique dans les sondages pour Marine Le Pen dans ces derniers jours. Est-elle mieux placée qu’en 2017 ? La véritable question est de savoir ce que nous retiendrions de la campagne sans les sondages ? Il n’y a eu ni ralliements ni dynamique autour du Rassemblement national. Je n’ai pas vu un mouvement capable d’imposer des thèmes. On a beaucoup reproché, de manière illégitime, à Éric Zemmour de vouloir amener l’identité, la civilisation et l’immigration et la sécurité dans la campagne. Il a eu raison de ne pas opposer pouvoir d’achat et identité, parce que les deux se répondent et sont liés. Heureusement qu’il y avait Éric Zemmour pour parler des émeutes à Sevran, de cette terrible affaire de Jérémy Cohen, qui incarne l’ensauvagement de la société. Sans Zemmour, la campagne aurait, dans un premier temps, ronronné autour du Covid, puis écrasée par la guerre russo-ukrainienne, nous serions passés à côté de ces sujets essentiels. Éric Zemmour permet de rappeler le bilan désastreux d’Emmanuel Macron sur le plan migratoire. Il est le président de l’immigration la plus massive sur l’histoire récente, avec plus de 2 millions de titres de séjour accordés à des extra-Européens sous le quinquennat, 30 000 naturalisations par an, un record de demandes d’asile sur le territoire… C’est un enjeu vital et sans Zemmour, nous serions passés à côté, ce qui aurait arrangé tout le monde. Je lui donne crédit de cela et je pense que les Français lui seront reconnaissants dimanche.

        La politique ce sont d’abord les idées.

        N’avez-vous finalement pas misé sur le mauvais candidat ? Je n’ai aucun regret d’être là où je suis. C’est un choix de conviction, de cohérence. Je retrouve la ligne politique et la stratégie que je défendais moi-même au sein du RN à l’époque, qui était combattue à l’époque. La politique ce sont d’abord les idées. Éric Zemmour a cette capacité de créer la surprise et une dynamique que n’a pas le RN. S’il s’attire à ce point les foudres, c’est précisément parce qu’il y avait beaucoup d’inconnues sur ce qu’il peut créer et engendrer. D’une certaine manière, le duel Macron-Le Pen est plus rassurant pour le gouvernement qui a l’impression d’en maîtriser les contours, de l’avoir déjà vécu et d’en connaître l’issue. C’est évidemment un danger moindre pour eux. Éric Zemmour est le véritable opposant qui pourrait menacer le président sortant et accélérer la recomposition politique, notamment à droite.

        Marine Le Pen vous a tendu la main, la semaine dernière, affirmant que vous étiez toujours la bienvenue à ses côtés. Que répondez-vous ? Je trouve cet appel un peu surprenant. Cette volonté de rassemblement, je ne l’ai pas vue, ni par le passé, le parti ayant toujours été contre l’idée de tendre la main à des élus LR, ni durant cette campagne. J’ai vu Zemmour annoncer être ouvert à un dialogue, à une coalition, une alliance, avec le RN. De leur côté, j’ai vu des portes fermées et des mots très durs, expliquant qu’il était « le candidat de la guerre civile, de la brutalité… ». Marine Le Pen a repris des arguments que la gauche utilisait contre elle, il y a encore quelques mois. Je suis un peu dubitative. Il y a chez Reconquête! une volonté de rassemblement, de faire cohabiter des parcours complémentaires. Je m’y sens très à l’aise. Je n’ai pas à sacrifier ni ma liberté de ton ni ma liberté de parole. En politique, c’est important.

        Un très large chantier va devoir s’ouvrir, j’espère pouvoir apporter ma pierre à l’édifice.

        Dans la dernière ligne droite, Éric Zemmour tient un meeting consacré aux jeunes. En quoi porte-t-il un espoir auprès de ces nouvelles générations ? La capacité de lutter contre une grande injustice mise en place ces dernières années. Il y a une forme d’assignation à résidence sociale avec une école publique qui ne tient plus ses promesses d’ascenseur social. Elle ne permet plus, lorsque l’on n’a pas grandi dans un milieu favorisé, de pouvoir accéder aux grandes écoles, de progresser, tant le niveau s’est effondré. Il reconstituera l’école de l’excellence, de la méritocratie, de l’autorité qui a fait ses preuves par le passé. Il leur donnera le sentiment que leur travail paiera davantage que l’assistanat, qu’on les taxera moins pour qu’ils gagnent plus, que les bas salaires seront augmentés grâce à la baisse de la CSG, que les primes au mérite au sein des entreprises permettront de pouvoir toucher trois mois de salaires sans être taxé. Avec la suppression de l’impôt sur la transmission, la jeunesse pourra plus facilement bénéficier du fruit du travail de leurs parents et de leurs grands-parents.

        Fondatrice et directrice de l’ISSEP depuis cinq ans, votre expérience dans l’enseignement supérieur vous permettra-t-elle de jouer un rôle dans cette grande refondation de l’école ? Si Éric Zemmour est élu président, ce sera l’un des chantiers prioritaires. J’ai le luxe d’avoir une expérience dans ce domaine, j’espère pouvoir y apporter un regard professionnel. Le chantier va être très important, il s’agit de repenser un système qui ne tient plus ses promesses et qui depuis des années s’effondre dans tous les classements internationaux et à tous les niveaux. Il va s’agir de revoir les programmes et de redonner une cohérence en se recentrant sur les fondamentaux, revoir la manière dont les outils pédagogiques sont utilisés, comment les établissements sont gérés. Il faut donner plus de marges de manœuvre aux directeurs d’établissements, qu’ils puissent être plus efficaces et plus libres. Un très large chantier va devoir s’ouvrir, j’espère pouvoir apporter ma pierre à l’édifice.

        Nos responsables ont renoncé à redynamiser la natalité française

        Le projet d’Éric Zemmour met l’accent sur la natalité, à travers plusieurs mesures. A-t-elle été la grande oubliée de ces dernières années ? C’est une politique politiquement incorrecte. Depuis des années, la plupart de nos responsables ont renoncé à redynamiser la natalité française et ont considéré que l’immigration était finalement une option de substitution suffisante. Éric Zemmour ne s’y résigne pas. Les peuples ne sont pas interchangeables. Si demain, le peuple historique français est minoritaire sur son propre sol, la France portera le même nom mais ne sera plus la même personne. Ce ne sera plus la même culture, les mêmes mœurs, les mêmes rapports au monde. Une question qui se pose à la fois sur le plan civilisationnel et économique.

        Quelles seront les mesures permettant de soutenir les familles ? Éric Zemmour réinstaurera l’universalité des allocations familiales. Il souhaite redynamiser les campagnes avec des bourses de naissance de 10 000 euros pour les résidents dans les zones rurales depuis un certain temps. Une mesure qui facilitera la vie de ces familles qui aujourd’hui désertent ces territoires que l’on voit mourir à petit feu. En toute logique, cette redynamisation des territoires va de paire avec une politique cohérente de maintien des services publics, des investissements dans des établissements médico-sociaux, dans des infrastructures de route et de transport et dans le numérique. C’est le seul à assumer et à en parler.

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        France24 - World

        Far-left Melenchon makes last push to reach French presidential run-off

        Issued on: 06/04/2022 - 12:08Modified: 06/04/2022 - 12:30

        Wassim Cornet

        Far-left French candidate Jean-Luc Melenchon talked climate, feminism and cost of living at a rally on Tuesday in a bid to persuade youth and undecided voters ahead of Sunday's ballot. The first round of France's presidential election is tipped to be a repeat showdown between incumbent Emmanuel Macron and far-right Marine Le Pen, according to pollsters. FRANCE 24's Wassim Cornet reports from Lille, France.

        Valeurs Actuelles

        Montauban : une romancière franco-camerounaise et sa fille poursuivies pour diffamation après avoir qualifié la police de raciste

        Le 31 mars dernier, l’écrivaine franco-camerounaise Calixthe Belaya a publié sur sa page Facebook un texte piquant à l’égard de la police de Montauban, évoquant « les abus des policiers racistes » qui se seraient « acharnés sur une jeune femme ». Comme l’a fait savoir La Dépêche le 6 avril, ces mots ont fait suite à la garde à vue de sa fille dans une affaire de violences avec armes contre son compagnon. « Il convient de signaler que le racisme bat son plein en France » , ajoute l’auteur dans son post. Pour ses propos, Calixthe Belaya est visée par une enquête du parquet pour diffamation à la suite de la plainte déposée par le patron de la police de Tarn-et-Garonne. Pour rappel, la romancière a été primée deux fois par l’Académie Française du prix François-Mauriac et du grand prix du roman. Elle est également une active militante de la défense des minorités en France.

        Propos « inacceptables »

        Sa fille, âgée de 33 ans, est également poursuivie pour diffamation. Après avoir été « traumatisée » par sa garde à vue, elle s’est dit victime d’un « acharnement » de la police et a lancé un appel sur les réseaux sociaux. « Si jamais quelqu’un a eu le sentiment d’être victime de racisme (…) merci de me contacter », a-t-elle publié en publiant les noms du fonctionnaire ayant mené la garde à vue, ainsi que celui du magistrat du parquet. « Ces propos accusant nominativement une collègue et ouvertement l’ensemble des policiers de Montauban d’être racistes, sont inacceptables », s’est indigné Romain Vezine, le délégué départemental du syndicat Alliance Police. « C’est d’autant plus inadmissible venant d’une personnalité qui est chevalier de la Légion d’honneur », a-t-il ajouté au sujet de Calixthe Belaya. La romancière, qui a quitté Paris pour le Cameroun, a conseillé « à tous les Noirs et les Arabes qui le peuvent » de quitter la France, et « dans leur pays respectif, d’empêcher que le colon y prospère ».

        Montauban : les dernières actualités

        « La colère s’est apaisée avec les années » : dix ans après l’attentat de Montauban, l’aumônier du 17e RGP témoigne

        Montauban : vaste opération de police pour appréhender les suspects du meurtre du caporal-chef Cueff

        Montauban : relaxée, la maire Brigitte Barèges reprend les rênes de la ville

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        France24 - World

        Pakistan top court rules against Khan over dissolving parliament

        Issued on: 07/04/2022 - 18:13

        NEWS WIRES

        Pakistan's Supreme Court ruled on Thursday that Prime Minister Imran Khan's move to dissolve parliament was unconstitutional and called for lawmakers to return in two days, a decision that could spell the end of his premiership.

        The former cricket star had moved to dissolve the lower chamber ahead of a no-confidence vote against him that he had looked destined to lose. The court said in its judgment that the vote would now go ahead.

        The constitutional crisis has threatened economic and social stability in the nuclear-armed nation of 220 million people, with the rupee currency hitting all-time lows earlier on Thursday and foreign exchange reserves tumbling.

        When opposition parties united against Khan last week to push for the no-confidence motion, the deputy speaker of parliament, a member of Khan's party, threw out the motion, ruling it was part of a foreign conspiracy and unconstitutional.

        Khan then dissolved parliament.

        Thursday's ruling could spell the premature end of Khan's tenure in a country where no elected leader has finished their full term in office.

        The 69-year-old, who steered Pakistan to cricket World Cup victory in 1992, came to power in 2018 after rallying the country behind his vision of a corruption-free, prosperous nation respected on the world stage.

        But it appears that the firebrand nationalist's fame and charisma may not be enough to keep him in power.

        If Khan were to lose the no-confidence vote, the opposition could nominate its own prime minister and hold power until August 2023, by which date fresh elections have to be held.

        The opposition has said it wants early elections, but only after delivering a political defeat to Khan and passing legislation it says is required to ensure the next polls are free and fair.

        Pakistan's election commission said on Thursday that the earliest it could hold the ballot was October.

        The crisis is a worry for economic policymakers in Pakistan, that is in the middle of an International Monetary Fund bailout.

        The Pakistan rupee took a battering on Thursday as the country awaited the court's judgment, hitting record lows.

        "As (the) dollar continues to soar, a massive economic meltdown is staring the country in the face," Shehbaz Sherif, an opposition leader who is among the favourites to replace Khan as prime minister, said in a tweet.

        It also threatens relationships with long-time ally the United States, who Khan has blamed for being behind a conspiracy to overthrow him. Washington denies this.

        (REUTERS)

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        Pakistan’s PM Khan calls for fresh elections after no-confidence vote blocked

        Pakistan PM Imran Khan's future in doubt as no-confidence vote looms

        Access Asia

        Pakistani PM Imran Khan fighting for his political life

        Valeurs Actuelles

        Villeurbanne : une adolescente tuée à l’arme blanche, le suspect retrouvé mort dans un bois

        C’est un drame effroyable qui s’est joué mercredi 6 avril dans la soirée à Villeurbanne, dans le Rhône. En effet, France 3 rapporte que le corps d’une adolescente a été découvert dans un immeuble situé dans le quartier Ferrandière – Maisons Neuves, rue du 4 septembre 1797. La victime, âgée de 12 ans, a été précisément retrouvée « au domicile d’un voisin de la famille », a précisé le parquet dans un communiqué. Son corps présentait plusieurs plaies par arme blanche.

        « Drame abominable »

        L’occupant du logement était quant à lui activement recherché par la police judiciaire. Âgé de 74 ans, il a été retrouvé mort ce 7 avril dans un bois situé à l’est de Lyon. Son véhicule a été découvert abandonné et le parquet précise que le septuagénaire est « décédé par arme à feu ». Une enquête a été ouverte pour déterminer les circonstances de cette terrible affaire. Une source proche du dossier a indiqué que le jour de sa mort, l’adolescente avait terminé ses cours à midi, et devait se rendre à son cours de danse auquel elle ne s’est jamais présentée. C’est sa mère, inquiète de ne pas parvenir à la joindre par téléphone, qui a signalé sa disparition auprès du commissariat de police de Villeurbanne. « C’est un drame abominable et humainement insoutenable qui provoque sidération et incompréhension », s’est exprimé le maire de la commune meurtrie. L’homme de 74 ans était en tout cas inconnu des services de police.

        Rhône : les dernières actualités

        Eric Zemmour et le maire EELV de Lyon s’écharpent au sujet de la réduction de la vitesse à 30 km/h

        Le personnel d’un collège de Vénissieux agressé par des intrus

        Elus verts : droit d’inventaire

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        France24 - World

        US sanctions target Putin's daughters amid belief they help hide his wealth

        Issued on: 07/04/2022 - 17:24

        NEWS WIRES

        The United States' latest round of sanctions on Russia includes two new targets: Russian President Vladimir Putin's two adult daughters, Katerina and Maria, who U.S. officials believe are hiding Putin's wealth.

        Putin's daughter Katerina Vladimirovna Tikhonova is a tech executive whose work supports the Russian government and its defense industry, according to details in the U.S. sanctions package announced on Wednesday.

        His other daughter Maria Vladimirovna Vorontsova leads government-funded programs that have received billions of dollars from the Kremlin toward genetics research, and are personally overseen by Putin, the United States said.

        "We have reason to believe that Putin, and many of his cronies, and the oligarchs, hide their wealth, hide their assets, with family members that place their assets and their wealth in the U.S. financial system, and also many other parts of the world," a senior U.S. administration official told reporters.

        "We believe that many of Putin's assets are hidden with family members, and that's why we're targeting them," the official said, speaking on condition of anonymity.

        On Thursday, the Kremlin said it was bewildered by the U.S. decision, and described the move against the daughters as part of a broader Western frenzy against Russia.

        Reuters was not able to reach Putin's daughters or their representatives.

        The sanctions announced Wednesday also include the daughter and wife of Russian foreign affairs minister Sergei Lavrov. The U.S. also banned Americans from investing in Russia, and targeted Russian financial institutions and Kremlin officials, in response to what President Joe Biden condemned as Russian "atrocities" in Ukraine.

        Russia denies intentionally attacking civilians and says images of bodies in Bucha north of Kyiv were staged to justify more sanctions against Moscow.

        Moscow says it is engaged in a "special military operation" designed to demilitarize and "denazify" Ukraine. Ukraine and Western governments reject that as a false pretext for Russia's invasion.

        The extent of Putin's wealth is a sensitive subject in Russia. The Kremlin last year denied that he was the owner of an opulent palace on the Black Sea, as alleged by opposition politician Alexei Navalny in a video that draw a huge audience on YouTube.

        Kremlin spokesman Dmitry Peskov said in February that sanctions introduced against Putin himself were pointless.

        "(Putin) is quite indifferent. The sanctions contain absurd claims about some assets," Peskov said. "The president has no assets other than those he has declared."

        But U.S. lawmakers believe otherwise.

        "Putin and his oligarchs stow their dirty money in rule-of-law nations by purchasing mansions, mega-yachts, artwork, and other high-value assets," U.S. Senator Sheldon Whitehouse said a few weeks ago, while introducing legislation that offered cash rewards for information that leads to the seizure of assets held by sanctioned Russian oligarchs.

        Rock 'n' roll dancer

        Putin's daughters, who the U.S. believes help him hide his wealth, have never confirmed publicly the Russian leader is their father, and he has refused to answer questions about them.

        A Reuters investigation from 2015 detailed the connections and influence Katerina, an acrobatic rock ’n’ roll dancer, holds in the next generation of Moscow's elite.

        "Katerina, 29, described herself as the spouse of Kirill Shamalov, son of Nikolai Shamalov, a longtime friend of President Putin," the report said. "Shamalov senior is a shareholder in Bank Rossiya, which U.S. officials have described as the personal bank of the Russian elite."

        As husband and wife, Kirill and Katerina had corporate holdings worth about $2 billion, according to estimates provided to Reuters by financial analysts. This was in addition to other property and assets.

        Putin's elder daughter Maria studied biology at St. Petersburg University and medicine at Moscow State University, according to the Reuters investigation. She is also heavily involved in genetic research work, which Putin has in the past described as a field that will "determine the future of the whole world."

        According to Russian and Western media reports, Maria married Dutch businessman Jorrit Joost Faassen.

        She was pursuing a biomedical career specializing in the endocrine system in 2015, as a doctoral candidate at the Endocrinology Research Centre in Moscow, and is the co-author of a book about "idiopathic stunting" in children, the Reuters report said.

        Her husband used to work for Gazprombank, a large lender with strong links to the elite around Putin, the report noted.

        No estimates were immediately available for their assets and holdings.

        (REUTERS)

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        Underground in Chuhuiv, Ukraine: Meet the civilians hiding from Russian bombs

        INSIDE THE AMERICAS

        War in Ukraine: Zelensky demands Russia's exclusion from UN Security Council

        War in Ukraine

        Live: Kremlin says Russia has suffered 'significant losses' in Ukraine

        L'Humanité

        Banlieues bleues, le jazz à la cime de l’imaginaire

        Prescription culture

        Festival L’événement francilien accueille le flow ardent de Rocé, l’ébouriffant flûtiste Magic Malik, l’afrobeat coruscant de Kokoroko et maintes agapes.

        Fara C.

        Quatre semaines durant, Banlieues bleues convie à l’excellence et à la réjouissance dans onze villes de Seine-Saint-Denis et à Nanterre. Le 9 avril, à la Marbrerie (Montreuil), outre une création gwoka-rap fort attendue de l’ExpéKa Sextet (incluant la rappeuse Casey, la flûtiste Célia Wa, les rythmiciens Andy Bérald et Sonny Troupé), Rocé revisitera son mini-album Poings serrés. Tout du long, son rap de l’âpre et du courroux respire la générosité. Dans Cxpitxlistes, Rocé ironise sur le cynisme du capital (« Le salut ne viendra pas du Medef ! »), tandis qu’à la fin de Tenir debout il scande, à gorge déployée, une litanie de noms héroïques, femmes et hommes de toutes époques et contrées que les dominants anonymisent et qui, sur son flow ardent, défilent en un poignant cortège de dignité : Olympe de Gouges, Cheikh Anta Diop, le combattant du FLN Ali la Pointe, Bobby Sands, Angela Davis, la Guadeloupéenne Solitude, Henri Alleg, Germaine Tillion… Quant au titre éponyme, il y fustige « ce monde révolu, coincé sous l’obus ». Du fin fond de son maquis lexical (« Dans la résistance, dans la rue du repli »), il s’adresse sans ambages à son public : « Sans culture, tu échoues. » Son art entre en résonance avec la démarche d’expérimentation, de transmission et de sensibilisation que Banlieues bleues défend depuis trente-huit ans, avec ténacité.

        Hors des sentiers battus, le flûtiste et compositeur Magic Malik accroche sans faillir son inspiration à la cime de l’imaginaire. Le 20 avril, à la Dynamo de Pantin, il présentera son palpitant album Ka-Frobeat (label Onze Heures onze/l’Autre Distribution), dans lequel, pour la première fois, il s’assume en tant que chanteur. Sur scène, le rejoindra Sandra Nkaké, invitée de marque de l’album, pour un hymne féministe radieux qui, en créole, chante et répète que « Quand une femme dit non, c’est non ». Le natif d’Abidjan qui a grandi en Guadeloupe peint, entre Afrique et Antilles, un brasillant arc-en-ciel aux miroitements afrobeat et gwoka.

        Banlieues bleues n’omet pas les femmes douées d’invention. Dans le sillage des vocalistes Elaine Mitchener et Mélissa Laveaux, qui viennent de se distinguer, on renouera avec l’enchantement à l’écoute, entre autres, de la flûtiste Naïssam Jalal et de son guest rappeur et musicien Osloob (15 avril, Nanterre, maison Daniel-Féry).

        Le 22 avril, à Aubervilliers, le collectif londonien Kokoroko (« sois fort·e » en langue orobo, du Nigeria) clôturera en beauté le festival. Fondé par la trompettiste Sheila Maurice-Grey et comprenant deux autres souffleuses ébouriffantes (la saxophoniste Cassie Kinoshi et la tromboniste Richie Seivwright), Kokoroko a dépassé 48 millions de vues sur YouTube dès son tout premier morceau, Abusey Junction. Et sème le feu sacré d’un afrobeat aux jaillissements jazz et aux éclats de calypso.

        www.facebook.com/rocemusicMusiquefestivalbanlieues bleues
        New York Times - World

        Ex-Leader of Burkina Faso Convicted in Killing of Thomas Sankara, His Predecessor

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        A military tribunal sentenced former President Blaise Compaoré, who is now in exile, to life in prison for his role in the 1987 assassination.

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        By Declan Walsh

        For decades, Blaise Compaoré, the president of Burkina Faso, preferred to avoid the subject of Thomas Sankara, his predecessor and one-time friend who was brutally killed in 1987 by soldiers who gunned him down outside his office.

        On Wednesday, a military tribunal confirmed longstanding, widespread suspicions that Mr. Compaoré, now in living in exile, was in fact behind the killing.

        After six months of hearings, a heavily protected courtroom in the capital, Ouagadougou, erupted in applause after judges convicted Mr. Compaoré in absentia and declared a sentence of life imprisonment — the climax of a much anticipated attempt to deliver justice for one of Africa’s most infamous political assassinations.

        “This is a relief,” said Paul Sankara, the slain president’s younger brother, speaking by phone about the verdict. “It’s been a long wait.”

        A firebrand Marxist revolutionary, Thomas Sankara became one of the youngest presidents in modern African history when he rose to power in 1983. Over four years he gained a reputation for principled rule and spirited defiance of the West that earned him adulation across Africa.

        But his rule ended violently in October 1987 when Mr. Sankara and 12 other men were killed during the military coup that brought to power his old friend, Mr. Compaoré. For the next 27 years Mr. Compaoré ruled Burkina Faso with a tight grip until a popular uprising pushed him out in 2014, forcing him to flee to Ivory Coast with the help of French soldiers.

        Mr. Compaoré, however, is unlikely to spend any time in jail soon. He refused to return to Burkina Faso for the trial, and Ivory Coast declined to extradite him. He has always denied any role in the killing, although his explanation of the circumstances has shifted over the years.

        Mr. Sankara’s widow, Mariam, who has lived mostly in France since her husband was killed, was near the front of the courtroom as the sentence was read out.

        “I am satisfied,” she told The Associated Press, adding that she wished “the main suspects” in the case were also present.

        Pierre-Olivier Sur, a French lawyer for Mr. Compaoré, said in an interview that his client refused to appear before a “puppet trial” that had taken place in “chaotic and dramatic” conditions.

        The trial started in October, 34 years after the death of Mr. Sankara, at a repurposed convention center near the presidential palace in an upmarket part of Ouagadougou. Despite the challenges of mounting a trial decades later, a panel of civilian and military judges heard evidence from over 100 witnesses against Mr. Compaoré and 13 others accused in the killing.

        The proceedings were suspended in late January after the military seized power in Burkina Faso, the latest in a series of coups to afflict the landlocked West African nation since it gained independence from France in 1960.

        But the trial resumed a week later, and culminated on Wednesday in the convictions and prison sentences that, in many cases, went beyond those demanded by prosecutors. The tribunal also delivered sentences of life imprisonment against Hyacinthe Kafando, Mr. Compaoré’s former head of security, and Gen. Gilbert Diendéré, a senior army commander at the time of the assassination.

        Eight others, mostly former soldiers, received sentences of between three and 20 years. Three people accused of creating a false death certificate for Mr. Sankara were acquitted.

        Like Mr. Compaoré, Mr. Kafando was not present in the courthouse, having gone into hiding years ago. General Diendéré, who has been in prison since 2015 for his part in a failed coup attempt, is the only prominent convict likely to serve time.

        Mr. Sankara is still a revered figure in Burkina Faso, and since the ouster of Mr. Compaoré in 2014, his legacy has been openly celebrated. Visitors flock to a giant bronze statue of Mr. Sankara, yards from the spot where he was killed, and his image adorns cars, motorcycles and T-shirts.

        Understand the Coup in Burkina Faso

        Seizure of power. On Jan. 24, the military in Burkina Faso ousted President Roch Marc Christian Kaboré, the country’s democratically elected leader. Here is what to know:

        Rising discontent. President Kaboré had faced growing criticism and protests over his government’s failure to stem Islamist militant attacks that in the last few years have destabilized broad swathes of Burkina Faso, displaced 1.4 million people and killed thousands.

        How the coup unfolded. The military moved against the president on Jan. 23, occupying several military bases, and ousting him the following day. An officer subsequently announced on state television that the military had suspended the Constitution and dissolved the government.

        The new leader. Lt. Col. Paul-Henri Sandaogo Damiba, the commander of one of the country’s three military regions, is now in charge of the country. In his first public address on Jan. 27 he said that he would return the country to constitutional order “when the conditions are right.”

        The trial represented an effort to establish the truth about his death, as well as a rare if belated attempt to impose justice for a military coup in a region with a long history of military takeovers.

        “This is an historic verdict,” said Serge Martin Bambara, a popular rapper and democracy activist known by his stage name Smockey. “It shows that nobody is untouchable.”

        Still, the coup that interrupted the trial in January, ousting Burkina Faso’s democratically elected president, Roch Marc Christian Kaboré, and installing yet another military leader, belied hopes that the Sankara trial would act as a deterrent to future military coups.

        And the trial avoided longstanding questions about the potential role of outside powers in the death of Mr. Sankara, including France, the former colonial ruler of Burkina Faso, and neighboring Ivory Coast.

        One witness described how French officials visited Burkina Faso’s intelligence service one day after the killing, and removed sensitive surveillance materials. But the trial mostly avoided the subject of any international role, which the Burkina Faso authorities have reserved for a separate investigation.

        Now that the trial is over, the Sankara family hopes to hold a proper funeral for the assassinated leader, who was buried in a pauper’s grave dug by prisoners at night within hours of his death.

        “This is not a moment for satisfaction,” said Paul Sankara, who lives in the United States. “But at least now we can grieve.”

        As for the absent Mr. Compaoré, once considered a son by Mr. Sankara’s parents, he said simply: “He has his own conscience.”

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        France24 - Monde

        Mali : seul otage français au monde, Olivier Dubois est captif depuis un an

        Publié le : 07/04/2022 - 18:36

        FRANCE 24 Suivre

        Seul otage français recensé dans le monde, le journaliste Olivier Dubois est retenu par un groupe jihadiste au Mali depuis le 8 avril 2021. Sa famille veule profiter de l'anniversaire de sa captivité pour "faire du bruit".

        C'est un triste anniversaire que s'apprête à célébrer les proches d'Olivier Dubois, seul otage français recensé au monde. Le journaliste, collaborateur notamment du quotidien Libération, est retenu par un groupe jihadiste au Mali depuis un an.

        "Nous sommes en plein stress depuis un an, mais nous gardons de l'énergie pour aider Olivier en faisant du bruit et en parlant de lui", dit à l'AFP sa sœur, Canèle Bernard, avant cet anniversaire vendredi.

        Pour cela, la famille du journaliste, représentée par sa mère, sa sœur et le conjoint de celle-ci, a réalisé une vidéo pour sensibiliser le public.

         

        Mise en ligne sur YouTube à partir de jeudi soir, elle montre les visages de personnalités françaises comme les journalistes Elise Lucet, Gilles Bouleau et Florence Aubenas (elle-même otage en Irak en 2005), le groupe de rap IAM ou l'acteur Yvan Attal. 

        Cette vidéo se clôt sur un appel à signer la pétition lancée le 6 janvier, qui revendique plus de 80 000 signatures.

        "C'est cette pétition qui a permis qu'on parle d'Olivier", estime sa sœur.

        Parallèlement, une banderole de soutien sera dévoilée à Montpellier (sud de la France) vendredi à 18 h (16 h GMT) par Reporters sans frontières (RSF), après 19 autres villes ces derniers mois. Et une marche est organisée vendredi à Metz (est de la France).

        Et 42 sociétés de journalistes, dont celle de Libération, du Point et de France 24, qui emploient Olivier Dubois, ont publié jeudi une lettre ouverte pour plaider sa cause. Elles demandent que sa libération soit "une priorité" de celui ou celle qui sera élu(e) à la présidence de la République française le 24 avril.

         

        Olivier Dubois a été enlevé il y a un an. Plus de 40 sociétés de journalistes, dont celle de @Libe, et @RSF_inter appellent le ou la futur·e locataire de l’Elysée à tout mettre en œuvre pour sa libération. #FreeOlivierDubois Découvrez cette lettre ⬇️ https://t.co/DYKwddrkON

        April 7, 2022

         

         

        Le journaliste indépendant de 47 ans, qui vit et travaille au Mali depuis 2015, a couvert la tourmente sécuritaire traversée par le pays sahélien pour Libération ou l'hebdomadaire Le Point.

        Il avait lui-même annoncé son enlèvement dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux le 5 mai 2021.

        Il y expliquait avoir été kidnappé le 8 avril à Gao, dans le nord du Mali, par le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM), principale alliance jihadiste au Sahel, liée à Al-Qaïda.

        RFI et France 24 coupés au Mali

        Olivier Dubois est le seul otage français dans le monde depuis la libération en octobre 2020 de Sophie Pétronin, également enlevée au Mali.

        Le 13 mars, une nouvelle vidéo de lui a circulé sur les réseaux sociaux, sans qu'on connaisse sa provenance et la date à laquelle elle a été tournée.

        L'otage, qui apparaît en bonne santé, s'adresse à ses parents, à la mère de ses deux enfants, à ses sœurs et au gouvernement français, auquel il demande de "continuer à faire son possible" pour sa libération.

        Peu après, le 17 mars, la junte malienne a suspendu la diffusion de la radio RFI et de la chaîne de télévision France 24, dans un contexte de tensions avec la France. Or, RFI diffusait régulièrement des messages des proches d'Olivier Dubois à son intention.

        "Quatre jours après cette preuve de vie, ça a été une douche froide, puisqu'il qualifiait nos messages sur RFI de 'bouffée d'air frais'" dans la vidéo, souligne sa soeur.

        "Pour lui, c'est une double peine, il n'est plus relié au monde", poursuit Canèle Bernard, qui déplore régulièrement un "manque d'information" de la part du gouvernement français.

        "Je ne dis pas que l'Etat ne fait rien, mais qu'il doit informer les familles. Sinon, ça laisse supposer qu'il ne se passe peut-être pas grand-chose, et c'est pour ça que nous montons de plus en plus au créneau", assure-t-elle.

        "En matière d'enlèvement à caractère terroriste, la discrétion est une condition essentielle (...)", a répondu à l'AFP un porte-parole du Quai d'Orsay.

        Le ministère, via son centre de crise, maintient "un contact très étroit avec tous les membres de la famille d'Olivier Dubois, ses parents et ses sœurs en France comme son ex-compagne au Mali. Il les accompagne et leur transmet toutes les informations qu'il est en mesure de partager", a-t-il ajouté.

        Avec AFP

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        Mali : une religieuse colombienne libérée après plus de quatre ans de captivité

        SAHEL

        Le journaliste français Olivier Dubois, otage au Mali depuis 7 mois

        Déborah Al Hawi Al Masri, compagne d'Olivier Dubois, otage au Mali : "Je ne perds pas espoir"

        L'Humanité

        Barbara Hannigan : « Tout est affaire d’authenticité »

        Entretien

        Musique. Depuis deux décennies, la chanteuse et cheffe d’orchestre canadienne dynamite avec un succès ininterrompu les codes du chant lyrique et de la musique contemporaine. Entretien.

        Clément Garcia

        Dans le domaine codé et feutré de l’art lyrique, Barbara Hannigan est un véritable phénomène. Ses interprétations incandescentes du Grand Macabre de Ligeti ou de Lulu, héroïne de l’opéra éponyme d’Alban Berg, avaient notamment marqué les esprits et l’époque. Familière du répertoire contemporain qu’elle stimule d’une fougue peu commune, courtisée par les plus grands compositeurs du moment, elle suscite une attention permanente en montant des projets toujours plus audacieux. Après trois saisons de résidence à la Maison de la Radio et de la Musique, auprès de l’Orchestre philarmonique de Radio France, la soprano et cheffe d’orchestre décapante prolonge le bail en inaugurant le poste de «première artiste invitée”, pour trois nouvelles saisons. L’occasion pour le public de partir à la rencontre d’une personnalité hors du commun. Cueillie par internet à New-York, où elle faisait escale entre Hambourg et Paris, l’artiste suractive nous a accordé un entretien.

        Quels ont été les moments forts de la collaboration que vous avez nouée avec l’Orchestre de Philarmonique de Radio France?

        Il y en a eu beaucoup ! Je pense au concert de dernière minute que nous avons ajouté au début de la pandémie, en juillet 2020. C’était très spécial, un signe de confiance fort envers moi et les musiciens, avec un programme sérieux, Stravinsky, Haydn et Britten. Je pense encore à un programme en janvier dernier sur les animaux et la nature, deux thèmes qui me tiennent à cœur. Et c’était un programme joyeux, comme celui que nous avons monté en mai 2022 avec la Gaité Parisienne d’Offenbach, Pucinella de Stravinsky. Offenbach n’est pas facile à jouer, Il nécessite d’avoir le cœur ouvert, de ne pas faire de demi-pas. Il faut vraiment plonger ensemble dans la musique, et j’adore ça ! J’aime mêler le sérieux à la joie, la bonne humeur, le rire. Nous avons noué une relation de confiance avec l’orchestre qui nous permet d’être ouverts à des styles de musique différents.

        Vous effectuez des allers-retours permanents entre le répertoire classique et contemporain. Ce choix s’est-il imposé naturellement ?

        Oui, tout à fait naturellement. Je ne pense jamais à la date de composition d’une œuvre. Ca ne représente rien pour moi. La musique me touche par sa matière dramatique et sa construction dramaturgique. Le lien entre les œuvres n’est pas une question d’époques, de siècles. Je regarde, j’écoute, j’étudie les partitions, et puis je fais mes choix avec le cœur. Dans un autre domaine, lorsque je vais au musée, j’aime les expositions thématiques, et moins chronologiques ou dédiées à une époque.

        Comme sur votre album récent, La Passionne, où une symphonie de Haydn est insérée entre Djamila Boupacha, œuvre de Luigi Nono consacrée à la célèbre résistante algérienne torturée par l’armée française, et les « Quatre chants pour franchir le seuil » de Gérard Grisey….

        Oui, cet album reflète parfaitement ma démarche. C’était le même choix qui présidait à un album précédent, Crazy Girl Crazy avec des œuvres de Bério, Berg et Gershwin. Pour moi, c’est normal de fonctionner ainsi.

        Djamila Boupacha, que vous deviez également jouer sur scène, s’insère parfaitement dans cette thématique de « la passion » qui vous est chère.

        Djamila Boupacha est un chant sur l’espoir, la recherche et la perte de liberté. Je devais le chanter en concert mais nous l’avons remplacé par un chant ukrainien qui traite du printemps, de l’espoir, de l’amour. Il a la même fonction dramatique selon moi. Je veux faire de ce chant quelque chose de moderne, avec un arrangement pour voix seule où l’on retrouve la gamme très « élastique » de Djamila Boupacha. J’utilise le mot « passion » dans ses différentes acceptions : la passion dans un sens religieux, mais aussi la passion nécessaire pour entrer en communion sur scène avec les musiciens et le public. C’est quelque chose de très spirituel pour moi.

        Le programme que vous jouez à la Maison de la Radio est en effet très spirituel, entre le concerto de Berg et le Requiem de Mozart…

        Oui, c’est un programme lourd. Le concerto de Berg « à la mémoire d’un ange », est dédié à la fille d’Alma Mahler et Walter Gropius, décédée jeune.  Et dans le Requiem de Mozart, il y a des moments de pure panique. Ce n’est pas seulement un hommage aux morts. Il évoque le désespoir, la crainte qui modifie l’équilibre de chaque personne et des sociétés. Et aujourd’hui avec la pandémie, la guerre en Ukraine, hier avec la guerre en Syrie, le monde entier vit dans cette angoisse, cette crainte.

        D’où vous vient cette passion pour la musique contemporaine ?

        Je viens d’un petit village de Nouvelle-Ecosse, au Canada où, enfant, je n’écoutais pas de musique contemporaine, ni celle de Berg ou de Mahler. Mais tout le monde chantait, jouait de piano. La musique était au centre de ma vie. J’ai aussi eu la possibilité de forger une discipline, avec des professeurs de très bon niveau, puis j’ai commencé des études au conservatoire de Toronto. J’y ai découvert la musique contemporaine, mais aussi classique. J’avais une curiosité pour tout, mais refusais les stéréotypes, les catégories. Car toutes les musiques sont compliquées et fonctionnent avec les émotions, le cœur. J’ai observé qu’autour de moi, pas grand monde n’était passionné par la musique contemporaine. Mais moi, oui. J’ai tout de suite senti une vocation et j’ai choisi de lui consacrer mes efforts. « Noblesse oblige », comme on dit... 

        Que vous a apporté le fait de travailler directement avec des compositeurs ?

        Je travaille avec les compositeurs depuis très longtemps. A 17 ans, j’ai joué ma première création mondiale, puis j’ai continué. Les compositeurs vivent souvent isolés, et je les vois comme des personnes très vulnérables. Spécialement au moment où ils doivent offrir leur musique aux musiciens. C’est comme s’ils confiaient leur bébé. C’est aussi une situation de confiance qui se créée, de fragilité, quasi-psychologique, qui nécessite un dialogue. La manière de travailler est toujours différente selon le compositeur. Nous cherchons ensemble, parfois avant, parfois après l’écriture. Des compositeurs m’ont ouvert des possibilités qui m’étaient inconnues. Par exemple, Pascal Dusapin ou le saxophoniste John Zorn, avec lequel je joue en ce moment, ont révélé des possibilités qui nichaient en moi, des choses que je considérais techniquement impossibles en observant la partition. Je dis toujours à Pascal, c’est une blague entre nous : « Je suis Pascal Dusapin !». Et il me répond « Je suis Barbara Hannigan ! ». Quand je chante la musique de Pascal, je suis en représentation de Pascal.

        Le corps, la danse occupent centrale dans votre manière de chanter. Et vous venez de sortir un album intitulé « Dance With Me ». L’expression corporelle relève-t-elle pour vous de la nécessité ?

        Je pense que c’est naturel. Quand j’étais jeune, je ne savais pas rester assise à écouter. Et c’est beaucoup plus confortable pour moi de bouger lorsque je chante. Je ne sais pas rester fixe, ce n’est pas moi. Sur scène, mon souffle est plus libre et je chante bien mieux quand je suis en mouvement.

        Vous dirigez des orchestres, en plus de chanter. Comment voyez vous le rapport entre ces deux activités ?

        Après douze ans de direction, je dirais que c’est de plus en plus la même chose. En répétition, récemment, j’ai dit aux musiciens que je ne souhaitais pas donner le tempo. Le but, pour moi, est de trouver le bon geste, qui n’est pas forcément un geste orthodoxe. Les musiciens sentent instinctivement l’authenticité d’une proposition. Vous pouvez être très précis sans que l’orchestre comprenne. Et vous pouvez avoir une gestuelle plus vague et l’orchestre comprendra tout. Tout est affaire d’authenticité.

        Vous venez de mener un nouveau projet avec le saxophoniste d’avant-garde John Zorn. Pouvez-vous nous en dire plus ?

        J’adore John Zorn. C’est un esprit absolument libre qui a véritablement changé ma vie. Quand j’ai commencé à travailler avec lui, il y a cinq ans, c’était différent de tout ce que j’avais fait jusqu’ici. Il monte sur scène quand je chante, m’a initié à l’improvisation, a révélé en moi une puissance et une force que je peux ensuite offrir pour d’autres collaborations, avec les jeunes musiciens que je dirige ou avec d’autres compositeurs. Les concerts que nous avons joués à Hambourg relevaient de l’impossible : 3 pièces « Jumalattaret », « Song of Songs » et « Pandora’s Box » où l’ensemble des musiciens communient dans l’énergie, la générosité, le risque. C’était superbe. Et vous pourrez bientôt voir ça en France !

        Pouvez-vous nous parler de vos projets futurs ?

        Les orchestres sont en train annoncer leur programmation, je ne peux donc pas trop m’avancer. C’est de toute façon difficile pour moi de penser mes projets six mois en avance. Je vis les choses au temps présent malgré les plannings pour les répétitions, les nécessités administratives. C’est très ennuyant... Aujourd’hui, je dirige Debussy et Haydn, et c’est ça qui m’occupe. Je suis « là ». C’est difficile de me projeter dans autre chose.

        Mathieu Amalric vous a filmée à plusieurs reprises et l’on vous voit dans différents projets documentaires. Êtes-vous attirée par d’autres projets, au cinéma par exemple ?

        Le cinéma, non... Les trois documentaires que nous avons faits avec Mathieu relevaient du dialogue, et j’ai adoré ça, c’était quelque chose de très spécial. Un autre film va sortir en avril, Fuoco Sacro, un film réalisé par Jan Schmidt-Garre au sujet du « feu sacré » de la voix. Autour de trois chanteuses lyriques, moi, Ermonela Jaho, et Asmik Grigorian.

        Musique
        Valeurs Actuelles

        Deux femmes tuées à l’arme blanche dans l’Hérault

        Deux femmes âgées de 21 ans et 25 ans ont été tuées de plusieurs coups de couteau vendredi 14 janvier. Comme le relaie France Bleu, le drame a eu lieu à Roujan, une commune proche de Béziers dans l’Hérault. Le compagnon de la plus jeune victime serait le principal suspect. La seconde victime était la voisine du couple. Le procureur de la République de Béziers, Raphaël Balland, a indiqué que le meurtrier présumé de 22 ans a été arrêté vendredi soir. Ce dernier est d’ailleurs revenu sur les faits lors de sa garde à vue.

        Le déroulé des faits

        Ce jeune homme vivait avec sa compagne de 21 ans depuis moins d’un an, dans un immeuble situé rue du Jeu du Ballon, dans ce village de 2 000 habitants. Durant l’après-midi, ils auraient tous deux consommé du cannabis avant que l’homme ne dérape. Selon ses propos tenus en garde à vue, il pensait qu’on voulait le tuer. Le couple aurait fini par se battre avant que l’homme ne porte plusieurs coups de couteau à la jeune femme, qui aurait été touchée au niveau du cou. La voisine du dessus allait promener son chien lorsqu’elle a entendu l’altercation à travers la porte. Elle serait entrée dans l’appartement et aurait fini par se battre avec l’individu qui lui a asséné à son tour des coups de couteau.

        Inconnu des services de police

        L’homme a indiqué aux enquêteurs s’être ensuite rendu dans le restaurant tenu par sa famille, en face de son domicile. Arrivant sur place, les vêtements mouchetés de sang, il aurait indiqué à ses proches « avoir fait une connerie », relate France Bleu. Son père s’est alors rendu dans l’appartement, découvrant les corps. Il a alerté les gendarmes qui ont rapidement arrêté son fils. Raphaël Balland a en tout cas précisé que ce dernier avait un casier judiciaire vierge. La famille de la compagne meurtrie n’aurait jamais relevé de comportement violent ou menaçant de la part du suspect.

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        France24 - World

        Observers Direct: The fight against homophobia and transphobia in Cameroon

        The Observers Direct

        Issued on: 07/04/2022 - 15:47Modified: 07/04/2022 - 15:48

        Hardly a week goes by in Cameroon without a video emerging that documents violence against gay or transgender people. Our Observers, LGBT rights activists, brought this worrying phenomenon to our attention. In this episode of The Observers Direct, we visited them on the ground to see how they help victims and fight to change public attitudes.

        Caught "in the act" with a partner, lured into an ambush or singled out for their appearance – LGBT people in Cameroon face daily threats, violence and suspicion. They are often the victims of beatings, evictions from their homes, prison sentences or even death, all because of their sexual orientation or gender expression. 

        This violence has existed for a long time but has been steadily increasing in recent years. A group of associations has compiled a list of incidents that have taken place online or in person. The figures speak for themselves: there were more than 3,500 cases documented in 2021, compared with 200 in 2016.

        'Cameroon, a country facing multiple crises'

        The rise in identified cases can be partly explained by increased vigilance and organisation from LGBT activists. However, the phenomenon largely arises from the fact that Cameroon is facing multiple crises, according to our Observer Nickel Liwandi, director of the association CAMFAIDS. The country is dealing with an armed conflict in its western English-speaking regions as well as a population of displaced persons from the Central African Republic in the east.  

        The Covid-19 pandemic has further amplified the trend. Lockdowns and curfews have increased the risk of domestic violence for those who are forced to stay at home. Plus, many transgender people who work in nightlife or who are forced into prostitution have seen their incomes plummet during the pandemic.

        The 'Shakiro' incident shines a light

        A series of events have also exacerbated public scrutiny of LGBT people. In February 2021, transgender activist Shakiro, who is well known online, was arrested along with her partner Patricia, also transgender, in a restaurant in Douala.

        The two women were finally released on bail in July 2021, but the high-profile case drew the public's attention to transgender people in Cameroon, something which many people had been previously unaware of, or had preferred to ignore, our Observers say. 

        Other similar cases have made headlines and gone viral on social networks, such as a Cameroonian man's marriage to a Swiss businessman, or a sex tape between the former captain of Cameroon's women's national football team and another woman. 

        Transgender people the targets of violence 

        "Some people don't need much justification to take action," laments Liwandi. And transgender people are among the populations most targeted by violence. Like Bijou, a 27-year-old waitress who was accosted by two men in her bar on her birthday. They offered her a drink elsewhere, took her phone and forced her to follow them to another bar. 

        It isn't clear whether they knew she was transgender from the beginning, but Bijou ended up being attacked by about twenty people, beaten, stripped and humiliated. A third party had to intervene before one of the aggressors agreed to take Bijou to the police station.

        But at the police station, she was the one who was arrested, while her attackers went free. Three months later, an assailant was finally sentenced to six months in prison, 450,000 CFA francs (about 690 euros) in damages and 250,000 CFA francs (about 380 euros) in fines. 

        It's rare for those who attack LGBT people to be punished, due to Article 116 of Cameroon's penal code which outlaws same-sex relations and is often used to condemn anyone who is even suspected of being homosexual.

        Educating society on what it means to be transgender

        At the heart of the fight for transgender people's rights is an association called Positive Vision, which is run by our Observer, Akiki. She talks to people who are questioning their own identities and gives them advice on how to protect themselves. She hopes to "educate" society on what transgender identities are:

        Akiki's association also comes to the aid of transgender people who are forced to prostitute themselves. In our report, we were able to meet Jennifer, 27 years old, and a sex worker since she was 12 years old. It wasn't her choice, she says: transgender people are discriminated against everywhere, it's almost impossible to find conventional employment.

        Her daily routine is filled with jobs that end in beatings when the client discovers that she is "not really a woman". She says she barely makes any money, "just enough to buy clothes", which is an essential expense for transgender people to be able to better express their gender identity.

        Like many of the LGBT people we met in Cameroon, Jennifer has one dream: to leave her country for a place where she can live out her identity and sexuality without being forced to "blend in". 

        Fighting through fear

        Our Observers' fight against violence and discriminatory laws takes courage. While their associations are legal, their missions are sensitive: one of them asked to stay anonymous in our report and some activists preferred to use pseudonyms. 

        Their fear isn't unfounded. Some activists – even some lawyers – were taken into custody themselves when they went to the police station to help an LGBT person who was detained. 

        And they know that change won't happen overnight. Raising awareness and protecting LGBT people in Cameroon will also require the goodwill of authorities.

        In November 2021, shortly after Bijou was attacked, the Ministry of Communication finally published a response to the widespread outrage directed at LGBT people.

        "It's not up to each and every one of us to take justice into their own hands and punish those who may be convinced of [homosexuality]," the ministry said. 

        But in the same statement, the ministry explained, "Homosexuality remains contrary to our reality, to our convictions and to our culture, as well as to our duties of procreation."

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        France24 - Monde

        Massacres au Mali : l'ONU réclame un accès "impératif" à Moura

        Publié le : 07/04/2022 - 16:53

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        L'émissaire de l'ONU pour le Mali, El-Ghassim Wane, a demandé jeudi un accès "impératif" à la localité de Moura (centre) où l'armée malienne, assistée de forces étrangères présumées liées à la société russe Wagner, est accusée d'un massacre fin mars. Face aux accusations d'exactions sur des civils commises, la justice militaire malienne a annoncé mercredi soir l'ouverture d'une enquête.

        L'émissaire de l'ONU pour le Mali, El-Ghassim Wane, a réclamé, jeudi 7 avril, au gouvernement malien d'autoriser un accès "impératif" à la localité de Moura (centre) où l'armée malienne, assistée de forces étrangères présumées liées à la société russe Wagner, est accusée d'un massacre fin mars.

        "La mission [Minusma, NDLR] a cherché à accéder à la zone et a pu effectuer un survol de reconnaissance le 3 avril", a-t-il dit lors d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU. Mais "l'autorisation de déploiement d'une mission intégrée n'a, jusqu'à présent, pas été autorisée malgré un engagement important auprès des autorités nationales", a déploré l'émissaire.

        "Si l'annonce, hier soir [mercredi], par le procureur du tribunal militaire de Mopti de l'ouverture d'une enquête, y compris le déploiement sur le terrain du personnel requis, est une initiative bienvenue, il est impératif que les autorités maliennes apportent la coopération nécessaire à ce que la Minusma ait accès au site des violations alléguées, conformément à son mandat", a souligné El-Ghassim Wane.

        "Plus généralement sur les droits humains, la Minusma a ouvert 17 enquêtes sur des allégations d'attaques aveugles contre des civils, d'arrestations extrajudiciaires, de mauvais traitements, de disparitions forcées et d'exécutions extrajudiciaires dans le centre du Mali depuis le début de cette année", a aussi déclaré l'émissaire.

        >> À lire aussi, le décryptage France 24 : Massacres à Moura dans le centre du Mali, les dessous d'une opération militaire

        "Nous finalisons actuellement une mise à jour sur la situation des droits humains qui couvrira la période de janvier à mars de cette année", a-t-il indiqué.

        L'armée malienne a dit avoir mené du 23 au 31 mars une opération de "grande envergure" dans la localité de Moura, comptant plusieurs milliers d'habitants. En dehors de 203 "terroristes" tués, 51 autres ont été capturés, a-t-elle affirmé.

        L'ONG Human Rights Watch a pour sa part fait état dans un rapport de l'exécution sommaire de 300 civils par des soldats maliens associés à des combattants étrangers.

        Ces derniers sont présumés relever de la société russe Wagner, déployée depuis quelques mois au Mali. Bamako dément la présence de ces mercenaires, ne reconnaissant la présence au Mali que d'"instructeurs" déployés dans le cadre d'un accord de coopération bilatérale avec la Russie.

        Avec AFP

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        Au Mali, la justice militaire ouvre une enquête sur les événements de Moura

        Mali : HRW accuse des soldats maliens et présumés russes d'avoir exécuté 300 civils en mars

        DÉCRYPTAGE

        Massacres à Moura dans le centre du Mali : les dessous d'une opération militaire

        Valeurs Actuelles

        Bastia : la préfecture visée par des cocktails molotov et le drapeau français brûlé par des manifestants

        Plus d’un mois après l’agression mortelle d’Yvan Colonna, la pression n’est toujours pas redescendue en Corse. Mercredi 6 avril, Midi-Libre a fait savoir qu’une nouvelle manifestation s’était déroulée à Bastia (Haute-Corse), donnant lieu à des débordements. La préfecture a été la cible de cocktails molotov envoyés par des militants indépendantistes remontés contre l’Etat qu’ils jugent responsables de la mort d’Yvan Colonna. Les manifestants, souvent cagoulés, ont aussi symboliquement brûlé le drapeau français.

        L’Etat attaqué

        Devant la banque de France, des individus ont aussi mis le feu à des poubelles et bloqué des routes. Ils ont réitéré des actes similaires devant le commissariat de la ville. Face à ces violences, les forces de l’ordre ont dû intervenir pour calmer la situation. Plus tôt dans la journée, la famille d’Yvan Colonna avait annoncé poursuivre l’Etat devant le tribunal administratif de Marseille, estimant que « l’administration pénitentiaire est juridiquement responsable de son décès ». Pour rappel, Yvan Colonna est mort le 21 mars dernier à la suite de son agression par un codétenu à la prison d’Arles au début du mois. Il y purgeait une peine de prison à perpétuité pour sa participation à l’assassinat du préfet Claude Erignac en 1998. Depuis, l’affaire a pris de l’ampleur et de vives tensions sont survenues en Corse. Des militants indépendantistes ont notamment fait part de leur colère et de leur indignation, qualifiant l’état d’« assassin ». Le 16 mars 2022, alors qu’Yvan Colonna était toujours hospitalisé, Gérald Darmanin s’était rendu sur l’Ile de Beauté pour tenter d’apaiser la situation et ouvrir des discussions, notamment sur une possible autonomie de la Corse. Mais depuis, les militants ont poursuivi leurs actions et plusieurs débordements se sont enchaînés.

        Bastia : les dernières actualités

        Bastia : un rassemblement pour Yvan Colonna dégénère, trois interpellations

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        France24 - Monde

        Au Mali, la justice militaire ouvre une enquête sur les événements de Moura

        Publié le : 07/04/2022 - 02:14

        FRANCE 24 Suivre

        Face aux accusations d'exactions sur des civils commises fin mars par l'armée malienne à Moura, dans le centre du pays, la justice militaire malienne a annoncé mercredi soir le démarrage d'une enquête.

        Au Mali, la justice militaire a annoncé mercredi 6 avril l'ouverture d'investigations sur les récents événements de Moura (centre), où des témoignages font état de l'exécution en masse de civils par des soldats maliens et des combattants étrangers.

        À la suite des "allégations d'exactions présumées commises sur des civils (...), des enquêtes ont été ouvertes par la gendarmerie nationale sur instructions du ministère de la Défense et des Anciens combattants pour mener des investigations approfondies afin de faire toute la lumière sur ces allégations", a écrit dans un communiqué le procureur auprès du tribunal militaire de Mopti, grande ville proche de Moura.

        Le procureur se rendra "très prochainement" sur place avec des enquêteurs et un médecin légiste, ajoute le communiqué.

        Versions opposées

        Les autorités dominées par les militaires arrivés au pouvoir par la force en 2020 étaient pressées de maintes parts d'ouvrir une enquête indépendante sur les faits survenus entre le 27 et le 31 mars à Moura, dans une région qui est l'un des principaux foyers des violences sahéliennes.

        L'armée malienne et des témoins interrogés par la presse ou l'ONG Human Rights Watch (HRW) offrent des versions diamétralement opposées. L'armée dit avoir "neutralisé" 203 jihadistes lors d'une opération d'envergure. Les témoins cités rapportent une masse d'exécutions sommaires de civils, des viols et des actes de pillage commis par des soldats maliens et des combattants étrangers présumés être des Russes.

        HRW affirme que 300 civils, dont certains soupçonnés d'être des jihadistes, ont été exécutés, et parle du "pire épisode d'atrocités" commises depuis le déchaînement des violences au Mali en 2012.

        Mercredi, l'expert indépendant de l'ONU sur les droits de l'homme au Mali, Alioune Tine, a joint sa voix à celles de la France, des États-Unis, de l'Union européenne ou encore de la Commission malienne des droits de l'Homme pour demander une enquête.

        L'ONU enquête

        Le porte-parole de l'ONU, Stéphane Dujarric, a indiqué devant la presse à New York que les Nations unies avaient ouvert une enquête et que les experts de la Mission onusienne au Mali (Minusma) cherchaient à se rendre sur le site "le plus rapidement possible". Un tel déplacement est soumis au bon vouloir des autorités maliennes.

        Les évènements de Moura ont pour toile de fond la reconfiguration en cours depuis que la junte s'est détournée de la France et de ses alliés européens, et tournée vers la Russie pour reprendre le terrain perdu aux jihadistes depuis 2012.

        Avec AFP

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        Mali : HRW accuse des soldats maliens et présumés russes d'avoir exécuté 300 civils en mars

        DÉCRYPTAGE

        Massacres à Moura dans le centre du Mali : les dessous d'une opération militaire

        LE JOURNAL DE L’AFRIQUE

        Mali : Human Rights Watch pointe des "exactions" de l'armée malienne à Moura

        Valeurs Actuelles

        Mayenne : l’agricultrice retrouvée morte a été tuée par arme à feu

        Il ne s’agit pas d’un accident. Après le décès d’une agricultrice, le 1er avril, dans son exploitation à Brecé en Mayenne, les gendarmes ont mené des investigations. Comme l’a rapporté Ouest France, une autopsie réalisée sur le corps de la victime, âgée d’une quarantaine d’années, a révélé qu’un individu lui avait tiré dessus, comme l’a précisé Céline Maigné, la procureure de la République : « Elle est décédée des suites de coups d’armes à feu ». Une enquête pour meurtre a été ouverte.

        Un lien entre deux affaires

        L’un des associés de l’éleveuse de bovins était recherché par les enquêteurs après avoir disparu « de manière concomitante » avec l’agricultrice. Il a également été retrouvé mort, mais aucune information n’a été donnée sur les circonstances de son décès. Le mari de la quadragénaire a été entendu par les forces de l’ordre. En effet, un lien pourrait être établi entre les deux affaires. « Les investigations se poursuivent », a indiqué la procureure de la République. Pour l’heure, aucune interpellation n’a eu lieu.

        Mayenne : les dernières actualités

        Lassay-les-Châteaux : jugé pour le meurtre de sa femme à coups de hache, il assure avoir été “envouté”

        Mayenne : démantèlement d’un réseau de trafic de drogue entre la France et la Belgique

        Mayenne : faute de place, une femme enceinte transportée en urgence à 200km de chez elle

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        New York Times - World

        Yemeni Leader Hands Power to New Body as His Saudi Backers Seek to End War

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        President Abdu Rabbu Mansour Hadi abdicated days after a two-month cease-fire took effect, signs that his Saudi allies may be looking for a path out of the bloodshed.

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        By Ben Hubbard

        BEIRUT, Lebanon — Yemen’s exiled president stepped down on Thursday and passed power to a presidential council, a sweeping reshuffle supported by his backers in Saudi Arabia aimed at jump-starting efforts to end the seven-year war that has roiled the Arabian Peninsula.

        The president, Abdu Rabbu Mansour Hadi, announced his abdication days after a two-month cease-fire took effect, another sign that Saudi Arabia and its Persian Gulf allies may be looking for a path out of the years of bloodshed. Mr. Hadi delegated the new presidential council to run the government and lead peace talks with the Iran-backed Houthi rebels who control Sana, Yemen’s capital, and the country’s northwest.

        The move was the most significant effort to reorganize the anti-Houthi forces in Yemen since the war began. But analysts raised questions about how effective it would be at pushing the peace process forward given the divergent positions of the council’s eight members.

        “Quite clearly this is an attempt, perhaps a last ditch effort, to reconstitute something resembling unity within the anti-Houthi alliance,” Gregory Johnsen, a former member of United Nations Panel of Experts for Yemen, wrote on Twitter. “The problem is that it is unclear how these various individuals, many of whom have diametrically opposing views, can work together.”

        The new push to end the war follows seven years of grinding combat that have shattered the Yemeni state, spawned one of the world’s worst humanitarian crises and undermined the security of rich, oil-producing Persian Gulf monarchies allied with the United States.

        Yemen’s war began in 2014 when the Houthis seized Sana and the northwest of the country, sending the government, and Mr. Hadi, into exile. Months later, an Arab military coalition led by Saudi Arabia began a vast bombing campaign intended to push the Houthis back and restore the government.

        But the conflict settled into a stalemate and grew into an increasingly vicious proxy war between Saudi Arabia and its allies and Iran, which has helped the Houthis develop sophisticated drones and missiles that have struck deep inside Saudi Arabia and the United Arab Emirates, another gulf member of the coalition. Those strikes have damaged oil infrastructure in both countries.

        The United States is one of the main suppliers of jets, bombs and other military equipment used by Saudi Arabia and its allies, who have killed large numbers of civilians in Yemen and destroyed critical infrastructure. The United States also helps Saudi Arabia defend its border from Houthi attacks and intervened to help protect the United Arab Emirates from a Houthi missile attack in January.

        Initially, Saudi Arabia told the United States that the coalition could swiftly defeat the Houthis. But that did not come to pass and Saudi officials have been looking more recently for ways to end the war, which has tarred the kingdom’s reputation and taxed its finances.

        Mr. Hadi’s abdication appeared to have been brokered by Saudi Arabia, which has been hosting hundreds of Yemenis representing different political groups in its capital, Riyadh, since last week for talks expected to end on Thursday.

        Saudi Arabia and the United Arab Emirates welcomed the transition with a promise of $3 billion in aid for the Yemeni government, including $1 billion to shore up the country’s central bank, which has failed to keep the value of the national currency from plummeting.

        Saudi Arabia’s crown prince and de facto ruler, Mohammed bin Salman, met with the new presidential council’s members on Thursday. Images distributed by the Saudi state-run news service showed him shaking their hands and exchanging cheek kisses.

        A senior Houthi official, Mohammed Al-Bukaiti, used Twitter to criticize the formation of the council, calling it illegitimate.

        The Houthis refused to participate in the talks in Riyadh, saying that any discussions on the future of Yemen should be hosted by a neutral country, not one of the combatants. They have accused Yemen’s internationally recognized government and its ministers of spending more time in lavish hotels in the Saudi capital than in Yemen.

        Understand the War in Yemen

        A divided country. A Saudi-led coalition has been fighting in Yemen against the Houthis, a Shiite Muslim rebel group that dominates in northern parts of the country, for years. Here’s what to know about the conflict:

        The origins. The conflict has its roots in the country’s Arab Spring uprising, which forced then-President Ali Abdullah Saleh to step down in 2012. Mr. Saleh then decided to join forces with the Houthi rebels, which had been growing in strength.

        Hostilities begin. In 2014, the Houthis, supported by sections of the military loyal to Mr. Saleh, stormed Sana, the capital of Yemen, and forced then-President Abdu Rabbu Mansour Hadi into exile in Saudi Arabia. A Saudi-led coalition including the United Arab Emirates began bombing the country in 2015 in response.

        A proxy war? The conflict has been a source of friction between Sunni Saudi Arabia and Shiite Iran in their battle for influence in the Middle East. The Saudis have accused Iran of supporting the rebels. Iran has denied the claim, though the rebels have used Iranian-made weapons.

        The U.S. role. The United States has backed the Saudi-led coalition from the start of the conflict. President Biden announced the U.S. would end its support, but his administration has continued selling it weapons. In January, the U.S. military intervened to help the U.A.E. thwart a missile attack by the rebels.

        Enduring crisis. Yemen remains divided between the Houthis, who control the north and Sana, and the Saudi-backed government in the south. As military operations drag on, the country has become the site of what aid groups say is one of the world's worst humanitarian disasters.

        A truce. On April 1, the United Nations said that the two warring sides had accepted a two-month truce. President Abdu Rabbu Mansour Hadi also announced his abdication, another sign that his Saudi backers may be looking for a path out of the bloodshed.

        “The Yemeni people rejected the government of the hotels because it had become a guest in a Riyadh hotel, so how can they accept a council born of the hotel itself?” Mr. Al-Bukaiti tweeted.

        The presidential council faces substantial obstacles.

        It is led by Rashad al-Alimi, a former interior minister who advised Mr. Hadi and is seen as close to the Saudis.

        Its other members include a powerful governor from the oil-rich Yemeni province of Marib; a nephew of Yemen’s former strongman who was allied with the Houthis until they killed his uncle, Ali Abdullah Saleh, in 2017; and the head of a U.A.E.-backed force that seeks the independence of southern Yemen.

        Mr. Johnsen, the former member of the U.N. experts panel, compared the council with “a Frankenstein” and questioned how effective it would be.

        “In theory, I can see how this is supposed to work: bring all the various military units under one giant umbrella to take on the Houthis,” he tweeted. “But in practice I don’t think these actors will be able to set aside their many, many differences to unite against a common foe.”

        Another gnarly question is whether the Houthis actually want peace.

        The past seven years have seen them grow from a scrappy, provincial rebel movement into a de facto government that controls the capital, finances itself from a vast war economy and regularly launches ballistic missiles at its enemies.

        Seven years of war have failed to dislodge the group, and its leaders are unlikely to surrender any of their power without receiving significant concessions.

        Hwaida Saad contributed reporting from Beirut.

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        Valeurs Actuelles

        Marseille : une bagarre éclate entre des supporters grecs et olympiens

        Un match sous haute tension. Mercredi 6 avril à Marseille, une altercation a eu lieu entre des dizaines de supporters grecs du PAOK Salonique et de l’Olympique de Marseille. Comme l’a fait savoir France Bleu, des bagarres successives ont éclaté dans la soirée au centre-ville de la cité phocéenne, à la veille du match de football des deux équipes au Vélodrome. Alors que les supporters grecs étaient arrivés 24h en avance et logeaient dans un hôtel, les olympiens ont repéré leur lieu d’hébergement à la Joliette. Certains d’entre eux s’y sont rendus cagoulés et une violente échauffourée s’en est suivie aux alentours de 19h30.

        ⚽️| Ce jeudi 7 avril à 21h se tiendra le match #OMPAOK.Un dispositif de sécurité renforcé a été élaboré par @prefpolice13.➕d'infos sur le dispositif 👇 pic.twitter.com/5cw6RBOSKH

        — Préfète de police des Bouches-du-Rhône (@prefpolice13) April 5, 2022

        Policiers et CRS

        La police est intervenue pour s’interposer entre les deux groupes, et a dû disperser les individus à l’aide de grenades lacrymogènes. Les supporters marseillais ont pris la fuite, mais les fans du PAOK Salonique auraient voulu en découdre et auraient commis des dégradations dans leur hôtel. A la suite de cet incident, un dispositif de policiers et CRS a été mis en place devant l’établissement et devront rester en surveillance jusqu’au coup d’envoi du match ce jeudi à 21h. Mais vers 00h30, les Marseillais ont remis de l’huile sur le feu, alors que les supporters du PAOK Salonique ont tenté de fuir. Les débordements se sont ensuite poursuivis durant une bonne partie de la nuit. Pour rappel, la Préfecture avait pris la mesure des tensions entre les deux groupes des supporters avant leur altercation. Dans un communiqué, la préfète de police de Marseille avait notamment annoncé que leurs déplacements ainsi que ceux des joueurs devaient être encadrés par les forces de l’ordre pour « la préservation de l’ordre public » avant ce match de Ligue Europa.

        Marseille : les dernières actualités

        A Marseille, Eric Zemmour prend sa revanche

        À Marseille, un jeune homme de 16 ans se tue dans le métro en pratiquant le « train surfing »

        Bouches-du-Rhône : 530 kg de cannabis découverts dans le véhicule d’un homme arrêté lors d’un contrôle routier

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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        L'Humanité

        Magie des écrivains

        Chronique

        L’anagramme de MAGIE, c’est IMAGE. Ceci ne veut en aucun cas dire que les images, en soi, sont magiques mais plutôt qu’il faut s’en méfier, qu’elles recèlent leur poids de falsification. En un mot, qu’elles peuvent mentir, créer l’illusion en lieu et place de la réalité et que, en conclusion, leur pouvoir est…magique. Faut-il ajouter que les poètes – et les écrivains en général – sont des grands fournisseurs d’images (le mot change ici d’acception), des illusionnistes si l’on préfère ?

        Vincent RoyLe goût de la magie

        Dès lors que l’on parle de magie, à quoi fait-on référence ? Un petit livre intitulé Le goût de la magie répond à cette question en faisant la part belle aux écrivains, qui, d’une certaine façon, sont des magiciens. « La littérature est née le jour où un jeune garçon a crié ‘’au loup, au loup !’’ alors qu’il n’y avait aucun loup derrière lui. Que ce pauvre petit, victime de ses mensonges répétés, ait fini par se faire dévorer par un loup en chair et en os est ici relativement accessoire. Voici ce qui est important : c’est qu’entre le loup au coin du bois et le loup au coin d’une page, il y a comme un chatoyant maillon. Ce maillon, ce prisme, c’est l’art littéraire », explique Vladimir Nabokov dans la leçon inaugurale d’un cycle de conférences (1941-1948), qu’il prononça dans plusieurs universités américaines où il enseignait la littérature européenne. « La littérature est une invention », poursuivait-il, « la fiction est fiction ». L’écrivain, selon l’auteur de Lolita, est un enchanteur et, partant, un magicien. C’est donc la part de magie propre au génie (au style qui caractérise le génie), que le lecteur cherche à percer. 

        Depuis L’ Odyssée, les magiciennes et les magiciens font recette en littérature : prenez Circé au chant X. Dans Les Métamorphoses d’Ovide, Orphée enchante magiquement par son chant tant les êtres humains des deux sexes que les animaux et les végétaux. Dans le livre de « L’Exode » de L’Ancien Testament, les magiciens ont leurs mots à dire – et les faits s’ensuivent ! Shakespeare, dans La Tempête, invente un magicien : c’est Prospero. Ce dernier réussit à « obscurcir le soleil dans la splendeur de son midi ». La liste des exemples est longue. 

        Bon, les écrivains ont compris notre fascination pour ce qu’on ne comprend pas. Nous questionnons sans relâche le visible et l’invisible, le possible et l’impossible, le vrai et le faux. Le mystère nous attire. Et la magie, son pendant !

        Littérature
        France24 - Monde

        Avec les satellites, une armée des ondes au service de l'Ukraine

        Publié le : 01/04/2022 - 16:31

        Guillaume GRALLET Suivre

        En Ukraine, les satellites sont utilisés pour s’informer, témoigner auprès du reste du monde ou encore orienter les drones de combat. Cette bataille qui se déroule au-dessus de nos têtes pourrait influencer le cours de l'Histoire. Décryptage.

        A-t-on surestimé la capacité de la Russie à submerger l'Ukraine sur le front cyber ? Cette semaine, nous nous intéressons aux différentes luttes d'influence, tout comme à la cyberdéstabilisation en cours dans le domaine des airs, avec notamment l'intervention d'Asma Mhalla, enseignante en numérique à Sciences Po et auteure du récent rapport "Cyberespace : extension du domaine de la lutte. Penser la techno-politique au XXIe siècle à l'aune de la guerre en Ukraine", publié avec la Fondation Jean-Jaurès.

        Le conflit en cours relance également la bataille entre la constellation américaine Starlink et sa concurrente britannique OneWeb. Une conséquence mondiale supplémentaire de l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

        Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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        L'Humanité

        Coup de force colonialiste en Tunisie

        Il était une fois

        Moins de deux ans après avoir amorcé un tournant vers l’indépendance du pays, la France déporte, le 26 mars 1952, des membres du gouvernement tunisien. Mais cet acte, précédé et suivi d’une féroce répression des mouvements nationaliste et communiste, va unir le peuple dans la lutte vers l’émancipation.

        Le 26 mars 1952, à 6 heures du matin, quatre ministres du gouvernement tunisien dirigé par M’hamed Chenik, Mohamed Ben Salem, Mahmoud Matéri, Mohamed-Salah Mzali et le chef du gouvernement lui-même, sont embarqués de force dans un petit avion militaire vers une région désertique en plein territoire militaire du Sud tunisien, où ils sont retenus dans un borj (fortin) délabré dit Borj Philbert (1).

        C’est ainsi qu’un coup d’arrêt est officiellement donné au sort des « négociations » avec le mouvement national tunisien et aux espoirs soulevés par le discours du ministre français des Affaires étrangères, Robert Schuman, à Thionville, en juin 1950, dans lequel il avait déclaré que « le nouveau résident, Louis Périllier, aura pour mission de conduire la Tunisie vers l’indépendance ». Des propos perçus comme l’amorce d’un tournant par rapport à la politique suivie depuis la libération de Tunis par les forces alliées en mai 1943.

        Le torchon brûle entre les nationalistes et les autorités françaises

        Une « libération » qui s’était traduite, pour les Tunisiens, par un désir de revanche des forces coloniales, accusant tous les nationalistes de collaboration avec l’« ennemi nazi ». Et surtout par la destitution le 15 mai 1943 du bey de Tunis, Moncef, qui avait tenté de dépasser les limites dans lesquelles les pouvoirs du bey étaient tenus depuis l’établissement du protectorat français en 1881 : se contenter de signer les décrets et lois préparés par le résident général de France en Tunisie. Ces marques d’autonomie l’avaient rendu très populaire, chose impardonnable pour les autorités coloniales, qui l’ont alors remplacé par Lamine Bey, jugé plus « docile ».

        Dans la foulée de la déclaration de Schuman en juin 1950, un gouvernement tunisien a été formé en août 1950, avec, pour la première fois, la participation du parti nationaliste Néo-Destour (fondé en 1934 par Bourguiba et ses compagnons) et dont le secrétaire général, Salah Ben Youssef, va occuper le poste de ministre de la Justice. Cependant, l’expérience tourne court. Les discussions menées à Paris en octobre et novembre 1951 piétinent. Le gouvernement français finit par répondre, le 15 décembre 1951, par une fin de non-recevoir. Le torchon brûle désormais entre les nationalistes et les autorités françaises et une répression coloniale massive va à nouveau être déclenchée, qui se prolongera jusqu’en 1955.

        Comme à chaque fois qu’elle décide de changer de politique, la France change de résident général en Tunisie. Le 13 janvier 1952, le nouveau résident général, Jean de Hautecloque, annonce la couleur : il arrive sur un bateau de guerre et déclare que « la France ne discutera pas avec ceux qui veulent jeter les Français à la mer ».

        Afin d’éviter une interdiction de sortie du territoire, deux ministres du gouvernement Chenik, Ben Youssef et Badra, s’envolent pour Paris le 15 janvier pour déposer une plainte au Conseil de sécurité de l’ONU. Malgré toutes les pressions exercées sur lui, le bey de Tunis refuse de les rappeler et de retirer la plainte.

        Les manifestations de Bizerte et de Ferryville durement réprimées 

        Pendant ce temps, les événements se précipitent. Les manifestations organisées à Bizerte le 17 janvier et à Ferryville sont durement réprimées : quatre morts et une centaine de blessés. Pour empêcher la tenue d’un congrès du Néo-Destour, les autorités coloniales procèdent, le 18 janvier, au bouclage de Tunis et à l’arrestation d’Habib Bourguiba et de Mongi Slim, placés en résidence surveillée à Tabarka. Le même jour, plusieurs autres dirigeants néo-destouriens ainsi que les principaux dirigeants communistes sont arrêtés.

        « L’Avenir de la Tunisie », journal communiste, publie le 19 janvier 1952 un communiqué du Parti communiste tunisien (PCT) daté de la veille qui précise : « Des dirigeants du Parti communiste tunisien tels Mohamed Ennafaa, Maurice Nisard, Mohamed Jrad, secrétaires du parti, Khémaies Kaabi, membre du bureau politique, Jacques Bellaiche, membre du comité central, les dirigeants du Néo-Destour, maîtres Habib et Mongi Slim, Hédi Nouira ainsi que le Dr Sliman Ben Sliman, président du Comité tunisien pour la paix et la liberté, ont été arrêtés (et) embarqués à destination des camps de concentration de l’Extrême-Sud tunisien ».

        À la suite de ces arrestations, l’agitation gagne tout le pays. La répression est quotidienne : cinq morts à Nabeul, deux à Hammamet, des dizaines de blessés. Le 22 janvier, à Sousse, dix morts et des centaines de blessés ; le colonel Durand, commandant de la base, est tué. Le pays s’embrase, on ne compte plus le nombre de victimes.

        Les autorités coloniales exercent une répression très violente pour mettre fin aux manifestations et aux actes de sabotage d’une population déterminée à mettre à bas le système colonial. La campagne de ratissage du cap Bon est la plus féroce. Le général Garbay, commandant supérieur des troupes de Tunisie, bien connu pour ses exactions contre le peuple malgache en 1947, dirige lui-même une opération punitive, présentée comme une réponse aux attaques des manifestants contre les postes de police et de gendarmerie du 22 au 27 janvier.

        Il mobilise à partir du 28 janvier une unité d’infanterie, quatre unités de la Légion étrangère et trois unités de parachutistes, qu’il lance contre les bourgs de la région. Les rapports d’enquête menés par plusieurs commissions indépendantes dépêchées sur les lieux après la fin de l’opération sont accablants : le « ratissage du cap Bon dure pendant cinq jours durant lesquels la région fut le théâtre d’incendies, de dynamitage de maisons, de pillage, de viols, d’exécutions sommaires, y compris de nourrissons (2) ».

        « Le soutien de la classe ouvrière de France »

        Le journal « l’Humanité » s’engage aux côtés des internés dans les camps du Sud tunisien. Ainsi, dans sa lettre datée du 2 février 1952, le dirigeant communiste Mohamed Ennafaa écrit du camp de Remada à sa femme : « “L’Humanité” nous a fourni d’amples nouvelles. Nous avons pu mesurer l’importance considérable du soutien qu’accordent à notre peuple la classe ouvrière de France et son grand parti (qui) ne peut que raffermir notre confiance dans l’issue victorieuse de la lutte de nos deux peuples face à l’ennemi commun, l’impérialisme français. C’est à (sa) lecture (…) que nous est apparu le véritable visage de la France (…), la France des Raymonde Dien et des Henri Martin, héros de la lutte contre la sale guerre du Vietnam. Quelle différence avec les bavardages “socialistes” ! Quelle différence avec toute cette meute impérialiste déchaînée ! (3) »

        Le coup de force du 26 mars 1952 illustre un raidissement de la politique coloniale. Son objectif immédiat est d’isoler totalement le bey de Tunis en le séparant de ses ministres pour le rendre plus « docile ». Mais, ce faisant, le colonialisme français a uni le peuple tunisien autour de ses dirigeants internés. Mohamed Ennafaa écrit dans une lettre du 30 mars 1952 : « Ainsi donc le gouvernement français a complètement jeté le masque. Il n’est plus question de “négociations”, d’“accords” sur les réformes, etc. On passe aux solutions de force, aux diktats. Sous la menace d’être destitué, le bey a décidé de congédier le ministère Chenik, dont les membres sont pour la plupart frappés de déportation à Kébili. C’est en fait le résident général qui fait destituer le ministère Chenik, (et) qui appelle le peuple tunisien à cesser la lutte pour mieux l’enchaîner… La déportation des ministres a été accompagnée de nouvelles arrestations parmi divers éléments du mouvement national. Bourguiba et ses amis, qui étaient à Tabarka, sont à présent à Remada (4) ».

        Après avoir fait le vide autour du bey, le résident général veut obliger celui-ci à accepter la nomination d’un nouveau chef de gouvernement, Slaheddine Baccouche. La situation est de plus en plus explosive : le 15 avril, le jour où Baccouche et ses ministres sont officiellement installés, des grèves d’artisans et de commerçants éclatent en signe de protestation ; les jours suivants, des attentats sont perpétrés par les nationalistes, suivis d’une répression accrue. Une tentative d’empoisonnement du bey a même été envisagée en juin 1952.

        Assassinat du leader syndicaliste Farhat Hached

        Pendant ce temps, la question tunisienne retient l’attention au niveau international. Toujours en juin, les pays arabo-asiatiques (Irak, Pakistan…), devenus indépendants depuis quelques années, déposent une demande de réunion extraordinaire de l’Assemblée générale de l’ONU. Les pressions se font nombreuses, au point que le gouvernement français décide unilatéralement de proposer un semblant de train de réformes remis au bey de Tunis le 30 juin 1952.

        Pour éviter d’être acculé à les accepter, le bey les fait distribuer le 1er juillet aux organisations politiques et syndicales et aux hautes personnalités civiles et religieuses, leur demandant de donner leurs avis par écrit. Le 1er août, il réunit la « Commission des quarante représentants » pour « étudier les réformes, faire une synthèse et rédiger une réponse au gouvernement français pour le mettre devant ses responsabilités ». Seuls l’Union syndicale des travailleurs de Tunisie et le PCT en sont exclus ; leurs recours et demandes de participation sont restés sans réponse.

        Après un mois de consultations, le 6 septembre, le bey réunit à nouveau les quarante personnalités tunisiennes pour leur remettre le rapport définitif issu de la consultation. Il est accepté à l’unanimité, les réformes proposées sont repoussées. Désormais, le choix est fait pour chacune des deux parties, maintenant mises face à face.

        Pour les nationalistes, la voie est tracée : il faut se mobiliser à l’intérieur et unir toutes les forces du pays, profiter de la sympathie dont jouissent les revendications tunisiennes au niveau international, notamment auprès des pays afro-asiatiques. Du côté des autorités françaises, les signes de nervosité et le désir d’humilier les Tunisiens se font de plus en plus sentir.

        Ainsi, dès le 6 octobre à Sousse, des tracts signés la Main rouge, organisation terroriste mise en place par les ultras de la colonisation, appellent à « l’action directe contre les chefs nationalistes » et nomment spécialement « Farhat Hached et l’Amérique ». Les jours qui suivent vont montrer que l’appel à la haine et au meurtre est bien sérieux. Il sera mis en application le 5 décembre 1952 avec l’assassinat du leader syndicaliste et nationaliste Farhat Hached. Les sacrifices seront lourds, mais le train de la libération a été mis sur les rails et ne pourra plus s’arrêter : la Tunisie acquiert son indépendance le 20 mars 1956. Une nouvelle page de son histoire s’ouvre.

        tunisiedécolonisation
        Valeurs Actuelles

        [Vidéo] La police abat un chien qui venait d’attaquer des habitants de Champigny-sur-Marne

        Les faits se sont produits dans la soirée du mercredi 6 avril, dans le quartier des Mordacs à Champigny-sur-Marne, dans le Val-de-Marne. Un chien de garde de type staff a attaqué deux habitants, obligeant la police à abattre l’animal alors qu’il s’en prenait à une jeune femme, selon nos informations. Les agents ont été la cible de tirs de mortiers et de jets de pétards de la part de nombreux jeunes, présents sur place.

        Les deux jeunes victimes, nées en 2007, ont été transportées à l’hôpital Saint-Camille de Bry-sur-Marne. Leur pronostic vital n’est pas engagé. Un agent a également été blessé à un doigt et à la cheville par un individu qui s’opposait à l’intervention policière, ce dernier a été tasé et interpellé pour rébellion et violences sur personne dépositaire de l’autorité publique, précise une source policière à Valeurs actuelles.

        🔴 Des policiers ont secouru une femme attaquée par un chien et dû abattre l’animal qui venait déjà de mordre à Champigny sur Marne (94) mercredi soir. Tirs de mortier et jets de pétards ont suivi. Une interpellation pour rébellion, selon source policière pic.twitter.com/6UJ6wEro3g

        — Amaury Brelet (@AmauryBrelet) April 7, 2022

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        New York Times - World

        Russia-Ukraine War

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        Traces of Lives Cut Short: Bread on a Park Bench, Blood Pooled Nearby

        The violence of war is often random. Those who suffer most are the civilians caught in the middle. Two recent deaths in Kharkiv, Ukraine, are a testament to that.

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        By Thomas Gibbons-Neff and Natalia Yermak

        KHARKIV, Ukraine — A loaf of bread on a park bench, collecting snow. A puddle of blood nearby.

        Those were the traces of two lives lost this past week, two people killed as they sat sharing a late lunch or an early dinner, or maybe just feeding pigeons. No one seemed to know their names.

        They died at around 5:30 in the afternoon on Sunday in the southeastern Slobidskyi district of Kharkiv from a mortar strike, residents said, describing the victims as an older woman and a middle-aged man.

        It was overcast and cold, and the ambulance came quickly.

        “I was in the kitchen, putting the kettle on,” said Tetiana Stepanenko, 55, who lives in the apartment building that overlooks the park. “Suddenly the windows shuddered.”

        “Then we heard the screams,” she said.

        She looked out the window from the fourth floor; the bodies were motionless.

        Wars often inflict violence at random on people just trying to survive. Civilians — unable to flee or refusing to do so — get caught between the fighting; ordinary, mundane moments suddenly and brutally become their last.

        In Ukraine, in such a short period of time, the litany of horrors on unsuspecting civilians has been especially pronounced after Russia invaded in February, including not least the victims found bound and murdered in Bucha, a suburb near Kyiv.

        Russians have not so far occupied Kharkiv, Ukraine’s second-largest city, so there have not been the kinds of execution-style killings that have turned up in the towns near Kyiv. Instead, the violence arrives suddenly and unexpectedly. Kharkiv, which had a prewar population of around 1.4 million, has been shelled incessantly since Russia invaded. Government buildings have been hit with cruise missiles. Cluster bombs have saturated streets. Some residential areas have been turned into post-apocalyptic wastelands.

        Apartment complexes still burn, water gurgles out of damaged fire hydrants and shattered buildings moan in the wind, their curtains sucked through broken windows like loose sails.

        But some parts of the city are untouched, like the neighborhood in Slobidskyi that was surrounded by the sounds of war but unbothered by its violence until Sunday afternoon. The three mortar shells landed within 50 yards of one another, killing the two on the park bench and making a string of craters in the shape of an L.

        The scene, tucked into a network of Soviet-style apartments and mostly closed kiosks, quickly became a neighborhood monument to the war’s randomness, drawing people who had heard the murmurings of neighbors and the explosions there the day before.

        Mothers pointed out the scarred earth to their children. Young couples visited, looking around and pointing before darting off. Others walked by and shrugged.

        The pit made by a shell that landed on the sidewalk is the first indicator to passers-by that something unusual happened here.

        The shallow hole is a few inches wide and carved into the cement like a splash. Gashes point in the direction the shell propelled the shrapnel within. There’s even some of the lethal metal still in the ground, most of it the size of fish food but sharp enough to cut fingers.

        Live Updates: Russia-Ukraine War

        Much of the war’s casualties are caused by these kinds of indiscriminate shell strikes. Both the Ukrainian and Russian military have fielded an enormous amount of artillery that are fired at each other incessantly. There are rocket launchers capable of saturating an area the size of a football field with explosives. There are howitzers with shells so big they sound like cars driving overhead before screeching to the earth.

        One Ukrainian town in the country’s south has lost people not just to shrapnel wounds but to heart attacks caused by the shelling.

        In Kharkiv, emergency medical workers move from neighborhood to neighborhood every day, pulling artillery fragments from places like grocery stores and apartment buildings. On Wednesday morning, seven emergency workers struggled to remove what looked like an expended Grad rocket that had lodged in a children’s amusement park, tying the metal to a maintenance truck in an attempt to dislodge it. In the distance, church bells were soon replaced with air raid alarms.

        Near the sidewalk crater by the park in Slobidskyi, there’s a damaged candy kiosk. That shell hit where the wall of the kiosk meets the ground. The metal is splayed open, its yellow paint shorn to steel.

        The more residents looked, the more they saw: three sedans with popped tires and cracked windows; a shredded sapling; and the results of a third shell that landed in the soft dirt of an adjacent playground, sending shrapnel through a child’s swing and a green slide. The seesaw was seemingly untouched.

        The families with children in the neighborhood have mostly fled since the war began, leaving the playground unoccupied.

        Ms. Stepanenko, the neighbor, a friendly and talkative woman, said that she had run to the window and looked down at the lifeless people next to the playground after the explosions.

        She and her fellow residents were too afraid to go outside, she said, so they watched from the windows until the ambulance arrived.

        “I asked, ‘Who is that? What is that?’ And I was told, ‘They’re from the sixth floor,’” Ms. Stepanenko said. “There was one Sasha on that floor, I don’t see him around anymore. Maybe that was him. And the woman, I don’t know.”

        Russia-Ukraine War: Key Developments

        New efforts to isolate Russia. NATO foreign ministers are discussing an expansion of military aid to Ukraine, and the European Union is weighing a ban on Russian coal. The United Nations voted to suspend Russia from the Human Rights Council, while the U.S. Senate agreed to strip the country of its preferential trade status with the United States.

        Peace talks. Hope for progress dimmed after Russia’s foreign minister said the Ukrainian side had proposed a new draft deal that deviated from previous versions. Belarus further complicated the situation by demanding to be included in the negotiations.

        On the ground. Spurred by reports of Russian atrocities outside Kyiv and alarmed at signs that Russia’s military is about to escalate assaults in eastern Ukraine, many civilians appeared to be fleeing the region.

        In the city of Mariupol. More than 5,000 people have died in the southeastern city since the start of Russia’s invasion, according to the city’s mayor, Vadym Boichenko, who said Moscow’s forces have destroyed almost all the city’s infrastructure.

        Residents from the apartment complex were wary about talking to journalists, many worried that information made public could help the enemy. The idea that Russians could seize Kharkiv is still a real fear for many still living in the city. One man on the sixth floor said that he didn’t know anything before quickly shutting the door.

        One of Ms. Stepanenko’s neighbors, Vasily, appeared startled when he was approached, convinced that anyone inquiring about the deaths could be pro-Russian agents.

        Visible from Ms. Stepanenko’s vantage point were the signs of the deadly strike: the bread on the park bench and the puddle of blood.

        For a few hours, before the pigeons ate some of the loaf and until a pile of sand scooped from the playground’s sandbox had absorbed the blood, there was a brief echo of two people’s existences that ended on an April day in 2022.

        Their deaths, and their anonymous faces, will ultimately become a statistic in this war. A number that will only increase.

        “They were sitting on the bench before,” Ms. Stepanenko said. “They are dead now.”

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        France24 - Monde

        Comment utiliser les VPN et continuer à accéder à certains sites censurés ?

        Publié le : 01/04/2022 - 15:38

        Sans les VPN, votre connexion Internet peut facilement être détectée ou surveillée par d'autres personnes. Ces programmes protègent notamment votre historique de navigation, les consultations en direct de médias en ligne, vos coordonnées bancaires, vos mots de passe et se révèle indispensable pour contourner les mesures de censure du Web qui existent dans de nombreux pays.

        Sans un dispositif VPN, tout ce que vous effectuez sur le Web et les réseaux sociaux peut être retracé jusqu'à votre appareil à l'aide de votre adresse Internet. Elle est siglée, par convention internationale, par les lettres IP. Cette adresse qui est une série de numéros uniques, liée à votre appareil connecté, peut révéler l'emplacement physique de votre ordinateur ou de votre smartphone avec la possibilité de vous localiser en temps réel.

        Mais lorsque vous êtes connecté au moyen d'un VPN, votre activité sur Internet est cryptée et votre véritable adresse IP est masquée. Personne ne peut voir qui vous êtes ou la nature de vos activités en ligne, pas même les fournisseurs d'accès Internet, les autorités surveillant votre connexion ou des pirates informatiques pressés de voler vos informations personnelles.

        ► À lire aussi : Mali : comment continuer à écouter RFI et à regarder France 24 ?

        a seule chose qu'un FAI ou une autorité étatique de surveillance peut constater est l'existence d'un trafic de données chiffrées entre un serveur informatique situé, par exemple, dans une autre région du monde et un appareil non identifié dans votre pays. Alors que des dizaines de pays censurent les contenus de la Toile, la seule façon de contourner ces restrictions est donc de passer par les réseaux d'un VPN, afin d'accéder aux sites Web bloqués. 

        VPN : mode d'emploi 

        Pour installer un logiciel VPN sur votre machine, il convient au préalable de se poser les bonnes questions. Un VPN pour quoi faire ? Et quel en sera mon usage : s'agit-il de télécharger des fichiers, de consulter des sites bloqués, de suivre en direct des émissions de télévision ou de radio sur la Toile ? Une fois votre usage déterminé, vous devez, en tout premier, bien choisir votre fournisseur de solution VPN, selon vos besoins de navigation sur Internet.

        S'il existe pléthore de VPN payants très efficaces qui demandent toutefois de souscrire à un abonnement mensuel, certains de ces logiciels sont gratuits. Mais prudence… Aucun de ces programmes n'offre de niveaux de protection satisfaisante.

        Pire, la plupart des concepteurs de ces logiciels gracieusement offerts vivent du commerce de données, en vendant vos informations de connexion à des entreprises tierces ou à des États. La plupart des offres gratuites sont clairement des arnaques, avec l'installation en prime et à votre insu de logiciels espions ou rançonneurs.  

        ProtonVPN, le meilleur du gratuit  

        Une exception figure dans le paysage peu reluisant des VPN gratuits : il s'agit de ProtonVPN de la société suisse Proton Technologies AG, qui est aussi connue pour son système de messagerie cryptée ProtonMail. Pour installer le logiciel dans sa version gratuite, rien de plus simple. Sur la page officielle du site Proton, vous cliquez sur le bouton situé au centre de votre écran "Obtenir ProtonVPN maintenant", qui vous orientera vers une page de tarification sur laquelle figure évidemment l'offre gratuite.

        Pour télécharger le logiciel, vous devez vous inscrire, en renseignant un nom d'utilisateur, un mot de passe et une adresse e-mail [courriel] valide. Vous recevrez ensuite un code d'acceptation afin d'activer votre compte. Une fois toutes ces étapes effectuées, ProtonVPN s'ouvre automatiquement pour une utilisation immédiate ou, si ce n'est pas le cas, vous pouvez cliquer sur "Connexion rapide". L'interface de ProtonVPN est très agréable, intuitive et claire, il suffit de suivre les instructions qui s'affichent alors sur votre écran. 

        Avantages et inconvénients des VPN 

        Quels sont les avantages et les inconvénients de ce VPN dans sa version gratuite ?  Les paramètres de sécurité que propose le logiciel sont excellents et garantissent, notamment, la non-conservation des logs [ou journal] sur les serveurs informatiques distants installés par la société suisse. Rappelons qu'un fichier log permet de stocker un historique des événements numériques sur un serveur, un ordinateur ou une application.

        Ce "journal" qui se présente sous la forme d'un fichier, ou équivalent, liste et horodate, par exemple, tout ce qu'un internaute a réalisé au cours de sa navigation. Par ailleurs, le procédé de chiffrement utilisé par ProtonVPN est de qualité militaire en employant une norme considérée comme la plus avancée au monde (et qui se nomme AES 256 bits à titre indicatif pour les férus de sécurité informatique).  

        Du côté des inconvénients, ProtonVPN ne brille pas par le nombre de serveurs protégés dont la société suisse dispose, ce qui aura comme conséquence de ralentir fortement votre accès aux pages Internet. Il convient de préciser que la vitesse de connexion à un serveur VPN est l'un des paramètres les plus importants à prendre en compte pour l'utilisation de ce type de logiciel. Cette rapidité de navigation en ligne dépend en grande partie du nombre des serveurs auquel vous avez accès.

        Pour faire simple : plus ils sont nombreux et bien répartis dans le monde, plus votre navigation Internet sera fluide en réduisant les temps de latence durant celle-ci. Et c'est dans ce domaine précis, avec un nombre restreint de serveurs informatiques que ProtonVPN fait preuve de faiblesse, en affichant des vitesses de connexion bien décevantes.

        Par ailleurs, la version gratuite du logiciel n'offre qu'une seule connexion possible par abonnement, celle qui a été certifiée avec votre adresse de courriel. À vous de choisir judicieusement l'appareil sur lequel vous allez l'installer. Le programme ne fonctionne pas pour visionner des programmes de télé en ligne, notamment ceux diffusés par Netflix. Enfin, certains pays comme la Chine, la Russie ou encore la Turquie bloquent l'installation en ligne de ce VPN et son utilisation est un délit pénal, au regard de la loi et selon les autorités de régulation des télécoms dans ces pays.

        Gratuit ou payant, choisissez votre VPN en fonction de vos usages 

        Signalons que les offres premium, donc payantes, de proton VPN ajoutent au dispositif gratuit de multiples fonctionnalités. Elles sont, certes, très performantes, mais excessivement chères, ce qui exclut de facto un grand nombre d'utilisateurs. Comparativement, les VPN de la concurrence affichent à prix moindre des services bien supérieurs inclus par défaut dans leurs formules qui débloqueront n'importe quelles plates-formes et contenus Web inaccessibles, quel que soit le pays dans lequel vous résidez.

        Ces VPN par abonnement comme ExpressVPN, CyberGhot ou encore NordVPN ont été conçus pour un usage intensif de l'Internet avec des vitesses de connexion optimales. Tous ces logiciels proposent, par ailleurs, le test gratuit de leurs solutions payantes pendant trente jours minimum.

        Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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        Valeurs Actuelles

        Dans le Var, un policier condamné pour des violences commises hors-service

        Un policier « alcoolique ». Mercredi 6 avril, un fonctionnaire de police de la Seyne-sur-Mer (Var) était jugé par le tribunal correctionnel de Toulon pour avoir, le 6 mai 2021, alors qu’il était hors service, giflé un piéton sur la voie publique, rapporte Nice-matin. En effet, ce policier se trouvait donc hors service et au volant de son véhicule lorsqu’il a croisé un piéton. Furieux que celui-ci se trouve sur la chaussée, le policier est alors descendu de sa voiture, et a giflé l’individu, sans autre forme de procès, non sans avoir au préalable fait état de sa qualité de policier. Et lorsqu’une femme s’est interposée, le prévenu l’a copieusement injuriée.

        Déni

        L’inspection générale de la police nationale avait été saisie de l’affaire. Mais, en dépit des témoignages, notamment de collègues de cet homme intervenus sur cette affaire, et qui décrivent un policier « très excité », le prévenu nie : « Ils mentent ». Le suspect, âgé de 46 ans, a une addiction à l’alcool depuis plusieurs années, et à de ce fait été affecté à des tâches administratives au sein de son service. Il reconnaît avoir, le jour du délit, consommé de l’alcool. Mais refuse de reconnaître les coups portés. En conséquence, son avocat aura beau demander que sa condamnation à six mois de prison ne figure pas sur son casier judiciaire, synonyme de « mort sociale », le président du tribunal ne voudra rien entendre. Outre sa condamnation à six mois ferme, le prévenu devra se soumettre à une obligation de soin quant à son addiction à l’alcool. Et verser respectivement 500 euros au piéton molesté et 200 euros à la femme qui était intervenue, au titre du préjudice moral.

        La Seyne-sur-mer : les dernières actualités

        La Seyne-sur-Mer : le voisinage d’un centre d’accueil pour mineurs fustige des incivilités à répétition

        Var : un trafic de pots catalytiques vers la Pologne démantelé

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        France24 - World

        Turkish court suspends Khashoggi trial, confirms transfer to Saudi Arabia

        Issued on: 07/04/2022 - 12:15

        NEWS WIRES

         A Turkish court ruled Thursday to suspend the trial in absentia of 26 Saudis accused in the gruesome killing of Washington Post columnist Jamal Khashoggi and for the case to be transferred to Saudi Arabia.

        Khashoggi, a United States resident who wrote critically about Saudi Crown Prince Mohammed bin Salman, was killed on Oct. 2, 2018, at the Saudi Consulate in Istanbul. He had gone into the consulate for an appointment to collect documents required for him to marry his Turkish fiancee, Hatice Cengiz. He never emerged from the building.

        Turkish officials alleged that Khashoggi was killed and then dismembered with a bone saw inside the consulate by a team of Saudi agents sent to Istanbul. The group included a forensic doctor, intelligence and security officers and individuals who worked for the crown prince’s office. His remains have not been found.

        The Istanbul court's decision comes despite warnings from human rights groups that turning the case over to the kingdom would lead to a cover up of the killing, which has cast suspicion on the crown prince.

        It also comes as Turkey, which is in the throes of a deep economic downturn, has been trying to repair its troubled relationship with Saudi Arabia and an array of other countries in its region. Some media reports have claimed that Riyadh has made improved relations conditional on Turkey dropping the case, which had inflamed tensions between two countries. 

        The move would pave the way to a resolution of disputes between the two regional heavyweights since the 2011 Arab Spring, including Turkey’s support for Islamist movements like the Muslim Brotherhood, which Riyadh considers a terrorist group. Turkey also sided with Qatar in a diplomatic dispute that saw Doha boycotted by Bahrain, Egypt, Saudi Arabia and the United Arab Emirates.

        Last week, the prosecutor in the case recommended that it be transferred to the kingdom, arguing that the trial in Turkey would remain inconclusive. Turkey’s justice minister supported the recommendation, adding that the trial in Turkey would resume if the Turkish court is not satisfied with the outcome of proceedings in the kingdom. It was not clear , however, if Saudi Arabia, which has already put some of the defendants on trial behind closed doors, would open a new trial. 

        The court ruled to halt the trial in line with the Justice Ministry's “positive opinion,” the private DHA news agency reported.

        Human rights advocates had urged Turkey not to transfer the case to Saudi Arabia, arguing that justice for Khashoggi would not be delivered by Saudi courts. 

        “It's a scandalous decision,” said Emma Sinclair-Webb, the Turkey director for the New York-based Human Rights Watch, asserting that the court had "rubber stamped" a political decision that would allow the government to repair its ties with Saudi Arabia. 

        “In the interest of realpolitik, Turkey is ready to sacrifice justice for an egregious crime on its own soil,” she told The Associated Press. “(The decision) opens the way for other countries to commit assassinations on Turkish territory and get away with it.”

        Cengiz, Khashoggi's fiancee, said she would continue to seek justice. 

        “We will continue this (judicial) process with all the power given to me, as a Turkish citizen,” she told reporters outside the courthouse. 

        “The two countries may be making an agreement, the two countries may be opening a new chapter ... but the crime is still the same crime,” she said. “The people who committed the crime haven't changed. Governments and states must have a principled stance.”

        At the time of the crime, Turkey apparently had the Saudi Consulate bugged and shared audio of the killing with the CIA, among others.

        The slaying sparked international outrage and condemnation. Western intelligence agencies, as well as the U.S. Congress, have said that an operation of such magnitude could not have happened without knowledge of the prince.

        Turkey, which had vowed to shed light on the brutal killing, began prosecuting the defendants in absentia in 2020 after Saudi Arabia rejected requests for their extradition. The defendants included two former aides of the prince. 

        Some of the men were put on trial in Riyadh behind closed doors. A Saudi court issued a final verdict in 2020 that sentenced five mid-level officials and operatives to 20-year jail terms. The court had originally ordered the death penalty, but reduced the punishment after Khashoggi’s son Salah, who lives in Saudi Arabia, announced that he forgave the defendants. Three others were sentenced to lesser jail terms.

        (AP)

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        Saudi court sentences eight to prison but commutes death sentences in killing of Jamal Khashoggi

        SAUDI ARABIA

        One year on, murder of Jamal Khashoggi still haunts Saudi Arabia

        MIDDLE EAST MATTERS

        Jamal Khashoggi's fiancée on his murder: 'We need a neutral and independent trial'

        Valeurs Actuelles

        Mort d’Yvan Colonna : sa famille annonce porter plainte contre l’Etat

        L’avocat de la famille d’Yvan Colonna a annoncé, mercredi 6 avril, qu’une plainte contre l’État va être déposée, quelques jours après la mort du militant nationaliste corse. Selon les informations du Figaro, l’action a été engagée devant le tribunal administratif de Marseille, plus d’un mois après l’agression du « Berger de Cargèse » par le détenu islamiste Franck Elong Abé.

        Comme a expliqué Me Patrice Spinosi, l’un des avocats de la famille Colonna, les parents, l’épouse, le frère, la sœur et les enfants de l’assassin du préfet Érignac estiment que « l’administration pénitentiaire est juridiquement responsable de son décès ». Dans le détail, ils ajoutent que « les différents éléments d’enquête rapportés par la presse et les auditions des parlementaires n’ont fait qu’entretenir le soupçon selon lequel l’agression dont a été victime Yvan Colonna est en lien direct avec une série de dysfonctionnements administratifs ».

        200 000 euros réclamés

        Le tribunal administratif devrait statuer sur la question « d’ici à la fin de l’année », a ajouté Me Spinosi, rappelant au passage l’article 44 de la loi du 24 novembre 2009 : « L’administration pénitentiaire doit assurer à chaque personne détenue une protection effective de son intégrité physique en tous lieux collectifs et individuels ». Pour rappel, Yvan Colonna avait été agressé, le 2 mars dernier, par Franck Elong Abé, un Camerounais et ancien djihadiste qui reprochait au berger corse d’avoir « mal parlé du Prophète ».

        La famille d’Yvan Colonna reproche notamment à l’administration pénitentiaire d’avoir laissé ce détenu, radicalisé et connu pour de nombreux faits de violence, de longues minutes seul avec sa victime dans la salle de sport de la prison d’Arles. Selon Me Spinosi, le clan Colonna réclame 200 000 euros de dommages et intérêts à l’Etat.

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        France24 - World

        Turkey juggles relationships with Russia, Ukraine amid economic crisis

        Issued on: 31/03/2022 - 12:52

        Tom WHEELDON

        Turkey has played a major role in the search for an end to the Ukraine war as the host for this week’s talks between Moscow and Kyiv – the product of an ambivalent stance experts say is largely rooted in the troubled Turkish economy’s deep links to both countries.

        Weeks before Russia and Ukraine agreed on Istanbul as the site for the March 28-30 peace talks, President Recep Tayyip Erdogan made Turkey’s equivocal position clear, saying “we cannot give up” on either nation the day before Russia invaded.

        Ankara has stayed true to this approach. The Turkish foreign ministry called the invasion “unacceptable” and a “grave violation of international law” when it began on February 24. Four days later Turkey followed Ukraine’s request to recognise the conflict as a war, allowing it to close the Bosphorus and Dardanelles straits to most warships under the 1936 Montreux Convention.  

        Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde

        However, Turkey also opposes the Western sanctions imposed on Russia – with Foreign Minister Mevlut Cavusoglu emphasising that Russian oligarchs are “of course” welcome in Turkey and free to do business there in accordance with international law.  

        These statements exemplify Turkey’s distinct position on the conflict – “pro-Ukrainian” but “not outright anti-Russian”, as summarised by Ozgur Unluhisarcikli, director of the German Marshall Fund’s Ankara bureau, in an interview with FRANCE 24.

        ‘Extremely vulnerable’ 

        Turkey’s “economic crisis” is the “most important factor in its calculations”, Howard Eissenstat, a Turkey expert at St. Lawrence University in New York state and the Middle East Institute in Washington DC, put it to FRANCE 24.

        The Turkish lira lost 47 percent of its value over the past year, as prices soared by over 54 percent. This 20-year inflation high marked a new nadir in the currency crisis wracking Turkey since 2018, a crisis experts blame on Erdogan’s belief – contrary to all economic evidence – that higher interest rates cause inflation. 

        Turkey does not want to “antagonise Russia”, Eissenstat noted, because it is “extremely vulnerable to a loss of Russian wheat, gas and oil”. 

        Russia is in effect a vital trading partner for the beleaguered Turkish economy, providing 45 percent of its natural gas and a colossal 70 percent of its wheat. The latter is an especially high-priority import, seeing as escalating bread prices are a major source of discontent in Turkey. Russia is also Turkey’s biggest source of tourists, with its 4.7 million visitors accounting for 19 percent of all travellers to the country in 2021. 

        ‘Competitive co-operation’ 

        Historically, Turkey and Russia have a track record of antagonising each other, most notably when the clashing geostrategic manoeuvrings of Tsarist Russia and the Ottoman Empire saw them fight on more than 10 occasions from the sixteenth century to the twentieth century. At the outset of the Cold War, Kemalist Turkey’s axiomatic anti-communism and pro-Western ethos prompted it to join NATO and host US nuclear missiles, a major source of Soviet vexation until they were removed after the Cuban Missile Crisis. 

        The most recent Russo-Turkish diplomatic crisis flared in 2015, when Turkey shot down a Russian jet near the Syrian border. But a formal apology from Erdogan soon ended Moscow’s retaliatory sanctions – inaugurating a rapid thaw in relations that weathered Russia and Turkey backing opposing sides in the Syria, Libya and Nagorno-Karabakh wars. This recent paradigm in Russo-Turkish relations is best described as “competitive co-operation”, the German Marshall Fund’s Unluhisarcikli said, in which supporting rival forces abroad “doesn’t prevent them from cooperating in the fields of energy and trade”.

        A year on from that swiftly resolved spat with Russia, a dramatic coup attempt sparked a pervasive crackdown as Ankara held responsible Islamic cleric Fetullah Gulen and his movement. Erdogan’s government felt the West was not supportive enough after this would-be putsch.

        Thus the failed coup set the stage for Turkey-Russia ties to deepen, explained Reilly Barry, a Turkey researcher at Harvard University. Following the putsch attempt, Russian President Vladimir Putin “successfully sowed more seeds of doubt into Erdogan’s mind that the West is not his ultimate protector and security assurance, and achieved his desired effect to create a wedge among NATO allies when Turkey purchased the S-400 missile system from Russia, a major red line for a NATO country to cross", Barry told FRANCE 24. “So, the Turkish government has formulated a stance on seeing Russia as a potential major power protector in cases when Western relations and alliances do not suit Turkey’s best interests.” 

        In this context, “having been close with Russia and Putin lately more so than at any other time in recent history, it would make Turkey extremely vulnerable to be condemning Russia in the language that the US and Western European countries are”, Barry continued.  

        “It is also important to remember the US and other countries do not share a sea with Russia and are not only separated by one other country [Georgia],” she added.

        ‘Longstanding interests in Ukraine’ 

        At the same time, Turkey has more extensive economic ties to Ukraine than most of those Western nations. Ukraine supplies 15 percent of Turkey’s all-important wheat imports, making it Turkey’s second-biggest provider. Some 2 million Ukrainians holidayed there last year, making them Turkey’s third-biggest source of tourism. 

        Turkey’s burgeoning defence sector established major ties with Ukraine before Kyiv’s crisis with Moscow. Ukraine announced last year it was building a factory for the co-production of the Bayraktar TB2 drone – Turkey’s most famous military export, renowned for its effectiveness for Azerbaijan in the Nagorno-Karabakh war and now for Ukraine as it fights Russia. Ukraine has also signed deals to manufacture engines for both forthcoming new models of the TB2 and a forthcoming Turkish military helicopter. 

        And the drone manufacturer is not just any Turkish private company: Baykar’s Chief Technology Officer Selcuk Bayraktar is Erdogan’s son-in-law. 

        Turkey’s “longstanding economic interests in Ukraine” mean it “doesn’t see any eventual gain in Russia taking over” the country, Eissenstat said. That explains why Turkey “quietly would like to support Ukraine”, he continued, despite its keenness to avoid alienating Russia. 

        So far, Ankara’s balancing act between these two demands has preserved decent relations with both sides. Turkey not only hosted this week’s peace talks, it also received the Russian and Ukrainian foreign ministers for trilateral talks earlier in March, before the Turkish foreign minister visited both Kyiv and Moscow. 

        This shows that Turkey’s need for links to both Russia and Ukraine is far from unrequited, Eissenstat concluded: “Both countries have been willing to play ball with Ankara,” he said. “You don’t see Moscow complaining about the Bayraktars. You don’t see Kyiv complaining about the lack of Turkish sanctions. Both have been fulsome in their praise – and that’s because both want Ankara on their side as much as possible and to prevent it from going to the other side.” 

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        Turkey challenges allies and enemies alike in quest for ‘larger role on world stage’

        Europe ‘lacks leverage’ over Turkey amid Erdogan migrant threat

        Business Daily

        Turkey's inflation rate soars to 49% as Erdogan defends policy

        L'Humanité

        Cessez-le-feu. Accords d’Évian, bilan d’une sortie de guerre

        Actu

        Le 19 mars 1962 acte la fin du conflit. Les vestiges de la colonisation ont peu à peu été démantelés par le gouvernement algérien. Reste l’héritage des essais nucléaires français.

        Dans les mémoires de la guerre d’Algérie, les accords d’Évian sont un événement qui a donné lieu à des controverses dont nous ne sommes pas sortis. Pour les anciens combattants français, ils représentent la perspective de la sortie de guerre, de la paix, du retour chez soi, surtout pour les appelés et rappelés qui ont fait de 24 à 33 mois, avec des prolongations, en Algérie. Pour les Européens d’Algérie et les harkis, supplétifs ­algériens ayant combattu du côté français, c’est pour eux l’entrée dans la phase la plus meurtrière du conflit.

        Vidéo. Débat sur la guerre d’Algérie: rencontre pour la mémoire et la vérité

        En Algérie, les accords d’Évian ont longtemps été oubliés. Ils sont célébrés en tant que fête de la victoire depuis 1993. Le 5 juillet, qui est la Fête de la jeunesse, lui est préféré. En effet, le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), qui a négocié les accords d’Évian, a très rapidement été supplanté par l’armée des frontières, qui a pris le pouvoir en Algérie en 1962 à la suite de l’alliance temporaire entre son chef Boumediene et Ben Bella. Un document retrouvé par l’armée française à la fin août 1962, le programme de Tripoli, qualifie les accords d’Évian de « plateforme néocolonialiste ».

        Pourquoi de tels antagonismes mémoriels ? Pour y répondre, il faut revenir à ce que sont les accords d’Évian et analyser les raisons de l’échec partiel de leur application à court et à long terme. Ces accords ne sont pas un traité entre la France et l’Algérie, mais un accord de cessez-le-feu et des déclarations gouvernementales de la France et du GPRA organisant la transition de l’Algérie française à l’Algérie indépendante en mettant en œuvre une série de consultations populaires : le 8 avril, en France métropolitaine, le 1er juillet, en Algérie, l’indépendance étant effective le 3 juillet 1962 pour le gouvernement français, le 5 juillet pour les Algériens.

        L’OAS a pratiqué une politique de la terre brûlée

        Le Front de libération nationale (FLN) est reconnu par le gouvernement gaulliste comme le seul représentant du peuple algérien. Cette transition devait être gérée par un exécutif provisoire doté d’une force locale, avec des représentants du FLN et des Européens d’Algérie progressistes, sans oublier des commissions locales de cessez-le-feu. Cet exécutif provisoire a été incapable d’assurer l’ordre public, laissant cette responsabilité à l’ancienne puissance coloniale.

        Les deux parties en présence n’ont pas accepté une force d’interposition internationale pour faire appliquer le cessez-le-feu à partir du 19 mars avec l’intervention de pays tiers ou de casques bleus des Nations unies. La transition s’est faite dans une situation chaotique de guerre civile.En contrepartie d’une clause de libre circulation entre la France et l’Algérie accordée aux Algériens, vite démantelée par le pouvoir gaulliste, les accords d’Évian devaient garantir les droits de la minorité européenne qui obtenait la double nationalité et des garanties pour ses biens.

        Au bout de trois ans, les Européens d’Algérie devaient choisir entre la nationalité française et la nationalité algérienne. Voulant à tout prix le maintien de l’Algérie française, l’Organisation de l’armée secrète (OAS) a immédiatement voulu saboter les accords d’Évian en ayant recours à une violence de plus en plus extrême contre les civils algériens (assassinats des femmes de ménage algériennes et des facteurs travaillant dans les quartiers européens, politique de la terre brûlée), contre les Européens progressistes, mais aussi contre l’armée française.

        Vidéo. Expo « Son œil dans ma main » : entretien avec Raymond Depardon et Kamel Daoud

        La dialectique des violences, qui existait avant les accords d’Évian entre l’armée française, le FLN et l’OAS, s’est donc poursuivie. Pour répliquer aux violences de l’organisation terroriste, le FLN, dans la région d’Alger, a procédé à des enlèvements d’Européens, ce qu’a reconnu le chef de la zone autonome d’Alger, le commandant Azzedine. Ces enlèvements sont une des causes, pas la seule, de la première vague de l’exode des Européens d’Algérie.

        Les disparus algériens sont bien plus nombreux que les disparus européens

        Il n’existe pas de preuve de l’existence d’une conférence de Wannsee où les dirigeants du FLN auraient planifié de chasser les Européens d’Algérie. Il s’agit de vengeances s’enracinant à chaque fois dans un contexte local. Cela vaut pour les violences contre les harkis, les messalistes et les élus algériens qui avaient soutenu la souveraineté de la France. Si on fait le bilan de la guerre d’Algérie, les disparus algériens sont bien plus nombreux que les disparus européens.

        Si les violences de la fin de la guerre d’Algérie en ont été un facteur important, la cause principale de l’exil massif de cette première vague des Européens d’Algérie est surtout leur refus de vivre dans l’Algérie algérienne. Ils voulaient continuer de vivre dans l’Algérie française, ce qui explique l’échec prévisible des accords d’Évian, qui n’ont pas permis de maintenir une minorité européenne en Algérie. En septembre 1962, une minorité d’Européens a tenté le pari de l’Algérie algérienne. Ne reste plus aujourd’hui que quelques familles, la dernière vague de retour ayant eu lieu au moment de la guerre civile algérienne, dans les années 1990.

        Sur le plan militaire, la France a conservé la base navale de Mers el-Kébir jusqu’en 1968. L’autre grand point litigieux des accords d’Évian expliquant la prolongation de la guerre a été la question du Sahara algérien. Si la France reconnaît la souveraineté algérienne sur le Sahara, elle se voit obtenir le droit d’exploiter les ressources en hydrocarbures. Le gouvernement Boumediene met un terme à ces relations inégales par la loi de nationalisation de 1971.

        La France a obtenu également le droit de poursuivre, jusqu’en 1966, 13 essais nucléaires souterrains à In Ecker et même des expérimentations d’armes chimiques dans la base de B2 Namous. C’est le point le plus litigieux. Encore aujourd’hui, des zones dans le Sahara algérien sont contaminées. Des hommes, des femmes et des enfants sont victimes de graves malformations et d’un nombre anormal de cancers. La loi Morin de 2010 n’a permis qu’à une femme algérienne d’obtenir des indemnisations pour son mari décédé en ayant pris un avocat en France alors qu’elle en prévoyait pour les populations sahariennes. L’injustice coloniale s’est poursuivie jusqu’à maintenant pour les victimes des essais nucléaires français en Algérie.

        Emmanuel Alcaraz, historien

        Guerre d'Algérieaccords d'evian Guerre d'Algérieaccords d'evian
        France24 - World

        Russia uses abductions to intimidate Ukrainians in occupied territories

        Issued on: 29/03/2022 - 17:44

        Lara BULLENS Follow

        Ukrainian journalists, public officials, civil rights activists and even civilians who are vocal against the invasion of their country are being arbitrarily detained by Russian forces. The tactic is being used to instil fear in local communities, some say, with forced detentions lasting anywhere from a day to two weeks. 

        It was an icy cold morning on March 23 when Russian forces knocked on Svetlana Zalizetskaya’s front door in Melitopol in southeast Ukraine. Hoping to find her inside, they came face to face with her elderly parents instead. “I wasn’t home at the time,” she told FRANCE 24. The three armed men searched the place, turning the house “upside down”, and took her 75-year-old father to an unknown location.

        Zalizetskaya, the director of local newspaper Holovna Gazeta Melitopolya and news website RIA-Melitopol, had fled the city days earlier. “I was intimidated by Galina Danilchenko,” she said, referring to the pro-Russian acting mayor who replaced Ivan Fedorov, who was himself abducted on March 11 and eventually released in exchange for nine Russian conscripts.

        “[Danilchenko] asked me to become a propagandist for Russia and to start reporting in support of the occupation. She tried to convince me by promising a great career in Moscow,” said Zalizetskaya, who refused the proposal and packed her things to leave the city for fear of reprisal. A few days later, she received a call and found that her father had been taken hostage.

        “Their demand was clear: he would be returned if I gave myself in.” But Zalizetskaya turned down the Russian proposal once again, “so they demanded that I shut down RIA-Melitopol”.

        On March 25, two days after her father’s abduction, Zalizetskaya posted on Facebook announcing the transfer of her news website to third parties “in exchange for evacuation” and "in territory controlled by Ukraine" who, according to her, "provide objective information". She is still sharing articles by RIA-Melitopol on her Facebook page and said that she did not personally consent to cooperation beyond the statement. 

        Her father was released later that day, relatively unscathed but deprived of the medicine he needed and badly shaken up by his abduction. Though Zalizetskaya was relieved, the anger she feels is palpable. “I regard such actions of the occupying forces as terrorism,” she said, adding that she is determined to continue working as a journalist to document the horrors Ukrainians face in Russian-occupied territories.

        #Ukraine: RIA-Melitopol editor-in-chief Svitlana Zalizetska’s father was released last night after being taken hostage by Russian forces earlier this week. Zalizetska refused to cooperate with Russian authorities and instead transferred control of her news site to third parties. pic.twitter.com/w23Vog6X2M

        March 26, 2022

        This wasn’t the first time a journalist or a relative had been detained by Russian forces in Ukraine. The UN’s monitoring mission on the ground, which is documenting abductions, found that 21 journalists and civil society activists have been arrested since Russia began its invasion on February 24. Family members are often kept in the dark on the whereabouts of their loved ones, without any idea of what is happening to them. Of the 21 captured, only nine have been “reportedly released”, according to the UN.

        International nonprofit Reporters Without Borders also published a handful of alarming accounts regarding the detention, torture, intimidation and threats media workers in Ukraine are facing. 

        Consequences of speaking out

        The UN says many perpetrators of abductions come from the Kherson, Luhansk and Zaporizhzhia regions, home to self-proclaimed “republics” allied with the Russian Federation and pro-Russian armed groups. Cases have also been reported in parts of Kyiv, Kheron, Donetsk, Sumy and Chernihiv.

        “It’s becoming increasingly dangerous for journalists and editors to stay in regions occupied by Russia,” Sergiy Tomilenko, president of Ukraine’s National Union of Journalists, told FRANCE 24. “They are isolated in these territories. They can’t leave.”

        Local officials are also being targeted for detention. Abductions have also been alleged in northern cities including Nova Kakhovka, where the secretary of the city council has vanished, and in Bucha, where six local council members were detained and eventually released following a Russia raid, according to the BBC.

        The UN found that 24 public officials and civil servants of local authorities had been detained in Russian-controlled regions. Thirteen have reportedly been released, but the location and status of the remaining 11 are unknown. 

        Political analyst Mattia Nelles, who is normally based in Kyiv but now lives in Germany, has been tracking abductions in the east and south of Ukraine. He said Russian forces will target “anyone who is actively speaking out against the occupation” and are especially quick to detain those calling for protests.

        “I even heard of two cases in Kherson where people were randomly picked up at checkpoints after Russian forces searched their phones and found many pro-Ukrainian channels open on their Telegram [app],” he explained. “My friend who lives there says he never takes his phone with him when he goes outside now.”

        ‘You could be next’

        Nelles, his Ukrainian wife and her parents managed to flee the country early on, though a large part of their family is still living in Svatove, a city in the Luhansk Oblast. On March 26, neighbours informed his uncle that Russian forces had come looking for him. “It was unclear why, but we assumed it was because he is an army veteran. He served as a medic in 2016 and 2018 for the Ukrainian army in Donbas.”

        His uncle went into hiding, but Russian forces found him shortly after and detained him for interrogation. “It lasted three hours,” Nelles said. “And it turned out that they were looking for his son-in-law, who is an active army soldier and is also registered at my uncle’s house. Hence the mix-up.”

        Nelles’ uncle was released and, despite being deeply distressed, was unharmed. Others, like the Ukrainian fixer for Radio France who was tortured for nine days, were not as lucky.

        “There are varying degrees of severity when it comes to how [Russian occupiers] treat people,” Nelles explained. “I imagine that it’s a case-by-case situation. It depends on how much the person resists, how involved they are with the Ukrainian army, or how much of a problem they were for the occupying forces.”

        It also depends on what Russian forces want to get out of their detainees. When speaking about the abduction of Zalizetskaya's father, Tomilenko explained that the case was a clear example of Russia trying to neutralise Ukrainian media by using a carrot-and-stick method. “First, they arrest local journalists and editors, [and] try to intimidate them into saying they support the occupation,” he said. If this fails, Russian forces “simply demand that they stop covering the news”.

        The goal of the abductions is crystal clear. They are an effective means of instilling fear in local populations, making it easier for Russian forces to exert control. And for some, it seems to be working. Tomilenko hears of new abductions on a daily basis and has an increasing number of journalist colleagues afraid to leave their houses. “Two colleagues in Kherson haven’t gone outside in two weeks,” he said.

        In an effort to clamp down, human rights organisations in Ukraine are putting together missing persons lists and campaigning to shed light on what is happening on the ground. Ukraine’s National Union of Journalists has also published guidelines for journalists and editors in occupied territories, urging them to refrain from posting anything on social media and to use pseudonyms if working as local correspondents for international or national media outlets.

        But the sense of intimidation left behind by the abductions can be felt by even the most courageous souls. “The message being sent out is: ‘If you dare to speak out, you could be next’,” Nelles explained. “That is terrifying. Especially for those who hold any official position.”

        Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde

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        Solidarity and French bureaucracy: the Ukrainian refugees of Paris

        Reporter's notebook

        From Lviv to Kyiv, snapshots of Ukraine in a time of war

        The Observers

        War in Ukraine: Kherson residents stand up to Russians, and a military expert outlines Russia's weaponry

        El País (ESP)

        Rápel en los cañones de la sierra de Guara y otros nueve bautismos aventureros en España

        LONELY PLANET

        Piragüismo en el río Sella (Asturias), escalada en La Pedriza (Madrid), surf en Somo (Cantabria) o esquí de travesía en la comarca leonesa de Babia. Por agua o nieve, suspendidos en el aire o subiendo una montaña, entornos naturales para divertirse

        Nadie nace sabiendo, ni el saber es excusa para dejar de aprender. Todo el mundo puede hacer sus pinitos en los deportes de naturaleza y aventura. Estos son algunos de los mejores lugares de España para empezar a surcar olas, subir montañas, aventurarse por el vértigo de las vías ferratas o practicar la escalada en roca. 

        Más información en la guía 1000 ideas para viajar por España  y en www.lonelyplanet.es

        Piragüismo

        El río asturiano Sella es célebre por su multitudinario descenso en canoas, kayaks y otras embarcaciones, pero también es un recorrido ideal para hacer unos primeros pinitos con los remos o simplemente para pasar una jornada tranquila en un ambiente espectacular. Comenzando en Arriondas, se pueden recorrer 15 kilómetros muy tranquilos.

        Otro de los clásicos para iniciarse en el remo en canoas está en el corazón de Castilla, en Segovia. Son las hoces del Duratón, uno de los paisajes icónicos de esta comunidad. Remar las aguas tranquilas del río es muy sencillo, especialmente en los tramos donde, rodeado de inmensas paredes, uno puede jugar con los ecos y las sombras y observar de cerca a los buitres leonados que anidan por allí. Uno de los recorridos más habituales (y que se puede hacer por libre) comienza en San Miguel de Bernuy y se estira hasta el embalse de Las Vencías a través de aguas mansas y delicadas.

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        El kayak es también una buena forma de conocer las soledades de las marismas del río Piedras, en la provincia de Huelva. Discurriendo hasta casi su escape al Atlántico, su ría ha permanecido sorprendentemente al margen de la urbanización. La propuesta consiste en transitar por las tranquilas aguas del cauce del río —hay que conocer con anterioridad la evolución de las mareas— a su paso por esta suerte de laberinto de marisma, con playas, pinares y retamares. Por supuesto, hay que prestar atención los atardeceres de esta Costa de la Luz, delicia de fotógrafos y poetas.

        Los miles de kilómetros en España de costas de mares, lagos, embalses y ríos suman miles de posibilidades para practicar el kayak. Por ejemplo, en el estuario del río Ulla, sobre todo en sus últimos kilómetros, en los alrededores de la localidad gallega de Padrón, donde el río se muestra más tranquilo y abierto. Es una especie de resumen de todos los encantos de la zona y una experiencia para compartir en familia, en un entorno rural mágico y sosegado.

        Las grutas marinas son otra posibilidad. Como la Cova d’en Gispert, en Begur, en la Costa Brava, una estrecha cavidad que se adentra 150 metros en el acantilado con bóvedas de hasta 20 metros de altura. Se trata de uno de esos secretos que guarda el litoral de Girona, capaz de despertar la latente emoción de la exploración en los más intrépidos.

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        Vías ferratas

        Una vía ferrata es un recorrido preparado para desplazarse por paredes rocosas y acantilados de imposible acceso por otros medios. Gracias a grapas metálicas encastradas, escalones y salientes excavados o aprovechados en la propia roca se puede acceder a parajes de belleza increíble con seguridad. Los amantes de los deportes de montaña y de las emociones fuertes tienen un reto en estas vías preparadas para desafiar el vértigo de las alturas.

        Una de las más impresionantes, y a la vez más sencillas, está en la hoz de Priego, un paisaje moldeado por el río Escabas entre las villas de Cañamares y Priego, en la provincia de Cuenca. Es apta incluso para niños, siempre que no tengan vértigo: un amplio trazado horizontal, con pasarelas y puentes y sin apenas pasos de dificultad.

        En Valencia se encuentra la ferrata de El Chorrico: las espléndidas paredes del barranco de Castellet, que caen a pico sobre el pantano de Tous, sirven de lienzo para una vía sencilla, pero muy entretenida. Es una de las más populares en el Levante, ideal para iniciar a los más pequeños en este fascinante mundo vertical.

        La vía ferrata de Los Llanos, en Camaleño, es corta y explosiva. Situada cerca de Potes, constituye uno de los mejores recorridos de Cantabria, donde, además de adrenalina, se obtiene una panorámica impactante de los collados y cimas orientales de los Picos de Europa, que parecen dientes de viejos colosos. Casi 200 metros de pura verticalidad que dan acceso a la cumbre de la peña de la Cotera de la Cruz.

        En Canarias la primera vía ferrata que se equipó en el archipiélago es conocida como de la Primera Luna. Está en los elegantes riscos volcánicos que forma la montaña de las Tabaibas, antiguo puesto de vigilancia en las alturas de Gran Canaria. Son cerca de 250 metros de itinerario, con pasos atléticos y aéreos, aunque aptos para todos. Aquí uno puede poner a prueba su vértigo entre algunos de los caprichos geológicos más hermosos de la isla.

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        Correr por el monte

        Una primera propuesta para iniciarse en el absorbente mundo del senderismo y los trail runs (carreras campo a través) lleva a la sierra de San Mamede, en Galicia, un paraje poco conocido pero fascinante. Zona de montaña agreste e intrincada, salpicada de aldeas y leyendas, es un hábitat en excelente estado de conservación con singularidades como el abedular de Montederramo. Partiendo de Campo do Casar, hay que buscar este tesoro natural y ascender a la cumbre de San Mamede, todo en poco más de 10 kilómetros.

        Dando un salto al centro de la Península, el puerto de la Fuenfría es posiblemente el paso de montaña más célebre de la sierra de Guadarrama, donde convergen naturaleza, ciencia, deporte y literatura. Una de las rutas más populares es el llamado Camino Schmid o Camino Schmidt, que puede tomarse desde el puerto de Navacerrada para recorrer veredas cargadas de historia y mitos entre pinares y prados de montaña.

        También en el centro peninsular, el hayedo de Tejera Negra, en Guadalajara, es visitable todo el año, pero sería una pena no acercarse en otoño hasta este entorno inspirador, tornadizo, cautivado por las sombras de la sierra de Ayllón. Se puede seguir la cabecera del río Lillas a través de unos pocos kilómetros, sin desniveles destacables, para sumergirse luego en una de las reservas forestales más singulares de España.

        Otro lugar de peregrinación habitual de corredores, montañeros y esquiadores es el pico de San Lorenzo, el punto más alto de La Rioja, con sus esbeltos 2.271 metros, adonde muchos llegan desde la estación de esquí de Valdezcaray, ubicada en su cara norte. Desde su aparcamiento se puede emprender una ruta directa y atrevida hasta la cumbre, ganando gran desnivel en una corta distancia, que no tiene mucho que envidiar a la mayoría de las competiciones de kilómetro vertical. Eso sí, en invierno la cosa se pone bastante técnica.

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        Barranquismo

        El Pirineo aragonés se ha convertido en un centro de peregrinación para los que quieren lanzarse por primera vez a practicar el barranquismo. Concretamente en el valle del Tena encontramos una de las opciones más populares para hacerlo, el barranco de El Gorgol, situado en un privilegiado entorno. De carácter iniciático, ofrece una buena sucesión de escollos a salvar a través de saltos y toboganes. El itinerario culmina con un largo rápel, ideal para curarse definitivamente del vértigo.

        La garganta de las Gloces, en la sierra oscense de Guara, otra meca del barranquismo, discurre por una fisura estrecha y profunda, como si la naturaleza ya hubiera pensado en nuestras ambiciones deportivas.

        Aunque probablemente el paisaje más identificado con los bautismos de barranquismo en España está en el entorno del Pirineo catalán. Como ejemplo, el barranco de Berrós, en la comarca de Pallars Sobirà (Lleida): ni riesgos ni grandes alardes técnicos se necesitan en este cañón que destaca por las risas que arrancan su sucesión de toboganes, con un caudal constante, ideal para acercarse a este deporte sin jugarse el pellejo. Una experiencia emocionante.

        El barranco de Canaletas es otro de los más divertidos de Cataluña, una opción ideal para perder el miedo a esta disciplina. Se encuentra cerca del pueblo de Horta de Sant Joan, en la comarca catalana de Terra Alta (Tarragona). Aquí hay que estar dispuesto a mojarse, porque se trata de un barranco muy acuático, orlado de sifones, toboganes, cuevas y saltos.

        Si damos un salto hasta Andalucía podremos probar las delicias del barranquismo en la sima del Diablo, un cañón angosto y sombrío en el municipio malagueño de Júzcar, una de esas fantásticas villas blancas de la serranía de Ronda. Aunque antes pocos se aventuraban por ella, hoy es buscada por aquellos que gustan derrochar adrenalina, descendiendo a través de diversos rápeles (no aptos para taquicárdicos) que muestran la capacidad del agua de labrar formas imposibles en el terreno.

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        Olas para principiantes

        En el litoral español no faltan los lugares donde iniciarse en el surf. Algunos de los más populares están en el País Vasco, por ejemplo, en las playas de Atxabiribil y Arrietara, en Sopela (Bizkaia), donde se pueden tomar unas clases que servirán para perder el miedo a tragar agua salada.

        Un paraíso surfista en Canarias es la isla de Fuerteventura. Se puede acudir a alguna de las escuelas de Corralejo, por ejemplo.

        Las playas andaluzas del Atlántico, con buen tiempo y olas increíbles, también son perfectas para iniciarse en este deporte. Muy cerca de Conil de la Frontera se encuentra El Palmar, con uno de los mejores arenales de España para aprender a surfear. Además de un animado ambiente local, sus temperaturas suaves atraen a surfistas todo el año, tanto por sus encrespadas olas como por el ambiente de sus chiringuitos, sobre todo en verano.

        Pero tal vez sea Somo el lugar emblemático para aprender a cabalgar las olas. En esta playa de Cantabria que se estira a lo largo de cuatro kilómetros hay varias de escuelas de surf, lo que hace que esté muy concurrida en temporada alta, lo que también forma parte de su atractivo.

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        Alta montaña

        Nada como los Pirineos para iniciarse en el montañismo. El pico de Alba (3.118 metros) se yergue en el flanco occidental del macizo de la Maladeta, cuna del pirineísmo más clásico. Aunque cuenta con una pala de nieve importante y algún paso expuesto en la cresta, esta cumbre escarpada y vertiginosa ofrece una ascensión corta pero sostenida, perfecta para poner a prueba nuestros conocimientos alpinos.

        Muchos montañeros de la Comunidad de Madrid suelen iniciarse en el alpinismo en La Maliciosa. La cara sur de esta montaña de la sierra de Guadarrama está llena de pasos, crestas, espolones y hasta cascadas de hielo en invierno para quienes buscan retos comprometidos y técnicos. No obstante, también cuenta con un par de rutas al alcance de cualquier montañero.

        El pico Ocejón, en la provincia de Guadalajara, es un dosmil situado en la vertiente sur de la sierra de Ayllón. Popular entre los senderistas, cuenta con varias rutas sencillas y bien señalizadas que conducen a la cima. Desde la cumbre, a 2.049 metros, se tiene una vista soberbia de todo el macizo, y, si los cielos despejados lo permiten, también una rara panorámica de las ciudades de Guadalajara y Madrid.

        Otra opción es la sierra de Gredos, al sur de la provincia de Ávila. En pleno macizo se alza el pico de La Covacha, un vértice monumental de 2.300 metros, ideal para demostrar la pericia con el equipo de alta montaña y la forma y resistencia física del alpinista. Se trata de una montaña aislada que exige una larga aproximación a sus vertientes, aunque después ofrece un desnivel bastante asumible por su cara norte, donde también hay opciones para montañeros experimentados.

        En Cataluña está la Pica d’Estats, la cota más alta del Pirineo catalán (3.143 metros), justo en la frontera con Francia, entre la comarca del Pallars Sobirà y el departamento francés de Ariège: un territorio salpicado de circos glaciares, lagos de montaña y morrenas intimidantes. El refugio de Vallferrera puede servir de base de operaciones. Además de esta cumbre, que puede alcanzarse por una arista sencilla, se pueden recorrer durante varios días los confines del macizo francés de Montcalm. Otra montaña emblemática de Cataluña es el pico de Sant Jeroni, la cima más alta del macizo de Montserrat (Barcelona). Sus 1.236 metros se alcanzan por un espectacular paisaje rocoso sin escollos reseñables.

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        Esquí de travesía y raquetas de nieve

        Los esquiadores de montaña de la zona centro tienen como rito anual la ascensión a Peñalara, la montaña más alta del Guadarrama. Sus lagunas glaciares y frondosos pinares componen uno de los paisajes más atractivos del parque nacional. Subir por la loma de Dos Hermanas no precisa de especial destreza, más allá de los conocimientos básicos con las tablas. Se debe tener en cuenta, eso sí, que estas alturas suelen estar sometidas a los caprichos meteorológicos.

        En Cantabria podremos iniciarnos en el foqueo (esquí de travesía) en La Padiona (2.319 metros), una ruta clásica de los Picos de Europa. La ascensión transcurre en gran parte por un precioso canal que da acceso a la cara norte, por la que se accede a la cima.

        A caballo entre León y Cantabria, la del pico Coriscao (2.234) es otra popular ascensión que parte del puerto leonés de San Glorio y se puede completar en media jornada. El sendero que va desde Torre de Babia hasta a la laguna de Las Verdes, en la comarca leonesa de Babia, brinda en invierno un escenario impoluto de alta montaña que se puede recorrer con esquís o raquetas.

        El pico de Salabardar o Rasos del Dalt, la cumbre más alta de los llamados Rasos de Peguera, en la comarca barcelonesa del Alt Berguedà, es un reto para los amantes de las grandes rutas con raquetas de nieve. La travesía transcurre por bosques de coníferas y un paisaje de belleza áspera y aspecto ártico que culmina a 2.077 metros de altitud.

        Bicicleta de montaña

        En la Peña de Francia, en Salamanca, los antiguos caminos de peregrinos ganan altura hasta los 1.727 metros, donde se alza un vértice geodésico tan popular como accesible por las entrañas del parque natural de Las Batuecas-Sierra de Francia. Siguiendo, por ejemplo, el muy ciclista sendero GR-10, se accede tras 30 kilómetros a una cumbre que después requiere un descenso algo técnico y muy emocionante cuesta abajo hacia el solitario valle del río Agadón.

        En Navarra, el hayedo de Urbasa es otro escenario perfecto para probar la bicicleta de montaña. Hay que pedalear unos 20 kilómetros para coronar los puertos de la sierra de Urbasa, llenos de leyendas y bosques de fagáceas. Otra de las travesías en BTT populares en Navarra es la que rodea el valle de Aranguren. Son una treintena de kilómetros sin desnivel destacable, con buena parte del firme bien acondicionado por una vía verde y atravesando varias fuentes y merenderos.

        En Valencia, el Camí Natural de l’Antic Trenet sigue a lo largo de 20 kilómetros el trazado del primer ferrocarril de vía estrecha que se inauguró en España, en 1864, que unía las estaciones de Carcaixent y Dénia.

        En Andalucía está la sierra de Cazorla, que es un territorio magnífico (y duro) para recorrer en BTT. Esta ruta larga, que requiere cierto esfuerzo, transcurre durante 60 kilómetros por senderos endiablados, pasarelas de madera y cascadas hasta el nacimiento del río Guadalquivir.

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        Escalada en roca

        Subir paredes verticales parece una hazaña casi imposible para quien no lo ha intentado nunca, pero todo es cuestión de empezar guiados por buenos profesionales. Para ello, en la Comunidad de Madrid está La Pedriza, en la vertiente sur de la sierra de Guadarrama: un laberinto de placas, agujas y enormes bloques de granito donde muchos se han iniciado en la escalada en roca y el bouldering (en grandes bolos de piedra).

        Además de un pueblo precioso, Siurana (Tarragona) es asimismo una meca de escaladores, tanto principiantes como expertos. El concejo asturiano de Quirós también es un fabuloso punto de reunión para los escaladores y alpinistas, perfecto para dar los primeros pasos en la escalada deportiva con itinerarios de corte clásico que, dicho sea de paso, darían para toda una vida de exploración vertical en esos paredones embrujados de la sierra de Caranga.

        Para escaladores expertos

        Rodellar, en pleno corazón de la sierra de Guara (Huesca), es otra de las zonas más visitadas para los aficionados a la escalada, tanto por la calidad y cantidad de sus vías como por su amable caliza, sus chorreras meteóricas, sus bóvedas improbables y su río encañonado donde rebota el eco de unas paredes siempre bulliciosas. Y una vez iniciados en los secretos de la escalada, se pueden abordar rutas de mayor dificultad como las del madrileño Pico de la Miel, en La Cabrera (1.384 metros) y su vía Espolón Manolín, que asciende a la cima en vertical a través de 200 metros fisuras y repisas, placas y diedros: todo un abanico de oportunidades para la escalada vertical.

        Otros dos lugares para avanzar mirando siempre hacia arriba: el peñón de Ifach, en la alicantina localidad de Calpe, y los Mallos de Riglos y sus soberbios pináculos de arenisca roja, en la comarca aragonesa del Somontano (Huesca).

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        Valeurs Actuelles

        Guerre en Ukraine : pour la première fois, le Kremlin reconnaît des « pertes importantes »

        43e jour de guerre. L’Ukraine est toujours touchée par une offensive russe de grande ampleur depuis le 24 février dernier. Après que les Etats-Unis ont annoncé un nouveau train de sanctions contre la Russie, Vladimir Poutine a nié en bloc les accusations occidentales de massacres perpétrés par l’armée russe à Boutcha. Le président russe a dénoncé une « provocation grossière et cynique de la part du régime de Kiev » dans cette commune proche de Kiev, évoquant des images « falsifiées ». Washington prévoit de sanctionner les filles de Vladimir Poutine en gelant leurs avoirs aux Etats-Unis et en sectionnant leurs liens avec le système financier américain. De son côté, Volodymyr Zelensky a estimé que le nouveau panel de sanctions infligées à la Russie n’était « pas suffisant ». Cela ne ferait en tout cas pas cesser les combats. De nouveaux affrontements sont prévus ce jeudi 7 avril dans l’est de l’Ukraine.

        Ursula Von der Leyen va se rendre à Kiev

        La présidente de la Commission européenne se rendra à Kiev, vendredi 8 avril, en compagnie de Josep Borrell, chef de la diplomatie de l’Union européenne. Une manière pour l’exécutif européen de témoigner de son « soutien indéfectible à Kiev ». « Le peuple ukrainien mérite notre solidarité. C’est pour cette raison que je me rendrai à Kiev demain (vendredi) », a-t-elle déclaré lors d’une conférence de presse organisée à Stockholm, en Suède.

        Le porte-parole du Kremlin reconnaît des « pertes importantes »

        Lors d’un passage sur la chaine britannique Sky News, Dmitri Peskov a reconnu que l’armée russe a subi des « pertes importantes » depuis le début du conflit. « C’est une immense tragédie pour nous », a expliqué le porte-parole du Kremlin – une première depuis le début du conflit.

        Le dernier bilan officiel émanant du Kremlin, à la fin du mois de mars, faisait état de 1.351 morts au combat. Un chiffre qui semble largement sous-estimé, selon la plupart des services de renseignement occidentaux.

        Les Etats-Unis révoquent le statut commercial de la Russie et de la Biélorussie

        Mercredi, Washington annonçait vouloir intensifier ses sanctions contre la Russie. Le passage à l’acte n’a pas tardé : jeudi, les Etats-Unis ont officiellement révoqué le statut commercial de la Russie et la Biélorussie. Une mesure qui, explique franceinfo, permettra à Washington de mettre en place des tarifs douaniers ultra-punitifs sur les marchandises au départ ou en provenance de ces deux pays.

        Jusqu’à présent, cette mesure n’était appliquée que pour deux pays : Cuba et la Corée du Nord.

        La Russie exclue du Conseil des droits de l’homme de l’ONU

        Les 193 membres de l’Assemblée générale de l’ONU se sont prononcés, jeudi, sur l’exclusion de la Russie du Conseil des droits de l’homme. 93 délégations ont voté en faveur de cette exclusion, 58 autres pays se sont abstenus, et 24 ont voté contre. Des votes qui ont permis d’acter l’exclusion de Moscou — une première depuis l’exclusion de la Lybie, en 2011 — mais qui traduisent l’effritement de l’unité internationale sur la question russe, note Le Monde.

        Les négociations freinées par les accusations de crimes de guerre

        Les récentes révélations sur les crimes de guerre russes ont, pour l’heure, totalement mis à l’arrêt les négociations. Le ministre des Affaires étrangères ukrainien, Dmytro Kouleba, accuse ainsi son homologue russe d’être « complice des crimes » de l’armée. « Le fait qu’il justifie les bombardements d’un hôpital à Marioupol et les crimes de guerre commis à Boutcha et dans d’autres villes et villages d’Ukraine (…) le rend complice de ces crimes », a expliqué le ministre ukrainien, cité par Le Figaro.

        Dans le même temps, Moscou continue à accuser Kiev de mise en scène. Par ailleurs, plusieurs vidéos diffusées sur Telegram semblent également démontrer l’existence de crimes de guerre commis par les troupes ukrainiennes.

        L’UE réclame un embargo immédiat sur les fossiles russes

        Dans une résolution adoptée jeudi par le Parlement européen, relate Le Figaro, les eurodéputés réclament la mise en place « immédiate » d’un embargo sur les importations « de pétrole, de charbon, de combustible nucléaire et de gaz » russes, afin d’intensifier la pression sur le régime moscovite. Jusque-là, la Russie semble avoir fait peu de cas des précédentes sanctions économiques mises en place par les puissances occidentales.

        La résolution, débattue depuis de longues semaines au sein d’une Europe dont la dépendance aux énergies fossiles russes est disparate, a été adoptée par 513 eurodéputés. 22 autres élus ont voté contre, et 19 se sont abstenus.

        La Russie accuse l’Ukraine d’être revenue sur des propositions lors des pourparlers d’Istanbul

        Moscou a accusé Kiev d’être revenue sur des propositions qu’elle avait faites lors des négociations organisées à la fin du mois de mars à Istanbul en Turquie. Selon Moscou, ces propositions avaient été accueillies favorablement par la Russie. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a dénoncé dans une vidéo, que relate BFM TV, une « incapacité » de la part de l’Ukraine à trouver « un accord négocié » avec la Russie. Une manœuvre qui révélerait les « véritables intentions de Kiev », a assuré Sergueï Lavrov. Selon lui, Kiev viserait à « faire s’éterniser voire à faire échouer les négociations, en rejetant les ententes qui avaient été trouvées »

        « Dernière chance » pour les civils de partir

        Face à des combats à venir dans l’est de l’Ukraine, les habitants sont appelés à fuir ce jeudi 7 avril. Le gouverneur de Lougansk, Serguiï Gaïdaï, a prévenu dans un message sur Facebook que « les prochains jours sont peut-être la dernière chance pour partir ». Il a indiqué que « toutes les villes libres de la région de Lougansk sont sous le feu ennemi » et que les troupes russes « étaient en train de couper toutes les voies possibles de sortie ».

        Des gendarmes et des magistrats français envoyés en Ukraine

        Gérald Darmanin a indiqué sur BFM TV que des magistrats et des gendarmes français devraient être envoyés en Ukraine ce jeudi 7 avril pour constater des massacres sur place. Le ministre de l’Intérieur a en effet indiqué face au journaliste Bruce Toussaint : « Le président de la République nous a demandé d’envoyer, avec le garde des Sceaux, des gendarmes et des magistrats en Ukraine pour pouvoir aider nos amis ukrainiens à pouvoir constater les massacres qui ont eu lieu. »

        L’ambassade de Russie supprime son tweet

        Après avoir comparé les exactions de Boutcha à un « plateau de tournage » dans un post sur Twitter, l’ambassade de Russie en France a supprimé son tweet. L’ambassadeur devrait être convoqué par Jean-Yves Le Drian prochainement.

        Kiev accuse la Hongrie d’ « aider Poutine »

        Le porte-parole du ministère ukrainien des Affaires étrangères, Oleg Nikolenko, a réagi aux récents propos de Viktor Orban. Le Premier ministre hongrois s’est dit prêt à acheter du gaz russe en roubles contrairement aux autres pays de l’UE. Dans un communiqué, ce jeudi 7 avril, Oleg Nikolenko a accusé Budapest d’« aider Poutine à continuer son agression contre l’Ukraine ». D’après lui, la Hongrie « détruit l’unité de l’UE » en se montrant favorable à l’achat du gaz russe en roubles. 

        Jean-Yves Le Drian convoque l’ambassadeur de Russie en France

        Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a annoncé convoquer l’ambassadeur de Russie en France. Et ce, après un tweet de la part de l’ambassade qui a remis en question les crimes commis à Boutcha, les comparant à « un plateau de tournage ». Jean-Yves Le Drian a donc déclaré sur son compte Twitter : « Face à l’indécence et la provocation de la communication de l’ambassade de Russie en France sur les exactions de Bucha, j’ai décidé la convocation au Quai d’Orsay ce matin de l’Ambassadeur de Russie. » Le chef de la diplomatie française a promis de continuer à « lutter contre toutes les manipulations russes de l’information sur la guerre en Ukraine ». 

        Face à l’indécence et la provocation de la communication de l’ambassade de Russie en France sur les exactions de Bucha, j’ai décidé la convocation au Quai d’Orsay ce matin de l’Ambassadeur de Russie.

        — Jean-Yves Le Drian (@JY_LeDrian) April 7, 2022

        Crimes à Boutcha : un « plateau de tournage » selon la Russie

        Alors que des corps de civils ont été découverts gisant au sol dans la ville de Boutcha le week-end dernier, la Russie a démenti les faits. Dans un tweet publié mercredi 6 avril, l’ambassade de Russie en France a parlé d’un « plateau de tournage » mené à Boutcha. Des propos qui ont notamment provoqué la colère du secrétaire d’État français aux Affaires européennes, Clément Beaune : « Au-delà de la honte, stop. » De nombreux médias internationaux ont en effet attesté la présence de victimes civiles à Boutcha.

        Au-delà de la honte, stop. https://t.co/AMURBvmGf4

        — Clement Beaune (@CBeaune) April 6, 2022

        L’Ukraine demande davantage d’armes à l’Otan

        Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba, est arrivé ce jeudi à Bruxelles pour assister à une réunion au siège de l’Otan. Il compte réclamer davantage d’armes pour se défendre face à l’offensive russe en Ukraine. Comme le relaie BFM TV, le chef de la diplomatie ukrainienne a déclaré à la presse : « Je viens demander trois choses : des armes, des armes et des armes. Plus rapidement elles seront livrées, plus de vies seront sauvées et de destructions évitées. » 

        L’ONU devrait suspendre la Russie du Conseil des droits de l’Homme

        Ce jeudi 7 avril, dès 15 h, l’Assemblée générale de l’ONU devrait voter pour la suspension de la Russie du Conseil des droits de l’Homme, relaie BFM TV. Et ce, après une demande formulée par les pays occidentaux, faisant suite à la découverte de civils morts à Boutcha.

        Des combats en vue dans l’est de l’Ukraine

        Les habitants de l’est de l’Ukraine sont appelés à quitter leur foyer pour fuir les combats prévus ce jeudi 7 avril, relate BFM TV. Le gouverneur de la région de Lougansk, Serguiï Gaïdaï, a indiqué mercredi 6 avril que l’armée russe avait bombardé plusieurs communes ukrainiennes comme Sievierodonetsk et Roubijne.

        La nouvelle série de sanctions « pas suffisante » pour Zelensky

        Les Etats-Unis ont approuvé un nouveau panel de sanctions « dévastatrices » contre la Russie. Des mesures qui ne satisfont pas le président ukrainien. Volodymyr Zelensky a prononcé un discours partagé sur les réseaux sociaux dans la nuit de mercredi 6 au jeudi 7 avril, relaie BFM TV. « Les nouveaux investissements en Russie sont bloqués, des restrictions sont appliquées contre plusieurs banques, des sanctions personnelles sont ajoutées, ainsi que d’autres restrictions », s’est-il d’abord réjoui. Avant d’estimer que ce paquet de sanctions « a l’air spectaculaire ». Mais pour lui, « ce n’est pas suffisant ».

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        BBC

        Video 'shows destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri'

        This video can not be played

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        The Iraqi military's Joint Operations Command has circulated a video it says shows the destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri and the famous leaning al-Hadba minaret.

        The military, and the US-led coalition supporting its offensive in the city, said Islamic State (IS) militants had blown up the historic landmark on Wednesday night as troops advanced on it.

        But IS said coalition aircraft had bombed the mosque.

        France24 - World

        ‘At first people yelled … now they interact more’: #CallRussia fights Kremlin propaganda

        Issued on: 25/03/2022 - 11:23

        Louise NORDSTROM Follow

        When Vladimir Putin’s government started blacking out news of its war in Ukraine, a group of Lithuanian friends quickly moved to download as many Russian phone numbers as they could. The idea was simple: to break through the Kremlin’s propaganda machine by calling Russians, one by one, to tell them what was really going on in Ukraine. “At the beginning, they were really angry and yelled a lot, but now we’re sensing a shift in sentiment,” one of the founders of the #CallRussia campaign said.

        On March 3, one week after Russia launched its invasion of Ukraine and the Kremlin began to shut down any news outlet that deviated from the regime-scripted narrative of its “special military operation”, Vilnius native Paulius Senuta received a phone call from a friend. “He told me he’d downloaded Russian phone directories, and I immediately saw how this could be a way to get through to Russians who have no idea about what is really going on.”

        From that moment on, it took only 120 hours for Senuta and his friends, who also reeled in dozens of tech experts, communications specialists and psychologists, to set up the #CallRussia information campaign. The initiative was rolled out on March 8, and consists of a digital platform that allows Russian-speaking volunteers from across the world to connect with the 40 million Russians whose telephone numbers have been coded and saved into its database.

        "One conversation cannot overcome Putin's evil propaganda, but 40 million might. Russians empowered with truth and compassion are the only ones who can stand up against Putin's lies and end this war," #CallRussia announced on its launch day.

        ‘Putin will take care of you!’

        Since then, Senuta said some 25,000 volunteers in 116 countries have joined the movement, having already placed almost 100,000 calls.

        Senuta said that out of the near 150 calls he has made himself so far, the ones made in the first few days of the campaign were by far the hardest. “There were basically two types of interactions. About two-thirds of the people were really very angry and they would yell at you for like five to seven minutes. And about a third would just be kind of polite, they wouldn't talk to you, but they would listen. They were really afraid to speak.”

        Senuta said the yellers have been particularly difficult to deal with. “Emotionally it’s hard, you have to be prepared for that before you call,” he said, and noted that #CallRussia has developed both scripts and guidelines to help its volunteers handle the often very challenging conversations.

        “For example, there was this crazy lady who asked me if I knew who she was, and who told me that she was Putin’s daughter and that she was going to call her father on me. ‘He will take care of you,’ she said.”

        Hate mail and hacking attacks

        In the three weeks the campaign has been running, Senuta said his team has received several hateful messages and that its website has been the target of numerous hacking attacks. “We get messages like: ‘How much are you being paid for doing this’ and ‘stop the lies’, and they [the hackers] have tried to take down the site a few times, but we always get it back up running pretty quickly again.”

        Since the beginning of March, Russia has passed a flurry of laws banning both media and people from spreading so-called “fake news” about its war in Ukraine, including by use of the term “war”. Anyone breaching the law risks heavy fines and up to 15 years in prison. The Kremlin has also accused US tech giant Google and its video subsidiary YouTube of conducting  “terrorist” activities, and has blocked access to most international social media platforms such as Facebook, Twitter and Instagram, as well as several independent media.

        The near total media outage means that most Russians – especially those of older generations – have for the past month almost exclusively been limited to the Kremlin propaganda broadcast by state TV.

        “They [the respondents] are all pretty much repeating the same thing: that it’s a very small, targeted military operation aimed at denazifying Ukraine, that Russia is saving the Ukrainian people, and that it is bringing them food and clothes. It’s like a copy-paste of Russian state media.”

        ‘The conversations are getting longer’

        But in the past week or so, Senuta said both he and other volunteers have begun to note a change in tone in their calls to Russia. “There’s a sense that the sentiment is changing,” he said. “People aren’t shouting as much anymore, and there’s more interaction. There are more people talking and the conversations are getting longer.”

        Senuta said that even though this doesn’t necessarily mean that the majority of Russians have suddenly changed their minds about what they think is happening in Ukraine, it is a very positive sign.

        Senuta said that the increasing duration of the calls is one of the only ways to measure the success of the project. “What we’re trying to do is to convey the scale of the human tragedy so that people take a stance based on the humanitarian issues rather than the ideological issues, and some of our volunteers have now been able to talk to people for quite long, sometimes for an hour.”

        “The longer we can talk to people, the more we can actually tell them about what is really happening, and we think that this can have a real impact and change the way they see the war,” he said. “We’re not expecting to be able to suddenly turn pro-war Russians into anti-war, but if we can neutralise them, those that actually are against the war would feel more empowered and might actually go out into the streets [and protest].”

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        ‘We’re at war’: The ‘Lithuanian Elves’ who take on Russian trolls online

        France24 - Monde

        Guerre en Ukraine : Alicher Ousmanov ou les limites de la chasse aux oligarques russes

        Publié le : 31/03/2022 - 18:17

        Sébastian SEIBT Suivre

        Le milliardaire russe Alicher Ousmanov fait l’objet de sanctions en demi-teinte de la part des États-Unis. Une approche prudente voulue par Washington, a révélé le Wall Street Journal. L’exemple de cet oligarque souligne la difficulté de faire pression sur l’entourage de Vladimir Poutine au-delà des mesures les plus voyantes comme la saisie de yachts. 

        Il fait figure de symbole de la chasse aux multimilliardaires russes et à leurs signes extérieurs de richesse. Alicher Ousmanov, parfois décrit comme “l’oligarque favori” de Vladimir Poutine, n’arrête pas de voir ses actifs les plus “bling bling” saisis par les autorités européennes et américaines, qui ont mis cet homme d’affaires, longtemps le plus riche de Russie, sur leur liste noire début mars dans le cadre des sanctions contre la Russie.

        Mais, en parallèle, pendant les saisies, les affaires continuent. Le régime de sanctions que Washington a mis en place contre Alicher Ousmanov lui permet malgré tout de continuer à commercer avec le reste du monde (presque) comme si de rien n’était, a révélé le Wall Street Journal mercredi 30 mars. Le quotidien économique américain a même pu consulter des échanges d'e-mails au sein de l’administration Biden. Les fonctionnaires américains y évoquent une stratégie "d'atténuation" de l’effet des sanctions contre ce magnat du fer, des métaux en général et des télécommunications.

        Voiture blindée et yacht démesuré

        Alicher Ousmanov est devenu l’incarnation d’une certaine schizophrénie des sanctions internationales contre les oligarques. D’un côté, il faut frapper fort ceux qui sont accusés de s’être enrichis grâce à leur proximité avec Vladimir Poutine. “Il est moralement difficilement acceptable de laisser ces richissimes russes profiter des avantages du mode de vie à l’occidentale alors qu’ils ont toujours été aux côtés du président russe”, expliquait début février à France 24 Peter Rutland,  universitaire américain et auteur d’un ouvrage sur l’élite économique russe.

        >>  Champagne, voitures de luxe… le mode de vie de l’élite russe dans le collimateur des Occidentaux 

        Alicher Ousmanov a senti plusieurs fois le bâton des sanctions s’abattre sur son patrimoine. Sa Mercedes de grand luxe, estimée à plus de 600 000 euros, a été saisie en Italie mercredi 30 mars. Le véhicule, lourdement blindé - il est censé parer l’explosion simultanée de deux grenades -, est soupçonné d’avoir servi à Vladimir Poutine et à certains de ses invités de marque pour se déplacer en toute tranquillité, souligne le Guardian.

        Deux semaines plus tôt, c’est le yacht de ce milliardaire, dont la fortune personnelle était estimée à 21 milliards de dollars avant la guerre en Ukraine, qui avait été immobilisé en Allemagne. Une décision des autorités qui n'est pas passée inaperçue car le "Dilbar", long de 156 mètres, est l’un des plus grands yachts du monde, et il encombre depuis plus d’un mois le port de Hambourg. 

        Mais ce n’est pas tout. Alicher Ousmanov ne peut plus utiliser l’un de ses deux avions privés et les autorités italiennes ont saisi une de ses villas ainsi que cinq autres voitures. Le club de football britannique d’Everton a aussi mis un terme à tous ses contrats avec le multimilliardaire russe, qui était son plus important sponsor.

        Autant de mesures qui n’ont pas plu au principal intéressé, qui les a qualifiées “d’injustes et de légalement infondées”. Il a rappelé que tous ses actifs avaient été placés dans des “trusts” britanniques - des entités financières qui apparaissent comme les propriétaires légaux des biens - au bénéfice de ses enfants, juste avant le début de la guerre en Ukraine. Alicher Ousmanov a ainsi déploré que les autorités européennes aient visé des actifs qui ne lui appartenaient pas… C’est d’ailleurs la raison pour laquelle l’Allemagne refuse d’utiliser le terme de "saisie" pour le yacht "Dilbar" et préfère évoquer une immobilisation.

        Des sanctions “atténuées”

        Mais ces sanctions ne heurtent pas les sources de revenus d’Alicher Ousmanov. Et c’est là que le bât blesse. L’Europe a décidé de s’en prendre en priorité aux actifs personnels des oligarques. De son côté, Washington veut aussi sanctionner les entreprises que ces élites économiques russes dirigent. Sauf que les États-Unis ont mitonné un régime de sanctions sur mesure pour les groupes contrôlés par Alicher Ousmanov, une manœuvre qui dénote à quel point les États-Unis craignent qu’une grande sévérité fasse trop de dommages collatéraux parmi les groupes occidentaux. 

        >> À voir aussi sur France 24 : Oligarques sanctionnés, quel impact ?

        Les sanctions ne s’imposent jamais à une entreprise, si la personne visée en détient plus de 50 %. Washington aurait pu faire une exception à cette règle générale pour Alicher Ousmanov, qui ne possède que 49 % d’USM, le conglomérat et fonds d’investissement qui est à l’origine de sa fortune. C’est cette multinationale qui contrôle Metalloinvest, le géant russe du fer et des mines ; elle gère aussi ses investissements dans des groupes comme Facebook, Twitter, Uber, Airbnb, Xiaomi, etc.

        Restent donc les “centaines d’autres sociétés” dont cet oligarque est l’actionnaire majoritaire, note le Wall Street Journal. Mais le Trésor américain a émis une “exemption générale” permettant à tous les groupes appartenant à Alicher Ousmanov d’échapper “pour l’instant” aux sanctions. 

        Pour faire avaler la couleuvre, “on doit faire passer le message qu’on est en train de regarder plus en détail ces entreprises, ou quelque chose comme ça”, a écrit une responsable du Trésor américain dans un e-mail interne consulté par le Wall Street Journal.

        “Je n’ai jamais vu un tel régime d’exemption, et encore moins pour un oligarque russe”, a reconnu au quotidien économique américain George Voloshin, un analyste spécialisé dans les crimes financiers pour Aperio Intelligence, une société britannique de conseils financiers et économiques. 

        Mais les États-Unis savent très bien que tenter de faire mal à un oligarque peut être très douloureux pour le reste du monde. En 2018, les sanctions drastiques décidées par le président Donald Trump contre le magnat russe de l’aluminium Oleg Deripaska avaient entraîné une réaction en chaîne. Il y avait d’abord eu une hausse de plus de 15 % des prix de l’aluminium, puis des filiales en Europe de Rusal (la multinationale appartenant à Oleg Deripaska) avaient flirté avec le défaut de paiement et plusieurs partenaires commerciaux de premier plan de ce groupe russe - tels que Siemens, Mercedes ou le géant minier Rio Tinto - avaient perdu des millions d’euros de contrats. Washington avait dû, en urgence, distribuer des licences exceptionnelles permettant à Rusal de recommencer à opérer normalement sur la scène internationale.

        Risque de dommages collatéraux

        L’administration Biden n’a aucune envie de voir l’histoire se répéter avec Alicher Ousmanov, qui est l’un des acteurs majeurs du marché du fer… “Des usines au Texas, en Caroline du Nord et dans le Mississippi dépendent des matières premières fournies par Metalloinvest”, rappelle le Wall Street Journal.

        Des sanctions contre Metalloinvest pourraient faire exploser le cours du fer, dans un contexte déjà marqué par une forte hausse du prix des matières premières. Ironiquement, Alicher Ousmanov aurait pu en profiter puisque USM est à la tête des “plus importantes réserves de fer au monde”, souligne le site Mining Digital

        Surtout, le Trésor américain a reconnu ne pas avoir une image précise de l’étendue de l’empire d’Alicher Ousmanov. L’administration américaine a identifié au moins 800 entités dans lesquelles l’oligarque russe a des participations. Impossible d’évaluer l’ampleur des dommages collatéraux si Washington interdisait à tous les groupes américains (y compris le système bancaire) de faire des affaires avec la myriade d’entités reliées au milliardaire.

        En 2019, après le fiasco des sanctions contre Oleg Deripaska, des spécialistes des sanctions internationales, comme Joshua Kirschenbaum du German Marshall Fund, avaient averti qu’en l’état actuel, l’arsenal des sanctions américaines ne permettaient pas de faire pression efficacement sur l’entourage de Vladimir Poutine. La manière dont l’administration Biden avance prudemment avec Alicher Ousmanov démontre que Washington n’a toujours pas réussi à résoudre cette équation. Ou, comme le dit un autre membre du Trésor américain dans un e-mail consulté par le Wall Street Journal, “cette approche fait plus penser à une opération de com’ qu’à des sanctions financières”. 

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        Roman Abramovitch, l'oligarque devenu négociateur

        CRISE UKRAINIENNE

        Gaz, oligarques, finance... Comment la Russie se protège des sanctions occidentales

        Le Débat de France 24

        Oligarques sanctionnés, quel impact ?

        Valeurs Actuelles

        Guerre en Ukraine : Joe Biden accuse la Russie de « crimes de guerre majeurs »

        Boutcha : Poutine évoque une « provocation grossière et cynique »

        De nouveau sous un feu nourri de critiques et de sanctions après la découverte de massacres dans la région de Kiev, récemment abandonnée par l’armée russe, Vladimir Poutine a nié en bloc les accusations occidentales. Lors de son entretien avec Viktor Orban, dans l’après-midi, il a même dénoncé une « provocation grossière et cynique de la part du régime de Kiev dans la ville de Boutcha », évoquant des images « falsifiées ». C’est la première réaction publique de Vladimir Poutine sur le sujet, note Le Figaro.

        Joe Biden évoque des « crimes de guerre majeurs »

        Lors d’une conférence de presse, le président américain a évoqué des « crimes de guerre majeurs » commis en Ukraine par l’armée russe. Evoquant des « corps laissés dans les rues après le retrait des Russes » et des civils « exécutés de sang-froid » à Boutcha, Joe Biden a assuré que « les responsables [devront] rendre des comptes ».

        Par ailleurs, les Etats-Unis ont annoncé un nouveau train de sanction contre la Russie. « Nous privons (la Russie) de capitaux, nous la privons de technologie, nous la privons de talents et l’ensemble des mesures que nous prenons crée une spirale qui s’accélère au fur et à mesure que Poutine continue l’escalade », a expliqué un haut responsable américain sous couvert d’anonymat, relate CNews.

        Les deux filles de Vladimir Poutine dans le viseur de l’UE

        Parallèlement à la découverte des massacres de Boutcha, au nord-ouest de Kiev, l’Union européenne réfléchit à renforcer ses sanctions contre la Russie de Vladimir Poutine. Cette fois-ci, ce sont les deux filles du président russe qui pourraient en faire les frais. Maria et Ekaterina Poutine, respectivement nées en 1985 et 1986, pourraient être ajoutées à la liste noire régulièrement mise à jour par l’UE, et qui lui permet de geler les avoirs des personnes qui y sont inscrites, tout en leur interdisant l’accès au sol européen.

        Les filles Poutine, détaille Le Figaro, sont extrêmement discrètes, et n’apparaissent que très rarement aux côtés de leur père. La première, Maria, est endocrinologue et travaille au sein d’une entreprise russe spécialisée dans la recherche médicale. Elle est mariée à un homme d’affaires néerlandais. La seconde, Ekaterina, est une spécialiste des sciences mécaniques. Elle officie au sein du conseil scientifique de l’Université de Moscou, où elle gère notamment un fonds de soutien aux jeunes scientifiques russes.

        Kiev appelle ses habitants à évacuer l’Est du pays

        Sur Telegram, la vice-Première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk, a supplié la population de fuir l’est du pays au plus vite. Les autorités régionales, écrit Le Monde, ont appelé « la population à quitter ces territoires et font tout pour que les évacuations se déroulent de façon organisée ». Alors que la Russie a entamé le retrait de ses troupes du cœur de l’Ukraine, pour se concentrer sur son versant est et le Donbass, la menace est immense pour les habitants des régions concernées. Ceux qui seraient décidés à rester « risquent la mort », a encore déclaré Iryna Verechtchouk.

        La veille, mardi, le secrétaire général de l’OTAN avait confirmé que les troupes russes entendent désormais « prendre le contrôle de l’ensemble du Donbass », évoquant « une phase cruciale de la guerre ».

        Orban et Poutine ont évoqué la possibilité d’un cessez-le-feu

        Tout récemment brillamment réélu à la tête du gouvernement hongrois, Viktor Orban a annoncé, mercredi 6 avril, s’être entretenu avec Vladimir Poutine. Les deux hommes cultivent, depuis des années, d’excellentes relations. Lors d’une conférence de presse, le Premier ministre hongrois a expliqué avoir proposé à son homologue russe une rencontre avec les dirigeants ukrainien, français et allemand. Il a également proposé « au président Poutine de déclarer un cessez-le-feu immédiat », relate Le Figaro. Une idée à laquelle Vladimir Poutine a répondu « oui, mais avec des conditions ».

        Après avoir accusé Vladimir Poutine de « propager la mort » et d’être « le plus grand criminel de la planète », Volodymyr Zelensky a réclamé, mardi 5 avril, lors d’une prise de parole devant l’ONU en visio conférence, que la Russie soit exclue du Conseil de sécurité de l’ONU pour que « le droit de veto ne signifie pas le droit de tuer », relate Le Figaro.

        Pour la première fois, l’Allemagne s’équipe de drones armés

        La commission de la défense du Bundestag a approuvé l’achat de 140 drones armés du modèle israélien Heron TP, a déclaré à l’AFP une source parlementaire. Le ministère de la défense compte utiliser 60 d’entre eux pour des entraînements et les 80 autres pour un « usage opérationnel », selon le projet adopté par la commission, indique Le Monde.

        L’Union européenne devra prendre « tôt ou tard » des mesures sur le pétrole et le gaz russe, juge le président du Conseil européen

        Mercredi 6 avril, le président du Conseil européen, Charles Michel a déclaré que l’Union européenne devra prendre « tôt ou tard » des mesures sur le pétrole et le gaz russe. Devant les eurodéputés réunis en session plénière à Strasbourg, Charles Michel a dénoncé les « crimes contre l’humanité » commis à Boutcha et « beaucoup d’autres villes » en Ukraine.

        Les Etats-Unis annoncent une aide sécuritaire de 100 000 millions de dollars à l’Ukraine

        La Maison Blanche a annoncé, mardi 5 avril, une nouvelle aide sécuritaire de 100 000 millions de dollars à l’Ukraine, indique Franceinfo. Il s’agit de « répondre à un besoin ukrainien urgent de systèmes antichars Javelin supplémentaires, que les Etats-Unis ont fournis à l’Ukraine et qu’ils ont (…) utilisés pour défendre leur pays » face à l’invasion russe, a précisé un porte-parole du Pentagone.

        Les enfants ukrainiens seront accueillis en crèche gratuitement

        Les enfants ukrainiens arrivés en France à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie pourront être accueillis en crèche gratuitement cette année, a annoncé hier la Caisse nationale d’allocations familiales (Cnaf). Les Caf « prendront directement en charge le coût de leur accueil », a-t-elle ajouté, indique Le Figaro.

        L’Ukraine a « besoin d’armes lourdes », selon le ministre des affaires étrangères ukrainien

        Dmytro Kuleba, ministre des affaires étrangères ukrainien, a déclaré, mardi 5 avril, sur BFMTV, que l’armée ukrainienne a « besoin d’armes lourdes, la Russie a des milliers de tanks, des chars, des véhicules armés… Nous ne pouvons pas les arrêter avec des armes légères ». Il demande notamment l’aide des pays européens.

         Le chef de la diplomatie américaine estime que le massacre de Boutcha « n’est pas un acte isolé »

        Antony Blinken s’est exprimé sur le massacre dans la ville ukrainienne où ont été découverts des dizaines de cadavres après le retrait de troupes russes. « Ce que nous avons vu à Boutcha n’est pas l’acte isolé d’une unité dévoyée. C’est une campagne délibérée pour tuer, torturer, violer, commettre des atrocités », a-t-il affirmé, relate franceinfo.

        Le Royaume-Uni annonce avoir gelé 320 milliards d’euros du « trésor de guerre de Poutine »

        Près de 350 milliards de dollars ( soit 320 milliards d’euros) ont été gelés par le Royaume-Uni a déclaré, mardi 5 avril, à Varsovie, la ministre britannique des affaires étrangères, Liz Truss. Un montant qualifié de « trésor de guerre » de Vladimir Poutine par la ministre, rapporte Le Figaro.

        600 000 Ukrainiens ont rejoint la Russie de leur plein gré

        La Russie a procédé à l’évacuation de « 600 000 personnes » d’Ukraine, sans qu’elles soient parties « sous la contrainte ou enlevées » contrairement aux affirmations du président ukrainien, a indiqué, mardi 5 avril, l’ambassadeur russe auprès de l’ONU, Vassily Nebenzia. « Nous ne sommes pas venus en Ukraine conquérir des territoires », a-t-il déclaré, relaie Le Monde.

        Zelensky demande l’exclusion de la Russie du Conseil de sécurité de l’ONU

        Le président ukrainien a demandé que la Russie soit « tenue responsable » pour « les pires crimes de guerre » depuis la Seconde guerre mondiale, rapporte Le Figaro. Devant l’ONU, Volodymyr Zelensky a appelé à ce que la Russie soit exclue du Conseil de sécurité de l’ONU pour qu’elle endosse sa responsabilité dans la guerre en Ukraine.

        Le président ukrainien demande la création d’un tribunal « comme à Nuremberg »

        Volodymyr Zelensky souhaite l’organisation d’une conférence internationale à Kiev, rapporte Le Monde. Il demande également une « justice punitive » où les dirigeants russes seront jugés lors d’un procès « comme à Nuremberg ». Le président ukrainien accuse Vladimir Poutine de « propager la mort » et d’être « le plus grand criminel de la planète ».

        Poutine menace d’exporter moins de denrées agricoles vers « les pays hostiles »

        Le président russe s’est exprimé  à la télévision russe, ce mardi 5 avril, concernant les capacités agricoles en Russie. « Nous devrons faire attention cette année aux quantités que nous exportons notamment quand il s’agit de pays qui mènent une politique hostile à note égard », a-t-il déclaré, relaie BFMTV.

        Le directeur de l’Otan redoute la découverte « d’autres atrocités » commises par les forces Russes

        Le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, a indiqué, ce mardi 5 avril, redouter la découverte « d’autres atrocités » lors de la reprise des territoires contrôlés par les Russes en Ukraine et a dénoncé des « crimes de guerre », relate Le Figaro.

        La Russie se renforce dans l’est de l’Ukraine

        La Russie se renforce pour « prendre le contrôle de l’ensemble du Donbass », dans l’est de l’Ukraine. L’objectif est de réaliser « un pont terrestre avec la Crimée », annexée par Moscou en 2014, a affirmé mardi le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg. « Nous sommes dans une phase cruciale de la guerre », a-t-il ajouté, relaie BFMTV.

        L’Italie expulse une trentaine de diplomates russes 

        L’Italie a décidé d’expulser 30 diplomates russes pour des raisons de « sécurité nationale ». L’annonce a été faite ce mardi, à Berlin, par le ministre italien des Affaires étrangères Luigi Di Maio, auprès de la chaîne d’informations italienne RaiNews24. Cette décision fait suite à des mesures similaires prises la veille par l’Allemagne et la France, et mardi matin par le Danemark. 

        Un réservoir d’acide nitrique touché par une frappe à Roubijné 

        Un réservoir d’acide citrique a été touché par une frappe russe ce lundi, à Roubijné, dans la région de Louhansk, à l’est de l’Ukraine. L’annonce a été faite par le gouverneur de la région, Serhiy Haida, relate BFM TV. Par conséquent, il a enjoint les habitants à se confiner.

        Pékin réclame des pourparlers de paix 

        Comme l’indique 20Minutes, Pékin a réitéré son appel à des pourparlers de paix afin de résoudre la guerre en Ukraine. Et cela, à l’occasion d’un entretien entre les ministres chinois et ukrainien des Affaires étrangères. Dans le même temps, les forces russes sont accusées d’avoir commis des massacres. La communauté internationale a intensifié, au cours des derniers jours, ses condamnations à l’encontre de la Russie, après la découverte d’un certain nombre de cadavres dans la région de Kiev. Des décès imputés à l’armée russe, qui dément toute implication. 

        L’Union européenne va interdire le charbon russe  

        L’Union européenne va interdire les importations de charbon russe, rapportent ce mardi plusieurs médias, parmi lesquels l’agence de presse Reuters et Bloomberg. Et cela, en citant des sources au sein de la Commission européenne. Toutefois, ni le gaz ni le pétrole ne sont sanctionnés, à ce stade. Par ailleurs, Bruxelles va interdire les exportations en direction de la Russie de semi-conducteurs et de machines destinées, notamment, à l’extraction du gaz, observe BFM TV. Sur le territoire des 27 Etats-membres, les poids lourds et les navires russes seront également interdits.

        Au nord de l’Ukraine, les Russes en recul

        Au cours de son analyse quotidienne du conflit en Ukraine, le ministère de la Défense britannique a constaté le reflux des forces russes au nord du pays, relaye 20Minutes, mardi 5 avril. « Les combats de bas niveau devraient se poursuivre dans certaines parties des régions nouvellement reprises, mais diminuer considérablement au cours de cette semaine alors que le reste des forces russes se retire », a détaillé Londres. Le ministère de la Défense britannique a également jugé que les forces russes qui se retiraient du nord allaient avoir besoin « d’un rééquipement et d’une remise à neuf importante » avant leur « redéploiement » dans l’est de l’Ukraine.

        Zelensky : « Le nombre de victimes pourrait être plus élevé à Borodyanka »

        Le dirigeant ukrainien, Volodymyr Zelensky, a fait savoir que la Russie allait « essayer de cacher les traces de ses crimes », après la découverte de nombreux corps portant des tenues de civils à Boutcha. « Ils ne l’ont pas fait à Boutcha lorsqu’ils se sont retirés, mais dans une autre région, c’est possible », a-t-il déclaré mardi 5 avril, dans un message vidéo, indique BFM TV. « Des informations indiquent déjà que le nombre de victimes des occupants pourrait être encore plus élevé à Borodyanka et dans d’autres villes libérées, a-t-il ensuite détaillé. Dans de nombreux villages des districts libérés des régions de Kiev, Tchernihiv et Soumy, les occupants ont commis des actes que les habitants n’avaient jamais vus, même pendant l’occupation nazie, il y a 80 ans. »

        De nouvelles sanctions occidentales attendues

        Les Etats-Unis et leurs alliés ont l’intention d’annoncer au cours de « cette semaine » de nouvelles sanctions économiques contre la Russie, rapporte France 24. Dans le même temps, l’Ukraine recevra davantage d’assistance militaire, a assuré le conseiller à la Sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan. L’Union européenne discute, de son côté, en « urgence » de nouvelles sanctions contre Moscou. Celles-ci sont notamment réclamées par la France et l’Allemagne, a déclaré Josep Borrell, le haut-représentant de l’UE.

        Ukraine : l’ambassadeur de Russie en France convoqué

        L’ambassadeur de Russie en France est convoqué ce mardi au Quai d’Orsay. Et cela, afin de se voir notifier l’expulsion de diplomates dont les activités sont contraires aux intérêts de sécurité de la France, d’après BFM TV, qui cite des sources diplomatiques. Pour rappel, la France a annoncé ce lundi son intention d’expulser 35 diplomates russes de son territoire, par le biais d’un communiqué.

        Expulsion de diplomates : Medvedev veut une réponse de Moscou

        La France a pris la décision d’expulser plusieurs dizaines de diplomates russes, dans le cadre d’une nouvelle sanction décidée en concertation avec les autres nations européennes. Dans ce contexte, Dimitri Medvedev, ex-président russe, souhaite que Moscou agisse de même contre les pays occidentaux, relaye BFM TV, ce mardi. « La réponse [de la Russie] sera symétrique et bilatérale », a-t-il développé sur Telegram, comme le rapporte l’agence de presse Reuters. Et de conclure : « Si cela continue, [il faudra] claquer la porte des ambassades occidentales. […] Ce sera moins cher pour tout le monde. Et puis, nous finirons par nous regarder […] qu’à travers des lunettes de visée. »

        Après le retrait russe, le maire de Kiev prudent

        Les habitants de Kiev qui ont fui l’invasion russe ont été appelés, lundi 4 avril, par le maire de la capitale ukrainienne – Vitali Klitschko – à ne pas y retourner avant « au moins une semaine ». D’après lui, des bombardements russes peuvent encore s’y produire, observe Libération.

        Des civils torturés

        Dmytro Zhyvytsky, le gouverneur de l’oblast de Soumy, qui se situe au nord de Kharkiv, a assuré ce mardi que l’armée ukrainienne avait retrouvé trois corps de civils torturés, indique 20Minutes. Les cadavres ont été découverts dans le quartier de Konotop, qui se trouve à l’ouest de l’oblast de Soumy. Le 3 avril, les forces russes se sont retirées de la région de Soumy.

        Suspension de la Russie du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU ?

        Ce lundi, les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont réclamé la « suspension » de la Russie du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, rapporte BFM TV. Et cela, en réponse « aux images de Boutcha », la ville ukrainienne où ont été retrouvés, après le départ des forces russes, de nombreux cadavres. Un vote de l’Assemblée générale de l’ONU, afin de décider de cette suspension, pourrait intervenir dès ce jeudi, d’après Washington. Moscou a réagi en qualifiant cette démarche d’« incroyable » et en arguant qu’elle ne faciliterait pas les « pourparlers de paix » entre les Russes et les Ukrainiens.

        Des bombardements sur Kramatorsk

        Un certain nombre de bombardements ont touché, au cours de la nuit du lundi au mardi 5 avril, la grande ville de Kramatorsk, dans l’est de l’Ukraine, relaye 20Minutes. Celle-ci est contrôlée par Kiev, mais sous la menace d’une offensive des troupes russes. Selon des informations citées par nos confrères, ces tirs, certainement de missiles ou de roquettes longue portée, ont notamment détruit une école du centre-ville, aux alentours de 3 heures, heure locale. Quelques heures plus tard, au petit matin, un cratère fumant d’une dizaine de mètres de diamètre était apparu dans la cour de l’établissement scolaire, en partie effondré. Aux alentours, plusieurs vitres ont été soufflées. Toutefois, des habitants du quartier n’ont fait état d’aucune victime. Apparemment, l’école était vide. Pour l’heure, aucun bilan officiel n’a été communiqué.

        L’équipe du CICR a été « libérée »

        Ce mardi, Kiev a fait savoir que l’équipe du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) qui était « retenue » par la police, dans une localité proche de Marioupol, avait été « libérée » après moult négociations, et qu’elle avait pu gagner ensuite les abords de Zaporizhzhia, indique France 24.

        Vingt réfugiés ukrainiens arrivent à Tokyo

        Vingt Ukrainiens qui ont fui la guerre sont arrivés à l’aéroport de Tokyo (Japon) à bord d’un avion gouvernemental japonais, ce mardi, rapporte Le Monde. Et cela, alors même que le pays du Soleil-Levant est extrêmement réfractaire à l’accueil de réfugiés. Ces derniers, qui se trouvaient en Pologne à la suite de l’invasion russe, sont arrivés avec le ministre des Affaires étrangères japonais, Yoshimasa Hayashi. Ce dernier était en visite à Varsovie.

        Une plateforme russe du darknet​ démantelée

        Comme le rapporte 20Minutes ce mardi, la « plus grande » plateforme de vente du darknet mondial, dénommée « Hydra Market », qui opérait en langue russe depuis 2015, a été démantelée. L’annonce a été faite par la justice allemande. Des bitcoins d’une valeur de 23 millions d’euros ont été saisis. « Les serveurs du plus grand marché du darknet au monde ont été confisqués et 543 bitcoins pour une valeur totale d’environ 23 millions d’euros ont été sécurisés », stipule un communiqué rédigé par le parquet de Francfort. Les enquêteurs suspectent cette plateforme, comptant près de 17 millions de clients, de servir à des activités criminelles et à du blanchiment d’argent.

        La présidente de la Commission et le chef de la diplomatie de l’UE bientôt à Kiev

        La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, ainsi que le chef de la diplomatie de l’UE, Josep Borrell, se rendront à Kiev au cours de « cette semaine », a appris BFM TV.

        Les discussions avec la Russie ? La « seule option »

        Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a estimé dans une déclaration retransmise à la télévision que la tenue de pourparlers avec la Russie était la « seule option » pour l’Ukraine, indique France 24. Et cela, même si de telles discussions constituent à l’heure actuelle un « défi ». Ensuite, le dirigeant a précisé qu’il était possible qu’il ne discute pas directement avec le président russe, Vladimir Poutine. Et cela, alors même que l’éventualité d’un entretien bilatéral avait été soulevée samedi 2 avril.

        L’ouverture de sept couloirs humanitaires

        « Aujourd’hui [mardi 5 avril], il y aura sept couloirs humanitaires. De Marioupol à Zaporijia, par votre propre moyen de transport », a déclaré Iryna Verechtchouk, la vice-première ministre de l’Ukraine, avant de donner quelques précisions concernant la situation de la ville portuaire de Marioupol, détruite à 90 % d’après son maire, relaye Libération. « Malgré les promesses de leurs dirigeants, les forces d’occupation ne permettent à personne d’entrer dans la ville assiégée, a-t-elle ainsi détaillé. Le dernier exemple en date est le blocage de la délégation du Comité international de la Croix-Rouge, à Manhush. Après les pourparlers, ils ont été libérés dans la nuit et envoyés à Zaporijia. »

        Moscou accuse Kiev de vouloir « mettre en scène » des civils tués

        Ce mardi, la Russie a accusé les autorités ukrainiennes de préparer des « mises en scène » de civils tués par les forces de Moscou dans plusieurs villes, relaye 20Minutes. Et cela, en pleine indignation internationale, après la découverte de dizaines cadavres dans la ville de Boutcha. Accusée par les Occidentaux et les autorités ukrainiennes d’avoir tué des civils dans cette ville proche de Kiev, l’armée russe a nié toute responsabilité.

        La guerre en Ukraine se poursuit, au 41e jour de l’offensive russe. Après la découverte de massacres imputés aux forces russes près de Kiev, et notamment à Boutcha, Volodymyr Zelensky – le dirigeant ukrainien – va s’adresser mardi 5 avril au Conseil de sécurité de l’ONU, relaye BFM TV. Et cela, après s’être rendu la veille à Boutcha. Volodymyr Zelensky, qui a fustigé des « crimes de guerre », mais également un « génocide », après la mise à jour de dizaines de cadavres vêtus de vêtements civils à Boutcha, ainsi que dans d’autres localités à proximité de la capitale ukrainienne, interviendra devant le Conseil de sécurité pour la première fois depuis l’invasion de son pays. L’annonce a été faite par le Royaume-Uni, qui préside actuellement cette instance.

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        El País (ESP)

        Guía día a día para no perderse en la Semana Santa de Sevilla

        ANDALUCÍA

        Una selección de pasos, consejos, lugares y anécdotas para disfrutar y degustar una fiesta que regresa a la ciudad andaluza tras dos años suspendida por la pandemia

        La Semana Santa regresa a Sevilla después de dos años en los que la pandemia obligó a mantener las imágenes encerradas en sus iglesias. Hasta entonces, solo en 1933 no hubo pasos en las calles. Este año, las 60 hermandades que procesionan entre el Domingo de Ramos y el de Resurrección, sus miles de nazarenos, las decenas de músicos y costaleros que las acompañan, los sevillanos, pero también quienes vienen de otras partes de España y del extranjero, aguardan con mayor expectación que nunca la llegada de una fiesta popular que transciende lo religioso. Porque la Semana Santa sevillana embauca. Atrapa por la vista, con la belleza de las tallas, el baile de luces y sombras de los cirios y candelabros, el brillo de los palios y sus bordados o el zigzag multicolor de los capirotes. Por el oído, con el mismo silencio, con el quejido de las saetas, el roce de las túnicas o el caminar arrastrado de los costaleros en los adoquines tras el toque del llamador. Seduce también por el olfato, con el olor embaucador del incienso y el azahar que se descuelga de los naranjos. Pero también se siente —en el aliento y los empujones ansiosos del gentío, en el calor de la cera derretida o en el tacto de la madera cuando se palpa fugaz el canasto de un paso— y tiene el sabor de las torrijas, las pavías y el adobo del bacalao o los caramelos que reparten los nazarenos. 

        Sevilla encierra muchas Semanas Santas. La que arranca en el fin de semana previo —donde salen las Hermandades de Vísperas, el Viernes de Dolores y el Sábado de Pasión—; la del puente —del Jueves Santo al Domingo de Resurrección—, y la que abarca sus siete días clásicos. Pero también hay una Semana Santa de día y otra de noche; de bullicio y de silencio; y está, además, la que se vive en los barrios, la que se disfruta en el casco antiguo de la ciudad, donde confluyen todas las procesiones, o la que bulle en Triana. 

        Para disfrutar de todas ellas, antes conviene tener claros unos conceptos básicos. A los pasos aquí no se les espera, se les busca. Cada hermandad tiene cronometrado su recorrido de manera que se puede calcular (con un intervalo que, eso sí, a veces puede alagarse en el tiempo) en qué momento pasará la cofradía por las distintas calles. Esto permite poder esbozar cada día una ruta en función del lugar y la hora aproximada en la que pasan las imágenes de las que se quiera disfrutar. Y en ese ir y venir de peatones de una procesión a otra es donde se forman las bullas: un torrente de personas que, de manera súbita, pero sincronizada, se desplaza en masa de un lugar a otro para encontrar un nuevo paso. Lo más prudente es seguir la dirección por la que circula la gente. Porque en Sevilla la Semana Santa ha acostumbrado a sus vecinos a circular ordenadamente por las aceras para evitar colapsar entre los aluviones de transeúntes que oscilan entre una y otra hermandad.

        Vísperas 

        El Domingo de Ramos es, junto con La Madrugá, el día grande de la Semana Santa de Sevilla. Ya desde el Viernes de Dolores (8 de abril) y el Sábado de Pasión (9 de abril) —los días de vísperas— los sevillanos empiezan a desgranar esa ilusión que se va avivando durante la Cuaresma. Se trata de una Semana Santa desconocida, pero muy interesante porque se circunscribe a los barrios periféricos, como Pino Montano o Bellavista, el viernes, o Torreblanca, San José Obrero o Nervión, el sábado, donde asoman los primeros nazarenos que no harán la carrera oficial, el recorrido obligado que realizan todas las cofradías que salen entre el Domingo de Ramos y el de Resurrección y que pasa por la Campana, la calle Sierpes, la plaza del Ayuntamiento y la catedral. Esa zona, con 3.450 sillas, es la única donde se cobra por ver los cortejos procesionales y no es accesible para el turista.

        Domingo de Ramos (10 de abril)

        Este es el gran día. La primera de las siete hermandades que procesionan, la de la Paz, sale a la una de la tarde del barrio del Porvenir y pasea por el parque de María Luisa una hora más la tarde. Un escenario perfecto para esperar el paso comiendo en el restaurante La Raza, dentro del mismo parque. 

        A las 17.30 el puente de Isabel II, o puente de Triana, empieza a llenarse con los capirotes azules y morados de la Hermandad de la Estrella, a la que en Sevilla se conoce como La Valiente porque fue la única que en 1932 salió en procesión en un clima muy convulso políticamente. Sus penitentes desafiaron la propaganda eclesiástica que había alertado de posibles ataques a las imágenes que procesionaran, pese a que el Ayuntamiento había garantizado la seguridad de sus recorridos. Desde entonces, solo la pandemia les ha obligado a quedarse en su templo. Al bullicio que rodea al palio de La Estrella lo precede el trianear del paso del Señor de las Penas, una escultura de 1644 de Juan de Arce —cuyo nombre apareció en un trozo de papel que se encontró en su interior con motivo de su restauración en 1997—. La primera en trianear —así se llama a la forma de andar característica de las imágenes del barrio sevillano en la que los costaleros mueven el paso al compás de las marchas— fue esta imagen, que también protagonizó, junto a la Virgen de la Estrella, una de las primeras películas de cine de la historia, cuando los hermanos Lumiére filmaron su recorrido por las calles sevillanas en 1898. 

        El imponente paso del misterio de la Hermandad de la Cena, que representa la última colación de Jesús con los apóstoles, asoma alrededor de las 20.30 por la Cuesta del Rosario. Es uno de los más grandes y pesados de la ciudad por el número de figuras con las que tienen que cargar los costaleros. Su disposición y las marchas de la banda de Cornetas y Tambores de Las Cigarreras que lo acompañan compensan la espera, que se puede amenizar con unos caracoles en cualquiera de los bares de la plaza de La Mina. 

        A escasos metros y a media noche entra en la plaza del Salvador el Jesús del Silencio, la talla del siglo XVII que abre la cofradía de La Amargura. Le sigue la profusión de los bordados que sujeta el palio de la Virgen, acompañada de un San Juan tallado por Juan de Mesa, el mismo imaginero que cinceló al Gran Poder. Y mientras se cena en La Bodeguita o La Alicantina, en la misma plaza, es imprescindible cerrar el día admirando el rostro del Cristo de la Hermandad del Amor que ya va de recogida rodeado de un silencio sobrecogedor. Su cara es casi un remedo perfecto del nazareno del Gran Poder, porque también comparten autor. 

        Lunes Santo (11 de abril)

        Esta es un día de fiesta en los barrios del Polígono de San Pablo, el Tiro de Línea y el Tardón, en Triana. Los nazarenos de San Pablo y Santa Genoveva, las hermandades de los dos primeros, parten poco después del mediodía acompañando a sus cautivos en un camino alegre, bullicioso y maratoniano —su recorrido de más de 14 horas es de los más largos—. A este último se le puede esperar a eso de las cuatro de la tarde por el arco del Postigo del Aceite, en pleno corazón de Sevilla, después de haber comido un buen pescado o marisco en la tasca La Isla, en la calle Arfe. 

        La algarabía que acompaña a esas tres cofradías contrasta con la circunspección del silencio que abraza al Cristo expirante y contorsionado en la cruz de la Hermandad del Museo que sale de esa misma plaza a las 19.30. Para encarar el resto de la noche, conviene parar antes para reponer fuerzas en el Barrabás.

        Si se quiere seguir avivando el pellizco turbador del sosiego de esa cofradía se puede caminar hasta la plaza de San Andrés para esperar a eso de las diez de la noche la entrada en la iglesia, también envuelta en mutismo e introspección, de Santa Marta, una hermandad de un único paso en el que destaca la rosa roja que, como una gota de sangre, parece caer de la mano del Cristo yacente. Fue el periodista Iñaki Gabilondo quien, en los años setenta, con su gesto de entregar a cada una de las hermandades del Lunes Santo una rosa roja del ramo que le había regalado un amigo como un gesto de aliento hacia su mujer, que se encontraba muy enferma, convirtió, sin quererlo, en una tradición el que ese multitudinario paso —por el número de figuras que lo integran— siempre salga con una rosa encarnada que sobresale entre el resto de las flores que adornan el paso. 

        Después de tomar una buena tortilla de patatas o una ración de pollo frito en el Santa Marta, uno de los restaurantes de la plaza, es un buen momento para trasladarse hasta la calle San Jacinto, en Triana, para disfrutar del trianear, ya fatigado tras más de 10 horas de procesión, de la Hermandad de San Gonzalo cuando enfila su retirada por Triana hasta su barrio del Tardón. 

        Martes Santo (12 de abril)

        Los aficionados a los memes en redes sociales seguro que recuerdan la imagen de dos jóvenes gritando emocionados: ¡Guapa, guapa. Qué reina madre mía! Los halagos virales se los lanzaban a la Virgen de la Hermandad del Cerro del Águila, la más madrugadora del Martes Santo y una de las que más kilómetros hace este día. Emociona el ambiente del barrio, de los más humildes de la capital andaluza, durante la salida de la cofradía, cuando sus vecinos se lanzan a acompañar a sus tres pasos desde que echan a andar, un poco antes de las doce del mediodía, hasta que se recogen casi a las tres de la madrugada. 

        Esta es también una jornada para disfrutar de los barrios. Junto a los arcos del acueducto romano que asoman en la avenida de Luis Montoto, a eso de las cuatro de la tarde y después de haber picoteado algo en La Chicotá —un bar con nombre cofrade, porque chicotá es al trayecto que recorre un paso desde que se alza hasta que vuelve a bajarse al suelo—, en esa misma calle se puede disfrutar de los tres pasos de la Hermandad de San Benito, una cofradía alegre y que encabeza el misterio del Ecce Homo, del que se puede tratar de descifrar la identidad de todos los personajes tallados por Antonio Castillo Lastrucci en 1928 (Poncio Pilatos, Claudia Prócula…).

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        El alboroto de San Benito contrasta con la gravedad que acompaña al imponente Cristo de la Hermandad de Los Estudiantes, una talla de Juan de Mesa de 1620. El patio del Rectorado de la Universidad de Sevilla, la antigua Fábrica de Tabacos (un edificio de arquitectura industrial del siglo XVIII, donde Carmen la Cigarrera amasaba las hojas de tabaco), opera como un poderoso escenario que potencia la fuerza de sus dos pasos, tanto a su salida, a las 18.30, como cuando llegan, pasada la media noche. Cualquiera de los locales de la calle San Francisco son buenos para tomar algo mientras se les espera. Cuando empieza a caer la tarde, en la plaza de la Alianza, junto al Alcázar, en pleno barrio de Santa Cruz, las notas graves del oboe, el clarinete y el fagot obligan a callar a quienes aguardan al crucificado de la Hermanad de la Santa Cruz, de finales del siglo XVII. Otro instante en el que la imagen y el entorno se funden en un momento mágico. 

        Callejeando por el barrio de Santa Cruz se llega a la muralla de los jardines de Murillo. La noche que envuelve sus muros del siglo XII se ilumina, sobre las diez de la noche, con el claroscuro que proyectan los cirios que adornan el paso de la Virgen de la Calendaria en su regreso desde la catedral. Las luces danzan entre la piedra y la hiedra al ritmo de las marchas de la banda de la Cruz Roja y se apagan en lo troncos de las palmeras y las lianas de los ficus. Una estampa sonora y visual que luego se puede comentar al calor de la cena en la cercana taberna El 3 de Oro.

        Miércoles Santo (13 de abril)

        La plaza de abastos de la calle Feria, que mezcla los puestos de productos frescos con bares donde disfrutarlos, es un lugar perfecto para comer y arrancar el Miércoles Santo. A las tres de la tarde salen de la iglesia gótico mudéjar de Omnium Sanctorum las imágenes de la Hermandad del Carmen Doloroso. Si se agudiza la vista, entre las figuras del paso de misterio que representa la negación de San Pedro se distingue al gallo cuyo canto marca el límite de las tres refutaciones del principal discípulo de Jesús. 

        La plaza de San Lorenzo acoge a la basílica del Gran Poder, uno de los escenarios imprescindibles. Sobre las 17.30, circulan por allí las imágenes del siglo XVII del Cristo y la Virgen de la vecina Hermandad del Buen Fin. Una buena excusa para ir familiarizándose con el barrio que vio nacer a Gustavo Adolfo Bécquer y en el que empezó a danzar Antonio el Bailarín. Para seguir con la nómina de personajes ilustres sevillanos hay que acudir de nuevo al centro para esperar a la cofradía del Cristo de Burgos, que tiene su sede en la iglesia de San Pedro, el único lugar de la ciudad en el que existe una constancia fehaciente del paso pintor Diego Velázquez. Allí fue bautizado el 6 de junio de 1599. El crucificado, de la cofradía del siglo XVI, que va precedido de música de capilla, procesionaba con cabellera natural hasta el siglo XIX. Un buen sitio para disfrutarla es en la calle Laraña, junto al palacio de los Marqueses de la Motilla, una construcción de estilo toscano de 1920. 

        Antes o después se pueden reponer las fuerzas en cualquiera de los bares y restaurantes de la plaza de la Encarnación para emprender luego el camino hasta el barrio de San Bernardo, donde la rehabilitación de sus casas obreras ha revitalizado la zona. El puente de Los Bomberos es perfecto para ver pasar a la hermandad que lleva el nombre del barrio en el que también se ubica la Real Fábrica de Artillería, y es que ambas entidades, bomberos y Artillería, confluyen en ese punto. La vinculación de la cofradía con la factoría se hace notar en los candelabros delanteros del crucificado que semejan cañones y es a su paso cuando desde la estación de bomberos sus integrantes giran los focos hacía la talla para iluminarla. Pero San Bernardo no solo tiene implicaciones militares, también es una hermandad muy taurina y eso se aprecia en los respiraderos (las aberturas que llevan los faldones de los pasos para que les entre el aire a los costaleros) del palio de la virgen, que lleva alamares. Antes de irse a la cama para afrontar el ecuador y, quizás, el día más intenso de la Semana Santa, no viene mal saborear cualquiera de los platos de temporada de la carta del restaurante Alcuza, en la calle Campamento. 

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        Jueves Santo (14 de abril)

        El Jueves Santo en Sevilla es un día de mantillas y de cofradías centenarias. Antes de arrancar la ruta procesional es obligado pasear por el centro o acercarse hasta el arco de la Macarena y cruzarse con las mujeres vestidas con mantilla, una tradición que cada año rejuvenece y se moderniza. Colocarse la mantilla con el broche prendido a la peineta es un arte difícil pero que puede aprenderse en los tutoriales de la página web de Juan Foronda, un comercio centenario especializado en mantones y donde, quien se anime, puede encontrar su tocado negro o aprovechar para comprarse ya un complemento para la feria. 

        El jueves se encadena con La Madrugá, así que conviene guardar fuerzas y no extenuarse demasiado para aguantar en vela y de pie lo que queda de noche y la mañana del día siguiente. Las cuatro de la tarde, en plena digestión de una buena ración de espinacas con garbanzos o de pavías de merluza o bacalao en El Rinconcillo, la taberna más antigua de Europa (data de 1670), es un buen momento para disfrutar de la salida de la Hermandad de la Exaltación, más conocida como Los Caballos de Santa Catalina por los dos animales que cierran el misterio en el que aparece Jesús en la cruz junto con los dos ladrones, Dimas y Gestas. Un contorsionismo de colocación y gesticulación entre las imágenes, al más puro estilo barroco, que hace de ese paso uno de los de mayor peso de la Semana Santa. 

        A media tarde, entre la plaza de la Alfalfa y la del Salvador, hace su recorrido una de las hermandades más antiguas de Sevilla, la de Los Negritos. En 1393, el arzobispo Gonzalo de Mena y Roelas abrió un hospital en la periferia para atender a los esclavos que venían del África subsahariana, propiciando la primera hermandad de negros de la historia. El primer alcalde de la II República de Sevilla fue el líder de la cofradía, y entre sus hermanos ilustres figura Antonio Machín, cuya estatua con dos maracas está frente a la iglesia de la hermandad. Su canción Angelitos negros se inspira en los ángeles negros que adornan su capilla. 

        Poco antes de las ocho de la tarde desde la iglesia de la Magdalena, en el barrio del Arenal, sale el único paso de la Hermanad de la Quinta Angustia, que representa el desprendimiento de Jesús de la cruz. Es imposible no dejar de mirar el perfecto equilibrio en el que se balancea la talla del Cristo, gubiada por Pedro Roldán en 1659, mientras cuelga de la mortaja blanca que sujetan los Santos Varones, encaramados a una escalera. Antes de adentrarse de lleno en La Madrugá se puede parar a cenar una buena tapa de cuchara en el restaurante Donald, en el número 3 de la calle Canalejas, detrás del templo. Camino de la basílica de La Macarena también se puede parar para ver al nazareno de la Hermandad de Pasión —la única talla del maestro imaginero Juan Martínez Montañez, de quien aprendió Juan de Mesa— entrar en la basílica del Salvador pasada la media noche. 

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        La Madrugá

        Antes de afrontar esta larga noche que termina en el siguiente mediodía es importante saber que hay que salir a la calle pertrechado de calzado muy cómodo y camisetas térmicas, si no se dispone de un buen abrigo para afrontar el destemple que provocan los parones de la espera a las imágenes y la muerte pel’, como se describe en Sevilla al frío que se incrusta en los huesos pasado el alba, justo antes de que asomen los primeros rayos de la mañana. También hay que tener en cuenta que en La Madrugá impera la ley seca, una normativa municipal que obliga a cerrar los locales de restauración a la una de la mañana para evitar incidentes como los de 2017

        La Macarena se hace esperar. Y es una espera emocionante, donde la expectación en las caras de los nazarenos que se van concentrando detrás de la basílica, en la iglesia de San Gil, se mezcla con la llegada de los armaos de la Centuria Macarena. Son la guardia que escolta al Señor de la Sentencia durante todo el recorrido vestidos como soldados romanos. Su origen se establece en el siglo XVII, entre los años 1653 y 1657, cuando iban vestidos a la milanesa y portaban armas que alquilaba la hermandad. Entre el trajín de capirotes verdes y plumas blancas irrumpe la ilusión de los vecinos agolpados en las vallas que marcan la salida. Quien espere en la plaza podrá distinguir las figuras de dos penitentes de impoluto negro. Son los hermanos del Gran Poder que acuden a La Macarena para pedirle la venia para poder entrar por delante en la catedral, un rito que se remonta a 1776.

        Alrededor de las dos de la mañana la cofradía encara a la calle Feria, que abre el caminar incansable de paso del misterio del Señor de la Sentencia al ritmo de las cornetas y tambores de la banda Centuria Romana Macarena. Después llega la Virgen con sus ojos rojizos y la mirada agotada del llanto. Y aunque la atención pasea de la cara al manto, del manto al palio, del palio a las flores… el brillo esmeralda que irradia el cristal de roca que pende en su pecho atrapa el interés. Son las cinco mariquillas que le regaló el torero Joselito El Gallo, en 1913, y que desde entonces acompañan a La Macarena en todas las estampas que se han reproducido con su imagen. 

        La Madrugá enhebra en unas horas la sucesión de contrastes de los que se tejen los siete días de la Semana Santa. Junto a las cofradías jaleosas como La Macarena recorren la noche hermandades calladas como la del Silencio, el Calvario o el Gran Poder. En una ciudad de extremos, de filias y de fobias, que al nazareno del Gran Poder se le haya bautizado como el Señor de Sevilla no es casualidad. La mirada vacía de madera, con las vetas atravesando el resto de su cara rematada en una serpiente que se enrosca a modo de corona de espinas, o la astilla que asoma del entrecejo de su ojo derecho explican la unanimidad de la devoción que suscita, por encima de cualquier creencia religiosa. La talla que Juan de Mesa esculpió en 1620 merece aguantar en la calle hasta las cuatro de la madrugada cuando pasa por la plaza del Triunfo, justo al salir de la catedral. Y aunque no necesita de más ornato, es imposible no reparar en el canasto sobre el que se eleva. De madera de cedro, y custodiado por 24 angelotes, ocho cartelas y seis ángeles pasionistas, es el más antiguo que procesiona por la capital andaluza. Lo hizo Francisco Ruiz-Gijón en 1680. 

        Del hieratismo y sobriedad del Gran Poder a la algarabía de la Hermandad de la Esperanza de Triana. Esa alegría se encarna en el caminar de su primer paso, el del Cristo de las Tres Caídas. El ejemplo más extremo de lo que es trianear. Sus costaleros se mueven en cada chicotá al ritmo que dictan los agudos incansables de la banda de Cornetas y Tambores de las Tres Caídas. Caminan hacia adelante, hacia atrás, hacia los lados… Un espectáculo que continúa con la exuberancia del palio de la Virgen, una talla anónima del siglo XIX, restaurada hasta en dos ocasiones. Esa vitalidad puede despabilar el ánimo a eso de las siete y media de la mañana cuando pasa por la calle Adriano camino de Triana y se para a saludar a la torera Virgen del Baratillo, en su diminuta capilla en La Maestranza. 

        En la Hermandad de los Gitanos los ánimos no decaen, aunque ya esté bien entrado el día. Sobre las diez de la mañana la esbelta figura de su nazareno desciende con su firme y pausado caminar por la Cuesta del Rosario. Sus titulares aún no han decido qué túnica llevará el señor ni el manto de la Virgen. La última vez que salió, en 2019, iba vestida con el manto burdeos de terciopelo de Lyon con bordados en oro, conocido como “de la Duquesa”, por ser una donación de la fallecida duquesa de Alba, Cayetana Fitz-James Stuart. 

        Quien no quiera irse a la cama o quien no haya aguantado en pie toda La Madrugá puede aprovechar la mañana para ir a buscar a La Macarena, La Esperanza o al Nazareno de los Gitanos por sus barrios y verlos entrar en sus templos; y aprovechar para desayunar churros en el quiosco que hay frente a la basílica, un café con tostada en la plaza Santa Ana o un buen chocolate en El Pilar, respectivamente. 

        Viernes Santo (15 de abril)

        El Viernes Santo en Sevilla arrastra cansancio y conviene apurar la jornada para economizar la energía. Este día es, tras el Miércoles Santo, en el que más crucificados salen a las calles. Los primeros son los del primer paso de la Hermandad de la Carretería, que es, además, el misterio del Calvario más completo de la ciudad. Las cinco de la tarde, después de tapear por cualquiera de los bares que la bordean, es un buen momento para esperarlo en la céntrica calle Gamazo. Un poco más tarde, sobre las siete, la Hermandad de San Isidoro recorre la calle Cuna, otra vía cofrade sevillana por excelencia, y la envuelve con su silencio. Muy vinculada al Ejército del Aire, su dolorosa, una talla anónima del XVII, lleva en sus manos una réplica del Plus Ultra, el primer avión que hizo un vuelo transatlántico desde España.

        Si aquí hay un crucificado icónico es el del Cachorro, con sus ojos claros y vidriosos levantados al cielo. Cuenta la leyenda que en medio de una crisis creativa y ante la imperiosa necesidad de terminar su encargo para la hermandad, el imaginero Francisco Ruiz-Gijón se lanzó a la calle en plena noche y tras cruzar el puente de barcas de Triana vio como apuñalaban a un gitano conocido como Cachorro. El artista rápidamente trasladó su mirada agonizante al carboncillo y de allí a la madera. Cuando su Cristo procesionó por primera vez en 1682 los vecinos de Triana empezaron a exclamar: “¡Mirad, si es Cachorro!”. A las nueve y media de la noche, esa misma mirada pasa por debajo del arco del Postigo del Aceite. La cena está garantizada en cualquiera de los bares de la zona. 

        Para cerrar el día, a medianoche, apenas salido de la catedral, el único paso de la Hermandad de la Mortaja recorre la calle Argote de Molina. La concurrida disposición de las figuras del misterio, que representa el momento en el que Jesús va a ser amortajado, va precedida de un muñidor que con toques de campana anuncia la llegada de la cofradía y 18 ciriales —en el resto de hermandades siempre son seis— que representan a cada uno de los asistentes al entierro de Cristo. 

        Sábado Santo (16 de abril)

        El penúltimo día de la Semana Santa las hermandades se vuelven crípticas y alegóricas. Una buena forma de empezar es picoteando antes o después de las tres de la tarde por los bares del barrio de San Julián, la plaza del Pumarejo o la de San Marcos, de donde sale a esa hora la Hermandad de los Servitas. El misterio, que representa a Jesús muerto en el regazo de su madre, está formado por tallas del XVIII. Un poco más adelante, y sobre las cinco de la tarde, por la plaza de Santa Catalina procesionan los tres pasos de la Hermandad de la Trinidad. El que lo encabeza simboliza el misterio de la Santísima Trinidad. Además de a Dios Padre, Dios Hijo y el Espíritu Santo, una mujer dormida, representa a la Iglesia, también dormida, y al lado del Padre está la Fe.

        Una buena parábola que se puede ir desentrañando mientras se saborea el clásico cazón en adobo del Barbiana, en la calle Albareda. Esa conversación sobre simbología puede venir muy bien para abordar los tres pasos de la Hermandad del Santo Entierro, a la que acompañan nazarenos del resto de las 59 hermandades que salen durante la Semana Santa. Arranca la cofradía con el misterio del Triunfo de la Cruz sobre la muerte, representada por un esqueleto en actitud pensativa que está sentado sobre un globo terráqueo. A esta figura, tallada en 1691, muy elocuentemente se le ha bautizado como “La Canina”. A este paso alegórico le sigue el del cuerpo yacente del redentor, una talla de Juan de Mesa de 1620 que reposa en el interior de una urna. Cierra la procesión la visión de Juan de Astorga del duelo tras la muerte de Jesús, que el imaginero esculpió en 1829, salvo la virgen, obra de Antonio Cardoso de Quirós en 1691. 

        Dicen en Sevilla que los trajes de gitana para la Feria hay que desempolvarlos cuando entra en su iglesia la Soledad de San Lorenzo. Es la virgen más antigua que sale en la ciudad. Data de 1606 y fue la primera que circuló bajo palio. Curiosamente, ahora lo hace sin él. Se puede esperar su recogida pasada la media noche, cenando en la Antigua Abacería de San Lorenzo o en el bar El Sardinero, en la misma plaza San Lorenzo. 

        Domingo de Resurrección (17 de abril)

        Toca madrugar. La única cofradía que sale a la calle, la de la Hermandad de la Resurrección, sale a las 8.30 de la iglesia gótica de Santa Marina, en la calle San Luis. No obstante, para quien quiera dormir un poco más, puede ver sus pasos a medio día por la plaza del Cristo de Burgos y aprovechar para comer en El Bache, el restaurante en el que cenó el expresidente de Estados Unidos, Barack Obama, cuando visitó Sevilla en 2019. 

        Los aficionados a los toros saben que el Domingo de Resurrección es el día taurino por excelencia de Sevilla. Quien no tenga entradas para la corrida de la Maestranza —donde lidiará una terna de esencia sevillana con Morante de la Puebla, Pablo Aguado y Juan Ortega—, puede disfrutar del ambiente perdiéndose por las calles del Arenal o dando un paseo por el Guadalquivir a la espera de que se abra la Puerta del Príncipe.

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        Valeurs Actuelles

        L’ancien candidat LR à la présidentielle, Philippe Juvin, aide des civils et des militaires en Ukraine

        Depuis la fin du mois de mars 2022, Philippe Juvin est en Ukraine. Et ce, notamment dans le but d’enseigner les gestes de sauvetage en temps de guerre aux civils et militaires, relate CNews, mardi 5 avril. Sur Twitter, le médecin explique être parti « depuis quelques jours en Ukraine pour donner un coup de main » à ses collègues ukrainiens.

        Depuis quelques jours en Ukraine pour donner un coup de main a mes collègues ukrainiens. Et former civils et militaires aux gestes de sauvetage.

        Il leur manque des garrots (1 pour 20 ou 30 soldats là où chacun devrait en avoir 1) et bien d’autres choses.

        Peuple courageux. pic.twitter.com/Os57FBGXdv

        — 🇫🇷 🇪🇺 Pr Philippe Juvin, MD PhD (@philippejuvin) April 3, 2022

        Alors que l’Ukraine est la cible des attaques russes depuis fin février 2022, le professeur de médecine s’est d’abord rendu au nord du pays, mais n’est pas précisément géolocalisé pour des raisons de sécurité. À des milliers de kilomètres, il continue d’exercer ses fonctions de maire à distance.

        Un précédent voyage en 2014

        L’élu n’avait informé que peu de gens de son entourage de son voyage. Outre sa famille, la candidate LR à l’élection présidentielle, Valérie Pécresse, était notamment au courant. Dimanche 3 avril, lors du meeting de campagne de la femme politique, les militants LR ont appris que Philippe Juvin était sur le front ukrainien via un message vidéo du médecin : « J’aurais aimé être avec vous, mais je suis parti aider mes collègues médecins ukrainiens », déclarait-il ainsi, comme l’a rapporté Le Parisien.

        Auprès du quotidien francilien, l’édile a indiqué être parti avec « deux énormes sacs de matériels », car sur place, cela manque. « En France, chaque soldat a son garrot dans son paquetage. Là, ils en ont un pour trente soldats », a-t-il ainsi expliqué.

        L’élu des Hauts-de-Seine s’était déjà rendu en 2014 à Kiev, capitale ukrainienne, pour soigner les manifestants, lors du soulèvement contre le dirigeant Ianoukovytch. Quelques années auparavant, le médecin avait effectué un séjour de quelques mois en Afghanistan sur un camp militaire en 2008 auprès des forces de l’OTAN pour se former à la médecine de guerre.

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        Valeurs Actuelles

        Mali : la France “gravement préoccupée” par des exactions de militaires maliens “accompagnés de mercenaires russes”

        La France s’est dit « gravement préoccupée » par de possibles « exactions » commises au Mali. Ces dernières auraient été perpétrées par des soldats maliens « accompagnés de mercenaires » du groupe privé russe Wagner, relaye France Info. L’information a été communiquée par le ministère des Affaires étrangères, lundi 4 avril. Dans un communiqué, Paris a appelé « à l’ouverture rapide d’enquêtes nationales et internationales pour établir les responsabilités de ces actes et traduire en justice leurs auteurs ». Avant de se dire, peu après, inquiet « de la multiplication des exactions au centre du Mali, depuis le début de l’année 2022, et de l’impunité dans laquelle celles-ci se déroulent »

        Des « centaines de civils » tués 

        Dans le détail, dans le communiqué rédigé par le Quai d’Orsay, on peut lire que la France est « préoccupée par les informations faisant état d’exactions massives dans le village de Moura par des éléments des forces armées maliennes accompagnées de mercenaires russes du groupe Wagner ». Des exactions qui auraient « causé la mort de centaines de civils », indiquent nos confrères. 

        Vendredi 1er avril, au cours de la soirée, l’armée malienne avait affirmé de son côté dans un communiqué avoir tué « 203 combattants » de « groupes armés terroristes ». Et cela, à l’occasion d’une opération menée dans une zone sahélienne du centre du Mali, du 23 au 31 mars. Selon des informations citées par France Info, ce bilan n’a, pour l’heure, pas pu être vérifié. Vendredi également, l’état-major a enjoint « les populations à la retenue contre les spéculations diffamatoires à l’encontre » des forces armées maliennes. 

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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        New York Times - World

        French Presidential Election

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        Even Before France Votes, the French Right Is a Big Winner

        The dominance of right-wing ideas in France’s presidential election campaign follows years of cultural wars waged successfully by conservatives on television, in social media and in think tanks.

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        By Norimitsu Onishi and Constant Méheut

        PARIS — With just days to go before the first round of France’s presidential election, President Emmanuel Macron is still the odds-on favorite to make it through the political juggernaut and win a second term. But even if he does succeed, and before a single ballot is cast, another clear winner has already emerged from the race.

        The French right.

        Despite a late surge by Jean-Luc Mélenchon, the leading left-wing candidate, virtually the entire French campaign has been fought on the right and far right, whose candidates dominate the polls and whose themes and talking points — issues of national identity, immigration and Islam — have dominated the political debate. The far right has even become the champion of pocketbook issues, traditionally the left’s turf.

        Mr. Macron himself has pivoted to the right so consistently to confront the challenge that there is even discussion now of whether he should be regarded as a center-right president, though he emerged from a government run by the now-moribund Socialists in 2017.

        In a tightening race, the candidate he is most likely to face in a runoff two weeks from Sunday’s initial voting is Marine Le Pen, the far-right leader of the National Rally, according to polls. It would be her second consecutive appearance in the final round of the presidential election, cementing her place in the political establishment.

        “The great movement to the right — that’s done, it’s over,” said Gaël Brustier, a political analyst and former adviser to left-wing politicians. “It won’t set off in the other direction for 20 years.”

        Ms. Le Pen and her party for decades softened the ground for the growth of the right. But the right’s recent political ascendancy follows many years in which conservatives have successfully waged a cultural battle — greatly inspired by the American right and often adopting its codes and strategies to attract a more youthful audience.

        Not only has the French right in recent months wielded the idea of “wokisme” to effectively stifle the left and blunt what it sees as the threat of a “woke culture” from American campuses. But it also has busily established a cultural presence after years with few, if any, media outlets in the mainstream.

        Today the French right has burst through social barriers and is represented by its own version of a Fox-style television news channel, CNews, an expanding network of think tanks, and multiple social media platforms with a substantial and increasingly younger following.

        These things “did not exist in France or were at the embryonic stage” just a few years ago, said François de Voyer, 38, a host and financial backer of Livre Noir, a year-old YouTube channel focusing on politicians on the right and far right.

        Learn More About France’s Presidential Election

        The run-up to the first round of the election has been dominated by issues such as security, immigration and national identity.

        “We told ourselves, ‘Let’s do like CPAC in the United States,’” said Mr. de Voyer, referring to the Conservative Political Action Conference, the annual gathering of the right wing of American politics.

        So he did.

        In 2019, Mr. de Voyer co-organized “The Convention of the Right,” a one-day conference that featured leading figures of the right and the far right. It constituted a political launchpad for Éric Zemmour, the TV pundit and best-selling author.

        More than any other presidential hopeful, Mr. Zemmour has embodied the effects of the right’s cultural battle on the campaign.

        In his best-selling books and on his daily appearances on CNews, Mr. Zemmour over a decade became a leader of the new right-wing media ecosystem that painted France as being under an existential threat by Muslim immigrants and their descendants, as well as by the importation of multicultural ideas from the United States.

        Though he has now receded in the polls, to about 10 percent support, Mr. Zemmour’s meteoric rise last year captured France’s attention and ensured that the presidential campaign would be fought almost exclusively on the right’s home turf, as he successfully widened the boundaries of what was politically acceptable in France.

        Mr. Zemmour brought into the mainstream a racist conspiracy theory that white Christian populations are being intentionally replaced by nonwhite immigrants, said Raphaël Llorca, a French communication expert and member of the Fondation Jean-Jaurès research institute.

        The “great replacement,” as the theory is called, was later picked up as a talking point even by Valérie Pécresse, the candidate of the establishment center-right Republican Party.

        Such penetration into the mainstream is the result of a decade-old organizational effort by the right.

        Thibaut Monnier, a former councilor for Ms. Le Pen’s party who then joined Mr. Zemmour’s movement, said that in the mid-2010s conservatives like him set for themselves a “metapolitical” project of creating new political institutions and their own media.

        In 2018, along with Marion Maréchal, the niece of Ms. Le Pen, Mr. Monnier co-founded a conservative political institution in Lyon called Issep, or the Institute of Social, Economic and Political Sciences. The school is an alternative to what he describes as higher-education establishments dominated by the left.

        But even as it elbowed its way into the educational establishment, the far right also succeeded in a parallel campaign to spread its ideas on social media to make itself appear attractively transgressive.

        Central to Mr. Zemmour’s cultural battle has been his command of social media and pop culture codes, Mr. Llorca said.

        The far-right candidate is very active on networks like TikTok and Instagram, where he posts daily messages and videos aimed at a younger audience. His YouTube campaign-launching video, riddled with cultural references, drew millions of viewers.

        Mr. Llorca said that Mr. Zemmour had successfully waged a “battle of the cool” designed to “play down the radical content” of his ideas without ever changing their substance. He has been helped by a network of internet users who defuse with humor the violence of his extremist ideas. On Facebook and Instagram, accounts followed by tens of thousands of people frequently post lighthearted memes about Mr. Zemmour.

        Mr. Zemmour has received support from far-right YouTube influencers mocking everything from feminism to veganism to trade unions. One such influencer, Papacito, whose videos sometimes reach one million views, endorsed Mr. Zemmour recently.

        “Our goal is really to make a countercultural Canal+,” he told the magazine Valeurs Actuelles, referring to the entertainment TV channel that dominated the progressive cultural scene in the 1980s and 1990s. “One that is just as fun, but carrying patriotic and more reactionary ideas.”

        Who Is Running for President of France?

        The campaign begins. French citizens will go to the polls in April to begin electing a president. Here is a look at the candidates:

        The incumbent. President Emmanuel Macron, an inveterate political gambler who in 2017 became the nation’s youngest elected leader, announced his re-election bid just a day before the deadline, against the background of the crisis in Ukraine.

        A center-right candidate. Valérie Pécresse, the current leader of the Paris region, recently won the nomination of the Republicans by adopting a vocabulary with racial and colonial undertones. She now faces the difficult task of enlarging her support base.

        A Trump-style provocateur. Éric Zemmour, a longtime conservative journalist and a right-wing television star, says he is running to “save” a country that he says is being assailed by Islam, immigration and identity politics.

        The far-right veteran. Marine Le Pen, who has long used fiery rhetoric to fight her way to power in France, is seeking to sanitize her image. She finished third in 2012 and was defeated by Mr. Macron in the 2017 runoff.

        A fiery French leftist. For months, left-wing candidates barely made a dent with voters. Then Jean-Luc Mélenchon, a skilled orator and the leader of the far-left France Unbowed movement, started surging in voter surveys. He now sits comfortably in third place.

        Samuel Lafont, the head of Mr. Zemmour’s digital team, said that some 1,500 people were working to promote discussions of Mr. Zemmour on social networks and create new visuals accompanying his media appearances.

        Mr. Lafont acknowledged that several independent “cells” had even been created to wage the fight on Wikipedia, which he called “an important cultural battle.”

        Ms. Le Pen’s camp has often boasted about having already won the battle of ideas, pointing to how the government has even adopted some of her language, including use of the term “ensauvagement,” a racially tinged dog whistle of the far right suggesting that the nation is turning savage.

        But the right’s most striking success may be the growing use in the public debate of “wokisme,” a term unknown to most French just months ago.

        Data from Google shows that interest in “wokisme” emerged only in September, just as the news media began focusing on the presidential elections. It peaked in November, fueled by controversies around so-called woke ideas such as the use of nonbinary pronouns.

        Nicolas Vanderbiest, a communication expert who studied the appearance of the notion online, estimated that 15 percent of the exchanges that sparked widespread controversy on French social media last year were related to “wokisme.”

        “Wokisme” spread thanks to conservative publications. Le Figaro, a daily with the second largest circulation nationwide, used the term woke 417 times in its articles last year. That was about 12 times more than Le Monde, a center-left daily with the biggest readership in France.

        This anti-woke movement became so powerful that Mr. Macron’s minister of national education, Jean-Michel Blanquer, launched a think tank last October meant to combat “wokisme,” telling Le Monde that “France and its youth must escape from this.” 

        Though the meaning of “wokisme” was never clear, it became a catchall wielded by conservatives to blunt demands for social justice.

        The French left has “allowed itself to be intimidated” by words like “wokisme,” making it nearly impossible to engage in frank discussions about racism and other social problems during the presidential race, said Sandrine Rousseau, an economist, an eco-feminist and a leader of the French Greens.

        The French right has succeeded in winning the culture wars, in great part because the left has offered no alternative, Ms. Rousseau said.

        “We, on the left, have shrunk back in the face of attacks from the right,” Ms. Rousseau said. “As they gradually advanced, we were afraid to lead this fight.”

        Mr. Brustier, the analyst, said left-wing organizations “do not work” to produce new ideas. A few years ago, he said, he tried unsuccessfully to launch a school to train left-wing activists. “It annoyed everyone,” he said.

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        France24 - World

        Solidarity and French bureaucracy: the Ukrainian refugees of Paris

        Issued on: 26/03/2022 - 19:36

        France is taking its share of Ukrainian refugees with locals in Paris stepping up to help as the refugee crisis escalates. FRANCE 24 met some of those fleeing the war and the Parisians who are helping them navigate the French system at the only "Welcome Ukraine" centre in the French capital. 

        The war in Ukraine has stunned the world and triggered unprecedented international solidarity with millions of people fleeing Russian bombs ever since the conflict broke out on February 24. While the humanitarian response has been swift, resources in countries where Ukrainians have sought refuge are being stretched.

        “The Paris prefecture is closed over the weekend”, a group of security guards informs a small gathering of disoriented Ukrainian refugees upon their arrival at the “Welcome Ukraine” centre at Porte de Versailles, in south-west Paris on Saturday. The Paris municipal website says the centre is open seven days a week, from 9 am to 6 pm, but today its administrative services are closed. Only the Ukrainians in need of housing are accepted. The refugees who arrive at the centre stoically accept the news and exit meekly out through the gates of the pavilion, clutching their personal belongings and identification papers.

        Martine and her husband Pierre, who are French citizens, have come to the centre with Ukrainian refugees Svetlana, 53 years old, and her daughter Alyssa, 19 years old. All four of them seem at a loss as to what to do next after learning that the administrative branches of the centre are closed. They linger in the sunshine of the early spring morning and exchange phone numbers with an authoritative Russian-speaking woman who has showed up with another group of refugees and provides advice on how to navigate the labyrinth of French bureaucracy. 

        When asked how they met their charges, Martine says, “Through Mozambique!” a hint of a smile behind her mask. “My son lives in Mozambique where he has a friend who asked him if we could help”. The French couple agreed to come to the aid of the two women despite knowing nothing of their past and having to grapple with a language barrier.

        A gruelling trip through Europe

        They learned, with the help of Google Translate and Google Maps, where Svetlana and Alyssa had come from: the left bank of the Dnieper River, in a city called Dnipro. They learned that the two women had taken a gruelling five-day trip after leaving Ukraine, traveling by bus from Poland to Berlin, then taking a plane from Berlin to Paris, before arriving in Meudon, a French town a few kilometres away from the “Welcome Ukraine” centre. Martine and her husband had picked them up from another person's residence that very morning.

        The office of the United Nations High Commissioner for Refugees (UNHCR), counted a total of 3,772,599 Ukrainian refugees on its website on Saturday, an increase of 46,793 since the last count on Friday. Along with Poland, Romania and Moldavia have been taking in most of the refugees and are under immense pressure to welcome and in many cases resettle more and more of those fleeing. Many refugees are trying their luck and going west, whether or not they have family or friends awaiting them.

        While it is still uncertain whether Svetlana and Alyssa will obtain the status of temporary protection in France, “they want to be autonomous and find work, which is the hardest part”, says Martine. As of March 23, France has accepted 26,000 refugees from Ukraine, 10,500 of whom have received temporary residence permits. 

        Individuals respond immediately

        “Associations are able to provide lodging but individuals are better at providing immediate responses like finding schools for children, feeding people, helping them obtain documents”, says Martine. “It’s natural for me to help because a century ago my grandfather left Odessa in a boat. He was fleeing the civil war in Russia. It touches me to see people going through the same struggles today”.

        Svetlana and her daughter, who had left the site to take out money from a cash machine, return, looking surprisingly happy as they stroll together in the spring weather along the avenue Ernest Renan. Rejoining Martine and Pierre, they then walk away from the centre toward an unknown future, their destinies temporarily linked because of the war.

        At noon, a bus arrives and a large crowd disembarks. Many carry suitcases and backpacks, a baby screams in the distance. Those brought to the centre by the Red Cross, will only stay at the centre for one or two days before leaving for other parts of France. At the same time, Olena and her father, from Cherkasy, arrive at the gates of the welcome centre. 

        “I invited my father to France for his birthday and because it was the kid’s vacation, but the war broke out and he stayed with us”, says Olena, a resident of France. “We are here because my father had cancer and if anything happens to his health I want him to be covered by the French security system”.

        Her mission today is to obtain the Carte Vitale for her father, the green and yellow card with a microchip that allows holders to access the French healthcare system, but they are turned away and told to return Monday.

        Olena says that her father will stay with her family however long the war lasts. “Everybody wants to go home”, she says, tears welling up in her eyes.

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        Toys, nappies, blankets: Volunteers drive across Europe to help Ukraine refugees

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        ‘Worse than a horror film’: Refugees from Ukraine's Mariupol describe city's devastation

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        More than 50,000 Ukrainian refugees arriving daily in Polish border towns

        France24 - World

        Underground in Chuhuiv, Ukraine: Meet the civilians hiding from Russian bombs

        Issued on: 07/04/2022 - 10:25

        Romeo LANGLOIS Catherine NORRIS TRENT Achraf ABID Romeo LANGLOIS Catherine NORRIS TRENT Achraf ABID

        In Chuhuiv, thousands of Ukrainians have been living underground since the war started nearly six weeks ago. This small town south-east of Kharkiv has been caught in the crossfire – until recently cut off from the outside world when it was surrounded by Russian troops. Evacuations are too dangerous to risk, so these civilians are doing what they can to survive where they are. FRANCE 24's Catherine Norris Trent, Roméo Langlois and Achraf Abid report. 

        Denis, a factory worker, has been living in an underground bunker with his extended family of 16. "It seems safe in here but nothing is 100% sure. If we're going to get hit, we'll get hit, so be it," he says. 

        Running for cover is part of their daily routine. 

        The outskirts of the town have borne the brunt of fighting – houses reduced to rubble by powerful blasts. Soldiers pointing to a huge crater say it was caused by a 500-kilo bomb. 

        At a local hospital, the wounded are being rushed in as the sound of shelling rings out. We're told not to film the facade of the hospital, for the staff are afraid of targeted strikes.

        Andriy Mykolaiyovch, a doctor, says, "We don't have any choice, we have to treat the patients. That's our duty and that's that". 

        Our interview with the town's mayor, Halyna Minayeva was suddenly cut short by incoming rocket fire. After changing locations and stopping to assist a woman asking where she could find humanitarian aid, the mayor told FRANCE 24, "I'm not afraid. I'm not allowed to be afraid. I've got too much work to do".

        Ukrainian fighters are holding the Russians at bay for now but the sound of shelling continues throughout the day. Between resignation and stoicism, the citizens of Chuhuiv have been forced to adapt to the conflict raging just down the road.

        To watch the full report, click on the video player above. 

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        From Ukraine with love: Newlyweds defy Russian bombs in Kharkiv

        WAR IN UKRAINE

        Suspected Russian war crimes in Ukraine's Bucha spark global outrage

        As it happened

        Ukraine braces for fresh Russian offensive in east

        L'Humanité

        Mémoires incandescentes

        Actu

        Guerre d’Algérie À l’occasion des 60 ans des accords d’Évian et de l’indépendance du pays, l’Humanité édite un hors-série riche de contributions d’historiens, d’écrivains et de poètes.

        Latifa Madani

        Soixante années ont passé depuis la fin de la guerre d’Algérie. Six décennies déjà, et les mémoires sont toujours à vif des deux côtés de la Méditerranée. Une colonisation de cent trente-deux ans, une guerre de presque huit ans, une indépendance confisquée, le passif est aussi lourd que la volonté est forte chez les jeunes générations de savoir, de comprendre et d’aller de l’avant.

        Le journal l’Humanité est au rendez-vous de la commémoration, lui qui fut, malgré une censure acharnée, un témoin de premier plan de cette histoire, relayant les voix qui dénonçaient le système colonial et ses exactions ainsi que celles qui défendaient la cause de la paix et de l’indépendance. Le hors-série de 100 pages que nous avons réalisé mixe, avec une riche iconographie, de précieuses contributions d’historiennes et d’historiens des deux rives, des textes inédits d’écrivains et de poètes, des témoignages, des reportages et des archives. Les quatre chapitres qui rythment la publication tirent le fil d’une histoire toujours en cours d’écriture et qui continue d’infuser dans nos sociétés.

        « trouver une issue à ce drame qui tourne en boucle »

        Il fallait rappeler les racines de la « guerre sans nom » (partie 1), une guerre venue de loin que relate l’historien Alain Ruscio, depuis la conquête coloniale et les répressions sanglantes qui l’ont accompagnée. Voulant greffer la terre d’Algérie à la métropole tout en maintenant ses habitants dans le statut de l’indigénat, l’empire colonial n’a, au final, fait qu’imposer l’inéluctable lutte armée pour l’indépendance. Une lutte pour la dignité, emblématique du mouvement de décolonisation des années 1960, qui trouva auprès d’elle des partisans de la liberté (partie 2) parmi les Français de métropole et d’Algérie : Maurice Audin, Henri Alleg, Fernand Iveton, Jean Clavel, Henri Curiel et tant d’autres. Leur engagement et leur courage furent exemplaires, à l’image du sergent Noël Favrelière, auquel rend hommage l’écrivain Joseph Andras.

        Arrachée au prix de centaines de milliers de morts, l’indépendance de l’Algérie ne sera effective qu’à l’issue, selon l’expression de la directrice de l’Institut d’histoire du temps présent, Malika Rahal, de « violences paroxystiques » déclenchées et orchestrées par les ultras de l’Algérie française. Les plaies alors ouvertes peinent à se refermer, surtout lorsqu’elles sont attisées ici par les nostalgériques, là-bas par une caste dirigeante qui essaie encore d’en tirer une légitimité faute d’avoir parachevé une libération chèrement acquise. Pourtant, l’élan du pays indépendant (partie 3) portait avec lui tant de promesses et de possibles. Le hirak, le soulèvement populaire de 2019, a tenté d’en reprendre le souffle, ainsi que l’analysent le politologue Nedjib Sidi Moussa et le défenseur des droits humains Saïd Salhi. Mais à l’espoir ont succédé l’amertume d’un peuple et l’indignité de ses gouvernants, regrette le romancier Anouar Benmalek.

        Le passé a décidément du mal à passer (partie 4). Il est temps de « trouver une issue à ce drame qui tourne en boucle », exhortent Wassyla Tamzali et Michelle Perrot, faisant écho à l’aspiration des nouvelles générations. D’une rive à l’autre, les jeunes portent cette histoire en héritage. Ils ont soif de savoir, faute d’avoir appris à l’école. Ils veulent regarder cette histoire en face, poursuivre la quête de vérité amorcée par leurs aînés, loin des instrumentalisations et des champs de bataille. Ils peuvent s’appuyer sur le travail des historiens autant que sur les œuvres d’écrivains et d’artistes, formidables passeurs d’une mémoire apaisée. Le hors-série de l’Humanité entend y apporter sa pierre.

        Guerre d'Algérie
        New York Times - World

        Guerra Rusia-Ucrania

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        ‘Todos los días fueron difíciles’: un pueblo ucraniano relata lo que padecieron durante la ocupación rusa

        Detenciones, amenazas y un estricto toque de queda confinó a los habitantes de una población al este de Kiev a sus casas durante más de un mes, sin ningún tipo de comunicación con el exterior.

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        Por Carlotta Gall

        NOVA BASAN, Ucrania — Muy asustados y hambrientos, los residentes de Nova Basan, un pueblo al este de Kiev, emergieron el lunes 4 de abril de sus cabañas y granjas y describieron cómo vivieron el aterrador suplicio de la ocupación rusa: detenciones, amenazas y un estricto toque de queda que los confinó a sus casas durante más de un mes, sin ningún tipo de comunicación con el exterior.

        Nova Basan, a unos 96 kilómetros al este de la capital ucraniana, es uno de una serie de pueblos y aldeas que han sido recuperados del control ruso tras las batallas ocurridas durante la última semana de marzo y que apenas ahora está volviendo a la vida.

        “Fue terrible”, dijo Mykola Dyachenko, el funcionario responsable de la administración del pueblo y las aldeas cercanas. “La gente no se esperaba algo así”. Según Dyachenko, él fue uno de los cerca de 20 prisioneros que las tropas rusas mantuvieron en custodia durante 25 días de la ocupación.

        Dyachenko lucía exhausto. Su rostro estaba pálido y endurecido. Dijo que lo habían sometido unas 15 veces a lo que llamó un “simulacro de ejecución”, mientras lo interrogaban sobre las Fuerzas de Defensa Territorial ucranianas y las municiones almacenadas en la zona.

        Dyachenko contó que los interrogadores dispararon un rifle de asalto sobre su cabeza durante el interrogatorio. Tenía los ojos vendados con cinta adhesiva, pero escuchó y sintió el disparo por encima de su cabeza. “Era presión psicológica”, dijo. “Estaban tratando de sacarme a la fuerza información que yo no estaba compartiendo”.

        Otros dos hombres también describieron haber sido detenidos por soldados rusos, quienes, según relataron, los golpearon con las culatas de los rifles y les dieron puñetazos y patadas. Uno describió haber sido atado con los brazos suspendidos. Otro, Oleksiy Bryzgalin, de 38 años, trabajador de la construcción, narró que estuvo atado a una silla con una granada entre las piernas durante 30 horas y que también le dispararon cerca de la cabeza durante un interrogatorio.

        Los detenidos eran trasladados de un lugar a otro y retenidos en graneros y sótanos. Solo les daban de comer dos papas al día y tenían una sola oportunidad de ir al baño al día, contó Bryzgalin.

        Los detenidos dijeron que escaparon de sus cárceles improvisadas cuando los soldados rusos se preparaban para retirarse el miércoles 30 de marzo. Cinco días después, Bryzgalin afirmó que todavía le dolían las piernas por el hacinamiento y que le costaba conciliar el sueño.

        El administrador de la comunidad, Dyachenko, dijo que todavía no conocía el nivel de bajas civiles y afirmó que apenas estaba comenzando a organizar equipos de búsqueda para monitorear a los residentes. El lunes 4 de abril, informó, se dirigiría a investigar el reporte de una ejecución de seis personas realizada el 28 de febrero por soldados rusos en un pueblo cercano. Eso fue justo después de que las tropas rusas llegaran a la zona.

        Dyachencko afirmó que también sabía de un civil que había sido asesinado en su automóvil en una estación de servicio, cuando las tropas rusas ingresaron por primera vez al pueblo. Además, contó que un miembro herido de la Defensa Territorial había sido encarcelado junto a él, pero que se lo habían llevado y no se le había vuelto a ver desde entonces. El Kremlin ha negado cualquier participación rusa en las atrocidades.

        A pesar del miedo y el trato violento a la población civil; al final, las tropas rusas quizá sufrieron más bajas que la gente del pueblo. La salida rusa fue parte de una retirada planificada anunciada por Moscú hace una semana, pero terminó en un repliegue caótico y sangriento tras una feroz batalla de tanques el jueves pasado, según contaron militares y voluntarios que participaron, así como residentes del pueblo.

        El lunes, un grupo de militares ucranianos estuvieron apilando los cuerpos de los militares rusos abatidos en un remolque tirado por un todoterreno del ejército. Los soldados murieron cuando un tanque ucraniano se escabulló cerca de la entrada del pueblo y abrió fuego contra el puesto de control ruso que custodiaba la intersección principal, según militares y voluntarios que participaron en la ofensiva.

        “Es el primer lote que hemos recogido”, dijo el militar ucraniano a cargo, el sargento mayor Andreiy Soroka, de 38 años. “Nueve cuerpos y medio”, dijo, con total naturalidad.

        Cuatro de los hombres habían muerto en el vehículo blindado destruido por un tanque ucraniano, contó Soroka. Entre los otros militares rusos fallecidos se encontraba un capitán que hallaron en un edificio cercano y un recluta de 18 años que recibió disparos en el jardín de una casa, informó Soroka.

        Un tanque destruido y un vehículo blindado en la carretera fueron los restos de la batalla, en la que un tanque ucraniano abrió fuego contra los vehículos rusos. Eran lo último que quedaba de la presencia rusa, que el día anterior había comenzado a empacar y a abandonar la ciudad.

        Las tropas rusas habían sufrido una gran derrota días antes en Lukyanivka, y no habían conseguido retomar esa ciudad, dijo el comandante de un batallón de voluntarios, Oleksiy Serediuk, quien participó en los combates. “Estaban decepcionados y empezaron a salir de varios lugares”, dijo sobre las tropas rusas. Eso llevó al mando del ejército ucraniano a perseguir al ejército en retirada, dijo.

        “El mando militar tomó una decisión muy inteligente, primero para hacer de su retirada una huida caótica y segundo para cortar su ruta de escape”.

        Dijo que la batalla en Nova Basan fue caótica, ya que los rusos tuvieron que pelear para salir y los ucranianos trataron de cortar su ruta de escape. En la batalla, un vehículo blindado ruso se estrelló contra una fila de tiendas y otro se salió de la carretera, dijo.

        “La mayoría de los ucranianos no creían en esta operación”, dijo, y añadió que los ucranianos eran muchos menos y que los rusos estaban mejor armados. “Pero fue un éxito. Creamos un verdadero caos con solo unas pocas personas y unos pocos vehículos”.

        Mientras hablaba, los soldados estaban sacando el vehículo blindado ruso que se había estrellado contra la fila de tiendas. Un grupo de hombres, taxistas jubilados, examinaba los daños, mientras una fila de mujeres esperaba la primera venta de carne fresca en más de un mes.

        Para el lunes, ya habían pasado cuatro días desde que las tropas ucranianas recuperaron el control de la ciudad, pero muchos de los residentes apenas comenzaban a salir de sus casas. El alivio en sus rostros era sincero.

        “Llevo días sentada en casa, temblando”, dijo Maria Rudenko, de 82 años, quien se asomó con nerviosismo por la esquina de su calle antes de acercarse a un automóvil que repartía asistencia alimentaria. “Estaba tan asustada por el tiroteo que me da miedo caminar por aquí”.

        Durante la ocupación, los militares rusos revisaron las casas y confiscaron teléfonos celulares y computadoras, y les ordenaron a las personas que permanecieran dentro de sus hogares, según afirmaron los residentes. Sin comunicaciones ni servicios públicos, y sin la posibilidad de ir a hacer compras, las personas comenzaron a pasar hambre y sentir miedo.

        “Hubo ocasiones en que pasé tres noches sin una vela”, dijo Rudenko. No había electricidad en la mayor parte del pueblo ni gas. “Todos huyeron y yo me quedé aquí. Solo tenía papas y algunos pepinos para comer”.

        Más adelante en la misma calle, hacia el extremo sur del pueblo, tres amigas comenzaron a llorar mientras recibían bolsas de alimentos de un grupo de voluntarios.

        “Todos los días fueron difíciles, pero el día más duro fue cuando nos liberaron”, contó Olha Vdovichenko, de 70 años. “Todos estábamos escondidos dentro de nuestras casas y rezábamos. El bombardeo comenzó a las seis de la mañana y se prolongó hasta las siete de la noche, sin tregua”.

        Para cuando todo se calmó, los militares ucranianos ya estaban en el pueblo buscando a los militares rusos que quedaban. Una mujer que se identificó como Tania contó que uno de ellos le preguntó si había algún enemigo cerca. “Yo estaba temblando y le dije: ‘¿Quién eres?’”, recordó. “Me contestó: ‘Uno de los tuyos’”. Al final, Tania terminó cocinando dos ollas grandes de borsch para toda la unidad ucraniana.

        Los soldados ucranianos también le dijeron a Olha Maysak, de 66 años, que la ciudad había sido liberada. “A las seis de la tarde vinieron los muchachos a decírnoslo”, dijo.

        Pero Vdovichenko, su vecina, no se dio cuenta de que todo había terminado. Se despertó a las siete de la mañana siguiente y escuchó a unos hombres hablando fuera.

        “Uno dijo que éramos libres, que estábamos liberados”, dijo. “Así me enteré”.

        Carlotta Gall es la jefa del buró del Times en Estambul y cubre Turquía. Antes reportó sobre las consecuencias de la Primavera árabe en Túnez, informó desde los Balcanes durante la guerra en Kosovo y Serbia y cubrió Afganistán y Paquistán. @carlottagallFacebook

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        Tandis que les sanctions internationales se multiplient depuis le 24 février, le Kremlin a estimé ce dimanche qu’il était « impossible » d’isoler la Russie dans le monde contemporain, relaye BFM TV. Un « isolement de la Russie, c’est technologiquement impossible dans le monde contemporain », a argué le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, lors d’une interview accordée à la chaîne de télévision publique russe Rossia 1, dont des extraits ont été publiés par les agences de presse russes. Et de conclure : « La Russie est bien plus grande que l’Europe. »

        Le pape condamne à nouveau la « guerre sacrilège »

        Comme la veille, le pape François a de nouveau condamné ce dimanche à Malte « la guerre sacrilège » menée dans une Ukraine « martyrisée », rapporte France 24. Et cela, quelques heures après la découverte de cadavres de civils qui a suscité choc et indignation en Europe. « Prions pour la paix en pensant à la tragédie humanitaire de l’Ukraine martyrisée, encore sous les bombardements de cette guerre sacrilège », a réagi le pape à l’issue d’une messe en plein air qui s’est déroulée devant au moins 12 000 personnes, dans la capitale, La Valette.

        La colère de Berlin

        Le vice-chancelier et ministre allemand de l’Economie, Robert Habeck, a fustigé ce dimanche un « terrible crime de guerre » perpétré à Boutcha, relaye Libération. Ensuite, il a confié qu’il souhaitait que de nouvelles sanctions économiques soient adoptées par les pays de l’UE contre Moscou. « Ce terrible crime de guerre ne peut pas rester sans réponse », a estimé l’écologiste auprès du journal allemand Bild. Et cela, au lendemain de la découverte de nombreux cadavres à Boutcha, une ville reprise aux Russes. Et de conclure : « Je pense qu’un renforcement des sanctions est indiqué. C’est ce que nous préparons avec nos partenaires de l’UE. »

        « J’espère que la population russe va se réveiller »

        Gennadiy Trukhanov, le maire d’Odessa, a déclaré ce dimanche sur BFM TV qu’il conservait l’espoir d’un sursaut de la population et de l’armée russes face aux directives de Moscou. « En ce qui concerne Vladimir Poutine et son entourage proche, je n’ai pas d’espoir. Mais j’espère que les soldats et les Russes qui ont été trahis vont se réveiller, a-t-il confié. Ce n’est pas une opération militaire spéciale, c’est une guerre fratricide. On tue, on massacre des civils. Mon seul espoir, c’est que le peuple russe dise non. » 

        Onze maires et dirigeants locaux « enlevés »

        La vice-Première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk, a annoncé ce dimanche que onze maires et dirigeants d’administrations locales d’Ukraine étaient toujours en captivité, après avoir été enlevés par les troupes russes, rapporte France 24. « A ce jour, onze chefs de communautés locales des régions de Kiev, Kherson, Kharkiv, Zaporojie, Mykolaïv et Donetsk sont en captivité », a-t-elle expliqué dans un message vidéo publié sur son compte Telegram.

        Boutcha : l’Europe fustige des « atrocités »

        Le président du Conseil européen, Charles Michel, a reproché ce dimanche à l’armée russe d’avoir commis des « atrocités » dans la région de Kiev, réclamant davantage de sanctions à l’encontre de Moscou, indique Libération. Charles Michel s’est dit « choqué par les images obsédantes des atrocités commises par l’armée russe dans la région libérée de Kyiv » sur Twitter, en mentionnant le hashtag « #BuchaMassacre », qui correspond au nom de la localité ukrainienne reprise aux Russes. Là-bas, près de 300 personnes ont été enterrées dans des fosses communes. « L’UE aide l’Ukraine et des ONG à rassembler les preuves nécessaires pour des poursuites devant les cours internationales », a ensuite ajouté le président du Conseil européen.

        Près de 4,2 millions d’Ukrainiens ont fui leur pays

        D’après des chiffres de l’ONU communiqués ce dimanche et cités par BFM TV, environ 4,2 millions de réfugiés ukrainiens ont fui leur pays depuis l’invasion ordonnée, le 24 février, par le dirigeant russe, Vladimir Poutine.

        Vers une « enquête pour crimes de guerre » ?

        « Alors que les troupes russes sont contraintes de battre en retraite, nous voyons de plus en plus en plus de preuves des actes révoltants commis par les forces d’invasion dans des villes comme Irpin et Boutcha », a estimé Liz Truss, secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères, au Commonwealth et au Développement du Royaume-Uni, dans un communiqué, comme l’indique 20Minutes. Ces « attaques indiscriminées contre des civils innocents » doivent faire l’objet d’une « enquête pour crimes de guerre », a-t-elle ajouté ensuite.

        Des viols et des exécutions sommaires

        L’ONG Human Rights Watch a publié ce dimanche un rapport qui fait état de nombreuses violations du droit de la guerre en Ukraine, dans les zones sous contrôle des forces russes, rapporte Libération. Et cela, notamment à Tchernihiv, à Kharkiv, ainsi que dans les environs de Kiev. « Parmi les cas que nous avons enregistrés et étudiés, il y a de nombreux viols, deux cas d’exécution sommaire – de six hommes dans un cas et d’un homme dans l’autre – ainsi que d’autres cas de violences illégales [….] qui se sont déroulés entre le 27 février et le 14 mars », détaille dans un communiqué, publié à Varsovie, Hugh Williamson, chef de la section Europe et Asie centrale de HRW. Et d’ajouter : « Ce que nous avons documenté relève d’une cruauté et d’une violence délibérées et indicibles. Les viols, les meurtres et les autres actes de violence contre des civils ukrainiens commis par des forces russes doivent être poursuivis comme des crimes de guerre. »

        Sommet Poutine-Zelensky : des conditions pas réunies

        Les négociateurs russes et ukrainiens n’ont toujours pas rédigé de projet d’accord de paix qui pourrait permettre d’envisager des réunions au sommet. Et notamment entre Vladimir Poutine et son homologue Volodymyr Zelensky, a expliqué le principal négociateur russe, Vladimir Medinski, cité par France 24, dimanche 3 avril. Ainsi, sur l’application Telegram, Vladimir Medinski a indiqué que la position de Moscou sur le statut de la Crimée, annexée en 2014, ainsi que du Donbass, où le Kremlin a reconnu l’indépendance des républiques séparatistes de Donetsk et Louhansk, demeurait inchangée et que les négociations avec Kiev reprendraient lundi 4 avril.

        Vers un « cessez-le-feu humanitaire » ?

        Un haut responsable de l’ONU va s’évertuer, ce dimanche à Moscou, d’obtenir un « cessez-le-feu humanitaire » en Ukraine. Là-bas, de possibles exactions sur des civils ont été rapportées dans la région de Kiev, qui a été dévastée avant d’être finalement reprise aux Russes par les Ukrainiens, rappelle BFM TV. Ainsi, le secrétaire général adjoint de l’ONU pour les Affaires humanitaires, Martin Griffiths, se rendra ce dimanche dans la capitale russe, avant d’aller à Kiev, comme l’avait annoncé vendredi 1er avril Antonio Guterres, le chef des Nations unies. Selon lui, l’ONU « ne renonce pas à la perspective d’arrêter les combats » en Ukraine.

        La France et l’Allemagne accusées d’être trop favorables à Moscou

        Le vice-Premier ministre polonais Jaroslaw Kaczynski, jugé comme étant l’homme fort du pouvoir à Varsovie, a reproché à la France ainsi qu’à l’Allemagne leur supposée trop grande proximité avec la Russie, dans le contexte de l’offensive en Ukraine, relaye BFM TV. « L’Allemagne, comme la France, a un fort penchant en faveur de Moscou », a-t-il estimé dans une interview publiée ce dimanche par le quotidien allemand Die Welt. Concernant Berlin, Jaroslaw Kaczynski l’a notamment accusée de ne pas livrer suffisamment d’armes à l’Ukraine et de refuser un embargo sur le pétrole qui provient de Russie. Et de conclure : « Pendant des années, le gouvernement allemand n’a pas voulu voir ce que faisait la Russie sous la direction de Poutine et on voit le résultat aujourd’hui. »

        Marioupol : un millier de personnes évacuées

        Après avoir été impossibles pendant plusieurs semaines, des évacuations ont commencé à petite échelle. Samedi 2 avril, un millier de personnes ont été évacuées de Marioupol, rapporte Libération. Ainsi, « 1 263 personnes » ont voyagé de Marioupol et Berdiansk jusqu’à Zaporijia, par leurs propres moyens. Dans le même temps, une dizaine de bus en convoi sont partis de Berdiansk, avec à leur bord 300 habitants de Marioupol. L’annonce a été faite au cours de la soirée par la vice-Première ministre, Iryna Verechtchouk, sur Telegram. Dans l’est du pays, d’autres évacuations ont eu lieu.

        Marioupol : un documentariste lituanien tué

        Le réalisateur lituanien Mantas Kvedaravicius a été tué samedi 2 avril dans la ville ukrainienne de Marioupol, où il documentait la situation de ce port assiégé, relayent Les Echos.

        Aucune victime dans les frappes sur Odessa

        La série de frappes qui a touché ce dimanche matin la ville d’Odessa, située dans le sud-ouest du pays, n’a fait aucune victime, d’après l’armée ukrainienne, citée par BFM TV. Dans le détail, il s’agissait d’une attaque de roquettes, a détaillé Vladislav Nazarov, un officier du commandement régional Sud, dans un communiqué.

        Odessa : Moscou dit avoir détruit une raffinerie et des dépôts de carburant

        Le ministère de la Défense russe a affirmé ce dimanche matin que l’armée avait détruit une raffinerie ainsi que des dépôts de carburant, à l’occasion de la série de frappes sur Odessa, au sud-ouest du pays, relaye BFM TV. « Ce matin, des missiles maritimes et terrestres de haute précision ont détruit une raffinerie et trois sites de stockage de carburants et de lubrifiants près de la ville d’Odessa », a précisé Moscou dans son point quotidien. D’après le ministère de la Défense, ces sites fournissaient du carburant aux forces ukrainiennes, en direction de la ville de Mykolaïv.

        Une approche « plus réaliste » de l’Ukraine d’un statut neutre

        Le négociateur en chef russe dans les pourparlers de paix avec l’Ukraine, Vladimir Medinski, a fait ce dimanche l’éloge d’une position « plus réaliste » de Kiev disposée, sous conditions, à accepter un statut neutre du pays, réclamé par Moscou, indique France 24. « La partie ukrainienne a adopté une approche plus réaliste des questions liées au statut neutre et dénucléarisé de l’Ukraine », a indiqué Vladimir Medinski sur la messagerie Telegram, avant d’ajouter qu’un projet d’accord approprié n’était pas encore prêt à être soumis aux dirigeants des deux pays.

        Capturées par les Russes, des femmes ont été rasées

        « Parmi les 86 Ukrainiens captifs, libérés aujourd’hui en échange de soldats russes, il y avait 15 femmes. Les Russes ont rasé nos belles femmes, spécifiquement pour les humilier », fustige sur Twitter l’analyste politique ukrainienne Maria Zolkina, comme le relate Libération. Des pratiques qui rappellent notamment les tontes de femmes, accusées d’avoir collaboré avec les Allemands, à l’issue de la Seconde Guerre mondiale.

        Among 86 #Ukrainian captives, released today in exchange for RU soldiers, there were 15 women. Russians shaved our beautiful women baldly specifically to humiliate them. Never you will humiliate #Ukraine. Never will you humiliate any UA woman, they are the bravest in the world pic.twitter.com/nZSIHMW4QK

        — Maria Zolkina (@Mariia_Zolkina) April 2, 2022

        Des bénéfices pour les marchands d’armes américains 

        Les milliers de missiles, de drones et de munitions envoyés par les Etats-Unis en Ukraine n’ont pas directement rempli les coffres des marchands d’armes américains. Toutefois, ces derniers devraient profiter à plus long terme de la guerre, avec des pays occidentaux soucieux de muscler leur défense face à Moscou, analyse 20Minutes. En effet, Washington, à l’instar de certains de ses alliés, a puisé dans ses stocks afin de fournir à l’armée ukrainienne ses missiles Stinger et Javelin. Des armes qui avaient été payées depuis longtemps à leurs fabricants : Lockheed-Martin et Raytheon Technologies. 

        Autrement dit, s’il n’y a pas eu d’achat supplémentaire, il va en revanche falloir reconstituer les stocks, ce qui est une aubaine pour les fabricants, poursuit le site d’informations. Par ailleurs, de nombreux Etats européens ont confié leur intention de relever le budget de leur armée. C’est notamment le cas de Berlin. De ce fait, « les pays vont aussi probablement chercher à augmenter l’interopérabilité [de leurs équipements] avec ceux des Etats-Unis, qui [sont] quand même le pilier de l’OTAN », détaille Eric Heginbotham, du Centre des études internationales du MIT, dont les propos sont cités par nos confrères. Mi-mars, l’Allemagne a décidé d’acquérir des avions de chasse F-35 de Lockheed. A savoir, les mêmes que ceux utilisés par les Etats-Unis. 

        Odessa : une aide humanitaire grecque 

        Le ministre grec des Affaires étrangères, Nikos Dendias, devrait « très bientôt » arriver à Odessa. Ce grand port ukrainien, situé sur la mer Noire, a été bombardé dimanche matin par les forces russes. L’annonce, relayée par Libération, a été faite par le ministère de Nikos Dendias. « Il apporte de l’aide humanitaire, qui sera remise aux autorités de la ville », et a l’intention de discuter avec elles de « la création d’un mécanisme permanent de distribution d’aide humanitaire ». D’autre part, Nikos Dendias rencontrera un certain nombre de membres de la communauté grecque de cette ville et a l’intention d’y rouvrir le consulat grec. 

        La région de Kiev « libérée » 

        Les Ukrainiens ont repris le contrôle de la totalité de la région de Kiev, après le retrait des forces russes de villes-clés situées près de la capitale, a fait savoir ce samedi la vice-ministre ukrainienne de la Défense, Ganna Maliar, comme le relaye 20Minutes. Les localités d’« Irpin, Boutcha, Gostomel et toute la région de Kiev ont été libérées de l’envahisseur », a-t-elle assuré sur Facebook. Chacune de ces villes a été dévastée par les combats. Lundi dernier, les Ukrainiens avait expliqué avoir reconquis Irpin, aux mains des Russes depuis fin février. Ce samedi, le gouvernement ukrainien a jugé que les forces russes opéraient un « retrait rapide » des régions de Kiev et de Tcherniguiv, situées dans le nord du pays, avec pour objectif de se redéployer en direction de l’Est et du Sud.

        Des explosions à Odessa

        Dimanche 3 avril, une série d’explosions a été entendue en début de matinée à Odessa, principal port de l’Ukraine, situé sur la mer Noire, dans le sud-ouest du pays, selon des informations citées par BFM TV. Ces explosions, survenues aux alentours de 6 heures du matin, ont été accompagnées d’au moins trois colonnes de fumée noire et de flammes visibles. Et cela, apparemment dans une zone industrielle. 

        « Odessa a été attaquée depuis les airs. Des incendies ont été signalés dans certaines zones. Une partie des missiles a été abattue par la défense aérienne. Il est recommandé de fermer les fenêtres », a indiqué sur son compte Telegram Anton Guerachtchenko, conseiller du ministre de l’Intérieur ukrainien, dont les propos sont cités par nos confrères. 

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        France24 - World

        Yemen's president sacks deputy, hands over presidential powers to council

        Issued on: 07/04/2022 - 05:45

        NEWS WIRES

        Yemen's president said on Thursday he has dismissed Vice President Ali Mohsen al-Ahmar and delegated his own powers to a presidential council that will carry out leadership duties.

        The new body will assume the duties of both the president and his deputy, said a statement from President Abd-Rabbu Mansour Hadi.

        The new council will carry out political, military and security duties for the Yemeni government during what it refers to as a "transitional period".

        Hadi was elected in 2012 following the political upheaval of a 2011 uprising to a two-year term to oversee a democratic transition. But in late 2014, the Iran-aligned Houthi group seized the capital Sanaa and Hadi eventually fled south and then to Saudi Arabia and remained as head of the internationally-recognised government.

        Hadi's statement said the move was taken in line with a 2011 power transfer initiative devised by the six-member Gulf Cooperation Council (GCC) in the wake of the anti-government protests and political crisis.

        "With this declaration a Presidential Leadership Council shall be established to complete the implementation of the tasks of the transitional period. I irreversibly delegate to the Presidential Leadership Council my full powers in accordance with the constitution and the Gulf Initiative and its executive mechanism," Hadi later said on Yemeni state TV, seated in front of two Yemeni flags.

        Seven years of conflict have divided Yemen between an internationally-recognised government led by Hadi and backed by Saudi Arabia based in the southern city of Aden, and the Houthis in Sanaa.

        Dismissed Vice-President al-Ahmar is a politically powerful army general.

        The leadership council, made up of a chair and seven deputy chairmen, will be led by Rashad Al-Alimi, a security official who was interior minister during the former presidency of Ali Abdullah Saleh.

        Alimi, who had been an advisor to Hadi, has the support of Saudi Arabia. He also has a close relationship with the major political grouping, the Islamist Islah party.

        Deputy chairs include the leader of southern separatist group, the Southern Transitional Council, Aidarous al-Zubaidi.

        A U.N.-brokered two-month truce began across Yemen on Saturday, the first nationwide cessation of hostilities since 2016. Read full story

        Political consultations are also happening in Riyadh under the aegis of the Riyadh-based GCC, although the Houthi group did not accept an invitation to attend those talks.

        (REUTERS)

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        Saudi-led coalition air strikes pummel Yemen despite Huthi truce

        Saudi-led coalition announces Yemen ceasefire ahead of peace talks

        War-torn Yemen holds breath as Ramadan ceasefire begins

        Valeurs Actuelles

        [Vidéo] Ramadan : une prière géante organisée à Times Square

        Le ramadan a démarré le 1er avril et durera pendant un mois, comme le veut la tradition. Aux Etats-Unis, des centaines de musulmans ont profité de cette occasion et se sont réunis samedi 2 avril pour célébrer le début de ce mois de jeûne. Comme le fait savoir CBS New York, les fidèles se sont installés dans la soirée à Times Square pour participer à une prière géante en public.

        New York City’s iconic #TimesSquare hosted over 1,000 #Muslims who broke their fast and attended the “first-ever” #Tarawih prayers on Saturday, the first day of the Muslim holy month of Ramadan.#Ramadan #RamadanMubarak #Ramadan2022 #RamadanKareem pic.twitter.com/HZnDVBkiuN

        — MuslimWomensCouncil (@MWC_Bradford) April 4, 2022

        Expliquer la religion

        Leurs tapis de prière installés au sol, des centaines d’hommes se sont agenouillés pour prier au son de « Allah Akbar ». Ils ont ensuite profité d’un repas avant de démarrer le jeûne islamique au lever du soleil durant trente jours. « Nous sommes ici pour expliquer notre religion à tous ceux qui ne savent pas ce qu’est l’islam », a expliqué un fidèle. Les New Yorkais qui se trouvaient dans les rues ont donc assisté à cette prière géante prononcée au haut-parleur et résonnant fort dans la ville américaine.

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        L'Humanité

        Pour L’épidémiologiste Renaud Piarroux « Les gens ne veulent plus entendre parler du Covid »

        Entretien

        Santé Alors que le virus circule toujours, le retour à la « vie normale » semble de mise, avec la levée du port obligatoire du masque et la possibilité d’aller voter même si on est infecté. L’épidémiologiste Renaud Piarroux pointe le déni de la population et évoque les possibles évolutions de la pandémie.

        Eugénie Barbezat

        Renaud Piarroux Chef de service à la Pitié-Salpêtrière (APHP), spécialiste des épidémies

        Avec une moyenne de 150 000 nouvelles contaminations quotidiennes, l’épidémie semble amorcer une décrue. C’est dans ce contexte que le ministre de la Santé a donné le feu vert à une ­deuxième dose de rappel de vaccin contre le Covid, jusqu’ici réservée aux plus de 80 ans, pour les personnes de 60 ans et plus. La prudence reste cependant de mise, avertit l’épidémiologiste Renaud Piarroux, qui, sans être alarmiste, rappelle que de nouveaux variants peuvent toujours émerger.

        Quelles pourraient être les perspectives d’évolution à court terme de l’épidémie en France ?

        Depuis quelques jours, les nouvelles contaminations commencent à décroître. Mais on observe une augmentation des hospitalisations, qui concernent principalement les personnes âgées. Leur protection vaccinale tend à s’amenuiser, surtout pour celles et ceux qui ont reçu leur rappel dès l’automne dernier. Il est donc assez logique que les plus fragiles soient susceptibles d’avoir des complications, notamment quand il existe d’autres maladies préexistantes à l’infection par le Covid.

        La levée de l’obligation du masque a-t-elle été trop précoce ?

        Cet assouplissement correspond au choix de redonner à tous, et aux enfants en particulier, un peu de liberté. Par ailleurs, Omicron et ses sous-variants sont tellement contagieux que le port du masque ne constitue pas une barrière efficace à 100 %. Même en prenant des mesures drastiques, on ne ferait que ralentir ou décaler l’augmentation des cas. Au stade où nous en sommes en France, avec une immunité collective assez importante grâce au vaccin et aux vagues précédentes, le jeu n’en vaut pas la chandelle. Ce n’est pas le cas pour d’autres pays comme la Chine, où les gens sont moins bien vaccinés.

        Se rendre dans un bureau de vote quand on est positif au Covid, est-ce raisonnable ?

        Il y a deux ans, durant les élections municipales, les contaminations avaient fait un bond. Mais, à l’époque, les gens ne portaient pas de masque, ce qui est recommandé aujourd’hui pour ce jour-là, notamment pour les personnes fragiles. Les grands rassemblements de type meetings, surtout en lieu clos, me semblent plus risqués que le fait d’aller quelques minutes dans un bureau de vote. C’est différent pour les assesseurs, qui vont y passer la journée entière.

        On constate une forte épidémie de grippe. Est-ce dû à l’affaiblissement de nos défenses immunitaires ?

        C’est plutôt un effet de rattrapage. Le virus de la grippe a moins circulé depuis deux ans, du fait des confinements et des mesures barrières. C’est pourquoi les foyers de contamination se multiplient en ce moment. Néanmoins, même si l’hôpital public n’est pas en bonne santé, on reste aujourd’hui très loin des pics d’hospitalisation précédents.

        Pensez-vous que le Covid va finir par être traité comme une maladie « banale » ?

        C’est déjà le cas dans la pratique. À l’hôpital, il est admis que les personnes positives puissent venir travailler quand elles sont asymptomatiques ou n’ont que des symptômes mineurs. En dehors des soignants, la Sécurité sociale recommande sept jours d’isolement, délai qui a été raccourci par rapport à l’année dernière. Or les tests à J+ 5 sont presque toujours positifs et ceux à J+ 7 le restent souvent. En fait, les personnes qui retournent travailler après une semaine peuvent être encore contagieuses. En outre, les autotests, qui n’ont d’ailleurs pas été évalués de manière précise avant leur mise sur le marché, ne sont pas aussi fiables que les tests PCR.

        Beaucoup considèrent que l’épidémie est derrière nous…

        Ils ne veulent plus entendre parler du Covid. Pour preuve, en janvier, on est monté à plus de 30 000 hospitalisations, et cela n’a réellement ému personne. Au début de l’année, l’Institut Pasteur avait fait des projections, dont certaines étaient franchement calamiteuses. Or, la presse et le public n’ont retenu que les hypothèses les plus optimistes. Finalement, nous avons vécu une situation intermédiaire, sérieuse sans être dramatique, mais c’est tout juste si la population s’en est préoccupée. Ce phénomène de lassitude qui confine au déni n’est pas nouveau. Si on compare avec la pandémie de grippe espagnole (grippe A H1N1) en 1918-1919, on constate qu’elle a continué durant plusieurs années, avec plusieurs vagues successives, mais qui sont passées inaperçues puisque les gens ne voulaient plus en entendre parler. En l’occurrence, le virus H1N1 a circulé jusqu’en 1957, il a disparu pendant vingt ans avant de réapparaître en 1977, puis d’être supplanté par la grippe porcine.

        Peut-on penser que ce virus va disparaître ?

        On peut l’espérer, mais on n’en sait rien. L’évolution d’un virus très contagieux l’amènera peut-être à s’éteindre ou, au contraire, sa contagiosité sera un moyen pour lui de continuer à contaminer ou recontaminer les populations. Il peut même se transmettre à d’autres hôtes, comme des animaux. On n’est pas à l’abri, non plus, d’une mutation qui redonnerait de la pathogénicité au virus. Pour évaluer comment pourrait évoluer le virus, il serait judicieux d’observer avec attention ce qui va se passer en Chine. Ce pays, s’il doit faire face à une grosse épidémie, va représenter une masse virale importante qui va circuler pendant des mois. Le virus aura l’occasion de muter, dans un contexte où le 1,4 milliard d’habitants de la Chine est peu immunisé. Ces « mutants » pourraient ensuite se propager au reste du monde, de manière décalée. Ce qui renforce encore l’incertitude, c’est que l’on ne connaît toujours pas l’origine du Sars-CoV-2. La piste du laboratoire n’a pas été suffisamment investiguée. Mais si elle était avérée, il faudrait savoir ce qu’il s’est passé et s’assurer que de nouvelles manipulations de virus ne représentent pas un risque dans le futur. Sans cela, des risques inconsidérés continueront d’être pris. Avec les dangers que cela comporte.

        Santécoronavirus covid-19masquesvariants covid
        L'Humanité

        Henri Curiel, un ardent internationaliste

        Actu

        La journaliste Sylvie Braibant, membre du collectif Secret-Défense, un enjeu démocratique, est la nièce d’Henri Curiel. Elle revient pour l’Humanité sur le parcours de ce communiste égyptien sans frontières qui prit pendant la guerre d’indépendance algérienne une part décisive aux réseaux d’aide directe aux FLN. Le secret-défense fait toujours obstacle à la manifestation de la vérité sur son assassinat, qui présente tous les attributs du crime d’État. Ce texte est publié, dans une version courte, dans le hors-série de l’Humanité « France Algérie, mémoires à vif ».

        La date a été soigneusement choisie : le jeudi 4 mai 1978, jour de l’Ascension, sous un beau soleil printanier, Paris vit au ralenti. Un commando de trois tueurs attend en planque, rue Monge, à la hauteur de l’escalier qui mène vers la rue Rollin, dans le 5 e arrondissement de Paris. À midi, deux d’entre eux quittent le véhicule. Ils viennent d’entendre via leur système d’écoute qu’Henri Curiel dit au revoir à sa femme et s’apprête à quitter leur duplex, immeuble au fond de la cour, cinquième étage, vue imprenable sur cette ville qu’il aime tant.

        Les deux hommes grimpent les 34 marches de l’escalier en pierre, entrent, juste à droite, sous la porte cochère du n° 4 rue Rollin et arrivent avant que le vieil ascenseur en fer forgé n’achève sa descente. Ils tirent à travers les portes vitrées, Henri Curiel s’écroule. Quelques heures plus tard, la revendication arrive. Elle renvoie à la guerre d’Algérie par sa signature, un commando Delta, et les mots de la revendication : « Aujourd’hui, à 14 heures, l’agent du KGB Henri Curiel, militant de la cause arabe, traître à la France qui l’a adopté, a cessé définitivement ses activités. Il a été exécuté en souvenir de tous nos morts. » L’arme qui a tué Henri Curiel a déjà servi, le 1 er décembre 1977, contre Laïd Sebaï, gardien de l’Amicale des Algériens en Europe.

         La France est alors présidée par un homme « moderne », Valéry Giscard-d’Estaing, ancien partisan de l’Algérie française, cause partagée par de proches collaborateurs - Alain Madelin, Gérard Longuet, anciens militants du groupe « Occident », mélange d’anticommunisme et de nostalgie coloniale, ou Michel Poniatowsky -, tandis qu’au « service action » du SDECE (Service de documentation extérieure et de contre-espionnage, prédécesseur de la DGSE), chargé des basses œuvres de la République, sévissent des reconvertis de l'OAS. 

        L’assassinat d’Henri Curiel a été précédé d’une campagne de dénigrement de deux ans, lancée par le Point en 1976, sous la plume du journaliste Georges Suffert, relayée un an plus tard par d’autres médias, dont le Spiegel allemand. En septembre 1977, Henri Curiel est assigné à résidence à Dignes, d’où il revient trois mois plus tard après décision du Conseil d’État. Si le facteur déclenchant du meurtre est à chercher du côté du dévoilement des contrats mirifiques signés par la France (et l’Allemagne) avec l’Afrique du Sud de l’apartheid, pourtant mise au ban des nations, les assassins reliés à l’OAS ont sans doute appuyé avec un plaisir non dissimulé sur la détente, tant la vie d’Henri Curiel, après son exil d’Égypte, fut liée à l’Algérie, avant et après son indépendance.

        Lorsqu’il est expulsé d’Égypte en 1951 par le roi Farouk, Henri Curiel ne l’est pas seulement parce qu’il est l’un des fondateurs du mouvement communiste égyptien, mais parce qu’il est aussi convaincu que le combat contre les colonialismes occupera la décennie à venir.

        Henri Curiel est né le 13 septembre 1914 au Caire, deuxième fils de Zephira et Daniel Curiel. Son père, Daniel Curiel, dirige la banque familiale fondée au XIX e siècle par le premier des Curiel arrivé en Égypte. Il possède des terres agricoles sur le Nil, reçoit à sa table artistes et écrivains ou encore les membres de l’administration coloniale, et il espère bien que l’un de ses fils reprendra le flambeau de ses affaires. Mais le XX e siècle en décidera autrement. L’aîné des frères Curiel partira arpenter les terrains archéologiques d’Asie centrale, tandis qu’Henri mène la vie quelque peu dissolue d’un jeune homme fortuné… jusqu’à sa rencontre avec Rosette Aladjem. La jeune femme, née en Bulgarie, est infirmière et sillonne les zones les plus pauvres de la capitale égyptienne pour secourir celles et ceux qui n’ont pas accès aux soins. En accompagnant Rosette, Henri découvre les « damnés » de la terre. C’est une déflagration, amplifiée par l’écho des événements en cours en Europe. En 1939, alors que la Seconde Guerre mondiale est inéluctable, Henri Curiel est convaincu, comme son frère Raoul, que seul le communisme pourra remédier aux maux du monde, de son pays en particulier… Mais, à l’inverse de ses compagnons, il perçoit aussi l’importance du nationalisme, l’autre mouvement de fond qui secoue l’Égypte, malgré une indépendance de façade accordée en 1922.

        Durant la guerre qui s’invite en Égypte, il organise l’aide aux alliés. Il est incarcéré une première fois, en 1942, par des autorités enclines à se rapprocher des nazis par opposition au Royaume-Uni, l’ancienne puissance coloniale toujours présente. Ce qui le conforte dans sa vision, qu’il résume ainsi : « Qu’est-ce qu’être communiste aujourd’hui en Égypte ? C’est être anti-impérialiste. » Et qui se retrouvera dans le nom de la première organisation qu’il fonde en 1943 : le Mouvement égyptien de libération nationale (MELN).

        À nouveau emprisonné, après 1948 et la création de l’État d’Israël, comme communiste ou/et comme juif, Henri est expulsé de son pays natal par le roi Farouk, le 26 août 1950.

        En France, où il arrive un an plus tard, malgré un statut d’apatride qui devrait l’inviter à se tenir en retrait, il reprend aussitôt le combat, sur plusieurs fronts : il veut maintenir un lien avec les camarades égyptiens – mais en Égypte les communistes ne veulent plus de lui et en France il est ostracisé par le PCF – ; il se lance dans l’organisation du dialogue entre Israéliens, Palestiniens et Égyptiens ; il salue l’émergence d’une troisième voie hors des États-Unis ou de l’URSS qui se concrétise à Bandung en 1955 sous l’impulsion de l’indien Nehru, de l’Indonésien Soekarno et surtout, pour lui, de l’Égyptien Nasser – le groupe d’Henri a accompagné le coup d’État des officiers libres contre la monarchie en 1952 et quatre ans plus tard manifeste à nouveau son soutien à Nasser en lui faisant passer les plans de l’attaque franco-britannique lors de la nationalisation de la Compagnie du canal de Suez en 1956. Mais le raïs n’y croit pas, met les communistes en prison et Henri voit s’éloigner un peu plus son Égypte natale.

        En 1957, lorsqu’il rencontre des membres du réseau Jeanson, « porteurs de valises » du FLN, il est mûr pour passer à autre chose. La lutte pour l’indépendance algérienne sera le grand tournant de son action.

        Après le retrait de Francis Jeanson, grillé, les Algériens demandent à Henri de reprendre la main sur les réseaux d’aide au FLN. Trois ans durant, entouré des compagnons d’Égypte, obligés de partir eux aussi au long des années 1950, de sa femme Rosette, mais aussi des exceptionnelles Joyce Blau et Didar Fawzy-Rossano, il organise les filières de transfert d’argent ou d’armes, d’exfiltration des déserteurs et des militants du FLN. Jusqu’à son arrestation le 20 octobre 1960.

        Mais la prison n’a jamais entravé Henri Curiel : en Égypte, déjà, il convertissait ses gardiens successifs au communisme, il fallait en changer régulièrement, et il organisait des groupes de discussion avec les Frères musulmans. Il s’installe au centre pénitentiaire de Fresnes, comme s’il était chez lui, sa cellule se transforme en séminaire permanent entre Algériens et Français. Lors du ramadan, par solidarité, il invite ses codétenus non musulmans à le suivre, comme lui. Il tient une bibliothèque et organise des cours de yoga, il est particulièrement habile au sirsasana, position tête en bas…

        Cette année et demie de réclusion lui permet surtout d’envisager l’étape suivante de son combat, dans laquelle l’Algérie indépendante jouera un rôle déterminant : ce sera Solidarité, organisation semi-clandestine destinée à apporter une aide très concrète aux indépendantistes et aux antifascistes partout dans le monde, aux Espagnols et Portugais antifranquistes, aux Sud-Africains à l’assaut de l’apartheid, aux Brésiliens, Argentins ou Chiliens contre leurs dictatures, etc. S’y côtoient des anciens de la Résistance, des mouvements communistes égyptiens et des réseaux d’aide au FLN, experts en services multiples : repérage et rupture d’une filature ; impression de tracts et de brochures grâce à un matériel léger ; fabrication de faux papiers ; chiffrement et écriture invisible ; soins médicaux et premiers secours ; maniement d’armes et utilisation des explosifs ; cartographie et topographie. Le financement vient d’Alger, les « instructeurs » d’un peu partout.

        Sous la présidence d’Ahmed Ben Bella, premier président de l’Algérie indépendante, Alger s’est transformé en chaudron révolutionnaire international. Henri Curiel s’y rend plusieurs fois. Comme il n’a toujours pas de passeport, il voyage sous la couverture d’une maison d’édition. Joyce Blau l’accompagne et, sur place, ils retrouvent Didar Fawzy-Rossano, installée en Algérie après l’indépendance – elle fait merveille dans les « chantiers de jeunesse ». Joyce se souvient encore de la demande d’Henri à Ahmed Ben Bella, qu’il rencontre à chacun de ses séjours, d’intercéder auprès de Nasser afin que sa mère, Zephira Curiel, puisse sortir d’Égypte pour rendre visite à ses deux fils en France. Ce qui fut fait. Une belle époque, pleine d’espérance. Jusqu’au renversement de Ben Bella.

        Après 1965, les relations entre Solidarité et l’Algérie sont plus épisodiques. Ainsi, lors du « sauvetage » des pirates de l’air des Black Panthers en 1972. Le 31 juillet de cette année-là, Melvin et Jean McNair, George Brown, George Wright et Joyce Tillerson détournent un avion qui devait relier Detroit à Miami. Ils veulent rallier Alger, où siège la section internationale des Black Panthers. Mais celle-ci entretient de très mauvaises relations avec Houari Boumediene. Henri Curiel et Solidarité organisent alors l’exfiltration des membres du commando vers la France.

        Quatre ans plus tard, le 11 mai 1978, à 14 heures, une foule dense suit le fourgon funéraire qui remonte l’allée centrale du cimetière du Père-Lachaise depuis le boulevard de Ménilmontant. Une immense couronne de lys et de roses recouvre le véhicule dans lequel repose le cercueil d’Henri. Elle porte l’inscription : « À la mémoire d’Henri Curiel. L’Algérie ».

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        Armenia, Azerbaijan prepare for peace talks after flare-up in Nagorno-Karabakh region

        Issued on: 07/04/2022 - 10:57

        NEWS WIRES

        Armenia and Azerbaijan are preparing for peace talks, officials in both countries said Thursday, after a flare-up last month in the disputed Nagorno-Karabakh region over which they fought a 2020 war.

        Armenia's Prime Minister Nikol Pashinyan and Azerbaijani President Ilham Aliyev met Wednesday in Brussels for rare talks mediated by the European Council President Charles Michel.

        The meeting came after a flare-up in Karabakh on March 25 that saw Azerbaijan capture a strategic village in the area under the Russian peacekeepers' responsibility, killing three separatist troops.

        During the meeting, the two leaders "ordered foreign ministers to begin preparatory work for peace talks between the two countries," the foreign ministry in Yerevan said in a statement. 

        "An agreement was reached during the meeting...to set up a bilateral commission on the issues of delimitation of the Armenian-Azerbaijan border, which will be in charge of ensuring security and stability along the frontier," the ministry added.

        Azerbaijan's foreign ministry also said works were under way to begin peace talks, adding that future peace treaties would be based "on the basic principles proposed earlier by Azerbaijan."

        The European Union said Michel "noted both President Aliyev's and Prime Minister Pashinyan's stated desire to move rapidly towards a peace agreement between their countries."

        "To this end, it was agreed to instruct Ministers of Foreign Affairs to work on the preparation of a future peace treaty, which would address all necessary issues," it added in a statement. 

        'Matter of rights'

        After the March incident, Moscow and Yerevan accused Azerbaijan of a ceasefire violation, a charge Baku has rejected, insisting its troops are in Azerbaijan's sovereign territory.

        Yerevan also called on Baku to start peace talks "without delay". Baku agreed, saying it had already put forward such a proposal a year ago.

        Baku tabled in mid-March its set of framework proposals for the peace agreement that includes both sides' mutual recognition of territorial integrity, meaning Yerevan should agree on Karabakh being part of Azerbaijan.

        Armenian Foreign Minister Ararat Mirzoyan sparked controversy at home when he said – commenting on the Azerbaijani proposal – that for Yerevan "the Nagorno-Karabakh conflict is not a territorial issue, but a matter of rights" of the local ethnic-Armenian population.

        Long-contested between the Caucasus neighbours, Karabakh was at the centre of an all-out war in 2020 that claimed more than 6,500 lives before it ended with a Russian-brokered ceasefire agreement.

        The pact saw Armenia cede swathes of territories it had controlled for decades in what was seen in Armenia as a national humiliation, sparking weeks of mass anti-government protests.

        On Tuesday, several thousand opposition supporters rallied in Yerevan to warn the government against concessions on Karabakh.

        Ethnic Armenian separatists in Nagorno-Karabakh broke away from Azerbaijan when the Soviet Union collapsed in 1991. The ensuing conflicts claimed around 30,000 lives. 

        (AFP) 

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        Armenian president resigns citing 'difficult times' for nation

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        Armenians in the capital remain sceptical of 'normal' ties with Turkey

        L'Humanité

        Charlotte Puiseux, en guerre contre le validisme

        Un jour avec

        Féminisme, anticapitalisme, handiparentalité, recherches sur l’histoire du mouvement des personnes handicapées : portrait d’une militante dans l’âme qui combat sur tous les fronts.

        Camille Bauer

        Militer, pour elle, c’est une seconde nature. Un « mode de survie, un moyen d’exprimer une colère », assure Charlotte Puiseux. À 35 ans, la jeune femme est sur tous les fronts contre les discriminations. Membre des Dévalideuses, un collectif handiféministe, elle a participé à la lutte contre la conjugalisation de l’allocation adulte handicapé (AAH), ce mode de calcul qui consiste à déduire l’allocation des revenus du conjoint, enfonçant les femmes handicapées dans la dépendance. En tant que maman relais dans l’association Handiparentalité, elle soutient et conseille les femmes handicapées qui vivent comme elle dans la Manche dans leur désir de maternité. Son militantisme a aussi un versant théorique. Il nourrit autant qu’il inspire ses recherches et ses publications sur le Cript, un mouvement qui, à l’image du queer pour les LGBT, pousse les porteurs de handicap à revendiquer leur identité et à retourner leurs stigmates sur la société.

        Un système de domination

        Il faut dire qu’en tant que femme atteinte d’une maladie génétique qui la cloue dans un fauteuil roulant, Charlotte Puiseux est bien placée pour comprendre le système de domination qui écrase en les jugeant celles et ceux qui ne sont pas conformes à « la norme ». « Beaucoup de valides ne voient pas les discriminations dont nous sommes victimes. Ils pensent que nos limitations sont intrinsèques à notre handicap. Ils refusent de voir, par exemple, que ce qui limite notre mobilité, ce n’est pas notre handicap, mais l’absence d’aménagements pour rendre les espaces publics accessibles. Comprendre que ces situations sont le fruit de choix politiques qui excluent redonne le pouvoir d’agir dessus », explique-t-elle.

        L’expérience de ce refus de la société de lui donner sa place, elle l’a faite dès sa scolarité « À l’époque, l’acceptation d’une personne handicapée dans un établissement était au bon vouloir du directeur. L’école à côté de chez moi m’a refusée, et j’ai dû aller dans une autre. Heureusement que j’étais à Paris. Si j’avais été dans un village, je n’aurais tout simplement pas pu être scolarisée », s’agace-t-elle. La bataille pour avoir la même considération que les autres est quotidienne. Quand ses bonnes notes lui permettent d’envisager une classe préparatoire, la conseillère d’orientation la convoque pour l’en dissuader. « Le monde est fait pour les hommes, et déjà vous êtes une femme. Il est fait pour les valides, et vous êtes handicapée ! » lui lance la responsable.

        À côté du rejet explicite, l’autre écueil qu’elle rencontre se trouve dans l’approche caritative et compassionnelle. « La charité, c’est très problématique. C’est un regard qui implique une notion de pouvoir, l’impression d’être supérieur à l’autre », analyse-t-elle. Elle se souvient encore de ses camarades de classe souvent prêts à lui donner un coup de main « parce que c’était bien vu, charitable », mais qui ne l’invitaient jamais à leur anniversaire et n’avaient aucune interaction sociale avec elle. Mortifiant aussi, ce discours de la directrice du lycée Balzac, saluant son acceptation en hypokhâgne comme la preuve de l’humanisme de l’établissement, « comme si on me faisait une faveur et que je ne le méritais pas », enrage-t-elle aujourd’hui encore.

        UNE Fille de garagistes peu politisés

        La prise de conscience politique, sa capacité à agir sur le monde, a été libératrice. « Quand j’étais petite, se souvient-elle, on ne parlait pas de validisme. J’avais l’impression que tout ce qui n’allait pas venait de moi. J’en voulais à la société de me renvoyer l’image de moi comme un problème. » Le changement de regard est venu en hypokhâgne. Charlotte Puiseux, fille de garagistes peu politisés, y lie une amitié qui va changer sa vie. « Elle était femme et musulmane. A priori, il n’y avait aucun rapport entre les discriminations que nous subissions toutes les deux. Mais quand on parlait ensemble, on voyait que les façons dont nous étions traitées se ressemblaient. Ça nous a aidées à comprendre qu’on était confrontées à un système de domination », raconte celle qui va ensuite entrer au Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) et y faire ses armes au sein de la commission Handicap.

        Aujourd’hui, quand sa santé le lui permet, Charlotte exerce aussi comme psychologue auprès de personnes « qui cherchent quelqu’un capable de comprendre leur spécificité sans la juger ». Sa fibre militante, elle essaye de la transmettre à son fils. Un passage de relais qui se traduit aussi par des gestes du quotidien, comme lui demander s’il a bien pensé à l’accessibilité dans ses constructions en Lego. Et la prochaine fois que son fils sera invité à un anniversaire, ce sera elle, et pas son père, qui l’accompagnera : « C’est important que les enfants me voient. Si on veut que la société évolue, il faut que les enfants s’habituent dès qu’ils sont petits. »

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        Valeurs Actuelles

        Coupe de monde de football au Qatar : les drapeaux-arcs-en-ciel confisqués pour “protéger” les supporters

        La coupe du monde de football 2022 débutera le 21 novembre prochain au Qatar, et réserve déjà son lot de controverses. Comme l’a rapporté BFMTV le 1er avril, un haut responsable chargé de la sécurité de l’événement a annoncé que les drapeaux arc-en-ciel pourraient être confisqués aux supporters. Ce dernier a évoqué une raison sécuritaire, en expliquant vouloir « protéger » les supporters face à d’éventuelles agressions. Bien que les organisateurs répètent en boucle que la communauté LGBTQ+ ne risque rien à Doha, la déclaration d’Abdulaziz Abdullah Al Ansari remet en cause cette idée.

        Discrimination ambiante

        Depuis sa désignation comme pays hôte de la compétition, le Qatar a suscité de nombreuses critiques, et cette annonce ne devrait pas arranger la situation. En effet, de nombreuses personnes se sont insurgées que la coupe du monde ne se déroule dans ce pays où les valeurs du sport et les droits de l’homme y sont controversés. « Si vous voulez démontrer votre point de vue sur la situation LGBTQ, démontrez-le dans une société où il sera accepté », a expliqué Abdulaziz Abdullah Al Ansari, tout en assurant que ses propos n’étaient pas discriminatoires. A la suite de ces déclarations qui sont venues s’ajouter à ceux du président du comité d’organisation du Mondial, qui avait indiqué fin 2021 que « l’homosexualité n’est pas autorisée » dans l’émirat, plusieurs associations ont pris le sujet à bras le corps. C’est le cas par exemple du réseau anti-discrimination FARE qui a fait part de sa « préoccupation » et indiqué que cette décision ne pourrait pas être « considérée comme acceptable ».

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        France24 - Monde

        Tennis : Jo-Wilfried Tsonga, le plus brillant des Quatre Mousquetaires

        Publié le : 07/04/2022 - 18:18

        Nicolas BAMBA

        À presque 37 ans, Jo-Wilfried Tsonga va prendre sa retraite à l'issue du tournoi de Roland-Garros 2022. L'ancien n°5 mondial va se retirer avec l'un des plus beaux palmarès du tennis français. De la génération des Quatre Mousquetaires, au milieu de Richard Gasquet, Gaël Monfils et Gilles Simon, le Manceau a été le fleuron. Dans l'ère Open, il est aussi l'un des meilleurs Français.

        L'heure de ranger la raquette arrive. Jo-Wilfried Tsonga l'a annoncé mercredi 6 avril : la 121e édition du tournoi de Roland-Garros, du 22 mai au 5 juin, sera sa dernière apparition sur les courts. Après ce rendez-vous, et après quatre années gâchées par les blessures, le Français, tombé au 220e rang mondial au classement ATP, va raccrocher malgré lui.

        "Ma tête me dit ''tu peux jouer toute ta vie'', mais le corps me rappelle que mes aptitudes à me dépasser ne sont plus là. Mon corps me dit ''tu n'es plus capable d'aller plus loin que ce que je te donne''. Avant, c'est ce que je faisais tous les jours", explique le tennisman, qui fêtera son 37e anniversaire le 17 avril.

        Ces quatre dernières années, Jo-Wilfried Tsonga n'a été que l'ombre du joueur qu'il fut avant une cascade de blessures : fissure du ménisque, déchirure du mollet, déchirure abdominale, douleurs au dos, diagnostic de drépanocytose... De 2018 à aujourd'hui, il n'a jamais fait mieux qu'un troisième tour en Grand Chelem et a manqué à l'appel à huit reprises. En Masters 1000, la catégorie de tournois la plus relevée derrière celle des Grands Chelems, ses résultats ont été encore plus mauvais et ses absences encore plus nombreuses. Une fin de carrière pas vraiment à l'image de ce qu'a réalisé le meilleur joueur français des 20 dernières années.

        2008 : l'explosion de Tsonga et la naissance des Quatre Mousquetaires

        Jo-Wilfried Tsonga comptait parmi les meilleurs juniors du monde avant de connaître des débuts compliqués sur le circuit professionnel, à cause d'une double hernie discale à 19 ans qui a failli lui coûter sa carrière. L'année 2007 est la première où il peut s'exprimer sans retenue et démontrer que les espoirs placés en lui sont justifiés. Ses résultats et sa progression, de la 212e place en janvier à la 43e place, lui permettent d'être élu Révélation de l'année.

        Début 2008, le Français secoue la planète tennis en se hissant, contre toute attente, en finale de l'Open d'Australie, en battant notamment Andy Murray au premier tour et en écrasant surtout Rafael Nadal en demi-finale. Malgré une belle opposition, "Jo" s'incline en finale face à un jeune prodige en devenir : Novak Djokovic. Il ne succède pas à Yannick Noah, dernier Français à avoir conquis un tournoi du Grand Chelem avec Roland-Garros en 2003. Mais il apparaît, à 22 ans, comme la nouvelle figure de proue du tennis tricolore.

        Cette même année, Jo-Wilfried Tsonga frappe encore un grand coup en remportant, en novembre, le Masters 1000 de Paris-Bercy contre David Nalbandian, dix ans après la dernière victoire française dans un tournoi de cette envergure (Sébastien Grosjean, à Paris-Bercy également).

        Dans la presse, une nouvelle expression enthousiaste voit le jour : les Quatre Mousquetaires, ou les Nouveaux Mousquetaires. Après Jean Borotra, Jacques Brugnon, Henri Cochet et René Lacoste qui régnèrent dans les années 1920-1930, le tennis français dispose de quatre nouveaux joueurs promis à un bel avenir : Richard Gasquet (22 ans), Gaël Monfils (22 ans), Gilles Simon (24 ans) et donc Jo-Wilfried Tsonga (23 ans).

        Seuls les tournois du Grand Chelem se sont refusés à lui

        Les promesses de cette génération de Mousquetaires ne seront pas tenues, ou seulement en partie. Le Big Four, surnom donné au quatuor infernal Roger Federer, Rafael Nadal, Novak Djokovic et Andy Murray, a écrasé le tableau masculin pendant des années, ne laissant que des miettes à la concurrence. Les quatre Français n'ont jamais rivalisé avec eux. Contrairement à Stan Wawrinka, Juan Martin Del Potro et Marin Cilic, Jo-Wilfried Tsonga n'a jamais pu profiter des quelques chances d'ajouter un Grand Chelem à son tableau de chasse. Malgré tout, il est celui qui a le mieux tiré son épingle du jeu parmi les Mousquetaires.

        Il sera resté 308 semaines n°1 français, se classant derrière Yannick Noah et ses 358 semaines, et il a atteint le 5e rang mondial à son meilleur niveau en 2012, là où Monfils et Simon n'ont grimpé qu'au 6e rang et Gasquet qu'au 7e rang. Le comparatif est aussi à son avantage, et de loin, au niveau du palmarès : Jo-Wilfried Tsonga a remporté 18 titres, dont 2 Masters 1000 (Paris-Bercy en 2008 et Canada en 2014). Dans l'histoire, seul Yannick Noah fait mieux avec 23 titres, dont un Grand Chelem. Richard Gasquet a lui remporté 15 titres, Gilles Simon 14 et Gaël Monfils 11. Aucun n'a été sacré en Masters 1000.

        Jo-Wilfried Tsonga a aussi obtenu les meilleurs résultats en Grand Chelem : outre sa finale perdue en 2008, il s'est hissé en demi-finale en Australie en 2010, puis a atteint deux fois les demi-finales à Wimbledon (2011 et 2012) et deux fois les demi-finales à Roland-Garros (2013 et 2015). C'est le seul Français à s'être invité en quarts de finale de chaque tournoi du Grand Chelem.

        "J'ai presque tout gagné, sauf le Grand Chelem. Mais cette quête aura été le chemin et le moyen de me dépasser pour vivre des trucs incroyables. Évidemment, j'aurais été fier de brandir le trophée devant les Français, devant la famille, devant le monde entier. Je me dis que l'histoire est comme ça", confie à L'Équipe celui qui a aussi joué une finale du Masters en 2011.

        "Roland, je t'aime" 🧡@tsonga7 has announced he will retire after this year's Roland-Garros. See you very soon, Jo! 🔥 pic.twitter.com/ZaveBd3G7I

        April 6, 2022

        Il laissera sa trace dans le tennis français

        Face au Big Four, c'est encore Tsonga qui s'en est le mieux sorti parmi les tennismen français. Avec 18 victoires en 53 rencontres, soit un taux de presque 34 % de victoires (6 contre Federer, 6 contre Djokovic, 4 contre Nadal et 1 contre Murray), il n'a pas à rougir. À eux trois, Gasquet-Monfils-Simon en ont glané seulement 21 en 145 matches, soit 14 % de victoires (8 pour Monfils, 7 pour Gasquet, 6 pour Simon).

        Jo-Wilfried Tsonga a aussi connu les sommets sous la bannière tricolore. En 2012, il est devenu vice-champion olympique en double avec Michael Llodra. Et en 2017, il fit partie de l'équipe coachée par Yannick Noah qui remporta la Coupe Davis face à la Belgique, après 16 années de disette pour le clan français. À deux mois de clore sa vie de tennisman, "Jo" prend la mesure de tout ce qu'il a accompli.

        "Je suis assez fier de pouvoir dire que je compte dans le tennis français, (...) du sentiment d'avoir marqué, d'une certaine manière, ma génération dans le sens où je faisais partie de ces joueurs qui étaient quand même humains", déclare-t-il encore à L'Équipe. Il ajoute : "Un des trucs dont je suis le plus fier, c'est que pendant quinze ou vingt ans, j'ai été aimé du public sans écart de comportement. Pour moi, cela est le fondement même de ce que mes parents ont voulu me léguer."

        Sur Twitter, l'Association des professionnels du tennis (ATP) tire son chapeau à Jo-Wilfried Tsonga : "Quel parcours ! Merci pour tout, Jo !" La Fédération française de tennis, elle, "donne rendez-vous à Roland-Garros pour vibrer une dernière fois tous ensemble". Et Gilles Simon, lui, a répondu à l'annonce de la prochaine retraite de son coéquipier par deux mots sibyllins : "J'arrive copain." Une manière d'annoncer que, pour lui aussi, la retraite est proche. L'ère des Mousquetaires touche à sa fin.

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        France24 - Monde

        Ligue des champions : Villarreal surprend l'ogre Bayern Munich, en sursis

        Publié le : 07/04/2022 - 00:16

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        Le Bayern Munich est en sursis. L'ogre allemand a été bousculé sur la pelouse du Petit Poucet, Villarreal, mercredi en quart de finale aller de Ligue des champions. Un but rapide d'Arnaut Danjuma a fait le bonheur du Sous-marin jaune. Les Bavarois devront à tout prix se ressaisir au match retour, le 12 avril à l'Allianz Arena, pour espérer rallier le dernier carré.

        Stupeur dans le ciel sans nuage – jusqu'à ce mercredi 6 avril au soir – du Bayern Munich. Le géant allemand s'est incliné à l'issue de son match au stade Ceramica, l'antre de Villarreal. Ce quart de finale aller a rapidement mal tourné pour les champions d'Allemagne, qui n'avaient jamais perdu contre ces Espagnols.

        Le Bayern a posé un genou à terre dès la 8e minute, quand Arnaut Danjuma a dévié une frappe de Dani Parejo dans les cages de Manuel Neuer, impuissant. Un but qui a ébranlé la sérénité des Munichois, désormais obligés de marquer chez eux pour se qualifier.

        Méconnaissables sur la pelouse du Ceramica, anciennement connu sous le nom d'El Madrigal, les sextuples vainqueurs de la C1 n'ont cadré leur première frappe qu'à la 66e minute, alors qu'ils venaient de faire trembler huit fois les filets en championnat. Résultat : les Allemands sont aux portes d'une nouvelle élimination en quarts de finale de la Ligue des champions, un an après avoir été sortis à ce stade par le PSG.

        Le Bayern voit ainsi sa belle série de 25 matches de C1 consécutifs sans défaite à l'extérieur s'arrêter face au sorcier Unai Emery. Le dernier revers remontait à septembre 2017. À l'époque, le technicien basque était à la tête du PSG et avait giflé Munich 3-0, provoquant in fine le limogeage de Carlo Ancelotti dans la nuit.

        Plus que le résultat, encore largement rattrapable, c'est plutôt la manière qui a de quoi inquiéter Julian Nagelsmann, l'actuel entraîneur bavarois.

        #UCL | 1-0 ⏱ 21' | 🐍 DANJUMAGIC 🐍 pic.twitter.com/74b3AhpMSq

        April 6, 2022

        Le Bayern sous l'eau

        Joshua Kimmich et ses coéquipiers ont croulé sous les menaces des joueurs de Villarreal, invités surprise de ces quarts et totalement décomplexés, un an après avoir remporté la Ligue Europa contre Manchester United. Juste avant la pause (41e), Francis Coquelin a cru doubler la mise, quand son centre raté du gauche a fini dans le petit filet allemand, mais l'arbitre a annulé le but du Français – avec l'aide de ses assistants vidéo – pour une position de hors-jeu préalable.

        Et au retour des vestiaires, le Sous-marin jaune n'a cessé d'affoler Neuer, avec trois occasions pour Gerard Moreno : à la 53e, sa frappe lointaine du gauche s'est écrasée sur la base du poteau gauche. À la 57e, sa reprise a été contrée par Alphonso Davies. Et à la 62e, son lob consécutif à une erreur de relance de Neuer n'a pas trouvé le cadre, de peu. C'est à ce moment que des "Si, se puede !" (Oui, on peut le faire !", en espagnol), ont commencé à descendre des tribunes.

        Au milieu de ces vagues jaunes, le Bayern a bien tenté sa chance. À la 50e, la frappe du droit de Serge Gnabry est passée devant tout le monde avant de raser le poteau, alertant une première fois Geronimo Rulli. Et à la 66e, le portier argentin a capté sans problème la première frappe cadrée des Bavarois, signée Davies.

        Danjuma, héros atypique

        L'histoire est belle pour Arnaut Danjuma : il y a un an, le buteur international néerlandais de 25 ans évoluait encore à Bournemouth, en deuxième division anglaise. Transféré sur la côte valencienne pour 23,5 millions d'euros l'été dernier, il a déjà marqué six buts en Ligue des champions, devenant en neuf matches le meilleur buteur de l'histoire de Villarreal dans cette compétition.

        "C'est un attaquant très dangereux, très rapide avec de bons déplacements", se méfiait déjà Nagelsmann mardi en conférence de presse.

        De quoi faire remonter le doux souvenir de l'épopée de 2006 pour le "Sous-marin jaune" : Villarreal, novice en Ligue des champions, s'était alors hissé jusqu'en demi-finales, porté par Diego Forlan et Juan Roman Riquelme, avant d'échouer sur un penalty manqué par ce dernier à la dernière minute du match retour contre Arsenal.

        Mardi prochain, ce sera aux Bavarois de jouer les fossoyeurs, pour éviter de commencer à s'enterrer eux-mêmes.

        Avec AFP

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        French priest renowned for uncovering massacres warns of ‘Buchas everywhere’

        Issued on: 06/04/2022 - 15:31

        Stéphanie TROUILLARD

        Over the past two decades, Father Patrick Desbois, a French Catholic priest, has been identifying World War II atrocity sites, uncovering evidence of overlooked massacres. After doing similar work with the Yazidi victims of the Islamic State (IS) group in Iraq and Syria, he is now back in Ukraine, collecting testimonies from the victims of the Russian invasion.

        Father Patrick Desbois’ mission to fight the bigotry that causes genocide began 20 years ago in the western Ukrainian city of Rava-Ruska near the Polish border. His grandfather was one of 25,000 French soldiers detained in a notorious Nazi camp in the city during World War II, which prompted the French Catholic priest to make his first trip to Rava-Ruska back in 2002. 

        The celebrated Holocaust memory-keeper has since worked tirelessly to document the mechanics of mass murder, receiving numerous awards, including the Légion d’honneur, France’s highest honour, along the way.   

        Following the rise of the Islamic State (IS) group, Desbois began working on the Yazidi genocide in northern Iraq’s Sinjar region in 2014.  

        >> Read more: French priest helps expose IS group’s Yazidi genocide

        The 66-year-old Catholic priest is the founder of the Yahad-In Unum, an NGO dedicated to uncovering genocidal practices, and is the author of several books, including “The Holocaust by Bullets” – as the overlooked 1940s massacre by Nazi mobile death squads and local auxiliaries came to be known. 

        Twenty years after his first trip to a Nazi camp in Ukraine, Desbois is once again focused on Eastern Europe.  

        Shortly after Russia invaded Ukraine on February 24, the French Catholic priest – who is also the academic director of the Babi Yar Memorial in the Ukrainian capital, Kyiv – started collecting testimonies on the conflict. 

        Father Patrick Desbois starts investigation of crimes committed by the Russian Federation in #Ukraine. The goal of the project: Discovering the horrors of the crimes committed on a massive scale against the Ukrainian civilian population. @desbois_patrick pic.twitter.com/x3MZQbyb24

        March 25, 2022

        The horrific images coming in from Bucha and other towns and cities in the Kyiv area has highlighted the need for such work as the international legal community examines ways to seek justice for victims of the latest conflict. FRANCE 24 spoke to Desbois about his latest work recording testimonies via video conferencing platforms. 

        FRANCE 24: Why did you decide to launch this collection of testimonies on the current war in Ukraine? 

        Patrick Desbois: When the war in Ukraine broke out, one of my best friends, Ruslan Kavatsiuk, the Babi Yar Memorial deputy director, said this terrible sentence to me: "Patrick, you are going to come back for our mass graves." I really didn't think there would be any. But when we started to see the massacres of civilians without any military motivation, it seemed obvious to me to do this collection work. If I don't do it, who will? We have been working in Ukraine for 20 years. In total, we have interviewed 8,000 people from the former Soviet Union who witnessed the “Holocaust by Bullets”. We know a lot of people, the villages, the topography. 

        F24: How do you go about collecting these testimonies? 

        PD: We are a team of four people here in Western Europe and we have a team of a dozen mediators on site. One of them is in Irpin [near Kyiv] and he is looking for witnesses. He knows many people and introduces us to people on the ground. We also feel the urgency to do it since witnesses can quickly disperse. 

        People are willing to talk openly on Zoom and reveal their true identities. This surprised me. No matter the horrors and damage they have suffered, they want to stay in their country and defend it. In all the investigations I've done over the years, I've never seen that. I recorded the testimony of a woman who was injured and in hospital, for instance. She had lost part of her family while they were in a car. She almost cried during the interview, but when she was done, she said, "As soon as I get better, I'm getting on with my life and going to help people." I couldn't believe it. There's definitely a spirit of resilience. 

        F24: How has the work you've already done on mass crimes helped you? 

        PD: In Iraq, we filmed 450 Yazidis who had just emerged from Daesh [IS group] captivity and were trying to identify their rapists or murderers of community members. Without these previous experiences, we couldn't do this work today.  

        We know how to handle these kinds of interviews. I’m thinking of a woman who was in a car with her three-year-old son on her lap. She told us that she realised right away that a bullet had passed through her child's body. She was asked many details about the colour of the car, whether it could have been mistaken for a military vehicle, and the exact location of the attack. We had to be able to locate it on an interactive map and see if there were any military targets in that area, because it is clear that the Russians will say that it was collateral damage and that there were no attacks on civilians. 

        This recurrent denial by the Russians is particularly striking. When they bomb a maternity hospital, as they did in Mariupol, they say that it was no longer a maternity hospital and that there were no pregnant women. They deny the crime as soon as it is denounced. For the bodies found in Bucha, they say that they were placed there, that they are not dead and that the corpses are moving.  

        Historically, I have never seen this. Every time a crime is discovered, they [Russia] deny it the same day in detail. These quick denials are explained by the acceleration due to social media, and by the fact that the war led by [President Vladimir] Putin is supported by unimaginable propaganda. Any loopholes in the propaganda must be closed right away. I also think that after the announcements of the opening of investigations by the International Criminal Court or of trials in France or Germany, the Russians know that legal actions will be taken. They are looking for immediate protection. The testimonies we collect will be evidence for these investigations.

        F24: How did you feel when you saw the images of the abuses committed in Bucha? 

        PD: It made me think of the streets of [the Rwandan capital] Kigali. (I don’t understand: when? why Kigali? He never talked about Rwanda before) We knew that crimes had been committed in Ukraine, but until then, we did not know that the Russians had shot people en masse and that they had used the method of mass graves.  

        By broadcasting these images, we show the Russian authorities that they are under our watch. We say to them: "We know that you kill civilians, we know that you rape women, we know that you loot apartments. The whole world is watching and you will be judged. Your denials will not hold up." Even so, I fear that the Russians are thinking that they made a mistake in Bucha and are now deciding to make the evidence disappear, as was done a lot during World War II. They know that their victims and their crimes are being exposed and they may decide to give such orders [to destroy evidence]. 

        F24: Are there also similarities with the World War II testimonies you have collected? 

        PD: People who have been brainwashed by propaganda turn into criminals, who can commit rape, robbery and murder. I saw this several times in villages hit by the Germans. They arrived declaring their supposed "race purity” and said that they were only eliminating a "sub-race". But when you saw them in the field, they were raping women, slaughtering families and looting apartments. There is no such thing as a pure crime. And what you see happening today – someone has been able to launch an ideology that mobilises a population and an army in this way and that this propaganda continues to work – is almost unreal.  

        People think that humanity has advanced on these issues, but apparently freedom of conscience is very fragile. 

        It is almost unbelievable that these crimes committed almost in public are happening on the borders of Europe, two-and-a-half hours by plane from Paris. Everyone is revolted by Bucha, but I wonder what it will be like when Mariupol is liberated? We can expect much larger scenes of massacres. There will be Buchas everywhere. 

        This article has been translated from the original in French

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        Russia uses abductions to intimidate Ukrainians in occupied territories

        IRAQ

        French priest helps expose IS group’s Yazidi genocide

        The Debate

        Can Moscow ignore the outrage? Russia rejects mounting evidence of Ukraine war crimes

        France24 - World

        'Compromise with Russia is impossible after Bucha,' says Ukraine's ex-president Poroshenko

        Issued on: 07/04/2022 - 18:36

        Marc Perelman Follow

        The town of Bucha has become the "symbol" of massacres by Russian troops and "compromise with Russia is impossible after Bucha", Ukraine's former president Petro Poroshenko told FRANCE 24 in an interview in Kyiv. Poroshenko added that Vladimir Putin "wants to have all of us dead", calling the Russian leader "the devil". He also called for an unconditional ceasefire before any talks, a stance currently at odds with the official Ukrainian position.

        Former Ukrainian president Petro Poroshenko, who was in power from 2014 to 2019, called on Ukraine's international partners to "return to Ukraine", to places like Bucha which have seen atrocities, and "start to be a symbol of solidarity with Ukraine". 

        Poroshenko also thanked US senators for voting in favour of a bill that would expedite arms sales to Ukraine and asked France to follow their example.

        Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde

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        Act or dissolve, Zelensky challenges UN, but Ukraine atrocities already pile pressure on Russia

        Truth or Fake

        Pro-Russian accounts share images falsely suggesting Bucha massacre was staged

        The France 24 Interview

        'Putin is weak when we are together,' says ex-Ukrainian president Poroshenko

        Valeurs Actuelles

        Présidentielle : quel candidat prévoit de dépenser le plus ?

        Une élection présidentielle, deux tours, douze candidats… et autant de programmes. Pour parvenir à occuper la fonction suprême, chacun de ceux qui y concourent présente une série de mesures, plus ou moins axées sur leurs thématiques de prédilection. Nouvelles dépenses, réformes fiscales, économies, etc. : chacun de ces programmes a un coût. Pour le compte des Échos, l’institut Montaigne s’est penché sur le sujet, afin d’identifier les candidats les plus dépensiers parmi les cinq personnalités les mieux placées.

        « Aucun des projets mis sur la table n’est équilibré budgétairement », commence le célèbre institut d’obédience libérale. Néanmoins, il distingue deux types de candidats : ceux qui peuvent être considérés comme raisonnables – Emmanuel Macron et Valérie Pécresse – et les prétendants au trône qui, pour y accéder et le conserver, n’entendent pas lésiner sur les moyens – il s’agit cette fois de Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen et Éric Zemmour.

        Un déficit qui pourrait exclure la France de la zone euro

        Pour l’institut Montaigne, les programmes de ces trois derniers candidats font clairement peser « un vrai risque pour la dette et la soutenabilité des finances publiques ». Par exemple, le coût des nombreux cadeaux fiscaux présents dans le programme de Marine Le Pen est réévalué à 120 milliards d’euros, aboutissant à un déficit annuel de 102 milliards. « Compte tenu de ce niveau de déficit et d’une absence de trajectoire de redressement des finances publiques, les marchés financiers pourraient pousser la France à sortir de la zone euro », explique l’institut Montaigne aux Échos.

        Même constat pour Éric Zemmour, dont les réformes porteraient le déficit national à 145,8 milliards d’euros. Une somme sans commune mesure avec le déficit que provoquerait l’application du programme de Jean-Luc Mélenchon : les nouvelles dépenses et les baisses de ressources engagées par l’hypothétique président atteindraient 332 milliards d’euros, contre 250 milliards selon son programme. Bilan des courses : un déficit national porté à 218 milliards, et une dette atteignant 134% du PIB.

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        Valeurs Actuelles

        Remboursement de la dette publique : un héritage ?

        Une dette qui explose, un débat musclé entre partisans de son effacement et tenants de l'orthodoxie budgétaire et un exécutif qui, au-delà des mots, s'empresse de ne rien faire : voilà ce à quoi pourrait ressembler 2021.

        Vertigineuse, abyssale, immense, aucun adjectif n’est assez fort pour qualifier le niveau atteint par la dette publique française, dix mois après le début de la crise sanitaire… Les chiffres donnent froid dans le dos. Fin septembre, la dette atteignait 2 674 milliards d’euros, passée de 98 % du PIB juste avant le début de la pandémie à 116,4 %. Et il ne s’agit là que d’une première étape. Il est prévu que l’escalade se poursuive en 2021, pour atteindre un endettement record de 122,4 % du PIB. Du jamais-vu. Bercy a fait ses comptes : en 2020, la crise aura coûté près de 180 milliards d’euros, avec un déficit public qui a dépassé les 11 % du PIB et qui se transforme automatiquement en dette. C’est le prix du « quoi qu’il en coûte » lancé par Emmanuel Macron pour soutenir l’économie.

        Annuler la dette publique, la recette magique ?

        Mais comment l’État, après avoir tant et tant expliqué que les caisses étaient vides, a-t-il pu trouver autant de milliards, et ce en un temps record ? De l’argent magique, a-t-on commencé à entendre… De là, il n’y avait plus qu’un pas à franchir vers la baguette magique, baguette que se sont empressés de brandir quelques économistes et personnalités politiques de gauche en clamant : cette dette, “y a qu’à” l’effacer. Et d’avancer deux ou trois arguments, qui, sur le papier, paraissent tenir debout : annuler la dette publique détenue par la Banque centrale européenne (BCE) ne léserait aucun créancier, celle-ci étant elle-même à l’abri des pertes puisqu’elle “n’a qu’à” créer de la monnaie. Les 1 850 milliards d’euros de titres – 2 400 milliards jusqu’en 2022 – émis par les États de la zone euro et rachetés par la BCE ? Il n’y “a qu’à” les effacer du bilan et faire tourner la planche à billets. Thèse soutenue de concert par Jean-Luc Mélenchon, leader de La France insoumise, et par Arnaud Montebourg, ancien ministre socialiste de l’Économie, qui promettent tous deux que l’effacement serait indolore.

        Discours qui révolte le camp de l’orthodoxie budgétaire. Ses arguments ? Laisser entendre que la France pourrait ne pas honorer ses dettes est un jeu dangereux. C’est prendre le risque de faire peur aux investisseurs et de les voir devenir frileux à l’idée de prêter à la France. Avec, pour résultat immédiat, l’augmentation des taux d’intérêt. Et de rappeler que ce tour de passe-passe est strictement interdit par les traités européens. Sans compter que les pays dits “frugaux”, Allemagne en tête, champions de l’orthodoxie budgétaire, sont formellement opposés à toute annulation de dette. Gilles Moëc, chef économiste du groupe Axa alerte dans les Échos : « Le contribuable allemand a déjà beaucoup accepté : les taux d’intérêt négatifs, les rachats de dette publique par la BCE et la mutualisation des futures dettes. Il pourrait avoir l’impression d’avoir été floué » …

        Voilà qui nous donne une première ébauche de ce qui nous attend en 2021. À l’évidence, le gouvernement – alors que la pandémie est loin de régresser et que la campagne de vaccination s’annonce longue – n’est pas près de renoncer à soutenir les nombreux secteurs de l’économie en souffrance. Hôtellerie, restauration, événementiel, culture, sport, autant de domaines qui risquent de ne pas retrouver un fonctionnement normal avant l’été, voire l’automne prochain. Le projet de loi de finances pour 2021, qui vient d’être adopté, prévoit d’ailleurs une enveloppe de 20 milliards d’euros pour continuer de soutenir les secteurs touchés et les ménages.

        Les taux bas confortent les politiques français dans leur tentation de ne rien faire

        Pour l’instant et probablement encore pour au moins l’année à venir, la politique très accommodante de la BCE, qui permet aux États de s’endetter sans douleur, perdurera. La Banque centrale européenne rachète massivement les dettes des États membres et les taux sont passés de quasi nuls à négatifs. Récemment, la France a encore émis un emprunt à dix ans à un taux de – 0,34 %. Fin 2021, c’est la moitié du stock total des pays de la zone euro que devrait détenir la BCE. Puissant partenaire pour rassurer les marchés… Mais aussi pour conforter les dirigeants français dans l’urgence de ne surtout rien faire pour s’atteler – enfin – au désendettement du pays !

        Certes, Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie, rappelle timidement, à intervalles réguliers, qu’un jour viendra, après la crise, où il faudra régler la dette. Quand ? Comment ? Fidèle aux habitudes et à une vieille ficelle française, Jean Castex, le chef du gouvernement, a installé, début décembre, une commission sur l’avenir des finances publiques, chargée de remettre, fin février, un rapport sur la façon dont la France allait redresser la barre et emprunter le chemin de la vertu budgétaire. Une commission et un rapport de plus sur le sujet. Qui est capable de dire combien de rapports assortis de promesses sur notre trajectoire budgétaire ont ainsi été rendus ces vingt dernières années ? Pas grand monde. En revanche, on peut affirmer que tous ces rapports, sans exception, ont fini au fond d’un tiroir. Malheureusement, le coup de la commission et du rapport a été fait tellement souvent qu’il ne convainc plus personne. Même si ladite commission est présidée par le très sérieux Jean Arthuis, ancien ministre de l’Économie.

        Circonstance aggravante, nous serons en 2021 en année préélectorale et l’ambiance sera plus aux belles promesses qu’aux discours de rigueur. D’ailleurs, il est frappant de constater que nombre de déclarations de l’exécutif rappelant la dure réalité sont faites sous couvert d’anonymat. Ainsi, c’est un « ministre de premier plan » (qui a préféré taire son nom) qui s’inquiète, dans les colonnes du Figaro : « Le risque est grand que l’Allemagne parvienne à baisser son taux d’endettement au-dessous de 80 % du PIB et que la France au mieux le maintienne à 120 % », ce qui pourrait faire diverger l’appréciation des dettes. Avec deux camps qui se dessineraient et feraient voler en éclats l’unité de la zone euro : les pays solides et ceux dont on peut commencer à douter de la capacité de remboursement. C’est encore une source anonyme, pudiquement nommée « familier du dossier », qui, dans le Monde, alerte : « Passé la crise, l’Allemagne, les Pays-Bas vont demander où sont les réformes structurelles promises par Macron et réclamer une trajectoire soutenable pour la dette publique. »

        « L’État remboursera sa dette d’abord grâce au retour de la croissance, ensuite par une maîtrise de nos dépenses de fonctionnement et enfin par des réformes structurelles », assurait Bruno Le Maire au Parisien fin novembre. La croissance ? Elle n’a pas dépassé 1,5 % en moyenne, ces dix dernières années. La maîtrise de nos dépenses ? Malgré les promesses elles ont continué de progresser, elles aussi de 1,5 % en moyenne chaque année, sur la même période. Quant aux réformes structurelles, elles sont pour l’instant au point mort. Mais peut-être Bruno Le Maire détient-il, lui aussi, une baguette magique qui lui permettra de passer des paroles aux actes ?

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        Valeurs Actuelles

        La dette publique et l’inflation en hausse en France

        La dette publique de la France s'élève désormais à 2 358,9 milliards d’euros. L'inflation, elle, est de 1,2%.

        Le gouvernement craint sans doute de voir une nouvelle promesse mise à mal. Alors qu’il avait promis que la dette publique de la France ne dépasserait pas les 100% du PIB, elle s’élevait à 99,6% du PIB (2 358,9 milliards d’euros) à la fin du premier trimestre, contre 98,4% à la fin de l’année 2018, rapporte notamment 20 Minutes. Soit une augmentation de 43,6 milliards d’euros.

        Une promesse revue à la baisse

        Le ratio de dette publique est supérieur à celui que s’est fixé le gouvernement pour la fin de l’année 2019, qui est de 98,9% du PIB. L’Insee justifie cette évolution par l’augmentation de 42 milliards d’euros, au premier trimestre de l’année, de la contribution des comptes de l’État à la dette. Le gouvernement a promis de ramener la dette publique de la France à 96,8 % d’ici 2022. Cela représente une baisse de 1,6 point de PIB sur l’ensemble du quinquennat, loin des cinq points de PIB annoncés initialement.

        L’inflation est elle aussi en hausse, à 1,2% en juin, contre 0,9% en mai. Selon ce qu’indique l’Insee dans un communiqué, cette augmentation est due à « une croissance plus vive des prix des services et de l’alimentation et d’un recul un peu moins marqué de ceux des produits manufacturés ».

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        Opex 360

        L’administration américaine autorise la vente de huit avions F-16V supplémentaires à la Bulgarie

        par Laurent Lagneau · 5 avril 2022

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        Entre les contraintes économiques et budgétaires, les hésitations sur le type d’avion à acquérir et les dissensions politiques, la modernisation de l’aviation de combat bulgare n’aura pas été une affaire simple.

        Ainsi, en 2017, Sofia fit part de son intention de se procurer huit JAS-39 Gripen auprès du constructeur suédois Saab afin de remplacer les MiG-29 de ses forces aériennes, alors très sollicités par l’activité aérienne russe en mer Noire. Mais ce choix fut vite remis en cause, notamment parce qu’il avait été fait par un gouvernement intérimaire, alors chargé de gérer les affaires courantes avant de nouvelles élections législatives.

        Finalement, un nouvel appel d’offres fut lancé, avec quatre prétendants en lice, à savoir le F/A-18 Super Hornet de Boeing, le F-16 « Viper » de Lockheed-Martin, l’Eurofighter tranche 1 [proposé par l’Italie] et, à nouveau le JAS-39 Gripen E/F. La candidature du Rafale ne fut pas présentée.

        En décembre 2018, et malgré une offre de dernière minute de Saab, qui proposait dix Gripen E/F pour un prix entrant dans l’enveloppe budgétaire intialement prévue, Sofia annonça avoir retenu le F-16 « Viper » pour remplacer les MiG-29 de ses forces aériennes. Après des difficultés dans les négociations avec Lockheed-Martin et en dépit de l’opposition du président bulgare, Roumen Radev [un ancien pilote de chasse, ndlr], la commande fut officialisée en juillet 2019, pour 1,256 milliard de dollars. Les livraisons devaient alors commencer à partir de la fin 2023. Sauf que, à cause de la pandémie de covid-19, qui a perturbé les chaînes de production aux États-Unis, ce calendrier a été décalé de deux ans. En attendant, la Bulgarie compte sur l’Otan pour l’aider à assurer la protection de son espace aérien.

        Reste que, avec les vols d’entraînement, les indisponibilités pour maintenance et les missions de police du ciel, le nombre de F-16V commandés est très insuffisant. Aussi, en août 2021, Sofia a émis le souhait d’acquérir huit exemplaires supplémentaires auprès des États-Unis. Et, depuis l’invasion de l’est de l’Ukraine par la Russie, une telle commande est devenue une impérieuse nécessité.

        Alors qu’il a été demandé à la Bulgarie de céder ses MiG-29 à l’Ukraine – ce qui le gouvernement bulgare a refusé – la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], chargé des exportations d’équipements militaires américains, a publié un avis, le 4 avril, pour recommander au Congrès d’accepter la vente de huit F-16V supplémentaires à la Bulgarie, pour un montant estimé à 1,673 milliard de dollars. Cette somme est identique à celle qui avait été indiquée en juin 2019 dans le « devis » relatif aux huit premiers F-16V. Probablement que Sofia obtiendra les mêmes facilités financières accordées par Washington il y a près de trois ans.

        Cette vente potentielle « va améliorer la capacité de la Bulgarie à faire face aux menaces actuelles et futures, en permettant à la force aérienne bulgare de déployer régulièrement des avions de chasse moderne dans la région de la mer Noire », a fait valoir la DSCA.

        À noter que le Pentagone, via son porte-parole, John Kirby, a cru bon de préciser que cet avis de la DSCA n’avait rien à voir avec la demande faite à la Bulgarie de céder ses MiG-29 à l’Ukraine. D’autant plus que cette nouvelle commande ne pourra pas être honorée, au mieux, avant trois ou quatre ans.

        Pour rappel, le F-16 Block 70 « Viper » est équipé de d’un radar AESA [antenne active], de la Liaison 16, d’un ordinateur de mission avancé, d’une connectivité améliorée et d’un affichage de suivi de terrain [Center Pedestal Display].

        L’administration américaine autorise la vente de huit avions F-16V supplémentaires à la Bulgarie

        par Laurent Lagneau · 5 avril 2022

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        Entre les contraintes économiques et budgétaires, les hésitations sur le type d’avion à acquérir et les dissensions politiques, la modernisation de l’aviation de combat bulgare n’aura pas été une affaire simple.

        Ainsi, en 2017, Sofia fit part de son intention de se procurer huit JAS-39 Gripen auprès du constructeur suédois Saab afin de remplacer les MiG-29 de ses forces aériennes, alors très sollicités par l’activité aérienne russe en mer Noire. Mais ce choix fut vite remis en cause, notamment parce qu’il avait été fait par un gouvernement intérimaire, alors chargé de gérer les affaires courantes avant de nouvelles élections législatives.

        Finalement, un nouvel appel d’offres fut lancé, avec quatre prétendants en lice, à savoir le F/A-18 Super Hornet de Boeing, le F-16 « Viper » de Lockheed-Martin, l’Eurofighter tranche 1 [proposé par l’Italie] et, à nouveau le JAS-39 Gripen E/F. La candidature du Rafale ne fut pas présentée.

        En décembre 2018, et malgré une offre de dernière minute de Saab, qui proposait dix Gripen E/F pour un prix entrant dans l’enveloppe budgétaire intialement prévue, Sofia annonça avoir retenu le F-16 « Viper » pour remplacer les MiG-29 de ses forces aériennes. Après des difficultés dans les négociations avec Lockheed-Martin et en dépit de l’opposition du président bulgare, Roumen Radev [un ancien pilote de chasse, ndlr], la commande fut officialisée en juillet 2019, pour 1,256 milliard de dollars. Les livraisons devaient alors commencer à partir de la fin 2023. Sauf que, à cause de la pandémie de covid-19, qui a perturbé les chaînes de production aux États-Unis, ce calendrier a été décalé de deux ans. En attendant, la Bulgarie compte sur l’Otan pour l’aider à assurer la protection de son espace aérien.

        Reste que, avec les vols d’entraînement, les indisponibilités pour maintenance et les missions de police du ciel, le nombre de F-16V commandés est très insuffisant. Aussi, en août 2021, Sofia a émis le souhait d’acquérir huit exemplaires supplémentaires auprès des États-Unis. Et, depuis l’invasion de l’est de l’Ukraine par la Russie, une telle commande est devenue une impérieuse nécessité.

        Alors qu’il a été demandé à la Bulgarie de céder ses MiG-29 à l’Ukraine – ce qui le gouvernement bulgare a refusé – la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], chargé des exportations d’équipements militaires américains, a publié un avis, le 4 avril, pour recommander au Congrès d’accepter la vente de huit F-16V supplémentaires à la Bulgarie, pour un montant estimé à 1,673 milliard de dollars. Cette somme est identique à celle qui avait été indiquée en juin 2019 dans le « devis » relatif aux huit premiers F-16V. Probablement que Sofia obtiendra les mêmes facilités financières accordées par Washington il y a près de trois ans.

        Cette vente potentielle « va améliorer la capacité de la Bulgarie à faire face aux menaces actuelles et futures, en permettant à la force aérienne bulgare de déployer régulièrement des avions de chasse moderne dans la région de la mer Noire », a fait valoir la DSCA.

        À noter que le Pentagone, via son porte-parole, John Kirby, a cru bon de préciser que cet avis de la DSCA n’avait rien à voir avec la demande faite à la Bulgarie de céder ses MiG-29 à l’Ukraine. D’autant plus que cette nouvelle commande ne pourra pas être honorée, au mieux, avant trois ou quatre ans.

        Pour rappel, le F-16 Block 70 « Viper » est équipé de d’un radar AESA [antenne active], de la Liaison 16, d’un ordinateur de mission avancé, d’une connectivité améliorée et d’un affichage de suivi de terrain [Center Pedestal Display].

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        Entre les contraintes économiques et budgétaires, les hésitations sur le type d’avion à acquérir et les dissensions politiques, la modernisation de l’aviation de combat bulgare n’aura pas été une affaire simple.

        Ainsi, en 2017, Sofia fit part de son intention de se procurer huit JAS-39 Gripen auprès du constructeur suédois Saab afin de remplacer les MiG-29 de ses forces aériennes, alors très sollicités par l’activité aérienne russe en mer Noire. Mais ce choix fut vite remis en cause, notamment parce qu’il avait été fait par un gouvernement intérimaire, alors chargé de gérer les affaires courantes avant de nouvelles élections législatives.

        Finalement, un nouvel appel d’offres fut lancé, avec quatre prétendants en lice, à savoir le F/A-18 Super Hornet de Boeing, le F-16 « Viper » de Lockheed-Martin, l’Eurofighter tranche 1 [proposé par l’Italie] et, à nouveau le JAS-39 Gripen E/F. La candidature du Rafale ne fut pas présentée.

        En décembre 2018, et malgré une offre de dernière minute de Saab, qui proposait dix Gripen E/F pour un prix entrant dans l’enveloppe budgétaire intialement prévue, Sofia annonça avoir retenu le F-16 « Viper » pour remplacer les MiG-29 de ses forces aériennes. Après des difficultés dans les négociations avec Lockheed-Martin et en dépit de l’opposition du président bulgare, Roumen Radev [un ancien pilote de chasse, ndlr], la commande fut officialisée en juillet 2019, pour 1,256 milliard de dollars. Les livraisons devaient alors commencer à partir de la fin 2023. Sauf que, à cause de la pandémie de covid-19, qui a perturbé les chaînes de production aux États-Unis, ce calendrier a été décalé de deux ans. En attendant, la Bulgarie compte sur l’Otan pour l’aider à assurer la protection de son espace aérien.

        Reste que, avec les vols d’entraînement, les indisponibilités pour maintenance et les missions de police du ciel, le nombre de F-16V commandés est très insuffisant. Aussi, en août 2021, Sofia a émis le souhait d’acquérir huit exemplaires supplémentaires auprès des États-Unis. Et, depuis l’invasion de l’est de l’Ukraine par la Russie, une telle commande est devenue une impérieuse nécessité.

        Alors qu’il a été demandé à la Bulgarie de céder ses MiG-29 à l’Ukraine – ce qui le gouvernement bulgare a refusé – la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], chargé des exportations d’équipements militaires américains, a publié un avis, le 4 avril, pour recommander au Congrès d’accepter la vente de huit F-16V supplémentaires à la Bulgarie, pour un montant estimé à 1,673 milliard de dollars. Cette somme est identique à celle qui avait été indiquée en juin 2019 dans le « devis » relatif aux huit premiers F-16V. Probablement que Sofia obtiendra les mêmes facilités financières accordées par Washington il y a près de trois ans.

        Cette vente potentielle « va améliorer la capacité de la Bulgarie à faire face aux menaces actuelles et futures, en permettant à la force aérienne bulgare de déployer régulièrement des avions de chasse moderne dans la région de la mer Noire », a fait valoir la DSCA.

        À noter que le Pentagone, via son porte-parole, John Kirby, a cru bon de préciser que cet avis de la DSCA n’avait rien à voir avec la demande faite à la Bulgarie de céder ses MiG-29 à l’Ukraine. D’autant plus que cette nouvelle commande ne pourra pas être honorée, au mieux, avant trois ou quatre ans.

        Pour rappel, le F-16 Block 70 « Viper » est équipé de d’un radar AESA [antenne active], de la Liaison 16, d’un ordinateur de mission avancé, d’une connectivité améliorée et d’un affichage de suivi de terrain [Center Pedestal Display].

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        Ainsi, en 2017, Sofia fit part de son intention de se procurer huit JAS-39 Gripen auprès du constructeur suédois Saab afin de remplacer les MiG-29 de ses forces aériennes, alors très sollicités par l’activité aérienne russe en mer Noire. Mais ce choix fut vite remis en cause, notamment parce qu’il avait été fait par un gouvernement intérimaire, alors chargé de gérer les affaires courantes avant de nouvelles élections législatives.

        Finalement, un nouvel appel d’offres fut lancé, avec quatre prétendants en lice, à savoir le F/A-18 Super Hornet de Boeing, le F-16 « Viper » de Lockheed-Martin, l’Eurofighter tranche 1 [proposé par l’Italie] et, à nouveau le JAS-39 Gripen E/F. La candidature du Rafale ne fut pas présentée.

        En décembre 2018, et malgré une offre de dernière minute de Saab, qui proposait dix Gripen E/F pour un prix entrant dans l’enveloppe budgétaire intialement prévue, Sofia annonça avoir retenu le F-16 « Viper » pour remplacer les MiG-29 de ses forces aériennes. Après des difficultés dans les négociations avec Lockheed-Martin et en dépit de l’opposition du président bulgare, Roumen Radev [un ancien pilote de chasse, ndlr], la commande fut officialisée en juillet 2019, pour 1,256 milliard de dollars. Les livraisons devaient alors commencer à partir de la fin 2023. Sauf que, à cause de la pandémie de covid-19, qui a perturbé les chaînes de production aux États-Unis, ce calendrier a été décalé de deux ans. En attendant, la Bulgarie compte sur l’Otan pour l’aider à assurer la protection de son espace aérien.

        Reste que, avec les vols d’entraînement, les indisponibilités pour maintenance et les missions de police du ciel, le nombre de F-16V commandés est très insuffisant. Aussi, en août 2021, Sofia a émis le souhait d’acquérir huit exemplaires supplémentaires auprès des États-Unis. Et, depuis l’invasion de l’est de l’Ukraine par la Russie, une telle commande est devenue une impérieuse nécessité.

        Alors qu’il a été demandé à la Bulgarie de céder ses MiG-29 à l’Ukraine – ce qui le gouvernement bulgare a refusé – la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], chargé des exportations d’équipements militaires américains, a publié un avis, le 4 avril, pour recommander au Congrès d’accepter la vente de huit F-16V supplémentaires à la Bulgarie, pour un montant estimé à 1,673 milliard de dollars. Cette somme est identique à celle qui avait été indiquée en juin 2019 dans le « devis » relatif aux huit premiers F-16V. Probablement que Sofia obtiendra les mêmes facilités financières accordées par Washington il y a près de trois ans.

        Cette vente potentielle « va améliorer la capacité de la Bulgarie à faire face aux menaces actuelles et futures, en permettant à la force aérienne bulgare de déployer régulièrement des avions de chasse moderne dans la région de la mer Noire », a fait valoir la DSCA.

        À noter que le Pentagone, via son porte-parole, John Kirby, a cru bon de préciser que cet avis de la DSCA n’avait rien à voir avec la demande faite à la Bulgarie de céder ses MiG-29 à l’Ukraine. D’autant plus que cette nouvelle commande ne pourra pas être honorée, au mieux, avant trois ou quatre ans.

        Pour rappel, le F-16 Block 70 « Viper » est équipé de d’un radar AESA [antenne active], de la Liaison 16, d’un ordinateur de mission avancé, d’une connectivité améliorée et d’un affichage de suivi de terrain [Center Pedestal Display].

        BBC

        Who is this future pop megastar on archive TV reel?

        This video can not be played

        To play this video you need to enable JavaScript in your browser.

        A local TV station's production manager stumbled upon an archive interview with this future rock god from a teachers' strike 50 years ago.

        Born and raised in Minneapolis, the budding superstar was attending Lincoln Junior High school in April 1970.

        He did an interview about the walkout with CBS local station WCCO, and the old footage was unearthed by a TV production manager.

        A flabbergasted childhood friend has confirmed the boy's identity.

        But can you guess who it is?

        France24 - World

        Russian and Ukrainian asylum seekers face different fates at US-Mexico border

        Issued on: 07/04/2022 - 15:02

        In recent weeks, more and more Ukrainian and Russian nationals have been flocking to the US-Mexican border crossing of San Ysidro in a bid to seek asylum in the United States. Ukrainians manage to cross the border without too much difficulty, but Russians don't get such a warm welcome. A piece of US legislation known as Title 42 allow US authorities to turn away would-be refugees to prevent the spead of Covid-19. As a result, Russians are joining the ranks of thousands of migrants stranded in Mexico waiting to file their asylum applications. FRANCE 24's Quentin Duval reports.

        #The 51%

        Ukrainian refugee crisis: Women and children at risk from human traffickers

        On the Ground

        Toys, nappies, blankets: Volunteers drive across Europe to help Ukraine refugees

        war in ukraine

        Solidarity and French bureaucracy: the Ukrainian refugees of Paris

        Opex 360

        Terrorisme : Le Burkina Faso parle de « diversifier ses partenariats militaires »

        par Laurent Lagneau · 4 avril 2022

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        Le putsch qui, en janvier, a renversé le président burkinabè, Marc-Roch Kaboré, a certes fragilisé les relations entre Paris et Ouagadougou. Pour autant, il n’a pas remis en cause la coopération militaire entre les deux pays, le Burkina Faso abritant le groupement français de forces spéciales « Sabre ».

        Cependant, et comme cela a été le cas précédemment au Mali [et en Centrafrique], et alors que les groupes jihadistes y renforcent leur influence, un sentiment anti-français semble se répandre au Burkina Faso, comme en témoignent les difficultés rencontrées en novembre par un convoi logistique de Barkhane devant traverser le pays pour rejoindre Gao… ou comme encore les campagnes d’infox sur les réseaux sociaux.

        La semaine passée, la coalition « Faso Lagam Taaba Zaaka » a manifesté à Ouagadougou pour appeler le nouveau pouvoir en place, incarné le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, à rejeter les accords avec la France pour se tourner vers la Russie, jugée mieux placée pour combattre les organisations terroristes.

        « Les autorités doivent diversifier leur partenaires dans cette lutte contre le terrorisme en allant vers les pays comme la Russie, la Chine, la Corée du nord qui sont des puissances militaires », a expliqué Ismaël Nana, le secrétaire général de cette coalition. Et d’insister : « Nous contestons l’installation de bases de forces étrangères qui ne méritent plus notre confiance. Nous demandons l’annulation des accords coloniaux en matière de défense ».

        La Russie est-elle à la manoeuvre, comme au Mali? Ce n’est pas exclu, d’autant plus que le putsch de janvier avait été salué par Evguéni Prigojine, un proche du Kremlin qui est aussi l’un des principaux actionnaire du groupe paramilitaire russe Wagner…

        « Tous ces soi-disant coups d’État sont dus au fait que l’Occident essaie de gouverner les États et de supprimer leurs priorités nationales, d’imposer des valeurs étrangères aux Africains, parfois en se moquant clairement d’eux », avait ainsi fait valoir celui que l’on surnomme le « cusinier de Poutine ».

        En outre, et d’après des informations du journal en ligne The Daily Beast, l’auteur du coup d’État aurait demandé au président Roch Marc Christian Kaboré de « faire intervenir le groupe Wagner » afin d’aider les forces burkinabè. Une idée « rapidement rejetée », celui qui allait être renversé quelques jours plus tard ayant rappelé que les « gouvernements européens venaient de condamner le déploiement de ces paramilitaires russes au Mali ».

        Quoi qu’il en soit, nommé à la tête du gouvernement burkinabè il y a un mois, Albert Ouédraogo a estimé, ce 4 avril, que son pays devait « diversifier » ses partenariats militaires, sans donner plus de précisions.

        « En ce qui concerne la coopération militaire avec d’autres États notamment, l’option est désormais de diversifier les partenariats, afin d’optimiser les atouts spécifiques de chaque partenaire », a en effet déclaré M. Ouédraogo. « En tout état de cause, ces partenariats seront fondés sur le respect de notre indépendance territoriale et la sincérité », a-t-il ajouté. Des propos qui font écho à ceux tenus par Choguel Kokalla Maïga, le chef du gouverment de transition malien, en septembre 2021.

        « Face au péril terroriste, nous n’avons d’autre choix que de sauvegarder l’intégrité territoriale, en libérant les zones occupées par les groupes terroristes, en y ramenant la sécurité et en assurant la continuité du service public et le développement local », a encore ajouté le Premier ministre burkinabè, qui a également affirmé avoir « engagé d’importants projets d’équipements qui vont permettre de renforcer les moyens matériels et logistiques des forces de sécurité, construire de nouvelles infrastructures de sécurité et apporter un appui au déploiement de l’administration publique ».

        Terrorisme : Le Burkina Faso parle de « diversifier ses partenariats militaires »

        par Laurent Lagneau · 4 avril 2022

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        Le putsch qui, en janvier, a renversé le président burkinabè, Marc-Roch Kaboré, a certes fragilisé les relations entre Paris et Ouagadougou. Pour autant, il n’a pas remis en cause la coopération militaire entre les deux pays, le Burkina Faso abritant le groupement français de forces spéciales « Sabre ».

        Cependant, et comme cela a été le cas précédemment au Mali [et en Centrafrique], et alors que les groupes jihadistes y renforcent leur influence, un sentiment anti-français semble se répandre au Burkina Faso, comme en témoignent les difficultés rencontrées en novembre par un convoi logistique de Barkhane devant traverser le pays pour rejoindre Gao… ou comme encore les campagnes d’infox sur les réseaux sociaux.

        La semaine passée, la coalition « Faso Lagam Taaba Zaaka » a manifesté à Ouagadougou pour appeler le nouveau pouvoir en place, incarné le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, à rejeter les accords avec la France pour se tourner vers la Russie, jugée mieux placée pour combattre les organisations terroristes.

        « Les autorités doivent diversifier leur partenaires dans cette lutte contre le terrorisme en allant vers les pays comme la Russie, la Chine, la Corée du nord qui sont des puissances militaires », a expliqué Ismaël Nana, le secrétaire général de cette coalition. Et d’insister : « Nous contestons l’installation de bases de forces étrangères qui ne méritent plus notre confiance. Nous demandons l’annulation des accords coloniaux en matière de défense ».

        La Russie est-elle à la manoeuvre, comme au Mali? Ce n’est pas exclu, d’autant plus que le putsch de janvier avait été salué par Evguéni Prigojine, un proche du Kremlin qui est aussi l’un des principaux actionnaire du groupe paramilitaire russe Wagner…

        « Tous ces soi-disant coups d’État sont dus au fait que l’Occident essaie de gouverner les États et de supprimer leurs priorités nationales, d’imposer des valeurs étrangères aux Africains, parfois en se moquant clairement d’eux », avait ainsi fait valoir celui que l’on surnomme le « cusinier de Poutine ».

        En outre, et d’après des informations du journal en ligne The Daily Beast, l’auteur du coup d’État aurait demandé au président Roch Marc Christian Kaboré de « faire intervenir le groupe Wagner » afin d’aider les forces burkinabè. Une idée « rapidement rejetée », celui qui allait être renversé quelques jours plus tard ayant rappelé que les « gouvernements européens venaient de condamner le déploiement de ces paramilitaires russes au Mali ».

        Quoi qu’il en soit, nommé à la tête du gouvernement burkinabè il y a un mois, Albert Ouédraogo a estimé, ce 4 avril, que son pays devait « diversifier » ses partenariats militaires, sans donner plus de précisions.

        « En ce qui concerne la coopération militaire avec d’autres États notamment, l’option est désormais de diversifier les partenariats, afin d’optimiser les atouts spécifiques de chaque partenaire », a en effet déclaré M. Ouédraogo. « En tout état de cause, ces partenariats seront fondés sur le respect de notre indépendance territoriale et la sincérité », a-t-il ajouté. Des propos qui font écho à ceux tenus par Choguel Kokalla Maïga, le chef du gouverment de transition malien, en septembre 2021.

        « Face au péril terroriste, nous n’avons d’autre choix que de sauvegarder l’intégrité territoriale, en libérant les zones occupées par les groupes terroristes, en y ramenant la sécurité et en assurant la continuité du service public et le développement local », a encore ajouté le Premier ministre burkinabè, qui a également affirmé avoir « engagé d’importants projets d’équipements qui vont permettre de renforcer les moyens matériels et logistiques des forces de sécurité, construire de nouvelles infrastructures de sécurité et apporter un appui au déploiement de l’administration publique ».

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        Le putsch qui, en janvier, a renversé le président burkinabè, Marc-Roch Kaboré, a certes fragilisé les relations entre Paris et Ouagadougou. Pour autant, il n’a pas remis en cause la coopération militaire entre les deux pays, le Burkina Faso abritant le groupement français de forces spéciales « Sabre ».

        Cependant, et comme cela a été le cas précédemment au Mali [et en Centrafrique], et alors que les groupes jihadistes y renforcent leur influence, un sentiment anti-français semble se répandre au Burkina Faso, comme en témoignent les difficultés rencontrées en novembre par un convoi logistique de Barkhane devant traverser le pays pour rejoindre Gao… ou comme encore les campagnes d’infox sur les réseaux sociaux.

        La semaine passée, la coalition « Faso Lagam Taaba Zaaka » a manifesté à Ouagadougou pour appeler le nouveau pouvoir en place, incarné le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, à rejeter les accords avec la France pour se tourner vers la Russie, jugée mieux placée pour combattre les organisations terroristes.

        « Les autorités doivent diversifier leur partenaires dans cette lutte contre le terrorisme en allant vers les pays comme la Russie, la Chine, la Corée du nord qui sont des puissances militaires », a expliqué Ismaël Nana, le secrétaire général de cette coalition. Et d’insister : « Nous contestons l’installation de bases de forces étrangères qui ne méritent plus notre confiance. Nous demandons l’annulation des accords coloniaux en matière de défense ».

        La Russie est-elle à la manoeuvre, comme au Mali? Ce n’est pas exclu, d’autant plus que le putsch de janvier avait été salué par Evguéni Prigojine, un proche du Kremlin qui est aussi l’un des principaux actionnaire du groupe paramilitaire russe Wagner…

        « Tous ces soi-disant coups d’État sont dus au fait que l’Occident essaie de gouverner les États et de supprimer leurs priorités nationales, d’imposer des valeurs étrangères aux Africains, parfois en se moquant clairement d’eux », avait ainsi fait valoir celui que l’on surnomme le « cusinier de Poutine ».

        En outre, et d’après des informations du journal en ligne The Daily Beast, l’auteur du coup d’État aurait demandé au président Roch Marc Christian Kaboré de « faire intervenir le groupe Wagner » afin d’aider les forces burkinabè. Une idée « rapidement rejetée », celui qui allait être renversé quelques jours plus tard ayant rappelé que les « gouvernements européens venaient de condamner le déploiement de ces paramilitaires russes au Mali ».

        Quoi qu’il en soit, nommé à la tête du gouvernement burkinabè il y a un mois, Albert Ouédraogo a estimé, ce 4 avril, que son pays devait « diversifier » ses partenariats militaires, sans donner plus de précisions.

        « En ce qui concerne la coopération militaire avec d’autres États notamment, l’option est désormais de diversifier les partenariats, afin d’optimiser les atouts spécifiques de chaque partenaire », a en effet déclaré M. Ouédraogo. « En tout état de cause, ces partenariats seront fondés sur le respect de notre indépendance territoriale et la sincérité », a-t-il ajouté. Des propos qui font écho à ceux tenus par Choguel Kokalla Maïga, le chef du gouverment de transition malien, en septembre 2021.

        « Face au péril terroriste, nous n’avons d’autre choix que de sauvegarder l’intégrité territoriale, en libérant les zones occupées par les groupes terroristes, en y ramenant la sécurité et en assurant la continuité du service public et le développement local », a encore ajouté le Premier ministre burkinabè, qui a également affirmé avoir « engagé d’importants projets d’équipements qui vont permettre de renforcer les moyens matériels et logistiques des forces de sécurité, construire de nouvelles infrastructures de sécurité et apporter un appui au déploiement de l’administration publique ».

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        Le putsch qui, en janvier, a renversé le président burkinabè, Marc-Roch Kaboré, a certes fragilisé les relations entre Paris et Ouagadougou. Pour autant, il n’a pas remis en cause la coopération militaire entre les deux pays, le Burkina Faso abritant le groupement français de forces spéciales « Sabre ».

        Cependant, et comme cela a été le cas précédemment au Mali [et en Centrafrique], et alors que les groupes jihadistes y renforcent leur influence, un sentiment anti-français semble se répandre au Burkina Faso, comme en témoignent les difficultés rencontrées en novembre par un convoi logistique de Barkhane devant traverser le pays pour rejoindre Gao… ou comme encore les campagnes d’infox sur les réseaux sociaux.

        La semaine passée, la coalition « Faso Lagam Taaba Zaaka » a manifesté à Ouagadougou pour appeler le nouveau pouvoir en place, incarné le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, à rejeter les accords avec la France pour se tourner vers la Russie, jugée mieux placée pour combattre les organisations terroristes.

        « Les autorités doivent diversifier leur partenaires dans cette lutte contre le terrorisme en allant vers les pays comme la Russie, la Chine, la Corée du nord qui sont des puissances militaires », a expliqué Ismaël Nana, le secrétaire général de cette coalition. Et d’insister : « Nous contestons l’installation de bases de forces étrangères qui ne méritent plus notre confiance. Nous demandons l’annulation des accords coloniaux en matière de défense ».

        La Russie est-elle à la manoeuvre, comme au Mali? Ce n’est pas exclu, d’autant plus que le putsch de janvier avait été salué par Evguéni Prigojine, un proche du Kremlin qui est aussi l’un des principaux actionnaire du groupe paramilitaire russe Wagner…

        « Tous ces soi-disant coups d’État sont dus au fait que l’Occident essaie de gouverner les États et de supprimer leurs priorités nationales, d’imposer des valeurs étrangères aux Africains, parfois en se moquant clairement d’eux », avait ainsi fait valoir celui que l’on surnomme le « cusinier de Poutine ».

        En outre, et d’après des informations du journal en ligne The Daily Beast, l’auteur du coup d’État aurait demandé au président Roch Marc Christian Kaboré de « faire intervenir le groupe Wagner » afin d’aider les forces burkinabè. Une idée « rapidement rejetée », celui qui allait être renversé quelques jours plus tard ayant rappelé que les « gouvernements européens venaient de condamner le déploiement de ces paramilitaires russes au Mali ».

        The Daily Beast

        Quoi qu’il en soit, nommé à la tête du gouvernement burkinabè il y a un mois, Albert Ouédraogo a estimé, ce 4 avril, que son pays devait « diversifier » ses partenariats militaires, sans donner plus de précisions.

        « En ce qui concerne la coopération militaire avec d’autres États notamment, l’option est désormais de diversifier les partenariats, afin d’optimiser les atouts spécifiques de chaque partenaire », a en effet déclaré M. Ouédraogo. « En tout état de cause, ces partenariats seront fondés sur le respect de notre indépendance territoriale et la sincérité », a-t-il ajouté. Des propos qui font écho à ceux tenus par Choguel Kokalla Maïga, le chef du gouverment de transition malien, en septembre 2021.

        « Face au péril terroriste, nous n’avons d’autre choix que de sauvegarder l’intégrité territoriale, en libérant les zones occupées par les groupes terroristes, en y ramenant la sécurité et en assurant la continuité du service public et le développement local », a encore ajouté le Premier ministre burkinabè, qui a également affirmé avoir « engagé d’importants projets d’équipements qui vont permettre de renforcer les moyens matériels et logistiques des forces de sécurité, construire de nouvelles infrastructures de sécurité et apporter un appui au déploiement de l’administration publique ».

        New York Times - World

        Una joya artística en declive que simboliza las brechas de Venezuela podría ayudar a sanar al país

        El Museo de Arte Contemporáneo de Caracas, emblema de una Venezuela moderna, fue desmantelado por los gobiernos socialistas. Su modesta reactivación ofrece esperanza a una nación atribulada.

        Esculturas que decoran los jardines que conducen al Museo de Arte Contemporáneo de Caracas.Credit...

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        Por Anatoly Kurmanaev y Isayen Herrera

        Photographs by Adriana Loureiro Fernandez

        CARACAS— En un complejo de viviendas en decadencia lleno de callejones llenos de basura, comercios cerrados y jardines estériles se encuentra uno de los mayores mayores tesoros artísticos en América Latina.

        Las bóvedas que están encima de los sótanos inundados contienen la mayor colección pública de obras de Pablo Picasso en la región. También cientos de millones de dólares en pinturas y dibujos de maestros como Joan Miró, Marc Chagall y Lucian Freud.

        Cerca de 700 esculturas de artistas icónicos, entre ellos Salvador Dalí y Fernando Botero, están en un gran salón, amontonadas para protegerlas de la invasión de la humedad.

        Este es el Museo de Arte Contemporáneo de Caracas, o MACC, que alguna vez fue referente de educación cultural, y que ahora es víctima del colapso económico y el autoritarismo.

        El museo, impulsado por la riqueza del petróleo venezolano, organizaba exposiciones de artistas de renombre internacional, compraba obras maestras y promovía artistas locales pioneros, proyectando la imagen de una nación que avanzaba a toda velocidad hacia la modernidad y la prosperidad. Ahora, los trabajadores mal remunerados del museo y los funcionarios culturales se esfuerzan por preservar y exhibir la colección luego de años de deterioro, cierres técnicos y la indiferencia de los organismos oficiales.

        El declive del museo ilustra los efectos duraderos de la polarización política en la cultura nacional. La “revolución cultural” lanzada por el gobierno socialista de Venezuela en 2001 convirtió en un campo de batalla a todas las instituciones y dividió a los ciudadanos en fronteras ideológicas, destrozando la herencia cultural común de las últimas dos décadas.

        “La cultura aquí, como todo, se polarizó”, dijo Álvaro González, un experto en conservación artística que trabaja en el museo. “El arraigo de lo que somos lo perdimos”.

        Gracias al trabajo del equipo de González y el Ministerio de Cultura, así como a la presión de la sociedad civil y los medios locales venezolanos, el museo reabrió parcialmente en febrero luego de pasar dos años cerrado, un síntoma de la reciente –aunque desigual y modesta– recuperación del país.

        Los trabajadores han repintado cinco de las salas de exposición del museo, sellaron el techo que gotea y remplazaron los focos fundidos con mobiliario moderno. Los funcionarios dicen que se realizan reparaciones en las ocho salas restantes.

        El espacio renovado muestra 86 obras maestras seleccionadas del acervo de 4500 que posee la colección del museo. Una visita de The New York Times a la bóveda de almacenamiento principal en febrero encontró que las obras más importantes del museo parecen estar en buenas condiciones.

        Algunos funcionarios consideran que la reapertura parcial del MACC presagiará una recuperación más amplia del ambiente artístico, en tanto el presidente Nicolás Maduro abandona las políticas sociales y económicas socialistas radicales en pro de un enfoque más moderado con el fin de atraer la inversión privada.

        “La colección de nuestros museos es patrimonio de todo el pueblo venezolano, y por eso es tan importante que los espacios estén en óptimas condiciones para su preservación”, comentó Clemente Martínez, presidente de la Fundación Nacional de Museos, que supervisa los museos públicos de Venezuela.

        No obstante, varios expertos en arte venezolano dijeron que la remodelación parcial del museo oculta algunos problemas que son más profundos y amenazan su colección. Advierten que el museo no se va a recuperar sin nuevas inversiones significativas y un cambio profundo en el modo en que el Estado venezolano concibe la cultura.

        La mayor parte del museo sigue cerrado. El personal técnico especializado se ha marchado en gran medida, víctima de las purgas políticas del exmandatario socialista, Hugo Chávez, o al huir de la caída económica de su sucesor, Maduro.

        Años de hiperinflación han vaciado los presupuestos de la institución, al obligar a la mayor parte del personal a migrar o mudarse al sector privado, que paga en dólares. Los altos funcionarios del MACC el año pasado ganaban el equivalente a 12 dólares al mes y el museo contaba con un presupuesto diario de 1,50 dólares para mantener los más de 9000 metros cuadrados de sus instalaciones, según un exempleado que accedió a hablar bajo condición de anonimato por miedo a las represalias.

        El Ministerio de Cultura y el director del MACC, Roberto Cárdenas no quisieron hacer comentarios.

        “No pueden seguir trabajando solo por el amor al arte”, dijo María Rengifo, quien fue directora del Museo de Bellas Artes de Venezuela, institución hermana del MACC. “Es muy duro ver cómo se han ido todos de los museos”.

        Algunos empleados han cometidos robos debido a las dificultades económicas.

        En noviembre de 2020, oficiales venezolanos de policía detuvieron al jefe de seguridad del MACC y a un curador por participar en el robo de dos obras de los renombrados artistas venezolanos Gertrud Goldschmidt y Carlos Cruz-Diez de las bóvedas.

        Los expertos en arte dicen que la colección seguirá en riesgo hasta que el Estado pague salarios decentes, instale sistemas básicos de seguridad y adquiera una póliza de seguros.

        Las principales obras del museo valían juntas unos 61 millones de dólares en 1991, la última vez que se llevó a cabo una valuación. Hoy en día, los marchantes de arte dicen que algunas partes de la colección, como las 190 pinturas y grabados de Picasso y 29 pinturas de Miró, valen unas 30 veces más que esa cifra y estiman que el valor combinado se ubica en cientos de millones de dólares, lo que convierte al acervo en un blanco para los criminales.

        La crisis económica también ha destrozado el edificio del museo, que forma parte de un proyecto urbanístico llamado Parque Central. Construido durante la bonanza petrolera de principios de los setenta, Parque Central adoptó el lema de “un nuevo estilo de vida” para simbolizar la veloz modernización del país.

        El complejo de 10 hectáreas incluía escuelas, piscinas, restaurantes, edificios de oficinas, una estación de metro, una iglesia y un teatro así como cientos de apartamentos de lujo en unos edificios que hasta 2003 eran los más altos de América Latina. Muchos de los apartamentos fueron puestos a disposición de residentes de clase obrera con hipotecas altamente subsidiadas.

        Ahora, los pasillos y pasajes de Parque Central están llenos de basura, fugas de agua, preservativos usados y restos de animales muertos. Lo que antes eran jardines frondosos ahora son terrenos estériles salpicados de charcos llenos de mosquitos. El estacionamiento subterráneo ha quedado a merced de las aguas subterráneas que van subiendo.

        El deterioro de Parque Central ha afectado al MACC, que dependía del aire acondicionado del complejo y de su presupuesto de mantenimiento para proteger al acervo artístico de la humedad.

        Sin embargo, los expertos en arte consideran que el mayor golpe al museo no es resultado de la desaceleración económica sino de las políticas del Partido Socialista Unido de Venezuela.

        Después de ganar la presidencia en 1998, Chávez, un exparacaidista que nació en una familia pobre de provincia, buscó una sepáración radical con los desacreditados partidos tradicionales, que se habían alternado en el poder desde los años cincuenta.

        Chávez, imitando los lemas de su mentor, el líder cubano Fidel Castro, proclamó una “revolución cultural” que buscaba elevar la música, danza y estilos pictóricos tradicionales de Venezuela en detrimento de lo que él llamaba la cultura elitista de sus antecesores.

        Uno de sus primeros objetivos fue el MACC, que había sido fundado y administrado desde su fundación por Sofía Ímber, una gestora cultural que fue trascendental para el arte en Venezuela. Para Chávez, Ímber encarnaba todo lo que estaba mal en el país: pertenecía a una élite cerrada que había monopolizado la riqueza petrolera de Venezuela.

        Dos años después de acceder al poder, Chávez despidió a Ímber del MACC en vivo por televisión.

        Era la primera vez en 42 años que un presidente de Venezuela intervenía en los centros culturales y resultó un presagio del desmantelamiento más amplio de las instituciones democráticas por parte de Chávez.

        “El museo representó una visión del país, un espacio donde la excelencia artística reforzó la democracia y el libre intercambio de ideas”, dijo María Luz Cárdenas, quien era la curadora jefe del MACC durante el mandato de Ímber. “Se chocó con el proyecto del país, del gobierno”.

        Las políticas de “inclusión cultural” de Chávez terminaron súbitamente luego de que los precios del petróleo y la economía nacional colapsaron tras su muerte en 2013. Su sucesor, Maduro, mostró poco interés en la alta cultura y enfocó sus menguantes recursos económicos en mantener el poder, mientras arreciaban las protestas masivas y las sanciones económicas.

        “Cuando cayeron los precios del crudo, todo el sistema económico que apoyaba la política cultural había colapsado”, dijo Jacques Leenhardt, experto en arte de la Escuela de Estudios Avanzados de Ciencias Sociales de París. “El gobierno populista de Maduro, ahora sin dinero, no hizo nada para proteger este patrimonio cultural”.

        El manejo de crisis de Maduro fue muy distinto al de sus aliados, Cuba y Rusia, que han protegido sus tesoros artísticos durante los peores años de sus recesiones.

        En la actualidad, las instalaciones prolijas del Museo de Bellas Artes de La Habana contrastan con la decadencia del MACC. La propia Habana se ha convertido en un destino artístico, pues el gobierno comunista de Cuba organiza exposiciones y festivales para atraer divisas y mejorar su reputación.

        Maduro nunca siguió el ejemplo de Cuba en términos culturales.

        Sin embargo, paradójicamente, el colapso económico de Venezuela ahora podría ayudar a revivir las instituciones culturales del país, dijo Óscar Sotillo, que dirigía el MACC el año pasado.

        Para sobrevivir a las sanciones estadounidenses, en los dos últimos años, Maduro ha empezado a cortejar discretamente a los inversionistas privados y ha devuelto algunas empresas nacionalizadas a sus dueños previos.

        Esta moderación forzada se ha propagado al mundo del arte. Adriana Meneses, hija de Ímber, dijo que el gobierno la había contactado recientemente para recaudar fondos para apoyar proyectos culturales entre la diáspora venezolana, tradicionalmente adversa al gobierno, algo que hace unos años era impensable.

        El gobierno también empezó a reparar el icónico Teatro Teresa Carreño y la Universidad Central de Venezuela, un sitio que es Patrimonio Mundial de la Unesco. La muy aplaudida red de orquestas infantiles estatales de Venezuela está negociando auspicios con el sector privado.

        Las galerías privadas de Caracas están viviendo una bonanza, pues los oligarcas y funcionarios educados en Europa y Estados Unidos invierten su fortuna en el arte, imitando el estilo de vida de las élites tradicionales y adineradas.

        “El arte tiene esta posibilidad de trascender la política”, dijo Sotillo. “¿Y qué es un país sino su cultura? El patrimonio no tiene precio”.

        Colaboraron con la reportería Ed Augustin en La Habana y Robin Pogrebin en Nueva York.

        Anatoly Kurmanaev es un corresponsal radicado en Ciudad de México, desde donde cubre México, Centroamérica y el Caribe. Antes de integrarse a la corresponsalía de México en 2021, pasó ocho años reportando desde Caracas sobre Venezuela y la región vecina. @akurmanaev

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        France24 - World

        A possible far-right victory in France: Scare tactic or real danger?

        Issued on: 07/04/2022 - 12:05Modified: 07/04/2022 - 12:18

        Alison SARGENT

        With three days to go until the first round of the presidential election, French voters are uninterested and undecided, leaving paper La Croix concerned about the country's future. Is alarm over a possible far-right victory a campaign strategy of Emmanuel Macron, or is far-right contender Marine Le Pen "more of a threat than ever before"? We also look at reactions in Burkina Faso to the trial over Thomas Sankara's 1987 assassination, as well as US sanctions on Vladimir Putin's daughters and French campaign goodies.

        L'Humanité

        Les patients handicapés d’Heny Gabrielle luttent pour conserver leur lien avec la nature

        Actu

        Mobilisés depuis six ans contre le déménagement de cet établissement public de rééducation, les défenseurs de l’hôpital Henry Gabrielle à Saint-Genis-Laval, en région lyonnaise, ont manifesté ce jeudi midi pour demander des engagements au maire de Lyon et président du conseil de surveillance des Hospices civils de Lyon Grégory Doucet.

        Loan Nguyen

        « Les handicapés aussi veulent rester au vert » clame une banderole accrochée aux grilles de l’hôtel de ville de Lyon ce jeudi midi. Exigeant le maintien de l’hôpital Henry Gabrielle, spécialisé dans la rééducation et la réadaptation fonctionnelle des personnes handicapées, à Saint-Genis-Laval, en région lyonnaise, plusieurs dizaines de manifestants ont interpelé le maire écologiste de Lyon Grégory Doucet et son homologue de la même tendance politique à la métropole Bruno Bernard pour qu’ils pèsent sur la future décision des Hospices civils de Lyon (HCL). « Officiellement, il existe deux scénarios sur la table : la rénovation d’Henry Gabrielle sur son site actuel ou le déménagement sur le site de l’hôpital psychiatrique du Vinatier. Mais on sait que la préférence des HCL va à ce dernier, alors même qu’ils en estiment le coût à 70 millions d’euros, ce qui revient plus cher que de rénover », explique Didier Machou, militant CGT, ex-secrétaire du syndicat à Henry Gabrielle, mais toujours très impliqué dans cette lutte qui dure depuis 2016.

        Santé. « Ici, on peut penser à autre chose qu’à son handicap »

        Un rôle thérapeutique de l’environnement

        L’enjeu de ce déménagement, d’une quinzaine de kilomètres, pourrait paraître anecdotique. Mais ce serait ignorer le rôle primordial de l’environnement dans le soin aux patients. ( Lire notre reportage du 12 avril 2017). « C’est mon médecin qui m’a orientée vers Henry Gabrielle pour de la rééducation liée à ma maladie de Parkinson », raconte Corinne Andrieux, 55 ans. Cette ancienne aide-soignante et ex-basketteuse assidue, atteinte de plusieurs maladies auto-immunes dont une spondylarthrite ankylosante, une fibromyalgie et la maladie de Crohn en plus de son Parkinson, s’est sentie revivre dans le cadre exceptionnel de l’hôpital et ses dix hectares de parc. « Là-bas, j’ai pu faire du sport, me remettre à courir ! Et aujourd’hui je fais de l’athlétisme, je prépare un marathon ! », souligne la patiente. « Dans ce parc, je pouvais aussi crier, pleurer, sans qu’on m’entende… mais aussi marcher pieds nus et me reconnecter à la nature », confie cette férue de méditation.

        « On y croit dur comme fer »

        « Mon mari était dans un état végétatif suite à une maladie nosocomiale. Il est resté 6 ans et demi à Henry Gabrielle avant de décéder. Il n’a jamais pu sortir de l’hôpital, alors le simple fait de pouvoir sortir sur la terrasse au soleil, ça le rendait heureux », témoigne Réjane Battaglia, représentante des familles dans l’association de sauvegarde de l’hôpital. « Bien souvent, les personnes handicapées ont également des soucis pulmonaires. Les transférer en pleine ville, c’est aberrant », pointe de son côté Cécile Bulin, aide-soignante à l’hôpital voisin de Lyon sud. Si soignants, patients, syndicats et militants politiques, au premier rang desquels le PCF et la CGT, sont toujours mobilisés au bout de six ans de combat, c’est que le rapport de force a déjà fait bouger certaines lignes. « Au départ, il n’était question que d’un transfert sur le site de l’hôpital militaire de Desgenettes. Cette option a été abandonnée et on nous a bien présenté un scénario de rénovation en mars 2021 comme étant une possibilité », rappelle Didier Machou, qui note que les groupes politiques communiste, socialiste et une partie des écologistes leur ont apporté leur soutien. « On y croit dur comme fer ! », martèle Réjane Battaglia. Reste à savoir comment se positionnera le maire de Lyon, également président du conseil de surveillance des HCL.

        handicapHôpital public
        L'Humanité

        « Ceux qui vont partir ne sont pas les moins bons »

        Actu

        Olivier Chartrain

        Karine professeure d’histoire-géographie à Paris

        «Je viens de demander une mise en disponibilité. Cela devrait me permettre de prendre au maximum trois ans sans salaire, mais sans perdre le bénéfice de mon statut, pour réfléchir à ce que je veux faire dans les années à venir. Peut-être écrire…

        Voilà plus de vingt ans que j’exerce ce métier dans des établissements très différents, mais nous venons de passer deux années très difficiles et j’ai besoin de prendre du recul. J’ai adoré ce métier, que je voulais faire depuis toute petite bien que n’étant pas dans une famille d’enseignants. Je me suis vraiment éclatée, mais, aujourd’hui, je doute. Je ne veux pas devenir une prof aigrie qui ne se reconnaît plus dans ce qu’elle fait. Il y a eu la réforme du bac, ses contenus qu’on nous a imposés sans concertation, la mise en concurrence des spécialités qui complique les rapports entre collègues, le contrôle continu qui met les élèves en souffrance, sous pression permanente… Nous ne sommes plus ceux qui les préparent au bac, qui les accompagnent : nous sommes des évaluateurs perpétuels.

        L’apothéose a été la mascarade de l’an dernier, les convocations multiples, le grand oral, la désorganisation totale. Et depuis quatre ou cinq ans, nous sommes toujours ceux qui ne font pas bien, pas assez… ça joue, ce prof bashing, alors qu’on s’est débrouillés seuls depuis le premier confinement, avec notre propre matériel, avec des collègues contractuels ou vacataires à 1 300 euros par mois qui devaient acheter leurs boîtes de masques pour travailler !

        Toujours en première ligne, sans jamais être prioritaires pour la vaccination. Et avec ce que Macron a annoncé, les cinq années à venir s’annoncent encore plus difficiles, on a le sentiment qu’on va privatiser l’éducation nationale. Nous, enseignants, nous sommes tous le produit de l’école laïque, publique, avec des valeurs fortes. On sent que ça risque de se terminer. Beaucoup des profs qui vont partir ne sont pas les moins bons : ce sont ceux qui auront développé des compétences, qui auront su se remettre en question. D’ailleurs, si une enseignante aguerrie comme moi se pose la question de quitter ce métier en or, c’est bien qu’il s’est passé quelque chose. Pour me retenir, il faudrait vraiment un gouvernement qui remette l’éducation au centre de ses préoccupations, qui soit à l’écoute, qui nous donne la considération dont on a besoin. »

        Éducation nationaledémissionnairesEmmanuel Macronjean-michel blanquer
        France24 - Monde

        Tennis : Jo-Wilfried Tsonga prendra sa retraite après Roland-Garros 2022

        Publié le : 06/04/2022 - 22:05

        FRANCE 24 Suivre

        Jo-Wilfried Tsonga, ex-numéro 5 mondial et longtemps numéro 1 français, a annoncé mercredi qu'il prendrait sa retraite cette année après Roland-Garros alors qu'il aura 37 ans, dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux.

        Clap de fin à la porte d'Auteuil pour Jo-Wilfried Tsonga. Le tennisman français a annoncé, mercredi 6 avril, sa retraite prochaine dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux. "Depuis quelques semaines, j'ai décidé que j'allais arrêter à Roland cette année. Ce sera mon 15e Roland", annonce le joueur retombé au 220e rang mondial et qui sort de quatre années minées par les blessures.

        "J'ai mis du temps à prendre cette décision. Tous les jours depuis plusieurs années, il y a un moment dans la journée où je me dis 'Qu'est-ce que je fais, pourquoi je me fais du mal comme ça, est-ce qu'il y a encore une raison à ce que je fasse tous ces efforts ?'", explique le Manceau, confortablement installé sur un canapé, avec son épouse à ses côtés.

        "Ma tête me dit 'Tu peux jouer toute ta vie', mais le corps me rappelle que mes aptitudes à me dépasser ne sont plus là. Mon corps me dit 'Tu n'es plus capable d'aller plus loin que ce que je te donne'. Avant, c'est ce que je faisais tous les jours", poursuit-il.

        "La raison ultime, c'est de me dire 'C'est le dernier frisson'", souligne-t-il en référence à Roland-Garros.

        C’est avec beaucoup d’émotions que j’annonce aujourd’hui ma décision d’arrêter ma carrière professionnelle lors du prochain tournoi de @rolandgarros 🧡It is with great emotion that I announce today my decision to stop my career at the next French Openhttps://t.co/yCmP3wch3o

        April 6, 2022

        Une fin de carrière entachée par les blessures

        "J'espère que d'ici-là, je resterai en forme et que je serai capable d'être celui que j'ai toujours été dans ce tournoi. Le but, c'est d'être moi-même, Jo-Wilfried Tsonga le joueur de tennis. J'ai toujours voulu être performant, me mettre des objectifs au top. Ce sera l'occasion de le faire une dernière fois", insiste-t-il.

        Son corps ne lui a laissé quasiment aucun moment de répit ces dernières années : outre une drépanocytose sous-jacente (maladie génétique touchant les globules rouges et provoquant de grosses fatigues), il a souffert des genoux, des vertèbres, de l'articulation sacro-iliaque qui s'est calcifiée, l'obligeant à abandonner au premier tour de l'Open d'Australie en 2020.

        Il n'a ensuite repris qu'en pointillés la saison 2021, fin février à Montpellier, avant d'y mettre un terme sur une défaite au premier tour à Wimbledon.

        Tsonga est revenu à la compétition cette année dans l'idée de "planifier (sa) sortie", comme il l'avait indiqué à l'AFP en février avant l'Open 13 à Marseille.

        Avec AFP

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        Mali : Barkhane a « neutralisé » une trentaine de jihadistes durant ses manoeuvres logistiques

        par Laurent Lagneau · 4 avril 2022

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        Un retrait militaire est souvent une manoeuvre compliquée, qui demande une planification et une coordination des moyens aussi précise que possible. D’autant plus que, durant de telles opérations logistiques, une force peut être plus vulnérable qu’auparavant. « C’est un véritable défi sécuritaire », a récemment souligné le général Thierry Burkhard, le chef d’état-major des armées [CEMA], lors d’un entretien diffusé par France24. Et de rappeler que les « groupes armés terroristes sont encore présents ».

        Évidemment, avec la perspective du départ de la force Barkhane, ceux-ci ont accentué leurs actions. C’est notamment le cas de la Province de l’État islamique au Sahel [ex-EIGS] qui, malgré les pertes qui lui ont été infligées au cours de ces derniers mois [avec plusieurs de ces hauts dirigeants éliminés], remonte en puissance dans la région dite des trois frontières ainsi que dans celle de Gao, en multipliant les attaques contre le Mouvement pour le salut de l’Azawad [MSA] et Groupe autodéfense touareg Imghad et alliés [GATIA], deux organisations signataires de l’accord de paix signé à Alger en 2015.

        Aussi, dans cette situation, Barkhane enchaîne les opérations de sécurisation « pro-actives », alors que, désormais chaque semaine, des convois logistiques font la liaison entre ses bases avancées et la Plateforme opérationnelle désert [PfOD] de Gao.

        Ainsi, le 24 mars, grâce à un drone Reaper, un groupe d’une quinzaine de combattants de l’État islamique a été mis hors de combat par une frappe aérienne, ce qui, a précisé l’État-major des armées [EMA] dans son dernier compte-rendu des opérations, a « contribué à la protection de l’emprise de Ménaka », vers laquelle les terroristes se dirigeaient.

        Les jours suivants, Barkhane a dû livrer plusieurs combats. Le 26 mars, lors d’une « opération de sécurisation », le détachement franco-tchèque du groupement européen Takuba [TG2], appuyé par des hélicoptères Tigre, a repéré un groupe armé terroriste [GAT] dans la vallée d’Erenga, décrite par l’EMA comme étant un « sanctuaire jihadiste » au sud d’In Delimane, dans le Liptako malien.

        Le compte-rendu de l’état-major ne s’attarde pas sur cette ation, si ce n’est que les militaires français et tchèques ont eu « plusieurs engagements successifs » avec les jihadistes. Ceux-ci se sont soldés par la « neutralisation » de « plusieurs » terroristes ainsi que par la saisie de quatre motos et de l’armement.

        Cinq jours plus tard, toujours dans le même secteur, le détachement franco-tchèque aurait pu tomber dans une embuscade si un drone Reaper n’avait pas repéré le rassemblement d’une dizaine de terroristes de l’EI à quelques kilomètres de la position de la formation de Takuba. Une première frappe aérienne « a permis de neutraliser ce groupe ». Mais il en a fallu une seconde, effectuée par un Mirage 2000, pour mettre hors de combat « 4 autres terroristes en embuscade à proximité du TG 2 ».

        Entretemps, également engagé dans une opération de sécurisation dans les environs de la base avancée de Gossi, en appui des convois logistiques présents dans la zone, le sous-groupement commando de Barkhane a été « pris à partie par des éléments armés », qui ont été mis hors de combat. L’EMA n’a pas précisé à quelle formation ils appartenaient.

        Par ailleurs, outre ces opérations de sécurisation, Barkhane continue également la traque des chefs jihadistes. Ainsi, le 28 mars, l’un d’eux, Boubacar Banon, affilié au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM ou JNIM, lié à al-Qaïda], a été « neutralisé » par une frappe réalisée par un drone Reaper alors qu’il circulait à moto, à 30 km au nord de Gossi. C’est un « nouveau succès tactique significatif pour la force Barkhane qui reste déterminée à poursuivre le combat contre les groupes armés terroristes, avec ses alliés sahéliens, européens et nord-américains », s’est félicité l’EMA.

        Dans le même temps, les Forces armées maliennes [FAMa] et le groupe paramilitaire russe Wagner n’ont a priori pas fait de détail dans le village de Moura, situé dans la région de Mopti [centre du Mali]. Le 2 avril, l’état-major malien a affirmé que plus de 200 jihadistes, membres du GSIM, avaient été tués lors d’une opération qui aura duré plus d’une semaine.

        Seulement, des exactions contre la la population civile auraient été commises. La Mission des Nations unies au Mali [MINUSMA] a d’ailleurs fait part de ses préoccupations au sujet d’allégations de violences survenues contre les civils ». Et d’assurer qu’elle est « en concertation avec les autorités maliennes pour [en] établir les faits et les circonstances ».

        Ce 4 avril, le ministère français des Affaires étrangères s’est dit « préoccupé par les informations faisant état d’exactions massives dans le village de Moura par des éléments des forces armées maliennes accompagnées de mercenaires russes du groupe Wagner, et qui auraient causé la mort de centaines de civils ».

        Mali : Barkhane a « neutralisé » une trentaine de jihadistes durant ses manoeuvres logistiques

        par Laurent Lagneau · 4 avril 2022

        Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

        Un retrait militaire est souvent une manoeuvre compliquée, qui demande une planification et une coordination des moyens aussi précise que possible. D’autant plus que, durant de telles opérations logistiques, une force peut être plus vulnérable qu’auparavant. « C’est un véritable défi sécuritaire », a récemment souligné le général Thierry Burkhard, le chef d’état-major des armées [CEMA], lors d’un entretien diffusé par France24. Et de rappeler que les « groupes armés terroristes sont encore présents ».

        Évidemment, avec la perspective du départ de la force Barkhane, ceux-ci ont accentué leurs actions. C’est notamment le cas de la Province de l’État islamique au Sahel [ex-EIGS] qui, malgré les pertes qui lui ont été infligées au cours de ces derniers mois [avec plusieurs de ces hauts dirigeants éliminés], remonte en puissance dans la région dite des trois frontières ainsi que dans celle de Gao, en multipliant les attaques contre le Mouvement pour le salut de l’Azawad [MSA] et Groupe autodéfense touareg Imghad et alliés [GATIA], deux organisations signataires de l’accord de paix signé à Alger en 2015.

        Aussi, dans cette situation, Barkhane enchaîne les opérations de sécurisation « pro-actives », alors que, désormais chaque semaine, des convois logistiques font la liaison entre ses bases avancées et la Plateforme opérationnelle désert [PfOD] de Gao.

        Ainsi, le 24 mars, grâce à un drone Reaper, un groupe d’une quinzaine de combattants de l’État islamique a été mis hors de combat par une frappe aérienne, ce qui, a précisé l’État-major des armées [EMA] dans son dernier compte-rendu des opérations, a « contribué à la protection de l’emprise de Ménaka », vers laquelle les terroristes se dirigeaient.

        Les jours suivants, Barkhane a dû livrer plusieurs combats. Le 26 mars, lors d’une « opération de sécurisation », le détachement franco-tchèque du groupement européen Takuba [TG2], appuyé par des hélicoptères Tigre, a repéré un groupe armé terroriste [GAT] dans la vallée d’Erenga, décrite par l’EMA comme étant un « sanctuaire jihadiste » au sud d’In Delimane, dans le Liptako malien.

        Le compte-rendu de l’état-major ne s’attarde pas sur cette ation, si ce n’est que les militaires français et tchèques ont eu « plusieurs engagements successifs » avec les jihadistes. Ceux-ci se sont soldés par la « neutralisation » de « plusieurs » terroristes ainsi que par la saisie de quatre motos et de l’armement.

        Cinq jours plus tard, toujours dans le même secteur, le détachement franco-tchèque aurait pu tomber dans une embuscade si un drone Reaper n’avait pas repéré le rassemblement d’une dizaine de terroristes de l’EI à quelques kilomètres de la position de la formation de Takuba. Une première frappe aérienne « a permis de neutraliser ce groupe ». Mais il en a fallu une seconde, effectuée par un Mirage 2000, pour mettre hors de combat « 4 autres terroristes en embuscade à proximité du TG 2 ».

        Entretemps, également engagé dans une opération de sécurisation dans les environs de la base avancée de Gossi, en appui des convois logistiques présents dans la zone, le sous-groupement commando de Barkhane a été « pris à partie par des éléments armés », qui ont été mis hors de combat. L’EMA n’a pas précisé à quelle formation ils appartenaient.

        Par ailleurs, outre ces opérations de sécurisation, Barkhane continue également la traque des chefs jihadistes. Ainsi, le 28 mars, l’un d’eux, Boubacar Banon, affilié au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM ou JNIM, lié à al-Qaïda], a été « neutralisé » par une frappe réalisée par un drone Reaper alors qu’il circulait à moto, à 30 km au nord de Gossi. C’est un « nouveau succès tactique significatif pour la force Barkhane qui reste déterminée à poursuivre le combat contre les groupes armés terroristes, avec ses alliés sahéliens, européens et nord-américains », s’est félicité l’EMA.

        Dans le même temps, les Forces armées maliennes [FAMa] et le groupe paramilitaire russe Wagner n’ont a priori pas fait de détail dans le village de Moura, situé dans la région de Mopti [centre du Mali]. Le 2 avril, l’état-major malien a affirmé que plus de 200 jihadistes, membres du GSIM, avaient été tués lors d’une opération qui aura duré plus d’une semaine.

        Seulement, des exactions contre la la population civile auraient été commises. La Mission des Nations unies au Mali [MINUSMA] a d’ailleurs fait part de ses préoccupations au sujet d’allégations de violences survenues contre les civils ». Et d’assurer qu’elle est « en concertation avec les autorités maliennes pour [en] établir les faits et les circonstances ».

        Ce 4 avril, le ministère français des Affaires étrangères s’est dit « préoccupé par les informations faisant état d’exactions massives dans le village de Moura par des éléments des forces armées maliennes accompagnées de mercenaires russes du groupe Wagner, et qui auraient causé la mort de centaines de civils ».

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        Un retrait militaire est souvent une manoeuvre compliquée, qui demande une planification et une coordination des moyens aussi précise que possible. D’autant plus que, durant de telles opérations logistiques, une force peut être plus vulnérable qu’auparavant. « C’est un véritable défi sécuritaire », a récemment souligné le général Thierry Burkhard, le chef d’état-major des armées [CEMA], lors d’un entretien diffusé par France24. Et de rappeler que les « groupes armés terroristes sont encore présents ».

        Évidemment, avec la perspective du départ de la force Barkhane, ceux-ci ont accentué leurs actions. C’est notamment le cas de la Province de l’État islamique au Sahel [ex-EIGS] qui, malgré les pertes qui lui ont été infligées au cours de ces derniers mois [avec plusieurs de ces hauts dirigeants éliminés], remonte en puissance dans la région dite des trois frontières ainsi que dans celle de Gao, en multipliant les attaques contre le Mouvement pour le salut de l’Azawad [MSA] et Groupe autodéfense touareg Imghad et alliés [GATIA], deux organisations signataires de l’accord de paix signé à Alger en 2015.

        Aussi, dans cette situation, Barkhane enchaîne les opérations de sécurisation « pro-actives », alors que, désormais chaque semaine, des convois logistiques font la liaison entre ses bases avancées et la Plateforme opérationnelle désert [PfOD] de Gao.

        Ainsi, le 24 mars, grâce à un drone Reaper, un groupe d’une quinzaine de combattants de l’État islamique a été mis hors de combat par une frappe aérienne, ce qui, a précisé l’État-major des armées [EMA] dans son dernier compte-rendu des opérations, a « contribué à la protection de l’emprise de Ménaka », vers laquelle les terroristes se dirigeaient.

        Les jours suivants, Barkhane a dû livrer plusieurs combats. Le 26 mars, lors d’une « opération de sécurisation », le détachement franco-tchèque du groupement européen Takuba [TG2], appuyé par des hélicoptères Tigre, a repéré un groupe armé terroriste [GAT] dans la vallée d’Erenga, décrite par l’EMA comme étant un « sanctuaire jihadiste » au sud d’In Delimane, dans le Liptako malien.

        Le compte-rendu de l’état-major ne s’attarde pas sur cette ation, si ce n’est que les militaires français et tchèques ont eu « plusieurs engagements successifs » avec les jihadistes. Ceux-ci se sont soldés par la « neutralisation » de « plusieurs » terroristes ainsi que par la saisie de quatre motos et de l’armement.

        Cinq jours plus tard, toujours dans le même secteur, le détachement franco-tchèque aurait pu tomber dans une embuscade si un drone Reaper n’avait pas repéré le rassemblement d’une dizaine de terroristes de l’EI à quelques kilomètres de la position de la formation de Takuba. Une première frappe aérienne « a permis de neutraliser ce groupe ». Mais il en a fallu une seconde, effectuée par un Mirage 2000, pour mettre hors de combat « 4 autres terroristes en embuscade à proximité du TG 2 ».

        Entretemps, également engagé dans une opération de sécurisation dans les environs de la base avancée de Gossi, en appui des convois logistiques présents dans la zone, le sous-groupement commando de Barkhane a été « pris à partie par des éléments armés », qui ont été mis hors de combat. L’EMA n’a pas précisé à quelle formation ils appartenaient.

        Par ailleurs, outre ces opérations de sécurisation, Barkhane continue également la traque des chefs jihadistes. Ainsi, le 28 mars, l’un d’eux, Boubacar Banon, affilié au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM ou JNIM, lié à al-Qaïda], a été « neutralisé » par une frappe réalisée par un drone Reaper alors qu’il circulait à moto, à 30 km au nord de Gossi. C’est un « nouveau succès tactique significatif pour la force Barkhane qui reste déterminée à poursuivre le combat contre les groupes armés terroristes, avec ses alliés sahéliens, européens et nord-américains », s’est félicité l’EMA.

        Dans le même temps, les Forces armées maliennes [FAMa] et le groupe paramilitaire russe Wagner n’ont a priori pas fait de détail dans le village de Moura, situé dans la région de Mopti [centre du Mali]. Le 2 avril, l’état-major malien a affirmé que plus de 200 jihadistes, membres du GSIM, avaient été tués lors d’une opération qui aura duré plus d’une semaine.

        Seulement, des exactions contre la la population civile auraient été commises. La Mission des Nations unies au Mali [MINUSMA] a d’ailleurs fait part de ses préoccupations au sujet d’allégations de violences survenues contre les civils ». Et d’assurer qu’elle est « en concertation avec les autorités maliennes pour [en] établir les faits et les circonstances ».

        Ce 4 avril, le ministère français des Affaires étrangères s’est dit « préoccupé par les informations faisant état d’exactions massives dans le village de Moura par des éléments des forces armées maliennes accompagnées de mercenaires russes du groupe Wagner, et qui auraient causé la mort de centaines de civils ».

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        Un retrait militaire est souvent une manoeuvre compliquée, qui demande une planification et une coordination des moyens aussi précise que possible. D’autant plus que, durant de telles opérations logistiques, une force peut être plus vulnérable qu’auparavant. « C’est un véritable défi sécuritaire », a récemment souligné le général Thierry Burkhard, le chef d’état-major des armées [CEMA], lors d’un entretien diffusé par France24. Et de rappeler que les « groupes armés terroristes sont encore présents ».

        Évidemment, avec la perspective du départ de la force Barkhane, ceux-ci ont accentué leurs actions. C’est notamment le cas de la Province de l’État islamique au Sahel [ex-EIGS] qui, malgré les pertes qui lui ont été infligées au cours de ces derniers mois [avec plusieurs de ces hauts dirigeants éliminés], remonte en puissance dans la région dite des trois frontières ainsi que dans celle de Gao, en multipliant les attaques contre le Mouvement pour le salut de l’Azawad [MSA] et Groupe autodéfense touareg Imghad et alliés [GATIA], deux organisations signataires de l’accord de paix signé à Alger en 2015.

        Aussi, dans cette situation, Barkhane enchaîne les opérations de sécurisation « pro-actives », alors que, désormais chaque semaine, des convois logistiques font la liaison entre ses bases avancées et la Plateforme opérationnelle désert [PfOD] de Gao.

        Ainsi, le 24 mars, grâce à un drone Reaper, un groupe d’une quinzaine de combattants de l’État islamique a été mis hors de combat par une frappe aérienne, ce qui, a précisé l’État-major des armées [EMA] dans son dernier compte-rendu des opérations, a « contribué à la protection de l’emprise de Ménaka », vers laquelle les terroristes se dirigeaient.

        Les jours suivants, Barkhane a dû livrer plusieurs combats. Le 26 mars, lors d’une « opération de sécurisation », le détachement franco-tchèque du groupement européen Takuba [TG2], appuyé par des hélicoptères Tigre, a repéré un groupe armé terroriste [GAT] dans la vallée d’Erenga, décrite par l’EMA comme étant un « sanctuaire jihadiste » au sud d’In Delimane, dans le Liptako malien.

        Le compte-rendu de l’état-major ne s’attarde pas sur cette ation, si ce n’est que les militaires français et tchèques ont eu « plusieurs engagements successifs » avec les jihadistes. Ceux-ci se sont soldés par la « neutralisation » de « plusieurs » terroristes ainsi que par la saisie de quatre motos et de l’armement.

        Cinq jours plus tard, toujours dans le même secteur, le détachement franco-tchèque aurait pu tomber dans une embuscade si un drone Reaper n’avait pas repéré le rassemblement d’une dizaine de terroristes de l’EI à quelques kilomètres de la position de la formation de Takuba. Une première frappe aérienne « a permis de neutraliser ce groupe ». Mais il en a fallu une seconde, effectuée par un Mirage 2000, pour mettre hors de combat « 4 autres terroristes en embuscade à proximité du TG 2 ».

        Entretemps, également engagé dans une opération de sécurisation dans les environs de la base avancée de Gossi, en appui des convois logistiques présents dans la zone, le sous-groupement commando de Barkhane a été « pris à partie par des éléments armés », qui ont été mis hors de combat. L’EMA n’a pas précisé à quelle formation ils appartenaient.

        Par ailleurs, outre ces opérations de sécurisation, Barkhane continue également la traque des chefs jihadistes. Ainsi, le 28 mars, l’un d’eux, Boubacar Banon, affilié au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM ou JNIM, lié à al-Qaïda], a été « neutralisé » par une frappe réalisée par un drone Reaper alors qu’il circulait à moto, à 30 km au nord de Gossi. C’est un « nouveau succès tactique significatif pour la force Barkhane qui reste déterminée à poursuivre le combat contre les groupes armés terroristes, avec ses alliés sahéliens, européens et nord-américains », s’est félicité l’EMA.

        Dans le même temps, les Forces armées maliennes [FAMa] et le groupe paramilitaire russe Wagner n’ont a priori pas fait de détail dans le village de Moura, situé dans la région de Mopti [centre du Mali]. Le 2 avril, l’état-major malien a affirmé que plus de 200 jihadistes, membres du GSIM, avaient été tués lors d’une opération qui aura duré plus d’une semaine.

        Seulement, des exactions contre la la population civile auraient été commises. La Mission des Nations unies au Mali [MINUSMA] a d’ailleurs fait part de ses préoccupations au sujet d’allégations de violences survenues contre les civils ». Et d’assurer qu’elle est « en concertation avec les autorités maliennes pour [en] établir les faits et les circonstances ».

        Ce 4 avril, le ministère français des Affaires étrangères s’est dit « préoccupé par les informations faisant état d’exactions massives dans le village de Moura par des éléments des forces armées maliennes accompagnées de mercenaires russes du groupe Wagner, et qui auraient causé la mort de centaines de civils ».

        Valeurs Actuelles

        Produits alimentaires : le patron de Lidl estime qu’il n’y aura “pas de pénuries” d’huile et appelle les clients à être “raisonnables”

        La guerre en Ukraine se poursuit, au 39e jour de l’offensive russe, et se pose régulièrement la question de pénuries alimentaires, notamment en matière d’huile. Le directeur exécutif achats et marketing de Lidl France, Michel Biéro, s’est confié à ce sujet dans les colonnes du Parisien, samedi 2 avril. Selon lui, il n’y aura « pas de pénuries » d’huile. Raison pour laquelle il enjoint les clients à se montrer « raisonnables », en ne faisant pas de stocks. En revanche, il a précisé à nos confrères que les consommateurs devaient s’attendre à des hausses de prix généralisées, cette année, sur les produits alimentaires.  

        Une inflation de 5 à 8 % 

        Tous produits confondus, à combien Michel Biéro estime-t-il la hausse des prix à laquelle les clients doivent s’attendre ? « En janvier, j’avais estimé que l’inflation serait de 3 à 3,5 % au premier semestre dans l’alimentaire. Je pense désormais que la hausse des prix en France sera vraisemblablement deux fois plus forte, aux alentours de 5 à 8 % », a-t-il avancé auprès du quotidien régional. Avant d’ajouter, l’instant d’après, à ce sujet : « Certes, c’est beaucoup, notamment pour les familles aux revenus très modestes, mais nous ne sommes pas dans la même problématique pour le pouvoir d’achat que l’envolée du gaz ou du carburant. » 

        Vers des pénuries de poulets et d’œufs ? 

        Si Michel Biéro juge qu’aucun manque d’huile alimentaire n’est à craindre, toutefois, il estime que d’autres catégories de produits pourraient être concernées par des risques de pénuries. « Il y a un vrai risque pour les poulets et les œufs », commente-t-il auprès du ParisienDans ces deux cas, 80 % du prix de production est lié à l’alimentation de l’animal, des graines, détaille ensuite le directeur exécutif achats et marketing de Lidl France. Or, l’Ukraine était le grenier de l’Europe. » 

        Aussi, bien que des stocks ont été faits, depuis la dernière récolte de l’automne 2021, « il y a beaucoup de spéculations autour de la peur que les semis n’arrivent pas à temps en Ukraine pour être plantés dans les semaines qui viennent », a-t-il ensuite poursuivi dans les colonnes du journal. Ce qui, ajoute Michel Biéro, compromettrait la prochaine récolte. Et de conclure : « Côté poulets, nous avons un autre souci : le plus gros producteur au monde est ukrainien. Il sortait 1,5 million de bêtes par semaine. L’ensemble du marché européen se tend et cherche d’autres sources d’approvisionnement. » 

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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        New York Times - World

        Guerra Rusia-Ucrania

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        Las fotografías de las atrocidades en Ucrania horrorizan al mundo

        La aparente ejecución de civiles ucranianos por parte de las fuerzas rusas en retirada, con sus cuerpos esparcidos por calles y patios, ha centrado la atención en lo que constituye un crimen de guerra.

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        Por Rick Gladstone

        Tal vez fue la forma en que los cuerpos sin vida, ensangrentados por los disparos y algunos con las manos atadas, fueron dejados en las calles o trasladados a fosas comunes improvisadas. O la realidad de verlos tan cerca en las fotografías y los videos que circularon ampliamente.

        Han sucedido otras atrocidades en las semanas transcurridas desde que Rusia invadió Ucrania, concentrando gran parte de su poder armamentístico en sitios donde hay viviendas y puntos de reunión de los ucranianos de a pie, pero la indignación internacional que provocaron se ha visto eclipsada por la reacción ante las revelaciones de que los soldados rusos en retirada dejaron muchos civiles asesinados cerca de la capital ucraniana.

        Algunos de los cuerpos que fueron encontrados el fin de semana pasado en las afueras de Kiev estaban bocabajo y otros estaban acurrucados. Al parecer, los civiles fueron asesinados mientras andaban en sus bicicletas, caminaban por las calles o en los sótanos de las casas. En Bucha, un suburbio de Kiev donde se encontraron muchas de las personas fallecidas, una mujer descubrió tres cuerpos en su jardín.

        Muchas de las víctimas habían recibido disparos en la cabeza. Un forense dijo que su equipo había recolectado docenas de cuerpos en Bucha. Durante los primeros días de la guerra los rusos disparaban contra cualquier persona, mientras sus tanques atravesaban la ciudad, dijeron algunos residentes.

        Los funcionarios rusos negaron tener cualquier responsabilidad en esas muertes y descartaron las fotografías de los cuerpos diciendo que eran fabricadas, pero las imágenes satelitales tomadas durante la ocupación rusa de Bucha, y otras ciudades, desmintieron sus afirmaciones.

        Un análisis de las imágenes satelitales realizado por The New York Times mostró puntos en las coordenadas exactas donde las fuerzas y los periodistas ucranianos encontraron los cuerpos en las áreas recién liberadas. Eso corroboró los relatos de testigos que dijeron que muchos estuvieron allí durante semanas.

        Los asesinatos sumarios de civiles se suman a las crecientes evidencias de numerosas violaciones flagrantes de las leyes de la guerra cometidas por las fuerzas rusas, como se describen en los Convenios de Ginebra y las definiciones de la Corte Penal Internacional de los crímenes de guerra.

        En los casos de crímenes de guerra, los fiscales tienen una tarea cuesta arriba. Pero los expertos en derecho internacional aseguran que las angustiosas imágenes de civiles asesinados a tiros en Bucha y otras ciudades abandonadas por los rusos, junto con los relatos de testigos oculares, podrían proporcionar una gran cantidad de documentación para las investigaciones.

        A diferencia de otros horrores de la guerra de Ucrania, como el bombardeo de un hospital de maternidad, el derrumbe de un teatro donde la gente se refugiaba o el bombardeo de edificios de apartamentos, los asesinatos en Bucha no pueden ser presentados como daños no intencionales ni pueden ser negados fácilmente como propaganda por los rusos.

        “Aquí lo que es diferente es que tienes imágenes de civiles ejecutados con las manos atadas, ese es un tipo de delito completamente diferente”, dijo Alex Whiting, profesor invitado en la Facultad de Derecho de Harvard que ha trabajado en procesamientos internacionales de crímenes de guerra. “Esto se parece mucho a un crimen”.

        Rachel Denber, subdirectora de la división de Europa y Asia Central de Human Rights Watch, que ha estado reuniendo evidencia de crímenes de guerra en Ucrania, dijo que los asesinatos han generado tanta conmoción en parte porque muchas de las otras muertes de civiles en la guerra han sido causadas ​​por ataques y bombardeos indiscriminados, aunque eso no significa que sean menos atroces.

        “Creo que una de las razones por las que la gente tiene una reacción diferente al descubrimiento de estos cuerpos es la sospecha de que estas víctimas no fueron indiscriminadas, sino deliberadas”, dijo.

        Cuando Rusia comenzó la invasión el 24 de febrero, existían expectativas generalizadas de que su fuerza superior subyugaría con rapidez a Ucrania. Pero cuando encontraron la feroz resistencia ucraniana, los rusos pronto recurrieron a los ataques y bombardeos de misiles a gran escala, haciendo poca o ninguna distinción entre objetivos civiles y militares, y arrasando la totalidad o gran parte de algunas ciudades y pueblos.

        De alguna manera, según los expertos legales, las imágenes de civiles ejecutados a quemarropa transmiten una malevolencia más personal.

        “Supongo que en un nivel, al ver una ciudad destruida, uno piensa que este tipo de cosas suceden en la guerra”, dijo Andrew Clapham, profesor de derecho internacional en el Instituto de Graduados de Ginebra, quien es uno de los asesores del gobierno de Ucrania. “La gente suspende su horror y dice que eso podría suceder en tiempos de guerra”.

        Pero las muertes en las afueras de Kiev, según el académico, mostraban la intención de matar a civiles.

        “Es mucho más obvio que no hay excusas”, dijo Clapham.

        Aquí presentamos un desglose geográfico de dónde se han reportado algunas de las peores atrocidades registradas en la guerra en Ucrania:

        Mariúpol

        El puerto del sureste, uno de los primeros objetivos de la invasión rusa, ha estado sitiado durante semanas con poca comida y cortes de los servicios de agua o energía. Según algunas estimaciones, su antigua población de 450.000 habitantes se ha reducido a 100.000 o menos. El 9 de marzo, un ataque con misiles por parte de Rusia dañó severamente un hospital de maternidad, dejando un número indeterminado de víctimas. Un bombardeo ruso ejecutado el 16 de marzo destruyó el Teatro Dramático Mariúpol, donde cientos de civiles habían buscado refugio y donde se había escrito la palabra “niños” en letras grandes en el exterior para disuadir a los atacantes aéreos. Funcionarios ucranianos dijeron que 300 personas que estaban en el interior murieron. El 21 de marzo, funcionarios ucranianos dijeron que los militares rusos habían trasladado a unos 4500 residentes de Mariúpol a territorio ruso, lo que, de confirmarse como una reubicación forzada, sería un posible crimen de guerra.

        Járkov

        La ciudad de 1,5 millones en el este de Ucrania, la segunda más grande del país, ha sido objeto de ataques aéreos rusos con misiles, artillería y municiones en racimo, armas ampliamente prohibidas que esparcen bombas en un área extensa. Según los residentes y los videos verificados por The New York Times, la destrucción de Járkov ha incluido escuelas primarias y residencias. Las autoridades ucranianas estimaron recientemente que al menos 500 personas habían muerto. Y Human Rights Watch, en un informe publicado el domingo sobre posibles crímenes de guerra en Ucrania, dijo que había documentado al menos un caso de violación por parte de soldados rusos en la región de Járkov, el 13 de marzo.

        Chernígov

        La ciudad del norte, cerca de la frontera con Bielorrusia, fue un refugio temporal para muchos civiles que buscaban escapar del avance inicial de Rusia para rodear Kiev. Pero las fuerzas rusas también sometieron a Chernígov a implacables ataques aéreos, después de que los defensores ucranianos impidieran que los invasores tomaran esa ciudad. Testigos dijeron que los ataques rusos destruyeron escuelas, dañaron hospitales y afectaron a personas civiles que esperaban en las filas para comprar pan.

        Mykolaiv

        La gran ciudad industrial del sur, con una población de 500.000 habitantes, que bloquea el camino del ejército ruso al puerto de Odesa en el mar Negro, ha resistido varios avances y ataques aéreos rusos. Uno destruyó un cuartel militar marino que mató a decenas, otros fueron más indiscriminados. Los ataques con misiles se han estrellado contra edificios de apartamentos residenciales. Y la semana pasada, un ataque con misiles golpeó un edificio del gobierno y mató al menos a 36 personas. Durante el fin de semana y el lunes, se informaron otros ataques mortales contra vehículos y viviendas en la ciudad y sus alrededores.

        Suburbios de Kiev

        Se han encontrado muchos cuerpos de civiles en los suburbios al norte de Kiev, principalmente en Bucha, pero hasta el lunes no se había determinado un recuento exacto. En su informe del domingo, Human Rights Watch relató la ejecución sumaria de un hombre de Bucha, el 4 de marzo, por parte de soldados rusos y el asesinato de una madre y su hija de 14 años en otra ciudad del norte, Vorzel, unos días después.

        También se ha informado de violencia sexual por parte de los ocupantes rusos. El mes pasado, la fiscal general de Ucrania, Iryna Venediktova, dijo en una publicación de Facebook que un soldado ruso había matado a un civil desarmado y luego había violado repetidamente a su esposa en un suburbio de Kiev.

        Laura A. Dickinson, profesora de la Facultad de Derecho de la Universidad George Washington que se especializa en derecho internacional, dijo que las fotografías de los cuerpos en los suburbios de Kiev ofrecen algunos de los signos más convincentes de que la parte rusa ha cometido atrocidades, independientemente de las negaciones del Kremlin.

        “La evidencia es bastante condenatoria, diría yo”, comentó. “Es difícil descartarla como falsa”.

        Rick Gladstone es editor y escritor de la sección de International con sede en Nueva York. Ha trabajado en el Times desde 1997, en donde comenzó como editor en la sección de Negocios. @rickgladstone

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        Former US President Barack Obama could not help ribbing his old deputy on a return jaunt to the White House.

        He got a lot of laughs by addressing President Joe Biden as "Vice-President", his title during the eight years of the Obama presidency from 2009-17.

        Mr Obama joined Mr Biden on Tuesday as he signed an executive order to strengthen the Affordable Care Act.

        France24 - Monde

        Présidentielle 2022 à J-4 : derniers jours pour mobiliser face à un risque d'abstention record

        Publié le : 07/04/2022 - 09:47

        Claire BONNICHON Suivre Achren VERDIAN Marina BERTSCH Suivre

        Alors que le premier tour de la présidentielle se rapproche, l'écart se resserre encore dans les sondages entre le président sortant Emmanuel Macron et Marine Le Pen, candidate du Rassemblement National. De son côté, Nicolas Dupont-Aignan, crédité de 2 % dans les intentions de vote, fait son grand meeting de campagne. Également dans ce numéro, la place de l'écologie dans les programmes et le portrait de Philippe Poutou, candidat du Nouveau Parti Anticapitaliste.

        ÉLYSÉE 2022

        Présidentielle : que proposent les candidats pour l’environnement ?

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        France24 - World

        Ukraine's Eurovision Song Contest band calls for end to war

        Issued on: 07/04/2022 - 17:33

        Eve JACKSON Follow

        In this edition of Encore!, we hear from the frontman for the group representing Ukraine at the Eurovision Song Contest as he calls for people across the world to protest Russia's invasion of his country. Kalush Orchestra's Oleh Psiuk was speaking from Israel, where the group have been rehearsing together for the first time since the war broke out.

        We also explore Paris's spring exhibitions, including iconic photographer Sebastião Salgado's eco-friendly bamboo space hosting his new water-themed show "Aqua Mater" right in the heart of Paris's business district.

        Plus, we get a glimpse of iconic photojournalist Raymond Depardon’s exhibition at Paris's Arab World Institute marking 60 years since Algerian independence.

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        Valeurs Actuelles

        “Zones à faibles émissions”, tout comprendre à cette bombe à retardement qui menace les automobilistes

        Une ZFE (zone à faibles émissions) est une zone urbaine dont la circulation est réglementée en fonction du niveau de pollution des véhicules. Son périmètre peut s’étendre à l’ensemble d’une ville, à plusieurs communes limitrophes ou à l’intégralité d’une agglomération. La mise en place de ces zones fait suite à une demande des instances européennes qui reprochaient à la France des dépassements des seuils d’émissions de polluants dans certaines villes. Depuis l’été 2021, la loi Climat et Résilience oblige toutes les agglomérations de plus de 150000 habitants à mettre en place une ZFE au plus tard au 1er janvier 2025. Au total, plus d’une quarantaine de zones seront fortement restreintes à la circulation avec une interdiction des voitures Crit’Air 3 et au-delà dans toutes les ZFE françaises à cette date butoir. En France, la distinction entre les véhicules autorisés à circuler ou non se fait sur la base d’une vignette « Crit’Air » qui peut être commandée sur internet à moins de 4 euros avec six niveaux de classification: de Crit’Air 0 (véhicules électriques et à hydrogène) à Crit’air 5 (voitures Diesel produites entre 1997 et 2000). Les voitures plus anciennes n’auront, elles, pas le droit d’avoir une vignette… Quant aux voitures à essence, elles se partagent les vignettes allant de 1 à 3. Les moteurs Diesel n’ont droit qu’à une vignette allant de 2 à 5. Autant dire que l’obtention d’un sésame vers les villes sera difficile. Et la sélection commence dès maintenant.

        Plus de la moitié des voitures concernées

        Il existe dès à présent plus d’une dizaine de ZFE dans plusieurs agglomérations, dont l’organisation reste assez libre avant la date couperet de 2025. Par exemple, la métropole du Grand Paris interdit déjà les modèles à vignettes Crit’Air 4 et 5 et non classés (et annonce l’interdiction des Crit’Air 3 dès 2023) tandis que d’autres agglomérations n’ont prévu de mettre en place les premières interdictions que cet été. C’est le cas de la Métropole de Montpellier qui annonce les premières restrictions dès le 1er juillet avec tout de même comme objectif, l’interdiction pure et simple de tous les véhicules Diesel en 2028. Ces inégalités territoriales ajoutées à une absence d’information risquent de provoquer une grande incompréhension des usagers, en particulier ceux qui voyageront d’une agglomération à une autre avec leur voiture, qu’elle soit Diesel ou même essence. La Métropole Grand Lyon annonce déjà la couleur avec l’interdiction progressive de la circulation des véhicules classés Crit’Air 4, 3 et même… 2, de 2023 à 2026 !

        Cela correspond à environ 15 millions de véhicules, qui devront être tout simplement mis à la casse faute de pouvoir s’en servir…

        Avec de telles contraintes, 70% du parc automobile actuel ne pourrait plus rouler à Lyon et ses alentours. Rappelons-nous qu’il n’y a pas si longtemps, la réforme du contrôle technique a fait bondir les prix des interventions en raison des nouvelles normes anti-pollution… A quoi bon avoir fait payer plus cher des millions d’automobilistes au nom de la qualité de l’air pour finalement les bannir des agglomérations ? Notons que les restrictions établies de façon permanente dans chaque ZFE peuvent être plus sévères en cas d’épisode de pollution. Ce fut le cas lundi 28 mars, à la demande du préfet, où la métropole de Lille n’a autorisé que les vignettes Crit’Air de 0 à 3 à circuler.

        Too Fast, too Furious ?

        Si nous pouvons espérer que la majorité des métropoles ne feront pas trop de zèle d’ici 2025, près de 40% du parc automobile devra être renouvelé après le 31 décembre 2024 puisque les véhicules avec un Crit’Air 3, 4, 5 ne pourront plus rouler dans les agglomérations de plus de 150 000 habitants. Cela correspond à environ 15 millions de véhicules, qui devront être tout simplement mis à la casse faute de pouvoir s’en servir… Une mise à la poubelle pour des millions de voitures qui ne sera probablement pas sans conséquence pour l’environnement. Un comble pour une réforme qui au départ devait lutter contre la pollution. Comment imaginer un instant que ces voitures inutilisables en ville auront une quelconque valeur à la vente ? Beaucoup de propriétaires essayeront de se débarrasser de leur voiture en bon état de marche mais… Qui en voudra ? Cette obsolescence programmée des voitures thermiques va obliger des millions de Français à s’équiper d’un véhicule neuf, sachant qu’un modèle électrique ou hybride neuf coûte plus de 20000 euros en moyenne. Face à cette brutalité dont l’échéance, rappelons-le, est au plus tard dans moins de 3 ans, des associations se dressent pour alerter de ce futur projet. C’est le cas de la Ligue de défense des conducteurs, qui demande un moratoire sur les ZFE. Près de 80000 personnes ont signé une pétition en ligne qui sera adressée au gouvernement. Cette association préconise une disparition progressive et douce des voitures thermiques jusqu’à 2035, date à laquelle la majorité des véhicules à essence seront en fin de vie. Selon elle, les mesures actuelles vont pénaliser les foyers les plus modestes et accélérer la désertification des centres villes. Par ailleurs, la Ligue de défense des conducteurs pointe du doigt la « vidéo verbalisation » qui est prévue pour faire appliquer les nouvelles règles avec à la clé une amende de 68 euros pour ceux qui n’auront pas la bonne vignette. En plus d’actions auprès des parlementaires et d’une action en justice contre l’État, l’association 40 millions d’automobilistes invite les conducteurs à manifester leur mécontentement en téléchargeant un modèle de lettre à envoyer au Président de la République. L’association dénonce un « projet anti-social » visant à instaurer des « Zones à Forte Exclusion ».

        Vers une tension sociale

        Il y a quelques jours, l’Institut CSA a publié une étude sur les ZFE. Il en résulte que c’est le pouvoir d’achat qui semble être le problème majeur pour les Français. Uniquement 14 % des personnes impactées par une ZFE disposent de 20 000 euros ou plus pour changer de voiture, contre 36 % d’entre eux qui déclarent ne pas avoir les moyens d’acheter un nouveau véhicule Crit’Air 1. Au total, un véhicule sur deux impacté par les ZFE ne sera pas remplacé, notamment en raison d’un manque de moyens financiers. Patrice Leclerc, maire de Gennevilliers dans les Hauts-de-Seine, a déclaré le 28 mars dernier au micro d’Europe 1 que « ce sont des millions de véhicules et des millions de personnes qui vont être touchés l’année prochaine, quand on va arriver au Crit’Air 3. » Patrice Leclerc n’écarte pas qu’une nouvelle révolte type gilets jaunes ait lieu. Il poursuit : « Nous avons 8 000 véhicules en Crit’Air 3, 4, 5. On a l’une des populations les plus pauvres d’ Île-de-France, donc ce sont ceux qui ne peuvent pas épargner, et il y a aussi les personnes âgées qui refusent d’emprunter sur plusieurs années pour s’acheter une nouvelle voiture, et c’est vrai aussi pour les petits entrepreneurs. »

        Ma voiture marche très bien, qu’est ce qu’on va encore nous emmerder avec ces règles à la noix. Le tramway est un coupe-gorge, donc parfait, je vais m’installer ailleurs.

        Catherine est retraitée et vit aux environs de Montpellier. Son logement est situé dans la future ZFE de l’agglomération montpelliéraine. Sans langue de bois, elle nous explique qu’elle n’a pas l’intention de changer sa voiture qui sera bientôt interdite de rouler: « Ma voiture marche très bien, qu’est ce qu’on va encore nous emmerder avec ces règles à la noix. Le tramway est un coupe-gorge, donc parfait, je vais m’installer ailleurs. »

        Quelles solutions ?

        Questionné par Valeurs actuelles, un patron d’une concession Citroën de l’Hérault nous explique que ses clients se dirigent de plus en plus vers la location longue durée. « Le leasing permet de lisser les prix et permet d’avoir un véhicule neuf sans avoir à l’acheter, ce qui est utile avec ces nouvelles règles de vignettes. De plus, nos clients se séparent de leur voiture à la fin de la location sans avoir à gérer la vente. On s’occupe de ça et ils peuvent repartir avec un véhicule encore plus récent et moins polluant. » Pour ceux qui auront les moyens d’acheter une voiture neuve, des primes à la conversion seront possibles pouvant aller jusqu’à 5000 euros en fonction du véhicule et des revenus. À cela s’ajoute un dispositif de bonus national allant de 1000 à 6000 euros en fonction du modèle. Dans certaines ZFE, des aides spécifiques sont prévues, comme un prêt à taux zéro. Malgré ces aides, il n’en reste pas moins que ces coups de pouce ne concerneront pas les foyers modestes en raison des prix déjà très élevés des voitures hybrides et électriques. Notons que l’âge moyen des véhicules en France est de 11 ans et ne fait que progresser malgré les primes déjà en vigueur depuis plusieurs années.

        D’autres solutions sont possibles, mais elles semblent peu viables sur le long terme. Le GPL (gaz à pétrole liquéfié) n’est pas proposé par beaucoup de constructeurs et même s’il semble revenir en force en France, en raison de l’envolée des prix des carburants et de sa classification en Crit’Air 1, il y a peu de pompes GPL disponibles sur le territoire. Environ une station sur 7 seulement en dispose actuellement.

        Il faudra débourser environ 8000 euros pour transformer une petite citadine en électrique…

        Le bioéthanol, quant à lui, est un carburant végétal qui fonctionne uniquement sur les véhicules à essence avec un boîtier connecté au moteur. L’opération coûte environ 1000 euros. Malgré de nombreux témoignages vantant cette méthode, il faut souligner que toutes les voitures à essence ne sont pas compatibles avec la pose d’un boîtier électronique. Et, selon nos informations, le véhicule modifié ne change pas son classement aux normes Crit’Air ! Il gardera la vignette qu’il avait avant sa mutation. L’intérêt est donc très limité dans le temps. Il est également possible de transformer sa voiture à essence en voiture électrique, mais la technique appelée Rétrofit est coûteuse. Il faudra débourser environ 8000 euros pour transformer une petite citadine en électrique et les prix peuvent augmenter en fonction de l’autonomie demandée…

        Le retour en force des voitures de collection

        L’autre solution un peu folle serait l’achat d’une voiture de collection. Ces « vieilles dames » représentent environ 0,5% du parc roulant. Or, ce chiffre pourrait bondir dans les prochaines années et de nombreux concessionnaires remarquent une demande pour ces automobiles de plus de 30 ans. La Fédération française des véhicules d’époque (FFVE) agit auprès des ZFE pour que les voitures de collection bénéficient d’une dérogation. Paris, Rouen, Reims et Nice ont déjà répondu favorablement à cette demande et d’autres ZFE sont en cours de réflexion. Cela peut paraître aberrant de voir des voitures de plus de 30 ans autorisées à rouler tandis que celles qui ont 10 ans de moins ne le seront plus au nom de la pollution de l’air… La FFVE met en avant que les modèles de collection roulent en moyenne 15 fois moins que les autres… Du moins pour l’instant. Alors, tout le monde en 2 CV ?

        La solution ultime serait peut-être le retour du cheval comme moyen de transport. C’est le choix insolite qu’a fait un jeune serveur de Haute-Loire.

        Enfin, pour ceux qui ont l’ âme d’un John Wayne, la solution ultime serait peut-être le retour du cheval comme moyen de transport. C’est le choix insolite qu’a fait un jeune serveur de Haute-Loire, rapporté par France 3, le 14 mars dernier, en expliquant qu’il allait désormais venir à son travail avec sa jument. S’il ne précise pas la vignette que possède sa voiture qui fonctionne au Gazole, le jeune homme explique que ce sont les motivations économiques qui l’ont amené à faire ce choix. Il est possible que cet exemple en inspire d’autres, compte tenu des nouvelles règles drastiques qui se préparent dans les agglomérations.

        Sous couvert d’écologie, des millions de voitures vont être purement et simplement interdites en ville d’ici 2025, voire même avant, selon les choix locaux. Outre la question budgétaire qui va être un réel problème pour un grand nombre de Français, la question industrielle se pose également. Avec la pénurie des matières premières accentuée par la crise sanitaire, il semble peu probable que les constructeurs arrivent à fournir un nombre suffisant de voitures non polluantes à un prix abordable et dans des délais raisonnables. Par ailleurs, plusieurs candidats à l’élection présidentielle ont déclaré qu’ils mettraient fin aux ZFE en cas de victoire. C’est le cas par exemple d’ Eric Zemmour, de Nicolas Dupont Aignan, de Marine Le Pen et de Jean Luc Mélenchon. Ils redoutent, en particulier, la probabilité d’une bombe sociale après les prochaines élections si le plan prévu pour 2025 se met en place. En interdisant l’accès aux agglomérations à des millions de Français qui voudront travailler, se soigner, se former, faire leurs achats, avec comme unique solution un endettement via un crédit à la consommation, ou l’achat hypothétique d’une calèche… Des millions de John Wayne risquent de sortir leur Colt !

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        New York Times - World

        Protestas en Perú: el gobierno eliminó el estado de emergencia pero las manifestaciones continúan

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        El presidente Pedro Castillo había prohibido a los residentes de la capital salir de sus casas durante casi 24 horas, lo que generó preocupación entre grupos de derechos humanos y críticos. Pero las protestas no cesaron después de que eliminara la medida.

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        Por Mitra Taj

        LIMA— Las manifestaciones continuaron el martes por la noche en Perú después de que el presidente Pedro Castillo eliminara un decreto de emergencia sin precedentes que había suspendido algunas libertades civiles en Lima, la capital. Mientras tanto, su gobierno, que se encuentra cada vez más aislado, tenía dificultades para apaciguar una serie de protestas a causa del aumento de precios de combustible, alimentos y fertilizantes que ha afectado al país en días recientes.

        Castillo había anunciado el toque de queda un poco antes de la medianoche del lunes, en un mensaje televisado que sorprendió a muchos en la capital, que tiene casi 10 millones de habitantes, y que desencadenó críticas de muchos sectores de la sociedad peruana. Al emitir las restricciones, citó la violencia reciente y exigió que los residentes de Lima y la ciudad portuaria vecina de Callao permanecieran en sus hogares durante aproximadamente 24 horas.

        El presidente tuvo que dar marcha atrás el martes, mientras manifestantes vestidos con las camisetas rojiblancas de la selección nacional de fútbol que ondeaban banderas de Perú desafiaron el mandato de no salir y se congregaron en el centro de Lima para exigir su renuncia, cuando Castillo entablaba conversaciones con los legisladores. Los manifestantes celebraron fuera del Congreso luego de que el descontento generalizado lo llevara a reconsiderar la medida.

        “El Perú no está pasando por un buen momento”, dijo Castillo después de levantar el toque de queda. Agregó que su gobierno había tenido que actuar: “estamos trasladándonos al despacho para rubricar y dejar sin efecto esta medida de inamovilidad”.

        Al atardecer continuaban los enfrentamientos entre los manifestantes y la policía; los agentes lanzaron gases lacrimógenos y la gente les arrojaba piedras. El número de manifestantes disminuyó mientras anochecía, pero la televisión local informó de que algunos prendieron fuego y vandalizaron las oficinas del poder judicial, la fiscalía y el Jurado Nacional de Elecciones.

        La orden había entrado en vigor solo dos horas después del anuncio televisado de Castillo, lo que desconcertó a un país en el que muchas personas han ido perdiendo la confianza en el gobierno luego de que, en los últimos años, una seguidilla de escándalos de corrupción, rencillas políticas e inestabilidad han obligado a tres presidentes a abandonar el cargo y mandado a varios exmandatarios y políticos a prisión.

        De inmediato, la medida había sido calificada como desproporcionada y autoritaria por abogados de derechos humanos, activistas y críticos del gobierno; los analistas dijeron que revela la creciente paranoia de la gestión de Castillo, que tras ocho meses en el cargo ha gobernado de manera errática y perdido apoyo en todos los sectores políticos.

        Eduardo Dargent, un politólogo en Lima, dijo que se trataba de “una medida defensiva de un gobierno débil, de un gobierno torpe, de un gobierno que se ha debilitado”.

        La Defensoría del Pueblo, una agencia del Estado que defiende los derechos humanos, así como representantes de distintos partidos políticos, grupos de derechos humanos y asociaciones empresariales, habían hecho llamados a Castillo para que revirtiera la medida. El martes por la tarde, al menos cientos de manifestantes desafiaron el toque de queda y se reunieron en el centro para protestar y pedir la renuncia de Castillo.

        El lunes se cumplieron dos semanas de las protestas que en un inicio eran contra el alza en los precios de combustible y fertilizantes, producto de la invasión de Rusia a Ucrania, y que se han convertido en amplias manifestaciones antigubernamentales en varias regiones del país. Se han registrado al menos cuatro fallecimientos relacionados con la agitación.

        Si bien la mayor parte de la violencia de los días recientes había sucedido fuera de la capital, un ministro del gabinete de Castillo indicó el martes que la decisión de imponer toque de queda en Lima estaba fundamentada en información proporcionada por Jorge Montoya, un congresista de extrema derecha y oficial retirado de la Marina que recién la semana pasada apoyaba el segundo intento fallido de iniciar un juicio político para destituir al presidente.

        El martes, Montoya le dijo a la prensa que tenía conocimiento de informes de inteligencia que indicaban que la gente planeaba “bajar de los cerros” para saquear Lima, una declaración que hacía eco de una teoría de la conspiración en la capital que se aprovecha de los discursos racistas sobre los peruanos de los Andes.

        Residentes de algunas zonas de la capital golpearon cacerolas como protesta a la medida el martes. Las calles de Lima lucían en buena medida vacías en la mañana, según las imágenes emitidas en los noticieros televisivos. El transporte público y las escuelas estaban cerradas y la policía había instalado puestos de revisión para restringir el tránsito.

        Juan López, un recepcionista de un edificio en Lima que tiene 27 años, no se enteró de la medida sino hasta la mañana del martes. “Todo estaba desolado”, dijo.

        “Hay tantas cosas que prometió y al final no hizo nada. Es una decepción”, dijo López de Castillo. Para él, el estado de emergencia parecía ser “una provocación”, comentó. “Creo que la gente se va a levantar”.

        Castillo, un exactivista sindical de extracción campesina que en 2017 lideró un paro de maestros que duró dos meses y paralizó las escuelas, anunció el decreto la víspera del trigésimo aniversario del “autogolpe” de Alberto Fujimori, el día en que el líder ordenó que el ejército tomara el control del Congreso y los juzgados y que marca el inicio de su régimen autoritario.

        Como Fujimori, Castillo fue electo democráticamente con una plataforma populista, impulsado por una ola de descontento contra la clase gobernante tras años de crisis políticas y económicas. En la elección del año pasado derrotó por un estrecho margen a la hija de Fujimori, quien ha pasado a encarnar a la élite política.

        En sus primeros ocho meses en el cargo, Castillo ha ido agotando su capital político y se ha hundido en las encuestas de aceptación mientras zigzaguea de izquierda a derecha, tropezando de escándalo en escándalo y haciendo una serie de nombramientos controversiales al tiempo que fracasa en proponer reformas significativas.

        Hasta ahora ha sobrevivido a dos juicios políticos y enfrenta cada vez más acusaciones de corrupción que los analistas dicen que casi con certeza ocasionarán que se le investigue formalmente por actividades criminales una vez que termine su mandato y el fuero presidencial.

        “Mientras continúa esta suerte de incompetencia e inutilidad, la tentación autoritaria crece, y de ahí es de donde yo creo que viene esto”, dijo Jo-Marie Burt, una profesora de estudios latinoamericanos en la Universidad George Mason que vivió en Lima durante el sangriento conflicto interno de los años ochenta, cuando el gobierno combatía a las insurgencias izquierdistas y los toques de queda nocturnos eran rutinarios.

        En Perú, dijo Burt, no se implementaron toques de queda de 24 horas ni siquiera durante los peores periodos de la violencia.

        Después de ignorar las protestas durante varios días, Castillo acusó a los líderes de las manifestaciones de recibir pagos para incitar la inestabilidad, lo que indignó a los manifestantes. Su primer ministro dijo que si a la gente ya no le alcanzaba para comprar pollo, que mejor comieran pescado, a pesar de que el pescado es más caro. Y su ministro de Defensa pareció desestimar las cuatro muertes vinculadas con las protestas.

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        Rapport du Giec 2022 : vers une situation climatique irréversible ?

        Publié le : 04/04/2022 - 14:05

        Aziza NAIT SIBAHA Suivre

        Un nouveau rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) va être publié le 4 avril. Il proposera un éventail de scénarios pour limiter le réchauffement climatique et ses impacts déjà dévastateurs. Les discussions entre les 195 pays membres du Giec ont commencé voilà deux semaines et tous ne partagent pas la même vision.

        Une émission préparée par Aziza Nait Sibaha, Mohamed Chenteur et Jessica Fahed 

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        La Marine royale néerlandaise va réduire sa flotte de sous-marins Walrus… afin de pouvoir la conserver

        par Laurent Lagneau · 4 avril 2022

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        Cela fait maintenant plus de huit ans que les Pays-Bas ont lancé le programme « WRES » afin de remplacer les quatre sous-marins à propulsion classique de type Walrus mis en oeuvre par la Marine royale néerlandaise. D’un montant évalué à environ 2,5 milliards d’euros, ce projet insiste sur les transferts de technologies et l’implication de l’industrie locale dans la construction et le maintien en condition opérationelle des quatre futurs navires.

        Dans le même temps, les quatre sous-marins de type Walrus ont été modernisés pour leur redonner suffisamment de potentiel pour demeurer en service jusqu’en 2025, voire 2028. Cette modernisation a consisté à remettre leur coque à neuf, à remplacer leur périscope par un mat optronique et à leur installer un nouveau système de gestion de combat ainsi que des capteurs de dernière génération et un module dédié aux opérations spéciales.

        Pour le programme WRES, trois industriels sont ont en lice, dont le français Naval Group [associé à l’intégrateur Royal IHC] avec le Shortfin Barracuda, l’allemand ThyssenKrupp Marin Systems [avec le U212CD] et le suédois Kockums [avec le A26]. L’espagnol Navantia a été écarté de l’appel d’offres en décembre 2019, faute d’avoir été en mesure de nouer des partenariats avec des industriels néerlandais à un niveau suffisant.

        Selon le calendrier initial, le ministère néerlandais de la Défense aurait dû annoncer le nom du constructeur naval retenu pour le programme WRES en 2021. Finalement, cette échéance a été repoussée à une date indéterminée. En cause? Une dialogue difficile avec les soumissionnaires, ceux-ci n’ayant « pas livré les informations souhaitées ». En octobre dernier, et alors que les chances de remplacer les quatre Walrus dans les délais prévus s’amenuisaient, il a indiqué avoir mis en place un « groupe de travail » pour examiner les solutions possibles pour les maintenir plus longtemps en service. Les conclusions étaient attendues dans le courant du printemps 2022.

        Et le ministère a tenu parole. En effet, le 1er avril, considérant que la Marine royale néerlandaise ne peut pas se priver d’une flotte de sous-marins, il a donc fait part de sa décision de prolonger deux des quatre « Walrus », à savoir les plus récents.

        « Afin de maintenir une capacité sous-marine jusqu’à ce que les nouveaux bateaux soient disponibles, les sous-marins actuels devront naviguer plus longtemps. L’objectif est qu’ils puissent naviguer juqu’au milieu des années 2030, mais sous réserve que les conditions de sécurité soient respectées, ce qui nécessitera, entre autre, une approche différente en matière de maintenance », a ainsi indiqué le ministère néerlandais de la Défense.

        Aussi, deux des quatre sous-marins de la classe Walrus seront désarmés. « Des parties de ces deux bateaux les plus anciens serviront à l’entretien des deux autres », a-t-il précisé. En clair, les HNMLS Walrus et Zeeleeuw vont donc être retirés du service pour être « cannibalisés ».

        Par ailleurs, afin d’accélérer la mise en oeuvre du programme WRES, le ministère va revoir les modalités de l’appel d’offres qu’il a lancé, notamment en séparant l’achat des sous-marins de leur entretien. Les trois soumissionnaires vont donc être invités à remettre leurs offres avant la fin de cette année. « Ce n’est qu’après que des accords sur la maintenance pendant la durée de vie [des sous-marins] seront conclus », a-t-il précisé, avant d’insister – c’est à noter – sur la capacité de ces futurs navires à tirer des missiles de croisière à longue portée.

        Désormais, les deux premiers sous-marins construits dans le cadre du programme WRES devraient être admis au service durant la période 2034-2037, soit trois ans de plus qu’initialement prévu… Mais trois ans de moins si le processus actuel avait été maintenu en l’état.

        Sans doute que la Marine royale néerlandaise ne se trouverait pas dans une telle situation si les Pays-Bas n’avaient pas autant baissé leurs dépenses militaires au cours de ces dernières années. En 2014, et alors que la Russie venait d’annexer la Crimée, celles-ci avaient atteint leur plus bas niveau… en 200 ans, pour atteindre 1,06% du PIB seulement. Maintenant que la guerre est de retour en Europe, le gouvernement néerlandais a décidé de mettre les bouchées doubles pour rattraper le temps perdu, avec un effort visant à porter le budget de ses forces armées à un montant équivalent à 2% du PIB, conformément à l’objectif auquel tous les pays membres de l’Otan ont souscrit, en 2014.

        La Marine royale néerlandaise va réduire sa flotte de sous-marins Walrus… afin de pouvoir la conserver

        par Laurent Lagneau · 4 avril 2022

        Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

        Cela fait maintenant plus de huit ans que les Pays-Bas ont lancé le programme « WRES » afin de remplacer les quatre sous-marins à propulsion classique de type Walrus mis en oeuvre par la Marine royale néerlandaise. D’un montant évalué à environ 2,5 milliards d’euros, ce projet insiste sur les transferts de technologies et l’implication de l’industrie locale dans la construction et le maintien en condition opérationelle des quatre futurs navires.

        Dans le même temps, les quatre sous-marins de type Walrus ont été modernisés pour leur redonner suffisamment de potentiel pour demeurer en service jusqu’en 2025, voire 2028. Cette modernisation a consisté à remettre leur coque à neuf, à remplacer leur périscope par un mat optronique et à leur installer un nouveau système de gestion de combat ainsi que des capteurs de dernière génération et un module dédié aux opérations spéciales.

        Pour le programme WRES, trois industriels sont ont en lice, dont le français Naval Group [associé à l’intégrateur Royal IHC] avec le Shortfin Barracuda, l’allemand ThyssenKrupp Marin Systems [avec le U212CD] et le suédois Kockums [avec le A26]. L’espagnol Navantia a été écarté de l’appel d’offres en décembre 2019, faute d’avoir été en mesure de nouer des partenariats avec des industriels néerlandais à un niveau suffisant.

        Selon le calendrier initial, le ministère néerlandais de la Défense aurait dû annoncer le nom du constructeur naval retenu pour le programme WRES en 2021. Finalement, cette échéance a été repoussée à une date indéterminée. En cause? Une dialogue difficile avec les soumissionnaires, ceux-ci n’ayant « pas livré les informations souhaitées ». En octobre dernier, et alors que les chances de remplacer les quatre Walrus dans les délais prévus s’amenuisaient, il a indiqué avoir mis en place un « groupe de travail » pour examiner les solutions possibles pour les maintenir plus longtemps en service. Les conclusions étaient attendues dans le courant du printemps 2022.

        Et le ministère a tenu parole. En effet, le 1er avril, considérant que la Marine royale néerlandaise ne peut pas se priver d’une flotte de sous-marins, il a donc fait part de sa décision de prolonger deux des quatre « Walrus », à savoir les plus récents.

        « Afin de maintenir une capacité sous-marine jusqu’à ce que les nouveaux bateaux soient disponibles, les sous-marins actuels devront naviguer plus longtemps. L’objectif est qu’ils puissent naviguer juqu’au milieu des années 2030, mais sous réserve que les conditions de sécurité soient respectées, ce qui nécessitera, entre autre, une approche différente en matière de maintenance », a ainsi indiqué le ministère néerlandais de la Défense.

        Aussi, deux des quatre sous-marins de la classe Walrus seront désarmés. « Des parties de ces deux bateaux les plus anciens serviront à l’entretien des deux autres », a-t-il précisé. En clair, les HNMLS Walrus et Zeeleeuw vont donc être retirés du service pour être « cannibalisés ».

        Par ailleurs, afin d’accélérer la mise en oeuvre du programme WRES, le ministère va revoir les modalités de l’appel d’offres qu’il a lancé, notamment en séparant l’achat des sous-marins de leur entretien. Les trois soumissionnaires vont donc être invités à remettre leurs offres avant la fin de cette année. « Ce n’est qu’après que des accords sur la maintenance pendant la durée de vie [des sous-marins] seront conclus », a-t-il précisé, avant d’insister – c’est à noter – sur la capacité de ces futurs navires à tirer des missiles de croisière à longue portée.

        Désormais, les deux premiers sous-marins construits dans le cadre du programme WRES devraient être admis au service durant la période 2034-2037, soit trois ans de plus qu’initialement prévu… Mais trois ans de moins si le processus actuel avait été maintenu en l’état.

        Sans doute que la Marine royale néerlandaise ne se trouverait pas dans une telle situation si les Pays-Bas n’avaient pas autant baissé leurs dépenses militaires au cours de ces dernières années. En 2014, et alors que la Russie venait d’annexer la Crimée, celles-ci avaient atteint leur plus bas niveau… en 200 ans, pour atteindre 1,06% du PIB seulement. Maintenant que la guerre est de retour en Europe, le gouvernement néerlandais a décidé de mettre les bouchées doubles pour rattraper le temps perdu, avec un effort visant à porter le budget de ses forces armées à un montant équivalent à 2% du PIB, conformément à l’objectif auquel tous les pays membres de l’Otan ont souscrit, en 2014.

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        Cela fait maintenant plus de huit ans que les Pays-Bas ont lancé le programme « WRES » afin de remplacer les quatre sous-marins à propulsion classique de type Walrus mis en oeuvre par la Marine royale néerlandaise. D’un montant évalué à environ 2,5 milliards d’euros, ce projet insiste sur les transferts de technologies et l’implication de l’industrie locale dans la construction et le maintien en condition opérationelle des quatre futurs navires.

        Dans le même temps, les quatre sous-marins de type Walrus ont été modernisés pour leur redonner suffisamment de potentiel pour demeurer en service jusqu’en 2025, voire 2028. Cette modernisation a consisté à remettre leur coque à neuf, à remplacer leur périscope par un mat optronique et à leur installer un nouveau système de gestion de combat ainsi que des capteurs de dernière génération et un module dédié aux opérations spéciales.

        Pour le programme WRES, trois industriels sont ont en lice, dont le français Naval Group [associé à l’intégrateur Royal IHC] avec le Shortfin Barracuda, l’allemand ThyssenKrupp Marin Systems [avec le U212CD] et le suédois Kockums [avec le A26]. L’espagnol Navantia a été écarté de l’appel d’offres en décembre 2019, faute d’avoir été en mesure de nouer des partenariats avec des industriels néerlandais à un niveau suffisant.

        Selon le calendrier initial, le ministère néerlandais de la Défense aurait dû annoncer le nom du constructeur naval retenu pour le programme WRES en 2021. Finalement, cette échéance a été repoussée à une date indéterminée. En cause? Une dialogue difficile avec les soumissionnaires, ceux-ci n’ayant « pas livré les informations souhaitées ». En octobre dernier, et alors que les chances de remplacer les quatre Walrus dans les délais prévus s’amenuisaient, il a indiqué avoir mis en place un « groupe de travail » pour examiner les solutions possibles pour les maintenir plus longtemps en service. Les conclusions étaient attendues dans le courant du printemps 2022.

        Et le ministère a tenu parole. En effet, le 1er avril, considérant que la Marine royale néerlandaise ne peut pas se priver d’une flotte de sous-marins, il a donc fait part de sa décision de prolonger deux des quatre « Walrus », à savoir les plus récents.

        « Afin de maintenir une capacité sous-marine jusqu’à ce que les nouveaux bateaux soient disponibles, les sous-marins actuels devront naviguer plus longtemps. L’objectif est qu’ils puissent naviguer juqu’au milieu des années 2030, mais sous réserve que les conditions de sécurité soient respectées, ce qui nécessitera, entre autre, une approche différente en matière de maintenance », a ainsi indiqué le ministère néerlandais de la Défense.

        Aussi, deux des quatre sous-marins de la classe Walrus seront désarmés. « Des parties de ces deux bateaux les plus anciens serviront à l’entretien des deux autres », a-t-il précisé. En clair, les HNMLS Walrus et Zeeleeuw vont donc être retirés du service pour être « cannibalisés ».

        Par ailleurs, afin d’accélérer la mise en oeuvre du programme WRES, le ministère va revoir les modalités de l’appel d’offres qu’il a lancé, notamment en séparant l’achat des sous-marins de leur entretien. Les trois soumissionnaires vont donc être invités à remettre leurs offres avant la fin de cette année. « Ce n’est qu’après que des accords sur la maintenance pendant la durée de vie [des sous-marins] seront conclus », a-t-il précisé, avant d’insister – c’est à noter – sur la capacité de ces futurs navires à tirer des missiles de croisière à longue portée.

        Désormais, les deux premiers sous-marins construits dans le cadre du programme WRES devraient être admis au service durant la période 2034-2037, soit trois ans de plus qu’initialement prévu… Mais trois ans de moins si le processus actuel avait été maintenu en l’état.

        Sans doute que la Marine royale néerlandaise ne se trouverait pas dans une telle situation si les Pays-Bas n’avaient pas autant baissé leurs dépenses militaires au cours de ces dernières années. En 2014, et alors que la Russie venait d’annexer la Crimée, celles-ci avaient atteint leur plus bas niveau… en 200 ans, pour atteindre 1,06% du PIB seulement. Maintenant que la guerre est de retour en Europe, le gouvernement néerlandais a décidé de mettre les bouchées doubles pour rattraper le temps perdu, avec un effort visant à porter le budget de ses forces armées à un montant équivalent à 2% du PIB, conformément à l’objectif auquel tous les pays membres de l’Otan ont souscrit, en 2014.

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        Cela fait maintenant plus de huit ans que les Pays-Bas ont lancé le programme « WRES » afin de remplacer les quatre sous-marins à propulsion classique de type Walrus mis en oeuvre par la Marine royale néerlandaise. D’un montant évalué à environ 2,5 milliards d’euros, ce projet insiste sur les transferts de technologies et l’implication de l’industrie locale dans la construction et le maintien en condition opérationelle des quatre futurs navires.

        Dans le même temps, les quatre sous-marins de type Walrus ont été modernisés pour leur redonner suffisamment de potentiel pour demeurer en service jusqu’en 2025, voire 2028. Cette modernisation a consisté à remettre leur coque à neuf, à remplacer leur périscope par un mat optronique et à leur installer un nouveau système de gestion de combat ainsi que des capteurs de dernière génération et un module dédié aux opérations spéciales.

        Pour le programme WRES, trois industriels sont ont en lice, dont le français Naval Group [associé à l’intégrateur Royal IHC] avec le Shortfin Barracuda, l’allemand ThyssenKrupp Marin Systems [avec le U212CD] et le suédois Kockums [avec le A26]. L’espagnol Navantia a été écarté de l’appel d’offres en décembre 2019, faute d’avoir été en mesure de nouer des partenariats avec des industriels néerlandais à un niveau suffisant.

        Selon le calendrier initial, le ministère néerlandais de la Défense aurait dû annoncer le nom du constructeur naval retenu pour le programme WRES en 2021. Finalement, cette échéance a été repoussée à une date indéterminée. En cause? Une dialogue difficile avec les soumissionnaires, ceux-ci n’ayant « pas livré les informations souhaitées ». En octobre dernier, et alors que les chances de remplacer les quatre Walrus dans les délais prévus s’amenuisaient, il a indiqué avoir mis en place un « groupe de travail » pour examiner les solutions possibles pour les maintenir plus longtemps en service. Les conclusions étaient attendues dans le courant du printemps 2022.

        Et le ministère a tenu parole. En effet, le 1er avril, considérant que la Marine royale néerlandaise ne peut pas se priver d’une flotte de sous-marins, il a donc fait part de sa décision de prolonger deux des quatre « Walrus », à savoir les plus récents.

        a donc fait part

        « Afin de maintenir une capacité sous-marine jusqu’à ce que les nouveaux bateaux soient disponibles, les sous-marins actuels devront naviguer plus longtemps. L’objectif est qu’ils puissent naviguer juqu’au milieu des années 2030, mais sous réserve que les conditions de sécurité soient respectées, ce qui nécessitera, entre autre, une approche différente en matière de maintenance », a ainsi indiqué le ministère néerlandais de la Défense.

        Aussi, deux des quatre sous-marins de la classe Walrus seront désarmés. « Des parties de ces deux bateaux les plus anciens serviront à l’entretien des deux autres », a-t-il précisé. En clair, les HNMLS Walrus et Zeeleeuw vont donc être retirés du service pour être « cannibalisés ».

        Par ailleurs, afin d’accélérer la mise en oeuvre du programme WRES, le ministère va revoir les modalités de l’appel d’offres qu’il a lancé, notamment en séparant l’achat des sous-marins de leur entretien. Les trois soumissionnaires vont donc être invités à remettre leurs offres avant la fin de cette année. « Ce n’est qu’après que des accords sur la maintenance pendant la durée de vie [des sous-marins] seront conclus », a-t-il précisé, avant d’insister – c’est à noter – sur la capacité de ces futurs navires à tirer des missiles de croisière à longue portée.

        Désormais, les deux premiers sous-marins construits dans le cadre du programme WRES devraient être admis au service durant la période 2034-2037, soit trois ans de plus qu’initialement prévu… Mais trois ans de moins si le processus actuel avait été maintenu en l’état.

        Sans doute que la Marine royale néerlandaise ne se trouverait pas dans une telle situation si les Pays-Bas n’avaient pas autant baissé leurs dépenses militaires au cours de ces dernières années. En 2014, et alors que la Russie venait d’annexer la Crimée, celles-ci avaient atteint leur plus bas niveau… en 200 ans, pour atteindre 1,06% du PIB seulement. Maintenant que la guerre est de retour en Europe, le gouvernement néerlandais a décidé de mettre les bouchées doubles pour rattraper le temps perdu, avec un effort visant à porter le budget de ses forces armées à un montant équivalent à 2% du PIB, conformément à l’objectif auquel tous les pays membres de l’Otan ont souscrit, en 2014.

        leur plus bas niveauun effort
        Valeurs Actuelles

        Inflation qui s’envole, pouvoir d’achat qui s’effondre : chute historique de la confiance des ménages

        L’inflation, brutale, balaye le retour de la croissance. Première illustration dans les données publiées ce mardi par l’Insee. La confiance des ménages a chuté de 6 points entre février et mars. Un tel repli mensuel est historique. « Il n’a été égalé ou dépassé qu’au moment de la récession de 1993 et du confinement d’avril 2020 », observent les analystes de BNP Paribas. Il y a bien une explication : sous l’effet de la flambée des cours du pétrole et des produits agricoles, la hausse des prix à la consommation a atteint 4,5 % en mars sur un an. Et l’avenir s’annonce pire encore : l’indice mesurant l’inflation future a fait un bon de 50 points. « Le second trimestre devrait marquer une nouvelle hausse de l’inflation de 2,2 %, un record depuis 1983 » poursuit-on chez BNP Paribas. Et comme la confiance est le moteur de la consommation, il est fort à parier que l’Insee revoie à la baisse ses prévisions de croissance pour 2022. En parallèle, il y a une autre alerte : le pouvoir d’achat, devenu depuis quelques semaines le thème central de la campagne présidentielle, est en repli. Selon une étude de l’Institut Molinari, la France affiche un pouvoir d’achat des salariés de 7 % inférieur à ceux des autres pays européens. Et cette fois, il y a un autre responsable : le poids des impôts et des cotisations sociales qui atteignent 51 % pour un célibataire et 45 % pour un couple avec deux enfants, soit plus de 7 points en moyenne que dans les autres pays européens, selon cette étude. « La France continue d’être peu compétitive pour les entreprises et les salariés », résume l’Institut. Employer des salariés en France coûte cher, rapporte peu et le pouvoir d’achat des salariés est moyen. » Et de conclure : « Pour les hauts salaires [qui sont ceux qui consomment le plus, NDLR], la France reste la pire destination. »

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        BBC

        Nikita Mazepin: Sanctions on Russia 'are cancel culture'

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        Former Formula 1 driver Nikita Mazepin, who lost his job with Haas after Russia’s invasion of Ukraine, has spoken to the BBC Hardtalk programme about sanctions against Russian sportsmen and women.

        The 23-year-old was dismissed by his US-based team days before the EU included him and his oligarch father, Dmitry Mazepin, on a list of Russians sanctioned as a result of the invasion. Both are also sanctioned by the UK.

        The EU sanctions list describes Dmitry Mazepin, who has funded his son’s motorsports career, as “a member of the closest circle of Vladimir Putin”.

        It says Nikita Mazepin is a “person associated with a leading businessperson [his father] involved in economic sectors providing a substantial source of revenue to the government of the Russian Federation".

        Speaking to Stephen Sackur from Moscow, the driver described the sanctions as “cancel culture against my country”.

        Mazepin said he did not agree with the sanctions, and would fight them, but now was probably not the right time.

        Watch the full interview on Thursday 7 April 2022 on the BBC News Channel and BBC World News or watch again on BBC iPlayer (UK only)

        France24 - World

        'Europe's breadbasket' at risk: Ukraine braces for 30% drop in wheat production

        Issued on: 07/04/2022 - 11:42

        Concern over global food supplies has been rising since Russia invaded Ukraine. Known as "the breadbasket of Europe", Ukraine is a major exporter of wheat and other cereals. But with fierce fighting threatening crops and harvests, authorities say wheat production this year could drop by 30 percent. We take a closer look. Plus, the US Federal Reserve has signalled that it will start selling off its massive haul of bonds to the tune of $95 billion a month, rattling markets. 

        Opex 360

        Les États-Unis cherchent des chars T-72 pour les livrer aux forces ukrainiennes

        par Laurent Lagneau · 4 avril 2022

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        Le transfert vers l’Ukraine d’avions de combat MiG-29 « Fulcrum » encore en service au sein de quelques forces aériennes de pays membres de l’Otan n’ayant pas été possible, il en ira sans doute autrement pour avec les blindés.

        Déjà, le 1er avril, l’Allemagne a donné son feu vert à l’envoi en Ukraine d’une cinquantaine de BMP-1A1, c’est à dire des véhicules de combat d’infanterie ayant servi sous les couleurs de la République démocratique allemande [RDA], avant d’être revendus à la Suède, qui les a ensuite cédés à la République tchèque sous l’appellation « PBV 501 », après les avoir modernisés.

        Étant donné qu’elles disposent déjà de BMP-1 – comme leurs homologues russes – les forces ukrainiennes n’auront évidemment aucune difficulté à mettre en oeuvre ces PBV501, même s’ils ont été profondément remaniés. Et cela vaut aussi pour les chars de combat T-72, que les États-Unis veulent envoyer en Ukraine, en sollicitant plusieurs pays de l’Otan qui en sont encore dotés.

        Par rapport aux MiG-29 [voire au système de défense aérienne S-300 pour lequel la Slovaquie a été sollicitée par le Pentagone], le transfert de chars T-72 vers les forces ukrainiennes posera beaucoup moins de difficultés étant donné que certains de ces pays de l’Otan qui en alignent encore en ont mis près de 300 en réserve au total.

        Tel est le cas, par exemple, de la Bulgarie, avec 250 exemplaires mis sous cocon [contre 160 en service]. Ou encore celui la Hongrie, qui en a mis 134 de côté. En outre, les forces hongroises vont remplacer leurs 34 T-72 encore en service par 44 Leopard 2A7 et 12 Leopard 2A4 commandés auprès de l’allemand Krauss-Maffei Wegmann.

        En Pologne, l’Arme blindée cavalerie [ABC] est encore puissante, avec plus de 860 chars en dotation, dont 249 Leopard, 232 PT-91 Twardy et 382 T-72 modernisés. Ces derniers doivent être prochainement remplacés par 250 M1A2 SEPv3 Abrams, dont l’achat a été confirmé pour environ 5 milliards d’euros.

        Quant aux autres alliés de l’Otan dotés de T-72, il leur sera difficile de s’en séparer, sauf à se priver d’une telle capacité. La Slovaquie n’en a ainsi conservé qu’une vingtaine d’exemplaires.

        Quoi qu’l en soit, a indiqué le New York Times, le 1er avril, les États-Unis consultent actuellement leur alliés pour fournir des T-72 à l’Ukraine, afin de répondre à un besoin exprimé par Volodymyr Zelinski, le président ukrainien. Selon le quotidien, ces chars pourraient être engagés au Donbass [sud-est], où les forces russes accentuent leur pression.

        Plus largement, les États-Unis ont indiqué qu’ils fourniraient 300 millions d’aides supplémentaires à l’Ukraine, ce qui permettre de financer l’envoi de munitions rôdeuses, de drones et de missiles.

        « Les Etats-Unis ont désormais engagé plus de 2,3 milliards de dollars d’aide militaire à l’Ukraine depuis la prise de fonction de l’administration Biden, dont plus de 1,6 milliard d’aide militaire depuis l’invasion non-provoquée et préméditée de la part de la Russie », a fait valoir John Kirby, le porte-parole du Pentagone. « Cette décision souligne l’engagement sans faille des Etats-Unis envers la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine, en soutien à sa campagne héroïque pour repousser la guerre décidée par la Russie », a-t-il ajouté.

        #UkraineWar: The Russian Army is now visually confirmed to have lost at least 400 tanks since it began its invasion of Ukraine on February 24, 2022.

        When including our backlog, the actual number of tanks visually confirmed to have been lost approaches 450. pic.twitter.com/kQm9CfMmEz

        — Oryx (@oryxspioenkop) April 3, 2022

        Avant l’invasion russe, l’armée ukrainienne disposait d’un nombre assez significatif de chars de combat, dont des T-64, des T-72 et des T-80. Il a été rapporté qu’elle avait pu récupérer des engins abandonnés sur le terrain par son homologue russe, laquelle en aurait perdu près de 450 depuis le 24 février, à en croire le site oryxspioenkop.com, qui s’appuie sur les photographies diffusées via les réseaux sociaux pour établir ses bilans.

        Cependant, si les pertes russes sont assez bien documentées, il en va autrement de celles subies par les forces ukrainiennes. « La question des ressources est un grand facteur d’incertitude, en raison de l’efficacité de la propagande de Kiev et de la ‘discipline informationnelle’ des combattants », a récemment relevé la Fondation pour la recherche stratégique [FRS], dans une note sur le conflit. « On ignore ainsi l’état de l’ordre de bataille ukrainien, qui a dû également accuser de lourdes pertes », a-t-elle ajouté.

        Photo : Ministère polonais de la Défense

        Les États-Unis cherchent des chars T-72 pour les livrer aux forces ukrainiennes

        par Laurent Lagneau · 4 avril 2022

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        Le transfert vers l’Ukraine d’avions de combat MiG-29 « Fulcrum » encore en service au sein de quelques forces aériennes de pays membres de l’Otan n’ayant pas été possible, il en ira sans doute autrement pour avec les blindés.

        Déjà, le 1er avril, l’Allemagne a donné son feu vert à l’envoi en Ukraine d’une cinquantaine de BMP-1A1, c’est à dire des véhicules de combat d’infanterie ayant servi sous les couleurs de la République démocratique allemande [RDA], avant d’être revendus à la Suède, qui les a ensuite cédés à la République tchèque sous l’appellation « PBV 501 », après les avoir modernisés.

        Étant donné qu’elles disposent déjà de BMP-1 – comme leurs homologues russes – les forces ukrainiennes n’auront évidemment aucune difficulté à mettre en oeuvre ces PBV501, même s’ils ont été profondément remaniés. Et cela vaut aussi pour les chars de combat T-72, que les États-Unis veulent envoyer en Ukraine, en sollicitant plusieurs pays de l’Otan qui en sont encore dotés.

        Par rapport aux MiG-29 [voire au système de défense aérienne S-300 pour lequel la Slovaquie a été sollicitée par le Pentagone], le transfert de chars T-72 vers les forces ukrainiennes posera beaucoup moins de difficultés étant donné que certains de ces pays de l’Otan qui en alignent encore en ont mis près de 300 en réserve au total.

        Tel est le cas, par exemple, de la Bulgarie, avec 250 exemplaires mis sous cocon [contre 160 en service]. Ou encore celui la Hongrie, qui en a mis 134 de côté. En outre, les forces hongroises vont remplacer leurs 34 T-72 encore en service par 44 Leopard 2A7 et 12 Leopard 2A4 commandés auprès de l’allemand Krauss-Maffei Wegmann.

        En Pologne, l’Arme blindée cavalerie [ABC] est encore puissante, avec plus de 860 chars en dotation, dont 249 Leopard, 232 PT-91 Twardy et 382 T-72 modernisés. Ces derniers doivent être prochainement remplacés par 250 M1A2 SEPv3 Abrams, dont l’achat a été confirmé pour environ 5 milliards d’euros.

        Quant aux autres alliés de l’Otan dotés de T-72, il leur sera difficile de s’en séparer, sauf à se priver d’une telle capacité. La Slovaquie n’en a ainsi conservé qu’une vingtaine d’exemplaires.

        Quoi qu’l en soit, a indiqué le New York Times, le 1er avril, les États-Unis consultent actuellement leur alliés pour fournir des T-72 à l’Ukraine, afin de répondre à un besoin exprimé par Volodymyr Zelinski, le président ukrainien. Selon le quotidien, ces chars pourraient être engagés au Donbass [sud-est], où les forces russes accentuent leur pression.

        Plus largement, les États-Unis ont indiqué qu’ils fourniraient 300 millions d’aides supplémentaires à l’Ukraine, ce qui permettre de financer l’envoi de munitions rôdeuses, de drones et de missiles.

        « Les Etats-Unis ont désormais engagé plus de 2,3 milliards de dollars d’aide militaire à l’Ukraine depuis la prise de fonction de l’administration Biden, dont plus de 1,6 milliard d’aide militaire depuis l’invasion non-provoquée et préméditée de la part de la Russie », a fait valoir John Kirby, le porte-parole du Pentagone. « Cette décision souligne l’engagement sans faille des Etats-Unis envers la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine, en soutien à sa campagne héroïque pour repousser la guerre décidée par la Russie », a-t-il ajouté.

        #UkraineWar: The Russian Army is now visually confirmed to have lost at least 400 tanks since it began its invasion of Ukraine on February 24, 2022.

        When including our backlog, the actual number of tanks visually confirmed to have been lost approaches 450. pic.twitter.com/kQm9CfMmEz

        — Oryx (@oryxspioenkop) April 3, 2022

        Avant l’invasion russe, l’armée ukrainienne disposait d’un nombre assez significatif de chars de combat, dont des T-64, des T-72 et des T-80. Il a été rapporté qu’elle avait pu récupérer des engins abandonnés sur le terrain par son homologue russe, laquelle en aurait perdu près de 450 depuis le 24 février, à en croire le site oryxspioenkop.com, qui s’appuie sur les photographies diffusées via les réseaux sociaux pour établir ses bilans.

        Cependant, si les pertes russes sont assez bien documentées, il en va autrement de celles subies par les forces ukrainiennes. « La question des ressources est un grand facteur d’incertitude, en raison de l’efficacité de la propagande de Kiev et de la ‘discipline informationnelle’ des combattants », a récemment relevé la Fondation pour la recherche stratégique [FRS], dans une note sur le conflit. « On ignore ainsi l’état de l’ordre de bataille ukrainien, qui a dû également accuser de lourdes pertes », a-t-elle ajouté.

        Photo : Ministère polonais de la Défense

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        Le transfert vers l’Ukraine d’avions de combat MiG-29 « Fulcrum » encore en service au sein de quelques forces aériennes de pays membres de l’Otan n’ayant pas été possible, il en ira sans doute autrement pour avec les blindés.

        Déjà, le 1er avril, l’Allemagne a donné son feu vert à l’envoi en Ukraine d’une cinquantaine de BMP-1A1, c’est à dire des véhicules de combat d’infanterie ayant servi sous les couleurs de la République démocratique allemande [RDA], avant d’être revendus à la Suède, qui les a ensuite cédés à la République tchèque sous l’appellation « PBV 501 », après les avoir modernisés.

        Étant donné qu’elles disposent déjà de BMP-1 – comme leurs homologues russes – les forces ukrainiennes n’auront évidemment aucune difficulté à mettre en oeuvre ces PBV501, même s’ils ont été profondément remaniés. Et cela vaut aussi pour les chars de combat T-72, que les États-Unis veulent envoyer en Ukraine, en sollicitant plusieurs pays de l’Otan qui en sont encore dotés.

        Par rapport aux MiG-29 [voire au système de défense aérienne S-300 pour lequel la Slovaquie a été sollicitée par le Pentagone], le transfert de chars T-72 vers les forces ukrainiennes posera beaucoup moins de difficultés étant donné que certains de ces pays de l’Otan qui en alignent encore en ont mis près de 300 en réserve au total.

        Tel est le cas, par exemple, de la Bulgarie, avec 250 exemplaires mis sous cocon [contre 160 en service]. Ou encore celui la Hongrie, qui en a mis 134 de côté. En outre, les forces hongroises vont remplacer leurs 34 T-72 encore en service par 44 Leopard 2A7 et 12 Leopard 2A4 commandés auprès de l’allemand Krauss-Maffei Wegmann.

        En Pologne, l’Arme blindée cavalerie [ABC] est encore puissante, avec plus de 860 chars en dotation, dont 249 Leopard, 232 PT-91 Twardy et 382 T-72 modernisés. Ces derniers doivent être prochainement remplacés par 250 M1A2 SEPv3 Abrams, dont l’achat a été confirmé pour environ 5 milliards d’euros.

        Quant aux autres alliés de l’Otan dotés de T-72, il leur sera difficile de s’en séparer, sauf à se priver d’une telle capacité. La Slovaquie n’en a ainsi conservé qu’une vingtaine d’exemplaires.

        Quoi qu’l en soit, a indiqué le New York Times, le 1er avril, les États-Unis consultent actuellement leur alliés pour fournir des T-72 à l’Ukraine, afin de répondre à un besoin exprimé par Volodymyr Zelinski, le président ukrainien. Selon le quotidien, ces chars pourraient être engagés au Donbass [sud-est], où les forces russes accentuent leur pression.

        Plus largement, les États-Unis ont indiqué qu’ils fourniraient 300 millions d’aides supplémentaires à l’Ukraine, ce qui permettre de financer l’envoi de munitions rôdeuses, de drones et de missiles.

        « Les Etats-Unis ont désormais engagé plus de 2,3 milliards de dollars d’aide militaire à l’Ukraine depuis la prise de fonction de l’administration Biden, dont plus de 1,6 milliard d’aide militaire depuis l’invasion non-provoquée et préméditée de la part de la Russie », a fait valoir John Kirby, le porte-parole du Pentagone. « Cette décision souligne l’engagement sans faille des Etats-Unis envers la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine, en soutien à sa campagne héroïque pour repousser la guerre décidée par la Russie », a-t-il ajouté.

        #UkraineWar: The Russian Army is now visually confirmed to have lost at least 400 tanks since it began its invasion of Ukraine on February 24, 2022.

        When including our backlog, the actual number of tanks visually confirmed to have been lost approaches 450. pic.twitter.com/kQm9CfMmEz

        — Oryx (@oryxspioenkop) April 3, 2022

        Avant l’invasion russe, l’armée ukrainienne disposait d’un nombre assez significatif de chars de combat, dont des T-64, des T-72 et des T-80. Il a été rapporté qu’elle avait pu récupérer des engins abandonnés sur le terrain par son homologue russe, laquelle en aurait perdu près de 450 depuis le 24 février, à en croire le site oryxspioenkop.com, qui s’appuie sur les photographies diffusées via les réseaux sociaux pour établir ses bilans.

        Cependant, si les pertes russes sont assez bien documentées, il en va autrement de celles subies par les forces ukrainiennes. « La question des ressources est un grand facteur d’incertitude, en raison de l’efficacité de la propagande de Kiev et de la ‘discipline informationnelle’ des combattants », a récemment relevé la Fondation pour la recherche stratégique [FRS], dans une note sur le conflit. « On ignore ainsi l’état de l’ordre de bataille ukrainien, qui a dû également accuser de lourdes pertes », a-t-elle ajouté.

        Photo : Ministère polonais de la Défense

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        Le transfert vers l’Ukraine d’avions de combat MiG-29 « Fulcrum » encore en service au sein de quelques forces aériennes de pays membres de l’Otan n’ayant pas été possible, il en ira sans doute autrement pour avec les blindés.

        Déjà, le 1er avril, l’Allemagne a donné son feu vert à l’envoi en Ukraine d’une cinquantaine de BMP-1A1, c’est à dire des véhicules de combat d’infanterie ayant servi sous les couleurs de la République démocratique allemande [RDA], avant d’être revendus à la Suède, qui les a ensuite cédés à la République tchèque sous l’appellation « PBV 501 », après les avoir modernisés.

        Étant donné qu’elles disposent déjà de BMP-1 – comme leurs homologues russes – les forces ukrainiennes n’auront évidemment aucune difficulté à mettre en oeuvre ces PBV501, même s’ils ont été profondément remaniés. Et cela vaut aussi pour les chars de combat T-72, que les États-Unis veulent envoyer en Ukraine, en sollicitant plusieurs pays de l’Otan qui en sont encore dotés.

        Par rapport aux MiG-29 [voire au système de défense aérienne S-300 pour lequel la Slovaquie a été sollicitée par le Pentagone], le transfert de chars T-72 vers les forces ukrainiennes posera beaucoup moins de difficultés étant donné que certains de ces pays de l’Otan qui en alignent encore en ont mis près de 300 en réserve au total.

        Tel est le cas, par exemple, de la Bulgarie, avec 250 exemplaires mis sous cocon [contre 160 en service]. Ou encore celui la Hongrie, qui en a mis 134 de côté. En outre, les forces hongroises vont remplacer leurs 34 T-72 encore en service par 44 Leopard 2A7 et 12 Leopard 2A4 commandés auprès de l’allemand Krauss-Maffei Wegmann.

        En Pologne, l’Arme blindée cavalerie [ABC] est encore puissante, avec plus de 860 chars en dotation, dont 249 Leopard, 232 PT-91 Twardy et 382 T-72 modernisés. Ces derniers doivent être prochainement remplacés par 250 M1A2 SEPv3 Abrams, dont l’achat a été confirmé pour environ 5 milliards d’euros.

        Quant aux autres alliés de l’Otan dotés de T-72, il leur sera difficile de s’en séparer, sauf à se priver d’une telle capacité. La Slovaquie n’en a ainsi conservé qu’une vingtaine d’exemplaires.

        Quoi qu’l en soit, a indiqué le New York Times, le 1er avril, les États-Unis consultent actuellement leur alliés pour fournir des T-72 à l’Ukraine, afin de répondre à un besoin exprimé par Volodymyr Zelinski, le président ukrainien. Selon le quotidien, ces chars pourraient être engagés au Donbass [sud-est], où les forces russes accentuent leur pression.

        le New York Times

        Plus largement, les États-Unis ont indiqué qu’ils fourniraient 300 millions d’aides supplémentaires à l’Ukraine, ce qui permettre de financer l’envoi de munitions rôdeuses, de drones et de missiles.

        « Les Etats-Unis ont désormais engagé plus de 2,3 milliards de dollars d’aide militaire à l’Ukraine depuis la prise de fonction de l’administration Biden, dont plus de 1,6 milliard d’aide militaire depuis l’invasion non-provoquée et préméditée de la part de la Russie », a fait valoir John Kirby, le porte-parole du Pentagone. « Cette décision souligne l’engagement sans faille des Etats-Unis envers la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine, en soutien à sa campagne héroïque pour repousser la guerre décidée par la Russie », a-t-il ajouté.

        #UkraineWar: The Russian Army is now visually confirmed to have lost at least 400 tanks since it began its invasion of Ukraine on February 24, 2022.

        When including our backlog, the actual number of tanks visually confirmed to have been lost approaches 450. pic.twitter.com/kQm9CfMmEz

        — Oryx (@oryxspioenkop) April 3, 2022

        #UkraineWar: The Russian Army is now visually confirmed to have lost at least 400 tanks since it began its invasion of Ukraine on February 24, 2022.

        #UkraineWar

        When including our backlog, the actual number of tanks visually confirmed to have been lost approaches 450. pic.twitter.com/kQm9CfMmEz

        pic.twitter.com/kQm9CfMmEz

        — Oryx (@oryxspioenkop) April 3, 2022

        April 3, 2022

        Avant l’invasion russe, l’armée ukrainienne disposait d’un nombre assez significatif de chars de combat, dont des T-64, des T-72 et des T-80. Il a été rapporté qu’elle avait pu récupérer des engins abandonnés sur le terrain par son homologue russe, laquelle en aurait perdu près de 450 depuis le 24 février, à en croire le site oryxspioenkop.com, qui s’appuie sur les photographies diffusées via les réseaux sociaux pour établir ses bilans.

        Cependant, si les pertes russes sont assez bien documentées, il en va autrement de celles subies par les forces ukrainiennes. « La question des ressources est un grand facteur d’incertitude, en raison de l’efficacité de la propagande de Kiev et de la ‘discipline informationnelle’ des combattants », a récemment relevé la Fondation pour la recherche stratégique [FRS], dans une note sur le conflit. « On ignore ainsi l’état de l’ordre de bataille ukrainien, qui a dû également accuser de lourdes pertes », a-t-elle ajouté.

        une note

        Photo : Ministère polonais de la Défense

        New York Times - World

        ‘Los generales nos han robado el futuro’: los rebeldes de Birmania luchan en la selva contra el régimen militar

        Muchos jóvenes birmanos han abandonado sus profesiones para participar en los combates diarios contra los militares que ejecutaron el golpe de Estado en 2021.

        Un hombre que trabajaba como coordinador de banquetes de un hotel de Rangún, a la derecha, ahora se encuentra entre los combatientes de las milicias rebeldes que luchan contra el ejército de Birmania en las selvas y colinas del estado de Kayin.Credit...Adam Dean para The New York Times

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        Por Hannah Beech

        En las cimas de la selva, a un kilómetro y medio de las líneas del frente en el este de Birmania, un hombre que solía trabajar como coordinador de banquetes en un hotel deslizaba su dedo índice en el gatillo de un rifle de asalto. Un dentista recordaba que tuvo que sacar las larvas de una herida de bala infectada de un joven combatiente. Una directora de mercadeo describió los drones comerciales adaptados que maneja para frustrar al enemigo.

        Más de un año después de que los militares de Birmania tomaran el control total con un golpe de Estado —encarcelando a los líderes elegidos de la nación, matando a más de 1700 civiles y deteniendo al menos a 13.000 personas más—, el país está en guerra, y algunos combatientes insólitos participan en la contienda.

        Por un lado está una junta militar que, aparte de un breve intervalo de gobierno semidemocrático, ha gobernado con una fuerza brutal durante medio siglo. Por otro lado, decenas de miles de jóvenes citadinos que se han alzado en armas, cambiando los cursos universitarios, los videojuegos y el brillante esmalte de uñas por la vida y la muerte en la selva.

        Los periodistas de The New York Times visitaron recientemente un campamento en la selva del este de Birmania, donde unos 3000 miembros de una milicia reciente subsisten en toscos refugios de bambú o lona y libran batallas casi a diario.

        Aunque su número es una fracción de uno de los mayores ejércitos permanentes del sudeste asiático, estos guerreros de la Generación Z han desequilibrado a un ejército que lleva mucho tiempo haciendo de los crímenes de guerra su carta de presentación. Y el conflicto se está intensificando, aunque la atención del mundo se ha centrado en otras atrocidades como la invasión de Rusia a Ucrania.

        En la actualidad, lejos de consolidar su dominio sobre el país, el ejército birmano, conocido como el Tatmadaw, se ve obligado a luchar en decenas de frentes, desde las tierras fronterizas cerca de India, China y Tailandia hasta las aldeas y pueblos del corazón del país. Las escaramuzas suceden casi a diario, y también se registran bajas.

        “Estoy luchando porque no acepto el golpe militar y no acepto que nos quieran quitar la democracia”, dijo una partera de una ciudad del sur de Birmania que, como otras personas, no quiso que se utilizara su nombre para proteger a sus familiares.

        Conocida con el nombre de guerra de Blancanieves, llegó en mayo a una zona controlada por un grupo étnico armado que lleva décadas luchando por su autonomía. Desde entonces, los rebeldes étnicos y los desertores del ejército la enseñaron a cargar un rifle, montar una granada artesanal y realizar el triaje en el campo de batalla.

        “Nuestra generación tiene ideales”, dijo. “Creemos en la libertad”.

        Su hijo de tres años sigue en la ciudad y dijo que no sabe adónde se fue su madre. Blancanieves acarició a un cachorro que se abrió paso por el campamento y se subió al regazo de varios combatientes.

        “Es algo para querer”, dijo.

        Ante los ataques de las milicias civiles, que luchan junto a los grupos étnicos insurgentes, el Tatmadaw ha intensificado la contraofensiva, al lanzar ataques aéreos, quemar pueblos y aterrorizar a quienes se oponen a su toma del poder.

        “Todo lo que el Tatmadaw sabe hacer es matar”, dijo Ko Thant, quien afirma que era un capitán antes de desertar de la 77 División de Infantería Ligera del ejército el año pasado y que desde entonces ha entrenado a cientos de civiles en tácticas de campo de batalla. “Nos lavaron el cerebro todo el tiempo, pero algunos hemos despertado”.

        La oposición al golpe de Estado que los militares ejecutaron en febrero de 2021 comenzó con una avalancha de millones de personas en las calles de las ciudades y pueblos de Birmania. Con sandalias, tacones altos y, en el caso de los monjes budistas, descalzos, el país se manifestó pacíficamente exigiendo el retorno de sus dirigentes electos. En pocas semanas, el Tatmadaw volvió a su antiguo manual. Los francotiradores del ejército atacaron a los manifestantes con disparos únicos y mortales en la cabeza.

        Algunos jóvenes que habían alcanzado la mayoría de edad durante la década de reformas de Birmania vieron que el mensaje de disidencia no violenta de los veteranos activistas por la democracia era de poca utilidad. Ellos querían contratacar.

        “Las protestas pacíficas no funcionan si el enemigo quiere matarnos”, dijo Naw Htee, trabajadora social convertida en sargento de la milicia. “Tenemos que defendernos”.

        Con pequeñas hebillas en el pelo, señalaba los fragmentos de mortero y los proyectiles de artillería, los restos de la guerra que habían llovido sobre el campamento selvático donde vivía. Un joven se sentó junto a ella, con una cicatriz en el hombro de un tiroteo sucedido el mes pasado.

        Ahora hay cientos de milicias civiles en toda Birmania, organizadas de forma imprecisa en las llamadas Fuerzas de Defensa del Pueblo. Cada milicia le jura lealtad a un gobierno civil clandestino, el Gobierno de Unidad Nacional, que se formó tras el golpe de Estado, y algunos batallones están dirigidos por legisladores destituidos.

        El Gobierno de Unidad Nacional afirma haber recaudado más de 30 millones de dólares para el esfuerzo de guerra, en su mayoría procedentes de donaciones de civiles. La oleada de dinero ha creado curiosos desequilibrios. Mientras que los miembros veteranos de los grupos armados étnicos luchan con viejos rifles atados con cinta adhesiva, algunos efectivos que pertenecen a las Fuerzas de Defensa del Pueblo tienen armamento nuevo con miras telescópicas caras, aunque todos siguen sufriendo la escasez de armas.

        Para los chicos citadinos, que suelen tener manos delicadas, soportar una selva infestada de serpientes y plagada de malaria es un logro, y mucho más evitar los francotiradores, los proyectiles de mortero y los ataques aéreos del Tatmadaw.

        “Los combatientes en la selva han sacrificado sus vidas por el país, y les tengo un respeto especial”, dijo U Yee Mon, quien antes era poeta y ahora es ministro de Defensa del Gobierno de Unidad Nacional.

        Algunos de los jóvenes combatientes escaparon de las órdenes de detención emitidas por su participación en las protestas posteriores al golpe. No tuvieron más remedio que huir.

        En un informe sobre derechos humanos publicado el 15 de marzo, Naciones Unidas acusó a la junta militar de desatar crímenes de guerra masivos contra su propio pueblo tras el golpe.

        Pero, aparte de algunas sanciones financieras y las palabras de condena, la comunidad mundial ha hecho poco para castigar a la junta de Birmania. El Gobierno de Unidad Nacional no ha obtenido el reconocimiento de ningún país, aunque sus filas están llenas de políticos elegidos por el voto popular. Con pocas esperanzas de ayuda exterior, la autoridad clandestina se ha asociado con los grupos étnicos insurgentes que controlan el territorio en las regiones fronterizas de Birmania. Juntos, han formado un ferrocarril subterráneo para poner a los jóvenes a salvo, y para entrenarlos en los fundamentos de la guerra.

        En una mañana de este mes, un pelotón de combatientes de la resistencia, ninguno mayor de 26 años, bajó a las trincheras del frente del este de Birmania, evitando las minas terrestres artesanales que habían plantado para defender su territorio porque las posiciones del ejército estaban muy cerca. Sus respiraciones estaban agitadas. Un combatiente tropezó con una rama y rompió una de sus sandalias. Un par de milicianos llevaban chalecos antibalas, pero sin las placas balísticas duras que podrían salvarles la vida.

        “No me gusta ver sangre”, dijo Ko Kyaw, estudiante universitario de 19 años, con una bala en la mano. “Me hace sentir mareado”.

        Unas horas más tarde, un par de helicópteros de ataque del Tatmadaw ametrallaron las trincheras rebeldes, aunque la inteligencia de avanzada ya las había despejado. Por la noche, como casi todas las noches, los francotiradores del Tatmadaw apuntaron a cualquier cosa que les llamara la atención: el resplandor de un celular cuyo usuario quizás estaba consultando Facebook, o la brasa roja de un porro de cannabis.

        El mismo día, en el norte, un profesor y un estudiante de medicina que se habían unido a la resistencia murieron, uno de ellos de un disparo en la cabeza por un francotirador militar y el otro derribado por un proyectil de mortero.

        El Gobierno de Unidad Nacional afirma que las Fuerzas de Defensa del Pueblo, que luchan junto a combatientes más experimentados de las milicias étnicas, mataron a unos 9000 soldados del Tatmadaw desde junio de 2021 hasta febrero de 2022. (Unos 300 milicianos han muerto en combate, según el gobierno clandestino). Un portavoz militar de Birmania dijo que el número real de muertos era menor, y que las cifras de las autoridades rebeldes no podían ser confirmadas. Pero fuentes militares reconocieron que el Tatmadaw estaba preocupado por el aumento de las bajas.

        Los heridos de la resistencia son atendidos en una clínica al aire libre en la selva con mesas de operaciones de bambú y un dispensario construido con tiras de bambú. Ko Mon Gyi, miembro de la milicia, descansaba en una plataforma de madera, con la pierna vendada por una herida de bala sufrida en los combates del mes pasado. Otros ocho combatientes fueron heridos ese día.

        “Apenas esté sano, volveré a pelear”, dijo. “Es mi deber”.

        Un médico que sirvió en el Tatmadaw durante casi una decena de años dirige la clínica. Como médico de campo, el doctor Drid, como se llama a sí mismo, trató a los soldados del Tatmadaw heridos en los combates contra algunos de los mismos rebeldes étnicos que ahora atiende su batallón de las Fuerzas de Defensa del Pueblo.

        “Creo en los derechos humanos y en la democracia”, dijo el doctor Drid. “El Tatmadaw debería luchar por esas cosas, protegerlas”.

        Al antiguo médico del ejército le temblaba la voz y las manos cuando describía el día del año pasado en que dejó su casa y desertó. No le dijo a su familia adónde había ido por miedo a que el Tatmadaw tomara represalias contra ellos; algunos familiares de soldados que desertaron han sido encarcelados y torturados. Por lo que su hijo sabe, dijo, podría haber muerto en combate.

        “Son unos cobardes”, dijo, de las fuerzas armadas a las que se unió a los 15 años. “Son robots que no pueden pensar”.

        Para los miembros de la joven generación de Birmania, el golpe de Estado supuso el regreso a un pasado casi inimaginable, sin Facebook ni inversiones extranjeras. Bajo el antiguo régimen del ejército, Birmania había sido uno de los países más aislados del mundo. Desde el golpe, la nueva junta, liderada por el general en jefe Min Aung Hlaing, prohibió las redes sociales, destruyó la economía y volvió a atrincherar a toda una nación.

        “Los generales nos han robado el futuro”, afirma Ko Arkar, que hasta el golpe trabajaba como chef en un hotel de Rangún, la mayor ciudad de Birmania.

        Solía pasarse el día clarificando el consomé de carne y asando perfectos filetes término medio. Ahora patrulla el frente con un ingeniero de redes, un trabajador de una fábrica de ropa y un medallista de vela en los Juegos del Sudeste Asiático.

        Otras generaciones de jóvenes birmanos han intentado desbancar a los militares de la selva. Sucedió en 1962, tras el primer golpe de Estado del ejército, y sucedió en 1988, después de que el Tatmadaw aplastara las protestas masivas en la versión birmana de la masacre de la Plaza de Tiananmén. Hace casi 35 años, estudiantes e intelectuales huyeron a los mismos bosques donde ahora se refugian las Fuerzas de Defensa del Pueblo.

        Ellos también se alinearon con los rebeldes étnicos que llevan décadas luchando por su derecho a gobernarse. Al cabo de unos años, ese movimiento armado liderado por los estudiantes se desvaneció. Los grupos étnicos que les dieron refugio descubrieron que los estudiantes y sus compatriotas no estaban tan dedicados a las nociones de igualdad étnica como esperaban. Y los militares siguieron en el poder.

        Esta vez, la resistencia está mejor organizada y financiada. Ha aprovechado las energías de los jóvenes de todo el país, que luchan tanto en entornos urbanos como rurales. Y se está asociando de forma más amistosa con grupos armados étnicos, como los que representan a la minoría karen, que ha estado luchando en uno de los conflictos civiles más largos del mundo.

        “Sabemos lo malvado que es el Tatmadaw porque ha estado matando a nuestra gente y violando a nuestras mujeres”, dijo Saw Bu Paw, comandante de un batallón del Ejército de Liberación Nacional Karen, uno de las docenas de grupos étnicos rebeldes. “Con el golpe, todo el mundo en todo el país conoce su naturaleza malvada”.

        Los investigadores de las Naciones Unidas han afirmado que el trato que el ejército de Birmania da a algunas de las minorías étnicas del país tiene las características de un genocidio. Este mes, Estados Unidos también calificó como un genocidio a la campaña del Tatmadaw contra la minoría musulmana rohinyá.

        Aunque no existen datos sólidos, el número de deserciones del Tatmadaw parece estar aumentando. Incluso antes del golpe, los soldados estaban sobrecargados y mal pagados.

        “¿Quién quiere ser soldado ahora?”, se pregunta el doctor Wai, otro médico del Tatmadaw que desertó y que ahora atiende a las Fuerzas de Defensa del Pueblo en el bosque. “Es una carrera vergonzosa”.

        La guerra es fea, y los rebeldes han sido acusados de cometer abusos. En las ciudades, los miembros de las Fuerzas de Defensa del Pueblo han implementado una campaña de asesinatos y bombardeos que suscita dudas sobre si, a veces, las rencillas personales se llevan a cabo con el pretexto de luchar por la democracia.

        Sin embargo, la resistencia sigue creciendo y atrae a reclutas inverosímiles.

        Hasta el año pasado, John Henry Newman, como se le conoce por su nombre de bautismo, estudiaba para ser sacerdote en un seminario católico romano de Rangún. Sus dedos, que antes tenían práctica en acariciar las cuentas del rosario, han apretado una y otra vez el gatillo de un rifle. En los combates de diciembre en el este de Birmania, el enemigo estaba tan cerca, dijo, que disparó, pero no sabe si sus balas hicieron contacto.

        “Matar es un pecado”, dijo. “Pero no cuando se trata de una guerra buena”.

        Hannah Beech es la corresponsal principal para Asia, con sede en Bangkok. Anteriormente era la jefa del buró para el sureste asiático. Antes de ocupar ese puesto, reportó para la revista Time desde Pekín, Shanghái, Hong Kong y Bangkok. @hkbeech

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        L'Humanité

        Paul Ariès: « Le bien-manger est un enjeu de gauche »

        Entretien

        Dès ses prémices, le mouvement populaire a eu quelque chose à dire sur ce sujet, bien au-delà de la seule question de se nourrir à sa faim, rappelle le politologue. Le lien a ressurgi durant la campagne présidentielle.

        Marie-Noëlle Bertrand

        Stigmatisée par les débats sur la viande, l’alimentation s’est malgré tout incrustée dans la campagne présidentielle. Que veut dire bien manger pour soi et pour la planète ? La gauche, les gauches n’ont pas la même réponse. Fabien Roussel, le candidat communiste, a marqué les esprits avec sa « bonne viande » et son « bon fromage » accessibles à tous. Jean-Luc Mélenchon, celui de la France insoumise, fait quant à lui cause commune avec les mouvements vegans. Mais dans les deux cas, la gauche (re)commence à s’exprimer sur la question après l’avoir longtemps négligée. Elle qui, dès ses prémices, s’était pourtant intéressée de près au bien-manger, en en faisant un objet politique sur le fond et sur la forme, nous rappelle Paul Ariès, politologue qui, en 2016, publiait Une histoire politique de l’alimentation du Paléolitique à nos jours (1).

        La lutte des classes se joue aussi à table, dites-vous. Y a-t-il une assiette de gauche et une assiette de droite ?

        Manger a toujours été un fait social total qui engage toute notre personne individuelle et toute la société. Car manger n’est jamais simple. D’un point de vue anthropologique, c’est introduire dans notre corps quelque chose qui lui est étranger, faire du moi avec de l’autre. La crainte d’une contamination, bactériologique ou culturelle, est omniprésente : si je mange quelque chose qui ne m’est pas destiné, je risque de devenir un autre. Cela s’illustre par d’anciennes peurs, comme celle de faire manger du lapin aux femmes enceintes au risque de rendre leur enfant peureux. Finalement, cela concerne notre corps biologique, notre corps religieux, notre corps social et même notre corps culturel. Enfin, cela concerne notre corps politique. Dès ses prémices, la gauche a eu quelque chose à dire sur l’alimentation, bien au-delà de la seule question de manger à sa faim. Un personnage a ainsi couru toute la littérature populaire du XV e au XVIII e siècle : Bon Temps, capable de faire baisser le prix du blé et de la viande, il annonçait le retour de l’abondance. Son adversaire s’appelait Faute d’argent. Cette allégorie a inspiré plusieurs mouvements sociaux.

        Cela reste encore dans le registre du « manger à sa faim »…

        Cela a peu à peu changé. Dans la Cité du Soleil, le moine Tommaso Campanella, en 1604, définit une sorte de république idéale. Pour la première fois dans l’histoire, il pense un droit à l’alimentation. Pas uniquement celui de recevoir les nutriments nécessaires : pour lui, ce droit inclut celui à la bonne chère. On considère souvent qu’il est l’un des ancêtres de l’idée communiste : non seulement, Campanella soutient l’idée que cette alimentation idéale est strictement collective – il évoque les banquets spartiates –, mais il plaide pour une alimentation biologique.

        Que veut dire biologique à une époque où les produits de synthèse n’existent pas ?

        Campanella réfute l’idée d’utiliser des excréments humains et leur préfère des fumures animales. Il prohibe aussi l’usage de certaines boues. Il dépasse de façon manifeste la seule approche quantitative pour intégrer la dimension qualitative par la forme et la nature du repas. Plus on avance dans l’histoire, plus cet intérêt de ce que l’on appellera la gauche pour l’alimentation devient présent. On voit des conflits sociaux importants éclater. Par exemple, celui contre la pomme de terre royaliste…

        La patate a été royaliste ?

        Elle a été l’aliment voulu par les riches pour les pauvres. On l’a opposée à ce que l’on appelait alors le « pain de bois », à savoir la châtaigne, alimentation populaire par excellence. Les penseurs de la bonne société l’accusent d’entretenir la fainéantise – pas besoin de travailler beaucoup pour se nourrir – et de remettre en cause l’inégalité « naturelle » entre les genres – pas besoin d’avoir de gros muscles pour la ramasser. Enfin, on l’accuse d’être révolutionnaire : rapide à récolter, elle laisse du temps aux gens, entre autres pour se retrouver dans les cafés et parler de politique. Sous la monarchie et jusqu’au XIX e siècle, on a ainsi arraché des millions de châtaigniers. Et dans les trois quarts de la France, des mobilisations populaires ont cherché à protéger les arbres face aux dragonnades, puis à l’armée, passé la Révolution.

        Sous la Révolution, Gracchus Babeuf est responsable de  l’approvisionnement alimentaire de Paris. Il va penser les conditions d’une alimentation suffisante et de qualité. Il avance l’idée que la farine ou la viande ne doivent pas dépasser un certain prix.

        Quand et comment la gauche s’empare-t-elle définitivement des questions alimentaires ?

        Grâce à deux personnages essentiels. Charles Fourier, l’inventeur du mot socialisme, avance la notion de gastrosophie – sophie, comme sagesse. Il s’agit « d’offrir à tous les raffinements de la bonne chère que la civilisation réserve aux oisifs ». Il va même plus loin, arguant que la gastrosophie vise « à organiser la voracité », non pas au sens moderne, mais au sens de gourmandise. L’autre nous rapproche encore plus du mouvement communiste. Il s’agit de Gracchus Babeuf. Sous la Révolution, il est responsable de la commission chargée de l’approvisionnement alimentaire de Paris. Il va penser les conditions d’une alimentation suffisante et de qualité. Il avance l’idée que la farine ou la viande ne doivent pas dépasser un certain prix. Autrement dit, et si l’on traduit en jargon moderne, il dit que l’alimentation n’est pas une marchandise – grand slogan de l’altermondialisme en France. D’autres personnages joueront eux aussi un rôle important. Paul Lafargue, gendre de Marx, écrit un petit opuscule sur ce que l’on appelle les falsifications alimentaires. Car, si le XIX e siècle est celui de la bonne table pour la bourgeoisie, il est le siècle noir pour l’alimentation des classes populaires. Les puissants ont en tête de faire manger n’importe quoi au petit peuple. On veut développer de la fausse viande, du faux pain, du faux vin. Lafargue soutient la lutte contre ces falsifications, et par là même le droit au bien-manger. Raspail sera, lui, le José Bové de l’époque : il organise concrètement la lutte contre ce que l’on ne nomme pas encore la « malbouffe ».

        Les banquets, racontez-vous, prennent une place importante dans ce mouvement…

        Ils sont à la fois enjeu et forme politiques. Ils anticipent la création des partis politiques. Tout au long du XIX e siècle, on banquète comme plus tard on militera, tout simplement parce que les réunions publiques sont interdites. La révolution de 1848 naît, d’ailleurs, d’une interdiction de banquet. Certains sont des banquets républicains, organisés par la bourgeoisie éclairée, qui excluent le peuple en raison de leur prix. Ce sont les banquets de ceux qui souhaitent la réforme plutôt que la révolution. Le peuple est convié à écouter les discours, mais pas à manger. Quand il s’impose, il provoque des désordres… Les premiers banquets populaires sont créés en 1848, par le journal le Père Duchesne, qui les propose à 25 centimes et pose ainsi le principe du droit aux banquets pour tous. Jusqu’à la fin du siècle, alterneront ainsi banquets républicains bourgeois, banquets révolutionnaires et pique-niques anarchistes. Partout, on y recherche, politiquement, le bien-manger et le bien-boire. Et si l’on y mange de la viande, c’est en fricassée, afin que les morceaux nobles soient mélangés aux autres, et que chacun mange « l’équivalence ».

        C’est cette tradition qui perdure à la Fête de l’Humanité ?

        Pas uniquement. Au XX e siècle, cette relation aux banquets se retrouve durant les grèves. Pas de mouvements sociaux sans repas collectifs. Ni sans musique, chanson ou danse. Ce mariage de la gastronomie, de l’art et de la politique explique le succès de la Fête de l’Humanité – ou de celle de l’Unita, en Italie. On s’y réapproprie une gastronomie créée au XIX e siècle par des revanchards. Tous les premiers grands chefs se disaient ouvertement contre- révolutionnaires. Pour eux, il s’agissait de lier la table bourgeoise à la table aristocratique. Grimod de La Reynière, inventeur de la critique gastronomique, l’a élevée au rang d’idéologie de classe et de mépris aristocratique.

        Que reste-t-il, dans les débats d’aujourd’hui, de ce lien entretenu par les gauches avec l’enjeu alimentaire ?

        La gauche au XX e siècle a conservé cette centralité de la table, mais a cessé de la théoriser. Un des symptômes en est l’échec du mouvement Slow Food en France – dont le président-fondateur vient pourtant du Parti communiste italien. Pourquoi cela n’a-t-il pas pris de notre côté ? Parce que la gauche a oublié de penser politiquement ces questions. Elle a laissé, de ce fait, la place aux identitaires et à la droite. Cela fait vingt ans que j’appelle la gauche à redéfinir des politiques alimentaires parallèlement aux politiques agricoles. C’est une attente des milieux populaires. L’importance du repas familial, amical, militant continue d’exister. On le voit lorsque Fabien Roussel fait une intervention sur le droit à la bonne alimentation pour tous : il provoque des réactions très négatives, mais aussi un écho très favorable, et gagne dans la foulée un point dans les sondages. Malheureusement, il est le seul à pouvoir, aujourd’hui, tenir ce discours sur le bien-manger au sens politique. L’ouverture de Jean-Luc Mélenchon vers Aymeric Caron l’empêche de se porter à la défense de la bonne viande ou du bon fromage, au risque de mécontenter cet électorat recherché. De fait, les deux grands enjeux de ces prochaines décennies ne sont pas abordés frontalement : veut-on d’une agriculture sans élevage ? Et veut-on d’une alimentation sans agriculture ? L’agriculture cellulaire commence par la fausse viande, le faux fromage, le faux miel. Elle va se poursuivre avec des faux légumes, le développement de fermes-usines, et l’illusion que les villes pourraient se passer des campagnes.

        Cela fait vingt ans que j’appelle la gauche à redéfinir des politiques alimentaires parallèlement aux politiques agricoles. C’est une attente des milieux populaires. L’importance du repas familial, amical, militant continue d’exister.

        L’agriculture urbaine est-elle une porte d’entrée pour l’agriculture cellulaire ?

        Je ne parle pas des jardins ouvriers ou partagés. Ce qui est en jeu ici, c’est le modèle de Singapour. Car la vraie alternative ne se joue pas entre les protéines animales et les protéines végétales, comme on voudrait nous le faire croire, mais entre la production industrielle de ces protéines et la défense d’une agriculture paysanne et familiale. Des experts nous assurent qu’avec 150 vaches on pourrait produire toute la viande dont on a besoin grâce à l’agriculture cellulaire. La question est celle-ci : pense-t-on pouvoir nourrir 8 milliards d’humains avec 400 000 agromanagers, ou faut-il miser sur un milliard et demi de petits paysans ? Veut-on des fermes high tech en ville ou une agriculture paysanne défendue par la Via Campesina, la Confédération paysanne, le Modef ? On a le même souci avec ce que l’on appelle agriculture intelligente – façon de dire que les paysans d’avant étaient des stupides. Cette technologisation de l’agriculture sans limites, cette numérisation, cette informatisation impliquent des investissements considérables. Les rentabiliser va nécessiter de concentrer les exploitations. C’est la faillite programmée de ce qu’il reste de l’agriculture paysanne.

        Pourquoi le débat se focalise-t-il sur la viande ?

        Manger de la viande a toujours été compliqué. C’est consommer ce qui nous est le plus proche. En outre, les puissants n’ont jamais cessé, depuis l’Antiquité, de vouloir interdire la viande au peuple. Au XIX e siècle, on a cherché à le rendre végétarien, afin qu’il ne soit plus révolutionnaire. Mais si la viande prend aujourd’hui tant d’importance, c’est parce que ce discours rencontre celui des grandes firmes. Jusqu’à présent, le prototype même d’une ferme écolo était une ferme qui produisait des céréales, des fruits, des légumes, des œufs, du poulet, du cochon, du lait… et de la bonne terre, grâce aux fumures animales. Supprimez l’élevage et l’on n’a plus de fumier. Et, pour le coup, on a besoin d’engrais chimiques.

        Le mouvement vegan en a-t-il conscience ?

        Il est lui-même divisé entre ceux qui se battent pour un légitime mieux-être des animaux d’élevage et ceux qui, tel Aymeric Caron, plaident l’abolitionnisme. Mais, globalement, on se retrouve coincé entre viandards identitaires et vegans. C’est un débat qui ne pose résolument pas la question des modes de production. En France, la gauche elle-même accepte beaucoup trop facilement d’essentialiser la viande. Or, « la » viande n’existe pas. Il n’y a rien de commun entre une viande industrielle et une viande issue d’un élevage paysan. Zemmour se dit défenseur de l’agriculture française, tout en prônant le libéralisme, c’est incompatible ! Le libéralisme est justement ce qui détruit le bien-manger. Le système voudrait faire des cultures gastronomiques populaires un sous-produit. Il faut riposter. L’agriculture paysanne et biologique n’est pas une niche réservée à quelques-uns, mais le modèle à développer pour tous. En France, nous disposons d’un vrai levier : la restauration collective. Un repas sur deux y est consommé. C’est une formidable façon de faire que la table redevienne un espace commun.

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        Un député avance l’idée d’un drone de combat embarqué dérivé du nEUROn pour la Marine nationale

        par Laurent Lagneau · 3 avril 2022

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        Dans son programme pour la prochaine élection présidentielle, Emmanuel Macron ne prévoit pas de porter les dépenses militaires au-delà des 2% du PIB et donc de l’objectif fixé par la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25. En revanche, il dit vouloir mettre l’accent sur les innovations de rupture afin de faire face aux « nouvelles menaces », en citant les armes électromagnétiques, le camouflage optique pour les véhicules de combat, les drones sous-marins, les missiles hypersoniques ou encore les nanosatellites de surveillance spatiale.

        Cependant, et au regard de la nouvelle donne géostratégique, cet objectif rappelé par le président sortant – soit un budget militaire de 50 milliards d’euros en 2025 – risque d’être insuffisant pour remédier aux déficits capacitaires dont souffrent les armées. Selon un récent rapport parlementaire relatif à la « haute intensité », il faudrait, pour cela, aller au moins jusqu’à 2,5% du PIB. En outre, la France pourrait se faire distancer par l’Allemagne, qui a annoncé la création d’un fonds spécial de 100 milliards d’euros au profit des équipements de la Bundeswehr, laquelle devrait aussi bénéficier, à terme, d’une enveloppe annuelle d’environ 70 milliards.

        Si le programme de M. Macron est succinct en matière de défense, l’un de ses soutiens, le député Fabien Gouttefarde, ne manque pas d’idées. Et certaines peuvent être « diruptives », comme celle consistant à transformer deux sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE] en lanceurs de missiles de croisière naval, tout en maintenant le format actuel de la composante océanique de la dissuasion nucléaire.

        Le député a émis cette idée dans une tribune publiée cette semaine par le site Atlantico. Tribune dans laquelle, tout en soulignant la nécessité d’un effort particulier dans le domaine de la robotique, il a également proprosé le développement d’un Rafale de guerre électronique, d’un blindé Griffon doté de capacités anti-aérienne [avec une tourelle Mistral] ou encore d’un drone d’attaque à l’image du Bayraktar TB2 turc.

        Dans une nouvelle tribune, publiée cette fois par Marine&Océans, . Gouttefarde a plus largement évoqué les capacités de la Marine nationale, dont le format ne répond que « partiellement » aux missions qui lui sont confiées. « Il est nécessaire de quitter le confort de la logique des dividendes de la paix pour prendre pied dans celle de la compétition », écrit-il.

        Outre l’idée de convertir deux SNLE en porteurs de missiles de croisière navals afin d’offrir « au président de la République un outil de dialogue politique de haute intensité, pour un coût relativement maitrisé », le député plaide pour un septième sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] de type Suffren. Cela lui semble « incontournable si l’on veut pouvoir déployer régulièrement des SNA jusque dans le Pacifique ». En outre, poursuit-il, des « drones sous-marins, capables de surveiller les câbles Internet si vitaux à nos économies, sont également à envisager ». Ce qui est prévu dans le cadre de la stragégie pour les fonds marins dévoilée en février par le ministère des Armées… mais avec des moyens pour le moment limités.

        S’agisssant de la flotte de surface, M. Gouttefarde estime qu’il davantage de Patrouilleurs océaniques [PO], dont dix exemplaires ont été commandés. Pour lui, il en faudrait cinq de plus, ce qui « permettrait de remplacer les frégates de type La Fayette à partir de 2032 en induisant des économiques d’échelles sur un programme qui concerne les trois grands chantiers métropolitains ».

        Toujours dans ce domaine, il faudrait, selon le député, remplacer les actuelles six frégates de surveillance de type Floréal affectés en outre-Mer par huit corvettes issues du programme européen European Patrol Corvette [EPC]. Pour rappel, ces navires doivent être dotés de capacités militaires renforcées.

        Quant aux navires dits de premier rang, dont le nombre est fixé à 15 par la LPM 2019-25, M. Gouttefarde propose de conduire la rénovation à mi-vie des frégates de défense aérienne [FDA ou « Horizon »] Forbin et Chevalier Paul ainsi que la construction deux nouvelles grandes frégates anti-aérienne et anti-missile dans le cadre d’une coopération avec l’Italie. De tels bâtiments seraient destinés « prioritairement à la mission de réassurance, à la discrétion de l’action diplomatique du gouvernement ».

        Par ailleurs, le parlementaire n’écarte pas l’idée d’un second porte-avions de nouvelle génération afin de « restaurer la plénitude de la permanence d’alerte », à laquelle il se dit favorable. « Une décision devra être prise en 2025 » et « ce sera au président de la République d’apprécier si les conditions sont réunies », avance M. Gouttefarde.

        Cela étant, un second porte-avions de nouvelle génération nécessiterait sans doute de revoir à la hausse le format de la chasse embarquée, laquelle compte trois flottilles équipées de Rafale Marine [soit quarante avions en tout]. Mais pour le député, il faudrait d’abord commander un quatrième avion de guet aérien E-2D Advanced Hawkeye et ouvrir la « réflexion sur la réalisation d’un drone de combat embarqué, dérivé du nEUROn ».

        Pour rappel, le nEUROn est un démonstrateur de drone de combat développé à partir de 2003 dans le cadre d’une coopération européenne, avec Dassault Aviation pour maître d’oeuvre. Et ce programme a tenu toutes ses promesses.

        L’idée d’un drone de combat embarqué a été examinée par la marine américaine, via un projet confié à Northrop Grumman. Ce qui a donné lieu au démonstrateur X-47B, lequel a été le premier drone à opérer depuis le pont d’envol d’un porte-avions. Finalement, l’US Navy a décidé de ne pas aller plus loin, préférant confier à Boeing le soin de développer le MQ-25 Stingray, un drone ravitailleur.

        Quoi qu’il en soit, en 2016, le nEUROn a réalisé des essais avec le porte-avions Charles de Gaulle, la Marine nationale ayant alors souhaité que « soit étudiée l’aptitude de drones de combat à évoluer en espace aéromaritime et à être ultérieurement mis en œuvre à partir des bâtiments de surface ». Évidemment, il n’était pas question d’appontage et de catapultage.

        Cette campagne d’essais avait en effet consisté à vérifier le comportement du nEUROn dans un environnement naval et à évaluer sa furtivité face aux capteurs du Charles de Gaulle. Ce travail a probablement nourri la réflexion concernant le Système de combat aérien du futur [SCAF].

        Un député avance l’idée d’un drone de combat embarqué dérivé du nEUROn pour la Marine nationale

        par Laurent Lagneau · 3 avril 2022

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        Dans son programme pour la prochaine élection présidentielle, Emmanuel Macron ne prévoit pas de porter les dépenses militaires au-delà des 2% du PIB et donc de l’objectif fixé par la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25. En revanche, il dit vouloir mettre l’accent sur les innovations de rupture afin de faire face aux « nouvelles menaces », en citant les armes électromagnétiques, le camouflage optique pour les véhicules de combat, les drones sous-marins, les missiles hypersoniques ou encore les nanosatellites de surveillance spatiale.

        Cependant, et au regard de la nouvelle donne géostratégique, cet objectif rappelé par le président sortant – soit un budget militaire de 50 milliards d’euros en 2025 – risque d’être insuffisant pour remédier aux déficits capacitaires dont souffrent les armées. Selon un récent rapport parlementaire relatif à la « haute intensité », il faudrait, pour cela, aller au moins jusqu’à 2,5% du PIB. En outre, la France pourrait se faire distancer par l’Allemagne, qui a annoncé la création d’un fonds spécial de 100 milliards d’euros au profit des équipements de la Bundeswehr, laquelle devrait aussi bénéficier, à terme, d’une enveloppe annuelle d’environ 70 milliards.

        Si le programme de M. Macron est succinct en matière de défense, l’un de ses soutiens, le député Fabien Gouttefarde, ne manque pas d’idées. Et certaines peuvent être « diruptives », comme celle consistant à transformer deux sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE] en lanceurs de missiles de croisière naval, tout en maintenant le format actuel de la composante océanique de la dissuasion nucléaire.

        Le député a émis cette idée dans une tribune publiée cette semaine par le site Atlantico. Tribune dans laquelle, tout en soulignant la nécessité d’un effort particulier dans le domaine de la robotique, il a également proprosé le développement d’un Rafale de guerre électronique, d’un blindé Griffon doté de capacités anti-aérienne [avec une tourelle Mistral] ou encore d’un drone d’attaque à l’image du Bayraktar TB2 turc.

        Dans une nouvelle tribune, publiée cette fois par Marine&Océans, . Gouttefarde a plus largement évoqué les capacités de la Marine nationale, dont le format ne répond que « partiellement » aux missions qui lui sont confiées. « Il est nécessaire de quitter le confort de la logique des dividendes de la paix pour prendre pied dans celle de la compétition », écrit-il.

        Outre l’idée de convertir deux SNLE en porteurs de missiles de croisière navals afin d’offrir « au président de la République un outil de dialogue politique de haute intensité, pour un coût relativement maitrisé », le député plaide pour un septième sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] de type Suffren. Cela lui semble « incontournable si l’on veut pouvoir déployer régulièrement des SNA jusque dans le Pacifique ». En outre, poursuit-il, des « drones sous-marins, capables de surveiller les câbles Internet si vitaux à nos économies, sont également à envisager ». Ce qui est prévu dans le cadre de la stragégie pour les fonds marins dévoilée en février par le ministère des Armées… mais avec des moyens pour le moment limités.

        S’agisssant de la flotte de surface, M. Gouttefarde estime qu’il davantage de Patrouilleurs océaniques [PO], dont dix exemplaires ont été commandés. Pour lui, il en faudrait cinq de plus, ce qui « permettrait de remplacer les frégates de type La Fayette à partir de 2032 en induisant des économiques d’échelles sur un programme qui concerne les trois grands chantiers métropolitains ».

        Toujours dans ce domaine, il faudrait, selon le député, remplacer les actuelles six frégates de surveillance de type Floréal affectés en outre-Mer par huit corvettes issues du programme européen European Patrol Corvette [EPC]. Pour rappel, ces navires doivent être dotés de capacités militaires renforcées.

        Quant aux navires dits de premier rang, dont le nombre est fixé à 15 par la LPM 2019-25, M. Gouttefarde propose de conduire la rénovation à mi-vie des frégates de défense aérienne [FDA ou « Horizon »] Forbin et Chevalier Paul ainsi que la construction deux nouvelles grandes frégates anti-aérienne et anti-missile dans le cadre d’une coopération avec l’Italie. De tels bâtiments seraient destinés « prioritairement à la mission de réassurance, à la discrétion de l’action diplomatique du gouvernement ».

        Par ailleurs, le parlementaire n’écarte pas l’idée d’un second porte-avions de nouvelle génération afin de « restaurer la plénitude de la permanence d’alerte », à laquelle il se dit favorable. « Une décision devra être prise en 2025 » et « ce sera au président de la République d’apprécier si les conditions sont réunies », avance M. Gouttefarde.

        Cela étant, un second porte-avions de nouvelle génération nécessiterait sans doute de revoir à la hausse le format de la chasse embarquée, laquelle compte trois flottilles équipées de Rafale Marine [soit quarante avions en tout]. Mais pour le député, il faudrait d’abord commander un quatrième avion de guet aérien E-2D Advanced Hawkeye et ouvrir la « réflexion sur la réalisation d’un drone de combat embarqué, dérivé du nEUROn ».

        Pour rappel, le nEUROn est un démonstrateur de drone de combat développé à partir de 2003 dans le cadre d’une coopération européenne, avec Dassault Aviation pour maître d’oeuvre. Et ce programme a tenu toutes ses promesses.

        L’idée d’un drone de combat embarqué a été examinée par la marine américaine, via un projet confié à Northrop Grumman. Ce qui a donné lieu au démonstrateur X-47B, lequel a été le premier drone à opérer depuis le pont d’envol d’un porte-avions. Finalement, l’US Navy a décidé de ne pas aller plus loin, préférant confier à Boeing le soin de développer le MQ-25 Stingray, un drone ravitailleur.

        Quoi qu’il en soit, en 2016, le nEUROn a réalisé des essais avec le porte-avions Charles de Gaulle, la Marine nationale ayant alors souhaité que « soit étudiée l’aptitude de drones de combat à évoluer en espace aéromaritime et à être ultérieurement mis en œuvre à partir des bâtiments de surface ». Évidemment, il n’était pas question d’appontage et de catapultage.

        Cette campagne d’essais avait en effet consisté à vérifier le comportement du nEUROn dans un environnement naval et à évaluer sa furtivité face aux capteurs du Charles de Gaulle. Ce travail a probablement nourri la réflexion concernant le Système de combat aérien du futur [SCAF].

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        Dans son programme pour la prochaine élection présidentielle, Emmanuel Macron ne prévoit pas de porter les dépenses militaires au-delà des 2% du PIB et donc de l’objectif fixé par la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25. En revanche, il dit vouloir mettre l’accent sur les innovations de rupture afin de faire face aux « nouvelles menaces », en citant les armes électromagnétiques, le camouflage optique pour les véhicules de combat, les drones sous-marins, les missiles hypersoniques ou encore les nanosatellites de surveillance spatiale.

        Cependant, et au regard de la nouvelle donne géostratégique, cet objectif rappelé par le président sortant – soit un budget militaire de 50 milliards d’euros en 2025 – risque d’être insuffisant pour remédier aux déficits capacitaires dont souffrent les armées. Selon un récent rapport parlementaire relatif à la « haute intensité », il faudrait, pour cela, aller au moins jusqu’à 2,5% du PIB. En outre, la France pourrait se faire distancer par l’Allemagne, qui a annoncé la création d’un fonds spécial de 100 milliards d’euros au profit des équipements de la Bundeswehr, laquelle devrait aussi bénéficier, à terme, d’une enveloppe annuelle d’environ 70 milliards.

        Si le programme de M. Macron est succinct en matière de défense, l’un de ses soutiens, le député Fabien Gouttefarde, ne manque pas d’idées. Et certaines peuvent être « diruptives », comme celle consistant à transformer deux sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE] en lanceurs de missiles de croisière naval, tout en maintenant le format actuel de la composante océanique de la dissuasion nucléaire.

        Le député a émis cette idée dans une tribune publiée cette semaine par le site Atlantico. Tribune dans laquelle, tout en soulignant la nécessité d’un effort particulier dans le domaine de la robotique, il a également proprosé le développement d’un Rafale de guerre électronique, d’un blindé Griffon doté de capacités anti-aérienne [avec une tourelle Mistral] ou encore d’un drone d’attaque à l’image du Bayraktar TB2 turc.

        Dans une nouvelle tribune, publiée cette fois par Marine&Océans, . Gouttefarde a plus largement évoqué les capacités de la Marine nationale, dont le format ne répond que « partiellement » aux missions qui lui sont confiées. « Il est nécessaire de quitter le confort de la logique des dividendes de la paix pour prendre pied dans celle de la compétition », écrit-il.

        Outre l’idée de convertir deux SNLE en porteurs de missiles de croisière navals afin d’offrir « au président de la République un outil de dialogue politique de haute intensité, pour un coût relativement maitrisé », le député plaide pour un septième sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] de type Suffren. Cela lui semble « incontournable si l’on veut pouvoir déployer régulièrement des SNA jusque dans le Pacifique ». En outre, poursuit-il, des « drones sous-marins, capables de surveiller les câbles Internet si vitaux à nos économies, sont également à envisager ». Ce qui est prévu dans le cadre de la stragégie pour les fonds marins dévoilée en février par le ministère des Armées… mais avec des moyens pour le moment limités.

        S’agisssant de la flotte de surface, M. Gouttefarde estime qu’il davantage de Patrouilleurs océaniques [PO], dont dix exemplaires ont été commandés. Pour lui, il en faudrait cinq de plus, ce qui « permettrait de remplacer les frégates de type La Fayette à partir de 2032 en induisant des économiques d’échelles sur un programme qui concerne les trois grands chantiers métropolitains ».

        Toujours dans ce domaine, il faudrait, selon le député, remplacer les actuelles six frégates de surveillance de type Floréal affectés en outre-Mer par huit corvettes issues du programme européen European Patrol Corvette [EPC]. Pour rappel, ces navires doivent être dotés de capacités militaires renforcées.

        Quant aux navires dits de premier rang, dont le nombre est fixé à 15 par la LPM 2019-25, M. Gouttefarde propose de conduire la rénovation à mi-vie des frégates de défense aérienne [FDA ou « Horizon »] Forbin et Chevalier Paul ainsi que la construction deux nouvelles grandes frégates anti-aérienne et anti-missile dans le cadre d’une coopération avec l’Italie. De tels bâtiments seraient destinés « prioritairement à la mission de réassurance, à la discrétion de l’action diplomatique du gouvernement ».

        Par ailleurs, le parlementaire n’écarte pas l’idée d’un second porte-avions de nouvelle génération afin de « restaurer la plénitude de la permanence d’alerte », à laquelle il se dit favorable. « Une décision devra être prise en 2025 » et « ce sera au président de la République d’apprécier si les conditions sont réunies », avance M. Gouttefarde.

        Cela étant, un second porte-avions de nouvelle génération nécessiterait sans doute de revoir à la hausse le format de la chasse embarquée, laquelle compte trois flottilles équipées de Rafale Marine [soit quarante avions en tout]. Mais pour le député, il faudrait d’abord commander un quatrième avion de guet aérien E-2D Advanced Hawkeye et ouvrir la « réflexion sur la réalisation d’un drone de combat embarqué, dérivé du nEUROn ».

        Pour rappel, le nEUROn est un démonstrateur de drone de combat développé à partir de 2003 dans le cadre d’une coopération européenne, avec Dassault Aviation pour maître d’oeuvre. Et ce programme a tenu toutes ses promesses.

        L’idée d’un drone de combat embarqué a été examinée par la marine américaine, via un projet confié à Northrop Grumman. Ce qui a donné lieu au démonstrateur X-47B, lequel a été le premier drone à opérer depuis le pont d’envol d’un porte-avions. Finalement, l’US Navy a décidé de ne pas aller plus loin, préférant confier à Boeing le soin de développer le MQ-25 Stingray, un drone ravitailleur.

        Quoi qu’il en soit, en 2016, le nEUROn a réalisé des essais avec le porte-avions Charles de Gaulle, la Marine nationale ayant alors souhaité que « soit étudiée l’aptitude de drones de combat à évoluer en espace aéromaritime et à être ultérieurement mis en œuvre à partir des bâtiments de surface ». Évidemment, il n’était pas question d’appontage et de catapultage.

        Cette campagne d’essais avait en effet consisté à vérifier le comportement du nEUROn dans un environnement naval et à évaluer sa furtivité face aux capteurs du Charles de Gaulle. Ce travail a probablement nourri la réflexion concernant le Système de combat aérien du futur [SCAF].

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        Dans son programme pour la prochaine élection présidentielle, Emmanuel Macron ne prévoit pas de porter les dépenses militaires au-delà des 2% du PIB et donc de l’objectif fixé par la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25. En revanche, il dit vouloir mettre l’accent sur les innovations de rupture afin de faire face aux « nouvelles menaces », en citant les armes électromagnétiques, le camouflage optique pour les véhicules de combat, les drones sous-marins, les missiles hypersoniques ou encore les nanosatellites de surveillance spatiale.

        Cependant, et au regard de la nouvelle donne géostratégique, cet objectif rappelé par le président sortant – soit un budget militaire de 50 milliards d’euros en 2025 – risque d’être insuffisant pour remédier aux déficits capacitaires dont souffrent les armées. Selon un récent rapport parlementaire relatif à la « haute intensité », il faudrait, pour cela, aller au moins jusqu’à 2,5% du PIB. En outre, la France pourrait se faire distancer par l’Allemagne, qui a annoncé la création d’un fonds spécial de 100 milliards d’euros au profit des équipements de la Bundeswehr, laquelle devrait aussi bénéficier, à terme, d’une enveloppe annuelle d’environ 70 milliards.

        Si le programme de M. Macron est succinct en matière de défense, l’un de ses soutiens, le député Fabien Gouttefarde, ne manque pas d’idées. Et certaines peuvent être « diruptives », comme celle consistant à transformer deux sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE] en lanceurs de missiles de croisière naval, tout en maintenant le format actuel de la composante océanique de la dissuasion nucléaire.

        Le député a émis cette idée dans une tribune publiée cette semaine par le site Atlantico. Tribune dans laquelle, tout en soulignant la nécessité d’un effort particulier dans le domaine de la robotique, il a également proprosé le développement d’un Rafale de guerre électronique, d’un blindé Griffon doté de capacités anti-aérienne [avec une tourelle Mistral] ou encore d’un drone d’attaque à l’image du Bayraktar TB2 turc.

        tribune publiée

        Dans une nouvelle tribune, publiée cette fois par Marine&Océans, . Gouttefarde a plus largement évoqué les capacités de la Marine nationale, dont le format ne répond que « partiellement » aux missions qui lui sont confiées. « Il est nécessaire de quitter le confort de la logique des dividendes de la paix pour prendre pied dans celle de la compétition », écrit-il.

        par Marine&Océans

        Outre l’idée de convertir deux SNLE en porteurs de missiles de croisière navals afin d’offrir « au président de la République un outil de dialogue politique de haute intensité, pour un coût relativement maitrisé », le député plaide pour un septième sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] de type Suffren. Cela lui semble « incontournable si l’on veut pouvoir déployer régulièrement des SNA jusque dans le Pacifique ». En outre, poursuit-il, des « drones sous-marins, capables de surveiller les câbles Internet si vitaux à nos économies, sont également à envisager ». Ce qui est prévu dans le cadre de la stragégie pour les fonds marins dévoilée en février par le ministère des Armées… mais avec des moyens pour le moment limités.

        S’agisssant de la flotte de surface, M. Gouttefarde estime qu’il davantage de Patrouilleurs océaniques [PO], dont dix exemplaires ont été commandés. Pour lui, il en faudrait cinq de plus, ce qui « permettrait de remplacer les frégates de type La Fayette à partir de 2032 en induisant des économiques d’échelles sur un programme qui concerne les trois grands chantiers métropolitains ».

        Toujours dans ce domaine, il faudrait, selon le député, remplacer les actuelles six frégates de surveillance de type Floréal affectés en outre-Mer par huit corvettes issues du programme européen European Patrol Corvette [EPC]. Pour rappel, ces navires doivent être dotés de capacités militaires renforcées.

        Quant aux navires dits de premier rang, dont le nombre est fixé à 15 par la LPM 2019-25, M. Gouttefarde propose de conduire la rénovation à mi-vie des frégates de défense aérienne [FDA ou « Horizon »] Forbin et Chevalier Paul ainsi que la construction deux nouvelles grandes frégates anti-aérienne et anti-missile dans le cadre d’une coopération avec l’Italie. De tels bâtiments seraient destinés « prioritairement à la mission de réassurance, à la discrétion de l’action diplomatique du gouvernement ».

        Par ailleurs, le parlementaire n’écarte pas l’idée d’un second porte-avions de nouvelle génération afin de « restaurer la plénitude de la permanence d’alerte », à laquelle il se dit favorable. « Une décision devra être prise en 2025 » et « ce sera au président de la République d’apprécier si les conditions sont réunies », avance M. Gouttefarde.

        Cela étant, un second porte-avions de nouvelle génération nécessiterait sans doute de revoir à la hausse le format de la chasse embarquée, laquelle compte trois flottilles équipées de Rafale Marine [soit quarante avions en tout]. Mais pour le député, il faudrait d’abord commander un quatrième avion de guet aérien E-2D Advanced Hawkeye et ouvrir la « réflexion sur la réalisation d’un drone de combat embarqué, dérivé du nEUROn ».

        Pour rappel, le nEUROn est un démonstrateur de drone de combat développé à partir de 2003 dans le cadre d’une coopération européenne, avec Dassault Aviation pour maître d’oeuvre. Et ce programme a tenu toutes ses promesses.

        L’idée d’un drone de combat embarqué a été examinée par la marine américaine, via un projet confié à Northrop Grumman. Ce qui a donné lieu au démonstrateur X-47B, lequel a été le premier drone à opérer depuis le pont d’envol d’un porte-avions. Finalement, l’US Navy a décidé de ne pas aller plus loin, préférant confier à Boeing le soin de développer le MQ-25 Stingray, un drone ravitailleur.

        Quoi qu’il en soit, en 2016, le nEUROn a réalisé des essais avec le porte-avions Charles de Gaulle, la Marine nationale ayant alors souhaité que « soit étudiée l’aptitude de drones de combat à évoluer en espace aéromaritime et à être ultérieurement mis en œuvre à partir des bâtiments de surface ». Évidemment, il n’était pas question d’appontage et de catapultage.

        Cette campagne d’essais avait en effet consisté à vérifier le comportement du nEUROn dans un environnement naval et à évaluer sa furtivité face aux capteurs du Charles de Gaulle. Ce travail a probablement nourri la réflexion concernant le Système de combat aérien du futur [SCAF].

        Valeurs Actuelles

        Pouvoir d’achat, le grand enfumage

        À chaque campagne présidentielle sa thématique. La lutte contre la fracture sociale, par Jacques Chirac, en 1995, suivie par la lutte contre l’insécurité, sept ans plus tard, le « travailler plus pour gagner plus », de Nicolas Sarkozy, en 2007, le « président normal », de François Hollande, en 2012 et la « start-up nation » d’Emmanuel Macron, en 2017. L’élection de 2022 n’échappe pas à la règle et un thème émerge depuis quelques mois : le pouvoir d’achat. Il est vrai qu’il est malmené, ne serait-ce que parce que les prix de l’énergie et des matières premières atteignent des sommets, alimentés par les scories de la crise du Covid-19 et par le conflit russo-ukrainien.

        Pour l’Insee, une chose serait claire : le pouvoir d’achat augmente, si l’on se réfère à ses derniers chiffres (+ 0,7 % au 4e trimestre 2021), publiés le 25 février (peut-être l’Institut sera-t-il amené à revoir sa position avec un litre de carburant à plus de 2 euros). Un sentiment à l’opposé du vécu des Français, qui se demandent si le pouvoir d’achat n’est pas comme la température : il y a le réel et le ressenti. Sans doute parce que c’est sur les dépenses contraintes (énergie, loyer, alimentation, transport, abonnements télécoms et Internet…) que se concentrent les hausses de prix et surtout parce que les augmentations salariales ne suivent pas. Et ce n’est pas le dégel du point d’indice de la fonction publique, qui sera revalorisé cet été, qui peut faire oublier la réalité.

        Le gouvernement a beau multiplier les cadeaux de fin de mandat (chèque énergie, plafonnement des hausses du prix du gaz, baisse de 15 centimes du litre d’essence… ), sa générosité – 30 milliards d’euros en six mois – rencontrera tôt ou tard des limites budgétaires. Parce que les raisons à la hausse des prix semblent mondiales – l’inflation, en février, a atteint 7,9 % aux États-Unis ! – et durablement installées, il semble que le pire soit devant nous. Maigre consolation, il n’est jamais certain, dit-on.

        L’énergie, principal moteur de l’inflation

        Le prix du gazole à 2,1407 euros le litre en moyenne, le SP 95-E10 à 2,0286 euros, soit plus de 10 centimes plus cher que l’essence… cette flambée des prix, Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie, l’a comparée au choc pétrolier de 1973, où le prix de l’or noir, en trois mois, avait été multiplié par quatre. Le prix du baril a atteint 139 dollars, à 8 dollars de son record absolu, atteint en 2008 ; les spécialistes redoutent de le voir continuer son ascension. Jusqu’à 200 dollars, estiment les analystes d’Euler Hermes.

        Selon leurs prévisions, la facture d’énergie des Français pourrait atteindre 2 800 euros en 2022, en augmentation de 400 euros. Et ce, malgré les mesures gouvernementales pour tenter d’amortir une partie du choc. Le Premier ministre a récemment annoncé une baisse de 15 centimes par litre sur l’ensemble des carburants, à partir du 1er avril et pendant quatre mois, mesure qui devrait coûter 2 milliards d’euros à l’État. De même, le gouvernement a limité les hausses de l’électricité à 4 %, en réduisant les taxes. Le prix du gaz a été gelé à son niveau d’octobre 2021, pour l’ensemble de 2022. Au total, le ministère de l’Économie chiffre à 22 milliards d’euros le coût des aides sur l’énergie, en 2022, sans compter le plan d’aide aux entreprises dévoilé le 16 mars. De l’argent magique qui n’empêchera pas une chute de 1,5 point du pouvoir d’achat, selon les estimations d’Euler Hermes. Et si l’Europe venait à décider de cesser toute importation de gaz russe, l’impact sur le pouvoir d’achat serait de 3 points.

        L’alimentation : quand la hausse des prix s’invite à table

        Michel-Édouard Leclerc est très clair : « L’inflation que nous voyons actuellement dans les magasins est une conséquence de l’après-Covid », a-t-il déclaré sur CNews, avant d’ajouter : « La guerre en Ukraine, c’est l’inflation à venir. » Jusque début février, l’augmentation des prix des produits de grande consommation était évaluée à 3 % sur l’année. Selon les dernières statistiques de l’Insee, les produits frais étaient les premiers touchés (+ 5,9 % en un an), suivis par les légumes (+ 5,8 %), le pain et les céréales (+ 2,7 %). Cela, c’était avant le conflit ukrainien. Depuis, les cours des matières premières agricoles flambent : ceux du blé sont passés de 250 à 440 euros la tonne – la Russie et l’Ukraine représentant un tiers des exportations mondiales de blé – et les cours du maïs, du colza, des pommes de terre, de l’huile de tournesol ont atteint des niveaux records. Les céréales étant la base de l’alimentation animale, le prix du lait, du beurre, des fromages et de la viande subissent un effet domino.

        Dans les rayons, les augmentations commencent à se faire sentir. Elles atteignent d’ores et déjà entre 7 et 10 % pour les produits à base de céréales. Et, mauvaise nouvelle pour les foyers les plus modestes, ce sont les produits d’entrée de gamme qui subissent les plus fortes augmentations. Le prix de paquets de farine premier prix a augmenté de 15 %. Christiane Lambert, la présidente de la FNSEA, évalue à 550 euros par mois le budget alimentation pour une famille avec deux enfants : « Avec la crise ukrainienne, il faudra ajouter 10 à 12 euros par mois. »

        Des augmentations qui sont sans commune mesure avec celles observées dans les pays émergents, qui, contrairement à la France, sont importateurs nets de céréales. En Afrique, et en particulier en Égypte, premier importateur mondial de blé, le prix de la farine a augmenté de 48 %, la viande de 35 %, l’huile de cuisson de 32 %… « La guerre en Ukraine signifie la faim en Afrique », a déploré la directrice générale du Fonds monétaire international, Kristalina Georgieva. De son côté, le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, a reconnu la semaine dernière être « extrêmement inquiet » en raison du « risque de famine que nous avons à l’international ». Avec, en toile de fond, le risque d’émeutes de la faim à l’image de celles de 2008.

        Le transport change de braquet

        S’il vous prenait l’idée de faire un Paris-Shanghai en classe éco, cela vous coûtera la somme de… 8 056 euros. Normal, car avec une crise sanitaire qui connaît des soubresauts, les vols entre la Chine et le reste du monde ne sont pas revenus à la normale. La loi de l’offre et de la demande joue donc à plein. Mais à ce prix, il faudra bien ajouter la hausse du prix du kérosène. Par ailleurs, et depuis l’interdiction de survol de la Russie, les trajets aériens entre l’Europe et l’Asie sont plus longs, donc plus gourmands en carburant.

        Les coûts de transport sont déjà répercutés sur les prix de nombreux produits importés, surtout depuis l’Asie, qui représente à elle seule plus de 40 % des marchandises importées. Entre mars 2020 et mars 2022, la valeur du World Container Index, représentatif des coûts de logistique, a été multipliée par six. Le transport par bateau d’un conteneur en provenance de Chine à destination de l’Europe coûte en moyenne 15 000 euros, contre 3 000 euros avant la pandémie. Quant au transport par route, beaucoup de chauffeurs étant ukrainiens, la pénurie de main-d’œuvre existante depuis la pandémie ne fait que s’exacerber…

        Pour les particuliers, avec une essence de plus en plus chère, beaucoup pensent passer à l’électrique. Or, face à une demande importante alors que le prix des matières premières explose et qu’il y a une pénurie de composants électroniques, Tesla a décidé d’augmenter le prix du Model3 de plus de 3 000 euros ; vendu plus de 45 000 euros, ce véhicule ne donne maintenant plus droit qu’à un bonus écologique réduit. En outre, mieux vaut être patient : si vous la commandez maintenant, vous ne serez pas livré avant un an, sauf si vous décidez d’ajouter quelques options, auquel cas le délai est ramené à huit mois.

        Les matériaux de construction : entre pénurie et flambée des prix

        Il faut remonter à 2008 pour observer de telles hausses de prix : en un an, l’acier s’est apprécié de 73 %, le PVC de 69 %, l’aluminium de 41 %, le cuivre de 33 %. Sans compter les hausses des prix des ciments, des tuiles et briques, de la peinture… Depuis trois semaines, le conflit ukrainien fait trembler les professionnels du bâtiment. En deux jours, la tonne de fer a augmenté de… 50 % ! Les cours du bois sec, qui étaient déjà passés de 250 à 450 euros la tonne, se rapprochent des 500 euros.

        Les risques de pénurie sont nombreux, l’Ukraine étant un important fournisseur de résineux servant à la fabrication de contreplaqué. À la destruction d’usines s’ajoutent les conséquences de l’embargo sur les échanges commerciaux avec la Russie. Au total, cela fait 20 % de bois de construction en moins pour la France. Selon la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment, les artisans pourraient augmenter leurs devis jusqu’à 30 % pour répercuter non seulement les tensions sur les prix des matériaux, mais aussi ceux de l’ énergie. Ce n’est pas rien.

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        France24 - World

        A country short of doctors: Exploring France's 'medical deserts'

        Issued on: 01/04/2022 - 12:56

        Claire PACCALIN

        The French healthcare system is often held up as an example for its quality of treatment and universality of coverage. But disparities exist across the country, with a severe shortage of doctors in certain areas seriously limiting access to care, a phenomenon the French call "medical deserts". Although the government has decided to increase the number of students accepted to medical school, this measure will take almost a decade to bear fruit. FRANCE 24's reporters Pauline Godart and Claire Paccalin went to find out what it's like to live and work in a "medical desert".

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        FRANCE IN FOCUS

        The growing anger of French midwives

        L'Humanité

        Agriculture en Europe : face à la guerre en Ukraine, qu'est-ce qui doit changer ?

        Vidéo

        Quelles sont les répercussions de la guerre en Ukraine sur l’agriculture en Europe et comment les règles doivent changer pour faire face aux nouveaux défis mondiaux ? Au moment où l'Union européenne semble vouloir renforcer l'agriculture industrielle et son commerce, deux députés européens spécialisés dans les questions agricoles en débattent.

        Avec Eric Andrieu (S et D) et Benoît Biteau (Verts-ALE). Animé par Jean-Jacques Régibier, journaliste.

        Jean-Jacques Régibier
        Opex 360

        Les groupements de commandos vont récupérer les Poids lourds des forces spéciales au standard 1

        par Laurent Lagneau · 3 avril 2022

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        En 2014, un rapport du Sénat avait estimé que l’état des véhicules utilisés par les unités relevant du Commandement des opérations spéciales [COS] était « préoccupant », au point que leur remplacement devait être envisagé. Et cela d’autant plus qu’ils étaient alors soumis à une intense activité opérationnelle, qui plus est dans des environnements susceptibles d’accélérer leur usure.

        Cependant, en janvier 2016, la Direction générale de l’armement [DGA] confia à Arquus [Renault Truck Defense ou RTD, à l’époque] le soin de développer et de livrer 241 Véhicules légers de forces spéciales [VLFS] ainsi que 202 Poids Lourds des Forces Spéciales [PLFS], afin de remplacer respectivement les Véhicules de patrouille SAS [VPS] et les VLRA.

        Lors de l’annonce de ces deux commandes, la DGA avait précisé que les 25 premiers PLFS seraient livrés dès 2016 dans un  » premier standard pour répondre aux besoins les plus urgents » et que la livraison des VLFS commencerait à partir de 2018.

        Un an plus tard, la DGA annonça que l’objectif fixé à Arquus pour les PLFS avait été tenu. Et de se féliciter qu’il n’avait fallu que treize mois pour développer, assembler, tester et qualifier ces 25 premiers exemplaires. Seulement, le COS estima que ces nouveaux véhicules ne correspondaient pas exactement à ses besoins et qu’ils souffraient de « dysfonctionnements » susceptibles de contrarier leur utilisation en opération. Aussi furent-ils renvoyés chez l’industriel.

        Profondément modifiés, ces 25 PLFS au standard 1 furent de nouveau livrés au COS en avril 2019. Mais, visiblement, ils ne donnent toujours pas satisfaction à leurs utilisateurs. « Ces véhicules ont montré trop de limites d’emploi », est-il avancé dans le dernier numéro du magazine spécialisé RAIDS.

        Ces 25 PLFS au standard 1 vont encore retourner chez l’industriel, lequel va les « reconditionner » pour ensuite les livrer à l’armée de Terre. En effet, ils serviront aux patrouilles motorisées du Groupement de commandos de Montagne [GCM] ainsi qu’à celles du Groupement des commandos parachutistes [GCP]. « Les conditions d’emploi sont légèrement différentes, même si les théatres sont souvent identitiques, comme c’est le cas actuellement au Sahel », explique RAIDS.

        Quant au standard 2 du PLFS, le mgazine fait état de « progrès », des essais étatiques étant en cours « depuis plusieurs mois ». Mais en attendant, et afin de remplacer rapidement une partie des VLRA, le COS a commandé au constructeur Technamm un lot de VOSAPP, un véhicule 6×6 dont le « maquettage est en phase finale », selon RAIDS.

        Par ailleurs, dans l’attente du VLFS, le COS s’est tourné vers Technamm pour obtenir des véhicules de patrouille spéciale [VPS, désormais appelés véhicules d’opération spéciale pour la patrouille – ou VOSPAT]. Trente exemplaires lui ont été livrés en 2020 et il vient de recevoir un second lot de 35 unités. Ce véhicule « semble donner […] toute satisfaction, grâce à un surcroît de puissance et une bonne installation [des systèmes] de communication », assure RAIDS.

        Les groupements de commandos vont récupérer les Poids lourds des forces spéciales au standard 1

        par Laurent Lagneau · 3 avril 2022

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        En 2014, un rapport du Sénat avait estimé que l’état des véhicules utilisés par les unités relevant du Commandement des opérations spéciales [COS] était « préoccupant », au point que leur remplacement devait être envisagé. Et cela d’autant plus qu’ils étaient alors soumis à une intense activité opérationnelle, qui plus est dans des environnements susceptibles d’accélérer leur usure.

        Cependant, en janvier 2016, la Direction générale de l’armement [DGA] confia à Arquus [Renault Truck Defense ou RTD, à l’époque] le soin de développer et de livrer 241 Véhicules légers de forces spéciales [VLFS] ainsi que 202 Poids Lourds des Forces Spéciales [PLFS], afin de remplacer respectivement les Véhicules de patrouille SAS [VPS] et les VLRA.

        Lors de l’annonce de ces deux commandes, la DGA avait précisé que les 25 premiers PLFS seraient livrés dès 2016 dans un  » premier standard pour répondre aux besoins les plus urgents » et que la livraison des VLFS commencerait à partir de 2018.

        Un an plus tard, la DGA annonça que l’objectif fixé à Arquus pour les PLFS avait été tenu. Et de se féliciter qu’il n’avait fallu que treize mois pour développer, assembler, tester et qualifier ces 25 premiers exemplaires. Seulement, le COS estima que ces nouveaux véhicules ne correspondaient pas exactement à ses besoins et qu’ils souffraient de « dysfonctionnements » susceptibles de contrarier leur utilisation en opération. Aussi furent-ils renvoyés chez l’industriel.

        Profondément modifiés, ces 25 PLFS au standard 1 furent de nouveau livrés au COS en avril 2019. Mais, visiblement, ils ne donnent toujours pas satisfaction à leurs utilisateurs. « Ces véhicules ont montré trop de limites d’emploi », est-il avancé dans le dernier numéro du magazine spécialisé RAIDS.

        Ces 25 PLFS au standard 1 vont encore retourner chez l’industriel, lequel va les « reconditionner » pour ensuite les livrer à l’armée de Terre. En effet, ils serviront aux patrouilles motorisées du Groupement de commandos de Montagne [GCM] ainsi qu’à celles du Groupement des commandos parachutistes [GCP]. « Les conditions d’emploi sont légèrement différentes, même si les théatres sont souvent identitiques, comme c’est le cas actuellement au Sahel », explique RAIDS.

        Quant au standard 2 du PLFS, le mgazine fait état de « progrès », des essais étatiques étant en cours « depuis plusieurs mois ». Mais en attendant, et afin de remplacer rapidement une partie des VLRA, le COS a commandé au constructeur Technamm un lot de VOSAPP, un véhicule 6×6 dont le « maquettage est en phase finale », selon RAIDS.

        Par ailleurs, dans l’attente du VLFS, le COS s’est tourné vers Technamm pour obtenir des véhicules de patrouille spéciale [VPS, désormais appelés véhicules d’opération spéciale pour la patrouille – ou VOSPAT]. Trente exemplaires lui ont été livrés en 2020 et il vient de recevoir un second lot de 35 unités. Ce véhicule « semble donner […] toute satisfaction, grâce à un surcroît de puissance et une bonne installation [des systèmes] de communication », assure RAIDS.

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        En 2014, un rapport du Sénat avait estimé que l’état des véhicules utilisés par les unités relevant du Commandement des opérations spéciales [COS] était « préoccupant », au point que leur remplacement devait être envisagé. Et cela d’autant plus qu’ils étaient alors soumis à une intense activité opérationnelle, qui plus est dans des environnements susceptibles d’accélérer leur usure.

        Cependant, en janvier 2016, la Direction générale de l’armement [DGA] confia à Arquus [Renault Truck Defense ou RTD, à l’époque] le soin de développer et de livrer 241 Véhicules légers de forces spéciales [VLFS] ainsi que 202 Poids Lourds des Forces Spéciales [PLFS], afin de remplacer respectivement les Véhicules de patrouille SAS [VPS] et les VLRA.

        Lors de l’annonce de ces deux commandes, la DGA avait précisé que les 25 premiers PLFS seraient livrés dès 2016 dans un  » premier standard pour répondre aux besoins les plus urgents » et que la livraison des VLFS commencerait à partir de 2018.

        Un an plus tard, la DGA annonça que l’objectif fixé à Arquus pour les PLFS avait été tenu. Et de se féliciter qu’il n’avait fallu que treize mois pour développer, assembler, tester et qualifier ces 25 premiers exemplaires. Seulement, le COS estima que ces nouveaux véhicules ne correspondaient pas exactement à ses besoins et qu’ils souffraient de « dysfonctionnements » susceptibles de contrarier leur utilisation en opération. Aussi furent-ils renvoyés chez l’industriel.

        Profondément modifiés, ces 25 PLFS au standard 1 furent de nouveau livrés au COS en avril 2019. Mais, visiblement, ils ne donnent toujours pas satisfaction à leurs utilisateurs. « Ces véhicules ont montré trop de limites d’emploi », est-il avancé dans le dernier numéro du magazine spécialisé RAIDS.

        Ces 25 PLFS au standard 1 vont encore retourner chez l’industriel, lequel va les « reconditionner » pour ensuite les livrer à l’armée de Terre. En effet, ils serviront aux patrouilles motorisées du Groupement de commandos de Montagne [GCM] ainsi qu’à celles du Groupement des commandos parachutistes [GCP]. « Les conditions d’emploi sont légèrement différentes, même si les théatres sont souvent identitiques, comme c’est le cas actuellement au Sahel », explique RAIDS.

        Quant au standard 2 du PLFS, le mgazine fait état de « progrès », des essais étatiques étant en cours « depuis plusieurs mois ». Mais en attendant, et afin de remplacer rapidement une partie des VLRA, le COS a commandé au constructeur Technamm un lot de VOSAPP, un véhicule 6×6 dont le « maquettage est en phase finale », selon RAIDS.

        Par ailleurs, dans l’attente du VLFS, le COS s’est tourné vers Technamm pour obtenir des véhicules de patrouille spéciale [VPS, désormais appelés véhicules d’opération spéciale pour la patrouille – ou VOSPAT]. Trente exemplaires lui ont été livrés en 2020 et il vient de recevoir un second lot de 35 unités. Ce véhicule « semble donner […] toute satisfaction, grâce à un surcroît de puissance et une bonne installation [des systèmes] de communication », assure RAIDS.

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        En 2014, un rapport du Sénat avait estimé que l’état des véhicules utilisés par les unités relevant du Commandement des opérations spéciales [COS] était « préoccupant », au point que leur remplacement devait être envisagé. Et cela d’autant plus qu’ils étaient alors soumis à une intense activité opérationnelle, qui plus est dans des environnements susceptibles d’accélérer leur usure.

        Cependant, en janvier 2016, la Direction générale de l’armement [DGA] confia à Arquus [Renault Truck Defense ou RTD, à l’époque] le soin de développer et de livrer 241 Véhicules légers de forces spéciales [VLFS] ainsi que 202 Poids Lourds des Forces Spéciales [PLFS], afin de remplacer respectivement les Véhicules de patrouille SAS [VPS] et les VLRA.

        Lors de l’annonce de ces deux commandes, la DGA avait précisé que les 25 premiers PLFS seraient livrés dès 2016 dans un  » premier standard pour répondre aux besoins les plus urgents » et que la livraison des VLFS commencerait à partir de 2018.

        Un an plus tard, la DGA annonça que l’objectif fixé à Arquus pour les PLFS avait été tenu. Et de se féliciter qu’il n’avait fallu que treize mois pour développer, assembler, tester et qualifier ces 25 premiers exemplaires. Seulement, le COS estima que ces nouveaux véhicules ne correspondaient pas exactement à ses besoins et qu’ils souffraient de « dysfonctionnements » susceptibles de contrarier leur utilisation en opération. Aussi furent-ils renvoyés chez l’industriel.

        Profondément modifiés, ces 25 PLFS au standard 1 furent de nouveau livrés au COS en avril 2019. Mais, visiblement, ils ne donnent toujours pas satisfaction à leurs utilisateurs. « Ces véhicules ont montré trop de limites d’emploi », est-il avancé dans le dernier numéro du magazine spécialisé RAIDS.

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        Ces 25 PLFS au standard 1 vont encore retourner chez l’industriel, lequel va les « reconditionner » pour ensuite les livrer à l’armée de Terre. En effet, ils serviront aux patrouilles motorisées du Groupement de commandos de Montagne [GCM] ainsi qu’à celles du Groupement des commandos parachutistes [GCP]. « Les conditions d’emploi sont légèrement différentes, même si les théatres sont souvent identitiques, comme c’est le cas actuellement au Sahel », explique RAIDS.

        Quant au standard 2 du PLFS, le mgazine fait état de « progrès », des essais étatiques étant en cours « depuis plusieurs mois ». Mais en attendant, et afin de remplacer rapidement une partie des VLRA, le COS a commandé au constructeur Technamm un lot de VOSAPP, un véhicule 6×6 dont le « maquettage est en phase finale », selon RAIDS.

        Par ailleurs, dans l’attente du VLFS, le COS s’est tourné vers Technamm pour obtenir des véhicules de patrouille spéciale [VPS, désormais appelés véhicules d’opération spéciale pour la patrouille – ou VOSPAT]. Trente exemplaires lui ont été livrés en 2020 et il vient de recevoir un second lot de 35 unités. Ce véhicule « semble donner […] toute satisfaction, grâce à un surcroît de puissance et une bonne installation [des systèmes] de communication », assure RAIDS.

        New York Times - World

        ‘Fighting Was Easier’: Taliban Take On a Treacherous, Avalanche-Prone Pass

        Afghanistan Dispatch

        After overthrowing the government, the Taliban are now trying to save what’s left of the roads they spent years blowing up, with none more critical than a two-mile-high pass through the Hindu Kush.

        Inside one of the tunnels in the Salang Pass in northern Afghanistan.Credit...

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        By Thomas Gibbons-Neff and Yaqoob Akbary

        Photographs by Kiana Hayeri

        THE SALANG PASS, Afghanistan — The Taliban commander’s sneakers had soaked through from the melting snow, but that was the least of his problems. It was avalanche season in the Salang Pass, a rugged cut of switchback roads that gash through the Hindu Kush mountains in northern Afghanistan like some man-made insult to nature, and he was determined to keep the essential trade route open during his first season as its caretaker.

        The worry about traffic flow was both new and strange to the commander, Salahuddin Ayoubi, and his band of former insurgents. Over the last 20 years, the Taliban had mastered destroying Afghanistan’s roads and killing the people on them. Culverts, ditches, bridges, canal paths, dirt trails and highways: None were safe from the Taliban’s array of homemade explosives.

        But that all ended half a year ago. After overthrowing the Western-backed government in August, the Taliban are now trying to save what’s left of the economic arteries they had spent so long tearing apart.

        Nowhere is that more important than in the Salang Pass, where, at over two miles high, thousands of trucks lumber through the jagged mountains every day. It is the only viable land route to Kabul, the capital, from Afghanistan’s north and bordering countries like Uzbekistan. Everything bumps up its slopes and down its draws: Fuel, flour, coal, consumer goods, livestock, people.

        Whether approaching the pass from the north or south, vehicles are welcomed with an unexpected and signature flourish: dozens of car washers, often little more than one man or boy with a black hose that shoots cold river water in a continuous arc, waiting for a customer.

        For the weary traveler, who just spent hours zigzagging through the mountains that tower over either side of the road like stone gods, the cleaners are beacons, signaling good news: You’ve made it through the pass and survived the trip. So far.

        50 miles

        SALANG PASS

        HINDU KUSH Mountains

        AH76

        Kabul

        AFGHANISTAN

        TURKMEN.

        AFGHAN.

        PAKISTAN

        PAK.

        By The New York Times

        After decades of war, overuse and ad hoc repairs, the highway is in poor shape and prone to calamity. Navigating it demands a certain daring.

        So does the upkeep.

        “The fighting was easier than dealing with this,” Mr. Ayoubi, 31, said last month, before hopping in his mud-spattered white pickup truck and making his way down the road, stopping occasionally to manage clogged columns of trucks.

        Accidents and breakdowns are common occurrences on the potholed and perilous journey across the pass. But the greatest fear is getting stuck in a traffic jam in one of the highway’s long, pitch-black tunnels, where the buildup of carbon monoxide can suffocate those trapped within.

        The centerpiece of the highway is the Salang Tunnel. Constructed by the Soviets in the 1960s, it was once the highest tunnel in the world.

        Reporting From Afghanistan

        Though there are different sections, the largest part of the tunnel is more than a mile long and takes anywhere between 10 to 15 minutes to traverse in the best scenario. The darkness within is all-encompassing, interrupted only by flickering yellow lights that seem to hang in midair because of the smoke and dust. Ventilation systems are limited to sets of fans at either end that do little except whine above the engine noise.

        In the fall of 1982 it is estimated that more than 150 people died in the tunnel from an explosion of some kind, though details of the event still remain murky. Disasters such as that, along with avalanches like those in 2010 that killed dozens, loom over the Taliban running the pass, along with the several hundred infrequently paid former government workers alongside them.

        To slow the road’s further destruction, the Taliban have strictly enforced weight restrictions on the trucks navigating the pass. The move is a small but substantive one, highlighting the group’s shift from a ragtag insurgency to a government acutely aware that foreign-funded road workers and lucrative construction contracts won’t materialize anytime soon.

        But that decision hasn’t been without consequences: With trucks carrying less cargo, drivers are making less money each trip. That means they are spending less in the snack shops, hotels and restaurants that dot the road along the pass, piling additional misery on those who make their living here in a country whose economy was already collapsing.

        “These Taliban policies affect all of us,” said Abdullah, 44, a shopkeeper who sells dried fruit and soft drinks. He is a second-generation Salang resident, and his stonewalled home overlooks the northern approach to the pass like a lighthouse. When his children peer out the windows to watch the convoy of trucks below, they look like tiny lighthouse keepers.

        “In the past truck drivers would come and order three meals, now they just order one and share it,” Abdullah said.

        In front of Abdullah’s house, Ahmad Yar, 24, a stocky truck driver hauling flour from the northern city of Mazar-i-Sharif, wasn’t thinking about his next meal. His truck, upon which his livelihood depended, had broken down. But in a fortunate twist of fate, he managed to frantically flag down a passing bus that miraculously had just the part he needed.

        “Under the former government, we carried 40 tons of flour, now it’s 20,” Mr. Yar said, explaining that the Western-backed government couldn’t have cared less if his truck had been overweight. He then scampered up into his cab, threw his truck in gear and began the long trek up the pass.

        Mr. Ayoubi defended the Taliban’s decision to enforce weight restrictions — and to alternate northbound and southbound traffic each day to avoid clogging the tunnels — arguing that keeping the road somewhat functional was better in the long run for Salang’s economy than letting it be completely destroyed.

        But the short-term consequences have been devastating for Abdul Rasul, 49, a one-eyed food vendor who has been selling kebabs for 16 years in a spot tucked away behind the rows of car washers and the twisted metal of wrecked vehicles littered along the roadside. This season he’s made about $300, down from his average of around $1,000.

        “They’re making less money,” he said of his customers, “so they’re taking less kebabs.”

        “It’s not like the years before,” he added.

        And indeed it isn’t, with the country’s economy in a shambles and the Taliban’s forces searching in the side valleys around the pass for remnants of resistance forces.

        Everything seems to be different in the Salang Pass this year, except for the pass itself.

        The towering rows of mountains and the rock-strewn valleys are as they’ve always been. In the distance, truck after truck could be seeing crawling up the pass like a line of ants. Beggars and cold dogs sit at the hairpin turns, where drivers have to slow almost to a stop. The passing old Soviet trucks and Ford pickups provide a history lesson of former occupiers.

        Abdul Rahim Akhgar, 54, a traffic officer in the Salang for nearly three decades, held this same job the last time the Taliban were in power in the 1990s. On a recent afternoon he stood on the roadside at the northern mouth of the pass and looked at a twisted flatbed truck that had veered off the road and slammed into the side of a house below an hour or two earlier.

        The crash killed one passenger and about a dozen or so caged chickens. Mr. Akhgar reckoned that 50 people die in the pass in accidents each year. But all in all, he added, it’s better now.

        “There’s no fighting,” he said as a young boy wrestled with a chicken that survived the crash. “And travelers can travel easier.”

        Najim Rahim contributed reporting from Houston.

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        France24 - World

        Mali says it has opened investigation into alleged massacre in village of Moura

        Issued on: 07/04/2022 - 01:33

        NEWS WIRES

        Mali said on Wednesday that military investigators had opened an investigation into events in the village of Moura, the site of an alleged massacre by local forces and foreign fighters.

        "Following the allegations of alleged abuses committed against civilians...investigations have been opened by the national gendarmes on the instructions of the defence ministry and veterans to carry out thorough investigations to shed light on these allegations," the military prosecutor said in a statement.

        Mali's army announced on April 1 that it had killed 203 militants in Moura, in the centre of the Sahel nation, during an operation in late March.

        However, that announcement followed widely shared social media reports of a civilian massacre in the area.

        Human Rights Watch said this week that Malian forces and foreign fighters killed 300 civilians in Moura, in what it called "the worst single atrocity reported in Mali's decade-long armed conflict".

        Malian forces were operating in tandem with white foreign soldiers, according to HRW, who are believed to be Russian because witness accounts refer to them as non-French-speaking.

        Russia has supplied what are officially described as military instructors to Mali. 

        However, the United States, France, and others, say the instructors are operatives from the Russian private-security firm Wagner.

        On Wednesday, independent UN human rights expert Alioune Tine urged an independent and impartial investigation into the events.

        In a statement, he called on the Malian authorities to allow the UN peacekeeping mission in Mali, known as Minusma, to perform the investigation.

        "The findings must be made public and the alleged perpetrators brought to justice," Tine added.

        The rights expert joins the United States, European Union, the UN and the Malian human rights commission in calling for an investigation into the alleged massacre.

        (AFP)

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        NGO accuses Malian troops, Russian mercenaries of killing hundreds of civilians

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        ‘Bad intelligence’ behind Mali military operation that 'killed 300 civilians'

        Valeurs Actuelles

        La fondation Bettencourt Schueller soutien du monde de la culture

        À deux pas du château du Roi-Soleil, le Campus Versailles Patrimoine & Artisanat d’excellence était inauguré en novembre dernier. Résultant d’un partenariat public-privé, ce vaste projet a été soutenu par la Fondation Bettencourt Schueller, mécène fondateur qui a apporté 2,7 millions d’euros. Une autre initiative : à l’automne, des artistes lauréats du prix Liliane-Bettencourt pour l’intelligence de la main exposaient leurs œuvres chez Christie’s à Paris. « Que des artisans d’art puissent faire découvrir leurs travaux auprès des toiles de Buff et ou de Monet leur permet de rencontrer leur public et peut-être des acheteurs », souligne Olivier Brault, directeur de la fondation.

        Cette fondation familiale et reconnue d’utilité publique depuis l’origine affiche 900 millions d’euros d’actifs, ce qui en fait l’une des plus dotées en Europe. Créée en 1987 par les héritiers du groupe L’Oréal, elle est aujourd’hui présidée par Françoise Bettencourt Meyers, la petite fille du fondateur de ce leader mondial des cosmétiques. En 2021, cet acteur philanthropique a consacré 23,9 millions d’euros aux sciences de la vie, 11,9 millions d’euros aux arts et 9,2 millions d’euros à des actions sociales. D’où un total de 45 millions d’euros pour apporter son soutien à près d’une centaine de projets. Pour 2022, son budget global devrait avoisiner celui de 2021.

        Nombre d’actions se poursuivent sur plusieurs années. C’est le cas notamment de la reconstruction de Notre-Dame de Paris. « Dès le lendemain de l’incendie du 15 avril 2019, la famille Bettencourt Meyers s’est engagée à participer à la reconstruction de cet édifice, via son holding Téthys, à hauteur de 150 millions d’euros, dont 100 à travers la fondation. En y ajoutant la contribution de L’Oréal, une aide totale de 200 millions d’euros sera débloquée avant fi n 2024. Elle représente 24 % des sommes promises par l’ensemble des grands donateurs », poursuit Olivier Brault.

        En soutenant l’Académie des beaux-arts, la fondation encourage depuis plus de trente ans le chant choral. Cette discipline artistique favorise l’épanouissement personnel des choristes, l’élan collectif et bien sûr, l’écoute de l’autre.

        Donner un nouveau souffle à la recherche scientifique

        Dans le secteur scientifique, la fondation n’a pas attendu la crise sanitaire pour encourager la recherche médicale. Depuis 2007, elle soutient l’École de l’ Inserm Liliane-Bettencourt qui propose aux meilleurs étudiants une double formation pour décrocher le statut de médecin-chercheur. En 2017, elle a même mis au point un contrat alliant activité clinique et recherche scientifique, sans peser pour autant sur l’organisation de l’hôpital. Le but : donner un nouveau souffle à la recherche européenne. « S’ils sont assurés de pouvoir accomplir des travaux de haut niveau en France, les étudiants ne quitteront plus le pays pour aller par exemple aux États-Unis », assure une jeune lauréate du prix scientifique de la fondation.

        Bien sûr la solidarité figure également dans ses priorités. Pendant les deux confinements interdisant à la population de sortir de leur domicile, elle a secouru des sans-abri au travers d’associations d’aide aux personnes en situation précaire.

        Depuis sa création, la fondation a récompensé 620 lauréats et soutenu plus de 1 000 projets portés par de talentueuses personnalités, équipes, associations et organisations .

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        BBC

        Shock result in particle experiment could spark physics revolution

        By Pallab GhoshScience correspondent

        Scientists just outside Chicago have found that the mass of a sub-atomic particle is not what it should be.

        The measurement is the first conclusive experimental result that is at odds with one of the most important and successful theories of modern physics.

        The team has found that the particle, known as a W boson, is more massive than the theories predicted.

        The result has been described as "shocking" by Prof David Tobak, who is the project co-spokesperson.

        The discovery could lead to the development of a new, more complete theory of how the Universe works.

        "The world is going to look different," he told BBC News. "There has to be a paradigm shift. The hope is that maybe this result is going to be the one that breaks the dam.

        "The famous astronomer Carl Sagan said 'extraordinary claims require extraordinary evidence'. We believe we have that."

        The scientists at the Fermilab Collider Detector (CDF) in Illinois have found only a tiny difference in the mass of the W Boson compared with what the theory says it should be - just 0.1%. But if confirmed by other experiments, the implications are enormous. The so-called Standard Model of particle physics has predicted the behaviour and properties of sub-atomic particles with no discrepancies whatsoever for fifty years. Until now.

        CDF's other co-spokesperson, Prof Georgio Chiarelli, from INFN Sezione di Pisa, told BBC News that the research team could scarcely believe their eyes when they saw the results.

        "No-one was expecting this. We thought maybe we got something wrong." But the researchers have painstakingly gone through their results and tried to look for errors. They found none.

        The result, published in the journal Science, could be related to hints from other experiments at Fermilab and the Large Hadron Collider at the Swiss-French border. These, as yet unconfirmed results, also suggest deviations from the Standard Model, possibly as a result of an as yet undiscovered fifth force of nature at play.

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        Physicists have known for some time that the theory needs to be updated. It can't explain the presence of invisible material in space, called Dark Matter, nor the continued accelerating expansion of the Universe by a force called Dark Energy. Nor can it explain gravity.

        Dr Mitesh Patel of Imperial College, who works at the LHC, believes that if the Fermilab result is confirmed, it could be the first of many new results that could herald the biggest shift in our understanding of the Universe since Einstein's theories of relativity more than a hundred years ago.

        "The hope is that these cracks will turn into chasms and eventually we will see some spectacular signature that not only confirms that the Standard Model has broken down as a description of nature, but also give us a new direction to help us understand what we are seeing and what the new physics theory looks like.

        "If this holds, there have to be new particles and new forces to explain how to make these data consistent".

        But the excitement in the physics community is tempered with a loud note of caution. Although the Fermilab result is the most accurate measurement of the mass of the W boson to date, it is at odds with two of the next most accurate measurements from two separate experiments which are in line with the Standard Model.

        "This will ruffle some feathers", says Prof Ben Allanach, a theoretical physicist at Cambridge University.

        "We need to know what is going on with the measurement. The fact that we have two other experiments that agree with each other and the Standard Model and strongly disagree with this experiment is worrying to me".

        All eyes are now on the Large Hadron Collider which is due to restart its experiments after a three-year upgrade. The hope is that these will provide the results which will lay the foundations for a new more complete theory of physics.

        "Most scientists will be a little bit cautious," says Dr Patel.

        "We've been here before and been disappointed, but we are all secretly hoping that this is really it, and that in our lifetime we might see the kind of transformation that we have read about in history books."

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        Machine finds tantalising hints of new physics

        'Strong' evidence found for a new force of nature

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        Le Service de Santé des Armées disposera de 331 nouveaux blindés médicalisés d’ici 2029

        par Laurent Lagneau · 2 avril 2022

        PartagezTweetezPartagezEnregistrer

        Jusqu’à présent, dans le cadre du programme SCORPION [Synergie du contact renforcée par la polyvalence et l’infovalorisation], l’armée de Terre a reçu 339 Véhicules blindés multirôles [VBMR] lourds « Griffon », lesquels sont destinés à remplacer les Véhicules de l’avant blindé [VAB], utilisés depuis les années 1970. Et, cette année, 113 exemplaires supplémentaires devraient les rejoindre, tout comme les 70 premiers VBMR légers « Serval ».

        Pour rappel, selon la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, l’armée de Terre comptera 1872 Griffon et 978 Serval à l’horizon 2030. Et un certain nombre de ces véhicules sera mis à la disposition du Service de Santé des Armées [SSA] pour lui permettre d’assurer le « soutien médical de l’avant ».

        Actuellement, le SSA utilise les VAB Sanitaires [VAB SAN] mis en service à une époque où un conflit de haute intensité en Allemagne faisait partie des hypothèses probables. Il s’agissait alors de pouvoir donner les soins de bases aux aux blessés, que l’on attendait nombreux, puis de les évacuer rapidement vers un hôpital de campagne évidemment situé à l’arrière de la ligne de front.

        Si l’approche du SSA en matière d’évacuation sanitaire a évolué au gré des RETEX [retours d’expérience] et de la nature des menaces, le VAB SAN est resté… Au plus a-t-il été modernisé, comme en 1998, avec l’intégration d’une boîte de vitesses automatique, de nouvelles supensions et d’un surblindage. Ou encore avec les versions « CIED », qui a consisté à renforcer la protection contre les engins explosifs improvisés, et EVOL CIED, dotée de sièges anti-mine, d’un nouveau système porte-brancard, de rangements supplémentaires, etc.

        Le développement du VAB EVOL CIED a été lancé en 2019, afin justement d’atteindre l’arrivée des Griffon et autres Serval en version sanitaire. Arrivée qui coïncidera avec la mise en oeuvre du plan stratégique SSA 2030.

        Dans le cadre de celui-ci, le SSA s’est donné comme objectif de mettre en place des « capacités médicales et chirurgicales légères, agiles et à faible empreinte logistique, permettant de suivre au plus près la manœuvre tactique ». Et, comme l’explique le dernier numéro de son magazine interne [Actu Santé], ce « modèle nouveau entraîne une conceptualisation du soutien médical, non plus en structures médicales, mais en niveaux de soins et donc en effet médical à obtenir ».

        Ainsi, le SSA estimant qu’un soldat blessé doit savoir « se mettre à l’abri, participer au combat dans la mesure du possible et mettre en œuvre lui-même les moyens de contrôler ses hémorragies » [ce qui augmente les chances de survie, ndlr], une Trousse individuelle du combattant de nouvelle génération [TIC NG], comprenant notamment des pansements compressifs et des syrettes de morphine, entrera en dotation. Ainsi, il pourra attendre d’être pris en charge par des opérateurs de sauvetage [OPS] et des opérateurs de premiers secours au combat [OPSC], dont « les compétences et parcours professionnels sont actuellement en cours de définition par l’armée de Terre et le SSA », explique Actu Santé.

        Plus généralement, le soutien médical d’unités de la taille d’un sous-groupement tactique interarmes [S/GTIA] sera « réalisé avec le lot médical polyvalent [LMP] », destiné aux « équipes médicales mobiles » [EMM] et censé permettre de répondre aux « urgences et aux affections médicales les plus fréquentes pendant une durée limitée ».

        Ce LMP armera les VAB SAN, dans l’attente de leur remplacement dans le cadre du programme SCORPION. Au total, précise Actu Santé, le SSA devrait disposer de 196 Griffon et de 135 Serval en version sanitaire. Les premiers seront destinés aux équipes paramédicales mobiles [EPM] et escouades d’évacuation sanitaire [EES] tandis que les second iront aux équipes médicales mobiles.

        « Leur conception fait l’objet d’un suivi constant de la DCSSA par l’intermédiaire de sa division ‘opérations’, de la composante ‘médecine des forces’ et de la composante ‘ravitaillement' », précise Actu Santé. Leur entrée en service permettra ainsi le retrait des VAB SAN à l’horizon 2029.

        Par ailleurs, les véhicules 4×4 Land Rover SAN seront également remplacés, le programme « véhicule léger tactique polyvalent non protégé version santé [VLTP NP SAN] » ayant été lancé. Reposant, donc, sur le VT4 fourni par Arquus, il doit se concrétiser en 2025.

        Le Service de Santé des Armées disposera de 331 nouveaux blindés médicalisés d’ici 2029

        par Laurent Lagneau · 2 avril 2022

        Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

        Jusqu’à présent, dans le cadre du programme SCORPION [Synergie du contact renforcée par la polyvalence et l’infovalorisation], l’armée de Terre a reçu 339 Véhicules blindés multirôles [VBMR] lourds « Griffon », lesquels sont destinés à remplacer les Véhicules de l’avant blindé [VAB], utilisés depuis les années 1970. Et, cette année, 113 exemplaires supplémentaires devraient les rejoindre, tout comme les 70 premiers VBMR légers « Serval ».

        Pour rappel, selon la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, l’armée de Terre comptera 1872 Griffon et 978 Serval à l’horizon 2030. Et un certain nombre de ces véhicules sera mis à la disposition du Service de Santé des Armées [SSA] pour lui permettre d’assurer le « soutien médical de l’avant ».

        Actuellement, le SSA utilise les VAB Sanitaires [VAB SAN] mis en service à une époque où un conflit de haute intensité en Allemagne faisait partie des hypothèses probables. Il s’agissait alors de pouvoir donner les soins de bases aux aux blessés, que l’on attendait nombreux, puis de les évacuer rapidement vers un hôpital de campagne évidemment situé à l’arrière de la ligne de front.

        Si l’approche du SSA en matière d’évacuation sanitaire a évolué au gré des RETEX [retours d’expérience] et de la nature des menaces, le VAB SAN est resté… Au plus a-t-il été modernisé, comme en 1998, avec l’intégration d’une boîte de vitesses automatique, de nouvelles supensions et d’un surblindage. Ou encore avec les versions « CIED », qui a consisté à renforcer la protection contre les engins explosifs improvisés, et EVOL CIED, dotée de sièges anti-mine, d’un nouveau système porte-brancard, de rangements supplémentaires, etc.

        Le développement du VAB EVOL CIED a été lancé en 2019, afin justement d’atteindre l’arrivée des Griffon et autres Serval en version sanitaire. Arrivée qui coïncidera avec la mise en oeuvre du plan stratégique SSA 2030.

        Dans le cadre de celui-ci, le SSA s’est donné comme objectif de mettre en place des « capacités médicales et chirurgicales légères, agiles et à faible empreinte logistique, permettant de suivre au plus près la manœuvre tactique ». Et, comme l’explique le dernier numéro de son magazine interne [Actu Santé], ce « modèle nouveau entraîne une conceptualisation du soutien médical, non plus en structures médicales, mais en niveaux de soins et donc en effet médical à obtenir ».

        Ainsi, le SSA estimant qu’un soldat blessé doit savoir « se mettre à l’abri, participer au combat dans la mesure du possible et mettre en œuvre lui-même les moyens de contrôler ses hémorragies » [ce qui augmente les chances de survie, ndlr], une Trousse individuelle du combattant de nouvelle génération [TIC NG], comprenant notamment des pansements compressifs et des syrettes de morphine, entrera en dotation. Ainsi, il pourra attendre d’être pris en charge par des opérateurs de sauvetage [OPS] et des opérateurs de premiers secours au combat [OPSC], dont « les compétences et parcours professionnels sont actuellement en cours de définition par l’armée de Terre et le SSA », explique Actu Santé.

        Plus généralement, le soutien médical d’unités de la taille d’un sous-groupement tactique interarmes [S/GTIA] sera « réalisé avec le lot médical polyvalent [LMP] », destiné aux « équipes médicales mobiles » [EMM] et censé permettre de répondre aux « urgences et aux affections médicales les plus fréquentes pendant une durée limitée ».

        Ce LMP armera les VAB SAN, dans l’attente de leur remplacement dans le cadre du programme SCORPION. Au total, précise Actu Santé, le SSA devrait disposer de 196 Griffon et de 135 Serval en version sanitaire. Les premiers seront destinés aux équipes paramédicales mobiles [EPM] et escouades d’évacuation sanitaire [EES] tandis que les second iront aux équipes médicales mobiles.

        « Leur conception fait l’objet d’un suivi constant de la DCSSA par l’intermédiaire de sa division ‘opérations’, de la composante ‘médecine des forces’ et de la composante ‘ravitaillement' », précise Actu Santé. Leur entrée en service permettra ainsi le retrait des VAB SAN à l’horizon 2029.

        Par ailleurs, les véhicules 4×4 Land Rover SAN seront également remplacés, le programme « véhicule léger tactique polyvalent non protégé version santé [VLTP NP SAN] » ayant été lancé. Reposant, donc, sur le VT4 fourni par Arquus, il doit se concrétiser en 2025.

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        Jusqu’à présent, dans le cadre du programme SCORPION [Synergie du contact renforcée par la polyvalence et l’infovalorisation], l’armée de Terre a reçu 339 Véhicules blindés multirôles [VBMR] lourds « Griffon », lesquels sont destinés à remplacer les Véhicules de l’avant blindé [VAB], utilisés depuis les années 1970. Et, cette année, 113 exemplaires supplémentaires devraient les rejoindre, tout comme les 70 premiers VBMR légers « Serval ».

        Pour rappel, selon la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, l’armée de Terre comptera 1872 Griffon et 978 Serval à l’horizon 2030. Et un certain nombre de ces véhicules sera mis à la disposition du Service de Santé des Armées [SSA] pour lui permettre d’assurer le « soutien médical de l’avant ».

        Actuellement, le SSA utilise les VAB Sanitaires [VAB SAN] mis en service à une époque où un conflit de haute intensité en Allemagne faisait partie des hypothèses probables. Il s’agissait alors de pouvoir donner les soins de bases aux aux blessés, que l’on attendait nombreux, puis de les évacuer rapidement vers un hôpital de campagne évidemment situé à l’arrière de la ligne de front.

        Si l’approche du SSA en matière d’évacuation sanitaire a évolué au gré des RETEX [retours d’expérience] et de la nature des menaces, le VAB SAN est resté… Au plus a-t-il été modernisé, comme en 1998, avec l’intégration d’une boîte de vitesses automatique, de nouvelles supensions et d’un surblindage. Ou encore avec les versions « CIED », qui a consisté à renforcer la protection contre les engins explosifs improvisés, et EVOL CIED, dotée de sièges anti-mine, d’un nouveau système porte-brancard, de rangements supplémentaires, etc.

        Le développement du VAB EVOL CIED a été lancé en 2019, afin justement d’atteindre l’arrivée des Griffon et autres Serval en version sanitaire. Arrivée qui coïncidera avec la mise en oeuvre du plan stratégique SSA 2030.

        Dans le cadre de celui-ci, le SSA s’est donné comme objectif de mettre en place des « capacités médicales et chirurgicales légères, agiles et à faible empreinte logistique, permettant de suivre au plus près la manœuvre tactique ». Et, comme l’explique le dernier numéro de son magazine interne [Actu Santé], ce « modèle nouveau entraîne une conceptualisation du soutien médical, non plus en structures médicales, mais en niveaux de soins et donc en effet médical à obtenir ».

        Ainsi, le SSA estimant qu’un soldat blessé doit savoir « se mettre à l’abri, participer au combat dans la mesure du possible et mettre en œuvre lui-même les moyens de contrôler ses hémorragies » [ce qui augmente les chances de survie, ndlr], une Trousse individuelle du combattant de nouvelle génération [TIC NG], comprenant notamment des pansements compressifs et des syrettes de morphine, entrera en dotation. Ainsi, il pourra attendre d’être pris en charge par des opérateurs de sauvetage [OPS] et des opérateurs de premiers secours au combat [OPSC], dont « les compétences et parcours professionnels sont actuellement en cours de définition par l’armée de Terre et le SSA », explique Actu Santé.

        Plus généralement, le soutien médical d’unités de la taille d’un sous-groupement tactique interarmes [S/GTIA] sera « réalisé avec le lot médical polyvalent [LMP] », destiné aux « équipes médicales mobiles » [EMM] et censé permettre de répondre aux « urgences et aux affections médicales les plus fréquentes pendant une durée limitée ».

        Ce LMP armera les VAB SAN, dans l’attente de leur remplacement dans le cadre du programme SCORPION. Au total, précise Actu Santé, le SSA devrait disposer de 196 Griffon et de 135 Serval en version sanitaire. Les premiers seront destinés aux équipes paramédicales mobiles [EPM] et escouades d’évacuation sanitaire [EES] tandis que les second iront aux équipes médicales mobiles.

        « Leur conception fait l’objet d’un suivi constant de la DCSSA par l’intermédiaire de sa division ‘opérations’, de la composante ‘médecine des forces’ et de la composante ‘ravitaillement' », précise Actu Santé. Leur entrée en service permettra ainsi le retrait des VAB SAN à l’horizon 2029.

        Par ailleurs, les véhicules 4×4 Land Rover SAN seront également remplacés, le programme « véhicule léger tactique polyvalent non protégé version santé [VLTP NP SAN] » ayant été lancé. Reposant, donc, sur le VT4 fourni par Arquus, il doit se concrétiser en 2025.

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        Jusqu’à présent, dans le cadre du programme SCORPION [Synergie du contact renforcée par la polyvalence et l’infovalorisation], l’armée de Terre a reçu 339 Véhicules blindés multirôles [VBMR] lourds « Griffon », lesquels sont destinés à remplacer les Véhicules de l’avant blindé [VAB], utilisés depuis les années 1970. Et, cette année, 113 exemplaires supplémentaires devraient les rejoindre, tout comme les 70 premiers VBMR légers « Serval ».

        Pour rappel, selon la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, l’armée de Terre comptera 1872 Griffon et 978 Serval à l’horizon 2030. Et un certain nombre de ces véhicules sera mis à la disposition du Service de Santé des Armées [SSA] pour lui permettre d’assurer le « soutien médical de l’avant ».

        Actuellement, le SSA utilise les VAB Sanitaires [VAB SAN] mis en service à une époque où un conflit de haute intensité en Allemagne faisait partie des hypothèses probables. Il s’agissait alors de pouvoir donner les soins de bases aux aux blessés, que l’on attendait nombreux, puis de les évacuer rapidement vers un hôpital de campagne évidemment situé à l’arrière de la ligne de front.

        Si l’approche du SSA en matière d’évacuation sanitaire a évolué au gré des RETEX [retours d’expérience] et de la nature des menaces, le VAB SAN est resté… Au plus a-t-il été modernisé, comme en 1998, avec l’intégration d’une boîte de vitesses automatique, de nouvelles supensions et d’un surblindage. Ou encore avec les versions « CIED », qui a consisté à renforcer la protection contre les engins explosifs improvisés, et EVOL CIED, dotée de sièges anti-mine, d’un nouveau système porte-brancard, de rangements supplémentaires, etc.

        Le développement du VAB EVOL CIED a été lancé en 2019, afin justement d’atteindre l’arrivée des Griffon et autres Serval en version sanitaire. Arrivée qui coïncidera avec la mise en oeuvre du plan stratégique SSA 2030.

        Dans le cadre de celui-ci, le SSA s’est donné comme objectif de mettre en place des « capacités médicales et chirurgicales légères, agiles et à faible empreinte logistique, permettant de suivre au plus près la manœuvre tactique ». Et, comme l’explique le dernier numéro de son magazine interne [Actu Santé], ce « modèle nouveau entraîne une conceptualisation du soutien médical, non plus en structures médicales, mais en niveaux de soins et donc en effet médical à obtenir ».

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        Ainsi, le SSA estimant qu’un soldat blessé doit savoir « se mettre à l’abri, participer au combat dans la mesure du possible et mettre en œuvre lui-même les moyens de contrôler ses hémorragies » [ce qui augmente les chances de survie, ndlr], une Trousse individuelle du combattant de nouvelle génération [TIC NG], comprenant notamment des pansements compressifs et des syrettes de morphine, entrera en dotation. Ainsi, il pourra attendre d’être pris en charge par des opérateurs de sauvetage [OPS] et des opérateurs de premiers secours au combat [OPSC], dont « les compétences et parcours professionnels sont actuellement en cours de définition par l’armée de Terre et le SSA », explique Actu Santé.

        Plus généralement, le soutien médical d’unités de la taille d’un sous-groupement tactique interarmes [S/GTIA] sera « réalisé avec le lot médical polyvalent [LMP] », destiné aux « équipes médicales mobiles » [EMM] et censé permettre de répondre aux « urgences et aux affections médicales les plus fréquentes pendant une durée limitée ».

        Ce LMP armera les VAB SAN, dans l’attente de leur remplacement dans le cadre du programme SCORPION. Au total, précise Actu Santé, le SSA devrait disposer de 196 Griffon et de 135 Serval en version sanitaire. Les premiers seront destinés aux équipes paramédicales mobiles [EPM] et escouades d’évacuation sanitaire [EES] tandis que les second iront aux équipes médicales mobiles.

        « Leur conception fait l’objet d’un suivi constant de la DCSSA par l’intermédiaire de sa division ‘opérations’, de la composante ‘médecine des forces’ et de la composante ‘ravitaillement' », précise Actu Santé. Leur entrée en service permettra ainsi le retrait des VAB SAN à l’horizon 2029.

        Par ailleurs, les véhicules 4×4 Land Rover SAN seront également remplacés, le programme « véhicule léger tactique polyvalent non protégé version santé [VLTP NP SAN] » ayant été lancé. Reposant, donc, sur le VT4 fourni par Arquus, il doit se concrétiser en 2025.

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        Burkina Faso’s ex-president Compaoré sentenced to life over pan-African folk hero Sankara’s murder

        Issued on: 06/04/2022 - 12:46

        Benjamin DODMAN Follow

        Burkina Faso's former president Blaise Compaoré was sentenced in absentia to life in jail over his role in the 1987 murder of the country's revolutionary folk hero Thomas Sankara, a military court ruled on Wednesday, bringing the curtain down on a case that has tormented the West African nation for more than three decades.

        An iconic figure sometimes dubbed the “African Che Guevara”, Sankara was just 33 when he came to power in 1983, setting in motion a revolution that pledged to “decolonise African minds” and continues to inspire followers across the continent.

        The short-lived experiment came to a brutal end on October 15, 1987, when he and 12 colleagues were gunned down by a hit squad during a meeting at the presidential palace in Ouagadougou. The massacre coincided with a coup that took Sankara's erstwhile comrade Compaoré to power.

        On Wednesday, a special military tribunal ruled that Compaoré was guilty of complicity in Sankara’s murder, sentencing him and his former head of security, Hyacinthe Kafando, to life in jail. Both men were tried in absentia.

        General Gilbert Diendéré, one of the commanders of the army during the 1987 coup and the main defendant present at the trial, was also handed a life sentence. Eight other accused were given jail terms ranging from three to 20 years, while three defendants were acquitted. 

        Applause erupted in the courtroom as the long-awaited verdict was read out, wrapping up a six-month legal battle that was avidly followed by many in the former French colony of Haute-Volta, which Sankara renamed as Burkina Faso – meaning the “Land of the Honest”, or “Upright”.

        Prosecutors had demanded a 30-year jail term for Compaoré, who was deposed in a 2014 popular uprising and has lived in exile in neighbouring Ivory Coast ever since. The former president, who denounced a “political trial”, was found guilty of harming state security and complicity in murder.

        Throughout his 27-year reign, Compaoré clamped a tight lid on the circumstances of his predecessor's demise, fuelling speculation that he masterminded the assassination. It was only after his ouster that Sankara’s remains were finally exhumed, paving the way for the long-waited trial.

        International ‘conspiracy’

        One of the world's poorest countries, Burkina Faso has a long history of political turmoil and is battling a jihadist insurgency that has claimed some 2,000 lives and displaced up to 1.8 million people.

        Reflecting the turmoil, the trial was briefly suspended after a coup on January 24 that deposed the elected president, Roch Marc Christian Kaboré. It resumed after a new military strongman, Paul-Henri Sandaogo Damiba, restored the constitution and swore an oath.

        Tensions between Sankara and his erstwhile ally Compaoré were described in detail during the six-month proceedings, with several witnesses pointing to an “international conspiracy” to remove a troublesome leader who was not afraid to challenge the world order and rebuke France, the former colonial power.

        “The tragedy of October 15, 1987 was a result of pressure exerted by a number of heads of state, including Félix Houphouët Boigny,” said Abdoul Salam Kaboré, a sports minister under Sankara, referring to Ivory Coast’s former ruler and a key French ally.

        Speaking via video-link from France, Sankara’s former close aide Moussa Diallo said there was no doubt the assassination “was premeditated” and that Houphouët Boigny “was at the heart of the plot”. The longtime Ivorian leader once told Sankara, “You have to change, and if you don’t, we will change you,” Serge Théophile Balima, a former head of Burkina Faso’s state TV, testified in court.

        In its closing statement, the prosecution recounted in grim detail the day Sankara was murdered by a hit squad that burst into a meeting of his National Revolutionary Council meeting, killing his guards. “The squad ordered president Sankara and his colleagues to leave the room,” the prosecution said. “They would then be killed one by one.”

        Ballistics experts told the trial Sankara had been shot in the chest at least seven times by assassins using tracer rounds. At least one bullet was fired in his back.

        The defendants had claimed the victims died in a botched attempt to arrest Sankara after he and Compaoré fell out over the direction the country's revolution was taking. “None of the accused confessed or repented – not a single one!” said Prosper Farama, a lawyer representing the Sankara family, adding that the family wanted “justice, not revenge”. 

        While Wednesday’s verdict sets a milestone for Burkina Faso, many questions surrounding Sankara’s death remain unanswered, said Bruno Jaffré, who has written numerous books on the revolutionary icon.

        “The inquiry into events in Ouagadougou was dissociated from the wider investigation into the international plot to oust Sankara – which remains open,” Jaffré told FRANCE 24, noting that the court had been eager to get going with the trial after multiple delays, and fearing that key witnesses would pass away.

        “We know that, on the ground, the coup was staged by Compaoré, Diendéré and other Burkinabe officials. What we still need to shed light on are the preparations and the political context that made it possible,” he said, pointing to allegations of Ivorian, Libyan and French involvement. 

        “Regarding France, the problem is accessing classified archives,” Jaffré added. “President Emmanuel Macron promised to declassify all relevant documents and hand them over to Burkina Faso’s investigators, but only a small part has been made available.”

        ‘Pride of Africa’

        While Sankara’s death put an end to his revolution, the premature and brutal manner of his demise would help cement the legend of a progressive leader who sought to empower the people in a continent blighted by colonial plunder and mismanagement.

        Sankara followed in the footsteps of previous pan-African icons, including the likes of Ghana’s Kwame Nkrumah and Patrice Lumumba of the Democratic Republic of Congo, historian Amzat Boukari-Yabara told FRANCE 24 at the start of the trial.

        “His originality was to defend the principle of people’s emancipation, rather than the emancipation of states. He called on the people of Africa to join forces around regional struggles, such as fighting desertification, and around continental challenges, like ending debt bondage,” Boukari-Yabara explained.

        “On matters of governance, women’s rights, fighting forced marriage and female genital mutilation, climate and culture, he was a pioneer,” he added. “His assassination clearly marked the end of revolutionary pan-Africanism.” 

        Sankara was ahead of his time in recognising climate change and desertification as the single biggest threat to the well-being of its people. 

        “The desert is at our gates, it’s already upon us, ready to engulf us,” he warned as he launched a massive tree-planting drive to “re-green” the country, halt soil erosion and foster sustainable agriculture. More than three decades after his death, his vision of a “wall of trees” holding back the encroaching desert has taken root in a pan-African project of breathtaking scale, a cross-continental barrier stretching from the Atlantic Ocean to the Red Sea.

        >> Read more: Can the ‘Great Green Wall’ carry Sankara’s pan-African dream? 

        None of this was possible without the liberation of women, Sankara would stress in his fiery speeches up and down the country, pointing out that women “carry the other half of the sky” – on top of the wood that fuels stoves and cookers and the water that feeds their families, their crops and their livestock. 

        “May my eyes never see and my feet never take me to a society where half the people are held in silence,” he once said. “I hear the roar of women’s silence. I sense the rumble of their storm and feel the fury of their revolt.”

        That spirit has outlived Burkina Faso’s revolutionary captain, said Serge Ouédraogo, a high-school teacher in the capital, Ouagadougou – outshining the darker aspects of Sankara’s legacy, including his efforts to silence dissenters.

        “Sankara is a whole philosophy, a way of thinking and living. He’s the pride of Africa,” Ouédraogo told AFP. “Today we can say that Sankara is a compass for the people of Burkina Faso. He’s a guide, the one who charts a path of hope for the people.”

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        Soldier admits role in 1987 murder of Burkina Faso's revolutionary leader Sankara

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        Long-awaited Sankara murder trial postponed until October 25

        BBC

        David McKee: Mr Benn and Elmer author dies aged 87

        David McKee, the children's author and illustrator known for the Mr Benn series, has died at the age of 87.

        The Devon-born writer, who also created Elmer the Patchwork Elephant and Not Now, Bernard, sold more than 10 million books around the world.

        In a statement, his publisher Andersen Press announced the "beloved" author's death "with great sadness".

        "All at Andersen Press hope his spirit lives on for many more generations through his joyful, heartfelt stories."

        McKee's character Mr Benn famously wore a black suit and bowler hat and went on a series of adventures.

        In each story, Mr Benn visited a fancy dress store and tried on a different outfit, before leaving the shop through a magic door and going on a journey related to his costume.

        The concept was later adapted as an animated television series, originally transmitted by the BBC in the early 1970s.

        Elmer the Patchwork Elephant was also made into a TV series, as well as a stage play.

        McKee also illustrated books written by other authors, such as some of the later Paddington Bear books and Forrest Wilson's Super Gran.

        Tributes have been paid by fans and fellow writers, including Philip Ardagh, who said it was "very sad news".

        'An astonishing legacy'

        Author and illustrator James Mayhew said McKee was "such a gentle, modest, generous man, who leaves an astonishing legacy, covering themes of acceptance & pacifism, as relevant today as ever".

        Fred Blunt wrote on Twitter: "He has been an inspiration to me for as long as I can remember."

        The Centre for Literacy in Primary Education tweeted that "his contributions to children's literature are such a wonderful legacy to leave behind".

        Children's charity Kidscape commented: "His books highlighted diversity & inclusivity & he will be missed."

        Children's book reviewer Imogen Russell Williams said McKee's "work, full of bold flat colour and subversive wit, is simply unforgettable", and had "enriched small readers for decades".

        Australian TV personality and children's book blogger Brydon Coverdale said he was "a wonderfully creative man".

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        Le fonds de 100 milliards d’euros annoncé par Berlin profitera surtout aux forces aériennes allemandes

        par Laurent Lagneau · 2 avril 2022

        PartagezTweetezPartagezEnregistrer

        Une force aérienne allemande [Luftwaffe] « au plus bas ». Tel était le constat dressé en juin 2018 par son chef d’état-major, le général Ingo Gerhartz, qui venait alors de prendre ses fonctions. Et de déplorer le [très] faible taux de disponibilité des aéronefs [avec, par exemple, seulement 39 Eurofighter EF-2000 en état de vol sur 128], le manque de pièces de rechange et des délais industriels beaucoup trop longs.

        À l’époque, le général Gerhartz bataillait pour obtenir davantage de crédits, alors que la coaliton gouvernementale, alors dirigée par Angela Merkel, se déchirait sur la hausse du budget devant être alloué à la Bundeswehr [forces armées allemandes, ndlr]. À l’époque, le ministre des Finances, un certain Olaf Scholz, n’était pas le plus disposé à augmenter significativement les dépenses militaires allemandes.

        Depuis, le contexte a radicalement changé, sous l’effet de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Désormais devenu chancelier, M. Scholz a bien été obligé de changer son fusil d’épaule. Le 27 février, il a ainsi annoncé la création d’un fonds de défense doté de 100 milliards d’euros pour remédier aux carences de la Bundeswehr, dont le budget annuel devrait être progressivement porté à environ 70 milliards [soit l’équivalent de 2% du PIB].

        Selon des informations obtenues par l’agence Reuters, cette manne devrait profiter essentiellement à la Luftwaffe. En effet, il est question que celle-ci obtienne 40% du fonds de défense annoncé par M. Scholz. Soit 40 milliards d’euros, un montant comparable au budget alloué au ministère français des Armées en 2022.

        Cette somme permettra à la Luftwaffe d’acquérir sans problème la trentaine de chasseurs-bombardiers F-35A dont elle a besoin pour maintenir sa participation au partage nucléaire de l’Otan [il n’est pas impossible qu’elle en commande même davantage] ainsi que des capacités de guerre électronique. En outre, elle pourra investir dans le Système de combat aérien du futur [SCAF], le programme mené en coopération avec la France et l’Espagne. Et si l’Allemagne est en mesure de commander plus d’exemplaires que ses deux autres partenaires, il faudra probablement s’attendre à de nouvelles difficultés au niveau de la conduite de ce projet, toujours suspendu à un accord entre Dassault Aviation et les filiales allemande et espagnole d’Airbus. Mais l’un des chantiers les plus importants sera sans doute celui de la défense antimissile.

        Le chef d’état-major de la Bundeswehr, le général Eberhard Zorn, a estimé qu’elle était plus que jamais nécessaire pour prémunir l’Allemagne contre les missiles Iskander, déployés dans l’enclave russe de Kaliningrad. « Les Israéliens et les Américains possèdent de tels systèmes [antimissiles]. Lequel préférons-nous ? Parviendrons-nous à mettre en place un système global [de défense antimissile] au sein de l’Otan ? Ce sont les questions auxquelles nous devons répondre maintenant », a-t-i dit, dans un entretien publié par le Welt am Sonntag, ce 2 avril.

        « Jusqu’à présent, une seule chose est claire : nous n’avons ni le temps ni l’argent pour développer ces systèmes par nous-mêmes car la menace des missiles est connue pour être déjà là », a ajouté le général Zorn. D’où l’intérêt de Berlin pour le THAAD américain et l’Arrow-3 israélien.

        « À propos des matériels que nous achetons aux États-Unis, pour moi, ce qui est très important, c’est d’avoir des capacités […]. Donc, quand nous avons besoin de matériels, qu’est-ce que nous faisons? Eh bien nous regardons ce qui existe sur le marché et ce que nous pouvons acheter tout prêt. Et lorsque nous ne le trouvons pas, nous lançons éventuellement un projet de développement », avait eu déjà eu l’occasion d’expliquer le général Zorn, lors d’une audition devant les députés français, l’an passé.

        Par ailleurs, s’agissant des 100 milliards d’euros du fonds de défense, le général Zorn a fait valoir que ce montant ne doit rien au hasard. « Au début de la législative, nous avons réfléchi aux projets d’armement à privilégier. Nous somme arrivé à cette somme. La crise ukranienne a renforcé la prise de conscience sur la nécessité de mieux équiper la Bundeswehr. C’est clair pour moi : ce fonds spécial servira exclusivement à cela et il ne sera ni destiné aux indemnités du personnel ni à la mise en œuvre d’un concept de sécurité étendu », a-t-il dit.

        Selon Reuters, via ce fonds spécial, les forces terrestres allemandes obtiendront environ 17 milliards quand la Deutsche Marine devra se contenter de 10 milliards. Enfin, 27 milliards serviront à améliorer les capacités de commandement et de contrôle.

        Le fonds de 100 milliards d’euros annoncé par Berlin profitera surtout aux forces aériennes allemandes

        par Laurent Lagneau · 2 avril 2022

        Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

        Une force aérienne allemande [Luftwaffe] « au plus bas ». Tel était le constat dressé en juin 2018 par son chef d’état-major, le général Ingo Gerhartz, qui venait alors de prendre ses fonctions. Et de déplorer le [très] faible taux de disponibilité des aéronefs [avec, par exemple, seulement 39 Eurofighter EF-2000 en état de vol sur 128], le manque de pièces de rechange et des délais industriels beaucoup trop longs.

        À l’époque, le général Gerhartz bataillait pour obtenir davantage de crédits, alors que la coaliton gouvernementale, alors dirigée par Angela Merkel, se déchirait sur la hausse du budget devant être alloué à la Bundeswehr [forces armées allemandes, ndlr]. À l’époque, le ministre des Finances, un certain Olaf Scholz, n’était pas le plus disposé à augmenter significativement les dépenses militaires allemandes.

        Depuis, le contexte a radicalement changé, sous l’effet de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Désormais devenu chancelier, M. Scholz a bien été obligé de changer son fusil d’épaule. Le 27 février, il a ainsi annoncé la création d’un fonds de défense doté de 100 milliards d’euros pour remédier aux carences de la Bundeswehr, dont le budget annuel devrait être progressivement porté à environ 70 milliards [soit l’équivalent de 2% du PIB].

        Selon des informations obtenues par l’agence Reuters, cette manne devrait profiter essentiellement à la Luftwaffe. En effet, il est question que celle-ci obtienne 40% du fonds de défense annoncé par M. Scholz. Soit 40 milliards d’euros, un montant comparable au budget alloué au ministère français des Armées en 2022.

        Cette somme permettra à la Luftwaffe d’acquérir sans problème la trentaine de chasseurs-bombardiers F-35A dont elle a besoin pour maintenir sa participation au partage nucléaire de l’Otan [il n’est pas impossible qu’elle en commande même davantage] ainsi que des capacités de guerre électronique. En outre, elle pourra investir dans le Système de combat aérien du futur [SCAF], le programme mené en coopération avec la France et l’Espagne. Et si l’Allemagne est en mesure de commander plus d’exemplaires que ses deux autres partenaires, il faudra probablement s’attendre à de nouvelles difficultés au niveau de la conduite de ce projet, toujours suspendu à un accord entre Dassault Aviation et les filiales allemande et espagnole d’Airbus. Mais l’un des chantiers les plus importants sera sans doute celui de la défense antimissile.

        Le chef d’état-major de la Bundeswehr, le général Eberhard Zorn, a estimé qu’elle était plus que jamais nécessaire pour prémunir l’Allemagne contre les missiles Iskander, déployés dans l’enclave russe de Kaliningrad. « Les Israéliens et les Américains possèdent de tels systèmes [antimissiles]. Lequel préférons-nous ? Parviendrons-nous à mettre en place un système global [de défense antimissile] au sein de l’Otan ? Ce sont les questions auxquelles nous devons répondre maintenant », a-t-i dit, dans un entretien publié par le Welt am Sonntag, ce 2 avril.

        « Jusqu’à présent, une seule chose est claire : nous n’avons ni le temps ni l’argent pour développer ces systèmes par nous-mêmes car la menace des missiles est connue pour être déjà là », a ajouté le général Zorn. D’où l’intérêt de Berlin pour le THAAD américain et l’Arrow-3 israélien.

        « À propos des matériels que nous achetons aux États-Unis, pour moi, ce qui est très important, c’est d’avoir des capacités […]. Donc, quand nous avons besoin de matériels, qu’est-ce que nous faisons? Eh bien nous regardons ce qui existe sur le marché et ce que nous pouvons acheter tout prêt. Et lorsque nous ne le trouvons pas, nous lançons éventuellement un projet de développement », avait eu déjà eu l’occasion d’expliquer le général Zorn, lors d’une audition devant les députés français, l’an passé.

        Par ailleurs, s’agissant des 100 milliards d’euros du fonds de défense, le général Zorn a fait valoir que ce montant ne doit rien au hasard. « Au début de la législative, nous avons réfléchi aux projets d’armement à privilégier. Nous somme arrivé à cette somme. La crise ukranienne a renforcé la prise de conscience sur la nécessité de mieux équiper la Bundeswehr. C’est clair pour moi : ce fonds spécial servira exclusivement à cela et il ne sera ni destiné aux indemnités du personnel ni à la mise en œuvre d’un concept de sécurité étendu », a-t-il dit.

        Selon Reuters, via ce fonds spécial, les forces terrestres allemandes obtiendront environ 17 milliards quand la Deutsche Marine devra se contenter de 10 milliards. Enfin, 27 milliards serviront à améliorer les capacités de commandement et de contrôle.

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        Une force aérienne allemande [Luftwaffe] « au plus bas ». Tel était le constat dressé en juin 2018 par son chef d’état-major, le général Ingo Gerhartz, qui venait alors de prendre ses fonctions. Et de déplorer le [très] faible taux de disponibilité des aéronefs [avec, par exemple, seulement 39 Eurofighter EF-2000 en état de vol sur 128], le manque de pièces de rechange et des délais industriels beaucoup trop longs.

        À l’époque, le général Gerhartz bataillait pour obtenir davantage de crédits, alors que la coaliton gouvernementale, alors dirigée par Angela Merkel, se déchirait sur la hausse du budget devant être alloué à la Bundeswehr [forces armées allemandes, ndlr]. À l’époque, le ministre des Finances, un certain Olaf Scholz, n’était pas le plus disposé à augmenter significativement les dépenses militaires allemandes.

        Depuis, le contexte a radicalement changé, sous l’effet de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Désormais devenu chancelier, M. Scholz a bien été obligé de changer son fusil d’épaule. Le 27 février, il a ainsi annoncé la création d’un fonds de défense doté de 100 milliards d’euros pour remédier aux carences de la Bundeswehr, dont le budget annuel devrait être progressivement porté à environ 70 milliards [soit l’équivalent de 2% du PIB].

        Selon des informations obtenues par l’agence Reuters, cette manne devrait profiter essentiellement à la Luftwaffe. En effet, il est question que celle-ci obtienne 40% du fonds de défense annoncé par M. Scholz. Soit 40 milliards d’euros, un montant comparable au budget alloué au ministère français des Armées en 2022.

        Cette somme permettra à la Luftwaffe d’acquérir sans problème la trentaine de chasseurs-bombardiers F-35A dont elle a besoin pour maintenir sa participation au partage nucléaire de l’Otan [il n’est pas impossible qu’elle en commande même davantage] ainsi que des capacités de guerre électronique. En outre, elle pourra investir dans le Système de combat aérien du futur [SCAF], le programme mené en coopération avec la France et l’Espagne. Et si l’Allemagne est en mesure de commander plus d’exemplaires que ses deux autres partenaires, il faudra probablement s’attendre à de nouvelles difficultés au niveau de la conduite de ce projet, toujours suspendu à un accord entre Dassault Aviation et les filiales allemande et espagnole d’Airbus. Mais l’un des chantiers les plus importants sera sans doute celui de la défense antimissile.

        Le chef d’état-major de la Bundeswehr, le général Eberhard Zorn, a estimé qu’elle était plus que jamais nécessaire pour prémunir l’Allemagne contre les missiles Iskander, déployés dans l’enclave russe de Kaliningrad. « Les Israéliens et les Américains possèdent de tels systèmes [antimissiles]. Lequel préférons-nous ? Parviendrons-nous à mettre en place un système global [de défense antimissile] au sein de l’Otan ? Ce sont les questions auxquelles nous devons répondre maintenant », a-t-i dit, dans un entretien publié par le Welt am Sonntag, ce 2 avril.

        « Jusqu’à présent, une seule chose est claire : nous n’avons ni le temps ni l’argent pour développer ces systèmes par nous-mêmes car la menace des missiles est connue pour être déjà là », a ajouté le général Zorn. D’où l’intérêt de Berlin pour le THAAD américain et l’Arrow-3 israélien.

        « À propos des matériels que nous achetons aux États-Unis, pour moi, ce qui est très important, c’est d’avoir des capacités […]. Donc, quand nous avons besoin de matériels, qu’est-ce que nous faisons? Eh bien nous regardons ce qui existe sur le marché et ce que nous pouvons acheter tout prêt. Et lorsque nous ne le trouvons pas, nous lançons éventuellement un projet de développement », avait eu déjà eu l’occasion d’expliquer le général Zorn, lors d’une audition devant les députés français, l’an passé.

        Par ailleurs, s’agissant des 100 milliards d’euros du fonds de défense, le général Zorn a fait valoir que ce montant ne doit rien au hasard. « Au début de la législative, nous avons réfléchi aux projets d’armement à privilégier. Nous somme arrivé à cette somme. La crise ukranienne a renforcé la prise de conscience sur la nécessité de mieux équiper la Bundeswehr. C’est clair pour moi : ce fonds spécial servira exclusivement à cela et il ne sera ni destiné aux indemnités du personnel ni à la mise en œuvre d’un concept de sécurité étendu », a-t-il dit.

        Selon Reuters, via ce fonds spécial, les forces terrestres allemandes obtiendront environ 17 milliards quand la Deutsche Marine devra se contenter de 10 milliards. Enfin, 27 milliards serviront à améliorer les capacités de commandement et de contrôle.

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        Une force aérienne allemande [Luftwaffe] « au plus bas ». Tel était le constat dressé en juin 2018 par son chef d’état-major, le général Ingo Gerhartz, qui venait alors de prendre ses fonctions. Et de déplorer le [très] faible taux de disponibilité des aéronefs [avec, par exemple, seulement 39 Eurofighter EF-2000 en état de vol sur 128], le manque de pièces de rechange et des délais industriels beaucoup trop longs.

        À l’époque, le général Gerhartz bataillait pour obtenir davantage de crédits, alors que la coaliton gouvernementale, alors dirigée par Angela Merkel, se déchirait sur la hausse du budget devant être alloué à la Bundeswehr [forces armées allemandes, ndlr]. À l’époque, le ministre des Finances, un certain Olaf Scholz, n’était pas le plus disposé à augmenter significativement les dépenses militaires allemandes.

        Depuis, le contexte a radicalement changé, sous l’effet de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Désormais devenu chancelier, M. Scholz a bien été obligé de changer son fusil d’épaule. Le 27 février, il a ainsi annoncé la création d’un fonds de défense doté de 100 milliards d’euros pour remédier aux carences de la Bundeswehr, dont le budget annuel devrait être progressivement porté à environ 70 milliards [soit l’équivalent de 2% du PIB].

        Selon des informations obtenues par l’agence Reuters, cette manne devrait profiter essentiellement à la Luftwaffe. En effet, il est question que celle-ci obtienne 40% du fonds de défense annoncé par M. Scholz. Soit 40 milliards d’euros, un montant comparable au budget alloué au ministère français des Armées en 2022.

        Cette somme permettra à la Luftwaffe d’acquérir sans problème la trentaine de chasseurs-bombardiers F-35A dont elle a besoin pour maintenir sa participation au partage nucléaire de l’Otan [il n’est pas impossible qu’elle en commande même davantage] ainsi que des capacités de guerre électronique. En outre, elle pourra investir dans le Système de combat aérien du futur [SCAF], le programme mené en coopération avec la France et l’Espagne. Et si l’Allemagne est en mesure de commander plus d’exemplaires que ses deux autres partenaires, il faudra probablement s’attendre à de nouvelles difficultés au niveau de la conduite de ce projet, toujours suspendu à un accord entre Dassault Aviation et les filiales allemande et espagnole d’Airbus. Mais l’un des chantiers les plus importants sera sans doute celui de la défense antimissile.

        Le chef d’état-major de la Bundeswehr, le général Eberhard Zorn, a estimé qu’elle était plus que jamais nécessaire pour prémunir l’Allemagne contre les missiles Iskander, déployés dans l’enclave russe de Kaliningrad. « Les Israéliens et les Américains possèdent de tels systèmes [antimissiles]. Lequel préférons-nous ? Parviendrons-nous à mettre en place un système global [de défense antimissile] au sein de l’Otan ? Ce sont les questions auxquelles nous devons répondre maintenant », a-t-i dit, dans un entretien publié par le Welt am Sonntag, ce 2 avril.

        « Jusqu’à présent, une seule chose est claire : nous n’avons ni le temps ni l’argent pour développer ces systèmes par nous-mêmes car la menace des missiles est connue pour être déjà là », a ajouté le général Zorn. D’où l’intérêt de Berlin pour le THAAD américain et l’Arrow-3 israélien.

        « À propos des matériels que nous achetons aux États-Unis, pour moi, ce qui est très important, c’est d’avoir des capacités […]. Donc, quand nous avons besoin de matériels, qu’est-ce que nous faisons? Eh bien nous regardons ce qui existe sur le marché et ce que nous pouvons acheter tout prêt. Et lorsque nous ne le trouvons pas, nous lançons éventuellement un projet de développement », avait eu déjà eu l’occasion d’expliquer le général Zorn, lors d’une audition devant les députés français, l’an passé.

        Par ailleurs, s’agissant des 100 milliards d’euros du fonds de défense, le général Zorn a fait valoir que ce montant ne doit rien au hasard. « Au début de la législative, nous avons réfléchi aux projets d’armement à privilégier. Nous somme arrivé à cette somme. La crise ukranienne a renforcé la prise de conscience sur la nécessité de mieux équiper la Bundeswehr. C’est clair pour moi : ce fonds spécial servira exclusivement à cela et il ne sera ni destiné aux indemnités du personnel ni à la mise en œuvre d’un concept de sécurité étendu », a-t-il dit.

        Selon Reuters, via ce fonds spécial, les forces terrestres allemandes obtiendront environ 17 milliards quand la Deutsche Marine devra se contenter de 10 milliards. Enfin, 27 milliards serviront à améliorer les capacités de commandement et de contrôle.

        Valeurs Actuelles

        À la manifestation “Justice pour Adama”, la haine anti-flic d’Assa Traoré ne fait plus recette

        « Ça s’essouffle! Ils sont combien ? Allez, 1500 au maximum. » Dans un bistrot à proximité de la gare de Persan (Val-d’Oise), le gérant du Café de la Gare se souvient des manifestations précédentes organisées par Assa Traoré, la soeur d’Adama, décédé le 24 juillet 2016 en tentant d’échapper aux forces de l’ordre [depuis cette date, les autorités judiciaires n’ont toujours pas déterminé si les gendarmes qui l’avaient interpellé sont responsables, NDLR]. « Il y a deux ans ou trois vous ne pouviez pas passer dans les rues tellement c’était bondé, se remémore le barman attablé à sa terrasse. Là, ils n’ont pas réussi à rameuter beaucoup de monde. »  

        À cet instant de la journée le cortège est déjà sur pied depuis deux heures. La manifestation débute aux alentours de 12h30, les proches de la famille de Beaumont-sur-Oise se regroupent sur le parvis de la mairie de Persan. Seules 200 personnes attendent avec impatience l’arrivée de la soeur aînée de cette très nombreuse famille polygame de dix-sept enfants. Ici, tous se connaissent et se saluent par un franc et amical « Salam ». Parmi les manifestants, les incontournables protagonistes de la lutte « anti-flics » qui assistent Assa Traoré depuis 2016 se sont déplacés, notamment son frère Bagui. Suspecté d’avoir agressé des policiers après le décès d’Adama Traoré, la justice l’a acquitté le 10 juillet faute de preuves suffisantes. 

        « La SNCF a volontairement annulé des trains »

        Avec cinquante minutes de retard, la cheffe du clan Traoré débarque sur la place. T-shirt noir floqué du slogan « Justice pour Adama, sans justice, vous n’aurez jamais la paix », banane Adidas autour de la taille et Nike Air Jordan flambantes neuves, l’icône française de la lutte dite « anti-raciste » affiche une mine déconfite devant ce nombre peu élevée de manifestants. Mais la « Gardienne de l’année » selon le magazine américain Time tient une explication pour ce comité d’accueil restreint : « La SNCF a volontairement annulé des trains qui viennent de Paris. » 

        Rassurée par un argument quelque peu fallacieux — des travaux sont en cours sur la ligne de Transilien H entre Paris et Persan obligeant la SNCF à annuler des trains —, la tonitruante militante harangue la foule et ressasse les mantras habituels : « Les policiers ont causé la mort de mon petit frère », « la justice française est complice, c’est une honte », « nous sommes les victimes d’un système raciste qui nous oppresse ». À noter que l’acquittement de Bagui Traoré donne de nouveau du grain à moudre à la militante dans sa lutte contre l’institution judiciaire : « L’État français a tenté de faire taire mon frère Bagui car il était le dernier témoin de l’assassinat d’Adama. » Ce jour-là, un autre évènement joue aussi son rôle dans l’énervement exacerbé de l’activiste indigéniste. Le 14 juillet, les trois policiers qui ont interpellé Adama Traoré ont été décorés de la Légion d’honneur. « Une honte », peste-t-elle. 

        Aux alentours de 14h15 le petit groupe se met en marche direction Beaumont-sur-Oise, la commune voisine. Au début, l’ambiance est morose. Aucun manifestant ne scande de slogans, les organisateurs en t-shirts roses sont désorganisés et n’entonnent aucun chant ou autre maxime anti-raciste. Après être passé sous un pont ferroviaire, du bruit arrive du bout du tunnel. Sur un rond-point, des militants du NPA rejoignent défilé d’Assa Traoré. Au nombre de trente environ, ils tiennent tous un drapeau rouge floqué d’un haut-parleur blanc, le sigle de leur formation politique. 

        La gauche réunie derrière Assa Traoré 

        D’autres organisations de gauche arrivent en nombre pour soutenir la lutte de la « gardienne de l’année ». L’UNEF avec sa déléguée Maryam Pougetoux arbore les drapeaux de son syndicat pour parader aux côtes du clan Traoré, tout comme Révolution Permanente, un média d’obédience marxiste qui appelle depuis plusieurs semaines les internautes à se mobiliser autour de la famille de Beaumont-sur-Oise. Le militant antiraciste Taha Bouhafs, lui aussi, marche dans le cortège. 

        La France Insoumise ne boude pas non plus son plaisir d’assister à cette marche. Un grand bataillon d’élus du parti mélenchoniste arpente les chemins des communes du Val-d’Oise tels Éric Coquerel, député de Seine-Saint-Denis, et l’eurodéputé Manuel Bompard. 

        Une prière de rue organisée au milieu de la route 

        La manifestation se met en branle. Le nombre de participants atteint désormais les « 1500 personnes » affirme un jeune homme, joint de cannabis au coin des lèvres. Un membre du staff estime à 1200 individus la foule qui bat le pavé. En dépit de sa taille réduite, les voix du groupe portent dans toute la commune de Persan. Le désormais très connu « Pas de justice ! Pas de paix ! » s’ébruite dans toutes les rues de cette ville de banlieue parisienne.

        En comité plus restreint que les années précédentes, les actions de la manifestation n’en sont pas moins marquantes. Devant le commissariat de Persan, le défilé s’arrête. Assa Traoré qui est montée sur un char depuis la jonction avec les syndicats et les partis de gauche, tance les forces de l’ordre. « Regardez ce bâtiment, il restera une tâche dans l’histoire de France », tempête la jeune militante. Même la musique sur les enceintes porte un message houleux, l’un des morceaux répétant en boucle « Fuck le 17 ».

        Puis, la douce mélodie du rap s’estompe, les militants se taisent, Taha Bouhafs cesse de discuter avec ses proches de LFI, la mère d’Adama Traoré arrive à la tribune. Émue aux larmes, elle demande à l’un des organisateurs d’entonner une prière en arabe en hommage à son fils décédé. Militants, partisans, simples manifestants lèvent tous les paumes de leur main vers le ciel et écoutent ce qui s’assimile à une oraison funèbre. 

        Prière de rue organisée par la famille Traoré devant le commissariat de Persan ! pic.twitter.com/LISmSSz8w8

        — charles paliard (@CharlesPaliard) July 18, 2021

        La famille Traoré : une guerre de l’image 

        À la fin du chant, un court instant, le silence s’installe avant qu’Assa Traoré ne vienne le briser en hurlant « Justice pour Adama ». Une expression que les manifestants répètent comme un seul homme. 

        La marche se poursuit. Dans une avenue à l’entrée de Beaumont-sur-Oise, la dirigeante du comité Adama demande aux manifestants de lever le poing pour une photographie. Dans cette rue, tous les participants du cortège sont regroupés sur un seul axe pour donner à la maigre troupe l’illusion d’une foule immense. Sur Twitter, une prise de vue de cet instant sera publiée et mise en avant « pour montrer que nous sommes nombreux aujourd’hui », souligne Assa Traoré du haut de son char. 

        Des habitants de Beaumont-sur-Oise craintifs 

        Cette guerre de l’image et de la communication se produit devant des riverains craintifs sinon méfiants. Au milieu de l’après-midi, aux alentours de 15 heures, une femme observe la manifestation depuis sa fenêtre. Quand Valeurs actuelles l’approche et lui demande son avis sur les violences policières ou encore sur le Comité Adama, elle refuse et ferme avec entrain ses volets. « Je ne veux pas témoigner devant la presse », lâche-t-elle inquiète. 

        Dans la rue où « Adama Traoré a été interpellé parce qu’il faisait du vélo », comme le martèle sa soeur, les langues se délient. À l’écart de l’oeil des manifestants, les habitants de cette allée des hauteurs de Beaumont-sur-Oise brisent l’omerta. « Je ne veux pas donner mon prénom, je peux seulement vous dire que j’ai 66 ans, lance un homme sur le palier de sa maison. En tout cas, je ne comprends pas pourquoi ils manifestent, il faut arrêter maintenant. Ils mettent un bazar dans la ville. » 

        De l’autre côté de la rue, sur son balcon, Claire, 59 ans, ne mâche pas ses mots : « Je suis quasiment née ici et j’ai toujours vécu dans cette ville. Avant, c’était une bourgade tranquille, sans racailles. Je ne peux pas certifier que les Traoré dérangent dans la ville. En revanche, je peux vous dire que toute la journée il y a des jeunes qui trainent dans les rues. Je ressens une hausse de la délinquance. » 

        Quelques encablures plus loin, les organisateurs du cortège annoncent fièrement dans les microphones l’arrivée dans le « quartier » où vivent les Traoré. Sur les toits de immeubles, des banderoles à l’hommage d’Adama sont tenues par de jeunes hommes qui allument en même temps des fumigènes. Cette étape annonce la fin de la manifestation et le début d’un festival. 

        « On était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République »

        Cinq-cent mètres plus loin, sur un terrain de foot, une véritable kermesse s’est installée. Des stands vendent des souvenirs à l’effigie d’Adama Traoré. Révolution Permanente le média marxiste tient lui aussi un petit commerce. Plus loin quelques saucisses sont grillées pour rassasier des manifestants qui ont marché toute l’après-midi sous le soleil. Une scène  de concert a été montée. Tout le gratin du rap français sera présent mais fatiguée par une journée de reportage nous ne resterons pas. Dans son micro, comme pour se rassurer, Assa Traoré continue d’affirmer : « Nous sommes hyper nombreux à manifester. C’est incroyable. » 

        Un discours qui tranche avec ce que pensent les autres manifestants. Dans une voiture qui nous a pris en stop sur le bord de la route, deux militantes nous ramènent à la gare de Persan. Elles témoignent : « Ouais, là on était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République. » Mais leur cheffe leur a rappelé le discours à tenir pendant toute la journée. La conductrice répète machinalement : « De toute façon, c’est la faute de la SNCF qui a annulé les Transiliens. » Un Transilien que nous prenons vingt minutes après avoir été déposé à la gare de Persan…

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        El País (ESP)

        SANS TITRE

        Cuando pensamos en cocina balcánica es posible que lo primero que nos venga a la cabeza sean guisos contundentes, carnes y todo tipo de untables para el aperitivo, pero también hay zonas donde se prepara mucha verdura, tanto cocinada como cruda. Macedonia es una de las regiones más fértiles, con una huerta que ofrece desde manzanas hasta legumbres, pasando por tomates, pimientos -con los que preparan el delicioso ajvar-, uvas, sandías, melocotones, tomates y pimientos en temporada.

        Mi amigo Nikola Lazovski, macedonio afincado en Barcelona y autor de esta receta, me cuenta que “la col en ensalada es muy típica en toda la zona de los Balcanes, y concretamente en Macedonia se suele combinar con zanahoria y con remolacha o rábanos, todo lo que sea fresco y de la zona”. Otra ensalada que se come con la intención de fortalecer el sistema inmunitario -por allí en invierno hace frío y hay que intentar mantener los virus a raya, aunque es nuestra alimentación al completo y no un plato en particular la que nos ayudará en esos menesteres- es la de manzana rallada, remolacha y zanahoria.

        Si no se nos da muy bien lo de cortar la col fina y sospechamos que puede quedar un poco basta al mordisco, podemos aliñarla previamente con parte de la vinagreta y dejarla reposar media hora: el ácido del vinagre -Nikola usa balsámico de Módena, yo la he replicado con vinagre de manzana y también queda muy bien- y la sal ayudarán a que se ablande y sea un bocado mucho más agradable.

        Aunque tal cual está muy buena, seguro que un poco de salmón o trucha ahumados, unas anchoas, bonito en aceite o unos daditos de queso le quedan de muerte; los frutos secos también tienen pinta de ser buenos invitados a esa fiesta y las frutas deshidratadas como orejones o pasas pueden darle un toque de alegría. Si lo que queremos es más acidez, podemos dejar el pepino encurtiendo en la nevera desde el día anterior con una mezcla de vinagre, agua, sal y azúcar (y ya que estamos preparar de más, porque dura días y se lo podemos añadir desde a un plato de lentejas vegetarianas hasta a un sandwich de queso fundido).

        Dificultad

        La de cortar la col bien fina.

        Ingredientes

        Para 4 personas (como guarnición)

        • 250 g de repollo blanco
        • 250 g de col lombarda
        • 2 zanahorias frescas
        • 1 pepino pequeño
        • 1 puñado de hojas de perejil
        • ½ cucharadita de semillas de comino
        • 1 cucharada de eneldo fresco picado
        • Aceite de oliva virgen
        • Vinagre balsámico o de manzana
        • Sal
        • Pimienta
        • Una pizca de ajo en polvo

        Preparación

        1. Cortar muy finas las dos coles, con una mandolina -con mucho cuidado para no cortarse- o un cuchillo afilado y paciencia.
        2. Rallar las zanahorias y trocear el pepino en daditos. Picar el eneldo.
        3. Preparar el aliño con aceite, vinagre, sal, pimienta, el comino y el ajo en polvo. Remover bien.
        4. Mezclar bien la vinagreta con el resto de ingredientes, reposar 10 minutos y servir.

        Si haces esta receta, comparte el resultado en tus redes sociales con la etiqueta #RecetasComidista. Y si te sale mal, quéjate a la Defensora del Cocinero enviando un mail a defensoracomidista@gmail.com.

        France24 - Monde

        Le climat, grand oublié de la campagne présidentielle

        Publié le : 01/04/2022 - 19:04

        Line RIFAI Suivre

        Même si les Français sont de plus en plus préoccupés par la question climatique, les enquêtes d'opinion montrent que l'environnement n'est pas en tête des principaux enjeux de l'élection présidentielle de 2022. Il arrive même en sixième position, derrière le pouvoir d'achat, la protection sociale, la sécurité, l'immigration et l'emploi, selon le dernier baromètre OpinionWay pour Les Échos. La guerre en Ukraine et la crise énergétique qui en découle sont-elles en train d'occulter l'urgence écologique ?

        • Katheline SCHUBERT, Professeure d'économie à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
        • Jacques PERCEBOIS, Professeur émérite, Université de Montpellier
        BBC

        Amazon secures rockets for broadband project

        Over the next five years, three new heavy-lift rockets will put thousands of satellites into low earth orbit as part of Amazon's Project Kuiper.

        The project aims to provide broadband connections using a constellation of 3,236 satellites.

        Rival Starlink is said to have more than 2,300 satellites in orbit already.

        The rockets will be made by Arianespace, Blue Origin - which was founded by Amazon owner Jeff Bezos - and United Launch Alliance.

        Amazon says Project Kuiper aims to provide high-speed, low-latency broadband to customers including households, businesses, government agencies, disaster relief operations, mobile operators, and other organisations "working in places without reliable internet connectivity".

        Like Elon Musk's Starlink, users will connect to the internet via a terminal that communicates with the satellites. Amazon says its experience in shipping and making products like Echo and Kindle will be useful in producing and distributing these.

        "Project Kuiper will provide fast, affordable broadband to tens of millions of customers in unserved and underserved communities around the world," said Dave Limp, senior vice-president for Amazon Devices & Services, in a statement announcing the deal.

        New rockets

        Amazon plans 83 launches over the next five years, saying it constitutes "the largest commercial procurement of launch vehicles in history".

        The firm plans two "prototype" missions later this year - but using a rocket made by ABL Space Systems, and not the three that will launch the bulk of the satellites.

        Unlike Elon Musk's Falcon 9 rockets, the three new rockets used for Project Kuiper's launches are still in development.

        Another satellite internet firm OneWeb, which is part-owned by the British government, recently decided to use SpaceX Falcon 9 rockets after losing access to the Russian-built Soyuz rockets it had been using, following the invasion of Ukraine.

        In total Mr Musk hopes to launch as many as 30,000 Starlink satellites into space.

        The value of this type of low-earth orbit satellite internet has already been demonstrated in Ukraine, where the United States Agency for International Development said, in conjunction with SpaceX, it had helped ship a total of 5,000 Starlink terminals to the country's government.

        But, as low-earth orbit becomes increasingly congested, astronomers have complained that the light reflected from these satellites as they pass overhead increasingly disrupts the view of the night's sky.

        Astro-photographer Mary McIntyre, said on Twitter: "The satellites are literally destroying our beautiful night sky."

        Overnight on 2nd3rd April 2022 our SW facing #RaspberryPi #meteorcamera UK0006 based in North Oxfordshire had one of the worst nights we've ever seen for #satellitetrails. Dotted lines = aircraft, curved lines = #startrails + there are about 25 meteors. Just horrendous :( pic.twitter.com/ZLZNK4xgq2

        There are also concerns that so many satellites in orbit exacerbates the risk of collision and the problem of space junk.

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        Protester killed in Sudan as thousands rally three years after anti-Bashir uprising

        Issued on: 07/04/2022 - 04:10

        NEWS WIRES

        A Sudanese protester was killed Wednesday as thousands rallied against last year's military coup on the anniversary of previous popular uprisings, most recently against autocrat Omar al-Bashir three years ago. 

        The 19-year-old was hit "by a bullet fired by coup forces" during the crackdown on the demonstrations in eastern Khartoum, the independent Central Committee of Sudan Doctors said. 

        His death brings to 94 the death toll from the crackdown on anti-coup protests since the October 25 military coup led by army chief Abdel Fattah al-Burhan, the committee said. 

        Security forces fired tear gas at demonstrators in the capital Khartoum, its twin city of Omdurman, and in Wad Madani to the south, witnesses and AFP correspondents said. 

        They also "stormed Al-Jawda hospital and fired tear gas inside, scaring patients and health workers and causing suffocation among some of them", said the doctors committee. 

        Sudan has been reeling from deepening unrest since its latest coup that has derailed a political transition period and hammered the economy of one of the world's poorest countries.

        Pro-democracy activists had warned online of a people power "earthquake of April 6" – a momentous day in Sudan's history that was key in bringing down earlier strongmen.

        In 1985, the day saw the ouster of president Jaafar Nimeiri following a popular uprising. In 2019 it marked the start of a mass sit-in outside army headquarters, after months of protests, against Bashir's three decades in power.

        "It is an important day... so we expect many to take to the streets despite the heat and Ramadan," the Muslim holy month when the faithful observe a daytime fast, said one Khartoum protester, Badwi Bashir.

        "We just want to bring down the coup (leadership) and end the prospect of any future coups."

        At dusk, volunteers were seen distributing water, juice, dates and other food as protesters sat to break their fast in Khartoum and neighbouring cities, AFP correspondents said.

        'No to military rule' 

        Sudan's latest putsch has "set fire to all aspects of life, turning our country into an arena of crises," said the civilian alliance Forces of Freedom and Change, or FFC.

        Security forces had earlier sealed off key bridges and deployed around the presidential palace and army headquarters.

        In Omdurman, protesters broke through barbed wire blockades and marched through streets leading to the parliament building, according to an AFP correspondent. 

        Protesters marched in the eastern state of Gedaref with banners that read "No to military rule" and "Away with the government of hunger", said one witness, Ahmed Salah. 

        Demonstrations were also held in several cities across the Darfur region, the central state of North Kordofan and the Red Sea city of Port Sudan, according to witnesses. 

        Five days after the start of the 2019 sit-in, generals bowed to the pressure on the streets to remove Bashir. 

        But the protesters stayed on to press for civilian rule, only to be dispersed in a crackdown in June that year by men in military fatigues that claimed 128 lives according to medics.

        Sudan's civilian and military leaders later agreed on a transition of power, which promised greater international engagement for the country as well as foreign aid and investment.

        But last October's coup upended those plans, leading to the current wave of protests. 

        Partnership 'failed' 

        "We have to defeat the coup," FFC spokesman Jaafar Hassan said last week. 

        "We have tried a partnership with the military, and it failed, ending in this coup, and we shouldn't do this again."

        Burhan said last Saturday he would only "hand over power to an honest, elected authority, accepted by the all the Sudanese people".

        The United States on Wednesday warned against "the use of any violence" and demanded Sudanese authorities "keep their word and hold accountable those responsible for abuses."

        Since the coup, Sudan's already ailing economy has suffered severe blows, as Western donors cut crucial aid pending the restoration of a transition to civilian rule.

        Prices of food, fuel and basic commodities have soared and crime has spiked. Violence has intensified in remote areas, particularly the restive Darfur region, the UN says.

        Burhan last week threatened to expel UN special representative Volker Perthes, accusing him of "interference" in the country's affairs after Perthes warned of the deepening crisis in Sudan during a UN Security Council briefing.

        (AFP)

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        Valeurs Actuelles

        Une si longue attente

        C’est un phénomène optique qui chaque jour se confirme, mon cousin. Plus vous êtes loin du Château, de M. de Marville, de son gouvernement, plus les contours du tableau sont nets : le chef de l’État décide, les ministres exécutent, les députés marchent au pas. Plus vous vous approchez plus les figures sont floues, si bien qu’à hauteur d’homme l’observateur se trouve perdu dans une atmosphère aussi nébuleuse qu’incertaine. M. de Marville hésite, Félix Coudreux est fébrile, les députés marchent comme des canards sans tête. Voyez le dilemme autour des élections de nos provinces.

        À l’heure où j’écris cette missive, M. de Marville a enfin renoncé à repousser la chose après l’été. Il l’a fait parce que la colère était trop grande. C’est heureux, mais le plus étonnant est qu’il ait un moment songé à disposer, comme d’un instrument, d’un élément essentiel de la liturgie démocratique. Cette idée m’est apparue au départ si baroque que je ne voulais pas y croire. Je me trouvais, l’autre semaine, dans le bureau d’un jeune et brillant ministre qui m’assurait que ce report lui apparaissait inutile et dangereux. « Quitte à perdre une élection, m’expliquait-il, il vaut mieux que ce soit au seuil de l’été plutôt qu’en plein automne. »

        Il s’en trouvait d’autres pourtant pour échafauder dans le secret d’un souper ou d’une conversation des théories avantageuses, où les légitimistes se déchiraient à force d’attendre, où le scrutin installait définitivement le duel tant désiré entre M. de Mar-ville et Mme du Halga. Déjà, certains imaginaient Jérôme-Nicolas Séchard profitant de ce sursis pour abandonner sa province et se lancer pleinement dans la seule et grande bataille. Le chef de l’État, dit-on, penchait d’abord pour l’automne.

        Dans cette préférence, la politique avait la meilleure part, mais la crainte des juges, sachez-le, comptait aussi pour beaucoup. Il a finalement changé d’avis. Il y a un an, croyez-moi, j’aurais tenté de comprendre les causes profondes du cheminement de son esprit, aujourd’hui, il m’apparaît inutile de faire un tel effort.

        Une fois encore, en effet, M. de Marville a poussé jusqu’au bout l’hésitation avant de décider. Il a donc organisé en trois jours une étrange consultation, demandant aux maires de trancher à sa place. Nos petits maires sont admirables, mais, enfin, quelle curieuse idée de demander aux simples édiles de choisir comme doit le faire un chef d’État !

        Sachez-le, mon cousin, il est environ cent villes en France où les lois jouent dans toute leur vigueur, où l’intelligence des citoyens s’élève jusqu’aux problèmes d’intérêt général ou d’avenir que la loi veut résoudre ; mais, dans le reste de la France, où l’on ne comprend que les jouissances immédiates, l’on se soustrait à tout ce qui peut les atteindre. Aussi, dans la moitié de la France rencontre-t-on une force d’inertie qui déjoue toute action légale, administrative et gouvernementale.

        Entendons-nous. Cette résistance ne regarde point les choses essentielles à la vie politique. La rentrée des impôts, le recrutement, la punition des grands crimes ont lieu certainement ; mais, hormis certaines nécessités reconnues, toutes les dispositions législatives qui touchent aux mœurs, aux intérêts, à certains abus sont complètement abolies par un mauvais gré général. Pour ceux-là, la valeur d’une élection compte pour peu. Finalement, la majorité d’entre eux se sont montrés sages et nos élections auront lieu. M. de Marville a fort heureusement changé d’avis.

        Me revenaient à l’esprit les confidences d’un conseiller (celui d’un ministre) que j’interrogeais sur toutes ces décisions qui tardent à venir. « Ne vous impatientez pas, persiflait-il, et ne cherchez pas à savoir, M. de Marville décidera en fonction du dernier qui a parlé ! » Attendre, attendre à chaque fois jusqu’à la dernière seconde, telle est la règle de ce règne. Tantôt, nous appelions M. de Marville “Jupiter”, mon cousin, sans savoir que ce grand dieu de l’Olympe pouvait être à ce point la proie d’interminables oscillations…

        Félix Coudreux : président du Conseil ; Amphitryte du Halga : présidente des frontistes ; Jérôme-Nicolas Séchard : président de la région Hauts-de-France.

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

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        Lutte anti-sous-marine : L’US Navy a choisi le sonar CAPTAS-4 de Thales et Leonardo pour ses futures frégates

        par Laurent Lagneau · 2 avril 2022

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        Initialement, le programme « Littoral Combat Ship » [LCS] visait à doter la marine américaine de 52 frégates légères polyvalentes pour 37 milliards de dollars, en confiant leur construction à deux groupements industriels. L’idée était alors de développer deux types de navires différents, à savoir un monocoque [classe Freedom] et un trimaran [classe Independence], puis de leur ajouter des modules capacitaires en fonction de leurs missions [lutte anti-sous-marine et anti-navire, déminage, renseignement, surveillance côtière, opérations spéciales].

        Seulement, ce programme a viré au fiasco, avec une hausse exponentielle des coûts et des navires qui se sont avérés moins performants que prévus. D’où la volonté de l’US Navy d’arrêter les frais. Dans sa demande de budget pour l’année fiscale 2023, elle a fait part de son intention de retirer du service les 9 frégates de la classe Freedom et de ne pas doter celles de la classe Independence de capacités de lutte anti-sous-marine.

        Celles-ci devaient en grande partie reposer sur le sonar remorqué DART [Dual-mode Array Transmitter] développé par Raytheon Technologies. Tout comme celles des futures frégates de la classe Constellation, dont il est question de doter l’US Navy de vingt unités dans le cadre du programme FFG[X]. Pour rappel, la conception de ces navires est dérivée de la variante italienne de la frégate multimissions [FREMM].

        Mais là encore, le développement du DART n’a pas donné pleinement satisfaction… Au point que ses essais ont été interrompus en septembre dernier. Si ce sonar a pu démontrer sa capacité à détecter et suivre un sous-marin, il est apparu qu’il manquait de fiabilité et que ses performances n’étaient pas à la hauteur de ce qu’attendait la marine américaine, notamment à cause d’un manque de stabilité une fois en immersion et de problèmes au niveau de ses transducteurs [dispositifs convertissant un signal électrique en une onde sonar, ndlr].

        Aussi, l’US Navy a donc considéré qu’il fallait, là aussi, arrêter les frais. Le 31 mars, le contre-amiral Casey Moton, responsable des programmes LCS et FFG[X], a expliqué à la presse que l’US Navy n’avait plus le temps d’attendre, alors que le chantier de la première frégate de classe Constellation doit démarrer en 2022. Et d’annoncer que le DART serait remplacé par le sonar actif/passif à basse fréquence et à immersion variable CAPTAS-4, produit Advanced Acoustics Concepts, un co-entreprise détenue par le français Thales et l’italien Leonardo DRS.

        Le CAPTAS-4 a été choisi « en raison de ses performances éprouvées et de sa maturité technique », ce qui « réduit le risque de l’intégrer dans le système de combat de guerre sous-marine [AN/SQQ-89] » des frégates de type Constellation, a souligné le contre-amiral Moton.

        Il est vrai que l’US Navy a pu mesurer l’efficacité du CAPTAS-4 en opérant aux côtés de la Marine nationale. En effet, en décembre 2021, et pour la seconde année consécutive, deux frégates multimissions françaises ont remporté le trophée Hook’em Award, qui récompense les unités de l’Otan s’étant distinguées dans des opérations de lutte anti-sous-marine.

        Pour rappel, ce n’est pas la première fois que la marine américaine choisit des moyens de détection produits par Thales, le groupe français lui fournissant les sonars à basse fréquence trempés de type ALFS [Airborne Low Frequency Sonar] destinés à ses hélicoptères MH-60R « Seahawk ».

        Lutte anti-sous-marine : L’US Navy a choisi le sonar CAPTAS-4 de Thales et Leonardo pour ses futures frégates

        par Laurent Lagneau · 2 avril 2022

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        Initialement, le programme « Littoral Combat Ship » [LCS] visait à doter la marine américaine de 52 frégates légères polyvalentes pour 37 milliards de dollars, en confiant leur construction à deux groupements industriels. L’idée était alors de développer deux types de navires différents, à savoir un monocoque [classe Freedom] et un trimaran [classe Independence], puis de leur ajouter des modules capacitaires en fonction de leurs missions [lutte anti-sous-marine et anti-navire, déminage, renseignement, surveillance côtière, opérations spéciales].

        Seulement, ce programme a viré au fiasco, avec une hausse exponentielle des coûts et des navires qui se sont avérés moins performants que prévus. D’où la volonté de l’US Navy d’arrêter les frais. Dans sa demande de budget pour l’année fiscale 2023, elle a fait part de son intention de retirer du service les 9 frégates de la classe Freedom et de ne pas doter celles de la classe Independence de capacités de lutte anti-sous-marine.

        Celles-ci devaient en grande partie reposer sur le sonar remorqué DART [Dual-mode Array Transmitter] développé par Raytheon Technologies. Tout comme celles des futures frégates de la classe Constellation, dont il est question de doter l’US Navy de vingt unités dans le cadre du programme FFG[X]. Pour rappel, la conception de ces navires est dérivée de la variante italienne de la frégate multimissions [FREMM].

        Mais là encore, le développement du DART n’a pas donné pleinement satisfaction… Au point que ses essais ont été interrompus en septembre dernier. Si ce sonar a pu démontrer sa capacité à détecter et suivre un sous-marin, il est apparu qu’il manquait de fiabilité et que ses performances n’étaient pas à la hauteur de ce qu’attendait la marine américaine, notamment à cause d’un manque de stabilité une fois en immersion et de problèmes au niveau de ses transducteurs [dispositifs convertissant un signal électrique en une onde sonar, ndlr].

        Aussi, l’US Navy a donc considéré qu’il fallait, là aussi, arrêter les frais. Le 31 mars, le contre-amiral Casey Moton, responsable des programmes LCS et FFG[X], a expliqué à la presse que l’US Navy n’avait plus le temps d’attendre, alors que le chantier de la première frégate de classe Constellation doit démarrer en 2022. Et d’annoncer que le DART serait remplacé par le sonar actif/passif à basse fréquence et à immersion variable CAPTAS-4, produit Advanced Acoustics Concepts, un co-entreprise détenue par le français Thales et l’italien Leonardo DRS.

        Le CAPTAS-4 a été choisi « en raison de ses performances éprouvées et de sa maturité technique », ce qui « réduit le risque de l’intégrer dans le système de combat de guerre sous-marine [AN/SQQ-89] » des frégates de type Constellation, a souligné le contre-amiral Moton.

        Il est vrai que l’US Navy a pu mesurer l’efficacité du CAPTAS-4 en opérant aux côtés de la Marine nationale. En effet, en décembre 2021, et pour la seconde année consécutive, deux frégates multimissions françaises ont remporté le trophée Hook’em Award, qui récompense les unités de l’Otan s’étant distinguées dans des opérations de lutte anti-sous-marine.

        Pour rappel, ce n’est pas la première fois que la marine américaine choisit des moyens de détection produits par Thales, le groupe français lui fournissant les sonars à basse fréquence trempés de type ALFS [Airborne Low Frequency Sonar] destinés à ses hélicoptères MH-60R « Seahawk ».

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        Initialement, le programme « Littoral Combat Ship » [LCS] visait à doter la marine américaine de 52 frégates légères polyvalentes pour 37 milliards de dollars, en confiant leur construction à deux groupements industriels. L’idée était alors de développer deux types de navires différents, à savoir un monocoque [classe Freedom] et un trimaran [classe Independence], puis de leur ajouter des modules capacitaires en fonction de leurs missions [lutte anti-sous-marine et anti-navire, déminage, renseignement, surveillance côtière, opérations spéciales].

        Seulement, ce programme a viré au fiasco, avec une hausse exponentielle des coûts et des navires qui se sont avérés moins performants que prévus. D’où la volonté de l’US Navy d’arrêter les frais. Dans sa demande de budget pour l’année fiscale 2023, elle a fait part de son intention de retirer du service les 9 frégates de la classe Freedom et de ne pas doter celles de la classe Independence de capacités de lutte anti-sous-marine.

        Celles-ci devaient en grande partie reposer sur le sonar remorqué DART [Dual-mode Array Transmitter] développé par Raytheon Technologies. Tout comme celles des futures frégates de la classe Constellation, dont il est question de doter l’US Navy de vingt unités dans le cadre du programme FFG[X]. Pour rappel, la conception de ces navires est dérivée de la variante italienne de la frégate multimissions [FREMM].

        Mais là encore, le développement du DART n’a pas donné pleinement satisfaction… Au point que ses essais ont été interrompus en septembre dernier. Si ce sonar a pu démontrer sa capacité à détecter et suivre un sous-marin, il est apparu qu’il manquait de fiabilité et que ses performances n’étaient pas à la hauteur de ce qu’attendait la marine américaine, notamment à cause d’un manque de stabilité une fois en immersion et de problèmes au niveau de ses transducteurs [dispositifs convertissant un signal électrique en une onde sonar, ndlr].

        Aussi, l’US Navy a donc considéré qu’il fallait, là aussi, arrêter les frais. Le 31 mars, le contre-amiral Casey Moton, responsable des programmes LCS et FFG[X], a expliqué à la presse que l’US Navy n’avait plus le temps d’attendre, alors que le chantier de la première frégate de classe Constellation doit démarrer en 2022. Et d’annoncer que le DART serait remplacé par le sonar actif/passif à basse fréquence et à immersion variable CAPTAS-4, produit Advanced Acoustics Concepts, un co-entreprise détenue par le français Thales et l’italien Leonardo DRS.

        Le CAPTAS-4 a été choisi « en raison de ses performances éprouvées et de sa maturité technique », ce qui « réduit le risque de l’intégrer dans le système de combat de guerre sous-marine [AN/SQQ-89] » des frégates de type Constellation, a souligné le contre-amiral Moton.

        Il est vrai que l’US Navy a pu mesurer l’efficacité du CAPTAS-4 en opérant aux côtés de la Marine nationale. En effet, en décembre 2021, et pour la seconde année consécutive, deux frégates multimissions françaises ont remporté le trophée Hook’em Award, qui récompense les unités de l’Otan s’étant distinguées dans des opérations de lutte anti-sous-marine.

        Pour rappel, ce n’est pas la première fois que la marine américaine choisit des moyens de détection produits par Thales, le groupe français lui fournissant les sonars à basse fréquence trempés de type ALFS [Airborne Low Frequency Sonar] destinés à ses hélicoptères MH-60R « Seahawk ».

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        Initialement, le programme « Littoral Combat Ship » [LCS] visait à doter la marine américaine de 52 frégates légères polyvalentes pour 37 milliards de dollars, en confiant leur construction à deux groupements industriels. L’idée était alors de développer deux types de navires différents, à savoir un monocoque [classe Freedom] et un trimaran [classe Independence], puis de leur ajouter des modules capacitaires en fonction de leurs missions [lutte anti-sous-marine et anti-navire, déminage, renseignement, surveillance côtière, opérations spéciales].

        Seulement, ce programme a viré au fiasco, avec une hausse exponentielle des coûts et des navires qui se sont avérés moins performants que prévus. D’où la volonté de l’US Navy d’arrêter les frais. Dans sa demande de budget pour l’année fiscale 2023, elle a fait part de son intention de retirer du service les 9 frégates de la classe Freedom et de ne pas doter celles de la classe Independence de capacités de lutte anti-sous-marine.

        Celles-ci devaient en grande partie reposer sur le sonar remorqué DART [Dual-mode Array Transmitter] développé par Raytheon Technologies. Tout comme celles des futures frégates de la classe Constellation, dont il est question de doter l’US Navy de vingt unités dans le cadre du programme FFG[X]. Pour rappel, la conception de ces navires est dérivée de la variante italienne de la frégate multimissions [FREMM].

        Mais là encore, le développement du DART n’a pas donné pleinement satisfaction… Au point que ses essais ont été interrompus en septembre dernier. Si ce sonar a pu démontrer sa capacité à détecter et suivre un sous-marin, il est apparu qu’il manquait de fiabilité et que ses performances n’étaient pas à la hauteur de ce qu’attendait la marine américaine, notamment à cause d’un manque de stabilité une fois en immersion et de problèmes au niveau de ses transducteurs [dispositifs convertissant un signal électrique en une onde sonar, ndlr].

        Aussi, l’US Navy a donc considéré qu’il fallait, là aussi, arrêter les frais. Le 31 mars, le contre-amiral Casey Moton, responsable des programmes LCS et FFG[X], a expliqué à la presse que l’US Navy n’avait plus le temps d’attendre, alors que le chantier de la première frégate de classe Constellation doit démarrer en 2022. Et d’annoncer que le DART serait remplacé par le sonar actif/passif à basse fréquence et à immersion variable CAPTAS-4, produit Advanced Acoustics Concepts, un co-entreprise détenue par le français Thales et l’italien Leonardo DRS.

        Le CAPTAS-4 a été choisi « en raison de ses performances éprouvées et de sa maturité technique », ce qui « réduit le risque de l’intégrer dans le système de combat de guerre sous-marine [AN/SQQ-89] » des frégates de type Constellation, a souligné le contre-amiral Moton.

        Il est vrai que l’US Navy a pu mesurer l’efficacité du CAPTAS-4 en opérant aux côtés de la Marine nationale. En effet, en décembre 2021, et pour la seconde année consécutive, deux frégates multimissions françaises ont remporté le trophée Hook’em Award, qui récompense les unités de l’Otan s’étant distinguées dans des opérations de lutte anti-sous-marine.

        Pour rappel, ce n’est pas la première fois que la marine américaine choisit des moyens de détection produits par Thales, le groupe français lui fournissant les sonars à basse fréquence trempés de type ALFS [Airborne Low Frequency Sonar] destinés à ses hélicoptères MH-60R « Seahawk ».

        L'Humanité

        Urgence climatique : comment inverser la courbe d'ici 3 ans

        Premier plan

        Le troisième et ultime volet du sixième rapport du Giec décrit un futur climatique en deux teintes : cataclysmique, si rien ne change ; soutenable, si de profondes mesures sont prises immédiatement dans tous les secteurs économiques.

        Marie-Noëlle Bertrand

        Après de longues et houleuses discussions entre États, le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (Giec) a fini par rendre public, lundi 4 avril, le troisième et ultime volet de son sixième rapport d’évaluation. Publiés en août et en février, les deux premiers analysaient les risques de réchauffement, leurs impacts sur le système Terre et les sociétés humaines, ainsi que nos capacités à nous y adapter. Bien que tout aussi alarmant, celui-ci s’attache à explorer les solutions pour éviter le pire. Elles existent, à condition de faire vite, insistent les experts de l’ONU.

        1. Urgence climatique : trois ans pour inverser la courbe

        Malgré un quart de siècle de négociations internationales sur le climat, les émissions de gaz à effet de serre (GES) n’ont cessé d’augmenter. On en produit aujourd’hui 54 % de plus qu’en 1990. Les dix dernières années n’ont rien arrangé (+12 % entre 2010 et 2019). Seule consolation : si la hausse persiste, elle décélère. Les émissions augmentent désormais de 1,3 % par an, contre 2,1 % par an entre 2000 et 2009. Reste que tout cela, ajouté aux émissions cumulées dans l’atmosphère depuis 1850, nous place face à un mur.

        Plus le temps de faire dans la dentelle : si l’on veut limiter le réchauffement à +1,5 °C d’ici à la fin du siècle, il faut réduire de 43 % nos émissions globales avant 2030. Cela implique d’amorcer leur décrue dès 2025. Mais ne nous y trompons pas : il ne nous reste ni huit ans ni même trois ans pour agir. Les mesures doivent être « immédiates et profondes », insiste le Giec. L’effort est sensiblement moindre si l’on décide de tolérer +2 °C (ultime seuil au-delà duquel il deviendra trop coûteux, voire impossible de s’adapter dans certaines grandes régions du monde). Cet objectif implique d’avoir réduit de 27 % nos émissions d’ici à 2030, mais le délai dont nous disposons n’est en aucun cas plus long.

        Concrètement, cela veut dire limiter à son strict minimum l’exploitation des énergies fossiles, principales émettrices de CO2. Pour s’en tenir à un réchauffement de +1,5 °C, l’usage du charbon devra avoir été réduit de 95 % à horizon 2050, celui du pétrole de 60 % et celui du gaz de 45 % – à condition que les systèmes de production résiduels puissent être équipés de dispositifs de capture et de stockage de CO2, technologie dont tous les prototypes s’avèrent encore immatures. En se contentant de limiter le réchauffement à +2 °C, ces baisses sont à peine moins drastiques (85 % pour le charbon, 30 % pour le pétrole et 15 % pour le gaz).

        Pour l’heure, on est loin d’y être : les politiques énergétiques et industrielles actuelles ouvrent la voie à un réchauffement de 3,2 °C d’ici à la fin du siècle.

        2. Transports, industrie, agriculture : réguler tous les secteurs économiques

        Tous les secteurs économiques doivent être mis à contribution, prévient le Giec. Celui de l’énergie en premier chef, qui va devoir redéployer des sources à faibles émissions. Les énergies renouvelables et le nucléaire sont appelés à produire plus d’électricité et d’hydrogène vert, en substitution des énergies fossiles. Éolien et solaire ont un bel avenir devant eux, insistent les experts, qui notent que leurs coûts unitaires ont baissé de 55 % et 85 % depuis 2010 et que leur viabilité s’est accrue.

        L’industrie doit, quant à elle, agir sur la gestion de la demande. « L’utilisation de l’acier, du ciment, du plastique et d’autres matériaux augmente à l’échelle mondiale et dans la plupart des régions », déplorent les experts. Or, il existe « de nombreuses options durables » qui peuvent contribuer à réduire l’usage de ces matériaux très émetteurs, entre autres leur réutilisation dans le cadre d’une économie plus circulaire.

        Les villes se voient interpellées comme des secteurs à part entière. Ces territoires, qui devraient rassembler 70 % de la population mondiale en 2050, émettent déjà près de 70 % des émissions de GES mondiales. Transport, bâtiments, espaces verts : ils offrent aussi des « occasions d’accroître l’efficacité des ressources et de réduire considérablement les émissions de GES » à condition que leurs efforts portent sur « la réduction ou la modification » de la consommation d’énergie et de matériaux, l’électrification et l’amélioration de l’absorption du carbone.

        Le transport, justement, est un levier urgent à actionner : il émet, aujourd’hui, 23 % des émissions de CO2, mais ce taux pourrait grimper à 50 % d’ici à 2050 sans actions fermes. Inverser la tendance passera par une baisse du trafic aérien, maritime et routier, ainsi qu’une optimisation de technologies nouvelles – par exemple la voiture électrique, les agrocarburants « durables » et l’hydrogène vert. Les experts préviennent toutefois : tout n’est pas encore opérationnel en la matière.

        Dans tous ces secteurs, un large éventail d’instruments réglementaires « se sont avérés efficaces pour réduire les émissions ». Cet éventail inclut les codes du bâtiment, les règles à fixer en matière d’efficacité énergétique des véhicules ou encore de procédés industriels à faibles émissions.

        3. Agriculture et forêts : alliés pour le développement durable

        Le secteur des sols et de l’agriculture est appelé à se transformer à double titre : les systèmes alimentaires émettent jusqu’à 42 % de GES, rappelle le Giec, et pourtant le monde continue d’avoir faim. La déforestation, elle, induit une large part des émissions de CO2. La bonne nouvelle, insistent les experts, est que les deux maux relèvent du même remède : « Les produits agricoles et forestiers d’origine durable peuvent être utilisés au lieu de produits à plus forte intensité de GES. » Le reboisement ou le développement de couverts végétaux peuvent servir à la fois de ressources alimentaires et de puits de carbone, indispensables pour atteindre la neutralité carbone d’ici à la seconde moitié du siècle.

        Mais, gare, préviennent les experts : ces options de séquestration du carbone sont à double tranchant. Elles offrent des avantages en termes de « biodiversité et de conservation des écosystèmes, de sécurité alimentaire et hydrique, d’approvisionnement en bois, de moyens de subsistance, de régime foncier et de droits d’utilisation des terres des peuples autochtones, les collectivités locales et les petits propriétaires fonciers ». Mais elles génèrent aussi des risques sur tous ces points : reboiser à très grande échelle et sans régulation, ou couvrir les espaces de monocultures à destination énergétique non seulement ne suffira pas à atteindre les objectifs climatiques, mais entrerait en concurrence avec d’autres usages des terres, singulièrement ceux dédiés à l’alimentation.

        4. Des politiques publiques au service de la sobriété

        Agir sur la demande domestique d’énergie et la consommation de biens et services permettrait de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 40 % à 70 % d’ici à 2050, estiment les experts de l’ONU. Cela implique de changer en profondeur nos modes de vies « à l’occidentale ».

        Ainsi, préférer le train à l’avion quand cela est possible permettrait de diminuer de 10 % à 40 % les émissions de l’aviation d’ici à 2040. Vivre sans voiture, passer à un régime alimentaire composé de peu de produits animaux, opter pour le tourisme local ou changer son système de chauffage peuvent « réduire l’empreinte carbone d’un individu jusqu’à 9 tonnes d’équivalent CO2  » par an, évalue le Giec, lequel ne met pas pour autant tout le monde dans le même sac. « L’empreinte carbone moyenne par habitant en Afghanistan n’atteint même pas 1 tonne, quand celle d’un Français atteint un peu plus de 10 tonnes », illustre-t-il, rappelant que « la moitié la plus pauvre de la population mondiale est responsable d’environ 10 % » des émissions liées à la consommation, alors qu’environ 50 % de ces émissions peuvent être attribuées aux 10 % les plus riches.

        Pas question, en outre, de ramener ces changements à des responsabilités individuelles. « Disposer des politiques publiques, des infrastructures et de la technologie pour rendre possibles les changements dans nos modes de vie et nos comportements (…) offre un important potentiel inexploité », souligne Priyadarshi Shukla, coprésident du groupe de travail. Les experts insistent, enfin, sur l’enjeu démocratique : l’engagement citoyen dans des cadres de délibération inclusifs sera déterminant pour engager les bons mouvements de société.

        rapport du giecRéchauffement climatique
        New York Times - World

        (Bangkok): A Push for Parentheses Miffs Thais (Who Have Bigger Problems)

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        Bangkok Dispatch

        The government wants Thailand’s capital to be known around the world as Krung Thep Maha Nakhon (Bangkok). Thais don’t object to the name, but they’d prefer their leaders focus on fixing the economy.

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        By Hannah Beech

        BANGKOK — Each morning in her market stall in the Bangkok Noi district of the Thai capital, Jintana Rapsomruay rolls balls of dough into a snack known for its resemblance to the eggs of an oversize lizard. The sweet treat, which looks like a doughnut hole, was supposedly invented by a consort of the first king of the Chakri Dynasty, which continues to reign 240 years later.

        The 18th-century monarch liked to nosh on the eggs of water monitor lizards, so the story goes, but the concubine couldn’t get her hands on any, so she substituted dough stuffed with sweet bean paste. The king — among whose accomplishments was moving the Thai capital to its present location — was pleased.

        The snack remains popular to this day, but Ms. Jintana can barely get by. Like millions of Thais struggling amid the coronavirus pandemic, her income has plummeted by half.

        That is why Ms. Jintana, 60, says she is mystified, and miffed, by all of the time and attention given to the debate in Thailand over whether the capital should be known internationally as “Bangkok,” after the old riverside settlement where she lives, or “Krung Thep Maha Nakhon.”

        “If I were the government, I would first take care of my people and fix the economy instead of making a fuss over a name for political reasons,” she said. “There are more important things to do.”

        The formal name of the capital of Thailand runs 168 letters, so long that it has entered the Guinness World Records: Krung Thep Maha Nakhon Amon Rattanakosin Mahinthara Ayuthaya Mahadilok Phop Noppharat Ratchathani Burirom Udomratchaniwet Mahasathan Amon Piman Awatan Sathit Sakkathattiya Witsanukam Prasit.

        None of those 168 Thai letters, it should be noted, spells out “Bangkok.”

        The full moniker means City of Angels, Grand City of Immortals, Magnificent City of Nine Jewels (and so on and so on). It is drawn from the holy Pali and Sanskrit languages used in Buddhist and Hindu texts.

        In February, the Office of the Royal Society, the official guardian of the Thai language, issued a decision that appeared to underscore its position that the capital should be known everywhere as Krung Thep Maha Nakhon, rather than Bangkok.

        The Royal Society’s ruling was subtle, rendering the formal name for international purposes as “Krung Thep Maha Nakhon (Bangkok),” rather than what it had been: “Krung Thep Maha Nakhon; Bangkok.”

        “By using the parentheses, this punctuation mark emphasizes the importance of the name in front of the parentheses,” said Santi Phakidkham, the deputy secretary general of the Office of the Royal Society.

        The Thai cabinet — headed by Prime Minister Prayuth Chan-ocha, a former military chief and leader of the 2014 coup — approved the Royal Society’s ruling with its own decree, making a parenthetical Bangkok the law of the land.

        The shift from semicolon to parentheses has provoked public dissatisfaction. But it’s not the name itself to which anyone really objects; the capital is universally known to Thai speakers as Krung Thep, or, by the initials “Kor Tor Mor.”

        Rather, the way an elite clique did the update is what bothered some in a populace that appears increasingly unwilling to accept diktats from royalist, tradition-bound institutions.

        “Using Krung Thep over Bangkok is crazy to the point of being idiotic,” said Charnvit Kasetsiri, a Thai historian and former rector of Thammasat University in Bangkok. “The upper-class Thais love to do this kind of thing, changing common names, real Thai names, into these fancy, partly Pali, partly Sanskrit, mixed up names.”

        Mr. Charnvit noted that other Thai city names have been gussied up over the years, leading to confusion among locals who continue to refer to their hometowns by the older names. Korat, for instance, is formally known as Nakhon Ratchasima. On road signs, the more common form is sometimes appended in parentheses.

        The government’s push to use what it considers a loftier name for the capital comes amid broader efforts to update international nomenclature, including President Recep Tayyip Erdoğan’s campaign to change Turkey to Türkiye and a push to refer to the capital of Ukraine as Kyiv rather than the Russian Kiev, a change The New York Times recently adopted.

        It also comes amid a global movement to address the legacy of colonialism, including in place names.

        But Thailand is the one country in Southeast Asia never to have been colonized, and the name Bangkok is not a relic of empire.

        At a time when so many in Thailand are suffering from the economic fallout of the coronavirus pandemic, some Thais are wondering whether an official policy of Krung Thep Maha Nakhon (Bangkok) is really among the most pressing issues for the government.

        “I don’t want to say more about the capital name because I don’t have good connections,” Ms. Jintana said, her fingers rolling dough. “But what I know is that all these people, they don’t even see vendors like me as human.”

        While a mass protest movement has stalled, discontent with Mr. Prayuth’s government simmers. Some critics of the coup that brought him to power fled overseas and turned up dead. Dozens of young protest leaders have been imprisoned.

        Prosecutions of royal defamation have increased sharply, with a former civil servant sentenced last year to more than four decades in prison. Some protest leaders have called for the monarchy to submit to the Constitution and are now facing, collectively, hundreds of years in prison for lèse-majesté, which criminalizes criticism of senior members of the royal family.

        “People across Thailand, not just the young, recognize the argument of reforming the monarchy,” said Netiwit Chotiphatphaisal, who was elected president of the Student Union at Chulalongkorn University in Bangkok. “It’s not marginal, it’s mainstream.”

        Mr. Netiwit lost his position in February after the school administration determined that he was connected to an event involving activists who have called for monarchical reform.

        Some Thais are more enthusiastic about the government espousing the longer name.

        On a recent morning, Vichian Bunthawi, 88, a retired palace guard, sat cross-legged on a bench at the sleepy railway station in Bangkok Noi. The capital should be known around the world as Krung Thep Maha Nakhon, he said, remembering how his primary schoolteacher would write the full name on the chalkboard.

        “Krung Thep Maha Nakhon is the name of the capital,” he said. “It is where the king lives.”

        The first king of the Chakri Dynasty, Rama I, moved the capital in 1782, from the left bank of the Chao Phraya River, where the Bangkok Noi district is, to the east bank. On marshy ground, he and his successors built gilded, jeweled palaces. The full name of Krung Thep Maha Nakhon includes a paean to “an enormous royal palace resembling the heavenly abode in which the reincarnated god reigns.” In Thai tradition, the king is semi-divine.

        2 MILES

        SIRAT EXPWY.

        9

        BANGKOK

        NOI

        Chao Phraya R.

        Bangkok

        laos

        Thailand

        Bangkok

        cam.

        vietnam

        Map data from OpenStreetMap

        By The New York Times

        In 1932, absolute monarchy was abolished, but the royal family still retains an enormous presence in Thai life. Giant posters of King Maha Vajiralongkorn Bodindradebayavarangkun and Queen Suthida Vajiralongkorn Na Ayudhya, the current king’s fourth wife, tower over public places.

        The king, whose lavish lifestyle contrasts with the austerity forced upon many Thais by the pandemic, spends most of his time in Germany.

        Whether as Krung Thep Maha Nakhon or Bangkok, the character of the capital has changed drastically over the decades. City planners filled in the canals that used to be the city’s transportation arteries. Rice paddies gave way to malls and condominiums.

        In a back alley behind a Buddhist temple in Bangkok Noi, Chana Ratsami still plays a Thai xylophone. His wife’s family of palace attendants lived in Bangkok Noi for generations.

        Now, he said, the lane’s residents are mostly migrants from upcountry.

        “They don’t know the history of this place,” he said, describing how the traffic-choked road at the end of the lane used to be a canal with boats floating past, filled with flowers and fruit. “I miss the old city, no matter what it’s called.”

        Muktita Suhartono contributed reporting.

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        France24 - World

        IS captives were forced to sing 'Hotel Osama', recounts French hostage

        Issued on: 07/04/2022 - 01:55

        NEWS WIRES

        A French journalist held by the Islamic State in Syria testified Wednesday that he and other hostages were forced by their captors to sing a depraved parody of the Eagles song "Hotel California" called "Hotel Osama."

        "It was terrifying for us, a joke for them," Nicolas Henin said at the trial of El Shafee Elsheikh, a 33-year-old former British national.

        Elsheikh is accused of involvement in the murders of American journalists James Foley and Steven Sotloff and aid workers Kayla Mueller and Peter Kassig.

        Henin is one of several former hostages who have testified at the trial in federal court of the alleged member of the notorious IS kidnap-and-murder cell known as the "Beatles."

        Henin said the words to "Hotel Osama" included the original lyrics from "Hotel California" about checking in but never leaving, but with a twist.

        "If you try, you'll die Mr. Bigley style," the lyrics went, a reference to British engineer Kenneth Bigley, who was beheaded in 2004 by Jordanian Abu Musab Zarqawi, head of the Al-Qaeda terror network in Iraq.

        Henin said he was captured in June 2013 on his fifth reporting trip to Syria.

        He was held alone for two days in a bathroom but managed to escape by breaking bars on the windows with a broom.

        After running the whole night, he arrived at a village at dawn and spoke to two men in pyjamas.

        "Unfortunately they were IS fighters," he said.

        Returned to captivity, he was beaten and taken outside and "hung in the air for a couple of hours" with his hands and feet chained together.

        'They were terrified' 

        Henin was later placed with other hostages including Frenchman Pierre Torres and Danish photographer Daniel Rye Ottenson.

        British aid worker David Haines and Italian relief worker Federico Motka arrived later.

        After being taken to another prison, three guards arrived one day speaking with British accents.

        Haines and Motka told the other hostages they were the "Beatles," Henin said, using the nickname given to the jihadist jailers because of their British accents.

        "They were terrified," he said of Haines and Motka. "Shaking."

        They were later joined by Sotloff, Foley, John Cantlie, a British journalist captured with Foley, Toni Neukirch, a German citizen, and five Doctors Without Borders (MSF) workers.

        He said the Beatles would come around once or twice a week, "sometimes for a round of beatings."

        After his release in April 2014, Henin provided the authorities with information that was used in a rescue attempt.

        "I spent a long time with agencies, describing the location, giving details to the person in charge of preparing the raid," Henin said.

        The US-led rescue mission was launched on July 4, 2014 but the hostages had been taken elsewhere just days earlier.

        "They had been moved prior to the operation," said Robert Daniel Story, an FBI special agent who was involved in preparations for the raid and took the witness stand after Henin.

        "We were very disappointed," Story said.

        The "Beatles" held at least 27 foreign hostages in Syria between 2012 and 2015.

        A number of European journalists and aid workers were released after ransoms were paid but the Americans – Foley, Sotloff and Kassig – were killed and videos of their murders released by IS for propaganda purposes.

        Mueller was reportedly handed over to IS leader Abu Bakr al-Baghdadi, who allegedly raped her repeatedly before killing her.

        Elsheikh and another former British national, Alexanda Amon Kotey, were captured in January 2018 by a Kurdish militia in Syria.

        They were turned over to US forces in Iraq and flown to Virginia in 2020 to face charges of hostage-taking, conspiracy to murder US citizens and supporting a foreign terrorist organization.

        Kotey pleaded guilty in September 2021 and is facing life in prison.

        "Beatles" executioner Mohamed Emwazi was killed by a US drone in Syria in 2015, while the fourth member of the cell, Aine Davis, is imprisoned in Turkey after being convicted of terrorism.

        Elsheikh has denied the charges, and his lawyers claim his arrest is a case of mistaken identity.

        (AFP)

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        UK-born IS group 'Beatle' pleads guilty to role in hostage murders

        Alleged IS militants, the 'Beatles', charged in US over hostage deaths

        Syria

        IS group frees hundreds of hostages 'used as human shields’ in Syria's Manbij

        Valeurs Actuelles

        Une histoire de la famille Peugeot

        Sur la couverture, une photo en noir et blanc de l’équipe première du Football club de Sochaux-Montbéliard (FCSM), pour la saison 1980-1981, l’année de la demi-finale en Coupe de l’UEFA. Au centre le gardien, Albert Rust, cheveux bouclés, ballon en main. À sa droite, la moustache de l’attaquant vedette, Patrick Revelli. Au-dessus du short Adidas en synthétique, un maillot rustique frappé du lion – celui de Belfort et, bien sûr, celui de Peugeot, dont le nom apparaît en grand, à l’arrière-plan, sur le toit de la tribune du stade Auguste-Bonal, ancien stade de la Forge.

        C’est d’une forge que tout est parti ; une forge qui fut un moulin. Un cours d’eau, du minerai de fer, l’aventure pouvait commencer. Nous sommes à Hérimoncourt, dans le Doubs, au début du XIXe siècle. La famille Peugeot, qui ne porte pas encore un nom de voiture, va très vite bâtir un empire. Bientôt, toute la région lui appartiendra : « les logements, les lignes de transport, les magasins d’alimentation, les lavoirs, les sociétés de distribution d’eau et d’électricité », écrit Jean-Baptiste Forray. Du berceau au tombeau ! « Ici, tout le monde est, a été ou sera Peugeot. »

        Après les crinolines, les poivrières, les pelles, les premiers vélos, place aux voitures. À Sochaux-Montbéliard, cinq générations d’ouvriers vont fabriquer quelque 23 millions de 403, 504 et autres 605. « Ces travailleurs , écrit Forray, ont été les fers de lance des Trente Glorieuses. Les artisans du boom de l’automobile. Il y avait, chez eux, une fierté du devoir accompli. » Les “Peuge” étaient viscéralement attachés à leur boîte, pour laquelle ils travaillaient de père en fils. Dans les années 1970, Peugeot-Sochaux était, avec 42 000 salariés, le premier site industriel d’Europe. Comme souvent, la firme s’est aussi donné une vitrine, éminemment populaire : une équipe de football. Fondés en 1928, longtemps détenteurs du record du nombre de saisons passées dans l’élite (66), les Lionceaux du FCSM incarnent Peugeot comme Peugeot incarne Sochaux.

        Malheureusement, l’histoire est passée par les marches de l’Est comme elle est passée partout en France – l’un des grands mérites de l’ouvrage de Jean-Baptiste Forray étant de toucher à l’universel en se plongeant dans le particulier d’un exemple. L’histoire est passée, et elle a beaucoup cassé, à Sochaux-Montbéliard comme ailleurs. La famille a perdu le contrôle de son empire. Peugeot est devenue PSA puis Stellantis. Le patron, Carlos Tavares, dont l’auteur livre un portrait plus amer que cruel (assorti de ce bon mot de supporter déçu : « On est tombé sur le seul Portugais qui n’aime pas le foot »), n’est pas à proprement parler un nostalgique. Il n’est pas non plus bling-bling. Seulement, c’est un gagneur. « Pour lui, Sochaux est entre très loin et nulle part », écrit l’auteur. On traque les coûts partout. Les 42 000 salariés du site ne sont déjà plus que 6 000, mais on peut toujours faire mieux. Et puisque le moindre euro doit être dépensé utilement, adieu les Lionceaux ! En 2014, Peugeot lâche le FCSM, qui vient d’être relégué en Ligue 2, où il se trouve encore.

        C’est ainsi que meurt un club, c’est ainsi que se dissout lentement un patrimoine, que se détache un lambeau de la chair de la France, que s’oublie une histoire. Le FCSM remontera peut-être en Ligue 1. Une nouvelle industrie redynamisera peut-être ce territoirer. Stellantis deviendra peut-être le leader mondial des véhicules hybrides. Peu importe ! Comme le prophétisait Péguy : « Je ne dis pas : “Le peuple est perdu. ” Je dis : “Nous avons connu un peuple que l’on ne reverra jamais. ” »

        Au cœur du grand déclassement, la fierté perdue de Peugeot-Sochaux, de Jean-Baptiste Forray, Les Éditions du cerf, 304 pages, 20 €.

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        El País (ESP)

        La lista de la compra

        La primavera ha explotado ya en el mercado y la frutería: las fresas nos seducen con su color y aroma para que nos olvidemos de que si no nos la comemos en 24 horas se autodestruirán, las espinacas, las alcachofas y los espárragos brillan en todo su esplendor y las acelgas nos recuerdan que ellas aún tienen para rato. Si quieres añadir estos ingredientes de temporada -y algunos más- en tu menú y no vas a tener tiempo para ir cocinando día a día, es posible que estas ideas para hacerlo del tirón y vivir de rentas el resto de la semana te sean útiles.

        Encenderemos el horno durante una hora y media aproximadamente, y en este tiempo cocinaremos gran parte de las verduras que vamos a consumir durante la semana: llenar este electrodoméstico es una de las mejores maneras de optimizar su coste. Si tienes por ahí una coliflor que amenaza con quedarse orbitando en la nevera y te sobra un rinconcito, trocéala, alíñala bien y súmala al batch para picar con el untable o sola. Si lo que tienes son unos tomates cherry que resultaron un pelín sosos, ponlos en una bandejita con aceite, vinagre, ajo y hierbas y tras 20 minutos de asado se convertirán en una bomba de sabor para las tostadas del desayuno.

        Otro truco que vamos a usar para optimizar tiempo y energía es preparar un pisto que servirá tanto para cenar con unos huevos revueltos como de sofrito base para un guiso rápido de garbanzos y alcachofas. ¿Quieres sacarle más partido todavía? Prepara el doble y congela, siempre bien etiquetado con la fecha en la que se preparó y en un envase que no deje entrar el frío -que degradaría el pisto- ni los olores. Tanto el pollo con champiñones como los garbanzos con alcachofas, la crema de verduras -llevándola a ebullición antes de comerla para que recupere la textura- o las verduras asadas pueden congelarse. Si nos acordamos de pasarlos el día anterior a la nevera para que se vayan descongelando sin cambios bruscos de temperatura, mucho mejor.

        Seguimos sin incluir los desayunos, meriendas o picoteos en la organización semanal, ya que estos no necesariamente se cocinan. De nuevo recomendamos dejar algunos de los básicos —en cada casa son diferentes— preparados en una bandeja dentro de la nevera para no tener que pensar demasiado mientras todavía luchas por despertarte. Yogur o kéfir, leche o bebida vegetal con copos de avena para tomar fría o caliente -tal cual o con un poco de chocolate 70%, coco rallado, cacao o pasas, orejones o dátiles picados, frambuesas o arándanos-, queso fresco o quark, pechuga de pavo o de pollo asada y loncheada, hummus o cualquier otro untable de los que hemos preparado por aquí, fruta de temporada o aguacate, huevos duros, queso fresco, pepino o tomates cherry para comer en tostada o bocadillo.

        Cenas

        • Garbanzos con alcachofas + untable de mejillones, judías y aguacate

        • Pasta integral con guisantes, leche evaporada y queso curado + zanahoria y remolacha asadas con vinagreta de nueces

        • Crema de calabacín y boniato asados con yogur y romesco + huevos revueltos con pisto

        • Pollo con champiñones + arroz integral + acelgas salteadas con ajo

        • Empedrat de judías con bonito, espárragos y cebolla asados, vinagreta de chalota y alcaparras + caballa en papillote cítrica

        Comidas

        • Garbanzos con alcachofas + huevos revueltos con pisto

        • Crema de calabacín y boniato asados con yogur y romesco + empedrat de judías con bonito, espárragos y cebolla asados, vinagreta de chalota y alcaparras

        • Caballa en papillote cítrica + patatas asadas + acelgas salteadas con ajo

        • Pasta integral con guisantes, leche evaporada y queso curado + zanahoria y remolacha asadas con vinagreta de nueces

        • Pollo con champiñones + untable de mejillones, judías y aguacate + pan integral

        Preparación

        1. Preparar los ocho paquetitos de caballa repartiendo en la base de un papel de horno un limón y una lima en rodajas, un poco de ajo laminado, hierbas al gusto y encima una caballa de ración sin cabeza y sin tripas, salpimentada y con la piel hacia arriba. Cerrar los paquetitos doblándolos muy bien para que no se pierdan los aromas ni los jugos. Poner en la nevera o congelar (dentro de una bolsa o tartera para que el frío no queme el pescado). Cuando lo vayamos a cocinar, poner los paquetitos en una cazuela a fuego medio tapada -para crear una especie de horno- y dejar entre cuatro y siete minutos, según guste más o menos hecho.
        2. Encender el horno a 180 grados y distribuir en sus dos bandejas 12 zanahorias frescas cortadas en 4 a lo largo, 6 remolachas frescas peladas y troceadas, 4 boniatos medianos, 4 calabacines medianos, 4 cebollas, 4 patatas de ración y, en una bandejita, 600 g de espárragos verdes troceados y aliñados con un poco de aceite y sal.
        3. Cocinar al microondas ocho alcachofas enteras lavadas -puede ser en dos tandas- durante 8 minutos. Pasado este tiempo, con mucho cuidado para no quemarnos -podemos usar unas pinzas o usar un paño de cocina limpio- apretar un poco la base de una de las alcachofas: si ceden a la presión están listas, si están muy duras programar dos minutos más. Cuando estén listas, destapar y esperar hasta que se puedan manipular sin quemarse. Quitar las hojas exteriores como se vé en este vídeo, cortar las puntas y cortar las alcachofas en 4 a lo largo. Reservar.
        4. Pasados 15 minutos, remover los espárragos, las remolachas y las zanahorias. En unos 10 minutos más los espárragos estarán listos, las remolachas y las zanahorias necesitarán unos 15, las patatas unos 45 minutos y los boniatos, las cebollas y los calabacines hasta una hora en total (vigilar a partir de los 45 minutos).
        5. Preparar una vinagreta con 150 ml de aceite de oliva, vinagre de manzana o jerez al gusto, sal, pimienta y 80 g de nueces picadas. Aliñar las zanahorias y la remolacha asadas tal y como salgan del horno, para que con el calor absorban el aderezo.
        6. Cuando podamos manipular las verduras asadas sin quemarnos, pelar y trocear dos cebollas y los boniatos, y ponerlas en una olla con los calabacines troceados. Añadir 1,2 l de caldo de verdura y curry en polvo al gusto. Llevar a ebullición cinco minutos, añadir 4 yogures naturales y triturar hasta conseguir la textura deseada: la crema está lista.
        7. Pelar y cortar en tiras las dos cebollas asadas restantes. Mezclar con los espárragos y las judías cocidas bien escurridas. Preparar una vinagreta con 3 o 4 chalotas picadas, un par de cucharadas de alcaparras, 150 ml de aceite, sal, pimienta y vinagre al gusto. Acabar de montar la ensalada la misma mañana, añadiendo cada vez la mitad del bonito escurrido (si es en buen aceite de oliva, podemos eliminar el de la vinagreta y usar el de la conserva).
        8. Trocear en dados 3 cebollas, 3 calabacines medianos, 3 berenjenas, 3 pimientos rojos y 2 pimientos verdes. Cocinar en una olla a fuego medio con un poco de aceite, sal y pimienta, removiendo de vez en cuando hasta conseguir un pisto. Reservar ⅓ en la misma olla para usar como sofrito base de los garbanzos y el resto para las dos cenas de huevos revueltos (en cada una de ellas poner 8 huevos salpimentados con la mitad del pisto reservado a fuego suave, removiendo sin parar hasta conseguir una textura cremosa).
        9. Añadir al pisto reservado en la olla las alcachofas y los garbanzos cocidos con su líquido de conservación, un poco de pimentón y, si hiciera falta, un chorrito de agua o caldo de verdura. Llevar a ebullición durante cinco minutos, ajustar de sal y condimentos y los garbanzos con alcachofas ya estarán listos.
        10. Poner 4 cebollas peladas y troceadas en una cazuela con un poco de aceite y sal y dorarlas a fuego medio. Cuando estén, retirar la mitad y añadir los contramuslos de pollo troceados, dejando que se doren unos tres minutos, removiendo. Añadir los champiñones laminados y unos 150 ml de vino blanco, sal, pimienta, tomillo y romero. Guisar todo durante unos 10 minutos: el pollo con champiñones está listo.
        11. Recuperar el resto de la cebolla, añadir la leche evaporada y cocinar cinco minutos. Añadir los guisantes descongelados y cocinar tres minutos más. Añadir la pasta cocinada un minuto menos de lo que recomiende el fabricante y dejar que se acabe de cocinar en la salsa un minuto, añadiendo el queso curado rallado y mucha pimienta.
        12. Poner en un bol las 2 latas de mejillones, los 800 g de judías y los 3 aguacates y un poco de sal y pimienta. Tritura con ayuda de una batidora y, si crees que le hace falta, añade un poco más de vinagre y pimentón.
        13. Cortar 2 pepinos, 4 zanahorias y un pimiento en palitos. Estas crudités en un tarro o bolsa de silicona bien cerrada aguantarán bien tres días en la nevera: en ese momento habrá que repetir el proceso con el resto para acompañar el untable el resto de la semana.
        14. Lavar y trocear las acelgas. Pelar y laminar ocho dientes de ajo, dorarlos en una cazuela con un poco de aceite. Añadir primero las pencas de las acelgas con sal y pimienta, añadir un chorrito de agua y tapar para que se cocinen al vapor unos cuatro minutos. Añadir las hojas y tapar dos minutos más. Rematar con un poco de pimentón y vinagre a fuego alegre: las acelgas salteadas con ajo están listas.

        Fruta y verdura

        8 alcachofas, 3 aguacates medianos, 8 patatas de ración, 2 limones, 2 limas, 3 cabezas de ajo, 20 zanahorias frescas, 6 remolachas frescas, 4 boniatos medianos, 7 calabacines medianos, 11 cebollas, 600 g de espárragos verdes, 3 o 4 chalotas, 3 berenjenas, 5 pimientos rojos, 2 pimientos verdes, 300 g de champiñones, 4 pepinos, 1,2 kg de acelgas frescas.

        Aves

        16 contramuslos de pollo deshuesados.

        Carnicería

        12 salchichas.

        Lácteos

        4 yogures naturales, 500 ml de leche evaporada, 200 g de queso curado.

        Pescadería

        8 caballas de ración sin cabeza ni tripa, abiertas en libro.

        Además

        1,5 kg de garbanzos cocidos, 2 latas grandes de mejillones en escabeche, 600 g de judías, 800 g de pasta integral al gusto, aceite de oliva, vinagre de manzana o jerez, sal, pimienta, 80 g de nueces, curry en polvo, 1,2 l de caldo de verdura, 4 latas de bonito en aceite, alcaparras, 2 kg de judías (alubias) cocidas, pimentón, vino blanco, 800 g de guisantes descongelados, tomillo, romero.

        New York Times - World

        A Bomb Crater as Business Partner for a Pit Stop on an Afghan Highway

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        Afghanistan Dispatch

        Along a lonely stretch of what was once the most dangerous road in Afghanistan, everyone slows down when they reach Hafiz Qadim’s mud brick shop. It’s not the food. Or the gas. It’s the big hole.

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        By Thomas Gibbons-Neff and Yaqoob Akbary

        Thomas is the Kabul bureau chief. In December, he and Yaqoob, a reporter, traveled the highway from Kabul to Kandahar and made a pit stop at a small shop that’s part of a much bigger story.

        ALONG HIGHWAY 1, Afghanistan — The Bomb Crater Stop ’N’ Go is not the actual name of this shop along a desolate stretch of highway in rural Afghanistan. But that’s what it is: a small shed that sells fuel and snacks to passing travelers, right beside a scar in the earth where road and sand meet after an explosion there sometime in the last 20 years of the country’s violent history.

        Hafiz Qadim, the 32-year-old shopkeeper, occasional gas attendant and snack dispenser, has no formal name for his business venture. It sits like a lone beacon of essential provisions among the sand dunes, rock outcroppings and occasional grape fields on the border of Kandahar and Zabul provinces in Afghanistan’s south, where the surrounding mountains cut through the sky like the backs of sleeping dinosaurs.

        It is the only store for miles.

        “I opened this shop after Kabul fell,” Mr. Qadim explained, gesturing toward his new steel roller door and the mud bricks that looked like they were still drying in the sun.

        That was in August, when the capital was seized by the Taliban, consolidating their control of the country.

        While Mr. Qadim is the sole owner, the crater is his de facto silent partner: Its very size forces cars, trucks and buses to slow down enough for their drivers and passengers to notice through their smudged windows what’s for sale. Some keep going, but plenty seize the chance to break for a fuel top up or a selection of rainbow colored energy drinks, bottles of shampoo, pairs of black loafers, assorted biscuits, canned foods, chips or a soda.

        The odd pairing — Mr. Qadim’s shop and this propitious, outsized pothole — are physical manifestations of both Afghanistan’s very long war and its end.

        There is peace now, or at least some version of it that includes the threat of the Islamic State and the fledgling resistance forces arrayed against the Taliban. The highway is quiet enough for new shops like Mr. Qadim’s and for farmers’ fields that can be hoed all the way up to the highway’s edge without fear of being shelled or shot.

        But at what cost, this chance for commerce where there had been none for decades?

        Mr. Qadim knows the answer because he is surrounded by the price he and so many others have paid. He’s reminded of it every day when he comes to work early in the morning and walks across the highway to his home every night. A half mile to the south — where, in the afternoon, rays of sun cut through its looted fortifications — is the abandoned hilltop police outpost where a firefight killed three members of his family.

        Thirteen years ago, when Mr. Qadim was still a teenager, the Western-backed forces of Afghanistan’s government and the Taliban fought bitterly for the road his shop sits beside. In one of those gun battles near the police outpost, his mother, father and one of his sisters were killed.

        Reporting From Afghanistan

        “About 200 people living along on this road were martyred during the war,” Mr. Qadim said bitterly.

        He left his family home soon after, one of the millions of the long war’s internally displaced people who were uprooted by the violence in rural areas and forced into the more secure cities. Zabul Province, where Mr. Qadim lives, was once one of the most violent of the entire conflict.

        From there he built a life in Kabul, with stays also in the cities of Kandahar and Herat, bastions of safety as the war ebbed and flowed across the country.

        TURKMENISTAN

        AFGHANISTAN

        Kabul

        Herat

        WARDAK

        KABUL-KANDAHAR HWY.

        (HWy.1)

        1

        ZABUL

        Kandahar   

        KANDAHAR

        PAKISTAN

        100 miles

        By The New York Times

        He eventually became a truck driver for seven years, shuttling livestock, fruit and wood countless times down the same highway that he now works beside: the 300-mile stretch of road, once deemed the most dangerous in the country, that connects its two largest cities, Kandahar and Kabul.

        Others are also finding new work by the road, now that traffic accidents pose a greater risk than being caught in a crossfire.

        A few miles north of the store, Nur Ahmad, 18, and other grape farmers are planting their crops at the edge of the highway, once too dangerous for any agriculture.

        Planting right up against a busy road is not ideal, but in Afghanistan there is only so much arable land. Every square foot counts, especially with the country hampered by one of the worst droughts in decades, leaving many fields parched and their wells dry.

        “I was jobless so I came here,” Mr. Ahmad said, his shovel striking the dirt between sentences.

        A half-day’s drive from the young grape farmer, among snow-capped mountains and the potato fields of Wardak Province, Wahdat, 12, and his younger brother sifted through the ruins of another old military outpost along the same highway. Their family of five is reeling from the year’s poor harvest. More than half of Afghanistan’s population is currently not eating enough, according to the World Food Program.

        “We are hungry,” Wahdat said.

        With his hands dirty and the shovel almost bigger than him, he had set out on that day’s quest to peel the metal netting from a few remaining barricades at the outpost to use to build a chicken coop for his family’s eight chickens.

        Wahdat doesn’t remember when the outpost he was disassembling was built, who occupied it or when it was abandoned. He just knew that at one point in his short life he was told not to go near it. And now he could.

        The reminders of violence and the war are everywhere along the highway: shell-raked buildings, destroyed bridges, the twisted hulks of vehicles and the abandoned remains of those outposts that had provoked hourslong firefights and retaliatory airstrikes. But by far, the most common cues that war had raged here for years are the bomb craters.

        Some are deep. Some are shallow. Some you can drive through and some you have to veer into oncoming traffic or even pull into a ditch to avoid. They snap axles and pop tires. Sometimes children will try to fill them with dirt, earning donations from passing drivers, only to take the dirt out and repeat the cash grab scheme the next day.

        The Bomb Crater Stop ’N’ Go depends on its adjacent crater as much as a store elsewhere in the world might need convenient parking or inflatable advertising.

        “I can build a shop anywhere on this land,” Mr. Qadim said, gesturing at the expanse of highway in either direction. “But if it is close to this plot,” he said, pointing to the hole, “it is good.”

        A moped pulled up, blasting music (heavily discouraged by the Taliban), and the driver paid him back for a few liters of fuel that he had taken the other day.

        Mr. Qadim doesn’t remember when the bomb went off that made his hole in the road. Or, rather, bombs: Several blasts occurred at this spot, next to a culvert.

        Road culverts and roadside bombs went hand in hand during the war because the shallow ditches and drainage pipes made hiding the explosives there easier for the Taliban. And the nearby outpost only increased the attractiveness of this target.

        But now the culvert was just a culvert, the bomb crater just a pothole, and unlike so many of his fellow countrymen who are grappling with an economic crisis, Mr. Qadim was making more money than he had in his entire life: roughly $100 a month.

        Thanks to that mile marker of violence, the Bomb Crater Stop N’ Go has found a niche market in the middle of nowhere: some gas, some victuals and maybe a few bars of soaps for those who traveled along a road that was slowly coming back to life.

        “I don’t know what the future will be,” Mr. Qadim said. “But I am happy.”

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        Valeurs Actuelles

        Impériale Peugeot 308 Hybrid

        PHILOSOPHIE

        La 308 inaugure le nouveau logo de la marque, un lion conquérant, épuré, véritable blason. Elle a gagné 11 centimètres en longueur et se caractérise par son long capot. Agressivité des lignes, carrosserie sculptée, elle est mieux campée sur la route. L’empattement gagne 55 millimètres, ce qui profite aux passagers à l’arrière. Dans les versions hybrides qui ont retenu notre attention, le confort de conduite atteint un niveau exceptionnel, sans même avoir à recourir à une suspension pilotée. La concurrence ne peut s’aligner sur ce point. Le coffre peut contenir 412 litres sur ce modèle, mais les versions à batterie plafonnent à 361 litres, celle-ci prenant place sous le plancher, au niveau du puits réservé en principe à la roue de secours.

        PRESTATIONS

        D’emblée, l’intérieur nous plonge dans une ambiance très technologique avec le fameux i-Cockpit tant prisé par la clientèle. Le petit volant à méplat très sportif fait son effet. La dalle centrale de 10 pouces fonctionne comme un smartphone désormais. On fait défiler les panneaux visuels comme on tourne les pages d’un livre. En mode navigation, on peut zoomer sur la carte avec deux doigts. L’utilisateur n’est plus piégé par le méandre des menus et dispose maintenant de raccourcis tactiles et personnalisables. Ici, pour retrouver en un éclair sa station préférée, son carnet de contacts ou sa température idéale dans l’habitacle. Sans oublier un rang de boutons classiques pour accéder aux fonctions vitales de l’auto, comme la climatisation ou les aides à la conduite. Un petit bémol toutefois en termes d’ergonomie avec l’écran de conduite, un peu caché par le volant pourtant réglable. Et puis certains seront peut-être déroutés par cet effet 3D pour l’affichage des compteurs.

        TECHNIQUE

        Au volant du haut de gamme hybride de 225 chevaux, on ne se refuse rien. Le 180 chevaux essence couplé à un bloc électrique de 81 kilowatts pousse fort. S’agissant d’une hybride rechargeable, vous pourrez aussi rouler près de 60 kilomètres sans émettre un gramme de CO2. Belle précision dans la conduite, avec une direction saine et informative. Le poids de plus de 1,6 tonne se fait à peine ressentir sur route sinueuse. Peugeot excelle plus que jamais en matière de tenue de route. Cette version de 225 chevaux a une petite sœur de 180 chevaux, à peine moins puissante et aussi agréable. De quoi faire baisser un peu la facture sans renoncer au plaisir. La version break SW fera bien des heureux également. Les versions thermiques classiques (dès 24 800 euros) demeurent l’alternative. Un Diesel figure aussi au catalogue pour les “gros rouleurs”.

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        France24 - World

        Benzema hat-trick puts Real Madrid in command against Chelsea

        Issued on: 06/04/2022 - 23:37

        NEWS WIRES

        Karim Benzema's hat-trick fired Real Madrid to a stunning 3-1 win against Chelsea that put the Champions League holders on the brink of elimination after a dramatic quarter-final first leg on Wednesday.

        Benzema produced a masterclass at Stamford Bridge as the France striker netted twice in the first half with two perfectly-taken headers.

        Kai Havertz reduced the deficit before the interval, but Benzema punished a woeful mistake from Chelsea keeper Edouard Mendy in the second half to complete his treble.

        It was the sublime Benzema's second successive Champions League hat-trick after he single-handedly inspired their epic comeback against Paris Saint-Germain in the last 16 second leg.

        Carlo Ancelotti's side are in pole position to advance to the semi-finals as they return to Madrid for the second leg on April 12.

        After losing to Chelsea in last season's Champions League semi-finals, Real will have the opportunity to exact revenge at the Bernabeu.

        Real won the last of their 13 Champions League titles in 2018 and, while they may not be favourites in this year's tournament, their ruthless victory in west London was a significant statement of intent from the La Liga leaders.

        Chelsea were a shadow of the supremely organised side that marched to their second Champions League crown last year and won six successive games in all competitions before the recent international break.

        Blues boss Thomas Tuchel had dismissed Saturday's 4-1 home defeat against Brentford in the Premier League as nothing to worry about.

        But in truth that shock loss had exposed some major flaws in Chelsea's defence that Real gleefully exploited.

        Ancelotti, who led Chelsea to the Premier League title in 2010, was back on the bench after testing negative for Covid and Real were quickly into their stride.

        An incisive counter saw Federico Valverde and Benzema combine to set up Vinicius Junior for a fierce strike that cannoned off the bar.

        Thibaut Courtois was mercilessly booed by Blues fans on his return to the Bridge, where he spent seven seasons as Chelsea's keeper before joining Real in 2018.

        But there was sweet revenge for Courtois as Benzema put Real ahead in the 21st minute.

        Rapier thrust

        It was a rapier thrust, with Benzema sending Vinicius surging away from the out of position Andreas Christensen.

        Vinicius's cross was perfect for Benzema and he looped a superb header over Mendy into the top corner from 10 yards.

        Benzema was proving Madrid's maestro once again and three minutes later he doubled Real's advantage.

        Showing all his experience, the 34-year-old peeled away from Thiago Silva before planting a clinical header into the far corner from Luka Modric's pin-point cross.

        It was Benzema's 10th Champions League goal this term, equalling the European Cup record for a Frenchman set by Just Fontaine in 1958-59.

        Chelsea were shell-shocked and Dani Carvajal slalomed through for a shot that Mendy blocked before Christensen scrambled it off the line.

        Tuchel's team desperately needed a response and Havertz delivered five minutes before half-time.

        Jorginho's deft cross caught Carvajal ball-watching and Havertz glided behind him to bury a powerful header past Courtois for his 12th goal this season.

        Tuchel sent on Mateo Kovacic and Hakim Ziyech at half-time, but Mendy's nightmare moment arrived just one minute after the break.

        There should have been no danger when Mendy intercepted a long pass outside his area, but the Senegal keeper horribly miscued his ball towards Antonio Rudiger.

        Benzema punished Rudiger's surprising reluctance to commit to the tackle, stealing possession to slot into the empty net as Tuchel looked on in disbelief.

        Benzema is the first player to score hat-tricks in consecutive Champions League knockout ties since Cristiano Ronaldo for Real in 2017.

        Chelsea tried to hit back and Courtois made a brilliant tip-over from Cesar Azpilicueta's strike.

        But Romelu Lukaku's wretched headed miss summed up a night to forget for Chelsea, whose last chance saw their nemesis Courtois deny Reece James.

        (AFP)

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        Chelsea knock out Lille, Villareal stun Juventus to enter Champions League quarter-finals

        Roman Abramovich disqualified as Chelsea director by Premier League

        Football

        Champions League: Benzema hat-trick stuns PSG as Real Madrid make epic comeback

        BBC

        Shanghai Covid lockdown extended to entire city

        Chinese authorities have extended their lockdown of Shanghai to cover all its 25 million people after a fresh surge in Covid cases.

        Initially, there had been separate measures for the eastern and western sides, but the whole city is now subject to indefinite restrictions.

        Shanghai is the largest single city to be locked down to date.

        The important financial hub has battled a new wave of coronavirus infections for more than a month.

        Reported cases have risen to more than 13,000 a day, although the numbers are not high by some international standards.

        Residents in some areas of the city said the strict policy meant no-one was allowed to leave their housing compounds, not even to collect essential provisions.

        They reported difficulties in ordering food and water online, with restrictions on when customers are able to place their orders, because of a shortage of supplies and delivery staff.

        This country's "zero-Covid" system is, at best, struggling to cope.

        China has done Covid lockdowns before, but not on the scale of its financial mega-city.

        The logistical challenges required to confine 25 million people to their homes, while keeping them fed, are huge.

        Social media here is full of angry residents complaining that they can't order food because the delivery system is clogged up.

        Centralised isolation facilities - many using only camp beds, with no showers or other facilities - are bursting with infected people squashed in next to one another.

        One of China's few reliable media outlets, Caixin, has reported that close contacts of infected people will be moved to neighbouring provinces. This could potentially involve hundreds of thousands of Shanghai residents.

        The Chinese government's complete elimination strategy has become something of a mantra, with the government ridiculing other countries for sacrificing their own people on the altar of opening up.

        Some medical specialists here have tried to get the message through that, for a vaccinated person, catching the Omicron variant of Covid will probably not necessitate going to hospital - that you can simply ride it out at home until you recover.

        Few people in China seem to be aware of this. Their officials and state media have kept it from them.

        So the lockdowns continue and it's not only Shanghai closed right now. Jilin City (3.6 million people), Changchun (nine million), Xuzhou (nine million), the steel city of Tangshan (7.7 million) and various other towns and villages are keeping their residents indoors.

        The strain on people, and the economic cost of it all, must be enormous.

        The city is testing the limits of China's zero-Covid strategy, amid growing public anger over quarantine rules.

        The policy sets China apart from most other countries which are trying to live with the virus.

        But the increased transmissibility and milder nature of the Omicron variant has led to questions over whether the current strategy is sustainable in the long run.

        "Currently, Shanghai's epidemic prevention and control is at the most difficult and most critical stage," said Wu Qianyu, an official with the municipal health commission.

        "We must adhere to the general policy of dynamic clearance without hesitation, without wavering."

        On Monday, Shanghai reported a record 13,086 new asymptomatic coronavirus cases, after a city-wide testing programme took samples from more than 25 million people in 24 hours.

        At least 38,000 people have been deployed to Shanghai from other regions, in what state media have said is the biggest nationwide medical operation since the shutdown of Wuhan in early 2020.

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        L'Humanité

        Disparition des dinosaures, ça sent le soufre !

        Actu

        Il y a 66 millions d’années, l’astéroïde qui s’est écrasé sur notre planète aurait soulevé de gigantesques quantités de gaz sulfureux, provoquant un cataclysme encore plus important que ce que l’on pensait. Les dinosaures l’ont subi de plein fouet.

        Anna Musso

        L’astéroïde qui a définitivement exterminé les dinosaures, il y a 66 millions d’années, a provoqué une apocalypse encore plus importante que tout ce que l’on avait imaginé jusqu’ici. C’est ce qu’ont découvert, un peu par hasard, des chercheurs anglo-américains, dont l’ étude vient d’être publiée le 21 mars dans la prestigieuse revue de l’Académie nationale des sciences des États-Unis.

        La disparition de la plupart des espèces animales et végétales

        Comme chacun le sait, cette météorite d’environ 12 kilomètres de diamètre s’écrase à Chicxulub, au large de la péninsule du Yucatan, au Mexique. L’impact, d’une violence inouïe (plusieurs milliards de fois celle de la bombe d’Hiroshima), creuse un cratère gigantesque de 180 kilomètres de diamètre et provoque un enchaînement de catastrophes. Des nuages toxiques s’élèvent jusque dans la stratosphère. Le Soleil disparaît pendant des décennies, provoquant un refroidissement global de la planète et l’arrêt de toute photosynthèse. Des incendies de forêt se propagent à plus de 1 000 kilomètres autour de l’impact, un énorme tsunami inonde les côtes, tandis que des pluies acides modifient durablement la chimie des océans.

        Avec ou sans astéroïde, les dinosaures auraient disparu

        Durant cet « hiver nucléaire », les écosystèmes s’effondrent, entraînant la disparition de la plupart des espèces animales et végétales. Jusqu’à 76 % d’entre elles, selon les estimations. Parmi ces espèces, les dinosaures non aviaires. Ce fut la plus récente des cinq extinctions de masse survenues depuis cinq cents millions d’années, au cours de chacune desquelles la plupart des espèces terrestres ont disparu. Appelée « l’extinction du Crétacé-Paléogène », remontant précisément à 66,038 millions d’années, elle reste la seule provoquée par un impact d’astéroïde.

        Des « signaux géochimiques très inhabituels »

        De façon fortuite, les chercheurs-auteurs de l’article, partis étudier la géochimie des coquillages anciens près de la rivière Brazos, au Texas, assez proche du lieu d’impact de la météorite, décident de prélever quelques échantillons de sédiments sur le site. Grâce à de nouvelles techniques, ils les analysent à l’université de Saint Andrews, en Écosse, et remarquent des « signaux géochimiques très inhabituels » indiquant la présence de soufre dans l’atmosphère, il y a soixante-six millions d’années…

        Les isotopes du soufre (variantes d’un même élément de base) présentent d’infimes changements dans leur masse, explique James Witts, coauteur de l’article, paléontologue et géochimiste, professeur à l’université de Bristol, au Royaume-Uni. De telles variations se produisent quand le soufre entre dans l’atmosphère et interagit avec la lumière ultraviolette. « Cela ne peut arriver que dans deux cas de figure : soit dans une atmosphère dépourvue d’oxygène, soit dans une atmosphère oxygénée où la quantité de soufre est si importante qu’elle est montée très haut dans l’atmosphère », poursuit le scientifique.

        La première preuve directe d’un changement climatique  

        Si un tel constat a déjà été fait aux pôles Nord et Sud, le prélèvement effectué au Yucatan dans des roches marines du Crétacé, à une époque où l’atmosphère était oxygénée, révèle qu’une énorme quantité de soufre s’y est dispersée après l’impact de l’astéroïde. Cet immense nuage sulfureux a provoqué un fort refroidissement de la surface de la Terre pendant de longues années. « Les empreintes uniques que nous avons mesurées dans ces sédiments d’impact constituent la première preuve directe de l’importance des aérosols de soufre dans le changement et le refroidissement catastrophiques du climat », souligne Aubrey Zerkle, coauteur de l’article et experte en isotopes de soufre et en cycles du soufre. « Nos résultats montrent que la quantité de soufre créée par l’impact de cet astéroïde avait été jusqu’à présent sous-estimée », conclut James Witts.

        Le lieu de ce méga-cataclysme n’a pas arrangé les choses. Une grande partie du soufre soulevé par l’impact de l’astéroïde provenait du calcaire de la péninsule volcanique du Yucatan : « Si l’astéroïde avait frappé ailleurs, il n’y aurait peut-être pas eu autant de soufre libéré dans l’atmosphère et le changement climatique qui a suivi n’aurait peut-être pas été aussi grave, et l’extinction également », suppose James Witts.

        Le processus d’extinction reste complexe

        S’il est bien établi que les dinosaures ont vécu jusqu’à il y a soixante-six millions d’années, et que la chute de l’astéroïde leur a été fatale, leur processus d’extinction reste complexe. Certains scientifiques estiment que d’intenses éruptions volcaniques survenues en Inde auraient contribué à la disparition de ces animaux fascinants, tandis qu’une récente étude française montre que la diversité des dinosaures commençait déjà à décliner depuis dix millions d’années avant l’impact de l’astéroïde à cause de la chute des températures. Les dinosaures n’auraient pas pu s’adapter très longtemps à un tel environnement. Le cataclysme provoqué par l’astéroïde mêlé au soufre contenu dans le sol de Chicxulub ne leur ont laissé aucune chance.

        sciencesdinosauresastéroïdesgaz
        L'Humanité

        La science des rézosociaux

        Chronique

        Sylvestre Huet

        « Suivez la science ! » clament des manifestants ­juvéniles exigeant des politiques contre la menace climatique. On aimerait bien entendre le même slogan à propos des réseaux sociaux numériques des géants Facebook ou Twitter. Car, nous dit la science, ils sont dangereux. En 2018, la revue Science proclamait que, sur Twitter, le faux se répand plus vite et plus fort que le vrai. La faute à l’attraction humaine pour ce qui sort de l’ordinaire, un trait issu de notre histoire évolutive. L’observation serait aujourd’hui contestée, mais d’autres scientifiques sont venus apporter leur analyse.

        Selon des spécialistes de l’évolution, ces plateformes ­exploitent le besoin humain pour la validation de nos opinions par l’entourage et la conversation permanente. Un atout dans les temps anciens où l’homme devait inventer la société et le langage. Aujourd’hui, un mécanisme dévastateur de l’esprit critique et de la démocratie. Comme l’appétit pour le sucre : il y a des dizaines de milliers d’années, il favorisait la recherche d’aliments efficaces, c’est devenu une cause de l’épidémie mondiale d’obésité.

        Les géants du Net conduisent la plus grande expérience de psychologie sociale jamais réalisée en promouvant des comportements « de polarisation, tribaux et de désinformation », accuse Zeynep Tufekci, sociologue à la Columbia University (1). Avant la pandémie de Covid, des scientifiques craignaient que des populations ne s’affrontent pour piller des camions pleins de vaccins en cas de menace sur leur santé. Effarés, ils constatent que le quart des adultes états-uniens ne sont pas vaccinés, victimes d’un bullshit massif ­déferlant via les réseaux numériques.

        Le problème est civilisationnel. Comment affronter les défis planétaires sans une approche rationnelle, fondée sur le partage des connaissances ? Et politique. Car les propriétaires de ces plateformes vendent leurs utilisateurs aux annonceurs publicitaires. Plus les trafics accélèrent, plus le faux se répand, plus ils gagnent de l’argent par centaines de milliards. Il faut une science de cette crise de la désinformation pour mieux la comprendre. Il faut aussi une politique pour que les tuyaux du Net se remplissent de vrai et se vident du faux. L’idée que ce problème n’a rien à voir avec leur propriété et les milliards de profits générés par la seule publicité, mais se résume aux algorithmes et à la psychologie sociale, semble alors d’une grande naïveté.

        la chronique scientifique de sylvestre huet la chronique scientifique de sylvestre huet
        Valeurs Actuelles

        [Edito] Mickaël Fonton – Pourquoi les gilets jaunes n’auraient jamais dû quitter les ronds-points

        En délaissant leur mode de protestation original pour des manifestations plus conventionnelles, les gilets jaunes ont perdu leur identité et permis le maintien en vie d’une extrême gauche dont l’emprise sur le pays est pourtant à l’origine de leur malheur.

        Tout ça pour ça ! S’ils avaient su, les pauvres, à quel point leur mouvement se retournerait contre eux, il y a fort à parier qu’ils ne l’auraient jamais sorti, leur gilet jaune. Ils l’auraient laissé dans leur voiture, à prendre la poussière, objet moche et très largement inutile qu’on s’est quand même forcé à acheter pour éviter de se prendre une amende – déjà une amende – en cas de contrôle policier.

        Mais il était fort, le ras-le-bol, l’impression que trop, c’est trop, que ça va deux minutes, le foutage de gueule. « Qu’est-ce que vous faites du pognon ? » avait lancé Jacline Mouraud. C’est vrai : qu’est-ce qu’on fait du pognon, en France ? Ce pognon que l’Etat nous prend, parce que c’est son droit, sous formes d’impôts et de taxes aussi diverses que variées. Ce pognon qu’on lui donnait sans râler depuis des décennies parce qu’on était obéissants, honnêtes et qu’on croyait qu’il s’en servait encore plutôt pas mal, l’Etat, de notre argent. Pour nous défendre, nous protéger, instruire nos enfants et soigner nos vieux. Or ce qu’on voit, en fait, depuis le début, depuis qu’on paye des impôts, soit trente ou quarante ans, ce qu’on voit c’est que tout ça, ce sont des conneries. On paye toujours plus d’impôts, on est toujours plus ponctionnés, rackettés, de tous les côtés, on peine à boucler les fins de mois et, en plus, on se fait engueuler et tout ça pour rien ou presque. Pour plus d’insécurité, plus de déracinement, plus de solitude, plus de chômage. Il monte forcément aux lèvres l’envie de gueuler, l’envie de demander des comptes. « Rend le pognon, Macron ! »

        On paye toujours plus d’impôts, on est toujours plus ponctionnés, rackettés, de tous les côtés, on peine à boucler les fins de mois et, en plus, on se fait engueuler et tout ça pour rien ou presque

        Le cri originel des gilets jaunes, c’est ça. Ce n’est pas « donne-nous du pognon », ce n’est pas la demande éternelle de toujours plus de moyens, c’est très différent. C’est le refus de se voir encore et toujours ponctionnés pour toujours plus de bêtises. On connait la chanson. Comme Brel, elle dit aux gilets jaunes :

        « Tais-toi donc, grand Jacques », c’est pour la solidarité avec les pauvres. Et le gilet jaune de répondre : d’accord, d’accord. « Tais-toi donc, grand Jacques », c’est pour aider les sans-papiers. D’accord, d’accord. « Tais-toi donc, grand Jacques », c’est pour lutter contre l’homophobie. D’accord, d’accord. « Tais-toi donc, grand Jacques », c’est pour sauver la planète. Et là nos grands Jacques se reprennent soudain et disent : stop. Assez ! Non possumus. Plus prosaïquement : « Non mais ce n’est pas bientôt fini ces conneries ? Quoi le climat ? Merde le climat ! C’est ma famille que je vois. Mon usine qui ferme. Mon village déserté. Mon église en ruines. Ne me fait pas chier avec ton écologie, connard ! Arrête, avec tes leçons de morale, avec tes leçons tout court, toi dont les diplômes ne valent pas mon Bac ou le certificat d’études de mon père. Ne nous fais pas chier, t’entend ? »

        Cette certitude soudaine que tout ce qu’on nous a vendu (modèle social, Etat providence, valeurs de la République, transition écologique et solidaire) s’avère être une fantastique machine à fabriquer de la misère sous toutes ses formes

        Ce coup de gueule, ce sursaut vital d’un pays profond qui sent qu’il est déjà tard, qu’il est pire que tard, qu’il va bientôt être vraiment trop tard, cette certitude soudaine que tout ce qu’on nous a vendu (modèle social, Etat providence, valeurs de la République, transition écologique et solidaire) s’avère être une fantastique machine à fabriquer de la misère sous toutes ses formes, ce réflexe de survie, personne ne l’avait anticipé. Personne et surtout pas les habituels contestataires, les professionnels de la grève, du blocage, les syndicalistes, les droits de l’hommistes, les minorités discriminées qui nous pourrissent la vie à annuler des trains, arpenter nos boulevards et réclamer des droits depuis quarante ans. Le gilet jaune originel, c’est précisément le rejet de tout ça. Le gilet jaune, c’est ce qui reste d’un pays comme la France après quarante années de politique aux service des premiers, c’est-à-dire après quarante années d’une politique démagogique, cynique, honteuse, aussi ruineuse qu’inefficace.

        Imaginons un instant la panique d’un Philippe Martinez, patron de la CGT (ou d’un Jean-Luc Mélenchon, son pendant politique). Imaginons sa sidération devant un mouvement qu’il ne comprend pas et qui, quand il commence à le percevoir, lui apparaît radicalement différent de ce à quoi il est habitué. Déjà ringardisés par les immenses cortèges des Manifs pour tous, les mouvements syndicaux à l’ancienne voient apparaître cette fois des gens qui semblent leur ressembler et qui disent tout autre chose qu’eux. Des gens qui semblent leur ressembler et qui leur disent tout simplement : vous nous avez bien mis dans la merde, vous et les vôtres, à clochardiser lentement ce beau pays, à ruiner toute une nation en vous accrochant à vos fauteuils, à vos statuts, à vos régimes, à vos avantages acquis.

        La différence est que, la Manif pour tous, tous les Martinez de France, tous les grévistes de Navarre, tous les syndicalistes savaient y répondre. Des cathos, des aristos, des fachos, circulez, dehors ! Mais là ? Que dire à Jacline et aux autres ? Que dire aux artisans, aux retraités, aux petits patrons, aux travailleurs indépendants, aux jeunes pros, aux infirmières libérales ? Rien du tout ! Les gilets jaunes, c’était la mort des syndicats classiques donc, osons-le dire, la résurrection tant attendue de la France. A tout le moins le début de sa résurrection. L’aube du renouveau.

        Seulement voilà : dans la panique qui devait être la sienne à la contemplation d’un mouvement qui signait son arrêt de mort, sa relégation définitive dans les poubelles de l’histoire, Philippe Martinez a senti d’un coup une délicieuse brise d’hiver lui chatouiller les moustaches. « Oh les idiots, ils font comme nous », a-t-il dû s’écrier au bout du troisième ou du quatrième dimanche. Comment ça, comme nous ? Eh bien oui, ils bloquent, ils filtrent, ils manifestent, avec un peu de chance ils vont finir par casser. On connait. On est sauvés. Je l’imagine dire à ses sbires : « Venez les gars, on va faire croire qu’eux, c’est nous ». « Eux, c’est nous ». La phrase a d’ailleurs été explicitement prononcée par Mélenchon lui-même. « Les dégradations sur les Champs Elysées sont le fait de l’extrême-gauche », s’est-il vanté, après un nouveau samedi de désordre et de casse. Comprendre : c’est nous qui sommes revenus à la manœuvre. Fallait-il qu’ils aient eu peur, tous ces gauchistes, d’avoir perdu la main, d’avoir été mis au rebut, pour revendiquer ainsi des débordements qu’en général ils tentent plutôt de minimiser ou d’imputer à d’autres. Et ça a marché ! Ça a marché au-delà de toute mesure. Ils sont revenus dans le jeu. Les gilets jaunes du début avec leurs revendications originales (la fin de la taxe carbone notamment), ont cédé le pas, ils sont retournés chez eux. Très vite, d’ailleurs. Après Noël, le ton avait déjà changé. La suppression de l’ISF et les habituelles revendications gauchistes étaient revenues au premier plan : haro sur les patrons, sur les entreprises, sur le capitalisme…

        La première fois que j’ai croisé des gilets jaunes, je leur ai fait un doigt d’honneur.

        Il me faut confesser quelque chose : la première fois que j’ai croisé des gilets jaunes, je leur ai fait un doigt d’honneur. Ce n’est pas très joli, pas très poli et pourtant j’y ai mis tout mon cœur. J’étais en voiture, j’allais prendre un TGV à Montauban pour remonter à Paris, avec ma femme et mon bébé de trois mois. Un blocage improvisé nous a fait sortir de l’autoroute. Nous avons manqué notre train, perdu 120 euros, passé trois heures sur les petites routes du Tarn-et-Garonne et du Lot pour rentrer chez nous, avec l’obligation de reprendre un train le lendemain. Dès ce jour-là, j’ai su que leur révolte n’irait nulle part. Je l’ai dit, je l’ai écrit. En choisissant ce mode d’action (faire suer des gens qui ne leur avaient rien demandé), ils se condamnaient d’avance. Ils se condamnaient doublement : d’abord en se coupant de toute une frange de la population que ce viol de la liberté individuelle révulse, à juste titre, en ce qu’il renvoie précisément à des modes d’action qui ont tué la France à petit feu ; ensuite parce que le trouble à l’ordre public, s’il attire les médias, vous rend aussi dépendant de leur travail ; or il est rapidement apparu que les médias méprisaient ces gilets jaunes qu’ils ne comprenaient pas. Il y avait donc fort à parier que BFMTV et consorts allaient s’évertuer à faire rentrer le discours des gilets jaunes dans des cases connues – celles de l’extrême gauche (ou, à la rigueur, des populistes). Et les lâcher en rase campagne au premier changement de vent dans l’actualité.

        Et c’est bien ce qui s’est passé ! Peu à peu, un travail de filtre s’est mis en place. La revendication originelle s’est effacée. Non ils n’étaient pas réacs – alors qu’au départ la gauche violente, qui sait reconnaître ses ennemis, les a bel et bien décrits comme ça ; non ils ne sont pas opposés aux délires de l’écologie – alors que l’étincelle motrice de leur mouvement, c’était précisément ça ; si, si, ils sont plutôt de gauche, il y en a qui votent Mélenchon etc. « Quand une erreur tombe dans le domaine public, elle n’en sort plus jamais et après ça s’appelle l’histoire », dit la formule. Voilà le drame : il fallait tout faire pour ne pas faire comme l’extrême-gauche, pour que tout rapprochement soit impensable. Or le blocage, l’entrave au libre déplacement, est la marque de cette extrême-gauche, qui a toujours vomi la liberté. Le rapprochement s’est fait. Il a tué le mouvement et ressuscité la CGT. Un an après les gilets jaunes du 17 novembre 2018 sont oubliés. Et les responsables de leur misère paradent, plus forts que jamais.

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        France24 - World

        Ukraine braces for fresh Russian offensive in east

        Issued on: 06/04/2022 - 06:44Modified: 06/04/2022 - 21:52

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        Ukraine gathered its dead and collected evidence of Russian atrocities on the ruined outskirts of Kyiv, as the two sides geared up Wednesday for what could become a climactic battle by Moscow's forces to seize the country's industrial east. President Volodymyr Zelenskyy said Moscow is now marshaling reinforcements and trying to push deep into the country's east, where the Kremlin has said its goal is to “liberate” the Donbas, Ukraine's mostly Russian-speaking industrial heartland. All times are Paris time [GMT+2].

        This page is no longer being updated. Read more about the war in Ukraine by clicking here.

        5:30 am: Senate to vote on revoking Russia's trade status, oil ban

        The US Senate will take up legislation Thursday to end normal trade relations with Russia and to ban the importation of its oil. Both bills have been bogged down in the Senate, frustrating lawmakers who want to ratchet up the US response to Russia’s war with Ukraine.

        Senate Majority Leader Chuck Schumer said Russian President Vladimir Putin needs to be held accountable for what Schumer said were war crimes against Ukraine.

        The trade suspension measure paves the way for US President Joe Biden to enact higher tariffs on certain Russian imports. The bill banning Russian oil would codify restrictions Biden has already put in place through executive action.

        5:20 am: Mariupol's dead estimated at 5,000 as Ukraine braces for more attacks in the east

        The mayor of the besieged port city of Mariupol estimated the number of civilians killed there at more than 5,000 Wednesday, as Ukraine collected evidence of Russian atrocities on the ruined outskirts of Kyiv and braced for what could become a climactic battle for control of the country's industrial east.

        Ukrainian authorities continued gathering up the dead in shattered towns outside the capital amid telltale signs that Moscow's troops killed civilians indiscriminately before retreating over the past several days.

        5:05 am: UN to vote Thursday on suspending Russia from rights council

        The UN General Assembly will vote Thursday on whether to suspend Russia from the UN’s premier human rights body. The move was initiated by the United States in response to the discovery of hundreds of bodies after Russian troops withdrew from towns near the Ukrainian capital Kyiv, sparking calls for its forces to be tried for war crimes.

        US Ambassador Linda Thomas-Greenfield made the call for Russia to be stripped of its seat on the 47-member Human Rights Council in the wake of videos and photos of streets in the town of Bucha strewn with corpses of what appeared to be civilians. The videos and reporting from the town have sparked global revulsion and calls for tougher sanctions on Russia, which has vehemently denied responsibility.

        “We believe that the members of the Russian forces committed war crimes in Ukraine, and we believe that Russia needs to be held accountable,” Thomas-Greenfield said Monday. “Russia’s participation on the Human Rights Council is a farce.”

        3:50 am: Russia says US sanctions on its banks are a blow to ordinary people

        US sanctions against two of Russia's largest banks are "a direct blow to the Russian population (and) ordinary citizens", Tass news agency cited Russia's US ambassador as saying on Wednesday.

        Anatoly Antonov made his remarks after Washington – seeking to punish Moscow for the Ukraine invasion – hit Sberbank SBER.MM, which holds a third of Russia's total banking assets, and Alfabank, the fourth largest financial institution. 

        11:40 pm: 'Small number' of Ukrainian soldiers get drone training in US

        Ukrainian soldiers are being trained in the United States to operate the deadly Switchblade drones that Washington is supplying to Kyiv, a Pentagon official said Wednesday. 

        Defence Department spokesman John Kirby said it was a "very small" number of Ukrainian troops who were already present in the US before Russia invaded their country.

        "We took the opportunity, having them still in the country, to give them a couple of days' worth of training on the Switchblades, so they can go back...to train others in the Ukrainian military," said Kirby.

        He said the 100 drones, which are essentially remotely controlled flying bombs which are crashed into targets where they explode, have been sent to Ukraine to bolster the military's fight against Russian troops.

        "They arrived over there earlier this week. So they'll be getting into Ukraine quickly if they aren't already there," Kirby said, adding that the number of Ukrainian trainees was less than a dozen.

        9:49 pm: Russia hiding 'thousands' killed in Mariupol, says Zelensky

        Russia is blocking humanitarian access to the besieged port city of Mariupol because it wants to hide evidence of "thousands" of people killed there, Ukrainian President Volodymyr Zelensky said on Wednesday.

        However, he expressed confidence that Russia would not succeed in concealing all the evidence. 

        Zelensky said that Russia had already attempted to conceal evidence of crimes in the town of Bucha outside of Kyiv and several nearby communities, where Ukrainian officials have accused Moscow of carrying out widespread killings of civilians.

        9:38 pm: Convoy of more than 1,000 people reaches Zaporizhzhia in Ukraine, Red Cross says

        An International Committee of the Red Cross (ICRC) team has led a convoy of buses and private cars carrying more than 1,000 people to Zaporizhzhia after the civilians fled the besieged Ukrainian town of Mariupol on their own, the ICRC said on Wednesday.

        9:22 pm: Ukraine says 4,892 people evacuated from cities

        A total of 4,892 people were evacuated from Ukrainian cities through humanitarian corridors on Wednesday, more than the 3,846 who escaped on Tuesday, deputy PM Iryna Vereshchuk said in an online post.

        9:09 pm: Macron hits back at Polish PM's criticism of Putin talks

        President Emmanuel Macron lashed Poland's Prime Minister during a TV interview after Mateusz Morawiecki criticised the French leader for engaging with the Kremlin over the war in Ukraine, on Wednesday.

        "The position was both baseless and scandalous," Macron said after Morawiecki questioned the French leader's record of engaging with Russian President Vladimir Putin, suggesting the Polish leader, backed by a right-wing party, was seeking to empower Macron's right-wing rival Marine Le Pen in France's presidential election.

        9:04 pm: Mariupol mayor puts the number of dead at over 5,000

        The mayor of the besieged Ukrainian city of Mariupol says over 5,000 civilians have been killed during the monthlong Russian blockade.

        Vadym Boichenko said Wednesday that 210 of the dead were children. He said the Russian forces bombed hospitals, including one where 50 people burned to death.

        Boichenko said that more than 90% of the city’s infrastructure has been destroyed by the Russian shelling.

        8:45 pm: Pentagon says Ukraine can 'absolutely' win the war

        The Pentagon said on Wednesday it assessed that Ukraine could win the war against Russia, even as U.S. officials speak of the risk of a protracted conflict.

        "Of course they can win this," Pentagon spokesman John Kirby told a news briefing. "The proof is literally in the outcomes that you're seeing everyday ... absolutely they can win" he said affirming his previous statement.

        8:46 pm: Macron says killings in Bucha were 'very probably' war crimes

        The alleged killings in the Ukrainian town of Bucha were "very probably war crimes," said French President Emmanuel Macron in an interview published on Wednesday.

        "It was very probably a war crime that was committed there," said Macron.

        8:42 pm: US treasury secretary says full ban on Russian oil exports likely to cause 'skyrocketing' prices

        Janet Yellen said on Wednesday that sanctions imposing a full ban on Russian oil exports would likely result in "skyrocketing" global prices that would hurt the United States and its democratic allies.

        Yellen told the US house financial services committee she hopes oil companies in the United States and elsewhere can ramp up production in the next six moths, enticed by higher prices, which may allow for tougher restrictions on Russian oil.

        8:41 pm: Kharkiv governor says Ukraine cannot evacuate residents in Russia-controlled eastern town of Izyum

        Ukrainian authorities cannot help people evacuate from the eastern front line town of Izyum or send humanitarian aid because the town is completely under Russian control, Kharkiv regional governor Oleh Sinegubov said on Wednesday.

        8:26 pm: Canada summons Russian envoy to show Bucha images

        Canada summoned Russia's ambassador on Wednesday to show him images of "egregious" killings in Bucha, outside Kyiv, while petitioning the International Criminal Court to expedite a war crimes investigation.

        Speaking in Brussels ahead of a NATO meeting, Foreign Minister Melanie Joly said she "instructed my deputy minister to summon the Russian ambassador in Ottawa to make sure that he is presented with the images of what happened in Bucha."

        8:24 pm: Ukraine braces for new Russian offensive in the east

        Ukraine gathered its dead and collected evidence of Russian atrocities on the ruined outskirts of Kyiv, as the two sides geared up Wednesday for what could become a climactic battle by Moscow's forces to seize the country's industrial east.

        As the US and its Western allies moved to impose new sanctions against the Kremlin over what they branded war crimes, Russia completed the pullout of all of its estimated 24,000 or more troops from the Kyiv and Chernihiv areas in the north, and they have gone into Belarus or Russia to resupply and reorganise, a US defence official speaking on condition of anonymity said.

        Ukrainian President Volodymyr Zelensky said Moscow is now marshaling reinforcements and trying to push deep into Ukraine in the east. “The fate of our land and of our people is being decided. We know what we are fighting for. And we will do everything to win,” he said.

        7:48 pm: Russia says it destroyed Ukrainian fuel storage base in the Kharkiv region

        Russia's defence ministry said on Wednesday that a Ukrainian fuel storage base was destroyed by Russian missiles in the Kharkiv region.

        7:43 pm: Ukraine needs new Marshall Plan after Russian invasion says EU Commission

        Ukraine will need a reconstruction plan after the war with Russia similar to the one the United States offered to Europe after the Second World War, European budget commissioner Johannes Hahn said on Wednesday.

        7:40 pm: Biden denounces 'major war crimes' in Ukraine

        US President Joe Biden on Wednesday denounced the widespread killing of Ukrainian civilians allegedly by Russian troops in Bucha as "war crimes."

        "I'm sure you've seen the pictures from Bucha, just outside of Kyiv: bodies left in the streets as Russian troops withdrew, some shot in the back of the head with their hands tied behind their backs," Biden said at a labor union event.

        "There's nothing less happening than major war crimes," he said.

        7:32 pm: Russian share prices hit by new sanctions

        Russian stock indexes fell on Wednesday, hit by a new set of Western sanctions over Moscow's actions in Ukraine, while the rouble rallied in thin trade to a six-week high.

        Equities largely lost ground after the United States announced a new round of sanctions targeting Russian financial institutions, as well as Kremlin officials and their family members. Russia calls its actions in Ukraine a "special military operation" and denies targeting civilians.

        7:30 pm: Ukraine says four civilians killed at aid distribution point, east under heavy fire

        Russian artillery fire killed at least four people and wounded four others at a humanitarian aid distribution point on Wednesday as Moscow's forces bombarded towns, cities and rail infrastructure in eastern Ukraine, local officials said.

        Authorities in the eastern region of Luhansk urged civilians to evacuate "while it is safe", warning that Russian bombardments could cut off escape routes.

        6:55 pm: Ukrainian Railways report casualties after rockets hit eastern rail station

        State-owned Ukrainian Railways said on Wednesday there were a number of casualties after three rockets hit a rail station in eastern Ukraine, damaging buildings, tracks and rail stock.

        "There are casualties," it said in a statement, without providing detail on the number of victims or the location of the attack.

        6:36 pm: GSK stops sales of supplement, vitamins to Russia

        Britain's GlaxoSmithKline said on Wednesday its consumer arm stopped imports of supplements and vitamins into Russia as the drugmaker seeks to minimise ties with Moscow over its invasion of Ukraine.

        6:28 pm: US training small number of Ukrainians on Switchblade drones

        A small number of Ukrainians already in the United States are being trained on how to use Switchblade drones, a senior US defence official said on Wednesday.

        6:24 pm: US defence officials assess Russia completed its withdrawal from around Kyiv

        The United States assesses that Russia has now completed its withdrawal from around Kyiv and is believed to be refitting and resupplying its troops for an expected redeployment into Ukraine, a senior US defence official said on Wednesday.

        6:21 pm: Russia invasion will have 'enormous repercussions' said Treasury Secretary Janet Yellen

        The secretary warned a House panel Wednesday that Russia’s aggression in Eastern Europe will have "enormous economic repercussions in Ukraine and beyond".

        Yellen said Russia's invasion “including the atrocities committed against innocent Ukrainians in Bucha, are reprehensible, represent an unacceptable affront to the rules-based global order, and will have enormous economic repercussions for the world".

        6:17 pm: Sustained bombardment seen in Severodonetsk

        Shells and rockets were landing at regular intervals in the industrial city of Severodonetsk in eastern Ukraine on Wednesday according to AFP journalists on site.

        Severodonetsk, which had a population of more than 100,000 people before the war, is the easternmost city held by Ukrainian forces on the eastern frontline.

        6:14 pm: Moscow says it will take reciprocal steps against UK media after sanctions

        Moscow will take reciprocal measures against British media in Russia, the Russian foreign ministry spokesperson said on Wednesday.

        This comes in the wake of the London imposed sanctions against Russian state-controlled news outlets last week.

        6:00 pm: UK follows US, bans Russian coal and freeze assets of Sberbank

        Foreign Secretary Liz Truss said in a statement that Britain froze the assets of Russian banks Sberbank and Credit Bank of Moscow.

        The statement also said that the British governement would end all imports of Russian coal and oil by the end of 2022. According to the statement, eight more oligarchs will be sanctioned.

        Boris Johnson on twitter regarding the sanctions on Russia

        Today the UK steps up its stringent package of sanctions on Putin’s regime. We will not let Russia's appalling crimes go unnoticed or unpunished. Ukraine must prevail. https://t.co/mOHDpDtGeB

        April 6, 2022

        5:56 pm: EU fails to approve Russian coal ban over technical issues

        European Union diplomats failed to approve on Wednesday new sanctions against Russia proposed by the European Commission, as technical issues needed to be addressed, including on whether a ban on coal would affect existing contracts.

        It is unclear how the issue would be resolved. The attending diplomats were optimistic about the possibility of reaching a compromise in a new meeting of EU envoys on Thursday.

        5:54 pm: Greece to ramp up coal mining to help cut reliance on gas

        Greece will ramp up coal mining in the next two years as a "temporary" measure to help reduce a dependence on gas that has soared since last year and after Russia's invasion of Ukraine, Greek Prime Minister Kyriakos Mitsotakis said on Wednesday.

        5:51 pm: Turkey hopes Ukraine, Russia peace talks can continue

        Turkey's foreign minister Mevlut Cavusoglu said on Wednesday that civilian killings in Ukraine had made peace talks between Moscow and Kyiv more difficult but that he expected more negotiations, possibly eventually between foreign ministers.

        Speaking at NATO before a meeting with his counterparts, Cavusoglu also said the alliance was aware of Ukraine's demands for more weapons and allies were looking to step up help.

        5:48 pm: US says Russia sanctions give China 'good understanding' of consequences if it supports Moscow

        US Deputy Secretary of State Wendy Sherman on Wednesday said that the range of sanctions imposed on Russia for its war in Ukraine should give China's leader Xi Jinping a "good understanding" of the consequences China could face if it provides material support to Russia.

        5:44 pm: Biden links atrocities in Bucha to new Russia sanctions

        President Joe Biden linked the new US sanctions imposed on Russia to the atrocities committed in the Ukrainian city of Bucha.

        "I made clear that Russia would pay a severe and immediate price for its atrocities in Bucha," the US president said on Twitter.

        Biden on twitter regarding new sanctions imposed on Russia

        I made clear that Russia would pay a severe and immediate price for its atrocities in Bucha. Today, along with our Allies and partners, we’re announcing a new round of devastating sanctions. https://t.co/LVqTDIOSvz

        April 6, 2022

        5:35 pm: Chanel restricts sales to Russians abroad amid Ukraine war

        French Luxury fashion brand Chanel says it has stopped selling its clothes, perfumes and other luxury goods to Russian customers abroad if they plan to take the products back home – a bold response to Moscow’s invasion of Ukraine.

        The move comes after the Parisian stalwart had already shuttered its boutiques in Russia, a step many companies across all industries have taken in response to the war. This further step, Chanel says, is simply a case of complying with trade sanctions imposed on Russia by the European Union, Switzerland and others that prohibit transactions with designated individuals.

        5:29 pm: Russia's Sberbank says new US sanctions will not have significant impact

        Russia's largest lender Sberbank said on Wednesday new sanctions imposed on it by the United States would not have significant effect on the bank's operations.

        4:45 pm: US helping to collect evidence of war crimes in Ukraine

        The United States is assisting with international efforts to collect evidence of possible war crimes committed in Ukraine by Russia, US Attorney General Merrick Garland said on Wednesday.

        The US Department of Justice's senior prosecutor met with his French counterpart in Paris this week, Garland said.

        4:43 pm: Russia invasion will have 'enormous economic repercussions', Yellen says

        US  Treasury Secretary Janet Yellen warned a House panel Wednesday that Russia’s aggression in Eastern Europe will have "enormous economic repercussions in Ukraine and beyond".

        “Globally, spillovers from the crisis are heightening economic vulnerabilities in many countries that are already facing higher debt burdens and limited policy options as they recover from Covid-19," Yellen said in remarks prepared for delivery to the House Financial Services Committee.

        4:42 pm: US sanctions Putin's daughters

        The White House announced sanctions Wednesday on two daughters of Vladimir Putin over Moscow's war on Ukraine, saying family members were known to hide the Russian president's wealth.

        It also declared "full blocking" sanctions on Russia's largest public and private financial institutions, Sberbank and Alfa Bank, and said all new US investment in Russia was now prohibited.

        4:40 pm: 'Ukraine wants to see more anti-aircraft equipment'

        At the two-day meeting of NATO foreign ministers in Brussels, we can "expect that the Ukrainian foreign minister, who is participating in this meeting, will be asking for urgently needed [extra] assistance from NATO allies," FRANCE 24's Dave Keating reported from Brussels. "In particular, Ukraine wants to see more anti-aircraft equipment; this is equipment that was already promised but has been held up and not delivered."

        4:22 pm: US indicts Russian oligarch Malofeyev for sanctions violations

        The United States announced on Wednesday that it has indicted Russian oligarch Konstantin Malofeyev for sanctions violations.

        Attorney General Merrick Garland said the Russian billionaire had been previously identified as a source of financing for Russians promoting separatism in Crimea and as providing support for the so-called Donetsk People's Republic in eastern Ukraine.  

        4:03 pm: Moscow says Bucha accusations meant to derail peace talks, justify more sanctions

        Russian foreign ministry's spokesperson said on Wednesday that images of dead bodies strewn across the Ukrainian town of Bucha, which Russia claims were staged, were designed to justify more sanctions against Moscow and derail peace talks with Kyiv.

        4:02 pm: NATO chief warns Ukraine war could last 'months, even years'

        NATO chief Jens Stoltenberg on Wednesday said there was no sign Russian President Vladimir Putin had dropped "his ambition to control the whole of Ukraine" and the war could last for a long time.

        "We have to be realistic and realise that this may last for a long time, for many months, for even years. And that's the reason why we need also to be prepared for the long haul, both when it comes to supporting Ukraine, sustaining sanctions and strengthening our defences," Stoltenberg said ahead of a meeting of NATO foreign ministers.

        4:01 pm: Turkey detonates stray naval mine in Black Sea

        Turkish military diving teams safely detonated a floating naval mine in the Black Sea, the defence ministry said on Wednesday, the third such mine found in its waters since the Ukraine war.

        Ukraine and Russia have accused each other of laying mines in the Black Sea, and in late March, Turkish and Romanian military diving teams defused stray mines in their waters.

        3:58 pm: China calls for probe into Bucha killings but assigns no blame

        The Beijing government said images of civilian deaths in the Ukrainian town of Bucha are “deeply disturbing” but that no blame should be apportioned until all facts are known, on Wednesday.

        China supports all initiatives and measures “conducive to alleviating the humanitarian crisis” in the country, and is “ready to continue to work together with the international community to prevent any harm to civilians,” Foreign Ministry spokesperson Zhao Lijian told reporters at a daily briefing.

        Emerging evidence of what appeared to be widespread civilian massacres in the wake of Russian withdrawals from the Kyiv region may complicate Beijing’s attempts to guide public opinion over the conflict, as it has refused to criticise Moscow.

        3:46 pm: Kyiv tells residents of east Ukraine to evacuate 'now'

        The Ukrainian government told residents of the country's eastern regions to evacuate "now" or "risk death" due to a feared Russian attack, on Wednesday.

        "The governors of the Kharkiv, Lugansk and Donetsk regions are calling on the population to leave these territories and are doing everything to ensure that the evacuations take place in an organised manner," deputy prime minister Iryna Vereshchuk wrote on Telegram.

        3:40 pm: Hungarian PM says he asked Putin to apply ceasefire in Ukraine

        Hungarian Prime Minister Viktor Orban said on Wednesday he had just spoken at length with Russian President Vladimir Putin and asked him to announce an immediate ceasefire in Ukraine.

        Orban said he had invited Putin for talks in Hungary to be held with the Ukrainian and French presidents as well as the German chancellor. He said Putin's response was "positive" but that the Russian leader said this would carry conditions.

        3:20 pm: Hungary PM calls to strengthen alliance with Poland in EU

        Hungary's Viktor Orban expressed his desire to strengthen his country’s ties with Poland as it is a strategic alliance within the EU, in conference on Wednesday.

        In response to a question about a disciplinary procedure flagged by the European Commission on Tuesday, the PM said Hungary would wait to see the EU's letter, but "will not give in" to pressure to support an expansion of sanctions against Russian oil and gas shipments, as that was a "red line" for his government.

        Orban has been criticised multiple times for his support to Russia and Putin’s regime including by Ukrainian president Volodymyr Zelensky.

        2:24 pm: Satellite images show Russian denials on Bucha 'not tenable', Germany says

        The German government said on Wednesday that satellite images from last month provided strong counterevidence against Russian denials of involvement in civilian deaths in the Ukrainian town of Bucha.

        Government spokesman Steffen Hebestreit told reporters that the "evaluation of satellite images" led Berlin to conclude that "Russian declarations" claiming that images of civilian deaths "were posed scenes or that they were not responsible for the murders are in our view not tenable".

        2:22 pm: Russia to pay Eurobonds in roubles as long as reserves remain blocked

        Russia edged closer to a potential default on its international debt on Wednesday as it paid dollar bondholders in roubles and said it would continue to do so as long as its foreign exchange reserves are blocked by sanctions.

        The United States on Monday stopped Russia from paying holders of its sovereign debt more than $600 million from reserves held at US banks, saying Moscow had to choose between draining its dollar reserves and default. Russia has not defaulted on its external debt since reneging on payments due after the 1917 Bolshevik Revolution.

        2:18 pm: Russian shelling destroys high-rise buildings in eastern Ukraine's Sievierodonetsk

        Ten high-rise buildings are on fire in the eastern Ukrainian town of Sievierodonetsk after Russian forces shelled the town on Wednesday, the governor of the eastern Luhansk region said in an online post. He said that there was no information yet on any casualties.

        Sievierodonetsk is the temporary headquarters of the regional authorities as Luhansk city has been controlled by Russia-backed separatists since 2014.

        1:14 pm: UK's PM calls Bucha killings in Ukraine not 'far short of genocide'

        The sight of tied bodies shot at close range in the Ukrainian streets of Bucha do not "look far short of genocide", British Prime Minister Boris Johnson said on Wednesday.

        The deaths in Bucha, outside Kyiv, have triggered a global outcry and pledges of further sanctions against Russia from the West.

        "When you look at what's happening in Bucha, the revelations that we are seeing from what [Russian President Vladimir] Putin has done in Ukraine, which doesn't look far short of genocide to me, it is no wonder that people are responding in the way that they are," he told reporters.

        "And I have no doubt that the international community – Britain very much in the front rank – will be moving again in lockstep to impose more sanctions and more penalties on Vladimir Putin's regime."

        1:11 pm: Norway expels three Russian diplomats

        Norway has decided to expel from Russia's embassy in Oslo three diplomats who have conducted activities that are incompatible with their diplomatic status, the Norwegian foreign ministry said on Wednesday.

        "It is not by chance that these expulsions take place now," Norwegian Minister of Foreign Affairs Anniken Huitfeldt said in a statement.

        "They come at a time when the world is shocked by reports of Russian forces' crimes against civilians, in particular in the town of Bucha outside Kyiv. In this situation we pay particular attention to unwanted Russian activities in Norway," she said.

        1:07 pm: Convoy of more than 500 people reaches Zaporizhzhia in Ukraine

        An International Committee of the Red Cross (ICRC) team has led a convoy of buses and private cars carrying more than 500 people to Zaporizhzhia after the civilians fled the besieged Ukrainian town of Mariupol on their own, the ICRC said on Wednesday.

        "This convoy's arrival to Zaporizhzhia is a huge relief for hundreds of people who have suffered immensely and are now in a safer location. It's clear, though, that thousands more civilians trapped inside Mariupol need safe passage out and aid to come in," Pascal Hundt, the ICRC's head of delegation in Ukraine, said in a statement.

        11:17 am: Ukraine's Zelensky says he cannot tolerate 'indecisiveness' on sanctions

        Ukrainian President Volodymyr Zelensky said he could not tolerate any indecisiveness from Western countries on imposing new sanctions on Russia, in an address to Ireland's parliament on Wednesday.

        "When we are hearing new rhetoric about sanctions...I can't tolerate any indecisiveness after everything that Russian troops have done," he told a rare joint sitting of both houses of parliament by video link, calling on Ireland to convince its EU partners to introduce more rigid sanctions.

        Speaking via an interpreter, Zelensky said Ukraine civilian infrastructure, including a fuel depot, was hit by Russian missiles overnight and accused Moscow of deliberately provoking a food crisis by using hunger as a "weapon".

        11:08 am: Ukraine's foreign minister says gas and oil embargo needed to stop Putin

        Ukraine's foreign minister welcomed new European Union sanctions planned against Russia over its invasion of Ukraine, but said an embargo on Russian gas and oil was needed "to stop" President Vladimir Putin.

        "I appreciate the strengthening of the fifth EU sanctions package: bans on Russian coal, vessels accessing EU ports, and road transport operators," Foreign Minister Dmytro Kuleba wrote on Twitter. "But it will take a gas/oil embargo and de-SWIFTing of all Russian banks to stop Putin. Difficult times require difficult decisions."

        10:41 am: Russia wants to keep diplomatic ties with West despite expulsions

        Russia wants to maintain diplomatic relations with Western countries despite a series of expulsions of its diplomats, the Interfax news agency cited Russian Deputy Foreign Minister Alexander Grushko as saying on Wednesday.

        Grushko said European countries disrupting the work of Russian diplomats were damaging their own interests.

        10:23 am: Pope, holding Ukrainian flag, condemns 'atrocities, such as the massacre of Bucha'

        Pope Francis on Wednesday condemned "the massacre of Bucha' and held up a Ukrainian flag that was sent to him from the town where bound bodies shot at close range, a mass grave and other signs of executions were found.

        "Recent news from the war in Ukraine, instead of bringing relief and hope, brought new atrocities, such as the massacre of Bucha," he said at the end of his weekly audience.

        "Cruelty that is increasingly horrendous, even against civilians, defenceless women and children. They are victims whose innocent blood cries out up to heaven and implores: 'Stop this war!'" he said.

        10:10 am: Putin ally Medvedev vows international legal battle over property seizures

        Moscow will fight attempts to seize Russian property abroad in courts around the world, former president Dmitry Medvedev said in a post on the Telegram social network on Wednesday.

        "Opponents of Russia... should understand that they will face a large number of cases in courts. Both in the national courts of the United States and Europe and in international courts," said Medvedev, who served as president from 2008 to 2012 and is now deputy secretary of Russia's Security Council.

        9:16 am: The European Union prepares ban on Russian coal exports

        The EU sanction package will include sanctions that were discussed before the Bucha massacres but the revelations from earlier this week provided the impetus to adopt the sanctions sooner rather than later. FRANCE 24's Dave Keating reports from Brussels. 

        9:09 am: Ban on Russian oil and gas imports will be 'needed' at some point: EU's Michel

        The European Union will have to introduce measures against imports of Russian oil and even gas at some point as a way to pressure Moscow to stop its invasion of Ukraine, European Council President Charles Michel said on Wednesday.

        "I think that measures on oil and even gas will also be needed sooner or later," Michel told the European Parliament.

        9:00 am: The world must act to stop 'mass murder' in Ukraine says UK health minister

        The world must act to stop the mass murder in Ukraine, British Health Secretary Sajid Javid said on Wednesday. "This is mass murder on an unprecedented scale in Europe. We haven't seen the likes of this I think since 1995," he told BBC television.

        "I don't want to be commemorating another genocide in Europe years from now. We have the power, the world has the power to stop this, and it must act."

        8:43 am: Russian border guards came under fire in region bordering Ukraine

        A Russian regional official said on Wednesday that border guards in the Kursk region bordering Ukraine had come under fire.

        "Yesterday, on April 5, they tried to fire mortars at the position of our border guards in the Sudzhansky district," said Roman Starovoit, the governor of the Kursk region. "Russian border guards returned fire...There were no casualties or damage on our side."

        8:35 am: Russian troops are reportedly massing on the border near Kharkiv

        The Ukrainian armed forces claim they are still pushing forward to the east of Kharkiv despite reports of fierce battles taking place there. The situation outside of Kharkiv remains very tense and difficult for many people stuck in more remote towns and villages. FRANCE 24's senior reporter Catherine Norris-Trent reports from Kharkiv. 

         

         

        8:00 am: Turkey calls for probe into civilian deaths in Bucha

        Turkey on Wednesday joined the global condemnation of the murder of civilians in the town of Bucha and other cities in Ukraine, and called for an independent investigation.

        "The images of the massacre, which have been published in the press from various regions including Bucha and Irpin near Kyiv, are appalling and sad for humanity," the foreign ministry said in a statement.

        Aside from a tweeted message by the Turkish embassy in Ukraine on Monday, it was the first official reaction from Turkey after dozens of bodies were found in mass graves or littering the streets near the Ukrainian capital over the weekend.

        6:30 am: Fresh round of US sanctions will respond in part to killings in Bucha, Ukraine

        A new round of US sanctions to be imposed on Russia will in part be a response to the killings of civilians in the Ukrainian town of Bucha, White House press secretary Jen Psaki said on Tuesday.

        The sanctions "will target Russian government officials, their family members, Russian owned financial institutions, also state owned enterprises," Psaki said.

        3:25 https://www.france24.com/en/tag/ukraine-war-analysis/am: US to provide additional $100 million in security assistance to Ukraine, says Blinken

        The United States will provide an additional $100 million in security assistance to Ukraine, including anti-armor systems, Secretary of State Antony Blinken said on Tuesday.

        (FRANCE 24 with AFP, AP and REUTERS)

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        Zelensky tells UN that Russia must be expelled from Security Council

        Truth or Fake

        Debunking Russian claims that Bucha killings are staged

        The Debate

        Scorched earth? West weighs stiffer sanctions as Russia denies war crimes in Ukraine

        Valeurs Actuelles

        La marche inexorable vers la légalisation de l’euthanasie

        À la suite d’un accident de voiture survenu en 2014, Fabiano Antoniani est devenu gravement handicapé. En 2017, ayant décidé de mettre un terme à ses jours, l’intéressé choisit d’aller en Suisse qui, contrairement à l’Italie, autorise le suicide assisté. Un homme politique italien, membre des Radicaux italien, Marco Cappato, l’y accompagne avant de se dénoncer à la police pour l’avoir aidé à se suicider. La cour d’assises pose préalablement une question à la Cour constitutionnelle. L’article 580 du code pénal réprime toute forme d’aide au suicide mais, étant d’origine “pré-républicaine”, ne serait-il pas contraire à la Constitution italienne ? La cour d’assises observe en effet que cet article présuppose une valorisation du caractère sacré et de l’indisponibilité de la vie, au service des obligations sociales de l’individu, considérées comme prééminentes dans la vision mussolinienne. Par une ordonnance no 207 en 2018, la Cour constitutionnelle répond que si l’incrimination du suicide assisté n’est pas contraire à la Constitution, la décision du patient de mourir par arrêt des traitements entraîne tout de même des effets contraignants sur le médecin. En effet, la Cour rappelle qu’elle a déjà affirmé le principe du consentement éclairé du patient à l’arrêt des traitements et à la sédation profonde et continue jusqu’à la mort, conformément à ce que reconnaît la loi italienne de 2017, équivalent de la loi française Leonetti-Claeys. Devant cette contradiction, la Cour constitutionnelle choisit donc de renvoyer à une audience ultérieure pour donner au Parlement le temps d’adopter éventuellement une nouvelle loi qui prendrait les dispositions nécessaires.

        Mais aucune loi n’ayant été adoptée pour résoudre ce dilemme entre la pénalisation du suicide assisté et le droit des malades à arrêter tout traitement, la Cour ne pouvait pas s’abstenir de statuer au fond. Dans l’arrêt no 242 de 2019, elle exclut donc la pénalisation de celui qui « facilite l’exécution d’une intention de se suicider formée de manière autonome et libre » dans le respect des conditions légales s’appliquant aux personnes qui pouvaient déjà choisir de mourir en renonçant à tout traitement. La Cour établit ainsi un continuum entre l’action du médecin requise pour anticiper une fin de vie et son action pour précipiter la mort. Pourquoi le suicide assisté continuerait-il à être pénalisé alors que l’arrêt des traitements (dont l’hydratation, l’alimentation et la respiration artificielle) suivi d’une sédation profonde et continue jusqu’à la mort ne l’est pas ? Ne s’agit-il pas de deux actes médicaux au profit des mêmes patients “autodéterminés” et dont les effets sont identiques ? La disposition contestée du code pénal est donc jugée contraire à la Constitution.

        Progression de l’euthanasie en Europe

        À l’été 2021, le Parlement italien accepte finalement d’envisager une proposition de loi de compromis relative au suicide assisté qui reprend les conditions de dépénalisation dictées par la Cour constitutionnelle dans son arrêt de 2019 : patients présentant une pathologie irréversible, une souffrance intolérable, bénéficiant d’un traitement de maintien en vie et capables de prendre une décision libre.

        En même temps, une pétition en vue d’un référendum, lancée par une association militante et qui recueille plus de 750 000 signatures, va beaucoup plus loin que la proposition de loi. Le texte propose la dépénalisation de l’homicide d’une personne consentante sans exiger d’autre condition que la validité du consentement de l’intéressé. Cependant, la Cour constitutionnelle italienne le rejette en février 2022.

        Désormais, c’est la proposition de loi parlementaire qui ouvrira la porte au suicide assisté. La crainte des excès libertaires du référendum est passée. Les conditions posées sont pourtant très subjectives. Le glissement d’un arrêt des soins avec sédation vers l’euthanasie dite “active” est en marche parce que le continuum est inéluctable.

        Le droit à la vie effacé au profit de la liberté individuelle

        On ne peut s’en étonner parce que ce glissement a déjà opéré ailleurs en Europe. En ce sens, un tour d’horizon sur les droits étrangers n’est pas inintéressant pour mieux comprendre et mieux envisager les débats sur la fin de vie dans les pays comme l’Italie ou la France.

        Quelques exemples suffisent pour prouver que, malgré un attachement aux mêmes droits fondamentaux, le principe du respect de la vie et de la dignité humaine peut disparaître très rapidement. Ce qui prévaut en effet en Belgique, en Autriche, en Suisse, c’est la volonté du patient, la volonté de l’aidant au suicide, la liberté individuelle et l’autodétermination.

        En Suisse, depuis 1942, et en Autriche depuis 2021, le suicide assisté est autorisé. En Suisse, d’abord, c’est l’interprétation de l’article 115 du code pénal qui permet de ne pas sanctionner le suicide assisté, lorsqu’il a été mû par des motifs “honorables”. Au contraire, si l’assistance au suicide est motivée par des considérations utilitaristes, elle est sanctionnée pénalement. Ainsi, c’est la nature de l’intention de l’aidant au suicide qui rend le meurtre moins condamnable. Si donc tout réside dans l’intention, on ne voit pas comment l’euthanasie pourra être sanctionnée, surtout quand elle a pour but de soulager les souffrances et de répondre à la demande d’un patient. Par souci de cohérence, l’euthanasie pour motifs “honorables” ou par compassion ne devrait plus être sanctionnée. Et on y arrive puisque les députés suisses ont récemment refusé d’exempter les établissements du devoir de proposer le suicide assisté. En Autriche, ensuite, c’est la récente loi du 16 décembre 2021 qui a légalisé le suicide assisté pour les personnes atteintes d’une maladie grave ou incurable. Ainsi, sous condition du consentement libre et éclairé du patient, et de la validation de deux médecins, “l’aide médicale à mourir” est proposée à tout patient gravement malade.

        L’euthanasie progresse en Europe

        Sans légaliser l’euthanasie dite “active”, la Suisse et l’Autriche ont gravement entaillé le principe absolu de ne pas tuer, et le processus ne demande qu’à suivre celui qui a été enclenché en Belgique il y a déjà quelques années.

        En effet, la Belgique a été pionnière dans la légalisation du droit à l’euthanasie et au suicide assisté. Elle est un “modèle” et un avertissement pour les pays qui s’embarquent dans la remise en cause du droit à la vie et de la dignité des patients malades et en fin de vie.

        Dans la mesure où le patient est conscient et capable d’exprimer sa volonté, quel que soit son âge, le médecin belge est autorisé à lui administrer un produit létal. Lorsque la personne est inconsciente, c’est aussi sa volonté qui prévaut, à travers ses “déclarations anticipées”, qui sont valables à perpétuité, sans obligation de renouvellement. Par ailleurs, aucun contrôle n’est effectué avant ; un comité contrôle a posteriori seulement si les conditions prévues pour l’euthanasie ont été respectées. Enfin, si la clause de conscience existe toujours pour les médecins qui refuseraient de mettre fin intentionnellement à la vie d’un patient, ils ont l’obligation de rediriger le patient vers un autre médecin. C’est donc la volonté du patient et son droit à l’autodétermination qui deviennent la norme, sans plus aucune considération du principe fondamental, absolu et universel, du respect de la vie et de la dignité humaine.

        Les droits étrangers permettent ainsi de constater qu’en France aussi le droit à la vie des personnes vulnérables et l’interdit absolu de tuer sont en danger : le suicide assisté et l’euthanasie s’insèrent dans les sociétés contemporaines sous couvert de liberté individuelle, de compassion et de consentement. C’est d’ailleurs sur ce fondement que l’association Dignitas avait formé une question prioritaire de constitutionnalité, rejetée par le Conseil d’État le 21 décembre dernier. Mais ce rejet ne met pas la France à l’abri de nouvelles législations, bien au contraire.

        Loi Claeys-Leonetti, première étape vers la légalisation de l’euthanasie

        En France, les lois Leonetti et Claeys-Leonetti de 2005 et 2016, relatives aux droits des malades et des personnes en fin de vie, ont créé une véritable rupture avec la loi du 9 juin 1999 visant à garantir le droit à l’accès aux soins palliatifs.

        Présentée comme “un progrès” pour les malades et les professions de santé, la loi Leonetti constitue le terreau qui permettra, demain, de légaliser le droit de se donner la mort, par injection/administration d’une substance létale avec l’assentiment du corps médical. Les pièges de cette loi sont multiples.

        D’abord, l’exposé des motifs invitait à assimiler l’alimentation à un traitement alors qu’elle est un soin de base dû à toute personne. Ensuite, cette loi a explicitement autorisé l’arrêt des traitements qui n’ont pour seul effet que le maintien artificiel de la vie du patient. Largement sujette à interprétation, cette disposition a permis au Conseil d’État de juger légale la décision médicale de provoquer la mort par arrêt de l’hydratation et de l’alimentation artificielles d’un homme placé dans l’impossibilité d’exprimer ses volontés, et qui n’était pas en fin de vie. Les personnes trisomiques, qui présentent un risque augmenté de développer la maladie d’Alzheimer précocement, peuvent être victimes de ce type de décision contre leur volonté.

        La sédation profonde, un glissement dangereux

        Au regard des souffrances provoquées par l’arrêt de la nutrition et l’hydratation, la loi Claeys-Leonetti, votée dix ans après la loi Leonetti, l’a associé systématiquement à une sédation profonde et continue jusqu’au décès. Cette pratique vise incontestablement à accélérer voire à provoquer la survenance de la mort du patient.

        Ainsi, la loi française permet aux médecins de prendre des décisions très clairement ordonnées vers la mort. Dès lors, la légalisation de l’euthanasie dite “active”, par injection/administration d’une substance létale, en constitue la suite logique. L’infraction au serment d’Hippocrate – « Je ne provoquerai jamais la mort délibérément » – est consommée. Il ne reste plus qu’à débattre de la méthode : une injection par le médecin ? un comprimé à prendre soi-même ?

        Incohérence du droit

        Depuis plusieurs années, le débat se cristallise autour d’une opposition entre les défenseurs de la vie et de la dignité humaine et les promoteurs de l’euthanasie. Aujourd’hui, la voie de la dépénalisation du suicide assisté est considérée par certains comme un moindre mal. À tort, car la mort reste l’objectif à atteindre. De surcroît, le médecin reste impliqué dans le processus car il devra établir la recevabilité de la demande de suicide faite par son patient. Comment concilier cette perspective avec le délit de non-assistance à personne en danger, prévu et réprimé par l’article 223-6 du code pénal ? La loi française n’est pas à une contradiction près.

        Rappelons-nous que « le médecin est fait pour se battre contre la mort. Il ne peut subitement changer de camp et se mettre du côté de la mort » (Dr Jérôme Lejeune).

        Il est urgent de remettre en cause la constitutionnalité des lois Leonetti, qui sont contraires à la dignité humaine. Car aucune considération, tenant par exemple à la dégradation de l’état physique d’une personne, ne peut conditionner la reconnaissance de cette dignité.

        * Jean-Marie Le Méné est président de la Fondation Jérôme-Lejeune. La rédaction de ce texte a bénéficié de l’expertise de Mariette Guerrien et Guillemette Despaigne, juristes à la Fondation.

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        New York Times - World

        Ice Skating at a Rink Is Fun. Gliding Through a Forest? Glorious.

        Ottawa Dispatch

        Ottawa’s winter-lovers can now pick among a half-dozen skating trails that wind for miles through the wilderness in and around the city. But climate change threatens the good times.

        Skating through the woods at Arrowhead Provincial Park near Huntsville, Ontario.Credit...

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        By Ian Austen

        Photographs by Aaron Vincent Elkaim

        OTTAWA — No matter how enjoyable at first, whooshing round and round the constrained oval of an ice rink can get monotonous for even the most die-hard skater.

        But gliding on the ice through miles of pristine forest, with birds in the trees, paw prints of wildlife imprinted in the snow and a new discovery beckoning around every bend? That never gets old to skaters in Ottawa, and ice trails winding through woodlots are multiplying in and around the city, Canada’s capital, helping fill what seems to be an insatiable demand there for new recreational skating options.

        “This is an actual childhood dream come true: to be able to skate anywhere you want,” said Michelle Reid, who drove with her husband, Lee Larson, for about two hours from Kingston, Ontario, to celebrate their 23rd wedding anniversary at Icelynd, which became Ottawa’s sixth ice-trail network when it opened this January. “It’s travel by skate through a forest, instead of circles on a rink.”

        Chris Neil, who played in the National Hockey League for 17 years, began cutting down trees last autumn to transform a patch of forest into Icelynd.

        Chain saws in hand, he and one of his business partners, Jarrett Gibbons, plunged into the 25 acres of land that Mr. Neil owns. They had to chart new paths through the forest because the sorts of trails used for hiking, mountain biking, snow shoeing or cross-country skiing aren’t suited for skating. Slopes that would go unnoticed in any of those activities could mean water running downhill before it can freeze.

        More worryingly, steep downhills can cause even experienced skaters to lose control — potentially creating a variation of ice cross downhill, the gladiatorial extreme sport in which contestants wearing full hockey gear plunge down ice tracks at speeds of up to 45 miles an hour.

        When Mr. Neil and Mr. Gibbons encountered unexpected gradients as they felled trees, they were forced to abandon trail routes they’d sometimes spent days on — although there remained enough of a slope at the start of the trail to give even novice skaters a small taste of Olympic speedskating.

        Mr. Neil, 42, spent his entire N.H.L. career with the Ottawa Senators, mostly as the team’s enforcer, a player more prized for his ability with his fists than his goal-scoring skill. But he didn’t want Icelynd to be about hockey. He followed the lead of all but one of the local ice trail centers and banned sticks and pucks from the trails.

        Ottawa’s residents take a perhaps perverse pleasure in living in one of the world’s coldest capitals. On a bitterly cold afternoon at Icelynd, there were several young boys sporting their team’s red and white hockey jerseys as they zipped around less confident adult skaters. Also making swift progress was Makalya Green, a student who was skating with her father, Neil. As they moved along one long straightaway, Makalya compared the experience to snowmobiling.

        “Except it’s quieter,” her father added. “You can hear everything. The ice cracking, the wind in the trees.” Referring to the temperature in Celsius, he added: “On a minus 20-something day, what else you going to do?”

        Several other skaters, including a family gathered around one of the fire pits dotted around the circuit, also praised this newcomer to the area’s skating scene, but noted that its trails were narrower than the original trail center in the capital region: the 3-kilometer trail of Patinage en Forêt in Lac des Loups, Quebec, north of Ottawa.

        CANADA

        ONTARIO

        QUEBEC

        Detail

        area

        Arrowhead

        Provincial Park

        Toronto

        N.Y.

        QUEBEC

        Patinage en Forêt

        Rideau Canal

        Skateway

        ONTARIO

        Icelynd

        Ottawa

        10 mileS

        By The New York Times

        When it opened a little over five years ago, that trail’s owner, Dave Mayer, said he anticipated that the trail, built across what had been his family’s farmland, might draw 3,000 people in its first season. But more people than that showed up the first weekend.

        The nature trails charge between $11 and $15 a day for adults, but the capital also offers an almost five-mile ice path for free: the Rideau Canal Skateway, a 19th-century canal that has been flooded for skating, with ice groomed by the federal government for the last 52 years.

        To compete against the free canal, the for-profit skate trail operators have harnessed two approaches for persuading people to pay. Unlike the canal skateway, which cuts through the heart of Ottawa’s downtown, the private initiatives promote themselves as a trip to the woods.

        Mr. Mayer and Mr. Neil also aim to make their trail ice smoother than that of the canal. Cracks on the canal — formed when temperature fluctuations heave the ice — can grab skates, requiring paramedic patrols, sometimes in miniature on-ice ambulances.

        Mr. Neil had a head start on keeping the surface of his ice smooth. Atypical even in Canada, both he and his business partner already owned their own ice-surfacing machines — similar to the Zambonis that appear between periods at N.H.L. games — to care for their families’ at-home rinks.

        But skaters have singled out for praise the smoothness of the ice at Patinage en Forêt. Mr. Mayer said it took him much trial and error to discover the secret to making kilometers of smooth, durable ice in the woods. He declined to reveal his formula, but it involves a water tanker outfitted at the rear with modified nozzles similar to those used by firefighters, in addition to an ice surfacing machine.

        Because the canal and all the outdoor trails rely on natural ice, climate change is a big threat to their viability.

        The canal and all the trails rely on natural ice. For the Rideau Canal Skateway, which welcomes up to 1.5 million skaters a year, that’s meant seasons in recent years as short as 18 skating days in 2016, well below the historical average of about 50 days.

        This winter, several unseasonal thaws and rain storms shut down all the for-profit trails for a few days. Seasonal opening and closing dates are difficult to predict, complicating business plans.

        The National Capital Commission, the federal agency responsible for overseeing the canal skating, began working this year with engineers and scientists at Carleton University to find ways to extend, or at least preserve, the season. This season, the canal was open for 41 days, before closing on March 5.

        One cold morning, before setting out to survey the canal’s ice using ground penetrating radar, Shawn Kenny, an associate professor in civil and environmental engineering, said there’s little possibility of extending the season as March gets warmer, earlier.

        But, he said, the research team is considering ways to allow for an earlier opening, including by spraying slush on the canal to build up the ice up more quickly.

        While other Canadian communities have ice trails, no place boasts as many as Ottawa. So when Icelynd opened in January, Mr. Mayer was not pleased to have another competitor.

        Icelynd not only has the advantage of its affiliation with a local hockey legend, but it’s also just a quick drive away for many Ottawa residents.

        Lac des Loups, by contrast, is about an hour from the city center, so Mr. Mayer relies on both the reputation of his smooth ice to draw customers, as well as novel events, like torchlight skating nights, also offered at Arrowhead Provincial Park in Huntsville, Ontario.

        In addition to the new competition, Mr. Mayer also faced another challenge this winter: Beginning in late January, a convoy of trucks and cars blockaded downtown Ottawa’s streets in a raucous protest against pandemic restrictions. Police soon closed most of the bridges to Quebec. On the few that were left open, gridlock led to hourslong delays.

        But just before he headed out for the winter’s final night of sweeping and flooding, Mr. Mayer said he was still happy with his season and optimistic about the next.

        “It was actually a very, very good year,” Mr. Mayer said. “So, yeah, I would say that we’re in business next year.”

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        France24 - World

        'Out to get the Russians': The 73-year-old Vietnam vet fighting in Ukraine

        Issued on: 07/04/2022 - 18:10

        Sam BALL

        Out of the thousands of foreign volunteers to have taken up arms in Ukraine, 73-year-old Florida retiree Steven Straub is perhaps the oldest. But he is hoping his combat experience as a veteran of the Vietnam war will come in handy in the fight against the invading Russian forces.

        L'Humanité

        Sciences. La Balkanatolie, le continent disparu

        Actu

        Des paléontologues et des géologues viennent de mettre en évidence un continent oublié. La Balkanatolie aurait permis le passage des animaux asiatiques vers l’Europe, il y a trente-quatre millions d’années.

        Marine Cygler

        Il y a cinquante millions d’années, la Balkanatolie était un continent séparé de l’Europe et de l’Asie, formé de différentes îles et couvrant les territoires des Balkans et de l’Anatolie actuels.

        L’existence de ce troisième continent eurasiatique, coincé entre l’Europe, l’Afrique et l’Asie, a été proposée par une équipe de paléontologues et géologues français, américains et turcs dans le numéro de mars de « Earth-Science Reviews ». Elle permet d’expliquer le passage des animaux terrestres d’Asie vers l’Europe au moment de la transition entre l’Éocène et l’Oligocène, c’est-à-dire il y a environ trente-quatre millions d’années.

        Des fossiles uniques

        Au cours de l’Éocène, entre cinquante et trente-quatre millions d’années, l’Asie et l’Europe étaient deux continents bien distincts, sans possibilité de contacts et d’échanges entre les animaux pendant des millions d’années.

        De nombreux fossiles retrouvés dans la région correspondant aux Balkans et à l’Anatolie actuels démontrent qu’elle était peuplée d’une faune terrestre bien particulière, retrouvée nulle part ailleurs. On parle de « faune endémique ». On y trouvait, par exemple, de gros mammifères herbivores ressemblant à des hippopotames et des marsupiaux.

        Pour les chercheurs, le fait de retrouver cette faune unique introuvable en Europe ou en Asie indique que la région était une unique masse terrestre, séparée des continents voisins.

        La Balkanatolie a fini par être reliée à ceux-ci à la suite, entre autres, de mouvements tectoniques qui se sont produits il y a quarante à trente-quatre millions d’années. Ces événements ont conduit à la formation d’un couloir par lequel la faune asiatique a pu conquérir l’Europe.

        La Balkanatolie, le chaînon manquant pour expliquer l’extension de la faune asiatique ? C’est le scénario aujourd’hui le plus plausible (lire ci-dessous « Le point avec... »). Les paléontologues ont d’ailleurs découvert une preuve de la dispersion précoce des animaux asiatiques dans le centre de la Turquie.

        Là, à Büyükteflek plus précisément, ils ont dégagé des fossiles bien particuliers datant de trente-cinq à trente-huit millions d’années, c’est-à-dire avant la conquête de l’ouest par les animaux asiatiques. Ces fossiles, les plus vieux dégagés à ce jour en Anatolie, sont des fragments de mâchoires d’animaux ressemblant à de gros rhinocéros, les brontothères, des mammifères incontestablement asiatiques. 

        La géographie et le vivant

        Voici un nouvel exemple qui non seulement éclaire la trajectoire des mammifères, mais montre combien les modifications géographiques façonnent l’évolution des êtres vivants et permettent de comprendre ce qu’on a aujourd’hui sous les yeux. À l’instar de la collision de l’Afrique avec la marge sud de l’Asie, il y a vingt millions d’années, qui a été à l’origine de l’arrivée des éléphants en Asie et des rhinocéros en Afrique.

        Le point avec...Grégoire Métais, paléontologue au Centre de recherche en paléontologie (MNHN/Sorbonne Université/CNRS)

        « Un changement climatique brutal »

        Quels étaient les différents mammifères qui peuplaient l’Asie et l’Europe il y a plus de 40 millions d’années quand ces deux continents étaient totalement séparés ?

        En Europe, on trouvait des paléothères – des animaux lointainement apparentés à nos chevaux, des primates, des rongeurs ou encore des anoplothères – qui ressemblaient à des petites vaches, aucun n’a laissé de descendants directs aujourd’hui. En Asie, la faune, plus moderne, était composée de formes primitives de rhinocéros et de ruminants, mais aussi des primates anthropoïdes et des rongeurs divers dont les ancêtres de nos rats et souris.

        Pourquoi les animaux européens n’ont-ils pas traversé la Balkanatolie pour se disperser en Asie ?

        Il est vrai qu’en Asie, les paléontologues n’ont jusqu’à présent jamais trouvé de fossile de paléothère ou d’anoplothère. La Balkanatolie est d’abord entrée en contact avec l’Asie, mais elle est en revanche restée séparée de l’Europe de l’Ouest par une mer très profonde pendant plus longtemps. Aussi, il y a 40 millions d’années, grâce aux connexions continentales, des animaux asiatiques se sont d’abord installés en Balkanatolie, dont la faune hautement endémique est remplacée par ces nouveaux arrivants asiatiques. C’est dans un second temps, il y a 34 millions d’années, quand se produit un refroidissement global de la Terre, que la Balkanatolie se trouve reliée à l’Europe. Cela permet alors aux animaux asiatiques d’entrer en Europe occidentale où ils se retrouvent en compétition avec les animaux endémiques européens.

        En quoi un changement climatique brutal a-t-il donné l’avantage aux mammifères asiatiques ?

        Les mammifères européens ont dû faire face à l’effet cumulé d’un changement climatique majeur avec la compétition d’animaux plus performants dans un environnement plus sec, avec des saisons mieux marquées. Je m’explique : il y a 34  millions d’années, outre les changements tectoniques entre la Balkanatolie et l’Europe, il y a eu la mise en place d’un courant océanique froid autour de l’Antarctique lorsque le sud de l’Amérique du Sud s’est détaché de l’Antarctique. Le climat s’est refroidi en Europe et l’environnement s’est radicalement transformé: de forestier et tropical, il est devenu plus ouvert avec des saisons plus marquées, ce qui a favorisé l’extension des animaux asiatiques plus familiarisés avec ce type d’environnement.

        Existe-t-il une hypothèse alternative à l’existence de la Balkanatolie pour expliquer l’arrivée des animaux asiatiques en Europe ?

        Une hypothèse alternative impliquerait des migrations via le pôle Nord, mais cette hypothèse n’est étayée par aucune donnée paléontologique. En revanche, il s’est sans doute produit un phénomène très marginal de « rafting » pour expliquer l’origine de la faune endémique de Balkanatolie. En effet, on a retrouvé des petits primates d’origine asiatique en Balkanatolie, qui sont probablement arrivés par radeaux naturels, phénomène observé actuellement sous les tropiques lorsque des berges de rivières d’estuaires (et les animaux qui y vivent !) sont détachées et voguent en mer au gré des courants sur des centaines de kilomètres. Les rongeurs et les primates sont fréquemment impliqués dans des phénomènes de dispersion via ce phénomène de rafting. C’est par exemple ainsi que Madagascar a été colonisé, semble-t-il.

        sciencesgéologiepaléontologie
        New York Times - World

        At Angkor Wat, ‘You Have One of the World’s Wonders to Yourself’

        Angkor Wat Dispatch

        Cambodia has been open to foreign tourists for months, but in this time of Covid, few have made the trip, making it possible to imagine that you alone have rediscovered the glorious temple complex.

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        By Richard C. Paddock

        Photographs and Video by Thomas Cristofoletti

        ANGKOR WAT, Cambodia — Standing shoulder to shoulder, jostling for the perfect angle, hordes of tourists used to gather before dawn each morning to watch the sun rise over the magnificent ancient temple of Angkor Wat.

        Motivating this multinational scrum was the chance to capture an iconic photograph of the monument’s spires mirrored on the surface of a nearby pond.

        “It was like a sea of people in front of the reflecting pool,” said Rares Ispas, a dentist from New Zealand, recalling his visit to the celebrated Cambodian monument four years ago.

        But that was before Covid-19 brought global tourism to a screeching halt.

        This time, on a visit in late January, Dr. Rares and his wife were treated to a sublime experience that may never come again: They were almost alone at Angkor Wat, a bucket-list destination for untold millions whose enormous crowds could make the experience feel more like a theme park than a sanctum.

        “This was the perfect opportunity,” said Dr. Rares, who now lives in Singapore. “You can’t help but feel a bit special when you have one of the world’s wonders to yourself.”

        Cambodia, a nation of 17 million people wedged between Thailand and Vietnam, reopened to fully vaccinated tourists in mid-November with entry requirements among the least restrictive in Asia.

        The country, headed by Asia’s longest-serving authoritarian leader, Prime Minister Hun Sen, was recently ranked second only to Taiwan in the Nikkei Covid-19 Recovery Index for its successful handling of the pandemic. With 84 percent of the population fully vaccinated, daily cases fell to nearly zero in December but have been rising with the Omicron variant, and are now averaging about 350.

        Even so, the sprawling Angkor Wat complex, considered the world’s largest religious structure, has sat largely empty during this peak tourist season, which runs from November to March.

        Local residents say the last time there were so few tourists here was in the early 1990s, when the country was recovering from decades of civil war and the Khmer Rouge genocide known as the “killing fields,” which wiped out a generation of leaders, teachers and intellectuals.

        In the years before the pandemic, the Angkor complex — a stunning collection of Hindu and Buddhist temple complexes in various stages of ruin and restoration — was one of the most popular destinations in Southeast Asia and a major source of foreign revenue for the country. More than 6.6 million international tourists visited Cambodia in 2019, more than a third of them from China. But last year, fewer than 200,000 foreign visitors came.

        A few miles from the Angkor Archaeological Park, the city of Siem Reap was once overflowing with tourists who packed its hotels, restaurants, bars and souvenir shops. But during what should be the high season, it felt like a ghost town.

        Most businesses were closed, and many workers had left for the countryside. Until recently, a “Happy New Year 2020” sign still hung prominently over one of Siem Reap’s main streets, as if the town had been frozen in time. The once-thriving night market had become a dark, desolate street.

        Among those in Siem Reap forced by the pandemic to shut their doors were Chin Meankung and his wife, Botum Nay, owners of the Khmer Grill, a restaurant so popular that foreign tourists lined up on the sidewalk waiting for a table.

        Before they reopened in December in anticipation of the tourists’ return, Mr. Chin and Ms. Botum often took their children to visit the deserted archaeological park. “We love for the temples to be peaceful,” Mr. Chin said. “But it is also a very sad thing to see because, economically, Siem Reap is a town that relies solely on tourism.”

        Since Cambodia’s reopening, the number of overseas tourists has been gradually increasing. On one morning in early March, several dozen tourists attended the Angkor Wat sunrise, up from just a handful.

        But at lesser-known temples like Preah Palilay, where moss-covered faces carved into stone peer out from the ruins, it is still possible to spend hours in contemplation without seeing another visitor. In the stillness and solitude, it is easy to imagine that you alone had just rediscovered these monuments from a different age, so long swallowed up and kept secret by the jungle.

        At the popular Bayon temple, famous for its giant stone heads, one of the few visitors was a monkey that felt free to wander around, climbing to the top of one of the massive stone towers, surveying the scenery from its high perch.

        Cambodia’s reeling tourism industry got a significant lift in mid-December when Singapore Airlines resumed service between Singapore and Siem Reap, the first international flights to arrive since March 2020. Earlier this month, Thai Smile began flying again between Bangkok and Siem Reap.

        Over the past 15 months, Siem Reap received a major face-lift, with nearly 70 miles of newly paved roads, renovated sidewalks and re-landscaped parks along the small Siem Reap River, which flows through town. Newly built bike paths connect Siem Reap and the temples.

        “I’ve settled on cycling as the best way to discover the nooks & crannies of the spectacular Angkor Archaeological Park,” the United States ambassador to Cambodia, W. Patrick Murphy, posted on Twitter in January. “The new bike paths help!”

        Angkor was once the seat of the Khmer Empire, which ruled much of Southeast Asia between the ninth and the 15th centuries. At its height, Angkor is believed to have had a population of nearly one million, making it one of the world’s largest cities at the time.

        In the mid-19th century, French explorers were stunned to come across the temples, many of them completely overgrown by vegetation. International efforts to stabilize and restore the temples began soon after, only to be disrupted by the bloody conflicts that engulfed the country in the 1970s and 1980s before resuming in the early 1990s.

        Tourism to Angkor got a major, global boost in 2001, when the ancient city was highlighted in the film “Lara Croft: Tomb Raider.” The movie was partly shot at Angkor Wat and at Ta Prohm, a temple beloved for the huge 200-year-old trees that grow from the ruins.

        In the years leading up to the pandemic, hundreds of tourists at a time would line up at Ta Prohm to take photos of themselves standing by tree roots that wrap around the temple walls like giant snakes. Now, the temple sees fewer visitors than that in a day, said Long Sineout, a caretaker who has been working there for more than a decade.

        “You see the photo spot by that tree?” he asked, pointing to a deserted wooden platform in front of huge roots that help hold a temple wall in place. “It was so crowded that people had to wait their turn.”

        Tourism revenue aside, some younger Cambodians say they miss the large crowds at the temples, where mingling with fellow Cambodians and people from all over the world is part of the attraction for locals.

        “There are two ways of thinking,” said Deourn Samnang, 25, a tech worker from a neighboring province. “We like to go to a place with a lot of people and see the other people. Western people like to go to a place and see the nature.”

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        Valeurs Actuelles

        Le modèle scolaire de Singapour dont l’Education nationale devrait s’inspirer

        Aujourd’hui, tous les Français ou presque ont conscience du niveau dégradé de leur système éducatif public. Il a fallu des années pour qu’ils ouvrent les yeux, mais le classement international Pisa a fini par s’imposer dans les esprits comme un baromètre de la mauvaise performance, nous indiquant que le niveau avait chuté entre 2000 et 2018 ; notamment si l’on observe le niveau scolaire des élèves français de 15 ans, qui a très fortement baissé en mathématiques. Précisons tout de suite que si une grande majorité des élèves est concernée par cette dégradation, les élites, elles, s’en sortent pour l’instant (à peu près) indemnes… Singapour est placé systématiquement parmi les mieux classés aux évaluations Pisa depuis les années 2000. Il est donc intéressant de s’interroger sur les méthodes qui y sont appliquées afin d’en tirer des leçons.

        Si la méthode singapourienne d’enseignement des mathématiques dès le plus jeune âge est reconnue mondialement pour son efficacité, l’école, elle, n’a pas oublié de jalonner les parcours de passages de niveau et d’évaluations. Ainsi, les enfants passent un examen à la fin du CM2 pour entrer en sixième. Le pays s’arrête pendant plusieurs jours pour que se déroule cette forme de certificat d’études primaires. D’ailleurs, les écoles n’hésitent pas à faire redoubler les élèves qui n’ont pas le niveau, ce qui apparemment ne se fait plus en France. Enfin, ceux qui font preuve de mérite sont récompensés, y compris les plus modestes, qui peuvent voir leur scolarité financée par l’État. À Singapour, le travail paie et il n’y a pas de culture de l’excuse : cela tire forcément le niveau vers le haut. Alors qu’en France, depuis les années quatre-vingt, le choix a été fait d’amener le plus grand nombre d’une classe d’âge au baccalauréat, oubliant au passage les vertus de la méritocratie.

        l’égalitarisme et le pédagogisme ont depuis quarante ans détruit l’école républicaine

        Au lieu de choisir une démarche qui pousse tous les élèves à l’excellence, les ambitions ont été revues à la baisse et le niveau uniformisé par le bas, avec un résultat terrible : le fossé qui devait se réduire entre les élèves s’est énormément agrandi. Le pire étant qu’il semble que l’Éducation nationale n’ait pas pris conscience de ce problème : il suffi t pour s’en persuader de voir les nouveaux chantiers qui ont été mis en œuvre pour “lisser” le niveau d’établissements tels que Louis-le-Grand et Henri-IV, symboles de l’excellence de l’école publique. Sous couvert de favoriser l’égalité des chances, l’égalitarisme et le pédagogisme ont depuis quarante ans détruit l’école républicaine, revalorisant et démultipliant le capital social de ces Héritiers décrits en 1964 par Bourdieu. Comme le redoublement ou les bourses, quelques “détails” se révèlent significatifs. Ainsi, vu de Singapour, il est surprenant de voir que l’uniforme à l’école peut encore faire recette pour un débat présidentiel. Dans toutes les écoles singapouriennes, privées ou publiques, mais aussi dans les écoles internationales (dont l’école française de Singapour, l’IFS), l’uniforme est de rigueur jusqu’en CM2 ; voire, dans la plupart des établissements, jusqu’en terminale. Un ami en France me racontait que sa fille qui fréquentait les bancs d’une maternelle lui avait fait la remarque que des enfants de sa classe regardaient déjà l’étiquette de ses vêtements et se regroupaient en fonction des marques. Les Français, qui sont très attachés à l’égalitarisme, devraient être sensibles au fait que l’uniforme permet d’éviter ce genre de “ségrégation”. Mais l’uniforme n’est que l’arbre qui cache la forêt. Derrière lui se trouve un sujet beaucoup plus essentiel : la discipline. Quel que soit le pays, tout le monde s’accorde pour reconnaître qu’il est difficile de travailler dans le bruit et le désordre. Il y a peu encore, les petits Singapouriens pouvaient être réprimandés. Ce n’est plus le cas, mais une discipline bienveillante est de mise : les agitateurs et les harceleurs sont gérés comme il se doit. Sans convoquer des méthodes d’un autre siècle, le défi est de repositionner le curseur pour éviter d’en arriver à une situation où les enseignants craignent les parents – quand ils ne craignent pas les enfants ou s’inquiètent à l’idée de les traumatiser.

        Des méthodes très classiques qui ont prouvé leur efficacité

        Enfin, dernier détail qui en dit long : tous les matins, dans les écoles singapouriennes, les enfants chantent l’hymne national avant d’entrer dans leur classe. Imaginons le tollé que cela susciterait si un candidat à la présidentielle venait à proposer ce genre de mesure. Et pourtant, quoi de plus naturel qu’un peuple d’enfants qui apprend et s’approprie son identité nationale ? Le modèle singapourien n’est pas très éloigné de celui qu’ont pu connaître en France nos parents ou grands-parents.

        L’école devrait être un sanctuaire, hermétique aux idéologies. Il faut s’inquiéter que le “wokisme”, la culture de l’annulation ou le communautarisme fassent de l’entrisme au sein des écoles françaises, transformant les enfants en petits soldats de ces idéologies alors qu’ils n’ont pas encore acquis les connaissances et les méthodes leur permettant de décrypter le monde. Ce bourrage de crâne est indigne d’une démocratie qui se prétend libérale. Si la France veut sauver son éducation et lui redonner de sa grandeur, Singapour peut être, sur plusieurs points, une source d’inspiration : des bonnes méthodes pédagogiques (inspirées de Montessori ou autres) à l’uniforme en passant par la méritocratie et la discipline, tous les éléments sont en place pour instruire le mieux possible les enfants.

        Hélas, parmi les candidats, rares sont ceux qui ont perçu les enjeux de l’éducation dans leur globalité. Comme d’habitude, les propositions répondent à la litanie du “manque de moyens” alors que les réformes à faire sont de nature structurelle. À gauche comme à droite, la première réponse de la plupart des candidats est d’acheter le vote des profs par des augmentations de salaire, toujours insuffisantes vu le niveau des rémunérations des enseignants en France (neuvième du classement dans la zone euro). Personne ne semble s’intéresser aux conditions de travail et aux désirs des enseignants de pouvoir exercer leur noble profession. Le programme pour l’éducation qui semble le plus s’inspirer du modèle singapourien est celui d’Éric Zemmour, dont les grandes lignes ressemblent étrangement à ce qui se fait ici… Vu de Singapour, on se demande même s’il n’est pas venu ici pour copier ces méthodes qui favorisent le succès de nos enfants. Une “feuille de pompe” que feraient bien de se procurer les autres candidats s’ils veulent obtenir leur diplôme avec mention aux prochaines élections !

        * Établi à Singapour depuis trente ans, Stéphane Benoist est expert dans l’implantation et le développement des PME françaises en Asie du Sud-Est avec une spécialisation sur l’univers éducatif.

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        Archéologie Trois ans après son incendie, la cathédrale a livré des secrets, dont un mystérieux cercueil en plomb datant du XIVe siècle.

        Anna Musso

        Un sarcophage anthropomorphe (qui reproduit la forme du corps humain) en plomb « intégralement conservé » datant du XIVe siècle ainsi que des fragments précieux de l’ancien jubé (la clôture séparant le chœur de la nef) ont été mis au jour dans les entrailles de Notre-Dame, a annoncé le ministère de la Culture, le 14 mars. Ces fouilles menées par des archéologues de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) ont été organisées en amont de la reconstruction de la flèche, détruite lors de l’incendie du 15 avril 2019. Les caractéristiques et la localisation du sarcophage rendent « probable », selon les archéologues, l’hypothèse d’une sépulture d’un haut dignitaire de l’Église.

        Depuis le début de sa construction en 1163, Notre-Dame a abrité plusieurs sépultures de personnalités et responsables religieux, mais c’est la première fois qu’un sarcophage aussi bien conservé est retrouvé, selon les experts. « Sa découverte va permettre de mieux connaître à la fois les pratiques et les rites funéraires » du Moyen Âge, explique Dominique Garcia, président de l’Inrap. Le cercueil sera analysé dans un laboratoire et les archéologues ont déjà pu y introduire une minicaméra endoscopique. « On voit encore des éléments de tissus, des cheveux sans doute, et aussi et surtout on a vu tout un tapis de feuilles au-dessus de sa tête, ce qui est un phénomène assez bien connu » de l’histoire de l’inhumation religieuse, précise Christophe Besnier, archéologue et responsable des fouilles. A. M.

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        Valeurs Actuelles

        [Edito] Notre civilisation et l’islam : le combat incompris d’Éric Zemmour

        Dans une émission où il se trouvait opposé à Hubert Védrine, Éric Zemmour a dit : « La France voit qu’elle va mourir : elle subit une vague migratoire, une transformation de la population inédite dans l’histoire de ce pays ; un remplacement incroyable d’une population par une autre. » Dans son dernier ouvrage, La France n’a pas dit son dernier mot, il écrit de même : « Nous sommes engagés dans un combat pour préserver la France telle que nous la connaissons, telle que nous l’avons connue. Ce combat nous dépasse tous, et de lui dépend l’avenir de nos enfants et petits-enfants. »

        Que penser de ces prophéties ? Nous sommes, en effet, avec la montée de l’islam dans nos sociétés, confrontés à ce que Samuel Huntington a appelé « un choc de civilisation » dans son fameux ouvrage paru en 1996. Ce livre fit grand bruit, fut très controversé, certains allant jusqu’à reprocher à cet universitaire américain de prêcher la haine dans le monde. Longtemps, bon nombre de responsables politiques ont nié la thèse de ce professeur de Harvard, mais les événements lui ont finalement donné raison, et Emmanuel Macron a, ainsi, parlé à son tour d’un « combat civilisationnel », et encore tout récemment dans l’interview qu’il donna sur TF1, le 15 décembre, à deux journalistes de LCI.

        Eric Zemmour et la civilisation

        Ce que défend Éric Zemmour, c’est notre civilisation, une civilisation qui a pour fondement le judéo-christianisme, et qui est en lutte avec la civilisation islamique depuis la mort du prophète Mahomet, en Arabie, en 632, c’est-à-dire depuis près de quatorze siècles maintenant. Le problème qui se pose, comme nous l’explique fort bien le grand anthropologue Claude Lévi-Strauss dans Race et histoire, est que, lorsque deux civilisations en viennent à se trouver en concurrence sur un même territoire, il y a conflit. Il nous dit qu’il se passe alors l’une des deux éventualités suivantes : soit désorganisation et effondrement du pattern de l’une des deux civilisations ; soit apparition d’une synthèse originale qui, alors, consiste en l’émergence d’un troisième pattern, lequel devient irréductible par rapport aux deux autres. Le risque de voir demain notre civilisation muter vers un nouveau pattern, un modèle “irréductible par rapport aux deux autres”, est bien réel. Ce serait, en fait, la fin de notre civilisation dans la version que nous connaissons aujourd’hui, en Europe.

        A la base de chaque civilisation, il y a une religion. L’islam pour la civilisation musulmane, le christianisme pour la civilisation occidentale.

        Si la thèse d’Éric Zemmour n’est comprise que par une minorité de Français seulement, c’est que le concept même de “civilisation” est très difficile à saisir. Pour beaucoup de personnes, la France ne peut pas mourir, elle se “créolisera”, comme nous le dit le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, qui, pour ce qui le concerne, s’en réjouit. Et le Conseil de l’Europe, une instance internationale dont la mission est de veiller à la bonne application de la Convention des droits de l’homme dans les pays membres, nous dit, dans une de ses directives : « La présence d’immigrants et de résidents étrangers est un facteur à la fois enrichissant et positif pour nos sociétés » ; et à l’article 3 de la recommandation 1743, il est décrété, tout bonnement : « Les musulmans sont chez eux en Europe. » La France, par traité, s’est engagée à se conformer à ces recommandations, et on constate qu’effectivement elle s’y soumet !

        Des religions et des visions du monde différentes

        Revenons à ce que les anthropologues entendent par “civilisation” ; l’une des meilleures définitions qui en ait jamais été donnée revient à l’anthropologue mexicain Rodolfo Stavenhagen. Dans un travail qu’il fit pour l’Unesco, en 1998, il nous dit : « C’est l’ensemble des traits distinctifs spirituels et matériels, intellectuels et affectifs, qui caractérisent une société ou un groupe social ; elle englobe en outre les arts et les lettres, les modes de vie, les façons de vivre ensemble, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances. » Autre enseignement, rappelé notamment par le sociologue anglais Christopher Dawson : à la base de chaque civilisation, il y a une religion. L’islam pour la civilisation musulmane, le christianisme pour la civilisation occidentale.

        On comprend donc que rien que par le fait que l’islam propose à ses croyants de combattre les chrétiens en en faisant au mieux des “dhimmis”, il puisse y avoir entre ces deux mondes des conflits ; dans chacune de ces religions la vision du monde n’est pas la même, et les valeurs non plus. Au cours des siècles, ce fut tantôt l’une, tantôt l’autre de ces civilisations qui eut le dessus. Et dans les temps présents, le conflit entre les deux se poursuit, la civilisation occidentale se trouvant maintenant dans sa phase de déclin alors que sa rivale se trouve revigorée par plusieurs éléments qui se conjuguent : les succès remportés à la fin du siècle dernier par tous les pays musulmans qui se sont libérés du joug des grandes puissances coloniales européennes, les richesses pétrolières considérables que possèdent les pays musulmans et qui seraient un “don d’Allah” (disent les croyants) et, enfin, la démographie galopante de tous ces pays, qui leur donne l’avantage du nombre.

        La confrontation de la civilisation islamique avec la nôtre, en Europe, va donc modifier inévitablement tous les éléments constitutifs de notre civilisation tels qu’ils sont énumérés par Rodolfo Stavenhagen : notre manière de vivre ensemble, de voir le monde, et même notre manière de penser. Cette mutation profonde, essentielle, conduira à ce nouveau pattern dont parle Lévi-Strauss.

        C’est ainsi que meurent les civilisations. Mais elles ne s’en rendent pas compte, prenant paradoxalement elles-mêmes des dispositions qui facilitent leur déclin. Le grand historien britannique Arnold Toynbee nous en avait pourtant avertis : « Les civilisations ne sont pas assassinées, elles se suicident. » C’est ainsi que nous ne contrôlons pas nos flux migratoires, que nous aidons les musulmans à construire chez nous des mosquées, que nous autorisons des imams étrangers à venir prêcher chez nous un islam radical qui galvanise nos ressortissants musulmans dans la haine de l’incroyant, et que nous ne nous retirons pas du Conseil de l’Europe qui exige que nous renoncions à notre politique d’assimilation de tous ces immigrés qui viennent s’installer chez nous. « L’arrivée massive d’immigrés est le signe que l’on retrouve dans toutes les civilisations en déclin », nous avait pourtant (encore !) prévenus l’historien Carroll Quigley. Tout était donc largement su bien avant les (courageuses) sorties d’Éric Zemmour. Reconnaissons-lui le mérite de tout faire pour que ce qui est su ne soit pas oublié…

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        France24 - World

        International Space Station: First all-private astronaut crew readies for launch

        Issued on: 05/04/2022 - 19:28

        Sam BALL

        For the first time in its more than 20 years of operation the International Space Station (ISS) is getting ready to welcome its first-ever all-private astronaut team. A four-man crew assembled by Houston-based start-up Axiom are set to blast off for the ISS on Friday in what the company and NASA have hailed as a major milestone in the growing commercialisation of spaceflight.

        BBC

        Ukraine war: Bucha deaths 'not far short of genocide' - PM

        By Joseph Lee & Doug FaulknerBBC News

        Attacks on civilians by Russian forces in the Ukrainian town of Bucha do not "look far short of genocide", Prime Minister Boris Johnson has said.

        The UK has announced further sanctions against eight oligarchs and Russian banks, including the country's largest, Sberbank, and Credit Bank of Moscow.

        Dozens of people have been found dead in the town - including some in a mass grave - after Russia's withdrawal.

        Moscow denied involvement and described reports as fake news.

        The Foreign Office announced its latest sanctions following the reports of attacks on civilians, and these include ending all imports of Russian coal and oil by the end of the year as well as action against strategic industries.

        The latest sanctions come in step with those imposed by the US, which has also imposed sanctions on Russian President Vladimir Putin's two daughters.

        Ahead of the new sanctions being announced, Mr Johnson said: "I'm afraid when you look at what's happening in Bucha, the revelations that we are seeing from what Putin has done in Ukraine doesn't look far short of genocide to me.

        "It is no wonder people are responding in the way that they are. I have no doubt that the international community, Britain very much in the front rank, will be moving again in lockstep to impose more sanctions and more penalties on Vladimir Putin's regime."

        As part of its sanctions response, the UK has pledged to stop importing Russian oil by the end of the year, while the EU is reducing its imports of Russian gas by two-thirds.

        Mr Johnson praised the "enormous strides" the EU is taken to reduce dependence on Russian gas.

        At a working dinner in Brussels on Wednesday evening Foreign Secretary Liz Truss is expected to tell Nato colleagues the "age of engagement with Russia is over".

        She is expected to say there is "no time for false comfort" and that Russia is not retreating but regrouping to push harder in the east of Ukraine.

        Ms Truss is expected to urge allies to arm Ukraine quickly and decisively, and to rethink its support for countries "caught in the web of Russian influence", such as Georgia and Moldova.

        As part of sanctions imposed on Russia all new outward investment to the country has been banned, while imports of Russian iron and steel products will be banned.

        Among those added to the sanctions list is Viatcheslav Kantor, the largest shareholder of fertilizer company Acron, whose donations funded a new unit at a London hospital used by the royal family.

        The Edward VII Hospital accepted a donation from the Kantor Charitable Foundation to fund the Kantor Medical Centre.

        The other oligarchs added to the sanctions list include:

        Ms Truss said the latest wave of sanctions would decimate Mr Putin's "war machine" and show the Russian elite could not wash their hands of the atrocities committed on his orders.

        Sanctions are penalties imposed by countries intended to stop aggression, or punish breaches of international law, and often involve financial curbs.

        Those taken by the UK so far include freezing assets, excluding Russian banks from the UK financial system, banning some exports to Russia, restricting visas for wealthy investors and banning flights.

        By the end of the year, the UK has said it will also phase out Russian oil imports.

        Along with the EU and US, it has frozen the assets of more than 1,000 individuals and companies, including politicians and wealthy business leaders thought to be close to the Kremlin.

        Asset freezes prevent anyone in the UK or any UK company from dealing with any funds or resources that are owned or held by the designated person, and prevent resources being provided to or for the benefit of that person.

        Labour leader Sir Keir Starmer had called for "even tougher sanctions" following the "horrific, harrowing images" of civilian deaths in Bucha.

        He said we have to give Ukraine "every support we can" and said the international community must be clear "that these war crimes will end up with those responsible being hunted down".

        The deliberate targeting of civilians, as has been alleged by residents of Bucha, is a war crime under the Geneva Convention.

        But for a massacre to be considered genocide, the law also requires proof of the intent to destroy a particular national, ethnic, racial or religious group - whether entirely or in part.

        The Genocide Convention, introduced after the Nazi Holocaust during World War Two, requires the 152 nations who are signatories to "prevent and to punish" genocide where it occurs.

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        An execution-style killing on a street in Bucha

        Bucha satellite image contradicts Russian claims

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        France24 - World

        'We will be forced to steal': Taliban bans poppy cultivation

        Issued on: 04/04/2022 - 18:12

        Sam BALL

        Afghanistan is the world's biggest producer of opium poppies, the sap of which is used to produce heroin, in an industry that accounts for tens of thousands of jobs and a substantial proportion of the country's GDP. But now, the ruling Taliban has said it plans to put an end to poppy cultivation, leaving farmers fearing for their future in a country whose economy is in freefall.

        New York Times - World

        Living With Gusto Despite a Rare, Fatal Disease, and Hunting for Answers

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        The Saturday profile

        At 26, Sammy Basso is believed to be the oldest person with the disease Progeria. And now he’s researching it, hoping to find a treatment and the secrets of aging.

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        By Jason Horowitz

        TEZZE SUL BRENTA, Italy — Like many an Italian man living at home in his mid-20s, Sammy Basso is a little embarrassed by the childhood mementos that clutter his small bedroom.

        There is a poster of the alphabet, old toys, a cherished teddy bear and trophies he earned during arduous clinical trials at Boston Children’s Hospital when he was 12. Above votive candles, pictures on his wall show his meetings with three popes, including Francis, who called to chat when Mr. Basso was in high school.

        Feet hanging off the bed, he showed off the medal of knighthood given to him by Italy’s president and put on the oversized novelty sunglasses he got in Roswell, N.M., where he played a prank on a woman in the U.F.O. museum by pretending to be an alien “because I look a little like them.”

        But Mr. Basso, 26, looks less like a being from an advanced civilization than one from an advanced stage of life. At about 4 feet 5 inches and 44 pounds, he has barely any fat below his parchment thin skin, or any hair on his head. His face is small and wizened, his nose overly prominent. His bones are frail, his hip joints are at risk of painful dislocation, and his heart and arteries are blocked, calcified and stiffened like a person many decades older.

        “By now, I’m the oldest person with progeria in the world,” said Mr. Basso, referring to Hutchinson-Gilford Progeria syndrome, an exceedingly rare and fatal disease that afflicts only about one in 18 million people. Progeria, from the Greek for prematurely old, weakens cell structure and creates the resemblance of aging on cells, the body and, fatally, the cardiovascular system. Unlike natural aging, the syndrome leaves the mind free from senility, which Mr. Basso joked in his soft and gravelly voice, could be considered a miracle, “or a damnation.”

        He was hardly expected to outgrow his bedroom’s childhood memorabilia before the maladies of old age cut him down. “This was really painful for me,” Mr. Basso said of first understanding, as a child, that “my life span could be different.”

        A breakthrough drug — tested during the trials in which Mr. Basso took part — has extended by at least two and a half years the traditional average life expectancy for people with progeria, 14.5 years. That has given researchers hope of an eventual cure, as well as critical insights into ordinary human senescence.

        “Researching something that is premature aging,” Mr. Basso said, “you can understand aging better.”

        Mr. Basso, busy in his borrowed time, is himself one of those researchers, after earning degrees in natural science and molecular biology.

        The Great Read

        More fascinating tales you can’t help but read all the way to the end.

        In few places is aging as urgent a subject as in Italy, which has one of the world’s highest median ages, about 47 years. The country’s low birthrate and increased longevity mean it will face a daunting population boom of the old and infirm. Mr. Basso’s condition gives him a unique perspective on the ravages of aging, and how critical it is, no matter the economic cost, that his beloved Italy continue to “respect our ancestors,” value wisdom and understand that “physical limitations are not the most important thing.”

        The power of Mr. Basso’s message and active example — whether in his theater group, Ted Talks, frequent television appearances or new local radio slot — has made him one of Italy’s most recognizable advocates for science and human dignity, regardless of age. In his native Veneto region, crowds have mobbed him on the street, artists sculpt him and officials have enlisted him as a unique spokesman for coronavirus vaccinations who can urge all Italians, whether young like him or seemingly old and vulnerable like him, to get inoculated.

        “I lived this duality,” Mr. Basso said.

        In fact, Mr. Basso’s slight frame embodies a dizzying span of human experience. He is a young man who appears old, an adult sometimes patronized like a child. He is a scientist and a devout Catholic, a clinical trials patient and a researcher.

        And he is an example to the roughly 130 people worldwide, overwhelmingly children, identified by the U.S.-based Progeria Research Foundation as having the disorder. He hopes his high profile increases the chances of others coming forward for help.

        “The thing I would like them to learn by my experience is that their life is important,” he said. “They can be helpful for the world.”

        Mr. Basso often exhibits a drink-life-to-the-dregs wisdom far beyond his sped-up years. But spending a day with him in his family home in Tezze Sul Brenta reveals that he is, above all else, a fun guy to hang out with.

        He peppers his good English and default Venetian dialect with Yiddish expressions. (“Oy-yoy-yoy.”) He can eye roll with the best of them. He is the star and inspiration of Sammy’s Runners club, a group of friends and fans who run marathons to support progeria awareness, and he smiles as his friends push him in a wheeled chariot around the track and the cold hits his face. (“I’m fine,” Mr. Basso said. “They’re the ones who are running!”)

        In many ways, he is a typical Veneto guy, joking with his friends about his bottomless appetite and fondness for a tipple. When doctors in Boston told him red wine was good for his heart, he said he replied, “Oh, I will live forever.”

        That levity was hard-earned.

        Mr. Basso’s parents noticed something different about their son soon after his birth. After several invasive tests, a pediatrician, remembering a photo from medical school, told them he was sure their son had progeria,which occurs when a single uninherited genetic mutation produces toxic levels of an abnormal protein, progerin, which naturally increases, though in much lower levels, in aging people. Doctors told Mr. Basso’s parents to enjoy each moment with him, because he probably wouldn’t live past 13.

        “We were devastated,” his mother, Laura Lucchin, 53, said. “You have a 2-year-old son and you have your plans and instead, no.”

        But even as her son appeared to age faster and look older than his parents, “Sammy was never old to us,” she said. He was a happy child and remarkably resistant to self-pity. She recalled once crying as she did the dishes, when her son came in and told her, “Mom, give me a smile.”

        His mother smiles at him a lot. She also gently scratches his back and puts on his New Balance shoes, one cobbled with a platform to help even out his gait. His father kisses him on top of the head when he comes home from working at a sweater factory. The toddler next door barges in, jumps into Sammy’s arms and showers her favorite neighbor with kisses. She is too young to notice the gradations of age.

        In 2000, Mr. Basso for the first time saw other people with his condition at a meeting in Washington. It was nice to see people who looked and lived like him, he said, but just as impressively, “it was the first time I saw other people from other countries.”

        In 2007, he returned to the United States for the first clinical trials of experimental drugs, and suffered a crisis of faith. He believed that God had given him the disease for a reason and that “trying to cure progeria for me was to go against God’s plan.” He said the researchers and his family “led me to understand that science was a gift of God,” a miracle “to do something for others.”

        In recent years, he has faced new adversity. He just got over pneumonia and his hips hurt. In 2019, he underwent surgery to replace his aortic valve, an operation he put off until he got his first college degree.

        “He didn’t even miss one exam,” his father, Amerigo, 56, said.

        Since then, he has also kept up with his research into progeria, his foundation in Italy and his role as a global spokesman for the Progeria Research Foundation.

        “He’s looking for ways to help because that’s what’s in his heart,” said Dr. Leslie Gordon, the foundation’s co-founder whose own son, Sam, was a good friend of Mr. Basso and died from progeria in 2014 at age 17. She has known Mr. Basso since he was 3, and seen him grow into a colleague with whom she can talk shop.

        Topping their list is gene editing, which they are eager to test and which they think could eventually reverse the aging effects of progeria in children. First they need the funding, and in an aging-obsessed era, with billions spent on longevity science, Mr. Basso’s is a powerful voice to attract worthwhile attention.

        After leaving the running track, Mr. Basso and his friends and parents went to the local pub, where he scarfed down an enormous burger, topped with cheese, lard and an egg. At a certain point his mother stopped him from washing down his medications, including the experimental drug from the trial, with his beer and slid over a glass of water. He rolled his eyes and cracked a smile.

        “I’m still understanding who I am, what I’m going to become. I learned how to live with progeria as a baby, as a kid, as a teenager, and now I’m trying to understand how to live with progeria as an adult,” Mr. Basso said. “I don’t know if I will be able to do that. But I’m trying.”

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        L'Humanité

        Guerre en Ukraine : l’équation diplomatique se complique

        Actu

        Relations internationales Après les accusations de crimes de guerre commis à Boutcha, Moscou reproche à Kiev de saborder les négociations de paix. Le Parlement européen réclame un embargo total sur le gaz, le pétrole et le charbon russes, tandis que l’ONU vient de voter la suspension de la Russie du Conseil des droits de l’homme.

        Maintenir ou non le dialogue, alors que l’armée russe a délaissé Kiev et se prépare à une nouvelle offensive vers l’Est et le Donbass, et que l’Ukraine s’apprête à subir de longues semaines de combats et de destructions. Voilà le dilemme des négociateurs réunis sous la houlette de la Turquie, et qui continuent d’avancer des propositions forcément fluctuantes en fonction du rapport de forces sur le terrain comme au sein des différents cénacles internationaux.

        Selon le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, dans un contexte d’accusations de crimes de guerre, voire, dixit Volodymyr Zelensky, de « génocide », « la partie ukrainienne » aurait « présenté au groupe de négociateurs un projet d’accord dans lequel il est évident qu’elle revient sur les dispositions les plus importantes déterminées le 29 mars à Istanbul ». La volte-face de Kiev, accuse Lavrov, concernerait l’inclusion de la péninsule de Crimée – annexée par la Russie en 2014 –, des garanties de sécurité et d’intégrité territoriale, ou encore l’exigence d’une négociation directe entre le président ukrainien et son homologue russe, Vladimir Poutine, concernant les statuts futurs de la Crimée et du Donbass ukrainien, dont Moscou a reconnu les pouvoirs séparatistes juste avant son offensive militaire du 24 février.

        Fidèle à la ligne du Kremlin depuis le début de la guerre, Sergueï Lavrov continue de marteler que « le régime de Kiev est contrôlé par Washington et ses alliés, qui poussent le président Zelensky à continuer le combat », assurant néanmoins que la Russie poursuivrait « le processus de négociations », sans rien dévoiler du contenu de son propre projet d’accord. Autre pomme de discorde, la participation réclamée aux pourparlers de la Biélorussie, principal allié régional de Moscou. « Nous considérons cela comme une guerre qui est juste à la porte de notre pays. Et elle a des effets sérieux sur (notre) situation. C’est pourquoi il ne peut pas y avoir d’accord dans notre dos », a ainsi déclaré le 7 avril Alexandre Loukachenko. Si le président biélorusse a laissé la Russie utiliser à sa guise son territoire pour mener son invasion de l’Ukraine, il demeure un paria à l’échelle internationale et n’entretient presque plus aucun contact avec les chancelleries occidentales. Quant aux lourdes sanctions économiques infligées dans le cadre de sa participation à l’effort de guerre russe, elles ont encore renforcé sa dépendance vis-à-vis de Moscou.

        Prochaine étape, « mener une enquête »

        Les images des massacres perpétrés à Boutcha ou Irpin, près de Kiev, ont « éclipsé » les pourparlers initiés entre la Russie et l’Ukraine, a regretté jeudi le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlüt Cavusoglu. L’heure semble effectivement davantage aux punitions qu’aux discussions. Le Parlement européen a ainsi voté, à une écrasante majorité, une résolution réclamant un embargo « total et immédiat » sur le gaz, le pétrole et le charbon russes, alors que la Commission européenne propose un arrêt sur les seuls achats de charbon – qui représentent 45 % des achats de l’Union européenne – et la fermeture de tous les ports européens aux navires russes. Le Parlement européen réclame également que « toutes les mesures nécessaires » soient prises pour que « les actes de Vladimir Poutine et d’Alexandre Loukachenko soient poursuivis comme crimes de guerre et crimes contre l’humanité », et s’est prononcé en faveur de la création d’un « fonds analogue au plan Marshall » pour reconstruire l’Ukraine après la guerre.

        À l’occasion d’un déplacement à Boutcha, l’un des théâtres de massacres de civils attribués à l’armée russe par le gouvernement ukrainien, le secrétaire général adjoint de l’ONU pour les Affaires humanitaires, Martin Griffiths, a promis à un responsable de la mairie de la ville martyre que « la prochaine étape » sera de « mener une enquête ».

        En attendant le durcissement des sanctions et le ­résultat des enquêtes internationales sur les crimes de guerre imputés à l’armée russe, les États-Unis ont provoqué en urgence, ce jeudi, un vote à l’Assemblée ­générale des Nations unies, à New York, pour la suspension de Moscou du Conseil des droits de l’homme. Celle-ci a recueilli, sur 192 pays, 98 voix pour, 24 contre et 58 abstentions. « En fait, nous voyons chaque jour (…) des rapports déchirants sur le peu d’intérêt qu’elle porte aux droits de l’homme. La participation de la Russie (au Conseil) est une farce. C’est pourquoi nous pensons qu’il est temps que l’Assemblée générale la suspende », avait précisé Linda Thomas-Greenfield, ambassadrice américaine à l’ONU.

        Valeurs Actuelles

        Dans les Landes, Michel Sardou candidat unique à l’élection présidentielle

        C’est officiel, Éric Zemmour vient de se faire « grand-remplacer ». Non pas par une nouvelle vague d’immigration, comme l’évoque souvent l’ancien journaliste… mais par Michel Sardou. Son visage, comme celui de ses onze rivaux, a effectivement été remplacé par celui du chanteur culte sur les affiches officielles installées à Mont-de-Marsan (Landes).

        C’est la branche landaise du site Actu.fr qui a repéré cette facétieuse propagande musicale. Michel Sardou 2022, donc ? S’il y a de quoi faire rêver les admirateurs du chanteur, il faut croire que cette perspective fait réellement battre le cœur de celui qui est à l’initiative de cet improbable collage. Selon Actu.fr, ce Landais a, en réalité, commencé à faire campagne pour l’interprète des « Vieux mariés » il y a quelques mois.

        Militant mélomane

        Depuis plusieurs semaines, déjà, les habitants de Mont-de-Marsan ont eu l’occasion de croiser, dans les rues ou sur la vitrine du centre-commercial de la ville, des autocollants « I love Sardou ». Nul doute qu’en lançant officiellement sa campagne « Sardou 2022 », le militant mélomane a décidé de passer à la vitesse supérieure. Hélas pour ses fans, Michel Sardou n’a pas obtenu 500 parrainages, loin s’en faut. Impossible, donc, de glisser un bulletin Sardou dans l’urne dimanche prochain.

        Au soir du premier tour, l’organisateur de cette campagne amateure pourra tout de même se consoler en écoutant « La Marseillaise », chantée par Sardou lui-même en 1976. Un morceau qui pourrait l’aider à imaginer son idole gravir le perron de l’Elysée, à défaut de le revoir monter sur scène. L’homme aux 26 albums studios et aux plus de 350 chansons a, en effet, tenu son dernier concert en avril 2018. Un dernier « Salut » au public de la part d’un immense artiste, trop souvent réduit aux « Lacs du Connemara » des fins de soirées. La carrière politique, elle, devra attendre.

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        BBC

        Farming labour shortage could mean price rises, MPs warn

        By Claire MarshallBBC Rural Affairs Correspondent

        Chronic labour shortages in the food and farming sector could lead to price rises and the UK becoming more dependent on food imports, MPs warn.

        The report by the Environment, Food and Rural Affairs Committee said Covid and Brexit had a huge impact on the sector.

        MPs want ministers to ease English language rules for skilled workers, and expand the seasonal worker visa scheme.

        The Department for Environment, Food and Rural Affairs (Defra) said it was "continuing to work with the sector".

        500,000 vacancies

        Last year, a sudden decline in overseas labour led to more than half a million job vacancies in the food and farming sector, out of a workforce of four million.

        Almost a quarter of the UK daffodil crop was left unpicked. Fruit suppliers were forced to leave produce rotting in the fields.

        A lack of skilled butchers and abattoir workers meant some 35,000 pigs destined to be made into sausages, bacon and chops were incinerated or rendered - reduced to lard.

        When the supply of Christmas turkeys was threatened by a shortage of workers and HGV drivers, the government stepped in and set up a temporary visa scheme.

        However the committee heard that industry members had been warning the government since spring 2021 and that this was "too little too late". It led to a serious impact on animal welfare, food security, and the mental health of workers.

        Price rises

        While the report welcomed "some of the government's work" it warned that "without fundamental change" the UK was facing "a chain reaction of wage rises, leading to price increases and food production being exported abroad".

        Neil Parish, chairman of the EFRA committee, said: "The government's attitude to the plight of food and farming workers was particularly disappointing."

        MPs said they were "struck by the government's failure to grasp the labour issues" and there had been an "unwelcome tendency ... to blame the sector for not doing more to tackle the problem or fully utilising the immigration system, on the basis of incorrect information on its own immigration system".

        Nick Allen, chief executive of the British Meat Processors Association, said the impact of the new post-Brexit immigration regime and Covid had been "crippling".

        "As a result of the conflict in Ukraine, we find ourselves faced with a severe test of the UK's food security, it's clear that this approach has allowed structural weaknesses to develop, which have compromised Britain's food resilience."

        The FDF's director of policy and corporate affairs, Jayne Almond, said: "Compounding the inflationary pressures on UK food and drink manufacturers, many businesses continue to struggle with systemic labour shortages."

        And the National Farmers' Union president Minette Batters said her union was calling for a review of the immigration system, including the seasonal workers' visa scheme.

        She said: "Today's report from the Efra committee backs up the NFU's long-standing call for a more enabling immigration policy which mitigates against the crippling labour shortages and structural issues that have existed throughout the food supply chain for many months."

        The new report calls for a "radical rethink" of labour strategy, including a review of the skilled workers visa scheme; and for the seasonal workers pilot visa scheme to be made permanent.

        It also said there should be a 'tailoring' of the English language requirement to the "needs of the industry". This could mean less stringent testing for some workers.

        Longer-term, home-grown talent should be "nurtured", said the MPs, alongside the development of new technology.

        In a statement, Defra said it was looking at how new technology could be used in the sector.

        It added: "We fully acknowledge that the food and farming industry is facing labour challenges and we continue to work with the sector to mitigate them.

        "We have given the industry greater certainty by enabling the seasonal workers scheme until the end of 2024, allowing overseas workers to come to the UK for up to six months to work in the horticulture sector.

        "Our new points-based immigration system also expanded the skilled worker route to many more occupations, including butchers, who can now be recruited from anywhere in the world."

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        France24 - World

        French presidential elections: 'I gave my vote to a foreigner'

        Issued on: 01/04/2022 - 16:32

        Sam BALL

        When Iona, a 24-year-old student from Toulouse, casts her vote in this year's French presidential election, she won't be voting for the candidate of her choice but rather one chosen by Amir – a Moroccan immigrant whom she had never met until recently. They were put in touch by Alter-Votants, a service that allows French people who do not plan to vote to cast their ballots on behalf of foreigners living in France who would not normally get a say in the election because of their nationality.

        New York Times - World

        ‘I’m Old, Not an Idiot.’ One Man’s Protest Gets Attention of Spanish Banks

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        The Saturday Profile

        A campaign by a 78-year-old retired doctor with Parkinson’s disease against banks closing branches and moving services online resonates with a rapidly aging Spanish population.

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        By Raphael Minder

        MADRID — Because he has Parkinson’s disease, and his shaking hands make it hard for him to push buttons, Carlos San Juan de Laorden, a retired Spanish doctor, finds it difficult to withdraw his money from the ATM.

        So when in December his bank reduced its retail opening hours, and then told him that the only way of reaching a customer representative was by making an appointment using an app he found too complicated, Mr. San Juan, 78, felt not only distressed but also wronged.

        “I was politely told that I could change banks if I didn’t like it,” he said. “I’ve kept my money in the same bank for 51 years, since I got my first paycheck, and it hurts to see that the digital world has dehumanized us to the point that loyalty has lost all of its worth.”

        Infuriated, Mr. San Juan started an online petition that he called “I’m Old, Not an Idiot,” arguing that banks and other institutions should serve all citizens, rather than sideline the oldest and most vulnerable members of society in their rush to online services.

        In two months, his petition gathered more than 600,000 signatures, attracting the attention of the local media and eventually forcing the banks and Spain’s government to respond. Mr. San Juan became something of a minor celebrity in Spain, and was invited on to a string of TV shows to talk about himself and his campaign.

        In February, Mr. San Juan attended the signing of a protocol at the economic ministry in Madrid in which banks pledged to offer better customer services to senior citizens, including by extending again their branch opening hours, giving priority to older people to access counters and also simplifying the interface of their apps and web pages.

        During the signing ceremony, José María Roldán, the president of the Spanish Bank Association, thanked Mr. San Juan for highlighting a problem that he said banks had overlooked. “We have seen that new measures are needed in order to not leave behind vulnerable groups” of people, said Mr. Roldán, whose association includes banking giants like Banco Santander and BBVA.

        Spain has one of the world’s fastest aging populations, with 9.3 million people over the age of 65 who now account for one fifth of its residents. Before the pandemic hit, Spain was projected to overtake Japan as the country with the longest life expectancy in the world, according to a study by the Institute for Health Metrics and Evaluation, in Seattle.

        But over the past decade, Spain’s banking network has also shrunk dramatically, following a financial crisis that forced the country to negotiate an international bailout in 2012. While there used to be a bank office in almost every Spanish village and at every city crossroads, Spanish banks have halved their number of branches to about 20,000 since the crisis.

        Mr. San Juan is not a Luddite — for this article, he used WhatsApp and Skype. But he believes older adults should not pay the price for an online transition that has allowed banks and other institutions to make significant staff cuts and other savings.

        In fact, Mr. San Juan said it was ironic that few of the senior citizens whom his petition sought to defend appeared to have been among its signatories, possibly because they were not online. Still, he said, “many younger people feel sympathy for us, starting with my own granddaughters who have been very worried about my health and many others who now have an older family member who cannot cope with apps, and in some cases somebody who cannot afford a smartphone.”

        Mr. San Juan was forced into early retirement 13 years ago, when he was diagnosed with Parkinson’s and the shaking made it very hard for him to carry out his hospital work as a urologist in his home city of Valencia, in eastern Spain. Mr. San Juan has since spent his time listening to jazz and reading history books and spy novels — until he became an unlikely activist.

        While acknowledging that the digital transition was unstoppable, Mr. San Juan said the authorities and major institutions had a duty to make the change “less abrupt” for older and vulnerable people. Almost every public organization or private corporation is now forcing people to communicate online, including in the health care sector, where Mr. San Juan worked his entire life.

        Were it not for Parkinson’s, Mr. San Juan said he would have wanted to work more years, although he looks with some skepticism at changes in the profession that require more remote consultations with patients.

        “For me, medicine is a human treatment, which requires looking a patient in the eyes, talking and perhaps consoling if that is what’s required.”

        Mr. San Juan also noted that a model of Spanish society in which different generations used to live under the same roof, and help each other, was changing fast, putting more pressure on old people. When he was younger, Mr. San Juan lived for a while with his only grandmother. And after his mother-in-law was widowed, she spent her last 15 years living with him and his wife.

        He added that he had long been attuned to the challenges faced by the elderly as a result of his medical specialty.

        “Because I’m a urologist, most of my patients have been older people, so I’ve always had a clear understanding of the sense of helplessness and the suffering that can come with age,” he said.

        As for the banks, Mr. San Juan said that his disappointment was fueled by the fact that the institutions did not hesitate to ask for billions in taxpayers’ money to rescue them during the financial crisis a decade ago. But when Covid-19 started to spread, he said, the same banks used the pandemic as an excuse to close more branches. Over 3,000 branches shuttered in Spain between the second quarter of 2020 and the third quarter of 2021, according to data from the Bank of Spain.

        “The coronavirus has been a perfect excuse for banks and others to force people to stay away and act like robots, while also making their clients do the work that bank employees used to do,” he said.

        Some banks took measures to offset their reduced footprint. In 2020, Banco Santander signed an agreement with the Spanish mail service to allow its clients to withdraw cash at post offices in about 1,500 municipalities where the bank doesn’t have a branch. But with millions of retirees forced to withdraw their pension payments from banks, Mr. San Juan believes the institutions still have a long way to go in terms of caring for those whose savings they rely on, rather than prioritizing their shareholders.

        “The banks need to keep our pension money, but that should either oblige them to really act as a public service, or force the government to offer us a different way to get hold of the money that is ours,” he said. “You cannot expect old people to queue for hours in the baking sun or in the rain in order to get their life savings.”

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        France24 - World

        France-Luxembourg: the ‘steel friendship’ in Esch-sur-Alzette

        Issued on: 24/02/2022 - 18:04

        Luxembourg’s second-largest city, Esch-sur-Alzette, is a community with a heavy industrial past. It’s located near the French border and sits as a monument to the country’s 20th century steel industry boom. Its numerous post-industrial brownfields bear witness to that, as well as its multiculturalism: 120 nationalities live here, including one in particular: the French. Many of them migrated to the Grand Duchy decades ago to work in the country’s successful steel industry.

        Today, the city is steeped in history, earning it the honour as this year’s European Capital of Culture.

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        BBC

        Bafta Games Awards 2022: 'Plucky underdogs' go up against hit titles

        By Steffan PowellGaming reporter

        Hit games like Forza Horizon 5, Call of Duty and Fortnite will go up for prizes at the Bafta Games Awards later.

        They will be joined by the likes of Overboard!, which was made in three months by a team of four people during the pandemic "because they were bored".

        Overboard! co-creator Jon Ingold said: "It's really great that Bafta, widely recognised for the glamour of film and TV, shows all the sides of gaming."

        His title is among the six nominees for the best British game award.

        Overboard! is a twist on an Agatha Christie-style whodunit. Ingold said: "Games are much more than just Grand Theft Auto, or whatever the big release of the year is.

        "I still think games are treated as a kind of secondary form of media by a lot of people, but there's a lot of quality stuff out there. It's such a diverse space, and a lot of people outside games don't realise that.

        "One of the things the Baftas can really do is show just how varied games have become over the last 10 or 15 years."

        Co-operative puzzle game It Takes Two and dark psychological horror Returnal lead the way in terms of the overall number of nominations this year.

        Ingold said his game's recognition "feels extraordinary" and that Bafta voters had been "willing to look at games outside of the usual mainstream titles".

        He said: "Big games have an enormous amount of money behind them [for] research and marketing. For a company of three or four people, trying to get people to know your game even exists is the hardest challenge.

        "I like the fact that we can say we're on the Bafta stage with some huge titles with millions of dollars behind them. I like being the plucky underdog."

        Overboard is up against Alba: A Wildlife Adventure, Fights in Tight Spaces, Sable, Forza Horizon 5 and Death's Door in the best British game category.

        For David Fenn, one of the brains behind Death's Door, where you play as a sword-wielding black crow, being nominated alongside big titles is vital. "It's just so competitive," he said.

        "It's hard for anyone, but especially being a small developer. So many people put their games out there and visibility is the most important thing you can ask for.

        "To be in a situation where people are talking about you alongside all these big games is basically the dream scenario."

        Baftas 'are taken seriously'

        The last two ceremonies have been virtual events, so there's an added layer of expectation ahead of this year's celebrations.

        Fenn explained how important Bafta recognition is to the team. "If you get a nine out of 10 for your game from a gaming website like IGN, it's hard to explain to your parents, who might not know the games industry, how big a deal that is," he said.

        "Being nominated for a Bafta, though - everyone gets it immediately.

        "It's taken seriously, it's got that kind of prestige, which is always good for the games industry in terms of making it more mainstream and not seen as like a weird hobby."

        Like video games? Listen to Press X to Continue - the BBC Sounds gaming Podcast:

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        New York Times - World

        Russia-Ukraine War

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        For a Ukrainian Poet, Putin’s War Is All Too Familiar

        Ihor Kalynets, 83, spent a lifetime resisting Soviet domination. Now, he says, he’s not going anywhere.

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        By Carlotta Gall

        LVIV, Ukraine — At 83, no longer a young poet, Ihor Kalynets knows something of life under Russia’s thumb.

        Having spent nine years in the Soviet Gulag, including hard labor cutting stone, he secretly wrote on cigarette papers what are regarded as some of his best verses. They were crumpled into tiny balls and smuggled out of prison.

        For 30 years of his professional life — during Soviet times — he was only able to publish abroad, infuriating the authorities, or through samizdat, the underground self-publishing network.

        Today he lives on a leafy street in Lviv, a city in western Ukraine inundated with Ukrainians displaced by Russia’s invasion of their country. His daughter and son-in-law live up the street, and he has opened his art-filled home to a family of refugees.

        War is raging to the east and around the capital of Kyiv, but he insists he has no intention of joining the exodus of people fleeing to neighboring Poland and other European countries.

        “I will stay in Ukraine,” he said, looking around his living room, where he sleeps on a cot, surrounded by his books and paintings, his old-fashioned radio close at hand. “The Russians will not come here,” he said, adding that western Ukrainians would put up a determined defense of their region.

        More than habit, or age, what keeps Mr. Kalynets in Lviv is his entire life history, which has been one of resistance driven by a deeply rooted connection to his homeland and Ukrainian culture.

        “I did not grow up as a pioneer or a komsomolets,” he said, referring to the Communist youth groups that schooled generations of Soviet youths. “I was bred in a Ukrainian family in the national spirit.”

        Mr. Kalynets has seen the full arc of his country’s history, from before and during Soviet rule, to independence, and now to its present struggle.

        Born in 1939, in Khodoriv, a town not far from Lviv, when western Ukraine was still part of Poland, he grew up in the tumult of World War II that ravaged the region and changed state borders. Lviv was occupied by Nazi Germany and then seized by the Soviet Army.

        As a teenager he saw at close hand the resistance against the Soviet state that lasted well into the 1950s. Ukrainian nationalists, led by Stepan Bandera, had first opposed Polish rule, then joined forces with the Nazis and later British intelligence to fight against Soviet rule in their home territory.

        “I was brought up in this milieu,” he said, and its imprint remains with him. “I think of the cruelty of the Muscovites and how the Ukrainian patriots were basically destroyed,” he said.

        The early experience led to a lifetime of opposition to Soviet rule and stretches to Russia’s latest war, which President Vladimir V. Putin has termed an operation to de-Nazify and “liberate” Ukraine. “I knew who our so-called liberators were,” he said.

        As a student he moved to Lviv and studied at the Language and Literature Faculty of Lviv University, graduating in 1961. He married another poet, Iryna Stasiv, and the two became well-known participants in the burst of cultural activity that emerged in the 1960s after the end of Stalinist repression.

        “We were mostly interested in the political conditions in Ukraine,” he said. “We were not expecting to gain liberation and we understood it would be a long time to gain independence. There was only a handful of us, but we believed something should change.”

        Live Updates: Russia-Ukraine War

        He wrote a first collection of poems, “Excursions,” but it never saw the light of day. The entire print run was confiscated, according to an account of his life by the Kharkiv Human Rights Protection Group.

        Some of the poems appeared in journals and newspapers, and in 1966 a collection, “Kupala’s Fire,” was published in Kyiv, but also swiftly proscribed.

        A modernist poet — he developed his style from the avant-garde poets of the 1920s — he focused often on the richness of Ukrainian culture, celebrating literary figures and ancient customs, while offering a lament for the loss and destruction of that culture under Soviet rule. He wrote odes to a country water well, stained-glass windows and happiness, “written in sand with a finger.”

        His poetry was criticized by the Soviet authorities, who demanded a more uplifting propagandistic tone of work. He was excluded from the Union of Writers.

        Repression returned. As friends and acquaintances were arrested, and he and his wife organized human rights protests and appeals for their release, they came under the surveillance of the state security service, the K.G.B.

        In 1971, his wife was arrested and charged with anti-Soviet agitation. Six months later, Mr. Kalynets was arrested, too. He served six years in a labor camp in Perm in the Ural Mountains, followed by three years of internal exile in Chita, in Siberia, where he was reunited with his wife.

        “That’s how it went,” he said with a slight shrug. “A person can stand anything, but we had a certain idea that held us up.”

        Russia-Ukraine War: Key Developments

        New efforts to isolate Russia. NATO foreign ministers are discussing an expansion of military aid to Ukraine, and the European Union is weighing a ban on Russian coal. The United Nations voted to suspend Russia from the Human Rights Council, while the U.S. Senate agreed to strip the country of its preferential trade status with the United States.

        Peace talks. Hope for progress dimmed after Russia’s foreign minister said the Ukrainian side had proposed a new draft deal that deviated from previous versions. Belarus further complicated the situation by demanding to be included in the negotiations.

        On the ground. Spurred by reports of Russian atrocities outside Kyiv and alarmed at signs that Russia’s military is about to escalate assaults in eastern Ukraine, many civilians appeared to be fleeing the region.

        In the city of Mariupol. More than 5,000 people have died in the southeastern city since the start of Russia’s invasion, according to the city’s mayor, Vadym Boichenko, who said Moscow’s forces have destroyed almost all the city’s infrastructure.

        In a series of letters that he wrote to his nephews from prison, he composed a surreal children’s story called “Mr. Nobody,” about a boy who lost his sleeve and found it inhabited by a voice.

        In the labor camp, he wrote some of his most beautiful poetry, said Oleksandr Frazé-Frazénko, a Ukrainian filmmaker and music producer, who made a documentary about Mr. Kalynets.

        “He used to be a prince back in the day,” he said. In an era of Soviet realism, his poetry touched on the eternal. “His poetry has something royal about it; the way he wrote, the subject matter too. He wrote about nothing special, but about everything at the same time.”

        Mr. Kalynets came back to Lviv in 1981 but ceased writing poetry and turned instead to children’s literature, to some extent to avoid further trouble, he said.

        In 1987, with the opening up of press freedoms, or glasnost, under President Mikhail Gorbachev, he became an editor of one of the first uncensored periodicals.

        After the fall of communism, he and his wife became involved in politics, known for their support for the Republican Party, the first political party in Ukraine to challenge the Communist Party’s dominance, and for the Ukrainian Greek Catholic Church, a 1,000-year-old church that follows the Byzantine Rite. The church is followed by the majority of people in western Ukraine, but was banned under the Soviet Union.

        Mr. Kalynets remained a poet at heart, reciting his poems at political gatherings, and finally publishing his poetry for the first time in Ukraine. In 1992, he was awarded the Shevchenko Prize, Ukraine’s most prestigious literary award.

        But he remains outspoken about politics. Ukraine has not achieved true independence from Moscow in the 30 years since it declared independence, he said. “It was oriented toward Moscow, it was absolutely Russified.”

        “So we had to struggle to have that type of Ukraine that would hold up to the ideals of the cultural leaders of the previous generations,” he said. “And that’s how an independent Ukraine slowly emerged, bit by bit.”

        Russia, in his view, had for centuries taken Ukrainian history and culture as its own, and then was left naked with the dissolution of the Soviet Union. “The powerful and glorious Russia is a country without history, and that is what alarms Putin the most,” he said. “To be without its history was not prestigious. That’s where the war comes from.”

        He said he was not surprised to see Ukrainians rallying together when attacked by Russia, but did not put it down to Mr. Zelensky’s leadership. “It is just that Ukrainians suddenly became conscious and understood who they are.”

        “It is quite simple,” he explained. “It is the consciousness of a subjugated nation, that wants to have its own country, and not to be the manure that fertilizes Russia.”

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        Valeurs Actuelles

        Patrice Jean, l’idéologie politique face au réel

        La politique et la littérature ne font pas bon ménage. Profiter d’un roman pour exposer ses idées politiques dans un but prosélyte est extrêmement grossier ; c’est comme tirer un coup de pistolet au milieu d’un concert, disait Stendhal. À moins, bien sûr, de considérer la politique comme un objet. On l’incarne alors dans des personnages, on lâche ces personnages dans le monde et on regarde comment ils pensent et agissent à partir de leur grille politique : c’est le dernier projet littéraire de Patrice Jean.

        L’homme est ancré dans le paysage du roman français, quoique n’ayant pas encore le succès auquel ses livres devraient prétendre. Le précédent, la Poursuite de l’idéal (2021) – qui reparaît aujourd’hui en format poche (Folio) – était un superbe roman de formation mettant en scène un jeune homme qui voulait réussir sa vie mais aussi devenir poète, ce qui par les temps qui courent tient bien entendu de l’oxymore. Auparavant, il avait écrit l’Homme surnuméraire (2017) et Tour d’ivoire (2019), brossant le portrait de vaincus touchants, broyés par les exigences de la vie sociale et pointant, déjà, les ravages de l’idéologie sur la culture classique et le refus de voir le réel simplement comme il est, l’une de ses marottes.

        La bêtise, moteur de la société

        Patrice Jean se définit comme « flaubertien absolu », confessant sa dette à l’égard de l’auteur de Madame Bovary ( « le plus grand roman jamais écrit »), dont le génie est selon lui d’avoir compris dans toute sa mesure « la force agissante de la bêtise » comme moteur de la société. Patrice Jean la prend très au sérieux, cette bêtise, sans condescendance et sans mépris, sans même s’en prétendre lui-même absolument exempt ; elle est une donnée qu’il traque avec sérieux, ce qui donne à ses livres un humour pince-sans-rire irrésistible.

        On l’aura compris, le tableau qu’il dresse de l’époque est plutôt désabusé, ce qui explique qu’une critique un peu paresseuse ait décidé d’en faire “un héritier de Houellebecq”, au risque de l’enfermer dans une case réductrice.

        La politique, donc. Tel est le sujet qu’explore le romancier dans le Parti d’Edgar Winger qu’il publie aujourd’hui. On y suit Romain Brisset, un militant du Parti révolutionnaire âgé de 30 ans. C’est un rejeton de la grande bourgeoisie qui a pris sa classe sociale d’origine en grippe et regrette de n’être pas né prolétaire, de ne pas avoir grandi « au milieu du peuple, de ses odeurs, de son franc-parler, de sa joie de vivre, sans aucun faux-semblant, plutôt que dans le bon goût du VIe arrondissement », qu’il exècre. Quelques années auparavant, il a rompu avec sa famille, interrompu ses études à Normale Sup pour devenir vigile à Auchan et poussé la porte du parti d’extrême gauche en lui offrant une grande part de son héritage. Depuis, il traque en lui tout résidu d’éducation bourgeoise qu’il assimile à des relents patriarcaux et réactionnaires. Bref, c’est un fanatique.

        Un roman politique

        Le roman débute à Nice où Romain a été envoyé par le parti pour tenter d’entrer en contact avec Edgar Winger, un théoricien révolutionnaire, auteur notamment de la Dialectique des simulacres, qui a connu son heure de gloire avant de disparaître des écrans radars vingt ans auparavant. L’intellectuel a été aperçu à Nice, où il aurait ses habitudes dans une brasserie, et la rumeur prétend qu’il s’attelle depuis des années à une œuvre philosophique majeure, l’équivalent du Capital. La mission de Romain : le retrouver et le convaincre de reprendre le combat pour donner un nouvel élan aux forces progressistes.

        La première partie du roman nous est livrée sous la forme du journal de Romain. Seul à Nice où il passe ses journées à attendre Winger au café, il est livré à ses instincts érotiques avivés par le printemps, lesquels contredisent et distraient son projet révolutionnaire. Il est attiré par Clara, la caissière d’une supérette de son quartier, par Blanche, la fille de son voisin, un vieux réactionnaire qui le scandalise, par Emmy enfin, une sorte de punk à chien libertaire avec qui il finira par coucher sans beaucoup de romantisme.

        Le plaisir masochiste de se sentir coupable

        Romain se raccroche à la figure de Gauthier, ce militant vertueux qui viendra lui rendre visite. Lui a réussi à dompter ses pulsions et à ne pas laisser « cette part animale qui nourrit les injustices » le détourner de la morale de l’action. Quand le regard de Romain s’attarde sur l’anatomie d’une jeune fille, il maudit en lui le prédateur qui “réifie” la femme.

        Il y a du religieux chez ces militants. Un religieux dégradé et parodique, mélange de puritanisme, de plaisir masochiste à se sentir coupable et d’espoir de rédemption : lorsqu’une militante l’accusera d’avoir effleuré ses fesses plusieurs années auparavant, et qu’il sera exclu du parti pour cela, Romain finira par reconnaître que ce qu’il avait toujours tenu pour une maladresse avait certainement des causes inconscientes liées à ses origines bourgeoises : « Mue par le mécanisme antique de la domination masculine, ma main aurait-elle dès lors, comme celle d’un automate, palpé le postérieur de la pauvre Lamia ? »

        C’est un rapport au réel brouillé que décrit avec gourmandise Patrice Jean, et dans tous les domaines. Dépouillé par des “racailles” qui l’ont attiré dans leur cité sous prétexte de lui donner des informations sur Edgar Winger, Romain ne peut se défaire de l’idée que ses agresseurs sont des victimes du capitalisme, lequel les pousse à la délinquance, et qu’il faudrait essayer de les rallier à la cause. Mais Gauthier n’est pas de cet avis et l’incite à porter plainte. Si des dominés ne peuvent évidemment agir ainsi vis-à-vis de militants d’extrême gauche, c’est donc que les petites frappes sont manipulées par l’extrême droite. CQFD, ou l’idéologie dans toute sa splendeur.

        Romain finit par retrouver la trace d’Edgar Winger qui vit discrètement avec sa sœur dans sa maison d’Ébreuil, un petit village de l’Allier, où il décide de se rendre.

        Le sage et le militant 

        C’est un militant exalté, tout feu tout flamme, qui débarque chez le vieux théoricien, pour découvrir un homme ayant renoncé à l’utopie révolutionnaire. Avec son visage de « franciscain à deux doigts de la béatitude », l’ancien sociologue s’occupe désormais de métaphysique, développant une vision du monde pessimiste hantée par le Mal. « Un jour, peut-être, serez-vous saisi d’effroi devant la fragilité inouïe de l’existence, sa précarité, sa bêtise, sa beauté. Et un jour, peut-être, comprendrez-vous que le Mal infecte toutes les poitrines, qu’elles soient progressistes ou réactionnaires », explique-t-il à un Romain convaincu d’appartenir au camp du Bien et outré par ce relativisme qu’il prend pour une trahison.

        Nous ne dévoilerons pas les raisons ayant conduit Winger à abandonner la lutte, raisons qu’il expose dans une belle et longue lettre à Romain. Disons simplement que ce dernier va “enquêter” pour tenter de comprendre ce renoncement et qu’il va se confronter à un réel échappant à son confort intellectuel de militant manichéen, qui le fera du reste un temps vaciller.

        L’idéologie ou la détestation du réel

        Les dernières pages du livre sont inspirées par l’affaire Matzneff, cet écrivain au cœur d’un immense scandale en 2020 dont il est ressorti transformé par l’opinion publique en “pédophile” pour avoir vécu des histoires d’amour avec des (très) jeunes femmes. Romain rencontre en effet Ludivine, une femme de 35 ans qui a vécu une passion avec un homme de 45 ans quand elle en avait 15. Si elle estime avec le recul que l’homme aurait dû s’abstenir de répondre à ses avances immatures, elle refuse pour autant d’aboyer avec la meute et d’acquiescer aux fadaises de Romain sur “la culture du viol”.

        Le traitement que réserve l’auteur à cette question sensible est très juste, à mi-chemin entre deux idéologies, là encore : l’hystérie puritaine incarnée par Romain, lequel confond un homme cédant à une femme (fût-elle très jeune) et un violeur d’enfant ; l’égoïsme destructeur et le “jouir sans entraves” qui fut celui des soixante-huitards ne se souciant pas des dégâts qu’une relation asymétrique peut causer à une adolescente.

        Le réel est entre les deux, mouvant, gris, difficilement saisissable, et c’est ce réel que traque inlassablement Patrice Jean. Car l’idéologie mène au renoncement de la vie, à la sécheresse, et pourquoi pas à la folie, à l’image de Romain qui finit par rejeter le désir de « la race maudite des mâles » et à avoir honte d’être un homme. « Par quelle malédiction pend entre ses jambes un membre indocile, se redressant, plein de sang, plein de rage, pour profaner la douceur des femmes ? », se demande-t-il avant de sombrer dans le néant.

        Le Parti d’Edgar Winger, de Patrice Jean, Gallimard, 256 pages, 20 €.

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        Valeurs Actuelles

        Alpes-Maritimes : une collecte pour sauver l’abbaye de la Madone de Levens

        Il s’agit d’un « témoin précieux de l’architecture du “premier art roman” dans le Sud-Est de la France », selon la Fondation du patrimoine. Sa délégation des Alpes-Maritimes va lancer, vendredi 8 avril, une collecte de fonds afin de sauver l’abbaye de la Madone des Près de Levens. Elle espère lever 5 000 euros pour restaurer cette ancienne église, actuellement dans un « état de péril ». « Le monument historique remarquable pourra être restauré autour d’un projet global alliant préservation du patrimoine, agriculture, économie, tourisme », affirme le maire de la commune, Antoine Veran sur la page dédiée à la collecte.

        Une crypte bien conservée mais en danger

        Mentionnée pour la première fois en 1075, l’église dépendait de l’abbaye de Saint-Pons jusqu’à la Révolution française, lors de laquelle elle fut vendue. Des bâtiments modernes sont par la suite venus s’ajouter à la structure d’origine. Elle a depuis été acquise par la mairie de Levens. La Fondation du patrimoine souligne que sa crypte du XIe siècle « est parfaitement conservée et d’une grande beauté. Elle est classée, ainsi que l’abside qui la surmonte, au titre des Monuments Historiques depuis 1965 ».

        Néanmoins, des travaux « d’urgence » et « de sauvetage » sont nécessaires pour faire face notamment aux problèmes d’infiltrations qui fragilisent la crypte. Les sommes récoltées doivent également permettre de faire disparaître les végétaux qui infestent la toiture. Le projet pourrait s’étaler sur plus de deux ans.

        Alpes-Maritimes : les dernières actualités

        Pour Christian Estrosi, Marine Le Pen « parle soft mais pense hard »

        À Nice, des contrôleurs de transports en commun agressés au tournevis

        Le combat de Jean-François Illy, le “commissaire courage”, pour laver son honneur après son limogeage public

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        BBC

        Masters: Larry Mize on 1987 winning chip - 'it looked good, I was just frozen watching it'

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        Larry Mize remains the only golfer born in Augusta, Georgia, to win the Masters - and he did it in some style in 1987.

        Mize finished on three under par after 72 holes, and was in a play-off with Greg Norman and Seve Ballesteros, who were both major champions.

        After Ballesteros was eliminated at the first play-off hole, Mize produced one of the most iconic shots ever seen at the Masters, chipping in at the 11th hole to claim the Green Jacket. Here he describes his memories of the day when the local boy became the national hero.

        New York Times - World

        At 101, and After 36 Years as Mayor, ‘Hurricane Hazel’ Is Still a Force in Canada

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        The Saturday Profile

        After playing pro hockey in the 1940s, Hazel McCallion entered politics at a time when few women held high office, leading a major Canadian city through epic growth. Her endorsements still matter.

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        By Vjosa Isai

        MISSISSAUGA, Ontario — On Valentine’s Day, she first took a call from Justin Trudeau. Next, she joined Ontario’s premier at the unveiling of a new commuter train line to be named in her honor.

        By 4:30 p.m. that day — her 101st birthday — Hazel McCallion had arrived at a shopping mall, where she took a seat in a rocking chair behind a velvet rope at an exhibition about her life and began accepting bouquets and tributes from dozens of fans.

        Slightly taller than five feet, Ms. McCallion commanded attention from towering well wishers, just as she has commanded respect in Canadian politics for decades.

        She has been a force in Canadian politics for longer than just about anyone alive, even though she began her career in middle age.

        She mounted her first campaign for elected office in 1966, five years before Mr. Trudeau, the prime minister, was born.

        When in 1978 she was first elected mayor of Mississauga, a Toronto suburb, her City Hall office looked out on cows.

        By the time she left office, 36 years later at the age of 93, the fields had been replaced with condo towers, a college campus, a transit hub and shopping centers in what is now Canada’s seventh largest city, granting her a moniker she isn’t so fond of, “the queen of sprawl.”

        She prefers the nickname “Hurricane Hazel,” an ode to her brash style — though a devastating storm with the same name, which killed about 80 people around Toronto in 1954, was still fresh in local memory when she earned it.

        Just months into her first term, she gained a national profile for managing a mass evacuation of close to 220,000 residents after a train derailment in 1979.

        The dramatic event was ordained the “Mississauga Miracle” because of the success of the emergency response after two-dozen rail cars transporting hazardous chemicals erupted in flames at an intersection in the city.

        No one died, and one of the few people injured was Ms. McCallion, who sprained her ankle rushing around to work on the evacuation. She had to be carried into some meetings by emergency responders.

        “A job was to be done,” Ms. McCallion said, “and I did it.”

        As mayor, she was known for an uncompromising leadership style, a take-no-prisoners bluntness and a political independence that meant she never ran under the banner of any party.

        “It’s not like she’s had consistent positions all these years,” said Tom Urbaniak, a professor of political science at Cape Breton University in Nova Scotia and the author of a book about Mississauga’s sprawl during Ms. McCallion’s time in office. “She was very, very pragmatic and that was part of her political recipe.”

        Her hockey skills were also renowned — she played professionally — and in the political arena, they translated into a willingness to deliver bruising checks on opponents.

        “Everybody sort of genuflected to Hazel because she was this little dynamo,” said David Peterson, a former Liberal premier of Ontario between 1985 and 1990. “She’s a team player, if she’s running the team. But I can’t imagine having Hazel in a cabinet,” he added. “She’s not a comfortable follower.”

        She was 57 when she became Mississauga’s mayor, at a time when there were few women holding significant political office in Canada.

        But sitting for an interview in the living room of her home in Mississauga a few days after her 101st birthday celebrations, Ms. McCallion was characteristically curt in dismissing discussion of any of the sexism she may have encountered.

        “I’ve had very strong male support because I’m independent,” she said. “And they know that I am not a wallflower.”

        In her successful first campaign for Mississauga mayor, her opponent, the incumbent, regularly repeated patronizing references to her gender, which helped rally support for her. She defeated him and never lost an election after that, coasting to victory in most subsequent elections by outsize margins.

        Her home in Mississauga is decorated with the mementos and celebrity photos one might expect from such a long political career. Less typically, hockey jerseys with numbers commemorating her 99th, 100th and 101st birthdays are hung over the spiral banister across from her dining room.

        Among all the objects, she said the one she holds most dear is a clock from her hometown, Port Daniel, on the Gaspé Peninsula in Quebec. The youngest of five children, Ms. McCallion was born in a farmhouse and grew up during the Great Depression.

        “When you have to leave home at 14 and you’re a Depression kid, you have to become completely independent,” she said. “You don’t call home for money.”

        She spent her high school years studying in Montreal and Quebec City, and credits her mother, a nurse, for instilling in her the confidence to take on the world. She later finished secretarial school, got a job managing an engineering firm’s office in Montreal — and started playing professional hockey for five dollars a game.

        She played from 1940 to 1942 in a women’s league with three teams and was known for her speed on the ice. She had to get two bottom teeth replaced following a stick to the mouth in a particularly rough game. In her 2014 memoir, “Hurricane Hazel: A Life With Purpose,” she wrote, “Considering the dental cost, I guess I broke even on my professional hockey career.”

        The engineering firm relocated her to Toronto, which had no women’s league, so she stopped playing hockey for pay, but continued to skate, fast, until about three years ago. She left the firm after more than two decades to help her husband manage his printing business, and she became more involved in the business community of Streetsville, Ontario, at the time an independent suburb of Toronto.

        She said she was frustrated by the boys’ club running the town and was appointed to its planning board, eventually chairing it. She served as mayor of Streetsville from 1970 to 1973, before it was amalgamated with Mississauga.

        Her husband, Sam McCallion, died in 1997. The couple had three children. “I had a wonderful husband,” Ms. McCallion said. “He stood back. He looked after his business, and he let me look after the politics, so we worked extremely well together.”

        As Mississauga grew rapidly during her time as mayor, her tenure was not without its detractors. She became known for stamping out expressions of dissent at City Hall, with the political horse trading occurring in private, which made for blandly accordant council meetings, said Mr. Urbaniak, the political scientist.

        “Some of the serious conversation and debate unfortunately happened behind closed doors in order to try to present this unified front,” Mr. Urbaniak said. “It seemed a little eerie.”

        Perhaps a product of so many decades spent in politics, Ms. McCallion tends to talk in aphorisms and mantras: No decision is worse than a bad one, make every day count, negativity is bad for your health, have a purpose. And her favorite: “Do your homework.”

        One of the rare times she seemed to have not done her homework led to conflict-of-interest allegations and a subsequent court case that was dismissed by a judge in 2013.

        Ms. McCallion claimed to not have known the extent of her son’s ownership stake in a real estate company that proposed to develop land near City Hall into an upscale hotel, convention center and condominiums. The project was scrapped, with the land used instead for the Hazel McCallion campus at Sheridan College.

        “Unfortunately, my son, he had heard me talk so often that we needed a convention center in the city core,” she said. “He attempted to do it and tried to convince others to support him.”

        In her memoir, Ms. McCallion insists that she always put the interests of residents first and denounces the multimillion dollar cost to taxpayers for a judicial inquiry “so that my political opponents could try to extract their pound of flesh from me.”

        Since retiring as mayor in 2014, she has kept an exhausting schedule — rising at 5:30 a.m., supporting campaigns for local causes and making frequent stops at the exhibition, or as she calls it, “my museum,” to meet with community groups.

        People continue to seek out her presence and her political blessing, including Bonnie Crombie, whom she endorsed — some say anointed — to take her place as mayor.

        Ms. McCallion spends a good amount of time at the exhibit, one leg crossed over the other in her rocking chair, receiving visitors who thank her, she said, “for creating a great city.”

        “If you build a sound foundation,” she said, “then nobody can ruin it.”

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        BBC

        Trevor Immelman: 'I didn't look at the leaderboard at all'

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        Trevor Immelman won his first Major title at the 2008 Masters, leading the field all the way from the opening round to the final Sunday.

        Immelman became the second South African golfer, after Gary Player, to wear the Green Jacket after finishing three shots clear of Tiger Woods.

        Here he describes how he played the 18th hole in the final round, and how one last surprise was waiting for him on the fairway.

        L'Humanité

        À Lyon, ne mettons pas le char avant les bus !

        Tribune

        Collectif

        Texte collectif

        Comme toute grande métropole, l’agglomération lyonnaise fait face aux problématiques de transport et de qualité de l’air, deux dossiers sur lesquels les élu·e·s communistes sont en alerte !

        La nouvelle autorité organisatrice des mobilités des territoires lyonnais (AOMTL) va découper l’actuelle délégation de service public des transports en commun. Le but de l’allotissement est, selon la présidence EELV, de « créer une concurrence juste et saine ». Novlangue classique d’une vision de la droite quand elle veut dégrader un service public ! Un premier scénario prévoit de séparer métros et tramways d’un côté et bus et divers de l’autre. Quant aux parcs-relais et relations usagers, ils seraient réunis dans une autre entité.

        L’AOMTL garantit un « socle social » qui «  exigera des entreprises qui répondent aux futures consultations qu’elles s’engagent sur la préservation des acquis pendant toute la durée du contrat ».

        Précaution oratoire sans fondement juridique qui n’empêchera pas un opérateur de dénoncer la convention sociale, sans risquer pour autant que l’AOMTL ne casse le contrat ! Quid du patrimoine, du comité social et économique (CSE), des mutuelles, de la mobilité professionnelle ? Nous refusons l’allotissement, qui met en péril l’entreprise et les outils de travail, le réseau et les agents et dégradera le service public !

        En parallèle, nous sommes face à une bombe antisociale ! La mise en place des zones à faibles émissions (ZFE) va progressivement exclure de la ville-centre plus de 450 000 véhicules Crit’Air 5 à 2. La loi d’orientation des mobilités, comme souvent avec LaREM, fait payer aux « premiers de corvée » les efforts liés à l’amélioration de la qualité de l’air ! Nous proposons des aides pour l’achat de véhicules propres (10 000 euros), la gratuité du permis de conduire pour les jeunes et des dérogations souples, pour les « petits rouleurs » par exemple.

        Avant tout, l’urgence pour nous est un développement important de tous les transports en commun, associé à la gratuité, qui porte l’alternative socialement juste, bonne pour la planète, efficace et crédible, tout en veillant à la bonne utilisation de l’argent public sans gaspillage. Comme la coordination nationale pour des transports gratuits, les élu·e·s communistes pensent que « les crises sociale, climatique, sanitaire imposent un véritable changement de cap. C’est une nécessité pour désengorger les villes et les métropoles, lutter contre l’enclavement des territoires ruraux ».

        Cette mesure de justice sociale crée un droit à la mobilité, facteur d’inclusion pour les foyers les plus modestes. Elle est bonne pour l’économie, car les coûts d’entretien des routes grèvent le budget des collectivités. Mais pour cela, il faut des transports collectifs plus attractifs.

        Réduire la part modale de la voiture exige de repenser l’urbanisme, de créer des connexions entre réseaux : nouvelles lignes de métro et de tram, création et extension de parcs-relais à l’entrée des villes, près des gares, pour une métropole multipolaire…

        Cela suppose le développement rapide d’un véritable RER interconnecté au réseau de l’AOMTL, en lien avec la région, avec un plan d’investissement sur les lignes SNCF, les 35 gares périphériques et la création d’une tarification commune… que Laurent Wauquiez refuse pitoyablement !

        Cette ambition appelle des investissements : ce n’est pas aux usagers de les financer ! Le « coût de la gratuité » est relatif : la billetterie représente 20 % du financement des transports en commun locaux et le trafic routier coûte des milliards par an. Les grandes entreprises de la métropole, pour profiter de ses infrastructures, doivent y contribuer. Nous voulons porter le versement mobilité à 3 %, comme en Île-de-France, et inciter les entreprises à financer entièrement les abonnements de leurs salariés.

        Après les avancées en faveur des scolaires, chômeurs et bénéficiaires de minima sociaux, la métropole doit élargir les réductions à l’ensemble des salariés et proposer la gratuité pour tous les jours de pic de pollution et les week-ends. Avec pour fil conducteur la démocratie comme fin et comme moyen, car ce sont les usagers qui, par leurs initiatives, construiront cette solution.

        Transports publicsgratuité des transportslyon
        France24 - World

        The Danish Church in Paris, a haven of peace and Scandinavian culture

        Issued on: 16/02/2022 - 16:01

        For the past 65 years, the Danish Church has brought together Danes of all generations in the French capital. It's a haven of peace located a few steps from the Champs-Élysées. Frederikskirken is part of the Lutheran Evangelical Church of Denmark. For Pastor Malene, the sense of community this institution offers is important. It's also a place for Danes to introduce Parisians to their culture and broaden their horizons. Our team reports.

        Valeurs Actuelles

        Mode masculine : le succès du vintage

        Chez l’homme, les vêtements et accessoires vintage n’ont jamais été aussi tendance depuis que le secteur et plus encore ses clients pensent “durable”. Autre raison, la période actuelle est assez peu créative dans le prêt-à-porter, les marques investissant plus sur le logo et le sports-wear que sur des designs forts ou reprenant les influences du passé. Si bien que les pièces des années cinquante, soixante, soixante-dix, quatre-vingts ou quatre-vingt-dix sont souvent plus pertinentes que les collections actuelles. Les chiffres de la mode de seconde main parlent d’eux-mêmes : un marché pesant 1,2 milliard d’euros en France, qui devrait connaître une croissance de 15 % à 20 % par an durant les cinq prochaines années, et un chiffre d’affaires en conséquence. Place à Le Vif : Gauthier Borsarello, passionné de vêtements patinés et actuel directeur artistique de la griffe masculine De Fursac, inaugurait, en 2018, sa boutique (101, rue Boileau, Paris XVIe). Ce temple se consacre au prêt-à-porter classique américain, mâtiné de sweats à logos, de denim délavé – le mythique Levi’s 501 en tête de file -, de bombers en cuir, de pièces militaires ou encore de t-shirts en tout genre. Nichée au cœur du Marais (23, rue des Blancs-Manteaux, Paris IVe), Plus que parfait se définit comme dépôt-vente. La boutique recèle une pléthore de pièces de grandes maisons et de créateurs, allant de Prada à Louis Vuitton, en passant par Saint Laurent et Balenciaga. Seules les pièces en excellent état sont acceptées et mises à la vente. Et les prix défient toute concurrence. Depuis sa disparition, le tailleur Arnys a laissé beaucoup d’“orphelins”. Ces malheureux esthètes s’échangent sous le manteau l’adresse de la boutique Chato Lufsen (41, rue de Verneuil, Paris VIIe ) fondée par Christophe Bréard, très bien fournie en prêt-à-porter, cravates et souliers vintage signés Arnys. Pour insuffler une touche militaire au vestiaire, il existe deux adresses incontournables : La Tranchée militaire (Puces de Paris Saint-Ouen, 53, rue Jules-Vallès, Saint-Ouen) propose vêtements, accessoires et chaussures provenant de surplus de l’armée française ; Le Poilu (18, rue Émile Duclaux, Paris XVe) s’est spécialisé dans le militaire de qualité jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, pas après.

        Dans cette démarche de durabilité qui fleure bon le vécu, J.M. Weston offre le service Weston Vintage, qui permet de restaurer les anciens souliers – soit neuf modèles emblématiques sélectionnés dont les mocassins 180 et Golf, la Richelieu, les derbys bateau, triple semelle, chasse et demi-chasse, les bottines Cambre et Jodhpur – de ses clients et de les reproposer à la vente. Concrètement, les propriétaires déposent leurs paires usées pour procéder à une expertise. Les souliers pouvant être restaurés partent à la manufacture de Limoges. Un bon d’achat d’une valeur minimale de 150 euros est alors offert. Ils sont ensuite disponibles à la vente au sein de la collection Weston Vintage. Les autres reçoivent un soin gratuit en magasin.

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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        Opex 360

        Le ministère britannique de la Défense envisage de donner des blindés Mastiff et Jackal à l’Ukraine

        par Laurent Lagneau · 7 avril 2022

        Si les pertes infligées aux forces russes en Ukraine sont assez bien documentées, il en va autrement pour celles subies par leurs homologues ukrainiennes, sauf à prendre en compte les bilans avancés par Moscou, toujours difficiles à confirmer de manière indépendante.

        Toujours est-il que, à la mi-mars, le général Thierry Burkhard, le chef d’état-major des armées [CEMA] français, avait estimé qu’en dépit de leur « remarquable résistance », les « forces ukrainiennes, confrontées à la difficulté de tenir un dispositif étiré, sans réserve opérative, pourraient connaître un effondrement subit ».

        Depuis cette estimation, l’état-major russe a annoncé qu’il allait concentrer ses efforts sur la région du Donbass, afin d’y soutenir les républiques autoproclamées de Louhansk et de Donetsk, reconnues par Moscou avant le début des hostilités.

        « Nous sommes dans une phase cruciale de la guerre », a prévenu Jens Stolteberg, le secrétaire général de l’Otan, le 5 avril. « Les troupes russes ont quitté la région de Kiev et le nord de l’Ukraine. Vladimir Poutine déplace un grand nombre de troupes vers l’est en Russie. Elles vont se réarmer, recevoir des renforts en effectifs, car elles ont subi beaucoup de pertes, et se réapprovisionner pour lancer une nouvelle offensive très concentrée dans la région du Donbass », a-t-il ensuite expliqué, soulignant que « c’est dans cette région que la plupart des forces ukrainiennes sont concentrées ».

        Plus tard, M. Stoltenberg a dit qu’il fallait se préparer à un conflit de longue durée. « Nous devons être réalistes et comprendre que cela peut durer longtemps, de nombreux mois, voire des années. C’est la raison pour laquelle nous devons également être prêts pour le long terme dans notre soutien à l’Ukraine, le maintien des sanctions ou le renforcement de nos défenses, notamment sur le flanc oriental de l’Ukraine », a-t-il en effet valoir, alors qu’il s’apprêtait à recevoir les ministres des Affaires étrangères des pays membres de l’Otan… ainsi que Dmytro Kouleba, le chef de la diplomatie ukranienne.

        À peine arrivé à Bruxelle, celui-ci a dit venir « demander trois choses : des armes, des armes et des armes ». Et, a-t-il continué, « plus rapidement elles seront livrées, plus de vies seront sauvées et de destructions évitées ». Quant aux besoins des forces ukraniennes, M. Kouleba a cité les « avions », les systèmes de défense anti-aérienne et les véhicules blindés. « J’appelle tous les alliés à mettre de côté leurs hésitations, leur réticence à fournir à l’Ukraine tout ce dont elle a besoin », a-t-il insisté.

        Si la livraison d’avions de combat n’est pas possible, l’Ukraine a déjà obtenu des chars T-72 et des blindés BVP-1 de la part de la République tchèque. Et le Royaume-Uni s’apprête également à accroître son aide militaire, laquelle s’est concrétisée par la livraison de milliers de missiles antichars NLAW et de systèmes anti-aériens portables Starstreak.

        En effet, le quotidien The Times a révélé que Londres envisageait de céder aux forces ukrainiennes des blindés Mastiff 1 et Jackal. Le premier est un véhicule 6×6 acquis auprès du constructeur américain Force Protection en 2006 afin d’offrir une meilleure protection aux troupes britanniques engagées en Irak. Quant au second, il s’agit d’un véhicule 4×4 de haute mobilité et multi-rôles, surtout utilisé pour des missions de reconnaissance. L’un et l’autre doivent être retirés de l’inventaire de la British Army.

        Ces blindés « seraient dépouillés de tout équipement sensible et des militaires britanniques seraient envoyées dans un pays voisin de l’Ukraine pour former leurs homologes ukraniens », a avancé The Times, citant une source du ministre de la Défense [MoD].

        Justement, celui-ci a confirmé en partie l’information du journal londonien, en indiquant qu’une délégation militaire ukranienne avait été accueillie dans la zone d’entraînement de Salisbury, où la « 3e division de la British Army et les Royal Marines » lui ont « présenté une gamme d’équipements et d’options pour un soutien supplémentaire, notamment des systèmes ‘défensifs’ de missiles et des des véhicules protégés ».

        Les responsables britanniques ont eu des « entretiens avec leurs homologues ukrainiens » afin de « comprendre les défis auxquels ils sont confrontés sur le terrain et s’assurer que l’aide militaire est conforme à leurs besoins », a expliqué le MoD.

        « Nous explorons les options pour un futur soutien militaire, notamment en travaillant avec l’industrie de la défense britannique et nos homologues ukrainiens afin de garantir que l’équipement fourni continue d’être à la fois efficace et durable pour leurs forces armées héroïques », a commenté Jeremy Quin, le minstre délégué aux Acquisitions de défense.

        BBC

        In pictures: Behind the shop facade

        Maurice Dorfman ran Jeannette Fashions, a traditional haberdashery shop and the longest-surviving independent shop on Clapham High Street, south London.

        His death, in February last year, aged 87, brought to an end a remarkable 60 years of family trading in the heart of Clapham.

        And for the past 18 months, Clapham photographer Jim Grover has been piecing together Dorfman's life.

        "More than 60 people have shared their stories, old photographs, and mementoes with me, such is the breadth and depth of affection for Maurice in the local community and the desire to help me create a fitting tribute," Grover says.

        "He was still opening his shop, every day, in his 80s."

        Dorfman's parents came from Jewish tailoring families - and in the late 1950s, the family moved into 20-22 Clapham High Street, an enormous four-storey building, five windows wide, with two shopfronts.

        In the "swinging 60s", the first two floors were a dressmaking factory.

        Dorfman delivered the dresses to London's fashion shops.

        And the family lived above the business.

        Grover photographed the objects and pictures he found on fabrics from Dorfman's shop.

        And among the many items restored especially for the exhibition is an early 1960s Kodachrome slide showing Dorfman and his mother, Jeanette, with their Harley-Davidson motorbikes.

        "This tribute to Maurice is also a piece of social history, bringing back memories of some of the popular pleasures of the 1960s such as motorcycling rallies, ballroom dancing, camping holidays, and sailing, all of which were a big part of Maurice's life," Grover says.

        The death of his mother, in 1982, made Dorfman give up his job, as a cutter in the West End, and return to run the family business, which had been turned into Jeannette Fashions.

        Catering to the needs of the numerous local seamstresses, costumiers, knitters, crocheteers and dressmakers, it thrived.

        And some of Dorfman's customers from the 1980s still have their dress patterns.

        "I had every type of fabric you could want," he told Grover, in 2016, "silks… satins… jacquards… wedding-dress fabrics… everything... anything.

        "People used to buy the patterns and then they'd buy the fabric.

        "I used to have to chain the pattern books to the table because people used to pinch the bloody books."

        In the 60s, Dorfman's girlfriend was Margaret (pictured above, on the left), originally a dressmaker and seamstress, whom he met at a ballroom-dancing lesson in a small studio on the High Street.

        And as part of this project, Grover tracked down her daughter, Anne (on the right), a successful wedding photographer, in the US.

        "He was so kind," she said, "he included me in everything.

        "When he took her to the theatre and romantic dinners I went too - my poor mother."

        One of the many dog owners who made regular visits to Dorfman's shop told Grover: "He absolutely loved my dog and vice versa.

        "I couldn't actually walk past the shop if I had the dog without being dragged in for a biscuit.

        "He always had a biscuit for my dog and a sweetie for my son."

        Following the death of his father, in 1992, Dorfman lived a modest life, alone for 30 years in the enormous flat above the shop, with few of the conveniences of modern life, such as central heating.

        "His home is a beautiful time capsule from a bygone era," Grover says.

        From the windows of his flat, Dorfman witnessed the profound changes to the High Street over six decades.

        The photographs above show the junction with Aristotle Road, in the 1960s and this year.

        Many contributors mentioned Dorfman's generosity and kindnesses in the local community - but reciprocal offers of help and support as he grew older were frustratingly rebuffed.

        One customer made him a pair of fingerless mittens with the green wool that he stocked and remembers Dorfman asking what he was supposed to do with them.

        Although after a while, he came to admit they were "actually pretty good".

        Two bouts of cancer, his advancing age and the general challenges facing independent High Street shops gradually took their toll.

        The annual rates bill alone exceeded the shop's sales, in its final years.

        It was no longer a commercial enterprise - but Dorfman continued to open up every day, giving purpose to his life.

        Stock levels dwindled and the shop became a pale shadow of its glory years.

        "It was a bit run-down but it looked colourful and it looked exciting and you could go in there and you could feel comfortable," one of Dorfman's customers of many years said.

        "The shop had a wonderful homemade feel to all of the various fittings," Grover says.

        "I had never noticed the handmade clapper on the ceiling above his cutting room table - but someone who once worked there, back in the 1980s, told me that if the shop got busy, then Maurice would pull the cord which would bang the ceiling, summoning help from the home upstairs."

        After Dorfman died, Grover filled the shop window with portraits of him - as a tribute and to communicate his death to the community.

        "The display of affection for this man, and the recognition of the valuable role he had fulfilled in the community for so long, made me realise that I needed to do something more," Grover says.

        "And so began my 18-month journey of discovery - an immense journey I never intended or anticipated and a journey filled with surprises and discoveries.

        "But for me, Maurice was one of life's unsung heroes who richly deserves to be celebrated and recognised."

        Behind the Shop Facade: The Life of Maurice Dorfman is at Clapham Library throughout April.

        Grover's other work can be seen on his website.

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        L'Humanité

        La République pour tous

        Tribune

        Christian Picquet Membre de l’exécutif national du PCF

        Comme toujours, en temps de crises majeures – celles que nous vivons, jusqu’à la guerre poutinienne en Ukraine, affectent toutes les dimensions de la globalisation capitaliste –, le racisme, l’antisémitisme, les politiques de haine et d’encouragement aux discriminations flambent.

        Pour préserver leur pouvoir, les classes dirigeantes s’emploient à diviser les dominés, à entraîner dans une concurrence sauvage celles et ceux dont le travail est l’unique richesse, à faire des plus fragiles les boucs émissaires de tous les maux du pays. L’extrême droite, fût-elle comme aujourd’hui écartelée entre deux candidatures rivales, se nourrit de ce climat pour faire avancer son projet, lequel consiste à dynamiter les principes fondateurs de la République au nom d’une logique de préférence ethnique rebaptisée « priorité nationale ».

        Il faut, dans ce cadre, non seulement opposer une tolérance zéro aux paroles ou actes racistes, mais les combattre grâce à une politique globale et cohérente. C’est dès l’école, et jusque sur les réseaux sociaux, qu’il importe de mettre celle-ci en œuvre afin de faire reculer les préjugés.

        Le projet de France des « Jours heureux », que porte Fabien Roussel dans cette campagne présidentielle, entend rétablir la République partout, pour toutes et tous. Ce qui implique, à travers notamment l’action de services publics reconstruits, étendus et démocratisés, que l’on s’emploie à faire de tous les enfants de France des citoyens et citoyennes libres et égaux en droits. Quels que fussent leurs origines, leur religion, leur couleur de peau, leur genre, les lieux où ils résident…

        Les propos ou manifestations de xénophobie doivent, au nom même de cette conception de la société, être sanctionnés sans faiblesse. Notre modèle républicain n’étant pas un régime neutre, le racisme ne saurait y être considéré comme une opinion, il est un délit pouvant conduire au crime. Aussi, pour ne prendre que cet exemple, serait-il grand temps que les parquets se souviennent que la loi de 1881 sur la presse, telle que renforcée par la loi Gayssot, permet de requérir des peines d’inéligibilité contre quiconque se rend coupable d’appels à la haine raciale. Ce serait une mesure de salubrité pour le débat public que de traiter ces comportements dangereux avec la même sévérité que les malversations financières.

        L’expérience des dernières années doit, au surplus, conduire à la même vigilance s’agissant des violences à caractère raciste dans la police. Non pour nier le besoin de tranquillité qui s’exprime dans les quartiers populaires, mais parce que la police républicaine doit être au service de tous et toutes. Le refus des abus devra, par conséquent, être inclus dans la formation des policiers de proximité qu’il faudra demain recruter en grand nombre, les contrôles au faciès devront être bannis, la justice devra se voir saisie de toute dérive grâce à une nouvelle institution indépendante en charge du contrôle de l’activité policière.

        républiqueFabien RousselPrésidentielle 2022
        France24 - World

        From exiles to expats: Toulouse's role in shaping Spanish history

        Issued on: 10/02/2022 - 11:14

        The southern French city of Toulouse is famed for its rugby club, its pink brick buildings, its sunny climate, its nightlife and its storied history. Since the 20th century, it's also become home to one of the largest Spanish communities in France. The biggest wave arrived in the wake of the Spanish Civil War, with half a million people crossing the Pyrenees to flee Franco's victorious forces. It was from Toulouse that the exiled Spanish political class was able to prepare a return to democracy in the post-Franco era. Toulouse retains a special place in modern Spanish history, as our team reports.

        Report by Xavier Chemisseur and Luke Brown.

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        Valeurs Actuelles

        La première des “légions internationales”

        Ce 22 juillet 1936, André Malraux décolle du Bourget à destination de Madrid. L’écrivain part en mission d’information à la demande du ministre de l’Air, Pierre Cot, et de son chef de cabinet, un sous-préfet alors inconnu nommé Jean Moulin. Cinq jours plus tôt, le général Franco a lancé, à partir du Maroc espagnol, un coup d’État militaire contre le gouvernement de gauche de la République espagnole. La guerre civile est déclenchée.

        À Paris, le gouvernement du Front populaire dirigé par le socialiste Léon Blum a pour premier réflexe de vouloir venir en aide aux autorités légales madrilènes. Encore faut-il le faire discrètement. D’où le choix d’envoyer le romancier pour sonder les besoins qui sont les leurs.

        Malraux obtient de Pierre Cot l’envoi d’une dizaine d’avions français, des bimoteurs de bombardement Potez 540, qui seront pilotés par des “volontaires”

        À son retour, Malraux obtient de Pierre Cot l’envoi d’une dizaine d’avions français, des bimoteurs de bombardement Potez 540, qui seront pilotés par des “volontaires” – on dirait aujourd’hui des mercenaires. Nommé colonel par les autorités espagnoles, Malraux va assurer le commandement de cette escadrille España ; il en fera la publicité dans son roman l’Espoir.

        L’écrivain français est l’un des premiers parmi les milliers d’étrangers qui vont venir se battre en Espagne. Certes, à la demande de Paris et de Londres, Rome et Berlin ont accepté le principe d’un pacte de non-intervention, signé en août 1936. Aucun des gouvernements n’a alors intérêt à voir le conflit dégénérer en une nouvelle guerre mondiale. Mais très vite, l’Italie et l’Allemagne d’un côté, la France et l’Union soviétique de l’autre, envoient discrètement des armes, des munitions et du matériel aux nationalistes pour les premiers, aux républicains pour les seconds.

        Mais Moscou va changer la donne. À l’initiative du Komintern, l’Internationale communiste, un appel est lancé, le 18 septembre, aux volontaires que l’on appelle à aller se battre auprès « des camarades espagnols en lutte contre le fascisme ». Des dizaines de milliers d’hommes et plusieurs centaines de femmes – de 35 000 à 50 000 au total, estime-t-on – provenant d’une cinquantaine de pays, vont répondre à l’appel.

        Une mobilisation inédite de civils pour une guerre à l’étranger et dont l’ampleur ne se retrouvera que huit décennies plus tard, quand plus de 20 000 volontaires seront intégrés à la Légion internationale organisée par le gouvernement ukrainien, en riposte à l’invasion russe du 24 février 2022.

        D’emblée, la création des Brigades internationales suscite l’engouement des militants et sympathisants communistes. Ils affluent de Paris et de New York, anciens combattants de la Première Guerre mondiale, infirmières britanniques, réfugiés politiques allemands et italiens, ou même polonais.

        Un bataillon balkanique levé par le futur maréchal Tito

        Un général soviétique, Karol “Walter” Swierczewski, dirige le bureau de recrutement basé à Paris. Le député communiste André Marty est envoyé en Espagne comme inspecteur général des brigades internationales. Le communiste croate Josip Broz (le futur maréchal Tito) lève un bataillon balkanique.

        Parmi tous ces volontaires surgissent des personnalités. Le médecin canadien Norman Bethune créera sur le front la première unité mobile de transfusion sanguine. Le Hongrois Endre Erno Friedmann, connu plus tard sous le nom de Robert Capa, s’engage comme photographe de guerre chez les républicains. Le romancier américain Ernest Hemingway va les rejoindre.

        Un général soviétique, Karol “Walter” Swierczewski, dirige le bureau de recrutement basé à Paris

        Si les communistes sont les plus nombreux, certains viennent d’autres horizons comme l’acteur Jean-Pierre Aumont ou la philosophe Simone Weil : « Je n’aime pas la guerre mais ce qui m’a toujours fait le plus horreur dans la guerre c’est la situation de ceux qui se trouvent à l’arrière et bavardent de ce qu’ils ignorent », écrit-elle à Georges Bernanos, pour justifier son voyage. Elle reviendra, horrifiée par « la barbarie » de ses camarades « qui baignaient dans cette atmosphère imprégnée de sang avec un visible plaisir ».

        Dans son Hommage à la Catalogne, George Orwell décrit le manque d’armement de certains des brigadistes : « Il ne fait guère de doute que les communistes retinrent définitivement les armes de crainte qu’il n’en allât trop aux mains des anarchistes qui ultérieurement s’en serviraient pour atteindre un but révolutionnaire. »

        Le communiste hongrois Arthur Koestler, engagé comme journaliste, puisera lui aussi, dans cette expérience, de quoi nourrir sa dénonciation du totalitarisme.

        Rassemblés à Albacete, une ville de Castille-La Manche, à 250 kilomètres au sud-est de Madrid, les brigadistes se regroupent par nationalités. Les Français, les plus nombreux, forment les bataillons Commune de Paris, Henri-Barbusse, Vaillant-Couturier ; les Allemands, le bataillon Thälmann (du nom du dirigeant communiste emprisonné par les nazis depuis mai 1933), les Polonais, les bataillons Dabrowski (un insurgé de la révolte de 1863) et Mickiewicz (le poète romantique), les Italiens, le bataillon Garibaldi (le héros de l’unité italienne), les Américains, les bataillons Abraham-Lincoln et George-Washington, reconnaissables à leurs beaux uniformes, les Canadiens, le bataillon Mackenzie-Papineau (les chefs des rébellions de 1837)… Bref, tous les noms propres tirés de l’histoire de chaque nation.

        Les photos de Capa font la légende des brigades

        À peine entraînés, les volontaires sont envoyés au front, dès le début de novembre 1936, à Madrid, menacé par les troupes franquistes. Les durs combats qu’ils livrent, dans la Cité universitaire, au nord-ouest de la capitale, où ils se battent à la baïonnette dans les amphis, assurent leur réputation.

        Popularisés par les photos de Capa, ces affrontements vont faire la légende des Brigades. En tournée aux États-Unis, de Washington à Hollywood, en février 1937, Malraux s’appuiera sur ces combats dont il fait une épopée pour gagner le soutien de l’opinion publique américaine.

        Partout, la propagande vante la cause des “internationalistes”. « Paris ne doit pas être le Madrid de demain », clame une affiche du Comité franco-espagnol chargé de recueillir des dons en France. Les syndicats appellent au boycottage des produits de l’Espagne franquiste. À Paris, le quotidien Ce soir est créé grâce aux fonds de la République espagnole afin de plaider sa cause ; Louis Aragon est l’un de ses directeurs.

        Galvanisés par la résistance de Madrid, à l’automne 1936, qui leur est en partie redevable, les brigadistes vont tenir, au prix de lourdes pertes, les différents fronts autour de la capitale et participer ensuite à des tentatives de contre-offensives. Mais le déséquilibre des forces joue en leur défaveur.

        « Beaucoup de volontaires, venus spontanément, croyaient qu’un combat de rue allait en quelques semaines libérer la République du putsch fasciste », écrit le brigadiste Roger Codou. « La réalité était différente , poursuit-il, c’était une autre guerre qui était engagée, une interminable guerre de positions avec la boue, le froid, la merde et le sang. »

        Les “volontaires” de la légion Condor soutiennent Franco

        Aidées par des “volontaires” italiens – tous envoyés par Mussolini – et l’aviation allemande de la légion Condor, également constituée de “volontaires”, les troupes de Franco prennent l’avantage.

        À la demande de Paris et Londres, inquiets de l’internationalisation du conflit, le gouvernement de la République espagnole consent au renvoi des Brigades. Le 28 octobre 1938, un dernier défilé d’adieu, la Despedida, est organisé pour eux, à Barcelone.

        La dirigeante du PC espagnol, Dolores Ibárruri, la Pasionaria, leur rend un hommage enflammé : « Vous pouvez partir fièrement. Vous êtes l’histoire. Vous êtes la légende… »

        Les retours seront pourtant contrastés. L’ouvrier métallurgiste (et futur résistant) Henry Rol-Tanguy témoigne : « Au syndicat, j’ai dû me fâcher. D’aucuns m’interpellaient : “Ah voilà le traîneur de sabre !” À côté de l’aspect immédiat, idiot, stupide et blessant pour celui qui revient, cela signifie qu’on n’avait pas pleinement saisi, jusque dans le mouvement ouvrier français, ce que nous avions fait, ce qu’on représentait. »

        Empêchés de revenir dans leur propre pays ou déclarés apatrides, les Allemands, Italiens, Tchèques, Polonais, Autrichiens qui franchissent les Pyrénées sont internés dans des camps du sud de la France. Le sort des Soviétiques, à leur retour à Moscou, est plus brutal encore : sur ordre de Staline, qui se méfie de ces combattants parce qu’ils auraient pu être contaminés par d’autres idéologies et par leurs camarades étrangers, beaucoup sont discrètement liquidés.

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        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

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        Armée de l’Air : Les capacités de simulation des menaces sol-air montent en gamme avec le système ARPEGE

        par Laurent Lagneau · 7 avril 2022

        Hormis des mesures ciblées sur la filière aéronautique, le plan gouvernemental « France Relance » qui, doté de 100 milliards d’euros, devait permettre d’accélérer la « refondation économique, sociale et écologique » du pays dans un contexte marqué par la pandémie de Covid-19″, n’avait pas directement profité au ministère des Armées.

        Toutefois, assure la Direction générale de l’armement [DGA] dans un communiqué publié le 6 avril, ce plan de relance aura cependant permis de financer l’acquisition, pour 4,8 millions d’euros, de trois simulateurs de menace sol-air « ARPEGE », auprès de l’entreprise Avantix, spécialiste des systèmes de guerre électronique.

        Le premier de ces trois systèmes ARPEGE a été réceptionné par la DGA le 17 mars dernier. Selon les explications qu’elle a fournies à cette occasion, il s’agit d’un dispostif qui « génère une onde électromagnétique, représentative d’une menace contre un aéronef ».

        Plus précisément, cette onde est censé faire réagir le système d’autoprotection ainsi que l’équipage de ce dernier… « Trois contre-mesures sont envisageables : manœuvre d’évitement, leurrage, brouillage », précise la DGA. La réaction des pilotes face à ces menaces simulées par ARPEGE est ensuite évaluée par un « opérateur expérimenté ».

        Ce premier système ARPEGE n’a pas tardé à être livré à l’Escadron de Programmation et d’Instruction de Guerre Electronique 07/330 [EPIGE] du Centre d’Expertise Aérienne Militaire [CEAM] de Mont-de-Marsan, lequel l’a intégré dans un environnement LVC [Live, Virtual, Constructive] lors de la dernière édition de l’exercice Serpentex, l’objectif étant d’assurer un entraînement des équipages dans des conditions proches de la réalité.

        Les deux autres systèmes ARPEGE commandés sont actuellement « soumis à des opérations de vérification ». Ils seront très prochainement livrés à la DGA, qui les transférera ensuite au Centre de coordination du polygone de guerre électronique [CCPGE], géré par la France, l’Allemagne et les États-Unis.

        Ce « polygone » de guerre électronique est unique en Europe. Grâce à des systèmes d’origine russe [ou soviétique], tels que les SA-8 « Gecko » ou SA-6 Gainful, et ses moyens de simulation, bientôt renforcés par les dispositifs ARPEGE, il vise à reproduire une menace sol-air la plus réaliste possible.

        Photo : armée de l’Air & de l’Espace, via le CEAM

        France24 - World

        UN demands access to site of alleged Mali massacre by local, Russian forces

        Issued on: 07/04/2022 - 17:09

        NEWS WIRES

        A UN envoy on Thursday demanded access to the Malian village of Moura, site of an alleged massacre last month by local forces and suspected Russian fighters.

        The UN's peacekeeping mission in Mali, MINUSMA, was able to fly over the site on April 3.

        But its envoy for the Sahel nation, El-Ghassim Wane, told the Security Council an "integrated mission" had yet to receive a green light "despite extensive engagement with the national authorities."

        Mali's army announced on April 1 that it had killed 203 militants in Moura, in central Mali, during an operation in late March.

        However, that announcement followed widely shared social media reports of a civilian massacre in the area.

        Human Rights Watch also said this week that Malian forces and foreign fighters killed 300 civilians in Moura in late March, in what it called "the worst single atrocity reported in Mali's decade-long armed conflict."

        Several witnesses and other sources identified the foreign soldiers as Russians to HRW.

        Russia has supplied what are officially described as military instructors to Mali, which has been battling a brutal jihadist conflict since 2012. The United States, France, and others, say the instructors are operatives from the Russian private-security firm Wagner.

        Wane said he welcomed word from Mali that a military tribunal had opened an investigation into the events in Moura.

        However, he added, "it is imperative that the Malian authorities extend the necessary cooperation for MINUSMA to have access to the site of the alleged violations, in line with its mandate."

        On Wednesday, independent UN human rights expert Alioune Tine urged an independent and impartial investigation into the events.

        In a statement, he called on the Malian authorities to allow the UN's MINUSMA force to perform the investigation.

        "The findings must be made public and the alleged perpetrators brought to justice," Tine added.

        Swathes of Mali lie outside of government control due to a brutal jihadist conflict that first emerged in 2012, before spreading to neighboring Burkina Faso and Niger.

        Thousands of soldiers and civilians have been killed in the conflict, and hundreds of thousands have been forced to flee their homes.

        Mali's under-equipped army has often been accused of committing abuses.

        The country's ruling junta, which seized power in a military coup in 2020, routinely defends the rights record of the armed forces.

        (AFP)

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        NGO accuses Malian troops, Russian mercenaries of killing hundreds of civilians

        Mali says it has opened investigation into alleged massacre in village of Moura

        ANALYSIS

        ‘Bad intelligence’ behind Mali military operation that 'killed 300 civilians'

        L'Humanité

        Regards africains sur l’élection présidentielle en France

        Tribune

        Issa N’Diaye Forum civique Mali, ancien ministre de l’Éducation nationale puis de la Culture au Mali

        Les élections présidentielles françaises amènent bon nombre d’Africains à s’interroger sur les enjeux majeurs de la nécessaire refondation des relations franco-africaines, surtout à l’aune des défis que traverse le monde actuel.

        Dans ce contexte, le Parti communiste français (PCF) est l’un des rares partis à avoir posé les jalons d’une redéfinition des rapports néocoloniaux que la France persiste à maintenir dans ses relations avec l’Afrique.

        Pour s’en convaincre, il suffit de se référer aux prises de position de ses élus au Sénat et à l’Assemblée, lors des questions orales et écrites au gouvernement. Par ailleurs, les interventions remarquables du sénateur Pierre Laurent au Sénat et du député Jean-Paul Lecoq à l’Assemblée nationale ont fortement marqué les esprits.

        Dans son programme électoral, le PCF s’engage à mettre fin aux accords économiques dévastateurs imposés aux pays du Sud par ceux du Nord et à les remplacer par des traités internationaux plus respectueux de la souveraineté des peuples et des nations.

        Il s’engage à mettre fin au franc CFA, instrument de servitude des peuples africains, rebaptisé frauduleusement éco avec la complicité du président ivoirien Alassane Ouattara. Concernant la migration, le PCF demande l’ouverture de voies légales et sécurisées, conformément au droit international, à la Convention européenne des droits de l’homme et à celle de Genève sur le droit d’asile.

        De même, Fabien Roussel engagera la France à quitter l’Otan, demandera sa dissolution et la création d’un cadre de coopération et de sécurité collective. Il mettra fin aux opérations militaires extérieures et fermera les bases françaises hors du pays.

        En outre, le PCF dénoncera les traités de libre-échange et agira en faveur de nouveaux traités plus justes, visant au développement humain, social et écologique, à travers une nouvelle institution remplaçant l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Sur le plan macroéconomique, il insiste sur la nécessité de sortir du consensus de Washington, d’inspiration ultralibérale, favorisant l’évasion fiscale des multinationales, qui soustrait aux pays du Sud des moyens importants pour le financement de leur développement.

        Le PCF préconise aussi une conférence sur la dette et recommande des droits de tirage spéciaux pour les pays du Sud. Cela freinera la fuite des cerveaux tant utiles, l’emploi local des jeunes et la transformation de l’informel en formel. Le PCF s’engage à porter l’aide publique au développement à 0,7 % du PIB en en redéfinissant les modalités, faisant sienne la vision de Thomas Sankara selon laquelle il faudrait « encourager l’aide qui nous aide à nous passer de l’aide ». Sur le plan de la santé, le PCF réclame la levée des brevets sur les vaccins et certains médicaments pour en faire des biens universels, faire reculer certaines pandémies et renforcer la souveraineté médicale des pays concernés. Les réalités du monde nous apprennent qu’Africains, Français, Européens et autres sont tous victimes d’un même système de prédation mondiale qui pille nos ressources, dégrade l’environnement et le climat, crée et entretient les foyers de guerre et de conflit.

        Il reproduit le racisme systémique comme dans la guerre actuelle en Ukraine, étend les poches de famine en Afrique et ailleurs, faute d’accès aux ressources alimentaires à la suite des sanctions occidentales imposées à la Russie. Les Africains d’Afrique et du monde sont concernés par les batailles que mène le peuple de France. Soutenons fermement les idées et les principes guidant la campagne de nos camarades du Parti communiste français ! Relevons ensemble les défis des « Jours heureux » !

        afriquePrésidentielle 2022Mali
        Valeurs Actuelles

        [d’Orcival] Guerre d’Algérie : à la recherche de nos soldats disparus

        Il est le dernier soldat français tué en Algérie. Il s’appelle Noël Rozier, il a 20 ans. Il monte la garde devant les bureaux du service de presse de l’état-major des forces françaises à Alger. Nous sommes le soir du mercredi 22 janvier 1964, près de deux ans après les accords d’Évian, six mois avant le départ définitif de nos unités d’Algérie. Trois Algériens surgissent, agressent la sentinelle, l’un d’eux tire avec une arme de poing ; le soldat s’effondre ; il va mourir à l’hôpital, ses agresseurs disparaissent dans la casbah.

        Ce soldat appartenait au 152e régiment d’infanterie, stationné à Colmar. On l’appelle le “quinze-deux” ; il fut le premier à recevoir la fourragère de la Légion d’honneur au lendemain de la Première Guerre mondiale où il aura gagné son surnom de régiment des “Diables rouges”. Après s’être battu sur la plupart de nos théâtres d’opérations, il a passé neuf ans en Algérie, de 1955 au mois de juin 1964.

        Vingt-huit ans après, un de ses chefs de corps, le colonel Henry-Jean Fournier, choisit d’élever, dans la caserne du 152e RI, à Colmar, un monument en hommage aux 94 soldats du régiment tombés en Algérie. Monument dressé en 1992, pour le 30e anniversaire de la fin de cette guerre.

        Aux 25 000 soldats tombés durant la guerre

        Cet épisode va marquer les souvenirs du colonel devenu général qui, après avoir quitté le service actif en l’an 2000, prendra bientôt l’initiative d’une action mémorielle. Il s’implique dans l’Association de soutien à l’armée française, et notamment ses études historiques, avant de créer, le 1er novembre 2014 (60e anniversaire des attentats de la “Toussaint sanglante” ou “Toussaint rouge”, et de l’assassinat de l’instituteur Guy Monnerot, qui marquent le début de la guerre d’Algérie), une association qui se consacre aux soldats disparus durant ces combats (Sol-dis Algérie).

        Trente ans après avoir érigé le monument à la mémoire des hommes de son régiment tombés en Algérie, il devrait, avec toute l’équipe qu’il a constituée, inaugurer, le 30 août prochain, à Port-Vendres, un nouveau mémorial pour honorer tous les militaires français identifiés mais jamais retrouvés sur le sol algérien pendant la guerre.

        “Soldats disparus”. Un soldat peut être tué, fait prisonnier ou rendu à la vie civile après les combats ; sa famille sait ce qu’il est devenu. Mais disparu ? Comment a-t-il pu disparaître ? On sut que la guerre avait entraîné la mort de 25 000 jeunes Français en Algérie ; on apprit bientôt qu’elle avait aussi provoqué plusieurs centaines de disparitions. Combien ? Longtemps, rien ne fut clair.

        Et pourtant, dès le mois d’avril 1962, un sénateur centriste de Paris, Bernard Lafay, qui fut ministre sous la IVe République, s’était inquiété « de l’imprécision, des réticences et des contradictions des réponses officielles » concernant le sort qui avait pu être réservé aux militaires français faits prisonniers par le FLN et dont on était sans nouvelles.

        Les accords d’Évian prévoyaient pourtant que « tous les prisonniers faits au combat détenus par chacune des parties au moment de l’entrée en vigueur du cessez-le-feu [seraient] remis dans les vingt jours à dater du cessez-le-feu aux autorités désignées à cet eff et. Les deux parties informeront le Comité international de la Croix-Rouge du lieu du stationnement de leurs prisonniers ». Le délai était épuisé. Les autorités françaises avaient communiqué les noms de 3 485 prisonniers algériens qu’elles allaient libérer.

        Mais les prisonniers français du FLN ? Bernard Lafay obtint à force de ténacité la libération de quatre d’entre eux, au Maroc, cependant que trois autres allaient être libérés en Tunisie et que six légionnaires retrouvaient leur pays d’origine. Et les autres ? Le ministre des Armées, Pierre Messmer, avait évalué leur nombre à 348 au 1er août 1961, puis à 197 au 1er janvier 1962… En 1986, le secrétariat d’État aux Anciens Combattants du gouvernement Chirac releva à un millier le nombre de ces militaires disparus.

        Réunir et traiter les archives des soldats disparus 

        Où était la vérité ? Le sujet allait être repris des années plus tard. Différents chercheurs ont commencé leurs travaux par les “disparus civils européens” ; parmi ces historiens figurait le général Maurice Faivre. Un ancien prisonnier du FLN, Jean-Yves Jaffrès, édita un ouvrage à titre personnel, puis Raphaëlle Branche publia Prisonniers du FLN (Payot), une étude portant sur les civils et les militaires. Cependant, le général Fournier et l’équipe de Sol-dis s’étaient mis au travail en 2014 pour réunir et traiter les archives des soldats disparus, afin de parvenir à une synthèse, publique et privée, aussi précise que possible.

        Au terme de huit années de travaux, l’association Soldis estime être parvenue à dresser cette synthèse. Celle-ci compte les noms de 652 disparus, dont 561 de l’armée de terre. Le 5 décembre dernier, Geneviève Darrieussecq, ministre déléguée chargée de la Mémoire et des Anciens Combattants, présidait la journée du souvenir en exaltant les « anciens d’Afrique du Nord », « forces vives du monde combattant » saluant leurs « frères d’armes morts pour la France ». Elle ajoutait : « La nation vous accompagne dans cet hommage » et évoquait aussi les « disparus civils et militaires. » C’était la première fois qu’un ministre de la République citait, en public, ces disparus.

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        Opex 360

        L’administration Biden estime que la vente potentielle de F-16V à la Turquie servira les intérêts des États-Unis et de l’Otan

        par Laurent Lagneau · 7 avril 2022

        Pour avoir acquis le système russe de défense aérienne S-400 « Triumph », incompatible avec les moyens mis en oeuvre par l’Otan, la Turquie a été exclue par l’administration Trump du progamme « Joint Strike Fighter », dans le cadre duquel elle avait commandé 100 chasseurs-bombardiers F-35A.

        Ayant contesté à maintes reprises cette décision, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a fini par se rendre à l’évidence… et à demander le remboursement des sommes investies dans le programme F-35, soit 1,4 milliard de dollars. En outre, et après avoir laissé entendre qu’elle se tournerait de nouveau vers la Russie pour moderniser son aviation de combat, la Turquie a demandé aux États-Unis de lui founir 40 F-16 de dernière génération [celle dite « Viper »] ainsi que 80 kits pour moderniser les appareils du même type actuellement en service au sein de ses forces aériennes.

        Cette demande, d’un montant évalué à « plusieurs milliards » de dollars, est en train d’être instruite par la Defense Security Cooperation Agency [DSCA, qui dépend du département d’État], l’agence chargée des exportations d’équipements militaires amércains dans le cadre du dispositif dit des « Foreign Military Sales » [FMS].

        Seulement, dans le même temps, plusieurs élus du Congrès ont d’ores et déjà fait savoir qu’ils s’opposeraient à cette vente potentielle. La raison? L’implication de la Turquie dans plusieurs conflits [Syrie, Libye, Irak, Haut-Karabakh] et ses ambitions en Méditerranée orientale, et plus particulièrement ses visées sur les zones économiques exclusives grecques et chypriotes.

        Tous ces griefs à l’égard d’Ankara ont d’ailleurs été rappelés en février par une cinquantaine d’élus démocrates et républicains dans un courrier adressé au chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, ainsi qu’au secrétaire à la Défense, Lloyd Austin. « L’achat d’avions de chasse avancés par la Turquie auprès des États-Unis n’incitera pas [le président] Erdogan à changer de cap », était-il souligné dans cette lettre.

        Cependant, le département d’État n’est pas sur la même ligne, d’autant que l’invasion de l’Ukraine par la Russie a changé la donne. Dans une réponse à la lettre de ces élus du Congrès, il a au contraire défendu l’idée que cette vente potentielle de F-16 Viper à la Turque « serait conforme aux intérêts et à la sécurité nationale des États-Unis » tout en servant « l’unité à long terme de l’Otan ».

        Selon l’agence Reuters, cette réponse aux parlementaires a été signée par Naz Durakoglu, une responsable de la diplomatie américaine. Si celle-ci admet que les relations peuvent être difficiles avec la Turquie, elle fait aussi valoir que les liens entre Ankara et Kiev dans le domaine militaire peuvent être vus comme un « important moyen de dissuasion contre l’influence » russe dans la région. En outre, le département d’État estime que les sanctions américaines [décidées par l’administration Trump, ndlr] pour l’achat des S-400 représentent déjà « un prix payé important ».

        Si l’administration Biden penche en faveur de cette vente de F-16 à la Turquie, ce ne sera pas forcément le cas du Congrès. Et c’est à lui que reviendra le dernier mot, une fois qu’il aura reçu l’avis de la DSCA.

        BBC

        Patrick Demarchelier: Fashion photographer dies aged 78

        Patrick Demarchelier, who photographed famous figures including Princess Diana, Beyonce, Madonna and Jennifer Lopez, has died at the age of 78.

        Described by the princess as a "dream", he also worked on advertising campaigns for Dior, Chanel, Yves Saint Laurent, Tommy Hilfiger and Carolina Herrera.

        The French photographer's picture of Diana featured on the cover of Vogue's 1991 December issue.

        Demarchelier's representatives announced his death on Instagram.

        A post shared by info@demarchelierfineart.com (@patrickdemarchelier)

        The photographer - who was namechecked in 2006 film The Devil Wears Prada by Meryl Streep's infamous magazine editor character - also worked for high-profile titles including Harper's Bazaar, Elle and Rolling Stone.

        Model Bella Hadid posted on Instagram: "I am grateful to have been lucky enough to be in front of your lens. Most gentle, most legendary, soft but full of life. You will be missed Patrick. Rest In Peace."

        Others paying tribute included US designer Vera Wang, who said she was "saddened to the core".

        "I will always treasure his talent, his kindness and our long history," she wrote on Instagram.

        Sharing pictures of herself taken by Demarchelier, Cindy Crawford said: "Rest In Peace, @patrickdemarchelier. Thanks for so many great memories and beautiful, timeless images."

        Actress Kate Hudson said she had "so many memories" of working with the photographer.

        "I had the pleasure of being photographed by Patrick often and always enjoyed him and his team so much," she wrote.

        Model Christie Brinkley wrote: "I loved working with Patrick. I loved just hanging with Patrick on the many trips we did. I just loved him.

        "He was a creative genius but in a casual seemingly effortless way, and he was fun and funny in his broken Franglais."

        Celebrity hair stylist Sam McKnight, who also worked with Diana, said he had "so much" to thank Demarchelier for.

        "Oh I am so sad to hear this," he wrote. "I had the BEST TIMES with Patrick, endless incredible iconic photos, wonderful memories, a lifetime of laughter, I have so much to thank him for, there will never be another."

        He is survived by his wife Mia, his three sons Gustaf, Arthur, Victor and three grandchildren, his representatives said.

        In 2018, he was accused of sexual harassment, which he denied.

        In an investigation that year by the Boston Globe, six models and a former assistant accused Demarchelier of unwanted sexual advances.

        In response, he said he had "never, never, never" touched a model inappropriately, saying the accusations were "pure lying" by models who "get frustrated if they don't work".

        Related Topics

        France24 - World

        The fight against homophobia and transphobia in Cameroon

        Issued on: 07/04/2022 - 16:29

        Hardly a week goes by in Cameroon without a video emerging that documents violence against gay or transgender people. Our Observers, LGBT rights activists, brought this worrying phenomenon to our attention. In this episode of The Observers Direct, we visited them on the ground to see how they help victims and fight to change public attitudes.

        Caught "in the act" with a partner, lured into an ambush or singled out for their appearance – LGBT people in Cameroon face daily threats, violence and suspicion. They are often the victims of beatings, evictions from their homes, prison sentences or even death, all because of their sexual orientation or gender expression. 

        Our Observers' fight against violence and discriminatory laws takes courage. While their associations are legal, their missions are sensitive: one of them asked to stay anonymous in our report and some activists preferred to use pseudonyms. 

        Their fear isn't unfounded. Some activists – even some lawyers – were taken into custody themselves when they went to the police station to help an LGBT person who was detained. 

        And they know that change won't happen overnight. Raising awareness and protecting LGBT people in Cameroon will also require the goodwill of authorities.

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        BBC

        Wild shots: Scottish Nature Photography Awards winners

        The winners of the Scottish Nature Photography Awards 2021 have been announced.

        The overall winner is landscape photographer Darren Cole, whose winning image portrays a dramatic scene of a muirburn fire, a controlled fire to burn away dead vegetation, below snow-covered peaks near his home on the Isle of Harris.

        The picture - called Ice and Fire - also won the environmental category.

        There is more information on the winners and the competition on the awards' website.

        All images are copyrighted.

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        Opex 360

        La République de Chypre sollicitée pour envoyer en Ukraine ses équipements militaires d’origine russe

        par Laurent Lagneau · 7 avril 2022

        En conflit larvé avec la Turquie [membre de l’Otan] en raison de l’occupation, par cette dernière, du nord de son territoire et des visées turques sur ses gisements potentiels de gaz naturel, la République de Chypre a rejoint l’Union européenne [UE] en 2004. Et, jusqu’a présent, elle a toujours entretenu de très bonnes relations avec la Russie, notamment sur le plan financier, Moscou ayant investi dans l’île plus de trente milliards de dollars en vingt ans. Ce qui en fait aussi une « terre d’asile » pour les oligarques russes.

        Ces bonnes relations avec Moscou ont également des implications militaires. Ce qui explique qu’une bonne partie des équipements mis en oeuvre par la Garde nationale chypriote est d’origine russe, comme les chars T-80, les véhicules de combat d’infanterie BMP-3, les hélicoptères Mil Mi-35, les systèmes d’artillerie BM-21 Grad ou bien encore les batteries de défense aérienne Buk M1 et Tor M1.

        Par ailleurs, en 2015, il avait été annoncé que Chypre et la Russie allaient renforcer leur coopération militaire, Nicosie ayant accepté d’accorder des facilités aux navires russes croisant en Méditerranée orientale en cas de « situation d’urgence » et de « missions humanitaires ». Ce qui avait été vu d’un mauvais oeil au sein de l’UE étant donné que Moscou venait alors d’annexer la Crimée. « Chypre et la Russie ont toujours eu de bonnes relations, et ça ne changera pas », avait répondu Níkos Anastasiádis.

        Seulement, l’invasion de l’Ukraine par la Russie a changé la donne. Et la République de Chypre a rapidement soutenu les sanctions prises par l’UE à l’égard de Moscou, même si celles-ci étaient de nature à avoir de lourdes répercussions sur son économie. Nicosie est « solidaire de tous les Européens », a affirmé le président Anastasiádis. Voire plus.

        Bien que n’appartenant par à l’Otan, la République de Chypre a en effet été sollicitée par Washington pour livrer ses équipements militaires d’origine russe à l’Ukraine. Révélée par le quotidien Kathimerini, cette information a été confirmée par Charalambos Petrides, le ministre chypriote de la Défense.

        Cependant, il a fait observer qu’un tel transfert serait compliqué à mettre en oeuvre, notamment s’agissant de la manière dont les matériels concernés seraient remplacés, alors que les États-Unis n’ont levé que partiellement l’embargo sur les armes qu’ils avaient imposé à Nicosie en 1987, afin de ménager la Turquie.

        D’un autre côté, le maintien de ces équipements d’origine russe dans l’inventaire de la Garde nationale chypriote pourrait être un mauvais calcul : en raison des sanctions prises contre Moscou, il sera compliqué d’assurer leur maintien en condition opérationnelle [MCO].

        Vice-président du DISY [Rassemblement démocrate, le parti au pouvoir, ndlr], Harris Georgiades s’est dit favorable à l’envoi en Ukraine des équipements de facture russe, à la condition de ne pas réduire les « capacités défensives » de la Garde nationale chypriote. Ce qui suppose qu’ils soient remplacés… mais sans toutefois « entraîner d’importantes dépenses ».

        Principale formation de l’opposition, le Parti progressiste des travailleurs [AKEL] est vent debout contre ce possible transfert d’équipements militaires. « L’implication de Chypre dans la confrontation militaire en Ukraine ne contribuera ni à la paix ni à la fin de l’effusion de sang et ira à l’encontre des intérêts de notre pays », a-t-il fait valoir.

        « Nous notons également qu’à un moment où des informations indiquent que le gouvernement américain formule de telles demandes, la Turquie, puissance occupante [du nord de l’île, ndlr], a été déclarée ‘force de maintien de la paix’ en Ukraine, malgré son refus d’instituer des sanctions contre la Russie », a-t-il conclu, en faisant allusion au rôle de médiateur que tient Ankara dans le conflit russo-ukrainien.

        France24 - World

        Spain's Sanchez on historic Morocco visit after Western Sahara reversal

        Issued on: 07/04/2022 - 15:10

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        Spain's Prime Minister Pedro Sanchez visits Morocco on Thursday, after Madrid reversed decades of policy on the Western Sahara to end a year-long diplomatic crisis, a U-turn that has angered Algeria.

        The landmark visit will see King Mohammed VI welcome Sanchez as his guest of honour for iftar, the meal where Muslims break their daytime fast during the holy month of Ramadan.

        The visit by Sanchez and his foreign minister, Jose Manuel Albares, aims to draw a line under a major stand-off between the two kingdoms.

        But the move to drop Spain's long-held policy of neutrality on the Western Sahara has sparked a backlash against Sanchez, including by members of his ruling coalition.

        The Chamber of Deputies, the lower house of Spain’s parliament, passed a resolution on Thursday denouncing his abandonment of the country’s “historic” neutrality on the Western Sahara issue.

        The crisis began a year ago when Madrid allowed Brahim Ghali, leader of the Polisario Front which seeks independence for the territory of Western Sahara, to be treated for Covid-19 in a Spanish hospital.

        Morocco sees the desert territory as an integral part of the kingdom and a highly sensitive issue of security and national pride.

        The area is mostly desert but boasts rich Atlantic fishing waters, phosphate resources and a route to lucrative markets in West Africa.

        Morocco fought a bitter war with the Polisario after Spanish colonial forces withdrew in 1975.

        Weeks after Ghali's hospitalisation, more than 10,000 migrants surged into Spain's tiny North African enclave of Ceuta as Moroccan border forces looked the other way, in an incident seen as meant to punish Madrid.

        On March 18, Madrid announced a "new stage" in relations with Rabat and said it now backed the North African kingdom's plan for the territory: limited autonomy under Moroccan sovereignty.

        'Ambitious road map'

        The move was widely seen as a victory for Morocco.

        It infuriated its regional rival Algeria, which has long backed the Polisario – and which is a major supplier of natural gas to Spain.

        Algiers last month recalled its ambassador from Madrid in protest at the decision, and Algeria's state-owned energy giant Sonatrach warned Friday it could increase the price of its gas sales to the country.

        Sanchez, who has also faced a domestic backlash over the move, said last month during a visit to Ceuta that for 10 months, Spain and Morocco had been in "a crisis that could no longer be sustained over time, that we had to solve".

        King Mohammed later told Sanchez he wanted to agree an "ambitious road map" on "questions of common interest".

        Those questions include irregular migration, the reopening of borders and maritime links, and smuggling around the Spanish enclaves of Ceuta and Melilla, which sit on Morocco's Mediterranean coast.

        Moroccan analyst Nabil Driouech said that "economic cooperation is the main driver of relations" between Morocco and Spain, the North African kingdom's main trading partner.

        Independence squeezed

        For Spain, the principal aim of mending fences was to guarantee Morocco's cooperation on irregular migration – which, observers say, Rabat has often used to put pressure on Madrid.

        After last year's incident in Ceuta, Madrid had accused Rabat of "blackmail" and Morocco withdrew its ambassador, who has only recently returned.

        For Morocco, the question of Western Sahara is the top priority.

        "For the moment, the lines will probably not move, but in the long term the independence movement's diplomatic margin of manoeuvre is getting ever more narrow," said Riccardo Fabiani, North Africa project director at the International Crisis Group think tank.

        Rabat controls 80 percent of Western Sahara, which the UN considers a "non-autonomous territory".

        The Polisario waged a long armed struggle for independence from Morocco before reaching a ceasefire in 1991 on the promise of a referendum on self-determination.

        But it has carried out regular, sometimes deadly attacks on Moroccan forces since declaring the ceasefire null and void in November 2020.

        Former US president Donald Trump recognised Morocco's sovereignty over the region the following month, and Rabat has since stepped up efforts to have other world powers, particularly in the European Union, follow suit.

        Former Spanish ambassador to Morocco Jorge Dezcallar said the latest deal could help establish better ties.

        "But I wouldn't be too sure," he added. "It will depend on domestic politics in Morocco", over which Spain has no control.

        (FRANCE 24 with AFP)

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        Morocco's action in migrant crisis was 'unacceptable', Spanish PM says

        Israeli-Arab summit convenes as Blinken seeks to reassure allies on Iran

        Israeli-Arab summit displays unity against Iran, calls for Israeli-Palestinian talks

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        The marshes of Bourges in France's Loire Valley

        Issued on: 04/04/2022 - 17:37

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        The city of Bourges in central France is famous for its UNESCO-listed cathedral and medieval city centre. But the capital of the Berry region has another historic asset: its marshes, a labyrinth of vegetable gardens. Located a few minutes from the city centre, the people of Bourges have enthusiastically maintained them for more than a century. This small corner of paradise is now attracting more and more city dwellers looking for peace and quiet. FRANCE 24 takes you to discover this unique but fragile ecosystem.

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        Qatar 2022: FIFA faces new attack over human rights in World Cup host Qatar

        Issued on: 01/04/2022 - 18:45Modified: 01/04/2022 - 19:01

        Lingering divisions over FIFA's decision to hold the World Cup in Qatar overshadowed the annual congress of football's world governing body on Thursday, forcing its president Gianni Infantino to insist that the event had already brought change to the Arab state.

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        Emissions must peak before 2025 for 'liveable future', UN report says

        Issued on: 04/04/2022 - 17:04

        FRANCE 24 Follow Vedika BAHL Follow

        Humanity has less than three years to halt the rise of planet-warming carbon pollution, UN climate experts warned Monday, with any delay to peak greenhouse gas emissions likely to result in smashing through warming targets.  

        The UN's Intergovernmental Panel on Climate Change said emissions have to peak before 2025 and drop sharply to keep even the more conservative Paris treaty warming goal of two degrees Celsius in play.   

        "We are at a crossroads," said IPCC chief Hoesung Lee. "The decisions we make now can secure a liveable future. We have the tools and know-how required to limit warming." 

        Reports from the Intergovernmental Panel on Climate Change are considered the most authoritative assessments of the state of global warming, its impacts and the measures being taken to tackle it.

        The cut-off point for data in the report was last autumn. As such the impact of recent sanctions on Russia as a result of the war in Ukraine have not been included.

        Governments agreed in the 2015 Paris accord to cap global warming at 1.5 degrees Celsius this century in order to avoid a climate catastrophe, but many experts say doing so will require drastic cuts to greenhouse gas emissions.

        How to keep a world addicted to fossil fuels liveable 

        The UN Intergovernmental Panel on Climate Change on Monday presented options for slashing greenhouse gas emissions and extracting CO2 from the air in order to avert catastrophic climate change.

        Burning fossil fuels and deforestation have heated Earth's surface 1.1 degrees Celsius above mid-19th century levels, and nations have pledged under the 2015 Paris Agreement to cap global warming at "well below" 2C, or 1.5C if possible. 

        Here are some of the landmark 2,800-page report's key findings:

        Peak emissions by 2025

        Failing to sharply curb greenhouse gas emissions beyond national pledges before 2030 would put a 1.5C world "beyond reach".

        Current carbon-cutting policies would lower emissions only slightly by 2050, leading to global warming of 3.2C by century's end.

        Even a 2C cap would become hugely challenging: annual emissions would need to decline by 1.5 billion tonnes of CO2 or equivalent gases (GtCO2-eq) every year from 2030 to 2050 – roughly the same annual decrease as in 2020 when Covid lockdowns paralysed the global economy.

        To keep global temperatures below 1.5C, 2C or even 2.5C, emissions must peak before 2025. 

        But in 2021 emissions recovered to record pre-pandemic levels of more than 40 billion tonnes of CO2 (40 GtCO2).

        At 2019 levels of emissions, Earth's "carbon budget" for a two-thirds chance of staying under the 1.5C threshold will be used up within eight years. 

        Replace energy from fossil fuels... 

        If current oil, gas and coal energy infrastructure were to operate without sequestering emissions for their designed lifetime, capping global warming at 1.5C would be impossible.

        Limiting the rise in global temperature to 2C would mean that 30 percent of oil, 50 percent of gas, and 80 percent of coal reserves cannot be burned unless technology is used to catch and store the CO2 released. 

        "The economic impact of stranded assets could amount to trillions of dollars," the report warns.

        Eliminating fossil fuel subsidies could reduce emissions by up to 10 percent by 2030, while freeing up cash for building low-carbon public transport and other public services.

        ...with clean energy 

        By 2050, the world must transition to a "net zero" global economy in which almost all energy – not just electricity – comes from non-carbon-polluting sources to keep the Paris temperature targets in play.

        Global wind capacity grew by 70 percent while solar photovoltaic (PV) rose by 170 percent from 2015 to 2019.

        But solar and wind together only accounted for eight percent of total electricity generation in 2019.

        Taken together, low-and zero-carbon electricity generation technologies – including nuclear and hydro power – produced 37 percent of global electricity. The rest came from fossil fuels, especially coal.

        Reduce demand for energy 

        So-called demand-side strategies – plant-based diets, electric vehicles, car-free mobility, telecommuting, climate-proof buildings, enhanced energy efficiencies, fewer long-haul flights – could cut CO2 emissions by 40-70 percent by 2050.

        "Rapid and deep changes in demand make it easier for every sector to reduce greenhouse gas emissions in the short and medium term," the report said.

        Globally, households with income in the top 10 percent contribute up to 45 percent of total greenhouse gas emissions.

        Curb methane 

        The potent greenhouse gas methane – 21 times more powerful than CO2 over a 100-year time span –accounts for nearly 20 percent of global warming. 

        A third of that in 2019 was from fossil fuel production leaks. It is also generated by livestock (cows and sheep) and landfills. There are natural sources of methane as well.

        To cap warming at 1.5C or even 2C methane emissions – which have been rising steadily – will need to drop 50 percent by 2050 compared to 2019 levels.  

        Suck CO2 from the air 

        Even in optimistic emissions scenarios, several billion tonnes of CO2 will need to be extracted each year from the atmosphere by 2050, and an accumulated total of hundreds of billions of tonnes by 2100. 

        "Carbon dioxide removal (CDR) is necessary to achieve net zero CO2 and greenhouse gas emissions both globally and nationally," the report says.

        Strategies ranging from tree-planting to machines that chemically extract CO2 from thin air will compensate for sectors of the economy that most likely won't be able to decarbonise by 2050 such as aviation, shipping and cement.

        If global warming overshoots the Paris treaty targets, CDR will be also be needed to lower Earth's surface temperature.

        Action is costly but... 

        Capping global warming at 1.5C without overshooting the mark by a wide margin will require investing about $2.3 trillion a year in the electricity sector from 2023 to 2052. If 2C is the target, that figure drops to $1.7 trillion.

        In 2021, about $750 billion was spent on clean energy technologies and efficiency worldwide, according to the International Energy Agency (IEA).

        Overall, investment in CO2 reduction is deeply inadequate.

        Wealthy nations are spending two to five times less than required. The shortfall is four to eight times below the $1.6 trillion to $3.2 trillion per year needed in developing and emerging countries.

        Emissions reduction "pathways" likely to limit warming to 2C would see a drop in global GDP of 1.3 percent to 2.7 percent in 2050, compared to a continuation of current policies. Limiting warming to 1.5C would drive down GDP 2.6 percent to 4.2 percent.

        ...doing nothing costs more 

        These GDP estimates, however, do not account for economic upside of avoided climate impacts, ranging from extreme weather disasters to ecosystem collapse to reduced food supply.

        "The benefits of pathways likely to limit warming to 2C outweigh mitigation costs over the 21st century," the report concludes.  

        The economic benefits of reduced air pollution – which causes some seven million premature deaths each year -- would be on the "same order of magnitude" as the costs of cutting emissions, potentially even larger.  

        Providing universal access to modern energy services – increasing global greenhouse gas emissions by only a few percentage points – would also bring huge quality-of-life improvements.

        (FRANCE 24 with AFP)

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